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BIRLJOTHÊQUE DK L'INSTITUT SUPÉKIEUR DE PHILOSOPHIE

LES ORIGINES
DE LA

psychologie contemporaine
PAR

le Cardinal D.-J. MERCIER


Président honoraire de l'Institut supérieur de Philosophie à l'Université de Louvaln
Membre de l'Académie royale de Belgique

DEUXIEME EDITION

LOUVAIN PARIS
Institut supérieur de Philosophie FÉLIX ALCAN, Éditeur
1, rue des Flamands, 1 108, Bd St-Germain, 108
1908
450 LE NÉO-TIIOMISME

philosophie chrétienne et spécialement le

thomisme. Sans doute, beaucoup de mémoires


traitaient des questions d'histoire de la philo-
sophie. Plusieurs étudiaient de ce point de vue
la scolastique et le thomisme. Néanmoins les
discussions qui suivirent ainsi que les mémoires
plutôt doctrinaux établirent de nouveau le succès
grandissant du thomisme dans les milieux catho-
liques.
L'Encyclique yEtenn Patris a donc effective-
ment remis en honneur la philosophie des
grands maîtres de la scolastique elle a ramené
;

l'unité d'enseignement dans les écoles catho-


liques. Elle a, de plus, appelé sur un monde
d'idées qui leur était généralement inconnu,
l'attention des érudits et des penseurs étrangers
à la foi chrétienne.
Aussi n'est-il pas rare qu'en des miheux non-
catholiques s'élèvent des voix pour apporter
d'appréciables hommages à la supériorité de
saintThomas d'Aquin et à l'importance du
mouvement de retour vers ses enseignements.
« Dans cette seconde édition, écrit dans
son célèbre ouvrage Der Zweck im Recht,
:

Rudolphe von Ihering, professeur à l'Université


de Goettingue, j'ajoute une note au texte, grâoe
à la recension que M. le vicaire Hohoff a
consacrée à mon ouvrage (Literarischer Hand-
LE NÉO-TIIOMISME 451

weisei\ 23^" année, n» 2)... Il me prouve par des


citations de Thomas d'Aquin que ce grand
esprit avait déjà reconnu avec une justesse
parfaite, aussi bien l'élément réaliste, pratique
et social, que l'élément historique de la moralité.
Il me reproche à bon droit mon ignorance. Mais
pareil reproche s'adresse avec infiniment plus
de raison aux philosophes modernes et aux
théologiens protestants qui ont négligé de tirer
profit des pensées grandioses de cet homme.
Maintenant que je connais ce vigoureux esprit,
je me demande avec étonnement comment il est
possible que des vérités comme celles qu'il a
professées, aient jamais pu tomber chez nos
savants protestants dans un aussi complet
oubli. Que d'erreurs on eût évitées
si on avait

fidèlement gardé ces doctrines Pour ma part,


!

si je les avais connues plus tôt, je crois que je

n'aurais pas écrit mon livre, parce que les idées


fondamentales que je tenais à publier se trouvent
déjà exprimées avec une clarté parfaite et une
remarquable fécondité de conception chez ce
puissant penseur.
» A titre d'échantillon, je soumets au lecteur
quelques sentences de sa bouche Firmiter nihil :

constat per rationem practicam nisi per ordina-


tionem ad ultimum finem, qui est bonum com-
mune. — In speculativis est eadem veritas apud
4o2 LE ISÉO-THOMISME

omnes, in operativis autem non est eadem


Veritas vel rectitude practica apud omnes. —
Humanae rationi naturale esse videtur, ut gra-
datim ab imperfecto ad perfectum veniat. —
Ratio humana mutabilis est et imperfecta et ideo
ejus lex mutabilis est. — Finis humanae legis
est utilitas hominum.
Malheureusement, je ne suis plus en état de
»

m'occuper de la scolastique médiévale et de la


morale catholique contemporaine et de réparer
ma négligence. Cependant le succès que mon
ouvrage pourra trouver, devra se manifester
également en ce que la science protestante ne
néglige pas l'avancement que la science catho-
lique théologique est de nature à lui procurer » 1).
Un autre protestant, M. Charles Gide, fait
entendre des accents analogues dans la Revue
(V économie politique qui paraît sous sa direction.

Rendant compte du livre de notre ancien


collègue, M. Brants, sur Les théories économiques
au XIII^ et au XI V^ siècles (Louvain, 1895),
il écrit ces lignes significatives : « La renais-
sance de l'École catholique et même du tho-
misme rend indispensable aujourd'hui l'étude
de ces doctrines qu'on croyait fossiles, et en

1) RuDOLPHE VON Ihering, Dcr Zv.'eck im Recht, 2. Aufl.


2. Bd., S. 161. Leipzig, 1886.

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