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Révision: Guy-Félix Duportail.

- ​Analytique de la chair​, Paris, Cerf (Passages),


2011, 298 p.

distinction conceptuelle entre le corps prganique perçu d'un côté (nommé <<corps>>
à la suite de Husserl) et de l'autre le corps percevant, corps propre ou corps sujet
(nommé <<chair>>);

cette distinction conceptuelle - légitime - a malencontreusement abouti à l'idée d'une


distinction réelle, entraînant la position de faux problèmes.

comment réconcilier le corps et la chair, quelle hiérarchie introduire entre ces deux
dimensions?

Duportail engage une réflexion résolument <<antérieure à toute scission du corps


sujet et du corps objet>>; il parle de <<corps de chair>>, afin de revendiquer l'unité
réelle des aspects distincts seulement en raison.

L'objetif ets double: 1) exposer ce qu'est la chair (c'est aspect ontologique


revendiqué); 2) donner une description satisfaisante du corps de chair e de ses
rapports pratiques et pulsionnels avec le monde environnant (c'est l'aspect
phénoménologique de l'ouvrage, indiqué);

ce programme de recherche est mené au moyen d'un outil privilégié, à savoir l'usage
de métaphoers empruntées à la topologie.

[Voir., L'<<A priori>> littéral. Une approche phénoménologique de Lacan, Paris,


Cerf, 2003; Intentionnalité et trauma, Paris, L'Harmattan, 2005; Les institutions du
monde de la vie, Grenoble, J. Millon, 2008)

Suivant d'une part Merleau-Ponty, Duportail affirme que le corps de chair est une
totalité indivise, valant comme champ de référence dynamique autour duquel sont
distribuées les régions de l'espace. Véritable <<centre perspectiviste>>, il polarise
l'espace autour de ses tâches, et confère des significations pratiques aux objets
perçus selon les schèmes d'actions dans lesquels la perception ets intégrée.
Toujours suivant Merleau-Ponty, Duportail rappelle que la perception incarnée
suppose nécessairement une part de non perçu, à la fois parce qu'on ne perçoit que
les profils de choses, e parce que les organes percevants sont autant de points
aveugles au sein de la perception (par exemple l'oeil dans la vision ne se voit pas
lui-même). En retour, le corps percevant peut lui-même être objet de certaines de
ses perceptions (on peut se toucher l'oeil, voir sa main, etc.) - [a dobradiça do
corpo/dobra/ neste momento enquanto escrevo este texto sinto minhas próprias
mãos no contato com o teclas do computador, sob pena de abstrair-me do curso da
tarefa, o que exigiria seu ‘desaparecimento’/’subtração’ do campo dos objetos que
percebo);

D'autre part, suivant Lacan, Duportail identifie la chair comme <<un champ de
jouissance>>, et devéloppe une lecture <<pulsionelle>> du fonctionnement
perceptif. Recueillant ici tout le bénefice du croisement entre phénoménologie et
psychanalyse, Duportail suoligne de fait que la constitution du corps de chair comme
lieu de l'expérience du soi ou du propre est inséparable d'une série d'identifications
imaginaires et symboliques. La spatialité existe pour <<des êtres doués
d'imagination et de langage>>.

l'usage des concepts topologiques comme ressources théoriques permettant de


mener à bien l'analytique de la chair.

La topologie, on le sait, est une région de mathématiques, définie par l'étude de


certaines structures idéales: grosso modo la continuité, les limites, les voisinages,
les noeuds. Mais au sein du propos de Duportail, la topologie n'est pas traitée
littéralement comme une théorie mathématique: elle occupe le rang de moyen
privilégié, de <<recours>> conceptuel et stylistiquepour décrire le corps de chair, son
rapport au monde et aux dispositifs imaginaires et symboliques das lesquels il
s'insère.

l'auteur se veut difèle a l'inspiration du dernier Lacan.

La principale justification est que la vie charnelle, notamment eu égard à ses


dimensions inconscientes, est mal décrite à l'aide de concepts trop intuitifs. La
topologie sert à <<la sortie de l'espace de la représentation>>. <<Le point de vue de
l'espace charnel n'est jamais mieux exprimé que par l'usage de concepts
topologiques qui [...] échappent à la représentation dans l'intuition>>. Le partir pris
fait écho à la maxime de Lagneau: clarum per obscurius.

l'usage de la topologie doit corrélativement rester limité, puisque le rapport des


concepts mathématiques au corps n'est pas un rapport d'application (analogue par
exemple au rapport entre géométrie et physique), mais un rapport d'expression par
analogie partielle.

Le problème est de <<dire l'être>> du corps, non de le réduire. La topologie est un


<<langage indirect>>, un ensemble de <<métaphores>> ou d'<<idéalités
dévoilantes>> pour la structure de l'Être, mais non une fin en soi pour le philosophie.
s'interroger sur le limites sémantiques exactes de l'usage de la topologie, tout
comme sur les métaphores alternatives qui pourraient ou non être mobilisées en vue
de poursuivre l'analytique de la chair...

cette traversée découvre une structure antinomique convaincante: d'un côté,


certains penseurs contemporains ont voulou penser la chair sans corps du
mysticisme, de l'autre, certains ont promu une représentation du corps sans organe
sur le modèle de la psychose. Du cotê de la chair sans corps, Michel Henry et
Lévinas; du côte du corps sans la chair, Derrida, Deleuze et Guattari. [CsO <> Corps
sans chair];

Duportail montre comment Henry, en identifiant la vie à la pure auto-affection, et


donc au sentiment, est conduit à mettre entre parenthèses le rapport du corps au
monde et à privilégier la jouissance solipsiste par rapport à la relation avec autrui. Il
est dès lors inévitable que l'on assiste à une dévalorisation du corps sexué, source
du péché. Lévinas produit un errement voisin. En déterminant le désir comme une
affection produite par l'infini éloignement de l'alterité, Lévinas définit la relation de
sexes comme une <<séparation où le sujet désirant subit indéfinniment
l'in-satisfaction>>. La seule jouissance authentique est dès lors coupée du corps,
c'est une jouissance de la séparation ou, comme dit bien Duportail, une
<<jouissance de la castration>>. Symptôme de cette tendence théorique: la femme
chez Lévinas est présentée sous le jour de l'alterité radicale, elle est <<biffé dans
son épaisseur corporelle par la fiction de l'erotisme pur et de la sainteté du Désir>>.

A l'inverse de ce qui se passe chez Henry et Lévinas, Derrida minimise selon


Duportail l'éxperience de la chair, c'est-à-dire l'éxperience du corps propre, in
insistant sur le fait que le propre et l'étranger se voisinent toujours. Par son attention
exclusive aux phénomènes de la greffe et de la prothèse, Derrida reconduirait un
primat du corps sur la chair qui rendrait impossible l'unification de deux dimensions.
<<il privilégie la technè des corps jusqu'à exclure l'auto-affection, le caractère
impressionnel de la jouissance>>. Chez Deleuze et Guattari de même, l'impératif de
se créer un <<corps sans organes>> conduit également à une neutralisation de
l'éxperience du corps propre. Deleuze et Guattari appellent en effet de leurs voeux
une sorte de <<libération>> du corps, une déculpabilisation reposant sur trois
principes: 1) il s'agit de accueillir en son corps le passage d'éxperiences intensives,
2) d'en faire le lieu de jouissances dé-personnalisantes (le modèle est fourni par la
jouissance schizophrène), 3) de privilégier l'emotionnel et le vécu par rapport aux
attitudes signifiantes. Duportail relève avec justesse l'opposition entre ce projet et
l'assomption du corps propre. Il cite les auteurs: << << il s'agit de se faire un CsO, là
où les intensités passent, et font qu'il n'y a plus ni moi ni l'autre>> (Deleuze et
Guattari cités, p. 247); <<le CsO n'est surtout pas une projection; rien à voir avec le
corps propre>> (ibid.).
Duportail rappelle avec raison qu'une telle pensée manque l'unité du corps de chair
et son inscription dans des réseaux symboliques.

L'idée directrice de l'auteur est que l'organisation sociale et politique peut conduire
les hommes a vivre leurs corps comme s'ils ne leur étaient plus propres. En effet,
lorsque le corps se trouve intégré à des dispositifs médicaux isolant ses parties, et
surtout losqu'il se trouve subordonné à des dispositifs de production et de marché où
il n'est plus qu'une marchandise ou un moyen, il acquiert une dimension d'étrangeté.
Le rapport des hommes à leur corps dépend ainsi de facteurs collectifs, sociaux et
politiques. En outre, sur le plan éthique, la valorisation d'un de deux aspects du
corps charnel au détriment de l'autre produit des effets psychiques. La valorisation
de la chair au détriment du corps conduit à l'angoisse (Lévinas) ou au déni de la
sexuation (Henry), tandi que la mise en cause de l'experiénce du próprio au profit do
corps possède des affinités avec l'expérience psychotique (Derrida) ou
Schizophrène (Deleuze-Guattari).

Raphael Ehrsam; Archives de Philosophie Vol. 76, No. 2 (AVRIL-JUIN 2013), pp.
338-340. Disponível em
<​https://www.jstor.org/stable/43038873?newaccount=true&read-now=1&seq=3#pag
e_scan_tab_contents​>, acesso em abril de 2018.

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