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1
Thermique solaire
NOMENCLATURE ......................................................................................................4
3.1 Principe.................................................................................................................................................. 44
2
Table des matières
BIBLIOGRAPHIE ......................................................................................................56
A.1.1 : Propriétés physiques de certains corps ................................................................................................. 57
A.1.2 : Corrélations pour le calcul des coefficients de transfert en convection forcée .................................. 59
A.1.3 : Corrélations pour le calcul des coefficients de transfert en convection naturelle ............................. 61
A.1.5 : Fraction d’énergie F0-λT rayonnée par un corps noir entre 0 et λ..................................................... 63
EXERCICES..............................................................................................................73
3
Thermique solaire
NOMENCLATURE
a azimut °
c capacité calorifique J.kg-1.°C-1
d durée du jour h
D irradiation solaire journalière diffuse W.m-2.j-1
D e, D i diamètres extérieur, intérieur m
D* densité de flux solaire diffus W.m-2
ET équation du temps h
g accélération due à la pesanteur m2.s-1
G irradiation solaire journalière globale W.m-2.j-1
G* densité de flux solaire global W.m-2
G0 irradiation solaire journalière globale hors atmosphère W.m-2.j-1
h hauteur du Soleil °
hc coefficient de transfert de chaleur par convection W.m-2.°C1
hr coefficient de transfert de chaleur par rayonnement W.m-2.°C1
hp coefficient global de pertes W.m-2.°C1
I irradiation solaire journalière directe perpendiculairement aux rayons solaires W.m-2.j-1
I* densité de flux solaire direct perpendiculairement aux rayons solaires W.m-2
j n° du jour de l’année
L latitude, longueur °
ℓ largeur
l longitude °
lref longitude de référence du fuseau horaire °
S irradiation solaire journalière directe W.m-2.j-1
S* densité de flux solaire direct W.m-2
SS durée journalière d’ensoleillement h
SS0 durée journalière maximale d’ensoleillement h
t temps s
T température °C
Tr température de rosée de l’air
TCF temps civil du fuseau h
TL Temps légal h
TS Temps solaire h
TU Temps universel h
W densité de flux rayonné par le ciel W.m-2
α coefficient d'absorption
ρ coefficient de réflexion
τ coefficient de transmission
δ déclinaison °
ε émissivité
ϕ flux de chaleur W.m-2
φ densité de flux de chaleur W.m-2.°C-1
λ longueur d’onde m
λ conductivité thermique W.m-1.°C-1
σ taux d’ensoleillement
ω angle solaire °
ωl angle solaire au lever du jour °
Ω angle solide sr
Indices
a air b Fond du capteur
c couverture transparente ciel ciel
e entrée f fluide
p paroi s sortie
t tube u utile
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Nomenclature
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Thermique solaire
1.1.1 Introduction
La thermodynamique permet de prévoir la quantité totale d’énergie qu’un système doit échanger avec
l’extérieur pour passer d’un état d’équilibre à un autre.
La thermique (ou thermocinétique) se propose de décrire quantitativement (dans l’espace et dans le temps)
l’évolution des grandeurs caractéristiques du système, en particulier la température, entre l’état d’équilibre initial
et l’état d’équilibre final.
1.1.2 Définitions
Champ de température
Les transferts d’énergie sont déterminés à partir de l’évolution dans l’espace et dans le temps de la
température : T = f (x,y,z,t). La valeur instantanée de la température en tout point de l’espace est un scalaire
appelé champ de température. Nous distinguerons deux cas :
- Champ de température indépendant du temps : le régime est dit permanent ou stationnaire.
- Evolution du champ de température avec le temps : le régime est dit variable ou instationnaire.
Gradient de température
Si l’on réunit tous les points de l’espace qui ont la même température, on obtient une surface dite surface isotherme. La
variation de température par unité de longueur est maximale le long de la normale à la surface isotherme. Cette variation est
caractérisée par le gradient de température :
Isotherme T0
→ → → ∂T
grad (T ) grad (T ) = n (1.1)
∂n
→
Avec : n vecteur unitaire de la normale
∂T
dérivée de la température le long de la normale.
∂n
Flux de chaleur
La chaleur s’écoule sous l’influence d’un gradient de température par conduction des hautes vers les basses
températures. La quantité de chaleur transmise par unité de temps et par unité d’aire de la surface isotherme est
appelée densité de flux de chaleur :
1 dQ
φ= (W m-2) (1.2)
S dt
dQ
ϕ= (W) (1.3)
dt
6
Rappel sur les transferts de chaleur
On applique alors le 1er principe de la thermodynamique pour établir le bilan d’énergie du système (S) :
ϕ e + ϕ g = ϕ s + ϕ st (W) (1.4)
∂T (W) (1.6)
ou sous forme algébrique : ϕ = −λ S
∂x
∂T
T1 T1 > T2 T2 ϕ = −λ S
∂x
x
On trouvera dans le tableau ci-après les valeurs de la conductivité thermique λ de certains matériaux parmi les
plus courants. Un tableau plus complet est donné en annexe A.1.1.
7
Thermique solaire
Convection
C’est le transfert de chaleur entre un solide et un fluide, l’énergie étant transmise par déplacement du fluide.
Ce mécanisme de transfert est régi par la loi de Newton :
Fluide à T∞ ϕ
(
ϕ = h S Tp − T∞ ) (W) (1.7)
Tp
S
Avec :
ϕ Flux de chaleur transmis par convection (W)
h Coefficient de transfert de chaleur par convection (W m-2 °C-1)
Tp Température de surface du solide (°C)
T∞ Température du fluide loin de la surface du solide (°C)
S Aire de la surface de contact solide/fluide (m2)
La convection est dite forcée si le fluide est mis en mouvement par une action extérieure (pompe, ventilateur,
vent…). La convection est dite naturelle si le mouvement du fluide ne résulte que des différences de masse
volumique induite par des différences de températures.
La valeur du coefficient de transfert de chaleur par convection h est fonction de la nature du fluide, de sa
température, de sa vitesse et des caractéristiques géométriques de la surface de contact solide/fluide. On trouvera
en annexe A.1.2 et A.1.3 des corrélations permettant de calculer ce coefficient pour les configurations les plus
courantes.
Rayonnement
C’est un transfert d’énergie électromagnétique entre deux surfaces (même dans le vide). Dans les
problèmes de conduction, on prend en compte le rayonnement entre un solide et le milieu environnant et dans
ce cas nous avons la relation :
Milieu environnant
ϕ à T∞
(
ϕ = σ ε p S Tp 4 − T∞ 4 ) (W) (1.8)
Tp
S
8
Rappel sur les transferts de chaleur
Stockage d’énergie
Le stockage d’énergie dans un corps correspond à une augmentation de son énergie interne au cours du
temps d’où (à pression constante) :
∂T
ϕ st = ρ V c (W) (1.9)
∂t
Génération d’énergie
Elle intervient lorsqu’une autre forme d’énergie (chimique, électrique, mécanique, nucléaire) est convertie en
énergie thermique. Nous pouvons l’écrire sous la forme :
ϕg = q V (W) (1.10)
On se placera dans le cas où l’écoulement est unidirectionnel et qu’il n’y a pas de génération ni de stockage
d’énergie.
On considère un mur d’épaisseur e, de conductivité thermique λ, et de grandes dimensions transversales dont
les faces extrêmes sont à des températures T1 et T2 :
T1 λ
ϕx ϕx+dx
Section
transversale S
T2
0 x x + dx e
En effectuant un bilan thermique sur le système (S) constitué par la tranche de mur comprise entre les
abscisses x et x + dx il vient :
9
Thermique solaire
⎛ dT ⎞ ⎛ dT ⎞
ϕ x = ϕ x + dx ⇒ −λ S ⎜ ⎟ = −λ S ⎜ ⎟
⎝ dx ⎠ x ⎝ dx ⎠ x + dx
dT
d’où = A et T(x) = A x + B
dx
d’où : x
T = T1 − (T1 − T2 ) (°C) (1.11)
e
Le profil de température est donc linéaire. La densité de flux de chaleur traversant le mur s’en déduit par la
dT
relation : φ = −λ , d’où :
dx
λ (T1 − T2 )
φ= (W m-2) (1.12)
e
(T1 − T2 )
La relation (2.7) peut également se mettre sous la forme : ϕ = , cette relation est analogue à la loi
e
λS
d’Ohm en électricité qui définit l’intensité du courant comme le rapport de la différence de potentiel électrique
e
sur la résistance électrique. La température apparait ainsi comme un potentiel thermique et le terme apparait
λS
comme la résistance thermique d’un mur plan d’épaisseur e, de conductivité thermique λ et de surface latérale S,
on a donc le schéma équivalent suivant :
ϕ
T1
T
e
R=
λS
C’est le cas des murs réels constitués de plusieurs couches de matériaux différents et où le ne connaît que les
températures Tf1 et Tf2 des fluides en contact avec les deux faces du mur de surface latérale S :
Tf1
λA λB λC
λA
Fluide 1
T1
T3 ϕ
T2
convection
convection
coefficient h2
coefficient h1
T3
T4
Tf2
eA eB eC
Fluide 2
10
Rappel sur les transferts de chaleur
Nous avons considéré que les contacts entre les couches de différentes natures étaient parfaits et qu’il
n’existait pas de discontinuité de température aux interfaces. En réalité, compte-tenu de la rugosité des
surfaces, une micro-couche d’air existe entre les creux des surfaces en regard et créé une résistance
thermique R (l’air est un isolant ) appelée résistance thermique de contact. La formule précédente s’écrit
alors :
Tf1 − Tf2
ϕ = (W m-2) (1.14)
1 + e A + R + e B + R + eC + 1
AB BC
h1 S λ A S λB S λC S h 2 S
Remarques :
- Une résistance thermique ne peut être définie qu’entre deux surfaces isothermes.
- Cette résistance thermique de contact est négligée si le mur comporte une paroi isolante ou si les parois
sont jointes par soudure.
C’est le cas le plus couramment rencontré dans la réalité où les parois ne sont pas isotropes. Considérons à titre
d’exemple un mur de largeur L constitué d’agglomérés creux :
e1 e2 e3
Mur en
aggloméré creux
ℓ1
Milieu 1 ℓ2
Convection Convection
h1 h2
Milieu 2
ℓ3
En supposant le transfert unidirectionnel et en tenant compte des axes de symétrie, on peut se ramener au
calcul du flux à travers l’élément isolé sur la droite de la figure et calculer la résistance thermique R équivalente
11
Thermique solaire
d’une portion de mur de largeur L et de hauteur ℓ= ℓ1 + ℓ2 + ℓ3 en utilisant les lois d’association des résistances
en série et en parallèle par la relation :
1
R = R1 + R 2 + +R6 + R7
1 1 1
+ +
R3 R3 R5
avec :
1 e1 e2 e2 e2 e3 1
R1 = ; R2 = ; R3 = ; R4 = ; R5 = ; R6 = ; R7 =
h1 λL λ1 λL λ 2 λ1 L λ1 λ2 L λ 2 λ3 L λ1 λ L h 2 λL
R1 R2 R4 R6 R7
R5
⎛ r ⎞
T2 ln ⎜ ⎟ + T1 ln ⎛⎜ r2 ⎞⎟
D’où : ⎜r ⎟ ⎝ r ⎠
T (r ) = ⎝ 1 ⎠
(°C) (1.15)
⎛r ⎞
ln ⎜⎜ 2 ⎟⎟
⎝ r1 ⎠
dT
Et par application de la relation ϕ = − λ 2π r , on obtient :
dr
2π λ L (T1 − T2 )
ϕ= (W) (1.16)
⎛r ⎞
ln⎜⎜ 2 ⎟⎟
⎝ r1 ⎠
12
Rappel sur les transferts de chaleur
⎛r ⎞
ln⎜ 2 ⎟
T1 − T2 ⎜r ⎟
⎝ 1 ⎠
Cette relation peut aussi être mise sous la forme : ϕ = avec R = et être représentée
12
R 12 2π λ L
par le schéma électrique équivalent suivant :
ϕ
T1 T2
⎛r ⎞
ln⎜ 2 ⎟
⎜r ⎟
R = ⎝ 1⎠
12
2π λ L
C’est le cas pratique d’un tube recouvert d’une ou plusieurs couches de matériaux différents et où le ne connaît
que les températures Tf1 et Tf2 des fluides en contact avec les faces interne et externe du cylindre ; h1 et h2 sont
les coefficients de transfert de chaleur par convection entre les fluides et les faces internes et externes :
Fluide 2 Tf2
h2
T3
λB
T2
λA
T1 ϕ
h1 r1 r2 r3
Fluide 1 Tf1
En régime permanent, le flux de chaleur ϕ se conserve lors de la traversée des différentes couches et s’écrit :
2π λ A L (T1 − T2 ) 2π λ B L (T2 − T3 )
ϕ = h1 2π r1 L (Tf1 − T1 ) = = = h 2 2π r3 L (T3 − Tf2 )
⎛ r2 ⎞ ⎛ r3 ⎞
ln⎜⎜ ⎟⎟ ln⎜⎜ ⎟⎟
⎝ r1 ⎠ ⎝ r2 ⎠
Tf1 − Tf2
ϕ=
⎛r ⎞ ⎛r ⎞ (W m-1) (1.17)
ln⎜ 2 ⎟ ln⎜ 3 ⎟
d’où :
1 ⎜ r ⎟ ⎜r ⎟ 1
+ ⎝ 1⎠ + ⎝ 2⎠ +
h1 2π r1 L 2π λ A L 2π λ B L h 2 2π r3 L
Tf1 Tf2
1 ⎛r ⎞ ⎛r ⎞ 1
ln⎜ 2 ⎟ ln⎜ 3 ⎟
h1 2π r1 L ⎜r ⎟ ⎜r ⎟ h 2 2π r2 L
⎝ 1 ⎠ ⎝ 2 ⎠
2π λ A L 2π λ B L
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Thermique solaire
Source à
To
Prisme
Ecran absorbant
En passant à travers un prisme, les radiations sont plus ou moins déviées selon leur longueur d’onde. On
envoie donc les radiations émises par une source à la température T0 sur un prisme et on projette le faisceau
dévié sur un écran absorbant (noirci), on obtient ainsi la décomposition du rayonnement total incident en un
spectre de radiations monochromatiques.
Si l’on déplace le long de l’écran un thermomètre, on mesure la température Te caractérisant l’énergie reçue
par l’écran dans chaque longueur d’onde. En construisant la courbe Te = f(λ), on obtient la répartition spectrale
de l’énergie rayonnée pour la température T0 de la source. On constate alors que:
- L’énergie émise est maximale pour une certaine longueur d’onde λm variable avec T0.
- L’énergie n’est émise que sur un intervalle [λ1, λ2] de longueur d’onde caractérisant le rayonnement
thermique.
On trouvera représenté sur la figure ci-dessous les différents types d’ondes électromagnétiques et leurs
longueurs d’ondes correspondantes. On retiendra que le rayonnement thermique émis par les corps se situe entre
0,1 et 100 µm. On notera par ailleurs que le rayonnement est perçu par l’homme :
- Par l’oeil : pour 0,31 µm > λ < 0,79 µm rayonnement visible.
- Par la peau : pour 0,79 µm < λ < 314 µm rayonnement IR.
Thermique log10(λ)
γ -11 -10 -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5
X
IR
UV
visible
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Rappel sur les transferts de chaleur
1.3.1.2 Définitions
Classification
Les grandeurs physiques seront distinguées selon :
- La composition spectrale du rayonnement
- Si la grandeur est relative à l’ensemble du spectre elle est dite totale.
- Si elle concerne un intervalle spectral étroit dλ autour d’une longueur d’onde λ elle est dite
monochromatique : Gλ.
L’angle solide sous lequel depuis un point O on voit une surface S est par définition l’aire de la surface
intersection de la sphère de rayon unité et du cône de sommet O s’appuyant sur le contour de la surface S.
L’angle solide dΩ sous lequel est vu d’un point O le contour d’une petite surface dS (assimilée à une
surface plane) peut être calculé par :
dS
O r dS cos α
α dΩ = (1.18)
r2
dS cosα
→
n
Emittance énergétique
- Monochromatique :
Un élément de surface dS émet dans toutes les directions du ½ espace un certain flux d’énergie par
rayonnement. Ce flux est réparti sur un intervalle de longueurs d’ondes. Si l’on considère le flux
d’énergie dϕλλ + dλ émis entre les deux longueurs d’ondes λ et λ+dλ, on définit l’émittance
monochromatique d’une source à la température T par :
dφλλ + dλ
M λT = (W m-3) (1.19)
dS dλ
- Totale :
C’est la densité de flux de chaleur émise par rayonnement par dS sur tout le spectre des longueurs
d’ondes. Elle n’est plus fonction que de la température T et de la nature de la source :
λ =∞
dϕ (W m-2) (1.20)
MT = ∫M
λ =0
λT dλ =
dS
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Thermique solaire
On appelle intensité énergétique Ix le flux par unité d’angle solide émis par une surface dS dans un angle
solide dΩ entourant la direction Ox :
d 2ϕx
Ix = (1.21)
dΩ
→
Soit α l’angle fait par la normale n à la surface émettrice S avec la direction Ox suivant laquelle la surface S
possède une intensité énergétique Ix . La projection de S sur le plan perpendiculaire à Ox s’appelle la surface
émettrice apparente ∑ et l’intensité énergétique dans la direction Ox par unité de surface émettrice apparente
s’appelle la luminance énergétique L :
→
n Ix Ix d 2ϕ x
dS Lx = = = (1.22)
α dS x dS cosα dΩ dS cos α
Ox
On déduit des définitions précédentes l’expression du flux d2ϕx envoyé par un élément dSi de luminance Lx
sur un autre élément dSk :
dSi αk O
r
dSk
2
d ϕx = I x dΩ = L x dSi cos α i dΩ αi
dS k cos α k
Où : dΩ est l’angle solide duquel depuis la surface dSi on voit la surface dSk donc dΩ =
r2
D’où la formule de Bougouer :
dS i cosα i dS k cosα k
d 2ϕ x = L i x (1.23)
r2
C’est l’homologue de l’émittance pour une source. L’éclairement est le flux reçu par unité de surface
réceptrice, en provenance de l’ensemble des directions.
Réception du rayonnement par un solide
Quand un rayon incident d’énergie ϕλ frappe un corps à la température T, un partie ϕλ ρλT de l’énergie
incidente est réfléchie par la surface S, une autre partie ϕλ αλT est absorbée par le corps qui s’échauffe et le reste
ϕλ τλT est transmis et continue son chemin :
16
Rappel sur les transferts de chaleur
ϕλ incident
ϕλ ρλT réfléchi
ϕλ τλT transmis
On définit ainsi les pouvoirs monochromatiques réfléchissant ρλT, absorbant αλT et filtrant τλT qui sont
fonction de la nature du corps, de son épaisseur, de sa température T, de la longueur d’onde λ du rayonnement
incident et de l’angle d’incidence.
Si l’on considère l’énergie incidente sur tout le spectre des longueurs d’onde, on obtient les pouvoirs
réfléchissants ρT , absorbant αT et filtrant τT totaux. Les valeurs de ρT, αT et τT de certains corps sont donnés
en annexe A.3.1.
C’est un corps qui absorbe toutes les radiations qu’il reçoit indépendamment de son épaisseur, de sa
température, de l’angle d’incidence et de la longueur d’onde du rayonnement incident, il est défini par : αλT = 1.
Une surface enduite de noir de fumée est approximativement un corps noir.
Corps gris
Un corps gris est un corps dont le pouvoir absorbant αλT est indépendant de la longueur d’onde λ du
rayonnement qu’il reçoit. Il est défini par : αλT = αT.
En général, on considère les corps solides comme des corps gris par intervalle et on utilise un pouvoir
absorbant moyen vis-à-vis du rayonnement émis pour λ < 3 µm (rayonnement émis par des corps à haute
température comme le Soleil) et un pouvoir absorbant moyen vis-à-vis du rayonnement émis pour λ > 3 µm
(rayonnement émis par les corps à faible température : atmosphère, absorbeur solaire,...). On pourra à titre
d’exemple considérer les valeurs suivantes pour la peinture blanche :
αλT
1
0
λ = 3 µm λ
17
Thermique solaire
Ainsi l’indicatrice de l’intensité est une sphère tangente en O à la surface émettrice lorsque celle-ci suit la loi
de Lambert :
In
Iα
L
L α
O O
Luminance d’une source isotrope Intensité énergétique d’une source isotrope
Remarque : Lorsqu’un corps suit la loi de Lambert, on montre qu’émittance et luminance sont proportionnelles :
M λT
A une température T donnée et pour une longueur d’onde λ donnée, le rapport est le même pour tous
α λT
les corps.
M λT
Pour le corps noir : αλT = 1 , le rapport est donc égal à MολT en appelant MολT l’émittance
α λT
monochromatique du corps noir, donc :
M λT = α λT Mo λT (W.m-3) (1.26)
L’émittance monochromatique de tout corps est égale au produit de son pouvoir absorbant monochromatique
par l’émittance monochromatique du corps noir à la même température, d’où l’intérêt de connaître le
rayonnement émis par le corps noir.
Cas des corps gris : loi de Kirchoff généralisée
Dans le cas du corps gris, on peut généraliser cette loi ce qui facilite les application. En effet pour un corps
gris αλT = αT , donc : λ =∞ λ =∞ λ =∞
MT = ∫M
λ =0
λT dλ = ∫α
λ =0
λT Mo λT dλ = α T
λ =0
∫ Mo λT dλ
18
Rappel sur les transferts de chaleur
En appelant MoT l’émittance totale du corps noir à la température T, nous obtenons pour un corps gris :
M T = α T Mo T (W.m-2) (1.27)
L’émittance totale MT d’un corps gris à la température T est égal au produit de son pouvoir absorbant αT par
l’émittance totale MoT du corps noir à la même température.
C1 λ−5
Mo λT = (W.m-3) (1.28)
⎛ C ⎞
exp⎜ 2 ⎟ − 1
⎜ ⎟
⎝ λT ⎠
La loi de Planck permet de tracer les courbes isothermes représentant les variations de MoλT en fonction de la
longueur d’onde pour diverses températures :
Emittance d'un corps noir à 100°C Emittance d'un corps noir à 5777 K (Soleil)
100 2,50E+08
80 2,00E+08
Mo λt (W.m )
Mo λΤ (W.m )
-3
-3
60 1,50E+08
40 1,00E+08
20 5,00E+07
0 0,00E+00
0 5 10 15 20 25 30 0 1 2 3 4 5
λ (µm) λ (µm)
Remarques :
- La longueur d’onde λM pour laquelle l’émission est maximale varie avec la température de la source :
2,897.10−3
5
(µm) (1.30) et ⎛ T ⎞ (W.m-3) (1.31)
λM = Mo λ M T = 0,410 ⎜⎜ ⎟⎟
T ⎝ 10 ⎠
19
Thermique solaire
L’intégration de la formule de Planck pour toutes les longueurs d’onde donne l’émittance totale MoT du corps
noir qui n’est plus fonction que de la température T , on obtient la loi de Stephan-Boltzmann :
Mo T = σ T 4 (W m-2) (1.32)
C’est la fraction du flux émis par l’unité de surface du corps noir à la température T entre les longueurs
d’ondes λ1 et λ2 :
λ2 λ2 λ2 λ1 λ2 λ1
∫
λ1
Mo λT dλ ∫
λ1
Mo λT dλ
∫ Mo λT dλ − ∫ Mo λT dλ ∫ Mo λT dλ ∫ Mo λT dλ
0 0 0 0
Fλ1T − λ 2 T = ∞
= = = −
σ T4 σ T4 σ T4 σ T4
∫
0
Mo λT dλ
λ λ λ
1 C1 λ−5 1 C1 (λ T )−5 1 C1 (λ T )−5
F0 − λT = ∫ dλ = ∫ T dλ = ∫ d(λ T )
σ T4 ⎛ C ⎞ σ ⎛ C ⎞ σ ⎛ C ⎞
0 exp⎜⎜ 2 ⎟⎟ −1 0 exp⎜⎜ 2 ⎟⎟ −1 0 exp⎜⎜ 2 ⎟⎟ −1
⎝ λ T ⎠ ⎝ λ T ⎠ ⎝ λT ⎠
Nous constatons que F0-λT ne dépend que du produit λT. Il suffit donc de dresser une fois pour toutes une table
à une entrée unique λT donnant F0-λT et de l’utiliser pour le calcul de Fλ1T − λ 2T = F0 − λ 2T − F0 − λ1T . Le tableau
des valeurs est donné en annexe A.3.2.
On définit les propriétés émissives des corps réels par rapport aux propriétés émissives du corps noir dans les
mêmes conditions de température et de longueur d’onde et on les caractérise à l’aide de coefficients appelés
facteurs d’émission ou émissivités. Ces coefficients monochromatiques ou totaux sont définis par :
M λT MT
ε λT = et εT = (1.33)
Mo λT Mo T
20
Rappel sur les transferts de chaleur
MT = εT σ T4 (W m-2) (1.35)
Hypothèse : Les surfaces considérées seront supposées homogènes, opaques, isothermes et grises.
J i = ε i σ Ti 4 + (1 − ε i ) E (W m-2) (1.36)
Considérons maintenant la surface Si choisie parmi n surfaces isothermes et homogènes qui délimitent un
volume :
εi σ Ti4 Ei
(1 - εi) Ei
Si
εi Ei
φ i net =
εi
1− εi
(σ T i
4
) ( )
− J i = ε i σ Ti 4 − E i = J i − E i (W m-2) (1.37)
21
Thermique solaire
Ji
avec Li = si la surface Si suit la loi de Lambert.
π
cosα i cosα k
Nous en déduisons : ϕ i → k = J i ∫ ∫ dS i dS k
SS π r2 i k
Le facteur de forme géométrique fik de la surface Si par rapport à la surface Sk est alors défini par la relation :
cos α i cos α k
S i f ik = ∫∫
Si S k
πr2
dS i dS k (1.38)
Il ne dépend que de la géométrie et de la disposition relative des surfaces Si et Sk. Des formules donnent sa
valeur pour les cas de figure les plus courants (cf. annexe A.3.3). Le flux ϕ i → k peut alors s’écrire simplement :
ϕi → k = J i f ik Si
Remarques :
- Le 2ème membre de la formule (3.20) de définition de fik est symétrique en i et k, on en déduit que :
S i f ik = S k f ki (1.39)
d’où :
f i1 + f i 2 + ............ + f in = 1 (1.40)
Ces deux relations sont utiles pour la détermination des facteurs de formes de plusieurs surfaces en présence.
n n
D’où : E i S i = ∑
k =1
J k S k f ki = ∑J
k =1
k S i f ik d’après (3.21).
n
En reportant cette expression dans (3.18), nous obtenons : J i = ε i σ Ti 4 + (1 − ε i ) ∑J
k =1
k f ik
n
Ji 1
Soit encore : σ Ti 4 =
εi
+
εi ∑ (1 − ε ) J
k =1
i k f ik
n
En utilisant le symbole de Kronecker, nous pouvons écrire : J i = ∑δ
k =1
ik Jk
D’où : n
1
∑ε
k =1 i
[δik − (1 − ε i ) f ik ] J k = σ Ti 4 (1.41)
22
Rappel sur les transferts de chaleur
Nous écrirons cette relation pour toutes les surfaces Si dont on connaît les températures. Pour celles dont on
n
connaît plutôt la densité de flux net perdue φ i net nous utiliserons la relation : φ i net = J i − E i = J i − ∑f
k =1
ik J k
∑ (δ )
n
ik − f ik J k = φ i net (1.42)
k =1
Méthode de résolution
Si l’on connaît p températures et (n-p) densités de flux nets φ i net , on écrit p fois l’équation (3.23) et (n-p) fois
l’équation (3.24), on obtient ainsi un système linéaire de n équations à n inconnues : J1, J2, .....Jp,, Tp+1, ......Tn.
La résolution de ce système permet de calculer les (n-p) températures et les p radiosités inconnues. Les p
densités de flux nets inconnues se calculent ensuite par la relation : φ i net =
εi
1− εi
σ Ti 4 − J i ( )
Remarque :
Si une surface est noire (εi = 1), la relation (3. 23) ne peut pas être utilisée. Nous avons alors simplement dans
ce cas la relation : J i = σ Ti 4 et l’on résout le système des (n-1) équations restantes.
ε1 T1
ε2 T2
S1
On suppose que les températures T1 et T2 des deux surfaces S1 et S2 sont connues, on cherche à déterminer le
flux net perdu par chacune de ces surfaces.
Nous avons f11 = f22 = 0 car les surfaces S1 et S2 sont planes et ne peuvent pas rayonner vers elles-mêmes.
n
Nous en déduisons f12 = 1 et f21 = 1 en appliquant la relation ∑f
k =1
ik = 1 pour i = 1 et pour i = 2.
ε1 T14 + ε 2 (1 − ε1 ) T2 4
d’où : J1 = σ
1 − (1 − ε1 )(1 − ε 2 )
ε 2 (1 − ε1 )
et : φ1net =
ε1
1 − ε1
(σ T 1
4
) ⎛ ε
− J1 = σ T14 ⎜⎜ 1 −
1 − ε 1
ε1
− ε1
⋅
ε1 ⎞
⎟ − σ T2 4
ε1 + ε 2 − ε1 ε 2 ⎟⎠
ε1
⋅
1 − ε1 ε1 + ε 2 − ε1 ε 2
⎝ 1
φ1net = − φ 2 nnet = σ (T 1
4
− T2 4 ) ε + εε ε− ε ε
1 2
1 2 1 2
T14 − T2 4
Soit finalement : φ1net = − φ 2 nnet = σ (1.43)
1 1
+ −1
ε1 ε2
23
Thermique solaire
On notera que cette résistance thermique de rayonnement ne dépend que des propriétés physiques de la surface
Si et qu’elle est nulle pour un corps noir.
Le flux net perdu par la surface Si dans ses échanges radiatifs avec l’ensemble des surfaces environnantes
s’écrit d’après la relation (2.) : ϕ i net = (J i − E i ) S i
Le flux ϕi = Ji Si quittant la surface Si peut se décomposer de la manière suivante :
n
ϕ i = ϕ i →1 + ϕ i →2 +.................+ ϕ i →n = ∑J
j=1
i S i f ij
Ji − J j
Le flux net échangé entre les surfaces Si et Sj s’écrit donc : ϕ net i → j = J i − J j Si f ij = ( ) 1
Si f ij
Cet échange radiatif peut être représenté par le schéma électrique équivalent suivant :
ϕ net i → j
Ji Jj
1
S i f ij
On notera que cette résistance thermique de rayonnement est purement géométrique et qu’elle ne dépend pas
des propriétés physiques des surfaces Si et Sj.
σ T1 4 − J 1 J1 − J 2 J 2 − σ T2 4
Soit ϕ1net = = =
1 − ε1 1 1− ε2
ε 1 S1 S1 f 12 ε 2 S2
24
Rappel sur les transferts de chaleur
Cet échange radiatif peut être représenté par le schéma électrique équivalent suivant :
ϕ1net
σ T1 4 J1 J2 σ T2 4
1 − ε1 1 1 − εi
ε 1 S1 S1 f 12 ε i Si
T14 − T2 4
D’où ϕ1net = − ϕ 2 net = σ (W) (1.44)
1 − ε1 1 1− ε2
+ +
ε1 S1 S1 f12 ε 2 S2
Dans les systèmes simples, il est plus rapide d’utiliser la technique des schémas analogiques que celle du
système linéaire. Lorsqu’on a établi le schéma analogique, on calcule les différentes résistances du circuit puis
on résout par les techniques habituelles utilisées en électricité : loi d’association des résistances en série et en
parallèle, loi des noeuds,...
Exemple d’application : Cas d’une surface S1 convexe complètement entourée par une surface S2
La surface S1 étant convexe elle ne peut pas rayonner vers elle-même donc : f11 = 0
La relation f11 + f12 =1 nous permet de déduire : f12 = 1
T1 4 − T2 4 T1 4 − T2 4
ϕ1net = − ϕ 2 net = σ =σ
1 − ε1 1 1− ε2 1 1 1
+ + + −
ε 1 S1 S1 ε 2 S2 ε 1 S1 ε 2 S2 S2
ϕ1net = − ϕ 2 net = σ
(
S1 T1 4 − T2 4 ) (W) (1.45)
1 S ⎛ 1 ⎞
D’où : + 1 ⎜ − 1⎟
ε1 ⎜
S2 ⎝ ε 2 ⎟
⎠
S1
Nous avons dans ce cas : ≈ 0 et la relation (3.27) s’écrit alors :
S2
(
ϕ1net = − ϕ 2 net = σ ε1 S1 T14 − T2 4 ) (W) (1.46)
25
Thermique solaire
- La convection libre ou naturelle : le fluide est mis en mouvement sous le seul effet des différences de
masse volumique résultant des différences de températures sur les frontières et d’un champ de forces
extérieures (la pesanteur).
- La convection forcée : le mouvement du fluide est induit par une cause indépendante des différences de
température (pompe, ventilateur...).
L’étude du transfert de chaleur par convection permet de déterminer les échanges de chaleur se produisant
entre un fluide et une paroi.
Régime d’écoulement
Compte-tenu du lien entre le transfert de masse et le transfert de chaleur, il est nécessaire de considérer le
régime d’écoulement. Considérons à titre d’exemple l’écoulment d’un fluide dans une conduite :
u=0 umax
Entre deux filets fluides adjacents les échanges de chaleur s’effectuent donc :
- Par conduction uniquement si l’on considère une direction normale aux filets fluides.
- Par convection et conduction (négligeable) si l’on considère une direction non normale aux
filets fluides.
sous-couche laminaire
u=0
L’échange de chaleur dans la zone turbulente s’effectue par convection et conduction dans toutes les
directions. On vérifie que la conduction est généralement négligeable par rapport à la convection.
Analogie de Reynolds
De même qu’au niveau moléculaire on explique la viscosité des gaz par la transmission des quantités de
mouvement des molécules lors des chocs intermoléculaires, on explique la transmission de la chaleur par la
transmission d’énergie cinétique lors de ces mêmes chocs.
Cette liaison intime des phénomènes de viscosité et de transfert de chaleur conduisent à l’analogie de
Reynolds : dans un écoulement fluide avec transfert de chaleur dans un tube, le profil des vitesses et le profil des
températures sont liés par une relation de similitude :
umax Τmax
Τi
u=0 Τp
26
Rappel sur les transferts de chaleur
Quelque soit le régime d’écoulement, il demeure une sous-couche laminaire (couche limite dynamique) dont
l’épaisseur est d’autant plus réduite que le nombre de Reynolds est grand. L’épaisseur de cette couche limite
varie en fonction de nombreux paramètres : nature du fluide, température, rugosité de la paroi...
L’analogie de Reynolds montre que le gradient thermique est particulièrement important au voisinage de la
paroi, c’est à dire dans la sous-couche laminaire. Quelque soit le régime d’écoulement du fluide, on considère
que la résistance thermique est entièrement située dans le film laminaire qui joue le rôle d’isolant thermique
(couche limite thermique).
On considère que cette résistance thermique R est équivalente à celle que le flux de chaleur rencontrerait en
conduction à travers une paroi dont l’épaisseur serait celle du film laminaire et qui possèderait les mêmes
caractéristiques thermiques que le fluide soit :
e
R=
λ
avec : e épaisseur du film laminaire
λ conductivité thermique du fluide
Rigoureusement, le flux de chaleur par unité de surface s’écrit alors : φ =
λ
Tp − Ti( )
où Τi est la
e
température à la limite du film laminaire.
Pour un régime thermique bien établi, on peut considérer en première approximation que par suite des courants
de convection la masse fluide au-delà du film laminaire est à une température constante et prendre comme loi de
la densité de flux de chaleur la relation :
φ=
λ
(T p
− T∞ ) (W.m-2) (1.47)
e
qui correspond au modèle de Prandtl représenté ci-après à titre d’exemple pour l’écoulement d’un fluide dans
une conduite :
umax Τ∞
Τi
u=0 Τp
Τ∞ , qui est la température moyenne du fluide dans une section perpendiculaire à l’écoulement dans le cas de la
circulation d’un fluide dans une canalisation, dépend du régime d’écoulement. Dans le cas d’un échange paroi-
fluide, on prendra pour Τ∞ la température du fluide loin de la paroi.
Cette loi simple présente néanmoins une énorme difficulté dans son application puisque l’on ne connaît pas
l’épaisseur e du film laminaire. C’est ce qui amène à définir un coefficient de transfert superficiel ou coefficient
de transfert de chaleur par convection par :
Quelque soit le type de convection (libre ou forcée) et quelque soit le régime d’écoulement du fluide
(laminaire ou turbulent), le flux de chaleur ϕ est donné par la relation dite loi de Newton :
27
Thermique solaire
ϕ = h S ∆θ (W) (1.49)
Le problème majeur à résoudre avant le calcul du flux de chaleur consiste à déterminer h qui dépend d’un
nombre important de paramètres : caractéristiques du fluide, de l’écoulement, de la température, de la forme de
la surface d’échange,...
On trouvera dans le tableau ci–après l’ordre de grandeur du coefficient de transfert de chaleur par convection
pour différentes configurations.
Convection naturelle
Plaque verticale de hauteur 0,3 m dans l’air 4,5
Cylindre horizontal de diamètre 5 cm dans l’air 6,5
Cylindre horizontal de diamètre 2 cm dans l’eau 890
Convection forcée
Courant d’air à 2 m/s sur une plaque carrée de 2 m de côté 12
Courant d’air à 35 m/s sur une plaque carrée de 0,75 m de côté 75
Eau à 0,5 kg/s dans un tube de diamètre 2,5 cm 3500
Courant d’air à 50 m/s perpendiculaire à un tube de diamètre 5 cm 180
Ebullition de l’eau
Dans un récipient 2500-35000
En écoulement dans un tube 5000-100000
L’application de l’analyse dimensionnelle montre que la relation liant le flux de chaleur transféré par
convection aux variables dont il dépend peut être recherchée sous la forme d’une relation entre trois nombres
adimensionnels :
Définis par :
hD
Nu = Nombre de Nusselt
λ
ρu D
Re = Nombre de Reynolds
µ
cp µ
Pr = Nombre de Prandtl
λ
Le calcul d’un flux de chaleur transmis par convection forcée s’effectue donc de la manière suivante :
28
Rappel sur les transferts de chaleur
Pour la convection forcée, les principales corrélations sont données en annexe A.4.1.
Considérons un fluide au repos en contact avec une paroi plane à température Τ0. Si l’on porte la paroi à une
température Τ = Τ0 + ∆Τ, le fluide au contact de la paroi va s’échauffer par conduction et la masse du volume
unité va passer de ρ0 à ρ0 - ∆ρ :
V=1u V=1u
Τp = Τ0 m = ρ0 Τp = T0 + ∆Τ m = ρ0 - ∆ρ
t=0 t
→ →
Il sera donc soumis à une force ascensionnelle f = − ∆ρ g . Le principe fondamental de la dynamique permet
d’évaluer l’accélération du fluide :
∆ρ
Pour un volume unité : m = ρ d’où : ∆ρ g = ρ γ et γ = g
ρ
1 ∆ρ
En introduisant le coefficient de dilatation cubique β du fluide défini par β = , il vient :
ρ ∆T
γ = β g ∆T
β g ∆Τ est donc le module de l’accélération produite par l’expansion thermique due à la variation ∆Τ de la
température Τ0. Ce mouvement du fluide induit par les différences de masse volumique résultantes des gradients
de température va donner naissance aux courants de convection.
Dans le cas d’un transfert de chaleur par convection naturelle le long d’une plaque plane, le coefficient de
convection dépend des caractéristiques du fluide : λ, ρ, µ, cp, β, g, de la paroi caractérisée par la longueur L, et
de l’écart de température ∆θ aux bornes du film ce que l’on peut traduire par une relation du type :
Dans le système M, L, T, θ, Q, cette relation entre 8 grandeurs se réduit à une relation entre trois nombres
adimensionnels :
Lorsque la masse unité du fluide, soumise à l’accélération β g ∆Τ subit une variation d’altitude L, la
conservation de l’énergie permet d’écrire :
29
Thermique solaire
u2
= β g ∆TL
2
u2
représente la variation d’énergie cinétique et β g ∆Τ L la variation d’énergie potentielle.
2
On voit donc que le nombre de Grashof peut se mettre sous la forme :
2
1 ⎛ u L ρ⎞
Gr = ⎜ ⎟
2 ⎜⎝ µ ⎟⎠
Il est donc proportionnel au carré d’un nombre de Reynolds caractérisant l’écoulement. En pratique, en
convection naturelle, le courant qui prend naissance reste laminaire jusqu’à ce que le nombre de Grashof atteigne
une valeur d’environ 109.
L’application de l’analyse dimensionnelle montre que la relation liant le flux de chaleur transféré par
convection aux variables dont il dépend peut être recherchée sous la forme d’une relation entre trois nombres
adimensionnels : Nu = f (Gr, Pr) définis par :
hD
Nu = Nombre de Nusselt
λ
β g ∆T ρ 2 L3
Gr = Nombre de Grashof
µ2
cp µ
Pr = Nombre de Prandtl
λ
Le calcul d’un flux de chaleur transmis par convection naturelle s’effectue donc de la manière suivante :
30
L’énergie solaire
31
Thermique solaire
2 L’ENERGIE SOLAIRE
2.1 Introduction
2.1.1 Le contexte
L’augmentation brutale du prix du pétrole survenue en 1973 a conduit une première fois l’homme à
s’intéresser à des sources d’énergie renouvelables au premier rang desquelles l’énergie solaire. Les principales
caractéristiques de l’énergie solaire ayant suscité l’intérêt qu’on lui a porté à l’époque étaient sa gratuité (nous y
reviendrons), sa disponibilité sur une grande partie du globe terrestre et l’absence de risque d’épuisement connu
par les sources d’énergie fossile.
On s’est vite aperçu que l’énergie solaire, contrairement à une idée répandue, n’est pas tout à fait gratuite : son
utilisation nécessite un investissement de départ souvent plus lourd que pour les sources d’énergie
conventionnelles et nombre d’installations solaires sont aujourd’hui à l’arrêt faute d’avoir prévu un budget pour
la maintenance des équipements.
Toutefois, sans être totalement gratuite, l’énergie solaire présente des coûts de fonctionnement réduits et offre
dans certains cas une alternative économiquement rentable par rapport aux sources d’énergie conventionnelles.
Le développement de l’utilisation de l’énergie solaire sera lié non seulement à ses avantages économiques (qui
grandiront au fur et à mesure que les réserves d’énergie fossile diminueront) mais surtout à des considérations
liées à la protection de l’environnement : pas de rejets polluants (fumées contenant du CO2 et des NOx par les
centrales thermiques), pas de danger radioactif et de déchets encombrants (centrales nucléaires), possibilité de
limitation de l’emploi des CFC (production de froid solaire par adsorption).
On trouvera sur la figure 2.1 la répartition spectrale du rayonnement solaire hors atmosphère.
2500
2000
Eλ (W.m -2.µ m -1)
1500
1000
500
0
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4
λ (µ m )
32
L’énergie solaire
On notera que 98% du rayonnement solaire est émis dans des longueurs d’onde inférieures à 4 µm. En
première approximation, le rayonnement solaire peut être assimilé au rayonnement d’un corps noir à une
température de 5777 K.
Tropique du
Cancer Nuit polaire
21 décembre
154.106 km 144.106 km
21 juin
Tropique du
Capricorne
21 septembre
On appelle déclinaison δ l’angle formé par la direction du Soleil avec le plan équatorial. Elle varie au cours
de l’année entre -23,45° et +23,45°. Elle est nulle aux équinoxes (21 mars et 21 septembre), maximale au solstice
d’été (21 juin) et minimale au solstice d’hiver (21 décembre). La valeur de la déclinaison peut être calculée par
la relation :
δ = 23,45° sin[0,980° ( j + 284 )] (2.2)
Au midi solaire, l’angle que fait la direction du Soleil avec la verticale du lieu est égal à (L – d).
La durée du jour est de 12h aux équinoxes, elle est inférieure à 12h entre le 21 septembre et le 21 mars,
supérieure à 12h entre le 21 mars et le 21 septembre.
33
Thermique solaire
Verticale
Coucher du Soleil
N O
Exemple :
Calculer l’angle fait par la direction du Soleil avec la verticale au midi solaire à Ouagadougou le 27 mai. La
latitude de Ouagadougou est L = 12,45°N.
Nous avons : j = (31 + 28 + 31 + 30 + 17 = 147 d’où δ = 23,45° sin[0,980° (147 + 284 )] = 20,78°
L’angle fait par la direction du Soleil avec la verticale du lieu au midi solaire a pour valeur :
L – d = 12,45 – 20,78 = -8,4° . A Ouagadougou le 27 mai, le Soleil passe donc au Nord de la verticale à midi
bien que Ouagadougou soit dans l’hémisphère Nord.
Lever du Soleil
E S
a h
Coucher du Soleil
N O
La latitude L et la date j servent à déterminer la trajectoire du Soleil dans le ceil et l’heure TS donne ma
position instantanée sur cette trajectoire.
On définit le jour comme le temps mis par la Terre pour effectuer un tour sur elle-même. Un jour a été divisé
en 24h et on a défini l’heure solaire TS en fixant TS = 12h lorsque la hauteur du Soleil est maximale (le Soleil
est à son « zénith »).
34
L’énergie solaire
Des diagrammes solaires tels que ceux présentés en annexe A2.1 peuvent également permettre une
détermination rapide , en un lieu de latitude L donnée, des valeurs de a et h pour chaque heure (solaire) de la
journée et chaque mois de l’année.
ωl (2.7)
(TS)l = 12 −
15
L’angle horaire ωc au coucher du Soleil est l’opposé de l’angle horaire à son lever, nous avons donc ωc = -ωl et
la durée du jour vaut :
ωl (2.8)
d=2
15
L’heure civile TCF du fuseau horaire est égale au temps universel TU (temps solaire du méridien de
Greenwich) augmenté de la valeur du décalage horaire que l’on trouvera sur la figure 2.5.
- La variation de la vitesse de la Terre sur sa trajectoire autour du Soleil qui introduit un terme correctif
appelé équation du temps et noté ET :
35
Thermique solaire
- La différence de longitude (l – lref) entre le lieu considéré et le lieu servant de référence au temps légal
(en général le centre du fuseau).
(l ref − l)
TS = TL − C + ET + (2.11)
15
La correction maximale due à l’équation du temps est de l’ordre de 16 mn, on peut ne pas en tenir compte en
première approximation. On trouvera les variations annuelles de la déclinaison et de l’équation du temps sur la
figure 2.6.
30
δ (°)
20
10
ET (mn) ou δ (°)
ET (mn)
0
-10
-20 mois 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
n° jour du
1 32 60 91 121 152 182 213 244 274 305 335
1er du mois
-30
0 50 100 150 200 250 300 350
Jour
36
L’énergie solaire
Le problème est souvent de déterminer la différence C entre TL et TCF en un lieu donné, on peut procéder de
la manière suivante :
- Il est possible de connaître TL et TU (écouter une radio internationale…) d’où (TL – TU).
- La différence (TCF – TU) peut être lue sur la figure 15.
- On en déduit C = (TL – TU) – (TCF – TU).
Exemple :
Calculer la hauteur du Soleil et l’azimut lorsqu’il est 10h30 le 20 février à Bordeaux. La latitude est
L = 44,5°N et la longitude est l = 0,34°O.
La différence (TL-TU) est égale à 1h en France en février (heure d’hiver), la différence (TCF – TU) lue sur la
figure 15 est nulle.
Nous obtenons par application de la figure 1.6 ou par le calcul : ET = -14,1 mn.
Nous en déduisons : TS = 10,5 + 1 -14,1/60 +(0+0,34)/15 = 11,3 h
D’où ω = 15 (TS – 12) = - 18,2°
Et δ = 23,45° sin[0,980° (51 + 284 )] = −12,32°
sin (h ) = sin (L ) sin (δ ) + cos(L ) cos(δ ) cos(ω) = sin (44,5) sin (−12,32 ) + cos(44,5) cos(−12,32 ) cos(−18.2 ) = 0,536
d’où : h = 32,4°
cos(δ ) sin (ω) cos(−12,32 ) sin (−18,2 )
sin (a ) = = = −0,215 d’où : a = -12,4°
cos(h ) cos(32,4)
SS
σ= (2.12)
SS 0
La durée maximale d’ensoleillement SS0 pour un site dégagé peut être prise égale à la durée du jour caclulée
par la formule (2.7).
2.3.1.1 Composition
L’atmosphère est constituée de plusieurs couches de caractéristiques différentes, ce sont :
- La troposphère, entre le sol et 15 km d’altitude.
- La stratosphère entre 15 et 80 km d’altitude.
- L’ionosphère entre 80 et 200km d’altitude.
37
Thermique solaire
On trouvera sur la figure 2.7 la répartition spectrale du rayonnement solaire au niveau du sol terrestre avec
indication des gaz partiellement opaques qui filtrent ce rayonnement selon la longueur d’onde.
Iλ (W.m-2.µm-1)
2000
Eclairement hors atmosphère
Eclairement au niveau de la mer
Emission du corps noir à 5800K
1500
1000
0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6 1,8 2,0 2,2 2,4 2,6 2,8 3,0
λ (µm)
Les gaz non transparents de l’atmosphère (CO2, O3, H2O) émettent vers la Terre un rayonnement dans les
principales bandes suivantes :
- vers 14,7 µm pour le CO2.
- Entre 5 et 7 µm et entre 14 et 20 µm pour la vapeur d’eau.
- Vers 9,6µm pour O3.
Ainsi que le montre la figure 2.8, il s’agit d’un rayonnement émis dans les grandes longueurs d’onde (> 3µm)
contrairement au rayonnement solaire émis dans des longueurs d’ondes inférieures à 3 µm.
Emittance
(W.m-3)
2 5 8 12 15 20 25 30
λ (µm)
Figure 2.8 : Spectre du rayonnement atmosphérique.
38
L’énergie solaire
Le flux W rayonné par le ciel et l’atmosphère vers la Terre peut être calculé par :
W = σ Tciel 4 = σ ε a Ta 4 (2.13)
Tciel = Ta − 12 (2.14)
[
ε a = 1 − 0,261 exp − 7,77.10 −4 (Ta − 273)2 ] (2.15)
⎛T ⎞
ε a = 0,787 + 0,764 ln⎜⎜ ra ⎟⎟ (2.16)
⎝ 273 ⎠
2.3.2.1 Notations
Comme nous l’avons évoqué précédemment, l’atmosphère ne transmet pas au sol la totalité du rayonnement
solaire qu’elle reçoit :
- Le rayonnement direct est celui qui traverse l’atmosphère sans subir de modifications.
- Le rayonnement diffus est la part du rayonnement solaire diffusé par les particules solides ou liquides en
suspension dans l’atmosphère. Il n’a pas de direction privilégiée.
- Le rayonnement global est la somme du rayonneùent direct et diffus.
Les notations utilisées pour les composantes du rayonnement solaire sur une surface horizontale sont données
dans le tableau 2.1.
Directe S
Irradiation solaire
Energie reçue pendant une certaine durée Diffuse D G=S+D
W.m-2.durée-1 ou kWh.m-2.durée-1
Globale G
Direct S*
Eclairement solaire
Flux instantané Diffus D* G* = S* + D*
W.m-2
Global G*
Le rayonnement direct reçu par une surface orientée en permanence vers le Soleil et qui reçoit donc le
rayonnement solaire sous une incidence normale est désigné par I. Nous désignerons par :
-I l’énergie reçue (irradiation) en W.m-2.durée-1 ou kWh.m-2.durée-1
- I* le flux reçu (éclairement) en W.m-2
39
Thermique solaire
L’éclairement solaire direct S* sur un plan horizontal peut être déterminé de plusieurs manières en fonction
des données disponibles :
α. Par mesure de G* et D*, on en déduit S* = G* - D*.
β. A partir de la mesure des irradiations journalières globales G et diffuse D sur un plan horizontal, on en
déduit S = G – D et S* par la fonction de répartition suivante :
π cos(ω) − cos(ω l )
S* = [a + b cos(ω)] π ωl
S (2.18)
24 sin (ω l ) − cos(ω l )
180
D = 0,99 G KT ≤ 0,17
( 2 3
D = 1,188 − 2,272 K T + 9,473 K T − 21,865 K T + 14,648 K T 4
)G 0,17 < KT ≤0,75
(2.19)
D = (−0,54 K T + 0,632 ) G 0,75 <KT ≤ 0,80
D = 0,2 G KT ≥ 0,80
Où : G
KT = (2.20)
G0
G0 étant l’irradiation journalière sur un plan horizontal placé au-dessus de l’atmosphère calculable par :
⎡ π ωl ⎤
G 0 = 3,795.10 4 cos(L ) cos(δ ) ⎢sin (ω l ) − cos(ω l )⎥ (2.21)
⎣ 180 ⎦
D = {0,775 + 0,00606 (ω l − 90°) − [0,505 + 0,00455 (ω l − 90°)] cos (115 K T − 103)} G (2.22)
40
L’énergie solaire
ε. On ne dispose d’aucune mesure : on peut évaluer le rayonnement direct sur un plan perpendiculaire au
rayonnement solaire par la relation :
⎡ TL ⎤ (2.24)
I* = 1370 exp ⎢− ⎥
⎢⎣ 0,9 + 9,4 sin (h ) ⎥⎦
On en déduit S* = I* sin(h)
L’irradiation directe journalière S sur un plan horizontal peut être déterminé de plusieurs manières en fonction
des données disponibles :
α. Par mesure directe de G et D on en déduit S = G – D.
χ. A partir de la mesure du taux d’ensoleillement s on évalue G par la formule et on est ramené au cas
précédent.
δ. Par intégration sur la journée des valeurs de S* = I* sin(h), I* étant calculé par la formule (2.24).
L’éclairement solaire diffus D* sur un plan horizontal peut être déterminé de plusieurs manières en fonction
des données disponibles :
α. Par mesure directe.
π cos(ω) − cos(ω l )
D* = [a + b cos(ω)] π ωl
D (2.26)
24 sin (ω l ) − cos(ω l )
180
χ. A partir de la mesure de l’irradiation globale G sur un plan horizontal : on évalue D par la formule
(2.22) et on est ramené au cas précédent.
δ. A partir de la mesure du taux d’ensoleillement σ, on évalue G par la formule (2.23) et on est ramené au
cas précédent.
41
Thermique solaire
[
D* = 54,8 sin (h ) TL − 0,5 − sin (h ) ] (2.27)
Irradiation D
L’irradiation diffuse journalière D sur un plan horizontal peut être déterminé de plusieurs manières en fonction
des données disponibles :
α. Par mesure directe.
β. A partir de la mesure de l’irradiation globale G sur un plan horizontal : on évalue D par la formule
(2.22).
χ. A partir de la mesure du taux d’ensoleillement σ, on évalue G par la formule (2.23) et on est ramené au
cas précédent.
δ. Par intégration des valeurs de D* données par la corrélation (2.27) en l’absence de toute donnée.
2.3.3.1 Annuelle
La valeur de l’irradiation globale annuelle sur un plan horizontal dépend fortement de la latitude comme le
montre la carte de l’ensoleillement sur la figure 2.9.
La valeur mensuelle moyenne de l’irradiation globale sur un plan horizontal subit également des variations
plus ou moins importantes au cours de l’année ainsi que l’indiquent les données du tableau 2.2.
Mois
Lieu 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Bangui 4,50 5,16 5,81 5,67 5,44 4,76 4,45 4,63 5,08 5,26 4,64 4,35
Dakar 5,2 5,93 6,99 7,02 6,95 6,51 5,78 5,10 5,40 5,50 5,00 4,87
Le Caire 3,36 4,40 5,83 6,76 7,2 7,58 7,43 6,96 6,13 4,86 3,58 3,08
Ouagadougou 5,61 6,36 6,28 6,31 6,22 6,06 5,81 5,47 5,94 5,83 5,75 5,19
Tableau 2.2 : Valeurs mensuelles moyennes des irradiations journalières (en kWh.m-2.j-1) en différents lieux.
42
L’énergie solaire
La valeur du flux est élevée et sa valeur minimale est relativement importante en zone tropicale ce qui peut
permettre d’envisager des systèmes solaires autonomes sans stockage d’énergie sur une longue période. En
dehors de la zone tropicale, les écarts de la valeur de l’irradiation entre le mois le plus ensoleillé et le mois le
moins ensoleillé sont importants et il faudra prévoir soit une stockage d’énergie soit une énergie d’appoint pour
couvrir un besoin énergétique donné (séchage de produits, production d’eau chaude sanitaire, pompage
d’eau,…).
2.3.3.2 Mensuelle
En zone tropicale, l’irradiation globale journalière moyenne G sur un plan horizontal varie peu en saison sèche
alors qu’elle subit des variations importantes en saison pluvieuse ainsi que le montrent les valeurs de la station
de Ouagadougou dans le tableau 2.3.
Jour 11 12 13 14 15 16 17
G (kJ.m-2-j-1) 9620 21430 16690 17450 9860 17820 19280
Tableau 2.3 : Valeur de G (kJ.m-2-j-1) à Ouagadougou en août 1987.
Ceci pose le problème de la sécurité de fonctionnement des systèmes solaires : si l’on veut assurer une
couverture complète des besoins chaque jour de l’année, il faut une système de stockage d’énergie permettant de
pallier à une période de non-ensoleillement limitée à 2 jours en zone tropicale sèche. Dans les autres zones où les
périodes d’ensoleillement peuvent être de plus longue durée, il faut obligatoirement utiliser une autre source
d’énergie en appoint. Exemple : chauffe-eau électrosolaire où l’eau est chauffée dans un capteur solaire et par
une résistance électrique si la température atteinte est insuffisante.
2.3.3.3 Journalière
L’éclairement solaire reçu par un capteur varie typiquement de la manière représentée sur la figure 2.10 au
cours d’une journée non-perturbée : nul la nuit , il augmente dès le lever du jour pour atteindre un maximum au
midi solaire avant de décroître de nouveau jusu’à s’annuler à la tombée de la nuit.
600
500
S*(i,γ)
400
300
D*(i,γ)
200
100
0
5 7 9 11 13 15 17
Heure légale (h)
Figure 2.10 : Variation type de l’éclairement solaire au cours d’une journée non-perturbée.
L’utilisation de l’énergie solaire est donc bien adaptée aux applications dont les besoins coïcident avec les
heures d’ensoleillement maximum. Dans la plupart des cas, il existe un décalage qui nécessite un stockage pour
satisfaire les besoins de la période de non-ensoleillement : ballon d’eau chaude associée à un capteur solaire pour
les besoins en eau chaude en début de matinée, château d’eau associé à une pompe solaire pour les besoins
nocturnes en eau.
43
Thermique solaire
3.1 Principe
Le rôle d’un capteur solaire thermique est de transformer le rayonnement solaire qu’il reçoit en énergie
calorifique utilisable, le plus souvent par l’intermédiaire d’un fluide caloporteur (eau, air, …). Le schéma de
principe d’un capteur solaire plan est donné sur la figure 3.1.
Couverture transparente
Isolant
Air confiné
Paroi absorbante / rayonnement solaire
La paroi absorbante s’échauffe sous l’effet de l’absorption du rayonnement solaire incident. Le fluide qui
circule sous cette paroi récupère par convection une partie de cette énergie absorbée et subit une élévation de
température Tfs – Tfe à la traversée du capteur.
ϕ sa = ϕ p→ + ϕ u + ϕ st (W) (3.1)
44
Les capteurs solaires plans
Dans le cas où le fluide caloporteur ne subit pas de changement d’état, le flux utile s’écrit :
Où : qcf Débit calorifique du fluide caloporteur (W.°C-1) = débit massique x capacité calorifique
Tfe Température d’entrée du fluide caloporteur à l’entrée de l’absorbeur
Tfs Température de sortie du fluide caloporteur à la sortie de l’absorbeur.
(
ϕ p→ = h p Tpm − Ta S ) (W) (3.6)
Dans le cas d’un capteur plan, la température moyenne Tpm peut en première approximation être calculée par :
pour tenir compte de la non-linéarité de l’évolution de la température du fluide dans le capteur et de l’écart de
température ∆T existant entre le fluide et la paroi absorbante.
Les rendements d’un capteur sont définis par rapport au flux solaire incident de la manière suivante :
- Le rendement global : ϕu
η= (3.9)
G * (i , γ ) S
- Le rendement interne : ϕu
ηi = (3.10)
ϕ sa
- Le rendement optique : ϕ sa
η0 = (3.11)
G * (i , γ ) S
On définit également des rendements moyens sur une période donnée (jour, mois, année). Pour ce faire, on
intègre la relation du bilan (3.1) sur la période choisie :
t t t
∫ϕ
0
sa ∫
0
∫
dt = ϕu dt + ϕp → dt
0
soit : Qsa = Qu + Qp→
On définit alors les rendements global η , interne ηi et optique ηo moyens du capteur sur la période
considérée par :
Qu Qsa
η= ηo =
t Qu t
ηi =
∫ G * (i, γ ) S dt
0
(3.12)
Qsa
(3.13)
∫ G * (i, γ ) S dt
(3.14)
0
45
Thermique solaire
Ces rendements sont à considérer lors d’un calcul de dimensionnement d’un capteur solaire. Il ne faut pas les
confondre avec les rendements instantanés qui sont toujours plus élevés ( un rendement journalier moyen tient
compte du refroidissement nocturne par exemple).
hvent Air à Ta
Figure 3.2 : Schématisation des flux convectifs dans un capteur couvert de type 1.
• (
ϕ c,p − c = h c,p − c T pm −Tcm S ) où hc,p-c est le coefficient de transfert de chaleur entre deux surfaces
parallèles délimitant un espace clos contenant de l’air, calculable par la corrélation présentée en
annexe A.1.3.
• ϕ r ,p −c peut être calculé en considérant la paroi absorbante et la couverture comme deux surfaces
parallèles infinies (la distance les séparant est faible devant leur largeur et leur longueur) grises et
opaques (hypothèse de la couverture opaque au rayonnement IR), ces hypothèses permettent
d’écrire :
Tpm 4 − Tcm 4
ϕ r ,p −c = σ
1 1
S ( )
que l’on peut aussi écrire : ϕ r ,p −c = h r ,p − c T pm −Tcm S
+ −1
α pi α ci
(T pm
2
)(
+ Tcm 2 Tpm + Tcm )
avec : h r , p − c = σ S
1 1
+ −1
α pi α ci
Avec : αpi Coefficient d’absorption de la plaque par rapport au rayonnement IR
αci Coefficient d’absorption de la couverture par rapport au rayonnement IR.
46
Les capteurs solaires plans
• ( ) (
ϕ r ,c − a = σ α ci Tcm 4 − ε a Ta 4 S = σ α ci Tcm 4 − Tciel 4 S )
Où : εa Emissivité de l’atmosphère calculable par les relations (2.15) ou (2.16)
Tciel Température équivalente du ciel
Tcm Température moyenne de la couverture.
Le flux perdu vers le haut par la plaque absorbante peut alors s’écrire :
ϕp↑ = (h c, p − c + h r,p −c )(Tpm − Tcm ) S = (h vent + h r,a −c ) ( Tcm − Ta ) S
soit encore :
Tpm − Tcm Tcm − Ta Tpm − Ta
ϕp↑ = S= S= S
1 1 1 1
+
h c ,p −c + h r ,p − c h c , a − c + h r ,a − c h c,p −c + h r , p − c h vent + h r ,a −c
Les deux flux échangés par la paroi absorbante avec le bas du capteur peuvent s’écrire :
Tp − Tb Tp − Tb
ϕc, p − b = ≈ car h1 ≈ h2 = hi = coefficient de convection fluide/paroi, calculable par les
1 + 1 2
h1 h 2 hi
corrélations données en annexe A.1.2.
( )
et : ϕr, p − b = h r, p − c T pm −Tb S avec : h r,p − b = σ
(T pm
2
)(
+ Tb 2 Tpm + Tb
S
)
1 + 1 −1
α pi α bi
Avec αbi Coefficient d’absorption du fond du capteur par rapport au rayonnement IR.
Tpm − Tb Tb − Ta Tpm − Ta
On en déduit : ϕp↓ = S= S= S
1 ei e
+ 1 1 + i + 1
h c,p − b + h r, p − b λi S h vent h c, p − b + h r,p − b λi S h vent
47
Thermique solaire
Fluide à Tf
hvent Air à Ta
Figure 4.3 : Schématisation des flux convectifs dans un capteur solaire couvert de type 2.
1 1
hp = + (W.m-2.°C-1) (3.17)
1 1 ei 1
+ +
h c, p − c + h r , p −c h vent + h r ,a − c λi S h vent
hvent
Plaque abs. à Tpm
h1 ≈ h2
Fluide à Tf
hvent Air à Ta
Figure 34 : Schématisation des flux convectifs dans un capteur solaire non-couvert de type 3.
1
On établit la relation : h p = h vent + h r ,a − c + (W.m-2.°C-1) (3.18)
1 ei 1
+ +
h c, p − b + h r , p − b λi S h vent
48
Les capteurs solaires plans
Fluide à Tf
hvent Air à Ta
Figure 3.5 : Schématisation des flux convectifs dans un capteur solaire non-couvert de type 4.
1
h p = h vent + h r ,a − c + (W.m-2.°C-1) (3.19)
ei 1
On établit la relation : +
λi S h vent
(h c, p −c
)( ) ( )
+ h r , p − c Tpm − Tcm S = h vent + h r ,a − c (Tcm − Ta ) S (3.20)
(
σ α ci Tcm 4 − ε a Ta 4 ) (T pm
2
)(
+ Tcm 2 Tpm + Tcm )
Avec : h r ,c − a = ; hvent = 5,7 + 3,8 uvent ; h r ,p −c = σ S
Tcm − Ta 1 1
+ −1
α pi α ci
et hc,p-c coefficient global de convection dans la cellule fermée délimitée par la paroi absorbante et la
couverture transparente, il peut être calculé par la corrélation donnée en annexe A.1.2. La connaissance de Tpm
permet de calculer Tcm par résolution de l’équation (3.20) par une méthode itérative.
φDe φDi
0 y y + dy
Figure 3.6 : Schéma en coupe de l’absorbeur.
49
Thermique solaire
⎛ ∂T ⎞ ⎛ ∂T ⎞
φ sa − λ p e p ⎜ ⎟ = −λ p e p ⎜ ⎟
⎜ ∂y ⎟ ⎜ ∂y ⎟
+ h p Tpm − Ta dy ( )
⎝ ⎠y ⎝ ⎠ y + dy
où : ep, λp Epaisseur et conductivité thermique de la paroi absorbante
hp Coefficient global de pertes de la paroi absorbante
φsa Densité de flux solaire absorbé par la plaque
∂ 2Tp hp ⎛ ⎞
ce qui peut s’écrire : = ⎜ T − T − φsa ⎟
⎜ p a ⎟
∂y 2 λ p e p ⎜⎝ h p ⎟⎠
2
φ sa 2
hp ∂ Tp 2
on peut poser : Tp = Tp − Ta − et ω = , on obtient : 2
− ω Tp = 0
hp λp ep ∂y
d’où : Tp ( y ) = C1 sinh (ω y ) + C 2 cosh (ω y )
On utilise les conditions aux limites pour calculer C1 et C2 :
∂Tp ∂Tp
En y = 0 : = = 0 par raison de symétrie, on en déduit : C1 = 0
∂y ∂y
φsa
Tt − Ta −
λ− D hp
En y = : Tp = Tt , on en déduit : C2 =
2 ⎡ ⎛ λ − De ⎞⎤
cosh ⎢ ω ⎜ ⎟⎥
⎣ ⎝ 2 ⎠⎦
φsa
Tp( y ) − Ta −
hp cosh ( ω y )
D’où : =
φsa ⎡ ω ( λ − De ) ⎤
Tt − Ta − cosh ⎢ ⎥⎦
hp ⎣ 2
dϕ p → t
max
[
= φsa − h p (Tt − Ta ) ] (λ −2D )
e
⎡ ω ( λ − De ) ⎤
dϕp → t tanh ⎢ ⎥⎦
F= = ⎣ 2 (3.21)
dϕp → t ω ( λ − De )
max
2
Le tube gagne également un flux capté directement sur sa largeur apparente De supposée à la température
uniforme Tt :
50
Les capteurs solaires plans
(
dϕ→ t = De ⎡φsa − h p Tt − Ta ⎤
⎢⎣ ⎥⎦
)
Le flux utile total gagné par un tube par unité de longueur selon la direction Ox de l’écoulement du fluide
s’écrit finalement en considérant que chaque tube reçoit le flux de deux ailettes de longueur
(λ − De ) :
2
( )[
d ϕ u = ⎡φ sa − h p Tt − Ta ⎤ D e + F λ − D e
⎢⎣ ⎥⎦
( )]
Ce flux utile gagné par le tube est transmis au fluide à travers la résistance de conduction du tube d’épaisseur
et et la résistance de convection entre la paroi interne du tube et le fluide, soit :
Tt − Tf
dϕ u =
1 + et
h i π Di λ t π Di
On peut éliminer Tt en égalant les deux expressions de ϕu et l’on obtient finalement l’expression du flux utile
gagné par chaque tube par unité de longueur dans la direction Ox de l’écoulement du fluide :
dϕu =
[φ sa ]
− h p (Tf − Ta ) [De + F (λ − De )]
(W.m-1)
⎡ et ⎤
1+ hp ⎢ 1 + ⎥ [De + F (λ − De )]
⎢⎣ h i π Di λ t π Di ⎥⎦
1
hp
avec : F' =
⎡ et ⎤ (3.22)
λ⎢ 1 + 1 + ⎥
⎢⎣ [(λ − De ) F + De ] h p h i π Di λ t π Di ⎥⎦
F’ apparaît comme le rapport de la résistance thermique au transfert entre la plaque et l’extérieur sur la
résistance thermique au transfert entre le fluide et l’extérieur. F’ est donc un nombre inférieur ou égal à l’unité
appelé facteur d’efficacité de la plaque absorbante.
Effectuons un bilan thermique sur la portion de fluide contenue dans un tube entre les distances x et x +dx à
partir de l’entrée du tube, il s’écrit :
•
mf ∂Tf
cf = dϕu dx
n ∂x
•
où : mf Débit total du fluide dans l’absorbeur constitué de n tubes en parallèle (kg.s-1)
cf Capacité calorifique du fluide (J.kg-1)
on en déduit :
mf
n
cf
∂Tf
∂x
[
= λ F' φsa − h p (Tf − Ta ) dx ]
51
Thermique solaire
φsa
Tf ( x ) − Ta −
hp ⎛ n λ F' h ⎞
= exp ⎜⎜ − • x ⎟⎟
p
φsa ⎜ ⎟
Tfe − Ta − ⎝ m f cf ⎠
hp
φsa
Tfs − Ta −
hp ⎛ n S F' h ⎞
= exp ⎜⎜ − • ⎟
p
Tfe − Ta −
φsa ⎜ mf cf ⎟⎟
⎝ ⎠
hp
⎛ ⎞ m• c ⎡ ⎛ ⎞⎤
Tf = Ta +
φsa φ
+ ⎜ Tfe − Ta − sa ⎟ f f ⎢1 − exp ⎜ − n S F' h p ⎟⎥
⎜ ⎟ n S F' h ⎢ ⎜ • ⎟⎥
moy
hp ⎝ hp ⎠ ⎜ m f cf ⎟
p
⎣⎢ ⎝ ⎠ ⎦⎥
φsa
Tf ( x ) − Ta −
⎛ n λ F' h ⎞
[ ] hp
L
ϕu = λ F' φsa − h p (Tf − Ta ) = exp ⎜⎜ − • x ⎟⎟
p
ϕ u = n ∫ dϕ u dx avec et
φsa ⎜ ⎟
0 Tfe − Ta − ⎝ m f cf ⎠
hp
•
mf cf ⎡⎢ ⎛ n S F' h ⎞⎤
1 − exp ⎜⎜ − • ⎟⎥
p
FR = ⎟⎟ ⎥ (3.23)
S hp ⎢ ⎜ m f cf
⎣ ⎝ ⎠⎦
Le rendement global du capteur tel que défini par la relation (3.9) s’écrit finalement :
⎡ h p (Tfe − Ta )⎤
η = FR ⎢η o − ⎥ (3.24)
⎢⎣ φ sa ⎥⎦
52
Les capteurs solaires plans
(
où : ϕ u = S FR ⎡φ sa − h p Tfe − Ta ⎤
⎢⎣ ⎥⎦
)
3.6 Rendement des autres types de capteur
1 1
F' = ≈
hp hp
et on montre que : 1+ 1+ (3.26)
1 1
h1 + hi +
1 1 1 1
+ +
h2 h r,p−b hi h r ,p − b
Les formules de calcul du facteur de conductance FR et de l’efficacité η restent inchangées, mais le rendement
optique a l’expression simplifiée suivante dans le cas d’un capteur de type 3 : η o = α ps .
Les expressions du coefficient global de pertes hp sont également différentes pour les deux types de capteur
(cf. § 3.3).
Rayonnement de seuil
( )
Nous avons établi précédemment les expressions : ϕu = q cf Tfs − Tfe = S FR ⎡φsa − h p Tfe − Ta ⎤
⎢⎣ ⎥⎦
( )
Pour une valeur de Tfe donnée (par exemple la température en début de journée de l’eau issue d’un ballon de
stockage redescendue à 45 °C pendant la nuit), il apparaît que l’éclairement solaire G*(i,γ) atteignant un capteur
doit être supérieur à un certaine valeur appelée rayonnement de seuil que nous noterons G*s pour que le flux
utile soit positif. Cette valeur G*s est donnée par :
h p (Tfe − Ta )
G *s = (W.m-2) (3.27)
α ps τ cs
53
Thermique solaire
Cette valeur est importante en pratique car pour des valeurs de l’éclairement solaire inférieures à Es, le flux
utile est nul. Il ne faut donc pas prendre en compte les valeurs G*(i,γ) < G*s. On cherchera à obtenir un
rayonnement de seuil le plus faible possible.
Température limite
Si, pour un éclairement solaire G*(i,γ) donné le débit du fluide caloporteur s’annule, la température moyenne
Tpm de la paroi absorbante va augmenter jusqu’à atteindre une valeur d’équilibre appelée température limite Tpl
solution de l’équation du bilan thermique global de l’absorbeur :
(
φ sa − h p Tpl − Ta = 0 )
φsa
d’où : Tpl = (°C) (3.28)
hp
Inertie thermique
Avant d’atteindre un fonctionnement en régime semi-permanent (bien que l’éclairement solaire varie de façon
continue, on pourra le considérer constant sur une période d’une heure par exemple), le capteur passe par une
phase de régime variable qui l’amène de la température ambiante Ta (à laquelle il se trouve en début de journée)
à sa température de fonctionnement Tfe.
Le bilan global de la phase de mise en température d’une durée tm peut être mis sous la forme :
M e ceau (Tfe − Ta )
(
φsa S = h p Tpm − Ta S + )
tm
(
M e c eau Tp − Ta ) (s) (3.29)
tm =
[φ sa
−h p (T − T )]S
pm a
Pertes de charge
Les frottements du fluide caloporteur dans les conduits entraînent des pertes de charge qui sont principalement
fonction de la vitesse d’écoulement du fluide.
La connaissance des pertes de charge permet d’assurer un écoulement suffisant du fluide en convection
naturelle (thermosiphon pour l’eau, effet de cheminée pour l’air) ou de calculer la puissance de la pompe de
circulation ou du ventilateur en convection forcée.
Les pertes de charge en ligne (régulières) dans un conduit à parois lisses sont données par :
uf 2 L (Pa) (3.30)
∆p = λ c ρf
2 Dh
64
λc = si Re < 2000
Re
Avec :
0,3164
λc = si Re > 2000
Re 0, 25
54
Les capteurs solaires plans
On trouvera en annexe A.3.1 des formules permettant d’évaluer les pertes de charges singulières dans un
certain nombre de configurations courantes : coudes, variations de section par exemple.
La connaissance du couple (débit volumique , pertes de charges) permet de sélectionner dans un catalogue
constructeur la pompe ou le ventilateur adapté. Le constructeur fournit en effet pour chaque appareil sa courbe
caractéristique de fonctionnement : pertes de charge = f (débit volumique) comme le montre l’exemple de
l’annexe A.3.2.
Le choix de la vitesse du fluide caloporteur et donc de son débit résulte d’un compromis pour obtenir des
pertes de charges limitées (elles augmentent avec la vitesse) et un coefficient de transfert de convection
fluide/paroi absorbante élevé (il augmente lui aussi avec la vitesse).
On retiendra les valeurs pratiques suivantes :
Eau : u = 0,5 à 2 m.s-1 h = 250 à 15 000 W.m-2.°C-1
Air : u = 5 à 10 m.s-1 h = 10 à 50 W.m-2.°C-1.
Remarque :
Ces calculs itératifs peuvent être effectués très simplement dans un tableur en créant une feuille de calcul dans
laquelle on affectera une case à chacune des grandeurs Tpm, Tcm, hp, F, F’, FR, η. On entre dans ces cases
respectivement les formules (3.25), (3.20), l’une des relations (3.16) à (3.19) et les relations (3.21) à (3.24). On
créé ainsi des références circulaires que le tableur peut résoudre automatiquement si l’on choisit l’option
itération proposée dans le menu calcul.
55
Thermique solaire
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages :
Sites Web :
1. http://www.tecsol.fr : Programme de dimensionnement d’un chauffe-eau solaire.
7. http://www.ademe.fr : Site de l’ADEME, agence publique chargée notamment de promouvoir les énergies
renouvelables.
9. http://www.fondem.org : Site de la Fondation Energies pour le Monde qui réalise des projets d’utilisation
des énergies renouvelables dans les pays du Tiers-Monde.
56
Exercices
Nature θ ρ cp λ Nature θ ρ cp λ
°C kg m- 3 J kg-1°C-1 W m-1°C-1 °C kg m- 3 J kg-1°C-1 W m-1°C-1
Métaux, alliages et céram iques Matériaux de construction
20 7833 465 54 Ardoise 20 2400 879 2,2
Acier au carbone 200 48 Basalte 20 2850 881 1,6
600 35 Béton caverneux 20 1900 879 1,4
Acier inox 15%Cr, 10%Ni 20 7864 460 20 Béton plein 20 2300 878 1,75
20 7816 460 16,3 Bitume (cartonné) 20 1050 1305 0,23
Acier inox 18%Cr, 8%Ni
600 22 Bois feuillus légers 20 525 3143 0,15
Acier inox 25%Cr, 20%Ni 20 7864 460 13 Bois feuillus mi-lourds 20 675 3156 0,23
Alumine 20 29 Bois feuillus très légers 20 375 3147 0,12
20 2707 896 204 Bois résineux légers 20 375 3147 0,12
Aluminium
400 249 Bois résineux mi-lourds 20 500 3160 0,15
Argent 20 10525 234 407 Bois résineux très légers 20 375 3147 0,12
Bronze 75%Cu, 25%Sn 20 8666 343 26 Brique terre cuite 20 1800 878 1,15
Carbone 20 147 Calcaire dur 20 2450 882 2,4
Carbure de silicium 20 13 Calcaire tendre 20 1650 879 1
Chrome 20 2118 7160 449 Carrelage 20 2400 875 2,4
Constantan 60% Cu, 40%Ni 20 8922 410 22,7 Contre-plaqué okoumé 20 400 3000 0,12
20 8954 383,1 386 Contre-plaqué pin 20 500 3000 0,15
Cuivre
400 363 Granite 20 2600 881 3
Duralumin 20 2787 883 164 Gravier (vrac) 20 1800 889 0,7
Etain 20 7304 226 64 Grès 20 2500 880 2,6
Fer 20 7870 452 73 Lave 20 2350 881 1,1
Fonte 20 7849 460 59 Marbre 20 2700 881 2,9
20 8522 385 111 Parquet 20 700 3143 0,2
Laiton 70%Cu, 30%Zn
400 147 Plâtre 20 0,48
Magnésie 38 270 0,067 Schiste 20 2400 879 2,2
Or 20 1336 19300 129 Matériaux isolants
Platine 20 72 Balsa 20 85 0,054
Plomb 20 11373 130 35 Copeaux bois 23 0,059
Sodium liquide 100 81,5 Coton 20 80 1300 0,06
Titane 20 16 Kapok 30 0,035
Tungstène 20 19350 134 163 20 20 880 0,047
Zinc 20 7144 384 112 Laine de roche 20 55 880 0,038
Zircone 20 4 20 135 880 0,041
Matériaux divers 20 8 875 0,051
Amiante 20 0,16 20 10 880 0,045
Laine de verre
Asphalte 20 2115 920 0,062 20 15 880 0,041
Caoutchouc (naturel) 20 1150 0,28 20 40 880 0,035
Caoutchouc (vulcanisé) 20 1100 2010 0,13 Liège expansé 20 120 2100 0,044
Carton 20 86 2030 0,048 Moquette 20 200 1300 0,06
Cuir 20 998 0,159 20 32 1300 0,03
Polyuréthane (mousse
Glace 0 920 2040 1,88 20 50 1360 0,035
rigide)
Papier 20 0,48 20 85 1300 0,045
Plexiglass 20 1190 1465 0,19 20 30 1300 0,031
PVC (mousse rigide)
Sable 20 1515 800 0,2-1,0 20 40 1300 0,041
Sciure 20 20 12 1300 0,047
Terre mouillée 20 1900 2000 2 20 14 1300 0,043
Polystyrène expansé
Terre sèche 20 1500 1900 1 20 18 1300 0,041
Verre 20 2700 840 0,78 20 28 1300 0,037
57
Thermique solaire
Pour l’air
353
ρ= kg m-3
( θ + 273 )
cp = 1008 J kg-1 °C-1
λ = 7,57.10-5 θ + 0,0242 W m-1 °C-1 r2 = 0,9999
-5
µ = 10 (0,0046 θ + 1,7176) Pa s r2 = 0,9997
α = 10-5 (0,0146 θ + 1,8343) m2 s-1 r2 = 0,9986
Pr = -2,54.10-4 θ+ 0,7147 r2 = 0,9767
1
β≈ K-1
T
Pour l’eau
log10 [p s at (T )] = 20,3182 −
2795
− 3.868 log10 (T ) mmHg -50°C < θ > 200°C
T
Lv = 2495 -2,346 θ kJ.kg-1 0°C < θ < 100°C
58
Exercices
Géométrie Corrélation
Ecoulement turbulent :
Ecoulement laminaire :
D
Valable pour Re Pr ≥ 10 , µp calculé à θp
L
Ecoulement Re C n
perpendiculaire à 0,4 – 4 0,989 0,330
un cylindre 4 – 40 0,911 0,385
circulaire 40 – 4000 0,683 0,466
4000 – 40000 0,193 0,618
40000 - 250000 0,0266 0,805
Géométrie Re C n
Ecoulement u∞
perpendiculaire à d 5 103 - 105 0,102 0,675
un cylindre non
circulaire u∞
d 4 103 – 1,5 104 0,228 0,731
59
Thermique solaire
θp + θ∞
Caractéristiques du fluide calculée à θf =
2
Géométrie Corrélation
Sn Sn
hn
Ecoulement N=
h10
perpendiculaire à
un faisceau de n
Nombre rangées 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
rangées de tubes
(n ≤ 10) N en ligne 0,64 0,80 0,87 0,90 0,92 0,94 0,96 0,98 0,99 1,0
N en quinconce 0,68 0,75 0,83 0,89 0,92 0,95 0,97 0,98 0,99 1,0
60
Exercices
Géométrie Gr Pr C m
L ⎡ Gr Pr cos ϕ 13 ⎤
d ⎢⎛⎜ ⎞
⎟ − 1⎥ si 0<ϕ <ϕ*
⎢⎝ 5830 ⎠ ⎥
Convection ⎣ ⎦
T1
Nu = (sin ϕ )
naturelle 1
4 Nu(90°) si ϕ * < ϕ < 90°
Laminaire Turbulent
Géométrie
104 < Gr Pr > 109 Gr Pr > 109
1/4
⎛ ∆θ ⎞
Plaque ou cylindre vertical h = 1,42 ⎜ ⎟ h = 1,31 (∆θ )1/3
⎝ L ⎠
1/4
⎛ ∆θ ⎞
Cylindre horizontal h = 1,32 ⎜ ⎟ h = 1,24 (∆θ )1/3
⎝ D⎠
Face supérieure d’une plaque horizontale 1/4
⎛ ∆θ ⎞
chaude ou face inférieure d’une plaque h = 1,32 ⎜ ⎟ h = 1,52 (∆θ )1/3
froide ⎝ L ⎠
1/4 1/4
Face inférieure d’une plaque chaude ou ⎛ ∆θ ⎞ ⎛ ∆θ ⎞
h = 0,59 ⎜ ⎟ h = 0,59 ⎜ ⎟
face supérieure d’une plaque froide ⎝ L ⎠ ⎝ L ⎠
61
Thermique solaire
62
Exercices
100
90
80
λ
70
∫ Mo λT dλ
60 0
F0− λT =
F0-λT (%)
50 σT4
40
30
20
10
0
0 5000 10000 15000 20000 25000 30000
λ T ( µ m .K)
63
Thermique solaire
Surface dS parallèle à
un plan rectangulaire
Source linéaire
parallèle à un plan
rectangulaire
Source linéaire
parallèle et plan
rectangulaire se
coupant avec un angle
φ
Deux bandes
parallèles infinies de
largeurs différentes
64
Exercices
Deux plans
rectangulaires
perpendiculaires
ayant un côté
commun
Deux rectangles
perpendiculaires
Deux rectangles
parallèles
Un plan rectangulaire
et un cylindre à axe
situé dans le plan
médian au rectangle
65
Thermique solaire
F1-2
F1-2 A.1.6 : Facteurs de forme géométrique de rayonnement
F1-2
F1-2
F1-2
66
Exercices
F1-2
F1-2
F1-2 A.1.6 : Facteurs de forme géométrique de rayonnement
67
Thermique solaire
68
Exercices
Albedo
SOL
Couverture de neige fraîche 0,80 à 0,90
Couverture de neige tassée et vieillie 0,50 à 0,70
Terre cultivée nue 0,08 à 0,25
Prairie et herbages verts 0,12 à 0,25
Terre sableuse 0,15 à 0,25
Sable clair, sec ou mouillé 0,25 à 0,45
Forêts d’arbres à feuilles caduques en été 0,10 à 0,20
Forêts d’arbres à feuillage persistant en été 0,05 à 0,15
Forêt et neige 0,25 à 0,50
Herbe et végétation sèche 0,28 à 0,33
MATERIAUX DIVERS
Argent poli 0,94
Argent oxydé 0,50
Aluminium poli 0,97
Aluminium oxydé 0,85
Béton 0,50
Charbon 0,15
Graviers 0,25
Asphalte 0,18
Chaux blanche 0,75
Papier blanc 0,85
Peintures blanches 0,90
Peintures noires mates 0,07
Verre à vitres 0,10
Plâtre blanc sec 0,90
Fibrociment 0,20
NUAGES
Stratiformes 0,40 à 0,75
Cumuliformes 0,60 à 0,85
69
Thermique solaire
ρu2
∆p = R
2
Avec : ρ masse volumique du fluide
u vitesse du fluide
R coefficient donné dans les tableaux ci-dessous.
Conduites circulaires
α
r 10° 20° 45° 60° 90° 120°
d
0,5 0,18 0,33 0,59 0,70 0,86 0,97
0,6 0,13 0,26 0,48 0,55 0,68 0,72
0,8 0,10 0,19 0,33 0,39 0,48 0,52
1 0,07 0,15 0,27 0,32 0,38 0,43
2 0,04 0,09 0,17 0,19 0,23 0,26
5 0,03 0,05 0,12 0,13 0,14 0,16
10 0,03 0,05 0,09 0,10 0,12 0,14
Conduites rectangulaires
r/d
0,5 0,6 0,7 0,8 1,0 1,5
h/c
Elargissement brusque
(u 1 − u 2 )2 ⎛ S ⎞u
u1 u2
∆p = ρ = ρ ⎜1 − 1 ⎟
2 ⎜ S ⎟
S1 ⎝ 2 ⎠
S2
Rétrécissement brusque
ρ u22
∆p = R
S1 2
u1 u2
S2
S1/S2 0,01 0,1 0,2 0,4 0,5 0,6 0,8 1
R 1,5 1,45 1,35 1,2 1,1 0,9 0,5 0
70
Exercices
71
Thermique solaire
72
Exercices
EXERCICES
1. Calcul de la constante solaire
En supposant que le soleil rayonne comme un corps noir à la température de 5762 K et en ne considérant que
les échanges radiatifs Terre / Soleil :
a) Calculer la fraction de flux émise dans le domaine du rayonnement visible.
b) Montrer que l’on peut considérer que tout le flux solaire est émis dans des longueurs d’onde inférieures
à 2,5 µm.
c) Calculer la constante solaire = éclairement solaire sur 1 m2 de la surface de la Terre.
d) Calculer la température moyenne de la Terre en ne considérant que les échanges radiatifs.
e) L’atmosphère émet également un rayonnement que l’on caractérise par la « température du ciel » Tc :
c’est la température du corps noir qui émettrait la même densité de flux que l’atmosphère. On peut
prendre en première approximation Tc = Ta –12, où Ta est la température de l’air à la surface de la
Terre. Calculer la densité de flux émis par l’atmosphère si Ta = 20°C et si Ta = 35°C et montrer que ce
flux est entièrement émis dans des longueurs d’ondes supérieures à 2,5 µm.
Données : rayon du Soleil : 696 700 km ; distance Terre / Soleil : 149 637 000 km.
- Calculer l’inclinaison et l’orientation permettant de maximiser le flux solaire reçu par un capteur. On
pourra maximiser soit le flux total reçu sur l’année soit le flux reçu au cours d’une journée du mois le
moins ensoleillé.
- Calculer l’orientation permettant de minimiser le flux solaire reçu par un bâtiment parallélépipèdique de
dimensions 10 x 5 x 3m. On pourra minimiser soit le flux total reçu sur l’année soit le flux reçu au cours
d’une journée du mois le plus ensoleillé.
Données :
- Lieu = Ouagadougou, latitude = 12,23 N , longitude = 1,30 O
- Albedo =0,2
- Données métérologiques :
mois 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Τra (°C) 2,5 3,5 8,0 14,0 19,5 21,0 21,5 22,0 22,0 19,0 11,0 5,0
G (kJ.m-2.jour-1) 20,2 22,9 22,6 22,7 22,4 21,8 20,9 19,7 21,4 21,0 20,7 18,7
Un récipient de section rectangulaire parfaitement isolé contient une hauteur x cm d’eau à la température
initiale de 18°C. Il est ouvert sur sa face supérieure et exposé à l’extérieur à partir de 22h, les conditions
atmosphériques sont : Ta = Tra= 5°C (humidité relative de 100%) et vitesse du vent v = 0,5 m.s-1.
- Déterminer l’expression de la température de l’eau en fonction du temps (entre 22h et 6h) si l’on
considère les conditions atmosphériques constantes.
- Quelle est l’épaisseur maximale d’eau pour que l’on puisse observer un début de congélation à 6h ?
On se propose d’étudier la formation de rosée sur une toiture que l’on supposera en tôle en acier galvanisé
d’épaisseur 1 mm parfaitement isolée sur sa face inférieure avec un isolant de masse nulle. On considérera que
73
Thermique solaire
les conditions nocturnes extérieures suivantes : Ta = 20°C, Hra = 80% que l’on considérera constantes entre 22h
et 6h. Calculer le temps au bout duquel de la rosée va apparaître sur la tôle.
74