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3 thèmes :
- L’environnement et le DD
- La montée des nationalismes en Europe et dans le monde
- Les relations internationales, entre économie et humanitaire
Développement durable et
environnement
Il y a des questions très vastes mais des nouveautés et des innovations quotidiennes (ex : au
niveau des entreprises).
Est-ce que les modes de développement qu’on a choisi sont les bons ? Les sociétés sont
éphémères.
Les sociétés peuvent anticiper leur fin : par exemple ne rien faire au niveau du DD jouera sur
l’Homme
Il faut voir en premier lieu si les dommages faits à l’environnement se font en connaissance
de cause.
Jared DIAMOND : Collapse : il a travaillé sur plusieurs études de cas, étudié plusieurs
civilisations anciennes : pour avoir un regard sur l’actualité il faut la mettre en perspective. Il
en tire des facteurs explicatifs sur l’effondrement de ces sociétés, les mécanismes, les
phénomènes. Il schématise des chaines de conséquences qui aboutissent à des situations
dramatiques. Les décisions publiques peuvent être catastrophiques.
Il identifie 7 processus dont l’importance varie par lesquels les sociétés anciennes ont causé
leur propre perte en endommageant notamment l’environnement :
Il y a de nouveaux processus : les changements climatiques causés par les humains sont
quelques choses d’assez nouveau également, tout l’émission de produits chimiques dans
l’environnement, les pénuries d’énergie, utilisation maximales des capacités de la planète.
Ca ne doit pas masquer la difficulté de la prise de décision. Tous les cas de figures évoqués
ont des logiques similaires avec celles de sociétés actuelles. On peut difficilement se prévaloir
du comportement que l’on aurait dans de telles situations.
Ex : le cas de pays de l’Europe de l’Est confrontés à l’avancée soviétique qui ont renoncé à
leur indépendance ou tenté de la sauver… peut-on dire à l’avance quelle est la bonne stratégie
à adopter ? ce sont des paris sur l’avenir.
Au 18ème, à travers une démarche scientifique, l’homme se positionne à travers les outils de la
physique, chimie, industrie et s’émancipe de la nature. Il se dit qu’il peut comprendre la
nature, qu’il y a des lois physiques que l’on peut maitriser : l’Homme est maitre de son destin.
Il peut jouer de la nature et en jouir. On passe dans un positionnement de domination et de
contrôle. En 2001 on parle d’incertitude produite. On peut simplifier ça en disant que la
solution d’aujourd’hui est le problème de demain.
Ca resulte du côté néfaste de nos société d’un point de vue néfaste et environnemental.
Le gaz carbonique contribue à 60% à cet effet de serre, mais également le méthane qui a
doublé depuis l’âge industriel. D’autres GES viennent des engrais, de l’industrie. Cependant
le méthane n’a qu’une faible espérance de vie dans l’atmosphère, contrairement au gaz
carbonique qui peut agir pendant plus d’un siècle.
Il faut distinguer la question du changement climatique du trou dans la couche d’ozone. Les
causes en sont bien dissociées.
L’ozone est une molécule présente dans l’atmosphère et de manière plus concentrée dans la
stratosphère. Elle forme cette couche qui va jouer un rôle de filtrage des rayons ultraviolets
qui peuvent être dangereux (UV). Elle a des particularités de protection quand elle est dans la
stratosphère. Une forme d’ozone est présente à basse altitude, qui est toxique. Cela peut créer
le « smog ». Il est toxique pour les hommes et les animaux.
Des éléments naturels sont aussi producteurs de gaz à effet de serre : ex : les éruptions
volcaniques. Ces phénomènes-là ont été étudiés sur la base des travaux parfois controversé du
GIEC (groupe intergouvernementale d’experts sur l’évolution du climat). Cet organisme est
chargé du suivi sur les négociations internationales sur le changement climatique. Ils sont là
pour porter un éclairage scientifique. Il a été fondé en 1988 par l’organisation météorologique
mondiale et le programme des nations unies de l’environnement. Il joue un rôle central dans
les négociations c’est sur la base de leur constatation et données que les décisions prennent
corps. Sa mission est de rassembler l’ensemble des données techniques, socioéconomiques,
scientifiques qui lui semblent pertinentes pour déterminer l’implication des activités humaines
dans ces changements. Ils doivent formuler, évaluer les stratégies possibles d’évolution, de
prévention et d’adaptation.
Un 1er rapport a été publié en 1990, remis à jour en 1992, qui a servi de base aux
négociations, notamment à la conférence de Rio de 1992. En 2001, un 2e rapport fait lui
état des évolutions et à d’autres modifications du changement climatique, ainsi que des
dérèglements et des modifications du système climatique. La température moyenne de surface
a augmenté de 0,6°C au cours du XXe s.
Ce réchauffement c’est produit pendant 2 périodes : 1910-15 et depuis 1976 : si on prend les
chiffres depuis 1960 à nos jours : la décennie 1990 a été marquée par ce réchauffement, c’est
la période la plus chaude notamment avec 1998. Leurs analyses font ressortir que le
réchauffement dans l’hémisphère nord au cours du XXe s a été le plus important au cours de
1 000 ans.
Des catastrophes climatiques plus intenses depuis les années 70. Dans certaines régions, il y a
une augmentation, une intensité plus importante des sécheresses, notamment en Asie, en
Afrique avec une augmentation de l’intensité de ces périodes de sécheresse
Un autre rapport a été publié en 2007 qui comporte 3 volumes et qui a fait l’objet de beaucoup
de décrets d’utilisation, de mise à jour. Il a été publié en 3 volumes. Le 1er : février 2007 :
pose les bases physiques du changement climatique. Il est établi la responsabilité humaine. Ils
font le bilan de 6 ans de travaux menés par 2 600 scientifiques. Les experts confirment le rôle
des émissions de gaz à effet de serre et l’importance de la gravité des changements en cours,
avec la hausse du niveau des océans de 60cm d’ici la fin du siècle, des fortes vagues de
chaleur, précipitations… ca anticipe une hausse entre 1,8 degré et 4 degré, plus une vague de
chaleur et de forte précipitations.
2e volet : avril 2007 : la vulnérabilité des territoires : diagnostic alarmant des impacts du
réchauffement climatique malgré la position de la Chine, USA qui ont montré leurs réticences
sur les conclusions du rapport. Les USA avaient demandé à retirer toutes les données chiffrées
du rapport.
3e : Mai 2007 : les mesures d’atténuation : actions orientées contre le réchauffement : si prises
assez tôt elle peut avoir un cout modéré : effet déterminant pour les 20-30 prochaines années.
Plus on attend plus les mesures à mettre en place seront chères. Ils font s’en emparer très
rapidement. Les principales actions :
Les conclusions de ce rapport dit que les émissions de GES continuent d’altérer l’atmosphère
d’une manière qui affecte le climat. On a une concentration de gaz carbonique, le taux actuel
est sans précédent et ¾ des émissions de gaz carbonique est lié à la combustion des énergies
fossiles.
On est d’avantage confiants sur l’usage des modèles cependant. On dispose de preuves plus
grandes que le réchauffement est attribuable aux activités humaines. Les émissions de gaz
carbonique seront encore prédominantes aux 21ème s, selon ce rapport. Ils ont utilisé différents
modèles et tous prévoient une augmentation de la température entre 1,4 et 5,8 degré entre
1990 et 2100 et l’élévation du niveau des océans entre 9 et 88 cm.
Le 12 avril 2007 : obtention par le GIEC et Al Gore le prix Nobel de la paix pour la collecte
des informations de l’implication humaine dans le réchauffement climatique.
Les impacts sont différents d’un point à l’autre sur la planète. Il y a des endroits où les pluies
ont augmenté (Europe), mais plus de sécheresse dans le Sud.
La nature est vue comme un lieu à exploiter (pas forcément dans le sens négatif). C’est un
réservoir de matières 1ere et aussi un lieu de stockage des déchets. Pendant longtemps cela
n’a pas posé de problème.
Autre phénomène, un endettement des paysans qui a doublé tous les 10 ans depuis 40ans à
cause des centrales d’achat, de l’agrandissement des exploitations… pour atténuer ces effets
de la surproduction, il y a des gouvernements qui ont recours à des subventions ; cela peut
créer des situations aberrantes : les paysans peuvent laisser leurs champs en jachère ou
détruire une partie de leur production. Les stocks essaient aussi d’être écoulés à l’étranger.
Des produits occidentaux vont arriver sur des marchés africains, ils vont être subventionnés,
donc moins chers que les produits locaux. Cela peut aussi perturber l’activité locale. Cela
créer du chômage, créer l’exode rural, augmente la population urbaine, des bidonvilles… Il y
a pourtant des aides au niveau local.
Pour l’Afrique : les importations de volailles, depuis 1999 ont augmenté de 20% chaque
année. Le marché Africain est porteur et convoité. Ces pays africains ont peu de moyens pour
protéger leurs producteurs locaux. Les paysans africains perdent leur production à des prix
pas avantageux pour eux. Beaucoup abandonne leur activité pour migrer vers les villes.
D’autres problèmes de sécurité alimentaire se posent : plus de 80% de ces produits sont
impropres car la chaîne du froid n’a pas été respectée (manque d’équipement collectifs,
individuels…).
Les matières premières, minérales, végétales : certains pays comme la Chine, de par son
développement industriel, ont déséquilibré les marchés des énergies et des matières 1eres :
difficulté des approvisionnements, la hausse des prix qui est souvent amplifié par la
spéculation. Certains produits comme les métaux, le blé ou l’orge ont connu des hausses très
importantes. Ces ressources sont limitées. Elles sont gérées par des industries en situation
d’oligopole avec peu de pays qui sont producteurs dans de bonnes conditions de rentabilité.
Cela demande des investissements considérables pour l’exploitation de ces ressources. Les
conséquences sont multiples :
Le prix des métaux s’envole : prix minerai de fer : a augmenté de 65%. Le cuivre et le
nickel ont augmenté. Cette hausse des prix contaminent l’ensemble de la filière.
L’aluminium a augmenté de 20% suite à la hausse des prix de l’électricité. C’est un
facteur de déstabilisation géopolitique.
Autre problème : les conflits qui peuvent en découler. Les tensions entre pays
pourraient déboucher sur des guerres. Bon nombre sont liées à des questions
d’appropriation des ressources naturelles comme le pétrole, le gaz ou l’eau. Ex : mer
caspienne, moyen orient… mais aussi ceux liés à la question de l’eau potable. Livre
Les guerres de l’eau. Parmi les points chauds du globe on peut citer les bassins du
Gange, Nil, Jourdain, Tigre et l’Euphrate… développement de l’Ouest US : la Sun
Belt : diminution dramatique de l’eau du Colorado, qui suit son cours au Mexique.
Israël : 2/3 de l’eau consommée vient de ses frontières extérieures d’avant 67.
Turquie : 22 projets de barrages sur le Tigre et l’Euphrate, 19 stations hydrauliques par
la Turquie. C’est un projet important avec des retombées économiques importantes.
Elle peut stocker plus d’un an du débit du tigre et de l’Euphrate : problème pour les
voisins en Aval, comme la Syrie et l’Irak. Au Moyen-Orient c’est l’inégalité des
rapports de force qui détermine comment se répartissent les ressources : les cas du Nil.
Egypte : reçoit 95% des eaux du Nil mais la croissance de sa population est tellement
importante que ses ressources sont très sollicitées et la pression est de plus en plus
importante. 2025 : le niveau du Nil va atteindre un seuil critique, selon les experts.
La guerre des 6 jours : Israël : houleh : assécher ce lac pour capter les eaux du
Jourdain en septembre 1953. Ca crée une levée de boucliers dans le monde arabe. Les
USA ont dépêché des experts pour essayer d’apaiser les tensions : Eric Johnson : plan
de partage des eaux du Jourdain : octroi de quota : 1/3 du débit pour Israël et le reste
pour les pays voisins (Liban, Syrie, Jordanie). Ce plan n’a jamais été appliqué de par
le climat tendu et instable de l’époque. Israël a continué son programme de
construction hydraulique. Les pays arabes décidèrent d’une riposte en adoptant un
contreprojet lors du premier sommet du Caire : détourner les eaux du Jourdain vers la
Syrie, le Liban et priver Israël des affluents du Jourdain. Israël réagit, le 15 janvier 65
déclare que toute tentative des arabes d’utiliser le Jourdain serai considéré comme une
attaque contre le territoire. Aujourd’hui un tiers de la consommation israélienne
provient du plateau syrien.
Au cours des 30 ans suivant la 2e gm, selon les experts, le développement n’est qu’une
question de temps. Processus linéaire de développement en 5 étapes de Rostov :
- Société traditionnelle
- Conditions au démarrage
- Démarrage
70s : écarts dans la répartition des richesses, dégâts dans l’environnement… remettent en
cause l’idée que bientôt il y aura des lendemains qui chantent. Les modèles de développement
capitalistes qui régissent la planète montrent leurs limites. Le monde conserve quelques
espoirs : époque de guerre froide, le mur de Berlin est toujours debout. Fin 80s : les espoirs
que contenait ce bloc tombent aussi. Décembre 1991 : effondrement de l’URSS/ montrent des
désillusions vis-à-vis des autres modèles de développement. Maintenant : crise du
développement avec des reculs socioéconomiques dans plusieurs pays, pas seulement les
pauvres. Rapport du programme des nations unis : 21 pays ont accusé un recul de l’IDH au
cours des années 1990. Seulement 4 de ces pays ont connu une baisse de l’IDH avant 1990.
En 2003, presque tous les pays à faible développement humain sont en Afrique. Il y a un recul
général du développement humain en Europe de l’Est et en Asie centrale. Dans le même
temps il y a sur la planète des écarts entre les riches et les pauvres qui se creusent, y compris
dans les pays dits « prospères ».
Cela remet en cause la croissance elle-même. Ce rapport a été commandé par le club de
Rome, produit par le MIT : The limits to the growth : il posait le problème du type de
croissance et des liens entre développement et environnement. Il propose un point de vue
global, systémique. Les problèmes qui sont considérés s’étendent à l’ensemble de la planète.
Il conclue qu’environnement et développement doivent être traités comme un seul
problème. Il parle d’une problématique mondiale, parle de la notion de biosphère et
d’écologie globale. Cette étude s’articule sur une des 1eres simulations par ordi sur un modèle
d’écosystème mondial, avec 5 paramètres :
- La population
- La production alimentaire
- L’industrialisation
- La pollution
A l’époque elle a été marquée par l’opposition Nord/Sud et Est Ouest : l’union soviétique a
refusé d’y participer car l’ONU ne reconnaissait pas l’Allemagne de l’Est. Elle fait émerger la
notion d’écodéveloppement qui impose l’idée qu’un développement ne repose pas
uniquement sur des considérations économiques mais aussi sur des exigences sociales. Cette
conférence conclu que les pays en développement vont orienter leurs efforts sur le
développement et la nécessité de préserver et d’améliorer.
Mill, Sach et Sirong : ils posent la question de la poursuite du développement alors qu’une
grande partie des pays de la population mondiale sont sous-développés et qui expliquent que
leur solution est la misère et qu’ils veulent de la croissance. Il faut prendre en premierlieu
tenir compte des caractère économique et sociaux. Les pays en développement doivent tout de
même tenir compte de la nécessité de préserver l’environnement.
Le buts qu’on peut se fixer sous ces piliers relèvent de logiques différentes : économie =>
productivité, écologie => préservation, sociaux => accessibilité et équité.
1992 : sommet de la terre à Rio : le développement durable, soutenable : est rentré dans
le vocabulaire universel. Gaussier . Selon cet auteur : dvpt durable : pléonasme : le
développement, par un processus, s’inscrit dans le temps. « Soutenable » se justifie (anglais)
au contraire. La prise en compte de critères environnementaux, sociaux, à long terme, peut
justifier le vocable de développement soutenable. Il y a des limites conceptuelles.
Pour certains il est impensable que la poursuite de la croissance aille dans le même sens que le
développement durable.
4. Les limites conceptuelles intrinsèques
Le développement durable désigne plutôt une problématique qui va identifier, rappeler aux
décideurs les principaux types d’enjeux qu’ils doivent prendre en compte dans leurs décisions.
Plutôt qu’un modèle de développement, cela doit se présenter comme une nouvelle façon de
faire des choix plutôt qu’une rhétorique incantatoire. C’est la société qui s’investi dans les
décisions environnementales, techniques, sociales. Certains voient une notion floue, non
stabilisée.
D’autres regrettent que cette notion soit devenue une notion fourre-tout et que les autorités
administratives l’utilisent dans de multiples circonstances pour désigner des choses de nature
différente. Ex : progrès social, commerce équitable, lutte contre la faim… la notion de DD a
donc de moins en moins de formes.
Cette notion met l’accent sur des aspects négatifs mais elle est également utilisée comme une
légitimation des aspects actuels ce qui peut amener à décrédibiliser l’intention initiale.
On peut dire qu’il n’existe pas de modèle unique du DD, il ne constitue pas un énoncé de
condamnent qui seraient sur le même plan pour tous. Le DD désigne plutôt une problématique
qui identifie et rappelle au décideur les principaux types d’enjeux qui doivent être pris en
considération dans les choix qu’il a à faire.
La société civile investie à un moment donné dans des décisions cutlurelles, sociales,
environnementales, techniques en prennent en compte les principes sous-entendu dans cette
notion.
Mais elle est suffisamment précise, malgré le nombre de définitions différentes. Ce floue qui
persiste lui donne sa force et sa valeur car cela laisse la place à l’interprétation. Ces contours
laissent une grande marge sur ce qu’il y a dedans, ce que l’on peut mobiliser… Plus la
définition est large, plus un nombre important de personnes peuvent s’y reconnaitre, et peut
encourager la mobilisation et les volontariats. Ce concept peut être porteur de dynamisme et
avoir des effets d’entrainement sur la société. En terme d’acceptation collective d’une
définition du DD, ca permet de rassembler des acteurs aux intérêts diverses et variés.
Il y a des notions qui sont connexes à cette notion, notamment le principe de précaution.
Il est apparu en France à travers la loi Barnier en 95.
Loi Barnier 1995 : prévention des risques, principe de précaution, met en place le fond
Barnier pour les catastrophes naturelles. Elle mentionne l’état de catastrophe naturelle
reconnu par l’état qui peut faire appel à ce fond Autre dispositif dans cette loi : mécanismes
de retrait : l’Etat peut être amené pour des raisons de gestion des risques, pour les besoins
d’aménagement du territoire, peut avoir recours à un mécanisme de rachat des propriétés. En
cas de risque pour la santé et pour l’environnement les pouvoirs publics peuvent prendre des
mesures sans que les risques soient établis de manière définitive par les experts scientifiques.
Elle parle également d’expropriation : en cas de danger grave et imminent, le fond Barnier
peut être utilisé pour déloger les gens et donc les dédommager. Depuis 2005 le principe de
précaution est inscrit dans la constitution.
Le principe de précaution intervient sur des risques incertains. Il peut y avoir différentes
sortes de modulations autour de ce principe. Cette logique pose des questions. Certains parlent
de flou et évoque le rôle du juge administratif en ce qu’il est amené à confirmer ou infirmer
les modalités de ce principe. En lui-même le principe de précaution n’est donc pas un guide
fiable pour l’action.
Principe de précaution : Olivier Godard : met en garde, il s’était attaché à développer tous les
pièges qui peuvent exister dans l’application de ce principe. Il pointe du doigt certaines
lectures fourvoyées de ce principe, notamment il parle de la règle d’abstention. Il dénonce
certaines incohérences dans les discours : Si on ne sait pas quoi faire il vaut mieux rien faire.
Mais ça veut dire plus de prise de risques ou d’innovation. Il ne faut pas se focaliser sur le
scénario du pire. Il faut bannir le risque zéro. Même dans cette logique d’abstention on n’est
pas à l’abri du risque zéro. Il parle également de la charge de la preuve. Dans ce cadre-là on
n’est plus innocent jusqu’à preuve du contraire, on doit apporter la preuve de son innocence.
Par exemple l’innocuité des entreprises. C’est scientifiquement impossible.
Pour lui il faut avoir une lecture proportionnée. La notion de prévention doit devenir proche
du principe de précaution. Malgré tout, dans les textes internationaux on retrouve des
incohérences. Il la qualifie de mécanisme d’inversement de la preuve. Que l’innocuité des
produits soit prouvée avant leur mise sur le marché, qu’aucun produit dont l’innocuité aurait
été prouvée pourrai être utilisé et mis dans la nature. Selon Green Peace, c’est le rôle des
entreprises à prouver l’innocuité de leurs produits.
Il évoque l’illusion du risque 0. Autre mécanisme lié à l’abstention: la focalisation sur le pire
scénario.
Les autorités peuvent mobiliser ce principe pour interdire, réglementer des activités,
développements scientifiques qui présentent des risques.
Ce guide ne donne pas la solution toute faite. On peut très largement interpréter. Le juge
administratif, à postériori, peut dessiner les contours de ce principe de précaution.
Des déchets, émissions. Ces éléments vont être considérés comme des ressources. Le Canada,
USA sont précurseurs en la matière.
Un autre point se développe auprès des entreprises est celui de l’écologie industrielle :
application du DD aux entreprises, notamment industrielles. Il consiste à renverser la
tendance non pas comme une charge. La durabilité est vue comme un investissement. Par
exemple les déchets, les rejets, sont considérés comme des ressources, ne pas les utiliser serait
une perte économique en plus d’être une menace écologique. L’idée de minimiser les rejets
nocifs dans l’environnement. Ex : en Amérique du Nord : Philips eco entreprise center : 15
entreprises échangent en boucle leurs déchets, l’idée étant d’aller le plus au bout possible de
cette logique-là. Ce projet se substitue à un projet de stockage des déchets.
C’est une question de choix que de s’inscrire dans une pérennité, conscients ou non, évalués
ou non.
L’écologie industrielle : les industries se regroupent pour créer un système ou chacune essaie
d’optimiser la réutilisation des déchets des autres. On intègre dans son processus de
production des éléments considérés comme des charges, des externalités négatives pour les
transformer en externalités positives. L’idée est de former une boucle dans laquelle circulent.
Pour beaucoup le DD c’est seulement une dimension écologique à prendre en compte dans
une dimension économique. Il ne faut pas oublier la dimension sociale, c’est souvent un des
grands absents des grands accords internationaux.
A. Accords internationaux
Emission de gaz à effet de serre : droit à polluer ? Instruments de régulation mais dans
lesquels on met une flexibilité pour permettre aux acteurs de s’adapter à moindre coût aux
objectifs fixés par la puissance publique. Permis d’émission lié à un marché de droit à polluer.
Ce mécanisme n’est pas à proprement parler d’un marché. C’est une procédure de
planification. L’autorité publique détermine une réduction de la quantité de polluant. Et on
met en place un système d’échange de quotas qui correspondent à la quantité totale de
polluants autorisés. Ce système est critique. Il faut que les pouvoirs publics soient capables de
vérifier que les rejets de polluants ne dépassent pas la limite autorisée. Il y a des critiques
morales et politiques. La principale critique est que les riches peuvent s’offrir ces permis-là et
c’est aux plus pauvres que l’on rejette l’effort de diminution des émissions.
Les alternatives : mise en place de taxes. Elle ne nécessite pas d’allouer des quotas. Elle garde
le symbole d’un lien public.
Autre inconvénient : le mot taxe est mal vue dans l’entreprise, cela fait interventionniste. Le
mot permis ouvre plus de porte, il y a l’idée de liberté ». Cela passe mieux d’un point de vue
sémantique.
Autre alternative : la question de la modification des normes techniques : les faire évoluer
pour diminuer la pollution. Il n’y a pas de paiement (mais cela nécessitera des investissements
de la part des entreprises). Ce sont des droits à polluer gratuits au sens où les pouvoirs publics
ne bénéficient pas de ressources supplémentaires quand elles mettent en place ce type de
solution. On va être confronté aux lobbies, groupes de pression. Les plus riches sont
généralement mieux organisés.
On voit plutôt une adaptation de type somatique. On n’est pas dans une remise en cause du
système mais plutôt dans des objectifs visant à améliorer, réduire les GES par exemple. Est-ce
que ça va résoudre l’ensemble des problèmes soulevés par notre mode de développement ?
Principale critique : les riches peuvent s’acheter les permis, les pauvres n’ont pas les moyens
Taxes : permet de garder l’idée d’un pouvoir public indivisible, bien commun.
Inconvénients : ce sera plus facile pour les riches de s’acquitter de la taxe. De plus,
l’idée de taxe a une connotation très interventionniste.
Normes techniques : il n’y a pas de paiement. Ça peut faire croire que l’imposition de
normes techniques, mais en fait ce ne sont que des droits à polluer gratuits. Les
pouvoirs publics ne vont pas bénéficier de ressources supplémentaires grâce à elles.
La question centrale est la même : comme les riches sont avantagés, comment répartir les
effets négatifs de manière positive ?
Ces permis à polluer posent d’autres questions : la quantité totale d’émission de CO2 que l’on
peut admettre ? Est-ce que ces quotas sont transférables d’un pays à l’autre ? Comment
contrôler le respect des quotas ? que faire en cas de non-respect ?
2006 : nouvelle version de la stratégie est présentée. La directive REACH (Juin 2007) :
enregistrement, évaluation et autorisation des substances chimiques : c’est une directive qui a
pour but d’instaurer une nouvelle politique européenne. Toute substance non enregistrée par
l’agence européenne des produits chimiques (Helsinki) et dont l’innocuité n’a pas été prouvée
ne pourra plus être fabriqué ou mis sur le marché européen. Ce sont les entreprises qui
devront fournir à leur charge les informations sur les risques. Ce règlement est une révolution
pour l’ensemble de l’industrie qui utilise de près ou de loin les substances chimiques :
pharmacie, aéronautique… à travers ce processus qui est censé être progressif, les industriels
vont passer au crible 30 000 substances sur une durée de 11 ans (au départ on parlait de
100 000 substances).
Le réseau européen Natura 2000 : constitué par des sites identifiés par l’UE. Terrains
protégés, sites soumis à la commission européenne : les activités économiques sont possibles
mais doivent être compatibles avec les espèces, l’environnement sur le territoire. Les
résistances que l’on peut observer sont proportionnelles avec la pression foncière sur les
terrains. La France a été longtemps la mauvaise élève de ce dispositif. En Europe ça
concernait 20% du territoire, en France il y en avait bien moins. Elle a été sanctionnée et a dû
rattraper le retard. En 2006 le réseau français comportait 1614 sites.
2003 : 1ere résolution : répond à un engagement international de la France. Elle vise aussi
à intégrer la stratégie européenne de DD. Les rythmes pris au niveau international cadence
avec le formatage qui se déclinent au niveau national. Cette stratégie de DD en France traduit
une volonté gouvernementale d’adopter une approche tournée vers l’action avec des objectifs
concrets. Cette stratégie nationale adoptée le 3 juin 2003 par le gouvernement Raffarin réunis
en comité interministériel s’articule en 6 axes stratégiques qui regroupent 10 programmes
d’action avec pour chacun des objectifs, formations, indicateurs de suivi.
Ex d’axes :
L’accent est mis sur le devoir d’orienter, modifier les comportements individuels et collectifs,
les modes de consommation et de production et la façon d’occuper le territoire.
Cette charte a été rédigée par une commission et elle s’est appuyée sur une démarche de
démocratie directe, où les citoyens peuvent exprimer leurs attentes, faire des propositions.
Grâce à cette charte, la France est souvent citée comme un pays avancé en matière de
protection de l’environnement et de durabilité.
Cela a pris une démarche de consultation pour définir de nouvelles actions en vue du DD en
France.
Programmes d’action opérationnels. Des groupes de travail ont été proposés, avec des
thèmes variés : changement climatique, énergie, biodiversité et ressources naturelles,
la santé et l’environnement, les modes de production et de consommation durable,
démocratie écologique, les OGM, les déchets…
La commission nationale du débat public : elle organise les débats autour des projets
d’aménagement (aéroport).
Mise en place d’une fiscalité environnementale sur le transport avec la taxe écologique sur les
véhicules neufs polluants. Le passage de 1,6% à 1,8% des surfaces agricoles biologiques,
renforcer la recherche publique sur les effets de la manipulation génétique avec la création
d’une haute autorité indépendante dans ce domaine ; en matière de transport : construction
nouvelle de 2 000 km de ligne de TGV pour dégager les anciennes voies ferroviaires ;
favoriser les voies fluviales, faire respecter en matière d’habitat les normes de basse
consommation pour les bâtiments neufs, et rénover les anciens, le code des marchés publics
intègre également les modifications et les revus pour rendre obligatoire les closes
environnementales. Le conseil économique et social sera réformé pour intégrer des normes
environnementales aux côtés des partenaires sociaux.
Dans cette logique de déclinaison, cela va être poussé jusqu’au niveau local, avec l’agenda
XXI. Les entreprises préfèrent s’orienter sur de la certification, des normes 26 000-1.
Pour aider les CT à évaluer leur politique en termes de DD des groupes de travail ont créés
des référentiels adaptés à chaque contexte
La montée des nationalismes en Europe et
dans le monde
Pendant des siècles on a opposé les régimes démocratiques aux régimes totalitaires.
Depuis les 70’s, certaines parties du monde ont cru se croire à l’abris, l’Europe occidentale
notamment.
Mais la démocratie a de nombreux pays à conquérir et est encore à défendre là ou elle est
installée.
Il ne faut donc pas penser la démocratie en opposition à des concepts sombres : populisme,
xénophobie, racisme…
A. Le nationalisme
Dans nos sociétés contemporaines, on en a une connotation négative : FN, extrémisme. Alors
qu’au XIXe s, au XXe, c’était un mouvement qui mettait en avant le progressisme et
l’émancipation des peuples. Certains groupes de populations ont pu résister aux grandes
puissances européennes : les Finlandais, les Slovènes, les Irlandais, les Polonais…
1. La nation et le nationalisme
Ca répond à des logiques d’émancipation, il faut arriver à faire le tri entre certaines formes de
nationalismes, revenir sur l’idée de nation et de nationalisme. L’idée de nationalisme et indissociable
de l’idée de nation mais il existe plusieurs conception de nation :
- Plutôt française : « un plébiscite de tous les jours qui fait référence au sol et à la citoyenneté
=> c’est avant tout politique. L’idée de nation est soutenue par celle d’Etat avec tous ses
attributs : armée, monnaie, diplomatie…
- Plutôt allemande : l’idée de nation insiste sur l’unité historique et culturelle et l’appartenance
de tous au même peuple : volkisch
Il y a plusieurs facettes à l’idée de nationalisme.
La mise en place des hussards noirs de la IIIe république (c’est ainsi qu’on surnommait les
instituteurs => diffusion culturelle), la conscription (service militaire obligatoire)… visait
aussi à assurer en France la mise en œuvre de l’homogénéisation. Dans cette perspective, le
déclin de culture locale trouve aussi son explication dans le succès spontané dont bénéficie
des cultures plus large.
Nationalisme fermé : il se déploie en période de crise qui prend appui sur l’heuristique de
la peur, la crainte de ce qui vient de l’extérieur : peur de l’autre, peur du changement… il met
en avant des dimensions de résistance, de refus, d’hostilité face à la concurrence, la
modernité, l’immigration… à partir des années 1870, le nationalisme fait de plus en plus
référence à ce type de vision. C’est cette vision qui prédomine aujourd’hui. A la fin du XXe s
ce nationalisme qui se développe est porté par des couches moyennes de la société qui
s’inquiète de l’essor du mouvement ouvrier, des idées socialistes, qui vont se tourner vers la
droite, l’extrême. Ils en appellent à l’unité ethnique, linguistique et religieuse de la nation.
2. Le nationalisme et le racisme
Ces 2 termes ne sont pas systématiquement liés. Mais si on s’intéresse au nationalisme fermé,
on voit que cette 2e vision est, la plupart du temps, combinée à des références raciales.
Génétiquement, la distance génétique entre 2 individus de « races » humaines censées être
différentes, n’est pas plus différente qu’entre 2 individus supposés être de même race. L’idée
de race est malheureusement plus culturelle que purement scientifique.
- Infériorisation
- Différenciation
B. Le populisme
Il désigne tout mouvement, doctrine, faisant appel exclusivement ou préférentiellement au
peuple en tant qu’entité indifférenciée.
Le populisme a un côté irréaliste dans ses discours. Il repose sur l’idée qu’il y a une distance
qui existe et celle-ci doit être abolie : entre le peuple et le pouvoir politique. Par rapport aux
grands décideurs….le peuple sont les faibles, les laissés pour compte. Il y a un peu de
victimisation. Va renvoie à des mécanismes de la peur. Le discours se tient par opposition aux
riches, à ceux qui possèdent le pouvoir et qui profitent tellement plus que le peuple de e que
peut offrir la société. Pour abolir cette distance qui peut exister entre le peuple et le pouvoir, le
populisme va se développer avec un mythe. Il tente de réconcilier par le discours ce qui dans
la pratique est inconciliable. Mythique car c’est un discours avant d’être une action, c’est
quelque part irréaliste. Il est dur de retranscrire les choses dites en actes.
Le populisme est à la fois traditionnel, mais est favorable à la modernité. Ce sont des enjeux
et objectifs contradictoires, opposés. Le plus souvent, le populisme va s’appuyer sur des
leaders charismatiques. Cela repose sur le discours, il faut des personnes convaincantes tout
en ayant un discours contradictoire. Le discours est souvent physique : on gesticule beaucoup.
Cette notion de populisme n’est pas systématiquement rapprochée à l’idée de racisme. C’est
parfois s’adresser aux laissés pour compte, et bien souvent les couches les plus récentes de
l’immigration sont intéressées par ce type de discours. Malgré tout il porte en lui une capacité
à s’appuyer à des thématiques xénophobes. Il peut s’adresser au peuple en tant qu’entité
indifférenciée. Les populations se doivent d’être homogènes. Faisant référence au passé, à la
tradition, cela entraine le rejet de tous ceux qui ne cadrent pas avec le passé. Ca renvoie
également à la définition de peuple et à ce qu’on met derrière.
Le peuple est soumis à des forces qui le contraignent, des boucs émissaires peuvent être
évoqués. Depuis les années 80 en Europe de l’ouest et 90’s en Europe de l’est on a des partis
populiste qui connaissent un nouvel essor.
Parfois il est soupçonné d’appartenir à une puissance étrangère. Discours populistes : ils
s’appuyaient sur les courants antis américains : la théorie du complot.
C. L’ethnicité
Grec : ethnos : groupe d’humain lié par une origine et des conditions communes. Ca s’oppose
à la notion de « polis » qui est la cité-état qui renvoie à l’idée de démocratie et qui vise à
dépasser la notion d’ethnicité.
Un groupe ethnique se définit par un nom collectif, la possession d’une histoire commune,
une même culture, religion, une mythologie, un sens de la solidarité, une référence à un
territoire. Les liens ethniques qui sont noués au sein de ces groupes signifient qu’à l’intérieur
d’un groupe humain il y a des éléments d’attachement primordial, c à d une solidarité de sang,
de coutume, de religion qui vont s’imposer à toute personne naît dans ce milieu et les rendent
similaires.
A partir du XIXe s cette notion d’ethnie acquiert une connotation péjorative, à dimension
raciale essentiellement, pour certains observateurs, l’invention des ethnies est à la fois l’œuvre
des coloniaux et des ethnologues professionnels qui posent ces catégorisations. Dans une
certaine mesure, c’est les colonisations qui ont construit cette idée.
Pour certains observateurs l’invention des ethnies est l’œuvre des administrateurs coloniaux et
des ethnologues professionnels. La colonisation a formalisé tout ça : on colle une étiquette.
Les dictatures s’appuient sur des distinctions ethniques et mettent en place des injustices
sociétales mais également les contiennent les tensions par un pouvoir de police très fort qui
cadenasse les capacités d’expression des individus, y compris celles basée sur de l’ethnique.
Quand c’est libéré par la fin de l’aire colonial/totalitaire : tonalités racistes.
Exemple de la Somalie : seul Etat africain homogène : même ethnie, même langue. Cela ne
l’a pas empêché de disparaitre dans les années 70 et de laisser la place aux seigneurs de la
guerre. C’est devenu le 1er Etat anarchique, sans état ni administration. L’homogénéité
ethnique n’est pas forcément signe de stabilité pour les pays issus de la colonisation. C’est
devenu le premier état
Les frontières, même si elles sont artificielles, inspirent un fort sentiment d’appartenance
national.
Pb des Etats africains : absence de tradition centralisatrice. Ils copient les institutions des
grands Etats européens.
Néanmoins cette logique ethnique n’est pas réservée aux pays délivrés d’une dictature ou
d’une colonisation. Cela concerne aussi les pays riches et développés ou de faon + ou –
affichée, on retrouve cette idée sous d’autres appellations : les minorités. On parle de
représentation des minorités, leur représentation médiatique.
USA : la population est découpée en catégories, reposant sur des distinctions ethniques : les
WASP, les noirs, les indiens, les hispaniques la société US connaissait l’expression de
melting pot dans lequel ces minorités s’intègrent au sein d’une nation. Finalement cela
consistait malgré tout à mettre de côté certaine ethnies : les amérindiens, les noirs… ca donner
lieu à des évènements violents.
On assiste aussi à des mouvements de discrimination positive, avec des politiques de présence
de quotas (positive action). Contre-productif : va à l’inverse des objectifs visés : rendre plus
équitable : on fait une entrave à l’idée d’égalité et l’action publique consiste à avoir un
traitement inégal pour ramener à une forme d’équité. Loin de créer une harmonie, cela
stigmatise d’autant plus ces populations.
En France, quand on met en lance des ZEP, on stigmatise des territoires, des populations.
Ethnicité auto désignée : revendication par un groupe d’individus qui se présente comme
une même ethnie en cherchant à promouvoir leur identité, culture. C’est par les individus eux-
mêmes, pour se différencier.
Ethnicité hétéro désignée : racisme voilé, plus discret : il est implicite de désigner la
population par sa couleur, son origine et de suggérer que la population dont on parle à un lien
avec cette idée de race. La notion d’ethnie renvoi à l’idée de racisme. Les personnes que l’on
définit en termes ethniques sont sujettes au mécanisme d’infériorisation. Ex : réserves des
amérindiens. Ils représentent aux yeux de la société une classe symbole de délinquance,
d’insécurité.
L’avant fin de la guerre froide permet d’avoir une vision assez complète des nationalismes.
Il y a eu des mouvements d’indépendance qui gagne une partie des pays européens qui
profitent des désordres causés par la guerre, soit grâce aux désordres de la révolution, ou
encore à la défaites des puissances coloniales. Ils s’appuient sur le principe d’auto
détermination de Wilson. L’Albanie est libérée des turcs après la guerre balkanique de 1912.
A l’issu de la 2e GM, les pays colonisés, notamment d’Afrique, vont s’approprier de logique
nationaliste, du principe d’autodétermination pour leur indépendance.
En Afrique le Gana en 57, la côté de l’or britannique, devient la premier pays a devenir
indépendant. En 58 la Guinée est la première colonie française à devenir indépendante.
A ce moment la question du national est un peu passé sous silence alors quelle était très
présente dans l’entre deux guerres.
Avec la chute du mur de Berlin, la scène va changer du tout au tout. La fin de la lutte
idéologique va rouvrir cette question nationale. Il y a l’affrontement des nationalismes qui va
faire de gros dégâts e Europe notamment en ex Yougoslavie : affrontement de nationalismes
qui prennent des tournures très violentes.
Des mouvements d’indépendance se poursuivent même s’ils n’ont pas tous la même ampleur :
les flamands, les québécois, les kurdes, la Catalogne… Pour qualifier ces mouvements au sein
des pays européens, on parle d’ethno régionalisme à partir des années 60. Ces mouvements
empruntent une partie de leur méthode aux mouvements d’émancipation des colonies du tiers-
monde. On a la lutte armée (ex : IRA en GB) avec une association entre lutte régionaliste et
combat anti capitaliste. Ces combats se sont plus ou moins concrétisés : en Espagne la
Catalogne a une très grande indépendance, la Corse a un statut particulier…
Dans un autre registre, des questions contemporaine renvoie au doit des peuple à disposer
d’eux même : peuples autochtones qui ont toujours étaient tenus dans une marginalisation
politique et sociale (amérindiens, Inuits…) une indépendance se fait un sein de leur état et sur
la scène internationale : ça va de la reconnaissance aux libertés fondamentales à
l’indépendance. Depuis 99 les Inuits ont un territoire doté d’institutions spécifiques.
Avec la chute communiste et de l’URSS, certains pays occidentaux ont parlé de fin de
l’histoire mais on a observé que le retour des nationalismes est un retour de l’histoire. A l’Est,
il y a le projet d’intégration communiste qui a échoué, un espace s’est libéré. A l’Ouest, le
processus d’intégration européen marque le pas même si l’UE n’a jamais accueilli autant de
pays, mais il y a des dissensions, des phénomènes de blocage du processus européen. Ex :
refus du traité constitutionnel.
Les peuples doivent pouvoir disposer d’eux-mêmes, être indépendants. Ils déterminent
librement leur statut politique.
Cela pose une question centrale à laquelle il est quasiment impossible d’apporter une
réponse : qu’est ce qui est un peuple et qu’est ce qui n’en est pas un ? Sur quels critères on va
l’identifier ? Doit-on poser une définition universelle ? On a quelques pistes. Chaque règle
générale souffre d’exception. Si on parle de critère de localisation géographique, comme les
arméniens, juifs, qui sont disséminés par la diaspora, se sont pourtant des peuples qui s’auto
détermine ; ce n’est pas le cas des tibétains.
Derrière cette simplicité apparente (laisser les peuples décider) il y la difficulté de savoir qui
est le peuple. Ce principe d’autodétermination vient de Wilson en 1918. A l’époque, au sortir
de la 1e GM, les peuples d’Europe orientale étaient définis sur des critères nationaux, des
bases ethnico culturelle ; Wilson aborde 14 points : rectification des frontières de l’Italie selon
les frontières reconnaissables des nationalités. Etablir le principe d’autodétermination dans un
patchwork est extrêmement complexe.
Le secrétaire d’Etat de Wilson pointe du doigt les limites liées à ce principe. C’est au nom de
ce principe qu’Hitler a justifié son expansion, au nom des allemands autrichiens et des
sudètes. Pour éviter ce type de dérives, cette utilisation, les nations unies ont essayé de
redéfinir ce principe et de déterminer les bénéficiaires, avec une définition plus
opérationnelle. Ce droit est reconnu aux seuls peuples qui ont été privés de s’auto déterminer
à cause de la colonisation. Dans cette nouvelle définition, seuls les pays colonisés par des
puissances occidentales, peuvent, au regard du droit, se doter d’un Etat indépendant.
Ce droit est à usage unique. Une fois utilisée il ne peut plus être revendiqué par un autre
peuple à l’intérieur des anciennes frontières coloniales : il n’y a pas de droit à la sécession.
Ces états sont habilités à défendre, si nécessaire par la force, toute menace interne contre leur
intégrité territoriale. Pour autant, ça ne suffit souvent pas à empêcher les embrigades souvent
violentes. Le Biafra dans le Nigéria a échoué malgré le conflit de 1967-70, dénoncé par la
plupart des Etats du monde.
Aujourd’hui il y a de plus en plus de volonté d’indépendance des peuples qui se font entendre.
La question est de savoir si tous les peuples ont droit ou pas à un Etat. En 2008, des
évènements en plein cœur de l’Europe ont relancé le débat.
En 1999 les avions de l’OTAN bombardaient la Serbie pour forcer Milosevic d’arrêter les
violences contre les albanais.
Le Soudan compte 2,7 millions de Km2, dominé par les nordistes musulmans, a subi pendant
22ans une guerre civile avec les sudistes chrétiens. Les nordistes se sont retournés contre les
musulmans du Darfour.
C’est quand la sécession est prévue dans le droit constitutionnel national. C’est rare mais ça peut
arriver.
Constitution Yougoslave de 1974 : prévoyait dans son préambule le droit de chaque peuple à
son autodétermination, mais dans son article 5 : les frontières de la république ne pouvaient
être modifiées sans l’accord de tous les Etats ; Slovénie, Croatie, Macédoine : l’ont fait
unilatéralement, sans demander l’accord des provinces.
Aujourd’hui il n’y a que l’Ethiopie qui reconnait un tel droit ainsi qu’un était insulaire des
Caraïbes, Saint Kitts et Nevis.
Les sécessions échouent, finissent dans des bains de sang mais ce n’est pas toujours le cas.
Norvège et Suède : séparation en 1905. Divorce Slovaquie/Tchéquie en 1993. 1990 :
seulement 6% des citoyens étaient favorables à la séparation. Pourtant cette rupture a eu lieu,
pacifiquement, en 6 mois. Divorce de velours : pas été lié à des manifestations populaires
mais l’œuvre des élites politiques sans forcément consulter les citoyens. Les 1ers ministres des
2 entités ont négocié la séparation.
Quand il existe un contexte démocratique et libéral, ce contexte engage les négociations et
permet d’éviter les violences pures et dures. Ex : Danemark et Island, ou si on imagine une
sécession entre le Québec et le Canada par exemple.
Quand l’état fédéral est trop faible, trop affaiblit pour retenir les régions qui souhaitent leur
autonomie : pas de violence, pas de répression.
On peut s’interroger si ces tendances vont conduire à une mutliplicité de petits états. Des
experts disent que non, qu’il existe une distance colossale entre les nationalismes potentiels et
les nationalismes réalisés, effectifs. Même s’ils sont réalisés, il existe une distance également
avec leur capacité à créer un état indépendant. Les barrières à franchir sont multiples :
- Assimilation volontaire non violente : distinction de la langue. Il existe sur terre 6000
groupes humains distincts si on prend ce critère. Si on le croise avec d’autres critères
(ex : religion) ça se complexifie. On ne peut donc pas avoir 6000 nationalismes en
puissance. Ce processus en douceur bloque la montée de nationalismes potentiels.
- Dispersion géographique
En conséquence, la capacité des nationalismes effectifs à se réaliser est plus réduite que leur
potentiel de différenciation (religieuse, linguistique…) : le fait d’appartenir à des entités plus
importantes.
C’est un fait, il est difficile et très rare de voir un nationalisme accoucher d’un état
indépendant.
Basques, tamouls : mesurent aujourd’hui combien il est difficile de mener leur combat pour la
création d’un Etat indépendant. Il est difficile, surtout très rare qu’un nationalisme accouche
d’un Etat indépendant. Rare ne veut pas dire impossible.
TORRE, RALLET : développe les questions de la proximité en distinguant deux formes :
Les frontières n’ont cessé de proliférer malgré la mondialisation qui progresse de même que
les différences qui se manifestent.
Plusieurs éléments :
- Modernisation du Québec qui voit rattraper son retard avec le Canada et disparaitre les
disparités entre anglophone et francophone. Début 20ème : les francophone constituent
la majorité de la classe ouvrière. Ils connaissent une progression importante et voient
leur revenu devenir comparable à ceux des anglophones. Les taux d’urbanisation, les
pratiques de consommation se rapprochent… les Québécois sont moins pratiquants en
termes de religion, font moins d’enfants, divorcent plus.
- Dans le même temps, le parti au pouvoir tente par deux fois de faire du Québec un état
souverain. En 1970 34% des francophones se définissent comme canadiens, 21%
comme québécois, en 90, 9% se définissent comme canadien, 59% comme québécois.
Ecrits né- institutionnels : Powel et Dimaggio observent les organisations sont le fruit de leur
environnement. Ils parlent d’isomorphisme : forme de convergence. Il y a des pressions :
- Coercitives
- Normatives : moins sujettes à la sanction ou alors plus d’ordre cognitive sur les
pratiques.
- Mimétiques : relèvent souvent de la concurrence
- Les nations européennes défendent des concepts positifs qui émergent, existent (ex :
démocratie). Les autochtones se les approprient peu à peu. On est sur une idée de
nation qui vient de l’Europe. Ils utilisent ces principes et les retournent contre les Etats
colonisateurs.
- Elles ont contribuées à diffuser des normes universelles de classement des individus
(ethnicité) => figent dans des catégories rigides des définitions de population qui
jusque-là étaient plus floues, moins affirmées
La globalisation permet d’entretenir des identités nationales. La M permet d’une façon
renouvelée d’entretenir ces identités nationales. Même avec le développement des moyens de
communication, la globalisation permet une audience inespérée pour certains nationalismes
qui souhaitent s’exprimer.
Certains nationalismes se développent sur le terreau du territoire pauvre, délaissé. Mais cela
n’est pas tout le temps le cas. Ex : la Flandre, le Nord de l’Italie… régions économiquement
dynamiques, insérées dans la mondialisation. Système de revendication nationalisme : les
régions les plus pauvres dépendent de l’Etat central pour leur survie. Elles ce n’est pas le cas.
Elles ont l’impression d’être perdante dans ce contrat social de vivre dans ce pays pour payer
des impôts.
Des nationalismes peuvent devenir violents : attentats, violence contre des touristes
occidentaux…
Ce nationalisme touche des régions qui sont insérés dans un processus de mondialisation :
catalogne, nord de l’Italie… il y a des régions qui sont en avance sur d’autres régions au sein
d’un même état. Ces régions peuvent prospérer même en dehors de l’Etat central. Comme
elles tirent leurs ressources en toute autonomie, elles considèrent ne plus avoir besoin de
l’Etat central.
Par l’insertion de certaines zones dynamiques, elle peuvent prospérer pour l’état souverain et
d’autres régions plus pauvres. Elles considèrent ne plus avoir besoin de s’inscrire dans une
entité plus grande avec laquelle il faudrait se montrer solidaire. La mondialisation encore une
fois pourra faire monter le nationalisme mais de façon différente.
Ex : villes du Nord en Italie, au mouvement est devenu un parti politique de premier plan, un
nationalisme au nom d’un processus fondé sur la dénonciation d’une bureaucratie jugée
parasitaire. On y retrouve des petits entrepreneurs qui fondent l’assise sociale : fait partie des
personnes du secteur économique le plus dynamique. On a des responsables de la ligue du
Nord qui fustige l’état et les transferts du Nord vers le Sud : ils appellent à une révolte fiscale
=> augmentation de la logique fédéraliste, allant jusqu’à des mouvements indépendantistes.
C’est une forme d’égoïsme économique rationnelle, dans le sens calculatoire. Les électeurs
flamands votent pour les partis nationalistes qui sont rationnels : arrêter les transferts sociaux
d’une Flandre en bonne santé économique vers une Wallonie en déstructuration industrielle.
Cette forme de nationalisme démentie ne concerne pas que les régions les plus riches du
monde : a d’autres échelle de richesse ça peut arriver ; sécession de la Tchécoslovaquie :
éclatement provoqué par le souci des élites dominantes de se séparer des régions qui
présentent un nationalisme virulents et économiquement à la traine. Les leaders tchèques
évoquent ça sous forme de menace pour faire rentrer les slovaques dans les rangs : ça pourrait
avoir des conséquences graves pour la région la plus pauvre alors sous perfusion de l’état. La
Slovaquie est finalement rentrée en même temps que la république tchèque dans l’UE.
Une solidarité qui peut être confortable à certains moments, et quand viens notre tour d’être
solidaire, cela est plus difficile. C’est aussi se montrer amnésique. Si on prend le cas français,
des parties du territoire ont porté économiquement le pays (le bassin Lorrain).
Est-ce que pour autant elles sont à suivre systématiquement ? Il faut à la fois, comme dans
tout modèle, il faut des éléments de responsabilités. La solidarité marche si les populations ne
sont pas infantilisées, si elles se donnent les moyens de se relever. Il faut développer des
formes de responsabilité à côté de ces formes de solidarité pour trouver un équilibre.
Dans l’idéal, il faudrait que toute la population soit touchée de la même manière par les
risques, afin qu’elle puisse bénéficier à part égale de la puissance financière du groupe.
Dans les sciences de management, une organisation qui n’évolue pas avec son environnement
est en voie de désadaptation.
Il faut s’interroger si les nationalismes s’appuient sur des sociétés globales. Les plus actifs et
persistants s’appuient dessus : Québec, Ecosse, Catalogne… ces sociétés-là sont dotées d’u
certain nombre de caractéristique qui en font des sociétés globales : elles ont des structures
sociales complètes : le sentiment nationaliste est diffusé dans l’ensemble des couches sociales.
Elles ont une culture particulière, avec un style de vie différencié, à travers les activités
sociales, religieuses, éducatives, collectives. Elle bénéficie pour la transmission de canaux
divers : écoles, médias, institutions… Catalogne : culture présente dans le système scolaire,
universitaire, médias, dans le monde de l’entreprise. Elles ont des institutions propres : le
système politique, comme une assemblée législative élue au SU, un gouvernement. Elles ont
un territoire spécifique, avec des frontières stables. Comme ces sociétés sont globales, elles
sont des références complètes pour les citoyens. Il y aura toujours des revendications autour
de ce nationalisme, il faudra toujours compter sur lui.
Pour les Etats, sur le volet socioéconomique, ils doivent éviter 2 écueils, 2 tentations
opposées :
Cette structuration par le marché se solde souvent en période de crise par une hausse des
précarités, des inégalités et des phénomènes d’exclusion. Le marché peut affaiblir les états et
donne à penser que le situation de certains est le résultat d’actions des autres. Il y a un
sentiment d’anti américanisme notamment. Mais c’est aussi vrai à l’intérieur des frontières,
notamment à travers un racisme envers les immigrés. On voit que ce libéralisme peut conduire
à privilégier des formes d’égoïsme et de repli sur soi. On retombe sur des logiques de
protectionnisme.
La nation ne peut plus être le sel cadre de l’activité économique, mais elle ne doit pas cesser
d’être un cadre de référence, de préservation des héritages historiques, ni un cadre de
modernisation.
Autre exemple : les cultures européennes : échanges entre les universités, entreprises… se
multiplient. Les cultures nationales ne disparaissent pas pour autant, elles s’enrichissent de
ces mouvements.
Les enjeux ne sont pas simples. Combattre ce nationalisme dangereux ne passe pas par le rejet
de tout nationalisme mais par l’effort politique de redonner un contenu positif.
A. La puissance des Etats, pendant longtemps seul moteur des relations internationales
Dès 1945 : Etat de l’Ouest : obtiennent des USA le plan Marshall. Retour sur investissement
partiel avec les ventes d’armes. Pays des caraïbes : ont perçus des aides économiques et
militaires, en 1961. On est dans le cadre de régimes dictatoriaux.
La fin de la guerre froide marque la fin de cet état. Le monde bipolaire n’a pas été remplacé
par un monde multipolaire mais quand même unipolaire américain. On parle plus de
suprématie que de supériorité. Personne ne peut rivaliser dans les 4 domaines
fondamentaux qui font une puissance: militaire, économique,t echnologique, culturel. Même
quand les USA plongent ils restent au dessus, voire font plonger les autres.
Place nouvelle des stratégies de nuisance : capacité des états qui ont des capacités
limitées et qui ne peuvent plus compter sur le conflit Est/Ouest.
Nuisance vs puissance : c’est plus une nécessité qu’un choix. On choisirait forcément la
puissance : plus noble, maitrisé, habituel, facile quand on en a les moyens. Faute de moyen on
en est réduit à d’autres voies.
Nuisance : acte volontaire et négatif qui vise à entraver la puissance d’un autre Etat. Acte
politique de stratégie qui doit permettre de se okacer dabs kes RI, qui doit permettre d’obtenir
un échange. Ceux qui commettent cherche à prendre une part active dans les RI.
Nuisance : acte politique qui vise, malgré les absences des attributs de la puissance, de peser
dans les RI. Pour un Etat, c’est un moyen d’accès indirect à la puissance. C’est plus délicat à
mettre en œuvre. Elle a pour objectif d’arracher aux puissances des concessions, attentions,
faveurs, argent qu’ils n’auraient jamais consentis à donner naturellement.
Puissance : aussi un aspect officieux : qui est en mesure de faire quoi à qui : le pouvoir
s’exerce. Le fait d’être dominant ne signifie pas forcément d’exercer le pouvoir.
L’agression peut consister à prendre en otage des diplomates comme la prise d’otage à
l’ambassade américaine de Téhéran ou encore les attentats de 2001. Aujourd’hui ce n’est pas
une arme mobilisable de manière pertinente dans les RI. L’agression n’est pas une arme a
grande échelle. Elle se cantonne à un niveau régional, surtout quand cela n’intéresse pas les
grandes puissances (Tchétchénie, Darfour…). La nuisance permet d’éviter la confrontation, ce
à quoi est sensé aboutir l’agression. Les stratégies de nuisance visent les puissances à
coopérer. C’est arracher des faveurs, des aides, à un état qui ne veut pas l’aider à la base. On
est dans une logique de coopération plutôt de confrontation. Il faut paraître aux yeux de la
puissance comme victime de la situation.
1er cas de figure : agression avec Castro et Cuba : agression : confrontation. Il a fait usage de
la puissance de l’URSS. Cela n’a rien donné. Castro installe des fusées soviétiques en
direction des USA => il faut usage de puissance. L’affaire se termine sur le retrait des fusées.
Castro ne tire rien de cette histoire.
Autre cas de figure : il laisse partir de Cuba des flots importants de réfugiés. Parmi eux : des
criminels, délinquants : a nourri la criminalité. Les USA voient une menace à leur prospérité
=> il arrive dans des endroits pauvre, avec immigration présente déjà. Il y a un risque de
nuisance. On est ici dans une stratégie de nuisance. On ne peut pas riposter comme face à une
agression mais on signe un protocole avec le pays, le pays menacé accepte de partager de sa
puissance au lieu d’en faire usage contre l’agresseur.
Agression => fait par un état qui se sent et revendique fort. Il est conscient de ses actes et
qu’il peut l’emporter dans le rapport de force qui l’oppose à son adversaire.
Nuisance => qqn met en avant sa faiblesse, son incapacité à gérer la situation : c’est un aveu
de faiblesse. Il faut qu’elle pose l’auteur de la stratégie comme une victime.
Si elle est trop faible on a aucune chance d’obtenir quoi que ce soit, si c’est trop fort ça
s’apparente à de l’agression. Elles sont dures à manier : nuance, mesure… on est dans
l’inverse de la stratégie de puissance. Dans les stratégies de puissance, on peut se permettre de
ne pas faire dans la nuance, même faire preuve d’arrogance.
Dans les stratégies de nuisance, si on sort des marges de manœuvres qui sont les nôtre, l’effet
peut être contraire. Il faut contrôler la stratégie.
Elles ne peuvent pas s’appuyer sur des leviers classiques de l’Etat, comme l’armée,
l’économie, l’administration… elle doit s’appuyer sur des mouvements de population,
explosion de l’économie informelle et les mafias… on ne joue pas avec les mêmes armes.
1ere contrainte : domaine ultra concurrentiel. Les pays faibles sont beaucoup plus nombreux
que les états puissants. Beaucoup d’état ne peuvent agir par la puissance. On agit par la
nuisance et donc on rentre en concurrence avec d’autres. Ces stratégies sont à la portée de
tous. Après la guerre froide : les Etats faibles sont beaucoup plus nombreux que les
puissances. Exodes des réfugiés, famines, guerre civiles… tout cela peut atteindre un seuil de
banalité et ne pas attirer l’attention, d’accoutumance. Il faut savoir se distinguer de la masse,
comme dans une stratégie marketing. Il faut que la nuisance soit à un tel niveau qu’elle suscite
la réaction. Elle doit être tellement intolérable qu’elle appelle à une réaction. Mais on peut
entrer dans une surenchère.
C’est acheter une bonne conscience que de mettre des parades, barrages aux nuisances.
Guerre du Biafra, avec les famines : cela a suscité l’émoi. Depuis ces évènements, les pays
ont établi tout un système d’aide d’urgence aux pays pauvres. C’est une façon de ne plus être
troublé de ces évènements, car on sait qu’une ONG, un organisme… s’occupe de régler le
problème.
Ni les stratégies de puissance ni celles de nuisance ne sont des valeurs. Ce sont des outils
utilisés pour atteindre un certain but. Mais comme tous les outils, les instruments il se pose la
question de leur bonne utilisation, judicieuse, dosée. On est sur des outils mal ou bien utilisés.
C’est un champ très concurrentiel, qui a fait l’objet de parade par les états plus riches.
Ex : les restos du cœur sont une association et non une initiative de l’état
Action humanitaire : moyen pour les pays riches de contrer les stratégies de nuisance. Les
Etats qui veulent mettre en place cette stratégie, peuvent jouer sur la paupérisation plutôt que
la pauvreté (processus. Pauvreté : c’est un état).
Aide financière bilatérale des USA en 2006 : on retrouve les programmes d’aide non
alimentaire. Il n’y a pas les aides spéciales en cas d’urgence. Il y a l’Egypte, Israël, l’Irak,
l’Afghanistan.
Pays qui génère des populations sans avoir de quoi leur offrir des possibilités de
développement. Cela peut déclencher des phénomènes migratoires importants.
Quand on est face à qqn qui fait peur, on est sur des cas de figure où on va être plutôt
conciliant et essayer de ménager.
Par ses décisions, il peut nuire à tout le monde : stratégie irrationnelle, on ne sait pas comment
les choses peuvent évoluer. Cette capacité de nuisance, de par les prises de positions, de
décisions irrationnelles, peuvent constituer des moyens de pression et de négociation.
Cela est assez contemporain. Le décideur, et même l’homme, dans les sciences sociales, dans
beaucoup de théories, il est décrit comme sujet à des forces qui le dépassent. Les
responsabilités sont moins faciles à dire et on peut se présenter en victime du système.
III. Un cas à part : l’URSS, ou comment passer d’une stratégie de puissance à une
stratégie de nuisance
Avant les années 80, l’URSS, dans les RI, et dans le contexte de la GF est positionné sur une
stratégie de puissance. Brejnev : 1964 => 1989 : sous sa direction l’URSS est dans cette
logique. Elle maintien sous sa domination militaire, économique, culturel, tout un ensemble
de pays d’Europe de l’Est. Elle a consacrée l’essentiel de son énergie à rattraper les USA
après 1945. Dans les années 70 on peut parler de parité stratégique. Dans les années 80 : suite
à l’invasion de l’Afghanistan ; l’URSS se fait distancer par son rival. Avec Gorbatchev, il
n’est plus en mesure d’assurer la stratégie de puissance. Il était dans une configuration
particulière, il était délicat de passer d’une stratégie de puissance à une stratégie de nuisance.
Il était à la tête d’un Etat affaiblit. Il avait trop de centre de responsabilités pour s’engager
vers une nuisance. Il a assuré quelque part la transition, que l’on peut qualifier de pacifique,
pour sortir du communisme. Il avait peut-être trop le sens des responsabilités pour se lancer
dans une stratégie de nuisance. Le monde occidental, là-dessus, lui doit beaucoup. En moins
de 7 ans au pouvoir, il a accompagné la fin de la division du monde en 2 blocs. Il a mis fin à
la guerre froide, la course aux armes nucléaires, a libéré un grand nombre de pays (Europe de
l’Est). La Perestroïka est une réussite : révolution sans violence et une fin d’empire qui n’a
pas abouti à une 3e guerre mondiale. Il a eu un prix Nobel de la paix en 1990. Peu de
dirigeants peuvent se vanter d’avoir changé la face du monde à un tel point.
Les dirigeants occidentaux savent que les marges de manœuvres de Gorbatchev sont limitées,
notamment avec les mouvements d’indépendances : s’il est trop conciliant, cela peut irriter les
conservateurs soviétiques. Il est écarté avec un putsch en 1991.
Boris Eltsine : il se lance dans une stratégie de nuisance. Après l’éclatement de l’URSS ? La
Russie ne peut plus jouer sur les jeux de puissance, même si la Russie a hérité d’un certain
nombre de choses : siège permanent au conseil de sécurité de l’ONU, la dissuasion nucléaire.
Elle ne peut plus participer de la même manière aux RI. Après 91 le PIB diminue de moitié =
nouveau contexte, nouvelle stratégie.
Il va inventer la stratégie du chaos et parvient à repositionner la Russie dans les RI. Il brandit
la menace de l’éclatement et de l’anarchie. Il a montré que ceux qui ont perdu la puissance ne
sont pas dépourvus de moyens pour peser sur la scène internationale. En 1993, Eltsine a fait
donner l’assaut au parlement russe qui ne voulait pas voter son programme et organiser le
référendum pour assoir son autorité. Bilan de la journée : 150 morts. Autre décision : envoi
des troupes russes en Tchétchénie. Il va suspendre l’activité de la cours constitutionnelle et
les journaux d’opposition. Mais les principaux dirigeants occidentaux l’ont toujours soutenu.
Il fait peur, là où Gorbatchev était trop conciliant. Il est plus redouté.
Peut-on jouer sur l’arme nucléaire pour jouer sur les RI ? Maintenant cela est surtout
économique, politique.