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Sociologie générale et sociologie politique Notions du référentiel : Capital social, formes de sociabilité

3. Contrôle social et déviance Sous-thème 1 - Comment le contrôle social s’exerce-t-il


sociaux aujourd’hui?

Activité 2 – Le contrôle social informel

Objectifs :
 Maîtrise du concept de contrôle social informel
 Travail sur la dissertation

Dossier documentaire

Document 1 :
Source : https://francaisdenosregions.com/
Questions :
1. La manière de parler (accents et expressions) est-elle uniforme en France ?
 Il y a des différences nord sud sur la manière de dire certains mots
 Des différences régionales indépendantes de ce clivage
2. Quelles conclusions pouvez-vous tirer d’un individu en ne retenant que sa manière de parler ?
On est capable de situer géographiquement la personne

Document 2 :
A:
«Avec ton accent, à part commenter le rugby, tu ne peux rien faire en télévision », s’entendait asséner un étudiant en
école de journalisme venu de Toulouse à la fin des années 1990. Nulle volonté sans doute de le blesser de la part de
l’intervenant qui exerçait sur une chaîne d’information en continu, mais une simple constatation. (…)
Les métiers de la communication, du journalisme ne sont pas les seuls concernés, s’y ajoutent les téléconseillers, les
hôtes et hôtesses d’accueil, les vendeurs… « Des candidats au CAPES ou à l’agrégation ont subi lors des oraux des
remarques désobligeantes sur leur accent, ce qui a dû se ressentir dans leur note, raconte le chercheur. Face à ce type
de comportements, les personnes qui en sont victimes vont d’abord avoir le sentiment qu’il s’agit d’une faute
personnelle et vont tenter de s’adapter, allant parfois jusqu’aux cours d’orthophonie. » (…)
Tous les accents ne sont, en outre, pas égaux : certains sont connotés très négativement (ceux du nord ou de l’est de la
France), alors que ceux du sud sont perçus positivement. Cette perception positive est toutefois ambiguë dans le
milieu professionnel. « On renvoie souvent aux salariés qui ont un accent “du sud” des propos sympathiques, une
imagerie qui évoque les vacances : “Quand tu parles, je vois la mer, j’entends les cigales” », poursuit-il.
Source : Mélanie Mermoz, Diversité. Quand l’accent barre la voie professionnelle, 28 AVRIL 2016 , HUMANITÉ
DIMANCHE
Questions :
1. Existe-t-il des accents dévalorisants ? Que révèleraient-ils ?
Certains accents sont dévalorisants :
 Ceux du nord et de l’est : régions en crise industrielle et pauvres
 Ceux du sud : image de vacances, donc de personnes peu impliquées dans leur travail
2. Quels métiers concernent-ils ? Qu’ont-ils en commun ?
Tous les métiers où l’expression orale est essentiell : métiers de la communication, de l’accueil, enseignants
3. Expliquez la phrase soulignée. Pourquoi peut-on parler de naturalisation des comportements ?
Ceux qui ont des accents considérés comme dévalorisants ont l’impression qu’ils ne savent pas parler de la manière
adaptée. Ils cherchent alors à se faire soigner : ils vont chez l’orthophoniste. C’est une naturalisation des
comportements : un accent qui provient de la socialisation, (il est donc crée), est transformé en un défaut que l’on peut
résoudre

B:
Quand il s’agit de savoir lequel de ces accents sonne «intelligent», c’est le «français standard parisien» qui est
plébiscité. Et à une perception positive de l’accent se substitue une perception négative, avec des conséquences qui
vont de la stigmatisation, par des imitations ou des commentaires, au refus d’embauche. Selon un sondage TNS-Sofres
de 2003 sur «les discriminations sur l’apparence dans la vie professionnelle et sociale» pour Adia Interim, 44% des
personnes interrogées pensent même que «la façon de parler, l’accent» est un critère de choix d’embauche entre deux
candidats de compétences et de qualification égales, soit un point de plus que le handicap ou treize points que «la
couleur de peau».
Originaire de la région toulousaine, Annabelle, 23 ans, qui travaille depuis peu à Paris dans le milieu de la production,
a pris conscience que son accent très affirmé pouvait la pénaliser dès son entrée en classe préparatoire : «J’avais passé
une simulation d’entretien professionnel et j’ai demandé à ma professeure si mon accent pouvait m’handicaper. Elle
m’a répondu que tant que je disais des choses sensées, je ne passerai pas pour une "paysanne". C’est là que j’ai
compris qu’avec mon accent, je n’avais pas le droit à l’erreur. Puis, pendant mes études, mon directeur de mémoire,
professeur à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), m’a soutenu que si j’allais à Paris, j’allais
souffrir de mon accent et que je ne parviendrais pas à dépasser cette souffrance.»
Depuis qu’elle a commencé à travailler, les commentaires sont récurrents. «Tous les jours, on me demandait de
répéter "pain, rose, jaune, etc". Je le prenais avec autodérision jusqu’au jour où je suis arrivé à la prod’ avec la boule
au ventre», poursuit-elle.»
Dans la sphère du travail, «l’accent ne fait pas sérieux, est perçu comme un handicap et les autres vous le font
sentir», complète Médéric Gasquet-Cyrus. A tel point que beaucoup renoncent à leur accent pour réussir socialement
car «on inculque qu’il n’y aurait qu’un accent valable. "Avec ta voix, tu ne pourras faire que de la presse écrite",
entend-on dans les écoles de journalisme ou "Avec tel accent, tu ne pourras jamais jouer du Shakespeare", dit-on aux
jeunes comédiens, ce qui est méconnaître les variations et les métriques du XVI e siècle!»
Source : Florian Bardou, On n'insiste pas assez sur la discrimination par l'accent, Slate13.11.2015
Questions :
1. A partir de l’exemple d’Annabelle montrez en quoi les compétences scolaires et sociales ne sont pas
suffisantes pour compenser la dévalorisation produite par l’accent
Annabelle a fait un cursus prestigieux (prépa). Cependant, elle est jugée non pas seulement en fonction de ses
compétences et diplômes, mais aussi par rapport à la manière de parler :
- Pendant sa prépa, elle n’a pas droit à l’erreur à cause de son accent
- Elle ne pourrait pas trouver d’emploi à Paris
- Dans le milieu du travail, son accent ne fait pas sérieux
2. Quels sont les termes employés pour caractériser ceux qui n’ont pas le bon accent ? « paysan », « peu
intelligent »
3. La discrimination par l’accent exerce-t-elle selon les français une influence forte sur la décision d’embaucher
un candidat ?
44% des personnes interrogées pensent même que «la façon de parler, l’accent» est un critère de choix d’embauche
entre deux candidats de compétences et de qualification égales, soit un point de plus que le handicap ou treize points
que «la couleur de peau».
4. Cette discrimination est-elle légale ? Le contrôle social est-il alors formel ou informel ?
Cette discrimination est illégale comme toute forme de discrimination. Les sanctions sont informelles : moqueries,
stigmatisation

Document 3 :
A:
Alors comment expliquer qu’en 2015, de telles sanctions sociales en France? La tradition jacobine française est un
premier élément d’explication selon les linguistes interrogés, car le «bon accent» s’est très vite retrouvé associé au
«lieu où gravite les élites». Au XVI e siècle, le «bon français parlé» a d’abord été celui de la vallée de la Loire, pratiqué
à la cour de François Ier et magnifié par les poètes de La Pléiade, avant que celle-ci n’émigre vers la région parisienne
puis Versailles, au XVIIe siècle, où l’Académie française a qualifié le meilleur français comme étant celui «de la plus
saine partie de la cour».
Ensuite, la bourgeoisie parisienne, les écoles normales, qui formaient les instituteurs, puis les manuels de
prononciation ont pris le relais au XIXe siècle, décrit le linguiste Philippe Boula de Mareuïl, directeur de recherche au
CNRS et auteur de D’où viennent les accents régionaux?: «Notre pays est lié à une histoire très centralisée autour de
l’Île-de-France. Au XXIe siècle, c’est surtout les journalistes de l’audiovisuel qui font l’accent standard, et c’est
toujours à Paris que sont concentrés les grands médias.»
Et l’affaiblissement, voire la disparition des langues régionales y est pour beaucoup. «L’accent nous dit des choses sur
les rapports sociaux et les relations de pouvoir», défend de son côté le linguiste Médéric Gasquet-Cyrus. «La
dévalorisation de l’accent procède des mêmes mécanismes de domination que la dévalorisation des langues
régionales.»
Une analyse que Pierre Bourdieu avait déjà formulée dans son travail sur «les rapports de domination
linguistique», notamment dans Questions de sociologie, paru en 1984 aux Editions de Minuit. «Même s’il n’a jamais
entendu le "français standard parisien" [il faut se replacer dans le contexte social des années 1970, ndlr], même s’il
n’est jamais allé à Paris, le locuteur béarnais est dominé par le locuteur parisien et, dans toutes ses interactions, au
bureau de poste, à l’école, etc., il est en relation objective avec lui», écrit le sociologue d’origine béarnaise, qui avait
lui-même eu d’abord honte de son accent béarnais lors de son entrée à l’Ecole normale supérieur (ENS) de la rue
d’Ulm.
Source : Florian Bardou, On n'insiste pas assez sur la discrimination par l'accent, Slate, 13.11.2015

B:
On le sait depuis George Bernard Shaw et son Pygmalion (devenu My Fair Lady au cinéma) : la manière de parler est,
au Royaume-Uni, un puissant marqueur social. Aujourd’hui encore, s’exprimer avec un accent typique des classes
populaires, par exemple de type cockney ou gallois, vous « exclut systématiquement des meilleurs emplois », même à
qualification égale, indique l’étude rendue publique, le 15 juin, par la commission sur la mobilité sociale et la pauvreté
des enfants.
Tout se passe comme si les entreprises les plus prisées faisaient passer aux candidats à l’emploi un « test de
distinction » (« posh test »), explique l’ancien ministre travailliste Alan Milburn, qui préside cette instance rattachée
au ministère de l’éducation. Ne pas parler anglais avec l’accent chic très reconnaissable d’Oxbridge (contraction
d’Oxford et Cambridge) comme les membres de l’élite économique et politique anglaise reste rédhibitoire.
« Processus de sélection biaisé »
Selon l’un des treize dirigeants d’entreprises des secteurs du droit, de la finance et de la comptabilité interviewés, les
accents et les sujets de conversation « font la différence ».(…) Les entreprises concernées par l’enquête, qui contrôlent
à elles seules l’accès aux 45 000 meilleurs emplois du Royaume-Uni, se disent conscientes de la nécessité d’améliorer
la mobilité sociale. Mais la classe sociale reste pour elles « un critère relativement masqué », en comparaison
d’ « autres formes de diversité », comme le genre. Pour ne pas paraître intrusif, on n’interroge pas les candidats sur
leurs origines sociales. Résultat : leur élocution et leur accent prennent une importance démesurée, ce qui les incite à
contrefaire leur manière de parler pour se faire embaucher. « Une fois rentré chez moi, j’ai pu reprendre mon registre
légèrement nasillard, témoigne un heureux sélectionné. Mais, quand je suis dans cet environnement [de travail], je
fais croire que je suis plus distingué [« posh »] qu’en réalité. »(..) Ce qui est certain, c’est que le langage tient une
place centrale dans cet entre-soi aux facettes multiples. Le Guardian, quotidien de l’intelligentsia de gauche, y a
consacré récemment plusieurs suppléments, allant jusqu’à offrir à ses lecteurs un test personnel de « poshitude ».
Etre posh peut signifier aussi bien se comporter en aristocrate qu’en personnage excentrique, voire vulgaire. Mais le
comble de la « poshitude » tient à l’utilisation ou à la prononciation de certains mots : choisir « loo » plutôt que
« toilet » quand on cherche les petits coins, dire « what ? » plutôt que « excuse me ? » pour faire répéter son
interlocuteur, prononcer Cecil « Sissle » et Beaulieu « Byoo-lee ». Bref, tout un art que les personnes mal nées n’ont
aucune chance de totalement maîtriser.
Source : Philippe Bernard, L’accent, une discrimination sociale typiquement britannique, Le Monde.fr | 10.07.2015
Questions :
1. Quel est le déterminant de l’inégale valorisation des accents ?
Le bon accent est celui des élites
2. Montrez que les accents valorisés et les catégories sociales qui les portent ont évolué au cours des siècles.
- Le « bon » français est celui de la Cour : dans l’Ancien régime, l’élite est constituée de la noblesse la plus
proche du roi
- Au XIX° siècle, c’est la bourgeoisie qui est dominante
- A partir du XX° siècle, l’instruction est valorisée ; ce sont alors les instituteurs qui véhiculent le bon accent
3. En quoi le contrôle social par l’accent épouse-t-il les évolutions de la société ?
Comme les élites changent, le « bon » accent change. Mais il y a toujours un accent qui est considéré comme
« supérieur », toujours celui des élites. Les autres catégories essayent alors d’adopter cet accent

4. Comment les catégories sociales dominantes exercent-elles leur domination ?


En naturalisant l’accent : celui-ci est inné ; il correspond à l’accent des catégories issues de l’élite à paris. Dès lors, les
catégories populaires d’exercer des places qui nécessitent des capacités de représentation : de parler en employant un
langage postulé comme légitime
5. Montrez à partir de l’exemple britannique en quoi ce contrôle social n’est pas spécifique à notre société.
En GB, le contrôle social par l’accent est même plus fort qu’en France :
- L’accent Oxbridge est caractéristique de l’élite
- Il est aussi source de discrimination à l’embauche
- Il oblige les individus qui n’ont pas l’accent adéquat à l’apprendre pour ne plus être discriminé. Même s’il est
quasiment impossible de totalement l’apprendre.
Sujet de dissertation : En quoi le contrôle social par l’accent est-il source de discrimination ?

 Travail sur l’intitulé du sujet :


 En quoi : Comment/ de quelle manière : plan analytique
 Contrôle social : l’ensemble des ressources matérielles et symboliques dont dispose la société
pour assurer la conformité du comportement de ses membres à un ensemble de règles et
principes prescrits
 Discrimination : traitement différent des individus en fonction d’une caractéristique

 Reformulation : Quelles formes prend le contrôle social par l’accent ? Pourquoi l’accent-il source de
discrimination ?

 Problématique : Pourquoi le contrôle social par l’accent est-il d’autant plus difficile à contester qu’il
est informel ?

 Plan
I. Le contrôle social par l’accent
A. Une valorisation différente des accents
B. Entraîne un contrôle social informel : moqueries/ rejet

II. Crée des discriminations


A. Des stéréotypes sur les personnes en fonction de l’accent
(paresseux/pauvre/paysans)
B. Des difficultés à trouver un emploi ou s’élever dans l’échelle sociale

Ou :
I. Constat : une discrimination par l’accent très présente et stéréotypé
II. Un contrôle social particulier
A. naturalise les différences
B. Stigmatise ceux qui le portent
III. Un contrôle social d’autant plus difficile à contester qu’il est informel

Grille d’autoévaluation

Savoirs - Contrôle social Critères de réussite A ECA NA

- Contrôle social formel/informel

Savoir-faire - Analyse du sujet

- Utilisation du dossier documentaire


- Réponse organisée

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