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Palimpseste
« Lectures historiques »
L'auteur
M. Tahar Mansouri est professeur de l'Enseignement supérieur, il
enseigne l'histoire médiévale à la Faculté des Lettres, des Arts et des
Humanités de Mannouba, Tunis, (Tunisie). Il a publié une série d'articles
et d'ouvrages traitant des relations méditerranéennes au Moyen-Age et
centrés sur les relations entre Byzance et les pays d'Islam.
Les illustrations dans ce livre ont été extraites des documents suivants :
-Al-Hariri, Maqâmat, BN de paris, Ms arabe n° 5847 et 6094
- R. Ettinghausen, Arab painting, traduction arabe de 1. Salman et W.
Taha takriti, Fann al-taswîr cinda al-arab, Bagdad, 1974
- A. Arioli, Le !soli marabili, periplo arabo medievale, Einaudi, Torino, 1989
Du Voile et du Zunnâr
Du code vestimentaire en pays d'Islam
l'Or du Temps
2007
Avant propos
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M. Tahar Mansouri
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Du voile et du zunnâr
(1) Inspiré du titre de l'ouvrage de J. Ziegler, La Suisse lave plus blanc, Seuil,
Paris, 1990.
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Introduction
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(1) En Tunisie, la mode reste l'apanage d'une minorite de gens aises alors que
le reste de la population, particulierement la frange modeste, s'habille chez « le fri
pier » du village ou du souk hebdomadaire dans les regions a dominance rurale.
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Du voile et du zunnâr
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Du voile et du zunnâr
(1) cf., S. Bashear, Arabs and others in early Islam, Princeton- New Jersey, 1997,
pp. 51-2. L'auteur rapporte que non seulement la langue arabe unit les musulmans
mais qu'elle est aussi la langue des gens du paradis et s'appuyant sur les textes, il
démontre comment dans la tradition arabe, même les autres révélations ont été
faites dans la langue arabe. Alors que la langue des kajim est celle des gens
condamnés à l'enfer, allant jusqu'à dire que la langue la plus haïe pour Allah est
la langue persane (abghadhu al-kalâmi ila llâhi, al-fârisiyya).
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-
Le temps et l'espace
(1) Cette vision a été modifiée depuis lors grâce entre autres aux nouvelles
approches inhérentes au développement de l'écriture de l'histoire grâce à l'école
des Annales et à l'école marxiste.
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(1) C., Amalvi, Le goût du moyen-âge, Plon, Paris, 1996, pp. 13-14.
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Du voile et du zunnâr
(1) Il suffit de citer en Andalous les différentes principautés qui étaient nées de
l'éclatement du Califat omeyyade au tout début du XI• s., ou celle issues de la
chute des Zirides au milieu du XI• s. ou encore l'état du proche orient à la veille
de la: croisade. Ajoutons à cela la naissance de principautés et de sultanats régio
naux qui tout en exprimant une solidarité sentimentale étaient différents par
l'idéologie sunnite ou chiite et composés d'ethnies diverses de l'élément persan à
l'élmént berbère ou turco-mongol en plus du sbstartum arabe.
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(1) M. A., Shaban, al-Tarikh al-lslami fi tafsirin jadid, traduit de fanglais par A.
H al-Qaysi, beyrouth, 1982, pp. 24-25.
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Du voile et du zunnâr
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M. Tahar ManBouri
L'Islam
Pour parler de l'Islam, il faut bien commencer par son
Prophète. Muhammad b. 'Abd Allah b. 'Abd al-Muttalib
serait né vers 570 dans la famille de Hashim, issue de la tribu
de Quraych. Cette famille, tout en étant la moins fortunée,
elle jouissait du respect des autres contribules. Respect lui est
dû du fait de la charge religieuse qu'elle avait: « la charge du
temple des divinités de l'Arabie et centre de pèlerinage des
tribus fidèles ». Ce qui donnait à la Mecque le rôle d'une
plaque tournante dans la presqu'île arabique : « lieu de ren
contre des commerçants attirés par le profit, des poètes à la
(1) Voir sur ce sujet les études de N. V. Pigulevskiya, Araby u granits Vizantii I
Irana W-VI, Moscou-Léningrad, 1964 (texte en russe traduit en arabe par S.
Othman Hashim, al-'arab 'ala hudud byzanta wa Iran, IV-Vl') Koweit, 1985, et 1.
Shahid, Byzantium and the Arabs in the fourth century, Dumbarton Oaks Research
Library and Collection, Washington , D.C. 1982.
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Du voile et du zunnâr
(1) Nous avons utilisé le texte arabe et la traduction de R. Blachère citée dans
la bibliographie.
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J\1. TaharJ\1ansouri
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Du voile et du zunnâr
(1) Voir le texte in M. Tahar Mansouri, Chypre dans les sources arabes médiévales,
Nicosie, 2001
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Sémantique
Libâs, kiswa et thawb
- Le libâs
La nudité, al-'arâ', telle qu'elle se profile du texte coranique
est une situation extrême souvent liée au besoin et à la faim.
C'est un état naturel de l'homme, une valeur négative qui
s'oppose au libâs, et une menace et un châtiment divins.<1l
Mais c'est aussi l'état naturel de l'homme. Sans vêtement,
il est dit 'iryân (nu) ou, dans un langage plus populaire, « nu
comme la chair ». D'autres variantes expriment une connotent
un jugement. En Tunisie, l'indi gnation va se traduire par
Zont-a ou mzannat-a. Le terme, zont, dont le sens littéraire veut
dire bousculade, laisse supposer que la bousculade dévêt
l'individu. Le terme, zgat, est en fait une forme dialectale du
verbe, saqata (tomber ou chuter) et sous-entend que la per
sonne concernée est nue comme le jour de sa naissance ou de
sa chute du ventre maternel et, par extension, il devient Zugti
qui signifie va-nu-pieds. 12l Cela veut dire que la personne est
dépourvue de toute forme de couverture dans le sens social
et moral. Elle est hors de tout contrôle social ou moral que
(1) cc A toi apparient en vérité de n'y avoir pas faim, de n'être point nu de n'avoir pas
soif de ne point souffrir du soleil», Coran, XX, 116-118;
(2) R. Dozy, Supplément aux dictionnaires arabes, Bri!L 1881, Beyrouth, 1981, t. !,
p.596.
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(1) R. Dozy, op.cit., t. I, p. 580; voir une autre variante donnée par M. Beaussier,
Dictionnaire pratique arabe-français, Alger, 1887, p. 263 et A. Lentin, Supplément au
dictionnaire pratique arabe-français de M. Beaussier, Alger, 1959, p. 109.
(2) Op. cit., ], p. 579.
(3) Ibn Mandhur, Lisân, la lettre S, Dar Sader, Beyrouth, sans date, t. VI, p. 202.
(4) Ibidem.
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(1) Coran, II, 187 : « Durant /.a nuit du jeûne, je déclare pour vous licite de faire
galanterie pour vous et pour vos femmes : elles sont un vêtement pour vous et vous êtes
un vêtement pour elles ».
(2) Cf. Ibn Shiba, al-Kitab al-Musannaffi al-alwàith wa al-athar, éd. M. A. Shahin,
Beyrouth, sd. Vol. V, pp. 149- et ss.
(3) Coran, LXXVIII, 10-11 (al-naba', l'anronce): « Nous avons fait de la nuit un
voile (un habit), Nous avons fait du jour le temps de la vie »: A la différence de R
Blachère, nous penrons qu'il serait plus juste de traduire le mot libâs par habit,
dans la mesure où la langue arabe contient l'équivalent du voile.
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-LaKiswa
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(1) al-Hutay'a pour al-Zibriqan b. Badr, cité par Ibn Qutaiba, 'Uyun, vol. V, p.
195 : « Ne vas nulle part cherche! gloire, tu- es le Seul qui vêtit et qui nourrit les
tiens et c'est ta gloire ».
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-Lethawb
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La fonction identitaire du costume
(1) Lisân, op. cil., lettre M; Y. Jabbouri, al-Malâbis al-'arabiyya; op. cil., p. 107
(2) Lisân, Idem; Y. Jabbouri, ibidem, pp. 107, 144-145. Il semble que ce cache
sexe laissait entrevoir une des parties génitales féminines au point qu'une femme
ait dit un vers de poésie : « Que si aujourd'hui mon sexe apparaît totalement ou
partiellement, je ne l'autorise à personne ».
(3) Coran, VII, 31 ; Adnani al-Khatib, al-Malâbis wa al-Zina fi al-Islam, Beyrouth,
1999, pp. 134-5; Y. Jabbouri, idem, p. 145.
(4) Lisân, op. cil.; Y. Jabbouri, idem, pp. 107, 144-5.
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(1) Théodose, The theodosian code and navels and the sir1trondian constitutions, a
translation with commentary, by C. Pharr, Princeton University Press, 1952, pp.468-
472.
(2) cf., N. Oikonomides, Les listes de préséance byzantines des IX' et X• siècles,
Paris, 1972, p. 168: "Le jour de la Nativité [] il faut disposer les convives en cor
tège en ligne comme suit: lesAgarènes face aux empereurs àla sixième et àla sep
tième table [ ] habillés en blanc, sans ceinture, chaussés » ; voir pour les juifs au
Moyen-Age le travail de G.Kisch , « The yellow badge in history », in Historica
Judaica, XIX, New York, october 1957, part II, pp. 95-97.
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(1) Voir à titre indicatif les livres de cérémonies cités dans ce travail.
(2) Voir Robert U. « Les Signes... », op. cit., pp. 57-178. M. Pastoureau, L'étoffe
du diable, une histoire des rayures et des tissus rayés, Seuil, Paris, 1991.
(3) Voir chapitre Frontières confessionnelles.
(4) Ibn Hicham, al-Sira al-Nabawiya, éd.!. Abyari et ail, Beyrouth, sans date, t.
II, p. 263, cité par M. Yacoubi, Qabail al-shamfil wa dawlat al-mad1na, thèse dactylo
graphiée, soutenue à Tunis p. 263.
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Du voile et du zunnâr
(1) Al-Maliki, Riyâdh al-Nufûs, II, pp. 307-308; Ma'âlim al-Imân, III, pp. 37-38;
et pour la biographie de l' auteur, cf., M. T. Mansouri, « Les Ulam.a en rupture avec
le pouvoir d'après le Kitab al-Mihan », in Mélanges de l'Ecole Française de Rome, t.
115, Rome-Paris, 2003, pp. 565-80.
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(1) Ibn Fadl Allah al-Umari, Masdlik al-absdrfi Mamdlik al-Amsdr, L'Afrique moins
l'Egypte, traduit et annoté par Gaudefroy-Demombynes, Paris, 1927, pp. 125-127
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Du voile et du zunnâr
(1) Al-Raqiq al-Kairawani, Tarikh, éd. A.A al-Zaidan et LU.A Musa, Beyrouth,
1990. p. 192.
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Le costume de la sainteté :
la Khirqa11 1 et la Mouraqqa'a(21
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(1) a., notre article « Les Ulama ... », op. cit., in pp. 565-580.
(2) C'est le cas des femmes du village d'Ibyana, village situé dans les environs
de Tunis, qui se sont plaintes au juge Ibn Talib des viols commis sur certaines
d'entre elles par les esclaves de Yémir Ibrahim b. Ahmed al-Aghlabi, cf., Mihan, p.
463.
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Du voile et du zunndr
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Du voile et du zunnâr
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dont les producteurs lui étaient connus. Puis, les temps ayant
changé, il s'habillait des khiraq (pluriel de khirqa) ramassées
dans les dépôts d'ordures ».<11 La même pratique est signalée
en Orient musulman dans la mesure où les mutasawwifas
s'habillaient dans les dépôts d'ordures et se nourrissaient
d'aumônes. 1'1
Les hagiographes mettent l'accent sur la tenue vestimen
taire du personnage, objet de la biographie, pour insister sur
son désintéressement de la vie matérielle et sur son dévoue
ment à la cause religieuse dans sa dimension spirituelle. 131 Le
terme de« pauvre » exprime cette soif de spiritualité : tout le
bien que peut faire l'homme ici-bas ne serait pas suffisant
pour lui ouvrir la bonne voie dans l'au-delà. Il reste pauvre
en bienfaits car seul Dieu en est riche. L'homme ne peut en
aucun cas et d'aucune manière atteindre la perfection divine.
Le costume humble ou en haillons est en effet le symbole de
l'innocence, l'abstinence et l'abnégation. Sidi Muhriz, le
célèbre protecteur de la ville de Tunis et son« sultan », disait
que « Le croyant mange la première nourriture venue et s'habille
tout juste ce qu'il faut pour cacher sa nudité, il choisit ce qui est pur
et évite ce qui est impur ».l'i
D'autres sont si attachés à leur costume de laine qu'ils
expriment dans leur testament le vœu d'être enterré avec.
Dans de pareils costumes on a vécu, prié et lu le Coran. Dans
(1) Abu al-Qasim al-Labidi, Manaqib d'Abu Isluiq al-Jabaniyani, éd. et lrad. de H.
R. Idris, Pub. de la Faculté des Lettres et sciences Humaines d'Alger, PUF, Paris,
1959, p. 20.
(2) M. B. al-Nayyal, al-Haqiqaal-târikhiy ya, op.cil. p. 132.
(3) Nous relevons plusieurs cas dans Maliki, Riyadh, !, pp. 338, 481, 517; Il, pp.
30, 129, 410, 463, mais aussi dans Ma'âlim al-Imân, !, p. 98, 195, 234, 255, 323; II, p.
17, 19, 50; N, pp. 9, 43.
(4) Abu al-Talùr al-Farisi, Manâqib Muh riz b. Kluilaf, éd. et lrad. de H. R. Idris,
Pub. de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines d'Alger, PUF, Paris, 1959, p.
114 (texte arabe) p. 292 de la traduction.
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- Lutte d'influence
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Du voile et du zunndr
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Du voile et du zunnâr
(1) Ville d'al-Ahwâz en Iran, voir Ibn Khordadhbeh, Kitab al-masâlik wa al
Mamâlik, éd. M. ]. De Goeje, Bibliotheca Geographica Arabicorum, Leiden, Brill,
1889, pp. 42.
(2) Riyâdh, I, p. 214.
(3) Les chaussures de Tâ'if étaient appréciées en Ifriqiyy a, cf., Riyâdh, I, p. 447.
(4) cf. M. T. :Mansouri, « L'image de Byzance dans les sources arabes », in
Mélanges Louis Cardaillac, Zaghouan 1995, pp. 465-488.
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(1) Dabbâgh et Ibn Nâjî, Ma'âlim al-Imân, Il, pp. 296, 310.
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Hijâb ou voile
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Du voile et du zunnâr
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(1) Par exemple, le premier article de la constitution tunisienne qui est consi
dérée comme une constitution laïque par certains, stipule que « la Tunisie est un
état indépendant dont la religion est l'Islam; la langue, l'arabe et le régime, répu
blicain >>. Quoique d'autres articles insistent sur la liberté du culte, le premier
article reste significatif.
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Le voile dans les textes fondateurs de l'Islam
-Le Coran
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Du voile et du zunnâr
Prophète d'Allah, que le salut soit sur lui, dit alors : je jure au nom
de celui qui a mon âme entre ses mains, que si un jour le diable te
croise sur un chemin, il le quittera pour suivre un autre »Yi Ce
texte montre la crainte que Omar a semé au cœur des femmes
suite aux intimidations et menaces proférées à chaque fois
que l'occasion se présentait. Il nous éclaire aussi sur le point
de vue des femmes à l'égard du Prophète qu'elles trouvent
plus magnanime, et à l'égard de Omar qu'elles trouvent plus
rustre et plus violent. En même temps, leur port du voile est
un port circonstanciel. 11 n'est porté que dans la crainte et
sous la peur. Un autre hadîth rapporté uniquement par Ibn
Mâja<2J, montre le malaise des femmes du Prophète devant
cette ingérence de Omar dans leur quotidien, Zaineb B. Jahsh,
épouse du Prophète lui aurait dit, réprouvant son insistance
pour que les épouses du Prophète se voilent : « Omar a ordonné
aux femmes du Prophète de porter le voile, Zaineb lui a dit: Qu'est
ce que tu as contre nous et c'est chez nous que la révélation se pro
duit. Et ce fut la révélation du verset relatif au Hijâb ».<')Une telle
réplique de la part de Zaineb b. Jahsh, une des épouses du
Prophète, montre le malaise des femmes devant le comporte
ment outrancier de Omar.
Par ailleurs, le texte coranique relatif au voile montre qu'il
s'agit là d'un ordre divin lié à des circonstances historiques
précises. Par le verset 31 de la sourate al-Nûr (la lumière),
c'est au Prophète, qu'il a été demandé d'ordonner à ses
épouses et à celles des croyants de rabattre leur voile sur leur
(1) Boukhârî, Sahîh, 3051, 3407, 5621 ; Muslim, Sahîh, 4410 ; Ibn Hanbal,
Musnid, 1392.
(2) Ibn Mâja, Sunan, 4132.
(3) Il s'agit du verset 53 de la sourate XXXIII. Notons la contradiction entre ce
hadith et tous ceux qui affirment que le verset relatif au Hijâb, le verset 53 de la
sourate XXXIII, a été révélé au Prophète le soir même de son mariage avec Zaineb.
Ce hadith indique que é est après le mariage en question que le verset aurait été
révélé.
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- Le Hadîth01
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Source Contenu
n° 3044 Jésus n'a pas été attiré par Satan parce qu'il était
voilé
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Du voile et du zunnâr
(1) Boukhari, n ° 6083; Nasa'i, n ° 105; Abou Daoud, n ° 544, 2745, Ibn
Hanbal n ° 5026 9881, 16122, 17515, 21384, 22791, 25884; Malik, n ° 295.
(2) Voir à ce propos la thèse de Helga Graen, Le port du voile traditio":';"l
et religieux des femmes en Tunisie, (Thèse de Socmlogie, dactyloi;raplùee,
Faculté des Lettres et Sciences humaines, Tunis, 1985); M. H. Shern, « What
is Hijâb », in The Muslim world, vol. LXXVII, July-October 1987, n° 3-4, pp.
151-163
(3) Ce terme tout en évoluant dans le temps, a été associé souvent aux
femmes bédouines, sinon aux femmes citadines de condition modeste. Il
81
M. Tahar Mansouri
varie en couleur, en forme et en tissu selon les époques, les régions et les
milieux sociaux. Mais la fonction essentielle reste la même partout, cacher
le visage et ne laisser apparaître que les yeux. Cf. Dozy, Dictionnaire
détaillé des noms de vêtements, op.cit. , p. 64 et ss.
(1) Ibn Habib, 'adab al-Nisâ', op. cit. p. 207.
(2) Ibn Mandhur, Lisân al-'Arab, vol.VIII, éd. Dar Sader, Beyrouth, (s.
d.). On emploie le terme burqu' pour désigner le ciel. Il se dégage entre le
burqu' porté par les femmes et le ciel, deux similitudes : on ne peut rien
observer au-delà de ce qui est apparent du ciel et le ciel est constellé
d'astre tout comme le burqu' qui est entaché de trous. d. en dernier Y.
Jabbouri, al-Malabisal-'arabiyya fi al-Shi'r al-Jâhili, op. cit pp. 88-89.
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Du voile et du zunnâr
(1) Al-Darami, poète du Ier siècle, qui d'un grand buveur de vin se
transforme en ascète ou presque, cl., K. Adnani, al-malâbis wa al-Zîna fi al
Islam, Beyrouth, 1999, pp. 184-5. la traduction des vers de poésie est nôtre.
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N!. TaharN!ansouri
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Du voile et du zunnâr
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qu'il n'a rencontré ce terme que dans les textes contemporains de al
Nowayri, c'est-à-dire au XIV' siècle, or le terme est plus ancien et on le
rencontre dans plusieurs textes historiques et littéraires, voir ci-dessous.
(1) Ibn Sa'd, vol., V, p. 281 in A. S. al-Ali, « Alwan al-Malâbis al-ara
biyya fi al-'Uhûd al-islâmiyya al-'ûla », in Majallat al-Majma' al-'ilmi al
Iraqi, vol. 26, 1975, I, p. 74. (sera cité Alwan, I)
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Du voile et d u zunnâr
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Du voile et du zunnâr
(1) Ibn Habib, Kitâb 'adab al-nisâ', pp. 228-9. Le chapitre qui contient les
interdictions porte le titre : « L'interdiction aux femmes esclaves d'imiter
les femmes libres dans leurs costumes ».
(2) Abou Zakariya, Yahiya b. Abi Bakr, Kitâb al-S1ra wa akhbâr al-'a'im
ma, éd. A Ayyoub, MTE, Tunis, 1985, p 301-302.
(3) Ibn al-Washsha, kitab al-Mouachcha, p. 172. « Que Dieu puisse pro
hiber aux femmes laides de porter le voile et que pour les belles femmes,
le port du voile soit un péché irrémissible ». Alors que d'autres pensent
que le voile peut créer entre les femmes une certaine égalité puisqu'il est
dit : « Que le voile soit une bénédiction divine, qui dérobe au regard tout
visage laid, et cache les plus belles au regard des hommes».
89
M. Tahar Mansouri
héler une épouse du Prophète sortie de chez elle pour lui rap
peler l'obligation de porter le voile.<11
D'autres femmes ont exprimé leur malaise durant tout le
Moyen-Age en bravant les décisions des ulémas qui s'ap
puyaient sur le texte coranique où l'obligation de porter le
voile est une expression voilée, car hormis l'ordre coranique
donné au Prophète pour que les femmes musulmanes et les
épouses du Prophète couvrent leur poitrine, ou l'obligation
franche des hommes de traiter avec les épouses du Prophète
derrière un voile, rien de tel n'existe dans les autres textes.
Mais malgré cette rareté textuelle, on n'a compris les deux
versets coraniques<21 que dans le sens de l'exclusion des
femmes. Mais, en dépit des obligations et des interdictions,
les femmes ont fait souvent fi de ces obligations, la preuve en
est les ordres successifs intimant l'ordre aux femmes de s'y
conformer.<31 La littérature populaire donne aux femmes le
plus beau rôle dans le contournement des décisions, sinon on
comprendrait mal la chasse des femmes par les muhtasib ou
les gouverneurs au Caire ou ailleurs dans les plus grandes
villes de l'Islam, pour les punir en plein public.
Le législateur musulman ainsi que le pouvoir s'est occupé
du costume de la femme de la tête au pied. Les ouvrages de
Hisba qui n'interdisent pas aux femmes de vaquer à leurs
besoins dans le marché et auprès des artisans, leur interdisent
cependant d'entrer dans les ateliers des tisserands et des cou
turiers. Les textes de Hisba leurs assignent une place sur le
perron des boutiques.<•1
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Du voile et du zunnâr
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Du voile et du zunnâr
93
Ms arabe, 6094, fol. 206v
R. Ettinghausen, Fann al-taswîr cinda al-arab, p. 178
94
Ms arabe, 5847, fol. 101
R. Ettinghausen, Fann al-taswîr 'inda al-arab, p. 79
95
R. Ettinghausen, Fann al-taswîr cinda al-arab, p. 130
Ms arabe, 5847, fol. 35
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R. Ettinghausen, Fann al-taswîr 'inda al-arab, p. 68
97
Ms arabe, 5847, fol. 148v0
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R. Ettinghausen, Fann al-taswîr cinda al-arab, p. 99
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Ms arabe, 5847, fol. 20v0
100
Ms arabe, 5847, fol. 13v0
Ms arabe, 6094, fol. 157
101
Ms arabe, 5847, fol. 16
R. Ettinghausen, Fann al-taswîr cinda al-arab, p. 144
102
Ms arabe, 5847, fol. 105
Ms arabe, 5847, fol. 25
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Ms arabe, 5847, fol. 22
Ms arabe, 5847, fol. 19v 0
104
Ms arabe, 5847, fol. 122v0
R. Ettinghausen, Fann al-taswîr cinda al-arab, p. 76
105
Ms arabe, 5847, fol. 53
R. Ettinghausen, Fann al-taswîr 'inda al-arab, p. 69
106
R. Ettinghausen, Fann al-taswîr 'inda al-arab, p. 71
107
R. Ettinghausen, Fann al-taswîr cinda al-arab, p. 166
108
Ambrosiana, Milano, Ms n° 70, fol. 24v 0 in A. Arioli, Le ]soli marabili.
109
Ms arabe, 5847, fol. 39
110
Frontières confessionnelles
Entre musulmans et non musulmans
111
M. Tahar Mansouri
112
Du voile et du zunnâr
113
M. Tahar Mansouri
( 1) Coran, XIX.
(2) Coran, IV, 157 : « Nous avons maudit les juifs pour avoir dit : Nous
avons tué le Messie, Jésus fils de marie, l'apôtre d'Allah, alors qu'ils ne l'ont ni
tué ni crucifié, maiE que son sosie a été substitué à leurs yeux. En vérité, ceux qui
s'opposent à l'égard de Jésus sont certes dans un doute à son endroit. Ils n'ont
nulle connaissance de Jésus en certitude. Tout au contraire Allah l'a élevé vers
lui. Allah est puissant et sa ge ».
114
Du voile et du zunnâr
vés dans les textes arabes et ont servi souvent de base de réfé
rence pour les siècles suivants.l1 J
Les chroniqueurs qui rapportent l'ensemble des conditions
insistent sur la rédaction d'un pacte modèle par les chrétiens
de Syrie contenant l'ensemble des droits et des devoirs des
uns et des autres, que l'on peut répertorier comme suit 1'1:
115
M. Tahar Mansouri
(1) Il s'agirait pour le Juifs et selon le texte Coranique, IX, 30, pour cer
taines factions juives du fils de Dieu, cf. E. Fagnan, traduction d' al
Mawardi, p. 306, note 1.
(2) Ibn Qayyim al-Jawziya, op. cit., pp. 5-6
(3) Les différentes leçons d'lbnAsakir, Târikh Dimashq, ont été regrou
pées par W. al-Qadhi, op. cit., pp.267-269
(4) Voir les différents cas cités par Abou Youssef, Kitâb al-Kharâj, p.128,
qui sont liés à la perception de Jizya.
116
Du voile et du zunnâr
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Du voile et du zunnâr
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(1) Q. A. Qasim, al-Yahûd fi Misr min al-fath al-'arabi ila al-gazw al-Othmâni,
le Caire, 1987, p. 86.
(2) W. al-Qadhi, Madkhal 'ila dirâsat Uhûd al-Sulh al-Islamiyya, op. dt.,
pp. 251-26 9. L'auteur a regroupé les textes épars dans les sources en
annexes de son article, qui permettent la comparaison.
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Du voile et du zunnâr
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(1) S. Triton, op. cit., pp.9-18, 122, 124, était parmi les premiers à réfu
ter l'authenticité du pacte de Omar, puis d'autres l'ont suivi comme B.
Lewis, ou Z. al-Qadha pour ne citer que les plus significatifs!
(2) Z al-Qadha, op.ctt.
(3) M. Hamidullah, al-wathaiq al-Siyâsiyaya, op.cit. p. 488.
(4) Cf., M. T. Mansouri, « Les dhimmis en Egypte mamlouk », op. cit.
122
Du voile et du zunnâr
(1) Cf., M. T. Mansouri, Chypr e dans les sources arabes médiévales, Nicosie,
2001 ; Idem, << Déplacement forcé et déportations de populations sur les
frontières entre Byzance et l'islam (VIIe- Xe siècles)», in Colloque Migrations
et diasporas méditerranéennes (Xe /XVIe siècles), Publications de la Sorbonne,
Paris, 2002, pp. 107-114.
123
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124
Du voile et du zunnâr
125
M. Tahar Mansouri
(1) Al-Shayzari, al-Rutba fi talab al-Hisba, op. cit. p. 106, voir aussi
Anonyme, kitâb al-Hawâdith, éd. B. A. Marouf et I. A. Raouf, Beyrouth,
1997, pp. 95-96.
(2) Ibn Mandhour, Lisân al-'Arab, la lettre L.
(3) Op. cit., la lettre R.
126
Du voile et du zunnâr
-LeZunnar
Le mot zunnâr indique une ceinture portée aussi bien par
l'homme que par la femmel11• Durant le Moyen-Age, il est le
strict équivalent de la ceinture que porte le dhimmi par-dessus
(1) Selon Dozy, Dictionnaire ... , op. cit. pp. 196-197, ce mot désigne
aussi un manteau grossier en Andalousie. Lisân, la lettre R.
127
M. Tahar Mansouri
(1) Ibn Aybak al-Dawadar, al-Durr al-Fâkhir fi sirat al-malik al-Nâsir, éd.
H. R. Roemer, Publication du Deutches archéologisches Institut Kairo, Le
Caire, 1960 p. 397. Le même auteur utilise le mot zunnâr pour désigner
une arme pointue qui peut perforer un homme, voir dans le même texte,
p. 255.
(2) Coran, V, 60, voir aussi les versets II, 65; VII, 166.
(3) Tabari, Târîkh al-Rusul, VIII, p. 324, cité par A. Charfi, al-Fikr al-isla
mi fi al-radd 'ala al-Na!i.âra, Tunis, 1986,p. 184.
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M. Tahar Mansouri
quand ils les enlèvent, Dieu leur enlève leur dignité » 111 ou encore,
« Ainsi mettez la 'lmâma, elle est la marque de l'Islam et elle est
une frontière entre les musulmans et les associateurs »121 ou encore
« Dieu nous a distingués des associateurs par les 'amâ'im et les
qalânis ».131 De telles injonctions permettaient de percevoir
une double identité, Arabe ou non Arabe, musulmane ou non
musulmane. Au départ, le port de la 'lmâma (turban) est une
pratique arabe. Depuis la période pré-islamique les Arabes
portaient le turban comme une marque d'identité arabe. Or la
reconduction d'une telle pratique après la naissance de l'Islam
et l'entrée de peuples non arabes dans le giron de la nouvelle
religion poserait le problème de l'identité arabe par le turban.
Et si tout Arabe doit se distinguer par sa 'lmâma, cela peut
sous-entendre que les non Arabes, musulmans fussent-ils, n'y
avaient pas droit. La 'lmâma, de ce fait, devient une spécificité
arabe. En conséquence, les Arabes juifs et chrétiens pouvaient
se fondre dans la société musulmane sans professer l'Islam.
Ainsi, ils avaient toutes les chances d'être les égaux des
musulmans et d'échapper au contrôle fiscal, politique et mili
taire. Toutefois, le monopole de ce costume par les Arabes,
puis par les Musulmans, prive en fait tous les autres d'une
telle distinction positive. Emanant de la bouche même du
Prophète, une telle privation devrait mettre les non arabes et
les non musulmans en marge de la société. Cependant cette
distinction par le turban aura par la suite des conséquences
négatives sous les abbassides au moment de l'émergence au
devant de la scène politique et administrative de l'empire, de
musulmans non arabes et qu'on désigne par le terme de
134
Du voile et du zunnâr
135
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- Raison du traitement
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Du voile et du zunnâr
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(1) U. Robert, op. dt. pp. 60-61, J. Edwards, T he Jews in Western Europe
(1400-1600), Manchester Medieval Sources Series, Manchester University
Press, Manchester and New-York, 1994, pp. 90-92; O. Nirenberg, op. cit.,
pp. 129-133 ; Idem, « Religions ... », in Christians, Muslims and Jews in
medieval and early modern Spain, ed. By M. O. Mayerson, E.D. English,
University of Notre Dame, Indiana, 2000, pp .141-160, « From yellow to
red: on the distinguishing head-covering of the Jews of Venice », infewish
History, vol. 6, nos. 1-2, 1992, p. 183.
(2) U. Robert, « Les signes ... », op. cit., p. 131 parlant des hérétiques
crucesignatis dont les croix portées une sur le dos et l'autre sur la poitri
ne ce qui« les vouait à la risée publique et à être en butte aux vexations,
au mépris et à la honte », F. Piponnier et P. Mane, Se vêtir au moyen-âge,
Paris, 1995, pp. 164-170, les deux auteurs pensent que cet habillement dis
tinctif appliqué aux juifs est d'origine musulmane, p.166.
(3) Al-Ayni, cJqd al-Jumân fi târîkh ahl al-Zamân, éd. M. M. Amin, Le
Caire, 1990, II, pp. 181-182.
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Du voile et du zunnâr
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(1) U. Robert,« Les signes ... », op. cit., p. 148. L'auteur évoque l'or
donnance énùse par les Consuls de Castres en 1355 à l'encontre des
lépreux de la maladrerie de Saint Barthélemy resté en vigueur dans la
ville jusqu'en 1561. A la page 161, le même auteur tente d'expliquer l'ori
gine des insignes attribués aux cagots et il cite une étude qui en attribue
les origines aux sarrasins avec une grande méconnaissance du texte
Coranique. U. Robert exprime son étonnement quant à l'explication citée.
(2) Wansharissi, al-Mi'yâr, VI, p. 69, cf. V. Lagardère, Histoire et société
en Occident musulman au Mayen-âge, analyse du Mi'yâr d' al-Wansharisi,
Madrid, 1995, p .45.
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Le Costume et ses couleurs
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M. Tahar Mansouri
(1) Pour nùeux apprécier les différents sens des couleurs dans la
langue arabe, nous renvoyons aux études de M. Shukri al-Alousi, A
Morabia (1964) A. Salih al-Ali (1975), A Bouhdiba (1978) G. et. J. Ducatez
(1980), M. Hafedh Dhieb (1985), A. Mokhtar Omar (1986), et S. Misaoui
(1996) cités dans ce travail.
(2) Alusi M. Shukri, op. cit., V, 1, t. 3, pp. 76-84; V,1, t. 4, pp. 110-118.
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-Leblanc
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-Le noir
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A1. TaharA1ansouri
(1) Ibidem., p. 74
(2) Ibidem., pp. 71-73.
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Du voile et du zunnâr
- Le jaune et le rouge
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Du voile et du zunnâr
-Le vert
Syn onyme de la naturei'1 ou couleur
positivé'), la couleur
verte est symbole de la vitalité et
de la jeunesse, mais aussi
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-Le bleu
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171
Conclusion
173
!VI. TaharlVIansouri
(1) Abd al-Malik b. Habib, Kitâb 'adab al-Nisâ', éd. A. Turki, Beyrouth,
1992, pp. 228-9.
174
Du voile et du zunnâr
175
Annexes
Les versets coraniques relatifs au voile, Hijâb, sont cités d'après la tra
duction de R. Blachère, Le Coran, réédition Maisonneuve et Larose, Paris,
1999. Les numéros en chiffres romains sont ceux des sourates et ceux en
chiffres arabes des versets, et entre parenthèses sont les titres des sourates
suivis par le lieu de la révélation :
XVII, 45 (al-'Isra, Le voyage nocturne, rnecquoise)
« Quand tu récites la prédication, entre toi et ceux qui ne croient point
en la vie dernière, nous plaçons un voile tendu et plaçons, sur leurs cœurs,
des enveloppes et une fissure, dans leurs oreilles àfin qu'ils ne comprennent
point ».
XIX, 17 (Mariem, Marie, rnecquoise)
« Et dans l'écriture, mentionne Marie quand elle se retira de sa famille
en un lieu oriental et qu'elle disposa un voile en deçà d'eux».
XXIV, 31 (al-Nour, la Lumière, Médinoise)
« Dis aux Croyants qu'ils baissent leurs regards et soient chastes. Ce
sera plus décent pour eux. Allah est bien informé de ce qu'ils font.
Dis aux Croyantes de baisser leurs regards, d'être chastes, de ne mon
trer de leurs atours que ce qui paraît. Qu'elles rabattent leurs voiles sur
leurs gorges (ou poitrines) ! Qu'elles montrent seulement leurs atours à
leurs époux, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs époux, ou à leurs fils,
ou aux fils de leurs époux, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou
aux fils de leurs sœurs, ou à leurs femmes, ou à leurs esclaves ou à leurs
serviteurs mâles que n'habite pas leur désir (charnel), ou aux garçons qui
ne sont pas encore au fait de la conformation des femmes. Que les
Croyantes ne frappent point le sol de leurs pieds pour montrer leurs
atours qu'elles cachent ! Revenez tous à Allah, ô Croyants ! Peut-être
serez-vous bienheureux. »
XXXIII, 53 (al-' ahzâb, Les factions, Médinoise)
« 0 vous qui croyez! N'entrez dans les appartements du Prophète que
quand il vous est donné permission pour un repas ! N'entrez point alors
sans attendre le moment de ce repas ! Quand toutefois vous êtes invités,
177
M. Taluzr Mansouri
entrez! Dès que vous avez pris le repas, retirez-vous sans vous abandonner,
familiers à un discours. Cela offense le Prophète et il a honte de vous. Mais
Allah n'a pas honte de la vérité.
Quand vous demandez un objet aux épouses du Prophète, demandez-le
derrière un voile"! Cela est plus décent pour vos cœurs et leurs cœurs. Il
n'est pas licite à vous d'offenser l'apôtre d'Allah, ni d'épouser jamais ses
épouses, après lui. C'est au regard d'Allah péché immense. »
XXXVIII, 32 (Sad, Mecquoise) (29-33)
« A David nous avons donné Salomon. Quel serviteur excellent il fut
en repentance, quand le soir on lui présenta les nobles cavales et qu'il dit :
J'ai préféré l'amour de ce bien terrestre à l'invocation de mon seigneur,
jusqu'à ce que le soleil se cache dans le voile de la nuit. Ramenez-moi ces
cavales et il se mit à leur trancher les jarrets et le col. »
XLI, 5 (Fuf!f!.ilat, Elles ont été rendues intelligibles, Mecquoise)(l-5)
« H. M. Réve1ation (tanzîl) du bienfaiteur miséricordieux. Ecriture
dont les aya ont été rendues intelligibles, en une révélation arabe, pour un
peuple qui sait. Annonciateur et avertisseur. La plupart d'entre eux se
sont détournés et eux n'entendent point. Ils ont dit : Nos cœurs sont dans
des enveloppes (qui les isolent) de ce vers quoi vous nous appelez. En nos
oreilles est une fissure. Entre vous et nous est un voile. Agis, car nous
allons agir. »
XLII, 51 (al-shûrâ, La délibération, Mecquoise)
« Il n'a pas été donné à un mortel (bashar) qu'Allah lui parle, sinon
par révélation ou derrière un voile. »
LXXXIII, 15 (al-mutaffifûn, Les fraudeurs, Mecquoise)
« Malheur ce jour-là à ceux qui auront crié au mensonge et traité de
mensonge le jour du Jugement ! Seul le taxe de mensonge un adversaire
plein de péchés qui, lorsqu'on lui communique nos aya, s'écrie : ce sont
histoires des anciens. Q'ils prennent garde! Leur cœur, bien plutôt, a été
endurci par ce qu'ils acquéraient qu'ils prennent garde! en vérité de leur
seigneur ce jour-là ils seront séparés ( par un voile). »
178
Bibliographie
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Table des matières
Avant propos 7
Introduction 11
Le temps et l'espace 17
Une nouvelle idéologie : La justice et l'équité 25
L'état musulman après le prophète 27
Sémantique : Libâs, kiswa et thawb 31
Le libâs 31
La Kiswa 38
Le thawb 40
��=w� 65
Le voile dans les textes fondateurs de l'Islam 69
Le Coran 69
LeHadîth 74
Hijâb : frontière entre hommes et femmes 81
Hijâb : entre la femme libre et la femme esclave 86
191
Ghiyâr et Shikla : le différentiel distinctif 125
Le Zunnâr 127
Historique des décisions califales 128
Aux origines du costume différent 133
Raison du traitement 136
Réaction des dhirnrnis 143
Costumes et couleurs dans l'Islam médiéval 147
Le blanc 154
Le noir 161
Le jaune et le rouge 163
Le vert 167
Le bleu 168
Conclusion 173
Annexes 177
Bibliographie 179
Les sources 179
Ouvrages et articles 182
Du voile et du zunnâr
un livre de Mohamed Tahar Mansouri
aux éditions l 'Or du Temps
Conception & Réalisation
l'Or du Temps
achevé d'imprimer
sous les presses de l'imprimerie SIMPACT - Tunis
Du Voile et du Zunnâr
un livre de M Tahar Mansouri
aux éditions l'Or du Temps
3 rue el-Bakia
Ryadh al-Andalus
Gazelle 2083 - Tunis
Fax : (216) 70 822 080
email : or.dutemps@planet.tn
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A chaque fois que l'on tente d'étudier le monde
arabo-musulman dans sa composante historique, on se
trouve confronté à une myriade de sujets tabous scellés
par des interdits, que braver ne peut que réveiller des
démons endormis. Toute lecture critique de la civilisa
tion arabo-musulmane suscite une levée de plumes mal
taillées, pour« dénoncer» le sacrilège...
Pour éclairer des pans de notre histoire, seul le débat
écrit ou direct peut permettre de sortir de la brume
mentale qui, non seulement ne permet pas de voir des
lendemains meilleurs, étouffe déjà un présent lourd à
remuer.
===
Du Voile et du Zunnâr s'inscrit dans ce débat en étu
diant le costume dans ses usages déterminants, <fU
=
démonstratifs, exclusifs ou limitatifs, et dans sa symbo
lique en tant que frontière entre les confessions, les N
groupes, les régions, les hommes et les femmes, mais "'O
aussi entre les individus d'un même groupe ou les com
posantes d'une même communauté. Durant le Moyen
Age musulman, quelles étaient les libertés et les
contraintes liées à l'habillement ?
Pour répondre à cette question, Du Voile et du Zunnâr
traite de trois catégories sociales en fonction de leur
costume : 1) les femmes à qui la société a réservé le
Hijâb (voile) et ses variantes comme habillement spéci
fique, 2) les dhimmis (Chrétiens et Juifs, sujets du pou
voir ou des pouvoirs musulmans), pour qui le costume
était une obligation socio-juridique, 3) les Mutasawwifas
pour qui le costume porté est un choix revendiqué et
une identité assumée.
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l'Or du Temps