Les sigles "SONET" et "SDH" sont mis pour "Synchronous
Optical NETwork" et pour "Synchronous Digital Hierarchy". Ces termes désignent des ensembles de protocoles reliés à l'utilisation de la fibre optique dans les réseaux. La hiérarchie numérique synchrone (SDH) est la version européenne (c’est à dire : répondant aux attentes des européens) du réseau optique synchrone (SONET) qui est un protocole d'origine américaine. 3.2 Histoire
3.2.1 De la PDH (les années 1970) vers la SDH (les années 1990)
La hiérarchie courante PDH (Hiérarchie Numérique
Plésiochrone) a évolué principalement pour répondre à la demande de la téléphonie (voix). La disponibilité de la bande passante a conduit à la prolifération des nouveaux services, autres que la voix, principalement pour les besoins des clients professionnels. L'offre de ces nouveaux services a entraîné à son tour la nécessité pour les opérateurs télécoms de pouvoir assurer la flexibilité de fournir de nouvelles connexions ou de distribuer dynamiquement la capacité. La PDH est capable de multiplexer et de transporter des éléments binaires de débit inférieur en les transmettant à des débits supérieurs. Le multiplex élève les débits inférieurs à une valeur supérieure par injonction d'éléments binaires de justification, avec une indication de leur présence dans la trame résultante. Cette technique d'introduction de signaux supplémentaires ne permet pas d'accéder aux composantes originelles sans démultiplexer complètement le format rapide. Par exemple, pour fournir une ligne à 2Mbit/s plusieurs multiplexages et démultiplexages doivent être faits pour l'extraire d'un canal rapide à 140Mbit/s. L'incapacité d'identifier un canal individuel dans un flot à haut débit, l'absence des moyens efficaces pour la surveillance de la qualité de transmission et la structure de la trame non dimensionnée pour transporter les informations de management du réseau et deséquipements sont les limitations principales de PDH - elles peuvent être acceptables en téléphonie, mais pas dans un réseau de services.
3.2.1.1 L’arrivée de la SDH
La SDH offre des avantages significatifs sur la PDH. La SHD
repose sur une trame numérique de niveau élevé qui apporte, en plus du haut débit (plus élevé qu'en PDH) : - Une souplesse accrue quant à la possibilité d’extraire ou d’insérer directement un signale constituant du multiplex ; - Une facilité d’exploitation-maintenance : des débits importants sont réservés à ces fonctions ; - Une possibilité d’évolution vers des hauts débits : les trames synchrones hauts débits sont construites par multiplexage synchrone de l’entité de base. Cette entité de base définit implicitement toutes les trames hauts débits, la limitation n’est plus que technologique ; - Une interconnexion de systèmes à haut débit facilitée par la normalisation de la trame de ligne et des interfaces optiques correspondantes ; - Des architectures de réseaux assurant la sécurisation contre les défauts de ligne ou d’équipements ; - La modularité des équipements SDH est plus adaptée aux progrès de la technologie que les équipements plésiochrones.
La demande croissante de la part des opérateurs pour de
nouveaux services télécoms à large bande a donc été à l'origine des travaux sur les réseaux optiques synchrones dès 1984. Les premiers résultats concernant les réseaux optiques synchrones (SONET) ont été publiés aux Etats-Unis fin 1986, sur l’initiative de BELLCORE (BELL COmmunication REsearch). Toute la difficulté de la normalisation a été de trouver un compromis entre les intérêts américains, européens et japonais afin de garantir l'interconnexion des différents réseaux des opérateurs. 3.3 Les normes
C'est en février 1988, à Séoul en Corée, que des accords
internationaux ont abouti à une nouvelle série de recommandations : - G.707 : Débit binaire de la SDH - G.708 : Interface de nœud de réseau pour la SDH - G.709 : Structure de multiplexage synchrone Ces accords sur la SDH furent ratifiés par le CCITT (Comité Consultatif International pour le Téléphone et le Télégraphe), à Melbourne en novembre 1988.
Par la suite, vinrent s’ajouter les normes suivantes :
- G.781 : Structure de recommandations sur les équipements de multiplexage pour la SDH - G.782 : Types et caractéristiques générales des équipements de multiplexage de la SDH - G.783 : Caractéristiques des blocs fonctionnels des équipements de multiplexage pour la SDH - G.784 : Gestion de la SDH - G.803 : Architecture des réseaux synchrones - G.957 : Interface optique pour les équipements et les systèmes relatifs à la SDH - G.958 : Systèmes en ligne numériques fondés sur la SDH, pour l’utilisation sur câbles à fibres optiques
Pour la norme SONET, les niveaux sont classés en OC :
Optical Conteneur. Pour la norme SDH, les niveaux sont organisés hiérarchiquement en STM - n (Synchronous Transport Module, niveau n). La hiérarchie de la norme SDH correspond à celle de SONET pour les interfaces ATM. Le niveau 1 de SDH (155,52 Mb/s) est le niveau 3 de SONET et le niveau 2 de SDH (622,08 Mb/s) est le niveau 12 de SONET. Les réseaux SDH les plus déployés sont aujourd'hui des réseaux combinant les niveaux STM 1, STM 4 et STM 16. 3.4 Caractéristiques de la SDH
Les signaux à transporter proviennent de liaisons qui
peuvent être synchrones ou asynchrones. Pour faciliter leur transport, on les accumule dans un conteneur virtuel (VC : Virtual Conteneur). Le concept de hiérarchie SDH repose sur une structure de trame où les signaux affluents destinés à être transportés sont initialement "encapsulés" dans un conteneur de la trame multiplexée. Ce packaging est appelé adaptation. A chaque conteneur est associé un surdébit de conduit réservé à l'exploitation de celui-ci. Le conteneur et son surdébit forment un conteneur virtuel, VC. Ce sont ces conteneurs virtuels qui sont gérés dans le réseau de transmission SDH, indépendamment du signal qu'ils transportent. 3,33% de chaque trame est réservé à la gestion ou à l’adressage.