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Du même tonneau

Origine

On dit de Diogène qu'il vivait dans un tonneau. N'y aurait-il donc pas été seul ? Aurait-il eu un
voisin de palier ? Et la concierge, dans tout ça ? Était-elle dans l'escalier ?
Il y a en fait deux choses dont nous sommes sûrs : c'est que son logement était en réalité une
grosse jarre et non un tonneau (la traduction avait dû être effectuée par un automate), et que
Diogène n'est nullement mêlé à la naissance de cette expression.

Pour comprendre la métaphore, nous allons donc simplement devoir nous rendre dans le chai
d'un vigneron.
Là, nous allons subrepticement nous approcher d'un tonneau et y remplir deux bouteilles de
vin. Ensuite, nous allons faire déguster les deux contenus à un œnophile. Et l'on constatera
que, malgré son expérience, cet expert ne pourra faire aucune différence entre le goût de ces
deux breuvages parfaitement comparables.
Cet usage figuré du mot nous vient de loin, puisque Rabelais, au milieu du XVIe siècle, utilisait
déjà d'un autre tonneau pour dire « d'un autre genre ».

On ajoutera que le mot tonneau dérive de tonne, mot du XIIIe siècle qui ne désigne 1000
kilogrammes que depuis le milieu du XIXe siècle. Et tonne nous vient du latin
médiéval tunna qui, au VIIIe siècle, avait le sens de « grand tonneau ».

À ceux qui liraient ici ou là que l'expression viendrait du tonneau en tant que mesure de
capacité dont le sens aurait glissé d'une valeur quantitative vers une valeur qualitative au
figuré, on objectera que l'usage du mot pour une capacité est apparemment postérieur à
l'utilisation qu'en fait Rabelais.

Exemple

« Et Mario, soudain ravi, de bondir donner un coup de main à Pierrot, soulevant ainsi
l'étonnement général : "on voit qu'il n'est pas surmené" ; ou encore : "il ne doit pas faire assez
d'exercice" ; et autres réflexions du même tonneau sur le genre d'exercice auquel, à son
accoutumée, était supposé se livrer Mario. »
Louis Chevalier - Histoires de la nuit parisienne - 1982

[Du même genre; Comparable]


Tenir les murs

Origine

Cette expression est récente en France puisqu'elle ne semble dater que de l'extrême fin du
précédent millénaire (on en trouve une citation en 1988). Selon certaines sources
concordantes, elle serait une traduction littérale d'une expression arabe péjorative, employée
au moins en Algérie.

L'image est très simple à comprendre : imaginez la personne complètement désœuvrée qui
passe sa journée debout, appuyée le dos au mur, et donnant l'impression qu'elle est là pour
l'empêcher de s'écrouler.

Et si l'expression est récente, les frères Marx[1] dans « Une nuit à Casablanca » se sont amusés
d'une telle situation. En effet, alors qu'Harpo est appuyé contre un mur, un policier arrive qui
lui demande ce qu'il fait là. Harpo répond qu'il tient le mur et, lorsque le policier le fait circuler,
le mur s'écroule.

[1] Information capitale : Karl ne faisait pas partie de la bande !

Exemple

« Le symbole le plus frappant de cette nouvelle conjoncture est aux yeux de tous, et
notamment de ceux qui habitent dans les quartiers, la découverte que les "garçons" de cité,
enfants d'immigrés pour la majorité d'entre eux (et d'origine maghrébine) non qualifiés – les
"lascars" comme ils aiment s'appeler entre eux ou la "racaille" comme les appellent ceux qui,
parfois issus des quartiers, veulent à tout prix s'en démarquer – (re)trouvent du travail, cessent
de "tenir les murs". »
Stéphane Béaud, Michel Pialoux - Jeunes ouvrier(e)s à l'usine - 2003

Compléments

Notez qu'autrefois, dans une situation de siège, « tenir les murs » signifiait « empêcher
l'ennemi de rentrer dans l'enceinte assiégée ».

[N'avoir aucune occupation, ne rien faire]


Ne pas lésiner sur les moyens

Origine

Pour ce qui est du terme moyen, tout le monde aura compris que, vu le sens de l'expression, le
mot a ici l'acception de « ce qui sert pour arriver à une fin », sens qui nous vient du XIVe siècle
par l'adjectif moyen qui dès cette époque signifiait « médian » ou, plus précisément ici, «
intermédiaire » (comme on le trouve aujourd'hui dans Moyen-Orient, par exemple,
bizarrement placé devant le nom qu'il qualifie, ce qui s'explique par une copie de
l'anglais Middle East).

Passons maintenant au verbe lésiner qui date du XVIIe siècle et dont le sens initial est «
épargner avec avarice ». Étrangement, il nous vient des cordonniers italiens. En effet, lesina en
italien désigne l'alène, outil par excellence de ce corps de métier [1].
Mais quel peut bien être le rapport entre l'alène et l'avarice, me direz-vous ? Que voilà une
excellente question ! Mais comme la réponse ne s'invente pas, je vous suggère de lire la suite.

Selon le DHLF ( ), c'est à la fin du XVIe siècle que paraît en Italie une satire intitulée Della
famosissima Compagnia della Lesina qui raconte l'histoire d'un groupe d'avares qui réparaient
eux-mêmes leurs chaussures et dont l'emblème était l'alène.
Cette satire rencontre un tel succès qu'elle est très rapidement traduite en français sous le
titre La contre-lésine (lésine étant la version française de lesina) où elle marque également
suffisamment les esprits pour que lésine désigne alors une épargne constituée avec une
avarice poussée à l'extrême, le mot donnant également le verbe lésiner.

Et voilà comment est née la locution lésiner sur..., très souvent employée dans notre
expression qui doit donc se comprendre comme « il ne faut surtout pas chercher à faire
l'économie stupide de tous les moyens qui seraient nécessaires pour atteindre le but fixé ».

[1] Et si un cordonnier faisait mal son travail, ce n'était pas forcément parce qu'il avait une
mauvaise alène.

Exemple

« Caroline battait des mains à cette évocation.


- Ah, parce que toi, tu vas retrouver le trésor toute seule, alors que depuis des siècles on ne
doit pas lésiner sur les moyens de recherche, sans succès ? »
Roxane Rochelle – Le secret d'Isoline - 2005

[Faire tout ce qu'il faut / tout ce qui est nécessaire pour obtenir satisfaction / arriver à son but]

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