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2006
© 2006 Ministerul Educaţiei şi Cercetării
Proiectul pentru Învăţământul Rural
ISBN 10 973-0-04568-2;
ISBN 13 978-973-0-04568-0.
Table des matières
Introduction 5
Bibliographie 177
INTRODUCTION
Bon travail !
Unité d’apprentissage 1
Sommaire page
Vous vous préparez pour connaître les principaux aspects concernant le phénomène
théâtral en France au cours de deux siècles : le XVIIe et le XVIIIe siècles. A la fin de
cette introduction, vous serez capables de repérer les traits caractéristiques pour le
siècle du classicisme :
• l’évolution des idées, les figures historiques notables, les événements politiques
importants ;
• le cadre culturel avec ses manifestations spécifiques (livres, salons, journaux,
etc.) ;
• les débats religieux et leur influence dans la littérature ;
• le statut de l’écrivain au XVIIe siècle.
Test d’autoévaluation
Colbert, homme importantes, chose qui va changer après 1660, car les constructions
d’Etat français, né à (celle de Versailles, par exemple) ont vidé les caisses.
Reims (1619-1683). En dehors des rétributions royales, les écrivains commencent à
Recommandé à toucher des droits d’auteur, même si la propriété littéraire est encore
Louis XIV par mal protégée. L’écrivain vendait en général son manuscrit au libraire-
Mazarin, dont il était éditeur qui l’exploitait ensuite a son profit. Par exemple, Molière vend
l’homme de
la pièce Tartuffe pour 2000 livres. Les tirages restaient pourtant
confiance, Colbert
exerça son activité
limités : de 1000 à 1500 exemplaires. Dans son Art poétique (1674),
dans tous les Nicolas Boileau (v. fig. 1.1, portrait de l’écrivain) faisait allusion à
domaines de toutes ces réalités et conseillait aux écrivains d’écrire d’abord par
l’administration vocation :
publique. Par des
mesures Travaillez pour la gloire, et qu’un sordide gain
protectionnistes, il Ne soit jamais l’objet d’un illustre écrivain.
favorisa l’industrie et Je sais qu’un noble esprit peut, sans honte et sans crime,
le commerce, fit Tirer de son travail un tribut légitime ;
venir en France des Mais je ne puis souffrir ces auteurs renommés,
artisans de
Qui, dégoûtés de gloire et d’argent affamés,
l’étranger, multiplia
les manufactures
Mettent leur Apollon aux gages d’un libraire,
d’Etat, réorganisa Et font d’un art divin un métier mercenaire...
les finances, la
justice, la marine. Il
encouragea les arts
et les lettres.
Membre de
l’Académie
française, il fonda en
1667 l’Académie
des sciences.
Figure 1.1
Références bibliographiques :
Unité d’apprentissage 2
Sommaire page
Les objectifs de l’unité d’apprentissage 2 16
2.1 Définition du courant et ses particularités françaises 17
2.2 La vision de l’homme et du monde dans le baroque 18
2.3 L’esthétique baroque 19
Test d’autoévaluation 20
2.4 L’esthétique classique ; L’Art poétique de Boileau 20
2.5 Tableau de textes théoriques et d’arts poétiques 24
Les clés du test d’autoévaluation 26
Test de contrôle 2 27
Références bibliographiques 27
Figure 2.1
Vous trouvez ci-dessus (fig. 2.1) une image suggestive pour le
L’éphémère est un baroque : les jardins de Versailles. D’ailleurs, l’image la plus
leitmotif de fréquente dans le baroque est le labyrinthe comme expression des
l’esthétique baroque sentiments ambigus à l’égard du monde, de la religion etc. Le
baroque emploie aussi la représentation du monde comme un
théâtre (theatrum mundi), en insistant sur l’éphémère de la vie et
des gens (elle n’est qu’un rôle, les gens sont des acteurs qui seront
remplacés par les autres), tout est illusion.
Images physiques Pour l’homme baroque, l’art est le but suprême de la vie, les
violentes broient et créations doivent éblouir. Par exemple, il y avait des jardins
hypnotisent la aménagés dont les allées se transformaient en canaux ou en
sensibilité du ruisseaux; il y avait aussi des grottes artificielles, des jets d’eau qui
spectateur, pris se multipliaient à l’infini, des statues, parfois gigantesques. Les
comme dans un constructions baroques sont toujours monumentales, richement
tourbillon de forces décorées de statues, qui semblent suggérer la métamorphose, un
supérieures. vrai style pittoresque.
Test d’autoévaluation
Nicolas Boileau Le texte qui résume l’essence de l’esthétique classique est L’Art
(1636-1711), poétique écrit par Boileau en 1674. Ce texte représente le guide pour
théoricien du tous les auteurs de la littérature classique, en fixant les canons
classicisme, a écrit formels, les règles auxquelles ils doivent obéir.
aussi une oeuvre
poétique Tout doit tendre au bon sens c’est le mot d’ordre pour les poètes
(Satires, Épîtres, Le classiques. Mais pour arriver à cet idéal de mesure, d’équilibre il y a
Lutrin). une longue route à parcourir, nous avertit le théoricien Boileau : pour
y aboutir / Le chemin est glissant et pénible à tenir. La ténacité,
l’exercice de volonté et de lucidité sont les ingrédients essentiels de
la genèse du poème ; sans le rappel constant de la raison, l’écrivain
connaît le doute, le déséquilibre :
Distinguez :
et parle seulement
La beauté de la forme
Le style classique est la mesure, l’adaptation de
l’expression à l’idée. Il est l’expression la plus directe des
sentiments. Sous l’influence de Descartes, les idées sont bien
ordonnées. Le tout est bien proportionné, harmonieux et chaque
détail soigneusement travaillé, comme un ouvrage de mosaïque.
Idées à retenir :
Test de contrôle 2
Bon travail !
Références bibliographiques :
Unité d’apprentissage 3
Sommaire page
Les objectifs de l’unité d’apprentissage 3 28
3.1 Vers la tragédie classique 29
3.2 La polémique des règles 30
3.3 Le spécifique du théâtre cornélien 32
Test d’autoévaluation 34
3.4 La moralité cornélienne 36
3.5 Le style des tragédies de Corneille 37
Les clés du test d’autoévaluation 38
Test de contrôle 3 39
Références bibliographiques 39
Cette unité d’apprentissage est conçue dans le but de vous présenter les étapes
parcourues par la dramaturgie classique jusqu’au moment Corneille :
• la tragi-comédie et la pastorale ;
• la règles des trois unités ; le vraisemblable dans le théâtre ;
• la tragédie cornélienne: aspects généraux ;
• le message optimiste du théâtre de P. Corneille.
Figure 3.1
Test d’autoévaluation
Idées à retenir :
Test de contrôle 3
Bon travail !
Références bibliographiques :
Unité d’apprentissage 4
Sommaire page
Les objectifs de l’unité d’apprentissage 4 40
4.1 Le spécifique de la tragédie cornélienne 41
4.2 L’histoire du Cid 41
4.3 Conclusions sur le chef-d’oeuvre cornélien, Le Cid 46
Test d’autoévaluation 47
4.4 Les personnages et le rapport dramatique 48
4.4.1 Rodrigue 48
4.4.2 Chimène 48
4.4.3 Don Diègue 49
4.4.4 Don Gormas, le comte 49
4.4.5 Le roi Fernand 49
4.5 Considérations finales sur le théâtre cornélien 50
Les clés du test d’autoévaluation 51
Test de contrôle 4 51
Références bibliographiques 52
A la fin de cette unité, vous aurez une perspective générale sur la pièce la plus lue, la
plus connue de Corneille : Le Cid . Vous serez à même de :
• dégager le spécifique de la tragédie cornélienne (dualité « devoir/vs/passion »,
fin heureuse, mystère) ;
• montrer quelle est l’originalité du texte de Corneille par rapport aux sources
d’inspiration ;
• faire des commentaires sur le style de la pièce.
Figure 4.2
A chaque fois, le L’originalité du Cid est certaine, même s’il y a eu des voix qui
choix est impossible, ont accusé Corneille de plagiat (le mot « cid » est dérivé du mot
et, pourtant il faut
« Sidi », signifiant « seigneur », un titre que les Maures ont donné à
choisir. Or,
l’héroïsme
un héros espagnol). Avec Le Cid, on vit pour la première fois sur la
authentique scène une action forte, animée de grands et de beaux caractères,
consiste, en, présentant à merveille la lutte intérieure qui se donne dans l’âme des
l’occurence, à personnages. Les détracteurs de Corneille n’ont pas eu raison, car il
choisir toujours le y a de grandes différences entre la tragédie française et le drame
plus difficile, c’est-à- espagnol. Ce dernier a une action remplie d’incidents, afin de mettre
dire à choisir en évidence les exploits (les combats glorieux) du Cid. Corneille a
invariablement choisi, de ce drame, un seul épisode, le mariage de Rodrigue, et ne
contre la nature. (S. s’occupe que de l’analyse des sentiments. Par conséquent, même si
Doubrovsky, le sujet est emprunté à l’écrivain espagnol Guilhem de Castro,
Corneille ou la
l’oeuvre de Corneille est puissante et profondément originale.
dialectique du
héros)
Test d’autoévaluation
4.4.1 Rodrigue
4.4.2 Chimène
Pour grands que soient les rois, ils sont ce que nous
sommes,
Ils peuvent se tromper comme les autres hommes.
Dans cet esprit, Corneille s’est conformé aux trois unités, mais en
s’accommodant, comme il dit, à chacune d’elle. L’unité de temps
peut, selon une indication d’Aristote, être poussée jusqu’à trente
heures, mais il vaudra encore mieux se contenter des deux heures
que dure la représentation. L’unité de lieu est entendue de façon plus
souple encore.
Test de contrôle 4
Bon travail !
Références bibliographiques :
Unité d’apprentissage 5
Sommaire page
Les objectifs de l’unité d’apprentissage 5 53
5.1 Rappel de la théorie du théâtre classique 54
5.2 Jean Racine – un classique exemplaire 55
5.3 Les thèmes fondamentaux de l’oeuvre racinienne 56
5.4 La peinture de l’amour chez Racine 58
Test d’autoévaluation 60
5.5 La complexité des âmes et des caractères 61
5.6 Racine et la société du XVIIe siècle 64
Les clés du test d’autoévaluation 65
Test de contrôle 5 66
Références bibliographiques 66
Figure 5.1
1665 – Alexandre Mais ce sont les jansénistes de Port-Royal qui ont enseigné à
1667 – Andromaque Racine la culture grecque (langue, littérature et rhétorique). Racine
1669 – Britannicus s’est avéré un élève génial, mais aussi inflexible et ingrat, selon
1670 – Bérénice l’opinion de ses maîtres jansénistes. (v. fig. 5.1 – portrait de l’écrivain)
1672 – Bajazet
1673 - Mithridate A 20 ans, Racine a essayé de trouver, sans succès, plusieurs
1674 – Iphigénie métiers. Il fréquentait le monde du théâtre et menait une vie de joie, de
1677- Phèdre plaisirs.
1689 - Esther
1691 - Athalie La carrière publique a commencé en 1667: Racine a abandonné
le théâtre, devenant historiographe du roi, avec Boileau. Très apprécié
par le roi, qui lui avait accordé plusieurs privilèges (par exemple, celui
d’être son lecteur et d’avoir “entrée libre”), il fonde sa propre famille,
ayant sept enfants.
ou encore :
Test d’autoévaluation
L’art de Racine Les personnages cornéliens avaient une certaine raideur, ils
réside dans le fait étaient comme figés dans une attitude un peu uniforme, ils se
qu’il met les montraient tout entiers, dès les premières scènes, avec leurs
personnages dans contours précis. Leurs changements n’étaient point dus à la
des situations complexité : le héros allait à gauche avec la même rigueur
différentes, même automatique qu’il avait d’abord à droite, c’est-à-dire il avait un
contradictoires, d’où comportement stéréotypé, malgré le contexte différent. C’était le
la complexité de
même personnage, le même caractère se révélant par des actes
leurs caractères .
opposés.
Figure 5.2
Idées à retenir :
Mère tendre pour son fils, elle est prête aux sacrifices les
plus pénibles pour sauver la vie de son fils, s’abaissant même à
embrasser les genoux de Pyrrhus qui lui a causé tant de
souffrances. Son amour maternel la force à user de ruse envers
Pyrrhus. Lorsque la situation le demande, elle le regarde d’un oeil
plus favorable, lui laissant entrevoir un peu d’espoir (« la
coquetterie vertueuse » d’Andromaque). Pour le salut de son fils,
O, mon fils, que tes jours coûtent cher à ta mère !
¾ Phèdre
Ce personnage incarne un combat terrible entre le crime et
le remords.
Phèdre est la femme de Thésée. Croyant son mari mort, elle
apporte ses enfants chez son beau-fils Hippolyte qu’elle aime.
Troublée par sa présence, elle lui déclare sa passion. A ce
moment, on lui annonce le retour de son mari. Prise de remords,
elle apprend, cependant, qu’Hyppolite aime Aricie. Torturée par
la jalousie, elle laisse sa nourrice Oenone accuser Hppolyte
auprès de Thésée. Ce dernier maudit son fils et le dévoue à la
colère de Neptune. Celui-ci envoie contre Hippolyte un monstre
marin qui épouvante ses chevaux et cause sa mort.
La passion criminelle de Phèdre est peinte avec beaucoup
de feu et d’entraînement. Dans la littérature française classique,
elle incarne la jalousie.
D’autre part, Racine, pas plus que Corneille, n’a eu notre sens
moderne de l’histoire. Il fait, comme tous les dramaturges de son
époque, usage de l’histoire. Mais il conçoit évidemment la cour
d’Agamemnon, ou celle de Pyrrhus, ou celle du despote oriental
Mithridate comme la cour de Louis XIV. Oreste, Hippolyte, Bajazet
sont des princes ; Iphigénie, Aricie, Monime, des princesses qui ont
reçu l’éducation des princes et des princesses du XVIIe siècle. Enfin,
parmi les grands seigneurs et les grandes dames qui vivent vers
1670, s’il est vrai qu’on se bat, qu’on s’injurie, et parfois qu’on
s’empoisonne, en public on se conduit en « honnête gens ». Les
personnages de Racine sont toujours un peu « en public ».
Test de contrôle 5
Bon travail !
Références bibliographiques :
Unité d’apprentissage 6
Sommaire page
Les objectifs de l’unité d’apprentissage 6 67
6.1 Simplicité de l’intrigue 68
6.2 Les sujets bourgeois et communs 69
6.3 La vérité des passions : la faiblesse humaine 70
6.4 La poésie du théâtre racinien (mélodie et pittoresque) 72
Test d’autoévaluation 73
Les clés du test d’autoévaluation 76
Test de contrôle 6 76
Références bibliographiques 77
n’est visible. Les choix qui leur sont proposés sont illusoires. Ainsi en
est-il du schéma du pouvoir impuissant, où le personnage qui tient
en sa discrétion celui qu’il aime n’est pas aimé par celui-ci, de sorte
que toute sa puissance est sans force devant la résistance de l’objet
aimé. C’est le cas de Pyrrhus face à Andromaque, de Néron face à
Junie, de Roxane face à Bajazet, de Mithridate face à Monime. Dans
ce monde, personne n’a raison et les conditions de la vie familiale
mènent toutes à la tentation du tragique : le père est terrible
(Mithridate), la mère inefficace, les frères ennemis ; les dieux eux-
mêmes sont des monstres. ; dans Phèdre , en particulier, ils
trompent systématiquement les hommes qui les adorent. L’amour,
traité, contrairement à ce que voulait Corneille, comme un absolu, a
ses lois rigoureuses, dont l’une, non écrite, est de n’être jamais
satisfait.
1. Ressemblances :
• Poètes tragiques de premier ordre.
• Puissante originalité ; analyse profonde des caractères ;
• Création de types dramatiques.
• Chacun s’est essayé avec succès dans la comédie.
• Chacun a représenté des sujets religieux (Polyeucte –
Athalie, Ester)
2. Différences :
• Ressort du théâtre chez Corneille : l’admiration.
• Ressort du théâtre chez Racine : la pitié et la terreur.
• Corneille peint des héros doués d’une force de volonté
surnaturelle, lesquels, étouffant les passions, suivent la voie de
l’honneur et du devoir (le triomphe de la volonté sur la passion).
• Racine peint la réalité, pas les hommes, comme ils
dévraient être, mais des caractères passionnels, pleins de
faiblesses, en proie à leurs passions (l’amour, la jalousie, la
haine, etc.), qui les rendent criminels, incapables d’y opposer une
ferme volonté (Il n’y a que la vraisemblance qui touche dans une
tragédie.) Corneille élève, étonne, instruit ; Racine plaît, touche,
pénètre.
• Racine peint surtout des types féminins comme
particulièrement sujets à des faiblesses ; Corneille peint des
types masculins, des héros.
3. Conclusions :
• Mérites différents, mais également supérieurs. La plus
forte originalité de Corneille a pour équivalent la perfection plus
soutenue de Racine.
• Les deux ont exprimé le vrai, le beau, le grand.
• Ils se confondent dans l’admiration de la postérité.
Test d’autoévaluation
Idées à retenir :
Test de contrôle 6
Bon travail !
Références bibliographiques:
Unité d’apprentissage 7
Sommaire page
Les objectifs de l’unité d’apprentissage 7 78
7.1 La personnalité de Molière ; son succès 79
7.2 La vision de Molière sur le rôle du théâtre 81
7.3 L’hypocrite chez Molière 82
7.4 Le spécifique du théâtre de Molière 84
Test d’autoévaluation 86
7.5 Les critiques du théâtre de Molière 86
Les clés du test d’autoévaluation 88
Références bibliographiques 88
Cette unité d’apprentissage est conçue dans le but de vous présenter les
prémisses du succès que le théâtre de Molière a eu dès le début. Quand vous aurez
parcouru cette unité d’apprentissage et effectué le test d’autoévaluation, vous serez
capables de :
Figure 7.1
Dans cette perspective, le père de Molière a offert à son fils une
bonne éducation. Le jeune Poquelin a fait donc des études au
Collège de Jésuites « Clermont » à Paris. Ensuite il a fait son droit à
Orléans (en faisant appel à une coutume de l’époque, c’est-à-dire en
payant son titre, sans étudier effectivement et sans passer des
examens). Il n’y a aucun document sur l’activité de Molière comme
avocat. Il ne s’est jamais servi de ce diplôme.
A l’âge de 20 ans, Molière décide de s’occuper du théâtre, voie
qui sera celle de toute sa vie, en renonçant ainsi à la vie facile que
son père voulait lui assurer comme tapissier du roi à sa place. Le
jeune Molière rencontre l’actrice Madeleine Béjart et ils fondent
Dom Juan dit que la constance n’est bonne que pour les
ridicules et que tout le plaisir de l’amour est dans le changement,
philosophie de vie qui épouvante son serviteur, Sganarelle :Quel
abominable maître me vois-je obligé de servir ! Pourtant, la devise de
ce séduisant est la suivante :
Il joue si bien son rôle que le père Orgon chasse son fils, en
l’accusant d’être « ingrat » et « coquin », et en décidant de faire
Tartuffe l’héritier de tous ses biens. Et quand, enfin éclairci sur la
vraie nature de Tartuffe, Orgon veut chasser l’imposteur de sa
maison, celui-ci lui rappelle que cette maison est à lui, par la
L’origine du titre donation qu’Orgon lui-même avait faite récemment... Par ce
Tartuffe personnage, Molière s’attaquait au vice de l’hypocrisie, très à la
mode à cette époque-là et si actuel à présent, hélas ! En même
temps, l’écrivain punit la naïveté, le fanatisme et l’orgueil stupide
d’Orgon qui sera trompé par son propre protégé. Le pauvre homme !
est la réplique qui caractérise le mieux l’esprit borné d’Orgon. Il faut
préciser que le rôle d’Orgon a été interprété par Molière lui-même.
Il faut préciser que ces textes n’ont pas ennuyé Molière, comme
certains l’ont affirmé. Au contraire, ces créations semblent
correspondre le mieux à sa conception sur le théâtre ; avant sa mort,
Molière a transformé la salle du Palais-Royal pour faciliter la danse
et la musique. Le théâtre de Molière était donc destiné à ce temps de
carnaval qui venait avant le carême, à ce temps de réjouissance,
d’exubérance, qui s’opposait aux contraintes religieuses. Ce théâtre
se définit comme une fête profane, dans laquelle la liberté corporelle,
le rire, les fourberies s’emparent des règles classiques. C’est un
théâtre profondément ludique, qui a suscité beaucoup de critiques de
la part des cabales religieuses.
Test d’autoévaluation
...si les pièces qui sont selon les règles ne plaisent pas, et que
celles qui plaisent ne soient pas selon les règles, il faudrait de
nécessité que les règles eussent été mal faites. Moquons-nous donc
de cette chicane où ils veulent assujettir le goût du public, et ne
consultons dans une comédie que l’effet qu’elle fait sur nous.
Laisssons-nous aller de bonne foi aux choses qui nous prennent par
les entrailles et ne cherchons point de raisonnements pour nous
empêcher d’avoir du plaisir.
Références bibliographiques :
Unité d’apprentissage 8
Sommaire page
Les objectifs de l’unité d’apprentissage 8 89
8.1 Le contexte de l’écriture de la representation de l’Avare 90
8.2 Analyse de la pièce 91
8.3 Le sujet de l’Avare 94
8.4 L’action dans l’Avare 96
Test d’autoévaluation 98
8.5 Les caractères dans l’Avare 98
8.6 La morale dans l’Avare ; le comique et le style 100
Les clés du test d’autoévaluation 102
Test de contrôle 8 102
Références bibliographiques 103
Figure 8.1
les frais de la cérémonie. Euclion ne doute pas que la jeune fille aime
son cousin Lyconide, qui s’apprête à l’enlever. Des cuisiniers arrivent
à parler de la marmite, croit qu’il s’agit de son trésor et il les chasse à
coûps de bâton. Pour mettre son or en lieu sûr, il le transporte dans
Plaute, poète
comique latin (254-
le temple de la Bonne Foi ; or, il a été surpris par Strobile, l’esclave
184 av. J. C.), de Lyconide. Mais Strobile n’a pas le temps de dérober la précieuse
auteur des pièces marmite : Euclion, reparaissant tout à coup, soupçonne l’esclave,
Amphitryon, qu’il fouille consciencieusement, mais sans résultat évidemment.
Aulularia, etc. Plaute Euclion transporte alors son trésor dans le bois du dieu Silvain ; cette
en emprunte le sujet fois, Strobile, qui a continué sa surveillance, réussit à s’emparer de
aux auteurs grecs l’or. En découvrant le vol, Euclion se lamente dans un monologue
de la comédie désespéré. Puis, comme Lyconide vient à passer, il le soupçonne et
nouvelle, mais pour le presse de questions ; le jeune homme s’imagine que son intrigue
plaire au public avec Phaedra a été découverte, et ses efforts pour se justifier
romain, il pousse le
provoquent un quiproquo comique, Euclion rapportant au trésor tout
comique au trivial.
ce que le jeune homme lui dit au sujet de sa fille. Averti ensuite par
Strobile de ce qui s’est passé, Lyconide veut rendre la précieuse
marmite à Euclion. Là s’arrête la comédie de Plaute, dont le texte est
incomplet. Dans le dénouement ajouté au XVe siècle par l’érudit
Urceus Codrus, Lyconide épouse Phaedra après avoir rendu le
trésor à Euclion.
Figure 8.2
Test d’autoévaluation
Distinguez :
D’ailleurs, la bonne morale, selon Molière, est celle qui marie les
jeunes gens entre eux, et non pas celle qui enseigne à épouser avec
résignation de vieux maris ; celle qui pratique une dévotion
« humaine et traitable » et non le rigorisme des dévots ; celle qui
enseigne aux femmes à se marier avec de braves garçons qu’elles
aiment pour en avoir des enfants, au lieu d’étudier le grec,
l’astronomie et l’amour dans les romans.
Test de contrôle 8
Bon travail !
Références bibliographiques :
Unité d’apprentissage 9
Sommaire page
Les objectifs de l’unité d’apprentissage 9 104
9.1 Molière, peintre de mœurs 105
9.2 L’art de peindre des caractères 106
9.3 Le comique de Molière 107
Test d’autoévaluation 108
9.4 Les idées de Molière 109
Les clés du test d’autoévaluation 113
Test de contrôle 9 114
Références bibliographiques 114
Figure 9.1
Que dire d’un Harpagon qui voit en ses enfants des ennemis !
Malgré les scènes comiques qui se passent à l’intérieur des familles,
c’est un drame dont on peut parler au niveau de la famille comme
institution dégradée, menacée par les faux sentiments. Mais le talent
du dramaturge laisse passer au premier plan le comique, en
essayant de traiter de manière amusante même les aspects les plus
difficiles. Il évite, comme on a dit, d’assombrir ses comédies : si
certains personnages sont odieux par leur comportement, ils sont
aussi ridicules, absurdes, ainsi qu’au lieu de révolter ils engendrent
Test d’autoévaluation
Figure 9.2
Idées à retenir :
Test de contrôle 9
Bon travail !
Références bibliographiques :
Unité d’apprentissage 10
Sommaire page
Les objectifs de l’unité d’apprentissage 10 115
10.1 Un nouveau climat politique et social 116
10.2 Les moeurs et les idées du siècle des lumières ; science, beaux-arts et 117
littérature
10.3 Le rationalisme et la sensibilité préromantique 118
Test d’autoévaluation 119
10.4 Conclusions 120
10.5 Le cadre historique 121
10.6 Le cadre littéraire 122
Les clés du test d’autoévaluation 123
Références bibliographiques 123
10.2 Les moeurs et les idées du siècle des lumières ; science, beaux-
arts et littérature
Test d’autoévaluation
10.4 Conclusions
Références bibliographiques :
Unité d’apprentissage 11
MARIVAUX ET LE MARIVAUDAGE
Sommaire page
Les objectifs de l’unité d’apprentissage 11 124
11.1 La carrière de Marivaux 125
11.2 Le Jeu de l’Amour et du Hasard 127
11.3 L’originalité de Marivaux ; le « marivaudage » 131
Test d’autoévaluation 132
11.4 Conclusions sur le théâtre de Marivaux 134
Les clés du test d’autoévaluation 135
Références bibliographiques 136
Marivaux (1688-
1763)
Pierre Carlet de
Chamberlain de
Marivaux naquit à
Paris. Il étudia le
droit mais fit une
carrière littéraire:
Il fut journaliste: Il
collabora à divers
périodiques
littéraires: Le
Spectateur français,
L'Indigent
Philosophe, Le
Cabinet du
Philosophe, Le
Mercure.
Il fut romancier: La
Vie de Marianne et
le Paysan Parvenu.
On le trouve dans
les salons Figure 11.1
mesdames de
Lambert, de Tencin, Marivaux a fait ses débuts d’auteur dramatique en 1720, aux
du Deffand et Italiens, avec un acte en prose, Arlequin poli par l’Amour, qui
Geoffrin. Grâce à inaugurait déjà la manière nouvelle que ses pièces allaient
ses relations il est consacrer. Sa production dramatique s’étend de 1722 à 1744 : 32
élu à l'Académie
pièces dont deux non jouées, qui se suivent tous les deux ou trois
française.
Il fut auteur
ans. Citons-en, parmi les plus connues : La première Surprise de
dramatique: 27 l’Amour (1722), La Double Inconstance (1723), La Seconde Surprise
comédies en prose de l’Amour (1727), Le Jeu de l’Amour et du Hasard (1730), Les
dont les plus Serments indiscrets (1732), Les Fausses Confidences (1737),
célèbres sont Le Jeu L’épreuve (1740).
de l'Amour et du
Hasard (1730) et En général, Marivaux ( fig. 11.1, portrait de l’écrivain) n’a pas
Les Fausses été un auteur très en faveur auprès du public. Il s’est fait parfois
Confidences (1737) siffler (Le Petit-Maître corrigé, en 1734, au Théâtre-Français) et n’a
connu que rarement un succès franc et durable. Aussi a-t-il quitté la
Comédie en lui préférant le théâtre des Italiens. Il y a trouvé une
interprète idéale, chère à son coeur : l’actrice Giovanna Rosa
Benozzi (dite Silvia), qui a incarné la plupart des jeunes filles de son
théâtre. Un moderne comme Marivaux se plaisait d’ailleurs dans un
théâtre d’avant-garde comme celui des Italiens, dont le jeu naturel, la
pantomime et l’esprit frondeur contrastaient avec le jeu traditionnel,
la morgue et les exigences des comédiens français.
On a souvent essayé de classifier les comédies de Marivaux en
comédies de moeurs, comédies mythologiques, pièces féeriques ou
psychologiques, mais cette classification – croit Valentin Lipatti
L’analyse des Dorante offre le type de discours spécifique pour les pièces de
sentiments Marivaux par le doute, l’analyse du coeur :
Idées à retenir :
Dans une telle comédie, les héros s’amusent sans être ridicules.
“Car le mariage
Le rire est provoqué seulement par les valets. Par conséquent, il ne
dans Marivaux n’est s’agit plus de la comédie des caractères dans la tradition de Molière,
pas plus car les personnages principaux ne sont marqués par aucun vice ; ce
dénouement qui est amusant c’est le combat qui se donne dans leur coeur. C’est
commode et attendu pourquoi de tous les dramaturges français, Marivaux ressemble le
que support d’une moins à Molière, et fait plutôt penser à Racine par la finesse des
étude de caractère. anlyses de l’amour. Tout comme Racine, Marivaux explore
Il est en soi, dès sa parfaitement la profondeur de l’âme féminine, le mystère de la
phase préliminaire, passion, le charme de la tendresse, les subtilités de la logique
source de problème passionnelle, l’impossibilité de s’opposer aux tumultes de la passion
et objet d’examen.”
amoureuse.
(Lucette Desvignes,
Marivaux et
Pourtant, la grande différence entre Racine et Marivaux est que
l’Angleterre)
le dernier s’arrête toujours au point précis où l’amour deviendrait
tragique ; Marivaux reste un spectateur tantôt ironique, tantôt amusé
devant la malice typiquement féminine. Sans avoir la puissance de
Molière ou de Racine, Marivaux reste pourtant unique dans son
genre, car son théâtre possède la formule inimitable de la fantaisie et
de la vérité psychologique. Ses pièces peuvent être considérées des
comédies de salon et même des divertissements, presque des
ballets. En outre, une poésie délicate s’ajoute à ces fêtes galantes de
Marivaux comme des toiles de Watteau.
Test d’autoévaluation
Distinguez !
Références bibliographiques :
Unité d’apprentissage 12
Sommaire page
Les objectifs de l’unité d’apprentissage 12 137
12.1 Beaumarchais, le grand écrivain du classicisme finissant; sa vie et sa 138
personnalité
12.2 Beaumarchais, auteur de comédies 139
12.3 Les traits caractéristiques du théâtre de Beaumarchais, son originalité 141
Test d’autoévaluation 142
12.4 L’importance de Beaumarchais dans le renouveau de la comédie 143
Les clés du test d’autoévaluation 145
Test de contrôle 12 146
Références bibliographiques 146
Figure 12.1
Suzanne.
Entrez, monsieur l’officier, on est visible.
Chérubin, à la comtesse.
Ah! Que ce nom m’afflige, madame! Il m’apprend qu’il faut quitter des
lieux …, une marraine si…bonne.
Suzanne.
Et si belle!
Chérubin.
Ah! Oui!
Suzanne, le contrefaisant.
Ah!oui. Le bon jeune homme! Avec ses longues paupières
hypocrites. Allons, bel oiseau bleu, chantez la romance à madame…
Chérubin.
Oh! Madame, je suis si tremblant…
Suzanne.
Et gnian, gnian, gnian, gnian, gnian, gnian,gnian; dès que madame
le veut, modeste auteur.
(Le Mariage de Figaro, II, IV)
On pense à moi pour une place, mais par malheur j’y étais
propre: il fallait un calculateur, ce fut un danseur qui l’obtint… Faisant
tous les métiers pour vivre, maître ici, valet là, selon qu’il plaît à la
fortune, ambitieux par vanité, laborieux par nécessité, mais
paresseux avec délices, orateur selon le danger, poète par
délassement, musicien par occasion, amoureux par folles bouffées;
j’ai tout vu, tout fait, tout usé. (Ibid., V, III)
Test d’autoévaluation
Figure 12.2
Test de contrôle 12
Bon travail !
Références bibliographiques:
Unité d’apprentissage 13
Sommaire page
Les objectifs de l’unité d’apprentissage 13 147
13.1 Genèse et fortune du texte; l’originalité du personnage 148
13.2 La Folle journée, une comédie en cinq actes 149
13.3 L’analyse du monologue de Figaro 152
Test d’autoévaluation 153
13.4 Les idées politiques et sociales du Mariage de Figaro 154
13.5 Conclusions 155
Les clés du test d’autoévaluation 157
Test de contrôle 13 157
Références bibliographiques 158
Cette unité d’apprentissage est supposée vous offrir une lecture intégrale d’un
chef-d’œvre de Beaumarchais. Quand vous aurez parcouru cette unité
d’apprentissage et effectué le test d’autoévaluation, vous serez capables de :
Figure 13.1
Ardent au plaisir, ayant tous les goûts pour jouir, faisant tous les
métiers pour vivre /…/, ambitieux par vanité, laborieux par nécessité;
mais paresseux … avec délices! Orateur selon le danger; poète par
délassement; musicien par occasion; amoureux par folles bouffées,
jai tout vu, tout fait, tout usé. (Le Mariage de Figaro, V, 3)
Satire politique , Mais feindre d’ignorer ce qu’on sait, de savoir tout ce qu’on
visible surtout dans ignore, d’entendre ce qu’on ne comprend pas, de ne point ouïr ce
le final de la pièce qu’on entend; surtout de pouvoir au-delà de ses forces; avoir souvent
pour grand secret de cacher qu’il n’y en a point; s’enfermer pour
tailler des plumes et paraître profond quand on n’est, comme on dit,
que vide et creux; jouer bien ou mal un personnage, répandre des
espions et pensionner des traîtres, amollir des cachets, intercepter
des lettres, et tâcher d’ennoblir la pauvreté des moyens par
l’importance des objets: voilà toute la politique, ou je meure!
Le Comte
Figaro
Encore je dis ma gaieté, sans savoir si elle est à moi plus que le
reste, ni même quel est ce moi dont je m’occupe: un assemblage
Figaro, ennemi de informe de parties inconnues; puis un chétif être imbécile; un petit
l’injustice sociale animal folâtre; un jeune homme ardent au plaisir, ayant tous les
goûts pour jouir, faisant tous les métiers pour vivre; maître ici, valet
là, selon qu’il plaît à la fortune!
Test d’autoévaluation
13.5 Conclusions
Test de contrôle 13
Bon travail !
Références bibliographiques:
Unité d’apprentissage 14
Sommaire page
Figure 14.1
Test d’autoévaluation
Idées à retenir:
Un frein: la censure
A partir de 1701, la censure préalable des pièces de théâtre
fonctionna régulièrement. Les manuscrits étaient examinés par
des “censeurs royaux” (en cas de refus, les auteurs pouvaient
accepter des coupures ou des corrections). Pendant quelques
décennies les écrivains dramatiques, pratiquant dans leurs
ouvrages une évidente autocensure, ne donnèrent guère au
pouvoir l’occasion d’intervenir sur le fond. L’évolution de la
comédie, les progrès de l’esprit philosophique surtout, avec
l’énergique poussée de Voltaire à la scène, posent bientôt de
plus en plus de problèmes aux censeurs dont certains se voient
censurer eux-mêmes pour avoir approuvé certaines pièces
suspectes.
Références bibliographiques:
Référentiel
Jugements critiques sur le théâtre du XVIIe siècle
Pierre CORNEILLE
¾ Le Cid est si beau qu’il a donné de l’amour aux dames les plus
continentes, dont la passion a même plusieurs fois éclaté au théâtre
public. On a vu seoir en corps aux bancs de ses loges ceux qu’on ne
voyait d’ordinaire que dans la chambre dorée et sur le siège des
fleurs de lys. La foule a été si grande à nos portes et notre lieu s’est
retrouvé si petit que les recoins du théâtre qui servaient les autres
fois ont été des places de faveur pour les cordons bleus et la scène y
a été d’ordinaire parée de croix de chevaliers de l’Ordre.
Jean RACINE
MOLIÈRE
¾ Molière est allé beaucoup plus loin que la farce, mais ce genre
convenait à son génie, il aimait peindre en grand, à fresque comme il
dit lui-même, accuser l’idée comique franchement, forcer les traits et
les gestes, presser le mouvement, gagner le rire d’assaut. Il règne
dans ces Précieuses ridicules un air de grandeur comique qui
étonna, dans un mouvement de brusquerie héroïque et burlesque,
parmi les appels de pieds, les renversements de torse, les répliques
sonnantes. Ce ballet ridicule où la raison se disloquait en fantaisie
éveilla chez les spectateurs un plaisir nouveau mêlé de
reconnaissance.
MARIVAUX
BEAUMARCHAIS
BIBLIOGRAPHIE
http://www.site-moliere.com/intro.htm
http://www.chass.utoronto.ca/%7Etrott/societe/societe.htm