Ce colloque s’inscrit dans une recherche d’objectivation des conditions du bonheur.

il s’agit également d’adopter une perspective aussi concrète que possible du bonheur et du
bien-être. Cette démarche est au cœur du projet dont l’ambition est de faire émerger des
politiques publiques innovantes, ayant pour objet non pas la réalisation du bonheur – donnée
empreinte d’une forte subjectivité – mais la recherche d’optimisation des conditions de
réalisation du bonheur et du bien-être

L’enjeu central c’est que les préférences et les aspirations ne sont pas définies
substantiellement, mais qu’elles dépendent d'une constante élaboration sociale, politique et
culturelle. Cette élaboration n'est pas réalisée par les individus dans l’abstrait, mais par des
individus attachés à la société par différentes types de liens sociaux : liens de filiation, liens de
participation élective, liens de participation organique, liens de citoyenneté. Comme signale
Serge Paugam (2008, 2014), ces liens apportent aux individus à la fois la protection et la
reconnaissance nécessaires à leur existence social.

En ce sens, on peut avancer la notion générale que pour chaque individu ces types de
liens ont une primauté différente (une « pondération ») dans le jugement sur le bien-être et la
définition de leurs perspectives d'avenir. Encore plus, au niveau collectif dans une société
spécifique ces liens peuvent être plus ou moins prééminents dans l'élaboration des perceptions
et les attentes de bien-être des individus, notamment en fonction d’une trajectoire historique
singulière.

En suivant cette voie, nous proposons comme point de départ pour notre recherche
d’explorer la question du bien-être dans le Chili contemporain à partir de l’hypothèse qu’il s’agit
d’une société qui peut être caractérisée en termes d’une configuration de type « familialiste ».