VENDREDI 21 AVRIL 2017 LE JOURNAL DE SAÔNE-ET-LOIRE

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LOIS IRS S OPH ROLOGIE

La sophrologie, pour s’exe

Née en 1960 à Madrid, la sophrolo-
gie est une synthèse de techniques
de relaxation orientales qui vise à
rétablir une relation corps-esprit.
Nous avons testé une séance pour
mieux cerner cette discipline qui fait
de plus en plus d’adeptes.
SORTIR

«L a sophrologie, ça ne s’explique
pas, ça se vit. » La formule a le
mérite d’être claire. C’est Corinne, stu-
dieuse participante aux cours collectifs
organisés par Clémentine Barthélémy,
qui me la lance, carnet à la main. « Je no-
te les exercices, ce sont de bons outils
pour appréhender sa journée. » Métho-
de douce pour combattre les petits et
gros problèmes du quotidien, la sophro-
logie se pratique, selon le besoin, en
groupe ou en solo. Dans la salle du
Grand Cèdre à Chalon, on débute la
séance collective à la carte, dans une am-
biance bon enfant. « Fred, tu m’as dit
que ta semaine était fatigante, tu préfères
Rédaction de Saône-et-Loire
Agence de Lyon qu’on fasse quelque chose qui redynami-
9, rue des Tonneliers, se ? », propose la sophrologue. « Non,
71100 Chalon-sur-Saône non, la relaxation c’est bien. » Allongés
ou assis, les rires laissant place à un con-
Téléphone cert de bâillements, nous fermons les
Rédaction : 03.85.90.68.69 yeux au son de la voix de la praticienne.
Pub : 03.85.90.68.98 Cette première phase ressemble à un
long pétrissage du corps et de l’esprit, en-
Mail tre mouvements et respirations. Respi-
sortir71@lejsl.fr rer par le ventre, relâcher le buste sur ses
jambes, contorsionner son corps en
Web douceur. Le tout est agréable, même si n Moins onéreux, les cours collectifs (ici avec Clémentine Barthélemy au Grand Cèdre à
www.lejsl.com certains jours on ne sera peut-être pas
d’humeur à repérer les ondes négatives du cours nous fait travailler aujour- veillance. Pratiquée en loisirs, semaine
Facebook sortir de sa bouche et les ondes positives d’hui sur la mémoire. Une liste de cour- après semaine, la sophrologie est vécue
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Web vous rentrer par les narines. Pourtant ça ses à retenir, des conseils offerts par la comme une petite bulle de bien-être
paye. En rouvrant les yeux, la douleur sophrologue, et nous avons quartier li- que l’on apprend à vivre en toute cons-
qui restait lovée dans mon dos a disparu, bre pour mémoriser. Le débrief qui suit, cience et que l’on pourra donc repro-
je me sens moins éparpillée. dernière phase de la séance, nous plon- duire si besoin dans son quotidien..
ge dans les méandres de moyens mé- «Quand j’ai commencé la sophrologie,
La relaxation n’est qu’un motechniques improvisés assez drôles, je vivais une période difficile. », me
outil, elle amène à se des retours d’expériences ponctués de confie une des fidèles du cours. Et
“formidable !”, “si ça marche pour toi.”, aujourd’hui ? « Aujourd’hui tout ne va
contacter soi-même… “j’ai fait la même chose”. Au sein du pas mieux, mais je suis mieux armée ».
La sophrologie se fait ensuite », m’ex- groupe, jamais intrusif, l’autre est là Dossier réalisé
plique Clémentine. La deuxième phase pour rassurer ou échanger, avec bien- par Marion Peiffert (CLP)

“La sophrologie est un art de vivre”

Quand Clémentine Barthélémy ne gui- son corps, développer, harmoniser ses lait être une science. Il a puisé ses outils
de pas d’une voix calme ses patients vers capacités mentales. » Pour la Chalon- dans le yoga, la méditation, l’hypnose…
un état de relaxation, le plus souvent naise, la sophrologie est Aujourd’hui la sophrologie est utilisée
vous l’entendrez rire. Depuis 2008, elle une façon de « rendre comme une méthode qui vise à faire de
s’est reconvertie à la sophrologie après à l’humain sa sou- nous des êtres conscients, de nos
un parcours entre art du spectacle et étu- plesse intérieure. » choix, de nos besoins, de nos limi-
des scientifiques. Aujourd’hui, diplô- Créée en 1960 par tes. » Prévention du stress, de l’an-
mée «sophrologue-expert» par le Ré- le neuropsychiatre xiété, troubles du sommeil, redon-
seau des Académies de sophrologie Alfonso Caycedo, la ner sens à sa vie, par exemple après
(fondation Caycedo), elle intervient discipline permet de une maladie grave : les applications
auprès de particuliers, d’associations, travailler directement sont nombreuses. « Ce n’est pas
ou dans les écoles. Elle anime aussi des sur la conscience. une thérapie », prévient Clé-
séances en groupe. « En tant que soph- « Caycedo s’est mentine, » mais cette dé-
rologues, nous sommes des pédagogues inspiré de la marche peut avoir des ver-
plus que des thérapeutes. C’est pour- phénoméno- tus thérapeutiques. »
quoi le domaine de prédilection, c’est le logie pour n Clémentine Barthélémy CONTACT sophrologie-
cours. S’entraîner, semaine après semai- créer ce sophrologuePhoto DR chalon.com ou
ne, renforcer ses capacités, percevoir qu’il vou- 06.03.30.46.61

www.lejsl.com

ercer au bien-être en conscience
Chalon) permettent une approche de la sophrologie sur le long terme. Photo PIerre BOURDIS
Une méthode au chevet des patients
Après deux ans de formation à l’IS-
RA (Institut de Sophrologie Rhône-
Alpes) à Lyon, Natacha Nordmann
travaille en collaboration avec le mi-
lieu médical. Cette “ouvrière de la
conscience” pratique la sophrologie
auprès de patients en addiction et en
douleur.
Comment se passe votre collabora-
tion avec le milieu médical ?
C’est important pour moi cette colla-
boration. En milieu médical, c’est
une évidence.
La sophrologie ne se
substitue pas au médical
Nous proposons une approche glo-
bale. Je travaille sur le contexte. Je ne
peux pas résoudre le problème, mais
à la façon de travailler autour, de cal-
mer la tempête de sable. Chacun y va
de son fil, c’est un canevas, chaque fil
est précieux pour permettre au pa-
tient de se sentir soutenu le temps
d’être remis sur les rails puis libéré.
Comment la sophrologie inter-
vient-elle en addiction et douleur ?
Pour la douleur, c’est permettre au
patient d’accéder à un niveau de re-
laxation tel qu’il se décentralise de
sa douleur, pour accéder à un état de
POUR SORTIR SAÔNE-ET-LOIRE ET RÉGION
n Natacha Nordmann a travaillé
25 ans dans le milieu médical
privé avant de trouver sa voie
comme sophrologue. Photo DR
paix qu’il peut contacter séance
après séance, et qu’il apprend à con-
tacter par lui-même.
Pour l’addiction, le but est de ressen-
tir en amont, le plus tôt possible, les
tensions qui vont mener à la pulsion,
de manière à les évacuer avant qu’el-
les ne nous dévorent.
Vous utilisez beaucoup le principe
de répétition en sophrologie ?
On sait que chacun possède un sché-
ma de vie répétitif. On l’’attribue à la
La sophrologie au service de la diététique
Elle a beau être diététicienne de
métier, Marion Garsiot refuse
d’imposer régimes et autres diktats
alimentaires. « Si l’alimentation
est le symptôme d’un malaise plus
profond, ce n’est pas le diktat qui
va régler le problème. C’est com-
me dire à un insomniaque de dor-
mir. » En formation à l’Académie
de Sophrologie Caycédienne de
Bruxelles, elle propose une autre
approche des troubles du compor-
tement alimentaire, inspirée des
principes de la sophrologie : en de-
hors de certaines pathologies gra-
ves, exit pour elle les aliments in-
terdits, qui ne font que provoquer
culpabilité et frustration. Alors, or-
gie de malbouffe ce week-end ?
« Avoir envie de pâte à tartiner, ce
n’est pas grave. C’est peut-être un
aliment régressif pour vous, qui
vous fait du bien. Sauf si ça devient
la réponse habituelle à un problè-
me émotionnel ». Car la sophrolo-
gue distingue les sensations ali-
mentaires (faim, rassasiement,
satiété) de l’alimentation émotion-
nelle. Avec la sophrologie, elle
propose d’apprendre à les repérer
et mieux les gérer. « Les patients
souffrant de troubles du compor-
tement alimentaire avec lesquels
plasticité neuronale. Le cerveau est
comme un muscle qui se travaille,
dans un sens comme dans l’autre.
Toutes nos habitudes sont le fruit
d’une répétition. On va modifier la
perception du patient. En douleur, le
patient a une connexion intime avec
cette douleur, il ne vit qu’à travers
elle. C’est comme un poing que l’on
ferme pendant des heures, on ne de-
vient plus qu’un poing douloureux.
La sophrologie redonne une juste
place à la douleur, un équilibre entre
cette part de mon corps qui va mal et
cette part qui va bien. Et c’est en cela
que le travail doit se faire dans la
répétition, pour permettre au pa-
tient d’installer cette connexion po-
sitive qui va venir contrebalancer
cette habitude négative.
Vous travaillez également en colla-
boration avec un cabinet de psy-
chologues ?
C’est aussi un travail d’équipe. En
tant que sophrologue, ma démarche
est plus corporelle. Le corps a telle-
ment de choses à dire. Un ressenti ne
ment jamais. On peut être trahi par
son mental, mais le ressenti c’est pur.
C’est en cela que je suis utile.
CONTACT www.sophrologie-chalon.fr ou
06.64.02.82.42
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n « Le corps est un garde-fou »,
Marion Garsiot. Photo M. PEIFFERT
j’ai pu travailler en tant que diététi-
cienne étaient souvent beaucoup
dans leur tête, délaissant leur
corps, accueillant mal les émo-
tions. » À celui qui ne sait pas résis-
ter à la pâte à tartiner, elle propose-
ra, après une séance de relaxation,
une dégustation. « La sensation et
le plaisir ne seront plus les mêmes,
puisqu’on n’aura pas mangé sous
le coup de l’émotion. L’aliment
change selon le contexte. » Cha-
que séance permettra de réappren-
dre à ressentir et écouter son
corps. « C’est un garde-fou, il sait
ce qui est bon pour nous, affirme la
diététicienne. Mais nous ne lui fai-
sons pas confiance. »
INFOS Pour la contacter 06.19.16.77.44
PRATIQUE
Comment choisir
son sophrologue
n Assurez-vous qu’il ait un diplôme.
Non reconnu par l’État, le diplôme
n’est pas un garant absolu mais il
vous permettra d’en savoir plus sur
l’approche et l’investissement du
sophrologue, et éventuellement sa
spécialisation.
nDemandez autour de vous. Le
bouche-à-oreille reste le meilleur
moyen pour connaître l’efficacité et
le sérieux d’un praticien.
nExpérimentez. Il y a autant de
sophrologues que de sophrologies.
N’hésitez pas à en rencontrer plu-
sieurs, jusqu’à trouver celui dont
l’écoute et la personnalité vous
conviendront.
nPratiquée en groupe, la sophrologie
se rapproche du loisir. À vous de
choisir votre rythme, de quelques
séances ponctuelles à un suivi régu-
lier sur la durée. En individuel, ça
doit rester bref. Un sophrologue ne
doit pas vous proposer d’emblée un
suivi de longue durée mais vous
emmener vers une gestion autono-
me des problèmes.
nComptez entre 35 € et 55 € pour
une séance individuelle d’1h/1 h 30,
remboursée par certaines mutuelles.
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