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HISTOIRE
RELIGIEUX ET MILITAIRES,
CONTENANT
TOME QUATRIEME.
Suite de la troisième Partie , qui corr^rend toutes les différentes Congrega-
tions,& les Ordres Militaires qui ont été soumis à la Règle de S. Augustin.
A P A R I S,
Cher NICOLAS Gosselin, dans la Grand'Salle du Palais ,
à TEnvie.
'MDCCX V.
AVEC ATT ROBAT ION ET T R1VILEG E DV ROT.
mm mmmmmmmmmmmmmmmmmm
* TABLE
DES CHAPITRES
HISTOIRE
HISTOIRE
DES
ORDRES RELIGIEUX,
SUKE DE LA TROISIEME PARTIE,
€ 0 NT E NANT
Chapitre premier.
vens
Suite De la troisième Partie , Chap. II. 17
vens de sainte Félicité de Romano du Diocèse de Padoue, comgre-
& de saint Faustin de la Tour , du Diocèse de Vérone , ex- nÍkTcel-
posèrent au Pape Clément VII. que leurs Couvens , 6c les DU B-
f. »-i 1 l- • • ' • n / • Pierre de
lieux qu ils habitoient , qui etoient gouvernes par un Vicai- pue.
re gênerai , deperifloient tous les jours plûtôt que d'augmen
ter i c'est pourquoi ils desiroient embrasser l'Institut du bien
heureux Pierre de Pise , & être unis à fa Congrégation , s'il
vouloit y consentir. Le Pape accorda leur demande par un
Bref du 16. Janvier 1 531- ainsi ils prirent l'habit des Ermites
=-du bienheureux Pierre de Pise, & le bienheureux Bertrand
de Ferrare futenvoïé par les Supérieurs pour leur apprendre
les observances de cette Congrégation. On ne fçait rien de la
vie de ce Pierre Malerba. 11 eít fait mention dans un acte
passé l'an 1465. qui concerne les Religieux de la Congréga
tion de Fiesoli , d'un Pierre Malerba de Venise qui y servie
de témoin & qui y est qualifié Prêtre. II pourroit peut-être
avoir été le Fondateur de cette Congrégation.
Une autre Congrégation sous le nom des Ermites du Mont- congriga-
Segestre, futauílì unie à celle du bienheureux Pierre de Pise ?°*_ffl_
l'an 1579. Ces Ermites reconnoilloient pour Fondateur le bien- Mont - Se=
heureux Laurent , Espagnol de naissance , qui voulant imiter °£S™*
les anciens Ermites 1 s'étoit retiré en Italie fur le Mont-Se-
gestre proche Gennes, où il avoit^bâti plusieurs cellules sépa
rées les unes des autres pour plusieurs personnes qui voulu
rent vivre fous fa conduite & qui y menoient une vie tres-
austere , il les gouverna jusques à fa mort dont on ignore Van
née. Il y a de l'apparence qu'elle arriva avant l'an 1351. car ce
fut cette année que les Frères Jacquesjaussi Espagnol, Raphaël
d'Orgio & Jacques Galeíìo qui étoientdu nombre de ses Dis
ciples , firent bâtir au même lieu une Eglise fous le nom de
Nôtre- Dame de l'Antionciation de la Côte de Segestre de
Ponent > avec un Monastère qui fut amplifié l'an 1450. par un
Frère Nicolas qui en étoit pour lors Prieur. Quoique les Reli
gieux de ee Monastère & les autres de la Congrégation du B.
Laurent euflènt été agrégés l'an 1579. à celle du bienheureux
Pierre de Piíè > ce ne fut néanmoins que l'an 1581. que le Pere
Jean- Baptiste de Monte- Silice qui en étoit General , prit pos
session de ce Monastère au nom deî'Ordre. L'on ne lçait au
tre chose de la vie du Fondateur de cette Congrégation du
Mont-Segestre ; sinon qu'il paroît par des actes publics de l'an
Tome IF. C
18 Histoire d es Ordr es Religi eux,
?RJ£r©me ^10' (lu'on'u^ donnoit le titre de Bienheureux. Le Martyro-
B£ Fusoll l°ge Romain fait mémoire d'un saint Albert de Gennes , que
les Religieux de la Congrégation du bienheureux Pierre de
Pise prétendent avoir été de celle du Mont-Segeure & qui
mourut Tan 1450.
Congrîga- EnfinPan 1695. plusieurs Ermites du Tirol & de Bavière,
Imutkm ^ vivoientdans differens endroits & en commun , demande-
Baviere et rent aux Religieux du bienheureux Pierre de Piíe assemblés le
du Tmoi. ^ Avril de la même année dans leur Chapitre gênerai à Rome
Chapitre III.
1
R^dujicitse de L'Ordre de óu Birqittc
cn habit ordinaire .
k 4^
Suite de la troisième Parti e> Chaf. IV. ij
5. ann. 1405. num. iS.Tûm. 6. ann. 146e. ». 43. & ann. 1465. s°*"*g nï
num. 7. Francise. Bordon. Chronolog. Fratrum Tertii Ord. S. giitL*
Francisci. Joan. Mar. Vern. Annal, ejusd. Ord. Silvestr. Mau-
rol. Mar. Océan, dìtut.gl. Relig. Paul Morigia. Hìst. de toutes
les Relig. Ascag. Tambur. Dejur. Abbat.Tom. i. disp.x^.
quxjl. 4. n, 71. Bulhr. Rsm. Polydor. Virgil. de rerum inven
teribus lib. 7. cap. 3. Philipp. Bergom. Supplem. Chronic. lib.
i4-.p*g. 345. Bonxnnii CataUg. Ord. Relig. part. 1.
Chapitre IV.
C H A P I T R E V.
Chapitre VI.
\ . ..."
De l'Ordre Militaire de sainte Birgttte.
Terne IV. G 1
5© Histoire des Ordres Religieux,
Ordre .
bis Pau- _ ' ■■ *•■•.;/•-•
vres Vo- Chapitre V II.,
kes. De tOrdre des Pauvres Volontaires.
C Hv A P I T R £ V I IL
Terne IF. H
}S Histoire des Ordres Religieux:,
ReiiGiîV-
SHS DE
t'ORDRE Chapitre IX.
ȕ S. Am
broise
*d nem . s. Des Religieuses de l'Ordre de saint Ambroise ad nemus *
1
Suite ee la. troisteme Partië,Chaf. IX. 6ï
mirent de leurs Prébendes Fan 1501. en faveur deceMonaste^RH""^"
re. Les revenus en étant par ce moïen beaucoup augmentés, "oRDDER1
la Prieure fie de nouveaux bâtimens pour y pouvoir loger un DE s- a m-
plus grand nombre de Religieuses. Lucrèce Alciate qui fut ap- Id Ternis
pellée Soeur illuminée ,aïant prisl'habit dans ce Monastère >
y apporta une grosse succession qui lui étoit échue, plusieurs
personnes Taïant imitée , ce lieu devint célèbre , & en peu de
tems on y vit jusques à cinquante Religieuses.
En établissant ce Monastère , on avoit ordonné que la Supé
rieure neíêroitque pour trois ans j mais les Religieuses, tant
que la bienheureuse Benoiste vécut , ne purent le résoudre à
lui en substituer une autre ; & cette sainte fille appréhendant
que cela ne passât en coutume y obtint du Pape Léon X. un
Bref Tan 1513. qui ordonnoit que la Supérieure seroit éluë
tous les trois ans , & exemptoit de cette loi la bienheureuse
Benoiste , qui fut obligée de gouverner ce Monastère jusques
à fa mort qui arriva l'an 15 15». La Sœur illuminée lui succé
da qui eut soin , aussi-bien que les autres qui furent éluës dans
la fuite, de maintenir la discipline Régulière. Saint Charles
Borromée alloit souvent à ce Monastère , qui a été sous la pro
tection des Rois d'Espagne. L'on y conserve aussi le corps de
la bienheureuse Juliene première Compagne de la bienheureu
se Catherine , qui est aussi tout entier & flexible. Ces Reli-;
gieuses font habillées de couleur brune , & leur habillement
consiste en une robe & un scapulaire dessus. Au Choeur elles
mettent un manteau ou-chape. Elles n'étoient point soumises
au General de l'Ordre de saint Ambroise, comme on a pû
voir par la Formule de leur Profession. Le Pere Papebroch-
croit , que l'Ordre de íàint Ambroise ad nemus , a été cojn-
posé de Monastères d'hommes & de filles , ne pouvant se per
suader que la bienheureuse Catherine eût choisi plutôt i'Or-
dre de saint Ambroise qu'un autre , s'il n'y avoit déja eu des
Religieuses de cet Ordre: mais quelque recherche que j'aïe
pû faire , je n'ai trouvé que cc seul Monastère de l'Ordre de
íàint Ambroise ad nemus*
Paolo Morigia. Hist. diMilano lib.y.capt 3. Bolland. 6. ApriL
é- César Tettamenti. Hist. Eccles.S. M. de Mont.fup. yarefi
B iij
6z Histoire des Ordr.es Religieux,
*_ES DE S.
Ambroise
ov An- Chapitre X.
NONCIA-
i.es de j)es Reliùeuses de ï Ordre de saint Ambroise & de sainte
DIi- Marcelline t dites aujjì Annonciades de Lombardie.
s
Suite de la. troisième Partie , Chap. X I. 6$
áu nombre des Confrères ,& dans celles qu'il écrivit à Jean Ordr»
Roi de Navarre le ió. Octobre 151 1. il dit que son pere , ^*"Asl"
l'Empereur Frideric,à cause dela grande dévotion qu'ilpor- Georges
toit à saint Georges , avoit voulu entrer dans cet Ordre j & cl** h*
que pour lui , suivant les traces de son pere , il a dessein de le Tim*
conserver & d'augmenter ses revenus. Le Pape Jules II. par
lant de cet Empereur , dit qu'il avoit résolu d'entrer dans l'Or-
dre de saint Georges , de s'y consacrer pour le reste de ses
jours T de s'opposer aux Infidelles qui vouloient ravager la Vi
gne du Seigneur , &avec les Frères íhrcet Ordre , répandre
jusques à la derniere goutte de son sang pour la défense &
l'augmentation de l'Eglise & de l'Empire, & de recouvrer,
avec le secours du Ciel , la ville de Jérusalem , celle de Con
stantinople ,& les autres Heux qui étoient occupés par les In
fidelles. Le même Pape , en confirmant cet Ordre , lui accor
da beaucoup d'Indulgences > & Léon X. en le confirmant de
nouveau auflì-bien que la Confrairie ou Société qui y avoit
été annexée, lui accorda encore des Indulgences & les mê
mes Privilèges dont jouiflbient les autres Ordres Militaires.
Mais l'Ordre de saint Georges , nonobstant tout ce que
l'Empereur Maximilien fit pour son agrandissement , & les
précautions qu'il prit pour qu'il pût se conserver dans fa splen
deur , a eu le même sort que plusieurs autres dont il ne reste
plus que la mémoire j & les Guerres Civiles, principalement
celles qui s'élevèrent en Allemagne au sujet de la Religion ,
ont causé sa ruine. Les Ducs d'Autriche St les Princçs , s'em
parèrent des biens qui lui appartenoient & se trouvoient sur
leurs terres j & enfin l' Archiduc Ferdinand qui fut ensuite
Empereur sous le nom de Ferdinand II. donna avec le con
sentement du Pape, l'an 155)8. aux Pères de la Compagnie de
Jésus , le Couvent de Millestad pour la Fondation de leur
Collège de Gratz en Styrie. Ceux qui ont dit que l'Empereur
Frideric IV. avoit institué l'Ordre Militaire de saint Geor
ges , mettent fans doute au nombre des Empereurs , Frideric
d'Autriche , qui fut le Compétiteur de l'Empereur Louis V.
&qui lui disputa l'Empire pendant neuf années > mais comme
la pluspart des Ecrivains ne le mettent point au nombre des
Empereurs , non plus que Frideric de BrunfvicK , qui fut élu
après la mort de Vencestas , & qui fut tué lorsqu'il venoic
pour prendre la Couronne Impériale à Francfort ; nous avons
7<5 Histoire Des Or.br.es Relïcìïeux ,
Or»m Mi- donné à ['Instituteur de l'Ordre Militaire de saint Georges,le
«.'çr.ò. nom de Frideric III. & ce que nous avons dit de cet Ordre ,
ces dans fait aflez connoitre que ces Chevaliers etoient véritablement
r„í:RIN- Religieux.
L'Abbé Giustiniani , de Belloy , SchoonebeecK , Menneus,
Hermant , Bonanni & Favin , dans leurs Histoires des Ordres
Militaires , & Bolland. Tom. 3. April.pag. 155.
? geor" ^ Y a plusieurs Auteurs comme Menneus , Tambourin ,
gïsa Ro- SchoonebeecK > M. Hermant & quelques autres, qui ont
ME- parlé d'un Ordre de saint Georges institué par Alexandre VI.
pour la défense de l'Eglise contre les ennemis de la Foi j
quelques-uns disent , que ce fut Pan 149*. que ce Pape l'insti-
tua. M. Hermant prétend que ce ne fut qu'en 1498. mais ce
Pape n'a point institué d'Ordre Militaire , & celui que ces
Historiens lui attribuent est le même que cette Confrairie ou
Société que l'Empereur Maximilien joignit à l'Ordre de saint
Georges dans la Carinthie , & qui fut confirmé par le Pape
Alexandre VI. Pan 1494.
L'Abbé Giustiniani , Menneus , SchoonebeecK , Hermant
& le Pere Bonanni , dans leurs Histoires des Ordres Militaires ,
& Tambur. de fur. Abb. di/p. 14.
©rdrï de* On attribue encore PInstitution d'un Ordre Militaire fous
a GRav\Gn- Ie nom de famt Georges , au Pape Paul III. qui assigna la ville
nés. de Ravennes aux Chevaliers pour leur demeure. Ils dévoient
veiller à la défense de cette ville, & donner la chaste aux Cor
saires qui venoient fur les côtes de la Marche-d'Ancone. Cet
Qrdre fut aboli dans la fuite par le Pape Grégoire X I II. à ce
que dit P Abbé Giustiniani , qui prétend que cela se justifie
par une Bulle de Sixte V. qui institua les Chevaliers de Lo
rette.
L'Abbé Giustiniani , Menneus , Hermant , SchoonebeecK
& le Pere Bonanni , dans leurs Histoires des Ordres Militaires.
©rdrede Ces Auteurs parlent aussi d'un Ordre Militaire à Gennes,
aCiwnes. dont ils rapportent PInstitution à l'Empereur Friderie IIL
L'Abbé Giustiniani , le Pere Bonanni & SchoonebeecK , di
sent que ce Prince revenant de Rome Pan 1471. pasta par Gen
nes ou il fut reçu avec beaucoup de magnificence , & que
pour marquer fa reconnoiflance envers cette Republique , il
institua un Ordre fous le nom & la protection de saint Geor
ges , & donna pour marque. aux Chevaliers une Croix rouge;
CLùrc K&çidi&r Thtatiri .
SUITE DE LA TROISIEME PARTIE y CHAP. XII. Jl
mais que comme il avoit fait le Doge de cette Republique Orbjii
Chefou Grand Maître de cet Ordre , & que ce Doge change "ÍnT."1*"
tous les deux ans , l'Ordre n'avoit pû se maintenir & e'toit en- ■
tierement éteint. II est vrai que l'Empereur Frideric III. alla
à Ironie en 1451. pour s'y faire couronner avec l' Impératrice
Eleonorefon épouse 3 mais comme il y retourna en 1468..
( comme nous avons dit ) & qu'il pria le Pape Paul II. d'éri
ger & approuver l'Ordre de saint Georges auquel il fit unir
par ce Pontife l'Abbaïe deMillestad pour la principale demeu
re des Chevaliers ,il sepeut faire que cet Empereur , paslant
à son retour par Germes , créa quelques Nobles Génois , Che
valiers de ce nouvel Ordre , & que l'on a tiré delà une con
séquence qu'il avoit institué un Ordre à Geniies fous le nom;
de saint Georges. Comme ces Auteurs n'apportent point de
preuves solides pourTexistence de cet Ordre , je ne fais poinc
de difficulté de le mettre au nombre de ceux qui font suppo
sés , aussi- bien que celui de saint Georges à Rome dont nous
avons parlé ci-dessus. « ; ;: .
Chapitre XII.
*
Suite de la troisième Partie , Chap. XII. 85
!' Eglise de la Minerve des Dominicains , dans un tombeau de Orbm b»
marbre qu'il lui fit faire, avec un Epitaphe qui marque cnTHíAnH,i
abrégé les vertus de ce Pontife.
Nous avons veu ci- devant , qu'il avoit empêché les Clercs
Réguliers de tenir tous les ans leurs Chapitres , & qu'il avoit
nommé des Supérieurs qui dévoient exercer leur Supériorité
pendant cinq ans. Après fa mort ils remirent les choses au
premier état , & tinrent en 1560. leur Chapitre à Venise où ils
prirent la résolution de le tenir tous les ans , & firent plusieurs
Reglemens pour le maintien de l'Observance Régulière. Ils
obtinrent une nouvelle Maison à Padouë l'an 1565. une autre
à Plaisance l'an 1569. Ils furent appelles à Milan Tannée sui
vante , & l'an 1571. voïantque leurs Maisons se multiplioient,
ils établirent des Visiteurs dans le Chapitre qui se tinta Rome
cette même année , qu'ils firent encore un autre écabliílement
àGennes. Us furent reçus à Capoue en 1574. ils obtinrent
dans la fuite des Maisons à Crémone , à Spolette , à Ferrare , à
Aquila & dans plusieurs autres villes d'Italie 5 & dans quel
ques-unes de ces villes, ils ont fait plusieurs établissemens ,
comme à Naples où ils ont six Maisons , & à Rome deux,
aussi-bien qu àGennes: ils en ont aussi en Espagne , en Polo
gne & end'autres Roïaumes. Le Cardinal Jules Mazarin les
fit venir à Paris l'an 1644. & 'eur acheta la Maison où ils font
vis-à-vis les Galleries du Louvre , & où ils entrèrent le 17.
Juillet 1648; veille de la Fête de sainte Anne, titulaire de leur
Eglise. Le même Cardinal leur a légué par son Testament
cent mille écus pour bâtir cette Eglise qui n'est pas encore
athevée. C'est la feule Maison qu'ils ont en France. Comme
ils s'emplòïent dans les Missions étrangères , ils entrerenr l'an
1617. d ins la Mingrelie où ils ont un établiflement. Ils avoienc
auílì des Maisons dans la Tartarie, la Circassie , la Géorgie ;
mais ils les ont abandonnées voïant 1c peu de fruit qu'ils fai-
soient dans ces païs-là.
Cette Congrégation a donné à l'Eglise un Pape, plusieurs
* Cardinaux , untres-grand nombre d'Archevêques & d'Evê
ques , de fçavans Théologiens & des hommes Apostoliques.
LePerePaul Aresi Evêque de Tortonne dans le Milanois,
étoit le Mécène des Sçavansdeson tems , & a enrichi le pu
blic de plusieurs ouvrages qui font des Sermons, des Traités*
de Philosophie & de Théologie» des Livres de Dévotion 8&
Liij,
Ì6 HistoïrÊ des Or£>rïs Religieux ,
nTs"""" ^ Devises sacrées. Le Pere Clément Galano qui avoit de-
congrega- meure plusieurs années chez les Arméniens , y recueillie ce
Tlow" qu'il put d'actes écrits en langue Armeniene qu'il traduisit en
Latin & ausquels il ajouta ses observations. Son ouvrage a été
imprimé à Rome en deux volumes in folio l'an 1650. fous le
titre de Conciliation de l'Eglife Armeniene avec l'Eglife Ro
maine , &c. il a été aussi imprimé a Cologne en 1686. Le
Pere Antoine Caraccioli a fait de sçavantes notes fur les Con
stitutions de cet Ordre qui avoient été dressées dans le Cha
pitre General tenu à Rome l'an 1604. & qui furent 'approu
vées la même année par le Pape Clément VIII. Entre les Re
ligieux qui font actuellement emploïésaux Missions Etrangè
res , le Pere Louis Pidou de Saint-Olon , qui fut nommé Evê
que de Babilone en 1687. est l'un des plus distingués par son
mérite. Le Pere Jean- Baptiste Tuffo quia été dans la fuite
Evêque d'Acere, & le Pere Joseph de Silos ont écrit les An
nales de cet Ordre , le premier en Italien & le second en La
tin. Ces Religieux portent un habit Clérical , & fe font distin
guer des autres Clercs Réguliers par leurs bas qui font blancs.
Ils ont pour Armes trois Montagnes surmontées d'une Croix.
Foïe^Gio. Baptist. Del. Tuffo. Hifi. de la Relig. de P. chie-
rici Regolarì. Joseph Silos. Annal, clericorum Regular. Paul
Morigia. Hifi. de Relig. cap. 50. Aubert. Mir. De Orig. Clericor,
Regul. cap. %. Baillée. Fies des Saints Xz. Aoust.
Chapitre XIII.
• *
Des Filles Thcat'mcs de l'Immaculée Conception de la sainte
Vierge , dites de la Congrégation , avec la Vie de la V*i
nerable Mere Ursule Bemncafa leur Fondatrice.
1
Suite de la troisième Partie , Chap. XIII. 55,
manches larges. Elles couvrent leur tête d'un voile blanc & ^".ïaJe ~tA
n'ont point de guimpes > mais le collet de leur robe est sembla- Congre-
ble à celui des Theatins. Elles ne font que des vœux simples, GATION-
comme nous avons dé ja dit , elles ne sortent point de leur Mo
nastère, & lorsqu'on leur parle, ce n'est qu'au travers d'une
grille , comme aux Religieuses cloîtrées.
Ce ne fut point à la sollicitation des Religieux Theatins que
la Mere Ursule entreprit de fonder íà Congrégation. Ils n'y
eurent aucune part 5 au contraire , ils firent beaucoup de diffi
cultés de se charger de la conduite de ces Filles ; ce ne fut qúe
l'an 16 16. qu'elles eurent le premier Confesseur Theatin,&
l'an 1.633. que dans le Chapitre gênerai qui se tint à Rome elles
furent aggregées à l'Ordre. La première Supérieure de cette
Congrégation fut la Mere Christine Benincasa soeur de la
Mere Ursule, qui par humilité ne voulut point accepter cec
emploi, & qui après avoir encore fondé une autre Congréga
tion de Theatines véritablement Religieuses, & leur avoir
prescrit des Règles & des Constitutions" différentes de celle m
de la Congrégation , mourut à Naples le zo. Octobre 16 18.
étant âgée de soixante & onze ans. Son corps fut enterré trois
jours après fa mort dans l'Eglise de la Conception , & quatre
ans après on ouvrit son tombeau , où il fut trouvé tout entier
& sans aucune corruption^
Elle avoit prédit que son Institut s'étendroit dans tontes leí
principales villes de la Chrétienté i mais on n'a pas encore veu<
l'efrèt de cette prédiction , puisqu'il n'y a que la ville de Naples.
& celle de Palerme en Sicile, où. il soit établi. La Congréga
tion de Palerme fut fondée par la Princesse Françoise d'Arra-
gon , qui après la mort de ion mari , aïant dessein de se retires
dans un Monastère , & délibérant íur le choix de l'Ordre
qu'elle embraíleroit , fur inspirée de fonder à Palerme un Mo
nastère de la Congrégation de la Mere Ursule. Elfe s'habilla
premièrement en Theatine , & aïant acheté une place dans*
la ville, elle destina pour cette Fondation vingt mille écus-
Romains y mais elle ne put exécuter son dessein , étant morte
peu de tems après. Elle laissa néanmoins par son Testament
cette somme , & íà volonté a ëté exécutée après fa mort. La
Mere Ursule Benincaíà avoit choisi pour Protectrice de sa
Corgregation , la Duchesse d'Aquara , Isabelle Car-accioli.
Après la mort de cette Princesse, les Theatines ne songèrent
M iij.
/
*
^Chapitre XV.
1
I
Chapitre XVI.
1
Des Religieuses Angéliques & Guajìalines , avec la Vie
de Loiiife Torelli Comtesse de Guajtalle leur Fondatrice*
ì
SUITE BE LA-TROISIÏME PARTI E , CHAP- XVI. . 11J
pkiïl ses íoliìcitations auprés des Supérieurs de 1 Ordre de S. Reugiïu'-
Dominique pour fairerester le P. Baptiste} mais ce fut inutile- SES Ange~
ment & ils emploierent 1 autorité du Pape pour le contrain
dre, fous peine d'excommunication, de quitter lacooduice
des Guastallines , & de retourner vers ses Supérieurs. II obéit
donc & s'étant mis en chemin pour les aller trouver, il mou
rut à Guastalle Pan 1533. Pour lors la Comtesse qui l'avoit as
sisté pendant sa maladie , aïant mis ord*e à ses affaires do
mestiques , retourna à Milan , où elle se mit & ses Religieu
ses fous la conduite de Zacharie , dont un des premiers foins
envers ces Religieuses fut de faire approuver leur établisse
ment par le saint Siège. Paul III. qui gouvernoit pour lors l'E-
Î;life accorda à la Comtesse de Guastalle un Bref l'an 1534» par
equel il lui perrtiettoit d'établir une Congrégation de filles
qui fiílent profession de la Vie Religieuse sous la Règle de S,
Augustin selon les Statuts qui leur seroient donnés par l' Ar
chevêque de Milan , & de leur faire bâtir une Eglise & un
Monastère.
Cette Comtesse qui avoit vendu Guastalle à Ferdinand de
Gonzague , se voïant de grosses sommes d'argent entre les
mains, acheta vingt- quatre maisons à Milan dans laParoifle
de Sainte Euphemie j & par ce moïen elle eut un lieu fors
vaste pour bâtir un ample Monastère qui fut achevé l'an 1535,
avec une belle Eglise sous le titre de la Conversion de S. Paul.
A peine ce Monastère étoit-il commencé , que Ferdinand de
Gonzague nouveau Comte de Guastalle & qui étoit Gouver
neur du Milanois , y fit de riches presens 5 & l'on y conserve
encore un Calice d'or massif enrichi de pierreries , aussi bien
qu'une Paix d'or, & de riches Ornemens qui ont été donnés
par ce Prince qui protégea beaucoup ces Guastallines. Après
que le Bâtiment fut en- état d'être habité, elles quittèrent leur
première demeure qui étoit aux environs de l'Eglise de Saine
Ambroise , qu'elles cédèrent aux Clercs Réguliers , & pri
rent poílèífion de leur nouveau Monastère. Le Bref du Pape
portoit qu'elles prendroient six Religieuses , ou de l' Ordre de
S. Augustin y ou de l'Ordre de S. Benoît , ou de celui de S*
Dominique, pour leur apprendre les Observances Régulières,
& qu'elles choisiroient un Confesseur, qui faus l'approbation
de l'Ordinaire les pourroit absoudre de tous cas, & confirme-
soie la- Prieure en l'absence de VArchevêque. Elles o'eurene
ïiS Histoire des Ordrïs Religieux,
RïtioTTO- pas beaucoup de peine à se déterminer sur le choix du Cod-
u^juï™*"»flfèur > elles prirent Zacharie qui avoit procuré ce Bref, &
qui jusques là avoit eu foin de leur conduite. Elles obtinrent
des Religieuses de l'Ordre de S. Dominique du Monastère de
S. Lazare qui leur apprirent les Observances Régulières , &
après en avoir été suffisamment instruites, elles reçurent l'habic
de Religion l'an 1536- Les premières qui en surent vêtues fu
rent Paule Antoinette de Nigris, Antoinette Marie de hexto,
Thecle de Martinengho , Baptiste de Sexto , Madeleine de
Rotula & Blanche- Luce- Ag;nes de Baldirono , a^ui étoient tous
noms nouveaux qu'elles prirent > aïant change leurs noms de
Baptême ( selon Pusage de Religion ) pour n'être p!us con
nues fous les noms qu'elles avoient dans le monde avec lequel
elles faisoient un perpétuel divorce, & à la fin de Tannée leur
Communauté étoit de vingt cinq filles. La Fondatrice prit
aussi l'habic quelque tems après & changea aussi son nom de
Loúise en ceux de Paule Marie. Il ne restoit plus que celui
que l'on donneroit à la Congrégation & elles prirent , par
l'avisde 7acharie leur Directeur, celui d'Angtliques , afin
qu'entendant souvent prononcer ce nom , elles puíîent s'exci
ter a imiter la pureté des Anges. Ce nom leur fut confirmé
par autorité Apostolique; car c'est ainsi que Paul III. les
appella par son Bref de l'an 1536. par lequel il les exemta de
la Jurisdiction de l' Archevêque de Milan & les soumit à la
Visite & Direction du General de la Congrégation des Clercs
Réguliers de S. Paul, & depuis ce tems la ces Religieuses onc
ajouté à leur nom celui d'Angélique , au lieu de celui de Mè
re & de Sœur.
Elles n'étoient point engagées à la Clôture dans lescom-
mencemens , elles fortoient de leur Monastère & accompa-
gnoient les Clercs Réguliers dans les Missions qu'ils entrepre-
noient , ceux-ci emploïant leur zele pour la conversion des
hommes & les Angéliques pour celle des personnes de leur
sexe. Le Pape Paul III. approuva ces fortes de Missions fur la
supplique qui lui fut présentée de la part des Clercs Religieux
par les trois Fondateurs Antoine Marie Zacharie , Barthelemi
Ferrari , & Jacques Antoine Morigia j & de la part des An
géliques par la Comcefle de Guastalle , Paule Antoinette de
Nigris & Thecle de Martinengho. Ce Pape par son Bref de
l'an 1537. leur accorda plusifurs Privilèges & entre autres , aux
«
-
I
Suite de la troisième Partie > Chap. XVI. 119
Angéliques , de pouvoir entrer dans tous les Monastères de Rutow»-
filles de la ville de Milan , même dans ceux de l'Ordre de "^4?"
íàinte Claire. Le P. Zacharie aïant commencé le premier les
Missions , & aïant été appelle à Vicenze, comme nous avons
dit dans le chapitre précédent, il y alla accompagné de quel
ques Prêtres de fa Congrégation & de deux Angéliques , qui
etoient la Comtesse de Guastalle & Paule Antoinette de Ni-
gris lesquelles aïant tiré du vice plusieurs femmes prosti
tuées > les engagèrent à se retirer dans un Monastère qui fut
encore bâti par Tes libéralités de la Comtefle fous le titre de 1*
Madeleine. Les Angéliques suivirent encore les Clercs Régu
liers dans les Missions qu'ils firent à Vérone , à Brefcia , à Ve
nise & en d'autres endroits-
Ce furent fans doute ces sortes de Missions où Paule Antoi
nette fut emploïée , qui lui enflèrent le cœur , & la portèrent
à cet excés de vanité qui fut cause de fa perte & de fa dam
nation. Elle avoit donné dans les commencemens de grandes
marques de sainteté, & ses sentimens avoient été trés sincères p
tandis qu'ils avoient été accompagnés d'humilité : mais après
la mort de Zacharie & des autres Fondateurs , voïant que l'ef-
time &la considération qu'on avoit pour elle, augmentoient
tous les jours i & que non seulement la pluspart des Clercs
Réguliers & des Angéliques , mais même les personnes les
plus considérables de Milan, & des autres lieux où elle avoit
été en Mission , la consultoient ôesuivoient ses avis comme au
tant d'Oracles j 1 esprit de superbe la séduisit , elle abusa
du nom de Maîirefle que luidonnoit l'office qu'elle exerçoit
envers les Novices dont elle avoit la direction , elle écrivit des
lettres de spiritualité & les envoïoit avec une autorité de Maî-
treílè, elle vouloit que l'on la reconnut pour telle, elle en
eherchoit les moïens , & elle écoutoit avec plaisir les flateries»
de ceux qui l'appelloient la divine Maîtresse. ,
Les Clercs Réguliers qui avoient la conduite de son Mo
nastère , firent tous leurs efforts pour la faire rentrer en elle-
même > & les douceurs & les menaces aïant été inutiles , ils la>
dénoncèrent à Rome , où la Congrégation du saint Office ,.
Î>ar l'avis du Pape Jule III. ordonna lan 1551. que cette Re-
igieuse seroit chaílee du Monastère des Angéliques & renw
fermée dans celui de sainte Claire. Le Décret de Plnquisition
porte que c'étoit à cause que s'étant laissée tromper par le
>
ii® Histoire D es Ordres Religieux >
Ruigïeu- Démon, elle avoit usurpé le titre qui n'étoit dû qu'à Dieu ,
*i«tÍ?°*" ^e^P"c § k aon ^e Prophétie & de révélation , l'autorité des.
Prêtres & des Prélats , & qu'elle avoit troublé la paix de son
Monastère. Elle trouva néanmoins le moïcn de sortir de ce
lui de sainte Claire ; &c refusant d'obéir au commandement
qui lui fut fait d'y rentrer > eile mourut dans son péché l'an
1555. ainsi ceci se pafla à Milan & non pas à Venise où les An
géliques n'ont jamais eu de Maison & d'où Damman die
qu'on les chafla , à cause des crimes de leur Grande Prêtrelle
3ui se faisoit appeller Maîtreííe, & qui suivoit la Doctrine
'Epicure , ce qui fait voir qu'on ne doit point ajouter de foi
à ce qu'a dit cet Auteur qui a d'ailleurs mérité fa condam
nation à Rome.
La Vie de cette Antoinette deNigris aéié néanmoins écrite
par Jean Baptiste Fontana de Conti , qui est apparemment un
nom suppose > puisqu'elle a été imprimée en Italie sans nom
d'Imprimeur , ni fans Approbation. Cet Auteur íoit vérita
ble ou supposé, la faic paner pour une sainte, & a joint à la
fin de sa Vie les lettres qu'elle écrivit à plusieurs personnes.
HLUrioade C'est peut-être fur cette Vie que le P. Hilarion de Coste Re-
C°á« Ì>* %*eux Minime s'est fondé pour mettre cette Religieuse au
mes uius- nombre des Personnes Illustres en sainteté , mais s'il avoit vu
le Décret de l' Inquisition de l'an 15 52. par ordre du Pape Jule
III. il Pauroit rétranchée du nombre des Dames Illustres donc
il a donné les Eloges.
La faute de cette Religieuse ne réjaillit point sur les autres
Angéliques qui furent toujours en grande estime. Plusieurs
períonnes de considération y étoient entrées , entre les autres
Julie Sfondrate soeur du Cardinal François Sfondrate & tan
te du Papé Grégoire XIV. laquelle fit de grands biens à ce
Monasl-pre qui n'est pas le seul monument qui reste encore
aujourd'hui a Milan de la pieté de la Comtesse de Guastalle.
Elle acheta encore un grand terrein entre la Porte Romaine
& celle de Tosa & y fit bâtir une fort belle maison en forme
de Monastère avec un Eglise. On appelle communément ce
lieu , le Collège de la Guastalla, & elle y laissa dequoi entre
tenir dîx-huit jeunes filles nebles & orphelines, auxquelles
l'on fournit tout ce dont elles ont besoin pendant douze ans
après lesquels elles se peuvent marier, ou se faire Religieu
ses j & pour lors on leur donne à chacune deux milles livres,
de
Suite dê la troisième Partie , Chap. XVI. ni
de doc. Ce lieu est gouverné par des Gentils- hommes de la Reugieu-
ville , comme Administrateurs , qui ont droit de nommer "s<yfEs.GE"
ces filles. Celles qui ont foin de leur éducation , vivent à la
manière des Religieuses , chantent l'Office de la sainte Vier
ge au Chœur, mangent en commun dans un Réfectoire,
& fonc la lecture pendant le repas. Elles ont les heures de si
lence, d'oraison , & de travail j & il ne manque à ces filles ,
pour être de parfaites Religieuses , que la folemnité des
Voeux. Ce font , à proprement parler, ces filles , que l'on ap
pelle présentement les Guastallines. Elles étoient aussi autrefois
fous la direction des Clercs Réguliers de saint Paul.
Outre le Monastère des Angéliques de Milan fous le titre
de la Conversion de saint Paul , il y en a encore un autre à
Crémone sous le titre de sainte Marthe , qui fut bâti par les
libéralités de Valere de Aleriis , qui étoit une sainte Veuve
parente d' Antoine- Marie Zacharie , à laquelle il persuada de
fonder un Monastère de filles , ce qu'elle n'exécuta qu'après
la mort de ce Fondateur , aïant fondé ce Monastère d'Ange- -
liques où elle se retira , & mourut l'an 1548. Quant à la Com
tesse Guastalle Loiiise Torelli , elle mourut à Milan dans le
Collège des Guastallines le vingt Octobre 1555. étant âgée
de soixante & neuf ans.
Comme les Angéliques ont d'abord été fous la direction
du Pere Baptiste de Crème , & qu'elles ont été instruites des
Observances Régulières par des Religieuses de l'Ordre de
saint Dominique , elles ont pris aussi l'habit de cet Ordre ,
avec cette différence qu'elles ne portent le manteau noir que
depuis le commencement du mois d'Octobre jusques à Pâ
ques. Elles ont de plus une Croix de bois fur la poitrine &
un anneau d'or au doigt , où au lieu de pierre précieuse , il y
a un cœur sur lequel est gravé l' Image du Crucifix. Les No-,
vices n'en ont point j mais les Profeíïès font obligées de le
porter toute leur vie jour & nuit , & on ne leur ôte du doigt
que lorsqu'on les met en terre. Les Religieuses du Chœur ont
des souliers blancs, ceux des Converses font noirs aussi-bien que
leur Scapulaire j & les unes & les autres ont toujours au cou
une corde de chanvre de la grosseur d'un pouce. Elles por-
toienc aussi autrefois en tout tems une couronne d'épines ;
mais présentement elles ne la portent que dans les Cérémo
nies , pendant les huit jours qui suivent la Vêture & la Pro-
Tom. iy. Q_
m Histoire Des Ordres Religieux,
Religiïu- fe(2on de quelque Religieuse & aux enrerremens. La Supe-
h^uïs. neure elt obligée de la porter a certains jours de Tannée.
Quint à leurs Observances , elles recicent TOffice selon
l'usage de TEglise Romaine. Outre les jeûnes prescrits par
TEglite, elles commencent le Carême le Lundi de la Qui n-
quagellme, & elles jeûnent l'A vent, tous les Vendredis de
Tannée ( excepté le jour de Noël , s'il arrive à pareil jour ,
& pendant TÒctave de Pâques ) les veilles d' s Fêtes de la
Conversion de saint Paul Titulaire de leur Congrégation ,
de l'Ep'phanie , de PAscension , du saint Sacrement , de
l' Invention & Exaltation de la sainte Croix , des Fêtes de
la" Vierge & de la Dédicace de saint Michel. Elles font absti
nence tous les Mercredis de Tannée & les trois jours des
* Ces trois Rogations * , & prennent la discipline tous les premiers Ven-
'Ro"atfons dredis du mois & une fois la semaine en Carême,
ncsontpoít Leurs Constitutions furent dressées par faim Charles
'sti'cnccen B°rrorn^e & approuvées par le Pape Urbain VIII. le u.
itaiicnidás May 1615. Voici la Formule de leurs Vœux qu'elles pronon-
d autres cenc en Jaim : £g0 Angelica N. voveo & promitio Deo Omni-
fls'L' T<mi fottnti * M' Virgìni , B. Paulo Apostolo , B. Augujiino ,
ca France, omnibus Santtis , ejr tibi Matri , vivere fub Régula B. Au~
gttfiini toto tempore vit* mea in obedientia , fine proprio ,
& irt castitate , & fub perpétua cíaufura. Elles portent tou
tes le nom d'Angélique qu'elles joignent à celui de quelque
Sainte & à celui de leur famille. Angélique Marie- Anne de
Goniague a donné en 1673. la Vie d'Angélique Jeanne de
Viscomti Borromée qui a été plusieurs fois Supérieure du
Monastère de Milan , où elle fait une ample Description de
ce Monastère qui est magnifique i & où elle parle aussi de
quelques Religieuses qui y font mortes en odeur de sainteté.
II y a toujours eu des Princesses dans ce Monastère , & des
filles des principales Maisons d'Italie. Lorsqu' Angélique Ma
rie- Anne écri voit en 1673. c'étoitune Princeûede la Maison
d Este qui en étoit Supérieure.
L'habillement des Guastallines est diffèrent de celui des
Angéliques, ll est noir & approche de celui des Séculières.
Elles ont pour couvrir leur tête un petit Voile blanc d'une
forme particulière , comme on peut voir dans la figure que
nous donnons , qui représente une de ces Guastallines , &
elles portent aussi au doigt un anneau d'or fur lequel est gravé
SUITE ÇE LA TROISIEME PARTIE , CHAP. XVII. 113
une main qui tient une Croix. Les filles dont elles onc foin Cleacs -
sont habillées de bleu. " *™:^s
Gregor. Rossignoli. Vit. délia Com. Torelli. Anaclet Sicco Jésus.
& Valer. Modio. Synopf. Cleric. Régal. S. Pauli. Luigia Ma-
rian. Gonzag. Vit. dell. V. M. Angelica Giouanna V'tscomti
Rôrrom. Pietr. Crefcenf. Prejìd. Rom. & Philip. Bonnanni.
Catalog. Ord. Relig.
Chapitre XVII.
Chapitre XVI H.
1
Suite de la troisième Partie > Chap. XVIII. T37
chargea de confusion, & l'ardeur de sachariré les fit ren- Frfres b*
trer en eux-mêmes. 11s voulurent avoir parc à rétablissement ^•c"AçI"
' \ f /* '11** l" A 1 t It Dl 3«
qu'il faisoit , ils lui mirent quelques aumônes entre les mains J*an de
pour fournir aux besoins les plus pressans de ses pauvres > & °IEIÍ*
leur exemple en attira d'autres à lui faire auíîì quelques libé
ralités. Les pauvres ne manquoient de rien , après que Jean
de Dieu les avoit assistés pendant le jour , & leur avoic
procuré tous les biens spirituels dont ils ppuvoient avoir be
soin , leur faisant venir des Confesseurs & autres personnes
pieuses qui leur faisoient souvent des instructions familières ,
il alloit le soir vers les huit- à-neuf heures quêter pour eux :
il marchojt dans les ruës avec une hotte fur son dos & deux
marmites à ses bras : la pluie , le vent & les autres injures
du tems ne l'arrêtoient point , & lorsqu'il vouloit demander
l'aumône pour les malades , il crioit à haute voix , Mes chers
frères , faites-vous du bien pour l'amour de Dieu. Cette ma
nière extraordinaire de demander l'aumône attiroit tout le
monde aux fenêtres , & on lui donnoic abondamment die
quoi nourir ses pauvres. '
Le Siège Episcopal de Grenade étoit occupé pour lors par
Dom Pierre Guerrero. Ce Prélat crut qu'il etoit de fa Char- «
ge Pastorale de prendre connoissance de ce nouvel établisse
ment & d'examiner comme toutes choses s'y passoient. II en
fut Ci satisfait que non content de lui donner fa protection ,
il donna des sommes considérables pour fournir aux frais de
cet Hôpital, ce que plusieurs personnes de la ville firent
à Pexemple de leur Pasteur. L'Approbation que l'Arche-
vêque de Grenade venoit de donner à cet Hôpital le mit
en grand crédit , les pauvres y accouroient de toutes parts ,
de forte que la maison qu'il avoit d'abord prise,se touvant trop
petite , il fut obligé d'en louer une plus glande & plus com
mode , afin d'y pouvoir admettre tous ceux qui ie presen-
teroient. Tout y étoit admiré , la propreté des lieux , Tor
dre du service , l'abondance des vivres & des meubles, la
charité , la modestie , la patience des ministres qui travail-
loient fous nôtre Saint , & on s'étonnoit comment un hom
me fans crédit & fans autorité , n'aïant ni biens ni revenus,
avoit pû établir un íî bel Hôpital.
Comme nôtre faine étoit entièrement mort au monde , il
ne desiroit point de lui plaire, & paroissoit toujours avec
Tome IV. S
138 Histoire des Ordres Religieux,
freris de des habits trés-méchans & tout déchirés > car s'il rencon-
te,CdeAsRI~ trou- un pauvre dans la rue qui fût plus mal vêtu que lui ,
3ean nu il prenoit son habit & lui donnoit le sien. Mais l'exterieur
DlEU' méprisable & dégoûtant que les gens du monde trouvoienc
dans fa mine & dans ses habits, n'empcchoit pas quelques
personnes de considération de marquer toûjours beaucoup
d'empressement pour l'avoir chez elles dans le cours de ses
quêtes. L'Evêque de Tuy Président de la Chambre Roïale
de Grenade, l'aïant tin jour retenu à dîner, & lui aïant de
mandé son nom , nôtre Saint lui repondit qu'il s'appelloic
Jean : vous vous appellerez à l'avenir , Jean de Dieu ( dit le
Prélat ) & depuis ce tems-là ce surnom lui demeura. Fran
çois de Castro Administrateur de son Hôpital de Grenade ,
qui rapporte ainsi la cause de ce surnoms & qui le premier
écrivit la Vie de saint Jean de Dieu environ vingt-cinq ans
après fa mort, doit être plutôt cru qu'Antoine Goëva Evê
que de Cyr qui n'écrivit la même Vie que quatre-vingts ans
après, & qui dit que ce fut Nôtre- Seigneur qui s'étant ap
paru à lui fous la forme d'un enfant , comme il fe reposoit
sous un arbre , lui montra une Grenade ouverte , du milieu
de laquelle fortoit une Croix , & qui lui dit : Jean de Dieu
Grenade fera ta Croix , ce qui feroit arrivé selon cet Auteur
dans le tems que nôtre Saint demeuroit à Gibraltar , & qu'il
s'étoit mis en chemin pour aller dans les lieux des environs de
cette ville , pour y vendre ses lmages& ses Iïvres. L'Evêque de
Tuy lui dit encore que puisqu'il lui avoit donné son surnom , il
vouloit aussi lui donner un habit , lui représentant que l'humi-
lité & la simplicité dont il faisoit profession nc le dispensoient pas
de garder une bienséance honnête, & que celui qu'il por-
coit étoit dégoûtant & empêchoit que plusieurs honnêtes
gens ne le fréquentaient : c'est pourquoi il envoïa fur Prieu
re acheter de î'étoffe pour lui faire un habit dont il prescri
vit lui-même la forme , & il l'en revêtit lui même de sa
main , lui ordonnant d'en donner un semblable à ceux qui
s'uniroient avec lui.
Le Saint , nï le Prélat n'avoient aucune intention détablir
un nouvel Ordre Religieux dans l'Eglife ; mais il y a bien
de l'apparence qu'ils avoient dessein de former une Société
ou Congrégation de personnes séculières pour avoir íòin
de l'Hôpital de Grenade , & que ces personnes dévoient être
Suite de la troisième Partie , Chap. XVIII. 135
distinguées des autres séculiers , par des habillemens differens. Freri
Jean ne fut pasplûtôc revêtu de>cet habit, que plusieurs person- lA. Ch
nés s'offrirent à lui pour être de ses Disciples. Les premiers fu- Jean
renc Antoine Martin & Pierre Velasco qui se portoient une °lt'''
haine mortelle. Le premier accusoic l'autre d'avoir tué son
frère, & étoit venu exprès à Grenade pour le poursuivre en
Justice j mais Jean de Dieu les réconcilia fi bien ensemble ,
que pour vivre dans une plus grande union , ils voulurent
être Disciples de nôtre Saint , & furent les premiers à qui il
donna l'habit de fa Congrégation > selon la forme qui lui avoic
été prescrite par l'Evêque de Tuy.
Son Hôpital se trouva encore trop petit , & il fallut 1$
transférer pour la troisième fois. L'Archevêque de Grenade ,
Dom Pierre Guerrero sollicita les principaux de la ville à con
tribuer à l'achat d'une maison fort vaste qui avoit été autre
fois occupée par des Religieux , & pour donner l'exemple,
il fournit pour fa part quinze cens ducats. Ce fut encore à la
sollicitation de ce Prélat que nôtre Saint entreprit un voïageà
Valladolid où la Cour d'Espagne étoit pour lors, afin d'obtenir
un secours pour ses pauvres. II y fut favorablement reçu de
Philippe II. qui n'avoit pas encore le titre de Roi , & qu'on
nommoit le Prince des Espagnes , parce que l'Empereur
Charles V. ne lui avoit pas encore cédé ses Etats j ce qu'il
ne fît que l'an 1555. Jean de Dieu reçut de grandes libérali
tés de ce Prince & des Seigneurs de ía Cour.
Sa charité ne se bornoit pas seulement aux malades &
aux pauvres de son Hôpital, il secouroit encore les pauvres
honteux de la ville , retiroit une infinité de femmes & de
filles de la débauche ; & non seulement pourvoioit à leur
subsistance , mais en marioit encore quelques-unes. Enfin
ses forces se trouvèrent entièrement épuisées par fa charité
& fa pénitence 5 & dans le tems que l'on se promettoit qu'il
travailleroit plus que jamais pour les pauvres , il se trouva
presque hors d'état d'agir. Il ne laissoit pas néanmoins de
continuer ses exercices ordinaires , de faire ses quêtes , de
veiller, & de s'occuper au dedans de la Maison 5 mais enfin
un accident imprévu lui causa l'an 1550. la maladie dont il
mourut. Les eaux du Xenil étoient extraordinairement gros
ses cette année-là , & entraînoient avec elles quantité de
bois. Notre saint Fondateur voulant en retirer pour l' usage
140 • Histoire des Ordres Religieux,
FrECh1riE ^e ^on hôpital ' & étant entré dans ce torrent , le froid le saisie
te' d£as. tellement qu'il fut d'abord attaqué d'une violente maladie
ìhfcu D* ^ S'augmenta lorsque par un excés de fa charité , il se jet-
ca encore dans le fleuve pour secourir un jeune homme qui
y écoit entré trop avant , & que la rapidité des eaux entraî-
noit. 11 se mit au lit où il fut visité par l'Achevêque & les plus
qualifiés de la ville , du nombre desquels fut la Dame Anne
Oíoria épouse de Dom Garcias de Pise qui fit tant d'instan
ce pour qu'on l'amenât à son logis ,• afin .qu'il fût mieux as
sisté dans fa maladie j que l'on ne put lui refuser cette grad
ée ; &.ce fut dans la maison de cette Dame qu'il mourut le
8. Mars 1550. âgé de 55. ans.
Gomme il n'y avoit qu'une petite Chapelle dans son Hô
pital , on ne put pas l'enterrer dans ce lieu. II fut inhumé dan*
l'Eglife des Minimes , Sc enseveli dans l'habit des Religieux'
de cet Ordre avec une Pompe Funèbre où la magnificence
íe trouva jointe à la pieré publique , l' Archevêque même y
officia Pontificalement. Ces Religieux poflederent les précieu
ses Reliques de ce saint , jusques en Tan 1664. qu'ils les ren
dirent à ses enfans pour les transférer à l'Hôpital de Grena
de. Les grands Miracles qui se firent à son Tombeau portè
rent le Pape Urbain VIII; à k béatifier par une Bulle du
xi. Septembre 1630. Innocent XI. par un Décret du 13. Juin
1679. déclara qu'on pouvoit procéder à sa Canonisation »
mais il se paíla encore quelques années fans qu'on en fît la
Cérémonie , ce ne fut que fous le Pontificat d'Alexandre
VIII. l'an 1690. le 16. Octobre, qu'on lui rendit cet hoa*
it' neur;
Saint Jean de Dieu ne dbnna point de son vivant d'autre
j Règle à ses Disciples que l'exemple de ses vertus avec L'or-
.■• dre qu'il leur prescrivit pour I'aísistance corporelle Sc spiri
tuelle des malades. Après fa mort ils obéirent à un Supérieur'
qu'ils nommoient Majeur i ce fut en cette qualité qu'ils re
connurent le Frère Antoine Martin , à qui saint Jean de.
Dieu avoit donné en mourant P Administration de son Hô
pital. Comme ce saint Fondateur avoit reçu de grandes au
mônes de Philippe II. lorsqu'il étoit à Valladolid , le Frè
re Antoine fut trouver, pour le même sujet , ce Prince qui'
étoit pour lors à Madrid , à qui il persuada aussi de faire bâ
tir, dans cette Capitalle d'Espagne un Hôpital fur le modelé
Suite de la troisième Partie, Chap. XVIII. 141
de celui qui avoic été bâti à Grenade par saint Jean de Dieu , Frères db
ee que ce Prince exécuta ; & cet Hôpital a été appelle pen- te' at's!"
dant un long-tems, l'Hôpital d'Antoine Martin , à cauíe de JÏAN DE
_ • ■ 1 ui Li /r o v Dieu.
ee Frère qui en avoit procure 1 etabhílement , & qui après
avoir reçu des aumônes considérables de ce Prince pour
l'Hôpital de Grenade , y retourna pour rendre compte à
['Archevêque de ce qu'il avoit fait à Madrid , où il alla en
core quelque-cems après , avec la permilfion de ce Prélat ,
Î>our prendre TAdminiltration de ce nouvel Hôpital , dans
equel il mourut le 24. Décembre de Tannée 1553. n'aïant sur
vécu que trois ans au íaint Fondateur.
A l'exemple de ces deux Hôpitaux , on en établit d'autres
en Espagne , comriie à Cordouë , à Lucene , & en d'autres
endroits. Celui de Grenade étoit le plus fameux , il étoic
gouverné par le Frère Rodrigue de Siguença , qui s'aquit
une si grande réputation que les Communautés de ces autres
Hôpitaux voulurent être unies à la sienne , & le reconnoî-
tre pour Supérieur. Siguença les reçut & les incorpora à fa
Société qui se trouva par ce moïen aflez nombreuse. Il crut
qu'avant toutes choses il. falloit faire approuver par le saint
Siège leur Institut , il en conféra avec Dom Pierre Guerre-
ro qui loua son dessein j c'est pourquoi il choisit le Frère Se
bastien Arias pour aller a Rome avec une supplique adressée
au Pape , qui contenoit ce qui s'étoit pafle dans la Société de
puis íon établissement. Sebastien Arias étant à Naples y ren
contra Dom Jean d'Autriche qui alloit à Rome comme ea
triomphe , après la victoire de Lepante qu'il avoit remportée
fur les Turcs. Ce Prince s'engagea de l'introduire auprès
de Sa Sainteté , de présenter lui-même la supplique , & d'en
solliciter Texpidition. Pie V. qui étoit pour lors assis fur la
Chaire de saint Pierre , approuva cet Ordre par une Bulle
du premier Janvier 1571. & donna à ces Religieux la Règle
de saint Augustin. Il leur prescrivit de plus la forme de leur
habillement , leur donna pouvoir d'élire un Supérieur , fous
le nom de Majeur , dans chaque Hôpital j & leur permit de
faire promouvoir aux Ordres sacrés un d'entre eux aussi dans
chaque Hôpital, pour leur administrer les Sacremens aussi-
bien qu'aux malades, les soumettant a la juridiction des Evê
ques des lieux où leurs Maisons feroient situées.
LeErere Sebastien Arias qui avoit logé , pendant son séjours
S- iij.
141 Histoire des Oudms Religieux»
FRKRisDEà Rome dans le Palais de Dom Jean d'Autriche, reçut en
rï d" ^ partant de nouvelles faveurs de ce Prince , qui lui mit entre
Jian o* fes mains cinq mille ducats » afin qu'en passant à Naples , il y
£U" fondit un Hôpital fous le nom de Nôtre-Dame de la Victoire.
Chapitre XIX.
Chapitre XX.
• I
Chapitre XXI. "
Chapitre XXII.
JI1
Suite de la troisième Partie, Chaç. XXII. 167
bit Religieux qu'elle reçue la première: elle fut aussi la pre- uRtvtu
miere qui fit Profession. Comme toutes ces Filles changèrent ot L*
de nom, la Mere Cécile prit aussi celui de la Croix , & sept gat^on^di
mois après fa Profession , elle sortit de ce Monastère pour Paru-
aller donner commencement à celui d'Abbeville en Picar
die , qui dans la fuite a produit celui d'Evreux : elle a aussi
contribué à 1* Etablissement de quelques-autres en y envoïant
des Religieuses.
La Mere Cécile en quittant ses Sœurs de Paris leur de
manda pardon à genoux & leur baisa les pieds , & cette sé
paration ne se fit pas sans qu'il y eût beaucop de larmes répan
dues de part & d'autre. Elle partit donc de Paris avec une
Piofvsse & une Novice j mais elle ne demeura à Abbeville
que quatre mois. Aïant été élue Assistante du Monastère
de Paris , elle y fut rappellée , & y rentra avec joye : elle
n'y fit pas cependant un long séjour 5 parce que les heureux
commencemens qu'elle avoit donnés à celui d'Abbeville , la
firent encore choisir pour un autre Etablissement à Amiens y
où elle demeura environ cinq ans. Etant encore retournée
à Paris, elle exerça les Charges d' Assistante & de Maîtresse des
Novices} mais une Fondation s'étant encore présentée à Crepy,
on l'envoïa en cette ville pour y donner l'habit Religieux
aux premières Filles. Elle y séjourna quatre mois , & après
y avoir établi l'Obíèrvance Régulière , elle revint dans son
Couvent de Paris pour occuper les Charges de Dépositaire
& de première Portière.
Dans tous ces emplois , elle se maintint dans une si par
faite union avec Dieu , & pratiquoit avec tant d'exactitude
les obligations de son état > que c'est avec raison qu'elle fut
choisie pour toutes ces Fondations, étant trés propre pour
établir la Régularité. C'est ce qui fit qu'on la destina encore
Í>our aller établir le Couvent de Montargis. Elle sortit pour
a derniere fois de son Monastère de Paris au mois de Sep
tembre de l'an 1631. & arriva à Montargis le jour de TExal-
tation de la sainte Croix. Les cinq premières années , cet Eta-
bliflement ne fit pas grand progrès : il fut beaucoup persé
cuté , soit par les parens des filles qu'elle ne put pas rece
voir , soit par le mépris que faisoient de ce Monastère ceux
qui n'estiment que les choses de la terre j mais ce fut au con
traire ce qui donna plus de constance à la Mere Cécile , &
r68 Histoire des Ordres Religieux,
!CJrsci.i- qui lui fit espérer qu'il prospereroit un jour. Elle disoit souvent
Congre" * kS ^œurs ^u Y av°ic l'eu d'espérer que Nôtre Seigneur
oation de seroit glorifié dans cette Maison , puisqu'il permettoit qu'il y
.Paris, ££t persécuté dans les commencemens. Pendant ce tems de
tribulation , elle eut une grande refignation à la volonté de
Dieu > lui remettant tout entre les mains. Mais pour ne rien
omettre de ce qui dépendoit d'elle , elle fit un Vœu à saint
Charles Borromée. Les effets montrèrent bien -tôt qu'elle
avoit choisi un puiílant Intercesseur j parce que delà en avant
la Maison prospéra.
Après les six premières années de l'EtabliíIement de ce
Monastère de Montargis , la Mere Cécile qui en avoit tou
jours été Supérieure , se démit de sa Charge ; mais comme
elle ne l'avoit été que par commission , elle fut encore confir
mée dans cet emploi par élection : elle n'exerça cet Offi
ce qu'un an , car elle mourut le vingt-un Août de Tannée
1639.
Les Monastères qu'elle avoit fondés , ne furent pas les
seuls qui se firent de son vivant : d'autres Religieuses tra
vaillèrent de leur côté à étendre cet Ordre par les Fonda
tions qui se firent à Rennes, à Eu, à Rouen, à Paris dans
la rue sainte Avoye , à Caën , à saint Orner , à saint De
nys , à Bourges , à Falaise , à Bayeux , & en plusieurs autres
villes du Roïaume. Neuf Convens de la Congrégation de
Dijon, & vingt-six de celle de Lyon, se sont jointes dans la
fuite à celle de Paris, & ont pris ses Constitutions; de forte
qu'ily a présentement plus de quatre-vingts Maisons de cet
te Congrégation.
La première Maison des Ursulines de la Congrégation de
Lyon qui s'associa à celle de Paris , fut le Monastère de Ma
çon qui avoit produit celui de Metz ; par ce moïen la Con
grégation de Paris s'est étendue en Allemagne à cause des
Monastères de Kistzingen dans la Franconie , & d'Erford en
Turinge , qui étoient íortis de Metz. L'Electeur de Mayen-
ce leur donna à Erford un Monastère où l'Observance Ré
gulière avoit été exactement gardée depuis la Fondation jus
qu'au tems de l'Heresiarque Luther , que les Religieuses fu
rent contraintes d'en sortir & de l'abandonner. Elles étoient
de l'Ordre de la Madelaine dont nous avons parlé dans le
tíoisiéme Volume. Les Ursulines d'Autun aïant pris la Clô
ture
Suite de la troisième Partie, Chap. XXII. 169
ture &c embrassé l'Etac Régulier en vertu de la Bulle que les ur-su«-
Religieuses Ursulines de la Congrégation de Lyon avoient ÎJES 1,1 LA
• & .. o -i • / / b ° • / r • • jt Congre-
obtenue , & qui leur avoit ete communiquée , luivirent d a- gation bk
bord des Règles & des Constitutions qui leur surent dres- PARlî- -j
fées par le Grand- Vicaire de l'Evêque d'Autun , &; les au
tres Couvens qui en étoient sortis les avoient aussi suivis i
mais chacun dans la fuite y fit tant de changemens qu'en
1637. de plus de treize Monastères qui étoient dans ce Dio
cèse, il n'y enavoit pas deux qui eusientles mêmes Observant
ces j c'est pourquoi l'Evêque d'Autun Claude de la Made-
laine de Ragni, dans le dessein de les unir tous ensemble,
aflèmbla les Supérieures de tous ces Monastères avec chacune
une Compagne, dans celui d'Autun , où , après plusieurs Con
férences ausquelles ce Prélat présida , on convint que les
Constitutions & les Coutumes des Ursulines de Paris seroienc
à l'avenir observées dans le Diocèse d'Autun.
Tous les Convens de la Congrégation de Paris suivirent
jusques en l'an 1640. les Constitutions qui avoient été dreflees
pour le premier Monastère des Ursulines de Paris dès le tems
de leur Institution , mais on jugea à propos d'y changer
quelque chose. On en obtint la permission du Pape Urbain
VIII. & on fit d'autres Constitutions qui surent approuvées
le 23. May de Tannée 1640. par Jean François de Gondy Ar
chevêque de Paris. Elles font divisées en trois parties , donc
la première traite de Plnstruction de la Jeunesse, la seconde des
Vœux & des Observances Régulières , &ç la troisième de
l'Election des Officières.
Par le premier Chapitre de la première Partie , où il est
parlé du quatrième Vœu que font les Religieuses de cette
Congrégation d'instruire les jeunes filles : il leur est défendu
de sortir de cet Ordre pour en aller ' réformer ou établir un
autre , & même d'accepter aucune Abbaye ni Prieuré
hors du même Ordre. On ne doit donner l'habit de Religion
.qu'à celles qui ont l'âge de quinze ans accomplis, & on ne
les doit admettre à la Profession qu'après deux ans de No
viciat. Voici la Formule de leur Profession : Au nom de No
ire- Seigneur Jésus- Christ & en l'honneur de fa tréssainte
Mere , de Notre B. P. saint Augustin , & de la B. sainte Ur
sule , moy Saur N. voue & promets a Dieu pauvreté , chasteté ,
ebedience , & dem'emplçier à l1Instruction despetitesfilles ,ft lo»
Tome 1K. Y
ï7o Histoire des Ordres Religieux,
Ursuli- la Règle de saint Augustin , & selon les Constitutions de ce
Congre1-A M°naftere de sainte "Ursule conformément aux Bulles de Nos
cation o* SS. PP. les Papes Paul V. & Vrbain VIII, fous ïautorité
Paris. ^ Monfeigneur Villustrissime & ReverendiJJlmc Archevêque >
fiu Evêque de N.
Les Scsurs Converses n'ajoutent point à leur Profession
le quatrième Vœu. On doit recevoir autant de Religieuses
que le Monastère cn pourra nourrir selon ses revenus , si ce
n'est que celles qui sont reçues n'indemnisent la Maison Sc
apportent suffisamment pour leur nourriture & leur vête
ment , & pour contribuer aux frais communs du Monastè
re. Le nombre néanmoins ne pourra excéder celui soixante
Religieuses pour le Chœur , à moins que ce ne soit du con
sentement du Chapitre & la permission des Supérieurs : &
le nombre des Converses doit être proportionné à celui des
Religieuses du Chœur y à condition qu'il n'excédera pas le
tiers des Religieuses du Chœur.
Comme elles sont obligées d'instruire la jeunesse , elle*
ne disent que le petit Office de la Vierge qu'elles recitent
au Chœur. Quant au grand Office félon l'usage de TE-
glise Romaine , elles le disent seulement à certains jours de
Fêtes qui font marquées dans ces Constitutions > mais elles ne
doivent point avoir de Pleinchant nideMusique. Les Diman
ches & Fêtes ordinaires , elles ne disent que les Vêpres & les
Compliesdu grand Office. Le silence est observé depuis la si»
de la récréation du soir jusqu'au lendemain sept heures. L'in-
struction de la jeunesse leur tenant lieu d'austérités , elles ne
prennent la Discipline que tous les Vendredis de Tannée»
& le Mercredi, le Jeudi , & le Vendredi de la Semaine sainte i
elles jeûnent aussi tous les Vendredis de Tannée , comme aussi
les veilles des Fêtes de la sainte Vierge, de saint Augustin,
& de sainte Ursule ; elles font aussi abstinence tous les Mer
credis de Tannée.
Quant à leur habillement , leurs robes font noires , & de
serge ou d'autre étoffe selon les dhTerens païs , elles ne sont
pas fort larges , ni coupées à la ceinture ; il n'y a ni arange-
ment d? plis , ni aucun autre ornement : & les manches en
font médiocrement larges. Elles font ceintes d'une ceinture
de cuir noir large d'environ un pouce avec une boucle de
fer s leurs jupes sont de serge grise » fans être teintes : leur
Suite de la Troisième Pap.tïe Chap. XXTI. 171
voile de toile noire doublé çar dedans de toile blanche deURsuu-
lin , avec une guimpe de raeme, auflì-bien que le bandeau congre*
& la bande de toile qui couvre leurs cheveux & tout le cation ub
front ; par dessus le voile noir elles en portent un autre d'éta- Pa*is'
mine ou de toile noire claire , qu'elles doivent abbaisser
quand elles parlent à quelqu'un j en forte qu'on ne les puiíle
pas reconnoître. A l'Eglise & dans les Cérémonies , elles ont
de grands manteaux aussi de serge noire j mais plus legere
que celle des robes. Les Sœurs Converses font habillées com
me les Religieuses du Choeur , excepté que leurs manteaux
sont de demi pied plus courts que leurs robes , & les man
ches des robes plus courtes & plus serrées au poignet.
SchoonebeK parlant de l'Institution des Religieuses Ursu
lines , a confondu la Congrégation de Paris avec celle de
Bordeaux , ou plutôt il n'a fait qu'une Congrégation d'Ur-
sulines de huit ou dix Congrégations qu'il y "a. Il dit que la
Mère Anne de Roussy aïant une Maison à Paris la fit rebâ
tir l'an 1611. pour en faire une demeure propre pour les
Ursulines , & qu'elle leur fit prendre un habit noir & la
Règle de saint Augustin > que cet Ordre fut autorisé par le
Pape Paul V. l'an 1619. par l'entremise du Cardinal de Sour
dis Evêque de Bordeaux ( il devoit dire Archevêque ) qu'
elles ont été confirmées pour les País bas par le Pape Urbain
VI II. & qu'elles ont paííé à Liège l'an 1619.
Nous avons fait voir cy-dessus , que cette Mere Aone de
Roussy dont il parle , étoit cette Abbeflè de saint Etienne , que
Madame de Sainte Beuve & Mademoiselle Acarie allerenc
prendre à Soissons , avec de ses Religieuses pour venir à Pa
ris instruire les Ursulines des Observances Régulières ,
lorsque l'on voulut ériger en Monastère leur Maison qui
fut achetée par Madame de Sainte-Beuve , & cette maison
n'appartenoit en aucune manière à l'Abbesse de saint Etienne.
II est vrai que le Cardinal de Sourdis obtint du Pape Paul
V. l'an 1619. une Bulle pour ériger la Maison des Ursulines
en Monastère > mais c'étoit pour l'érection du Monastère
des Ursulines de Bordeaux , qui se sont répandues dans les
Païs bas , comme nous dirons en parlant de cette Congré
gation qui a des Constitutions & des Coutumes toutes diffé
rentes de celle de Paris , & qui fut approuvée par le même
Pape l'an 16 11. & les Ursulines qui avoient été établies à
iji Histoire des Ordres Religieux,
Ursou- Liège dès Fan 1614. aïant embrassé l'étac Régulier , firent
vus de la unIon avec cel!es de Pordeaux l'an 1611. par conséquent
Congre- , . , ... . . . ., t T
6AT10NDE elles etoient établies a Liège avant 1 an i6z?.
jtouiOMí. Voyez /« Chroniques des Vrsulines^ les Constitutions de
la Congrégation de Paris imprimées a Paris en 1641. Malin
gre > Antiquités de Paris , & Schoonebek Histoiredes Ordres-
Religieux.
Chapitre XXIII.
Chapitre XXI V.
Chapitre XXV.
« ^—^——■———
Chapitre XXVII.
■
Suite de la troisième Partie, Chap. XXVII. ipp
santés pour résister aux attaques du malin esprit. Ursult-
Son pere consentit enfin qu'elle fût Religieuse , & elle en- congre-*
tra à l'âge de dix- neuf ans dans un Monastère , où de nou- jJ*°j^D*
reaux obstacles s'étant présentés , elle demeura deux ans fans
y prendre l'habit j mais Dieu le permettoit ainsi , l'aïant choi
sie pour fonder un Monastère de Filles par son moïen, & il
lui fit connoître ses intentions , dans ses Oraisons. Elle sortit
donc de ce Monastère pour aller à Ambert dans le dessein d'y
fonder ce Monastère j mais à la première proposition qu'elle
en fit , on la regarda comme une extravagante ' elle y fut
ratllée publiquement & elle n'osoit sortir de sa maison. Le
Diable qui ne perdoit point d'occasion de lui nuire , lui vou
lut persuader qu'elle avoit eu tort de quitter son Couvent pour
venir tenter l'impossible : elle s'apperçut de la tentation , &
elle eut recours aux larmes 6c à la pénitence i mais elle expéri
menta fa foi blesse , elle se laissa aller à elle-même ,•& presse'e
par la tentation, elle se relâcha de son assiduité à la priere.Elle
se para pour plaire aux hommes : elle fréquenta les compa
gnies , èc chacun admiroit son esprit : tout le monde changea
à son égard , & on fut surpris de la voir si bien-faite , si sa
ge , & si sçavante , parlant bien de toutes choses : mais Dieu
qui avoit permis qu'elle fût tombée dans ces vanités , sçut l'en
relever en peu de tems. Elle devint tellement pleine de galle,
que tout le monde la fuioit & ne la vouloit point approcher.
Ce châtiment l'obligea d'avoir recours à Dieu , & de déplorer
son égarement qui ne dura que cinq semaines. Elle recouvra
la santé prit la resolution de ne plus vivre que pour Dieu.
Elle chercha ensuite les moïens d'exécuter les ordres qu'
elle avoit reçus de Dieu , de fonder un Monastère. Elle enga
gea trois autres Demoiselles à êcre ses Compagnes , & aïant
consulté les PP. de la Compagnie de Jésus, ils leur conseillè
rent d'embrasser l'Institut des Ursulines , & d'aller au Puy
en Velay en apprendre les pratiques , chez les filles de la Con
grégation de Nô:re-Dame , qui étoient encore séculières &
dans l'emploi des Ursulines. Mille difficultés s'élevèrent pour
empêcher leur voïagejmais malgré la résistance de leursparens
elles prirent la route du Puy. Cependant quelques amis qu'
elles avoitnt à Ambert tâchoient de leur trouver une maison:
pour y faire leur demeure a leur retour : une personne de
la ville leur en donna une , & elles vinrent pour en prendra
ioo HrsTOiRE des Ordres Religieux,
Ur s o u- possession. La Sœur Antoinette suc élue Supérieure de cette
Cow^rï * Pec'te Communauté , après qu'elles eurenc fait les Vœux
cation dï simples. En toute la maiíon il ne se trouva qu'un seul lit pour
fvííu. tom meubles> Quelques personnes charitables fournirent à
leur subsistance , jusqu'à ce que leurs parens , s'étant un peu
adoucis , leur donnèrent à chacune deux cens écus , 6c les
meublèrent passablement. Elles obtinrent permission de chan
ter TOffice de Nôtre-Dame au Chœur , de faire toutes les
fonctions d'Ursulines , & de recevoir les filles qui se presente-
roient pour entrer dans leur Communauté , ce qu'elles exé
cutèrent le jour de l' Ascension de l'année 1Ó14.
La Sœur Antoinette fut appellée à Clermont par un de ses
oncles qui y éroit Chanoine, pour y faire un Etablissement ,
elle y fut en 1616. y trouva trois filles q^ui l'y attendoient.
Sitôt que la maison qu'on leur avoit destinée fût un peu avan
cée, l'Evêque de Clermont Joachim d'Esteine voulut faire
lui-même la Cérémonie de leur donner le Voile de Religion,
& recevoir leurs Vœux le jour de Pâques de la même an
née. Ce Prélat aïant célébré la Messe pontificalement dans
l'Eglise des Carmes , donna aprçs l'Epitre le Voile de Novi
ce a la Mere Antoinette , & à deux de ses Compagnes j à
la fin de la Messe il leur donna le Voile noir en leur faisant
faire Profession , & en même tems quatre autres Sœurs re
lurent le Voile blanc. Elles retournèrent après cette Cérémo
nie en leur Maison , qui fut dès lors en clôture : néanmoins
comme elles n'avoieat point de Bulle pour l'ériger en vérita
ble Monastère , l'Evêque ne permit pas qu'elles fissent davan*
tage de Professes. Elles sollicitèrent les Ursulines de Bordeaux
f>our leur communiquer leur Bulle &: s'associer à elles , ce qui
eur fut refusé. On procura pendant eetems à la Mere An
toinette un autre Etablissement à Tulles : elle sortit de Cler
mont malgré la résistance des habitans qui firent tous leurs
efforts pour la retenir, elle y arriva le 4. Septembre 1618. &
reçut des mains de l'Evêque le Sacrement de Confirma
tion , où elle prit le nom de Colombe du saint-Esprit.
Il n'y avoit plus que le défaut de Bulle qui empêchât de
. faire cet Etablissement •. elle avoit désiré l'union de toutes les
Ursulines , qui étoit fort aisée à faire dans cetems-là j elle en
prit encore les moïens , mais ils ne lui réussirent pas. Elle
jtenta derechef d'avoir la communication de la Bulle des Ur
sulines
SUITE DE LA TROISIEME PARTIE, CHAP. XXVII. iOT
sulines de Bordeaux j mais quoiqu'elle y fût elle-même , & Ursuu-
qu'elle demeurât pendant cinq íemaimes chez elles , elle ne £ïS Dï L*
T., „ ~r T- x -II I CONGRE-
put l obtenir. hnhn elle eut recours a Rome, & elle en ob- cation d«
tint une l'an 1613. non seulement pour ériger le Monastère de Tu"£8,
Tulles j mais pour les autres qu'elle voudroit établir. En exé
cution de cette Bulle , elle se soumit au Noviciat & à l'habit
que prescrit la Bulle : Tannée de Noviciat étant finie , elle re-
nouvellases Vœux, & de vingt- quatre Filles qu'elle avoit,
plusieurs firent Profession en même-tems.
Quand ellecommença les Bâtimens du Monastère de Tulles,
elle n'avoit que quatre livres qu'elle donna au maçon qui mk
la première pierre > mais les aumônes des Fidèles se trouvèrent
si considérables , qu'elle fit bâtir un Monastère assez ample
pour contenir plus de soixante- six Religieuses qu'elle y laifla
lorsqu'elle en sortit pour faire d'autres Etabliflemens. Elle
dressa elle-même les Constitutions qui s'observent en cette
Maison , & dans celles qui y font unies j & après y avoir de
meuré pendant quatorze ans , elle en sortit en 163t. pour aller
faire une Fondation à Beaulieu au Diocèse de Limoges. Elle
n'établit ce Couvent que comme elle avoit fait les trois au
tres , fur la feule confiance qu'elle avoit en la divine Provi
dence. Elle n'y demeura que six mois , aïant été obligée d'en
sortir à la sollicitation de la Comteíle de Clermont de Lode-
ve, pour faire un Etablissement àEpalion. Elle prit en passant
à Tulles six Religieuses qu'elle y conduisit en 1633. & troJS
ans après elle y vit vingt- íix Religieuses. Elle y demeura dix-
sept ans , &. fut ensuite appellée à Ariane pour un nouvel
Etabliíïêment par le même Evêque de Clermont , qui l'avoit
reçuë dans fa ville Episcopale. Cet Etablissement le fit l'an
1650. & fut le dernier des six que fit cette Fondatrice, qui
mourut dans ce Couvent le 11. Mars 1659. Des Religieuses
du Couvent de Tulles étoient sorties dès l'an 1641. pour
fonder auffi un monastère d'Ursulines à Uílèl Capitale du Du
ché de Ventadour dans le Limousin , qui ont suivi pendant
un tems les Constitutions de la Congrégation de Tulles : mais
l'Evêque de Limoges leur fit prendre celles des Ursulines de
son Diocèse qui sont présentement de la Congrégation de
Toulouse.
Ces Religieuses de la Congrégation de Tulles suivent les»
Constitutions qui ont été dressées par leur Fondatrice , & qui
Zme ir- Cc
zot Histoire des Ordres Religieux»
Uasun- furent approuvées l'an 1623. par l'Evêque de Clermont Jean
congre" *k Genouillac de Vaillac. Conformément à ces Conítitu-
6AT10NDE tîons elles ne font qu'un an de Noviciat , après lequel elles ne
TuiLis. £on£ que jes trojs y œux folemnels , de challeté, de pauvreté ,
d'obéïíïance , & de clôture perpétuelle, ne s'engageant point
par Vœu à ['Instruction de la jeunesse. Quatre fois Tannée >.
íçavoir, le Vendredi- Saint , & aux Fêtes de la Pentecôte >
de saint Augustin , & de sainte Ursule , elles renouvellent
leurs Voeux au Chapitre : voici la Formule de ces Vœux:
Je , Sœur N.. N. en vôtre présence , mon Dieu , & de toute l'x
Cour céleste , quoique trés-indigne de m y présenter me constant
cn vôtre bonté, vous promets & vous voué , efr a la glorieuse
Vierge Marie , au Bienheureux saint Augustin , à la Bienheu
reuse sainte Ursule , aux onze mille Vierges fis Compagnes y
à vous Révérende Mère , & à celles qui vous succéderont , pau
vreté r chastetés obéïjsance , dr clôture , selon le Concile de Tren
te , & de persévérer en ces miens Vœux jusqu'à U mort , en U
compagnie de sainte Ursule , suivant la Règle de saint Atgfí-
stift >. & les Constitutions de ce Manastere approuvées par Notre
saint Père le Pape Grégoire XV. priant Nôtre Seigneur de m'en
faire le grâce. Ainsi soit-il. Après avoir fait Profession, elles
font pendant un an fous la conduite d'une Maîtresse qui leur
apprend les Observances Régulières qu'elles n'auroientpu ap
prendre dans leur Noviciat. Deux ans après elles recommen
cent un second Noviciat d'un an , après lequel elles peuvent
être employées dans toutes les Charges & les Offices de la
Maison. Quoique les jeunes Profeíïès soient dans ce second
Noviciat , elles ne laiílènt pas d'avoir voix au Chapitre, car
c'est dans cette année qu'elles commencent de l'avoir. Elles
gardent les mêmes exercices que les autres de fa Commu
nauté , excepté qu'elles ont une demi- heure d'Oraison de
plus, qu'elles disent tous les Samedis le Rosaire de la sainte
Vierge , que tous les mois elles font une Retraite d'un jour ,.
& qu'elles font ce jour-là quatre heures d'Oraison..
Toutes les Religieuses disent au Chœur le grand Office de
FEglise selon le Bréviaire Romain. Les jours ouvriers elles
h recitent en psalmodiant 51 mais les Dimanches & les Fêtes.
«Iles doivent chanter en Plein-chant Tierce, Vêpres , & Com-
plies.. Outre les jeûnes ordonnés par l'Eglise , elles jeûnenr
«ncare. Ici veilles, des sites de. la Nativité , de ú Conceptions
T. IV. p. 20 3-
Suite de la troisième Parti e, Chap. XXVIII. 103
& de la Purification de la sainte Vierge, de sainte Ursule, Ursuli-
<ie saint Augustin , de sainte Monique , de saint Charles Bor- £ES D£ LÁ
' o ■ 1 *r j j- j i> ' ' j 1 Congre.
romee , & tous les Vendredis4e i annee , excepte dans le tems cation
Paschal 3 mais s'il arrive dans la semaine un jeûne de prece- D A*1ES-
pte ou de la Règle, elles font dispensées de jeûner le Vendre
di. Elles se levent en tout tems a quatre heures : à quatre
heures 8c demie, elles font en commun l'Oraison Mentale qui
dure jusqu'à cinq heures & demie, après quoi elles disent Pri
me , Tierce , & Sexte. Les Dimanches & les Fêtes Tierce ,
& Sexte font retardées , tous les jours après Complies , elles
disent aussi en commun les Litanies & le Chapelet de la sainte
Vierge. Les Matines se disent à huit heures du soir , & ellesj
font ensuite un quart-d'heure d'examen de conscience , qu„
se fait aussi le matin avant le dîner. Quant à leur habille
ment , il consiste en une robe de serge noire serrée d'une
ceinture de cuir. A l'Ostìce , allant à la Communion , & dans
les Cérémonies , elles mettent un manteau noir , qui s'attache
au cou : leurs habits de dessous font blancs. Outre le Voile
noir ordinaire , elles en ont encore , en certaines occasions ,
un autre long de deux aunes , & elles ne vont jamais au Par
loir qu'accompagnées d'une écoute.
Voyez les Chroniques des Religieuses Urfulìnes Part. HT,
& les Constitutions de celles du Monastère de Tulles approu
vées par l''Evêque de Clermont i'an 1625.
Chapitre XXIX.
• Chapitre XXX.
Chapitre XXXII.
Chapitre XXXIII.
I
Suite de làTroisieme Partïè , Ch. XXXIII. 117
&. sa Maison devint comme un Hôpital où il les recevoit , clercs
&í leur procuroit tous les secours qu'il pouvoit leur rendre Rsoulum
en cette occalion.
Une espece de Maladie contagieuse aïant succédé à cette
famine , Jérôme Emilien en fut attaqué, & fut réduit à* une
telle extrémité qu'aprés avoir reçu tous ses Sacremens , il
n'attendoit que le moment de la mort > niais appréhendant
3u'il n'eût pas affez satisfait à ses péchés par la pénitence , il
emanda à Dieu la santé pour faire en ce monde une plus
longue pénitence & pour êire en état d'exécuter cequ'il ju-
geroit à propos de lui ordonner de plus utile pour le salue
du prochain. Sa prière fut exaucée , & ses forces étant reve
nues , il continua ses exercices de pieté avec encore plus de
zele qu'il n'avoit fait : voulant s'aquiter des promeííés qu'il
avoit faites à Dieu en recouvrant la santé , il rendit compte
à ses neveux de Padministration de leur bien , & s'étant en
suite dépouillé de la robe Venitiene qui n'est permise qu'aux
nobles, il se revêtit d'un habit vil qui se trouva par hazard
chez lui , &. qu'il avoit sans doute acheté pour quelque pau
vre , il prit de méchans souliers , & n'eut point de honte de
paroîere en cet état dans les rues de Venise t faisant peu de
compte des risées & des mépris du peuple , qui en le voïanc
en cet état , le regardoit comme un homme qui avoit perdu
l'esprit.
La famine , & la maladie contagieuse dont elle avoit été
fui vie , aïant enlevé un grand nombre de personnes , tant dans
les Villes que dans la Campagne 5 l'on trouvoit par tout plu-
fieurs Orphelins , qui privés de leurs parens & des secours
qu'ils en auroient pû espérer , étoient réduits à la mendicité
íans aucune éducation, & exposés à tous les vices , dont la
jeunesse prend facilement les impressions. Emilien se sentie
inspiré de Dieu de leur servir de pere. Il disposa une Maison
à Venise , proche l'église 'de saint Roch , pour recevoir ces
pauvres misérables. 11 alloit par les rues les chercher, & il
les assistoit avec une œconomie , une activité & une prévoïance
qui fut suivie d'un succès qui étonna toûte la ville.
Tel fut le commencement de la Congrégation des Religieux
SomasojUes qui se fit environ l'an 1518- & qui ont été ainsi
nommes à cause qu'ils établirent le Chef de leur Ordre à
Somasque , village situé entre Milan &c Bergame , comme
F f ij
iiS Histoire &es Ordres Religieux,
CtERcs nous dirons dans la fuite} mais ils firent encore auparavant
RHcm-ìERs d'autres établiííèmens. Emilien aïant pourvu à celui de Venise >
scmasques £ en ajant Confá ie f0jn à quelques uns de ses amis , alla
Tan 1531. à Vérone , où il n'eut point de honte de se mettre
parmi les pauvres , & d'aller avec eux demander son pain de
porte en porte , se servant de cette occasion pour les instruire
des vérités de la Religion Chrétienne , 8í l'on prétend que
ce fut par son moïen que PHôpital de cette ville fut bâti. De
Vérone il paíTà à Brescia , où. il fonda une seconde Maison
pour retirer les Orphelins. Un riche Bourgeois de cette ville
voulut en mourant le faire, son légataire universel > mais ii
refusa íà succession , & persuada à cet homme de donner son
bien au Grand Hôpital , à condition qu'il seroit obligé de
fournir les .Orphelins de médicamens , lorsqu'ils seroient ma
lades , de donner des Ornemens à leur Eglise , & de faire
bâtir leur Maison i ce que saint Charles Borromée , faisant la
visite à Brescia en qualité de Visiteur Apostolique » fit exé
cuter par les Administrateurs de cet Hôpital.
De Brescia Emilien alla à Bergame , 2c il trouva aux en
virons de cette ville dequoi exercer fa Charité. Letems de la
moisson étoit venu } mais la plupart des Grains déperissoient
fur pied faute d'ouvriers , & il n'y avoit que les personnes
fiches & opulentes , qui par le moïen de leur argent , trou-
toient le moïen de faire leur récolte. Emilien nonobstant Tar-
deur du Soleil & les chaleurs iníùportablesdel'Italie en cette
saison, alla lui-même à la Campagne scier les Bleds de ceux
que la maladie & la pauvreté empêchoient d'aller eux-mêmes
Tes recueillir , ou de le faire faire par d'autres. II assembla
quelques personnes charitables qui voulurent seconder son
ze!e , & pendant qu'ils prenoient leurs repas & leur subsis
tance , il emploïoit ce tems-là à la prière , le contentant pour
coute nourriture , d'un peu de pain & d'eau , & après avoir
fait paroître fa charité à la Campagne, il retourna à la Ville y
où il fit deux établiííèmens pour les Orphelins , l'un pour
recevoir les garçons, & l'autre pour les filles. Comme fa charité
s'étendoit fur toutes sortes de personnes indifféremment , il en
fit un troisième en Tannée 1532. car allant dans les lieux pu
blics pour en retirer les filles &: les femmes débauchées & tra-
Tailler à leur conversion , il retira du désordre plusieurs
de ces prostituées & leur procura une Maison , ou elle pussent
Suite de là Troisième Partie. Ch. XXXIII. ìt$
faire pénitence de leur vie paflee & pourvut à leur subsistance Cu» c$
pour leur ôter l'occasion de tomber dans le vice. Regulmrs
Jusques- là , ceux quis'étoient joints à Emilien pour travail- So*'A-<ii1E*
ler avec lui au salut du prochain & à des ctuvres de charité ,
n'étoient que laïques î mais après l'établissement de Bergame ,
il y eut deux Saints prêtres qui saílbcierent à eux , donc
l'un se nommoit Alexandre Bezulio & l'autre Augustin Bariso,
qui étoient fort riches & qui distribuèrent tous leurs biens aux
pauvres pour mener avec Emilien une vie pauvre. II les reçue
dans fa Congrégation qui fut encore augmentée de deux nou
veaux établi slemens qui se firent àCofme,l'un dans la ville fous
le titre de S. Léonard , l'autre dans le Fauxbjurg fous le norrt
de S. Godard, aufquels Bernard Odefcalchi , qui entra ausft
dans la Congrégation > contribua beaucoup par fes libéralités,
Aprés ces deux fondations , Emilien assembla ses confrères-
pour délibérer du lieu où ils établiroient le chef de leur Con
grégation. Ils ne vouloient point le mettre dans des villes > mais"
dans quelque lieu retiré qui pût servir de Séminaire aux per
sonnes qui entreroient dans la Congrégation. Somafque fei-
tué entre Bergame & Milan , leur parut favorable pour cela.
Ils y allèrent , ôc après avoir cherché une Maison commode
pour y recevoir les pauvres Orphelins , ils y firent leur de
meure , Si Emilien commença à y prescrire les premiers regle-
glemens pour le maintien de fa Congrégation. La pauvreté"
y paroiíloit fur toutes choses , tant dans les habits que dans
les meubles. Les mets délicats étoient bannis de leur table 8c
ils se contentoient de la nourriture des païsans & des pau
vres gens. On y faisoit la lecture pendant le repas. Le silence
y étoit exactement observé & les austérités fort fréquentes.
II y avoit entre eux une sainte émulation à qui pratiqueroit
le plus de mortification , & Emilien étoit le premier à exciter
les autres à la pénitence par son exempîe. Ils joignoient à lï
mortification u*ne prompte obéissance & beaucoup d'humilités
Ils emploïoient urne parrie de la nuit à l'oraison , pendant le
jour ils conféraient ensemble des1 choses saintes, où ilss'oc-
cupoient à quelque travail manuel , & ils alloiént dans les
ìieux des environs , pour y instruire les pauvres gens de \x
Campagne. Tels étoient les exercices qui se pratiquoient dans
eette Maison de Somafque , lorsqu' Emilien en partit pour
aller à Milan & à Pavie £ùre d'autres établiflemens , aufquels
Ffiij
i3» Histoire- des Ordres Religieux ,
Clercs François Sforze Duc de Milan contribua beaucoup. II t&
Rbouhers tourna ensuite à Somasque , d'où il alla encore à Venise *
Somas<ìì'es ma-s ay gt gran^ fejour 3 car ie ^csir de la solitude
le fit venir à Somasquej où étant tombé malade peu de tems
après > il y mourut le 8. Février de Tannée 1557. étant âgé de
ctnquante-six ans. Plusieurs Auteurs lui donnent le ticrede
Bienheureux > mais l'Eglisc n'a encore rien de terminé fur fa
Sainteté.
Après la mort d'Emilien , il y eut plusieurs personnes qui
voulurent quitter fa Congrégation > Ange Marc Gambarana fit
íî bien néanmoins par ses exhortations , qu'il leur persuada de
persévérer toute leur vie dans l'institut qu'ils avoient embrassé.
Mais cette Congrégation trouva des adversaires qui vouloient
empêcher le progrès qu'elle faisoit , sur ce qu'elle n'avoit pas
été approuvée par le saint Siège. Le même Gambarana fut
députe pour aller à Rome demander cette aprobation qu'il ob
tint du Pape Paul III. l'an 15+0. elle fut confirmée l'an 1563.
par Pie IV. qui lui accorda beaucoup de privilèges.
Gambarana non content de cela , & voulant affermir davan
tage cette Congrégation , obtint le consentement de ses con
frères pour la faire ériger en vraie Religion , avec permission
d'y faire des Vœux folemnels. Le foin en fut commis à Louis
Baldonio , qui étant allé pour cet effet à Rome , obtint du
Pape Pie V. un Bref le 6. Décembre 1568. par lequel ce Pon
tife mettoit cette Congrégation au nombre des Ordres Reli
gieux & fous la reçle ae saint Augustin , permettant à ceux
qui y étoient entres , de faire les trois Vœux folemnels , &
il donna à cette Congrégation le nom de Clercs Réguliers
de saint M-u'eul ou des Somasques , à cause que depuis peu
ils avoient obtenu de saint Cnarles Borromée , l'Eglise de
saint Maïeul à Pavie , à laquelle il avoit joint un célèbre
Collège dont il avoit donné la direction à ces Pères.
En vertu de ce Bref, six des premiers de cette Congré
gation firent les Vœux folemnels , Tan 1569. entre les mains
de T Evêque de Tortonne , César Gambara , auquel le Pape
en avoit donné commission. Les autres les firent ensuite à Tex-
ception de Prime de Conti , qui avoit été l'un des premiers
compagnon1? d'Emilien & qui ne voulut point s'engager par
des Vœux folemnels à cause de ses grandes infirmités , quoi
qu'il demeurât toujours dans la Congrégation , où il mourut
étant âgé de quatre-vingt-quinze ans.
Suite de la troisième Partie , Ch. XXXIII. 131
Aprés que ces Religieux eurent prononcé les Voeux íb- Clircs
lemnels , ils s'assemblèrent pour élire un C hef , & le fort tomba f^Jiï,"
fur Ange Marc Gambarana > qui fut le premier General °
de cette Congrégation , à lamelle les Souverains Pontifes
ont accordé dans la fuite beaucoup de privilèges. Sixte V.
l'an 1585. les exemta de la jurildictaon des Evêques. Clemenc
VI II. approuva leurs conititutions l'an 1594. Paul V. con
firma tous leurs privilèges > l'an 1605» Il les fit participans de
ceux des Ordres Mandians par un Bref de l'an 1607. &
par un autre de l'an 1614. il leur permit d'administrer les Sa-
cremens , & de donner sépulture à ceux qui decederoienc
dans leurs Collèges.
Ces Religieux ont plusieurs Maisons en Italie , comme à
Rome > à Milan , à Venise , à Gènes , à Pavie , à Bergame ,
à Brefcia , à Crémone & en d'autres Villes.. 11 ont encore des
Collèges dans la plápart des Villes où ils ont des Maisons ,
dont tes plus célèbres font ceux de Rome Sc de Pavie. Celui
de Rome fut fondé par le Pape Clément VIII. l'an 1595.
pour les Efclavons , dont il donna le foin à ces Religieux j
mais quoique ces Efclavons aïent été transférés par ordre
d'Urbain VIII. à Lorette l'an 1617. Le Collège Clémen
tin de Rome , ainsi nommé à cause de son Fondateur , n'a
pas laissé de subsister toujours avec éclat , & l'on n'y reçoit
que des personnes nobles ,.aufquelles on enseigne non-feule
ment toutes les Lettres saintes 8c profanes 5 mais encore
tous les exercices qui conviennent à la nobleíle , & que l'on
apprend ordinairement dans les Académies. Il y avoit en
ï6ç6. cinq Cardinaux qui y avoient fait leurs études & uir
très grand nombre de Prélats de la Cour Romaine.
■ L'an 166 r. le Pape Alexandre VII. divisa cette Congré
gation en trois Provinces , sçavoir de Lombardie , de Venise
& de Rome .• la province de Lombardie comprend toutes
les Maisons qu'elle poflede dans les Duchés de Milan , de
Savoye, de Mantoue & de Parme , auffi bien que celles qui
fe trouvent dans la Suiííe : la province de Venise comprend
toutes les Maisons qu'elle a fur les terres de la République
& dans la Principauté de Trente > & celle de Rome » les
Maisons qui font dans tout le reste de l'Italie. Sa Sainteté
ordonna encore que dans chacune de ces provinces , il y au*
r©it un Noviciat , & que le General seroit élu alternative
13^ Histoire des Or.dr.es Religieux,
Paestres ment , de l'une de ces Provinces , que personne ne pouroîc
trine ecre Supérieur dans une Province á moins qu il ne rue pro-
miiVem " ^s ^e cecte m^me Province > & que leur Supériorité ne du-
France. reroic que trois ans. Cequi commença à se pratiquer dans
le Chapitre General qui se tint l'an 1661.
L'Habillement de ces Clercs Réguliers est semblable à ce
lui des Ecclésiastiques ; ils ont seulement un petit collet large
d'un pouce , comme les Pères de la Doctrine Chrétienne en
France. Us ont pour armes Nôtre- Seigneur portant fa Croix >
avec ces mots pour devise : Onus meum levé.
Voyeï^ Augustin Turtur. Vit. Hieromini Mmiitani. Bolland.
Tom.%. Februarli. August. Barbos de fur Eccíes. cap. 41.
mm. 160. Ascang. Tambur. de fur. abbat. Tom. 2. di/put.
24. qu<tft. 4. num. %(,. Silvest. Maurolic. Mar. Océan di tut. li
Relig. /ib. s- Paolo Morigia , Hìst. de l'Orig. di tutte le Relig.
lib. 1. cap. 68. Hermant , Etablijsement des Ordres Relig. Bull.
& Privileg. Congre*. Somafch. Pontificiadr Diplom. 4 divers
Pontif. Clericis. R'gul. Congreg. Somafch. co/icejf. authore
Hierom. Rubeo. Compend. Privileg. ejufdem Congr. & Conf-
titutiones. , :J: .
C H APITR.E XXXIV.
mander la séparation , &il se forma trois partis parmi les Do- ^,"*""E„
ctrinaires : les uns ne vouloient point de séparation , les autres Franc».
la demandoient j niais pretendoient toujours vivre dans l'état
Régulier, comme Clercs, fous la Règle de saint Augustin ,
& il y en avoit d'autres qui prétendant qu'il y avoit plusieurs
causes de nullité dans Y Acte d'union, vouloient quela Congré
gation ne fût point sortie de l'état Séculier où elle avoit d'abord
été,& que par conséquent les Voeux qu'ils avoient faits dans la
Congrégation de laDoctrine Chrétienne ne les engageoienc
à rien. De ce nombre étoit un Gentil-homme de Bretagne ,
allié aux meilleures Maisons de la Province , qui étant entre
parmi les Doctrinaires en 1636. & y aïant fait un an de Novi
ciat dans la Maison de saint Charles à Paris , avoit ensuite
fait Profession solemnelle entre les mains du Pere Vigier com
me député du Provincial. L'an 1640. ce Gentil-homme dé
goûté de son état , sortit de la Congrégation & se maria en
1543. avec une Demoiselle de Bretagne. La Cause fut portée
au Parlement de Paris en 1644. & il y eut en 1645. un célèbre
Arrêt rendu entre les parens de ce Gentil- homme Breton ap-
pellans comme d'abus de son prétendu mariage , ce Religieux
quis'étoit marié , intimé , les Religieux Clercs de la Doctrine
Chrétienne Ordre de saint Augustin ( c'est ainsi que porte
l' Arrêt ) défendeurs , & entre les mêmes Religieux de la Do
ctrine Chrétienne demandeurs en Requête par eux présentée
à la Cour , pour être reçus parties intervenantes ausdites
appellations avec les parens de ce Religieux marié , pour sou
tenir qu'il étoit leur Religieux Profés & qu'il leur devoit être
rendu , le même Religieux défendeur d'autre part, & encore
le même , appellant comme d'abus du Brefportant érection de
la Congrégation de la Doctrine Chrétienne en Religion , &
son union avec les Somafques &c. & encore entre les Pères
Clercs & Frères de la Congrégation de la Doctrine Chrétien
ne des Maisons de Paris , demandeurs en Requête par eux pré
sentée à la Cour tendante afin d'être reçus parties intervenan
tes ausdites appellations & demander qu'il leur fut donné
Acte de ce qu'ils désavouoient la poursuite faite au nom de
toute la Congrégation par le Provincial de cet Ordre , de l'en-
registrement des Lettres Patentes obtenues au nom de leur
Tome IV. Hh
Histoire des Ordres Religieux,
Píéstrks Ordre , en ce qu'elles portoient confirmation de l'union &
tIine** dépendance des Pères Somasques d'Italie , & faisant droìtsur
Chres- ]e tout } ordonner qu'ils se pourvoiroient par devant N. S. P.
hJnc£.EN le Pape pour obtenir un Bref , pour vivre suivant la Règle des
Clercs de saint Augustin de laquelle ils faisoient Profession,
sous un General François , & pour avoir des Commissaires en
france pour l'execution dudit Bref. Et encore Gabriel de Tre-
gouin , Claude Boucairan , François Vuidot , & Laurent Les-
percrei cy- devant Religieux de ladite Congrégation des Pères f
& Clercs de la Doctrine Chrétienne , demandeurs en Requê
te, rendante, afin d être reçus parties intervenantes, & oppo-
!.-; tes à lYnterinement des Lettres Patentes du Roi , portant
Tement de la Maison de la Doctrine Chrétienne à Paris*
u raire exercice de Religion en France, en vertu du Bref
ae l'union avec les Sòmasques, &c. Après plusieurs Audien
ces, la Cour déclara le mariage de ce Gentil- homme Bre ion
non valablement contracté , ordonna qu'il rentreroit dans le
Monastère des Religieux de la Doctrine Chrétienne pour y
vivre suivant la Règle, & faisant droit sur les Conclusions da
Procureur General du Roi, qu'il seroit incessamment procédé
à la vérification des Lettres obtenues par les Doctrinaires , íl
foire se devoit , 6c cependant leur fit défense d'admettre au
cun à Profession ôcd'envoïer leurs Religieux hors le Roïaume,
ni de recevoir en leurs Maisons des Supérieurs étrangers fans
permission du Roi»
Peu avant cet Arrêt qui est du î& May 1645. l' Archevêque
de Paris Jean François de Gondy avoit déja ordonné des le
10. du même mois , que les Doctrinaires se pourvoiroient à
Rome dans un an , & leur avoit fait défense d'admettre au
cun , ni au Noviciat , ni à la Profession. Après l' Arrêt rendu,,
le Roi par un Arrêt du Conseil du ir. May 1646. leur don
na des Commissaires qui furent les Archevêques de Toulouse
& d'Arles , le Chancelier de l'Université de Paris,le Curé de
saint Nicolas du Chardonet , le grand Pénitencier de Notre-
Dame , & le sieur du Val Docteur deSorbonne , pour aviser
aux moïens propres & convenables pour terminer leurs difîe-
rens. Ces CommiíSiires après avoir vu les Actes capitulaires
des Maisons de Paris , de Toulouse , de Narbonne , de Ville*
> Franche, de Brive, de Baucaire , de Lectoure, de Nerac , de
Tudet > de Cadillac k même celui du Chapitre Provincial
Suite de la Troisième Partie, Chap. XXXIV. 245
assemblé à Toulouse le6. Sepcembre 1643. par lesquels les Pères prestxe»
Doctrinaires avoient résolu de demander & procurer par tou- Df LA D°c-
tes les voïes légitimes & raisonnables > leur séparation d'avec chkes.
les Somasques , après avoir auíîì vu l'Ordonnance del'Ar- JáTwce"'
chevêque de Paris , & l'Arrêt du Parlement dont nous avons
parlé cy-dessus , & en avoir fait le raport au Roi , Sa Maje-
ilé étant en son Conseil , révoqua toutes les Lettres Patentes
qu'il avoit cy-devant accordées pour l'union des Doctrinai
res avec les Somasques , comme faite avec des étrangers fans
permission de SaMajesté,leur fit défense de reconnoître le Ge
neral des Somaíques , ni recevoir aucun Supérieur de fa parc,
communiquer , ni avoir aucune participation avec eux > &
ordonna qu'ils se pourvoiroient vers le Pape pour obtenir la.
décision de leur Appel , & des autres differens concernans la
validité de l'érection de leur Congrégation en Religion, & des
Profeífions qui avoient été faices> leur enjoignant de vivre
chacun fous l'obeïssance des Supérieurs de chaque Maison ,
selon leurs anciennes Constitutions» & s'il arrivoit quelques
difficultés extraordinaires, d'avoir recours aux Evêques dans
les Diocèses desquels leurs Maisons font établies, pour rece
voir d'eux par provision, les Reglemens qui leur feroient né
cessaires , leur permit T Assemblée & tenue de leur Chapitre
Provincial assigné à Narbonne au mois de Septembre , poury
élire un Provincial &: des Supérieurs qui exerceroient leurs
Charges par Provision, jusqu'à ce que sa Sainteté y eût pour
vu, à la charge que l' Archevêque de Narbonne & l'Evêque
<l'Alet y présideroient , & Sa Majesté leur défendit de rece
voir au Noviciat , ni à- la Profession , ni même d'envoïer au
cun aux Ordres Sacrés pour être promu fous le titre de pau
vreté.
Les Doctrinaires s'étant donc pourvus à Rome > le Pape
Innocent X. après avoir pris l'avis d une Congrégation de
Cardinaux & de Prélats qu'il avoit aussi commis pour lacon-
noiííancede cetteaffaire, cassa par un Bref du 30 Juillet 1647.
le Bref d'union des Doctrinaires avec les Somasques, fournie
les Doctrinaires aux Ordinaires des lieux où font situées leurs
Maisons , & rétablit la Congrégation de la Doctrine Chrétien
ne en son premier état , tel qu'il avoit été établi par le Pape
Clément VIII. lequel éroit purement séculier } & pour
accommoder les parties fur leurs differens, fa Sainteté va
Hh ij
i44 Histoire des Ordres Religieux ,
■b* " Doc- ^a l'un'on Pour k Pa^ ' & ^es Professions qui avoient çté
trìnb faites pendant ce tems là, & obligea ceux qui les avoient faites
tknne in cy-devant,de persévérer toute leur vie dans la Congrégation,
îranci. fans pouvoir en sortir d'eux-mêmes , ni être renvoies par les
Supérieurs. <
Le Pere Hercules Haudifret qui prenoit le titre de Gene
ral de la Congregation,surpricdes Lettres Patentes du Roi fur
le Bref d'Innocent X. prétendant qu'il donnoit le titre & la
qualité de Religion à leur Congrégation pour le passé &pour
l'avenir , & voïant qu'on avoit formé opposition à l'enregif-
trement de ces Lettres , fur ce que les opposons pretendoient
au contraire , que le Bref ne lui donnoit le titre de Régulière
que pour le paíle , &C non Das pour l'avenir. Ce General , fur
ía simple supplique , & s'etant adressé à la Daterie, au lieu
d'avoir recours à la Congrégation des Cardinaux qui avoit
été commise par le Pape pour connoître des differens de cette
Congrégation , obtint une Bulle le ij. Janvier 1651. qui dé-
claroic la Congrégation de la Doctrine Chrétienne Réguliè
re tant pour le paíîé que pour l'avenir. Elle fut examinée à
Paris par ordre de l' Archevêque le 17. Avril de la même an
née dans une Assemblée de Docteurs qui la déclarèrent nulle,
& le Pape fur l'avis de la Congrégation des Cardinaux qu'il
avoit commise , déclara par un nouveau Bref du 30. Aoûr
1651. que cette Bulle du 17. Janvier 1651. étoit nulle» comme
étant contraire à son précédent Bref de 1647. & aïantété ob
tenue par fraude > déclarant que son intention étoit de réta
blir la Congrégation de la Doctrine Chrétienne en son pr&<
mier état séculier , conformément à son institution , & d'oblà-
ger a. y demeurer pendant leur vie , comme véritables Reli
gieux , & fous l'obeïssance des Ordinaires , ceux qui avoient
fait Profession pendant l'union avec les Somaíques > & dé
clara séculiers tous ceux qui y entreroient à l'avenir cassant
& annulant en conséquence tomes le&Professions qui avoient
été faites dans cette Congrégation, depuis lexpedition du
Bref du yr>. Juillet 1647. & toutes les choses qui avoient été
faites depuis , contre fa forme & teneur.
II y eut de nouvelles contestations fur ce dernier Bref. Tl
y avoit des Pères dans la Congrégation qui ne pouvoient la
voir reduite à l'état séculier pour l'avenir , & d'autresqui ne
pouvoient souffrir qu'elle, fut déclaré Régulière pour le passée
Suite de la Troisième Partïe , Ch. XXXIV. 145
ainsi il salue encore retourner à Rome , dont l'on n'obtint ^"^"J
autre chose par un Bref de 16^4. que ce qui avoit e'té déclaré trine-
par le Bref précédent de 1651. que le Pape vouloit que l'on
exécutât. France.
En Les Pères de la Doctrine Chrétienne eurent en
core recours à Rome, en conséquence d'un Anêc de renvoi
du Parlement de Paris de 1655. lur l'enregistrement des Let
tres Patentes qu'ils avoient obtenues pour le bref de 1647.
Le Pape Alexandre VII. députa le Cardinal Grimaldi Ar
chevêque d'Aix j pour présider au Chapitre General de toute
la Congrégation à Avignon , & confirma le Bref de 1 647.
ce Chapitre General fut célébré j toutes les contestations y
furent réglées & aflòupies , & les Brefs des années 1647. 165».
& 1654. y furent de nouveau reçus dans toute leur teneur.
Ils s'adreíTerent encore au Pape pour PaffermifTement de leur
Congrégation , & fa Sainteté par un Bref de l'an i6<$. con-
firmatif de celui de 1647. pour Pexecution duquel 1*Arche
vêque de Paris étoit Commissaire Apostolique , leur donna
permission de faire faire aprés une année de Noviciat , les
trois Vœux simples de chasteté , de pauvreté & d'obéissance ,
&un quatrième de perpétuelle stabilité,dispensables seulement
par le Souverain Pontife , ou par le Chapitre, ou par le Diífî-
nitoire General de la Congrégation.
Voilà comme la Congrégation des Pères de la Doctrine
Chrétienne , de Séculière est devenue Régulière , & de Ré
gulière , Séculière. Elle est présentement divisée en trois Pro
vinces i sçavoir , d'Avignon , de Paris & de Toulouse. La
première a sept Maisons & dix Collèges, la Province de Paris
à quatre Maiíòns , dont deux à Paris & trois Collèges , ôc
celle de Toulouse à quatre Maisons & treize Collèges. Ces.
Pères font habillés comme tes Prestres séculiers & ont feu
lement un petit collet large de dtux doigts , ils ont pour ar
mes une Croix avec la lance , l'éponge & des fouets^
Voyez, les PP. de Beauvais & du Mas, Vie du P. César de
Sus. G. de Tregouin, Recueil des nullités survenues dans ïins
titution prétendue Régulière de la- DocJrtne Chrétienne en
France. Constitut. Cleri or. Congreg. Doffrinœ Christian*. Mé
moires x Fatfums ) Arrejls & fieces cencernans cette Congre*
gation* •
Khiiig
Xiifi , HlTSOTRE DES OrDR.Es RELIGIEUX.
Prestïïïs b_j
DE LADOC- " '
chrTs- Chapitre XXXV.
TIENNE EN
rAtiE. ^ [a çongregatÌQn des Pères de la Doólrine Chrétienne
en Italie.
Chapitre XXXV I.
Pe-ll» /lut ./
Suite d e la Troisième Partie , Ch. XXXVII. 163
à reciter les Litanies de la Vierge , tous les jours après le Ciercs
dîner. Ils jeûnent toutes les veilles de ses Fêtes & renou- JS™
relient leurs Vœux à celle de l'AÍIompcion. n5s lN-
Voyez, Ludovico Marracci , Vita. dtl V. P. douant Léo- riRMES*
nardi. César Franciott. Vit. SS. quorum Corp. in civitate Luct
requiefcunt. Joseph. Matrar. Hìst. miracul. Imag. S. M. in Port.
Augustin. Barb. dejur. Ecclef. lib. r. cap. 41. num. 161. Ascag.
Tambur. dejur. abb. Di/p. 24. quxst. 8. num. 5. Bull. Rom.
Tom. 3. & Philip. Bonnani , Catalog. ord. Relig. p. 1.
Chapitre XXXVIL
Chapitre XXXVIII.
I
Suite de la troisième Partie , Ch. XXXVIII. 175
chim , 6c que c'est de leur Ordre dont il a voulu parler, lors- Cir*e*
que dans ses Commentaires fur l' Apocalypse , il a dit : Surgtt ^ElGL^ttR,
enim Ordo qui videur novus & non est , induti nigrù veftibm , lHtv*tm
& accìntti desuper z,onâ. Mais comme l'on n'ajoute pas beau
coup de foi aux Prophéties de l' Abbé Joachim , nous paílè-
rons fous silence l'application que les Clercs Réguliers Mi
neurs font à leur Ordre des paroles de cet Abbé , auíïï-bien
& que certaine autre Prophétie d'un saint Emilien Prêtre qui
vivoiten Espagne ( à ce que' l'on prétend) vers le fixiéme siécle,
qui selon les Historiens de cet Ordre > se recommandoit en
esprit aux Supérieurs de l'Ordre futur des Clercs Réguliers
Mineurs , les priant de le vouloir admettre parmi eux j & c'est
pour cette raison qu'ils d'épeignent ce Saint avec leur habille
ment. Ainsi en est- il de plusieurs Ordres qui prétendent avoir
des Antiquités chimériques.
Ce qui est certain , c'est que Jean Augustin Adorne de l'an-
cienne famille des Adornes de Gennes , fut le Fondateur de
la Congrégation des Clercs Réguliers Mineurs. Les particu
larités de la Vie de ce saint Fondateur depuis fa naissance jus
ques à l'Etablissement de son Ordre nous sont inconnus.
C'est fans aucun fondement que M. Hermant a dit dans son
Histoire de l'Etablissement des Ordres Religieux que Jean
Augustin Adorne étant en âge de se consacrer à Dieu dans la
Religion , choisit l'Ordre des Frères Mineurs dans lequel il
entra , & d'où il sortit depuis. Les Mémoires qui m'ont été
mis entre les mains avec le livre intitulé Delta venerabile Re~
ligione de Chierici Minori , imprimé à Lecce en 1647. n'en
font point de mention , &: nous apprennent seulement qu'A-
dorne retournant de la Cour d'Espagne , & passant par Va
lence , le Bienheureux Louis Bertrand de l'Ordre de saint
Dominique , se jetta à genoux devant lui , en disant à ceux qui
étoient presens , qu'il devoit être le Fondateur d'un Ordre
qui íêroit trés-utile à l'Eglise , ce qui pourroit être arri
vé vers l'an 1585. Adorne ne songeoit point pour lors ì pren
dre l'habit Ecclésiastique > mais peu-à-peu la grâce faisant im-
çrestìon sur son cœur , le porta à renoncer aux vanités du sié
cle pour s'emploïer au service de Dieu , & au salut du pro
chain , il prit les Ordres sacrés & fut honoré du Sacerdoce.
Ce fut pour lors que voulant remplir les devoirs de son mi
nistère j il travailla avec beaucoup de zele par ses exhor
Mm ij
iy6 Histoire des Or.dr.es Religieux,
Rbgumim tations au salut du prochain , & se sentant inspiré de Dieu
*U«f u*s. de fonder un nouvel Ordre Religieux , dont le principal In
stitut fût de mêler la vie active avec la contemplative,, il
íè retira vers le désert de Vallombreuse en Toscane , où. pen
dant quarante jours il se disposa à exécuter cette entreprise
par des jeûnes continuels , des pénitences & des mortificar-
tions surprenantes. Etant allé ensuite à Naples , & priant ua
jour avec ferveur dans l'Eglise des Incurables pour que Dieu
lui fît connoître plus particulièrement fa volonté, il se sentit
intérieurement pressé d'exécuter son deflêin , 6c il lui sembla
même que Dieu lui commandoit de le faire, & qu'il lui en prcC
crivoit les moïens. II ne douta plus que ce ne fût la volonté de
Dieu , lorsque deux personnes d'une des plus illustres Maisons
de Naples , qui furent François & Augustin Carracioli , se
furent joints à lui pour l'aider dans son entreprise, tl alla. 4
Rome avec François Carracioli pour obtenir du Pape Sixte V.
la permission de fonder fa Congrégation. Plusieurs Prélats &
quelques-uns de leurs parens , sçachant qu'ils étoient proche
de Rome , envoïerent leurs carosses au devant d'eux j mais
pour éviter ces honneurs , ils fe détournèrent & entrèrent
dans cette ville par une autre porte ,.ils allèrent même deman
der l'aumône aux Capucins , & furent fort contens de fe
trouver avec les pauvres à la porte de ce Couvent & de mana
ger avec eux.
Le crédit qu'ils avoient à Rome par se moïen de Teurs parens
& de leurs amis , fit qu'ils obtinrent du Pape ce qu'ils de- -
mandoient , & ce Pontife leur accorda le k Juillet i^>8. un
Bref par lequel il leur permettoit d'ériger une Congrégation
de Clercs Réguliers , de faire des Vœux solemnels , d'élira
un Supérieur, & de prescrire des Reglemens pour le main*
tien de cette Congrégation. II les reçut fous la protection du
saint Siège , & comme ce Pape avoit été Frère Mineur , il
donna à ces Clercs Réguliers lë nom de Mineurs , quoique
l'intention d'Adorne fût de leur donner celui de Mariant à
cause de la dévotion qu'il portoità la sainte Vierge. Ils re
tournèrent ensuite à Naples où ils jetterent la même année
les fondemens de cet Ordre dans l'Eglise de sainte Agnès.
Grégoire XIV. leuraccofdal'an 159 1. tous les Privilèges donc
joùiflbient les Theatins. Clément VIII. les confirma dans la
fuite. Paul V«les fit participons de tous les Privilèges qui
Suite de laTroisiemePártie,Ch.XXXVIII. 177
avoier.c écé accordés par ses prédécesseurs aux autres Ordres curc»
Religieux , & ils en ont encore reçu d'autres dans la fuite. ' JUoulism.
Adorne après rétablissement de la Congrégation , pratiqua 1NIUilSt
toutes les vertus dans un degré éminent. Ses austérités écoienc
grandes , son humilité profonde , son oraison presque con
tinuelle! emploïant ordinairement sepc ou huit heures à
l' O raison mentalej mais où il faisoit paroîcre plus de dévotion,
c'étoit lorsqu'il celebroit la sainte Metle , emploïant aussi beau
coup de tems à s'y préparer ôc à faire son action de grâces.
II essuya beaucoup de fatigues pour l'aggrandisstmenc de
son Ordre. 11 fut en Espagne pour y faire des établissimens i
mais ce suc inuciîemenc à cause des contradictions qui s'y
trouverenc pour lors , & ce ne suc qu'après íà more que ses
Religieux y font encrés, & y onc obeenu plusieurs maisons
qui íbnc divisées en deux Provinces. Comme il ne faisoic ses
Voïages qu'à pied , 5c en demandanc l'aumône , ses fatigues
jointes à ses austérités abrégèrent ses jours : car n'aïanc en
core que quarance ans , il mouruc à Naples le 21. Sepcembre
de i'an 1591. après avoir vécu dans fa Congregacion deux ans
& demi.
Après la mort de Jean Augustin Adorne , François Car-
racioli prit le gouvernement de l'Ordre qui s'agrandit nota-
blemonc par son moïen , aïant fait plusieurs Fondations en
Italie & en Espagne. II avoit un zele infatigable , il écoit toû>-
jours occupé à la Prédication , ou à la Confession , & il ht
un grand nombre de conversions. Quoi qu'élevé à la qualité
de chef de son Ordre , il se regardoit comme le moindre de
ses Frères, & ce fut cette humilité qui lui fit renoncer à la.
supériorité , quoiqu'il eût été élu General perpétuel. 11 s'exer-
çoic aux emplois les plus vils. Il aimoit si fort la pauvreté que
lorsqu'il voioit quelque Religieux qui avoit une méchante
robe , il la lui demandoit aussi-tôt pour s'ea revêtir , & iL
lui en donnoic une bonne. 1,1 inventoit tous les jours de nou
velles austérités pour mortifier son corps. II demeura plu
sieurs mois fous un escalier , où à peine il pouvoit s'étendre;
11 porcoic jour & nuit une ceinture dé fer > il dormoit fur des
planches , il jeûnoic crois fois la' semaine , & touces les veillej-
des Fêtes de la Vierge au pain & à l'eau j & il prenoit la dis*
cipline toutes les nuics. Enfin après avoir été en Pèlerinage
à Nôtre-Dame de Lorette , & retournant à Naples , il passa.
M m- iij.
278 Histoire des Ordres Religieux,
Clïrcs Affnone dans l'Abruze , oh. on lui oíFrit un établistement.
Mineuks. II y tomba malade chez les P P. de 1 Oratoire & mourut le
4. Juin 1608.
Le troisième Fondateur Augustin Carracioli quitta une
riche Abbaye pour se joindre aux deux autres Fondateurs.
II les imita dans toutes leurs vertus , principalement dans la
pauvreté- Son humilité étoit si grande , qu'il ne voulut point
accepter la charge de General de l'Ordre : &: fur la proposi
tion que lui fit un Cardinal , d'un Evêché qu'il lui vouloit
procurer , il se jetta aulfi tôt à genoux & renouvella le qua
trième Vœu qui se fait dans cet Ordre de ne prétendre à
aucune dignité. II vouloit toujours dépendre d'un Supérieur.
Ce fut i'obéïssance qui lui fit accepter l'office de Préfet &
les autres emplois dont les Supérieurs le chargèrent > & il
mourut le 18. Mai 1615. étant âgé de soixante ans.
Cet ordre a présentement plusieurs Maisons qui font di
visées en quatre Provinces , dont il y en a deux en Espagne >
fous le titre de Provinces, de Castille &c d'Andalousie, & deux
en Italie , íbus le titre de Provinces de Naples & de Rome :
le General étoit d'abord perpétuel , ensuite il s'élisoit tous les
six ans > mais le Pape Alexandre VII. ordonna qu'il seroic
à l'avenir perpétuel comme il l'avoit été dans le commence
ment. Ces Religieux ont dans plusieurs Villes deux Maisons ,
comme à Rome , à Gennes & à Palerme 5 & dans d'autres
trois, comme à Naples & dans quelques Villes d'Espagne.
Leur principal institut consiste dans les exercices de la
Vie active & contemplative , comme nous avons dit, ils font
quatre Voeux solemncls , de pauvreté , de chasteté , d'obéïs-
sence & de ne prétendre à aucune dignité hors la Religion.
A ces quatre Voeux ils ajoutent un serment de ne prétendre
à aucune dignité dans l'Ordre , & tous les ans la veille de
i'Epiphanie, ils renouvellent leurs Voeux. Ils ont une heure
d'oraison par jour , le matin & le soir , & tour à tour , ils fonc
une heure d'oraison qu'ils appellent l'oraiíon circulaire. Deux
fois le jour ils font l'examen de conscience , ils s'emploïenc
a la Prédication & à la Confession dans leurs propres Egli
ses , & ils font encore des Missions. Ils visitent les prisons
& les Hôpitaux , & tant de jour que de nuit , il y en a tou
jours quelques-uns qui font destinés pour aller assister les
malades, lorsqu'ils y font appellés. Us ne mangent de la viande
Suite de la Troisième Pap.tie ,Ch. XXXVIII. ij$
que trois fois la semaine , 8c outre les jeûnes commandés par R^"*c*
l'Eglise > ils jeûnent encore l'Avent , les deux derniers jours Mineur
du Carnaval & tous les Vendredis de Tannée , & ils prennent
encore ces jours-là la Discipline. Outre ces mortifications ,
ils ont encore une manière de pénitence qu'ils appellent auíli
circulaire. Tous les jours hors les Fêtes de précepte , il y en a
un qui porte le Cilice > un autre qui prend la Discipline , ôc un
qui jeûne au pain & à Teau , lequel est obligé de porter sa
pitance du Réfectoire à un pauvre , auquel il doit faire quel
que instruction.
Ils ont des Maisons de quatre sortes. Il y en a qu'ils ap
pellent Maisons d'exercices ou l'on s'occupe à procurer au
prochain toutes les assistances spirituelles dont il a besoin ,
d'autres qui font destinées pour l'éducation des Novices ,
d'autres fous le titre de Collèges , où l'on enseigne toutes
sortes de sciences , non- seulement à leurs propres Religieux;
mais encore aux personnes de dehors qui veulent venir à leurs
leçons. Ensin ils ont des Maisons qu'ils appellent Ermitages ,
ou ils vivent dans une grande retraite , <k dans la pratique
de l'oraison Sc de la pénitence la plus severe j & afin de n'être
point troublés dans leurs exercices , l'Eglise de ces sortes d'Er
mitages est dans l'interieur de la Maison & l'entrée en est
interdite aux séculiers. Les Supérieurs ne peuvent pas con
traindre aucun Religieux à y aller demeurer ; il n'y a que le
zele , la ferveur & le désir d'une plus grande perfection qui
portent les Religieux à vivre dans ces solitudes, & ils doivent
en obtenir la permission des Supérieurs. Il y a de ces sortes
d'Ermitages hors la Ville de Naples , ôc hors la Ville de
Liíbone , & il y a peu de bonnes Villes & d'Univerfités en
Espagne où ils n'aïenc des Collèges.
- Cette Congrégation s'est augmentée encore fous íe gou
vernement du Pere Pax qui en a été General & qui a fait des
ctablissemens nouveaux, deux en Italie, à Pistoie dans la Tos-
canne ,ôc à S. Genest dans la Marche d'Anconne, & d'autres,
en Espagne comme à Valence , 8c en d'autres Villes de ce
Royaume où ces Religieux font fort estimés. Le Pape Clé
ment VIII. les recommanda à Philippes II. lorsqu'ils vou
lurent faire leur premier établissement dans ses Etats , & Phi
lippes III. sçachant qu'ils vouloient s'établir dans le Duché
d'Urbin les recommanda au Duc d'Urbia N- de la Rouere
i8o Histoire des Or.dr.es Religieux,
Cxercs qui non seulement les établit à Castel durante &c à Pesaro >
ÙnIVrs.S mais leur donna encore fa Bibliothèque composée de plus
de trente mille Volumes.
II y a eu dans cet Ordre plufieurs Ecrivains célèbres ,
comme le Pere Raphaël Averlade saint Scverinau Roïaume
de Naples , qui fous le Pontificat d'Innocent X. & celui d'Ale
xandre Vlí. fut Consulteur des Rites, & de C Index-, & Quali
ficateur du saint Office, il refusa les Evêchés de Nocera &
deNardi. Le Pere Philippe Suadagnoli enseigna pendant plu
sieurs années l' Arabe dans le Collège de la Sapience à Rome ,
il laissa quelques ouvrages en cette langue , qui furent im
primés par ordre d'Urbain VII L Le Pere Laurent du Pont,
neveu du Pape Léon XI. a fait des Commentaires fur le Li
vre de la Sagesse & l'Evangile de saint Matthieu. Le Pere
Antoine Para a donné deux Volumes de Théologie fcholasti-
que. Le Pere Antoine Rofende a travaillé fur la même ma
tière. Les Pères Biaise Vaxen, Jérôme Prado , Antoine Vas
ques & Jérôme Salcedo ont donné quelques Histoires , le Pere
Thomas Hurtado Espagnol, a laissé treize Volumes de scho-
lastíque & de morale. Le P. Emmanuel Felguera en a donné
crois lur le Droit Canon &í la Théologie morale , le P. Benoist
Remy , neuf volumes fur différentes matières , le P. Jean de
Guevara a aussi laissé plusieurs Volumes fur différentes ma
tières .- je paíle fous silence les autres qui font en trop grand
nombre.
II y en a «u auílì plusieurs qui se sont distingues par h
sainteté de leur vie , comme le Pere Eugène Hurtado , Vin
cent Siribella , Joseph Imperato , qui aida beaucoup le P.
François Carracioli dans la Fondation des Couvens d'Espagne
£c refusa l' Archevêché de Manfredonia i Barthélemy Simo-
rilij Paul Maíìo , Laurent du Pont, Benoist Cappello , Gori-
zale Fernandez > Pierre Sousa & plusieurs autres.
Le Pere Thomas Lolli Confesseur du Pape Innocent X.
fut fait parce Pontife Ev-êquede Cerenei// partibus, Prélat
de la Congrégation /des Réguliers, & Vicaire de l'Eglise de
sainte Marie Majeure à Rome. Sous le Pontificat d'Innocent
XI. le Prince Ernest de Crouy voïageant en Italie, & étant
entré dans l'Eglise de Nôtre- Dame de Lorette, fut si tou
ché de la sainteté de ce lieu , qu'il renonça aux erreurs de
Luther , dont il faisoit profession. Etant venu à Rome , il fit
abjuration
Clerc RégulierPauvre de la ìîlere deDieut
des Ecoles pieuses ■
Suite de la Troisième Pautïe, Ch. XXXIX. i&r
abjuration entre les mains du Pape & entra dans l'Ordre des„ c'»«i
Clercs Réguliers Mineurs , ou peu de tems âpres avoir ete dssEcolb»
promu au Sacerdoce , il mourut dans de grands sentimens PiB*$,ï-
de pieté , aïant beaucoup édifié ces Religieux par son hu
milité , & par la vie aultere qu'il avoit menée.
Ces Religieux entre autres Privilèges , ont une Chaire
au Collège de la Sapience à Rome , où ils enseignent la
Philosophie, & il yen a toujours un qui est Confulteur de l' In
dex , ce qui leur a écé accordé par le Pape Alexandre VII.
& confirmé par le Pape Alexandre VIII. 11 y en a encore un
qui est Examinateur Sinodal , & cette Charge fut conférée
{>ar Innocent XI. au Pere Philippes Gruther fameux Théo-
ogien & Procureur General de cet Ordre.
Ces Clercs Réguliers sont habillés à peu près comme les
autres Clercs Réguliers , excepté que leur Robe est serrée
d'une ceinture de cuir, & que les manches de cette Robe ne
font point serrées au poignet; mais qu'elles sont u n peu larges.
Us ont pour armes la Résurrection de Nôtre Seigneur , avec
cette devise : Ad majorent Resurgentis gloriam.
Voyez le Livre intitulé', Délia V. Religione de Pad. Chic-
rici Regolari Minoti Ignazio de Vives, vita del P. Franc.
Caraicioli. Aubert le Mire de Congreg. Clericorum in Com
muai viventium , dr Régula dr constitutiones Clericorum.
in Congreg. vivent i/tm. Pietro Crefcen. Prajidio Rom. Silvest.
Maurol Mar. Océan, ditut.le Relig. Ascag. Tambur. de Jure
abb. August. Barbosa > de Jure Ecclef. Hermant , Schoone->
beK , & Bonnani , Hijf. des Ordres Religieux. 0
C H A f I T R. E XXX Ùt,
Chapitre XL
Kdigimsc Augustine;
dô S.te Catherine des Corcker^ct Rome - .. .
fille Orpiicliìie du fllanastere des quatre Caiirmiá,
à/l a Karnc .
SurrE de la Troisième Partie , Ch. XLI. 19$
reçu la dor , vont en procession à l'Eglise de la Maison pro- K™GÌ^
fesse des P P. de la Compagnie de Jésus , pour visiter le tom- tine$°a
beau de saint Ignace leur Fondateur. 1 Kout-
Quand quelque Princesse ou quelque Dame , demande
l'une de ces filles pour la faire travailler à divers ouvrages à
l'aiguille , qu'on leur apprend dans cette Maison 5 on la lui
accorde , à condition quelle la retiendra six ans à son service
& qu 'après ce tems-íà , elle lui donnera cent cinquante écus
de recompense. Si quelques- unes de ces filles est mal mariée,
ou qu'elle devienne Veuve > on lui accorde une demeure en
l'une des Maisons qui couchent au Monastère , & qui font
affectée* pour ce sujet.
Cet Etablissement fut approuvé par le Pape Pie IV. lan
1559. & favorisé de beaucoup de grâces & de Privilèges par
les Papes Pie V. & Clément VI II. Le Monastère dépend
pour le Gouvernement tant dans le spirituel que dans le tem-»
porel d'une Congrégation de personnes pieuses qui a pour
Protecteur un Cardinal. Le nombre des pauvres Filles est or
dinairement limité à cent i mais présentement il y en a cent
d'rx , & on ne les reçoit point , si elles ont quelque défaut cor
porel. Le Cardinal de saint Onuphre , frère du Pape Urbain
VIII. laista par son Testament un fond considérable pour
élever dans ce Monastère deux filles nobles , qui seroient en1
danger de perdre leur honneur. Outre les filles qui y font re
çue* par charité , on y en élevé auffi d'autres qui païent pen
sion , & qni font distinguées des pauvres filles , appellées au
trement filles misérables par la Bulle de Pie V.
Le nombre des Religieuses est de vingt , comme nous avons
dit v & il ne peut être augmenté. Leur habillement consiste
en une Robe de Serge blanche, serrée d'une ceinture de cuir ,
avec un scapulaire de même étoffe que la Robe , leur voile
est noir , doublé de toile blanche. Quant à l'habillement des
pauvres filles il doit estre uniforme > mais il n'y a point de
couleur affectée , & elles en peuvent porter dé quelque cou
leur que ce soit.
L'autre Monastère a Rome , où les Religieuses ont été
établies pour élever aussi des jeunes filles j mais ou l'on ne reçoit
que des Orphelines de pere & de mere , qui ont vécu honora
blement , est celui des quatre saints Couronnés. Saint Ignace
ne fe contenta pas de ramasser dans un même lieu les filles;
t$G Histotre des Or.dr.es Religieux»
tmAmv' ^ont ^es Parens vivoient dans le dereglemenc , comme nous
TiNis a avons dit cy-dessus i mais il eut foin aussi des Enfans qui étanc
Roui, Orphelins , alloient demander l'aumône par la Ville. II mit
les garçons dans une Maison qu'il leur procura Pan 1540.
proche l'Eglîíe de sainte Marie in acquiro , à la place Capra-
nica , & à coté de laquelle le Cardinal Antoine Marie Salviati
fit bâtir aufli un beau Collège Tan 135)1. afin que ceux de
ces Enfans Orphelins ,dans lesquels l'on remarquoit quelques
talens pour les sciences , y puisent être entretenus pendant le
cours de leurs études , pourvu qu'ils eussent demeuré trois
ans dans la Maisons des Orphelins , & il voulut que l'on pré
férât les plus pauvres & qui seroient plus propres à l'etu-
de. Les filles furent enfermées dans une Maison qu'on leur
fit bâtir dans l'ifle du Tibre , à l'endroit ou étoit autrefois le
Temple des Vestales j & elles furent gouvernées par des Re
ligieuses Bénédictines. Mais ce lieu n'étant pas commode , le
Pape Pie IV. transfera l'an 1560. ces Religieuses & ces Or
phelines > fur le Mont Cœlius ,dans un Palais que le Tape Pas
cal II. avoit fait bâtir à côté de l'Eglise dédiée aux quatre
saints Couronnés.
Cette Eglise fut bâtie sur l'ancienne demeure des Soldats
étrangers de la Garde des Empereurs Romains appellée pour
ce sujet Castra Peregrina , par le Pape saint Melchiade en
î'honneur des saints Martyrs Severe , Severien , Carpophore
& Victorien , Sculpteurs , que l'Empereur Diocletien avoit
fait courronner avec des fers ardens. Elle fut rebâtie par
Adrien I. l'an 771. & depuis par L:on IV. l'an 847. qui y fit
transporter les Corps de ces quatre saints couronnés du ci
metière inter duas Lauros , où le Pape Melchiade les avoit en
terrés ,. avec cinq autres Sculpteurs qui s'appelloient Claude,
Nicostrat , Simphorien > Caíïorius> & Simplicius , & avoient
aulîì répandu leur sang pour la foi de Jelus- Christ , deux ans
auparavant. Tous les neuf reposent maintenant sous le maître
Autel de cette Eglise , qui fut détruite par Guiscard Prince
de Salerne > lorsque l'an 1080. il entra dans Rome& ruina ce
quartier , depuis saint Jean jusques au Capitole , & cet espace
n'a jamais été repeuplé depuis. Paschal II. la fit rebâtir vingt
ans après , avec un Palais , où il demeura jusqu'à ce que ce
lui de Latran eùt été réparé. Enfin Pie I V.y fit venir l'an 1560.
les Religieuses Bénédictines , qui demeuroient dans l'ifle du
Tibre
1
Suite d e la Troisième Partie , Ch. XLII. iv/
Tibre & avoientsoinde l'éducation des Orphelines , qu'elles CIJ^N^["
ont continué de leur donner jusqu'à présent j mais elles ont liítm.
quitté la Règle de saint Benoist pour prendre celle de saine ±a
Augustin.
Le nombre de ces Orphelines est limité à cent , & ne peut \ /
être augmenté. On Jeur apprend tout ce qui convient aux
personnes de leur sexe. S'il meurt une Religieuse , & qu'il se *i
trouve parmi les Orphelines quelqu'une qui ait vocation
pour la vie Religieuse , elle remplit la place. Celles qui veu
lent se marier , ou entrer dans quelqu'autre Monastère pour
y être Religieuses , reçoivent une dot que leur donne la Con-
frairie de sainte Marie in acqniro , qui a le gouvernement du
Monastère des quatre Couronnés, auíïï-bien que de la Mai
son des Orphelins dont nous avons parlé , tant pour le spi
rituel que pour le temporel , sous la Direction d'un Cardinal
qui en est Protecteur. .Ces Orphelines font habillées de Serge
blanche , avec une ceinture blanche , à laquelle est attaché
un Chapelet , & elles ont aussi un voile blanc. Elles sortent
une fois Tannée pour aller en procession à l'Eglise de saint
Grégoire. Les Religieuses font au nombre de quarante- trois
& leur habillement est semblable à celui des Religieuses de
sainte Catherine des Cordiers.
Carlo Bathol. Piazza Eusevolog. Rom. trat. 4. cap. i. & 5.
Philip. Bonnani , Catalog. ord. Relìg. & François de Seine.
Description de Rom. Tom. 1. & 3.
Chapitre XLII.
Chapitre XLIII.
1
314 Histoire des Or.dr.es Religieux,
r"v"ITBi munauté, 6c disposa tout pour faire la Cérémonie de la Fon-
tion de dation au jour de la sainte Trinité de la même année.
vlla!" Ce fut donc le sixième Juin de Pan 1610. que Madame de
Chantai & ses Compagnes , fous la conduite de saint François
de Sales , commencèrent Rétablissement de l'Ordre de la Vi
sitation de Nôcre- Dame. Le (aint Hvêque après les avoir con
fessées & communiées, leur donna les Règles qui leur dévoient
servir de modtlle pour ltur conduite. 11 ne leur enjoignit la
clô.ure que pour l'annéede leur Noviciat , il ne changea poinc
ía forme de l'habit qu'elles portoient dans le monde , il se con
tenta d'ordonner qu'il seroit noir , & que les Règles de la plus
exacte modestie y seroient gardées. 11 les obligea à peu d'au
stérités corporelles, par rapport aux personnes infirmes qu'
elles pou voient recevoir } mais bien à une vie intérieure & dé
tachée de toutes les choses de la terre.
Cependant la douceur & la sainteté de leurs mœurs & la
parfaite Charité Chrétienne qui regnoit parmi elles, attira
dans peu de tems un grand nombre de filles, Madame de
Chantai, dans son Noviciat, ne reçut pas moins de dix filles j
& dans la fuite le nombre étant augmenté au point que la
Maison où elles demeuroient n'étoit plus suffisante pour les lo
ger , elle songea à changer de demeure. Le saint Prélat s'em-
pl h pour cela > mais le public s'y opposa, le Prince même leur
ii.it contraire,& tout le monde se souleva contre elles: la patien
ce <?íla prudence de S. François de S iles surmontèrent néan
moins tous ces obstacles, & il eut enfin la satisfaction de voir
• commencer & achever le premier Monastère d'Anneci..
La réputation des Filles de la Visitation se répandit dèslors-
en plusieurs lieux, quelques villes en demandertíntj-maisil étoit
impossible dans ces commencemens de satisfaire à leur désir.
II n'y eut que l' Archevêque de Lion Denys Simon de Marque-
mont qui fut dans la fuite Cardinal , à qui S. François de Sales
n'en pue rcfuser,aunt été encore incité à cela par la dévotion de
M idame d'Auxerre qui voulut non seulement être leur Fon-
(iui ice , mais encore entrer parmi elles avec deux autres per
sonnes qui s'associèrent à elle. La Mere de Chantai partit d' An-
nec' le 15. Janvier 1615. accompagnée de tro's autres personnes,
& elle arriva à Lion le premier Février. Elles furent décendre
dans la maison que Madame d'Auxerre leur Fondatrice avoic
fait préparer en Belle-Court. Le Cardinal de Murquemont fit I»
Suite de la troisième Partie, Chae. XLIII. 315
Cérémonie de leur Fondation avec toute la solemnité possible , FittI1 „,
& Madame d'Auxerre entra dès le même jour au Noviciat.Cet la. visita
établissement souffrit d'abord de grandes contradictions qui nôirh*
furent pacifiées par la prudence & la douceur de la Mere de Damju
Chantai qui pendant neuf mois qu'elle demeura dans cette
Maison , reçut sept filles , & la voïant solidement établie , elle
y laiiia pour Supérieure la Mere Favre, Sí elle s'en retourna
à Anneci.
Jusques-là les Filles de la Visitation n'avoient fait que des
Vœux simples > elles ne gardoient point de clôture, elles s'ap-
pliquoient aux œuvres de charité , visitoient les malades , les
loulageoient , leur faisoient des bouillons > & les secouroienc
dans tous leurs besoins. Mais le Cardinal de Marquemont ju
gea qu'il étoit expédient que cette Congrégation rut érigée en
Religion pour plusieurs raisons que fa sageílè & íâ pieté lui
suggérèrent , comme le dit saint François de Sales dans la Pré
face de ses Constitutions. Ce deílèin fut beni de Dieu j car
après plusieurs difficultés , dont les projets du service de Dieu
ne sont jamais exemts ( dit encore ce íàint Instituteur ) le
Pape Paul V. commit ce Prélat pour ériger cette Con-
gregration en titre de Religion , fous la Règle de saint Augu
stin avec toutes les prérogatives & les privilèges dont jouissent
les autres Ordres Religieux ; ce que fit ce saint Evêque l'an
ié 18. & il leurdrefla des Constitutions qui furent approuvées
après fa mort par le Pape Urbain VIII. l'an 16x6. On délibé
ra ensuite si Ton donneroit un Chef , c'est-à-dire une Supé
rieure ou un Supérieur General,à l'Ordre de la Visitation, ou
si on le soûmettroit aux Evêques 2c aux Ordinaires des lieux.
Quelques personnes furent d'avis qu'on lui donnât un Chef ,
prétendant que c'étoit ce qui entretenoit dans l'union les dif-
ferens membres dont les Corps politiques , Ecclésiastiques, &
Religieux sont composés. Mais le saint Evêque de Genève fut
<le sentiment contraire i il fut ordonné que les Monasterts de
la Visitation íèroient fournis au gouvernement des Evêques ,
ce qui n'a pas empêché qu'il n'y ait toujours eu une union
trés- parfaite entre les Monastères de cet Ordre qui se sé-
courent dans leurs besoins , l'abondance des uns suppléant
à l'indigence des autres.
Ce changement arrivé dans cet Institut, bien loin d'en ar-
teter le progrès , ne servit qu'à l'augmenter. Dès Tannée sui
Rr ij '
516 Histoire Dis O'rdkes Religieux,
frtm pi vante il se fie un autre établissement à Moulins. Les villes de
t*onISIdA" Grenoble & de Bourges demandèrent aussi de ces Religieuses*
nôtri- 2c if y auroit eu de l'injustice d'en refuser à cette derniere
Daìu* qui avoitpour Archevêque , l'ami de saint François de Sales,
& le frère de la Mere de Chantai , laquelle fut encore envoïée
Î>our faire ces établifíèmens.L'Archevêque de Bourges espérois
a garder pendant plusieurs années > mais après avoir demeuré
lìx mois dans- cette nouvelle Fondation , elle en partit pour
aller en commencer une autre à Paris, oùelle arriva l'an 1619.
& cet établissement se fit au Faux-bourg Saint- Jacques ; cette
Maison étant la première des trois que cet Ordre a dans cette
Capitale de la France.
La Mere de Chantai y fît un aflez Ionjr séjour $ car elle
n'en partit qu'au mois de Février de l'annee ì6u. pour aller
à Di jon fonder encore une Maison,oùla Présidente le Grand
âgée de soixante-quinze ans fut du nombre de celles qui re
çurent l'habit de cet Ordre. D'un autre coté le saint Evêque
de Genève envoïa d'autres Religieuses pour faire des établit
semens en d'autres, endroits > en forte que de son- vivant , ri
eut la consolation de voir treize Monastères de cet Ordre. Ge
fut la même année 1611. qu'aïant reçu ordre du Duc de Sa
voie de se rendre à Avignon , où il avoit desïèin d'aller trou-
le Roi Louis XIII. qui retournoit victorieux de la guerre con
tre les Hugenots , il partit ds' Annecí déja indispose , & après
avoir séjourné huit jours à Avignon ,. il alla à Lion cù étant
arrivé, il alla mettre pied à terre en la maison du jardinier des
Religieuses de la. Visitation. 11 paflà quelques jours dans
ses exercices ordinaires de pieté , prêchant & faisant des
Conférences spirituelles jusqu'au 17. de Décembre. Il diter>
core la MeíTè ce jour- là, & sedisposoit à partir pour retour
ner en Savoie lorsqu'il tomba dans une défaillance qui fut
suivie d'une apoplexie dont il mourut le lendemain âgé de
cinquante- six ans dont il en avoit passé vingt- sept dans l'Episco-
pat. Les Miracles qu'il a faits de son vivant ù aDrès fa mort
obiigerent le Pape Alexandre VIL à le déclarer Bienheureux
Fan i6<)$. II confirma fa Béatification par un Bref du 18. Dé
cembre 1661. & qi>atre ans après. le 19. Avril 1665. ii le mit au
nombre des Saints Dès les années 16*5. & 1645. le Clergé de
Jrance avoir fait de fortes instances auprès des Papes Urbain
.VII 1. 8c Innocent X.pour cette Canonisation, le Roi, la,
Ancien habillement des Religieuses de iOrdre
6o ■ de. la. Viritatum de fto bre Darne. . i
Suite de la Troisième Par.tie , Chaí. XLIV. 317
Reine, le Duc de Savoie , l'Ordre des Minimes & celui de Fia1v"Ta!
la Visitation y ont joint dans la faite leurs prières j & ont tion b*"
obtenu cette grâce d'Alexandre VII. Jj™£-
Chapitre XLIV.
GT H A P i t r e XL V.
i
Suite de la Troisième Partie, Chap. XLV. 331
donnera Dieu, & quiavoit toûjours été le dépositaire de fa Ri lELicrsir-
conscience, le fut auflì de son dessein. Ce Perel'autorisadanSp^y-^
son entreprise , il l'encouragea en se joignant à lui par ses prie- «p* dE
res pour porter la chose à une heureuíe fin ! & parce que ce da*u.B"
saint Religieux avoit , comme lui , projette le dessein de cet
Edifice , iï en facilita le moïen en proposant deux filles dévo
tes qu'il avoit fous fa conduite , afin de commencer cet Eta
blissement.
Ces deux filles étoient Catherine Dreux , & Marie de la
Croix , toutes deux natives de Paris. Leur inclination e'toic
la retraite & la solitude : ainsi on les regarda comme trés-
Í>ropres à commencer cette œuvre de pieté. L'Evêque de Sen
ts les envoïa chercher par M. Jaulnay Curé de saint Hilaire,
& elles arrivèrent à Senlis le Samedi vingt-huit Novembre de
lan 1626. jour de l'Octave de la Fête de la Présentation de
Nôtre- Dame. Elles descendirent chez Madame Boulart qui
s'estima heureuse de retirer chez elle ces deux vertueuses
filles qui ne venoient à Senlis que pour y répandre cet esprit
de pieteté & de vertu dont elles étoient remplies.
Leur première demeure fut proche le Cimetière de saint
Rieul , en attendant qu'on pût les renfermer dans un lieu plus
commode pour les établir.Elles ne laissèrent pas d'y commencer
les instructions des jeunes filles, & afin d'être moins dissipées
& de mieux vacquer à cet exercice , nôtre saint Prélat leur
donna une fille nommée Anne de Valois pour subvenir à leurs
besoins , & dans l'esperance qu'elle leur serviroit de Tourrie-
re , lorsquelles feroient en Clôture. Ses infirmités l'en em
pêchèrent , Vallerie Perigaut native de Haliedans le Limou
sin , prit fa place & fut admise pour Converse le troisième
Mars 1617.
Le lieu où elles étoient ne se trouvoit pas propre au dessein
du saint Prélat qui vouloit faire construire un Monastère. Eli
sabeth le Moine voulant se consacrer à Dieu , acheta une mai
son dans la rue de Meaux dans l'intention d'en faire une do
nation à ces filles j mais voulant y mettre des conditions oné
reuses, l'Evêque de Senlis la remboursa, & après avoir acheté
la maison de les propres deniers, il établit Supérieure de cette
Maison Catherine Dreux le premier May 1617. Ainsi elles sor
tirent de leur première Maison pour s'établir en celle-cy qui
a été beaucoup augmentée dans la fuite. Quatre jours après
Tt ij
33* Histoire des Ordres Religieux ,
REticiEu- la prise de possession , Henriette Brunel se présenta pour
Prkznta ^tre ^œur Converse> & fut reçue. Quelques jours après,
tion dx~ Marie Thirement fut admise pour être Religieuse du Chœur
Dame.E" & ^uc suivie par Françoise Poulet. La Cérémonie de recevoir
ces filles se faisoit ainsi : on les faisoit conduire par deux ou
trois Dames au Monastère, le Grand-Vicaire s'y trouvoit, &
demandoit à la Postulante ce qu'elle souhaittoit , à quoi aïant
répondu, qu'elle demandoit d'être admise dans la Maison pour
y raire l'épreuve, il lui mettoit entre les mains un Crucifix &
un Cierge , & après une courte exhortation qui étoit suivie
du Vem. Creator ■> il la conduisoit à la porte de la Maison , où-
la fille se mettoit à genoux , recevoit la bénédiction , & ensuite
étoit introduite avec les autres. Elles furent sept mois fans
être cloîtrées > elles ne sortoient néanmoins que pour aller en
tendre la Mefle.
Le saint Instituteur se pressa de faire de cette Maison un lieu
régulier , afin d'y établir la Clôture. II y fit bâtir une Chapelle
pour y dire la Mefle, un Chœur pour chanter l'Offíce, un;
Dortoir, un Réfectoir, un Parloir , & un logement pour les
Tourrieres externes. Tout étant achevé , elles furent mises
en Clôture le 14. Juin de la même année , Fête de S. Jean Bap.
tiste. Le saint Prélat y célébra le même jour la première Mefle
dans la Chapelle. Il y communia toutes les filles , & la Mefle
étant finie , à la vûëdu grand concours de peuple qui y étoit
accouru de toutes pans , il conduisit cette sainte troupe à la;
Clôture de cette Maison ; &c là , aïant apperçu les principaux
Magistrats de la ville , il leur déclara son dessein touchant ce
nouveL établissement 3 H leur parla d'une manière si pathétique
& si touchante , que chacun en fut charmé. U fit voir qu'il ne
cherchoit que la gloire de Dieu, Pavancement du règne de Jé
sus- Christ,l'utilité de la ville,les avantages qu'elle retireroit de
ce nouvel Institut. Son cœur s'attendrit en parlant & fondit
en larmes , & il n'y eut personne qui n'en fût touché & n'en
versât à son exemple. Puis adreflant la parole à fes filles, it
leur dit qu'il les regardoit comme des personnes qui dévoient
coopérer avec lui au salut des ames par Pinstruction de la jeu-
neíle en la formant aux bonnes mœurs , lui apprenant à lire *
à écrire , & fur tout à aimer Dieu 8c à le servir de bonne- heu-
• le pour continuer à passer chrétiennement le reste de sa vie»
L'exhortation étant finie , la porte du Monastère fut ou^
Suite de la troisième Partie, Chap. XLV. 353
verte , & ces saintes filles au nombrede six , quatre du Chœur RiticiEu--
&deux Converses entrèrent dans la maison. Les noms de ces n'y*,,"
Religieuses , font, Catherine Dreux dite de la Présentation,
Marie de laCroix dite de Jesus,Marie Thirement de la Trini-
té , & Françoise du saint Sacrement. Les deux Converses fu
rent Valérie Perigautde la Visitation, & Henriette Brunel de
saint Joseph. II y cut encore une pensionnaire qui fut auíïï
Religieuse quelque tems après.
Tout cequi s'étoit fait jusques- là, n'étoit qu'une ébauche de
ce qui se devoit faire dans la fuite. 11 n'y avoit encore aucun
règlement pour leur conduite , que celui que leur pieté leur
avoit inspiré , excepté quelques maximes que leur donnoit de
vive voix le saint Prélat. On n'y donnoit pas encore l'habic en
public , n'aïant pas encore obtenu la Balle de Pérection de cec
Ordre , ni des Lettres Patentes du Roi ; mais il leur donna, en
attendant, la Règle de S. Augustin,commedevantdans la fuite
combattre fous les étendarts de ce saint Docteur de l'Eglife.
Ce ne fut pas fans de grandes difficultés que M. Sanguin
réussit dans cette entreprise. Les Magistrats qui avoient d'a
bord applaudi à ce nouvel établissement , furent les premiers
à s'y opposer & à se plaindre j ils soûlevoient le peuple pour
renverser tout ce qui avoit déja été bâti : c'est ce qui obligea
ce Prélat de faire venir au plutôt la Bulle qui confirmoit ce
nouvel Institut, & il obtint aussi des Lettres Patentes qui l'au-
torifoient. Ainsi toutes les oppositions furent levées, & le
Monastère subsista dans tout son entier.
Cette Bulle qui avoit été accordée par le Pape Urbain VII L
le 4. Janvier 1618. ne fut communiquée aux Magistrats de la
ville que le 10» Juillet 1610 dans une Aflemblée que l'on fit
des principaux Bourgeois de cette ville. Us donnèrent leur
coníentement à cet établissement, ce qui détermina l'Evêque
de Senlis de donner commencement à l'Ordre,en donnant
sollemnellement Phabit Régulier aux six premières filles qui
s'étoient enfermées dans le Monastère , ausquelles s'étoic
jointe la Soeur Loùise des Anges, pour être Religieuse da
Chœur, ce qui faisoit le nombre de sept. La Cérémonie de leur,
vêture se fit le jour de sainte Madclaine , & le deuxième
» jour d'Août de la même année,cinq autres reçurent aussi l'ha-
bitjdont il y en avoit trois du Chœur & cinq Converses & em
quatre mois de tems , la Communauté fut composée de dixr-
huic Religieuses. „ T t iij,
334 Histoire des Ordres Religieux,
Reugiïu. Ce fut au mois de Février de l'année 1630. que le Roi Louis
preSde lA XIII. par ses Lettres Patentes vérifiées au Bailliage de Senlis
xÍoh'ob" le 10. Mars ordonna que la Bulle d'Urbain VII 1. scroit re-
Dami"" ^ execuc^e ^e'on toute fa teneur , voulant que les murs
du Monastère de la Présentation fussent élevés, & que les Re
ligieuses puffent faire des acquisitions pour bâtir leur Eglise ,
& augmenter les logemens du Monastère. L'Evêque de Sen
lis fit travailler fans différer au nouveau mur de clôture ; mais
eette entreprise renouvella les plaintes de la ville. L'on n'é
pargna rien alors pour renverser les desseins du saint Prélat,
tantôt en le menaçant , tantôt en intimidant les Religieuses
du Monastère , qu'on alloit trouver à la grille pour les forcer
de sortir & de se retirer ailleurs avant leur Profession ; mais
ces menaces furent inutiles , Dieu qui avoit protégé jusques
alors cet ouvrage, continua à le favoriser.
L'année deprobation étant finie, le saint Evêque prit jour
pour la Cérémonie de la Profession solemnelle qui se nt le jour
de sainte Anne 16. Juillet 1630. il la fit annoncer aux Prônes des
Paroisses pour inviter le peuple à venir gagner l' Indulgence ac
cordée par le Pape dans la Bulle d'érection de l'Ordre. On le
menaça de nouveau, & même de lamort,'s'il passoitoutrej mais
il réponditavec la fermeté digne d'un Prélat des premiers sié
cles de l'Eglise , qu'il ne craignoit rien,& qu'il s'estimoit heu
reux de verser son sang pour un si pieux dessein. Ainsi le jour
étant arrivé, il fit faire Profession aux premières Religieuses de
cette Maison, ausquelles il avoit donné l'habit le u. Juillet de
l'année précédente. Les Echevins voulant toujours former des
oppositions, ne le purent faire que par écrit, ce qui n'empêcha
pas le saint Prélat de faire faire aussi Profession aux autres qui
n'avoient reçu l'habit que le deuxième Août de la même
année.
II fit fa première visite dans ce Monastère l'an 163 r. & fur
les instances de la première Superieure,il la déposa de son Offi
ce, & lui substitua la Mere Anne de saint Bernard. Isdrefli
ensuite les Constitutions de cet Ordre $ mais comme la Com
munauté étoit composée de jeunes filles fans expérience, il
jugea à propos de fe servir du droit que lui donnoit la Bulle
du Pape , de tirer d'un ou de plusieurs Monastères , deux ou •
trois Religieuses Professes de semblable Institut , ou qui ap-
procheroient le plus de cet Institut, pour former cette Com-
Scite d e la Troisième Partie , Chàp. XLV. 555
munauté naissante dans une parfaite Observance de la Regu- Rursa^
larité , & lui inspirer le véritable esprit de l'Ordre. II jetta les y%E°luL*
yeux fur deux de ses Soeurs Religieuses de l'Ordre de sainte tion dS
Claire en l'Abbaye de Moncel, qui étoient trés-capables de damsT"
seconder les desseins de leur frère. Comme l'Ordre de sainte
Claire étoit bien diffèrent de celui de la Présentation , il ob
tint un nouveau Bref du Pape qui lui permettoit expressé
ment de tirer de l'Abbaye de Moncel Madelaine & Marie
Sanguin ses deux sœurs > &: Anne Elisabeth de Vignacourc
Religieuses Professes de cetteAbbaye avec le consentement de
leur Supérieur , & il en obtint la permission du Provincial des
Cordeliers de la Province de France , Supérieur immédiat de
Moncel. Ces trois Religieuses arrivèrent à Senlis le 7. Décem
bre 1631. il les conduisit au Monastère de la Présentation , 8t
déclara Madelaine Sanguin , dite de l'Annonciation , Supé
rieure de la Communauté , après avoir déchargé de cet em
ploi la Mere Anne de saint Bernard. II donna pour Vicaire
& Maîtresse des Novices , la Mere Marie Sanguin dite Pacifi
que , &c commit pour Dépositaire la Mere Elisabeth de Vi-
gnacourt dite de Sainte- Marie. Tout changea de face dans
la Maison , il n'y en eut pas une qui ne marquât une véritable
joye de se voir soumise a des personnes d'un mérite si distin
gué y & qui ne voulût s'engager à faire toutes les épreuves
d'un nouveau Noviciat , pour y prendre l'esprit de mortifica
tion & de pénitence»
Le nombre des Religieuses augmentant tous les jours, it
fallut aussi augmenter les bâti mens. La nouvelle Supérieure r
fans perdre de tems,fit faire le plan d'un nouveau bâtiment: on
en jetta lesfondemens le 10. Juillet 1633. & il fut achevé fans
que le Monastère fût chargé d'aucune dette , la Providence
divine aïant suffisamment pourvu à tout ce qui étoit nécessaire
pour la construction de cet édifice. L'on sic l'ouverture des
Classes l'àn 163$. & selon l'iniention du Fondaceur , on y fit
observer ce qu'il avoic lui- même inséré dans les Constitutions,
de cet Ordre.
Les trois Religieuses sorties de l'Abbaye de Moncel n>'»-
voient point changé d'Ordre, elles n'étoient entrées dans le
Monastère de la Présentation , que pour apprendre à ces Re
ligieuses les Observances Régulières : ainsi les trois ans de
Supériorité de la Mere Madelaine Sanguin de l'Annonciation.
1)6 HlSTOIKE DES OrDR.ES RELIGIEUX,
Riligiku- étant finis , l'Evêque de Senlis son frère, la continua de son
Pkihnt autor^^ > en aïant été sollicité par les Religieuses du Mona-
tion ds stère. Cette dispense se continua jusques en l'an 1639. que ces
d^Í.1* trois Religieuses de Moncel s'étant laissées vaincre aux pres
santes sollicitations des Religieuses de la Communauté de la
Présentation, de changer d'Ordre & d'embrasser leur Institut,
elles en firent Profession solemnelle 4e 17. Septembre 1639.
Pour lors la Communauté s'étant assemblée avec le Fonda
teur, on procéda à l'élection canonique d'une Supérieure i
le choix tomba fur la Mere Madelaine Sanguin qui avoit déja
exercé cette charge , & elle fut continuée par élection jusques
en l'an 1659. que fa sœur, la Mere Marie Sanguin, prit la place
& exerça aussi cette charge pendant plusieurs années. La
Mere Madelaine mourut le 11. Décembre 1670. âgée de qua
tre-vingts ans, & la Mere Marie le 28. Janvier 1674. âgée
de soixante, dix-sept ans.
L'Ordre de la Présentation de Nôtre-Dame en France ,n'a
pas fait de grands progrès , n'aïant que le seul Monastère de
Senlis , où il y a ordinairement plus de soixante Religieuses.
L'habillement deces Religieuses consiste en une robe de serge
blanche , & une autre de serge noire par dessus , fans scapu
laire: la robe est serrée d'une ceinture de laine, & aune
queuë traînante ; la guimpe est de toile blanche à la manière
de celles des autres Religieuses, mais leur bandeau est noir
aussi-bien que le voile. Les Sœurs Converses font habillées
de même , sinon que leurs robes íont plus courtes. Elles font
obligées par leur Institut d'enseigner gratuitement les jeunes
filles,& leur apprendre à lire , à écrire, & à faire des ouvrages
• qui conviennent aux personnes de leur sexe. Elles recitent
tous les jours le petit Office de la sainte Vierge ; & le Pape
Urbain VIII. les a dispensées du grand Office de l'Eglise à
cause de l'instruction de la jeunesse, les obligeant à le dire íi
elles quittent cette instruction. Outre les jeûnes ordonnés
par l'Eglise, elles jeûnent aussi les veilles des Fêtes du saint
Sacrement & celles de la sainte Vierge lorsqu'elles font fêtées,
celles de S. Augustin & de l'élection de la Supérieure. Tous les
Mercredis de Tannée :elles font abstinence , pourvu qu'en ces
jours- là, il n'arrive pas une Fête de Nôtre- Seigneur, de U
íainte Vierge, du Patron , & de la Dédicace, ou qu'ils ne
íòieat precedés oa suivis d'un jour de jeûne , & tous les Ven
dredis
SUlTE DE LA TAO-lSlEME PARTIE , CHAP. XLV. JJ7
dredis elles prennent ensemble la Discipline. Voici la formu- Religuif-
le de leurs Vœux qu'elles renouvellent deux fois lan , l'une p"hsdEm"-
le lendemain de la Fête de la Présentation de Nôtre-Da- T,?N D*
me , & l'autre à la fin de leurs exercices spirituels. dIuÎ'"
Au nom de Nôtre-Seigneur jsesus christ y & en l'honneur de
fa très-fainte & sacrée Mere sje N.N. voué & promets À Die»
de garder toute ma vie , pauvreté , chastetés & obéissance , se-
Un la Règle de notre Bienheureux Père saint Augustin , en l'Or
dre de la Présentation de Notre- Dame , sous Vautorité de Mon~
stigneur l 'illustrissime & Reverendissme Evêque de Sentis , e»
présence de N.N. & de nôtre Révérende Mere Supérieure de ce
Monastère.
Les Constitutions qu'elles suivent oresentement leur ont
été données par M. Denis Sanguin Eveque de Senlis succes
seur de leur Fondateur. II y a bien de l'apparence que cel
les qui avoient été dressées par cc Fondateur aussi bien que
le Cérémonial , ont été supprimées depuis que la dévotion de
l'Esclavage de la sainte* Vierge a été condamnée par l'Eglise ;
car il étoit souvent parlé de cette dévotion dans ces Consti
tutions , & dans Pancien Cérémonial : íelon ce Cérémo
nial , dont il y a un exemplaire à la Bibliothèque de l' Abbaye
de sainte Geneviève à Paris , elles dévoient prononcer leurs
Vœux en cette manière : Je , N. prosternée humblement de
vant votre diviie Majesté, me consacre pour toujours à Fexal
tation & Pimitation de la sacrée Mere de votre Fils , en fhon
neur de fa Maternité divine , & de fa Présentation au Temple.
Je me présenté à vôtre souveraine Puissance pour être vôtre es
clave & la sienne dans COrdre Religieux de la Présentation ,
dans la clôture duquel , je voué entre vos mains , ê Reine des
Vierges , la pauvreté , la chasteté > & l'obéissance perpétuelle.
Sept années après cetce Profession , elles en faisoient une autre
de l'Esclavage de Nôtre-Dame , & dévoient porter au cou une
çetite chaîne. Il y avoit aussi un tems marqué pour leur don
ner une Image de Nôtre- Dame qu'elles dévoient porter fur
la poitrine, & il devoit y avoir dans leur Monastère une as
semblée de Damesdevotcs , aussi fous le titre de l'Esclavage
<le Nôtre-Damív^'
Mémoires envoies par ta R. Mere Ble U in Supérieure du Mona
stère de la Présentation de Sentis ; l'on peut consulter les an
ciennes Constitutions , & fancien Cérémonial de cet Ordre.
rme ir. yy
3# HlSTOTRÍ DÏS OrDRÏÎ RELlGslUJC,
KKierev- L'autre Ordre dont nous avons à parler aussi , a commencé
fràhViA- ^an l^4- Frédéric Borromée qui fut ensuite Cardinal & qui
tion db étoit pour lors dans la Valteline en qualité de Vifiteur Apo-
»aLj1?" stolique , se trouvant à Morbegno , Bourg situé sur la rivière:
d'Adda dans la Valteline, fut prié par quelques filles dévo
tes de leur permettre de vivre en commun dans un lieu reti
ré , & séparé de la conversation des hommes. Dom Charles
Rufca Curé de ce lieu , l'aiant aussi sollicité en leur faveur,
ce Prélat leur assigna un lieu commode pour leur demeure , &
les érigea en Congrégation, fous le titre de la Présentation
de Nôtre-Dame , cequi fut confirmé par l* Archevêque de
Milan. Outre la clôture que ces filles observent exactement,
elles font les Vœux solemnels de Religion , & vivent íous \<l
Règle de saint Augustin , avec des Constitutions particuliè
res qui ont été dreflees par le Pere Barthelemi Pusterladela
Compagnie de Jésus , & qu'il a tirées de celles de cette Com
pagnie. Ces Religieuses lont toujours au nombre de trente-
trois presque toutes filles nobles , outre les Sœurs Domesti
ques. Tous les ans elles font les exercices de saint Ignace , &
avant que de reGevoir l'habit de Religion , elles doivent être
e'prouvées pendant six mois. Cet habit consiste en une robe
noire & un scapulaire blanc , avec un voile blanc sur lequel il
y a une Croix noire.
Philipp. Bonanni, CataUg. Ord. Relìg. Part. II.
Outre les deux Ordres dont nous venons de parler qui ont
été fondés en l'honneur de la Présentation de la Vierge au
Temple , il y en a encore eu un autre qu'une sainte fille nom
mée Jeanne de Cambry voulut fonder l'an 1618. Elle naquit
à Doiiay le 15. Novembre 1581. & eut pour pere Michel de
Cambry premier Conseiller de cette ville. Des ses plus ten
dres annees elle fît vœu de virginité î mais à l'âge de vingt-
deux ans son pere voulant l'obliger ou de se marier en acce
ptant un parti avantageux qu'il lui presentoit , ou de se faire
.Religieuse , elle lui demanda trois mois de tems pour faire re
flexion fur le choix qu'elle devoit faire. Elle avoit toujours eu
beaucoup de répugnance pour la vie Religieuse; mais aïant
demandé à Dieu par de fortes prières depíffaire connoître
sa volonté , la répugnance qu elle avoit pour la vie Religieuse
fe dissipa peu- à- peu , elle témoigna beaucoup d'empressement
jgQur entrer dans un Monastère , & s'étant adressée a l'Abbeífe
r. iv. j> . 33S-
7 2» . e*n Flandres
Suite de tA troisième Partie , Ch. XLV. 33^
de celui de Nôtre Dame des Prés de Tournai de l'Ordre de RItI0XOT_
saint Augustin , elle la reçue avec beaucoup de joyc j 8c lui de la
donna l'habit de Religion. Elle en fut rej^iuë au mois de tÍon V»~
Novtmbre de l'année 1604. & l'anuée suivante elle prononça Nôx*1-
ses Vœux solemnels.
L'on prétend que ce fut dans ce Monastère que Dieu lui
fie connoî re dans u,ne vision Pan 1618. qu'il vonloit qu'on
étab.îc dans l'Eglise un Ordre nouveau , en l'honneur de la
Présentation de la sainte Vierge au Temple , qu'il lui ensei
gna les Observances que les Religieuses qui entreroient dans
cet Ordre pratiqueroient , qu'il lui montra l'habillement
qu'elles porteroient , qui consistoit en une robe grise de laine
naturelle > un scapulaire violet & un manteau bleu , & qu'il
lui dit que cet Ordre seroit comme une étoile brillante entre
les autres Ordres s mais comme depuis près de cent ans que
cette Religieuse a eu cette vision prétendue , cet Ordre n 'à
point été établi > il y a bien de l'apparence que cette vision &
les autres dont l'Histoire de fa Vie qui a été donnée au pu
blic, est toute remplie , n'étoient produitesque par son imagi
nation trop échauffée par les jeûnes & les austérités.
Ce fut après la vision pretenduë de cet Ordre , que la Mere
de Cambry qui voioit beaucoup de divisions dans Ion Mona
stère , demanda avec beaucoup d'instances à l'Evêque de
Tournai , Michel Defne, Fondateur du même Monastère , U
permission d'en sortir pour vivre avec plus de tranquilitédans
un autre. II lui accorda fa demande , & la fit entrer dans lè
Monastère de Sion , d'où son successeur Maximilien Vilain
de Gand la fit encore sortir pour être Prieure de l'Hôpitat
de Menin , afin d'y rétablir les Observances Regulires qui
avoiént été fort affoiblies par le relâchement qúi s'etoit intro
duit dans cette Maison.
Après que la Mere de Cambry eut demeuré quelque tems
dans cet Hôpital , comme elle fesentoit portée a la solitude,
elle sollicita l'Evêque de Tournai de lui permettre de vivre
dans une Reclusion} mais elle ne put obtenir fa demande que
quatre ou cinq ans après. Ce Prelac lui fit bâtir une Reclusion
dans l'un des Fauxbourgs de la ville de Liste à côté de la
Paroisse do saint André , où elle fut enfermée en cette maniè
re le is- Novembre de l'an 1615.
La Mere de Cambry vêtue d'une robe grise de laine natu-
Vvij
34^ Histoire r>E s Ordr.es Religieux,
Rteigieu- relie & non teinte , accompagnée de deux Religieuses de
prbint* ^'^op'ta^ de Menin, qui portoient fur leurs bras , l'une un
tion ,ds manteau bleu , & l'autre un voile noir &. un scapulaire vio-
ffi,!igRE~ Tet sur lequel ir^avoit l' Image de la sainte Vierge tenant
l'Enfant Jésus entre ses bras , alla à l'Eglisede saint André,
eù l'Evêque de Tournai l'attendoit à la porte. Elle se proster
na aux pieds de ce Prélat , qui après lui avoir donné là béné
diction la conduisit jusqu'au grand AuteL II y bénit le man
teau, le voile & le scapulaire, & en revêtit la Merede Cambry
à laquelle íl donna le nouveau nom de Soeur Jeanne de la Pré
sentation. Elle fît entre ses mains voeu de clôture perpétuelle,
après quoi l'Evêque fit un discours au peuple à la loùangedela
nouvelle Recluse , qui fut ensuite conduite processionnelle-
ment jusqu'à sa Reclusion, le Clergé chantant Veni Jponfn
chrijli , é°c. l'Evêque la coníàcra derechef à Dieu , bénit
& Reclusion , & l'y enfermaen perpétuelle clôture-
La Sceur Jeanne de la Présentation observa dans fâ Reclu-
fion les Constitutions qu'elle avoit dressées elle-même pour
l'Ordre de la Présentation x dont elle a été la seule Religieu
se-) le Pape n'aïant pas voulu accorder l'établiííèment de cet
Ordre , quoique dès l'an iózo. l'Evêque de Tournai eut écrit
au Cardinal Gallo , pour le prier d'emploïer son crédit au
près du Pape Paul V. pour en avoir la permission. Cette Re
cluse mourut le 19. Juillet de l'an 1639. elle a composé plu-
fieurs Ouvrages de pieté qui font : l'Exercice pour aquerir /'*-
vtour de Dieu , imprimé a Tournai in U. l'an 1610. La Ruine de
famour propre in 8. imprimé a Tournai en \6ix. ejr 16x7. ejr
a Paris en 1645. Le FLambeau, mijlique &c. in 11. imprimé k
Tournai en \6}i.ZJ* Trailé de la Reforme du Mariage in 8>
imprimé a Tournai en 16^6. Un Traité de Fexcellence de laso
litude ín 8. aufli imprimé à Tournai en 16^6. Sa Vie a été don
née au public l'an 1659. par P. de Cambry son frère Cha
noine de l'Eglife Collégiale de saint Hermès à Renaix, &
imprimée à. Anvers,
Suite e»e la troisième Partie, Chaï. XLVÏ. 341
* \ '
Phi u m-
Chapitre X L V I. *»,ir"
LES DUS
ShptDok
Des Religieuses Philippines , £r des Filles des Sept Dou~ uu?*-
leurs de la Sainte Vierge , a Rome.
Chapitre XLVII.
Chapitre X L VII I.
■i
■î
A .
•
r. iv. p- 374..
ê3- ■ /<
Suite de la Troisième Partie, Ch. XLÏX. 375
Patrons particuliers de leurs Hôpitaux, elles disent le grand hospita-
Office du Bréviaire Romain. LocHít**
Elles font abstinence tous les Mercredis & pendant l'Avent,
qu'elles commencent au vingt- cinq Novembre. Elles jeû
nent tous les Vendredis de Tannée , les veilles des Fêtes de
Nôtre- Seigneur, & de leurs Patrons. Elles prennent la disci
pline une rois la semaine , font Oraison Mentale soir & ma
tin , & tous les ans elles renouvellent leurs Vœux le jour de
la Présentation de la sainte Vierge au Temple , après s'y être
préparées par une Retraite de trois jours, qu'elles fontaufli
pendant la Semaine Sainte, trois jours avant les Fêtes de la
Pentttô;e , & quelques autres jours de Tannée.
Leur habillement ordinaire consiste en une robe de serge
blanche , serrée d'une ceinture de cuir , & un scapulaire blanc.
Les jours des grandes Fêtes auíquels ont dit le Bréviaire Ro
main , elles portent une robe noire & encore les jours de Cé
rémonies, comme de Vêtures & de Professions , avec la cein
ture de cuir fans scapulaire, & un Crucifix au côté gauche
paílé dans la ceinture de cuir. Elles font enterrées avec une
robe noire , & on leur met la couronne d'épines qu'elles ont
portée le jour de leur Profession,
Leur coëffure est à peu près semblable à celle des autres
Religieuses , si ce n'est qu'elles ont un double bandeau & une
guimpe quarrée , & que les jours de Communion , de Chapi
tre des coulpes , de l'élection dela Supérieure , & autres Cé
rémonies, elles portent des voiles de deux aunes & demi de
long qui traînent julqu'à terre. La Vêture 6c la Profession
se font avec Thabit noir , & le lendemain elles prennent le
blanc. Les Sœurs Converses portent des voiles de toile noire >
des rochas pendint TEté» & pendant Thiverlarobe blan
che. Elies ne portent jamais Thabit noir qu'à leur Vê ure & 4
leur Profession , & e'ies font enterrées aussi avec Thabit noir
& la couronne d'épines , comme les Religieuses du Chœur.
XI y a néanmoins des Hôpitaux , comme dans ceux de Cler-
montjde Riom, & les autres du Diocèse de Clermont, où le»
Religieuses portent des rochets fur leurs habits blancs pen
dant Tété , & où les Sœurs Converses font habillées comme
les Religieuses du Chœur, n'étant distinguées qtie par unvòi-
le blanc qu'elles portent toûjours. Les Religieuses de ce Dio-
cêie ont des Constitutions particulières , qui ont été apprott
37S Histoîrb Des Ordres Religieux,
tïtwiw- v^es ^ an l69I- Par M.. François Bocharc Evêque deClermont,
sis d» & imprimées à Paris la même année.
du^Veabe Mémoires envotées de Loches en 171*. & les Constitutions
Imcarnb'. tífif Congrégation des Religieuses Hospitalières de l' Ordre de
saint Augustin.
Chapitre L.
Chapitre
Religieuse delbrdrcdeNDf de miséricorde,
&n ka,bit crrcLiricwre .
86-
"Suite de la troisième Part'ie , Ch. LT. 385
. : : ■ RELIGIEU
SES DU
Chapitre L I. l'Ordr*
PE NoTRE-
Des Religieuses de Notre Dame de Miséricorde , avec hS%£w*
Fies du Vénérable Père Antoine Yvan leur Fondateur,
& delaVmerable Mere Marie Madelaine de la Trinité ,
aussi Fondatrice O* première Religieuse de cet Ordre.
i >
Chapitre LII.
*
I
Chapitre LIII.
*
Histoire des Ordres Religieux ,
xiEREs de elle connut que Dieu l'appelloit ailleurs. La Charité la porta
s. Juhph. 1>an l6^Zt ì prendre le foin de* pauvres de l'Hôpital de la Flè
che. Dans le même tems Mademoiselle de Ribere fille d'hon
neur de Madame la Princesse de Condé , e'ant tombée dan
gereusement malade à íaris, le P. Bernard , dit le pauvre Prê
tre, en qui elle avoit beaucoup di confiance , lui dit que si
elle íaifoit vœu de quitter le monde.elle recouvreroit la lanté.
Elle le fit Scelle suc guérie. Pour exécuter son veeu, elle vint
dans un Monastère assez proche de la Flèche pour s'y con
sacrer à Dieu } mais ne se sentant point d'inclination pour y
demeurer, on lui proposa de se joindre à Mademoiselle de la
• Ferre , dont la vertu 6c les emplois lui étoient connus. Elle
ne crut pas pouvoir mieux accomplir son vœu , qu'en sui
vant son exemple , une troisième fille s'associa à elles j 8c elles
allèrent toutes trois le jour de la Sainte Trinité , demeurer
à l'Hôpital pour prendre foin des pauvres. La même année
elles eurent dix autres compagnes, Scieur Communauté s'aug-
mentant ainsi tous les jours , l'Evêque d'Angers , Claude de
Rueïl leur donna des Constitutions qu'il approuva le 15.
Octobre 1643. leur nombre devoit être fixé par ces Constitu
tions , à trente Filles Hospitalières , & six sœurs Domestiques.
Tous les trois ans , elles dévoient élire une Supérieure le zz.
Janvier fête des Epousailles de la sainte Vierge. Après avoir
demeuré huit ans dans la Congrégation , elles faisoient des
vœux simples de chasteté , de pauvreté & d'obéissance , &
de s'emploïer au service des pauvres; mais elles nes'enga-
geoient que pour trois ans , pour un an , ou pour quelqu'au-
tre espace de tems , après lequel elles renouvelloient leurs
vœux pour un autre tems. Leurs habits étoient simples Sc mo
destes , Scconsistoient en une robe fermée pardevant avec
des crochets & des portes,en forme de foûtane un peu ample,
serrée sur les reins avec une ceinture de laine, un corset 8c une
iuppe par deflbus , le tout de serge noire. Les filles Hospita
lières portoient une coéffe noire avec un mouchoir de cou >
& les sœurs domestiques , un capot d'étamine , avec un mou
choir de cou , dont la toile étoit plus grosse que ceux des
Filles , & l'on donnoit aux unes & aux autres lorsqu'elles
avoient prononcé leurs vœux , une bague d'argent , où il y
avoit en écrit au tour Jésus , Marie ,JoJèph , qu'elles portoient
au petit doigt de la main gauche. "
%
■
C H A P X T R. E JL I V.
*
Suite de la Troisième Partie, Ch. LIV. 413
de ces pauvres filles étant augmenté , on a auffi augmenté ce- Homnu
lui des Sœurs 3 & présentement il y en a douze du Chœur & ""Ósiph-
sept Sœurs domestiques. Les unes font destinées à apprendre *owr lès
à lire & à écrire aux Orphelines , les autres à leur apprendre ^PHltí"
tous les ouvrages qui conviennent aux personnes de leur sexe,
& le profit que la Maison retire de ce travil, est son revenu
le plus liquide , n'aïant que très peu de rentes fixes , la plu
part même provenant des dotes que les Sœurs ont apportées
en entrant dans cette Maison , c'est ce qui les a auffi obligées
à recevoir de jeunes filles pensionnaires, qui font élevées chez
elles dans toutes sortes de vertus.
Présentement ces sœurs de saint Joseph ne reçoivent plus
de veuves , 8c elles ont ajouté le vœu de chasteté , à celui
d'obéissance , auquel elles étoient seulement obligées dans le
commencement de leur établissement j mais quoiqu'elles né ^
fassent pas celui de pauvreté » aucune Sœur néanmoins ne
peut rien avoir en particulier, & ne peut rien donner àTinfçu
de la Supérieure , qui doit pourvoir à toutes leurs nécessités.
Elles disent en commun tous les jours le petit Office de la
Vierge. Elles ont demi -heure d'Oraison , le matin avant Pri
me & autant l'après-dîner, avant le souper , après la récréa
tion du dîner , elles vont devant le saint Sacrement , où elles
recitent les Litanies des Saints : elles travaillent ensuite en
commun jusqu'à trois heures , & elles gardent toutes ensem
ble le silence pendant une heure. A sept heures trois quarts
du soir , elles disent Matines & Laudes pour le jour suivant,
& ensuite elles font l'examen de conscience, & disent les Li
tanies de saint Joseph. Outre les jeunes ordonnés par l'Egli-
fe, elles jeûnent encore tous les Samedis & les veilles des Fê
tes folemnellesde la sainte Vierge. Tous les ans elles font une
retraite de huit ou dix jours , & elles renouvellent auffi une
fois l'an leurs vœux dont voici la formule. jfe N. donne &
dédie mafersonne a la Société desaint Joseph ,peur l'instruction
dr pour l'éducation des files Orphelines , poury vivre & mourir;
& fais vau à Dieu de chasteté dr d*obéissance en icelle , confor
mément a nôtre Institut i lesquels vaux je garderai moïennanf
fa sainte grâce , suppliant la divine bonté que ce soit asa plus
grande gloire dr à mon salut. Ainsisoit-il. Quant à leur habil
lement, il est noir en la forme que l'on peut voir dans la figure,
qui représente une de ces Sœurs deBordeaux,qui a été gravée;
íífiij
4H ■ Histoire des Ordres Religieux,
Hospita- j[ur un deílêin qui m'a été envoïé par la Sœur Jean Berlantî
LlERES DE * -1 t ■» -
s. Josiph Supérieure de cette Maison. Les Sœurs domestiques font ha-
Orphïu- Aillées de même que les Sœurs du Chœur: ce qui les distin-
nbs. gue seulement , c'est que le mouchoir de cou des Sœurs du
Chœur est rond par devant & par dtrriere , & que celui des
Sœurs domestiques est en pointe par derrière.
Quoique cette Maison de Bordeaux ait produit celle de
Paris, de Rouen , de Toulouse, d'Agen , de Limoges 6c de
la Rochelle , qui reconnoiíTent aussi pour fondatrice Made
moiselle Delpech de l'Estang; néanmoins comme ces Maisons
sont situées dans differens Diocèses , elles ont toutes des
Constitutions différentes qui leur ont été données par les
. Prélats de ces Diocèses. Les Sœurs de cet Institut dans ces dif
ferens Diocèses , sont distinguées aussi les unes des autres par
des habillemens differens. Celles de la Rochelle & de Limo
ges, ont même embrassé l'état Régulier fous la Règle de faine
Augustin, & celles de Rouen se sont contentées d'en pren
dre lîhabit , fans s'engager par des vœux íolemnels. Nous ne
parlerons ici que de celles de Paris , & de la Rochelle > de
qui nous avons reçu des mémoires.
Après que la Maison de Bordeaux eût été érigée en Société,
6c que cet Institut eût été autorisé par Lettres Patentes du
Roi Louis XIII. comme nous avons dit ci devant , Made
moiselle Delpech fut appellée a Paris pour y faire un pareil
établiíìement au Faux- bourg saint Germain près de Helle-
chaílèj & comme elle avoit éprouvé les effets de la divine Pro
vidence dans rétablissement de la Maison de Bordeaux , elle
donna à la Maison de Paris le titre de Divine Providence , Sc
ies Sœurs de cette Maison ont toujours été appellées depuis cc
tems là jusqu'à présent , Les Filles de S. Joj'efh > dites de U
Providence. La Duchesse de Mortemar Diane deGrandsei^ne
contribua beaucoup par ses aumônes & par ses libéralités à
cet établissement , & la Marquise de Montespan sa fille aïanc
choisi cette Maison pour retraite , y a fait faire de beaux bâ-
timens. Ce fut dans ce lieu que Mademoiselle Delpech de
l'Estang mourut le u. Décembre i6ji.dans un âge tres-avan-
cé après avoir eu la consolation de voir toutes les Maisons de
son Institut solidement établies.
Les Sœurs de cette Maison suivent présentement les Con
stitutions qui onc été approuvées par l'Archevêque de Paris
Religieuse de la CongregcLtioTi de s!josep7if
dite de La Trinité Creèe, en habit ordinezvre .
94
SurTE de la Troisième Partie Ch. LIV. 415
François de Harlay de Champvalon l'an 1691. Conformément hospit-u
á ces Constitutions , elles doivent avoir foin des filles nobks, "V*","
©u ci'honnête famille , qui étant pauvres ou Orphelines , pour\.ei
n'ont pas le moïen de se donner une bonne éducation & de
se former dans le travail * c'est pourquoi en leur apprenant
ies principes du Christianisme , a lire , à écrire , & en les éle
vant dans la pratique de toutes fortes de vertus , on leur
apprend aussi tous les ouvrages qui conviennent à leur sexe ,
afin d'avoir par leur travail une ressource contre la pauvreté,
& une honnête occupation pendant leur vie. Les Sœurs s'en
gagent à cette instruction par des vœux simples après deux
ans de Noviciat. La Communauté peut renvoïer néanmoins
une Sœur aprés fa profession pour certaines fautes marquées
dans les Constitutions > mais celles qu'on est obligé de conge-
dier,ne peuvent rien prétendre par forme de recompense ou de
salaire pour les services qu'elles ont rendus pendant le tems
qu'elles ont été dans la Maison. On leur lit cet article des Con
stitutions devant leur profession , auquel elles promettent de
íe soumettre , & on l'insere dans l'acte qui est dressé parde-
vant Notaires pour leur Aflociation à la Maison.
Tous les jours elles disent en commun au Chœur le petit
Office de la Vierge 5 elles ont demi- heure d'Oraison men
tale le matin & autant l'après dîné. Avant laMefle de Com
munauté qui se dit tous les jours à six heures , elles chantent
le Vent Creator , avec quelque Antienne du saint Sacrement â
l'élevation 6c au tems de la Communion. Après la Messe elles
chantent \'Exaudiat pour le Roi, & elles disent les Litanies de S.
Joseph. Tous les jours une des Soeurs de la Communauté com
munie pour Madame de Montespan leur bienfactrice 3 &tous
les ans elles doivent faire une retraite de six jours , pour le
moins i Voici la formule de leurs vœux : Au nom du Pere, du
Fils & du Saint-Esprit , se N. de la Ville & du Diocèse de N.
promets a Dieu mon Créateur ejr Mon Sauveur , de garder la
ebasteté , la pauvreté & l'obéissance, tant queje demeur/raidans
cette Communauté des Sœurs dt S .joseph1 établies dans lefaux-
bourg de saint Germain des Prés , à laquelle je m engage selon
les Constitutions de cette Confmunauté approuvées par Monsei
gneur nôtre Archevêque , entre les mains de N. Supérieur, ejr en
la présence de mt^Sœur N. Supérieure , ejr de toute la Commu-
mutétCe que j'ai signé de ma main et N. du mois de N, de l'an N..
4ï6 Histoire desOrdj.es Religieux,-
Hoípir*. . Les Sœurs de cette Communauté ont voulu faire ap^
s. joseph prouver leur Institut par autorité Apostolique ; elles ont me*
Oxpheii me °btenu à cet eíFetune Bulle du Pape Innocent XII. mais
rot. ' soit que la Bulle ne sût pas conforme à la supplique qu'elles
avoient présentée , ou pour quelque autre raison , elles n'ont
pas reçu cette Bulle qui jusques à présent n'a eu aucun lieu.
Vers l'an 1664. les Sœurs du même Institut de la Maison de
la Rochelle , qui avoient été établies dans cette Ville dès l'an
voulurent embrafler l'éut Régulier -, & apparemment
que ceux qui en avoient la conduite, en leur inspirant de faire
des vœux folemnels , voulurent qu'elles jettaflentles fonde*-
mens d'un Ordre tout particulier dans l'Eglise , dont ils for
mèrent le projet , & dreílèrent des Règles & des Constitu
tions , qui furent imprimées à Paris la même année 1664. fous
le titre d''Institut , Règle ou Constitutions des Filles de la Trinité
creée, dites Religieuses de laCongregation de S. Jofepk,instituées
tour féducation des files Orphelines dans la Ville de la Ro
chelle.
Ce qui regarde l' Institut est compris dans cinquante Pa-
ragraphes.Dans le premier il y est parlé de la fin de cet I nstitut,
qui est d'avoir foin de Péducation des pauvres Orphelines, 8c
de les élever dans la perfection 8c la pratique de toutes sortes
de yertus , depuis l'age de huit à neuf ans jusqu'à quinze 6c
seize, qu'elles íont placées en service. Dans le second il est dit
que les Filles de cette Congrégation seront sous la protection
de Jésus , de Marie , & de Joseph, que pour cette raison elles
seront nommées les Filles-de la Trinité creée: qu'elles en por
teront les marques dans leurs habitsj que la robe représentera
celle de S. Joseph , & qu'elle sera violete pour marque de son
humilité : que le Scapulaire fera de pourpre pour signifier la
robe de pourpre de Nôtre- Seigneur , & que le manteau 8c
le voile seront de couleur céleste , à cause de la Sainte Vierge
qui est Reine du Ciel.
Le nombre de trente-trois filles est fixé pour chaque Maison,
en l'honneur des trente-trois ans que Jelus Christ a vécu fur
la terre. 11 ne leur étoit permis d'avoir que deux cens livres
de rente chacune pour leur nouriture & pour leur entretien,
& fur le total des pensions , cinq Sœurs Converses dévoient
pafler , pour les offices pénibles de la Maison. On devoit faire
un fond solide , qui ne pouvoit être emploie a autre chose que
pour
RcLcjiaLre de la Conc/regahon de S^os&pk,
q£ dite, de La Trinité Crece, &n habit de Chœur .
Suite de la troisième Partie, Ch. LIV. 417
pour leur subsistance quelque besoin & quelque nécessité qu'il-HosrirA-
y eÛt. HERES DE
Le nombre des trente-trois Filles écant rempli , elles pou- pour"""
voient recevoir d'autres filles ou veuves fur le pied de quatre 0**Htu,
cens livres de pension , dont deux cens pour leur nouriture
& pour leur entretien ; & les autres deux cens pour les Or
phelines, ausquelles elles dévoient en laisser le fond par dona
tion fimple trois jours avant que de prononcer leurs voeux ,
& on les recevoic ainsi comme bienfaitrices. II leur étoit per
mis aussi de recevoir des Séculières aíîociées à l'Ordre, enga
gées aux mesmes obligations que les R.eligieuses>à Pexception
des vœux tolemnels,& de la clôture, & elles dévoient faire do
nation de la moitié de leurs biens aux Orphelines trois jours
avant que de faire leurs voeux simples. Quoique ces aíïbciées
ne siílènt pas vœude Clôture, elles ne dévoient pas néanmoins
sortir sans la permission de la Supérieure , eiles dévoient pra
tiquer la pauvreté aussi exactement que les Soeurs de la Com
munauté , eiles dévoient avoir foin de placer en condition ou
en service les Orphelines qui avoientécé élevées dans la Mai
son, elles dévoient rendre visite aux bienfacteurs & aux amis,
& elles ne dévoient sortir qu'avec une compagne. Leur ha
billement devoit estre semblable à celui des Séculières , elles
dévoient estre reçues comme les Soeurs de la Communauté à
trois mois de probation & deux ans de Noviciat , & à l'âge '
de vingt ans , elles pouvoient faire les vœux simples de cha
ste; é, de pauvreté, & d'obéissance.
Toutes les Maisons de cet Ordre ne dévoient faire qu'un
mesme corps, & s'entre - aider les unes les autres dans les
besoins temporclsj& afin de conserver le mesme esprit par tout,
elles dévoient estre gouvernées pour le spirituel (sous la dépen
dance néanmoins desOrdinaires)par des Prestres qui dévoient
aussi former une Congrégation du mesme Institut,qui s'y dé
voient donner par vœu , & s'y consacrer en y donnant leurs
biens & leurs possessions trois jours avant leur engagement.Ils
ne pouvoient pas aussi estre plus de trente-trois dans chaque
Maison j mais ils pouvoient associer & recevoir à leur Con
grégation des bienfacteurs, autant & de mesme que les filles,
& aux mesmes conditions.Etant formés dans une solide vertu,
on devoit les envoïer dans les Maisons de filles pour en prendre
la conduite en qualité de Supérieurs & de Confesseurs , & Us
Torne IF, Ggg
4i& Histoire des Ordres Religieux,
hospua- ne pouvoient pas être continués plus de six ans dans la même
LiiRis de Maison, après lesquels ils dévoient retourner à leur Com-
foÍmTles munauté où ils demeuroient au moins trois ans fous ['obéïC-
orphlli- fanca , & on pouvoit ensuite les renvoïer dans la même
Maison de Filles dont ils étoient sortis. Enfin ces Prêtres dé
voient avoir un General , & les Filles une Generale , dont
l'office auroit été à vie , & ce General & cette Generale pou
voient nommer celui ou celle qui leur dévoient succéder. L'un
& l'autre dévoient demeurer dans la même ville pour agir
toûjours de concert dans les affaires de l'Ordre, & ils dévoient
faire la visite des, Maisons. Tels étoient les principaux articles
qui regardoient l'Institut en gênerai*
Les Constitutions font divisées en six parties. II est encore
parlé dans la première, de la fin de l'Institut, de la Mere ge
nerale , & des Mères Supérieure, Adjutrice, Directrice, As
sistantes ou Conseillères , de la Maîtresse & fous- Maîtresse des
Novices & des Sœurs Bienfactrices. Dans la seconde on y parle
des vœux en gênerai & en particulier , de la pauvreté , de la
chasteté, désobéissance, de la clôture, du Noviciat, de la
profession , des Novices & des jeunes Professes. Voici la for
mule des vœux. Cieux , écoutez, ce que je dis, que la terre enten
de le propos de ma bouche c'est à vous, ô mon aimable Sauveur, ,
À qui mon coeurparle , bien queje ne fois que poudre dr cendr' :
Je Soeur N. donne, & dédie ma personne a la Congrégation des
Soeurs de S.Joseph établie four l1instruction & éducation desfIles
Orphelines , poury vivre & mourir , & fais vœu de pauvreté ,
chastté , obéissance , & d*instruire & élever les pauvresstSes Or
phelines en gardant la Clôture,conformément à notre Institut. Les
fuels vctux je promets à mon Dieu & à vous N. de garder tout
le tems de ma vie moïennanrfasainte grâce,suppliantsa divine
bonté , que et soit à sa plus grande gloire (k à mon salut. Ainsi
soit- il.
Dans la troisième parrie de ces Constitutions,!! est parlé des
Sœurs en gênerai , de la charité mutuelle , des jeûnes, des
abstinences,de la difcipline.de POraifon,de l'Office divin, des
prières vocales , de l'ufage des Sacremens , des Confeílèurs ex
traordinaires, de la retraite, de la rénovation des Vœux,du fî-
íence & des autres pratiques. Les jeûnes & les abstinences à quoi
ces Constitutions les obligeoient , n'étoient pas considérables.*
outre les jeûnes ordonnés par l'Egliscclles dévoient encore jeu
Ancien habillement des Religieuses de Icl Con<jreya,tum
de jlJoseph, dites de la Trinité' Creee
Peilíy /ut..£
m
■
Soeur de La Coruiregation de- S^fos&p/i,
pour lediication desju-lés Orphelines, a. ILouen .
ISuitede la troisième Partie , Ch. LIV. 4.19
ner les veilles des Fêtes de Nôtre- Seigneur, de la Vierge, de S. hosmta-
Jofeph, de S. A ugustin: quoiqu'elles ne fussent pas obligées de "YSÒJh
jeûner les Vendredis , elles ne pouvoient pas néanmoins avoir poir les
de pitance le soir, & ne dévoient faire que collation. Tous les £>s*PHBtu
Samedis elles dévoient prendre la discipline en Communauté,
& tous les Vendredis,les veilles des Fêtes de la Sainte Trinité,
de saint Joseph , & le Vendredi- Saint elles dévoient recevoir
des mains de la Supérieure en esprit de pénitence cinq coups de
discipline pour honorer en ces jours-là la flagellation de Notre-
Seigneur Jésus- Christ. Ces Constitutions ne les obligeoienc
qu'au petit Office de la Vierge , & les Sœurs Converses dé
voient reciter seulement certain nombre de Pater & â'yive.Les
Dimanches & les Fêtes > elles dévoient chanter la Messe &
l'Office, ôcaux autres jours feulement psalmodier.
Dans la quatrième partie , il est parlé des lieux réguliers, du
Chapitre , de la Coulpe , de la distribution des ouvrages , des
cellules, de l'habillement: dans la cinquième des Officières en
particulier ; & dans la sixième ,de Tordre & de Temploi de la
journée , tant pour les Sœurs que pour les Orphelines & les
Pensionnaires. Telles furent les Constitutions de cet Ordre ,
qui n'a fait aucun progrès , n'y aïant que les Religieuses de
la Rochelle qui suivent présentement ces Constitutions, & qui
obtinrent le 21. Juillet 1664. un Décret du Cardinal Fabio
Chigi Légat en France , pour avoir permission de faire des
vœux solemnels. Mais comme il fallut que ce Décret fût au
torisé par Lettres Patentes du Roi , enregistrées au Parlement
de Paris , & dans les Justices de la Rochelle , & que ces Re
ligieuses eurent encore besoin du consentement de TEvêque ,
ce qui ne se fit pas sans oppositions» elles ne firent leurs vœux
solemnels que Tan i6jt.
Elles avoient pris d'abord Thabit prescrit par les Constitu-
tions,sçavoir une robe violette avec un scapulaire de pourpre,
un manteau bleu traînant jusqu'à terre , une guimpe & un
voile blanc , sur lequel elles en mettoient un bleu de toile
claire > mais en faisant leurs vœux solemnels , elles ont quité
cet habillement pour en prendre un noir , qui consiste en une
robe, un scapulaire , & un manteau noir , avec un grand
voile qui est noir aussi. Le projet d'établir une Generale s'est
évanoui, auffi-bien que Tétabliíïèment de la Congrégation de
Prêtres & de leur General. Les Filles de Limoges font aussi
Ggg ij
4io Histoire des Ordres Religieux,
Hospita- des vœux solemnels , & sont habillées comme les Religieuses
"jomlfh5 ^e *a Visitation j mais elles n'ont point de croix.
pour us Celles de Rouen ont seulement pris l'habit Religieux> mais
— £li- ne £ont ^ue ^es vœux fimples. Elles reconnoissent aussi
pour Fondatrice Mademoiselle Delpech del'Estang. Madame
de Brebion soeur de Monsieur Hanivelle de Menevilette Re
ceveur General du Clergé de France , & femme de Monsieur
de Brebion Maître en ia Chambre des Comptes à Rouen ,
donna de grands biens à cette Maison , & non contente de ce
la elle s'y consacra au service des pauvres Orphelines du
vivant & du consentement de son mari. Monsieur de Mene-
villette Président à Mortier au Parlement de Rouen , en a été
aussi un des principaux bienfacteurs , & lui a donné la Terre
& Seigneurie deNeauvilleà une lieuë de cette Ville , qui a
près de deux mille livres de revenu. L'an 1654. le Roi accorda
à cette Maison d'Orphelines des Lettres Patentes,oíi il est parlé
des autres établiílemens du même Institut, faits à Bordeaux,
à Paris & à Agen.
Les Soeurs de saint Joseph de Rouen suivent présentement
les Constitutions qui leur ont été données l'an 165^. par l' Ar
chevêque de cette Villejacques Nicolas Colbert,8c conformé
ment à ces Constitutìons,outre les jeûnes ordonnés par l'Eglise,
elles jeûnent encore tous les Samedis de Tannée & tous les
Vendredis de l'Avent,les veilles des Fêtes solemnels de Nôtre-
Seigneur,de la sainte Vierge,des Apôtres,& de S. Miche'jmais
quand ces Fêtes arrivent un Vendredi de 1*A vent ou un Sa-^
medi de l'annécelles sont dispensées de jeûner ces jours là , s'il
est jeûne d'Eglise les veilles de cesFêtes. Elies disent au Chœur
le petit Office de la Vierge. Elles ne vont point aux parloirs
pendant l'Aventni pendant le Carême>& dans un autre tems,
elles n'y vont qu'accompagnées d'une écoute. Le nombre des
Sœurs est limité à seize, & ne peut être augmenté , à moins
que le nombre des Orphelines n'augmente. Elles font , comme
nous avons dit , les vœux simples de pauvreté , de chasteté ,
d'obéïílànce en cette manière : Je N. Sœur , me confiant en la
grâce de Notre- SeigneurJésus Christ , de la très-sainte Vierge ,
desaint Josephpatron drprotecleur de cette Maison , de tous les
Anges dr des Saints de Paradis , fais vœu à Dieu de pauvreté ,
de chasteté dr d'obéissance , pour memploier auservice des pau
vres Orphelines , suivant les Constitutions de U congrégation de
' * t• - '*
■
ligieuse de ÍCLdoration PerpêuLeiudus.sa.cremmt
, ... a rria,rj cille . &n habit ordinaire. • m n ,
Suite de la troisième Partie , Ch. LV. -'411
saintsosepht (ontje déclare avoir eu une particulière & parfaite Reltsiib-
connoijsance , en présence de nôtre Supérieur. En foi de quoi j'ai |"C^(_S*
écrit &signé le présent Aile , é~c. Quant à leur habillement) il **** a
consiste en une robe de gris obscur , ouverte seulement jus- ^*KSIIí^
qu'à la ceinture , & fermée par des agrafes , elles ont pour
coëffure un petit voile blanc , & par dessus un autre voile noir
d'étamine. Elles ont aullì un bandeau, & une guimpe carrée ,
& au bas de cette guimpe une médaille d'argent , où d'un côré
est Pimage de saint Joseph tenant l'Enfant Jésus par la maini
& de l'autre , l'image de la sainte Vierge tenant le même En
fant entre ses bras.
Voïez l'Institution de la Société des Sœurs de saintJosephpour
le gouvernement des files Orphelines de la Ville de Bordeaux *
imprimée en 1708. Constitutions des Filles destins Joseph dites
de la Providence , imprimées a Paris en \6)l. Institut , Règles &
Constitutions des Filies de la Trìnité creée , imprimées a Paris en
1664.. Constitutions des Filles Hospitalières de la Congrégation de
saint Josephpour l'instruction des Orphelines , imprimées a Rouen
en 1696. dr Mémoires envoiéspar les Religieuses de la Rochelle
en 1709.
Chapitre LV.
■
Suite de la troisième Partie, Chap. LVI. 415
Religieuses , & la robe est serrée d'une ceinture de lame „D*Mï* »»
. 9 S. Loiiis a
noire. , < - - ' s. Cm.
ytïtXÌe Pere Archange Gabriel de l'Annonciation , vie
du Pere Antoine le guien Tome I. Liv, 3. chap. 7. & Ruffy,
Histoire de Marseille.
Chapitre LVI.
1
/
Suite de la troisiemeParTie,C»ap. LVI. 435
de Brinon ReligieuíeUrsuline,dont nous avons déja parlé.Cc Dl
suc elle qui forma ces Dames dans les Observances des vœux s. cúu
simples dont elles faisoient profession. Elles sappLiquerent tou
jours avec un grand foin &c une grande édification à l'éduca-
tion desDemoifelles qu'on leur avoit confiées} mais voyant que
leur institut a voit été approuvé par autorité Apostolique,eiies
renouvellerenc leur zele j &c voulant tendre à une plus haute
p jr section , & s'engager à l'éducation des Demoi elles par
des vœux solemnels , elles supplièrent le Roi de vouloir bien
consentir qu'elles poursuivissent en Cour de Rome un Bref,
pour changer leur écat Séculier en Régulier sous la Règle de
laine Augustin : à quoi Sa Majesté aïant consenti , elles ob
tinrent encore du Pape Innocent XII. un Bref le 30. Septem*
bre 1691. adressé à l'Èvêque de Chartres > par lequel Sa Sain
teté commit ce Prélat, pour ériger avec connoissancede cause,
la Maison de saint Louis à saint Cir en véritable Monastère ,
fous la Règle de saint Augustin , dans lequel ces Dames fe-
roient reçues en la forme prescrite par les Saints Canons , au
Noviciat & à la Profession , & elle permit encore à ces Dames
de porter toujours le même habit qu'elles avoient accoutumé
de porter dans leur état Séculier. Ce Bref fut autorisé par
Lettres Patentes du Roi du mois de Novembre de la même
année , enregistrées au Parlement le 13. du même mois , par
lesquelles Sa Majesté permit aux Dames de saint Louis d'en
poursuivre l'éxécution , ce qui fut fait le premier Décembre
par l'Evêque de Chartres Paul de Godet Desmarais , par un
acte autorisé par d'autres Lettres Patentes du Roi , enregi
strées au Parlement & au Grand Conseil, les u. & 30. du
même mois 5 par lequel acte l'Evêque de Chartres érigea la
Roïale Maison de saint Louis à saint Cir , en Monastère de
l'Ordrede S. Augustin, sous clôture perpétuelle. Ce Prélac
donna la liberté à celles qui avoient été reçues dans cette
Maison , d'y demeurer si elles vouloient pendant leur vie ,
pour y vivre conformément aux vœux simples qu'elles avoient
Faits , ou d'entrer au Noviciat i 8c aprés Tannée de probation,
d'y faire les trois vœux solemnels de pauvreté , de chisteté
& d'obéissance, & un quatrième vœu de consacrer leur vie
a l'éducation des jeunes Demoiselles d'extraction noble.
L'habitqueces Dames portoient dans leur état Séculier &
que le Pape leur permit de conserver après les vœux folera-
I i i ij
45^ Histoire des Ordr.es Religieux,
Damtsdi nek , écoit d'une forme extrêmement modeste. II confîstoít en
$ CtìL" * un mantcau & «ne júppe d'écamine noire : ce manteau étoit
ceint d'une ceinture de tissu de même couleur , à laquelle
■étoit attaché un chapelet noir: les manches de ce manteau
descendoient près du poignet , elles avoient un mouchoir de
cou de taffetas noir , avec un bord de mousseline blancheem-
pesée , qui étoit double , large d'environ quatre doits , &
tooiié par de pe^it* cordons de toye noire ; & fur leur poitrine
pendoit une C roi* d^ór, dont nous parlerons dans la fuite.
JPour coëfFare etîes avoient un bonnet de taffetas noir, avec
Un bord de pomille ou prisonnière , qui devoit être si modeste
tj.ie l'on ne vît pas leurs cheveux : outre cela une petite coëffe
de pomille ou prisonnière assez profonde pour couvrir le vi
sage qui se notioit fous le menton. Elles portoient auffi une
grande coëffe de taffetas , & fur cette coëffe , lorsqu'elles al-
lohnt auChdetw }' un grand voile de pomille ou prisonnière ,
fort large , pour le pouvoir baisser dans les tems convenables.
A l'Eglíse aux jours ordonnés , elles mettoient un grand
manteau d'étamine iegere , descendant jusqu'à terre par de
vant, & traînant d'une demi-aune par derrière.
Les Sœurs Converses avoient pour habillement une hon-
greline de serge de Londre brune , & une juppe de même
étoffe, allant à fleur de terre: les manches de la hongreline dé-
cendoient jusqu'au poignet. Leur coëfïùre étoit un bonnet de
toile blanche , avec un bord tout uni d'une toile plus fine ,
qui leur accompagnoit le visage , & par dessus, une cornette
auífi de toile blanche toute unie , avec un mouchoir de cou
carré , une Croix d'argent fur la poitrine , un chapelet atta-
taché à la ceinture , & un tablier blanc pour le travail. Au
Chœur elles avoient une coëffe de taffetas noir , & un voile
d'étamine noire , qu'elles portoient aussi au Chapitre & au
parloir* ^ / %
■ Les Dames de saint Louis n'avoîent demande au Pape la
permission de conserver cet établissement dansJ'expose qu'el
fes lui avoient fait de changer leur état Seculieren Régulier,
3ue par obéissance au Roi leur Fondateur , dans l'efperance
'en prendre un dans la fuite plus conforme à l'état Religieux,
dès que ía Providence divine en ouvriroit les moïens. Sa Ma
jesté s'étant enfin déterminée par fa grande pieté à accorder à
.Dames la permission de le quitter > afin qu'elles fussent-e*
Demoiselle de la Royale ffkuson de S. tLûiiu a S.^Cir, des deicx-
premières Classes, allant au Chœur* .
106 .
Suite de la troisième Partie, Ch. LVI. 437
cela plus conformes à l'usage des autres Maisons Religieuses j D*""
elles ne voulurent pas difterer plus long tems à profiter de s,' Louis a
cette grâce qu'elles avoient toujours désirée avec beaucoup Ci r.
d'empressement , & regardant comme un grand avantage
de tenir leur nouvel habit de Madame de Maintenon leur
pieuse Institutrice , elles présentèrent Requête à l'Evcque de
Chartres au mois de Juillet 1707* pour que ce Prélat consen
tît à ce changement , ce qu'il fit par un Acte du 7. Aoûc
suivantj & conformément au modelé que Madame de Main-
tenon avoit disposé > & qui avoit été approuvé par le Roi»
elles furent revêtues de l'habit Religieux qu'elles portent
presentementjla veille de la Fête de r Assomption de la sainte
.Vierge de la même année.
Cet habit est d'étamine du Mans ou de serge de Londre
noire , suivant les faisons , & consiste en une robe & un sca
pulaire. Les manches de la robe font retroufíees deux ou trois
fois > de manière qu'elles décendent à trois doits près du
poignet > & font abbatuës au Choeur & au Chapitre. Le sca
pulaire est toujours de la même étoffé que la robe , il y a au
haut de chaque cocé, un plis large d'environ un bon pouce:
elles ont deux ceintures , l'une pour attacher la robe, & l'au
tre qui prend le scapulaire par devant & par derrière ; celle
de dessus est un tissu de laine noire de la largeur de deux
doits , ési ée par les deux bouts , décendant jusqu'aux ge
noux , & s'attachant avec une agrafFe, sens aucune façon : à
cette ceinture est attaché un- Chapelet noir , où il y a un petic
crucifix & une tête de mort avec1 quelques médailles ouReli-
quaires 5 le tout simple & fans ornement. Pour coëffure,elles
ont un bandeau , une guimpe ronde , un petit voile de toile
blanche , un autre voile d'étamine noire j & par deíïùs , un
autre grand voile , auflì d'étamine legere aflfèz épaiíïè nean-*
moins pour qu'étant baiíïe T on ne puiíïe bien distinguer les
traits du visage, & assez profond pour le couvrir entièrement.
Les Croix qu'elles portent fur la poitrine , font d'or massif •
J'un côté est gravée l'image de Nôtre-Seigneur crucifié , &
de l'autre l'image de saint Louis Roi de France , afin de lés
faire souvenir qu'elles se font consacrées â Dieu íòus la pro
tection decegrand Saint , pour former Jtsus-Christ dans les
ames qui leur font confiées. Ces Croix font semées de fleurs
de Lys , pour les avertir de prier souvent pour le Grand Rois
lii iij
HlSTOTR.» DE» OrDKÉS ReLÎCIEUXí
Dahu m qUi les a fondées. Celle de la Supérieure a cette différence I
s. cik!' * le Christ , l'image de S. Louis , 8c les autres ornemens y
font en relief. Ces Croix s'attachent ious la guimpe avec un
petit tissu de laine noire. Elles ont conservé le grand manteau
d'Eglise qu'elles portoient auparavant.
L'habillement des Sœurs Converses est à peu près sembla
ble, quant à la forme , à celui des Dames pour la qualité
de l'etoffe « elle est d'une íerge brune plus epa'íïè , ou plus
legere suivant les faisons. La ceinture est un rouleau de laine
brune, qui s'attache avec une agraffe, dont les deux bouts
doivent pendre d'environ une demi-aune: leur guimpe, leur
bandeau , 8c le petit voile blanc , font d'une toile plus grosse,
que ceux des Dames Religieuses : les autres voiles lont d'éta
mine noire ■. leur Croix est d'argent avec les mêmes ornemens
que celles des Dames , s'attachant aussi fous la guimpe, avec
un petit tissu de laine , & elles ne portent point de manteau
d'Eglise.
Dès l'an 1693. l'Evefque de Chartres Paul de Godet Des
marais avoit donné des Constitutions aux Dames de S. Louis.
L'an 1695. il fit encore des Reglemens, & composa aussi un
petit Traité, qui a pour titre: VEsprit de ï Institut des Filles
de S. Louis , qui fut imprimé à Paris l'an 1699. Ce Prélat après
y avoir ramassé avec foin ce qui distingue ces Dames des au
tres Congrégations , 8c ce qui fait le caractère de cet efpric
principal , qui doit les animer en tout , leur fait voir l'obliga-
tion qu'elles ont de remplir les intentions du Roi leur Fonda-
i teur i & comme cet établissement est singulier dans l'Eglise ,
& que les Constitutions & les Reglemens renferment plu sieurs
pratiques du Christianisme , communes aux autres Religions,
ce Prélat distingue dans ce petit Traité , ce qui est propre
aux Dames de íaint Louis , afin qu'elles en faíîent une étude
continuelle, & qu'elles ne puissent jamais confondre rengage
ment particulier qu'elles ont contracté avec Dieu. Le Roi
après avoir lû ce Traité , en fut si satisfait , qu'il voulut lui
mefme y donner son approbation par ces paroles qu'il y écrivit
de fa propre main : J'ai lû ce Traité qui explique parfaitement
les intentions que fai eues dans la fondation de la Maison de
saint Louis , je prie Dieu de tout men cœur que les Dames ne s'en
départent jamais. Signé LOZJIS.
Conformément aux Constitutions , les Dames font quatre
Xfenuriselle de La. Royale tThxiron de SÏLcriiis a JsCír, des deiccc
premières Classes,
ses, quiporte
quipurce la-
ut-^ronc
Croix que
qu-e l'on
ion donne azuc Chefs
de chaque bande oufamille
iû7 I>ufUs S-
Suirs de la Troisième PautiejChaf. LVI. 43*
vœux > sçavoir de pauvreté , de chasteté , d'obéïíTance & D*jw m
d'éducation des Demoiselles. Les Sœurs Converses ne font s. Ci*,
que les trois premiers , & ne doivent jamais être employées à
1 éducation des Demoiíelles. Les unes 6c les autres renou
vellent tous les ans leurs vœux le jour de la Présentation de la
sainte Vierge , on éprouve les Postulantes au Noviciat pen
dant quelques mois avant que de leur donner l'habit , elles
font Novices deux ans entiers , & après leur Profession, elle»
demeurent encore quatre ans fous la Maîtreûe des Novices »
pendant lequel tems , elles n'ont , ni voix active , ni passive.
Les Constitutions défendent aux Dames de consentir ja
mais à être tirées de leur Maison , pour être faites Abbesies,
ou Prieures en d'autres Monastères , ni pour quelque autre
Bénéfice que ce soit j afin qu'elles ne soient point exposées à
la tentation de se décharger du vœu de l'éducation des De
moiselles , & que rien ne les puiíTe détourner de s'appliquer
comme elles doivent , à l'accompliflèment de ce vœu : c'est
pour la même raison qu'il leur est encore défendu de sortir
jamais de leur Maison ,sous prétexte d'aller poursuivre des
affaires , ou pour prendre les eaux par raison d'infirmité , ou
pour prendre d'autres remèdes extraordinaires.
Tous les jours elles font en commun une demi-heure d'o-'
raison le matin r & une demi-heure l'après midi : elles réci
tent au Chœur l' Office de la Vierge , celles qui ne peuvent y
assister le disent en particulier j elles chantent les Vêpres les
Fêtes & les Dimanches. Tous les ans elles prennent huit
jours pour se retirer & faire les exercices spirituels > elles peu
vent encore demander à la Supérieure un jour tous les mois
pour se recueillir en particulier.
Le besoin qu'elles ont de ménager leurs forces & leur santé
pour remplir leurs emplois , & pour soûrenïr le grand travail
qui se trouve dans l'éducation de deux cens cinquante De
moiselles , a fait éviter de leur prescrire les austérités qui íè
pratiquent dans les autres Communautés j mais elles doivenc
observer , avec une grande exactitude ,ce que PEglise impose
à tous les Fidelles & prendre en esprit de pénitence , & non
d'une manierc humaine , la peine attachée à leur vocation. La
Supérieure peut néanmoins accorder la permission de faire
quelques austérités , à celles qui ont de la santé , & à qui
JDieu donne des mouvemens particuliers de pénitence y mais
44© Histoire des Ordres Religieux»
Daum ph cette permission ne doit s'accorder qu'avec beaucoup de pru-ì
J;£:»Adence.
Elles observent une exacte pauvreté : tout est en commun
f>armi elles ; fie selon leur Règle , il ne doit y avoir rien dans
eu'r habit > leur nourriture , leurs meubles , qui ne soit con
forme à la (implicite Religieuse , n'aïant ni or , ni argent, aux
chosesqui font à leur uíage, comme aux Médailles, fie aux
JLeliquaires , excepté la Croix d'or qu'elles portent devant
elles, 2c les cuillieres .fie fourchettes d'argent , dont elles se
servent au Refectoir fie aux Infirmeries.
Elles ne vont point au Parloir fans une Compagne , à moins
qu'elles n'en soient dispensées par la Supérieure. Elles tien
nent leur voile baissé devant les hommes , si elles n'en font de
même dispensées , excepté qu'aux Evêques , àltur Supérieur
& à leurs proches parens elles parlent le voile levé.
Elles observent deux sortes de silence, l'un qu'on nomme
le ^rand silence, où l'on ne parle que dans une absolue néces
site , il se garde depuis huit heures fie demie du soir jusqu'au
lendemain après six heures fie demie : l'autre qu'on nomme
simplement silence , qui s'observe pendant la journée, fie con
siste à ne dire que les choses nécessaires pour leurs charges fie
pour leur travail. Elles ont une heure de récréation en com
mun après le dîner , 8c autant après le souper.
Les principales Charges de la Maison sont celles de Supé
rieure , d' Assistante , de Maîtresse des Novices , de Maîtreíle
generale des Classes, fie de Dépositaire , fie ces cinq personnes
composent le Conseil. La Supérieure est élue tous les trois
ans , fie peut être continuée par une autre élection pour trois
autres années , après quoi il raut nécessairement en élire une
autre > mais la première peut être choisie à Pélection suivante
& continuée de même jusqu'à six ans j pourvû que celle qui
l'a précédée , ait été au moins un an en charte. Aucune ne
peut être élue Supérieure, qu'elle ne soit âgée de quarante
ans , 6e qu'elle n'en ait huit de profession. S'il ne s'en peut
trouver dans la Maison de cet âge fie de cette qualité > qui
soient propres pour la Supériorité ; elle doit avoir au moins
trente ans accomplis, fie cinq de profession. Pour être élue ou
continuée Supérieure ,il faut avoir plus de la moitié des suf
frages de celles qui peuvent fie qui doivent assister à l'élection.
La veille du jour de l'élection, celui qui y doit présider assem
ble
I
Suite de la Troisième Partie Chap.LVI. 441
ble tes cinq Officières qui composent le Conseil , & avec elles ° "
trois anciennes Profelïes , qui choisissent par voix secrète de s. Cm.
Scrutin , aa moins trois , & jamais plus de cinq Dames , qui
font proposéei le lendemain lorsqu'il faut procéder à l'éle-
ction , & on ne peut point en élire d'autres. Quelques jours
après cette élection, la Supérieure assemble le Chapitre dei
Vocales pour élire L" Assistante ,1a Maîtresse des Novices , la
Maîtresse generale des Classes , & la Dépositaire : elle pro
pose pour chacune de ces Charges deux ou trois personnes ,
&l'élection s'en fait à la pluralité des voix par Scrutin. Ces
quatre Officières font aussi élues pour trois ans , & peuvent
être continuées dans les élections suivantes autant de fois que
la Communauté le juge à propos. La Supérieure a droit de
nommer toutes les autres Officières de la Maison , & selon les
Constitutions elle n'est point obligée d'avoir égard à l'âge 8c
à i'ancienneté de profession.
Dans tous les actes publics les Religieuses de faine Louis
sont appellées Dames 5 mais entr'elles & en parlant les unes des
autres , elles se nomment , ma Soeur , avec leur nom de fa
mille i il n'y a que la Supérieure qu'elles appellent ma Mere ,
& entr'elles lorsqu'elles parlent de cette Supérieure > elles di
sent , nôtre Mere. Elles appellent les Demoiselles , ma Soeur,
ou ma fille , ou du nom de leur famille > mais quand elles
parlent d'elles au dehors , ou qu'elles en écrivent ; elles les
appellent Mademoiselle ; on appelle les Sœurs Converses ma
Soeur avec leur nom de baptême, lesquelles Sœurs appellent
les Demoiselles , Mademoiselle. Les Demoiselles &les Sœurs
Converses appellent toutes les Religieuses du Chœur , ma
Mere. Voici les cérémonies qui s'observent à la véture & à U
Profession de ces Dames & des Sœurs Converses.
CEREMONIE DE LA VESTURE
des Dames.
r Après que l'on a chanté le Vent Creattr,&c que le Sermoa
est fini , le Célébrant étant assis devant la grille du Chœur ,
fait à la Postulante quelques demandes ausquelleselle répond
en la manière suivante.
Le Célébrant. Ma Fille , que demandeT^vous f
La Postulante. Je demande très - humblement la grâce que
fat déjtt demandée au Seigneur , de fouvrir habiter dans cette
Terne IV. Kk k
44* Histoire i>es Ordres Religieux*
Dams m Maison de Dieu tout le rtjle de ma vie.
s. cu" * Célébrant. Vous deve^/favoir que pour être reçue dans
cette sainte Maison , ilfaut être dans la résolution de renoncer
tout-à-fait au monde dr a vous-même , de porter tous /es joui*
votre Croix à la fuite de fefus-Chrijl y dr de consacrer toute
vôtre vie a l'éducation Chrétienne des jeunes personnes quifont
renfermées ici. Etes vous dans la volonté d'accomplir tous ces
devoirs , dr p?rfiverez-vous dans la demande que vous ave*
faite í
La Postulante. Me confiant en la miséricorde de Dieu , dr
aux mérites de'Jefus-ChriJl mon Sauveur t fespère pouvoir ac
complir ce qui vient de m être représenté » & je continué à
faire tres-humbUment la même demande que fai faite.
Le Célébrant. Que Notre-Seigneurfefus-Chrifl qui vous a
inspiré ces bons sentimens vous donne la force de les soutenir ,
& que la grâce achevé en vous ïouvrage que la miséricorde y a%
commence.
Alors le Célébrant íé levé pour dire l' Oraison suivante»
O B. A I S O N.
Démine fefu Chrifte ,sine quo nihil psjfumusfacere , dé
ìuìc famul e tua , dr semper velle quod te inspirante in*
te/, dit, dr illud ipfum te adjuvante perfitere. £>u vivis , é"C.
BENEDICTION DES HÀBITS»
Jtdjutorium , &c.
Domine exaudi , drc.
Dominus vobifeum , drc.
O * a x s o n.
ADefio Dominefupplicationibus nosris , dr hoc genus vejfi-
mento u n quodfamula tua in serpetua fervitutis Jìgnum
quam tibi proftetur expofity bent ^ die dr fancJi >J«jtca,dum-
que il/o exterïu s tegeturaméliore interiis ornetur,dr qutm facris
indui veflibus defideras , beata facias immortalitate veflirì. Pet
Chrifíum , drc~
Après la Bénédiction des Habits , h Postulante va s'en
revêtir hors du Chœur , & pendant ce temslà , l'on chante
au Chœur plusieurs Antiennes marquées dans le Cérémo
nial : quand la Novice est revêtue* de l'Habit de Religion r
die vient recevoir du CeLbrant le Voile & le Cierge.
Suite de la troisième Partie , Ch. LVI. 443
EN DONNANT LE CIERGE.
CEREMONIE DE LA PROFESSION.'
Après que l'on a achevé le Vent Creator & que le Sermon
«st fini , le Célébrant fait à la Novice les demandes qui sui
vent.
Le Célébrant. Ma filet que demandez,- vous ?
La Novice, je demande de tout mon cœur , & avec unepro
fonde humilité , la grâce de faire les vœux sacrés & folemnels
de pauvreté , chaftié > obéissance & éducation des Demoiselles
dans cette Maison.
Le Cclebranr. Nous avons tout lieu de croire par la manière
dont vous vous êtes conduitejusqu'à présent , que vous compre-
ne%j>arfalternent les obligations de Cétat que vous voule^tm-
briffer : cependant comme les promesses que vous desrez, faire
à Dieu ne ft pourront plus révoquer 3 il ejljuste qu'à présent
que voua jouîjfeT^encore de toute vôtre libertés vous considériez,
avec attention quelle est la grandeur & l'importance de £'atfion
que vous allez, faire : que les vœux de la Religion , qui font
des conseils pour les Chrétiens , feront des préceptespour vous :
que quand une fois vous les aure^prononcés , /*/ ne vous fer*
plus permis de vous en dédire , ni de manquer à les accomplir .•
qu'enfin cest à Dieu , non pas aux hommes , que vous allez,
■vous engager pour toute lafui e de votre vie. Perfeverez,-vous
dans la volonté que vous venez, de témoigner ? *
La Novice. Dans la confiance que fai en la bonté de fesus-
Chrst mon Sauveur, tjr en U puijfince de fa grâce , j 'espère
accomplir fi lellement les vœux que je lui aurai fais , dr je pro
teste queje continue dans U volontéfmcere de les sire.
K k k ij
444 Histoire des Ordres Religieux ,
©amisdi Le Célébrant. Et moi je prie Dieu instamment* que pour
| £^IS A achet er en vout ce que lu i-même y a commencé , il vout donne
la farce de vous engager à lui & de le servir Àìgnement jusqu'à
la mort dans la profefjion Religieuse ; & pour récompense de
votrefidélité yje vous promets dis àprésent , enson Nom , la vie
éternelle.
U lui donne ensuite un Cierge allumé en disant ,
Accipe lampadem ardentem ut fis Virno sapiens , f$> exeat
obvram Sponso Domino : in Nomine Fa >J< tris ,& Fitfc lii &
Spï^ritus sancli.
Pendant que la Novice reçoit le Cierge, on en distribue
à la Communauté , le Choeur chantant le Pseaume Dominus
ìlluminatio mea , ej-c. que l'on continue pendant la Méfie. A
l'Elevation on chante un Motet , & le Domine salvum sac
Jtegem , pour le Roi. A /' Agnus Dei , l'on chante quelques
Antiennes. Après cela le Célébrant vient à la grille , & la
Novice prononce fes vœux en la manière suivante»
BENEDICTIONS DE LA CROIX,
du Manteau 6c du Voile.
jf/jutorium, &c.
Domine exaudi r &c
Diminm vobiscum , Sec*
Suitede la Troisième Partie, Chap. LVI. 445
EN DONNANT LE MANTEAU.
Accipe Pallium fanífimonia , utJit tibi indumentum becsor
titudo dr décor, dr rideas in die novrjstmo : in nom/ne Pa ifasris,
& Fi >J« Ut & Spi >J< ritâs sancli.
- POUR LA PROFESSION.
Le Célébrant. Ma file , que demandez, vous ?
La Novice. Je demande tres-humblement la grâce de faire U
Profession Religieuse dans cette sainte Maison.
Le Célébrant. Nous avons tout lieu de croire , &c. le reste
comme à la Profession des Dames.
La Novice, j'y persévère de tout mon coeur.
Le Célébrant. Et moi je prie Dieu instamment , &c.
VOEUX.
Mon Dieu , mon Créateur & mon Rédempteur •■> je Sœurì^.
promets & voué de garder perpétuellement , selon la Règle &
les Constitutions de cette Maison , la Pauvreté , la Chasteté , ô"
r Obéissance Religieuse , au Nom du Pere , du Fils , & dusaint
Esprit , Ainsi soit- il
Quant à ce qui regarde les deux cens cinquante Demoi
selles , nous n'entrerons point dans le détail de tout ce qui
concerne leur éducation & leur instruction , cela conduiroic
trop loin > mais ce que nous en allons rapporter en gênerai ,
donnera une grande idée du bel ordre qu'on observe à leur
égard dans cette Roïale Maison.
Elles font partagées en quatre Classes > distinguées par dif
férentes couleurs. Les Demoiselles de la première Gaffe por
tent le ruban bleu , celles de la seconde le ruban jaune,
celles de la troisième le ruban vert , & la quatrième Classe
porte le ruban rouge. Ces quatre Classes font nommées
grandes ou petites: il y en a deux qu'on appelle les grandes
Classes, Scies autres petites Classes.
L'on donne pour marque de distinction un ruban noir à
i
Suite de la Troisième Partie > Chap. LVI. 447
celles des deux grandes Classes, dont on est le plus content. Le f£0*1"
nombre en est ordinairement de vingt , elles aident dans les s. Cm.
Charges de la Maison , &c elles vout seules , ce qui est ab
solument défendu aux autres. Elles font un Corps séparé sous
la conduite de la Maîtreíïe Generale. Une d'entre elles est
appellée Chef , & une autre fous-Chef qui toutes deux sonc
distinguées par une Croix d'argenc qu'elles portent fur la poi
trine , attachée à un Ruban couleur de feu. Ces Croix íònc
plus gross-s que celles que portent les autres Chefs de Ban
des ou de Familles qui íont dans les Claíïès , dont nous par
lerons ci après. Ces deux Demoiselles font chargées de veil
ler fur la conduite des autres, de rendre compte à la Maîtres,
se Generale des fautes qu'elles remarquent , & de lui aider
dans quelques-unes de ses fonctions.
Madame de Maintenon donne aussi un Ruban couleur de
feu à celles des deux grandes Classes,dont les Maîtresses lui
rendent un bon témoignage. Elles vont aussi seules par la
Maison elles font au nombre de dix í mais on ne leur confie
que les Demoiselles des deux petites Clasies. Quand on leur
donne le Ruban noir , elles quittent le Ruban couleur de feu:
on les apptlle les Filles de Madame de Maintenon, on se sert
de ces Demoiselles à Ruban noir & à Ruban couleur de
feu, pour aider dans les Claíïès à l'éducation &àl'inctru-
ction des Demoiselles > on y peut encore emploïer quelques
Demoiselles des grandes Classes , & on change toutes ces
Demoiselles tous les trois mois : il y a pour chaque Claíïe 5
quatre Dames, ie i>. Louis & u ie Sce jrConversc pour ervir la
Classe, laquell * est soumise aux ordres de la premiereMaîtresse.
Les Maîtresses se partagent pour assister tour à tour aux
exercices de la Communauté. Cellesqui demeurent à la Claíli
ne quittent point les Demoiselles, elles prient Dieu avec elles,
elles mangent à leur Refectoir , & toutes couchent dans
leurs Dortoirs & se levent quelquefois la nuit pour y faire la
vifite , n'étant pas même diípensées durant ce tems-là , de la
vigilance continuelle qu'elles doivent avoir fur les Demoi
selles.
La première Classe est ordinairement composée de cinquan*
te - fix Demoiselles , la seconde Claíïe est de soixante & deux:
les Filles de Madame de Maintenon font comptées de la Clas
se dont elles portent le Ruban qu'elles ne quittent point p
448 Histoire des Ordres Religieux,
Bamk de quoiqu'elles en aïent un couleur de feu qui s'attache sur la
S.Cu." * têce au dessus de celui de la Classe : les deux petites Classes
font chacune de cinquante - six Demoiselles.
Toutes les Classes font partagées par bandes ou familles de
huit ou dix chacune , & font à des tables ft parées. L'on fait
dans chaque Clafle cinq , six & sept bandes > selon le nom
bre des Demoilelles qui y font. On met à ces bandes trois
Demoiselles des plus sages , pour veiller fur les autres , l'une
en qualké de Chef , l'autre d'Aide , & l'autre de Suppléante.
Elles font distinguées des autres par une Croix d'argent at
tachée fur la poicrine avec des Rubans de couleurs différen
tes , le Chef porte celui de la Clafle. Les qualités essentielles
à ces Filles , fur tout du Chef , font la fidélité pour rendre
compte de tout à la première Maîtrefle. On tâche d'y joindre
l'intelligence > & d'y mettre les plus âgées. Les bandes demeu
rent séparées par tout , si ce n'est au Chœur ou chaque De
moiselle prend le rang de fa taille pour la décoration qui est
très agreablejleChefou laMere de famille est chargée de touc
ce qui regarde fa bande comme des Livres , papiers &c. elle
se sert de son Aide 6c de fa Suppléante pour apprendre le Ca
téchisme , à lire > à écrire , à compter , & à travaillera celles
qui ne le fçavent pas. Elle se sert encore de quelques unes de
la bande , si elle en a d'avancées dans ces exercices , & elle
regarde de tems en tems le progrés de ces Filles pour en ren
dre compte à la Maîcresse de la Clafle qui en estchargée.Par
ce moïence font les plus sages & les plus avancées qui instrui
sent celles qui le font moins j & les Dames de S. Louis veil
lent fur leur conduite , pour voir si elle est fidelle , & s'il n'y
a aucune Demoiselle négligée. On leur montre tous les ou
vrages ordinaires & utiles , qu'on diversifie , afin qu'elles sça-
chenc un peu de tout ; & pour les rendre intelligentes & la
borieuses , on les envoïe quelquefois dans les Charges aider
aux Officières. Quoique les Demoiselles doivent être entière
ment soûmifes à toutes les Maîtresses, elles n'ont rapport qu'à
la première pour leur conduite particuliere-.c'est cette premiè
re qui est chargée du gouvernement de la Classe , elle en par
tage les foins avec les autres Maîtresses selon le talent de cha
cune , elle est subordonnée & elle a les rapports neceflaires
avec la Supérieure , la Maîtresse Generale , & les autres
Officières de la Maison.
Les
Suite de la Troisième Partie , Ch. LVI. 449
Les Maîtresses subalternes travaillent conjointement avec j?A£* DB
la première » tâchant de prendre son esprit , & de ne rien Cir.IS *
faire qu'avec dépendance. Elles président dans la Claíïe en
l'absence de la première , elles font observer Tordre du jour,
elles donnent les permissions communes j mais elles ne font
rien d'extraordinaire (ans la première Maîtrefle. Quoiqu'el
les doivent se donner de bonne foi au travail des Clafles j c'est
néanmoins àvec liberté, allant aux bandes fans contrainte &
fans affectation , y demeurant plus ou moins , selon le bien
qu'elles trouvent a y faire , & y emploïant tout ce que Dieu
leur a donné d'esprit , de talens , & d'adresse , pour condui
re les Fillesàl'espritde l'Institut qui n'a été établi que pour
en faire.de bonnes Chrétiennes , & des personnes raisonna
bles. On ne sçauroit donner une idée plus juste des principes
qu'on inspire à ces Demoiselles , q^ue de marquer ici le précis
que Madame de Maintenon en a écrit en vingt- trois articles ,
que nous rapporterons , tels qu'ils se trouvent dans les Re-
glemens & usages des Clafles.
I. L'éducation est Chrétienne , raisonnable & simple. Kegíemau
II. On les instruit de la Religion , & on tâche de leur inspi- fes "afjflt
ter une pieté solide , accommodée aux differens états où il de 1» Mai-
plaira à Dieu de les appeller. 111. On les élevé en séculières J?n.. .d'~St-
F *->i / • V i> 11 f _ ,.' Louis. Titre
bonnes Chrétiennes, lans exiger délies les pratiques Reli- de véduc*-
gieuses- IV. On leur donne une grande estime pour le Car«- timsduDe*
chisme. V. On leur inspire un grand respect pour le S. Siège, Ï2f '
pour les Evêques , & pour tous les Ministres de Jésus Christ. „
VI. On leur enseigne qu'il n'y a rien de fi important sur la«
terre que la réception des Sacremens. VII. On leur inspire «
particulièrement Thorreur du péché > la pratique de la pre- «
ience de Dieu , la docilité & une grande modestie. VIII. On «
leur forme autant que l'on peut une conscience simple , droite «
& ouverte. IX. Elles ne lisent de T Ecriture sainte que les,«
Evangiles de Tannée. X. On les reduit à un tres petit nom- «
bre de Livres. XI. On évite tout ce qui pourroit trop exci- «
ter leur esprit & leur curiosité. XII. On veut qu'elles parlent «
& écrivait simplement. XIII. On ne leur laisse ni Lettres,,,
ni manuscrits , ni bons ni mauvais. XIV. On fait tout ce«
qu'on peut pour les rendre silentieuses & laborieuses. XV. «
On leur inspire Thorreur du monde , sans vouloir les con- ,1
traindre à être Religieuses j mais on leur explique les avaa- «
Tome IF. LU
. 45° Histoire des Orbres Religieux,
s alo" sEa taSes ^e cette condition. XVI. On les instruit des devoirs de s
s. Cir' femmes du monde > & de tous les états où elles pourront se
» trouver. XVII. Elles sont toutes traitées également ; il n'y
» en a pas une de négligée. XVlII.Onne les distingue que par
» la fageílè , sans égard au plus ou moins de naissance , ni aux
» protections qu'elles pourroient avoir , ni aux agrémens natu-
» rels. XIX. On les rend simples & ingénu ës à tout dire , en
* les reprenant avec raison 5c douceur. XX. On essaie toûjours
» de douceur > avant de venir à la rigueur. XXI. On diversifie
- leurs instructions , on les fait courtes , parce qu'elles font fré-
M quentes ; on les égaie souvent. XXII. On se sert de tout ,
» jusques dans les jeux , pour former leur raison. XXIII. On
îî tâche de les rendre franches , simples , généreuses ^ fans fi-
" neííe » fans mistere , fans respect humain , voulant bien que
*» toutes voient que celles qui font chargées des autres , avertîf-
» sent les Maîtresses de tout.
Quant à Phabillement de ces Demoiselles , il n'a rien qoi
ressente l'affectation & la vanité des modes. Il est uniforme
d'une étamine brune , & fait à peu près selon l'ufage du tems ì
mais beaucoup plus simple & plus modeste. Elles gardent la
même uniformité, 6c simplicité dans leur coëffure i & les pe
tits ornemens qu'on ajoute à l'un & à l'autre en Rubans , en
Dentelles , en gans &c. non seulement le rendent très pro
pre , mais y donnent aulîì une forte d'agrément qui le rend
moins singulier. On n'est pas moins attentif à leurs besoins
corporels , qu'à tous les autres foins de leur éducation. Elles
font bien nourries en santé, èc bien soignées en maladie. Elles
ont du linge blanc deux fois la semaine , des Corps de jupe
au moins tous les ans , & plus souvent s'il en est besoin pour
la conservation de leur taille. Elles font habillées chaude
ment en Hiver , plus légèrement en Esté. Elles ont chacune
leur lit, & on tient leurs Dortoirs , leur Classe, &tout ce qui
leur sert dans une grande propreté.
Elles se leventà six heures & se couchent à neuf. Elles as
sistent à la Messe & à Vêpres avec la Communauté & chan
tent & psalmodient comme les Dames. L'ordre de leur jour
née est diversifié d'une maniéré qui la fait passer utilement &
fans ennui. Le tems qu'on emploie à chaque exercice , eífc
court , & l'on passe successivement de l'un à l'autre, ces exer
cices font d'apprendre à lire , à écrire, a compter» Sd'or
Suite de la Troisième Partie, Chai». LVI. 451
tographe , le chant des Cantiques , l'inítruction , la conversa- PAM£S D»
• r r -r 1 * «i i Tx -r 11 S. louis a
tion en tailant quelque ouvrage i & les grandes Demoilelles S. Cik,
apprennent le Pleinchant. Elles ont toutes après le dîner &
après le souper, une heure de récréation. Elles se divertiflènt
à des jeuxinnocens & convenables à leur âge & elles se pro
mènent dans les jardins qui font très spacieux.
Outre ces récréations ,on leur en donne encore d'extraor
dinaires de tems en tems ; & pour tourner tout à leur utilité,
on leur fait jouer quelquefois entre elles, & fans changer d'ha-
bit,des tragédies saintes que Mc.de Maintenon a fait faire ex
près pour elles, par de très habiles gens , où en les divertissant
on leur apprend à bien prononcer, à avoir une contenance as
surée, & ce qui est plus considérables connoître les bons & les
mauvais caractères , ce qui peut contribuer à leur imprimer
agréablement les sentimens de Religion, de pieté, d'honneur
& de probité , qu'on tâche de leur inspirer en toute oc
casion.
A l'égard de la Maîtresse Generale , elle est chargée de
tout ce qui regarde les Demoiselles dès qu'elles font hors de
la Classe , comme les Maîtresses en font chargées au dedans ,
afin qu'y étant renfermées , elles puissent donner tout leur
tems , tous leurs foins , & toute leur application à les for
mer , & à veiller fur leur conduite.
Elle a une inspection generale sur tout ce qui a raoport aux
Demoiselles. Elle prend garde qu'elles soient élevées & trai
tées selon la fondation , qu'il ne se glisse rien d'immodeste,
ni rien de particulier dans leur habillement , & qu'elles soient
uniformes en tout. C'est elle qui donne les permissions défai
re voir les Demoiselles à leurs parensdans les tems marqués ,
& elle a foin qu'elles soient accompagnées au Parloir. Le tems
où l'on voit les Demoiselles est pendant les huit jours qui sui
vent les quatre fêtes annuelles , à commencer le lendemain
4e ces fêtes: on ne leur permet point d'aller au Parloir h rs
ces tems-là , qu'avec la permission de la Supérieure , ôc que
pour les Parens proches qui vien4roient de loin ôc ne pour-
roient se rendre aux tems marqués. Elle lit toutes les Lettres
qui font adressées aux Demoiselles & les leur fait rendre parla
première Maîtreíîe, de qui elle reçoit celles que les Demoiselles
écrivent , & elles les cachette d'un Sceau diffèrent de celui de
la Communauté , après les avoir luës, si elle le juge à propos.
Lll ij
45* Histoire des Okdrïs Religieux/
©amis m Elle donne avec l'agrément de la Supérieure , le Ruban
s. Ci*." A no'r * celles dont la première Maîtresse est plus contente.
L'âge où on leur donne cette distinction , est depuis dix- huit
ans , jusqu'à vingt) & lorsqu'elles sortent on leur fait un pré
sent en argent proportionne au tems qu'elles ont porté ce Ru
ban, la Maîtresse Generale les distribue dans les Charges avec
l'approbation de la Supérieure, & les change tous les trois mois.
C'est ellequi entretient au dehors toutes les relations né
cessaires pour l'entrée & pour la sortie des Demoiselles , & elle
fait une attention particulière à ce qui regarde le choix qu'el
les doivent faire d'un état de vie. Si âpres avoir atteint lage
de vingt ans elles veulent aller directement dans un Monas
tère sans passer chez leurs parens , elle a foin qu'elles soient:
placées dans de bonnes Maisons.
Lorsqu'elles entrent on leur donne l'habitdes Demoiselles,
& on rend à leurs parens tout ce qu'elles ont apporté de har-
des. Quand elles sortent, elles emportent leur habit ordinaire
qu'on leur donne tout neuf avec tout ce qui l'accompagne ;
un peu de linge , quelques autres hardes , & l'on y ajoute
quelques bons Livres , comme pour les faire souvenir de cul
tiver la pieté qui leur a été inspirée dans cette Roïale Maison.
On rend à leurs parens le Brevet du Roi pour leur entrée,
La Maîtreílè Generale a foin de retirer du Généalogiste
preuves des Demoiselles & de les faire païer. Quoique cette
dépense soit considérable , le Roi a voulu en faire une Char
ge de la fondation , pour soulager les familles , & dans la vue
de donner à la Nobleíle de France , un moïen de supléer en
quelque façon à la perte de leurs Titres, par les Certificats
quel'on donne à ceux qui en ont besoin. Ces Certificats font
signés de la Supérieure , de la Maîtresse Generale & de la Se
crétaire , & on y appose le Sceau de la Maison.
Cette Roïale Maison est proportionnée à la magnificence
de cet établiíïèment : sa beauté néanmoins ne consiste pas
tant, en ce qui pourroit orner un édifice de cette importance,
qu'en la grandeur de ses b^timens , qui font très vastes &
très spacieux , cela étant néceflàire pour contenir un fi grand
nombre de personnes. Le Roy & Madame de Maintenon ont
voulu que tout jusqu'à l'Eglise même , respirât un air de sim
plicité & de modestie, qu'ilsont jugé plus convenable au des
sein de la fondation,
Suite de la Troisième Partie , Chat. LVI. 453
Cette Eglise est desservie par des Prêtres de la Congre- r|
gation de la Miíïìon, & le General de cette Congrégation est s[ ca."
le Supérieur de cette Maison , nommé par l'Evêque de Char
tres Paul de Gpdet Desmarais , pour tant ôc si longuement
que le Roi & ses Successeurs le trouveront bon.Ce Prélat s'est
aussi réservé la liberté pour lui ôc ses Successeurs, de les chan
ger pour de bonnes 6c justes raisons. Ils font au nombre de
huit, ôc quelques-uns d entre eux vont faire des Missions dans
les Terres dépendantes de laMaison.
Les Dames de S. Louis ont pour Armes d'azur à une
Croix haussée d'or, semée de fleurs de Lys de même, 6c som
mée d'une Couronne Roïale aussi d'or , le croissant ôc le bas
du fût de laCroix terminés chacun par une fleur de Lys d'or.
Ces Armes leur furent accordées par le Roi , par des Lettres
Patentes du mois de Décembre de l'an 1694. enregistrées au
Parlement de Paris le 13. Août 170 1. pai lesquelles Sa Majesté
leur permit de les faire graver dans le Sceau 6c le Cachet de
leur Monastère , comme aussi de les faire élever en scul
pture, graver ou peindre dans les Eglises ôc les autres lieux ,
£tués dans les Justices ÔC Seigneuries dépendances de leur
Maison j 6c pour leur donner des marques encore plus au
thentiques de la protection dont elle les honoroic , elle leur
permit aussi de faire porter à l'avenir par les Gardes de leurs
Bois & de leur Chaste , leurs Serviteurs ôc leurs Domesti
ques , ses livrées 6c celles des Rois ses Successeurs.
Nous ajaûterons pour la commodité des Gentil hommes
qui voudroient faire recevoir leurs Filles dans la Roïale Mai-
ion de S. Louis , que ces Demoiselles ne peuvent être reçues
û elles ne font âgées de sept ans , ôc fi elles n'en ont moins
de douze 5 il faut qu'elles justifient une possession de Nobles
se, au moins de cent quarante ans consécutifs. Leurs païens ou
amis présentent un Place t au Roi contenant le nom de celle
pour laquelle ils postulent, celui de fespere 6c mere , son âge,
le lieu de sa naiíîancc ôc les emplois que son pere a , ou a eus
dans les armées de Sa Majesté , 6c qui contient aussi le nom
ôc l'adresse des personnes qui le présentent. Ceux qui ne peu*
vent venir eux mêmes , peuvent remettre leurs placets aux
Intendans des Provinces pour le renvoïer au Conseiller d'E
tat Directeur du temporel de cette Maison , qui en fait íòni
rapport au Roi. Après qu'il a plû à Sa Majesté d'ordonner
Llliij
454 ' Histoir des Ordres Religieux,
D£"**s" que la Demoiselle soit admise , les parens ou amis qui ont
s! Cik. présenté les Placets en font informés fur le champ , & la Su
périeure de la Maison donne les ordres nécessaires pour faire
travailler à l'examen des preuves de Noblesse. L'intention
du Roi est que les preuves soient faites , & que la Demoiselle
se mette en état d'entrer avant trois mois , à compter du jour
que la grâce aura été accordée par Sa Majesté , & que passé
ce tems elle ne soit plus reçue" , si ce n'est en vertu d'une Pro
rogation accordée de même par Sa Majesté. Les titres de
Noblesse doivent être envoiés au Généalogiste nommé à cec
effet par la Supérieure & les Dames de S. Louis. C'est pré
sentement M. d'Hozier Conseiller du Roi , Généalogiste de
Sa Majesté , Juge General des Armes & Blasons de France »
Chevalier des Ordres de saint Maurice & de saint Lazare.
M. d'Hozier de Serigni , Chevalierde l'Ordre de saint Mi
chel , son neveu , a la survivance.
Les pieces qui doivent être représentées pour établir les
preuves de Noblesse, font les Contracts de mariage du pere ,
de l'aïeul , du bisaïeul & autres décendans en ligne directe
& masculine , en remontant jusqu'aux cent quarante ans,
au moins ; & afin que les filiations & qualifications soient
d'autant plus clairement & incontestablement justifiées , l'on
doit joindre à chaque Contract de mariage , deux autres Ac
tes dans lesquels les mêmes qualités que celles qui font prises
dans les Contracts de mariage , se trouvent insérées comme
testaments, élections de tutelles , Gardenobles, partages, tran
sactions , Arrêts ou jugemensde maintenue Noblesse &c. Il
faut rapporter aussi desExtraits des Rôles des Tailles de la Pa
roisse où les pere & merede la Demoiselle , ou fes aïeuls ont
fait leur résidence depuis trente ans , s'ils ont demeuré dans
des lieux taillables , ou sujets à d'autres immpofìtions ou char
ges fur les Roturiers, ces Extraits des Rôles contenant que les
pere &c mere ou aïeuls ont toujours été emploies aux Chapi
tres des Exemts , comme Nobles. -
II faut encore joindre l'Extrait du Bâteme de la Demoi
selle duëment expédié par le Greffier conservateur des Regis
tres s'il y en a un ; sinon par le Curé de la Paroisse : lequel
Extrait contiendra le jour qu'elle est née , & s'il se rencon-
troit qu'il n'y fût pas marqué , ou si par quelque accident de
guerre , d'incendie ou autre , il se trouvoit qu'il n'y eût poinc
Suite de la troisième Partie, Ch. LVI. 4^5
de Registre ou qu'il eût été perdu, l'on suivra l'article IV. DA£"IS*à
du titre XX.de l'O. donnance de 1667. suivant lequel la preu- s. d»,
ve en pourra être faitej tant par les Registres ou papiers do
mestiques des pere & mere decedés $ que par témoins , qui dé
poseront devant le Juge du lieu , tant du défaut ou perte des
Registres, que du jour de la naissance. Les parens , parains
ou mareines pourront servir de témoins en cette occafion.
11 est aussi nécessaire d'apporter un Certificat de l'Evêque
Diocésain , ou en cas de vacance , ou d'absence, du Vicaire
General ,qui fera mention de l'absenceou de la vacance , &
qui contiendra une attestation comme la Demoiselle est pau
vre, & que ses pere 6c mere n'ont pas des biens suffisans, pour
l'élever selon sa condition. La soeur germaine , c'est-à-dire ,
de pere & de mere d'une Demoiselle qui a déja été reçue
âpres les preuves faites , ne doit rapporter que son Extrait
Baptistaire £c le Certificat de pauvreté > mais il faut inférer
dans le Placet qu'on présente au Roi, qu'elle a eû une ou plu-
lì-urs soeurs reçues dans la Maison , dont il faut marquer le
nom ôc le nombre. A l'égard de la soeur consanguine ou de
pere seulement , il faut rapporter outre 1* Extrait Baptistaire
& le Certificat de pauvreté , le Contract: du second mariage
du pere, 8c marquer aussi le nom ôc le nombre des sœurs
qu'elles a euës, ou qu'elle a encore dans la Maison. La Nièce
ou Coufine Germaine paternelle d'une Demoiselle reç jë ,
rapportera aussi , outre son Extrait Baptistaire & le Certifi
cat de pauvreté , le Contract: de Mariage de son pere , le par
tage fait entre lui & son frère des biens des aïeuls communs ,
ou quelque autre Acte fufKíànt pour prouver la filiation Sc la
qualification avec les Extraits des Rôles depuis trente ans ,
ainsi qu'il a été dit ci-dessus.
» Les titres & pieces servans à établir la Nobleflê , doivent
être rapportés en bonne forme ; sçavoir les Actes paíïes par-
devant Notaires , par expédition signée des Notaires qui est
ont la minute , les copies collationnées n'étant pas suffisantes.
Les secondes expéditions délivrées fur les minures , les Ex
traits Baptistaires ou Certificats & pieces servans à justifier la
naiíïance , doivent être légalisées par le Juge du lieu de la
demeure de ceux qui les ont signés, faute de quoi ils ne font
point de foi & Ton n'y a aucun égard. Ce font les Dames de
S. Louis qui patent les frais de l'examen des titres , du Certifi
45^ Histoire des Ordr.es Religieux,
■Gheva- cat <ju proc^s Verbal contenant l'arbre Généalogique.
Xit.HS DE . v » . • /• \i n r r i
la Gto- Apres cette examen la Demoiselle est présentée par ordre de
Vi'er«ï k Supérieure à la femme préposée , pour voir si elle est saine
hUia. & s'il n'y a point en ía perlonnede défaut , infirmité > diffor
mité , ou maladie habituelle , qui la puiste empêcher d'être re-
çuëj& sisur lerapport du Conseillet d'Etat Directeur du tem
porel de cette Roïale Maison , le Roi juge que la Demoiselle
a les qualités requises, Sa Majesté ordonne que le Brevet de
don d'une de ces places soit expédié , après quoi la Demoiselle
entre dans la Maiíon pour y être élevée jusqu'à l'âge de vingt-
ans accomplis.
Mémoires communiqués par Madame de la Poype de Vertrieu ,
Supérieure des Dames de la Roïale Maison de S. Louis , &
par M. Mauduyt Jntendant de cette Maison. L'on peut consul*
ter les Constitutions de ces Dames , leurs Reglemcns y fesprit dt
leur Institut dr les Reglemens & usages des Classes.
Chapitre L V 1 1.
I
SUITE D E "LA TROIS! EME PARTlE, CHAP. LVII. 457
aussi vœu de chasteté conjugale , d'obéïílànce 6c de proce- Chiva,
ger les Veuves &les Orphelins. Les premiers qui furent faits ^"RG\ o!
Chevaliers , furent Pelegrin Castelli , Castellan Malcuolo , RitusE
Hugolin Limbertini, Loderin Andalo , Giramon , Caccia- mIVii
nemici , tous Gentils- hommes Boulonois, Selania , Liazarii
de Reggio & Rainier Adelardo de Mantoue" , & il y en a
qui leur donnent pour premier Grand Maître Loderin An
dalo. Dans la fuite ils firent confirmer leur Ordre par le Tape
Urbain IV. l'an 1x61. ce qui a fait dire à quelques-uns que
cec Ordre n'avoit été institué que cette année-là. Ces Che
valiers portoient un habit blancôc un manteau gris cendré lur
lequel ils mettoient une Croix rouge. Il y en a qui prétendent
qu'ils en portoient aussi une orlée d'or fur la poitrine. Nul ne
pouvoit être reçu dans cet Ordre s'il n'étoic Gentilhomme.
11 leur étoit néanmoins défendu de porter des éperons dorés,
&i d'avoir les harnois de leurs Chevaux dorés. Comme il leur
étoit permis de fe marier , qu'ils avoient des Commanderies
qu'ils joúïísoienr de plusieurs privilèges & commodités qui
leur donnoient moïen de subsister honorablement & avec
éclat , & que même dans la suite ils songèrent plûtôt à pas
ser le tems dans les plaisirs , qu'à s'acquitter des obligations
de leur Ordre , le peuple par une efpece de raillerie & de
mépris les appella les Frères Joïeux.
Les fentimens font differens touchant la Croix qu'ils por
toient , les uns leur donnent une Croix de gueules à nuit
angles , orlée d'or & cantonnée de quatre étoiles j d'autres
ajoûtent à cette Croix l' Image de la Sainte Vierge : quelques-
uns prétendent qu'elle étoit plus longue que large & qu'elle
avoit seulement deux étoiles d'or aux deux angles au dessus
du travers. L' Abbé Giustiniani paílànt à Boulogne en 1677.
voulant s'informer de la vérité , trouva dans la Maison d'un
, des Successeurs du Comte Jérôme Bentivoglio une Croix en
peinture semblable à cette derniere , quoique le peu de Che
valiers de cet Ordre qui restent à présent , portent la Croix
à huit pointes cantonnée de quatre étoiles. II y en a encore qui
font mention d'une autre Croix fleurdelisée par les bouts ,
au milieu de laquelle est le nom de Marie en chifre > avec
un cercle de raïons fous les fleurs de Lys. Cet Ordre avoit
des Commanderies à Boulogne , à Modene, à Mantoue, à
à Trevife & en divers endroits d'Italie. Le dernier Comman-
Tomc iy, M m ra
458 Histoire desOrdres Religieux ,
LnásV m ^eur ^e Boulogne, nommé Camille Volca mourut en 1589. &
s. Jïan et les biens de cet Ordre furent donnés par le Pape Sixte V. au
r>t s. Tho ç0i[ege Montalte. Les Eglises de S. Matthieu, de S. Pierre
8c de S. Paul à Casaratfi hors de Boulogne étoient autrefois
des Commanderies de cet Ordre. Lorsqu'il fut éteint les
Chevaliers qui demeuroient à Treviíè conservèrent une
Commanderie sousle nom de Sainte Marie de la Tour, £c lors
que le Chevalier qui en est Prieur meurt, les Chevaliers
nomment un d'entre eux pour lui succéder. Peut- être qu'au
tems de I'extinction de l'Ordre,ces Chevaliers s'y opposèrent
& que par accommodement, on leur laiílâ cette commande
rie avec pouvoir de porter la Croix»
Voïez, Mennenius,deBelloy ,l' Abbé Giustiniani,Schoonebek8c
Hermant, dans leurs histoires des Ordres Militaires & de che
valerie , Tambúnri, de jur. Abbatum difput. x^..quxJlion 5. z?-
96. dr Carol. Sigonius , lib. 17. & 19. de Rcgnoltali*~
Chapitre LVIIL
Chapitre LIX.
ADDITIONS,
■
4*4". A D D I T 10 N S.
mes in 40. & cinq in 8°. fur des matières qui regardent l'ïU
criture- Sainte & l'Officede l'Eglise. Clément Xí . qui l'avoit
consulté sur sa répugnance à accepter le Pontificat , le con
traignît d'accepter le Cardinalat le 1 8. Mai 171t. Etant Cardi
nal, sa Maison devint Pazile des pauvres , & en six mois il leur
distribua quatre mille écus d'or , quoique ses revenus fuflènt
fort'mediocres : il renouvella l'ancienne discipline touchant
les titres des Cardinaux 5 car il prêchoic tous les Dimanches
dans le fien,& sefaifoit une gloire d'y apprendre la Religion
au menu peuple. II est mort le 31. Décembre de la même an
née âgé de soixante & t rois ans. U àvoit souhaité être enter
ré dans un Cimetière fans pompe j mais' fa volonté n'a pas
été exécutée, & on lui a élevé un Sepulchre de marbre. Nous
aurons lieu de parler dans la quatrième partiè,de la Mere Ma
rie Crucifiée fa Soeur , Religieuse Bénédictine du saint Rosai
re > dont on poursuit la Béatification.
Pag. 140. //>. 28. après honneur, ajoutez, & le Pape Clément
XI. a permisl'an Ï414. que l'on fît l'Dffice de ce Saint fous
Je titre de semi-double , par toute l'Eglise.
Pag. 188. lig. %i. après tffet <yW/**, d u Pape Paul V.
f*g, xoi. lig. 4. après 161). ajoûte^àu Pape Grégoire XV»
, ■ T A'Btï l,, ......
1
T A B L E. •
à Grenoble > à BouTgeS & à Paris. leur ôte les privilèges qui leur avoient
été accordés , & les soumet derechef
Est chargée du foin & de la corduice a la Juridiction des Or. inairts 14J
de tout l Ordre aprés la more de t-iat Leur défend de fane des voe^x solcm
Frarçois deSa.es. ji? ncls, Sí de prendre les Ordres faciès»
Va à Aneci pour y recevoir le corps du /* mefmt.
faine Fondateur ,.& fait cour préparer Paul V. leur permet de faire prendre
pour la pompe funèbre- l» mefmt. les Ordres sacrés à quelques-uns des
Indique une assemblée gencxale des Frères qui ne pouroient exercer aucu
Meies del'Institut. )io ne charge , leur permet aussi de faire
Sollicite fortement en Cour de Rome des toîux folcmnels, & les exemte de
pour que le Pape nomme des Commit la Jurisdiction des Evêques. 144
sei res pour faire les informations des UrbainVIII modère certe exemption.
miracles qui fe faiícient au tombeau de la mtfme.
S. François de Sales. la me/me. Les Espagnols ont un General particu
Les autres fondations qu'elle fit. la lier, la mefmt.
mefmt fr suivantts. Provinces qui reconnoissent le Gene
Xnrts de la Charité dt S. Hipptlytt , leur ral d'Italie. I4,J
origine. H7 Henri IV. Roi de France permet à ces
Sutc V.approuvc leurOrdre./,» mefmt. Religieux de s'établir en France, la
Obtiennent de Clément VIII. lésinâ mefre.
mes privilèges dont joiiissent les Frè Quelles sont les Observances de ect
res de 1" Ordre de saint Jean de Dieu. Ordre. la mtfme fr suivantes-
'41 Frtrei dt ïHejpitalité Voïez Frtrti it U
Ne faisoient que des vœux simples de Charité dt S ftan dt Dieu.
chasteté & de pauvreté. la mefmt. Frerti Jtyeux. Voïez Chtvtliers dt l'Or*
ClementVllI. veut qu'au lieu de ce» du de la glorieuse Vitrgt Marie.
vœux ils fassent ceux d'hospitalité Sc. Fridtrie III Empereur, fonde l' Ordre
d'obéissance. la mtfme. Militaire de S.Georges dans la Carin-
Innocent XII leur permet défaire thie. «4
des vaux solcmncls fous la Règle de N'a point institué. d'Ordre fous-ce nom
S. Augustin- 149 à Gcnnes. 70
Frères de ta Charité de S. Jean de Dieu , Va à Rome se faire couronner Empe
origine de cet Ordre. 116 reur avec l' Impératrice fcleonore son
Les Hôpitaux de cet Ordre étoient in- épouse. 71
dependans le» uns des autres , & s'u Fridtrie d'Autriche , dispute l'Empire à
nissent tous à celui de Grenade aprés l'Empereur Loii'S V.
la mort de S. Jean de Dieu. 141 Fridtrie dt BntmVuK , élu Empereur ,
Le Frère Rodrigue Sigucnça Supérieur est tué en allant prendre possession de
de celui de Grenade , est reconnu Su la Couronne Impériale a Francfort.
périeur par les Freres>des autres Hô la misent.
pitaux , Si fait approuver l'Ordrc par Fridtrie II. Duc de Mantoue , & Mar
le Pape Pie V. la tnefme. guerite Paleologue fa femme, deman
Ce Pape donne à ces Hospitaliers la dent au Pape Paul II l des Commissai
Règle de S. Augustin, leur prescrit res pour informer des miracles qui se
rhabillement , & les soumet ala Ju faisoient aux tombeaux des bienheu
ridiction des Evêques, lam'-lmt. reuses Marguerite & Gentille de Ra-
Grégoire XIII- fait venir à Rome de venne- it>
ces Frères Hospitaliers , leur donne
l'Eglife de saint Jean Calibitc , & fait
construire un Hôpital à côté de cette
Eglise. 141 SAint Gaétan dt rhttnt , fa naissance
Sixte V. leur permet de tenir un Cha Stsesparcns. 71 frl\
pitre gênerai à Rome , & de faire des Est fait Protonotaire Apostolique par
Constitutions. la mefmt. le Pape Jules II. 794
Clément VIII fous prétexte qu'ils s'é* Prend les Ordres lactés. 74
Kiktìts clichés de. lcuis Qbfa vanecs , lette les fondemensde l' Ordre des
DES PRIN CIP ALES MATIERES.
Clercs Réguliers Thearins arec qua Marguerite de Ravenne , & gouverne
tre Compagnons qui se joignent à lui. après fa mort la Société du bon Jésus.
77 la mime'
Est maltraité Si emprisonné à Rome ' Est mariée à un homme cruel & farou
par un de ses anciens domestiques , & che de qui elle reçoit de mauvais rrai-
(judqu'autres soldats de Tannée de temens. la mime.
1 Empereur Charles Quint , lors que Est dénoncée par son mari à l' Arche
cetce ville fat prise. 7 9 & suiv. vêque de Ravenne comme une Sorciè
Est fait General de son Ordre. 80 re & une M igicienne. 117
Sa mort. 8j Convertit parscs exhortations un jeu
Sa canonisation. lam»rmt. ne homme débauché , qui dans la sui
Le Collège des Protonotaires Apostq- te fonda I'Ordre du bon Jésus. la mi.
liques àRome.folemnise sa seste tous Veut en mourant que fa maison soit
les ans avec beaucoup de pompe. 7) changée en une Eglise , ce qui s'exe-
G*la»o{ Clément) Theatin, Auteur de cuté. ut
la conciliation de TEglise Arménienne Le Pape Paul III. à la prière du Duc
arec l' Eglise Romaine- tí te de la Duchesse de Mantoue, envoïe
Gambacirti ( Pierre ) Veïix. Pierre de des Commissaires pour faire des in
Pise. formations des miracles qui se fai-
Gambara ( Ceíar ) Evêque de Tortone , soient à son tombeau . 1 1f
est commis par Je Pape pour recevoir Saint Georges dans la Çanuhu , Ordre
les vœux solemnels des premiers Re Militaire , son origine. 6f
ligieux de la Congrégation des Clercs Les Chevaliers de cet Ordre faisoienc
réguliers Somafques. 130 seulement vœu de chasteté & d'obéis
Gambatana ( le Pere Ange Marc) Clerc sance. 66
régulier de la Congrégation des So L'Empereur Frideric III. leur donne
mafques fait approuver cette Congré du consentement du Pape l'Abbaïe de
gation par le Pape Paul III. 130 Milestad pour être Chef de leur Or
La fait ériger en vraie Religion par dre, la mime.
Pic V. la mime. Les Papes Sixte IV. & Léon X. confir-
Est élu General de cette Congréga cet Ordre. 6g
tion. r;i Les Chevaliers couronnés de S. Geor
G*nd( Maximilien Vilain de ) Evêque ges font unis à cer Ordre. 61
de Tournai , fait bâtir une réclusion Cet Ordre est aboli , & les Jésuites
pour la Mere Jeanne de Cambry , & obtiennent l'Abbaïe de Milestad pour
l'y renferme ftvec beaucoup de céré la fondation de leur Collège de Gratz.
monies. ÌÌ9 & 340
G .iflme.tu ( Lucrèce) Fondatrice des Ur- S*int Georges à Germes , Ordre Militaire
íulines de la Congrcgation-dc la Pré supposé. 70. efy'jx
sentation , fa naissance. 108 S~ai*1 Georges k Ravotmes, Ordre Militai
Entre chez les TJrsulines du Pont S. re , à quel fin il fut institué par Paul
Esprit. xof III. 70
Est envoïée à Avignon pour y faire un Grégoire XIII. supprime cet Otdrc.
établissement , & en est Supérieure. la mime.
110 S Gee'gei à Rime , Ordre Militaire sup
Fait ériger cette Maison en Monastè posé. /* même.
re par le Pape Urbain VU I la mime. Gí/t' ini ( Gellius ) Noble Vénitien , l'un
Sa mort. 111 des premiers Compagnons du P. Ca-
Gtvant ('Barthelemi ) Religieux B.irna- lafánz Fondateur de la Congrégation
bite , Auteur du Traité de* Rubriques des Clercs réguliers pauvres de la Me
St des Cérémonies de l'Eglife. 114 re de Dieu des Ecoles pieuses. i%6
Cis.'ii» ( úmone ) vo'úz la Mère F-*-». Gia-da ( Christophle ) Religieux Barna-
fi-ist de la Crti* pMtdatrict dt 'Ori't bite aïant été nommé Evêque de Ca
de la Chaúié d- Nò'r'-D 'me- stro , est assaut né par ordre du Duc de
GentHe ( la Bienheureuse ) sa naissance & Parme , lorsqu'il alloit prenlre posses
ses parens. u6 sion de cet Evêché. it+
Se rend disciple de la bienheureuse Gibtrt { Matthieu ) Evêque de Vérone t
Ppp ij
T A É L Ë
▼©niant reformes les moeurs de ses Mortemar , & la Marquise de Moa-
Diocésains , le Clergé & le peuple se tespan sa fille contribuent par leurs
soûlèrent contre lui. 81 libéralités à la fondation 8c aux bâti-
Gindice [ François del ) General des raens de la Communauté des Filles de
Clercs réguliers Ministres des infir S. Joseph à Paris. 414
mes. 17 4 Gramtr ( Claude ) Evêque de Génère
Godet Desm*r*is ( Paul de ) Evêque de emploie S. François de Sales à la con
Chartres, érige la Roïale Maison de version des Hérétiques du Chablais.
saint Louis à saint Cit en Monastère , 310
en ai'ant commission du Pape Inno Fait nommer ce Saint pour son Coad
cent XII. 43; juteur. 311
Permet aux Dames de cette Maison de Grégoire XI. Pape , donne à examiner les
potter un habit régulier. 437 révélations de sainte Birgittc. jî»
Leur donne des Constitutions & des Gregùu XII. Pape, confirme la Congré
Rcglcmtns. 438 gation des Ermites de fiesoti. 1/
(hëvm ( Antoine ) Evêque de Cir , écrit Est deposé dans le Concile de Pise. U
layiedcS JeandeDieu. 138 mime.
Gohdi (Henri de) Evêque de Paris donne Donne procuration à Chartes de Ma-
l'hábit de Religion aux premières Re latesta Seigneur de Rimini pour re
ligieuses Ui fuîmes de Franc*. *<i> noncer en son nom au souverain Pon
G«»<6'(Jcan François de) prcmierArche- tifical t'anS le Concile de Constance.
vêque de Paris permet aux Barnabites tl
de s'établir à Paris. nj Grégoire XIII . Pape , supprime l'Ordre
Permet aussi aux Pères de la Doctrine Militaire de S. Georges à Ravenne.7j
Chrétienne de s'y établir , & fur les Approuve les Constitutions des Pcrcs
differens qui arrivant dans cette Con de la Doctrine Chrétienne cn Italie.
grégation , tl leur fait défense de re 149
cevoir des Novices , St de les admettre Et la manière de rie qui aroit été pres
à la profession. 140 crite aux Ermites de Nôtre-Dame de
Fait des changemens aux Constitutions Gonzague par TEvèquc de Reggio.
des Urfulines de Pans. Kj
Permet rétablissement des Religieuses Grégoire XIV. Pape , érige la Congréga
de l'Ordre de la Charité de Nôtre- tion des Clercs réguliers Ministres des
Dame, & donne desConstitutions à I nfirmes en O rd re Rel igieux. 269
ces Religieuses. 36 s- ($-370 Accorde aux Clercs réguliers Mineurs
G$>jz.*g»e di At*»tôut(\t B ) Religieux les privilèges dont joùiísent Us Thea-
de l'Ordre des Apostolins. J7 tins. " 17 S
G»n%*gut ( Angélique Marie- Anne de ) Erige en Ordre Religieux la Congré
Religieuse Angélique a donné 'a vie gation des Clercs réguliers Ministres
d'Angélique Jeanne de Viseomti Bor- des Infirmes. ' 169
romêc Supérieure des Angéliques de Gregeire XV. Pape, fait des changemens
Milan. m aux Constitutions de£Ordre de sainte
Çvnzague Ferdinand de) Comte de Gua> Birgitre pour ses Monastères simples
stale Gouverneur du Mi'anois , fair de de Flandies. 34
riches prc&ns au Monastère des Ange Permet aux Urselines de la Congre-
Iiqucs de Milan. 117 Í;ation de Tulles de faire des vetux se-
Stimigut [LomseMariede]Reinedc Po cmccls. 101
logne , femme de badiílas Sigismond Permet la même chose aux Clercs ré
IV. fait venir en ce Roïaume des Reli guliers de la Mere de Dieu de Luques,
gieuses de l'Ordre de la Visitation de & approuve leur Congrégation. 1*1
Nôtre. Dame, Ic les établit à Varsovie. G'egoire dt N~v*rrt , fur bâtir l'Eglise
ji* da Monastère des Theatrns à Naples.
G*»cy ( Françoise^ sonde les Ursulincs
des sainte» Rufiac St Seconde à Rome. Gr.mxldi ( Jérôme ) Archevêque d'Aix,
v xi8 prdide au Chapitre General des Pères
Sa mort» ìm mime. de la Doctrine Chrétienne cn France.
Gi.tuí Sny.t ( Diane de) Ducbcíse d* *4'
DES PRINCIPALES MATIERES.
tìruthtr ( Philipes ] Clerc Régulier Mi- Jean de Dien d'y faire aussi des éra
neur , Sc Procureur General de cet Or blissemens. 14;
dre, est: fait Examinateur Sinodal de Prend sous fa protection les Urfulines
Rome par le Pape Innocent XI. 181 de la Congrégation de Dijon. i»j
Cuasta'mes , Louife Torelli Comtesse de Hfntndtz. [ Marine ] compagne de Ma
Guastale le» fonde à Milan pour avoir rine Escobar , reçoit comme elle beau
foin de dix- huit jeunes filles nobles Sc coup de faveurs Célestes. 44
Orphelines- no Hospitalières de la Charitéde SSfòtr* Da
Leurs Observances. m me , leur origine. jíj
Leur habillement. 1xj Anne d'Autriche les prend sous fa pro
Etoient autrefois fout la direction des tection , Sc leur fait avoir les permis,
Barnabltes. m fions nécessaires pour rétablissement
Cutr,n [ Juste ] Religieux Barnabite, est de leur Ordre. la mime-
Confcileur des Princesses de Savoïe,& Madame Faure se déclare Fondatrice
est fait Evêque de Genève. 114 de leur premier Monastère à Paris.
Gutrrtro [ Pierre ] Archevêque de Gre
nade , approuve l'Hôpital de S< Jean Les Frères de la Charité les inquiètent
de Dieu, Sc contribue à son entretien. fur le titre d'Hôpital de la Charité de
Nôtre-Dame qu'elles mettent fur 1*
Guerri [ le P. Etienne ] Jésuite , facilite porte de leur Maison. /* mime.
à Denis Sanguin Evêque de Sentis , le Ces Religieuses font des établislemens
rnoïea de fonder fOrdre de la Présen en plusieurs villes. )<7
tation de Nôtre Dame. J -.» Urbain VtlI. approuve leur Ordre ,
Gmvara [ Jean de ] Clerc Régulier Mi Si les Constitutions qui leur avoìenc
neur , ses écrits. > i8«w été données par l'Archcvêque de Pa
Guillaume Cem i de HtlUide , est fait ris. J70
Chevalier par le Roi dr Bohême avant Ces Religieuses avoient d'abord la
«jue d'être couronné Empereur. 47 troisième Règle de S. Erançoís , Sc se
Cérémonies qui furent observées en disent toujours filles de ce Saint 1 quoi
cette occasion, la mime fr suivantes. qu'elles suivent présentement la Règle
Quilliume Duc de Mantoue , demande de S Augustin. lamtmt.
au Pape Jule III. la confirmation de . Leurs Observance*. 17s
l'Ordrc des Clercs Réguliers du bon Ne doivent recevoir dans leurs Hôpi-
Jésus. \Xf raux aucun homme , mais feulement
Guifcard , Prince de Salerne r ruine un des filles Sc des femmes qui n ont point
quartier de la ville de Rome. 196 de maladies incurables. la mime.
G-flavt Va/a , Roi de Suéde , introduit Leur habillement. 371
l'heresie dans ce Roïaume qu'il avoit fíej^ital i'is-de fantfoffh , Ordre Refi-
usurpé. 36 gieux,qui n'étoit d'abord qu'une Con
H grégation de fillcsfeculieres qui se con-
íacroient- au service des pauvres ma
H Artay di Chaixpva'o» ( françois de) lades dans des Hôpitaux. 40f
Arche*éque de Paris , approuve les L'Evêque d'Angers aoprouve les Con
nouvelles Constitutions des filies de stitutions de cette Congrégation, la
saint Joseph dites de la- Providence. ■ mime'
4X4' Habillement des filles de cette Con
Jíaudífut ( le Père Hercules ) General grégation la mime.
de la Congrégation des PP de la Do La Princesse d'Epinoi Anne de Melun
ctrine Chrétienne en France , obtient entre dans cette Congrégation fous íe
par surprise une Bulle de Rome qui dé nom d'Anne de la Haïe. 407 . frsurv.
clare sa Congrégation Régulière, quoi Progrès de cette Congrégation qui
, qu'elle eût été rétablie dans l'êtat sé fait plusieurs établissemens. 408
culier par Innocent X. 144 Plusieurs Maisons de cette Congréga
fítnri I y. Roi de France fait venir tion embrassent la stabilité , & font
. dans son Roïaumc les Religieux Bar- des vœux setemnels , ce qui est ap
nabites. iu prouvé par le Pape Alexandre VILqui
Permet aux Frères de la Charité de S. déclare" que ces Hospitaliers font vt-
Ppp iii
T A B L E
ritablement Religieuses. 409 La gu*rre étant finie , il se met au scr3
Cet Ordre fait de nouveaux progrès , vice d'une Dame qu'il quitte pour aller
& taMaison de la Flèche où la Congré en Afrique dans le dessein d'y souffrir
gation avoit pris naissance . est la der le martyre, ìjf
niere à prendreTétat Régulier./^ ments Repasse en Espagne , & étant à Gtena-
Observances de ces Religieuses. 410 de., il est converti par un sermon du
Reçoivent parmi elles des Sœuts asso Docteur Avila , & contrefait le fou.
ciées qui ne font point obligées à leurs la meme.
Observances , & font feulement des Est enfermé dans l' Hôpital des insen
vœux simples. 411 sés , & y est maltraité. 136
Hesrit*litUi de smntjoftfh fo r 't gou Quitte fes folies prétendues , par le
vernement fies Otfbelinti , leur originel. conseil du Docteur Avila , & jette les
4" fondemens d'un Hôpital à Grenade ,
Leur ptogtès. 4 '4 pour y avoir foin des pauvres malades»
Ont toutes des Constitutions particu la mime-
lières qui leur ont été données par les L' Archevêque de Grenade & plusieurs
Prélats des Diocèses où elles ont été personnes contribuent à l'entretien de
établies. U mimt' cet Hôpital. 137
Observances des Hospitalières de Bor L'Evêque de Tuy lui donne le nom de
deaux , d'où font sorties les autres Jean de Dieu qui lui est demeuré , lui
Maisons du même Institut. 411. & conseille de recevoir desCompagnons,
sMtVAMet. & leur prescrit une forme d'habille
Leur habillement. 4ij ment. m 13g
Celles de Paris prennent le titre de fil Quels furent fes premiers disciples.
les de S. Joseph, dites de la Providen
ce. 4«4 '* Va trouver Philippes II. Prince des
Leurs Observances ■ 415 Efpagnes , de qui il reçoit de grandes
Observances de celles de Rouen. 410 aumônes pour le secours de Ion Hô
Leur habillement. 411 pital, la mime.
Celles de la Rochelle & de Limoges Sa mort. 140
embrassent l'état régulier. 4 14 Est enterré dans .'Eglise des Minimes,
Voïez Tri lité crête ( Filles de la) avec l'habit des Religieux de cet Or
Hosfifl erti de Locht ■ , leur origine. 373 dre , où il reste jusques en l'an 1664-
Plusieurs villes de France demandent qu'il est transféré dans l'Eglife de fort
de ces Religieuses. 374 Hôp'tal de Grenade. la même.
Lcuts Observances. la mime. Se béatification 8c fa canonisation, la
Leur habillement est diffèrent les jours mimt.
ouvriers & les Fêtes. 37; Clément XI. permet qu'on en fasse
l'office par toute l'Eglile fous le titre
de femi- double, 464
Jean III. Roi de Suéde voulant rétablir
SA n' Jean de T3uu , fa naiflance & scs la Religion Catholique dans ses Etats,
parens , i)t envoie Pontus de la Gadie au Pape
Quitte la maison de ses parens ; & se Grégoire XIII. 37
met au service d'un maître berger qui Fait secrètement abjuration entra les
avoit intendance sur d'autres bergers. mains du Pere Poitevin Jésuite. I»
I» même. même.
Son maître voulant lui faire épouser fa Retombe dans l'hercsie. \t
Aile , il quitte son service , & s'enrôle Je m d Amr,ih. aprés la bataille de Le-
dans les troupes de l'Empercur Char pantt , va à Rome , & sollicite le Pape
les- Quint. I)) Pie V. pour accorder aux Frères de la
Renonce à la profession des armes , 8c Charité de S. Jean de Dieu l'approba-
retourne au service de son premier tion de leur Ordre. ' 141
maître. 134 Fait bâtir un Hôpital de cet Ordre à
Son maître voulant toujours lui faire Naples. 141
épouser sa fille , il reprend le parti des Jean Duc de BntêffH , institué' l'Or-
armes. U mente. die de l'Hcrniine. 4(0
DES PRINCIPALES MATIERES.
Dw rfí Finlande. Voici /<.»» /// Permet aux Religieuses de Nôtre-Da
me du Refuge de célébrer la Fête de
y.*.-»- Bip'</tt dt Monre-Si'ict , General Nôtrc-Dan;e du Rcfugc,& en approu
de la Congrégation da B.Pierre de Pi ve un Office propre. 361
se- 17 Approuve aussi 1 érection d'une Con-
S. 'gnaet , Fondateur de la Compagnie fiainc fous ce nom. la mémt-
de Jésus , assemble à Rome dans une Erige en Ordre Religieux la Congré
mai son, les filles qui pouvoient se per gation des filles du saint Sacrement à
dre par le mauvais exempte de leurs Marseille. 41 +
tnercs , qui ne menoient pas une vie Ir.n>centXll. Pape , confirme l 'union des
honnête, & le Cardinal Cc fi fait trans Ermites du Tirol & de Bavière à 1»
férer ces filles dans le Monastère de - Congrégation des Ermites du B. Pier
sainte Catherine des Cordiers qu'il re de sise. 18
avoit fait bâtir. 19-4 Permet aux Frères de la Charité de S.
Procure aussi des maisons pour retirer Hippolyre de faire des vœux solem-
les Orphelins & Us Orphelines. 116 nels , Sc érige leur Congrégation en
Imperato [ Joseph] Clerc Régulier Mi- Ordre Religieux. 148
aeur, aide le Pere François Caraccioli Fait bâtir à Rome un magnifique Pa
dans la fondation des Couvens de cet lais fur le Mont- Citorio , pour y ren
Ordre en Espagne , & refuse l'Archc- fermer tous les Tribunaux de ía Ju
vêchc de Manfredonia. t8o stice. 3 4*
lr.nnmt VU. Pape , confirme la Congré Approuve l'Institut de la Roïale Mai
gation des Ermites de saint Jérôme de son de saint Louis à saint Cir , tt l'u-
Fieíbli. 10. & 11 ion de la Mensc Abbatiale de saint
Jnnectnt IX• Pape , confirme la Congré »enys en France à cette Maison. 4)1
gation des Clercs Réguliers Ministres Permet aux Dames de cette Maison de
des Infirmes- 1-70 faire des voeux solernnels fous la Rè
inn-centX. défend aux Ermites du B. gle de S- Augustin , & de porter des
Pierre de Pise de recevoir des Novices habits séculiers- 41 $
par. IO Jtrdan [ Eusebe] Religieux Eimite de la
Supprime l'Ordrc de S. Ambroise *d Congrégation du B. Pierre de Pise ,
ntmus. ff son ípicilcge Historique do cette Con-
Approuve la Congrégation desUrsii- , , gregation. . 10
î:
linís i_ Comté"
du s> l ^Bourgogne.
j_ o- " xij faws (François de; Cardinal & Arche-
3upprime l'Ordre des Clercs Réguliers Tcque de Toulouie fait venir des Ur-
du Bon Jésus- "9 solines dans son Diocèse. i7J
Rétablit la Gongregation des Pères Isabeiu d'Eujse , femme de François I.
de la Doctrine Chrétienne en France Duc de Bretagne , portoit le Collier
dans son premier état séculier. L4j de lOrdte de 1 Epi.
Approuve les Constitutions des Reli- J-stinien ( le Cardinal J Protecteur de
gieufes de 1"Ordre du Verbe Incarné. \'°[*n de Vallombreuse.fait reformer
384. les Monastères de cet Ordte par le P.
Con firme le quatrième voeu que font Leonardi Fondateur des Clercs Régu
les Religieuses de l'Ordrc de Nôtre- liers de la Mere de Dieu de Luques.
Dame de Miséricorde. 396 uv
Jnnectnt XI. Pape , renouvelle les éle L
ctions des députés de l'Archiconfra-
ternitéde la Doctrine Chrétienne , & J Ai stus IV. Roi de Pologne fait te-
nomme pour Président M. de la Noce . r>- -
j nir dans ses Etats des Clercs Régu
Archevêque de RosTane. 149 liers pauvres de la Mere de Dieu des
Met sous la protection du S. Siège les Ecolcspieuses , ausquels il procure des*
Clercs Réguliers ru.iL,
-„..., .^j»....- pauvres de
u. la Mere
,< mue établiflemens. igs-
de Dieu des Ecoles pieuses, & les exem- Lampagnagni [Isabelle] fonde une Com-,
te de la jurisdictio» des Ordinaires. munanté d'Ursulincs à Parme s* o"
i9i Landau [ Remi ] General des Ermites de
Déclare qu'on peut procéder à la ca- la Congrégation du bienheureux Pier-
nonisation de S. Jpan de Dieu.- 140 te de Pise , accorde aux habitans- dr
TABLE
ïourque-Palene-des Reliques du bien tion, à laquelle il donne le titre de Mi
heureux Nicolas de Fourque-Palene. nistres des Infirmes- 1*7. fr íSt
16 Sixte V.approuve cette Congrégation,
L*ngre [ M. le Roux de] Président au & permet à ces Ministres des Infirmes
Parlement de Rouen , le rend Fonda de mettre fur leurs habits une Croix
teur du premier Monastère de l'Ordre tannée. i6t
de Nôtre Dame de Charité. 404 Quittent l'Eglise de Nôtre- Dame des
Saint Laurent Justinien , Patriarche de Miracles, & obtiennent celle de la Ma-
Venise , défend aux Ermites du bien dclainc qui leur est donnée par la So
heureux Pierre de Pise , d'avoir une ciété du Gonfalon , & Camille de Lcl-
Eglise ouverte <j.ms cette ville, pag. 7 lis fait un établislement à Naples. la
Le B- Laurent Espagnol , aíTemble dei mime-
Ermites fur le Mont-Scgeste proche Cette Congrégation aïant été érigée
Gennes , qui forment une Congréga en Ordre Religieux , de Lellis fait fa
tion. 17 ptofeífion entre les mains de l'Evêque
Cette Congrégation est unie à celle d'Epidaure , Sc reçait cníuite celle de
du B. Pierre de Pise. U mime. fes Confrères. 170
Lellis [ Camille de] Fondateur des Clercs II obtient du Pape Clément VIII. la
Réguliers Ministres des Infirmes , fa confirmation de fa Congrégation. la
naissance &sesparens. z 6) mime.
Son inclination pour le jeu i64.{$> kj II veut se «charger de tout le soin de
A dessein d'entrer dans l'Ordre de S. l'Hôpi al de Milan , & y remplir avec
François , & ne peut y être reçu. z64 ses Religieux tous les emplois des fer-
Va à Rome pour fc faire gucnr d'une viteuts , à quoi ils s'opposent. 171
ulcère qu'il aroit à la jambe , & est re Ma'gré leur opposition il se charge de
çu dans l'Hópital des Incurables au cet Hôpital , Sc obtient enfin 1c con
nombre des serviteurs de cet Hôpital. sentement des Confulteuts de la Con
tíf grégation qui approuvent les rcgJe-
Ea est chassé par l'œconome , à cauíe mens qu'ils avoient faits , par lesquels
de fa mauvaise inclination pour le jeu. il étoit permis de prendre foin des
la meme. Hôpitaux. 171,
S'enrôle au service des Vénitiens , & Ces reglemcns sent confirmés par Cl&í
la guerre étant finie ,il sert de manœu ment VIII. la mime.
vre à un bâtiment que les Capucins de Sa mort. la même-
Manfredoniafaisoient faire, la même. Licnardi ( Jean ) fondateur de l» Congre
Demande aux Capucins l'habit de leur gat-.on des Glirci Réguliers de la Mer*
Ordre , & est reçu»en qualité de Frère de D. eu de Lnques , fa naissance & set
Laïc; mais il est renvoie à cause que íà parens. ijj
plaie s'étoit rouverte. i6( Apprend la prose/lion d'Apotiquaire,
Etant guéri il prend pour la seconde & entre dans la Confrairic des Colora-
fuis l'habit chez les Capucins , 8c fa bins établie a Luques. la même.
plaie s'étant encore rouverte il estren- Quitte fa profession , va au Collège à
VOÏé. la n. r me. l'âge de vingt sept ans , te commence à
Retourne à Rome.Se rentre dans l'Hó apprendre les rudimens de la Gram
pital des Incurables , dont il est fait maire. 1(4
Oeconome. U mime- Fait de grands progrès dans les études,
Aïant formé le dessein d'établir une Sc prend les Ordres sacrés, la même.
Congrégation de personnes qui s'en- Ses exercices fpiiituels & de charité
gageroient à servir lrs malades , il va qui donnent lieu à rétablissement de fa
au Collège des Jésuites pour y appren- Congrégation, la mime & fur- antes.
d re les rudimens de la langue Latine , Jette les premiers fondemens de fa
à l'âge de trente-deux ans. 167 Congrégation. itf
. Fait de grandi progrés dans les études, Ses disciples l'aïant prié de leur écrire
est ordonné Prêtre, 8c on lui donne la une Règle , U n'écrivit fur un papier
desserte de l'Eglise de Nôtre-Dame que ce motyOieijsanee, qu'il sit atta
des Miracles. la tnirrt. cher dans un lieu public de la Maison.
Jette les l'un démens de fa Congréga
Leonaidi
DES PRINCIPALES MATIERES.
Lconardi St ses Disciples se voïant datricc de l'Ordre des Annoneiades ,
abandonnés de leurs parens font obli- obtient permission de son. mari d'en
. gés d'aller de porte en porte recevoir trer en Religion. }io
les aumônes des personnes cliari tables. Reçoit l'habit de cet Ordre des mains
*Í7 de l' Archevêque de Qennet, St meure
La République de Luques les veuc quelque tems après. )oj
charter de ses terres , mais le Séna L» B- L' itv BtrtrMid , de l'Ordre de saint
teur Narducci prend leur défense- l* Dominique prédit au P-Jean Augustin
mesmt' Adorne qu'il seroit Fondateur d'un Or-
Les Bourgeois de Lucques persécutent • dre Religieux. 17 S
ce saint .Fondateur Si ses Compagnons. Ltii s XIII. Roi de France , permet aux
1,8 Religieux BarnabitesMc s'établir dans
L'Evêque de I ucques érige la Congre- toutes les villes du Roïaurae. 11 1
gation.cn Congrégation séculière sous Confirme rétablissement de l'Ordre
le titre de Congrégation des Clercs de S. Jean de Dieu dans son Roiau-
séculiers de la bienheureuse Vierge , me. 14;
& Lconardi en est élu le premier Re Pcrmjt celui des Urfulines de Paris.
cteur. Ia mtsme. m
Leonardi écant sorti de Lucques , les Ordonneque la Bulle d'Urbain VIII.
Bourgeois renouvellent leui haine pour l'érection del'Ordre desFilles de
contre lui ,.& le Sénat donne un Dé la Présentation de Nôtre Dame en
cret pour l'empêcher de retourner à France fera exécutée. *J)4
Lucques , afin d'y assurer le repos St la Loùi XIV. Roi de France fonde la
tranquillité publique- iS9 Roïale Maison de S. Louis à S. Cix.
Est envoïé par le Pape Clément VIII. 4M
à Naples , en qualité de Commissaire Ordonne , que la Communauté fer*
Apostolique, pour y terminer quelques composée de trente-six Dames Profes
à fferens , St ce Pape approuve les ses de deux cens cinquante Demoisel
Constitutions de fa Congrégation. U les d'extraction noble , 8c de vingt-
mtsme. quatre Sœurs Converse* 4* S
Est nommé Commissaire Apostolique Donne des Lettres Patentes l'an i68í.
pour reformer les Moines de l'Ordre en forme d'Edit pour la Fondation de
du Mont-Vierge. x6o.tjyx6i cette Roïale Maison- l* rn^sm:.
Reglemens que Sa Majesté veut être
Le Pape lui ordonne de retourner à observés dans cet établissement. 417.
Lucques pour y visiter la Congréga Ó' suivantes.
tion en qualité deVicaire Apostolique, Donne la terre & Seigneurie de S Cir,
& les Bourgeois de Lucques le reçoi St fait unir la Mense Abbatiale dç.
vent dans leur ville à la prière du Pa 1" Abbaïe de S. Denys en France à cette
pe. i«« Maison- 418
fait un établissement dans Rome, & Ordonne que les places des Dames
est envoie pour visiter les Monastères venant à vacq .ier, les Demoiselles qui
de l'Ordre de Vallombreusc. %6i scroient élevées dans la Maison,& qui
Nouveaux troubles excités contre lut auroient vocation pour la Religion se-
dans la ville de Lucques, U mtsme. roient préférées à toutes autres pour
Sa maladie & fa mort. i6x les remplir 419.
letpo'd J. Empereur , s'intéresse pour l'u- Accorde à Madame de Maintenon tous
nion des Ermites du Tirol & de Ba les droits St les honneurs de Fonda
vière , avec la Congrégation du bien trice dans cette Maison. U mesmt.
heureux Pierre de Pise. 18 Permet aux Dames de saint Loiiis d'ac
ítlli ( Thomas) Clerc régulier Mineur» quérir des rentes ou des héritages des
Confesseur du Pape Innocent X. est sommes que 5a Majesté pourroit leuc
fait Evêque de Cerene , Prélat de la donner , St qui pourroienr aussi leur
Congrégation des Réguliers & Vicai être données par les Rois ses succes
re de sainte Marte Majeure. 180 seurs. 4)1
Lomtllini ( Vicentine ) première Compa Ordonne que le nombre des trente-
gne de la Mère Victoire Fornari Fon- fix Dames ft des Sœurs Converses
TABLE
pourra érse augmenté julqul quatre- linci le* ObserranceS régulières, it
vingt , Sc que íans ce nombre il y au ntimi.
ra toujours au moins quarante Dame», Fonde aussi un autre Monastère d"Ur-
U mesmi. sulines à Paris , 4c le Noviciat des PP.
Etablit un Conseil réglé compost d'un Jésuites. U4
Conseiller d'Etat, d'un ancien Avocat Son amour pour lei pauvres , & fa
au Parlement de Paris , & de ['Inten mort. la mimé.
dant de la Maison , pour la conserva M
tion des biens de cette Maison- 43 3
Augmente la fondation de cette Mai M Agnus i'Ostngeth'u , frère de Jean
son , & assigne un fond annuel pour III. Roi de Suéde, est frappa"
doter les Demoiselles qui auront été tout d'un coup d'une violente phrene-
élevées dans la Maison jusqu'à l'âge fìe , aïant voulu s'emparer du Mona
de vingt ans- 434 stère de Wastein de l'Ordre de sainte
Ordonne que les Demoiselles qiii sor Birgitte. 3S
tiront de la Maison pour cause d'infir- Maillant ( Jean des Porcelets de) appor
fnité avant l'âge d: vingt ans jouiront te toute la diligence possible pour por
feulement par forme de pension ali ter un véritable jugement fur la pos
mentaire du revenu de la dot jusqu'à session de la Mere Marie Elizabeth de
l'âge de vingt ans , que la dot leur ap la Croix, Fondatrice de l'Ordte de
partiendra, lame/me. Nôtre-Dame du Refuge. î/j
Permet aux Dames de saint Louis de Contribue par son zele 4c par ses libé
poursuivre en Cour de Rome une Bul ralités à rétablissement de cet Ordre.
le pour faire ériger cette Maison en 3Í4- & 558
Monastère- 43s Maintenon ( Madame de ) fait élever de
Consent que ces Dames prennent un pauvres Demoiselles à Ruel. 416
habit régulier au lieu de l'habit sécu Inspire au Roi de France Louis XIV.
lier que le Pape leur avoit permis de de rendre cet établissement solide , en
conserver. 43Í fondant la Roiale Maison de S. Louis
Accorde des armes à ces Dames , Sc à S. Cir. la rrtmt.
fcur permet de faire porter ses livrées Ce Prince veut qu'elle jotrisse fa vie
& celles des Rois ses successeurs aux durant de l'apparremenc qu'il lui a fait
Gardes de leurs chaises , & aux Do faire dans cette Maison , & qu'elle
mestiques de leur maison. jouisse aussi de tous les droits qui ap
Xucrejst r Comtesse de Lodronne „ est partiennent aux Fondateurs. 419
choisie par la B. Ange'e de Bresse pour Les Dames de saint Louis aïant eu pet-
Protectrice des Ur lulines qu'elle avoit mission de faire des vœux selcmnels,
fondées, 15.4 elle donne le modèle de lTiabíJlemcnt
luillitr ( Jean ) Seigneur de Boulen- qu'elles portent à présent. 4.37
court, Président en la Chambre des Donne un ruban couleur de feu à dix
Comptes à Paris , pere de Madame de Demoiselles de cette Maison, qui font
sainte Beuve Fondatrice des Religieu- appel le'es les filles de Madame de
. ses Ursiiline* en France. 1 fi Maintenon- 447
Xui'litr ( Madclaine J fille du précédent , Malanstas Charles ) Scigneurde Rimi-
ses vertus dans fa jeunesse. ifS ni donne au B. Pierre de Pise l'Ermi-
Est mariée à M. de sainte Beuve Con tage de laScolca. pag. 13. 14
seiller au Parlement dfeParis.tt mtsmi. Elt chargé de la procuration du Pape
Devient veuve à l'âge de vingt- deux Gtegoire XII. pour renoncer en son,
ans 1(9 nom au Souverain Pontificat dans le
f onde une Congrégation de tilles U r- Concile de Constance. pag. 11
lulines à Paris. i«o Maltrb* ( Barchelemi ) premier Générât
Fait ériger leur Maison en Monastère de l'Ordrc des Ermites de la Congre-
sous la Règle: de S. Augustin par le Pa gation du B Pierre de Pisc,étend beau
pe Paul V. i6i coup cer Ordre, pag. t-
Va à Soissons pour en emmener des Malusellt ( Jérôme) desordres de fa jeu
Religieuses de l'Abbaïe de S. Etienne, nesse, & fa conversion par les exhorta
afin d'apgicodrc aux nouvelles U r fu tions de la B.Gentille de Ravcnne. 1*7
DES PRINCIPA LES MATIERES.
Embrasse l'état Ecclésiastique . & la des femmes égarées dans le péché , flt
B. Gentile le prend pour son Dite- qui vouloicnt fe coavertir. tjy
cteur. la mime. Est charmée en peu de tems de vingt
Sont persécutés tous les deux par les de ces filles , dont elle prenj un grand
habitansdcRavenne. u8 foin. la mime.
Fonde 1" Ordre de» Clercs réguliers du L'Evêqnc de Toul prend la resolution
Bon Jcíùs. 119 d'en faire une Communauté Religieu
Sa mort. la mime. se. 3,6
M*>>- Elisabeth de la Croix ( la Mere ) La Mere Elisabeth de la Croix,& trois
Fondatrice d; fOrdre de Nôcre- Da de ses filles font choisies pour ê rc du
me du Refuge , fa naissance & fes pa nombre des premières Religieuses, la,
rent 34c même.
Ses mortifications & fes pénitences L'on dresse les Constitutions de ecc
pendant fa jeunesse 346 Ordre qui font approuvées par le Pa
L'amour que fes parens arorent pour pe Urbain VIII. qui confirme aussi ce
elle se change en aTcrsion lors qu'ils nouvel Institut- 357
voient qu'elle ne Yeut point s'engager La Mtrc Elizaberh aprés avoir fait fa
dans le mariage. j+7 profession folemnellc avec ses trois fil
Sa mere emploie toutes fortes de mo- les te quelques autres , va à Avignon
ïens pour lui faire perdre l'efpiït de faire un nouvel établissement de cet
derotion. /* mime & s»iv. Ordre 357
Ses parens la contraignent àépouftr Sa mort. 3JÏ
un Gentilhomme de Lorraine qui étoit Est enterrée dans son Monastère de
veuf ,& avoit plusieurs err/ans. J49 Na-ici k & son cœur est porté au Mo
Mauvais traitement qu'elle reçoit de nastère d'Avignon. /* mime.
son mari. / « mime d> suiv. Marie Mnielaint de la Trinité, Fondatri
Estempoifonnée par fa belle- fille , & ce de l'Ordre des Religieuses de Nô
est préservée de la mort par un vomis tre Dame de Miséricorde, fa naissan
sement extraordinaire, jj o. fr suiv. ce & ses parens. 390
Obtient par ses prières la conversion Se met fous la conduite du P.Yvan. ; 91
de son mari , qui meurt saintement. Commence l'Ordre de Nôtre- Dame
de la Miséricorde , en vivant en com
Ne veut point se marier , & r- fait vœu mun avec quelques autres filles dans
de chasteté. jjr une Maison à Aix que le P.Yvan avoit
Un Médecin emploie plusieurs malé achetée. 391
fices pour fe faire aimer d'elle- la mê Peifecutions c^u'on lui suscite à ce su
me fr siit-antes. jet, la mime.
Çe Médecin votant qu'il n'avoit pu Sa mere étant allée dans la Maison de
réussir par ses maléfices , emploie la cette Congrégation peur l'en faire for»
puissance des Démons pour la maltrai tir de force , est elle même touchée
ter par des maladies extraordinaires. par les discours de fa fille, 4c reste dans
3Í) la Congrégation. 393
Elle devient véritablement possédée. L' Archevêque d'Aix aïanrreçu la Bul
Choses extraordinaires qui arrivèrent le d'érection de cette Maison en Mo
dans les cxorcifmes qu'on lui fir. la nastère , donne f habit de Religion à
mime. cette Fondatrice. 396
Est miraculeusement délivrée par l'in- Elle fait plusieurs fondations de cec
terccssion de la sainte Vierge dans des Ordre. /* même fr suivantes.
pèlerinages qu'elle fit à Chartres & à Les Religieuses du Monastère de Paris
Liesse. )j4 se soulèvent contre el'e , Sc 1 obligent
Veut être Religieuse de sainte Claire de fe retirer dans celui tf Avignon.
dans le Monastère de Verdun , Sc plu Ì97
sieurs obstacles empêchent qu'elle n'y Y est visitée dans fa derniere maladie
soit reçue' aussi bien que dans une au par l'Archevêque d'Avignon ,& par
tre Communauté qui la demandoit. la le Vice- Légat. la mime.
mime. Sa mort. 39B
Fait vécu de prendre foin des filles Sc Lc Prorincial des Pères de la DocírL-
TA B L Ë
ne chrétienne prononce son Oraison ce , fait Tenir à Paris des Frères
funèbre. U misme. de la Charité de S. Jean de Dieu.aus-
M*r%utriu de R/rvetme ( la bienheureuse) qucls elle procure un établissement.
perd la vue à l'âge de trois raois , èc '4Í
dés l'âge de cinq ans commence ame Mtlun ( Anne de ) Princtssc d'Epinoy,
ner une vie anstere & pénitente. 115 aprés avoir été Icmg-tems Chanoinesse
Vient à Ravenne où Dieu l'afHige pen de Mons , se retire aprés lamort-de
dant quatorze ans par diverses mala son pere , & à l'insçu de ses parens ,
dies. _ lu mesmt. chez les Filles de la Visitation à Sau-
Ecablic la Société du Bon Jésus, & lui mur. 407
piefcric des Règles qui font rédigées Y a'rant été reconnue , elfe en soit ,. te
par écrit par Dom Scraphim de Ferme entre chez lesFillcsHospitalieres dt S-
Chanoine Régulier. nf Joseph sous le nom d'Anne de la Haïe.
Sa mort. I4 mefmf la misme dp suivantes.
Le Pape Paul III. à la prière du Duc Le Vicomte de Gand son frere,Sc denx
de Mantoue nomme des Commutai 1 cs autres de ses frères , fçachant qu'elle
pour informer des miracles qui fe fa«- étoit dans l'Hôpital de B^ugé.la vien
soient à son tombeau. 114. cf'2-7 nent prendre pour la conduire à Paris
M fini ( Simon ) Gcnetal de l'Ordsc des pour assister au partage des biens du
Clercs Réguliers du Bon Jc'us. 114 cr Prince d'Epinoy leur pere. 408
130 Des biens qui lui étoient échus en par
SUartjueri/i :r ( Denis Simon ) Archevê tage , elle en fait faire des bâtimens a
que de Lion & Cardinal , faic ériger l'Hôpital de Baugé , St fonde celui de
par le Pape Paul V. la Maison des Ur- Beausorr. " la mefme.
sulines congregées deLion en Mona Sa mort. * 411
stère ,âc reçoit leurs vceux solcmnels. Mtrctrye ( Jeanne ) l'une des Fondatrices
188 des Ursulincs de la Congrégation de
Dresse les Constitutions de ces Reli Bordeaux. 179
gieuses. 18 9 Miani ( Voïcz ) Em litn f Jérôme- )
Demande à saint François de Sales des Micûlcn [ Antoinette ] Fondatrice des
Filles de laVilîtation pour les établir à Ursulincs de la Congrégation de Toi
Lion. j.14 les , fa naissance. lj7
Persuade à saint François de faire éri Ses inclinations à la vettu pendant ía
ger cctteCongregation en OrdreReJi- jeunesse. U mtfmt frfuivtmtu.
gieux. J15 Veut èœ Religieuse r & reeoit à ce
Jâ*rtint~zj ( Laure ) Duchesse de Mo • sojet de ses parens de mauvais traite-
denne fonde un Monastère d'Uifulines mens. i$8
à Rome. ijc. {$.181 Jette les fondemens d'une Commu
Martin [ Madchine ] Voïcz Marie Ms- nauté de Filles Ursulincs à Ambert.
delatnt de la Trinité. »»»
Map { Laute ^ fonde une Communauté Va à Clermont pour y faire un autre
dUrfulincsà Plaisance cn Italie 110 établissement , & y reçoit le voile de
>jajjn ( Jules ) Cardinal , fait bâtir à Religion des mains de l'Evêque de
Rome l'Eglife de saint Vincent Sf de Cl et mon t. 10O
saint Arustaíc où il avoir été baptisé. Obtient un autre établissement à Tul
»4 les, & faitérigercette Maison cn vrai
Fait venir à Paris les Tkeatins , & les Monastère par le Pape Grégoire XV.
établit au Fauxbourg S. Germain 85
jftditis [ Alexandre ] Cardinal, est élevé Dresse les Constitutions de la Congre-
au Souverain Pontificat, aprésiamort 5;ation des Ursulincs de Tulle», &
de Clément VIII. & prend le nom de ait encore des établisscmens-la mtfmt
Léon XI. 147. r> 148 S» more. I* mtfmt•
N'íbanJ >nne point, quoique Pape, la Milan [ Jean - Baptiste } General des
protection de l' Arc hi confiât e r ni té de Clercs Réguliers Theatins. la
la Doctrine Chrétienne y qu'il avoit Minimes [ les Religieux ] possèdent pen
érant Cardinal. 148 dant un teins considérable le corps de
Xtdteit (.Manc de ) Reine de Fwa.- saint Jean de Dieu qui avoit exe- co»
DES P RI NCIP A LES MATIERES.
terré dans-kur Eglise à Grenade. 140 fuse l'Abbaïc de S. Victor de Milan.
Mêlé (Edouard) Evêque de Baíeux s'op 108
pose d'abord à rétablissement de l'Oi- Jette les fondemens de l'Ordre des
dre de Nôtre Dame da Charité , fle y Clercs Réguliers Barnabites avec deux
donne enfin- son consentement. 404 autres Compagnons. U même.
JlHmtchal ( Charles de ) Archevêqtâe de Est élu Supérieur de cet Ordre en qua
Toulouse approuve les Constitutions lité de premier Prévôt. iie>
de la Congrégation des Dames de pie kit élu Prévôt une seconde feis. III
té établie dans le Monastère des Uríû- Sa mort. la mime.
lines de Toulouse. 178 Morofint ( Dorothée ) l'une des Fonda
tAor.dtui ( le Cardinal de ) obtient du trices de l'Ordre de S. Ambroise & de
Pape Sixte V. la confirmation de la sainte Marceline. 6t
Congrégation des Clercs Réguliers Morefini fEkonore) femme d'Ange Emi-
Ministres des Infirmes. 16Ì lien Sénateur de Venise. 11 j
Fa t en mourant ces Clercs Réguliers
légataires universels de tous ses biens. n
170
Mont-joux ( Françoise de ) sa naissance. NArducei ( Nicolas ) Sénateur de fa
%i6 Republique de Luques , prend U
Ses parens voulant l'engager dans le défense de la Congrégation des Ckrcs
mariage , pour éviter leurs poursuites réguliers de la Mere de Dieu. iyf
elle entreprend le voiage de la Terre- Etant mort Gonfalonier de la même
Sainte , & visite en passant à Rome Republique , ne veut point être enter -
Id tombeaux des Saints Martyrs, la ré avec ks marques de fa dignité,mais
mime. avecl'habit des Frères Laïcs de la mê
Clément VI II. la fait demeurer à Ro me Congrégation. I* mime-
me où elle fonde une Communauté iìtsmond ( François de ) Evêque de Ba-
d'Uríulines. 117. ér suivan. ïeux , dorme l'habit de Religion aux
Sa mort. 118 premières Religieuses de l'Ordre de
Monte-Hello , montagne dans l'Orabrie , Nôtre -Dame de Charité. 404
Chef- lieu de l'Ordre desErmitesdela tlei'villt ( Camille de ) Archevêque de
Congrégation du B. Pierre de Pise. Lion , permet d'ériger la Maison des
p*g- Filles du Verbe Incarné à Lion, en
Morìgia ( le Cardinal ) Archevêque de Monastère. 381
florence étoic Religieux Barnabite. Hicolai ( k Père ) Jésuite , est fait Prin
"5 cipal du Collège de Stockholm par le
Morigia ( la B. Catherine ) sa naissance "Roi de Suéde Jean III. 37
& ses parens . j8 Le B.NiaUs de Fourque-Valêne, prend
Se retire fur le Mont-Váraise où elle l'habit du Tiers- Otdre de saint Fran
mene une vie solitaire. 5$ çois, pag.1 4
Reçoit des Compagnes , & demande Forme une Congrégation d'Ermite»
au Pape Sixte IV. la permission de fai» qui fuivoient la même Règle , Sc ob
re des voeux sokmnels fous la Règle tient un Couvent à Naples. pag. iy
de saint Augustin, & les Constitutions Obtient du Pape Eugène IV. l'Eglise
de l'Ordre de S. Ambroise ad r.emus. de saint Onuphre à Rome , & la cède
la même- ensuite arec les autres CouveMS qu'il
Elle fak profession avec ses Compa avoit aux Ermites de la Congrégation
gnes , & obtient la permission de dire du B. Pierre de Pise, U mime.
rofficc selon le rit Ambroíîen. 60 Sa mort. pag. 16
Sa mort. U mime. Les habitans de Fëurque-Pakne de
XUrigia ( Jacques Antoine ) fa famille mandent de ses Reliques , & en ob
compte au nombre de ses ancêtres ks tiennent du General de cet Ordre.
saints Martyrs Nabor& Félix. 107 la mi foie.
Sa naissance. la mime. Nicolas V, Pape ordonne que le Chapi
Passe fa jeunesse dans les divertissemens tre General de la Congrégation du B.
fc les plaisirs. U mime. Pierre de Pssc se tiendra tous les tiois
Embrasse l'Etat Ecclésiastique y Sc re- ans. \9
Qjjq, iij
T A B L E
tfigtit ( Paule-Antoinette «Je ) Religieuse vé- U mtsmù
Angélique , excès de vamté aufqucls Les inquiètent encore au sujet du qua
elle se laisse entraîner. H9 trième vœu qu'elles veulent faire de
Est chassée de son Monastère par Or recevoir de pauvres Demoiselles fans
dre de l'Inquisition , & est renfermée dot. }»f
dans celui de sainte Claire la mtsmt. Ne veut point recevoir la Bulle qu'el
Sort de ce dernier Monastère , & re les obtiennent pour i 'érection de leur
fuse d'or-éïr au commandement qui lui Congrégation en Ordre Religieux. la
fut fait d'y rentrer. ito mime.
Meurt dans ion péché. la mefme. La reçoit enfin , & donre l'h. bit de
Est mise néanmoins au nombre des Religion aux premières Filles de cet
personnes illustres en sainteté1 , par le Ordre. - tjí
Pere Hilarion de Coste Minime, la Le Pape Urbain VIII. confirme leur
mefme» Ordre. la mtsme.
àV«Cf s Ange de la ) Archevêque de Ros- Elles font demandé s par l'Abbcssede
fane, est nommé Président de l'Ar- de S Georges à Avignon pour refor
chiconfraternité de la Doctrine Chré mer son Monastère. U mime.
tienne par le Pape Innocent XI. 1 49 Font plusieurs établissemens en diffé
Notre-Dame de Chanté, ordre Religieux, rentes villes la t,;,m- & survat US.
fbn origine. 400 Quelle est la fin principale de cet In
Louis XIII. Roi de Franc* accorde des stitut. ;v8
Lettres Patentes pour rétablissement Habillement de ces Religieuses. 5519
de cet Ordre. 401 Nótrr*Dame du Ref--g ,OrJre Religieux,
Les Religieuses de l'Ordre de la Visi son origine. j/<
tation apprennent à celles de Notre- Quelle est la fin de Cet Institut. Jjí
Dame de Charité les Observances ré Est approuvé parle Pape UibainVUI.
gulières. 401 ÌS7
Le P. Eude dresse les Constitutions de Son progrès. la mime & fuv.
cet Ordre. la mtsme. L'on y reçoit des filles d'honneur qui
Habillement de ces Religieuses. 40J ne font qu'une Communauté avec les
M. le Roux de Langrie Président au Pénitentes qui font aussi Religieuses.
Parlement de Rouen se rend Fonda
teur du premier Monastère de cet Or Les filles d'honneur font un quatrième
dre. 404 voeu de ne consentir jamais que le
• Lc Pape Alexandre VII. l'érige en Or nombre réservé pour les Pénitentes
dre Religieux- la mefme. soit diminué. • 557
Quelle est la fin principale de cet In Les supériorités ne peuvent être rem
stitut. 401 plies que par les filles d'honneur, la
Ììotre-Dame dt Miséricorde , Ordre Re mime.
ligieux , n'étoit dans le comrnence- Manière d'élire les Supérieures. jt7
ment qu'une Congrégation deFilles sé Habillement de ces Religieuses, 559
culières, jjt ìtôire Dame du /est Douleurs , Commu
Persécutions que souffrent les premiè nauté de Filles a Rome qui suivent la.
res Filles de cette Congrégation. U Règle de S. Augustin. )4*-
mefme. Leurs Constitutions font approuvées
Le Cardinal de Richelieu Louis Al par les Papes Alexandre VII. de Clé
phonse Archevêque d'Aix approuve ment 1 X.& confirmées par Clément X.
cette Congrégation. jjj J4»
Son successeur Louis de Bretel veut Leur habillement & 1 oblation qu'el
obliger ces Filles à prendre foin des les font de leur personne fans engage
filles Pénitentes , à quoi elles s'eppo- ment de voeux. la mime.
lent , ce qui leur attire la disgrâce de Nevati ( Jean- Baptiste ) General des
ce Prélat. $94 Clercs Réguliers Ministres des Infir
Ce Prélat voïant qu'elles veulent faire mes. 174
ériger leur Congrégation en Ordre tJezet [ Guillaume du Broc de ] Vice-
Religieux s'y oppose , <V veut les obli Legat d'Avignon. a 07
ger a choisir un Ordre déja appjreu-
DES PB.INCIPA LES MATIERES.
que Pie II. avoit faite des Ermites de
S. Jérôme de Fiesoli en deux Congré
gations. 14
ODeseakhi ( Bernard ) entïe dans la Paul III. Pape , institue l'Ordre Mili
Congrégation des Clercs réguliers taire de S. Georges à Ravennes. 7»
Somasques. xi? Exemte les Barnabites de la Juridic
Oerolampade ( Jean ) qaitte l'Ordre de tion de l' Archevêque de Milan , & les
sainte Birgitte dont il ctoit Religieux, met fous la protettio» dn saint Siège.
pour aller prêcher ses erreurs à Bâle. 109
39 Approuve l'Ordre des Religieuses An
SamortScfonEpitaphe. la même- géliques ny. 118
Cìaus Magnus. Archevêque dtfpsal aïant Permet à ces Religieuses d'accompa
été chassé de Suéde pour la Foi , se rc- gner les Barnabites dans leurs Mis
. tire à Rome. jí sions. 118
Cfserti [ Biaise ] est d'abord Vicaire Ge Approuve la Congrégation des Clercs
neral de la Congrégation des Clercs réguliers duBon Jésus. 119
réguliers Ministiesdes Infirmes, & Approuve aullì l'Iastitut des Urfulines
ensuite General. %7% d'Italie. ijf
Cfcrta ( Anne ) femme de Dom Gareias Et l'Ordre des Clercs réguliers Somas
de Pise , veut avoir dans fa maison S. ques. 130
Jean de Dieu pour l'afEstcr dans fa Donne à Loiiis Farnese son fils natu
derniere maladie. 140 rel la Duché de Parme & celui de
Cjs n» ( Cofme d') après s'être signalé à Plaisance , peut les tenir en qualité
la bataille de Lepante , se fait Rcli- de Vassal du Pape. 344
tieuz Barnabitc. iij Paul IV. Pape , permet aux Clercs régu
st General de cet Ordre, 5c en même liers du Bon Jésus de faire des vceux
tems de celui des Feuillans. 114 folemnels. 11?
Refuse l'Archevêché d'Avignon , & Taul y. Pape , soumet les Ermites du P.
l'Evêché de Pavie , te est contraint Piètre dcPife à la Jurisdiction des In
d'accepter celui de Tortone. U mime- quisiteurs dont ils avoient été exemtés
Sa mort. la me/me- par Martin V. 10
Confirme l'union de l'Ordre des Re
ligieux de S. Ambroise ad nemus avec
PAUthgue ( Marguerite ) Vuthejst de celui des Apostolins,8c approuve leurs
Mantoue- Votez Frideric II. Duc de Constitutions. 57
Mantoue. Erige la Maison des Urfulines de Pa
Talotte ( le Cardinal ) Archevêque de ris en Monastère, & leur permet de
Boulogne donne un établissement dans faire des vœux folemnels. f fo.
fa ville' Métropolitaine aux Clercs ré Erige la Congrégation des Urfulines
guliers Ministres des Infirmes. i6?.é* de Bordeaux en vraie Religion. 380
171 Permet aux Urfulines de la Congré
Tara ( Antoine ) Clerc régulier Mineur, gation de Lion de faire des vceux fo
ses écrits. - 180 lemnels. 188
satin ( la Mere Marguerite ) Religieuíè Accorde la même grâce aux Religieu
de l'Ordre de la Visitation de Notre- ses ' Jrfulincs de la Congrégation de
Dame , est tirée de son Monastère de Dijon. 19;
Caen pour être Supérieure de celui Donne aux Urfulines de Rome l'Egli-
des Religieuses de l'Ordre de Nô re- se des saintes Rufine & Seconde. H8
Dame de Charité , & pour apprendre Confirme l'union des Pères de la Do
à ces Religieuses les Observances ré ctrine Chrétienne en France avec les
gulières. 40a Clercs Réguliers Somasques. 119
Retourne à son Monastère dont elle Erige la confraternité de la Doctrine
avoit été élue" Supérieure. • 40J Chrétienne enArchiconfrarernité 148
Est faite encore une sots Supérieure de Donne aux Clercs réguliers de la Me
celui des Religieuses de Nôtre Dame re de Dieu de Lucques , le soin de»
de Charité, & y meurt. 404. Ecoles pieuses de Rome. 16»
Paul IL. Pape , confirme la séparation' Le Pcrc Calafanz aïant sondé des Eco»
T A BLE
lel pieuses à Rome, ce Pape érige cet J erôme de Fiesoli en deux CongregaJ
Institut en Congrégation sous Ic titre tions , Si règle 1'habillement que ces
de Congrégation Paulinc. \ly deux Congrégations dévoient porter.
Confirme les Constitutions de l' Ordre ȕ
des Anuonciades. joj Pie 7rr.Pape,conrïrnic KOrdre des Clercs,
Commet saint François de Sales pour réguliers Somasques. ijo
ériger la Congrégation des Filles de la Appreuve rétablissement du Monastè
Visitation de Notre-Dame en Ordre re de sainte Catherine des Cordicrs à
Religieux. 315 Rome , oiì 1 on élevé de pauvres fil
Paul de Comte fùgos» , Cardinal & Ar les. X94
chevêque de Gennes , permet aux Frè Ht y. Pape , ordonne aux Ermites du B.
res de la Congrégation de la pauvre Pierre de Pise de faire des voeux so
vie des Apôtres de faire bâtir une Mai lemnels , fous la Règle de saint Augu
son à Gennes. $6 stin. 9
Paul* de Pohgni ( 1» Mcre ) fa naissan Leur accorde les privilèges des Ordre»
ce* XII Mcndians. la me/me.
Fonde la Congrégation des Urfulines Supprime l'Ordre des Humiliés. 111
de Foligni. la mtsmt. Erige Ja Congrégation des Clercs So
Estime que le Pape Urbain VIII. fai- masques en Ordre Religieux fous la
soit de cette Fondatrice. iti Règle de S. Augustin. 130
Sa mort, la mime. Accorde beaucoup d'Indulgences aux
"Pauvre vie des Apôtres ( Congrégation Confrères de la Confrairíe de la Do
de la } Voïez Apofloltnt. ctrine Chrétienne , & ordonne que
Pauvres volontaires { Ordre des) son ori dans tous les Diocêsct les Cures éta-
gine, jo bliroient de pareilles Canfra.ries.147
Ces pauvres volontaires embrassent la pierre de Gennes , premier General de la
Règle de S Augustin, & font des voeux Congrégation des Ermites de S. Jérô
solemnels. la même- me de Fiesoli. 11
Leurs observances. 51 Pierre Maìerba de Cefenne , fonde une
Fax ( le Pere ) General des Clercs régu Congrégation d'Ermites qui portent
liers Mineurs , fait des établissement son nom. 16
de cet Ordre en Espagne & cn Italie. Ces Ermites font unis à la Congrega-
t;on du B. Pierre de Pise par le Pape
Pedrtsa ( Grégoire ) Evêque de Vallado- Clément VII. 17
lid , fait faire des informations de la "Pierre de Pifi ( le B. ) sa naissance & ses
vie de Marine d'Escobar , pour servir parens. 1
au procès de fa canonisation. 44 Se terre à Montebello en O.nbrie , od
Perdueeini ( Zacarie ) l'un des premiers il jette les fondemens de la Congré
Religieux de l'Ordre des Clercs régu gation des Religieux Ermites qui por
liers du Bon Jésus, avoit été disciple tent Ion nom. ]
de la B. Gentile. 119 Ses pénitences & ses mortifications, la
Pericard ( François ) Evêque d'Evreux m,smt-
fait déterrer le corps d'un Magicien Sa mort. 6
qui avoit été enterré dans l'Eglife Recherches inutiles que l'on fait pour
d'un Monastère de Religieuses- }«S découvrir le lieu de ía sépulture. S
Le Parlement de Rouen prend con- Le Pape Alexandre VIII. souscrit la
neissance de cette exhumation , Sc commission pour fa béatification & (à
fait brûler le corps de ce Magicien. canonisation. I» mtsmt-
la me/me. Voïez Ermites de saint Jérôme de la Cen-
tetra ( Henri ) l'un des premiers Com greiati'» du Bienheureux Pierre de Pise.
pagnons de saint Philippes de Neri , PtntÏÏt{ Michel ) Chanoine de l'Eglise
est établi Supérieur de toutes les Eco de saint Agticole d' Avignon , l'un des
les de Rome par le Cardinal Savelli. premiers Compagnons du Pere Ceíàr
*47 de Bus Fondateur des Pères de la Do
Pidpu de S- OU» ( Louis ) ETcquc de Ba- ctrine Chrétienne en France. ij<
bilonne , Theatin. , is P/»N>i»ií(Isidore)Commaiideur & Grand
Pie U- Pape , divise Jet Ermites de saint Prieur de l'Ordre de saint Maurice
DES PRINCIPALES MATIERES.
& de saint Lazare , se fait Religieux Moncel ses deux Sœurs Religieuses
Barhabite. 114 dans ce Monastère , & une autre Reli
Meurt Evêque d'Asti en Piedmont. la gieuse pour apprendre IcsObíavan-
. min. e. ces régulières aux nouvelles Religieu
Philippe II. Roi d'Espagne", nYiant en- ses de l'Ordre de la Présentation. )] y
corr que la qualité de Prince des Espa Observances de ces Religieuses , Sc
gne* , fait à S. Jean de Di:u de gran quelle est la fin de leur Institut. 336
des liberahics pour son Hôpital de Deoys Sanguin Evêque de Senlis ne
Grenade. 139 veu de kur Fondateur , leur donne de
Fait bâtir un Hôpital à Madrid fur le nouvelles Constitutions. 337
modèle de celui de Grenade. 401 Pnjentatitn de Nò.re-Dame dans la Val-
Th'lijpmtí [Religieuses] ainsi appellces, teline , Ordre Religieux , son origine.
par ce qu'elles ont soin de cent pau J}8
vres fìll's qu'on nomme aussi l-tiilip- Preftntaton de Nó re T>'tnt en Flandie ;
pincs , à cause qu'elles fout fous la Ordre Religieux, a seulement été pro-
protection de S. Philippe dcNeri. 541 jerté. H9
HaWleme u df ces Religieuses. 341 Le Pape nffveut pas accorder l'étabhf-
Pont [ Laurent du ] Clerc reguaT Mi sèment de cet Ordre. 340
neur , & neveu du Pape Léon XI. fes Puje4 ( Etienne ■) Evêque de Marseille
écrits. 180 consent à rétablissement desFillesdu
Pontus de lu Gadie , est envoie par Jean saint Sacrement , & approuve leurs
III. Roi de Suéde au Pape Grégoire Constitutions. 413.^414.
XIII. pour traiter avec lui des moïens
de rétablir la «Religion Catholique
dans ce Roïaume. 37
Porcelets. Voïez de MtiHane. QVieu [ le P.Antoine le] Religieux
Poffevin [ le P Antoine ) Jefuirceír en de l'Ordre de S. Dominique jette
volé par le Pape Grégoire X II I . dans les fondemensde fOrdrc^de l'Adora-
le Roïaume de Suéde pour y rétablir tion perpétuelle du Saint Sacrement à
la Religion Catholique. 37 Marseille. • 411
Y reçoit l'abjuration du Roi Jean III. Persécution que les Filles de cet Insti
I» même. tut souffrent dans le commencement.
Y étant retourné en qualité de Nonce r <4M
Apoíìo'.ique , trouve le Roi retombé L'Evéque de Marseille consent a cet
dansl'híresií 38 établissement. U même
Reçoit la Profession de plusieurs Reli Le Perc le Quicu dresse les Constitu
gieuses du Monastère de Wastein, qui tions de cette Congrégation qui est en-
depuis trente ans n'avoient vn aucun fuite érigée en Ordre Religieux par ie
Prêtre Catholique. la mime. Pape Innocent XI. 414
Présentation de Noire-Dame m Franei ,
Ordre Religieux fondé à Senlis par
Nicolas Sanguin Evêque de cette vil
le. 3JI- & fumantet. RAhut'm ( Christophle dej Baron de
Urbain VIII. approuve cet Ordre. ChantaI,Gcntilhomme de la Cham
bre du Roi , épouse Jeanne Françoi
Les bourgeois de Senlis s'opposent à se Fremiot q^ui fut dans la fuite Fon
rétablissement de cet Ordre, la même. datrice de 1 Ordre de la Visitation de
Donnent enfin leur consentement , & Nôtte-Dame. 517
l'Evéque de Senlis donne 1!habit aux Quitte la Cour , & tous les avantages
premières Religieuses. lamèmi- qu'il pouvoit y espérer pour vivredans
Le Roi Louis jll I confirme cet éta la retraite avec fa femme , & est tué
blissement par ses Lettres Patentes. quelque tems après à la chasse par
H4 l'imprudence d'un de ses amis. 318
Les premières Religieuses font leur Racenit (Mademoiselle de) établit à Pa
profession solcmnelle entre le* mains ris une Communauté de Filles séculiè
de l'Evéque de Senlis. la même. res qui ne subsiste pas long tems. 166
Ce Prélat fait venir de l'Abbaïc do Ruiagaift Roi des Gots est vaincu par
Rrr
T A B L E
Scilicon. 19 Resande f Antoine ) Clerc Régulier Mi
Mafni ("Claude de la Madelaine de ) Evê neur , ses écrits. 18e»
que d'Autun,fait recevoir les Con Reuere ( N Jl Duc d'Urbin , établit le»
stitutions des Ursulines de Paris dan» Clercs Réguliers Mineurs dans ses
les Monastères d'U r fuîmes de son Dio Etats, & leur donne fa Bibliothèque
cèse qui croient de la Congrégation composée de plus de trente mille vo
de Lion. it? lumes. 180
M.*ig»i ( Jérôme j Fondateur des Ermi Reusi ( Anne de ) Abbesse de S. Etien
tes de Nôtre-Dame de Gonzague. ne de Soillons, vient à Paris avec quel
ques unes de ses Religieuses pour in
Rampa'e ( Jeanne de )'. Fondatrice de» struire les Ursulines de Paris des Ob
Ursulines de. la Congrégation d'Arles, servances régulières. 16 1
sanaiílance. xo\ Ro-x ( Claude le ), Seigneur de íàinte
Entre avec fa mere & sa sceut dans la Beuve Conseiller au Parlement de Pa
Communauté des Ursulines d'Avi ris. 1j S
gnon. 104 Ze Roux. Voïez de Langrie.
Sont toutes le» trois envoïées a Arles Ruei (Claude de) Evêque d'Angers.don-
pour y faire un établissement du même nc des Constitutions aux Filles Hospi
Institut. la mém,-. talières de S Joseph. 406
Jeanne Rampai e est élue Supérieure de Rujst ( Marguerite de ) Voíêz U B. Mat'
cette Maison 10/ guenti dr Ravenne
Elle obtient du Vice Légat d'Avignon Rufttcucci (lc Cardinal ) du titre de sain
nnc Bulle pour ériger cette Maison en te Susanne , & Vicaire de Rome , est
rrai Monastère. /* mime- fait Protecteut de l'Otdre de S. Jean,
lait sa profcllìon , 8c prend le nom de de Dieu par le Pape Grégoire XIV.
Jeanne de Jcsus. la même. • 4*
Sa mort. • ioí Clément VIII. aïant défendu aux Re
Mansai' ( Ehzabeth ) voïtz Marie Eli- ligieux de cet Ordre d'élire un Gene
Çab- th de la Crnix* ral , ce Cardinal obtient du Pape un
Miche ieu ( Louis Alphonse) Cardinal & Bref contraire qui les remet dans le
Archevêque de Lion , s'oppose à réta droit d'élire un General. 14,5
blissement de l'Ordrc du Verbe Incar
né. %JT
Refusé de recevoir la Bulle que la Fon
datrice avoit obtenue du Pape Urbain SAt»an ( Alphonse ) Vice- Regent/ de
VIII. pour l'érection de cet Ordre. Rome,reforme les Constitutions des
179 U: í d r.es des saintes Rusinc &. Seconde
Etant Archevêque d'Aix, il don»e son de la même vi 1 le. w8
consentement pour l'établ ssimcnt de 9*fjse tie'nt'le ( Confrairie de la ) est
l'Ordxe de Nôtre Darne de Miséricor érablie à Milan par les François. 104
de. _ i9f . Louis XI I. Roi de France en aété 1*In
Mi1 Ambrû'lìen , il n'est pas certain que stituteur 1 (Mon quelques uns , & d'au
£>int Ambroise en soit l'Auteur 53 tres en attribuent I'institution à Jean
ÌLotmll n ( Jean- Baptiste ) l'pn des pre Bellot. la *»«'"«•
miers Compagnons du Pere Cefar de Saint isbamtnt ( Théodore de ) Abbé de
Bus Fondateur des Pères de la Doctri S. Antoine de Viennois. inf
ne Chrétienne,étoit Chanoine de 1 ' 1 île Sai- te Beuve r voïez Lui lier ( Madelaì
dans lc Comtat Venaislin. t}-6 ne )
S'intéresse beaucoup pour rétablisse Salviati ( Antoine Marie J Cardinal, fait
ment des Ursulines cengregées en bâtir à Rome le Collège qui porte son-
France, 187 nom , où l'on n'y peut recevoir que de»
Ne veut point consent ir au vœu d'o- Orphelins. 196
ftéissance que le P. César de Bus intro Sanguins Denis _),est poufvu de cet Evê
duit dans |a Congrégation , îc forme ché fur la démission de Nicolas San
nnc Congrégation séparée qui est en- guin ion Onde,. & est sacre à Paris.
Jbitc unie i cclJc des Prêtres de l'O- il9
Donne de nouTcllcs.ConstiuiticAS.JQi>
DES PRIN CIP ALES MATIERES.
Religieuses de l'Ordre de Nôtre Da Dresse les Constitutions de cette Con
me de U Présentation. JÎ7 grégation qui font approuvées par
Accorde un établissement dans son plusieurs Papes. }4{
Diocèse aux Religieux de l'Ordre de Savtlli ( Jean) Marquis de Palombara
sainte Birgitte. pcre de la précédente )44
Sang' in [ Madclaine & Mari' ] toutes SauU ( Alexandre de ) Barnabke Evêque
deux Sœnrs, font tirées de l'Abbaïc de d'AIeria, est appellé l'Apôtre de Corse.
Moncel de l'Ordre de sainte Claire , m
pour apprendre les Observances régu Sauveur ( Ordre du ) voïez Sì'gi'tains.
lières a»x Religieuses de l'Ordre de la Scarpa ( Jean de ) Vicaire General de
Présentation de Nôtre-Dame nouvel l'Ordre des Apostolins. Jí
lement instituées. M jjj Serbellini ( le Cardinal ) Protecteur de
Changent d'Ordre , & prennent Tha- l'Ordre des Clercs réguliers Barnabi-
bit de celui de la Présentation. jj£ tes. 115
Mort de ces deux Religieuses. la mis- Séraphin Je Termf , Chano:ne Régulier
mt. de Latran, n'a point fondé l'Ordre des
Sanguin ( Nicolas) frère des deux précé Barnabites , comme quelques Auteurs
dentes , fa naissance & sel parens. ont cru* 100
JM Rédige par écrit les Règles de la So
Ne menc pas dans fa jeunesse une vie ciété du bon Jésus qui lui font dictées
conforme aux Règles de l'Evangile , par la bienheureuse Marguerite de
est /ait Conseiller-Clerc au Parlement Ravenne Fondatrice de cette Société.
de Paris , & est pourvu d'un Canoni- U). ($> 116
cat dansl'EgUfe Cathédrale. la mime. Ecrit la vie de cette bienheureuse Fil
Sa conversion. la même- le, & celle de la bienheureuse Gentile,
Le Cardinal de la Rochefoucaut se dé à la prière du Duc & de la Duchesse de
met en fa faveur de l'Evêché de Senlis. Mantoue. 1x9
la rnfme. Sfond'ate ( François ) Cardinal , oncle
Nicolas Sanguin est fair Conseiller du Pape Grégoire XIV. ixo
d'Etat, & prend possession de son Evê Sfendrate ( Julie ) sœur du précédent ,
ché, ji* Religieuse Angélique, fait de grands
Sa charité envers les pauvres & les biens au Monastère des Angéliques de
malades. la mtsme & suivantes. Milan. la même.
Son zele pour la conversion des Hère- Sferze ( François ) Duc de Milan, est ré
tiques. )it tabli dans ses Etats pour la seconde
Fonde l'Ordre de la Présentation de fois. lOf
Nôtre- Dame. * 3}} Accorde aux Barnabites la permission
Obtient du Pape?Urbain VIII. une d'acquérir des biens dans la ville de
Bulle pourl'érection de cet Ordre. /* Milan & dans son territoire. lot
même. Sigismond( l'Empereur ) étant en Fran
Fait venir de l'Abbaïe de Moncel de ce, fait Chevalier le nommé Signet,en-
l'Ordre de sainte Claire , ses deux tendant plaider une cause au Parlement
Sœurs Madclaine & Marie Sanguin de Paris. 49
{>our apprendre les Observances regu- Siguenpa ( le frère Rodrigue de ) Reli
icres aux Religieuses de son Ordre. gieux de l'Ordre de la Charité de
saint Jean de Dieu, est le premier Su
Sa mort. 319 périeur General de cet Ordre. 141
Samelli ( Pofnpeio ) Evêque de Biseglia. Fait approuver cet Ordre par le saint
pag 16 Siège. la mime.
Savelli( le Cardinal ) nomme pour Su Envoie à Rofne des Religieux pour y
périeur des Ecoles de Rome le Pcre fai re un établ 1 ssement . 141
Henri Petra , l'un des premiers Com Si'» ( Joseph) Theatin, a donné les An
pagnons de saint Philippes de Neri. nales de son Ordre. 16
147 S'mm'n ( Guillaume ) Evêque de Corin
SavelU ( Camille Virginie) Duchesse de the , Suffragant de l'Archevêque de
Latere , fonde les Òblatos de Nôtre- Besançon , donne l'habit de Religion
Dame des sept Douleurs. j 41 aux Annonciades de Pontarlier. $04
Rrr ij
TABLE.
Sisoine ( lePere ) de la Congrégation de Strate ( Ange ) Noble Génois , épousé
la Doctrine Chrétienne cn France, esc Victoire Fernari , qui après fa mert
j éia premier Supérieur de cette Con fonde l'Ordre des Annonciades* *9&
grégation apréj la mort du B. César Suadagnolt ( Philippes ) Clerc régulier
de Bus Fondateur de la même Con mineur enseigne pendant plusieurs an
grégation. aj8 nées l'Arabe dans le Collège de la Sa
Sixte il'. Pape , Regleraens de ce Pontife pience à Rome. tío
au sujet des élections des Supérieurs
de la Congrégation du B. Pierre de
Pise- ' » &»
Sixte y. Pape ,unit l'Ordre desAposto- TAtllefer ( la Mere Marie de .'Assom
lins avec celui deS.Ambroiscj<»^ nemus. ption de )«premiere Religieuse de
' ■ S7 l'Ordre de Notre-Dame de Charité.
Sixtt V. Pape , approuve la Congréga 4°3
tion des Clercs réguliers Ministres des Tafc* [ Jean de ] General de l'Ordre de
Infirmes. " i^g S. Ambroise adnemus. J7
Et celle des Clercs réguliers Mineurs. Taurujiui ( Marie ) Archevêque d'Avi
" t76- gnon , permet au Pere César de Bus ,
Société du ben Jésus , instituée par la bien de commencer fa Congrégation des
heureuse Marguerite de BUvcnnc 114 Prêtres de la Doctrine Chrétienne.
Cette Bienheureuse prescrit des Rè Theatim , veïe» CUres Réguliers Jbta-
gles à cette Société qui font rédigées tinr-
par écrit parle P. Seraphim de Ferme Theatìnis de i' Immaculée Conception de
Chanoine régulier. 116 la sainte Vierge , dttes de la Congréga
Paul III. approuve, cette Société. tion , leur origine. jo. & jurv.
*** Leurs Observances. ^ì.fjy-íuiv.
Solattelo ( Dom Philippes ) 1 un des pre Leur habillement. 91
miers Religieux de l'Ordre des Clercs Sont aggregées à l'Ordre des Thea-
réguliers du bon Jésus. 119 rins. J3
Semasjues, voïez clercs Réguliers Somas- Theatines de fImmaculée Conception de la
queu sainte VUrge , dites de l'Brmttage , leur
Sourdit ( François d'Escoublcau de ) Ar origine. 94
chevêque de Toulouse , procure réta Grégoire XV. approuve leurs Consti
blissement des Ursuhncs dans son Dio tutions , & leur Institut fous la Règle
cèse. 17Í. jtisv. de saint Augustin.
Dresse les Constitutions des Grsulmes Le même Pape les soumet à la Juridi
de la Congrégation de Toulouse. ction des Theatins. la mime.
iSt Urbain VIII. les exemtede la Juridi
Sa mort. 411. ction des Theatins , & les soumet à la.
ittefdis (Henri d'Escoublcau de ) Arche Juridiction de son Nonce à Naples.
vêque de Bordcaux,frerc du précédent
érige la Congrégation des Hospita Clément IX. ordonne que les Thea
lières de S Joseph pour le gouverne tins auront feula la conduite de ces
ment des Orphelines* 411 Religieuses. I» mesme-
Sfinola ( Horace ; Archevêque de Gen- Leur Monastère de Naples est com
ncs > & ensuite Cardinal , refuse d'a mencé aux dépens du Trésor public.
bord son consentement pour rétablis la mtfme
sement de l'Ordre des Annonciadcs Observances de ces Religieuses. 97
Célestes, íc l'accorde enfin aux instan Ne doivent jamais voir ni parler à
tes prières de la Fondatrice de cet Or aucunes personnes de dehors , non pas
dre- is». é- 300 mémo á leurs parens les plus proches „
£st nommé Legai de Ferrare par le & n'en entendre ïamais parler. 09
Pape Paul V. )©4- Quel est leur habillement. loo>
Stiliio* , défait Radagaise Roi des Gots> Tolède ( Ferdinand Alvarés de j Comte
avec lc secours des habitant de Fiefo- d'Oropefa. ivj
JlUài ( Dom Pierre de ì VUc-Roi de
DES PRINCIPALES MATIERES.
Naples.procure un établiiïème-nt dans stitutions des Uisulines de la Congre-
cette ville aux Thcatins. 81 gation de Tulles. 102.
Thomajsi ( Joseph Marie ) Clerc régulier ytrie Incamé , Ordre Religieux , son ori
Theatin , est nomme Cardinal par le gine à Lion. 577
Pape Clément XI. 4' + Le Cardinal de Richelieu Louis Alfon-
Sa more. Im mtfme. se Archevêque de Lion, s'oppose à ré
Tordit C Achilles ) Comte de Guastale. tablissement de cet Ordre. U me/me.
u* Urbain VIII. accorde une Bulle pour
Tenlli ( Loiiise ) Comtesse de Guastale , ['érection de cet Ordre. 378
tille du précédent , fa naissance. U L'Archevéquc de Lion ne veut pas la
mtfmt. recevoir. 379
Foule aux pieds les grandeurs de la Le premier Monastère est commencé
terre pour se consacrer à Dieu. /* mi à Avignon. }8o
me. Anne d'Autriche Reine de France fait
Fait bâtirun vaste Monastère à Milan venir à Paris la Fondatrice pour y fai
pour des filles qui prennent le nom re un autre établissement. 381'
a Angéliques. 117.^.118 Le Cardinal de Richelieu étant mort,
Paul III. leur donne la Règle de saint son successeur Camille de Neuville ac
Augustin , & approuve le nom d'An corde la permission pour ériger la mai
géliques qu'elles avoient pris-. Ut mrs- son de Lion en Monastère- 381.
mes. Les Religieuses de cet Ordre peidenc
La Caratesse de Guastale fait aussi bâ le Monastère qu'elles avoient à Paris.
tir un Monastère à Vicenzc pour ser 38,
tir de refuge aux femmes prostituées Font des tentatives pour y rentrer qui
qui vouloient se convertir. 119 sent inutiles. 384
Fonde une Communauré de Filles ap- Habillement de ces Religieuícs. U
pellées Guastalines r pour avoir foin mtfme.
de dix-huit pauvres filles Nobles, uo Vigitr f Marguerite]: Fondatrice des Ur-
Sa mort. • m íufines de la Congrégation de Tou
Ternie! ( Augustin ) Religieux Barnabi- louse , ses parens. 173
te , Auteur des Annales sacrées & pro Est l'une des premières Disciples delav
fanes. 114 Mere Françoise de B-imond Fondatri
Trinité crtíe ( Religieuses Filles de la ) ce des Ursûlines congregées de Fran
Jeur origine. 416 ce, la mtfme*
Habillement qu'elles portoietit dans Est envoïée à Toulouse pnur y faire
le' commencement. I» mtfme. un établiílèmenc de cet Institut. 174
Congrégation de Prêtres du même In Difficultés qui se trouvèrent dans cet
stitut que l'on devoit établir pour être établissement. la mtfmt.
Directeurs & Supérieurs de ces Reli Fait ériger fa Congrégation en vraie
gieuses. 417 Religion par le Pape Paul V. 17^
Ces Prêtres dévoient avoir un Gene Fait de» établissemens du même Insti
ral , St les Filles une Generale. 418 tut à Auch & i Ville Franche. 17*
Ces Filles obtiennent du Cardinal Chi Sa mort. 177
li Légat en France la permission de Vigitr [. le Pere ] frère de la précédente,
faire des voeur fò!emnch. 419 l'un des premicrsCompagnons du P.
Habillement qu'elles portent présen Ccíàr de Bus Fondateur des Percs de
tement, ia mtfme» la Doctrine Chrétienne en France. 17 1.
Tucci ( Dominique ) General de la Con Vaà Rome pour obtenir la Bulle d'é
grégation des Clercs réguliers de la rection de la Congrégation des Urstt-
Mcrc de Dieu de Luqucs. 1(8 lines de Toulouse , en vraie Religion.
Tuffo ( Jean' Baptiste ) Evêque d'Acere , 17 f
Theatin , a donné les Annales de son Procure l'iinion de la- Congrégation
r Ordre. 16 de la Doctrine Chrétienne avec celle
V des Clercs réguliers Somasoues. 139.
Fait le premier profession íoleninelle
VAillac fJean de Genouillac de) Evê entre les mains du P. Bonet Somas-
que de Clcrruom,apptouvc les Con- que» /* mtfm+r
Ret iij.
T A BLE
Est le premier qui demande ensuite la les des Religieuses Ursulines de la
séparation de ces dcuzCongregations. Congrégation de Paris. lé 9
*4« Erige en Monastère fous la Règle de
Vìfnacturt ( Anne Elizabcth de ) Reli saint Augustin , la Maison des Ursu
gieuse de 1 Ordre de sainte Claire dans lines de la Présentation à Avignon.
1" A b biie de Moncel , est tirée de ce 110
Monastère avec deux autr. s Religieu Approuve les Constitutions des Ursu
ses pour apprendre les Observances lines de sainte Rufiue & de sainte Se
Régulières aux Religieuses de la Pré conde à Rome. 118
sentation à Scnlis nouvellement fon Transfercà Lorette le Collège que Clé
dées 531 ment VIII. avoit fonde à Rome pour
Visumti Borromée ( Angélique Jeanne ) les Estlavons. tji
Supérieure des Angéliques de Milan , Dispense les Clercs réguliers pauvres
là vie est écrite par Angélique Marie- de la Mcre de Dieu des Ecoles pieu
Anne de Gonzague. iu ses d'aller aux Processions publiques.
Visu Alton de Notre Vam- ( Ordre Reli »IS
gieux ) n'étoit d'abord qu'une Con Approuve & confirme tous les Mona
grégation séculière de Filles fondée stères de 'Ordre des Annonciades qui
par S. François de Sales Evê.juc de étoient déja fondées , & que l'on fon-
Genève. 514 deroit dans la fuite. . 30s
Le Cardinal de Marquemont demande Approuve les Constitutions des Reli«
de ces Filles à saint François de Sales Rieuses de l'Ordre de la Visitation de
pour les établir à Lion. /« mtfmt. Nôtre Dame, jic
Emplois & occupations des Filles de Approuve l'Ordre des Filles de la Pré
cette Congrégation dans le commen sentation de Nôtre- Dame en France»
cement. 3 y & les Constitutions de cet Ordre 333
Paul V. commet saint François de Sa Celui des Religieuses de Nôtre- Dame
les pour ériger cette Congrégation en du Refuge. 357
Ordre Religieux fous la Règle de faine Et celui de la Charité de Nôtre-Da
Augustin. U mime. me. 370
Urbain VIII. approuve les Constitu Accorde une Bulle pour l'érection de
tions de cet Ordre. U mtsmt. l'Ordre du Verbe Incarné. 378
Grand progrés que cet Ordre a fait Confirme l'Ordre de Nôtre- Dame de
en plusieurs Provinces. 311 Miséricorde , Ic approuve le quatriè
Religieuses de trois fortes dans cet me vœu que l'on fait dans cet Ordre.
Ordre. 311 »*«
Leurs Observances. 31) Vrsim [ Virginio des ] Duc de Braciane.
Leur habillement. 3x4 .3»»
Vtyfín ( Daniel François le Roi lui don Vtsins ( Marie Félix des ) fille du précé
ne la direction du temporel de laRo. dent , Sc femme du Duc de Monrmo-
ïalc Maison de S. Louis à S.Cir.com- renci , aprés la mort tragique de son
tne Conseiller d'Etat. 4)3 mari , se retire dans le Monastère des
Est fait Ministre Ic Secrétaire d'Etat. Filles de la Visitation des Moulins en
la mtsmt' Bourbonnois.où ce Prince est enterré,
Le Roi fait aulTì choix de fa personne te s'y fait Religieuse vingt cinq ans
pour remplir la charge de Chancelier après. 311
6c de Garde des Sceaux de France. Sa mort. U mtfmt-
4)4 Drfulints tu Ctmpafnìt dt fmmtt 'Vrfult,
Drbùn V. Pape , confirme l'Ordre de la B. Aagclc de Bresse en est la Fonda
sainte Birgitte. 38 trice. Hj
Urbain VI- Pape , fait examiner les ré Le peuple donne d'abord à cet Ordre
vélations de sainte Birgitte. 4o le nom de Divine Compagnie. 134
Drbt'm VIII approuve les Constitutions Est approuvé par le Pape Paul III.
des Religieuses Birgittincs. 44
Approuve aussi celles des Religieuses Saint Charles Borromée Archevêque
Angéliques. 111 de Milan fait venir des Filles Ursuli
Permet de faire des chaagemens à cel- nes dans son Diocèse qui t'y muUi
DES PRINCIPALES MATIERES.
plient juùjuci au nombre de quatre de Langres. I96
cens. lamisme. D'sult 11 de a Congr>galion d* Fê'ignt ,
La première Communauté d'Urfuli- leur origine. 11 1
nes Congrcgées , elt établie en Fran L'tvêque de Folig ú N. Bizxoni ap
ce par ia Mere Françoise de âermond. prouve cette Congiegation. la mríme.
1^6. & 187 La Supérieure du Monastère de Foli-
tf sulm s de la Congrégation u Arlei, htíl gni est Supérieure Generale des autre»
origine 104 Maisons de la Congrégation 11*
Obiunncnt une Bulle du Vice Legac Leurs Observances & leur habillement.
d'Avignon pour ériger kur Mailba
d' Arles cn Monastère. to; Estime que le Pape Urbain VIII. fai-
L'Archcvê ]ue d'Arles reçoii la profeí- soit de la Mere Paule Fondatrice de
sion de ces Religieuses , & elles font cette Congrégation. »*>
eníuitc plulkurs établi Sèment, ia mê Drlultnn de la C» .gugation de Lion, leur
me iHÌ~anii. origine. r*7
Habillement des Religieuses de lette Le Cardinal de Marquemont Arche
Congrégation 107 vêque de Lion «btxnt a leur priera
Ufsultatl de a Congrégation Je Bordeaux, du Pape Paul V une Bulle pour ériger
leur origine. 175 la Maison de Lion en vrai Monastère.
La Maison de. Bordeaux & cinq autres 188
qui en étoient sorties , font érigées en Ce Prélat reçoit les vœux solemneís
Trais Monalter ci par le Pape Paul V. des premières Religieuses de ceite
180 Congrégation. la mesme.
Cette Congrégation est la plus consi Dresse les Constitutions de cette Con
dérable de toutes les, Congrégations grégation , auxquelles son successeur
d'Ursulincs. 181 Charles Miron fait quelques change-
Paul V. approuve les Constitutions de mens. 1S9
cette Coagregation qui avoient été Cette Congrégation étoit composée de
dressées par U Cardinal de Sourdis Ar plus de cent Monastères , mais vingt"
chevêque de Bordeaux. i8x- six se joignent à la Congrégation de
Obfcrvances de ces Religieux. Immi Paris. I«8.(^l8y
me cr jutva ìtei. Observances de ces Religieuses Ursii-
Habillement , tant ancien que moder lines. • ' 189^
ne des Religieuses de cette Congréga Leur habillement * 19»
tion. 184 IVri-l n't de farme , leur origine. 119-
Clément IX. confirme ccfe Congré Oblation qu'elles font i Dieu de leur
gation à la pnerc de l' Archevêque de personne. 11»
Cftibrai St de la Duchesse d'Arem- Leur habillement. la mesme.
berg. ia me/me Drsulmes d» la Congrégation de la Tre/ei-
l'rsulmes de la Coiçregat »n du Comte de t*T:m , leur origine ioj
Îí«'í«(»í , 'cur origine. lit Urbain VIII. érige leur Maison d'A
Le Pape Innocent X . approuve cette vignon cn vrai Monastère , d'où plu
• Congrégation. tij sieurs autres sont sortis. 119
Observances & habillement de ces Ur- Le Perc Kourgoin troisième General
sulincs. 11;. lutv. de la Congrégation des Prêtres de
Ursule»»! de l* Congrégation d* Dijon , l'Oratoire, dresse leurs Constitutions.
leur origine 19} tir
Paul V.îeur permet d'embrasser Tétat Ursulìnet des saintes Rufine St Seconde k
régulier. 195 Rome , leur origine. ní
L'Evêque de Langres , Sebastien Za- Urbain VIII approuve leurs Consti
met , reçoit les vœux solemneís des- tutions qui font reformées dans la
prcmicres Religieuses de cette Con íûite par le Vice- Regent de Rome, la
grégation, la mesme & suhramtes. tntfm».
Urbain VIII permet à celles de Dijon Leur habillement.' u?
de faire choix d'un Directeur pour la Drful'tnes de la Congrégation de Toulouse
conduite de leur Communauté fous leur origine. 174
rautenu & l'approbation de l Evcquc Paul Y. leur permet d» faire des i
T Á B L E
solemnels, Sc érige la Maison de Tou Dresse les Règles de cette Congréga
louse en vrai Monastère , d'où plu tion. ii)
sieurs autres soBt sortis. iy j Sa mort. I» mime.
Lc même Pape leur accor de une secon Xmintngi [ Françoise de ) Fondatiuc des
de Bulle pour jo n -ire à leur éta' Reli Ursuhnes de la Congrégation de Ui-
gieux l'Inílitut de la Doctrine Chré jon , fi naissance 191
tienne. » • ' 176 Procure rétablissement des Religieu
. Leurs austérités & leurs mortification» ses Carmeli es ái Dijon veut être
dans les commeucemens. U mtsmt. aussi Religieuse parmi elles, à quoi ses
Leur habillem nt. 177 parens s'opposent. la même.
Onx dans leurs Maisons une Congré Jette les fondemens à Dijon d'une
gation de Dames de pieté qui doivent Communauté de filles Uríulines , Sc
s'cmploïer aux oeuvres de charité. éprouve beaucoup de contradictions
178 de la part de ses parens. la mime.
L'Archevêqne de Toulouse leur donne L'Evêque de Langtes lui permet , Sc à
des Constitutions. lame me. ses Compagnes de vivre en Congréga
Drfuìints de la Congtigatitn de Tu lis , tion. 1*$
leur origine. 199 Le Pape Paul V. aïant permis à ces Re
Veulent s'associer auxUrsulinesde la ligieuses de faire des vœux solcm els ,
Congrégation de Bordeaux , & leur la Mcre de Bermond sait venir à Dijon
demandent la communication de leur toutes les S r.» s des autres Maisons
Bulle d'érection en Ordre Religieux , associées ì celle de Dijon , afin de faire
qui leur est refusée. 100 toutes dans lc même tems leur profes
En obtiennent une du Pape Grégoire sion solemnelle. ijj
XV. pour ériger en vrai Monastère Elle prend le nom de la sainte Trinité
leur Maison de Tulles, & les autres en faisant professioa. i?t>
qu'elles voudroient établir. 101 Fait plusieurs établissemens. U mime-
L'Evêque de Clermont leur donne des Si mort. I* même.
Constitutions, 101 Xmntenge (Jean- Baptiste) Conseiller au
Leurs observances Sc leur habillement. Parlement de Dijon , pere des deux
la mesme tjj> suivantes' précédentes. iji
Vsastein , premier Monastère de l'Ordrc Y
de sainte Birgitte , sa Fondation. 18
Se conserve au milieu de l'heresie qui YVan( Antoine) Fondateur de l'Or
avoit été introduite en Suéde. )< dre de Nôtre-Dame de Miséricor
Persécutions que les Religieuses de ce de , sa naissance & ses parens. j8f
Monastère souffrent de la part des Hé Se porte de lui-même à l'étudc n'aïant
rétiques, j7 que six à sept ans , & se sert d'âVresse
Grégoire XIII. écrit un Bref à ces pour apprendre à lire, ne pouvant être
Religieuses pour les consoler. la mi- reçu dans les Ecoles à cause de fa pau
\ me. vreté, la même-
Jean III. Roi de Suéde les prend sous Est reçu enfant de Choeur dans la Pa
fa protection , Sc leur fait rendre les roisse du lieu de fa naissance , & entre
Reliques de sainte Hirgkte leur fon ensuite au service des Pères Minimes
datrice, lamesmt- de Pourrieres qui lui donnent les cona-
wlbnon Prince de Nericie , prend l' habit mencemens de la langue Latine. ; s <
de l'Ordre de Cil. eaux du consente Une famine qui survient dans la Pro -
ment de sainte Birgitte sa femme. 17 vince , oblige les Minimes à le ren-
voier , Sc il se retire dans un bois où
il ne vit que d'herb.s & de racines. U
XAintengt (Anne de ) Fondatrice des Va à Pertuis où on lui donne la con
TJrsulines du Comté de Bourgogne, duite de quelques Gentilshommes
fa naissance. 2,1* pour leur apprendre à lire. {87
Jette les fondemens de la Congréga Va à A ries pour y apprendre la Philo -
tion des Uifulines du Comté de Bour sophie , Sc n'y trouvant pas de quoi
gogne. U mimi% subsister , il entre dans la Congréga
tion
DES PRINCIPALES MATIERES.
tion de la Doctrine Chrétienne, la tnî*
Y étant emploïé aux services domesti
ques , & ne pouvant pas aller au Col ZAchttit { Antoine-Marie ) fa nais
lège , il sort de cette Congrégation Sc sance & fes parens. 101
va à Carpentras , & de là à JLion où il Ses exercices de pieté pendant fa jeu
enseigne à Ure. }88 nesse. 10}
Est admis à la dignité du Sacerdoce , Reçoit les degrés de Docteur dans l'U-
& retourne dans son pais pour y con niversité de Padouë , & embrasse I'E-
soler Sc soulager sa mere dans fa mife- tat Ecclésiastique. la mime.
te. la mime. Sa maison sert d'hospice aux pauvret
Ses pénitences Sc ses austérités pour & aux Etrangers. 104
- avoir succombé à une tentation de vai Entre dans la Confrairie de la sagesse
nc gloire }8? éternelle. la mtmi.
II se retire pour un tems chez les Pères Jette ks fondemens de l'Ordre des Bar.
de l'Oratoire , afin de songer à réta nabi ces avec deux autres Compagnons.
blissement de l'Ordre de Notre-Dame ic*
de Miséricorde. jjo Est regardé comme le premier des Fon
Dieu lui fait connoìtre celle qui doit dateurs de cet Ordre, & reconnu pour
£tre la première Religieuse de cet Or tel par uo Décret du Chapitre General
dre , & il prend foin de sa conduite. de cet Ordre. ioi
/* mirât. Prîfcrit les premiers Reglemens , &
Jette les fondemens de cet Ordre à Aix rhabillement de l'Ordre. 108. é> 109
en Provence. ' 351 Est le premier Supérieur de l'Ordrs
Toute la ville se soulevé contre cette qu'il gouverne pendaat six ans. il«*
nouvelle Congrégation. j't Entreprend la première Mission , dont
L'Archcvêque d'Air sc'achant qu'il les Religieux d« ect Oidre font pro
vouloit faire ériger cette Congréga fession, lamêmi.
tion en Ordre Religieux , lui ôte la Sa mort. 11 1
direction des filles de cette Congrega- Z émet ( Sebastien ) Evêque de Langres
. tion. 3?4 confirme rétablissement des Ursulines
II obtient une Bulle du Vice-Legat de Dijon. iyj
d'Avignon,qui permettoit aux filles de Ztnon [ Bernardin ] Jésuite s'intéresse
cette Congrcgationjde faire des voeux pour ['établissement de l'Ordre des An-
solemnels , fc le Roi donne des Lettres nonciadts Célestes. xyp
Patentes pour cet établissement. 3Í/ Dreflè les Constitutions de cet Ordre.
Urbain VIII. approuve les Constitu 301
tions de cet Ordre. 396 Zurlo ( Dominique ) de la famille des
Mort du P. Yvan. $97 Capece à Naples , est l'un des premiers
yoïez Nôtre-Dame de Misercorde, Ordre Compagnons du bienheureux Nicolas
Religi'ux. deFourque-Palene. 14
CORRECTIONS.
PJg' 4-/»/- }J- aprés'No'cl. $te% le peint, & mettez une virgule. Pag-lt. îig. ij. ii.
gueur /«/«rigueur. P.ltj.lig.iì.avant sandales \ct.ï*g.\i%.Ug.)7.efáceT
Jules , 6- mettez, Clément VII. Pag.Jsi. lig.14. charité, mettes chasteté. Pag.yji.
Iig. }. Dassiz , metttz Dassiz efate^Sc qui sot ensuite Archevêque de Toulouse.
Pag. 177- H-7- ,iIle> Jean Dassiz. Pag. 143. Iig. 8. qu'il, lifo qu'elle.
J>ag. i > 1 . Itg. 3 . du titre du Chapitre 3 9. fr aux endroits du mime Chapitre où il y m
Cafalanz, lisez Calasan* Pag. jíj. absous. L'Aircft, lifat absous , l'Arrcst, f. jjj,
leg.. vj. «10. lisez l6xy*
Tme IV, Síí
A PARIS,
De I'Imprimerie de Jean-Baptiste Coignard,
Imprimeur ordinaire du Roy.
M. DCCXV,
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THE NEW YORK PUBLIC LIBRARY
RBFERENCE DEPARTMENT
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