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U.N.D.H.
FACULTE D’AGRONOMIE
F.A.
REMERCIEMENTS
Ce mémoire est redevable au grand Dieu de l’univers qui m’a donné de l’intelligence et qui m’a
toujours gardé sous sa protection.
Je tiens à exprimer toutes mes gratitudes à l’égard de mes conseillers scientifiques Ing.-
Agronome Jean Edouard BONHOMME et Paul Judex EDOUARZIN qui m’ont fourni les
rétroactions nécessaires et qui m’ont insufflé la motivation et la confiance sans lesquelles un
projet de cette envergure ne pourrait se concrétiser.
Du fond du cœur je remercie John ZELLER et famille, Mme Marie-Lucie CARISMA JEUNES
qui ont indéniablement contribué à ma formation. Ils m’ont été d’un apport des plus précieux.
Merci beaucoup aux professeurs de la faculté qui n’ont pas hésité à nous partager leur savoir. Je
ne saurais les citer tous.
Un grand merci aux coopérantes françaises dont les Ing.-Agronomes Véronique TOUZARD,
Solenne BOUSTOS, Virginie LEPRINCE et Clémence HAMEL pour leurs soutiens techniques,
leurs encouragements et leurs suggestions constructives. Ces échanges m’ont permis, à bien des
égards, d’améliorer le contenu du travail.
Mes plus vifs remerciements vont aux amis et collègues de la promotion « JEAN PAUL II,
2000-2005 » avec qui j’ai eu un contact quotidien et qui ont alimenté ma réflexion de diverses
façons : Jean Francois Orélien BEAUDUY, Zacharie DEJONC, Pierrette Pascale AUGUSTIN,
iii
Un merci tout particulier à l’Ing.-Agronome Manès LAINE qui m’a appris à manipuler le GPS et
à utiliser le logiciel ARCVIEW, sans quoi la réalisation des cartes serait très difficile.
Merci infiniment aux exploitants agricoles de Laborde qui ont répondu à mes questions
d’enquêtes, particulièrement la famille CALVAIRE pour avoir accepté de me loger.
Les familles MEILLEUR et ALCE ont fort bien influencé de façon positive mes études. Qu’elles
trouvent ici l’expression de mes gratitudes
iv
REMERCIEMENTS ......................................................................................................... II
RÉSUMÉ ........................................................................................................................ XI
1. INTRODUCTION .............................................................................................. 1
2.3 Historique et stratégie des projets d’aménagement des bassins versants en Haïti
(de 1940 à nos jours) ..................................................................................................................... 8
2.3.1 La logique d’équipement du territoire ............................................................................ 8
2.3.1.1 La stratégie mise en œuvre ..................................................................................... 8
2.3.1.2 Les principales techniques utilisées ........................................................................ 9
2.3.2 La logique de développement économique..................................................................... 9
2.3.2.1 La stratégie mise en œuvre ................................................................................... 10
2.3.2.2 Les principales techniques utilisées ...................................................................... 10
2.3.3 Analyse comparative des deux approches utilisées en aménagement des bassins versant
en Haïti. 11
2.3.4 Situation actuelle des Bassins versants d’Haïti ............................................................. 12
2.4 Coup d’œil sur les activités de conservation des sols réalisées dans le pays de 1994
á 1997. 12
BIBLIOGRAPHIE .......................................................................................................... 77
ANNEXES ..................................................................................................................... 81
viii
Tableau 1: Comparaison des approches utilisées en aménagement des bassins versants en Haiti.
............................................................................................................................................... 11
Tableau 2: Défense et restauration des sols d'Haïti (1994-1997) ................................................. 13
Tableau 3: Répartition dans l'espace de l'échantillon enquêté. ..................................................... 18
Tableau 4: Formules de calculs économiques. ............................................................................. 18
Tableau 5: Niveau de scolarisation des enquêtés. ......................................................................... 25
Tableau 6 : Classe de lithologie du bassin versant de l’étang Laborde ........................................ 31
Tableau 7: Superficie en ha par classe de potentialités................................................................. 33
Tableau 8: Répartition de la couverture végétale du bassin versant. ............................................ 38
Tableau 9: Classe des pentes et superficie des terres du bassin versant de l’étang Laborde ........ 42
Tableau 10: Superficie en ha par classe de risque d’érosion. ....................................................... 44
Tableau 11: Principales espèces de l’avifaune de l’étang Laborde. ............................................. 53
Tableau 12: Espèces de poissons de l’étang Laborde. .................................................................. 54
Tableau 13: Liste des principaux végétaux de l’étang Laborde. .................................................. 55
Tableau 14: Mode d’accès à la terre pour l’échantillon enquêté. ................................................. 56
Tableau 15: Situation foncière du bassin versant. ........................................................................ 58
Tableau 16: Calendrier cultural adopté par les exploitants agricoles de Laborde. ....................... 65
Tableau 17: Rendement des cultures pratiquées sur le bassin versant.......................................... 66
Tableau 18: Répartition et conduite de la population animale dans le bassin versant de l’étang
Laborde. ................................................................................................................................ 68
Tableau 19: Différents types d’exploitations agricoles. ............................................................... 70
Tableau 20: Répartition dans l’espace des exploitations agricoles ............................................... 73
ix
Figure 1: Pluviométrie et ETP moyenne mensuelle de Laborde d'après la station de Lévy (1963-
1990). .................................................................................................................................... 22
Figure 2: Température minimale, moyenne et maximale en degré Celsius de la plaine des Cayes.
............................................................................................................................................... 22
Figure 3: Variation de la superficie de l'étang Laborde. ............................................................... 51
Car : Carreaux
CASEC : Conseil d’Administration de la Section Communale
CEP : Certificat d’Etudes Primaires
Cm : Centimètre
CTA : Centre Technique Agricole
DCCH : Développement Communautaire Chrétien Haïtien
DDT : Dichlorodiphényltrichloroéthane
EDH : Electricité d’Haïti
FVD : Faire Valoir Direct
FVI : Faire Valoir Indirect
GPS : Global Positionning System
Ha : Hectares
Km : Kilomètre
MPCE : Ministère de la Planification et de la Coopération Externe
OEA : Organisation des Etats Américains
ONU : Organisation des Nation Unies
OPLATAKOM : Oganizasyon Plantè Laborde, Tomabri, Mapou ak Machand
PADF : Pan American Development Foundation
PAM : Programme Alimentaire Mondial
PNUD : Programme des Nation Unies pour le Développement
UTSIG : Unité de Télédétection et de Système d’Information
Géographique
xi
RESUME
Cette étude se porte sur les versants qui surplombent l’étang Laborde, l’une des zones humides
les plus importantes de la commune des Cayes. Elle se donne pour objectif de diagnostiquer ces
versants et de proposer des alternatives d’exploitation plus appropriées conduisant à une gestion
durable des ressources du milieu. Ainsi, une approche historique et une approche systémique ont
été utilisées. Nous avons mené des enquêtes préliminaires sur une population de soixante-dix
(70) exploitants agricoles répartis dans sept localités de la zone d’étude. De ces derniers, un
échantillon plus restreinte de trente-deux (32) exploitants, choisis au hasard, , a été retenu pour
des enquêtes approfondies. Les résultats montrent que les risques d’érosion sont élevés pour
environ 66% et grave pour près de 5% des terres du bassin versant qui couvre 711.27 ha. Ainsi,
seulement 1.40% soit 9.96 ha a de très bonnes potentialités. Quant à la couverture forestière, elle
est très réduite. Nous avons pu en distinguer une couverture dense (16.36%), une couverture
éparse (11.97%) et une couverture déboisée qui occupe la plus grande partie du bassin versant
soit (71.97%). Des 54.17 ha exploités par nos enquêtés 70.06% sont en FVD 29.74% en FVI. La
surface totale par exploitation varie de 0.33 à 3.73 ha avec une moyenne de 1.71 ha.
Se basant sur la superficie totale exploitée et le revenu global généré, les exploitations enquêtées
sont groupées en quatre (4) types. Le type I est constitué des exploitations qui ont une
disponibilité foncière de moins d’un (1) hectare et un revenu moyen de 2215 gourdes. Les
exploitants de type II interviennent sur 1 à 2 ha. Leur revenu global est de 3085 à 4799 gourdes.
Le type III est formé des exploitants dont la superficie totale est comprise entre 2 à 3 ha et un
revenu moyen de 7051 gourdes. La surface totale pour le type IV est supérieure à 3 ha. Le revenu
des exploitants de ce type varie entre 10578 et 16609gourdes. Les conditions socio-économiques
des types I et II sont très précaires, ce qui fait qu’ils exercent des pressions sur les ressources
naturelles comparativement aux types III et IV qui sont constitués d’exploitants relativement
aisés.
1
1. INTRODUCTION
1.1 Problématique et justification
En Haïti, la détérioration des ressources naturelles renouvelables en général et la gestion des
bassins versants en particulier, représentent un problème majeur qui a attiré l’attention de
diverses instances nationales et internationales. En effet, les pluies abondantes, la déforestation
incontrôlée et l’exploitation abusive des terres agricoles ne cessent d’augmenter les phénomènes
d’érosion (Stevenson 1989 ; Paskett & Philoctete 1990). Chaque année, au niveau national, près de
36 600 000 de tonnes de terres arables sont emportées par les crues des rivières et cours d’eau
aux époques de fortes pluies impropres à notre agriculture (Jolly et al. 2006).
Malgré l’état de dégradation de notre environnement, la population tire chaque année 80% de ses
besoins énergétiques des ressources locales (bois de feu, charbon de bois). Les prélèvements
annuels de bois dépassent donc la capacité de régénération naturelle des arbres, ce qui entraîne
un déficit manifesté par une diminution progressive du couvert forestier qui, de 60% en 1923 est
passé à 18% en 1952 et à 1.44% en 1989 (ECMU/PNUD 1996 cité par MDE 2007). On assiste
aujourd’hui au crépuscule des montagnes. La couverture forestière actuelle est inférieure à 1.5%
(Rimmer et al. 2005), donnant ainsi à constater des îlots de verdure en contraste avec une
immensité d’espace clairsemé (Barthelemy & Barthelemy 2002). Cette situation affecte de
nombreuses régions du pays.
Les bassins versants du département du Sud ne sont pas exempts. Ils sont, pour la plupart très
érodés. Ceci a valu, entre autres, une augmentation du nombre et de l’intensité des inondations,
une diminution du débit des eaux douces et de leurs sources, en plus d’une baisse de la
production agricole (MPCE 1997). De telles perturbations ont des répercussions négatives non
seulement sur la vie de la population mais aussi sur la conservation de la biodiversité. Déjà en
1986, ne subsistaient que 235 hectares de forêt vierge au voisinage de Pic Macaya. Et, si aucune
mesure n’est prise pour protéger, préserver cette zone naturelle, améliorer les conditions de vie
des riverains et limiter les coupes anarchiques des arbres, cette forêt risque de disparaître
complètement (MPCE 1997).
2
Au niveau du bassin versant de l’étang Laborde, dans la commune des Cayes, les exploitants se
plaignent que des terres autrefois très fertiles sont devenues impropres à l’agriculture. Alors que
les besoins deviennent de plus en plus grands pour satisfaire une démographie galopante, les
surfaces cultivables et les rendements diminuent.
Face à ces difficultés, les agriculteurs répondent donc par l’exploitation de nouvelles terres (voir
McPeak & Barrett 2001). Ils réduisent ainsi les possibilités de pâturage pour leurs animaux et
sont contraints de les faire paître sur leurs champs cultivés, les laissant manger les résidus de
récolte. Ils privent alors leurs sols de possibilité de régénération en matière minérale et organique
et diminuent d’autant leur fertilité. Quelques uns recourent à l’utilisation de fertilisants
chimiques, peu disponibles, chers et parfois inadaptés aux exigences des cultures.
Pour répondre aux besoins alimentaires de plus en plus croissants de la population, des
cultivateurs modifient la biodiversité végétale en substituant la végétation native par des cultures
sarclées et plus rarement, par des plantes pérennes. L’étang de Laborde, autre lieu abritant des
écosystèmes naturels, riches en biodiversité, est également menacé. Les bordures de cet étang et
l’étang lui-même, sont transformés en rizière avec comme espèce dominante Oriza sativa
(Robart 1973 cité par Jean Baptiste 1995). Ce qui perturbe profondément l’habitat de
nombreuses espèces animales notamment d’oiseaux endémiques, résidents et migrateurs.
Par ces pratiques, les exploitants semblent donc participer aujourd’hui grandement à la
dégradation des écosystèmes des versants de l’étang, déjà très précaire. Ils ne feraient alors
qu’amplifier les problèmes de productivité et environnementaux au lieu d’y apporter des
solutions.
Il n’existe que très peu d’informations sur l’état des ressources naturelles de la quatrième section
Laborde, encore moins sur le bassin versant de l’étang Laborde, en dépit de l’utilisation et de
l’importance de ce site. Les rares données existantes ne traitent que de la géologie, des
caractéristiques limnologiques et des niches écologiques vacantes du plan d’eau. Elles ne
tiennent pas compte de l’exploitation abusive que subissent le lac et les versants. Or, comprendre
les modes d’exploitation des ressources naturelles et de l’espace, ainsi que les logiques qui
guident ces pratiques est un préalable à toutes interventions en faveur d’une gestion durable des
ressources naturelles.
A travers cette étude nous avons fourni des données qui mettent en évidence les axes d’une
intervention possible en faveur d’un meilleur usage des ressources en travaillant directement sur
la gestion de celles-ci ou indirectement en améliorant les conditions de bien être des exploitants.
Elle peut aider également à anticiper le devenir des ressources naturelles dans la zone.
Cette étude dont l’une des méthodes d’obtention de l’information est l’enquête n’a pu prendre en
compte qu’un pourcentage d’exploitants relativement faible. Les résultats peuvent donc être
influencés par les enquêtés. En dépit de la qualité des informations qui sont communiquées, des
études thématiques approfondies peuvent être menées pour affiner la compréhension sur certains
aspects du sujet.
5
2. REVUE DE LITTERATURE
2.1 Considérations générales sur quelques termes
2.1.1 Etage agro écologique
Les étages agro-écologiques sont des unités de paysages d’une même région agricole,
différenciées par des éléments d’ordres : morphologique, géologique, pédologique et
agronomique (Devienne 1997 cité par Ulysse 2004).
C’est l’ensemble des pratiques et techniques mises en œuvre par un paysan ou une communauté
pour faire exploiter les ressources végétales par des animaux et ainsi obtenir une production
animale. Cette notion s’applique en Haïti surtout à l’échelle de l’exploitation agricole et du
troupeau.
6
Le bassin versant est considéré comme l’unité géographique idéale pour l’analyse et la
planification de la gestion des ressources naturelles. Il est le siège de nombreuses activités
humaines, les conséquences de ses activités modifient profondément le fonctionnement du
bassin. Les installations faites par l’homme pour tirer profit du milieu : mise en place de cultures,
l’extension de superficie imperméables (parkings, constructions anarchiques), sont autant de
facteurs qui diminuent l’infiltration des eaux, et par conséquent, augmentent le ruissellement en
plus de la perturbation du cycle de l’eau (Akhouri 1996 cité par Frere 2002).
Durant cette période, presque tous les projets qui intervenaient dans le domaine accordaient la
priorité à la protection des infrastructures telles que les routes, les ponts, les périmètres
d’irrigation, les barrages hydroélectriques. Leur survie dépendait directement très fortement de
l’état du bassin versant qui les surplombait. Ainsi tous ces projets accordaient-ils la priorité à
l’aspect physique du processus de l’érosion et pensaient l’aménagement à l’échelle du bassin
versant.
Dans la plupart des cas, les travaux étaient payés à la tâche, au début par des rations de vivres
d’aide alimentaire dans des opérations de « Food for work », en fonction du nombre de mètres
9
Pour mettre en place ces techniques, on privilégiait uniquement des facteurs techniques telles la
profondeur du sol, déclivité du terrain… Les conditions sociales et économiques de ceux qui sont
chargés d’appliquer ces techniques n’étaient pas prises en compte dans une optique de
développement durable.
Elaborées et appliquées à l’extérieur d’Haïti, et plus précisément aux Etats-Unis d’Amérique, ces
techniques avaient donné sur place des résultats très positifs. Pourtant en Haïti, tenant compte du
contexte socio-économique différent, les résultats obtenus (avec ces techniques) laissent à
désirer. Par ailleurs les populations impliquées dans l’exécution des travaux effectués dans le
cadre de ces projets, n’ont pas été sensibilisées aux problèmes de d’érosion ou de déboisement,
elles considéraient leur action comme un travail rémunéré en espèce ou en nature, mais non pas
comme une action de préservation de leurs ressources.
Une telle logique représente un progrès indéniable par rapport aux procédés utilisés vers les
années 40. Toutefois son application requiert deux conditions fondamentales :
a) Sur le plan économique les techniques utilisées doivent permettre aux paysans de tirer
des avantages économiques le plus rapidement et le plus longtemps possible.
b) Sur le plan social, il faut une structuration suffisante du monde rural pour permettre aux
paysans producteurs de tirer le maximum de leur production sans pour autant la
compromette. Le tableau ci-dessous résume les différentes approches qui se succèdent.
11
Il s’agit d’une situation alarmante dans un pays où le risque d’érosion grave et très grave est
estimé à près de 24% du territoire (Cadet 2005). Pourtant, seuls les parcs Macaya et La Visite
bénéficient d’une protection relative. Des trente principaux bassins versants du pays, 25 sont
complètement dénudés. Les zones côtières (de la côte des Arcadins à la baie de Caracol, par
exemple) demeurent sans protection malgré les menaces évidentes dont elles sont l’objet.
L’érosion et l’épuisement des sols (voir McClintock 2004) provoquent des désordres sur le plan
écologique et socio-économique : exode rural, récurrence des inondations, envasement des
marais et des cotes qui entravent la reproduction des ressources halieutiques, etc. (Gouvernement
d’Haïti et Nations Unies en Haïti 2004).
2.4 Coup d’œil sur les activités de conservation des sols réalisées dans le pays
de 1994 á 1997.
Au cours de la période allant de 1994 à 1997 on dénombre principalement sept institutions qui
ont fait des interventions dans la restauration des sols en Haïti. Les paysans sont, d’après les
constats et analyses, beaucoup plus motivés par les bénéfices directs qu’ils peuvent tirer que par
l’augmentation durable de leur production agricole.
Il est à remarquer que les superficies aménagées demeurent relativement faibles et restent bien
au-dessous de la superficie totale des terres dégradées qui est estimée à plus de 50.000 ha
(Bissereth 1998 cité par Frere 2002). Les extrants physiques des institutions publiques et des
principales agences nationales et internationales travaillant dans le domaine de la gestion des
ressources en sols en Haïti se résument dans le tableau suivant :
13
Rubrique Unité MARNDR MDE PADF/plus PADF/JOB CECI CDS CARE TOT
En général, le brûlis, très répandu dans l’agriculture haïtienne, contribue à dessécher le sol,
l’exposant plus facilement aux effets de l’érosion. En revanche, il allège le travail du paysan et
aurait le mérite d’enrichir le sol en phosphate et en calcium par les cendres restant sur la terre.
Face aux multiples contraintes auxquelles il est confronté, le paysan fait choix, pour sa survie,
14
des avantages à court terme de ces pratiques agricoles au détriment de la conservation du sol à
moyen terme.
La situation des terres d’héritages permet de mettre en relief certains points importants tant au
niveau de la sécurité que présente le mode de tenure qu’à celui de la dégradation de la terre. La
sécurité sur une parcelle de terres donnée peut être aussi importante que la possession de cette
parcelle dans la détermination du choix d’exploitation en vue de sa production future. Il parait
que dans les zones où les agriculteurs n’ont pas la sécurité d’une utilisation à long terme de la
terre, ils l’exploitent comme s’ils étaient des fermiers avec des perspectives d’investissement à
court terme. Ils prennent ce qu’ils peuvent tirer de cette terre sans se soucier de maintenir sa
potentialité de production future.
15
3. DEMARCHE ET METHODOLOGIE
3.1 Démarche adoptée
Pour mener à bien cette étude nous avons adopté une approche historique et une approche
systémique.
L’approche historique nous a permis de comprendre l’évolution dans le temps des
différents agroécosystèmes et les modes de mise en valeur actuelle du milieu. Cette
analyse peut aider à émettre des hypothèses pertinentes quant aux changements futurs.
3.2 Méthodologie
A travers ce travail nous nous proposons de mettre en évidence les logiques qui sont à la base des
systèmes d’exploitation des ressources du bassin versant de l’étang Laborde entraînant ainsi sa
dégradation. Pour ce, une analyse diagnostique des écosystèmes naturels et fabriqués et
l’évolution de ces écosystèmes dans la zone d’étude a été réalisée. Nous avons adopté une
méthode qui s’articule autour de deux grands axes pour la collecte d’informations :
Exploration et utilisation des sources de données existantes
Travail de terrain
3.2.2.3 Enquêtes
Dans la collecte des données relatives à la réalisation de ce travail, nous avons interrogé des
exploitants et des personnes ressources du bassin versant à leurs domiciles et en plein champ.
Dans certains cas nous avons réalisé des focus groupes pour ne pas rater certains détails. D’où
avons-nous procédé d’abord par des enquêtes préliminaires puis des enquêtes approfondies.
Nous avons utilisé, cette fois-ci, un autre questionnaire beaucoup plus détaillé (ANNEXE II) et
les questions ont porté sur les systèmes de production : les systèmes de culture, les systèmes
d’élevage, les conditions d’accès au foncier, les animaux chassés et pêchés, les différentes
activités génératrices de revenu des riverains et enfin sur les résultats technico-économiques. Les
données collectées ont permis de déterminer des critères pour définir une typologie des
exploitations agricoles et de vérifier l’hypothèse de départ.
18
La répartition des exploitants agricoles touchés par les enquêtes approfondies, est présentée dans
le tableau suivant.
A partir des données recueillies auprès des exploitants, nous avons considéré les dépenses et les
entrées réalisées afin de calculer leurs produits bruts (PB) et leurs revenus. Ses données sont
utiles dans la mesure où elles permettent de jauger la pression exercée sur les ressources
naturelles, pression qui dépend des possibilités qu’a un exploitant de satisfaire ses besoins les
plus pressants.
Des cartes et photos aériennes qui ont fourni les premières informations devant servir à la
réalisation du travail. Elles ont permis de localiser les ravines, l’étang, délimiter le bassin
versant et d’en déterminer la superficie.
Grâce aux données générées par les cartes, nous avons pu également mesurer la
superficie de l’étang, analyser, de façon superficielle, les modes d’exploitation de
l’espace et d’estimer le couvert végétal de la zone.
D’autres instruments comme une caméra photographique (pour les prises de vue), un
GPS de type GARMIN 2002 (pour mesurer les hauteurs et de déterminer les coordonnées
géographiques de l’aire d’étude), des jumelles et télescope (pour observer le paysage et
des éléments ou composantes de la flore et de la faune).
20
4. AIRE DE L’ETUDE
4.1 Situation géographique et accès
Le site de l’étude se trouve dans la quatrième (4e) section Laborde. Il est à deux 2.5 Kms au nord
de la route reliant Les Cayes à Camp-Perrin, dans le département du Sud, entre 18º18’88’’ de
latitude Nord et 73º47’57’’de longitude Ouest. On peut accéder à ce site au moyen d’une route
en terre battue relativement praticable. Ce site est borné au nord par Diète et Anadère, au sud par
Caudère, à l’est par Barnate et à l’ouest par Costa (Carte 1 et Photo 1).
4.2 Le climat
La littérature fournit très peu d’informations sur les composantes climatiques de la zone. Les
rares sources de données existantes ne traitent que de la pluviométrie, de la température et du
vent.
350
300
Précipitation et ETP
250
200 ETP(mm)
150 P(mm)
100
50
0
Avril
Fév.
Août
Nov.
Janv.
Mai
Oct.
Déc.
Juil.
Sept.
Mars
Juin
Mois
4.2.2 La température
A Laborde, il n’existe pas de station permettant d’enregistrer les mesures des températures. Nous
avons été obligés d’utiliser les données de la plaine des Cayes : la température maximale est
d’environ 34 degrés Celsius (34°C) et la température minimale avoisine 24 degrés Celsius
(24°C) (Fig. 2).
40
35
30
Température
25 T. Max
20 T. moy.
15 T. min
10
5
0
Mai
Avril
Nov.
Janv.
Mars
Juin
Fév.
Juil.
Août
Oct.
Sept.
Déc.
Mois
4.2.3 Le vent
Dans la zone, les vents dominants sont les vents d’Est de direction Est-Nord-Ouest. Ils sont
beaucoup plus importants pendant la période allant d’Août à Octobre (Jeanty 1993 cité par
Ulysse 2005). Ils sont également porteurs d’humidité.
Les informations sur l’étang Laborde sont très peu abondantes. Cependant, une étude de l’OEA
(1972) affirme qu’elle constitue l’un des plans d’eau de la plaine des Cayes encastrés dans des
massifs calcaires éocènes. Il est alimenté par l’eau de ruissellement provenant des collines
calcaires et des sources au nord (ONU/DCTD 1991 cité par Jean Baptiste 1995).
En 1973, Robart (cité par Jean Baptiste 1995) suggère que ce lac dérive de l’accumulation de
l’eau sur du calcaire crayeux et de l’argile impure. On y trouve entre autres des roches non
groupées en formation telles des calcaires cristallins, des calcaires crayeux à silex, des grès et des
conglomérats.
Dans son étude sur les caractéristiques limnologiques et les niches écologiques vacantes ou sous
exploitées de l’étang Laborde, Jean Baptiste (1995) avance que les versants, en forme de cuvette,
ont un couvert végétal considérablement réduit. Le coté Nord-Ouest où l’abattage des arbres est
très poussé présente des pentes variées.
de certaines infrastructures dans la zone, associée à un fort taux de chômage, est à la base du
24
phénomène migratoire qui est très poussé chez les femmes et surtout chez les jeunes qui se
voient obligés de se rendre aux Cayes ou à Port-au-Prince en quête d’une vie meilleure.
En ce qui a trait aux constructions d’habitation, les maisons sont dispersées dans le bassin
versant. Cela n’empêche pas que ces constructions dont les toits sont, en majeur partie, en tôle
ondulée ou en béton armé, sans système de drainage ou de récupération des eaux de pluies
entraînent la concentration des eaux qui, en s’évacuant forment des entailles dans le sol.
Les quelques matrones qui habitent le milieu ne sont que des routinières. La qualité de service
offerte laisse à désirer. Le risque pour une femme enceinte de mourir est élevé. Le moyen de
transport des personnes malades est très difficile. Elles sont transportées à dos d’animaux, dans
des chaises berçantes (civières), à tête d’homme et plus rarement en « tap-tap », suivant le cas et
l’endroit où l’on se trouve.
En conséquence de nombreux enfants scolarisables sont restés à la maison. Les parents les plus
motivés envoient leurs enfants dans des établissements scolaires de Laborde. Ces mêmes parents,
25
pour des études secondaires, envoient leurs enfants au « Collège Notre Dame de Lourde de
Laborde », aux Lycées Philippes Guerrier et Saint Anne des Cayes et de Camp-Perrin.
D’autres élèves et les futurs professionnels fréquentent les établissements de ces deux communes
en cas de trop grande incertitude pour aller à Port-au-Prince. Selon le tableau 5, 56.25% des
exploitants enquêtés sont analphabètes. Ils ont déclaré « qu’à la campagne, les activités agricoles
n’exigent pas d’être alphabétisés ou scolarisés ». Ce comportement des exploitants peut
constituer un goulot d’étranglement au développement de certaines pratiques récentes et
provoquer une mauvaise gestion des ressources du milieu.
4.4.4 Religion
De nombreuses sectes religieuses ont été dénombrées dans le bassin versant à côté des foyers de
vaudou. Toutefois, les religions dominantes restent le catholicisme et le protestantisme.
Aucun média n’est présent dans la zone. La communication est assurée par le lambi, les
célébrants des églises, les prêtres de vaudou, et en général par des stations de radio des Cayes et
de Port-au-Prince.
Une très faible partie de la troisième (3e) section Laborde est alimentée par le réseau de l’EDH.
Dans la zone d’étude, la principale source d’énergie disponible et utilisée est le charbon de bois
et encore plus, le bois de chauffage. Il y a donc une consommation à outrance du bois qui
entraîne une réduction considérable de la couverture arborée de la zone.
4.4.7 Marchés
On ne rencontre que de petits détaillants de certains produits de premières nécessités dans la
périphérie de l’étang. Pour s’approvisionner les riverains se rendent aux marchés de Maniche, de
Cance (Rival), de Camp-Perrin ou aux Cayes suivant les besoins. En dépit du rôle que joue
l’agriculture dans la zone on ne dénombre aucune boutique d’intrants agricoles.
Les récoltes de légumes sont vendues à des « saras locales » qui les commercialisent ensuite sur
les marchés suscités qui jouent un rôle très important dans l’approvisionnement des agriculteurs
en intrants. Une grande partie des cultures vivrières est achetée en gros par des revendeuses pour
la commercialisation à Port-au-Prince en dépit de la situation actuelle de la capitale. Les produits
de pêche sont vendus aux consommateurs locaux et des zones avoisinantes.
restent encore sont pour la plupart des maçons ou des ébénistes. Ceux qui ont un niveau scolaire
acceptable ou une autre profession partent exercés leur fonction ailleurs car les opportunités
d’emploi dans la zone sont très réduites.
4.4.9 Divertissement.
Pour se divertir, les riverains se rendent dans les foyers de vaudou de la zone au cours de
certaines périodes de l’année (novembre-décembre). D’autres se livrent à des combats de coqs,
ou des activités ecclésiales. Le mois d’août est retenu comme la période de la « fête de l’étang ».
Des gens y viennent de partout et c’est pour les riverains une grande période de retrouvailles et
de détente.
Il revient également à sa charge de gérer les conflits de toutes sortes. En ce qui a trait à
l’exploitation des ressources, aucune instance ne s’en occupe et aucune taxe n’est perçue. Un
ayant droit exploite les ressources du milieu comme bon lui semble.
ont travaillé dans le domaine du reboisement vers les années 1975. Vingt et un an plus tard, soit
en 1996, PADF a pris la suite. Aujourd’hui seuls les paysans de Marchand jouissent de l’appui
du DCCH qui n’est pas à même d’intervenir dans tout le bassin versant.
5. RESULTATS ET DISCUSSIONS
5.1 Présentation de la réalité des versants de l’étang Laborde
5.1.1 Forme, superficie et périmètre du bassin versant.
Le bassin versant de l’étang Laborde est caractérisé par un relief mouvementé. En se dirigeant
vers le Nord on constate que les courbes de niveau sont très rapprochées (voir carte 2). Ce côté
est relativement accidenté comparativement à la partie Sud. Le plus haut sommet s’élève jusqu’à
337m tandis que le point le plus bas se trouve entre 90 et 100m d’altitude.
Délimités et mesurés par les méthodes manuelles, puis par numérisation à l’aide de ArcView
version 3.1 ses périmètre (p) et superficie (a) accusent respectivement les valeurs suivantes :
15.715 km et 7.112 km². Sa largeur maximale dans la direction Est-Ouest est de 2.75 km tandis
que la longueur maximale mesurée dans la direction Nord-Sud-Est prend la valeur de 4.14km.
Ces paramètres ont permis de déterminer la forme du bassin versant par la formule de Gravéléus
selon laquelle : Kc=0.28p/√a. Dans cette relation Kc représente le Coefficient de Compacité du
bassin versant, p est son périmètre exprimé en km et a, sa superficie en km². Ainsi, ce coefficient
est égal 1.64, donc il s’écarte de l’unité. Par conséquent nous pouvons dire que la forme du
bassin versant ne se rapproche pas de celle d’un cercle. Elle est beaucoup plus pentagonale.
30
5.1.2 Lithologie
Les trois grands types de formation géologiques que l’on rencontre au niveau du Bassin versant
de l’étang Laborde sont : les calcaires durs, les marnes et calcaires marneux, et les alluvions
(tableau 6 et carte 3).
A travers les données qui sont figurées dans ce tableau, on remarque que :
Les calcaires durs couvrent environ 63% de la superficie du Bassin versant. Ce sont
principalement des matériaux sédimentaires déposés par la mer il y a plusieurs millions
d’années. Ce type de formation est très résistant à la dégradation par le climat. Il domine
la partie nord du Bassin versant où les risques d’érosion sont élevés.
Les marnes et les calcaires marneux sont des roches plus tendres que les calcaires durs.
Elles sont en conséquence, beaucoup plus aptes à la dégradation par le climat. Ces
roches se rencontrent au Sud-Ouest de l’étang, en basse altitude et couvrent près de 12%
du bassin versant.
Les alluvions sont formées beaucoup plus récemment par l’accumulation, dans les
ravines et autour du lac, de particules fines arrachées par l’eau aux mornes calcaires. Ces
particules, transportées sur de courtes distances et accumulées à mi-pente ou en bas de
pente constituent des colluvions qui se trouvent sur plus de 24% de la superficie totale.
32
Des régosols et des rendzines formées sur du calcaire marneux. Leurs profondeurs varient
d’un point à l’autre entre 12 et 25 cm.
Les potentialités de ces sols sont très variables. Ainsi, on se base sur leurs potentiels
productifs pour les catégoriser en quatre (4) grandes classes (tableau 7 et carte 4) :
Ce tableau indique que la superficie occupée par l’eau et les sols hydromorphes s’estime à
68.25 ha. Elle représente plus de 9% du bassin versant. Seulement 9.96 ha, soit 1.40% des
terres, ont de très bonnes potentialités. Ces terres se localisent dans les zones de très faibles
pentes de la partie Sud du bassin versant. Cependant, elles risquent de perdre leur vocation
car les techniques et les pratiques adoptées en amont sont inadéquates.
On compte environ 8.50 ha soit 1.19% de potentialités moyennes, tandis les terres dont les
potentialités sont limitées avoisinent 88% du total. Ces terres affichent les plus bas niveaux
de rendements. Elles paraissent donc être les plus affectées.
35
Assurent la protection du sol contre l’érosion par les vents et l’eau, en même tant
améliorant l’infiltration de l’eau et enrichissent le sol en matière organique;
Soutiennent des cultures d’accompagnement et des animaux par leurs effets sur le climat
et le sol, mais également directement en procurant de l’ombre et de l’abri ou de la
protection et agissant comme des pompes à nutriments ; diversifient le paysage et
enrichissent l’environnement.
La couverture végétale de Laborde est aujourd’hui dans un état très critique. A partir des données
cartographiques et des observations du paysage, nous avons pu distinguer trois grandes classes
de couverture sur le bassin versant de l’étang: une couverture dense, une couverture éparse et une
couverture déboisée (Tableau 8 et carte 6).
b) La classe II est celle d’un espace constitué d’une couverture plus ou moins dense et qui
assure une protection relative des sols contre l’érosion. C’est la superficie où les arbres
sont épars, évaluée à 83.01 ha ou 11.97 % du bassin versant.
c) La classe III représente une couverture déboisée : c’est le cas de la plus grande partie du
bassin versant qui est dépourvue de végétation arborée et arbustive, et qui est très
sensible à l’érosion. Elle représente une superficie de 511.87 ha, ce qui équivaut à 71.97
% de la surface totale du bassin versant.
.
40
Le travail des Nations Unies fut poursuivi par le PADF qui n’est plus présent dans la zone.
Malgré l’intervention de ces institutions le couvert boisé de la zone est de nos jours réduit à sa
plus simple expression en certain point du bassin versant. Les structures anti-érosives mises en
place sur de rares parcelles furent mal ou pas entretenues, d’où elles sont détruites et aujourd’hui
on en observe que des traces.
Les activités humaines tendent à exercer de fortes pressions sur le milieu naturel. Ce qui laisse
apparaître des surfaces dénudées de plus en plus vastes. Leurs conséquences sur la flore et la
faune naturelles pourraient être irréversibles.
cause principale est la déforestation qui est liée à la surexploitation des sols et au surpâturage.
Ces processus de dégradation sont d’autant plus préoccupants qu’un sol fertile est le résultat
d’une évolution très lente et, par suite, non renouvelable à notre échelle. Sans mesure de
protection, les pertes de sol s’élèvent à 100-200 tonnes par ha par année (Brils et al. 1995).
Tableau 9: Classe des pentes et superficie des terres du bassin versant de l’étang Laborde
Ce tableau permet de constater que les terres dont la déclivité est comprise entre zéro (0) et 5%
représentent seulement 8.20% de la superficie totale du bassin versant, soit 58.41 ha. Ces terres
43
sont dites à pente faible. Les terres pour lesquelles la pente est comprise entre 5 à 12% totalisent
119.65 ha, elles représentent 16.82%. La plus grande partie du bassin versant soit 553.21 ha
accuse une déclivité qui varie de 12 à 30%. Sa situation est réellement critique dans la mesure où
de rares exploitants respectent le sens de la plus forte pente dans leurs pratiques de labour. Or, au
delà de 20% de pente, les techniques de conservation des sols sont nécessaires pour bloquer le
ruissellement des eaux de pluie ou encore le ravinement dû aux effets mécaniques de l’érosion
linéaire (Magny 1991).
Ce phénomène naturel est d’autant plus amplifié par les pratiques agricoles et la destruction de la
couverture végétale. Il affecte non seulement les zones de montagnes (glissements de terrains)
mais aussi les zones de plaines où les pertes de sols pourrait élèver jusqu’à 2 tonnes par ha et par
an (voir Jean-Francois 1997). C’est probablement la raison pour laquelle les Nations Unies dans
un rapport de 1984 considèrent l’érosion comme la plus grande menace de l’humanité.
Se basant sur la sensibilité et le niveau de risque d’érosion les terres du bassin versant sont
classées en 3 catégories (tableau 10 et carte 8).
44
Ce tableau montre près de 29% des terres soit 206.97 ha sont à risque moyen d’érosion. Quant
aux terres à risque grave et élevé d’érosion, elles totalisent près de 71% soit environ 504 ha.
Elles regroupent principalement les parcelles exploitées en faire valoir indirect (FVI) qui sont
généralement soumises à des pratiques défavorables quelle que soit leur localisation. Tenant
compte des effets néfastes de l’érosion, elles devraient être réservées à l’agroforesterie en vue de
limiter les dégâts des agents érosifs.
Ainsi, on admet que l’érosion correspond au transport et à l’accumulation des particules de sols
arrachés. Au niveau du bassin versant de l’étang Laborde l’ablation et l’entraînement des
matériaux sont dus principalement à deux grands facteurs : le ruissellement des eaux fluviales ou
pluviales : érosion hydrique, et l’utilisation des outils aratoires qui provoque une érosion
mécanique sèche.
45
Les pluies creusent dans les zones dénudées des ravins profondes qui rayonnent en tous sens et
charrient vers les bas de pente puis vers l’étang une quantité importante de bonnes terres (photo
3). Appauvrie, ruinée, le potentiel productif des sols est réduit et les rendements diminuent.
sait que dans les zones tropicales le brûlage augmente des pertes d’éléments nutritifs et supprime
certaines espèces souhaitées (Bayer & Bayer 1999).
Pour les exploitants agricoles les cendres des ligneux et des autres végétaux jouent un rôle
d’engrais. Et, avec un minimum de travail le feu débarrasse aussi le sol des mauvaises herbes et
des insectes nuisibles. Cependant, on doit souligner que les éléments produits par le brûlis sont
rapidement lessivés, car la mise à nu du sol s’en altère la structure. La vie organique de même
que l’humus disparaît. La rétention des éléments nutritifs diminue et la répétition des feux
empêche toute régénération convenable de la végétation. Le feu participe donc activement au
processus d’érosion et de désertification.
En effet, le manque de végétation favorise l’érosion par l’eau ou le vent. Un couvert d’arbres, de
buissons, de prairies ou d’autres végétations empêche l’effet de battance de la pluie, réduit
l’érosion d’impact, accroît l’infiltration et diminue le ruissellement. C’est pour cela que le
défrichement de la végétation naturelle et la mise en culture des terres accroissent inévitablement
le risque d’érosion des sols par l’eau ou le vent ou les deux (UNESCO 1986).
dépressions (ravines et sources), des piedmonts et bas de pentes et finalement au niveau du lit
majeur de l’étang.
(Dioscorea sp) qui est liée à l’humidité qui règne dans les gorges. A ce niveau, la couverture
végétale est relativement importante. Avec l’appui du DCCH, certains paysans tentent
aujourd’hui de corriger les ravines en vue de limiter leurs dégâts (photo 5).
Les eaux provenant des toits de ces maisons se convergent vers l’étang : la principale zone
humide que l’on retrouve à l’intérieur du bassin versant. Les riverains exploitent ces zones par
des cultures annuelles et pluriannuelles. On y rencontre surtout la patate douce, le manioc, le
maïs, le petit mil et la banane. Dans les « lakous » se trouvent des arbres fruitiers et forestiers
tels : cocotiers, citronniers, orangers, papayer, manguiers, avocatiers, cèdres, chênes, bois blancs.
51
L’étang Laborde est un écosystème lacustre constituant un habitat important pour de nombreux
organismes vivants. En dépit de son importance les riverains interviennent dans son lit pour
mettre en place des cultures annuelles et faire paître les animaux d’élevage. On y cultive
principalement le riz, le maïs, le petit mil et la patate douce. Durant les saisons fraîches, on
pratique la culture de certains légumes tels : la tomate, l’aubergine, l’épinard et le chou. Ces
pratiques ont des conséquences négatives sur la biodiversité et la productivité biologique de cette
zone humide (voir Francois 2005).
La superficie de l’étang varie d’une période à l’autre. Mesurée par Robart (1973)2, Vlaminck
(1990)3 et Jean Baptiste (1995) elle accuse respectivement les valeurs de 64 ha, 73 ha et 85.95
ha. Mesurée au cours de la période de l’étude (Sept. 2006), la valeur obtenue (61.34 ha) est
inférieure à celle de Robart (Fig. 3).
90
80
70
60
50
40 Sup. en ha
30
20
10
0
1973 1990 1995 2006
2
cité par JEAN BAPTISTE 1995.
3
cité par JEAN BAPTISTE 1995.
52
Il est important de souligner que la réduction de la superficie du plan d’eau pendant à peu près
une dizaine d’année. Plusieurs raisons pourraient expliquer ces variations de surface. Citons
entre autres :
La réalisation de ces études sous des conditions climatiques différentes : le niveau d’eau
monte pendant les périodes pluvieuses et diminue durant les saisons sèches.
Le déplacement des matériaux des versants : sur les versants nus, les matériaux sont
transportés par l’eau. Ce transport est suivi d’une accumulation en bas de pente. Les
matériaux transportés réduisent la surface occupée par l’eau.
5.2.5.1 La faune
5.2.5.1.1 L’avifaune
La faune aviaire de l’étang Laborde est constituée d’un ensemble d’espèces d’oiseaux dont la
plupart sont des espèces aquatiques et d’autres semi-aquatiques. Les genres prédominants sont au
nombre de deux (2) : le Podilymbus podiceps communément appelé plongeon et le Fulica
caribea de nom commun poule d’eau. Cette dernière est aussi connue dans la région sous le nom
de « makrèl ». Elles sont toutes deux de la famille des Ralidés. Entre octobre et avril, plusieurs
espèces de canards sauvages sont recensées dans l’étang. Ces canards laissent l’Amérique du
nord à destination des pays tropicaux dont Haïti en particulier pour passer la saison froide (voir
Raffaele et al. 1998).
Du point de vue écologique, le rôle des oiseaux est particulièrement important dans les
écosystèmes aquatiques. Ils tirent leurs aliments à partir des communautés biologiques et
fertilisent alors le milieu par leurs déjections. Cependant, dans la plupart des cas, ils sont des
hôtes intermédiaires de beaucoup de parasites. Ils capturent également les alevins et d’autres
53
espèces d’intérêts économiques. Dans le tableau qui suit nous présentons la liste des espèces de
l’avifaune de l’étang Laborde.
Créole Français
Podicipédidés Podilimbus podiceps Plonjon Grand plonjon Sr
Ralidés Fulica caribaea Makrèl, poul dlo tèt Poule d’eau à Sr ; Mg
blanch cachet blanc
Galinula chloropus Poul dlo tèt rouj Poule d’eau à Sr ; Mg
cachet rouge
Anatidés Anas discors Kanna sasèl, Sasèl Sarcelle Mg
Anas clypeata Jeneral/Espatil Canard souchet Mg
Anas bahamensis Kanna tèt blanch Canard des Sr ; Me
Bahamas
Aythya collaris Kanna tèt nwa Canard tête noire Mg
Aythya affinis Kanna tèt nwa Canard tête noire Mg
Oxyura jamaicensis Kanna plonjon Canard plonjeur Sr
Anas americana Faldam, Kanna zèl Siffleur Mg
blanch américain
Nomonix dominicus Kanna zonbi Canard masqué Sr
Anas strepera4 Kanna chipo Canard Chipeau Ir
Ardéidés Ardea herodias Gran krabye Crabier bleu Mg
Ardea alba Gran Krabye blanch Crabier blanc Mg
Egratta thula Zegrèt blanch Aigrette blanche Mg
Egretta caerulea Ti krabye ble Crabier bleu Mg
Egretta tricolor Krabye 3 koulè Crabier aux trois Sr ; Mg
couleurs
Egretta rufescens Zegrèt ble Aigrette bleu Sr
Bulbucus ibis Krabye gad bèf Grue blanche Sr ;Mg
Butorides virescens Krakra, Rakra, Ti Valet de Caiman Sr; Mg
krabye rivyè
Treskiornithidés Platalea ajaja Espatil Espatule Sr
Charadriidés Pluvialis sp - - Mp
Charadius sp - - Sr; M
Récurbirostridés Himantopus mexicanus Pèt pèt Echasse Sr
Jacanidés Jacana spinosa Doktè, Ti bannann, Médecin, poule Sr
poul dlo dore d’eau dorée
Scolopacidés Tringa sp - - Me
Limnodromus sp - - Mo
Légende:
Sr : Sédentaire reproducteur Ir : Irrégulier Mg : Migrateur
Mp : Migrateur de passage Me : Menacé Mo : Migrateur occasionnel
4
Cette espèce est observée pour la première fois à l’étang Laborde en avril 2005 (LATTA et al. 2006)
54
Il faut souligner que cette liste n’est pas exhaustive. Les espèces présentées sont des oiseaux
sédentaires et migrateurs. Deux d’elles sont menacées d’extinction. Il s’agit de la Poule d’eau à
cachet blanc et du canard des Bahamas (voir Latta et al. 2006). Des mesures de conservation sont
nécessaires pour éviter la disparition de cette zone humide ainsi que la biodiversité qu’elle abrite.
5.2.5.1.2 L’ichtyofaune
L’ichtyofaune de l’étang est constituée de sept (7) espèces dont une (1) de la famille des
cypridae, une (1) de la familles des poecilidae, une (1) de celle des cyprinodontidae, et quatre de
celle des cichlidae (voir tableau 15).
Au cours de la période de l’étude les riverains pécheurs ont déclaré que seul le « Kap », le
« lapia » et le « mapotcho » sont péchés depuis plus de deux (2) ans. Ces trois espèces sont
probablement, par ordre décroissant, les plus abondantes. Elles sont capturées pour la
consommation et la vente.
55
5.2.5.2 La flore
La flore de l’étang Laborde est constituée de plantes aquatiques et semi-aquatiques appartenant à
différentes familles. Elles sont mentionnées dans le tableau suivant.
Pendant cette étude nous avons observé certaines plantes du plan d’eau en parcourant des
transects circulaires et linéaires. Le « piman dlo » se rencontre dans le pourtour de l’étang avec
une concentration relativement importante dans la partie Nord-Est. Selon la population riveraine
il permet de lutter contre les oiseaux dans les rizières et est utilisé à des fins thérapeutiques. Le
« salad dlo » couvre près de 20% de sa surface et joue un grand rôle dans l’alimentation du bétail
en particulier celle des bovins.
Au cours de cette étude, nous avons identifié de nombreuses conditions d’accès au foncier dans
la zone. Ces conditions sont groupées en deux (2) grands modes de faire valoir : le faire valoir
direct ou FVD et le faire valoir indirect ou FVI (tableau 14 & 15).
Ces résultats montrent que la surface totale des terres des 32 exploitations recensées est de 54.17
ha. Elle est répartie en 205 parcelles dont la taille moyenne est de 0.26 ha. De ces 54.17 ha, le
faire valoir direct ou FVD représente 70.26% soit 38.06 ha, alors que le faire valoir indirect ou
FVI représente 29.74% soit une superficie de 16.11 ha.
propriétaire et donnent en général la moitié ou le tiers de leurs récoltes dépendant des conditions
établies.
Les terres en métayage sont appelées des « terres sociées ou de moitié ». La sécurité de tenure est
très faible. D’où le métayer ne s’en occupe guère de la dégradation des ressources. Elles
représentent 25.46% de la surface totale exploitée par l’ensemble des enquêtés.
La prise des terres en fermage n’est pas à la portée de toutes les bourses. Elle est le fait
d’exploitants plus ou moins aisés de la zone à l’inverse du métayage qui est monnaie courante
pour un grand nombre d’agriculteurs.
Ce tableau reflète l’extrême morcellement des terres du Bassin versant. La taille des
exploitations agricoles varie entre 0.33 et 3.73 ha avec une moyenne de 1.71 ha. La surface
minimale en FVD est de 0.06 ha alors que la surface maximale est 3.43 ha. La surface totale des
terres exploitées en FVI est comprise entre 0.17 et 2.37 ha.
La surface totale par exploitation résulte d’un ensemble de parcelles situées dans différents
étages agro-écologiques. On peut comprendre qu’avec un lopin de terre de 0.06 ha, peu importe
sa sécurité de tenure, qu’un exploitant ne sera pas toujours prêt à utiliser des pratiques
conservationnistes fournissant des résultats à moyen et à long terme. Par conséquent, toutes
interventions visant l’aménagement du bassin versant droit prendre en considération la
complexité de la réalité de la zone.
Les cultures sont pratiquées sous régime pluvial, alors que plus de 75 % des exploitants ne
respectent pas le sens de la plus forte pente en travaillant le sol. Le stade des plantes cultivées
correspondant aux périodes de pluie laisse sous-entend que les parcelles sont fortement exposées
aux phénomènes d’érosion. Des signes d’une dégradation de la fertilité (couleur blanchâtre, perte
de structure) sont visibles dans le paysage.
Dans les parcelles situées dans la périphérie de l’étang, dans la préparation des sols en plus du
houage manuel, près de 60% des exploitants ont accès à un labour bovin (photo 7). La traction
bovine permet d’effectuer les travaux en un temps relativement court. Elle est également utilisée
dans le traçage des lignes de semis. Cependant, dans l’un ou l’autre cas le semi se fait à la main.
Les autres outils sont utilisés dans la plantation, le sarclage ou le grattage et la récolte.
L’émondage ou l’abattage des arbres requiert l’emploi de machette et de hache.
Des 32 exploitants de notre échantillon, 22% sont propriétaires de charrue et 40% font usage
d’engrais chimique (Urée) et de pesticides (malathion, sevin, ridomile, DDT). Ils sont utilisés
dans les cultures de rente comme le tabac, les légumes et plus rarement dans les pépinières de
riz. Ces intrants chimiques dont le DDT en particulier encore en usage dans la zone, peuvent
avoir des effets néfastes non seulement sur les consommateurs mais aussi sur les différents
organismes vivants qui évoluent dans le plan d’eau (Turusov et al. 2002).
Le retournement du sol par le labour dilue la matière organique et ramène en surface une terre
moins riche en humus de stabilité structurale inférieure : la surface devient alors plus sensible à
la battance et à l’érosion comme l’a souligné Soltner (2000).
Les paysans adoptent des systèmes de cultures en tenant comptes de quelques contraintes mais
aussi des opportunités du milieu. Cette dynamique les amène à distinguer trois sortes de
situations possibles : les terrains, les lagons et les demis lagons.
Les terrains : ils sont constitués des zones les plus élevées qui ne sont pratiquement
jamais inondées. Ils sont plantés en bananiers, maïs, petit mil, pois congo, patate douce et
manioc. Dans les jardins « pre-kaye » on trouve des arbres fruitiers comme : cocotier,
manguier, avocatier, citronnier, chadéquier et oranger voire, dans certains cas des espèces
62
forestières qui sont utilisées à diverses fins. Ces arbres fournissent des bois de chauffage
qui est la principale source d’énergie des foyers.
Les lagons sont les terrains les plus bas, inondés ou boueux toute l’année. C’est le
pourtour immédiat du lac qui est cultivé principalement en riz. Selon les agriculteurs, la
principale espèce cultivée est celle que l’on appelle : Oriza sativa (photo 8). Un mois
avant la récolte, une surveillance stricte est nécessaire pour empêcher le gaspillage que
pourraient causer les oiseaux. L’agriculteur, aidé par ses enfants, est resté sur la parcelle à
longueur de journée. On y trouve plus rarement des parcelles de mazombelles qui
complètent les champs de riz.
Les demis lagons se situent à un niveau intermédiaire. C’est l’espace inondé une partie de
l’année et généralement sèche durant les mois de juillet et d’août. Dans cette zone on
cultive le maïs, le petit mil en association avec la patate douce et le pois congo. La
culture en association permet aux agriculteurs de minimiser les risques et d’étaler leurs
récoltes sur une longue période de l’année.
La culture dominante dans l’aire d’étude est le maïs. Cependant, cette culture est fort souvent
ravagée par les fortes pluies et la montée des eaux de l’étang. Outre le maïs, les demi-lagons sont
63
également cultivés en tomate, aubergine, épinard et plus rarement en tabac. Le maraîchage est la
plus importante des activités génératrices de revenu des agriculteurs grâce aux prix relativement
élevé des légumes sur le marché. Ces plantes sont également cultivées en cultures pures, mais
très proches l’une de l’autre. Dans leurs pratiques, les exploitants ne tiennent pas compte des
incompatibilités entre les plantes et des principes de l’accompagnage.
64
Tableau 16: Calendrier cultural adopté par les exploitants agricoles de Laborde.
Mois J F M A M J J A S O N D J
Cultures
Patate Ps Pl Sa Ré
Manioc Ps Pl Sa Gr Ré
Pois congo Ps Se Sa Ré
Mais Ps Se Sa Ré
Riz Ps Se Rep Sa Ré
Tomate Ps Se Rep Sa Ré
Epinard Ps Se Rep Sa Ré
Tabac Ps Se Rep Sa Ré
Petit mil Ps Semi Sa Ré
Banane Plantation et récolte à longueur d’année
Taro Plantation et récolte à longueur d’année
Mazombelle Plantation et récolte à longueur d’année
Chou Ps Se Rep Sa Ré
Source : Enquête de l’auteur, Sept. 2006.
Légende :
Ps : préparation de sol Pl : plantation Se : Semi Sa : Sarclage
Gr : grattage Ré : récolte Rep : Repiquage
Des cultures comme la tomate, l’aubergine, le chou et le tabac sont pratiqués durant la saison
fraîche (hiver). Pour la patate douce, le manioc, le pois Congo et le maïs l’emblavement se fait
66
en février. Toutefois, certains agriculteurs cultivent les deux premières toute l’année. Il en est de
même pour la banane, le taro et la mazombelle qui sont plantés et récoltés à longueur d’année.
Les rendements présentés dans ce tableau sont des rendements moyens. Ils ne reflètent pas la
grande diversité des situations : sur une même parcelle, avec les mêmes techniques et les mêmes
variétés. Ainsi, on pourrait attribuer les faiblesses dans les rendements des cultures
essentiellement à l’absence d’un système de gestion de la fertilité des sols qui sont surexploités
et deviennent donc de moins en moins productifs.
Il existe une période critique pour certaines exploitations agricoles lorsque toutes les terres sont
en cultures. Quelques parcelles sont alors réservées pour la mise aux piquets des animaux. Le
vagabondage des animaux détachés ou des jeunes s’éloignant des mères, dans les parcelles
cultivées est à ce moment source de conflits entre agro éleveurs.
Les principaux animaux qui composent le cheptel des ménages du bassin versant sont les
suivants : bovins, ovins, caprins et équins (tableau 18). On y trouve également des porcins et des
volailles. La répartition de la population animale dans les exploitations enquêtées est présentée
dans le tableau suivant.
68
Dindons 10 - 10 Libre
Canard 70 - 70
Contrairement aux équins, près de 39% des bovins élevés sont en gardiennage. Tandis que pour
la population caprine et les ovins, on en trouve respectivement environ 25% et 36%. Quant aux
volailles et aux équins, ils sont élevés par leurs propriétaires.
Mises à part les volailles, les animaux recensés sur le bassin versant sont, d’une manière
générale, élevés à la corde, suivant le système traditionnel. La mise en pâturage des animaux se
fait en tout point du bassin versant, mêmes sur les parcelles à fortes pentes, après la récolte. Dans
le cas des bovins, ils sont aussi alimentés par une plante flottante du nom de « salade d’eau » que
l’on retrouve sur le plan d’eau, principale source d’abreuvement des animaux élevés dans la
zone.
69
Durant la saison sèche, les animaux sont souvent contraints à vivre et à paître dans l’étang,
principal point d’eau disponible dans la zone. Pendant cette saison, les herbes et d’autres
végétaux sont quasiment secs, donc de faible valeur nutritive. La plupart des animaux sont
nourris au piquet à l’aide de branches inférieures des arbres, des broussailles et un fourrage de
complément en provenance des parcelles situées dans les alentours du lac et des pâturages
cultivés. Lors des saisons exceptionnellement sèches, toutes les espèces végétales sont plus ou
moins complètement détruites par le pâturage, le broutage, la recherche du fourrage et le
piétinement intense.
Le piétinement des animaux élevés sur les versants tasse le sol et contribue à le rendre
imperméable. Le sol imperméable est exposé à l’érosion par ruissellement qui le rend de plus en
plus pauvre.
Durant la saison humide on trouve ordinairement des points d’eau de surface à peu près partout.
Les animaux se déplacent vers les meilleurs pâturages où la végétation naturelle, en plus des
résidus de récolte, est abondante Pendant cette période, les animaux ne détruisent pas si
rapidement la végétation et les sols. Cependant les zones qui ont été ravagées pendant les saisons
sèches précédentes sont maintenant sensibles aux fortes précipitations avec une érosion d’impact,
en nappe, en rigole ou en ravine. Le pâturage des troupeaux, moutons ou chèvres, conjugué avec
les coupes de bois entraîne une érosion du sol sérieuse. De telles pratiques sont à l’origine d’une
érosion éolienne et hydrique et d’une production accrue de sédiment (UNESCO 1986).
brousses contribue à la diminution de la capacité productive des terres qui, quand elles sont en
jachère, sont pâturées.
L’analyse des colonnes 2 et 3 de ce tableau montre clairement qu’il existe une relation entre la
surface totale exploitée et le revenu global généré : le revenu augmente avec la surface exploitée.
Pour le type IV, le revenu minimal est plus de 4 fois supérieures au revenu moyen du type I et II
fois supérieures à celui des exploitants du type II.
5.5.1 Type I
Le type I est caractérisé par les exploitants qui ont une disponibilité foncière de moins d’un
hectare dont plus de la moitié de la superficie totale travaillée est en prise en métayage, et le
71
revenu moyen global est de 2215 gourdes. Le nombre d’exploitants de ce groupe est de neuf (9).
Ils représentent 28.13% du total.
En plus des activités agricoles, les exploitants de ce type tirent leurs revenus de la pêche de
poisson pratiquée dans l’étang, de la vente de charbon de bois qu’ils ont fabriqué eux-mêmes et
du salariat. Ils vendent également leur main d’œuvre aux exploitants les plus aisés. Leurs
femmes font partie des groupes d’entre aide et vente certaines fois leurs forces de travail à des
exploitants qui sont en mesure d’en payer le cout. Le cheptel des exploitants de ce type est
constitué majoritairement de volaille. Néanmoins, on trouve également des porcins et des caprins
qui sont dans la majeure partie des cas pris en gardiennage en vue de bénéficier des descendants.
5.5.2 Type II
Dans cette catégorie se trouvent les exploitants qui ont un revenu global compris entre 3085 et
4799 gourdes. La surface totale exploitée est de 1 à 2 ha avec une moyenne de 1.46 ha. Leur train
de vie est beaucoup plus élevé que ce du type I. Ils ont plus de 50% des terres travaillées en
propriété. Le cheptel de ces exploitants est constitué non seulement de volailles mais aussi de
caprins, de porcins et d’ovins dont la plus grande partie est en propriété. Quelques-uns ont
également un anin en propriété. L’élevage de bovins est pratiqué par près de 71 % d’éleveurs
faisant parti de ce groupe et dont la surface totale est supérieur à 1.25 ha. On y trouve 1 à 2 têtes
de bovins qui sont tous en gardiennage.
La plupart des exploitants de ce type participe à des groupes d’entre aide et vendent parfois des
journées de travail. Les femmes se livrent dans le petit commerce de détails telle la vente de
charbon. Le type II est la catégorie qui regroupe le plus d’exploitants de l’ensemble des
enquêtés. On en compte environ 14, soit 43.75% du total.
Les moyens de production des agriculteurs de ce type sont moins limités que ceux des types I et
II. Ils ont un cheptel composé de volailles (6-10), de porcins (1-2), ovins (1-4), anins (1-2) et
bovins (1-3). Ces animaux sont tous élevés en propriété. Cette catégorie représente 12.50% de la
population interrogée qui ont un revenu global moyen d’environ 7051 gourdes.
5.5.4 Type IV
Les exploitants du type IV ont un accès privilégié à la terre et une plus grande capacité
d’investissement. Ils disposent d’une surface totale supérieure à trois (3) hectares. Ces terres sont
acquises par achat, ou héritées de leurs parents. Ils sont tous propriétaires de charrues et vendent
des services à d’autres agriculteurs de la périphérie. Les ressources financières générées par la
traction animale viennent s’ajouter aux transferts qu’ils reçoivent de leurs proches. Ces
exploitants ont des parcelles relativement protégées où l’on trouve des bois d’œuvre qui sont
plantés pour le sciage et la vente sur pied. Leurs femmes sont des saras locales, mais elles se
déplacent certaines fois pour l’écoulement des produits sur d’autres marchés. Une part de la
récolte est généralement stockée en vue d’échanger contre un meilleur pris en période de rareté.
Les exploitants de ce type élèvent des volailles pour l’autoconsommation de la famille. Ils ont un
cheptel composé de 2-4 Porcins, 1-3 ovins, 2-4 Caprins et 3-5 bovins. Des animaux comme le
mulet et le cheval sont nombre de 1 et 2. Ils constituent un véritable moyen de transport. Leur
revenu global varie entre 10578 à 16609 gourdes.
73
Type I II III IV
Localité Eff. % Eff. % Eff. % Eff % Total
May 2.00 40.00 3.00 60.00 0.00 0.00 0.00 0.00 5.00
Bas l’étang 1.00 20.00 1.00 20.00 3.00 60.00 0.00 0.00 5.00
Muscadin 1.00 25.00 1.00 25.00 0.00 0.00 2.00 50.00 4.00
Tomabri 2.00 50.00 1.00 25.00 0.00 0.00 1.00 25.00 4.00
Kokoye 2.00 33.33 4.00 66.67 0.00 0.00 0.00 0.00 6.00
Haut. Machand 0.00 0.00 3.00 100.00 0.00 0.00 0.00 0.00 3.00
Bas. Machand 1.00 20.00 1.00 20.00 1.00 20.00 2.00 40.00 5.00
Total 9.00 28.13 14.00 43.75 4.00 12.50 5.00 15.63 32.00
Source : Enquête de l’auteur, Sept. 2006.
Les exploitants agricoles enquêtés sont inégalement répartis sur le bassin versant. Seuls le type II
se retrouve dans toutes les localités. Il est surtout abondant à Kokoyé où l’on en trouve environ
66%. Cependant, tous les types sont représentés à 20% à Bas Machand avec un pic de 40%
pour les grands exploitants.
74
6. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
6.1 Conclusion
Dans ce travail de diagnostic nous avons produit des données qui reflètent l’état des ressources
naturelles du bassin versant de l’étang Laborde ainsi que les conditions de vie des riverains qui
en dépendent directement. Force est de constater que les logiques qui sont à la base des différents
modes d’exploitation du milieu ne contribuent qu’à son usage abusif. En quête d’une vie
meilleure, les exploitants agricoles modifient le milieu naturel en des agrosystèmes sans tenir
compte des conséquences néfastes de certaines techniques utilisées.
Entre autres transformations qu’à subit le milieu, on retient la couverture arborée qui devient
considérablement réduite. Elle est d’environ 16.36%. Ce qui explique la forte pression qui
s’exerce sur les ressources ligneuses utilisées à diverses fins. Pour remplacer ce combustible, on
utilise souvent la bouse de vache qui devrait fertiliser les sols.
La destruction du couvert boisé a des répercussions incontestables particulièrement sur le sol qui,
une fois mise à nu s’expose à l’érosion et devient donc incapable de retenir les éléments nutritifs
qui devraient servir à l’alimentation des plantes. Alors que les terres du bassin versant sont à
risque moyen, élevé et grave d’érosion, elles ne subissent jusqu’à aujourd’hui aucun traitement
devant aider à leur protection. Dans beaucoup de parcelles, il y a de très mauvais endroits.
En se basant sur le sol d’une pente, alors qu’il n’est pas couvert d’une culture, on observe que
l’amont est de couleur plus claire que l’aval et la quantité de récolte demeure beaucoup plus en
aval. De tels résultats apparaissent comme les conséquences de l’érosion qui provoque la
détérioration des sols.
faible : elles sont en générale l’objet de cultures annuelles sarclées. Se basant sur la surface totale
cultivée par chaque exploitant et le revenu global généré, nous avons distingué 4 catégories
d’exploitations agricoles de conditions socio-économiques distinctes : le revenu global par
exploitation varie entre 1878 et 16180 gourdes. Les conditions économiques très précaires
incitent des exploitants à utiliser de façon abusive, les ressources naturelles du bassin versant.
Ce qui le rend dégradé, incapable de répondre aux besoins de la population.
6.2 Recommandations
Pour améliorer la situation qui prévaut actuellement sur le bassin versant ainsi que les conditions
de vie dans la zone, il convient de prendre en considérations ces principales recommandations :
Elaborer des lignes directrices, puis des normes techniques et juridiques pour la gestion
conservatoire et productive des terres tant au niveau des versants que dans la zone
périphérique de l’étang. Ce qui pourrait avoir un impact sur le comportement des
riverains face aux prélèvements de ressources.
Stimuler et renforcer la participation des groupes locaux dans la lutte contre le processus
de dégradation des terres en les incitant à limiter la coupe anarchique des arbres, les
pratiques agricoles inadéquates, l’élevage des animaux sur les pentes et y établir des
structures conservationnistes tout en ayant soin de bien traiter les ravines.
76
Promouvoir les cultures en courbes de niveau qui constituent l’un des moyens les plus
efficaces de contrôler l’érosion hydrique. Ce système qui n’exige d’ailleurs ni
équipement spécial, ni investissement important augmentera la fertilité des sols en plus
de son rôle de barrière contre les sédiments qui se déversent dans le plan d’eau.
Mettre en place une coordination générale ayant pour tâches principales la gestion des
ressources de l’étang en raison de ses potentialités et de ses fonctions écologiques et
économiques.
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ANNEXES
Annexe I: Formulaire d’enquêtes préliminaires
Fiche numéro : …… Nom et prénom de l’enquêté : ……………………………………………………………
Age : … Sexe : ….. Section communale : ……………………… Date :……… 2006
1. Lecture du paysage
localité altitude forme du relief sol
couleur profondeur
2. Présentation de l’exploitation
nombre de personnes nombre d’actifs relation avec formation
l’exploitation
sur hors de act. agricole autres
l’exploitation l’exploitation P S U
3. Hydrographie
3.1 Source
nom captage période de fort débit période d’étiage
Avez-vous observé des changements dans le débit des sources ? Si oui depuis quand ?
…………………………………………………………………………………………...…………………………..……
Dans quel sens ? ………………………………………………………………...………………………………………..
3.2 Etang
nom Superficie animaux présents % de plantes services fournis
flottantes
4. Production agricole
4.1. Agriculture
4.1.1. Le foncier et l’exploitation
# parcelle Tenure surf. tot surf. travaillée localisation pente
4.1.2. Fertilisation
type (1) cultures qté/surf prix rdt/surf.
1
2
3
4
5
6
Y a-t-il des espèces sauvages dans la zone qui fournissent des produits alimentaires ? oui ( ) non ( )
Lesquelles ?.......................................................................................................................................................................
Comment sont-elles exploitées utilisées par la population ?
.............................................................................................................................................................................................
...............................................................................................................
4.4. Elevage
Propriété pris en gardiennage donnés en gardiennage
sp. eff. âge Sexe type eff. cond. eff. cond. raisons
d’élevage
a. Maladies et traitements
sp. zone d’élevage maladie dégâts traitements
b. Alimentation
sp. type d’aliment provenance période de rareté période d’abondance
5. La pêche
espèce type de pêche (matériels période de rareté période d’abondance
utilisés)
Où pêche-t-on ? …………………………………………………………………………………………………….........
Depuis quand ? …………………………………………………………………………………………………………..
Avec quoi ? …………………………………………………………………………….………………………………...
A-t-on noté une diminution du nombre de poissons depuis les 20 dernières années ?
……………………………………………………………………………………….....…………………………………
Y a-t-il des espèces qui sont devenues plus rares que d’autres au cours des 20 dernières années ?
……………………………………….……………………………………………………………………………………
Que fait-on des produits de la pêche ? ……………………………………………….…………………………………..
A part des riverains, y a-t-il d’autres personnes qui ont l’habitude de venir pécher dans la zone ? ………. Oui
………. Non
Si oui, que pêche-t-on ? …………………………………………………………….……………………………………
6. Chasse
espèce type de chasse période de rareté période d’abondance
Où chasse-t-on ? ……………………………………………………………………………………..…………………..
Depuis quand ? ……………………………………………………………………………..……………………………
A-t-on noté une diminution du nombre d’espèces chassées depuis les 20 dernières années ?
……………………………………………………………………………………………………………………………
Si oui, quelles sont les espèces chez lesquelles vous avez observé cette diminution durant les 20 dernières
années ?..............................................................................................................................................................................
Y-t-il des espèces qui existaient dans le temps et que vous n’observez plus durant les 20 dernières
années ?…………………………………………………………………….…………………………………………….
Que fait-on des produits de la chasse ?…………………………………………………………………………………..
A part des riverains, y a-t-il d’autres personnes qui ont l’habitude de venir chasser dans la zone ? Oui ( ) Non ( )
Si oui, que chasse-t-on ? …………………………………………………………………………………………………
7. Encadrement
agent ( 1) type (2) objet (3)
4. Moyens de production
4.1. Foncier
4.1.1 Terre en FVD (Héritage, achat)
# superficie localisation acquisition situation Occupation
parcelle écosystémique
mode date prix actuelle précéd.
5
P: primaire S: secondaire U: Universitaire
4.1.2.2. Cédées
# parcelle superficie bail type de sol localisation mode d’expl.
type durée cond.
Interne
nom et prénom sexe âge activité fréq.
Externe Cédées
forme fréq. activité rémunération forme fréq. destination. rémunération
Coût d’une journée de travail : ………….. Période de pointe : ………………. Période normale : ………………….
5.2. Alimentation
espèce type d’aliment origine coût
6. Système de culture
culture superficie qté plantée qté récoltée dons autoconsom. unité prix
unitaire
b. Conservation de sol
# parcelle clôture (+/-) tenure conservation projet/individu Date
+/- type entretien (+/-)
c. Cultures pérennes
espèces Organe (s) récoltée (s) période utilisation Valeur
7. Pêche
espèces qté péchée fréq. période utilisation coût Raisons
8. Chasse
espèces qté chassée fréq. période utilisation coût Raisons
# de Surf. tot
l’expl. exploitée PB VB VAN RA RNA RG
30 0.33 2911 2251 2126 798 1080 1878
3 0.49 3250 2405 2285 91 2600 2691
19 0.49 3641 3236 3153 483 2000 2483
15 0.57 4528 3958 3618 146 1940 2086
25 0.75 5210 4655 4500 1000 593 1593
10 0.82 4798 4403 4258 166 2718 2884
23 0.89 4870 4410 4318 734 1700 2434
16 0.97 5310 4695 4531 349 1725 2074
12 0.99 6545 6060 5850 920 900 1820
9 1.05 9655 9075 8765 1585 1500 3085
20 1.07 4750 4100 3875 425 3800 4225
32 1.15 8373 7638 7506 766 2380 3146
28 1.25 7641 4749 3996 881 3540 4421
4 1.38 8250 7265 7132 1832 1850 3682
24 1.38 13110 11870 11606 2278 1125 3403
7 1.39 13790 11755 11488 2688 857 3545
6 1.47 9715 9355 9225 2625 2000 4625
14 1.54 16093 13693 12833 1605 2690 4295
26 1.64 11645 10915 10525 2675 1500 4175
17 1.64 8714 7719 7309 1899 2900 4799
11 1.79 12495 11405 11118 1494 2250 3744
13 1.81 13150 11800 11428 928 3740 4668
8 1.94 10745 10100 9570 1045 3750 4795
31 2.11 16150 12700 11914 2298 3750 6048
29 2.72 14162 13407 12987 3537 2530 6067
27 2.83 19302 17462 16667 3819 4500 8319
1 2.86 17395 15950 15090 1570 6200 7770
18 3.23 25041 22501 22086 5448 5250 10698
2 3.32 23260 19780 18937 6337 4340 10677
21 3.43 24726 21851 21059 5209 11400 16609
22 3.66 18600 18025 17678 5078 5500 10578
5 3.73 18825 17020 16580 7280 8900 16180