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: CATÉCfflSMg .
S LA VIE INTÉRIEURE
PÀB M. OLIER ^
£ Ctllî lï 3AEIT-SCI.KCÏ
* f . T
DEUXIÈME ÉDITION .
• PARIS.
L1BRMHIE SI GAUME FRÈRES,
if •* . Rce da Pot^-Fcr, n° 5.
/3a
CATÉCHISME
LA VIE INTÉRIEURE.
IMPRIMERIE 1>'àD. LE GLEBE ET CP.
Quai des Aujustins, n° iïj.
9
CATÉCHISME
t! V-'.t
CATÉCHISME
de
LA VIE INTÉRIEURE.
PAR M. OLIER
CIRE DE SAIBT - SULFIGE.
PABIS.
LIBRAIRIE BE GAUME FRÈRES,
Rue du Pot-de-Fcr, i
1831.
M
-
APPROBATION
DE L'ÉVÈQUE DE PAMIERS.
IN TEMPLO PRESENTATES.
APPROBATION
DE i/ÉVÊQUE DU FUT.
première pariie.
DE L'ESPRIT CHRÉTIEN.
LEÇON I.
J'esprit et des deux vies de N. S. Jésus-Christ.
LEÇON II.
De la perte de la grâce après le baptême , et du
travail de la pe'aitencc pour la recouvrer.
Leçon m.
De la dignité du chrétien en qui Jésus-Christ ha
bite ponr lui inspirer ses mrenrs et ses sentimens;
en un mot, pour t'animer de sa vie même.
D. Jésus-Chbist habite donc en
nous (i)?
(0 Ego in vobis. Juan. xiv. 20.
10 CATÉCHISME CHRÉTIEN
R. Oui, il habite par la foi dans
nos cœurs, comme le dit S . Paul après
Notre-Seigneur même (i).
D. Ne m'avez-vous pas dit que le
Saint-Esprit y habitait aussi?
R. Oui ; il y est avec le Père et le
Fils , et y répand , comme nous l'a
vons dit, les inclinations mêmes, les
sentimens, les mœurs, et les vertus ■
de Jésus-Christ.
D. Un chrétien est donc quelque
chose de grand ?
R. Il n'y a rien de plus grand , de
plus auguste et de plus magnifique;
c'est un Jésus-Christ vivant sur terre.
D. Bien malheureux est celui qui
perd ces grands trésors par le péché
(i) Chràtum habiure per fidem in cordibus
vutris. Eph. tu. i 7.
POUR LA VIE INTÉRIEtaE. II
mortel! Mais vous dites que Jésus_
Christ habite en nous, et que nous
sommes oints de l'onction dont il est
oint lui-même, c'est-à-dire, du Saint-
Esprit; et qu'il répand en nous ses
mœurs, ses inclinations, ses senti-
mens; d'où savez-vous cela?)
R. S. Paul veut que nous ayons en
nous les mêmes sentimens que Jésus-
Christ (i) , lequel s'est anéanti et hu
milié sur la croix, quoiqu'il fût égal
à son Père.
D. Que veut dire cela, avoir en
soi les mêmes sentimens que Jésus-
Christ?
R. C'est avoir dans son cœur et dans
son aine les mêmes désirs qu'avoit
( i ) Hoc sentite in vobù, quod ct u CUristo Jcsu.
Philip u. S.
13 CATÉCHISME CHRÉTIEN
Jésus -Christ, par exemple , d'être
anéanti et crucifié.
0. Faut-il avoir ces désirs dans la
même perfection qu'il les avoit?
R. Je ne dis pas cela. Je dis seule
ment qu'il faut les avoir semblables ,
quoique non pas égaux.
0. Pouvons-nous même en avoir
de semblables?
R. Oui.
0. Par quel moyen?
R. Par la vertu du Saint-Esprit,
qui peut donner des inclinations tou
tes contraires et opposées à celles que
nous avons dans la chair , par notre
naissance d'Adam.
POUR LA VIE INTERIEURE. l3
LEÇON IV.
De l'esprit et des inclinations d'Adam ; que ta
condition des chrétiens en est bien éloignée.
LEÇON V. *
Dr l'obligatioa qu'ont les chrétiens de mortifier en
eux tes inclinations d'Adam et de la chair, et de
crucifier le vieil homme.
LEÇON VI.
De la source de ta graude matignité de la chair , à
laquelle nous sommes obliges de renoncer.
LEÇON VII.
De l'amour de la croix ; c'est-à-dire, de l'abjection,
des souffrances et de la pauvreté , que te Saint-
Esprit nous donne dans le baptême.
LEÇON VIII.
De notre première ge'ne'raiion , on le de'mou est le
pcre de nos inclinations perverses ; et de la ré
generation du baptême, où Jésus-Christ étant
notre père , nous communique sa vie divine.
D. Qu'est-ce à dire que notre ame
est régénérée par le baptême ?
R. C'est-à-dire qu'elle reçoit des
inclinations et des impressions toutes
nouvelles , et différentes de celles de
sa première génération.
D. Comment cela ?
R. C'est que, par la première gé
nération, l'ame avoit des inclina
tions perverses qui la portoient toute
au péché, toute à la terre et aux
créatures. Au contraire, par la régé-
POUR LA VIE INTÉRIEURE. 35
nération du baptême , elle reçoit de
nouvelles impressions et des incli
nations toutes différentes, qui la por
tent à l'amour de Dieu et à sa reli
gion , à la séparation des créatures et
à la recherche des choses du ciel.
D. Depuis le baptême , l'homme
n'est donc plus notre père , ni la
chair notre mère?
R. INon , et nous ne devons plus
suivre leurs mauvaises inclinations.
D. Par le baptême, Dieu est -il
notre père ?
R. Oui , nous appelons Dieu notre
Père , et il l'est en vérité ; parce que,
dans le baptême, il nous commu
nique par son Saint-Esprit sa nature
et sa vie divine (i).
(i) Ut ef6ciamini divinx consortes naturx.
36 CATÉCHISME CHRÉTIEN
D. Le démon n'est-il pas le père
de l'homme?
R. Dans la première génération,
le démon est proprement le père de
l'homme pécheur en Adam ; parce
qu'il lui a communiqué sa vie et ses
mauvaises inclinations, qui depuis
nous ont été transmises dans notre
naissance (i).
D. Et dans la seconde génération ?
R. Il en est tout autrement, parce
qu'en cette génération, le Père éter
nel est notre père; il nous commu
nique ses inclinations, ses sentimens,
sa sainteté , par la vertu de son Esprit
LEÇON IX.
De l'obligation que nous avons de porter la croix ,
et d'en conserver l'amour, à cause de l'Esprit
LEÇON X.
D'une autre obligation d'aimer ta croix, et en
particulier le mepris , l'abjection et l'oubli , qui
font la première branche de la croix ; provenant
de ce que l'iiomme, dans son fond et par lui-
même , n'est que néant.
LEÇON XI.
De l'orgueil , et du desir de l'honneur auquel it
faut resister.
D. Ne faut-il jamais désirer l'hon
neur ?
R. Non : c'est désirer le bien d'au-
trui , c'est désirer le bien de Dieu ,
c'est être larron ; selon saint Paul ,
c'est exercer une rapine (i) ; c'est
(i) Philip, it. fi.
5o CATÉCHISME CHRÉTIEN
dérober à Dieu ce qu'il a de plus
cher, qui est sa gloire, qu'il assure ne
vouloir jamais donner à autrui (i).
D. C'est donc un larcin sacrilège ,
puisque c'est dérober à Dieu?
R. Oui, c'est dérober sur l'autel
de Dieu , et lui arracher de la main
ce qu'il proteste ne vouloir lâcher ni
céder à personne.
D. L'orgueil est donc un grand
péché ?
R. Oui, et c'est pour cela qu'il est
puni si rigoureusement dans les dé-r
mons , et qu'il est dit que Dieu ré
siste aux superbes (a); comme s'ils
LEÇON XII.
Que l'honneur est du à Dieu seul ; comment on
doit se comporter quand on est méprisé.
L
POUR LA VIE INTÉRIEURE. 5<g
plus particulièrement comment nous
devons nous comporter , lorsque l'on
nous méprise , qu'on ne tient aucun
compte de nous, et qu'on ne nous
regarde point?
R. Quand on ne nous regarde point,
réjouissons-nous, et disons dans notre
cœur : Mon Dieu , je suis content de
n'être ni vu ni regardé des hommes.
Que je suis aise de ce que personne
ne pense à moi ! car , ô mon Dieu ! je
n'occupe point votre place dans leur
pensée ni dans leur esprit. Je suis ravi
d'être soustrait à leur vue, afin que je
n'occupe point leurs cœurs. C'étoit là
une des pensées de saint Ignace mar
tyr , quand il prévoyoit qu'il devoit
être enseveli dans le corps des bêtes
qui alloient le dévorer : « Au moins,
6o CtTÏCHISHE CHRETIEN
» disoit-il, je ne serai vu de personne,
» je n'amuserai l'esprit de personne, et
» ne remplirai personne de moi (i). »
LEÇ05T XIII.
Que le malheureux dYsir de l'honneur est un drsir
rommun et universel ; manière de le combattre
et d'y renoncer.
LEÇON XIV.
LEÇON XV.
Explication <le la doctrine precédente.
LEÇON XVI.
Suite de la même vérite'; que notre cluir n'est
que pèché.
LEÇON XVII.
One nuire cliair est toute opposee et rebelle à Dieu
et ù son divin Esprit.
LEÇON XVIII.
Que la malignitê de notre chair merite toutes sortes
d'humiliations de lapart de Dieu et des créatures.
D. Quand sera-ce que l'homme et
la chair ne seront plus péché?
OO CATÉCHISME CHRETIEN
R. Dans le paradis, au jour de la
résurrection, quand Dieu réformera
ce corps vil, abject et humilié (i).
D. Est-ce bien dit, ce corps hu
milié?
R. Oui, c'est bien dit; aussi est-ce
après saint Paul que nous le disons :
car, en effet, l'homme mérite toute
humiliation , il n'y a point de confu
sion qu'il ne doive souffrir; par exem
ple, si on dit de moi, de vous, ou de
qui que ce soit : Cet homme ou cette
femme est avare; il faut l'endurer,
ayant en nous un principe d'avarice
insatiable, quoique la grâce en ait
peut-être étouffé le sentiment dans
nos ames. Si on dit : Cet homme,
■
( i ) Reformabit corpus humilitati* nostr*. Phi
lip, m. si.
POUR LA VIE INTÉRIEURE. J)I •
cette femme est déshorraête; il faut
l'endurer, parce que la semence de
tout vice et de toute impureté se
trouve dans la chair , et qu'elle por
terait au péché, si l'Esprit ne l'en
détournoit. Dit-on qu'il y a bien de
l'orgueil en vous et en moi ; cela est
toujours vrai , quelques effets que la
grâce de Jésus-Christ et de son Saint-
Esprit ait opérés en nous - et on ne
nous fait point de tort ni d'injure,
de nous appeler superbes , parce que
notre chair demeure toujours la
même, c'est-à-dire, toujours pétrie
d'orgueil , et toujours prête à passer
aux effets; tellement que nous ne
cessons jamais d'être superbes, quoi
que nous ne le sentions pas, et que
nous nous exercions quelquefois à
ijï CATÉCHISME CHRÉTIEN
des actes d'humilité. Ainsi en est-il
de toutes les autres imperfections qui
peuvent se concevoir en l'homme ;
parce que la chair est la source , le
cloaque , et la sentine de toute im
pureté , de tout désordre , et de tout
péché.
D. Il n'y a donc aucune sorte
d'injures qu'on ne doive supporter,
et qu'on ne doive croire nous être
bien dues?
R. Non.
D. Les mépris , les injures , les
calomnies ne doivent donc point
nous troubler?
E. Non; il faut faire comme ce
saint, qui autrefois fut conduit au
supplice, pour un crime qu'il n'avoit
point commis, et dont il ne voulut
POUR LA VIE INTÉRIEURE. g3
pas se justifier, disant en soi-même ,
qu'il l'auroit commis, et de bien
plus grands encore, si Dieu ne l'en
eût empêché.
D. Ainsi, nous devons souffrir
toutes sortes de persécutions ?
R. Si nous étions bien instruits de
la malice de notre chair, nous ne
douterions pas de cela ; au contraire ,
nous devrions souhaiter ces chàti-
mens , pour réprimer par là sa rebel
lion continuelle contre Dieu.
D. Le hommes, les anges, et Dieu
même, devraient donc nous persé
cuter sans cesse ?
R. Oui , cela devrait être ainsi ,
comme il sera au jour du jugement,
à l'égard des pécheurs que Dieu pu
nira, et sur qui il exercera sa ven
i)\ CATECHISME CHRETIEN
geance par toutes les créatures où il
habite , comme par autant d'instru-
mens de l'exécution de sa justice (i).
Ainsi en toute maladie , persécution ,
mépris, et autre affliction, il faut
prendre le parti de Dieu contre nous-
mêmes, et dire que nous méritonsjus
tement tout cela, et davantage; que
Dieu a droit de se servir de toute créa
ture pour nous punir; et que nous
adorons la grande miséricorde qu'il
exerce maintenant sur nous , sachant
bien qu'au temps de sa justice il nous
traitera plus rigoureusement.
D. Qu'appelez-vous le temps de sa
justice ?
LEÇON XIX.
De l'obligation que nous avons, par suite de noire
pêché , de supporter la pauvreté , qui est la troi
sième branche de la croix des chréticus.
LEÇON XX.
De la grâce qu'opèrent dans l'amc les mystères de
Notre-Scigneur auxquels il faut participer ; et ,
premièrement , du mystère de l'Incarnation.
LEÇON XXI.
Du mystère du Crucifiement et de su grace.
LEÇON XXII.
Du mystère de la Mort de Noire-Seigneur , et <le
l'état de mort qu'il ujière.
LEÇON XXIII.
Du mystère de la Sepulture, et en quoi sa grâce
diffère de celte de la mort.
LEÇON XXIV.
Du mystère de ta Resurrection , et de la grâce i|n'il
opère en nous.
D. Qu'est-ce que nous donne le
saint mystère de la Résurrection de
Notre-Seigneur? quelle grâce opère-
t-il en nous ?
R. C'est une grâce d'éloignement
de tout le siècle , de détachement de
la vie présente, qui fait que l'on sou
pire pour la vie future , et qu'on as
pire continuellement au ciel , à l'ex
emple de Notre-Seigneur, qui, après
sa résurrection, ne pouvoit même
vivre avec ses disciples, ni souffrir
leur incrédulité et la dureté de leur
cœur; tant il vivoit dans l'impatience
POUR LA VIE iNTÉRIEDRE. 121
et dans le désir d'être avec son Père ,
comme il le témoignoit déjà durant
sa vie, par ces paroles : Glorifiez-mai,
mon Père, etc. (i).
D. Mais il ne faudrait point vivre
sur la terre pour être en cet état?
R. Non ; car Notre-Seigneur, après
sa résurrection, paraît encore avec
ses disciples; il converse avec eux ,
mais plus rarement ; il mange même
avec eux, mais c'est avec éloigne-
ment et dégoût.
D. Cet état permet-il encore quel
que attache aux créatures?
R. Non; on le voit en ce qui se
passe entre Notre-Seigneur et sainte
Magdeleine : il ne lui permet plus
(i) Pater, venit hora, clarifies F it i mn tuum.
Joan. su. i.
122 CATÉCHISME CHRÉTIEN
l'approche de sa personne , il ne
souffre plus ses saintes familiarités ;
il l'éloigne , parce que l'état de sain
teté , dans lequel entre l'ame ressus-
citée, porte avec soi l'éloignement de
toute créature visible. Soyez sainte,
ô Magdeleine , carje suis saint; ces
sez d'être attachée aux choses pro
fanes du monde; car, étant saint
comme je suis, je ne saurais m'en
approcher , ni par conséquent de
vous , si vous y avez encore quelque
attache.
Quoique l'état de résurrection porte
avec soi la retraite des créatures ,
l'union et l'application à Dieu ; il
n'est pas toutefois si parfait que celui
de l'Ascension.
POUR LA VIE INTÉRIEURE. 12j
LEÇON XXV.
Du mystère de l'Ascension , de sa grâce , et de son
eut , qui est celui des parfaits.
D. Qu'est-ce donc que l'état et la
grâce du saint mystère de l'Ascension?
R. C'est un état parfait de consom
mation en Dieu, un état de triom
phe et de gloire achevée , un état où
il ne paroit plus rien d'infirme.
D. Paroissoit - il encore quelque
infirmité en Notre-Seigneur Jésus-
Christ , après sa Résurrection ?
R. Il en avoit encore quelques
marques , et sembloit se dépouiller
quelquefois de la gloire parfaite de
sa consommation en Dieu , et de sa
ir»4 ctTÈr.msME chrétien
totale ressemblance à son Père. 11
mutait encore son humanité palpable
et visible aux yeux de ses apôtres;
il mangeoit avec eux (i). Mais, au
jour de son Ascension , sa gloire ne
souffre plus d'interruption ni de
suspension ; l'éclat n'en est plus sup
portable aux yeux des hommes: étant
entré dans la splendeur de Dieu son
Père, il demeure caché dans son sein,
il ne tombe plus sous nos sens ; et ,
quoiqu'il y conserve les qualités de
la nature humaine, il ne les assujétit
plus à- notre infirmité. Il y est es
prit vivifiant, étant parfaitement en
tré en participation de la nature de
(i) Palpate et videte, quia spirittu carueiu «
oiia oon hahet , sirut me vîdetis haberc. Luc. xxiv.
3'j
roua LA VIE INTÉRIEURE. I2J
son Père , glorieux , spirituel , tout-
puissant ; ce qui fait même qu'il en
voie avec lui son Saint-Esprit , et
qu'il participe de la fécondité du
Père, pour communiquer cet Esprit
au -dehors. Car, comme le Verbe
éternel, et infiniment un avec son
Père , par un principe intérieur et
identique, produit le Saint-Esprit
avec lui et en lui ; de même Jésus-
Christ Notre-Seigneur, qui est exté
rieur à Dieu par sa nature humaine ,
en se réunissant à lui , et entrant
dans l'unité parfaite avec lui , pro
duit le Saint-Esprit, et avec lui
l'envoie à ses apôtres : et c'est en
quoi consiste la merveille admirable
du mystère de l'Ascension.
De là vient qu'une ame qui entre
1^6 CATÉCHISME CIIRÉTlim
dans cet état de la divine Ascension
de Notre - Seigneur Jésus - Christ ,
reçoit la participation de sa divinité ,
comme le chante l'Église (i) , après
le saint apôtre, qui avoit dit que
nous sommes faits participans de la
nature divine (2).
État admirable de l'ame , intérieu
rement rendue conforme et entière
ment semblable à Dieu ; et , comme
disent les saints, parfaitement déi-
forme , c'est-à-dire, toute ardente
d'amour, et lumineuse de la clarté
de Dieu.
L'ame en cet état ne déchoit plus
de l'union ou de l'unité en Dieu ,
(i) Est clcvatus ia ccelum, ut nos divinitatis
su* tribueret esse participes. Prtejat. Ascensionis.
(?) Divin» consortcs nahirae. II. Peti: I. 4.
POUR LA VIE INTÉSIEIHE. 127
pour descendre à la bassesse de l'in
firmité humaine. Vous ne la voyez
plus épanchée en passion et en amour-
propre; elle n'admet plus au dedans
d'elle-même la transformation en la
créature ; elle ne laisse plus prendre
racine en elle à l'amour des choses
périssables, qui fait qu'on se trans
forme en la créature, qu'on se voit
en elle , et qu'on la voit en nous ; et
qu'ainsi on déchoit de cette parfaite
ressemblance à Dieu et à Jésus-Christ
monté au ciel, où étant transformé
et consommé en son Père, il nous
attire avec lui à la transformation et
consommation en Dieu. C'est pour
quoi il disoit à Magdeleine (i) : Ne
(i)Noli me tangerc; nondum enim ascendi ad
Patrem menm. Joan. xx. i 7.
ia8 CATECHISME CHRÉTIEN
me touchez point, carJe ne suis pasi
monté à monPère: attendez que je sois
dans l'état où j'attirerai les âmes à
mon Père , et à la transformation et
consommation en lui. C'est ce qu'il
fait au très-saint Sacrement, où, étant
entré dans sa puissance, il consomme
et transforme en lui les aines : Non me
mutabis in te, sed ta mutaberis in
me. L'ame, dans l'état de la résur
rection, doit craindre l'attache et
même l'approche des créatures ; de
peur de déchoir, de se laisser trans
former en elles, et de devenir par
ticipante de leur être profane.
D. L'état de la sainte Ascension
est donc l'état des parfaits ?
R. Oui ; c'est l'état des ames par
faites et consommées intérieurement
. POUR LA VIE INTÉRIEURE. I2Ç)
en Dieu, dans l'être et dans la vie
duquel elles sont passées par la vertu
d'une union parfaite et très-intime.
D. O l'union admirable !
R. Oui ; c'est pour cela que cette
sainte Ascension de Notre-Seigneur
est appelée admirable (i), et qu'elle
fait entrer les ames dans un état de
sainteté ineffable.
D. Dites -m'en encore quelque
chose , pour me donner le désir d'y
parvenir?
R. L'arae, en cet état, est impé
nétrable aux traits du monde ; elle
n'est plus susceptible de l'imperfec
tion des créatures ; elle est parfaite
ment séparée de l'être profane ; elle
Seconbe partie.
DES MOYENS D'ACQUÉRIR ET DE CONSERVER
L'ESPRIT CIIRÉTIEN.
. LEÇON I.
Que la prière est le moyen principal , et qu'il
faut prier avec Unmilité et confiance.
Demande. Apres m'avoir enseigné en
quoi consiste l'esprit chrétien, don
nez-moi quelque moyen pour l'ac
quérir et pour le conserver ?
POUR LA VIE INTÉRIEURE. ]33
Réponse. Un des principaux et des
plus efficaces est la prière ; car Notre-
Seigneur assure, dans l'Evangile, que
Dieu notre Père donnera l'esprit bon,
c'est-à-dire , l'esprit chrétien , à ceux
qui le lui demanderont (i).
O. Enseignez-moi la méthode que
je dois garder dans la prière ?
R. Il faut premièrement y appor
ter des dispositions semblables à celles
que Notre-Seigneur avoit lui-même,
et qu'il a enseignées à ses disciples ;
il faut nous adresser en toute humi
lité et confiance au Père éternel ,
comme il s'y adressa lui-même dans
ses belles prières que nous lisons dans
l'Evangile de saint Jean , et comme il
(i) Pater vesrcr iic cœto (lahit spiritwm honum
pctentibui sc Luc xi. i3.
l34 CATÉCHISME CHRÉTIEN.
nous l'apprend encore dans le Pa
ter.
D. Qu'entendez-vous par le mot
d'humilité ?
R. J'entends premièrement un sen
timent de confusion pour notre indi
gnité causée par nos péchés que Dieu
ne peut souffrir : Vous n'êtes point
un Dieu qui aimiez l'iniquité (i), lui
dit le Psalmiste; et souvenons-nous
de cette autre parole : Dieu n'exauce
point les pécheurs (2). Secondement,
j'entends par l'humilité ce même sen
timent de honte et de confusion, qui
vient de notre incapacité à prier :
car la prière est un acte surnaturel ,
que l'on ne peut faire sans grâce ; et
(i) Non Deus voleas iuiquitatem tu es. Ps. v. 5.
(a) Pcccatores Deui noo audit. Joan. ix. 3i.
POUR LA VIE INTERIEURE. l35
l'homme, par soi-même, étant un pur
néant de grâce , il est tout à fait in
capable de prier.
D. Comment donc peut-on prier
avec confiance ?
R. Dieu y a pourvu ; et je vais
vous apprendre le secret de la con
fiance, qui est si glorieux à Dieu et
si utile à l'Eglise. Après que l'on s'est
tenu quelque temps dans ce senti
ment d'humilité dont je vous ai parlé,
il faut se recueillir en l'Esprit de
Jésus-Christ, qui est dans le cœur
de tous les enfans de l'Eglise pour les
élever à la prière , comme le dit saint
Paul (i); c'est-à-dire, qu'en cet Es
prit nous prions avec confiance. C'est
(<) Accepistt Spiritum adoptioaîs fUioram, in
quo clamamus, Abbu, Pater. Rom. vui. i5.
l36 CATÉCHISME CHRETIEN
ce qui est marqué par le nom de
Père, que nous donnons à Dieu , et
par le cri que notre cœur pousse vers
lui en priant, selon l'expression du
même apôtre. Cela exprime la grande
confiance et la force du zèle avec
lesquels nous demandons à Dieu tous
nos besoins. J'ajouterai encore ici
ce que saint Paul dit en un autre
endroit, que l'Esprit demande pour
nous avec des gémissemens inénarra
bles (i).
D. Que veut dire cela ? car je n'a-
vois jamais ouï dire que le Saint-Es
prit gémît.
R. C'est par mystère qu'il est dit
que le Saint-Esprit gémit ; car toutes
(i) Spiritui postulat pro nohis gemitibus ine-
narrabilihus Hom. vm. uG.
POUR lk VIE INTÉRIEURE. ,
les paroles de l'Ecriture sont mysté
rieuses; c'est-à-dire que, quand on
prie en union avec l'Esprit saint , on
obtient plus que par tous les gérais-
semens et toutes les larmes imagi
nables. Je remarquerai encore , que
Notre-Seigneur, qui habite en nous ,
et qui fait les fonctions du Saint-Es
prit (i), est appelé par David, en
esprit de prophétie, Hostie de voci
fération (2).
D. Que veut dire ce mot, Hostie
de vocifération ?
R. Le prophète fait allusion aux
clameurs que poussoient dans le tem
ple les animaux destinés aux sacri-
(i) Factus est in S[iiritum viviflcantem. I. Cor.
xv. 45.
(a) Hostiam vocifcrationis. Ps. xsvi. 6.
l38 CATÉCHISME CHRÉTIEN
tices, qui étaient la figure de Jésus-
Christ sur la croix et dans nos cœurs.
Or, il est dit de Notre-Seigneur ,
qu'il pria pour nous avec profusion de
larmes, et avec des cris puissans (i).
D. Que signifie cela en Notre-Sei
gneur ?
R. Cela montroit la tendresse de
son amour envers nous, et la force de
de son zèle dans sa prière.
D. Notre-Seigneur Jésus -Christ
fait—il de même dans nos coeurs?
R. Oui , il le fait partout où il est ,
et dans nos cœurs , et dans le saint
Sacrement, et dans le sein de Dieu
son Père ; et en voici la raison : Ce
que le Saint-Esprit a commencé une
(i) Preccs supplirationesquF cum clamore ratico
et laciymù offerens. llebr, v. 7.
POUR LA VIE 1NIERIEURE. l3y
l'ois dans le cœur de Jésus , il l'a con
tinué pendant toute sa vie , et le con
tinuera durant toute l'éternité. Les
opérations de sainteté , dans le cœur
deJésus, sont éternelles comme celles
de tous les saints dans le ciel. Le
grand secret du christianisme, et
tout le sujet de la confiance des en-
fans de Dieu, consiste en ce que
Jésus-Christ nous est toutes choses,
comme le dit saint Paul (i) : il est
notre prière, notre humilité, notre
patience , notre charité , etc.
Voici donc les dispositions qu'il
faut avoir pour la prière, et l'ordre
que nous y devons tenir. Il faut se
présenter à Dieu notre père, qui
( ' ) Omnia et iu omnibus Chmtus. Col. m, i i ,
Omnia in ipso constant, lbid. i.i7-
l4o CATÉCHISME CHRÉTIEN
est toujours plein de charité, et qui
nous dit par un de ses prophètes :
Je vous ai aimés d'un amour conti
nuel (i). Et quoique nos péchés nous
rendent indignes de paroître devant
lui, toutefois, si nous nous unissons
à Jésus-Christ, notre indignité est
couverte devant son Père, lorsqu'il
sent le parfum qui s'exhale des vête-
mens de son Fils :>iné, Jésus- Christ
Notre-Seigneur , dont nous sommes
couverts, comme Jacob l'étoit des
habits d'Esaii. Il faut donc, après
s'être tenu quelque temps dans des
sentimens d'humilité, entrer en Jésus-
Christ comme notre prière, et s'u
nir à lui comme à notre avocat (2) j
(i)Inchamateperpetnadilexite Jcrem.xxxi. 3.
(a) Semper viveos ad interpellandum pro Dobis.
POUR LA VIE INTÉRIEURE. i^i
et ensuite, animés de cet Esprit,
rendre à Dieu tous nos devoirs, et
lui demander tous nos besoins. Et
pour le dire en un mot, ce qu'il y a
de principal dans la prière, après
l'humilité et la douleur de ses péchés,
c'est d'y venir armés de confiance et
de foi parfaite , fondée sur ces paroles
de Notre-Seigneur : Ce que vous de
manderez à mon Père en mon nom et
en ma vertu , il vous l'accordera (i).
En effet , nous voyons dans l'Apoca
lypse (2) , que Notre-Seigneur paroît
devant son Père , comme un agneau
Hebr. vu , ï5. Advocatnm liabemns apud Patrem
Jcsum Cbristum justum. I Joan. u. i.
(i) Si *ruid petieritis Patrein in nomino meo ,
dabit vobis. Joan. XVI. a3.
(3) Et ecce io medio throni Açnuin stantem
taaquam occiiam. Âpoc. v. G.
ife CATECHISME CHRÉTIEN
debout, et qui semble être mort ; ce
qui signifie qu'il est toujours devant
le trône de son Père, revêtu des armes
de sa passion, lui demandant pour
nous, par ses divins mystères, tout
ce dont nous avons besoin, et lui
disant dans sa prière , comme Da
vid (i) : Mon Dieu, souvenez-vous
de toute la douceur et de la patience
que j'ai eues en ma mort : je vous
conjure , par toute ma vie pénitente ,
d'avoir pitié de mes enfans.
(i) Mcnwnto, Domiue, David, et omnis mansur-
tudinis ejus Pi. cxxxi i.
POUR LA VIE INTÉRIEURE. l/(3
LEÇON II.
De l'intercession des Saints , qui prient ponr nous
en Jetus-Curist et par Je'sus-Ciirist.
D. Apprenez - moi encore quelque
chose sur ce sujet, pour augmenter
ma confiance en Jésus-Christ.
R. Tout ce que demande Jésus-
Christ à son Père , tous les saints le
demandent avec lui , ainsi qu'il est
marqué dans l'Apocalypse, par ces
paroles : J'ai ouï une voix du ciel,
comme le bruit des eaux de plusieurs
iorrens ; et la voix quej'ai ouïe ètoit
comme l'harmonie d'un nombreux con
cert de harpes (i).
( 0 Andivi vorem de ccelo tanquam vc-cem aqua-
ruin mnltaram.... ; et vorem quam andivi sient ci-
l\\ CAThCIIISJIK CHRÉTIEN
D. Enseignez-moi , s'il vous plaît,
ce que cela veut dire.
R. Il faut savoir que dans l'Écri
ture les peuples sont signifiés par les
eaux (i), et que les saints, dans leurs
harmonies célestes , sont comparés
aux joueurs de harpe. Or, les saints
et les justes sont comme des échos ,
qui font entendre à Dieu la voix de
Jésus-Christ qui les remplit ; telle
ment que tout ce que demande Jé
sus - Christ dans la prière , toute
l'Église du ciel et de la terre le de
mande avec lui. Voyez si ce n'est
iharcedc-nim citliarizantium in eitharis suis. Apoc.
xiv. a.
(2) Ciim aquae in Apocalypsi beati Joannis
(Apoc. xvu ij.)populi dicantur, ipsius populi
fidelis cum capite Cliristo unio reprxsenutur. Conc.
Trid. se», xxii ; de Sacrij. Missce , cap, vu.
t
TOUR I.A VIS INTÉRIEURE. 1^5
pas là un grand sujet de confiance ,
et avec quelle foi vous devez venir à
la prière.
D. Mais, puisque les saints ne sont
que des échos de la prière de Notre -
Seigneur, il semble que nous n'a
vons pas besoin de nous adresser à
eux, et qu'il suffit de nous adresser
à Notre-Seigneur?
R. L'intention de l'Église est que
l'on aille chercher Jésus-Christ dans
ses saints; et nous sommes bien plus
assurés de le trouver dans ses saints ;
par exemple, dans la sainte Vierge,
dans saint Joseph , saint Jean , saint
Pierre , que lorsque nous le cher
chons immédiatement et par nous-
mêmes.
Quand nous allons chercher No
10
l46 CATÉCHISME CHRÉTIEN
tre - Seigneur dans la très -sainte
Vierge , que l'Église appelle notre
Avocate auprès de Jésus-Christ, nous
sommes assurés , selon saint Ber
nard (i), qu'aussitôt elle se met en
prières pour nous auprès de son Fils;
et ce divin Fils se souvient de la
puissance qu'il lui a donnée sur lui-
même, en qualité de mère, pour ne
la lui ôter jamais; parce que la grâce
et la gloire perfectionnent la nature,
LEÇON m.
Que le sacrifice de l'autel est le même que le sa
crifice de la croix ; et que Notre-Scigneur y
porte tes mêmes dispositions qu'il a eues a la
croix.
V
TOUR IX VIE INTÉRIEURE. l53
et , selon le langage de saint Paul ,
c'est en lui et par lui , que Dieu le
Père a versé sur nous ses saintes bé
nédictions (i). Ce feu, que le Saint-
Esprit a une fois allumé en Notre-
Scigneur, ne s'éteint jamais ; et la
même ferveur intérieure , qui étoit
en lui sur la croix, pour se sacrifier
à la gloire de Dieu son Père , et
pour opérer ftotre salut , continue
encore en lui dans le saint sacrifice
de l'autel , et continuera jusques à
la fin du monde. Par là vous com
mencez à comprendre quelque chose
de Notre -Seigneur, et à reconnoî-
tre comment il est le chef-d'œuvre
de Dieu , et le sanctuaire parfait du
(i) Bcnediiiit noi in omni brnedictione spiri-
tuah, in rcelrstibns , in Christo. Eph i. 3.
l54 CATÉCHISME CHRÉTIEN
Saint-Esprit, rempli de tous les sen-
timens de religion , par lesquels il
rend un honneur infini à la majesté
divine.
Vît là encore on explique nette
ment la difficulté des hérétiques , qui
disent que le sacrifice de l'autel n'est
qu'une mémoire de celui de la croix ,
à cause de ces paroles , faussement et
malicieusement entendues : Faites
ceci en mémoire de moi (i). Car nous
savons que c'est la même hostie qui
est offerte, que c'est le même inté
rieur, que ce sont les mêmes disposi
tions de cœur , que c'est le même
Jésus-Christ qui est présent au saint
sacrifice de l'autel , comme sur la
(i) Hoc facite in meam commemorai ionem. Luc.
xxII. ig.
ÏOUR LA VIE INTÉRIEURK. l55
croix ; et ainsi ce n'est que le même
sacrifice continué, et qui continuera
jusqu'à la fin des siècles, quoique sous
un appareil fort différent. Sur la
croix, Notre-Seigneur paroît versant
son sang, répandant des larmes, priant
à haute voix ; et sur l'autel, il paroît
en silence, il est sans marque sensible
de sa nature humaine ; de sorte que
ce qu'il disoit à ses apôtres : Faites
ceci en mémoire de moi, etoit seule
ment pour les avertir qu'offrant, dans
ce sacrifice véritable de l'autel , sa
personne cachée sous les voiles du
pain, ils se souvinssent de la charité
qu'il a montrée visiblement sur le
Calvaire et sur la croix, et de la reli
gion envers son Père, qu'il y a fait
paroître aux yeux de tout le monde.
l56 CATÉCHISME CHRÉTIEN
Or , apprenez qu'en Notre-Seigneur ,
aussi bien que dans le reste des chré
tiens ses membres, le principal n'est
pas l'extérieur des œuvres qui pa
roissent ; mais que ce qui doit êlre le
plus considéré , est l'opération secrète
et intérieure du Saint-Esprit, au
teur et principe de toutes les bonnes
œuvres; et que c'est aussi en quoi
Dieu se complaît davantage. Comme
cet auguste intérieur de Jésus-Christ
est le même sur la croix et sur le
saint autel , sous les voiles du pain et
sous les voiles de la chair ; c'est en
core là ce que nous devons le plus
estimer et honorer dans le sacrifice
de Notre-Seigneur , qui a commencé
sur la croix, et qui se continue sur les
saints autels.
POUR LA VIE INTÉR1EURE. 137
D. Je tâcherai, avec l'aide de Notre-
Seigneur, d'étudier bien devant Dieu
l'explication de cette difficulté sur
le saint sacrifice, pour en profiter,
surtout quand j'entendrai la sainte
Messe; me ressouvenant de la mort
et de la passion de Notre -Seigneur,
et des témoignages visibles qu'il nous
y a donnés de son amour , en même
temps que ce même Seigneur est là
présent , rempli de charité pour nous.
Par là je m'exciterai puissamment à
servir ce grand maitre, et à tout souf
frir pour son amour. Mais est-ce là
tout le fruit que vous prétendez que
je retire de cette leçon ?
R. C'est assez pour cette heure ; je
suis bien aise que Dieu vous ouvre
l'esprit pour vous faire comprendre
l58 CATÉCHISME CHRÉTIEN
les vérités chrétiennes, et le profit
qu'il faut en retirer.
LEÇON IV.
Que l'on peut recevoir la suinte communion pour le
bien et t'utilite' des antres.
LEÇON V.
Que Notre-Seignenr Jésus-Curist habite en nous; et
que nous pouvons en tout temps communier spi
rituellement.
D. Je ne saurois exprimer les senti
mens d'estime et de respect que Dieu
me donne pour le très-saint Sacre
I
POUR LA VIE INTÉRIEURE. l65
ment de l'autel, après ce que vous
m'avez enseigné, que c'est un grand
trésor de porter en soi Notre-Seigneur
Jésus-Christ, rempli de la divinité
de son Père , et de tous les trésors de
sa sagesse et de sa science divine ?
R. Cela est bien vrai ; c'est pour
quoi saint Paul dit que nous portons
ce trésor dans des vases d'argile (i).
C'est là cette charité excessive, par
laquelle, comme dit le même apô
tre (2) , Dieu a voulu nous montrer
l'abondance des richesses de sa grâce,
( i ) Habemus thesanrum istom in vasis nctilibus.
II Cor. iv. 7.
(a) Propter nimiam eharitatem ntam , quâ dilexit
nos, et ciim essemus mortnipeecatis, convivificavit nos
in Cbriato Ut ostenderet in sxcnUs supervenien-
tibus abnndantes divitias £ratix snx , in bonitate
super nos, in Christo Jcsu. Eph. u. 4 , 5 , 7.
l66 CATÉCHISME CHRÉTIEN
en nous donnant son Fils , qui est le
caractère de sa substance, la splen
deur de sa gloire (i) et de sa beauté,
pour être cette hostie admirable de
louange , la source de la vie divine et
de tout le mérite de l'Eglise. Ce qui
doit encore augmenter votre amour
envers Dieu , c'est qu'il nous a donné
son Fils pour habiter en nous , non-
seulement dans le temps que nous
communions à son corps et à son
sang, mais encore dans tous les mo-
mens de notre vie.
D. Que dites-vous là? Notre-Sei-
gneur habite-t-il en nous autrement
que par la très-sainte communion ?
R. Oui, et c'est ici la troisième dif-
(i) Sjilendor glnriae, et figura substantix ejus.
Hebr. i. 3.
POUR LA ME INTÉRIEURE. 167
ficulté dont je vous ai parlé; elle re
garde la prière , et l'explication que
je rais vous en donner servira de
fondement pour appuyer ce que j'ai
à vous dire de l'oraison. Que Notre-
Seigneur habite en nous autrement
que par la sainte communion, ce
n'est pas moi qui vous le dis, c'est
saint Paul, par ces paroles (i) : Jésus-
Christ habite en nos ames , et il y
opère la vie divine, qui est toute
comprise sous le nom de foi. Il n'ha
bite pas seulement en nous comme
Verbe, par son immensité, pour y
faire les actions naturelles, et pour
nous donner la vie humaine ; mais il
habite aussi en nous comme Christ ,
( i ) Christum habitarc per fidem in cordibus ves-
Iris Eph. m. i7.
l68 CATÉCHISBE CHRÉTIEN
par sa grâce , pour nous rendre par
ticipai de son onction et de sa vie
divine.
D. Mais puisque nous portons tou
jours Jésus-Christ en nous, et que
nous pouvons si souvent communier
à sa grâce , il ne seroit donc pas be
soin de nous approcher du saint Sa
crement de l'autel?
R. Non; quoique Notre-Seigneur
soit en nos cœurs , pour y répandre à
tous momens les grâces de sa vie di
vine , cela ne doit pas nous empêcher
d'approcher du saint Sacrement : car
ce symbole divin nous donne des
grâces spéciales et plus abondantes,
que celles que nous recevons hors de
là, par la seule communion spiri
tuelle. Les grâces qui se donnent par
POUR 1A VIE INTÉRIEURE. 169
le sacrement, se donnent selon la
mesure de la grande charité de Dieu ,
dont les trésors sont infinis ; mais ce
crue nous attirons en nous par l'orai
son et par les soupirs de notre cœur,
nous est donné à proportion de la
mortification du vieil homme, et de
la fidélité que nous avons à renoncer
à nous-mêmes et à toutes les recher
ches secrètes de la nature. Cela dé
pend encore des sentimens de foi, de
charité, d'humilité, et d'autres dis
positions particulières. D'ailleurs ,
comme l'infidélité de la créature y
est souvent mêlée, les communica
tions de Jésus-Christ, et les commu
nions à sa vie intérieure , sont aussi
fort rares et fort foibles ; la créa
ture gâte tout, et empêche les plus
J^O CATÉCHISME CHRETIEN •
grands desseins de Dieu sur nous.
Que je souhaiterois que les chré
tiens connussent leur bonheur , puis
qu'ils ont en eux le trésor précieux
de Jésus, dans lequel et avec lequel
ils peuvent opérer tant de choses à la
gloire de Dieu ! Faisons donc une
continuelle attention à cette grande
vérité, que Jésus-Christ est en nous
pour nous sanctifier , et en nous-
mêmes , et en nos œuvres , et pour
remplir de lui toutes nos facultés. Il
veut être la lumière de nos esprits,
la ferveur de nos cœurs, la force et la
vertu de toutes nos puissances ; afin
qu'en lui nous puissions connoître,
aimer et accomplir les volontés de
Dieu son Père, agir pour son honneur,
et endurertoutes choses pour sa gloire.
POU» LK VIE INTÉRIEURE. lji
LEÇON VI.
De la manière de faire la communion spirituetle, et
de nous unir à l'Esprit de Notre-Seigneur dans
tontes nos Œuvres.
D. Afin de jouir du bonheur et de
l'avantage dont vous m'avez parlé ,
apprenez-moi à communier souvent
en esprit pendant le jour, et à bien
user d'une si sainte pratique ?
R. Je le ferai en peu de mots ,
après vous avoir fait remarquer que
Notre-Seigneur Jésus-Christ, parlant
à ses disciples, leur disoit que sa nour
riture spirituelle étoit de faire la
volonté de Dieu son Père (i), et qu'il
(0 Meus cibns est ut fuciam volnntatcm ejus
oui misit me , ut perficiam opus ejus. Joan. iv. 34.
1^2 CATECIIISHE CHRÉTIEN
opéroit toutes choses avec lui (i).
Apprenons de là que , comme Jésus-
Christ faisoit toutes ses œuvres en son
Père et avec son Père, il faut aussi que
nousfassions toutesles nôtres en union
avec ce divin Sauveur ; parce qu'il est
venu habiter eu nous pour nous vi
vifier par sa vertu; pour nous rem
plir d'une grâce capable de sanctifier
toutes nos œuvres, et de les rendre
agréables à Dieu son Père.
D. Mais comment est-ce que cela
se feit ? Je ne l'entends pas.
R. Ne vous en étonnez point :
Notre-Seigneur a prévenu vos plain
tes et vos désirs , quand il a dit à ses
LEÇON VII,
Application de la doctriue précédente à l'exercice
de l'oraison.
D. Pour me faciliter la pratique
que vous m'avez donnée dans la leçon
précédente , appliquez - la à quelque
action de la journée.
R. Je l'appliquerai au sujet même
de la prière, pour achever de vous
éclaircir la troisième difficulté que
nous avons commencé à résoudre :
car on ne sauroit assez parler de
l'oraison, puisque c'est l'action la
roua LA VIE INTÉRIEURE. 179
plus importante de la vie des chré
tiens.
Quand donc vous voudrez com
mencer votre oraison, la première
chose à faire, c'est de renoncer à
vous-mêmes et à vos propres in
tentions.
D. Pourquoi renoncer à mes pro
pres intentions, quand je vais prier?
La prière n'est- elle pas une bonne
œuvre ?
R. Oui ; mais tout ce que la créa
ture fait par elle-même, est rempli
d'amour-propre et d'orgueil secret.
Par exemple, combien y a-t-il de
personnes qui vont à la prière, afin
de demander à Dieu la santé, le gain
d'un procès , des richesses , des hon
neurs? et le tout est souvent pour
l8o CATÉCHISME CHRÉTIEN
goûter les voluptés du monde , pour
satisfaire leur ambition, et pour se
venger de leurs ennemis. En tout
cela, il n'y a rien pour Dieu, ni
pour le bien de l'ame ; toutes ces
intentions tendent au péché et à la
satisfaction de l'amour-propre. Vous
voyez donc combien il est nécessaire
de renoncer à soi-même , et aux in
tentions désordonnées qui se ren
contrent dans les bonnes œuvres.
. D. Comment donc faudra -t- il
faire ?
K. En vous mettant à genoux, tout
couvert de confusion à cause de votre
malice intérieure, vous direz d'abord,
selon le conseil de Notre-Seigneur
Jésus - Christ : Mon Dieu et mon
tout, je renonce à moi-même, et aux
POUR LA VIE INTÉRIEURE. l8l
inclinations du péché dont je suis
rempli. Je vois bien que je ne puis
vous prier en moi-même, ni par moi-
même. Je déteste de tout mon cœur
tout ce qui peut vous déplaire en
moi ; et , pour couvrir mon iniquité
et ma malice , et avoir quelque accès
auprès de votre divine majesté, je me
donne à Jésus-Christ votre Fils qui
habite en moi, et qui est la prière et
la louange de toute votre Église.
Le prophète David avoit ces mêmes
sentimens , quand il disoit à Dieu :
Votre louange s'étend par toute la
terre, autant que la grandeur de votre
nom (i). Cette louange n'est autre
chose que Jésus-Christ , parfaitement
( i ) Secuniiiim nomen tuum , Dens , sic et laiu
I nu in fines terrx. Ps. xlvii. ii.
182 CATÉCHISME CHRÉTIEN
semblable à son Père, et qui lui rend
une gloire égale à lui-même; Se-
cundùm n&men tuum, sic et tous tua.
O que le chrétien est heureux, d'a
voir ainsi dans les mains de quoi
rendre à Dieu une gloire qui lui est
égale, etquirenferme toutes seslouan
ges ! Ce prophète , parlant ailleurs ,
dans son langage plein de figures , de
la prière de l'Eglise , représente cette
mêmeEglisecomme uncharqui porte
des milliers de chrétiens louant Dieu ,
.etse réjouissant en sa présence :il ajoute
que l'Esprit deNotre-Seigneur Jésus-
Christ est au milieu d'eux , pour être
leur cantique (i). Ce même Jésus ,
( i ) Currus De! decem millibus multiplex , mi\Ua
Ixtantium : Dominus in. cis in Sina , in sancto. Ps,
lxvu, i8.
POUR LA VIE INTÉRIEURE. l83
qui rend par eux cette louange, est
aussi dans le sein de Dieu et dans
le Sacrement de l'autel , où il rend
à la divine majesté tous les devoirs
de respect et d'honneur, et demande
les besoins et les nécessités de cha
que membre de l'Église.
LEÇON VIII.
Methode que l'on peut suivre dans l'oraison.
1
POUE LA VIE INTÉRIEURE. 189
notre volonté , qui ne pourroit rien ,
si elle n'étoit mue et fortifiée par la
vertu du Saint-Esprit. Au contraire,
le mot de résolution marque plus
expressément la détermination de
notre volonté, et semble moins don
ner à la vertu et au pouvoir efficace
de l'Esprit saint, à qui pourtant il
faut demeurer tout abandonné , afin
qu'ensuite il agisse en nous dans les
occasions, qu'il nous fasse souvenir
de ses desseins , et qu'il nous donne
la grâce et la force de les accomplir.
C'est pourquoi on doit conclure l'o
raison par un délaissement et un
abandon total 3c soi-même au Saint-
Esprit, qui sera notre lumière, notre
amour et notre vertu.
CATÉCHISME CHRÉTIES
LEÇON IX.
Que nous pouvons prier Dieu, quoique nom ne le
connoissions point parfaitement, et que noua igno
rions même nos propres besoins.
D. Vous m'avez enseigné, dans Ja
leçon précédente, que les deux choses
à faire dans la prière sont d'adorer
et de glorifier Dieu , et ensuite de lui
demander nos besoins : mais com
ment pourrois-je glorifier Dieu , moi
qui ne le connois pas , et qui ignore
même les choses que je dois lui de
mander pour le bien de mon ame?
R. Cette difficulté auroit quelque
fondement, si Notre-Seigneur n'avoit
voulu, comme souverain prêtre, se
faire la prière de son Église, et de
POUR LA VIE INTÉRIEURE. igl
chacun de ses membres. Il dit lui-
même , que personne ne connaît le
Père, sinon le Fils (i) : ce qui fait
voir le peu de connoissance que nous
avons de Dieu. D'un autre côté, saint
Paul dit que nous ne saurions con-
noître ce qui nous est bon, ni ce
que nous devons demander , et que
de plus nous manquons de force pour
demander. Or, le même apôtre nous
apprend que l'Esprit de Jésus-Christ
doit être le supplément de notre igno
rance et de notre infirmité. L'Esprit
de Dieu, dit-il, soulage notre foi-
hlesse; car nous ne savons pas ce que
nous devons demander, ni la manière
de le demander : mais c'est l'Esprit
(0 Nerjue Putiftnquisnovit nisi Filins. Matth.
xt. a6.
1Ç;* CATÉCHISSE CHRÉTIEN
même qui demande pour nous, avec
des gémissemens ineffables. Dieu, gui
sonde les cœurs, connaît ce que le
Saint-Esprit désire, et sait qu'il ne
demande rien que de conforme à sa
volonté (1). Ainsi, vous n'avez qu'à
vous unir à cet Esprit divin; et Notre-
Seigneur, qui vit en vous, suppléera
à tout ce qui vous manque.
D. Le moyen de s'unir au Saint-
Esprit?
R. Le Saint-Esprit est en vous,
comme l'époux de votre ame, qui
LEÇON X.
Comment Noire-Seigneur est mediateur de religion ;
ce qui détruit une difficulté des heretiques sur la
prière publique de l'Eglise en langue latine.
LEÇON XI.
Qu'en s'unissant à Je'sns-Christ dans l'oraison, on
communie à sa prière et à tons ses antres biens.
LEÇON XII.
Conunent on peut savoir que dans l'oraison on est
uni ù Nôtre-Seigneur Jesus-Christ.
D. Il vous reste à satisfaire à l'au
tre difficulté que je vous ai proposée ;
savoir, comment l'on peut connoî-
tre si l'on est un à Jésus-Christ ?
'1
2IO CATÉCHISME CHRÉTIEN
R. Cette difficulté est l'occasion de
bien des fautes, pour certains dévots,
qui, afin d'être assurés des opérations
du Saint-Esprit en eux, veulent or
dinairement les sentir. C'est là une
erreur trop commune dans la dévo
tion, et qui nuit au progrès des ames.
Pour dissiper cette erreur, je vous
donnerai un principe certain, que
je tire des paroles de mon Maître , le
docteur de la vraie dévotion. Il dit,
dans son Evangile , qu'il aura des
adorateurs en esprit et en vérité, c'est-
à-dire , qui adoreront son Père par la
foi et par la charité (i). Saint Paul
LEÇOX XIII.
Ou'cn s'unissant à Jc'sus-Oliriit , non-sculi-mcat on
communie au Saint-Esprit openiai eu lui, mais
encore à ce même Esprit operant dans chacun
des saints de fEçlisc.
LEÇON XIV.
Quand est-ce qu'on doit s'unir à l'esprit de Jesus-
Christ dans la prière.
LEÇON XV.
Que le bonheur des chrétiens, dans l'oraison et
dans la sainte communion , approche de celui
des saiots du Paradis.
' Pages
Approbations. VII
CATÉCHISME
DE LA VIE INTÉRIEURE.
PREMIERE PARTIE.
DE L'ESPRIT CHRÉTIEN.
Leçon I. De l'esprit et des deux vies
de N. S. Jésus-Christ. x
Leçon II. De la perte de la grâce
après le baptême, et du travail
de la pénitence pour la recouvrer. t\
Leçon III. De la dignité du chrétien
en qui Jésus-Christ habite pour
lui inspirer ses mœurs et ses sen
timent); en un mot, pour l'ani
mer de sa vie inénie. g
238 TABLE.
Pagrs
Leçon IV. De l'esprit et des inclina
tions d'Adam; que la condition
des chrétiens en est bien éloignée. 1 3
Leçon V. De l'obligation qu'ont les
chrétiens de mortifier en eux les
inclinations d'Adam et de la
chair, et de crucifier le vieil
homme. 16
Leçon VI. De la source de la grande
malignité de la chair > a laquelle
nous sommes obligés de renoncer. 2^
Leçon VII. De l'amour de la croix ;
c'est-à-dire, de l'abjection, des
souffrances et de la pauvreté, que
le Saint-Esprit nous donne dans
le baptême. 20
Leçon VIII. De notre première gé
uération , où le démon est le père
de nos inclinations perverses ; et
de la régénération du baptême ,
où Jésus-Christ étant notre père ,
TABLE. 23g
Pages
nous communique sa vie divine. 34
Leçon IX. De l'obligation que nous
avons de porter la croix, et d'en
conserver l'amour , à cause de
l'Esprit du baptême qui nous a ,
imprimé cet amour. 3c>
Leçon X. D'une autre obligation
d'aimer la croix , et en particulier
le mépris , l'abjection et l'oubli ,
qui font la première branche de
la croix; provenant de ce que
l'homme, dans son fond et par
lui-même, n'est que néant. A3
Leçon XI. De l'orgueil , et du désir
de l'honneur auquel il faut ré
sister.
Leçon XII. Que l'honneur est du a
Dieu seul; comment on doit se
comporter quand on est méprisé. .r> ;
Leçon XIII. Que le malheureux
désir de l'honneur est un désir
2^0 -TABLE.
Pages
commun et universel; manière * ,"ï
de le combattre et d'y renoncer. Go
LEÇON XIV. De l'obligation que
nous avons d'aimer la douleur,
la souffrance, la persécution;
fondée sur ce que, par nous-
mêmes, nous sommes péché. 67
Leçon XV. Explication de la doc
trine précédente. 73
Leçon XVI. Suite de la même vé
rité ; que notre chair n'est que
péché. . 78
Leçon XVII. Que notre chair est
toute opposée et rebelle à Dieu et
à son divin Esprit. 83
Leçon XVIII. Que la malignité de
notre chair mérite toutes sortes
d'humiliations de la part de Dieu
et des créatures. 89
Leçon XIX. De l'obligation que
nous avons, par suite de noire
TABLE. 24l
pttché , de supporter la pauvreté ,
qui est la troisième branche de
la croix des chrétiens. 97
Leçon XX. De la grâce qu'opèrent
dans l'ame les mystères de Notre-
Seigneur auxquels il faut parti
ciper; et premièrement du mys
tère de l'Incarnation. 10/|
Leçon XXI. Du mystère du Cruci
fiement, et de sa grâce. 111
Leçon XXII. Du mystère de la
Mort de Notre-Seigneur , et de
l'état de mort qu'il opère. ll3
Leçon XXIII. Du mystère de la Sé
pulture , et en quoi sa grâce dif
fère de celle de la mort. 116
Leçon XXIV. Du mystère de la Ré
surrection, et de la grâce qu'il
opère en nous. iao
Leçon XXV» Du mystère de l'Ascen
sion, de sa grâce, et de son
afa TABLE.
Page*
état, qui est celui des parfaits. j32
SECONDE PARTIE.
DÈS MOYENS D*ACQUERIR ET DR CONSERVER
L'ESPRIT CHRETIEN.
Leçon I. Que la prière est le moyen
principal , et qu'il faut prier avec
humilité et confiance. l3s
Leçon II. De l'intercession des
Saints, qui prient pour nous en
Jésus-Christ et par Jésus-Christ. \:\ .
Leçon III. Que le sacrifice de l'autel
est le même que le sacrifice de la
croix ; et que Notre-Seigneur y
porte les mêmes dispositions qu'il
a eues à la croix. i5o
Leçon IV. Que l'on peut recevoir la
sainte communion pour le bien ut
l'utilité des autres. l58
Leçon V. Que notre Seigneur Jésus-
Christ habite en nousj et que nous
TABLE.
Pages.
pouvons en tout temps commu
nier spirituellement. l54
Leçon VI. De la manière de faire la
communion spirituelle, et de nous
unir à l'Esprit de Notre-Seigneur
dans toutes nos œuvres. 171
Leçon VII. Application de la doc
trine précédente à l'exercice de
l'oraison. 17°
Lkçon VIII. Méthode que Von peut
suivre dans l'oraison. i83
Leçon IX. Que nous pouvons prier
Dieu, quoique nous ne le connois-
sions point parfaitement , et que
nous ignorions même nos propres
besoins. 190
Leçon X. Comment Notre-Seigneur
est médiateur de religion ; ce qui
détruit une difficulté des héréti
ques sur la prière publique de
l'Eglise en langue latine. 197
244 TABLE.
Rage».
Leçon XI. Qu'en s'unissant à Jésus-
Christ dans l'oraison, on com
munie à sa prière et à tous ses '
autres biens. 2o3
Leçon XII. Comment on peut savoir
que dans l'oraison on est uni à
notre Seigneur Jésus-Christ. 20g
Leçon XIII. Qu'en s'unissant à Jé
sus-Christ, non-seulement on
communie au Saint-Esprit opé
rant en lui, mais encore à ce
même Esprit opérant dans chacun
des saints de l'Eglise. 2l5
Leçon XIV. Quand est-ce qu'on
doit s'unir à l'Esprit de Jésus-
Christ pendant la prière. 222
Leçon XV. Que le bonheur des
Chrétiens, dans l'oraison et dans
la sainte communion, approche
de celui des Saints du Paradis. 233
fin de la table.