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MODELISATION NUMERIQUE
DES MASSIFS ROCHEUX FRACTURES
(Application aux exploitations charbonnières)
Rapport
EUR 13982 FR
MODELISATION NUMERIQUE
DES MASSIFS ROCHEUX FRACTURES
(Application aux exploitations charbonnières)
H. BAROUDI
9, rue de Rocroy
F-75010 Paris
Contrat n° 7220-AF/307
RAPPORT FINAL
Direction générale
Energie PARL EUROP. Biblioth.
AVERTISSEMENT
Ni la Commission des Communautés européennes, ni aucune personne agissant au
nom de la Commission, n'est responsable de l'usage qui pourrait être fait des
informations ci-après
SYNOPSIS
Dans les charbonnages, la modélisation numérique des massifs rocheux a été introduite
depuis l'apparition de ces modèles dans la discipline de mécanique des roches. Parmi les
applications classiques, on peut citer : Etude d'influence liée aux exploitations par tailles, étude
du comportement des galeries.
Dans de nombreux cas, le comportement des terrains est souvent guidé par les
discontinuités (fractures, failles..) présentes dans le massif. Compte tenu de la modélisation
classique pour prendre en compte ces discontinuités, les nouvelles approches dites "modèles de
blocs" ont été explorées. La méthodologie élaborée a consisté à développer et tester les trois
approches : modèle géométrique, méthode de stabilité à l'équilibre limite, méthodes des
éléments discrets.
Modèle géométrique
Il s'agit d'un modèle représentatif du réseau de fractures existantes dans le massif. A cet
effet, le logiciel RESOBLOK a été amélioré pour tenir compte des spécificités des terrains
sédimentaires. Les données de fracturation peuvent être déterministes, telles les grandes failles
ou la stratification, ou bien statistiques, familles de fractures liées à la tectonique du site.
Une première application de RESOBLOK a été dans un chantier de la mine de l'Aumance.
Malgré l'absence d'une procédure de validation sur site, ce cas a permis de tester les
performances du logiciel.
Enfin, la modélisation géométrique permet de disposer d'une base de données de blocs
utile pour étudier la stabilité du massif.
IV
Cette étude méthodologique a permis de vulgariser l'utilisation des modèles de blocs pour
l'appréhension des problèmes de pression de terrains dans les exploitations charbonnières. De
nombreuses applications sont en cours pour des mines souterraines et à ciel ouvert
LABORATOIRE DE MECANIQUE DES TERRAINS
Ecole des Mines de Nancy -CERCHAR
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H. BAROUDI
SYNOPSIS
Numerical modelling of rock masses in coal mines has been introduced since those
models first appear in rock mechanics. Among the classical applications study of the influence
of longwalls, roadways behavior...
In several cases the behavior of rock masses is often controled by the discontinuities
(joints, faults...). The classic numerical methods présents many limitations with respect to
discontinuities, thus we explored the new discontinum modelling approaches. The
méthodologie elaborated consisted in the developpment and the test of three approaches :
geometrical modeling, stability method with limit equilibrium, discrète élément methods.
Geometrical modeling
It's a model which represents the discontinuities network existing in the rock mass. The
RESOBLOK software was improved in order to take into account the specificities of
sedimentary rocks. The joints data can be introduced determistic, such as faults or stratification;
or stastisticalty such as joint sets linked to site tectonics.
RESOBLOK was first applied for modelling a stope of the l'AUMANCE mine. Even
though there was no validation procédure on site, this case allowed to test the performance of
the software.
Finally, the géométrie modelling allow to hâve a data base of blocks useful to establish
rock mass stability.
VI
This method was tested in a case of a roadway roof fall. It appears that if we don't take
into account the rock deformability and the in situ stress, this limits the use of BSA for deep
stopes. Neverthless, because of it's simplicity, this limit equilibrium method can be used as a
first approach to foresee stability of the rock mass.
Discrète éléments methods
Allows to consider the "complète physics" wich controls the behavior of the blocks
assemblage. The blocks can be deformable, interact between each other and large movement
can proceed along contacts.
Within the différent existing codes, the bidimensional code UDEC seems to be the most
operational. It was used for deep roadway (about 1000 m deep) in PROVENCE coal mine,
where an importante fracture occured along the roof. The modelling allowed to explain the
failure and to simulate the movements which occured. The UDEC block model was found to be
complementary to classic technics such as analytical and finite éléments technics.
This methodological study allows the vulgarisation of the use of block modelling for
forecasting the strata control stress in coal mines. Many applications are in progress for
underground and open pit mines.
VII
SOMMAIRE
Pages
RESUME
I - INTRODUCTION 1
II - MODELISATION NUMERIQUE DES MASSIFS ROCHEUX
ET PRISE EN COMPTE DE LA FRACTURATION 3
1 • Description des massifs rocheux fracturés 3
/ . / - Les fractures individuelles 3
1.1.1 -Leprincipe de la linéarisation 4
1.12- Les paramètres décrivant une fracture 4
1.2 - Caractérisation des réseaux de fractures 5
12.1 - Les familles de fractures 5
122 -La hiérarchisation du réseau de fractures 6
2 - Représentation géométrique des massifs rocheux fracturés 9
2.1 - Modèle de disques de Baecher 9
2.2 - Limite du modèle de Baecher 9
2.3 - Conclusion 10
3 - Comportement mécanique des massifs rocheux fissurés 10
3.1 - Propriétés mécaniques des fractures 10
3.1.1 -La déformation des joints 11
3.1.2 -La rupture des joints 11
3.13 - Etat de l'art dans la caractérisation des joints 13
3.2 - Méthodes de l'équilibre limite 14
3.2.1 - Blocs clefs de Goodman 14
3.2.2 - Méthode de Warburton 15
3.23 - Comparaison des deux méthodes 17
3.3 - Méthode des éléments discrets 17
3.3.1 - Les différentes méthodes 18
332 - Introduction à la méthode des éléments distincts 18
VIII
4 - Conc lusion 30
3 - Conclusion 33
CONCLUSION GENERALE 43
FIGURES 45
BIBLIOGRAPHIE 83
ANNEXE 1 89
ANNEXE 2 91
XI
RESUME
Dans les exploitations charbonnières, le comportement des terrains est souvent guidé par
les discontinuités (fractures, failles...) présentes dans le massif.
Compte tenu des limites de la modélisation numérique classique pour prendre en compte
ces discontinuités, les nouvelles approches dites "modèles de blocs" ont été explorées.
La modélisation géométrique permet de représenter la géométrie du réseau de
discontinuités. Le logiciel RESOBLOK a été amélioré pour tenir compte des spécificités des
terrains sédimentaires. Ce logiciel permet de disposer d'une base de données de blocs,
nécessaire pour l'étude de stabilité.
Comme première approche de l'étude de stabilité d'assemblages de blocs, la méthode
développée permet d'analyser la stabilité de blocs isolés. A cet effet, le logiciel BSA a été conçu
et testé sur le cas d'un éboulement en galerie.
Pour palier les limites du logiciel BSA inhérentes à la méthode (pas d'interaction entre
blocs,...), les modèles numériques à "éléments discrets" ont été étudiés. Le logiciel UDEC,
opérationnel, a été mis en oeuvre pour expliquer le comportement de terrains fissurés au
voisinage de galeries quadrangulaires. Une méthodologie complète a été élaborée.
Cette étude a permis de vulgariser l'utilisation des modèles de blocs dans la
compréhension et maîtrise des pressions de terrains. De nombreuses applications sont en cours,
y compris dans des exploitations à ciel ouvert
XII
SU M MARY
In coal mines, the behavior of rock mass is often govened by the existing discontinuities
(fractures, faults...)
Considering the limites of the classical numerical modeling techniques in taking into
account the discontinuities, the new "discontinuum modelling" approaches were explored.
The geometrical modeling allow to represent the discontinuities network. The program
RESOBLOK were improved and adapted to the sedimentar rock mass specificities. This
program provide a bloks data base, necessar to study the stability.
As a fïrst approach to study the stability of the blocks assemblage, the method
developped allow to analyse the stability of single blocks. Thus, the program BSA were
designed and tested on a roadway roof fail.
To palliate the limits ofBSA inhérent to the method (no interaction between blocks..),
the numerical modelling based on "discrète éléments" were studied. The program UDEC were
used to explain the behavior offractured rock mass near a quadrangular roadways. A complète
methodology were developped.
This research allowed to vulgarize the use of discontinuum modeling in the strata control
problems in coal mines. Many applications are in progress including in open pit coal mines.
I - INTRODUCTION
Dans les charbonnages, la modélisation numérique des massifs rocheux a été introduite
depuis l'apparition de ces modèles dans la discipline de mécanique des roches (début des
années 70). Parmi les applications classiques on peut citer :
* Etude du volume d'influence lié aux exploitations par tailles (ENCHAYAN, 1977)
* Etude des affaissements miniers (ARCAMONE, 1980)
* Etude du comportement des galeries (PIGUET, 1983).
Dans la plupart des cas, le massif rocheux a été considéré comme un milieu continu ayant
un comportement élastique. Les résultats de ces modèles ont souvent fait l'objet d'analyses en
contraintes, les déplacements ne correspondent pas aux mêmes ordres de grandeur que ceux
observés in situ.
La sophistication de ces modèles est passée par le développement de lois de
comportements élastoplastiques pour les roches et la prise en compte de discontinuités.
La prise en compte des discontinuités s'est limitée aux discontinuités majeures du massif,
telles les failles ou les plans de stratification. Ceci a permis de conférer une dimension plus
importante aux modèles par rapport à l'hypothèse restrictive de continuité "parfaite" du milieu.
Toutefois, cette manière de prendre en compte les discontinuités présente deux limitations
essentielles :
- Les formulations sont limitées aux petites déformations, or dans de nombreux cas de
massifs rocheux, on se trouve en présence de grands déplacements le long des discontinuités.
La discrétisation des discontinuités dans ces formulations de la même manière que la matrice
rocheuse pose souvent des problèmes : leur connectivité fixe, ne permet pas de modéliser de
larges déplacements tangentiels ni la rotation entre éléments, les calculs deviennent imprécis dès
que la déformation dépasse 10 % de la dimension représentant le contact (HART, 1988).
- Les formulations son mal adaptées dès que les discontinuités se croisent. Par exemple,
la modélisation d'une faille traversant les plans de stratification n'est pas possible à mettre en
oeuvre.
Or, dans de nombreux cas, le comportement des ouvrages dans les Charbonnages est
gouverné par les nombreuses discontinuités dans le massif. Tel est le cas de la fracturation dans
les tailles des fractures naturelles et stratification dans les voies...
Ainsi, l'objectif de cette étude est d'établir une méthodologie pour l'application de la
modélisation des milieux discontinus pour appréhender les problèmes de pressions de terrains
dans les exploitations charbonnières. Pour cela, les points suivants ont été explorés :
* Synthèse des techniques existantes, avec une étude critique et comparative.
* Amélioration de méthodes existantes et développement de nouvelles méthodes adaptées
aux exploitations charbonnières.
* Applications à des cas, avec tentative de calages des modèles.
* Recommandations et définition de la méthodologie à suivre.
Les différents chapitres de ce rapport permettront d'élaborer ces objectifs avec les
résultats obtenus.
II - MODELISATION NUMERIQUE DES MASSIFS ROCHEUX
ET PRISE EN COMPTE DE LA FRACTURATION
Pour étudier le comportement mécanique d'un massif rocheux fracturé, il faut d'abord
pouvoir représenter la structure du milieu. Ainsi, outre la connaissance des propriétés
mécaniques des différentes roches en présence, la connaissance du réseau de discontinuités et
de leurs propriétés mécaniques est primordiale. La fracture est un nouvel "objet" naturel qui
intervient dans ce type de modélisation.
Dans cette partie, avant d'élaborer les méthodes de modélisation du comportement
mécanique, nous préciserons les techniques de modélisation du réseau de discontinuités. Le
premier chapitre permettra un bref aperçu sur l'acquisition des données relatifs aux
discontinuités.
a) Orientation
Les orientations sont généralement associées à des distributions de Fisher sur la sphère, à
des lois de Bingham sur l'hémisphère ou à des lois normales à deux variables sur un plan
tangent à la sphère.
6
L'utilisation de la loi de Fisher est préconisée par plusieurs auteurs (CACAS, 1986 ;
MASSOUD, 1987 ; PINEAU, 1987). Celle-ci est l'équivalent d'une loi normale sur un
segment, dans la mesure où elle correspond au résultat d'une "marche aléatoire" sur la sphère.
Par ailleurs sa fonction densité de probabilité a une expression simple (MARDIA, 1972) :
le k cos a
e sma
fk(a0) = Prob(a 0 £a:Sa 0 + dot0)= 2 Shk o
avec:
a 0 : angle entre le vecteur normal au plan de la fracture et le pôle de la famille
(cf figure II.2)
k : paramètre de dispersion de la loi.
Plusieurs formulations existent pour estimer le paramètre k (KABBAJ, 1989).
b) Longueur et espacement
Les longueurs et les espacements sont généralement ajustés à des distributions
exponentielles négatives ou log-normales. Le tableau II. 1 récapitule les distributions proposées
par différents auteurs.
De tels ajustements posent un certain nombre de problèmes pratiques qu'évoquent
plusieurs auteurs (HUDSON et PRIEST, 1983 ; KARZULOVIC et GOODMAN, 1985 ;
PINEAU, 1987). Il convient en effet de tenir compte des biais introduits par l'échantillonnage
et des troncatures propres aux données considérées.
Pour traiter statistiquement l'espacement, on procède à la correction de la valeur mesurée
par rapport à une direction moyenne (fig. III.3). Aussi, cette procédure est une source d'erreurs
lorsque la famille de fractures considérée présente une dispersion (en terme d'orientation)
importante.
b) Lafracturationnaturelle
L'état de fracturation naturelle d'un massif traduit une histoire géologique et structurale
souvent longue et complexe. Cette histoire est constituée d'une succession d'épisodes
caractérisés chacun par un régime de contraintes différent. Selon le cas, ces épisodes ont été
accompagnés par l'apparition de nouvelles fractures, par le rejeu d'anciennes, ou par des
plissements à l'échelle du massif.
Les relations d'antériorité entre structures déterminent en particulier la hiérarchisation du
réseau des discontinuités.
L'analyse structurale a pour objet de reconstituer cette histoire à partir d'observations de
terrain - tant quantitatives que qualitatives - effectuées à toutes les échelles. Elle permet
d'intégrer et d'ordonner divers types d'informations :
1) Les connaissances concernant l'histoire géologique régionale. Cette
dernière est généralement connue dans ses grandes lignes. En outre, la nécessité d'évaluer les
réserves lors de l'étude de faisabilité des différentes mines conduit généralement à effectuer des
études géologiques assez poussées, dont certains résultats peuvent être repris pour analyser
localement la fracturation. Ainsi, lors de l'étude de la mine de l'Aumance (cf chapitre m ), nous
disposions de deux thèses détaillant la géologie du bassin (PAQUETTE, 1980 ; BONNION,
1983).
8
<E> = 7C/4 - ( p / 2
Dans la mesure où le massif, affecté par un épisode tectonique donné, est déjà structuré,
le champ de contrainte n'est pas uniforme et des phénomènes de redistribution locale des
contraintes existent
Parmi les phénomènes de redistribution des contraintes les plus courants, on peut citer :
- la réorientation du champ de contrainte au voisinage des grands accidents,
- la redistribution des contraintes au niveau des plis (MACAUDIERE, 1984).
3) Les mesures effectuées sur le terrain. Ces mesures sont celles qui permettent
de décrire les différentes familles de fractures.
La figure II.5 présente l'exemple d'une méthode qui utilise les connaissances générales
acquises en géologie structurale pour extrapoler des données de fracturation obtenues par
sondage.
On sait en effet que l'espacement interfractural d'une famille de diaclases est fonction de
l'épaisseur du banc affecté (VIALON et al, 1976). En sondage, les diaclases des bancs épais
sont rarement détectés alors que le pas de fracturation des bancs minces peut être estimé. D'où
l'idée d'extrapoler les mesures faites sur les bancs les moins épais pour déterminer
l'espacement interfractural des diaclases au sein des bancs plus épais en utilisant une relation
linéaire épaisseur des bancs/pas de fracturation, du type de celles établies par RUHLAND
(RUHLAND, 1973).
Notons également à ce sujet des études récentes (SOUFFACHE et al, 1989), établissant
une loi théorique liant l'espacement des joints de tension dans un banc à l'épaisseur du banc, à
l'état de contraintes initiales ainsi qu'aux propriétés géomécaniques de la roche.
c) Lafracturation induite
Les travaux d'excavation constituent en quelque sorte le dernier événement de l'histoire
tectonique du massif.
Cet événement présente la particularité de concerner une zone restreinte du massif. Dans
le cas de galerie de mine, cette zone correspond en première approximation à la très classique
zone plastique. Pour les phénomènes de subsidence minière ou pétrolière, il s'agit du cône
d'influence (ARCAMONE, 1980). Dans le cas des exploitations par taille, les dimensions de la
zone fracturée en avant du front seraient fonction du taux d'énergie dissipée et donc de la
vitesse d'avancement de la taille (JOUGHIN et JAEGER, 1983).
La fracturation induite a été particulièrement bien étudiée dans le cas des exploitations par
tailles. On pourra en particulier se référer aux travaux de SELDENRATH et GRAMBERG,
reportés par (CHAMBON et ADAM, 1968), à ceux de JACOBI repris par (JOSIEN, 1971,
1974).
La figure n.6 montre comment une succession d'événements, chacun associé à un régime
de contrainte particulier, peut expliquer la structure de la fracturation induite observée en avant
des fronts de taille.
Nous traiterons un exemple de galerie de mine où des fractures induites apparaissent (cf.
chap. V).
Ce modèle ne prétend pas être universel. Son utilisation, pour étudier le comportement
mécanique paraît limitée, parmi ces limites on peut citer :
* Les discontinuités sous forme de disques peuvent former des blocs seulement s'ils sont
"grands" comparé à la région considérée. Nous ne pensons pas que les fractures ont une telle
forme dans les massifs où la notion de "bloc" est présente (observée sur site ou suite à des
écoulements). Si c'est le cas, ces fractures ont une taille plus grande par rapport à la partie
visible dans le massif (DERSHOWTTZ et al, 1988).
En tout cas, notons l'existence d'algorithmes permettant d'identifier les éventuels blocs à
partir de tels réseaux de fractures (LIN et al, 1988).
* Il est difficile de tenir compte, à l'aide de ce modèle, de la hiérarchisation du réseau de
fractures qui dépend de l'histoire tectonique du milieu. Par exemple, les fractures ne peuvent
s'arrêter sur un plan de stratigraphie ou sur une faille, telle est souvent le cas dans les massifs
stratifiés.
2.3 - Conclusion
Le choix d'une méthode de représentation du massif rocheux fracturé dépendra
essentiellement de :
* La structure du massif : aussi dans le cas des massifs sédimentaires, la prise en compte
de la tectonique est primordiale.
* L'objectif de la modélisation : nous avons souligné précédemment que dans le cas d'un
massif découpé en blocs, le modèle doit pouvoir représenter l'entité "bloc" plutôt que l'entité
"discontinuité".
* L'échelle de la modélisation : à l'échelle de l'ouvrage minier, on ne s'intéressera pas à la
petite fracturation qui n'est pas susceptible de former un bloc.
Ainsi, ces choix conditionnent même le choix de la technique d'acquisition des données et
les paramètres nécessaires à la modélisation.
Nous préciserons au chapitre III les choix qui ont été faits pour développer le logiciel
RESOBLOK.
b) La déformation tangentielle
La figure II.8b montre la forme caractéristique de la courbe contrainte-déformation
tangentielles obtenue à l'issue d'essais en cisaillement. La raideur tangentielle Ks considérée
comme la pente de la courbe avant le pic est très variable et difficile à obtenir en pratique. Elle
dépend essentiellement de la contrainte normale et de la taille de l'échantillon.
c) Ladilatance
La dilatance des joints est généralement liée à l'ondulante de la surface des jointes. Cela
conduit à la caractériser par un angle. Cet angle de dilatance dépend de la contrainte normale
exercée.
a) L'angle de frottement
L'angle de frottement est sans doute la caractéristique mécanique des joints la plus
couramment utilisée.
Dans le cas de deux corps lisses au contact, il correspond à la condition de glissement.
Pour le déterminer en laboratoire, on mesure, dans des essais de cisaillement effectués
sous des contraintes normales différentes, les valeurs de la contrainte tangentielle correspondant
à la rupture. Ces valeurs, reportées dans un diagramme contrainte normale-contrainte
tangentielle, définissent une droite de pente tan<)>, où <>
| représente l'angle de frottement.
b) La cohésion
C'est sans doute le paramètre le moins bien connu. Les sujétions de l'échantillonnage le
rendent en effet très délicat à caractériser au laboratoire. Plusieurs définitions existent.
12
La cohésion fictive (ou apparente) correspond, quant à elle, à l'influence des irrégularités
de la surface des joints sur leur comportement au cisaillement.
b) Principes de la méthode
Ayant ainsi caractérisé le milieu fracturé, GOODMAN suppose que la stabilité de
l'excavation peut être assurée en empêchant certains blocs (les blocs clefs) de se déplacer.
Les principales étapes de l'analyse vont dès lors consister à définir la géométrie des blocs
clefs, puis à étudier leur stabilité individuelle.
a) Hypothèses
Il n'y a aucune hypothèse sur la définition des familles des discontinuités, les blocs étant
parfaitement définis.
b) Principes de la méthode
L'analyse est effectuée en deux étapes, une étape "géométrique" et une étape
"mécanique".
- d'autre part, une contrainte liée à la direction de la résultante R des forces agissant sur le
bloc:
R. m > 0 (2)
R inclut donc le poids, et parfois des forces dues à la pression hydrostatique, à la
présence de câbles...
Lorsque ces contraintes déterminent plusieurs directions possibles, le mouvement du bloc
se produit selon celle qui est la plus proche de la résultante R. L'unicité de la solution est donc
assurée en ajoutant aux conditions précédemment décrites la condition :
R . m = max { R. m vérifiant (1) et (2)} (3)
17
Quand les arêtes de deux joints sont alignées dans une position quasi-parallèle, la relation
précédente s'applique en deux points de contact.
19
maximal (F n tg <)>, pour une cohésion nulle), un glissement se produit et F s prend la valeur :
F s = Fntg<|> (3)
kn = a o n e
b) Equations du mouvement
Les forces calculées par les relations (1) et (2) sur les différents contacts d'un bloc donné
sont combinées pour calculer une force résultante, il est alors possible de déterminer le
mouvement du centre de gravité du bloc. La translation dans une direction x s'écrit simplement :
m ux" = F x (4)
Des relations similaires à (4) sont écrites pour la translation suivant la direction y et la
rotation.
Notons que la déformabilité du bloc est prise en compte par la relation (4) en incluant la
somme des forces intérieures au bloc.
c) Amortissement du système
Deux problèmes numériques clés sont au coeur de la conception des méthodes des
éléments discrets :
1.2 - Illustration
La figure III. 1 présente les étapes de la construction d'un assemblage de blocs au moyen
de RESOBLOK pour mettre en oeuvre la méthode proposée.
a. La zone d'intérêt est supposée initialement continue
b. Elle est tout d'abord découpée en bancs parallèles par la stratification
c. Elle est ensuite affectée par un épisode de diaclasage, dont nous supposerons qu'il
affecte différemment les divers bancs
22
d. Elle est ensuite redécoupée par deux familles de fractures conjuguées, qui se
superposent au réseau préexistant
e. Enfin elle est en partie excavée par une galerie de section carrée.
2 - ASPECTS INFORMATIQUES
2.1 - Algorithmes de base
Parmi les algorithmes nécessaires pour mettre en œuvre cette méthode, et pour découper
un massif rocheux initialement continu en un assemblage de blocs, on distingue :
- d'une part, un algorithme permettant de scinder un bloc père en deux blocs fils,
- et d'autre part, un ou des algorithmes permettant de simuler les fractures d'une famille
donnée à partir des distributions d'orientation et d'espacement qui les caractérisent
avec aj 2 + bj 2 + cj 2 = 1 et dj > 0
Ces conventions rendent aisée le calcul de la distance algébrique d(M,Pi) entre un point M
quelconque et le plan Pi. On a en effet :
On notera par ailleurs HiQ+ et HiQ- les deux demi-espaces définis par le plan Pi et le
point Q (Q n'appartenant pas au plan Pi) de la manière suivante :
M(x y z) appartient à HiQ+ implique :
d(M,Pi) = 0 ou d(M,Pi) et d(Q,Pi) sont de même signe.
M(x y z) appartient à HiQ- implique :
d(M,Pi) et d(Q,Pi) sont de signes opposés.
23
Un polyèdre convexe A peut être défini par une liste de sommets. Cette liste est constituée
des sommets CAijk tels que :
CAijk est un sommet du polyèdre si et seulement si :
i) CAijk est l'intersection de trois plans Pi, Pj et Pk (i * j * k) limitant A.
ii) CAijk appartient réellement au polyèdre A.
:
4 - Calculer les coordonnées du nouveau sommet C^Q™
avec dl = d(Cfyk, P 0 ) et d2 = d t C ^ , P 0 )
Notons H n e w l'ensemble constitué par les nouveaux sommets ainsi déterminés par
l'intersection de PQ avec le polyèdre f.
5 - déterminer des point internes Q(S1) et Q(S2) aux deux polyèdres fils Sj et S2,
respectivement
6 - Dupliquer toutes les faces et tous les sommets appartenant aux deux polyèdres S1 et
S2. Puis reconstruire les listes de faces et de sommets propres à chacun.
On remarquera que l'extension des fractures est déterminée par le groupement éventuel de
plusieurs blocs en un même ensemble.
L'algorithme décrit ci-dessus est bien adapté à la simulation des familles de fractures
associées à un pôle d'orientation bien définie. Dès lors que la dispersion des orientations est
importante, il présente deux inconvénients majeurs :
1) la droite de référence, le long de laquelle s'effectue le positionnement des fractures, n'a
plus de réelle signification : la définition même d'un espacement est critiquable.
2) la distribution des espacements inter-fracturaux est vérifiée le long de la droite de
référence, mais pas dans le reste du champ de fractures généré.
La génération d'un assemblage de blocs puis son utilisation par plusieurs programmes
destinés notamment à en étudier le comportement mécanique, nécessite des structures de
données adéquates. En outre, il faudrait pouvoir limiter "l'explosion combinatoire" qui risque
d'encombrer la mémoire de l'ordinateur cible.
Les éléments fondamentaux sont les blocs et les faces.
Les blocs
Des polyèdres convexes sont utilisés pour représenter le massif rocheux fracturé. Le fait
de se limiter à des blocs convexes n'est pas une limitation, dans la mesure où tout polyèdre peut
se représenter sous forme d'un assemblage de polyèdres convexes.
Chaque bloc convexe est défini par :
1) les coordonnées d'un point interne au bloc. Ce point peut éventuellement être le
barycentre de celui-ci.
2) la zone à laquelle le bloc appartient
26
Les faces
Une face est ici une petite portion de plan séparant deux blocs voisins. Elle est
caractérisée par :
1) l'équation d'un plan
4) son état : une face peut être libre, si elle se trouve au niveau d'une excavation, ou
fictive, si elle sépare deux polyèdres décrivant un même bloc ; elle peut aussi correspondre à
une frontière de la zone d'intérêt.
Ainsi, pour accéder aux blocs voisins d'un bloc donné, il suffit de parcourir la liste de ses
faces qui elles-mêmes pointent sur ces voisins recherchés.
2.3.2 - Le Graphisme
Plusieurs options graphiques ont été implantées : visualisation des fractures, des blocs,
différentes coupes... Pour les procédures graphiques, il n'y a pas de traitement des faces
cachées. Ce type de traitement est très coûteux en temps de calcul pour un apport peu important
quand on est en présence de nombreuses fractures. Dans, ce dernier cas, une visualisation des
traces de fractures sur la zone d'intérêt (fig. IH.I) présente plus de clarté.
4) La modélisation géométrique.
5) Une discussion des résultats avec les responsables de la mine.
a) Le cadre géologique
b) La méthode d'exploitation
La méthode des îlots réduits utilisée à l'Aumance se traduit par l'existence d'étapes bien
distinctes dans la vie du chantier :
1) Le traçage des galeries. Celles-ci ont une section carrée de 5 x 5 m. Elles déterminent
des piliers de forme rectangulaire d'environ 50 x 100 m.
2) Le dépilage. Il consiste à exploiter le charbon de piliers par recoupes successives.
Un boulonnage assure la stabilité du toit. Certains passages sont cadrés. Enfin,
localement, notamment au niveau des croisées, des échafaudages de bois sont rajoutés.
29
4 - CONCLUSION
Bien que la modélisation de la mine de l'AUMANCE n'a pu être validée, elle a permis de
* Montrer la faisabilité de la modélisation géométrique pour visualiser le fracturation au
toit.
* Explorer les performances de RESOBLOK et tester les différents algorithmes.
* Mettre au point une méthodologie de relevés de fracturation et de description adapté.
31
Les principales méthodes d'analyse de stabilité de blocs isolés ont été abordées dans la
partie IL Compte tenu des limitations de la méthode de GOODMAN, le choix s'est porté sur
celle de WARBURTON.
ORIENTATION ESPACEMENT
Moyenne Coefficient Moyenne Loi
de Flsher
Famille 1 N25S90 500 0,4 uniforme
D'autres tests pourraient affiner de tels résultats et permettre de définir une méthodologie
quant à l'utilisation de cette modélisation pour estimer la hauteur de cloche d'éboulement au toit
de galeries dans des terrains fissurés.
3 - CONCLUSION
La méthode de stabilité de blocs isolés a été implantée (BSA) à l'aval du modèle
géométrique RESOBLOK et testée sur un éboulement en galerie. Des limites et apports de la
méthode ont pu être cernés.
Limites de la méthode
* La non prise en compte de la distribution des contraintes au toit de la cavité pourrait
favoriser l'instabilité
* Le fait de ne pas considérer l'interaction entre blocs pourrait conduire à une analyse
assez conservatrice et ne donne pas la possibilité pour qu'un équilibre par arc-boutement puisse
s'établir.
* Le fait d'envisager l'analyse de blocs isolés individuels peut parfois masquer une
instabilité d'ensemble de deux ou plusieurs blocs regroupés.
D'après ces critiques, il n'est pas aisé, ni évident de conclure de manière générale quant
au conservatisme ou non des résultats de la méthode.
Apports de la méthode
* La facilité d'utilisation de la méthode permet de mettre en oeuvre plusieurs simulations,
surtout quand il s'agit de données de fracturation statistiques en entrée.
* Les résultats peuvent être interprétés aisément, ce qui permet de les critiquer et de juger
de leur validité.
Etant donné les avantages et inconvénients de la méthode, elle doit être considérée comme
une première approche pour étudier le comportement d'un massif rocheux fracturé en blocs
autour d'un ouvrage souterrain.
34
/ . / . / - Origine de la rupture
a) Le phénomène de flexion élémentaire
Pour mettre en évidence le phénomène de flexion des différents bancs du toit, un modèle
basé sur la méthode des éléments finis (fig. V.l) a été mis au point. Ce type de modélisation
permettra, entre autres, de décrire le comportement global de la galerie.
a2
Equations valables dans le cas où les appuis (couche) sont considérés comme rigides.
Avec:
a : largeur de la galerie
o v * : contrainte verticale moyenne s'exerçant réellement sur le banc ou l'assemblage de
bancs étudié
D : coefficient dépendant du module de déformation, coefficient de Poisson et épaisseur
du banc
u : paramètre dépendant de D, de la géométrie du banc et de la contrainte horizontale.
Lorsque le paramètre u tend vers n, les fonctions y (m) et <>| (u) tendent vers l'infini, ce
qui correspond à une amplification brutale de la flexion du banc considéré. La contrainte
horizontale naturelle correspondant à u = 71 est appelée contrainte critique d'Euler, ou contrainte
de flambage. Dans ce cas, la limite élastique du matériau peut être dépassée, conduisant à une
rupture locale de la roche. Ce phénomène est appelé flambage.
Ce modèle a été souvent utilisé pour étudier la sensibilité des paramètres (épaisseur,
largeur..) au flambage. Son utilisation a été étendue par (ENNOUR, 1990) pour tenir compte de
la compressibilité des appuis.
Si Ton se restreint aux galeries larges, les sections critiques du premier banc à la rupture
locale se situent comme suit :
* à 0,5 m des parements, côté galerie : la rupture se manifeste par une traction au niveau
de la fibre inférieure et une compression importante sur la fibre supérieure.
* à 0,5 m des parements, côté massif, la rupture locale se manifeste par une compression
sur la fibre inférieure et une traction sur la fibre supérieure.
* les sections situées au niveau du centre de la galerie sont soumises à une contrainte de
compression horizontale uniforme (dans une section), dont la valeur est proche de la contrainte
horizontale naturelle. Les risques de rupture de la roche sont donc peu probables.
Au niveau des bancs supérieurs, les sections soumises à une torsion maximale s'écartent
de part et d'autre des parements. Les sollicitations maximales se concentrent vers le centre de la
galerie au fur et à mesure que l'on monte dans le toit (fig. V.4). Ceci est dû, d'une part à la
diminution de la portée des bancs supérieurs, d'autre part à l'atténuation progressive de l'effet
des parements.
Ces résultats sont en parfaite concordance avec les résultats d'essais sur maquette
physique réalisés par (GOODMAN, 1985) (fig. V.5).
1.1.3 - Conclusion
Nous avons montré aux chapitres précédents que les modèles "classiques" : analytiques
ou par éléments finis, permettent d'expliquer certains aspects de comportement du toit de
galeries quadrangulaires.
Dans certains cas, les ruptures locales au niveau du toit provoquent la création de
discontinuités ou plans de faiblesse délimitant des blocs dans le massif rocheux. La stabilité du
toit dépendra du comportement de l'assemblage de blocs formés. Pour étudier ce
comportement, nous avons mis en oeuvre la méthode des éléments distincts, objet du chapitre
qui suit :
* Au cours de la deuxième phase, le glissement des blocs centraux le long des joints
verticaux prend progressivement de l'importance. Ce mouvement passe par plusieurs paliers de
ralentissement, correspondant à un coincement entre les blocs. Enfin, le mouvement s'accélère
de nouveau.
* Lors de la troisième étape les blocs centraux perdent le contact avec les blocs latéraux et
subissent une chute libre.
Ce mécanisme survient pour des propriétés mécaniques et un état de contraintes initiales
donnés.
1.2.3 • Conclusion
La modélisation par éléments distincts a permis de contribuer à la compréhension du
comportement d'un toit stratifié après ruptures localisées.
L'interprétation des mécanismes en terme de processus "au cours du temps" semble
plausible, mais doit être nuancée. En effet, seuls les états finaux sont stables dans une telle
modélisation, les états intermédiaires dépendent des aspects numériques (amortissement, pas de
temps..) et pourraient être dénués de sens physique.
38
Les voies de desserte des longues tailles rabattantes à l'Unité d'Exploitation de Provence,
au quartier de l'Eguilles, sont creusées dans la couche en section quadrangulaire de largeur
nominale 6,5 m, mais qui peut dépasser 7 m localement. Le pendage est de l'ordre de 10°, ce
qui conduit à une hauteur du parement plus importante à l'amont (3,5 m) qu'à l'aval (2,5 m).
Le toit immédiat est formé de bancs calcaires assez résistants (fig. V.8a).
05 7,5 12 24
EGUILLES
07 5 8 32
09 8 15 25
* Les observations endoscopiques réalisées dans des forages au toit montrent (fig. V.8)
Ces différentes observations mettent en évidence un basculement du toit vers l'aval avec
un cisaillement à ce niveau et une dégradation importante du parement aval. Une cassure
apparaît à cet endroit le long de la voie.
Le même phénomène a lieu au niveau du deuxième banc. Le troisième banc, compte tenu
de sa fissuration subit une légère flexion orientée vers Famont-pendage.
2.2.3 - Conclusion
La synthèse des différentes étapes de cette méthodologie de modélisation, montre que
l'instabilité observée dans les voies de taille (quartier de l'Eguilles) est provoquée par la
combinaison de trois facteurs :
* La géométrie de l'ouvrage qui est à l'origine de la dissymétrie de comportement au
niveau des parements.
* La largeur importante de la voie qui engendre des risques de flambage
* La contrainte naturelle horizontale élevée, qui en présence de stratification
importante au toit amplifie le phénomène de flexion et provoque l'instabilité des blocs au toit.
* Dans le cas où la fissuration est alternée, le comportement est identique mais la cloche
d'éboulement au toit a une forme trapézoïdale (fig. V. 13b).
Notons que cette dernière forme de cloche est souvent observée in situ, tel est le cas
étudié précédemment (cf. partie IV).
L'étude paramétrique qui suivra sera mise en oeuvre dans le cas où la fissuration est
alternée.
De ces ordres de grandeur donnés, il est intéressant de noter les évolutions. Ainsi une
épaisseur de banc passant de 30 à 20 cm, la hauteur de la cloche augmente de 50 % ; une
largeur passant de 6 à 7 m augmenterait la cloche de 33 %.
4 - CONCLUSION
Dans cette partie, nous avons étudié deux applications de la méthode des éléments
distincts. A travers ces applications plusieurs apports ont été notés par rapport à la modélisation
classique :
* possibilité d'introduire des discontinuités pouvant former des géométries complexes.
* possibilité de grands déplacements et détachement des blocs. Ceci permet d'obtenir des
déplacements similaires à ceux observés in situ et de simuler des mécanismes d'effondrement.
D'une manière générale, la modélisation par éléments distincts est complémentaire aux
techniques de modélisation numérique classiques : méthodes analytiques, méthode des éléments
finis.
43
CONCLUSION GENERALE
Cette étude nous a permis d'explorer les possibilités de la modélisation numérique des
massifs rocheux fracturés et son application aux cas des exploitations charbonnières. Trois
approches ont été développées et testées :
Modélisation géométrique
Le logiciel RESOBLOK a été amélioré et adapté aux conditions géologiques des terrains
houillers. Dans ce cas, la prise en compte de données concernant l'histoire tectonique du massif
est primordiale. La modélisation géométrique à l'aide de RESOBLOK contribue à :
* Visualisation tridimensionnelle du réseau de fractures, permettrait d'aider à
l'implantation des ouvrages vis-à-vis de la fracturation en présence.
* Constitution d'une base de données de blocs, utile pour les modules avals permettant
d'étudier la stabilité de l'assemblage.
Aussi, la modélisation numérique des massifs rocheux fissurés est au stade opérationnel.
Elle constitue un complément aux méthodes classiques (analytique, éléments finis...). Outre les
applications citées dans ce rapport, d'autres domaines d'applications pourraient être envisagés,
par exemple :
direction moyenne
E : espacement
-a-
"v
03 SÏWÏÏ 0*3
03
S
A
33",
O
ÏÏ
e
iifea
\ /
ma nn r i Géométrie des
bancs reconstituée
Eu nE on
o
■5 ;
&^\^A\'i.W>\vU\A»\«\gïï\
arrière
toille
* - ♦ /G..
S fissure de 2 e espèce
fissure de Ie- espèce en forme s'gmoîde,
expansion
latérale"
IL
Mu'.tifragmentatior
Fractures rectangulaires
(Stratford et al, 1990).
Fractures polygonales
(Bennani, 1990).
(compression)
1 C
♦„
X A
o = cte
massif rocheux
Excavation
EP
Excavation
JP*<|>
Excavation
BP-4»
JP*<|>
Excavation
I : bloc clef
II : bloc clef potentiel
III : bloc stable
IV : bloc encastré
V : bloc infini
TYPES DE BLOCS
1
Finis Infinis (V)
I I
Non déplaçâmes (IV) Déplaçables
Blocs clefs
Blocs clefs
potentiels
BbcB
Stabilité du bloc B ?
3
.2-
Mouvement parallèle
Chute directe à une ou plusieurs
faces possibles
E
a>
E
o>
Bloc stable
c Bloc instable du fait des frottements
c
Si
ra
QC Facteur de
sécurité
Nouvelle position
Ancienne position
cp, C
H^/NAA-1
Au n2
T
c - Interaction arête-arête
^ É ^ "
Droite
d'orientation
moyenne
Un pas, échantillonné
dans la distribution des
espacements
interfracturaux
y
Plan de fracture,
échantillonné
dans la distribution
des orientations
!
m
g
o
I
m N65-85
N Oligocène Distension NE - SW
O ! N90-110
LU
_l
<
(0 N135-140
Û. N155-165
N40
LU N
3
g
o Jurassique Crise lotharingienne Distension E-W
S
N
LU
N155
2
N85
Permien (Trias) Distension N-S
c
s-
Stéphanien C Compression E-W
g
LU
a.
g (0
o
N
LU N65
O Compression WNW-ESE
Stéphanien B
à N-S
N155
Nammuro-Westphal.
Phases
hercyniennes
1
Compression ENE-
WSW à N-S
®
Fig. III - 3 : Tableau récapitulatif de la chronologie des événements
tectoniques ayant affecté le Bassin de l'Aumance
d'après Bonnion, 1983
58
•4
A«Ul À.
■ J' a— r— i T H '
•1 •<
S-
J^ * 5 ^ .P
M -
âj?
K*
» Oï Ç. 0* «
C-
186* _ N65E50W
èo i<k N60E40N
N70E40N
20 35
OC
a-
e-
* Zone dintérit
* famifles de fractures
- déterministe
- statistique
—>■ scénario géologique
* <E?(çavation
IMII.IJ.IIIJIII.II.IIII tiiMiiimiijuii.iiiiii
Fichier
i scénario
enBGL
>xsr ^'ijiiiiiiiii.iu.i.kun^ii.'^^.' 1 .i
RESOBLOK
Simulation 1 /
Simulation 2 Simulation 3
• V,.
(BSÂ)
I I I
stabilité de
l'assemblage
de blocs n° 1
Ç~J\\ //Frac/urolions
facturations \
J \ H-9S- mitrij*
r , S-M\I IIIU'I
A (m)
-10
8,4
7,4
6,4
5,1
3,3
2,6
2
io
Simulation 1 : hc = 6,4m
hc=hauteur de cloche
Simulation 2 : hc = 5,4m
Simulation 3 : hc = 8m
* * i A
El
CTH
h2 E3
h Joint de stratification
v E2
J
ho Eo
<-a/2*
Ei
Données
E3 - 7000 MPa a = 6m
Gvl
ah,
Jf compression < 0
ilftMMH
A^ B
^ 'traction >0
-1,9MPa -16 26
À ^ -24
-36 55 -12
X 65
centre de
la voie
-24-
Figure V - 3
70
80cm
60cm
30cm
-7 m-
1m traction
compression
1m
Ù-iUZ***/
i oy = 20 MPa
i
1 1
I <' f /^ t l' f
ox = 30 MPa fissure verticale
<|>=20
I ' I ■
■*• -Contrainte maxi : 41,26 MPa
1 1 1 J I l
I TContrainte maxi. : 41,51 MPa
-0,2-
g-0,4F|
s
d>
| -0,6-
a> arc-bout ement
E glissement
S
^■-0,8-t
o
2ômebanc
rry^
-1.0- 1er banc I! I — l M
I I Contrainte maxi. : 52 MPa I
0,8
0,6
0,3m
Toit de la galerie
a - Coupe stratigraphique au toit
■\ r
d - Basculement
à plus de 30 m derrière le front
o x (MPa)
x16
Toit (m)
JlOcm
-100 m-
tf tf
- Contrainte principale
maximale : 35,6 MPa
b - Fissuration en quinconce
Contrainte principale
maximale : 33,4 MPa
Cas de référence :
a = 7m
e = 1m
h = 30cm
OH = av = 20 MPa
Espacement H cloche
e(m) (m)
Tableau V - 2 : Influence de l'espacement entre
0,5 1,8 fissure verticale sur la hauteur de la cloche
1 1.2
2 0,3
H cloche
Sf degré
(m)
Tableau VI- 3 : Influence de l'angle de frottement
0 1,5 entre fissure verticale sur la hauteur de la cloche
10 1,2
30 1.2
Epaisseur H cloche
(m) (m)
Tableau V - 4 : Influence de l'épaisseur des bancs
20 1.8 sur la hauteur de la cloche
30 1.2
40 0,9
Largeur H cloche
(m) (m)
Tableau V - 5 : Influence de la largeur de la
7 1.2 galerie sur I a hauteur de la cloche
6 0,9
5 0,6
H cloche
<Tv(MPa)
(m)
Tableau V - 6 : Influence de la contrainte
10 0,9 naturelle verticale sur la hauteur de la couche
20 1,2
30 1,5
83
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE 1
RESOBLOK : ALGORITHME POUR SCINDER UN BLOC EN
DEUX
ANNEXE 2
LANGUAGE BGL
La création d'un nouveau fichier se fait sous éditeur (éditeur vi de UNIX par exemple).
Le nom du fichier doit être suivi du suffixe "se".
1 - La zone d'intérêt
L'ordre "zone_of_interest" permet de préciser l'orientation et les dimensions de la
zone d'intérêt.
Les unités sont celles de l'utilisateur, qui devra s'assurer de leur cohérence. Le repère de
référence, appelé Géoréférence, est constitué par la rose des vents et le vecteur gravité : il
présente l'avantage de correspondre aux habitudes existant tant en géologie structurale qu'en
mine.
L'orientation du parallélépipède rectangle représentant la zone d'intérêt est spécifiée à
l'aide de deux orientations, appelées respectivement FO ("First Orientation") et SO ("Second
Orientation"). FO correspond à l'axe des X, SO à celui des Z. De la même façon que dans les
logiciels graphiques 3D de haut niveau, l'orientation fournie par l'utilisateur pour SO est
automatiquement corrigée de manière à être perpendiculaire à FO. En outre, par défaut, SO est
pris vertical.
L'axe Y est quant à lui pris normal aux axex X et Z, de manière à former un repère
orthonorme direct.
Procéder ainsi rend notamment facile la définition d'une zone d'intérêt autour d'une
galerie : FO représente alors l'axe de la galerie et S O la normale à la couche dans laquelle cette
dernière a été excavée.
92
Exemple :
zone_of-interest :
(
X = 20,30;
Y = 10,10 ;
Z = -520 ;
FO = {8, 90} ; /* First Orientation N90E8*/
Les orientations sont notées selon les conventions américaines : ainsi, {8,90} signifie N
90 E 8, où N 90 E est l'azimuth du vecteur pendage et 8 l'inclinaison de celui-ci par rapport à
l'horizontale.
2 • Définition de la fracturation
L'ordre "Séquence" regroupe l'ensemble des paramètres qui caractérisent une famille
de fractures.
Chaque séquence correspond à une discontinuité ou à une famille de discontinuités dont
le nom peut être spécifié après le mot-clé "Séquence".
1) Les plans parfaitement connus, qui sont décrits par leur orientation dans le
Géorepère Naturel :
{•^inclinaison du vecteur plongement>,<azimuth du vecteur plongement>}
.... ou dans le Repère Global :
[<x>,<y>,<z>]
.... puis, après une ",", soit par un point appartenant au plan et connu par ses
coordonnées dans le Repère Global :
(<x>,<y>,<z>)
Exemple :
séquence Diaclases
(
Extent = SET ;
Pôle =1.: (45,123} (100.) ;
Spacing =1.: 2.2(1.);
Des expressions complexes peuvent être construites en utilisant des crochets ("["et "]") et
ces différents opérateurs.
Exemple :
partition Layera
(
plane : {45,123}, (-3, O, 7) ;
plane : {45,12}, (5, 7, 8) ;
point = (0,0,8) ;
)
L'ordre "Excavation" décrit un domaine convexe, défini par l'ensemble des plans le
limitant et un point interne, qui doit être excavé au sein de l'assemblage.
Exemple :
excavation Longwall :
(
point = 0..0..0. ;
plane hangingwall = 0.,0.,1.,1.45;
plane footjvall = 0.,0.,1.,0.;
plane face = 0.,1.,0.,4.5;
)
CORDIS is an on-line service set up under the VALUE programme to give quick and easy
access to information on European Community research programmes.
The CORDIS service is at présent offered free-of-charge by the European Commission Host
Organisation (ECHO). A menu-based interface makes CORDIS simple to use even if you are
not familiar with on-line information services. For experienced users, the standard Common
Command Language (CCL) method of extracting data is also available.
If you are already an ECHO user, please indicate your customer number.
?.?^.ll.?.90°l-%ln60Z92<7, 99001% „60Z92% 99001% ,|60Z9Z^, 9<