Вы находитесь на странице: 1из 33

See

discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.net/publication/305773016

Essai de pénétration dynamique DPT

Chapter · April 2011

CITATIONS READS

0 7,150

1 author:

Ali BOUAFIA
Saad Dahlab University
103 PUBLICATIONS 149 CITATIONS

SEE PROFILE

Some of the authors of this publication are also working on these related projects:

Numerical Modelling In Geotechnical Engineering View project

Analysis of full-scale loading of piles under lateral loads View project

All content following this page was uploaded by Ali BOUAFIA on 02 August 2016.

The user has requested enhancement of the downloaded file.


Ali BOUAFIA
Département de Génie Civil
Faculté des sciences de l’ingénieur
Université Saâd Dahleb de Blida

LES ESSAIS IN-SITU DANS LES


PROJETS DE FONDATIONS

OFFICE DES PUBLICATIONS UNIVERSITAIRES


1, Place centrale de Ben-Aknoun (Alger)
III
IV
Ouvrages au même auteur :

- Mécanique des sols appliquée-Problèmes résolus, éditions


OPU, ISBN: 978.9961.0.0464.7, 2e édition année 2009, 165
pages.
- Calcul pratique des fondations et des soutènements,
édition OPU, ISBN: 978.9961.0.0849.2, 2e édition 2009,
247 pages.
- Conception et Calcul des ouvrages géotechniques, éditions
Pages Bleues Internationales, ISBN: 978.9947.850.53.4, 1e
édition 2010, 386 pages.
- Introduction à la dynamique des sols (Tome I: Principes
de bases, Tome II: Calcul dynamique des ouvrages
géotechniques), éditions OPU, 1e édition 2010.

V
VI
SOMMAIRE

Page

AVANT-PROPOS IV

INTRODUCTION GÉNÉRALE 1

PARTIE I: L’ESSAI PRESSIOMÉTRIQUE

I.1. Réalisation de l’essai pressiométrique 7


I.2. Interprétation de l’essai pressiométrique 17
I.3. Capacité portante des fondations superficielles 35
I.4. Tassement des fondations superficielles 55
I.5. Capacité portante des fondations profondes 79
I.6. Déformation des fondations profondes 99

PARTIE II : L’ESSAI DE PÉNÉTRATION STATIQUE

II.1. Réalisation de l’essai de pénétration statique 129


II.2. Interprétation de l’essai de pénétration statique 142
II.3. Capacité portante des fondations superficielles 160
II.4. Tassement des fondations superficielles 172
II.5. Capacité portante des fondations profondes 185
II.6. Déformation des fondations profondes 203

PARTIE III : L’ESSAI DE PÉNÉTRATION DYNAMIQUE

III.1. Réalisation de l’essai de pénétration dynamique 215


III.2. Interprétation de l’essai DPT 229
III.3. Capacité portante des fondations superficielles 237
III.4. L’essai DPT et les fondations profondes 243

VII
PARTIE IV : ESSAI DE PÉNÉTRATION STANDARD SPT

IV.1. Réalisation et interprétation de l’essai SPT 245


IV.2. Capacité portante des fondations superficielles 260
IV.3. Tassement des fondations superficielles 270
IV.4. Capacité portante des fondations profondes 278
IV.5. Déformation des fondations profondes 296

CONCLUSIONS 299

VIII
AVANT-PROPOS

Cet livre a pour objectif de présenter les essais in-situ appliqués


au projets de fondations d’ouvrages de génie civil. Il est adressé
aux étudiants de génie civil et disciplines similaires, ainsi qu’aux
ingénieurs travaillant sur des projets de fondations.
Les essais in-situ ont connu les deux dernières décennies un
énorme développement technologique et théorique, ce qui avait
pour conséquence qu’ils ont presque remplacé les essais
mécaniques traditionnels de laboratoire. Sans pour autant diminuer
l’importance des ces derniers, tout le monde reconnaît actuellement
que les essais sur place, de par leur rapidité et la simplicité de leur
réalisation, sont un outil performant pour la conception et calcul
des fondations.
Le livre est divisé en quatre parties, chacune présente un des
essais in-situ courants, en l’occurrence le pressiomètre normal (de
Ménard) PMT, le pénétromètre statique CPT, le pénétromètre
dynamique DPT et enfin l'essai de pénétration au carottier SPT.
L’exposé n’a pas été voulu exhaustif, vu le développement rapide
constaté dans ce domaine, mais il focalise par contre sur le principe
de l’essai, les équipements de base et les théories correspondantes
qui se proposent d’interpréter l’essai ou de dimensionner les
fondations. Pour ne pas alourdir le texte, les démonstrations des
formules, et certains passages relevant de la recherche théorique
dans ce domaine ont été omis. Des applications, essentiellement à
partir des projets géotechniques réels, y ont été incluses sous forme
de problèmes résolus.
IX
L'auteur est très reconnaissant à Maurice Cassan, Ingénieur à
FONDASOL (France) et spécialiste bien connu en matière des
essais in-situ et analyse du comportement des fondations, qui a bien
voulu effectuer une lecture critique de la première édition de ce
livre. Ses remarques et commentaires pertinents, concernant
notamment l'interprétation des essais et les méthodes de calcul de
fondations, furent très utiles pour l'auteur lors de la mise au point
de cette seconde édition.
Enfin, l’auteur souhaite que cette modeste contribution à
l’enrichissement de la bibliothèque technique Algérienne soit un
stimulus à d’autres collègues pour la rédaction des ouvrages dans
ce domaine.

Alger, le 07/06/2010

Ali BOUAFIA

X
Figure 59: Vue d’un essai de pénétration dynamique avec le
pénétromètre dynamique SERMES. Cet appareil est conçu pour
pallier deux difficultés souvent rencontrées dans l'essai de
pénétration, à savoir la difficulté d'extraction des tiges surtout si le
terrain est éboulant, et la mobilisation du frottement latéral autour
des tiges. Cet appareil est équipé d'une pointe perdue afin de
faciliter l'extraction des tiges et d'un système d'injection de la
bentonite à partir de la pointe afin de maintenir les parois du
sondage. Les tiges de cet appareil sont tubulaires. Les
caractéristiques typiques de cet appareil sont :
Masse du mouton variable de 30, 60 ou 90 kg, hauteur de chute de
40 cm, diamètre extérieur de la tige creuse de 40 mm et un
diamètre de la pointe de 61.8 mm La bentonite est injectée le long
des tiges tubulaires et sortie à travers les trous de la pointe. En
remontant le long des tiges coté extérieur, elle permet de
maintenir les parois du forage.
(Source : Les essais de pénétration, Bulletin des LPC,
N° thématique)

214
PARTIE I : L’ESSAI DE PÉNÉTRATION
DYNAMIQUE

------------------CHAPITRE III.1--------------------

RÉALISATION DE L’ESSAI DE
PÉNÉTRATION DYNAMIQUE

1. INTRODUCTION

L'idée de la pénétration dynamique d'une tige munie d'un cône


dans le sol est bien ancienne. Cet essai a été initialement conçu
pour apprécier qualitativement la densité des sols pulvérulents dont
il est quasi-impossible d'en extraire des échantillons intacts [1].
D'autres sources indiquent que cet essai dérive de la technique
de mise en oeuvre des pilotis en bois pour la construction des
cités aquatiques, depuis l'aube de l'histoire humaine [2], [5]
La première expérience connue d'essai de pénétration dynamique
remonte au 17e siècle en Allemagne [8]. Depuis, plusieurs
générations du pénétromètre dynamique se sont succédées avec
une amélioration sensible apportée à l'appareil de base.
Actuellement, on compte plus de 60 pays, dont 20 en Europe,
utilisant couramment l'essai DPT. Il existe environ une vingtaine
de documents officiels réglementant cet essai, ce qui témoigne de
sa large étendue dans les projets géotechniques.
L'essai DPT est le plus simple et le moins coûteux des essais in-
situ, ce qui explique qu'il est le plus utilisé. Outre la
reconnaissance géotechnique du terrain, l'essai de pénétration
dynamique est un outil de calcul des fondations, bien qu'il
215
connaisse dans ce domaine moins de succès que d'autres essais tels
que le pressiomètre et le pénétromètre statique.
On se propose dans ce qui suit de présenter d’une manière
sommaire l’appareillage, le domaine d’utilisation de l’essai et les
sols intéressés par cet essai.

2. DOMAINE D’UTILISATION DE L’ESSAI DPT

L’essai peut se faire pour le balayage du terrain en phase de


reconnaissance préliminaire, pour un chantier important, par un
nombre représentatif des sondages DPT. Une telle opération
préliminaire permet par la suite d'orienter la reconnaissance
géotechnique détaillée (nombre et position des sondages...). Cet
essai est aussi utilisé pour l'analyse qualitative d'un terrain
(localisation d’un substratum, mise en évidence des cavités...),
comme il est utilisé pour l'étude d'un modeste projet de fondations
où l'investigation géotechnique est, pour des raisons économiques,
limitée.
Le champ d'application de cet essai s'est élargi et il est
actuellement courant de réaliser des campagnes d'essai de
pénétration dynamique DPT pour [1], [2], [3] :
- zoner un site en phase de reconnaissance et définir ainsi son
aptitude à recevoir une construction donnée,
- définir le toit d'un substratum rocheux,
- étudier l'homogénéité spatiale du terrain par recoupement des
différents sondages pénétrométriques,
- étudier les sites où il est impossible de réaliser des massifs de
réaction (site aquatique, sol tourbeux, terrain encombré...), ce qui
présente un avantage important par rapport à l'essai de pénétration
statique CPT,
- étudier la pénétrabilité des pieux et des rideaux de palplanches,
- caractériser la résistance des sols raides et compacts (refus de
pénétration statique),
216
- étudier les dépôts alluvionnaires ou graveleux où
l'éboulement ou la présence des gros cailloux rendent délicats les
autres essais in-situ.

3. PRINCIPE DE L’ESSAI DPT

L'essai consiste à battre un train de tiges finissant par une


pointe conique dans le sol, à l'aide d'un mouton de masse M
tombant d'une hauteur fixe H et de mesurer le nombre de coups
Nd nécessaire pour faire pénétrer la pointe sur une hauteur h.
L'essai est en général rapide, le comportement du sol est donc non
drainé notamment dans le cas des sols fins saturés.
Le paramètre Nd, en soi même, n'a aucune signification du
fait qu'il varie notamment avec l'intensité de l'énergie du battage,
le rapport entre la masse du mouton et celle battue (enclume + tige
+ pointe + ...), le diamètre de la pointe et son débordement [4]. Il
importe alors de calculer d'une manière conventionnelle une
résistance dynamique qd à la pénétration selon les formules de
battage qu’on verra ultérieurement.
Comme l'illustre la figure 60, l'appareil est essentiellement
composé des éléments suivants [4], [5]:
- le mouton sous forme d'une masse tombant en chute libre fixe et
battant l'enclume du pénétromètre,
- l'enclume qui transmet l'énergie de battage aux tiges,
- les tiges qui, à leur tour transmettent l'énergie à la pointe
- la pointe qui est caractérisée par son angle et son diamètre.
On distingue en général quatre catégories d'appareils :
La première correspond au cas d'une pointe ayant un diamètre égal
à celui des tiges. Le battage fait mobiliser une résistance en
pointe ainsi qu'un frottement latéral le long des tiges. Il s'agit en
fait d'un essai de battage d'un modèle réduit du pieu, ce qui
permet d'évaluer l'effort axial dynamique en tête du pieu pour un
enfoncement donné. Dans cette catégorie d'appareils, l'essai ne
peut caractériser une tranche donnée du sol [2]. L'effet de taille, et

217
plus exactement celui du diamètre du pénétromètre peut être
théoriquement négligé pour un pieu de longueur infinie. Ce type
d'appareils est peu utilisé en pratique [6].
La deuxième catégorie est celle d'une pointe débordante, c'est à
dire ayant un diamètre supérieur à celui des tiges. La pénétration de
la pointe crée un espace annulaire du vide entre le sol et la tige,
ce qui permet de mesurer uniquement la résistance dynamique
en pointe (voir figure 61). A vrai dire, cette mesure est surestimée
du fait d'éventuels éboulements ou serrages du matériau autour des
tiges, ce qui se traduit par une mobilisation du frottement latéral.
Selon Sanglerat, ce frottement latéral est généralement négligeable
devant la résistance en pointe. Selon Meyerhof, ceci est vrai pour
les dix premiers mètres du sondage pénétrométrique [1].
La troisième catégorie correspond au cas d'une pointe débordante
et un tubage de revêtement. Après le battage de la pointe pointe
avec le train des tiges, un tubage ouvert et extérieur aux tiges est
battu, ce qui permet de séparer les mesures de la résistance en
pointe de celui du frottement latéral. Cet appareillage, malgré son
originalité présente l'inconvénient d'une double manipulation ( tiges
ensuite tubage) et donc un temps d'essai plus important [5].
Il arrive aussi que le tube de revêtement soit bloqué par
frottement dans un massif pulvérulent et que son extraction soit
délicate [2].
La quatrième catégorie d'appareillage comporte une pointe
débordante et l'injection d'une boue de forage dans l'espace
annulaire entre la paroi du forage et le train de tiges, comme c'est
le cas du pénétromètre dynamique SERMES illustré à la figure 62.
Il est possible d'injecter des boues de forage biodégradables et
exploiter le sondage pénétrométrique pour des mesures
piézométriques. Ce type de boue est un produit destructible par
les bactéries ou tout agent biologique.
Plusieurs travaux de recherches ont montré que les résultats
obtenus dépendent étroitement du type d'appareillage utilisé. Une
telle constatation présentait un des défauts de cet essai.
L'attention de la communauté des mécaniciens du sol s'est alors
focalisée à standardiser l'appareillage et la procédure d'essai.
218
Figure 60 : Schéma général d'un pénétromètre dynamique

L'historique de la standardisation de l'essai remonte à 1957,


lors du quatrième congrès international de mécanique des sols qui
s'est tenu à Londres. Un sous-comité technique sur les essais de
pénétration a été créé. Durant quatre ans de travail, une grande
divergence d'opinions s'est dégagée entre les membres, ce qui a
pour conséquence la dissolution de ce sous-comité par la société
internationale de mécanique des sols et des travaux de fondations
lors de son congrès mondial de Montréal en 1965.
219
Figure 61 : Schéma d'une pointe DPT débordante

Figure 62 : Schéma de fonctionnement du pénétromètre SERMES


220
En 1974, à Stockholm, a eu lieu le premier symposium européen
sur les essais de pénétration ESOPT-1, avec pour thème principal :
normalisation et future coopération. Il a été décidé de créer un
comité européen élargi à d'autres pays et procéder à un travail
préliminaire de normalisation de quatre essais séparés: CPT,
DPT, SPT et le WST (weight Sounding Test). Ce n'est qu'en 1988,
lors du premier symposium international sur les essais de
Pénétration ISOPT-1 qui s'est tenu à Orlando (Floride) que fussent
dégagées des recommandations unifiées concernant des essais
normalisés. L'année suivante, au 12e congrès international de
Mécanique des Sols et des Travaux de Fondations à Rio de
Janeiro, ces recommandations ont été proposées pour approbation
par le comité exécutif [7].
La normalisation ouvrira des grandes perspectives de recherche
sur cet essai simple mais pouvant jouer un rôle pas moins important
que celui d'autres essais in-situ, et permettra désormais de
comparer les résultats d'études sur un appareil unifié.
On reporte ci-dessous l'essentiel du projet de norme mondiale
concernant l'appareillage standard ainsi que la procédure
normalisée d'essai [8] :
1/ Il existe quatre types d'essai DPT selon la taille du cône et
l'énergie de battage :
- l'essai DPL ou pénétration dynamique légère
l'essai DPM ou pénétration dynamique moyenne
-l'essai DPH ou pénétration dynamique lourde
-l'essai PSH ou pénétration dynamique super lourde.

2/ La géométrie du cône fait intervenir un angle au sommet de


90°. Le tableau 49 récapitule les caractéristiques standards de
chaque appareil.
3/ La résistance en pointe est définie par le nombre de coups de
battage nécessaires pour un enfoncement donné de la pointe.
L'énergie de battage est le produit du poids M.g du mouton fois la
hauteur H de chute.
4/ L'essai DPT est recommandé pour une investigation dans un
massif pulvérulent. En interprétant l'essai dans un sol cohérent ou
221
à grande profondeur, une prudence est requise en cas de
mobilisation significative du frottement latéral avec les tiges.
5/ L'essai DPT peut être utilisé pour l'appréciation qualitative des
caractéristiques du sol telles que la densité relative, la
compressibilité, la résistance au cisaillement et la consistance. Il
est recommandé que l'interprétation de l'essai pour un calcul de la
capacité portante des fondations est à limiter principalement aux
sols pulvérulents.
6/ La cadence du battage est de 15 à 30 coups par minute. La
résistance dynamique des sols pulvérulents dépend peu de cette
cadence. On peut alors augmenter la cadence jusqu'à 60
coups/minute.
7/ A partir du nombre de coups mesuré on calcule la résistance
dynamique en pointe par :
M.g.H M
qd 
S p .v M  M '
M': masse totale des tiges, du guide et de l'enclume
M : masse du mouton
H : hauteur de chute du mouton
Sp : aire de la section droite du cône
g : accélération de la gravité terrestre (10 m/s2 )
v : pénétration pour un coup (v= h/Nd, h 10 ou 20 cm est
l'enfoncement de la pointe).

8/ On peut limiter la mobilisation du frottement latéral par une


injection de la boue de forage à partir du cône, dans l'espace
annulaire entre les tiges et la paroi du forage, ou en ajoutant un
tubage de revêtement.
Il est noter que la norme Française NF P94-115 décrit un
appareil adopté PDB (pénétromètre dynamique lourd type B) qui
correspond exactement au type super lourd DPSH de la norme
internationale [23]. Selon Cassan, pour bien insister sur le caractère
grossier de cet essai, la norme NF P 94-155 ne prescrit aucun calcul
de résistance dynamique qd, et n'exige que la fourniture du graphe
donnant Nd en fonction de la profondeur.
222
Tableau 49 : Caractéristiques normalisées des appareils DPT

4. SOLS INTÉRESSÉS PAR L’ESSAI DPT


Le caractère simple de l'essai laisse à penser qu'il peut être
réalisé dans n'importe quel terrain. Il faut noter que le battage d'une
pointe dans un sol fin saturé se traduit par une forte résistance
dynamique en pointe, due à l’absorption de la presque totalité de
l’énergie de battage par l’eau interstitielle, ce qui fausse
complètement l’interprétation de l’essai en donnant des valeurs
fortement surestimées de la résistance en pointe [1], [9], [10], [11].
Il est ainsi recommandé d’orienter l’utilisation de l’essai DPT vers
les milieux perméables ou les milieux peu perméables non saturés.
223
En Russie, la réglementation est assez radicale en ce sens en
interdisant absolument de réaliser un essai DPT dans une argile
saturée [9]. Selon Sanglerat, l’utilisation des pénétromètres
dynamiques en milieu cohérent sous la nappe peut être très
dangereuse [9].
L'arrêt de l'essai se fait selon la norme Française, lorsque la
profondeur fixée a été atteinte ou l'enfoncement sous 100 coups est
inférieur ou égal à 20 cm ou lorsque le rebond du mouton est
supérieur à 5 cm [23].
Les résultats de l'essai de pénétration dynamique DPT sont en
général reportés sur un graphique arithmétique ou semi-
logarithmique sous forme de la variation de la résistance en pointe
qd en fonction de la profondeur, en précisant la formule utilisée
pour le calcul de qd à partir de Nd, soit sous forme de la variation
du nombre de coups Nd pour un enfoncement de 10 cm, en fonction
de la profondeur, en indiquant pour ce cas les caractéristiques du
matériel utilisé (voir figure 63).

5. L’ESSAI DPT EN ALGÉRIE

En Algérie, l’essai DPT est largement utilisé relativement aux


autres essais in-situ à cause de sa facilité de réalisation, de
sa simplicité mais aussi de sa capacité de couvrir une large
gamme de sols étudiés. Les appareils les plus utilisés par les
laboratoires géotechniques sont le BORRO –B2 et le SERMES. Le
premier est généralement caractérisé par :
- Masse du mouton = 63.5 kg
- Hauteur de chute = 50 cm
- Enfoncement de référence = 20 cm
- Diamètre des tiges = 45/32 mm
- Diamètre du cône = 45 mm.
Cet appareil est couramment décrit, dans les rapports de sol,
comme étant lourd alors que la consultation du tableau 54
récapitulant les caractéristiques des appareils universellement
normalisés, montre que le BORRO est caractérisé par une hauteur
de chute plus petite que celle de l'appareil super-lourd DPSH et un
224
Figure 63 : Exemple de Pénétrogramme dynamique [23]

225
mouton plus lourd que celui de l'appareil lourd DPH. Cet écart par
rapport à la normalisation limite l'intérêt technique de cet essai,
dans la mesure où il ne permet pas l'exploitation d'éventuelles
méthodes d'analyse et de calcul géotechnique à partir de l'essai
DPT qui peuvent se développer dans l'avenir.
En outre, il faut noter que la consultation des rapports d'études
du sol montre que l'interprétation de cet essai est limitée à une
estimation de l'ordre de grandeur de la contrainte admissible au
dépens d'une analyse qualitative des résultats d'essai (homogénéité,
succession des couches, détection d'un horizon dur....).
Enfin, la formule des Hollandais est systématiquement appliquée
alors qu'il sera vu ultérieurement que celle-ci est limité et peut dans
certains cas donner une surestimation dangereuse de la résistance
dynamique qd.

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES :

1. G. Sanglerat (1965)"Le pénétromètre et la reconnaissance


des sols", Editions Dunod , Paris.
2. S. Amar et Al (1983)" Le pénétromètre dynamique LPC
aux normes européennes", Comptes rendus du Symposium
International Reconnaissance des sols et des roches par
essais en place, Paris,18-20 mai 1983, volume II, pp 171-
176.
3. LCPC-SETRA (1972)"Recomandations Fond-72",
Chapitre 3.5: Réalisation des essais en place, Co-éditions
LCPC-SETRA, Paris.
4. S. Amar et Al(1983)"La reconnaissance des sols et les
essais de pénétration", Comptes rendus du Symposium
International Reconnaissance des sols et des roches par
essais en place, Paris,18-20 mai 1983, volume II, pp 177-
185.
226
5. E.Washkowski (1983)" Le pénétromètre dynamique",
Bulletin de Liaison des LPC, N°125, pp 27-35.
6. S. Amar et J.F Jézéquel (1994)"Propriétés mécaniques
des sols déterminées en place", Extraits de la collection
Techniques de l'Ingénieur C-220, 18 pages.
7. B.A.Leach(1989)" Report on ISOPT-1", Comptes rendus
de la conférence de géotechnologie organisée par the
Institution of Civil Engineers, Birmingham, 6-8 Juillet
1988, pp 9-21.
8. Institution of Civil Engineers ICE (1988)" Penetration
testings-Appendix 3", Comptes rendus de la conférence
de géotechnologie organisée par ICE, Birmingham,6-8
Juillet 1988, 371 pages.
9. J. Costet et G Sanglerat(1983)" Cours pratique de
mécanique des sols- Calcul des ouvrages", éditions Dunod
Paris, 140 pages.
10. J.Nuyens(1973)"Capacité portante et tassements des
fondations à partir des essais in-situ", Presses universitaires
de Bruxelles et éditions Eyrolles, 140 pages.
11. LCPC-SETRA(1972)"Recommandations FOND-
72",Chapitre 5.2: Méthodes de calcul des fondations par
l'interprétation des différents essais, Co-éditions LCPC-
SETRA, Paris.
12. M. Cassan (1978) " Les essais in-situ en Mécanique des
Sols", Tome I : Réalisation et interprétation, éditions
Eyrolles.
13. LCPC-SETRA (1972) " Recommandations Fond-72",
Chapitre 3.5: Réalisation des essais en place, Co-éditions
LCPC-SETRA, Paris.
14. CSTB (1983)"DTU 11.1 modifié : Etude géotechnique et
reconnaissance des sols", éditions presses de l’ENPC Paris.
15. G. Filliat(1981) "La pratique des sols et fondations",
Chapitre 9: Fondations profondes, Editions du Moniteur,
pages 383-385.
16. R.Frank et Djoneidi-Djafari(1983)" Contribution à
l'étude théorique en grandes déformations du
227
poinçonnement dans les sols", Rapport des Laboratoires,
série GT-2, novembre 1983, LCPC, 151 pages.
17. J.G.Sieffert(1987) "Dynamique des sols et des fondations",
éditions Ecole Centrale de Nantes.
18. R. Frank(1991) "Quelques développements récents sur le
comportement des fondations superficielles", Rapport
présenté au 10e Congrès Européen de Mécanique des Sols,
Florence, mai 1991, Volume I, pp1003-1029.
19. M. Cassan (1978) " Les essais in-situ en Mécanique des
Sols", Tome II, éditions Eyrolles.
20. A. Van Wambecke (1982) "L’essai DPT ou : ni cet excès
d’honneur ni cette indignité", Comptes rendus de Aminci et
Alumni Em De Beer, pp 281-286.
21. G. Filliat(1981) "La pratique des sols et fondations",
Chapitre 6: Essais in-situ, Editions du Moniteur.
22. CSTB(1988) "DTU 13.12 : Règles pour le calcul des
fondations superficielles", Document établi par le groupe
de coordination des textes techniques, Cahier du CSTB N°
2225, 12 pages.
23. AFNOR(1990)" Sondage au pénétromètre lourd type B",
Norme NF P94-115, décembre 1990, 13 pages.
24. T. Withaker (1976)"The design of piled foundations",
editions Pergamon Press, Grande bretagne, 199 pages.

228
------------------CHAPITRE III.2--------------------

INTERPRÉTATION DE L’ESSAI DE
PÉNÉTRATION DYNAMIQUE

1. INTRODUCTION:

L’enfoncement dynamique d’une pointe conique dans un massif


du sol est un problème d’interaction sol/structure assez complexe
vu la multitude des paramètres géométriques et géotechniques
rentrant en jeu. En outre, l’analyse du comportement dynamique du
sol en grandes déformations est, il faut le dire, encore en stade de
recherche et il est alors illusoire, dans l’état actuel de nos
connaissances, espérer aboutir à une solution satisfaisante du
problème.
En pratique, l’interprétation des résultats de l’essai DPT
s’effectue par le calcul d’une résistance dynamique qd en pointe, à
partir du nombre de coups Nd.
Cependant, il existe une diversité de formules de battage
approchant la résistance dynamique de la pointe. On se propose
dans ce qui suit d'exposer leur fondement théorique ainsi que leurs
limites.

2. FORMULES DE BATTAGE APPLIQUÉES AU DPT

Les formules du battage utilisées en pratique se basent sur le


bilan énergétique dans le système mouton-appareil-sol, pour en
déduire d'une manière simplifiée la résistance dynamique en pointe.
Effectuons le bilan énergétique du battage. L'énergie du battage,
égale à M.g.H est répartie comme suit [13] :
229
 Travail nécessaire pour pénétrer la pointe de v (enfoncement
sous un coup), soit Q.v.
 Perte d'énergie due au choc mouton-tiges, égale à :
Wchoc=0.5xM.V02.(1-2).M’/(M’+M)
où :
V0 est la vitesse de collision
 est le coefficient de restitution de Newton( 0    1 )
M': masse totale des tiges, du guide et de l'enclume
M : masse du mouton ( supposée plus grande que M’)
H : hauteur de chute du mouton
g : accélération de la gravité terrestre (=10 m/s2 )
v: pénétration pour un coup (v = h/Nd , h 10 cm est l'enfoncement
de la pointe).
 Perte d'énergie We due à l’élasticité des tiges, soit :
We =0.5xQ2.L/(S.Ep)
où :
Q : effort vertical dynamique transmis à la pointe
S : aire de la section droite de la tige
Ep : module d’Young du matériau des tiges.
 Perte d’énergie Ws dû à la déformation du sol au niveau de la
pointe.
 Perte d'énergie Wf due au frottement sol/tiges.

On écrit ainsi que :


1 1 M' 1 Q 2 .L
M .g.H  M .V02  Q.v  M .V02 (1   2 )   Ws  W f
2 2 M ' M 2 S .E p
On observe usuellement que le mouton ne rebondit pas et reste
solidaire au casque, ce qui correspond à un choc mou, donc  = 0.
On ne sait pas actuellement évaluer les termes Ws et Wf, vue
la complexité du phénomène. On néglige tout simplement ces deux
termes, bien que ceci est une alternative très simpliste.
Ainsi, l'effort Q est l'effort dynamique total exercé sur le casque.
On néglige aussi les termes du second ordre en Q et on aboutit
230
couramment à l'expression suivante, connue sous le nom de la
formule des Hollandais, en notant la section de la pointe par Sp :
M.g.H M
qd 
S p .v M  M '
Le sol autour de la pointe étant plastifié, son comportement est
caractérisé par des déformations irréversibles. Ainsi, sous un effort
Q la pointe s'enfonce et après déchargement elle remonte de v1
qui est en fait un déplacement élastique, et l'enfoncement
permanent est v (voir la figure 64). La courbe d'enfoncement
de la pointe étant non linéaire avec un retour en déchargement
avec une pente égale pratiquement à celle en chargement. Pour des
raisons de simplicité, cette courbe est schématisée par la portion
OABC. Le travail fourni par l'enfoncement de la pointe est en
fait l'aire de la surface OABC et ainsi égal à Q.v + Q.v1/2 [12].

Figure 64 : Schéma de la courbe d'enfoncement de la pointe DPT

231
Le bilan énergétique donne, cette fois-ci, en supposant que le
choc est mou, que les énergies absorbées par le sol sont
négligeables et que le terme en Q2 est négligeable :

M.g.H M
qd 
S p .(v  v1 / 2) ( M  M ' )
On retrouve d'ailleurs la formule dite de Crandall qui tient
compte du raccourcissement élastique v1 de la pointe et du
sol, et qui est réversible après déchargement [11], [13]. Il se
dégage que la formule des Hollandais, n'est qu'un cas particulier
de celle de Crandall. Elle représente l'inconvénient de ne pas tenir
compte de v1 et de surestimer ainsi la résistance en pointe.
Selon le document FOND-72, il a été constaté expér-
imentalement que la formule des Hollandais devient optimiste
pour des valeurs de qd au delà de 10 à 12 MPa, ce qui correspond à
des enfoncements par coup inférieurs à 5 mm [11].
Il y'a lieu alors, selon ces recommandations, de n'utiliser la
formule des Hollandais que pour enfoncements par coup
supérieurs de 5 mm environ. En outre, pour une interprétation
sérieuse de l'essai pénétrométrique, il est conseillé d'utiliser
simultanément les formules des Hollandais et celle de Crandall
et de comparer les résultats [11].
Cependant, il faut noter que le raccourcissement v1 est une
grandeur difficilement mesurable au cours d'un essai DPT. On peut
la mesurer en cours du battage à l'aide d'un crayon traçant sur un
papier solidaire à la tige battue (voir figure 65), mais une telle
procédure enlève à l'essai DPT les avantages de la rapidité et de la
simplicité [12].
Cette difficulté présente un handicap sérieux à ce type de
méthodes d'interprétation. Rappelons enfin, qu'il existe d'autres
formules de battage telles que celle de Delmag, limitée au cas d'un
mouton auto-batteur, et celle dite de l'Engineering News Record
largement utilisée aux Etats-Unis [15], [24].

232
Figure 65 : Mesure graphique du raccourcissement élastique v1

3. INTERPRÉTATION PAR LA THÉORIE DES ONDES DE


CONTRAINTES

Entamant une démarche d’analyse plus réaliste que celui des


formules de battage, la théorie des ondes de contraintes fournit un
outil performant d’analyse du battage d’un corps élancé, et
plusieurs logiciels d’analyse du battage du pieu sont d’ailleurs issus
de cette théorie.
Bien que le terme théorie des ondes de contraintes sous-entend
l’existence d’une équation aux dérivées partielles décrivant le
phénomène, ce dernier, comme on le verra plus loin, est plutôt
analysé par les ingénieurs sous une optique pratique, sans avoir
systématiquement recours à l’intégration directe d’une telle
équation. L’intégration directe de cette équation peut se faire selon
plusieurs procédés, notamment la transformation de Laplace, la
séparation des variables, la méthode des caractéristiques et les
méthodes numériques (telles que la méthode des différences finies).
La référence 25 fournit une étude détaille de telles méthodes
d'interprétation de l'essai DPT qui s'apparente d'ailleurs à la
procédure du battage d'un pieu.

233
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1. G. Sanglerat (1965) "Le pénétromètre et la


reconnaissance des sols", Editions Dunod , Paris.
2. S. Amar et Al (1983)" Le pénétromètre dynamique LPC
aux normes européennes", Comptes rendus du Symposium
International Reconnaissance des sols et des roches par
essais en place, Paris,18-20 mai 1983, volume II, pp 171-
176.
3. LCPC-SETRA (1972) " Recommandations Fond-72",
Chapitre 3.5: Réalisation des essais en place, Coéditions
LCPC-SETRA, Paris.
4. S. Amar et Al(1983)"La reconnaissance des sols et les
essais de pénétration", Comptes rendus du Symposium
International Reconnaissance des sols et des roches par
essais en place, Paris,18-20 mai 1983, volume II, pp 177-
185.
5. E.Washkowski (1983)" Le pénétromètre dynamique",
Bulletin de Liaison des LPC, N°125, pp 27-35.
6. S. Amar et J.F Jézéquel (1994)"Propriétés mécaniques
des sols déterminées en place", Extraits de la collection
Techniques de l'Ingénieur C-220, 18 pages.
7. B.A.Leach(1989)" Report on ISOPT-1", Comptes rendus
de la conférence de géotechnologie organisée par the
Institution of Civil Engineers, Birmingham, 6-8 Juillet
1988, pp 9-21.
8. Institution of Civil Engineers ICE (1988)" Penetration
testings-Appendix 3", Comptes rendus de la conférence
de géotechnologie organisée par ICE, Birmingham,6-8
Juillet 1988, 371 pages.
9. J.Costet et G Sanglerat(1983)" Cours pratique de
mécanique des sols- Calcul des ouvrages", éditions Dunod
Paris, 140 pages.
10. J.Nuyens(1973)"Capacité portante et tassements des
fondations à partir des essais in-situ", Presses universitaires
de Bruxelles et éditions Eyrolles, 140 pages.
234
11. LCPC-SETRA(1972)"RecommandationsFOND-72",
Chapitre 5.2: Méthodes de calcul des fondations par
l'interprétation des différents essais, Coéditions LCPC-
SETRA, Paris.
12. M. Cassan (1978) " Les essais in-situ en Mécanique des
Sols", Tome I: Réalisation et interprétation, éditions
Eyrolles.
13. LCPC-SETRA (1972) "Recommandations Fond-72",
Chapitre 3.5: Réalisation des essais en place, Coéditions
LCPC-SETRA, Paris.
14. CSTB (1983)"DTU 11.1 modifié : Etude géotechnique et
reconnaissance des sols", éditions presses de l’ENPC Paris.
15. G. Filliat(1981) "La pratique des sols et fondations",
Chapitre 9: Fondations profondes, Editions du Moniteur,
pages 383-385.
16. R.Frank et Djoneidi-Djafari(1983)" Contribution à l'étude
théorique en grandes déformations du poinçonnement
dans les sols", Rapport des Laboratoires, série GT-2,
novembre 1983, LCPC, 151 pages.
17. J.G.Sieffert(1987) "Dynamique des sols et des fondations",
éditions Ecole Centrale de Nantes.
18. R. Frank(1991) "Quelques développements récents sur le
comportement des fondations superficielles", Rapport
présenté au 10e Congrès Européen de Mécanique des Sols,
Florence, mai 1991, Volume I, pp1003-1029.
19. M. Cassan (1978) " Les essais in-situ en Mécanique des
Sols", Tome II, éditions Eyrolles.
20. A.Van Wambecke (1982) "L’essai DPT ou : ni cet excès
d’honneur ni cette indignité", Comptes rendus de Aminci et
Alumni Em De Beer, pp 281-286.
21. G. Filliat(1981) "La pratique des sols et fondations",
Chapitre 6: Essais in-situ, Editions du Moniteur.
22. CSTB(1988) "DTU 13.12 : Règles pour le calcul des
fondations superficielles", Document établi par le groupe
de coordination des textes techniques, Cahier du CSTB N°
2225, 12 pages.
235
23. AFNOR(1990)" Sondage au pénétromètre lourd type B",
Norme NF P94-115, décembre 1990, 13 pages.
24. T.Withaker (1976)"The design of piled foundations",
editions Pergamon Press, Grande Bretagne, 199 pages.
25. A. BOUAFIA (2010) "Introduction à la dynamique des
sols", Tome II: Calcul dynamique des ouvarges
géotechniques, Chapitre 12: Battage et vibrofonçage",
éditions OPU, 350 pages.

236

View publication stats

Вам также может понравиться