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6.

Le Cytoplasme :

Contrairement au cytoplasme eucaryote, celui des procaryotes est dépourvu d’organites


délimités par une membrane. En effet, le cytoplasme des procaryotes est dépourvu de toute
cloison interne. C’est un hydrogel colloïdal de pH compris entre 7 et 7.2. Il comprend :

Une phase dispersante : constituée d’une solution de sels minéraux et de composés solubles
de nature lipoprotéique ;

Une phase dispersée : formée de nucléoprotéines et de lipides.

Le constituant majeur du cytoplasme est l’acide ribonucléique, mais d’autres éléments sont
présents, il s’agit de substances de réserve.

6.1. ARN et ribosomes :

En microscopie électronique, le cytoplasme bactérien apparait granulaire. Chaque granulation


de 20 nm environ, de forme sphérique ou cylindrique, correspond à des ribonucléoprotéines
qui constituent les ribosomes. Donc, les ribosomes sont composés d’ARN et de protéines : ce
sont des petites usines à protéines. Ces petites granulations sphériques très complexes, de 20 à
30 nm de diamètre, contenant environ 63% d’ARN ribosomal et 37% de protéines. Ils sont
présents en grand nombre dans le cytoplasme. On peut compter des milliers de ribosomes
dans une seule cellule en phase de croissance, 18000 chez Escherichia coli. Les ribosomes
procaryotes sont légèrement plus petits que les ribosomes eucaryotes.

Les ribosomes procaryotes ont un coefficient de sédimentation de 70 S (unité de Svedberg,


unité du coefficient de sédimentation, vitesse de sédimentation dans une centrifugeuse).
Chaque ribosome est un organite complexe constitué de deux sous unités 30S et 50S. Les
ribosomes bactériens, en l’absence de magnésium, se dissocient en deux sous unités. La petite
sous unité, de constante de sédimentation 30S, est constituée par de l’ARNr 16S et par 21
protéines (protéines S). La grande sous unité 50 S, contient de l’ARNr 23S, de l’ARNr 5 S
et 31 protéines (protéines L).

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Les ARNr forment le squelette de chaque sous unité. A l’intérieur du ribosome, il existe deux
sites de liaisons aux ARNt : le site aminoacyl A et le site peptidyl P, un site de liaison à
l’ARNm et un site de la peptidyl transférase.

Le rôle des ribosomes est de rassembler le complexe ARNm et les ARNt, de former des
liaisons peptidiques entres les acides aminés et d’assurer l’exactitude de la synthèse protéique.

Les ribosomes présents dans le cytoplasme synthétisent des protéines intracellulaires, tandis
que les ribosomes liés à la membrane plasmique fabriquent des protéines qui sont exportées.

6.1. Substances de réserve :

La bactérie peut accumuler des matériaux, organiques ou inorganiques qui servent de


substances de réserve. Celles-ci se forment lorsque la croissance est arrêtée, ou inhibée d’un
épuisement d’un facteur limitant ou par la présence d’un agent inhibiteur. Ces conditions sont
habituelles dans l’environnement aquatique ou tellurique, souvent pauvres en éléments
nutritifs.

Ces matériaux de réserve sont inertes, insolubles dans l’eau ; lorsqu’ils atteignent une taille
suffisante ils forment des granulations ou inclusions, visibles au microscope optique.

Substances de réserve : glycogène chez Sphaerotilus natans

Ces substances de réserve peuvent être des glucides (amidon et surtout du glycogène), des
lipides (poly-hydroxy-butyrate) et parfois des minéraux (fer, soufre).

o Réserves polysaccharidiques : qui peuvent être de l’amidon ou du glycogène et qui


sont formés lorsque la source de carbone est en excès alors que celle d’azote ou de soufre ou
de phosphore est limitante. L’accumulation d’amidon ou de composés analogues a été décrite
chez quelques espèces des genres Acetobacter, Neisseria et chez Clostridium butyricum.
Tandis que, le glycogène est assez communément rencontré chez les bactéries comme les
Bacillus, les entérobactéries, les Micrococcus, les Arthrobacter,………….

La présence de ses granulations (amidon, glycogène) est facile à révéler avec une solution
iodo-iodurée qui colore l’amidon en bleu foncé et le glycogène en brun rougeâtre.

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o Granules d’acide poly-β hydroxybutyrique : qui s’accumulent lorsque les éléments
nutritifs autres que la source de carbone deviennent limitants. Le poly-β
hydroxybutyrique (PHB) est un polymère linéaire synthétisé et stocké comme substance de
réserve par de nombreuses espèces de Micrococcus, Pseudomonas, Vibrio, Sphaerotilus. Il est
formé chez les bactéries aéro-anaérobies qui, en l’absence d’oxygène, empruntent les voies du
métabolisme fermentatif. Lorsque les conditions redeviennent aérobies, les bactéries se
servent de ces réserves comme source de carbone et d’énergie. Toutes ces substances
accumulées dans la cellule sous forme de granules ou de gouttelettes ont la propriété d’être
colorées par les colorants lipophiles comme le noir Soudan.
o Granules de polyphosphates inorganiques ou volutine : de nombreuses bactéries
peuvent accumuler des phosphates inorganiques sous forme de polyphosphates. On les
appelle des granulations métachromatiques par ce qu’elles prennent une couleur différente
de celle du colorant choisi, par exemple rouge pourpre avec le bleu de toluidine. On leur a
donné également le nom de volutine par ce qu’elles ont été décrites pour la première fois chez
Spirillum volutans.
o Des lipides et des esters d’acides gras à longues chaines : sont stockés, chez les
mycobactéries, dans des vacuoles.
o Des inclusions de soufre et de fer : les bactéries qui oxydent les composés réduits du
soufre accumulent le soufre élémentaire de façon transitoire, sous forme de globules ; celui-ci
peut être stocké à l’intérieur de la cellule ou excrété. Lorsque l’hydrogène sulfuré disparait du
milieu, le soufre est oxydé en sulfates. Le soufre peut constituer une source d’énergie pour les
bactéries aérobies comme les Beggiatoa, les Thiothrix, qui tirent leur énergie de l’hydrogène
sulfuré. Par contre, les sidérobactéries ont les gaines contiennent de l’hydroxyde de fer et le
cytoplasme referme des inclusions de même nature.

7. Chromosome bactérien :

Le génome bactérien est le plus petit des cellules vivantes. Comme pour le reste du monde
vivant, il est formé d’ADN et constitue le support de l’hérédité des bactéries. Il stocke et
contrôle toutes les informations nécessaires aux activités et au fonctionnement de la cellule
bactérienne.

Pendant de nombreuses années, les essais de mise en évidence d’un appareil nucléaire chez
les bactéries se sont révélés infructueux : la présence d’acide ribonucléique (ARN) en
quantités extrêmement importantes dans le cytoplasme bactérien masque en effet l’acide
désoxyribonucléiques (ADN) et sa coloration par les colorants basophiles.

La mise en évidence du chromosome bactérien a été faite en premier lieu par des techniques
cytochimiques. Elles permettent de distinguer l’ADN des ARN très nombreux dans le
cytoplasme et qui masquent le chromosome bactérien :

Technique de Stille et Piekarski : c’est l’une des premières méthodes spécifiques qui utilise
la réaction de Feulgen. Les bactéries sont traitées par l’acide chlorhydrique dilué qui dégrade
partiellement l’ADN en libérant son désoxyribose constitutif et les fonctions aldéhydes libres

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de ce pentose. En présence de réactif de Schiff (colorant basique), les résidus aldéhydes se
colorent en rouge foncé, localisant l’ADN dont ils sont issus.

Technique de Boivin : qui consiste à éliminer l’acide ribonucléique par l’action d’une
ribonucléase, puis l’appareil nucléaire (ADN) peut être mis en évidence par coloration à l’aide
d’un colorant basique (bleu de méthylène, fuschine basique, réactif de Schiff : réaction de
Feulgen).

Le génome des cellules procaryotes a une structure fondamentalement différente de celle des
cellules eucaryotes. En effet, chez les cellules eucaryotes l’ADN génomique est réparti sur
plusieurs chromosomes qui ont tous une structure linéaire et son rassemblé dans le noyau.
Tandis que, le matériel génétique chez la bactérie est typiquement composé d’une molécule
unique d’ADN circulaire. Cette molécule est en suspension dans le cytoplasme cellulaire.
Aucune membrane ne sépare l’ADN bactérien du cytoplasme et il n’ya donc pas de noyau
individualisé, comme c’est le cas des cellules eucaryotes.

Le noyau bactérien est constitué donc d’un seul chromosome circulaire, ceci peut être
démontré par autoradiographie qui consiste à cultiver des bactéries en présence de thymidine
tritiée (radioactive). Au cours de leurs divisions, les bactéries intègrent cette base radioactive
dans les nouvelles molécules d’ADN nouvellement synthétisées. Les bactéries sont alors
lysées par un détergent ; la préparation est ensuite dialysée et la membrane de dialyse est
recouverte d’une émulsion photographique sensible. Parmi les images obtenues, certaines
permettent d’obtenir un chromosome circulaire qui peur atteindre la longueur de 1 mm.

Autoradiographie du chromosome d’Escherichia coli

7.2. Composition chimique :

L’acide désoxyribonucléique (ADN) est un polymère de poids moléculaire très élevé,


composé d’unités appelées : nucléotides. Chaque nucléotide est constitué :

 D’un sucre à 5 atomes de carbones, le désoxyribose ;


 D’une base purique ou pyrimidique (les bases puriques sont l’adénine A et la guanine
G, les bases pyrimidiques sont la cytosine C et la thymine T) ;
 D’un groupement phosphoré qui est un phosphate diester en position 3’ et 5’ du
désoxyribose.

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Segment d’une chaine polynucléotidique

Nucléoside = Sucre + Base

Nucléotide = Nucléoside + Phosphate = Sucre + Base + phosphate.

On savait donc que l’unité de base de l’ADN est un nucléotide formé d’un sucre à cinq
carbones, le désoxyribose, avec un phosphate estérifié à la position 5’ du cycle du sucre et une
base azotée attachée au site 1’

Il ya deux sortes de bases azotées dans les acides nucléiques : les pyrimidines, possédant un
cycle unique, et les purines, à deux cycles.

Dans l’ADN, il y a deux pyrimidines différentes, la thymine T et la cytosine C et deux


purines différentes, la guanine G et l’adénine A.

Les nucléotides sont unis les uns aux autres par covalence pour former un polymère linéaire,
un brin, dont l’axe est composé d’une alternance de groupements sucres et phosphates unis
par des liaisons phosphodiester 3’ – 5’.

La structure d’un nucléotide est polarisée : on appelle extrémité 5’ le coté où se trouve le


phosphate, tandis que l’autre coté est l’extrémité 3’. Puisque tous les nucléotides empilés
dans un brin ont la même orientation, tout le brin possède un sens, avec une extrémité 3’ et
une 5’.

Dans tous les ADN d’origine bactérienne, les chaines de polynucléotides sont associées par
deux brins complémentaires et maintenues par des liaisons hydrogènes qui relient les
molécules de bases, pour former une double hélice. Les bases sont toujours appariées de la
même façon : à l’adénine correspond la thymine et à la guanine correspond la cytosine (le
modèle de Watson et Crick).

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Représentation schématique de la double hélice. Le squelette consiste en
désoxyriboses (S) reliés par des phosphates (P) formant des liaisons phosphodiester.

Dans tous les ADN, il existe autant de molécules de thymine que d’adénine et autant de
molécules de cytosine que de guanine. Autrement dit, on peut établir les égalités suivantes :
A= T et C = G ou encore : A/T= 1 et C/G=1.

C’est le grand principe de l’équivalence ou de la complémentarité selon lequel à une adénine


correspond toujours une thymine et à une cytosine vient toujours s’apparier une guanine.
C’est pour cette raison, on définit le rapport connu sous le nom de rapport de Chargaff :
A+G/T+C.

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7.3. Structure :

Chez les bactéries, le chromosome est une unique molécule d’ADN circulaire fermée et très
longue (environ 1000 fois plus longue que la bactérie : 1360 µm chez Escherichia coli) libre
et pelotonnée dans le cytoplasme. Sa masse moléculaire est de l’ordre de 3.109 Da et le
nombre de paires de base est de 5.106 environ. L’absence de membrane nucléaire fait que l’on
préfère parler d’appareil nucléaire ou de nucléotide que de noyau.

L’ADN isolé sous forme native présente une structure circulaire torsadée appelée super-
hélice ou bien forme super-enroulée. Elle se distingue de l’autre forme dite relaxée par une
structure plus compacte et présente donc un comportement différents lors d’une
ultracentrifugation (sédimentation plus rapide) ou lors d’une électrophorèse en gel d’agarose
(migration plus rapide). Des enzymes présents dans la cellule, les topoisomérases, sont
capables de convertir une forme en l’autre. La topo-isomérase II appelée gyrase, permet le
passage de la forme superenroulée à la forme relaxée. La topo-isomérase I réalise le
passage inverse.

Dénaturation et renaturation d’un ADN :

La structure de l’ADN double hélice peut être modifiée sous l’action d’agents
physicochimiques. Les deux brins peuvent se séparer, donnant naissance à un ADN
monocaténaire (monobrins) ; c’est la dénaturation de l’ADN. Chaque brin d’ADN obtenu
après dénaturation reste intact et conserve la séquence nucléotidique qu’il avait dans le
duplex. En revanche, la dénaturation modifie les propriétés physiques de cette molécule,
notamment sa capacité d’absorber la lumière à une longueur d’onde de 260nm (ultraviolet).

L’ADN natif absorbe peu les rayons ultraviolets (hypochromicité) du fait de l’arrangement
réguliers des paires de bases le long du duplex, tandis que l’ADN dénaturé absorbe plus
fortement les mêmes rayons (hyperchromicité). Il est ainsi possible d’évaluer la dénaturation

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d’un ADN en mesurant la densité optique (DO) à 260nm de cette molécule en solution.
L’agent le plus employé en pratique pour dénaturer un ADN n’est autre que la chaleur. Si l’on
trace la courbe des variations de DO à 260nm d’une solution d’ADN en fonction de la
température, on obtient une sigmoïde. A partir de cette dernière, on peut établir la valeur de la
température de transition ou Tm (temperature melting) : température à laquelle
l’accroissement de DO représente la moitié de l’augmentation maximale de DO.

Si l’on refroidit lentement une solution d’ADN dénaturé par la chaleur, on assiste
progressivement à la renaturation de l’ADN : au cours des collisions moléculaires, un
segment d’un brin d’ADN finit par se lier au segment complémentaire d’un autre brin, et
l’appariement des bases progresse le long de l’ADN à partir de cette région pour reconstituer
le duplex. La renaturation représente ainsi la réassociation des brins complémentaires d’un
ADN, qui avaient été séparés par la chaleur ou par un autre agent dénaturant.

Le cytoplasme bactérien peut contenir plus d’une copie du chromosome, ceci est fonction des
conditions de croissance. En effet, les bactéries dont la croissance est rapide possèdent plus
d’une copie de leur chromosome car la réplication de l’ADN commence avant que la division
cellulaire ne s’amorce et la séparation des 2 cellules filles peur intervenir avec retard sur la
réplication.

8. Plasmide :

La cellule bactérienne peut contenir des éléments génétiques extrachromosomiques, capables


d’autoreproduction appelés : plasmides.

8.1.Structure :

Le plasmide est une molécule d’ADN bicaténaire, extrachromosomique, plus petite que le
chromosome bactérien (environ 1000 à 3000 pb soit 1/100 du chromosome) et capable
d’autoréplication.

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Donc, les plasmides sont des petites molécules d’ADN à double brin, habituellement
circulaire (présentent un enroulement serré ceci leur assure probablement un encombrement
minimal ainsi qu’une grande résistance) qui peuvent exister indépendamment des
chromosomes de l’hôte et sont présentes dans de nombreuses bactéries (existent aussi chez
certaines levures et mycètes).

Les plasmides ont leur propre origine de réplication, se répliquent de façon autonome et sont
transmis aux cellules filles de manière stable. Un réplicon est une molécule ou une séquence
d’ADN qui possède une origine de réplication et est capable d’être répliquée. Les plasmides et
les chromosomes bactériens sont des réplicons séparés.

Les plasmides portent un nombre de gènes réduit, généralement moins d’une trentaine. Leurs
informations génétique n’est pas essentielles pour l’hôte et les bactéries qui en sont
dépourvues vivent normalement. Les plasmides à copie unique n’existent qu’en un seul
exemplaire par cellule hôte. Les plasmides à copies multiples sont présents au nombre de
quarante ou plus par cellule.

Certains plasmides peuvent s’intégrer au chromosome bactérien, on les appelle des épisomes :
un épisome donc est un plasmide qui peut exister sous forme libre ou intégré dans le
chromosome de l’hôte.

Les plasmides peuvent être éliminés des cellules hôtes : curage (curing), se fait spontanément
ou induit par des traitements qui inhibent la réplication des plasmides sans affecter la
reproduction de la cellule hôte (mutagènes dérivés de l’acridine, les radiations UV ou
ionisantes, la privation de thymine et la croissance à températures supra optimales).

8.2. Réplication :

La réplication des plasmides est régulée au niveau de sites membranaires, de plus elle est sous
la dépendance d’un nombre limité de gènes. La réplication, le nombre de copies, ainsi que la
répartition équitable de copies dans les cellules filles sont assurés par un seul mécanisme de
contrôle.

Ce mécanisme de contrôle a pour conséquence d’entrainer l’impossibilité pour deux


plasmides de nature différente (appartenant à des groupes différents) de coexister dans une
même cellule. Ce phénomène est appelé incompatibilité plasmidique, et il est observé dans
tous les genres bactériens ex : Pseudomonas, Staphylococcus et Streptococcus.

Le transfert d’un plasmide d’une bactérie dite donatrice à une bactérie dite réceptrice peut se
faire par conjugaison, transduction ou transformation

 Par conjugaison :

Ce mode de transmission est caractéristiques des bacilles à Gram négatif. De nombreux


plasmides sont capables d’organiser leur propre transfert par conjugaison, après contact
physique entre la bactérie donatrice et la bactérie réceptrice. Ces plasmides, dit conjugatifs,
on une masse molaire supérieure à 30Md. Le nombre de copies par cellule est faible 1 à 3 et,

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de plus, le plasmide induit la synthèse de pili sexuels permettant l’accouplement. Il peut se
réaliser entre bactéries de même espèce mais entre espèces éloignées, par exemple : entre
entérobactéries et Pseudomonas ou Vibrio.

 Par transduction :

Dans ce cas là, le transfert s’effectue par l’intermédiaire d’un bactériophage. Il ne concerne
que les bactéries proches phylogénnétiquement et sur lesquelles les bactériophages peuvent se
fixer.

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Donc, la transduction est le transfert de gènes bactériens par l’intermédiaire de virus. Les
gènes bactériens sont incorporés dans une capside de phage, suite à des erreurs commises
durant le cycle du virus. Le virus transportant ces gènes les injecte alors dans une autre cellule
bactérienne. C’est le mode de transfert exclusif des caractères de résistance aux antibiotiques
observés chez Staphylococcus et Streptococcus.

 Par transformation :

La transformation est la prise par la cellule de molécules ou de fragments d’ADN nu, présents
dans le milieu, et leur incorporation dans le chromosome receveur de manière héréditairement
stable. Au cours de la transformation naturelle, l’ADN vient d’une bactérie donneuse : lorsque
les bactéries se lysent, elles libèrent une importante quantité d’ADN dans le milieu
environnant. Ces fragments peuvent être assez grands et contenir assez de gènes. La
transformation naturelle a été mise en évidence chez certains nombres de genres bactériens :
Streptococcus, Bacillus, Neisseria, Pseudomonas,……

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8.3. Propriétés :

Les plasmides ne sont pas indispensables à la survie de l’espèce, ils apportent du matériel
supplémentaire à la bactérie. De plus, ils codent pour des caractères additionnels mais non
indispensables au métabolisme normal de la cellule bactérienne. Les plasmides confèrent aux
bactéries des avantages sélectifs importants :

Résistance aux antibiotiques : les plasmides confèrent souvent la résistance aux


antibiotiques chez les bactéries qui les contiennent. Les facteurs R ou plasmides R ont des
gènes codant pour des enzymes capables d’inactiver ou de modifier les antibiotiques.
Généralement, ils ne sont pas intégrés dans le chromosome. Des gènes codant pour la
résistance aux antibiotiques tels que l’ampicilline, le chloramphénicol et la kanamycine ont
été trouvés sur des plasmides. Certains plasmides R possèdent un seul gène de résistance
alors que d’autres en ont jusqu’à huit.
Résistance aux métaux lourds : la résistance plasmidique aux métaux lourds est
de plus en plus fréquemment observée. Il a été remarqué chez Staphylococcus aureus et plus
récemment des bacilles Gram – deviennent résistants aux métaux lourds comme les composés
mercuriels, les sels de cadmium, de bismuth, de plomb,….
Production de substances intervenant dans la pathogénicité : il a été observé
que le pouvoir pathogène de plusieurs espèces est sous la dépendance de gènes plasmidiques
responsables de la synthèse d’entérotoxines et de certaines substances appelées facteurs de
colonisation qui assurent l’adhérence des bactéries à l’épithélium intestinal puis son
envahissement. Exemple : les souches d’Escherichia coli entérotoxinogénes causent la
diarrhée à cause d’un plasmide (plasmide de virulence) qui code pour une entérotoxine.
Caractères métaboliques : les gènes plasmidiques sont à l’origine d’un grand
nombre de caractères biochimiques particulièrement observés chez les entérobactéries. En
effet, les plasmides métaboliques portent des gènes d’enzymes qui métabolisent des
substances telles que des composés aromatiques (toluènes), des pesticides (acide 2,4-
dichlorophénoxyacétique) et des sucres (lactose). Des plasmides métaboliques portent
même des gènes nécessaires à certaines souches de Rhizobium pour induire la nodulation
chez les légumineuses et effectuer la fixation de l’azote.

9. Pili ou fimbriae :
9.1. Structure :

Beaucoup de bactéries Gram négatives possèdent de courts appendices fins comme des
cheveux, plus minces que les flagelles, qui ne sont pas impliqués dans le mouvement. On les
appelle fimbriae. Bien qu’une cellule puisse être couverte de 1000 fimbriae, on les voit qu’au
microscope électronique à cause de leur petite taille. Ils apparaissent comme minces tubes
composés de sous unités protéiques arrangées en hélices et ils ont à peu prés 3 à 10 nm de
diamètre sur plusieurs µm de long.

Certains types de fimbriae permettent aux bactéries d’adhérer à des surfaces telles que les
rochers des rivières et les tissus d’un hôte.

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Les pili sont quasi systématiques chez les bacilles Gram - ; mais rares chez les formes Gram
+. On distingue deux catégories de pili :

Les pili communs ou de type I : ils sont nombreux autour de la bactérie (100 à 200 par
bactérie), courts (de l’ordre de 1µm) et rigides, don cassants.

Les pili sexuels ou de type II : ils sont plus longs (10µm jusqu’à 20µm) et souples. Ils se
terminent par un renflement (bouton). Leur nombre est compris entre 1 à 4. Les plus connus
sont les pili F.

9.2. Fonction :

Les pili communs, de nature protéique, sont antigéniques. Ils sont impliqués dans les
propriétés s’adhésion des bactéries aux tissus. Ainsi, ils constituent un facteur de virulence
pour les bactéries pathogènes.

Quand aux pili sexuels, ils jouent un rôle dans la conjugaison bactérienne. Les pili de la
bactérie donatrice vont permettre de reconnaitre une bactérie réceptrice et entrainer la création
d’un pont cytoplasmique entre les 2 bactéries permettant le passage d’une molécule d’ADN.
De plus, l’extrémité renflée de ces pili sexuels peuvent fixer, spécifiquement, certains phages
qui injectent leur matériel génétique dans le canal des pili.

10. Capsule :

Certaines bactéries élaborent des substances visqueuses qu’elles accumulent autour de leur
paroi pour former une couche plus ou moins étendue et plus en moins dense. Lorsque cette
couche gélatino-muqueuse présente une surface libre bien définie, on lui donne le nom de
capsule (cette couche est bien organisée et qu’elle ne peut être facilement enlevée). Par
contre, lorsque cette couche est plus diffuse et abondamment secrétée (non organisée), on
l’appelle couche visqueuse, couche mucoïde ou bien zooglée. Pour que la capsule existe, il
faut que la bactérie :

 Possède les gènes codant pour sa fabrication ;


 Ait à sa disposition, dans le milieu de culture, les éléments nécessaires à sa fabrication
(surtout les glucides) ;

Sa mise en évidence peut se faire :

A l’état frais à l’encre de chine, les bactéries apparaissent sur fond sombre avec un halo
clair autour du corps bactérien qui correspond à la capsule ;
Par technique immunochimique connue sous le nom de gonflement de la capsule de
Neufeld. Les anticorps anti-capsulaires (immusérum) se fixent sur les antigènes capsulaires.
Ainsi, un complexe antigène-anticorps, précipite et augmente l’épaisseur de la capsule qui
devient visible au microscope (à contraste de phase).

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10.1. Morphologie et composition chimique :

La capsule entoure généralement une seule cellule bactérienne, mais parfois elle peut entourer
une courte chainette de quelques éléments. C’est une couche gélatino-muqueuse, bien définie.

Sur un milieu solide, en présence d’une importante capsule, les colonies obtenues ont un
aspect muqueux caractéristique, elles sont de type M.

Quelques exemples de bactéries capsulées : Pneumocoques, Leuconostoc, Klebsiella,


Acinetobacter, Clostridium perfringens, Bacillus anthracis, Bacillus subtilis, certaines
souches d’Escherichia coli,…..

Les constituants capsulaires sont généralement de nature polysaccharidiques (ex


Pneumocoques=acides polyaldobioniques : polymère d’un acide uronique et d’un ose.
Clostridium perfringens= polymère de glucose et de rhamnose), mais quelques fois ils
peuvent être polypeptidiques constitués d’un seul types d’acides aminés, l’acide D-glutamique
(les bactéries du genre Bacillus).

D’autres bactéries Gram+ synthétisent aussi des capsules de nature polyholosidique ;


Streptococcus pyogenes élabore une capsule seulement au début de la phase exceptionnelle de
croissance, elle est constituée d’acide hyaluronique. Celle de Leuconostoc mesenteroides est
constituée d’un polymère homogène, le dextran (utilisé comme gélifiant en industries
alimentaire), libérant uniquement du glucose à l’hydrolyse. Chez Clostridium perfringens, le
polyholoside constitutif de la capsule contient 2 hexoses : le mannose et le glucose.

Chez de nombreuses bactéries Gram-, la capsule est aussi de nature polyholosidique. C’est le
cas de Klebsiella pneumoniae, E. coli de type A, Haemophillus influenzae.

10.2. Fonctions :

La capsule n’a pas un rôle vital pour la bactérie. Une bactérie dépourvue de sa capsule peut
vivre et se multiplier, mais elle peut être utile à la bactérie. En effet, les substances
capsulaires :

Sont de véritables facteurs de virulence, c’est le cas chez pneumocoques. Une perte de
capsule correspond à une perte de la virulence. Ainsi, les pneumocoques capsulés sont
pathogènes ; injectées à la souris, ils déclenchent en 24 heures une septicémie mortelle. Les
mêmes cellules acapsulées perdent en même temps leur agressivité.
Sont le support du pouvoir infectieux, en empêchant les défenses de l’organisme de se
manifester, en protégeant les bactéries de la phagocytose, en diminuant l’adhésion des
bactéries aux macrophages ;
Semblent exercer un chimiotactisme négatif vis-à-vis des leucocytes. Le mécanisme de
ce pouvoir est mal connu ;
Empêchent la pénétration des antibiotiques ;
Sont le support de l’antigénicité : injectées à un animal, les substances capsulaires
l’obligent à élaborer des anticorps protecteurs, mais agglutinants et précipitants. Elles sont
également responsables de la spécificité sérologique. La nature des polyholosides constitutifs

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et leur enchainement la détermine rigoureusement. Elle a permis de reconnaitre 7 types
sérologiques chez les pneumocoques. Cette classification présente un intérêt de diagnostic et
épidémiologique certain ;
Sont responsables, de fait que les bactériophages sont incapables de se fixer et de
pénétrer dans les bactéries capsulées ;
Empêchent le pouvoir agressif des agents physiques et chimiques de se manifester, ex :
la capsule protège de la dessiccation.

11. Cils et flagelles :

Les cils et les flagelles sont des organes locomoteurs. Ils sont très rares chez les coques. Les
flagelles sont des organites plus longs que les cils et sont mobiles par rotation alors que les
cils le sont par battement. Cependant, en bactériologie, les termes flagelles et cils sont
généralement considérés comme synonymes.

11.1. Mise en évidence :

La mise en évidence des flagelles consiste à épaissir leur diamètre. On doit les traiter, après
mordançage, par un colloïde qui les épaissit et les rend visible. C’est ce principe que sont
basées les techniques de coloration de Rhodes (imprégnation argentique), de Leifson
(fuschine basique) et de Fontana et Tribondeau (Cristal violet). Ces techniques permettent un
examen direct des flagelles.

La mise en évidence indirecte des flagelles consiste en l’observation de bactéries en


mouvement en effectuant un examen à l’état frais ou après ensemencement en milieu semi-
gélosé (mannitol mobilité).

Cependant, la meilleure méthode d’étude est l’observation au microscope électronique qui


permet de détailler leur forme, leur mode d’insertion et leurs dimensions.

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11.2. Structure :

Les flagelles sont des organites filamenteux, sinueux et flexibles, généralement plus longs que
la bactérie elle-même (10 à 20µm) et ils sont très fins, leur épaisseur varie d’une espèce à une
autre, elle serait de 12 nm chez Proteus et de 20 à 25 nm chez les Vibrions et les
Pseudomonas.

Les flagelles s’insèrent sous la membrane cytoplasmique par un corpuscule basal constitué de
2 anneaux protéiques : le plus interne (rotor) est solidaire à la membrane, le plus interne
(startor) est situé au niveau de la paroi.

Les flagelles sont constitués de chaines polypeptidiques enroulées en hélices à la manière de


d’une corde. Leur constituant principal, est la flagelline est une protéine de PM de 41000.

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Il existe deux types principaux d’insertion : polaire et péritriche. Le type de ciliature est un
critère d’identification des bactéries Gram -. Ainsi, les entérobactéries mobiles le sont par
ciliature péritriche. Les Pseudomonas et les vibrions ont une ciliature polaire.

11.3. Fonctions :
11.3.1. Mobilité :

Les flagelles sont les organes locomoteurs de la bactérie. Les bactéries possédant une ciliature
péritriche ont une mobilité hésitante, changeant fréquemment de direction pour parfois revenir
à leur point de départ. Celles dont la ciliature est polaire se déplacent avec un trajet
sensiblement rectiligne.

Pour expliquer le phénomène de mobilité, il a été proposé, qu’au niveau des cils, se traduit
une modification de forme ou de position des molécules protéiniques par analogie avec la
contraction musculaire. C’est une force protomotrice qui est responsable de la rotation
(mécanisme pas totalement élucidé). C'est-à-dire qu’un gradient de protons se disperse à
travers les 2 anneaux, en fournissant l’énergie nécessaire à la rotation.

Le déplacement d’une bactérie à la vitesse de 10µm-1 exige une quantité d’énergie équivalente
à 2% du métabolisme cellulaire.

11.3.2. Chimiotactisme :

Les bactéries ne nagent pas toujours sans raison, mais sont attirées par des éléments nutritifs
comme les sucres et les acides aminés et sont repoussées par certaines substances nuisibles et
de produits de déchets bactériens. Le mouvement orienté vers des substances attractives ou en
sens opposé quand il s’agit de substances répulsives est appelé chimiotactisme. Un tel
comportement est évidement avantageux pour les bactéries. Il existe donc une chimiotaxie
positive et une chimiotaxie négative.

Les bactéries peuvent répondre à des concentrations très faibles de substances attractives (de
l’ordre de 10-8 M pour certains sucres), l’ampleur de leur réponse augmente avec la
concentration de la substance.

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Habituellement, elles ne détectent une substance répulsive qu’à des concentrations plus
élevées. Si des substances attractives et répulsives sont présentes en même temps, la bactérie
comparera deux signaux et répondra à la substance ayant la concentration la plus efficace.

Les bactéries sentent leur environnement grâce à des récepteurs chimiques spécifiques
(chimiorécepteurs) : protéines spéciales qui se lient aux substances chimiques et transmettent
des signaux à d’autres composants du système chimiosenseur (une vingtaine chez Escherichia
coli) présents dans la membrane cytoplasmique ou bien dans l’espace périplasmique. Leur
spécificité n’est pas absolue ; c’est ainsi que le récepteur du galactose reconnait également le
glucose et le saccharose.

Il existe 3 types de récepteurs, le premier intervient dans la réponse aux acides aminés, les
deux autres interviennent dans la réponse aux glucides et aux dipeptides.

Le comportement de la bactérie est en fonction du sens de rotation des flagelles :

Lorsque la rotation des flagelles s’effectue dans le sens contraire des aiguilles d’une
montre, la bactérie avance uniformément dans une direction, c'est-à-dire qu’elle avance en
tournant sur elle-même. De plus, tous les flagelles sont associés en faisceau qui forme un
prolongement en arrière de la cellule et poussa la bactérie en avant.

Par contre, lorsque la rotation s’exerce dans le sens des aiguilles d’une montre, les
flagelles se séparent et la bactérie pivote et change de direction de façon anarchique.

Selon la composition du milieu de culture, on distingue deux types de trajectoires :

Les mouvements se font au hasard, les déplacements sont courts et les pivotements
sont fréquents. Il ne se dégage pas de direction privilégiée. Donc, le milieu de culture est
neutre.

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Les déplacements sont plus longs et les pivotements moins fréquents. Une direction
privilégiée apparait en fonction d’un gradient de substances attractives ou répulsives.

Le phénomène de swarming est un type de comportement chimiotactique. Ce phénomène


peut être étudié sur boites de Pétri. Si les bactéries sont placées au centre d’une gélose
contenant une substance attractive, les bactéries épuiseront le produit et nageront vers
l’extérieur en suivant le gradient qu’elles auront crée. Le résultat est un anneau en expansion
de bactéries.

12. La spore bactérienne :

Les spores ou endospores sont des structures de résistance formées par certaines bactéries
lorsque les conditions deviennent défavorables.

Trois genres bactériens sont caractérisés par les endospores : Bacillus, Clostridium et
Sporosarcina.

La plupart (Bacillus et Clostridium) sont mobiles par ciliature péritriche et ont une teneur en
G + C de leur ADN compris entre 30 et 40%. Leur habitat naturel est le sol. Quelques espèces
seulement jouent un rôle important en pathologie humaine ou animale par la production de
toxine (ex : Clostridium perfringens, agent de la gangrène gazeuse ; Clostridium botulinum,
responsable de botulisme ; Clostridium tetani, agent de tétanos et Bacillus anthracis à
l’origine de la maladie de charbon).

12.1. Morphologie :

La mise en évidence des spores peut se faire grâce à des techniques de coloration spéciales
fondées par exemple, sur le caractère acido-alcoolo-résistants des cellules, comme :

- La coloration de Moeller (à la fuschine à chaud) avec le bleu de méthylène comme


colorant de contraste, les spores apparaissent roses sur fond bleu.
- La coloration de Benito-Trujillo (coloration au vert de Malachite à chaud), la fuschine
étant ensuite utilisée comme colorant de contraste, les spores apparaissent vertes sur fond
rose.

Les spores sont de petites unités ovales ou sphériques. Elles peuvent déformer ou non le corps
bactérien. Leur position dans la cellule est variable : centrale, terminale ou subterminale. La
spore peut être libre ou non.

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La recherche de tous ces caractères se fait dans un but taxonomique.

12.2. Morphologie :

La spore libre observée en microscope électronique présente une structure complexe. De


l’intérieur vers l’extérieur, on trouve :

- Le protoplasme contenant l’appareil nucléaire et le cytoplasme est très réduit. Il contient


également les acides ribonucléiques et les substances de réserve.
- Une membrane fine appelée paroi sporale qui contient le peptidoglycane ou
mucopeptide normal qui deviendra, après germination de la spore, la paroi de la cellule
végétative.
- Le cortex, de structure stratifiée, qui représente 10 à 20% de l’ensemble et qui est une
couche épaisse d’aspect monomorphe. Il est formé d’un peptidoglycane inhabituel avec
beaucoup moins de liaisons internes et très sensibles au lysozyme. Il contient une forte
proportion de dipicolinate de calcium. Son autolyse constitue une étape déterminante de la
germination.
- Les tuniques (interne et externe) représentent de 20 à 35% de l’ensemble ; elles sont
composées d’une protéine de type kératine riche en liaisons disulfures. Imperméables, elles
sont responsables de la résistance aux agents chimiques.
- L’exosporium qui est la couche la plus externe est une membrane lipoprotéinique
contenant 20% de sucres. Cette couche n’est pas essentielle à la survie de la spore.

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12.3. Phénomène de sporulation :

La sporulation débute après la phase exponentielle de croissance. La spore qui se forme dans
la cellule végétative est une cellule entièrement nouvelle et différente de la cellule végétative
de point de vue structure, composition chimique et enzymatique.

Les endospores, qu’elles proviennent des Clostridium ou des Bacillus, présentent, à peu prés,
la même nature et les mêmes propriétés.

La sporulation est déclenchée par l’épuisement des ressources nutritives dans des conditions
physicochimiques qui peuvent varier suivant les espèces. Elle dure environ 7 heures et peut
être décomposée en plusieurs étapes :

- Stade 1 : dans la cellule végétative en phase de croissance stationnaire, la sporulation


débute avec l’arrêt total de la synthèse d’ADN, d’ARN et donc de protéines. L’appareil
nucléaire se réorganise en un filament chromatique axial, après duplication, s’étend sur
presque toute la longueur de cellule.
- Stade 2 : le matériel nucléaire se condense et se fragmente aux 2 extrémités de la
cellule. Tandis qu’en même temps, la membrane cytoplasmique s’invagine en position
cellulaire asymétrique. La croissance interne de la membrane se poursuit de telle sorte qu’elle
fusionne pour former un septum subpolaire qui partage la cellule en deux parties inégales,
l’une petite, donnera naissance à la spore, l’autre plus importante, correspondant à la cellule
végétative qui porte la spore embryonnaire, est appelée sporange.
- Stade 3 : au cours de ce stade, la synthèse du septum se poursuit et localise une zone
lisse, transparente, entièrement, autonome, comprenant, un cytoplasme, un appareil nucléaire
et une double membrane continue, l’une cytoplasmique, l’autre préfigurant la future paroi.
Cette zone est la spore immature ou préspore.
- Stade 4 : la cellule mère continue à produire des composants d’enveloppes qui
protègent la spore, ils viennent s’assembler entre la double membrane et forment une couche
épaisse d’aspect monomorphe appelée le cortex.

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- Stade 5 : la préspore dans le sporange mûrit progressivement en s’entourant de
nouvelles enveloppes protéiques ou tuniques. Elles sont synthétisées par la cellule mère.
L’exosporium est ensuite synthétisé.
- Stade 6 : la spore mûre a acquis ses propriétés de résistance à la chaleur et à divers
solvants organiques.
- Stade 7 : sous l’effet des enzymes lytiques, la cellule mère se lyse libérant la spore.

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12.1. Propriétés :
12.1.1. Thermorésistance :

La thermorésistance est certainement, la propriété la plus importante et la plus étudiée. Les


spores résistent à un chauffage de 80°C pendant 10min, alors que les cellules bactériennes et
les formes végétatives des bactéries sporulées sont toutes détruites à la suite de ce traitement.

Certaines spores (Plectridium caloritolerans) résistent plus de 8 heures à 100°C et 5 min à


120°C.

La thermotolérance est en rapport avec la présence d’un constituant chimique spécifique,


absent des formes végétatives, l’acide dipicolinique (acide pyridine 2-6-dicarboxylique).

Ce composé formé, exclusivement, au cours de la sporulation représente 10 à 15% du poids,


alors que celui d’une cellule végétative est d’environ 80%. La déshydratation progressive de
la spore au cours de sa maturation est le second facteur lié à sa thermorésistance et que
garantissent les nombreuses enveloppes imperméables, surtout, le cortex.

La déshydratation de la spore est un événement majeur qui conditionne la propriété de


thérmorésistance. Cela est tellement vrai que, le premier stade de germination de la spore est
marqué par une réhydratation, un gonflement de la cellule en même temps qu’une
solubilisation de l’acide dipicolinique qui est libérée à l’extérieur.

12.1.2. Résistance aux agents chimiques :

La résistance des spores est également significative vis-à-vis des rayons UV, des rayons X et
surtout des ultrapressions. Les spores serraient les formes de vie connues les plus résistantes
dans ce domaine. En outre, les spores sont conservées au cours d’une congélation et d’une
lyophilisation.

De plus, de nombreux agents chimiques ne semblent pas exercer une influence néfaste sur les
propriétés générales et la survie de la spore. Les spores sont beaucoup moins sensibles aux
agents antiseptiques et aux désinfectants que les formes végétatives correspondantes.

12.1.3. Synthèse d’antibiotiques :

De nombreuses bactéries sporulées sont capables de synthétiser des antibiotiques, c’est le cas
de Bacillus licheniformis qui produit la bacitracine et de Bacillus polymixa qui synthétise la
polymixine.

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La synthèse de ces antibiotiques, de même que celle d’autres produits d’excrétion comme les
protéases et les ribonucléases, se situent à la fin de la phase exponentielle de croissance, c'est-
à-dire au moment de l’engagement irréversible de la sporulation. Les mutants asporogènes
perdent au même temps la faculté de synthétiser ces métabolites. D’autres substances sont
également synthétisées au début de la phase de sporulation, c’est le cas de l’entérotoxine de
Clostridium perfringens, ou des substances à activité biopesticide (toxines létales pour les
insectes) comme le corps parasporal de Bacillus thuringiensis et de Bacillus sphaericus.

12.1.4. Durée de vie (vieillissement) :

Les spores peuvent conserver leur capacité de germination plusieurs dizaines d’années après
leur formation. Elles résistent longtemps dans les milieux extérieurs, plusieurs mois à
plusieurs années, voire dans des conditions particulières, plusieurs siècles.

12.1.5. Germination :

Placées dans un environnement idéal, propice à la germination (milieu riche en élément


nutritif : eau, glucose, acides aminés), la spore subit une série de transformations progressives
et deviens une nouvelle cellule végétative. Ce phénomène de germination comprend trois
stades.

12.1.5.1. Activation :

La spore placée dans des conditions favorables à la germination, ne pourra germer que
lorsqu’elle sera activée par agent capable de léser la tunique sporale. Ces agents peuvent être :

- Mécaniques : choc, abrasion


- Physiques : chaleur
- Chimiques : acidité, composés à groupes sulfhydryl (SH) libres

L’activation thermique est mise à profit au cours de la tyndallisation qui consiste à chauffer le
produit à stériliser à une température de 60 à 70°C pendant 30 min ou 1heure, trois fois de
suite à 24h d’intervalle. A cette température, toutes les formes végétatives sont détruites. Les
spores thermorésistantes, dont la dormance est, en général, levée par le choc thermique,
peuvent germer entre chaque intervalle de temps et se transformer en formes végétatives qui
sont ensuite éliminées par les traitements successifs.

12.1.5.2. Initiation :

Des conditions favorables d’hydratation et la présence de métabolites effecteurs comme


l’alanine, l’adénosine, ou d’ions inorganiques comme le magnésium permettent à la
germination de débuter.

En effet, les métabolites effecteurs dans de bonnes conditions d’hydratation pénètrent à


travers la tunique endommagée et déclenchent un processus autolytique, c'est-à-dire que le
peptidoglycane sporal est détruit en quelques minutes, libérant le dipicolinate de calcium.

De nombreux constituants de la spore sont dégradés par des enzymes hydrolytiques.

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Après l’élimination de la barrière corticale, la spore s’imbibe d’eau, gonfle, devient plus
perméable ; elle perd ainsi sa résistance à la chaleur et aux colorants.

12.1.5.3. Excroissance :

L’altération des enveloppes : le cortex et les téguments externes font apparaitre une nouvelle
cellule végétative comprenant le protoplaste sporal entouré de sa paroi. Débute, ainsi une
phase active de biosynthèse et de reprise graduelle de croissance végétative : la synthèse des
protéines augmente progressivement, la paroi sporale devient la paroi cellulaire, la synthèse
de l’ADN reprend. Le volume initial de la cellule double, cette dernière se libère ensuite de la
tunique sporale.

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