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En attend
attendant de revenir sur certains aspects plus concrets de ce projet,
projet, ce résumé explicitera
quels en étaient – et demeurent – les enjeux.
Quels enjeux
Nous constatons que les bonnes pratiques de gouvernance ne sont pas suffisamment
partagées, mutualisées. La seule chose qui le soit réellement est le constat que les pouvoirs
publics - locaux en particulier - n’ont pas suffisamment accès à l’information et aux réseaux
d’échange existants, que les réseaux qui existent ne sont pas réellement conçus pour
échanger des pratiques de gouvernance, et enfin, qu’il existe de réels obstacles à
l’interconnexion, à l’interopérabilité de ces réseaux qui permettraient précisément d’en
surmonter les limites.
Nous partons donc du constat qu’en matière de bonne gouvernance, il existe un besoin
d’information inassouvi et de l’idée qu’un réseau d’échange est une réponse adéquate -
peut-être pas la seule -.
Mais si c’est le cas, alors se posent plusieurs questions : quel réseau, quelles tâches, quels
partenaires, quels moyens, quel financement ? Autrement dit, nous tenterons d’aller au-delà
de l’habituel souhait de disposer de plus d’information, de développer les échanges, de
créer éventuellement des réseaux, pour nous intéresser au « comment ».
Je ne m’étendrai pas sur la définition de la gouvernance, même si elle n’est pas tout à fait
consensuelle. Il en est de très compliquées, et sans doute plus justes, mais ici, pour faire
simple et rester utile au débat, je dirai que la gouvernance est l’ensemble des relations
autres qu’hiérarchiques, normatives ou financières, c'est-à-dire, positivement, il s’agit des
relations « partenariales » entre différents acteurs - publics et privés - pour définir et
ensuite gérer des politiques qui concernent ces acteurs.
Je précise toutefois que par « gouvernance touchant au niveau local », j’entends aussi bien le
niveau local proprement dit que le multi-niveaux qui la concerne, et ce aussi bien
horizontalement (associations et intercommunalité) que verticalement (relations avec les
pouvoirs supérieurs et aussi avec la société civile).
Au niveau local, le plus récent et le plus complet me semble être les 12 principes de la
stratégie de l’innovation et de la bonne gouvernance au niveau local, adoptée par le Conseil
de l’Europe. Je me borne ici à citer : un système électoral effectif et juste, la réactivité de la
commune, l’efficacité et l’efficience de ses services, la transparence de l’information, le
respect du droit, l’éthique, les compétences et les capacités, l’ouverture au changement, la
durabilité, une gestion financière saine et l’obligation de rendre des comptes, le respect des
droits de l’homme. (…)
Dans le monde multi-niveaux, il me semble que les critères d’une bonne gestion à multi-
niveaux ne sont encore que peu définis. Il en est qui tombent sous le sens, comme la
subsidiarité dans les relations verticales, ou l’équité dans les rapports horizontaux. Au-delà
de règles de responsabilité ou de proportionnalité, peu de choses sont à trouver en sus
quant à la bonne manière de construire les partenariats, sauf à être mal informé. Il semble
donc qu’il y ait ici un champ de recherche qui soit resté en friche, simplement peut-être
parce que la matière est très complexe parce que très diversifiée.
Il est assez prévisible que face à ces définitions mal assurées, à cette batterie de critères
encore incomplète, les pouvoirs locaux puissent peiner à reconnaître les bons exemples.
Ils peuvent surtout avoir du mal à les trouver, et se sentir isolés dans leurs démarches parce
que ceux-ci ne circulent pas suffisamment. Il y a à ça de multiples freins : la taille des
entités, l’appartenance à des régimes différents, à des familles politiques concurrentes, à
des langues non partagées (…)
Bien sûr, nous n’allons pas nier que des réseaux existent et apportent déjà une valeur
ajoutée.
Il y a les échanges de proximité, mais dont le potentiel de créativité est forcément limité par
leur base géographique ou les similarités qui rapprochent. Il y a aussi des réseaux de
fonctionnaires ou d’élus territoriaux, parfois à grande échelle, mais qui ne sont pas a priori
branchés sur les questions de gouvernance. Il y a encore des réseaux d’échange dédiés à la
gestion de matières précises comme les centres historiques, les déchets ou la mobilité, et
qui véhiculent aussi, avec les questions techniques, des réflexions sur la gouvernance. Plus
rares mais peut-être plus pertinents pour ce qui nous concerne, il existe des réseaux
thématiques liés à la gouvernance, encore que ceux que nous avons trouvés se limitent à la
durabilité ou à la participation, et sont d’extension limitée.
Et pour faire bonne mesure, je puis rapporter que divers centres universitaires planchent sur
ces questions, sans parler de ceux qui travaillent de manière plus générale sur
l’administration publique. J’ignore leur degré d’interactivité avec le monde politique, mais
j’ose hasarder que leurs travaux ne lui sont pas suffisamment connus. Par ailleurs, plus loin
de la recherche, plus proche du monde local, il faut aussi mentionner les centres
d’excellence, qui sont davantage liés à la formation, et qui peuvent aussi apporter une
contribution.
Enfin, pour être tout à fait complet, je pense aussi qu’au-delà des réseaux d’élus comme de
fonctionnaires, des centres de recherche comme de formation, nous ne devons pas non plus
oublier le citoyen qui est tout de même le consommateur final de ces bonnes pratiques,
quoique pour être tout à fait franc, le comment de la chose ne m’apparait pas encore
clairement.
Ne réinventons pas la roue. Si le réseau se crée, il faudra forcément qu’il soit fédérateur : ne
rentrons pas dans le piège de la concurrence que les réseaux se livrent parfois ; c’est là aussi
une question d’économie par la prévention de doubles emplois. Fuyons les conflits, évitons
les doublons. Rassembler l’apport des réseaux existants, s’appuyer sur une structure
d’accueil ad hoc, associer la recherche et la formation, autant d’axes de travail essentiels.
Son objectif est de mettre à disposition des politiques du niveau local - et de ceux qui s’en
occupent -, une boîte à outils, une toolbox. A priori, je n’imagine pas autre chose, et
sûrement pas un outil d’évaluation et encore moins de comparaison, de benchmarking, qui
pourrait faire peur et aboutir à l’inverse du résultat recherché.
Pour cette toolbox, un certain nombre de fonctions devront être remplies : trouver les
bonnes pratiques, décrire les expériences, les capitaliser, et enfin les diffuser.
Qu’il s’agisse d’un nouveau réseau, ou d’une fédération de réseaux, ou d’un réseau virtuel
des réseaux, il faudra inévitablement s’assurer d’un noyau stable pour la pérennité d’un site,
la parution d’une newsletter, le support de rencontres. Cette structure devra cependant
demeurer la plus légère possible.
Monsieur Michel Van der Stichele, Directeur général de l’Administration des Pouvoirs locaux
du Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale, rapporte les
conclusions du dernier « High Level Meeting » (HLM), réunion
annuelle des fonctionnaires dirigeants des instances des différents
pays européens chargées des pouvoirs locaux tenu à Bruxelles ces
30 septembre et 1er octobre. En dépit de l’intention de la Région,
qui pilotait cette rencontre dans le cadre de la Présidence belge de l’Union européenne, de
faire inscrire ce projet de réseau dans les conclusions, la Conférence n’y a pas repris cette
idée, craignant sans doute d’accoucher d’un organisme de plus alors qu’elle même n’a pas
vocation d’être une structure opérationnelle. Peut-être le travail de persuasion n’a-t-il pas
été mené suffisamment en amont, peut-être aussi l’HLM n’était-elle pas l’instance la plus
adaptée pour être la mère porteuse d’un tel projet ? Reste qu’une partie de ses conclusions
s’inscrit clairement dans le sens de cette rencontre, notamment celle qu’au niveau européen,
savoir-faire et connaissances requises sont déjà largement présents, mais qu’il faut
grandement développer les échanges afin que tous, et en particulier les pouvoirs locaux,
puissent en bénéficier. Revenant au projet lui-même, « on a sans doute perdu une bataille,
mais sûrement pas la guerre », Monsieur Michel Van der Stichele réitère le soutien à ce projet
dans le chef de la Région, prête à contribuer à sa finalisation aux côtés de l’Association, sa
préférence allant à un appareil souple et léger, et son insistance à la prévention des conflits
et doublons.
Depuis deux ans déjà un groupe de travail spécifique a été mis en place sur ces questions,
qui font par ailleurs l’objet d’une coopération suivie avec le Congrès des Pouvoirs Locaux et
Régionaux du Conseil de l’Europe et avec Cités et Gouvernements Locaux Unis, son
homologue mondial, rappelle Monsieur Boris Tonhauser, chargé
de mission « démocratie et gouvernance » au Conseil des
Communes et Régions d’Europe. « La question même de
l’établissement d’un réseau d’échange de bonnes pratiques de
gouvernance a par ailleurs été inscrite au programme des actions
prioritaires du Conseil des Communes et Régions d’Europe ». Il
ne peut dès lors qu’exprimer le soutien de celui-ci à l’initiative
prise par l’Association de la Ville et des Communes de la Région de Bruxelles-Capitale.
Certains des principes de la bonne gouvernance engagent un mixte où les fonctionnaires ont
tout autant de responsabilités à exercer que les politiques, quand bien même ces
responsabilités ne s’exercent pas de manière aussi directe vis-à-vis de la population,
observe Monsieur Etienne Schoonbroodt, Vice-Président de la Fédération des Secrétaires
communaux de la Région de Bruxelles-Capitale. Ceci concerne en particulier la réactivité,
l’efficacité et l’efficience, et la gestion financière saine. Des réformes ont été introduites à
Bruxelles dans le sens d’une plus grande implication des fonctionnaires : citant notamment
le mandat des fonctionnaires dirigeants et le fonctionnement du Comité de direction, il
observe que ces réformes, nées du plan de gouvernance locale, ont été introduites par la
voie de modifications législatives ou via des financements, c’est-à-dire par des mécanismes
étrangers à la dynamique des réseaux.
Il souhaite dès lors interpeller les intervenants présents, en particulier sur l’apport spécifique
des réseaux en matière de diffusion des bonnes pratiques, par rapport à celui des
mécanismes législatifs ou financiers.
Selon Monsieur Paul-Henri Philips, la plus-value spécifique d’un réseau est son caractère
volontariste : à ce qu’il sait, le plan de gouvernance local n’est pas passé tout seul. L’intérêt
du réseau est le potentiel d’exemple et d’imitation qu’il véhicule, pour autant qu’on n’ait pas
peur d’y exposer des échecs, au total plus formateurs que les réussites, et qu’on le conçoive
de manière telle à tirer au mieux parti du volet « exploration » : à cet égard, pourquoi ne pas
y associer le citoyen, qu’il soit organisé ou non en associations ? En tout état de cause, un
bon réseau doit être conçu de manière suffisamment attractive.
Pour Monsieur Jan Mattys, la distinction qui est en jeu est de la même nature que celle qui a
conduit de gouvernement à gouvernance. Si on a raison de rappeler que les mécanismes
législatifs et financiers interviennent, ces rapports d’ordre hiérarchique n’existent pas au
plan international, ce qui confère tout intérêt aux réseaux. C’est aussi à ce niveau qu’on
trouvera plus facilement les liaisons faibles, qui apportent plus de potentiel, là aussi où
l’absence de liens hiérarchiques exigera aussi davantage de persuasion.
Pour Monsieur Marc Cools, l’efficacité d’un cadre légal ou financier et d’un réseau doit être
comparée en tenant compte du fait qu’ils n’opèrent pas au même stade : ainsi les réseaux
apportent des expériences et des réflexions qui feront avancer ultérieurement les
législations et les financements. Un réseau sera aussi particulièrement utile aux institutions
locales, régulièrement assaillies par l’urgence et dès lors en mal de prendre de la distance.
Un réseau les associant fera mieux connaître la pertinence de leur action et donnera du
corps à leurs revendications.
Il retient en conclusion l’idée qu’un réseau utile doit être conçu de manière attractive, en
tenant compte de ce qui s’est dit aujourd’hui, et définir le plus clairement son objectif. Il
propose de reprendre contact en ce sens avec les parties représentées à cette table pour
s’attaquer aux aspects concrets et établir un plan de travail, sans négliger de discuter avec
elles des conditions latérales qui assureront le succès de l’initiative.
Plus d’info
Le livre blanc sur la Gouvernance : http://ec.europa.eu > Gouvernance > livre blanc
CCRE : www.ccre.org
Comité des Régions : www.cor.europa.eu > Le CDR au travail > Commission > CIVEX