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botanique appliquée et
d'agriculture tropicale
Leroy Jean-François. Le Giroflier et les Plantes à parfums.. In: Revue internationale de botanique appliquée et d'agriculture
tropicale. 26e année, bulletin n°286 bis, septembre. pp. 425-429;
doi : 10.3406/jatba.1946.1984
http://www.persee.fr/doc/jatba_0370-5412_1946_sup_26_286_1984
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Pour situer la place de Madagascar à cet égard vis-à-vis des autres
territoires producteurs de la France d'outre-mer et dans Le monde,
rappelons que la production de sucre de la Réunion était en 1938-
39 de 80 000 t. Madagascar, la Réunion, Maurice et toute l'Afrique
produisaient 1 000 000 t.sur un total mondial de plus de 17 000 000 t.
de sucre de Canne. La part de Madagascar dans cet ensemble reste
donc peu appréciable.
Conclusions. — S'il s'avère que nous devons produire plus de
sucre de Canne, soit pour le ravitaillement métropolitain, soit pour
l'exportation à l'étranger, les plantations de Madagascar pourront
être assez largement augmentées et surtout améliorées. De grandes
possibilités y sont permises en cette matière. Mais il faudra établir
un plan rationnel de culture intensive et de recherches scientifiques.
La station de l'Ivoloina qui poursuit des travaux sur la sélection des
variétés locales ou importées, devra étendre et développer son
programme. On ne peut dans la culture de la Canne à sucre, faire de
bon travail sans le secours incessant de la science. Il faut équilibrer
les fumures, mettre au point les techniques culturales les plus
efficaces, rechercher des espèces ou des variétés bien adaptées, à fort
rendement, résistantes aux maladies. De ce point de vue, Madagascar
devra s'inspirer des méthodes utilisées à La Réunion et qui ont
parfaitement réussi. Les résultats obtenus à la station devront, bon gré
mal gré, passer dans le domaine pratique. De même l'effort
d'amélioration portera sur les procédés de transformation, les usines
seront perfectionnées. Enfin il faudra résoudre le problème de la
main-d'œuvre. A ces conditions l'avenir de l'industrie sucrière à
Madagascar sera assuré. Les efforts devront porter aussi sur
l'amélioration de la production indigène dont les procédés sont par trop
primitifs, qu'il s'agisse de culture ou de transformation. Il y va de
l'intérêt propre du Malgache — quoi qu'il en pense — dont la Canne
à sucre est une des plus indispensables plantes vivrières.
les variations que l'on a cru constater n'ont pu être maintenues. Les
rendements sont des plus capricieux, c'est à peu près la seule
difficulté culturale, à laquelle ne s'ajoute guère que la faible résistance
des arbres aux cyclones. La technique culturale est des plus simples:
on sème dès la récolte, en pépinière. Au bout de dix-huit mois on
met en place à des intervalles de 7-10 m. suivant la richesse du sol.
Les soins sont négligeables, à part quelques sarclages sommaires
chaque année. Les indigènes ont trouvé dans cette culture facile,
leur idéal. Il y a à Madagascar des Girofliers centenaires, mais les
grandes plantations ne dépassent guère une cinquantaine d'années.
On renouvelle secteur par secteur.
Dans ces terres de Sainte-Marie et de la côte E, l'indigène ne
produit souvent ni riz, ni manioc : il plante partout Girofliers, ou
Girofliers et Caféiers. De ce fait il n'arrive pas toujours à nourrir les
récolteurs et ceux-ci font défaut.
Maladies et Ennemis. — Grâce aux travaux récents de R. Heim et
G. Bouriquet nous avons quelques données précises sur les maladies
parasitaires ou non et sur les Champignons saprophytes ou
parasites bénins du Giroflier à Madagascar.
Une maladie, nommée « apoplexie », du fait de son caractère
foudroyant, entraîne la mort, çà et là, de sujets isolés ou de petits
groupes de sujets. Les feuilles tombent, l'arbre se dessèche et
dépérit brusquement. Fauchère et Delacroix, dès 1904, avaient déjà
fait une série d'observations et d'études sur cette question. En 1923,
on a signalé dans les îles de Pemba et de Zanzibar une maladie
dite « Sudden Death » qui présentait avec celle-là de nombreuses
analogies. Cependant d'après R. Heim et G. Bouriquet il s'agirait
vraisemblablement de deux maladies différentes. Toujours d'après
ces savants, peut-être faudrait-il identifier cette dernière avec le
Pourridié vrai, dont ils ont constaté la présence dans la région de
Soanierana et dans le district de Fénérive. Auquel cas l'apoplexie
resterait une maladie endémique malgache, dont les causes seraient
d'ordre mécanique ou physiologique, mais non parasitaire. R. Heim
et G. Bouriquet ont également observé certaines petites affections :
anthracnose, « noir » du Giroflier... Sur le plan économique tout
cela ne comporte pas de grosses conséquences.
Par contre depuis une dizaine d'années, c'est un Lépidoptère
Bombycide, Xyleutes cretaceus, l'«Andretra» des Malgaches, qui
cause les plus grands dégâts. Les Chenilles creusent dans le bois
des galeries longues de 30 à 40 cm. Le seul moyen de lutte consiste
à élaguer les branches contaminées pour les brûler ensuite. Le
Gouverneur général a pris un arrêté rendant obligatoire la destruction
des Xyleutes. L'invasion régresse notablement. Dans l'ensemble, en
1944, on a détruit plusieurs millions de Chenilles.
Récolte et Préparation. — Dans une plantation adulte le
rendement moyen varie du simple au double suivant de multiples facteurs.
A Madagascar une moyenne de 5 kg. de clous secs par arbre et par
campagne peut être considérée comme satisfaisante. La récolte
s'échelonne sur plusieurs mois : de la mi-octobre à fin décembre, à
Sainte-Marie; elle est moins précoce dans la Grande Ile. Toute la
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Le Tabac à Madagascar.
Assistant au Laboratoire
Par P. MONNIER.
d'Agronomie coloniale.