Géo-circuit dans le bassin de Sidi Said

Maachou
A. HMINNA1, A. LAGNAOUI1,2 , H. SABER1
1
Faculté des Sciences, Université Chouaïb Doukkali, El Jadida
2
Institute of Geology and PetroleumTechnologies, Kazan Federal University, Kazan, Russia

I. Cadre géographique et géologique du bassin de Sidi Saïd Maachou

1. Cadre géographique
Le bassin de Sidi Saïd Maachou qui nous intéresse dans cette géocircuit se situe dans la meseta
occidentale et plus précisément dans le môle côtier, à environ 45 km au Sud-est de la ville d’El Jadida
et à 40 km au Sud de Bir Jdid (Fig. 1A, B). Il s’agit d’un bassin qui a été individualisé en bordure Ouest
du massif paléozoïque suivant la direction NNW-SSE. Il s’étend sur une longueur de 7 km et une largeur
de 4 km. Il est traversé par la vallée de l’Oued Oum Er Rbiaa qui offre de très belles coupes naturelles
permettant l’étude du bassin. Cette région est caractérisée par des terrains tendres, qui ont favorisé le
creusement de l’Oued.

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Fig. 1- Localisation géographique du secteur étudié dans le Maroc (A), dans le môle côtier (B). C- Carte géologique du bassin
de Sidi Saïd Maachou.

2. Cadre géologique
L’intérêt géologique de ce domaine est basé sur de nombreux affleurements des roches d’âge
Cénozoïque inférieur le long de la vallée de l’Oued Oum Er Rbiaa (Fig. 1C). Ces derniers affleurent du
SE à NW à travers la région d’étude. Les dépôts triasiques reposent en discordance angulaire sur le socle
paléozoïque faiblement déformé, souvent cambro-ordovicien qui affleure dans la partie Nord, Est et au
Sud-est du bassin. A l’Ouest et le Sud-Ouest. Les dépôts triasiques sont surmontés par des basaltes
tholéiitiques d’âge Rhétien-Sinemurien et des roches sédimentaires Jurassique-Crétacé (Gigout, 1956 ;
Ouadia, 1998 ; Hminna, 2005 ; Bensalah et al., 2011 ; Hminna, 2005, 2013).

Durant le Mésozoïque inférieur, les dépôts continentaux mis en place dans la région de Sidi Saïd
Maachou dû à une subsidence locale plus probablement issue par la réactivation des structures
hercyniennes tardives tel que la faille de Sidi Laarbi (Fig. 1C). Cette faille est étendue du SE jusqu'à la
région étudiée et peut continuer au NW, mais elle est couverte par les dépôts Mésozoïque et Cénozoïque.
Les données de subsurfaces ont besoin d’une évaluation plus précise de la dimension et la structure
tectonique des niveaux triasiques dans la région de Sidi Saïd Maachou.

II. Les Formations rencontrées

1. Socle Néoproterozoïque
La Meseta côtière, dominée par des terrains paléozoïques plissés, mésozoïques et cénozoïques
subtabulaires, est caractérisée par un socle Précambrien, qui n’affleure que ponctuellement, sous forme
de soubassement d’âge Néoprotérozoïque supérieur, constitué probablement par des éléments qui
présentent des similitudes avec celui de l’Anti-Atlas. Dans le Môle côtier ce socle affleure en deux
régions : A l’ouest au Cap d’El Jadida, et plus à l’est dans la région de Sidi Bahilil dans les Rehamna.
Ce socle, de nature rhyolitique, affleure au niveau du Cap d’El Jadida, sous des dolomies subtabulair es
d’âge Géorgien probable (Fig. 2), renseignant ainsi sur la proximité immédiate du socle précambrien
sensu stricto. Il s’agit d’une lave (rhyolite) accompagnée de tufs paraissant rhyolitiques. La roche
éruptive est trop altérée.

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 Fig. 2- A. Le soubassement du Néoprotérozoïque supérieur du Cap d’El Jadida (Gigout, 1951). B. Log synthétique des
affleurements du Cambrien inférieur d’El Jadida (Cornée et al., 1984).

2. Les formations cambriennes : Cambrien Moyen

Dans la région de Sidi Saïd Maachou, les différents affleurements des terrains paléozoïques sont dominés
essentiellement par le Paléozoïque inférieur, principalement le Cambrien moyen. Il est formé dans sa
plus grande partie par des schistes caractérisés par un faciès uniforme et d’une grande puissance, qui est
le même presque dans tout le Maroc (Fig. 3). Dans cette région, s’écoule Oued Oum-Er-Rabia, qui a
bien creusé le substratum paléozoïque. Le long de la vallée et les ravins latéraux, affleurent les schistes
d’âge Cambrien moyen. Ils sont variés, parfois compacts et verts, argileux et de teintes diverses. Cette
formation comporte quelques bancs de grès verts ou violets, et à l’Aïn Tiourighet, un lit calcaire
fossilifère épais, de quelques mètres, accompagne des grès bleu-vert à nodules de pendage de 30° Nord-
Est, et il sépare les schistes compacts à l’Ouest de schistes argileux bariolés à l’Est. Le Cambrien moyen
et supérieur a été reconnu par Gigout (1951, 1956). Une coupe a été levée par El Attari en 2001 au Nord
de Sidi Saïd Maachou, complétée par des observations ponctuelles effectuées au long de l’Oued Oum
Er Rbiaa, entre Boulawane et Sidi Saïd Maachou. Trois formations lithostratigraphiques ont été
distinguées, qui sont de bas en haut :

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 Fig. 3- Log synthétique du Cambrien moyen de la région de Sidi Saïd Mâachou, Oued Thiourighet avec des
photos des alternances gréso-pélitiques (CORSINI, 1987).

La formation 1 : Sa base n’est pas visible et elle affleure avec 1600 m d’épaisseur. Elle est représentée
à la base par des niveaux de schiste vert légèrement gréseux et micacés renfermant localement des traces
de bioturbations. Elle est marquée aussi par des intercalations de bancs plus compétents de grès et
grauwarckes (10 à 60 cm d’épaisseur) et surtout par une intercalation volcanique. Il s’agit de faciès
classiques des schistes à paradoxides largement décrit dans la Meseta Occidentale.

La formation 2 : Elle est subdivisée en deux niveaux distincts : des niveaux pélitiques et gréseux qui
assurent le passage entre les schistes à paradoxides et les quartzites sus-jacents, avec de rares
intercalations de bancs calcaires gréseux. L’épaisseur totale est de 80 m. Les niveaux quartzitiq ues
blanches organisés en bancs, et séparés par des joints pélitiques présentent une épaisseur de l’ordre de
120 à 150 m.

La formation 3 : Elle est formée par un niveau pélitique à la base, et montrant au sommet une alternance
de pélites et grès. Son épaisseur est de l’ordre de 140 m.

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Dans cette formation (3) gréso-pélitique, des Brachiopodes ont donné un âge Cambrien supérieur
(Corsini, 1988).

Signalons enfin, que les schistes verts acadiens sont recoupés par un réseau de dykes alimentant plusieurs
sills et coulées basaltiques, avec également un important complexe volcano-sédimentaire interstratifié
dans les schistes à paradoxides. Il s’agit d’un volcanisme sous-marin d’âge Acadien (Gigout, 1956).

1. Les formations triasiques

La couverture des terrains primaires est assurée essentiellement par le Trias qui domine dans la basse
vallée d’Oued Oum Er Rbiaa, entre Sidi Saïd Maachou et Dawrat. Il est couvert au Nord par les
conglomérats du Mio-pliocène. Les dépôts plio-quaternaires assurent la couverture de l’ensemble.
Les premiers travaux géologiques ont été réalisés en 1951 par Gigout qui donne une description
lithologique brève de la région. La série triasique, qui a une épaisseur de 500m, a été subdivisée en deux
formations :

 Une formation inférieur, formée par des argiles gréseuses, rouge foncé, avec des rares bancs de
conglomérats constitués par des éléments surtout de grès et de quartzites, très mal classés presque
anguleux, dans un ciment argilo-gréseux rouge.
 Une formation supérieure, formée par des silts a passés gréseux rouges et quelques lits argile ux
clairs. Il existe quelques bancs de gypse dans les argiles au-dessus de la coulée éruptive, qui se voit
auprès des fermes Lamoureux et Briffe.
 Une intercalation de coulée volcanique continue de type doléritique, à structure vacuolaire, se
situe vers le sommet de la formation supérieur.

En 2001, El Attari, dans sa thèse d’état sur la Meseta occidentale, étudia le substratum paléozoïque et
confirma les travaux de Gigout sur le Trias. Il a signalé que les affleurements triasiques de Sidi Saïd
Maachou constituent très probablement un grand chenal N60 à N70 qui alimente un bassin plus ouvert
à l’Ouest.

Par la suite Hminna (2005) à partir de ses études lithostratigraphiques, sédimentologiques, tectonique et
magmatique, a dressé une carte géologique du bassin de Sidi Said Maachou au 1/50.000.

Enfin Hminna et al., 2008a ; 2009a ; Hminna et al., 2013 proposent un âge Trias supérieur grâce à la
découverte des traces de pattes vertébrés (Brachychirotherium parvum) dans la formation d’Oued Oum
Er Rbiaa indiquant un âge Carnien-Rhétien.

3.1. La Formation de Chaabet Ben Kliba

La formation de Chaabet Ben Kliba est présente le long de la bordure Est et au Nord de la région. Elle
est formée par des barres conglomératiques avec des intercalations de niveaux gréso-silteux (Fig. 8A).

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Leur épaisseur varie de 10 à 100 m. On note que les conglomérats de la bordure Nord du bassin sont
moins importants que ceux de la bordure Est du bassin. Ils sont très réduits dans la partie Nord du bassin
(1 à 2m d’épaisseur).
Les niveaux conglomératiques reposent en discordance angulaire sur un substratum du Paléozoïque
inférieur (Cambrien). La formation intermédiaire gréso-silteuse d’Oued Oum Er Rbiaa
3.2. La Formation d’Oued Oum Er Rbiaa
Elle affleure au centre (au-dessous du Marabout de Sidi Saïd Maachou) et au nord-nord-west du bassin.
C’est un ensemble d’environ 160 m d’épaisseur, de couleur généralement rose à rougeâtre, parfois gris
verdâtre. Elle est formée essentiellement par une alternance de grès fins et grès grossiers légèrement
microconglomératiques à la base (Fig. 12A, B), puis au fur et à mesure qu’on remonte la série on note
l’abondance des siltites massifs continus, de couleurs rouges et gris verdâtres, et elle est couronnée au
sommet par des dépôts lacustres. Des conglomérats intraformationnels sont aussi présents localement à
la base. La limite supérieure de cette formation est marquée par l’apparition de gros bancs
conglomératiques massifs confirme le début d’une autre formation.

De la base vers le sommet la formation d’Oued Oum Er Rbiaa a été subdivisée en trois membres
lithologiques : le membre de Sidi Mbarek 1, membre de Sidi Mbarek 1, et le membre de Machraa
Abbass.
3.3 La Formation de Machraa Boujamaa
Elle affleure dans le centre du bassin au-dessous du Marabou de Sidi Saïd Maachou, et dans la partie
ouest du secteur dans la localité de Machraa Boujamaa. Elle est formée par des conglomérats à la base,
surmontée par une alternance gréso-silteuse, et silto-argileuse avec de minces niveaux gypsifères et
argileux au sommet. Cet ensemble est couronné par des coulées volcaniques de 20 à 250 m d’épaisseur.
La couleur de cette formation est généralement rouge brun et parfois gris verdâtre. On a pu subdivise r
la formation de Machraa Boujamaa en trois membres lithologiques : membre de Machraa Bou Aguida
1, membre de Machraa Bou Aguida 2 et le membre de Machraa Bou Jiba.
2. Le Crétacé
Il affleure dans la basse vallée de l’Oued Oum Er Rbiaa (entre Boulawane au Sud et Aïn Talmest au
Nord), il est formé par des grès, des argiles et des conglomérats rouges. Les fossiles rencontrés indique nt
la base du Néocomien ou peut être du sommet du Jurassique supérieur (Gigout, 1951). Au-dessus de
cette série détritique (de 30 m d’épaisseur en moyenne) on trouve des calcaires et des marno-calcair es
jaunes et blancs (20 m) attribués au Valanginien inféro-moyen (Gigout, 1951).

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3. Le Pliocène
Il est conglomératique et coquillé à caractère fluviatile, atteignant parfois 20 m d’épaisseur. Il repose
en discordance soit sur le Paléozoïque soit sur le Trias ou le Crétacé. Généralement plus bas à l’Ouest
de l’Oued qu’à l’Est.
4.Le Quaternaire
Il est composé essentiellement par des alluvions fluviales et des limons au niveau des plaines (Ouadia,
1998).

Fig. 4. A- Coupe lithostratigraphique synthétique et localisation des coupes de détails du bassin triasique de Sidi
Saïd Maachou. B- Coupe de détail des horizons portant les fossiles dans la partie supérieure de la formation
d’Oued Oum E Rbiaa.

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