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Fiche de révision

Littérature – Terminale L
Les Faux-Monnayeurs et Le Journal des Faux-Monnayeurs – Gide

Les Faux-Monnayeurs et Le Journal des Faux-Monnayeurs :


Les enjeux et la spécificité des deux œuvres

UN ROMAN AUX MULTIPLES FACETTES

Roman d’apprentissage : éducation, maturité, expériences amoureuses…

Roman d’aventures : voyages, rencontres, hasards…

Roman policier : trafic de fausse monnaie ; affaire de mœurs ; enquête pour trouver, ou dissimuler, les
coupables.

Roman d’amour : amours homosexuelles d’Édouard et d’Olivier Molinier, amours de Laura Vedel qui
épouse par raison Félix Douviers, devient la maîtresse malheureuse de Vincent, se découvre enceinte et
regagne le foyer conjugal après avoir été aimée platoniquement par Bernard ; passion destructrice de Vincent
et Lilian Griffith avec qui il voyage jusqu’en Afrique où il la noie dans un coup de folie ; deux amours
successifs pour Bernard : platonique avec Laura Vedel, sensuel avec sa sœur, Sarah Vedel.

UN ROMAN PLURIEL

Des intrigues qui se croisent : la pension Vedel-Azaïs apparaît comme un point de regroupement puisque
tous les personnages quasiment s’y rencontrent. Récit organisé comme un « jeu de billard », une
concaténation à la suite d’un « battement d’ailes de papillon ».

De nombreux personnages de tous les âges : les grands-pères qui déclinent et perdent leur ascendant sur la
jeune génération (le vieil Azaïs, La Pérouse), les parents qui peinent bien à éduquer leurs enfants (le couple
Profitendieu désuni depuis la liaison extraconjugale ; le couple Molinier enfermé dans l’hypocrisie
bourgeoise ; le couple La Pérouse qui ne peut plus se supporter, les Vedel qui trouvent dans la gestion de la
pension une raison de vivre).
Des points de vue multiples : l’éclatement de la narration entraîne la multiplication des points de vue. Cette
polyphonie est fondamentale dans le projet de Gide : « Je voudrais que les événements ne fussent jamais
racontés directement par l’auteur, mais plutôt exposés […] une sorte d’intérêt vient, pour le lecteur, de ce
seul fait qu’il ait à rétablir » (Journal, p. 32-33).

UN ROMAN VÉGÉTAL
Gide emploie de nombreuses métaphores végétales pour signifier la structure de l’œuvre. Les Faux-
Monnayeurs sont une œuvre pleine et complexe comme un enchevêtrement de plantes formant une masse
volumineuse d’où la métaphore de la « touffe » (Journal, 21 novembre 1920). Telle « une plante » (6 janvier
1924), le roman a germé et s’est lentement développé (environ 6 années). Cette matière romanesque n’est
pas figée, elle est en constante évolution, la métaphore nous renvoie aussi à la notion de roman
d’apprentissage, un récit où l’on observe les personnages grandir. Gide emploie une troisième image moins
positive dans son journal, celle du « taillis » (1er novembre 1924) : il figure le désarroi de l’auteur qui ne sait
plus dans quelle direction diriger son roman tant la matière est dense et broussailleuse. Les branches, et
autres ramifications du roman, sont tellement imbriquées qu’il est difficile pour lui de s’y retrouver. Ce doute
intervient au moment où toutes les intrigues des Faux-Monnayeurs sont déjà bien avancées et complexes.
Gide est alors inquiet car il sait que son roman, comme un arbre trop lourd, ploiera sous son propre poids.

LES FAUX-MONNAYEURS : LE SENS DU TITRE

Un titre inspiré d’un fait réel : il fait référence au trafic de fausse monnaie qui implique Georges,
Adamanti, Gheridanisol et Strouvilhou. L’appendice du Journal reproduit l’article du Figaro du
16 septembre 1906 évoquant cette affaire. Néanmoins, le fait divers reste anecdotique dans le récit et ne
suffit pas à justifier le titre.

Une signification symbolique : les faux-monnayeurs désignent plus largement tous les imposteurs du
roman ; ceux qui cherchent à paraître plus qu’ils ne valent, les faussaires qui manquent de sincérité et
d’honnêteté intellectuelle, tels Passavant, Strouvilhou ou Azaïs. Passavant est l’usurpateur par excellence, il
vole les idées et les mots des autres : « c’est à certains de ses confrères qu’Édouard pensait d’abord, en
pensant aux faux-monnayeurs ; et singulièrement au Vicomte de Passavant » (p. 211, Folioplus). Passavant
utilise Olivier pour son profit, n’assume pas son homosexualité et fait semblant de séduire Sarah lors du
banquet des Argonautes : « Averti des bruits désobligeants qui couraient sur ses rapports avec Olivier, il
cherchait à donner le change. »

Une métaphore de la création littéraire : le romancier n’est-il pas condamné à fabriquer de la fausse
monnaie en proposant une « copie » du réel ? « L’auteur spécule (et) les sentiments sonnent faux comme des
jetons mais ils ont cours » affirme Strouvilhou (III, 11). La littérature est-elle vraiment authentique, inédite,
sincère ?

LE JOURNAL DES FAUX-MONNAYEURS : IMMERSION DANS L’ATELIER DE L’ARTISTE

Le Journal est un carnet de bord de la création, un laboratoire d’écriture qui témoigne d’un lent processus
créatif empli de satisfactions et d’errances (29 mars 1925 : « Assez bien travaillé depuis près d’un mois…
Oui, vraiment, il m’est arrivé des jours durant, de douter si je pourrais remettre la machine en marche »).
Gide explicite le choix de sources (5 juin 1909), nourrit une réflexion sur l’écriture romanesque (« Le génie
du roman fait vivre le possible ; il ne fait pas revivre le réel »), et sur le rôle du romancier (« Le mauvais
romancier construit ses personnages ; il les dirige et les fait parler. Le vrai romancier les écoute et les regarde
agir ; il les entend parler dès avant que de les connaître, et c’est d’après ce qu’il leur entend dire qu’il
comprend peu à peu qui ils sont. » 27 mai 1924). L’auteur réclame la participation active d’un lecteur
intelligent : « Je voudrais que les événements ne fussent jamais racontés directement par l’auteur, mais plutôt
exposés (et plusieurs fois, sous des angles divers) par ceux des acteurs sur qui ces événements auront eu
quelque influence. Je voudrais que, dans le récit qu’ils en feront, ces événements apparaissent légèrement
déformés ; une sorte d’intérêt vient, pour le lecteur, de ce seul fait qu’il ait à rétablir. L’histoire requiert sa
collaboration pour le bien dessiner. » (21 novembre 1920) ou encore « Je tire la barre, et laisse au lecteur le
soin de l’opération ; addition, soustraction, peu importe : j’estime que ce n’est pas à moi de la faire […] Tant
pis pour le lecteur paresseux : j’en veux d’autres […] Inquiéter, tel est mon rôle » (29 mars 1925).

La lecture conjointe des deux textes nous donne accès aux coulisses de la création littéraire.

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