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Document publié à l’occasion de l’organisation par le Maroc de la COP 22

- 2016 -
TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION _______________________________________________________________ 3
RESUME ______________________________________________________________________ 5
GREEN LOGISTICS, CONCEPTS ET PRATIQUES DANS LE MONDE _____________________ 9
Concept de la « Green Logistics » ________________________________________________________ 11
Principaux Drivers vers la « Green Logistics » ______________________________________________ 12
Pratiques de la « Green Logistics » dans le monde __________________________________________ 13

FLUX MASSIFIES POUR UNE LOGISTIQUE DURABLE _______________________________ 17


Zones logistiques pour réorganiser les flux ________________________________________________ 18
Alternatives modales pour massifier durablement les flux ___________________________________ 22
Solutions logistiques pour une supply chain import/export durable ___________________________ 27

CHANTIERS POUR DES PRATIQUES LOGISTIQUES DURABLES ______________________ 33


Développement de l’externalisation pour une mutualisation des moyens et ressources logistiques
durables _____________________________________________________________________________ 34
Formations adaptées pour des opérations logistiques Ecofriendly ____________________________ 37
Pour des clusters logistiques soucieux de l’environnement __________________________________ 38
Un label Vert pour encourager les pratiques de la « Green Logistics » __________________________ 39
Normes environnementales pour une logistique plus « verte » _______________________________ 40
Innovation et excellence au service d’une logistique durable _________________________________ 42

LOGISTIQUE URBAINE EFFICIENTE POUR UN NOUVEAU SOUFFLE AU DEVELOPPEMENT


DURABLE DES CITIES _________________________________________________________ 44
Optimisation des mouvements de marchandises en ville, un levier de développement durable ____ 47
Flotte, équipements et infrastructures de logistique urbaine, domaines d’action pour l’atténuation
des GES ______________________________________________________________________________ 49
STRATEGIE LOGISTIQUE MAROCAINE, SOUTENUE PAR LE GLOBAL ENVIRONMENTAL
FACILITY ____________________________________________________________________ 53
Projet d’intégration du changement climatique dans la stratégie logistique marocaine ___________ 54
Impacts attendus du projet _____________________________________________________________ 59

CONCLUSION _________________________________________________________________ 61

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INTRODUCTION
Le Maroc, bien qu’étant relativement un pays faiblement émetteur des GES, est fortement
engagé dans la lutte contre les changements climatiques. Il dispose d’une vision et d’une
politique du Changement Climatique qui tend à instaurer une coordination des différentes
mesures et initiatives entamées pour la lutte contre le changement climatique et se veut
un instrument politique structurant, dynamique, participatif et flexible pour asseoir les
fondamentaux d’une croissance verte résiliente au changement climatique1.
Cet engagement a été traduit sur le terrain à travers de projets concrets et audacieux à
l’instar de la mise en place effective d’une politique de développement des énergies
renouvelables notamment éolienne et solaire.

A ce titre, le Maroc bâtit la plus grande centrale solaire à concentration de puissance du


monde, baptisée «Nour» et dont la première composante « Nour1 » est déjà mise en
service avec une capacité de production de 160 MW.

D’autres projets ayant une connotation de développement durable sont également


entrepris dans plusieurs secteurs d’activités à l’image de la mise en place de filières de
recyclage-valorisation des déchets, la préservation et la gestion durable des ressources
génétiques forestières, le programme d’économie d’eau en irrigation, la protection des
ressources en eau, du milieu naturel, …

Le choix du Maroc comme pays hôte de la COP 22 est d’ailleurs une reconnaissance par la
communauté internationale des actions prises par le Maroc pour contribuer à la lutte
contre le changement climatique.

S’agissant du secteur logistique, la politique du Changement Climatique adoptée par le


Maroc considère que la stratégie nationale de développement de la compétitivité
logistique compte parmi les programmes et stratégies sectoriels mis en œuvre pour
atténuer les émissions de GES.

En effet, le Maroc a défini et met en œuvre une stratégie nationale intégrée de


développement du secteur logistique à l’horizon 2030 avec des objectifs macro-
économiques et environnementaux claires et quantifiés. Ces objectifs consistent
notamment en une réduction de l’ordre de 35% les émissions de CO2 résultant du
transport routier de marchandises.

Pour atteindre ces objectifs, cette stratégie se décline en cinq principaux axes :
 Développement d’un réseau national de zones logistiques à travers tout le Royaume,
 Modernisation des principales chaînes logistiques du pays : import/export,
distribution interne, flux de matériaux de construction, flux des produits agricoles, flux
des hydrocarbures,
 Mise à niveau et professionnalisation des acteurs logistiques,
 Développement de la formation et des compétences logistiques,
 Gouvernance et régulation adaptées du secteur logistique.

1Document publié en mars 2014 par le Ministère délégué chargé de l’Environnement intitulé « POLITIQUE DU CHANGEMENT
CLIMATIQUE AU MAROC »

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Dans la conception et le déploiement de cette stratégie, une importance primordiale a été
accordée au principe de massification et de mutualisation des flux de marchandises,
considéré parmi les principaux leviers de réduction des coûts logistiques et de l’empreinte
carbone du fret.

De façon générale, comme cela est relaté dans ce document, les initiatives et actions
programmées ou en cours dans le cadre de cette stratégie, notamment en matière de
plateformes logistiques de mutualisation, de développement de l’externalisation
logistique, d’optimisation de la logistique urbaine et de mise à niveau des pratiques, des
opérateurs et de la fonction logistiques au sein des entreprises notamment les PME, vont
de pair avec les objectifs de développement durable et de réduction des émissions des
GES.

Outre les concepts et tendances dans le monde de la Green logistics, le présent document
se propose de relater comment cette stratégie, à travers une approche globale et intégrée
et des chantiers touchant tous les maillons et composantes de la chaîne logistique,
concourent à limiter les impacts et externalités environnementaux des activités
logistiques et à développer les bonnes pratiques de la « Green Logistics».

Source : Rapport intitulé « 2016 : la chaîne de logistique du futur » produit par Global Commerce Initiative et Capgemini

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RESUME
« GREEN LOGISTICS », CONCEPTS ET PRATIQUES DANS LE MONDE

Les acteurs économiques dans le monde s’investissent de plus en plus dans des pratiques
visant à réduire l'impact environnemental de leurs opérations logistiques. Ces pratiques
désignées souvent par le terme générique «Green Logistics» sont même considérées par
des compagnies comme argument de vente à des clients de plus en plus regardants à
l’empreinte carbone des produits et services qu’ils consomment.

La « Green Logistics » est le concept qui consiste à prendre en considération les facteurs
environnementaux et sociaux lors de l'exécution des activités logistiques qu’elles soient
faites en interne ou par des opérateurs logistiques.

La réduction de l’empreinte carbone de la chaîne logistique est au cœur des


préoccupations des pratiques de la « Green logistics ». Les tendances qui se dessinent par
rapport à ces pratiques concernent plusieurs aspects et domaines à l’image de la mise en
place de plateformes et hubs logistiques, la mutualisation et développement du transport
multimodal, le choix de moyens de transport et de logistique peu polluants, le
développement des infrastructures et des installations logistiques efficientes en matière
environnementale, la formation à l’éco-conduite, la limitation des emballages et
l’augmentation du taux de recyclabilité des produits ou encore l’amélioration de la
logistique de la ville.

APPORT DES CHANTIERS DE LA STRATEGIE LOGISTIQUE MAROCAINE DANS LE


DEVELOPPEMENT DURABLE

Le Maroc a défini et met en œuvre une stratégie nationale intégrée de développement du


secteur logistique à l’horizon 2030 qui prend en considération la quasi-totalité de ces
aspects. Cette stratégie a fixé des objectifs macro-économiques et environnementaux
clairs et quantifiés consistant notamment en une réduction de l’ordre de 35% des
émissions de CO2 résultant du transport routier de marchandises.

De façon générale, les initiatives et actions programmées ou en cours dans le cadre de


cette stratégie tendent à consacrer les pratiques de la «Green Logistics» et vont de pair
avec les objectifs du développement durable et de réduction des émissions des GES.

Flux massifiés pour une logistique durable

La stratégie logistique marocaine a comme épine dorsale la mise en place d’un réseau de
plateformes logistiques pour le groupage et le dégroupage de marchandises. Véritables
centres logistiques multi-services à proximité des bassins de production et de
consommation et des réseaux de transport, ces plateformes logistiques serviront de zones
pour la canalisation et la concentration des flux de marchandises.

Dans ce cadre, plusieurs initiatives publiques et privées ont permis de développer une
multitude de plateformes au niveau national. En effet, le Maroc qui ne comptait en 2010
que quelques dizaines d’hectares aménagés de plateformes logistiques modernes totalise

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aujourd’hui près de 600 ha aménagés à Casablanca, Tanger et dans plusieurs régions
accueillant les plateformes industrielles intégrées.

Le développement de plateformes logistiques favorise une gestion mutualisée des flux qui
permet d’optimiser le nombre de kilomètres à parcourir pour les livraisons et de
rationaliser l’utilisation des moyens de transport et donc réaliser un gain en terme des
émissions de CO2.

En outre et afin de minimiser les effets des installations et plateformes logistiques


planifiées, une attention particulière est accordée, lors de leur conception, construction et
exploitation, à l’adoption des meilleurs standards et normes environnementaux. En effet,
la préoccupation principale démarre dès la construction du bâtiment, où l’effort porte
surtout sur l’économie d’énergie en renforçant l’isolation des bâtiments et en faisant
appel aux énergies renouvelables (chauffage solaire de l’eau sanitaire, des matériaux
recyclables, un éclairage à haut rendement,…).

Aussi et dans le cadre de l’optimisation et la rationalisation d’un certain nombre de supply


chains notamment celles afférentes aux flux des hydrocarbures, de céréales et de
conteneurs, la stratégie marocaine de développement de la compétitivité logistique a
préconisé le recours au report modal et l’utilisation des modes de transport de masse
pour la gestion des flux de marchandises tels que le transport ferroviaire et par pipeline
qui sont des leviers importants de réduction des GES. Les solutions les plus
représentatives à ce titre sont le recours au transport ferroviaire pour l’acheminement
des véhicules automobiles de l’usine Renault vers le port Tanger Med et l’utilisation du
pipeline pour le transport des phosphates.

L’organisation des mouvements de marchandises à l’international pourrait constituer un


levier important pour la réduction de l’empreinte carbone de la chaîne logistique
import/export. Dans ce cadre, la stratégie logistique marocaine a accordé une attention
particulière à l’optimisation des flux import-export à travers notamment une batterie de
mesures à savoir l'agrégation et la massification des flux logistiques import/export, la
dématérialisation des procédures et le développement des solutions informatisées pour
les opérations de transit aux frontières ou encore le développement des « autoroutes de
l’export ». Couloirs intermodaux entre le Maroc et ses partenaires commerciaux, ces
« autoroutes » pourraient être instaurées en adoptant et en mettant en place un ensemble
de mesures d’optimisation, de fiabilisation et de régularité des flux d’une chaîne logistique
import-export spécifique de bout en bout. Les impacts positifs de telles solutions
pourraient être amplifiés dans la mesure où ces autoroutes de l’export, inspirées du
concept des « autoroutes de la mer », tendent à dévier au maximum les flux du mode
routier au mode maritime.

Des chantiers pour des pratiques logistiques durables

Au Maroc, un ensemble d’initiatives sont lancées notamment l’incitation et


l’encouragement des pratiques de « logistique verte» auprès des opérateurs marocains.

La mutualisation et la gestion collaborative des moyens sont parmi les pratiques


logistiques qui répondent au mieux aux enjeux de la « Green Logistics ». La mutualisation

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des ressources logistiques a un impact positif sur l’environnement par la réduction des
émissions des gaz à effet de serre, l’optimisation de la consommation des ressources
(emballage, ressources énergétiques, etc.), la diminution des coûts d’entretien des
infrastructures et la décongestion urbaine.

Consciente de ces enjeux et intérêts, l’Agence Marocaine de Développement de la


Logistique (AMDL) pilote, dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie logistique
marocaine, plusieurs actions et projets visant le développement de l’externalisation et de
la mutualisation des activités logistiques.

En effet, le programme de mise à niveau logistique des PME, en cours de déploiement,


prévoit une assistance technique pour la mise en place de projets d’externalisation au
profit des entreprises qui s’inscrivent dans une telle démarche.

La sensibilisation aux enjeux de l’externalisation et de la mutualisation des activités


logistiques, a été largement entreprise notamment à travers l’organisation des ateliers de
sensibilisation sectoriels et l’élaboration d’un Kit des bonnes pratiques d’externalisation
et de mutualisation des activités logistiques. Des mesures d’ordre fiscal pour encourager
les entreprises aux bonnes pratiques d’externalisation et de mutualisation sont également
en cours de préparation.

Par ailleurs, l’AMDL a prévu dans son programme de mise à niveau logistique des PME, le
financement d’actions de formation à l’éco-conduite qui a un impact direct sur la
réduction de la consommation de carburant et de l'émission de gaz à effet de serre.

Sur un autre registre, L’AMDL œuvre pour mettre en place un programme d’appui pour le
développement et l’émergence de clusters logistiques sectoriels et régionaux, instances
idoines pour échanger notamment autour des questions de développement durable du
secteur et pour promouvoir les bonnes pratiques de la « Green Logistics ». À ce titre,
l’AMDL a initié un ensemble de partenariats notamment avec le Cluster LOGIPOLE SM de
la région Souss Massa et avec l’Association des Freight Forwarders du Maroc (AFFM) en
vue notamment de créer un cluster marocain de la logistique internationale multimodale.

Aussi et afin d’inciter les entreprises à adopter une démarche de développement durable
verte, l’AMDL prévoit la création et la mise en place d’un Label Logistique Verte qui
constituerait une reconnaissance de la politique environnementale menée par les
opérateurs économiques marocains dans la gestion de leurs supply chains.

Par ailleurs, et afin d’accompagner les professionnels de la logistique dans l’adoption de


pratiques de développement durable, 12 normes passant en revue les points
incontournables d’une démarche de logistique durable (le management responsable,
l’analyse du cycle de vie, l’éco-efficacité et l’empreinte carbone des produits, la
comptabilité des flux de matière, les achats, l’emballage, les transports, processus,
performance, et émissions de gaz à effet de serre) ont été homologuées en normes
marocaines. Il est à signaler à ce titre que les résultats d’une étude menée par l’AMDL ont
démontré l’importance et la priorité qu’accordent les professionnels de la logistique au
volet développement durable qui a été classé deuxième au niveau des domaines
prioritaires à normaliser.

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En outre, l’AMDL s’attèle à élaborer en partenariat avec les professionnels un programme
spécifique visant le renforcement de la compétitivité et l’amélioration de la performance
logistique des PME marocaines, à travers lequel l’AMDL contribuera notamment au
financement de prestations d’accompagnement à la certification notamment selon des
normes de développement durable.

En guise d’encouragement et de la valorisation des projets à dimension environnementale


et de développement durable, l’AMDL mettra en place dans le cadre des « Moroccan
Logistics Awards 2017» un prix spécial « Green Logistics » visant à récompenser les
entités (chargeurs, prestataires, institutionnels, experts,…) ayant adopté des solutions et
pratiques logistiques répondant aux enjeux du développement durable.

Logistique urbaine efficiente pour un nouveau souffle au développement durable


des cités

L’optimisation de la logistique urbaine revêt une importance vitale pour le


développement de la compétitivité logistique du pays globalement mais aussi pour le
développement économique, la qualité de vie, l’accessibilité et l’attrait des communes
urbaines. Elle présente des enjeux économiques, urbanistiques et environnementaux.

Au Maroc, le chantier de structuration de la logistique urbaine a été lancé à travers la


définition d’un programme national spécifique à l’horizon 2021. Ledit programme qui
vise à inscrire la logistique urbaine dans une dynamique d’amélioration durable pour
mieux servir l’économie locale et les citoyens comporte plusieurs initiatives et projets qui
ont un impact direct et positif en matière de réduction des GES. En effet, ce programme
prévoit des mesures relatives notamment à l’organisation de la circulation et du
stationnement des véhicules de transport de marchandises en ville et à la modernisation
des équipements et des outils de gestion publique des circuits de marchandises grâce à la
réalisation entre autres d’aires de livraison, de centres routiers de transporteurs ou
encore d’espaces logistiques urbains.

Il ressort des différents éléments relatés dans ce rapport que, le Maroc qui compte parmi
les rares pays ayant fait le choix de définir et mettre en œuvre une vision et une stratégie
nationale intégrée propre au secteur logistique est largement engagé dans les efforts
mondiaux pour la réduction des GES résultant des activités logistiques.

Le fait que cette stratégie bénéficie d’un appui du Global Environment Facility (GEF) et du
Programme de Développement des Nations Unies à travers la contribution au
financement et à l’implémentation d’un projet visant à réduire les émissions des GES dans
le secteur de la logistique au Maroc témoigne de sa pertinence et du potentiel qu’elle
présente en termes de mesures d’adaptation et d’atténuation d’impacts liés au
changement climatique.

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GREEN LOGISTICS, CONCEPTS
ET PRATIQUES DANS LE MONDE

9
9
Le terme logistique désigne notamment un ensemble d’activités, de techniques et de moyens
visant à obtenir une gestion optimale des flux de produits et des biens. Une bonne logistique
tend à organiser, rationaliser, hiérarchiser, réguler et coordonner l'ensemble de ces flux à
partir des sources de matières premières jusqu’au consommateur final en passant par des
systèmes de production ou de commercialisation.

Jusqu’à récemment, le paradigme dominant pour ceux qui gèrent la logistique a été
principalement basé sur une logique de réduction de coûts directs. Les coûts
environnementaux et sociaux plus larges, traditionnellement exclues du bilan, ont été
ignorés pendant des décennies.

Au cours des dernières années, la quantification de l'impact de la logistique sur le


changement climatique a suscité un réel intérêt. Plusieurs recherches scientifiques et
études se sont attelées à la question. Le Forum Economique Mondial a estimé selon une
étude datant de 2009 que l'activité logistique représente environ 5,5 pour cent des
émissions des gaz à effet de serre. Selon la même étude, les installations logistiques sont
responsables de 9 à 10 % des émissions des GES du secteur, tandis que le reste provenant
du transport de fret. Le transport routier de marchandises est responsable de deux tiers
de ces émissions de GES. D’autres études et recherches indiquent des parts plus
importantes des opérations logistiques dans les émissions des GES.

A la lumière de ces constats, et dans un contexte caractérisé au cours des dix à quinze
dernières années par l’accroissement de l’intérêt des peuples et gouvernements pour les
questions environnementales, en particulier les changements climatiques, les entreprises
et acteurs économiques s’investissent de plus en plus dans des pratiques visant à réduire
l'impact environnemental de leurs opérations logistiques. Ces pratiques désignées
souvent par le terme générique «Green logisitics» sont considérées par des compagnies
comme argument de vente à des clients de plus en plus regardants à l’empreinte carbone
des produits et services qu’ils consomment.

Il n’est donc pas surprenant que les entreprises conçoivent des politiques et des stratégies
de développement logistique qui intègrent fortement la dimension environnementale.

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10
Concept de la « Green Logistics »

Avant d’avancer dans la rédaction de ce document, il est judicieux de partager certaines


notions autour de la « Green Logistics » ou la « logistique verte ». La « Green Logistics »
est un concept mis en avant dans le milieu des années 80 (Beaman, 1999)2. Une revue
sommaire de la littérature dans ce domaine a permis de repérer plusieurs définitions
avancées par des académiciens spécialisés.
Selon certains, la Green Logistics est le concept de prendre en considération les facteurs
environnementaux et sociaux lors de l'exécution des activités logistiques qu’elles soient
faites en interne ou par des opérateurs 3PL3.
D’autres spécialistes4 définissent la logistique verte comme la planification, le contrôle, la
gestion et l’implémentation d'un système de logistique grâce à une technologie avancée
et une gestion environnementale, visant à réduire les émissions polluantes.
D’autres académiciens5 ont précisé que « le sens de la logistique verte est d'améliorer
l'utilisation des ressources, de réduire la consommation des ressources et les déchets et
de minimiser la pollution de l'environnement au cours de l’implémentation des activités
logistiques, grâce à une planification rationnelle, une optimisation de l'allocation des
ressources et une utilisation de technologies environnementales. Les activités de la
logistique verte comprennent le transport vert, le stockage vert, emballage vert, logistique
inverse verte et ainsi de suite ».

Transport
vert

Gestion
des
Emballage
dechets et
vert
logistique
inverse Système-Logistique
Verte

Collecte et
manageme
nt de
Entreposa
données
ge vert
de la
logistique
verte
Cadre du système de la logistique verte (Marcus Thiell, 2011)6

2 Beaman, B. M. 1999. Designing the green supply chain. Logistics Information Management, 12(4),332–342.
3 A. Sbihi & R.W. Eglese, 2007. The relationship between Vehicle Routing& Scheduling and Green Logistics - Une étude documentaire.
[Référencé 4 Janvier, 2013]. Disponible sur : http://www.greenlogistics.org/SiteResources/WM6-Lancaster-
VehicleRoutingandScheduling.pdf
4 Chang, Q. and R. Qin (2008). "Analysis on Development Path of Tianjin Green Logistics." International Journal of Business and

Management
5 Zhao, P., J. Liu, et al. (2009). Etude sur le développement de Logistique verte moderne en Chine. Conférence internationale 2009 sur

la gestion de l'innovation.
6 Marcus Thiell, Juan Pablo Soto Zuluaga, Juan Pablo Madiedo Montañez & Bart van Hoof 2011. Logistique verte : Pratiques globales

et leur mise en œuvre dans les marchés émergents. [Référencé 23 Décembre 2012]. Disponible sur : http: //www.irma-
international.org/viewtitle/53258/

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11
La mesure de la performance environnementale de la « Green Logistics » est généralement
réalisée selon des indicateurs tels que la consommation d’énergie, le nombre de tonnes-
kilomètres, le nombre de tonnes de CO2 émis par les plates-formes logistiques et le
transport, le taux de congestion du trafic, …

Principaux Drivers vers la « Green Logistics »

Les raisons et les motivations des entreprises dans le monde pour s’inscrire dans une
approche de «Green logistics» sont multiples. Outre les aspects économiques, ces
motivations relèvent de plus en plus d’une volonté de développer davantage de relations
avec les clients et de se construire un certain leadership en matière de développement
durable qui permettrait de créer une différentiation par rapport à la concurrence et ce
comme le montrent plusieurs enquêtes et études autour cette question de « drivers ».

Facteurs clés pour une logistique et chaîne d'approvisionnement plus verte (Alan Mckinnone,
2010) 789

7
Eyefortransport (2007) “Green transportation and logistics, disponible sur : eyefortransport.com
8
Aberdeen Group (2008) “Building a Green Supply Chain”, Aberdeen Group, Boston
9
Enquete par Insight (2008) four-fifths of the companies that were greening their supply chains had instigated measures related to
logistics, a much higher proportion than were modifying other elements in the chain

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Pratiques de la « Green Logistics » dans le monde

La réduction de l’empreinte carbone de la chaîne logistique est au cœur des


préoccupations des pratiques de la « Green logistics ». Les tendances qui se dessinent par
rapport à ces pratiques concernent plusieurs aspects :

 Mise en place pour les grands volumes, de plateformes et hubs logistiques pour
la massification des flux de marchandises,

Développement d’une solution de massification logistique respectueuse de l’environnement 10

Porteur : Aéroport d'Heathrow à Londres


Installation : Plateforme de consolidation des marchandises
Vocation : type Cross-Docking
Emplacement : à 2Km de l’aéroport
Livraison : par voie terrestre et voie aérienne
Résultat : consolidation de 700 livraisons entrantes par semaine dans 300 courses
Impacts :
 218.000 km optimisés par les livraisons consolidés en 2008 soit 158 T d'émissions de
CO2
 Réduction de 50% de l’empreinte carbone en 2009
 Réduction significative s’élevant à 70% de la congestion du terminal de l’aéroport en
2009

 Mutualisation et développement du transport multimodal combinant la route, le


chemin de fer, l’aérien et le maritime pour réduire les émissions de gaz à effet de serre
et la congestion des axes routiers.

10 Source : http://www.dhl-usa.com/content/dam/downloads/g0/logistics/green_logistics_sustainable_logistics_study_en.pdf

13
13
 Choix de moyens de transport et de logistique peu polluants : à l’image de
l’utilisation de flottes de véhicules à basses émissions de CO2 voire l’utilisation de
modes de propulsion hybrides.

 Développement d’infrastructures et installations logistiques efficiente en


matière environnementale : Des changements dans le chauffage, la ventilation, la
climatisation, la réfrigération ou l’éclairage peuvent constituer des moyens rapides et
efficaces de réduire les dépenses énergétiques et les émissions de carbone de ces
installations. A ce titre, la certification des plates-formes et des bâtiments logistiques
selon la démarche HQE (Haute Qualité Environnementale) est de plus en plus adoptée
par les entreprises.

 Reconfiguration du réseau logistique pour plus d’efficacité en privilégiant


l’utilisation maximale des capacités de transport et la minimisation des mouvements
de marchandises notamment en opérant des choix pertinents des sites d’entreposage.

Impact environnemental du choix du site d’une plateforme logistique d’une entreprise

L’entreprise propose aux enseignes de la distribution et de la restauration un vaste choix de


pâtisseries surgelées.
Solutions : Investir dans un nouvel entrepôt frigorifique mieux situé
Gains : Eliminer l’équivalent de 2190 camions par an sur les routes entre l’ancien entrepôt
prestataire et le site de fabrication situé à Valade ainsi la réduction de 10% ses émissions de GES en
diminuant ses flux logistiques internes.

 Utilisation de progiciels métiers et NTIC contribuant à l’optimisation au quotidien


des opérations logistiques de transport (TMS) ou d’entreposage (WMS) et par
conséquent à la réduction des émissions de GES,

 Formation à l’éco-conduite qui peut entrainer des gains conséquents en termes de


consommation d’énergie,

 Limitation des emballages et l’augmentation du taux de recyclabilité des


produits représentent également des mesures concrètes pour réduire l’empreinte
environnementale des marchandises.

Recyclage - Cas d’une multinationale britannico-néerlandaise


opérant dans le secteur de l’agroalimentaire

Pratique adoptée : Utilisation de la palette carton K-Pal, 100 % recyclable au lieu de la palette
classique en bois de 25kg
Gains : Elimination de 52 tonnes d’émissions de CO2 par an par palette

14
14
 Logistique de la ville où plusieurs domaines d’amélioration peuvent être activés
à l’image de la distribution collaborative entre plusieurs entreprises au niveau
transports, entrepôts et infrastructures, de la logistique inverse qui inclut le
recyclage des produits et des emballages et de la régulation et de l’organisation de
la circulation des véhicules de transport de marchandises en ville.

Source: Benchmark Solutions - World Bank Urban Freight Toolkit

15
15
Source : ADEME

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FLUX MASSIFIES POUR UNE
LOGISTIQUE DURABLE

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Zones logistiques pour réorganiser les flux

La logistique moderne tend à massifier les flux liés aux mouvements de marchandises
notamment à travers le développement de plateformes et de zones d’activités logistiques.

En effet, une gestion mutualisée des flux dans une plateforme logistique, permet
d’optimiser le nombre de kilomètres à parcourir pour les livraisons et de rationaliser
l’utilisation des moyens de transport et donc de réaliser un gain en terme des émissions
de CO2.

La détermination de la taille et la localisation du réseau des plateformes conditionne


fortement son efficience en particulier eu égard à l’empreinte carbone des opérations et
activités logistiques qui utiliseraient comme base ces différentes plateformes.

Structure de l’évolution des émissions de CO2 en fonction du nombre d’entrepôts 11

Source: Professor Alan McKinnon, Logistics Research Centre, Heriot-Watt University, EDINBURGH, UK

Selon une étude assez récente du World Economic Forum portant sur la décarbonisation
de la supply-chain logistique, il a été annoncé que près de 2.800 méga-tonnes de CO2 sont
générées par le secteur de la logistique et du transport, soit 5,5% du total par rapport à
l’ensemble des activités humaines dans notre planète.

L’immobilier et les bâtiments logistiques affichent, dans ces secteurs, une part d’environ
11%.

11 Source : professeur Alan Mckinnon, Logistics Research Centre, Heriot-Watt University, EDINBURGH, UK

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18
Décomposition des émissions par type d’activité de transport et de la logistique 12

Emissions des GES


(Méga-Tonnes de CO2 par Année)

300
0 Bâtiments Logistiques

Fret Ferroviaire
250
0 Fret Aérien

Fret Maritime

200
0 Transport
routier de
marchandises

150
0

100
0

500

Activités de Transport et de la Logistique

Au Maroc, la stratégie nationale logistique a comme épine dorsale la mise en place d’un
réseau de plateformes logistiques pour le groupage et le dégroupage de marchandises.
Véritables centres logistiques multi-services à proximité des bassins de production et de
consommation et des réseaux de transport, ces plateformes logistiques serviront de zones
pour la canalisation et la concentration des flux de marchandises.

Etat non désiré Etat cible

Source : Stratégie nationale de développement de la compétitivité logistique

12 Source : http://www3.weforum.org/docs/WEF_LT_SupplyChainDecarbonization_Report_2009.pdf

19
19
Schéma national des zones logistiques

Le positionnement des zones logistiques dans les schémas logistiques a été déterminé en
se basant sur des critères de localisation et de connectivité :

 La connexion autoroutière afin de faciliter l’accès aux poids lourds en provenance et à


destination de ces zones ;
 La connexion ferroviaire revêt une importance particulière pour les plateformes de
conteneurs, de céréales et de matériaux de construction ;
 La proximité et la facilité d’accès vers le centre-ville sont des critères à prendre en
considération pour les plateformes de distribution, d’agro-commercialisation et de
matériaux de construction afin qu’elles puissent desservir dans les meilleures
conditions leurs bassins de consommation.

Plusieurs initiatives publiques et privées ont permis de développer une multitude de


plateformes au niveau national. En effet, le Maroc qui ne comptait en 2010 que quelques
dizaines d’hectares aménagés de plateformes logistiques modernes totalise aujourd’hui
près de 600 ha aménagés à Casablanca, Tanger et dans plusieurs régions accueillant les
plateformes industrielles intégrées.

Plusieurs zones logistiques ont ainsi vu le jour dans les différentes régions du Royaume :

 Casablanca : plusieurs zones développées par des opérateurs publics (Zenata/SNTL,


Mita/ONCF) et privés ;
 Tanger : plusieurs zones sont opérationnelles autour de Tanger Med (Med Hub,
Tétouan Park, Tanger Automotive City et au sein de TFZ) ainsi que des investissements
privés ;
 Autres régions : une superficie globale de près de 200 ha est déjà aménagée pour les
activités logistiques au sein des différentes P2I développées à Agadir, Kenitra, Meknès,
Oujda.

20
20
Tétouan Park Plateforme logistique à TFZ Entrepôt frigorifique à Med

Zone logistique de Zenata Soft Logistic à Ain Sebaa Zone logistique à Med Hub

En outre, des projets de schémas régionaux de zones logistiques ont été élaborés prenant
en compte le contexte économique de chaque région et des critères de localisation liés
notamment à la proximité des pôles générateurs de flux, à la connectivité aux différents
réseaux d’infrastructures et à la topographie des terrains. Dans ce cadre, 2.750 ha
d’assiettes foncières sur les 3.300 ha prévus par le schéma national à horizon 2030 (soit
environ 83%) ont été identifiés en concertation avec les acteurs locaux des différentes
régions.

En accompagnement de cette planification régionale, la structuration des premiers


projets de zones logistiques est bien avancée dans plusieurs régions du Royaume pour
développer une offre diversifiée d’immobilier logistique.
Par ailleurs, et pour minimiser les effets des installations et plateformes logistiques
planifiées, une attention particulière sera accordée, lors de leur conception, construction
et exploitation, à l’adoption des meilleurs standards et normes environnementaux.

La préoccupation principale démarre dès la construction du bâtiment, où l’effort porte


surtout sur l’économie d’énergie en renforçant l’isolation des bâtiments et en faisant
appel aux énergies renouvelables (chauffage solaire de l’eau sanitaire, des matériaux
recyclables, un éclairage à haut rendement,…).

Des approches du type bilan carbone permettent d’évaluer en partie l’impact


environnemental d’un bâtiment logistique existent ou en en projet. Des aspects, comme
les déplacements de personnels, l’énergie, les déchets peuvent être pris en compte dans
un bilan de ce type.

Pour la rénovation des bâtiments existants, d’autres bonnes pratiques se développent, par
exemple, la récupération des eaux de pluie, l’éclairage naturel de l’entrepôt, l’installation
de panneaux photovoltaïques sur les toits des entrepôts...

La Société Nationale du Transport et de la Logistique (SNTL) a d’ailleurs fait appel à cette


bonne pratique en entreprenant un projet portant sur l’acquisition et l’installation de
panneaux solaires photovoltaïques de 1,5 MW sur les entrepôts frigorifiques de la
plateforme logistique Zenata.

21
21
Ce projet bénéficie de l’appui du Global Environmental Facility (GEF) et du Programme de
Développement des Nations Unies (PNUD) et ce dans le cadre d’un projet plus global
détaillé plus en avant dans ce rapport, consistant en l’intégration du changement
climatique dans la stratégie nationale de développement de la compétitivité logistique.

Alternatives modales pour massifier durablement les flux

Dans le cadre de l’optimisation et rationalisation d’un certain nombre de supply chains


notamment celles afférentes aux flux des hydrocarbures, de céréales et de conteneurs, la
stratégie marocaine de développement de la compétitivité logistique a préconisé
l’utilisation des modes de transport de masse pour la gestion des flux de marchandises
tels que le transport ferroviaire et par pipeline qui sont des leviers importants de
réduction des GES.

Le transport ferroviaire et le report modal

Du secteur des transports des marchandises, le fret ferroviaire reste un mode de transport
écologique jouissant d’atouts indéniables pour la collectivité de par son caractère de
transporteur de masse, son faible coût, sa sécurité et sa sûreté, son économie d'espace et
d’énergie et son respect de l'environnement (il émet seulement entre 2% et 4% de
carbone du secteur des transports).

Par ailleurs, le transport ferroviaire est une composante essentielle du report modal qui
présente des avantages environnementaux, économiques, et sociaux pour les chaînes
logistiques :

 Réduction des émissions de gaz à effet de serre ;


 Réduction des nuisances dans les zones écologiques sensibles ;
 Réduction de la consommation d’énergies non renouvelables ;
 Economie sur les coûts de carburant ;
 Désengorgement des routes (produit dangereux).

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De ce fait, la stratégie nationale logistique accorde une grande importance au
développement et au renforcement de l’utilisation de transport ferroviaire à travers une
panoplie de projets :

 Le développement des connexions ferroviaires entre les terminaux portuaires, les


ports secs (Mita, Zenata) et les différentes plateformes logistiques ;
 Le développement de l’offre de transport ferroviaire adaptée à des flux massifs (ex.
céréales, hydrocarbures, matériaux de construction, etc.) en ligne avec le schéma
national des plateformes logistiques ;
 La promotion des solutions de transport multimodal regroupant le transport
ferroviaire et routier notamment pour le transport massifié des matériaux de
construction et céréales.

En plus du transport des flux de matières premières, des produits de première


transformation et des flux massifs (phosphates, charbon, céréales, engrais, barytine, zinc,
produits pétroliers, pâtes, ciments, clinker, bois, gravettes, sucre, conserves, conteneurs,
acier, fer, …), L’Office National des Chemins de Fer a développé ces dernières années de
nouvelles prestations pour accompagner le développement des nouveaux
investissements que connait le Royaume notamment dans le secteur automobile.

A cet égard, l’ONCF assure déjà le transport des voitures entre les usines de Renault et le
port de Tanger Med et il a signé un contrat de prestation ferroviaire relatif à l’implantation
d’un complexe industriel de PSA Peugeot-Citroën au Maroc.

Par ailleurs, et afin de renforcer le recours à l’utilisation du transport ferroviaire et


minimiser au maximum l’empreinte carbone, l’ONCF veille au développement et à la
modernisation de son réseau ferroviaire en mettant en œuvre un écosystème logistique
performant à travers :

 La prolongation de voies ferrées à l’intérieur des installations usines des clients ;


 La garantie du transport combiné « rail-route » pour desservir ses clients implantés
dans des zones non alimentées par les rails ;
 Le développement des aires de stockage dédiées pour les opérations de chargement,
de déchargement et de stockage des conteneurs facilitant le repérage des conteneurs
sur site par système informatique ;
 Le transport des conteneurs sous douane ou hors douane par rail entre le terminal à
conteneurs multimodal d’Ain Sbâa et les ports de Casablanca et de Tanger Med dans
les meilleures conditions de sécurité et dans les plus brefs délais ;

23
23
 La mise en place des bureaux de douane dans l’enceinte du terminal à conteneurs
multimodal pour effectuer les opérations de dédouanement à l’Import ou à l’Export en
toute facilité.

Le transport par pipelines

Les émissions de CO2 émises par le secteur des transports peuvent considérablement
diminuer grâce à l’utilisation des moyens de transport massifiés dont notamment le
transport par pipeline13.

Les produits généralement visés par le transport par pipelines sont le pétrole et autres
hydrocarbures liquides, le gaz naturel et autres gaz combustibles, ainsi certains produits
chimiques. Par exemple, dans le cas d'importation des hydrocarbures par voie maritime,
les produits pétroliers sont d'abord stockés au départ du pipeline dans un terminal de
stockage situé à proximité du port avant d’être acheminés aux dépôts de stockage à
proximité des stations et des points de vente. Le débit est assuré par une station de
pompage située au départ du pipeline, complétée si nécessaire par des stations de
pompage intermédiaires pour compenser les pertes de charge et faire face aux éventuelles
dénivellations.

Le transport par pipelines présente de multiples avantages concourant à la protection de


l’environnement :

 Un mode de transport massifié permettant d’éviter l’acheminement terrestre d’un


volume important de carburants ou d’autres matières comme le phosphate ;
 Un mode de transport écologique n’émettant pas des externalités négatives sur
l’environnement ;
 Un mode de transport sécurisé, insensible aux intempéries et aux conditions
climatiques et atmosphériques ;
 Un mode de transport économique sur les moyennes et longues distances ;

Le Maroc dispose d'une capacité totale de stockage avoisinant les 1,8 millions de m3 pour
le stockage des hydrocarbures, concentrée à 65% au nord du Maroc entre Tanger,
Mohammedia et Casablanca (hors les capacités de stockage de la Samir). Cette

13Un pipeline est constitué d’un ensemble de canalisations souvent enterrées dans le sol à une faible profondeur, et de stations de
pompages pour faire circuler des produits liquides ou gazeux. Le pipeline est un mode de transport non pollueur contribuant à la
réduction de l’empreinte environnementale.

24
24
configuration ne permet pas d'assurer une distribution primaire optimale des flux du fait
que les capacités de stockage sont concentrées sur le littoral provoquant une
démassification précoce des flux et une couverture non équilibrée de l’ensemble des
bassins de consommation, notamment les régions non côtières.

Sur l’amont de la chaîne, la distribution primaire de produits raffinés est effectuée par
cabotage et pipeline au vu de l'installation de la quasi-totalité des capacités de stockage
sur le littoral. Sur l’aval de la chaîne, la distribution secondaire des produits raffinés est
dominée par le transport routier qui traite la quasi-totalité des flux entre les installations
de stockage et les 2.400 stations-service du pays.

Le premier pipeline mis en place au Maroc concerne celui de Sidi Kacem, un réseau
connecté directement au port et au complexe pétrochimique de Mohammedia. Ce mode
de transport devrait se renforcer dans le futur pour relier les ports pétroliers du Royaume
avec les régions non côtières du Royaume afin de bénéficier des avantages du pipeline sur
les plans économiques et environnementales et réduire les émissions de gaz à effet de
serre générées par le transport routier.

Afin d’accompagner la croissance de la consommation et de sécuriser


l’approvisionnement de l’ensemble du territoire, près de 2,3 millions de m3 de capacités
de stockage devraient être installées à horizon 2020, notamment au niveau des régions
intérieures comme Fès, Meknès et Marrakech. Ces nouvelles unités de stockage, au vu des
volumes traités et des distances à parcourir, pourraient justifier d’un raccordement par
pipeline.

Mode le plus adapté en fonction du volume et de la distance

Face aux enjeux de libéralisation du marché et conformément à la loi sur la liberté des
prix et de la concurrence, les opérateurs pétroliers fixent désormais leur propre marge
sur les prix à la pompe. Ce nouveau contexte impose donc aux entreprises distributrices
25
25
des produits pétroliers au Maroc d’investir dans des capacités de stockage à Tanger Med,
Jorf Lasfar et également dans les régions intérieures.

L’objectif étant de réaliser des économies tant sur les achats à l’international en massifiant
les flux dans les points d’entrées que sur le transport massifié en développant des
pipelines reliant les terminaux pétroliers à proximité des ports jusqu’aux dépôts de
stockage à proximité des bassins de consommation.

Le déploiement d’un réseau primaire compétitif de pipelines comme solution de


massification et de développement durable des flux d’hydrocarbures permettrait de
réduire fortement l’empreinte environnementale.

Un des grands projets innovant au Maroc en matière d’utilisation de pipeline, concerne le


Slurry Pipeline de l’OCP (Office Chérifien des Phosphates), une prouesse technologique
construite entre le bassin minier de Khouribga et la plateforme industrielle de Jorf Lasfar
sur 187 km pour acheminer la pulpe de phosphate. Il s’agit du système le plus performant
au monde selon les experts qui ont participé au 3ème symposium international de
l’innovation et technologie de l’industrie de phosphate (Symphos).

Slurry Pipeline de l’OCP

Cette infrastructure, dotée d’une capacité de 38 millions de tonnes par an, révolutionne le
transport des phosphates au Maroc. Le Slurry Pipeline de l’OCP permettra à terme une
réduction des coûts logistiques de 90 % et des émissions CO2 de 30% avec un
volume de 930 000 tonnes de réduction des émissions CO2, ainsi qu'une économie
d'eau estimée à 3 millions de m3 par an.

Moins coûteux, plus écologique et davantage respectueux de la nature, ce mode de


transport améliore considérablement la compétitivité volume/coût de production et
réduit efficacement l’empreinte écologique. A la pointe de la technologie minière, le Slurry
Pipeline confère au Groupe OCP une plus grande flexibilité vis-à-vis des marchés
internationaux et confirme son leadership mondial et son engagement pour une
agriculture durable.

26
26
Solutions logistiques pour une supply chain import/export durable

Les échanges internationaux constituent un véhicule de développement économique.


Leur croissance entraîne un recours accru aux services logistiques et de transport
exigeant une demande énergétique importante et par conséquence, des émissions de CO2
et des gaz à effet de serre.

L’organisation des mouvements de marchandises à l’international pourrait constituer un


levier important pour la réduction de l’empreinte carbone de la chaîne logistique
import/export.

Dans ce cadre, la stratégie logistique marocaine a accordé une attention particulière à


l’optimisation des flux import-export à travers une batterie de mesures :

L'agrégation et la massification des flux logistiques import/export, à travers la


création des structures agrégatives (consortiums d’exportation, JV, GIE, …) permettant
le groupage de marchandises entre les acteurs et la mutualisation des ressources pour
l’organisation d’opérations logistiques d’exportation/importation. Cette agrégation
permet une consolidation des stocks sur un même lieu, une amélioration du taux
d’occupation des plateformes et une réduction du gaspillage d’énergie (eau, électricité,
carburant, …).

Ces acteurs bénéficient d’installations développées ces dernières années au sein/à


proximité des ports et aéroports pour opérer cette agrégation. Les exemples phares
de ces installations sont les plateformes Med hub ou encore la zone dédiée
exclusivement à l’export au port de Tanger Med, port certifié ISO 14001 du système
de management environnemental et le premier port africain qui a obtenu le label
« EcoPort », délivré par l’Organisation Européenne des ports maritimes, en adoptant
un programme approprié visant à :
• Prévenir la pollution de l’air, la terre et l’eau ;
• Améliorer la valorisation des déchets ;
• Optimiser l’utilisation des ressources naturelles.

D’autres installations respectant l’environnement sont prévues dans le cadre du projet


de port Nador West Med.

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27
PORT TANGER MED - UNE DEMARCHE ENGAGEE ET VOLONTARISTE POUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE14

Engagements
Le port Tanger Med est engagé dans une démarche volontariste en faveur du
développement durable en adoptant une approche écologiquement
responsable pour la préservation et la protection de l’environnement. La
démarche ainsi mise en place a pour but de :
 Maîtriser les impacts environnementaux, en particulier ceux considérés
comme significatifs ;
 Optimiser et réduire la consommation des ressources naturelles tout en
encourageant l’utilisation des énergies provenant de sources propres et
renouvelables ;
 Respecter les obligations de conformité environnementale y compris celles légales et réglementaires applicables
et veiller à leur respect par les clients et partenaires ;
 Développer les projets écologiques sur l’ensemble de son périmètre.

Certifications
La démarche de responsabilité environnementale et sociétale constitue la clé du développement durable à long terme.
Cette démarche a permis au port Tanger Med d’être :
 Certifié ISO 14 001 pour l’activité « Accueil des navires et services associés » ;
 Premier port africain à avoir obtenu le label « ECOPORT » et la certification « PERS » ;
 Inscrit dans une démarche de Responsabilité Sociétale des Entreprises permettant d’améliorer en continu ses
pratiques RSE.

Préservation de La biodiversité
Le port Tanger Med développe chaque projet dans le respect de la biodiversité locale, avec l’objectif de maintenir
l’équilibre écologique des territoires :
 Préservation et protection de l’environnement ;
 Aménagement des espaces verts, plantations et reboisements ;
 Développement de l’éco-tourisme dans la région de la zone portuaire ;
 Programme plage propre Dalia et obtention du label « Pavillon bleu ».

Efficacité énergétique
Démarche qui porte sur des projets d’innovation visant à rationaliser la consommation énergétique et des ressources
naturelles ; en favorisant la production et l’utilisation des énergies renouvelables, en optimisant ses propres
consommations d’énergie, d’eau et de matières premières pour l’ensemble des activités, et en incitant ses clients à faire
de même :
 Favorisation de l’utilisation des équipements luminaires limitant les dépenses énergétiques (Généralisation de
l’éclairage LED sur tout le complexe portuaire, installation de capteurs intelligents d’éclairage…) ;
 Production à partir des énergies renouvelables, l’équivalent de la consommation électrique dédiée à l’éclairage par
l’installation de panneaux solaires PV ;
 Architecture innovante des bâtiments qui permet un éclairage naturel et une isolation thermique ;
 Maitrise et suivi annuel des consommations énergétiques.

Gestion éco-responsable
Le port Tanger Med développe, propose et applique des méthodes visant à favoriser la gestion et la valorisation des
déchets résultant de ses activités propres ou de celles de ses clients, en cohérence avec la faisabilité technique et
économique de ses opérations :
 Gestion et revalorisation des tris ;
 Incitation des clients à limiter leurs consommations, à gérer les déchets et à favoriser le tri et la revalorisation ;
 Réduction des émissions CO2 ;
 Réalisation d’un bilan carbone ;
 Gestion et traitement des eaux (STEP, Station Marpol...).

Prévention et sensibilisation
 Formation et sensibilisation en continu des collaborateurs ;
 Organisation et participation aux événements liés à l’environnement ;
 Implication des prestataires et partenaires dans la démarche environnementale ;
 Réalisation d’audit énergétique.

14 Source : Agence Spéciale Tanger Méditerranée

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28
POLITIQUE DE L’ANP EN MATIERE DE PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT ET DU DEVELOPPEMENT
DURABLE DES PORTS15

Situés à l’interface de routes maritimes et de réseaux de


transports multimodaux, les ports marocains sont au cœur de la
chaîne logistique d’approvisionnement de notre pays. Ils ont aussi
vocation à accueillir diverses activités essentielles dans le secteur
logistique ou contribuant au développement économique, dans
différents secteurs, industriels, énergétiques, etc.

A ce titre ils doivent concilier ambition logistique, industrielle et


aménagement, dans un souci d’excellence environnementale.

Les ports marocains ne cessent d’innover pour mettre en place des solutions logistiques durables. Pour cela, les ports
ont vocation à se positionner comme des acteurs piliers permettant une forte valeur ajoutée dans la mise en place de
chaînes logistiques intégrées, respectueuses de l’environnement, économiquement compétitives et pérennes, afin
d’attirer et fidéliser les opérateurs et les clients.

Les plates-formes portuaires sont, de par leur position géographique, de véritables pierres angulaires du
développement industriel du pays. Pour cela, l’ANP a mis en place une stratégie visant la maîtrise de la gestion des
espaces et de leurs capacités d’accueil, tout en veillant à la préservation de leur domaine naturel.

Pour mettre en œuvre cette ambition, l’ANP s’inscrit dans une politique environnementale globale et cohérente qui
permettra à ses ports d’adopter une démarche RSE, de développement durable conciliant les exigences de
développement économique, les besoins sociaux et les impératifs de protection de l’environnement.

15 Source : Agence Nationale des Ports

29
29
Le développement des « autoroutes de l’export ». Couloirs intermodaux entre le
Maroc et ses partenaires commerciaux, ces « autoroutes » seraient instaurées en
adoptant et en mettant en place un ensemble de mesures d’optimisation, de
fiabilisation et de régularité des flux d’une chaîne logistique import-export spécifique
de bout en bout depuis le producteur jusqu’au client dans le pays destinataire.

En plus des gains économiques censés être générés par ce concept en termes de
réduction des délais et coûts logistiques et d’amélioration de la qualité des services et
opérations aux frontières, il contribuerait aussi à la réduction des impacts sur
l’environnement.

Ces impacts positifs sont amplifiés dans la mesure où ces autoroutes de l’export,
inspirées du concept des « autoroutes de la mer »16, tendent à dévier au maximum les
flux du mode routier au mode maritime.

En effet, selon une récente étude17, pour le transport de 1 tonne métrique de


marchandises sur 1 km, le mode ferroviaire et le mode routier émettraient
respectivement 22% et 450% de GES de plus que le mode maritime.

L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) en France a publié en 2015 des fiches
montrant l’impact des autoroutes de la mer sur la réduction des émissions des gaz à effet de serre (voir
tableau ci-dessous).
Objectif : Quantifier l’impact de l’usage d’une modalité de transport alternatif au transport
routier pendant 9 mois.
Contexte : Transporter des marchandises d’une usine du Nord Pas de Calais vers un dépôt
proche de Bilbao (plate-forme logistique, qui alimentera ensuite les différents
points de vente en Espagne).
Scénario 1 : Scénario 2 :
Expédition des marchandises par camion à Expédition des camions chargés sur un bateau
destination de Bilbao (Ro-Ro ou Ro-Pax) au port de Rotterdam, à
destination de Bilbao

Résultats : Emission totale de 35 tonnes CO2 des Résultats : Emission totale de 9 tonnes CO2 des
GES pour le fret routier des marchandises GES pour le fret maritime des marchandises
Impact GES net : le fret maritime permet de réduire l’émission des gaz à effet de serre par 26 tonnes
CO2. Soit une réduction de 74% des émissions de GES.

16 Une autoroute de la mer est un principe de la Politique commune des transports de l'Union européenne mettant en avant
l'importance du transport maritime qui se distinguent du cabotage ou des liaisons maritimes classiques par la recherche de la
performance d’un bout à l’autre de la chaîne de transport en offrant la possibilité d’un important report modal. IL s’agit de proposer,
entre deux ports, un service fréquent, régulier et cadencé (horaires fixes), à la fois rapide et fiable pour un prix attractif par rapport à
L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) en France a publié en 2015 des fiches
son équivalent sur route. – Ministère de l’environnement, de l’énergie et de la mer en France-
montrant l’impact
17 Environmental des
and Social autoroutes
Impacts of Marinede la mer insur
Transport thela réduction
Great Lakes-St.des émissions
Lawrence Seawaydes gazjanuary
System- à effet2013
de serre (voir
tableau ci-dessous).
30
30
La dématérialisation des procédures et le développement des solutions
informatisées pour les opérations de transit aux frontières qui ont pour objectifs
notamment la réduction de l’utilisation des supports papiers et la fluidification et
l’amélioration de la traçabilité des mouvements de marchandises dans les ports et
aéroports marocains.

Dans ce cadre, la communauté portuaire du Maroc a mis en place le guichet unique


Portnet dans l’objectif de la dématérialisation et la fluidification des procédures du
commerce extérieur grâce à l’anticipation de l’information et de l’action ainsi à la mise
en réseau des partenaires. Cette solution contribue à la planification et l’optimisation
du contrôle et des inspections et par conséquence, la décongestion des ports et la
réduction des temps d’attentes et des délais du passage portuaire.

Gains écologiques de la dématérialisation des procédures du commerce extérieur à travers le


Guichet Unique PORTNET18

La mise en place du guichet unique electronique Portnet a


permis la simplification et la dematerialisation des
documents d’un nombre important de procedures de
commerce exterieur au Maroc. Cette dematerialisation,
synonyme de reduction des flux papier, permet non
seulement de rationaliser les ressources naturelles telles que
le bois mais apporte d’importants gains dans la chaîne de
valeur relatifs a leur gestion : transport, impression,
archivage, distribution, copies,…

La dematerialisation a travers PORTNET des titres d’importation, des licences d’exportation, de la gestion
d’escale et du controle douanier et des fiches de suivi des marchandises importees implique a elle seule
d’importants gains ecologiques.

En effet, la demarche de la
dematerialisation des procedures de
commerce exterieur permettra au Maroc
d’economiser l’equivalent de la
consommation annuelle de 7 735 foyers en 1 160 308 000 Litre 142 000 m3
termes d’eau douce, 42 053 foyers en
termes d’electricite et 15 727 foyers en
termes de dechets. Gains annuels de la
1 160 308dématérialisation
000 Litre desdits
142 000 m3
documents
Cette dematerialisation permettra 802 090 Arbre 142 000 Baril
egalement d’epargner 800 000 arbres par
an (la taille de la foret de Grunewald), 1 160 308 000 Litre 142 000 m3
d’economiser l’equivalent de la Gains annuels de la
802 090 Arbre dématérialisation desdits 142 000 Baril
consommation annuelle du carburant de
documents
17 000 voitures. 1193
160445
308000
000KWH
Litre 142 000000
m3 Kg
15 861

802 090 Arbre 142 000 Baril

Gains annuels de la
dématérialisation
193 445 000 KWH 15 861 000 Kg
desdits
documents
802 090 Arbre 142 000 Baril

193 445 000 KWH 15 861 000 Kg


Gains annuels de la
dématérialisation desdits
18 Source : Portnet SA. documents
193 445 000 KWH 15 861 000 Kg
31
31
LCL INITIATIVE de l’AFFM19

Dans le cadre de l’initiative du secteur logistique en


matière de développement durable, Moroccan Green
Logistics, à l’occasion de la tenue au Maroc de la
COP22, l’Association des Freight Forwarders du
Maroc (AFFM) consciente de la nécessité de
préserver notre environnement et notre planète
s’engage d’une manière volontariste à adhérer à la
charte d’engagement en faveur d’une logistique verte
initiée par l’Agence Marocaine du Développement de
la Logistique (AMDL).

Pour formaliser son engagement en faveur d’une logistique durable, l’Association des Freight Forwarders
du Maroc (AFFM) propose une initiative sous la dénomination « LCL Initiative By AFFM».

L’activité des Freight Forwarders, est par essence orientée vers le développement de la logistique durable
notamment à travers l’offre de services du groupage : LCL (Less than Container Load) qui a un impact positif
sur la diminution de l’empreinte carbone du transport grâce à une organisation optimale de la chaîne
logistique du commerce extérieur, à la massification des marchandises, l’optimisation de leurs flux en
termes de coût et délais et une plus grande fluidité des opérations de transit.

Les Freight Forwarders qui ont toujours été au service du développement de la logistique et du commerce
international, ont l’ambition aujourd’hui à travers LCL INITIATIVE (Less Carbon Loaded Initiative) de
rendre un plus grand service à notre planète et ceci à travers l’encouragement d’une logistique verte
adoptant les bonnes pratiques écologiques.

LCL INITIATIVE consistera dans ce cadre en :

 Encouragement des Freight Forwarders à l’adoption et à la formation aux bonnes pratiques en


termes de logistique durable ;
 Création d’un Cluster Multimodal qui aura pour mission de porter le développement de projets
R&D pour diminuer l’impact carbone par le transport multimodal ;
 L’engagement des Freight Forwarders à la promotion des circuits logistiques ayant le plus faible
impact carbone ;

Cette initiative fera l’objet d’une large diffusion auprès de la communauté des Freight Forwarders au niveau
national et international, ainsi que ses différents partenaires. Des plans d’action annuels seront arrêtés et
mis en oeuvre par une commission Ad Hoc qui sera créée au sein de l’Association des Freight Forwarders
du Maroc (AFFM).

19 Source : Association des Freight Forwarders du Maroc

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32
CHANTIERS POUR DES PRATIQUES LOGISTIQUES
DURABLES

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33
On assiste ces dernières années à une prise de conscience généralisée des acteurs
économiques des problématiques de développement durable, particulièrement celles
liées à la protection de l’environnement.

Devant les impératifs réglementaires et normatifs régissant le secteur logistique et devant


des exigences en matière de respect de l’environnement exprimés par les gouvernements,
les sociétés civiles, les consommateurs, les opérateurs économiques se sont investis ces
dernières années dans l’adoption des pratiques de la « logistique verte ».
Cas d’une entreprise américaine spécialisée dans les boissons non alcoolisées

Pratiques adoptées :

 Optimisation des circuits logistiques : grâce à des livraisons directes en magasin depuis l’usine en
mutualisant des moyens de transport avec les clients ;
 Evolution du mode de transport : en développant le rail/route et en testant depuis juillet 2014,
deux camions de 44 tonnes circulant au gaz naturel au départ de son usine ;

Gains :
 L’optimisation des circuits a permis une économie de 2,2 millions de km depuis 2010, soit
l’équivalent de 1500 tonnes de CO2 ;
 L’évolution du transport a favorisé la réduction des émissions de CO2 d’environ 20 000 T ;

Pour forger cette tendance observée à l’international au niveau du Maroc, un ensemble


d’initiatives est lancé notamment l’incitation et l’encouragement des pratiques de
« logistique verte» auprès des opérateurs marocains.

Développement de l’externalisation pour une mutualisation des


moyens et ressources logistiques durables

La mutualisation et la gestion collaborative des moyens sont parmi les pratiques


logistiques qui répondent au mieux aux enjeux de la « Green Logistics ». Elles permettent
aux entreprises de faire ressortir des gains économiques, organisationnels et
environnementaux qu’elles ne pourraient bénéficier individuellement.

La mise en place d’une mutualisation et d’une gestion collaborative des ressources


logistiques est souvent favorisée par l’externalisation où les prestataires des services
logistiques sont le maillon facilitateur de la solution. L’externalisation logistique
permet aux entreprises de réaliser des économies d’échelle à travers :

• le partage d’une plateforme unique pour gérer la réception, le stockage, la préparation


et la consolidation des commandes engendrant une diminution des points de livraison,
une consolidation des stocks sur un même lieu, une amélioration du taux d’occupation
de la plateforme et une réduction du gaspillage d’énergie (eau, électricité, carburant,
etc.) ;
• le regroupement des opérations de chargement et de déchargement par l’utilisation
des moyens communs de transport améliorant le taux de remplissage et les retours à
vide des camions et réduisant ainsi les tonnes/km parcourus.

34
34
Ainsi, cette massification des flux et mutualisation des ressources logistiques ont un
impact positif sur l’environnement par la réduction des émissions des gaz à effet de serre,
l’optimisation de la consommation des ressources (emballage, ressources énergétiques,
etc.), la diminution des coûts d’entretien des infrastructures et la décongestion urbaine.

Une étude effectuée par Capgemini et Global Commerce Initiative (GCI) comparant la
situation avant et après mutualisation/externalisation des activités logistiques confirme
ces constats.

Tableau comparatif de l’impact de la mutualisation d’entreposage et du transport 20


Mise en Il s’agit du cas de 8 industriels livrant chaque jour 12 palettes de produits à 4 détaillants
contexte différents.
Avant Après

Ressources utilisées :
Ressources utilisées : - 2 entrepôts collaboratifs
- 8 entrepôts - 2 centres de distribution desservant le
- 4 plates-formes régionales de distribution milieu urbain et rural
Amélioration :
- Coût de transport/palette : 39%
- Coût de manutention/palette : 20%
- Total Km parcouru : 26%
- Lead time : 40%
- Emissions de GES : 26%

Consciente de ces enjeux et intérêts, l’AMDL pilote, dans le cadre de la mise en œuvre de
la Stratégie Nationale Logistique, plusieurs actions et projets visant le développement de
l’externalisation et de la mutualisation des activités logistiques.

En effet, le programme de mise à niveau logistique des PME, en cours de déploiement,


prévoit une assistance technique pour la mise en place de projets d’externalisation au
profit des entreprises qui s’inscrivent dans une telle démarche. Le déroulement de cette
assistance repose sur quatre étapes :

• étude de faisabilité du projet d’externalisation (technico-financière) ;


• diagnostic de la fonction logistique et formalisation d’un plan de mise à niveau ;
• mise à niveau et restructuration de la fonction et des processus logistiques ;
• assistance technique dans la mise en place du projet d’externalisation :

- élaboration du cahier des charges ;


- lancement de l’appel d’offre ;

20
Rapport : la chaîne logistique du futur : Répondre aux besoins des consommateurs en respectant l'environnement.

35
35
- étude des dossiers des soumissionnaires et choix du prestataire ;
- rédaction du contrat ;
- mise en place du schéma et des processus logistiques.

La professionnalisation des acteurs logistiques afin de les rendre plus performants et


offrant une palette de services qui répond aussi bien aux besoins des chargeurs
internationaux que des PME marocaines, est de nature à développer le marché
d’externalisation des activités logistiques.

La sensibilisation aux enjeux de l’externalisation et de la mutualisation des activités


logistiques, a été largement entrepris notamment à travers :

• l’organisation des ateliers de sensibilisation sectoriels ;


• l’élaboration d’un Kit des bonnes pratiques d’externalisation et de mutualisation des
activités logistiques.

Des mesures d’ordre fiscal pour encourager les entreprises aux bonnes pratiques
d’externalisation et de mutualisation sont en cours de préparation.

L’encouragement et l’accompagnement des investisseurs ou porteurs de projet voulant


développer des solutions logistiques ou technologiques notamment des bourses de fret
pourraient constituer un levier pour encourager l’externalisation et la mutualisation.

LOGISTIX, un TMS collaboratif développé par la startup marocaine Devcorp


- Prix de la meilleure présentation des Moroccan Logistics Awards 2016

La startup marocaine Devcorp a développé


Logistix, une solution TMS innovante pour les
entreprises du secteur transport terrestre
permettant de piloter et d’optimiser l’ensemble
de l’activité et de la flotte tout en offrant au client
un meilleur service et à l’entreprise une
meilleure image avec une réduction significative
des coûts.

Logistix est flexible, entièrement paramétrable


et assure et rassemble les devis, les commandes,
le suivi, le tracking, la gestion des litiges, la
facturation, le paiement et la téléphonie voip sur
un seul logiciel « cloud », offrant une garantie
totale contre la perte de données et une
disponibilité immédiate depuis le navigateur
internet de n’importe quel terminal pc, tablette
ou mobile.

En plus du gain économique, LOGISTIX contribue favorablement à l’amélioration du bilan écologique


notamment à travers :

‐ la réduction significative du coût économique et écologique du transport à travers l’optimisation des


tournées, le contrôle de la consommation du carburant, le contrôle de la vitesse de chaque conducteur
et la diminution des retours à vide (bourse de fret) ;
‐ l’économie de papier via la dématérialisation des bons de livraison et de la facturation.

36
36
Formations adaptées pour des opérations logistiques Ecofriendly

Afin de sensibiliser les acteurs du secteur de la logistique à l’importance et au potentiel


de l’éco-logistique, il est nécessaire de les accompagner par des plans de formation
adaptés notamment en éco-conduite étant donné que le transport est la composante la
plus polluante de la chaîne logistique.

L'éco-conduite est un comportement de conduite citoyen permettant de


réduire sa consommation de carburant, de limiter l'émission de gaz à effet
de serre, responsable du réchauffement climatique, et de réduire le risque
d'accident.

Quelques chiffres21 :
- Conduire moins vite, c’est moins de CO2 : 10 km/h en moins permet de réduire de 12,5% les émissions
de CO2 sur 500 km.
- Conduire moins vite, c’est moins cher : L’éco-conduite permet de réduire de près de 15% sa
consommation de carburant. 10 km/h en moins permet d’économiser 3 à 5 litres de carburant sur 500
km.
- Conduire moins vite, c’est moins d’accidents : L’éco-conduite permet de réduire le risque d’accident de
la route de 10 à 15%. Une accélération de 1 km/h augmente de 4% en moyenne le risque d’accident
mortel.

La formation et la sensibilisation à l’éco-conduite est une action qui a pour objectif de :

• Connaître les enjeux de la conduite économique et écologique ;


• Evaluer le comportement routier du conducteur et évaluer sa propre consommation ;
• Améliorer les connaissances du conducteur, afin de réduire sa consommation,
maîtriser les coûts liés à l'usage du véhicule et diminuer le risque d'accidents.
Une formation à l’éco-conduite se déroule généralement sur une journée et elle est basée
sur l'alternance de théorie et de pratique à l'aide de matériel spécifique. Au niveau
international, il existe des labels spécifiques aux organismes de formation qui proposent
des formations sur l’éco-conduite. Il existe également des méthodes pédagogiques
innovantes pour la formation et l’accompagnement des conducteurs en matière d’éco-
conduite comme la méthode « Fuel Coaching ». Cette méthode a pour objectif d’aider à
mettre en place au sein de l’entreprise une politique carburant cohérente et une maîtrise
des consommations à long terme.

A l’échelle nationale, les opérateurs économiques en général et les opérateurs logistiques


en particulier sont devenus de plus en plus conscients de l’importance de la conduite
citoyenne aussi bien en termes d’optimisation des coûts qu’en termes de respect de
l’environnement.

21 Source ADEME – juillet 2009

37
37
Cette conscience de l’importance de la conduite écologique a permis également
l’émergence d’opérateurs de formation pour la formation des conducteurs routiers de
marchandises en éco-conduite.

Aussi, et dans le cadre de la stratégie nationale de développement de la compétitivité


logistique, l’AMDL a prévu dans son programme de mise à niveau logistique pour l’année
2016, le financement des actions de formation à l’éco-conduite pour répondre aux besoins
du secteur.

Ces actions de formation financées à 100% par l’AMDL ciblent aussi bien les prestataires
de services logistiques que les chargeurs.

Pour des clusters logistiques soucieux de l’environnement

Au cours de ces dernières décennies, les clusters ont suscité un intérêt qui s’est de plus en
plus accentué au Maroc notamment dans le secteur de la logistique afin de répondre aux
enjeux de mise en place d’une logistique performante, intégrée et durable.

Ce type de structure permet de réunir les acteurs du secteur autour d’une vision commune
ayant pour objectif la stimulation et l’émergence de projets collaboratifs de recherche, de
développement et d’innovation à forte valeur ajoutée visant à améliorer la performance
du secteur de la logistique en se basant notamment sur les bonnes pratiques de la
logistique verte et durable.

Dans ce cadre, l’Agence Marocaine de Développement de la Logistique (AMDL) a mis en


place un système d’appui pour le développement et l’émergence des Clusters logistiques
au Maroc.

A cet égard, une convention cadre de coopération entre l’AMDL et le


Cluster Logistique LOGIPOLE SM de la région SOUSS MASSA Massa a
été signé en juin 2016. L’objectif de cette convention étant d’offrir
une plateforme favorable au montage et à la réalisation des projets
potentiels que l’AMDL et le Cluster Logistique LOGIPOLE SM auront
à mener d’une manière conjointe pour contribuer aux objectifs de la
Stratégie Nationale de Développement de la Compétitivité
Logistique au niveau national et régional.

Ce partenariat a engendré une convention spécifique visant à la réalisation d’une étude,


cofinancée par les deux parties, portant sur la faisabilité de mise en place d’une

38
38
plateforme de groupage dédiée aux fruits et légumes frais destinés à l’exportation au
profit des moyens, petits, et très petits exportateurs.

Cette initiative permettra d’introduire le concept de la logistique solidaire et mutualisée


auprès des exportateurs de la région et de les sensibiliser à son intérêt pour améliorer
leur compétitivité logistique à l’international. La mutualisation logistique consiste à
massifier les flux des exportateurs de la région ce qui contribuera à réduire l’empreinte
environnementale par la diminution des émissions carbone.

Dans le même sens, une convention cadre avec


l’Association des Freight Forwarders du Maroc
(AFFM) et l’AMDL est en cours de signature visant
également à servir d’une assiette propice au montage
et à l’aboutissement des projets potentiels que l’AMDL et l’AFFM auront à mener
conjointement pour contribuer aux objectifs de la Stratégie Nationale de Développement
de la Compétitivité Logistique au profit des acteurs de la chaîne logistique du commerce
extérieur.

Les premiers résultats de ce partenariat est la création en cours d’un Cluster Marocain de
la Logistique Multimodale Internationale « Maroc Logistique Multimodale » à but non
lucratif. L’objet principal de ce Cluster est de stimuler les projets collaboratifs innovants
dans le domaine de la Logistique du Transport Multimodal International au Maroc afin de
faire émerger des idées novatrices, aider au montage des projets, les suivre et les soutenir,
et contribuer à valoriser les résultats.

En effet, la logistique multimodale est une activité de services qui a pour but de gérer les
flux de marchandises intégrant la présence de plusieurs modes de transport différents. Ce
concept permettra notamment la réduction de l’émission des gaz à effet de serre et
l’optimisation de la consommation des ressources énergétiques.

Un label Vert pour encourager les pratiques de la « Green Logistics »

Afin d’inciter les entreprises à adopter une démarche logistique verte, l’AMDL a porté une
attention particulière aux pratiques de la « Green Logistics » à travers la création et la
mise en place d’un Label Vert représentant une reconnaissance de la politique
environnementale menée par les opérateurs logistiques marocains, il s’agit notamment
des :

• Prestataires de services logistiques (3PL) ;


• Transporteurs ;
• Opérateurs de messagerie ;
• Freight forwarders ;
• Distributeurs ;
• Développeurs de plateformes logistiques.

Ce label a pour objectifs de :


• Permettre de vulgariser les termes de la logistique durable auprès des entreprises ;
• Permettre aux entreprises d’acquérir les réflexes de l’éco-logistique ;

39
39
• Encourager et valoriser les efforts des entreprises dans le domaine de la logistique
durable ;
• Développer un réseau d’entreprises qui s’engage dans la voie du développement
durable ;
• Permettre de relever le challenge du développement durable pour les PME.

Pour encourager les entreprises à se faire labelliser et les accompagner dans cette
démarche, l’AMDL pourrait, dans le cadre de son programme de mise à niveau logistique
des PME marocaines, contribuer au financement d’un certain nombre de projets de
labellisation à hauteur de 100%.

Cette démarche a déjà été adoptée par bien d’autres pays qui ont initié la mise en place de
labels spécifiques à la logistique verte et durable comme la France, la Belgique,
l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas et le Luxembourg.

Cas d’un Label français : Label 6PL Performances Logistiques durables

Logistique Seine-Normandie (LSN) et le Club Logistique du Havre, avec le soutien


des trois autres clubs logistiques normands, ont élaboré un processus
d'accompagnement des entreprises, prestataires, industriels et grande distribution
afin d'améliorer leurs performances en logistique durable. Tel un guide pratique, le
label 6PL vise à susciter des démarches volontaires d’amélioration continue, quelle
que soit la taille et le niveau de maturité de l’entreprise. Le Label 6PL Performances
Logistiques Durables a pour ambition de doter les entreprises d'une stratégie
orientée développement durable afin de :

- Réduire leur impact environnemental et améliorer leurs performances


énergétiques
- Etre proactives à l'égard des réglementations et normes, en vigueur ou à venir,
en matière de Logistique Durable & Responsable et ainsi être exemplaires aux
yeux des donneurs d’ordres ;
- Développer un avantage concurrentiel pour plus de compétitivité ;
- Améliorer la performance interne et la qualité ;
- Favoriser le progrès social et leur implication sociétale.

Normes environnementales pour une logistique plus « verte »

La stratégie nationale de développement de la compétitivité logistique du Maroc a mis en


évidence l’importance de la réglementation et de la normalisation pour la modernisation
du secteur logistique. En effet, l’AMDL a lancé une étude auprès des institutionnels et des
professionnels du secteur dont le but était de dresser l’état des lieux de l’existant des
besoins et attentes des acteurs en matière de normalisation des activités logistiques et
d’analyser de façon approfondie leurs principaux enjeux et réticences. Les résultats de
cette étude basée sur une enquête, démontrent l’importance et la priorité qu’accordent
les professionnels de la logistique au volet développement durable qui a été classé
deuxième au niveau des domaines prioritaires à normaliser.

40
40
Domaines prioritaires dans l'évolution de la normalisation logistique

Conception,aménagement exploitation,et gestion… 68,2%


Hygiène,sécurité et environnement liés à la logistique 63,8%
Activités de stockage de tous types de… 52,0%
Référentiels généraux et bonnes pratiques 48,8%
Activités et équipements de manutention et de… 45,0%
Spécifications techniques et qualité des prestations… 44,7%
Activités d'emballage et de conditionnement des… 32,0%
Gestion(industrielle,de production, des ateliers,des… 25,3%
Activités d'achat et d'approvisionnement 8,6%

0,0% 10,0% 20,0% 30,0% 40,0% 50,0% 60,0% 70,0% 80,0%

Dans ce cadre et afin d’accompagner les professionnels de la logistique dans l’adoption de


pratiques de développement durable, 12 normes passant en revue les points
incontournables d’une démarche de logistique durable : (le management responsable,
l’analyse du cycle de vie, l’éco-efficacité et l’empreinte carbone des produits, la
comptabilité des flux de matière, les achats, l’emballage, les transports (processus,
performance, et émissions de gaz à effet de serre)) ont été homologuées en normes
marocaines. Deux nouvelles normes relatives à la logistique durable «NF EN 16258 et NF
X50-135-2 » sont dans le pipe.

Par ailleurs et compte tenu des besoins et attentes du secteur, L’AMDL prévoit des actions
pour la vulgarisation, la sensibilisation et la promotion de ces normes auprès des
professionnels de la logistique notamment à travers l’organisation de journées dédiées et
d’ateliers de sensibilisation.

En outre, l’AMDL s’est attelée à élaborer et mettre en place, en partenariat avec le GIAC
TRANSLOG, un programme spécifique visant le renforcement de la compétitivité et
l’amélioration de la performance logistiques des PME marocaines, à travers lequel l’AMDL
contribuera au financement des prestations de certification afin d’accompagner les PME
dans leur voie de développement durable.

Code de la norme Intitulée


NF EN ISO 14001 Systèmes de management environnemental – Exigences et lignes
directrices pour son utilisation
NF ISO 26000 Lignes directrices relatives à la responsabilité sociétale
NF EN ISO 14040 Management environnemental – Analyse du cycle de vie – Principes et
cadre
NF EN ISO 14044 Management environnemental – Analyse du cycle de vie – Exigences et
lignes directrices
NF EN ISO 14045 Management environnemental – Évaluation de l'éco-efficacité des systèmes
de produit – Principes, exigences et lignes directrices
NF ISO 14067 Empreinte carbone des produits – Exigences et lignes directrices pour la
quantification et la communication

41
41
Code de la norme Intitulée
NF EN ISO 14051 Management environnemental – Comptabilité des flux matières – Cadre
général
NF X50-135-2 Fonction achats – Achats responsables – Guide d'utilisation de l'ISO 26000
– Partie 2 : Déploiement opérationnel
NF EN 13428 Emballage – Exigences spécifiques à la fabrication et la composition –
Prévention par la réduction à la source
FD X50-604 Management de la logistique-Processus logistique-Description des étapes
du processus de gestion de la chaîne logistique
FD X50-605 Management de la logistique-Performance logistique : de la stratégie aux
indicateurs-Approche générale
NF EN 16258 Méthodologie pour le calcul et la déclaration de la consommation d'énergie
et des émissions de gaz à effet de serre (GES) des prestations de transport
(passagers et marchandises)
NF EN ISO 50001 Systèmes de management de l'énergie – Exigences et recommandations de
mise en œuvre
ISO 18185-3 Récipients de fret- Joints électroniques-Partie 3 : Caractéristiques
environnementales

Innovation et excellence au service d’une logistique durable

Moroccan Logistics Awards- Prix spécial « Green Logistics »

Dans le but de valoriser et récompenser les meilleures réalisations et innovations en


logistique et dans la supply-chain, l’Agence Marocaine de Développement de la Logistique
a mis en place des trophées marocains de la logistique - Moroccan Logistics Awards.

Les Trophées marocains de la logistique ont comporté, dans leur première édition
organisée en 2016, deux catégories de prix :

• Le projet logistique de l’année destiné aux entreprises et institutions publiques ou


privées du secteur de l’industrie, du commerce et des services, porteurs d’un projet
logistique déjà réalisé ou en voie d‘implémentation et suffisamment avancé pour
pouvoir en évaluer les résultats.
• Le Professionnel de l’année, qui prime une personnalité proposée par une association
professionnelle ayant contribué, à travers ses actions, au développement du secteur de
la logistique au Maroc.

Dans le cadre de l’encouragement et de la valorisation des projets à dimension


environnementale et de développement durable, un nouveau prix « Green Logistics» sera

42
42
mis en place à partir de l’édition 2017». Ce prix vise à récompenser les entités (chargeurs,
prestataires, institutionnels, experts,…) ayant mis en place des solutions et pratiques
logistiques à caractère durable ou adopté une démarche « Green logistics ».

Développement des pôles de recherches appliquées

Les défis techniques, opérationnels et environnementaux auxquels les opérateurs


économiques sont confrontés dans la gestion de leurs chaînes logistiques, engendrent de
nombreux sujets de recherche appliquée.

Dans ce domaine, l’AMDL en partenariat avec le secteur privé, œuvre pour la mise en place
d’une offre de recherche appliquée appropriée notamment pour les aspects
environnementaux liés à la logistique.

43
43
LOGISTIQUE URBAINE EFFICIENTE
POUR UN NOUVEAU SOUFFLE AU DEVELOPPEMENT
DURABLE DES CITIES

44
44
L’intensification des flux de marchandises se traduit physiquement dans l’espace urbain
dense. Laisser agir la seule régulation naturelle ne permettra pas d’absorber de façon
durable et soutenable les conséquences de ces flux dont on identifie trop souvent que les
nuisances : congestion des trafics routiers et piétonniers, sécurité routière, nuisances et
pollutions diverses (sonores, de l’air, visuelle), consommation d’espaces publics peu
valorisante, notamment du point de vue des collectivités locales et des citoyens.

Les divers effets négatifs constatés montrent que l’impact de la croissance continue du
transport de marchandises n’est pas viable à long terme. Par conséquent, l’organisation
efficace du transport des marchandises en ville est devenue cruciale non seulement pour
la bonne gestion de la chaîne logistique et le développement du commerce mais aussi pour
un développement durable.

L’économie et la qualité de vie au sein des villes dépendent notamment d’un système de
transport urbain des marchandises efficace et respectueux de l’environnement. La
livraison et la collecte de marchandises dans les villes, en particulier dans les centres villes
historiques, ont un impact majeur sur la puissance économique, la qualité de vie,
l’accessibilité et l’attrait des communes.

Partant de ce fait, l’optimisation de la logistique urbaine revêt une importance vitale pour
le développement de la compétitivité logistique du pays globalement mais aussi pour le
développement économique, la qualité de vie, l’accessibilité et l’attrait des communes
urbaines. En effet, ce chantier comporte des enjeux multiples notamment :

• Un enjeu urbanistique, pour améliorer le partage de l’espace urbain et décongestionner


la ville vue que le transport de marchandises participe à la congestion urbaine avec une
forte occupation de la voirie ;

45
45
• Un enjeu environnemental, pour réduire les émissions de gaz polluants et les nuisances
sonores en ville générées par le transport de marchandises en ville ;

• Un enjeu économique, pour réduire les coûts liés au dernier kilomètre car la livraison
en ville représente un coût considérable qui impacte la compétitivité des entreprises
et l’attractivité de la ville.

Ce chantier revêt également un caractère prioritaire pour la mise en œuvre de la stratégie


logistique nationale et particulièrement ses actions tendant à optimiser les flux
« distribution interne » ayant fait l’objet d’un plan d’actions spécifique qui a été acté par
la signature d’une convention de partenariat public-privé en mai 2014 devant SA
MAJESTE LE ROI MOHAMMED VI, Que Dieu L’Assiste.

Dans ce cadre, le Maroc a lancé, avec l’implication de l’ensemble des partenaires nationaux
et locaux concernés, le chantier de structuration de la logistique urbaine au Maroc qui a
abouti à la définition d’un programme national spécifique à l’horizon 2021. Ledit
programme qui vise à inscrire cette dernière dans une dynamique d’amélioration durable
pour mieux servir l’économie locale et les citoyens est articulé autour des axes majeurs
suivants :

• Des pratiques logistiques optimisées visant une meilleure organisation de la


circulation des marchandises en ville et une professionnalisation des pratiques
logistiques ;

• Des moyens adaptés pour une logistique performante garantissant une gestion
modernisée du transport de marchandises en ville et offrant des infrastructures
logistiques répondant aux besoins du secteur ;

• Une dynamique de développement bien encadrée visant à ancrer la logistique urbaine


dans la gouvernance des politiques publiques à l’échelle territoriale et favorisant un
cadre favorable à l’expérimentation et à la prise d’initiatives.

Ce programme comporte plusieurs initiatives et projets qui ont un impact direct et positif
en matière de réduction des GES.

46
46
Optimisation des mouvements de marchandises en ville, un levier de
développement durable

Organisation de la circulation des véhicules de transport de marchandises

Le transport routier de marchandises constitue le mode prépondérant pour


l’acheminement des marchandises en ville (flux intrants) ou le transit vers d’autres villes
depuis les pôles générateurs de flux en utilisant la même infrastructure routière, ce qui
conduit par conséquent à la congestion et la saturation des réseaux.

Au Maroc, le transport de marchandises en ville représente le 1/5ème du trafic global dans


les grandes villes marocaines en nombre de véhicules. L’impact des véhicules de transport
de marchandises sur la congestion est d’autant plus important et plus visible puisqu’ils
sont appelés à circuler plus longtemps sur la voirie urbaine pour effectuer les
déplacements et les livraisons et par conséquent, ils émettent une part importante des
émissions de CO2.

L’organisation non optimisée de la circulation et du stationnement accentue la congestion


de l’espace urbain : Plus que 60% des livraisons en ville se font aux heures les plus
congestionnées (entre 8h et 12h) ce qui engendre des difficultés d’accès à la ville et
impacte fortement l’efficacité des transporteurs, qui sont parfois amenés à mettre plus
d’une heure pour passer d’un quartier à un autre.

Quels véhicules autoriser en ville ?


Dilemme entre le nombre de camions et leurs PTAC

1*16 tonnes 2*8 tonnes 4*4 tonnes

Pour répondre à ces défis, le programme de mise à niveau de la logistique urbaine prévoit
1*16 tonnes
un projet visant à développer des 2*8 dispositifs
tonnes 4*4 tonnes
réglementaires locaux au sein des villes,
permettant de réorganiser les mouvements de marchandises notamment à travers la
définition de règles spatiales et temporelles visant :
1*16 tonnes 2*8 tonnes 4*4 tonnes
• la régulation de la circulation en ville des véhicules de TMV basée sur des critères de
22

PTAC ;
• la1*16
définition
tonnesdes axes et des zones de circulation non restrictifs4*4
2*8 tonnes pour la circulation des
tonnes
poids lourds ;
• la régulation de la circulation de certaines catégories de véhicules de marchandises
dans la ville durant des plages horaires spécifiques.

22 Transport de marchandises en ville

47
47
Ce projet contribuera à fluidifier le trafic de marchandises en milieu urbain et donc
réduire les émissions des gaz polluants.

La régulation de la circulation en ville des véhicules de TMV sur des critères de poids est
parmi les mesures réglementaires proposées. Il s’agit de choisir le PTAC des véhicules
autorisés à circuler en ville de telle façon à opérer le maximum de mutualisation des
moyens de transport et par conséquent un minimum de rejets de GES. Plusieurs
expériences à l’international ont montré l’intérêt de réguler la circulation des véhicules
de transport de marchandises en milieu urbain et son impact positif en termes de
réduction de la congestion sur voierie et de baisse des nuisances environnementales.

Organisation du stationnement

L’offre en stationnement dans les villes marocaines constitue un frein pour l’efficacité du
TMV. A titre d’exemple, un transporteur met sur une journée en moyenne entre 52
minutes et 2h25 pour stationner à proximité des commerces à livrer. Ce temps perdu pour
stationner peut constituer un frein à l’efficacité des acteurs. Elle contribue également,
comme le montre le graphe ci-dessous à accentuer les émissions CO2 dans la ville.

Source : Enquêtes terrain – Transporteurs - Etude logistique urbaine au Maroc ; ADEME - Guide des véhicules 2014,
Guide des facteurs d’émissions 2010

Face à ce constat, le programme de logistique urbaine a traité la question du


stationnement des véhicules de livraison de marchandises en ville à travers la création et
l’aménagement d’aires de livraison pour effectuer les opérations logistiques de
chargement et de déchargement dans les meilleures conditions.

Ce projet a pour finalité de doter les villes d’espaces dédiés à la livraison des marchandises
adaptés aux caractéristiques urbaines et commerciales de chaque ville. Le projet
permettra de :
• optimiser l’utilisation de la voirie afin de réduire les conflits entre usagers ;
• contribuer à l’amélioration de l’attractivité du territoire ;
• améliorer les conditions de travail et la compétitivité des professionnels du transport
de marchandises en ville ;
• réduire les distances inutiles parcourues par les véhicules de livraison et par
conséquent leurs émissions de CO2.

48
48
Source : Etude logistique urbaine au Maroc - Schéma d'une aire de livraison

Flotte, équipements et infrastructures de logistique urbaine,


domaines d’action pour l’atténuation des GES

Modernisation des équipements des professionnels de la logistique urbaine

Le tissu des professionnels de la distribution urbaine est atomisé (45% d’entre eux sont
indépendants) et leurs véhicules ne font pas partie d’une flotte ce qui impacte
négativement leur capacité à massifier et optimiser par conséquent les flux. Seulement
40% des livraisons se font en circuit planifié ce qui ne favorise pas une optimisation des
déplacements des camions.

Aussi, la flotte utilisée pour la distribution urbaine est vétuste et n’est pas adaptée : Près
de la moitié des livraisons se font par des véhicule légers de PTAC<3.5 tonnes ne
permettant pas une mutualisation et une optimisation des circuits de livraison et 25% des
véhicules de distribution urbaine ont plus de 15 ans avec un faible taux de rénovation. Ce
vieillissement de la flotte engendre des nuisances environnementales et augmente les
coûts de la livraison du dernier kilomètre.

Source : Enquête terrain - Transporteurs

A cet égard, le programme de la logistique urbaine a prévu une composante relative à la


modernisation des équipements et des flottes des professionnels de la logistique urbaine
et d’améliorer les outils de leur gestion.

49
49
Ce programme capitalise sur les différentes initiatives au niveau national ayant le même
objectif notamment le programme de renouvellement des véhicules de transport routier
de marchandises lancé par le Ministère de l’Equipement, du Transport et de la Logistique,
notamment pour adopter les normes relatives aux émissions des véhicules.

Modernisation des équipements et des outils de gestion publique des circuits de


marchandises

L’instauration d’outils de gestion efficients et intelligents pour la gestion au quotidien des


flux des véhicules en ville est devenue une tendance internationale. Les concepts de
Systèmes de Transport Intelligent STI et de Smart Cities qui ont été adoptés dans
plusieurs villes dans le monde sont d’un réel apport en matière de réduction et de
limitation des effets néfastes des activités logistiques en ville sur l’environnement.

En s’inscrivant dans cette optique, le programme de logistique urbaine au Maroc


comporte un volet relatif à la modernisation des équipements et des outils de gestion
publique des circuits de marchandises, ayant pour objectif d’encourager les responsables
locaux en charge de la mobilité à adopter et à mettre en place des installations et des outils
de gestion basés notamment sur les nouvelles technologies.

Dans ce sens, le programme de logistique urbaine au Maroc préconise la mise en place


d’applicatifs web et mobile pour le transport de marchandises en ville. Ce projet vise à
réduire le niveau de congestion urbaine, à améliorer la connaissance des flux urbains et
les conditions de travail des transporteurs de marchandises ce qui permettra de réduire
considérablement les effets néfastes de la mobilité de marchandises sur l’environnement.
Ces outils auront pour principales vocations d’accompagner une adoption des bonnes
pratiques de logistique urbaine mais également de réduire les temps de parcours et de
retard, d’améliorer la sécurité routière en milieu urbain et d’accompagner la mise en place
de mesures de régulation du transport de marchandises en ville.

50
50
Développement de centres de transporteurs

Dans le but de réduire le stationnement désorganisé et nuisible des poids lourds à


l’intérieur de la ville, en particulier dans des zones où l’on observe un important
phénomène de stationnement gênant des véhicules de TMV sur des espaces non prévus à
cet effet, voire dangereux pour les autres conducteurs et citadins, le programme de la
logistique urbaine prévoit des projets d’aménagement et de développement de centres
routiers pour les transporteurs.

Ces projets visent à fournir aux professionnels du transport des espaces dédiés à leur
stationnement afin d’améliorer leurs conditions de travail et de sécurité ainsi que leur
efficacité. Il s’agit de créer des espaces fournissant des services de base leur permettant
de stationner et de se reposer, et dans certains cas de procéder à la maintenance de leur
véhicule lorsqu’ils en ont besoin avant de desservir la ville ou d’y transiter pour desservir
une autre ville.

Ces centres de transporteurs auront un impact positif sur la réduction des nuisances
environnementales engendrées par la circulation non optimisée des poids lourds sur le
réseau routier urbain, l’atténuation des contraintes et des nuisances qui résultent du
trafic des camions et du transport des marchandises vers et depuis les principaux pôles
générateurs de flux (ports, zones industrielles, corridors de transit, …).

Centre routier de transporteurs

Développement de projets d’espaces logistiques urbains

La massification des flux de marchandises en ville est un enjeu majeur de la logistique


urbaine : il s’agit d’optimiser dès l’amont les flux entrants en ville. On évoque souvent
l’idée du remplissage complet des camions mais cela renvoie plus largement à des
organisations logistiques qui servent de point de rupture de charge à l’entrée des villes et
qui permettent de mutualiser les capacités de transport et de distribution urbaine à savoir
le développement des espaces logistiques urbains.

51
51
Centre de distribution urbaine

Le principe pour ce projet est de définir une offre d’accompagnement permettant


d’encourager l’investissement pour développer les projets d’espaces logistiques urbains
(ELU) modernes et performants.

Il s’agit de mettre en place une offre d’espaces logistiques urbains destinés à optimiser la
livraison des marchandises en ville par la mise en place de points de ruptures de charge.
Ces espaces peuvent couvrir différents types de périmètres (rue, quartier, ensemble de
quartiers, ville) et peuvent être développés par des acteurs privés ou à travers une
collaboration entre acteurs publics et privés.

52
52
STRATEGIE LOGISTIQUE MAROCAINE,
SOUTENUE PAR LE GLOBAL ENVIRONMENTAL FACILITY

53
53
Projet d’intégration du changement climatique dans la stratégie
logistique marocaine23
Etant donné ses importants potentiels et possibilités en matière de réduction des GES, la
stratégie logistique marocaine bénéficie déjà d’un appui du Global Environmental Facility
(GEF) et du Programme de Développement des Nations Unies. En effet, le GEF contribue
au financement et à l’implémentation au Maroc d’un projet
relatif à l’intégration du changement climatique dans la stratégie
nationale de développement de la compétitivité logistique et
dans la mise en œuvre des plateformes logistiques.

L'objectif de ce projet est de réduire les émissions des GES dans


le secteur de la logistique au Maroc en développant le concept
de la logistique à faible carbone tout en mettant l’accent d’abord
sur le schéma régional de développement des zones logistiques
du Grand Casablanca.

Il s’agit de développer un modèle pilote basé sur un ensemble de mesures d’atténuation à


répliquer sur les autres zones logistique dans une optique de contribuer à l'objectif global
de réduction de 35% des émissions de CO2 liées au transport routier de marchandises.

Ce projet, vient appuyer le travail démarré au Maroc en matière de réduction des


émissions liées au secteur du fret et les diverses initiatives mises en place à date dans ce
cadre. En effet, ce projet permettra d’examiner les différents instruments de politique, de
mesures et options envisageables pour la contribution à la réduction des émissions, en
prenant en considération les particularités du secteur.

Ce projet vise à atteindre trois résultats :

Résultat 1 : Les institutions, les politiques publiques et les réglementations sont


renforcées pour le développement à faible carbone du secteur du transport au
Maroc

Il s’agit d’appuyer les différentes institutions concernées, notamment le Ministère de


l’Equipement, du Transport et de la Logistique, pour traduire la cible ambitieuse de
réduction des GES en une panoplie d’instruments politiques et mesures réalisables au
niveau national. Pour ce fait, divers produits seront développés, dont chacun est traduit
par plusieurs activités. Le premier produit de ce résultat vise le renforcement
institutionnel et le développement des capacités institutionnelles à travers l’organisation
de formations ciblées et l’élaboration d’un Kit d’outils et de guides de formation relatives
au développement à bas carbone.

Ayant pour principal objectif d’introduire la dimension du Changement Climatique dans


cette dernière, le projet passera pour ce faire par l’évaluation de divers instruments
politiques, de dispositifs techniques et des mesures d’atténuation des GES dans le secteur
du fret. La mise en place d’un cadre réglementaire et fiscal adéquat est indispensable pour
23Données du Document Projet -GEF-PNUD sur l’intégration du changement climatique dans la stratégie nationale de
développement de la compétitivité logistique et dans la mise en œuvre des plateformes logistiques

54
54
promouvoir et mettre en place les mesures politiques spécifiques et les mesures
d’atténuation dans le secteur du fret. Ainsi, une assistance technique assurera
l’accompagnement des institutions concernées. L’arrêté du Ministre de l’Equipement et
des Transports n°2713-10 du 17 moharrem 1432 (23 décembre 2010) relatif à la
conduite professionnelle serait également revu dans ce cadre et amendé pour inclure la
formation en éco-conduite. Les mesures à implémenter par la suite feront objet d’un
contrôle basé sur un ensemble d’indicateurs conçu pour le suivi des réductions des
émissions et des co-bénéfices atteints.

Résultat 1 Produits Activités

Les 1.1 Le renforcement 1.1.1. Développement d’un ensemble de directives et d’outils de


institutions, institutionnel et le formation pour assurer une bonne gestion du développement à
les politiques développement des faible carbone au METL et à l’AMDL ;
publiques et capacités du Ministère de 1.1.2. Formation technique sur la gestion de données GES, MRV24 et
les l’Equipement, du conception et mise en œuvre de NAMA25 spécifique au secteur
réglementati Transport et de la du fret ;
Logistique (METL) et 1.1.3. Voyages d’études pour les fonctionnaires gouvernementaux et
ons sont
l’Agence Marocaine de des représentants du secteur privé dans les pays ayant une
renforcées
Développement de la expérience pertinente en matière de développement à faible
pour le Logistique (AMDL) carbone du secteur du fret.
développeme
1.2 Dimension de 1.2.1 Evaluation de faisabilité technique, réglementaire et
nt à faible l’atténuation du économique d’une gamme de dispositifs politiques et des
carbone du changement climatique mesures d’atténuation des GES dans le secteur du fret ;
secteur du de la Stratégie Nationale 1.2.2 Assistance juridique à l’élaboration d’un cadre réglementaire
transport au de la Logistique précisée pour promouvoir des mesures politiques spécifiques et des
Maroc et mise en œuvre pour mesures d’atténuation dans le secteur du fret dont la mise en
l’élaboration d’un cadre place d’un inventaire obligatoire des émissions de GES et des
réglementaire à faible systèmes MRV, la mise en œuvre obligatoire de la Norme Euro
carbone pour le secteur 4, la promotion de mesures d’incitation fiscale pour l’efficacité
de la logistique énergétique, shift modal du route vers le rail et le
renouvellement de la flotte ;
1.2.3 Révision de de l’arrêté du ministre de l’Equipement et des
Transports n°2713-10 du 17 moharrem 1432 (23 décembre
2010) relatif à la conduite professionnelle et son amendement
pour intégrer la formation en éco-conduite ;
1.2.4 Conception d’un système d’incitation financière pour le
renouvellement de la flotte afin d’introduire progressivement
les normes Euro 4. Ceci comprend une étude de faisabilité et des
consultations avec les principales parties prenantes ;
1.2.5 Conception et mise en œuvre d’un système de contrôle à base
d’indicateurs de la Stratégie Nationale de la Logistique pour
suivre les émissions de GES, la finance climatique mais
également les co-bénéfices (notamment la croissance
économique du secteur, le taux de transition de l’informel vers
le formel, les entreprises de transport nouvellement créées, le
taux d’occupation des plateformes logistiques, etc.).
1.3 Un profil de la flotte de la 1.3.1 Enquêtes statistiques de toutes les sources pertinentes
route et des facteurs publiques et privées concernées, telles que les entreprises
d’émission spécifiques au formelles, CVT26, systèmes de paiement des vignettes, centres
pays sont développés de pesage, etc., afin de dresser un profil réaliste des flottes
pour les modes de routière et ferroviaire détaillant les données clés telles que le
transport marocains nombre de véhicules, le type, l’âge, le PTC, le type et la pression
(routiers et ferroviaires), des pneus, le type et l’efficacité du combustible, la propriété, le
et utilisés pour le kilométrage, les poids chargés, le type de charges ;

24 Système de Mesure, de Reporting et de Vérification


25 Mesures d’Atténuation Appropriées au Niveau National
26 CVT: Centres de Visites Techniques.

55
55
Résultat 1 Produits Activités

développement des 1.3.2 Développement d’un système centralisé pour assurer une
scénarios collecte de données permanente et une mise à jour du profil de
la flotte routière et du profil ferroviaire ;
1.3.3 Etablissement d’une convention de recherche entre le METL et
une école nationale d’ingénieurs pour assurer le
développement des facteurs d’émission spécifiques au secteur
du fret marocain ;
1.3.4 Développement d’un ensemble de méthodes pour calculer les
émissions des GES du secteur du fret.
1.4 Un comité 1.4.1 Développement d’un ensemble de lignes directrices pour
interministériel est mis en établir les critères nationaux d’éligibilité, de conception et de
place pour promouvoir les qualité des NAMAs transport ;
politiques d’atténuation 1.4.2 Renforcement des capacités du comité à travers des formations
des émissions dans le sur les NAMAs et le développement d’un manuel de procédures
secteur du transport d’évaluation des NAMAs ;
1.4.3 Assistance au comité pour l’évaluation des NAMAs transport.
1.5 La mise en œuvre de 1.5.1 Développement d’un plan de communication et de partage des
partage de connaissances connaissances ;
et de communication 1.5.2 Création d’un site Web du projet pour communiquer sur les
autour des activités liées activités, les meilleures pratiques et résultats du projet ;
aux solutions 1.5.3 Organisation et participation à des conférences nationales et
d’atténuation des GES internationales sur le développement à faible carbone dans le
dans le secteur des secteur du fret.
transports

Résultat 2 : Le réseau des zones logistiques du Grand Casablanca est développé en


tant que projet-modèle de mesure d’atténuation appropriée au niveau national
(“NAMA”).

Le premier produit à atteindre dans le cadre de ce résultat est la réalisation de l’inventaire


des GES et son système MRV associé au développement de zones logistiques dans le Grand
Casablanca, conçus et mis en œuvre pour des fins de “NAMA”.

Il s’agit pour ce faire de réaliser plusieurs activités principalement la réalisation d’un


benchmark sur les expériences internationales relatives aux NAMAs dans le secteur du
fret dans les zones urbaines, la conception et la mise en œuvre d’un inventaire des
émissions de GES et des systèmes MRV… Le benchmark à réaliser devra aboutir à
l’élaboration des termes de référence spécifiques à la préparation du document de
conception de la NAMA du Grand Casablanca.

Cette NAMA sera conçue pour la mise en œuvre immédiate de 5 composantes prioritaires.
En effet, la réduction des émissions pour le schéma régional logistique du GC démarrera
par la mise en place de cinq mesures sélectionnées dans ce projet.

Il s’agit de 1) la formation en éco-conduite, 2) la sensibilisation des opérateurs sur un


ensemble de mesures visant la réduction de la consommation de carburant, 3) le shift-
modal (route vers le rail), 4) l’installation de Photovoltaïques d’une capacité de 1,5 MW et
5) le soutien au renouvellement de la flotte, notamment pour rendre opérationnel
l’introduction de la Norme Euro 4 désormais obligatoire au Maroc depuis janvier 2015
même sur les véhicules montés localement.

56
56
Résultat 2 Produits Activités
Le réseau des 2.1. Inventaire des GES et 2.1.1 Benchmark sur les expériences internationales relatives aux systèmes
ZLMF du Grand systèmes MRV conçus et mis de NAMAs et MRV dans le secteur du transport/secteur du fret dans les
Casablanca en œuvre pour des fins de zones urbaines (cette étude devrait aboutir à l’élaboration des termes de
(GC) est “NAMA” référence spécifiques à la NAMA du GC) ;
développé en 2.1.2 Enquêtes de base sur l’utilisation des plateformes logistiques, collecte de
tant que données sur les volumes, les marchandises, les émissions, etc.;
projet-modèle 2.1.3 Conception et mise en œuvre d’un inventaire des émissions de GES et
de mesure des systèmes MRV, y compris les plateformes informatiques associées,
d’atténuation destinées à être utilisées par les parties prenantes et les utilisateurs
appropriée au potentiels dans les 8 futurs sites du schéma régional logistique du GC.
niveau national
(“NAMA”).
2.2 Une NAMA conçue pour la 2.2.1 Etablissement d’une liste de formateurs bénéficiaires de la formation de
mise en œuvre immédiate de formateurs à l’éco-conduite ;
5 composantes prioritaires 2.2.2 Conception d’un programme de Formation des Formateurs sur l’éco-
(formation en éco-conduite, conduite ;
sensibilisation des 2.2.3 Enquête pour la détermination du tonnage susceptible d’être transféré
opérateurs, shift modal, de la route vers le rail ;
conformité des véhicules à la 2.2.4 Développement d’une NAMA pour le schéma régional logistique du GC
norme Euro 4 et installation basée sur au moins les modules d’atténuation suivants : l’éco-conduite,
sur le toit des PV de 1,5 MW) infrastructure fixe, efficacité énergétique/énergie renouvelable,
renouvellement du parc automobile et le shift modal de la route vers le
rail.
2.3 Une ligne de base 2.3.1 Développement d’une méthodologie de référence normalisée pour
normalisée pour le shift- évaluer les émissions de GES de la route vers le rail (shift modal) et sa
modal (de la route vers le soumission à la CCNUCC pour approbation ;
rail) est développée en tant 2.3.2 Essai d’application et calibrage de l’outil d’atténuation sur le site
qu’outil d’atténuation pour logistique de Zenata et d’autres projets pertinents de shift modal.
favoriser la réplication
2.4 Une stratégie de 2.4.1 Evaluation du potentiel d’atténuation des émissions des GES à
réplication sur les autres développer dans chaque schéma logistique régional sur la base des plans
plateformes logistiques est d’action de l’AMDL et des politiques d’atténuation développées mais
développée, en s’appuyant aussi des actions du Produit 1.2 ;
sur le modèle du Grand 2.4.2 Capitaliser l’expérience du schéma logistique du Grand Casablanca en
Casablanca tant que modèle à répliquer dans les autres schémas logistiques
régionaux (en coordination avec les résultats 2 et 3) ;
2.4.3 Développement des autres schémas régionaux comme un « noyau
NAMA » avec un cadre MRV associé.
2.5 Un cadre novateur de 2.5.1 Evaluation des chevauchements et synergies des mesures d’atténuation
“NAMAs imbriquées” est entre la NAMA du schéma régional logistique du GC et la « NAMA ville »;
développé pour coupler la 2.5.2 Conception d’un cadre “NAMAs imbriquées” en tant que base pour le
NAMA du schéma régional développement et le comptage des mesures d’atténuation aux sites
logistique du GC à la NAMA de logistiques du GC et la nouvelle Eco-Cité de Zenata sans qu’il n’y ait une
la nouvelle Eco-Cité de Zenata duplication ou un chevauchement ;
(“NAMA ville”), une initiative 2.5.3 Mise en place d’un ensemble de lignes directrices pour promouvoir la
pour favoriser les synergies réplication du cadre “NAMAs imbriquées” à d’autres NAMAs
d’atténuation dans le cadre potentiellement imbriquées soit pour des raisons géographiques ou
d’un inventaire solide et sectorielles.
cohérent des GES et d’un
cadre MRV

Résultat 3 : La mesure d’atténuation (“NAMA”) est rendue opérationnelle à travers


des investissements de mise à niveau des zones logistiques prévues par le schéma
régional logistique du Grand Casablanca

Le 3ème résultat escompté par ce projet est l’opérationnalisation de certaines


composantes de la NAMA du Grand Casablanca. Un certain nombre de mesures de
réduction des émissions ont été prévues dont :

 Eco-conduite : le projet GEF contribuera dans ce cadre à la mise en œuvre d'un


programme de formation à l'éco-conduite pour les formateurs des auto-écoles offrant
des sessions pour l’obtention du permis de conduire de catégorie C relatif au poids
lourd dédié au transport de marchandises. Le projet cible la formation de 100

57
57
formateurs en la matière. L'appui du GEF prendra la forme d’un financement partiel du
coût dédié aux formations. L’investissement du GEF pour soutenir cette activité est
estimé à 60 000 $USD ;

 Installation photovoltaïque de 1,5 MW : Suite à l’étude de faisabilité technico-


économique réalisée par la Société Nationale des Transports et de la Logistique (SNTL)
concernant la mise en place de panneaux photovoltaïques (PV) sur la toiture d’une
capacité de 1,5 MW, le projet GEF viendra appuyer la SNTL par un financement partiel
pour l’acquisition des matériaux nécessaires à l’installation. Dans le même cadre, le
projet et L’Agence Nationale pour le Développement des Energies Renouvelables et de
l’Efficacité Energétique (ADEREE) apporteront une assistance technique à la SNTL en
matière de droit de connexion au réseau électrique et le « net-metering ».
L’investissement du FEM pour soutenir l’installation des PV est estimé à 500 000
$USD ;

 Sensibilisation des opérateurs : il s’agit de mettre en œuvre une large compagne de


sensibilisation des opérateurs du transport routier de marchandises inscrits au niveau
du registre du METL pour les inciter à mettre en œuvre un ensemble de mesures, à
savoir : l’éco-conduite, l’acquisition de nouveaux véhicules en bénéficiant des mesures
initiées par l’Etat pour promouvoir la norme Euro 4, et l’entretien régulier des
véhicules. L’effort de sensibilisation apportera les précisions nécessaires aux
opérateurs sur les bienfaits de ces mesures mais également de leur répercussion sur la
facture énergétique, ainsi que sur celle du carburant. Il importe de signaler que la
promotion de ces mesures est en parfaite concordance avec l’étude lancée par le METL
relative au calcul et l’actualisation des coûts de référence du transport routier de
marchandises. Ces activités de sensibilisation seront mises en œuvre en partenariat
avec la Fédération du Transport (FT) de la Confédération Générale des Entreprises du
Maroc (CGEM) en ciblant la région de Grand Casablanca ainsi que d’autres régions du
Royaume. L’investissement du GEF pour soutenir l’installation des PV est estimé à
100 000 $USD.

Une partie de ce résultat vise également le soutien au renouvellement de la flotte : Il s’agit


d’apporter un soutien à l’initiative entamée en 2008 par le METL qui visait l’amélioration
de l’efficacité des véhicules à travers des subventions destinées aux conducteurs des vieux
véhicules et allant jusqu’à la moitié du coût du véhicule acheté.

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L’appui du projet dans ce cadre sera d’examiner les options d’ouverture d’une ligne de
crédits dédiés à ces opérateurs pour encourager le renouvellement des véhicules et lever
les barrières d’ordre financier. Le projet apportera également un soutien technique et
administratif aux propriétaires des vieux véhicules de transport de marchandises pour
bénéficier du programme de renouvellement de la flotte.

Résultat 3 Produits Activités


La mesure d’atténuation 3.1 Financement partiel du GEF 3.1.1 Soutien financier pour la mise en œuvre de la
(“NAMA”) est rendue pour 3 interventions formation des formateurs à l’éco-conduite ;
opérationnelle à travers d’atténuation énoncées dans le 3.1.2 Réalisation d’une compagne de sensibilisation des
des investissements de schéma régional logistique du opérateurs du transport de marchandises au niveau
mise à niveau des zones GC (formation à l’éco-conduite, du Grand Casablanca et d’autres régions du Maroc ;
logistiques prévues par le sensibilisation des opérateurs, 3.1.3 Assistance technique à la SNTL sur le branchement
schéma régional logistique et installation sur les toits de au réseau, le comptage net (net metering) et sur
du GC panneaux PV de 1.5 MW), avec l’approvisionnement des panneaux PV ;
un appui à la conformité des 3.1.4 Financement partiel d’une installation solaire
véhicules à la norme Euro 4. photovoltaïque de 1.5MW sur le toit ;
3.1.5 Soutien technique et administratif aux propriétaires
de vieux véhicules de transport de marchandises
pour bénéficier du programme de renouvellement
de la flotte.

Impacts attendus du projet27

Les bénéfices directs du projet relatifs aux réductions des gaz à effet de serre (GES)
calculées consisteront en :

o Les impacts relatifs à la réduction des émissions directes des GES : La formation à
l’éco-conduite des chauffeurs de camions qui serait associée au schéma régional
logistique du GC. Les expériences antérieures acquises par le METL et la SNTL en
matière de formation à l’éco-conduite ont engendré une réduction de 10% des
émissions. Tenant compte des différentes hypothèses de calcul, les réductions sont
estimées à 87 321 tCO2.

o L’installation de 1,5 MW de PV sur le toit des entrepôts. En considérant une électricité


annuelle générée de 3 700 MWh, un facteur d’émission de 0,59 tCO2/MWh relatif au
réseau électrique national, et une durée de vie de 15 ans pour les panneaux solaires,
le total des réductions des émissions directes seront de l’ordre de 32 745 tCO2. Il est
prévu que, en tant que première grande installation de toit photovoltaïque dans le
secteur de la logistique, cet investissement aura des effets importants de réplication.
De plus, il convient de noter que cette mesure ne concerne pas spécifiquement le
secteur du fret. En effet, l’installation des panneaux solaires aura pour objectif de
réduire les émissions au niveau du site de Zenata, et permettra ainsi de réduire
indirectement les émissions du projet.
o Le renouvellement de la flotte grâce à la création d’une ligne de crédit, en
collaboration avec le Fonds National des Transports. En se basant sur l’approche
considérée par l’équipe de préparation du projet, et en supposant que 5 000 camions
bénéficient du projet de renouvellement durant la période du projet (2016-2019),

27 Selon le Document Projet -GEF-PNUD- sur l’intégration du changement climatique dans la stratégie nationale de développement
de la compétitivité logistique et dans la mise en œuvre des plateformes logistiques

59
59
et que les nouveaux véhicules sont 5% plus efficients que les anciens, la réduction
totale des émissions atteindra environ 18 322 tCO2.

o Le “shift modal” de la route vers le rail. Des réductions supplémentaires des


émissions sont très attendues de cette mesure. En effet, compte tenu de l’approche
« t.km » et en supposant que 5 % des tonnes.km transportés passera de la route vers
le mode de transport ferroviaire à la fin du projet (2019), les réductions des
émissions du transfert modal sont estimées à être de l’ordre de 872 756 tCO2
représentant environ 9% des émissions totales relatives à l’année de référence
2009. En parallèle aux autres mesures, le shift modal semble concerner la majeure
partie des réductions estimées dans le secteur.

o L’amélioration de la maintenance et du contrôle technique des véhicules de


marchandises qui serait déployée davantage grâce aux efforts de sensibilisation des
opérateurs du secteur. L’Union Européenne (UE), grâce à son expérience en matière
de contrôle technique des véhicules routiers, suggère l’atteinte d’environ 5-10% de
réduction des émissions. Cette mesure vise principalement le secteur formel en
atteignant 20% de la flotte du projet en 2019. Le potentiel de réduction des
émissions reste conservatif et est estimé à atteindre 491 373 tCO2.

Les réductions des émissions indirectes qui découleront de la mise en œuvre du projet
ont été calculées suivant deux approches ascendante et descendante :

 L’approche « ascendante » :
Selon cette approche, le calcul des réductions d’émissions indirectes relatif à chaque
mesure (PV, éco-conduite, renouvellement de la flotte, amélioration de la
maintenance, shift-modal) se base sur les réductions d’émissions directes calculées
précédemment, avec l’application d’un facteur de réplication (FR) relatif aux impacts
indirects qu’aura le projet 10 ans après sa clôture (période allant de 2020 à 2029).
L’approche « ascendante » donne lieu à un total de 3 364 318 tCO2 de réductions.

 L’approche « descendante » :
Le calcul des réductions des émissions indirectes via cette approche a également été
effectué pour chaque mesure considérée. L’approche « descendante » prend en
compte les potentiels économique et technique relatifs au projet durant les 10 années
après sa mise en œuvre, multiplié par un facteur de causalité (FC) estimé par le GEF,
spécifique à chaque action et indiquant dans quelle mesure l’intervention du GEF peut
prétendre une causalité pour la réduction. Cette approche donne lieu à des résultats
plus importants que l’approche précédente. Le potentiel total des 10 années de
réduction d’émissions, estimé par cette approche est de 11 115 550 tCO2.

60
60
CONCLUSION
De façon générale, une bonne gestion de la chaîne logistique induit par essence une
réduction des GES. La massification des flux, l’optimisation des moyens et des ressources
et la rationalisation des infrastructures et leur exploitation, bases intuitives d’un bon
mangement de la supply chain, sont d’importants leviers pour la limitation des nuisances
environnementales.

Même si l’on peut considérer que la logistique est une affaire qui concerne plus le monde
de l’entreprise, ce constat est aussi valable à l’échelle d’un pays dans la mesure où à
travers des politiques et stratégies volontaristes nationales on peut instaurer une
cohérence logistique territoriale et forger un modèle de bonnes pratiques.

Le Maroc qui compte parmi les rares pays ayant fait le choix de définir et mettre en œuvre
une vision et une stratégie nationale intégrée propre au secteur logistique est largement
engagé dans les efforts mondiaux pour la réduction des GES résultant des activités
logistiques.

La minimisation des effets de la logistique dans le monde sur le changement climatique


est un chantier colossal qui nécessite le concours de tous. Il exige de s’inscrire dans une
approche collaborative et partenariale entre public et privé, pays avancés et pays en voie
de développement. Des cadres de coopération internationale comme la COP et le Global
Environmental Facility ne peuvent que stimuler l’action collective vers une logistique
verte et durable.

Dans ce sens, les acteurs de la supply chain au Maroc et dans le monde sont appelés à jouer
leur rôle pour accomplir les changements qui permettent de remporter les challenges et
relever les défis liés au changement climatique pour une planète durable pour les
générations futurs.

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