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ISSN 1018-5593

Commission des Communautés européennes

recherche technique charbon

MODELISATION NUMERIQUE
DES MASSIFS ROCHEUX FRACTURES
(Application aux exploitations charbonnières)

Rapport
EUR 13982 FR

Agrandissement à partir d'un original microfiche


Commission des Communautés européennes

recherche technique charbon

MODELISATION NUMERIQUE
DES MASSIFS ROCHEUX FRACTURES
(Application aux exploitations charbonnières)

H. BAROUDI
9, rue de Rocroy
F-75010 Paris

Contrat n° 7220-AF/307

RAPPORT FINAL

Direction générale
Energie PARL EUROP. Biblioth.

1992 N.C EUR 13982 FRi


C1.
Publié par
COMMISSION DES COMMUNAUTÉS EUROPÉENNES
Direction générale
Technologies et Industries de l'Information et Télécommunications
L-2920 LUXEMBOURG

AVERTISSEMENT
Ni la Commission des Communautés européennes, ni aucune personne agissant au
nom de la Commission, n'est responsable de l'usage qui pourrait être fait des
informations ci-après

Numéro de catalogue: CD-NA-13982-FR-C


© CECA — CEE — CEEA, Bruxelles - Luxembourg, 1992
III

LABORATOIRE DE MECANIQUE DES TERRAINS


Ecole des Mines de Nancy - C E R C H A R
MËÊm

MODELISATION NUMERIQUE DESMASSIFS ROCHEUX


FRACTURES
Application aux exploitations charbonnières

Etude CECA n° 7220 - AF/307


H. BAROUDI

SYNOPSIS

Dans les charbonnages, la modélisation numérique des massifs rocheux a été introduite
depuis l'apparition de ces modèles dans la discipline de mécanique des roches. Parmi les
applications classiques, on peut citer : Etude d'influence liée aux exploitations par tailles, étude
du comportement des galeries.
Dans de nombreux cas, le comportement des terrains est souvent guidé par les
discontinuités (fractures, failles..) présentes dans le massif. Compte tenu de la modélisation
classique pour prendre en compte ces discontinuités, les nouvelles approches dites "modèles de
blocs" ont été explorées. La méthodologie élaborée a consisté à développer et tester les trois
approches : modèle géométrique, méthode de stabilité à l'équilibre limite, méthodes des
éléments discrets.

Modèle géométrique
Il s'agit d'un modèle représentatif du réseau de fractures existantes dans le massif. A cet
effet, le logiciel RESOBLOK a été amélioré pour tenir compte des spécificités des terrains
sédimentaires. Les données de fracturation peuvent être déterministes, telles les grandes failles
ou la stratification, ou bien statistiques, familles de fractures liées à la tectonique du site.
Une première application de RESOBLOK a été dans un chantier de la mine de l'Aumance.
Malgré l'absence d'une procédure de validation sur site, ce cas a permis de tester les
performances du logiciel.
Enfin, la modélisation géométrique permet de disposer d'une base de données de blocs
utile pour étudier la stabilité du massif.
IV

Stabilité de blocs isolés : méthode à l'équilibre limite


Consiste à envisager la stabilité de blocs pris de manière individuelle. Après une analyse
géométrique, l'étude des forces motrices vis-à-vis des forces résistantes - équilibre limite -
conduit à un facteur de sécurité. Le logiciel BSA, utilisant la base de données générée par
RESOBLOK, a été conçue autour de ce principe.
Cette méthode a été testée sur le cas d'un éboulement en galerie. Il s'est avéré que la non
prise en compte de la déformabilité de la roche, ainsi que l'état de contraintes in situ constituent
des limitations à l'utilisation de BSA pour des chantiers profonds. Toutefois, compte tenu de sa
simplicité, cette méthode à l'équilibre limite peut être utilisée comme première approche pour
appréhender les problèmes de stabilité de blocs rocheux.

Méthode des éléments discrets


Permettent de considérer la "physique complète" qui régit le comportement d'un
assemblage de blocs. Les blocs peuvent être déformables, interagissent entre eux et de grands
mouvements peuvent se produire le long des contacts.
Parmi les différents codes existants, le code bidimensionnel UDEC s'est avéré le plus
opérationnel. Il a été utilisé pour des galeries profondes (environ 1000 m) dans l'exploitation de
PROVENCE, où une fracture importante apparaissait au toit le long d'un parement. La
modélisation a permis d'expliquer ces ruptures et de simuler les mouvements se produisant. La
modélisation par blocs avec le code UDEC s'est avéré complémentaire aux techniques
classiques : analytiques, éléments finis.

Cette étude méthodologique a permis de vulgariser l'utilisation des modèles de blocs pour
l'appréhension des problèmes de pression de terrains dans les exploitations charbonnières. De
nombreuses applications sont en cours pour des mines souterraines et à ciel ouvert
LABORATOIRE DE MECANIQUE DES TERRAINS
Ecole des Mines de Nancy -CERCHAR
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NUMERICAL MODELING OF DISCONTINUOUS


ROCK MASS

- Application to coal mines -

ETUDE CECA n° 7220 - AF/307

H. BAROUDI

SYNOPSIS

Numerical modelling of rock masses in coal mines has been introduced since those
models first appear in rock mechanics. Among the classical applications study of the influence
of longwalls, roadways behavior...
In several cases the behavior of rock masses is often controled by the discontinuities
(joints, faults...). The classic numerical methods présents many limitations with respect to
discontinuities, thus we explored the new discontinum modelling approaches. The
méthodologie elaborated consisted in the developpment and the test of three approaches :
geometrical modeling, stability method with limit equilibrium, discrète élément methods.
Geometrical modeling
It's a model which represents the discontinuities network existing in the rock mass. The
RESOBLOK software was improved in order to take into account the specificities of
sedimentary rocks. The joints data can be introduced determistic, such as faults or stratification;
or stastisticalty such as joint sets linked to site tectonics.
RESOBLOK was first applied for modelling a stope of the l'AUMANCE mine. Even
though there was no validation procédure on site, this case allowed to test the performance of
the software.

Finally, the géométrie modelling allow to hâve a data base of blocks useful to establish
rock mass stability.
VI

Key block stability : limit equilibrium method


Consists to oversee the blocks stability taken individually, after a geometrical analysis, the
study of the driven forces with respect to the résistant forces - limit equilibrium - gives a safty
factor.
The BSA software, using the data base generated by RESOBLOK, was designed on that
principale

This method was tested in a case of a roadway roof fall. It appears that if we don't take
into account the rock deformability and the in situ stress, this limits the use of BSA for deep
stopes. Neverthless, because of it's simplicity, this limit equilibrium method can be used as a
first approach to foresee stability of the rock mass.
Discrète éléments methods
Allows to consider the "complète physics" wich controls the behavior of the blocks
assemblage. The blocks can be deformable, interact between each other and large movement
can proceed along contacts.
Within the différent existing codes, the bidimensional code UDEC seems to be the most
operational. It was used for deep roadway (about 1000 m deep) in PROVENCE coal mine,
where an importante fracture occured along the roof. The modelling allowed to explain the
failure and to simulate the movements which occured. The UDEC block model was found to be
complementary to classic technics such as analytical and finite éléments technics.

This methodological study allows the vulgarisation of the use of block modelling for
forecasting the strata control stress in coal mines. Many applications are in progress for
underground and open pit mines.
VII

SOMMAIRE

Pages
RESUME

I - INTRODUCTION 1
II - MODELISATION NUMERIQUE DES MASSIFS ROCHEUX
ET PRISE EN COMPTE DE LA FRACTURATION 3
1 • Description des massifs rocheux fracturés 3
/ . / - Les fractures individuelles 3
1.1.1 -Leprincipe de la linéarisation 4
1.12- Les paramètres décrivant une fracture 4
1.2 - Caractérisation des réseaux de fractures 5
12.1 - Les familles de fractures 5
122 -La hiérarchisation du réseau de fractures 6
2 - Représentation géométrique des massifs rocheux fracturés 9
2.1 - Modèle de disques de Baecher 9
2.2 - Limite du modèle de Baecher 9
2.3 - Conclusion 10
3 - Comportement mécanique des massifs rocheux fissurés 10
3.1 - Propriétés mécaniques des fractures 10
3.1.1 -La déformation des joints 11
3.1.2 -La rupture des joints 11
3.13 - Etat de l'art dans la caractérisation des joints 13
3.2 - Méthodes de l'équilibre limite 14
3.2.1 - Blocs clefs de Goodman 14
3.2.2 - Méthode de Warburton 15
3.23 - Comparaison des deux méthodes 17
3.3 - Méthode des éléments discrets 17
3.3.1 - Les différentes méthodes 18
332 - Introduction à la méthode des éléments distincts 18
VIII

III - LE LOGICIEL RESOBLOK : CONCEPTION ET APPLICATIONS 21


1 - Princ ipe de la méthode proposée 21
1.1 - Pr incipes 21
1.2 - Illustr ation 21
2 - Aspec ts informatiques 22
2.1 - Algor ithmes de base 22
2.1.1 - Scission d'un bloc en deux 22
2.12 - Simulation d'une famille de fractures 24
2.13 - Autres algorithmes 25
2.2 - Les str uctur es de données 25
2.3 • L'inter face utilisateur 26
2.3.1 - Entrée des données 26
2.32 - Le graphisme 27
2.4 - L'envir onnement infor matique 27

3 • Applic ation de RESOBLOK dans le c as de la mine de l'Aumanc e 27


3.1 - Pr ésentation de l'étude 27
3.2 - Dér oulement de l'étude 28
3.2.1 -Lamine de charbon de l'Aumance 28
322 - Relevés de fracturation 29
32.3-Traitement des données 29
32.4 - Reconstruction de la géométrie du toit 29

4 - Conc lusion 30

IV - STABILITE DE BLOCS ISOLES : REALISATION DU


LOGICIEL BSA ET APPLICATIONS 31
1 ■ Réalisation du logic iel BSA 31
1.1 - Choix d'une méthode 31
1.2 - Algor ithmes utilisés 31
2 - Applic ation à un éboulement en galerie 31
2.1 - Descr iption de l'éboulement 31
2.2 - Données et modélisation géométr ique 32
2.3 • Analyse de stabilité par BSA 32
IX

3 - Conclusion 33

V - COMPORTEMENT MECANIQUE D'UN ASSEMBLAGE DE


BLOCS : APPLICATION AUX GALERIES QUADRANGULAIRES 34
1 - Etablissement d'une méthodologie pour l'étude des galeries
quadrangulaires en terrains sains 34
1.1 - La rupture macroscopique de la roche à l'échelle locale 34
1.1.1 - Origine de la rupture 34
1.12 - Localisation des zones de ruptures dues à la
flexion du toit 35
1.1.3 - Conclusion 36
1.2 - Le comportement du toit à l'échelle de l'ouvrage après
la rupture locale 36
12.1 - Mécanisme de Yéboulement 36
122 - Mécanisme de Véquilibre 2>1
1.2.3 - Conclusion 37
2 - Application à l'analyse des instabilités du toit des
galeries de taille 38
2.1 - Description des phénomènes observés 38
2.2 - Modélisation numérique 39
22.1 - Localisation des zones de ruptures 39
222 - Détermination des mécanismes et critères
de l'éboulement 39
2.2.3 - Conclusion 40

3 - Le mécanisme de l'éboulement en présence de fissuration


naturelle au toit 40
3.1 • Effet de la contrainte horizontale naturelle 41
3.2 • Effets des autres paramètres 41
4 - Conclusion 42

CONCLUSION GENERALE 43

FIGURES 45

BIBLIOGRAPHIE 83

ANNEXE 1 89

ANNEXE 2 91
XI

RESUME

Dans les exploitations charbonnières, le comportement des terrains est souvent guidé par
les discontinuités (fractures, failles...) présentes dans le massif.
Compte tenu des limites de la modélisation numérique classique pour prendre en compte
ces discontinuités, les nouvelles approches dites "modèles de blocs" ont été explorées.
La modélisation géométrique permet de représenter la géométrie du réseau de
discontinuités. Le logiciel RESOBLOK a été amélioré pour tenir compte des spécificités des
terrains sédimentaires. Ce logiciel permet de disposer d'une base de données de blocs,
nécessaire pour l'étude de stabilité.
Comme première approche de l'étude de stabilité d'assemblages de blocs, la méthode
développée permet d'analyser la stabilité de blocs isolés. A cet effet, le logiciel BSA a été conçu
et testé sur le cas d'un éboulement en galerie.
Pour palier les limites du logiciel BSA inhérentes à la méthode (pas d'interaction entre
blocs,...), les modèles numériques à "éléments discrets" ont été étudiés. Le logiciel UDEC,
opérationnel, a été mis en oeuvre pour expliquer le comportement de terrains fissurés au
voisinage de galeries quadrangulaires. Une méthodologie complète a été élaborée.
Cette étude a permis de vulgariser l'utilisation des modèles de blocs dans la
compréhension et maîtrise des pressions de terrains. De nombreuses applications sont en cours,
y compris dans des exploitations à ciel ouvert
XII

NUMERICAL MODELING OF DISCONTINUOUS


ROCK MASSES
- Applications in Coal Mines -

SU M MARY

In coal mines, the behavior of rock mass is often govened by the existing discontinuities
(fractures, faults...)
Considering the limites of the classical numerical modeling techniques in taking into
account the discontinuities, the new "discontinuum modelling" approaches were explored.
The geometrical modeling allow to represent the discontinuities network. The program
RESOBLOK were improved and adapted to the sedimentar rock mass specificities. This
program provide a bloks data base, necessar to study the stability.
As a fïrst approach to study the stability of the blocks assemblage, the method
developped allow to analyse the stability of single blocks. Thus, the program BSA were
designed and tested on a roadway roof fail.
To palliate the limits ofBSA inhérent to the method (no interaction between blocks..),
the numerical modelling based on "discrète éléments" were studied. The program UDEC were
used to explain the behavior offractured rock mass near a quadrangular roadways. A complète
methodology were developped.
This research allowed to vulgarize the use of discontinuum modeling in the strata control
problems in coal mines. Many applications are in progress including in open pit coal mines.
I - INTRODUCTION

Dans les charbonnages, la modélisation numérique des massifs rocheux a été introduite
depuis l'apparition de ces modèles dans la discipline de mécanique des roches (début des
années 70). Parmi les applications classiques on peut citer :
* Etude du volume d'influence lié aux exploitations par tailles (ENCHAYAN, 1977)
* Etude des affaissements miniers (ARCAMONE, 1980)
* Etude du comportement des galeries (PIGUET, 1983).
Dans la plupart des cas, le massif rocheux a été considéré comme un milieu continu ayant
un comportement élastique. Les résultats de ces modèles ont souvent fait l'objet d'analyses en
contraintes, les déplacements ne correspondent pas aux mêmes ordres de grandeur que ceux
observés in situ.
La sophistication de ces modèles est passée par le développement de lois de
comportements élastoplastiques pour les roches et la prise en compte de discontinuités.
La prise en compte des discontinuités s'est limitée aux discontinuités majeures du massif,
telles les failles ou les plans de stratification. Ceci a permis de conférer une dimension plus
importante aux modèles par rapport à l'hypothèse restrictive de continuité "parfaite" du milieu.
Toutefois, cette manière de prendre en compte les discontinuités présente deux limitations
essentielles :
- Les formulations sont limitées aux petites déformations, or dans de nombreux cas de
massifs rocheux, on se trouve en présence de grands déplacements le long des discontinuités.
La discrétisation des discontinuités dans ces formulations de la même manière que la matrice
rocheuse pose souvent des problèmes : leur connectivité fixe, ne permet pas de modéliser de
larges déplacements tangentiels ni la rotation entre éléments, les calculs deviennent imprécis dès
que la déformation dépasse 10 % de la dimension représentant le contact (HART, 1988).
- Les formulations son mal adaptées dès que les discontinuités se croisent. Par exemple,
la modélisation d'une faille traversant les plans de stratification n'est pas possible à mettre en
oeuvre.
Or, dans de nombreux cas, le comportement des ouvrages dans les Charbonnages est
gouverné par les nombreuses discontinuités dans le massif. Tel est le cas de la fracturation dans
les tailles des fractures naturelles et stratification dans les voies...
Ainsi, l'objectif de cette étude est d'établir une méthodologie pour l'application de la
modélisation des milieux discontinus pour appréhender les problèmes de pressions de terrains
dans les exploitations charbonnières. Pour cela, les points suivants ont été explorés :
* Synthèse des techniques existantes, avec une étude critique et comparative.
* Amélioration de méthodes existantes et développement de nouvelles méthodes adaptées
aux exploitations charbonnières.
* Applications à des cas, avec tentative de calages des modèles.
* Recommandations et définition de la méthodologie à suivre.

Les différents chapitres de ce rapport permettront d'élaborer ces objectifs avec les
résultats obtenus.
II - MODELISATION NUMERIQUE DES MASSIFS ROCHEUX
ET PRISE EN COMPTE DE LA FRACTURATION

Pour étudier le comportement mécanique d'un massif rocheux fracturé, il faut d'abord
pouvoir représenter la structure du milieu. Ainsi, outre la connaissance des propriétés
mécaniques des différentes roches en présence, la connaissance du réseau de discontinuités et
de leurs propriétés mécaniques est primordiale. La fracture est un nouvel "objet" naturel qui
intervient dans ce type de modélisation.
Dans cette partie, avant d'élaborer les méthodes de modélisation du comportement
mécanique, nous préciserons les techniques de modélisation du réseau de discontinuités. Le
premier chapitre permettra un bref aperçu sur l'acquisition des données relatifs aux
discontinuités.

1 - DESCRIPTION DES MASSIFS ROCHEUX FRACTURES


La description et la caractérisation de la géométrie d'un massif fracturé conduit à poser
deux questions essentielles :
- quels sont les paramètres à utiliser ?
- comment les acquérir sur le terrain ?
Du point de vue pratique, l'acquisition des données relatives à la fracturation du massif
pose de nombreux problèmes. Ces problèmes sont différents selon les cas étudiés. Dans le cas
d'excavation de surface, les observations se font généralement sur des affleurements
relativement étendus. Dans le cas des mines souterraines, les dimensions et les orientations des
galeries déterminent des troncatures particulières des données. Enfin, dans certains cas, seules
des informations obtenues par sondage sont disponibles.
Dans cette étude, nous n'avons pas cherché à établir une méthodologie de relevé de terrain
qui soit applicable à tous les cas. Nous avons cherché à préciser les variables qu'il était
important de prendre en compte dans l'optique d'une modélisation par blocs effectuée à
l'échelle des excavations minières, puis nous avons envisagé quelques uns des moyens
existants pour les acquérir, en soulignant les problèmes pratiques posés.

Nous envisagerons successivement les deux niveaux de caractéristiques suivants :


1) les fractures individuelles
2) les réseaux de fractures

1.1 - Les fractures individuelles


La fracture individuelle constitue l'élément de base de toute caractérisation de la
fracturation.
1.1.1 Le principe de la linéarisation
D'après THOMAS et al (THOMAS et al, 1984), les fractures peuvent être analysées à
deux niveaux :
- à l'échelle microscopique : il s'agit alors d'un volume de forme très complexe, dont une
dimension est très petite comparée aux deux autres. Plusieurs auteurs suggèrent d'utiliser la
théorie des fractals (MANDELBROT, 1975) pour décrire les limites de ce volume.
- à l'échelle macroscopique : les fractures apparaissent comme des surfaces dont
l'intersection avec l'affleurement forme des lignes. Ces lignes sont généralement représentées
par des segments de droite et les surfaces assimilées à de petits éléments plans. La figure II. 1
illustre cette étape de linéarisation de la géométrie des fractures.
Les variables qui caractérisent les fractures au niveau microscopique sont qualifiées de
morphologiques, alors que celles qui les définissent au niveau macroscopique sont dites
architecturales.
La morphologie des fractures intervient fortement sur les propriétés mécaniques que nous
étudierons ultérieurement (cf. chap. II.3). Dans ce chapitre, nous nous baserons sur les seules
observations faites à l'échelle macroscopique pour décrire, puis représenter sous forme
d'assemblages de blocs, les différents massifs rocheux fracturés.

1.1.2 - Les paramètres décrivant une fracture


Dans la mesure où l'on convient de linéariser les fractures, on peut caractériser celles-ci
individuellement par :
- leur position : soit celle d'un point considéré comme le centre de la fracture
(LASSAGNE, 1983), soit celle de l'intersection de cette fracture avec une ligne de mesure
(CANMET, 1977),
- leur orientation,
- leur longueur ou plus généralement leur extension,
- leur ouverture.
A ces paramètres, que l'on retrouve dans les différentes feuilles de relevés utilisées sur le
terrain, s'ajoutent parfois des observations complémentaires telles :
- la forme des terminaisons,
- la continuité apparente des fractures,
- la nature des épontes etc..
Quoi qu'il en soit, les paramètres qu'il apparaît essentiel de pouvoir mesurer à ce niveau
sont l'orientation des fractures, leur position et leur extension.

1.2 - Caractérisation des réseaux de fractures


L'une des caractéristiques les plus évidentes qui ressort de l'observation des champs de
fractures est leur structuration. Le terme de réseau de fracture "disposition géométrique
caractéristique des fractures" (ISRM, 1975), est souvent utilisé.
La caractérisation de ces réseaux de fractures se limite souvent à la définition de plusieurs
familles de fractures.

1.2.1 - Les familles de fractures


La manifestation la plus évidente de la structuration des massifs rocheux est l'existence de
familles de fractures présentant les mêmes caractéristiques individuelles et disposées avec une
certaine régularité dans l'espace.
Plusieurs auteurs restreignent la caractérisation de la fracturation du massif à la
reconnaissance de ces familles, qui sont alors décrites part :
- leur orientation caractéristique
- leur espacement, perpendiculairement à cette orientation commune
- leur longueur et leur ouverture moyennes.
Pour étudier statistiquement ces paramètres caractérisant la fracturation, deux approches
existent actuellement (DERSHOWITZ et al, 1988) ; (CHTLES, 1989) :
- L'approche géostatistique, avec le variogramme, permet de tester le caractère
d'indépendance des fractures et de mettre en évidence les régionalisations éventuelles des
paramètres (LAPOINTE, 1980 ; BAECHER et al, 1983 ; LONG et al, 1987 ; MASSOUD,
1987).
- L'approche statistique, basée sur des ajustements à des lois statistiques adéquates.
Cette deuxième approche est pratique à mettre en oeuvre. Rappelons les principales lois
statistiques utilisées.

a) Orientation
Les orientations sont généralement associées à des distributions de Fisher sur la sphère, à
des lois de Bingham sur l'hémisphère ou à des lois normales à deux variables sur un plan
tangent à la sphère.
6

L'utilisation de la loi de Fisher est préconisée par plusieurs auteurs (CACAS, 1986 ;
MASSOUD, 1987 ; PINEAU, 1987). Celle-ci est l'équivalent d'une loi normale sur un
segment, dans la mesure où elle correspond au résultat d'une "marche aléatoire" sur la sphère.
Par ailleurs sa fonction densité de probabilité a une expression simple (MARDIA, 1972) :

le k cos a
e sma
fk(a0) = Prob(a 0 £a:Sa 0 + dot0)= 2 Shk o

avec:
a 0 : angle entre le vecteur normal au plan de la fracture et le pôle de la famille
(cf figure II.2)
k : paramètre de dispersion de la loi.
Plusieurs formulations existent pour estimer le paramètre k (KABBAJ, 1989).

b) Longueur et espacement
Les longueurs et les espacements sont généralement ajustés à des distributions
exponentielles négatives ou log-normales. Le tableau II. 1 récapitule les distributions proposées
par différents auteurs.
De tels ajustements posent un certain nombre de problèmes pratiques qu'évoquent
plusieurs auteurs (HUDSON et PRIEST, 1983 ; KARZULOVIC et GOODMAN, 1985 ;
PINEAU, 1987). Il convient en effet de tenir compte des biais introduits par l'échantillonnage
et des troncatures propres aux données considérées.
Pour traiter statistiquement l'espacement, on procède à la correction de la valeur mesurée
par rapport à une direction moyenne (fig. III.3). Aussi, cette procédure est une source d'erreurs
lorsque la famille de fractures considérée présente une dispersion (en terme d'orientation)
importante.

1.2.2 - La hiérarchisation du réseau de fractures


L'existence de différentes familles de discontinuités n'est qu'un des aspects qui
caractérisent la disposition des fractures.
Les relations qui existent entre les différentes familles se traduisent par la terminaison de
certaines fractures sur d'autres, ou par des décalages entre certaines structures. Nous parlerons
de hiérarchisation des fractures.
Ces relations nous semblent très importantes du point de vue du comportement mécanique
d'ensemble des massifs. Ainsi, un mur de brique est beaucoup plus solide lorsque les briques
sont alternées d'une rangée sur l'autre, que lorsqu'elles sont posées au droit les unes des
autres.
a) Caractérisation
Le problème est qu'il n'existe pas, du moins à notre connaissance, d'outils
mathématiques permettant de décrire correctement ces relations.
Par contre, elles traduisent l'intervention d'une succession de phénomènes de rupture
connus. Elles constituent à ce titre un des principaux moyens de reconstitution de l'histoire
structurale des massifs (MATTAUER, 1973 ; VIALON et al, 1976 ;BLES et FEUGA, 1981 ;
MACAUDEERE, 1984).
D'où l'idée de caractériser la géométrie des fractures en faisant référence à l'histoire
structurale du massif considéré.
On sait que le réseau des fractures que l'on peut observer au niveau d'un massif donné est
le résultat :
- d'abord de l'histoire géologique de celui-ci. Celle-ci détermine une fracturation que nous
qualifierons de "naturelle",
- ensuite des travaux d'excavations. Ceux-ci se traduisent par l'apparition d'une
fracturation que nous dirons "induite".
Ces deux types de fractures ont fait l'objet de nombreuses études, dans des disciplines
différentes.

b) Lafracturationnaturelle
L'état de fracturation naturelle d'un massif traduit une histoire géologique et structurale
souvent longue et complexe. Cette histoire est constituée d'une succession d'épisodes
caractérisés chacun par un régime de contraintes différent. Selon le cas, ces épisodes ont été
accompagnés par l'apparition de nouvelles fractures, par le rejeu d'anciennes, ou par des
plissements à l'échelle du massif.
Les relations d'antériorité entre structures déterminent en particulier la hiérarchisation du
réseau des discontinuités.
L'analyse structurale a pour objet de reconstituer cette histoire à partir d'observations de
terrain - tant quantitatives que qualitatives - effectuées à toutes les échelles. Elle permet
d'intégrer et d'ordonner divers types d'informations :
1) Les connaissances concernant l'histoire géologique régionale. Cette
dernière est généralement connue dans ses grandes lignes. En outre, la nécessité d'évaluer les
réserves lors de l'étude de faisabilité des différentes mines conduit généralement à effectuer des
études géologiques assez poussées, dont certains résultats peuvent être repris pour analyser
localement la fracturation. Ainsi, lors de l'étude de la mine de l'Aumance (cf chapitre m ), nous
disposions de deux thèses détaillant la géologie du bassin (PAQUETTE, 1980 ; BONNION,
1983).
8

2) Les connaissances théoriques concernant les phénomènes de rupture.


Les mécanismes qui déterminent l'apparition et le rejeu des fractures sont connus. Ces
mécanismes, que CUNDALL et FAIRHURST rappellent dans (CUNDAL et FAIRHURST,
1986), sont finalement peu nombreux. Dans le domaine des roches sédimentaires que nous
avons plus particulièrement étudié, deux mécanismes fondamentaux jouent :
- la rupture en extension,
- la rupture en cisaillement.
La première donne lieu à l'apparition de familles de fractures d'orientation perpendiculaire
à la contrainte principale a 3 , comme le montre la figure II.4.

La seconde se traduit par le développement de deux familles conjuguées, faisant entre


elles un angle 2Q> (cf figure II.4b). La valeur de G> est liée à l'angle de frottement caractéristique
des terrains q> :

<E> = 7C/4 - ( p / 2

Dans la mesure où le massif, affecté par un épisode tectonique donné, est déjà structuré,
le champ de contrainte n'est pas uniforme et des phénomènes de redistribution locale des
contraintes existent
Parmi les phénomènes de redistribution des contraintes les plus courants, on peut citer :
- la réorientation du champ de contrainte au voisinage des grands accidents,
- la redistribution des contraintes au niveau des plis (MACAUDIERE, 1984).

3) Les mesures effectuées sur le terrain. Ces mesures sont celles qui permettent
de décrire les différentes familles de fractures.
La figure II.5 présente l'exemple d'une méthode qui utilise les connaissances générales
acquises en géologie structurale pour extrapoler des données de fracturation obtenues par
sondage.
On sait en effet que l'espacement interfractural d'une famille de diaclases est fonction de
l'épaisseur du banc affecté (VIALON et al, 1976). En sondage, les diaclases des bancs épais
sont rarement détectés alors que le pas de fracturation des bancs minces peut être estimé. D'où
l'idée d'extrapoler les mesures faites sur les bancs les moins épais pour déterminer
l'espacement interfractural des diaclases au sein des bancs plus épais en utilisant une relation
linéaire épaisseur des bancs/pas de fracturation, du type de celles établies par RUHLAND
(RUHLAND, 1973).

Notons également à ce sujet des études récentes (SOUFFACHE et al, 1989), établissant
une loi théorique liant l'espacement des joints de tension dans un banc à l'épaisseur du banc, à
l'état de contraintes initiales ainsi qu'aux propriétés géomécaniques de la roche.
c) Lafracturation induite
Les travaux d'excavation constituent en quelque sorte le dernier événement de l'histoire
tectonique du massif.
Cet événement présente la particularité de concerner une zone restreinte du massif. Dans
le cas de galerie de mine, cette zone correspond en première approximation à la très classique
zone plastique. Pour les phénomènes de subsidence minière ou pétrolière, il s'agit du cône
d'influence (ARCAMONE, 1980). Dans le cas des exploitations par taille, les dimensions de la
zone fracturée en avant du front seraient fonction du taux d'énergie dissipée et donc de la
vitesse d'avancement de la taille (JOUGHIN et JAEGER, 1983).
La fracturation induite a été particulièrement bien étudiée dans le cas des exploitations par
tailles. On pourra en particulier se référer aux travaux de SELDENRATH et GRAMBERG,
reportés par (CHAMBON et ADAM, 1968), à ceux de JACOBI repris par (JOSIEN, 1971,
1974).
La figure n.6 montre comment une succession d'événements, chacun associé à un régime
de contrainte particulier, peut expliquer la structure de la fracturation induite observée en avant
des fronts de taille.
Nous traiterons un exemple de galerie de mine où des fractures induites apparaissent (cf.
chap. V).

2 - REPRESENTATION GEOMETRIQUE DES MASSIFS ROCHEUX


FRACTURES
Après l'étape de caractérisation de la fracturation du massif, on dispose de l'information
nécessaire pour mettre en oeuvre un générateur de fractures ou un générateur de blocs. Parmi
les différentes techniques (DERSHOWTTZ et al, 1988), le modèle de disques de Baecher est le
plus utilisé actuellement

2.1 - Modèle de disques de Baecher


Ce modèle se base sur l'hypothèse que les fractures ont une forme circulaire ou elliptique
(fig. II.7). La taille des fractures circulaires est parfaitement définie par leur rayon, qui peut être
échantillonné dans une distribution statistique. D en est de même des paramètres "orientation" et
"position" dans l'espace. Plusieurs variantes de ce modèle existent actuellement (fig. II.7),
considérant que les fractures sont de forme rectangulaire (STRATFORD et al, 1990) ou bien de
forme polygonale quelconque (BENNIS, 1990).

2.2 - Limites du modèle de Baecher


Ce modèle a souvent été utilisé à des fins d'études hydrodynamiques (LONG et al, 1987)
; (CACAS, 1986) dont l'objectif est de caractériser le milieu. Dans ce cas, on s'intéresse à la
connectivité du réseau de fractures, la notion de "bloc" présente peu d'intérêt.
10

Ce modèle ne prétend pas être universel. Son utilisation, pour étudier le comportement
mécanique paraît limitée, parmi ces limites on peut citer :
* Les discontinuités sous forme de disques peuvent former des blocs seulement s'ils sont
"grands" comparé à la région considérée. Nous ne pensons pas que les fractures ont une telle
forme dans les massifs où la notion de "bloc" est présente (observée sur site ou suite à des
écoulements). Si c'est le cas, ces fractures ont une taille plus grande par rapport à la partie
visible dans le massif (DERSHOWTTZ et al, 1988).
En tout cas, notons l'existence d'algorithmes permettant d'identifier les éventuels blocs à
partir de tels réseaux de fractures (LIN et al, 1988).
* Il est difficile de tenir compte, à l'aide de ce modèle, de la hiérarchisation du réseau de
fractures qui dépend de l'histoire tectonique du milieu. Par exemple, les fractures ne peuvent
s'arrêter sur un plan de stratigraphie ou sur une faille, telle est souvent le cas dans les massifs
stratifiés.

2.3 - Conclusion
Le choix d'une méthode de représentation du massif rocheux fracturé dépendra
essentiellement de :
* La structure du massif : aussi dans le cas des massifs sédimentaires, la prise en compte
de la tectonique est primordiale.
* L'objectif de la modélisation : nous avons souligné précédemment que dans le cas d'un
massif découpé en blocs, le modèle doit pouvoir représenter l'entité "bloc" plutôt que l'entité
"discontinuité".
* L'échelle de la modélisation : à l'échelle de l'ouvrage minier, on ne s'intéressera pas à la
petite fracturation qui n'est pas susceptible de former un bloc.
Ainsi, ces choix conditionnent même le choix de la technique d'acquisition des données et
les paramètres nécessaires à la modélisation.
Nous préciserons au chapitre III les choix qui ont été faits pour développer le logiciel
RESOBLOK.

3 - COMPORTEMENT MECANIQUE DES MASSIFS ROCHEUX FISSURES


3.1 - Propriétés mécaniques des fractures
Pour l'étude du comportement d'un massif rocheux fissuré, les paramètres mécaniques
des joints sont des données du problème qu'il convient de préciser.
Dans ce chapitre, nous donnerons les paramètres de base et nous discuterons brièvement
de l'état actuel des recherches pour la caractérisation des joints.
11

3.1.1 - La déformation des joints


a) La déformation normale
La figure II.8a représente la courbe contrainte-déformation normales d'un joint. Cette
courbe est de forme hyperbolique admettant une asymptote après un déplacement Vmc
correspondant à la fermeture du joint
Dans de nombreux modèles numériques, cette loi de comportement est considérée comme
linéaire avec une pente Kn dite raideur normale du joint

b) La déformation tangentielle
La figure II.8b montre la forme caractéristique de la courbe contrainte-déformation
tangentielles obtenue à l'issue d'essais en cisaillement. La raideur tangentielle Ks considérée
comme la pente de la courbe avant le pic est très variable et difficile à obtenir en pratique. Elle
dépend essentiellement de la contrainte normale et de la taille de l'échantillon.

c) Ladilatance
La dilatance des joints est généralement liée à l'ondulante de la surface des jointes. Cela
conduit à la caractériser par un angle. Cet angle de dilatance dépend de la contrainte normale
exercée.

3.1.2 - La rupture des joints


Dans de nombreux cas, seules les conditions entraînant la rupture des joints sont
considérées. Divers critères de ruptures ont été proposés. Ils reposent généralement sur la
mesure d'un angle de frottement, d'une cohésion et parfois d'un angle de dilatance à la rupture.

a) L'angle de frottement
L'angle de frottement est sans doute la caractéristique mécanique des joints la plus
couramment utilisée.
Dans le cas de deux corps lisses au contact, il correspond à la condition de glissement.
Pour le déterminer en laboratoire, on mesure, dans des essais de cisaillement effectués
sous des contraintes normales différentes, les valeurs de la contrainte tangentielle correspondant
à la rupture. Ces valeurs, reportées dans un diagramme contrainte normale-contrainte
tangentielle, définissent une droite de pente tan<)>, où <>
| représente l'angle de frottement.

b) La cohésion
C'est sans doute le paramètre le moins bien connu. Les sujétions de l'échantillonnage le
rendent en effet très délicat à caractériser au laboratoire. Plusieurs définitions existent.
12

La cohésion réelle traduit en général l'existence d'une continuité mécanique locale au


niveau des joints, que celle-ci soit liée à la présence de ponts rocheux, de remplissage ou d'une
minéralisation quelconque.

La cohésion fictive (ou apparente) correspond, quant à elle, à l'influence des irrégularités
de la surface des joints sur leur comportement au cisaillement.

c) Les critères de ruptures en traction


La plupart des auteurs supposent la résistance en traction des joints, nulle. De fait, par
définition même des joints, cette résistance est très inférieure à celle de la matrice rocheuse,
mais pas nécessairement nulle.

Un critère de rupture en traction simple peut être alors :

a n <CTJJ™1et <Jn <0 (convention : traction positive)

avec : a n : contrainte normale


On""1 : limite de la résistance à la traction.

d) Les critères de ruptures en cisaillement


De nombreux critères de ruptures en cisaillement ont été proposés. Nous nous
contenterons de rappeler la forme la plus classique du critère de Mohr-Coulomb :
x < C + an tan <>
j

avec x : contrainte de cisaillement à la rupture


a n : contrainte normale à la rupture
C : cohésion
<)> : angle de frottement
Cette relation est parfois modifiée pour prendre en compte l'angle de dilatance à la rupture
x < C + a n tan (<> + i)
avec i : angle de dilatance à la rupture.
13

3.1.3 - Etat de l'art dans la caractêrisation des joints


Pour caractériser les joints deux approches sont explorées actuellement :

a) Approche empirique : Barton-Bandis ou JCS-JRC


Cette méthode empirique basée sur les paramètres JCS (Joint Compressive Strength) et
JRC (Joint Roughness Coefficient) déterminés par le marteau de Schmidt et le "tilt test" a été
introduite par Barton en 1971. Depuis elle a subi plusieurs extensions tenant compte de l'effet
d'échelle, estimation de l'épaisseur mécanique et hydraulique des joints... L'article de
(BANDIS, 1990) fait le point sur l'état de l'art concernant cette méthode.
La principale critique de la méthode réside dans la difficulté de mesurer le JRC : pour
certains joints, Û faut des échantillons de taille importante (ordre de 1 m) pour le tilt test
Bien que la méthode semble être controversée, elle a été testée sur plus de 200 joints
(BARTON et al, 1990) et plusieurs équipes l'utilisent pour son côté pratique.

b) Approches fondamentales basées sur des essais au laboratoire


Ces approches consistent à établir des lois de comportement de joints à partir d'essais en
contrainte normale et en cisaillement sur les joints. Nous avons noté deux types de modèles :
* Interaction comportement normal/comportement tangentiel du joint
- (ARCHAMBAULT et al, 1990) proposent une méthode graphique pour déterminer les
lois de comportement des joints "valables" pour tout état de chargement, à partir de données
issues d'essais sous contrainte normale constante.
- (AMADEI et al, 1990) proposent des formulations mathématiques pour modéliser les
comportements normaux et en cisaillement d'un joint. L'accent est mis sur la notion de "matrice
de raideur" (déjà introduite auparavant), traduisant le fait que le comportement en cisaillement
dépend de la contrainte normale quand le joint est dilatant. Pour utiliser la méthode, il est
nécessaire de connaître les courbes contrainte-déplacement en cisaillement et en contrainte
normale.

* Lois de comportement tenant compte de la dégradation de joints


Ces lois expriment que le comportement du joint dépend de l'histoire de chargement
traduisant en quelque sorte la dégradation de la surface des joints. Il nous semble que ces
travaux sont novateurs dans ce domaine, deux contributions seulement ont été présentées :
(BENJELLOUN et al, 1990 ; LANRU, 1990). En outre BENJELLOUN insiste sur le fait que
les essais sous contrainte normale constante ne sont pas valables pour modéliser
"rigoureusement le comportement mécaniques des joints".
14

3.2 - Méthodes de l'équilibre limite


Ces méthodes envisagent la stabilité de blocs isolés autour de l'excavation. Nous
présenterons les concepts fondamentaux des deux méthodes communément utilisées
actuellement : blocs clés de GOODMAN (GOODMAN et SHI, 1985) et méthode vectorielle de
WARBURTON (WARBURTON, 1981).

3.2.1 - Blocs clefs de GOODMAN


a) Hypothèses
La théorie du bloc clef repose sur les hypothèses :
- Les joints sont représentés par des plans d'extension infinie et regroupés en un nombre
fini de familles.
- Les familles ont une valeur déterminée d'orientation.
- Les familles ont une valeur déterminée d'espacement.
Ces hypothèses permettent de représenter chacune des familles par un plan vectoriel.

b) Principes de la méthode
Ayant ainsi caractérisé le milieu fracturé, GOODMAN suppose que la stabilité de
l'excavation peut être assurée en empêchant certains blocs (les blocs clefs) de se déplacer.
Les principales étapes de l'analyse vont dès lors consister à définir la géométrie des blocs
clefs, puis à étudier leur stabilité individuelle.

Etape 1 : Géométrie des blocs


Les concepts de "Joint Pyramid" (JP) de "Block Pyramid" (BP) et "d'Excavation
Pyramid" (EP) ont été introduits (figure II.9) :
Soit Pi le plan vectoriel associé avec la ième famille de fractures (1< i < n). Pi défini deux
demi-espaces que nous noterons Hi+ et Hi-.
Considérons un bloc défini par ses j faces, correspondant chacune à un plan Pi différent
ou à la surface d'excavation.
- La Pyramide du Joint (JP) est l'intersection des j demi-espaces définissant le bloc.
- La Pyramide de l'Excavation (EP) est l'intersection des demi-espaces définissant
l'excavation.
- La Pyramide du Bloc (BP) est l'intersection de la pyramide du joint et de celle de
l'excavation : BP = JP n EP.
15

Sont alors introduits les théorèmes suivants :


Théorème de finitude
Un bloc convexe est fini <=> BP = 0
Théorème de déplaçabilité
Un bloc convexe est déplaçable <=> JP = 0 et BP = 0

L'application de ces théorèmes permet de déterminer des géométries de blocs susceptibles


de correspondre à des blocs clefs (figure 11.10).
Notons que des théorèmes additionnels permettent de traiter les cas de blocs présentant
des faces parallèles, ou des blocs non convexes.

Etape 2 : Dimension des blocs


A ce niveau, les blocs ont une forme, mais pas de taille définie.
Dans la mesure où les forces agissant sur un bloc dépendent des dimensions de celui-ci, il
convient de les préciser.
Plusieurs solutions existent à ce niveau :
1) On peut considérer le plus gros bloc possible, en fonction des dimensions de
l'excavation ("Maximum key block").
2) On peut utiliser les valeurs des pas de fracturation, lorsqu'elles sont disponibles, pour
déterminer une taille caractéristique des blocs.
3) On peut donner des valeurs arbitraires.

Etape 3 : Analyse de la stabilité des blocs


Une fois la forme et les dimensions des blocs déterminées, une analyse de l'équilibre
limite de ceux-ci peut être menée.

3.2.2 - Méthode de WARBURTON


Une méthode générale, pour l'étude de la stabilité des blocs polyétriques au sein d'une
masse rocheuse. Le bloc est défini par l'ensemble de ses faces, dont certaines sont fixées et
d'autres libres. Les premières sont caractérisées par un angle de frottement et, éventuellement,
une cohésion ; les secondes correspondent aux limites de l'excavation.
16

a) Hypothèses
Il n'y a aucune hypothèse sur la définition des familles des discontinuités, les blocs étant
parfaitement définis.

b) Principes de la méthode
L'analyse est effectuée en deux étapes, une étape "géométrique" et une étape
"mécanique".

Etape 1 : Analyse géométrique


Il s'agit de déterminer si la géométrie du bloc est telle qu'un mouvement puisse se
produire.
C'est l'équivalent des blocs "déplaçables" de GOODMAN.
Seul un mouvement de translation est envisagé. Celui-ci peut être décrit par un unique
vecteur m pour tous les points du bloc.
Le mouvement, s'il a lieu, est déterminé par plusieurs contraintes qui jouent
simultanément :
- d'une part des contraintes purement géométriques associées à chacune des faces fixes.
Celles-ci sont de la forme :
nj.m> = 0 (1)

avec m : vecteur translation


nj : normale à la ième face.

- d'autre part, une contrainte liée à la direction de la résultante R des forces agissant sur le
bloc:
R. m > 0 (2)
R inclut donc le poids, et parfois des forces dues à la pression hydrostatique, à la
présence de câbles...
Lorsque ces contraintes déterminent plusieurs directions possibles, le mouvement du bloc
se produit selon celle qui est la plus proche de la résultante R. L'unicité de la solution est donc
assurée en ajoutant aux conditions précédemment décrites la condition :
R . m = max { R. m vérifiant (1) et (2)} (3)
17

Ces équations permettent de calculer la direction m du mouvement du bloc, si celui-ci est


géométriquement possible. Elles déterminent donc le type de mouvement :
- soit une chute directe,
- soit un glissement parallèlement à une face,
- soit un glissement parallèlement à deux faces, le long d'une arête.

Etape 2 : Analyse mécanique


Une fois "m" déterminé, il reste possible que le mouvement soit empêché par les forces
de frottement et de cohésion développées au niveau des faces (un ou deux) le long desquelles se
fait le mouvement
Ces forces "résistantes" sont évaluées par WARBURTON à partir du critère de rupture de
Mohr-Coulomb.
Un coefficient de sécurité est alors calculé pour exprimer la vraisemblance du mouvement
Fs = £ I forces résistantes 1/ £ I forces motrices I
La figure 11.11 récapitule les principales étapes de l'analyse que nous venons de
présenter.

3.2.3 - Comparaison des deux méthodes


La différence fondamentale entre les deux méthodes est dans la définition des
discontinuités. La méthode de GOODMAN est très simple et correspondrait à des massifs où la
fracturation est régulière et pas très dispersée, elle ne demande pas de techniques de
représentation du massif rocheux découpé en blocs.
Quant à la méthode de WARBURTON, partant de blocs identifiés par leurs faces, elle
nécessite donc l'utilisation d'un générateur de blocs à partir de données de la fracturation.
Les deux méthodes s'appuient sur une analyse à l'équilibre limite pour le calcul du facteur
de sécurité. Nous discuterons des inconvénients de la technique ultérieurement.

3.3 - Méthodes des éléments discrets


Contrairement aux méthodes précédentes analysant les blocs individuellement, les
méthodes des éléments discrets envisagent la stabilité de l'assemblage de blocs, l'interaction
entre blocs est considérée.
La terminologie "Méthodes des Eléments Discrets" a été proposée par [CUNDALL et al,
1989] et s'applique aux programmes qui ont les caractéristiques suivantes :
a) permettent des déplacements finis et la rotation d'éléments discrets, avec la possibilité
de détachement de ces éléments.
b) identifient et mettent à jour les nouveaux contacts automatiquement au cours du calcul.
18

3.3.1 • Les différentes méthodes


Plusieurs programmes ont été développés ces dernières années et répondent aux deux
critères précédents. Essayons d'examiner sommairement quelques uns de ces codes :
(1) KEM [GUSSMAN, 1988] : méthode des éléments cinématiques, développée à
l'origine pour l'analyse à l'équilibre limite en mécanique des sols, les contacts sont considérés
comme rigides ainsi que la matrice du milieu considéré. Son adaptation pour des matériaux
rocheux [STINGER, 1989] pourrait constituer une approche nouvelle pour l'étude des talus.
(2) FEBLK [HORNBY, 1988] : les contacts et les blocs sont considérés comme
déformables, les blocs sont discrétisés par des Eléments Finis. La géométrie des blocs est
automatiquement donnée par le générateur de blocs RESOBLOK. Toutefois, ce code est au
stade de tests et de développements, nous n'avons pas pu le mettre en oeuvre dans cette étude.
(3) DDA [SHI et al, 1988] "Discontinuous Déformation Analysis" : les blocs sont
déformables, les contacts sont rigides. Le problème d'interpénétration des blocs est résolu par
une méthode itérative, calculant des déplacements en minimisant l'énergie des forces de contact
(4) UDEC (3DEC en version tridimensionnelle) [ITASCA, 1989] "Distinct Elément
Method" : Les blocs et les contacts sont déformables, c'est la plus connue et la plus ancienne
des méthodes [CUNDALL, 1971], le code a été utilisé pour de nombreuses applications
(stabilité d'excavations souterraines, talus rocheux, stockages souterrains...) Avant de la mettre
en oeuvre, nous développerons quelques principes fondamentaux de la méthode.

3.3.2 - Introduction à la méthode des éléments distincts


Pour simplifier, nous considérerons que les blocs sont rigides, la déformabilité des blocs
est calculée par une discrétisation par différences finies.

a) Modélisation des contacts


La modélisation de la déformabilité et du frottement des contacts entre blocs rocheux se
fait par un système "Ressort-patin" (figure H. 12), des relations forces-déplacements régissent le
mouvement le long du contact
La force normale mobilisée F n lors d'un contact sommet-arête entre deux blocs est reliée
au déplacement fictif Un (pas de pénétration) par :
AF n = Kn*AUn (1)

où K n est la raideur normale du joint

Quand les arêtes de deux joints sont alignées dans une position quasi-parallèle, la relation
précédente s'applique en deux points de contact.
19

De même, pour le déplacement tangentiel "réel" U s et la force tangentielle (cisaillement)


F s , est formulée larelation:

AFS = KS*AUS (2)

où K s est la raideur tangentielle du joint

Notons que K n et K s sont calculés à partir des vraies raideurs intrinsèques kn et ks


[MPa/m].
Les relations (1) et (2) sont valables pour des déformations élastiques. Dans certains cas,
ces relations ne s'appliquent pas. Par exemple, quand il se produit une séparation de deux
blocs, F n et F s s'annulent sur le contact. Quand F s calculée dépasse la résistance au frottement

maximal (F n tg <)>, pour une cohésion nulle), un glissement se produit et F s prend la valeur :

F s = Fntg<|> (3)

(critère de Mohr Coulomb x = a n tg <>| + c)


Donc à chaque incrément si le critère de Mohr Coulomb est atteint, la relation (2) n'est
plus valable pour le contact considéré.
Dans les formulations précédentes, les raideurs du joint sont constantes, dans UDEC
existe la possibilité d'introduire la raideur normale (k n ) en fonction de la contrainte normale
«*n>

kn = a o n e

a et e sont des paramètres intrinsèques.


De même pour la raideur tangentielle.

b) Equations du mouvement
Les forces calculées par les relations (1) et (2) sur les différents contacts d'un bloc donné
sont combinées pour calculer une force résultante, il est alors possible de déterminer le
mouvement du centre de gravité du bloc. La translation dans une direction x s'écrit simplement :

m ux" = F x (4)

Où u x " est l'accélération, F x une composante de la résultante et m est la masse du bloc.

La translation est ensuite déterminée par intégration de l'équation (4).


20

Des relations similaires à (4) sont écrites pour la translation suivant la direction y et la
rotation.
Notons que la déformabilité du bloc est prise en compte par la relation (4) en incluant la
somme des forces intérieures au bloc.

c) Amortissement du système
Deux problèmes numériques clés sont au coeur de la conception des méthodes des
éléments discrets :

(1) Le pas de temps At dans l'intégration de l'équation du mouvement est à choisir


judicieusement pour optimiser le temps de calcul et éviter l'instabilité numérique. Dans le code
UDEC ce pas de temps est calculé automatiquement en fonction de la taille des blocs et des
propriétés géomécaniques des joints [BRADY et al, 1985].
(2) Pour un assemblage de blocs mécaniquement stable, la relaxation dynamique
(intégration de l'équation (4)) ne permet pas une dissipation de l'énergie du système. Pour que
le système arrive à un état stable, un amortissement est utilisé, sinon le système oscille
indéfiniment Deux formes d'amortissement visqueux sont utilisées dans UDEC :
- L'amortissement proportionnel à la masse, comme si l'assemblage de blocs était
immergé dans un fluide visqueux
- L'amortissement proportionnel à la raideur, correspond physiquement à des ressorts
amortis entre blocs.
Les constantes de viscosité introduites sont constamment ajustées avec l'évolution du
système de blocs. Plusieurs tests théoriques et pratiques ont montré la performance de
l'amortissement dans UDEC.

d) Couplage "Eléments Distincts"/"Eléments Frontières"


La méthode des éléments frontières est basée sur une discrétisation simple des
"frontières" du modèle, une excavation par exemple, et considère que le massif est infini. Le
principe est basé sur la superposition de solutions élémentaires donnant les déplacements dans
un milieu semi-infini soumis à une force ponctuelle [CROUCH et al, 1983]. Du fait du principe
de superposition, le milieu doit être élastique.
Dans UDEC, il est possible d'utiliser des éléments frontières pour générer un domaine
infini continu, au-delà du voisinage de l'excavation modélisé par un assemblage de blocs
[LORIG, 1984].
Cette manière de modéliser un massif fracturé en blocs permet de ne discrétiser que le
voisinage immédiat autour de l'excavation et d'optimiser l'exécution des calculs.
21

III - LE LOGICIEL RESOBLOK : CONCEPTION ET


APPLICATIONS
Le logiciel RESOBLOK a été réalisé par HELIOT (HELIOT, 1988) et a été amélioré et
rendu opérationnel lors de cette étude. Il permet la représentation géométrique du massif
rocheux fracturé en blocs.
Nous présenterons les principes de la méthode proposée, l'implantation informatique
ainsi que des applications à CdF.

1 - PRINCIPES DE LA METHODE PROPOSEE


1.1 - Principes
Compte tenu des limites des modèles de générations de fractures et de blocs existant
actuellement (cf. chap. II), nous avons été amenés à développer une méthode de simulation
fondée sur l'histoire tectonique du massif. A chaque épisode de cette histoire correspondent un
certain nombre d'algorithmes qui simulent ses conséquences sur la fracturation.
Les opérations de base de cette simulation sont :
- découper un bloc "père" en deux blocs "fils" par une discontinuité
- supprimer un ou plusieurs blocs.
Ces opérations sont utilisées pour découper un massif initialement continu en un
assemblage de blocs. On simule ainsi des phénomènes tels que :
- la fragilisation des limites stratigraphiques
- la mise en place d'une famille de diaclases. L'espacement pourra être simulé d'après une
distribution statistique pour chaque sous-domaine homogène.
- l'apparition de deux familles de diaclases conjuguées, mieux exprimées dans les zones
les moins fracturées où il y a moins de possibilités de rejeu, etc..
- le creusement d'une excavation par suppression d'un ensemble de blocs. On pourra à ce
niveau tenir compte d'une forme générale pour l'excavation et de consignes de purgeage.

1.2 - Illustration
La figure III. 1 présente les étapes de la construction d'un assemblage de blocs au moyen
de RESOBLOK pour mettre en oeuvre la méthode proposée.
a. La zone d'intérêt est supposée initialement continue
b. Elle est tout d'abord découpée en bancs parallèles par la stratification
c. Elle est ensuite affectée par un épisode de diaclasage, dont nous supposerons qu'il
affecte différemment les divers bancs
22

d. Elle est ensuite redécoupée par deux familles de fractures conjuguées, qui se
superposent au réseau préexistant
e. Enfin elle est en partie excavée par une galerie de section carrée.

2 - ASPECTS INFORMATIQUES
2.1 - Algorithmes de base
Parmi les algorithmes nécessaires pour mettre en œuvre cette méthode, et pour découper
un massif rocheux initialement continu en un assemblage de blocs, on distingue :
- d'une part, un algorithme permettant de scinder un bloc père en deux blocs fils,
- et d'autre part, un ou des algorithmes permettant de simuler les fractures d'une famille
donnée à partir des distributions d'orientation et d'espacement qui les caractérisent

2.1.1 - Scission d'un bloc en deux


On considère ici le cas d'un bloc polyédrique convexe qu'il s'agit de scinder en deux par
un plan d'équation connue. Le fait de se limiter à un bloc convexe n'est pas restrictif en
pratique, car tout polyèdre peut se décrire comme la réunion de plusieurs polyèdres convexes.
Les blocs concaves (cas des excavations par exemple) sont d'ailleurs ainsi codé du point de vue
informatique.
Notations :
On conviendra de définir un plan Pi par aj, bj, cj et dj de telle sorte que :

un point M(x y z) appartient à Pi implique :


aj.x + bj.y + Cj.z = d^

avec aj 2 + bj 2 + cj 2 = 1 et dj > 0

Ces conventions rendent aisée le calcul de la distance algébrique d(M,Pi) entre un point M
quelconque et le plan Pi. On a en effet :

d(M,Pi) = aj.x + bj.y + Cj.z-dj

On notera par ailleurs HiQ+ et HiQ- les deux demi-espaces définis par le plan Pi et le
point Q (Q n'appartenant pas au plan Pi) de la manière suivante :
M(x y z) appartient à HiQ+ implique :
d(M,Pi) = 0 ou d(M,Pi) et d(Q,Pi) sont de même signe.
M(x y z) appartient à HiQ- implique :
d(M,Pi) et d(Q,Pi) sont de signes opposés.
23

Un polyèdre convexe A peut être défini par une liste de sommets. Cette liste est constituée
des sommets CAijk tels que :
CAijk est un sommet du polyèdre si et seulement si :
i) CAijk est l'intersection de trois plans Pi, Pj et Pk (i * j * k) limitant A.
ii) CAijk appartient réellement au polyèdre A.

Dans ces conditions :


- deux sommets ayant un indice i en commun appartiennent à la même face i.
- deux sommets ayant deux indices i j en commun appartiennent à la même arrête.
Considérons alors un polyèdre convexe père f limité par n plans Pi (1 £ i £ n), et
contenant le point Q(f). On notera ses sommets Cfijk.
Considérons également un plan PO défini par aO, bO, cO et dO représentant une nouvelle
fracture. On appellera SI et S2 les deux polyèdre fils générés en scindant f en deux selon le
plan PO. On notera par ailleurs H+, H- et HO les sous ensembles de la liste des sommets du
polyèdre f définis comme suit :

H + = {Cfijk / Cfijk appartient à H ^ }


H" = {Cfrjk / Cfijk appartient à H ^ }
H° = {Cfrjk / Cfijk appartient à H ^ }

La procédure suivante montre comment scinder f en Sj et S2 :

1 - Trier tous les sommets du polyèdre f de manière à construire H+ et H-. Calculer


Card(H+), Card(H-) et Card(H0).
2 - Si Card(H-) = 0 ou Card(H+) = Card(H0), alors arrêter la procédure : le plan PO ne
coupe pas le polyèdre f en deux.
3 - Trouver tous les couples de sommets (Cfijk.Cflmn) appartenant à [H+ x H-], ayant
deux indices p et q en commun.
Le plan PO coupe l'arrête pq, intersection des faces p et q. En conséquence un nouveau
sommet CfOpq doit être défini entre Cfijk et Cflmn . Celui-ci appartiendra à la fois au polyèdre
S j et au polyèdre S2.
24

:
4 - Calculer les coordonnées du nouveau sommet C^Q™

OCfopq = I dl/ ( dl + d2) I. O C ^ +1 d2/ ( dl + d2) I. O C ^

avec dl = d(Cfyk, P 0 ) et d2 = d t C ^ , P 0 )

Notons H n e w l'ensemble constitué par les nouveaux sommets ainsi déterminés par
l'intersection de PQ avec le polyèdre f.

5 - déterminer des point internes Q(S1) et Q(S2) aux deux polyèdres fils Sj et S2,
respectivement
6 - Dupliquer toutes les faces et tous les sommets appartenant aux deux polyèdres S1 et
S2. Puis reconstruire les listes de faces et de sommets propres à chacun.

L'annexe 1 présente la procédure détaillée correspondant à cet algorithme (Split-Bloc).

2.1.2 - simulation d'une famille de fractures


Dans l'algorithme décrit ci-dessus, le bloc père est scindé en deux par un plan PQ connu.
Lorsque PQ correspond à un des joints d'une famille de fractures décrites statistiquement, il
convient de déterminer dans un premier temps l'équation de PQ.

Considérons un bloc ou un ensemble de blocs destinés à être morcelés en sous-blocs par


les mêmes fractures. Ces fractures appartiennent à une famille, caractérisée par :
- une liste de noyaux, chacun défini sur la sphère par un poids, une orientation moyenne
et une dispersion autour de cette orientation moyenne,
- une liste de noyaux (poids, moyenne, écart-type) représentant l'espacement
interfractural.
A partir de ces données la procédure suivante permet de créer le réseau de fractures
(fig. HI.2)
1 - Partant du point de référence O(0,0,0), une série de pas est simulée dans la direction
normale à l'orientation moyenne de la famille. La longueur de chacun de ces pas est
échantillonnée dans la distribution des espacements inter-fracturaux. A chaque pas on associe
une orientation de fracture, échantillonnée dans la distribution des orientations.
2 - A l'issue de cette première phase, le bloc ou l'ensemble des blocs considérés est
projeté sur le réseau de fractures, la découpe se fait quand un plan a une intersection avec un
bloc donné.
25

On remarquera que l'extension des fractures est déterminée par le groupement éventuel de
plusieurs blocs en un même ensemble.
L'algorithme décrit ci-dessus est bien adapté à la simulation des familles de fractures
associées à un pôle d'orientation bien définie. Dès lors que la dispersion des orientations est
importante, il présente deux inconvénients majeurs :
1) la droite de référence, le long de laquelle s'effectue le positionnement des fractures, n'a
plus de réelle signification : la définition même d'un espacement est critiquable.
2) la distribution des espacements inter-fracturaux est vérifiée le long de la droite de
référence, mais pas dans le reste du champ de fractures généré.

2.1.3 - Autres algorithmes


Parmi les algorithmes complexes qui existent dans la bibliothèque de fonctions de
RESOBLOK, on peut citer :
* calcul du volume d'un polyèdre convexe
* création de l'excavation dans l'assemblage de blocs
* divers algorithmes de géométrie dans l'espace.

2.2 - Les structures de données

La génération d'un assemblage de blocs puis son utilisation par plusieurs programmes
destinés notamment à en étudier le comportement mécanique, nécessite des structures de
données adéquates. En outre, il faudrait pouvoir limiter "l'explosion combinatoire" qui risque
d'encombrer la mémoire de l'ordinateur cible.
Les éléments fondamentaux sont les blocs et les faces.

Les blocs
Des polyèdres convexes sont utilisés pour représenter le massif rocheux fracturé. Le fait
de se limiter à des blocs convexes n'est pas une limitation, dans la mesure où tout polyèdre peut
se représenter sous forme d'un assemblage de polyèdres convexes.
Chaque bloc convexe est défini par :
1) les coordonnées d'un point interne au bloc. Ce point peut éventuellement être le
barycentre de celui-ci.
2) la zone à laquelle le bloc appartient
26

3) la liste de ses sommets


4) la liste de ses faces

5) le groupe ou "cluster" auquel appartient le bloc. Ces groupes correspondent à des


ensembles de polyèdres convexes utilisés pour décrire certains blocs de géométrie complexe
6) son état : un bloc peut être actif, inactif ou encore correspondre à une excavation.

Les faces

Une face est ici une petite portion de plan séparant deux blocs voisins. Elle est
caractérisée par :
1) l'équation d'un plan

2) la discontinuité ou la famille de discontinuités à laquelle elle appartient


3) les deux blocs qu'elle sépare.

4) son état : une face peut être libre, si elle se trouve au niveau d'une excavation, ou
fictive, si elle sépare deux polyèdres décrivant un même bloc ; elle peut aussi correspondre à
une frontière de la zone d'intérêt.

Ainsi, pour accéder aux blocs voisins d'un bloc donné, il suffit de parcourir la liste de ses
faces qui elles-mêmes pointent sur ces voisins recherchés.

2.3 - L'interface utilisateur


2.3.1 - Entrée des données

L'élaboration du fichier scénario permet de consigner toutes les caractéristiques


géométriques du massif rocheux étudié.
Il doit être écrit en langage informatique spécifique créé à cet effet : le langage BGL.
Un fichier écrit en BGL est un texte comportant :
- un ordre décrivant la zone d'intérêt et définissant le repère global
- une succession d'ordres visant à élaborer la géométrie du massif rocheux fracturé à
représenter.
Chaque ordre est constitué :
- d'un mot clé suivi ou non d'un identificateur
- d'un ensemble de données entre parenthèses.
L'annexe 2 présente les ordres du langage BGL.
27

2.3.2 - Le Graphisme
Plusieurs options graphiques ont été implantées : visualisation des fractures, des blocs,
différentes coupes... Pour les procédures graphiques, il n'y a pas de traitement des faces
cachées. Ce type de traitement est très coûteux en temps de calcul pour un apport peu important
quand on est en présence de nombreuses fractures. Dans, ce dernier cas, une visualisation des
traces de fractures sur la zone d'intérêt (fig. IH.I) présente plus de clarté.

2.4 - L'environnement informatique


RESOBLOK est écrit en langage C sous le système UNIX. Les analyseurs syntaxique et
lexical de UNIX ont été utilisés pour la mise au point du langage BGL.
L'espace mémoire utilisé par RESOBLOK est figé par le programme. Pour un nombre de
blocs relativement important (> 1000), cet espace doit être augmenté et RESOBLOK recompilé.
RESOBLOK est ainsi "gourmand" en mémoire, mais les exécutions restent très rapides dans
tous les cas.

3 - APPLICATION DE RESOBLOK DANS LE CAS DE LA MINE DE


L'AUMANCE
3.1 - Présentation de l'étude
L'étude réalisée à la mine de l'Aumance (GONZE, 1987), avait un double objectif :
1) Déterminer dans quelle mesure il était possible d'acquérir des données concernant la
fracturation en blocs dans une exploitation connaissant des problèmes de chute de toit.
2) Vérifier la capacité de RESOBLOK à reproduire la géométrie du massif fracturé.
Plusieurs raisons justifiaient le choix de la mine de l'Aumance :
1) Cette mine avait fait l'objet de plusieurs études, notamment par le CERCHAR, à
l'occasion d'un changement de méthode d'exploitation (ARCAMONE, 1984).
2) La stabilité du toit est l'un des problèmes géotechniques majeurs posé par cette
exploitation. Elle conditionne en effet le taux de récupération du charbon dans les chambres.
L'étude a comporté plusieurs étapes :
1) Un travail préparatoire.
2) Une campagne de relevé en mine.
3) Le traitement statistique des données recueillies.
28

4) La modélisation géométrique.
5) Une discussion des résultats avec les responsables de la mine.

3.2 - Déroulement de l'étude


3.2.1 - La mine de charbon de VAumance
Le gisement de l'Aumance s'étend à l'Ouest de Moulins, sur une superficie de 500 km2 et
renferme une série houillère productive associée à des schistes bitumineux. La couche exploitée
est épaisse d'environ 5 m. Le pendage est faible, généralement inférieur à 10 % en direction du
NNW.

L'approfondissement de l'exploitation s'est accompagné assez récemment d'un


changement de méthode d'exploitation : on est passé à une méthode par îlots réduits.
Du fait de sa faible profondeur (environ 300 m) et de la nature lithologique du toit, cette
mine connaît des problèmes de stabilité de toit.

a) Le cadre géologique

Deux thèses récentes concernent la géologie du Bassin de l'Aumance (RAQUETTE,


1980, BONNION, 1983). Elles abordent essentiellement les aspects sédimentaires et
tectoniques synsédimentaires, dans le but de préciser l'extension de la couche de charbon.
Cependant, elles nous ont permis de comprendre le contexte structural et sédimentaire et
de reconstituer l'histoire tectonique.
La figure III.3, tirée de la thèse de BONNION, 1983, récapitule la chronologie des
épisodes tectoniques depuis l'ouverture du sillon houiller.

b) La méthode d'exploitation

La méthode des îlots réduits utilisée à l'Aumance se traduit par l'existence d'étapes bien
distinctes dans la vie du chantier :
1) Le traçage des galeries. Celles-ci ont une section carrée de 5 x 5 m. Elles déterminent
des piliers de forme rectangulaire d'environ 50 x 100 m.
2) Le dépilage. Il consiste à exploiter le charbon de piliers par recoupes successives.
Un boulonnage assure la stabilité du toit. Certains passages sont cadrés. Enfin,
localement, notamment au niveau des croisées, des échafaudages de bois sont rajoutés.
29

3.2.2 - Relevés de fracturation


La fracturation d'un pilier du panneau VI Est a été relevée (fig. III.4). Les paramètres
relevés sont :
1) repérage de la mesure
2) type (faille, diaclase, joint etc..)
3) extension (troncature éventuelle)
4) orientation (azimut de la trace et pendage estimé)
5) espacement
6) ouverture et remplissage.
Par ailleurs, un catalogue explicatif est établi. On y répertorie la description des différents
objets tectoniques repérés au passage précédent. Pour les fractures, on souligne les dispositions
relatives et on essaie d'établir une chronologie d'apparition. Pour les blocs, on cherche à
préciser leurs liens avec la fracturation.

3.2.3 - Traitement des données


Plusieurs documents ont été tout d'abord établis de manière à récapituler les observations
faites et à préparer l'étape finale de reconstruction de la géométrie du toit :
1) une carte structurale du toit des galeries (cf figure m.5)
2) une classification des familles de fractures
3) une classification typologique des blocs
L'établissement de la carte structurale du toit et de la classification des familles de
fractures conduisent à distinguer plusieurs zones, chacune caractérisée par son réseau de
fractures.
Des traitements statistiques ont permis de caractériser les paramètres "orientation" et
"espacement" pour chaque faille de fractures (GONZE, 1987).

3.2.4 'Reconstruction de la géométrie du toit


La reconstitution de la géométrie du toit a été réalisée à trois échelles différentes :
1) à l'échelle du pilier, on a pris en compte la division en sous-zones du pilier, les
accidents importants, et les fractures d'extension décamétrique (cf. figure m.6),
2) à une échelle intermédiaire, on a pris en compte les fractures d'extension métrique à
décamétrique,
3) à l'échelle d'une galerie, on a pris en compte les fractures d'extension décimétrique à
métrique (cf. figure III.7).
30

4 - CONCLUSION
Bien que la modélisation de la mine de l'AUMANCE n'a pu être validée, elle a permis de
* Montrer la faisabilité de la modélisation géométrique pour visualiser le fracturation au
toit.
* Explorer les performances de RESOBLOK et tester les différents algorithmes.
* Mettre au point une méthodologie de relevés de fracturation et de description adapté.
31

IV - STABILITE DE BLOCS ISOLES : REALISATION DU


LOGICIEL BSA ET APPLICATIONS

1 - REALISATION DU LOGICIEL BSA


1.1 - Choix d'une méthode

Les principales méthodes d'analyse de stabilité de blocs isolés ont été abordées dans la
partie IL Compte tenu des limitations de la méthode de GOODMAN, le choix s'est porté sur
celle de WARBURTON.

La méthode choisie nécessite la connaissance des blocs au voisinage de l'excavation. En


effet, le logiciel RESOBLOK fourni la base de données des blocs créés, celle-ci est utilisée pour
mettre en oeuvre le logiciel BSA. Le schéma conceptuel de la liaison RESOBLOK BSA est
présenté par la figure IV. 1.

1.2 - Algorithmes utilisés


L'algorithme de base est celui traduisant la méthode de WARBURTON (ASOF, 1989).
Cet algorithme a été complété pour tenir compte de :
* basculement des blocs (LIN et al, 1988)
* introduction d'un état de contraintes de confinement sur un bloc donné (BRADY et al,
1985)
* calcul itératif : il s'agit, à une étape donnée, d'oter les blocs instables de l'assemblage de
blocs et refaire l'analyse de stabilité.

2 - APPLICATION A UN EBOULEMENT EN GALERIE


2.1 - Description de Féboulement
Il s'agit d'un éboulement survenu en 1989 dans la voie 54 du quartier de l'Estaque aux
Houillères de Provence (MONTEAU, 1989) (fig. IV.2).
Le quartier de l'Estaque est affecté par des failles faisant un faisceau d'orientation N15 à
25° et NO recoupant des failles N° 85 à 100° quelquefois inverses. Les failles observées sont en
grande majorité des décrochements qui constituent un ensemble de fractures conjuguées.
Quant à la zone affectée par l'éboulement, deux failles de fractures dominent, la principale
N° 25 à plans finement calcitiques, avec un pas très serré de 30 cm environ (20 à 45 cm)
perpendiculaire aux bancs. La seconde N95° peu calcitique au pas métrique environ.
Il n'existe pas de faille avec décrochement au niveau de l'éboulement. Aucune trace
d'argile, ni d'eau n'a été observée.
La zone éboulée s'étale à plus de 30 m avec une hauteur de cloche d'environ 4,30 m (fis.
IV.3).
32

L'objectif de l'étude que nous nous sommes fixée est :


* Tester le logiciel BSA
* Evaluer l'apport de la méthode pour étudier l'éboulement.

2.2 - Données et modélisation géométrique


Nous considérons la galerie décrite précédemment ayant un toit en terrain stratifié et
traversé par les deux familles de discontinuités. Celles-ci ont les paramètres suivants (tableau
IV.l):

TABLEAU V.1 - CARACTERISTIQUES DE LA


FRACTURATION AU TOIT

ORIENTATION ESPACEMENT
Moyenne Coefficient Moyenne Loi
de Flsher
Famille 1 N25S90 500 0,4 uniforme

Famille 2 N95S90 500 1 uniforme

Le coefficient de Fischer de 500 pour l'orientation correspond à une fracturation quasi


parallèle.
Pour des raisons de simplicité, nous considérons que les bancs ne sont pas pentes
(pendage = 0) compte tenu de la densité élevée de fracturation, la longueur de la galerie
modélisée et prise relativement faible (3,5 m).
Le modèle géométrique, par RESOBLOK, ainsi obtenu est représenté dans la figure IV. 4.

2.3 - Analyse de stabilité par BSA


Les caractéristiques des discontinuités ont été estimées à :
C = O cohésion
<p = 30° angle de frottement.
La figure IV.5 montre la forme de la cloche obtenue pour trois simulations. La hauteur la
plus petite est de 5,4 m. Cette valeur est plus élevée que la hauteur de la cloche observée in situ
( 4,3 m). Cette différence pourrait s'expliquer par :
* non prise en compte de l'état de contraintes dans le massif, celle-ci induisant un
confinement au niveau du toit favorisant l'équilibre par arc-boutement.
* non prise en compte des boulons qui ont tendance à consolider le toit fracturé et à
réduire la hauteur de la cloche d'éboulemen.
33

Toutefois, malgré sa simplicité, le modèle a permis de montrer que l'intensité de la


fracturation au toit favorise la formation d'une cloche d'éboulement d'une hauteur d'environ 6
m. Cet ordre de grandeur, compte tenu de la largeur de la galerie est certes à réduire de 10 à 20
% pour aboutir à des valeurs "réalistes".

D'autres tests pourraient affiner de tels résultats et permettre de définir une méthodologie
quant à l'utilisation de cette modélisation pour estimer la hauteur de cloche d'éboulement au toit
de galeries dans des terrains fissurés.

3 - CONCLUSION
La méthode de stabilité de blocs isolés a été implantée (BSA) à l'aval du modèle
géométrique RESOBLOK et testée sur un éboulement en galerie. Des limites et apports de la
méthode ont pu être cernés.

Limites de la méthode
* La non prise en compte de la distribution des contraintes au toit de la cavité pourrait
favoriser l'instabilité
* Le fait de ne pas considérer l'interaction entre blocs pourrait conduire à une analyse
assez conservatrice et ne donne pas la possibilité pour qu'un équilibre par arc-boutement puisse
s'établir.

* Le fait d'envisager l'analyse de blocs isolés individuels peut parfois masquer une
instabilité d'ensemble de deux ou plusieurs blocs regroupés.
D'après ces critiques, il n'est pas aisé, ni évident de conclure de manière générale quant
au conservatisme ou non des résultats de la méthode.

Apports de la méthode
* La facilité d'utilisation de la méthode permet de mettre en oeuvre plusieurs simulations,
surtout quand il s'agit de données de fracturation statistiques en entrée.
* Les résultats peuvent être interprétés aisément, ce qui permet de les critiquer et de juger
de leur validité.
Etant donné les avantages et inconvénients de la méthode, elle doit être considérée comme
une première approche pour étudier le comportement d'un massif rocheux fracturé en blocs
autour d'un ouvrage souterrain.
34

V - COMPORTEMENT MECANIQUE D'UN ASSEMBLAGE DE BLOCS :


APPLICATIONS AUX GALERIES QUADRANGULAIRES

Dans cette partie, nous étudierons le comportement de galeries quadrangulaires en terrains


stratifiés à l'aide de la méthode des éléments distincts (MED) décrite dans la partie H.
Plusieurs méthodes numériques, simples ou complexes existent pour étudier le
comportement mécanique des galeries quadrangulaires (ENNOUR, 1990 ; KARTOZIA, 1976 ;
PENG et al, 1989). Nous mettrons l'accent sur l'apport de la MED par rapport aux "méthodes
classiques". Pour cela, avant d'aborder des applications sur des cas réels, une méthodologie
d'étude sera présentée et discutée.

1 - ETABLISSEMENT D'UNE METHODOLOGIE POUR L'ETUDE DES


GALERIES QUADRANGULAIRES EN TERRAINS SAINS
1.1 • La rupture macroscopique de la roche à l'échelle locale
Dans ce chapitre, nous allons étudier la rupture macroscopique de la roche à l'échelle
locale (fissuration) qui apparaît au niveau du toit des galeries quadrangulaires à la suite du
creusement à savoir : l'origine de la rupture et sa répartition dans le toit.

/ . / . / - Origine de la rupture
a) Le phénomène de flexion élémentaire
Pour mettre en évidence le phénomène de flexion des différents bancs du toit, un modèle
basé sur la méthode des éléments finis (fig. V.l) a été mis au point. Ce type de modélisation
permettra, entre autres, de décrire le comportement global de la galerie.

En l'absence de contrainte horizontale naturelle (a n = 0), compte tenu de la répartition de


l'état de contraintes (fig. V.2a), la déformation du premier banc est due à une rotation autour de
l'axe neutre des sections transversales. Ce type de déformation correspond à une flexion
simple qu'on retrouve expliquée à l'aide de la théorie des poutres.
En présence de contrainte horizontale naturelle, les sections transversales, le long du
banc, deviennent comprimées. La répartition des contraintes de flexion est donnée par la figure
V2b, le banc est soumis à une flexion composée.

b) Le phénomène de la flexion amplifiée ou flambage


Quand la résistance des joints aux interfaces des bancs est dépassée (glissement +
décollement), le toit peut être considéré comme un assemblage de bancs désolidarisés les uns
des autres.
35

A l'aide de la théorie classique des poutres, on peut exprimer la déformation verticale


maximale Ymax et le moment fléchissant par :
a4
Y =a * —— *F(u)
± w v
max v • 38413* '

a2

Equations valables dans le cas où les appuis (couche) sont considérés comme rigides.
Avec:
a : largeur de la galerie
o v * : contrainte verticale moyenne s'exerçant réellement sur le banc ou l'assemblage de
bancs étudié
D : coefficient dépendant du module de déformation, coefficient de Poisson et épaisseur
du banc
u : paramètre dépendant de D, de la géométrie du banc et de la contrainte horizontale.
Lorsque le paramètre u tend vers n, les fonctions y (m) et <>| (u) tendent vers l'infini, ce
qui correspond à une amplification brutale de la flexion du banc considéré. La contrainte
horizontale naturelle correspondant à u = 71 est appelée contrainte critique d'Euler, ou contrainte
de flambage. Dans ce cas, la limite élastique du matériau peut être dépassée, conduisant à une
rupture locale de la roche. Ce phénomène est appelé flambage.

Ce modèle a été souvent utilisé pour étudier la sensibilité des paramètres (épaisseur,
largeur..) au flambage. Son utilisation a été étendue par (ENNOUR, 1990) pour tenir compte de
la compressibilité des appuis.

1.1.2 - Localisation des zones de ruptures dues à la flexion du toit


Après avoir analysé les origines de la rupture macroscopique de la roche au toit, nous
essayerons de localiser les ruptures. Il s'agit de déterminer les zones du toit qui sont soumises
aux sollicitations les plus importantes, par conséquent pourraient être le siège d'une
fissuration induite ou d'une mobilisation de fissures naturelles préexistantes.
Le modèle utilisé est un modèle "éléments finis" présenté par la figure V.3a. Les joints de
stratification sont affectés de caractéristiques mécaniques faibles afin d'amplifier les
phénomènes. En faisant varier la largeur de la galerie dans le modèle, on observe :
* La contrainte horizontale au centre de la galerie, initialement une traction diminue puis
passe en compression pour une largeur supérieure à 4 m (fig. V.3b).
* La contrainte horizontale au niveau de la section "B", située à 0,5 m des parements,
initialement une compression tend à augmenter et se transforme en traction assez importante.
36

Si Ton se restreint aux galeries larges, les sections critiques du premier banc à la rupture
locale se situent comme suit :
* à 0,5 m des parements, côté galerie : la rupture se manifeste par une traction au niveau
de la fibre inférieure et une compression importante sur la fibre supérieure.
* à 0,5 m des parements, côté massif, la rupture locale se manifeste par une compression
sur la fibre inférieure et une traction sur la fibre supérieure.
* les sections situées au niveau du centre de la galerie sont soumises à une contrainte de
compression horizontale uniforme (dans une section), dont la valeur est proche de la contrainte
horizontale naturelle. Les risques de rupture de la roche sont donc peu probables.
Au niveau des bancs supérieurs, les sections soumises à une torsion maximale s'écartent
de part et d'autre des parements. Les sollicitations maximales se concentrent vers le centre de la
galerie au fur et à mesure que l'on monte dans le toit (fig. V.4). Ceci est dû, d'une part à la
diminution de la portée des bancs supérieurs, d'autre part à l'atténuation progressive de l'effet
des parements.
Ces résultats sont en parfaite concordance avec les résultats d'essais sur maquette
physique réalisés par (GOODMAN, 1985) (fig. V.5).

1.1.3 - Conclusion
Nous avons montré aux chapitres précédents que les modèles "classiques" : analytiques
ou par éléments finis, permettent d'expliquer certains aspects de comportement du toit de
galeries quadrangulaires.
Dans certains cas, les ruptures locales au niveau du toit provoquent la création de
discontinuités ou plans de faiblesse délimitant des blocs dans le massif rocheux. La stabilité du
toit dépendra du comportement de l'assemblage de blocs formés. Pour étudier ce
comportement, nous avons mis en oeuvre la méthode des éléments distincts, objet du chapitre
qui suit :

1.2 - Le comportement du toit à l'échelle de l'ouvrage après la rupture


locale
Le modèle mis au point pour étudier le comportement de l'assemblage de blocs décrit
précédemment correspond à une discrétisation des zones de ruptures du modèle de la figure
V4.

1.2.1 - Mécanisme de Véboulement


Trois phases régissent l'éboulement (fig. V.7) :
* La première phase consiste en une flexion rapide du toit et un léger glissement le long
des fissures verticales. Un décollement s'en suit entre les deux blocs centraux au niveau des
deux premiers bancs.
37

* Au cours de la deuxième phase, le glissement des blocs centraux le long des joints
verticaux prend progressivement de l'importance. Ce mouvement passe par plusieurs paliers de
ralentissement, correspondant à un coincement entre les blocs. Enfin, le mouvement s'accélère
de nouveau.
* Lors de la troisième étape les blocs centraux perdent le contact avec les blocs latéraux et
subissent une chute libre.
Ce mécanisme survient pour des propriétés mécaniques et un état de contraintes initiales
donnés.

1.2.2 - Mécanisme de l'équilibre


En se plaçant dans des conditions où le toit est stable, se produit le mécanisme suivant :
* Au cours de la première phase, les bancs subissent une flexion d'ensemble
accompagnée d'un léger glissement vertical le long des joints latéraux. Cette déformation
provoque une augmentation de la contrainte horizontale au niveau des contacts entre les blocs
latéraux et les blocs centraux.
* Au cours de la deuxième phase, se produit un glissement vertical des blocs centraux. Ce
mouvement induit une distorsion dans les blocs latéraux, jusqu'au coincement et bloquage par
arc-boutement.
* Au cours de la troisième phase, le glissement vertical le long des fissures est quasiment
nul. L'équilibre stable, par arc-boutement, s'établit après un déplacement vers le bas du centre
de la galerie.
A l'équilibre, l'examen de la répartition des contraintes horizontales au niveau des joints
verticaux montrent que (fïg. V.8) :
* Les blocs latéraux ont subi une rotation vers l'excavation
* Les blocs centraux ont subi une légère flexion.
Le moment de flexion est maximum au niveau des extrémités et diminue vers le milieu des
blocs.

1.2.3 • Conclusion
La modélisation par éléments distincts a permis de contribuer à la compréhension du
comportement d'un toit stratifié après ruptures localisées.
L'interprétation des mécanismes en terme de processus "au cours du temps" semble
plausible, mais doit être nuancée. En effet, seuls les états finaux sont stables dans une telle
modélisation, les états intermédiaires dépendent des aspects numériques (amortissement, pas de
temps..) et pourraient être dénués de sens physique.
38

2 - APPLICATION A L'ANALYSE DES INSTABILITES DU TOIT DES


GALERIES DE TAILLE

2.1 - Description des phénomènes observés

Les voies de desserte des longues tailles rabattantes à l'Unité d'Exploitation de Provence,
au quartier de l'Eguilles, sont creusées dans la couche en section quadrangulaire de largeur
nominale 6,5 m, mais qui peut dépasser 7 m localement. Le pendage est de l'ordre de 10°, ce
qui conduit à une hauteur du parement plus importante à l'amont (3,5 m) qu'à l'aval (2,5 m).
Le toit immédiat est formé de bancs calcaires assez résistants (fig. V.8a).

La profondeur des exploitations atteint 1000 m. Les mesures de contraintes naturelles


effectuées dans la mine (quartier de l'Etoile) montrent que la contrainte principale majeure est
horizontale, sensiblement isotrope dans le plan horizontal et atteint 25 MPa. La contrainte
verticale mesurée est de l'ordre de 18 MPa.

L'analyse des différents types de mesures a permis de :

* Les mesures de déformation réalisées au creusement mettent en évidence une différence


de comportement entre l'aval et l'amont de la voie (cf. tableau V. 1 ).

TABLEAU V.l : EXPANSIONS MOYENNES AUX TOITS


DES GALERIES (en mm)

QUARTIER VOIES AMONT MILIEU AVAL

05 7,5 12 24
EGUILLES
07 5 8 32

09 8 15 25

* Les observations endoscopiques réalisées dans des forages au toit montrent (fig. V.8)

- un décollement du premier banc entre 0 et 10 m du front de creusement


- un cisaillement entre les bancs après 30 m d'avancement.
Des observations "visuelles" le long de la voie ont permis de remarquer que les plaques
des boulons placés côté aval sont plus sollicités (déformation plus importante) que ceux côté
amont.

Ces différentes observations mettent en évidence un basculement du toit vers l'aval avec
un cisaillement à ce niveau et une dégradation importante du parement aval. Une cassure
apparaît à cet endroit le long de la voie.

Pour expliquer le comportement observé in situ, la méthodologie de modélisation,


expliquée précédemment, a été mise en oeuvre.
39

2.2 - Modélisation numérique


Nous aborderons essentiellement l'étape de modélisation permettant de localiser les zones
de ruptures ainsi que celle permettant de déterminer les mécanismes et critères d'éboulement

2.2.1 - Localisation des zones de ruptures


Un premier calcul par éléments finis, similaire à celui présenté précédemment, a été mis
au point.
L'analyse de la déformée et la répartition des contraintes horizontales au toit (fig. V.9)
montrent :
* Au niveau du côté aval-pendage se produit une torsion assez importante des sections
transversales du premier banc du toit Ceci engendre des contraintes de traction horizontales de
l'ordre de 15 MPa au niveau de la section D située à 1 m du parement et de l'ordre de 4 MPa au
niveau de la section E.
* Malgré l'apparition de contraintes de traction au niveau de la section B, située à 0,8 m
du parement, le côté aval pendage reste globalement comprimé.
* Les sections transversales de la partie centrale du banc (section C) présentent de très
faibles rotations. Celles-ci subissent un simple affaissement parallèle au pendage.
Ce comportement est à l'origine des zones de ruptures similaires à celles observées in
situ.

2.2.2 - Détermination des mécanismes et critères de l'éboulement


Suivant la méthodologie précédente, les fractures induites ont été discrétisées dans le
modèle par Eléments Distincts (fig. V. 10).
Les calculs ont montré que l'équilibre de cet assemblage de blocs dépend de la contrainte
horizontale naturelle.

a) Contrainte horizontale faible (10 MPa)


Après une légère flexion de l'ensemble des bancs du toit, le bloc central bascule
légèrement vers le côté aval. Le bloc latéral situé à l'aplomb du parement aval subit une rotation
vers l'excavation. L'équilibre s'établit par arc-boutement au niveau du contact (rotule A, fie.
Vil).

Le déplacement vertical du point A résulte de deux mouvements :


* Un glissement le long du joint vertical
* Un déplacement vertical dû à la rotation du bloc latéral.
40

Le même phénomène a lieu au niveau du deuxième banc. Le troisième banc, compte tenu
de sa fissuration subit une légère flexion orientée vers Famont-pendage.

b) Contrainte horizontale forte (25 MPa)


L'éboulement du premier banc se produit suivant trois étapes (fig. V12) :
* première phase : le bloc central bascule vers l'aval
* deuxième phase : rotation importante du bloc latéral aboutissant à l'affaissement vertical
de la rotule A entre les deux blocs
* troisième phase : le bloc central bascule de nouveau jusqu'à l'éboulemenL
L'éboulement du deuxième banc est régit par le même mécanisme.

2.2.3 - Conclusion
La synthèse des différentes étapes de cette méthodologie de modélisation, montre que
l'instabilité observée dans les voies de taille (quartier de l'Eguilles) est provoquée par la
combinaison de trois facteurs :
* La géométrie de l'ouvrage qui est à l'origine de la dissymétrie de comportement au
niveau des parements.
* La largeur importante de la voie qui engendre des risques de flambage
* La contrainte naturelle horizontale élevée, qui en présence de stratification
importante au toit amplifie le phénomène de flexion et provoque l'instabilité des blocs au toit.

3 - LE MECANISME DE L'EBOULEMENT EN PRESENCE DE FISSURATION


NATURELLE AU TOIT
Dans les massifs rocheux stratifiés, une fissuration naturelle perpendiculaire à la
stratification est généralement présente, transformant les différents bancs du toit en un
assemblage de blocs.
On se propose d'étudier le comportement global d'un toit stratifié fissuré en considérant
un cas type. Pour ce cas type deux géométries de fissures ont été envisagées : fissuration
continue ou alternée (en quinconce).
Les premiers résultats de la modélisation montrent que :
* Dans le cas où la fissuration verticale est continue, le premier banc du toit fléchit
légèrement puis s'éboule par glissement le long des parements. Les bancs supérieurs se
comportent de la même façon lorsque le frettage entre blocs est suffisamment faible (fig.
VI3a). A la fin de l'éboulement, il y a formation d'une cavité au toit de forme rectangulaire.
41

* Dans le cas où la fissuration est alternée, le comportement est identique mais la cloche
d'éboulement au toit a une forme trapézoïdale (fig. V. 13b).
Notons que cette dernière forme de cloche est souvent observée in situ, tel est le cas
étudié précédemment (cf. partie IV).
L'étude paramétrique qui suivra sera mise en oeuvre dans le cas où la fissuration est
alternée.

3.1 - Effet de la contrainte horizontale naturelle

a) Contrainte horizontale naturelle faible


Par manque de frottage, les premiers bancs ainsi fissurés ne peuvent supporter de flexion.
L'assemblage de blocs se désolidarise du toit et glisse sous l'effet de son propre poids. La
hauteur de la cloche est de plus en plus importante lorsque la contrainte horizontale diminue
(fig.V.14).

b) Contrainte horizontale naturelle élevée


Malgré leur faible résistance à la traction, due à la fracturation, les bancs du toit résistent à
la flexion. En effet, ils sont soumis à une flexion composée : la contrainte horizontale naturelle
provoque un confinement assurant l'agrippage des blocs les uns contre les autres et créé dans la
fibre inférieure une compression capable de "contrebalancer" les efforts de traction. Ainsi, le
banc se comporte comme une poutre précontrainte.
L'éboulement se fait en trois phases : flexion d'ensemble des bancs, mouvement de
glissement entre blocs, amplification de la flexion.

3.2 - Effets des autres paramètres


* Caractéristiques de la fissuration : la flexion des bancs étant amplifiée par le
glissement des blocs le long des fissures verticales. La flexibilité des bancs ainsi que la hauteur
de la cloche d'éboulement au toit augmentent avec la densité de la fissuration (espacement tab.
V.2) et diminuent quand la résistance au cisaillement au niveau des fissures verticales augmente
(angle de frottement entre fissure, tab. V.3).
* L'épaisseur du banc : plus un banc est épais, plus les surfaces de contact entre
blocs sont importantes, dans ces conditions les frottements et les arc-boutements sont plus
efficaces et le banc est plus résistant (tab. V.4).
* La largeur de la galerie : la flexion des bancs augmente avec la portée entre appuis.
Ceci explique l'éboulement d'un nombre plus important de bancs au toit lorsque la largeur de la
galerie augmente (tab. V.5).
* La contrainte verticale naturelle : conformément à la théorie de la flexion
amplifiée, la hauteur de la cloche d'éboulement augmente lorsque la contrainte horizontale
naturelle augmente (fig. V. 10).
42

De ces ordres de grandeur donnés, il est intéressant de noter les évolutions. Ainsi une
épaisseur de banc passant de 30 à 20 cm, la hauteur de la cloche augmente de 50 % ; une
largeur passant de 6 à 7 m augmenterait la cloche de 33 %.

4 - CONCLUSION
Dans cette partie, nous avons étudié deux applications de la méthode des éléments
distincts. A travers ces applications plusieurs apports ont été notés par rapport à la modélisation
classique :
* possibilité d'introduire des discontinuités pouvant former des géométries complexes.
* possibilité de grands déplacements et détachement des blocs. Ceci permet d'obtenir des
déplacements similaires à ceux observés in situ et de simuler des mécanismes d'effondrement.
D'une manière générale, la modélisation par éléments distincts est complémentaire aux
techniques de modélisation numérique classiques : méthodes analytiques, méthode des éléments
finis.
43

CONCLUSION GENERALE

Cette étude nous a permis d'explorer les possibilités de la modélisation numérique des
massifs rocheux fracturés et son application aux cas des exploitations charbonnières. Trois
approches ont été développées et testées :

Modélisation géométrique

Le logiciel RESOBLOK a été amélioré et adapté aux conditions géologiques des terrains
houillers. Dans ce cas, la prise en compte de données concernant l'histoire tectonique du massif
est primordiale. La modélisation géométrique à l'aide de RESOBLOK contribue à :
* Visualisation tridimensionnelle du réseau de fractures, permettrait d'aider à
l'implantation des ouvrages vis-à-vis de la fracturation en présence.
* Constitution d'une base de données de blocs, utile pour les modules avals permettant
d'étudier la stabilité de l'assemblage.

Etude de stabilité d'assemblage de blocs à l'aide des méthodes à l'équilibre


limite
Le logiciel BSA a été développé, il permet d'étudier la stabilité de blocs isolés autour
d'excavations.
Malgré les limitations de la méthode (pas d'interaction entre blocs, blocs non
déformables...), elle pourrait être utilisée comme première approche pour appréhender la
stabilité d'assemblages de blocs.
Bien que les exploitations à ciel ouvert n'aient pas fait l'objet de cette étude, nous pensons
que BSA est adapté pour analyser la stabilité des gradins (BAROUDI et al, 1990). Le faible état
de contraintes permet de négliger l'interaction entre blocs.

Etude de stabilité d'assemblage de blocs à l'aide des méthodes des éléments


discrets
Parmi les codes de modélisation par éléments discrets qui existent, le code UDEC nous a
paru opérationnel et a été utilisé au cours de cette étude. Ce type de modélisation a permis
d'aider à expliquer le comportement de toits de galeries traversés par des fissures induites ou
naturelles. Ces résultats n'auraient pas pu être obtenues par les techniques de modélisation
classiques.
44

Aussi, la modélisation numérique des massifs rocheux fissurés est au stade opérationnel.
Elle constitue un complément aux méthodes classiques (analytique, éléments finis...). Outre les
applications citées dans ce rapport, d'autres domaines d'applications pourraient être envisagés,
par exemple :

* Etude des affaissements miniers : la discrétisation en blocs permettrait d'observer le


foisonnement qui était difficilement modélisé par les modèles classiques.
* Etude du comportement de toits de tailles.
* Compréhension de mécanismes de coups de terrains : la prise en compte des réseaux de
failles permettrait de mettre en évidence les sollicitations critiques pouvant provoquer des
glissements engendrant des coups de terrains.
Pour de nombreuses applications, il faudrait améliorer nos connaissances du
comportement des discontinuités ainsi que de l'utilisation de la méthode des éléments distincts
en3D.
45

Réseau de fractures Zoom sur une surface

Réseau de fractures Zoom sur une fracture


linéarisées linéarisée

Fig. Il - 1 : Linéarisation des fractures.


46

Fig. Il - 2 : Distribution de Langevin-Fisher sur la sphère

direction moyenne

Evrai « Emesuré x cos P

E : espacement

ß : angle entre la ligne de mesure et


la normale à la direction moyenne

Fig. Il - 3 : Correction de l'espacement interfractural


47

-a-

"v

03 SÏWÏÏ 0*3
03

Fig. Il - 4 : Illustration de la rupture en extension (a) et en cisaillement (b)

S
A
33",

O
ÏÏ
e
iifea

Données de sondage Relation linéaire entre épaisseur des bancs (e)


et espacement interfractural des diaclases (s)

\ /

ma nn r i Géométrie des
bancs reconstituée

Eu nE on
o
■5 ;

Fig. Il - 5 : Exemple d'extrapolation des données concernant la fracturation


48

&^\^A\'i.W>\vU\A»\«\gïï\
arrière
toille
* - ♦ /G..

S fissure de 2 e espèce
fissure de Ie- espèce en forme s'gmoîde,
expansion
latérale"

IL
Mu'.tifragmentatior

fissure de 2e- espèce

Fig. Il - 6 : Interprétation des mécanismes induisant la


fracturation à l'avant des fronts de taille.
49

Modèle de disques de Baecher

Fractures rectangulaires
(Stratford et al, 1990).

Fractures polygonales
(Bennani, 1990).

Fig. Il - 7 : Différents modèles géométriques des fractures


50

a - Comportement d'un joint en compression normale


Kn : raideur normale
Vmc : valeur limite du déplacement à la fermeture

(compression)

1 C
♦„

b - Comportement d'un joint en cisaillement

X A

o = cte

Fig. Il - 8 : Comportement normal et tangentiel d'un joint


-a- 51

massif rocheux

Excavation
EP

Excavation

JP*<|>

Excavation

BP-4»
JP*<|>

Excavation

JPl avecJ) J 2 JP«<|>

Fig. Il - 9 : Illustration du théorème de finitude et de déplaçabilité


a -Les différents types de blocs (d'après Goodman & Shi, 1985)

I : bloc clef
II : bloc clef potentiel
III : bloc stable
IV : bloc encastré
V : bloc infini

b - Classification des blocs

TYPES DE BLOCS

1
Finis Infinis (V)

I I
Non déplaçâmes (IV) Déplaçables

Stables même Stables avec Instables


sans frottement frottement sans soutènement
(III) (II) (I)

Blocs clefs
Blocs clefs
potentiels

Fig. Il - 1 0 : Concepts du bloc clef


53

BbcB

Stabilité du bloc B ?
3
.2-

i Pas de mouvement Mouvement


géométriquement géométriquement
E
v PQSSibJe. possible
c
c
8
m

Mouvement parallèle
Chute directe à une ou plusieurs
faces possibles

E
a>
E
o>
Bloc stable
c Bloc instable du fait des frottements
c
Si
ra
QC Facteur de
sécurité

Fig. Il -11 : Les étapes de l'analyse de la stabilité des blocs isolés


Méthode de Warburton
54

a - Interaction normale : sommet-arête

Nouvelle position
Ancienne position
cp, C

H^/NAA-1

b - Interaction tangentielle : sommet-arête

Au n2
T

c - Interaction arête-arête

Fig. Il -12 : Modélisation des contacts dans UDEC


55

^ É ^ "

Fig. III - 1 : Reconstruction d'un massif rocheux


sous forme d'un assemblage de bloc.
Exemple de RESOBLOK
56

Droite
d'orientation
moyenne

Un pas, échantillonné
dans la distribution des
espacements
interfracturaux

y
Plan de fracture,
échantillonné
dans la distribution
des orientations

Projection d'un bloc sur un Projection d'un groupe de blocs


champ de fractures sur le champ de fractures

Fig. III - 2 : Simulation du morcellement d'un bloc ou d'un


groupe de blocs par une famille de fractures
57

ERES PERIODE EVENEMENTS REPARTITION


ETAGE PHASES FRACTURES
N
N65-80
Plio-miocène Compression E-W
N85-100

!
m
g
o
I
m N65-85
N Oligocène Distension NE - SW
O ! N90-110
LU
_l
<
(0 N135-140
Û. N155-165

N40

Eocène Compression N-NE

LU N
3
g
o Jurassique Crise lotharingienne Distension E-W
S
N
LU
N155
2

N85
Permien (Trias) Distension N-S

c
s-
Stéphanien C Compression E-W
g
LU
a.
g (0
o
N

LU N65
O Compression WNW-ESE
Stéphanien B
à N-S
N155

Nammuro-Westphal.
Phases
hercyniennes

1
Compression ENE-
WSW à N-S
®
Fig. III - 3 : Tableau récapitulatif de la chronologie des événements
tectoniques ayant affecté le Bassin de l'Aumance
d'après Bonnion, 1983
58

Fig. III - 4 : Situation géographique et structurale du


pilier du panneau VI Est étudié.
(Extrait du plan de mine)
59

•4

A«Ul À.
■ J' a— r— i T H '
•1 •<

S-

J^ * 5 ^ .P

M -
âj?

K*

» Oï Ç. 0* «

Fig. III - 5 : Carte structurale du pilier étudié


(après mise au propre des documents de terrains)
60

C-

Fig. III - 6 : Reconstitution de la géométrie du toit à l'échelle du pilier.


- a - Echelle considérée
- b-c-d-e - Les étapes de la reconstruction
61

186* _ N65E50W
èo i<k N60E40N
N70E40N

20 35
OC

a-

e-

Fig. III - 7 : Reconstitution de la géométrie du toit à l'échelle de la galerie


- a - Echelle considérée
- b-c-d-e-f - Les étapes de la reconstruction
62

* Zone dintérit

* famifles de fractures
- déterministe
- statistique
—>■ scénario géologique

* <E?(çavation

IMII.IJ.IIIJIII.II.IIII tiiMiiimiijuii.iiiiii

Fichier
i scénario
enBGL
>xsr ^'ijiiiiiiiii.iu.i.kun^ii.'^^.' 1 .i

RESOBLOK
Simulation 1 /
Simulation 2 Simulation 3

• V,.

Base de Base d e x /Base de


données données données
des blocsjM des blocs*^» , ^ e s blocs
^" i""" m '"j."!^^

A. .^ > .*. V._


^ f c ^ U b i W l M * ihii-J-ii^IftifThlifiTii ..■xvA-.-x:v.: r :j>: T

Cotisation n° 1 Cotisation n°2 C<&s&tionn°n

(BSÂ)
I I I
stabilité de
l'assemblage
de blocs n° 1

Fig. IV - 1 : Principe d'utilisation d'une base de données de blocs par BSA


63

Fig. IV - 2 : Localisation de l'éboulement et grands accidents


du quartier de l'Estaque
Recoupe /#

Ç~J\\ //Frac/urolions
facturations \
J \ H-9S- mitrij*
r , S-M\I IIIU'I

Coup* ' " Iravtn


fcMÏé f/so

Fig. IV - 3 : Description de l'éboulement


(d'après Monteau, 1989)
65

A (m)

-10

8,4
7,4
6,4

5,1

3,3
2,6
2

io

Fig. IV - 4 : Modèle géométrique pour la


fracturation au toit de la voie 54
Simulation n° 2
66

Simulation 1 : hc = 6,4m

hc=hauteur de cloche

Simulation 2 : hc = 5,4m

Simulation 3 : hc = 8m

Fig. IV - 5 : Cloche d'éboulement pour 3 simulations


Vue en coupe
67

* * i A

El
CTH
h2 E3
h Joint de stratification
v E2
J
ho Eo

<-a/2*
Ei

Données

Eo - 2500 MPa h1 - 0,4 m

El . 20000 MPa ho - 2,5 m

E2-10000 MPa h2«1 m

E3 - 7000 MPa a = 6m

Kn-100 MPa/m K t - 1 0 MPa/m

E : module de déformatbn de la roche


Kt : raideur tangentielle des joints
Kn : raideur normale des joints

Fig. V - 1 : Schéma du modèle de calcul par la méthode


des éléments finis
68

Gvl

ah,
Jf compression < 0

ilftMMH
A^ B
^ 'traction >0

a - Répartition des contraintes horizontales dans le premier banc pour oh naturelle = 0

-1,9MPa -16 26

À ^ -24

b - Répartition des contraintes horizontales pour oh naturelle = 20 MPa

-36 55 -12

X 65

Fig. V - 2 : Répartition des contraintes horizontales


dans le premier banc du toit.
Résultats du modèle par éléments finis (ELFI 3F)
1n
1m

centre de
la voie

épaisseur du joint : 1cm


raideur normale du joint
Kn - 500 MPa/m
raideur tangentielle:
Ks-50MPa/m
Eo - 2500 MPa
E1 - 9000 MPa
E2« 15000 MPa

a - Modélisation par la méthode des éléments finis.


Schéma du maillage autour de la voie

-24-

b - Influence de la largeur de la galerie sur la répartition des contraintes au toit

Figure V - 3
70

80cm

60cm

30cm

-7 m-

1m traction

compression

1m

Fig. V - 4 : Répartition des zones de rupture par traction représentées


par des fissures verticales dans les différents bancs du toit d'une galerie
de grande largeur
71

a / Phase initiale: à l'instant du


chargement
h : épaisseur des strates
a : longueur de la galerie

b / Phase de fissuration du toit:


quelques minutes après le chargement

Ù-iUZ***/

c / Phase finale: écoulement du toit

Fig. V - 5 : Mode de rupture du toit dans une galerie de grande largeur.


Essais sur modèle physique h/a =0,057 (Goodman, 1985)
72

i oy = 20 MPa
i
1 1
I <' f /^ t l' f
ox = 30 MPa fissure verticale
<|>=20

I ' I ■
■*• -Contrainte maxi : 41,26 MPa

1 1 1 J I l
I TContrainte maxi. : 41,51 MPa

-0,2-

g-0,4F|
s
d>
| -0,6-
a> arc-bout ement
E glissement
S
^■-0,8-t
o
2ômebanc
rry^
-1.0- 1er banc I! I — l M
I I Contrainte maxi. : 52 MPa I

0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1.4


temps fictif (x 0,1s)

Fig. V - 6 : Différentes phases de l'éboulement du toit


73

0,8

0,6

0,3m

Fig. V - 7 : Répartition des contraintes horizontales dans le toit (MPa)


74

Toit de la galerie
a - Coupe stratigraphique au toit

■\ r

b - Décollement du 1er Ibanc Décollement du 2è banc


0 à 10 m derrière le front de creusement 10 à 20 m derrière le front

d - Basculement
à plus de 30 m derrière le front

Fig. V - 8 : Schématisation du type d'instabilité dans les voies de tailles


Quartier de l'Eguilles - Houillères de Provence
75
Echelle du dessin

a • Allure de la déformée au toit en présence de joints de stratification

o x (MPa)
x16

Toit (m)

c - Répartition des contraintes horizontales dans différentes sections du toit

JlOcm

Fig. V - 9 : Résultats des calculs par éléments finis


76

-100 m-

tf tf

Fig. V -10 : Modèle de blocs servant pour l'étude par


la méthode des éléments distincts
fracturation induite par le creusement
77

a - Répartition des contraintes principales au toit ;


basculement des deux blocs centraux

b -Sens de mouvement des blocs, mécanisme d'arcboutement

Fig. V -11 : Mécanisme de déformation de l'assemblage


de blocs au toit (on -10 MPa fb* 5°)
78

a - Eboulement du premier banc central

b - Eboulement du deuxième banc du toit

Fig. V -12 : Le mécanisme d'éboulement du toit


Oh»=25MPa; # = 5 °
79
a - Fissuration continue

- Contrainte principale
maximale : 35,6 MPa

b - Fissuration en quinconce

Contrainte principale
maximale : 33,4 MPa

Fig. V -13 : Effet du type de fracturation du massif rocheux


sur la forme de la voûte au toit
Fig. V -14 : Effet de la contrainte horizontale naturelle sur
le comportement du toit
81

Références Longueur Espacement

Snow, 1968 . Exponentielle


Piteau, 1970 Exponentielle -
Robertson, 1970 Exponentielle -
Louis et Perrot, 1972 - Exponentielle
Wilkie, 1974 Log-normale ■ -

Me Manon, 1974 Log-normale -


Steffenetal, 1975 Exponentielle -
Bridges, 1976 Log-normale -
Call, Savely et Nicholas, 1976 Exponentielle Exponentielle
Weibul
Priest et Hudson, 1976 - Exponentielle
Baecher, Lanney et Einstein, 1977 Log-normale Exponentielle
Barton, 1977 Log-normale -
Cruden, 1977 Exponentielle tronquée -
CANMET, 1977 Exponentielle -
Zanbak, 1977 - -
Hudson et Priest, 1979 Exponentielle
Uniforme
Normale
Wallis et King, 1980 - Exponentielle
Priest et Hudson, 1981 Exponentielle Exponentielle
Thrope, 1981 - Log-normale
Pahl, 1981 Exponentielle Exponentielle
Priest et Samaniego, 1983 Log-normale -
Segal et Pollard, 1983 Exponentielle -
Baecher, 1983 Log-normale Exponentielle
Sen e t Kasil, 1984 - Log-normale
Pineau, 1985 Exponentielle tronquée -
Rouleau et Gale, 1985 Exponentielle
Log-normale
Weibul
Paneck, 1985 Exponentielle -
Barton et Larsen, 1985 Log-normale -
Kasi et Sen, 1985 - Gamma
Cacas, 1987 Log-normale -
Gentier, 1987 Exponentielle
Loiseau, 1987 Exponentielle
Blin Lacroix, 1988 Exponentielle
Boeringer, 1989 Exponentielle

Tableau II - 1 : Statistiques des longueurs et des espacements


interfracturaux des joints,
d'après (Tinucci, 1985) modifiée par (Heliot, 1988 ) ; (Kabbaj, 1989) et Baroudi
82

Cas de référence :
a = 7m
e = 1m
h = 30cm
OH = av = 20 MPa

Espacement H cloche
e(m) (m)
Tableau V - 2 : Influence de l'espacement entre
0,5 1,8 fissure verticale sur la hauteur de la cloche
1 1.2
2 0,3

H cloche
Sf degré
(m)
Tableau VI- 3 : Influence de l'angle de frottement
0 1,5 entre fissure verticale sur la hauteur de la cloche
10 1,2
30 1.2

Epaisseur H cloche
(m) (m)
Tableau V - 4 : Influence de l'épaisseur des bancs
20 1.8 sur la hauteur de la cloche
30 1.2
40 0,9

Largeur H cloche
(m) (m)
Tableau V - 5 : Influence de la largeur de la
7 1.2 galerie sur I a hauteur de la cloche
6 0,9
5 0,6

H cloche
<Tv(MPa)
(m)
Tableau V - 6 : Influence de la contrainte
10 0,9 naturelle verticale sur la hauteur de la couche
20 1,2
30 1,5
83

BIBLIOGRAPHIE

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ANNEXE 1
RESOBLOK : ALGORITHME POUR SCINDER UN BLOC EN
DEUX

PROCEDURE : s p l i t h l o c ( A, p_pl, dise, f_state )


Paramètres: A : bloc père à découper
p pl : plan de découpe
dfsc : discontinuité à laquelle appartient le plan p p l
f state : état de la face de découpe à créer.
*** Par commodité, les structures : BLOC, FACE ... sont volontairement confondues avec
leurs numéros (indices dans leur tableau respectif).
Exemple : une structure X de type FACE :
- aura pour indice X : dans le tableau "Tface" des strucures FACE
en réalité: X est l'indice, la strucure est Tface[X]
- un champ de cette structure sera désigné par : X .champ,
en réalité : Tface[X].champ
1- Trier les sommets de A afin de construire les ensembles #*", 9t et 9F contenant les
sommets du bloc A à distance :
- positive du plan p_pl ==> 9Û"
- négative du plan p_pl ==> 9f
- nulle du plan p_pl ==> ?fl
2-Si C a r d # » - = O o u C a r d # = 0
Alors arrêter la procédure F_si
3- Allouer un nouveau bloc B : 2ème bloc fils (le premier étant également désigné par A)
4- Allouer une nouvelle face Fo : face de découpe, la construire:
lui affecter les variables : p pi, dise, f state, et
Fo.bll =A
Fo.bl2 = B
5- Affecter : les sommets de #*" au bloc A
les sommets de 9t au bloc B
6- Pour tout couple de sommets (S 1, S 2), l'un dans 9P, l'autre dans 9t Faire
Si S 1 et S 2 ont deux indices (i,j) en commun
Alors (S1,S2 définissent une arrête du bloc père A )
allouer un nouveau sommet S
lui affecter les indices : i, j , Fo
calculer ses coordonnées dans lerepèrelié au bloc père A
insérer S dans la liste de sommets du bloc A
dédoubler S , insérer dans la liste de sommets du bloc B
(les remises à jour des indices et des coordonnées se font plus loin)
Fsi
7- Pour tout couple de sommets (S 1, S 2), l'un dans 9P, l'autre dans # ° Faire
Si S 1 et S 2 ont deux indices (i, j) en commun
Alors (S1,S2 définissent une arrête du bloc père A )
allouer un nouveau sommet S
lui affecter les indices : i, j , F o
coordonnées de S : coordonnées du sommet de #°(S1 ou S 2)
insérer S dans la liste de sommets du bloc A
Fsi
8- Pour tout couple de sommets (S 1, S 2), l'un dans # ° , l'autre dans 7t Faire
90
Si S 1 et S 2 ont deux indices (i, j) en commun
Alors ( SI, S2 définissent une arrête du bloc père A )
allouer un nouveau sommet S
lui affecter les indices : i, j , Fo
coordonnées de S : coordonnées du sommet de #°(S 1 ou S2)
insérer S dans la liste de sommets du bloc B
Esi

*** construction des listes de faces des blocs A et B ***


9-Eûm chaque face Fi du bloc père A Faire
Indic = 0
Pour chaque sommet S j dans 9P Faire
Si un des indices de Sj = Fi
Alors indic = 1
Pour chaque sommet S k dans 9t Faire
Si un indice de S k = Fi
Alors indic = indic + 2
Cas:
indic = 1 ( la face Fi appartient au bloc fils A )
insérer Fi dans la liste des faces du bloc fils A
indic = 2 (la face F i appartient au bloc fils B )
Si Fi.bll = A
Alors Fi.bll = B
Sinon Fi.bl2 = B
Fsi
insérer Fi dans la liste des faces du bloc fils B
indic = 3 (la face F i doit être partagée)
insérer Fi dans la liste des faces du bloc fils A
allouer une nouvelle face F
copier dans F les attributs de Fi, sauf : F. bll et F. b!2
F.bll = B
Si Fi.bll = A
Alors F. b!2 = F i .bl2 (bloc voisin)
insérer F dans la liste des faces du bloc F i .bl2
Sinon F. bl2 = F i .bll (bloc voisin)
insérer F dans la liste des faces du bloc F i .bll
Esi
mettre à jour : la face F i, et
la liste des sommets du bloc voisin F. bl2
insérer la face F dans la liste des faces du bloc fils B
Pour chaque sommet S1 du bloc fils B Faire
Si un des indices de SI = Fi
Alors modifier l'indice F i par F
m
Fait
Fcas
Esi
Fait
Esi
Fait
Fait

10- Calculer les barycentres des blocs fils A et B


Remettre à jour les coordonnées des sommets des blocs fils A et B, par rapport à
leur barycentre respectif.
91

ANNEXE 2
LANGUAGE BGL

Les mots clés du language sont :

MOTS CLE FONCTION ASSOCIEE


zone_of_înterest on définit son orientation et ses dimensions
séquence décrit les discontinuités ou famille de
discontinuités
partition définit et nomme des parties
sélect choisit les parties précédemment définies
excavation réalise une excavation
save sauvegarde

La création d'un nouveau fichier se fait sous éditeur (éditeur vi de UNIX par exemple).
Le nom du fichier doit être suivi du suffixe "se".

1 - La zone d'intérêt
L'ordre "zone_of_interest" permet de préciser l'orientation et les dimensions de la
zone d'intérêt.
Les unités sont celles de l'utilisateur, qui devra s'assurer de leur cohérence. Le repère de
référence, appelé Géoréférence, est constitué par la rose des vents et le vecteur gravité : il
présente l'avantage de correspondre aux habitudes existant tant en géologie structurale qu'en
mine.
L'orientation du parallélépipède rectangle représentant la zone d'intérêt est spécifiée à
l'aide de deux orientations, appelées respectivement FO ("First Orientation") et SO ("Second
Orientation"). FO correspond à l'axe des X, SO à celui des Z. De la même façon que dans les
logiciels graphiques 3D de haut niveau, l'orientation fournie par l'utilisateur pour SO est
automatiquement corrigée de manière à être perpendiculaire à FO. En outre, par défaut, SO est
pris vertical.
L'axe Y est quant à lui pris normal aux axex X et Z, de manière à former un repère
orthonorme direct.
Procéder ainsi rend notamment facile la définition d'une zone d'intérêt autour d'une
galerie : FO représente alors l'axe de la galerie et S O la normale à la couche dans laquelle cette
dernière a été excavée.
92

Exemple :
zone_of-interest :
(
X = 20,30;
Y = 10,10 ;
Z = -520 ;
FO = {8, 90} ; /* First Orientation N90E8*/

Les orientations sont notées selon les conventions américaines : ainsi, {8,90} signifie N
90 E 8, où N 90 E est l'azimuth du vecteur pendage et 8 l'inclinaison de celui-ci par rapport à
l'horizontale.

2 • Définition de la fracturation
L'ordre "Séquence" regroupe l'ensemble des paramètres qui caractérisent une famille
de fractures.
Chaque séquence correspond à une discontinuité ou à une famille de discontinuités dont
le nom peut être spécifié après le mot-clé "Séquence".

A ce niveau, on distingue deux catégories de plans.

1) Les plans parfaitement connus, qui sont décrits par leur orientation dans le
Géorepère Naturel :
{•^inclinaison du vecteur plongement>,<azimuth du vecteur plongement>}
.... ou dans le Repère Global :
[<x>,<y>,<z>]
.... puis, après une ",", soit par un point appartenant au plan et connu par ses
coordonnées dans le Repère Global :
(<x>,<y>,<z>)

.... ou par la distance séparant le plan du point d'origine du Repère Global :


<d>
Exemple :
séquence Diaclases
(
Plane = {83, 123}, (8., 5., 5.) ;
Plane = [0.,0.,1.J, 2.5 ;
')"
93

2) Les familles de fractures définies statistiquement. Dans ce cas, l'orientation


et l'espacement interfractural sont décrits à l'aide de listes de noyaux pondérés :
<w> : <m> (<s ou d>)
où < w> est le poids du noyau, <m> la moyenne de la loi normale correspondante (dans
le cas de données linéaires) ou le vecteur moyen (dans le cas de données sphériques utilisant la
loi de Fisher), <s> son écart-type (dans le cas de données linéaires) et <d> le paramètre de
dispersion (dans le cas de données sphériques utilisant la loi de Fisher).
L'extension des fractures est prise en compte en spécifiant soit que tous les blocs actifs
doivent être découpés par les mêmes fractures (extent = SET), ou individuellement par des
fractures correspondant aux mêmes statistiques (extent = BLOCK).

Exemple :
séquence Diaclases
(
Extent = SET ;
Pôle =1.: (45,123} (100.) ;
Spacing =1.: 2.2(1.);

3 - Définition des zones ou partitions


L'ordre "Partition" permet de définir une bipartition de l'ensemble des blocs définis sur
la zone d'intérêt.
Chacune des deux sous-parties ainsi créées est identifiée à l'aide d'un nom.

4 - Sélection des partitions


L'ordre "Select" permet de spécifier les blocs affectés par les ordres "Séquence",
"Excavation", ou "Partition" suivants.
Pour cela, on utilise les sous-zones précédemment définies par des ordres "Partition".
Plusieurs opérateurs (OR, AND, NOT, MINUS) permettent de spécifier le sous-ensemble de
blocs désiré :
- <zone_l>OR<zone_2> signifie tout bloc appartenant à la zone_l ou à la zone_2
- <zone_l>AND<zone_2> signifie tout bloc appartenant à la zone_l et à la zone_2
- NOT <zone_l> signifie tout bloc n'appartenant pas à la zone_l
- <zone_l>MINUS<zone_2> signifie tout bloc appartenant à la zone_l mais pas à la
zone 2.
94

Des expressions complexes peuvent être construites en utilisant des crochets ("["et "]") et
ces différents opérateurs.
Exemple :
partition Layera
(
plane : {45,123}, (-3, O, 7) ;
plane : {45,12}, (5, 7, 8) ;
point = (0,0,8) ;
)

sélect (East_of_Fault OR [West_of_FaultAND Layer_b])

S • Création d'une excavation

L'ordre "Excavation" décrit un domaine convexe, défini par l'ensemble des plans le
limitant et un point interne, qui doit être excavé au sein de l'assemblage.

Exemple :
excavation Longwall :
(
point = 0..0..0. ;
plane hangingwall = 0.,0.,1.,1.45;
plane footjvall = 0.,0.,1.,0.;
plane face = 0.,1.,0.,4.5;
)

6 - Sauvegarde des données


L'ordre "Save" permet de sauvegarder la base de données des blocs à des étapes
intermédiaires de la reconstruction de l'assemblage des blocs.
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