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2.1 Introduction
2.1.1 Qu’est ce qu’un fluide ?
Il est difficile de donner une définition précise du terme « fluide » au niveau d’un cours de
licence deuxième année.
On peut être tenté de définir un fluide par la propriété qu’il a de s’écouler en opposition au
solide qui ne s’écoule pas. L’expérience montre aussi que les fluides subissent des déformations
importantes sans qu’il soit nécessaire, pratiquement, d’exercer des efforts contrairement aux
milieux solides. Selon ces critères, l’eau, l’air, les liquides usuels, sont des fluides.
Mais que dire de certaines graisses ou huiles qui se figent quand la température diminue ? La
frontière entre fluides et solides n’est pas nettement marquée. Selon la valeur de sa température,
ou plus précisément de son état thermodynamique, un milieu peut avoir le comportement d’un
fluide ou d’un solide.
Il existe des corps qui s’écoulent très lentement sous l’action de leur propre poids, mais qui
opposent une grande résistance à l’écoulement si l’on veut forcer celui-ci à être rapide : par
exemple les glaciers. Ici on peut dire que selon l’échelle de temps sur laquelle on observe les
phénomènes, un milieu peut avoir le comportement d’un fluide ou d’un solide. Sur un laps de
temps court (une semaine par exemple), le glacier se comporte comme un solide ; sur un laps de
temps long (plusieurs années), le glacier se comporte comme un fluide.
Un autre exemple de comportement fluide et solide est donné par les milieux granulaires
(sable, poudre, . . . ). Selon les contraintes, ou forces, exercées sur le milieu, celui-ci peut s’écouler
ou bien demeurer figé. Pour un ingénieur en génie civil travaillant sur les sols ou les remblais, les
matériaux granulaires sont souvent assimilés à des matériaux solides, mais la matière granulaire
est vue comme un fluide dans l’industrie des poudres.
Notre objectif est modeste. Les fluides que nous étudierons sont les fluides usuels : l’air, l’eau,
les liquides et gaz usuels. Nous nous contenterons d’une approche intuitive. Les fluides épousent
les récipients dans lesquels ils sont ; ils s’écoulent. Par ailleurs, ils peuvent être compressibles ou
incompressibles.
9
10 CHAPITRE 2. STATIQUE DES FLUIDES
∆V
M D
∆F~
z z S
D0 D0 T~ ∆S
O O
y y
A
x x
Milieu extérieur à D
(a) (b)
de ce petit volume. On désigne par ρ la limite, si elle existe, de ∆m/∆V quand ∆V tend vers
0:
ρ = lim ∆m/∆V = ρ(x, y, z) = ρ(M ) (2.1)
∆V →0
∆F~
f~ = lim = f~(x, y, z) = f~(M ) (2.2)
∆V →0 ∆V
nous nous intéressons seulement à la statique : le milieu D0 est au repos (on dit aussi en
équilibre) dans le référentiel R. Les quantités d’accélération sont identiques à zéro, si bien que
la loi fondamentale s’énonce sous la forme suivante :
Remarque 1
Dans ce qui précède, le volume D est supposé complètement intérieur au volume D0 de telle
sorte que la surface S est complètement intérieure à D0 . Les efforts qui s’exercent sur la surface
S limitant S correspondent à des efforts de cohésion interne au milieu D0 . On a admis que
ces efforts sont des efforts de contact T~ ∆S sur la partie ∆S de S : il faut comprendre que
l’extérieur de D est le complémentaire de D dans D0 , et que seul le voisinage immédiat de ∆S
contribue à l’effort sur ∆S. Il s’agit là d’un choix de modélisation. Ce choix est suffisant pour
expliquer un très grand nombre de phénomènes usuels. Mais il ne permet pas, par exemple,
d’expliquer le phénomène de tension superficielle présent dans la forme d’un ménisque dans un
tube ou dans celle sphérique des gouttes de pluie.
Remarque 2
Dans la réalité, suivant les situations, et en pensant à un milieu matériel fluide, la surface S
limitant D peut être constituée de plusieurs morceaux : une surface fictive intérieure au fluide
S1 , une surface frontière solide S2 due à la présence de la paroi du récipient ou bien une surface
de séparation avec un autre fluide S3 (Fig. 2.2). Dans le paragraphe suivant, nous examinons
la situation où la surface S est toute entière intérieure au fluide (situation représentée à gauche
sur la figure 2.2). Les deux autres situations seront traitées plus loin (Paragraphe 2.3.5 sur les
conditions aux limites).
L’objectif du paragraphe qui suit est de spécifier la nature de ces efforts de contact (efforts
dits surfaciques).
12 CHAPITRE 2. STATIQUE DES FLUIDES
2.2.2 Modélisation
La démarche de modélisation consiste à faire un certain nombre d’hypothèses basées sur
l’observation et les idées intuitives que nous avons du phénomène. On est ainsi conduit à formuler
des hypothèses (en fait 3), c’est-à-dire à construire une théorie, qu’il convient ensuite de valider
par des expériences.
Hypothèse 1
On admet que ce qui a lieu sur la frontière du récipient se produit encore à l’intérieur. Par la
pensée on imagine une surface S au sein du domaine D de fluide. On a donc une surface S non
matérielle qui sépare le domaine D de fluide en deux sous-domaines D1 et D2 . Alors, au niveau
de ∆S entourant le point M , le fluide de D2 exerce sur D1 une force passant par M et normale
à ∆S (Fig. 2.3-a).
Pour exprimer cette force, on introduit le vecteur unitaire ~n2→1 normal à ∆S et dirigé vers
l’intérieur de D1 , et on écrit :
Hypothèse 2
Le scalaire p est indépendant de la direction ~n2→1 .
2.2. NOTION DE PRESSION 13
S
D1
a D2
Jet
∆S p ~n2→1 ∆S
M
Observation b
S
D2 D1
~n02→1
~n2→1 ∆F~D2 →D1
c = p ~n2→1 ∆S
S0 = −p ~n1→2 ∆S
D20 D10
Faisons passer par le point M deux surfaces S et S 0 avec les normales ~n2→1 et ~n02→1 et
séparant le domaine D en D1 et D2 d’une part et en D10 et D20 d’autre part. Alors on a (Fig.
2.3-c) :
– la force exercée par D2 sur D1 en M et par unité de surface est égale à p ~n2→1
– la force exercée par D20 sur D10 en M et par unité de surface est égale à p ~n02→1
En d’autres termes, le scalaire p ne dépend que du point M (et pas de la direction ~n2→1 ).
On écrira :
p = p(x, y, z) = p(M ) (2.6)
Hypothèse 3
Dans le fluide, le scalaire p est une grandeur positive.
Cette grandeur p est appelée pression.
La pression p décrit les efforts à l’intérieur du fluide. On dit que l’on a donné une description
des efforts intérieurs au milieu fluide. En statique des fluides, les efforts intérieurs sont décrits
par ce seul scalaire p. Remarquons qu’au niveau de ∆S, D2 ne peut exercer sur D1 un effort
tangentiel (parallèle à ∆S) sans mettre ∆S en mouvement (donc contraire à la statique).
Ainsi :
[masse] = M, [longueur] = L, [temps] = T
La pression est une force par unité de surface. Sa dimension est donc :
L’unité de pression dans le système international d’unités est le « Pascal » noté : Pa. Un
Pascal correspond à la pression p générée par une force de module un Newton agissant sur une
surface d’un mètre carré (1 Pa = 1 N.m−2 ).
14 CHAPITRE 2. STATIQUE DES FLUIDES
Tab. 2.1 – Préfixes des multiples et sous-multiples décimaux des unités du Système International
(SI)
pv = rT
ou :
p = rρT
dite loi de Mariotte ; p est la pression, T est la température absolue, r est la constante du gaz
parfait considéré.
Tous les gaz ne vérifient pas la loi de Mariotte ; d’autres lois sont possibles : citons par
exemple la loi de Van der Waals.
Pour conclure, retenons qu’un gaz est un fluide compressible ; sa masse volumique ρ dépend de
p et T (vérifiant par exemple la loi de Mariotte). Par contre un liquide est un fluide incompressible
2.3. LOI FONDAMENTALE DE LA STATIQUE DES FLUIDES 15
sur les plages de pression et de température habituellement rencontrées dans la vie courante ; sa
masse volumique ρ est une constante indépendante de p et de T .
Remarque
Nous verrons plus loin qu’à l’échelle du laboratoire, la masse volumique d’un gaz peut être
prise constante. Nous verrons aussi que, dû à des variations très importantes de la pression,
l’eau de mer a une masse volumique en surface différente de celle à 5000 m de profondeur (voir
exercice III, dans le paragraphe 2.6).
Référentiel S ~n
galiléen
z
M
D
O
y
Fluide
D0
x
ZZZ ZZ
~
f dV + (−p ~n) dS = ~0 (2.7)
D S
−−→ ~ −−→
ZZZ ZZ
OM ∧ f dV + OM ∧ (−p ~n) dS = ~0 (2.8)
D S
Dans ces intégrales, le point M est le point courant dans D ou sur S. Naturellement, les
équations (2.7) et (2.8) correspondent à la résultante et au moment en O des efforts appliqués
à D.
Au niveau des hypothèses, la force f~ est une fonction définie et continue par morceaux sur
D0 , la pression p est une fonction définie et de classe C 1 par morceaux sur D0 , et le volume
D est supposé avoir une surface S régulière par morceaux (c’est-à-dire de classe C 1 par mor-
ceaux). Rappelons que C 1 signifie continûment différentiable et que C 1 par morceaux signifie
continûment différentiable par morceaux.
Lemme 2.1 Soit D un volume de frontière S régulière par morceaux. Soit p une fonction définie
et de classe C 1 sur D. Alors :
−−→
ZZ ZZZ
p ~n dS = grad p dV (2.9)
S D
Démonstration
La première égalité dans la première ligne est évidente car le vecteur ~e est constant. La
seconde égalité est également évidente. Pour la dernière égalité dans la première ligne, on utilise
le théorème de la divergence (voir Annexe : Rappels de mathématiques). Enfin, sachant que ~e
−−→
est constant on a : div (p ~e) = grad p · ~e (Annexe : paragraphe A.3), et les égalités de la seconde
ligne s’en déduisent.
Les premier et dernier membres sont égaux quel que soit le vecteur ~e. On en déduit donc :
−−→
ZZ ZZZ
p ~n dS = grad p dV
S D
Lemme 2.2 Soit D un volume de frontière S régulière par morceaux. Soit p une fonction définie
et de classe C 1 sur D. Alors :
Démonstration
Nous procédons comme pour le lemme 2.1. Soit ~e un vecteur constant. Multiplions l’intégrale
de surface du premier membre scalairement par ~e. Il vient :
−−→ −−→ −−→
ZZ ZZ ZZ
~e · OM ∧ (p ~n) dS = ~e · OM ∧ (p ~n) dS = p ~e, OM , ~n dS
S
Z ZS ZZZS
−−→ −−→
= p ~e ∧ OM · ~n dS = div p ~e ∧ OM dV
S D
en utilisant le fait que ~e est un vecteur constant, les propriétés du produit mixte et le théorème
−−→ −−→ −−→
de la divergence. Par ailleurs on a : div(p ~e ∧ OM ) = ~e · (OM ∧ grad p) (voir Annexe : Rappels
de mathématiques, paragraphe A.3).
Comme conséquence, on a :
−−→ −−→ −−→ −−→ −−→
ZZ ZZZ ZZZ
~e · OM ∧ (p ~n) dS = ~e · OM ∧ grad p dV = ~e · OM ∧ grad p dV
S D D
Les premier et dernier membres sont égaux quel que soit le vecteur ~e. On en déduit donc :
−−→ −−→ −−→
ZZ ZZZ
OM ∧ p ~n dS = OM ∧ grad p dV
S D
−−→
ZZZ ZZZ
f~ dV − grad p dV = ~0 (2.11)
D D
−−→ ~ −−→ −−→
ZZZ ZZZ
OM ∧ f dV − OM ∧ grad p dV = ~0 (2.12)
D D
Remarque
Il faut bien remarquer que les lemmes 2.1 et 2.2 supposent, au niveau des hypothèses, que p
est de classe C 1 sur D. Comme conséquence :
– dans les deux lois (2.7) et (2.8), p est de classe C 1 par morceaux sur D0 ,
– dans les deux lois (2.11) et (2.12), p est de classe C 1 sur D0 .
où la valeur de la parenthèse est prise en M0 . Comme ∆V n’est pas nul, c’est la parenthèse qui
−−→
est nulle. Le point M0 est quelconque. On en déduit que f~ − grad p = ~0 en tout point M0 de D0 .
D’où :
−−→
f~ − grad p = ~0 (2.13)
en tout point M de D0 .
Référentiel galiléen
∆y
z ∆x
∆z
M
O y
x ∆V = ∆x ∆y ∆z
où ~ex , ~ey et ~ez sont les vecteurs unitaires des axes (O, x), (O, y) et (O, z). Traduisons, en se
limitant à la partie résultante, l’équilibre de ce petit volume : la résultante des efforts appliqués
à ce petit volume est nulle, donc
Projetons cette équation sur l’axe (O, x) puis divisons le résultat par ∆x ∆y ∆z :
1
~ex · f~(x, y, z) − {p(x + ∆x, y, z) − p(x, y, z)} = 0
∆x
∂p(x, y, z)
~ex · f~(x, y, z) − =0
∂x
∂p(x, y, z) ∂p(x, y, z)
~ey · f~(x, y, z) − =0 ~ez · f~(x, y, z) − =0
∂y ∂z
On retrouve l’équation (2.13). Cette équation traduit donc l’équilibre d’un petit volume
élémentaire autour de M .
Remarque
Nous voyons qu’avec (2.13), cette dernière équation est toujours vérifiée. En d’autres termes,
l’équation (2.12) pour le moment en O n’apporte aucune information supplémentaire au niveau
de l’équilibre local.
Reprenons le petit parallélépipède décrit ci-dessus. On peut constater que le moment en son
centre de tous les efforts appliqués au parallélépipède est nul. L’équation relative au moment
des efforts est donc trivialement vérifiée.
air (a) M ~n
∆S
eau
paroi fluide
S
récipient
air (b)
M ~n1→2
∆S
huile
Si un système matériel Σ1 exerce des efforts sur un système matériel Σ2 , dont la résultante
~ → 2) et le moment en un point O est M
est R(1 ~ O (1 → 2), alors Σ2 exerce sur Σ1 des efforts de
~ ~
résultante −R(1 → 2) et de moment en O, −MO (1 → 2).
Dans le cas de la statique des fluides, deux cas sont envisagés suivant que le fluide considéré
est contigu à une paroi solide ou à un autre fluide.
Le fluide, au repos, peut être contenu dans un récipient et donc être contigu à une paroi
solide (Fig. 2.6-a). Soit S la surface de la paroi et ∆S un petit élément de surface centré en
un point M de la paroi. Le vecteur normal unitaire en M à S est ~n dirigé de la paroi vers le
fluide. Le fluide exerce sur la paroi la force élémentaire −p ~n ∆S. Nous notons f~e ∆S la densité
surfacique d’efforts exercés par la paroi sur le fluide. On a :
– action du fluide sur l’élément ∆S de la paroi : −p ~n ∆S,
– action de la paroi solide sur le fluide : f~e ∆S.
−p ~n ∆S = −f~e ∆S
f~e = p ~n (2.14)
En conséquence de quoi, la force exercée par la paroi sur le fluide, en tout point M de la
paroi, est nécessairement normale à la paroi, dirigée vers le fluide et de module égal à la pression
p du fluide en M .
Si maintenant, nous considérons une surface S en contact avec RR le fluide, la résultante des
efforts exercés par le fluide sur S est donnée par l’intégrale : − S p ~n dS, où ~n est le vecteur
normal unitaire orienté de la paroi solide vers le fluide.
D’après (2.14), la résultante des efforts exercés par la paroi sur le fluide est :
ZZ
p ~n dS
S
2.4. EXEMPLES D’APPLICATION 21
2.4.1 Hydrostatique
L’hydrostatique correspond à la statique des fluides incompressibles, c’est-à-dire ayant une
masse volumique ρ constante (cas des liquides usuels) dans le champ de la pesanteur. Nous
supposons, de plus, que l’accélération de la pesanteur ~g est constante. Par ailleurs l’axe vertical
est Oz et est dirigé de bas en haut (Fig. 2.7). Comme déjà dit dans le paragraphe 2.1.2, un
liquide, dans la plupart des situations, a une masse volumique constante.
z
Référentiel
6 ~g
galiléen HH j
H ?
O -y
Équation de l’hydrostatique
Dans les conditions précisées ci-dessus, l’équation (2.13) devient :
−−→
grad p = ρ ~g (2.16)
dite équation de l’hydrostatique. En projetant cette équation sur les trois axes des coor-
données (Fig. 2.7), avec ~g = − g ~ez , il vient :
∂p ∂p ∂p
= 0, = 0, = −ρg (2.17)
∂x ∂y ∂z
22 CHAPITRE 2. STATIQUE DES FLUIDES
Des deux premières relations, on déduit que la pression ne dépend ni de x ni de y. Elle ne dépend
donc que de l’altitude z : p = p(z).
dp
p = p(z) , = −ρ g (2.18)
dz
On déduit de (2.18) que :
Conséquences
1) Il est facile de voir que la pression est constante sur les surfaces horizontales (z = cste) et
réciproquement les surfaces d’égale pression sont horizontales. En d’autres termes, les surfaces
isobares sont des surfaces horizontales.
2) L’interface entre deux liquides non miscibles est horizontale.
Pour la démonstration, considérons deux liquides 1 et 2 séparés par une interface S (Figure
2.8). Les pressions dans ces deux fluides sont notées p1 et p2 et leurs masses volumiques ρ1 et
ρ2 . On introduit deux points A et B de S situés respectivements aux cotes zA et zB . On écrit
successivement l’équilibre du fluide 1 puis du fluide 2 :
p1 (B) + ρ1 g zB = p1 (A) + ρ1 g zA
p2 (B) + ρ2 g zB = p2 (A) + ρ2 g zA
ρ1 g (zA − zB ) = ρ2 g (zA − zB )
(ρ1 − ρ2 ) (zA − zB ) = 0
Si ρ1 6= ρ2 , alors zA = zB quels que soient les points A et B. Sous l’action de la gravité, les
surfaces entre les deux liquides non miscibles sont horizontales.
zA ~g
A
liquide 1 liquide 2
zB B
air S
O
y
Surface libre
horizontale eau
x
Remarque
Le fait qu’une petite goutte d’eau en équilibre soit de forme sphérique peut apparaı̂tre comme
un paradoxe, car il est en contradiction avec le résultat qui vient d’être à l’instant démontré.
L’explication est dans la modélisation adoptée pour décrire les efforts exercés par l’extérieur de
D sur S dans le paragraphe 2.1.4. On a admis que ces efforts sont des efforts de contact. Le
phénomène de tension superficielle nécessaire pour expliquer la forme sphérique d’une goutte
n’a pas été pris en compte.
p = −ρ g z + cste
p = −ρ g z + 105 Pa
Pascal (Blaise Pascal, 1623–1662) a installé (Fig. 2.9) au-dessus d’un tonneau un tuyau
vertical très étroit et très haut (plusieurs mètres), l’implantation du tuyau sur le tonneau étant
parfaitement étanche. Le tonneau étant plein d’eau, Pascal versa alors en haut du tube (depuis
une fenêtre de maison) une quantité infime d’eau pour remplir le tube : le tonneau éclata.
Avec de l’eau (ρ = 1000 kg.m−3 , g = 10 m.s−2 et un tube de hauteur 20 m, on obtient une
augmentation de la pression en A, à la base du tube, égale à 1000 × 10 × 20 ' 2 × 105 Pa (de
l’ordre de deux atmosphères). Cet exemple illustre bien ce qui définit la pression : ce n’est pas
le poids total du liquide introduit dans le tube, situé au-dessus mais son poids par unité de
surface à la base du tube.
Il faut bien comprendre que la pression caractérise des efforts à l’intérieur du fluide.
Pour un tube de section droite égale à 0.5 cm2 (aire d’un cercle de rayon 0.4 cm), la masse
d’eau introduite dans le tube est seulement de 1000 × (0.5 × 10−4 ) × 20 = 1 kg, ce qui correspond
à un litre d’eau.
24 CHAPITRE 2. STATIQUE DES FLUIDES
z
pa
~g zA A
p1 h
zB B
Manomètre à liquide
Le manomètre à liquide est un appareil pour effectuer des mesures de pression. On considère
l’appareil présenté sur la figure 2.9. Un récipent R est rempli d’un gaz supposé êetre à la pression
p1 et on cherche à mesurer cette pression, laquelle est la même dans tout le récipient et dans la
partie du tube connectée au récipient R. Le tube contient un liquide de masse volumique ρ et
relie le récipient R à l’atmosphère extérieure qui est à la pression atmosphérique constante pa .
L’équilibre de la colonne de liquide conduit, d’après (2.19), à :
p + ρ g z = cste
d’où :
pA + ρ g z A = pB + ρ g z B
En utilisant la continuité de la pression à l’interface entre deux fluides (formule (2.15)), on peut
écrire que : pA = pa et pB = − p1 et donc :
p1 + ρ g z A = pa + ρ g z B
où A et B sont les deux points indiqués sur la figure 2.9. Sachant que zA − zB = h, on a :
p 1 = pa + ρ g h
le vecteur ~n étant dirigé vers le fluide. Un cas intéressant est celui où la paroi S est plane, car le
vecteur unitaire ~n normal à S est partout le même. Le vecteur ~n peut être sorti des intégrales.
Ainsi : Z Z Z Z
~ −
→ −−→
R= −p dS ~n, MO = −p OM dS ∧ ~n
S S
2.4. EXEMPLES D’APPLICATION 25
Pour cette géométrie, il existe un centre de poussée P , c’est-à-dire un point P en lequel les
−
→
efforts de pression ont un moment nul (M P = ~0). En effet :
−−→ −−→ −−→ −−→ −−→ −−→
OM = OP + P M , OM ∧ − p ~n = OP ∧ − p ~n + P M ∧ − p ~n
On intègre sur la surface S et il vient :
−
→ −−→ ~ − →
M O = OP ∧ R + MP
−
→ −
→ −−→ ~ −−→ ~ ∧−
→ ~ 2
Cherchons P tel que M P = ~0, soit M O = OP ∧ R. On vérifie que OP = R M O /|R| est une
solution particulière. En effet :
−−→ ~ ~ ∧−→ ~ 2 ∧R
~ −2 (−R
~ = |R| ~ ·−→ ~ ~ 2−
→ − →
OP ∧ R = (R M O ) /|R| M O) R + |R| MO = MO
~ et M
car R ~ O sont orthogonaux. L’ensemble des points recherchés sont tels que :
−−→ ~+ R ~ ∧−→ ~ 2
OP = λ R M O /|R| (λ scalaire quelconque)
Le point P0 situé sur la surface S est appelé « centre de poussée ». Les efforts de pression exercés
sur la surface S ~
sont équivalents à une force unique R appliquée au point P0 . On a donc un
~ . (Voir l’exercice V dans le paragraphe 2.6).
glisseur P0 , R
z −mF ~g
~g S
S
D P
O
Forces de pression Poussée
exercées sur S d’Archimède
ou bien :
Torseur des efforts de Torseur des efforts de
=−
pression exercés sur S pesanteur exercés sur D
Le torseur des efforts de pesanteur est un torseur univectoriel (ou glisseur) qui, ici, s’écrit :
{P, mF ~g }. On en déduit le théorème suivant :
Théorème 2.3 Dans le champ de la pesanteur (avec ~g = constante) et pour un fluide au repos,
on a pour toute partie D de ce fluide :
Torseur des efforts de
= −{P, mF ~g } = {P, −mF ~g } (2.21)
pression exercés sur S
Remarque
ρ n’est en général pas constant. Il est cependant tel que le fluide soit au repos dans le champ
de la pesanteur, et de ce fait ne dépend que de la cote z, car l’équation de la statique (2.13) :
−−→
grad p = ρ ~g doit être vérifiée.
z −mF ~g
~g S S
C
P D
Définition
On appelle fluide déplacé le volume de fluide qui occuperait la place du corps C si le corps
C était enlevé (Fig. 2.11).
On peut exprimer ce théorème sous la forme équivalente suivante : dans le champ de la
pesanteur, tout corps C au repos, immergé dans un fluide au repos, reçoit de la part de celui-ci
28 CHAPITRE 2. STATIQUE DES FLUIDES
une force de poussée verticale, orientée de bas en haut. Cette force, dont l’intensité est égale
à l’intensité du poids du volume de fluide déplacé, s’applique au centre de poussée P qui est
le centre d’inertie du volume de fluide déplacé. En général ce point P est distinct du centre
d’inertie G du solide C immergé.
Démonstration
Les forces exercées par le fluide sur le corps C sont les efforts de pression exercés sur la
surface S limitant C. Par la pensée, enlevons le corps C et mettons à la place de C du fluide au
repos. Ce fluide occupe le volume D limité par la surface S (Fig. 2.11). La surface limitant D et
la surface limitant le corps C sont les mêmes. Donc :
Torseur des efforts de Torseur des efforts de
= = {P, −mF ~g }
pression exercés sur C pression exercés sur S
Remarque
Supposons les deux points P et G distincts. Il faut bien noter que le corps C n’est pas en
général homogène. Il y a deux configurations d’équilibre possible : celle où le centre de poussée
P est au-dessous du centre de gravité G, et celle où le centre de poussée P est au-dessus du
centre de gravité G (Fig. 2.12). La première est une position d’équilibre instable et la seconde
2.5. THÉORÈME D’ARCHIMÈDE 29
−mF ~g −mF ~g
z
~g
G G
P P P P
G G
mC ~g
O mC ~g
une position d’équilibre stable. Nous ne donnons pas de démonstration rigoureuse, mais nous
pouvons avoir une idée intuitive du résultat, en perturbant légèrement les positions d’équilibre
avec P et G alignés.
T~ = (mF − mC ) ~g
z
−mF ~g
~g
C
P
G
A
fluide
O
mC ~g
z P0
~g
air
G y
P0
P
x
eau ligne de carène
(a) (b)
Appliquons le théorème d’Archimède au bateau totalement immergé dans l’air et l’eau, mais
partiellement immergé dans l’eau. D’après le paragraphe 2.5.2, la résultante de la poussée d’Ar-
chimède est : − (meau ~g + mair ~g ) où meau est la masse d’eau déplacée et mair est la masse d’air
déplacé. La masse d’air déplacé est très petite devant la masse d’eau déplacée ; en effet la masse
volumique de l’air qui est 1,29 kg.m−3 est très petite devant celle, 1000 kg.m−3 , de l’eau. Pour
le bateau, la résultante de la poussée d’Archimède est donc :
− meau ~g + mair ~g ~g ∼
= −meau ~g
Pour le centre P de poussée, d’après la règle sur les barycentres, on a :
−−→ −−→ −−→
meau + mair OP = meau OP eau + mair OP air
où Peau et Pair sont les centres d’inertie des deux volumes « eau déplacée » et « air déplacé ».
Comme précédemment, on peut négliger les contributions venant de l’air et écrire :
−−→ ∼ −−→
OP = OP eau
Tout se passe comme si la contribution de l’air était nulle. La poussée d’Archimède pour un
corps flottant est égal au torseur univectoriel de résultante −meau ~g appliquée au centre d’inertie
de l’eau déplacée.
2.5. THÉORÈME D’ARCHIMÈDE 31
Surface de carène
Supposons que le bateau ne soit soumis qu’à la pesanteur et à la poussée d’Archimède. On
a donc mbateau = meau . Imaginons qu’il bouge. La masse d’eau déplacée dans les différentes
configurations est toujours la même. À chaque configuration est associée un centre de poussée
P . Par rapport au bateau, les centres de poussée P n’occupent pas toujours la même position.
On appelle « surface de carène » la surface engendrée par l’ensemble des centres de poussée.
C’est une surface « dessinée » sur le bateau.
Pour être plus précis, considérons un bateau qui est un corps allongé cylindrique présentant
un plan de symétrie, et étudions ce qui se passe dans un plan de section droite (voir Fig. 2.14-b).
Le centre de poussée est P0 dans le cas où le bateau est horizontal, et P dans le cas où le bateau
est incliné. Il y a un centre de poussée P pour chaque inclinaison. Le lieu des points P dans le
plan de section droite considéré est la « ligne de carène ».
~g ~g
G
I I
G
P0 P0
G
I I
G
P P0 P P0
1
Pour des compléments mathématiques et plus de rigueur, voir le site :
http ://www.univ-irem.fr/IMG/pdf/P7.pdf
32 CHAPITRE 2. STATIQUE DES FLUIDES
p0
Référentiel
~n
galiléen S
z M
p0
D
O p0
y
p0
x
Corrigé
−−→
ZZ ZZZ
(−p0 ~n) dS = − grad p0 dV = ~0
S D
−−→ −−→ −−→
ZZ ZZZ
OM ∧ (−p0 ~n) dS = OM ∧ grad p0 dV = ~0
S D
−−→
La nullité à ~0 des deux intégrales est due au fait que p0 est constant, ce qui entraı̂ne grad p0 = ~0.
pa
~g
S
ρ1 d
h
O
ρs H
ρ2
Corrigé
1. Soit M un point du liquide 1 de cote z, et p1 (z) la pression en ce point. L’équation (2.18)
de l’hydrostatique implique :
dp1
= −ρ1 g , p1 (z) = −ρ1 g z + K1
dz
où K1 est une constante d’intégration. En z = d, on a l’interface du liquide 1 avec l’air de
l’atmosphère, donc d’après (2.15) : p1 (d) = pa . Comme conséquence on a : K1 = pa +ρ1 g d.
D’où :
p1 (z) = pa + ρ1 g (d − z) (II.1)
Dans le liquide 2, en un point M de cote z, la pression est p2 (z) avec p2 (z) = −ρ2 g z+K2 . À
l’interface entre les deux liquides, les pressions sont égales d’après (2.15), ce qui implique :
p1 (0) = pa + ρ1 g d = p2 (0) = K2 , K 2 = p a + ρ1 g d
En conclusion :
p2 (z) = pa + ρ1 g d − ρ2 g z (II.2)
Le second membre représente le poids du fluide déplacé au signe près (ρ1 h S est la masse
du liquide 1 déplacé et ρ2 (H − h) S est la masse du liquide 2 déplacé.
34 CHAPITRE 2. STATIQUE DES FLUIDES
4. Le solide est en équilibre, donc la résultante des forces de pesanteur et des forces de pression
exercées par les liquides sur la surface du cylindre est nulle. Il vient :
ρs H = ρ1 h + ρ2 (H − h) (II.4)
5. Pour un corps en équilibre dans un fluide au repos, et soumis par ailleurs aux seules forces
de pesanteur, le théorème d’Archimède dit (voir paragraphe 2.5.4) : la masse du fluide
déplacé est égale à la masse du corps immergé. Il vient :
ρs H S = ρ1 h S + ρ2 (H − h) S
h ρ2 − ρs
x= =
H ρ2 − ρ 1
Comme x est compris entre 0 et 1, on voit que ρs est tel que : ρ1 < ρs < ρ2 . Si le liquide
2 est de l’eau (ρ2 = 1000 kg.m−3 ) et le liquide 1 de l’huile d’olive (ρ1 = 900 kg.m−3 ) et si
le solide est en pierre ponce (ρs = 910 kg.m−3 ), on trouve x = 2.967.
Corrigé
1. Soit M un point de cote z et p la pression en ce point. Comme en hydrostatique, on peut
établir que p ne dépend que de z (voir paragraphe 2.4.1). Ainsi on a :
dp
= −ρ g , ρ − ρ0 = χθ ρ0 (p − p0 )
dz
2.6. EXERCICES AVEC CORRECTIONS 35
ln |1 + χθ (p − p0 )| = −χθ ρ0 g z
~g
pa pa
S S
V
h h
ρ ρ
V
Corrigé
1. Le cylindre plus la sphère constitue un solide partiellement immergé dans l’eau. C’est un
corps « flottant » ; on néglige la poussée d’Archimède due à l’air (voir paragraphe 2.5.5). Ce
solide est soumis aux forces de pesanteur et à la poussée d’Archimède. Cette dernière est
égale à la force −mF ~g appliquée au centre d’inertie du liquide déplacé, mF étant la masse
du liquide déplacé. Cette masse est mF = ρ (h S + V ). L’équilibre du solide considéré,
en se limitant à la résultante conduit à :
−mF ~g + (M + ρ1 V ) ~g = ~0
−ρ (h S + V ) + (M + ρ1 V ) = 0
ρS h − M
ρ1 = ρ + (IV.1)
V
2. Comme en 1, le cylindre plus la sphère constitue un solide partiellement immergé dans
l’eau, qui est soumis aux forces de pesanteur et à la poussée d’Archimède. Cette dernière
est égale à la force −mF ~g appliquée au centre d’inertie du liquide déplacé, mF étant la
masse du liquide déplacé. Cette masse est mF = ρ (h S). L’équilibre du solide considéré,
en se limitant à la résultante conduit à :
−mF ~g + (M + ρ2 V ) ~g = ~0
−ρ (h S) + (M + ρ2 V ) = 0
2.6. EXERCICES AVEC CORRECTIONS 37
ρS h − M
ρ2 = (IV.2)
V
Comme M < ρ g h, on vérifie sur (IV.1) que ρ1 > ρ, et sur (IV.2) que ρ2 > 0. Sur (IV.1)
et (IV.2), on vérifie que ρ1 = ρ + ρ2 donc ρ1 est plus grand que ρ2 . Dans la première
configuration, il y a des forces de pression qui s’exercent sur la sphère et qui entraı̂ne
une augmentation de la poussée d’Archimède. La poussée d’Archimède contribue à un
« allégement » du corps situé dans le liquide.
z 2L
Z
A
pa `
A
barrage
~n y
h O
eau α
O α = π/2
z Z
x pa A
eau h
O x
Corrigé
1. Soit M un point de l’eau de cote z, et p(z) la pression en ce point. L’équation (2.18) de
l’hydrostatique implique :
dp
= −ρ g , p(z) = −ρ g z + K
dz
38 CHAPITRE 2. STATIQUE DES FLUIDES
où K est une constante d’intégration. En z = h, on a la surface libre avec l’air de l’at-
mosphère, donc d’après (2.15) : p(h) = pa . Comme conséquence on a : K = pa + ρ g h.
D’où :
p(z) = pa + ρ g (h − z) , pe (z) = ρ g (h − z) (V.1)
2. Dans cette question, α = π/2 (Fig. 2.19). Donc h = `. La résultante des efforts dus à la
pression effective sur le barrage est :
ZZ Z Z
~ =
R pe (z) ~ex dS = pe (z) dS ~ex
S S
+L h h
z2 h2
Z Z
~ = ~ex
R dy ρ g (h − z) dz = ~ex [y]+L ρg hz − = ~ex 2 L ρ g
−L
−L 0 2 0 2
~ = ρ g L h2 ~ex = 1 ρ g S h ~ex
R (V.2)
2
car S = 2 L h = 2 L ` est l’aire du barrage.
De même, pour le moment en O, on a :
Z Z
−
→ −−→ −−→
ZZ
MO = OM ∧ (pe ~ex ) dS = pe OM dS ∧ ~ex
S S
Z +L h
−
→
Z
MO = ρ g (h − z) (y ~ey + z ~ez ) dy dz ∧ ~ex
−L 0
−
→ h2
MO = ρ g S ~ey (V.3)
6
3. Dans le cas 0 ≤ α ≤ π/2, on introduit ~n = sin(α) ~ex − cos(α) ~ez . La résultante des efforts
dus à la pression effective sur le barrage est :
ZZ Z Z Z +L Z h
~ = 1
R pe ~n dS = pe dS ~n = ~n dy ρ g (h − z) dz
S S −L 0 sin(α)
h2
~ 1
R = ~n 2 L ρ g
2 sin(α)
~ = (ρ g L ` h) ~n = 1 ρ g S h ~n
R (V.4)
2
car ` = h/ sin(α) et S = 2 L ` = 2 L h/ sin(α) est l’aire du barrage. Remarquons que le
résultat (V.4) est identique à celui (V.2) trouvé dans la question 2, à condition de remplacer
~ex par ~n.
2.6. EXERCICES AVEC CORRECTIONS 39
−
→ ρgh
MO = S ` ~ey (V.5)
6
4. On a vu dans le paragraphe 2.4, que les efforts de pression exercés par un fluide sur une
surface plane sont équivalents à un glisseur (vecteur force appliqué en un point, appelé
centre de poussée). Le barrage est une surface plane. Cherchons le centre de poussée,
c’est-à-dire le point P en lequel le moment des efforts de pression est nul. On a :
−
→ −
→ −−→ ~ ~
MP = MO + PO ∧ R =0
−−→
Pour des raisons de symétrie, on cherche le point P sur l’axe (O, Z) : OP = λ ~eZ . Nous
devons déterminer λ. Il vient :
~0 = −→ −−→ ~
MO + PO ∧ R =
ρgh
S ` ~ey − (λ ~eZ ) ∧
1
ρ g S h ~n
6 2
~0 = ρ g h S ` ~ey − λ 1 ρ g S h ~ey = ρ g h S ` − λ ~ey
6 2 6 2
On trouve :
`
λ= (V.6)
3
−−→ −→
Le point P est donc tel que OP = (1/3) OA. Remarquons que le calcul fait ici est valable
aussi bien pour α = π/2 que pour 0 < α < π/2.
En conclusion les efforts de pression exercés sur le barrage sont équivalents au torseur
univectoriel {P, (1/2) ρ g h S ~n}. Au niveau de l’équilibre du barrage, tout se passe comme
si le poids de la colonne d’eau se trouvant au-dessus du barrage était appliqué au point P
situé au tiers de la hauteur du barrage.
40 CHAPITRE 2. STATIQUE DES FLUIDES