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LANGUE GRECQUE
HISTOIRE DES 1\IOTS
TOME i
PARIS
ÉDITIONS KLINCKSIECK-
1968
PR~FACE
C'est une entreprise bien malaisée que la composition d'un dictionnaire étymologique du
grec. Elle n'a pas effrayé M. Hjalmar Frisk, dont le Griechisches elymologisches Wiirlerbuch, bien
accueilli par le public, poursuit une heureuse carrière. Lorsque je me suis engagé à écrire l'ouvrage
que je présente aujourd'hui, je savais que le travail de mon prédécesseur me rendrait de grands
services, mais je pouvais aussi craindre que mon livre ne fît double emploi.
A la vérité, je n'ai pas fait porter mon effort sur la partie comparative et étymologique de
la recherche. Là où je ne trouvais pas mieux à dire que Hj. Frisk, je l'ai suivi d'assez près, tout en
prenant une position différente de la sienne lorsque ma propre expérience ou une publicatiop.
récente me conduisaient à prendre ce parti. Mais l'étymologie devrait être l'histoire complète
du vocabulaire dans sa structure et son évolution et c'est pour l'histoire du vocabulaire, reflet
de l'histoire tout court, que je me suis donné le plus de peine. .,
Mon ouvrage s'intitule Dictionnaire étymologique de la langue grecque, hisloire des mols. Il saute
aux yeux que j'ai voulu prendre comme modèle le Dictionnaire élymologique de la langue laline
d'A. Ernout et A. Meillet, qui reste après tant d'années une œuvre de premier ordre. Même sans
mettre en cause mes propres capacités, il apparaît que ma tâche était particulièrement lourde et
cela pour deux raisons. L'une accidentelle: c'est que je n'avais pas pour la partie étymologique
l'appui d'un savant de l'envergure d'Antoine Meillet, j'étais seul. L'autre résultait de la nature
des choses. Le vocabulaire grec tel que nous le connaissons est incomparablement plus riche que
le vocabulaire latin. Le grec remonte désormais pour nous au second millénaire, grâce au déchif-
frement des tablettes mycéniennes, et son histoire s'étend jusqu'à nos jours sous deux formes, le
grec démotique qui est le grec communément parlé et utilisé par la grande majorité des écrivains,
et le grec puriste qui est la langue de l'église, de l'administration, et même de la presse. Au cours
de son histoire, la langue grecque s'est répartie en divers dialectes, ionien, dorien, éolien, arC8-
dien, chypriote, etc., que nous connaissons surtout par le témoignage des inscriptions, des gloses,
et d'œuvres littéraires qui d'une manière franche (par exemple celles d'Hérodote, Alcman, Alcée
et Sapho, Corinne), ou bien vague et conventionnelle (par exemple Homère, Pindare, Théocrite)
peuvent nous donner une idée des diversités dialectales. Aussi bien, la variété des œuvres litté-
raires en prose ou en poésie et la multiplicité des traités techniques conduisent à une prolifération
du vocabulaire dont nos dictionnaires ne donnent qu'une idée incomplète. .
Un problème se pose en ce qui concerne les gloses, notamment celles d'Hésyehius. Nous
en avons accueilli un grand nombre, mais nous avons exclu celles qui étaient visiblement gâtées,
et celles qui étaient attribuées par le glossateur à une langue autre -qute le grec.
En ce qui concerne l'étymologie, l'étymologie du grec $t ·difficile oomme cene de toutes les
langues indo-européennes; cette difficulté se trouve peut-être aggravée pa:r le fait que les enva-
hisseurs grecs ont trouvé dans le monde méditerranéen des peuples parlant des langues connues
ou inconnues, auxquelles ils peuvent avoir emprunté des mots divers. Quant à l'étymolugie des
termes indo-européens, elle a donné naissance à une bibliographie -accablante : examiner les
VIII
multiples hypothè&e8 qui sont venues à l'idée de savants d'ailleurs honorables et bien infonnés,
c'est parcourir le plus souvent, comme on l'a dit, un cimetière d'enfants mort-nés.
Dans ces conditions il me reste à expliquer comment ce dictionnaire se présente dans le
cas de l'étymologie pl'Op1'6ment dite, et pour ce qui touche à l'histoire des mots.
1. L'ÉTYMOLOGIE
Pour qu'une étymologie soit irréfutable, il est nécessaire d'une part que la structure du mot
envisagé s'insère de manière évidente dans le système des alternances et de la morphologie in do-
européenne, de l'autre que l'on trouve des correspondants nets dans plusieurs la~ ÎDdO-
européennes bien attestées. La première catégorie de faits évidents se trouve illustrée par exemple
par les familles de 1I10ts qui sont groupés autour de verbes archaïques comme 41. «être t, etp.\
«aller It, 'd61)fLt (1 placer It, oI8ot (1 savoir », et d'autres encore.
La seconde catégorie peut fournir comme exemples de vieux mots qui appartiennent au
vocabulaire se rapportant à la vie sociale ou à la vie mat.érielle des Indo-Européens: noms de
parenté comme 7totTIjp, E'l)'"lP, etc., nom d'animaux comme (joü; «bovin It etc. ; cependant le nom
aneien du cheval tmtOç qui répond à lat. equus, skr. ciSva-, présente des singularités inexpliquées,
ocr~ «ehèvre» n'a de correspondant qu'en annénien; les noms de nombre, parfois difficiles,
constituent aussi un élément important de l'étymologie grecque, etc. Même dans ces séries
privilégiées, il se pose des problèmes imprévus comme celui de la fonne du nom du «frère It
ocoû.cpoç, qui s'est substitué au vieux nom • bhriilér, lat. friiler. C'est à de telles étymologies que
nous avons cru devoir consacrer l'exposé le plus long, d'abord parce que nous avions l'impression
de nous trouver sur un terrain solide, d'autre part parce que ces tennes essentiels ouvrent des
vues sur la vie matérielle des Indo-Européens ou sur la structure de leur société.
Hors de ces cas privilégiés, il existe une multitude d'articles où l'auteur d'un dictionnaire
se trouve fort mal à l'aise pour arbitrer entre des hypothèses diverses, mais également incertaines.
En pareille situation je ne me suis pas senti obligé d'énumérer des hypothèles auxquelles je Be
croyais pas: j'ai avoué mon ignorance ou j'ai indiqué une ou deux analyses qui me paraissaient
moins invraisemblables que d'autres. _....
II en résulte que sur ce point ce livre se trouve incomplet et que la bibliographie est une
bibliographie limitée et choisie. J'indique une fois pour toute que des indications complémen-
taires peuvent se trouver encore dans le Dictionnaire élymologique de la langue grecque d'E. Boisacq,
naturellement dans le Griechisches elymologisches Wii,.lerbuch de Hj. Frisk, dans l' lndogerma-
nisches etymologiscms lViirlerbuch de J. Pokorny et autres ouvrages étymologiqlreS connus.
Trois obstacles restent à envisager:
A) Un problème difficile se pose dans la recherche des étymologies. Le but idéal auquel doit
viser un étymologiste est de définir la racine d'où se trouvent issus les mots qu'il étudie. Qu'est-ee
qu'une racine indo-européenne et quelle en est la structure? Le problème a été examiDé par
exemple au cours d~ années par Ferdinand de SaU68ur~ daDS son Mémoire sur le syd4tne primüi,
da voyelles dans les langues indo-européennes (1879), par Antoine Meillet dans son lntrodudiqn
à l'étude comparative des langues indo-européennes (1 re éd., 19(3), par H. Hirt dans 80n lruio-
germanische Grammatik (1921-1937). Mais la connaissance du hittite a renouvelé les problèmes
en mettant en lumière l'importance des laryngales. D'où l'article de J. Kurylowicz dans les
Symbolae .. lozwadowski (1927) sur a indo-européen et b. hittite, et la suite de ses ouvrages, notam-
ment Études indo-européennes (1935), L'apophonie en indo-européen (1956). De son côté, dans Ulle
thèse de doctorat qui a fait époque, Origines rk la fonnalion da 1WmS en in.dD-européen (1935),
Émile Benveniste a posé le principe de racines indo-européennes trilitères, qW éclairait le jeu
des alternances pour les grandes raciIles verbales de l'indo-européen : .~ de gr. df.U, ete.,
* d~-de ~~ etc. Ces racines pouvaient M.re suftixées, 011 a par exemple .~- daRB ûpc~ et
*fr..ea1- dans ~ ete. Ces anaJyBeBne rencontrent un plein suceès ~ lorsqu'on opère avec des
racines anciennes de conformation claire. Dans d'autres eas, en~ rfsttucnt.de œndûire'":des
novices à des combinaisons arbitraires. On s'explique donc que Hj. Frisk se soit refusé (avée
beaucoup d'autres.) à utiliser le jeu des laryngales. Il constate qu'il est malaisé de faire entrer
tous les exemples du lüttite b dans le système des laryngales et il estime que cett~ analyse n'est.
pas très utile pour l'étymologie: «l'identité de !-y(a), lat. ago, skr. djoli n'apparatt pas plus claire si
l'on pose une racine *~~g-. (op. cil., p. VI). Nous ne le contredirons pas et nou§ n'avons présenté
UDe analyse de la racine au moyen de laryngales que lorsque nous pensions y trouver un avantage.
Dans la recherche étymologique nous pouvons suivant les cas pénétrer plus ou moins profon-
dément dans le passé comme le géologue à qui des ameurements permettent de reconnaître des
couches plus ou moins profondes. Ainsi sous ~IOIJ4~, il est possible de poser une racine *ser-, cf.
skr. si-sarli, à côté de *ser-p- dans ç'l;(ù; lat. serpo, skr. sarpoli, de ·ser-gh- dansEplofLatt ; et.avec
un autre vocalisme, on a *sr-ew- dans skr. sravali, grec~. Avec une laryngale on rendra compte
du doublet Cl~ (de *'tBU-g-) et ci(f)~(ù (de *g.w-eg-). Il y a donc dans notre comportement des
flottements qui s'expliquent par les conditions dans lesquelles se présentent les problèmes éty-
mologiques.
B) Hj. Frisk pense que l'étymologie grecque tirerait le plus grand profit de l'hypothèse
« proto-indo-européenne • ou pélasgique si elle se confirmait. Mais il ajoute : «aussi longtemps
que la morphologie du pélasgique reste inconnue et qu'aucun rapprochement étymologique sûr
n'est établi pour définir des lois phonétiques incontestables, cette langue inconnue doit être mise
hors de jeu pour l'explication des nombreuses énigmes étymologiques du grec •. Toutefois
Hj. Frisk poursuit: «malgré mon scepticisme marqué à l'égard de cette recherche partieulière... ,
j'ai cité dans une large mesure les travaux qui s'y rapportent. (op. cil., p. VI). Nous n'avons pa,s 1
suivi sur ce point le savant suédois, à quelques exceptions près, notamment pour ~O't'U. Le pélas-
gique est pour l'instant une vue de l'esprit et son cas diffère essentiellement de celui de l'indo-
européen. L'indo-européen n'est pas attesté, mais c'est un système cohérent défini par des lois
rigoureuses. Ce n'est pas le cas du pélasgique et cela ne le sera peut-être jamais. Le problème du
pélasgique vient d'ailleurs d'être examiné de façon approfondie et objective dans un excellent
article de Hester (Lingua 13, 1965, 335-384). Sa conclusion est que, parmi les nombreux mots
que l'on a voulu rattacher à la langue indo-européenne supposée et dénommée pélasgique, un
grand nombre n'admettent aucune étymologie indo-européenne; quant à ceux qui pourraient
en admettre une, il s'agit de termes empruntés par le grec à des langues indo-européennes voi:-
sines : ils ne peuvent d'aucune façon établir la preuve de l'existence d'un substrat ou d'un
superstrat.
C) En revanche et sans pouvoir toujours préciser, nous avons accepté l'hypothèse que be~u
coup de mots sont des termes d'emprunt. Par exemple des termes sémitiques comme 'XcX.ooç,
cr«uo~ l'M. Mais aussi de nombreux vocables dont nous ignorons l'origine et que l'on dési~e
BOuvent par les termes d'égéen ou de c méditerranéen., qui dissimulent pudiquement notr'e
ignorance. C'est ce parti que l'on adopte aujourd'hui encore pour des termes de 'Civilisation
eemme ~ ou bat, des termes techniques comme ~L~, des nOlllll de plantes ou de.pro:-
duits méditerranéens oomme ~t'ftJOÇ, &.atLOY et ~, o!voç, etc., mais pour ce dernier mot
une origine indo-européenne n'est pas exclue. Il faut toutefois prendre garde que l'hypothèse
de l'emprunt à une langue inconnue est une solution paresseuse et qu'il. faut tâcher de 'ÜÎ'el'
parti du témoignage des langues plus ou moins mal connues qui bordent les rives de la Méditer-
ranée. L'hypothèse d'un emprunt à un idiome égéen risque souvent de n'être pas autre-éhose qu'un
aveu d'igBoraDee.
Nous pouvions bénéficier d'une situation privilégiée. Nous étions capable de suivre l'histoire
de la langue grecque depuis le second millénaire avant J .-Chr., grâce aux tablettes mycénieI'nes
de Cnossos, Pylos et Mycènes, jusqu'au grec moderne démotique ou puriste, sans que la langue
malgré des différences importantes ~üt profondément changé quant à la structure.
Il était donc important de tenir ~~()mpte des données mycéniennes. Sur ce point, Hj. Frisk
s'est montré très méfiant i op. cil .. : ~ \'1I). Tout au contraire, nous nous sommes appliqué de
notre mieux à tirer parti d'une documentation aussi précieuse *. Nous avons renvoyé systémati-
quement à l'article de J. Chadwick et L. Baumbach (Glolla, 41,1963,157-271), mais bien entendu
sans nous y attacher servilement. Les données mycéniennes confirment bien des faits homériques,
cipcxpu~ par exemple, ou révèlent des différences inattendues, par exemple amota valant ~PfLCXTCX
(probablement sans aspiration et désignant des roues), tandis que OCPf.l.CXTCX (avec un esprit rude) se
rapporte à un char chez Homère et dans le grec alphabétique.
Notre étude du vocabulaire du grec classique a été aussi approfondie que possible. Nous
ayons tenu grand compte des faits homériques, souvent rendus singuliers en raison du caractère
artificiel de cette langue poétique. II fallait aussi préciser ce qui est la langue des lyriques, celle
des tragiques, celle des prosateurs, attiques ou non.
Les données des inscriptions attiques ou dialectales méritaient d'être accueillies dans ce
dictionnaire. Elles fournissent suivant les cas, soit des éléments du vocabulaire politique, soit
des noms d'objets ou d'instruments plus ou moins clairs, mais qui sont dignes d'être relevés et
précisés le mieux possible. Un terme technique est susceptible d'être emprunté, mais il peut aussi
être fabriqué de façon plus ou moins arbitraire, mais d'autant plus évidente. Rien de plus clair,
par exemple, que le nom de l'amidon ocf.l.uÀfjV, « qui n'a pas été moulu », tiré du f.l.uÀ"f) « meule » avec
un alpha privatif, mais les étymologistes hésitent devant cette explication pourtant évidente.
Il y a lieu également de marquer les termes qui appartiennent au vocabulaire familier, souvent
caractérisés par une gémination cxprcssi\'c. C'est le cas de )'UVVLC; « petite femme », terme de
mépris adressé à un homme il côté de )'u'rr" d(~ "d.";O-f) en face de 'ne+;v"fj ({ nourrice », de f.l.cx~CX « grand-
mère, nour!'ice» à côtp d(~ fL'f;7fiP, d'i-:--:-a « grand-papa », etc., et de bien d'autres exemples. Il s'agit
de mots hypocoristiques plus ou moins clairs ct qui n'entrent naturellement pas dans le jeu
normal des alternances vocaliques.
S'il y a lieu d'analyser les divers éléments du vocabulaire du grec de l'époque classique,
poétique ou prosaïque, noLIe ou familier, philosophique et technique, le même problème se pose
pour le grec postérieur, notamment. celui des papyrus ou de certains textes plus ou moins tardifs
comme le Nouveau Testament. Des termes anciens disparaissent et sont remplacés par d'autres:
entre beaucoup d'exemples, rappelons que \JO::, « il pleut )} est remplacé par I3pÉxe:L, OIj;OCpLOV prend
déjà le sens de ff poisson », xOpÉVVUf.l.L « rassasier » est remplacé par XOpTcX~W. A È0'6tw se substitue
-:-pwyw, à !.w:r66c; « salaire » oywvwv, qui désigne originellement la somme destinée à acheter l'i>lj;ov,
la nourriture de tous les jours. '
Nous avons pris garde dans notre analyse du yocabulaire de tenir le plus largement possible
compte des composés. Il arrive qu'un composé apparaisse beaucoup plus tôt que le simple
corff~spond3nt, par exemple ,hp"f)pWL~W avant ·~pwt~w.
Certains articles sont surchargés de composés. Ainsi nous nous sommes efforcé de montrer
les diverses fonctions de CXÙTÔC; en composition, ce qui présente une grande importance pour
• Lorsque nous donnons un terme mycénien dans sa graphie ori~inelle, il faul se souvenir qu'il s'agit d'une écriture
syllabique. En conséquence, une graphie comport.:mt unE' consonne dou},le comme XTL- s'écrit kili- ; les nasales, les liquides ou
les siffiantes fvfmant le premier élément d'ull /l'roupe ne s'écrivent pas, pas plus que la voyelle i d'une diphtongue en général.
A J'initiale, dans le !!,roupe siffiante+ occlusive, la siffiantf' ne s'écrit pas. A la fin du mot, les éléments consonantiques -p, -v, -vç,
-ç ne sont pas notés. Le système même des signes se trouve simplifié: il y a un seul signe pour les syllabogrammes commen·
':a:1t par r et 1. En ce qui concerne les occlusives, l'écriture possède un signe pour les labio-vélaires, ce qui est souvent instructif
pour l'étymologie. En revanche il n'existe qu'un seul signe pour les occlusives sourdes, sonores ou aspirées, donc pa = ?tex, (3ex,
'jl«, ka = )((x, ya., Xa.; exception pour la série dentale qui possède une sourde et une sonore. L'imperfection de l'écriture pré-
sente de graves inconvénients pour l'identification des mots, et donc pour leur 6tooe étymologique; voir par exemple sous
~ à propos de akelirija que l'on a lu _1)Tpr.cx, ~ ou c.cnpr.cx.
PRÉFACE XI
1'interprétation du vocabulaire philosophique. Dans un tout autre ordre d'id~t l'article lpyov De
peut se concevoir sans une étude approfondie des composés dont le second terme est en -CP"fOI;
ou -opyoC; : cette étude est aujourd'hui rendue aisée par la thèse de Mme F. Bader, Les compo~
grecs du type de demimrrgos (1965). En ce qui concerne les composés, ily a lieu de distinguer entre
ceux qui appartiennent au vocabulaire poétique et ceux qui sont de caractère technique. Là où
l'énumération des composés était impossible, nous avons donné des statistiques approximatives
qui à elles seules donnent une idée de l'importance d'un système.
On s'étonnera peut-être que nous ayons cité beaucoup de faits relatifs à l'onomastique.
Ils présentent en réalité le plus vif intérêt, soit qu'ils nous livrent de vieux composés du vocabu-
laire noble comme les composés en -6épCil)c;, soit qu'inversement ils nous livrent des noms familiers
et des sobriquets plus ou moins plaisants, tels que M. Louis Robert en a relevé un grand nombre
dans ses recherches d'onomastique. Je citerai par exemple des anthroponymes comme II6cr6wv,
IIocr6(wv, IIocr6oc).(C1lv et IIocr6oc).(axoc; (Taillardat, Rev. Phil. 1961,249-250).
Le souci ne nous a jamais quitté de· préciser autant que possible la signification des mots,
ce qui nous a conduit à citer de brefs passages apparaissant caractéristiques. Certains articles
ont ainsi pris une étendue qui, je l'espère, servira le lecteur sans l'embarrasser. L'article (XcX,W traite
nécessairement du substantif cXIXTI), OCTI) et de la déesse"ATI). Il a permis aussi de définir franchement
l'emploi particulier de OC't'Œ et de cX.fOt't'&0'60tL dans le monde dorien où ces mots ont pris le sens
juridique de «dommage, amende », etc. Des termes comme ci~O!LOtL, ciytoc;, ciyoc;;, ou comme tZpt.:;,
~nt exigé une longue analyse. Il en va de même pour le vocabulaire du sacrifice, notamment pour
tout ce que l'on peut grouper autour de 6UC1l. 'AyoplX, qui se rattache de façon évidente au verbe
cXytEpC1l « rassembler », a fourni des verbes dénominatifs orientés de façon franchement différente
en raison des fonctions diverses de l'agora, soit OCyOpEUC1l, cXyOpIXO(LOtL « parler en public », d'où « par-
ler, dire », soit &.yOpcX~C1l «acheter au marché », d'où «acheter •.
Ailleurs nous avons cru utile de rassembler des termes divers, mais reposant tous sur une
même base. C'est le cas par exemple de l'article cXx- où se trouvent groupés &.x1j, cXxLc;, OCxwv, &XCXLVCX,
ŒxCXVOC;, cXxp6c;, cXX(L1j : une telle accumulation se trouve justifiée par le fait que tous ces mots reposent
sur le même radical et que les Grecs en avaient pleinement conscience. Des articles comme ~Ot(vw,
~!Xllw ont pris une grand extension.
Nous nous sommes appliqué de notre mieux à préciser le sens des mots, nous l'avons dit.
Les éléments du vocabulaire appartiennent à un système et se définissent par opposition entre
eux. Mais ils couvrent chacun un certain champ sémantique et peuvent dans certaines conditions
s'employer l'un pour l'autre. Soit aéoc; et rp6~oe; : ~6~oe; se dit de la peur qui envahit l'homm~ et le
pousse à fuir, 8éoe; a un sens différent de rp6~oc;. Ce mot exprime une crainte réfléchie, une appréhen-
sion, tandis que rp6~oe; conserve quelque chose de son sens originel de «( fuite 1) et s'applique à une
peur subite qui donne envie de fuir. Cette distinction est ainsi marquée par Ammonios :
aioe; 1toÀUXPÔVLOC; XCXXOÜ U1tovOtCX, cpô~oc; a& lj 1tOtpcx1JTLxcx 'l't'Tô'YjaLC;. Il n'empêche que, soit chcz Hom~re.
soit chez les écrivains attiques, les deux termes peuvent être associés ou s'employer l'un pour
l'autre. L'étude des noms de la force ne présente pas moins d'intérêt : ~(cx désigne 'la force, mais
plus précisément la violence faite à quelqu'un, taxue; se dit surtout de la force du corps, pW(L'f)
de sens plus général s'emploie parfois comme taxuc; par superposition des champs sémantiques,
mais exprime de façon plus générale la notion de vigueur, peut se dire des forces arm~8, .p.ais,.-
aussi de l'âme, etc. D'une façon différente, on peut montrer comment dans'la famille de6pOtO'Ûç,;;:
6tfpO'oc;;, etc., l'attique s'est appliqué à répartir les formes entre les deux significations 'auxquell~(,~
se prêtait le radical des formp,s en 6atp- : 6IXpO'OC;;, 6cxpO'tw, etc., étant réservés au sens de «couràge,':':.
confiance ), etc., tandis qu'avec une vocalisation différente 6pIXO'o<; et 6p&0'U't"Y)çs'appliqucnt à l'audace
excessive et même à l'impudence. L'adjectif 6pOtO'Uc; participe aux deux emplois, mais tend au
cours de son histoire à se spécialiser avec la valeur de «téméraire, arrogant t, etc.
Nous avons rappelé que le grec présente une histoire continue et que le grec d'aujourd'hui
sous sa forme démotique ou puriste continue directement le grec d'Homère et de Démosthène,
}& langue byzantine fournissant l'anneau qui unit les deux morceaux de la chatne. Il va de soi
XII
qu'il..Jre pouvait être question de donner iCi une idée de l'étymologie du grec. moderne, enrichi
d'emprunts de toute sorte: slaves, turcs, italiens et autres. En revan~he; il pouvait être l'tile
d'indiquer à l'occasion comment un mot ancien a subsisté en grec d'aujourd'hui. Outre les cas
classiques de xprxaL «vin. et de ~ŒpL «poisson " il est intéressant de saisir sous cltmpoç l'origine de
l'adjectif signifiant «blanc _, ou bien dans un autre domaine du vocabulaire, de voir comment
xpâ:roc; est devenu le terme propre pour désigner l':État, legouvemement.
Nous nous sommes donc appliqué à suivre l'histoire du vocabulaire en soulignant les conti-
nuités et les déviations au cours d'une histoire qui avec des accidents divers s'étend sur quarante
siècles..Le grec a exercé, on le sait, une grande influence sur le vocabulaire européen. Ce diction-
naire ~nt déjà bien long, nous n'avons pas voulu insister sur cet aspect de l'histoire du vocabu-
Iaire:grec.·,Nous avons pourtant signalé à l'occasion les mots qui ont été empruntés par le latin et
soit par son entremise, soit directement, ont pénétré dans les langues indo-européennes. Un
exemple typique est fourni par nOLoT1jC; « qualité », mot créé par Platon, calqué ensuite par Cicé-
ron dans le latin qualilas, passé .enfin dans toutes les langues indo-européennes (A. Meillet,
Reu. Éi. Lai. 3, 1925, 214 sqq.).
• *•
Il me reste l'agréable devoir de remercier les 'amis qui m'ont particulièrement aidé dans ma
tâche. ~L Olivier Masson a lu le manuscrit et la première épreuve. Son érudition étendue m'a
permis d'éviter des fautes ct d'apporter d'innombrables améliorations. Il a établi de façon systé-
matique la liste des abréviations bibliographiques. Je ne saurais dire tout ce que je lui dois.
La seconde épreuve a été contrôlée par M. Jean-Louis Perpillou dont la contribution m'a été
également précieuse. Enfin ~fme Lecco-Mandic a établi avec soin et souvent avec esprit critique
la dactylographie du texte.
ABRÉVIATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
Pour les auteurs anciens, on a utilisé· généralement les abréviations du Greek-English Lexicolî de
LiddeU-Scott-Jones. Ainsi, par exemple, Ar. = Aristophane, Arist. = Aristote, Arr. = Arrien, B. =
Bacchylide, D. = Démosthène, D. H. = Denys d'Halicarnasse, E. = Euripide, Hérod. = Hérodas ou
Hérondas, Hdt. = Hérodote, Hsch. == Hésychius, Hp. = Hippocrate, J. = Josèphe, Pi. = Pindare,
Pl. = Platon, S. = Sophocle, X. = Xénophon, etc. Cependant, on notera que lEsch. = Eschyle.
Les éditions citées sont, en principe, celles qui font autorité. Pour les recueils de fragments, on notera:
Alcée et Sappho, d'après Lobel-Page, Poet. Lesb. Fragm. (Oxford, 1955) ; Alcman, Anacréon, Simonide, etc.,
d'après Page, Poetae Meliei Graeei (Oxford, 1962) ; d'autres lyriques d'après les recueils plus anciens de
Bergk ou Diehl, mais Hipponax d'après Masson, Fragm. du poète Hipponax (Paris, 1962) ;. Eschyle, frag~ ;
ments d'après Mette, Fragm. der Tragodien des Aischylos (Berlin, 1959) ; Soplwele, fragments, d'après
A. C. Pearson, The Fragments of Sophocles, I-III (Cambridge, 1917) ; Callimaque, d'après R. Pfeifler,
Callimachus, 1 (Oxford, 1949) ; Aristophane, d'après le recueil de T. Kock; Ménandre, d'après A. Koerte,
Menandri quae supersunt, 1-11 (Leipzig).
Pour les papyrus, on a reproduit d'ordinaire les abréviations qui sont énumérées chez Liddell-Scott-
Jones (xlili-xlv).
Pour les inscriptions, le grand recueil est celui des IG ou Inscriptiones Graecae (Berlin). En outre:
Collitz-Bechtel = Sammlung der griech. Dialekl-Inschriflen, par H. Collitz et autres (Goettingen, 1884-
1915).
epigr. Gr. == G. Kaibel, Epigrammala Graeca ex lapidibus conlecla (Berlin, 1878; réimpr. 1965).
!.CS = O. Masson, Les inscriptions chypriotes syllabiques (Paris, 1961).
1. G. Bu/g. = G. Mihailov, Inser. Graecae in Bulgaria repertae, I-IV (Sofia, 1956-1966).
1. G. Rom. = Inscr. Graecae ad res Romanas pertinentes, 1 sqq. (Paris, 1911, etc.).
InBchr. Magnesia = O. Kem, Die InschrifJen von Magnesia am Maeander (Berlin, 1900).
Inschr. Priene = F. Hiller von Gaertringen;, Die lnschriflen !Jon Priene (Berlin, 1906).
Imer. Cret. = M. Guarducci, Inscriptiones Crelicae, I-IV (Rome, 1935-1950).
IPE = B. Latyschev, Ir.acriptiones antiquas orae seplentrionalis Ponti Euzini, ~,U et. IV. {Saint.:
Pétersbourg, 1890-1916; réimpr. 1965).
MAMA = Monumenta Asias Minoris Antiqua, I-VIII (Manchester, 1928-1962).
Michel = Ch. Michel, Recueil d'inscr. grecques (Bruxelles, 19(0).
OGI = Dittenberger, Orientis Graeci [nscr. seleclae, I-II (Leipzig, 1903-05 ; réimpr. 1960).
Schwyzer = E. Schwyzer, Dialeclorum Graeeorum exempla epigraphica poUora (Leipzig, 1923; réimpr.
1960).
SEG =' Supplemenfum epigraphicum Graecum, 1 et suiv. (Leyde, 1923, etc.).
SIG == Dittenberger, Sylloge inser. Graecarum (Leipzig ; 2& éd. 1898-1901 ; 3e éd. 1915-1924 ~ réimpr.
1960).
XIV ABBÉVIATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
Sokolowski, Lois saCl"us, l, 11= F. Sokolowski, Lois sacrées de l'Asie Mineure (Paris, 1955); Lois sacrées
des cités grecques, supplément (ibid. 1962).
Solmsen-Fraenkel = F. Solmsen-E. Fraenkel, Inscripliones Graecae ad inluslrandas dialeclos seleclae
(Leipzig, 1930; réimpr. Stuttgart, 1966).
Pour les travaux de philologie et de linguistique, on donqc ~i une liste des ouvrages et revues qui
reviennent le plus souvent, mais pour ne pas alourdir cette énumération, on a omis un certain nombre de
monographies dont les titres sont facilement reconnaissables, ten~~ q.~e: C. Arbenz, Die Adjeldive aaf
-LIL0C; (1933); E. Bosshardt, Die Nomina auf -Eût; (1942) j G. Redard.,f~A,~ grecs en -'rYjC;, --rLc; ... (1949), etc.
J. OUVRAGES
André, Lexique = J. André, Lexique des termes de botanique en latin (Paris, 1956).
André, Oiseaux = J. André, Les noms d'oiseaux en latin (Paris, 1967).
Andriotis, 'E-r. AEÇ. = N. P. Andriotis, 'E"t'UIL0).,0YLxO AE~r.xO TIjc; XOLv1jt;; NEOEÀÀ'1JVr.x:rjC; (Athènes, 1951).
Bader, Composés du type demiourgos = F. Bader, Les composés grecs du type de demiourgos (Paris, 1965).
Bechtel, Gr. Dial. = F. Bechtel, Die griechischen Dialekte, 1-111 (Berlin, 1921-1924 j réimpr. 1963).
Bechtel, H. Personennamen = F. Bechtel, Die histor.· Personennamen des Griechischen bis zur Kaiserzeit
(Halle, 1917; réimpr.I964).
Bechtel, Lexilogus = F. Bechtel, Lexilogus zu Homer (Halle, 1914).
Benveniste, Noms d'agent = E. Benveniste, Noms d'agenl el noms d'action en indo-européen (Paris, 1948).
Benveniste, Origines = E. Benveniste, Origines de la formalion des noms en indo-européen (Paris, 1935 j
réimpr. 1948).
Bjorck, Alpha impurum = G. Bjorck, Das Alpha impurum und die lragische Kunslsprache(Uppsala, 195t>,)
B1ass-Debrunner, Gramm. neuleslam. Griech. = F. B1ass, A. Debrunner, Grammalik des neuleslamenllichéh
Griechisch (ge éd., Goettingen 1904).
Blass-Debrunner-Funk, Greek Gramm. oflhe New Teslam. = F. Blass, A. Debrunner, R. W. Funk, A Greek
Grammar of the New Teslamenl (Chicago, 1961).
Blumenthal (v.), Hesychsludien = A. von Blumenthal, Hesychsludien (Stuttgart, 1930).
Bourguet, Le laconien = E. Bourguet, Le dialecte laconien (Paris, 1927).
Buck, Gr. Dialecls = C. D. Buck, The Greek Dia!ecls (Chicago, 1955).
Buck-Petersen, Reverse Index = C. D. Buck-W. Petersen, A Reverse Index of Greek Nouns and Adjectives ...
(Chicago, 1944).
Casabona, Vocabulaire des sacrifices = J. Casabona, Recherches sur le vocabulaire des sacrifices en grec,
des origines à la fin de l'époque classique (Aix-en-Provence, 1967).
Chadwick-Baumbach = J. Chadwick-L. Baumbach, The Mycenaean Greek vocahulary (dans Glolta, 41,
1963, 157-271). '
Chantraine, Éludes = P. Chantraine, Éludes surie vocabulaire grec (Paris, 1956).
Chantraine, Gr. Hom. = P. Chantraine, Grammaire homérique, I-II (Paris, 1948-1953).
Chantraine, Formalion = P. Chantraine, La formalion des noms en grec ancien (Paris, 1933).
Chantraine, Parfait = P. Chantraine, Histoire du parfait grec (Paris, 1927).
Corlu, L'idée de prière = A. Corlu, Recherches sur les mols relatifs à l'idée de prière d'Homère aux Tragiques
(Par:" 1966).
Detschew, Thrak. Sprachresle = D. Detschew, Die lhrakischen Sprachreste (Schriften der Balkankommis-
sion, XIV; Vienne, 1957).
Deubner, Atlische Feste =L. Deubner, Attische Fesle (Berlin, 1932; réimpr. 1956).
Feist. Etym. Wb. der gal. Sprache = S. Feist. Vergleichendes Wôrlerbuch der golischen Sprache (38 éâ,
Leyde, 1939).
ABRÉVIATIONS BIBLIOGRAPHIQUES xv
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Fraenkel, Nom. ag. = E. Fraenkel, Geschichte der griechischen Nomina agentis au' --ri)p, -'t'Calp, -'"l~ (Stras-
bourg, 1910-1~).
Friedrich, Heth. Worterbuch = J. Friedrich, Helhitisches Worterbuch (Heidelberg, 1952) ..
Gil Fernandez, Nombres de inseclos = L. Gil Fernandez, Nombres de insectoB en griego antiguo (Madrid,
1959).
Heubeck, Lydiaka = A. Heubeck, Lydiaka, Untersuchungen :tu Schrifl, .sprache und Gollernamen der
Lyder (Erlangen, 1959).
Heubeck, Praegraeca = A. Heubeck, Praegraeca (Erlangen, 1961).
Havers, Sprachtabu = W. Havers, Neuere Literatur :tum Sprachtabu (Vienne, 1946).
Hoffmann, Gr. Dia/. = O. Hoffmann, Die griechischen Dialekte, I-III (Goettingen, 1891-1898).
Hoffmann, Makedonen = O. Hoffmann, Die Makedonen, ihre Sprache und·iltr Volkstum (Goettingen, 1906).
Kalléris, Les anciens Macédoniens = J. N. Kalléris, Les anciens Macédoniens, élude linguistique el hisfo-
rique, 1 (Athènes, 1954).
Krahe, Sprache der Illyrier = H. Krahe, Die Sprache der Illyrier, I (Wiesbaden, 1955).
Kretschmer, Einleitung = P. Kretschmer, Einleitung in die Geschà:hle der griechischen Sprache
(Goettingen, 1896).
Kurylowicz, Apophonie = J. Kurylowicz, L'apophonie en indo-européen (Wroclaw, 1956).
Latacz, Freude = J. Latacz, Zum Wortfeld « Freude» in der Sprache Homers (Heidelberg, 1967).
Lejeune, Adverbes en -6ev = M~ Lejeune, Les adverbes grecs en -6ev (Bordeaux, 1939).
Lejeune, Phonétique = M. Lejeune, Traité de phonélique grecque (2e éd., Paris, 1955).
Lejeune, Mémoires = M. Lejeune, Mémoires de philologie mycér.ienne (Paris, 1958).
Leumann, Hom. Worter = M. Leumann, Homerische Worter (Bâle, 1950).
Lewy, Fremdworter = H. Lewy, Die semitischen Fremdworler im Griechischen (Berlin, 1895).
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1955 et suiv.).
Masson (É.), Emprunts sémit. = Émilia Masson, Recherches sur les plus anciens emprunts sémitiques en
grec (Paris, 1967).
Mayrhofer, Etym. Wb. des A/Und. = M. Mayrhofer, Kurzgefasstes elymologisches Worterbuch des Allindi-
schen (en cours de publication, Heidelberg 1956 et suiv.).
Meisler, Kunslsprache = K. Meister, Die homerische Kunslsprache (Leipzig, 1921).
Monteil, La phrase relative = P. Monteil, La phrase relative en grec ancien, des origines à la fin du Ve siècle
(Paris, 1963).
Nilsson, Gesch. Gri~h. Rel. = M. P. Nilsson, Geschichte der griechischen Religion, 1-11 (Munich, 1941-19;)0 ;
~ éd. 1955-1961).
Onians, European Thought = R. B. Onians, The Origins of European Thoughl about the Body, the 1\-1 ind ...
(Cambridge, 1951).
Palmer, Interpretation = L. R. Palmer, The Interpretation of Mycenaean Greek Texls (Oxford, 1963).
Page, Hislory and Iliad = D. L. Page, Hislory and the Homeric lliad (Berkeley, 1963).
Peek, Grab-Epigramme = W. Peek, Griechische Vers-Inschriflen, I, Grab-Epigramme (Berlin, 1955).
Pokorny = J. Pokorny, lndogermanisches efymologisches Worlerbuch, I (Berne et Munich, 1959).
Risch, Wortb. der homo Sprache = E. Risch, Wortbildung der homerischen Sprache (Berlin, 1937).
Robert, Hellenica = L. Robert, Hellenica, I-XIII (Paris, 1940-1965).
Robert, Noms indigènes == L. Robert, Noms indigènes dans l'Asie Mineure gréco-romaine, 1 (Paris, 1963).
Rohlfs, Hisl. Gr. de,. unleritat. Grdzitéil = G. Rohlfs, H istorische Grammatik der unler-itatieni,chen Grtiziléil
IUllniP.h 1~'
· XVI ABBÉVIATIONS BIBUOGBAPBJQUES
Ruijgh, ltlémenl achéen = C. J. Ruijgh, L'élément achéen dans la langue épique (Amsterdam, 1957).
Ruijgh, lttudes = ltludes sur la grammaire et le vocabulaire du grec mycénien (Amsterdam, 1967).
Saint-Denis (de), Animaw: marins = E. de Saint-Denis, Le vocabulaire des animaw: marms en latin
classique (Paris, 1947).
Schrader-Nehring, Realluikon = O. Schrader, A. Nehring, Realluikon der indogermanischen Allerlums-
kunde, 1-11 (Berlin 1917-28).
Schulze, KI. Schr. = W. Schulze, Kleine Schriften (Goettingen, 1933 ; 2 8 éd. augmentée, ibid. 1966).
Schulze, Q. Ep. = W. Schulze, Quaesliones epicae (Gütersloh, 1892).
Schwyzer, Gr. Gr. = E. Schwyzer, Griechische Grammatik, 1-11 (Munich, 1939, 1950).
Shipp, Sludies = G. P. Shipp, Sludies in ihe Language of Homer (Cambridge, 1953).
Solmsen, Beitriige = F. Solmsen, Beiiriige zur griechischen Worlforschung, 1 [seul paru] (Strasbourg, 1909).
Solmsen, UniersucÎtungen = F. Solmsen, Untersuchungen zur griechischen Laul- und Verslehre (Strasbourg,
1901).
Sommer, Ahhijavafrage = F. Sommer, Ahhijavafrage und Sprachwissemchafi (Munich, 1934).
Sommer, Laulsludien = F. Sommer, Griechische Laulsludien (Strasbourg, 1905).
Sommer, Nominalkomposila = F. Sommer, Zur Geschichle der griechischen Nominalkomposila (Munich,
1948).
Specht, Ursprung = F. Specht, Der Ursprung der indogermanischen Deklinalion (Goettingen, 1944).
Strômberg, Fischnamen = R. Strômberg, Studien' zur Etymologie und Bildung der griechischen Fisch-
namen (Goeteborg, 1943).
Strômbèrg, Prefix Studies = R. Strômberg, Greek Prefix Siudies (ibid., 1946).
Strômberg, Pflanzennamen = R. Strômberg, Griechische Pflanzennamen (ibid., 1940).
Strômberg, Theophraslea = R. Strômberg, Theophraslea, Sludien zur bolanischen &griffsbildung (ibid.,
1937).
Strômberg, Worlstudien = R. Strômberg, Griechische Wortsiudien (ibid., 1944).
Szemerényi, Numerals = O. Szemerényi, Studies in the IndtJ-.European System of Numerals '(Heidelberg,
1960).
Szemerényi, Syncope = O. Szemerényi, Syncope in GI'WIk c./lPd Indo-European and lhe Nature of lndo-
European Accent (Naples, 1964).
TaiUardat, Images d'Arislophane = J. Taillardat, Les images d'Arislophane, éludes de langue el de slyle
(Paris, 1962).
Thieme, Stud. Wortkunde = P. Thieme, Sludien zur indogermanischen Worikunde und Religionsgeschichte
(Berlin, 1952).
Thompson, Birds = D'Arcy W. Thompson, A Glossary of Greek Birds (2e éd., Londres, 1936).
Thompson, Fished = D'Arcy W. Thompson, A Glossary of Greek Fishes (ibid., 1947).
Troxler, Sprache Hesiods = H. Troxler, Sprache und Worlschalz Hesiods (Zurich, 1964).
Trümpy, Krieger. Fachausdrücke = H. Trümpy, Kriegerische Fachausdrücke im griechischem Epos (Bâle,
1950).
Van Brock, Vocabulaire médical = N. Van Brock, Recherches sur le vocabulaire médical du grec ancien
1Paris, 1961).
Van Windekens, Le Pélasgique = A. J. Van Windekens, Le Pélasgique (Louvain, 1952).
Van Windekens, Études pélasgiques = A. J. Van Windekens, Éludes pélasgiques (ibid., 19(0).
Ventris-Chadwick, Documents = M. Ventris, J. Chadwick, Documents in Mycenaean Greek (Cambridge,
1956).
Wackernagel, KI. Schr. = J. Wackernagel, Kleine Schriflen, 1-11 (Goettingen, 1953).
Wackernagel, Spr. Uni. = J. Wackernagel, Sprachliche Unlersuchungen zu Homer (ibid., 1916).
Wackernagel, Vorlesungen = J. Wackernagel, Vorlesungen fi.ber Syntax, 1-11 (2e éd., Bâle, 1926-1928).
Walde-Hofmann = A. Walde, J. B. Hofmann, Laleinisc~ ,dymologisches Wiirlerbuch, I-II (Heidelberg,
1938-1954).
Wilamowitz, Glaube = U. von Wilamowitz, Der Glaube der Hellenen, I-II (Berlin, 1931-32; réimpr. 1960).
." ,AJPtÉVIATIONS BIBLIOCRAPmQUES
II. REVUES
On n'énumère pas ici les revues dont les noms sont cités intégralement ou pour lesqueUeal'abréviaqon
,ne prête pas à équivoque: ' A&tjvœ, Byzaniion, Emerila, Eranos, Gnomon, Hesperia, Kadmos, Klio, Mai,
Minos, etc., ou Ani. class. (L'Antiquité classique), BeUr. NamenfOl'schung (BeUriige zurNamenforschung),
Sprache (Die Sprache), etc.
confirmerait l'emploi de &6poc. Un rapport avec ~6l) n'est Le terme proprement attique pour dire • trop _ est.
pas probable, mais cf Verdenu:s Mnemosyne 1962, 392. )"LOtv.
C'est également au radical de ciyoc- que se rattache le
présent athém. liYOCfLIXL, aor. à,YŒO"(O")oca6IXL, adv. tiré d'un
à.'po-rcitw: « tromper (quelqu'un).. Seule forme participe, &:yocf.LÉv6)~, adj. verbal à.YlJ't'6~ (fin de vers chez
attestée, subj. aor. à voyelle brève &:6po't'&~o!UV (II.
Hom., avec allongement métrique), avec les réfections
10,65). Tiré de l'aor. ~fLôpo't'OV avec chute de fL par nécessité
thématiques &:Y&OfLOCL chez Hom. dans des formules
métrique. Archaisme p.-ê. artificiel caractéristique de la
récentes ou altérées et chez Hésiode (à,yŒ6) Alcm.) à.YIXLofJ.IXL
Dolonie. Noter la psilose (Schwyzer, Mél. H. Pedersen 70,
(fait sur 7jytio"CfOC't'O d'après le modèle VIXL6i-LIXL, V&CfCfIX't"'-'I,
suppose qu'il s'agit d'un arrangement métrique pour
&:yti~OfLOCL (mais à:y&~w lEsch. Sllppl. IOGI est Urt' de
*&ÔpO'c7>f.LEV). (tyocv et signifie «trop exiger .), tous ces sUIJstilut,s Hall\
Et.: Voir clf.LOCP't'OCV6). poétiques alors que liyOC!-LOCL continue à vivre en atlique.
Le verbe <!tYOCfLIXL indique que l'on constate quelque chose
ùCpÔTOVOV (à,- ou &:-) : n. «santoline, petit cyprès.; de considérable ou d'excessif. Cette signification originelle
également l'. armoise du Pont -, cf. J. André, Lexique conduit à deux valeurs dllTérentes :
s.u. habrotonum. 1 a) Avec un complément à l'accusatif ou au génitif,
Dérivés: à,ôpo,oVL't'l)i; (o!vo~) vin parfumé avec cette «admirer -, ou, parfois avec un complémellt ail datif,
plante; &:ÔpO't'6VLVOV (lÀOCLOV) (Dsc.). « être charmé de • ;
Et.: Inconnue. P.-ê. terme d'emprunt, rapproché de b) Avec un complément de personne au datif et parfois
c16p61; par étymologie populaire. un complément à l'accusatif, pour exprimer l'idée d'un
excès à contenir, à réprimer, d'où. envier, disputer quelque
éiepuvG. (à,-) : n. p. «mûres. Parth. chez Ath. 2,51 f, chose à quelqu'un, le lui refuser. ; ce dernier emploi qui
cf. An. B. 224. est perdu en ionien-attique s'observe surtout chez Homi>rE'
pour exprimer la jalousie des dieux qui rel u,c,,,: :, ".'
Et.: Obscure. Probablement terme indigène rapproché
hommes un succes excessif (cr. Ii. 17,71 El i-L-TJ ol ciyciCfûJ:-:-O
par étymologie populaire de &6ptlvw. Une dérivation de
<lloi:6oç 'A7t6ÀÀ6)v), ou qui mettent fin à leurs crimes (Gf.
àJJptlvw n'est toutefois pas impossible. -
Od. 23, 64 ÔÛpLV à,yIXCfO"ŒfLE:VO:; 6ufLlXÀyéoc ... ).
à.yo.upOs, -ci, -6v : «fler, orgueilleux -. Épithète d'un cp6por;, (Hdt.), -cpopé6l (tardif), et au second terme notam-
taureau (Hés. Th. 832). Su perl. à.yŒup6't'Œ't'Œ Hdt. 7, ment. etaŒyyeÀf.ot eisangelie, accusation avec procédure
57 pour caractériser l'expédition de Xerxès. En ionien, d'urgence que tout citoyen pouvait porter; et des dérivés:
euphémisme pour désigner un mendiant selon Suid. et ciyyeÀ~6>'"Jr;" f. -T~r;, • messager, (poétique et. rare).
E.M. 6, 30. Adj. dérivé de &yye:ÀOr;, : ciyye:À~x6r;, (tardif), dans les
Verbe dérivé: cX.yŒUpr.ci6l «être insolent" LXX, avec le • text.es chrétiens & angélique '.
dérivé &:yrxUptŒjLŒ. Verbe dénominatif ciyyf)J..6l «annoncer, transmettre
Et.: Doublet de yŒüpOr;, (voir ce mot). L'Œ initial pourrait
un message ou un ordre, (Hom., ion.-att., etc.). Nom-
être une prothèse, ou plus probablement le résultat d'une breuses formes à préverbes : ci'1t- (plus fréquent que le
contamination avec «YŒu6c;, les deux groupes de mots simple en attique); en outre à.v- tXv't'L-, 8~Œ-, elO"-, è1;-,
ayant fini par avoir des sens assez voisins. Les notions de t'1t-, XŒ't'-, '1tŒpct-, mp~- '1tpO- '1tpoa-. Avec un double
préverbe, surtout en grec tardif, '1tpOŒ'1t-, '1tpoe1;-, '1tpoE'lt-,
noble, et fier, orgueilleux sont exposées à se confondre.
cr. Lex. Ep. s.u. avec la bibliographie. '1tPOX«T-, 1rpO'1tctp-, '1tpoO"OC'1t-, cru(J.'1tOCp-, etc.
•AyyeÀtŒ fonctionne comme nom d'action de ciyyill6l
et de ses composés; on a toutefois créé tltYYCÀ/J4
a.yyo.poc;, -ou m. : courrier à cheval qui porte les (E., Th., etc.) et ses composés, '1tpociyyEÀO"~r;, (Th.) et
dépêches royales en Perse par relais (voir description quelques autres composés.
Hdt. 8, 98), X. Theopomp.; &yyŒpOV 1tÜp «courrier, Noms d'agent rares (on a &neÀoç) : à.1rctyyeÀ-r7)p (Phryn.
signal de feu, (lEsch., Ag. 282). trag., AP), É1tŒyyeÀ-r7)p (S.I.G. 558) ; avec p.-ê. f. ci~À
Dérivés : &.yyŒpij"LOr; = &yyŒpOt; pA. Hdt. 3, 126, -n:LpŒ (Orph. H. 78,3). En outre XOC't'ŒyyÉ:À't'"r)r;, (GlolS).
à.YYŒpi)tOV institution des &yyocpOL (Hdt. 8, 98); cf. L'adjectif verbal -ŒïfEÀ't'6/O figure dans des composés,
Rostowzew, Klio 6, 1906, 249-258. notamment ŒÙ=ciyyEÀ't'Or;, de soi-même, spontané, veciy-
Cette famille de mots s'est développée en grec hellé- ye:À't'Or;, nouvellement annoncé, lEsch., ete.
nistique pour désigner la réquisition de travail: &YYŒPor; De cet adjectif ont été tirés à date assez basse des
est un terme injurieux chez "Mén. Fr. 186, 389 (où le second dérivés en -'rtx6r;, : à.yyeÀ't'~x6ç, t7tŒYYcI.:nx6c;, ete.
rx semble long); v. dénom. &:nŒpe:U6l (Mén., Ev. Matt., Le mot l1yyeÀor;, au sens d'ange est passé en latin 80US
pap., inscriptions) réquisitionner pour un travail une la forme angelus et est. ainsi devenu un terme européen
('orvée; &'yyocpe:LŒ (pap., inscr., cf. Épict. IV, 1,79), employé fr. ange, angJ. angel, aIl. Engel. Bon exemple de l'influence
pour désigner le cursus publicus (Dittenberger, S.I. G., du christianisme sur le vocabulaire.
880); à.yyocpe:uri)ç (pap. VIe s.) ; &.yyŒp~x6r; (pap.). Le grec moderne a encore &yyeÀoç, ciyyti.À6l, ete.
Un doublet a été constitué sous l'influence des composés
Et.: Le rapprochement avec skr. dngiras- est univer-
avec è:v- : éyyocpru6l, déjà avant l'ère chrétienne (Pap. sellement abandonné. On suppose (cf. le cas d'!yyocpot;)
Tebl. 5,182), -É:6l -toc. Voir s.v. tyyŒpOÜvre:r;. que le mot est un emprunt à l'Orient, sans pouvoir préciser
Le grec moderne a encore èyyctpdŒ «corvée" etc. davantage.
Le lat. a emprunté angariu., angaria, angari6, -as
(angariz6 ). a.yyos, -our;, : p. Terme général pour désigner un
Et.: L'emprunt à une langue de l'Orient, p.-ê. iranienne, récipient qui peut contenir des liquides, du lait, du vin,
est très probable, mais un modèle précis est inconnu; en des produits secs, etc. La forme, la dimension, l'utilisation
tout cas l'akkad. agru • hired man, est à écarter pour de l'objet sont diverses. Peut désigner un berceau, une
diverses raisons. Voir W. Eilers, Indo-Iran. Journ. 5, 1962, ume funéraire, etc. - Attesté en mycénien (cf. Chadwick-
225; H. Happ, Gl. 40, 1962,201. Baumbach 166, pl. n. alre4.).
-·9- .',
nyELpw
Composés tardifs : ~X12 (Ath.); clyyomjvtoc . 'ra -r6lV qui doit être le même mot que clyatpptt; avec un traitement
j.!.Waa6iv X12Pûx (Hseh.). éolien ou arcadien de la s0D8nte. L'areadien R, en ,"t
Dérivés : riyyeLO~, de seDI également général (cf. Pl. cas, avec ce traitement (et le maintien de -pa-) le eompoeê
Pit. 287 e) ; peut s'employer de diverses parties du corps, rnxvŒyopCl1.Ç, avec le dérivé rnxvcry6Pf'\O": {nom de 1Mk):
notamment des veines. Ce dérivé s'est peu à peu substitué en outre, avec un su11lxe différent, ~ (Scbwyter
è 4yyo~ (chez Hdl. la graphie «yyIj\OV dans un dérivé de 657).
tbème en , surprend). Le thème ciyup- figure également dans un, ensemble
Dérivés de «yyciov : riyyeœt~\I, riyyeL6l87)~. de termes qui ont pris une orientation t.out.e Jlfférente :
Composés dans le vocabulaire médical clyyttoÀo~6), ~p"r7)~ • mendiant., d'où • vagabond. (tragiques et
&yyt:\OJ..oyL«, «rrctO'ro!Llcz. Pl.) avec les dénominatifs ciyurmit:6)(Od. 19,284 hapax)
On a un verbe dénominatif XlXuyy(t:6) • verser dans un et clyupmX.> (tardif) d'où clyup'tClcz ; l'adj. ciyupnx6t;
(tardif); d'autre part ciyupT"IJp (tardif), mals ciyUPTpL«
vase '.
«mendiante. figure déjà chez lEsch. Ag. 1273; tlYUPjLrx
Et.: Inconnue. Le sens très général du terme et sa
et clYUPjLô~ sont tardifs.
structure de thème en , autoriseraient à chercher une
Les dérivés à vocalisme e, plus étroitf.>ment associés
étymologie indo-européenne, mais laquelle? D'autre part
au verbe, sont en principe secondaires et plus tardifs:
les termes désignant des contenants sont volontiers
cl-yEpO'tt; (il opposer pour la forme à clyotppt~, clyopptt;)
empruntés.
«ranemblement, concentration d'une armée. (Hdt..); =
rnxvi)yuptt; (SIGI 660, Milet); UyapjL6ç • rassemble-
a.yyoupa. . (xi~ crra<puÀi) (Hsch.). Grec tardif probable- ment., mais aussi «quête., c eollecte. (Halicarnasse,
ment. On rapproche gr. m. cly6)po~, clyouPOt; • vert, pas Aristote, etc.); ci-yEpjLocsUVl) (Opp.); dor. cly~ (lG
mÎlr, jeune " ciyoup(8a 1 raisin vert., etc., issus de cl6)po~ XIV, 423) «encaisseur >.
avec un y spirant de transition. La nasalisation (expres- Composés homo 6IL7)~p-f)c; (thème en s) et Vt<pEÀ'l')-yEpÉT«,
sive '1) se retrouve dans gr. m. crétois clyyoupo~, • jeune, O"'rEp01t7)yEpbrot (cf. Chantraine, Gr. H. 1,199).
jeune homme " ciyyoupL «cornichon., cf. KretBchmer, Composé du type -n:plj!LjLôpo-roç (cf. s.v.) : ci-yEpClLXû67)Àtt;
Gl. 20, 1932, 239 sqq. Sur clyyoupot; «gâteau., v. s.u. «prêtre mendiant. (Cratin. 62), de ciycPClL- et xu67)ÀLt;
yoüpo". «hache, cout.eau., mais aussi allusion à la déesse Ku6tÀ'l')
et son adjectif dérivé Kuô~À(~; création comique.
à.yELpcaJ: éol. ci-yiPP6), fut. ci~ë;), aor. -ti-yELP«, etc., Il existe enfin une série de formes du type -otypi"r7)t;
présent en "-yel-Yo-, sur un thème ci-yEp- «rassembler., que leur sens engage à rapporter à la famille de ci~(P6).
d'où parfois «quêter. (Hom., ion.-att., etc.) ; le mot Les exemples les plus clairs sont des composés: lmrrxypÉ't'aL
semble exister en rnycén. au prés. et p.-ê. à l'aoriste, v. «chef des Jùppeis à Sparte. (X., etc.), les chefs étant
Chadwick-Baumbach, 166. considérés comme des rassembleurs; X6)ÀotXpÉT«L (par
Composés avec les préverbes clv-, ciVT-, elCl-, tv-, assimllation pour *x6)l..«ypmt) fonctionnaires financiers
tn-, CIU"-. à Athènes probablement chargés à l'origine de rassembler
La langue épique a créé un doublet au moyen d'un les cuisses des victimes; il existe enfin dans un fragment
morphème -6- qui marque l'aboutissement du procès tragique un composé jL«~!XypéTrxt;. Le simple &yPtT!Xt;
(Chantraine, Gr. H. 1, 328), "ÎlyEpiOo'll"t"o, -60'll"t"«L. Un est attesté en Crète (BCH 1946, 588 sqq., nO 2) et semble
seul exemple du présent "Îl-yEp~60VT«L (Il. 3,231), avec désigner un héraut; ciypi"r7)~ au sens de «chef. semble
l'infinitif "Îl-yEpi6Ecs6aL, le!:on d'Aristarque en Il. 10,127, attesté lEsch. Pers. 1002 (cr. Chantraine, 2tudu, 51-53).
où 1'7) est pris à l'imparfait pour des raisons métriques Rappelons enfin le laconien ciypn-e:UcJCZVTIJt (lG V, 1,1346),
(Schulze, Q. Ep. 149, Wackernagel, Dehnung'guelz 38, qui semble indiquer qu'un fonctionnaire aurait porté le
Chantraine, Gr. H. 1,98). titre d'ciyp~TCtt;. Enfin Hsch. fournit la glose ciyptr-f)!Lot~ •
Tel; ciyopcu6!LCVot (ciypCUOjLCVot corr. Latte) Të;)" 7t«p6~:,)v.
Les dérivés anciens comportent des alternances voca-
liques. Vocalisme 0 dans &yopoç et ciyopti «assemblée du Ces diverses formes dont certaines sont peu claires
peuple, place de l'assemblée., etc. (voir s.v. ciyopti), qui ont conduit à poser un rapport entre la famille de &:ye:tpw
s'est développé indépeudamment et a donné naissence et celle de ciypéCAl.
à de nombreux dérivés. Et. : Généralement rapproché de yépycpa.· nOÀÀœ
Le vocalisme zéro est très bien attesté sous la forme (Hsch.) et ytipy«prx «foule". Reste l'a. initial à Justifier:
rlyup- (pour ce traitement, cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,351, 1) On peut y voir UDe prothèse, ce qui est. une simple
Lejeune, Phonétique 169) : clyuptç «assemblée" (Hom.) se constatation sans explication;
dit de personnes ou de choses. Composés: OjL-I)yupLt; (Hom.) 2) On a supposé que l'cl- initial serait un alpha el6potG-
avec le dénom. bILTlYUP(r.0ILCtL, l'adj. bILiiYUPi)t; (PL); et nx6", qui pourrait reposer soit sur ••'V- avec psiloee,
surtout 7rOtvi)yuptt; « assemblée, réunion. not.amment soit même sur év- au vocalisme zéro (cf. Solmllfln, B,itrlge
pour une fête, des jeux, etc. (ion., att., etc.), d'où 7t«V7)YU- 16 sqq., H. Seiler, KZ 75, 1957,2). En ce Ca, un rapproche-
pLl(6~ (Myet; 7rOtVl)yuptx6ç discours prononcé dans une ment avec ciy~ ne serait pas exclu (voir Sehwyzer;
fête de tous les Grecs), 1;œV7)YUP(~CAl, -aIL6t;, -aTi)c; (ces Gr. Gr. 1,433, rem. 5 et 727, rem. 1, etc.) ;
mots subsistent en grec moderne). 3) Ce rapprochement pourrait être fait en évoquant
Le vocalisme zéro sous d'autres aspects se trouve dans sur le plan de l'i.-e. la racine "!I.eg- de !yCAl et en posant
diverses formes parallèles à œyupL~ : il y a probablement *!I.eg-r- dans clypot, et *!lg-er- dans ciye~ (avec vocali.me
un suffixe -CIL; (L-e. "-fi-) dans iou. œyapptt; c rencontre • initial aboutissant à ciy-); vocalisme régulier dans yép-
(IG XIV, 759 Naples); clyopptt; • ciyopŒ. 46pOtCl1.Ç (Hsc.h.) )'C9« • 1tOllcL Simple hypothèse.
10-
àyÉX1). -"le; : f. «troupeau de gros bétail-. vaches (cf. du composé (cf. Et.) conduit à attribuer au terme le sens
Il. 11,678), plus rarement chevaux (cf. Il. 19,281), que de meneur d'h~mmes, donc courageux; le sens défavorable
l'on mène à la pâture. Le mot a subsisté dans le vocabulaire d'arrogant. apparatt deux fois dans l'Il. (2,276, 9,699)
littéraire, en poésie et. s'est. dit de n'importe quel troupeau, et est bien assuré dans l'Od. par l'emploi du mot pour
cf. Hés. Boucl. 168 (sangliers sauvages et lions), S. Aj. 168 les prétendants; cf. aussi Hés. Th. 641, Tr. 7. Attest.é
(oiseaux), Pi. fr. 112 (jeunes filles), etc., Pl. Rép. 451c en parlant des Sept contre Thèbes, .lEsch. Sept. 12":';
à propos de gardiens du troupeau dans sa république. enfin au sens vague de magnifique, qualifiant des objets
DaKs le monde dorien, «yéM désigne des troupes de chez Pi. - A fourni un nom propre 'ArflV(o)p.
jeunes gens à Sparte et. en Crète. Enfin le vocabulaire Dérivés : &:y1JvopLot • vaillance excessive, orgueil.
ast.rologique ut.ilise &yéÀ1) (et «yEÀoe;). (Hom.); a:yœv6pELoc; = cirflV(o)p (lEsch. Pen. 1026) est
Dérivés : adv. iXYf:À1)86v, -1)8œ, -1)6cv «en troupe» généralement corrigé en lI.ya.v &PELoc;; dénom. &y7Jvopw
(Hom., Hdt., etc.). (Nonnos).
AdJ. ~~oe; «qui aPJ?..~rt,i,~,ntau troupeau », attesté Et.: Composé d'un thème verbal a:y&- (cf. 'Ayé-Àiioc;)
depuis Hom~e (cf. 11 .. ' h,~ f30üv ciycÀŒ(1)v); noter et de iXvf)p (avec allongement de la 1re sylJ. du sec. terme
aussi cX:yEÀot~CLL à propos ii4!Sjùitents d'élevage qui restent et voc. 0), même type que «ycx7ri)v(o)p ; a été ensuite analysé
mI vert chez X. Eq ..5,8. Empl()jiflguré au sens de commun, par étym. pop. en l1.yiiv et cXvf)p (cf. EÙijV(O)p etc.). Cette
Pl. Pol. 264 d, etc. ' Ayé);«a; désigne en Crète les membres évolution s'observe déjà chez Hom. et a influé sur l'évol.
d'une cX:yÉÀCL (Buck, Gr. iDictlects, nO 121). Dérivé ciyEÀotL61V sémant. du mot (les deux sens de courageux et d'arrogant
« pâture» chez Suid. ComfJosés avec «YCÀotioC; comme sont attestés. pour Achille). Voir Risch, IF 59, 1949,
premier terme : a:yEÀŒLO-rpÔc:pOe;, --rpoc:pl.tx, -",poc:pLXÔe; (cf. 39 sqq. Interprétation différente moins vraisemblable,
Pl. Pol. 261e, 267b), a:YEÀotLOXOfLLXÔC; (Pl. Pol. 275e). de &yotfLotL et &vf)p «admiré des guerriers., de Sommer,
Autres dérivés: ciycÀci"tiiC;, en pays dorien, «che!. ou IF 55, 1937, 193, Nominalkomposita 169. Écarter l'expli-
parfois «membre d'une &:yéÀii de garçons •. A date plus cation de Kuiper, Med. Ak. Wet. Nederland, 14,5 (1951)
ou moins tardive : a:Yf:À~l:O!LOCL «se rassembler. (Arist.), 207.
ciyÉÀcxafLcx, a:yEÀlXa-rLXÔC;; &YEÀLX6c;, a:ycÀLl:(o), ciYEÀLafL6c;;
enfin on lit chez Numen. un féminin poétique et artificiel ày.qpaTOV. -ou : n. nom de plante «Origanum
de ŒyEÀotioC;, a:yEÀ1)tc;. Imit8f>>> ('i) selon certains (Diosc.). Selon J. André, Le:xique
Quelques composés tardifs avec ciyiÀ'I'J comme premier S.u. ageraton «Achillée agglomérée. (Achillea ageratum).
terme: a:YEÀ~PX1)C; (Luc., Plu.), -Lot, -Lx6c;, -É(o), &YEÀ"IJ- Et.: Proprement. qui ne vieillit pas» cf. ylipotC;, Y"lJP~ax(o).
,;p6c:poC; (Poli.). Développements sémantiques paralléles chez Slrômberg,
En grec moderne : ciYEÀ~aot « vache '. Pflanzennamen 103.
Et.: Dérivé de I1.Y(o), comme le confirme le sens originel,
précis et technique. Terme pastoral. Un suffixe en 1 se àywipaTOs, -ou: m. pierre employée par les cordonniers
retrouve dans lat. agilis, skr. ajirti- qui sont loin pour le pour donner du poli aux chaussures de femmes (Gal.).
sens, mais aussi dans la glose latine agolum: pastorale
Et.: Le rapport avec ylipcxc;, Y"lJpcialUll est difficile à
baculum quo pecudes aguntur. saisir : • qui empêche de vieillir» ou «qui ne s'use pas '.
A moins que le rapport avec ylipor.c; ne soit qu'une étymo-
à-yÉp(o)xos. -ov : «fier, noble », chez Homère presque logie populaire.
uniquement au pluriel, et en parlant de peuples qui
appartiennent à l'armée troyenne (pA. par hasard);
quelquefois employé par Pi. pour qualifier des actes ou 'Ay1)crLXëis, voir 1jyéO!LOCL.
des objets. Archiloque le premier emploie le mot en
mauya.ise part; le mot disparatt en prose attique, mais
reparalt ell ~ tardif (LXX, etc.).
Dérivé : a:~p~Xi.ot Plb. à.yK- : Thème qui figure dans un grand nombre de
Ce groupe de mots survit en grec moderne au sens formes nominales qui se rapport.ent toutes, mais de façon
d' «arrogant, etc.' : il donne un exemple de termes très variée, à la notion de courbure.
anciens, qui semblent di8pa~lt~ en grec classique puis 1) I1.YXOt;, -ouc; n. «vallée profonde dans la montagne »,
reprennent vie. notamment, chez Hom. comme lieu de pâture, employé
Et.: Incertaine. La moins mauvaise explication est
au pluriel. Rares exemples après Hom., Hdt., E. Bacch.
celle de Schwvzer, Gl. 12,9 et Gr. Gr. 1, 218, Rem. 1 : 1051. Composés poéL. : (lot6uotyx1jc;, EÙotyx1jC; ; fLLaY~yxELCX
composé de yépor.c; et lxe~v (Hom., etc.) avec un CL initial • confluent de vallées» (Il. 4,453, Pl.), avec le thème de
copulatif. On a cité lacon. ylt!l(o)XLot (Ar. Lys. 980), mais présent fL'ay-, ef. Sommer, Nominalkomp. 174 sqq.),
voir EOUS yéP(o)v. EÙciyxELot qui sont dérivés de thèmes en s .
..AyxoC; a un correspondant exact dans skr. tirikas- ;
àyÉTp&a, voir s.u. «ypot.
2) Nombreux dérivés en 1 : cXyxtXJ..7) f., généralement
de ~œÀ(ç, ciyxoclJ87j (Slud. Pontica 3,6); composés «yxcit;; • dans les bras» normalement employé devant
œ"flClXÀt87j~6p~, œyxcxÀt8oe'YCùy~, -tCù «porteur de voyelle chez Hom. (Il. 5,371, 14,346, etc.); mais en It.
gerbes " etc. (Gloss.). Enfin œYX~l) a un doublet a.yxcxÀot;; 23,711 l'étymologie n'est plus comprise, le m()t étant
ou -ov • brassée. (Hymne à Herm. 82) ; devant consonne, et le ti!rœ~ gauchemefl t. employé à côté'
3) Dérivés en -uÀOt;;, -uÀ7j : œyxuÀot;; • courbé. (Hom.) de xepaL; l'adverbe tlyx&:ç est r~pris par les Alexandrins.
épithète notamment de l'arc; d'où «yxuÀÀw (Aret.), le Cf. Lex. Ep. S.u. D'&yxciç ~ été til'é le dénominatif ~olLtX'
factitif œyxuÀ6w (com.); -wfJ.oe, -watt;;, -w1'6t;;. Premier c prendre dans ses brà's 1 ({t. 17,722 et Nonn.). La glose
terme de composé dans· «yxuÀ61'o~Ot;; épithète homo d'Hsch. «yxcit;; • &yx~oe, résulte d'une fausse intt.prétation
d'Apollon; «yxuÀoxelÀ7jt;;, -ou' à la lèvre, au bec recourbé J de l'adv. œyxcic;, cf. les schoUes citées Lex. Ep. S.u.
épithète homo d'oiseaux de proie, mais on s'étonne pour Sur «yxcit;; (d'après le modèle ixci" Exoe6ev ') a été créé
un composé de XeD.ot;; de ne pas avoir dans l'adjectif a.yxOt6e:v • dans les bras» (lEsch. Eum. 80) j l'autre exemple
le thème en a attendu; aussi a-t-on préféré souvent la Ag. 3 doit avoir le sens de «sur les coudes., donné par
variante faiblement attestée œyxuÀoX~Àl)t;; «aux serres TricIiIliI,l~, mais les scholies anciennes supposent une
recourbées J, cf. Ar. Cav. 204 (voir Lex. Ep. 8.U. avec la apoeo.p(t i!npo,ssîble et voient dans le mot une forme de
bibliographie, en outre Shi pp, Studies in the Language eXvSx~6~ • de longue date ». Voir Ed. Frat>nkel, édition
of Homer 46) ; ciyxuÀofL~Tl)t;; (Hom.) est également discuté: d'Agamemnon, note au v. 3.
la traduction traditionnelle est «à l'esprit retors. (cf. le Un dernier terme doit être rattaché à cette famille,
doublet postérieur «yxuÀ6fJ.7)1'tt;; et le subst. fL1j't'tt;;), mais èéyxtaTpoV (Od. 4,369, Pl., etc.) «hameçon _, «crochet. j
la structure du composé surprend, et il est possible que le mot est formé avec le suffixe de nom d'instrument
cXyxuÀofJ.~Tl)t;; signifie originellement «à la faux recourbée» -'t'pov sur un présent *«yxL~Cù non attesté.
et se rapporte au mythe de Cronos et Ouranos (cf. Lex. Dérivés : &yxLa't'ptov; dénom. &yxtaTpeuw «pêcher.,
Ep. S.U. et Nilsson, Gesch. Gr. Rel. 1,483) il faut rapprocher d'où eXyxta't'pdoe (Pl.), -eu't'Lx6ç; autre dénom. œyxLO'-
en ce cas la base 'më- de V. h. a. maen, cf. aussi lÎfJ.ciw). 1'p60fLOtl «être pourvu de crochets. ou • être accroché 1
Autres composés tardifs et techniques : «yxuÀoôÀécpoepov, (Plu.), avec l'adj. verbal -W1'ot;;. Composés rares: ciyxta-
-yÀCùO'C70V, -xwÀOt;;, etc. 1'p68E't'~c;, -7r~À7)ç, -qlciyot;;, -0e:t8~ç, -6la7)ç, tous tardifs.
A cOté de l'adj. «yxuÀot;;, subst. fém. &yxuÀ7) (B., Hp., Emprunt lat. angistrum pour désigner un instrument
E., S.) qui a pris des sens très divers: «bandage, nœud, de chirurgie. Rapproché par ét. popul. de ango.
courroie d'une javeline, d'une sandale, crochet J, ete. Et.: Un thème 'ank- exprimant l'idée de courbure est
D'où &:yxuÀÉofLOtt, -7)1'6t;;, «yxuÀtOV, -tt;;, -L~w. -L8w't'ot;;. bien attesté en indo-européen cf. skr. tH/cati «courber.,
Composé lÎyxuÀév8e:'t'ot;; «pourvu de courroies., épithète et--ânka$:" que nous avons cité sous a.yxoç. Le thème élargi
de la javeline (Tim. Pera. 23). par u skr .ankusa- est à rapprocher des formes ci tées sous
La glose d'Hsch. &yxÀov est isolée, donc suspecte. œyxuÀot;;. Ehfin le lat. anCIl8, -a, -um appartient à la même
Pour cette série de mots, ct. v. h. a. angul famille. L'étymologie est donc précise et certains termes
• hameçon », v. norr. OZ «courroie >, p.-ê. skr. ankura- (cf. &y.xOt;;) se correspondent exactement. Mais les emplois,
• jeune pousse J. à l'intérieur même du grec, varient suivant les besoins
4) Dérivé avec un suffixe en r : &yxüpOt f. «ancre» qui des vocabulaires techniques.
comporte, combiné avec le suffixe r, un suffixe ·-yd/-ya
(Alcée, etc.) terme courant. Epich. emploie le mot pour
désigner le pénis. D'où eXyxuptOV, eXyxupw't'6t;;, «yxupLTl)t;; èy>.a.os, -~, -6v : adj. des poètes épiques et lyriques
nom d'une pierre (Redard, Noms grecs en -Tl)t;;, 51), (deux ex. dans la tragédie) «brillant. avec tous les échos
cXyXUpLÇ nom de plante (Hsch.). Le dénominatif eXyxupL~w que présente également le lat. splendidus; se dit d'abord
(Corn. Anc.) signifie «faire un croche-pied 1. Rares chez Hom. d'objets de prix, armes, etc. (épithète de
composés techniques et tardivement attestés : -(3oï..éw, 8c>poc, df1to~vOt, etc.), mais aussi de l'eau, des feuilles d'un
-~6À~ov, -e:~8~ç, -!-f.l)À7) chez les médecins «sonde recour- arbre, etc. Lorsque le mot s'emploie à propos de person-
bée. j iv eXyxupovJ(LOttt;; (cf. ~J(w) chez lEsch. Suppl. 766 nages c'est dans la formule métrique eXyÀoeOt;; u16t;; et il
hapax, • au metüJlage >. prend finalement le sens de «fameux., d'où l'emploi
Pourrait être rappt'oché de skr. ankura-, cf. aprùs ironique de Il. 11,385 en parlant de Pâris xépq. eXyÀOtÉ:.
cXyxuÀoç. Rarement au figuré, cf. Il. 7,203, «yÀOtOV clixot;;. L3 mot
Lat. ancora est un emprunt au 'grec. est donné comme chypriote et crétois par Hsch.
5) Dérivés en n : ciyx~v, -(;)VOt;; m. c courbure du bras, Composés: eXyÀoe6t;; fournit le premier terme d'un certain
coude, bras, coin 1 (cf. Il. 16,702 lyxwv Tf;LXeot;;), coude nombre de composés de possession exprimant j'idée
d'une rivière, bras d'un fauteuil, etc. (ion.-att., etc.). d'éclat, de gloire, et relatifs à des objets, des arbres, des
Dérivés rares et tardifs : -L~Ca) et -tO'!-f.6ç, sur ~~oeyxwvLt;w, personnes : deux dans la poésie hom., «YÀoe68wpoC; (H. à
terme relatif à la lutte, v. Lendle, Hermes 1957, 494; Dém.), œyÀocé6etpot;; (H. à Pan) et «yÀOt6xcxp7rot;;; Pindare
diminutifs : eXyx~Vtov, -Laxot;;, -Laxtov; il a été créé un aime les composés de ce type : ciYÀoe6)"Utot;;, -8ev8poç,
féminin &yxOtVOt~ (Hom., poètes) c bras J, parfois terme -6povot;;, -xoÀ1tOt;;, -xoupoç, -xpavoç, -XW!-f.Ot;;, -1'pLCXLVOtV
techn. • drisse •. (01. l, 40, noter l'Ot bref), -XoehOtt;;. Sophocle a 'une fois
Composé probable ~mJyxe:vL8e:t;;, voir S.u. ciyÀOt~tjJ épithète d'une torche, Œd. R. 214. La littérature
Le subst. ciyx~v où le vocalisme 0 èst généralisé a pu tardive fournit quelques autres composés de ce type.
présenter à l'origine des alternances vocaliques. C'est ainsi Dans le vocabulaire scientifique «yÀOtOcpW't'Lt;;, -t8oç est
que s'oxl'lique le dat. pl. ciyxciat (vocalisme zéro de la l'équivalent de yÀuxua(81) • pivoine -.
prédés.) attesté tardivement (ct. Opp. H. 2,315, A.P. Dérivés: eXyÀoetoe « splendeur, beauié, gloire, parure ., etc.
12,200). Or ce datif est à l'origine de l'adv. ciyxtia' ou (a fourni le nom d'une des Charites). Dénom.: œyÀoet~OILOI:L
à.yÀa.o~ 12
(Hom., poét. saut tragiques) • se glorifier de " eL ciyÀctt1;6) • repli.; tltylXvoe; • cUbé. (S. (r. 231); sur Fctyctvor; à
• parer, orner. (lyriques) comp. : cin-, èn-, XCXT-, auv-; Thespies, voir Taillardat, R. Ph. 1966, 76. En outre
d'où à.yÀti~crfLlX, -afL6e;. a,yoo;, -OUO; chez Hsch. : ayor; • XÀŒO"!Lct, 6pctüJ:.UX, cf. E. M.
"j.yÀa:upoe; = «yÀctoe; (Nicandre Th. 62,441) est une 418,2; ,avec les composés &iiy7je; (Od. 11,575, hapax),
altération artificielle de l'adj. sous l'influence du nom ltCpLtXne; (A. P.); OCyfLOe; «fracture. (Hp.), • abtme •
propre. (E.) ; aY!LOt (tardif) ; mais déjà XcX't'l)YlLct • fracture» (ion.,
Et.: On pose avec vraisemblance &.YÀIXF6e;, le suffixe Hp). St. Byz. cite crét. tltçoe; = &.YILOe; S.u. 'Oliçoe; (Cf.
-wo- est suggéré par l'absence de contraction et wnvient Hdt. 4,154), graphie pour FCl~Oe; le digamma étant noté
dans un adj. de ce genre. On rapproche yeM6), qui exprime dans des inscriptions crétoises pour le nom de la ville
la notion d'éclat, yotÀ1)Y1), ou bien cXytXÀÀOfLctL, v. Szemerényi, (Schwyzer 189, cf. Bechtel, Gr. Diai. 2,666).
:'yncope 155. Sur L6)yJ], voir S.U.
E!.,' Le digamma initial est assuré. On rapproche
WAyÀa.upos : fille de Cécrops, une des nourrices tokharien wiik- «éclater., caus. «séparer, diviser.. Le
d'Êrichlhonios • qui donne de l'eau claire. (déesse de la rapprochement de lat. uiigina (Pisani, Rev. ~t. Ind.-
végétation); contiendrait avec ciYÀIX6e; un nom de l'eau Eur. 3,59 sqq.) n'est pas établi.
(voir Il'l:xupoe;). cr. Frisk s.u. avec la bibliographie.
à.yvUt;, -üeoe;: f. toujours au pluriel (pour l'accent voir
iiyÀL~, -LeOe; : f . • tête d'ail, (Ar., Hp.). Diminutifs Hdn. Gr. 2763); selon Pollux 7,36, pierres (appelées aussi
:iyÀllhiX' (jx6po31X (Hsch.) et ciyÀLO.xpWV (Ru!. ap. Àe:i:IXL) suspendues à la chaine pour la tenir verticale dans
Orib. 8, 39,10). l'ancienne manière de tisser, cf. Plutarque, Mor. 156 b.
El.: Ne peut être séparé de ytÀyLe; Iv. ce mot). Des Et.: Les Indo-Européens savaient tisser et UqllX(VCù
varia Lions de formes n'étonnent pas dans un terme de possède une étym. indO-européenne. Certains termes
ce genre, mais le détail ne peut être précisé sûrement. sont de formation purement grecque, et claire, comme
tcnoe;, cr-ri)[.tCùv. Mais &.YVÜ6ec; est obscur; un emprunt
est possible, sans plus (cf. Chantraine, Formation, 366).
à,yÀUEa9a.l· (3À<xnn:cr6ctt (Hsch.). Hypothèse de
", Blumenthal, IF 49, 1931, 176.
, èLyopa., -ae; : f. (Hom., ion., att.) nom d'action du verbe
::'yvoç, -ou: f. ou m, = ),vyoe; «vitex, agnus castus, eXydpCù, avec le vocalisme o. Le sens et les premiers emplois
de &yopli rattachent le mot à &.ydpCù. En mycénien le
gattilier li. Les femmes en jonchent leur lit aux
mot signifierait «collection» (Chadwick-Baumbach, 166)
Thesmophories, pour observer la continence. On ne sail
puis en grec alphabétique «assemblée du peuple» par
que faire des homonymes ri:yvoe; (ou &yvoç?) nom de
opposition à la ~ouÀ-f) (Hom., delph., thessa1., mais en
poisson chez Athénée 356 a (voir D'A.W. Thompson,
FisheR s.u.). ce serait l'Uranoscopus scaber, la rascasse
attique le terme technique est ~XXÀ7Jcr(lX) ; d'où «place de
l'assemblée li ; ce qui se passe sur cette place d'où « discours.
Llanche el ètyvoç nom d'oiseau (Suid.); voir D'A.\V.
(Hom. seulement pl.); «place du marché », enfin «provi-
'1 hompson. Birds s.u.
sions », et d'autre part «achat », quelquefois «vente» ~
Et.: inconnue. mais le mot a été mis en rapport par
en ces derniers emplois le rapport avec &.ydpCù n'est plus
"lymologie populaire avec la notion de chasteté, cf.
senti. Sur les emplois homériques, cf. Finley, The World
c;trOmberg, P flanzennamen 154, et la bibliographie du
Le.T. Ep. s.U.
of Odysseus, 79 sqq.
Composés : principalement à.yoplXv6fLoÇ «surveillanl
des marchés., «agora nome.; -vo[d<», -vo[.tLx6ç, -V6!LLOÇ,
à.yvor;, voir OC~O[.tIXL.
-V6/.LLOV ; traduit lat. aedilis. Mais en Thessalie cXyoplXvo[.tÉCù
(Schwyzer 590, etc.) signifie «présider l'assemblée. (sens
èiyvullL, oeçw, h;Cl et ion. 'lj1;IX, p. inir. Ui,ylX, aor. pass. politique de &yopci). - En laconien à.yoplXxoe; (de &yopci
::;"'''''1 (sur ~iiy .... en fin
de vers Il. 11,559, qui s'explique et -oxoç de ~xw), titre donné à une femme (Bourguet,
,<lit par un augment long *7jFtin, soit plutôt par un Dial. Lacon. 130). - En outre ciyoplXwm:i:e; . &ylXv Oopuoeï:ç
'i!longement métr., voir Chantraine, Gr. Hom. 1,18); les (Hsch.).
~-;arhies du type impér. aor. ocçov, etc., avec IX long, qui Composés masc. en -Cly6plXe; qui fournissent notamment
"mL enseignées par Hérodien 2,14, et qui ont pénétré des noms propres et expriment l'idée «d'éloquenc~ >.
dans la vulgate homo sont des atticismes, et analogiques Homère a déjà Àct6plXy6p7Je; (Il. 23,479), uljJctyop1Je; • qui
!lu composé XIX'tOC!;OV (de xlX'tci-FlXçov). Le digamma parle fort» (Od. 1,385, etc.) ; n\iÀlXyoplXe; député au conseil
initial est bien attesté chez Homère. Le verbe simple ne des Amphictions à Pylai ; 'Op6cx:y6pcx:e; est un nom propre
se trouve que chez Hom. et en poésie. Sens: « briser ». qui fournit une plaisanterie à Ar. Ass. 915. Nombreux
;./'lmbreux composés surtout XIX't&YVUfLL. En outre : noms, chez Bechtel, H. Personennamen 15-19. Pour !Lctv-
O"uv- (Hom.), iE;-, m:pL- (tardifs), etc. Quelques formes 8pCly6pcte;, voir s.v.
il double préverbe comme: m:pLxCl'tIX- (Ar.), auy-.<:Cl'tiX-. L'adjectif &yop:xioç reflète les emplois divers du mot.
Formes nomir,~le8 rares: à.yf] «brisure., d'où« fragment» Attesté en mycénien avec un sens incertain (Chadwick-
(lEseh. Pers. 425, E. Suppl. 693), en ces deux passages à.- Baumbach, l. c.i. Épithète des dieux qui protègent les
peut être long ou bref; il est long, au 6 e pied de l'hexam. assemblées du peuple, mais aussi les marchés; signifie
daetyl. chez A.R. 1,554, 4,941, Numenius ap. Ath. 305 a • qui concerne les marchés., ou • fréquente l'agora»;
dans l'expression xUJ:.UX"oo; «y7j • endroit où la vague se parfois «vulgaire. (cf. lat. triviiilis). 'AyOp1)Lct nom de
brise. (cL XU~6)y7j chez Hdt.); Arat. 668 et 688 (rccpL-) fête à Théra (Schwyur 220) p.-ê. tiré d'un *, Ayop&Ûc;.
-13-
Autres dérivés: 1) En rapport avec la notion d'assemblée «ropœ a ~é naissance i deux , séries de termes disUIlCts,
où l'on parle, «roptiOI'CE' «parler à l'assemblée. (Hom., les uas ..Iatifs à la notion de parole, les autres à eelles
parfois Hdt., trag. qq; formtlS seulement) ; d'où &.YOP71TiJt; de 181t1'Ché.
éplth. de Nestor (Hom.); œyoP71-rot; «don de parole" Les deux séries, tout à fait indépe~tes l'une de
(Od. 8,168, hapax) ; &.YOPIX't'pOt;, avec le suffixe rare -'t'pot; l'autre, subsistent en grec moderlUl avec d'une part
« pylagore ,., délégué au conseil de l'amphictionie à Delphes ciyopeOoo, xOt't'1)yopoç, etc., de l'autr. .prft;w etc.
(cf. BeeIltel, Gr. D. 2,151 et N. van Broek, Vocakllaire
médical 35) ; Q.YO~. -ouç : n. • eonsécraUon. d'où le plus souvent
2) D'autre part, dans la série des verbes en - . , ci.~ malédictioa. 1.. 1erme, qui n'est pu hom.ëriq~ exprime
chez Homère « discourir. mais aus" simpleJMnL • parler. ; originellement la BOtion de sacré noLaIllDMBt, d2.:18 la
le simple, rare en attique (Wackernagel. UIrf. 220 sqq., glose d'Hsch. l-ym . ~; même seQS, S. Anf. 775,
Fournier, Verbes dire, 41 sqq.) s'obs_ surtout dans le (r. 689 P., lEsch. Ch. l~.t peut-être en mycénien dans
vocabulaire politique ou juridique, cf. les formules 't'~
liyopcieL\I f'OOÀt'rOtL, ou 0 vOILOt; &.yopciCL. Composés
avec préverbes &'VIX-, cX\I't'-, œrro:" «défendre -, ~I;-, XOt't'-
1 déclarer _
1 prescrire _,
ou «dénoncer -, 7rPO-, 7rpoa-, 0'Uv-, Ù7r-
qui ont donné quelques dérivés nominaux
li.
un toponyme (Chadwick-l'Jaumbach, 167). Toutefois le
mot désigne généralement le sacré, pris en mauvaise part,
en tant qu'il est po6&6S8ion, un interdit religieux qui
frappe les coupables, d. Tb, 1,126 -ro &yot; tMovew 'tijt;
6eoü ou Hdt. 6,56, !II !ya:t hqea6IXL.
assez peu usuels; il Y a quelques composés à double Ce double aspect du terme «sacré 1 apparatt dans les
préverbe, généralement tardifs: cXlln7rpoa-, 7rpOIX7rO-, etc. adjectifs dérivés de type régulier en -ljt; : tÙctyi)c; «en bon
Le verbe &.yopeuoo et ses composés ne fournissent en rapport avec Je saCré, pieux - (employé aussi comme nom
principe qu'un thème de présent (aor. t!7rOV, fut. ~p(;), propre) d'où le dénom. tÙlXyéoo; 7re:patyij~ • très saint.
pf. e{PllXOt, etc.). Dérivés de ciyopcOoo rares et tardifs : (Corinne). Avec un sens défavorable 8uaatyijc; est tardif,
-watt; (Gloss.), -eu't1jt; (P. Oxy. 1590, etc.), -ru't1jptOV car la notion est sufllsamment exprimée par myi)c; «qui
1 emplacement pour parler - (I G XIV, 742, Naples, tombe sous le coup du sacré., maudit par les dieux.
,er ou ne S. ap. J .-C.) ; La double orientation de l'idée s'observe dans 7rlXvctyi)e;;
3) 'Ayop« «marché,. est à l'origine de nombreux « très saint -, mais aussi « maudit. (cf. lat. saçer); le sens
dérivés, tous postérieurs à Homère : &.yopa.~oo «aller au de &.VIXyi)e;; d'ailleurs peu attesté est également ambigu.
marché. d'où «acheter _. Dérivés &.yOplX!7Lt; (Pl., etc.), Enfin le simple, évidemment secondaire, «yi); signifie
béot. œy6pIX!7!7Lt; (Buck, Gr. Dial. § 164,3), avec le doublet « maudit - (Hippon. 95, Masson); mais s'emploie égale-
liyopotaLa chez les comiques (Chantraine, Form. 85), ment comme nom propre' Ayi)e;;, donc avec le sens favorable
~y6pdaf.14 au pl. «marchandises. (D., ete.), &.yoplX!7ILOt; de «saint. (pour ~yi)t; chez Emp. et eô1iyi)c;; chez Parm.
(tardif); ocyoplXcn'6e;; est tardif, mais dYOPOca't'LX6c;; chez qui sont des mots tout différents, voir S.U. a.Ùî~).
»1. Nom d'agent: œyoplX!7't1je;; nom de l'esclave qui va au De ces thèmes sigma tiques ont été tirés des verbes en
marché; fém. tardif &.yopa.!7't'pLIX (pap.). Noter &.yop'IJ't1jc;; -(1:00 que la langue a ensuite associés à étyLoe;; : cXy(1:oo,
de homo &.yopi)'t7jt;, mais signifiant commissaire-priseur xIX6IXyL1:oo, bJctyL~oo, ÉÇlXyL~oo voir sous ci1:0I4IXL. De bJlXyi)r;
ou agoranome (Dittenberger, OGI 262). ont été en outre tirés ÉvcXy~Ot; (cf. ciYLot;) et ÈvIXYLx6ç.
A côté de œyopci, quelques exemples d'un masc. dtyopoC;; Composé avec l'adj. verb. de ÉÀOtO\loo; &.yi)ÂIX't'ot;(Lycophr.)
«assemblée. dont l'antiquité n'est pas assurée, l'existence d'où &.Y'IJ),IX't'tL\I «chasser 1 un être souillé (Hdt., S.) parfois
précaire (seult. Euripide). Ce qui importe, c'est la série attesté avec une aspirée (5. Œd. R. 402).
des composés en -iiyopoç, -71yopoç (premiers exemples Et.: Tous ces termes s'associent aisément à la famille
chez Hdt., Pindare). Ils sont caractérisés d'une part par d'&ytoc;. Ils présentent clairement la notion du sacré
l'allongement de la voyelle initiale du sccond terme, de sous l'aspect d'un interdit, et comportent en outre une
l'autre par le tait qu'ils ne se réfèrent jamais au sens de ambivalence du sacré qui apparalt dans le latin eacer.
rassembler, mais à la valeur secondaire de parler. Le plus La difficulté est que nous attendrions dans ces termes
usuel est xlX-ri)yopoC; « accusateur 1 avec les dérivés xlX't7jyo- une aspiration. En fait tous les composés en -a..yf;ç
pLot, -~x6ç (qui ont pris aussi en logique les sens de admettent l'hypothèse de la forme à aspirée et deux en
catégorie, catégorique), XIX't7jyOptw, d'où -1J!7'C;, -7114œ, et fournissent des exemples ; Eùh:xyi)ç dans une inscription
le désidératif XOt't'OY'lJp'IJ!7eLoo (tardif). A l'époque de la d'Eubée (tG XII 9,56) et m:p&:ydç (Corinne 5,86 D.). Seul
LXX une forme athématique xlX't1jyoop a été créée sur dtyoe;; fait obstacle au rapprochement, mais les grammairiens
)((Xri)yopoç (5chwyzer, Gr. Gr. 1,458), anciens qui ont hésité sur l'esprit l'ont parfois consictéré
Autres composés : cX/J..71YoPOC; (tardif), ~ouÀ71y6poç comme une forme à psilose à rapprocher d'cXYLoç. La
(tardif), 871IL71yoPOt; «orateur populaire -, souvent en psilose s'explique par le caractère faible de l'aspiration,
mauvaise part (Pl. etc.), tÙlJy6poe;;, tG7jy6poe;;, xŒxiiy6poe;; et par le désir, le mot dtyoe;; se prenant en mauvaise part,
et )((X)(71YoPOC; (att.) «calomniateur., xUÀ~xlJy6poC;, ILlXxpii- de le séparer de &y~oç «saint - et &:1"6t; qui finit par
y6po~ (Pi.), !LtYCÙo;f)yopoC;, 7rIXP1JyoPOt; «consolateur-, signifier «pur. (cf. le rapprochement de èvOtyi)t; et dtvoc1"ot;,
npoai)yopoe;; «qui adresse la parole. ou «à qui on peut 50kolowski, Lois sacrées II, 91,4, Lindos). Cette analyse
adresser la parole., cruvi)yopoe;; «synégore " sorte d'avocat, fondée sur le caractère ambivalent du sacré doit être
ôo/llyopoC;, Ijltu8i)yopoe;;, etc. Les plus importants de ces préférée à l'explication qui rapproche &yoe;; 'du "kr. dgas-n
termes ont fourni des dérivés en -Éoo, -lA, etc. ITuÂiiy6piit; «péché •. Voir P. Chantraine et O. Masson, Festschrift
a un doublet 7tUÂiiy6pot;; il Y a aussi des noms d'homme Debrunner 85-107.
comme EMyopo;, 0epaciyopoç, etc.
Et.: Le rapport de ciyopa. et de toute cette famille de à.YOCTTC;S, -oü : m. Chez Homère seulement dans
mots avec &.ya:Lpoo est sûr, et senU originellement. Mais l'expression ne ya.!cc\l &'yoa't'éjl (Il. 11,.425, etc.) employée
14-
à propos de la mort d'un guerrier; traditionnellement composés homériques ~noç • que l'on prend de
compris comme désignant le creux de la main; attesté soi-même -, m:tÀtvœyptt'Ot; • révocable _.
au sens de bras chez Theoe. et dans A.P. Il existe un certain nombre de dérivés d'un thème
Et.: Subsiste dans une formule homo et repris avec un &:ypt- : Iiypna.l, nom de prêtresses à Cos doit être l'adj.
sens différent par les Alexandrins. Étymologie inconnue; verbal; ci:-ypé1'7)t; apparatt dans des composéa comme
il a été proposé des combinaisons plus ou moins vrai- Ih]pOtypt~ (Eur., A. P.), 7t1JpOtYPé1'7)c; (A. P.); il ex,"te
semblables.Selon de Sauuure (Mém. 53,1), cf. skr. haata- à Ghios (Schwyzer 698) une épiklui8 d'Apollon 'AypÉnjC;
c main. avec une sonore au lieu de l'aspirée comme dans qui signifie· peut-être • Apollon chasseur., mais où l'on
ÈYw en 'aoe :de ahâm. Selon Solmsen (Btitrt'ige, 1 sqq.) a vu aussi un équivalent de cirp61'7)ç, ou encore un dérivé
de *ci:YOP-<n'QÇ, en rapport œycLPCll, cr. V. sl. grüatl, avec de Œyt~CI> • rassembler -, comme il existe d'autres formes
un sutY. -lTt"- qui se retrouve dans 7T:a.Àa.crrij. du type ŒYP&-r7)C; qui semblent se rapporter à ce verbe
(voir s.v.). Le thème de ŒYPET6e;, Œypé1'7)Ç se trouve
indirectement attesté dans à..YpEC1Ux, crucrype:aUx (Anlh.)
&ypa. : f. «fait d'attraper, chasse (ou pêche), gibier. et dans i~ CXÙTœ'ypEC1El'jç; • par libre choix. (CalI.). .
(Od. puis surtout poétique; quelques ex. chez Hdt., Pl., 'Aype:- figure également dans œypt;!LCI>V «épieu _ ou
Xén.). «chasseur - (lEsch., Hés., El. M.) et dans le terme tardif
"AyptX figure comme second terme dans un certain œypÉ!J.tOV • gibier •. Enfin la glose d'Hésychius cXVOtyi-rpttx •
nombre de composés désignant des instruments divers : 7j -rOtie; TUC'rouaOttc; ù7T:l)ptt'OüaOt yu~ 7T:OtpOt TOtpcxvr'vOtc;
1tUptXypcx «pince à feu - \ Hom., etc.); xpcœypOt • crochet oilT6) MyO!J.ÉvTj ... doit être une dissimilation de *cXVO:ypETPI.Ct
pour attraper la viande - (Ar., etc.) ; f3ŒÀCXV«YpCX «crochet (cr. Chantraine, o. C. 53 n. 1). Voir aussi cXyPl'jvQ:.
permettant d'attraper la cheville qui tient un verrou El.: Groupe technique se rapportant à la «chasse-
fermé» ; noms de pièges ou de cages: 7T:08c1:YPOt, YWcl:YPOt, capture -, qui a fourni à certains dialectes un verbe
iLutXypcx; instruments de chirurgie : o8ovrcl:YpOt, OlTt"Q:_· expressif signifiant c prendre _.
;'pot. etc. ; noms de maladies: 7T:08cÎ.ypOt • goutte des pieds " Il faudrait fixer les rapports entre &ypOt et ŒypÉ(J). Le
XttpŒypCX • goutte des mains -, etc. verbe semble être un dénominatif de &ypcx, mais cette
Composés en -Otypoe; : 7T:cÎ.vo:ypoe;, épithète d'un filet qui dérivation ne s'impose pas avec évidence : le thème
ramasse tout (Hom.), avec 7T:ŒVOtyp,e; • rait-tout» (16 cXYPE- et non clYPl'j- du verbe n'est pas en faveur de l'inter-
IV, 1588,18), 61jpOtypoe;, !J.uatypoe;, auOtypoc;, 7T:oÀUOtypoC;, prétation du verbe comme dénominatif. Si l'on admet
tüotypoç. Sur MEÀÉOtypoe; voir Chantraine, Etudes 45 sq. l'indépendance de Œyptx il faut rattacher le mot à oty6) au
Avec un suffixe -tOV : f3ocl:yptOV • bouclier fait de la sens de «ramener _.
dépouille d'un bovin - (Hom.), la dérivation de f30üç; En ce cas, le présent «ypÉ6) pourrait être issu des adjectifs
otyptOç parfois proposée n'est pas probable; cXv8pQ:yptoV en -atypETO~ qui appartiendraient proprement à cXYE~CI>
«dépouilles d'un guerrier - (Hom.). (Mc Kenzie, Cl. Quart. 15,47 sqq. et 186 et voir 80US
Sur ÇwciyptOt avec ç(J)ypÉ(J) et !;(J)ypEtOV voir s. v. ctycLp6)). Mais du point de vue grec tiypOt et cXypÉ(J) se
Dérivés : cXYPeUç; • chasseur _ épithéte de héros et de trouvent étroitement associés, et otypOt fonctionne comme
divinités, avec le dénominatif cXypEUC.> proprement «attra- un déverbatif de cXyp~(J).
per. (Hdt., Xén., poètes, quelques ex. dans la koiné); Il n'y Il rien à tirer du védique ghasé-ajra- «poussant
d'où cXYPEUTi)C; «chasseur - (Solon, poètes), cXypEU't7)P à la consommation, éveillant l'appétit _, pas plus que de
(poètes alex.l, et cXYPEU-rutOe; (Xén.); eXYPEU!J.Ot «gibier» l'hapax avestique azr6dai8im épithéte d'une louve, et
ou «fllet de chasse _ (lEsch. E., Xén.), mais voir aussi moins encorè de v. irI. àr; etc. au sens de • carnage _ ou
sous ciyp6C;, de même que pour cXYP(J)'t7)e;, cXYP(J)aTi)e;. Le «champ de bataille •. Aucun de ces rapprochements ne
présent œypwaa6) • guetter sa proie» (Qd.o,o3, Opp. Hal.) rend compte du sens précis d'. attraper _ caractéristique
semble entrer dans la série des verbes en -WC1C1(J) qui _ de cXypÉr.l et !yp«.
·contiennent la racine" ok w_ c voir _, qui a donné cX.!LflÀUWC1C(6),
tl1tvw(J(J6), etc.
Des termes comme cX.VOtyptOt • temps où la chasse est
à.ypiL+V", -l'je; : f. (A.P. 6,297) • râteau, herse-.
Ge terme technique présente une forme inattendue,
défendue - (Xén.) et œypL!LocLoç «gibier» (pap.; pour le
même dans le détail, la plupart des féminins en "-li"
suffixe, cf. Chantraine, Etudes 59) sont également issus
faisant généralement remonter l'accent le plus haut
de otypiX.
possible; et cXypEtp7) (Hdn., Hsch.) est glosé ll7T:08oX-i), &.jJ.7),
A côté de a:ypa. existe un verbe dypÉ<ù (sur ses rapports
avec ~ypcx, voir El.). Ce verbe qui signifiait originellement crxcXcp7)·
Et.: On rapproche la glose d'Hsch. ypttpŒa60tt • ypcÎ.tpEtV,
(attraper _ est devenu un substitut expressif du verbe
ol 8è ~ue:tV XOtI. lÎ:!J.uaactV AcÎ.XCI>VEC;, 1'«- initial étant une
1 prendre _. Il est attesté en mycénien (futur ou aoriste,
prothèse non autrement expliquée.
cf. Chadwick-Baumbach 167), chez Homère (seulement
à l'impératif adverbial a:ypEt, tiype:~'t'C (Chantraine,
Gr. H. 1,3(0)) et a fourni sous des formes diverses le à.yP"lVo. :. 8(x1:UIX xOtt Mu!J.Ot (Hsch.) et œyp7)v6v'
verbe • prendre _ dans les dialectes éoliens. Le thessalien dYBujLOt> 8tXTUoetBÈç; Ô m:pt-rE6EV't'Ott ol f3OtXXCUOV't'Eç;
a un thén..J à nasale cXyypE- (cf. Vendryes, Mélanges ÂtOWC1</>. 'Ep«~e; 3è Otù-ro XOtÀei [yp'ijwv Tjj yp'ijvov
Bouacq, 2, 331-334). Ce verbe a subi l'influence de cùpt(J) (Hsch.), cf. Et. M. 14,2 œyP7)VOV 7T:Ot)(~OV Épe:oüv 8r.xTUoEtBèc;
notamment dans la forme à aspirée itpOtVYPtv6tw- KOtI. MUfLOt 8è 7T:ot6v, cr. encore Pollux IV 116.
ÈlpiXlpoüvrCXt ou le nom propre 'EÇOtEypETOC; (voir Vendryes, Il s'agit donc d'un filet (de chasse 'i) porté dans les fêtes
1. c.). de Dionysos. La forme d'Ératosthène yp'ijvoc; s'explique
A ce verbe cirpho se rattache un adJecLif en • -10- dans les par la perte de l'initiale, cf. Strômberg, WOrUtudien 45.
-15-
On évoquerait.all8Si peut.-et.re en rallOl1 de la broderie de rue ., etc. ; - soit comme lecond terme ~1Ul8 ILOYŒYPLct
(cf. Et. M.) la glose yp-IrnJ • !v&r) aujL!W'w, (Hsch.). «terme isolft 1 (tardif). De là ciypLX6; comme épithète
Et.: Tiré de !ypCII:, «rpé~ avec un suftlxe compa1'8ble de la rue (cf. llypL07rljyGtYOY).
à celui de GrI."f'IIY7). L'évolution particulière de clYpLGÇ, devenu impropre
à aipifter • campagnard " a entratné la C!éetlOD de
à.YP"lcncETCU: mxpcclvtrœL (Hsçh.). Si la glose Mt. 4ypciQc (Ar., etc.) avec le dérivé ~.
authentique on lirait. clyplaxtrOCL de qpLQÇ, mals voir Dérivé1! divers constitués avec le au1Dxe m. -'njC :
Latte s.u. 1) Il~ • campagnard 10 (Hom. Od. 16,218, poètes)
avec le féminin clyp6~L; (poètes) el le doublet cl-ypo-rljp
(B.) ; "
ùyp6ç, -oü : m. « champ, t.errain '. Le mot est. couram-
ment attesté depuis Homère et. figure dans les ",blett.81 2) Le dérivé usuel est chez Homere «r~'rl)<; dont la
mycéniennes (Cbadwiek~Baumbacb 167). Il désigne origi- flnale sl.Dfulière s'explique,· au moins en partie, par des
nellement. le Lerrain de parcours, le champ non cultivé railODS métriques (toujours en fin de vers) ; le mot signi6e
• campagnard • ; .
comme le skI'. ajra~. Cbez Homère même «rPÔ~ s'applique
généralement à des terrains de pêture, le terme propre 3) «rP6»~; «campagnard., avec le même suffixe que
pour les champs cultivés étant ilpoupœ. Le mot a pris en &o~ (E.);
grec classique des sens diVVII, notamlIlent celui de « ferme " 4) «rP6»aTlIt; «campagnard. (E., S., poétes), «chasseur»
«domaine campagnard a. Pour «rPov8c CaU. a !lypcc3c (A. Rh. 4,175), «araignée. (Nie. Th. 734); le sigma est
d'après olxcx3E. inexpliqué et le mieux est d'y voir un sigma inorganique
Composés de ciyp~ : le mot figure comme premier (cf. Chantraine, etudes, 58); le nom du «chiendent dit
terme de composé, notamment da ni ciypOVOjLo; «qui pied-de-poule. &'(P~In'L; est le féminin de liYP6»aTlI;;
habite la campagne 1 (Hom., etc.), !lypcxuÀD; «qui couche (Chantraine, 1. c. et Frisk s.v.). ' AYP6»aTlI; a deux doublets,
aux champs 1 (Hom., etc.), ciypo6«~«; «qui va aux «yp~CJ't'iJP • campagnard 1 chez S. et ciyp6»a~~p «pêcheur
champs. (trag.). au met. (Nicandre), ce qui illustre le rapprochement
Deux composés présentent un intérêt particulier : qui s'est opéré entre la famille de ciypo; et celle de qpa..
Ce cont.aet s'observe pour ci'(peU; qui signifie «chasseur.
a) &ypOLXQÇ (Ar., Pl., etc.) signifie proprement «qui et parfois «campagnard.; &ypEUjLGt (Cf. sous &ypa.) se
habite la campagne, campagnard. d'où, en mauvaise trouve égal.ment glosé ainsi dans les An. Bekker 340,
part, «rustique, grossier "; de ce composé ont été tirés ciypeujLGt'ra. 't'à: bd -n;; ciYPQ'~'''C; x-nJjLCll:U :EoÀ~ dm.
des dérivés ciypOLXlCII: (Pl., etc.), ciypOLX(~OjLGtL (Pl., etc.), et a donc pu désigner des biçns-fonds.
&'ypoLXL)(O; ; le mot &ypoLxo~ ayant pris le sens de • rustre, Un des traits notables de l'histoire des dérivés de ciyp6;
stupide " il a donné en grec moderne naissance par fausse est que certains d'entre eux se sont trouvés en contact_
étymologie à YPOLXO; • intelligent.., ypOLX6), etc. (cf. avec qpa. «capture, chasse., qui les a influencés. ' Aypoc;.
Hatzidakls, GI. 14, 208 sqq., AndrioUs, 'E-ruIL. Act. s.v.). qpLO;, etc" subsist.ent en grec moderne. "
b) qpU1tYO; «qui dort, passe la nuit dehors, qui veille 1 Et.: Nous saisissons dans ciyp~ un terme qui était
(Hp., Pl., ionien-atUque) (cr. J. Wackernagel, Verm. constitué dès l'1ndo-européen el que nous retrouvons
Beitriige, 3 sqq.) avec les dérivés ciyplmYLct, «rP~l); dans ski'. dJra~ (avec un aceent dUrérent), lat. ager, got.
«qui tient éveillé. (Hp.), ciyp~ (Thgn., Pl., etc.), ak,.., arm. art. Le sens du mot. a pu varier, mais la significa-
&ypu1Mj-rf)p • qui veille. (Man.), ci'(pU1tVl)'rLXO; «qui velUe 1 tion orighieUe en est dODnée par le skI'. ajra~. et certains
ou «qui tient éveillé. (D. S., Plut., pap., etc.). Le passage emplois homo de «rPO; : Il s'agit du terrain en jachère
du sens de «qui passe la nui t dehors 1 à celui de «qui et. qui peut ssrvïr pour l'élevage. Cette interprétation
veille. s'explique, mais les Anciens ont analysé, à tort, rend probable rétymologle qui fait du mot un dérivé du
le terme en ciypi~+G7'NO;. verbe attesté par ski'. djati, gr. q(r), lat. a9(J, etc.
'Ayp6ç figure comme second terme d'un composé soit
dans le type !pIlIxYPOIj «qui aime la campagne. (Luc., etc.)
soit dans le type aUœrPOt,; «sanglier., valant ~ !yp'Ot;,
a.ypU'Ir\IOç, voir le précédent.
~6œ-ypOt;, t=œypo;.
L'anthroponymie préseJlte des composés en -œypoç et a.y~s, voir «'(po;.
cela dès le mycénien (Chadwick-Baumbacb 167; lmÙB
v. O. Masson, Studi Micenei 2, 1967, 29 sq.). a.yul4 : gén. datif -&;, -q ; au pl. l'accentuation finale
Dérivés : ciypO'rEpO;, où le suffixe -'rEpO; asaume la semble attestée à tous les cas, mals les données des
même fonction que dans 6l)ÀU'rEpO;, 6péO'tEpo;, etc. (cf. grammap-iens anciens sont confuses (cf. Lu. Ep. S.U.,
Chantraine, etudes, 36) désigne les animaux sauvages, Debrunner, G.G.A. 1910, 10, Wackemagel, GMt. Nachr.
qui vivent dans l'ciyp6;; le lerme usuel (Hom. et grec 1914, 118 sqq.) ; crue. surtout au pluriel. Mot homérique,
classique) est qpLO; «sauvage _, dit d'un animl, d'un rare en prose, mais encore attesté dans des papyrus. ,j
homme, d'un sentiment et finit par prendre le sens de Dérivés: 'AY'J'CÛ; épithète d'Apollon (E., Com.,etc.),"j
«féroce., etc. (cf. W. Nestie, Herm. 77, 1942, 64). D'où d'où le nom de mois 'AyuLl)oç (Arios): ·Ayur.4'rl)(même"
" les dérivés ciypL6~t; (Pl., Dém., Xén., etc.), d.ypl60jLGtL sens, mais aUBli clyu~ habitant d'une rue (l G IX 2,
et au sens factitif «rPL~ (tragiques, etc.), clyPLGt(V(.o), 241, Pharsale), cf. dyutYjUL' X(r)ILT,'rCII:L (H&Ch.); fém.
gén6ralement intransitif (Pl.,ele.). L'adjectif !ypLO; clyu&ii-n.ç, -LSo;; adj. ciyuc.œioç.
figure dans quelques composés, soit comme premier Composés au féminin seulement : EÔpUliylxœ (Hom.)
terme : ciypL~YO; (Hom.) et dans des termes botaniques épithète de villes, mais aussi de la terre (H. à~m. 16) ;
eomme ~ «olive sauvage " «rpLoni)yœyov • espèce
. " de l8 justice qui est rendue d~hors, publiquement. (Terp.
ayuUJ. 16-
40), l'hypothèse de SchuIze, Q.E. 326 n. 3 est arbitraire; &yxo.w+ : f. espèce de ftItule qui bouche le canal
U~I.xyur.t.t
(Bacch.). Iacrima1 (Gal. 19,438).
Emprunté dans le latin agea (qui suppose peut-être Et.: Galien analyse le mot en 4rxL et ~q,. Le À vient
une Corme tardive *~), voir Ernout-Meillet s.U. probablement du mot otLylÀw.jl qui, entre autres sens, a pu
m.: P.-ê. part.. parfait de 1i:y6> sans redoublement également désigner une fistule lacrimale, et le premier
• celle qui va quelque part.; il n'est pas sûr que 636, terme du composé, malgré l'iota (qui peut venir ~!l
est sous-entendu; sens intransitif; cr. pour la formation œLylJ..wtjl), doit peut-être être tiré d'4rxw (voir Frisk, et
OpyulŒ, et voir Chantraine, Parfait, 45. Objections de Str6mberg, Wort,tudien, 95 sqq.).
Szemerényi, Syncope, 206-209.
&yxouaa. : f. c Anchousa tinctoria, orcanète. (Thpbr.,
Dsc.), dont la racine fournissait le rouge dont les Grecques
liyX~ : • auprès. adv. homérique et poétique souvent
accompagné d'un gén. Comp. : claaov ou &aaov (pour se fardaient. Dérivé «"(Xoua'~o(Lott « se mettre du rouge t
(Hsch.).
l'accent, voir Lex. Ep. s.v.) ; super!. (créé sur le compa-
ratif) : t1O'aLa"m lEsch. et dia!. arcadien et éléen (Schwyzer Composés xœ-M"(XoUGot (Ps. Dsc.) et t.jIeuM"(XoUGot (Pline).
Enfin par contamination avec XUV6)tjI on a fait à."(Xuvwt.jl
57B et 424); d'où eXaaoTép6> (Hom.), ciaaoTtiTw (A.P.),
(Dsc. 4,43) cf. Str6mberg, Pflanzennamen 159.
et à,0'0'6TEPO~ (Arat.), a,aaoTlZ'ro~ (A.P.); super!. normal
El.: Il est tentant de voir dans le mot un participe
tiyxunov, t1YXlaTot (Hom., ;;tc.) d'où &"(XtaTO~ plus tardif
présent de /J:rx6> (Schwyzer, Gr. Gr. 1,526), ce qui pourrait
et plus rare.
Composés, surtout poétiques, assez nombreux avec se comprendre sémantiquement (cf. Str6mberg, o. c. 64).
Mais l'existence de l'attique ~ouaot (voir s.u.) fait
1.YXL comme premier terme dont voici les plus anciens
et les mieux attestés: c!t"(XotUpO~ • proche de l'aurore» plutôt croire à une déformation de Iyxouaœ par étym.
populaire.
(voir sous otÔpwv), à:yxTjpl)ç, "YX((xÀoç (Hom.) qui se
dit de villes et d'Ues, a,"(XLÔot6f]Ç • profond près du
rivage. (Hom.), eXYXtÔotaLl) = a,(Lqacmll'rT)at~ (Héraclit. &YXpa.v : (J.UW1t!X Aoxpot (Hech.). Ce mot dialectal
1'22). cXYXtyd't'wv, a,yxL&o<,; (Hom.), à,yxWupo~, a,YXL- dont la forme peut être altérée et le sens incertain (taon'
"p7)!lvoç, à:YXWX1)~, ciYXt(LotX1)'t'l)~ (Hom.l, seulement ou myope ') est étudié par Bechtel, Gr. Dial. 2,41, qui
ail pluriel, ciYXL(LOAOV souvent avec tÀ6eiv (Hom.), rappelle la vieille étymologie de Fick, cf. c!tXtltpo\i . 'tUcpÀ6v
Ctl"l]'losé de IXYXI et (LoÀeiv : -ovest comparé à l'absolutif (Hsch.). L'initiale à,"(X- serait-elle due, par étym. pop.,
.'i-:, . en -am, et È~ eX"(XL(LOÀOtO est un arrangement à c!tyx'?
m~trlqut' secondaire pour *ci"(Xt!LoÀ06ev (Wackernagel,
.\1u,~. He/v. l, 1944, 226-228), ci"(Xl1tÀooç, à,"(Xl1tOÀtç, &yxw : fut. a.y!;w, etc. «serrer, étreindre, étouffer •
ŒYX(J1tOPO~, ocYXt'tÈp(LWV, à."(XLTOXOÇ. (Hom., etc.) ; le verbe simple est surtout poétique, mais
Trois composés sont employés en prose : ci"(Xlvoo~ le composé eX7tœ"(Xw «étrangler. est usuel en prose; le
,:i. l'esprit juste, vif. (Hom., Pl., etc.) avec le dérivé moyen à:m1nO(Lott signifie «être pendu, se pendre.;
ŒYXtVOLot, OCYXLc:J't'pOcpOC;, ciyxc:,(LotÀo~, de c!tYXL et o(LotÀ6<,; d'autres composés avec «voc-, 8tot-, XtltTot- sont rares.
• presqutl égal., mot de Thucydide et de la prose tardive. Composés de sens surtout technique; le terme &YXlJ,
Un composé homérique présente une structure inattendue: qui n'existe pas comme mot simple, figure dans un certain
.xy.(É!lCX)(OÇ qui semble formé sur le composé de sens opposé nombre de composés: &pœYXlJ (A.P.) désigne un «collet
*'t7)At!lCX)(OC; > Tl)ÀÉ(LotY.o~. de chasse. et a Courni le dérivé 3e:pot"(Xi)" -éç; opoôœYXlJ
Sur OCy-.(La'tot, t1YXLO'TOÇ ont été créés un certain nombre (quelquefois écrit opoôeXxXl) sous l'influence p.-ê. de opoÔ<xx-
de dérivés : à:T,(LG't~VOÇ (Hom.) avec un suffixe inattendu, xov) désigne la cuscute qui étouffe la vesce, cf. Str6mberg,
et surtout une série de termes qui se rapportent générale- Theophrastea, 194. - Il ya surtout une série de noms de
ment à la parenté, cXYXLcr't'euc; (Hdt.),.cXTl.taTE((x (atl.), et maladies : auvlX"(XT) , xUvcXYXT) sorte d'angine, emprunté
-:-ci: .xYXLc:JULot, à:T,(Lc:J-reUW, .xYXLc:JTlv37)v qui entre dans dans le lat. cynanche, puis le fr. uquinancie, avec les
une série d'adverbes en -lva7)v (.xpLO'Tlv3T)v, etc.) avec le variétés ÀuxeXYXT), uœYXT), xotpeXYXlJ; sur xuvŒrxlJ Démade
tloublet Iocr. à:YXLc:JTË8otv (Buck, Gr. Dialects, nO 59 A, cf. a plaisamment créé, à propos de Démosthène, à:pyup~
Fraenkel, GI. 20,84) ; v. Szemerényi, Syncope 89 sqq. pour une prétendue angine qui l'empêche de parler,
Trois dérivés d'c!tyx, apparaissent isolés : inf. aor. parce qu'il a reçu de l'argent. - Enfin la glose d'Hsch,
œrx~a.1 . èyyLaott Kp7j't'ec; (Hsch.), ŒYXLaTTjp • celui qui est xu8œyxot~ . !L«XotÇ, Àot80pLot~ pourrait être tirée de xu8«!:w,
cause de. (S., Trach. 256) ; enfin Œ"(Xt!LO~ (E.). avec une finale plaisante en -eXyxl).
Sur a.II.L ont été constitués avec d'autres suffixes Les composés en -ot"(X0C; présentent peu d'importance :
d'adv. de lieu: à."(Xoü (Hom., etc.), avec le comp. à,"(X6TE:poç on peut citer, outre aUVotyxo~ doublet rare de ~,
et le super!. "noTlhw, eXyx66t (Hom.), à:yx66&v (Hdt.), des mots de lexiques comme aUotyxo.;· pu,;ot tv Ti ol eN.;
à,yxOae et le composé attique lvotYXo~ « récemment. 61)p~t Hsch. ; &v3pœ"(Xo<,; . 31j(Lto~, nom du bourreau,
où l'on a voulu voir une forme de génitif (Schwyzer, cf. lElius Dionys., p. lQ6 Erbse, llv8potYXo.;· 8lj(Lt~,
Gr. Gr•• ,633). o TOUt; Mpcu; IJ.nwv. Composés en -ŒYXl)C;, -ou: xuvœ"(Xl)';
El.: Le rapport avec /J:yxw semble certain. Ou bien épi th. d'Hermès (Hippon.) ; ÀeovrciyxT)ç (CalI.) ; À01tcx&iyxl)ç;
vieille forme de locatif d'un nom-racine disparu; ou encore, c tueur de plats. (corn.).
si le mot ne remonte pas à l'L-e. (en fait on ne connalt. Dérivés : 6.yxoY'rJ «faiL d'étrangler. ou «de pendre.
aucun correspondant), création grecque, de a.yxw, avec la et nom de la mandragore chez Ps. Dsc.; avec le même
Iloale de mpl, clp.cpL On est de toute façon gêné par la suffixe que 'lœpoY'rJ, à:x6v1), surtout chez les tragiques;
llDale -« de hœrxoc (cf. ci-d8118U8). d'où à.yx6vt.oc et les dénom. t.al'difsl1yxo., cinurxovcW,
17 .< 6vw
œrxovl~6), cbt-. Un fragm. épique fournit &:rxovhjC; (gén. !-f.CT- «changer de route, transférer. (ce composé est assez
fém., ou plutôt nom. masc. comme à.yyd(llC;, voir Lez. tardif) ; n:atp- sens divers «mettre en ligne, introduire, trom-
Ep. s.v.). Leumann pense que lat. an gin a est tiré de à.rx6vr, per -, etc.; n:e:pt- «mener autour, entourer.; ltpO- «faire
(Die Sprache l, 1949,205). Doutes chez Ernout-~Ieillet. avancer, avancer, marcher en avant, persuader _, ete.;
Un autre dérivé tout dilTérent à.YX't"1JP, constitué avec n:pocr- «causer, appliquer, amener, apJ:;ocher» (transitif
le suffixe -rf)p fréquent dans les noms d'instruments, ou non). etc.; c:ruv- «rassembler., etc.; un:e:p- «sur-
désigne dans le vocabulaire de la médecine (Cels., Plu.) passer., parfois «passer au-dessus» (composé tardif)'
«
un instrument qui sert à fermer les blessures (cl. BjOrck, un:- «atteler, conduire peu à peu» ou «en trompant,'
U.U.A. 1932, 5,82) ; d'où le dtnom. à.YX'"lptœ~6). se retirer " dans le grec tardif « s'en aller. par opposition
Et.: Un présent exactement correspondant se trouve à fp;x:olJ-C't: G~ l:at'rlltVii, Ev. Matt. 4,10 (a donné naissance
dans lat. angei. Ailleurs on connatt un thème en u: skr. en grec moderne au verbe n:œ6)/mryoc(_).
aT/lhri-, arm. anju-k, v. sI. oZl"i-kü, etc. Pour ce verbe Il exIste quelques composés à double préverbe comme
expressif il est difficile de préciser la structure de la racine um:~œy6), etc.
et la fonction de la nasale. Le verbe ll.y6) et ses composés reflètent bien avec des
orientations diverses la valeur originelle du terme qui
exprime un procès qui se développe «pousser. mais,
aYIII, 1l~6), ~ycxyov et rare 1jçcx (Tim. Antiphon), pf.1jxcx très vite, «conduire.. Les ramifications sémantiques
en att.; en dorien, à.yIXyOXCX, d'où dans la koiné à.yi:oxcx diverses sont, par ailleurs, franchement différentes de
œytCll)(IX, etc. Sur ay6) en mycén. v. Chadwick-Baumbach celles du lat. ago.
167. A servi notamment dans la langue pastorale, à propos Formes nominales: à.y60;; « chef », employé chez Homère
de bétail, mais aussi à propos d'hommes, esclaves, prison- soit au nomin. pl., soit au nom. ;,g. à propos de certains
niers, etc. : «pousser, mener.; l'expression &ye:tV xcxl héros; notamment Idoménée, Énée, Sarpédon; rares
cpeptLV (cf. 11. 5,484, etc.) répond au lat. ferre agere, exemples dans la tragédie. La question se pose de savoir
« piller " llytLV s'appliquant aux hommes et aux animaux, quel est le second terme dans les composés du type
cpEptLv aux objets. Toutefois, déjà chez Homère le sens cr-rpatTiXy6c;/crTPCX'"ly6C; (d'où crTPCX'"lY(CX, aTpcxT7)ye:i:v, etc.).
est très élargi; il se dit par exemple de ce qu'on emmène, Il est probable qu'il s'agit bien de à.y6c;, mais une influence
êlres vivanls ou choses, à bord d'un bateau (cr. 11. 9,72) ; de 1JytOfLa.t n'est pas exclue (cf. Chantraine, Etudes de
de soldats que l'on conduit au combat (cr. 11. 2,580, vocabulaire 88 sqq. et la bibliographie citée). Exemples:
10,79, également attesté chez les historiens) : le mot dor. ÀoXiXy6c;, çe:viXy6C; qui sont également des termes
devient ici presque synonyme de i)YOÜfLCXL; il a ainsi militaires. On a déjà chez Homère oXe:'"ly6ç • qui trace
perdu beaucoup plus vite que lat. ago le sens originel de une rigole» ; puis lPoP'"ly60;; « trafiquant» (Thgn.), L7rn1)y6-;;,
«pousser» qui était assumé par tÀCXÙV(ù. Specht KZ 63,1936, crtT"l)y60;;. Certains des composés constituent des doublets
225 el 270 suppose un supplétisme entre les deux verbes, de formes en -llyt'"lC; (tirées de i)ytOfLCXL) : KUV7)y6ç (d'où le
ce qui est contesté à bon droit par A. Bloch, Z. Gesch. dénominatif KUV7)ye:i:V), XOPlly60;;, à.PXlly6c:;. Autres exemples
einig. suppl. Verba im Gr., 14 sqq. de -lly6c:;, Chantraine l. c. (liste étendue dans Buck-
C'est au sens «mener, emmener» que se rattache Petersen, Reverse Index, 626).
l'expression au moyen de aye:a6cxL yuvcxi:xcx • prendre Le nom d'action féminin à.y-IJ « transport» existe à peine,
pour femme, se marier ». à.yTj çuÀ6)V «transport de bois» (Michel 1359, 17, Chios).
Le sens général du verbe s'est prêté à des développe- Chez Aratos 668 et 688, au sens de repli, doit plutôt êt~e
ments assez divers, soit dans des expressions particulières rapproché de ti.YVUfL. (voir s.u.).
comme &yELv d<;; Ilb'llv «poursuivre devant les tribu- Le terme militaire dorien &Y7lfLCX ou &Y7lfLCX doit être tiré
naux », ou OCye:LV è:op-rljv «célébrer une fête., ou tiye:LV de &:ytOfLCXL avec ()( long, voir sous 7jyéofLCXL.
Ilviiv «peser une mine n; soit dans des extensions figurées 'Ayrov, -wvoo;; m. (éol. nom. &.y6)VOC; chez Alcée) désigne
&yELV dç ci:pETI)V, etc.; ou encore àéye:LV !3LOTOV • passer le résultat d'un ayELV et signifie proprement «assemblée,
sa vie»; ou YjC1uXLctv OCyELV «se tenir tranquille », etc.; rassemblement ». Se dit chez Homére de l'assemblée des
enfin au sens de « considérer comme », p. ex. 1tEpt 1tÀdO"'t"ou dieux (notamment Il. 7,298 où il s'agit des st:üues
«l'ELY, etc. assemblées des dieux de la cité, ce que l'on appellera
n existe un emploi absolu, àéytLV «se diriger vers », plus tard à.yroVtOt 6e:OL), du rassemblement des navires.
surtout attesté dans la langue militaire. L'impératiC tiye:, Mais le sens le plus fréquent chez Homère et qui devient
/tyt"rE «va, allons, allez» (sens intransitir qui ne répond usuel plus tard est d'assemblée pour des jeux, et par
pas à l'emploi courant de &1'6); I)n peut se demander si extension combat et procès.
l'emploi comme particule ne remonte pas à l'i.-e.) joue le Dérivés ÙyrovLOL 6e:ol « dieux assemblés»; en outre toute
rôle d'un véritable adverbe, et tiye: s'emploie en dehors une famille de mots issus de œyrov «jeu, lutte _ ; dénom.
de toute considération de singulier ou de pluriel à.y6)v(~6) «chercher à gagner dans les jeux, combattre "
(Wackernagel, Vorl. l, 85 et 211). Il existe un doublet en le mot s'employant dans un sens général et lJotamment
lesbien 2" plur. llyLTE que l'on croit tiré de la combinaison à propos de procès; d'où à.yrov~a~c;, &:y~vLafLCX, &:y6)v~arf)o;;
liy' hE, et d'où serait issu le singulier ti.yL. «concurrent aux jeux, plaideur, acteur -, à.y(JlV~aTLK6ç,
Nombreux composés : à.v&Y6) «ramener, emmener, à.Y6)vtarf)ptoc:;; enfin à.y6)VLcx qui ne présente plus aucun
prendre le large n, etc.; à.1t- «emmener, arrêter., etc.; rapport avec le sens originel de cette famille de mots,
8L- «passer le temps ", etc.; da- "introduire»; Èv- «lutte, exercice " d'où à partir de Démosthène et Aristote
« persuader, être cause de " etc. ; lç- « Caire sortir, exporter, «angoisse» (emprunté par le lat. ecclés. agonia d'où fr.
causer J, etc. ; Èrr- «mener contre, proposer -, etc.; XCXT- agonie) ; d'où à.Y6)Vtci6), -œ'"lO;;. .
• descendre, amener à la côte, débarquer - (opposé à Œv-) ; Composés de à.yrov : à.Y6)VœpXllC:; magistrat en Béotie
a.yw 18
(lG VII, 1817) avec lesens de ciy6>V assemblée; ciy(o)lI03tx"« Les manuscrits d'Hippocrate ont ciBciE;trotL Mul. 2,171,
c juge d'un procès .. (Hscb.), a:y(o)vo6tt-7)ç «président des &:a~(;)Y't'1X Mu!. 1,18, cf. Bechtel, Gr. D. 3,90.
jeux., employé parfois au figuré, -6tri)p même sens Et.: Expliqué par une assimilation phonétique de 68a.-
(IG XIV 502, Catane), -6m(o), 6c-nx6ç, -&aLlX et -(/))('7) cf. 08ciE;, etc.
S. (r. 975, bâti sur %X1), cf. PoIl. 3, 141.
En outre des dérivés isolés: a.XT(o)P • cbef. (Escb.) avec un &.Sa.TJS, voir sous 8a.TjvIXL.
iufixe -T(o)P qui se retrouve dans ce type de noms. N. propre
"AK't'(o)p, fém. ' AXTOPk; rn,xxT1)p «chasseur. (Hom.
Z ex.) ; xlX't'-lix't'1)C; • visiteur. (plb.). a.yfLCX . xÀtfLfLlX que &.8a.jJ.a.s, -1XY't'OC; : m. «corps dur; fer le plus dur.;
l'on cite est issu d'une faute probable d'Hscb., voir LaLte attesté pour la première fois chez Hés. Th. 161 (pour la
s.u. Mais on a x,x't'-lXYfLlX «peloton delainea (att.), aUVIXYf.LIX mutilation d'Ouranos), 188, 239, Trav. 147 (pour le cœur
«concrétioll» (Hp.). de la race de bronze), cf. Troxler, Sprache und Wortschatz
Hesiods, 19; volontiers employé comme terme de compa-
n existe un certain nombre d'autres dérivés, mais qui raison; chez Pl. Tim. 59 b, PIt 303 e, métal très dur qui
dès les premiers textes ne sont plus rattachés par aucun
serait extrait de l'or; chez Thphr., etc. «diamant ».
lien à &yw : c'est le cas de ciyéÀ1) , ltYULIX, ŒÇ(o)v, a.~LOC;,
Dérivé : &:8a:~LVOC;. .
œypôç, probablement OYfLOC;, peut-être iflya.vov.
Et.: Désigne le corps le plus dur, et que l'on ne peut
En revanche le lien avec a.y(o) est nettement senti pour dompter. Terme magique, puis technique tiré de 8&fLVl'jfLt,
une série importante de formes à redoublement du type
comme &:x,xf.LIXC; de X,xfLVW (cf. Chantraine, Formation 269).
xywyôç, œywy1) : pour ce type qui se retrouve dans cix(o)x1) 'A8,xfLCXC; existe chez Homère comme un nom propre. Il
on a parfois posé *~.eg-/~.og- mais cf. Kurylowicz,
n'y a pas de raison de supposer qu'il y ait un emprunt,
L'apophonie, 186. En tout cas le système est vivant et arrangé ensuite par étym. populaire.
cohérent : à.y(o)yoC; qui conduit, ciy(o)ylJ conduite, mouve-
ment, avec les dérivés, .xywyroc; guide, .xy6>YLfLOC; que l'on
peut transporter, &:y6>yLQV charge, cXy(O)yLY.,x dépenses pour &.8a.pK'l, -1)ç : f. ou &:a&px"l)C; -ou m., a.8a.pxoç -ou m.,
le transport (Cod. Just. 10,30,4). avec le dérivé &:8,xpXLOV n. dépôt salé sur les roseaux d'un
Ces dérivés ont été combinés avec divers préverbes : marais. S'appelle aussi selon Pline HN 32, 140 Xa.ÀlXfL6xvouç.
dcrxywyoC;, -1), -e:uç, -wv, Lxaç ; de même avec è~-, cX7t- etc. Et.: Identique au lat. adarca; le mot vient en définitive
'AywyoC; figure dans un nombre appréciable de véritables du gaulois, cf. ir!. adarc corne, et voir Pokorny, Zeitschr.
composés. Ainsi : 7tIXL8a.ywy6c;, vUfLtplXywy6c;, f.LE:LlXy(o)y6C;, f. celt. Phil. 14,273; 16,112.
yuyrxywyo'ç, 81)fLCXy(o)y6c;, qui a pris de l'importance, avec
les dérivés 8"1)fLa.ywye:LV, 81)(.LlXywyLa., etc. ëi88a.uov : ~71Pov A,xxwve:C; (Hsch.). Semble devoir être
Enfin il faut rattacber à a.yw un déverbatif de structure corrigé en a.88a.vov, cf. sous a.~OfLIXL.
remarquable ciyivéw (avec l'infinitif &:ytV&(.Le:va.L chez
Hom.) attesté dans les dialectes épique et ionien, au sens ëi8SLE, -LX0C; : f. mesure de quatre chènices (hapax,
de «amener, apporter. (voir Schwyzer, Gr. Gr. 1,696). Ar. fr. 709).
On trouve en dorien des variantes, lac. 8Le:~a.yv"I)X&Va.L, Et.: Inconnue. La finale, sans être identique, ressemble
étol. œXV1)y.6.1Xc;. à celle de xoï:vL~, qui n'a pas non plus d'étymologie.
L'importance de cette famille de mots est évidente Le delta géminé n'est pas un phonème usuel en ionien-
mais le développement en apparaîL différent de celui que attique. Pourrait être emprunté, ce qui s'observe pour les
['on observe en latin ou en sanskrit. Outre que ayw ne noms de mesures.
recouvre pas dans ses emplois le latin ag6 à la fois parce
que le mot est parfois proche de iJyéofLlXL et que les emplois
dans les vocabulaires techniques sont différents, beaucoup &.8Ea.ÀTwha.1.E : optatif aoriste, 3 e pers. sg. d'un verbe
de termes ne sont plus mis en rapport avec le verbe. factitif en -6w signifiant «effacer» avec le complément
O":a.ÀIXY (inscription d'Élide, vers 350 av., Schwyzer 424,
Ce qui est important en grec, ce sont les composés en
Buck, Gr. Dialects, no 65, Solmsen-Fraenkel 53.
-7)y6ç, les mots redoublés du type &:ywy6C;; surtout le
Et.: Obscure. On a posé un adj. *8e:a.ÀoC; (cf. 8tlX(.LIXL,
groupe nouveau et original constitué autour de cl:Y6>Y :
8'i)Àoç) d'où, p.-ê. par l'intermédiaire d'un verbe *8e:&ÀÀw,
mais seul le sens originel de &:Y6>V peut se rattacher à &:Y6>,
*8e:IXÀ't'OÇ, 8e:IXÀ't'6w. Je préférerais l'hypothèse qui rapproche
et le mot, en raison des significations particulières qu'il a
le verbe du substantif 8tÀ't'oc; « tablette» (cf. chypr. 8ciÀ't'oç).
prises, a donné naissance à des dérivés nouveaux se reliant
Le scribe a-t-il hésité entre les graphies 8e:ÀT- et 8IXÀT- ?
il l'idée de «combaL ».
P.-ê. -e:IX- noLe-t-Bla prononciation ouverte de e: en éléen
El.: :xyw est un vieux présent thématique qui a des
(Sittig, Gnomon, 14,484) '1. Voir aussi Buck, Gr. Dial. 263.
correspondants dans skr. ajali, av. azaiti, arm. acem,
lat. aga, v. ir!. aik, tokh. iik-. On pose une racine *a,eg-
alternant avec 3,Og- dans oy(.LOC;, cf. aussi &:ywylJ. &,SEÀ+OS, -oü : «frère» (attique). Dans les dialectes
autres que l'attique la forme du mot est généralement
&:8e:Àtpe6c; (Hom., Hdt.), béot. &:aeÀtpLo,;;, crét. &:ae:ÀtpLOC;,
à.8a.y ....os : KVl'jafL6ç (Hsch.), • morsure, démangeai- cl:8e:urttoc;. Hsch. cite une forme laconienne &:8e:Àttpi)p
son. attril"lé à S. par Photius. (ou &:8eÀtp1)p) qui serait une réfection du mot d'après
Les mss Trach. 770 donnent 68a.YfL6ç. Autres gloses 7ta.T1)p, etc., ou une forme à rhotacisme d'un thème en
apparentées : .x8œ~(;)· xvf)60fLa.L; &:8a.~7jaa.L· xvijaœL; -8 &:aeÀcp-ljç.
Mcq~· ~, xvf)6eL xeqllXÀ-Ijv, rf7lÀŒCP<i (cf. Ar. fr. 410). Terme usuel depuis Homère jusqu'au grec d'aujourd'hui
19-
(sous la forme ci3cpcp6t;). S'emploie parfois comme adjectif, (2,267). Le sens du mot est difficile à dé.terminer. On
rarement au figuré. Dans le grec tardif, parfois terme de traduit, par exemple, • amer. en rapprochant 3e;Üxo<; =
politesse et d'amitié, mais surtout usuel entre membres yÀEüxoç attestè notamment sch. A.R. 1,1037, mals le
d'une confrérie religieuse, et finalement a pris une grande mot pourrait être imaginé par un scholiaste, précisément
place dans le vocabulaire du christianisme. Féminin pour expliquer &.8euxl]ç. Les scholies et les lexicographes
ionien &.8ENpEl], dor. &.8eÀtpeci, attique &.8eÀtpl]. anciens connaissent aussi un sens «inattendu» (cf. Apollon.'
Composés principaux: 1) type auvci8eÀtpot;, &.vci8EÀtpot; Lex., Hsch.). Âeuxi)t; est p.-ê. att.esté chez Nic; Al. 328.
(E.), ltoc"pIi3EÀcpot; (Is.), fLa"poc8eÀcpe6t; (PL), etc.; 2) tpLÀci- Et.: Le sens du mot étant, en définitive, ignoré il est
8&À(jlo<; (S., etc.) également comme anthroponyme; 3) les difficile d'établir une étymologie. Nous avons déjà dit que
composés avec &.8cÀcp6c; COIDr.:e premier terme sont surtout l'existence de 8e;Ü)(oç = yÀEÜxo~ n'est paF assurée, mais
tardifs et assez rares : &.8eÀcpcox~voe; (Hdt.); &.8EÀtpOX- il y a aussi le n. pro IIoÀu8eUxlIe; et d'autre part un verbe
TOVIOC, -fLL!;IOC, -1tocLt;, -1tOL6t;, -1tpenë;)t;. attesté par les gloses 8e:UXCJl . f3ÀÉ1tCJl Et. M. 260,54 et 8eUXEL .
Dérivés: œ3E:ÀcpL8Éot;, attique -oüe; • neveu. ; &.8E:ÀcpL8lj cppOVT(~I:L Hsch.; enfin on rapproche l'adv. iv3uXÉw~
'nièce. (dans une inscr. tardive masc. &.8E:ÀcpL3ljt;, fém. qui semble signifier «avec soin» (voir s.u.); les gloses
±8tÀ(jl(8L<Joc, 1. G. Rom. 4,621); diminutifs : &.8e:ÀcpL3LOV d'Hsch. 3euxtt; . [ÀOCfL1tpov] 0fLOLOV et iv8euXÉt; . 6fLOLOV
dès Ar. et &.8ÉÀcpLOV dans le grec tardif. En outre: ci3cÀCPLX6ç sont inexpliquées. Le rapprochement de 8euxCJl et iv8uXÉCJle;
(Aristote, etc.), &.8eÀcp6T1Jt; «fraternité 1 (Septante, etc.) inviterai t à donner à &.8euXl]<;; la valeur originelle de • qui
employé dans des lettres chrétiennes comme formule ne ménage rien". Quant à l'étymologie indo-européenne,
de politesse; enfin &.8eÀcp Lt;, -(30t; est un nom de datte on n'en peut rien dire, cf. Bechtel, Lexilogu8 s.u., Frisk
chez Pline HN 13,45. Dénominatif, &.8EÀcp(~CJl «considérer s.u. et Lex. Ep. s.u.
comme un frère. (Hecat., Isoc.), avec le nom d'action
œ3éÀ(jlL!;Lt; au figuré « affinité. (Hp. Art. 57).
El.: Composé de œ- copulatif (de ·8ft1-, la psilose à.8'1 ....ovÉw : dénominatif tiré par Eust. 833,15 d'un
s'explique ici par une dissimilation d'aspirées) et un œ3l]fLCJlV qui existe comme variante chez Hp. Epid. 1,18.
terme qui désigne le sein de la mère, cf. Hsch. ci3eÀcpoL . Ce verbe est bien attesté en ionien, mais ne semble pas
ol Èx Tijç oc\mie; 3eÀtpuot; ye;yov6~t;, 8eÀtpùt; y&:p 1) fLl]TPIX. avoir été proprement attique. Il tient une certaine place
Le mot signifie donc «issu du même sein J. Il ne peut dans le vocabulaire de la médecine et Platon l'emploie.
être tiré d'un *&.8eÀcpeFot;, le traitement -LOt; du crétois Les glossateurs le rendent par 6IXUfLli~tLV, &.1tope'Lv, Àum:'La-
s'y opposant (cf. Lejeune, Phonétique 209). Wackernagel, (}OCL: &.87)fLOvl:'Lv exprime la détresse de l'âme ou de l'esprit.
Spr. Un!. 52 pose le suffixe -eio- qui sert proprement pour Ainsi chez Pl. Phdr. 251 d ci311!J.ovei: T1i th01tLqt TOÜ 1t1i6ou~
les adjectifs de matière, cf. encore Risch, MU8. Helu. «eUe est dans la détresse à cause de la bizarrerie de son
2, 1945, 22 ; on a pensé aussi à poser un thème sigmatique état D. Démosthène emploie exceptionnellement le mot
1i-8EÀ(jlta- constitué sur un substantif neutre *3ÉÀtpot;, mais 19,197 à propos de l'Olynthienne que l'on veut forcer
skr. gcirbha~- est thémat. avec vocal. 0, et voir s.u. 3eÀcput;, à chanter. Le mot est encore attesté chez Hippocrate,
cf. Georgacas, GI. 36, 1957, 106-107. L'accent de &.8eÀtpe6t; Épicure, le Nouveau Testament, et dans des papyrus.
est comparable à celui d'autres termes de parenté, cf. Dérivés: &.87)!J.OVLIX (Épicure), &.37)!J.oaUv7) (Démocr.).
IiveIjlL6<;, yocfLOp6t;, etc. L'attique &.8EÀcp6t; semble un Et.: On a rapproché le groupe de ét37)v (dont l'initiale
arrangement de ci3eÀtpe6t;, facilité par l'existence de est aGpirée) en posant le sens d'. être dégoûté •. Cette
formes contractes comme &.8E:Àcpoü de -eoü, -<il de -e<il, explication est aujourd'hui abandonnée avec raison.
qui ont aisément donné naissance à &.8eÀtp6<;. La création M. Leumann, Hom. Wiirter 309, voit dans &.8i)!J.wv un
de Ii8tÀ<p6t; en grec et sa substitution au vieux terme dérivé de *~3Éw contracté de œ7)3Éw, issu de &7)37Jt;; le
cppœ-rl)p posent un problème difficile. Dès les plus anciens sens originel de ci87)!J.ovtw serait alors «être triste ". Cette
textes, !!lPOCTI]P a pris le sens de membre d'une grande expli~ation est peu naturelle et se heurte à la difficulté
famille qui se réclame bien d'un lien par le sang, mais qui que dans le seul exemple poétique, Nic. (r. 16, l'oc est
ne constitue en fait qu'une association religieuse. Dès bref.
lors il a fallu créer des termes nouveaux. On a créé dans A. Debrunner, acceptant une hypothèse de T. W. Allen,
le monde achéen et éolien XIX(JL"'(VIlTOt; qui semble signifier rattache le mot à la famille de ci31X~<;;, 8OCT,VIXL en posant
à la fois frère et cousin du côté masculin suivant un vieux le sens de • ne pas savoir. à l'origine; 87)- résulterait
procédé de la famille patriarcale (voir a.v.). D'autre part p.-ê. d'une contraction de 8oc")-; cf. Mélanges Boisac'l, 1,126.
œ3ù.cp6~ qui désigne le lien fraternel au sens étroit, et qui
C'est l'explication la plus vraisemblable.
l'exprime par rapport à la mère. On a voulu mettre ce fait
en relation avec l'existence de sociétés matriarcales dans à:8'1KOTES : dans la formule XOCfLliTCJl &:37)x6Tet; i)3t XIXL
les populations de l'Hellade avant l'arrivée des Grecs. 1S7tVCj) (Il. 10,98, Od. 12, 281), cf. formule comparable Il.
Voir notamment P. Kretschmer, Gl. 2, 201 sqq.; 27, 10,312 = 399, cf. 471 et Hym. Apoll. 460.
25 sq.; Lex. Ep. s.v. avec la bibliographie. J. Gonda, Le terme surtout attesté dans la Dolonie s'emploie tou-
Mnem. 15, 1962, 390-392 expliquerait &.8I:À'jl6t; par la jours avec le complément XOC(14TCj). Deux possibilités
polygamie et l'existence de concubines (1tIXÀÀIXXIX(). d'explication:
a) Avec l'une des explications de Ap. Soph.9,9 =
uStUKTJç, -~<; -Ét; :adjectif homérique (Od. seulement) Hsch. A 1082 on peut tirer ce parfait assez· récent (cf. le
de sens incertain, épithète de llÀE6pot;, 1t6't"fLOt;, cpljfLLt;. x au participe) de œ811v et comprendre. soûlés de fatigue 1.
Chez A. R. l'adjectif est employé avec œ't"l) (1, 1037), a:!aoc On rendrait compte de l'a: long en rappelant· que ci8l1v
(4,1503) etc., mais aussi avec CÏÀt; la mer (2,388), ~L comporte parfois un Ct allongé pour la métrique;
20-
b) Avec UDe autre explication attestée a\ la même place &B~v6ç ou &Bp6ç qui ne reflètent. plus guère le· sens originel.
par Ap. Soph. cb)&iç B*u6etpivot • fAchés, sounrant Et. : &31)" est. évidemment issu de la racine de 400, ~~.
de " ce qui comporte une parenté avec la famille de -Ij8ûç, II y a un élément d qui se retrouve dans l'arm. at-ok',
ŒvB~, etc., et plus précisément du présent. œ0c3Eiv alors que les autres langues ont généralement un f, cf. lat.
glosé Hsch. A 10 == Photius 3,21 par OxÀE'i'v (cf. aussi saliB, etc. Voir Frisk Etyma Arm. 16 sqq.
8.U. &Bœ) à quoi il faudrait joindre tiatBtç • cb)8iç (Hsch.):
Œ3é.:;· •••• lv~o~ Bè œupm;; œBilt; tiTep.ni).:; cf. Bechtel,
Gr. D. 3,57. En ce cas on s'explique mal la contraction à.SUiVTOV : n. et œ8~V"t'Ot; m. • adi8nt.e, cheveux de
après chute du F (*œFrxBl)X6ut;), d'autant plus qu'on Vénus. (Thphr., Theoc., etc.); proprement: qui ne peut
cOlUlalt en ionien-attique «1)8+,.:;, cb)8LIX, etc. On penche pas être mouillé, cr. Strômberg, Pflanunnamen, 74 sqq.
donc pour l'explication a), bien que b) 80it préféré par
F. Bechtel, Luilogus ,,1 le Lex. Ep. à.SUn] : f. • ortie., synonyme de cix«À+'~1J (Ps.-Diosc.
L'Odyssée 1,134 0:". un· 8eEltV~ ïi:81)cn:r.cv où l'on 4,93).
pourrait voir un aoriste répondant à &.lhpc6u.:;, et se poser Et.: La finale -Lx7) est comparable à celle de tÀ(x1J
les mêmes problèmes. Toutefois l~ texte est amélioré, • saule >, lat. salix (cr. A. Ernout, Philologica 151): Le
notamment pour la métrique si l'on admet la variante rapprochement étymologique avec v.h.a. rnzzza, etc., n'est
1bj8~œl.lV «trouver déplaisir à., cf. œ7)81).:;, el voir s.u. qu'une possibilité assez douteuse qui obligerait à poser
~8u;. ~ " (Jd-ikti.
En ce qui concerne le présent IXtpW qui ne peut être macédonien par Hsch, ; comme terme anatomique, en
une contraction de &.dpw (on aurait *&pw), hypothèse de tout cas &.op'T1) désigne les artères issues du cœur, et
Heubeck, Orbis 13, 1964, 264-267, qui pose ·sér- «haut» notamment l'aorle (Hp .. ArisL', pt pcut.-ètre les lJrull','j",o
l'eprésenté en hittite, d'où ·sr-Yô, et cf. plOV. (Hp. Loc. Hom. 141. le mot s'expliqu31lL par J:, notior:
d'. attacher»; &op't'pO( pl. n. "lobes du poumon " d'apn's
2 à,Eipw : avec auv « attacher» et notamment « atteler» : les noms d'instrument en -'t'pov (Chantraine, Formatioll
Il. 1O,4HH cruv ô' ije:tpe:v Lfl.ticrt; 15,680 rcLcrUpO(Ç cruvlXdpe:- 331 sqq.). Une dérivation verbale est attestée dans le
TlXt l7mouç, cf. encore la glose d'Hsch. ~UVIXLpe:'t'O(t . part. à:oP'Tll6dç AP 7,696,
(i\)VIX1tTe:'t'O(t. Cet emploi particulier semble issu, malgré Enfin la liaison entre les notions de lier et de soulever
SOlmsen, Uni. z. gr. Laul und V crslehre, 289 sqq., qui veut se révèle dans un certain nombre de termes bâtis sm &:p-.
poser deux racines distinctes, d'un emploi technique de
'Ap't"~p désigne d'une part en grec tardif (LXX, ;vch.
&dpw 1 (cf. Schulze, Quaest. Ep. 420). Autre emploi
4,17) un instrument qui sert à soulever, ce qui fai t pel ber
technique pl. q. pt. &CI)p't'o «être pendu', dit d'une épée
à &.dpw l, de l'autre une espèce de chaussure (Pherecr.
(Il. 3,272 = 19,253); p.-ê. vocalisme éolien ou influence
38) ce qui ferait penser à cie:lpw 2. Pour le détail de l'analyse
de ocop? Ajouter p.-ê. l'adjectif verbal mycén. opawofa
on a posé *O(Fe:p-'Tllp, cf. à:dpw, ou pensé à une superposiiion
o1tlXfopTiX avec le prév. am = È:rc~ (et vocal. 0, ou zéro '/)
syllabique de à:P'Tll~P, cf. &:P't'cXw, sans pouvoir décider.
«plaques suspendues, pièces d'armure» cf. Chadwick-
Baumbach, 167. Le dérivé &:P'TllPLo( a été utilisé dans le vocabulairr de
Outre les emplois d'autres termes relatifs à l'attelage, l'anatomie pour désigner les artères ct. aussi If! 1 racl!,'",-
se rapportent à Œe'PW des composés en -iXopoç : 't'E't'pltopoç artère (Hp., PI., Arist., etc.) et a fourni dCti d,''1';''('"
«attelé à un quadrige» (ad. 13,81; PL, tragiques) avec techniques : &.P'TllptO(x6ç; (médecins), &:P'Tllptwô'1Jç (Gai.,
la forme contractée 't'É't'pwpOC;, aussi le dérivé 't'e:'t'pliOpLiX etc.), &:P'TllPLO(crtÇ «bronchite (Isid. Elym. 4,7,14) dérivé
J)
(Pi.) ; au.,/iopoc;, d'où la forme dérivée contractée cruvwpl<;;, d'un verbe de maladie *&:P'TllptcX.CI) (Schwyzer, Gr. Gr.
-l-8o~ qui désigne un couple (cf. lEsch. Ag. 643, etc.),
1,732) comme Ij!WPlO(crtÇ etc. 'AP'TllPLo( désigne une partie
mais plus précisément un attelage de deux chevaux du corps accrochée et suspendue.
(Attique; IG IV', 101, Épidaure, etc.) avec les dérivés De &.dpw a été tiré un déverbatif à:PTcXW .lier, suspendre,
tardifs auVWptcr'T1)ç, cruVWptiX~Ç ( Lucien) conducteur pendre 1 (ion.-att.) avec les dérivés &P'TllcrLç "suspension»
d'un attelage à deux bêtes. Ar. Nu. 15 emploie un dérivé (Pappus), &.vcXP'Tllcrtç (Thphr.), &P'Tllfl.O( ~jet suspendu,
auVWptxe:UE't'iXt «conduire un attelage de deux bêtes • boucle d'oreilles» (Hdt.) ou «corde., notamment dan;,
qui semble..issu d'un adjectif cruvwptx6C; non attesté, cf. une balance (Arist., etc.), tXP'Tllcr!l6C; (A.B.). Le dérivé le
RE Gr. 75, 1962, 384-393. Pour cruvwpLo( «service des atte- plus remarquable est &.p't'cXVl) • corde, lacet », notamment
lages., v. L. Robert, Hellenica 10, 46-51. Mais cruv,xo- à propos de pendaison (tragiques) cf. pour le suffixe
po~, cruv-fJopoc; qui a servi d'amorce à ces dérivés signifie 1tÀe:X't'cXv1), Chantraine, Formation, 197 sqq.
d'une manière générale «associé à» (ad. 8,99, Pi. N. 4,5), Composés de &.p't'cXw : &.v-, tXrc-, t~-, etc.
/lU • époux, épouse" (E.). On pose généralem~t *&.Fe:p't'cX.w, en voyant dans tXp't'ŒW
24-
un déverbatil de IÙfpfll, mais le type n'est pas usuel en les deux passages d'Ag. et des Suppl. la tradition manus-
grec (ct. Sehwyzer, Gr. Gr. 1,705 sq.). • crite donne la leçon fautive ~tt1'O~.
Et.: Il existe un certain nom de termes techniques
sutfixés ou non, tirés d'un thème cùp-, Ih>p- ou Iip-, qui à.Épo+: nom de l'oiseau J guêpier. en béotien (cl.
s'expliquent bien par la notion d'. attacher, suspendre. fLépoljl) selon la sch. à Aristophane, Ois. 1354. On a d'autre
qui s'observe dans cidpfll. Mais comme nous l'avons part chez' Hsch. la glose •A4po7teC; • mvo" TpOL~7ivat
remarqué au début de l'article cidpfll, il ne semble pas )(CXTOLXOÜv-reÇ . )(ati tv McxxeoovLqe yévoc; Tt . )(OC/. (SpwcX. TWCX.
nécessaire de distinguer à l'origine deux présents ~1.p{J) L'Ct doit être long; en tout cas on lit chez Ant..
distincts, l'un signifiant • soulever., J'autre «attacher, Lib. 18,3 la forme thématique ~épo7toç. Il n'y !l rien à faire
suspendre '. de la glose d'Hsch. tUpo7t6C; . XOXÀLotç qui doit être
corrompue (voir K. Latte).
à.€KTJÀLOS hapax, Il. 18.ï7 dans la fin de vers m"Î)ÀLcx Et.: Entre dans une série singuUère de noms d'oiseaux
~pyoc. Rapproché par les scholies soit de 6(7)Àoç, soit de en -oljJ comme 7tl)vÉÀoljI, !LÉpoljl, qui contient aussi des
d:éx'7)·n. Mais le mot équivaut à cietxécx (Il. 22, 395) et noms propres et particulièrement des noms de peu}Jles:
doit être une réfection de cXeLY-ÉÀtOÇ, peut-être d'après La finale semble macédonienne, cf. Chantraine, Mélanges
l'analogie de at7)Àoç pour des.,raisons métriques. Le sens F. Cumont, 1936, 125-126, avec la bipliographie. Indica-
est «indigne, intolérable. cf. Bechtel, Lexilogus s.v. tions assez confuses chez J. N. Kalléris, Les anciens
Macédoniens, 1, 87-88.
Il existe des nom. propres composés : 'AYVlXy6pcxC;, cl. auasi Callim. Fr. 311 avec la note de PfeitTer, et la glose
'AyvO·t'tIL0C;, etc., ou simples : 'Ayvtœt;, 'Ayv6l .. etc. Ces de Suidas ciijaupov . orO Àbt'rov, TO !J.&TÉCllpov xcxt XOÜipOV
emplois confirment. l'importance prise par le sens de « pur J. 7texpœ orO titpt aUpca6ext ~7tl OpVtCllV ; mais le rapprochement
Su~ la racine de Ii~O!J.OtL, qui exprime le respect du sacré, souvent répété avec skr. viitula- «venteux. et par consé-
ont été constitués deux adjectifs. L'un ciytoC; • sacré " quent avec &1)ILt ne s'impose pas pour le sens et présente
considéré comme redoutable et interdit, a fini par prendre la difficulté que le traitement 'ru > cru n'est pas clairement
le sens de «saint _ et a été adopté par le grec byzantin établi en grec (cr. Lejeune, Phono 56). Il existe enfin des
el moderne pour désigner les saints du christianisme. dérivés rares et poétiques &1)ILex (lEsch.) et &1)OLC; (E.).
L'autre œyvoc;, signifiant d'abord «sacré -, s'est spécialisé Un thème cie:- s'observe dans tXe:'rlLoV . TO 7tVEÜILŒ
dans le grec post-homériquè au sens de «pur -, parCois (Hsch.) qui doit peut-être se rapporter à-&1)/LL, voir s.v.
«chaste " etc. Le grec moderne l'emploie parfois de façon à:TlLoc;.
banale comme dans iX,·.·.. ~v ~ou'rupov • beurre pur -. Sur Surtout dans !Xelltr. «tempête. (Hom.), éo!. exi.ltÀÀex
ces problèmes difficiles v. E. Williger, Ragios, Un ter- (Ale.). Le nom. sg. &.tÀÀ1) Il. 16,374 est déconcertant,
suchungen z. Terminologie des Heiligen ... , Giessen 1922; mais le mot ne peut s'expliquer que par *ciFEÀYex et le
:'IL Nilsson, Geschichte d. griech. Religion 1,61 sqq.; nom sg. &EÀÀex qui ne semble jamais proprement attesté
L. ~loulinier, Le pur et l'impur dans la pensée des Grecs est assuré par l'accent proparoxyton du n. pl. !XeÀÀlJtt;
d'Homère à Aristote, Parie 1952; RololT, Gl. 32, 1954, ciFEÀ- peut d'autre part s'appuyer sur celt. awel. Dérivés
1)4 sqq., etc. de OCEÀÀrJ. : ' AEÀÀ6l nom d'une Harpye, tXe:ÀÀexroc; et à:E:ÀMc;
Pour le rapport avec ocyo~, voir s.v. ocyoC; et la biblio- (S.), à:EÀÀ1)e:LC; (Nonnos); nom d'oiseau iXEÀÀ6c; (Hsch.)
graphie. Pour un autre aspect de la notion de sacré, voir et oce:ÀÀov . Texxu (EM); en outre l'EM 20,1 cite un
s.v. tEpOC;. verbe citÀÀE'rexL' 7tVEr. Il existe quelques composés :
El.: La correspondance frappante entre certains emplois tXe:ÀÀÔ7tOC; «aux pieds rapides comme la tempête» (Hom.),
de éiyLO~ avec lat. sacer, etc., a conduit A. Meillet à tXe:ÀÀ08poILiXc (Bacch.).
rapprocher les mots en R!>sant derrière li~oILext un verbe Un autre dérivé plus éloigné qui appartient peut être à la
athématique qui rendrait compte de l'alternance klg même racine serait exi.lpex «brise " cf. Et. et voir S.V. exi.lPŒ.
(J!SL 12, 1903, 225-226; BSL 'lI, 126; Ernout-Meillet II est difficile d'apprécier la glose d'Hsch. &0C; • 7tVEüfLex
sous sancio; voir aussi Kurylowicz, Apophonie 152). Je 1\ Oi'Y)/Lex. L'authenticité pourrait toutefois en être confirmée
crois toutefois préférable de garder le rapport traditionnel par les composés du type de à:xpii~c; à:ÀLii~c;, 8uO'iii]~,
uyec skr. yâjali « honorer par des prières ou des sacrifices -. ~!iijc;, tl7te:piii)c; (Hom.), Eùii1)c; (Hés.) : l'ex long a été expliqué
On observe que à:yvoc; trouverait un correspondant exact soil comme un trait archaique en composition, soit comme
dans skr. gajflâ-. un allongement métrique; on pourrait aussi penser à
l'analogie de ci1)p, mais ce terme n'a rien à voir avec la
ci~w : "gémir» (Hés., S.I, tiré de l'interjection IX. notion de sou mer ; dans la glose d'Hsch. e:ùex8i)c;' EM.VE/LOC;
il faut s.d. lire e:ùexi)c;. Stir toute cette famille archaïque
6.1]Ôwv, -OVOC; : f. «rossignol» (masculin rare, attique et que la prose ignore, voir Ruijgh, .elément achéen,
selon Eusl. 376,24). Le mot est attesté depuis l'Od., 68-70.
Hésiode, etc. Autre forme IX'Y)3w, -OÜC; (Sapho, S. et Ar. Aucun lie ces mots n'a de rapport avec cii]p dont le sens
dans des parties lyriques). est tout ,iilférent.
Dérivés IX'f)3ovlC; (E., etc.), à:'Y)30VL8EUC; «petit du Enfin le verbe OCr)lLt n'est qu'une survivance archaïque:
rossignol. (correction certaine Theoc. 15,121), adj. l'ionien-attique emploie 7tVÉcù.
dérivé !X1)a6vLOC; (lEsch., Ar.), se dit d'un sommeil léger Et.: Le verbe OC'l)ILL est apparenté à des mots de diverses
(:"licoc~ares, 4 D.). langues indo-européennes notamment skr. viiti. Il faut
El.: L'existence d'un digamma intervocalique est poser *a.w-ea 1 - à.F'rj-, le a. initial se retrouvant dans la
assurée par la glose d'Hsch. à:(1)80VŒ. A propos de à:&l8Cll, « prothèse» ci- et dans hill. llUwant- (ancien participe de
nous avons noté la vraisemblance d'une forme &:F-E:3- *!zwâ-); OCEÀÀex reposerait sur *~.w-el-; oc(.lpex sur*;l.ew- suivi
rlans la racine signifiant «chanter., mais cette fois nous d'un suffixe nominal en r. Voir outre Frisk, s.uu. OCEXM1.
~vons un élargissement long qui surprend. Le rapport et &1)/Lt, Benveniste, Ori.Q!.nes, 155.
~vec à:e:l8Cll reste quand même probable. Le mot entre
d'autre part, mais semble-t-il secondairement, dans la àiJp, ijépoc; : r. chez, Hom. et Hés. (excepté Tr. 549),
5érie des noms d'oiseaux comme Xe:ÀL86lv, ou d'animaux m. en att., avec gén. iitpoc; Le mot signifie toujours chez
comme ":EV6p1)3wv (cC. Chantraine, Formation 360 sq.). Homère le brouillard et notamment la vapeur qui s'élève
Voir aussi E. Fraenkel, Phil. 97, 1948, 161-176. du sol et reste en suspension dans la partie la plus basse
de l'atmosphère (cf. p. ex. Hes. Tr. 549-553). Le sens de
Ci')",L : «soumer. (Hom., poètes). Il n'y a qu'un thème partie basse (et un peu brumeuse?) de l'atmosphère se
de présent: OC1)OL, impf. dbj, infinitif à:1)/L&vext, pte. à:dc;, trouve li. 14,288. En' attique le sens usuel est «air,atmo-
moyen tt1)'rŒt, tt1)'ro ; impr. thém. !Xe, comme de CÜù (A.R. sphère », et particulièrement partie basse de l'atmosphère
1,605; 2,1228). _ par opposition à ext61)p, ce sens d'atmosphère s'étant
Dérivés: à:ljT'l) r. (cf. Hes. Tr. 645, 675) et &ljT'l)C; m. probablement alTermi au temps d'Anaxagore de Clazoménes
(Od. 4,567 si on lit nvdO'l/'t'ŒC;, Il. 15,.626, à côté de 3e:tvoc; (voir P. Louis, Rev. Phil. 1948, 63-72). Nom. sg. &1)p par
et avec une variante ci1)T'I)) , cr. Ed. Fraenkel, Nom. ag. dissimilation préventive chez Hom. et en att. (mais
2,134, Leumann, Hom. Wiirter 268. Il Y a peut-être aussi non nécessairement un atticisme chez Homère), l'ionien
un suffixe en t dans l'adj. à:1)crupoc; • agile, léger comme Hippocrate a le nom. analogique des autres cas Tj1)p.
le -vent (') _, lEsch. Promo 452 en parlant de fourmis, Inversement Le gén. att. ~poç est analogique du nominatif.
-27
gol. /XÔ';'p. La glose d'Hseh. ~p . olx-r)t-UX aTOtXç lxov. ù8a.p1J"' houilUe de farine (comiques) avec le doublet
fœ!L'LOV, AŒx<.,WC; serait identique au mot. liF';'p selon «6i]P7l (Hellanic.," pap.) et œ6l)p« (Sophr.), cf. Bekker, An.
Frisk, cf. Eran08 32, 1934. 54 (il compare suédois vind 1 351, 12 sqq., qui donne les diverses formes du mol
«Wind .., 2 c Boden .). (y compris une forme dorienne «IMper; pour «6épœ). Phryn~
Dérivés ijEp6c~i; brumeux (Hom.), cUPLOi; brumeux 14,11 explique que 1'«6cipcx se distingue de l'hvoç, boutlUé
(E. Phén. 1534) et. qui se t.rouvè dans l'air (pour homo de pois chiches, parce qu'elle est faite avec du froment.
~Ép~o~, voir s.u.). A dat.e basse cUpt't7j; et cù:pi't'~ ont. Dérivés : ci6œpW37)t; (Ruf.), 6.6i]p6)t-UX «t.umeur qui res-
divers sens techniques, cf. Redard, Noms grecs en -n)C;. semble à de la bouillie 1 (médecins). Composé «67JP07r~À7lC;
Factitif tardif ciEp60t-UX~. AÔpcx ne semble pas appartenir (pap.).
à ce groupe (il faudrait ent.endre fralcheur, brise qui Et.: Pline NH 22,121 dit que le mot est égyptien, ce qui
s'élève T), V. cb)/LL et sous œüpot. va avec le fait qu'il est attesté dans les papyrus mais ne
Composés assez nombreux, 7Jr;poCl.S';'c; est le seul usuel; prouve rien pour l'étymologie. l.'lta final du mol en attique
en outre, notamment des termes techniques, cUpO/LLylJC;, garanti par Moeris, 184, conduirai! à poser ci6IXpF«. L'éty-
litpolt6poç, ou expressifs et plaisants, ciEpoôcX't7jc;, -(3IXU6) mologie ne peut être établie. Un rapprochement avec à.6r,p
(Ar., PL), -(.U't'pé6) (Xénophon), -V7lxilc;, -éc; (Ar.), etc. ne convient pas (encore que les deux mots aient pu être
Et.: Le rapprochement avec cil)/L~ est aujourd'hui associés par étymologie populaire). Pourrait-on penser
unanimement abandonné, avec raison. Meillet, BSL 26, à la famille de lat. ador?
7 sql'!. a montré que le mot signifie proprement. suspen-
sion. et il Y voit un nom-racine *àFilp répondant à à.8a.PtlS : &<p6opoc; È7rl. yuvœLx,6ç, bd 8è aL8Tjpou anpf:ô;
&Fctp61. (Hsch.); 6.6cip&LOL . cxl /Ll) 8La:1trna:p6&U/LtvlX~ (Hsch.). Hypo-
Cette étymologie séduisante présente certaines diffi- thèse incertaine de Wackern9.gel, Kleine Schriflen 777.'
cultés, notamment. la quantité longue de l'alpha (cf.
Frlsk, Erano8 32,51-56 qui n'aboutit pas à des conclusions
nettes). On a pensé à poser un thème à redoublement ci8É"YELV : à.~ya:LV (Hsch., Et. M. 26,5), ti6éÀy&TQ:L
*Fa,L-Fl)p, cf. cxLwpcx, IXLwpc6), mais il n'y a pas trace de (Hp. Hum. 1) glosé par Gal. 8L't)6&rTotL, 8LEXl.UETiXL j et
F initial dans 6.FTjp, ct. Le:r:. Ep. 188. ci6é1.'Y7JTa:L· 67jÀci~7)"ra:L ~ 6À(61)"ra:L (Hsch.), ct. Erotian.
20,1 «6éÀY1JTa,L • Ba:xX&Lat; <p1)a~ 67jÀci~7)"ra:L ~ È7rLaltiiTCXL,
xa:~ ix6ÀLÔl)"ra:L we; xa:~ NLxa:v8poC; (voir Hp. de med. off.
à.~auÀos: hapax, Il. 5, 876 «f)cruÀIX fpylX «des actes
11) ; - en outre ci6éÀôtra:L • 8~1)6Eha:L (Hsch., An. Bekk.
criminels •.
353) avec le dérivé 6.6&À6ci~ELV· 8L1)6erv (Hsch.), mais
Et.: Probablement une altération de IXtcruÀOC;, peut-être
aussi 6.6éÀ8&Ta:L . 8L1)6eha:~ Ll~ox),ljç M&ÀLaaa:~t; ... Dioclès
pour des raisons métriques, d'après un modèle difficile
fr. 7 Kock (An. Bekk. 350).
à fixer (&1)I.U 1). Hypothèses indémontrables énumérées
Et.: termes obscurs que les glossateurs rendent par
cbez Frisk et dans le Le:r:. Ep. ; en dernier lieu Fraenkel,
«têter, presser, fIltrer", et pour lesquels il n'est pas possi-
Gl. 34, 1955, 307 sqq., propose de lire *ti(F)lacruÀIX,
ble de déterminer un prototype. La finale de 6.6éÀY&w
rapproche le mot de Laoe; «égal 1 (de * F~aFo; 1); il
pourrait être due à l'analogie de 6.!J.éÀY&LV. Le rapport
équivaudrait donc à à.&~X7);, 6.7rp~C; etc. Voir aussi
entre 6.6éÀ6trlX~ et ci6él..8trIXL (si les deux formes sont
a,(auÀoC; pour quoi Fraenkel tente de rétablir*à.F~aauÀoc; (1).
authentiques) ne peut être établi que par des hypothèses :
voir Frisk, avec la bibliographie, notamment Solmsen,
à.~O'upos, voir !J]/L~. Beitriige 9, n.l.
aUAoupos : ainsi Hdt. 2, 66, Ar. Ach. 879 dans un cWhlp, voir 1%(66).
,passage en béotien, Anaxandr. 39, S. lchn. 296; puis
IXLÀOUPOC; (Arist., etc.) m. ou f •• chat»; se dit. proprement
U~&6) : seulement présent et impf., surtout employé
du chat. sauvage, le chat domestique n'étant pas connu
au moyen au sens de «briller., mais en impJj..quant aussi
du monde grec, cf. Keller, Ant. Thierwelt 1,75.
la notion de lumière, éclat et chez Hom. toujours au
Quelques composés dans le grec tardif, notamment
participe (cf. L. Graz, Le feu dans l'Iliade, 78-88) ; l'actif
..lÀoupoôoaxtSç et œl.Àoupo't'Cicpoc; (pap.).
Cl:(66) post-homérique est généralement factitif • faire
Et.: Incertaine. Toutefois· le plus probable est d'accepter
briller », rarement intransitif. Le mot est presque ignoré
la vieille explication de l'EM 34, 8 Cl:tI,oupo~ mtpcX TO
de la prose attique, qui emploie xtlle.>. Enfin, chez Hom.
1l1o~vxtlL Œvciyr;w -n,v oùpcX" xa.I. xtw:i" et de poser
le part. fém. substantivé cd60uaœ (sei\. tn'OCl) déaigne un
un composé de *ou.ù.oç et oùpeX:; pour *ouù.oc; voir 80US
portique ext6rieur, où l'on pouvait originellement faire
œloÀo.;. Pour la bibliographie et d'autres hypothèses,
du feu, ce .qui I18mblerait rendre mieux compte du terme
voir Frisk.
que la notion qu'il était exposé au soleil (cf. Il. 9,472) :
ce portique se trouvait en principe • l'entrée de la cour
altToç, -ou : m .• aigle.) g.énéralement écrit en attique (Cl:ù;'1); le mot est rare au pluriel (cf. Il. 6,243). Sur
~ (cf. Lejeune, Plwnétique 216); œl"lTOC; Aratos 522 l'atf60uc:nx voir Lez. Ep. et l'article de Palmer, Tr. Ph. Soc.
est une forme purement artificielle. Les diverses sortes 1948, 97 sqq. Le terme semble propre à Homère et aux
,d'aigles sont indiquéeii Arist. HA 618 b. Emplois figurés_ poêtes alex. qui l'ont imité, mais revit en grec moderne
variés,: «étendard. (des Perses, puis des Romains), cons- au sens de • salle, salon ».
tellation Aquila, aigle de mer, raie ou royale (ct. De Saint- Composés de at(66) avec «V-, xtlT-, etc.
Denis, Vocab. animaux marins s.u. aquila), etc., mais Au verbe œ(66) sont apparentés : œ!6oc;, -01.1 • chaleur,
le plus important, en architecture, pour désigner le fronton, feu» (Eur. Suppl. 208 -.it Rhés. 990), avec le doublet
la couverture à double versant évoquant l'aigle aux ailes ex16oc;, -ou.; (alex.); et. œE66ç • br6JlJ, couleur de teu»
déployées, cf. Pi 01. 13, 21. en poésie, avec At6l) nom d'une jument; composé 1aiwt~60c;
Dérivés : ~ • aiglon. (cf. Chantraine, Formation • ftamboyant» (Il. 14,372); autres adjectifs ed8wv, -œwc;
364); adj. : ciénoç dans le provo cimo" Xll.pw ixuLa6) ; (exceptionnellement -ovo<;, cf. S. Aj. 223) • br61ant,
dtrclla1)Ç (tardif), Cl:ltr6c~ (Opp. C.), cxla-notio~ apparte- couleur de feu» en parlant du bronze, d'animaux, etc.
oantau fronton (inscr.), l'adjectif pourrait s'insérer (Hom., poêtes); Af66)v anthrop. en mycén. et en cree
dans les dérivés exprimant des mesures (Formation deà post.érieur; avec le doublet de valeur métrique différente
'/10l1li,49) ; des substantifs, tous de sens technique: c:ltrETl)C; œt601j1 seulement aoo. et dat. sg., épithète du bronze, du
· pierre trouvée dans les nids d'aigle (Redard, Noms greu vin chez Hom., cf. F. Sommer, Nominalkomposita, 119
en~. -TCÇ 51) et nom de la clématite (ibid. 68); enfin (sur la finale -(1)1 dont la valeur a fini par s'effacer, cf.
I1H1.out~at • fronton» (Hp., iJlSCt:iptions attiques, cf. Hés. Tr. 363, voir Formation du noms 257 sqq., Buck-:
Formation 187), et 1ÜT6)(J~ • couverture à double veraant » Pet.ersen, Re!1er8e Index, 382), deux ex. chez E.; enfin 1
· qui couvre la machine appelée Xù.&lVlj, • tortue. (Ath. «t66)7;O<; (Man.); autres adjectifs: att%e:r.c; «couleur, feu •
· Mecb.), cf. pour la d6rivation, Formation 279. Nic., et Cratin. 88, par contr. «l&Yj<; (ou thème en , cd%~ 'P).
·.··~..CompœM: ~ypuminoç, ~,ümiftoç, En outre le nom d'oiaeau de mer Cl:(6Utat, peut être le pétrel
xpUG!imIt;. Notez ckTocpOpoç =: 6ignifC' chez Plu. qui serait dénommé d'après sa couleur (cf. Thompson,
-33-
Greek Birdl s.v.) semble comporter un suftlxe de participe At6EpO- sert 1e premier terme dans quelques composés
parfait; mais cf. Szemerényi, Syncope 206. L'adjectif assez tardifs, comme cx16a:poljŒ.~6). cxt6cpo3p6fl'l( (Cines ••"
œ{6\voç n'est qu'une glose (Hsch., E. M.). Le thème a ap. Ar. Ois, 1393; IG XII 5,891. T~nos), iXUkpoÀ6yoç.
servi à fournir des noms de peuples, pA. A!6IX" tribu etc.
thessalienne (cf. Schulze, Ki. Schri(ten, 125 sqq., mais on At6-ljp, comme l'. vu A. Memet, BSL 26, 1925, 17, ......
a aussi voulu voir dans le mot un terme • illyrien ~, voir une création s~mi •• rUftcWle. faite par opposlUOn à ~p.
Lex. Ep. s.v. et surtout le composé n. pl. At6(oxEÇ • au Le mot ne peut donc .. rapprocher de l8œp6ç. dont le
visage brillé. avec une finale .-L- diversement expliquée sens est d'ailleurs al8ft dUrèrent.
(Lu. Ep. s.v.) enfin l'hapax ho~. créé pour occuper Il faut enfin rattacher à lit&' le verbe poéUque œl8ùocJ(..,
la /ln de vers A16LOmjtf,; (voir ibid. avec la biblio- surtout employé avec des préverbes et dont. le leDS oristDDl
graphie). Le mycénien a l'anthroponyme ailijoqo, dat. d'. enflammer. est MnSible dans plusieurs exemples :
ailijoqe = A16f.olji. cf. E. Tr. 344 ~L&,lcnm,\/ ,À6yat, Pi. P. 5,llxoc't'otLSUGcm"
Un groupe cohérent de dérivés présente un suffixe en 1 : tO"t'ta:v; P. 4,83 XOC't'll\6ûcrœL'\/ v6)'t'O" (en parlant de
œtilciÀ'I) s.f. «suie. (Hp., grec tardif) avec le doublet cheveux blonds), avec une image; l'image est également
«{6«Àoç s.m. (Hp., E.) d'où divers dérivés: chez Hom. claire 01. 10,89 XlXpotL6u~e: 6opuoov; cf. encore P. 1,87,
«i6IX.ÀOr;LÇ (qui prouve l'existence ancienne de otteaù..Ot;, Bacch. 20 B, S. fr. 542, Sapho fr. 2 Lobel où il s'agit de
pA. attesté en mycén. comme anthroponyme, avec en l'agitation des feuilles. Présent expressif comme l'indique
*
outre*AnotÀoFcvt; et At60tÀr0O'L, cf. Chadwick-Baumbach le sulT. -ôO'O'c.> et qui s'emploie volontiers au figuré. Dérivé
s.v.) • noirci par le feu., parfois • bri'llant. (Hés., E. inverse du verbe, XOC't'oti6ul; OflOPOt; Trag. Adup. 216, glosé
Ph. 183) et a:t6otÀéot; (alex.); a:16otÀLc.>V, -Lc.>,\/Ot; (Théoc. /) Xa:'t'a:LSUO'O'c.>V par Hech. qui rapproche également
7,138) épithète de cigales • bri'llées par le soleil. selon le Xa:'t'otï:<pMÇ : il s'agit de l'av. .e 8o~daine qui s'abat.
&eh. mais il s'agit plutôt de leur couleur brune; le suffixe En outre, otI6·yYf.ICt. éclat »(Plb.), cxt6ux-rljp • qui se meut
est probablement un arrangement métrique en fin de rapidement» (Opp.).
vel'8; œt6œl.W87)t; (Arist., Gal.) ; Clt61XÀ(8Et; . 't'à: tv 't'ij) O't't''!> Et.: Ces termes se - rattachent tous à la notion de
-ylW!LMt, i) 'rOUt; bd 't'ij) ~8Cl't'L O''t'IXÀa:YILOÙt; 'rOI) ~(ou • bri'ller ». Maie cette notion admet des applications
(Hsch.) doit désigner rouille ou moisissure, comme en diverses, d'où de grandes divergences dans les emploi~
grec moderne X«X\I~ (cf. éd. Latte avec bibliographie). qui peuvent aussi bien se rapporter à l'éclat du teu, et
Dénominatif a:t6IXÀoc.> • noircir de fumée. (E. El. 1140) à la couleur noire de ce qui est bri'llé, de la suie : ainsi
et passif -60!l4L (tardif); surtout le composé XOC't'otL6a:ÀOc.> a:t66t; signifie à la fois • brillant» et • bri'llé.. En outre
«réduire en cendres. (trag., Ar.) avec adj. verbal Clt61XÀc.>-rOt; il s'est produit des développements particuliers : l'idée
(tardif) et le nom d'action, plur. a:t6a:ÀWO'ELt; • nuages de de fraicheur et de froid qui dans a:I6po<; donne naissance
fumée 1 (Max. Tyr. 41,4). à a:t6peï: . XELfLri~eL; a:tSUO'O'c.> exprimant l'éclat a fourni
Sur la dérivation en -1XÀ- qui peut alterner avec r et n, diverses images et s'emploie au sens d'agiter (Sapho,
cf. Benveniste, Originu, 42-49. Une autre formation en Sophocle), et surtout cx16-1jp a constitué un groupe impor-
1 d'un type tout dillérent est attestée dans acl66ÀLXCt; tant et original.
n. pl. • ampoules cau8ées par UDe bri'llure» (Hp., Gal.), On rapproche skr. i-n-ddhé cil en1lamme " édha - «bois
qui pourrait bien avoir été créé sur le modèle de XOfl<POÀUÇ à bri'ller., le latin aedü, aut/Ü, autus, etc.
de BelIn voisin (cf. R. Slrômberg, Worlfiudien, 91-92). Enfin le rapprochement avec t6a:p6ç, 16a:tVELli est plausi-
Un dernier groupe de dérivés présente une suffixation ble, mais ces mots ne sont pas sentis comme apparentés
en r, le terme essentiel étant a:l6i)p, f., chez Hom. à Clf&, : voir s.v.
généralement masculin ensuite .la partie rayonnante,
la plus pure et la plus élevée de l'atmosphère» (cf. Il.
17,425, etc., et plus tard, outre les ex. des trag., Pl. Phéd. a.l..cér.).Àc.>- : seulement prés. et impt. • se frotter contre
III b, Tim. 58 dl. quelqu'un, le flatter., 8e dit proprement d'un chien ou
Quelques dérivés: ot'16P7) et ot'16pot «ciel clair. (Hom., d'un animal, cf. Phryn. PS 36 B., Babr. 50,14, Epich. 263,
poètes); Ctl6PLa: «ciel clair, beau temps. (Hdt., corn.); Olivieri (trag., com. et prose tardive). Semble un dénomi-
«t6poç • air clair et froid du matin» JOd. 14,318 a:tep,!> natif de ot(xaù..oç· xOÀot!; <œxot-n:wv> (Hsch.), mais le
lUItl XŒfLIi..<p 8e:8(.L7Jtdvov, le mot figure également chez substantif pourrait être à la rigueur un dérivé lnverse
Ale.). Adj. a:(6PLOÇ • clair. dit du ciel (Hdt. S.) avec le du verbe. Cf. aussi CXÙCtXÀ1j . timÉ't'Y) (Zonar.).
composé U7tIXL6pLOt; en plein ,air (Hdt., etc.). D'où ottepLO'\/ Et.: Inconnue. Pas de racine discernable: évidemme'1t
cour intérieure de la maison (Pap. Zénon 69764, Ille s. un terme familier.
av., etc.) cf. Chantraine, Rech. de Pap. 3, 1964, 7-15.
Gloses : IXt6pei:' X&Lflri~EL (Hsch.) et Clf6pL\IOV' xpc.>Lv6v a.ùe1ls, voir ctxc..
(HICh.), qui, pour le sens, se rattachent à ott6pot; de Od.
14,318. De même a:t6p~~c.>. ett6pt.tU.l, il;cxL6pLCi~6) signifient
chez Hp .• exposer à l'air frais ». a.tICÀOV : ou ciLXÀov, n. (mais HlCb. cite • forme
Composés tirés de ŒL6pa: : a:t6p'I)ycvÉ't'7)ç et Clt6p7Jy&Vijç masculine), repas du soir chez 1. Doriens (AlcQ1.. Epich.,
(HDm.). En outr; composés 8La:L6pot;, ÜXlXL6pot;, • à l'air cf. Athen. 139 b, 140 cl. En outre compoaés : ~
libre 1 (alt., hellén., pap., etc.). (Alcm.) écrit O'UVa:LyÀLct à Cos (SIG 1106), ~.
Dérivés plus tardifs, avec vocal. Il du suffixe : a:t6éPLOt; &8e:LX\la: (Hsch.), brcirXÀlX, etc., cf. BOlU"ruet, Le ItlcoRien,
«qui se trouve dans l'ott61jp. (trag., etc.), a:l6Epw87)ç et 148 n. 1. Enfin autre forme «lX'1OV (RICh., Suid.).
·oclB~~, œt6cpLw81jç, enfin II.l6cpL'njt; nom d'une pierre Et.: Inconnue. Un rapproehement avec Ilbui~Cl • )CIIIÀCi
Dl'éci1\l88 (cr. Redard, Nonu ,NICIen -'t'l)ç 51). (Hsch.) est peu probable et n'avancerait guère.
34-
aDu,vos, -ou : m. • cri funèbre. proprement rituel, technique de la médecine, etc. : ~cxt!J.Oç (surtout en prose),
cf. Ed. *Fraenkel, éd. de l'Agam. au vers 121, P. Maas, lvC%LfLoÇ (Hdt., fréquent chez Hp.), ~1;,cxtfLoÇ (Hp.), EÜCltfJ.Oe;
RE 9, 131, etc., parfois redoublé (trag.) ; parfois employé (Gal.) ; 'lcr;(CltfLoÇ (médecins) est aussi le nom d'une plante
comme épithète (E. Hel. 171), d'où l'adv, ClL/,tVCl (CaU., hémostatique, l'Andropogon ischaemona; ÀLq>Clt!J.Oe; (Emp.,
~fosch.). Hp.) ; oÀlylXt!J.oç (Hp.); mxXuClLfLoe; (Hp.) ; 7rOMClt!J.Oe;
Et.: Inconnue. Selon Paus. 9,29,8 sera,it issu de Cl! (Hp., etc.) ; uCPCltfLQÇ (Hp., etc.) ; outre ces termes tech-
Aivov • hélas pour Linos -, ce qui est une étymologie niques, des termes exprimant la parenté OfLClLfLoe; (Hdt.,
populaire. Boisacq suppose une origine phrygienne comme trag.), avec les formes renforcées ClÙOO(.LCtt!J.oç (S. OC 335),
pour tÀEyOt;, sans preuve. Semblerait composé de !XL cruvÔ!J.Clt!LOt; (Pae. Delph. 3) et le doublet aUVClLfLoÇ (tra
• hélas» et Àivoc;( voir s.u.). giques) ; on rattachera au même groupe la glose OCCPa.tfLOt .
Œ7rÔyOVOt, EUyEVe:LÇ (Hsch.).
atl-l-a, --ro:;; : n. c sang -, terme usuel depuis Homère Les composés en -Clt!J.0ç ont donné naissance à quelques
jusqu'au grec d'aujourd'hui. Fréquent dans Il., notamment dérivés en -ClLfLLCl, -lXtfLÉW.
dans des descriptions de blessures; noter Il. 16,162 cpôvoc; c) Deux composés en -OCLfJ.OC"t'OÇ semblent occasionnels:
xEfLCl"t'OC;;; plur. Clt(.LCt"t'Cl «des.J1ots de sang - (lEsch. Ag. Œva.L(.LCt"t'Oç (lEsch., Eum. 302), q>LÀal!J.Cl"t'OÇ (lEsch. Sept
1293\. Employé dés la langue homo pour désigner la 45, E. Ph. 174, Rh. 932).
parenté par le sang, cf. Gd. 8,583 Clt!J.OC "t'E XClt y~voç ; l'iiombreux adjectifs dérivés: CltfLlX"t'ÔEtÇ (Hom., poètes).
Od. 4,611 CltfJ.Cl't'OC;; dt; ŒyaOo~o. a.LfJ.Cl't7jpÔe; (trag.) avec le doublet IXI!J.7)pôç rare et tardif,
Le mot a tenu une place importante dans la composition, a.lf-LClÀÉot; (tardif), Cl1!J.Cl"t'W7rÔt; composé (cl, IlcjJO!J.lXt, etC.l
soit comme premier terme, soit comme second terme. dont le second terme n'est plus senti que comme suffixt
Comme premier terme les exemples les plus remarquables (E.), avec le doublet cxl!J.W7rÔe; (tardif) ; la prose d'Arist.
sont: use d'autres formations ClI!J.Cl"t'txôe;, ClI!J.cl"t'Lvoe;, ocI(.LCt"t'W/l7)e;,
enfin chez Lucien CllfLW/l7)e;. Substantifs : ClI!J.â::;;, -â:8oç
l 'XLfJ.Cl-roÀotXÔt; (lEsch.), ~W't7jt; (Ar.), -ppôCPOt; (lEsch.),
«flot de sang» (S. Ph. 695); Cll(.LCt"t'L't7je; f. -"t'~Tte; désigne
-ppUTOÇ (E.), -cr"t'ClYl1C;; (lEsch.) ;
la pierre hématite, une plante, sorte de basilic, un vaisseau
'2, IXlfLClxouplClL «offrandes de sang au mort -, le second
sanguin, etc. (Hp., Thphr.), cf. Redard, Noms grecs en
terme étant apparenté à XÔPOt; • ra~_asiement. (Pi.);
. -'t7je;, 51,68,102; ClI!J.â:"t'tov diminutif, mais aussi nom
ëtlfLxi.wtjJ • épanchement de sang» (cf. pour le second terme
d'une espèce de boudin (SIG 1002, Milet, 1025, Cos);
obscur ~i,([ÀW~, CltyLI,w~), d'où le dénominatif CllfLcxÀwmâ:w
a.lfLCl"t'lcx soupe au sang à Sparte (PoIl. 6,57). :Pour Clt!J.WV,
et. l'adj. cdf1.XÀwlh)ç (sic), selon Érotien 64,9 ;
voir à la suite des composés.
3; iXif1.o5acp+,ç (S.), -f3ôpoe; (Arist.), -/lWpOV plante,
Verbes dénominatifs : 1) CllfLoccrcrw, fut. -1;,w, ao. -1;,cx
ornbanche crumta (Thphr.), -pp xYI1e; , -PPlXyÉ:W, -pplXylcx,
• ensanglanter» (ion.-att., surtout tragiques), rare au
-PPlXyLXÔt;, -pplXyW/l7)ç (médecins) ; -pplX\I't'Oe; (E.); -ppooç,
sens intransitif; part. Cltf%C%x"t'ôe; d'où Clt!J.IXX"t't)(Oe; ; nom~
-PPO&W, -PPOLCl, -ppOLÇ, etc. (médecins); -ppu-roç (lEsch.,
d'actions rares cxt!J.Cl1;,te;, ClI!J.OCYfLÔÇ ;
1 G XII 5,310) ; -cr't'Cl:IJÇ (E.) ; -cpôpux"t'oe; Od. 20,348, etc.
2) Selon le type connu des factitifs, ClI!J.Cl"t'Ô<.:l (ion.-
Ces composés suggèrent deux remarques. D'une part
attique), avec le nom d'action cxL!J.â:"t'wcrtt; (Gal.), et le
quant à la forme : le type CllfLCl- est le plus rare, mais
~oubl;t 1X1f1.0W supposé par la glose d'Hach. Cll!J.w67) .
ancien; les types a.lfLCl't'O- et CllfLO- se font concurrence,
7l!J.Cl"t'wO-r, ;
mais CllfLo-, déjà attesté chez Hom. pour des raisons
3) ClLfLCl"t'l~w • tremper de sang» (lF.sch. Supp. 662),
métriques, tend à s'étendre aux dépens de 1X1fJ.IX"t'o-. D'autre
«sucer le sang - (Arist.) ; p.-ê. ClLfLCl"t'â:W (Alcm. 68 P.).
part, pour le sens et l'emploi il y a deux catégories: l'une
At(.LCt subsiste en grec moderne.
appartient au vocal:ulaire poétique et expressif, l'autre
Et.: Il n'y a pas de nom du sang commun à tout l'indo-
au vocabulaire technique des savants et des médecins.
européen. On remarque que ces noms sont volontiers
Les composés dans lesquels CllfLCl figure au second terme
5e repartissent en trois types :
de genrll inllnimé. Il est probable que ClI!J.Cl a remplaoé le
vieux nOlll fcxp, également inanimé, par suite d'un tabou,
a) Il y a d'abord un type en -!J.wv, -!J.ovo~ attendu
cf. W. Havers, Spracktabu, 182 sqq. Le mot 'tant un
dons les composés, d'un dérivé en *mQ, avec le vocalisme o. substitut, diverses étymologies peuvent être propOlées,
Ce type semble le plus ancien, et c'est le seul atteité chez mail !lon démontrées. Depuis Fick on a souvent repprpché
Horn. : ŒVCl(fLwv, (Hom. Il. 5,341), épithète dea dieux; cr:lf.14 dll v.b..a. ,eim «miel vierge -. D'autres, avec SOIllPler,
OfLClLfLCJ>V (trag., Hdt.) ; cruVO!LCl(!J.CJ>V (lEsch., E.), cru\ICILfLCJ)v Laut.tuc1i~n 29, pensent à skr. i,- • sève, breuv,ge»
iE.; IG XII 8,441 Thasos) qui expriment la parenté par AUO\.llle de ces hypotbèses ne s'appuie sur un CQmwen-
le ".mg; en outre 7roÀucxlfL(a)v • sanglant. (JEtch., Suppl. cem.nt de démonstration.
840); tvlXtfLCJ>v, équivalent de lvC%t!J.o~ hapax douteux
Hp. OS8. 19; enfin des gloses de lexicovaphes comme
tptJ.a.tfLCJ>V (Hach.) et è7rClLfLoV~~' cir.éyOVOL (H,ch.) où q..MQ,IUo. : f. clôture d'un terrain (Gd. 18,359,24, 224,
l'on notera la psilose; de ces composés a été tj,cé ClI!J.wv Bdt. ctc;, examples aisez nombreux dans des inacripf,iOJUi).
«sanglant. (E. Hec_ 90). voir aussi s.v. ClLfLCJ)V; à quoi Terme du vocabulaire rustique désignant u.,. olôtpn
il faut peut-être joindre le nom pro E1'>Clt!J.(a)V, d'où AtfLCJ>v, qui est décrite par les scholiutlilS tantôt comm~ étant en
cf. Bechtel, Gr. D. 1,203; Risch, Wortb. der homo Sprache épine, tantôt en pierres sèches. En fait les témoignages
205 ; donnent généralement à penser qu'il s'agit d'un mur en
b) Les composés en -Clt,LOe;, avec voyelle thématique, .~ierres sèches, cf. Od. 18, 359 cxl(.LCtcr~ch; ÀÉywv, Hdt. 2, 69,
sont post-homériques, plus nombreux que les composés '138, cf. encorJl l, 191 où il s'agit d'un mur de briques;
en -ot~\1 et tiennent une certaine place dans le vocabulaire Theoe. l, 47; 7,22, IG XII 3, 248 (Anaphe). Le mot
35-
a peut-être pu s'appliquer à des clôtures d'épines, mais des composés en -IX(~V s'est inséré dans la formule de
on n'en trouve pas d'exemple net (cf. pourtant Od. 14,10 où Il. 5,49. Le rapprochement avec cxlILUÀOC;, n'est Ilatisfai~
un mur de pierre est couronné d'épines). Enfin dans sant ni pour le sens, ni pour la forme. Voir Lez. Ep.
d'assez nombreux textes épigraphiques, cxtlLCXO"Lcl désigne S.U.
non la clôture, mais l'enclos, cf. L. Robert, Sanctuaire
de Sinuri 79-81 avec la bibliographie, Hellenica 2, 137.
Le sens supposé de clôjul'e d'épine est justifié dans les
a.LVOÇ, -Tj,-6v ~ adj. «terrible»; dit chez Hom. d'un.
sentiment, de la bataille, du destin, de dieux et notamment
scholies par un rapptôêhement avec cx11LclO"O"6) quf n'est
de Zeus (cf. Il. 1,552, etc., CXtV6TCX~ KpovL81J). L'acijectif
qu'une étymologie pppulaire. En revanche on peut associer
est presque unIquement hom .. Nombreux exemp~ de
œ!JLttcl"Icl à la glose\ a:ilLot· 8pUILOL, A1oxuÀoc; Ahva:La:LC;
l'adv. cxtvwc; c t.erriblement », quelquefois «excessivement,
(H8ch.). Sur l'accent de cxtlLCto"Lci, voir Scheller, Oxytonierung
à l'extrême., cet adverbe étant encore employé chez
87 sqq.; sur la structure du suffixe, Chantraine, Formation
Hdt. et les trag.; sur l'expr. superlative cxLv6&v a:lvii)c;
82: -iJ.IXO"tOC doit reposer sur -1La:'t'LIX ce qui suppose peut-
cf. Chantraine, Gr. H. 2, 151, et une hypothèse peu vrai-
être un thème en -*mQ.
semblable de M. Leumann, Hom. Worter 258 ; noter
Dérivé: IXliJ.a:O"t6)8i)c; (PL). Composé CXtILCXO"LOÀOyéc.> (com.).
l'emploi adv. de l'acc. neutre a:tVŒ, cf. M. Leumann,
Et.: II serait surprenant qu'un mot de ce genre ait
ibid. 166. Enfin le composé singulier È:7ra:tvi), épithète de
une étymologie indo-eùropéenne certaine. Le rapproche-
Perséphone chez Hom., semble résulter d'une mauvaise
ment avec lat. saepes est lointain et ne se laisse pas
coupe de mots dans des formules du type È:7t' (en outre) cxLvi)
démontrer.
(M. Leumann, ibid. 72).
L'adjectif n'a pas fourni de dérivéA>, mais sert de premier
a4LuXos : adj. «trompeur., cette tromperie étant terme dans un assez grand nombre de composés poétiques
généralement réalisée par un langage flatteur, dit surtout dont voici les plus notables: chez Hom. a:LVŒpé't'7) (vocatif)
de paroles, cf. Hes. Tr. 374 a:liJ.uÀa: X6)'t'D.ÀOUO"IX à propos • à l'affreux courage. (Il. 16,31); (XLVO!J.OpOC;, IXLV07tIXe+"
d'une femme; plus rarement dit de personnes (S. Aj. 389), (voc. zéro dans le second terme pour des raisons métriques) ;
de renards (Ar. Lys. 1268), de l'amour (Pl. Phdr. 237 b) ; on a en outre cxlvoya:!J.oc; (E.k -Mxpuc; (IG XII 7, Il5,
avec le doublet métrique cxl!J.uÀtoC; (Od. l,56, H. Herm. 317, Amorgos), -8puTM'oC; (Théoc. 15,27, leçon dout.euse),
Hes. Th. 890). Mot poétique. -8puql1)C; (Antim.), -ÀCXIL7ri)c; (lEsch.), -Àex't'poc; (lEsch.),
Composés: 1X1!J.uÀolL1)nrc;, épithète d'Hermès (H. Herm. -Àé6)v (Théoc.), -7rCXpLC; (Alcm., E.), -7rŒ't'J)P (lEsch.),
13), -nÀ6xoc; (Cratin.), -qlP6)V (Cratin.). -'t'ciÀcxc; (CalI.), etc. La plupart de ces composés sont des
Dérivé: IXl!J.uÀLIX (tardif). hapax, ce qui en définit le caractère.
Et.: Le suffixe -uÀoc;, qui se retrouve dans O"'t'6)!J.uÀOC;, Et.: Terme expressif sans étymologie, ce qui n'étonne
semble expressif et familier. L'étymologie reste incertaine. pas : on a rapproché skr. énas- «crime >. Bihliographie
Souvent rapproché de a:E!J.6)v, ce qui n'avance guère. dans le Lex. Ep.
Risch, Wortbild. der homo Spr. 113, suppose qu'une fin
de vers 1X!iJ.UÀO!J.1)'t'J)c;; (cf. H. Herm. 13) a été créée par le a.tvos : m. se dit d'abord de paroles, de récits chargés
croisement de aJfLova: 6-1jp7)C;; et 7rOtKtÀOIL-Ij't'7)V. - L'autre de sens, ainsi en Il. 23,652 et 795 ; Od. 14,508; cf. encore
explication qui rapproche v.h.a. seim «miel vierge. est .lEsch. Suppl. 534, Ag. 1483, notamment une fable instruc-
encore plus en l'air. tive (Hés., Tr. 202; Arch. 81,89), enfin un éloge (Od.
21,1l0, puis grec postérieur); le mot est épique, ionien
(Hdt.), poétique. Enfin, il signifie «décision. à Épidaure
a.ltw8ÉII) : «avoir mal aux dents. (Hp., Cratin.), d'où
(IG IV' 1,71), cf. à Delphes, XŒ't" otIvov opposé à XŒ't'à:
Il!f.L6I3Loc «mal de dents., engourdissement des dents
(Hp., ArisL, Dsc.); d'où le verbe de maladie cxl!L6)8tŒ6) tjJ1)'l>LO"fLot (SIG 672). Le mot usuel en ion.-aU. est
f7ra:LVOC; «approbation, éloge., notamment «éloge écrit-,
(Hp. Arist., etc.), puis a:!fL6)8ta:crfLOC;; (Hsch.). On admet
distingué par Arist. de ~lLtOV; 7tOÀVa:LVOC;, épithète
que IXliJ.W8'1)ç (Ga!.) est un dérivé inverse de a:l!J.6)/Ha:.
d'Ulysse (Homère), peut signifier «illustre. ou «aux
On estime que IXL!J.1I)8tŒ6) a donné gr. m. !J.ou8tw, !LOU8tŒ1;6)
paroles pleines de sens, (cf. B ach tel, Lexilogus ji.v.) .
• engourdir '. -
Enfin, Hdt. offre deux ex. du féminin : tv cxtVIJ Èwv
Et.: On a supposé que le mot est un composé dont. le
(3,74; 8, 112). Nombreux anthroponymes en -a:tVO~,
second terme serait. appare.!lté à b8&>v. V. Solmsen,
comme IIoM-Cl~voc;.
Beitrage, 25 sqq.
Dénominatif: cxlvé6) , cxlvi)o"6) , j\V7)0"a:, etc. ; adj. verbal
IXtV7)'t'OC;, (Pi.; IG IV, 1607) et -troc;; (les formes en a:lve-
a.t"",v, -ovac;; : hapax Il. 5,49 I:K~v8ptov a:flLovlX sont postérieures à Hom., peut-être dues à J'analogie de
&i)p'I)ç de sens inconnu. Les scholies comprennent «habile vetxt6); cf. Wackernagel, Spr. Unters.lSO sqq.), «affirmer"
à la chasse. (en rapprochant. 8a:-Ij!J.6)v et 8cxL!L6)v!). Le (cf. lEsch. Ch. 192) «approuver, louer', etc. (noter le
contexte exige seulement que le terme convienne au sens pOlitique 1> 8ii!J.oC; CXl~L, 1 G IX 1, 119 Loer.). Il
complément &i)p'I)ç:-Cr. dans l'ant.hroponymle 'I=a:LIL6)V existe un présent at.hém. éol. cxtV7)lLt (Hés. Tr.683). Noter
A(lLovo~ (Bechtel, Gr. D. l, 203). les anthroponymes du type AlV7)aLaiqLoc;, etc.
Et.: La seule étymologie formellement vraisemblable Composés : rna:tvé6) (-tO"6), -eO"cx, etc.) «approuver,
consisterait à tirer le mot des composés en -a:LIL6)V consti- louer., qui est la forme usuelle en ionien-attique; en
tu6s avec œtf-tO', le mot a:r!L6)V signifiant d'ailleurs sanglant outre: 8tCXtvt6) « décréter' (CoUitz-Bechtel 2642, Delphes),
clIez E. (voir sous a:!fLa:, avec la mention des noms propres). 7rlXpa:tvé6), auVlXtW6), XŒ't'a:tvt6) ;- enfin quelques composés
JIaJs il resterait à déterminer comment cet Gtl~v extrait à double préverbe : O11W7tGt,\Ié6), auIL7rCXpCIU~.
Cltvos 36-
Peu' de dérivés nominaux : extvtaL<; (tardif), mexLwcnl;; aident mal à en fixer le sens; cf. tXv&iv' iv ÈlCTlkatt l}:tt
et surtout 7tCXp11(~ (lEsch., Hdt., Thuc.) et I1tVJ)1nÇ 'ro ex 8'IJÀoi 8è TO miaœtv (Paus. Gr.) ; cctV6lV • 7r't"laa6lv
. (turdif),tdvén)ç et mexLvé't"')ç (Pl.), 7tCXpCXLvtn)Ç. (Hsch.) ;.!icp'ij_' Ixoljla; (Hsch.) ; cX'f'ii-t . -ro -me; bma!dvo:e;
Autre dérivé verbal cz:lvtt;ofL(n • louer • (Hom.), doublet XpLeClt; TCX'C; xtpat Tp,ljI«t (Hsch.); ~Vttt; . x61j1a;t; (ibid.).
rare de extvÉw (cr. Schwyzer, Gr. Gr. 1,736). Le terme semble comporter étymologiquement un F
Présent constitué sur un thème en gutturale otlVLo- initial, cf. chez Hsch. yiivCXL (= Fii_t) . m:pmTLocxt ; cf.
ao~o:l (fut. a;Lvt~0fL!XL, Bor. llvLE;!ifLllV, au sens passif
Solmsen, Unt. 280. On rattache à ce grQupe de façon
nv!x.6Y)v, ~VLyf.Lt%L) • dire des paroles significatives., donc plus incertaine le nom propre ..AvtoC; (Fick, KZ 42,
dimciles à comprendre (ct, E. Ion 430), finalement «parler 146 sqq.) et surtout le patronyme argien Fcxvt'ô":C; (Bechtel,
par élùgmes • (non hom .. mais PL, trag., ionien-attique). KZ 46, 1914, 374; Gr. Dial. 2,514).
Avec ce sem particulier, dérivés assez nombreux: ex(VLY!LCl L'ex long de àvÉ<o> est énigmatique: on a posé ·&.FClVé:6l
(PL, etc.j, d'où -!La;-rG>811C; (lEsch., PI.) et les termes tardifs (avec prothèse ?) ; cf. SOlmsen, o. c. 272.
-Tlocç, -ou, -TlO"t"i)Ç, -·t'Lx6c;: CXLVLYfL6ç (ion.-atL); exYvt;tC; Et.: Incertaine. On pense à lat. uannus mais le rappro-
(Plot.); ŒtVr,x"t"i)p (S.), -x-n,ptCùC; (lEsch.) ; -x"t"i)ç (Timon chement est indémontrable.
-13) ; I1IVL>!T6c; (S.).
Sur le sens de odvoc;, cf. E. Hofmann, Qua ratione ~7r0C;, o,lS, cxly6c; : f. «chevre., depuis Homère (où le mot
\LüOO;, 11(1I0C;, Î.6yoC; in antiquo Graecorum sermone adhibita est parfois masculin, selon les exigences de la métrique),
sint, diss. Gôttingen 1922; v. aussi Verdenius, l'tfnemosyne mais le grec moderne dit xcxTaLxcx (voir J. Psichari, Mélanges
1962,359. pour le Cinquantenaire de l'Ecole des H.E., dam la Biblio-
Les emplois divers des mots de celte famille se ramènent thèque de l'Ecole des H.E., 1922, 303-345) ; désigne chez
à la notion de dire des Pa.l:oles chargées d'importance ou Homére tantôt la chèvre sauvage, prob. ibe.c, soit la chèvre
de sens, d'où le développement particulier de CllvLaaofLcxL. que l'on élève en troupeaux. Le mot a en outre servi
Alvoç doit être une formation nominale répondant à désigner de façon certainement secondaire un oiseau
il un verbe *cLtvorLcxL, comme cxI6oc; et cxHl6c; à côté de aquatique qui est une espèce d'oie, enfin un météore
(lÏ6Ctl. Ce verbe n'est attesté que par le composé cXV~tVOfLo(L, enflammé (ArisL), une étoile (Aratos), la Chèvre. - Sur
impf. tivoclv61LlJv et 7)va;tv6fLlJV, aor. cXV7)vO:1LlJv • refuser» l'emploi de ClYyEC; chez Artémid. 2,12, voir sj!us CCLytCCÀ6t;.
(H~m., poètes, rares ex. chez PI. et D.), cr. Il. 9,679, etc.: On a un composé très ancien, comme le montre le fait
employé ave(' l'inf. III. 18,450 et 500, cf. Chantraine, qu'aucune voyelle ne figure à la fin du premier terme,
r;r. H. '2,330, etc,), parfois avec le part. (lEach., Ag. 583, ce qui correspond à un type mycénien: exL7r6Àoc;, composé
etc.) Le mot s'explique au mieux si l'on pose un *a;tv01LCXL de ClLY- et d'un second terme qui se retrouve dans (3oux6-
~ ~tfirmer. accepter " rendu négatif par le préverbe (ivCl-, ÂOC; ; voir sous 7rÉ:Àw. POttI' la chute du y, voir Schwyzer,
d'après ocvaveuw, P.tc. (cf. aussi s.v. cXvO:). Gr. Gr. 1,398. Le mot signifie «chevrier. (hom., etc.)
et a fourni le dénom. exL7rOM<O> (lEsch., Lys., etc.) ; le dérivé
Et.: Incertaine. On rapproche goL aiPs, v.h.a. eid
nominal CXL7r6Àtov, généralement au pl. OtL7r6ÀLa; «trou-
«serment " cr, Pokorny, Il.
peaux de chèvres. (Hom., Hdt., etc.); enfin a;t7roÀr,x6e;
(Théoc., Cal!.).
ClLVUflo" seulement thème de présent • prendre, Pour la glose d'Hsch., qui semble expliquer OtL7r6Àoç
saisir '. notamment en parlant de nourriture. Le mycénien par xO:1t7)Àoc; 7rcxpœ KU7rplotç, deux solutions ont été pro-
a l'anthroponyme ainumeno = AlvufLtV6e;. posées : a) ~l. Leumann, Hom. Worter, 27l sqq. pense
Emploi avec cX7rO-, avec quoi le verbe forme parfois un qu'elle repose sur une mauvaise interprétation de Od.
·composé, • enlever. une armure. le retour, la gloire; È>!.-, 17,247 sqq.; b) K. Latte corrige cXL7rOÀOe;' xO:1t7)Àoç,
notamment dans la. formule È;atVUTO 6u1L6v (Il. 5,155, en posant ci:"!: = Œt:L et 7rOÀOüVTex, cf. ÉfL7rOÀT), ÉfL7roÀCi<o>.
ete.) ; auv- rassembler» (Il. 21,502). On trouve dés le vocabulaire homérique des composés
avec le premier terme ~ CXtyl-, quelle que soit l'origine
Terme archaïque, uniquement épique et, du point de
de l'iota : Cllyt6!i't"')C; (Pi.), -(30TOC; (Od. 4,606, épithéte
vue grec, isolé. Mais il a donn~ un adjectif f~aLToç (Hom.,
d'Ithaque), AlyLxopELe; nom d'une des quatre anciennes
A. R., poètes tardifs) «enlevé du reste. donc «de choix,
tribus en Attique (chevriers: on rapproche traditionnelJe~
d'élite., épithète de rameurs, d'hécatombes, de vins.
ment le second terme de la famille de x6poc;, etc.), AtyL7ra;v,
Autres termes plus éloignés appartenant à la même
famille : a!TÉw qui est dérivé d'-aLToc;, cz:tacx, cxhLct, p.-ê. AtyL7rÀcx)'XTOe; (lEsch. Ag. 303), OtlYL7r6811Ç, -rrupoc; (voir
la note de Gow à Théoc. 4,25). Pour cxtyO-tljl et a;tyO-<o>IjI,
8!a.tTIX.
voir s.v. Voir aussi CXlYLCXÀ6ç.
El.: Racine 'ai- (ou ·:J.i-); cf. tokh. B ai- «donner.,
On admet qu'un composé de ce type est attesté en
hUt. p·ai, et, d'autre part, avec le même type à infixe
mycénien dans ai-ki-pa-ta que l'on traduit par. chevrier »,
nasal et sumxe u que le grec, skr. in6ti (cr. Benveniste,
cf. 7ra;7rTa;LVW ou 7rCXTÉOfLClL pour le second terme? cf.
Originu, 161).
Chadwick-Baumbach, 168. Autre hypothèse de Heubeck,
IF 68, 1963, 13-21.
CltVW': • battre ou vanner. le blé ou monder l'orge Sur les noms de lieu comme AtyCXL, Alycx1:o<;;, AtyLVCX, etc.,
'(Pherecr.) ; inf. aor. l)vcxt (Hp.), avec le doublet Œ-Vlt6l qui peuvent être indigènes, cf. sous cxlYlcxÀ6e;, a;tyEtpOC;
(Ar" ".. 694, avec une variante ClLVe:i:6', Paus. Gr., p. 162, - et Sommer IF 55, 1937, 260. Mais ils doivent avoir été
Erbse) et le composé œcpa.vÉ6l (Ar., Cau. 394 avec une rattachés à cx(Ç par étymologie populaire.
var. œ9aÛEt). Un certain nombre de composés présentent au premier
Des diverses gloses qui se l'apportent .à ce terme rare terme la forme a;lyo-; ils sont généralement tardifs
37 . ,
Ul1rUÇ
et BOuvent. techniques œlyo6«T7jç, -f3o<JX6ç, IXtyo&qÀotç eomposés poét. :àttoÀo6<:lp~. "'l1t~. -nc:.)Àoc; «aux
«engoulevent », -XEpele; • fenugree ", -xÉPCI)ç • Caprieorne », coursiers rapides », tous ehez Hom. En outre otloÀ06p6vrœc;
-7tp6aCl)7toc; (Hdt. 2,46), œty61j16cùtLoc; nom d'une pierre· (Pi.), -8e:Lpa.; (Ibye.), -3(a)poc; (Epimen.), -t.t71TLÇ «aux
précieuse. En outre œtYCl)n6c; signifie « aux yeux de chèvre -. pensers subtils. (Hés., lEseh.), -lS"rotJ.OC; «aux paroles
A[yœypoç «ehèvre sauvage. est en réalité un juxtaposé, ambiguës. (lEsch.), ete.
cC. Riseh, IF 59, 1949, 287. Dérivés peu nombreux. DénominaUfs: œl6llc,) .remuer,.
Dérivés: octyet.oc; et œtycoç • dtl chèvre» avee le Bubst. (hapax, Od. 20,27) ; ŒloÀ(?;CI) • tromper .. (S. ".. 912, mais
a:lybj • peau de ehèvre. (Hom., etc. eC. Formation 50) . cf. plus bas), avec le dérivé IXt6ÀtGj1Œ «modulation d'une
attesté en myeén. SOus la forme aiza, ef. Chadwiek- lyre» (S. Ichn. 319); a.loÀŒotLlXt • être agité» (Hp. Mul.
Ba'Umbach sous IXl;; autres adj. tardifs: IXLyLVOC; (pap.), 2,174b) avee le eomposé bIXLOÀ&.CI) (ou -~CI)) • troubler»
avec chez Ps. Dioseoride OC(YLVOV = XWVe:LOV, IXIYLx6c; (E. Ion 549), avec les dérivés tinlXL6À7)tLlX «rourberie.
(pap.) avec ehez le Ps. Dioscoride cxlYLx6v pour désigner (lEseh., Ar.), <X7tIXL6Àl)mt; (Sch.), et <X7t('[L6À7), déverbatil
1'&YPlilaTLc;. Dimin. ; cxlytaLov (eomiques) et IXIY{<JXoç (lEseh.), personnifiée (Ar. Nu. 1150); exto)lw = 7tOLXLI.ÀW
(Délos). Le myeénien a p.-ê.un dérivé de ext~ dans aikeu (Pl. Crat. 409 a), avec le dérivé a(6);l)aL;' «mouvement
pour la deseription d'un trépied; pA. déeoré de ehèvres. vif» (sch. Pi. P. 4,412).
ou pou,'vu d'anses en têtes de ehèvres, cf. Chadwick- Rares dérivés nominaux : Otto),Liiç sorte de poisgon
Baumb3ch, 1. c. Sur IXtyLÀOC; «folle avoine» (Théoe,), tacheté, cf. Strômberg, Fischnamen 23, Thompson. Fislw;
cf. CdyLÀCI)IjI. Sur IXlylc;, voir s.v. s.v.; ext6Àe:LOC;' 0 1I:OLX1.I..0C; (EM 33,32); IXloÀŒetç ,
Et.: At~ est identique à arm. ayc, et e'est tout, ee qui 7tOLKLÀOUt;, 't'IXXe:'iC; (Hseh.); enfin" le nom propre AtoÀwl;
n'étonne guère pour un animal qui n'est pas • noble - « éolien» (idée de vivacité? ou de peuple mélangé ?) avec
comme le eheval, le bovin. On notera aussi le voealisme des dérivés, notamment IXtOÀt~CI), jouer dans le mode
ai étranger aux alternances normales et que Meillet éolien.
jugeait populaire. Aussi Speeht a-t-il pensé, sans raison Et.: Il est eertain que le sens originel est « rapide, vi! ».
décisive, que le mot aurait été emprunté par les Indo- Deux explications ont été prineipalement proposées.
Européens à leur entrée dans la péninsule des Balkans D'après Fraenkel, Gnomon 22, 239, de * Fa.t-FoÀ-oç avec
(KZ 66, 1939, 13 sqq., Die AUlfbreitung der Indogermanen, dissimilation duF initial, apparenté à e:[)1C1), avec le
10 sqq.). Toutefois, il est naturel de rapproeher de IXL~ l'av. sens de «tourner », etc. Selon E. Benveniste (BSL 38,IOÎ),
(à vocalisme zéro?) izaéna «de peau 1 (originellement famille de skr. éiyu- • force vitale », gr. OttFwv. etc. avec
• de peau de ehèvre» ?). P. Thieme, Heimat der indog. suIT. -oÀOC;, ce qui peut paraître embarraHsant. Il l'tlste
Gemeinsprache (Abh. Akad. Wiss. Mainz 1953), 571, la diffieulté de définir le rapport probable entre etL6),oç
admet que la ehèvre est l'animal bondissant, ef. skr. et IXI.éÀOUpOç (eC. aussi Beehtel, Lexilogu8 s.v.l. Voir en
éjati, ele. Et il reste à se demander quel rapport le terme dernier lieu R. R. Dyer, Gl. 42, 1964, 127-129.
grec et arménien pourrait. présenter avec l'autre nom de
la chèvre de forme voisine, attesté par Iller. ajt!- • boue »,
aJti • chèvre », etc. utovQ.w : • baigner, humeeter. terme médical surtout
attesté chez Hp., ete.
Composés avec iv-, ~-, h-, XotT-, fLET-, 7tpoa-.
cù6Aos. -7), -ov; le sens premier est «vif, rapide» : se Dérivés ocloYl)j1Œ, 1ltt6v')au;.
dIt chez Hom. de guêpes, de taons, d'un eheval rapide, Et. : Pas d'étymologie pour ee terme évidemment
d'un serpent qui se tord vivement; mais aussi de l'éclat teehnique .. Bibliographie chez Boisaeq et Frisk.
scintillant des armes, du métal. Le nom de bœuf aiWDNJ
en mycénien peut signifier. vif », ou «lustré» ('1), cf.
M. Lejeune, R. El. Gr. 1963, 6-7; P. Chantraine, R. Ph.
1963, 12-13; Mühlestein, Studi Mie/mû 2, 1967, 42 sqq.
Les poètes postérieurs (trag., etc.) e.mploient le mot au O,L1TUS, -e:ï:et, -u : « haut et escarpé. (Hom., lyr. rare danb
sens de • scintillant» (épithète de la Nuit), tacheté, etc. ; la tragédie) se dit ehez Homère de cités comme Troie.
il devient presque équivalent à 7tOI.ô(LÀOC;(Cf. W. Schulz, de montagnes esearpées, de murailles, plus tard du ciel.
Dai Farbenempflndungs8ystem der Hellenen, Leipzig 1904 ; Assez fréquent au figuré, notamment dans la lan~u!'
L. Parmentier, Rev. belge de phil. et d'hi8t., 1922,417 sq.); épique comme épithète, par ex. de 7t6voC;, 861.0:;;, X6i,oç,
dIt (5. Phil. 1157) des chairs où la putréfaction met des cp6voc;, 1lÀe:6poc; (traduit par Mazon «gouffre de la mort.
taches, Au figuré. divers, ehangeant, trompeur. (même mais cf. Verdenius, Mnemosyne, 1953, 115), employé seul
évolution pour nOLXLÀoç). Terme uniquement poétique. au sens de diffieile (Il. 13,317). A ŒtnUt; s'associent chez
AtoÀoç proparox. est le nom d'Éole roi des vents (le Homère des formes thématiques, évidemment s~ndaires :
rapide 'i) et de l'ancêtre mythique des Éoliens; enfin pl. n. a.tntX, dans la formule IXtnŒ pueplX (Il. g;'369 fin de
d'une espèce de .§csre. vers) et aee. fém. IXlnTjv (n6Àtv ... exlnTjv, Od. 3, 130, ete.tou--
Composés assez nombreux, où a.t6Àoe; présente un des jours fin de vers, ef. Gr. Hom. 1,252-253). Sur .d'autres
sens que nous avons définis, dont voiei les plus importants doublets de CttnUt;, voir plus loin.
et les plus anciens: xopu6lXbÀoc; (ineertitude des grammai- A IXtnUC; correspond selon un type archaïque remontant
riens sur la plaee du ton; sur ee mot, cf. Frisk, Eranos à l'L-e. un substantif neutre sigmatique IXL7tOC; (./Esch.
38, 1941, 39) «dont le easque étincelle» ou • qui agite E., Hp.).
son casque », épithète d'Hector, ef. Page, History and De ce thème a été dérivé l'adj. IXL1I:e:LV6c; • escarpé. de
Iliad 249; nlXVlXLoÀo; (Hom.). *œt7te:a-VOt; (Hom., lyr., trag.).
At6l.oç figure comme· premier terme daDII divers AlnTjctt; {Il. 21,87, puis A.R.. ~,721. A.P. 7,272} équl-
..
Cll'II'UÇ 38
•
valent de Otbwç peut à la rigueur s'expliquer en posant (X. Cyr. 5,2,4), 't'cl alptO'ta: «redevance pour le décharge-
*œ!ma-FCVT- (cf. uÀi)~ et M. Lejeune, Phonétique. 117, ment d'un navire J (IG XI 2, 203 Délos), et les composés
208), mais plus simplement comme analogique du type tarcU~s CClpEO"tŒPX1)Ç chef d'une secte et otlpcO" L6 !LŒxoÇ;
-&FC'IT- de cpWv7)E~Ç, etc. (cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,527,3 cclptnx6ç • capable de choisir J, etc. doit être tiré de
et ~1. Lejeune, ibid. addenda). Six composés avec abru- l'adj. verb. cclptr6ç ; le nom d'agent xa:6«~t't7)ç «dest.ruc-
comme premier terme, dont les plus anciens et les plus t.eur J est attesté une fois chez Th. 4,83; mais le simple
remarquables sont Œt,ruVW-roÇ (lEsch. Pro 830) et CC!7tUIJ:7j't'7)Ç IXlpET7J; est tardif, et désigne un bibliothécaire' P. Ozy.
(2Esch. Pro 18)•. ' 1654; fém. cclptrtç 1 qui choisit. (LXX.). C'est. probable-
Et.: .,Pas d'étymologie établie. Le rapprochement ment sur cc{pf:'t'6ç (Schwyzer, Gr. Gr. 1, 706,.1) qu'a été fait.
souvent indiqué aveC'" Ot!1jI1X n'est pas absurde mais reste le dénominatif IXlpE't't~W (Hp. et. grec tardif, LXX., et.c.)
indémontrable. avec les dérivés cclptrt<rt7)ç «qui choisit, partisan J, etc.
(Plb., D.L.); enfin le subst. en -!Lot n'apparatt que' dans
1 Cltpa. : f. marteau de forgeron (CalI. fr. 115,12). des formes à préverbes et à date tardive (Septante,
Ce mot rare est glosé p~ O"cpÜplX dans l'Et. Gen., et O"cpÜplX, pap., etc.) : «VotlpE:!J.ot, ŒcplXtp7)!Lot et ŒcplX(pE!Lot, 8Lotlp7)!Lot ,
1i~(Vl1 chez Hsch. t~IX(P7)fLlX, 7tEPLlXtPE!LIX, cruVIXLPTJ!LŒ et cruVCClpE!LIX. Sur les
Et.: Non établie. Le rapprochement avec cidpw, ottpw formes en -E!Lot à côté du -T)fLot attendu, voir Buck-Petersen,
est une possibilité, mais ne peut se démontrer. Reverse Indu, 222.
Et.: Pas d'étymologie établie. Hypothèses en l'air de
. 2 a.tpa. : f. mauvaise herbe dans le blé, «ivraie J, Brugmann, IF 32, 1913, 1 sqq. ; de McKenzie, Cl. Quart .
15,46 sqq. Voir aussi É:ÀELV .
.Lolium temulentum (corn., Arisi., Theophr.) généralement
employé au pluriel. ....
Dérivés: otLptVOC; (Dsc.), alp~TJç, épithète du froment a.tp01rLVOV : Ar. fr. 480 : &O'7tEp œ1p6mvov x6O"Xtvov
envahi par l'ivraie (Thphr.). Dénominatif t~a~6o!Lott «se mp7)'t'Ot~ (cf. Pollo 10,114), le mot semble être un adjectif.
transformer en ivraie J (Thphr.). Hsch. glose : cclp6mvov·· O"Xo't'Ew6v, XIXL 't'o x6O"Xtvov
Composé otlpoÀoy&W «débarrasser de l'ivraie., employé èv <1> 7tUpOL ai)60V't'OtL. En outre : ottp67tLVOV' O"Xouwov,
au passif lG V 2, 514, Ile S. avant notre ère. Sur alp6m- lClXL X6O"XLVOV tv <1> 7tUpOL ai)60V't'otL {J7t'È:p.-TOÜ 't'dç ottpaç
VOY, voir s. u. 8tEÀ6ELV (An. Bk. 359,24) et IXtp6mvov' TO d:patov
Et.: :>:on établie, Le rapprochement avec skr. erakü- X60"lCWOV . 7tccpci TO TcXÇ ottpotC; 7tOte:î:v Œ7tELVIXL lCoti. XWp(~ELV
qui désigne une espèce d'herbe reste indémontré. Voir 7) 8LcX TO ottpELV TOV 7ttVOV 8 CO"TL TOV plmov (EM, 38,42).
Specht, KZ 66,12. Contre le rapprochement P. Thieme, Et.: L'explication de ce nom du crible reste incertaine.
Die Hp;mat der indog. Gemeinsprache (Abh. Akad. Mainz, L'hypothèse d'une origine orientale (Grimme, Gl. 14,17)
19(3),586. ne repose sur rien. Terme technique librement créé en
grec et immédiatement intelligible; il reste à choisir
Cl!pÉlII : fut. ctlpl)O"w; pl. 1lPT)lClX, et cipatpTJlClX (Hdt.); entre les deux explications données par les lexicographes.
.moy. IXlpèo!lctL, etc., fut. et aor. passifs ctLpE6l)O'o!LaL, L'explication qui voit dans le premier terme le nom de
.~péfh)v ; ,'aor. llPT)crlX est rare et tardif (Q.S.) ; aor. usuel l'. ivraie. IXIpcc est inadmissible; que faire de -mvov?
di.ov, in!. èÀdv, tardif dÀIX. - Enfin les formes crétoises Il est plus naturel de voir dans le premier terme un thème
int. pr. moy. œva.L).:1)66IXt, subj. aor. passif IXLÀe:6r! (Lois de du présent cxtpro signifiant « enlever J (pour ce type secon-
Gortyne) s'expliquent par une contamination entre le daire et populaire de composés, cf. Schwyzer, Gr. Gr.
thème d'lXlptw eL celui d'En.ov. En pamphyl. tXyÀt0-6w 1,442) et le second terme signifiant. saleté >.
est une contamination de œyptw et t:M:LV, cf. Vendryes,
Mélange8 Boisacq 2,331 sqq. Le futur tardif !À6) (Théra, a.ipw, voir tXe:Lpw.
NT) est créé sur l'aor. ED.ov. Adj. verb. OdPET6c;, otlPE-
-rSoç, mais une fois èÀET6c; chez Hom. Il. 9,409. Sens : -.
prendre, enlever, saisir, convaincre, faire condamner; au a.taa. : f .• part> (de butin, etc.), «lot» (Hom., arcadien,
moyen, choisir, élire. DifTère assez franchement de ÀotfLl)oc- cf. 1 G V 2,40, chypriote, argien, crétois) d'où les expressions
VCLV .• recevoir., etc. Sur le sens des verbes signifiant homo XotT' ccICfctv, U7tÈ:p IXIO"ctV, ÂLOC; a!O'ct «la part accordée
1 prendre. il existe une dissertation inédite de Vienne par Zeus. et finalement le Sens de destinée, Od. 5,113
de. K. Wlaschim, cf. P. Kretschmer, Gl. 19, 1930,207 sqq. où le mot est rapproché de !LOLPot sans difTérence de sens.
Uauel depuis Hom. Semble attestè en mycénien, cf. Chadwick-Baumbach,
Nombreuses formes à préverb~: tXV- (entre autres emplois, 169. Enfin, AIO'IX, comme MOLplX, est divinisée chez Hom.
au sens de. tuer, détruire. et à celui de.« rendre un oracle. et lEsch. Mot dialectal, ép., lyr., trag. (mais seulement
(ion. attique], à cause de la cléromancie cf. Amandry, dans les parties lyr. pour S. et E.). Terme archaïque homo
Mantique Apollinienne, ~5-26), Œ<p-, 81.-, MLÀtw (hapax, et achéen, cf. Ruijgh, !fUment achéen, 58-59 et 118-119,
J.o;' Gort. 2,30), cE;-, écp- (rare), xoc6- • descendre, abattre, qui du sens originel de • part. est passé à celui de destin;
s'emparer de. (pour l'emploi à propos des éclipses, v. se distingue de !J.OLpct qui ne peut se dire d'une part de
Mugler, Terminologie optique s.u.), fLE6- (hapax, Od. butin, etc. (cf. Krause, Gl.25, 1936, 145 sqq.).
8,376) rnxp-, 7tEPL-, 7tpO-, 7tpoO'-, cr1)V-. Dérivés : cttO"WI:; «favorable, heureux, de bon augure.
: 'Dérivés : «tpEO't; «prise J, mais surtout «choix, élec,,- (Hom., poètes, parfois en prose dans le vocab. oraculaire)
Ùon., etc., puis «école philosophique. (d'('ù hérésie), avec les composés cv- (poét.), c1;- • funeste " «de mauvais
avec de nombreux composés xoc'6cttpEO'tc;, 7tpOatpEO'LC; augure., «extraordinaire., «excessif. (Hom., X., Pl.),
aclloix l,distinct de (joûÀ7)<JtÇ, etc., d'où ctlpiO'4LOÇ KIX't'- (lEsch. Ag. 1598), 7tCtp- • de mauvais augure» (Hom.
39-
Il. 4,381); d'où le dénominatif cdc:nâo!J4~ • admettre Le verbe est combiné de bonne heure avec 'de nombreux
comme signe favorable _ (Plu., App.); ti,,- tardif. préverbes, souvent déjà chez Hom. : clv-, 6.2t-, 8t-,t1cJ..i'
Autre adjectif: cxtC1LILot; « marqué par le destin ., en par- bc-, KIXT-. jl&t"-, 1tcxp-, 1tpoa-, auv- (tardif).'
lant de paroles, etc. (Hom.); le mot exprime plus nettement Formes nominales apparentées : à.ix-lj (Il. 15,709,
que octCJLOt; 14 notion de part (Arbenz, Die Adj. au( -~IL0G;, Opp. H. 4,651) et les deux composés hom.2toÀu:%~ • impé-
18 sqq.) cf. ILâpa~ILot; ; en outre tv- ,marqué (mr le destin, tueux - épitll:ète de 7tÔÀejLOC; et xopu61~ hapax, Il. Zl,l32
juste'. (Hom., rare chez trag.), enfin dvocla~fLoG; • qui ne "au casque' bondissant JO, qui semble un substitut. de
, convient pas. (Emp.), cf. Frisk, Adj. Priv., Gm. H . .Ars., l'usuel Kopu6cxLâÀOG;; pour 't'p~XcXr.xeç voir s.u. j enfin le
47, Il, 1941, 14. simple est. attesté A.R. 4,8'20 &WlJ.oov ocb:iiG;..
Dernier développement important : la création en Et.: Incertaine. Depuis Osthoft on pose un présent
ionien du dénominatif &;VClC~atlJ.ôc.> avec le préverbe ti"cx- *
à redoublement Foct-F~-x-yoo que l'on rapproche de skr.
(le simple seulement chez Suid.), le sens étant « 'appliquer vr.vijgdte, qui signifie proprement «reculer _. Difficultés:
comme il faut ., d'où « dépenser. (Hdt.), d'où cl"cx~atfLcI>!J4TCX le sens; aucune trace de digamma (tombé par dissimila-
• dépenses. (Hdt. 5,31); KcxTCX~a~lJ.âoo «dépenser, boire tion [?] selon SOlmsen, Unlersuchungen 189); j'a long peut
complètement. (com., aU.) tiré de xcxTcxla~fLoG; valant s'expliquer par un traitement connu de ex~F-, cf. 8fi'fi P
IXrG~f.t.Oç (Hsch.), constitué sur KCXT' cx!acxv. Tous ces termes et Lejeune, Phonétique § 238 ; pour la sourde au lieu dl' hl
font concurrence à «vlXÀf.axc.> , 8cx1tocvtXoo, etc. sonore at.tendue on évoque le cas de 't'ocaGoo etc. ; -- enfin
Abstrait pluriel octatfLlcx~ 1tÀOUTOU .le fait d'avoir part la quantité longue de l'iota est inexpliquée. Au lolal cette
à la richesse» (lEsch. Eum. 996). explication est difficile. "
Ce groupe a fourni divers noms propres: Ataoov (déjà Autre hypothèse: le mot serait apparenté à la famille
mycénien), A!.a~fL18TJG;, Ata~fLoç, etc., cf. Solmsen, Beitriige de cxt6Àoç, (cf. XOpU6OCLOÀOC; et xopu6octç : on pose octF-ty.-
71 sqq. avec le même suffixe que dans cpo\V-~lC.-). Cf. Rechtel,
Sur CX!.aufLVcXc.>, CX!.CJLfLV«oo, etc., voir s.v. Lexilogus, 20, sous &l:x1] avec la bibliographie à laquelle
Le grec moderne emploie encore cxtatoç • de bon augure, il faut ajouter Danielsson, IF 14,386 sq. Le présent à.laGw
favorable heureux. avec t~oc(a~oG; «excellent J, cx!.at68o~oG; serait un dénominatif de tiIX-. Cette dernière hypothèsE'
« optimiste -, etc. semblerait préférable à la première.
Et.: AlO'oc vieux· terme achéen signifiant, «part» d'où
«destin., est tiré avec un suIT. fém. -gal d'un thème en a.ïO'uÀos : «criminel., adjectif homo toujours au pluriel
t attesté dans l'osque aeteis «partis. et que l'on retrouve neutre, complément des verDes péÇF:LV, dOÉvcxt, !l\)(j~cr(XcrOCXL
dans gr. *cxhoG; supposé par cxh&oo, cxhwG;, etc., cf. aussi (Il. 5,403, 20,202 et 433, 21,214, Od. 2.232; 5,10, en outre
IXtVUf.t.CXI. Voir encore Devoto, ltfélanges Paoli, 253-258. H. Herm. 164, AP 7;624). S'oppose à cxtatfLCX.
Sur tO'CTrjç (1), taaoca6oct, voir s.v. Composé cx!.auÀo-&pyâC; variante d'Aristarque en 11.
5,403, Max Astrol. 368.
a.Laa.I(O~: b njG; 8cX!pVTJG; xÀcX8oG; ÔV xCXTéXOVT&G; Pour &7JauÀoG; voir s.u.
6&ouç (Hsch.), cf. Plu. Mor. 615 b où il s'agit
Ô(LIIOUV TOÙÇ El.: Inconnue. Hypothèses sans valeur des anciens et
d'une branche qu'on se passe de l'un à l'autre dans un des modernes dans le Lex. Ep. s.u. &7JauÀoç.
banquet; l'EM 38,49, d'autre part enseigne que ce mot
sert à désigner l'oiseau appelé tpL6ocxoG; rouge-gorge.
a.WU ....Vcloo : dor. octO'~fLVcXoo (mégarien, CoIIiu-Bechtel,
Et.: Inconnue. Mais le sens du mot, ses variations,
3052, 3054) commander, se dit en principe de certains
comme sa structure inclinent à croire qu'il s'àgit d'un magistrats élus à Mégare, à Téos (Collib-Bechtel 5632),
emprunt. Cf. Nehring, Gl. 14,183, Krause, KZ 67,214. à Naxos (IG XII 9,223), à Milet du président du collège
des molpes (SIG, 57,1) ; employé une fois par E., MM. 19.
a.laclÀoov, -oovoç : m. espèce de faucon, probablement Dérivés : octaufLVTJ-ri)P «prince. {II. 24,347 leçon
Falco aesalon (Arist., Hist. An. 609 b, etc.) cf. Thompson, d'Aristarque, avec une variante bien attestée exl(JIJ'IJ-ri)PI;
Birds S.u. Hsch. donne une forme ciLO'cXPooV . &!8oç lépcxxoç. cxtauILvlJTTJG; «arbitre dans des jeux» (Od. 8, 258}, magistrat
Et.: Non établie. Hypothèses de Krause qui croit le élu dans certaines cités (sous la forme extGlfLVà't'ctC; à
mot thrace (KZ 67,'214).; de Kretschmer, GI. 11, 281, qui Mégare, Chalcédoine). Cf. encore Arist., Pol. 1285 a,
rattache cxLO'cX).oov/cxLacXpoov à un «pélasgique» *cx!.acxpoç = 1295 a, à propos d'un magistrat désigné par élection;
ltp6ç (cf. d'autre partl&poc~ à côté de 1&p6ç ?). fém. cxtaufLvijT~Ç' Tj 8&CJ1to~voc (Suid.); d'où cxtauILVTJ't'dlX
Arist.; aussi nom d'action octaufLVTJ-rUC; (Milet). Enfin
alaGciVOI'a.L, voir & 1. selon Paus. 1,43,3 le f'ouÀW-riJP~ov était appelé à Mégare
CX!.aUfLVtOV (dérivé du verbe oc!.aulJ.V«c.>' ou bien à cause
d'un héros mégarien AlaufLvoc;, cf. Paus. ~. AlGUfLV~OV
UIa8Ca1V, voir à.loo 2.
- fLvij!J4)·
Et.: Terme administratif, propre à l'ionien ,et au méga-
IÏtaaCal (ép. Hdt., lyr. trag.) l'ex est long chez Hom. rien, où il constitue un élément de substrat ionien et
saur dans {mcx(~&1 Il. 21,126, cr. Gr; Hom. 1,110), également achéen. En ce qui concerne la correspondance orthogr.
4cra6l chez Pi. et t.rag., enfin ~noo en prose att. où le mot ionien -1)fLVœoo, dol'. -~fLvocoo, on admet que la graphitl
est d'ailleurs rare. Futur à.(~oo et 41çoo, aor. tll~ex, 7i~cx, ancienne est avec ~, conservée à Mégare où l'upsilon se
~lxlhlv. Sens: «bondir»; se dit également au figuré, de la prononce u, passée à 1) en ionien, pour une raison mal
lumière, de la pensée, etc. Rares emplois transitifs « mettre déterminée (on suppose une assimilation à la labiale
en mouvement» (8. Aj. 40, E. Or. 1430). suivante), et. Solmsen, &itrdge 36 sqq., Fraenkel,
40
Nom .• _4g. 1,172 sqq.; doutes chez Schwyzer, Gr. Gr. causent de la honte (Il. 3,38, etc.) ; il désigne une laideur
1,275. Cela posé, on a tiré ces termes de cx!acx, en passant repoussante et finit par signifier honteux (ion.-attique) ;
par :x'iO"t!LO;, *cxtatfL(J)v (?), *cxLmfLvoç p.-ê. indirectement pour la. formation, cf. le groupe xü8oç, xu8t(J)v, xu8p6ç.
attesté par le nom propre A(lJUlLvoç chez Hom. et en Le comp. et le superl. cxlaxp6n:poC;, OCtcr;r.p61'IXTOÇ sont
mégarien (ci-dessus). Toutefois le suffixe -fLVf;- (cf. tardifs, .
~D.tfL'IQ'I) est proprement un suffixe participial et ne Un grand nombre de composés présentent le thème
fournil pas en principe des formations tirées de dérivés d'adjectif cxlcr;r.po- au premier terme. Voici les plus anciens:
comme oc!act. cxlcr;r.poe7rljç, -E1tÉ(J), ->u:p8i)ç, ->u:p8t(J), -xtp8e:toc, -Myoç,
Si J'on part non de cxLaLfLv-, mais de CXLlJUfLV- (qui aurait -Àoyé(J), -ÀoyÎ.a, -fLl)nç, -1tOL6C;, -1tOtt(J), -1to',lcx, oupy6c;,
pu être altéré en CXLatfLv-- en dorien, en raison de la pro- -oupyt(J), -oupyi.cx.
nonciation ü de u en ionien où le mot est important), Un dénominatif factitif cxtax6(J), concurrent de cxtcr;r.uv(J),
on pourrait penser qu'il s'agit d'une formation asianique, est attribué à Eupolis par Hdn. Gr. 2,933, et blâmé pàr
finalement rapprochée de odaoc par étym. populaire. lui.
Cette hypothèse rendrait compte de doublets, comme la Dérivés de IXlcr;r.p6ç : cxlcr;r.p6TI); (Pl.) et OCLcr;r.pOaUV1)
var. homo ocllJU1)-r7)p et 1.;" nom propre ALIJU7JTI)C;. Sur tardif.
AL<TJLl'/OÇ et le sulfixe -u!L'I-, voir Benveniste, St. Etru8chi, Et.: Incertaine, mais on a l'habitude de rapprocher
7, 1!J33, 25='> sqq. Cf. en outre Chantraine, Formation 216, goL aiwi8ki, même sens, en posant d'une part *aigtDzgh-os
\'. Blurnenthal, Resychsl. 33. Pour l'emprunt de termes pour oc!cr;r.oç, de l'autre *aig Whes-qi-yom, (?) avec Frisk;
de ce genre, ct. Meillet, .Hé/anges G/otz, 587. Voir aussi cf. Feist, Wb. der gol. Sprache, 30. Doutes chez SeiIer,
Lez. Ep. avec une riche bibliographie. l. c. Voir Pokorny 14.
o.!aX05, -QUÇ : n. «honte, ignominie., employé à côté àtTiï~ : m. terme dorien pour désigner le jeune homme
de ÀW~7) (Hom. n. 13,622) mais le plus souvent au aimé, l'éromène symétrique de dcm\ll)Àoç ou e:hmv1jÀŒç
pluriel chez Hom. ; le terme est poét.ique, quoique employé qui désigne l'amant, celui qui recherche le jeune homme.
en prose attique pour indiquer la diITormité, la laideur 'cf. AB 348; &e:hocv . TOV ÉTCXLpO'l. 'AptaTocptXV1)ç 8€ TO~
repougsante, cf. Pl. Banquet 201 a où le mot est opposé È.pWfl-E'IOV (= Ar. fr. 738); de même Theoc,.-12,14 où le
à x!Î).i,oç. mot est donné pour thessalien. Se trouve encore chez
Le thAme en s :dcrxo; a fourni le second terme de Dosiadas, Cercidas et Lycophron (cf. Théoc., édition
iellX compo,és en -:X~'T,(f); : cXVOCtcr;r.r.ç AB 207 et &rr:xtcr;r.7Jç Gow ad 12,14); nom d'un poisson Pap. Tebt. 701,44.
~ic. Dam .. termes d'aspect archaïque, mais qui sont Féminin &î:nç (Hdn. Gr. 1,105,2,296, Alcm. 34 Page\.
peul-être des néologismes. Et.: Incertaine. Selon -l'hypothèse de Diels, Iie~mes
A côté de :xIcrzn;, on pouvait attendre un vieil adjectif 31,372, acceptée par F. Bechtel, Gr. DiaZ. 1,203, dérivé
en *u. Il est indirectement attesté par le diminutif. nom de &lCù « écouter '.
propre AtcrxuÎ,QÇ, et par ~e présent :xLcr;r.6vCù parfois employé
chez Hom. dans un sens physique (1tpoaCù7tov, xOfl-1)'1,
a.LTÉW : -7Ja(J), etc., éolien IXrTIJfLt (Pi. Fr. 155, Théoc.
1/.18,24 et 27) aussi au sens de« déshonorer" (Hom., etc.) ;
28,5) «demander., etc. (Hom., ionien-attique).
,ouvent employé, au passif notamment, au sens de " rougir
Souvent avec les préverbes : &7t-, È.ç-, &1t-, !LeT-, 1tCXp-
de J. Fut. CtLcrxuvw, aor. llcr;r.üvcx, pL tardif flcr;r.uyx.:x, Se
" demander» mais aussi .; refuser, excuser », etc., 7tpoa-.
subslitue a OCl.atia6:XL. Le participe moyeu féminin
(tL<TI.\JVOiJ,tvy) a fourm un nom de la sensitive, j\1imosa
Dérivés : 1) :xrTIJatç «demande. (Hdt., etc.) avec les
asperata (Apollod. chez Pline RN 24,167). composés &7t-, etc., et le dérivé cxt-r7)atfl-oç (cf. Arbenz,
Peu de composés ~ surtout cirr-, bt-, xoc"-, ù"-. Die Adj. auf -tfLoC; 88) hapax (Ath. Mitt. 44,25; Samos)
Passif: fut. :xtcr;r.U'IÉOfl-:xt, aor. TIcrx!>'1fJTj'J, pL ilcr;r.ufl-fl-:xt.
et TO &7toc~-r7)atfLO'l • liste fiscale. (pap-.) ;
A :dcrX::'v(ù se rattache l'adj. verbal &'Joc[axuvToç 2) O!rTI)Wx • requête » (~., LXX, NT, etc.) au sens de
(Alcée, etc.) avec 'Ies dérivés &vcxtcr;r.uvTloc, -TÉ;(ù, -TI)!Loc ; postulat en logique et mathématique (ArisL, etc.), avec
el secondairement le simple OClcr;r.UVT6ç (Ps. Phocyl.); les dérivés OCLTI)fl-ot1'tx6C; et CXLTI)fl-CXTW81)C; ;
c'est d'après ce thème Ctlcr;r.UVT- qu'ont été constitués 3) Le nom d'agent cxt't'l)ri)c; (aussi avec les préverbes
œ!tr,(uv-"-l)J.6ç' modeste, qui a honte. (Pl.) ou «qui donne &7t-, 1tCXp-) appartient à la langue tardive et aux papyrus;
honte. (Arist.) avec OCLcr;r.UV7f)ÀÎ.a (Plu.), octcr;r.uv-T-Tjp6ç;, pour 8toctTI)-r7)ç voir s.v. 8tcxt1'a.(J) ; d'où cxtTI)1'tx6ç;
au comp. (Pl. Grg. 487 il), enfin selon un type connu 4) Adj. verbal cxlTIJ1'6ç «demandé» (S.) et notamment
xttr,(IJIIT'.>tQÇ (Arist.l. Nom d'agent cxlaxuv-r7)p appliqué- mxpcxlTI)TOÇ «qu'on peut fléchir par des prières. {Pl.),
à Égisthe (lEsch. Ch. 990) et' XCXTCX~cr;r.Uv-ri)p (JEsch . •4g. tX7tOCpOClTI)TOÇ «qu'on ne peut fléchir, inévitable D, etc.
1363). Par dérivatioll inverse a été tiré de octaxu'I(J) Je (Pl., D., Plb., etc.).
subst. o:!crxcrv'Il ionien-attique, non attesté chez Hom .. Le verbe oché(J) est un dénominatif de *ochoç, attesté
• honte» avec les divers sens du mot français, parlais avec dans ~1;OCtTOÇ, cf. sous octVUfl-OCt, mais il y a un doublet
la valeur d'cr;l~wç "sens de l'honneur" personnifié!' à épique cx!Tl.çCù au sens de «mendier D (Odyssée, une fois
l'occasion r.'Esch. Sept. 40~li' Ar. Paix 120 dans un hexamètre dactylique), cf. Gr. Hom.
Dans le système de l'adjectif on a de vieux degrés de 1,340.
comparaison constitués directement sur le radical cxlcr;r.-, Le grec moderne a encore CXLTW, -OÜ/LCXt «demander »,
%ttr,(t6lV, œ!a-,(tcr=ç (Hom., etc.) cf. H. .J. Seiler, Die œt7f)atç, etc., 1rCXPCXtTOÜfl-OCt «se démettre, renoncer à.,
primaren griechischen Sleigerungs{ormen, 77; l'adjectif cX1tOCpIXI.TIJ1'OÇ «indispensable ", etc.
usuel est (Xtcrxp6.; qui S6 ·dit chez Hom. de paroles -qui Et.: voir cxtWfLŒt et œ[noç.
41 ...
CUI!)
a.LnoS : «responsable, qui est cause db " sou.vent pris valent moins usuel de 8opulj)opoç; et surtout. cr.tX!J.-ci),6l't"Ol;
dans un sens juridique (Hom., ionien-attique). Noter ~ • prisonnier de guerre 1 (ionien-attique, mais ignoré
maintien de 't" devant L, peut-être favorisé par le désir d'Homère) avec les dérivés rém. cxLXJ.l.IXÀ6l't'Lc; (trag.,
d'éviter une conrusion avec IXtaLoc; (Schwyzer, Gr. Gr. LXX), -'t"I.)(Oç (E. Tr. 871) ; cLtXf.!.IXÀ6lcrtlX (tardif). Dénomi-
1,270). Avec un emploi ditTérent, c'est comme IXt't"!6l naUfs également tardifs ; IXLXJ.l.IX/,6l"\'tUW, et plus 80uvent
un dérivé de *lXhoç (cf. sous Et.). Composés priRcipaux : IXtX!J.ŒÀW't"Ll;w, -OJ.l.OtL. De OtLX!J.lXÀw't'll;6l ont été tirés les
ŒV- privatif (Hom., etc.), &7t- (Hom., etc.), !J.ET- et termes très rares et tardifs aLX!J.IXÀ6l't'LG!J.6c;, OtLX!J.OCÀW-
aulLlLe:'t'-, 7tIXV- (lEsch.), 7tlXp- (lEsch., etc.), cruv- (PL, etc.), 't"L<rri)C;. De OttX!J.cX.Àw't'OC; : atX!J.1XÀ6w SEG 8,595 (Égypte).
Int- (Antiph.) ; d'autre part qlLÀIXL't"LOC; (lEsch., etc.) • qui Dénominatif: Ottx!J.cil;6l «brandir la javeline. ou «armer
aime à accuser ». d'une javeline» (Hom., poèL).
A IXtnoç répond le subst. rém. IXt't"LIX • responsabilité» Dérivés nominaux: OtLX!J.lJTl)Ç • guerrier» qui équiHW'
(Pi., trag., ionien-attique), d'où dans le vocabulaire à f.l.OtXl)'t"f)c; (Hom., poét.) avec un hapax IXL'X!.I.T;'t':t. t it.
juridique le sens de «accusation., dans la langue 5,197), cf. Gr. Hom. 1,199, Risch, Festschri{t Debr/lllner
philosophique celui de «cause ,; dans le vocab. médical 393; fém. IXLX1LT;'t'LÇ [sicl (Et. l'.1af/. GGS.39;; tardif o:tXil'l)-
équivaut à • maladie» (cf. Bickel, Gl. 23,213 sqq. ; Bjôrck, ~p (Opp., Q.~ .. ;'lionnlJ" : ëtiZ:L7;'r'1'!QC (fin np verf.. Ly('
Gl. 24, ....)1 sqq.). D'où (aJ·noç ou IXl't"lcx) le dénominatif 454) ; enlin IXLX!J.'Î)e:LÇ, dor. oclX!.I.&z~; « armé d'une .l~Vf·"!l'
cthLrXofLcxL déjà homérique au sens d'. accuser» cf. Il. (llisch.), «aigu» épithète de crl8l)po~ (Opp.).
11,654 XCX:' &.vlXhLOV atnôwro, etc.; usuel en ionien- Le substantif aLX!J.7) a donc signifié d'abord "puil,; ,.
attique au sens d'. accuser, mettre en cause, alléguer» puis «javeline., puis «bataille~, mais n'a pas suh,.i~t(,
aor. ~'t'LcxcrcifLl)v et au sens passif Tl't'LcX.el)V. Adj. verb. pas plus que ses dérivés, dans la prose attique. Le ,eui
IXhLIX't'6ç • causé 1 (Arist., etc.) : 't"à al't'LIX't'6v «l'effet» terme attique est le composé IXlZilcX.AW'roC;.
par opposition à 't'à IXt't'LOV «la cause., d'où a été tiré. Et.: On rapproche la glose d·Hsch. CX1XÀOL' al YWVLOtL
IXLnlX't'Lx6c;, notamment dans ahLcxnx-l) "'t'wcrLC; .l'accu- 't"OÜ ~É:ÀOUC;. et on pose *aLx-Gf.lii, qui peut ainsi se surel-
satif 1 (ce qui est causé), terme peut-être créé par les poser à lit. ilsmas, v. pruss. aysmis • hroche ".
Stoïciens, qui a servi de modèle à lat. accusativuB Avec un autre vocalisme on rapproche de~ muls ~rcc'
(Wackernagel, Vorlesungen 1,19). Enfin ahLIX-dov "que plus éloignés, chypr. LX!J.ocf.l.évoC; • blessé. (IWpax. M;"""
l'on doit accuser. (X.) ou «alléguer comme câuse " (PL;. leS, 217, 3); Lx"t'écx' cXX6V't"LOV (Hsch.). tx't'!Xp. De t"çf: •.
AhLrXO!J,IXL s'emploie avec quelques préverbes : tin-, encore plUE douteusf> ly/IL; et ïvS~ "mo,Uer' ,.' voir' ,:(',
È:7t-, XIX't'-, 1't'pocr-, etc. mot,
AhllX (ou IXt'noç) a fourni en outre quelques dérivé"
nominaux : IXL't"IW8l)ç «causal» (philosophie hellénistique a.t",a. : • vite, soudain» (Hom., po~tesl. SUI' la fln:de
et postérieure). Enfin la prose tardive a constitué ahLw!J.1X adverbiale en a bref, voir Schwyzcr. Gr. Gr. J .6'2.':2.
(pap., Act. Ap.) équivalent de IXhlcq.l.Ot (pour la formation, Benveniste, Origines 89,93.
cf. Chantraine, Formation, 186 sqq.) de même al't'LWGLc; Dérivé, atljnJpoc; «rapide, soudain» (Hom. l'i. Parth
(Eust. 1422,21). 2,17), pour le suffixe cf. Formation des noms, 231-232 :
Composés : CXL't'LOÀOyÉ:W, -),oytlX, -ÀoYLx6c; chez les l'exemple de Pi. donnerait à croire qu'il faut poser -lm-.,
philosophes hellénistiques. non -aro-. D'où le composé 1X1xjJl)pox!À&Ueoç (Hés. Th. 37911.
Al't'LIX, etc., subsistent en grec moderne. Il est naturel de rattacher à cxttjlcx un autre adv. de sens
Et.: Du thème *lXt't'OÇ attesté dans ~~IXL't"OÇ, de aLvu!J.IXI identique cxrq:>V7)C; (Hp. Inf. 39, Ps. E. lA 1581) ; haN-
«prendre ., d. aussi octcrlX, ont été tirés d'une part ahÉ:6l tuelJllment et plus anciennement &~alq:>V7)ç (Hom., Pi.
• vouloir prendre, réclamer sa part., d'autre part ahLoc; trag., ionien-attique, etc.) : le témoignage de Pi. :~"
«qui a part à " d'où «responsable" et le développement indiquerait que 1'7) est grec commun. L'antériorité proL::.hie
juridique et philosophique de IXhLCX «cause» et «accusa- de ÈçcxLq:>V7)ç donne à croire que cet adverbe est issu d'une
tion» (on cite un développement juridique assez différent forme de génitif.
dans av. aéta «faute, punition .1. Udn. cite les formes sutnxaJ"h cxlcp'Jy1iHç, Il!ais aussi
Le développement sémantique de ahLa a exerc!> une rxttp'Jl)36v (Epim. 270). Adjeciif dérivé cxl,?villtoc " , «,11.,
influence décisive sur celui de lat. causa, voir Ernout- Th., Arist.) et t1;cxtq:>vLihoç IPL. GaL'. Pour 1<. sutnxe.
Meillet s.v. cf. Formation des Noms 39.
Et.: Pour rapprocher cxlyoc et cxtcpvr,c on pose Li ,''"
part *at1't'-G-li, de l'autre *am-cr-V7)- (ou -vii- ? J. L 'orlglIll
de la simante reste obscure. Plus loin on cherche Un
rapprochement avec at,ruç, etc. Il n'y a pas moyen,
a.iX ....~, -'ijç : f. originellement « pointe., cf. Hom.
encore que le sens y invite, de rapprocher œqlCXp, ŒtpVW,
Il. 16,315 tYXEOC; aLXf.I.-I), Il. 6,320 ~oupOC; IXLX!J.-I), etc., d'où,
È~a7tLvl)C;, mais les deux groupes ont pu agir l'un sur
usuellement «j~eline» (Hom.); en ce sens attesté chez
t'autre.
les poètes, chez Hdt. en parlant de guerriers barbares,
enfin au sens de « bataille» chez Hdt., poètes, parfois au
figuré, cf. 1Esch. Ag. 483. A l'exception d'Hdt. et de X., 1. à.tw, OtL.rtl:XVOP.CXL : chez Hom. &Lw est surtout
n'appartient pas à la prose ionienne-attique. attesté au participe. En outre un optatif, cinq imparfaits
Le mycénien a aikasama «pointes de lances ou de et cinq indicatifs pTésents -(Od. 1,298, 18,11; Il. 10,160;
flèches» où l'on note le maintien de la simante entre IfJ,130,248), dans la formule oùx &te:t;; les formes secon-
consonnes (= aLxG!J.IX 1); v. Chadwick-Baumbach, 169. daires semblent avoir un sens aoristique (cf. Gr. Hom. 1.
Peu de ~omposés : OtlX!J.o-tpopoç «garde» (Hdt.), équi- 311 et 392). Il faut donc admettre l'interprétation die
,.
CUIII 42
Scnulze, KZ 29,251 sqq. = Ki. Sehr. 344 sqq., que le de «force vitale., comme le prouve le rapprochement du
tM'me est originellement un aoriste. Le sens est « entendre, mot avec tjluX"Î), cf. Hom. Il. 16,453 mt /)~ or6v ye: ÀLrrn
percevoir _, de façon générale et abstraite, rarement ljJuX"Î) .n: xœl. OCLWV, etc.; ou Il. 19,27 èx /)' œLwv m<poc"rrLt
, obéir '. Schulze, retrouverait un ancien thème de présent « sa vie a été anéantie» ; de tels emplois ont conduit à user
*œtLw sous !ir;t· t%xoue:, et &en:' t%xouaŒ"rE: (Hsch.), du mot au sens de «moelle épinière., celle-ci étant
cf, lÙi~O"O"t (1) variante possible Od. l, 352, enfin dans considérée comme le siège de la vie (H. Herm. 42, Hp.
zltlÎetli (E. HF ï73, lyr.) où l'q: suppose une contraction Epid. 7,122, etc.). Du sens de «vie., octwv est passé au
de -<X<:~-; toutefois un È"ode:tv trissyll. n'est pas inimagi- sens de «durée d'une vie» (tragiques, etc.), "génération,
nable bien que le mot soit normalement quadrisyllabique. durée» (ionien-attique) et finalement chez, philosophes
On observe aussi qlH~ chez les tragiques l'œ initial est «éternité» (opposé à Xp6voc; Pl. Tim. 37 dl, considérée
long et on a voulu voir dans liiwv un arrangement de comme une vie durable et éternelle. Sur ce développement,
*~wv 1er. Bjôrck . •4lpha Impurum, 149 sqq. et Schulze, outre l'article de E. Benveniste cité sous Et.,' voiI'
QE 357 sqq .• Bechtel, Gr. Diai. 3, 191 sqq.). A.-J. Festugière, Par. dei Pass. 11, 1949, 172-189, qui
Le verbe simple ne s.e trouve que chez les poètes depuis pense que le sens d'éternité est issu du passage de la notion
Hom. Les tragiques ne remploient que sans les chœurs d'une vie de durée finie à celle d'une vie de durée infinie
(lin ex. dans le dialogue S. Œd. Col, 304). dans le cas spécial du Monde Dieu, enfin Degani, ALWV
Composés: dcrcdw, très rare ÈÇ!XLW (Delphes) et surtout da Omero ad Aristotele, 1961, avec une riche bibliographie.
bit(W 's'v connaltre » (ionien-attique,:, aor. èrri)tmx (Hdt. Composés anciens 8UO"CXLWII, e:ÙOCLWV, /-LocxpocLwv
9,~3:, adj. verbal È1t!Xtaor6ç «connu, découvert - (Hdt.). (lEsch .. etc.).
Sur le thème d':itw a été créé avec le morphème -6- Composés très rares et tardifs : OCLwvOÔtoC;, etc.
inùiql,~t l'aboutissement du procès peut-être octaOo/-Lon Dérivés ; OCLwvtOC; «qui dure, éternel _ (Pl., grec hell.,
(exem!lle rare et doutev.xl, mais surtout aor. i;crtJ6/-L1)II, N.T.), avec le dérivé octwvt6"r1)C; (Gloss.). Verbe dénomi-
lut. <xlcr6'il'l'ou.étt, pt. ,!\(61)[LOCl, prés. à suffixe nasal octaO&- natif cxtW\lt~w «être éternel» (Dam., Phot., Suid.) d'où
VOfLiXt "percevoir, s'apercevoir de .(ion.-att.). cdwvta/-Lcx • monument éternel» (Wilcken, Ostr. 1148).
Composés: O!-, È:1t-, :'<l7.or-, mxp-, "poa-, auv-, tm-, ete. Atwv (cf. Et.) est un theme en n, mais il y a trace d'un
Di;rivt'~ nominaux: adj. verb. :xlcr61)or6C; «perceptible)), thème en s dans l'acc. octw (de*octFocroc) introduit lEsch. Ch.
d'où x~crEt.,,-=,y.6::. surtout termes scientifiques et. philo- 350, d'après le témoignage de AB 363. Ce tnéme en s doit
"ip)'i'lue,: n'lITl d'agent oct(61)-:-Î)ç "qui perçoit» (Pl. être ancien, comme le prouvent les formes adverbiales
Th' l'~O d,. En outre :XLcr61)-:-Î)PlOV «organe· des sens. (Hp., qui sont diverses.
,\rist.:. Enfin :x,cr67ïcr,c; " perception. connaissance., L'adverbe le plus usuel est OCLet (Hom., ion., poètes),
,'jbjet dB la perception» (prose ionienne-attique), avec de octFe:( (Chypre, Masson, lCS 217,31 ; Locride, l G IX
le doutJi.,t <xll'}'!')-1)crl1) (Aret. SD 1,1) et oci:cr61)fLoc "sensation, 1.334), la forme à:d avec oc long ou bref est attique (Lejeune,
objr.t de la sensation» (E. lA 1243, Arist., Plot.). Phonétique. 216), 3 ex. chez Hom. (cf. Chantraine,
Ei.: La parenté de (Hw • entendre, percevoir» et de Gr. H. 1,167). On a proposé de voir dans cette forme un
:àcr8x'JI)fL<XL • sent.ir, percevoir» est presque certaine et locatif t \, matique répondant à lat. aeuum (cf. Lex. Ep.
cOllduit à poser un thème !XF-lcr- et à rapprocher skI'. avec la bibliographie), mais il est au moins aussi vraisem-
aui~ ,évidemment., gatll. auisyu-, v. sI. aué. Pour la blable qu'il s'agisse du locatif de thème en s (c!. plus
rormation de ctl0"66.vO!lOCt, cf. lat. audio. loin OCLÉC;). Le sens est «toujours» mais souvent avec la
Pour d':\Utres termes plus éloignés, cf. Frisk sous &.tW, nuance de «chaque fois» (pour l'emploi de ocld chez
Pokomy i8, etc. Hom. pour souligner l'expérience ou pour décrire un
Toutp,fois on a mis en doute le rapport de à:l<il et ocia6&- caractère, voir W. Marg, Der Charakter in der Spr. der
"0 .. :%' et tenté de voir dans &'(00 un dénominatif du nom friihgr. Dichtung, 51 sqq., et H. Seiler dans Lex. Ep.,
,le l'<lrellle en posant 'ausiyô (0, Szemerényi, Gi, 38, 281-287). Le thème en s se trouve attesté dans la forme
igf;O, ·243 j • sans désinence servant de locatif ocléc; ou &éç de *ocLFe:ç
(dorien, Ar. Lys. 1266, ~hwyzer 62,134). Pour le thème
en s cf. plus haut ocLw. Avec un théme en n qui fait écho
2. *étiw, un imparr. (plutôt qu'un aoriste?)
*&[l'}'f)w :
à CXLWII. on a de même ocilv de *oclFe:v (Hom., poètes;
ft;t atle,U~ Hom. II. 15.252 : è:"el <plÀov &LOV 1j"t'op.
ChilZ
sur la répartition de ocLet et ocLév, voir Lex. Ep. S.v.
l.e ~fms ~"t (lisent", l'interprétation la plu~ probable est
ocle;[; dans la tragédie Bjôrck, Alpha impurum, 91,97).
'~elle ,j'ElI"t, j f)J 4,:>5 Citav' oro &1té""e:ov : • je sentah;
Un nom racine en u non suffixé (cf. Et.) a fourni des
,'exhalf,r mon r.œur n, Mais une interprétation des sch.
adverbes en -t: oc!t(vj, &L(V) de oclh(v), donné comme
~ntend i . 0V par ~rr66u.1)v et ['identifie à &:L<il, cf. Lex. Ep.
éoL par Hdn. Gr. 1,497, cf. à Lesbos (Alcée et Sapho),
s.u. Une forme à sufTIxe -!t<il. et qui doit être un <lor.
Schwyzer 623; en arcadien, Schwyzer 657, à Milet,
Tl. 16.468 &.laOwv et "20.403. OU!J.ov èita!te -<Olt ~puyev.
SI G, 58, etc., avec -\1 adverbial en thessalien 1 G IX
El.: On est amené il. poser iiF .. a-. Mais il est difficile
2,461 ; en chypr. uF-octC; «pour toujours» (Masson, lCS
d'aller piUS loin. Le sens fait penser d'une part à &:&;~w
217,10) : dans cette formule u serait une préposition, F
qui doit reposer sur une onomatopée., de l'autre à èêae~oc
un phonème de transition, octç pour cxlFlç probablement
qui n'est pas clail'.
notre adverbe avec sigma adverbial, cf. Buck, Gr. Dia/eets,
Aucun rapport avec (Hw.
§ 135,6; Lejeune, BSL 50, 1954, 75-78; Masson, lCS,
240-241 (avec bibliographie). Enfin deux formes ne se
GLWV, -(;)IIOC;, Olle:t, etc., : OlLWV m., par exception féminin laissent guère analyser : oct~ (tarentin selon Hdn., 1. c.),
(par analogie avec tjluX"Î) 'l) «force vitale, vie, durée, éter- et &.é (dor., leçon probable Pi. P. 9,88), peut-être extrait
~(Hom., ion.-attique, etc.). Le sens premier est celui des composés &ev&.oV"rœ (Od. 13,109 ; Hés. Tr. 5&0), tivœor;
43 •
QK-
(Hés. Tr. 595) qui pourraient être des arrangements poét. et quelquefois en prose tardive), du même type
métriques de &ev- (ou cxkv-) -VCXOVTCX, -vcxoe;. que tiy<ù~, cf. s.v. liy<ù. Un exemple de thème à voyelle
Composés avec tid- ou ses doublets au premier terme longue radicale, ljxTj (LO"'t"7l XCXT' 7jX1JV xU!Lcx't"6ç Tl: x:ivé!-Lolt
à toute époque: Hom. CXlE:~yEVE:-rljC;, ŒEVcX(o)V; Sapho p.-ê. Arch. 43 D., hapax), le mot est glosé par oçu't"1j;. Plutôt.
IlLmw (44 L.P.); CXLEvCXO~a~ (Alem.), œ1éw1tVoC; (S.), qu'une forme ancienne à voyelle longue, il faudrait y voir
1llE:~yE:V~ç (ion.-att.), titacxCJ(J.oC; (Schwyzer, ad 727, Chios), une forme analogique des composés en --IP'l1l;;
iÙ:~eG't'w (Antiph. Soph.), Œe:t~woç (poètes, ete.), Œe:LXtVYjTOe;
2. Il existe des traces de thème en 8, mais seulement
(Pl., ete.), tie~Àoylcx (Dém.), tiE:l!LVYjO"t'oç (ion.-att., ete.), sous la forme de composés : .x!-L<P~X"1J; à • deux tranchants »
iÙ:WIXÜ't'CX~ (magistrats à Chalcis, cf. vcxüoç), tiE:lv(o)ç contr.
(Hom., poètes) (.x!L<p&x1jç Sophron, PSI 1214); cùTjX"1J<;
de tielvlXoc; (att.), Œe:(CJ~'t"oç (Épich., ionien-attique), etc. (Hom.), vE:"Î)X1jç (Hom.), çup~x'r)C; (E.), 1tPO~Xl)C; (Hom.),
Un dérivé : ti(a~oç 1 éternel» (ionien-attique) cf. 1tUp~~X1jC; (Hom.), 't"cxvcx~xllÇ (Hom.), 't"cxvu"Î)xllÇ (Hom.),
Chantraine, Formation, 39; d'où cxla~lrn)ç (Arist., heIlén.). voir sur ces formes Bjôrck, Alpha impurum, 1i3; en
On doit supposer un thème de toute autre structure outre 7jxéc; . o~u (Hsch.) doit être une forme plus ou moinb:
dans 81jvcx~6ç 1 qui vit longtemps» (Il. 5,407), 1 de longue réelle issue des composés en -"Î)X1jç.
durée. (poètes), où l'adv. 8~v serait combiné avec -cx~oç, Le thème *ocxaç que l'on pourrait attendre n'est pas
formb thématique répondant à lat. aeuU8. attesté : cette série de formes a été gênée par un thème
Le grec moderne a perdu tiE:l mais emploie cxlwvcx<; homonyme ocxoc; et des composés en -"Î)x'r)C; exprimant.
• siècle », cxlwlII.oç c éternel ». l'idée de 1 soigner» ;
Et.: On pose un thème ctlF- à l'origine des divers
dérivés en s, en n, ce thème étant assuré en grec par 3. Un certain nombre de dérivés sont des thèmes en Tl.
l'adverbe *cxlF~, de indo-eur. 'ai-w- (' a.ei-w-) qui exprime Cette série présente d'abord le féminin è[xcxwcx «aiguillon»
la force vitale et la durée. Dans les autres langues i.-e. on a (A.R., AP, Call. fr. 24; pour un terme homonyme .ou un
un thème en u dans skr. ayu- c force vitale» (aussi en av.) autre emploi du mot, voir sous ocxcx~va:) de 'ak-1)-yfJ. si la
forme est ancienne.
avec une forme à nasale dans loc. ayuni ; thème élargi en
8 dans le neutre skr. ayu$- 1 durée ». Thème en i dans Elle s'appuie sur le masc. ôtx(o)v, -oV't"oç qui a reçu un
gol. aiwins (ace. pl.). Enfin, en latin thème en -eto- aeuus, élargissement 't". Sens : c javelot» (le sens de • pointe»
aeuum (sur aelas, aeternU8 Emout-Meillet, s.v. aeuus). n'est jamais attesté) cf. Trümpy, Ft1chausdrücke, 52 sqq.
Pour les données dans les diverses langues voir Frisk s.v. Le mot est attesté chez Hom., poét., parfois prose tardive.
Illet, IXLwv et la bibliographie, mais surtout Benveniste, Dérivés : cXx6V't"~ov (H. Herm. 460, Hdt., Pl.) souvent
BSL 38, 1937, 103-112, qui associe au thème ·iiI.ei-w- de au pluriel est un substitut de ocx(o)v plus qu'un diminutif;
Illet, Illwv, le thème Il 'illy-eu- qui figure dans av. yavai .xxovTLcxç, ou m. «serpent. ainsi nommé pour sa vivacité
• pour toujours» et par conséquent dans les formes en (Nic.), météore (PHn.) avec l'équivalent tixoV't"tÀoC; (Hsch.
-en-, indo-ir. yuvan-, lat. iuveni8 qui se sont spécialisées sous tixov't"lcxç et E. M. 50,52) ; en outre tixovncXC;, -ci8oç
pour exprimer la force vitale de la jeunesse (voir déjà serait une herbe guérissant la morsure du serpent (Hsch.,
Danielsson, Gramm. und elym. Sludien 1,45 et Johansson, El. M. 1. c.).
Beifriige z. griech. Sprachkunde, 139). Dénominatif &xoV't"l~(o) «lancer des javelines. (Hom.,
usuel en attique à la différence de ôtx(o)v, cf. Trümpy,
a,twpa., voir tiE:Lp(o). op. c., 108 sqq.). Dérivés: .xXOV't"La-ruÇ c tir au javelot 1
(hapax Hom. Il. 23, 622) cf. Benveniste, Noms d'agent 70 ;
tix6V't"~m.c; (X.), avec un doublet cXXOVT~CJ(ct (SIG,
1060), tixoV't"~CJ!L6C; (X. etc.) de caractère plus concret;
Une racine 'ak- en indo-européen, exprimant l'idée de tixév':1.O"!l-cx • portée de trait» (X.), «javelot» (Plu.,
• pointe " représentée en grec par cXx-, a fourni dans cette Strab., etc.). Noms d'agents : cXxoV't"~a-rljç • tireur de
langue un nombre très considérable de dérivés, mais javelot» (Hom., Hdt., poètes), avec le doublet ciXOVTLcr't""Î)O
l'unité du groupe était sentie. (E. Ph. 142) ; le mot est employé chez Oppienet Nonnos
1. La forme la plus simple est le f. tix~ . ctlX!L1J CJL8"Î)pou comme adjectif au sens actif et passif; sur 'le sens de
(Hsch.) dans une glose où se trouvent également donnés • fontaine., cf. Zingerle, Gl. 19,72 enfin ciXOV"t"LO"'t""Î)pLO~
des sens convenant à l'adv. tix"Î)v (voir s.v.) et au plur. désigne une machine de guerre qui lance des traits (Agath,)
neutre !Xx1j (voir sous ocxoç). Ce substantif a été remplacé et cXXOVT~CJT~6ç signifie «qui concerne le jet de javelots 1
par tixLç, -(8oç f. (ionien-attique) qui désigne toutes ou apte à le jeter (X., Ps. Pl.).
sortes d'objets pointus, aiguille, pointe de javelot, javelot, Composés rares et tardifs avec tixOVTO- comme premier
ciseau et par un développement difficile à justifier, un membre, en -~6Àoç, -86xo.;, -q>6pot;.
bandage; parfois employé au figuré. Quelques dérivés : •Ax6VYj qui entre dans la série de noms d'instrument
Ii)(la~ov (BCH 29,572), .xx~8w31jç (Thphr.) à cOté de comme f3e:À6VYj, m:p6VYj (Chantraine, Formation, 207)
Iix~Oe:L8~ç (Pr,Qcl.), tix~8(O)T6ç (Paul lEg., etc.), avec le .signifie • pierre à aiguiser. (Pi., com., etc.).
nom de plante .xxL3(o)'t"6v nom de diverses plantes; avec Dérivés .xxovlcxç, -ou nom de poisson {Numen. ap.
le part. parf. pass. lJx~a<Ù!Lévo<; pourvu d'une pointe, Ath. 326 a) est très douteux, cf. L. Lacroix, Mél;
IG II" 1627 b, 338, opposé à .xVYjx(8(o)TOÇ. D'autre part le Desrou8seaux, 253-260; tix6v~ov nom d'un. remède pOUl
gén. plur. cXxlCJXÀ(o)v (BGU 1028, 12, 16, ne s.) c petit les yeux, peut-être de la poudre obtenue avec l'à:x6VlJ
ciseau» qui vient s'insérer dans la famille est en fait un (Dsc.). - .
emprunt au lat. acisculum. Verbe dénominatif: tixovcicù c aiguiser" (ionien-attique),
A côté de tix~ il existe une forme archaïque, cXxwx~ avec les dérivés tardifs tix6wjatt; (Hseh., Suid. SOUt!
pointe d'un javelot, d'une épée, etc. (Hom., ThéOC., etc. ~~) 4xoVYJTilt; ~BtL Dwa.. 7,33, cL Hm).
.•-
Une a6rie determ_ se rapportent à la nollon d'. épine .:
-44.-
ment alloDgée, hpo-- exprime l'idée Ife hauteur, d'extré-
~ aorte d'épine, Alradylù gummifD'G (1) eu fruit. mité, de surface, de début (cf. bpovuxLŒ, etc.). Le mot
6plneux (Thpbr.), voir André, Leiq," s.v. aeanu.; la se prête donc mal à conférer au composé une valeur
forme athématique !xœv, -wt; n'est al.test.ée qu'une roia, superlative, .ce qui n'est. pourtant pas exclu: p.-ê.dans
LXX, 4 RoÏ6 14,9. Rares dérivés cbez Tbpbr.: cbcCMX6ç, homo cixpcrlJç, dans rbtpOooqKlC; «d'une grande sagesse J,
~r;, cbcœY(l:(j); en outre œ'\/l.ov cbez Hscb. Le p.-ê. dans œxp~. t.rèsmusclé J. En revanche à.xpo86,~
aalllxe -IXYQ- s'observe dans un certain nombre de t.ermes signifie «un peu ivre '.
botaniques comme ~t;, ~À«:œ'lOC; ; Dérivés de bpoç : Adj. lixplXioç «qui se trouve lur la
4. "Axpor; • point.u • (.Hom., ion.-alt., etc.). L'aspiration hauteur ou sur l'acropole -, épithète de divinités (cf. Paton,
au..t6e à Corinthe et à Héraclée est secondaire (Buck, Cl. Rev. 21,47 sqq.); 'AxpLŒ est une épithète d'Athéna
Dialed" § OS cl. Diffère franchement pour la forme et. à Argos et de diverses autres divinités selon Hscb.
.pov le sens de lat.. lÏœr (et. Et.). Le mol exprime l'idée Substantifs dérivés : cixpo't'l)C; • point le plus élevé,
die pointe, mais surtout celle d'extrémité, de point le point. extrême - (Hp. Arist., Ph!.) j bp(j)V -(j)'IOC; m.
p1111 élevé, soit au propre soit au figuré, p. ex. bpoç 'ra extrémité d'un membre (Rippiatr. 7), avec le dinünutH
~!"« .excellent guerrier. (HdL. 7,111); emploi tran· à.xp~tOV, et ~VLŒ • mutilation - (lEsch. Eu. 188), qui
cllement diftérent exprimant la notion de surtace, donc sert. purement et simplement de substitut à &.xp<ù't'l)pLIXO"OC; ;
de superflcieI, lEsch. Ag. 805 OÙK à.7t' bpcu; qlP&V6c; cixp~ptov sommet., cap, chAteau avant. ou arrière d'un
• dia fond du cœur -. navire (Hdt., ionien-attique), stat.ues ou ornements placés
L'accent de bpoç a fait supposer que l'emploi comme à l'extrémité d'un fronton (Pl., inscr., etc.), enfin au pluriel
lubllanUf est originel (Frisk, IF 56, 113). Le tbème est à.xp(j)-n,pLIX «extrémités des membres. (Hp., ionien-
• tout cas substantivé dans &y.pov • sommet, point attique) ; ~P\OY a donné le dénominatif lixp(o)'t'l)pt<it(o)
txWme _(Hom., etc.), bpcif.« cap, hauteur - (Hom., etc.); • couper les à.Xp(j)-n,pLIX, amputer, muUler -, à propoe
IIID' l'expression homo Xtrt" bp'lJC; (~6ÀtOC; 'i) «depuis le d'hommes ou de vaisseaux (ionien-attique), employé
.ut de la cité - à propos de la destruction d'Ilion, d'où parfois au figuré; attesté en grec tardif au sens tout
• complètement - avec le doublet KOC,' W<p'lJ6ev et y.oc'tcX différent de • former un promontoire _ (Plb., Str.). Les
~ par rapprochement. avec xcX:pci, v. Lejeune, Adverbes noms verbaux cixp(o)'t'l)pLIXOILOC;, «Kp(j)'t'l)PLŒ!J!Lex, «xp(j)'t'l)-
... -f)cv, 8 sqq., M. Leumann, Romerische n'orler, 57 sqq. ; p~~ sont tardifs. Enfin che2. Hsch. cixp(j)'tEpljGlXt doit
Cbantraine, Gr. R. 2,113; )(lX't' w<pocC; se lit encore chez êtl'e lu cixp(j)'t'lJPLtiOIXL (cf. éd. Latte).
lei tragiques. Deux formes nominales doivent être mises à part :
CompOléll du type cixp07tOÀtc; (à partir de l'Od. 8, 494, b.ptc;, -LOC; f., • sommet d'une montagne - (ad., R. Dem.);
504 tandis que l'Il. dit encore a.xP1J 7t6ÀtC;, cf. Frisk, toujours au pluriel; sg. seul. Kaibel, Epigr. Gr. 1038,8;
IF fl2, 282 sqq., Risch, IF 59,20 sqq.) : composé déter- (le suffixe -ri- doit être ancien cf. 6xptc; et Chantraine,
aIInaW, où le premier t.erme, adjectif, détermine le second. Formation, 113); aussi lixpE~V «branche _ (Simon. ; mais
On a en outre chez Hom. cXKPO-K€Àocwt6<ùv, -xolL0C;, authenticité douteuse, E., Tbphr.), qui pourrait être fait
~, -7t6poc;, enfin œxp)iTjc; (Od. 2,421, et 14,253,
sur le modèle d'«yp€~V «épieu de chasseur' (cf.
HIls. Trav. 594); adv. lixplUl 7tÀ€LV (Arr.) «qui sou me Chantraine, Formation, 172 sqq.); pour le sens, branche
Yielemment. (sens nouveau de a.KP0C; ?), ou • qui soume plus grosse que le >WXBOt;, cf. Strômberg, Theophraatea,
... hauteurs J, ce que ferait. attendre le sens des composés 54, 141 sq. Dérivé cixpEILOVtXl) (œnoqlucnç) Thphr., cf.
~ents (cf. aussi sous &l)!LL), se dit d'un vent favorable,
Strômberg, O.c. 98, note. Enfin la forme XPEILwV (Ëratosth,)
cl. Lu;. Ep. s.v. doit être due à un rapprochement d'ét.ymologie populairf!
Cemposés post.-homériques : cXxp€(mépLOC; et à.xpéam:por; ; avec xpt:ruXvw!J.t.
~~ et -'1')60<;; œxPLt:JXLOV (SIG 1025); œxpo6cX:'t'l)C;
Rares dérivés verbaux et. qui ne sont qu'à peine attestés:
(11llÛll'. Magn. 119); -(3Gttt<ù «marcher sur la pointe
.xxpll;<ù «marcher sur la pointe des pieds - (hapax E. fI' .
. . pieds" -!)oÀOC; «atteint. de loin " c'est-à-dire par des
570) ou 'tà.&xpoc tcrtllctv (8ch. Il. 21,12); mais composés
Ièebee, d'où -!)oÀLl;of-LOtL, -unc:;, -taILo<;, -La"t1jc:;, etc.,
avec t~-, t7t-, U11:Cp- (trag.); .xKpwaaEL· &.xPOcXTOCL, i:xWY
.mea militaires qui désignent les combats d'avant-garde
où)( U=XOUEL (Hsch.) : la formation est claire, avec le
apfës par les archers, les escarmouches; «xpooua'tLcx
suffixe -WaG(j) qui exprime une maladie ou un état parti-
.prépue8J serait une déformation de &.xp0Tro<J6(oc d'après
culier du corps, mais l'explication confuse, cf. H. Frisk,
~w (KlLtel, Theol. Wilrlerb. 1,226); œxp68puGt, fruils
GRÀ 56 : 3,22 et d'autre part l'édition Latte qui met
qui 18 trouvent à l'extrémité des branches, d'où arbres
OÙ)( entre crochets droits et croit ~pOG1tOtCr't'CXL corrompu.
fruitiers; œxp66LV«, -6LYtGt ce qui se trouve au-dessus
dIl tu, prémices, d'où œxP06tYLcX:!;;0ILOCL; cixp06<i>pex~ «un ,AXftl) «pointe, tranchant -, d'où le point culminant,
peu ivre _; œxpoxvélPlXtoC; • à la tombée de la nuit» (Hsd.) ; la vigueur, le moment opportun (Il. 10,173 j ionien-
'AxpoxôpLv60c:;; œxpOXWÀLOV; &;xpavuzoç «à la tombée attique) ; l'accus. cbqLl)vadv.• justement, encore - (Hyp.,
de la nuit , ; œxp67tÀoot; « qui nage à la surfa'ce, superficiel. ; Xen" Plb., etc.) non attique selon Phryn. 100; cet. adv.
~; hIXKpO<n"pLex hauteur couverte de taillis subsiste aujourd'hui dans cixOIL'lJ «encore - (cf. Hatzidakis,
(ll6nclée) j à.Kpoarlj6LOV, -O'tL)(LC;, -nÀ€U'tLov, -'tOILaC;, , A6'ljvci 41, 79, Kretschmer, GI. 22,234).
~; -xctpov, d'où ci:xpo)(€Lpl!;;€crtlOCL, -)(dpLOtC;, Dérivés : cbqL'lJvOC; • dans sa premiilre vigueur -, en
~ sorte de lut.te où l'on serrait les mains de parlant d'un rejeton d'olivier (hapax Od. 23,191, puis
l'adversaire (opposé à (J\)ILnÀÎ:xeo6IXL) cf. Bulard, R. Et. Paus. 5,15,6) peut-être fait sur le modèle d' cituv'lJv6~
Alle. 1924, 193-215; cixpWILLOV, -<ùIL(OC; -6)W)(LŒ, -wpew: mais cf. LeE. Ep. s.v.; ~(XroC; même sens (surtout
.~ de 6por;) ; etc. poètes et grec tardif) en grec tardif aussi au sens de «en
OUI _ compoléS, dont la list.e pourrait être sensible- temps voulu _.
-45..,.-
Verbe d6nominaftf: œx"ui~6) c être dans toute sa force, selon Eumach. chez Ath. 15;681 e, cf. ~lt;' hGoç
être juste au moment de - (ionien.atUque) ; d'où œxp,ctln~~ 'lŒpx(aaolJ H!!Ch.; 3 = !PlCClJ6ot; g'::lévrier (Ps. DIC. 1,15).
(Hdn.), ol œx~ nom d'un club. de gymnastique il Et.: Inconnue •. Origine orientale, et. spécial,ulent
ThyaUre (IG R~m 4,ltM, etc,); .:atGTtX6t; terme médical égyptienne possible. InOueDce par étymologie populaire
• dans toute S3 force _ (Hp., Gal.). Formes il préverbe : de ~, etc., possible.
noter 1tŒpŒYf&Ii?;6) • .e flétrir, s'affaiblir -, etc.
Le !f8C. moderne emploie toujours bpoc;, MIIIC'de
IlOmbreux dérivés 'et 'composéS comme .1i-..cpo6Ô>:n;1l!L«L, àIccUc'l)TC& : épithète d'Hermès (Il. 16,185, Od. 24,10,
ixpoy(œlL • rivage, plage -, clxp67tOÀtt;, etc. liés. fr. 23), et de Prométhée (Hés. Th. 614). Le sens le
Voir encore 4xtXV6ct, WXIL&Wt;, clxp6œoj.&CLL. plus probable est • bienveillant -. Le terme a été conlltitué
Et.: Cette racine °ak_ (.~.ek-) qui exprime l'idée dans le formulaire homérique d'après l'analogie de
générale de «aigu', • pointu. est largement répandu.e ILl)Tlna:,. etc. (cf. Risch, Fesl.chri(l Debrunner 395-3HG)
en i,·e. mais les spécialisations de ce sens varient suivant sur c!éXotXOC;, cixrLxac;. Voir enc:Jre Ernst Fraenkel, Futschri"
les langues et à l'intérieur des langues, selon les suffixes, Snell 188. ct. aussi cixibtl)TOC;' 'EpIL~C; chez Suid.
Pas d'alternance vocalique claire, On admet un vocalisme Les Anciens rapprochaient le mot soit de WXOC;, soit
o dans llxpLt;, v. lat. OcriB, etc. (v. s.v.). Il y a d'autre part de cixciCl6cxL (1).
un vocalisme long dans .lat. aur (vieille forme à vrddhi , Dérivé: œxœxijaLoc; épithète d'Hermès chez Pausallias
Friak, IF, &6,113 sqq.). 8,36,10, Gall. Art. 143.
Le type de «xl) ne semble pas attesté ailleurs qu'en grec. Et.: L'explication que nous indiquons reste la plU!;
Les formes sigma tiques trouveraient un cnrrespondant vraisemblable. Le rapprochement avec les gloses d'Hscll.
dans go!. ahs. cb<tXXLeLC;' auVi.eLC; et ixcxxtEL . auVi.eL, avec l'interpréta lion
'Axc:,y est un thème en n, passé il la fle:..:ion en -nt. Forme par • intelligent., ne repose sur rien et ne peut donner
sa tisfaction.
comparable : skr. a8dni- «pointe de flèche.; lixew\lot
Autres hypothèses et riche bibliographie dans le Lex.
fOllrnit le féminin attendu, mals avec le sens particulier
Ep.
d'aiguillon. Pour 4x~c; voir plus haut. 'AxovIJ • pierre
• aiguiser. qui entre dans une série grecque particulière
a pris un sens technique spécial et est isolé, mais pourrait cùccuc:io. : r. nom d'arbre, acacia arabica (Diosc., Arel.),
p.·i!. être rapproché de skr, alan- «pierre " av. asan. El.: Mot étranger" d'origine probablement orientale,'
Un suffixe en n se trouve naturellement alterner en
I.-e. avec des formes en r (ct. Benveniste, Originu, notam-
IIItIIt 5 sqq.). Ainsi s'insèrent 4xpot;, bpLt; j d'autres a.1CC&AC&v8Ls, voir ~.
fermes en r dans d'autres langues L-e. mais les taits sont
franchement divergents: lat. ac~r ne correspond à bpoc; a.KIlAC1ppEtT1)S, voir sous cix7j.
Di pour le vocalisme, ni pour la nexion j quant au sens le
~ a évolué de • pointu. à • pénétrant, vif, énergique. ;
Irl. er • haut.; le skr. asri· signifie «coin., calur·asra- à.KaA1j+TJ : t . • ortie. (Ar" Dsc,) écrit «xlXÀû'Pl) (Tllphr.
• carré " le thème en i se retrouve dans ŒlCpLt;. Pour HP, 7,7,2); d'où actinie, anémone de mer, en r&ison de
bopw voir s. v. son caractère urticant (Eup., Ar., Arist., etc.), ct.
Pour ŒXI-'~ on ne trouve pas de formation parallèle. Thompson, Fishu s.u.
Le auédois dm· herbe des marais est loin il toua égards. El.: Inconnue. Lewy, FnmdlDlJrter, 50, suppose une
On a voulu rattacher toute cette famille au nom de la origine sémitique (d~t.eux). Il est possible que le mot
pierre 'iik-, voir Reichelt, IF 32,23 sq" Benyeniste, ait subi l'influence ns nombreux termes à initiale eix-.
Originr.8, /, e, notamment ŒXœv6cc, ~c.
Du point de vue grec .xx-, el ch:p- ont joué un grand rôle
et sont paut·être sentis dans divers mots, 80it qu'ils Q.Kav8a : [, • épine" (Arist.), diverses sortes de plantes
'i figurent réeilement ou par étymologie populaire, cl. épineuses (Hom. Od. 0,328, etc,) cl. StrOmberg, Pflan:en-
Ùtù.Wl), cixouw, cixOa'n') , ,xxopva:, cixpŒzo)"Ot;, ciXPLÔTjt; et namen, 17; secondairement 00c0lv6a. est le nom des épi nes
lei dérivés comme ,?aÀIrXp~, de certains poissons (Arist.), de l'arête dorsale des poissonH
(lEsch., Ar" etc.), de l'épine dorsale des animaux ou de
. ,,""va.,.·l)~ : f, mesure agraire de dix pieds (Thessalie, l'homme (Hdt" etc.). On a le doublet ,xxa.v6oc;, -ou m .
Smyrne, ct. Bechtel, Gr. D .. 1, 116, 204) ; voir aussi Sch, • acanthe., Acanlhu. mollis (cf. André, Lexique, B.V.) qui
,\p, Rhod, Ill, 1323 ,xXotLYtX 8t ta'n ~pov 8txci7toUV a fourni un ornement dans les chapi16aux corint.hlens
8eaaù.wv tiJptfLOI:, et CalI. fr. 24, 6 ; en Égypte mesure de (cf. J G IV· l, 102, 241 Épidaure).
100 pieds carrés (Hero, pap.). D'4xccv6ot ont été tirés le dénominatif œXŒV6001L«' • avoir
:n l'agit d'un emploi technique du nom de l'aiguillon des épines. (Tllphr. HP 7,8,2) et un certain nombre de
(voir.sous <ix-) utilisé d'abord comme mesure de longueur, lormes nominales.
puis comme mesure de surface correspondante, cl. cerlains Adjectifs qui signifient • pourvu d'épines - cixcxv6i)cLt;
iaIpIois de WlXfLOÇ, lat. perlica, tr. perche, (Nic.), -7jpOC; (Arist.) , -Lx6C; (Thphr.), -LVOC; (N.T., de la
couronne d'épine), -~'ljC; • couvert d'épines, épineux.
(Hdt., ete.).
'èaucÙLS, -!Boc; : f. nom de divers plantes, fleurs ou Parmi les substantifs, les uns sont ~troitement associés
..... : 1 = noix du tamalia (Dsc. 1,89); 2 = vœplC~ • la plante • épine. : cixcLvOU (pap.), Wv6LOY (Hp.,
-46-
Mit.), ~ (CaU., PI. Dec.), ~ ,.... 'ollu, 5&1 b) : 1. aot ,................UeR de ~
urait. une sorte d'. . . .). I.ou. DOms de pl.... : -..:.v et d'tin Lenae COIIlIH x . ; • punaise -.
et ~ - buila"" d'6p1De11. (lardif). El.: Mol familier, ce qui est eft faveUf' de 1'6Lymologie
D'BUtrel termes, qui dteilfllent. des aeimaux, le ancienne qui rapprocbe x~, ~. comme ce qui ne
rattachent de façon diverse A la notioR d'~pine: cix«v8Lit;, peut être tondu, cf. I1l1Cb. clxœp1)ç • ... orO ~PCXXÙ & où&è
-ou déj'c:iUl comme Dom 4e planle, est une aorte de .'P21 016'01 'n.
&qua" (ArisL), ainsi nomme ta eaused'un dOl! épineux,
cf. Str6mberg, FiMluuJmen, 47, TbomplOll, F"". I.V.
SqualUl anmIlri., • alpUlat..; c'."
ilgalemeD.t.la sautArelle
(El. NA 10,44) parce qu'elle \ivraiL dans les épinea selon
. . . . . . . : aom de pol$80n chez ALb. 356 b, probable-
ment le Joup, cf. ixtip~ . Î.s6patt (HlCh.) qui peut être
IOit une faute du ms., soit un arrangement de cbcœpvtx'l
Slr6mberl, W.,.",udi.n 17 ou bien le molserntt fabriqué d'.prèl Ni6p!l;, cr. Thompson, Fi,ha I.U •
• ur Je mocWe d'cixplç (cf. I.V.); ~ - b~880n • Et.: A l'aspect d'un emprunt à une langue du substrat. .
(GaL); ~ espèCe de chardonneret ou • IInoUe
(ArIat.) cr. Thom~on, Bi,.. I.V., alnai . . . .ft paree
qu'fit vivent. daDi les épines, cf. Str6mbe.... Wornl'Jditn
17, avec le dImlnuUf ~, et la lorme équivalente
_apov : ~À6'1 ("ach.). Pa. d'ét.ymologie. A été
Npprocbé saDII raison valable de la glose d'lIsch. 4yJ.p«v.
mai. dilr6rellte ~ (Ar.), lac. _MMrtp chez
H~h. . 'e mot. est iMU par déplMelllent de .yllabe .d'll
.~tç, ct. Niedermann, GI. 1~,8 sqq. Tous CtIII mots
~ : IJ'llI'ŒWct m ~O'I 1) -n,v KCqI«Ài)y (E1I1
45.13).
pment.eat dee ampl. div...., parloi. div. . pou UR NUI El.: cf. Iyx«poç et tyxpoç, famille de x:7pii. Ce pourrait
terme et dont. le rapport avec 4xGN6Œ n'.t qu'ac:cident.el. donc être un des raret! exemples du préverbe n... vocalisé
Il n'y a rien' dire de ~Àll qu'"dn. cite .. n. donner en et (Schulze, KI. Seh,.. 358; JI. Seller, KZ 75, 1957, 2).
de lena.
UD certain DOmbre de compolél tardif. prMentent
~ comme prend.. terme. Voici quelquee exemples : ....... voir hf).
-l'i1"'lJÇ (AP Il,3ft), -~, -).oSyoc. ~, ~,
-.~ -XoqlO(; nom du Il#JliAson clau '''ch. Lccr'l"OÇ : il ~lXfL'oIOÇ (HlCh.), nom de l'érable.
St.: La formation de ~ • épine - est uàal élucidée Et.: On rapproche 4xIXpvot • ali~ (HlCh.) qui désigne
et l'on a propoH! diversea combinai&ons. C'et;l le Dom de un autre arbre, et surlout lal. ace,., -ri• • érable _, v.b.a.
.11\·,rsee pllntes épineuse'!, notamment (Od. 5,3'28) du allorn et 1'011 pose *Ù«p-«7'rQC; (voir Frisk, 8.U. avec la
cbardon-Roland. Désigne a US!!; l'épine done.le d'un bibliographie). Pour le suffixe, cr. 7tÀatT«'\H.~, Chantraine,
poisson, d'un eerpent, d'un homme. En apparence le FormGtion 302, NiedernUlon, GI. 19, 1930, 11-15.
IIIOt l'iRlëre parmi 1.. Dom'" de plan.... .. -ve-, mais
H ,'agit d'une eréaUon poeeqlle en lIai80n avec ~,
Lanç : f. (m. HdL. 7,186 et quelques autres exemples)
et probable....t le DOftl de la neUf !v&ç. L......Iy... en
~ • neun d'eplnee • (KretliCbmer, Ei,.;,_"
uu ID àano-6K (Soimllen; Beitra,c 264) ne Mot guère
.f03),
_ embarealion rapide ., avec un mAt d'avant incliné vers
la proue, de dimension variable, utilisée notamment par
lei pirates (Tbgn., PL, "dt.., Th., etc.) ; se dit par exleDllion
vraisemblables. On pose babltuellement. *GOCœY-IXlIOat, d'une coupe de même forme (corn.) .
• ~ de ~~ el fyl}f.ç, avec aupel'p061Uon
Dérivés : ~O'I IMme Hna (Th., Plb.), sorte de
.yllabique. En outre on ot.!lerve qU'bin8œ ..t un thème
cbauuure de femme (Ar. fr. 739 b) cr. "sch. 8.U. ŒxC'hux;
en -s brer. U ra Il'allit pallG'up lulCÎen dériv6 e.. "fFIs, mais
dimin. ~YépU#'I (pap.). En oulre cixti'Rtoç (lcn6c)
<t'ane création II8COndaire du lype de ceUee qu'. groupéeS
mAt. de l'avant, misaine ou beaupré (inscr. atl.); Tb
5ebwyzet, Gr. Gr: 1,476. CM. difllcult61 ODt. conduit.
~ (l1J"rlo'l), la voilure de ce mU (X., etc.). Enftn
8elardi (RMd. Ace. Lincel, 10, 1955. 309-331) • disjoindre ~ (Sleph. Med.) désigne le mlUe-pattee (d'après la
.baMIœ de h- eL à poser un Lerme de subelnt. • indo-
lonne de l'bat-rot;, cf. R. Slr6mberg. Gr. Worl.tudien 11).
m6dllerranéen. (!) rapproché de akr. k~",-, lrfI(I,ha- qui El.: Un emprunt ell. vraitlemblable. Le rapprocbement
Ilplaerait, entre autres, épine. T* douteux. avec à- Bprimant la Dollon de pointe, ne serail pas
impeesible, . .il .L incUmOiltrable.
UGYO!, voir lOUa cbt-.
~V. -oWI; : m. le mot doit être originellement. un ~, -ou : m •• bouehée 1 (Od. 17,222; AP, Jos.; mot
nom de la pierre (ef. El.l. Il est possible qu'il y ait un béotien selon Stratli8 47,7).
souvenir de ce sens chez Hés. Th. 722 où il est question Et.: Non établie. On suppose que le mot serait phrygien,
d'un XllÀxéoc; cXx!J.(a)v tombant du ciel, probablement, et. dans une inscription phrygienne ~Ot; ClXXlltÀOC;
un méll'ore. ainsi que dans la glose d'Hsch. cbqL(a)Y' Friedrich, J(leinalt. Sprachdenkm. 133? Le rapprochement
... oupccvàç ~ cr[;,"t)llov.... le ciel pouvant être considéré avec skr. a.nfiti • manger» ne vaut certainement pas
comme une vollte de pierre (cr. El.). mieux, et le rapport éventuel avec d(xuÀoe; est en l'air.
Le sens habituel du mot est '. enclume. (Hom., ion.-att.)
l'euclume pouvant être originellement en pierre (cf. uoAou80s, -oç, -ov : «qui accompagne., avec parfois
La. Ep. s.u. avec la btbliOfJl'8phie). Employé au figuré la nuaDce de • qui .art, qui aide. cf. Ar. Ois. 73, d'oOù
.11
pour exprimer l'endurance (les seh. expliq"ant parfois 6 !Li)
tm ":O\e; !6).OlC; 1). Sens dérivés divers: «mortier.
en chypriote selon Hsch. ; tête de la machine appelée bélier;
«qui .'accorde avee, qui résulte de. (mot. de la prOlt8
ionienne-atUque et. postérieure, et de la com~); adv.
lXxOÀoU6c.c; (D. et grec tardif).
en oulre espèce da loup (Opp. Cgn.), eapèce d'aigle (Hseh.). Dérivés : cixoÀouOt« «suite, conséquence, conformité.
Composé : ~6-&-"ttlY (compoeé en --roc; de la R. de (prose, surtout terme philosophique); lXxOÀ0u6Lcrxoç,
n&tj"tl, pied de l'enclume (Hom.) ou ~~, même diminutif, • peUt valet. (Ptol. Everg. 6). Verbe dénomi-
sens (Poli. 10,147). natif cboÀou8U.. «suivre J, sollvent il propos de .mdats
Dérivés: &xfLOV!OV (Ésope). ou. d'8ICiaves, s'emploie aussi au figuré (premier ex. chez
El.: Vieux nom de la pierre, cf. skr. tUman- «pierre, Hippon. 79, 9 M., part. aor. avec à l'initiale un Ct long
rocher, ciel. (considéré comme une voàte de pierre, irrégulier), en prose attique ou tardive et chez Ar. ; il est
cr. Reichelt. JF 32,23 sqq., E. Fraenkel, KZ 63,183 sqq.), substitué à &o!LlXt en grec moderne et dès le NT; lXxO-
av. !Uman· «ciel., lit. akmuo, etc.; avec alternance ÀoUTEt = œxcM.Oû&L (Ar. T'-m. 1198) est lin barbarisme
ID r dans skr. asmara- «de pierre., p.-ê. v. norr. ha1fUl1'r d'un ScytlJfl. Subst. verbal lXxO).oV67)at<; (Arist.); adj.
• lIIIrteau de pierre. (cf. nenveniste, Originu, 117 et ~ (Arist., etc.) .
122). El.: ci copulatif (la peilose pouvant s'expliquer ici par
Sar le rapport. peuible de eea dérivés avec un nom de une dillllimil.tion d'upiration), et ~ «chemin ",
la pierre, qui .. troI.ve attesté notamment dans pere. . . avec vocalisme 0 du compeié (cf. Scbwya«, Gr. Gr.
-49-
1,& Zu. 2). Cette ",.... . . est dtj. iDdiqô8 Pl. ~vou (Paua. 2,U,3), ~ ail . . . paseit Ar6t..
c,..".406 d, .ma. _ lait, ~ rapport entre les deux mota CA l,l, BCUr·bh. Hp. Loc. Hom. 10.
... vit.e ........... lAcàe et peu 8e1lLi. Combinaillous Compolés l pr6verbe avec ~ [.le] .,.,er une ~
ÙIIIÜ'" de E. PnteDkel, M4Icnga BoiMJI:f 1,375. nité. (Argos, Mnem. 57,208, Vie Ilècleav.), &œ- <<l'6puw.a
(Délos), iY- même sens (ibid.J, i~- (HOIIL, Hp.) et. ail
sens de «réparer des vêtement.. (PI.), it:- {.le], pour ua
~, voir &OUI Q-.
pont (IG III, 1126, 37,41, en dialecte de Delp"'). .
D'Wo(JllU ont. été UréeI diverses formaUoDt DOIId......
Adj. verb. ilxœT6ç (Il. 13,115, Hp., ADUpboll), avec lei
composés négaUfs vi)xccnoç (Bée.), ~, ~
et 3UG'1jXCGTOÇ (Hp.), et. le dérivé ~ (-rixVTl) • méUer
;.o"l"", : dNigne les plantes toxiques qui ne sont de tailleur. (Démocr., Platon).
pis toutes des acoJÙts, voir Andr6, Lu:ique s.u., Wagler, Noms d'action: cixéalL«-rat, n. pl. 1 remèdes 1 (Il., Pl.,
RE, 1,1178. D'où QOvl:me~. lEach., 1 G XIV 1750), cr. Il. 15,394 tpcXp!J.otX' clldO'\l.ClT'
Et.: D'après les anciens issu de cixoy,..,,! «sans poussière, rnataaE (avec la variante Ql)(.LCtT' très bien attestée, et
done sans cDmbat " cf. cixovt't'O~ (Q. S.), d'où. invincible '. d'ailleurs posaible); œatJ.6ç 1 guèrilOn. (PI. Callim.),
Simple étymologie populaire, voir Jüthner, GI. 29,73 sqq., d'où cbda/L'OI,;' lŒcn/LOI,; (Hach.); cbcœLt; • traitement a,
St.romberg, Pflanzennamen 150 n. 1. 1 guérison. (Hdt., IG III, 3575), c réparaUon. (IG IV'
(Ose., Gal.). féminin cix&:aT~, -tao; désignant des barres de fer clans -
E/.: Les anciens rapprochaient le mot de XOpl) «pupille. un fourneau où l'on fond (Dse.) est obscur.
(cr. Slrômberg, Pflanzennamen, 98) et11 passait pour Noms d'instruments: dxtaTpat «aiguille 1 (Luc., pap.) et.
soigner la pupille des yeux. !xeaTpOY « remède. (S,). Enfin si le féminin !xl) « guérilOD •
., (Hp. MiJchl. 21) existe bien, ce pourrait être unpoetverbal
de cixéo!J.OtL; d'où p.-ê. chez Cicéron b'/LOI,;, cf. Arbenz,
Q!cOS : n .• remède., au sens propre et très Bouvent Adj. au( -'/LoI,;, 93. •
au figuré (Hom., Hdt., Hp., trag.) ; le sens médical est net Il existe de rares composés qui le présentent 10US
chez Hp., sous-jacent Od. 22,481 ou dans des métaphores deux aspects :
comme iEsch. Ag. 17. Les adj. composés ciVl)xiJç (Soph.) et 1) Composés progressifs (type -n:pq,L/L6pOTO;), comme
CÙljK~; épithète de f)&~LI,; (Emp.) sont des survivances, ~lœal!J.6poTOl,; (Orph., ou cixcc:rW3U\101,; «qui calme les
homonymes à l'accent près de composés en -';pc')<; se douleurs. (Hp.);
rapportant à cix- «être aigu •. En outre, avec l'Ct bref, 2) Composés régnlssifl avec œa- (thème en,) comme
Mx~~ (Eup.), ~; (Epieur., CaU.) et m.Muccç nom premier terme, ainli clxccsqI6pot; « salutaire. (E.).
cie diverses plantes curaUvee (StJ'i')mberg, Gr. Pflanzen-
Ces mota présentent plusieun traits originaux :
/tOIIIen 37,98), d'où les termes tardifs ~, -m,ov,
1x7j, et ft\IœXkl)ç (olYOt;). 1) Us ne Jouent en attique, notamment au lens médIcal,
vAKo; a donné naissance au dénominaUr cbdo!J.Ott qu'un rôle secondaire: ils ont ét.é victorieusement concur-
• soigner, porler remède à '. Chez Hom. le terme est bien rencés par la famille de lŒo!J.Ott, etc. ;
atteslé au sens médical notamment avec €ÀXEot, mais 2) L'emploi s'eu est surtout conset'Vé au seDS général de
également avec un complément comme 3L~CCV (Il. 22,2), • réparer, arranger., particulièrement à propos dll tailleur ;
vT;(l; (Od. 14,383) ; ou également au figur~ Il. 13,115 ru' 3) La racine se rapporte originellement à la noUon de
œ"'f'dlcc 6iiaaov' WtTrCtL TOt cpptva:.; ~a6Àwv. Même remède, mais ne s'applique pal à celui qui soigne, au
variété d'emplois en iOllien-attique, l'emploi proprement médecin; elle n'a roumi aucun terme répondant il mp&: :
nMdical ne se trouvant guère que chez Hdt. et Hp.; en waTTjp, ciXEaTp((;, cbdO'Tp&CX, ~, toui ces termes
revanche assez fréquent à propos de tailleurs ou de répa- ont des emplois divers mais qui ne répondent jamais
ra'-ura de vêtements (Luc., etc.), cf. les dérivés; ou méta- à ceux de ~. Voir auul N. van Brock, Y«cIbulGlre
pIJoriquement et. Hdt. 1,167, Pl. B. 364 Co etc. PaMir aor. PIIédi«Il, 75-110.
50
Et.: Pour établir une étymologie, on peut aussi bien Dérivé en -me; : &xoumc;; • fait d'entendre» (Arist. ete.) ;
CI1Il5idérer le sens de «guérir. comme une spécialisation avec le dérivé ~ouaL{LO'; • fait pour être entendu _ (S.).
de .• réparer., ou • réparer. comme une extension de Dérivé en -(014 : houCJf.LŒ «ce que l'on entend "
• guérir _. Il semble toutefois que œx.:rcr6œl soit bien un • musique -, etc., «rurr.eur -, enseignement oral dans
terme médical, mais il se distingue de la.t parce que l'école pythagoricienne (S., X., Arist., etc,), cf.
le mot ne 8e rapporte pas au nom du médecin, et d'autre Rader.maeher, Fulllchrifl Kl'ullchmer, 162 sqq. D'où
part. a pour complément, non comme lêiG6ctL un nom de diminutif ~ouafLCi'rLov (Ps.-Lue. Philopatr. 18); adj.
personne. mais le nom de la souffrance ou de la blessure lixoua(ol4'rLx&; «novice dans l'école pythagoricienne.
à laquelle il est remédié. Enfin les mots dialectaux ècpcxxera- (Jambl.).
tlaL. &cpIXXEi:a6I1L semblent indiquer que les formes du Nom d'agent (outre cixoôç = cixouanxôe; Pl. Com. 226) :
type ŒXOC;, etc .. sont des formes ioniennes à psilose (cr. ~oua-rlje; «auditeur, disciple - (Mén., D.H., etc.) qui tend
Huck, Greek Dialects, § 58 c). à se substituer à cixpOGlt-ri]ç. Nom de lieu : IixoUa-rijPLOV •
rI faut donc trouvcr une étymologie qui admette une «salle de conférences l, • auditoire» (Gal., Them.).
aspiration initiale. On pourrait se demander si nous n'avons Quelques formes verbales dérivées : cXXOUIX~O!-LI1L • tendre
D3S une specialisation au sens d'. apaiser» de la racine
l'oreille» (Hom.), «ausculter» (Hp.) est un déverbatif
qui figure dans IXXÉCA)V, ~-r" -1)Xct, etc., ou bien. ce qui serait expressif plutôt qu'un dénominatif de cXxou-r, (cr. Schwyzer,
plus plausible, si nous avons un terme vraiment technique Gr. Gr. 1,735 et Mélanges Pederscn 69). Désidératif :
',/;k-!p "-, que l'on pourrait rapprocher d'ir!. hiee • guéri- ocxouadw (Soph. (r.991). Enfin cXXOUT(~W LXX Ps. 50
son " gal!. iaeh. (51) 8, Canto 2,19 «faire entendre, enseigner» présente
une structure étonnante. La forme est conHrmée par
lLlCo~ : «orge. (Nic. AI. 106). Selon Hsch. chypriote. AB 365,3; chez Hseh. les manuscrits hésilent entre
selon les sch. ABT, Il. 6,506 thessalien, p.-ê. comme équi- àXOUTL!:W et ~oua'tL!:w : c'est évidemment cette dernière
valent de crho::;, cf. Bechtel, Gr. Dial. 1,204. forme que l'on attendrait.
En outre verbe dénominatif au part. aor. 17rnoe; cXxoa-rijaoce; Le verbe ~ouw se combine avec de nombreux préverbes:
brl <jiŒ't'V1) un cheval bien nourri à sa mangeoire (Il. 6,506, OLIX- «entendre jusqu'au bout., ou • apprendre par
15,2G~). 'AyoO',tw, cXyoa'tI1L (sir) dans AB 213. quelqu'un 1 (ion.-alt.); dcr- (Hom., etc.), Èv- (Hp.,
Enlln Hsch. fournit la glose XOcrTI1L' xpL611L. Comme koiné) ; È:.~- (ion.-alt.), br- (Hom., etc.), XI1't- (ion.-aU.),
l'IX de &xoO'ri n'est pas une prothese et qu'il n'y a pas de "po- (HdL), tm- !Hom., eic.), um:p- (hapax, COn!. Adesp.
r~i~()n pour qu'il soil tombé. xocrro:i résulte p.-ê. d'un 1175). Le sul.Jstantif tht'matique ancien rl'pondant à ces
aecide,nt ohllololl'ique. Le mot. usuel pour orge est XpL&~. composés comporte un allongement. à J'initiale du second
El.: (ln voit dans ce mot un dérivé du thème en s attesté terme Icf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,397, en dernier lieu
dans lal. am .. « balle J, cf. aussi got. ails, v.h.a ahir • épi •. Kurylowicz, Apophonie 264 sqq.). Exemples : ~y.ooç
Ce sm'ait un substantir féminin formé à l'aide du suffixe • qui écoule 1 (ion.-alL) el Èmxxooe; au sens de « témoill »
'·Io-/-W-. L'ensemble pourraii se rattacher à IXX- {dorien, elc. l avec la forme de duel a1h6111. Èmixoe:, lacon.
(ixpoç. etc.l. cr. encore fi:.x.vY) et <Xxupov. {cf. Buck, Greek Dialecls, n~· 72 et 73), xO:T'l;xooç (ion.-
alt. l, U7t7;XOOç • sujet. (ion.-atL), et u7t7;xoov cumin cornu,
cllCOUW : f. IXxoucrofLl1L (tardif OC)(oucrw), aor. 1)xouO'o:, Hypecoon praecumbens. En outre cXv-r,xooe; qui. n'ccoule
pc. &)(~XOIX (tardif &XOUXI1 PIn., p.-,l. laconien) ; 1)xouxo: pas" E:Ù- (Hp., Ar.), o~u-, 1toÀu-, auv-, CPLÀ-, etc.
rp~D.); &x~xouxo: (I1érod.l ; au passif cXXI)UO!-LOCL, ip::oûcr6'IJv, Quelques formes secondaires el divergentes se présentent
r.)(ol)/rwn, «entendre, entendre dire, comprendre _ et après sans allongement: soit dans le féminin issu de &:X07) : 1t0:p-
iIf.m"r~ "avoir telle ou telle réputation >. Le mot est (Plat.), dç- (Phi!.), Ù1t- (LXX, NT), soit dans les
attesté durant toute l'hisloire du grec depuis IHomère. composés tirés du thème de présent : È:.1tIXXOUOC; (Hés.
L'adjectif verb. est œxoucrToç (H. Hermès, ion.-attique), Trav. 29, Cal!.), Ù7t- (A.R.). L'allongement de la première
d'où &xouattOç (ion.-atl.) et ocxoucr,ut6ç (tardif). Olll'Ile syllabe du second terme s'observe également dans civ'~xouO'
que soit l'étymologie du mot (cf. El.) le thème de présent TOC;, d'où cbr7)xoucr,tt.> (Hom., Hd 1.) et ci:v7)xoucr,i.oc.
semble reooscr sur *rixouO'yCA), cf. 1jXOUO'fLO:L, iJxoùcr(7)v, Un composé tardif avec OCXOUO'L- comme premier terme:
mais le parfai t o:x~xoo: doi t représenter *àxëixoFoc (sur le ~ouaL6E:oe; «qui se fait entendre de dieu, (AP 6,249).
problème phonétique, cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,348, Lejeune, Le verbe ocxo\>w qui s'est trouvé à l'origine en concur-
PhonetLque 21:-:. rence avec des thèmes aoristiques, mais ayant fourni
Ln premier nom d'action est ~ou'Î) (Hom., Sapho) des présents, I1LO- et xÀuo-, s'est imposé rapidement dans
el <ixof: (jon.-attique) ; pour le trailement phonétique, cf. le vocabulaire grec (le sens d'cXxpotXO!-LO:L « tendre J'oreille.
Schwyzer et Lejeune. I.l.c.c.; sens : «tait d'entendre, est un peu différent). II subsiste en grec moderne.
(,uie, nouvelle rec!'eillie»; sur un emploi particulier du
Et.: Deux voies ont été explorées pour l'étymologie :
mot à Épidaure (lG IV' 1,126), à propos d'un lieu ou se
trouveraient les oreilles du dieu, cf. Wolters, Hermes, 1) On a vu dans IXXOÛt.> un composé *cix-oucr-YCA)
49,1914. 14!J sqq., Weinreich. ibid. 51, 1916, 624 sqq. «tendre l'oreille., de ocx- (cf. sous IXX-) et oue; celte
Diminutif. cixotOLOV • petite oreille 1 (Gloss.). étymologie pouvant s'appuyer sur le parallélisme du
Dénominatif &xo&~r.· ocxo,je:~c; (Hsch.l, d'ou OCXOI1O'- composé ocxPOOCOfLO:L;
njpc<;' IipX~ 'tLÇ 7tl1cli ;'l..,tL7tO\l,LOlC; (ibid.): il s'agit 2) On a rapproché le mol de goL ha usjan « entendre 1 ;
pour les citoyens d'apprécier l'importance des acclama- dans ce cas IX peut être le degré zéro de "en • dans.
tions, cf. Th. 1,87; pour àxouci~o!-LI1L qui pourrait être un (Prellwitz), ce dont on n'a que fort peu d'exemples sûrs
dénominatif, cf. plu~ loin. en grec; ou bien un alpha augmentatif (de ·sT(f-? cf.
51
Schrader, KZ 30,465) j ou encore une prothèse (Benveniste, groupe de «xpt6oi.oyiol'4L • diacut.er aVec préclsioD •
BSL 32,76; Meillet, BSL, 36,107). Si l'on admet cette (P!., etc.), -~oy(ot (Arist..), -~6yoç (TimoD de PhUODte).
seconde explication, on considérera l', flnal du thème La famille a subsisté en grec moderne et &oUI la forme
comme un morphème verbal p.-ê. désidéralif. Il devient &xpt66ç l'adj. du sens de« parcimonieux. est pa'" lGelal
dès lors possible de rapprocher «XeUe:L' '"lPCt. KurrpLoL de • collteux. cher.. .
(H8ch.), qui sinon resterait isolé: le mot est en outre p.-ê. Et.: On est tenté par l'hypotb6ee de Schwyzv qui volt.
attesté en crétois Loi, de Gorlyne 2,17, au sens de dans le mot un composé de Ixpoç et de ép. cl&, • verser .,
.8urveiller. (?). Et enfin, sans prothèse, xoÉ(o), dor. x~ avec l'image d'un récipient rempli è. raI bord, etlotacilme
qui signifie. entendre, comprendre 1 (voir s.v.). (i pour CL comme dans tl'Ci-nO"tl) cf. Scbwyzer, Gl. 12,
C'est la seconde explication qui est généralement donnée 1922, 12 sqq. et Gr. Gr. l, 193. L'existence d'UD premier
aujourd'hui. . terme de composé 4xp- est probable.
11lCpcîxo).oç : • irasciblf', passionné. (Ar., Pl. etc.). GKpocioJ.Lcu: • écouter avec loin, attentivement ",
Dérivé : cXxpŒJ(oÀb:, ion. «Xp1)J(OÀL1) (Hp.). Verbe quelquefois « obéir. (ion.-litt., etc.). Se dit aUBsi du disciple
dénominatif cXxplixoH(o) (PI. Lg. 731 dl. Le sens étymo- d'une école philosophique, ou d'un lecteur (puisqu'on
logique est « il la bile non mélangée, intempérée ". se faisait lire les textes). C'est un compo~é de !xpor; et de
Ces mols onl été altérés par rapprochement avec «xpo- où/; : d!xpov oùc; ne pouvant signifier autre cbose que la
d'où la graphie cXKPO- dans cXxPQxoÀ{Ot (Plu.) et comme pointe de l'oreille, le terme équivaudrait en définitive è.
varlanle, noll.mment chez PI. • tendre l'oreille 1 (Frisk, GRA 56 : 3,21). Mais cf. Szeme-
El.: L'l relation avec xpli- • mélanger. de xpéiTTjp, rényi, SI. Micen. 3, 69 sqq.
bpii'rOç, etc., est plausible. On pose *cX-xpiXT-J(OÀOC; en Dérivés : «xp6Otatc; • le fait d'écouter, conférence, salle
rapprochant tùY.p:r..;, -l'.pii-:o::;. ~Iais cc type de composé de conférences. (Plu.); cixp6Ot!J4 • ce que l'on entend.,
sans voyelle de liaison est insolile : on attendrait «xpiX- notamment • récitation, pièce de musique., parfois
'l'6xoÀo::; qui est d'ailleurs attesté SOIiS la lorme cXXp1)TOXOÀOC; • acteurs. ou • chanleurs ", cr. L. Robert, Rermu, 1930,
chez Hp. Selon F. 50lmsen, Unlersuchungen 30 sq., l'adj. 116, etc. (X" Arisl., Plb.); d'où «xpOOtfLOtTLXO'; • destiné
serail tiré de l'expression &xpOt XOÀ+,. à l'audition., donc. èsotérique. (Plu.) ; «xpOotT'lJ<; • audi-
teur, disciple. (ion.-att., etc.) • lecteur • (Plu., cf. plus
haut); d'où «xpOOtTLX6t; (tardif); «xpoëiTTjPLOV, avec le
suffixe de sens local «salle d'audience", etc. (Act. Ap.,
Ph., Plu.).
cilCpi~,,!l, ~Éç; : • exact, précis., d'où parfois • avec A côté de «xpOŒO!J4t, «XPOŒ~OfLOtL en syracusain (Epich.).
parcimonie", terme surtout attesté en prose alti que, Le grec moderne continue d'emV)oyer cixpO&l!J4L
Il a tenu une place dans le vocabulaire scientifique (cl. • écouter " « suivre un cours " • ausculter " avec «xp6Otatc;,
Lu. Ep. s.u.); le mot s'emploie aussi dans la théorie du etc.
style (Wessdôrrer, Die ~LÀoaocpLOt du 16okratu, 95 sqq.).
Dérivé clxpL6cLO: exactitude, d'où parcimonie (ion. QKPOÇ. voir «x-.
Ill).
Plusieurs verbes dénominatifs ; 1. «xpt66cù, d'abord GKT4'V(o): • redresser.. .1Esch. Eu. 36 clxTot(VCLV
factitif • rechercber ou exprimer exactement 1 (ion.-att.) aTÔ:aw se tenir droit, cf. Trag. Adup. 147 avec le complé-
chez Arist. au sens intransitif. être exact •. D'où IXxpL- ment !dvoc;, et la glose d'Hsch. «XTttLvtLV' ~p(~eLv:
&101<; (Joseph), cXKplôWfL!X (Épicure, Pbld.); 2. cXXpLôcX~(o) une varianle U7rOOtKTOtlvo'llTO st'mble avoir existé Od. 23,3,
même sens (tardif), au passif • être exigeant, fier" cf. la glose d'Ht;ch. u7roOtxTttLvo'llTO . ITpcfLov, et Ludwich,
(LXX), blâmé par Pollux 5,152; d'où cXXptÔOtafLOC; N. Jahrbücher ,. Phil. 1895, 1-8. .
.recherche exacte, ordre donné. (LXX), ciKplôOtafLOt Il existe un doublet relalt sur le modèle des factitifs
• ordre donné. (Aq.), cXxpte:xaT+,c; «enquêteur, personne en -0(0), qui a fourni un aorisle IXXTOtLV&laOtL attesté Anaer •
qui fait la loi. (Aq.) ; 3. <xzpt6e:ùw et th:PL6e:uOfLOtt • user 137, PI. Com. 180, cf. encore PI. Lg. 672 c Ihocv cXxTotL~an
d'exactitude, expliquer exactement» (5. E.; au passif èOtUTO TcXJ(taTOt «dès qu'il se dresse sur ses pieds 'cf.
P. Amh. 2,154). Immiscb, Phil. Woch. 48,90'l).
Le mot, sous la forme cXXptÔO-, sert de premier terme Enfin chez Hsch. une glose assez confuse : &xTŒLt(o)v .
6 quelques composés dont Je plus usuel figure dans le «x~l;(o)v, npo6ufLou~, f) 6pfL'Ïj'; n~lIpGw, f) IAftU4p(traw.
52
Et.: On rattache habituellement ces mots à œyCll avec des Et.: Le sens technique donné par Pollux invite à voir
intermédiaires *cXxT6ç, *cixTtU.l, cf. pour cette formation dans le mot un composé dont le second terme serait
Schwyzer, Gr. Gr. 1 705. Mais le type ne peut se comparer apparenté à ~pe(8C1l «soutenir". Le premier, qui devrait
immédiatement avec la série claire de clxOÀCXITt/XLVCIl tiré exprimer l'idée de • droit", fait penHr au verbe obteur
de «x6À/XtTrnÇ, etc. Le sens fait difficulté et la glose d'Hsch. ciX't'a.LVCIl.
&1t"IXX'"t1xtVCllV' 0 xweiatlcxt u1) 8uva.J.L&Voç pourrait donner
à croire que le sens orIginel serait «se mouvoir 1. Autre QICTLS. -tvoç : f. (Hdn. cite un""lRml. clxTLv) • rayon de
étymologie qui ne vaut. pas mieux (cf. cix-, clx-ri)) chez lumière, notamment rayon du soleil. (Hom. toujours au
Hechtel. Lex. 175 tlOIlS LXTa.i.V(ù. pluriel, poètes) ; parfois métaphor.chez Pi.; rayon d'une
roue (AP 9,418).
IÎKTÉa. : (B., Lue. TM". 71) et par contr. cixT'ij (Emp., Quelques eomposés techniques"4!IAYIiH où cix..!.; eert.
Hp., Thphr.l, unI' tois clx'tioç m. (Thphr. HP 3,4,2) de premier terme de composé : cbm.~oo~, -fio~,
Sambucus niqra, «sureau'l. Dérivés ciXTdvoç et &XT~VOÇ -~OÀLIX ; -Yp/X!pLO:, -eL8~ç, -Xpci'!'CIlP.
(Simon. 147,1, Thphr. i • en sureau ». Dérivés: cXXTtVCIl't'6ç « orné de rayons» (Délos, IV. Il. av.,
Et.: lnconntfc." mal!' If! suffixe entre dans un type d'une qnocÀ7), Ph., etc.) ; clx't'tv6>87)1; • en forme de rayons.
usuel, cf. Chantraine, Formation, 91-92. Le mot a été (Philostr.l; adv. dx"~V'J]86v (Luc.).
emprunté par le lat. som;''la(orme aell. Et.: 'AX't'LC; entre dans la série des quelques termes du
type 8eÀtplç, YÀCIl)(Lç, ~8Lç qui semblent fournir des dérivés
1 QICT1} : f. «cap, pointe, côte escarpée» avee des épi- de noms. On a l'habitude de rapprocher skr. ak/il- qui
thètes comme ;;poilJ(oUO'Il (Od. 24,82), 't'p'J])(eLCX (Od. 5,425), signifie à la fois «rayonnement. et «nuit 1. Sur 188
u~1)À~ (Il. 2,395). Usuel chez Hom., Hdt., les Tragiques~ problèmes philologiques que pose ce terme, voir Renou,
Rare en prose attique (X., Lycurjr.). Comme terme géogra- Monogr. Sanscrites 2,6. On évoque aussi gol. uhtwo (germ.
phique le mot a survécu pour désigner des caps ou des • un)(twon-) «aube. et avec un autre phonétisme lit. ank811
péninsules. " tôt •. Voir Frisk, avec la bibliographie.
Dérivés : cJ.X't'IXtOç, -IX, -ov qui se trouve sur la côte
(Th., Hp., Call., ete.) ; fém. clx..otLIX est un nom de plante, liKU>'OS, -ou: m. (f. Theoc. 5, 94), le fruit comestible
actée en épi, Ac/aea Spieafa, cf. StrOmberg, Pflanzennamen de l'espèce de chêne appelée Quercus llex (Hom., Pherecr.,
115; nom d'un mortier de marbre (CIl'arch.l, cf, Œx'dTI)ç.
Arist... Theoc., Thphr., etc.) voir p. ex. la note de Gow
":\;(no~ n'est aUest!'> que comme épithète de Pan
à Théoc. 5,94. Dési!1:ne paI'fois un:4*nemenl en forme de
iTheoc,l. d'Apollon (A.R.\: tLXTWV = cXx-ri) (lE!.) ;à1tssi gland: ('n ce sens, IG 1','313,·62 pt ":H-I. 6!). Dl>ri\'é:
la plaute ~ouvwv, terre-noix (Dsc.), cf. Strômberg, ibid. cX:xuÀCIl't'éç «avec un o~enl en fonne de gland ",
Cette plante porte aussi le nom d'clx..!.V'J] (Dsc.), cf. IG IP, 1427,93.
Slrômberg; œXTtTI)<; habitant de la côte (A.P.); le Et.: Obscure. Les rapprochements avec ŒXOÀOC; et.
mot est surtout employé pour désigner le marbre que l'on avec skr. asndli «manger" restent en l'air.
~rpelle aussi lle:to/XtxÔç (inscr. aIt.). cf. le nom d'rix't''ij
donné à la péninsule du Pil'ùe; S. (fr. 68) emploie le mot
pour le marbre de !'a.x"t"i) d'Arjlolide: au f. ~oç cXXTLTt<; liKCIlV, voir a.x-, etc.
(Ath, Miff. 31,143), Enfin. Plu. 668 b explique dans le
proverbe a7)(J.epov cXxTo:aCll!Le:v le verbe cix..ci~e:tv comme <i>'G:a. : ILtÀa.V <i'> ypcicpofLI:V (Hsch.), ciM:07)' À~yvU..,
~hmitlant «banquetons (sur la côte 'i) • et étant dérivé de a7to86ç, xa.pxlvoç, t'ma 8& KU1>pLCIlV (J.o:pLÀ'J] (Hsch.), ciÀciÔYJ .
~;(TIJ; aucune raison de ne pas accepter cette explication. 6Ev6pccxEÇ (Hsch.). Sauf XlXpxLVOr; toutes ces gloses se
Le mot ŒK~ qui signifiait proprement «cOte escarpée» rapportent à l'idée de «cendre, charbon, noir., et le
a donc pu désigner soit la cl\te en général, soit dans le mot serait chypriote ('i).
, vocabulaire géographique le cap, la péninsule. Et.: Ignorée, Hypothèse de Petersson, IF 34,241.
Et.: Pas de 'digamma initial. Le mot doit app:;1'\ enÎl'
à la grande famille d"e'h", ·mais a pris un bens spécia:.
à.>'à.'CLcrToS ou -a..poç : m .• vase à parfum sans anses
en forme de sphère, souvent fait en albâtre •. Chez Hdt.
2 IlKn] : f. vieux lerme traditionnel presqu!'unique- 3,20, Cambyse envoie (J.upou cXÀcHîcca't'ov. En outre attesté
ment attesté dans l'épopée, en fin de vers, dans les'fol'mules chez les corn. La forme ancienne est ciÀcio/XlTtoç, cf. SIG
a1J!J.~'t'EpOÇ cX:x~v (11. 13,3'.!2, 21,76), c:ü..cphou lepoü cix-ri)v 103 et lEI. Dion. 102 Erbse. Le neutre cXÀ/XociaTpoV se
JI. Il,U3I), ou ciÀcplTOU œx-ri) (Od., 2,355; 14,429). Ces trouve attesté à Délos aUlfi e siècle av. J.-Chr. et chez
exemples prouveni que le vieux mot est lié au culte de Theoc. 15,114. Les formes en -rpo- ~Vènt s'expliquer
Dem~t,er nourrieièl'c et qu'il ne peut signifier proprement par l'analogie des dérivés en -"poC;, et sun.ut des noms
.larine' puisqu'il a cX:Àcphou comme complément. Chez d'instruments en -"pov.
Hés. le1ftot est employé à propos du battage Tr. 597 Composés principaux : cXÀ/Xo/XaTofn)x'l) (Ar. Fr. 548,
et 805 dr,tL+,'t'EpOC; tepov ŒX'r7)V, ou dans le Bouclier 290 à IG n' 1425), tXÀ/Xoo:a'!'ocp6poç (lEsch. Fr. 715).
propos d'épis sur pied. Hsch. le glose par "pOql'ij. Dérivés: dimin. ciÀo:6cia't'tov (Eub. 100) ; - cX),:XOO:aTp~OV
El.: Inconnue. Aucune ne s'impose. Cf. skr. asndti
• manger », carrière d'albâtre (pap.); - &6â:a't'ptvo: Epy/X (pap.)
et &o/Xa"pLV'J] sc. Àt6OTO(J.!.1X (pap.); - &o/XaTpLTI)ç
sc. ÀL60ç (Thphr.) et tXÀ/XOCClTti't'LÇ mTpa. (Callix.) ; ciÀ/xOŒ(f-
WcT'l),us, -13oç: f. «Derche » (Achae. 21), plus précisément 't'pCllV carrière d'albâtre (pap.), d'où ciÀcco/XaTpCllvLTI)Ç ouvrier
fourche qui 8ouUent::! ~imon d'une voiture (Pol!. 10,157). d'une carrière (pap.) cf. Redard, Noms en -TI)ç 35.
53
El.: Emprunt probable. On évoquera l'hypothèse de Un doublet probablement 8econdaire ~'HI) se trouve
Selhe, Sb. Berl. Ak. 1933, 887 sqq. qui Ure le mot de attesté rarement chez lei Tr. (lEsch. Ag. M, etc.).
l'égyptien ·'a-la-ballie « vase de la déesse Ebâste. ('). Formes à préverbe : ~, l~-, m- (Hom.), CNY-.
Substantif déverbal clI.7J (ad., Hp., rare daoa trag., prose
à,AQ.C!"ç : ou alliôT)ç, -'l)-roç, f .• poisson du Nil, labeo tardive) ; ciMta. (AB, Hsch.) pourrait faire poser un verbe
Nilolicus. (Str. Ath., pap;). Vient de l'égyptien repi ou ~w.
lepi, voir Thompson, Fishes s.u. Noms d'agent: tX)..1)nJC; ln. • errant, vagabond., Hom.
seult. Od., toujours de mendiants, parfois d'exilés danl la
lragMie j se trouve, outre les poètes, chez Hdt. el en pl'Otle
A).a.twv, -6voi; : m. ett.• charlatan, vantard 1 (corn. et tardive; sur dor. IUŒ'riic;, cf. BjOrck, Alpha impurum 16&.
pros. ion.-alt.), opposé par Arisl. Elh. Nic. 1108 a à ttpwv. Fém. lUij't'Lc;, -LaOe; (tardif, employé notamment' pour
La glose &ht:(~v' 0 &ÀWf.levoc; oihwc; 'AÀxa.ï:oc; (Fr. 31 une fête d'Athènes appelée aussi a.lwpa. • balançoire _,
Kock) ne doit ètre qu'un jeu de mot du comique. cf. Ath. 618 el. Dérivé tX)..'l)'rlX6ç (D. Chr.). Verbe déno-
Dérivés : &ÀIX~oVLy.6c; (H p., X., Arist., elc.) ; &ÀIX!;OVLIXC;, minatif &.À'l)'t'ww (Od., trag. prose tardive) qui met l'accent
-ou vantard (Hdn.), pour le suffixe, cr. Chantraine,
sur l'idée d'un état durable (vagabonds, chasseurs,
Forma/ion 92 sqq. ; &ÀIX~oaùv'l') (Aq.). exilés) ; d'où &.À'l)'t'e:Eot (lEsch. E., grec tardif).
Verbe dénominatif &,).IX~OVe:ÙOf.lIXL faire le vantard (Corn., Le doublet attendu de tX)..1)'")c; est &.À'l)-rljp selon Arislox.
Pl., orateurs), d'oil àÀIX~ovdlX (Ar., Pl., orateurs), tX)..a.!;6- à Ithaque et à Sicyone. - Quant à la glose d'Hsch.,
VEufLoc (Ar., ora 1eurs).
tX)..1)'t'wp . ltpwç, v. Masson, R.Ph. 1963,215-218 et v. aussi
Composé poétique &.ÀIX~OVOXIXUVOtpÀÙlXpOC; • au bavardage À1)'t'wp.
vide el vantard. (Archestr.). Enfin &.À1)f.lwv terme épique rare «vagabond " à côté de
El.: Bonfanle (BSL 37, 77 sqq.) a supposé de façon 1t''t'wX6c; (Od.), repris par AP 9,25 à propos de planètes.
vraisemblabl.3 que le mot n'cst aulre chose que l'emploi D'où &À'l)f.lo<JÙVl) (Man.).
comme nom commun du nom de tribu thrace légèrement Noms d'action: tii..'l)J,LOt' 08omopta. (Hsch.) avec un
modifié, 'AÀIX~wve:; (Hdt. 4,17,52). C.f. avec une coloration suffixe apparenté à celui d'tX)..1)f.lwv; tX)..'l)'t'ÙC; (CalI. Man.),
dilTérente l'andole ou ostrogolh en français. sur le suffixe, voir Chantraine, Formalion 291, Benveniste,
Noms d'ac/ion 67-74.
ciAClAci : cri violent, particuli,\rement «cri de guerre., 'AÀa,ÀlXy~ . ~ 1t'Àa,Vl) (Hsch.) peut-être une forme expres-
interjection devenu suhstantif au ~!r. (Pi. N. 3,60, J. 7,10, sive comme le monlrent le redoublement et le suffixe à
personnifié "Ai.û.1X Pi. Fr. 78), ~"'n{>ralement au plur. ou nasale.
adverbial :X'.:ù:xt tl] h:IXLWV (Ar.!. To'ute la famille de &.Àa,Of.lIXL a été victorieusement
Dérivés : ciÀIX/.7]'t'o; «cri de guerre, de victoire, concurrencée par celle de 1t'Àa.VliOf.lIXL.
parlois d'angoisse. (JI. liés. Pi., elc.). 'L'hypothi>se de El.: On admet un vieil intensif, en -liof.lot~ (ct. avec
~1. Leumann. lIom. n'orler 211, que àÀû.7]'t'6C; eRt propre- un autre vocalisme 1t'o't'a,Of.lotL, etc.), auquel on trouve un
, ment tiré du pL cX.Àa,).'l')f.lotL el n {>lé rattaché à cX.ÀIXÀa, par correspondant dans lette alulJt «errer •. La série de lat.
fausse interpr,'talion d'II. 16.7R, est invraisemblable. ambulo, etc., est beaucoup plus loin.
Verbe déuominalif cX.ÀIXÀa,~W. futur el aor. en ~ (poétique, En grec le rare -qÀa,axw (v. 8.U.) doit être senti comme
en oulre X. qlll emploie le mot pour le cri de guerre); ce apparenté. Mais ŒJ.&IX, tX)..É0f-tCItl, tX)..uw sont loin pour le sens
type de présent a,'ec la conjugaison en ~ est caractéristique et il n'est pas profitable de tenter un rapprochement.
des verbes exprimant un cri; nombreux composés, notam-
menl avec :iv-, cino, t1t'-. - Dérivés: &.ÀIXÀa.Yf.l6C; (Hdt.,
E., Plu., Arr.), "'i'f.l.1X (Cali .. J.XX, Plu.; déverbal en -Ci üAQOs: • aveugle. (Hom., trag. dans les parties
tiÀocÀ:Xyi) (h.'lpax, Soph. Tr. 20G). lyriques, A.R.). Le mot, qui est rare, est donné comme
El.: InlerjecHun reposant sur une onomatopèe que l'on chypriote dans les A.B. 1095, cf. Ruijgh, Elémenl achéen
rapproche du comp. skr. alalti-bhàvanl-, encore que les 160. Chez Hom. le terme est'attesté dans l'Od. (8,195, et
deux termes puissent avoir été créés indépendamment. 10,493 = 12,267, dans la formule f.la,V't'LOC; &.ÀIXOÙ au début
cr. Theander, Eranos 15,98 sqq., Kretschmer, Gl. 9,228 sqq. d'un vers métriquement difficile, même si on lit f.lcXvnjOC;).
L'important est que l'interjection a servi de cri d~erre. En outre dans la formule ŒÀotOÇ axomljv EiXe: • il montait
La coloration de ÈÀû,e:ù, à).o).Ù~w, etc., est différente. la garde en aveugle. (11.10,515; 13,10; 14,135; Od. 8,285),
avec la variante, également bien attestée, &oax01t'~ijv
(composé). Enfin l'adjectif &'Àot6ç se trouve également
à,M.Auy~, -u'î{o; : f. « hoquet sanglot., (Nic. Al. 18). attesté chez les tragiques; et p.-ê. au sens d'invisible
Et.: Contamination expressive de ÀÙy!; avec un autre chez Hp.
mot; p. ex. &'hÀa? Dérivés : dénominatif factitif &6w, «aveugler., à
l'aorisle (Od.) avec le composé èE;-; cf. Wackernagel,
à,A6.0J.LCll : r. &'j.1)~Of.l:XL ; aor. ép. à,).+'6Tjv, pf. homérique Untersuchungen 127. Nom d'action &.Àa.w't'Ùç (hapax Od.
(un seul ex. trag. E. Andr. 306 lyr.) &.Àt.i).7]a6otL, &.Àr:û.1)f.levoc;, 9,503).
qui équivaut à un présent intensif (pour l'accent p.-ê. Rares composés. Outre &.ÀotOax01t'L1), variante homérique
éolien, cr. Chantraine, Gr. llom. 1,190, \"ackernagel, citée plus haut, on a &'Àa.wmc;, -L8oç f. (Emp. 49), et
GiJ/I. Nachr. 1914, 117 sqq.\. Sur l'origine du présent qui -w-rr6c; (Nonn.). Le mot usuel est -ru<pÀ6ç (une foi8 ClleZ
n'est pas un dénominatif, cf. El. Sens: • errer, aller çà et là, Hom.) qui a remplacé &6c;. ~i l'on en croit les A.B.,
s'écarter de" parfois ,. être exilé •. Le thème de présent &6c; pourrait appartenir au fond arcbalque acbéen de
subsiste en ion.-atl. (outre les tragiques, Th. et orateurs). l'épopée.
54-
El.: Les termes désignant des infirmités, notamment à un criminel, soit parce qu'il attire le démon de vengeance,
la c~ité, sont difficiles. obscurcis par des tabous ou des soit parce qu'il est assimilé lui-même à un démon mauvais.
substitutions. Exemples de cet emploi: lEsch. Eum. 236, S. Aj. 374 ;
L'explication de &6c; comme adject. privatif bâti sur en outre chez D. et Mén. Ajoutons que Chrysipp., Stoie.
le thème d'un verbe ÀaCl)' voir », dont l'existence a d'ailleurs 2,47 rattache le mot à œNiofltxL. Il s'est établi autour du
été contestée (cf. s.u.) se heurte à la difliculté de l'accen- terme une sorte de halo religieux qui le situe à côté de
tuation Irrégulière (cf. (iÔLXOC; Il et au fait qu'une telle tvSUflLOÇ, OCÀLTi)PLOÇ, etc. (voir en dernier lieu
construction logique étonne pour un adj. de ce sens. Ed. Fraenkel, Ag. v. 1501 avec la bibliographie).
On a cherché aussi à rapprocher lat. luseus «borgne ». Un adj. dérivé OCÀao-ropoc; se lit lEsch. fr. 753, S.
Anf. 974, et est donné par Pherec. comme épithète de
Zeus; d'où cX:Àtxa"t'oploc vengeance du ciel (Joseph.).
ci).a.'II'Q~CI) : f. -1;00, aor. -~a. «enlever. (Od. 17,424), A œÀaa"t'61p répond un adjectif verbal &Àoccr,o;;, attesté
,vider, piller une cité» (Il. 2.367), détruire les rangs de quatre fois chez Hom. comme épithète de 7tév60c; et de &xo;;
guerriers (lI. ~),16() ; 11,503) ; en un seul passage «récent ", et qui admet aisément le sens d'inoubliable (comme à:Àcx.cr-
reci!. des eXJ.lioil~ de Nestor, Il, 11.750. le mot est employé ,wp signifierait« celui qui n'oublie pas»), les deux composés
av~c comme I)ùjet le nom d'une ou deux personnes :
étant constitués sur le thème Àa.6-« oublier ». Emploi adver-
'Ax'rOO[<ÙVE j\IoÀLove: 7tct'Lô' OCÀ:Xmx~a.. Terme très rare après bial èéÀctcrTQV OôUPOfLctL (Od. 14,174). Même signification
Hom. cf. Thgn. 951. lEsch. Ag. 130: chez Panyas. 14, chez B. ou chez les trag. (lyr.). Mais on trouve déjà Il.
reruplt.. J'nn compléme:-:.t avec è:x- tlst conforme au sens 22,261 l'expression "Ex't'Cp ... liÀa.crTe: «Hector maudit.,
originel du terme. ce sens pouvant à la rigueur se tirer d', inoubliable. (?).
C(.mposés : È~- (Hom .• notamment Od. 4.176 d'une ville Même emploi ou comparanic S. OC 1482.
que l'on vide de ses habitants pou!" y installer des colono, On a tiré de ,xÀClcr,QÇ un dénom. a:Ào;crUCl) (Il. Î5,21)
aussi avec comme complément -re1:xoc;, v'ijocC;); (JI)ve:~ avec l'aor. à:Àa.crTi)crocc; (JI. 12,163) ou è7tocÀoc!Tt"iJcrocaoc (Od.
BeR 21.599. Deiphpo 1.252) ; dans tous ces passages dont aucun ne semble très
Adj. dérive : àÀa.mûlvoc;, proprement «vidé» d'où ancien, le verbe exprime la profonde émotion d'un person-
«faible" surtout dans la formule oùx à:ÀocmxôvaC; cf. cr,lXe:c; mige ou son indignation. Mais le lien qui unit. le dénomi-
oùx :ii.IXr:a.ôvod (Il. 4,330), correspondant à à:Àocmi~e:~v natif à {iÀOCcrTO;; semble artificiel: «juger que la situation
(!'t'(p~: ,,!izvoç '.lU;: cXÀoma.ov';v (Il. 5.783, etc.L Le moi. est &Àoccr,OV" n'est pas très naturel, et ne répond pas à la
e,~ C,l:,'JO'" S;1U;; où"- Il. ?.67S "t au compar. Il. 4,305. fonction habituelle des dénominatifs en -É:w.
~lot de ;'lliade, Hés. La finale -o"ac; ne répond pas à la Cet ensemble de termes est ainsi rendu difficile par la
cO'1.iug-;ü'on en -~w, -çoc, mais 1" r110t entrait ainsi dans variété des emplois déterminés par le caractère reli!{ieux
une S"rJ~ en -ov6ç, cf. àxtl)vaç, crfLe:povoC;. de cette famille, qui évoqlle la vengeance divine ou la
D,'rivt1 tardif à:ÀOC7tOCÔVQcruv'l) (Q.S.). Des formes sans malédiction.
il iuilial sont attestf\es dans ),omcx.te:~v . b!XE:VQüv. à:cp' '.lU Bi.: L'étvmologie des Anciens (cf. Chrysippe cité
l:xt 'ro oouYf1.x, fut. AOC7':ti~~t'J :2Escli. SI/pt 47,531) et ci-dessus) qui rattache ces mots à &.Àciof1.oc~ n'est. qu'une
cl. iEsch. Ag. 130. Une furme AOmCXOVav imanuscrits étymologie populaire inacceptable.
ÂC1r-: = &/.xrrxovov est très prOl>able chez lEach. Eum. Une autre étvmologie ancienne que beaucoup de
562. Voir aus<i Aci7!O:P'.lC;, NX7':ticrcrCl). modernes ont acceotée consiste à tirer &'Àcx.cr,wp et oc),occr,QÇ
Et . .' Ces faits eonvergent pour indiquer que le sens du thème du verbe Àoc6e:ï:v, ce qui va à merveille avec les
llrbnd p,t ,viùer", que l'à: initial est prothétique et que passages où à:Àcx.crTCI)P signifie «vengeur, qui n'oublie pas",
ce; 1·' appartiennent à la famille de Àcx.7toc6oC;, Àa.7tap'l), etc.
>
et ceux oil liÀOCCl'TOC: est l'épithète de riXQ;; ou de 7tÉv!:loc.
Mais il faut. admettre que ce terme religieux s'est trouvé
employé dans des contextes ou l'idée de dieu vengeur
ùÀa.aTWp, &).a.o,o<;, OCÀctcr,éw : Le terme central est, n'était plug sentie : les usages de cXÀo;cr,é:w notamment
du point de vue grec. ocMcr,CI)p et nous l'examinerons sont peu clairs. Aussi a-t-on tenté une autre voie en
d'abord. cherchant à retrouver dans cette famille la notion du
'AHcr,;,wp. quelle 'Iu'en soit l'étymologie, est un vieux mauvais oeil. cf. surtout Muller, Don. nal. Sehrijnen
t.erme ell -'t'<ùp. -'t'opo;, suffixe qui désigne l'auteur d'un 649 sqq., Mnemosyne, 1929,116 sqq., Prévot, R. Ph. 1935,
acte par opposi t ion il --:-f]p pour l'agent d'une fonction 249 sqq., et de façon plus vague Vurtheim, lEschylos
(Benveniste. Noms d'ngl'nt, notamment 45-62). Ce suffixe Sehutz/Iehende, 224 sqq. Cette interprétation admet que
convient. il lm terme qui d'une part a fourni un nom &ÀctcrTOC; correspond à lat. inuisus, donc en définitive à
d'homme (cf. Il. 4.~95. etc.), de l'autre désigne une divinité « maudit»; &'Àa.cr,éCl) signifierait «qui se sent {iÀa.cr,oc;,
à l'actIOn irnpr"Vlsible et personnelle. Le sens courant maudit », enfin &Àcx.cr,wp «qui jette le mauvais œil >. Une
est, drmoll vengeur" èt le mot. qui, à l'exception du nom telle explication qui ne se fonde sur aucune tradition
propre, n'est pas chez Hom .. se trouve attesté en ce sens antique trouverait apparemment un appui chez S. Ani.
4 fois chez JEsch., 2 fois chez S., plusieurs fois chez E. La 974 ocÀocàv à:Àctcr,6potcrtv of.Lf.Lci,wv XÛXÀQLC;, mais le rappro-
notion de vcn!!'eance, de châtiment de l'hybris est souvent chement de à:Àoc6v et ocÀoccr,6POtcrL ne doi t être qu'un jeu
sensible. ct. _tsch. Pers. 354, Aq. 1501, Eur. Or. 1669. de mots, et a:Àcx.crTQP0C; signitJ!l 'qui crie vengeance D. L'éty-
Le terme s'obsen'e dans lm contexte mag-ique et médicHl, mologie proposée rapproche (iÀoccr,QC;, à:Àcx.cr,wp de ÀaCl)
Hp. Morli. Sacr. 1 à:À<xcr,QPO; ~e:tV, cf. S. Trach. 1235 « voir" : à:Àcx.cr,CI)P «qui jette le mauvais œil., etc. En ce
o(!'t'IÇ fL~ èE, cX),ClcrT0P61V "ocroi:. Enfin par une participation cas l'oc inltial serait selon Muller le représentant de tv-
explicable (cC. Gernet, Développement de la pensée juridique au vocalisme zéro (cf. inuisus), ce qui est presque sans
et morale en Grèce 320) le terme s'applique secondairement exemple; on l'a aussi expliqué par une prothèse.
55-
Cette étymologie est artificielle et, d'autre part, l'emploi la prose tardive) entre dans une catégorie-de présenta .
de 'AÀOtO"t'Colp comme nom propre ne lui est pas favorable. factitifs (Schwyzer, Gr. Gr. 1,733); d'où les dériv6e tantt"
Je me raqge à l'explication par le thème de ÀOcvOcivctv, &i..yu'#O'IoI; et ilÀ"(IJV'ri)p: - . .-- :
et j'admets lé sens originel «vengeur ». "AÀyCIÇ,· ilÀyw subsistent en grec moderne.'.··
Et. : On rapproche habituellement lÀyoc;, ~lv6ç, etc.
Q)"yo~: n. «soulTrance physique », ou • soulTrance » de ~CI) ce qui est techniquement pOSIlibleen posant
en général (Hom., Hp., poètes) ; le mot est donné comme *9~el-g. pour &i..yoC;, à côté de *9al-eg- pour ~ . (cf~
chypriote AB 1095 avec la glose b8UV1). Benveniste, Originu 152). Mais le sens fait franchement
Sur le thème ?l'Ay- ont été constitués de vieux comparatif difficW.té, ~Col signifiant «tenir compte de. (cr. 8;U.).
et superlatif &'Ày(ColV, &À')"a'C'oc; (Hom., trag.; au comp. Deux attitudes sont possibles. Ou bien on 8'en tiendra
Hom. n'a que le neutre &À')"O\l). à cette étymologie généralement acceptée, qui rend
Le thème &ÀyolO figure dans plus de 20 composés en compte notamment de la forme ciMyctv6c;. Il faut alors
-lXÀy-Ij; dont voici les plus anciens et les plus importants: admettre que la notion de • tenir compte, se soucier de •
iMÀy/)ç (Hp., etc.) avec cX.vcXÀYlJ'C'oc;, etc.; 8L- (lEsch.), a pu aboutir à celle de « souffrir. par un développement
3uO'- (lEsch.), 6utJ.- (Hom., etc.), XCXp8L- (Hp., etc.), imprévu (euphémisme 'l).
Xl:qllXÀ- (X., etc.), IJ.n- (lEsch.), mpL- (PL), 6a(j)u- (lEsch., Ou bien on séparera nettement les deux groupes de
Hp.), un:ep- (S.); pour des dérivés thématiques, voir &ÀyoC; et de &.MyCol (en admettant éventuellement un
yÀooO'crlxpy6ç et a't'otJ.cxpy6C; sous yÀwacrcx et cr't'6tJ.CX. contact entre les deux, notamment dans les composés
Enfin p.-ê. un composé en s anciel~ constitué sur un en -1)Àtyf)c;, cl. 8u!Tt)ÀtylJc;). Pour la difficulté sémantique
thème *ocÀeyea-, cr. cXÀeyeLv61;, avec un allongement de du rapprochement &ÀyoC;, &.I.éyCol, voir H. Seiler, Griechische
la syllabe initiale du second terme dans 8u!Tt)Àey1Je; épithète S/eigerungsformen 85 et Word Il, 1955,288.
de la bat'lille (II. 20,154), de la mort (Od. 22,325), de liens En ce qui concerne &.I.yéCol, &'ÀY(ColI/, &ÀyLcr't'OC;, &Àyoe;,
(Hés. Th. 652), du gel (Trav. 506), de citoyens (Thgn. H. Seiler défend la vieille étymologie pal' lat. algeiJ, aigus,
795), si l'on traduit par «douloureux» et si on situe le en s'appuyant sur l'évolution comparable de ~LyéCol,
mot à cOté de &Àyoç, cXÀeyeLV6e; (cf. Leal ad Il. 20,154); pLylColI/, ~(yLa't'oc;, mais l'évolution «froid> frisson> elTroi »,
mais cf. les autres composés en -1)Àe-rfle; sous &.ÀéyCol : s'explique mieux que «froid> douleur ".
il est probable que 8U!Tt)ÀEy1Je; signifie originellement Voir encore Szemerényi, Syncope, 148 sqq., qui s'elTorce
• impitoyable •. de maintenir pour la forme et pour le sens le lien entre
Dans ocÀYEa(8Colp01; «qui donne de la peine» (Sapho) le ŒÀéyCol et &Àyoe;.
premier terme, qui a en apparence l'aspect du type
'l'tp~lfLÔpo't'oÇ, est objet du second terme; inversement à."8alvCI), cX.À8lj(1)(Col, etc. : Il y a chez Hom. un prétérit
œÀyeO'l6ufLoç (tardif) est pour le sens comparable à ~À8cxve (Od. 18,70 = 24,368) proche pour le sens d'un
'l'tp~lIL6po't'oc;. aoriste, mais en réalité, imparfait d'un thème en -!tl/Col.
Adjectifs dérivés : &:ÀyELv6e; «douloureux» (ion.-att. Sens « donner de la force, faire grandir» ; présent secondaire
assez rare, avec les degrés cie comparaison en -6't'epolO, &:À80((I/Col (lEsch.). D'autre part &.À8~(1)(Col «croUre. (Il.
-6't'I%'t'oç), avec le doublet homo cXÀEyeLV6c; créé sur le 23,599), avec élargissement ë et suffixe -(1)(Col; «faire
modèle de ôucr7j),eyl;C; qui apparlient en réD lité à &:ÀéyCol; croltre» (Théoc.); prétérit itératif &:À8i)crcxcrxe: (Orph. L.
il s'est produit une contamination entre les deux familles 370). Un autre présent, à.À~L(1)(rXV(o) (du type de 6tp}"tcr-
deOCÀÉyw et de &),yoC; (Seiler, KZ 75,1957,8-10); ŒÀyLv6eLC; xrXl/Col, ~tc.) est cité par Hdn. 2,716.
(Hés., Mimn., Xénoph., alexandrins) semble une création Le substantif &À~l) • croissance. est cité par Hdn. 1,311
poétique d'après &pyL\l6e:LC; (1) et métrique (cf. Formation et est probablement postverbal ; &.À8i)E:LC; (Max. Astr.) est
des noms 271) ce que confirme le sumxe -6eLe;; &.pYCt.Àéoe;, tiré, soil de ce substantif, soit directement du verbe; de
dissimilé de *cX),Y:XÀe:oc;, pour le sulTixe, voir Formation même &:À8~tJ.LOe; (Method. ap. EM 58,20) • qui fait croltre_,
du noms 253 sqq. et Debrunner, IF 23,10 sqq., le mot est épithète de Zeus (finale analogique de <PU't'ŒÀfLWC; ?j.
surtout épique, rare dans la tragédie, très rare en prose; Les composés en -~e; semblent plus anciens : &.l/cxÀ8~e;
il prend dans l'épopée le sens général de «terrible-, « qui ne pousse pas» (Hp., Ar., Arat. 333j, vecxÀ8~c; (Opp.j
s'applique à des personnes, et arrive à signifier • dange- et l/eocxÀ8~ç (Hsch.). Famille de mots rares et archaïques
reux ,; dérivé de l'adj. &:pycxÀe6't'1)e; (Ph., Eust.); enfin qui tendent à disparattre.
œ),j1jp6ç (LXX) entre dans la série des adj. en -'1Jp6e; et Et.: Outre les verbes dérivés, il a pu exister un présent
S6 trouve en liaison avec &.À"(1)8&)\I, &:}"y1JcrCol, etc. à suffixe d, peut-être attesté Q.S. 9,475. Tous ces termes
Verbes dénominatifs : seraient tirés de la racine qui figure dans &I/-CXÀ-TOC;
a) OCÀyÉw, -~aCol, ete. (avec 7j da'ns la flexion malgré la (cf. s.u.), d'où serait également issu &.I.6cx(VCol.
dérivation d'un thème en s) «soulTrir» (Hom., ion.-att.) ;
d'où ŒÀ'(IlcrLC; (5., Ar.) et &ÀYlJ!J.cx (Hp., S., E., Men., etc.) 1 à."Éa., ··CXC; : f., ion. à.Àé1) «chaleur» (Od. 17,23 de la
le premier terme exprimant la soulTrance comme active, chaleur du feu, Hp., PI., Arist.), terme SUl:tout ionien
le second, Plus usuel, comme un état, cf. J. HoIt, Les qui désigne la chaleur en général.
noms d'action en - cr Le; 148, et opposer S. Ph. 792, à Ph. Dérivés : &'ÀeeLV6c; «exposé au soleil, chaud» (Hdt.,
340 et 1170 ; &:ÀY1J~W\l, f. (Hdt., Hp., 5., E., Pl.) entre Hp., X., Arist.), dont le suffixe peut s'expliquer par
dans une série où la valeur active du sulTixe (noms d'ani- l'analogie de IjiU;(ELI/6C;, (j)CXE:tv6c;, à moins de I>~~ar un
maux, de maladies, etc.) est apparente, cf. Chantraine, neutre *&oe;, que l'on pourrait déduire de l'adj. ŒÀrf)c;
Forma/ion 361 ; attesté S. Phil. 858 : 61t'VOC; ŒÀrf);; cIe sl,lmmeil au soleil.
b) OCÀyUV(o) • faire souffrir» (surtout' mot des trag. et de (la correction œ&ijc; ne s'impose pas).
-56
Sur tr.v.éCt, voir èmx1.1jç. par Ath. 783 a, cf. Brommer Hermes 77, 1942, 356 sqq.
Autres adj. : !iÀuxp6ç • tiède. (Nic., Al. 386, Epie. ap. 363 sqq. (Hom., Cali., Ath.) ; &J..elaoç m. (Ar., fr. 623).
El. M. 71,31), cf. «1.uxpOv' &ô8LV6v (Hsch.) : le mot Et.: Une hypothèse chez Schulze, KZ 29,255 = KI.
serait créé d'après (.Àuxp6t; (ou bien serait issu d'une Schr. 358. Mais il est probable qu'il s'agit d'un terme
fausse coupe de ce mot en O'cU.uxp6t;, mais on serait méditerranéen emprunté.
oblÏlré à admettre que le mot présente une aspirée initiale,
Debrunner. GGA 1910. 6); enfin !iÀe:6v' &pfLOv ij
X1.LlXp6v (lIsch.). ME&TTJS, ~À'-rov, «J.L'rldvCl>, «J.oL'r6v etc., : groupe
Verbes dénominatifs &'1.e:Ct(vCù' être chaud. ou difficile qui se rapporte à l'idée de la faute, du péché.
<chau/Ter. (Hp., Ar., Arist., Mén.), d'où WCtV't'Lx6ç 'AÀet't7)ç, -ou «celui qui est en faute» (3 ex. : Il. 3,28
(S.E.); Eust. 1636 enseigne que WCt!'IICù comporterait de Pâris,' Od. 20,121 des prétendants, A.R.); fém. «J.eL'rLt;
un esprit rude en attique; &.ÀeŒ1;Cù • être cbaud. ou cité par Hdn. 2,67 avec le composé n. pl. f. "'lÀehL8e:ç
• chauffer " (Arist., Gal., Hsch.). « innocentes J (Od. 16,316, etc.) ; dérivé &.1.EL't'dCt· 7j a!J.Ctp't'Let
Cette famille de mots concurrenl'ée par le groupe de (Suid.). Le mot est apparemment un nom d'agent en
6tPtL6ç a rapidement perdu son importance et subsiste -'t7)t;. Avec un v~cali8me 0, un exemple de !iÀOt't7)ç épithète
surtout dans le vocabulaire médical et technique. Elle de 6ŒVOC't'Ot; (Emp. 10), le sens semblant être «criminel»
appartient p.-ê. au vocabulaire ionien. d'où «cruel»; f. 'AJ.oL't'LÇ épithète d'Athéna (Lye. 936),
Et.: 'A1.tCt semble comporter un suffixe -tOt (cf. mais voir aussi BOUS &.1.67); «J.oL't'6ç signifie « criminel»
Chat:trauh Formalion ~Il i. Si l'indication donnée par (Lye. 136): citons enfin les gloses &'1.Ot't'CtL' XOLVOtL
Eust. est exact.e, le mot pour!'ait aVOIr possédé une aspira- a!J,Ctp't'CùÀcxl, 1tOLVetL (Hsch.), «J.OL-dje:O'O'OtV . KOLVl)'11 r.tVOt'll-
tion initiale. ia p3ilose étant ionienne; et bien qu'il n'y ait 8po'll ; &.1.Ot~W . Œ1.L-djPLOÇ d'llOtL (EM J.
)las trace d'un F initial en grec on pourrait rapprocher Avec le vocalisme zéro, aor. ép. également attes.té chez
a.·sax. S/l'etan "brûler lentement», v.h.a. schwelen et .lEsch. dans des parties lyriques l)1.L't'EV, -l)),hE't'O avec un
avec ie mème vocalisme que le grec. lit. svilli. complément de personne «commettre une faute à l'égard
de»; en outre parf. (?) !iÀ4T1J!J.EVO':; «coupable» (noter
l'accllnt) dans Od. 4,807; prés, &.1.L'tOCLVO!J.CXL (Bés. Trav.
330) ; enfin aor. tardif Œ1.L't7)O'E (Orph. Arg. 644). Le thème
à.ÀÉyIll :« tenir compte de J, «se soucier de », «s'occuper d'aor. sert de premier terme de composé dans &.ÀL.6~EVOÇ
de " généralement avec une négation « ne pas tenir compte " qui commet une faute contre un hôte» (PL), &.1.L't'O<ppOO'uVl)
ete, îHom .. Hes .. Jyr. une seule fois ch!'z lEsch.) ; s'emplOie (AP J; avec allon!!,ement métrique de la premit're syllabe
avec !;6n., ace.: et aussi aVl'r. èv et le datif au sens de (cf. Gr. Hom. 1.98) -l)ÀL't'6!J.7)'IIoç « qui manque son compte
• compter parmi» (Alcm. 1,2 Diehl, Pi. O. 2,78). Attesté de mois- d'où «né avant terme» (Il. 19,1I8, à quoi le
~elliement au prAsent. mot a été emprunté par des écrivains tardifs) cf. Vos,
Il existe un groupe de composés sigma tiques en -'t)1.E-rfiC, Gl. 34, 1955, 290 sqq.; -EpyOÇ (AP 7,210), -!J.TjVLÇ (Epie.
(avec allongement de la voyelle init.iale du second terme) : in Arch. Pap. 7,5).
:XVI)Àeyi;ç «sans ménagement. épithète de 1t61.e:fLO::; Autour de &.1.L't'Éa8OCL se groupent des dérivés nominaux,
'J.S.i, cf. O:'JTjÀEyé:Ç' d:,?po'J.~rr't'o'll (Bsch.); le même notamment Ilvec l'élargissement ë: ,xÀLTI)[.lWV "criminel»
terme ,;e trouve p.-è. caché sous l'énigmatique 't'Ct"'lÀE-rfi::; (Il. 24,157 = 186, CalI., A.R.). avec le dérivé ,xÀL't7)!J.OcrU'II'I)
"~ithètfl cie la mort (11. 8.70; 22,210; Od. 6 ex.), cf. (Orph.), et le neutre correspondant &'1.['t7)f!OC (AP J.
31. Leumann. H()merische Worfer 45, avec la bibliographie D'autres dérivés sont plus importants, mais aussi plus
tltee, rnais voir s.u. : ct7t7)ÀE:"('f;:; (Nic.), avec l'adv. &.1n)ÀE)'tCùc, difficiles quant au sens comme quant à la structure.
·inS mrnageIllent" (Hom. Il. 9,309, Od. 1,373), et le 'A1.Iri)pLOt; «criminel. (Ar., etc., cf. Th. 1,126 à propos
';,'~!'C -r.=,Àsyi:w (A.R.); èv1JMy1jç' &'11 t1tLeU!J.l~ Cilv des Alcméonides) mais le mot signifie. maudit» en général
rlsclI.) ; enfin 8U<T7)ÀEy7)Ç (voir les exemples sous &Àyoç), (Dém., etc.) et même les génies malins (Antiphon 4,1,4
dont Je rapprochement avec &:Ayoç doit être secondaire, 4,2,8) le terme venant à équivaloir à ŒÀ.xO'.Wp; d'où 0.L-
~t dont Je sens originel serait plutôt « qui ne- se soucif, Das TIJPLwlh)ç (Pl., D.C.) ; enfin XŒ!; &.ÀtTIJPOÜ (S. OC 371)
!~. impitovable D. qui suppose un Œ1.L'rr,p6ç est douteux.
\',rl'~6 déri \'ès. j ous deux seulement au présent et à Autre dérivé important : &.ÀL't'p6c; • coupable, injuste»
"llIljl;Jrfait. : if,'O'fi1:w avec une négation et complément (Hom., lyr. alex., parfois prose tardive), avec les dérivés
ill.Jen. (li., Iles'.. alex.1 : ,xÀEyUVCù, avec le compi. 8cxt.cx. ,x1.L't'pLOt (S., Ar.), &.1.L't'POaUV'I) (A.R., AP).
,;:i-;~: prr<rjtœ toujours, et jamais avec une négation Verbes dénominatifs: &'1.L't'pOt(VW (Hés. Trav. 243, APl
"irt .. Il. Hermès l, d'après brruvCù. substitut d'&.1.L't'OtL'IIw crèé sur ,x1.t't'p6ç pour des raisons
El.: [J semltle (lifficile de rattacher pour le sens métriques; «1.L'pW'll (lEsch. Eu. 316), qui supposerait un
';cttr famille de mots à (it,yo~, encore que les deux séries cX1.L,pÉW, doit être lu 0.L't'WV; &.1.L.pEUW (MAMA 1,235).
'lient pu 3gir l'::ne "ur l'autre (cf. sous r.t1.yot;). L'étymologie Composés rares et tardifs: &.1.L't'p6-f3LOÇ, -'1100':;.
dHermann IF 35,171, admise par Seiler, Ward, Il, 1955, Les relations morphologiques entre !iÀ1't'Ctt'llW, l)1.L't'OV
';~8 et surtout KZ 75, 1957 8-10 pose ),tyCù «énumérer, d'une part et Œ1.d't7)ç, ,x1.L-djpLO':;, !iÀL't'p6c; de l'autre
,.lm;->ler. et le préverbe èv au vocalisme zéro. Elle est posent un problème. Le groupe l)1.L't'O'll, ,x1.L';:xlvw \OU 1"
'~ullisante, maiR les exelllrle.~ de zv- IlU vocalisme zéro sont présent semble un hapax secondaire et. ne peut donc se
rares en grec. l\1ai~ voir, notar":771 n nt pour l'interprétation rapprocher sûrement de &.ÀL't'p6ç en posant une alternance
de tXÀÉyw Szemerényi, Syncope 149-150. rln) supposent un thème ,x1.L't'-. En revanche le second
groupe présente, du point de vue grec, des suffixes -'t7)ç,
IiAt'lO'OV : n .• coupe :\ ùnire à deux anses» glosé 8brneç -TI)pLOÇ (cr. eÙXTI)pLOt;, LXETI)pLOÇ;, ÀUTI)pLOt;, etc.), --.pot;
57-
(cf. Lx't'p~, 3œ~'t'p6<;), ce qui se trouve confirmé par la doublet liÀ~cp~ « peinture. (1 G III 1682) ; vocalisme zéro ('1)
glose Ii1hptct . ~ c4Lcxp't'Co>À6,; (Et. Gud.), que l'on ne peut ou plutôt faute d'orthographe (').
analyser qu'en IÎÀL-TpLCX avec le suffixe -'t'pLCX, féminin Noms d'agent: le mycén. a peut-être aropo = *clÀOlfO'
de -T"i)p ou -'t'Co>p. Il semble toutefois plus naturel que le «hommes qui frottent, peintres (').. En grec alpha-
thème originel soit IiÀ~T-, qui rend mieux compte des bétique, IiÀtE7t"t"l')<; désigne usuellement l'entratneur des
formes verbales, les dérivé~ du type IÎÀe:("t"l'jç, IiÀL-rljpLO<; athlètes qui les trotte d'huile (Arisl., grec tardif, inscr.),
étant secondaires. avec le dérivé &M~7t't'LX6ç; (Plu., etc.) ; le doublet clMlm-IJp
Pour le sens, ces termes archaiques se rapportent à la ne se trouve que chez Man., mais le féminin clML1t't'ptct
notion de faute morale ou religieuse, mais le sens originel est attique (Lys., Corn.) i à cet ensemble se rattache
doit être celui de faute en général et mêmed'ofTense, clM~m-IJPLov .lieu où l'on s'enduit d'huile dans los
de tort, cf. H. Vos, Gl. 34, 1955,285-292. gymnases. (Alex., com., inscriptions); mais le suffixe
Et : Pas d'étymologie établie. Depuis Fick, on a l'habi- -T"ljPLO\l s'observe également dans des noms d'instruments,
tude de rapprocher le groupe de v.h.a. leid « odieux., allem. d'où la glose d'Hsch. &.ÀELrr-rljpLO\l· ypcxcpEio\l KurrpLoL,
Leid, ce qui suppose une prothèse initiale en grec, et une mais É!;'lÎÀEL7t't'pO\l «botle à onguent.. Entln il existe un
dentale sourde finale à l'origine. Le sens général que équivalent rare de &.),ELrrT7)ç avec suffixe -EUe;, &.Àe:LcpEUÇ
suppose H. Vos va bien avec cette étymologie. (Inschr. Priene 313, 716).
Et.: On admet généralement que nous avons avec
alpha initial (r/?) un thème ·lei-bh-, à côté de ·lei-p-,
à.Xdcj>w : «oindre », employé également au sens de cf. À(rrcx, -!!okr.limpali, etc., thèmes tirés de ·lei-, cf. IiÀL\lCo>,
«frotter de. en gi'néral (déjà Od. 12,47, ele. à propos de lat. lino, etc.
cire pour boucher les oreilles), mais, le plus souvent, il On hésitera,ita poser la racine ·lei-, sans labiale tInale,
s'agit d'huile, notamment pour le gymnase, d'où l'emploi pour ciÀot[J.6<;, généralement expliqué comme reposant
métaphoriqul' • préparer à la lutte. (Démade, Pl. ap. sur *liÀoLCP-fL6,; (voir plus haut).
D.L. 4,6). Le terme est homo et ionien-attique. Temps Quel que solt,16 sens originel de la racine, tous les termes
primitifs : Ii1dljiw, etc.; pL ciÀ7)ÀLIf'CX et &.À~ÀL[J.[J.CXL, adj. grecs se rapportent à l'idée d'. enduire, frotter. en général,
verb. IlÀtL7tT6e; (Hdn., Hp.), qu'il faut p.-ê. lire &.ÀL7rT6ç. d'où le sens de «peindre •.
Le mycén. a p.-ê. enaripoto = É\lcxÀL7rT6e;.
Nombreux composés à préverbes: &'\1-, &'rr-, do-, Év-,
à.).É~, &.ÀEXTpUW\I, &'Àx(, &'ÀcxÀXerv, etc. : Cas caracté-
~ç-, br-, etc.; &'rrû,d?w et t;cxÀdcpw s'emploient avec le
sens général d'" elTacer » (des lettres, etc.). ristique d'une ramille de mots constituée sous les aspects
Formations nominales: <XÀELcpCXp, -CXTOe; «huile pour se d'un thème 1 et d'un thème Il, cf. Et.
froUer., «onguent. (Hom., Hdt., Hp.) avec le doublet
&ÀEL'PiX, thème en t1 (var. Hés. Th. 553. lEsch. Ag. 322, 1. Les formes du thème 1 apparaissent en grec sous
SIG 57,34, ~liJel YIe_y. S. av. J.-C:hr.,', cf. Benveniste, l'aspect d'un thème &'Àx-. Ce thème a fourni l'aor. à red,
Origines 93; I:J forme ii.E~O:X;; n',,"t j·'T:!.li> lIlétrifJuement ciÀCXÀl~:e"i\l • repousser un danger, un ennemi. (Hom.,
nécessaire; le rny:~,'nlf'!' a dal. a,'c/IO/P' <.le ci:ÀdCPCXTCX est Hés., Pi., alex.) d'où le futur O:ÀcxÀ)(~o(') (A.R.), le présent
tiré à).t~q>cC":·i':ï/ç (~;:-:-r.l~, p:tin fl l'hi;:de)· ~EpiclJ.).
1 &'ÀcX.Àxw (Q.S.). Composé homo &.n:-. Sur le participe a été fait
Composés d'un thrme en s qui rt'pond bien à <x),e:~cpcxp : le nom de ville 'AÀcxÀxOfLE\lcxL, l'épithète d'Athéné 'AÀfXÀ-
mycén. wearepe, cf. Chadwick-Baumbach 170, fJui vau- xOf.LÉ\I7) (Chios), -fLE\I7)l,; (Hom.) qui devrait signitler
drait «bien oint. ; en grec postérieur aL'YJ),Lcp+,Ç (S.), [J.LÀT- d'Alalcomènes (cf. Pa us. 9,33,5), mais qu'Aristarque
(Hdt.), ve:- (Arist.'i, avec vocal. zL'ro, el allongement de comprend • protectrice ., ce qui risque d'être secondaire;
la première syJlabl'. Sur aL(;'(kpûmcpôc;, \'oir sous aLCjlotpCX. le masculin correspondant est 'AÀCXÀXO[J.E\lEUe;, nom d'un
Au premier terme d'I!n composé Je mycén. a arcpazoo héros béotien et épithète de Zeus (Et. M. 56,10) ; rappelons
• bouilleur d'onguent., cr. ~tw, et le grec postérieur le enr.ore 'AÀcxÀxo[J.é\lLO<; nom d'un mois béotien .
composé corn. O:ÀEL<jlO-flLO:; « qui gagne sa vie en oignant, Il existe \In nom racine qui n'est attesté qu'au datif
masseur, (Ar. Fr. 740), cf. Taillardal, Images d'Aristophane <xÀx( dans la formule àÀxl rre:1tot66><; • contlant en sa
§ 547. valeur.; d'où &'Àxij f. (Hom., trag., Hdt., Th.) «force
Noms d'action, etc. : aÀELtjnç • fait d'oindre. (Hp., qui permet de se défendre-.
Hdt., etc.) ; 6é),ELf1.[J.0'. « on!!,uent • (ion.-att.), avec ciÀEt[J.[J.tX- Composés : rares composés du type &.ÀXtoLOe; « buglossf\
TLOV (Diog. ap. D.L. 6,52), &.i,EL[J.[J.CXTWa7)e; (Hp. Steril. de Crète., antidote contre la morsure de serpents (m. &.
235); IiÀmmx glose éolienne (EM 64,40) avec iotacisme m. protecteur de la vie), ciÀx([J.tXXO';, et surtout dans des
plutOt que vocalisme zéro, peut présenter un traitement noms propres 'AÀXL[J.éaW\l, 'AÀX(vooe;, ' AÀXLrdvYJe;, •AÀX(-
lm de 'P{.L (Schwyzer, Gr. Gr. 1,301 et 317); &:),EL<jl&;, ~lLo::;, •AÀxtôLcia7)e; (d'où &'Àxt/)(cx8e:<; espèce de chaussures ('),
-~8oç r. «fait d'effacer, rature. (pap.), cf. t1;cxÀdlf'w, etc.; (mais &'),xLôLciaELo\l désigne la plante lX~o\l).
1il.t\ljlLOV· 4> XPWVT:xt ot ciÀeL1':TCXL (Hsch.). Comme sec one! terme de composés, on trouve d'une
Un vieux nom d'actlOn à vocal. 0 : <XÀOt<jl"Î) «grai8se, part UI1 thème en i dans &\lCX).xLÇ, -LaoC; «incapable de
onguent» (Hom. mycén.), • peinture. (Pl., IG II" 463), se défendre. (Hom., lEsch. Ag. 1224) cf. Schwyzer,
• rature »(Septante, Plu.) ; d'où O:ÀOLcpCXtOe; ;Lyc.), Motcpdo\l Gr. Gr. 1,450. avec le dérivé homo dat. pl. ci\lGtÀxdnOL
•salle où l'on &ÀdcpEL » (EusL), pour le suffixü cf. Form. (issu d'un thème en 81 ou -eL- note-toi! un allongement
des Noms, 60 sqfJ.; enfill le yerbe dénominatif ci),ot<jlcX.w métrique pour ci\lcxÀx(1l0L 1) ; d'autre part un thème 10.. 8
• enduire , (Aq.); &.),ol[J.6; «badigeonnage. (S. Fr. 69, (ancien? ou résultant d'une innovation) dans hEptXÀX~';
ct. IG II' 463,85) est c,msidéré comme un traitement de «favorisant un parti. (Hom., Hdt., lrag.), clWÀX1)<;
'liI.oL!p{.L6ç t,schwyzer, Gr. Gr. ~,280. 492). 'AÀOtcpi) 9. un (Hp_, Arist.), &p~<TrtXÀX~<; (Bacch.), mMtÀX~'; UEsch.);
58
enfin l1t<ù,1;~<; «action de défendre. d'où • rempart, para- une sorte de sobriquet, à désigner le coq, considéré comme
pet 1 (Hom., ion.-attique) de *rntù.xa~-, cf. Benveniste, le défenseur, le combatif (Pi., lEsch., Ar., N.T., etc.).
Noms d'agent 75. Doublet àMx't'opov (P. Lond. 3,1259). Féminin wx't'OpL<;
Divers d' "ivés : &.ÀX7]e:~<; «val~ureux. (épopée tardive), (Epich., Hp.), cf. Lejeune, R. Ph. 76, 1950, 12.
dor. contr. ,xÀxiiç (PL), arrangé en cXÀX'7)O"T7)<; (Opp.), Autres dérivés ci/..e:x't'6pe:~oç (Act.), tiÀe:K't'op(crxoç (Babr.,
d'après &ÀcpT)ari)ç, w/lT)a't'"Ï)ç ; tXÀxoci:oç (hapax E. Hel. 1152), etc.); tiÀe;K"opL8wc; «poussin. (Élien), cf. Chantraine,
mais le nom propre est bien connu, et tiÀxlXLIX • queue " Formation, 364: à.ÀeX,,6PLOV «basse-cour • (tardif).
~pécialement du lion. cf. sch. A.R. 4,1614 (a servi aussi Sur àUx't'rop, a été constitué le nom usuel du coq,
à désigner une espèce de verveine). Autres dérivés : ciÀeX't'puwv (Thgn., ion.-att.) employé aussi au féminin
&À)(LfLO~ surtout poétique, depuis Homère; enfin deux au sens de « poule -. Déjà en mycén. oomme nom d'homme.
gloses obscures d'Hsch. : à.)'"\(fLoc'i:oÇ· ve:ocvlaxoç (d'après La finale inattendue s'explique par l'analogie (de à.Àxuwv '1
ŒxfLlXLOÇ '1); et tiÀxfLOCpéç' fu~fLOV où Frisk voit une mais on a pensé aussi à r7)puwv '1). Fém. tiÀe:X't;pUOC~vcc
forme analogique d'e:ÙfLOCpéç ('l). créé par Ar. Nuées 666; à.Àe;x't'puovL<; est cité par le sch.
Parmi les formes nomin'lles, outre tiÀX7] et ses dérivés, ad loeum. Autres dérivés rares : àÀe:x't'pu6vtov, diminutif
neutre &ÀXIXP, seul. n. ace. «défense, protection. (Hom., (Ephipp. le com.); ciÀe:x't'pu6ve:toç «de coq., en parlant
Pi., alex.) d'un type fort ancien. de viande (Hp.) ; à.Àe:x't'puovw87)C; (Eunape).
Nom d'agent : ciÀx-ri)p (Hom., PL), d'où tiÀx-ri)p~oç Composés également rares tiÀe;x-rpuovo-rp6(jloç et
~ qui guérit» (Nonnos), ciÀx-ri)pwv «remède. (Nic.). ,xÀe:x't'puo't'p6cpo<; (1 G VI, 0771), àÀe:K't'puoV07twÀT)ç et
:'i'ombreux nom, rie personne: outre' AÀXOCLOÇ, ' AÀx/l&rov, -1t'wÀ~ov. Enfin lmt'<Y.Àe:x't'puwv • griffon» (lEsch., Ar.); V.
'AÀX(LÉwv. ' AÀX/lŒV (mais' AÀX/lOCLrov est une ortho fautive, Taillardat, Images d'Aristophane, § 266.
et. Bjùrck, Alpha Impurum Ill), ' AÀxfL7]VTJ, "AÀXLfLoÇ. Et.: Cette !amille de mots a pu être répartie ci-dessus
Pour ie mycén. V. Chadwick-Baumbach 170. Voir aussi suivant la distinction en thème 1 (racine pleine + suffixe
les cemposés. à vocal. zéro) et thème II (racine au degré zéro + suffixe
Deux thèmes verbaux dérivés: tiÀxoc6e:i:v faisant fonction à vocal. plein).
d'a or. UEsch. fr. 754, S. fr. 996) bien que les grammairiep, Thème 1 : *a.el-k- dans tXÀx-, etc., ne se retrouve pas
byzantins y voient un présent; ,xÀxiXÇro «montrer sa force»· sûrement dans d'autres langues i.-e.
lEM 56,11; 66,10) est un dénominatif banal; avec le Thème II : *a.l-ek- dans àÀé~ro, etc., se retrouve dans
dérivé ocÀKiXcréLOC't'OC (hapax, S. Ichn. 247). skr. rak{l- de rtik{lati «protéger., etc.
Ill, pose &.À7)FlXp). Sens: «farine de blé " par opposition de forces militaires (Hdt., Hp., E., rare en prose attique).
à &J..CPL't'IX, cf. Od. l. c. Surtout employé dans le composé (J1JvocÀ(~t» (Hp., Hdt.,
Xén.).
Dérivé thématique de ce thème : n. pl. &MUplX même
Dérivés nominaux : ii).LIX • assemblée., notamment
sens (ion.-att., cf. p. ex. Hdt. 7,119, Pl. R. 372 b), sg.
dans les pays doriens (Hdt., Schwyzet 63,10 Héraclée;
w:upov rare (Ar., Arist.). Dérivés de ~pov : ri>..tUptvOe;,
136,5 Corcyre; Delphes, etc.); *"Àtxl;o!",t n'est pas attesté,
Wup6>87jC; (médec.), riÂe1Jp~c; (!P't'oc;), cf. Redard,
mais (J1JviiÀt«l;oo, aor. (J1Jv«ÀLoc~e: (Ar. Lys. 93). D'où les
Noms grecs en -'"le; 88.
noms d'action: riÀLotcrcne; (Schwyzer 78,5 Argos) «décision
Composés : riÀtup6!J.OCY't'tC;, -1to!lt», riÂe1Jpô-'t"t'7)ate;.
de l'assemblée "; riÀLoca!J.OC «décret. (ibid. 306, 307,
..AAll't'Ov, pl. -'t'IX «farine de froment. (Hp. et dor. cbez
etc., Géla).
SOP'lr., Rhinth.) semble issU: d'une contraction de riÀélX't"lX,
Noms d'agent: ciÀtlXa't'«C; «membre de l'ciÀLIX 1 à Tégée
cf. Bechtel, Gr. D. 2,226, mais s'insère dans les dérivés
(1 G V 2, 6,24); 'Ah:xxTl)p· 't'61to.; ~ <il &'OpoLl;ov't'oct
nominaux créés sur rXÀll- cités plus loin. Dérivés; riÂT)aLOv .
~tXe:ÀOL (Hsch.) où Fraenkel, Nom. ag. 1,161 veut voL'
ItŒV"t"O rXÀ'1)Àe:O"floivov (H~ch.), lac. rXÀËhtov (Schwyzer 55)
un nom de héros (le rassembleur 'l).
qui serait un mot de substrat, puisqu'il suppose 't' >a
devant iota. . Le substantif ciJ..Lcx a fourni les dérivés ciÀ~ocio.;, nom
d'un mois à Dréros (Schwyzer 193,107) et ciÀtOCLOC « assem-
Rares noms d'action ou d'état: &.Àe:O"t<; et &)''1)O"t<; (Gp.),
blée. (ibid. 83, B, 24 et 90,2 Argos, etc.; 666,6 Orc9n-
œÀt"t"é<; (Plu.) et Q:À7)'t'6<; (Babr.), rXÂeO"fL6<; (J.) et &.Àe:O"fLOC
mène; Arist. Pol. 1301 b puur .Épidamne). Peut-être
(EM), avec un suIT. en sigma qui ne doit pas être ancien
1tpOiiÀ~6>TiiC; «président de 1'ciJ..(œ 1 (SIG 295,14 Delphes,
(cr. aussi rXÀ1)ÀtO"fLOCL), &.À'I)fLOC «farine fine., d'où «malin»
si cette leçon est correcte).
(S. Aj. 381,390).
Nous avons écrit ces formes avec esprit rude, conformé-
Noms d'agent; le mycén. pl. aretere est des plus douteux ment à l'étymologie et d'accord avec les manuscrits
(Lejeune, R.Ph., 1960, 18) et Homère ne fournit qu'une d'Hdt. Mais Schwyzer et Bechtel les écrivent sans aspira-
forme de fém. rXÀt"t"p~ (Hom., poètes tardifs; en outre chcz tion (psilose).
Ar. Lys. 643 à propos d'une jeune fille qui broie le grain Le terme attique correspondant est ijÀtoc(ot, qui désigne
dans une fèle religieuse athénienne), les femmes étant le principal tribunal d'Athènes et plus souvent le lieu où
à l'origine chargi:es Ile broyer Je grain; d'où Je dénominatif siège ce tribunal (Ar., etc.). Mais la forme fait difficulté:
w-rpE\)(Ù (Od. 7,! 04 è pro[)os de servantes, Hés. fr. 264, l'oc long initial résultant d'une contraction (cf. Et.) et qui
A.R.). Lc dériVé cn --:-;;;;. -71;;, &.Àt'nj;" ne dt'signe pas est constant en ionien tians &:À1)<;, &:).(1;;00, etc., se présente
une personne, mais la meUle r.lIDt"rieure, accompagné de en atliqutl sous la forme ij-, ce qui est phonétiquement
ovoç (Gortyne, v· siècle av., X.j, uve(~ IHt dt'riv(: en . WIi, impo<;<;ible ; l'll et p.-Ii. l'e"'prit nlde s'expliqueraient par
-6ivoç (Chantraine, Formation 164) dans ùvoç cii,e:'t"wv ûlt icux Icnisme e~ surtout. un~ étymologie populaire qui
(Alexis) de rXÀé'nj<;, rXÀe:"t"Lx6ç • relatif à la mouture. (pap.). auraient rapprOChé le mol dorien de 7lÀto<; «soleil. : lieu
Nom d'instrument employé pour indiquer un paiement ensoleillé (cf. Ed. Meyer, Pllil. 48,187) 'l
(Forma/ion des Noms 332) ; (Û,e:"t"pov et &J.EO"TpOV «frais de Dérivés : verbe dénominatif T)Àtcit';ofLOCt «siéger à ce
mouture. (pap.). tribunal, à l'Héliée. (Ar.) d'où ijÀLocat<; «fonction de
La glose de Phot. riÂLv(ù valant ÀE1t't'1JV(ù (= S. fr. 995), juge à l'Héliée. (<< serment 1 chez D.), ijÀ~oca't'l]<; «juge à
dont on rapproche la glose d'Hsch. riÂ~v6v . rXfLu8p6v, l'Héliée. (att.), ij),~occr't'tx6C; (alt.). On a dans tout ce
Kp~"t"EÇ, ne se rattachent pas immédiatement à riÂ~w ni groupe de mots un développement particuI!er lié aux
pour le sens, ni pour la forme (cf. Güntert, IF 45, 345). institutions d'Athènes.
El.: Le caractère archaïque de cette famille est rendu A l'ionien ciJ..1)t; répond une forme probablement éolienne
6vident par des formes comme &Àe:tOCP, rX).e:Loc"t"c; et la rXoÀÀ1)e; (Hom., Ale., Sapho, S.) avec une vocalisation
Structure de IXÀ&oo, ancien athématique. A &Àe:Focp répond QÀ de l; d'où les verbes dénominatifs «oll(!;t» (Hom.,
immédiatement ar,~. alewr «farine.; l'arm. a comme alex.) et ŒOÀÀE:i:· (J1JvŒyEt (Hsch.); d'où ri6ll7)crr.c; (EM
verbe alam. La ra ine se retrouve dans l'i.-e. oriental, 68,31, donné comme étym. de cillac; 1), et rXoll'l)81jv adv.
cf. hindi ara «farin " persan ard «farine " av. asa- (issu (Opp., Mosch.).
de 'arfa) «moulu., cf. Bailey, Tr. Cam br. Philol. Soc. Il. 3,13 se lit l'hapax de même sens «r.lli;- 'lvec voca-
1933,60. lisme e, qui 8 embf'lT'lssé les Anciens: Aristarque a lu
Une autre racine, celle de lat. molo, est employée dans xo~acO..ou IÜll7jC; (nom. masc.'" 6.tùJ..a.1). Voir Lez.
,dlndo-européen occidental.; elleellt attestée en grec avec Ep.8.v.
-8)-
On a l'habitude de rattacher à ce groupe l'adv. a.Fl-a.V&OÇ à côté du terme poétique Mpor,; à propos des aspects
f entièrement» (Schwyzer 412, Olympie, VIe siècle), cf. la etTrayants de l'aut.re monde (Bep. 387 c) cf. IPB I" 519 ;
glose d'Hsch. ciÀOtv&wç' oÀoaxcp(;)ç, Ta.pa.vri:VOL, etc. en outre les gloses d'Hsch. ci).1ôœç • vexp6ç f) ~poüXoç 'Ij
Voir aussI Buck, Greek Dialecl8, § 55. 1rO't"CqLOC;' 1) 6Ç,oç et ~ . ol WXPOL' /lui TG ~T)pOL
El.: Le rapprochement. de biJç, 1i0MiJC; et de l'adv. ctva.L xœt olov (,y@CUILa.v· n'li 1'-1) IxCtv. Sophocle emploie
iXFÀcxvÉoç conduit à poser à.-Fl-vf)ç avec des traitements le mot à propos du Styx «(r. 790, cf. 994). Enfin ~(6cxr,;
û.-, -oA- ou -ÀO!.- de la sonante; pour le traitement de a désigné le vin~ (considéré comme un vin mort '1),
Àv cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,283, Lejeune, Pho .. étique 133; ex. chez HipptlD. et Cali. (r. ,216 où PfeitTer a réuni les
toutefois l'ionien "iiÀ'Î)ç peut reposer aussi sur *ri-Fd-vf)ç. gloses et indiqué que l'ct initiBl-semblerait long.
La racine reÀ- est la même que l'on retrouve dans le Le sens attesté le plus anciennement est • vinaigre. mais
verbl! dÀE:LV, aor. IÎÀ'iiva.L, l'adv. &:Mç, voir ces mots. ce doit être par hasard et les Anci. . pensent que le sens
L'ex initial s'explique bien comme a. copulatif reposant originel est «mort. », le vinaigre étant un • vm mort ».
sur "sm-. Toutefois l'aspiration initiale est attestée irrégu- Et.: Les Anciens donnent une explication qui n'est.
lièremint : elle semble normale dans la tradition gramma- qu'une étym. populaire : parce que les morts sont secs
ticale pour c2Àr,C;, mais fort douteuse pour la famille des (r.lXpœ 't'G !LT) À~6«&t !xI!:LV). Po.\II' l'idée que les morts sont
mots doriens groupés autour de cU.La. (cf. la vieille inscrip- desséchés, cl. Palmer, Interpr-elation 252 sqq., Vernant,
tion d'Argos, Schwyzer 78, Où l'h est généralement noté, Mythe et Pensée 260.
mais non pour cXI,La.aaloç).Pour j'aspirée de l'attique, Les hypot.hèses des modernes ne valent. guère mieux :
l'analogie d'T)ÀL~ a pu jouer un rôle. lmmisch ABW, 14, 1911, 448 lIqq. lreprend une idée
Le suffixe -V1)ç que l'on a dO poser conduit à l'hypothèse ancienne '*à.ÀL-ôœv-n:c;, -les âmes des 'morts errant sur
d'un substantif * reÀ-vor;" cf. !6-voç, xrij-voc;, <J!Lli-voç, etc. les flots ». J. C. L.awson, Clos8. Rev. 40 (1926) 52 sqq.,
116 sqq., pensant que les morts noyés ou sans sépulture
à.À~cpa.Ta. [corr. de Latte pour cU.Lcpa:'t'a.]: IiÀcpL't'a. 7; ont l'air d'être desséchés ou momifiés, défend l'étymologie
ii,eupO( (Hsch.), cf. la var. &.ÀEicpetTœ Od. 20, 108 et surtout des Anciens, voir \Vil a mowitz , Hermes 54,64. Autre
ü~9a'wv ocv60ç èi,eth;ç (Peek, Grab-Epigramme 1897, hypothèse chez Petersson, Gr. und lat. WortBtuditn, 3 sqq.
Hermoupolis) : probablement tiré de ww d'après !LuÀ'!)- En fait, le caractère singulier du mot avec la finale
~rt-ro~. -~œv't"- conduit à deux types d'hypothèses.
Uu bien on cherche à rapprocher cette finale de ~cxLvw,
ùII.6a.LVW, ele. : Les j'ormes les plus anciennfls sont au avec une formation évidemment bizarre, cette hypothèse
llIOYer.. et il l'aotisle :,?\ ou au futur: &f.6eTo Xdp (Il. étant plus ou moins appuyée par des mots comme àxplôcxr,;,
«le bras se guérit. se cicatrise»; ËÀ)(€' tX7t"cxÀ67jcrea6ov
'j,.II';"' xtÀÀLôœç. Mais cette voie n'a jusqu'ici mené à rien.
(Il. 8,40f»; plus tard aor. pass. cruva.ÀOecr67iva.~ (Hp. en Ou bien on pense à d'autres termes qui n'ont aucune
parlant d'une blessure ou d'une fracture); présents étymologie comme KopuoCtV't'~, Àux&:61Xc;. On suppo-
:l).6C1tLvo!UX~ (Hp.), cruvcxI,6œcraOfLetL (?! ou -XÀÔe:O!UXL serait alors que tXÀlOaç aurait été emprunté : d'où
(Hp,:,; le fui. fiJ.6Éç,ofLIXL (Aret.j serait fait d'après 7t"Upi- le rapprochement avec la déesse latine des morts
~OflA!L de 7tU"e:crt'J{') (le nom verbal corresnondani oc),6c!;.tc; Libitina, l'étr. lupu «il esi mort. cf. Kretschmer,
'est dè,i:'t chez Hp.) mai8 l'hypothèse reste en l'air. Formfls GI.28, 1940,269.
actives qui semhlent secondaires de sens transitif: cU.6e:i"v .
'iyL:i~~~v (Hp. ur. Gr.1. 19,76); cXÀ6cxLvw (Timae., Lyc.),
ciÀ~(;SUW : «plonger, couler dans la mer., au sens
·;;(;"I.w ou -icr;<;(o) (Hp.). fuL. -1}aw (Nic.), aor. -7Jaœ (Nic.).
transitif ou intransitif dans un fragment énigmatique de
Jhlfes ,ub~tantiis probablement tirés du verbe: 1iÀ61X .
. Cali. (645 Pl.) conservé par la sch. de Lye. 351 et Tzetzes
ik?f1.occrLO( 7) !)epœm:Let (Hsch.); dtÀ6oç' CPa.PfLetXOV rEM)
ad locum t cxl vijcra.L OtÀLMoucrœ~ t. Tz. écri t œL V'ijEÇ, Bergk
avec les composé" &.vetÀlTijç, 8uaQ(À6lJç; d'où cU.6e:uç·
etl v'iiO'aetL. La scholie de Lyc. glose par Èv cXÀl 8Lœcp6œp'iiVIXL
l«TP6ç (Hsch.); &.ÀlTijeLç «salutaire» (Nic.); &'À6œLœ
1)yOüv à.Àt 8üacxL, mais l'El. Gen. B = ElI1 63,13, etc.,
Iqui a fourni le nom de la mère de MéU:l!!re\ flst un nom
de la llllimallvP (althaea of{.cinalis) ù'l de la mauve
dit 't'o xœ't'et8ueLv et, 6~œcrO'œv, lLE't'etq>OpLY.WC; 8è: 't"o
XpU7t"'t'E:LV Xa.1 &'cpœvLi;eLv. D'autre part les glossateurs
:'" :L!Û~:r1)\, évidemment pour ses propriétés médicales
écrivent généralement cXÀL68<JeLv (Tzetzes explicitement
~! ~mü!:il'nt"s notllInment pour guérir les blessures, cf.
cXÀuo81jaetL). Enfin l'EM donne OtÀLoMw comme un
,Slrùlllherg. Pllanunnamen 81: doublet de ce mot :
composé de à.À~- et d'un éolien ~8uw pour Mw.
iA6Icr,w; (P.,. Use.;'. cf. le synonyme lOLaxoç.
'AJ.!lt;crri)pLet «remède» (Nic.), cf. pour le suffixe XetPLcr- Lye., l .. C., emploie l'aor. à.ÀLo8ucra.O'œ. Voir Pfeiffer ad
-:!:?l!J:. lj,(lC":+,PLOV et pour le thème l'aor. passif &À6ecr- Call. fr. 645.
~'m Pour iÀfl!;::;~<;, cf. plus haut cU.6i:!;.O!UXL. Et.: L'existence d'un éolien ~8Uw ne trouve aucune
Le theme a fourni des noms propres: outre 'AÀ6ocLa., confirmation ni dans les faits, ni dans l'étymologie. Il est
;~Al6woç, etc., cf. Bechtel. Hermes 56, 1921, 228. difficile de tirer de pareilles données quelque étymologie
Et.: De même que cU./la:Lv(.&), repose sur la racine attestée plausible. Il est seulement clair que le terme conduisait
dans &.'J-û,-'t'oç (voir ce mot), mais avec un morphème 6, les grammairiens anciens à rapprocher éù..~, le nom de la
c!, Benve~i,:ü,. 0ri ('tiTle.~ 190. mer, et 8uw. Étymologie populaire?
Les emplois anciens riu verbe prouvent qu'il s'applique
proprement Il la croissance des tissus ablmés. à.MyICLOS, -ov: «semblable à» (Il. 6,401, Od. 8,174,
~"a.~ _
-~VTOC; : m. «mort» employé par Platon
Emp. 23,5, lEseh. Pro 449).
Le composé tva.l.Lyxto, (Hom., poèt.es) est plus fréquent,
-61 &>us
le préverbe b.I y marque la permanence et prend ainsi rapproché également avec le mémé vocalisme que ~.
une valeur de renforcement. (cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,436, la glose d'Hsch. ûril.l'j (= Fril.Tj) • cnt6»).Tj~. " ."
voir aussi Strômberg, Greek Prefix Studies 120 sqq.). On peut partir d'une racine ·wel- sumxée en d. cf:
Et.: Hypothétique. On a rapproché v. si. lice « visage _. ·wel-d- dans &.8. wealtan, v.b.a. UXJlzan. . :'.-
n reste à expliquer la «prothèse - «:
c'est un des cas Présent à infixe na[:al ·wol-n-ed-mi thématisé avec
où l'on a pu supposer qu'il s'agissait de b.I au vocal. zéro anaptyxe d'un -i- comme dans xuÀ{v&, '1 V. TaiIlardat,
(voir pour ce type Schwyzer, Gr. Gr. 1,433). Le préverbe R. Et. A. 58, 1956, 191 n. 3.
Ëv- aurait été ajouté ensuite, l'étymologie du mot n'étant
pas sentie; cf. SeHer, KZ 75, 1957, 11-16.
ÙMVELV : w{<pc~v (Hsch.); cUi:VClL * ~tIjlGtL (ibid.),
è quoi répond le pt. passif tV-lXÀCtÀLOjdvoÇ (Chypre,
liALta. : Tj ÀEUXl), 'ro 8Mpov MlXXE86~ (Hsch.), «peu- lCS, 217,26, cf. Bechtel, Gr. D. 1,449) • écrit, inscrit _.
plier blanc -. P. Kretschmer, Gl. 15, 305 sqq. a rappro- Nom d'action cD.LVO'~ 'roü ipyGtO"t'l)pLOU «le badigeonnag-c
ché v.h.a. eUra, gol. *alisa passé dans esp. alisa, russe de l'atelier. (Épidaure, 1 G IV' l, 102, 39). Le fait quo ce
o/lcha « aune -. Hatzidakis, Gl. 23, 268 pense que le mot groupe n'est attesté qu'à Chypre et Épidaure peut faire
serait pris à une langue du nord. Voir discussion chez penser qu'il appartient au vocabulaire achéen.
Kalleris, Anciens Macédoniens l, 90-94. El.: On rapproche le prés. latin lino, skr. linüli (gram-
mairiens). Autres -correspondants plus lointains chez
â.ALKa.KKa.'OS : ou -XiXlX6oç? ou -xrXxlX6ov? chez Walde-Pokorny 2,389, Pokorny 662, et Ernout-Meillet
Dsc. 4,71, papyrus BGU 1120,::17 et ciJ.~xœxxlX6lX . 0 -roü s.u. lino.
),IIlTOÜ xlXpn6ç . xlXln6Clç eIôoç (Hsch.), espèce de morelle, Ces mots appartiennent à la même racine que l'usuel
Physalis Alkekengi. Voir sur cette plante StrOmberg, w(cpw.
Pflanzennamen 114 qui analyse le mot en ciJ.~-Xlbot«6oç.
liAL~, -xoç : m. gruau d'épeautre (Chrysippe Tyan.,
àJUKUpK1')S : cpUÀÀCl (.Lijxwvoç (.Le'rO: ()~OUÇ Àe~Clv9MCl . 1) écrivain culinaire du 1 er siècle ap. Ath. 647 d); désigne
U,,6Tp~(.L!LCl tX nÀe~6vwv xpewv (Hsch.). également chez Dsc. 4,148, etc., une sauce de pois~0;1
El.: Ce nom de plat caractérisé par des graines de appelée en lat. hallëc.
pavot et du vinaigre est inexplicable. K. Latte propose El.: Correspondant exact pour le sens et presque
de lire a:À~xux7jv, composé dont le premier terme ferait exact pour la forme dans lat. aU ca : il s'agit d'emprunt,
songer à &Àç et le second serait une forme parallèle à mais dans quel sens? Walde-Hofmann, suivi par r/,isk,
Xl)ltEWV. Toutefois le second terme peut être en rapport pense que le latin a emprunté le mot au grec et
avec le verbe xupxClvëiv. explique cD.L~ comme dérivé de tiMw, cf. pour la forma lion
X6).,L~, etc.
Autre hypothèse chez Bertoldi, St. il. di fil. class. 7,1929,
251 sqq. qui rapproche la glose d'Hsch. cD.~1;Cl ('1)
Ot'>rivés : &'Àxuo'Jt<;, -lao.:; même sens (A.R.), mais on a Noms verbaux ,v,f1.(% «saut» (Hom., poètes), t1mployé
surtout &.i,xuovUS<:ç (l);LÉprxti, jours d'hiver durant lesquels aussi comme terme sportif, ou pour la pulsation du cll'ur
l'IIlcyon construit son nid, et où la mer l'este très calme (Hp.), ocÀcrtç (Hp. Arist.).
d'oil, proverbialement, d'une profonde tranquillité (Ar. Nom d'instrument en -'t'~p ': O:À-Tijpe:ç m. «poi,ls <]11<'
Ols. 1594, Luc., Suid., el.c.); au même sens ,xÀxu6'Je:t(%t les athlètes tenaient en mains. pour sauler (COIII.
~lLtp(%t (Arist.); enfin cXÀX'J6Ve:LO'J, éponge bâtarde, espèce Arist., etc.) ; d'oil O:À't'7jpl(%, O:À't'7jpoôoÀLo:,
CIe zoophyte qui ressemble au nid de l'alcyon (Hp., Adj. en -nx6ç (comme de *O:ÀTOÇ ou *œ),'t'7j<; : OCÀ7tY.ÙÇ
II'IMecins). • apte à sauter, ou qui sert pour sauter. (X. ArisL).
Fourni t des noms propres; 'Ai,x'Jwv, 'AÀx\J6\11), 'AÀxuo- Adj. comp. 7tpoocÀT)ç dit d'un terrain glissant (11. '21,
Wue; qui figurent soil dans la mythologie, soit dans l'usage. 262), comme d'un thème en 8. S'emploie dans Ap. R. d,
'AÀXuw'J a été altéré en .xÀY.uawv (Hdn. 2,285) d'apres l'eau qui se précipite, dans LXX aU sens de tém(·r~llr·.
l'Qnalogie des noms d'oiseaux ou d'animaux en -8wv (cf. Voir aussi sous È:qn:i),'t'7j:;.
lCcÀt/)wv, etc. j ; un terme comme xÀyr,/)wv a pu é!!,alement CONcurrencé en ... ttique pal' 7!'f;Ô:i:W qUI a triompl"
exercer une inl1uence, en liaison avec la donleur dl' l'alcyon. El.: Pas d'autre correspondant Sln que HH. sul!". h,,,:
BI . .' Inconnue. L'étymologie populaire, en accord avec d'autre" rapprochements plus douteux VOIl' J'oJ.;u;·JI;'
1. légende du nid de J'alcyon. analyse le mot comme un 898.
Composé de {i)..:; " mer. et de xûc.ùv du verbe XUe:LV ,. porter
Un enfant ou des petits ". Ce peut être un terme méditer-
rAnéen emprunté. Le latin a dt; son côté alrëdri (v. Ernout- a.ÀÀoc;, -T;, -ov: «autre., chypr. O:lÀO; (l\lasson, le;,;,
Meillet s.u.:' 217, 14. Lej~une, Phonétique 13,.). Attesté depuis HOnI.
jus,;u',,,? Irrec moderne. Donne lieu à un !!rand nomille
d'jdlùtI~l1t"S cumme ocÀÀoç oci,),(% l.tye:l (Xén. An. 2,1,]',.
à.ÀÀâc;, -iiV70Ç: nI. " hachis, saucisse> (Hippon., com.).
Composes: ,x,),).,;xv707twi:r,; "marchand de saucisses" (AL), ou au ~éJb «d'autre part., éif.1.(% 7'(/ ye (l\ausicau' Y.,;xl
d'où -71.'c.ùÀtw (ibid.),' -7Wt0Ç (tardif, -El/)r;ç itardif). cXw?lrroÀo, Y-lov oc),i,O:l (ad. 6,84), etc. Le neutre 1i.i.;.~
E/ . .' Obscur. comme beaucoup de termes culinaires. a fourni la conjonction :XN,Œ (Schwyzer, Gr. Gr. 2,~·:.:' ;
I.e suflixe semble être le sullixe -rEvT- non usuel ell Moorhouse, Cl. Quarl 46, 190'2, 100 sqq., Lex. Ep. S.U ..
atlique: il se sp,rait contracté' avec unI' HJyelle œ. Ad\'. ocÀ).wç «autrement» souvent employt· au ,ell" d"
Krctsclllllcr. Gi. 1,:1'2:: :l l'appI'OClli'];] glose &.i.i:fJv . i.<xZ'ivOV, "autremenL qu'il ne faul, en vain' (Hom .. traf.' .. COIll ..
'hœÀot. Y.rxl b:l 70\) àp7'JVOE\I':'OC 7tEPly.6tJ.;.t!XTOÇ, È~ 0:>' att.
IiÀ).œv707':(~i,y,~ i H ,ch.;. Il fa u t admettre que le dérive Le Lh~me d'ocÀÀo~ a fourni un grand nombre d'ad\'t'rbl''-
serait d'ol'i~iJlP nOIi iu:Iienne. occidentale (Italie ou Sic;l!', don! certains présentent un caractère dialect.al défini :
et l'oll pose .ii.i.êi.rev7-. Le mot ài.i.it- r"poIlürail il l'osque &iJ,y" C\é)),O(JEV, &'À).o(Jt, ocMocre, OC),),07E, éol. oc/j,o,:,:;,:,
0110- imessu pieu selon v. BlumcnthaL JI esychsludien I~: dol'. <XMoxœ, homo .xÀÀUÔtç, éolien OCÎ,ÀUl.
et correspondr"i! ;\ lat. ü/ium ,ail,·. Il s'agirait d'une Le thème ocÀÀo- tient une certaine place comme premier
SAucisse à l'ail. Le nom gl'eede l'ail esL on le sail. cry.6pooo~. terme de composés (une trenlaine d'exemples en majorité
tardifs), dont voici Jes plus anciens et. les pius caractcri.--
o.ÀÀL~, -lY.O~ : L e>'p,'ce de manteau d'homlIIl' avec tiques: -yl.wcrcro:; (Hdt., etc.i, -yvc.ù:; (Emp.), -YVWTOÇ
des manclIe" mol t.llc"salien selon El. ;\1. 6S,:>4. Hsch. (ad.) «inconnu, étranger., -/)1);.tllX (PI.), -ôo~tc.ù • se
a recueilli les gloses 5.ij.LX,;x· z/.œ;.r.6/)éX, i:'J.7t6pm;:1.œ . ot méprendre. (PI.), -ÔO~LO: (PI.), -e:tÔ&(% (ad. 13,194,
ai: 7t0F7:l/):.; i'i,,;x;.t,j/)oc &/.i.r,),OZELpOU el œl.J,t:'· i'lT<DV trissyllal.>ique, on a proposé de lire cX),ÀOtôÉ(% cf. Lex. Ep.
Xe:tpt/)W7;,Ç, :ap:x E,JqlOpic.ùVL. La glose de El. 1\1. 68,34 esl : S.Il. qui évoque lodvi, -6poo:;, -6pouç «qui parle une
If.Àt~ (J'·r;:1.éXt'JZl X,;x7:X (-)Z':'7rxÎ,OÙ; -:-i)v Zi,rx;.tu/),;x. Le mot langue étrangère. (Hom., etc.), -xo't'oç «étrange l' (cf.
figure à l'époque hellénistique chez EupllOrion el chez sous X670;'" ocÀ'.or.o),[œ = cXi.i.CiOYJ'J.l1X (Crète), -XPoo:;, etc.
Call., rf. (r. '2;:):3. 1 1 &i.J,~x~ ZpucrEiy;cr~v 2SP"'(Of-Lbrrrv tvs7~Cn\l. Deux groupes de composés présentent une dilnculti: :
El.: Pas d'étymolo!!ie. Peut-t'tre (,mprull!e pur le latin ci).À69pc.ùv (lardif), cXÀi\(J\?P:'Vtc:.IV (Hom., Hp., Hdt.\ "perd'lllt
sous la forIlle aliCl1/a (ErJJout-~leiJJel et \\'alde-Bofmann la raison " « hors de soi. est identifié depuis Fick à l'éolien
s.u.). tii,),oç valant ~ÀE6:; ~voir sous ~Àe:6ç et Bechtel. Le:cilo[lIlR
8.\'.), mais il n'est pas impossible que le mot contienne
éi,ÀÀOJ.La.L : aor. homo ii.70 (athém. el avec psilose, cf. <xD,o; (cf. ad. 10,374, Hdt. 7,205 où le sens «auire ,. est
Gr. !lom. 1,383. Schwyz el', Gr. Gr. 1,751 qui constate net), d'où au sens fort de 'autre qu'il ne faut », cf. aussi
que la qU:Jntité longue [augment d'une forme t'olienne ?j Lex. Ep. qui suppose que deux termes se sont confondus;
Il'est indiquée <Jue par l'accent), èD.f1.e:vo;, subj. èD.~7rx" même problème pour ,x,ÀÀOql~crcrw «délirer» (Hp.), pour
mais aussi &.).'Ij':'!Xt; forme sigma tique fjl.éX70 (lIom., ion.- le second terme, cf. 7t!Xtql~(Ocrc.ù (?\ : le mot doit Hre ionien.
atU: en outre [lOI'i,te thém. rare f,i,e,:,o (.iEsch., X.). Enfin deux composés sont issus de groupements syn-
Selb «Sauter» surtout en parlant de per60nnes ou t"cti que!: : ±no71.'p6cro:),),oç «inconstant> (li. 5,830 et 889)
d'animaux. qu'on a tiré d'une formule comme oc},),u ~poç 'J),i,O'IJ ')1yc.ùv,
Nombreuses formes à pré"crbes : :Xv-, ,x,q>-, /)t-, dcr-, cf. Bechld, l.exilogu8; l'usuel gén. à.).).Y;À"''J, etc. «les uns
èv-, È:?-, x~O-, !-Left-, 7":po-: ;-;poa-~ (fUV-, U7tZP-, ucp-. Vn les autres. issu de la répétition de &i,j,oç (Schwyzer,
aoriste br-û,'-;o, :xv-Ér;-:;Û,7o a été mis chez Horn. en rapport Gr. Gr. 1,446, Il. 8) d'où, tardif, cXi,),'I);.:~w, et divers
avec :-;::D.i.<:tv, -:-:X)).EcrOOCt qui signifie proprement «brandir, composés.
secouer " d'où un aor. poétique mil,To • bondir» (cf. Un seul subsL dérivét ardif: ciM.6't'7jt; • altérité. (Simp,
H. Fraenkel, Feslschr. Wa.ckernagel 278-281, 1\1. Leumann, in Ph. 862,13). Adj. dér. cXnOLOÇ «diiTérent. (Hom.,
Homerische Wlirter 60-64). ion.-att.); pour le suffixe, cf. TOLOr;, 71.'oiOt;, o!or;;. d'où
64
illot6'riJc; (Hp., Pl.), œllOt&,aTjC; (tardif), -CI)1t6C; (Emp.),; à.À0'l : f •• aloès, Aloe vera» (Dsc. Plu.).
le dénominatif factitif œllot6(1) ion.-att., avec les dérivés Dérivé : ~otnç • gentiane amère» (Redard, Noms en
mOLCI)aLC; • changement, différence. (Pl., Ariat.), «M.OLCI)IJ.CX -'t"Tj1;,68).
(Damox. 2 hapax), œlloLCI)-r6t; (Arist.), -nx6c; (Arist., Et.: Comme à;yiXÀ.oxov qui désigne une notion voisine,
Gal.). Rares composés -ax'ÎJIJ.CI)V, -XPOOC; et quelques autres. doit être un emprunt au vocabulaire oriental. Cf.
Autre adj. dérivé: lli6-rpLOC; (Hom., ionien-attique), Schrader-Nehring, Reallexikon 1,39 sqq., Lewy, Fremd-
éol. ru.6-rePFOt; (EM 529,24) • étranger, qu: appartient wlirler 36.
il autrui»; semble constitué avec le suffixe distinctif qui
a fourni le comparDtif en -U:POt; au degré zéro, combiné
avec -tOc;-; on a également rapproché l'adverbe skI'.
anylitra «ailleurs. (Pokorny 25). D'où tXÀÀo-rpL6't"Tjc;
clÀoaUSVT) : f., épith. de Thétis (Il. 20,207)-, cf. Od.
(Pl., ArisL), tXÀÀo-rpL6(1) (ion.-att.), --rpLCI)aLc; (Tt!. 1;35,
4,404 ql6'lxlXL Vé7t08EC; xotÀijl; œÀoau8v'l)t;; enfin Ap. R., 4,
écrivains hellénistiques;, et une douzaine de composés 1599, épithète des Néréides.
dont les pl~iens sont cXÀÀo-rpLov0lJ.éCl) (Pl.), tXÀÀo-
Sens et étymologie incertains. Les grammairiens anciens
rptOltpIXYIJ.Oa\JV1) (PL), tXÀÀo-rpL6<plXyOt; (Soph.). comprennent fille de la mer, mais la glose d'Hsch. ü8VotL .
Les grammairiens enseignent enfin que les Éoliens ~yyOVOt, aUV't'pO<pOL est considérée généralement comme
disaient WWVLOC; pOUl' tXÀÀo",Ot; (pour le suffixe v. tirée de œÀoaU8V1); à Ü8VOCL il faut joindre le dénom.
Chantraine, Fo, :)la/ion 42). U8VEtV' -rpé<pELV, XpUÔELV, otÜÇEtV qui en serait issu;
'.llioôoc1t6c; (Hom., etc.) «étranger, appartenant à un pour iJ8v'l)t;. Et8wc;, ~fL1tEtpOÇ cf. (81)ç, et voir sous u8e:ï:v.
autre peuple. est difficile et présente l'aspect d'un Écartant donc l'interprétation des Anciens, les étymo·
composé. Il entre danE la série de 't"TjÀE81X1t6c;, 1tlXv-r081X1t6c;, logistes voient dans -u8v1) une dérivation à nasale attendue
n'o8oc1t'6<;, 1)!LEôlX1t'6t;. On explique souvent le mot comme du thème de iJ8wp, el interprètent le mot «eau, vague de
issu du neutre *w08- (cf. lat. aliud) et d'un élément la mer ».
repondant au lat. -inquos (i.-e. *r)k "o·), ce qui ferait remon- Cette étymologie trouverait un appui sérieux en mycénien
ter le composé très haut (cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,604; si en PY Ta 642 a.roudopi doit bien être lu lÜ..oau8o (-r)<pL
doutes motivés de Meillet, BSL 28,42 sqq.). « avec des aigues·marines » cf. Documents, 339.
Un groupe particulier de dérivés de WOC; s'est constitué Remarques : d'une part les gloses Ü8VotL et u8vELV
avec un élément il gutturale -ctX-, -cty-, -ctX-. Il existe peuvent, après tout, être anciennes; d'autre part
des adverbes a).À:X;:oü «ailleurs., cXÀÀotxn, cXÀÀotX66EV Callimaque a employé un composé 'T81X't'ocru8v1) comme
(Formation des nom.ç. 403). On a d'autre part une autre nom d'une Néréide, ce qui prouve que le poète n'inter-
série d'adverbes: IDIXI; . ÈV1)ÀÀotyJLévCl)c; (Hsch.) et avec prétait pas le second terme comme apparenté à ü8(1)p
préverbe, Èv-, t1t-, 1totp-, ŒfL<P-illotç (Hp., Th., S., (voir Fr. 545 et les commentaires chez Pfeiffer).
Xén., etc.), qui expriment tous l'idée d'échange.
C'est sur ce thème qu'a été fail le verbe w&.aaCl) clÀVVLaTOS, ~1totÀ7tVOç, œp1t<xÀÉoc; etc. : Groupe archaï·
<changer, échanger» (Hom., ion.-att.), avec les formes que altéré ensuite par l'étymologie populaire. ~E1tctÀ-
à préverbe 8Lot-, èv-, È!;-, È1tL-, Xot-rOt-; le locrien a 7tVOI; «aimable, désiré» (Pi. P. 8,84), avec le superlatif
ill:i~w (Berl. Sitzb. 1927, 8, du v· s. av. ); l'aor. pass. &À7tVLa-roc; (Pi. 1. 5(4), 12) que Wackernagel (KZ 43,377)
est IÎÀÀOtyîjvotL avec une sonore y. Même sonore dans la veut lire &ÀmO''t'ot;, comme un superlatif régulièrement
forme nominale ŒÀÀcty'Î) , «échange, changement, change» constitué sur la racine au vocalisme zéro sans suffixe,
(attique et grec tardif) d'où le byzantin ŒÀÀ&.yLOV. la forme "AÀltLcrt'OÇ se trouvant attestée comme nom
Les autres dérivés sont affectés de suffixes divers : propre (lEsch., Pers. 982), cf. encore Seiler, Steigerungs.
WIXYfJ.Ot • ce qui est donné en échange, prix» (Hp., formen 79 sqq. Un autre dérivé est fourni par le nom
LXX, etc.); WotÇLC; «échange» (Arist.), W&.I;LfJ.ot (s.e. propre' AÀ1tovL8'l)ç issu de "AÀ1twv.
1"Ii't'toc) «vêtement que l'on change, liage» (P. Oxy. Enfin Hsch. fournit la glose IÎÀ1tMéov' .xyoc1t1)-r6v,
1728,2, cf. Arbenz, Adjektive "-ur -LELOÇ U7), d'où woc!;t- à rapprocher du nom propre' AÀ1totÀ'ij, qui se placent à côté
l'OCptov (pap., Stud. Pal. 20,245), avec Je suffixe de dimi- du thème en n comme 1tLotÀÉOÇ à côté de 1tLWV. Cette forme
nutif -cipLOV; cXÀÀotx't'LX6ç «qui concerne l'échange» a dû être dissimilée en à:p7totÀÉoç aimable, désirable (Od.
(Pl.. Arisi. i ; ennn l'adverbe cXÀÀ&.y81)v «en changeant» 8, 164, Thgn. 1353), Debrunner, IF 23, 1908, 17. Mais le
illdn.) .. terme a été rapproché de &pmx~w et a reçu en même temps
Le présent m&'aaCl) est issu de &À).,0C; au moyen d'un l'esprit rude (\Vackernagel, 1. c., Debrunner, GGA 1910,
sumxe guttural qu'il est difficile de préciser; le sens et 14). Chez Homère l'adverbe &p1totÀ€CI)ç employé avec le
les emplois ne soni pas en faveur d'un rapprochement verbe manger (Od. 6,250,14, llO) est déjà ambigu: « avec
avec IÎÀj,Otx'ii, etc.; si l'on pose tXÀÀotX- on se trouve en plaisir., ou «avec avidité» ; l'adj. &p1tctÀZOC; peut signifier
eon1radiction avec tXÀÀocy'Î), ŒÀÀotyîjVotL qui semblaient • avec avidit.é, avec violence» (Ar. Lys. 331, A.R., AP, etc.).
secondaires : w&.~CI) ne peut guère être antérieur à lli<ÎaaCl). D'où œp1t&.ÀLfLct· &p1tctY.'t'&., 1tpoO'<inJ5j (Hsch., la glose
Problème du même genre pour 1tp:<O'aCl). Voir Debrunner, indique la double valeur du ~.. .T~?), d. Y.~;''!T'~ÀL!tOÇ. et
IF 21, 1907, 218 sqq., 227. voir Arbenz, Adj. au( -L;LOt; 29. Un thème en -Ot/,- figure
El.: Tout le e'~ ot ème est constitué autour de IDot; qui encore dans des noms propres comme 'ApltIXÀ(wv
semble déjà affe~té d'un suffixe -yo-, qui remonte à l'i.-e. : (Hom., etc.) et dans le dénominatif &p7toc),(~CI) • se
cl. arm. agi, lat. alius, got. aljis, ir!. aile, etc. Sur le rapport complaire à 1 (lEsch. Sept 243) • réclamer» (lEsch. Eum.
de ce th~IT1t' avec skr. anga·, voir Debrunner, Rev. Et. 983); Hsch. glose à:P1toc).,(~OfLotL· &crIJ.ÉvCl)t; 8zZ0IJ.C1.t.
Im/o·Eur: 3, 1943, 1 sqq. Enfin œp1t<ÎÀotyol; qui désigne un instrument de chasse
-65- &Auto.
(Opp. Cgn. 1, 153) est une combinaison des thèmes cip1rœÀ- a) IIMI'GÇ, c marin. (trag. adesp. LXX), d'of! 4).'1'0'11
et tipmry-. plante, Atriplez Halimru, pourpier lie mer, cf. Strômberg,
Dans cet ensemble, outre la déviation de forme et de Pflanunnamen, 97,114, P. FoW'Dier, R. Ph., 1950, 172;
sens de &p,.où..toc; sous l'innuence de &p"cX~6), on observe b) !>..&OÇ c marin a (Hom., lon.-att., etc.) avec des composés
un sysième archaïque d'alternances de thèmes en -y.. et en comme M),toç, dvcU.Lor,; (Hom., etc.); d'où clÀLcXt; f.
-ŒÀ- (cf. 13envimiste, Origines, 15 et 46). E. Benveniste «canot de pêCheur a (Arist., D.S.) qui se rattache étroile-
postule Il gitimemellt un thème inanimé en œp (1); ce ment au nom du pêCheur clÀLCÔç (Od., lon.-atl., etc.) avec
thème est peut-être attesté en Crète si l'on admet la cli.tcUo!l4t (Com., etc.) clÀlE6w (LXX, NT, Plu., etc.),
lecture ilÀ1rctp c chose agréable. (lnier. Cret. 1, 127, nO 6, clÀLeU1:'LX6ç «qui concerne la pêche. (P!., X., etc.), clÀLeUTijÇ
IV a, Lato, Ile siècle av.). • pêcheur. (Alex.), ŒiJEuILa: «p~Che • (Str.), clÀLC{ot id. (Arist.
Et.: On pose avec vraisemblance cU,.- de FaJ..,.-, degré Sir.), et le mot poél. clÀLcl87)ç «pêcheur a (S. Aj. 880);
zéro répondant à (F)t)."o!l4~, (F)tÀ7t~, etc. 4) Une série de dérivés se rattache à la notion de sel :
ŒÀlcx t . • pot à sel. (corn., hellén.); les adjectiCs ŒÀLVOÇ
• de sel. (Hdt., Str.); cXÀta:p6c; (Eust. 1506, 61). Verhe
1i.).s, ~oC; : m .• selo (/,-9,214, Hdt. 4, 185, etc.) mais dénominatif ŒÀ{~W «saler. (Arist., etc.), avec cXÀLGW';ç
employé généralement,eU ce sens au pl. (ion.-att., etc.), (tardif), mais il n'est pas probable que é1ÀLO'!J.et • plantain
d'où à partir d'Arist. le n. ~.À~, -CXTOC; issu de l'ace. pL, d'eau' soit apparenté, cf. S.u. ;
cf. Leumann, Hom. Wiirter, 160 sqq. avec bibliographie; 5) Un radical clÀu- a fourni l'adj. clÀuxoc; • salé. (Hp.,
désigne aussi en poésie la mer comme étendue· salée, au Arist., etc.) dont l'u est obscur (ct. plus haut ŒÀ!J.up6ç),
féminin (exception ŒÀàc; "oÀ~oro Il. 20,229; Od. 5,410, avec. clÀux6TT)ç f. (Arist.), à.Àux~, f. «saline 1 (SI.r.),
9,132) ; en ce sens chez Hom., parCais trag., etc. Chez Hom. ŒÀuxro87)ç (Hp.); en Thphr. HP 9, 11,2 on corrige cXÀLxw8r,ç
désigne surtout la mer vue de la terre; s'il s'agit du large en «Àux-; clÀUXf:(et «fait de saler 1 (Ptol.); tou teCois U1l0
on précise par 7téÀa:yoc;, 7tonoc;. Le genre féminin s'explique graphie ŒÀ~x6c; se lit dans les pap. ;
soit parce qu'il s'agit d'un collectiC, soit plutôt par 6) Du neutre !>..ete; ont été tirés dans le grec tardif
l'analogie de 6&Ào:O'O'a:. Sur la signification de ocÀC;, v. surtout ŒÀlhLOV, clÀcXTLVOÇ, &TLXOV, et le v. dénominatif ciÀetTL~,:,,:.
Lesky, Hermes 78, 1943,258 sqq., avec son livre Thalassa, Le grec moderne emploie ŒÀetT( • sel a, .d'où ŒÀa:T(l;w
1947; Kopp, Das phy.:J. Weltbild d. (rühen griech. Dichtung, • saler a, etc.
Diss. Fribourg, Suisse 1939. Et.: Vieux nom-racine du sel, cC. lat. sai (avec allonge-
Nombreux composés sur d(ÀC; «mer a, avec ŒÀ~- comme ment secondaire); lett. sais; thème en -i qui, peyl êl.re
premier terme (cf. Et., mais senti en grec comme datif), un ancien neutre dans lat. sale, v. irl. sail-, grec &Àt-,
p. ex. ŒÀL-<iYjC;, -yehwv, -80voc;, -YjpT)C;, -XÀUO'TOC;, -X1:U7tOC;, v. sI. soli, arm. al; tokh. A sale; thème en -d dans got.
'fLÉ8wv, -!J.upije~c; (v. !J.upo!la:~), -V«LéTT)C;, -7tÀCXyxTOC;, salt, arm. ail. L'existence d'un thème en -n est douteuse.
'II"ÀOOC;, -lt"Opcpupoe;, -<nOvoe;. Le premier terme ŒÀO- figure V. Benveniste, Origines, 8,78.
essentiellement à date basse au sens de • sel a, p. ex. dans
Ü-O-7t(~ÀT)C; (pap.) el surtout iÀoupyYjC; • fait avec le pro-
~"O'os : n. «bois sacré 1 (Hom., poètes, Hdt., Pl.);
duit de la mer, C.-à-d. de pourpre véritable (ion.·att.), cf.
les passages où le mot semble comporter le sens général
sous ~pyov. Pour cXi.oO'uôvl) ". s. u.
de • bois 1 figurent tous dans un contexte religieux (cf.
Second terme de composé -etÀoç au sens de mer : &:Va:~L-
Il. 20,8, Od. 10,350). Peut désigner aussi toute enceinte
1XÀ0~ (B.), p.-ê. wxu- (Hom.) ; surtout avec des préverbes
sacrée, même sans arbres (Il. 2,506, S. Ant. 844). Parfois
ou adverbes &:YXL- cXfLCPt-, ÉIjl-, 7ta:p- (avec dérivés), etc.;
employé dans des images poétiques (lEsch., Pers. 111,
au sens de sel, &:v-, x(l6-. Déjà en mycénien opia.ra « région
Eleg.4).
côtière. avec le préverbe api, cf. !cpaJ..o<;, v. Chadwick-
Le mot se trouve peut-être en mycénien dans le topo-
Baurnbach 170.
nyme asee (datif), cf. Heubeek, Kadmos l, 1962, 60.
Noms d'hommes : •AÀLppo6LOt;, ' A!J.'PLetÀOt;, mycén.
Dérivés cXÀO'w8"t)t; «qui ressemble à un !>..croç, boisé.
apia.ro; toponyme 'AÀ(7tUov.
(E. lyr., Thphr.), &:ÀaLV"t) plante, Parielaria lusilanica
Dérivés: 1) Un premier dérivé, centre de tout un groupe,
(Thphr. Dsc.), les équivalents d'é1ÀO'oC;, cltÀO'w!J.a:, cX).O'wv
se rapporte à la fois aux notions de sel et de mer: éiÀ!J.'l
(Aq.), et !>..!J.et (Lye. 319); enfin A.R. 1, 1066 emploie
ceau de mer, saumure. (Od., ion.-att., etc.), d'où &ÀI.Lup6/;,
à:Ào'-tj"t8eç vUfL'i'etL, le suffixe étant emprunté à Nr,p''ltoec; .
•salin, salé)) (Od., etc.) avec ocÀ!lupiç f. «saumure, sol gâté
Et.: Obscure. Pausanias, 5,10,1 affirme que le nom du
par le sel " etc. (alt., Thphr., etc.), l'adj. ŒÀ!J.up(~8l)<;, les
sanctuaire d'Olympie "AÀTLt; équivaut à &).O'oe;, ce qui
verbes iÀfLUpi~w (Arist.), ŒÀ!J.upow (tardif) : la finale -upoc;
conduirait à poser *cXÀT-YOC;, combinaison d'ailleurs
a été expliquée par un *ŒÀupOt; supposé, cr. en tout cas
bizarre. Un rapprochement avec eXÀ- • nourrir. de eXÀ8a:(vw,
plus loin ŒÀUXO':; (Schwyzer, Gr. Gr. l, 482). Autres
cXÀ6a:[vw, ne rend pas bier. compte du sens précis du mot.
dérivés de ocÀ!J.l) : Œ).!J.a:(OC r. «saumure a (-\.r., Nic.);
Voi:- Lex. Ep. s.u. et K. Forbes, Gl. 36, 1957, 257.
Ü-fL~e:tt; «salé, marin. dit de l'océan (hapax lEsch.,
Suppl. 844); en outre des termes relatifs à la saumure :
Œ>.f.Uic; f. (ÉÀ&!X) «olive conservée dans la saumure. éiAuta.: !>..Ult"OV (Hsch.) c'est-à-dire la Glabularia
(Ar., etc.); ŒÀ!J.La: conserves salées (Mén. 397); verbe alypum, voir sous ÀU"T). Le terme a dû donner naissance
ü-fLeUw «meltre dans la saumure a (Dsc.), d'où ,xÀ!J.e:ucrL':;, au toponyme ' AÀu~(a:.
!l)·fLEUTI, ç; Et.: Pour étab'ir un développement sémantique parallèle
2) Un dérivé rare comme ti).rTT)<; m. signifie :selon les à celui de é1ÀUitOV (cf. sous À\iit-IJ), Blumenthal, IJesych.d. 34
gloses, à la fois «marin., «salé» et «pêcheur.; tire le mot de *&:-Àuy-ya; qui serait issu avee alpha privatif
3) Un certain nom de terme se rai.tachent à &)..ç • mer 1 : de ÀUypoC;, Àe:uyoOJoc;.
66
à.ÀUKTO'lrÉ8T) : «entraves, liens. d'abord employé au Un petit groupe de mots présente un élément x dans
pluriel: Hés. Th. 521 8ljoe 0' <X).uX't"orré81lcn, où P. Mazon <X).UO'(JCIl (Hom. li. 22,70, employé à propos de chiens,
traduit .liens inextricables.. Le mot se retrouve chez Hp.), fut. œ/..U~CIl : on pourrait se demander si la création
A.R. et dans l'AP. Les poètes tardifs attribuent au premier de ce terme expressif n'a pas ét.é favorisé par l'existence
terme le sens de • indissoluble ., ct. &)..u't"oç. de /"uo(Jot; <x)'ÔX1) = <X).uO'!L6ç (Hp.), présentant un suffixe
Et.: Composé expressif. Le second terme est 7téo'tJ -x1) anomal, s'explique mieux comme postverbal de
'entrave. mais le premier est obscur, S(.hulze, KZ <X).ôoO'oo j en outre &),uX~ (Gal., Hsch.) ct <X).uXcX • &81)!LOVLiX,
Z8,280 (= KI. Schr. 360) l'a rapproché de skr. ruj- «briser '. œX1J8l.ot (Hesch.).
Mais Frisk préfère avec raison y voir une contamination Cet élément x- se retrouve dans œÀuX'rÉCll qui présente
de !iÀu't"oç et ocPP1)x't"oç (cf. Il. 13,36 sq. 7té8iX,; ... j &pP~Y.. l'aspect d'un dénominatif de *&Àux1'6,;, même sens que
~O'Jç &M't"ouç), sous l'influence de &McrXCll, &M;(.(), etc. &ÀÔcrcrCll ei &Moo (Hp., Érot. Hsch., etc.) avec le participe
aor. transitif œÀux~O'iXÇ = 60pUÔ~O'iX'; (Hsch., EM 71,39),
éiÀualS : f. (aspiration initiale garantie par Hùn. et le pl. ŒÀcxMx't"1)!LiXL (Il. 10,94, Dolonie, hapax); avec le
1,5391 «chaîne» (Hdt., Thuc., Dém., Plb.); se dit aussi déverbatif OCÀUX1'cX~oo même sens (B., Hdt.); voir pour ce
d'un bijou féminin, notamment d'une chaine portée au suffixe, Schwyzer, l\1élanges Pedersen 70, et pour le groupe
cou (Ar. fr. 320. 1 G II' 4 i, etc.); le mot se trouve à &ÀUCll, &Àucrcrw, OCÀUX't'ÉCll, cXÀUX,:Z~Cll, Bechlel, Lexilogus
propos d'une cuirasse faite de mailles (Arr.). 33 sq.
Composé : eX' 'Jcr[!'kroc' liMcrEL OEOEfLÉVOÇ (Hsch.), la Les lexicographes fournissent encore des formes oc),Ucr,ci~Cll
correction de Latte liÀUcr\/)Cll,ÔÇ ne s'Impose pas. (Hsch., eM) cf, Schwyzer, l. c.; OC),UO'1'CXtVELV • &crOe:vdv,
Dérivés: cXÀUO'LOV (Mén., PhiIippid., Schwyzer 462, B, oc~uvcx't'dv (Hsch. cf. E.~1 70,46) ; cX),UcrOCC(YEL (corr. pour
Tanagra, pap.), oc),'.JcrtOLOV !hellén., pap.); en outre <X).ucr6ÉVEL)· cXcr6EVEi:, ciV(,i't'IXL (Hsch.), ::f. EM ïO,45,
&l.ucr~w't'6ç «fait de mailles ('1)>> (Pi.fr. 169,28) et plus tard en outre Nic. Ther. 427 où la graphie avec -CC(- est garantie,
MUcrLOW't'6ç, même sens, (Plb., D.S., elc.) sur un thème et Hp. Morb. 2,54, elc. ; enfin on lit EM 70,45 cXÀUcr6ÉVe:LiX .
aÀumll- ou analogique de cpO),LOCll,6ç; adv. eXÀucr'tJ86v occr6évELC!. ; il est jX)ssible que cXcr6Ev~Ç, elc., ait exercé une
-eu forme de chaines » (Man.l, constitué sur le type deo; influence non seuleraent sur les graphies fautives comme
adverbes comme 1tUp '('I)ll6v, crcpiXLP1Ja6v, etc. &ÀUcr6ÉVE(CX, mais aussi sur &'),Ucr6iX[VCll. Chez CalI. H. lJc/., 212
El.: Dérivé ell -(nç. ce sumxc se prêtant à fourmI' un pap. écrit ocÀucrOe:vé:oucr~. qu'il faudrait p.-ê. corriger en
parfoi,; de" nOlllS ù·objels. Selon Frisk. Eranus 43, 1945, &ÀucrO~lvoucrct.; les manuscrits écrivent :x),ucrO/-lcc[voucr:x;
2~5·228, du thèllle 'wei( u J- dc ~i,u,pov. e:L/,UCù, ËÀL;, etc.; c'est aussi un dérivé en -fLiX[YCll qui figurerait dans le lemme
l'esprit rude queIl" qu'en soit l'explication se retrouverait d'Hsch. OCÀU/)lLiX~'JWJ.
en tout cas dans 1),(i;. Et.: Le mot ocÀuoo est généralement considéré comme
un thème élargi en Il de &'À-, que l'on retrouverait dans
nÀU(1(10V, voir Àucrcrct.. <X).:ZOfLiXL el cXÀtofLCXL. Mais les sens de ces divers termes ont
franchement divergé. 'AÀu(ù s'est spécialisé avec une
àMTOS : m. dé.,ümc un fonctionnaire de police en valeur plut.ôt médicale. Pas d'élymolo~ie indo-curopcellTH'
Eliùe, cf. E,\l ï2.1:. ';:/.':n·:xç , Hi,E~O( .oùç ~ct.6~ocp6pouç 'il établie, cf. Polwrny, 27, n. 2. L'aspiration initiale que
~~G'(yo90Pf)·J; }(~;'.'Jli0'.. Inschr. Olymp. 483; ils ont pose Suid. l'es le inexpliquée.
proùHDI~rnenl jou" UIl rôic aux Ji'ux.
Composés: &/,u':;(PZ'1):; r.hcf de la police aux Jeux Olym-
piques ,ibid. 2·10, Luc.) d'oil -iXPXÉW (ibid. 468), -(%PXtcx aÀcj>a. : n. (indéclinable, pl. 't'O: ttÀCjlCX Arist. Mél. 10Si a)
(Cod. Just. l,:';G, l i. premier exerrHlle at.leslé Pl. Cra. 431 e. Noter la lormule
Hsch. olTre la Q'lose &À0.(%,iX( (c.-à-d. cX),U.ii'CXL 1) . 1tiXpiX- 't"o ocÀcpVt XCXL 'to il.> Ap. 1,8.
I1IpEi. ~!ais Schmidt corrige ocÀu,:ZPXct.(· 1tCXpO: 'HÀe:LOL:; ... Dérivé; &Àcp:zpLOV • équerre, fil à plomb» (Théo. Sm. in
El.: Bechtel pose * Fû,u-,â.ç _l'homme au bâton II Pto!. 228 H).
et rapproche got. walus «bâton », etc.; rrr. Dial. 2,863, Composé cXÀcpCHl'tJ'toç m. (prem. ex. chez Irénée de Lyon)
GIll. "achr.. 1a·~o. '24 i,: "impie hy;wlhèse. Krahe et plus tard féminin. Mais on trouve aussi le pluriel gén.
pense il une origine illyrienne, Cl. 22, J923, 123 sqq. (?). .wv tXÀ<pCXOl;'t'CllV à quoi répondait p.-ê. un nom. ,0: cXÀ9io'tJ.iX.
Enfin le copte ocÀCPiX01J':X m. repose p.-ê. sur gr. *,0 <X).<pi-
ilMw : aU. ai.'~w scIon Sllid .. éol. OC/,u[(,) selon ElU 61J'iX. Voir pour le détail Schwyzer, KZ 58, 1931, 199-201.
254,16. Seulclucn è thème lie pr/,'eut, à J'exception de la Et.: Emprunt sémitique, cf. hébreu 'aleph. Les termes
glose d'Hsch. &À:XÀUcr8~L' <pOÙdcrOCLL, cXÀUELV. Poétique grecs se terminent par un -IX emprunté à certaines inter-
depuis HOl!!., assez rare dans la c(\médie, attesté en outre jections comme O'(,.1'iX, lorsque le terme semitique
chez les m"decllls ~l dan;; la prose tardive. Sens : «être comportait une finale que n'admettait pas la phonétique
hors de soi» (cf. Il. 24,12 à propos du désespoir d'Achille), grecquc (cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,140 et KZ, 1. c. 177-183).
rarement à propos d'un sen liment de joie (Od. 18,333
dans un développement qui présente dcs bizarreries). à.Àcj>a.VCll : prés. chez E. Méd. 297, Ar., fr. 326, Eup.,
Peut se dire d'un homme qui est hors de lui parce quc avec l'aor. 1)Àcpov seule forme a~l;;~~ée Ch?3 !!"'''' .. ce qui
~ongé dans le dés'",ipoir, la mélancolie, etc., sans Gue cela peut s'expliquer par dc~ raisons métriqucs. Il exisle un
implique ùe l'ag: '. jOll (Hp., \lén., el.c. î. doublet tardif &Àcpcx(vw (EM 72,33, Aét. 13,123). Sens:
Dérivations nominales : surtout dans le vocabulaire • procurer, gagner., etc., cf. Il. 21,79 È;xiX.6fLÔOLOV 1)Àcpov
médical œÀucr/-l6ç 'angoisse, agi la tion» (Hp.) avec le dérivé -je t'ai rapporté le prix de cent bœufs.; ou JG l' 94, 15
&a~Wal,ê: :(j,UcrLÇ id. (Dsc.); ,xi.u,;, -uoe; agitation (Hp.), èm6cr1)v .xv 6tÀ<P1l !Lt0'6WcrLV 'to 1'ÉfLEVOÇ. II semble que l'em-
mélancolie (Zénon, etc.) est probablement un dérivé inverse. ploi de <X).<potLVoo au sens de &fLdôoo, attesté chez Aét.,
-67
1. c., s'explique par la valeur d'échange (vente de capUf, la tête blanche d'une vieille, cf. Taillardat, Images
etc.), cr. Benveniste, Année sociologique 1951, 19-20. 92-93.
Très peu de formes nominales: ciÀ<p7) • gain, produit" Dérivés &l..q:>L'"Jp6ç (Antiph., Hérod.); œÀcpl-mi<;
(Lye.) est un déverbatif tardif; cn<pljcrtC; (Gloss.). «meunier qui fait des t(ÀOPL't'CX' (Hyp.), d'oil &l..cpLTEUW
Un composé.: à.À<p~al()o:oc; «qui valent beaucoup de • moudre de l'orge. (Hippon.), puis &.À<pLnlcx (Hyp.,
bœufs" épithète (l~ jeunes filles (Hom.), probablement Poil.), cXÀcpLT&ï:O'll «moulin. pour faire dos dtÀq;>LTCX (Poil.,
allusion à la dot versée au père, cf. Lex. Ep. s.u. et Finley, AB 261); à.Àq:>LTLO'fJ.6ç qui a l'aspect. d'un dérivé de *&l..CPL·
Reu. Inl. Droits Ani. 1955, 167 sqq., 181 n. 44; aussi 't'(~w et signifie le fait de met.tre du gruau d'orge «dans
épithète du Nil qui fait pousser les pâturages (lEsch. du vin" (olvou), se trouve attesté dans une inscription
Suppl. 855) ;composé du type npljilfJ.l3poToÇ pour*cXÀ<pTjO'LO- de Délos (BCII 6,26); adv. &I..<pL'"J36v (Dsc.); enfin
avec le même abrègement de la seconde syllabe que dans 'AÀcpL't'W croquemitaine femelle (aux cheveux blancs)
éÀKeO't7t~7tÀoç. chez Chrysippe.
Et.: L'aoriste thématique ciÀq:>Eï:V répond, à l'accent Et.: Le terme dés!gne une sorte de farine d'orge; distinct.
près, au skr. arhati « gagner ». Il faut aussi rapprocher lit. du nom de l'orge (XpL67j) et du nom de la farine (dtJ,e:upov).
algà «récompense >. On doit donc poser à la finale du thème "AÀq:>L doit être un vieux nom athématique dont le génitif
une labio-vélaire. D'autre part le vocalisme est en grec ancien pouvait être *cXÀq:>CXTOÇ avec une alternance iln
un vocalisme zéro, mais en skr. et lit. un vocalisme e ou o. comme dans le type skr. dsthilasthnà~, forme corroborée
Voir aussi à.Àq:>Tja-rljç. par la glose. d' Hsch. &l..lq:>CXTCX· t(Àq:>LTCX Tj cn~1JpCX, cf.
Benveniste, Origines 7, avec la bibliographie citée. "AJ.q:>L
1s,
&.X<j>T)0' T1 -oü : m. (Od., Hés., II. Ap., lEsch. Sept 769, peut correspondre exactement à alb. e/'p, el'bi (de l'indo-
européen *albhi?) cf. Frisk. On serait tenté de rappro-
S. Ph. 709). La tradition ancienne donne des équivalences
assez vagues, cf. Hsch. cXÀq:>TjO',cxt' dtv6PW7tOL, f3CXO'LÀEï:C;, cher le mot de la famille de &.Àq:>6ç, lat. albus, cr. aussi
tv7LfLOL et à).q:>Tja-rf,at· TOrC; ~ÙpETLXOï:C; xcxt auVETOï:C;. des formules homo comme ÀEUX' cnq:>LTCX (Il. 18,560, etc.).
On a pensé que dans l'Od. (1,349; 6,8; 13,261) le mot L. A. Moritz, Cl. Quart. 43, 1949, 113-117, pense que
désignait les hommes comme entreprenants. L'emploi dtÀq:>LTCX signifie proprement gruau, ce qui semble ju~~e,
d'Hés. Trav. 82 n'oriente vers aucune signification précise. et tire le mot de &l..q:>cXvw, ce qui est très d.outeux.
On a interprété le terme comme un dérivé d'cXÀq:>cXvw en
expliquant la finale -TjO"TI)ç, ainsi que dans TE1JXTjO"-rljC;, à.x4>os : m. «tache blanche de la peau, lèpre, spéciale-
tp1tTjI1TIjç, TEUXTjO"-rljC;, comme une analogie fautive ment sur la face (Hés., Thphr.), au pluriel (l-fp., l'laL).
d'oofL"I)I1TIjC;. Dérivé cXÀq:>6>3TjI; « lépreux" (Gal., Vett. Val.).
Mais r'est précisément 6>fJ.TjO"-rljç qui ferait penser à une Un sens général est attesté dans la glose d'Hsch. cXÀq:>ouç .
autre 1llf.f'l·;H!'tHt1on. ce mot contenant dans son sccond À~1JXOUç, avec le doublet &.Àwq:>ouC; - Àe:uXOUC;.
term~ ," r;,':i11i' ...i- ,m.,',zer,,; on a donc compris depuis Enfin le thessalien fournit un dérivé au suffixe singulier
le XIX' si,',.Ic "maWWllr dt· farine". avec d()''1>L- comme OCÀq:>LV(CX . 1) Àe:UKTj, TIeppcxLôot, nom du peuplier blanc.
premier ter.!'''', ; ··.. L.'I"'. ,If' rIOta f'exp!i4.Uallt par des Et.: Le terme usuel pour dire «blanc. est ),e:1Jx6c;.
raisons métriques (Fracnl,eJ. .'·om. ag. 1,38). P. Mazon 'AÀq:>6ç, qui doit désigner un blanc mat, ne subsistll quo
pense CJue les deux significations ont coexisté, estimant dans des gloses et des emplois techniques. Le mot répond
que S. Phil. 709 le sens est «mangeurs de pain - mais à lat. albus, ombr. a/fu • alba "; une forme pourvue
lEsch. Sept 769 « entreprenants -. d'un suffixe en d a fourni le nom du cygne en germa-
Autre difficulté dans l'cmploi du mot, dor. ciÀq:>Tjcr,~ nique et en slave: v.h.a. a/biz., v. 51. lebedi. On évoque
désignant un poisson, le Labrus cinaedus (Epich. 44, aussi divers noms de fleuves: gr. 'AÀq:>~L6ç, laL Albu/a,
Sophr. 63, Numen. ap. Ath. 320 el. Athen. 281 e citant en outre lat. Albis = n.h.a. Elbe (cl. aussi W. SChulze,
Apollodore d'Athènes explique que ces poissons sont pris Kl. Schr. 120 sqq., Pokorny 30, Krahe, Beitr. z. Namen-
en couples et que l'un suit l'autre par la queue. Ce poisson forschung 4, 1953, 40 sqq.).
est également appelé XtvCXL/)OÇ. V. Thompson, Fishes La forme d'Hsch. œt..wcp6ç peut-être rapprochée de l'arm.
s.u., StrClmberg, Fischnamen 56. Aristote emploie le dérivé alawini «pigeon" (L-e. *ala-bh-n-) (cr. Frisk sous &.Àq:>6c;
4ÀqllJO'TLX6<;. avec la bibliographie).
L'élément -bh- (grec q:» figure volontiers dans des adjec·
àÀcjlL : n. «gruau» surtout d'orge (H. Dem. 208), chez tifs de couleur (cf. dtpyuq:>oç) et -cpoç risque d'avoir été il
Hom. plur. 6(),tpLTCX associé ct opposé à ciÀdcxTCX (Od. l'origine un second terme de composé - sur lequel on ne
20,108, Schwyzer 725, ~metj; on en saupoudrait peut-être peut faire que des hypothèses.
la viande (Il. 18,560, Od. 14,77 et 429) ; le mot est fréquent
en ionien-attique (opposé à 6tÀe:upcx, Hdt. 7,1l9). Le à.Xw-q : f. désigne chez Hom. un • terrain aplani, et
lingulier thématique secondaire t().tpLTOV ne se lit que chez travaillé, jardin, verger, vigne" (cf. Il. 18,561,566, et.c.),
Hom. dans l'expression cX/.q:>(-o:01J dtx't"I)V (Il. 11,631, Od. noter les expressions yOUV(:> &).w'ijç· (Il. 18,57, etc.), mais
~355; 14,429) et chez les médecins. Employé dans un aussi «aire à battre le grain. (Il. 5,499, etc.); pOlir le sens
JeIlS général dt),tpL";CX -rrUptVCX (Hp.), ou pour désigner le de halo du soleil ou de la lune chez Aral. ct. plus loin &Àwç.
'pain quotidien» (Ar. Nu. 106). Le chypr. emploie une forme de génitif Illawo que l'on
Composés: &.Àq:>L't'CXlJ.OL06ç «négociant en dt).q:>L'CX - (Ar.), transcrit cXÀFw (1'15,217, \l, etc.) et qui désigne un verger
ilqlITOtL8~<;, &Àq:>LT6fJ.CXV"!LC; «qui rend des oracles d'ap;-ès ou une vigne, à quoi répond la glose d'Hsch. 6tÀoucx . x'ij7tOLI
las &À<pLTCX _, à.ÀCPLT01tOL6ç, -1tOLta., -1twÀTjC;, -1tWÀLÇ, KU1tpLOL, qui peut se lire œÀwFa. féminin ou plutôt cnwFd
"IIIIlÀ~TpLCX, -1twÀLX61;, -CPcXyOl;, -XP(.t)1; (Ar.) en parlant de pluriel neutre (cf. Journal du Sav., 1962, 224). On trouv#
68
en Sicile nne .forme thématique ao.; au sens de • jardin. squal/Ù volpu (Arist.); pour le suffixe, cf. Formation
(Schwyzer. 313,28 sqq.). du noms 92 sqq.; ciÀ(&)1mCLç, -Laoç f. se prête à des sens
La forme attique est &À6lÇ, gén. .ne., et &lc.>o~, acc. &).(.), divers: • métis de chien et de renard 0 =xuVctÀOO7tlJç (Xén.),
Œ).CI)V et ciÀ(&)/lC, etc. : le!l formes de la seconde déclinaison «chapeau en peau de renard 0 (Xén.), • grappe de raisin»
attique semblent plus anciennes que les lormes athéma- ainsi nommée pour sa couleur ou par allusion à la fable
tiques, mais Schwyzer pose un type athématique (Gr. du renard et les raisins, cf. Strômherg, Pflanzennamen 139
Gr. 1, 479). Il a été créé également à date rulativement (PUn.); ciÀ(&)7tExL8roç «renardeau 1 (Ar.), cf. Formation,
tardive à partir du IVe S. un thème en n, gén. ciÀ(&)VOÇ, etc., 364; cXÀw7tbte;(&)ç' clfL7te:ÀOÇ 0I'h(&) XOtÀouvhn! XOtl 0 cX7t'
areadien (cl. Bechtel, Gr. D. 1,355), Arist. LXX, etc, le ClÔnjÇ oIvoç (Hsch.) : le suffixe fait penser à celui de ion.
nom. .ne.,v étant rare. Sens : «aire -, en outre, surface Upe:wç, etc. (Bechtel, Gr. D. 3,114), et cf. plus haut
circulaire (bouclier, lEsch. Sept 489), surface de la lune ou ciÀW7te:xLç.
du soleil, halo, etc.: Toutefois le sens de jardin subsiste Adjectifs : ciÀ(&)7tExOO8l)ç (Hsch. sous ciÀ(&)7t6c;, EM 75,5)
en Arcadie. ,xÀ(&)7ttXELOÇ «de renard» (Gal.), avec la forme substantivée
Dérivés : cXAwroC; «paysan» (A.R., déjà chez Hom. cXÀW7tEx&ll (Hdt.) et ciÀ(&)7tEX'ij (attique) «peau de renard ».
comme nom propre), ciÀwe:~v6ç (AP J, cX),.oo·(oç (Nic.) «qui Verbes dénominatifs : cXÀW7te:Xt~W «faire le renard,
concerne l'aire.; 'A).(&)LcXc;, épitheie de ,1l)00 (Nonnus). ~tre r,usé. (Ar., etc.); cXÀW7te:Ue:L . cXVLXVe:UEL (Hsch.), cf.
Un groupe cohérent de dérivés est issu du thème a:Àwv- : ClÀW7tOÇ.
lÀCI)V[1X «aire ", ,;ércaies sur l'aire (pap., Ath., etc.); Et.: A la finale près, répone! à l'arm. aluës (où l'e est un
UcdvLov (Gp., Hdn.) ; ti.ÀwvLx6ç (pap.). Verbes dénominatifs allongement secondaire, gén. -esu). On a évoqué également
U(i)ve:UOfL:X~ (App.), ti.À(&)VLl:(&) (Hsch.) • battre sur l'aire >. lit. lâpé, lett. lapsa; le skr. iopt'isa- «chacal. et m. perse
Une autre série est constituée autour du verbe dénomi- râpt'is «renard 1 présentent une diphtongue. Le suffixe
natil cXÀoeX(&), épique cü..otcXw, dénominatif de 'ciÀ(&)l). L '0 en gutturale du grec n'étonne pas. Les variations de
peut s'expliquer par un abrègement en hiatus, la graphie formes du terme dans les diverses langues i.-e. s'expliquent
épique étant une fausse graphie attique pour ciÀ(&)- (cf. par des déformations volontaires dues à des interdictions
mnéw à coté de 1tO&(&)) : «battre le blé. (X., etc.) au figuré de vocabulaire et des recherches d'euphémisme. Pour la
• battre, détruire _ (Hom., etc.). bibliographie, voir Frisk, et ajouter W. Havers, Neuere
Dérivés : ciÀol)'raç • battage ", ciÀol)crfL6ç fait d'e battre Liferafur z. Sprachfabu, 16, 47-49.
le b16, cXÀol)-ri)ç batteur, ciÀOl)'rplX n. pl., salaire pour le
battage, tous termes attestés dans des papyri.
Composés : de cü..w1j, ciÀwacpu'roç • poussé dans un a.",a. : «ensemble, en même temps» (Hom., ion.-attique)
vignoble» (Nonnos); de <XJ..wv : dO,wVOEL81jç, -'rpLO&<ù, joue le rôle de préposition avec le datif; très rarement de
lluÀiX~, -(jluÀCXXLa. tous termes tardifs; - enfin l'attique conj. avec le subj. et dtv ou xii (PI. Lg 928 c; Collilz-
posséde les composés (expressifs 1 ou euphémismes 1) Bechtel 2160, Delphes). A côté de ŒfLCC existe un dorien
ltI'l'l'PGtÀolœç, gén. -œ et -ou «parricide - (Ar., Lys., PL) afLii (PL, Ar. Lys. 1318, probablement inscr. laconiennes),
avec la forme parallèle fLl)'rpOtÀOLOtÇ (lEsch., Lys., PL). que l'on considère comme un instrumental; loc. afLe:L
Et.: Inconnue. ' AÀw7J repose sur ciÀ(&)Fœ- comme le (Schwyzer 323 d, Delphes). Autres formes adverbiales:
prouverait le chypr. gén. cü..F(&). Schwyzer (Gr. Gr. 1,479) afLcX8tc; Hdn. gr. 1,512, 8; ~fLu8LÇ, éol. selon seh. D.T.
pose ·wa/(Jw- de ·wel{u)-, cf. aÀuaLç, e:lMw, en admettant 281, H. (Hom., Hés., A.R.), psilose, pour le vocalisme
le sens originel de «rond », etc. Cette explication l'oblige u et le suffixe, cf. IDu8LÇ ; afLeXxLC; . &7tcc1; Kp'ij-rEÇ (Hsch.),
à disjoindre chypr. ciÀF(&)« jardin» (cf. Schulze, KI. S. 673), cf. 7tOÀMXLC;, et tarentirt cXfLeX'rLC; (Hsch.), voir Bechtel,
et par conséquent les emplois homo de cXÀwl) en ce sens. Gr. D. 2,402. - Dérivé verbal éventuellement cXl1cXOfLGtL,
En fait, il faut ~rouvel' un sens originel qui rende compte voir s.u.
des deux emplois «l\,ire» et «jardin 0, celui-ci étant au Composés peu fréquents et généralement, dans des
moins aussi important et ancien que celui-là. V. encore termes techniques, en particulier botaniques: p.-ê. à,fLcc8tov,
Lu. Ep. S.u. espèce de figue, en Crète (Hermonaxap. Ath. 3,76 f);
i[.Lci3pUllC· XOXKUfLllÀCC ~L)(UWVLOL (Hsch.), d'où fLcX3pUCl
(Séleuc. ap. Ath. 50 a), cf. Strômberg, Gr. Wortstudien
à.ÀW1TT}~, -e:x')ç : f. «renard », le genrc féminin s'expli- 43 sqq. ; 'AfLa8puci3e:ç; - cXfLlX1;;ccvL8e:ç . Ott fLl)ÀtaL (Hsch.),
quant bien pour un animal à la fois craint et méprisé cf. ~ciVl) et Strômberg, irud. 44; ŒfLGtfLl)ÀLÇ, -t8oç, p.-ê.
(Archil., ionicn--attique), employé au figuré pour désigner « néflier., plante qui fleurit en même temps que le pom-
une personne rusée, etc. Doublets secondaires ciÀ(&)7t6ç m. mier, comme è7tLfLl)ÀLç, Strômberg, ibid. 32; il Y a aussi
(Hdn., employé comme adj. chez S., d'où hypothèse hardie une forme OfLOfLl)ÀtÇ; cX[LeXC1I)XOV (Strômberg, ibid. 43),
chez Sommer, Nnminaikomp. 5, n. 5) et ciÀ(&)7teX f. (Alc., Le composé le plus important est ~fLIXÇCC, attique &fLcc1;cc,
IIsch.), voir Schulze. Ki. S. 399 . proprement le chassis d'un char à quatre roues et deux
. Composés rares : cü..wm;:xo-eL81jç (Gal.), ciÀC&lmxoupoç essieux (&:1t'Î)vll), sur lequel est montée la carrosserie 7tElpwç,
• queue de renard », nom de plante, soit Polyqon monspe- cf. Il. 24, 266 sqq.; d'où «chariot à 4 roues» (Hom.,
liensis, soit «Canne à sucre cylindrique 1 et d'autre part ion.-att.), par opposition au chu ù~ gUClïe vû :!e :::ct:rse
XUVCl(Àcd1nJ~, cf. sous xuoov. à deux roues (8tcppoç, apfL;X:) : le mot est composé de a[Lcc el
Dérivés : ciÀW:h.':~()'J (Ar.) ; ciÀ(&)7tOttOt • alopécie " chute &çwv « essieu », avec le suffixe de féminin -ya. (cf. Adrados,
des cheveux, comparée à la chute des poils du renard Emerila 17, 146 sqq.) ; voir aussi Frisk s.U. ŒfLlX1;Cl pour
(S., médec~l avec le doublet cXÀ(&)7tOtl.otcrLÇ (cf. les noms de la bibliographie. "AlLceÇOt a fourni un assez grand nombre
maladies ,.':~l.lme èpu6ptOtCi'4, etc.); ciÀ(&)7tEXLa.ç, -ou m. de dérivés : afLGtçceï:a<; épithète de la constellation de
.marqué d'un renard. (Luc.) espèce de chien de mer, l'Ourse (avec le chariot), -cela. = &fLGtçcc (A.D., Hdn);
-69-
~, -L30t; f. (Hdt., Ar.), &!A4~LO\l (Arist., Plu.), tOU8 «t.tI-tLT\t;, s.e. Â.t~ (PUn., Isid.), 'AI',,"Tllt;, nom de fteuve,
deux diminutifs; cit.tat~LŒ'Ot; • assez grand pour devoir cf. Redard, Nom. greaen -T'IJÇ, 130 sqq.; au88i.et les
être transporté par un .chariot., d'où • énorme» parfois composés cil-t1-t7lyLoc • transport de sable. (pap.), ci!'-l'06x~,
employé au figuré (X., Com., D., Arist., iD80r.), pour le -BU't1)t;, noms d'une espèce de serpent; -xov(œ espèce de
suffixe, cf. Formation du noms 49 ; alLatI;l.X6t; • qui concerne ciment; -axo1r(œ; --rp6qIoç, -Xpuooç pierre qui ressemble
une voiture» '(Thphr.); a~('t1)t; (AP); «/LatçhU; =- • du sable mêlé d'or; la plupart de ces composés sonL
4ypc.>G't'LC; (cf. P8. Dsc. 4,29); til-tCl~ cocher (D. Chr.), tardifs.
mais aussi bête de somme (Plu. Philostr.) ; le dénominatif Et.: Oô explique ~Oot; en rapprocbant m.h.a • • ampl
&:/Lat~eu(.o). traverser en voiture 0, est attesté plus ancienne- d'où avec assimilation md> nd, Sand, et supposant une
ment (passif Hdt. 2,108); voyager en voiture (Philostr. dissimilation d'aspiration de *hŒJLatOot;. Cette étymologie
AP), être cocher (Plu.), clairement dérivé de a~~ ne se fonde que sur le rapproohement entre deux langues
en ce dernier sens; d'oi! cXl-tCl~dat (Suid.; IG IV, 823). et ne permet pas de poser une racine indo-européenne •
..At.ta:~Cl terme usuel a fourni, à son tour, un assez grand En revanche, 11 est clair qu'il s'est exercé une influence
nombre de composés généralement tardifs. On observera réciproque entre la famille de &/Lat60c; et celle de IjIlffLl-tOC;
que le premier terme présente les formes cX/Lat;Cl-, eXt.tCl~o apparenté à qnjv. C'est ainsi que IjIŒfLClOoC; est analogique
ou même eXI-tCl;l)- : ciI-tCl~lfpXl')C; (BeH 33,67) ; cifLCl~ljÀa:'t'OC;, de Œ/Lat60C;, mais ŒI-tI-t0C; est dll à l'analogie de 1jI:i1-t1-t0C;.
-'t"I)C;, -Tk(.o); cifLCl~';)1tOUC; pièces q.ui tiennent les essieux (Poil.,
inscr.); cifLCl;~pl)C;, voir œpClp(O'X(.o); ~~L't'OC;, avec 686c;
exprimé ou s.e .• route de chars. (Hom., ion.-alt., insor.), à.1'-U.LI'â.IC~TOS, -'1) -av: ou parfois -CiC;, -ov, épithète
le second terme étant l'adj. verbal de tÉVClL; ci(.LCl~o de la Chimère (Il. 6,179, 16,329), du mAt.d'un navire pris
xUÀ(G't'OCL, nom d'une famille de Mégare; ciI-tCl~Om'lY6c;, dans la tempête (Od. 14,311). Le terme est ensuite employé
-7:7lY(ot, -7t7)yé(.o); -r.À+,07j:; (Eu. Ph. 1158); -TilO/CL« trace de façons diverses chez Hés., les lyr. et dans les chœurs
d'un chariot (CalI. ·Com. 10) ; ci(.Loc;oupy6C; (Ar. Cau. 464), trag. : se dit. du feu vomi par la Chimère (Hés. Th. 319),
-oupy(oc; cifLOC~0<p6p7jTOC; (Pi. fr. 104). du feu.en général (S. OT 177), de la mer (Hés. Bouc!. 207,
Et.: Vocalisme zéro de la racine i.-e. 'sem- ·som· qui PL), des Furies (S. OC 127); du trident de Posei~~n
figure dans dc;, o1L6:;, etc., sur l'-Cl final qui est obscur, (Pi. 1. 8[7J,37) : de notions comme l'ardeur ou l'agitation
voir Schwyzer, Gr. Gr. 1,550. Georgacas, Gl. 36, 1957, 109, (PL, B.).
voit dans l'adverbe cXfLCl le plur. neutre de ciI-t6c;. Terme poétique traditionnel et expressif dont le sens
originel est ignoré de ceux qui l'utilisent. L!ls p'oètes
semblent rapprocher le mot de I-tŒXO/LatL en l'interp~étant
&",1.I18a : TI)v VOCÜ\I (bo 't'Oü cXfLii\l TI)v &J..a.. At<T,(uÀoc; par. invincible " et c'est ce que font avec raison la plupart
IIpw"t'eL G:XTUplX.<';) (Hsch.); cf. Solmsen, Beilriige 182 sq., des traducteurs. Mais ce rapprochement ne possède aucune
Lalle s.u. :XWlCÀOC, lEsch. fr. 8 Mette. valeur étymologique.
Et.: On a po~ un rapport avec !Lcr:t~If(.o), qui a un doublet
'AIl&;~")\! : surLout au pluriel 'A!LIf~ovec; (Hom., etc.), I-tOCtJLŒGG(.o), en interprétant l'Ot initial comme intensif.
peuple légendaire d~ femrne~ guerrii!re~ qui auraient vécu D'autres, se fondant sur l'emploi dans l'Od. avec La't'6c;,
sur le fleuye Thermodon, avec le dérivé •A!J.'X~ov(8tc; ont vu dans -fLOCXCTOC; l'équivalent avec un vocalisme bref
(Pi. CalI. l, les adjectifs tardifs •AfLoc~6\1~oc; et •AfLOC~OVLX6c;;. de -1-tl)XeTOC; dans m:pL(.Ll)KeTOC;, le sens étant • long,
Et.: L'étymologie populaire admise dans l'antiquité grand. et fLOtL- un redoublement. Cette hypothèse est
analysait le mot en cX- privatif et fLoct:6c; • sein 0, ces encore plus invraisemblable, et l'emploi de cil-ta.tI-tŒXt't'oC;
guerrières étant censées s'être fait enlever le sein droit avec LG't'6:; est sûrement secondaire (sens • invincible,
qui pouvait les gêner pour tirer à l'arc. Elles sont souvent solide .). Voir Bechtel, Le:cilogU8 s.u., Debrunner,
représentées avec le sein gauche découvert. GGA, 1910, 12, et Le:c. Ep ..
L'étymologie véritable est évidemment toute différente.
D'après Lagercrantz, Xenia Lideniana,270 sqq., le mot â.I'QA&ûvw : apparemment dénominatif factitif d'un
serait tiré d'un nom de tribu iranienne °ha-mazan, propre- *ci/LatÀ8uc;, cf. Et.; attesté dans l'Iliade (7, 463; 12, 18,32)
ment • guerriers 0, hypothèse en l'air, malgré les combi- toujours à propos du mur des Achéens, et au sens de
naisons de Pokorny, 697. • détruire, effacer 0 (par l'effet de l'eau et du sable). Le
terme est en outre attesté chez B., Ar. Paix 380, Démocr.,
QI'a90S : f. «sable, poussièrf\ 0 (Il. 5,587 seul ex. hom., Hp., les Alex. Dans l'Ho Dem. 94, se dit de Deméter qui
avec une variante YOCfL,x60LO plutôt mei1Ieure pour la efface sa jeunesse et sa beauté; chez Q.S. 1,73 est employé
métrique, H. Ap., A. R.). pour l'espoir qui adoucit la souffrance.
Dérivés : &fLoc6r-c~c; • qui vit dans le sable., ·épith. de Le terme est à la fois ionien et poétique, et utilisé dans
xo"(,(oe; (Epich. 42), également nom de pays (Redard, des emplois variés.
Noms grecs en -'t'7jC; 164) à côté des noms de lieu"AfLCl60C;, Et.: QueUe que soit l'interprètation de l'ex initial (schwa
el •AfLOC6oüC;, -O\)\I":OC; (suffixe -0 Fer.- ) ; y,J.tOC6&:r.ç • sablon- L-e., prothèse grecque, cf. aussi ŒfLOCMC;), le terme est
neux. (Od., A.R.); &fL'X6~87jC; (Str.). - Verbe dénomi- proche de (3hllUc;, (3Àoc8ocp6:; qui comportent un autre
natif cXfLOCOU'Kù « réduire en poudre. (Hom., lEsch.), • cou- traitement phonétique de 1 (voir s.u.). Doit. appartenir en
vrir de poussière» (H. Herm. 140). définitive au groppe de &:fLa.À6c;, avec un sens particulier
Enfin il a été créé une forme &l-tfL0C; r.• sable 0 (Pl.), Œl-ttMUC;, enfln fLa.Àcxx6c;, fLa.ÀOax.6t;. Hors du grec il existe
.piste pour la course 0 (X.); d'où les dérivés «1-t!J.~87jC; un rapprochement précis avec lat. molli., skr. mrdu-
(Hp., Arist.), &t.tfUVOt; (Per. M. Rubr.), «t.tI-tLTllC; et c tendre •• Voir Ernout-Meillet s.u. molli., Pokomy 718.
70
'A,...ciA&t:,a. : f., avec les fOMles ioIiiennes -dY) (T) éi,...~a., voir sous ~
Il -(li ('1) (Ar., Anacr., CalI., etc.), nom d.e la chèvre qui
1 nourri Zeus (c'est parfois une nymphe). La come
cip.cipa., -etC; : f., ion. ci!L<ip1'J, -1JÇ c canal, tranchée d'irri-
d'Amalthée a été t.ransformée par Zeus en come d'abon- gation» (Il. 21,209; !v ü1t'O\L~ l4mpoüç, (r. 174
dance. Lobel- Page; Alexandrins, pap.).
Nous avous un dérivé CémiIiin d'un thème en 3: le nom. Dérivés: œ!L«pcU6l c couler, faire couler dans un canal»
doit être 'AfUÜ6E:~ct (cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,(69), la forme (Aristaenet., Hseh.), ~Pl]WC; épithète d'ü3wp (Nonnos),
'AILa:ÀOl''lC; .d'Anacr., fr. 16. Page peut être corrigée en IiJtlip&u!Lct . ci6po(a!Lct'rŒ ~op66poi) (Hseh.). Mais il n'y a rien
'A!La:À6é7jç. à tirer de rltuxPtcc . ~, 7totpIX'Y~ (Hseh.).
Dérivés : r!tuxÀ6wCo) = orpÉcp6l (S. fr. 95), ' A!-I4À&'{ov Composé tardif : ~1)~ (Manil.).
maison de campagne d'Atticus en Épire. Terme technique peu attesté, mais qui a dà survivre
Et.: On pose un thème neutre *!LŒi.6oC; qui répond à longtemps. Hsch. en donne l'explication suivant~ : i) !v
akr. mfdhas- • négligence, faute, manque », en admettant to~c; X7)1tO~ ù8popp6l), 1tctpà. -ro ci!Lct XOtL ta6lC; xetL ô!J.cxÀ(;)ç
un IÎ.- privatif. :\'bii" cf. Fncnkel, Feslschrift Krahe 38
pe:iv, -Pj otov Q:!L«P67) -nç oùa!X.
L de *'A/l0'1.6eUç «le gélll,rcux •. Voir fL!XÀ6ccx6ç. Et.: 10 On peut voir dans ~ un dérivé de 8L-,
t~-ct~ au sens de «ouvrir une coupure, un conduit », en
lil'oJ..Aa., voir rifLiofLo:.~ .. rapprochant également &!Ll) c pelle.; le terme serait
comparable à orœcppoc; tiré de 6ci-n;-r(ù, et à Xapct8pct. Telle
à.}1QAÔS, -7), -ôv : ,tendre. faible », épithète de jeunes est l'explication de Schulze Q. Ep. 365-366, de F. Solmsen,
ammaux chez Hom ... d'nn vieillard E. Iléracl. 75, d'un Beitriige, 194 sqq., mais le verbe o:!L<iCo) présente lui-même
amant CalI. ; compar. ~ct 15~~ç Adam. 2.2. diverses difficultés, et la Î;lose d'Hsch. ferait penser à
Dérivés probables : ciJ,t4Àr),)OL' ricplXvl~e:~, <ci87)Àoi: > l'homonyme «!LœO!LctL • rassembler J ;
(Hsch.j; tifLoù.rX7ttt~ (Hsch., S. fr. 465, Lyc. 34, prob. 2 0 On a dans une toute autre direction souligné l'étroite
JEsch. Promo 899), sur le modèle de (3),a-n;orw, 8«p3«1t':w ressemblance du hittite amiyar(a) • canal. (G. Neumann
(Debrunnel', IF 21, 1907, 212) ; il est possible qu'il faHle chez Friedrich, Heth. WQrterbuch s.u.). Serait-ce un terme
évoquer ici la f!lose d'Hsch. i)~L~ . nOOpE:L, m~')'EV ~ technique oriental '1 C'est aussi l'opinion de E. Laroche,
autrement Latte. BSL 51, XXXIII, et elle semble vraisemblable;
El.: Appament au groupe étendu, expressif; et de for- 3° Entin Krahe, Beitr. Namen(orschung 4, 1953, 52 sqq.
mes variées de &!L~i,3uvw. O:!LO/.UC;, évoque alb. amë -lit d'un fleuve. et les noms de fleuves
Amana. Amantia, etc.
Q}1clllQtus : f., gén. -uoç ou chez Sapho -u8oç;
.vigne soutenue par des échalas» (Epich. 24, Sapho). à,...tpa.KOV : n. et ci~pIXKOC; m. (genre incertain chez
Le mot est cité par les lexicographes, expliqué par Bsch. Pherecr., Theophr. a les deux genres) «marjolaine, Origa-
~ 'il ytvoc; tr.ll!fjIuÎ.TjC;: cf. Suid. 1Tt:xQU)-'i'iç yivoc,
num Majorana J. Dérivés: IiJtlipaxL\IOC; • de marjolaine.
01 8è -ri)" -i~E:vaPrl?'::: o;.J':'(o) Y~Àtr~Jx~.
(Antiph., etc.), IiJtliplXKœ~ • semblable à la marjolaine»
Et.: Inconnutl. Lfl l'lIoprvChf\nt.mL avec Œ!L"-. qUI pourrait (Nic. Th. 503). - On rapproche la glose d'Hsch. «ÔlXpU .
venir à l'esprit malgré ';":UJscnce d'aspiration, ne serait opLyct\lOv MIXKE8owc;, mais l'étymologie de Cil terme
qu'une étymologie populaire. macédonien reste obscure (cf. la glose ~otpu chez Hsch.
et en dernier lieu Kalleris, Les anciens Macédoniens 1,75).
Et.: Quoi qu'il en soit de la glose macédoIiienne, il est
probable que le mot est un emprunt oriental. On l'a
rapproché de skI'. marllva(ka)-. Le latin, de son côté, a pris
Qllâvav : &/.i.~:.lXv (Hsch.). Glose peut-être corrompue. le mot grec: amaracum, -us. Examen ingénieux de l'étymo-
Vai~es hypothèses tie Blumentbal, Huych&l. 34, Banàteanu, logie chez Bertoldi, Riv. Fil. Glass. 60, 1938, 338-345.
Il. Et. Indo-Eur. 3,14<>,
L'hypothèse de l'emprunt se trouve confirmée par l'ct
long en ionien-attique (qui pourrait également indiquer
Q}1QvSa.Àov : glosé par orà Œ<;-ctVtC; 7totp' 'AA~!Xi4l (Et. un terminus post quem).
Geu, ..-1 p.20 Heitzenslein; Et. Mail. 76,51) rapproché par
Hdn. d" liu.oci,l),J\lw détruire; on admet une dissimilation à.p.a.pELV : «xoÀou6e:iv, 7td6<:crOa~ (Hsch.) doit être un
de *:i!LCXiJlc~~.C;, cf. Scilwyzer. Gr. Gr. 1,258. dénominatif, à côté de 'A!J-Clp~OI;, épithète de Zeus et
Dériv~ : verbe dénominatif Œf.LotV8cxÀOCAl attesté par d'Athéna en Achaie, avec le nom de sanctuaire 'AfLlip~ov
~v8lXAor . œcpccvtÇEt, (jÀlir.m (Hsch.). (à côté d'une forme 'O!Llip~ov chez Plb.); voir pour les
problèmes que posent ces formes diverses A. Aymard,
ciJliivîTa.. : m, p" nom d'un champignon, cf. fr. ama- Mélanges Navarre 455-470. Il apparatt que l'épithète
/lile (Nic., Cial.). Voir Redard, NOm3 en -"rl)C; 68. Noter la désigne Zeus comme «rassembleur» et protecteur de la
quantité longue du second IX. Le terme pourrait être tiré fédération (cf. l'autre épithète 'OfLayUPLOC; Paus. 7,24,7).
d'un nom de lieu où ces champignons abondaieYJt (cr. le On doit faire entrer dans le syst.llme l'adverbe œv.ctp-rij
mont "A1L!Xvr;ç en Asie Mineure, mais il a pu y en avoir (ainsi accentué par Aristarque, cf. Wackernagel, G. Nachr.
d'autres, cf. Koulwule", Ep. Et. Byz. Sp. 17, 1948, 75; 1902, 742), écrit cttfLlXP'tij ou -.qj dans les manuscrits,
Chantraine, R. Ph., _'.:':,j;" 201-203). Il faut citer d'autre et parfois remplacé dans la tradition par l'atticisme
part la glose d'Bsch. O:!J.:X\IOpEC;· ÔoG.~.~,;, '!'f"';nL qui O,LctP.qj (Wackernagel, Hom. Unt. 70). Sens • ensem-
l'éclaire rien. ble, en même temps ». Instrumental d'un adjectif
TI
*!p.œp-roç • assemblé " qui a donné le dénollÙnaUf &:jLŒpU6) Paix 415) et. «f.LGtPTtoMOç 1 erroné. (Arlst.. EN'U09 a)
(variante faiblement attestée chez Hom., mais cf. mais déjà au sens de 1 fautif, en taute» chez EUp. et A:;.
Waekernagel, l.c.; Baech., E.). Voir Bechtel, Luilogu. Th. lllt, cf. Phld. Ira, 73 W; la valeur .qui~mmet
Autre adverbe dérivé : œ(.tGtp..-lja't)V (Seh. Il. 21,162, une faute religieusfI, pécheur "s'observe dès le ù. e siàetê
Hseh., peut-être il lire Il. 13,584 pour 6(.tGtp-rlj3't)V, cf. av. (OGIS 55,31); le mot. adj. ousubst. est usuel au
Waekernagel, l.c.). sens de. pécheur. dans la LXX, !e NT, et enco~ en grec
Et.: Le groupe de tlfLGtPTt6), &:fLGtPT~, ·&(.tGtp~ s'explique moderne. .
bien en posant un composé de Œf.LGt et àpGtPLaxc,,; pour Notons sur le thème &!J.GtpT- le d6verbatIt tardif '"Pt«-
6ILiXpu6), voir s.u .• Af.LGtpei:v, dont le second alpha est de f.LŒpTtt6) • faire un sacl'iflee expiatoire a.
quantité indéterminée, mais qui peut être un terme occi- 1 Af.LGtPTIiw.>, d:(.tclp't"Tjf.LGt, &p.œpT(œ subsistent en grec
dental à ri long, pourrait. être un dénominatif de *&(.tripTJr; moderne.
(cf. les composés de cipGtp(a)(6) en -1jPTJC;) ou de &(.tapor;, Et.: Inconnue. La combinaison la plus ingénieuse est
cf. la gl. &.fL1jPOt . 8fL1jPot (Hsch.) et d'autre part 8fL1jpOr;, celle de F. Sommer qui essaie de rapprocher le mot de la
ôfL1)ptw Jv. s.u.). racine • Ifmer- de f.LC(pof.LGt~ avec Gt privatif, ce qui présente
de graves difficultés phonétiques (Gr. Lautstudien 30-38).
Autre hypothèse Schwyzer, Gr. Gr. l, 704, n. 7.
ci.t-'GpTa.Vc.l : fut. --dJao(.tott, 80r. il(.tœp'rov (éG1. ~1'6pO'n)V
chez Hom. et Sapho, cf. d6~OTcil;6), -Ij(.trlp't"TjXIX; passif
-~61)v, -1jf.LGtt. Sens : • manquer le but (en tirant, etc.),
se tromper, commettre une !autt • (Hom., ion.-alt., ete.). à.}J-GpÛ0'C7W : • étinceler., en parlant notamment. des
Nombreux composés avec préverbes : &:cp-, 8t-, ~ yeux (H. Herm., Hés., ép. alexandrine et tardive), parfois
(usufll), 1tpo- (tardif). au sens d'. allumer. (H. Herm. 415). Seul le thème de
r.omposés : Le thème figure comme premier t3rme dans présent est attesté.
IÎlLiXpTOrni)C; (Hom.), et :œfLGtpnvooc; (Hés., Sol., lEsch.), Dérivés : dfLclPUYfLlX (Hés., B., Théocr.) ou tXfLŒpUXf.LGt
cf. Lex. Ep. (Saph.) 1 éclat.; se dit parCois d'un mouvement rapide;
Au second terme de composé il y a un thème en -s (le «fLlXPu-rll (H. Herm. 45 avec allongement métrique de
type est-il ancien ou secondaire pour ce mot '1) dans U; Ar. Ois. 925, A.R.); dfLcipuy~ (Hdn., Hsch.) suffixe
l'adjectif V1)fLe:P-dJÇ (dor. vàfLe:P-dJC;), adjectif avec partit"ule certainement expressif, cf. Chantraine, Formation des
privative (cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,431) et contraction de noms 399-400; - le suffixe nasalisé se retrouve aussi
~t-IX-. Attesté chez Hom. surtout Od., et les poètes. dans le nom propre dérivé 'AfLGtPUyxeUC; (Il. 23,(50);
Le sens est • qui ne trompe pas, véridique •. S'emploie - quant à la glose d'Hsch. &:(.tlXpuyxualGt· ~oaTpUxtlX,
généralement comme qualificatif d'un énoncé ou de K. Latte la corrige en «fLŒpuytJ.ciT~œ, voir sa note ad. l.
paroles dans des lormules du type V1jfLe:PTtC; (-œ, -t6)C;) Enfin la glose d'Hseh. «fLŒpUna:' -ro1Jç ocp61XÀ(.to~
tbttiv. Rarement comme épithète de personnes, notam- a été interprétée comme un duel crétois (en raison du
ment comme épithète de Protée (Od. 4,349, etc.) et comme traitement de -XT-) = «f.LGtpUXTIX • les étincelants. (voir
nom d'une Néréide (Il. 18,46 catalogue des NéréIdes). Frisk B.U.) ; mais les édit. d'Hsch. corrigent gén6ralement
Voir W. Luther, Wahrheit und Lüge im ülleslen Griechentum en tXfLtXpuyyctr;. .
33-43. Dérivé vàfLÉp-re:tGt (Soph. Tr. 173, hàpax). El.: Le terme est certainement apparenté à (.tGtPfLGtlp6),
'AvocfLocpTIjC;, avec une forme plus récente de la particule l'ri initial est une prothèse, quelle que soit la date et
privative, n'est. qu'une glose d'Hsch., mais tXVOCfL&P""lTOc; l'origine de cette prothèse; sur le suffixe -uaa6) souvent.
«sans faute, sans reproche, innocent» est attesté chez expressif et qui dans ce verbe est sùrement d'origine
Hdt., Pl., Xén., etc. ; avec le dérivé tardif tivocfLGtP""lO"!Gt. grecque, voir Schwyze:, Gr. Gr. 1,733. Il n'y a pas lieu
Dérivés : cXf1.o<p-c:l<x (lEsch., ion.-att., etc.), ,xfLOtP·rtov d'évoquer lit. mérkti, etc.
au pl. (lEsch., Perses 676, Ag. 537, prix de la faute '1 cf.
Fraenkel, ad Locum), ,xfJ.O:P""lfJ.Gt (Soph., ion.-att., etc.), à. ....aTG : dans un traité entre Étoliens et Acarnaniens
d'où &:Wip't"TjfJ.ov (neutre d'un adj. *,xILGtpTIjfJ.CùV ('1), Pl. (SIG 421, A = Schwyzer, 381) : &.fLIXTCt 1tŒVTCt Xp6vov;
[Corn. 'il chez Phot. 88 R.). on a d'abord admis IifLGtTGt = i1fLGtTIX ; mais on incline à voir
Ces termes ont en commun de désigner une erreur dans dans le mot un composé de la racine 'men- (cf. lXùT6!L0t-
le jugemeJ't, dans un geste ou dans la conduite, et c'est TOC;, etc.) = «86À6)c;. Schwyzer (o. c. 309) retrouverait le
un problème dans le droit ancien de déterminer quelle même terme dans un texte oraculaire de Dodone &:fLclTGtL
responsabilité elle engage (cl. Antiphon 3,3,8); Aristote TtxYGtL (les éditeurs précédents &f.LGt TIXi: -r!xYGtt). Voir
(EN 1135 b) situe &:fLO:P't"TjfLOt à mi-chemin entre tX-ru;Plf.LGt Baunack, Philol. 65, 317 sqq.; Schwyzer, Rh. M. 72, '
el ci8lK7)fLCt. Sur ce problème, Hey, Philol. 83, 1928, 1-17, 434 sqq.; mais retour à • i1fLCtTGt. (formule figée) chez
137-163. Le sens de faute morale est bien attesté chez Leumann, Hom. Wôrter, 276.
PI., p. ex. Phd'. 113 e.
Autres dérivés plus rares: ŒfLlXpTcic;, -&8oc; équivalent à. .... GUpO;, -&, -6v: attesté pour. la première fois'
de OCfLGtPTLGt en ionien el dans le grec tardif (Hdt., etc.). Od. 4,824 et 835 comme épithète d'un fantôme, «sombre,
n existe d'autre part un grol!pe de termes non attiques difficile à distinguer., épithète dcs morts chez Sapho.
en -6lÀ6c;, -w);Tj. On admet, sans que ce soit absolument Se dit d'une trace difficile à distinguer (E. HF 124), de la
certain, que le nom d'action ŒfLCtP'tWÀ-i) • eneur, faule. nuit, de la vue, cf. chez Hp. tXfLCtUPOC 13).t .. ~,v; signifie
(Theogn., Rhian., etc.) est à l'origine du système, cf. «aveugle, sans défeuc» (5. Œd. Col. 182, 1639 d'Œdipe,
Frisk, Indogermanica (G.H.Ars. 44: 1, 1938) 15. mais 1018 de Créon); exprime de façon générale l'obscu-
D'où ~GtpTWÀ(Gt (Hp., Eup. indirectement attesté Ar. rité (voir sur ce mot Wilamowitz, note à IIF. ~
72
Composés: Œ!U<upô6LOC;« qui vit dans l'ombre» (Ar. Où. Hés., A.R., prose tardive) «rassembler, recueillir. (lait
685, épithète de Œv8pec,;) ; -<potvi)c,;, de la lune (Stoic. Fr.). Od. 9,247). Surtout attesté dans des composés à préverbes:
Dérivés nominaux rares: Œ/La.UpÔTI)ç rfaiblesse, manque È~-, éclats de pierre (IG II" 244), entrailles (Ar., E.);
de netteté (Gal.); Œ",CXUp(CX • caligo, dans les glossr.ires. ÈTt-, de feuilles, de la terre (Hom., Thgn., Hdt., part.
Verbe dénominatif ŒfLCXUPÔc.>, et surtout au passif ŒfLCXU- aor. act. èq:>iX/L~aa:r.; Hld. 2,20); XCXT- «ramasser» (Hom.,
POO/Lcxt (Hés., Sol., Hdt., Hp., grec tardif) «rendre sombre, Pherecr.).
trouble, affaiblir, détruire»; d'où cX!lcxupc.>!Lcx «obscurcisse- Dérivés nominaux rares, techniques et dont l'analyse
ment du soleil» (Plu.), cX!lcxupc.>Q"LC; «affaiblissement» de la n'est pas évidente : Œ/LCXÀÀCX f. «gerbe» (S., Plu.) issu
vue (Hp.), de l'esprit (Arist.), ek d'un dérivé en l comme lat. simui (voir Solmsen, Beitriige
Le présent à/Lcxuplaxc.> même sens (Démocr. 177) n'a 193 sqq.) d'où Œ!LCXÀÀe:Uc.> (EM 76,6), à!La:ÀÀe:ï:ov (CalI.
pas eu de succès. Corn. 3 D).
A côté de à/Lcxupôç existe le rare /LCXüpOC; ou !LcxupOC; Composés : Œ/LCXÀÀol)e:T~p «botteleur» (Il.) qui confirme
(Hdn., Gal., Hsch.), probablement formation i ..verse l'antiquité du mot; -TOXOC;, -q>6poç (tardifs). Il est naturel
de fLCXuPOO/LCXt et ILCWPOc.> (Hés., Thgn., lEsch.) qui doit de rattacher à ŒfLCXÀÀcx le composé àfLCXÀoy(CX (Alciphr.
être issu de àfLcxuPÔW par chute de l'initiale (cf. Strômberg, 4,10,10) et d'y voir une haplologie de *ŒfLCXÀÀoÀoytcx.
Griechische Worlsluditn 44 sqq.). Latte indique ingénieusement (Gl. 32,35-38) que le mot
Il apparaît que le terme exprime la notion de «peu s'applique chez Alciphr. (de même eX.fLcxÀoyYjacx~ chez Hsch.
visible, elIacé, faible» et n'exprime pas proprement une S.v. McxvépCJ>c;) à la chanson chantée lorsque l'on rassemble
1uleur (cf. McKinlay, Ani. Class. 26, 1957, 12-39, avec la les gerbes. D'où les sens dérivés de bavardage, etc., pour
bibliographie et Neugebauer, ibid., 27, 1958, 373-374). eX.fLCXÀOyLCX, -MyoC;, -ÀoyÉ:CJ> dans les glossaires.
En grec moderne fLCX'''PO; slgni fie «noir •. Outre àE!LcxÀÀcx, il est naturel de rattacher il eX.fL&OfLcxt
El.: Il n'est pas surprenant qu'un terme de ce genre, le substantif lJ &/L1) qui désigne un instrumt;nt qui permet
pns en mauvaise part et de sens assez mal défini, ne de ramasser. Le terme dénomme dans la Paix d'Ar. 426
possède pas d'étymologie. En grec il fait penser à Œ/LUl)pOC;. l'instrument (pelle 1) avec lequel on emportera les pierres,
Ois. 1145, celui avec lequel on transporte le mortier (cf.
1 cl./La.w : « moissonner, couper» (Hom., Hés., trag.,. IG If 313,38, etc.; R. Ph. 1966, 74); désigne un seau (Plu.
etc.). Hom. présente dans le verbe simple une initiale fi mal 963 Cl. C'est au sens de « seau" que le mot a été emprunté
expliquée (Chantraine. Gr. H. III avec la bibliographie) ; par le latin sous la forme ama ou huma. - Dérivé &utç,
Hès. fournit d'autre part (Trav. 392\ un eX.fLiie:tv où l'on -[I)oe; f. «pot de chambre» (Bp., Ar., etc.\ avec le dérivé
croit voir un béotisme; avec un sens plus général Il. 24,451, ,xfLll)wv, qUI confirme le sens de 0lf.L"1). Il est vrai;;emhlable
À~zv'~e:v'r' 0p0,?ov Àe:~r.LCJ>vW<:v &fL"~(J(xV'l"e:ç.
que àEfL1) soit un dérivé postverbal de cX:f.LrXofLIX~ plutôt que
Composés ; &Tt-. au figuré. du nez, des oreilles, etc. l'inverse. Il n'y a pas de raison de séparer af.L1) de cir.L&ofLcx~
(Od. 21,300, Hés. Th. 181; p.-ê. Il. 18,34, ÀCHfLOV), È~ avec Sehulze, Q. Ep. 36;;, n. 3 et F. Solmsen, Bei/rage
!1Esch., S.), XIX-:- (S. Ani. 601); - mais 3~IX/L&w fait 195, qui évoque v.sl. jama « fosse '.
difficulté ; le verbe est employé avec les termes Xt'l"WV Voir aussi cX:f.LVLOV.
:11. 3,359 = 7.253) au sens de «déchirer., Ttcxp'1)lç (E. El. El.: On a rapproché cX:f.L&of.Lcx~ de &f.LIX, sans que ce soit
1023\, X6wv (E. Baech. 709 à propos de Bacchantes ouvrant nécessairement un dénominatif. L'absence d'aspiration
la terre de leurs doigts), X7.XÀ'1)~ (Th. 4,26, pour chercher" n'est pas un obstacle dirimant (cf. Èq>IXfL~aIXç et H. Ph., 1. c.).
de l'eau), X~wv (Plb. 3,55, la neige où l'on s'ouvre un Il est possible d'évoquer plus loin lit. semiù «puiser.,
chemin) : malgré les doutes de W. SChulze, Q.Ep. 365, samlis «grande louche. qui présenteraient une évolution
il est possible qu'il s'agisse toujours du même verbe. Sur sémantique vOlsme. Voir aussi sous &\l'I"I,OC;. Mais
ÇUÀOCfLŒc.>, etc., voir sous çUÀov. Benveniste, Origines 157, évoque plutôt '~2cm- «recueillir
Dérivés : ,xfL'1)'l"O~ (avec IX long) "temps de la moisson, un liquide. en rapprochant skr. amalra-n. «vase. et
moisson» (Hom., Hés., Hdt., Thphr.; sur les variations eX.fLÉ:ÀYCJ>·
de l'accent, voir LSJ s.u.), &fL'1)'l"UC; (H. Isis); &fL'1)TI)P Les termes de cette famille sont techniques et ont pu
(avec cx long) «moissonneur. (Hom., Théoc.), f. &IL1)'l"E~PIX s'orienter dans diverses directions. Ils ont pu également
(HM 83,2), &fL'1)-:ptc; (PolI. 1,122); doublet ŒfL'1)'l""I;Ç (Porph.). subir l'influence de la famille voisine de cXf.LŒc.> « moissonner ».
Nom d'instrument &fL1)TI)P~OV «faucille» (Max. Tyr.). "A(.LIXÀÀcx a peut-être été senti comme apparenté à &/LcXW
« moissonner» ; de même Èçcxf1.a.w quand il s'agit chez E.
Enfin &fL1)'l"tx6ç (Blien i.
L'étym. populaire a pu rapprocher de ŒfLŒW &fLCXÀÀCX, qui Cyei. 236 ou Ar. Lys. 367 d'extirper les entrailles (cf.
~emble toutefois se mieux rapporter à cx/LcxofLCXt.
chez Hom. Œ<puaaw). Voir notamment F. Bechtel, Lexi-
Famille archaïque, victorieusement concurrencée par logus s. v. eX./La.o/LCXt.
le groupe de ee:p[~w.
El.: cf. g-erm., n.h.a. maen, m.h.a. mat, lat. met6, p.-ê. Q/LCTJ, ,xfL6CJ>v : «bordure, protubérance », (Hp., GaL)
hitt. fJam(e§fJa) «été, saison de la moisson >. On posera une discussion du terme chez Erotien 23 (Nachmanson) otov
racine ';I.em-, et, pour le latin mel6, '~2m-et- (Benveniste, "àva61) T~C; ooacx pour la jante d'une roue (Democr.) ainsi
Origines 157). Voir aussi F. Bechtel, Lexilogus et Lex. -gœsé par Hsch. ; lJ TIjç t'ruoe; b<ppÜC; TW'J xuÀÀwv
Ep. s.u. où J. Irigoin disjoint 3~cxf.L.xw qu'il rattache à un &crn[l)c.>v ; selon Gal. 18,1,340 terme ionien.
'yàm- creuser (1), cr. Pokorny 502. Attique ,xf.Loc.>v : «bordure, protubérance., d'une coupe
(Eup., etc.), d'une articulation (Gal.), du sexe féminin
2 âfla.w, OC/LŒOfLcxt : verbe quasi homonyme du précé- (Eust.), crête de montagnes (lEsch., Call.), cf. Hsch.
dent, mais employé presque uniquement au moyen (Hom., s. v. &/LOc.>VEC;.
73
Faute de connaitre la disposition de l'objet, on ne sait Adj. dérivé de la pc;lésie tardive f. Œ(LOÀuobJ<J1X (6tLLxÀ-q),
comment rattacher à&tL6oov le mot &(LÔtç, qui semble avoit • sombre, qui empêche de voir» (Man.).
reçu la finale de xUÀtç et désigne une coupe qui est décrite Subst. dérivé : ŒfLoÀÙT7jÇ f. • émoussement, faiblesse 1
comme cpOÇlXEtÀO~ ou EL; oçù GtV7)Y(LÉVl) (voir les textes (chez Max. de Tyr 16,4 de semences incapables de germer).
dans l'anthologie de Diehl au Cr. 24 de Sémonide), le l'not Terme hellénistique et tardif.
désigne aussi chez les chimistes un alambic; il existe un Verbe dénominatif : àfLÔÀÛ"oo • émousser, a1Taiblir.
doublet Œ(L6ixo~ (PC':jdon. 25, CIG 3071 Téos). Sur la (ion.-att., Ar., etc.), d'où Œ(L6ÀuV(JL~ (commentateurs
survie de Œ(L6oov en grec byzantin et moderne, voir d'Arist.) ; GtfLÔÀuv'l:TjP • qui affaiblit la vue 1 (Poét. de herb.
Tsopanakis, Al yÀwn-CXt, Rhodes, 1949,25; le mot signifie 65) ; Œ(LÔÀUVTLXOÇ • propre à a1Taiblir la vue. (Ose.).
notamment • chaire ». Les composés sont assez nombreux, mais constitué~
Et.: Terme technique d'étymologie obscure. Si on pour l'essentiel de termes relatifs à la vue : &fLoÀu(~aa(,J
n'admet pas un emprunt, ce qui serait possible mais reste • avoir la vue faible. (Pl., Hp., Plu., Luc.) qui entre dam
indémontrable, on serait tenté de rapprocher le mot de la catégorie des verbes en -wcrcroo désignant des maladies,
<XVOCtlOtLYoo : dans tous les emplois il y a l'idée de hauteur; mais se trouve précisément à l'origine du système, et l~
ce rapprochement était en tout cas senti par les Anciens. second terme est issu de 'ok VJ - • voir •. ~érivé tXfL6),uWYII/',
Il serait confirmé par la glose d'Hsch. : Gtv&:ôoove:~ . ~Ot6rroü (Hp. Prag. 24). Autres composés de la même série :
d8oç. Voir Hester, Lingua, 1965, 368. . &fLoÀuoorroç (E., Hp., Arist.), -oorrllX (Hp.), -oo7dJç (Ose.),
-oorrÉoo (Hp., Mén., non attique selon Harp.), -oo7tLcrfL6ç (ap.
à.",eXtO'lCoo : prés. chez Pl., a\ .'C le doublet O:(LtlÀtcrx&:voo Aet. 6,7). Enfin un groupe moins usuel présente une
«faire avorter >. Autres thèmes verbaux: 0:(L6À6oo, f. -wcroo, élision irrégulière de l'u final: &fL6Àwcrcroo (Nic. Thér. 33),
-<ÙCJet, -ooY.Ot; au moyen plus rare, et avec le sens d'. avorter., O:fL6Àwtjl (E. Rh. 737, S. fr. 1001), &fLoÀoorr6ç «sombre.,
afLIlMo(LOtL, -wcrofLcu, -ÙlO1)V, -oo(LOtL. Terme technique surtout épithète de &XÀÙç (Critias 6), de [3loç (lEsch. Eu. 955).
employé chez les médecins, chez Thphr., etc. Surtout Et.: O:(LôMç repose certainement sur *O:fLÀÙÇ : on pentle
employé avec le préverbe tx, au sens propre et figuré donc à rapprocher 0:(LOtÀ6ç, (LIXÀIXX6ç, et probablement
(E. Andr. 356, Ar. Nu. 137, Pl., etc.). à.fL6Àlcrxoo, fLUÀl), etc.
n y a trace de présents &(LÔÀWcrxEW . TO &TEÀÈ~ ye:wijacxt,
Tb 1jl6e:i:pcxL ~pÉljloç (Suid.) et chez Hsch. O:(LôÀwaaEtV . à.I-'É9uO'TOs, voir sous (LÉOn.
wfLOTOy.e:LV (mais avec la variante O:(LÔÀWcrxEtV chez Cyrille) ;
la forme en -wcrcre:LV comporterait le suffixe -waaoo des
verbes de maladies (mais cf. sous &p.ôÀuç); mêm.e lype à.",EL'oo : f. -~oo, -tjllX et à.[Ld6o[LIXL, -tjlO(LIXL, -tjl~[L-r)V et
de variante chez Osc. 2,164. Enfin la glose d'Hsch. -IjlOl)V, hom., poétique et ionien, avec des ex. isolés chez
afLôl.ûCJXEL· È;OCfLÔÀOL' KUplooç 8è: bd à.fLrrÉÀou· KOt! PI. et X. 'Sens : à l'actif «changer, échanger, changer
tx:tUPWcrXe:L' LOIjlOX);'ijç 'Av8pOfLÉ81l peut n'être qu'une de Heu », ·etc., au participe ol &[-LEt60VTEI; désigne des
faute d'iotacisme, mais peut aussi résulter d'un rapproche- chevrons qui se correspondent (Il. 23,712); au moyen
ment que la langue aurait fait avec tXr.t6Àu:;. «raire en échange, donner en échange» (notamment des
Formes nominales : <Xf.L0ÀoocrLÇ «avortement» (Lys., paroles chez Hom.) • changer de lieu, franchir., etc.
Arist., etc.) avec le dérivé tardif ,xfL6),waLfLoç ; <X(L6),oofLlX Composés avec les préverbes 8LOt-, da- (hapax, lEsch.,
«avortement» (Antiph. Soph., Arét.) ; à.fLôÀooafL6ç (Arét., Sept 558), tç-, t7t-, fLET- (et rrEp-), rrcxp-, etc.
Man.). Nom d'instrument, tXfLÔ),ooTIJPLOV (Orib.); adj. Formations nominales: nom d'agent &(LoL66ç chez Hom.
(qualifiant des <p&:p[LOC%oc) ,xfLOÀoo·t"LiotQ:;. Oim. &fL6ÀwOptlhov de soldats qui font la relève, et, surtout des formes
• fœtus, avorton» (Ph., cf. Hscl1.), «drogue abortive. composées : avec allongement de J'initiale second terme
(Poll.), à quoi répond l'adjectif 0:r.t6).ooopta~oç • abortif. O:V7YJfLOLtl6ç (Call.), È~- «de rechange. (Hom.), trr- (Hom.);
(Arét.), -L8LOÇ ou -(8wv s'étant ajouté à un suffixe -Opo-. ou sans allongement, à.ÀIjlLT- (Ar.); à.pyup- «changeur»
Il existe une forme singulière et isolée cXf.LtlÀootdJç • qui (PI.); lE:p~OLtlOL . 7tpOcp'iiTOC~ 6&wv (Hsch.) ; xpucr- (lEsch.
avorte. en parlant des fleurs de la vigne (Thphr. CP Ag. 437, Hsch.).
3,15,2), le terme ayant subi l'influence de O:fL6Àoorr6~ (voir Le nom d'action correspondant est O:fLOLO-lj «don en
sous &fL6Mç). retour, récompense (rarement châtiment), réponse, alter-
Cette famille de mots a été victorieusement concurrencée nance. (ad., poètes, Hdt., Pl.); sur corinth. O:fLOLFiX où
par le groupe clair de èxnTpWcrxoo. F est une graphie pour [3, voir Buck, Gr. Dialecf. § 51,
Et.: Ces mots font penser, avec une autre coupe sylla- Fraenkel, KZ, 43,208. D'où divers dérivés: ŒfLoL6cxLO'; • qui
bique, à fLUÀl) qui semble signifier «avorton» chez Hp., si ce s'échange, réciproque. dit d'un dialogue (Pi., Bdt., Pl.),
terme n'est pas un emploi métaphorique de (LuÀl) • meule.; avec le féminin cX(LoLôci~t -!l8o~ dit d'un manteau (ad.
et à cXfLtlÀ,jÇ à quoi les Anciens devaient les associer, 14,521), d'ou le dérivé tardif cXfLOLtla8LOt; (Opp., Q.S., AP) ;
mais quel serait le lien sémantique exact? Noter l'emploi aussi les dénominatifs tardifs O:fLOL6œ!;oo (SEG, 4,515)
de à.[L6ÀuT7jç à propos de semences qui ne peuvent germer. et 0:(LoL6cx8l!;oo (Oosith. p. 430 K.), En outre d'assez
nombreux adverbes comportent la dentale : &fLOL6!X8tç
à.",eXus, -ELIX, -u: c émousst 0, s'oppose à ô~uç et se dit (Théoc.), -86v (Parm.), 0:(LoL6l)8lç (Hom.), -1)86v (Hp.),
d'une pointe ou d'un instrument émoussés; en géométrie, --Ij8l)v (A.R.), cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,63.1. Il existe encore
d6signe l'angle obtus; d'où, en parlant de la vue «a1Taibli, quelques dérivés isolés de &(LoL6-1j : O:fLOLÔLr .. ~OÇ • qui est
trouble. (s'opposant également en ce sens à o~uç); en échange. (/G Rom. 4,138, pour le suffixe, Chantraine,
signifiant • faible 0 à propos de sens, de sentiments, etc. Mélanges Maspéro 2,219 sqq.); Œ(LOLÔe:Ut; épithète de
Termeionien-aUique, mais non homérique. Adv. c4t6ÀÉ6)Ç. Poseidon (Lye. 617.)
74-
Sur le thème à voc. e de œ!J.&L(6) ont été créés tardivement !J.&O'OWX~, ~'t"O, lv bœLvn TÎi &ptJ l:v fi ci~youm\l et,
.i!L~Lq,1.Ç
(Plb., LXX) et œIUL7mX6t; (IG V 1,18). Il est œf.LoÀyOv wx't"CC • EÙj)mL81)c; ,AÀX!J.i]vn ~ocpepœv xrxl. O')(on;~-;
enfin difficile d'apprécier œ!J.&Lô&l, -OÜl; = œ!LOLôij chez vi]v' ol 8i: (dpoc; Tijç \/Uxroc;, Krx6' Ô œ!LÉÀyoumv. Une
Eust.. l47I.~0. partie àes exemples homériques sont en faveur de l'inter-·
Ces mots sont concurrencés par les termes plus .WMtels prétation c cœur de la nuit " ' nuit profonde _, notamment'
qui appartiennent au groupe de ID&:O'O'6), etc. lorsqu'il s'agit d'animaux attaqués par un fauve (Il.
El.: On cherche à dégager une racine 'mei- qUe 14Rl 11,173; 15,324, etc.) mais en 11,173 ou peut penser au,
retrouverait dans skr. ni-mdyate, lat. münus, mi,ftNi. début de la nuit, avec Bolling. Les deux ex. de Il. 22, s'ils:
On poserait donc *asm-ei-g Vl-, mais un morphème gVl sérait évoquent une constellation resplendissante dans une nuit
exceptionnel; voir Pokorny 713. étoilée, sembleraient se rapporter soit au début, soit à la
fin de la nuit, notamment 22,28 où il s'agit du lever d~
à."E~Y6)Yt -QVOÇ : c qui vaut mieux -, notaDtmsnt Sirius à la canicule, au début de la nuit. Si l'on admet ce
dans des tours comme Il. 1.274, l:m:L neL6ed6«L &","1\10V, second sens, cXf.LoÀyoe; (malgré l'accent oxyton) s'ignifil1
ou Hdt. 4,156 sqq. ~~tVQv npljcrO'~LV. Lorsqu'il s'agit la «traite - et est le nom d'action répondant à ŒfJ.ÉÀY6) :
de personne~ on a souvent la nuance implicite de «plus il s'agirait de l'heure de la traite du soir et de la nuit~
fort., ct. Il. 15,641 Œ!JELV6)V mxV"t'oLotÇ àpe-r«c; lJfLÈ:v no8IX~ le terme ayant été ensuite employé en poésie pour exprimer
~aè !J.&:xecr6aL. C'est l'un des comparatifs de ci:ya66ç chez une nuit profonde et brillante,
Hom. et en ion.-att., prose ou poésie. Mais le grec tardif Si l'on estime que l'idée de plénitude de la nuit est
~e l'emploie plus, et il ne se trouve Jamais dans le NT. essentielle, on peut admettre qU'ŒfLOÀy6ç, moment de la
l.hl comparatif cXfLEwo'n:poç se lit chez Mimn, traite, moment où les pis sont gonflés, exprime la notio~
Et.: Voir Seiler. Die prim. griechischen Steipt'tlngs- de plénitude et c'est la voie suivie par P. 'Vahrmann,
formen 120, Le terme présente bien la valeur de qualité Glotta 13, 1923, 98 sqq., aussi P. KretGchmer, ibid,.
intrinsèque et intensive que comportent les comparatifs 166 sq, Elle trouverait une confirmation dans certaines
en -(rov, Mais rien ne prouve qu'il possède un sutfixe traditIOns étymologiques des Anciens, cf. EM s,v. f.Lii~1X : 't'à
'-[/OV- de comparatif, Le témoignage de l'onomastique yeXp ŒfLoÀyàv rl)v cXKfL7)\I <paat et Eust. 1018,21 'AXlXtot 8è:
attique, où ' AfL&L\I- tlgure, semble prouver qlffl cXfL&W- KIX-r1X TOUe; yÀwcraoypaçlOue; O:fLOÀyàv rl)v O:Kf.L7)\I cpaaL. Mais
comporte une vraie diphtongue Et et ne salll'nii donc ces explications risquent d'être tirées du texte homérique
reposer sur cXf.L'Vy-. Le mot peut donc être un «positif» et de n'avoir aucune autorité (M. Leumann, Hom. Worier,
entré dans le système du comparatif. Hypothèses indé- 2741.
montrables citell~ par SeUer. l. c, Une forme à voyelle initiale 0 (éolienne?) fip-ure p,-ê.,
dans la glose d'Hsch. bf.LoÀY<;> . ~OCP<Ï' (ms, ofLOÀoyw).
Les dérivés n'apportent pas grande lumière: O:fLoÀyaï:oc;
dans l'AP 7,657 (Léon,), est dit pour la mamelle
iijMÀy6) : r. -E:6), etc .. «traire. (Hom., ion.-att., etc,),
gonflée de lait d'une brebis; auparavant Hés, Trav. 590
parfoiS emplayé avec le complément yr0.a, cf. Hdt, 4,2,
fLii~eo: ocfLoÀyab), diversement compris par les Anciens et
L'emploi figuré est exceptionnel et dout~x (Ar. Cav. 3'26;
par les modernes : les deux interprétations principale~
la bonne leçon doit ètre ciuépytlc;) ,
sont f.Lii~cc ŒXfLaLa «bien gonflée» et OÀUplX ~e:6pEYfLÉVl),
Peu de dérivés nominaux : o'utre"' lif.LoÀy6~ (voir plus
y&ÀiXKTL. Cette dernière interprétation est la plus naturelle,
loin), cX)LoÀ-rfl «traite» (Hdn.),d:p.oÀ~~ et ŒfL6Àytov
entre autres raisons parce que la f.Lii~a est une pâte plate"
.seau à lait» (Tlleoc.).
non levée. Mais l'interprétation« bien gonflée. est ancienne,
Avec III suIT, fém. -otO-, cif.LoÀyaoe~ (3aeç «vaches qui
cf. Ath. 115 a, Eust. 1018,21, Proclus,
donnent du lait» (5, Ichn. 5). Sur le tltème du présent 1
Un dernier dérivé énigmatique figure dans la glose
~yCJ), éi.~ÀçtC; «la traite» (PL, LXX), d'où ŒfL&ÀÇLVl)
constitué comme cXfJ.epatVl) et ÉÀçL\ll) et qui doit désigner d'Hsch. cXfLoÀya~et' fLE(1)fLOpl~eL d'origine inconnue; le
une plante pariétaire (Ps. Dsc.), cf. Strômberg, Pflanzen-
verbe fLE:a7)fL6pl1;;w ou -tci~w signifie «faire la sieste., mais.
namen 160. Il n'y a rien à tirer de la glose d'Hsch, selon Pollux 4,157, aussi. être au zénith en parlant du
soleil et des étoiles ».
dplXX'lijpot' Œ~ÀK"t-ïjpOC.
Nous n'avons pas mentionné le dériVé thématique, nom En ce qui concerne cXfLoÀy6e;, terme formulaire et poétique,
d'action ou nom d'agent <Xf.LoÀyOc;. Ce mot est attesté si nous devons prendre parti entre les deux hypothèses
« heure de la traite» et «plénitude D, nous pensons que le
comme second terme de composé dès Homère dans
lmtlJJLoÀyo( «trayeurs de juments », dénomination de sens originel • traite du soir., ou • de la nuit tombée ~
peuplades scythes, etc, (Il. 13,5; Hés., Cali.) et (3ouf.Lo).y6~ est le plus probable, cf. en dernier lieu, Bolling, Am,
(AP 6,255) : avec perte de la voyelle initiale? ou forme Journal of Phil. 79, 1958, 165-172, 1
panni les espèces de gâteaux. Ce neutre OC!1.uÀov signifie verbal (Theopomp. com., hell. et tardif), cf. Schwyzer,
.amidon 1 ou • fécule» extrait du grain non moulu, trempé Gr. Gr. 1,475, Chantraine, Formation 101. D'où le composé
dans l'eau puis desséché (mosc. 2,101, cf. SIG 1171, )(ELfUill-uvoc «manteau d'hiver» (lEseh. fr. 711, S. fr. 1112).
P.Oxy. 1088). Voir J. André, Cuisine à Rome 59. Il existe deux adjectifs: ŒlLuv-rf)pLOC; .·défensif ", épithète
Dérivés: œfLùÀLov « petit gâteau D (Plu. 466 dl, «amidon, d'armes, etc. (Pl. Lois et grec plus tardif) est probablement
I!cule. (Hp. Mul. 2,197) i œfLuÀLow't"6v· XL't"C7lVOC; d8oC; tiré de œ!l-uv-rf)p, et a donné naissance au subst. 4fLUv-rTJPLOY
(RiCh.) = Hermipp. fr. 2 D ; «tunique empesée à l'ami- • défense, protection 1 (Pl. Pil. et grec postérieur), mais
6m.? cf. &'ÀucrLOW't"OC; et XELpL8w't"oC;, v. Chantraine, &'fLUV't"LXOC; «apte à défendre, protéger. (PI. Pli., Arist.)
ftnnalion 305; enfin cXfLuÀà"TOV • gâteau ", formation doit être directement issu du thème verbal (ef.
tardive (Sch. Ar. Pai:& 1195). Ammann, -LX&; bei Plalon 20).
, ..
a. ....UyW 80
Le composé œ(.LuV«v8p(o)C; figure chez lEsch. selon Photius à.I'+L: adv. et prép. «de part et d'autre D, «autour.
96,15 et •AfLuvcxv8poç est un nom propre (cr. S. fr. 1003). (adverbe dans l'épopée où il est parlois associé à 7te:PL,
Et.: Ce présent à suffixe nasal combiné avec <-gel-go- ct. Il. 21,10), comme préposition, avec gén., dat., acc.,
(cf. 7t),:~v(o») suppose un thème cX:fLU-. On rapproche donc attesté dans l'épopée, et en ionien Hdt., X., 2 ex. chez Th.,
~Q"a:crOcx_ 10 sens originel étant • mouvoir, repousser-. dans la prose tardive; voir pour les emplois Schwyzer,
fri'tie une autre forme de la racine, on doit rapprocher Gr. Gr. 2,436 sqq. Attesté dans des composés en mycénien,
l'aor. fLÙV&!U='lOÇ «prêtexter, remettre il plus tard - et v. Chadwick-Baumbaeh 171. .
n. pl. fLÜVCXL «prétextes pour remettre il plus tard, pour En composition la voyelle finale de cXfl.<pt peut s'élider,
repousser ", cf. S.U. (.LUVO(.LIXL. comme dans &(.L<plXydpofl.CXL. ou non, comme dans a.fl.cplIXÀor;.
L'aspirée peut être dissimilée comme dans &fl.7téj((o),
à .... ûs. -u80ç : f .• tortue d'cau douce. (Archigène chez cXfl.7tLcrX(o). C'est sans doute d'après ces formes qu'lIdn.
Gal., hapax). R. Strômberg, l. c. veut retrouver le mot a posé un éolien ('1) cXfL7tL (2,376).
dans rr7JÀCXfWÇ, cf. s. u. Le mot a été concurrencé par TCZp( qui l'a éliminé.
Et.: D'après R. Slrômberg, Fischnamen 81, contamina- 'Afl.<pL- a joué un certain rôle en composition, voir les
tioll de kfl.uç, même seus et cX!J.LCX, sorte de thon qui remoute ex. à la place du second terme, sauf s'il s'agi t de termes
les lleuve6. nettement isolés. Le sens y est : 1 i «des deux côtés» ou
« double " ce qui répond à la valeur originelle, p. ex. dans
cXfl<jltcxÀoç, cX[.Lq:>Lcr1: 0 fl. OÇ, à.f.l<flLOWÇ;
tlJ.1uaaw: fut. -çw, aor. -çcx, etc.; «égratigner, grifTer, 2) • tout autour " p. ex. cXfL<flLôaÀÀw ;
oiquer _ (Hom., iOllicn, hellén., etc.). 3) «au sujet de '. p. ex. à.WP~fl.aX0[lctL, &fl.?L'POfJ-tw, etc.
Noms d'action : clfJ.uz-i) «égratignure» (Hp.), «scarifi- I! existe dans l'épopée (un ex. chez PL, un chez E.) une
cation. (GaL), rarement employé au figuré en grée tardif, forme avec s adverùial cX.fJ-tpL;, parfois employée comme
d'où &flUXLCX;:O~ • superficiel» (Ps. Pl. Ax. 366 a); pour l'e préposition, mais surtout. comme adverùe. Sens : • des
sutlixe, cf. Chantraine, Forma/ion 49, pour le sens, cf. deux côtés., d'où • aulour D, mais aussi «séparément.
ŒIlUX1)36v «légerement» (El"f 88,5); à.fLuxw~h)ç (Hp.); (voir Chantraine, Gr. lI. 2,81:;-89).
Œ!LUXfJ.OÇ • blessure. (Théoc. 24,126); à.fJ.\JYfl6ç, cf. chez Naturellemenl attesté dans l'onomastique : myeén.
iEsch. Ch. 24 ; tl!1.uyfl.CX (S., E.) ; le àérivé en -crLÇ est tardif:. apia.ro = ' AfJ.cpL'XÀOÇ, 'AfJ.?(Owpoç (mycén. apidora), 'AWpL-
1!L\)~LÇ (Orph., Ach. Tat.). fl.7J(1)ç (égal. mycén.), 'Aw"tÀcxoç (égal. mycén.), 'AfJ.?[w'I
L'ad\'. otfLUÇ, tiré du verbe, est tardif: « en écorchant» (égal. mycén.), ct bien d'autres.
(Nic.), = fL6),L~ (Euph. 146). Et.: Quel que soi lIe vocalisme en i.-e., le terme esl ùien
Adj. en -LXOÇ : &fJ.uxnxô:; «qui déchire, qui irrite. défini par !a correspondance de lat. ambi-, alb. mbi-, et
(Plu., médecins'. d'autre part gaul. amb-, v. ir!. imb-, v.h.a. umbi, skr. abhi-
Autour de ces formes claires sc groupent cXfJ.UX&ÀOtL . Ott qui supposent L-e. *'llbhi.
M3e:ç ,wv ~e:).wv r.:Otp~ ,0 &fl.ucrcre:LV (Hseh.) et la glose Un rapport avec a.fJ.?W, elc., est probable.
p.·ô. al térce &[lùcrl.e:crOCXL . 1:0 ~Ée:LV 1:&':; cr&p)~Otç 1:oï:ç OVUÇLV
(Hsch.). cl.!J.</>Lé.~w : f. -cicrw, l)fl.?b:ŒCX, etc., avec formes moyellnes
El.: Un lerme de ce genre n'aùmet pas d'étymologie parallèles; il Y a généralement une varianle &fJ-<PLt~W, etc.
précise et la dorsale finale se présente sous forme sourde (cf. An. Ox. 2,338 qui donne ciflq:>Lci~w pour dorien). Sens:
et aspirée. On rapproche notamment lat. mucr6. • vèLir, revêtir •.
Réfection du grec hellénistique et tardif pour à.WpLtv-
à.f1UO'XPO:;. -&, -0'1 : • non souillé, pur» (Parth., Hsch., VU[.LL d'après SOI1 aor. &fJ.q:>lE:GO:; pour la forme en -ci~w,
EM 87.'20); <Xfmzp6ç (PhoL 97 qui attribue cette forme cf. Schwyzer. Gr. Gr. 1.244, et l'analogie de à.v'La~w.
a S.); Suid. enlin cite les formes à.!J.UX'l6v (attriIJué à S.), Dérivés: &fL?[ctcrLt;;, cXfJ.q:>Lcxcrfl.CX, ,xfl.CPlCWfl.O:;.
1Î!L\I<rXctpOV, Œfl.UYV",V (attribué à S., avec influence de
œyvov 1). Hsch. dom,e <XfJ.ouXrX· xct6<xpcuoucroc, ArXY-WVEÇ à.!-14>iiis, -ou: nom d'un vin médiocre atteslé chez les
(lire OC[loucrxpa '1) et Œfl.UcrX'ijVOtL . XCXOiipCXL, .xyvta'Xt. corn. Voir Su id. qui glose fJ.t'PWç 01vot;;, N~x6crTpa.'OÇ
El.: Adjectif expressif; présente des v;u;antes qui ne Ot'107tOL<!> xcxL ~wcrLxpciTI]ç, et Ath. 31 e (avec la note de
doivent pas être toutes des fautes. Pour le caractère Desrousseaux).
expressif de -XPOt;, cf. (3oe:ÀUXpoç et Chantraine, Forma/ion Le mot est fait sur &fl'P( ou ètfl.qlW avec le suffixe -(ŒÇ
225. Constitué avec Ull à.- privatif et un thème qu'on qui a fourni des noms de vins : «entre deux. donc
retrouverait dans fJ.ùcrX.Ot;· fLtctcrfl.Ot, x'ijooç (Hsch.), p.-ê. piquette (?), ou • vin mélangé. (?). Baunack, Philol. 70,
~uaoç. - ~lù;cx eL chtofJ-ucrcrw que l'OH a parfois évoqués 1911, 356 croit que le mot est issu de cXfl.(jllhe:pOL.
sont plus loin pour la forme et le sens.
cl.!J.cfHÀ«cf.t]s, voir Mcpupcx.
cl.!-14>LOV : forme abrégée de &:fL<plEafl.cx «vêtement»
(S. fr. 400, D.H., IG Il' 2775, 4). Selon la sch. D.T. 196 H.
~11~"1V. -e;voç : m. (Théoc. 30,28, éolien) = cxùX7J V l'accent serait a.f.l'PLOV •
•eou J. Jean le Grammairien 3,16 (VIe S. apr. J.-Chr. !) cite Voir Coulon, Philal. 9;;, 1942-43, 4" sqq.; Grégoire et
une (orme éolienne cxü<p1)V. Goossens, Byzantion, 13,396 sqq.; Grégoire, Link 1, 1938,
Ef.: Schulze, GC~ 1807, 909, n. 1 pose *&YJ.Fr)'1 de 16-20, où il propose de lire à.fLcpLWV Ar. Thesm. 910.
*œnu = skr. a'llhu- • étroit", cf. a.yxw. Très douteux,
cr. sous a.ùX7JV; voir Pokorny 43.
81 o.flWTOV
Ùf1cf>~a.LVa. : serpent dont la tête et la queue se .à.~U8LS : hapax Od. 17,237 '/t'poe; yiiv ÈÀ&m:u:
ressemblent et qui parait ainsi se diriger aussi bien en KOCP1l Œ[J.'PouSLç JkLpIXç (avec une variante Œ(J.<p' où8IXç).
avant et en arrière. Identifié avec le Typhlops IJermicularis L'interprétation ancienne • près <lu sol. (cl. où8IXç 1)
(Gossen-Steier, RE II A 524), mais p.-ê. animal fabuleux est absurde, cf. Hsch. iI.U. : TÇEpt ..0 fSotq>oç. ô 8~ 'H)..~68(ù
(lEsch. Ag. 1233 avec la note de Fraenkel, Ar. fr. 18 D., poç cXfL'PO't"tpctLÇ 'tocre; J(EpaLv de; 'ta où8IXç pLIt'twv. LS./
Nic.). dérive ~f.LCjlOU8LC; de cXf.LCjlL, cc. O()..:".)Stç et traduit • cn le
Et.: Librement formé sur (3cdvCù, d'après <le modèle prenant desdel2". côtés, à bras le corps. (d'où vient le
des noms d'animaux féminins t-tUpotLVOC, 8pOCXOCWCIC, <etc. ou Y).- On f t ralliera à l'interprétation de Bechtel
(Le:ûlogus s.u.), qui cherche dans le second terme le nom
de l'oreille suivi du suffixe adv. -SLe;. JI écrit après Fick
ci(.1cj>L<T~TJTÉW : aor. ~t-tCPE!1Ô~TI)a!X avec double augment, cX[J.llCùS(ç qu'il tire de *&t-tCjlCùFoc8(çen rapprochant t~Cù6:x
aor. pass. '~fLcpecro1J't"'~OlJv, etc., • se mettre-à part, se séparer SLOC . EVW't"LOC Aocl<Cùveç (Hsch.). Le détail de la reconstruc-
de, n'être pas d'accord - (attique, parfois chez Hdl.); tion est douteux, mais le rapport avec le nom de l'oreille
terme juridique «revendiquer un héritage _, etc. tentant. Bechtel interprète «en le prenant par les oreilles "
Dérivés : cXf.LCPLcrO~TI)crLÇ • controverse» (a ttique et ce qui serait une expression eomique, possiiJle dall~ ce
grec postérieur), terme juridique «revendication d'un contexte. Bolling, Cl. Ph. 23, 1928, 6f>, pose une expression
héritage " etc. ; d'où ŒfL?tatJlJ"f;aLfLoç «discutable» (att.) ; technique de la palestTe • en faisant une clef à la tête. (Y).
de l'adj. verbal :Xf.Lqncro1Jt"l)'t"6,; est tiré cXf.LcPtcro1JTI)'t"LK6ç Enfin Tsopanakis 'E:t.);llvLXOC, 12, 1951, 79-93, choisit les
• qui concerne la discussion, la dispute - (Pl.); cXf.L<pLcr- variantes faiblement attestées cXfL'jl' où8occ; et Èpdcrocç.
6~'t'lJILCX «point qui est en disct< 'sion. (Pl., Arist.) avec
le dérivé cXfLq>LcrOl]T7)fLCX't"tK6ç.
Qflcj>W : duel, avec le cas oblique cXf.Lq>OLV «les deux
A côté de :Xf.LIjlLcr(1)'t"tCù est attesté cXf.LIjlLcr6oc't"tCù (deux fois
ensemble. (Hom. notamment pour les parties du corps,
chez Hdt., Schwyzer 733, ionien; en revanche en ne peut
parfois en alt. chez Pl., p. ex., et en grec tardif lilléraire,
savoir si l'IX est bref ou long en rhodien, ibid. 263 et en
mais non dans NT).
lesbien, ibid. 620). L'IX bref se retrouve dans :Xf.LIjlLcr6oc't"oç
Généralement remplacé par cXfLq>6Tepoç, Iocr. cXfLq>61:<Xpo:; <
(Hellanic. 193 J.) et dans cXf.L<ptcrolXaLl] (Hdt., Inschr. Priene
le sg. est rare (chez Hom., seulement cXfLq>61:EPOV), mais le
37,129), peut-être issu de cXf.LcpLcrOOC't"OÇ.
duel et surtout le pluriel sont usuels depuis Horn.
El.: La composition, de cXf.Lq>LÇ • à l'écart. et (3IXLvEtV est
'AfJ.?OTEPO- figure comme premier terme de composé
évidente; mais dans le détail, pour expliquer cXfLCPtcrl)-/)'t"iCù
dans quelques mots généralement tarùifs : ainsi ~!.LC;;';,7E
elocf.L<ptcr&cx1:iw il faudrait poser *cXfLq>tcro'l)T7)ç (cf. ~fL7tUPt
p61îÀertTOC;, -YÀCùcraoç, -7tÀouç pour un voyage aller ct
O~'r7)ç) et *cliL?tcreOC<rl]ç (cf. 7tOCpOCtOtXT7)<;).
retour, etc.
Adverbes dérivés : OCfLq>oTtpCùcre (Hom.), cX/Lq>O't"tpwOEV
(mycénien, cf. Documents 388, Chadwick-Baumbach 172,
â.JI.<I>opeus : • jarre à deux anses» où l'on mettait du
vin, etc. (iun.-att.). Le terme désigne également une unité Hom., ion.-all.); puis cXfL90't"€P71 (Hdt.), -'t"epEL (argien
de mesure pour les liquides.
A.fnemos. 47,160), -n:prbuç (Arist.). Jul. emploie un
Dérivés: diminutifs clfL?opd8tov, plus correct que la dénominatif clf.Lq>oT~p[1;w, mais cl7t<XfL'jloTEpt1;w «être douhle,
ambigu. est déjà attique.
variante clfLq>opl8tov, cr. Schwyzer, Gr. Gr. 1,471, n. 4
Et.: Identique au lat. ambiJ; même initiale dans tokh.
(Ar. Paix 202, etc.), cXfLcpupicrKOC; (D.), et &1.t?QPtOV
jGloss.); on a en outre la glose peu claire d' Hsch. cXfLcpopd4>' A iimpi. D'aulres langues ont une syllabe sans nasale :
skr. ubhau, av. uva, v. sI. oba; pas de voyelle initiale en
~~l<il. Dérivé en -t'n;;, &fLcpOPLTI)<; qualifie un cXywv,
une course dont une amphore est le prix ou plutôt dans germanique, cr. gol. bai. Ces faits ont conduit à analyser
laquelle on porte une amphore (voir PfeiITer, Call. 1, le terme en 'am+'bhô, cf. Pokorny 34 sqq., Ernout-
p.195, Dieg. VIII 23-25) ; le terme est également attesté Meillet S.U. ambô. La ressemblance de gree GCfL'?Cù avec
avec sens douteux PSI 5,535,31. Une forme cXfL'jlLq>OPLT7)<; cX/L?L ne peut être due au hasard.
lit attestée EM 95,3.
Formes tardives : cXfLq>0PLX6ç (Schol.), adv. cll.tq>6pt~ aJ.LWfloV, -ou: n. «amome -, plante aromatique d'origine
.comme une amphore. (Eust. 1924, 13), d'où EusL. tire extrême-orientale (Hp., Arist., Thphr., etc.), voir J. André,
un verbe &ILq>OpL1;Cù (Y). Lexique s.u. amômum, et RE (Judeich).
Noter le composé avec premier terme à l'accusatif Dérivés: cXfLCùf.LLC;, -[80c; plante d'Arménie peu odorante
ocf.L<p0pE:iq>6po<; «porteur d'eau. (com.), d'où cXfLq>oPE:ocq>opÉCù qui est un faux amome (Diosc., Plin., Ed. Diocl.); cXf.LCùf.LtTI)ç
(Ar.). . épithète de )..H3c.tvoç encens (Dsc.).
La forme homo est cXf.LCPL'jlOPE:UÇ. Elle indique l'étym. de Et.: Mot d'emprunt oriental j cf. aussi XLVVcXf.LCùf.LOV,
œfLq>op,;.jç, issu par superposition syllabique de cXfLCjlLq>OPEU~. et v. E. ~fasson, Emprunts sémit. 50.
Mais cl/L'lHq>ope6ç ne subsiste chez Hom. que po~r jes raI-
sons métriques. Les documents mycéniens connaIssent à la
lois clfLcpLCjlopeuç à Cnossos et cXfL?OpE';Ç à Pylos et Mycènes QJ.LW<TI:lS : xp~tLiO"ocç, TIXpOCV"t"rVOL (Hsch.).
(voir Cbadwick-Baumbach 171 avec la bibliographie). Et.: Le mieux est de .corriger en <X!.I.f.Lwcrocc; et de poser
El.: Proprement «instrument porté, des ~eux côté.s. un ver)Je Œp.f.L6Cù tiré de OC[J.!LOC (voir Latte s.u.). Autres
de &f.L<pL et q>6poç, mais avec le suffixe -EUÇ qUi cara!'ténse hypothèses, voir <Frisk s.V.
des instruments.
Le latin a emprunté le mot sous la forme amphora, Q(.1WTOV, -{)u : n. signifie XOCcr't"OCV!:LOV «châtaigne.
avec le diminutif ampulla. selon Agelochos ap. Ath. 54 d.
uv 82
Q.v : particule moo.ale qui s'obl'l8rVe dana les propositions Dana des textes tardifs et exceptionnellement !vii
principales et. subordonnées, mais originellement. avec les se trouve avec un nom de nombre et un substantif au
modes c'est-à-dire le subj. et. l'optatif. L'emploi avec nominatif.
l'indicatif, bien qu'il soit homérique, est secondaire, et. à Préposition déjà très rare en grec tardif.
plus lorte raison l'emploi avec l'infinitif et le participe. En composition les emplois sont. divers et variés :
S'est combiné avec des conjonctions : on a par exemple sens de «de bas en haut - dans dvoc6œl"ffA), civœôÀé"/tCa),
en ionien-attique : ~tlV, Iiv et ~ (voir SOUS ct, etc.). En ~, etc.; c'est peut-être d'après un verbe comme
grec tardif la conjonction biv et la particule Iiv se œvœvsUCa) -lever la têt.e -, qui exprime le refus, que s'est
contondent, et finalement le grec moderne emploie clv développé le sens négatif d'arrêt, etc., dans civdUofLCllo,
pour la conjonctio!l el. -KÀI."ffA), -XOnTCa), -ml&l, -XCdpUù. etc. Sur m- privatif
Les emplois de la particule &.'11 sont très divers. Chez voir sous tZ-. Le préverbe souligne souvent l'effort pour
Hom. la syntaxe n'est pas encore fixée, et la particule faire aboutir le procès ou pour le mettre en train : tZVOC-
se trouvé d'aut.re part en concurrence avec la particule cpa:I.VCa6CXL • se découvrir -, tiveupLaxelv «déeoüvrir.,
atone xe (voir Chantraine, Gr. Hom. '2, pa"im), sans qu'il cXVOCOpCx-rn:LV «met.tre à bouillir l, cXWp6l'tiv «inl.erroger ",
soit possible de marque,· une différence d'emploi nelte. œvoc60iiv «poullier un cri t.
Voir sur dév, outre Schwyzer, Gr. Gr. 2,305 et 558, le détail Certains emplois particuliers apparaissent ainsi dans
des emplois dans LSJ s.u. cXvcxOÀCXCf'rŒ'KI) où œV/l- signifie • de nouveau t. Noter œvoc"
L'emploi de èi.v, xe, ou xci constitue une isoglosse assez acpw<ù - se remettre., en parlant du malade, où tout le
nelle dans les parlers grecs. "Av est attesté chez Hom. sens est dans le préveriul.
,en concurrence :vec lŒ),ehez 'les lyriques, en ionien et CertaitHI verbes s'empl~nt °avec le préverbe exprimant
en attique, enfin en arcadien. Mais on peut se demander si des notions divergentes, cl. &.va:ytyvc!>axCa) sous y'yvc!>axCa).
l'usage de èi.v en arcadien est ancien; en tout. cas le Enfin dllns certains adjectifs, civoc- _ d'un bout à J'autre-
chypriote apparenté à l'arcadien n'emploie que xc, et équivaut à «complètement. dans &.VŒ!UaTo.;, à.vcx7tÀiCa)!;.
d'aulre part l'arcadien lui-même emploie cix &.'11 où le cXvâ.~, mm)poç (cf. J. Wackernagel, Vorluungen
-li pare à l'hiatus. Dès lors diverses hypothèses s'affron- 2,299).
laient: ou bien l'arcadien a possMé xe dont la valeur La forme usuelle d'adverbe est &''11(,) «en haut. (Od.
,'est effacée et lui a substit.ué a.v (pris à l'ionien 'i) ou· 11,596; Il. 24,544; ion.-aU., etc.); pour ce type d'adverbe,
'bien le x de l'arcadien n'a rien à voir avec xe (analogie de cf. OGT<Ù, XŒ'rCa) , etc. Formule &vCa) xclTCa)'« sens dessus
00 et oùx). Voir Bechtel, Gr. Dial. 1,372 et Buck, Gruk dessous _. Employé avec un complément au génitif et
Dialtcls, § 134. valant ainsi une préposition (Hdt., CaU., Thphr.).
Une hypothèse ingénieuse admet que l'areadien doit Degrés de comparaison : cX.vCa)-repCa). -..ŒT<ù.
:Alre lu e:t xliv et dégage ainsi une particule *XtlV qui serait Dérivé: a.VCa)6EV. a.v<ù6ot (Tab. Heracl.), et p.-ê. &.vCa)8cx
me lorme de KEY au vocalisme zéro devant voyelle : par en arcadien (cf. M. Lejeune, Adverbes en -6cv 327).
lauese coupe e:!.xotV aurait donné dx ti:v et créé ainsi la Composé cX.Vc!>ya:LOV, voir sous ycxï:ot. L'emploi de ~vCa)
particule &'11 en arcadien et en ionien-attique (seuls dialectes en composition est rare el tardif. On hésitera doue à le
qui utilisent cette particule) ; on pourrait imaginer égale- reconnaître dans des anthroponymes mycéniens, mais
ment que oùx &'11 fréquent dans le dialecte homérique ct. Chadwick-Baumbach 172.
reposerait sur *ou XotV, cf. sous xe, selon K. Forbes, Et.: Seuls rapprochements sûrs: av. ana, v. perse ami
GI.37, 1958, 179-182, Palmer dans Companion to Homer _le long de _, got. ana «contre " etc.
96-92. Cette analyse reliant liv à xe permet de renoncer
ll'étymologie traditionnelle qui rapproche a.v, particule
)ropre à l'ionien-attique et à l'arcadien peulement de lat. an
el de got. an, dont les fonctions sont d'ailleurs différentes.
~"a.YIC1'), -'ljç : s. f. «contrainte, nécessité.. Le terme
Critique de Lee, _1. J. Ph., 1967,45.
est bien attesté chez Hom. au singulier .et signifie propre-
/wei.: adv. et préposition. Dans les dialectes qui ment la contrainte, cf. l'emploi de l'adj. Y-pa:~lJ (Il.
,admettent l'apocope (éolien, parlers occidentaux, aread.), 6,458 à propos d'Androm:..que réduite en esclavage,
Il prép05ition peut prendre la forme &.V- (avec par assimi- Od. 10,273), ou Il. 9,429 civ.xYXll 8' oi) n ILtV èi.~<ù « de force "
lation àla consonne suivant.e les variantes ,v.-, œ!L- et Od. 14,272 a!:pYŒ1;ea6a:L œv.xyY.n pour le travail forcé,
,iy-). Une forme 0'11- pour &.vâ. se trouve en lesbien, Il. 15,345 &.v.xYXll • bon gré mal gré " etc.
tIlessalien, arcado-chypriote; l'arcadien a également ÙV Les emplois ion.-aU. sont variés: on observe le sens de
.ns ÙVÉOuae, ùvu;:poaeL et le chypriote uvé&xe. force matérielle, à propos de châtiments corporels et de
En mycénien à.voc- est attest-é .dIwB des composés, cf. torture (Hdt. 1,116, etc.), d'opérations chirurgicales (Hp.
tbadwick-Baumbach 172. fr. 15).
Employé seul et accentué, &.va: adverbial chez Hom. Nom d'une plante utilisée dans les philtres X«TCXV.xyx'lj
• Ile • debo u lI». «pied d'oiseau - (Ose.) .
Comme préposition avec le gén. (3 ex. dans l'Od., un Autres composés : XE/;-a:vâ.yx'lj «emplâtre purgatif-
ius une inscription d'Halaesa), le dat. (Homère, poètes),. (mM.), 7tEt6-otviXyx7) - contrainte - (Plb., etc.).
l'ace. (Hom., ion.-aU.) à.và. présente des emplois issus de Dès la langue homérique à.v!XyX7) peut signifier
lanolion de« de bas en haut " d'où « à travers. notamment « nécessité », cf. Il. 24,667 ; ce sens figure en ionien-attique
avec un sens ten.r;"rel, enfin une valeur distributive dans des expressions comme cXva.yY.7) (iG't'L), U7t' cXva.yY.7)C;,
6à raison de » civil: ÉXa:TOV &.v3potC; ou « proportionnellement &'va.YX1l, etc., parfois avec un sens logique. Le sens de
à.à« xplho!;, à.v&: À6yov. fatalité est relativement exceptionnel, el. cXvâ.YX7) 3a:~v
83
(E. Ph. 1000). La personniftcâtlon 'AvocY(1) «la Fatalité_ vage ; il soutient non sàns arbitraire que certains patlSllgel
a~paralt épisodiquement dans la philosophie ou la poésie hom.évoquent des captifs encharnés par le cou (p. ex."
(Parm. 8,30; Emp. 116, lEsch. Pro 105) mais il ne s'agit ad. "9,98) et propose finalement une -étymologie impossible.:
plt~ d'une divinité qui soif l'~bjet d'un culte. Surtout en Grec moderne: ŒVIXY(1), Ii~ ele.
grec hellénistique et tardif,à.V«yxlXt peut signifier .la El.: On a rapproché des mots ·eeltlques qui signifient.
peine, la détresse -. Pour Lys. 32,5, voir plus loin • nécessité, destin _ comme V. ir!. ëcen, gall. angell.
«wYXGICt6't"J)i;. Benveniste, Origines 154-155 pose un thème 1 ·~.en-k
Adj. dérivé ·&.VlXyxQc~OÇ, -et, -0'01, parfois -oç, -0'11 (Hom., qui se retrouverait aussi dans hitt.benk-an • mort Catale _
ion.-att., ete.). Exprime comme &vciY(1) la notion de (cC. déjà Kurylowic~, Symb. Rozwadowski 1,101). Le
contrainte soit activement : Il. 16,836 1)(J.1Xfl a.vocyxoci:ov thème II serait *:I.n-ek- atteslé dans skr. rac. nuA-, lat. nex,
.le jour de la contrainte., c.-à-d. de la captivité ou de la noxa, ete.
violence, 8,57 Xpe:tOr &votyxocln • bes.in impllrieux -, soit Hypothèses de GOnlert, Weltkllnig 185 (Ève:yxe:rv), de
passivement, Od. 24,210 8(J.we:ç ŒVotYXotrOt .les serviteurs H. Grégoire, Mél. Desrousseaux, de eXv- privatif et d'un
condamnés au travail », 24,499 civocyxlXi:ot TroÀe(J.ta'rctt mot signifiant «bras _, cf. dyxwv (invraisemblable malgré
Dans le grec postérieur ŒVOCyxOCLOÇ signifie • nécessaire, l'appui de J. Deny, Mél. Boisacq 1,295). Schwyzer enfin,
indisjlensaule.. Enfin l'attique emploi civocyxotrOç pour Gr. Gr. 1,734, n. 8, pense que o:va:yXl) serait un dérivé
désigner les parents d'une façon générale, soit par le sang, postverbal de dvotyxa:~w, proprement • prendre dans ses
soit par alliance (E. Ale. 533 en parlant d'Alceste, Antipho bras _.
1,4, Pl., X., D., encore Act. Ap. 10,24 et dans pap.). Ce
Aucune des étymologies ne rend compte du sens propre
sens se retrouve dans civotyxoct6n;~ • lien de parenté. (Lys.
de :tÈvocYXl) et de ses dérivés : • contrainte - et d'autre
32,5, plur., avec une variante civocyxotc;) mais le mot signifie
part «parenté >. La notion qui pourrait justifier ce double
• néc.essité. chez S.E.
développement sémantique serait celle de lien: il faudrait
En liaison avec O:vltyy.oci.'oC; a été constitué un abstrait
la retrouver dans civocY(1). Toutefois l'idée proche de celle
à.v!Xyx!Xll) (Hom., Hdl.) valant civocYXl) «l1écessité -; lIU de Schwyzer que eXv-&:YX'l') (avec Iiv- de civet-) exprimerait
sens de lien de parenté (Hdl. 1,74). l'idée de «prendre dans les bras _ (cl. &.yxwv, p.-ê. Œy>;;
Un subst. O:vltyy..ai:ov • prison. est attesté X. Hell.
chez Hsch.) d'où «étreinte, contrainte. trouverait quelques
5,4,8 et 16; terme probablement béotien mais les lexÏl'o-
appuis, cl. S. Tr. 831-83'2. ~tymologie sémitique impos-
graphes indiquent des variantes moins vraisemblables :
sible de Schreckenberg, o. C., 165-176.
Harp. s.v.:-préfère après Callisthène o:vwye:tOV; Suid. cite
à.vrbtmov:en ratLribuant à un passage d'Isée ((r. 9, Roussel);
cr. aussi AB 98. "
à-va.yupos : m. (Ar. Lys. 68) et œvcXyuPt.; r., gén. -tOC;
Enfin Suid. et d'autres lexiques connaissent à,Va.YXctLOV et -e:wç (Gal. Dsc.); aussi ôv6yupoç (Nic., PS. Diosc.),
au sens d' ot[IlOLOV. étymologie populaire d'après ISvoç? StrOmberg, P{lanzen-
L'adjectif civ:xyxa.î:oç figure encore dans le composé, namcm 155 (ou variation du vocalisme?); Anagyris (oetida
nom d'une coupe, o:vocyxottoTr6TI)C; (SI G 588,209 Délos, cf. • bois puant -.
Pl. Rud. 363). Le terme a donné naissance au nom de dème attique
'Avocyxoctwlll)1; est très tardif. 'AvtXyupoüç, avec l'adverbe 'AVOCYUpOUVT66ev, etc., l'adj.
Composés issus de civ:xyxl) avec préverbes: thématiques 'AvctYUPclenoç (Ar., Pl., etc.).
tltivocyxoc; «obligatoire, forcé. (Schwyzer 179, IV, 28, Et . .' Inconnue. Existe-t-il un rapport avec yijpOC;?
Gortyne) ou «qui contraint. (pap. magique); avec
passage aux thèmes en S &Trotvocyxtç (neutre seulement) à-Va.~VOILa.L, voir ocYvoi;.
dl est nécessaire _ (ion.-att.), ou adv. «de force -, etc.
(Hdt., etc.).
De livciyxl) a été tiré le dénom. o:vocyxoc~w «contraindre, à-Va.LO'LlLow, voir cx'[croc.
forcer. (ion.-att.), avec l'adj. verbal o:vocyxoco"t'6c;, -TÉ:OC; j
d'où Œvocr,(oco"t'tx6C; (Pl., etc.) ; en outre o:vOtyxaO'TI)p «qui à-Va.KWS : toujours dans l'expression ci\lotxwç lZe:tv
contraint» en parlant de la quenouille du destin (1 G 't'tv6<;; «surveiller, guetter» (des marins Hdt. 1,24, le~
XII 7,447, Amorgos), d'où O:va.yll.:xcrTI)ptOC; (D.H.); enfin semailles Hdt. 8,109, des bateaux Thuc. 8,102, une porlt>
Iivocyxltcrf.Lct «contrainte D (J. AJ 19,2,5). Pl. Com. 202); en outre œv!Xxwç 6e:pot7te:ue:tv (Hp. Carn.
Le verbe a fourni divers composés avec un ou plusieurs 19). Le mot est dol'. selon ~rot. S.U. qui le glose par
préverbes : à,7t-, Ill-, dcr-, &~-, tTr-, XctT-, TrIXP-, TrPO-, 'llUÀa.X't'tXwç, mais il apparatt qu'il est attesté en ionien et
7tp0cr-, cruv-, {m-. Avec préverbes, noms d'action en en vieil attique.
-atç : 8t- (Hpc.l, XŒT- (Hpc., Gal.). Plutarque Thés. 33 rapproche le mot de t!tY!X~, ou plutôt
La grande majorité des emplois d'O:vocyy.l) et dee dérivés "Avocxe:ç cf. AB 391, Photius 113.
se rattachent à la notion de contrainte, parfois sous son Et . .' Deux possibilités. Ou bien l'étymologie des anciens,
aspect le plus matériel. D'autre part dans un certain en eonstatant que l'adverbe est fait su"r le thème IiVotX-
nombre d'emplois &:'J!XyX:XL0Ç dé5i!;'ne des liens de parenté. (non &:v:x~ct'-), et que Oévlt~ signifie" celui qui veille sur.,
La notion de fatalité, etc., ne s'est développée q1le sens accepté par :\1. Leumann, Ilorn. W/jrler 4'2. C'est
secondairement. l'étymologie de W. Schulze, QE 505, KI. Sc'"-'ften 674 et
Ces vues sont exprimées avec vigueur dans le livre récent Ernst Fraenkel, Non'. ag. 1,96, Gnomon 23, 1951, 373.
de H. SchreckenlJerg, Ananke, :\lunich 1964 : il montre L'autre explication pose *ciV:X-K6wc; de *&:voc-x60;
que le mot et ses dérivés s'appliquent souvent à l'escla- supposé par un verbe "'civa.-xotw, composé de xo&w. On
, -
GVGlCWS 84-
évoque cX.!'1IOx(;)V qui reposerait sur ~VOXOW\I (voir xoéw). pl. n. 'Avcbccta fêle des Dioscures, enfin civax6>awc; selon
C'est l'opinion de Debrunner, GGA 1910, 6, avec Baunack le sch. de D.T. 542 à Rhegium, cf. pour le suffixe
et Meister. Hypothèse compliquée et on attendrait chez Chantraine, Formation des 1I901S, 42. Le témoigna!!,e des
Hdt. une ft>rme non conlractée. tablettes mycéniennes pi'oove que la forme sans tau final
est probablement secondaire (d'après cpuÀa!; ?).
Le nom. pl. "AvOtXot ~hez HWt. 1,647 doit être tiré
civa.À~a.lVEt : axoÀ&l:e:t. Tot~i;'IIf)L (Hsch.). Lecture
faussement du duel 'Avrixotv.
de K. LatLe pour cX.vexÀéet, cf. l'bt'otÀtex )j~ d'Hés.
Enfin on trouve en chypriote (Schwyzer, 680) FtXVŒ~
Trau.493.
au sens de • fils de roi, prince ••
Féminin (F)tXV«at1at dit chez Homère seulement d'une
ùviMaKW, voir &Àlaxo!'Œt. déesse ou de Nausicaa prise pour une déesse (Od. 6,149),
très rare après Hom.; princesse, reine à Chypre. Le
~Va.ÀTOS : «insatiable., épithète du ventre vlXa.-Ijp mycénien a le mot au duel wanasoi «aux deux souve-
(Od. 17,228, 18,364), d'un homme (Od . . 18,IJ4), repris raines., formu~ religIeuse s'appliquant à deux déesses
par Cratin. (r. 382. associées. De wanasa le mycén. a tiré un adj. wanasewijo
On peut évoquer d'autre part !ÀTpOV . fLta66c; (Hsch., dont le sens est obscur, f. wanasewija dans la description
voir l'éd. Latte) «ce qui assure la nourriture ". de vases, p.-ê. vases ornés de wanasai (?) ou destinés à
Et.: On admet qu'il s'agit de formations isolées de des wanasai (?).
'0/- «nourrir» disparu en grec (cf. pourtant cXÀ8alvw, Le mycénien possède encore un adjectif tiré de FŒVex~ :
:t,\!l<xivw), mais .. 'Leslé dans l'i.-e. occidental, cf. lat. wanakatero «relev'lnt du souverain, appartenant au
alO, v. irl. no-t-ail, v. angl. alan. V. Eruout-Meillet s.u. souverain., dit d'objet ou de personnes, emploi typique
a/6. Voir aussi VEaÀTjc;. du suffixe --re:poC; comme terme marquant une opposition
binaire. Sur les faits mycéniens voir Chadwick-Baumbach
172, avec la bibliographie, et ajouter M. Lejeune, R. Bt.
ava.~, -XTO; : m. «sire, seig-neur, maitrc ", souvent avec Anc. 1962, 11-19.
la nuance de « protecteur, sauveur ». Le digamma initial Autres dérivés : œvocç!oc «fait de régner. (PL, lEsch.) ;
de F!t.'/rx~ est attesté dans la métrique homérique et. l'adj. œvw;wc; n'est attesté que dans une sch. Il. 23,630;
diverses inscriptions dialectales (Schwyzer 79,123 sqq., cX.vaxTlT7)C; «pierre. (qui protège ?).
680), et déjà dans les tablettes mycéniennes. Wanaka = Dénominatif !XvrX(j(jw «ré.gner sur. (Hom., trag.) avec
;œvrJ.~, avec un dat. wanalcate = Fa.vrXx:;:e:t, se lit dans
le complément au datif et parfois au génitif. D'où
les tablp.ttes de Pylos ct de Cnossos, mais toujours au liVcXXTWP en parlant de dieux (lEsch., E.), liVrXXTOPOV
singulier. Le mot, ùans les tablettes myeéniennes, désigne « temple» (S., E., Hdt.), œvax-tôptoç • qui appartient au
d'une part le souverain politique de l'État pylien, d'autre roi. (Od. 15,397, dit de porcs) ; !XvexxT6ptov désigne parfois le
part lin dieu du panthéon pylien, sans qu'il soit toujours glaïeul, et !XVexXTÔpWÇ l'armoise. Enfin cXVexXTOPLoc «fait
possible de choisir entre l'une et j'autre interprétation. de conduire» (II. Ap. 434).
Il sert aussi d'anthroponyme (v. Lejeune, R. Bt. Anc., Dans l'onomastique' AVO:XTOp(OC est le nom d'une amie
1962, 14). Ces données vont bien avec l'emploi du mot de Sapho.
chez Homère. Le terme est plus souveftt attesté au sg.
Dans la composition l'usage de Oi.vrxç se présenle ainsi:
qu'au pl. (en ce dernier emploi en parlant des dieux,
a) Un premier terme œvexçL- figure dans quelques
p.-ê. déjà les Dioscures, Od. 12,290) et au sens vague de
composés poétiques comme cX.vCt!;[aÀoc; (B.l, -~pévtac;
maltre d'un esclave, d'un chien, d'un cheval. Au singulier
«maître de la foudre. (B.), -!,OÀlTOC; (B.), -lf'oPlLty!; (PL).
lalormule la plus remarquable est &vaç cX.vopwv« protecteur,
Donc type Te:ptfiLfL6pOTOÇ, et cf. &:vacrcw. Nombreux noms
suzerain de ses peuples. presque uniqaement pour
propres de ce type: ' Ava.çexyôpac;, , Av&ço:vopoç, 'Ava.!;i-
Agamemnon (cf. "totfLévt Àawv). Les autres emplois sont
:vagues : «sire. co:nme terme de politesse, «maUre» oafLoc;, etc. ;
b) D'autres composés présentent &va.1; comme second
en parlant du maUre de la maison dans l'Od., enfin comme
qualificatif de divinités (notamment Apcll,.,n) considérées terme. Un seul adjectif rare mais remarquable: xe:tpwvaç
comme protectrices ou préservat.rices : 16 Yieux vocatif «artisan, qui commande à ses mains» (Hdt., S.), avec les
,b1X (généralement remplacé par &va!;) ne se trouve que dérivés Xe:tpwvo:ç(a. (Hdt., lEsch.) et Xe:tpwvcéçtov «taxe
pour Zeus dans l'II. et dans l'IIymne à Ap. pour Apollon. payée par les artisans» (pap.); d'où Xl!:tp61vrXXT7)C; et
Le sens propre semble impliquer l'idée de protecteur, -vtXxTéw (tardifs); cf. Chantraine, Mélanges A. Diès
sauveur, comme il ressort de l'étymologie d" Aa-ruŒva!; 41-47; otxwva!; dans l'explication de taTLiixoç chez
(II. 6,403). Hsch. doit être une vieille épithète religieuse de Zeus_
Ne survit en attique que- comme épithète d'un dieu Ce type de composés est fréquent dans l'onomas.tique
que l'on invoque (Apollon, p. ex. chez Ar.) ou dans des en des points variés du monde grec: 'Ep!Lwvo:ç, 'Imt'wvexç,
lrnages littéraires de la tragédie, voir J. WackernageI, etc. L'exemple le plus connu est bien entendu 'Aa-rutXvexç,
$pr. Unt. 211, M. Leumann, Hom. Wllrler 42 sqq., Ruijgh, ainsi nQIIlmé parce que son père Hector protège la ville.
81ément achéen, 112-116, enfin Hemberg, "AvaE:, "Avrx.aarx., Les emplois de &v~, comme rimporlance du mot dans
'Avocy.;;:ç, Uppsala 1955. des noms propres de type ancien, cor.firmer:.t c;!!e ~'eqt un
En dorien le plur. F&vaxcc; (avec un thème sar.s tau terme archaïque en voie de disparition.
lIDal) est usuel 1.' _~. désigner les Dioscures sauveurs Et.: Inconnue. On admet. que c'est un terme d'emprunt
(Schwyzer, 79, etc.), avec le dérivé Fa.vrXx.e:wv temple (pour les raisons de l'emprunt, voi.r Meillet, Mél. Glolz
des Dioscur.es (ibid. 350) et 'Avebœtov (Th., etc.), aussi 2,587 sqq.). Mais le phryg. wanaklei doit être pris au grec.
85-
Voir Frisk s.v. avec la bibliographie. En outre J. PUhvel, Et.: On analyse le mot en œv- privatif et un terme
KZ73, 1956, 202, 'ilnsoulignanl avec raison l'importance signifiant. eau ., dont la Corme simple n'est pas attest~e
du" sèns de • protecLeuri sau~< .;:~nse qu'il s'agit d'un mais que l'on croit ret.rouver dans ilyÀlX\)poç et 6ijO"ctUpoç:
~.religieux et cberche danseetle,~~rection une étymo- On évoque aussi dans l'hydronymie le nom de source
i~e iIWo-européenne sans vraisemblance. Ailpct (Nonnos), le nom de fleuve thrace Ailpctç, el des
noms de fleuves d'Italie considérés comme illyriens
à.Va,Supl8€S : f. • larges braies. que portaient les Penos Metaurus, Pisaurus (Kralle, IF 58, 216, n. 5) ou encore
les Scythes, los Saces (Hdt., X.). ,"" Isaurus (Pisani, BeUr. Namen(orschllng 2, 1950, 65 sqq.).
Et.: Dérivé par Eust. 22,8, de ŒVlX~pe:G6«L, ~~ en Si l'on pose comme second terme lXilpct on cherche à y
lait emprunt perse: voir PisaflÏ ZDMG,~6, 1942,8~ Bq. retrouver tokh. A wiir, B war, skr. vür-. Autre combinaison
de Krahe, Beitr. Namen(orschung 4, 1953, 49 el 115: noms
de fleuves Avara, Al'antia, skr. avata-.
lr.va.~up(S, -rsoc; : t. ""' Ô~IXÀ(Ç • oseille. (Dsc.). Pas
d'étym.ologie. Pas. d,e' rapp:ort' avec le précédent. Ct. œ\llX- De toute façon ilvlXupoç attesté chez des poètes tardifs,
." '. ·1:',' apparalt d'abord dans l'hydronymle (Hés.) el serait ainsi
;ÛCOl t
fort archaïque, mai~ n'appartient pas proprement au
système du vocabulaire grec.
à,vapÎ!!lS, -ou: ou lIVlXp(T!iÇ, forme du grec occidental
(Epreh.)pôur v1)pdrijç, V1)P('t'7)ç, cf. Magnien, JI.;SL 21, 59.
à,v8a.vw : impf. ~v8ctvOV et ÈlXv8ctvO\l (Hom., Hdl.),
<ÎVa.pp1Xa.O ....a.L : pour les formes à augment la tradition f. &:I>~aw (Hdt.), aor. fIXSOV, ép. tÜctSOV, pt. pte. éIX8wç
hésite entre ocve:pp- et ocv1)pp-, cf. [-'hot. p. 120 Reitzenstein, (Hom.), &a1)XIX (Hippon.), FtFrx81)q6TIX (Schwyzer 362,38,
EM 99; «grimper en s'aidant des mains et des pieds. locrien); «plaire, être agréable. (Horn., Hdl., dialectes),
(Ar. Paix 70, Hellanic., Aristaenel., parfois en grec tardif, le sens du mot est souvent général et équivaut à quelque
ma:s considéré comme désuet par Luc. Lex. &). Dérivé chose comme. agréer., cf. Il. 1,24 oùx 'ATpd8n 'AYIXILÉf.l-
~vxpp[Xl),nç (Arist.). Un présent &ppLXaof.lIXL est attesté VOVL Tivl>lXve: OUf.l<ji ; d'où l'emploi pour exprimer l'opinion
chez Hippon. 137 M., Arist., Hsch. d'une citéo.u d'un corps politique, p. ex. IIdt. 7, 172,
E/.: Verbe itératif intensif à la fois technique ct vieilli oü aqlL 'Ï)yl>ctllt ~lXüTrx, etc.; emploi également attesté e.:
dont l'étym. est peu saisissable. Si la forme œppLxiiaOIXL locrien, 1. c. et .en crétois, cf. Ta8' ~FIX8e: TOi:Ç rOp-ruVLOLÇ
est ancienne, nOlis avons un composé; on a pu supposer ~a:x~lI>O\laL (Schwyzer 17:» qui fournit une àttestation
qu'un verbe œv::t-pLxéiaOIXL ou œVIX-PPLXa.aOiXL ,alHait fourni du digamma, cf. aussi Fe:Fo(81)q6TIX et E:üo:8e:.
avec apocope la forme &:PF~xcbf1.CH. Si 1'01). pose un simple Composés: ocrp- « déplaire. (cl. oc<p&ihoç, &rpo:8tlX}, El'-,
*ptXiOfL'XL on n'est pas plus avancé pour établir une auv- (A.R.). Substantifs dérivés: &80c; «décret. (SIG
èlymologie (cr. F. Solmsen, IF 13, 132 sqq., Ehrlich, 45, Halicarnasse, 1 G, XII 8, 263, Thasos); &81)f.l1X, cf. la
Uni. über die Na/ur der gr. Be/onllng, 33). glose d'Hsch. &81)(J.1X, c;8oç • o/f/<pLaf.llX, MYfLlX.
Il existe enfin un substantif en -atç : y&8L~~Ç (= Fa.(;L-
;LÇ)' 0f.l0Àoy(oc et &aL;L<;;' Of1.0ÀoyLo: ~o:pd: TlXplXVTLVOLÇ (Hsch.),
~VClO"Ta.Àutw < éclater en larmes, en sanglots.
le terme apparaissant comme un dérivé de * Fo:8[~0[J.IXL, Jui-
(Anacr. 395,7 Page). Le même thème verbal se retrouve
même dénominatif de Fa.l>o("" cf. Bechtel, Gr. Dial. 2,419.
dans la glose d'Hsch. &a7O:/,')~e:LV (-UZe:LV cod.)' &:Vo:6ÀÙ~e:LV,
En composition on a probablement du thème de éi.aoç
XÀrlltw; et aussi dans v<:6a7Gt/,u; = ve:oa:b~pu,oc; (Hsch.).
lXùO:i81)ç (voir s.u.) et oc<p1X8lrx (v. s.u.).
Enfin on lit a7a),u; (cr..x):1j; cod.) chez Zonar. = aTIX-
Un thème en -&1>1)(", se trouve p.-ê. à l'origine de certains
kjjL6ç.
anthroponymes en -aa1J<; pas~és secondairement à la
El.: Cf. aTû,:(crcrw, -:(~w «couler goutte à goutte,
flexion du type -181)C;, -ou : A1)f.l,xI>1JC;, gén. -ci80u<;, mais
~utter •. Pour la dérivation, cf. ypuçw, tù~w, ùÀoM~oo.
plus souvent -ciaou, cf. aussi le vocatif L-Cpe:tjJLo:8e:ç (Kühncr-
Blass, 1,513). Tous les termes recueillis dans cet article
~VIlO'UpTOÀLS : épithète d'une prostituée (Hippon. sont archaïques et dialectaux, peu usuels en attique.
135 M.). Et.: Aucun présent du même lype hors du grec, mais
• Formation féminine d'un nom en -6)'1)ç de cXvo:mJPOf.lO:L le skr. a svddali, svada/e «plaire, se plaire à • et le latin
.qui se retrousse.; même suffixe dans 0196À1)<;, otrp6ÀL<;, le factitif suiideo. Le tout appartient évidemment à la
type fL!XLV6À"r)ç, cr. Meillet, BSL, 33, 130; E. Sehwyzer, Camille de iJI>Of.lIXL, iJMç, etc.
Mus. Helv. 3, 1946, 49-58. Le -T- qui surprend vient
p.~.d'un nom en dent.ale *&VlXaUP't'7)Ç, -nç cf. F. Bechtel,
K149, 19'':W, IlS. liv8TJpa. : pl. n. « côte, levée. (le sg. &va1)pOv est rare) ;
le mot est attesté chez B. l,54 à propos de la mer, et à
nVIlTEL: ou ocvxTE, adv. « impunément» (trag., etc.) ;
propos de rivières, Hyp. (r. 113, Call. fr. 814, etc.;
~.lvi,oç sous &:xw. "oir :\Idte, Cl. '40, 196;;, 42-43. « bordure» dans un jardin (Théoc. 5,93, etc.). - Dérivé:
&vlh;p;,:uTI)ç « ouvrier qui t!'availle sur une levée. (pap.).
Et.: Obscure. Est-ce un compo!>é de avci ,
iVllupos : m. «torrent. ploseh., Nic., Lyc.; 1 G
XIV, 1089) ; également nom de "ivière en Thessalie (Hés.
&utl.477, etc.). Le terme est glosé EM lOI, 0 f; Uf:7WV liVSlVOS : T:e:pL;t'X-::OÇ (116.:h.). - En outre Je vel'be
IlJimifLEVOÇ r-0-::lXfL6;. P. Persson, IF 35, 199 sq. ct dériyé &vGt8~\I[w . rrE:p~T:x,W (ibid.), que sa t". :le dénonce
1. Krebchmer, Gl. 10,51 sqq. en concluent qu'il s'agit comme dorien.
!un torrent desséché en été. Et.: Hypothèses illyriennes et messapiennes rappelées
a.V8LVOS 86
pal' Frisk s.u. A la rigueur, p.-ê. composés dialectaux anila- «soume. a un sumxe ditrérent, à moins que la
de Brvo.;, 8wéc.>, avee &.vci. formé ne soit dissimilée de • anima; le gall. a anadl;
l'arm. holm pourrait reposer sur *on:1-mo-, cf. Meillet,
civ8pa.1TOl\oV, voir &.vljp. BSL 26,11. Tous ces dérivés se rapportent à la racine
qui se trouve dans le skr. ani-li «Boumer •.
civ8pa.XVl1 nom de diverses plantes, notamment
dll pourpier (Thphr., Dse.), mais aussi de l'Euphorbe ÙV......w"'1 :t. «anémone. (Corn., Thphr., etc.) avec
Péplide, du Sedum stellatum, du telephion (cf. J. André, diverses variétés; l'expression OCVEflOOVCXt À6yc.>v «fleurs
Lexique sous andrachne) ; aussi &v8pocxvo.; r. (Paus.); enfin du langage. (Luc. Lex. 23) comporte aussi une allusion
par dissimilation &.v8pcXx/';1) (attique selon Phot. Bibl., à la notion de « vide », cf. &.VEflooÀtOÇ.
p. 5:33 R, cf. S. fr. 823 et Thphr. H. Pl. 1,5,2) ; et &v8pIXX- Dérivé : OCVEf.L(,)vlc;, -lBoç f. = OCYEfl&lVl) 1)fl€POC; (Nic.,
).oç (EM). Nonnos).
Et.: Inconnue. Mais les Grecs voyaient ~ertaine:"lent El.: Deux hypothèses: 1) Ou bien dérivé de clCvEfloÇ
\ln composé de &'vljp et r1.XV7J. comme le soutient R. Strômberg, Pflanzennamen 77
(parce que le vent l'etTeuille? autre expL douteuse de
Carnoy, R. Et. Gr., 1958, 89) ;
2) Mais le rapprochel1).ent peut n'être qu'une étymologie
civ8pOf.Ll1TOV : auarrcxa't"Ôv tYXEtpŒto\l ~y\y.6" (Hsch.) populaire. On a songé à une origine étrangère, et plus
.: 1ignard à lame l'entrante -, mot tarentin fi. !,..atte. par.t.iculièrcment sémitique, mais avec des points de
El.: Composé de ciVIX- et thème de 8po/Loç, etc. déPW,t invraisemblables; ainsi Lagarde, et Lewy,
FremdwOrter, 49.
liVE ....OS : m . • vent. (Hom., ion.-att.). Sert aussi
; désigner le~ aires du vent. On connait à Cnossos en a,VEU : «loin de, sans., puis «excepté >, employé avec
l1Iycénien une &vif.Lc.>v tépetoc (Documents 200, 387, etc.). un complément au génitif (ace. à Olympie, Schwyzer 4lO),
Composés: a.vei.Loç fig-ure comme second terme, avec la mais doit être un ancien a<;l.verbe et ne peut servir dans
premi~re syllabe longue, dans une trentaine d'adj. composés la composition commA préverhe. Autres formes: otvEUÇ
dont les plus importants sont : &.vi)\Iefloç (S.), 8t- (S.), (Olympie, 1. c.), .xveuv à Épidaure (Schwyzer, 108 g),
'ua- (S.), EÙ- (S., E.), 7to8- (Hom., etc.), rrpo- «exposé .xvte; mégarien ap. Ar., Tauromenium (Schwyzer 309 g),
,U vent» r~liIetl (avec le f. rrpol)vEf.LŒeç [Délos]), 7tpocr- puis chez les poètes alex. p.-ê. d'après xwp[ç ?
(X.\. tl1t- (S., X.) ; sans allongement de la voyelle initiale Dérivés: les adv. avec ou sans compl. ,xvE:u(k (Hom.,
ü.Eçliv~f.Loç (Hom.), br- (Hp.), la- (E.), Àii6- (Simon.), lyr.) et &mxvEu6e: (Hom.).
fl1\J(J- (iEsch.). Aussi 'Eù8civE/LOÇ nom d'un héros. Et.: DelJJC hypothèses : 1) On rapproche le groupe
Avec suff. -tOç, Ù7t'I)VéfLtoÇ (Ar., etc.) équivaut à germaniqlle de got. inu «'enu), v.h.a. ÜIIll «sans»
•W:!l.tGtioç et se dit des œufs clairs. « *ëpu) et skr. anu «le long de., etc. ; 2) Ou bien skr .
Comme premier terme de composé, &.V€f.LO- se trouve sanu-tar «de côté., lat. sine, ce qui suppose une psilose
surtout à date ancienne dans ocVE:f.LOaXE7t1jc; (Il.), -acpa.pocyoç dans la forme grecque.
(PL), -'t"pe:cp1jç (HO"m.). En outre notamment' A\le:flOlWL't"tXt .
01 iv€f.Lou; XOtf.L(~OV":EÇ • yÉvoc; 0& 't"otoü't"6v cpacrtV urra.pxe:tv ciVE:-o/u>s : m. «cousin germain» (Hom., ion.-att., etc.;'.
èv Kop('Ie~ (Hsch.); OCVE:!lOVptO'l «m9Ulin à vellt» (Her. On peut se demander quel est le sens propre du terme
Spir. 1,43), cf. oùpoç. dans la famille L-e. et homérique. On a supposé que dans
Arljectifs dérivés : -IjVE~tÇ, (lM. ~!A-6EtÇ c exposé un système de parenté classificatoire, le terme s'appliquait
auvent, rapide comme le vent. (Hom., poét.), allongement non au fils du frère du père, mais au fils de la sœur du
métrique à l'initi::.le; &VE!A-OOÀtOe; seulement au figuré père (cf. Benveniste, BSL 46, 1950, XX-XXII) : on
.vain, vide., ct. &.VEfLWÀLIX 13c:i~Etv (Hom., alex.), serait trouve de tels emplois p. ex. And. 1,47. Mais déjà à partir
dissimilé de *&.V€f.Loo'ltoe; éo\. d'après Eust. 1214,27, cf. d'Hom. (cf. Il. 15,422, lEsch. Pro 856, Hdt. 7,82) cette
Chantraine, Formation 43 et voir s.V. fl€":"2,.LOOVWÇ, mais distinction n'est pas observée.
Riseh, Wor!/). der homo Spr. 113 l'approche cX:rc!XTIjÀLoC; et Fém. : cXvE\!nci (X., Isoc.).
«lro9W),tOÇ; &v::W~01)ç «venteux» (S., Hp., Arist., etc.). En outre, avec un suffixe typique désignant des enfants
Substantifs : &.vE;.r.Lct "flatulence, vent. (Hp.), d'où à l'intérieur des noms de parenté (Chantraine, Formation
l'adjectif plus fréquent cX:VEf.LtOtLOÇ «qui ne contient que 363) : &.vE:tjJLoc8oüç m. «fils du cousin» (Corn., Is., D.),
.du vent., c'est-à-dire «clair, sans germe. en parlant d'un avec le doublet ocve:tjJt&'B"e; -ou (lamb., PoiL, pap.), et le
œuf (corn., cf. Ath. 57 fi, au figuré et opposé à y6vtflOV féminin ocve:tjJtŒ8'ij (Ar.).
Pl. Thl. 1"'1 e (cf. ibid. 161 a); OCVEf.LOOTiXe; . Ilvoc; 6é<pETOC;, Nom de qualité : &.vE:<jIt6't"l)ç, surtout dans la formule
lrpaç, "tOlÇ &.vif.Lotç 6U<l!.LEVOÇ tv TOCPOCVTlvoLÇ (Hsch.); juridique è:v"tàç ocvE,jn6"tl)"t"oç «à J'intérieur du cousinage.
"fLlÏI"tr.ç épithète d'Athéna en tant qu'elle calme les (PL, Loi ap. D. 43, 57).
vents (Paus.) ; pour &.VEf.LOOV1) voir S.V. , AVE<jJt6ç subsiste en grec moderne au sens de «neveu _.
Verbes dénominatifs: &VEf.LOOf.LOCt «être rempli de vent. Et.: Le mot repose sur *cive7t"t"toç; 1',* initial présente
(Hp., PI.), àVE:f.Ll1:of.LlXt • ètre poussé par les vents. (NT). J'ambiguïté habituelle, mais semble devoir ètre lllteq)j"aé
"AVEJ.l.OÇ subsiste en grtlc moderne avec de nombreux comme une prothèse (ou un :1. ?); alpha c copulatif»
'Mrlvés et composés. selon Schwyzer Gr. Gr. 1,434. Il est en tout cas propre
El.: wA'I€~oç présente une forme identique à lat. animus, au grec.
:me un suffixe de genre animé caractéristique; le skr. On rapproche av. naplya- «descendant., v. sI. ne/Iji
87
.neveu., tous mots dérivés d'tilt terme comme skr. ndptif formules comme homo hlTpOÇ ~v~p et en attiqu~ 6, !"apf:ç
c neveu " lat. nepos «peUt-fils, neveu " etc. • messieurs., 6, &v3pe:ç 'A&rJva:;;o~, etc. Voir Vack,
Terme L-e. désignant la parenté indirecte par les Bedeulung und Verwel1dung von civlJp und &vepro7tOÇ,
.femmes. D'où le flottement entre les sens de «neveu, Diss. Fribourg, Suisse, 1928.
petit-fUs, descendant J. Le rôle du thème ~v~p en composition est considérable:
A. De nombreux composés présentèni civ8p- comme
a.VECI),tltve:ro : avec iotà soliscrit selon Hérodien, mais premier terme: 80 environ, et à tous ies niveaux de langue;
selonÀp . Dysc. De IlJ/l. 554, Aristarque verrait dans la p. ex. ci.v8p06ciT'l')i; paedictilor et èÏv3po6cxTttl) (tardifs),
forme un adv. et l'écrirait sans iota; «en silence. (Hom.). -(3ouÀoç (lEsch.), -(3p<l>c; (E.), -ytVE:Lœ «descendance par
Le terme est généralement employé avec un verbe au les hommes. (Hp.), -y6voç «favorable pour mettre au
pluriel, ce qui explique l'interprétation comme nom. pl. monde un garçon. (Hés.), -yuVOC; «efféminé, herma-
avec l'iota souscrit. Mais il se trouve avec un verbe au phrodite., etc. (Hdt., Pl., etc.), -3œLxToç «meurtrier.
sg. Od. 23,93, et la forme doit être un instrumental en -ro, (lEsch.), -3&:!Lœç (PL), -6vf)ç (lEsch.), -Kœ7t'l)Àoç « marchand
cf. Chantraine, Gr. Hom. 1,249. d'esclaves. (Gal., Orib.), -KcbtpœLvœ «femme déballch(oe»
Et.: Inconnue. Cf. Bechtel, Lex., Walde-Pokorny (Phérécr.), -K!Ll)Ç «qui abat les hommes» (trag.), -KiJ."lj·roÇ
1,114; en dernier lieu Groselj, Ziva Ant. 4, 1954, 168. «fait de main d'homme. (Il.), -xTa:oLa: «massacre.
(Hom., Hés.), -KT6voç (Hdt., trag.), -KTOVÉW (lEsch.
a.v"sov : ou &wfj6ov (ion.-att.), &V7)TOV (Alc., Saph.), Eu. 602), -À1)~~ov «droit de saisie d'un homme. (D.),
ŒWI)TOV (Thphr. HP 9,7,3) «Aneth, Faux-Anis, Fenouil -fl.l)x'Y)<; «de la hauteur d'un homme. (X.), -fl.'Y)KLa:ï:O<;
bâtard» (Anethum Graveolens) L., utilisé pour la cuisine (pap.), -rra:L<; «homme-enfant» (lEsch., S.); -1t),1)6e:ta:
comme parfum et tressé en guirlandes. « multitude» (lEsch.) ; -OcpocyE:LO\l (lEsch.), -acpty~ • sphinx
Dérivés: &vf]6woç «fait d'aneth» (Théoc., Dsc., etc.), avec le buste d'un homme» (Hdt.), -TUx1)ç • qui donne
&v-tj6tT'l')ç épi th. de olvoç à propos d'un vin aromatisé un époux. (lEsch.), -cpocyoç (Od.), -cp66poç et -cpOopoç
(Gp.8,3). (Pi., S.); -cpovoC; (Hom., ion.-att.), mais tX:vSpe:cpovLx6ç
El.: Inconnue. Mot d'emprunt prohable. II y a d'autres (Berl. Sitzb. 1927, 8 Locride) ; -cpprov (S.) ; -cpu1)ç (Emp.) ;
noms de plantes en -6ov ou -Ooç, cf. Chantraine, Formation -cpuxTL<; nom d'un mollusque (Epich.), cf. Strômberg,
368. Fischnamen 41.
Lorsque l'initiale du second terme est vocalique, il n'y a
à-vt]vo9€v : pl. q. pL, «jaillissait» en parlant du sang pas, bien entendu, de voyelle de liaison. 11 faut couper
(Il. 11,'266), du fumet des viandes (Od. 17,270), mais ctv3p-oÀÉ'tce:tpcx (lEsch.). On a de même ctV8pOtY0t9(Ot
avec les préverbes bt-Ev- : Èrr-e:v-l)vo6e: pl. q. pf. (Il. (Hdt., Th.), &.vSpa:yOtO(l;O!La:L, etc., issu de &vSp- et &.YOt06v,
2,219; 10,134) au sujet de poils (ÀciXV7)), le second vers ctv8p:xypta: (Hom.), ctV8pe:pOCOTpLa: «femme folle des
étant peut-être inspiré du premier; pL (Od. 8, 365) en hommes. (Ar.), etc. ;
parlant de l'huile dont un corps est enduit; en outre Le 1 er terme est au gén. dans &.vSpooa:LfLO\l composé
1'.x,-e:v+,voO::v di t de la poussière (liés. Bouclier 269), avec lltI fl.Ot , qui désigne diverses variétés du mille-pertuis;
de cheveux, avec XOIlOtL au plur. (Il. Dem. 279); enfin et peut-être dans &:V3pOOa:Ke:<; «coralline. qui a des pro-
ltlXp-tv-+,voOe: avec le sujet fLT,7LÇ (A.R. 1,664). priétés curatives (le second terme viendrait-il de &xoç?
El.: Ensemhle de mots poétiques dont le sens est .vague cf. 1tœva:KE:<;, etc.) ;
et les formes peu claires. Les attestations les plus anciennes Deux termes méritent un examen particulier:
sont apparemment celle de :xv'f;VOOe:V et celles de Èm:vl)voOe: a) da t. 'Evu!XÀL~ OCV8pe:LcpOV't"1) «meurtri er. (Hom.) en
dans l'lliade, l'idée exprimée étant celle de • s'élever, fin de vers, créé d'après ctpye:tcpov't"1) pour &:vSpocpov't"1) :
monter il la surface". Toutes les formes ont l'aspect de sur les problèmes mét~iques que pose la formule voir
parfaits ou, plus souvent, de plus-que-parfaits thémntiques. Chantraine, Gr. H. 1,84 et 110, J. Wackernagel, Spr.
On a pensé il poser un parfait -f,IIOOe: (-iivo6e:) qui serait Unt.172;
apparenté à &v6oç, cf. V. Pi sa ni, R. lsl. Lomb. 77, 1943- b) ci.vSpirro8ov, employé originellement au pluriel
194.1, 548, Aitchison, Gl. 41, 1963, 273-274. En ce cas a.v8pocrrooa:, formé d'après le modèle de TETpcX7tOOcx, cf.
on notera les nombreuses formes à double préverbe. Foed. Delph. Pell. l, B, 7 TETpOtrr68rov mivTwv Kœl Iiv3pa:-
Il n'est pas mieux de rapprocher Me:LV (mais est-ce un 1T68rov. Désigne proprement l'ennemi fait prisonnier et
thème verbal véritable, ou un traitement de ÈÀ6e:LV 'l), vendu comme esclave (Hom., etc.), parfois employé
dont le sens est vague, en posant -Èvf,vo6e:. Que faire alors comme terme de mépris (PI., etc.). Un exemple chez
de &vljvo6e: ? Horn. Il. 7,475 sous la forme ath. Œv8pœ1t68e:aaL, mais le
vers est condamné par Zén., etc., et Aristarque écrit
a.VT)P : g. ctv8p6ç, acc. &v8pa:, etc. (ép. aussi ace. &:vlpa:, probabl. à tort IiVSpa:1T6SotOL. Le sg. thém. ctv8pœrroSo\
n. pl. ctvtpe:ç, d'où une flexion sur un thème &:ve:p-, avec Ci est de toute façon secondai;-e. Sur l'extension du mot
dans l'épopée, cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,568); le nom. voir E. Kretschmer, G1. 18, 1929, 76.
&v8pocç apparaît à l'époque rom. ou byzant. Depuis Dérivés : ctVOpœn68'LOv, péjoratif (Hyp., Diph., pap.);
Homère, désigne l'homme par opposition à la femme &.vop:llt"oSwSY)<; souvent pris eri mauvaise part (PI., Arist.) ;
(cr. Pl. Leg. 877 e ":wv :xv8pwv &rrOtLç), mais parfois par d'où ctV3pa:1TOStl)8LOt «servilité, nature d'esclave. (Arist.,
opposition aux dieux (cf. l'homo r.OtTI)p riv3pwv Te: 6e:wv n). Plu.).
Emplois particuliers: nom du mari (Chantraine, R. Ét. Verbe dénominatif &:vSpa.rroSLl;tl) et -~Ofl.a:t .. ,'éduire en
Gr. 59-60, 219 sqq.); désignation de l'âge d'homme; esclavage., notammimL lorsque des vainqueurs réduisent
homme au sens de «viril, courageux., cf. ctv8pe:ï:oç, etc. ; en esclavage les habitants d'une cité, «vendre comme
88
esclave. (Hdt., Th., ion.-att.); d'où dv8plX1t6olcrlr; «mise quitte l'âme du guerrier mourant. )"moücr' &:3poTIjTCI( xCI(l
en esclavage. (X.), -tcr!L6r; (att.) id.; ciVOPlXlTOolcr-riJr; ~67Jv (II. 16,857; 22,363, cf. 24,6); pour la forme, la
• marchand d'esclave» (attique), toujours injurieux, question est de savoir s'il s'agit d'un arrangement métrique
groupé avec t€POcrui.OI, Xot'H~pUXO\, etc. ou d'une altération de Àmoücra oporij't'Ct, cf. opwlj;, mais
Adjectifs dérivés &vopotlTo8Lcrnxij (TéxV7J) «chasse l'existence même de ce terme est très douteuse, cf. El.
à l'esclave. (PI. Sph. 222 c, hapax), &:vOpotlTOolcr-riJPLor; (voir pour cette hypothèse Schwyzer, Gr. Cr. 1,214
(tardif, Tz.). avec la bibliographie). Dernière mise au point: pour le
Rares composés; OCVopotlToooxa1t7)Àor;, -xÀé?tT1jr;, -xÀ6lTOr;, sens «force du corps, corps " pour la forme eX3por~ç, non
cX8po-riJç ou *opo-riJç V. Latacz, Gl. 43,1965, 62-75.
EJl outre, au sens de «courage» y;vopÉ7) (Hom., A.R.),
B. Le mot civijp fig1ll'e aussi au second terme de composés. tr~nscription ionienne de l'éol. *a:vopfet (de -pla) forme
Les composes les plus anciens, et les seuls qui soient métriquement commode, probablement issue d'un composé
attestés comme appellatifs chez Hom. sont en -'Îjvwp, une comme e:ùa:vopla, lui même dérivé de eMvwp (Pi.), cf.
trentaine d'exemples, tous poétiques; chez Hom. p. ex. M. Leumann, llomerische Wôrlcr 109 sq.; d'où l'adjectif
&y:x:r1)vwp, ocy/)vwp (cf. s.v.), ocvijvwp, €ù7jvwp, p7Jç1,"!llp, secondaire civ6pe:oç épithète de "ôÀ€J.l0ç (5. fr. 436) ; pour
q:OELcr'Î]VWp. ±vopdet voir ci-dessous. .
I.e type appf\ralt égalelllent dans un grand nombre Adjectifs; civopdoç (ion. -aU., etc.) ; les mss d'Hérodote
de noms propres homo : 'Ayotr.l)vwp, 'Ay/)vwp, BLT)VWp, présentent sauf au comparatif et au superlatif la forme
etc. Ce type de noms propres est. également attesté civ3pl]Lor; (sur le suffixe, cf. Chantraine, Formation 52,
en mycénien, Alano = 'Av.'i)vwp, etc., cf. Chadwick- Schwyzer, Gr. Gr. 1,468). Sens : parfois « masculin. en
~ '11mbach 173.
parlant notamment de vêtements (Ar.), des banquets
lJuelques féminius cn -etVE~pet : homo ocvnav<:Lpot, f:lWTLiX- d'hommes à Sparte; mais généralement « viril, courageux.
VELpiX, yulh6.v€lpo:. (ioll.-atL), d'où l'abstrait civllpdet (alt.), eXvllp't)L1) (ion.);
A ce type archaïque s'opposent des composés thému- la graphie &.v3ptet. est sans autorité, la métrique admet.
tique~ en -.xvôpoç, une f{llarantaine, dont les plus anciens ou exige civllpdCt comme la morphologie; seule exception
sont ~fLlotv/)poç (Hi ppon. L èi\JotvÔpoC;, cipm:i:;o:vllpoç, 1:Ào:vllpo;, E. IIF 47;, (mss), où il faut lire e:ÙotvllpLo:. De :ivSp<:LO;
eihvôpoc;, xtVotV6PO;, 1tOi/lIltV6pOÇ, q?LÀotVllpO<; (lEsch.), etc. sont encore dérivés eXV3pEl0-:"r,Ç (X., Ti. Locr.), le di'nom.
U y a aussi beliucoup lit; nomE propres de ce type, surtout tardif civ3p<:Low • rcmpl;!' de courage» (Septanle), -OO!1.XL
li Chypre et en Asie Mineure: 'E.fF:xv3po<;, 'Hy~cro:v3poç, • devenir un homme» (Pl'llCI.), d'où eXvSpdc,}[l.:Y. (:\!etrod.).
TEP::XVÛ90Ç et chez Hom. 'AÀÉEotvopo<;. En mycén. on a L'adjectif ocvop~xûC; plm; rècp]!\. sii'llifie soit "formé
déj:\ arekasadara ~ , Ai.s;:Xv3px, kesadara, cf. Chadwich.- d'hommes» en parlanL d'un chœur (Lys.), soit «l'clatif
llaul'lhach ..'. C. à l'homme » ~maladies, Hp.) el filJ:11,~rneIlL «viril ", propre
Pour le nom de Piiris 'A),±ç:xvllpoç, il s'agit de savoir si à l'homme, avee une valeur spécifique ct. parfoj,; expre,"ive
c'est un term(' grec transerit dans hittite .A.lalcsandus, (Ar.), cf. Challt.raine, Éludes 14·)-14;;.
ou si c'est un nom nsi:mique auquel on aurait donIl':' Àutres ad.iectifs : cXV3PO,LEO; «humain» (Horn., alex.)
une forme grecque, ce que pensait Sommer. Il est certain contient IR second terme Je composé -maya cn skI'. (où il
en tout cas que les llOIll~ en -CtVÙpoç sont fréquents en joue égaielllcnL le rôle de suffixe) ; s'emploie surtout avec
domaine orient.al, el il rCi'le que le dp-veloppement de des substantifs comme otIfLX, xpsa:, XP{;J; mais chcz Hsch.
l'onolllfisLiq lle en -êCJOPIJÇ pourrai t s'expliquer par on a civllpOfLE:OV' lfLaTtOV Kpij.e:ç; en outre ci.vopW01jç
J'existence de nOIllS indig-è!nes en -and-. SUl' cette poli~ (Emp., Isocr.); à.vllpQo; «qui apparlient à l'hoIllllle»
mlque voir KrebchlllCl' (Cl. 13,'.W', sqq., 21,244 sqq., (tardif, Muson., Gal.), fait Sur le modèle de T;ot'P(:JOç.
24,242 sqq., 3~,':!~ ",Cf.) qui crovait au caractère hellénique Verbes dénominatifs: civ8poo!-lCl(l «drvenir un homme,
ù"Aj.É~x')OPO~, aV>'c iloflmunn, Gl. 28,1940,21-77, et atteindre l'âge d'homme» (HelL, Hp., E., elc.) ; composés
,n sen" cnntrc;il'c F. Sommer, IF 5G,lS7 sqq., Nominai- avec &:n:-, €:;-, aUEsi le factitif tardif ciVSpON "trnnsformer
i,umposiia, 186 sqq. Voir eneore Bjôrck, .A.lpha impurum en homme>l (Lye.); cXv:ivopw.o~ (5. Tr. 110) sig-nifie
333 saq. «dépourvu d'homme»; moyen &vlîpl~o\l.:X~ «deyenir un
Dérivés. Diminutif; à.voplov, rare (Ar. Paix 51, E. ap. hOlume ", mais surtout «se conduire eu hOlllme» (Pl.,
Phot. p. 127, Théoc.), d'où le dérivé à.v.'.·~i;, -à.v't'o<; X., etc.), avec le factitif à.vO~:~w «donner une vig'lleur
tim3!!e'd'lln !JOmme ". plus précisé,nent «staiuc., parïois virile» (X. Œcon. 5,4 hapax), d'où tXV8Plû!-let (Max. Tyr.),
à'une femme ou d'un dieu: le mot est attesté en mycÉ'Illcn :ivOptO'fLOÇ (PoIl.) «conduite virile., et l'adv. à.vllp~cr't'L
cf. DOC:1lliCilf:. :?-1.::., puj~ Pi. et ion.-att.; suffixe obscur, « comme un homme. (Ar. Ass. 149, etc.); ci:vOptJVOJ.lett
cf. S(·hwvzp.I', (;r. Gr. 1,5:'>6, et Szemerimyi KZ 71,215. (( devenir un homme 1 (Ps. Callisth. 1,13).
O':i'J3~b:~ sont l.iJ (0:; tics diminutifs en -10'1, -Lcrxoç et El.: L'CI( initial qui ne peut s'expliquer de façon sûre
pilh l3rdlvemenl en -l3~ov, -,xpLOV, et des composés pour (prothèse? ou alternance?) se retrouve dans arm. ayr,
désh:ner le sC'(\i,tc:lr dû sLatues, dont le plus ancien est gén. a':n. Le thème d'&v1)p figure dans skr. na (thème
lIJJPtl.\I-;o-::f):(~:. ;p./er· les rj{:rlvés -1tot.éw, -1t'oc.r.cx, -7tOLtX.l). nar-), ital. ner- de l'osque, gén. pl. ner-um, lat. sab. nom
Fél,ünin t;!fu:;i ci.·.KlFi~, -i80; • femme» [l] (Sm. Ge. propre Nero: en celtique, gal!. 11er, etc.
~,23). Nom de lieu .xVOQEci,V et civopwv «chamore des Le terme i.-e. désignait l'homme en évoquant ses qualités
hommes. lion.-att.), avec les dérivés cXv3pwv~ov (Délos) les plus marquantes, le guerrier, tandis qu'un autre mot
et~"~Cw'iî.-:-~; ;Lys., X., Délos) f., tcr.let étant s.e., opposé ufr que le gree n'a pas conservé désignait seulement
a yuv:U;(wv::-;::. l'homme, le mâle. Voir Ernoul-:\Ieillet S. v. Nero et uir,
Abstrait aUGlell !.. ... '~ :-.,~;, -TIj.oç avec la variante G. Dumézil, R. Ét. L. 31, 19;;3, 175 sqq., Ernout,
métriquement nécessaire :iopÔT1jç • force du corps que Philologica Ill, 90-92.
-89 av80ç
liv8e ....ov, voir !v6oc;. x., etc.) employé aussi en pariant du style; 1) cl~
a servi encore à désigner une pommade; àvfh]p6t; peut
Bv8Ép~, voir <i6f]p. aussi bien se rattacher à ~vOo~ et à clvOÉ61 ; de là ~p6Tl)t;
(tardif).
Autres adjectifs plus rares : àv6f]&tC; 1 aux couleurs
&vDos : n. «pousse, fleur 1 (Hom., ion.-att.., etc.), cf. vives., clVOf)I.l.61V (N:c.), qui peut aussi être rapporté à
Altchison, GI. 41, 1963, 272 sqq. ; d'où «éruption 1 (Hp.), &vOt6l, àvOtx6C; • qui porte des fleurs " opposé il lPpu"«<vLx6ç
l'broderie, éclat, fleur de la :eunesse ", etc. (ion.-att.). (Thphr., IlP 6,6,2), avOt!Loc; «fleuri 1 (Orph.).
En composition, le tMme de !v90ç figure comme second Verbes dénominatifs: clvOt61 • pousser, fleurir 1 (Hom.,
terme dans divers composés en -otvOf]c; comme àv-, cl-, ion.-alt.), dans le seul exemple hom., ad. 11,320 il propos
ÂtUx-, 7toÀu-, XpuO"-, etc., cf. Aitchison, 1. c., qui insiste de la b'lrbe naissante, également au sens d'êlre brillant,
sur le sens de « bien poussé ", etc. Ij.e fleurir, de prospérer, etc.; &V071O'L~ • floraison 1 (Thphr.
Lorsqu'il s'agit du premier terme, peu de traces du Plu.), avOl)!Lot (tardif); formes à préverbes, surtout &7t-,
thème en s. Seul exemple net àvO&0"-cp6poç (Eur., Poll.), i:7t-, i:!;- «neurir ", souvent au figuré (notamment en
avec 'AvO&O"-cpûptoc «fête des fleurs 1 (Poli.); en outre parlant d'ulcères), parfois,aussi • perdre sa fleur, sa cou!lmr,
MtO"t-oupy6C; (Orph.), -7t6-riiToC; (Antiph.), -XP61C; (Matro), dégénérer., avec les substantifs en -l)O'L~ et -l)!Lot; on
où le premier terme évoque soit le datif pluriel cXvO&O"t-, rattache aussi à àvOéro'le dérivé inverse dév07J f. «flnraison •
soit le type de composé T&P~t!LÔPOTOC;. Partout ailleurs, (Pl., alex., forme spécialement attique selon Moeris);
composés du type tivOo- (une trentaine), p. ex. : tivOoôoÀoC;, SUl' àvOé61 a été également fait àv071":'LXOC; (Thphr.) =
-~oÀé61, -~oO"x6ç, -XO!I.OC;, -xo!Lé61, -xpOXOC; «tissé de fleurs à:vOLx6~.
ou de broderies 1 (E. lIee. 471); -MyoC;, Àoyé61, -Àoy(oc Le verbe clv6t~61 est factitif: • fleurir, colorer, parfumer
se rapportent à la cueillette des n<lurs; sens d'Anthologie de fleurs» en parlant d'un vin; avec èt;otvOl~61 (lIdt.,
pour tivOO),OYLOV chez Suid.; -VÔ!LOC;, -VO!LÉ61 «se nourrir Arist., etc.); dérivé &:VOLO'!L6C; «éclat. (P. Holm. 18).
de fleurs 1 (lEsch.); àvOoO"!LtOCC;, nom d'un vin parfumé;
Tous les termes examinés peuvent se rapporter à ~vOoC;,
liv6t:rpocpoc; ;-cp6poç ; -cpu'~C;, etc.
mais il existe une autre formation parallèle aVOEI.l.OV
Dérivés: cXVOUÀÀLOV (M. Ant., Dsc.) constitué avec un
« fleur 1 (Saph., Pi., com., Tab. Heracl. 1,96); s'emploie
suffixe diminutif -U),),LOV, cr. M . .Leumann, GI. 32,214 sqq. ;
souvent pour désigner des ornements dans des bijoux, de~
le mot sert aussi à désigner diverses plantes, notamment
vases, etc. (cf. lG 1" 286,160, etc.). Serl aussi à désigner
la Cresse de Crète el 1>lve, l'Ivette musquée, également
diverses plantes, cf. LSJ s.v. Le terme présente URe
dénommées àvOuÀÀ(c;, -(80c; r., ou avOuÀÀov. Autres dérivés
structure insolite, et apparalt notamment dans le vocabu-
en -l- : tiVOCi),LOV «souchet comestible', tivO~Àl) «toulTe
laire technique. Hypothèse douteuse de E. nü;ch,
soyeuse qui couronne cerlaines planles, roseaux., elc.,
Wortbildung 141 sq., M. Leumalln, Ham. Wortel' 249 sqq. :
c!. chez Hsch. à:vO~À1) . rrwY61v; également p.-ê. tivO~),LOV
serait issu de l'adjectif (XvOt!L6&VT!X, -6&v'n, qui aurait été
var. pour à:vO·~)J.tOV chez Ose. 3,156 ; 4, l'lI (pour à:v01]Àtot .
crM comme fin de vers, sur le modèle de 1)vEflO;:VT!X, puis
m:p[8~P!Lot chez IIsch., cf. Charax 21, Pollux 10,54, voir
aurait donné naissance d'abord à rroÀuxVSE!LOC; (Sapho,
sous ~),LOÇ) ; d'où à date basse à:v01]Àiiç, prob .• marchand
etc.), puis à avOE!LOV (cf. Ruijgh, L'élément achéen, 102).
de fleurs» (P. Lond. 2,387,21); pour le suffixe, cr. p. ex.
Bjôrck, A.lpha impurum 268. Outre clVOE!LOEL~ «fleuri., surtout employé pour des
'AVOOcrtlV1] «floraison» (AP) est tardif. œuvres d'art ornées de fleurs (Hom., poèles), et rroÀuxvOt-
Suffixe à nasale désignant un lieu: &:vOÉwv • plate-bande !L0>;, on relève un certain nombre de dérivés et composés.
de neurs» (aGI 365, Amasia) et à:vOwv (gloss.). Dérivés : &VOEfl(~8l)ç (poét., depuis Sapho), àvOt!L61-r6C;
'AVOEO"d;ptO( «fête des fleurs 1 (à Athènes et dans des épithète de tuiles (lG II" 1627), cXVOÉ!LLOV motif en forme
eités ioniennes), fête de Dionysos et des morts (Nilsson, de fleur dans une colonne ionique (lG l' 372), fréquent.
Gesch. der Gr. Rel. 1,561, etc.); pour le suIT. -ri;pLOV, à Délos à côté de Q1v6q.l.QV pour des ornement.s divers :
cr. Chantraine, Formation 63); d'où le nom de mois « palmelte " etc. ; à propos d'un tatouage X. An. 5,4,32 ;
'AvflEaT1Jpl61v. rare au sens de fleur, cf. AP 4,1,36; f. &:vO&!LtC;, -(8o~,
'AvO:xptoV avec un suffixe diminutif • éruption. glosé rare au sens général de fleur, désigne diverses planles,
ipU(h;[LIX' (H sch.). nolammanlla camomille sauvage (Malricaria Chamomillaj
Quelques noms de pl:mtes ou d'animaux se rattachent qui s'appelle également ),e:UXXVOE!LOV et À&uxot~fL(Ç;
l ilveo~ : àvO~361v f. terme rare pour désigner l'abeille on a aussi àVSE!L(CrLOV. Enfin &vOe:!LOV figure dans des
(cl. IivOp~ô61V, et Chantraine, ibid. 361), désigne aussi noms propres comme' AvOe:!L(61V, ' AvOq.u3l)'ç ou des nom~
l'tpine blanche, cr. André, Lexique s.v.; àvOUic; m. nom de lieux comme 'AvOe:!LOÜC;, -omo/ô- L'anlhroponyme
de poisson Labrus anthias, ainsi dénommé à cause de ses mycén. Alemo, si c'est Av6t!Loç, va contre l'hypothèse
U
"Av60c; et &v6e(J.ov ont tenu une grande place dans Et. : On a tenté de mettre civ6Plml et civ6p~ac.>v en rapport
l'onomastique, v. Bechtel, H. P~nennamen 54-57, etc. avec le groupe de d6-ijp, civ6&pt~ en partant de la notion
"Av60c; ne subsiste plus qu'en grec juriste et au figuré de «être piquant. (cf. Pokorny, 41). Toutefois si la forme
surtout. Remplacé par ÀOUÀOU8L. Iiv6p1)V7) est la plus ancienne le terme pourrait être un
Et.: On a l'habitude de rapprocher de &v60r; skr. andhas- emprunt « égéen» ; cf. sur la finale -~V7) dans des termes
• herbe. plan' " plante du soma -. Mais le sens propre dt! d'emprunt et des toponymes, Bertoldi, Mélanges Boisacq
plante est mal assuré en skr. Les rapports éventuels avec l, 47-63. Voir encore Gil Fernandez, lnseclos 73-75.
Mtptç, civ6epéc.>v peuvent être dùs à l'ét. pop. Une
parenté avec le verbe civ~vo& serait plausible, si le sens
&v8pucnc:ov : Scandi:J: alUt1'tllis «cerfeuil. (Sapho,
de ilv60ç est bien «pousse ", etc.
Cratinos) avec l'ortho prob. secondaire Mpuaxov (Pherecr.,
Thphr.), forme qui se retrouve dans lat. enlhryscum.
~vepa.€. -IXXOr; : m. «charbon de bois J, généralement Autres déformations : civ6p(axoç (Poll.), d'après le sua.
employé au pluriel (ion.-aU.); rarement «houille. (Thphr. -(axo.;;, d'où civ6pLaxLov . MXa:vov ~ov 1iv60.;; ≤ &V7)60v, f)
Lap. 16), d'où nom de certaines pierres précieuses de TO &W7)aov (Hsch.) . .
couleur rouge, escarboucle, etc.; chez les médecins, Et.: Il est probable que la forme la plus ancienne ellt
1 furoncle ", etr.. &v6puaxov. On a proposé de rapprocher Ii~p, civSkpL/;.
Dérivés nominaux : civSpŒXLOV; ci'l6pIXXt:X «tas de
cbarbon. (sens collectif, cf. Chantraine, Formation 82,
a.v&pc.nroc; : m. et parfois f., «homme, être humain "
Scheller, Oxylonierung, 66 sqq.); civSpIXXLcie; -ou «char-
au sens de lat. homo (depuis Hom. durant toute l'histoire
bonnier 1 (Lucien) ; civ6pIXXLT'I)Ç m. sorte de pierre (PUn.,
du grec jusqu'à nos jours). Attesté une fois en mycén.
tI. .ledard, Noms ell -TI)ç 52); liv6plXxh·te; f. «espèce de
sous la forme atoroqo pour indiquer la représentation d'un
charbon» (PHn., cf. Redard, l. c.) ; liv6plX~v m. «tas de
homme sur un objet (Chadwick-Baumbach 173). S'oPPQse
charbon» (Hdn.), civSpŒXc.>(.LIX «amas de charbon de bois - d'abord à &6e; et s'emploie surtout au pluriel chez Hom.,
(Dac.); liv6plXlŒuc; «charbonnier, fabricant de charbon
désigne l'homme comme espèce; s'emploie parfois surtout
de bois _ n'apparaît qu'assez tard, mais tpLÀIXv6pocxeue;
au vocatif avec ton de mépris. Au féminin, désigne la
déjà chez Ar. prouve que le mot est ancien; d'où Iiv6pIXXEUc.>
femme (altique), parfois avec ton de mépris. Emploi
(Ar., Thphr.), -EU-ri)C; (And., lEL) et l'abstrait civSpIXxdIX
exceptionnel LXX 1 Es. 9,40 1i7t' civSpw7roU Éc.>e; yuvextx6e;.
(Thphr.). - 'Av6pIXXŒpLOC; chez des gloss. a reçu le suffixe
Le mot &v6pc.>7roc; figure dans un assez grand nombre
tardif -oéptoç pris au latin.
de composés. Une cinquantaine de fois comme premier
Adjectifs : liv6pexy(7)p6::; «qui concerne le charbon»
terme de composés, généralement techniques et plus ou
(Délos, me s. av., SIG 9ï5): liv6pŒXLVOC; «d'escarboucle-,
moins tardifs : &:v6pc.>7roô6poc;, -~opéc.> (Sloic.), -8IXl(.Lc.>V
OU • de la couleur de J'escarboucle» (LXX, pap.);
«homme déifié J (E.), -eL8~ç (Hdt., etc.), -6lJp(oc (Pl.
·à6plXy.wlh)e; • semblàbJe à du charbon. (Hp., Arist.).
probablement créé par le philosophe); -xT6voc;, etc.
Verbes dénominatifg : Iiv6p0tK60fJ.lXt • être carbonisé»
(E., etc.); -À6yo.;; (Arist.); -(J.clyr;LpOC; (Luc.); Iiv6pc.>7r0-
·(lEsch., K, Thphr.) ou «former un furoncle» (méd.),
vo(.Ltxi) «l'art de paUre les humains» (création occasion-
d'où civ6pcXxc.>ate; «carbonisation» (Dsc.) ou «furoncle»
nelle PI. Pit. 266 e); -7roc6i)c;, etc. (Ph.); -'/rot6t; • sculp-
(PaullEg., GaL); pour Iiv6pocy.wf.tex qui semble indépendant
teur» (Luc.); -atpocyéc.> (K); -tpcXyoc;, -tpocyéc.>, -tpocytex
du verbe. voir plus haut; &:v6poc)((~c.> «faire griller» (Ar.)
(Hdt.), -tpu~c; (Hdt.).
èt ma:v6pocy.(~c.> (Cra\.). d'où, par dérivation inverse Une quarantaine de composés où -tiv6pc.moç constitue
à6plX)(t8e:ç et È7rOCV6pexY.l8E<;, f. «peU ts poissons à griller»
le second terme, notamment à:1t- «dèsolé, désert. (lEach.),
(Ar.).
• misanthrope., avec des dérivés 1i7rIXv6pc.>7r(oc, ci7rocvSpCl>-
Rares composés : ,xV8POtKOEL8-ljt;, -67)xll, -7rwÀ7)t;. mOfLOCL ; ilÀty- (X., etc.), '/roÀU- (Thuc., etc.), et avec
Et.: Obscure. On rapproche arm. ant-'el «charbon un premier terme verbal, (J.LacXv6pc.>7roC;, etc. (Pl., corn.)
ardent., ce qui semble être le sens originel du terme grec. et surtout tpLÀciv6pCl>7roç «bienveillant. (ion.-att.), terme
très usuel qui a donné naissance à toute une famille,
àdP'lvrt : f. «frelon », variété de guêpe, il ne s'agit -ic.>, -(ex, -EUO(.LIXt, -EU(J.OC.
JU du mAle de l'abeille (Ar., Arist. HA 628 b). Dérivés Diminutifs généralement employés de façon péjorative:
b8p1)Ytov «nid de frelons» (Ar., etc.), d'où àv6PllvLW87)t; liv6pwmov (E., corn., X., D.); &:v6pCl>7r(axot; (E., Ar.,
•constitué comme un nid de guêpes. (Plu.). De civ6pi)V7) Pl., etc.) ; Iiv6pc.>7rcXptOV (corn., Dém., Épiet.) .
le composé ,xv8PllVQEt87jt; «qui ressemble à un frelon» Féminin: civ6pc.>7rw . 7) yuvl) 7rexpà AŒXc.>O'LV (Hsch.).
IThphr.). Autres substantifs: àvSpc.>7roT'l)C; «fait d'appartenir à la
Le mot a un doublet ,xvOpi)8wv, f. attesté plus tardive- nature humaine. (Ph., S.E., Plot.), ne prend pas le sens de
lient (O.S., Hsch.). Les deux termes entrent dans une «humanité, bienveillance» ct. tpLÀOtvSpW7rLex; liv6pw7OlLYJ,
lirie de mots variés qui ont pu influer les uns sur les àv6pc.>7rb) et &:vSpc.>1rij «peau humaine» (Hdt., PoiL, Eust.),
autres, et qui semblent désigner le même animal ou une cf. Àeov-rij, ete. (Chantraine, Formation 91), en fait féminin
miété proche: TEvOp1)V7), nv6p~8c.>v, 7rE(J.cpp7j8c.>V ; ci~c.>v de civSPW7rEtOÇ, avec 80PŒ s.e.
fait 8Ur ~YaOC; d'après &:v6p~8c.>v. Adjectifs : aU. àvSpw7tEtOe;, ion. civOpc.>rr1) tOC; (cf.
En ce qui concerne le couple civ6piJV7)fciv6p~8c.>v, les Chantraine, Formation 52) «humain., opposé à 6ELOC;,
ilDnnées philologiques amènent à penser que la forme de sens très général et surtout dans itl style éli)vé; noter
Il plus ancienne cst tXv6pi)vYJ (cf. Et.), civ6pi)8c.>v ayar.t tXv6pc.>7rdouc; 1)(.Lépexc;· T<XC; ci7r0rt'p&8cxc; 'P68tOL (Hsch.),
lié créé ensuite sur J~ modèle des noms d'animaux en ce que Latte explique en indiquant que &v6pCl>1toe; a pu
-8c.>v (cf. sur ce suffixe, Chantraine, Formation, 360-361). désigner un défunt, cf. à Cyrène Buck, Greek DiaI. 115,21 ;
-"91-
le terme uauel pour dire • bwraain ., «de la ...ture4e Sur ee& mota, ainai que lur IfA~ IfAwœ e\c., daIat
l'homme. eat ~YOÇ depuia l'1oo.-att. JUlqu'au l'orunnasUque, v~ L. Robert, Slilu. BII%G~ 138-141.
grec tardif (cr. Chantraine, FDI'1JUItion 201-2(3) ; enOD Et: Comble le conflrme la géminée,. apparttentt.,.
Mp(o)mxOç (Pbilolaos, Pl., Arist.)est un terme de série des noml de parenté de caractère familler.tA biU.
fonction cat.égorisante (cf. Chantraine, 8ludu 145-146). a canlUJl • mère. et f1.annal «grand-mère _, .l'ann. ...
Verbes dénominatifs : «~~ et ~c.ma;op.oa • se • grand-méte. (avec un Il byatérogène), v~·h. 8 ......
comporter comme un bomme. (rare, Arcbytas, Ar., • aleule .; lat.. anna c nourrice .' 81t douteux (cf. Emou~
Lue.); d'où ~mal-'~ (Aristippe); ~L MellIel s.u.), mais anu. doit. finalement 'appartenir a.
,se conduire comme un bomme,. (Ariat..) j Iiv6p~L mame groupe.
'Ivoir en soi l'idée d'un bOllbDe., créaUon pour 1.
besoins du raieonnement(Plu. 1120 dl.
Et.: Ignorée. Nombreuses élylllOklgies que l'on t.rouvera
cWoacwX11, voir IOUS !xCol.
énum6rées chez Frisk. Voir a1llSi Seiler, GI. 32, 1953,
225 sqq., qui souligne que l'ét.ymologie devrait parUr ciVÔ'll'GLG. : hapax homo {Od. 1,320 OpVLt; 3' {;)ç Œv07tOt14
de la fonction du mot, qui est d'opposer la classe des 3r.btTCX-ro) terme obscur que discutaient déjà les Anciens,
bumains à celle des dieux. avec les interprétations suivant.es : 1) selon Hdn. 2,133,
Le mycénien atoroqo rend quasi-certaine l'existence qui écrit cX.V07tcxi:Ot, adverbe (composé de «"a,
*07tTOI-'otL,
d'un second terme -l'J/c"'o- (exprimant l'idée de visage ou 67t'roc;) 1 de manière invisible"; 2) selon Eust. ad loc.
d'aspect 1), cf. iSljI, 7tpoa(o)7to", etc., et apporterait un petit = &v(o), ŒV(a)cpe:~ 1 en l'air"; 3) selon Aristarque civ07tcxl4
àppui par ex. à l'explication par *«v8P-fIl7tOC;. Il resterait ou 7tOtv07tCXI4 espèce d'aigle, cf. Thompson, Birth s.u.;
à justifier la sourde aspirée: Devoto, IF 60, 1949, 63 a 4) selon un gramm. dans An. Oz. 1,83, • par le trou dana
une explication compliquée par l'hypothèse d'une origine le toit", C.-à-d. par le t.rou de fumée.
illyrienne, 6 pour 3 d'après OtL3waaOt' OtY6ouaOt; la glose On rapproche naturellement ci,,67tCXLOÇ épithète du feu,
d'Hsch. 3pwljl . &,,6PCil7tOC; ne peut être évoquée qu'avec Empéd. 51, au sens probable de • qui s'élève vers le haut
réserve, cf. LaUe s.v. P. Kretschmer, GI. 27, 1939,246, par le trou de fumée ».
a pensé que l'aspiration de -fIl7tOC; était due à l'analogie Enfin 'A,,07tcxl4 nom de la montagne et de la passe ()u
de opocw ; cf. Georgacas, GI. 36, 1958, 112 sq. On hésitera • cheminée" par où les Perses ont tourné la passe des
aussi à àdmettre que les Grecs aient désigné les humains Thermopyles (Hdt.. 7,216).
par un terme signifiant. au visage d'homme ". Les données Et.: En raison de l'cx bref final, homo civ67tcxLCC doit être
du problème sont donc précisées sur un point, mais il considéré comme un adverbe (pluriel neutre), plutôt que
n'est pas résolu. comme un adjectif féminin, ce qui exclut l'explÎl;ation
d'Aristarque. Pour l'étymologie, l'explication la Plhsl
civLa. : ion. «"hl. éol. 6"Lcx (Sapho) • chagrin, peine" vraisemblable est celle de WOmer, Curt. Stud. 6,349 sqq. f
. (Od., ion.-att., etc.). reprise par Bechtel, Lexilogus s.u. : le terme serait i ... :
Dérivés : cXvtl'ip6t;, ion. civtlJp6t; • pénible, douloureux" de M "rjj &tn 1 en haut par le trou (du toit)", ce qui i
IOd., ion.-alt.) ; sens passif. peiné" chez X. ; pl. n. !wx: confirmerait l'explication 4 • par le trou de fumée" et
,des peines" (lEsch. Perses 256) est probablement un dérivé convient à l'civ07tOtLOC; d'Empédocle. Les sens de 1 en l'air.
Inverse d'après <ptÀf.cx : <pD.LOC;. est un équivalent vague, et • de façon invisible" serait.
Verbes dénominatifs: Œ"ul(a) • peiner,., ŒVulOI-'otL • être issu de l'étymologie populaire. Contre une hypothèse
peiné. (Hom., ion.-attique); avec le doublet cXvLciÇfll sémitique inutile, E. Masson, Emprunts sémit. 99 sq.
(Hom., épique) • peiner. et parfois • êt.re peiné.. Ces
mots ont toujours un iot.a long chez Hom., ce qui ne doit
.pes s'expliquer par des raisons métriques. &VTa., !V'rl)V, &vn : II y a toute une série de termes
Subsiste en grec moderne. bUis sur un thème «vr-.
El : Pas d'étymologie s(ire. On accepte souvent celle' 1) "Av'rOt • en face", notamment dans !vrOt i-t«xca6œr.,
de 1. Meyer et Wackernagel (GI. 14. 1924,54 sqq.) qui parfois. contre ", adverbe épique, accompagné à J'occasion
rapproche skr. timipa- «fléau", en supposant la dissimilation d'un génitif, cf. pour l'emploi Bolling, Language 27,223-225.
cie ·mw- en -nw- (1). Autre combinaison de F.B.J. Kuiper Combiné avec des préverbes: œvOtV'rOt (Il. 23,116), e:tcr-
(Ann. Imt. Or. Napoli l, 1959, 157-164) qui pose 'an- (Hom., Pi., trag.), tv- (Hom., trag.), xCX'r- (Il. 1. c.), 7tOtp-
it-!lii cf. skr. anÎlla- duneste", le radical 'Îs- étant (Il. 1. c.), 7tpoa-, \l7t- (cf. sur ces combinaisons Schulze,
apparenté à LfUpoC;, etc. KI. SCM. 669, Wackernagel, Vorlesungen 2,225).
Forme d'acc. œV'rl)" «en face, contre, en présen!;e de
à"LypOÇ : «pénible", ele. (Nic., CaU., Opp.), cf. tous" (Hom., ép. tardive).
bLypov' ŒXŒ6Otp'rov, CPOtüÀov, XOtXOV, 3uaW3e:c;;, cXœ6iç Dérivés: civ-Me:Lc; • hostile" (Pi. P. 9,93 hapax), ciV'rIXi:OC;
(HICh.). Terme alexandrin. • oPposé", et • à qui on adresse des prières (poètes).
El.: Ce mot alexandrin elit-il archalque ou récent 1 Dénominatif : ŒV'rcX(O) • rencontrer, obtenir, participer à"
Voir des hypothèses chez Baunack, Rh. M. 37, 1882,474, (Hom., Hdt., trag.); en outre les dérivés Œvrljacc.ç·.
eu Ehrlich, Indog. Sprachgeschichte 61. bt~a(OtL, Àt"t«Ve:iCXL, tY.tŒiCXL (H sch.); civ't'ljae:L' ÀLTCtvdcxLt;,
Œv-rijaCat (ibid.); il faut p.-ê. corriger ~e:t. en civt"/l<J1.
ciwLs : tLYJ'rpoç ~ ~:x"poç tLT,"llP (Hsch.); le terme est d'où la conj. &v-;cuç (S. El. 139); avec un morphème
attesté IG VII, 3380 (Béotie). Sans gémination et avec adverbial &vTIJIHç· ly.e:-;e:u,,;{W~ (lIsch.). f:cs term81
le suffixe -ot/-w de féminin à.vw daus l'accusatif civwv se rapprochent mieux pour le sens avec OC\l':OfJ.'XL (cr.
(IG IX 2, 977 Larissa). plus loin); le compobé "~oltV;W est Ulôuel en. ion.-att.
•
CinQ. -92-
1rencontrer" parfois au combat ou au tribunal, etc.; à:v-rt, dans &V't'l)Y (accusat.iC d'un thème en -Ci '1). A ml
dérivés. rares : ~atÇ (5., AnaL, etc.), œmiV't'l)1J.Œ répond skr. tinti, lat. ante, hitt. lJanti. Le nom. est at.testé
(E., LXX), à:mwriJ (LXX), cl1tCltYTi)plOY «auberge. (byz.); dans hitt. /}an:a (= "hant-a). Enfin on a supposé qu'un
autres composés de dcv-râ:Ct) avec XCC'r-, auv-, im-; enfin adverbe comme XIiTa.~ serait un ancien génitif athém.
MOfLIXL • rencontrer, combattre, (Il.) et • aborder, qui aurait. servi d'amorce au thème en 8.
supplier. (tr";5iques); ce présent. (sans aoriste ni parfait) Le sens originel de "ant- est «en face, mals le grec s'est
n'est primaire qu'en apparence et. est. dérivé d'un thème prêté à des développements divers: cs'opposer, rencontrer,
br- avec une simple voyelle thématique; supplier " etc.
2) 'AnL est le préverbe et la préposition usuelle qui
a triomphé de ~v-roc, employée avec le génitif; parfois avr," : !veILOL et ~. 7tYO&:~ (Hsch.). A corriger
chez Hom., en crétois, et.c.•• en face de • ; parfois au sens en d:1j'ra.L, Ot7)TQCÇ.
temporel, distributif dans certains dialectes, cf. dei ph. L'hypothèse de 5turtevant (Lang. 19,308) qui considère
<<'l'r~ Ft'tEOç (voir Buck, Greek Dialects, § 136); enfin ~v't"oc~ comme un dérivé de "an-, cf. &VCf.LOç, n'est pas
chez Hom. et en att .• au lieu de, au prix de, en échange vraisemblable.
de, valant. et.c .• et en composition • en face de» (à:v-rL-
6ŒlvCù, etc.), • contre. (mv.ty<ù, etc.), «en échange de. I1vTUlCuîos : m. espèce d'esturgeon (Hdt., Lync., El.) ;
(MLOo1j6&w); dans des composés nominaux «égal à., employé aussi comme épithète de TIXpLXOt; (Antiph.). Voir
ml1tIXLÇ, cXnl.8ouÀoç, déjà chez Hom. ml6Eoç, cXv-rLIX- Thompson, Fishes s.u.
Ij!Lp~ épithète des Amazones, hypostase de œVTI. et à:vljp
Et.: Probablement arrangement. d'un mot. d'emprunt,
(~nmmer, Nominalkomposita 171, et.c.) • qui vaut un
cf. Hdt. 4,53 X7)'tE!Î. TE fUY&ÀOC civl1xlXv6oc TOC cXVTctxcclout;
hOl..me., mais parfois compris «ennemie des hommes 1 xocÀéouaLY (il s'agit de poissons que l'on trouve dans le
d'où Pi. 01. 12,16 CJ'>ctaLt; cXvnIXvELpa. • la discorde qui Borysthène = Dniepr).
met les hommes aux prises.; «substitut. de " dans à:v6U-
ltot'l'Oç, etc.; • qui correspond à » dans cXVThu7tot;, ŒV'rLqlOPTOt;
1 contre-poids », etc. Les composés de tYVTL- sont nombreux a,VTUp : mot; lino TUPP1j~v. EÙqlopl<ùv 8& 8locaf.Loc
durant toute l'histoire du grec. Dès le mycénien on a (Hsch.).
Œ'I'n- notamment dans des anthroponymes, cf. atano = Cette glose mélange l'explication de deux termes. L'un
'AvrTjvCùp, Chadwick-Baumbach 173. 'Av-rL figure comme étrusque. L'autre équivaut à ŒYTL~V • ensouple J, cf. sous
second terme de composés dans les adverbes ~vocvn ~VTOC, OtVTL, etc. : dérivé de cXVT- avec suIT. inanimé -ocp,
(tardif), crétois LVctVn, à:n&vctVTL, XOCT&vctVTL. ou composé de cXVT- et rac. de cipocplaxCt), cr. 8IX!,-ocp.
Dérive~ : ŒV'rioÇ • en face, opposé à '. avec les adverbes
Œ-I,lrx, civnov mais 1Hilel 7 p. 64, cXvTLIX dVIXL en parlant aVTa.Ta.s : • ot.age , (crétois), cf. sous cXâw.
d'un dieu «aider, favoriser»; ces mots sont propres aux
poètes depuis Hom. et à la prose ionienne; la prose attique
aVTTfpLs, -LIloç : f. «étai. (E., X., heUén.). Diminutif
n'emploie que è_v't"~oç (depuis Hom. jusqu'au grec le
cXVTTjpL8LOV (hellén.); on a aussi ciVTl)pLOÇ' ~!,-wv XIXL
plus tardif); ce mot Ii!!,ure comme premier terme dans
des composés tardifs, déjà Pl. &vOCVTLOÀOy&W, etc. ; le subsL
xctv<ùv 0 npoaxELlLevOt; -rn 6Upq: (Hsch.) • montant. d'un
métier, barre d'une porte., cf. 7tIXyLOÇ à côté de 7tOCyLÇ,
MLO~ déSigne l'ensouple du tisserand. De OtVTLoç est
l'c:,ILLOt; à côté de l'W!'-Lt;.
dérivé !XnLCiIlE; f. pl. «amygdales» (mM.).
Et.: Dérivé inverse de OtvT-&pdllw avec allongement.
Verbes dénominatifs : OtV'rLIXCù terme épique (presque
de l'initiale du second terme de composé; on a, au lieu
uniquement attesté chez Hom. avec les formes à distension
de -7)p&:tll-, -r,pL3- d'après le suffixe -t8- : cf. tyXÀl~
MLlilXv, ctv-rLOW, etc.) «rencontrer, affronter, aller au
de tyXÀLVW, t!'-7t1.ç de &fL7tlvCù, et même èyxpl.ç (cf. s.u.).
devant de, recevoir, accepter •. L'aoriste cXv-.t«aoc et le V. 5trllmberg, Worllltudien 14 sqq., Szemerényi, Syncope,
fut. ciV'l'r.Œ~w avec ct bref répondent à un présent OtVTLcX1;:Cù,
143.
rythmiquement exclu du vers épique mais attesté chez
Hdt. et. en poésie au sens de «rencontrer, supplier >.
'Am60fLOCL • rencontrer, résister à . (Hdt., lEscb.) et &VTllO'TtS : seulement dans l'expression Xct't" &VT1jCJ'>LV
aurtout ivccvnoOILIXL (ion.-att.), avec des dériv~s en -wILoc, « en face. (Od. 20,387 hapax).
"fI)(!Lç; Et.: Composé issu de &V't'l)V ta't"lXa6ocL. Premier terme
à:VT1j- (il n'est. donc pas indispensable de poser une forme
3) Enfin il a été constitué sur ciVT- un thème en Il dans ancienne du composé *~VTL-CJ'>LÇ). Comme second terme,
MvrrJç • montant. escarpé. (ion.-alt.), t7tIXVT1jÇ, id.
radie. -aT- de LCJ'>OCa6ctL au vocalisme zéro, avec suffixe
(Th. 7,79 hapax), XIXTIXVT1jt; • qui descend, incliné., t~~ç
-L-, cf. ~~ocaTtÇ de *~~-ocv-CJ'>-tÇ, cf. 5chwyzer, IF 30,
.nors de danger. terme médical (Hp., Pl.) : on part du
1912, 434 sqq., Bechtel, Lexilogu8 s.u.
IIDS de • détourné de, libéré de» cC. ~VT1jç youaou (Hp.
Morb. 1,14); npoa:i:vT1jç • escarpé, rude, hostile» (ion.-
aU.) sur l'origine du thème en Il, 5chwyzer, Gr. Gr. 2,441, avri, voir ll.YToc.
Itvoir.El.
'Av-rl subsiste en grec moderne comme préposition avrucpu : «droit en face de, contre " à cOté d'un gén.
et comme préverbe. Noter aussi à:Tta.Y'r(;) • rencont.rer, (Il. 8,301), d'un datif (Il. 5,13u); aùvel'l.)tl • tout
répondre '. droit., etc., souvent suivi d'une préposition; enfin
Bt.: Un thème civ~- 5'observe dans une forme d'ace. «tout à fait, franchement" etc. Terme propre à Homère
_, cr. got. and(aJ, etc.; dans une forme de locatif où l'u est long. En outre les composés en attique cXmwnxpu
93-
(avec l'altération phonét. cbtolVTflOMU, IG II", 1672, '25) creux, ce qui justifierait l'étymologie &Vti-"rOILOt;;. cf.
• en face de • et XOCTOCV't'~XpU chez Hom. et e~ aU. (~l'yec &v«tt(.Lv(o). Hsch. donne d'autre part &vr6ILOut;;' crxô).07tolt;;
KIX'I'OCV't'poxu IG Il' 1668, 88) • tout droit, en face d!!., !ltc: :E~xe:Ào'. le terme admettant. également. l'étymologie par
Avec un s adverbial on a en attique œ~p\)<;, avec finale &voc-TÉ(.LVlù. Le même terme aurait pris des significations
brève comme l'indique l'accent (cf. Vendryes, Accentuation techIÙques diverses. La traduction de œV"rOlLot;; dana la
grecque, § 100) : • tout droit, ouvertement, tout de suite, table d'Héraclée par palissade ne semble pas probable.
en face de » (ce dernier sens plus tardif). Le rapprochement de &vT6(.Louç· axÔÀ07tClt; avec lat.
Les grammairiens anciens :listinguent en\.re &Vt'LXpU antemna (v. Blumenthal, Hesychstudien 16) est à écarter.
=éç èVCXVTf.CXÇ et &V't'tl~P\)Ç = qlocvep(j)ç, 8~pp~o1JV, mais
l1v'l'IXpU a les deux sens chez Hom.
El.: Composés dont le premier terme est &V't'~-. Pour àVTpOV : n . • caverne, antre. (Od. 9,216, pour la
le second terme, deux étymologies ont été proposées : caverne du Cyclope), etc., en poésie surtout.
1) On a rapproché la famille de Y.Épocç, xcipli, etc.; Dérivés: à.vTpw!hlÇ • riche en cavernes. (X., Arist., elc.),
2) On a évoqué XPOUlù (Kretschmer, GI. 4, 356). Aucune cX.npoci:oç • qui habite dans des cavernes. (E. (r. 13 hapax),
ne se laisse démontrer. &vTPLci8e:ç • habitantes de cavernes. (AP 6,224, cité par
Phryn. PS 27), cf. pour le suIT. Xp'l]VI&Oe:Ç, ope:antiilc;;
cXv'rp'l][ç, -[80c; f. «habitante de cavernes. (Antip. Sid.)
aVTXos : m. «fond du bateau, fond de cale. (Hom.), avec un suffixe de féminin analogique de formes comme
mais désigne proprement l'eau de la sentine (ion.-att.) et ~!XaIÀl)f.ç issu de ~OI:OIÀe:UÇ (Chantraine, Formation 34S-
donne lieu à diverses métaphorl;s, cf. lEsch. Sept 796 346). Adv. œVTpo6E: (Pi).
ocv'I'ÀO\l o~xe:aO!XI • faire eau.; d'où. 11ot. (PL) ; au figuré Rares composés tous tardifs : cX.np08t!XITOÇ, -e:~o~ç,
1 tas de blé non encore vanné» (Alex.); Pollux cite le -ql\)~Ç, -xocp~C;.
neutre 11.\1,),0\1 déjà attesté en mycénien comme nom de Et.: Probablement identique à l'arm. ayr • caverne.
récipient (Chadwick-I3aumbach 173, cf. Chadwick, Mycenae (Pisani, KZ 68,161) sqq., mais le lat. antrum est, bien
Tablel.9 II, Ill). Mais il n'y a rien à tirer de atereetejo. entendu, un emprunt poétique et littéraire au grec.
Dérivés: tX\I'rÀLOI: • sentine, eau de la cale., etc. (S., Ar.), Rapprochement avec la rac. jndo-eur. de &ve:fiO;, skr.
dans les papyrus «réservoir •. anili, etc., au sens de • lieu d'où sortent des émanations "
Verbe déllominatif : tX\I'rÀtlù • vider l'eau de la cale., repris par Schwyzer (Mél. Boisacq 2, 234, n. l, KZ 68,
d'où «vider de l'eau» (ion.-aU.), avec des emplois figurés 222, Gr. Gr. 1, 532).
à propos du malheur dont on • épuise» les épreuves, cf.
lEsch. Pro 375, E. Hipp. 898. Nombreux composés à
préverbes : &\1-, tX1t-, 01-, da-, è\l-, È~ - (assez fréquent, a.VTUS. -yo:;; : f. • bordure d'un cercle., nOLamrneu}
et parfois avec double prév. \>1te:ÇOCVTÀÉlù, etc.), È1t- "puiser d'un bouclier rond (Il.), plus souvent • rampe. de la
pour verser., XOI:'r-, fiE:'r-, (jUV-. caisse du char (Hom., trag., Pl. Tht. 207 a), cf. Delebecque,
Noms d'aclion : 11.1I');lJaLç «fait d'arroser ou de vider., Che1Jal, 177 sq. ; plus tard exprime la notion de cercle en
aussi avec z~-, elc. (tardif), a.v'I'À'l]afi6ç (hapax, Pap. FIor. général, notamment l'orbite des planètes, etc.
16); œv'r):r,p.:x (tardif) sert en fait de nom d'instrument. Et.: Composé comparable à œtJ.7ru~ (voir s.u.), de tXVOI:-
DériYl's a'"cc sufTixe de nom d'agent: tXVTÀ'l]TIJP désigne et d'un nom racine *..0;, cf. Te:TUxe:LV, TtUXlù ; même
un instrument, cuiller à pot chez Alh. 10,424 a; mais le formation dans XOCTOI:LTU!;, V. s.U.
fém. à.\I't"),~'I'pIOl: est le nom d'une prêtresse (Sch. Luc.
D. Deor. '2,1); d'où tXnÀ'l]-djplOC; (tardif); doublet de àvü ...., : rares formes athématiques (Od. 5,243, Théoc.
avû,1j7l]p : cill";1),~Ç (pap.); d'où tXV'rI,'l]'t'lx6C; • propre à 2,91; 7,10); &Wlù (Hom., ion.-att.), mais la prose attique
irriguer» (pap.). préfère, avec un suffixe -T(o) marquant l'achèvement, tXWTW
Composé singulier ci:1I'ÀL!XII'r)''l].i;p «écope, seau. (Mén. qui comporte l'aspiration t\tymologique ; sur cX:vu- qui est
269) p.-ê. une création comique. en réalité un thème de présent a été constituée une conju-
"An),o; apparalL dans les premiers exemples littéraires gaison avec cX:waw, i]vuaOl:, -IjvuaficcL, 7)vux<x (cf. d'ailleurs
comme un terme maritime relatif à la sentine et à l'écope, les dérivés et les composés). Il existe en revanche une
mais les exemples mycéniens montrent que le sens estgénéraJ. forme latérale &vw de *&vFw (Hom., Hdt., poètes, cf. chez
Et.: On est souvent parti de *OCfi-OÀO; (Solmsen, Hsch. xClacive:lC;' tXV0e:LC; AcixWVE:C; = XOC6cl:Ve:LÇ). Sens :
Bei/rage 189, etc.) ce qui permet de rapprocher lat. «achever, aller au bout de la route, mener à son terme,
sentina, lit. spmiu «puiser» el d'autre part grec cX:ficiofiOCL réaliser.; donne lieu à divers hellénismes où le verbe
(mais cr. s.v.). exprime l'idée de hâte, etc., notamment au participe, cf.
*ocfL-6i,oç aurait subi une dissimilation d'aspiration Ar. Nu. 181 œvo~y' œvoty' œwooeç.
et une assimilation de fi à v d'où *&V-TÀOÇ, puis par psilose Les préverbes les plus souvent atlestés sont : om-
&v-rÀo, le mot devant être ionien. É. Benveniste, BSL 50, (Od. 7,326), lh- (Od., ion.-att.), !~- (Il., ion.-att.), rn-
1954, 39 préfère évoquer le verbe hittite fJan- «puiser de (Hés. Boucl., S.), XOCT- (ion.-att.), npo-, (jUV-.
l'eau •. Le témoignage du mycéIÙen atara est en sa fa'veur, Dérivés nominaux tous constitués sur le thème de
la graphie a- (et non a 2 ) excluant une aspiration initiale. présent cX.vu- ou tXVU- : &vuo~ç • accomplissement. (Hom.,
Mais un suffixe -'t"Àoç serait exceptionnel: il repose géné- Thgn., Plu.), cX:walfioc; • efficace. (X., Pl., etc.).
ralement sur une dissimilation àe -E'Àoç. Un anthroponyme Anuto = "AWTOÇ atteste p.-ê. le
radical de ,xvufil en mycén. (Chadwick-Baumbach 174).
aYTojJ-os : • chemin dans la campagne. (Tables Cf. en attique "AVUTOÇ; et mieux a.numeno (P'!: oin 389),
d'Héraclée 1,12, elc.); il s'agit peut-être d'un cherIÙn qui doit avoir une aspirtie = a.WILE:V04
Q.vÜJ."
Divers dérivés comportent. un sigma inorganique : Nom de qualité : cX.!;l« • valeur, mérite. (ion.-aU.),
I1wcriJ.1X (tardif) ; œwa-roç «qui peut.êt.re accompli. (ion.- de *~'-14 selon Frisk, Eranoll 43, 1945, 220.
alt., etc.), avec le composé p.-ê. plus ancien civfJwa't'Oç En composition il existe un adj. cX.v«Ç,oç (ion.-att.),
(avec une var. livfJw't'OÇ, mais la forme avec sigma est avec p.-ê. un nom abstrait ciVIX!;l« (Pl. PTt. 356 a).
déjà homérique); d'où ciwCJTtx6ç et ciwnx6ç «eiTectif, 'A!;to- figure dans une cinquantaine de composés
efficace» (JI: , Arist., etc.); cX.vu-riJç t.rad. du lat. exa::lor comme premier terme avec le sens. qui vaut la peine de ••
(Just. Nov. 163). Enfin f)wa-rpov «quatrième estomac Cet emploi n'est pas homérique et. il est plus fréquent
des ruminants, caillette. (Ar., Arist.) doit être considéré en prose qu'en poésie. Ex. : Ii!;,oôu,,'t'OC; (X.), -EpyOÇ
comme un nom d'instrument en -"t'pov construit sur le (X.), -!;l)ÀOC; (tardif), -6lXufLOta"t'Oç (X.), -6élX't'Oç (Hdt., X.)
tbème ciwa- dl! ciW6l, avec allongement de l'initiale. avec de rares doublets tardifs: ci!;t66Eoç, ~(6Eoc;, 1i!;,6tw-
Un composé: ciwaLEpyoç «efficace» (Théoc. 28,14). poç, ci~,66pl)voe; (E.); -XOW61\l1)"t'oç (Pl.), -x"tl)"t'oç (X.),
Sur le thème ci\/- (de {ivCll) ~I)!\ dérivés: &)17) «achève- -Àoyoc; (ion.-att.), -!J.Ct6i)ç (X.), -fl4XoÇ (Hdt.., Th.),
ment. (Alcm., lEsch., CaIL), ~vÉ:C;' où 't1:uotl1)a6!Jtt'O'J -!LtGOe; (lEsch.), -!Lur1)C; et -!LLO"lj"t'OC; (tardifs), -vi:xoç
(Hsch.). (Hdt., X.), -mu6i)ç (E.), -ma-roc; (PL, X.), -TtpErdjç. (X.),
Et.: Le présent ~I-l' répond à skr. sanOti • gagr.~r • ; -axEm"Oç (X.), -aTtOualXa"t'Oi; (X.), -a"t'p±nrrOi; (X.),
cf. aussi hilt. .~anl1-zi «il recherche », etc. -auÀoç «qui peut être saisi» (Élis, Schwyzer 418), -'t"LI-l0Ç
Thème • sQ-nu; racine 'sen-, cf. Schulze, QE 158, (X.), -rpLJ..T)'t'Oç (X.), ci!;t6Xpe:wç (ion.-att.) et -Xpe:oç
Sehwvze;r, Gr. Gr. 1,696 pour d'autres rapprochements (Hdt.) avec c!>ql~~ second terme du composé le substantif
et voir s.v.v. MecrLepyaç, ~TIJç· X{)fOÇ, le sens ~~ '. important, considérable. (fréquent en
ion.-atL).
'l.vwya.: vieux parfait épique, impér. avwxOL. Au Verbe dénominatif factitif en -6w : ci~L6w, -60I-lOtL
prétcrit on a une forme a.vwyov qui est également « juger digne de, agréer» (ion.-att.), d'où ci~lwiJ.ex • estime,
attestée en chypriote (ICS, 217,2). Mais les aèdes ioniens (ijgnit~ » et p1w> rarement «décision, exigence, demande»
prenant cette forme comme imparfait ont créé un présent (im)..-att.), d'où «axiome» à partir d'Aristote avec les
àvwyCù, surtout dans la formule bt-O"t'pU~L XlXt civwy&:'. dél'i.v~; aU,ssi le diminutif ci~tw~(hLOV (Arr.) et l'adj.
Ent1n il a été créé également un pl.-q.-pf. 7)vwy&:ex, T)VwyeL ; -iiL~fLOtnl'~ -~ qui est élevé en dignité» ou «a un air
dans la vulgate homo le présent &vwyeL se trouve en digne '" .• qui concerne une requête» ou • un axiome»
concurrence avec le pL a.vwye et le pl.-que-pL ciVWYEL, (hellén. et 'tardif) ; enfin ci~Lwcr,ç «fait de juger digne.,
avec le prétérit a.vwye:. Le subj. civwY1) , l'optatif ciVWYOL, • dignité., «demande fondée sur le mérite» (Th. 1,37),
peuvent à la rigueur être attribués au pL, mais l'in!. • maxime, sens d'un mot»; terme d'Hdt., Th. (12 ex.),
àvwyql.E:V et l'imp. &vwyÉ"t"w sont des présents. Enfin il a du grec tardif.
été conslitue seeonduil"ement un fut. civwçw (Od. 16,404), Le verbe c:.~Law a un doublet ci/;tcXW en lesbien (Bechtel,
un aor. ,xVWç(f. (Il. 1;:',~~5. Od. 10,531). Après Hom. le terme Gr. Dial. 1,87); influence de "t'LfLcXW ?
se retrouve chez Hdt., les trag., etc. Sens : «ordonner ». Le grec moderne a conservé a.~LOÇ. à:~Lw, à:~lw~ex
Vieux terme achéen, cf. Ruij~h, Élément achéen 128-130. «dignité », ci~LwfLOtTtXa<; «officier », etc., et de nombreux
Rares formations nominales : &vwyfj (A.R.; Argos, composés.
Philol. 76,6), &VW/;LC; (Hsch.). El.: Rapproch.é avec raison du verbe liyw au sens de
Et.: Préverbe livex et thème de pL wy- que l'on rapproch~, « peser », cf. lat. agina, exagium. Il faut partir de *&:x-
de~ «il dit (de 'ëgl) et avec un vocalisme a bref lal. aio,
,l~O,": Faut-il poser un nom d'action *cix-nç = a~l.ç ?
adagio, arm. ar-ac «proverbe », PX(ls. asem «je dis.» avec.
un s secondaire de L-e. k. Voir Pokorny 290.
~CIlV, -ovoç : m. «axe d'une roue. (Hom., ion.-
n~~v"'l : L «hache», chez Hom. «hache de combat., attique) ; divers emplois en ion.-att. au sens d'axe: canon
(Il.13,61~; 15,711. cf. Hdt. 7,64) glosé par Hsch. 8La"t"0~oç du mors, tablettes des lois à Athènes montées sur un axe,
ntMxIlÇ « hache à d"ux tranchants»; «hache pour fendre axe du monde, etc. Le mycénien a le nom. pl. akosone
du bois. (X., N.T.). èl~ove:<; «des essieux» (Chadwick-Baumback 174).
Diminutifs : &/;LVc1:pLOV et &1;LVl8LOV (J.). Composés, Diminutifs: à.1;6vLOV, -L~K()" (hellénistiques) ; 7texpex~ôvLOV
rares et tardifs : "&1;LVOXP,xTIJfL<X «manche d'une hache », (Ar. Gren. 819) fai.t difficulté, voir Taillardat, Images
Œ~LVOrrt;~,,".-oç, OCÇLVWpUÇ . acisculu8, ligô (Gloss.). d'Aristophane, § 510. Adj. ci~6vLOÇ «relatif à l'axe»
E/.: Ou rapproche lat. ascia (1) et des mots germaniques (AP J. Composé : cXfLex~Ot, voir sous cXiJ.IX.
comme gol. aqizi qui traduit ci1;tv7). La métathèse des Et.: Vieux terme technique qui se retrouve avec des
consonnes qu'il faut supposer n'est pas invraisemblable suffixes diiTérents dans diverses langues indo-eur. : suffixe
dans un terme technique de ca g\lI\re. La dérivation en '-en-I-on-, cf. v.h.a. ama; suffixe '-0- dans skr. (ilc~a-,
'·inü est elle-même peu usuelle (voir Frisk s.u., Schwyzer, av. asa-; suiT. i lians lat. axis, v. pruss. assis, v. sl.
Gr. Gr. 1,465, n. 4). osE. Le thème *aks- se retrouve dans &~ex1;-ex et laL t'ila
de *aks-la. Voir Benveniste, Origines 7,24,121.
ij\Os, -ex, -ov : «qui contrebalance, équivaut à la valeur Un rapport avec liyw est possible, mais non évident.
de., cr. Il. 23,885 ~ooç Œ~LOC;; d'où. de grande valeur»
ou, au contraire «à un juste prix» (cf. Ar. Cav. 672, 895). BObOS, voir sous o~oç.
Après Homère s'est développé le sens «de valeur, qui Vl'ut,
qui mérite », souven l avec une signification morale. Le
IIOl est fréquent depuis Hom. jusqu'au grec tardif. à.O},.},.TJ5, voir sous ci)..ljç.
-95-
&op: Il. «épée. dam une quinzaine d'expressions tA:rœÀ&o subsist.é en grec moderne.
formulaires de l'Il. et. de l'Od. (Od. 11,222, lire &op.x y' et Et.: Pas d'étymologie. Pour le suftlxe,et.AjlÙ.&oi
comprendre «des épées .). Dans l'épopée tardive dit d'un œTatÀ~. ete.
trident (CaU. Del. 31), de la come du rhinocéros (Opp.
C. 2,553), v. Trilmpy, Fachau.dTÜcke 60 sqq.
41ra.V,.QW, voir 4vw..
En composition, xpuarXe.>p (employé également comme
anthroponyme) et XpuO'tiopo~ sont at.testés Il. 5,509,
15,256, H. Ap. 123, Hés. Trav. 171, Pi. P. 5,104, comme
épithète d'Apollon; dit aussi de Déméter, H. Dem. 4,
d'Artémis (Oracl. ap. Hdt. 8,17), d'Orpbée (Pi. fr. 139). 41ra.pyW.: f. nom d'une plantê dont les feuilles le
On s'est demandé si la traduction «au glaive d'or. tratnent à terre (Thphr. HP 1,8,3). identifiée avec Crepis
convenait également à tous ces personnages. Columnae par LS.J en raison de ses feuilles blanchAtres ('1.
El.: L'étymologie qui rattache &op à «dpe.>, &c.>PTO, etc., Et.: R. Strômberg, Gr. Worlsludien 30, pense que le
en tant qu'objet suspendu (par un baudrier) aiderait mot signifie «blanc brillant " cr. œpyefLov. cipyE~VTj.
Il mieux accepter les sens divers de xpuaœwp, etc.; Pourrait être aussi «plante qui efJace les taches blanches
vocalisme 0 ou vocal. zéro éolien. Le mot n'a rien à faire sur les yeux 1 ('1). Rien de clair.
avec mycén. wao.
à,1ra.pLYTj : f. nom de plante, notamment du gratteron,
ciopov: fLOXMv, 1N).(;)vœ, 6upwp6v Kunp~o~ (Hsch.). Galium aparine (Thphr., etc.).
Le mot est-il confirmé par le n. pro mycénien aworo? Dérivé : ci1tCLp;;v1j~ de l'aparine (Nic.).
El.: On pose • sm-woro., composé de • sm- (cf. ct~, Et.: Pas d'étymologie.
4J.t«, etc.) et -woros;· cf. v. sI. za-voril • verro~ •. Formes
verbales, V. sI. za-vrlti «fermer., lit. lIu-virii «fermer., iL1I'a.s. voir :rcic;.
Ikr. aJli-urndli «fermer., cf. Schulze, Kl. Schr. 672, Bechtel,
Gr. Dial. 1,445. Pour lat. operio, dont l'étymologie est
discutée, voir Ernout-Meillet S.U. à.'rra.TTJ : f. «tromperie., plus rarement c ruse, arti-
fice • ; le terme s'emploie de façon très souple, cf. W. Luther,
Wahrheil und LUge, 97-100 (Hom., ion.-att.., grec tardif).
clopni. ciopTi)p, voir cidpe.>. Personnifiée (Hés. Th. 224). Sens hellénistique: «illusion»
d'où. passe-temps, plaisir. (L. Robert, llellenica 11-12,
lioaaÉw : «aider, porter secours., employé seulement 5-15). Composé !~Ql:7rrXTIj. ;
à l'aor. cXoO'o-YjO'GU (Mosch. 4,110), mais le substantif Dérivés; ŒnrxTIjÀ6c; «trompeur» (Hom., ion.-att.), avec
iloa<Tlj-rljp «chargé de secourir. est bien attesté chez le doublet. métrique I1nocTi)).~oc; (Od. 14,127, 157 et 288,
Hom. (Il. 15,254,735; 22,333, Od. 4,165, etc.) et se trouve Nonn.); I1nocncilv, -~voç m . • trompeur» (Hp., Démocr.,
chez A.R. On a en outre les gloses d'Hsch. oO'O"lj-rijpa: . Pl., X.) est d'un type morphologique rare en ion.-atL,
~'lJe"v et tOO'IT1lT'Î'JP' hLxoupo<;, TL/LWp"Ç, «VTt TOi) mais cf. ÀUfUcilv, bpYEcilv; œ7r!XTUMOC douteux chez Cere.
iloa<TljT'Î)p (cf. E. Fraenkel, KZ 42,128 sqq.). fr. 39 serait un diminutif plus ou moins artificiel de cinrXTr)
Voir en outre Lejeune, Minos 6, 1958-1960, 95. On d'après E;ccncc-ruMw (M. Leumann, GI, 32, 1953, 219 n. 3).
s'explique mal par quel hasard le verbe œoO'O'Éw n'est pas Verbes dénominatifs: I1noc't'.xw (Hom., ion.-at.t.) mais
attesté avant Mosch. Du point de vue grec le groupe se à part.ir d'Hdt., et de la prose att. on emploie surtout
flouve p.-ê. en rapport avec dLo~o<;, etc., cf. sous o~oç. !~ocnCl't'!Xw (parfois combiné avec un second prév., cf.
El.: •AoO'O'éw peut être un déverbatif, ou un dénominatif ùnEpe~ccncc't'rXw); autres formes à préverbes comme 8~ct-,
de *&00"0"0';. On pose 's":- (cf. e'[ç, ŒfLa:) et 'sok "'-yos dont nctp-, auv-. Le N.T. a le composé cppEVlXnocTIXw d'où <PPEVOC-
on rapproche lat. socius et en grec lmrXwv et hÉTIj<; (cf. nctT7)TIj;. Dérivés nominaux peu usuels: cXn!XTIjO'tC; (LXX,
sous brO/La:~). Phld.), l1n;rX't"IJfLCC (Gorg., lEn. Tact., A.P.); œ7tcxTljfLwv
se lit dans un Orac. ap. Zos.; cimx't"IJT'Î'J<; est un terme oe
a.11'a.ÀOS. -7), -6v ; • tendre, délicat, mou» (Hom., ion.- gloss.; mais cXncxTIjTLx6~ «apte à tromper» se lit chez
attique, etc.) se dit d'abord du corps humain, de la chair, Pl. et Arist. - ' A7tCCTIXW a deux doublets occasionnels :
parfois d'un fruit. Rare' au figuré, mais déjà cX:na:Àèlv œmxTEuw (Xénoph. 10 Diehl, en fin de vers), et t~ccncx-ruMw
yWiO"Cl~ (Od. 14,465). (Ar.) qui compor!e une valeur plaisante et diminutive,
Dérivés rares: cX:1tCLÀ!« «douceur [de l'air)- (Gp. 1,8,2) ; cf. la série familière de [3PUMW, [38u/.Àw, 8EPfLUMW, et
iIW.!cxç, -ou m. «cochon de lait 1 (D.L. 8,20) ; amxÀLOv . ci -dessus le substantif cXnci.TUMet.
~iM', 8e:1.<pIb.~ov (Hsch., texte douteux); cX:1t«À6TIj~, -Tr)TO~, Le grec moderne a conservé cinliTIj, cinocTw.
r.• délicatesse, mollesse. (Pl., X.). Ei.: Inconnue: 1) Kuiper, GI. 21,283 évoquant lJnEpo-
Verbe dénominatif rare de sens factitif cX:mxÀuve.> «atten- mU.;; pose un thème *dLnccp, *dt7rVO~ qui lui permettrait de
drir, assouplir. (X., Hp.), d'où cX:mv.ua/L6ç (Hp.) et partir de *otn-v-Tii.; 2) Moorhouse, Cl. Qu. 35, 1941,
œJ.uvT'Î)ç • tanneur, corroyeur. (Zonaras). 96-98 voit dan; &.-n.xTr) un composé aveç alpha privatif
Composés, où le sens physique du terme est souvent. sur notnw, n6VToç «région sans cbemin, erreur.; 3) On
sensible ; cX7tciÀo6p~1; (E.) ; -7tÀ6xcxfLO<; (des tentacules de pourrait penser à couper en &;n;-IX't"IJ sans que le second
la seiche 1 Philox.); -nou<;; -O'ccpxoç (Hp.); -aUyxp~TOÇ terme puisse êt.re identifié à ~Tr) dont l'alpha est long,
1000b.); -acii/LocTo<; (Ar. (r. 54 D.); -TpE<pT,; (Il. 21,363 à encore que les deux termes soient rapprochés r: .. lEsch.,
propos d'un porc gras); -<ppwv (AP); -Xpooç (Hés. Tr. Suppl. Ill. Faudrait-il poser tX7t-ocTii à côté de «F-otTii T
1i19. poètes). Voir sous ~. Mais que serait le second t.erme ,
96
, A1I'UTOUpUI.: n. pl. • J\~;ies., fête ionienne et 1 menaces» (Hom., ion.-atti$lue). Dérivation inverse de
attique au cours de laquelle les ooU>t-v::ea'-9' membres étaient ci.ml.Àéw; il semble moiO$ pl'Qbable que œml.Àéf.\l soit un
inscrits dans les phratries (H4k-.. ieo.·att.). 'Â1tcx-roup(cx dénominatif de .x1te:LÀ-Ij.
!. est une épithète d'Aphrodite, à, Trél'.ène (Paus.), de 'Am:LÀ61 et œmLÀ-Ij subsistent en grec moderne.
molme 'A1tctTOUPL!i<;, -!i80ç à Phanagoria, ' A1tcx-roup1j à El.: Inconnue. La diphtongue -e:L- doit résulter d'un
PanUcapée (~~rivation inverse); 'A1tŒ-rou~o'll désigne un traitement phonétique ('ln? J. L'.x- initial est-il une
SlIRctuaire d'Aphrodite à Phanagoria. Enfin le mot a prothèse '1 Ou faut-il couper .x1t-e:LÀt;f.\I '1 Hypothèses et.
fourni dans diverses. cités. i'Hliennes un dérivé qui désigne bibliographie chez Frisk s.u. Il faut partir en tout cas du
un mois répondant à l'attique Pyanepsion : ' A7tOCTOUpe~'II, sens d'. engagement, affirmation vigoureuse., etc.
-(;)voç à Cyzique et OIbia, 'A1tcx-roupLcdv à Délcs, etc.,
'AltlXTOptcdv à Amorgos. cl.1I'ElP(cn.O~, œmpeL(nOC; : • infini, immense, innom-
Et.: On, s'accorde à partir d'un ct copulatif (psilose brable., employé au sg. et au pl. (Homère, alex., S. Aj.
ionienne 1) et du thème de 1tocTi)p. On pose un ionien 928) : les deux formes comportent un allongement méLrique
*lilt~:roupoç dont ci:ltŒ-roUpLCX serait dérivé, et on tire ce dont la place varie suivant la situation du mot dans le vèrs.
thème de *à1tCXTOpF6C; = Oj.c.01t,xTOOp «du même père ». Doublet .x1tdpLTOC;, épithète de 7t6'11-roç (Od. 10,195,
Pour rendre compte du digamma on rapproche skr. Hés. Th. 109) parfois employé avec d'autres termes dans
pil[uya- «oncle paternel., lat. patruus, etc. la poésie tardive.
El.: On admet que œm~péatoç est tiré avec un suffixe
-LOC; de *&-1tEp-eTOC; qui serait un adjectif verbal «non
Q.1Ta.cpLvlOV : AOCXOOVEÇ xâ:p801tov ÀL6('II1j'll Ev fl tfdvouaLv,
attesté. avec cx privatif de m(poo (voir Bechtel, Lexilogus
~\ +KTIlTL xocÀOÙf.lE:V (I1sch.l. Latte rapproche un lemme
s.u. et la bibliographie)., 'A1tE:LpLTOC; pourrait avoir une
probable d'Hsch. Ci.cpL'IILâ:~e:L, dont l'explication est mal-
origine toute difTérente et signifier. dont on ne peut faire
neureuse'1lent perdue.
le tour. de ci.-mtpt-t-ro;, avec le même adj. vE'rbal *tTOC;
El.: Inconnue.
de df1.t que dans &.f.lâ:;LTOC; (Bechtel, Lexilogus, s.u.).
Enfin combinaison obscure et peu satisfaisante de
Q.1Ta.cpLO"KW: aor. ci.ltoctpELV (mais Hymne à Apoll., Schwyzer, Gr. Gr. 1,106, n. 3,.
Nonn. et Q.S. ci.mXql:ijcrcxL), le thème de présent en -(oxoo
doit être créé sur le thème d'aoriste. Sens: « tromper» en cl.1I'ÉÀÀa.L : f. pl. dans, des inscriptions Iaconiennes du
usant de ruse, ct. W. Luther, Wahrheil und Lüge 101-103. 1er siècle av., èv TlXtC; f1.i:Yâ:ÀOCtC; ci.7ttÀÀIXtc;, cf. la glose
Formes à préverbes: i;- qui exprime l'idée de «complète- d'Hsch., OC7tÉ:ÀÀIXL . <TY)xoL, èxx/'1jatIXL, ci.PXOC4le:aLcxL. Bien
ment., et 'l'totpct- qui souligne la nuance de tromperie que le mot ne soit pas attesté dans des inscriptions
insidieuse. Le simple e~ ses composés ne sont attestés que archaïques et que nous ne connaissions pas sa valeur
rarement, et seulement chez Hom., Hés. et les poètes précise dans le vocabulaire politique laconien, il est
alexandri ns, certainement ancien. Dérivés : 'A1te:ÀÀIXLOC; nom de mois
EL: Peut-ètl'e apparenté à .x1tOcp~ÀLOC;, cf. s.u. Pas à Delphes, Épidaure, 'AltE:ÀÀIXL6>V, -61voC;, nom de mois
il'étYlRologie. à Tenos ; .x1tE:ÀÀcti:1X pl. n. sacrifice célébré lors de la réunion
d'une phratrie à Delphes (Lois des Labyades, Schwyzer
323 A); et Hsch. fournit la glose ci.lte:ÀÀ«xa.c;· lE:p61v
lî1tUtPoc; : I!7tO~, -ro op'Je:ov (Hsch.). Nom de la huppe xOtvf.\lVOUC;, cf. Solmsen, Beitriigc 19. Verbe dénominatif
reposant sur une onomatopée qui se combine avec le .xlteÀÀri~oo, laconien pour èXKÀ7)atri~oo (Plu., Hsch.).
sutllxe de noms d'animaux -cxtpoç. Et.: On a l'habitude avec SOlmsen, 1. C., de poser '(1
(de ho, ce qui est très rare), et 'pel- que l'on rapproche
de pello: cX'l'téÀÀlXt signifierait « le fait de pousser dedans •.
Q.'II'ac!>ouÀ(aTWP : a,lXcpuÀ~yOC; A~ {Hsch.). Obscur
Autre hypothèse qui ne vaut pas mieux de Lagercrantz,
, el probablement cor~ompu. Latte pose : « ~-u;'La-.oop
Mélanges Boisacq 2,57.
euro u.!. à;n:- ». 'AtpuÀlaToop pourrait signifier • filtre ", cf.
~llÀ(~El.v. Mais ce sens peut-il s'accoraer avec l'explica-
tion ~œ<pUÀLVO; «carotte. 1 ii1l'EÀos : «blessure. (CalI. (r. 660).
Et.: Les Anciens rapprochaient le mot de 1tE:À&:~,tv
(cf. Pfeiffer). Les modernes ont cherché à retrouver lin
Q.tI'lLÀÉOO : • se faire fort de., d'où exceptionnellement Gi- privatif et un nom de la peau, cf. èpUaL-ltéÀIX<;, 7tÉ:ÀAJX.,
<promettre. (Il. 23,863, cf. 872) ou «se vanter de. (Il. la t. pellis.
8,150, Od. 8,383) ; le sens habitueli.~~ «menacer. (Hom.,
ion., alt.), avec quelques formes à. préverbe : 8lCX-, à,1T-EPa.W, voir è1;-e:ptXf.\I.
m- (Hom., ion.-atL), xoc-'-, tllt-. Dérivés : cXlti:LÀ'I')~
.menaceur, bravache» (Il. 7,96, alexandrins) avec le
fém. àm:tÀ~"re:4l:X (1'<onn,) et l'adj. ti1tE:LÀ~pLot; (Hdt.);
en outre ci.1te:LÀ'I')-rl]c; (tardif), mais l'adj. cXTtELÀ1jTLX6C;
• menaçant • se lit chez Pl. et X.
Noms d'action : ci.m;tÀ'I')aL; (Phld.); pl. œmLÀ-IjfLCXToc
(S. OC 660); surtout OC7tE:LÀ1), principalement au plurit.1 4'1r11V11 : voiture à quatre roues généralement attelée
l'Wltardises» (Il. 20:~~: cf. pour le mouvement, mais de inules (Hom., poètes) ; équivaut à OCf.la.1;1X (cf. Il. 24,266
,DOI1 pour le sens du mot 13,219); mais sens habituel et 324), mais le mot n'appart.4flnt pas en principe au
97- à.vo
vocabulaire de la prose. On serait tenté de rattacher à œrrlJVI) dérivé Œ1tÀO~. La forme ŒltMç (cf. Brugmann, IF 38,
mycén. g. pl. apenewo d'un *&7t'l)V&UÇ, bête de trait pour 128 sqq.) n'est attestée que An. Oz. 2,231.
voiture à quatre roues (Pylos Sb 1315) cl. Lejeune, Dérivés : œltÀolc;, -(80c;, f. épithète d'un manteau
M~moires 335 ; en ce cas l'êta de la seconde syllabe serait (opposé à XÀCXtVCX 8LltÀ'ij) que l'on portait sans le plier
grec commun. La glose d'Usch.1tf)vit. . &rrlJv'!) s'expliquerait (Il. 24,230, Od. 24,276), avec le diminutif <Àot8LOV
par une apocope de l'initiale, cf. R. StrOmberg, Gr. (pap.) ; adj. cX1tÀoLx6ç «simple, naturel. (hellén.et tardif) ;
Wortstudien 45 ; ou bien une f=lute de la tradition '1 nom abstrait Œltl..6T1)C; «simplicité., d'où • franchise.
Et.: Pas d'étymologie établie pour ce terme technique, (Pl., X., hellén.), rarement. générosité. (N.T.), avec le
voir Frisk s.v. L'hypotLcse de Banaleanu, Rev. Et. Indo- doublet Œ~ÀO/JU\l1J (LXX).
Bur. 3, 1943, 141, qui y verrait un terme égéen, n'est pas Verbes dénominatifs cX1tÀoU:OILCXL «agir avec simplicité.
invraisemblable en raison de l'existence du doublet (X., grec tardif), cX1tÀ6(J) • étendre, étaler. (grec tardif),
purement grec &(Lit.çit. et de la finale -l)VI). d'où <À(J)O"LC;, &1tÀ(J)(J.cx, &1tÀ(J)TLX6,;.
On remarque en outre le doublet thessalien xit.1tocviX Composés tardifs et très rares cXltÀott8i)ç, -6pL~, -ltit.61Jç,
(voir s.v.). -axi)(L(J)V, -TO(Lé(J).
Les emplois figurés de cette famille de mots, soit au
sens moral, soit au sens de • déplier, étendre., sont
U'llTJV1Js. -éç : «rude, hostile. épithète d'une personne tardifs mais se développent en grec moderne.
(11. 1,340), de 6ufL6ç, (Lü60ç (Hom.); rare en attique,
Et.: Composé que l'on rapproche immédiatement de
Jamais dans la tragédie, mais mbsiste en grec tardif
lat. simplus, simplex, et on reconnatt dans &- initial le
et moderne. Dérivé 1iTri)VE:~it. «rudesse, dureté. (Thphr.,
trait.ement de "8'{1-, ct. dé!J.Ot, dc;, et.c.
A.R., etc.) ; gloses cX7t'l)VCXtOç ct cX7t'l)\r!;,; (Hsch.).
Le second terme, qui n'est attesté chez Hom. qu'indirect.e-
Et.:. Appartient certainement à une série de composés
ment dans cXltÀotc;, est garanti déjà chez Hom. par lhltMoç,
en -7Jvi}c; : ltpêivi)c; et 1tP7)vT)ç, npo!Tl)vi)c;, O"cx<p7)vT)C; (dor. 8~1tÀ'ijv, etc. Il est donc difficile de poser comme forme
-iviJc;), voir tous ces mols. Pour le thème en 8 qui fournit
originelle 8mMc; et cX1tMC; t.ardivement. attestés, en rappro-
luecond terme Benfey pose *«VOC;, ion.-att. *ljvoç «visage "
chant. lat. duplus, simplus, gol. tweifls «doute., où se
el sler. "anas- même sens, cC. tinana- n. «bouche, visage >.
t.rouve une racine pl- qui figure dans simplex, grec ltMx(J),
Itais l'hypothèse est ruineuse.
lat.. plecto, et.c. (cf. aussi Pokorny 802 sous 3a • pel-,
Benveniste, Origines 154). C'est. l'explication de
~ÛpIl)V. voir cX1tOUpctç. Kretschmer, Gi. 12, 1923, 218 qui pense que -7tÀooç
est issu d'une étymologie populaire et d'un rapprochement
avec 1tÀ60ç, de 1tM(J) • naviguer. : -1tI.OC; serait. soit. un nom
&1rLOV : n. «poire. (Pl., etc.) une fois au sens de poirier racine, soit un dérivé d'un verbe (cf. 8l-cppoC;). L'ant.iquité
(Thphr., C. Pl. 1,15,2); distinct de &Xtp8oc; «poirier de cXltMç, 8ml..6ç pourrait. s'appuyer sur le locatif crét .
• uvage.; - ob'noç f. «poirier. (Thphr., Dsc., Gal.) et héracI. 8LltÀtL, et crétois ômÀ'!). Autres hypothèses
parfois au sens de poire; le mot a été employé par extension encore chez Brugmann, IF 38, 128 sqq., Persson, Beitriige
,our l'Euphorbia Apios, Euphorbe de Crèle à racines 750 sqq., et McKenzie dans le LSJ.
lubéreuses. Sur la confusion entre l'emploi du neutre et
celui du féminin, voir Wackernagel, Vorlesungen, 2,17.
Composé <xmoe:t8i)c; «semblable au poirier. (Thphr.). &:11"0 : préposition et préverbe, rarement employée dans
Et.: Doit être emprunt.é à la même langue qui a fourni une phrase nominale = «m:O"TL (Semon., Timocr.). Sens:
pirum et pirus. Il faut. admettre un thème' piso, l'ct initial -loin de, séparé de »dilTérent de tx « hors de. (Hom., etc.) ;
IaIldifficulté comme souvent (prothèse 'i), voir Kretschmer, au sens temporel. depuis. (ion.-at.t., mais un seul ex. chez
61.21, 1932,89; Win ter, Sludien Prolhet. Vokal. 13 Hom.) ; pour désigner l'origine, la cause, mais à la dilTérence
de lat. ab ne sert pas pour exprimer le complément d'agent.
œ1r~S. voir cx"r6. Le cas employé est le génitif-ablatif; mais en arcado-
chypriote le datif-locatif (Buck, Greek Dialects § 136).
La forme est <XrrU en arc.-chypr., éol. et. également en
œ1rÀETOS: «infini, immense- (Emp., Pd., S. et en prose mycénien, surtout comme préverbe, cf. apudoke, apedoke,
Bdt-, X., Pl., Arist., Plb.), dit de la hauteur, de l'air, du voir Vilborg, Tenlative Grammar § 53,2. La préposition
temps, d'or. cXlt6, avec l'accusatif en démotique, subsiste en grec
Et.: ct- privatif et le second terme se rapprocherait de moderne.
dMOpov/1tM6pov, si ce mot est bien bUi sur un radical •A1t6 tient une grande place en composition pour
igniftant • mesurer. ('1). exprimer l'idée d'" éloigner, écarter., cf. cXlro6cxlVf.o), cino-
6&llc.>, etc., d'où celle de «payer, rendre., dans des
éL1r~OOS, -7) -ov : contracté en attique sous la forme verbes comme cX1to8l8(J)(LL; en con-.position cXlto- comme 'tx-
4r>.oüç, -'ij, -oüv; s'oppose à 8t1tÀ60c;, a~ltÀoüç. Sens : marque l'acoutissement du procès: <Xmpya.ço!LIXI-, cX1t0c.v8p6c,),
..Impie ", qui n'est pas double, dans tous les emplois œltcxv6pcxx(Ç(J), etc.; cet aboutissement peut être une fin,
COIIcrets du mot «simple ", padois au sens moral de une cessation, cXltotÀY&(J), cX1tcxv6é(J), etc. ; enfin le sens peut
.droit, sans détour., mais celui de - simple (d'esprit), devenir privatif, négatif, «rrtxyopc:uc.> «défendre., &:rrocpéax(a)
malh est. tardif et. exceptionnel (Aris!..). L'adverbe œr.Àwc; • déplaire., ŒrrlXu8cX.c.> «refuser. et dans des formes nomi-
a 8ni par prendre la valeur de - t.out simplement., absolu- nales <X1tOXPl)fLCXTOÇ, <X7t6T~(J.OC;, cX1t60"~TOC;, etc. Dans ,!uelques
lient ", etc. 'A1tÀ6oç appartient. à l'ionien-attique et au formations nominales ci.7tO- semble exprimer la notion
pee tardif, mais est déjà supposé chez Hom. par le «une espèce de., avec nuance péjorative, ainsi dans
98
&:1t6I..L~v, cÏ1rOÀŒ'V'rLOV, cX7;61UM; p'~~,œ,cipX'll, cf. Strômberg, 'ATroÀÀwv, -c.>voç : voc. "A7toÀÀov, ace. parfois' A7t6ÀÀc.> ;
Wortsiudien 26. nom d'un des dieux principaux (Hom., etc.), mais non
Dérivés : a7;c.>6&'1 (Th., Ar., etc.) semble déjà mycén. attesté jusqu'ici en mycénien. Autres formes: 'A1téÀÀc.>v
cf. Chadwick-Baumbach 174; la variante a7to6&'1 est mal (dor., Amyclées, Crète, etc.), 'A7tttÀc.>v (Chypre), "A1tÀouv
attesLée mais semble garantie par les gl9.s~s d'Hsch. (thessalilm, Larissa, etc.). On a supposé que' A ..6ÀÀc.>v
Œ7to6ev el a7tU6ev; 1'c.> s'explique par l'analogie d'une viendrait du vocatif "~ÀÀov issu lui-même de "A1tûJ...ov
part de '"Oppc.>6EV, d'autre part de cX7tc.>'!tpc.>, cX7tc.>'!cX:rc.> par. harmonie vocalique';. Les rapports entre ces diverses
qui servent de comparatif et de superlatif à cX7tc.>6EV formes ne sont pas é.lud.4éS.
(Lejeune, Adverbes en -Oev 332). Dérivés: 'A7toÀÀc\>Vio~~ qui concerne ApoHon J (PL, etc.),
Un adjectif limoe; -lointain. se lit dans la formule également nom d'un: rn()ÏS. i\ .. Élis; 'A1tOÀÀ6>VLOV «temple
homérique (TIjÀ66ev) È~ cX1t(7)e; ylXf.o:e; (Il. 1 ,~70; 3,49; d'Apollon 1 (Th.); f. 'A1toÀÀc.>YLrXe;, -&80e; dit de Délos
Od. 7,25; 16,18), f/)rmation singulière, mais cf. civrtoc;; (PL); 'A1tOÀÀc.>VLIXK6<; (Ph:, etc.). Diminutif 'A1toÀÀc.>vtO"xoe;
même sens avec Ct long initial dans cX1tf.o:v ylXi:lXv (S. OC (Délos, Ath.); 'A7;OMc.>VL6>V nom de mois (Halicarnasse).
1685). Influence de 'A1tf.o: avec IX long initial, désignation Enfin 'A1toÀÀc.>vLlXO'TlXt «.s09:~Lé d'adorateurs d'Apollon.
du Péloponnèse tirée du nom du roi mythique d'Argos (Rhodes), cf. Ch~ntrai~e, Rormalion 317. - Nombreux
'Ame; (JEsç.h.,.etc.). anthroponymes tirés de 'ô A1t6ÀÀc.>v ou 'A1tÉ:ÀÀc.>v.
Et.: Vieille préposition qui se retrouve dans skr. apa, Et.: Inconnue. Voir la bibliographie ancienne chez
v. ir!. apa, lat. ab, got. ar, etc. Une forme • apu peut Frisk, Nils6on, Gr. Rel. l, 558-55!). On a pensé p. ex.
également avoir existé en indp-\furQPéen, cf. skr. anu à à &:1tÉ:ÀÀlXL . O"7)KOt (Hsch.), mais en ce cas il faudrait voir
côté de gr. cXvet dans Apollon le dieu berger, plutôt que de s'engager dans
l'analyse déraisonnable de Solders, Arch. Religions-
wissenschafl 32, 1335, 142 sqq. Autre hypothèse de
Prellwitz reprise par Kretscbmer (Gl. 13,242 et n. 1 ;
à,1TOEpO"E, voir Œ1toupiXc;. 18,205; 27,32; 31,102) qui part d'un nom de la force
*li1t&ÀoC;, cf. sous OÀLY7J1t&À(7). Comme Apollon est un dieu
à,1To9EO"TOS, voir 6É:O"CilX0"6IXL. asiatique, on a cherché légitimement une origine du nom
en Asie Mineure. :\Iais le terrain se dérobe. Le rapproche-
" .1tOLVYj.
, ment avec Appaliuna du hittite est des plus douteux, cf.
a.1TOLVa., vou'
Sommer, IF 55, 1937, 176 sqq., Laroche, Recherches sur
les noms des dieux hiltiles 80; celui avec un prétendu
c11TOICUVOV, voir KUc.>V. Apulunas du hittite hiéroglyphique, ruineux, cf. Laroche,
Rev. Hill. Asian., 1953,51; Syria 31,1954,113. Enfin pour
c1-rrOÀa.VTLOV : probablement nom de plante cf. P. Mag. lydien PÀdân§ que l'on évoque le plus souvent, la lecture
LDnd. l, 121,20U, me siècle après, O"1t(Xp'!lX &:1tOÀIXV'!LOU. même du mot est mise en doute par Heubeck, Lydiaka
Et.: Inconnue. Hypothèse de Strômberg, Wortstudien 16-21.
27, qui rapproche ÀÉV'!LOV • toile fine
J, et d'autre part
bt6-ÀLVOV.
à.1TOJlEÀL, voir !LÉ:ÀL.
c11TOÀa.Uc.> : -),OdJcrOf.lIXL, -É:ÀIXUO"IX, -ÀÉ:ÀIXUKIX, pf. pass.
'AEAocU'!IXL et -MÀIXUO"f.lÉVOç «profiter de, jouir de J, parfois
employé ironiquement; chez Hp., Pl., avec des complé-
ments désignant une nourriture « tirer profit., mot de la à.1Toupcis : participe aor .• enlevant, dérobant. (9 ex.
prose ion.-atiique, qui n'était p.-ê. pas «distingué 1 à dans l'Il., 1,356, etc.; en outre Od. 13,270 et Pi. P. 4,149).
l'origine (cf. Wackernagel, Spr. Unt., 229) terme Repose sur *&:1to-Fpèic;. Sur la vocalisation du digamma
ignoré des poètes sauf E. V. Lejeune, Phonétique, 154. Un ex. du part. moyen
Avec deux prèp. : ÈvIX1t-, tn-lXit-, ~CXplX1t-, 1tPOIX1t-, secondairement, formé &:1tOUpOCf.lEVOe; avec alpha bref, et
ltpoCJ!X7t-, O"UVlX7;-. Le verbe simple ÀlXu<ù n'est pas attesté. de sens passif • privé de. (Ps. Hés., Bouei. 173). Le participe
Dérivés : adj. verb. Œ7tOÀIXUO"'!6.;, avec cbtOÀixUO"'t1.K6e; cX.7toupa;c; répond à l'aOl'. indic. athématique cX1t7)UpOC, avec
IbelléQ., etc.); noms d'acti99- : cbt6ÀIXUO"LÇ «jouissance, augment long devant W-, la barytonèse s'expliquant
plaisir ~ '(iOolh-ati.), ci.1t'I>ÀIX\l~ (~rdif). soit par l'analogie de l'aoriste sigma tique, soit comme
Et.: On. rapproche à l'int~ttl-lr Qu grec alto MLIX, dor. un éolisme (Wackernagel, Gijlt. Nachr. 1914, 119). L'indi-
iiiF-tii «butin., pA. Àiip6; • délicieux ", d'o.Q l'on tire catif Œ7t7)UplX se trouve en fin de vers 15 fois dans l'Il. et
un thème '.law- ou 'lâw- qu'on retrouve. d~,got. laun, 3 fois dans l'Od. La quantité longue de l'IX est établie, par le
v. sI. lovii «prise, chasse., etc., qui supposent a bref et sentiment des Anciens (cf. plus loin cX7t7)upc.>v) et par
d'autre part avec u bref lat. lucrum. Cet ensemble ne Od. 4, 646, devant la coupe bu~oliqu!'l. Il faudrait donc
permet pas de fixer des alternances vocaliques claires et poser un thème 'wrâ- (cf. i!'!ÀiX, et.(:,) ,
l'a du grec est anomal. Meillel a pensé que le groupe Sur cX7t7)upii a été constitué déj~ "chez Hom. 1re sg.
était originellement populaire. Cf. Mtii. Voir Ernout- à.7t7)vpc.>v (5 ex.), 3 e pl. cX7t7)Upc.ov (Il., 1,430), sur le modèle
lleillet S.V. lucrum; Pokorny, 655. de l'Impe. thl{J-c.>v, qui ne semblent attestés que dans
des passages «récents. (Cbantraine, Gr. Ilom. 1,356). Enfin
cl1ToÀeLva. : cX7ro0"TpÉ:<pew A2Kc.>ve<; (Hsch.). après Hom. emplois inattendus du terme; Hés. Trou. 240
. Glose manifestement corrompue d'où Thurneysen, < tirer profit de », mais cX.~1 ~wble une faute pour
Gl.12, 1923, 145, tke-un Œ1t07tOMï:v; cf. aussi ci7tUÀt.êi)VlXL. È7tlXupei: que connaissent des 1IJMUIlGl'Ît8 byzanUDs;
99
même emploi E. Andr. 1030 qui semble s'inspirer d'Hés. et tardif. D'après EM 132,53, désignerait en chypriote
Il existe un r. Œ7tOupi)aoucn ou &.7tOUplcrcroUO"L (Il. 22, urie plante, Et8oe; cixliv67)e; le terme convenant à ce genre
(89) ; le rapprochement avec oopo; • iborne. est moins de plante. Mais Hsch. donne aussi tlp7tt~· EtBoe; ŒXa.v67)C;
plausible (cf. Strunk, cité ci-dessous). KU7tpto~, et il est difficile de trancher laquelle des deux
Enfin, aor. sigmatique Œ7t6(F)!:pàe:I1lITacha 1 (Il. formes est authentique ou originelle.
6,348; 21 283, 329) d'un thème ·wer-. Composé probable sur &7tp~y81X, tX1tpty867tÀ7)x-roc;, ou
Et.: On posera • wer- avec un thème 11 • wr-ei1.-. Voir sur &np~x-roC;, Œ7tptXTé'ltÀ7)x-roe; «frappé sans relâche.
Chantraine, Gr. Hom. 1,356, 379, Sinclair,Class. Rev. 39, (lEsch., Choéph. 425).
1925, 99 sqq. et surtout Strunk, Gl. 37, 1958, 118-127. Et.: Terme expressif où l'on aàmet un composé de oc
Celui-ci souligne que 1" sens propre est. prendre de force, intensif sans aspiration et le thème de 1tp(w «scier»;
arracher. et rapproche • wcr-u- de tpuw, etc. on comprend «en tenant soliùement comme les dents
d'une scie ». Le verbe 7tp(w a, à date basse il est vrai.
o.v-ocj>pa.s, -ci80c; : généralement. féminin, épithète de un doublet 'ltp(~w.
~!lipo; 1 (jour) néfaste., où ne peuvent pas se tenir
d'assemblée, politique ou judiciaire, par opposition il à'lrpo~(s, -tIloç : f. plante en buisson mal identifiée
xr&xpa. (PL, Lys., Plu., elc.) ; chez Plu. 2,518 b eX7toqlpci8e:C; à laquelle on attribue des propriétés merveilleuses, 1'.-.'.
mJNtL = portae ne(astae. Rarement employé au masculin: dictamnus albus (Pythag. ap. Plin. l, 24, 101, 24,1::>8).
œ1tocppocç OCVOpWTWÇ (Eup. 309), fjLoç (Luc. Pseudo/. 32). Et.: Inconnue.
Et.: Clairement apparenté à cppa~w, et.c. Probablement
dérivation inverse issue du p~ésent cppli~w (Chantraine,
Formation, 351, Schwyzer, Gr. Gr. 1,507). à'lrTEpÉWS, voir 7tTtp6v sous 7t!TOfJ.OCL.
lnrocj>pcl.C7TJ : terme crétois pour 8ouÀlJ, Séleuc. ap. a,1TTOE-mlS, voir sous OCIX1tTOÇ.
Ath. 6, 267 e; Eus\.. 1090, 57 écrit -cppciTI).
a.'lrT.W : f. atjlw, aor. 1)\jIIX; pt. passif 1)ILILOCL, ion. a(.I.!J.cxL
o.1I"OcjJWÀLOS glosé par les Anciens Œve:ILWÀLO;, (Hdt. 1,86); «joindre, attacher" au moy. a1tTo!J.ocL «s'alla-
~ilTOtLOÇ ; mot de l'Od. employé de façons diverses: 8,177 cher à» avec Je génitif, «toucher, se mettre à» (Horn
vOov a.1tOqlWÀLOC;; 14,212 oùx eX1tocpwÀwç ~oc «je n'étais ion.-aU.); s'emploie aussi à l'actif dans le sens d'" nlhIInf'r.
pas sans valeur»; 5,182 eX1tOqlW),LOC d8we; ; 11,249 oùx enflammer. (ion.-att.) pour a7tTtw '1tÜp, au médio-pussif
m<pwÀta:t tùvoct eXOOCVciTWV; E. (r. 996 à propos du «être allumé, s'enflammer» (Bom., etc.).
Minotaure. Rares ex. en poésie tardive. Man. 4,316 a Formes à préverbes : ŒV-, ŒCP-, tV-, t~-, xoc6-, mlp-,
Œ1t6<pw),oç. 7tEPL-, 7tpoa-, O"\W-, ùcp-. ~
Et•.' On a rapproché ocpe:ÀOC; (Schulze, QE 243) ce qui Adj. verb. à.1tT6<; «tangible 1 (PI.) d'où à.7tTLX"Ç «qlli
n'est guère satisfaisant pour la forme. Il vaut mreux concerne le toucher» (Arist.) ; noter XOC6-CX1tT6ç « attaché
penser à eX1toc<:pe:ï:v et avec un vocalisme éolien ou achéen à 1 (E. fr. 752), d'où xoxOCX1tT7) récipi"nt porté avec des
Œ1to<ptiv (v. s. Œ1tOCCP(O"KW); le suffixe serait à rapprocher courroies attachées aux anses (PSI 4,480, Ille S. av.),
de celui de à.ILocPTWÀ6ç, etc. V. encore Pedersen, Festskri(t cf. Bonner, Am. J. Ph. 62,453 ; en outre tcpoc1tTle; nom de
Hammerich, 190-192. vêtement (tardif).
Nom d'agent t<:pOC7tTWp «qui saisit, qui touche. (lEsch.
o.1I"OXEtpO~(OTOS : "qui vit du travail de ses mains.
Supp. 312, 535, 728).
(Hdt., X.), composé de fj(OTO<; et &:1tO Xe:LproV; aussi Autres dérivés nominaux : a\jl~, -EWC; «le loucher.
mX&tp6oLQç (Poli., Bsch., Suid.). (Hp., Pl., Arist.) ; a\jloc; n. «nœud, (Opp.), 1 articulations
des membres " au pl. (Od.), suffixe -0'01;, entre dans une
série de termes en -a01;, quelle que soit l'originp, de s,
a.1I"1I"0. : «papa, père •. L'EM 167, 32 semble donner cr. Schwyzer, Gr. Gr. 1,513, Chantraine, Forma/ion 421 ;
le mot comme macédonien (cr. Kalléris, Les anciens cX!J.!J.cx «nœud, lien» (Bdt., X., E., ~rec tardif), avec le
Macédoniens, 1,100), ce qui est douteux et Hsch. a la glose diminutif Œ!J.I.I.OCTtO'l (GaL), le v. dénorn. tardif cXl.I.f.l.cxTL~w
mlXç . 0 TpOcpe:UÇ. "A7t1toc est allesté chez CalI. (H. Art. 6) « attacher, nouer» (Gal., etc.) avec le dérivé cXILILOCTtcr!J.6C; ;
au sens de «papa»; le mol se retrouve dans des pap. en outre la glose d'Hsch. cXf.I.!J.li~CXL· octwpe:ï:cr(lOt( XOCL
(BGU 714). Le sens de «pére nourricier. est net dans xpÉ:!J.ocaOOtL il cX1t07tVï:1;:CXL; à.tjJLç, -r3ve;, terme techniql\e
fOÜ ma: Y-CtL t7ttTp6:tou (In.~cr. of Cos 352). aux emplois divers: «maille d'un filet., ce qui ,'[, III"
La forme OC7t7tOCç désigne un prêtre de Dionysos (O. Kern, avec cX7t'l'Of.l.OCL (Hom., Ap. R.), 'janle de rouE:, row\,
Imchr. v. Magn. 117, avec l'interprétation de Buresch, (Hés., Bd\.., etc.), «cercle, volite. (cf. fr. abside), etc.
Aus Lydien 131); ob,1toce; s'emploie également pour un cf. Kretschmer, Gl. 10, 1920, 233; dérivé en -t3- d'un
prêtre chrétien dans de nombreux papyrus. thème cXi.\!- cf. a\jloç; dénominatif cX\jIL86w (AP) avec
Et ..' Terme hypocoristique, cf. 7tlirmcx, ~TTOC, ocmpcx. cX\jIL3wT6c;; composé cX\jIt80EL8ljc; (D.C., Eudoxe).
On a rapproché tokh. B appalrke « père ». A daie basse on a les dérivés: cX7tTwBtov «broche pour
fermer un vêtement. (P. Oxy. 1273); comporte un suffixe
a.1I"pLYSo. : «en tenant solidement, à pleines mains 1 -w8to" peut-être d'après tvw8wv = tVWTWV et semble
(lEsch. Perses 1057, 1063, lyr.); à.1tplç au sens propre fait sur à.1tT6ç plutôt que sur cX7tTW; cX1t'P'll:, avec le diminutif
S. Aj. 310 XO[l1)'I à.:tpt:; OVU;L auiJ,cxowv Xe:P:, cf. S. fr. cX7tTpWV «mèche d'une lampe. (Sch. D.T. ln:'»), issus
354; Pl. Théét. 155 e; encore attesté dans Je gr. alex. d' cX7tTW «allumer'.
100 -
A côté de ~ existe le nom d'action ~ • toucher, dans certains tours idiomatiques comme l'interrogation,
fait de toucher» 'lon.-aLt.) et aussi • fait d'allumer. le verbe à l'imparfait, ~ro &pIX, et &PIX. Chez Platon
(Hdt., grec t.ardif) ; avec tmupl) • fait de toucher, saisir., et Aristote &pa. prend un sens conclusif. La particule se
d'où tivénet~ • intact, non soumis.; dénomin. ciqlriro combine avec d'autres particules, dans yrXp, OtÙ~p, cheip,
'palper» (Il. 6,322, poètes tardifs) avec le composé voir s, vv. "Apœ pouvant s'employer dans l'interrogation
l'ol)ÀŒ!pœro et le doublet expressif cicpriO'O'ro (Hp., A.R., etc.), s'est. a880Cié uvec li dans une interrogation d'impatience:
noter Hdi.. 3;69 l'imp. aor. &cpetO'ov ; enfin ciqlri~tt . civ«3i. ép, et lyr. li p/lt; ion.-aU. par crase cXpOt (l'emploi de clpœ
Xmu liio ~ ·àql'ijç (Hsch.). Quelques composés sigma- non interrogatif pour &pet est propre à la poésie),
tiques eri. -/lt~ç, notamment tivœqlljç (Pl.), O'UV/ltqll)ç (Arist.). Le chypriote semble avoir connu, avec un veealismf'
Rares composés tardifs où le thème <i:l\lt- constitüe différent, une particule fp ou !p/lt (cf. Bechtel, Gr. Dial.
le premier terme (type -œpljl[/LÔPOTOC;) et exprime 8&n. la 1,437·438) d'après les gloses d'Hsch. XctT' fp l~œL'
notion de contact, cf. al\l4Lœxoc;, -lLIltXtro, -/LIltXUx «fièlfr- ~O'IXt llcXcptOL, etc.
mouche _, dtIjlLx«p8toc; «qui touche le cœur _ au sens 1Sl.: Apparenté à !%pCZpEcrxCll, ~'t'L, p.-ê. !%pL-.
moral (M. Ant. 9,3) ; soit la rapidité, cf. ciljllxopoç «qui se On rapproche en outre lit. ;;', leU. ir «et, aussi ", qui
dégoûte vite ", et dtljJtxopllX. supposent également un degré zéro; avec un vocalisme 0
Voir encore &cp6IX et !ltùctljJl) qui appartiennent peut·être la particule interrogative lit. af, lett. ar.
à cette même lamille de mots.
Le grec moderne a encore notamment liql+: • le toucher " a.pa. : i~; &p7), repose sur à:pFri, cf. xeiTczpFoc; (pour
mo<ù «allumer ", a.ljle: O'ôuO"e: «allume·éteins» = • en un l'/lt long final de l'attique qui fait difficulté, cf. Lejeune,
clin d'œil-, àl\lf.-xopoc; «qui se dégoûte vite ", etc. Phonétique 137, n. 2). Sens: «prière _ que l'on demande
Et.: Obscure, cf. Kretschmer, GI. 7, 1916, 352. Terme aux dieux d'exaucer (Hom., Hés., Pi., Hdt. 6,63), d'où
bXpressif et concret. « vœu. (chypriote); enfin, au pluriel «imprécations,
Il faut poser un thème cXcp-, et écarter l'explication de malédications» (Hom., trag., ilm.-att., inscriptions).
V. Pisani par I},rr'iro· avec rrF/1r'f:, cf. av. IÏf~nle (Rend. lsl. 'ApeX est personnifiée dans la tragé'die comme la déesse
Lomb. 73, 1939~1940; 512). de la malédiction et de la vengeance.
Composés au sens de «malédicÜon» tTCCZp7) (Il., ion.),
ci'll'uÀwvcu : infinitif, terme financier à Tégée au XOtTœp/lt (ion.·aU., grec tardif).
IV' siècle (Schwyzer 657, Buck 22) dans un passage' Composé thématique s'appliquant à une personne
malheureusement obscur. A été compris «vendre» et XŒ't'a:pFoc; «maudit» (arcadien, Schwyzer 654). Kalawo
Thurneysen, GI. 12, 1923, 145 Y voit le résultat par anthroponyme mycén. = p .• /!. Kci""xpFoç, cf. Chadwick-
superposition syllabique de a1rU-rroAtwVCl:L (?) en rappro- Baumbach 174.
chant O:1tOAe:LV. Buck qui comprend «régler, annuler» Noter les anthroponymes du type' Apoc.O'L-3ci(LoC; (Bechtel,
trouve ainsi une étymologie plus facile en posant un verbe H. PerBonennamen 63).
IÉ1roÀtt6C1l (l'iotacisme et l'infinitif en -roVIXt s'expliquant Dérivé à,pIXLO~ • que l'on prie» (hapax, S. Ph. 1182),
bien1, cf. à,TCoÀtt6ro, béot. à,rroÀL7)vro et voir sous ÀELOC; généralement. maudit. ou «qui apporte une malédiction,
(cr. Buck, Greek Dialecls § 162,10). funeste» (trag., 1 ex. ; Pl. Lg. 931 c).
Verbe dénom. à:peiO(LOtt (seule forme active inf. ap7)fLtvIXL
Q'II'q,a. : terme de tendresse dont on se servirait entre Od. 22,322), presque uniquement poétique «demander
frères et sœurs et entre amoureux (Eust. 565,23), avec par des prières », d'où «lancer des imprécations contre >.
les diminutifs Œrrcptov (ibid.), cXTCCpLatOV (Scho!. de Luc., Ce dernier sens est constant dans les formes à préverbe
Calapl. l'~), à:rrcpOCptov (Xenarch. 4). 'ATC:rci,~to\l est aussi bm:pœ0/Llltt (ion.-att.), XctTotpœo(-tct' (ion.-att., grec tardif).
un nom propre de femme (C1G 3277, Smyrne). Adjectif verbal : &.piiTOC;, ion. ~P71T6C; «maudit» (11.
On a encore aTCcpta: . &.ai:Àcpljc; 1) à:8EÀcpOÜ <ùrroxoptC1/L1lt > 17,37; 24,741, avec une variante cl(PP71-roc; ; S. Ani. 972),
(Hsch.), cf. Pol!. 3,74, enfin arrcpüc; « papa» (Théoc. 15,14; mais aussi «désirable, souhaité 1 (Sapho; SI G 656,17
cf. aussi L. Robert. Noms indigènes 154) dont la finale Abdère), d'où les noms propres ~APOtTOC;, 'Ap7)'I'l) ; composé
-~ est expressive mais peu expliquée. 1t'OÀu&P71TQÇ (Od.) et une fois TCoÀuœpno.; (PI. Th!. 165 e)
El.: Séi-ie de terrri~s hypocoristiques à géminée aspirée mais avec les préverbes rn- et XIXT/lt-, trrliplX-roC;, XOt't'cXpIX-roC;
expressive, et de sens mal défini. Voir Kretschmer, Gl. 16, (ion.·att.) «maudit -. f:galement dans l'onomastique cf.
1928, 184, Chantraine, R~ Et. Gr. 59·60, 245 et pour la ~1lfLrXpIXTOC;, etc.; - d'où cipœ-nxoc; dans '1'0 !%pIXTLX6v
phonétique, Lejeune, Phonétique 61. « déprécat.oire -, type de proposition (Stoiciens).
Dérivés : !%P71't'l]p «prêtre., pOétique pour ltpEUC; selon
&pa. : épique aussi ~, avec également ép, enclit. ~a. Arist. (Hom:, atllÎlll' dans des inscriptions métriques,
(avec élision P') après les monosyllabes ~, Ilç, ycXp, ete., Épidaure, etc.) ; f. tip-lj'!'E:tpOt (Callim., A.R.); d'où 'Apet-
et bttL Dans l'épopée le mot est extrêmement fréquent 't'l]pLOV nom d'un lieu où des imprécations ont été
pour marquer la progression: « ainsi, alors. ; et la plupart prononcées (Plu. Thes. 35).
du temps, il n'a pas besoin d'être traduit. Voir pour Ce groupe exprime la notion de. « demander aux dieux
l'emploi homérique J. Grimm, Gl. 40, 1962, 3-41 : la par une prière ", mais s'est spécialisé (cf. les préverbes
particule sert à établir un contact entre le poète et l'aUente employés) pour l'imprécation, la malédiction contre
de l'auditeur: elle n'a pas de valeur logique. En attique quelqu'un. Voir T. Bol elli , Ann. della Scuola Norm. Sup.
cet emploi est exceptionnel; en revanche la particule di Pisa 15,1946,75·93; Corlu, L'idée de prière, 260-288.
.'emploie pour exprimer la découverte ou la surprise Et.: Incertaine. Meillet a rapproché !%pus, • crier .,
101 . .
a.pa.plaKw
&pno(LCt" ann. uHmàm il nier. (où ur peut reposer SUl' a.pa.KOS : m. espèce de gesse, genre Larhyru8, (Ar.,
T ou 8ur or-), lat. fJr~, hilt. ariga- • interroger l'oracle '. Gal., pap.); au neutre &pctXOV (Thphr. HP 8,8,3), varlét.
Il s'agirait d'un grou~ dé mots désignant le fait de qui pousse comme mauvaise herbe parmi les lenUlles.
prononcer des paroles de façon sol,cnnelle :, Meillet, BSL 26, Peut-être attesté, en mycén. comme anthropony~.
1925, 19-20, et Ernout-Meitt& !50;". orfJ. V. encore Pokorny, Aussi sous la forme d'un thème consonan.Uque, ~
781. (pap.).
Dérivés: diminutifs &pIXX~, tXpctXlaxo~ (Gal.), à:PclxtOV
lipa.(;os : m.« bruit. J.'ob~ qui s'entrechoquent, (Gal., pap.). Adjectifs tXpctX6,8l1Ç «qui ressemble à la
notamment des dent!! (Tl. 10,375, Hés. Boud. 404, Hld. 5,3), gesse 1 (Thphr.) ; &.pctXLx6~ «qui consiste en gesse. (pap.).
en parlant d'un bouclier (CaU. D.~. 147). Verbe dénomi- Composés : tXplXx6amp[Lov, -a7tOpO~, -Xltp<7o~ (pap.).
natif liplXôéc.> «retentir. : aor. &p«#h)ae en 9.~rlant d'armes La forme à aspirée &pocxo~ (Gal.) désigne p.-G. la vesce
(Hom.), prés. en parlant de dents (Épieh.), trans. (Épich., sauvage; mais le dérivé &pcXx18'xx «gesse' double fruit"
A.R.). (Thphr.) est nettement tiré d'&pocxo~. Le suffixe fait
Et.: Même suffixe que dans 66pu6oç, x6voc6oç. Onoma- penser à celui de ~18VC1t.
topée, cf., pour le thème, &pct8oç et tXp!Xl;c.>. Bt.: Inconnue. Le rapprochement avec lat. arinca
sorte d'amidonnier est improbable. Mot d'Asie Mineure
lipa.8os : m. terme de la médecine ionienne; • trouble. selon Nehring, Gl. 14, 1925, 182.
p.·ê. à l'origine • borborygme J, cf. les emplois Hp. Acut.
10, VM 15; v. encore Morb. 4,56; • palpitation. du cœur a.pa.Eo. : plante fabuleuse qui pou&l8 prés de l'Araxee
(Nic. Th. 775); cf. encore Plu. Mor. 654 b 't'Ov he 't'iiç (Ps. Plu., Fluv. 23,2).
GUVoualotç &poc80v xocl. 1tctÀl'6v.
Traces d'un verbe dénominatif dans des gloses d'Hsch. :
œpIX8'ij' 6opu67jCT(l, 'rCXP«~1l et &pci81l'rctL' xeX6VL'rctL, cipa.pLaKCa) : usité uniquement en poési.4epuis l'Iliade;
cruyxéxUTctL. le présent est rare créé sur l'aor. f)p~ . .;r: ~~en
Et.: 'Malgré les emplois techniques particuliers, probable- poésie, que concurrence mal un aor. si,.. fpsaL. Un ~
ment onomatopée, comme èlpct6oç, et cf. tXp&1;c.>. ' thème important est le parfait &Pli.., aU. lipiipat, av
participe à:PllpwÇ, rlpiipwç, à:pctpuirx (Iur le V~t~
v. hypothèses de M. Leumann, Celtica 3, 1955, 241-248) j
à.p«tc.> ou Œ.ppci~c.> : «gronder. en parlant d'un chien
ce participe est attesté au nom. pl. neutre et au fém. en
(D.H., lEI., Poll., Plu.); cr. encore &pcX~ouaLv'
mycénien (cf. Chadwick-Baumbach 174); ce parCaU est"
tpE6l~ouaLV (Hsch.). En outre &ppl~c.> (AB 1452) et
de sens intransitif. "
çlXpl~w[?l (Amm. s.u, q'lc.>veiv).
Rares formes moyennes, dont la plus difficile est le su'bj.
Et.: Onomatopée. Malgré la divergence des emplois,
transitif 1tpoactp~peTctL (Hés. Trav. 431), aor. plutôt que
apparenté à &pIXOOC; et èlpctôoC;.
parfait. Au passif Hom. a l'aor. ~p61jv, les Alexandrins
le part. pf. tXpllPeILévoc; ou -oc~. Le sens des formes
à.pruos : une aspiration initiale est enseignée par transitives est «adapter, construire, pourvoir de ,; les
Hdn. 2,108, et souvent notée dans les mss d'Hom.; • mince, nombreuses formes intransitives signifient «être adapté,
Bans solidité 1 (Hom., dit de jambes, d'une entrée, etc.), pourvu de, convenir " etc.
dit d'une ligne de bataille (X.), de nourriture (Arist.); Sur le participe pl. &ptipwç a été créé un adv. à:p~p6'rc.>c;
sens technique de • lâche, lacunaire. par opposition à «fermement, solidement 1 {lEsch., E., Pl. Phdr. 240 d,
lIUXVOÇ en parlant de tissus, matières, etc. (Anaximen., grec tardif) avec le comp. à:piip6n:pov (Them.).
Anaxag., Emp., Hp., ArisL.) parfois • intermittent. Participe athém. qui ne se rattache à aucun de ces
(Hp,); enfin «rare. (Arist.). Dérivés: IXpcttb'r1j<;, -'r1j't'o<; thèmes : &pfLf:VOC; • adapté, préparé, convenable, agréable 1
opposé à 1tUxv6'r1j<; (Hp., Arist., etc.), &pctLWOll<; adj. (Hom., Bés., poètes) ; d'où le subst. ~ &p[L&Vct «agrès.
(Gal.). Verbe factitif cipQ(L6c.> «rendre lâche, raréfier. (Théoc., !En. Tact., [PB 1" 32 B, mais Hés. Trav. 808,
(Hp., Arist.), avec les dérivés &pcttwfLcc (Hp., Plu., etc.), le mot est plutôt adj.), «équipement. (Ale.), «instruments 1
iplXÛùaLÇ (Hp., Épicure, etc.). (Hp.), «nourriture. (Numen. ap. Ath. 306 c); pour ce
n faut peut-être lire à:pctLCDUÇ = oÀtYclxLC; dans Hsch. dernier sens y aurait-il influence de !P(JJX cité sous octpc.> 1
LUU. li8pclxLc;, à:p6clxLç. ou d'une interprétation de Hés. Th. 639, Bouclier 84 '1 -
Composés rares, techniques et tardifs: tipctL680uç (Arist.), "AplUVoc;, p.-ê. anthroponyme en mycén. (Lejeune,
~~ (Hsch. s.u. l/Ieov7j) , -67tOpoc; (Alex. Aphrod.), Par. d. Pass. 98, 1964, 326), connu en tout cas à l'époque
-61rœpxoç (Hp.), -6a-ruÀoç (Vitr.), -6cp6ctÀ[Loc; (Gp.). classique.
Le grec moderne a gardé rlPOCt6t; «clairsemé, rare " avec Dérivés : &PlUVl~c.> «mettre à la voile 1 (Gloss.), de
divers dérivés. &p[Lf:VOv «voile 1 (Gloss.), employé parfois au figuré en
BI.: Inconnue. La présence d'un digamma initial est grec moderne (Papageorgiou, 'A61jvii 24,459 8qq.). L'hypo-
..urée par la métrique homérique. thèse qui voit l'origine de &p[Lf:VOV dans des fonnules
homo (M. Leumann, Hom. Worfer 311) n'est pas vrai-
Gpa.KW (corr. pour tXpct1j) : q'lLcXÀllV xctl à:pclx'r1jV (Hsch.), semblable: ces formes verbales se trouvent au cœur d'un
cl. la gl. èÇ &pctx(Ôc.>v et Ath. 502 b, AtOÀtLC; -ri)v cpr.ciÀllV ensemble de mots importants issus de rlp-, exprimant
IpxxLV xctÀoüaw. l'idée d'adapter, accorder.
Les données philologiques invitent à poser une forme Noms d'agent composés rares, 1tUNip-~ (Hom.),
IpcxLÇ plutôt que tXplhaj. À,6&p'r1jC; (i nscr. ).
Et.: Inconnue. Noms d'action cip61L~ c lien, union, amitié ",rare
102
(H. Herm. 524, lEsch., CalI.); d'où Iip6fLLQÇ «lié, uni. Autres termes qui pourraient être apparentés : !P't'L,
(Od., Hdt., Emp.); et le v. dénominatif cip6JLée.> • se lier, ŒILIXP'tij, I)a.p, p.-ê. eXpttf), cipÉcrxCa>, àpeLCa>v, a.PL6IL6ç.
s'unir, (intransitif Il. 7,302, forme passive A.R. 1,1344) ; "Ap6pov «membre" a.p-ruvCa> «assaisonner» subsistent
ŒpfLii f. c amour physique., Aphrodite à Delphes selon en grec moderne.
Plu. 76\i a (pour «PfLl), voir plus loin s.u. &pwx). Et.: On trouverait un correspondant à 11pcxpoV dans
'Ap-ruç n'est connu que par des gloses: ciP-ru1; . aU'mIt~LI; arm. arari «j'ai (ait. (présent arnem), cf. Pokorny 55.
et cXpruv . tp!.ÀtlXV xcxL aUf.LÔCXaLV ~ xp(aLv (Hsch.). Le mot
est certainement ancien, cf. arm. ard, gén. ardu «ordre" apaaae.> : f.. ~!;Ca>, etc.; «heurter, frapper» (des chevilles,
lat. m. arlus, -ùs, skr. rtiJ- «moment fixé, ordre ", etc. Ce la terre, une porte, etc.); le verbe simple est utilisé en
thème a servi de point de départ à deux verbes dénomi- poésie (Hom., etc.), une fois chez Hdt., en prose tardive.
natifs: Formes à prévwbe: eX1t- «arracher d'un coup» (Hom., etc.),
a) cXpnle.> «arranger, préparer" (Hom., îon.-att.); Ill- (Hés.), !I;- (Hom., etc.), xoc"t'- (ion.-att.), cruv- (Hom.
l'attique emploie ce verbe (surtout avec les préverbes ion.-att.) «mettre en pièces ».
tç- et ~-) au sens culinaire d'. assaisonner» avec les Noms d'acti:on: àpocYf.L6e; «heurt» (trag., Lye., Helianic.);
dé~ivés &p"l1Jau;, &p't'Uf.LCX, d'où -f.Lcx"t'w81)C; et dans :JS pap. dépotyf.lcx (E., Sor.), &pCXI;LC; (tardif); adv. à:pocy81)v «avec
'IJ4",..o\l, cipc't'Uf.LiiC; et -fLot"t'iic; • épicier », -fLCX"t'07roLtCX, un cliquetis» (Luc.). La glose œpocyeLv' a1tCXpOCaaeLv
'/UXT01tWf,1jl;; cip't'U"t'Lxav «assaisonnement. (pap.); dans (Hsch.) risque d'être fautive.
d'autres dialectes ap-ruCô signifie «administrer» (crétois, Et.: Reposerait sur une onomatopée, cf. &potOOC;, &pcx8oç.
arcadien), cf. &'p't'UaLÀcxoc; nom d'un fonctionnaire à Délos L'hypothèse reprise par Bechtel, Lexilogus s.u. (1)aaCa> ,
(Ath. 173 a), a.p.'t'U'tijp fonctionnaire à Théra (Schwyzer que le mot alternerait avec pliffCa>/pl)aaCa> est difficile
227), et la glose d'Hsch. &'1tCXprueLv' à:1tox1)puaaew phonétiquement.
riIplXV"t'L\10 L ;
b) &.p-ru\l6) (-U\lÉ6), -U\IOt, -uv61)\I) «disposer, préparer. apa.o'XuSes : -ra 1t~UaLvrX XÀ1)!La.'L'Œ. (Hsch.). En outre
(Hom. seulement), pour la formation, cf. Schwyzer, éipecrxcxL' XÀl]fLCX"t'ot, (36"t'pueç (Hsch.)j et àpêaxocç' "t'à auv
Gr. Gr. 1,727, d'où cip-ruvlic; magistrat à Argos (Th. 5,47) "t'OLe; (3a"t'puaLv a.tp:XLpt:6Èv XÀ'ijfLlX (Hsch.); voir en outre
~t IÏpT1J\10Ç (Hsch., Plu.), cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,491. cxùpoaxocç, et IlÀocrxoe;. Termes botaniques qui concernent
Dérivé avec suffixe de nom d'instrument -6pov ; &p6pov des branches ou la queue d'une grappe, cf. R. Strômberg,
«articulation, membre» (Emp., Hdt., Hp., etc.), comme. Wortstudien 53-54. On lui accordera que le second
terme grammatical « particule» dans un sens large (Arist. terme de ces composés probables est apparenté, soit à
Po. 1457 a), et surtout «article» (Arist., stoie., etc.). i!XCa>, soit comme il le veut à 0crxoç «rameau de vigne.
Dérivés techniques : a.p6pi"t'Le; (\locroc;) «goutte» (Hp.), (dont l'orthographe la plus usuelle semble, il est vrai,
avec cip6pmxoc; qui se rapporte à la fois à cip6phtC; et être c'o)axoc;). Il resterait à expliquer le vocalisme cx ou e
à ocp6pov, «qui concerne les articulations ou la goutte. de -cxcrxcx8eç et -t:crxotL, enfin le premier terme cip-, ou op-.
(Hp.); eXp6pLxac; «qui concerne les articulations» (Ga!.)
ou l'article (A.D.); a.p6pW8l)C; «articulé, ajuste» (X., 'ApaTUOs : m. no:tn de mois en locrien équivalant
Arist.l. avec le dérivé œp6p6)8Lcx «articulation»; verbe à peu près à décembre (SIG' 855). On suppose d'abord un
déno~inatif a.p6pow, -OfLOCL surtout au passif « être articulé» pl. n. *"Apa.'t'\lLot «fête des labours» qui serait issu de
(Hp .• Hermip., etc.), «articuler des sons» (X. Mém. *cXpot-ruc; nom d'action répondant à àp66) (cf. le crét.
1,4,12) ; aussi avec les préverbes 8LOI.-, ~~-, souvent au éipcx"t'pov, etc.), voir Schwyzer, G1. 12, 1923, 1. *'ApcxTUe;
figuré «décrire, expliquer'; d'où &p6pe.>au; (Phld., Str.), signifierait «temps propre au labour', cf. Benveniste,
aussi avec 8LCX-, t1;-. Noms d'agent 73.
Composés: Œvcxp6poc; «non articulé. d'où parfoiS «débile",
!~lXp6poC; «désarticulé, luxé., d'où içOtp6péc.>, -1)WX, -7Jc:JIiÇ.
apa.xaliva., voir sous ŒpCXxoe;.
D'autre part a.p6P4c-OoÀov, -~OÀÉe.>, etc., cXp6poX7]8l]e;,
ap6pod81).
D'un dérivé de la racine cXp- en 't' (a.p-r. 'l *a.Prol; 'l cf. apaxV1J : f. «araignée, (lEsch., AP), «toile d'araignée 1
l'adv. &P"t'L, mais voir aussi Schwyzer, Gr. Gr. 1,705 sqq.) (Hp., etc.), pour désigner l'animal' on a plutôt cipocX'Y1)C;,
a été tiré le présent assez rare tip'tiO!LOC~ «être- préparé. -ou m. (Hés., Pi., etc.); hapax ~PlXXvoe; (lEsch., Supp.
(Hdt.), avec de8 composés tiy- (Hdt.), 1rOtp- (Hdt., Arr.) ; 887).
Dérivés : cXpœxvLov« toile d'araignée» (Od., corn., X.,
probablement XCX"t'-, cf. Hdt. 3,80 ; nom d'a.etlon clp'"1cnC;
Arist.) ; le mot est également employé par Arist. comme
(Hdt. 1,195) avec une variante ~t;; aussi donb""
&pTl~w «arranger, préparer» (Théoc., D.S., etc.) et diminutif de àp<xX'Y1)::;; d'où cXpCl)(vLw81)C; «qui ressemble
à une toile d'araignée, (Hp., Arist., Dsc.) et Je dénomi-
XlXTIXPTL~6) (Hdt., etc.), avec les dérivés xcx't'œp"t'Lau;,
natif factitif cipOCXVL66) (Hp., Arist.) «tisser une toile
'LafLOt, -LafLac;, -~a'tijp; t1tOtp"t'll;Ca> (Hp.); pour le rapport
d'araignée., au passif «être couvert d'une toile d'araignée 1.
entre eXp"t'ÉCa> et a.p"t'll;6), cf. a.hte.> et a.l't'll;Ca>. Le thè~e e~ s
En outre ont été tirés de cXpocXV") les adj. ~vcx;;o~
èltiXP"t'l)C; «équipé, préparé» (Od., A.R.) est une dénvatJon
«qui concerne l'araignée 1 (AP J,. cXpocxvfJeu; (Nic.), cXpCl)(-
secondaire. vw81)e; «semblable à un fil. ou «une toile d'araignée 1
Certaines formes de ce groupe se sont trouvées en (Arist., Nonn.). La glose cipœ)(V7jv.e::; . Œp&XV'Y.~ (H~h.),
conflit homonymique avec la famille de cXp't'w (voir sous si' elle est authentique, s'expliquerait par l'analogie de
Pour les dérivés en -fLOt, -fLOt;, -fLl), etc., avec ou sans acp'ijx.ç, fLUPfLl)XEC;, etc. Dénominatif attesté très tard
aspirée, voir sous ~. ciolXYv«olLtltL «tisser une toile d'araignée 1 (Eust.).
103 "Apyos
Rar~s composés : œp~,31j;, œpœxvouqrljç. Le sens traditionnel est « meurtrier d'Argus. pour Hermès
Et.: N~m d'animaI petit et d~p18isant qui n'a pas (cf. pour -q>ÔV't'7)ç, 1p6vo;, ete., et les composés postél'ieurs
grande extension en i.-e. : cf. tou~(o.is lat. arân/la. On IL'IlTPOIp6V't'T);, etc.), et pour Apollon • meurtrier du
poSe *arak-sn- (cf. Benveniste, Origi~/J lOI}. Un rapport serpent ", ef. cipyiiç/tipyii;. !\lais ces ittlorprHations peuvent
a~ ~~U5 «filet» est possible, maÜ? iRd(miontrable. être secondaires, Homère, eomme Je constate déjà
Ari!llarque, ne semblant pas connattre la légende d'Ar~us.
o.pel1À1J :: "poêle en ~rre cuite., ~ bcnpeXx,vov,
Dien d'autres explications ont été tentées dès l'antiquÏll'
en rapprochant par exemple cipy6C;; «blanc. et Ipcx(YW
T~W~' (H8C~+ (cr. Chantraine, Mélanges Navarre 69-79). DernU're
interprétation de ce genre et également indémontrabJl'
lipC'1Àos : «tranchet de cordonnier >, de forme circu- de Heubeck, Beitr. Namenforschung 5, 1954, 19 s'If}. :
laire (Nic. Th. 423) ; dit au figuré d'une figure géométrique cipyoç «lumière éblouissante. d'où «vitesse., et -1p6v'n]~
(Pappus), cf. Thompson, Cl. Rev. 56, 1942, 75 sq., rapproché de EÙ6tvE'IX, etc.
Beazley, ibid. 116. Cf. la glose cX.veXpÔ7)Àrl . 1'0: 1l.1) è~EafLévcx, J'ai pensé (/. c.) que le mot pouvait recouvrir un [t'l'Il1('
ilpô~Àmc;; yŒp 1'0: 8Épll.cx1'cx <~Éouap (Hsch.). religieux indigène, mais cette hypothèse n'adm"t l'n' 01 •.
El.: Terme technique d'origine inconnue. démonstration. Voir encore 8ur ô,rXx·wpo; 'ApyWp')'J7''i~
J. Chittenden, Am. Journ. of Arch. 52, 1948,24-33.
Ù~LW1J : xpÉCXC;;. ~LXEÀO( (Hsch.). Le lemme est
donné avec une finale ionienne-attique.
~pyeAAa. : otx7)!= MIXXEÔO""XOv. 07t'Ep 6EPfLOCLYOV'l'EÇ
Et.: Le rapport avec lat. aruina «graisse, lard» (cf.
ÀOUOVTOt, (Suid.) et lipY'ÀÀoc ou cXp:yiÀOl:, fém. habitatioll
Serv. Aen. 7,627 8ccundum Suelonium aruina est durum souterraine en Grande Grèce (Str. V, 244) que cite Éphore
pingue quod est inter culem et uiscus) est évident, mais (= fr. 45), cC. Eust. ad D.P. 11(;6.
il resle il l'interpréter. Le grec est emprunté scIon Ribezzo,
Et.: Le terme est grec, non proprement macédonien
Riv. lndo- Gr. Ital. 12, 196. Selon v. Blumenthal, Hesychstu-
et le rapprochement avec &py~ÀÀo<; très défendahle. Voir
dien 16, le mot serait mcssapien.
une discussion détaillée chez Kalléris, Les anciens Mar--
donien8 1,104.
cip~uÀT) : f. chaussure montant jusqu'à la cheville,
portée par les voyageurs, parfois aussi par les femmes
à.pyÉÀO~OL : m. pl. désigne le rebut, le déchet (.\ l'.
(iEsch., E., Hp.) cf. Hp. Art. 62 cit(>. par Ed. Fraenkel,
Glll!pes 672 hapax). Scion la sch. et ,·iB ~, serait Ul! LcrlllV
Ag. 2,42!l. Dim. cipouÀ(C;; (Théoc., AP). Adj. tipou)"x6c;;
•en forme d'cipouÀ7) » (Délos). Le lemme d'Hsch. tipOUX7) attique pour 7t'OÔEWVe:C;; « palles de la dépouille d'un animal •
doit être lu cipouÀ7)c;;. (mouton, etc.).
En outre xoc1'cipouÀoC;; «qui descend jusqu'aux chaus- Et.: L'explication traditionnelle voit un composé de
sures» (S.), et la glose d'Hsch. xoc6cip6uÀoC;; XÀcxv(C;; ).,6110C;; (aigrette 1) et -,xpy6ç (<<inutile. 1), mais cet iXpy6c;;
(noter l'aspirée). ne figure pas sous la forme d:pye:- comme premier terme
La glose d'lisch. a.PIl.OJÀcx . inro8~Il.OI:'roc Kunp(o" s'il ne de composé (analogie comique avec ciPXE- 1). En admettant,
l'agit pas d'une fa.ute du manuscril, peut résulter d'une ce qui n'est pas invraisemblable, qu'il s'agisse d'un t.erme
altération de cipîXIÀYj, ~r rapprochement avec ŒpIl.6!:w, comique créé par Aristophane, le mot serait à la fois
ou être un emprunt pa~~lIèle. et indépendant. bizarre et obscur.
,Et.: Emp'runt probable, p.-ê. à l'Orient.
a.pye ....ov. voir cipy6C;;.
'Apya.8els. -ijc;; : m. pl. (thème en nom d'une des
-wc;;)
Itribus en Attique et en Ionie (Hdt., E., Cyzique, etc.);
vau l, selon Plu. Sol. 23, TO ipyctT~x6v, ce qui supposerait à.PYEV"OS. à.pY11s, etc., voir cipy6c;;.
Ine assimilation de la sylIabe initia.Ie d'un thème ipyct8-
~. tpytX!:o!=~. a.py~AAos : • argile, terre blanche à potier» (ArisL,
Voir Frisk, chez Nilsl'on, Cuits, Myths ... , 1941, 147, Thphr., etc.); &py~ 1. même sens (GaL); &py~).oç
D.17. (inscr., Acarnanie).
Dérivé: lÏpyv..W87)ç (Hdt., etc.). Composé: cipy'ÀÀo!p6p7)-
lLpy118es : E!8oç IpUTOÜ 7J cipycxi yuvcx!uç (Hsch.). 1'oç épithète de yTj (P. Teb. 702).
Voir Latte s.u. Et.: Probablement apparenté à cipy6C; 1. Le latin doit
être un emprunt all' grec.
vif,; voir en dernier lieu, Lejeune, R. Ét. Gr. 76, 1963, Et.: L'adj. à:py6t; et le premier terme de composé œpYL-
8-9; Chantraine, Rev. Ph. 1963, 13-15 avec la biblio- présentent formellement une étymologie apparemment
graphie. claire. Le premier terme de composé &pyL- se retrouve
Sur "(Ài>craotpyoc;, V. sous ,-À(;icrcrot ; sur cr't'O!LOCPyOC;, V. sous dans skr. ,ji-pya- épithète d'un aigle (cf. sous cdyum6.;).
!l'rOfLlX. Pour eXn:lXpyLct, v. S. V. Ce thème en i se trouve de façon normale en rapport
Verbe dénominatif : &pyocLvOl «être blanc» (E., Opp., avec un adj. dérivé en -ro- (cf. Benveniste, Origines 12,80)
Nonn.). et le skr. possède un adj. rj-ra- «brillant -. Il est doue
Dérivés : œpyiic;, -a m. avec le suffixe de sobriquets à peu près certain que «pyo.; est issu de *cipyp6c; par
et de noms d'animaux en -oc.; désigne un serpent (Achae.), dissimilation (Wackernagel, Verm. Beilrage 8 sqq.).
pour sa couleur ou sa vitesse '1 Mais les mss d'Hp. Epid. Il faut aùmettre à l'origine unI" notion qui exprime la
6,86 ont apy'ije;, p.-ê. faux ionisme; 'Apyat; sobriquet de blancheur éclatante de l'éclair et en même temps la
Démosthène (lEschin., Plu.) est probablement le même vitesse. Des termes comme «pytlCéPlXuvoc; sont à cet égard
mot, mais cf. BjOrck, Alpha impurum 50; Suidas cite en significatifs, cf. malgré quelques étymologies contestables
lOS
G. Cotton, Lu Studu Cla,.iquu, 18, 1950, 43ti-441). Adjectifs: IlpyUpœc; (Hom.), eontr. «pyupoüç et «pyU
Pour les discussions de dét.ail, ef. Bechtel, Lezilogus 57, peLat; (ion.-att.), lacon. cXpyUpLOÇ par traitement phoné-
Pokomy 64, SChulze, KI. Sehr. 124, n. 6. Tout.efois certains tique «d'argent. ; clpyup~"IC; «argentifère. (X.); mail
savants préfèrent expliquer. le double sémantisme par clpyup&x6t; «en argent monnayé' (grec tardif, inscr., pap.;
deux racines distinct.es, cipy6c; «rapide. ne comportant se rapporte plut.6t. à cXpyUpLOV, de même que clpyup'llp6c;
dans ce cas aucune étymologie satisfaisante (opyutœ '1), (IG 111 1327, 14).
cf. A. Minard, BSL, 60, 2, 1~65, 23. Verbes dénominatifs: trois thèmes dont les lens diftèrent.
Le thème cipy- de cXpy6c;, cip-rllC;, ~!1OV, se retrouve en principe: 1) cipyup6o!J.lXt «êt.re plaqué d'argent. (Mén.
élargi en cipyu- dans ilpYUPO\l, ~pyupoc;, etc. Monost. 469) employé au figuré par Pi.; à l'actif Diala:.
A cipy- répondent t'gaiement lat. argentum, tokh. 2,13, IG II" 3585; composé avec XlXT- (Hdt.), mais
A arki, B arkwi « blanc " hitt. lJarkiS « blanc, clair ». l~iXpyupofJ) (Hdt.., Th.) signifie «convertir ses biens en
argent ».
npyos : «inact.if », voir lpyov. Dérivés: cipyU(6)!J.IX' vaisselle d'argent. (Lys., corn., et.c.),
avec le diminutit cipYU~ILCC'Tt.O\l (Arr.), et l'adjectif &pyu-
&"yupoç, tipYUIpOe;, etc. : groupe formé sur un thème pCal!J.OC't"LXij «de la terre qui permet de mouler l'argent»
«pyu-. (J;::phèse); enfin cipyupw't"otL nom de magistrats en
"Apyu1poe; «d'un blanc brillant» épithète de moutons Pamphylie (Schwyzer 686), cf. Fraenkel, Nom. ag. l, 170 ;
(Hom.) et tipyUlpEOe; même sens, épithète de vêtements, etc. 2) &pyupLl;ofLott «extorquer de l'argent» (Din., Jos.),
(Hom., Hés., AP) : suffixe -lpoe;, qui s'observe dans des d'où cipyupta!J.oc; (Str., Ph.); en outre composés avec
noms de couleurs ou d'animaux (Chantraine, Formation eX7t-, è~- ;
263, Schwyzer, Gr. Gr. 1,495) ; cipyUlpl:Oe; serait un doublet 3) «PYUPEUc.l «exploiter une mine d'argent» (D.S.,
analogique des adjectifs en -EOe; (antre hypothèse Bechtel, Str.), mais ciPyupEU'!"tXij 1 art de l'orfèvrerie d'argent»
Lui/ogus 57). (Eustr.) est créé indépendamment sur ;(lXÀlmmK7).
"Apyupoc; • argent métal. (Hom., etc., attesté une fois ..ApyupoC;, cXpyUptO\l, etc. subsistent en grec moderne.
en mycénien pour des roues, cf. Chadwick-Baumbach Et.: Thème eXpyu- qui se retrouve dans skr. arjuna-
175), rarement au sens d'argent monnayé; le terme est «blanc, clair. (autre vocalisme que rj-ra ?), lat. argütus,
masculin, ce qui est usuel en grec pour les noms de métaux. argu(J, cf. pour l'alternance avee tipyt- et lat. argentum,
Ce mot figure comme second terme dans un certain Benveniste, Origines 35, etc. En ce qui concerne le nOIl.
nombre de composés: eXv- • sans argent» (Lys., PL), la- de l'argent le lat. a un thème en "-nt argentum, de même
(JEsch.), 7t!XV- (Hom.), 7toÀu- (Hdt.), bt-, XIX'!"-, 7tEp~-, que le celtique, gaulois arganto- dans Arganfomagus, etc.,
Im-; en outre CPr.À-, ÀOCô-; voir aussi Àt6cfpyupoc; sous av. ilrilZatam, skr. rajattim, mais l'arm. arcal' pose des
ÀOOoe;, etc. problèmes. En ce qui concerne le thème de iXpYU P9C;
Comme premier terme de composé, chez Hom. : eXpyupo- on a rapproché messap. argorian et argora-pandu (Krahe,
B!VlJç, &pyup6l)),oe;, cipyup6'!"Oçoc;, et eXpyup6m:l:1X épi thète Sprache der Illyrier 1, 32).
obscure de Thétis. En outre plus de trente composés, Il n'y a pas de nom L-e. de l'argent, mais il a été
souvent de sens technique. Notamment : cipYUPIX!J.otô6e; dénommé le métal blanc brillant dans. diverses langues .
•changeur» (PL), -cfam8e:e; corps dans l'armée d'Alexandre, Le germanique, le baltique et le slave ont emprunté un
-~tTOC; «couvert d'argent. (Délos), -i)ÀOC't"oe;, cf. èÀocul/(o) autre mot. Ces variations pourraient prouver que l'emploi
(JEsch., E.), cipyupo~!J.<Il\l, -EL81jç, -6i)X7) , -xonoç «qui de l'argent n'était pas essentiel chez les Indo-Européens.
frappe l'argent» (avec -X01tErO\l, -K07t(o(, -X01tÉCal, -X07tLo-- Voir Schrader-Nehring, Realle:r:. 2,394.
-rqp), -16yoe; «qui recueille de l'argent» (avec -ÀoyéCal,
).oyla), -nMa"Cl)e; (pap.), -notOe;, -nouç (en parlant de
meubles), -7tPcX't7j<; «marchand d'argent» (pap.) avec a.p8a. : f. 1 boue, saleté» (Pherecr. 53). En outre
-r.p1l'l1.Y.6e;, -opu;(ocl "mines d'argent» (inscr. Adalia), iXp8ocÀov (ace. sg.) est glosé par Érot. 28,19, punov 1) (.L0Àua-
"GX01tO<;, -TŒfJ.(otC;, -TŒfJ.LEUW, etc. (inscr.), -Té;(Vl)C; (inscr.), !J.6\1; et iXp81XÀ0c; par iXwpw7toç 1. !J.1j Kot6otpwc; ~W\l; même
--rpa1t&~OC • banque» (Just.), -'t'puCP1JfLOC sorte de blanc-
suffixe que dans octelXÀo<;, 7tTUIXÀO\l, etc.; d'où le v. dénom.
manger, -cpuÀocç (inscr.). cip8ocÀow « barbouiller, étendre un emplâtre. (Pherecr. 59,
Outre les ex. hom., r~res composés poétiques ou litté- Hp., LXX); les gloses essentielles sont Érot. p. 26
raires généralement tardifs : cipyup66povoe;, -xuXÀoe;, Nachmanson et Pausan. p. 164 Erbse, cf. chez Hsch.
-1rIJXuç, -ptl:oe;, -'!"Ot;(Oe; (lEsch.), etc. Pour cipyupcfYX7J, cip8iÀoue;' Elxocloue;, etc. Il s'agit de vieux mots atteslés
voir sous lJ:rxfJ). chez les com. attiques et Hp. On a voulu rattacher à ce
Dérivés : eXPyUPLOV «argent, monnaie d'argent, pièce groupe le terme dialectal f3lXp8'iiv (= Fctp8'iiv), voir ce
d'argent» (ion.-alt.), avec le diminutif cipyupt8LOV géné- mot. Dans cet ensemble l'IX bref final de ~IX semble
ralement pris en mauvaise part (com., Isocr.) et cipYUPcXlpLOV secondaire (pour ilp8l) ?), ct. Schwyzer, Gr. Gr. 1,476.
(AB 1339) ; &pyuplc;, -E8oc;, f. «coupe en argent» (Pi., Et.: La vieille étymologie qui rapproche ces mots de
cam., Délos); cipyupl't7jC; épithète d'un concours dont iXp8w (malgré l'IX long initial que Hdn. attribue au verbe)
le prix est une somme d'argent (Plu.), mais surtcut fém. semble possible.
iprupÏ'tLÇ, -taoe; • qui contient de l'argent métal. (Plb.),
.minerai d'argent» (X.); également «litharge d'argent» a.p8Ls, -tOc; : f. «pointe de flècbe» (Hdt. à propos de
(Ose.); enfin nom de plante, la mercuriale, également Scythes, lEsch. Pro 880) «flèche» (Lyc. 63).
désignée par les termes iXpyupoe; et cipyUptoc; (cf. StrOmberg, D'où cip8LX6c;' cpccphpcc (Hsch.) et cXpatof}iJpa: • forceps
ppanunnamen 26); cipyupat; désigne l'ouvrier qui pour extraire les pointes de flèches. (Serv. l\.i IEn.8,453).
travaille l'argent (pap.). Et.: Terme technique sans étymologie claire. On rappr.
106
v. irl. aird (de • ardi-) «pointe, point, direction », germ. Superlatif tipLaroÇ «le plus fort, le plus noble. et
erta (de 'artjan), moyen-jnd. ali (de 'alti, L-e. ',di-) finaillment -le meilleur., en parlant de personnes ou
«abeille» ou • scorplon ,,; ainsi Fr;sk selon Lüders, Ki. de choses: c'est le superlatif usuel de l'ionien-attique.
Schri{ten 429. Nombreux composés avec &pta't"o- comme premier
membre, notamment ; cipta6à;pfLGt'roç (PL), &plO''t"IXF)(OC;
apSw : a', .:: Il( Ion!!" selon Hdn. 2,109; aor. 1jpaGt, etc. ; (Simon., B.), cipta't"6DouÀoç épithète d'Artémis, -yovoç
• donner à boire au bétail. (Bdt.), mais plus généralement (PL), -xGtp7tOç (B.), -xptlnoc, etc., voir sous oTjfLOXpoc't"l.Gt
«arroser» en parlant de terres, qu'il s'agisse d'un fleuve et xp«'t'Oç, -À6XetOC «aristoloche., ainsi nommée pour
1111 ùe l'homme (Bdt., poètes, ArisL); employé au figuré ses qualités propres à l'accouchement, -fLCXV't"tÇ (S.), -VLXOÇ
ail sens de • s<,igner, cajoler» (Pi., Ar., PI. X.,. Rares (trag.), -vooç, -1tIXTpGt (B.), -7tOÀhTjç, -7toÀt't"eU't'Tjç (inscr.),
exemples de composés: Ot- (J.), èl;- (E.), bt- (surtout -7tO'IIOç (PL), -Tt)(V7)ç (PL), -'t'Oxoç, -)(€Lfl (S.), -)(CLfloupy6ç
au lirruré), ur.:- rt3rdif). (pap.).
Dérivés: cl.pllfLoÇ «lieu où il y a de l'eau pour abreuver Nombreux noms propres de ce type avec 'ApLO''rGtp)(oÇ,
ou arroser» (Hom., alex.); doublet &plh)6fL6ç (Lye., Nic.); 'Apta't"o't"ÉÀ7)ç, ' AptO''t"o~livTje;, etc. En thessal. 'A0"t"68exfJ.oe;
en out.re les gloses pl. n. &polivtGt récipients de i,,,rre à côté de 'Apt0"t"6oOCfLOÇ, cf. Leumann, Gl. 18, 1929; 66,
cuite qui servaient d'al.Jrcuvoir, etc. (Hsch. et Pausan., Vendryes, BSL 37, 1936, 13-16, Szemerényi, Syncope,
p. 164 Erbse), cipot0,(.C(· 't"ouç 7tu6fJ.Évocç 't"wv xepocfLlowv, 98 sqq.
oûç ~W~ yopyupocç ){(Û,ÉOU<HV (Hech.). Déjà chez Hom. subst. dérivt'\ en -€UÇ, &pLa't'euç, surtout
Le vieux verbe &pow s'est tro.uvé concurrencé par une pl ur. à.ptO'rij€Ç «les preux» (quelques exemples encore
torme élargie en -euw (Schwyzer, Gr. Gr. 1,732), cipoeuw chez HdL et en poésie), peut être tiré du dénominatif
cch. Pro 8:>2, ArisL, elc.'; d'où à.podoc «irrigation », ocptO''t"euw (Hom., ion.-att.), cf. M. Leumann, Hom. \Varter
mais aussi « abreuvement» en parlant d'animaux (Str., 138. D'où ocptau:lGt i. 1 action d'éclat» (Gorg., Pl., S.);
Plu., pal'" etc.), &pOeuO'LC; (Hp. POl.), à.poeuO'LfLoc; «irrigué» pl. n. à.ptO'u:iGt, ion. à.pta-rf)toc «prix de la bravoure»
(Hsch. tiOUS xoc't"lippu't"oc), à.poeu-rf)ç «arroseur» (Man.). (Hdt., S., ion.-att.), le sg. à;pta't"dov est rare. Dérivés
Avec une flexion sigmatique au second terme de plus tardifs: à.ptO''t"doç «qui revient aux éipLO''t"ot » (D.H.,
composés: y€oocpll1)ç "nouvellement arrosé» (Il. 21,346), Plu.), cf. pour le suffixe Chantraine, Formation 52).
.ù- (Al!ath.;. Enfin de à.ptO'-reuw sont tirés &ptO''t"€u't'tx6c; (Max. Tyr.,
Le !2'rec moderne a encore &plleuw « irriguer " etc.. Plu.), à.pta't"€UfLOC (EusL), -€u-rf)ç « qui améliore» (Secund.).
Et.: Inconnue. Si la quantité longue de l'ex indiquée Un adv. à.ptO''t'lvolJv «en choisissant parmi les meilleurs»
par Hdn. est anthentique, on est tenté avec Kretschmer (ion.-atL), opposé par ArisL à 1tÀOU't"LV07)V, cf. pour le
IGI. 3. ?~4 1'q.1 (le poser &:Frip8w. donc. Focp8-. ce que suffixe. Schw:o.·zer, Gr. Gr. 1,627; d'où nom. OCptO''tLv8iiC;,
pourrait. confirmer l'hiatus tIu composé homo V€oexp0T,ç. titre à Sparte (IG V 1,680).
"ni, l'ét) molog-ie échappe et un rapport avec è:ppcX8:x't'cx~ Nombreux noms propres 'AptO''t'OCLOÇ.' APLO'U:UÇ,
esl e:,cill. la linale -o:X't"oc~ étant secondaire. Voir la biblio- , AptO''t'tocç, 'AptO''t"[wv, qui peuvent être issus de composés
, ~raphie chez Frisk S.U. et Bechtel, Lex. S.U. (cf. les composés). - "Ap~O''t'oc; et de nombreux dérivés
subsistent en grec moderne.
Un accident a fait créer sur &ptO''t"oç le nom usuel de la
àpEL'I) : f. de sens collectif « menaces» (Il. 1i,431;
gauche depuis Homère jusqu'au grec moderne, &pLO''t'€p6ç
~O,IO\i; ~1,339). Vieux terme dont il n'existe qu'un dérIvé, (accent d'après oeç~6~) : c'est un besoin d'euphémisme, la
le <1cnom. ècp€tcXW (Hippon. 41). Voir aussi è:1t'i)p€toc. gauche étant le côté défavorable, qu'il importe donc de
Et. : On rapproche skr. irasytl- « malveillance. : douteux. désigner par un terme favorable, créé purement et simple-
A l'intérieur du grec deux problèmes: 10 quel est le rapport ment en adaptant le suIT. de différenciation -u:poç (cr.
avec t-:rr:PELCX. dont 1''1) semble reposer sur un ë grec oel;tu:p6ç) au superlatif éiptO''t"oe;; cf. lat. sinister, av.
commun, d. S.V.; 2° &:pdlJ s'interpréterait aisément uairyastiira-; V. Chantraine, Gedenkschr. Kretschmer, 1,61-
comme dérivé de ètpoc; •• :. XGtL (3),liooç &xouatov (Hsch. 69; cf. Georgacas, Gl. 36, 1957, 114 dont l'explication
cf. Latte); cf. &1tOLpÉC;' uyrlç, &:rr1)pw't"ov. En ce cas il est différente. Le mot subsiste en grec moderne. Le dérivé
faudrait évoquer également ètp7), cf. S.U. Màis - menace. ci:pta't'cp&wv «verveine. est une réfection de 1t€pLO''t"€pewv
et • dommage. ne doivent pas nécessairement être (Strômberg, 'Pflanzennamen 153) et indiquerait le carac-
confondus. tère bienfaisant de la plante; aucun rapport direct avec
"la gauche ».
QpElWV, o:p~O''t'oç, &ptO"t"€POC;, etc. : à:pdwv comparatif de Et.: Un premier problème est posé par le fait que le
&ya.6ôç « meilleur, plus fort. plus brave., se rapporte à couple comparatif-superlatif se présente en grec alphabé-
tous les mérites du corps, de la naissance, de la fortune tique (à la différence du mycén., cf. le début de l'article),
(Hom., surtout Il.; ex. isolés Hés. Tr.207, PL N. 7,101, non sous la forme *à;ptwv, *Gttpc.>v, *&ptaroc;, mais à;pdwv,
JEsch. Sept 305, Ag. 81) ; nom de chevaux chez Hom. et &PLcrrO~. On peut penser que &:pdc.>v est is~u d'une forme
Hés.: enfin cl.pdOVEÇ semble désigner unes-orte de limace d'adjectif qui ne possède pas proprement le suffixe de
ou de colimaçon chez JEI. NA 10,5 cf. Thompson, Fishes 17 comparatif, à savoir un neutre &p€tOV d'un adj. éipCtOC;
(quel rapport?). « bon, solide,. efficace» qui pourrait être attesté dans des
Le mycénien offre une forme plus archaïque avec aro.a formules comme ZeVç éipCtOç (Pausan. 5,14, monnaies)
qui serait *&ploex, directement formé sur à;p- avec le et plus clairement 't"E:LXO~ &p€tOV (Il. 4,407; Hi.736);
suffixe dt; comparatif '-i!los-, épithète de textiles et '!'Cues pour •A6livocv à;pElGtv en arcadien, voir Sailer, 1. C. et
.en meilleur état., d. Chadwick-Baumbach 175. Gallavotti, Riu. Fil. Glass. 35, 1957, 225-233 qui évoque
Un doublet à;pet6-repoc; chez Thgn. 548. des données -mycéniennes.
107
~ A.p&4oç, donc tipetCùv se tire de façon satisfaisante de Rares composés: ciphttL'X.!.l.Oç (B.), ctpe:T'YJ<popoç (Phld.).
&pQÇ, cf. s.v. (voir H. J. Seiler, Steigerullgsformell 116 sq.). Le seul groupe important, mais assez tardif est &pe:Ta.Myo~
Quant à &pta-roc; (de même que lipoc;) , on le situera (SIG 1133, grec tardif), -Àoylot: (LXX, Sir.) qui se rapporte
daD5 un ensemble divers qui comprend d'abord le préfixe aux récits des miracles divins. L'IX qui fait difficulté doit
lipl-, p,-.ê. tiptri), et même cipOt:plaxCù. être long, et le mot doit être d'origine dorienne (explication
impossible chez Schwyzer, Gr. Gr. 1,452).
clpÉaKCù : f. cipéaCù, etc. (ion.-ait.); chez Hom. pas de Avec cipe:T'Î) au second terme, on a a.lva.péT'YJ voc. «à la
lhème de présent, mais seulement inf. aor. cipéaOt:L et au valeur terrible. (Il. 16,31). D'autre part le grec hellénb-
'1II()y~n cipéaaoILOt:t, tipé".-;:,:a6Ot:t, toujours en parlant tique et postérieur présente des composés du type Èvipt'to;;
d'une personne «faire amende honorable., et avec un « vertueux " !.l.Laa.pe:t'oc;, cpLÀa.pe:t'Oç, etc.
complément de personne «apaiser, se concilier.. En Peu de dérivés et peu usuels. Verbes dénominatifs :
ionien-attique cipéGKW signifie « plaire », avec comme sujet OCpe:TŒCù «être prospère» (Od. et grec tardif); OCPtT6o!.l.lXt
uu nam de ·personne ou un Hom de chose; enfin parfois «être excellent. (Simp.). En outre cipe:Tl8LOV est IIll
lipt~~ «il plaît, il est décidé que» (I-Idt., Delphes). diminutif occasionnel et tardif.
Rares préverbes : à:,.- «déplaire », cruv-, um:p-. 'Ape:TIj tient une grande place dans J'onomastique,
Dérivés nominaux assez rares et plutôt tardifs. Les cf. Bechtel, II. Personenllamell 66. l'.-é. déjà cn myci'll.
plus anciens avec un s inorganique : outre cipe:crT6ç arelawo = 'Ap~'\'a.FCùv.
'acceptable, suffisant» (Semon" ion.-atlique), avec les Et.: Elle ne peut se préciser dans le détail. Aucun l'ap
composés e:ùciPe:crTol; (d'où e:ÙlXpe:crTéw, etc.) et 8JJO"cipe:crTOC; port sémantique net avec à.p~crx,(ù, à.ptO"a.I. En revanche,
dmplacable» mais généralement «pénible. (avec 8uO"IX- se laisse rapprocher de cipdwv, à.pL- (Schwyzer, Gr. Gr.
pecr'\'ÉCù, -'Yl!.l.IX, etc., assez usité dans la langue médicale: 1,501). Voir encore PreJlwitz, Gl. 19,88 sq. S'il y avait
«avoir un malaise"); le nom propre 'Ap~O"TCùp, des termes un rapport avec à.plXplall.Cù, c'est dans la mesure où ocpexplO"x,Cù
du vocauulaire religieux, à:pe:crTIjp nom d'un gâteau propi- se rattache,'ait à cipt-, à.pdwv, etc.
tiatoire (1G Il' 4971, lexie.) avec cipe:crTIjpwc; (D.H.),
œpe:crTIlph scil. 6uaLIX (SIU' 587,223), -'Î)PLOV (IG Il' à.pTJ : f .• malheur, perte»; seuls ex. homo ace. cip+,v
403); en outre à.p~cr!.l.LOV "gratification, honoraire. (Phocide, (Il. 12,334; 24,489; Od. 2,59), gén. cip7jç avec var . .xpe:w
Schwyzel' 353), cf. tpcia!.l.LO:;, ye:pciO"!.l.toç pour le suffixe. (Il. 14,485; 18,100,213) en outre cip7jç xpue:po'ïo (rna,eu-
SUI' Je lheme de présent: étpe:O"X,OC; « qui cherche à plaire " lin 1) chez Hés. Th. 657; enfin cip'Î)v lEsch. SllPPI. 8::'.
en miluvaise part (Arist., Thphr.), avec cipe:ax,e:ù0!.l.IXL Vieux terme très peu attesté, qui 3 pu souffrir fleJn
(Clearch., Plu., M. Ant.), -e:u!.l.a. (Plu., Épicur.), -e:UTLX,6ç concurrence des termes quasi-homonymes de SeIlg cOHLl'ail'e
(M. Ant.) et d'autre part à.pe:O"x,e:la. (Arist., etc). Enfin comme cipdCùv, etc.
«pe:O't; «faveur» (1nschr. Prien. 108) est isolé. On peut rapprocher étpoç .... ~M6oç OCx,oùaLOv (llsch.) /
Dans l'onomaslique apparaissent d'une part des et le composé cilt'lXpéç' uytéC; (Hsch.), probablemellt Jo
composés du type Te:py1!.l.OpOTOç comme 'ApÉO"m7toç, de nom de divinité "Ap'Ylç cf. S.U. Il existe un participe parfait
l'autre des composés comme I1IXV";'ctpe:crTOÇ (Bech tel, homo &p'Yl!.l.évoC; glosé par (3e:oÀIX!.l.!.l.évoç (Il. 18,435 et 1) ex.
H. Per:;onllcllllamen 66). dans l'Od.) mais l'a. long n'est pas expliqué (vocalisme
Un verbe cipzcr{o.l « plaire» est usuel en gr. moderne. long et terme non ionien 1) cf. Bechtel, Lexilogus s.u.
Et.: Le sufiixe de présent -O"'.tw ou -écrxCù (cf. sur ce Et.: Semble apparenté à étpoC; et peut-être à cipd'rj.
point Meillet, BSL 26,21 sq.) convient bien par sa valeur On a posé un théme en ë.
à la tois terminative et itérative à un verbe signifiant
«chercher à plaire, chercher à se concilier •. Mais quel est à.p.qyCù : «porter secours à. notamment dans la
la racine? cip<:T'Î) est loin pour Je. sens. Il vaut mieux bataille (Il., mais non Od., poét., parod. chez les comiques;
penser, mais Cil posant un rapport très général, à ocpa.plaxCù. rare en prose, ionien, Hdt., lIpc. X., cf. E. Kretschmer,
G1. 18, 1929, 99 sq.). Prév. f;7;-.
à.P€TTJ : f. «excellence, valeur., surtout, chez Hom., Dérivés : œP7lY':JV, -6voC; m. f. «défenseur, protecteur»
en parlant de l'homme, du guerrier, qualités du corps ou (Il.); nom d'action Ofp7lçtt; (lEsch., S.) ; enfin on a tiré
du cœur; plus tard, «mtirile, valeur. en général, avec de ciPllYwV OCPllY0crUVl) (AP, épigr.).
des emplois particuliers comme gloire, miracles des dieux; Avec la vieille alternance ô : cipCùy6ç «secourable.
s'est employé parfois de la qualité d'un animal, d'une (11., poètes), qui peut avoir une valeur juridique, parfois
terre, etc. (Horn., ion.-attique). Le mot présente une employé avec un nom de chose (médicament, etc.) et le
grande importance dans l'histoire de la pensée grecque. nom d'action œpCùy'Î) • aide, secours. (11., poètes). EH
Le héros homérique vit et meurt pour incarner un certain outre avec m- : bmpwy6ç (Od., E.), è,.lXpCùy'Î)ç (Nic.),
idéal, une certaine supériorité que symbolise le mot bupCùy'Î) (A.R.).
d'lÎpt-ri); mais cette vertu va bientôt s'exprimer dans Vieille famille de mots qui n'a pas subsisté en prose
la civilisation communautaire de la polis. Enfin avec attique où elle a été remplacée par les termes militaires
Platon l'cipe:TIj se trouve inséré dans Wl système philoso- (30'Yl6éCù, etc.
phique et moral et se trouvera en rapport avec l'è:mO"T'Î)!.l.lJ Et.: On rapproche de façon vraisemblable V. sax. r6kjan,
du philosophe. La notion d'œpe:TIJ se trouve examinée v. norrois riikja • prendre soin de " etc. Ln prothèse dans
dans de nombreux ouvrages, llotamment W. Jaeger, un thème à inili!lle r est normale en grec.
Paideia, H. Marrou. Histoire de l'Éducation dans l'Antiquité,
Adkins, MerU alld Respollsability, a Study in Greek à.p.qv : m. f. «agneau., crétois FlXp'Î)v (1nscr. ~!·et. IV,
4; le digamma est confirmé par la métrique homérique),
lOB -
gén. lipWç (Hom., ion.-att.) ; nom. refaitslipWç (lEsop.), n'est-il pas sllrement rapporté à Arès. On rapproche
&P7lÇ et &pvov (pap.) ; l'attique emploie plus couramment aussi le nom 'Ap1jrcZ871C;.
le dérivé &pVLOV qui a subsisté en grec moderne. Terme L'attestation du nom d'Arès dans les tablettes mycé-
courant, souvent employé au pluriel, au lieu qu'ci(.Lvnc; niennes est. probable, et. Gallavotti, Riu. Fil. Glass. 35,
est rare (voir s.v.). Le mycénien otTre des dérivé» remar- 1957, 225-233 avec des considérations sur les formes
quable:> ; wereneja dans une liste d'objets de cuir (PV dialectales. Voir en dernier lieu Chadwick-Baumbach 175,
Ub 1318) probablement FpTrnI4 d'agneau, cf. 7toÀIJp- avec are datif, l'adj. arejo, les ant.hropouymes ar~mene
P1Jwç, etc.; woroneja p.-ê. épithète de laine (MY Oe etareimene.
Ill) = worneia {*wTfI.-} = donc (F)lipv&l4. En outre
El.: Le rapport. avec lipi), &poç «malheur », etc., qui
i'an'throponyme waniko = Fapvlaxoç qui SI' retrouve en remonte à l'antiquité (ct. EM 10) est vraiSemblable.
grec alphabétique. Becht.el, Lexilogus s.v., veut voir dans le mot. un t.hème
Composés : le composé ancien est nom. pl. 1t'01.UPP1)VCC; en ë comme dans cipofJ en se fondant sur les formes homo
.riches en agneaux» (Hom.), avec une fois le nom. sg. dat. "Apn, acc. "Ap1)v, Archil. gén_ "Ap&CJ). Voir encore
ltoMpP1)voç; Iii datif iroÀ1JCXiM (Il. 2,106) doit être secon- P. Kretschmer, Gl. 11, 1921, 195-198.
daire; sur le vocalisme de 7tOÀuPP1)V, issu de *7toÀuFp1)v,
voir Sommer, Nominalkomposiia 66 sqq. De tels
composés a été tiré le simple pofJv (A.R. 4,1497) cf.
pœvlX . &pvcx probablement éléen (Hsch.). 'Apvrxxk toison
d'agneau (Ar., PL, Théoc.) serait avec superposition a.p9pov, volrl'pcxp(axw.
syllabique un féminin de *cipv6vcxxoc;, composé de vlixTj
[Schwyzer, Gr Gr. 1,263).
ciPL-: particule augmentative employée en poésie.
Autres composés aveé cipvo- comme premh!r terme ; Cliez Homère cip~ElKe:-roC; et lipEt;1)Àoc; (v.s. uu.), liplyvc.>-
~pvo'l'pocplcx (Geop.) ; tipVOpK(1) . 0 (.LE'l'à: 'roü cipvOç riclpti~u
'roC;, -7tpE~C;, -crtpotÀofJc;, -cPp0t8ofJç· En outre, dans la poésie
yLVO~~Ç apKoc; (Hsch.); des noms de plantes tipv6CPLÀOV
postérieure, surtout les lyriques: n. pl. lipEyvCJ)-;CC; (PL),
(lIsch.), à.pvoyÀCJ)<raov • plantain ». doublet de cipEyvCJ),!,oC;; -8cxKpuc; (lEsch.); -81)Àoc; (Simon.,
Dérivés, outre cipvlov et les formes mycéniennes ; Hdt.), cf. à:pEt;1)ÀoC;; dor. tipl!:;a).oc; «envié» (Callim.);
i1pVELOC; «d'agneau " surtout en parlant de viande (ion.- -!:;ofJÀc.>'!'OC; (Ar. Gau. 1329, anap., poét.); -iptooc; (CaIlim.);
att.) (cf. pour le suffixe otEY&LOC;, etc.) à côté de cipvtot -KU(.Lc.>V (Hp.); -<r7J(.Loc; (H. Herm., Tyrt., Hp.); -cna,cpuÀOC;
'peau d'agneau» (Hdn. Philei. 445), cf. otLyÉ«, p.-ê. (AP J. La plupart des composés anciens expriment la
,elevage d'agneaux. (P. Oxy. 297), enfin la glose d'Hsch. notion d'évidence, d'éclat.
&pVELIX· 'l'à: XPE07tCJ)ÀEî:Œ 'l'WV 7tpoôcX'!'CJ)v (cf. EM 146,39, Ei.: Probablement apparenté à à:pElc.>v, &PLa-roC;. Ne
Didyme), cf. encore chez Hsch. [3cXwELŒ . '!'à: &pV&I4, Kott semble pas avoir de rapport avec ari- dans skr. véd.
~ŒvvlfLlX '!'O CXÙ'l'O ; pour le suffixe, v. Chantraine, Formation
ari-giiria-, ari-,tuia- dont l'interprétation est d'ailleurs
61; le diminutif à:pvcXPLoV semble attesté chez Hsch. discutée, ni peut-être avec gr. È:PI-.
'Autres dérivés: p.-ê . .xpvtç, fête où des chiens étaient
abattus à Argos (Conon 19), mais tipV1) l<; , même sens
(lEI. NA 12,34) a peut-être subi l'influence de cipvc,aç. â.pla. : f. dor. pour cpEÀÀa8puc; «chêne-liège» (Thphr.
Enfin avec suffixe à gutturale aspirée peut-être populaire, 3,16,3), p.-ê. de *lipÉŒ ; cf. à Délos à.pELvoc; de «chêne »,
les deux gloses d'Hsch. &PLXot (acc. athématique 1) . IG XI 2, 161 A, 70.
&ppw 7tpaoŒ'!'ov et ~cXpLXOL· &PVEÇ, cette dernii!re étant
confirmé par FapLXOC; attesté comme nom propre à Tarente cipL8eUcETOS : • illustre» (Hom., Hés.), mais aussi
IIG XIV, 6G8,1,17). Ces formes supposent un thème sans (Emp. 20) «clair, distinct ».
nasale et ne sont pas sûrement expliquées. Et.: Depuis Schulze, {lE 242, n'est pas rapproché de
El.: Fcxpijv est un terme indo-européen identique avec 3dKVUfLL, mais avec allongement métrique, serait pour
arm. gain «agneau»; le skr. a ilra~a-. Les rapports *à:pL8ÉKE'!'OC; de *dek-, cf. 8EL8ÉXIX'C'CXt, lat. decus.
souvent indiqués avec lat. ueruex et avec le nom de la
laine e:!poc;, etc., sont très douteux.
à.pltTJÀos : «clair, facile à reconnaltre» (Hom., Hés.,
Sur à:PT;v, voir Chantrainf., Fesischl'ift Sommer 11-19.
PL, S.) doublet de à.pL3l)),oç. Pour Il. 2,318, voir aussi
sous à:l3l)Àoç.
"ApTJS : -1)0C; et -eoc;, -1)t, -1)ot (Hom.), M&WC; et -eoc;, Et.: D'après Fick suivi par Schulze, QE 244, n. l, on
·'L, -e:o: (att.); enfin l'éolien "ApEUÇ, -&U0C;, -&UL, -&Uot. pose -3y-i)Àoc" cf. 8éot'!'o, etc. Il serai t possible et p.-ê.
}Ialgré l'effort de Schulze, {lE 454, il n'est pas possible préférable d'admettre une forme de 8ijÀoc;, avec -88-
de déterminer sùrement la forme du thème originel. géminé et noté !:;, cf. Wilamowitz, Huiod08 Erga v. 6,
Arès est dé., le panthéon homérique le à.Ufu de la guerre, Chantraine;'Gr: Hom. 1,169, Shipp, Studiu 50 sqq.
souvent employé par métonymie dans' l'Iliade pour
désigner la bataille. cipLe,..,OS : m. «nombre ». (Od., ion.-att., etc.) d'où
Adjectifs dérivés; chez Hom. la seule forme est' ApofJtoC; «compte, quantité », parfois «arithmétique », nombre
(pour otpELoç voir sous œpeLCJ)v) qui est également ionilln; catégorie grammaticale, «rythme» en prc:e (D, H.) et
101. Iipe:û'Lo<;, alt. OCPELOÇ, cf. aussi"APEIOÇ 7tcXY0C; qui a le parfois en vers (SIG 703) ; à date basse «unité militaire»
dérivé' APE01rCX:( :1]<;, etc,; mais il existe un homonyme (calque du lat. numerus); en ionien (Simon.) par métatbèse
Ipc&oc; (voir sous lipdCJ)v), aussi le nom de l'Aréopage ti(.LL6paç, cf. plus loin CÏfLt6péCJ). Plus de trent.e composés,
109 -
IOtamment iv«pt6/LQÇ (Sapho, ion.-att.), avec parfois (J. Robert., R. Ph., 1940, 240·241 pour des attestations
"allongement àvi)ptO/Loç (S.); hŒptO/Loç 1 compté dans. à Stratonicée, pap.). On a peut-être ŒpLa-rljp • qui offre
(Pl.) et ~tOC; (Hom., ete.); t~-, 1 sextuple, (PL), tO'~ le déjeuner» à Ji.latée, lG IX 1,101,9 parsuperposiUon
(Pl., etc.) et llTiJptOfLOC; ; vi)ptOfLOC; (Théoc., etc.), etc. syllabique de *clpLGTIj-ri)p; mais une lecture ~
Verbe dénominatif Œpt6jdro 1 compter. (Hom. ion.~ est vraisemblable, cf. L. Robert, ibid.
aIL), par métathèse ŒfLtOpéro (Hérod., Callim.); formes à 2} ŒpLcr't"(~ro de sens factitif «donner il déJeuner.
préverbes nombreuses, notamment avec Œ7t-, ~-, )(OCT-. (com.), avec le moyen ŒpLO';(~OfLotL «déjeuner. (Hp.).
Dérivés, d'abord Œpt6fLlJ-roC;, d'où ŒpL6fL7jTtx6C; (Pl., etc.) Et.: L'ot long est sûr (pour Il. 24,124, voir Chantraine,
IVec IiptOfLlJTtxlJ 1 ari thmétique' et ŒpLOfLTjTr.x6v • taxe. Gr. Hom. 1,6). Composé d'un locatif *.xpl. contracté de
en Égypte: noms d'uctions, ŒpLOfLlJfLIZ (JEsch., Secund.) ; *r:àtP-L, voir sous ~pl., et racine ia- de èa6Lc.>, etc., au
~IÇ (Hdt., ete.), enfin le nom d'agent ŒpLOfLTj-rljC; vocalisme zéro avec un suffixe ~, *B't"Ov: *ottcpl.-!'t"Ov =:
.calculateur, (Ps. PI.). « repas du matin •.
Dérivés tardifs ŒpLOfLLQÇ 1 qui concerne les nombres.;
çL6~oa't"6v • fraction dont le dénominateur est inconnu "
a.pl.CM'OS, voir sous œpctrov.
c!. 7roÀÀoa't'6c. ,lxocrrOc;, ete.
'ApL6~ et Iles dérivés subsistent en grec moderne.
El.: Dérivé en -6fLOC; d'un thème ŒpL- qui se trouve dans
IiFL't"Oi; (voir s.u.). Un thème ri- existe en germanique,
v,b.a. rim «nombre" etc. ; en celtique, v. iri. rim; en outre
lat. rilua; l'idée est celle de quelque chose de «juste exact -.
Voir Emout-Meillet, s:u. et Roloff, GI. 33, 1954, 36-64,
L'œ- de ŒpL- peut être une protbèse. Un rapport avec
IpapLaxro, etc. est possible.
l'homme qui engendre (poètes). Un tbème en IX, Iip«Cù de la femme qui peut enfallter (Thgn., trag.). Enfin le
IlSt attesté par le futur tipci\:10YTL (Tabl. Hcraci. 1,183) mot a sen'i à désigner une mesure agraire en Égypt.e
cf. ,xpIXTpOV, ete., et El. Rares formes à préverbes : cbr- (Hdt., pap.).
(Suid.), tv- (Antiph., Soph.), npo- (lE!.), \.l7t- (Thphr.). Dérivés diminutifs cXpOUpLOV (AP J, cX.pOUpLaLOV
Adj. verb. cXpo-.oç rare, mais a.vfJPOTOÇ est hom., avec (pap.); un adjectif: cXpOUplX.rOC; des champs (Hdt., etc.)
les tiél'ivés ÈYl)pOcrLOV «redevance pour une terre à blé. employé notamment comme épithète du mulot (la forme
(Délos), mais tv!ltpciTLOV à Rhodes (IG XlI 1,924); a.pCùpaioc;, Ar. Ach. 762 est un byperdorisme); cXpoupt't'1jç
pl. n. npo1jp6ar.a: et 1. npo71poalrx (ion.-att.) «sacrifices (!LÜC;) • mulot. (Babr.). - En outre dérivés de ~pOUp!lt
céléhrés avant les lab9urs., npo1)p6crLoL 6e:ol (Plu.); mesure de surface : a.poup1j86v n. surface mesurée en
termes techniques issus 0" tv cXp6TCP (cipcXTcp), :.po è!pOUp!ltL (Pap.) doit être un emploi substantif d'un adv.
ŒpœTou avec l'allongement en composition. Avec en -86v; cXpoupLafl6ç mesure ell c!pOUp!ltL (pap.) suppose
un accent ditTérent ,xpOTOÇ m. "labour, saison des p.-ê. un verbe cXpOUp(~E:LV; enfin cX.pOUPIXTlwv, division
labours', mais aussi «champ de blé, récolte» (Hom., de terrain, semble contenir le suffixe latin -iili6 (pap.).
Hdl., surtout poètes), al! figuré «procréation d'enfants, Très rares composés poétiques et tardifs : cipoupa.MT1)<;,
enfants» (PI. Cra. 406 b, E., Mén.); d'où cXpo'rLx6ç (GaL), -n6voç.
·:i)cnoç (wp1j Arat. 1056) d'après les adj. de temps en Le grec moderne a gardé &paaLC;, -mILo:;, &po-;pav,
'~atoç, cf. Chantraine, Formation 4~. cipOTpLW, c!poupa..
Noms d'action: èipOcrLÇ " terre de laLour » avec Ull sens El.: 'Ap6w repose sur un présent radical originellement
cOllcret actu3lisé (Hom., Thphr., cf. Benveniste, Noms athématique qui exprime la notion de labourer dans tout
d'agent, 75, etc.) et • fait de lahourer » (AraL, Arist.), d'où le domaine indo-européen. La seconde syllabe représente
Œp6CHiLOÇ "labourahle. (prose tardive), mais avec w long un :1. dans la plupart des formes grecques, d'où o. Les
secondaire iipwcrLC; (hapax, pap.), et rlAjà S. Ani. 569 formes en Cù (cipwatILOC;, &:PWfU'l!ltL, etc.) 80nt toutes occa-
~pwcrLiLoÇ (t.rimètre) avec une longue exigée par la métrique; sionnelles et secondaires. En revancbe les formes doriennes
pl. n. &pwfllX.!lt «terre arable, terre à blé» (S. fr. 75, Ar. en &:pa.-, IiPcXcrOVTL (Tabl. Héracl.J, &VtXpciTLOV (Rhodes),
Paix 1158) avec une l<mgue sccondairc; &:pocrILéÇ = aptXTpOv (crétois), 'AptX't'Uoç (locrien) présentent un!lt qui
ipoatç est unc formation cxccptiollnelle (P. Teb. 49,10); n'est pas expliqué, mais peut être bref (cf. Schwyzer,
pour un nom d'action *&:prxTÎlc;, voir sous 'Apci't'UoC;. Gl. 12,1 sq.; Gr. Gr. 1,362, 683). Le lat. a artire qui doit
Noms d'agent ; cipoTIjp «laboureur, paysan. (Hom., être secondaire. Les autres langues ont des présents en
Hdt.) parfois employé comme épithi~te, notamment de "ye/yo: m. irl. airim, got. arjan, lit. ariù, v. sI. orjQ.
(loüç (Hés., poètes) ; avec le doublet cip6't'1jC; (Hdt., Hp., Le nom de la cbalTue lipOTpOV (crétois &P!ltTpOV) a' des
Pi., poètes). correspondants dans lat. artitrum, arm. arawr-, irl. aralhar-.
Il existe un vicux nom d'instrument apoTpov «charrue., Les autres lall~ues ont d'autres formations comme lit.,
usuel durant toute l'histoire du grec depuis Hom.; le arklas, v. sI. ralo avec des suffixes en 1.
crétois oITre un exemple du thème en !lt : apaTpov (Schwyzer "Apoupa enfin est une dérivation féminine en "-Yii.
ISO) cf. El. d'un nom neutre athém. en rln "arow" cf. ir!. arbor (de
Nombreux dérivés plus ou moins tardifs qui se "urwr) gén. arbann de "arwenos «céréale. (cl. Benveniste,
substituent aux dérivés de cip6Cù : &:poTparOÇ • rustique, Origines 20 sq., 112 sq.). Lat. arvus est plus loin. Essai
(AP J, mais avec un sens plus précis cipoTpt't'1j; «qui se de rapprochement de skr. urvcirti- • moisson " av. urvarii
rapporte à la charrue» (AP J, cf. G. Redard, Noms grecs (Otr~bski, HZ 66, 1939, 246 sq.).
en -T'Il. 37; &:p6TpLO; épithète d'Apollon (Orph. H.).
Verbes dénominatifs 1) cipOTpe:UCù « labourer.
(l'herecyd., Lye., :'\ic., Babr.), avec &:pOTpCUC; "laboureur» a.p'll'&.tw : flexion en gutturale, fut. -;Cù (Hom.), aor.
toujours a tlestl, en fin de vers et qui doi t être post-verbal l1PlTCl1;a. (Hom., PL, Épidaure), grec tardif pass. i;p1tciytjV,
(Théoc., Bion, Arat.); &:POTpE:1JT7jp (AP) et. ciprhpe:uILIX ijp7ttXYILctL. Mais la conjugaison usuelle en attique est
métapb. (hapax poét.); 2) une st'rie plus usuelle avec sans gutturale: fut. à.p7tcicroILctt (ou -crw), gr. tardif à.pnWILctL,
œpOTptŒt.l qui n'entre pas dans un des groupes définis de aor. l1P1t!ltaa. (Hom. ion.-attique), parf. ~p7tcxxa.; passif
verbes en -t<Xw (Callim., Thphr., pap., encore en grec 7)p7tcia(hlv, ijP7ta.crfl!ltL. Le participe aor. athém. à.p7tci(J.e:voC;
moderne) également avec les préverbes t1;-, 1t'pO-; avec (AP Il,59, etc.) est une forme tardive et secondaire.
les dérivés -(ClILCl (Seli. Ar.), -LC(cr\; (LXX, ete.), -r.a:cr!Loç Sens • ravir, enlever. (une femme, une proie), «saisir»
(Seh. Opp.); 3) une variante cXpoTpt6Cù se lit p.-ê. dans (une arme, etc.), «piller» (une cité, etc.). Utilisé avec des
la LXX et Ps. Plu. FluL'., 21,2; 4) cX.poTpLcit:Cù est très préverbes civ- (Hom., etc.), cilP-, 8t-, t~- (Hom., etc.),
douteux (voir Palmer, Grammar of the post-Ptolemaic ùlP-, ete.
papyri 139), mais cf. cipOTpL!lta't"i); (EM 207,31). Un thème en gutturale est bien attesté dans un certain
Très rares composés, p. ex. &:paTp07tOVOÇ (AP J. nombre de formes nominales : &p1t!lt~ une fois comme
"Apoupcx, à la ditTérence de ocpo-.pov, représente un type nom d'action fém. «rapine, fait de ravir» (Hés. Trav.
de formation archaïque, cf. El. Le mot est attesté chez 356), généralement se rapportant à des personnes soit
Hom., à Chypre et sporadiquement durant toule l'histoire comme substantif, soit comme épithète «ravisseur,
du grec. En outre dans les tablettes mycéniennes de Pylos. voleur» (ion.-att.), avec le superlatif usité dans des termes
Seos ; «terre arable, terre à blé », de sens plus précis que péjoratifs eXp7t!ltyLO'T!ltTOC; (Leumann, .\fus. llelvet. 2,11);
clyp6. qui peut se dire de terres incult.Js, et bien différent employé en outre comme terme technique «grappin '.
de cil.C>l~, qlUTClÀLœ, ;âj7to; qui s'appliquent à des vignes Dérivés: &.pn!ltyT) • rapine, proie» (501., ion.-att.), avec un
ou des jardins. Chez les poètes, employé métaphoriquement accent ditTérent cX.p1tCxY1) «crochet, grappin. (E., ... ,jn.) ;
114
ip7rŒ"(oç« crochet» (1 ex.lEsch.) .qui aecroche. (1 ex. S.); Composé : rXp'lt1t8ovcX'It-rot~, n. m. pl. «ceux qui fixent des
attesté aussi comme nom propre (cheval mythique). cordes ", en parlant de géomètres ou arpenleurs ([Démocr.)
D' cXp'ltIXÇ ou rXpmi-yl) sont dérivés : rXp'ltcXy~ov (Alex. 299).
Aphrod.) = ü8plXp'ltlXç; ét.p'ltlXyeUÇ (tardif); l'emprunt lat. Le sens originel du mot est tll ou corde el celui de piège
harpag6 invite à poser un grec ét.p'ltlXj'~v (cf. M. Leumann, est accessoire.
Die Sprache 1, 1949, 210). Adjectifs tardifs : rXp'ltcXY~!LOç Et.,' Inconnue. II est peu probable qu'un terme signifiant
«ravi, dérobé· (Callim., AP), avec rXp'ltlXyt!LiX!OÇ (Orph., corde ou tll soit en rapport avec &:p'ltlÎew; mais il a pu
etc.) cl. XÀO'1ttfLlX!OC; et pour cette finale de termes juri- y avoir un rapprochement par étymologie populaire et
diques, voir Chantraine, Mémoires de i' Institut Français l'aspiration initiale peut être secondaire. Le skI'. arpayati
du Caire, 47, 1934, 219-221. «plàcer, fixer» l'..st une formation purement indienne et
Rares composés tardifs en -iXp'1tlX1;: notamment8e:MlXp'1tlX1; ne convient pas mieux pour le sens.
(AP), <pO,lXp'ltIXÇ (Hdn.) ou un terme technique comme
ü8plXp1tIXÇ, • pipette pour transvaser de l'eau» (Simp.).
o.p1l'eto. : «haie Il (~ic. Th. 393,647) au pl. ; cf. la glose
D'autre part les hapax poétiqucs ou comiques cip'ltcXÇIXV-
&:p'ltÉ~ŒC;' 'rOuo; ott(LotO"L~Se:tc; 't'O'ltOUI;' ot 8& -re:LX'rJ xa.L
opOc; (lEsch.), cip1tlX;lo~oç (Archestr.), rXp1tIX1;o(LLÀ'rJç (corn.).
=pto6Àou,:;' ot 8i: -ra: XÀL(l.Œxw81) )(wpLcx (Hsch.); tm
Sur le thème verbal a été constitué le nom d'ageut
doublet cXP=~OI; f., est attesté à Mylasa (BCII 46, 405).
IiprrŒxTIjp « ravisseur Il (Il. 24, 262, alex.) avec le féminin
"Ap'ltselX serait un mol ionien selon Eusl. 1851, 25. Hsch.
aprr:ix-re:LpŒ (AP), l'adj. O:p1tIXXrÎ]pLOC; (Lyc.) et le doublet
fourni l en outre deux gloses qui poul'l'aient être "oisines :
aprrŒxrÎ]C; (Càl!.). L'adjectif verbal eXp1tŒX-rOC; est ancien
a:p1t&:VIXL' (LcXv8pIXL [jOcrX'rJ(LIX-rWV et <xpmaŒL (p.-ê. faut e
(Hés.), d'où iXpmxx-rLxoC; (Luc.).
pour cXp'lte:~otL ?) . ott(LotaLGtL . l) -rlicppouC;.
Les noms d'action sont: &:p1tŒl(-ruÇ (Call.) avec la valenr
Et.,' Inconnue. Il faudrait sHvoir lesens originel du terme.
'su. ··'ctive" du suffixe, cf. Benveniste, Noms d'agent,
En pratique il semIJle éljuivaloir à la limite d'un terrain,
n: àP1tŒYfLOC; "proie, objet à saisir» (Plu., Ep. Phil.), ce qui pourrait permettre un "l'a'pporL avec œprrc:8wv.
aprrŒYfLcx (Lye., LXX, Hld.).
a:pr.;dMv'rJ ({ cordeau. Iig-ne Il. DoutllllX.
En outre l'adverbe &:p1t&:y8'rJv • avec brutalité, violence"
(A.R., Opp., AraU.
Les dérivés sans gutturale tirés de la con.jugaison du o.P""l : f. « faucille" (Hés., S.); d'où dans des texles
type &:p1tocaw, etc., sont peu nombreux: outre l'adj. verbal tardifs «crochet >. nom d'un poisson, etc.; mais chez
o:p1tcca-ro<; avec &:pr.;cxa-rLxoc; (Arist.), et le substantif Hom., cf. aussi Arisl. liA. 609 a, nom d'un oiseau aquatique
O:F1tŒa-rov « balle, jeu de balle» (Ath.) à côté du diminutif de proie. de la famille des pt'ocellaires (cf. Thompson,
&:p1tâcr7LOV (ÉpicLl. on a cXp1tlXa(Lcx (Pl. Lois, Mén.), a:p1tota(L6ç Rird.~ s.u.). On compare en outre la !l'Jose corrompue
(plu.':. ip1tcxmç (Phryn.): enfin le nom d'un oiseau de d'Hsch. iXp'lt&'t'ov' eXy.ofLLa-rov 7) LY.'rLVOV Kp7j-re:<; d'où
proie Oipr.;cxcro; (Anl. Lib.). cf. !JOUI' le suffixe Chantraine. l'on a extrait un nom crétois du milan œp7nJ<; fort hypo-
Formaiinn 43:'>. thdique : il ne faut donc pas en tirer avec Leumann,
El.,' A l'oril!"ine de tout le système se trouverait le Hom. Worter 294, la supposition que le mol vient d'Homère,
dérivé expressif en gutturale cXp1totç dont a:pmi1;w serait ni avec Bechtel, Dial. 2.781, èelle qu'il s'al!"it d'un vieux
un dénominatif: l'idée est celle d'. accrocher, attraper Il. thème en ë.
'Aplt'ŒÇ même est probablement tiré de œp7nJ, voir ce mot: Au sens ancien de «·faucille. <Ïp7nJ a H(~ remplHct' par
lin rapport avec tÎip1tULot, ap1tUC; est plus douteux et pourrait 8p€1tcxvov.
être dti ù l'étymologie populaire. De même pour rXp1tŒMOÇ, El.,' Le mot répond à la finale près à v. sI. srupu. lette
voir ces mots. Autre hypothèse de Szemerényi, Syncope :Sirpis "faucille». On 'rapprochera él!'alement lal. sarp6
~10-213, qui voit dans a:p'ltâ~w un déverbatif du radical et sarpio « tailler la vigne •.'"Ap7nJ a pu donner naissance
qui figure dans tiV7JpÉ'.jJŒ":O, v. SOIIS èpÉ'It-rof.lot~. à la famille de œp1totç, rXp1tOC~W, etc. Mais Szemerényi,
Syncope, 205,213, sépare nettemenl les deux groupes.
a.p1l'oÀÉoç, voir àiÀ1tVLaTOC;.
o.p1l'~~ : e:I8oc; eXxlivfh;c; KurrpLoL (Hsch). Le mot ne semIJle
a.p1I'ES";S : «plat. (Nic. Th. 420. hapax): l'aspirée pas avoir de rapport avec cXp=1;o:, qui n'implique pas
donn~e par les mss n'est peut-être pas authentique.
l'idée d'. épine ». Et il H un doulJlel &'ltp~;; voir sous
Dérivé poétique ét.pm,:8oe:L':; (Antim. Gol., Hsch.). Verhe Œ'ltpty8Œ.
dènom. a:p;rs:8iouL . OfJ,OLÀ'aIXL. l:8ot<pLacxL (Hsch. l-
Et.: On pense à rspprocher 7tÉ8ov (cf. &-nBoç «plat 1). ap1l'tç, -!80c; : aussi -L80c; mais l'iota semIJle long d'après
Le mot est analysp -6ft ·;~(-1te:80v par Didyme ap. EM Cali.: espèce de chaussure (CalI. (r. 235), cf. les lexico-
148,9, Hdn. 2,247. On ne sait à quoi répond la glese d'Hsch. graphes: Suid., Hsch. s.u. et Pollo 7,85. Le mot est donné
ÈpJr&OOc:crGŒ . É:1tL1tc:8o<;. V. Szemerényi, Syncope 277 et comme équivalent de )q:)'Ipr~, et attribué au lacanien par
288, qui pose *tipL-r.;e:8oc; d'où *tipme:86cu;, et par syncope Hsch.
œpm:ooe:LI;, et finalement ét.pm:81J;. Et.: Ignorée. Pourrait être tiré de cXP7nJ d'après la
forme?
Qp1TESOVTI: f. "fil» (Hdt. 3.47 dans la description
d'une cuirasse de lin, Aristias ap. Poil. 7,31) «corde d'un "Ap1l'U'o. : f. généralement au pl., les Harpyes, démons
are ou d'un piège. (X., AP), avec le doublet ~8~v femelles redoutables, généralement au nombre de cieux
(J. AJ 3,7,2; Jul. Gal. 135 cl. - Verbe dénom. rXp'Ite8o- ou de trois (deux Hés. Th. 267 'Aw~ et 'Oxu7tÉnj), qui
~LV' Àc.mo8u"t"sLV xa.L Ih.x a'1t1Xp'rou Ih;pêiv (Hsch.). personnifient la violence démoniaque des vents. Chez
115 . &.p<J'EV&lCcW
Hom. le titre de ..Ap7t'JL!1, esL appliqué à IIoBfipY1l mère des Les pl'ÏnCÏpaux textes se trouvent Paus. 1,!?3,3 et "':;eh.
chevaux d'Achille (Il. 16,150). On lit une forme de duel Lue. D. Merelr. 2,1 : il s'agit d'une fêle de la fécollftile
ApntULŒ sur un vase d'ÉgilOl. Où deux jeunes filles transportent du temple d'Alhùna
Le mot est rappl'oché avec' Ull verbe œvqpdyOtv",o Polias au sauctuaire d'Aphrodite des jardins, des offrandes
«ont ravi 1 dans une formule de l'Odyssée 14,371 = 1,241, mystérieuses et en rapportent d'autres. Ces offrande!!
qui est peut-être en rapport étymologique. Voir €Fé7t't'O!J.IX~. con~istaiellt en gâteaux en forme de serpents et de phalloi.
El.: L'hypothèse que 'Apbt1)~Ot et ..Ap7tu~1X seraient des Une autre série de termes parallèles présente les
participes parfaits se rattachant à lpé1t",o!Lct~ et auraient formes ÈP<TIlq>oPO\; (IG III, 50U8, etc.) tpP'tl~pt6) (lG II',
été rapprochés de tXp1tCiÇw par étymologie populaire reste 3472, 3488; enfin lpaotp6poç semble se lire il Mytilène
en l'air. Voir Szemerényi, Syncope ~03-213, qUI pense (1G XII 2, 255). Les mots des deux séries s'emploient
qile 'ApÉ7tuux est la forme la plus ancienne d'un mot parfois hors des fêtes propres d'Athéna (cr. NUsson,
d'emprunt. G. der Gr. Religioll 1,414). Voir au~si sous lp<TIl. Il semble
en tout cas que la série du type cXpP7J- et celle du type
ipa7j- sont interchangeables.
apvu!i : f. • amour» (PHrl Il.) cf. Hsch. cXp1tUV . lpw't'Ot.
El.: Les étymologills anciennes expliquent le premier
AioM:i:\;. Il n'est possible ni de réfut.er, ni de confirmer
terme de œpPlltpopO\; par à:PP7JTO- «secret, illdicil,le »,
celle attribution du mol à l'éolien.
Et.: D'aprt's EM l48,3" 1t<Xp,x "Co o.pr..xl;:ELV "C,x<; <:ppÉvo<<;,
avec une suppression inexpliquée de la syllabe -,0-
(cr.
&pPll,ocp6p~cx dans la scholie de Lue.); d'aut.re part
ce qui ressemble plus à IIlle ét ymolo!!,ie populaire 'lu 'à une
elles rendent compte de lpa7jcp6poç en le rapprochant
explica tion valable.
avec Hésychius du nom propre "Epa7j = rosée, nom
d'nne fille de Cécrops (cf. aussi llfiv8pocroç), cf. K. Forbes,
àppa.~wv, -wvoç : m .• arrhe, gage» (Autiph., Is., Arisl., Gl. 36, 1958, 255. Cette explicaLion n'est guère vraisem-
pap.). Verbe dénominatif œpp0<6wvLl;:E't'O<L' &pPOtOWV~ ÔLÔO",ct~. blable et on a cherché à rapprocher ÈpP7J- €pa7j- de ci:PPll-.
IIsch. glose aussi à:PPOt6wv par Oéyx~a,pov : on a pensé Fick (KZ 43, 1910, 132 sqq.) a supposé que &pP7J- était
tlue l'appât était offerl au poisson comme des arrhes (?). une forme attique pour Èpa7j-, ce qui n'est guère possible.
Et.: Emprunt certain, cr. hébreu 'ërübtln. Toutefois le F.R. Adrados (Emerila 19, 1951, 117-133) dans Ull
caractère proprement sémitique du mot n'est pas assuré article très complet où il rassemble tous les textes estime:
et il s'agit peut-être d'un mol voyageur du proche Orient, 1) que lipP7JCPopoi; et tpa7jtpoPO\; contiennent les mêmes
cf. M. Cohen, GLECS 8, 1!Jj8, 13. L'égyptien a 'rb. Terme composants; 2) que le premier terme est à tirer de ŒPPl)V,
du vocabulaire de la banque qui comporte quelques ou ~Pa7jV «mâle., ces deux formes appartenant à. des
emprunts sémitiques, cf. E. Masson, Emprunts sémit., dialectes différents (voir sous &pa7jv) et qu'il s'agit de
30 s'J. SUl' arrab,j el arra cn latin, Y. Ernont-Meillet s.u. symboles phalliques. Il subsiste de graves difficultés :
l'une que l'on attend un thème œpFEvo- ou spa&vo-;
l'autre que malgré l'apparence l'emploi d'un composé
èippa.TOS : expliqll"~ axl.J,pol; OCfLe:7ŒC;,pO<pO\; par Pl. Cra. de OépP'tlv «mAle» n'est pas naturel.
40ï d, ' dur, inflexible '. cf. encore R. 435 c. Enfin le mol
Les mots de ce groupe religieux restent donc obscurs.
est aUesté chez Euph. 24, avec la seconde syllabe longue. lis risquent d'avoir été altérés par diverses influences,
El.: Incertaine. Schwyzer, Rh. ,11. 80, 209-212 rapproche
étymologie populaire, ete.
le mot de ind.-eur. 'Il'erl- «tourner", lat. uerlO, etc., cf.
aussi gr. pctTrJ.VO<V "cuiller»; voir encore Sommer,
Nominalkomp. 86. Celte hypolhèse oblige à supposer que
la quantité longue de la seconde syllabe chez Euphorion
est artificielle. ce qui n'est pas vraisemblable, mais éipp&xos : f. (un ex. du masculin), attique (Ar., etc.)
nullement impossible chez un tel écrivain. et Oépa~)(o\; (Marbre de Paros; inscr. Amorgos) «panier
d'osier " cf. la glose d'Hsch. &pp~)(O\; . x6!p~vo\; il tiyyE:i:ov
ÀVy~vov. Diminutif à:pP~xt\;, -taO\; (Ath.).
cipPTJv-qs : • qui gronde., dit d'un chien: !;;.xxOTOV ~ Et.: Risque d'être emprunté. Le suffixe de caractère
XlXt cXpP'l)vÉI; [67JpLovl. hapax (Théoc. 25,83) glosé par familier se retrouve dans le synonyme aVp')(O\;. Le thème
Hsch. œpP7JvÉ\;' ~ypLov XOCL ÔUCT',(e:pÉi;. Hsch. ci le en est œpaL- dont l'attique cipp~- est un traitement phonétique.
outre le dénominatif &pP7JvEi:v . ÀOLÔOpe:LV, XctL <t1tb Le mot est-il fait sur cXpa~- tiré de œtpw «lever, soulever "
yuvlX~X( • 1tPOI; &vôpoc 8~cx<:pÉpe:a6GtL. cr. cù:pa~1to8e:\;, &p~, etc.? V. aussi K. Forbes, Gl. 36,
Et.: Terme expressif sans étymologie. On a proposé 1958, 255. .
de le tirer de à:ppci.l;;w (= cXpfil;;c.» «aboyer " avec une
finale d'après Gbtl)vTj\;, a"l'pYjvTj\; (Prellwitz. Gl. 19, 1930, à.pfX'»8Éw, voir oppw3éc,).
104).
cl.paEa. : Àe:~!Lwve:\; (Hsch.). On croit retrouver le mot
clpPTJcI>OPO!i : r. nom des jeunes filles qui portent en dans delph. &par.oc (F. Delph. 3, 4, nO 42,13).
procession les symboles sacrés de la déesse Athéna (Paus., Et.: On pourrait expliquer le mot comme dérivé de
Plu., ete.). D'où le dénominatif lipP7J'?Opéw «être tXPP7J<:po- &p&4 .avec un suffixe -aoç comme ID..croç, qu'il eoit ancien
poç' (Ar., Din., inscr.) ; les dérivés nominaux cXpP1)<popLct ou analogique. Simple hypothèse. '
f. «procession des à:PP7J<P0pOL 1; pl. n. de même sens
œpPTj<POpr.oc (Sch. Ar. Lys. 642, EM 149,13); en outre &.paEV&ICOv : et cipp&vr.xov «arsenic. (Arist. Thphr.,
pl. 11. ~'l'O<p6p~ct = œpP7J'tl0pux (Sch. Luc.). etc.), aussi cXpp&Vr.x1) (Gal.).
9-1
â.paEV'ICOv 116
Et. : Mot d'emprunt oriental, de l'iranien • zarl/ik à."-ra.,,, : f. mesure de capacité perse valant 1 rnédimne
«couleur d'or - (cf. persan zarnix, ia~ni'1, arsenic) sans et 3 cbéniees, soit environ 55 litres (Rdt. 1,192), valant
doute cn passant par le sémitique (!!yr. z~l1ikii, arsenic), 1 médimne attique selon Hscb.; en Égypte mesure valant
avec un rapprochement par étymologi~ 'po~ulaire avec 24 à 42 cbénices soit 25 à 45 litres (pap., parfois écrit
iXpa&v~x6ç, œpp&vtX6:; « mâle ». Voir p. ex.-Sehp~~~-~ehring, &:pm7)).
Reallexikons.l. Dérivés : O:p"t!XOtoero.; «d'une artabe -, avec le suffixe
d'adj. de mesure en -r.a.ro<;, cf. Chantraine, Formation 49
(pap.); pour l'ortho en -te:~oç, voir Palmer, Grammar
o.PaTIV, -S'JO; : Hom., trag., ion., lipp't)v (att.), nom.
of the post-Ptolemaic papyri 3; Iipni6~o.; (pap.). Substantif
ocpc-I):; (Iaconicn 1 G V 1,364, P. Oxy. 465) réfection ana-
œp"t!X6Le:L1X et &:pTIX6tlX, taxe d'une artabe (pap.).
iogique d'après les nom. sigma tiques ; d'autre part avec
Et.: Évidemment emprunt oriental, que l'on suppose
un vocalisme e è:pa7)V (ion. et Hdt., lesb., crétois, etc.) ;
pris à l'égyptien, cf. Hultsch, RE s.u., mais voir Sethe,
• mâle _ par opposition à femelle : c'est le nom générique
GGN 1915,112-118; on conn ait en tout cas démotique 'l'lb
du mâle (Benveniste, BSL 45,1949,100-103); «masculin»
sous Darius 1er (Malinine, Kêmi, 11, 1950, 18).
légalement au sens grammatical); rarement au sens lie
« robuste., jamais au sens de «courageux»; chez les
botanistes se d;t ùu sexe de la plante, mais d'autre part o.pTa.J-lO!i : • boucher ", aussi" cUlslmer., ces deux fonc-
s'emploie au sens de "rude, dur». tions se confondant en principe (X., Épicr.): employé au
Comparatifs non attiques avec valeur ditTéreuciative figuré (5. fI'. 1035); d'où àp1'lXf.I.Éw "découper, mettre en
(Benveniste, Noms d'action 116-119), &:ppévrepoç (arcadicn, piéces. (E.), avec ciPTcXfL'1crtÇ (Thèbes, IG VII 24'2G)
ScJ.wvzer 661) et èccrevlXt.&POÇ (éléen, Schwyzer 424), " action d'abattre '.
où1\: mot fait c()upi~ 'avec 61)Àu't"Spoç ce qui ne semble Mot rare et exceptionnel. Le mot usuel est f.I.cXye:LPOÇ.
pas ancien (cf. Benveniste, 1. c.), pas plus que le détail 11 existe en mycénien un terme atumo qui potllTait
même de la forme avec la finale -œt't"Spoç, qui doit être correspondre à èip't'ocp.oç. Douteux, cf. Morpurgo, Mycenaeae
analogIque. Graecitatis le.r:icon S.V. avec la bibliographie.
Le mot figure comme premier terme dans quelques El.: Eust. 577,45 interprète bEL; dtp'LIX 't'ÉfLVWV :
composes: ,'Esch. Suppl. 29 a ci:pcr&Von-À'l'je1jç «où les mâles ce serait une haplologie de *:i:p'n-:-ocfLoç ou &.P-::LOTlXfLoÇ
sont nombreux» et lipcre:voy&viJç (Suppl. 818). Mais la "coupant exactement ». Cette explication ne serait pas
plupart des composes sont de caractère technique et impossible vu le caractère exp,.es~if du mot. L'objection
souvent tardifs: Iippevoy6voç et ses dérivés (Hp., Arist.) la plus grave est que les composés de 't'ÉfLvW sont ell -'t'ofLo:;.
avec ie nom de plante &:ppe:voy6vov variété de mercuriale
o~pos{>r à 61)),uy6vov cf. André. Lexique sous phyllon;
à.PTc1W. vOlr SOIIS cidpw.
~co;;vû9't)),\); "hermaphrodite": -xo[":7)C; «pédéraste)J,
-Y.UEW "porter un enfant mâle», -fLLx":7)C; «pédéraste»;
-7rlIt: «enfant màle»: -n-oL6c;, -TCOLéw; -1'6)(0:;, --roxÉw. à.pTE ....-r1!i : « sain et saur, intact., joint à Çwo; (IL.
-,oxi:l:, etc. Enfin il existe un groupe constitué avec :'),517; 7,308) ou bien seul (Gd. 13,43). Repris par Cali.
-W1':Oç exprimanl l'aspect, qui est ancien : cipp&vwn-6:; et A.R. Donné comme étymologie d"'Ap-::EfLtÇ pal' Pl.
« à l 'aspect mas,~n lin " (PL). -W7tLIX (PL).
Cra. 406 b. Dérivés tardifs : œp1'&(LÉw • être en bonne
Les dcrin's sont la plupart tardifs : dimin. àpaÉvLov santé» (Nonn.), œp1'e:(LtlX «santé» (Max., AP, l'roc!.).
'enfant du sexe masculin» (pap.); adj. œpcrtvtoç «mâle. El.: Inconnue. Le mot, très rare, a l'aspect d'un
i.\rcadie. Ille siècle de notre ère), .xpcrEvtXac; (-pp-) «mâle, composé dont le second terme serait un thème en s. On a
masculin _, rarement "viril» (hellénistique, grec tardif), cherché à retrouver dans le premier terme œp-:-L- ou œp- =
ipcre:v\xo::: (pap. Ille S. av.). Aussi adv. à:ppe:v~8ColC; &;a- ; voir Frisk S.U. Le rapprochement avec "Ap't'E:fLL;
(LXX). - Substantifs abstraits,: &:ppe:vO":7):; «qualité ne peut être qu'une étymologie populaire.
de mâle. masculinité» (Stoic., etc.); œpptvwlLClt • semence
du mâle. (Sch. Opp.), pour le suffixe, cf. Chantraine, ~ ApTE .... '!i : gén. -t80ç, acc. -LV, rarement -t~œ. Le
Formation 187. dorien a dans les inscriptions les plus ancicnne~ "Ap't'IXP.L:;.
Verbe dénominatif: &ppevooP.OC\ «devenir ml homme, -L't'O<; (SIG 765, Rhodes, etc.), noter le datif , Ap-rcXp.t
se conduire comme un homme» (Lul'., etc.). à Argos (IG IV 577); le béotien a "ApTlXfLLÇ, -r.8oç
Le grec moderne a g'ardl> &pcrevty.o:;, etc. (1 G VII, 546, etc.) : H exisle enfin Ulle forme "APTEfLLÇ,
Ef.: Ter.me ancien, nom générique du mâle. La forme -t'roç (Delphes, SIG 671, etc.). Nom de divinité féminine,
à vocalisme e ~pa7)V a un correspondant exact dans av. Artémis. Les dérivés sont plutôt en faveur du thème en
arsan- "màle., pour l'espèce humaine comme pour les -'t'-. Il Y a un nom de mois dol'. 'Ap'rlXP.hLO:; (Th. 5,19)
an. maux ; le vocalisme zéro de &pcr"l)V se retrouve dans mais ' Ap't'e:!LtaLo:; en Macédoine; 'Apn:p.t~v, -S>vo:;
5kr. r!la-bhli- «taureau -, mais le rapprochement avec à Erythrae (SIG 410); le neutre 'ApTe:p.[a~ov (Hdt., etc.)
skr. ar~ali qui signifie seulement « se mouvoir vivement" désigne un sanctuaire d'Artémis; dol'. ' Ap"t!XfLh~ov
est eu l'air. Enfin tout rapprochement avec le groupe (Argos, Schwyzer 83; Ar. Lys. 1251) et 'Apn:p.înov
"L'ers- (skr. v,~abhli-, av. uar.lsni-, lat. uerres, cf. sous ~pcr'1), (1 G 14,217); &.PTe:fLLcrLOv désigne aussi \lne petite figure
qui désigne l'animal reproducteur, est exclu; cf. Benveniste, d'Artémis (SIG" 588,191, Hyp.); pl. n. 'Ap't'CtfLt1'Lot fête
BSL 45, 19·19, 100-103. ~'Artémis (Delphes, Schwyzer 323 D); ~p't'EILLa~ 1. nom
'Ap\lE~6c; doit èire apparenté à &pcr1)v. de plantes utilisées en gynécologie, essentiellement
l'armoise (cf. Strômberg, Pflanzennamen 100, André,
Lexique sous _4rtemisia). Enfin 'Apn:p.Lar.a.cna.l, nom
117
d'adorateurs d'Artémis (IG, 11', 2942, Athènes), comme
dérivé de *œp'N!L'ci~6), cf. 'A7tOÀÀ6)VLOCaTcU et. Chantraine,
Formation du noms 317.
Tous les dérivés du type 'Ap-n:ILLaLOfij, -ILLaLov, et.c.,
supposent un thème en -T et reposent sur -TLOÇ, etc. En
revanche on a un seul dérivé du thème en -8 : lc nom de a.pT': adv. «juste, justement -, d'où «récemment.,
plante cLpTE:ILL81)l.OV ou plutôt -8LOV • dictamne» (Diosc.). surtout avec un verbe au présent, opposé à ncXÀGlL; plus
Le mycénien présente une forme gén. Atemito = rarement avec un verbe au passé j plus rarement encore et
'ApT&flLTOÇ et p.-ê. Atimile ~ •Ap-n:flL-n:L, datif, avec un en grec tardif avec le futur « tout de suite " etc., condamné
thème en l, Ilon d. Pour l'alt"'!"nance eli qui confirmerait en ce sens par Phryn. 12. Le mot n'esl pas attesté chez
l'origine asiatique, v. Chadwick-Baumbacb 176-177. Hom. (mais cf. dérivés et composés); il est largement
Et.: A la différence dù nom d'Apollon, le nom d'Artémis, employé durant l'histoire du grec au sens temporel. Le
quelle qu'en soit l'origine, semble bien attesté dans des sens originel est. juste », «qui tombe juste ».
inscriptions lydiennes : arlimus ibsimsis répondrait à D'où cinocpT( «complètement, exactement _ en parlant
'ApTEILLC; 'EcpeaLoc à Larissa du Caystre, etc., cf. Heubeck, de nombre (Bdt., Hp.); chez les comiques attiques emploi
Lydiaka 22-25. tout différent avec cino marquant l'opposition (Pherecr. 93,
Il est bien vrai qu'Artémis peut être considérée comme Ar. Pl. 388, cf. AB 418,15) • tout au contraire.; enfin
Ulle déesse asiatique (cf. \Vilamowitz, Glaube der l/ellenm avec une accentuation différente cimxp·n temporel • dès
1,324; M. Nilsson, Gr. Rel. 1,451 sqq.). Il est vrai d'autre maintenant, dorénavant. (N. T.).
part qu'elle joue un grand rôle dans le monde dorien, ce "ApTL figure comme premier terme dans un grand
qui a conduit à chercher Ulle étymologie illyl'Ïenne, d'un nombre de composés depuis Homère. Dans les plus anciens
illyr. "artos (M. S. Ruiperez, Emerita 15,1-60, et Zephyrus l'adverbe exprime l'idée de justesse, de bonne adaptation:
2,89 sqq. avec bibliographie). Cette hypothèse qui s'accorde à.PTLE:7rf)C; (Il. 22,281) «qui sait bien se servir de la parole,
mal avec les dOllnées homériques se heurte maintenant beau parleur., mais pris en bonne part chez Pi.; à.p'l"L-
à une difficulté, puisque la déesse est connue en mycénien. xoÀÀoC; «bien joint - (lEscb., S.) ; rXpTLÀL6loc «exacte super-
C'est l'explication par l'Asie :'lineure qui semble la plus position des pierres» (IG VII, 4255); à.pTL(UÀ7)C; (Pl.) ;
proLable. cLpT(noç «au pied mobile, vif» (Hom., etc.); à.pTLaTolLoç
Les étymologies par le grec reposent toutes plus ou « qui parle bien» (Plu.) ou • dont l'ouverture ou la pointe
moins sur des jeux de mots. Le rapprochement avec est bonne. (Hp., Str.); cXpTLTponoç • aux manières
&P'l"Oç «ours» se heurte à la dilIlcullé que ŒpTOC; est en modestes. (lEsch. Sept 333); â.pTLcpp6)V «sensihle, intel-
grec une forme secondaire. Celui avec apTocfloç • boucher» ligent.. (Hom., trag., Pl.); cipTL<pu1)C; • juste» en parlant
est retenu par Kretschmer, Gl. 27,34, mais la graphie d'un nombre (Hp.); cipTL)(E:Lp • aux mains agiles ou habiles.
'Ap'l"llflLc; avec le second 0: doit reposer SUl' une étymologie (PI. Lois 795 dl. Dans tous ces emplois le sens étymo-.
populaire, cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,~;)6, ce que confirme logique de 6[PTL qui comporte l'idée de « bonne adaptation»
le mycénien. Quant à un rapprochement avec à.p-n:fL7)e;, est sensible (cf. toutefois Knecht, KomposÎta vom Typ
il consiste à expliquer obscura per obscuriora. Nous ne TEpq,L!.I.0pOTOC; 16).
savons pas s·iI existe un rapport enlre ces deux termes, Dans les autres composés, très nombreux, le sens est
ni lequel des deux serait tiré de l'autre. • récemment -. Ainsi : à.pTLôMa-rljc; (Thphr.), -YWKTOC;
«qui vient d'être sevré. (inscr.), -ymLoc; (AP), -yoc!.l.0ç
(I G XIV 1835, Opp.), -ye:vi)c; (Nic., etc.), -yé'IVIJTOC;
a.PTÉIlWV, -o"oe; : « màt et voile à l'avant du bateau, (Luc.), -y),u<p1)c; (Théoc.), -yo"oç (AP), -8oc1)ç (AP),
voile de beaupré 011 beaupré D. Le seul emploi attesté est -8ocy-pu:; «qui vient de pleurer ou qui va pleurer. (E. Med.
Act. Ap. 27,·lQ dans le voyage de saint Paul. Le mot 903), -8L8ocKTOC; (App.), -6ocvljc; (E.), -!J.Ct&IJc; (E. Hec. 687),
semLle nouveau et s'est substitué (p.-ê. parce que la -nocyTjc; (Théoc.), -nÀouToc; (E. Supp. 742), -aTpciTE:UTOC;
disposition de la voile était différent el à des termes plus (App.), -TEÀ1)C; (Pl.), -TOKOC; «nouvellement né. (AP J,
allciens à.XtXnLO:;, à.y-ciTELO" et 86Àw". Obscur chez Lyd. -TOfl0C; (A.R.), -'l'pE<p1)C; en parlant de nourrissons (lEsch.
1I1ens. 2,12. Diminutif tiPTEflw"LO" (Tz. ap. Lyc. 359). Sept 350), -c:pui)c; (AP, etc.), -CPUTOÇ (AI-> J, -)(a.vljc; (AP J,
Emprunté en lat. tardif sous la forme artem6, mât de -xvooç (AP, etc.), -XpLaTO; (5. Tr. 687), etc.
beaupré et aussi (Vitr. 1O,~,9), poulie de conduite dans un On observe donc dans les composés le même développe-
appareil de levage. Le terme latin a fourni le fr. artimon, ment d'emplois que pour l'adverbe qui est passé du sens
dont le sens est différent et qui dé.-igne en fait le troh;ième de " juste, bien adapté », à « just.ement» au sens temporel.
mât à l'arrière. Dérivés : 6[PTLOÇ «qui s'adapte» (Hp.), "juste., cf.
Et.: Apparait tardivement en grec, peut-être par hasard. (XpTLC( ~ci~E:L" (Il. 14,92), • d'accord - (Il. 5,326, etc.), • prêt,
Plutôt qu'à un elllprunt on doit croire à une création en bon état» (ion.-att.) j en parlant de nombres, «pair»
des gens de métier, avec le suffixe -:.LW" qui figure dans (oPlJoSé à nEpLaa6ç) ; d'où l'adv. à.pTI.IXKLC; (PL); à.pTLOTlJC;
des noms d'instruments (Chant!'aine, Formation 172; • fait d'être pair 1 (Arisl.), le verbe à.pTLci~6) «jouer à
Benveniste, Origines 122). On pourraH pemer à un dérivé de pair et impair - (Ar., etc.), avec à.pTLocaflo:; (Arist.);
ŒpTéO!.l.OCL «être arrangé» etc. (voir sous à.pllpLcr.tW). Mais quelques comp:Jsés dans le langage mathématique cipTLOY6)-
cela ne donne pas un sens satisfaisant. Il vaut mieux penser voc;, cipTLonépLaaoc;, etc.
à Iip'l"tXW «suspendre. (p.-ê. avec une forme ionienne en -&w), "APTLOC; s'est combiné av~ des particuJes et des
ce qui pourrait convenir à la voile, et mieux encore prouver préverbes. D'abord, avec la particule privative, cXvcipaLOC;
que ce mot servait d'appareil de levage. Cf. J. Vars, L'art «qui ne s'adapte pas », d'où 1 étrange, indigne» (Bdt.)
nautiquc 101-106 j J. Rougé, Commerce maritime 58-59. et, en parlant de personnes, • ennemi 1 (Hom., trag.) ~vec
118 -
une assibilation de 't' qui ne s'est pas produite dans &P't'LOÇ, importants: œp't'OXo1'l'Oç • boulanger., f. et m. (Hdt., ion.-
cf. Lejeune, Phonétique, § 45 avec les addenda (Hsch. att.) métathèse pour *1Xp't'07fOXOÇ ; le second terme appar-
a la glose IipaLov . 8bc«LOV). On a en revanche mpnoç tenant à "pek"'- «cuire », cf. maa(.o), mm.w, etc.; cette
« impair _ (PI.), et des substantifs souvent tardifs, géné- dernière forme étant une dissimilation de -1'l'01'l'Oç cf.
ralement l'<'llinins ou neutres : œ7ra:p't'Loc • mobilier. 1ipT61't'01't'OC; Phryn. 198, Poli. 7,21, Hsch. d'où «p't'01'\'07tÉ(,)
(Hippon., LXX) et œmpnov (Plu.) ; ~r%p't'tOV et iÇœp'tiot (Phryn. com.); la forme originelle se trouve attestée en
«équipement., etc. (pap.) et d'autre part l'hapax èl;œp- mycénien avec atopoqo = 1Xp't'01'l'Ok"'o~; dérivés tardifs :
n6o(lott «ètre garni de. (Hérod. 7,23), ~LO, et f. -KÔmaaa: (pap.), -xomî:ov (Dsc.), -xomoc (Dsc.), -X01'\'UCOc;
Ka'\'OCp't'LOV rEM 478,2~) «mât» (qu'on adapte au navire ?). (LXX).
Autres dérivés de lip't'L : le dénominatif œp't'll;;(.o) (à moins Autre groupe avec 1Xp't'01'l'OWç (X., etc.), -1't'OUcc (Ar. X.),
d'y voir un doublet morphologique de IXpTtOlLOtt [v. ce -1'l'Oux6C; (Chrysipp. Tyan., PoIl.), -1'l'Otéc,) (App., pap.).
mot], cf. xO(lll;(.o) à côté de XO~), sens «arranger, Enfin pour désigner la marchande ou le marchand de
adapter» (Thcr., AP, D.S.), avec surtout les formes à pain 1Xp't'07t(.o)ÀLç, ~18oç 1. (Ar., etc.), d'où le masc. -1'\'~À1)Ç
préverbes : œ1'\'- «achever» ou «s'adapter exacte;nent» (Poli., inscr.); d'où -1'\'~Àl.ov (Ar., etc.), -'!t(.o)ÀLcl (Poli.
(Hp., Aris1.) et des dérivés eD -Lmç, -taILôÇ; eta- (Hp.), Phryn.), -1'\'(.o)Àm6v (inacr.), -1'\'(.o)ÀÉ(.o) (Poil.).
É~- « achever. (Act. Ap., inscriptions), Èl'l'- (Hp., A.R.), Et.: Incertaine. Plusieurs hypothèses dont aucune n'est
Ka'\'- «équiper, arranger, pourvoir de. (Hdt., Plb.) avec impossible, mais dont aucune ne s'impose : 1) Selon
des dérivés en -tatc;, -LafLCt, -taILôc;. Prellwitz, nom verbal tiré de lXpœpLGX(.o), cf. &P1UVOl: sous
Le verbe œp't'll;;(.o) et ses composés semblent surtout Œpctptax(.o) ou «PILOt sous Cttp<ù; 2) Selon Pisani, Ricerche
'oiens. On lit toutefois à Élatée (Schwyzer 352) œp't'ta'rijpeç Linguisfiche 1,141 emprunt à un iranien "aria «farine.,
tiré de lXp·dl;(.o), qui désigne des fonctionnaires financiers; cf. av. aia «moulu., persan ür8 «rarin,,>, de la racine
Hdt. :J. Kot't'atp't'Lcn1jp • médiateur ». de ~; peu probable; 3) Selon Hubschmid, Sardische
Le grec moderne a &p't't « récemment " Œp'noç Sludien 104, terme de substrat qu'il rapproche du basque
«pair " etc. aria pain de maïs, v. espagnol arlal. Voir encore Georgal"as,
Et.: Le thème a été expliqué, soit comme un locatif Gl. 36, 1957, 115, en faveur de la première théorie.
d'un thème œp--r- «adaptation., etc., soit comme un neutre
en t tiré du même thème, cf. mpuaL, etc. (Benveniste, èLpTU(.o)t etc., voir sous lXpotp(ax(.o).
Origines 79). De toute façon le mot trouve appui dans lê
lat. ars. artis, arm. ard «récemment., lit. arU «proche '. lipua. : TŒ 'HpœXÀe(.o)'t'LKIX >teXpU« (Hsch.) avec une autre
Le rapport avec la racine de œpotplax(.o) est certain. glose otÙCCPO:' TŒ llOV't'LKa xapuot. Ces gloses pourraient
être des variantes fautives de &8puot (v. s.u.).
apTLa.Àa. : pl. n. «boucles d'oreille. (dorien, Poil. 5,97). Ei.: Si la forme est authentique, son rapport apparent
El.: Inconnue. On a supposé une dérivation de «PTt, avec pl. xlXpUot «noix» serail évident, cr. Strômberg,
&portOe; exprimant l'idée d'adaptation, avec un suffixe Pflanzennamen 155 sqq. On a rapproché alb. af'e f.
-«Àoç comme dans p01'\'CtÀov, axu"t'OCÀov (?). « noyer., v. si. orechil «noix _, etc., cf. Frisk s.U.
Si ŒpuCt et xt&pU« remontent à l'indo-européen, on y
observerait le préfixe k- que l'on croit reconnattre dans
&/'T0S : m .• pain de blé., par opposition à ILœt;oc la bouil-
XŒ1'\'pOC; à côté de lat. aper, dans KIIÉq:>ot~ (cf. Schwyzer,
lieou galette d'orge, cf. Hp. Acut. 37. Le mot est surtout
Gr. Gr. 1,417; Meillet, MSL 23, 259 et Siudia lndo-
employé au pluriel, le singulier peut désigner une miche
lranica Geiger 234-236; en outre voir les combinaisons
ou être collectif. Attesté durant toute l'histoire du grec
de Specht, Ursprung 62, 146,236).
depuis l'Od., 17,3·13 et 18.120, Hdt., Hp., Th., etc.
Diminutifs : IXp-rLaxoc; (Hp., Dac., GaL) et cipTlaxtov
à.p~a.AÀO'i : «bourse qu'on peut serrer avec un lacet»
(Damocr. ap. Gal. 14,96). Figure comme premier terme
(Stesich., Antipb.), flacon de cette forme avec un col étroit,
daos un certain nombre de composés, notamment :
sorte d'arrosoir (Ar., Ath.); diminutif &pUOoùJ,LC;, -UloC; f.
ip'I'o&ljX'l) panier ou armoire à pain (pap.), -xcbt'ljÀoç
(Hsch., EM). On peut aussi rapprocher la glose d'Hsch.
(pap.), -KPœc; mélange de pain et de viande, probable-
&pouÀL8oc . À-l)xu6ov A,xxwveç. On ne sait que faire de
ment = lat. uisceratio (tardif); -Myocvov (Cicér., Ath.),
lXpuoocamxÀov' KOTUÀ'r) 7) q:>ÀO:ax(.o)v (Hsch.).
-l"Àt gâteau de "ain et de miel (Gal., Aet.); -1'\'LvCt!;
Et.: La glose d'Hsch. est &pUOCXMOt . "t'à: ILotpa\mmoc .
espèce de plat (pap. i; mais *&p"t'o-1'l'OVOC; l G IV, 1549
tXrcO "t'oi) &puetv XotL ~,xÀÀ&tv eLC; otù't'OuC;. Fraenkel (Gl.
n'existe pas, v. 1 G IV' 1,401 ; -1'\'pO:'t'7)C; marchand de pain
4, 1913, 35) admet cette étyrriologie en supposant le mol
(tardif) ; &p't'-61'\''t'7)C; boulanger [1] (Bsch. s.u. mxaotvoc;);
tiré du groupement asyndétique des deux verbes. Celle
-or.n:io\l emplacement ou ustensile pour faire le pain
explication, possible pour un terme ùe ce genre, suppose
(Poli.), Œp't'OTC't'LxtOC; <lép't'OC; pain cuit dans une tourtière
que le sens d'arrosoir est originel. On s'étonne tout de
(Ath., etc. l, terme tardif dont la finale est de type latin;
même de la singularité de la forme. La seconde partie du
ef. l'emploi dl' artopta pour désigner une tourtière à faire
mot fait penser à (3œÀÀcXY't'tOll « bourse., qui pourrait être
le pain chez Plaute, etc. ; cXp't'oO't't'É:(.o) opposé à œÀqlL'roaL't'É:(.o)
un emprunt à une langue balkanique (cf. s.u.) ; peut-être
(X.), opposé à 61j;ocpocyÉ(.o) (Hp., com.), d'où lXp't'OaL't'Loc
(Corn.); &p-rocn-c:iO'tOV taxe pour peser le pain (pap.); également &pUôotlloç (avec influence de &puw?). Hypothèse
thraco-phrygienne chez O. Haas, Wiener Stlldien 1~â8, 166.
iporoa.pmptw (Ar.) ; -cpo:yoC; (Hécat.), -cpocyÉ(.o) (Hdt., J.fp.);
"fOi~ gâteau dl' pain et de dattes (pap.); -!popo,;
(Poli., Ath.), -CPÔPLOV (S.E.), etc. 1 à.pU(.o) : aor. -tjpuaœ, moyen IXpUO!LŒL, aor. pass. ijpU6Yjv
Trois groupes de composés sont particulièrement et ijpUo6Yjv; l'aU. a un présent à suft. -'t'(.o), marquant
-1l9-
l'about.is&ement, ef. ~; en out.re le le8bien a un participe Et.: Des hypot.bè&ee incertaines ont été proposéell :
~U1"IJfU"Ot (Ale.), lequel$6JJIbie auppoeer un d6verbaUf 1) On a voulu retrouver ciansclpÛ(,,) un ceu.posé d'un
qui serait en ionien du type *~; le verbe Mt .t....té présent *\XIl, cf.....Û6l. _ , etc., et d'un premier terme.
depuis Hés. (Trcrv. 550 avec dipllUllA probable) en ion.- Fcp- qui aeralt apparenté. su.
uàt-. Cetle anal)'le de;
att. et dans la koinè. Sens : • put_ • ; ......... volonU4n'8 5dlulze, Q. Bp. 311, eatutilldelle et ilmlilemblsble;\
au figuré. Le verbe est CGocurreneé par~, mais 2) Autre llYpo\bèle peu vralaemblable (cf. arm. ·ohii~.
Bubllieteen gr. moderne. • canal.) de Pilani, ReJfd. I.t. Lomhnfo 17, 1943-44,.049;
Formes • préverbel avec : . , . , ~-, in-. L'adj. 3) Frilk, E,..,.. 50, 1962, 108, CORlwte que les verbes
verbal ~ n'est pa~ aàremeat attesté, mais figure signifiant • puiler • 80nt souvent tir6I de thème signifiant.
dans des compoa6a avec allonpment de l'iniUale du 1 prendre •. Il rapproche en grec.~ en posant Fccp-ul
second t.erme: ~tnOÇ (H. Hom.), JCO'Nl.~ • reeueilli FBp- et d'autrè part arm. gerem «faire prilonnier., origi-
à pleiaee C08pt'S. (II. 23,34), X;UÀIX'IJ~ (Call.), ~"r nairement • saisir, prendre.; voir sous ctpcpov et côplGX(a).
pu-roç (AP).
Dérivés. Divers noms d·inst.ruments dont certains 2 ~ : «dire il baute voix, crier., etc., d'après les
présentent un thème flpoo- (sigma non étymologique 'l gloses d'Hscb. flpUcL . cXvo;~~, ~o~; flpÛOUO'Œt . Myou-
uu traitement pbonétique de double tau, le dérivé étant aOtt, xtÀl;ÛOuaOtL ; œpuO'ota&r.L· nuuz)J;O'ota6œL. Le mol serai l
Uré du présent .xpÛTCal 'l) : flpU't'ijp «loucbe. ou «coupe. syracusain selon EM 134,12. Mais Latte se demandll
(Ose.), avec un sens peu clair (P. Lond. inéd. chez LSJ), si les gloses ne sont pas fautives, pour cin:ûcL = i)mJtL.
mais usuellement ùpucrri)p (Ale., Sém., Hp., jnscr.); cbez Et.: S'il faut bien lire flpUct, voir sous riçci, .xpvéofJ.Ott.
Hdt. «mesure., qui selon Hscb. valait un cotyle = 27
centilitres; fém. cXpucnpiç «louche. (AP 6,306); plus
souvent riçu't'llm/Ot «broc. ou «récipient. pour puiser (Ar., o"x"', flpxil. flpxoe;, etc. :
Thpbr., pap.) ; suffixe productif en -ocwCt librement ajouté A) Le présent tiPX<O> est usuel depuis Homère jusqu'il
à !irlr.<o>, ou à cipu't'Tjp; diminutif flpuo;œ'''tov (Crète); la XOLvIj et même le grec moderne; sur le modèle de
il existe enfin ·un hapax dpu~, à l'ace. pl. cXpUcnctç 8éYfJ.tVOç, Cali. (H. Art., 4 et fr. 7,25; 75,46) emploie le
(S. fr.· 764) qui semble équivaloir à flplJO'T'ijp; cf. aussi participe apXfJ.&VOe;. Le sens originel, que l'incertitude de
llseh. ~L~' ~ ~ 7t6cn:~... 't'ci 8i: œÙ'tÙ xell l'étymologie ne permet pas de fixer sôrement, semble
œpulT:"Îjpœç xOtL tXpurnxou~ btcO.ouv; le suffixe-'t'tÇ, de être «marcher le premier, faire le premier, prendre l'ini-
même que le sigma avec lequel il se trouve associé, se tiative de, commencer., cr. Il. 5,592 ~pxt~' ŒpOt aqlLv
prHeni à plusieurs interprétations; le plus simple serait "Ap"l~ ; Od. 8,107 7lPXt ... Mo." ; Od. 5,237 ~PXt 8' Moro;
de \'oil' dans la forme un· féminin en -'t'I.e; répondant à « prendre l'initiative de, commencer de, commencer il " ctc.,
ipu<rrljP. mais la n"xion sans a rapproche le suffixe de cf. Il. 4,335 apxtLV 7to)J;fJ.0LO, Od. 3,68 &pxtLV p.U6f1>V,
-fI.Ç/-aLç (cr. pins loin); enfin diminutif avec le suffixe Th. l,53 n:o)J;fJ.0U ŒpXELV; souvent avec le8 prépositions
expressif -LXO~, &pua'nxoe; (Ar., Phryn. Com., lG IV 39 ~x ou .xn:O, cf. bt 7tOt!8<o>" .xp~cifU"OL; au sens de • com-
Égine). mencer " également avec le participe et l'infinitif, le sens
On aimerait di::;tinguer entre ces ustensiles qui servent étant en principe avec le participe • commencer en ... »,
tous à 'puiser -. 'ApulTt7jp et flpua'nxo~ servent pOUl' le avec l'infinitif« commencer il ... • (Kühner-Gerth, Syntax 2,
\'in et sont glosés par olvoxo'l) ou xowÀ'I) (ce dernier terme p. 75). Pour le choix de la voix, le moyen semble souligner
fournissant aussi une dimension), cf. Hsch. S.u . .xpuCT't"i;P. la participation du sujet, mais au lieu que l'attique
etc., et Poil. 6,19; 10,75, etc. 'ApÛ't'otL'VOt semble un objet emploie le plus souvent le moyen Hom. préfère l'actif
dilJérent et se dit à propos d'un hain, Thphr. Char. 9,8. (cr. Bradaè, Phil. Woch. 1930, 284 sq.).
Autres dérivés : Œpua~, nom d'act.ion «fait de puiser. Enfin, à l'actir, tipXCLV signifie depuis Homère • com-
n'est aUestE' que chez Arric. 39 V, mais des composés mander., peut-être, à l'origine, avec une valeur militaire,
en -':'LÇ> -ar.ç ayec allongement de l'initiale du becond cf. Il. 16,65, MupfJ.r.86vcaaL fJ.cÉXca6CItL, Od. 14,230, nombreux
terme ont servi à désigner des ustensiles : brvitpua~ emplois dans le Catalogue; le verbe &Pxcw s'emploie
• cuiller à bouillie» (Ar.), ~CI)fJ.i)p\)aL~ • cuiller à soupe» généralement avec le génitif, plus rarement avec le datif,
(com., .4P), olvf;pOOLC; «ustensile pour puiser le vin» parfois chez Hom. avec ~. En attique le mot a pris le
(Ar. Ach. 1067); :~\'cc un thème &pua-. sur le modèle de sens· d'. être archonte., cf. plus loin.
noms d'ustensile comme ).EXllvl), etc. (Cbantraine, Forma- Composés avec les préverbes : .x7t- (rare), !VŒPXOfJ-CCL
liBn 1!J81a été créé flpuacivTj • cuiller. (Timo ap. Atb. 415 el. "commencer le sacrifiee, commencer _, mais plus tard
~cX.PX<O> • exercer une magistrature - (Céos); t~ŒPX<O> «com-
Autre nom d'objet avec un suffixe familier -aoe; qui
mencer, entonner. (Hom., etc.); l<t%'t'- • commencer,
le retrou\'e dans m't'otaoc;, -MfJ.LaO~ elc. (Cbantraine,
Furmalion 435, Schwyzer, Gr. Gr. 1,516) : Œpuaoc; • panier
notamment un sacrifiee. (Hom., etc.); 7tpO- (rare),
7tpoa- • oITrir un présent.; auv- • commander avec.;
4'osier. selon Hdn. 1,213.
U7t- • commencer, être au commencement» d'où • être
Les inscriptions de Délos (1 G XI 2, 110, etc.) fournissent
fondamental, exister» est devenu un substitut exprcspif
plusieurs exemples de flpua΍ = flpuCTrljp, avec le suIT.
du verbe. être. notamment chez D. (ion.-att.);
lamilier .ic;.
Outre ces substantifs qui sont tous de caractère technique B) Un thème fipx-, œp:xt-, ~\- figure comme premier
et de sens précis, il y a trois adj. tardifs : flpûaLfJ.O~ «que terme dans un trèB grand nombre de composés :
1'8D peut puiser» (Sch. Nic. Alex. 584) ; flpuO't'LX6~. propre 1 0 Dans de rares composés .xpx- est régi par un second
à puiser» (lEl.) ; enfin pl. n. cipuactict • fond de cuiller» terme: ainsi flpX'lY~ «qui est il l'origine. :·.rag.), mais
[SIG 588,97). auui 1 chef. (B., lE..ct,.); riçXiiyt't'liç et cipX"lyi'O)Ç • fonda-
120 -
teur d'une cité ou d'une famille. (Pi., Hdt., etc.) avec C) Nom d'agent: cipx6c; «che" (Hom., Pi., inBCl".) ; n'a
les dénominatifs en -uUCù (Hdt.) et -'t"éCù (S.) ; un premier pas subsisté en ioa-aLt., où l'on a à:px6ç «anus, rectum»
terme cipXll- figure dans l 'hapax artificiel cipX'llytvij; (Hp., AnsL) qui a bien des chances d'être un euphémism,
«qui donne naissance. (lEsch.); avec le sens de magistra- exprimant l'idée de début, de «fondement. 1. Mai~ eXpxô:
ture au r-.,mier terme : cipxœr.peGLa - élection de magis- a donné naissance à un grand nombre de composés (plu,
trats. (Hdt., Pl.), d'où à date tardive cipxetr.pt<n«I:Cù, de 150 chez Buck-Petersen, ReversI! Index 686-68';':
-atœX6ç, à côté de Œpxcupe-rr.x6ç; terme dialectal cipxo- Voici quelques exemples caractéristiques : <né·(.xpxo.~
ImXGLa (1 G V 2,437) à côté de cipxO<mi't1X~ collège électoral «maître de la maison» (Hdt., Antiph.), ÈtpTj6- (in5er.;.
(IG Rom. 3,473). Endn un terme corn. œpXOÀLmxpOC; 8e:xœ3-, ÂCtf.Lmia- (inscr.), mt- (X., inser.), XtÀÎ-, lfOÀ\'
• qui cherche à attraper une magistrature. (Corn. Adesp. (Pi.), 't1Xl;(- terme I1Ùlit.aire (attique), cppcn-pL- (attique"
84) ; yu(.LVotGL- (attique), G't1XaÎ- (lEsch.), GU(.L1fOGL- (X., etc.j
2 0 Le système des composés où «pxt- ou œpXt- ou G~p~Tl- (X.), 1tEfaarL- (Ar.), 0.- (inscr.), 7ttpL7tôi.-
œpJ(- constituent un premier terme de valeur verbale (Th., inscr.), ~ûÀ- (lEsch. et nom de magistrat dan'
signifiant soit «qui commence ", soit «qui comm..:.nde. : diverses cités), IPûÀ- (ion.-att.), 1toÀÉ(.L- (ion.-alt.lJ 81)1-"
a) Le-type lipXt- est.lil plus ancien avec le sellll de « qui (ion.-att.), xc!>(.L- (tardif), liv- (Hom.), (.L6v- (ion.-att.
prend l'initiative de ", et le seul homérique avec cipxéxœxo; UXTÔ'll- (S. hapax fr. 159), mais Ttx-rovcxpJ(tiov se li:
«qui est. à l'origine des maux.; en outre lipxt3f.x~.;; chez lEschin. et à Délos, T61;- (lEsch., Th.), 136- dit d'UJI
,ptemier possesseur légitime» (Pi., hapax); !XpXÉn:Àou-ro; sacrifice (l G l', 5), rn- (lEsch., etc.), Y=- (ion_-atV
'qui restaure la richesse. (hapax, S. El. 72) ; à date plus Ôlf- (S., etc.), TpdlP- (ion.-att.), IPpoup- (ion.-att,), a-rpcx-:-'
oas8e IipxtyovoC; • originel -, tXpJ(trulfOC; «qui constitue un (Pi.), 'lttV"njX6VT- (X., etc.), èX~-rOVT- (X., etc.), lfÎ.e:trr-;-
modèle, archétype» (grec tardif); parfois avec le sens (B.), cipÎGT- (Simon., B.), vcxu- (lEsch., ion.-att., mai"
de • qui guide, qui dirige 1 !XpJ(t6tCùpo; (Délos), cipXéÀiioç surtout à propos de l'amiral spartiate), etc. Voir DebrunucJ
«chef du peuple» (lEsch., Ar.), cipXÉn:oÀLC; (PL), œpxtxopoç Feststhrift Tièche 17-18.
(E.). Sur les modèles des thèmes en -Gt- Stesich. fr. 250 P Ces composés appellent diverses observations: 10 Il,
lipXtG4tO),lfOÇ;
se rapportent à la notion de chef, comme le mot simple
et comme on l'attend, non à celle dé commencement, il de
b} l)evant voyelle, nombreux exemples dont beaucoup
rares exceptions près comme f3ôcxpxoc;; 2 0 Ils tiennent
s(}nt tArdifs de lipX- pour désigner des chefs: tXpXt8tcxTPOC;,
une grande place dans le vocabulaire militaire et admi-
(UGI 169); -t(.L7t'OpOC; (OGI 646); -mcsxo1tOC;, -épcxvoç,
nistratif; 3 0 Ils ont donné naissance à des dérivés \'erhaux
-cp«VltCù, -tpotvtO"t"fJc; (inscriptions), -écp'll6oC; (IG V 2,52
en -œpxéw, ou nominaux en -CXPXlot suivant le type fLoVOCP-
TégM) , -tqnjoe:ùCù (IG IV 589 Argos), -LCXTpOC; (Délos),
XOlô, (.LOYœpX&W, (.LOVCXP)(La; le groupe àÀLY~P)(e:Lcr6~L,
-u:ptuC; et -LeptW';; (Hdt.. Pl., etc.), f. -I.ÉPtL~ (Delphes,
OÀLY~PXLœ, OÀLYCXPXr.xÔÇ est créé sur (.LOVotpXéw, !J.ov~PZb.,
etc.), -ttpâ:OfJ4L (LXX, etc.) et. leurs dérivés, tiPXc!>\I7)t;
mais *oÀLyœpxoc; n'existe pas, cf. Debrunner, 0_ c. l~,-l ~ ;
.chef de la ferme de l'impôt - (And.), d'où tXpXCùvtw ;
enfin les composés attiques en -cxpX0C; ont été concurrencé;;
c) Le type le plus récent et le plus producUf, et qui
pour désigner des fonctionnaires par des formes en -ipZ·r.~
l'est même devenu en latin et dans les langues d'Europe, qui semblent issues de l'ionien et se sont rt'pandues :
est dPXL- • cher de. : une centaine d'exemples dans le
Hérodote emploie déjà 8tl':œpX7)C;, vo(.Lœpx'llC; (cf. Chantraine,
dicUonnaire LSJ. Le thème en -L es\. postérieur au thème Formation 30).
en -e, probablement fait sur le type de Ttpm,xÉpœuvo;. Dans quelques composés le premier terme a une ,-aleur
Les deux exemples les plus anciens sont IipxL6éwpo; verbale, cf. 7ttLOœpJ(Ot;, 7ttLe~PxLœ, etc.
(And., etc.), lipXt6e:ropÉCù (O., etc.), cXPXL6ECùp'~ (Lys., etc.),
Pour -CXPXOt; dans l'onomastique, Bechtel, H. Pers1men-
mais cl. plus haut tipXcllÉwpOC; à Délos; et liPXLUX't'WV
namen 80 sqq.
«chef des travaux, arcWtecte» (H'it., Pl., inscr._. au
fill'uré chez E.), avec les dérivés en -ÉCù, -Îcx, -tx6c;, etc. "Apxoc; a donné naissance au dénominatif lipXtuw " être
le chef» (Hom., A.R., mais aussi lerme administratif à
n suffit. de renvoyer au LSJ pour les nombreuses Paphos et à Cos), cf. ~œO't).e:uw, etc.
fO'l'Bles eréées ensuite. Il y a surtout des termes admi-
A lipxo<; s'est substitué en ionien-attique le participe
nistratUA comme ciPX~ypot(.LfJ4Uû~, -8LX'XCH~Ç, -l;cixopoç,
substantivé apxCù'll, parfois employé dans un sens général
-lMirlt"1)l;, -xuœpv1)T1lt;, -x~y6t;, -(.L~yE:LpOÇ, -fJ.uO'TI)C;, (Hdt., trag.) , mais à Athènes nom de magistrat pl. « le:;
-~c!>)(o~, -7tPÛTOCYtÇ, -GTPcXT1lY0';, etc. Rares termes
archontes., sg. -l'archonte éponyme J. Féminin occa-
expressifs comme ciPXLy6'llt;.
sionnel cipJ(oVTt.c; (Gat. cod. Astr.) mais cXPXt<; est bien
•APXL- ne joue aucun rôle dans le vocabulaire poétique.
attesté à Ténos (IG XII 5, 909, etc.).
Exceptions: cXpXL6<iÀcxGGoC; (AP), cipXtxépotUVOC; (Cléanthe).
Dérivés rares et tardifs de Oépxwv : «Pxo'llnx6c; (AP,
Avec un sens dUlérent de cXpxt-, !XpXyroXOt; 8e lit deux fois
pap., etc.) et les verbes !XpXOVttÛW - être archonte»
à Thespies, à propos d'intérêts (Ath. Mitt. 5, 1880, 127) ou
(Olbia, IPE I" 139), ~oVTLxw «désirer être archonte»
des soufTrances de l'enfantement (ibid. 56, 1931, 128).
(Sch. Ar. Gu~pes 342, Lydus) ;
Les deux types de composition, l'un ancien à.PXe:- qui
seul se trouve avec le vieux sens de «commencer., et œp)(L- D J Le féI1Ùnin tXpxYl reflète les deux emplois du verLe
s'obll6rvent l'un et l'autre dans les noms propres. D'une lipxe~v aux sens de «commencer» et - commander. :
part ' APXt&i(.Ll1c;, -87)(.Loc;, -ÀOX0C; (Il. J. -Àiioç, -Tt't"ÔÀt(.Loc; 1 0 Le sens de • commencement 1 est plus ancien, attesté
(ll.), -G't'poc-roC;, etc, ; de l'autre 'ApxL-8ii(.LoC;, -Àox0';;, etc. depuis l' lliade et persiste durant toute l'histoire du grec;
En mycénÏtm antl>roponymes ambigous avec Ake- = 'Aye:- noter les expressions adverbiales IZpx'ii&v (Hdt., Pi.,
ou 'APXe:-, p.-ê. 'Aki- = 'APXL-, cf. Chadwick-Baumbach non attique), !XpxYlv, il; œPX'ii<;; les philosophes usent du
177 ; mot pour désigner les principes, les preI1Ùers éléments,
121-
le premier emploi remontant, dit-un, à Anaximandre ceux qui expriment l'idée de '.'commander » sont dél'jvé6,
(d'où &:pxott.8+,c;; de la nature des principes chez Arist., etc.) ; mais apparaissent déjà chez Honi-ére; ~o ~DS la d6tiva-
2· «souveraineté, pouvoir. chez Pi (O. 2,64 .ALoe; IipXci); tion, et la composition, à l'exéeption de quelqUIII cGl'll.)iosés
il est usuel en ionien-attique; IXpX+' signifie •. magistrature " en àpXS:- et d'autre part .Je «pxi) avec le ytWJC44riVé
au pl. œpxOti -les autoritl's, les magistrats.>. tiPXOCLO", tout se rattache à la notiol1 de C COJl!.IIlUu....• •
Il est possible que mycé~n oka soit «Pli, cL Chadwick- (qui apparatt même dans certains emplois ~e <lpxi] '~s'
Balllllbach 177. trature.); 3 0 Pour le verbe où pourtant on tend à disUnguilr
Composés généralement tardifs, une douzaine tous ou entre &PXOfLOtL (plutôt que a.pxw) «commencer» et &pxro
presque tous avec prévubes ; tirrOtpxi), au pluriel à:rrIXPXlXi • commander " el pour liPXi)" il')" a une répartition morpho-
«prémices d'un sacrifice., parfois «prémices. au figuré logique des formes. Les deux groupes subsistent avec
(ion.-att.) mais les papyrus offrent des emplois admi- quelques variations en grec moderne; 4 0 Le sens «être le
nistratifs divers; &rrocPX+' même sens (inscl"iptions, 1 G chef» peut être issu du sens de «prendre l'Initiative de "
II"1672, etc.), etc. ; soit en faisant le premier geste (cf. les emplois religieux,
E) Les dérivés sont distincts selon qu'ils se' rapportent ou à propos de musique et de danse), soit en marchant le
à ,commencement, principe. ou à "pouvoir, souve- premier; 5° Il Y a des emplois religieux confirmé8 par des
raineté" : formes nominales comme «~CI;PXCl;( ou limxPYfLlXTcx.
Et.: Il faut donc trouver comme étymologie un thèllle
10 :xpxocroç • a utique, qui se rapporte aux origines.,
ou une racine se rapportant à la no Lion de faire le premier
se ùi-till!!,uant ainsi de 7rIXÀOCLÔe; "vieux, ancien)) (ion.-att.,
ou marcher le premier. A l'intérieur du grec on a rapprochi'
mais ignoré d'Hom.), comp.-ô't'EpOç, raremenl -éaTtpOç
oPxcq.I.Q~, ce qui n'avance guère, et reste douteux. Hypo-
(PL); le neutre tipxocLOV désigne aussi le «capital» (ion.-
thèses sans valeur chez Boisacq, et Schwyzer, Gr. Gr.
alL); d'Où IXpXIX'ix6ç (Ar., Antiph., grec tardif) avec le sens
1,685, n. 4.
caractérisant du suffixe « qui a les façons ou les manières
de penser antiques»; nom de qualité &pxoc~6TIjC; (Pl., grec
tal'dil'I. Deux dénominatifs : &.PXIX't~ro • avoir des manières apWf-La. : n. «plante aromatique, épice~. (Hp., X.,
antiques": en parlant du style (D.H., Plu.), d'où à:pxoct- Arist., etc.). Dérivés hellénistiques ou tardifs: dénom.
<lfL6ç (D.H.); d'autre part &.Pxoc~ôo!J.oc~ (tardif), ct. à:pxOt~ lipW!LOCT(~W « aroma tiser» ou • être aroma tisé. ; lipW{tOCTLTIj"
W6$V70~xCXtà:!J.V7)fLOVe:UTOUXpôvou (P. Oxy. 1915); quelques qualification d'un vin et nom d'une espèce d'amhr r
,
cUlJlp()~é~ avec &'PZ,,!:oç, notamment &'pxocwÀoyÉro • raconter lipW!LOC-ri:TLÇ f. épithèle de axOLVOe; (Str.), voir l'index de
ùe tri's vieilles histoires» (Th.), cipxcxLôrrÀou-roç (( d'une Redard, Noms en --rr,C;;; &:pW!A-OCTLKOC;, &pWfLOtTW~+,C;.
antique richesse» (lEsch., S.), -rrpe:7t+,c; (lEsch., Pl.), Composés tardifs : apw!LocTorrwÀl)ç, -cpôpoC;.
--:p0;";OC; "aux manières antiques» (Th.) ; composé comique Et.: Inconnue. Hypothèse chez Wood, Class. Phil. :.\1,
comme &.PXoc~o-fLù~-cr~arovo-'PpUVL)(-+,pOCTO; (Ar., Guêpes 63 sqq.
Z:!O .
'Apxocî:oç est le seul dérivé ancien de &PX+' au sens de clO'a.L : infinitif aoriste, avec un opt. acrCl;L:J.L, un subj.
'colllrneneemenl, principe.; mais à:PXLY-ÔC; se trouve au &aw, un f. iiaw; «rassasier» (Il. 5,289) mais généralement
sens de , primaire, ori~illeI D chez Phld., S.E. ; • se rassasier. (Hom.), moyen daE:cr6t (JI. 24,717Î. En
'20 De &:pX+' 'pouyoir, autorité, magistrat.ure ", on a le outre une forme de présent athém. &[.1.E:VlXl (Il. 21,70). Sur
clilllilllltif &.PXllhov employé sur un ton méprisant (Ar., D.). l'absence d'aspiration cC. Chantraine, Gr. Hom. 1,185; sur
En outrc l'adj. ciP)(~K6C; «qui concerne le chef, l'autorité" l'oc long ibid. 21 ; il existe, répondant à èi!J.tvlX~, un suDj.
(lEsch.) et "apte il commander» (jon.-atL), qui peut se EW!J.tV (Il. 19,402) de *i\-o-fLE:V qui semble comporter
rapporter soi t il lipX+', soit il àpxoç ; suhst. lipXtLov, ion. une aspiration, cf. ibid. 457. Rares formes moyennes:
O:~Z+,LOV "rrsidence des magistrat.s, enscwLle des magis- atatXa()tXL et aaE:crOt chez Hom. Enfin chez Ps. Hés., Rouclier
tral!',' (ian.-aU.); mais pl. cipXtLlX • archives. (tardif); 101 6(OC't'OCL (var. <Xe:TCt,) : ce pourrait. être une forme à
d'où ci:PXtLW'1)C; n1. "archiviste. (Difl.), -w'nY-6c; (Lyd.), distension de OCTIXL, où l'on peut voir soit une forme
à.PXe:LOcpU).lX~ (L yd.). thématique contractée, soit une forille athématique. Sur
Le nom d'agent rare :XPXÉ't'cXC; "prince)) et "de prince» le fulur mycén. asesosi «ils rassasieront, ils nourriront"
(E.;, peut aussi bien être rattaché à O<PZlù, à:PXoc; et dtpX7). voir Et. Hsch. fournit la glose ihlXl . ~),7)pOÜTIX~.
On y joindra deux ft'minins isolés: àPXe:î:TLÇ, -L80c; titre Adjectif verbal avec particule négative &otTOC;, générale-
d'lIlH' prêtresse à Thasos ([ G XII 8,526), graphie pour ment écrit iiTOÇ, mais la contraction peul toujours être
Œp;(t7LÇ (r), tiP7..lJlç, -t80ç prêtresse (1 G V 1,586 Amyclae), résolue; • insatiable " généralement avec le génitif ~oiJ
O:PXtlvr, prêtresse (SIG 890, Syros, IIIe s. ap.), graphie fLOlO, et à propos d'Arès; exemples isolés avec !J.O:)(lJ<;,
pour &.PXtvr, ; 3ôÀwv, rr6voLo (Hom.), voir Lex. Ep. S.V. &otTO:;;. Voir
F) En dehors d'&pX7), très rares noms verbaux: lipYfLlX't'OC aussi cX«ocTOC;.
«prt'mices» (Od. ]4,446), avec le doublet a.PX!LCI;TIX chez Il Y a un groupe de mots qui pour le sens se rattachent
Hsch. ; tirr- mème sens (Ar.); t~- même sens (IG XII nettement à àaCl;L, bien que la formation en soit mal
3,436 Théra). explic;uée : &0'7), éo!. a.aoc «dégoût., le mot n'est pas
Le nom d'action en -aL<; ne se trouve que dans des proprement attique (Hp., Hdt., Ale., Sapho, E. MM. 245,
formes à préverbe; la seule relativement ancienne et PL Ti. 71 el. Chez Hp. le mot s'emplole au sens médical
importante est Ü~lXp~LÇ • existence. ou • moyens précis de «dégoût, écœurement., mais dans la poésie de
tl'e"isLence» (Phld., Plu., elc.). Lesbos, chez IIdt., etc., au sens de« dégoût, peine profollde •.
Conclusions : 10 Les emplois relatifs à la notion de Il enlrerait dans la série difficile des déri'.· - en -aa./-OYj,
« prendre l'initialive de, commencer» sont les plus anciens, avec en général e.l atfique une flexion en -acx/-crTj. Le
122
sigma peut repuser sur une cumbinaiso'n 6-ylX, dans o.aCOÀOS : f. (m. Hippon. 138 M.) «suie, poussière
un t.erme cumme r.ELalX. Ailleurs le suffixe -aii uu -alX de charbon» (Ar., Alex., Thphr., ete.), avec le doublet
rait difficulté (cf. Solmsen, Beitriige 236 sqq.). Deux explica- cicrôllÀ7) (Semon., DIC., Gal.).
tions unt été pruPo'sees principalement: suit élargissement Rares dérivés: verbes dénominatifs *cicr60),,6(o) «couvrir
d'un thème ~.1 s 1qui truuverait un appui puur Œ<T1j ~ d., de suie., au pr. p. iJaOOJ.,(o)tUwc; (Macho, Plu., Arr.),
*1i8aii ?J dans l'hulQ. ~!lÇ, vuir So'US &37)'01) ; So'it fo'rmatio'n ciaôol.ciID (lESGp.), à:crôol.œi.vnct~· (uscotur (GIGss.);
Msidérative en s (ce quièonviendrait à Œ<T1j Po'ur le sens). adjectifs ~7)t; (Dsc.); cicr6oJ..6ev· jdylX, ul\rtlJ..ôv
Voir all~si El. (lire 1jIoJ..6cv '1 cf. Latte), ~v (Hsch.).
Dérivés: &mjp6ç, éO,lien &criipoç «qui dégO,ftte. (Hp.) Et.: On cherche un radical 'as-, cf. au voc. long lat.
ou , qui fait le déguûté" (Sapho') ; cia~7)ç terme médical ara. areiJ, skr. dsa- «cendre., *a:d- si l'o'n admet cette
,qui cause du dégoû,t» GU «qui éprouve du dégo'ût» explicatiun pour IÏ~OfLIXL (v. s.u.), azg- dans arménien aéiwn
l,Hp., ail figuré chez Pl.) ft cendre », v.h.a. asca, a1l. Asche (voir PukGmy 68-69).
Verbe dénominatif ciGœID «être dé!!,Gûté • (hapax, Thgn. Mais que faire de -~Àot;, do'nt l'apparente parenté avec
595), au médiG-passif cicrœofLlX~ • être dégo'ûté " au p.')pre (jœÀÀtù pourrail être due au hasard ou à l'étymo1og-ie
et au figuré (Hp., Alc., Sapho'. Thgn.). pupulaire 'f
En o'utre chez Hsch les glGses ciaclI;E~v' ÀUr.&La6cc~;
œa:xl'oŒLV . Àur.&iv. Co'mposé : ciairrIDp (Antim.).
Et.: Pour expliquer iifL&"lX~ Gn pGse généralement une ,AcryEÀa.Ta.S épithète d'Apullun à Anaphé, vuir
I)ase 'sr~~-IS~2- qui serait au vocalisme l~ dans «crlX~, etc. . sous IXLyÀ7).
i a 'ec osilose). au "ocalisme bref dans Œ<Tr), cf. &37)'01, lat.
satis, ~tc. Si Je mycén. asesosi (ci<T1jaovcr~) est bien un fut. "'À'Y'lS : exprime la viulence grossière et sans frein,
apparenté, il est difficile de le faire entrer dans le système. le dérèglement; est juint à fM«~Ot; (D. 21,128, Is. 8,43).
Palmer, Sprache 5, 1959. 131-136, puse 'as- «engraisser " Le mot est attesté en attique (comiques, o'rateurs, 1'1.) :
evoqu~' hi tt. hiérogl. hasas «rassasiement» et vuit ŒcrlX adv. IXaEÀywç (Lys., Dém.) ; le sens d'. impudique» est
comme un dérivé de ce radical. II considère iXalXL cumme tardif,
un aoriste radical. Mais il n'explique pas le maintien de s Compusés : oca&ÀyoY.ÉpWt; (Pl. CGm. 210), ci<n:ÀyofLCtvÉtù
intervocalique. Ces vues n'excluent pas un rappruchemenl (Ps. Luc.), cicrEÀyOr.C1L6; (tardif). La glGse d'Bsch. :
avec &81)'01 ete., et il puse une série 'as~-, 'sa-, •s~-. OCO'clÀyIXV' MpLV, cifLÉÀELIXV, 'ltEVlccv doit prubablemenl
être currigée,' voir Latte; autre glose énigmatique :
ùaa.Àr,s, :ia2Ï,ELv, etc .. voir sous mx.Ào::;. ciO"lXÀyœvlXt; cpooEpll<;;, Eïp.,ptE 8è: ou't'tù<;; 7tIXpIXOIXPÔIXpL!:tùv
(Hsch.).
Dérivés ciaÉÀyE~IX" violence impudente. (Pl., Dt'm.,
Qaa.!,uv9os : r. "baignoire» (HGm.), le mut n'est plus ete.); au sens de "cGnduite dérég-lée» chez l'lb., cf.
,,,uel ell attique IGratinos 234 l'emploie à pN>p6S .d'une 10.38; 25,3; verbe dénuminatif ciCJÙ.'YIX~V(ù «se conduire
large coupe): rares emplois tardifs. L'attique utilise avec une violence sans frein» (And., Pl., D., etc.), pour
À'lun'jptOV, fLclY.'t'pOl, etc. On a en mycénien un exemple la dérivation, cf. uyl.CtLVID à côté de UyL'ÎjÇ; p. pf. p. :
de asamilu = ciacifLLvOoÇ. 7)O'EÀ'Y7)fLÉVlX (D. 21,19), co'mme d'un présent cim:ÀyÉtù,
Dénominatif tardif qui étonne Y.IX"t'IXO"OlfL~v6EUtù (Pap. lequel n'est attesté que tardivement, d'uù ciaé)'fIlfLlX
.\laspero 9, Il, 29, Vie s. après). (Plb., pap.).
El.: lnconnue. On a évidemment considéré à bGn drGit Et.: Inconnue. Il n'y a pas de thème inanimé *créÀyoç
le mot comme un emprunt du grec aux langues indigènes cGrrespondant. Diverses hyputhèses, voir Frisk s.\'.
'~!!t'ennes 'f), en raison du sens du mGt et de la finale -w6oç. Ainsi Havers pense que le mGt repose sur *ci6EÀfIlÇ, qu'il
ùn Ile peut aller plus loin. Gaerte, Ph. W. 1922, 888 et signifie quelque chGse cumme «fou », qu'il esl issu de
v. Blumenthal. IF 48,50 évoquent le suméru-babyl. aGam, 6É;):yID «rendre stupide, frapper., et que l'IX serait un
récipient d'argile puur l'eau. Autres hypothèses d'Alessio, vucalisme zéro' de ev-. 11 cruit que a est un traitement
St. lt. Fil. Glass. 20, 1943, 121-133; Pisa'1i, Rend. Ace. (béutien'l mais ce traitement n'est pas sûrement aUesté)
Line. 6, 5, 1929, 5 sqq. HypGtbèse en t'di!' de Deroy, de 6, donc qu'il s'agirait d'un emprunt béO,tien (IF 28,
Gl. :~;,. 195('" lti2 sq. 1911, 194-202).
·611-Ot esteonnu ; le (J eit iSolé, mais ef. ttJ6v.6ç (Scbwyzer. Et.: Nom de légume constitué par Ull adjeeUr d'Qrigille,
Gr. Gr. l,sj7 avec la bibliograptrie): tins le cas de cla61l4 cr. StrOmberg, Pflanzennamen 125. A travers le laün
le a confère au mot une cer~ vlitèm d'harmonie tJ8caMnia, • 6caMnia, est à l'origine du lrançais échalote.
imitative. cf. Bloch-von Wartburg 8.U.
&cn&C& 1 cigogne. (LXX), cl. «GlBœ' q,o,3L6v àcnc~s. : m., probablement • bécasse. Sr.oloptn
(Hsch.). ruricola (Arist.). Terme dialectal comme l'indiquerait
Et.: Emprunt 8émitique, cf. hébr. Ija,idhall. l'œ finI/l, presque sürement long.
~AC& : t. llpplitèil de bois, posé 8ur les épaules pour àcnc4YTTJS, -ou : m. «grabat, paillasse. (Ar., Luc.).
porter des s~àux, lies
fardèaux, etc. (Simon., Alciphr.). Lacon. clxXciv6œp (Hsch.), cl. Bourguet, Laconien 117.
Terme probablement populaire, cf. le doublet axœv6cxv .
Composés : ~t; (pap.) j ~ (Démocr.).
xpli66œ'rov (Hseh.).
Et.: Inconnue. On a supposé un emprunt (Schwyzer,
Gr. Gr. 1,308). Étymologie sémitique invraisemblable
chez Lewy, FremdwOrter 110.
ciaLpC&lCos : m., 1 sauterelle sans ailes. = TP(')~GtÀÀ(ç aCJ'lCC&pLs. -L80ç : r. «ver intestinal. (Hp., Ari~t.),
(Dsc., Gal.). «larve de moustique. (Arist.). Dérivé à.axœpL8w8lj~
El.: Voir Strômbërg, WôH8tudien 16, qui, sans s'expli-
(Hp.). En outre doublet lians prothèse axotp(8EÇ . d8o~
quer, pense à Une 'Origine égypliènne ('1); Gil Fernandez, ÈÀ!L(v6CJ)v (Hsch.).
Inseclos 238. Et.: On voit dans le mbt un dérivé post-verbal de
liaxa.pLl;;CJ), cf. 5trômberg, lVortstudien 24, avec les textes
cités : le mot pourrait évoquer le I?rouillement des vers.
~s, -LOÇ : r. • limon, houe charriée par un fleuve " L'allemand dit Springwurm qui est un calque du grec.
élc-.(ll. 21,321. l'\ic., Charito) ; chez Hsch. glosé par X6vLÇ
oÜ 17)V !J.r.' 'bOTp'/lXCJ)v(xœb À(6CJ)v tÀuv.
ZiCJ'ICC&poS : m. instrument de musique à cordes de forme
DêMVé: eXaw8ljç (lEsell. Suppl. 31, hapax, on attendrait
carrée, semblable à la .jA~ot cf. PolI. 4,60 lvtOL 8~ -ri)..
plulùl cXaLw8ljC;, p.-ê. innuence de ciaw8ljç tiré de tiCT1));
tJiL6Upotv -ri]v ϝT1jv &:IVCCt "t'iii _/lP'll bvoll4~o~ VO!L(-
dans le vers difficile Il. 2,461, la leçon lia(CJ) est quelquefois
l;;ouaLv. Le mot désignait aussi une espèce de chaussure,
derivée par les Anciens de ciaLe; et traduite par limoneux,
cf. Hsch. s.u. : &axcxpoL' yévoç \mo8lj{olIX.TWV Tj acxv/)cxÀLCJ)V,
fangeux (5ch. ABT, Eusl.). Le terme usuel est n,uç.
ol /)è; XpOTcxÀCX. Le double emploi du mot s'explique-r·il
El.: Inconnue. Schulze, KI. Schr. 116 sqq. rapproche
par la forme des objets ou plutôt le bruit '1 - On est
skr. ti.çila- "sombre, noir»; en ce cas J'ex reposerait ,sur (1 embarrassé par clO'XotpOlPOpov' lPopTljy6v (Hsch.). Voir
al'ec maintien du a (Schwyzer, Gr. Gr. 1,307). aussi sous Œax'r)plX. et sous liaxiplX.
Et.: Inconnue.
cicnccl}.C&C:os : m. espèce de lézard moucheté (Collitz-
Bechtel 31'23, vase de Corinthe; Nic., Ant. Lib.). Diverses 6a~~, -éç : • SliI'ftti force », joint à ci6u{oloç (Od. 10,4(3)
formes apparentt'es : liaxœÀcxôwTljt; semble un dl>rivé mais mail adv. !icnœÀiç avec a.tév, 1t(»,uv Xpovov (Od. 1,68;
est plus anciennement attesté (Ar. Nuées 170, Arist.), 4,543) et œCJxEMCJ)ç joint à cxtd (1/. 19,68) au sens de
cl. y<XÎ,E:6>'"Mj; à côté de ya.'M6;. Sans voyelle initiale crxcxÀIX- «avec obstination -. Rapport trés probable avec 1tEpLcnœÀi)~
&6.n;t; (Oracle chez Eus. PE 5,12) et xa.ÀcxôwTlji; (LXX, • recuiL, dur» en parlant du fer (S. Ant. 475); «sec, Apre»
pap.), En oulre chez Hsch. xa.).a.6uo-ra.ç qui serait argien d'un remède (Hp.), de l'qir (Thphr.); «dur, opiniâtre»
selon II' Ipxicographe (forme populaire altérée par J'ana- en parlant du caractère (S. Aj. 648, AP, M. Ant.);
logie de ~u<»?) et liax6ÀcXXa. (faute pour à:axŒ),CXÔCX '1); enfin « aride. en parlant d'une étude, etc., d'où en grec tardif
Xbl),W-:-r;t; est clairement fait sur x{;Û,ov, voir sous ce mot. divers dérivés, mp~'M;LlX, -(1xû,Lcx, p.-ê. -axEÀCXo-lGt.
El.: Ignorée. Peut-être terme égéen. Sur la finale en Thème exprimant 1'fltée de • sécheresse, dureté. dont
·~o;, notamment .dans des noms d'animaux, voir l'étymologie s'établira aisément (cr. Et.). Mais les emplois
Chantraine, Formation 266 sqq. Les variations de forme hon!. de liaxEÀi)Ç font dimculté. Si on confère à ci- la
en dénoncent le caractère populaire. fonction d'alpha copulatif et augmentatif, le sens usuel de
«opiniâtrement, sans trève» se justifie aisément, mais
l'exemple unique de Od. 10,463 fait difficulté; on pose le
cimc6:A_+oç :m. oiseau incomw ;.. ~ne espèce. de
cMlùette, p.-ê. le grand duc (Arist. et. Tli6I'npso'n, Ril'ds iiens de • complètement desséché, sans vie et sans force "
s.u.). 'Doùblet XtlÀCXqlOC; . liaxŒM:lPoç l\~"rEÇ (Hsch.l, cequi est une évolution sémantique plausible, mais
ce qui donne à penser que l'a. initial serait une prothèse. stippose wtte :divergence dans les emplois. Bechtel, Lex.
'S:U. a tenté 'ütie ,"oie inYliP!le. Il pense que le mot comporte
Et.: Le suffixe -CPOi; figure dans un grand ·oombre 'de
un Ii- privatif, avec Je 'sens 'de «mou., .et interprète les
noms d'animaux.
autres emplois en partant du sens de ,,'non desséché ."
donc avec une fratcheur toujours nouvelle.
à.O'KC&AWvLOV (xpO{ol\)(>v) : n. oignon d'AFOcalon en Et.: Cf. sous roÀÀ<», mù.ljp6ç. Le simple *axéÀoc;
Pale~tiDe (DiocJ., Thphr., etc.). Cf. André, Lexique, « sécheresse, dureté» qu'il faudrait supposer a q.!, éliminé
I.U. AscalOnia. par la concurrence d· "homd11yme oKé),oç • membre n.
124
ciC7KEpG ion. à.oxép'rJ, f. Chlli.ls~llre d'hiver doublée de « achéen ». En arcadien il est attesté 1. c. avec un sens
fourrure (Hippon. ; Hérod. 2,23;<- -St!' trouve aussi dans religieux pour des bêtes de sacrlüCe sans défaut. On trouve
une inscription attique, SEG 13,' 1956, 13, 1. 148. dans le même texte le contraire ŒVCXGX'l'j&fjÇ. Voir Ruijgh,
Diminutif pJ. n. à.=ptaxcx (Hippon.). L'élément achéen 128.
E' . L'aspect du mot, et surtout le fait qu'il se trouve Et.: L'cx est privatif. SuppOtle.l' un substantif sigmalique
attesté deux fois chez Hippon., - font supposer qu'il *cnâj60:; que l'on rapproche d'un groupe germ. et celtill'Ie,
s'agit d'un emprunt lydien (l\:l'etschmer, G1. 27, 1939, 37 ; goL. skapis • dommage., il'. 8cathaim • paralyser» : le e
Schwyzer" Gr. Gr. 1,61); voir aussI Masson, Hipponax, doit représenter ·th i.-e.
p. 125.
cJ.C7ICTJPa. : eI80c; TL TWV Xo:a-.CXVLwV (Hsch.).
àC7KÉ~ : f. -7)a(», aor. -1)acx, etc.;façonner, travailler
«
il • ; chez/Hom. le terme est employé pour le travail de la >AC7KÀTJW..oS : dor. -ii1t'~6:; ; formes dialectales varIees
Jaine, pour celui du métal, pour la fabrication d'un arc, el obscures: AlaxAcxm6ç et HCXLaxA- en argien (Bechtel,
une construction' (Il. 18,592); adj. verbal J:cm1)Taç, en Gr. Dial. 2,461) ; At!JXÀcxo~6ç figure de bronze de Bologne
parlant de laine (ad. 4,134), du lit d'Ulysse (ad. 23,189) ; avec écriture corinthienne (Bechtel, Gr. Dial. 'l,'2:H,
d'où « ornel', arranger» (Hdt., E., etc.); en attique, en Kretschmer, G1. 30,116); 'A!JXÀo:m6c; béotien (H; VII
prose et chez les comiques le verbe signifie «exercer» 2716); AtyÀO:1t'~6ç (L. Robert, Collection Froehner, no 4U)
ou "s'exercer.; cette évolution a été décisive, le mot et 'AyÀcxmaç laconien (IG V l, 1313) qui ont étè mis en
S'appliquant soit à l'entraînement sportif, soit à la vie rapport avec le nom de la mere d" AGX(1),,~aç, A!y),i;
morale ou reli~ieuse (à partir de Philon et dans la litté- 'AaxotÀo:mac;. thessalien (Bechtel, Gr. Dial. 1,173); 'AGxo:-
ra ture chrétienne i. Àm6c; à Gortyne (1. Cret. IV, 182,6); cf. des gloses d'''~ch.
Thémes à préverbes avec 8~-, ÈV-, ~- (depuis l'ad.), comme le singulier AtyÀ&:1)p . 0 ' AcmÀ1)maç. Dans ces
t~- (ion.-att.), xotT-, "po- (Isoc., etc.), 7tpoa-, cruv- (D., etc'.). formes diverses il est malaisé de faire le départ entre ce
En outre, de véritables composés de caractère technique qui est originel, ce qui est le résultat d'accidents phoné-
et de structure insolite: a(»fLcxaxÉ:w (X., etc.) avec des tiques ou d'étymologies populaires. Le nom d'Asclépius
dérivés -cxay.Lo:, -O:GxLéiç; tp(»v- (PI., D.) avec -CXGXLO:, apparait chez Hom. où il est père du médecin :\lachaoll.
-!xcr',coç (attesté plus tardivement que tpWVCXGxÉ:w l, XE~fl Héros médecin originaire de Trikka en Thessalie, dOllt
(Arr., Plb.). le culte s'est notamment développé à Épidaure, à Athénes
Dérivés : occr',c1)G~ç «exercice du corps» (jon.-alt.), puis en 420. Voir E. et L. Edelstein, Asclepius... 194:'>,
• ascèse» (hellénistique, etc.), cf. Pfister, Festgabe ..4d, M. P. Nilsson, Gesell. der gr. Rel. 1,762 sqq.
Deissmann 76 sqq., c'est le français ascèse; élèix1)flO: Dérivés: patronymique 'Acm),1)mci81)ç (Il., etc.), avec
• exercice " (Hp., A., etc.). Dérivé postver~, : &.o'X7) = le nom de vers à.û'A:À1)7tr.ciBeLOC; nom d'un mètre (d'apl'l's
icrxllm:; (hapax. PI. Com. 234). le poète alexandrin 'AcmÀ7)m&:8'7l:;, mais utilisé bien a\'anl
Noms d'agent : à.cm1)-n1Ç • personne exercée» opposé lui), plus rarement 'AaxA1)"Œ1)ç (S.). Noter encor!' dans
à t8L6>T1)~ (X., etc.), notamment comme équivalent l'onomastique béot. 'AGXÀO:"!.XLOÇ (Bechtel, Gr. Dial.
d'IiOÀll't'lJ:; (Ar., Pl., etc.), tardivement • ermite" (Ph.); 1,264). En outre: 'AaxA1)"l.e:LOV fi, sanctuaire d'Ascl,'pios
avec le dérivé ŒGy(1)TLXaç " laborieux» (Pl.), ou qui concerne (Plb., Str.); au pl. 'AGxÀ'7l"lE~CX fête d'Asclépios (P1.,
les athlètes (Ar .. etc.), "a:;cétique» (Ph.); le doublet inser.) mais à Sparte 'AcmÀ1)"l8E~CX (lG V 1,659) ; 'AcmÀo:-
douteux &.GKrj'~P ou à:md)T(»p (poét. chez Gal. Protr. 13) mO:GTcxL adorateurs d'Asclépios à Rhodes (IG XII
et le féminin à.GX1)TpLO: ({ nonne» (Cat. Cod. Astr. 7,225). 1,162, etc.), cf. 'ApttflLG~CXGTCXl, etc. Enfin ' AcmÀ1)7t~l;xa:;
Mais déjà le mycénien a aketere qui peut être Œcm1)TIjpEÇ est tardif (Aristid., Dam.). 'AaxA1)m&:ç, -&:80ç r. l'herbe
, apprentis» et aketirija qui peut être ŒGX'Î)TpLO:~ : v. d'Asclépios est le nom de diverses plantes, notamment le
Cbadwick-Baumbach 177 et p. ex. Lejeune, R. Ph. 1960, dompte-venin officinal (Vinceto::cicum officinalis) cf.
15-17. Wagler, RE Il 2,1635; le mot signifie également· h('IIIOI'-
Sur l'évolui.ion du sens de travail technique à celui roides» avec le dérivé ŒaY.À1)"LO:GfL6ç.
d'exercice, notamment du corps, puis à celui d'ascèse Et.: Inconnue. Un emprunt ne serait pas étonnant.
religieuse et morale, voir H. Dressler, The usage of cXû'A:tw, En jouant sur les formes variées du nom divin, el sur les
Washin~ton, 1947. formes également instables du nom de l'animal, H. Gl'ég'oire
Et.: Inconnue, Le terme désigne à l'origine un travail et R. Goossens voient dans Asclépios un dieu taupe, cn
technique, mais lequel? On pourrait y voir un dénominatif rapprochant cm&:Ào\j!, ŒGml-À:XC; et en invoquant, entre autres
de liaxaç et le rattacher à la préparation des peaux (cf. indices, la structure de la tholos d'Épidaure comparahle
déjà Prellwit.z, ;')7\ mais rien ne vi:etlt( ~yer cette aux galeries de la taupe (Asclépios, Apollo.n Smintllws
hypothèse. et Rudra, JUém. Acad. Ro!/ale de Bel,qique, classe des
lettres, 2" série, 45, Bruxelles 1949), L 'hypothése Il 'est
clC7KTJ81Js. -É:ç : «sain et sauf. en bonne santé» (Homère pas démontrable. Explications antérieures également
8 ex. ; en ad. 14,255, lire Œax1)9É:E:; avec synizèse, non la manquées, chez Grégoire ~ sqq. et RE 2,1643.
leçon d'Eust. à.cme:6É:e:ç); après Hom. quelques exemples
dans la poésie dactylique (Sol., Antim., Cali., A.R.); chez cJ.aICOS : m. « peau d'un l\nimal écorché., d'où urluellc-
les Alex. le mot a pu se dire de choses ou d'événements, ment. « outre» qui en est faite, notamment pour contellir du
Le terme est dialecialement attesté, surtout en arcadien vin ou comme soumet (Hom., ion.-att., etc.) ; se prête à des
(Sehwyzer 654), en outre à Épidaure (Schwyzer 109), métaphores expressives: sac à vin en parlant d'un ivrogne
et chez Épicharme (fr. 99). Le terme est certainement. (com.), ventre (Archi!. 72, oracle E. Med. 679, Plu. Thes. 3).
125 • '9'
Qall'Q!:J o j.lQL
Rares compOllés : ~(T'"o8t't'1jt;, -80pt<ù, -WÀClXOt;, -7ti}pa., (cf. mÀOt; Y), en évoquanlGX<ùÀo6œ't'(~<ù. marcher avec Jet;
·mJ',lV7). échasses. (Epich.), et d'autre part Œyxc.>ÀLCt3ev~. &i.Àt06IXL
Dérivés: dim . .xClY.lov (Hp., Crates Corn.), .xax18LOV Kpij't't<; (AB 1,327) et ciyx<ÙÀ14~<Ùv • mOfLEVOt; Tif> hipctl
[Ar., Posidon.). En outl'e «ax<ùfJoOt, sorte de sacs de cuir 7t08l (Hsch.), nettement tirés de civœ- et xwÀov. Voir
appliqué& sur les sabords de nage et qui empêchaient maintenant tout le dossier chez Latte, Hermes 85, 1957,
l'eau .d'entrer (Ar., etc.) : formation technique qui ne 385-39'2.
suppose pas nécessairement un verbe en -o<ù; cf. Morrison,
Class. Quart. 41,126 sqq. ; se dit parfois des seins (Rufus,
Poil. 2,164); dim. lax<ù!J.Œ't'LOV (Hero). Enfin Œaxl't'1jt;, -ou a.a ....EVoç : «joyeux, content - ; 5 ex. homo en 3 formules
m. = ooP<Ù9 bydropisie du péritoine qui gonfle le ventre dont deux expriment Iii joie d'hommes sauvés de la mort:
[Épieur., etc •.},. se dit aussi du malade (Cael. Aurel., etc.). Il. 20,350 qluiTi &afUVOi; I;x 6œv,xToLo, cf. Od. 9,63 =
On a tellt(,.d'expliquer la glose ciaxwaœTo . ijx6écr&rj 565 = 10,133; autre formule Il. 14,108 ÉILol 8é XEV cialltvl;l
[Hsch.) «se gonfler de colère. (?), cf. Koukoulès,.' A6'1]vëi d'l]. Fréquent en ion.-aU. dans des emplois cOlllparavlcs,
~i. Suppl. 61 sqq., mais le lemme peut être fautif, cf. Latte,
cf. E. Hel. 398, lx 6œMa07]t; ciaILévout; 1re:rjlEuyo-rœc;, Ly,
ad locum. :-.yoir encore sous à:axwÀlœ. 'Aaxoç subsiste 1,13 Éxti6w8ov &afUVOt; -i)x<ùv 1;1; à.ypoü, etc. ; pour J'autre
en gr. moderne. formule: S. Tr. 18 Œa~ ôi fJ.0L 7)À6e:, Ar. Paix :>82 w:
Et.: Non établie. On a rapproché le skI'. dlka- &crfLtvOLO"LV 1)À6E;, etc. Exprime la joie du salut, du l'elou,,:
,vrlcment D,. c'est-à-dire ce qui enveloppe, av. a(;ka-, d'une rencontre, etc. Ad\'. Œa!J-ÉVwt; depuis JEsch., fréquellt
malgré la dilliculté phonétique tk ) ax (Specht, HZ 66, erî'grec tardif. Sup. ciafJ-EVOChœ= et -ÉcrTo(TCX (Pl.:, Illal'
IY3!), 220i. Autres hypothèses chez Frisk. En outre l'ùdj. fait -<J>n:POt;, -W't'CX't'01; chez Hp.
P. Thieme. l)i.~ Heimal der irlg. Gemeinsprache 579 tiré' Dérivé : ŒafLEV(~<Ù «accueillir avec joie, être joyeux'
ŒGY.OÇ <le *Œyaxoç • peau de chèvre D (?). Il existe un nom (Plb., Plu" grec tardif), avec ŒaILEVLcrTOt; «bienvenu.
propre v;'otien Fœaxwv/)cxç que l'on sépare généralement (tardif), .xafLEVLafL61; (Ph., Stoïc.). Aulre dénominatif :
de ocC!Y.<Jç. Mais malgré l'absence de lémoignage favorable à.crfLEVtw (Din. 1,34, hapax).
au t1i~amma chez Hom., il n'est pas impossible que Et.: Vieux participe moyen, mais lequel? 1) On a
Œ(I'~~; ail possédé un F initial; cherchant dans cette rapproché la famille de ètv/),xv<ù. En ce cas, le seul moyen
l'oie ou a posé * Fœpaxoç, ct. skI'. pra-vraska- « coupure " d'expliquer le a est de poser un participe aor. sigmaliaue
v. ~Iayrhofer, Geden/;schrifl Krelschmer 2,36-39. V. encore athématique, ce qui conférerait à la forme une lri"
Taillurdat, H. Et. Gr. 73, 1960, 13. haute antiquilé. Il subsiste d'autres difficultés : le F
initial n'est pas attesté et il n'y a pas d'aspirée initiait'.
cf. l\lcKenzie, Class. Quar/. 20, 1926, 193 sqq. (le tpI'IIlP
iiaKpa : /)püç &xO(p1tO~ (Hsch.). pourrait être épique ou ionien et avoir subi la p5i.Io,,(,) ;
Et.: Ilubschmid, Sardische Sludien 8a sq., compare 2) \Vackernagel, Verrn. Bei/rage 6 suppose que le terl\l"
basque az/.'âr, espèce de chêne, el lat. aescu/us, chêne est apparenté à VtOILœ, en posant ·vs-s-rnenos, él!alement
d'biver toujours vert. Il s'agirait d'un llIot de substrat participe aoriste (1) et. pense que le sens originel est
d'origine inconnue. " sauvé -, ce qui esl ingénieux; 3,1 Palmer (Sprache
5, 1959, 136) pense à la racine qu'il a posée pour
aaKUpov : n. (aussi .xaxupoç chez Hsch.), nom de «07], etc.
[liantes lIotamment millepertuis perfolié. Voir André,
Laique s. u. ascyron. àall'atO .... QL : "accueillir avec joie, saluer» (Il. 10,:>42,
El.: Inconnue. Od., ion.-att., etc.), peut signifier «donner un baiser,
embrasser, serrer contre soi»; au figuré «rechei'cher,
liaKwÀLa : n. pl. « fête des outres» (?) en l'honneur de s'accorder à. (Pl. Banquet 192 a, etc.). Actif Œa1t,xl:;<ù rare
Dionysob. au second jour des Diollysies des champs dans le grec tardif (pap.); adj. verLal acr7tcxcrT6ç • Lien
IScli ...\J-. Pl. 1129), d'où le dénominatif &O'XWÀL,x~W (Ar. venu. déjà dans Od., de personlles ou de choses, puis ell
Pl. 112!l1. Le seh. explique que c'est une fete où l'on ion.-att. D'où à.a1tctaTLx6ç (Plb.). Composés du verve
"~lIlait Hlr des outres D, cf. entre autres Hsch. : &crxw- rares avec à.v't'-, XCXT-, tmEp-, elc. En outre &ûrdaLo:;
Àtfi~ELV' xupiwc; f-lÈ:v TO Em '.-00':; àcrzooç w,Ecr6œL, «heureux, joyeux» en parlant de personnes (Hom.) 011
~' f,Ü, &i.7Ji'~f-lfLtvouÇ ÈTC'f;Bwv yû.olou ËVEXEV; ailleurs «bien venu. en parlant de la nuit de la guérison. etc.
!lJXwÀ~ti~w si!;!nifie «sauter sur un pied D (Arist., Plu., etc.) ; (Hom.), adv. à.Ci1tCXcrLc.>Ç (Hom., lEsch., Hdt.); cette 1\111·\"
d'oi! tiC!%wi.~O(afLoc;, jeu où l'on saute sur un pied (Poil. ne peut être n.ise directement en rapport avec à.a1tCi.~OiJ.o(L
9.121; ; d':llltre part le doublet à.axwÀLl;;<ù id. (Pl. Banque! et. supposerait en principe un thllme à.a1tCXT- (?); le mot
190 d) refait d'après les nombreux verbes en -i~w. Tel doit est peut-être analogique des adjectifs en -aLoç comme
être le vrai sens. 6œufL,xaLOt;, etc.; il semble attesté comme anthroponyrne
E/.: En suivant. la scholie et Pollux on avait tiré à.Cizw),lcx Cil mycénien, cf. Chadwick-Baumbach 177.
de &ax6~ aa moyen d'un suifixe -(6)/0-, cf. Chantraine, De à:cr1t,xl;;OfJ.CXL ont été tirés les noms d'action &CJ1tcxafJoOt
PnrmatirH]. '243 sqq.; explication un peu diffprente chez • embrassements. (E., grec tardif)! ŒCJ1tœafJ.6ç • embrasse-
Wackerna!!el, GOlt. Nachr. 1902, 140. ments, salutations D (Thgn., grec tardif), ŒCJ1tcxcr-rut;
On pense maintenant que &crXWÀL,xt;w a été rapproché (Cali. fr. 316). Pas de nom d'action en -aL':;.
de Œax6ç par étYlllologie populaire. et que &crxwÀ~O( en En outre, formes familières en gutturale dont le détail
serail une d(,rÏ\'ation im·erse. C'est ce qu'a supposé Schulze. n'est pas clair, à.a1tctxw:;; . qlLÀOcppovw; (L .. ~h.) et à.cr1tcxx,x-
p.Ep. 141, n. 2, en posant *&axwÀoç de *àév-ox<ÙÀoç; t;OfJoOtL . Tb &ar.,x~0iJ.z" ::b;:O(LZ,CXl (Hsch.), cf. Corn. Adesp.
126-
Ho3. Voir sur ces formes Frisk,. Nominalbildung Gôteb, Il vaudrait mieux une explication qui rende compte du
1934,62 sqq.; Schwyzer, Gr. G:-. 1,417, n. 1, et 644. sens de «pêche li la ligne ». Pl. Soph. 221 c tire ces mots
Le sens originel de ces mots se rapporte à l'accueil de œvcx- et (J1'tœro, ce qui n'est ,qu'Uile étymologie populaire.
joyeux.
,AO'TCa:a-.ÔÇ, œamxO'f-Lôç, œcrmil;of-La:t, etc. subsistent en à.cnrâ.VLOV : miomù.ov (H8C~.). cr. (J'P~V ?
iZrec moderne.
Et.: Obscure. On a cherché à rapprocher ces termes de
Gcrm:i.pcsyos, voir ctcrcp~OC;.
<mcXro " tirer ». en admettant un présent refait. L'a: initial
serait ùne prothèse selon Radermacher, Wien. St. 41,7;
le mot reposerait sur ctv-(J1'tci~OfLClt selon Kretschmer,
Gl. 12. 1923, 190. Lagercrantz, KZ 34, 1897, 382 sqq.,
suppose • Q(J1't-a:8-YOfLott apparentè à M1'tro, donc avec à.cnr.pxÉs : adv .• avec ardeur, avec violence », d6ilc
vocalisme zéro du préverbe i:v. Peu probable. « sans cesse., notamment avec des verbes cQlllme fLe1/e:tX(-
vetv, xexoÀwcr6a:t (Hom.).
à.<Mra.ipw : «palpiter, se débattre convulsivement », Et.: Composé en *-es- tiré de amp)(ro «se hâter,
chez Hom. toujours à propos d'un mourant; de même se précipiter» avec un a-
«intensif» sans aspiration
chez Antiphon, lEsch., E. Chez Hdt. emploi plus large: (faudrait-il y voir un Èv- au vocalisme zéro 1).
Ull d'un enfant qui se débat; 8,5 d'un homme qui
résiste 3 ur ordre. il un avis. Le moL est épique et ionien. QCTII'ETOS «infini, immense », mais le sens originel
$eulement thème de présent. Dérivé verbal ct(J1'totpll;ro doit bien être «indicible ».
Arist.) : Pas de dérivés nominaux. Se dit de l'éther, de l'océan, de l'eau, de la [orêl;
Et.: Il existe un doublet tardif et rare (J1'tcctpro, cf. s.v. plus rarement au pluriel, de quantités (Hom.) ; le mot se
Ue toule façon l'IX initial est un élément secondaire qui trouve partois chez Emp., èéam:'wc; CCLWV, chez les Iyr., les
pourrait être issu de cXv- = tiVot- (Kretschmer, KZ 33, trag. Q.S. emploie tici(J1'teTO<; avec double alpha comme
1895, 566, Gl. 1'2, 1923. 189 sq.), mais plus probablement dans rmaxe:Toe; à côté de cléaxe'roç.
I1l1e prothèse. On rapproche le lit. spiriù «frapper du Et.: Le terme signifie proprement «indicible» : ti-
pied '. privatif et * sek tIJ_, voir BOUS tvvé1tro.
déjà en attique avec préverbes nœp-, \l7t-. il y a des doublets ixrt-atcp(ç (v. 1. a,p. Phot. pour Cratin.
El.: Quatre types d'explication: 1) de ·civ-o-mC;, cf. 121, Nicophon 21) et O"t'œcp(ç (Hp., Theoc., LXX); en
mr!8LoiO, crnL8éoc;, etc. «qui s'étend le long du guerrier. outre O''t'Gtcplc; ciyplCl: (Hp., Dsc., etc.) • staphis aigre, herbe
(Ber.htel, Lex.). Mais les termes évoqués pour l'explication aux poux ", ct. André, Lexique S.U. pedicularia herba.
sont eux-mêmes d'étymologie et de sens douteux; 2) cr. La forme du grec moderne est O"t'œcplc;.
lit. slciJdas « bouclier. : correspondance lointaine, douteuse, Dérivés : ŒO"'rCCcpL8i't'\.Ç avec pa.~ (AP 9,226) • grains
non convaincante (Pisani, Rend. lsl. Lamb. 73, 1940, de raisin sec "; mais O"t'œCPc.3('"liO • vin de raisiné 1 (Orib.),
&07); 3) On a cherché un rapport avec v.h.a. aspa cf. Redard, Noms gru. en -'"l~ 99; en outre O"t'œcp(8t~-;
• tremble»; le bouclier le plus ancien, avant Homère ol\lOc; (Hp.) et O"t'œcpc.3E\l'Tœ~oc; (Hp.), avec TpUyr;~, comme
lui·même, -étant en bois, mais la structure originelle du, de *O'TCCqIc.3E1Jtij~. Verbe dénominatif : CJ't'Gtcpc.3ôw 1 faire
thème semble être, d'après le baltique, le slave et les sécher du raisin 1 (Dsc., Gp.).
emprunts turcs, aps- (Pokorny, 55). Voir sur cette hypo- Et.,' Terme technique. Le thème fait penser à celui de
thèse, SChrader, BB 15,285 et en dernier lieu Thieme, O"t'œcpu),ij «grappe de raisin.. La forme à initialf! ci-
Heimal der indog. Gemeillsprarhe, Abh. Mainz, 1953, semble la pJus ancienne. Est-ce une prothèse 't D'aut.re
546·548; 4) Enfin Trümpy, I.e. estime que cicrn(~, qui part la forme à ô- semble rare, et ne devrait pas être
s'est substitué à l'ancien O'a.)(o~, a été emprunté à un originelle; elle s'explique mal. Enfin on peut se demander
peuple étranger avec le bouclier rond lui même. Ne se si O"t'œcplc; est également ancien, ou provient d'une chute
laisse ni réfuter, ni démontrer. secondaire de l'ct.
a.TEp : prép. employée avec le génitif .loin de, sans, ci,.Lt(a) : surtout au part. près. (Il. 20,166, lEsch., E.),
contre la volonté de. (Hom., PL, Hp., Democr., souvent ind. prés. (E. Rh. 253, 327), inf. (S. OC 1153), fut.. cl-rlaw
ch el. les tragiques, après son complément, aussi en grec (lEsch.) ; aor. «n(a)a« (lEsch., A.'R.); • mépriser.; avec
tardif LXX, NT, Plu., etc.). Le mot est une préposition le gén. «priver de ». Dérivé en -L~(&) du thème de -r(w,
improprement dite ct qui ne peut servir de préverbe. avec alpha privatif, ce qui est exceptionnel dans un verbe
Dérivés de même sens: OtTep6t (PL, lEsch., S.), ci1tcl't'tp6e: qui n'est pas dénominatif. L'adjectif privaLifintermédiaire
• à l'ét'art de », avec ou sans complément. au gén. (Hom., n'a peut-être jamais existé, cf. Schulze, Q. Ep. 64, n. 4
Thgn., PL) ; éol. a.'t'tp6« (Hdn. 2,192). et. Schwyzer, Gr. Gr. 1,432. Inlluence de cl-r~J.Ui~w ou oùx
Et.: Forme à psilose ion. et éol. pour *cXftp (sur la &yU;w.
place de l'accent, voir Scbwyzer,_ Gr. Gr. 1,38&); cf.
v.h.a • • untar, n.h.a. sonder(n) «mais., etc., de l'i.-e.
·sp-ter. En outre avec un autre thème skr .•onu-Id!' «loin ci,.,,.éLAAw, voir th1ri.6ç.
de ••
ciTu" : • ne pas respecter, mépriser. (Thgn. 621, Orph.
m,.Épa.t-LVOS : • dur., d'où «inflexible.; le mot est L. 62). Formation occa8ionnelle créée par antit.hèse SUI
employé au sens moral de «dur, inflexible» (Od. 23,167, -rlw, sur le modèle de œ't'~~, tiré de &'nJLOÇ, d'a pree
1Esch.) mais aussi au sens propre. dur, cru. en parlant -rt~, et aussi de cln!;(&) plu,s ancien et. plua uauel.
de l'eau (Arist.), d'une nourriture qui ne veut pas cuire
(Plu.), • constipé »- (Hp.).
Dérivés: ci-rePCXlLvLo: en parlant d'cau (Hp.), ŒTepOtfJ.vO"n)C; ..A,.).a. ... , -«V't'O<;j : acc. "A-rNx.v une fois lEsch. Pr. 428
en parlant de plantes qui ont. difficulté à germer (Thphr.), AUas (Od., Hés., Hdt., lEsch., etc.: "lom du dieu qui porte
-134-
les colonnes du ciel, souvent considéré comme l'un des
Titans. Comme terme géographique le mot serait origi-
Arist., etc. Ne semble pas attesté dans .lEsch.
456 Mette. Distingué par Olymp. in Mele. 165,25 comme
'r. 206 N ==
nellement un nom du mont Cyllène en Arcadie (cr. étant sec et non humide, de «~. Hapax f. Œ't'JL7) (Hés.
RE, Soimsen, Beitriige 24) et a été appliqué ensuite Th. 862). Dérivé plus usuel ci't'fLL;, -Laoc; f., «vapeur
il la chaîne de l'Atlas dans l'Afrique du nord-ouest humide. (Hdt., Pl., Arisl., etc.) ; avec quelques emplois
(LIt. 4.183. et..:.) considérée comme pilier du ciel (sur techniques comme eat.aplasme (médecins) ; d'où ~L86>3l)ç
l"A"ri.CXVTI.ç. voir plus loin). "A't'~c; a servi à désigner (Arist., ete.), le dénom. tt~fLCtt «être transformé en
des statues monumentales soutenant un entablement en vapeur» (Arist.); d'autre part, «'t'JLL~e.) «répandre une
~rchitecture. et en anatomie sept vertèbres du cou qui vapeur» (ion.-att.), Œ't'!LLCle.) «répandre une vapeur. (Hp.),
soutiennent la tête (PoIl. 2,132). Hscb. fournit la glose enfin ci't'fL6>3l)C; (Arisl., etc.), et «'rfLoclB1jc; (S.E., etc.).
l"rÀcxç • &~O).fLOC;, œ'1t'cx6i)c;, )((Xl 1) 8tLOÜacx eù&,cx !e.)c; ruv Et.: Hseh. foumil les gloses lÙ't'f1.6v· "t'à '1t'1IeÜfLCt et
lrOÀW'oI l.sur Atlas comme axe du monde, cf. Ti èche, Mus. œE't'fLCt . cpÀoa. On rapproche donc ci't'JLoc;, citq.r.ov, elc. de
He/v. '!, 1945,65 sqq.). Il ( F)r.ÀÀot, Il ( F)l)fLt, ŒÙ't'!L7) (avec une altemance ciFE't'- ,
Dérl-ves : 'A't'ÀœV't'L;, -(3oc; l. fille d'Atlas (Hés.) ; nom cxù't'- Y). Il faut toutefois observer que ci't'fLOC; diffère
de mér, ' ÂT),CXV"t"L; 6tXl.œc:rttcx (Hdt. 1,203) OL.ian Atlantique sensiblëment pour le sens de l1l)fLL, fUÀÀa.· et se rapporte
qui se trouve au·delà des Colonnes d'Héraclès; nom d'une non à un souffie mais à une vapeur généralement chaude.
île mythique qui serait d'après Brandenstein la Crète C'est ce qui a conduit Solmsen à proposer une étymologie
(,Waniis, Arb. Inst. Sprachw. 3, Vienne 1951), ce qui est différente, mais douteuse (Untersllchungen 271), cf. Boisacq
douteux; voir surtout Pl. Ti. 25 a, etc. L'Atlantide se S.U. Malgré les apparences il n'y a d'autre part aucun
trouve dans l'extrême ouest : voir p. ex. la notice du rapport avec skr. iitman-, «BOuffie, âme J, v.h.a. iifunI
rimée dl' l'édition Rivaud 27-32. - 'A't'ÀotV't'tx6c; «d'Atlas. qui supposent un é, cf. Pokorny 345.
(E., etc.) a fourni le nom usuel de l'Océan Atlantique,
.:A,ÀlXV'nXov mÀcxyoc;. ' A"rÀliv't'EWc; (Critias) est excep-
tionnel. QTpa.ICTOS, œ't'pa.xtc;, etc. : lÏ't'pa.x't'OC; m. (rarement l.)
Composé' A't'Î.i7.yev"Î}c;, au gén. pl. •A't'Àfi:yMwv, épithète • quenouille» (Hdt., Pl., Ar., Arist.), désigne aussi une
des Pléiades (Hés. Trav. 383). flèche (S., cl. li. 't'o;txOC; lEsch. fr. 231 M.); cet usage
serait laconien selon Th. 4,40; employé dans certains
Ei.: Composé de œ- copulatif et du thème 't'Àêi- qui
vocabulaires techniques: espèce de cautère (Hp.), hampe
figure dans 't'ÀijVŒL, etc., cf. 'A't'Àêiyevé:e.)v d'Hés. Le thème
au sommet d'un mât (PolI. 1,91). Autre nom de la
est entré dalll! le système en -V't'-, cf. Schwyzer, Gr. Gr.
quenouille ~ÀotXQ:'t'l), V. S.V. Diminutif tt't'PcXx't'tov (pap.).
1.526, Kretschmer, Gl. 7,37, n. 1. En ce qui concerne
Autre dérivé: tt't'pa.x't'UÀ(À)tc;;, -(80;, f. espèce de chardon,
If nom de montag-ne de l'Atlas Maghrébin, le terme grec
Carthamus lanatus dont la tige servai t à faire les
'.\"rÀ!X<; peut aVOIr Hé choisi par étymologie populaire
quenouilles (Arist., Thphr., Théoc., etc.); sur les suffixes
du "erbèrl' Adrar (théorie de Steinhauser, Gl. 25, 1936,
-uÀoç ete., voir en dernier lieu Manu Leumann, Gl. 32,
229·238\.
1953, 214-225.
La !tlose d'Hseh. citée plus haut semble connattre un
'A't'pcxxt;, -Uloc; espèce de chardon (Gal.); tiré de
autre à!'t'Àotc; avec i- privatif = &.:mÀfLoC;, cimx6i)c;.
Œ't'pa.x'rOC; avec une simplification du groupe de cOllsonne
comme dans l1pxoc; de l1px'rOç, mais qui, ici, pourrait se
àTJltl V, -Évoc; : ,( serviteur, esclave. (Cali. fr. 178,19, justifier par dissimilation. Voir sur ce mot R. Stromberg,
Epic. in Arch. Pap. 7,4, Et. Gen.• ; Sch. Nie. Al. 172,426). PflaTlzennamen 105.
Doublet thi'matique éé't'fLEVOC; (A'réhil. d'après P. Oxy. Et.: La ressemblance avec skr. tarku- • quenouille» est
·108ï. col. 2.38. Gall. fr. 50ï, p.-ê. Hsch. : V'O!fo la discussion frappante malgré le vocalisme difTérent, les deux termes
des données par Pfeiffer dans son édition de QU.) ; .comme étant dérivés d'un verbe dont on aurait p.-ê. un itératif
~dj. chez Hsch. : &'t'fLEVOv ot'rOv . 8ouMxOv p.6pev. Fém. dans lat. torqueo. On a donc un dérivé en -'roC;; avec voca·
Ii3fLcvUIE'; • 80ÜÀotL (EM 18,32), où l'on a supposé une lisme zéro. :Le nom de la q~ouille et du fuseau serait
influence a:J.alogique de 8fL&lc;, 8fUi>7) (Wackemagel, GGN, tiré de cettefamUle parce qu'Us servent à tordre. Cette
1914, Il9; E. Fraenkel, Gl. 32, 1953,24, Lexis 3,55 sqq.). Hymologi:e ap~le :I:8S observ.ations suivantes : le grec x
Autres dérivés &:t'fLltVLot • esclanze. (Man. 6,53, AP en face dé hl. ttiN}uen .tait iliitftéulté, le grec présentant le
9.764), cX"rfLivtO<; dans un sens dérivé «pénible. (Nic. traitementattlendu de la la bio-vélaire dans 't'pme.), 't'p6'1t'oç .
.4/. 178.426\. Verbe dénominatif tt't'f1.E:ue.) «être esclave. Schwyzer, Gr. Gr. 1,299 admet que gr. x repose sur °k"'_
(\ie. Al. 1ï~), alors que l'on attend *:h~(o). devant consonne, mais cf. ci't'pEX7)ç; l'ci initial est soit une
. Termes typiquement ale~ndrins, mais qui doivent prothèse, soit copulatif et intensif; le rapprochement
être des archaïsmes. .cnmm'e le .pl'OUve l'attribution de avec Œ't'pr.xl)Ç où l'Œ- est privatil, est séduisant. mais
!TfLcvoC; à Archil. présente des difficultés, voir S.V. On ft encore rapproché
Et.: Les noms de l'esclave sont souvent obscurs et de façon plausible alb. tjerr- «filer •.
risquent d'être des emprunts. On admet pour celui-ci
un emprunt à l'Asie Mineure, cf. Fraenkel, Gnomon 21,
à,Tpa'lrOS : f. (Hdt., Ar., ion.-aU.) eL tiup~ préféré
1949, 39 ; auparavant Debrunner, GGA 1910, 6 sq.
pour des raisons métriques (Hom.); «sentier », notamment
sentier de montagne : ;::'~t 14.'1 mot. employé par Hdt.
à.T .... Ô~ : m. «Yapeur chaude ., cl. Arist. Pr. 862 a Ihcxv 7,215 pour le sentier qui permet aux Perses de tourner'
ilt y'ijc;; cl:'t'!L0C;; XVly' ,)1':0 't'oü 7)Àlou, lEsch. Eu. 138; en parlant les Thermopyles, cf. aussi Th. 4,36 avec le participe
de l'encens Pae. Delph. 11, de parfums lEseh. Ag. 13U, mptd66V't'CJ)v. S'emploie au figuré de la manière de vivre
-135-
(PI. RIt. 258 C, etc.). Un verbe dénominaUf ~mtœ a.TpcnrG.~~ : désignation d'un jeune Spartit\te
'aller :à ,travers. employé 1UéLapheriquement (Pherecr. à la clnqwème année de son éducation plll.olÎllllc (1 G \'
16). ' A-rpa:m't'Oç est fait sur le 'IIlodèle du composé usuel 1,278, 1 er s. après). Kretschmer, GI. 3, 1911, 269 sq.,
IjJ.at~L~C; (Od., A.,R.), employé métapb. AP 9,540; avec a supp0s6 qu'il l'agit d'une graphie pour *i3pon:lMox\c;
le doublet 1i'tlZpn:mc; (Hom.); ·enfin les AB 460 citent. «le garçon BOlide. cf. ~ Voir encore Bechlel Gr
rrpat1t1J't'6c; [1) j cf. Kretschmer, KZ 38, 129. Parmi les Dial. 'l,m, Blumentbal, Hafl/!ltlfufli... U " ' . d'~L~
gloses on a, p. ex. chcr.pm-roc; . ij 6361; (Hsch.) et œ-rpatn:6e; • part Bourguet, Dialecte lGconien 117.
ô3oc; 't'E-rpL!LIJbnI !Li) lxOOOCt èx't'pon:cic;, ID' cù&!at (Hseh.).
L'étymologie populaire a rapproché le mot de -rpém.> et
mtendu • raccourci •. Il s'agit de raccourci dans le célèbre ÀTpûy....OS, -0" : épithète fréquente de la mer dlez
passage du Phédon 66 b où il est quesLion du chemin qui Hom., de l'éther (Il. 17,425, H. Dém. 67,407, Hés.); rare
mène à la vérité: le mot a été traduit en laUn par tramu: dans les chœurs de tragédJe ou comédie (S. fr. 476, Ar. Guipt.
voir sur le sens de ce mot J. André, R. Bt. L. 28 1950 1521, Où. 1338) j dans AP 7,735 dit de la nuit, de la mort.
111-113 et sur l'histoire de la formule platoni~ienne: Expliqué dans les seh. hotu. par c stérile., de li priv. et
Coureelle, Mélangu Gillon 203-210. Ce senl! ne semble ~; mais par • infatigable. - 4't'pu-roc; l'bez Hdn.
pourtant pas être étymologique. 2,284.
El.: Un rapport avec -rpÉT.(a) au sens de • raccourci, chenùn Et.: Les interprélaLioDs des modernes ne sont pas
qui ne tourne pas» est peu probable et il faut admettre mieux fondées que celle d,es Anciens. Wecklein, MOnel,.
un ci copulatif, et la racine qui se trouve dans -rplXm(a) Ak. Sb. 1911: 3,27 s'inspi~nt d'une tradition anciennll
•Iouler » ou 't'pomoV't'o . tn:«'t'Ouv (Hsch.). C'est la piste pose *cl-rpunoe; = cl't'pu'roe;,ClOIIlQl8 œ-rlc-roc; à côté de
fou)pf'. il't'L't'Oç, puis développement d'un.., ('1).
Hypothèse saps ,vraisemblance de V. Pisani, Rend.
181. Lamb. 73-, 193911,940, 525-527; cf. GI. 35, 1956, 58.
cl.Tpo.+~U!i, -uoc; : r. «arroche., Atriplez rosta (Hp.,
Voir aussi M. Leumann, Hom. Wlirter 214, n. 8. Le sens
Tbllhr., etc.). Il existe diverses {ormes parallèles qui traditionnel d'. infécond, stérile. est satisfaisant, mais la
reposent sur des étymologies populaires : œ8p«~uç structure du mot et son rapport avec 't'puya.(a) nt> sont
(ou dt8p«-\ chez Thphr., cf. ciBpiIç; ~ci~uc; (Dsc., pas possibles. Serait.-ce un arrangement. métrique pour
np.), cr. civfJp; ci't'p«tplX;Le; (Dse., Gal.) cf. les noms en *ci't'puy-tJ'tOc;' c'est ,par hasard que Tr)Àu"(C't'Oc; présente une .
~; voir Hdn. 1,539; 2,467 et Strômberg, Pflanzen-
finale semblable.
lamen 160. La forme originelle est garantie par le terme
Brandensf,ttin,P/lil. ,Woch. 1936, 62 s!l. tire le mot de
comique IjlEU8at't'p«cpat;Ue; (Ar. Cav. 630).
-rpu;, -y6t;, • lie ., .etc., et comprend ; pur., etc., sens
Et.: Inconnue. Le terme doit être un emprunL. Lat.
qui n'est pas attesté dans la tradition ancienne. Mais ce
alriplu est soit un emprunt au grec, soit un emprunt
sens convient à la mer et à l'éther, et pourrait slaccord(\r
parallèle à une langue non i.-e., cf. André, Lexique s.u.
avec ulle étymologie plausible de œcpuayn-6ç. Voir encore
Steinhauser, Gedenklchrift KreI,chmer 2, 154-156.
ciTpE.a;!i, -éç : Hom. emploie seulement le D. œ-rpexéc;
Idverbial et l'adv. œ't'pcxû.lc;, surtout avec les verbes
ii.TTC1 : • papa. (Hom.), toujours employé comm6
mill~IlL, œyoPMLY, etc.; ci't'pexi)c; et œ't'pcxÉ(a)C; sont
vocatif, dans la bouche de Télémaque s'adressant à
souvent attestés chez Hdt. et Hp., rarement chez Pi.
Eumée, d'Aehille s'adressant à Phénix. Eustathe 771,54
ou les Tl"'dg., jamais dans la prose attique, parlois dans
déclare le mot thessalien et 1793,12 dit que c'est le terme
le grec tardif. Sens : • exact, précis, véridique •. Employé
employé par un jeune homme" comme s'il s'adtesaait
pour préciser un nombre (Oil., 16,245, Hdt. 7,60). Épithète
à son père nourricier. Au SeJl8 de «grand-père. on a acc.
de ciM&Lat (Pi. N. 5,17), XOtLp6l; (Pi. P. 8,7), cipL6lLoC;
il't"'rCtv à Thespies (BCH 1902,306), et en Cilicie (MAMA
(Hdt. 7,187), 31.oMct (Hp. Mochl. 47). Très rarement
3,53).
pour des personnes (Pi. O. 3,12). Dérivés : ciTpWI4
(Hdt., PL), personnifiée (Pi. O. 10[11], 13); ci-rpsxo'"lC; Sur "Anet, etc., dans l'onomastique d'Asie MineWll'e,
(très tardif). Verbe dénominatif cl't'pœ(a) «être sftr.
v. L. Robert, Noma indig~nu 528-630.
(E. fr. 315). Voir W. Luther, Wahrheit und Lüge 42-50, El.: Terme expressif qui s'oppose au mot JJC)ble de
O. Becker, Dos Bjld des Wegu 105-113. valeur juridique qu'est ltIX't1jp. Le sens originel pourrait
Ces termes ont été remplacés en attique par cixPL6-IJC;, êt.re • père nourricier. et le mot pourrait être à l'origine
aI'LIlcLat. de ci't'L...-«ll6), ~'t'ill(a) (cf. Chantraine, R. St. Gr., 59·69,
El.: Le sens de ces mots invite à poser la valeur originelle 1946-1947, 244. Mais le terme a une origine indo-
de. "non tourné, "noD tordu, droit. exact. et à admettre européenne, cf. lat.. atta « grand-papa. (Ernout-Meillet s.Il.),
un composé de cl- privatif et *-rpéxot;, en rapprochant et avec une nexion complète, bitt.. atlai, en germ. got.
skr. tarku- • quenouille., lat. forque6, voir BOUS ~ alfa, ete., avec uneuftlxe, v. II. otici.
L'absence de lablo-vélaire fait dimculté pour rapprocher
lat. torqueil, cf. sous !'t'pœx-roc;, et Schwyzel, Gr. Gr. 1,299.
On pourrait penser que l'appendice vélaire a disparu
devant u, d'après skr. tarku-, p.-ê. gr. *TPCXUC; ou *'t'1ZpXUe;,
d'où *-:-péxoC;, ci-rpltxi)c;.
ÀTTa.yâ.!i. -« :
m. (Hippon., AT., etc.), ~, -ijwç
(Arist., Thphr., etc.), ~'t"t'IXiiiC;, -éoe; (Opp.); pour la
formation en -at; de ci't"t'cxyéiC; qui se retrouve dans des
sobriquets, des noms d'animaux, etc., loir Bjôrck, Alpha
ânGyis -136-
;mpurum 63 et 272. La forme ori8inelle- dù IUt, tIÜ.... HL: Tenue employé par les Ioniens d'Asie Mineure et
par _ écrivains aelenUflques, est. 6:rrœTflv. Sens : c fran- p.-é. emprunté. Phrygien 88lon Arnobe 5,6. On n'ose
colin _, ~ de coq de bruyère, cf. Thompson, Birds conjecturer un juxtaposé familier de !nœ et -lj)'6; (cr.
B.V. DImlDuUf '.ca:(7JVIip&ov (gramm.). Autre dérivé: ~~, cn-pœ'"l')"6ç, etc.) == .Ie vieux chef -.
'*"-Ti", (Dorio ap. Ath. 322 cl, autre nom du mccmv6ç,
probablemeBt une ....,. de thon, cf. Thompson, Fi.hes
,19, mais aUl8i L. Lacroix, Anf. ClGII. 6, 1937, 295; le
èi.'I'ftG8G1. : a i)",v 3~,. "Ep~ '..\&r)'''«1;
yovœit; (== (r. 2) • œreo Tijc; ~71C; 'tÙY cn-Ijl'01IŒ &r.eaO'
poi8I8Il aurait ' " d6aoJDmé d'après l'oiseau à caU88 bmo6W (AB 461,26) cr. Hach. !-ruo6Gu.' 3ul~&IJ9cxL
de 88 couleur (R. StrOmberg. FiIdmGIrtm 120). Les mss cn-Ijl'01IŒ. Un dérivé &.crJI4 est. attesté AB 402, cr. Suidas
d'Ath. écrivent ~, mail un 8Umx. -ivoç est
s.u. ~ •.. G1J!,"L"" 8è x:xl -ro 3lata!," xœl. ~~cpp«oiv • lCIltl
probtlble, cf. xopcxxivoç, ipu6pivoç. 4TTCa&c~ a inuiç 3uir;Ea60tL. Les t.ermes usuels sont donc
Le grec tardif oonnatt dei formes ota la syllabe initiale 3uir;ca&u. (Nicophon 5) et 3f.atalLcc (outre les lexicographes,
est tombée, ~f. w:rIJY (8uld.), ~~o" (8uid. S.v. Cali. fr. 520, LXX). On trouvera les textes dans l'éditiun
~), qui 8Ubsiste en grec moderne.
Pfeiffer de Callimaque ad Locum, et leur discussion chez
.Hacb. fournit una autre forme «TTœôuyW; • cI80ç op-nou. BIÜJDner, Technologie l' 143 sqq. Poil. 7,32 écrit : o":iialX~
• .:: ~nue. Selon lEI. NA 4,42 le nom serait tiré -ro" cn-Ijj.L01l(lt T) "IZ a'nll'O"I.C'L lCIltl TepOcpOpila6lX~ • OÜ':(r) yàp
du·tIfi • t'oiuau. &..:')'0\' 01 AT'nXol orO wv 3«it;ca6cct xocl Tà IMt;caOoct
W
à.'l'Ta).,{tOi'CU : 7Wt,,(;)!,"~ ~lJCCÀo' (Hsch.). serait doue une forme analogique des présents en -~(r)1
Et.: Lobeck. Proleg. 147, fait du mot un dénomil19lif -Co!,", Quant à l'étymologie de ce terme tcchniqup.,
de «TOtÀOc (avec gémination expressive '1 et. en partant de elle est incertaine. On a pensé à f,TP'OV chaine (cf. Bechtel,
la notion de jeunes88 et de jeu qui est dans «TOtÀ6ç 1). Luilogus 130 sq.), à l'albanais ent, int • monler la Chaine "
voir Frisk S.u. mo!,"~.
GTTCWCl : ~ xœI. 7rÀœX0Ü0; 1> ~' «ÜT(;)" mœua:l:6-
JUVOÇ (Hseb.). Diminutif p.-ê. clTTœ"tacç (correction pour 'ATTUCOS, -i), -av: <d'Athènes., adj. dérivé se rappor-
~ 1)' TeÀllP(OÜYftC, h6pU1ml' (ibid.). Dérivé en tant à 'A6iivœ~. S'applique en principe à des choses
-Ln)/;, cXTTlX1IC't'7)C; employé à côté de ~n)/; chez (drachmes, vaisseaux), rarement à des personnes, el à des
Hippon. fr. 26 Masson et glosé par 't'7)yœ1IÎ't'7)ç chez Hsch., femmes plutôt qu'à des hommes. Le nom dll citoyen
cf. Masson, p. 119. d'Athènes est' AfN)"ccioC;. 'AT'nX6ç est employé avec une
Et.: Obscure. Emout, Philologica 1,28 = BSL 30, 1930, intent.ion expressive ou plaisante, cf. Pl. Lois 6~6 d,
92 rapproche atena, adtanus, atanuuium, atanulus, coupes Ar. Lys. 56, etc.; voir Chantraine, Etudes 113 sqq. Le
d'usage religieux, termes qu'il considère comme étrusques. féminin 'A~x'ÎJ (yij) désigne le territoire. Dans le vocabu-
Si le rapprochement est exact, les termes grecs devraient laire des grammairiens cXT'nX6c; se dit de la langue, du
être considérés comme asiatiques, ce qui n'exclut pas st.yle, des écrivains attiques.
nécessairement le rapprochement. étrusque. Mais, en grec, Dérivés : 6:TTtxtt;(r) • être du côté des Athéniens-
il ne s'agit pas de coupes. (Th., etc.), < parler attique - (Eup., etc.), d'où cX=uuaL<;
(Luc.), «~xL<J1'6c; (Th., etc.), œ't'nKL<J-ri)c; (Iamb.);
,.,.ot :
à ..... m . • pet.it morceau., miette de pain
(Atb.) employé au figuré pour «très peu de chose - (Cali.
J'adv. œ-rnXtaT( «en dialecte attique. (Antiph., etc.)
et à:~Xl)p(;); • de manière attique» (Alex.). Dérivés
Ep. 46,9) ; cf. la gloae d'Hsch. : «TTÔCpœyoC; . -ro ncX.x,aTov . comiques 'ATTr.xtCrl,,· • petit Athénien. (Ar. Paix 214),
01 8è ùç bd. "Wv tIp-n.w qlÀuxTCtlVOtI;, ol 8è "IZI; XlXÀou~ç cf. Cha»traine, Formation 165); 'ATTIJ(.(r)"ix.6; (Ar. Paix
IjItXœç· 215), tW:t sur ACO«.o)VU(6c;, mais avec allusion avec vbo('Ij
El.: Terme populaire sans étymologie. qui ~rte un iota long.
Et.: Adjectif en -1.X0ç tiré de 'A6i)vœ, avec une gémina-
lLmAaCoç : avec une variante œmÀeôoC; (LXX, tion de la dentale. Il .faut rappeler le fém. 'A"t'6~, -IBo;,
Na. 3,17) • sauterelle comestible. selon Hdt. 4,172 (Hdt., avec gémination expressive, les dérivés 'A"t'6~1t6c; (1 G lY'
Tbpbr., etc.). Hacb. doue la glo88 «TTCÀIiÔouC;' cixpL8~. 1,104) ou sans gémination 'A6LXO; (IG IY' 1,102) et
GampOllé ~OI; (Gam.). finalement 'AT'nXoç sans aspiration, mais avec tau
Et.: Terme vraiaemblablement. emprunté. Lewy pense, géminé (Chantraine, Etudes 109).
sans raison au sémitique (Fremdw6rter, 17, n. 1),
R. Strômberg à l'égyptien (Wortltudien, 16). Ct. 4TU~OfUll : seulement thème de présent et d'aur.
Gii Femandez, lIuect08 237. p88Sif (Hom., ly!'., trag.). Sens <être bouleversé, terrifié.
géD6ralement employé absolument avec l'accusatif (Il.
à.-rnryôs : m. < booo. (SI G 589,51, Magnésie du 6,468), avec un infinitif consècutif (Il. 22,474), avec le gén.
lIIUadre). Eust. 1625, 35 en88igne que certains lôniens mBto,o de 88ns lQMI.~JI. 6,38, 18,7) mais le mot n'équivaut
81. .11) . aut le mot. ..
pas à ~a:a. lIIIIoi il est. parfoÏl associé (cf. Il.6,41).
L'acUf 4~ c terriller. ne s'observe . ' • . lei LXX, ete.) avec ~ ~ enyOlUl8llleD\-du
Alexandrins • «!St probablement seeondalre.· Soleil J, atUy~ «qui donne de la lumière. (Orph..) . .
Dérivé tiré ~ ~ .,~. ~~nt. (.') ~1jÀoç (AR 2, parlant. de la lune (LXX), fonneil , priverbe ~..
1057). . . (NT J, BLœU"'(UG!L6c (Plu.). Autres comp08é8 avec "'"'
El.: Benveniste, MiIf..fffU ~. ~I et Sapir, 8LClt-, etc. Autre dénominatif «Uyifl>. briller. (LXX). Aut.res
La'ng. 12, 1936, 175 sq., CClmparent hittite fJalulri- formes nominales' côl.6 de œù-rfJ : AUyc.:, nom d'une chienne
« terrible ». Mais on ne peut rapprocber ni ~, ni «TrJ (X.), entre dans la série des noms féminins de peraoJUlel
dont le eens eIIt tout dUr6rent, ou d'animaux en -c.:, ; une forme ~ (m. , ou n. ') se
lit chez Hscb. dans la définition de ijc.:,~ si le texte est
correct..
QÔ : • d'autre part., avec les nuances possibles • de Il'1lXiste d'autre part une quarantaine d'adj. composés
nouveau ", ou • au contraire ", souvent combiné avec Bi ; en -Otur/lt;, -it; qui peuvent, mais sans nécessité, supposer
ne se ~~ jamais au début de la proposition (Hom. un substanUf neutre *Cltoyoç. Voici les plus anciens ou les
ion.-alt.). Jl.IHP),Q,yé. ~me préverbe exprimant l'idée de plus notables : ~t; (Ar.), BLCltur/lt; (Arist., alex.l,
s~PQralion dans la glose d'Hscb. CZÔXri'tUlV • 4V<r,«(o)pciv ... iÇOtuy1); c d'une lumière éblouill8lUlte. en parlant de neige
(cr. sous Zri!;O!Lcn). Combiné avec d'autres particules : (RhuOll), X1JIXVGtuy1); «d'un noir brillant. 1 (E., ete.),
IXU'\"f: (Hom., JEsch., une fols chez S. jamais en prose) ÀU"JXurfl~ • à la lueur de l'aube» (Héracl.), IJ.CÀ4VGtuyijt;
avec 8'1)~'\"f: ou 8' Clt~U (Arcbil., Sapho) crase pour 81) Cltm ; • au sombre éclat. (E.), m>pCNy'ljt; (H. Hom.), 't'I)Àetuyl;4
d'où CltÔ~p (équivalent de chup) seulement chez Hom. • qui brille au loin., ou «qu'on discerne de loin. (PÎ' t
el à Chypl'e (cf. C. J. Ruijgh, L'~lément achéen 29-55; Thgn., lyr., trag.), mais 'qul voit, qui perçoit de loid.
ctML, • en nrrière, de nouveau, d'un autre côté. (attique), (Hp., Ep. 17,22). Enfin E:Ù«urflt; parfois aUesté comnté
avec le doublet ~pique et Ionien Cltont; : Cltù6lt; ne peut. variante a donné phonétiquement. naissance à une forme
s'expliquer, et on a rapproché Cltônt; de l'osque auti; w«-rfJt; (cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,203, n. 3, BjOrck, Da.
1111 ce cas il n'y a pas de psilose dans cW-rlt;, et tm6lt; Alpha impurum 147 sq., Chantraine et Masson. Fe.~18chrifl
devrait son aspirée à l'analogie de Clt06L et aux adverbes Debrunner, 93, n. 18). Le sens est : • brillant, clair» (1 f [
en -OL; doublets dialectaux CltU"tLV (crét.) et Clto6w E., Pl.), • que l'on aperçoit. de loin. (Pi. Poe. 7 b 41, 'aver
(Rh(~l!ium selon Theognost., Cano 161,163) ; CltMe (thessu- une variante eùCltUyT)<;, JEsch., Persu 466, E.), enfin. qui
lien, J G IX 2,'271) dfl à l'analogie; pour CltÙ'tUtIX voir sous aperçoit de loin. en parlant de la vue (Hp. Vicl. 2,62) ;
ctù..{,ç. L'adverbe etU peut se retrouver dans etù't6ç mais tous ces emplois se rattachent parfaitement à ceuX qde
c'est douteux. V. Scbwyzf'r, Gr. gr. 1,629. nous avons définis pour etù-rfJ ; sur le difficile tÎyéœ qui
Et.: Un élément OtO marquant l'opposition se retrouve qualifie xuXÀov et s'applique au soleU, Emp. fr. 47,
dans lal. out, aulem, osque auti. Pour l'emploi comme voir Chantraine et Masson, l.t:. On rattache à wœrflt;
préverbe marquant la séparation, cf. lat. ouferij, otrfugiij, l'hapax ~'tOv (qJ6Gw), dit des Nuées brillantes (Ar.
cl '\'ackernagel, Synt. l:orl. 2,155-156. Nu~u 276) cf. Bj6rck, l. t:.; mals certains ont traduit le
mol par c ductile 1 en le rapprochant .de ijyi0I-LCltL ou de
6.y(o).
Quelques adj. techniques tardif880nt en -~:
l;!XIJ"'(OÇ (porpb.), ~p6aœuyoç (Psell.), apLatuyot; (P•.
IlÙGo/tl : synonyme de CltÔIX'I't'ij ('0100-0;) «consomption », Arlat.).
cr. sous OtU"'" dans un glossaire d'Hippocrate XIX, 86, El.: Obscure. AôrIJ devrait être un nom d'acUon.répon-
lt! K. Contamination avec &nT«>, cf. xo.,3::t~' Voir dant à un verbe qui aurait disparu. On a rapproché alb.
SlrômlJerg, Worlsludien, 100. agoj • faire jour », agume • aube '.
Qùy1\ : r.• lumière du soleil., au pluriel • rayons du Qù61\ : f . • voix humaine. (Hom., poètes), distinct de
soleil" ; toute lueur d'un feu, etc. (Hom., ion.-alt., fréquent qI«>v-I] qui se dit aussi des animaux et surtout de qJ~
en poésie); mais est égal l'ment bien employé en prose, • son. (voir ces mots) ; désigne des paroles, un récit, un
notamment pour la lumière du soleil chez Arist. Désigne oracle, parfois un chant; c'est paf métaphore que le t.erme
parfois, surt.out en poésie, l'éclat du regard (S., E., Pl. est employé pour la c voix» de la corde, d'un arc (Od.
R. 540 a). Dans le NT désigne l'éclat de l'aube et c'est 21,411), de la trompette (E. Rh. 989). Voir BarLonek,
encore le sens en grec moderne. Sborn. Pr. FilOliof. Fakull., Brno 1959, 67-76. Composé:
Dérivé~ : lXùylJef.Ç «aux yeux brillants. (Nic.); CltÔY{'t'I)t; 6.VGtu80.; • sans voix 1 (Hom., ete.). On admet parfois
(i.l6,,;) m. nom d'une pierre précieuse (Melit.. 206), cf. une forme œ~ au gén. cdS3co)Ç chez Sapho 1,6, mais cette
Redard, Noms greu en -'t'I)C; 52; atÔyLTlt; f. nom de leçon o'est pas aeeept.ée par L.-P.
plante = civot"(etll~ T. c1IoLVLKÎj (Ps. Diosc.) ou ckpi:'tf.Ç, Dérivé: Cltô&l)elt;. qui possède une voix humaloe. (Hom.),
C.-à-d .• pimprenelle ., cf. Redard, 70, Str6mberg, Pflanzen- noter 6vIrrol Cltù37jcv.cç opposé à IlMvœ-tot Héli. Th. 142
namen 25. Verbe dénominatif : etUyœ!;«> et !tÙyci~O!L!XL variante; et à propos de Circé et. Calypso 6Ebt; atù37jCC1CJœ
• voir clairement, discerner. (Il. 23,458, S. Ph. 217), (Od. 10,136, etc.) une déesse possédant le langage humain
mais au::;si .lancer un regard. (lIés. Trav. 478, Call.) par opposition à celui des dieux; ou même emploi à propos
ce qui va avec l'emploi de etùyT) «regard. et confirme le du cheval d'Achille (II. 19,407).
lien dans la pensée archaïque entre la notion ~Il lumière Verbe dénominatif lXù8cX(o) • parler., parfois employé
et celle de regard, cf. Mugler, Terminologie op'#,(W~ S.v. ; avec l'accusatif de personne, adresser la parole à quelqu'un.
d'autre part. éclairer », et.c.., ou au passif «b~II". (t;., NT, Tient. une grande place à l'imparfait. ljG8Ot, notam~t
138-
avec les préverbes it-, mcp-, jUT- et surtout ~- dans sens propre. Autre déformation du sens propre dans la
le voc-_ ':ulaire homérique des formules introduiaant 188 glose des An. Oz. 4, ISO 1Xù6!V"nl" 0 éiXUTQw &vatÎplaJv. Le
répliqu88 d'un dialogue. Plus rare chez Hdt. et dans la sens propre du terme est • cause d'UR meurtre, donc
poésie postérieure majs avec des emplois nouveaux, meurtrier -, v. Chantraine, Aphieroma f'riantaphyllides
avecTinr. 1 ordonner de _, au passif 1 se nommer •. Autre 89-93. Du point de vue de la forme, on obserft queles
dénominatif œùM!;0fLCU, aor. ŒÙ3lil;œ., et ŒÙ3liaat.~ deux ex. de S. présentent le terme sous la forme œù6oévtTj"
(HdL, puis Cali., Lye.) • se faire entendre, appeler •. Sur cf. Et.
l'emploi de œMi) et ~ chez Hom., voir H. Fournier, A~ s'observe d'autre part li date généralCl1lORt
Ver/Ja dire, notamment 229 sq. et R. Ph. 1946, 30-68 plus tardive au sens de «qui est cause -, d'où • maUre ..
pauim; enfin Ruijgh, Slément achéen 149-151 qui Premier ex. E. Suppl. 442 : 8'ii!-,0t; œù6évtTj, XOov6ç (lm
considère le terme comme achéen, cf. Bartonek, 1. c. a corrigé à tort cù6uv-rf)t;). Plus tard. auteur de, cause !Je»
Et.: A l'intérieur du grec le rapport avec cb:1&> est (Plb. 22,14,2, D.S., etc.), qui a donné naissance au sens.
évident, encore que le détail de l'alternance ne soit pas « maltre., peut-être attesté chez E., fréquent en tout cas
clair. Un vocalisme zéro ·ud- est attesté dans ô8élaJ, voir dans le grec byzantin mais qui se trouve condamné pM'
s.v. En revanche ni yo86v' yOTjTOC ni yo3Œv' ~'V Phrynichos 96 : Aù6ÉvTTj, (J.1)3btoT!: xpf)an i1rl TOÜ 8e:crnoT\!JiO
'Kwp~or (où Latte corrige rom') chez Hsch. ne permettent ~, ol mpt Til 3'XIX<rrIjp~ pf)wpeç. C'est au sens de • maUre.
avec Solmsen, UntertluchungfJn 81 de poser FoBov et Foaàv. que œù6évTTJç a fourni des dérivés, tous tardifs. ;"Will
Il n'y a guère à tirer non plus de la variante de atô8f)caCJlJt, d'agent féminin isolé atÙOévTp~at = xuplct (Lydie,
oM-f)caaat dans Od. 5,334, 10,136, cf. S.v. oM΂. cr. cb:E8IaJ, Keil-Prem~, ZIDIikr Bericht 142). Nom d'action :
cbj8wv, etc. Hors du grec on rapproche une série de termes 1X000VTLOC «·pe.lly.oir, a~é. (LX X, inscriptions, pap. \.
skr. qui reposent sur ·ved- : vadati « parler -, avec participe Adjectif ctù6E'f't'lMt; :·setdlt:èans les papyrus d'un cont.rat,
ud-itti-; aussi vocalisme long dans skr. uada- 1 appel" d'un reçu, d'un testament qui fait autorité, dont la valeul'
v. si. uada « calomnie _, v.h.a. (ar-wâzan • nier -. est certaine, d'où authentique, etc.
Deux verbes dénominatifs : atù6evU1aJ «avoir pleine
aÙ.pulaJ. voir sous tpoo. autorité sur - (NT, Pap.), avec le dérivé ocù6év't'Tj(J.~·
auctoramentum (Gloss.) ; et lXù6evrt1;w < prendre en main,
aù9â.8'1S. -e:; : «qui se complait en lui-même, qui ne commander à » (BGU 103,3).
fait que ce qui lui platt, arrogant. (Hdt., Hp., iEsch.,
Ce terme lXù6év't'Tj; au sens de "maître, seigneur .
1'1., X.); adv. atù6iX8laJç (Ar.). Dérivé 1Xù6œ&~ • arrogance»
apparalt dès l'époque byzantine sous la forme iCjltv",'i;
(Pl. R. 590 a, etc.) qui est la forme attendue avec le doublet
dans le grec vulgaire; le. rapport entre les deux (orm .. ,
.xù6ii8!a (lEsch. PI'. 79;1034, 5., Ar.); pour la confusion
est certain, mais discuté dans le détail.
de suffixe, cr. Schwyzer, Gr. Gr. 1,649, Chantraine,
Formalion 88). A côté de œOOœB1j' l'hapax œù6ii8~6t; AùOévTTjc; a été prononcé cif6ÉV"nl<;, qui est pass<' à
(Ar. Lys. 1116) est peut-être un terme plaisant. cicpévTTjç soit phonétiquement, soit par quelque analogie
Verbes dénominatifs: lXù6œ3ll:0\LIXL (Pl., Them.) avec (BLlXcpevmJlaJ) cf. Hatzidakis, ~{ea~LCl)VLxQ: xXI Xh 'Ei..i...
1,326, J. Psichari, !~1élanges Hauel 38ï sqq.; le tenne
le dérivé lXù61ilhaILIX (lEsch. PI'. 964); et atù6at3CLIil:o\LIX~
ou -llXl:O\LIXL, directement tiré de 1Xù6iX8c~ ou 0LÙ6OC8Lat ·a fourni des dérivés et est passé en turc sous la forme
(J., S.E., grec tardif). effendi. Sur le grec tardif voir Dihle, GI. 39, 1960, 77-83.
Aô6iX8Tjç, atU6IiBc~ « insolence. subsistent en grec A l'origine de celle histoire se trouve un vocable ocô6Évnj;
moderne. qui signifie à la fois. meurtrier D, et à partir d'une certaine
lit.: E:videmment composé de lXuT6, et du tllème époque, «qui est cause de, qui est le maître >. A moins
,igmatique apparenté à &v8livw «plaire., &800;, lequel d'admettre qu'il y ait eu deux termes, ou accident par
n'est d'ailleurs attesté qu'au sens de • décret., etc. Il faut étymologie populaire (cf. Et.), il faut supposer que le
admettre pour expliquer l'a; long de atU6&BY)ç que atô"t'O- terme originel qui sert de lieu géométrique à ce, deux
FrX8Y)t; s'est contracté en attique suivant le type attique emplois, évidemment composé de IXÙ'=Ô:;, signifie : ., celui
de la crase oat>ii (cf. Lejeune, Phonétique 296). A.D. qui réalise par lui-même., dOllc : 1) par un détour d'euphc-
Pron. 74,9 (ef. Hscb. s.u.) cite une forme ionienne IXlYrw31Jç misme ou par une spécification juridique: «cause d'un
caractérisée par une contraction de type normal et la meurtre, meurtrier D. Les emplois d'AnLiphon. mal8'rp
psilose. les glossateurs, ne déterminent pas du tout le sens de
• suicidé », mais celui de : «qui est cause du meurtre_.
aù8ÉYTrJS. -ou : m. «auteur responsable» (cf. Et.), L'emploi occasionnel chez les tragiques pour les meurtres
notamment auteur responsable d'un meurtre (Antipbon commis à l'intérieur d'une famille ne concerne pas le
3,3,4; 3,4,4, etc. Où il s'agit de la victime 1 Hdt.). Le mot sens essentiel du mot; 2) D'autre part, le compose a
est attesté chez Th. 3,58 7totpeX TO~Ç 0LÙ6matLÇ. Dans la pris, surtout à partir de l'époque hellénistique, le seus
tragédie, toujours avec une valeur expressive : E. Andr. de chef ayant autorité, etc.
614 Pélée voit dans Mènélasla • cause _ de la mort d'Achille, Et.: Le sens du mot, l'existénce chez S. de la forme
et atU6~, est employé avec le génitif 'AXr)..),J:6l'. Emploi écrite atùTCltV"nlC;, la glose d'Hsch. G'JvÉv't'Tj:;· a:.m:pyo;;,
au sens de « meurtrier - (S. O. R. 107, El. 272 [noter daus conduisent à reconnaitre un composé de atÙT.); signifiant
les deux cas la graphie analytique OCÔTOÉvTTjl;); E., etc.). "par soi-même, de sa propre initiative. et un second
Tel peut être également le sens dans deux passages d'lEsch., terme *lvTIJç «qui achève, réalise., apparenté à ŒVUIaJ
Eu. 212, Ag. 1577, où le terme est épithète de cp6voç, ou (voir ce mot). Une influence de Selv6l qui aur-ait facilité
de 6civotTOL, que l'on entend généralement «ntelQ'tres la spécification au sens de meurtrier (Fraenkel, Nom.
domestiques., ce qui serait une déformation littéraill& du agfJntis 1,237 sqq.) n'est pas impossible, mais peu v"'~
139-
semblable. MOins 'waisemblable encore est l'idée de Il faut ajouter, en ce qui eonceme ~. que Pisani,
Kretscillner selon qui deux mols *œô"t'O-a~t; (de 6ctV6)) IF 53,29, détache ce mot de n~,.etc., et y voit un dérlv6
et œÙ't-&n)t; se seraient. confondus (GI. 3, 1912,289-293). de a.ÔÀ6t;, cf. a.ùMw, etc. 11 peut y avoir au moins une
Voir encore, outre l'arUcle de Psiehari cité plus haut : influence par étymologie populaire, cf. l'emploi de a.~i4~ =
Gernet, R. Bt. Gr. ~, 1909, 13-32; Zucker, Sitzung8b. « aqueduc. (1 G XIV 453), et le sens oe a.ù),Œxt, etc., Ml
Ltipzig, Philol. hi8t. KI., 117 : 4, 1962. grec moderne.
On rapproche lit. t'elkù, v. sI. vllkQ, av. va~k- «tirer>
mH, .: .là même, sur-le-champ. (Hom.). Les poètes donc ·welk-. Le rapport que l'on a essayé d'établir avec
tardifs (Cali., etc.) ont employé le mot au sens de cxù6~. ·selk- de iÀl<6l, etc., suppose trois structures radicales
Composé .uùthycvijt; (B., Hdt.). possibles ·welk·, '8welk- et ·,elk-.
Et. : l.su par superposition syllabique de ClÛ'r66L
("teillet, MSL 20,106 sqq.).
o.Ù~" : • cour, enceinte d'un palais, d'une ferml',
d'une maison, d'un sanctuaire., parfois « parc pour des
cW'mx~. voir lŒXlI, l!iXCù. troupeaux» (Hom., ion.-atL.), plus b>énér.llement • glte "
lieu où l'on passe la nuit en parlant d'animaux ou
o.O~o.~. acc. w).Y.:X, e:.jï.:lxœ, &'1.0;, etc. : Ces formes d'humains (S. AnI. 786, 946, Ph. 153, etc.).
diveTSes appar!':ntées entre elles désignent le « sillon '. Dit chez Hom. ou lEsch. de la cour du palais de Zeus.
La seule forme homo est acc. S. w).)(cc, acc. pl. w).)(cct; Plus lard de la cour d'un monarque (Mén., Plb., etc.).
(II. 1~,707, Od. 18,375). Pour /1.13, on a pensé avec yrai- Composés : a.ôÀTj a fourni un nombre appréciable de
sl'llllJlanc.e que Y.1X7Œ w)-xcc avec un hiatus peu acceptahle composés thématiques cn -ccuÀOt;, par exemple : &YplJtuÀo.;
I·ecouvrp. llll ancien xcc,' lio).y.:x (de XOt'"C' liFoÀXOt) et cette • qui passe la nuit dehors» (Il. 18,162, Bés., poètes) avec
lecture est (-gaIement possible en Od. 18,375. Les formes «ypccui.tCù ; 3pwuÀoc;. vivant dehors comme un serpent. [1]
wÀx:x, Wï.y..llU; sont reprises par les poHes alexandrins. (S.) ; lva.uÀoc;; • qui 1!éjourne, 'gUe à l'air. (E.), «au gUe»
Aui,:xc, est la seule forme employée chez Hés., Bdt., opposé à6upŒLOC; (S. Ph. '15S) , ou avec une fonction
Pi., cf. lIés. Tr. 443; Hdt. 2,14, etc. AUÀccc, a donné différente «séjour. (lIés., E.) ; -!7tŒU),OC; et f7ta.u),'JV «parC
nnis~ance il divers dérivt's : outre ccù).cXxwv, a.ù).a.xwlhjç à bestiaux. (Od., S.), • séjour» (lEsch., S.); O,Jpa.ui,.f)t .
et a.ùb:x6EtÇ tri''; tfll"difs, le Mnominatif a.ù),a.xL~Cù • tracer TWV 7tOt!-LÉvwv ol &:7t6Y.OL't'0~ (Hsch.), d'où 6up!ltui.Éw
de,; silluns» (Pralin. Lyr., pap.), avcc a.Ù).a.xLO!-L6C;; enfin «coucher dehors» (PI., etc.) ou « passer la nuit à la porle,
des composps comme a.ù).ocxtpycXnjC; (AP), ccùÀa.xo't'o!-LéCù (Plu., etc.); 7tcXpccuÀOt; • proche» (S. O.C. 785, Aj. 892
~S.E.). - De a.ùÀa.ç a été tiré avec aspiration de la dorsale lIlais voir Kamerbeek ad l()Cum); aUVCtuÀo~ • séjournant
ŒùÀli1.ii . i) ÜVV~ (Hsch.). avec· (S.), etc. Sur lLéoccuÀoC;; (-ov) et iJl'"CccuÀOt; voir S.VV.
l'ne forme laconienne avec Hile prothi'se différente figure Verbes composés avec ocùÀo- comme premier terme:
dall~ un IIracle (Th. :', 16), nin~i que le ,"er),e,~ondant œÔÀoOT!ltUCù • établir une ferme. (Schwyzer 197, Crète),
àpyupÉ~ e:ùï.cixqt e:Ù).Œ;ELV. Èva.uÀOOTCt't'éCù «établir un parc à moutons. (S 1 G 685,
C'est é!wleml'nt au dllrien que les glossat~ attribuent Crète).
wi,a.; lEM 6'2:),37) qui se relrouve chéz A.R. 2,396, dans le' Dérivés : a.ilÀe:LOC; «de la cour., épithète de aÙpa.L,
composé b~),a.y.e:c;. II serait imprudent d'attacher trop mJÀa.L (Od., ion.-attique), la forme du suffixe peul-être
dïmportallce à la glose d'Hsch. oÀoxe:UC; (corriger oÀoxe:C;;?) . analogique de fpxe:LOC;; ; avec un suffixe différent a.ÙÀŒLOC;
ŒÜ).a.Y.EC; qui peut être gravement gâtée. (LXX); et le substantif ccùÀa.lœ f. «rideau " notamment
Il t'xbte enfin IIne forme &).0; • sillon., seule forme des employé pour fermer un portique ou au théâtre (llyp.,
tragiques, atleslt'c aussi chez Ar. (paro<tie du ~tyle tra- Thphr., Mén.) sous la forme CCÙÀe:La. (Schwyzer 74, Andanie).
I-"i'lue?} Îl cM.' dl' a.ù).a.;. Ar. emploie unI' fois &:).oxL~w D'un thème CCÔÀLO- on a un substantif neutre Œui,wv
\ Grlt'I,e., 1<::'0.1 Illt'taphoriquemcnl. , !!ite " d'où, diversement, étable ou parc pour ùu lJHaii
LI"' ÙpllX term!'s a.v),~; et &).0; s'pmploient métaphorique- (11. Herm. 103, E., X.), gtle de Philoctète (S. Ph. 19,954);
ment puur II' trait d'une lJlessure (E. IlF. 16·t, etc.), et un adj. assez tal'divement attesté O!ÜÀLOC; qui concerne
d'uu stylet qui perit (Ar. Th. 78:.!) ; oc).o; désigne d'autre le parc à bétail (A.R.); enfin deux gloses a.ù),lot 6Upa. .
part dan~ la tragi'die le sein d'une femme (S. O.R. 1211, 7tU),wv (Hsch.) et œÙÀlot . f7tŒUÀLC; 1) lj !-LLXpèt ocùÀTj. En outre
E. Ph. 18). quelques composés : cX7tcxU),LOCPI. n .• nuit p~lssée par le
Des deux termes principaux a.ù).a.; et éD.o;, c'est ccuÀa.; fiancé avant le mariage. (Poli. 3,39), È7ta.UÀLOV« gite • (CalI.
qui est le plus usuel, a subsisté dans le grec tardif, puis (". 263), 'E7ta.UÀLll épithéte d'Artémis (IG XII 8,359),
en grec moderne sous les formes a.ùÀlixt et a.ùÀocxLci aux enfin È7ta.u).LCt n. pl. les jours 'lUi suivent le mariage (Poil.
sens de " sillon, rigole, cannelure, rayure., etc. 3,39, etc.), liypa.uÀlœ. service en campagne. (D.H., etc.),
Et.: Le rapport entre ces divers termes est difficile 3uoa.uÀlœ «mauvaise nuit en plein air. (lEsch.), 6upccuÀlœ
à fixer de fa.;on sùre. On part d'homo acc. (l)ÀXOt où l'on «fait de dormir dehors., 1L0000uÀlœ« célibat. {Pl. Lou 721 d,
r!'trouve *a.-Folx:x. Avec la même prothèse et un vocalisme terme expressif, hapax), 0iJ.OtUÀ(cc «union, vie commune.
ditT.'rent, on pose *:x-F),:xx- qui aboutit à OCÙÀŒ;. A,rec une (lEsch. Ch. 599), O1JVCI.uÀ(cc (Arisl.), même sens. Ces
. !lutre prothèse *i-FJ!J.x- et la flexion en -ii, on a le dor. composés se trouvent dans une certaine mesure en parallèle
EÛ),:Xy.ii. La glose wÀœ; peut l't'sulter d'une contamination avec les composés en -a.u),oc;.
de homo (l)).xa. et a.v).oc;. Autres dérivés : a.ù).LT1jC; « garçon de ferme, metayer 1
l.a forme poétique &).0; paraît plus difficile. On interprète (S. fr. 502; A.H. 4,1487, les mss présentent la variante
pnr ulle métathèse de &:0).)(-. Ces variations compliquées a.ù).dT1jc;) ; chez Hsch. a.ù),Tj"t"l)V est ulle faute ù'iotacbme ;
~aient s'expliquer par le caractère technique du mot. ccùÀLoc3e:c;, nymphes qui protègent le bélail ou qui vivent
140-
dehors (') (A. Pl. 4,291) est tiré de œcrM.oç,cf. xpljvujkr;;, AùÀo- figure comme premier t8l'me de composé dans
Certains termes tardifs ne sont at.teiUs qAJ6 dilhs des cm>.o36lC1) j -mx6ç, ~L&œ, -mm)(~ j IXÙÀcy36r;; j œÔÀ~;
emplois particuliers : le diminutif œlM.lh>v ~uM'puz:Iov otÔÀcy8Ll<O'; ; enfin œÙ).(;)1tL<; épithète de TpUipœMt.œ «casque»
est une variante de 7tŒÀct\.aTp(3~ov (Thphr. 5,9); l'adj. chez Hom.; pour la forme du second terme, cf. a.ùÀCù1t(I;,
ttÙÀLXO'; ne se dit que de la cour d'un prince (Plb., etc.). mais le sens du mot est fort obscur; on a compris soit
Un doublet de a.ùÀTj est constitué par a.i'iÀLr;;, -r.80; «au tube allongé. (d'où sort le panache), soit. aux
r. • lieu où l'on passe la nuit en plein air >, bivouac d'une quatre pointes. (en liaison avec TpUipcXMLIX),« soit à l'étroite
armée (Il. 9,232), gUe d'oiseau (Od. 22,470), encore attesté visière ", à l'étroite fente pour la vue (avec un sens plein
H. Herm., E. Cycl., CalI., avec E7tctUÀ~, -CCiI'; f. «parc du second terme -(.o)7tt'; qui est un féminin de composé
à bétail. (Hdt.), «bivouac. (Plb.), etc., cf. ctÙÀ(\:0fLlX~. en -(.o)7t01;, cf.npoaCù7tOv, etc., et Chantraine, Formation
Verbe dénominatif a.ùÀl\:OfLctL, qui peut être directement 257), voir Krischen, Philol. 97, 1948, 184 sqq.; Trümpy,
tiré de ctÙÀ7) , mais a dli être senti comme er. rapport Fachausdrücke 44 avec la bibliographie; à côté de (1.ùÀW1t~ç,
particulier avec IXi'iÀr.c;. Attesté depuis l'Od., en ion.-aU., etc. existent les masculins o:ùÀw7t6ç (Opp.) et IXÙÀCù7t[o;c;, -ou
Sens : «passer la nuit en plein air », employé en parlant (Archestr., Arist., etc.) qui désignent un gros poisson
de bétail, de troupes qui bivouaquent, etc. Composés avec caractérisé par une certaine disposition des yeux; l'identi-
les prt'tverbes tv-, br-, Xct't'-, 7tIXP-, etc. Rares noms fication est douteuse, mais Aristote le rapproche de
verbaux tous très .t.ardifs : lXüÀtOfLO:, O:ÜÀLatÇ ; enfin chez l'à.,,9LIXC:;, sorte de loup (voir Strômberg, Fischnamen 41-12,
Herm. et Aq. O:ùÀtO'-rÎ)pt(W désigne un emplacement et Thompson, Fishes 20, qui croit à une sorte de thon\.
sert ùe nom de lieu. Dérivés: diminutifs: lXuÀloxoç "petite fllite, lube », etc.
Tous les termes qui se groupent autour de IXUÀ7) se (Thgn., 5., Arist., etc.);; ,lXuÀl3LOV (tardif).
rapportent à l'idée centrale ~. Ipasser la nuit à l'air Adjec.t,ü.dél'ivèlX~~,. pourvu d'un tube ou de luues.
libre., y séjourner, d'où les applications particulières de (lEsch.).
parc du bétail, campement, glte, cour (cette dernière Subst,a~il dériy,é : ~~v, :-:WIIOC:; m. f. (pour le sullixc,
notion s'appliquant finalement à la cour d'un prince). cf. ChantraiQe, Formation 164) tout lieu en forme d'o:uM:;,
On remarquera les termes f.l.O'llO<UÀLIX, ofJ.IXuÀLo: qui par donc : «vallon creux., p. ex. à propos de la gorge du
U11 développement particulier se rapportent à la vie Pénée chez Hdt. (H. Herm., Hdt., Ar., etc.), «tranchée,
en commun. au mariage. canal. (Hdt. 2,100, lEsch., X.), • détroit. (iEsch., S.),
AÙÀy, suhsiste en !!rec moderne. e conduit en général» (X.), avec les dérivés, dimin. ocu),w-
Et.: (1.Uf.Tj, (1.Ù;',L~ 80nt !les dérivés ell 1 du thème qui vloxo.; (Thphr.), ctUÀCùVLa.oe:C; WfLq:>lX~ • nymphes des gorges
lI!!'ure dans LIXUw «dormir, passer la nuit. et qui se retrouve et des vallons. (Opp.), cf. XpTjVLœ3EC;, AUÀCùve:U; épithète
dans arm. aw-t' • !rite., ag-anim «passer la nuit» (voir de Dionysos (inscr. attiqU1l) ; enfin le dénominatif o:ùÀCùvL\:Cù
sous LIXUW!. On a cherché à retrouver le thème en 1 dans dans la glose d'Hsch. ctùÀCùvl~ouolX . &V ctUÀWOL 8r.&yo,)ooc.
tokh. A olar «compagnon. (Schneider, IF 57, 1939-40, Hsch. fournit un dérivé qui se rapporterait au sens général
1991. L'ensemble de ces termes peut ètre associé à tœOIX de conduit a.uÀl~ . ip~lji. Pour la forme on rapprochel'ait
'.l'oir ce mot:. lXùÀŒ;IXL' aTo:3~liolX~ (corr. pour a't'O:OLeWlXt;, 8pXfLe:,V
(Hsch.) qui pourrait faire penser à O!uÀ6C; eL 8LxUÀOC;
«double course ».
AÙÀ6c; «pipeau, flûte 1 a donné naissance à un verbe
aOÀlC;, voir o:u):;'. dénominatif a.uÀtCù «jouer du chalumeau, de la fllite»
(Alcm., ion.-att.) ; d'où les dérivés: noms d'action ocuÀTjo~C;
aùÀoc; : nI. « tuyau « creux et allongé, s'emploie dans
(Pl., Arist.), IX\lÀ1)!l-1X (Pl., Ar.) ; les noms d'agent ocuÀ1)'t'Tjp
diverses significations techniques (Hom., ion.-att.) : instru- (Hés., Archil., Thgn.), et plus usuellement o;ùÀ1)'t'Tjc; (ion.-
ment de musiq'le, chalumeau avec une anche double att.), avec les féminins tirés de o;ùÀTj't'Tjp, IXUÀ1)'t'ptc; (ion.-
battante (on traduit «flûte »1 : souvent employé au pluriel, att') et l'hapax IXUÀ7)Tp~1X (D.L.). Diminutif IXUÀ1)TpL3LOV
l'instrument étant généralement constitué de deux chalu- (Com., etc.). De IXUÀ1)'t'Tjp a été tiré o:uÀ1)'t'1)pLo:' o:u).(;)v
nleaux; en outre tube d'une fibule (Od.), tube où s'enfile &fp<:1) (Hsch.), et o:uÀ1)'t'Tjp~ov' -r07tOC;; 7t(1.pèc. TlXpo:vrtvOL';
le plumet d'un casque (Il. cf. plus loin O:UÀW1tLç), tube (Hsch.). Une glose d'Hsch. fournit un verbe obscur et
d'un soumet (Hp.), d'une clepsydre (Arist.); employé p.-ê. expressif o:uÀCùM\:e:w . Tà aupl\:E~V 8~èc. TWV 8ctXTÙÀCùV.
a'l figuré (Od. 22.18) d'un jet de sang. Sert dans divers Cette famille de mot se rapporte à l'idée de «tube,
vocabulaires techniques pour désigner p. ex. l'évent des conduit., mais le terme qui a pris de l'importance
cetaces. Autre nom du coquillage aCùÀ1)v = «couteau ». est IXÙÀ6C; et ses dérivés proches, avec la valeur de
Enfin nom d'une espèce de ciguë, cicuta uirosa. «chalumeau, fllite " ce qui est encore le sens en grec
Divers composés : d(VIXUÀO'; «sans flûte»; 8LctUÀO~ aller moderne. On notera l 'homonymie de certains comp05és
et retour dans le stade, vu comme un creux allongé (le de <XÙÀP'; et de o:uÀ7).
simple IXUÀÔ.; pour le stade chez Lye.), composé de 8t- = Et.: L'indo-européen fournit des correspondants exacLs
deux, mais E. Tr. 435 8lcwÀo<; composé avec 8tO!- = malgré la diversité des emplois, dans lit. aù/as m. « tige de
• passage.; enfin lho:uÀLov, intermède de flûte. (Ar.); botte " norv. aul, aule «tige de l'angélique» ; avec méta-
oo)JYl1uÀoC; «à la longue douille. (Od.); ho:uÀo<; « lit d'un thèse lat. aluus (cf. Ernout-Meillet s.v.). Avec une forma-
torr~·nt. (Hom.) et d'après un autre sens de (1.ùÀÔ'; «qui tion un peu différente: lit. aulys «ruche. (originairement
résonne, qui est connu comme un air de flûte» (ion.- la cavité de l'arbre où s'installe l'essaim), v. sI. ulljl, etc.
att.); fLOVO:UAOC;; of.Lc:tUÀoc:; qui s'accorde (S. O.R. 187); Voir Pokorny 88-89.
aUvc:tuÀo<; : 4jlLÀc:tUÀOC:; ; etc. On a observé les deux couples parallèles lXùÀ6.; et XctuÀÔC;;,
141
lit. aùla et WtIIM. S'aglt-i1 d'un hasard. ou d'un procédé Cet.te .racine s'est. prêtée en latin et. en indo-irauJID
de formatioa , à prendre une valeur religieuse et. Juridique, ct. lat.. aug.,
augUBt/U, aucfor, etc., skr. 6jaJI- et voir pour ce demi..
terme Gonda, Ancient-lndian ojas, 1952, 77 sqq.
cUiiw, ~, rU~ : Groupe conatitué sur deux
thèmes radicaux en alternance.
A~w est uluel durant tOU •.8 l'blstoire de l'ionien-attique 4WoS, cxÔGtiw.>, etc. : Groupe exprimant la notion de
et de la koin~. Sur les impératifs tardifs ~L ou ~L, • s6cheresse ••
Ct?#'tw voir Schwyzer, Gr. Gr. 1,804 et 842. Doublet Aoo.; (Hom.), cWot; (attique), • sec, en parlant. de bois,
Ctù~tivw (ion.-att.) ; sur la lonction du suffixe -d:vw marquant de peaux de 1)œuf desséchées, etc. i on remarque chez
l'aboutissement du procès, voir Vendryes, Fullchrifl Hom. l'emploi de CIt~ pour désigner un bruit sec (de
Wackernagel 265 sqq. Fut. ~~i)aw (Ct~cxv&> dana LXX), même que xcxpcpcù.éo<;), rapproché par jeu verbal (cf. sous
aor. peu fréquent 7j\J;7jC1ct, pf. 7jlJ~7jXCt; lormes passives cxGw 2) de CX~E, lucn: (el. en lat. fragor aridUB, ,onu. aridus) ;
parallèles 7jù~i)Ehjv, etc. La seule forme homérique est autres emplois métaphoriques: «t.remblant» (comme une
Q.t~W (ef. El.), cette forme se trouve une fois chez Hdt., feuille sèche ') à propos de vieillards (Ar.), ou de personnes
deux lois chez les trag., puis chez les poètes alexandrina qui ont peur (Mén.). - Formes suffixées cxUoti.Éoe; (Hès.,
qui utilisent également l. cXE~i)CJW, aor. cXt~7jCJcx, etc. Sur poètes tardifs), cf. cX~cxJ.éot;, xcxp!pcxJ.éot;, et d'autre part
le thème de cit~w, un anthroponyme mycén. awekueu cxUextvw (Chantraine, Formation 253) ; œU7jp6r; (AP 12,121)
(Chadwick-Baumbach 167), aoriste passif tardif 7ju~uv67jv, est fait sur le modèle de cxÔCJ't'ljp6e;; enfin cxùa6v . ~7jp6v
d'un présent CtU~Uvw lEsop. 51. Sens : «augmenter, Hsch. doit comporter le suffixe familier -CJÔt; qui se trouve
accroitre '; au passif : «s'accroitre, devenir plus dans ~ua6t;, etc. (Chantraine, Formation 434).
puissant., etc. Noms abstraits de qualité: cxôov-l) «sécheresse. (Archil.,
Combinaison de cxlJ~w, cxù~avw, cXt~W surtout avec les lEsch.) : la fô1fnation est comparable à celle de Tj8ov-l),
préverbes tv-, bt-, i/;-, 1tCXP-, 1tpoO'-, O'U'I-, Û1ttp-, ces xri>J..ov-l) (CbaiiUlHtit, Formation 207); ~6"'le; • séche-"
préverbes se retrouvant également dans les dérivés nomi- resse' CArilt,).
naux correspondants. Verbe déDOffllnatii cxùcx(vw (Hom., ion.) et. cxuœlvw
Dérivés nominaux: Noms d'action: CX\J;7jCJLt; constitué (attique), « sécher» avec l'a or. 7jÜ7jVct, l'aor. passif
avec un élément ë (ion.-nlt.), d'où AU~7jCJf.ct déesse de la 7juavEhjv, le passif étant relativement plus employé' que
croi~sullce (Hdt. 5,82; 1 G V 1,363); œlJ~7jfJ4 (Hp., E., l'actif; parfois employé métaphoriquement (cf. S. El.
rarej, œÜ~7j préféré par Pl., soit formation originale, soit 819, etc.). Préverbes pour marquer l'achèvement: cin- et
tiré d'œü~7jCJt.;. Sans le morphème ë : cx~~t.;, -eWt; est très «!p-; i/;-, XCX'l'- et XCt6-; Tbphr. fournit encore le doublet
douteux, cf. H~h. S.v. cx\l;7jv. l~ctU«~w. Dérivés rares et techniques: cxlJcxVCJLt; «desséche-
Le nom d'agent œÙ~7j-rlj<; est très tardif et rare, de même ment. (Arist.), cxUexCJfLÔt; (Hp., A.B.) i d'autre part, avec
que l'adj. verb. cxù~7j-r6t;. Mais on a à partir d'Hp. et un sens technique CXÙtxvrlj (s.e. 'J6aoe;) .. dessèchement
Arisl. cxù~7j-rtx6.;, soit au sens intransitif. qui croit », soit physique, consomption. (Hp. Morb. 2,66) cf. St.r6mberg,
au sens transitif «qui fait crottre ». Wort,'udilln 100; à côté de quoi a été créé œMIjrtj (voir
Autres adj. cxu~7jPÔt; leçon douteuse (Nic. Alex. 588), s.v.).
et Ctü~tfLOe; «qui croit» ou «qui fait crottre. (Hp., lEsch., Hdn. Gr. 2,133 cite un verbe cxiX,) . ~7jpcx1vw i pourrait
X.j, proche par le sens de c:,CPtÀtfLOt;, 'l'p6cpLfLOe; et qui doit trouver un appui dans cùpcxUw .dessécher> (Ar. Cav. 394),
être tiré directement de cxlJ;7j (Arbenz, Die Adjeklive auf qu'il n'y a pas de raison décisive de corriger en cl~èivEi
-t!L0ç 50-52). «battre. et p.-ê. dans 1tpoacxUan (S. Ani. 619). De toute
D'autres dérivés de signification un peu particulière façon le thème semble tiré de l'adj. ctÙOe;, ce qui pourrait
sont tirés du thème cxu;- : A~c:" avec le suffixe des noms répondre à un vieux type de dénominatif, cf. Schwyzer,
propres f"minins «déesse de la végétation» (Paus., Poli.) ; Gr. Gr. 1,723, et d'autre part Benveniste, Origines 167;
enfin cxù~l~, -l8oe; f •• le petit du thon. (Phryn. com., on ne sait quelle est l'importance réelle du nom d'action
Arist., HA 571 a, qui explique le mot) cf. Strômberg, cx?iatt; (E. M. 170,44).
Fi.chnamen 127. Deux adjecUfs sont constitués sur un thème cxueJ't'- où
Le thème de œü!;w figure dans des composés tardifs il faut peut être retrouver l'adjectif verbal *œueJ't'6t; de
comme premier terme,. sous la forme CX~t- : cxu~l87jfLO<; cxGw. AUCJ'l'ctÀéot; • sec, poussiéreux. (une fois 011. 19,327,
(Hsch.), ctù!;(-rpocpot; (Orph.), etc. ; ou ~o- dans ~06(oç avec une forme dissyllabique de la dipht.ongue, cf. Schulze,
(Cal. Cod. A,tr.), ~o(.&CL6w, ~~OfLC~aLt; (Ptol.). Quelques QE 417, Bechte1, ~ilog/U s.v., puis alexandrin), qui
composés avec à~L-, cf. cic;t-yuLOt; (Pi.), -cpullo<; JEsch.). . présente le même suffixe que CltÔctÀioe;, ô1t't'ctÀéoe;, et.c. i
Et.: œül;w et ci(F)é~w présentent un thème alternant: ctÙO"t7JpÔt; «sec. dana un sens métaphorique, «dur, amer»
thème 1 *:J.eu-g->cxÙY- i - thème Il *:J,w-eg->&.(F)rr- employé à propos d'eau (Pl.), de vin par oppotlition à
(même alternance que dans ~/~w), aftect.ésl'uTl. et yÀuxUt; (Hp.); m6taphoriquement dit d'un poète (Pl.);
l'autre d'un, p. ê. désidéraUf, qui n'étonne pas dans un pris au sens moral «austère, rude" etc., ~ns le grec
thème comportant ce sens. Hors du grec on a latin auge(} et hellénistique et tardif (Plb., pap., etc.) ; dérivés ~
avec le morphème " awrilium, germ. got. aukan, etc., lit. opposé à yÂuxÙ't'1JÇ (Pl., X.) et au figuré; enfin œ6a-n)pi&
Qugti, et, oyec le s, dukAtas «haut ». Un thème nominal (Thphr., Plb.); l'importance des emplois dérivés et méta-
en s e~t attesté dans lat. augur, augusluB, skr. 6jaB- dont phoriques pour cxuO"t7Jp6r; et ses dérivés est nette.
le vocalisme n'est pas nécessairement au. A cX(F)é~w C'est encore à cxiX,) qu'il faut rattacher le substan ... ~X-
répondent got. wahsjan, skr. vak~dyati, etc. Le skr. a un 1L6r;, le rapprochement. étant sOrement. senti en grec même.
vocalisme zéro dans les participes ukfant-, ukf~-· A~ aigDifle « séehereaee • (Emp., HdL, ion.-atL), d'ofl
142-
• saleté POU_éreUle' (Pl. R. 614 d) ; d'où l'adj. exOxlillP0i; s.u. CXÙ~i; , AlaxUi« orO tzàpl bR 'tOÜ ~ 'nm)In,
• sec 0, u'où poussiéreux, sale, parfois misérable (lon.-alt.), _lb d-roç M~ 061WÇ '7)C7l0r0 WoIL« (fr. 207 M)
avec les d6rivés tardifs CXÙXl-'llPÛI, CXÙXl-'llpOTJ)i; et. même ~fU>W'
1XÙXJL1lP~i;. Aut.res adject.ifs: cxùX~~ (Hdt., E., Et.: Inconnue. Le rapprochement avec la glose d'Hsch.
Arist., etc.) ; et deux formes très rares OtÙX!L1J~~ (H. Hom. ŒÙpol' Nryot [taexupOL] est d'autant moins valable, que
19,6) et. IXÙX~ (C'.hœril. 4,4; épigr. dans P. Oxy. 662) cette dernière glose doit être fautive et recouvrir un
avec le suffixe de ~, etc. Le substantif œÙX!LOi; œupot (= œ6pol) . ÂIXy<" >ol, cf. B. Keil, Herm. 23,317,
a un doublet. féminin tardif OtÙXl-'lJ (Q.S.9,372, Phryn.). Latte, GI. 32, 1953, 41 8q. ainsi que son édition. On
Il existe un dénominatif OtÙX~ • être poussiéreux, pourrait se demander d'autre part si le mot d'Eschyle
sale» (Ott. 24,250, Ar. Nu. 442) ou «être desséché. (PI. ne recouvre pas un composé de OtiSpt «à l'aube", terme
R. 606 dl. Autre forme OtÙX~ (Arist., Thphr., Plu.) qui qui serait à l'origine de ctùplov et si cxùpLM'M~ ne désigne
semble postérieure. Le substantif œÜX!LC&»a~ • saleté des pas celui qui se met en marche dès l'aube, le composé
cheveux. (Gal. 16,88) peut être soit le dérivé d'un verbe étant ensuite interprété inexactement par les grammai-
*atÙX!LOca», soit un substitut tardif de œÙX!L~' riens.
L'ensemble des termes grolfll*autour de œÙJ(IL~ se
rapporte à la notion de saleté poiJli6~se, facile à tirer a.Üp&OV : adv. «demain" (Hom., ion.-attique, etc.);
de atooç. Le rapport avec 0tÙ0i; est cert.ain, et. presque lj œüpLov (s.e. i)fdpct) • le lendemain. (ion.-attique).
sûrement senti en ,grec. La formation'est- -ancienne, puisque Dérivé : ctùp~v6e; • du lendemain» (G1oss.). Verbe
orùJ(JLÉC&» est déjà homérique, mais l"èxplication en reste dénominatif œllplt;tLv' ptyoüv >COLl oro de; OLÜpLOV ùr.e:p-
incertaine. On a p08é ',au,k-mas, d'où 'souks-mas, cf. orltéa6CXL (Hsch., cf. EM, 171,(7); • avoir froid» et
skr. 8~ka- (cf. Risch, Wortbildung 42, n. 2). Sur le plan • remettre à pllJe' lord» ; il s'agit de deux sens franchement
du grec d'autre part, ctÙXIL~ exprimant. l'idée de sécheresse divergents, et qui doivent appartenir à des dialectes
et de saleté peut faire couple antit.hétique avec 'llCoJ(lLoÇ dilférents. Au sens de ptyoüv le terme pourrait Hre
également obscur et les deux termes ont pu agir l'un chypriote, cf. la glose d'Hsch. au lemme probablement
sur l'autre. altéré ,x6plt;;e:w . pLyOüv Kunplot.
La série des termes de la famille œùoi;, etc.. s'esl Composé tardif: Œyx'otupoC; «proche du matin" épithele
trouvé concU1"reneée par d'autres termes comme ;llP6c;. etc. de la nuit (A.R.), qui peut être tiré d'un thème ocùp-.
Le grec moderne emploie encore œùaTJ)p6c;, etc., "sévère, mais également être UII arrangement d'un *:iYX.CX'JpLOC;.
rigide D, et ClÙXIL'I)POC; «aride, pauvre ». Le mot subsiste en grec moderne.
Et.: On part de 'hauhos qui a abouti soit à œooc;, soit El.: AÜpLOV est habituellement considéré comme dérh li
à atOCli; (cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,220). Le vocalisme a d'un locatif *cxùpt reposant sur *œuapt, ct. lit. aUSrà,
n'étonne pas dans un adjectif de ce sens et peut-être « aube»; avec un' autre vocalisme skI'. usr-ù-« dll matin _.
familier. On rapproche lit. suùsas, v. sI. sucha, anglo-s. Apparenté de plus loin à &WC;, œüc&»c;, t'le .
• ëar, moyen ail. snr, skr. 8~a- (assimilé de '8o~a-) adjectif
'qui sèche» ou • le fait de sécher », qui est peut-être un
o.ùpOL, voit· sous OCÙpL.
nom verbal de sUl'yati, et dont le vocalisme doit être
dilterent. Vocalisme sus- dans skr. 6u!lka-, lat. sùdu8.
a.ùpooxo.ç : oro xaorà: ~6-rpuv ;ù..7jILct (Ératosth. 37) et
nom d'un vin (011 espèce de vigne 1) chez Parth. fr. 17.
QÜPQ : r. "brise -. une fois Od. 5,469, de la brise Et.: Terme technique relatif à la vigne. Fait penser à
malinale qui s'élève d'un fleuve; ct()p'l) 8' bt noorœfLOü cipOLaxti3et;, mais s'en distingue pal' la forme et par le sens.
YuXPlJ mlée:t 7j6)6L np6 ; cf. H. Herm. 147, Hés. Trav. 670 Composé, le second terme étant -oaxcic;, cf. oaxoe; et 0cr;("IJ ;
(où il s'agit de brises marines) ; rare en prose (Pl., Hdt.) ; premier terme obscur. Ailpex ne conduit pas à lin sens
cf. encore X. Hell. 6,'2,29 el ILt.I ocüpcx <pépOL "si la bl'ise satisfaisant. Voir «POCa-/.ciSEC; avec la hilJliographie.
le portait»; emplois métaphoriques lissez nombreux,
notamment dans la tragédie, cf. E. El. 1148. Le terme
est défini par Arisl. Mu. 394 b comme désignant une
brise fraiche montant de l'eau,
Ailpcx brise subsist-e en grec moderne.
Et.: Généralement rapproché de ,x1)P, sans que des
arguments décisifs soient donnés pour expliquer soit la a.ÙTo.p, œu-re, voir cxo.
structure du terme soit la sémantique, «i)p signifiant
proprement «brouillard _. Benveniste, Origines 155, en c!uniw, ,xu-rlj, voir ctiiC&» 2.
partant de œGpœ, pose thème l ':1.ew-:1,- à côté du
thème II ':I.w-e:l 1- d'où tl'I)ILL, skI'. vdfi. Cet.t-e analyse a.ÙTieca., voir sous œù-roc;.
ne rend pas compt-e du sens propre de œôp« « brise fraiche
et légère ", distincte de !&llot. Du point de vue des Grecs l&,n...I.'; : r.• soume., en des emplois variés: • soume
atiipoc participe à la fois de «i)p et de tl'I)I-'L, ce qui n'avance de la respiration» (Il. 9,609), «soume (l'lS soumets»
d'ailleurs à rien pour établir l'étymologie. (Il. 18,471), • vent. (Od. 11,400) ; dit du feu (Od. 16,290),
d'où soume chaud (Od. 9,389), parfois d'odeur (II. 14,174;
~ : glosé par ~ et a:àb:ibué à Eschyle, qui Od. 12,369). Terme uniquement épique rept"is par le.
auraiUe composé œôpt-OMŒC; «qui marche vite", donc Alexandrins. Doublet ,xuorIL1)V, -tvoC; m. dit de l'haJeiM
thème ~- avec le suffixe -orii.ç/-TJ)/;, cf. AB 464, et Hsch. (lI. 23,765), des vents (Od. 3,289).
143
El.: Qu" q"l1 lIOit le jeu de l'alternance vocalique, le cWro~, --1) -0 : exceptionnellement.· n. aNm dans 1.
rapport. aY~ le(gloses d'Hsch. &-q.\.ot • cp~, clc'f"ôv:' '''fb craae -œ{nô(v). At.....U depuis Homère durant toute
1tWÜ!,«, paraU vraisemblable; également avec chi", l'histoire du grec. Sens : • même" eL, généralement. avec
(cl. SchwyzlU', Gr. Gr. 1,493). 11 est plus diIDcUe en l'article, • le même,,; dMigne l'id.nUté comme OpposM
revanche de faire entrer dans le groupe cl'fl'6ç (voir s.u.). à l'altérité (.tif, ip8e); ou dans le second cas l'idenUté
comme permanence de l'objet reconnue sous divers aspects
cWTo8IDV : adverbe ou adjecUf à l'accusaUf. Hapax, (.ame, idem). Pour le détail des emplois voir LSJ: on
Od. 8,449. Le sens semble être «ausslt.ôt., immédiat.ement. ». relèvers la combinaison avec des pronoms personnel..
Et.: Les Anciens int.erprèt.ent. le mot. il; cWn;t; n;t; Moü d'où l'emploi comme réfléchi dans iotlmlÜ, acpci)v a.~ci)v
n66vrat (ou iÀ1)Àu6o~a.), ct. Sch. Ap. S. 48,1, Hsch. C'est. (voir eous i et sous acpciv), mais aussi par le procédé de
une possibilité. Il faut admettre une forme à psilose pour la répétition, a.ùw<; aN-roü d'où dialectalement les composés
*CX6603U1V. du type or.ô'tOaotUTOü, Ctô~-roü, CtOOa.UTOÜ (Chantraine,
Hypothèse seulement ingénieuse de Schulze, KI. Schr. Morphologie § 159, Schwyzer, Gr. Gr. 1,607, etc.). AÙTO;
362, qui pose *=-3LFov, évoque d'une part a.ù~-ii!'«p, a servi, aux cas autres que le nominatif, de pronom ana-
d'aut.re part skr. • a-dtva~ «aussitôt », où le second terme phorique. Inversement le pronom or.ù-rO<; a servi à désigner
est un thème div- apparenté à la famille de lat. <liés. le maître de la maison (Mén.) comme le lat. ipse, ou le
grec Zclt;, etc. mettre d'une école philosophique, p. ex. Pythagore.
En grec moderne a.ùT6t; est un démonst.raUf.
«Ù'rOKpG.TWp : «indépendant, maUre de soi-même », Adverbes : CtùT66L (Hom., ion.-att.) et cx&roü au sens
dit de personnes ou de cités (ion.-at.t.), d'où «muni de local., dor. C1.ÙUL, béot.. a.U-rL; au sens ablatif otù~o6e:v
pleins pouvoirs », puis dans les écrivains tardifs, à propos (Hom., ion.-alt.); au sens latif or.ùT6ae: (ion.-att.); or.ihwç
de Rome. dictateur (Plb.), imperator (Plu., etc.); avec « cl'une teUe façon, ainsi " d'où selon des contextes divers,
à l'époque impériale les dérivés, -xpa.~oplor., -Xpor.-ropLXOt;; • tout à fait », «CIOmme auparavant. (cf. Il. 23,268),
-xpcxToplt;, -lSot; résidence du souverain (J.) ; -xpor.~ope:uw. « comme cela» (avec un sens méprisant), cf. v#jmot; a.ihwt;
Pour désigner l'empereur romain, or.ù~oxpa.~wp est un terme (Il. 24,726), ILœq, a.u-rwt; (Il. 20,348), oôx a.!hwl; "u67jao!UX'
officiel, cf. A. Wifstrand, ~pciYIUX Martino P. NilBson «je ne psrlerai pas en vain. (Od. 14,151); la différence
dedicatum, 529-539. d'accent entre or.ùT6t; et or.lhwt; peut être un accent expressif
Et.: Formation comparable à celle de vor.\)xp~hwp, voir d'opposition, cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,380,384; la graphie
sous Xpa.TOt;. Deux types d'interprét.ation peuvent être avec esprit rude or.ihwt; attestée par certains manuscrits
proposés : a) Ou bifn forme de structure archalque où et certaines scholies d'Homère est due à l'analogie de
·xpœ-rwp (doublet de xpchot;) serait un ancien neutre, oihwt; et est sans autorité; enfin il n'y a pas lieu de poser
cf. E. Fraenkel, KZ, 42, 1907. 1I8. Benveniste, Origines deux adverbes cx!hwt; d'origine distincte, l'un signifiant
123. ce qui confère une grande antiquité à la formation; « de même », l'autre «en vain» (malgré Bechtel. LexiloguB
h) Ou bien -Xpa.TWp est une altéraUon de -xpor.-rljt; sur le s.u. avec la bibliographie, et Schwyzer, Gr. Gr. 1,614);
modèle des noms d'agent en -TWP, cf. Schwyzer, Gr. Gr .• mais le dérivé l1uaLo<; «vain» (Ibycus 293 P) se rattache
1,531 qui mentionne pour l'écarter l'explication que seulement à l'emploi de a.u-rwt; «en vain» (avec influence
-xpœTwp soit issu de Xpor.-rijTWP. de T1)UaLOt; ?).
Au sens temporel : a.ù~txa. « aussitôt, maintenant », etc.
caÙ'rOj.LClTOÇ, -ot; ou -1), -ov : Homère. ion.-at.t.; «qui
(Hom. ion.-attique). Même finale que T1)vly.tJ.. oJjvtxa..
agit de soi-même. en parlant de personnes, cf. Il. 2,408
cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,629, Monteil, Phrase relative 296.
Clù"OfLot-rO; Si ol 1j).Oe:, emploi qui subsiste en ion.-aU.;
Noter enfin ~~or.un;t; • aussitôt» (Thgn., CraUn., hellén.)
d'objets inanimés qui fonctionnent tout seuls comme
brachylogie pour il; or.ùrljt; n;t; 63oü. cf. Wackernagel,
les porles de l'Olympe ou les trépieds d'Héphaistos;
Spr. Unt., 41, n. 4.
se dit de marionnettes qui semblent être des êtres animés
(Arist.); de phénomènes naturels. à propos d'un fleuve Dérivés nominaux : or.ô..tT1)t;, p.-ê. «à soi tout seul.
qui déborde, de plantes qui poussent, etc. Se dit enfin (Arist. hapax), mais surtout nom de vin (Telecl., Hp.)
d'événements qui se produisent sans l'intervention de vin pur, ou vin indigène, ou vin de l'année (sur les diverses
personne. donc d'accidents. de hasDrds, cf. Lys. 6,25, interprét.ations du terme. voir G. Redard, Noms grecs en
notamment. dans l'expression «reG ~oü I1Ù-rOP.c1-rOU. -T7jC;, 96) ; or.ù-rOT1)t;, -71TOt;, f. «identité» (S.E.), et surtout,
Adverbes : or.Ù~~TW<; (Hp., Arist.) et a.ù'tOp.or.ul ou - .. l tiré de -ra.ô-r6v. avec crase de l'article -ra.Ô-rOT1)t; (Arist.);
(Nonn.). Dérivé nominal Aù~lUX~lor., déesse du hasard (Plu.). d'où les dénominatifs -ra.ô-roolUX~ «être identifié» (Dam.,
Verbes dénominatifs : otÙ'tOIUXTL!;;w «agir au basard, Proc!.) et ~or.ôTll;:w «employer comme synonyme» (Proc!.,
arriver par hasard» (X., Hp., Arist .• etc.); au pa\l81r se Eust.). Quelques composés comme -ra.u'tOÀOyot;, ~a.u~o
produire par basard (Plu., etc.) ; d'où le dérivé 1XÜTof.I.ct- ;,oylœ, etc.
~ «ce qui se produit de soi-même, hasard» (Pop .• Un trait essentiel de cette famille de mots est le falt
Alcid .• D. H., J.). - Un doublet a.ùrolUXnw figure chez que or.Ù't"6; a joué un grand rôle comme premier terme de
H8Ch. comme explit'ation de or.ùTOcptJ.p(!;;w. composé. Outre a.Ô-rOIUX'tO<; et Ct~63..ov, Homère présente
Et.: Composé de or.ÙTOt;. et au second terme -p.or.'tOt; les exemples suivants : a.ÙTciypno<; «que l'on prend de
appartenant à la racine de ~p.ovcx, ~p.or.!U'I, p.ÉVot;, etc. soi-même»; a.ù't08l80t.X~t; «qui s'instruit de soi-même»;
Pour ('e type de formation, cr. Chantraine, Formation, or.lhoxotaLlV'lTOt; (voir sous xa.alyv1)'tOt;); surtout des
303; autre exemple de -p.or.~t;, participe en -to- au vocalisme formes adverbiales où a.&ro- exprime la notion de «même,
ûro dans i)À!fLor.'tOt;. et hors du grec skr. mata-, lat. commen- justement.» : a.ùn;fLOtP • le jour même, le même jour »,
tua. lit. miiUGB. Ct~ «dans la même année », etùwvuxl • cette nuit
144 -
même., œô-r '~EM, -36v «sur le lieu même., -CTrcx8(n «en Xci~ELVdes autres dialectes cf. Buck, Greek Dialecls 71 ;
combat. corps à corps " a:Ù'roaxE3Ln, a:Ù'roaxE1U71v « sur place» on suppose que le préverbe IXÙ- (= œ1t6) est un représentant
d'où «de près. (et. dans le grec postérieur. sur-le-champ, du préverbe attesté dans lat. au-ferli, cf. lit. au-, sI. u-;
immédiatement.., d'où le sens d'« improvisation. avec les cf. Wackernagel, Synt. Vorl. 2,155,. Schwyzer, Gr. Gr.
dérivés a:u'tOaxE3r.ci~e:,v, -acCJ!LO', -a:CJ!l6t;); enfin le substantif 2,448.
ϝ'tO)(66WOV (voir sous XtCll).
En outre des noms de personnes : AÙ'ro~3C1lv • qui a.ùxw : surtout au··prés. et impf., f. tlCÙX1)OCll (E.),
pense par lui-même', Aù-rovooc; même sens, Aù-roÀu~ aor. 7l~X7lCJtlC (tardif), «se vanter de, avoir confiance que "
• qui est. lui-même le loup., etc. avec une proposition infinitive (lEsch., E., Hdt., Th.).
AÙTO- est devenu un premier terme de composition Composés : È~- (lEseh., S., E.), E1t- (S., Ar.), XOCT- (lEsch.),
qui reflète les divers sens de tJ:ÙT6t;. Il a connu daud le U1tEp- (Th.), uljl- (S.), en outre ILeyCXÀOCUX&CIl (lEsch., Pl.),
grec postho'l1érique, et surtout dans le grec tardif, une avec -cxuXoç «vantard. (PL, lEsch.), -ocuXlIX (PI.), -lltÛX1)1.&cx
énorme extension (environ 400 termes dans LSJ). Outre (tardif).
cxù6Œ.871C;, tlCù6évnjc;, tlCUt'Oxp«TCIlp (voir SB.UU.), voiCi les Noms verbaux : OCO)(1)fLOC • jactance, orgueil, lujat
plus anciens et les plus caractéristiques : cxù6cx(!lCllv; d'orgueil. (S., Th.), avec les dérivés tardifs cxuX71fLltTliC;
-cx(pe-roC;; -1]!U90V; tlCùTiyyEÀOC;; -cX3CÀcpoc;; -cx~8poc; ; «vantard. et OCÙX1)fLOCT,x6C;; OCÜX71o'e; (Th. 6,16).
-.:cV&IjI,oc;, -«PX71Ç, (~c.; -cxpXO<;, -acP;(tc.l, -CXP)((cx ; -E~OUO'LOe; ; En outre deux thèmes qui sont probablement des
-t1tâ,YYEÀTOC;; -Epén)C;; -1)XOOC;; OCÙTOOOE'; -YEV1)C;, dérivés il1verses : cxùXcXv· XCXUX1)OW (Hsch.), cf. Pi. N.
-ytllV1)TOC;, etc. ; -YPtlCcpOC;; -YU0C;; -8c(1)c;; -8ci'XTOC;; -ooc1; ; 11,29, avec le dérivé ocùXT,e,c; «vantard. (Opp., AP),
-81)Àoc;; -8,xoc;; -Y..À71TOc;; -XTOVOÇ; -!loÀoc;, -IL0J.&CIl, qui pourrait également être tirè directement de ocuXtCll;
-!LoÀ(oc; -VOfLO<;, -vO~OfLOC'; -VOfL(CX (Bickermann, Rev. OCO;(OC;, -~Ue; n. (Sch. lEsch., Pers. 871).
Int. des droits de l'Antiquile, 5, 1958, 313-244); -1;UÀOe;; Il existe 7 composés sigm.atiques : 8uocxuX+'C; (A.B.),
-lrPEfLVOC;; -1toL6C;, -1tT"r)ç, -7tTtCll; -a(871P0C;; -CTrOÀOC;; XEVEotUXl)C; (Il. 8,230), fJ.E:Ycxuxljc; (lEsch.), fLeyCXÀClUx+.e;
--:eÀ1jç; cxù'tOuPY6t;' -éCll, -(oc; cxu'tOcp6voc;, -cp6vnjC;, etc.; (IG XIV 433), uIjlOCU;(-i).; (B. 12,84) et à date basse mM\)-
-cpOpTOe;; -cpul)C;; -CPCllP0C;, surtout dans l'expression È1t' et Ù1tEp-, cf. Et.
otùTOCPWPCJl ; -XELP; -X6rov, -XP7JfLCX, etc. Le premier terme C'est d'un de ces thèmes nominaux que doit être tiré
otù't"o- exprime essentiellement: 1) L'idée de« par soi-même, l'adj. cxùxcxÀ&Oe; « arrogant» (Xénoph. 3,5), cf. par exemple
a soi seul, de soi-même J, ce sont les emplois les plus fré- 6cxpocxJ.&0c; à côté de 6eipoo:;. Le nom d'agent CXÙX1J't"ijc;,
quents, cf. OCÙTcXYYEÀOC;, OCUTcXpX71C;, cxihcxpxoc;, CXÙTOYEVi)C;, est cité mais blâmé par Pollux 9,146. D'où. lltu)(1)"t"Ll'.6C;
otÙTo8a:ljc;, <XÙT63~xoc;, OCÙT6ILoÀoc; • transfuge, déserteur », (tardif).
ot1h6vOfL0C;, tlCÙT61tT"r)C;, cxùTOupy6ç «qui travaille de ses Ce groupe de mots se distingue de eÜxolJ.CXL parce qu'il
mains., d'où petit propriétaire; d'où dans le vocabulaire exprime plus nettement la notion de jactance.
philosophique l'idée de à soi seul, donc de l'absolu, cf. Et.: Il est difficile de partir du présent CXÙXÉCIl, qui n'entte
otùw8cxlfLltlV, cxùT66eoc;, t%ù'tOljlûX7J, il y a là un développe- pas dans un type clair. Pour l'étymologie un rapproche-
ment très important, surtout dans le grec tardif; ment avec EÜXOfLCX' pose des difficultés phonétiques. On
2) Avec le sens d'. identité avec autrui., de coïncidence pourrait tenter de partir de composés comme xevEcxuy'&ec;
les exemples semblent plus rares, mais cf. tlCÙ6CXL~CIlV, ou même fLeycxux1je; qui pourraient être issus par dissimi-
otÙ't"cX3EÀqlOÇ, etc., qui sont des termes littéraires; les lation de *XE:VEEUXÉEC;, * fLeyEUX&E:C; , en constatant que
termes rares qui désignent le meurtrier d'un membre EOX0C; est bien attesté, mais qu'il n'y a pas de composés
rte SH famille comme CXù'tO<pOVOC;, cxù'tOql{.VnjC; ; les adverbes en -EUX~':;, inversement qu'il y a des composés en -cxuXT,IO,
de temps qui expriment une coïncidence comme cxùTIJfLCXP mais que cxoxoe; est un mot de scholiaste. C'est de ces
œu61jfJ.Epov ; 3) Autre variété: celle des termes techniques composés en -lltUX7Je; que serait issu le verbe lltÙXÉw, etc.
comme cxùToX6wvoc;, cxùTo1;uÀoe;, qui signifient d'une seule (cC. Risch, Wortbildung 7::'). Tentative ingénieuse, mais
pièce (<< un morceau de bois qui coïncide avec l'objet peu convaincante de Adontz pour rattacher le groupe il
lui-même.); 4) Enfin avec la notion d'accompagnement, lltÙX7JV en posant «relever la tête, être fier. (lUé/anges
issue de l'identi té avec autrui. de la coïncidence cxihcxv3poc; Boisacq 1,10) .
• avec l'équipage. (cf. tlCÙTOte; Œv3pcXo,), de même cxùT6-
ltp&:(LVOC;. IXÙToXE~ljC;, cxùT6pL~Oe;.
a.ùXTtv, -ÉIIoe; : m. «cou, nuque de l'homme ou des
Du point de vue morphologique, le grec tardif, préci-
animaux. (Hom., ion.-att., Arisl.); métaphoriquement
sément pour exprimer l'absolu, emploie CXÙTO- en hiatus
peut désigner une bande de terre, isthme, etc., ou bien
avec la vovelle initiale d'un second terme IXùTolltyllt66e;,
un détroit, ou enfin un défilé (Hdt., etc.); en anatomie
otÙ't"OcxÀ1)6ljc;: CXÙTOeivePCll1tOC;, CXÙTOcX1tE'POC;, CXÙTocx1tÀ6njC;, etc. peut désigner une partie du fémur, une partie de l'utérus;
Sur les composés avec CXÙTO-, voir le mémoire vieilli et dans le vocabulaire maritime, le manche du gouvernail.
peu ut.ile de Vintschger, Die IXÏYro-Comp08ita sprachwis- Près de 30 composés en -IXUX7JV (avec parfois le dérivé
.enchafllich klas8üizierl Progr. Gmunden 1899, et les remar- -ocuXEVlcx), notamment yuÀLCXUX1)V (Ar., cf. Taillardat,
ques de F. Sommer, Nominalkomposita 83 sqq., 153 sqq. Images d'Ari~phane § 274), Èp,- en parlant de chevaux
El.: Incertaine. Hypothèses chez Schwyzer, Gr. Gr. (Hom.), 30À'X- du cygne (B., E.), ),xm- du cheval, etc.
I,SI3 sq. On est tenté de retrouver le cxo de OCO, cx\JTe. (S., etc.), fLcxxP- (Hp., E.), p'ljI- (PL), ùljl- (PI., etc.).
:l'isch, Wortbildung- 312, tire le mot de cxi) TOV. Dérivés: CXÙXÉIILOC; • qui concerne la nuque. (Od., etc.),
désigne aussi une sorte de tunique (Antiph.); CXÙX&II'OV
a.ùXa.Tiiw : ŒVOC)(CIlpErV XtlCt TO ÈfLfL&IIEW tyxcXTTEW est un diminutif tardif; IXôXevLiic;, -ou • à la nuque épaisse.
(Hsch.). n s'agit de formes crétoises où -XcXTTEW = (G1oss.). Verbe dénominatif: cxùXevL!;CIl «rompre la nuque
145-
d'une victime. (S.), 1 saisir par le cou. (Hippiatr., Ph.); thèses de Schulze, Kt. SeM. 191 : il s'agit de la relation
composés avec cino, ùlji-, avec le doublet ùljlcxuXM6) entre les sena de prendre et donner.
1 dresser le cou, faire le fier. (tardif). Dérivé: a.ÔXCVU7TÎ)p Une parenté avec grec cifôo<J6) est possible•.
licou (Lye., Hippiatr.).
Le mot a.ùX1Jv est concurrencé par 'rptXX7IÀoç 1 cou.
2 a.Gw, ~ijm:, cWrI), ciii~, etc. : Termes poétiques
alors que tx.ùxi)v désigne plutôt la nuque (cr. Gp. 19,2,3).
attestés chez Hom. et. parfOis chez les trag. qui expriment
Platon emploie successivem"ut Phdr. 253 e xpOtUpa.uX'IV
l'idée de cri, particulièrement cri de guerre. L'Iliade
et ~pa.XUTP«X"lJÀO<;. Chez X. Bq. 1,8 a.ùxi)v désigne l'encolure,
emploie presque uniquement les formes d'aoriste, p. ex.
TpciX"IJÀo~ le haut de l'encolure. .
dans la formule fLOtxpOv ciâ<Jou;; rarement avec l'accusatif
Sur OtG(jl"IJV et &fL(jl1)V, voir Et.
de la personne qu'on appelle (Od. 9,65). Cet aoriste est
AùX~v « nuque, cou. subsiste en grec moderne.
toujours trisyllabique (cf. plus loin ciÜTi), etc.). L'impar-
Et.: Nom de parUe du corps sans étymologie claire. La fait correspondant n'est attesté que 4 fois dans l'Iliade
forme OtG(jl7)V attribuée à l'éolien par Jo. Gramm., Comp. toujours sous la forme exue dissyllabique (Il. 11,461,
3,16, est douteuse, et &fL(jl7)V attesté dans un poème éo!. il est possible de rétablir une forme trissyllabique au prix
de Théoc. 30,28 pourrait résulter d'une étymologie d'une élision facile, et d'une césure irrégulière). M. Leumann
populaire, cf. cXfL(jlL. Hors du grec on ne peut comparer explique cette irrégularité par un rapprochement d'étymo-
au sens de cou que l'arm. awji-k' «collet. (Adontz, logie populaire avec a.uo.; «sec " cf. Il. 13,441 OtUOV «i:icrev,
Mélanges Boisacq 1,10). On a cherché à rapprocher Bkr. et v. sous exuo<;.
arrlhil- «étroit. qui se rattache à grec «rx6), etc., en
Substantif dérivé ciü~ « cri - mais surtout « cri de guerre,
posant *&rxF7)v qui aurait pu donner «fL(jl7)V si la forme huée guerrière. (Hom., rare chez· les Trag.), écrit cXFUTa.
est ancienne, et par anticipation du w Otùx~v. Voir à Corcyre (IG IX 1,868), cf. pour le sens militaire, Trümpy,
Schwyzer. Gr. Gr. 1,296 avec la bibliographie. En outre Fachausdrücke, surtout 153-154. Verbe correspondant,
Pisani, Hicerche Linguistiche l, 1950, 182 sqq. Cette cXÜTÉ6) seulement au thème de présent (Hom., lEsch., E.)
construction ingénieuse reste en l'air. sauf le tardif 7)UT7)C1a. (Nonn., Epigr. Gr.), doit être un
dénominatif, mais cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,705 sqq.
a.Ùx~Os, voir Otuo<;. Sémonide 7,20 emploie le substantif a:ùoyi) pour désigner
le • jappement - d'une femme qui ressemble à une chienne.
Le mot trisyllabique se rattache mieux pour la forme à
1 a.ùw : « prendre du feu à • (Od. 5,490 seul exemple) ;
moyen a:t)0fLa:L «s'allumer. (Arat. 1035). Il existe quelques Otuo<; « sec -, exùa:lv6), et souligne la contamination des deux
groupes. Voir M. Leumann, Mus. Heb. 14, 1957, 50~51:
formes à préverbes: la plus usuelle est &vexuw « donner du
Et.: Groupe expressif qui repose plus ou moins sur une
reu à quelqu'un. (Hd1., X., Com., etc.) et au moyen
onomatopée. Mais rien ne se laisse préciser.
• prendre du feu à • (Pl., grec tardif) ; on a probablement
l'imp. aor. de ce verbe dans la glose d'Hsch. lvcxuov'
Mt.; KûnpLoL, cr. Bechtel, Gr. Dial. 1,445; avec les 8 a.Gw. = laÛ6), voir sous laU6).
dérivés lva:uafLOt «feu, étincelle - (Plb., Plu., grec tardif),
lva:uaL<; (Plu., Cim. 10 où il s'agit de prendre du feu et 4 a.üw = ~1)pOtlv6), voir sous a.uo.;.
de l'eau); &~a:üaexL' &~tÀtLV, attesté Pl. Com. 38 pour
retirer de la viande d'un récipient, d'où &~exua~p instru-
ment qui serl à cet usage (lEsch. fr. 12 :\1, inscriptions, 6.cpa.8La. : f. «hostilité. (Eup. 34), avec ci(jlci3LO<; ou
cX<p&:8tLO<; «ennemi. (Hdn. 2,480) et &(jlex3o~ « ennemi, hal.
Poil., llsch.), È;a:uaTçLov (Délos) et È~exucr~<; (Délos);
(EM 174,50).
Ka:.a:ùaa:L . XXTOLvTÀ'ija::tL (pour XOLTa:uÀ'ijaOLL codex), XOtTOt-
Et.: Termes rares, mais qui se rapportent certainement
8ùaa:L (Hsch.); mais il est difficile d'interpréter T!XV
Mwaxv xx,a:ûatL'; (Alcm. 31 Pl, cC. encore xa:6a:üatXL . au thème de aor. &.<pœ8SLV (prés. cX(jla:v8œvw), cf. &:v8civw.
œ<jla:vLaa:L (Hsch.); mais pour npoC1a:ûCTfj, voir sous a:uo.;.
Composés avec 1tÜp : nupexucrT7)<; «papillon qui se brûle 6.cpa.K'I1 : f. espèce de légumineuse, • vesce ou lentille.,
à la lumière. (lEsch., Arist.); mycén. purauloro au duel p.-ê. Vicia angusti(olia (Pherecr., Arist., Thphr., ete.).
(Chadwick-Baumbach 178), ~UsTpCL • pince à {eu. (IG Dioscoride et Galien comparent pour J'aspect et l'usage
na 47), nUpexUcrTpov même seat! (Hérod. 4,62, le pap. l'ci(jlcix1) et (jla.x6ç lentille (voir les textes chez R. Sl.r6mberg,
a 7NpataTpOV); mipa:uvo.; «récipient où l'on transporte Wortstudien 46-47).
les charbons ardents _ (Poli. 6,88; 10,104), formé d'après Et.: •A(jl~ pourrait être une «espèce inférieure de
~üvot; '1 (jla.x.6; -. L'emploi d'un thème en -71 pour un thème en
rOLVa:ÜTL<;' OLVOX0"IJ (Hsch.) a été rapproché de ex(6), -oc; attendu ne constitue pas une difficulté décisive et
le y élant une graphie pour F. Voir aussi 8tpfLOtuaTpL; les hypothèses compliquées de Strômberg ne sont. paB
SOU8 8epfL6<;. indispensables. L'&.- initial pourrait à la rigueur être UDe
Et.: Il est évident que l'emploi de Ot~w à propos du feu prothèse. Strômberg y voit une nuance péjo~tivè compa-
que l'on «prend. est ancien en grec, mais accidentel, rable à celle de Un- dans allemand Unkraut (interprétation·
comme le prouvent &;:xüa\XL, ËvOLuar.;, xa:Ta:ùaa:L. Il est diITérente des faits allemands chez Seiler, Studia Lingai.-
possible dès lors de tirer a:tSw de *(lt)oyw ou *a:~cr6), sans tica, 1952,90-91). Frisk (cf. ses Subst. priv. 20) se demande
l'aspiration initiale attendue (psilose), mais cf. xa:6exÜcra:L, si le mot n'est pas issu par haplologie ('l) de *cino~cix1),
et de rapprocher lat. haurio où l'h est secondaire,· v. is!' cf. cXn6ÀLvov, cinofLE:ÀL, où cino- exprime la notion d ••.me
aUla « puiser " etc. Le sens de «place, donne -, etc., pour espèce de _ avec une nuance péjorative. Autre bibliogra-
le chypriote lva.uov ne doit. pas surprendre, cf. les hypo- phie chez StrGmbel'g, L c.
146
è+ëit'u;".G~ : m. pl. nom des esclaves aUaebés à la Appartient surtout au vocabulaire moral et intellectuel,
terre, des 8el ... en Crète (Callistrate ap. Ath. 263 C, Str. et apparat! assez tardivement, ce qui rend difficile d'en
15,1,34), cf. la glose Iicpct(.LLéirratt· olxttott ciypoixot, saisir le sens originel.
1ŒptOtXOt (Hsch.), pour le suffixe cf. G. Redard, Les noms Subsiste en grec moderne.
grecs en -""Iç 9,29. Dans la variété des noms de l'esclave, Et.: Si l'on admet que le passage d'Ar., Cau., de sem
celui-ci le désigne comme l'lMIIrune qui vit sans être honoré, concret, nous fournit le sens ancien, on admettra l'ét);lll.
connu, le mot étant tiré de hpalLLcx, cicp71(.L~, cf. ·4rp71tLOt; de Persson, Beitriige 2,797, n. 3, et de Pisani, Rend. 18t.
et voir qllJ(.L71, etc. La même ,spécialisation de sens dans Lamb. 73,494, qui se trouve dans tous les dictionnaires
œlP7j(.Loü'l'TCXt;· ciY,P9fxoül (H8e.b.), èp71lLtotCTt'Otll;; . ciypofxout; étymologiques: le mot serait composé de ci- privatif et
[corr. pour ciypotxl.ltç] (Hsch.)j «q>71IL'~ea6cxt . ci6e:pt~ea6cxt d'un *cpéÀoç qui se retrouver?it dans 'PEÀÀEut; (avec de\AX
(Hsch.) j enfin en tsaconlen citpCXlLt~<I> = ci·tt(.L«~<I>. V. Bechtel, ÀÀ 1) • terrain rocailleux -. Simple hypothèso. Une tentative
Gr. Dial. 2,781. de rapprochement avec ÇcicpeÀoç, ~CXepEÀ-qt; ne donne rien.
èl.1jI8a.L : f. pl. «maladie d'enfant, muguet, aphtes. à,ljIpa.TLa.S : to-xupo~, Kp'ii't'E~ (Hsch.).
Et.: Latte corrige œqlpŒffLŒÇ qui serait un traitement
(Hp.) ; les lexicographes (cf. Hsch.) donnent un singulier
&~OCl. - Dérivés à.cp6wlhlC;; (Hp.) et le verbe dénominatif phonétique de *&cppŒXTLci;, tiré de &qlPOO('t'O~.
1i~6ciw (Hp.), avec OCql61)CfL<; (Hippiatr.).
Et: On est tenté de rapprocher le mot de !7t'TW, mais "Aljlpa.TTOS : -Ij 'EXŒT1) 7t'Œpcl TŒpŒVTlvoL~ (Hsch.).
c'est peut-être une étymologie populaire. Corrigé par Ahrens en "AcppIXCfTO~, cf. Latte, MnemOB.
1942, 95.
è1.1j18a. ou cX96Œ = vcicp6Œ (Ph., Str.).
,à,ljIplous : «6épŒC;; (Hsch.).
à.1jlLa. : f .• petite chélidoine 0, Ranunculus flc14~ia (Thphr., Et.: Rapproché de skr. dbhri- par O. HolTmann, BB
H.P. 7,7,3). 18,287, approuvé par Wackernagel, cf. l'édition Latte
Et.: Inconnue. Thphr. semble justifier le mot en rappro- d 'Hésychius.
chant &qlLiVŒL (TO clv60<;). Douteux, malgré Thiselton-
Dyer, JOUrll. of Phil. 33, 1914, 206 sq. ; hypothèse illy- ëljlpL!i : ILOp-rov (Hsch.), c.-à-d. pudendum muliebre.
rienne ('l) chez Krahe, Sprache der lllyrier 1,44. Et.: Hypocoristique de 'Aqlp03lT1).
àIjlXa.UTOV : «château-arrière d'un vaisseau. (Il. ëljlpU1O'a. : nom de plante = «<JX(1)7t'Lci<; (Apul. Herb. 15)
15,717, Hdt. 6,1l4, etc.). sorte de serpentaire.
Et.: Terme technique. Diels (ZtBchr. des Vereins Et.: Inconnue.
Volkskunde in Berlin 1915,61 sqq., KZ 47,209), interprète
• ce qui ne doit pas être détruit, ou ce qui protège de la •Aljlpo8f'"l : f. Aphrodite, déesse de l'amour (Hom., etc.);
deslruction " le lerme comporlant une valeur partiellement le mot a pu désigner le plaisir de l'amour (Od. 22,444, etc.),
religieuse, et rapproche <p),cXw; approuvé par Bechtel, d'où désir, beauté féminine, etc. Accessoirement nom de
Griech. Dial. 3,285. Mais il peut s'agir d'une étymologie cataplasme chez lEt.
populaire, et d'un mot d'emprunt à un parler préhellénique Diminutifs : œcpp03iTlÎpLov, nom d'un collyre (Ga!.);
(cf. Hermann, Gatt. Nachr. 1943, 1 sqq.). Emprunté 'Acpp08LTŒp(3LQV «chérie. (Pl. Corn. 3 D.).
dans le lat. aplustra ou aplustria. Dérivés : 'AqlpoSlCfLO~ c qui concerne Aphrodite. (ion.-
aH.), avec &qlpoSlaLŒ pl. n. « fête d'Aphrodite. (X.), et
à.IjIXE1"ijpES : (.LŒaTOl, 61)Àa.l (Hsch.), voir cpMw. surtout« plaisir de l'amour. (Hp., PI.), avec une femme, par
oppo:lition à la pédérastie; dans les pap. «qlpoSlaLŒ peut
à.IjIXO~O'""OS : «écume. aux lèvres d'un guerrier furieux désigner une maison de prostitution. Au sg. ' Aqlp08lCf~o"
(Hapax, Il. 15,607) ; le mot est donné par les scholies pour temple d'Aphrodite; d'où 'Aqlp03~CfL&;, -&30<; f. nom
un équivalent étolien (1) de &qlp6;. d'une 1Ie consacrée à Aphrodite (Hdt.), employé pour
Et.: Nom d'action en -Cf!L6<;, avec vocalisme 0, cf. chez désigner l'&xopov, iris jaune des marais (Apul.), cf. André,
Hseh. les gloses lCPÀL8EV' 8LépPEEV; 8LŒ1t'ÉqlÀOL8EV' Lexique S8. vv. aphrodisiaB et acorumj en out.r;e, &fpo&.
8LaKt-,(U,ŒL; 7t'EcpÀOL3tVIXL' CP).,UXTClLvoüa6IXL; et voir CfLIXX6<; • qui concerne l'amour. (O.S., ete.), Ilcpp03l-CJ~
tpÀL8r.iw. L'a: initial est «copulatif., prothétique, ou dO « faire l'amour., à l'actif en parlant de l'homme (Hp., PL)
à l'analogie de œqlp6<;. au passif en parlant de la femme (X., Arist.) ; avec «qlp~
3LaLŒCf(.L6c;; (Hp., Arist.), «cpp08LCfI4Cf~C;; (Polém.; P. Ozy.
ciljIVW : adv. «soudain, tout à coup' (lEsch., E., Eur., 511) d'où cicppo8LaLŒCfTLxo<;; mais 'Aqlpo8I-CJLŒIJ't'IXl à Rhodes
D., Act. Ap.) ; exceptionnellement &cpvc.>C;; (Epigr. Gr. 468) désigne une confrérie d'adorateurs d'Aphrodite. 'AqlpOO(-
avec l',; adverbial comme dans oih~, 7t'O~ etc. ma; est le nom d'un mois è Chypre selon Porph.; de
"",t"""'' '
·A..L_~'
148 -
même ' A!pp03Lat&v, -(;)wç à Demétrias de Magnésie le proverbe ciqlUCI 1t'Üp, mais ci~ est également attesté
(SIG 1157). par exemple dans un lemme d'Hsch. En fait le singulier
Parmi les ,",.,mposés mepp68L'n>t,; avec le subst. meppe.- est très rare et Hsch. S.V. Œcpu(J)v 'nILl) dit que les attiques
3La(œ et surtout tmtcpp68LTOt,; • charmant. (Hdt., etc.) n'emploient que le pluriel. On notera aussi l'accent du
avec le subst. btCl<pp03~a!o:. •Acppo8la~oç;, •Acpp68~'t'Oç;, gén. pl. ciqlUCtlV (pour éviter une confusion avec le gén.
'EnClcpp68~~ ont été utilisés dans l'onomastique. pl. de &cpUl)C; ?). Sens : • petits poissons, friture. (Ar.,
Le nom d'Aphrodite, qui n'est pas attesté en mycénien, Epich., etc.); cicpUCI est glosé par fLCIL6pcL; chez Hsch.
présente des formes variées dans les dialectes, comme (voir Thompson, Fishes 19-20). Le mot ne désigne pas
'Acpop3ETii en Crète (Bechtel, Gr. Dial. 2,711). une espèce de poissons, mais un menu fretin de toutes
A côté du nom rituel les Grees connaissent un hypo- sortes.
coristique 'Aqlp6l (Nic. Al. 406). Diminutif ci!pcraLov (Ar.); pour la forme, cf. Schwyzer,
Et.: Il est clair que le rapprochement avec cicpp6C; '1st Gr. Gr. 1,199. Adj. cicpucIl3l)C; «blanchâtre. à cause de la
une étymologie populaire, cf. Pl. ero. 406 c 3ui. T7)v TOÜ couleur du poisson (Hp.). - En outre, verbe dénominatif
&cppoü yhe:cnv. Les étymologies de Kretschmer, KZ, «'Pu(J) • être blanchâtre - (Hp.) : c'est probablement 'une
33,267, et de E. Maass, N. Jb. f. Klass. Ait. 27,461-466, formation inverse d'après cicpucIl3l)C; (sur le modèle de
sont inadmissibles. La déesse semble originaire du Proche- couples comme 8ocxvcIl8l)C; à côté de 8ax'Xù).
Orient (cf. ses rapports avec Chypre et voir Nilsson, Et.: Obscure. L'étymologie par ci- privatif et qlu(J) n'est
~~. Rel. 1,489 sqq.). Ni le rapprochement avec la déesse pas nécessairement une erreur de l'étymologie populaire,
sémitique de la fécondité Astoret (Hommel, N. Jb. f. car il ne s'agit pas d'un :lom d'espèce, mais de la description
klass., Phil. 125, 1882, 176; Grimme, Gl. 14, 1925, 18), de petits poissons « qui n'ont pas poussé >, cC. Ath. 324 d.
ni celui, avec le terme supposé pré-indo-européen ~ Cette interprétation trouve un appui dans le nom méditer-
vtÇ" étr. (e)pr6ni (HammarstrOm, Gl. 11, 1921, 214.411<1.), ranéen nonnati et nonnats «les petits poissons qui ne sont
ni l'ànalyse de Przyluski (Rev. Hist. Rel. 109, 1934, ,'1.'9- pas encore nés -. Étymologies populaires absurdes :
155) ne peuvent se démontrer. 1'8pprochement avec ciqlp6c; et cin6 + üe:~ ce qui se combine
En revanche il est probable que le nom 'AqlpcIl passé,par avec diverses.Jégendes, cf. Thompson s.v. On peut aussi
l'étrusque apru a donné naissance au lat. aprïlis, ,.~f. supposer, :';m(lins probablement, l'emprunt d'un terme
Ernout-Meillet s.v., avec la bibliographie. indigène. Bechtel, Gr. Dial. 3,285 suppose à tort une
dérivation de ciqlu(J) «être blanc -, qui doit au contraire
àcj>pos : m .• écume. de la mer, d'une rivière, du vin, venir de «cpucIl3ljC; et cX.IjIUl).
mais aussi écume à la bouche, etc. (Hom., Hp., ion.-att.);
enfin le mot servirait à désigner le poisson ŒcpI1r) (ou une B+ucrycTOS : mais Tyrallnion acrentue &'PucryE:TO~,
de ses variétés) cf. Arist. HA 569 a, Ath. 7,325 b, Archestr. m .• boue. et • gravats. que charrie un fleuve (Il. 11,495,
(r. 9,2 selon qui le mot serait ionien; Hsch. S.V. ciljlu(J)v Opp.); comme adjectif • sale. (Nic. Al. 342), mais la
TL!Ll) dit que le terme serait employé à cause de la blancheur variante licpucryn6v substantif est meilleure, cf. l'édition
de l'ŒqlUl). Gow et Scholfield; enfin cicpUcrye:TOC; épithète de vtxTOCp
'Acpp6c; figure comme premier terme dans de rares semble signifier. en abondance. (ibid. 584).
composés: de l'expression &cppoc; VlTpOU forme du carbonate Et.: Vieux terme épique dont Nicandre ne sait. plus le
de sodium a été tiré «qlp6VLTpOV et «cpp6À~TpOV (Gal., etc.) ; sens, mais qu'il rapport.e à cicpuaa(J). Ce rapprochement.
en outre Œ'PPOyOtÀat (Gal.), ŒeppoaéÀ7)vot; = aeÀ7)vE't1)C;. 'serait à la rigueur possible pour le mot homérique si l'on
D'autre part, termes poétiques également tardifs : ci'PPl)- admet qu'il a été constitué comme une sorte de • Reimbil-
').,6yoC; (AP): Œ'PPOycvi)C;, -yéver.cx épithètes d'Aphrodit1l; dung » avec ciTpUye:TOC;, si ce mot a pu signifier. pur 1.
iWOKOfLOC;, -T6KOC;, -cpu1J<;.
Dérivés : ciqlP~l)C; «écumant. (Hp., etc.) sert notam- à.tPWo(J) : à côté de cicpo(J) dans &~occpUOVTe<;; (Od. 14,95),
ment à désigner des plantes comme une espèce de pavot, i1;occpuOUO'L . &~CXVTÀ1jO'OUO't (Hsch.) ; aor. .xcpuO'O'<x et i\cpucrcc
le silene enflé; IilPptOct<; «écumant. (AP, Nic.); tXcppm.; (Hom., etc.), fut. cXIPu1;(J) (Hom.). Terme ép. et poétique
espèce d'œcpu7) (Arist., etc.), cf. ciepp6c; et Redard, Noms en (dans la trag. seulement E.). Sens • puiser -, avec des
-'O)e; 81, avec la bibliographie; dcppéiTOV« souffié. (Isid., emplois variés, cf. c:puÀÀa: l)qluaaILl)V (Od. 7,286), .xcptvOC;
grec moderne) avec le suffixe tardif -ii'n>v pris au latin, XlJtt nÀoüTov ciqlu~EL\I (Il. 1,171 ), tljT7)P nxo~ «c:puaa(J)\I
cf. André, R. St. Lat. 1960, 151-153. (Opp.).
Verbes dénominatifs: dcppw • écumer. (Il., Hp.) ;ci'Ppl1:(J) Composés avec cXv-, 8r.cx- (Il. 13,508; Od. 16,110;
(ion.-att.) avec les dérivés ttIPptCJjA.6C; (médecins) ; ttcpptl1't'iJc; 19,450), da-, bt- (seulement aor. Od. 19,388). Hsch.
(SàL 11. 1,535) mais AP 7,214 on lit)a torme~poétique fournit la glose singulière XIJt't1)v3pacpu!;ClC;' XlJtTÉxttLVcc~,
(ou'fautive 1) ciCPPl)cniJc; à propos d'un àauphin:ildlpptcX(J) mais le texte est incertain.
forme métrique (Opp.); Œcpp60fLŒL (tardif. Ra_, dérivés nominaux : ciqlucrfL6c; (Suid.), &epuO'LfLOC;
El.: Le sens interdit d'accepter le vieux rapprochement (Sch. Nic. Al. 584) et &c:pU1;LILO~ (Nic.), cf. le thème guttural
aVIlI akr. abhrd- « nuage " grec IIIL6poc;, etc. Meillet, BSL, du futur. En outre des gloses d'Hsch. mal transmises:
31, 1930, 51 aq. a proposé de façon Vl'8isemblable arm. ciqlUaTcc' xowÀl), aTafLVO~, cf. pour la finale Àe:1t'aaTT);
p'rp'ur «écume ", mais il est difficile cie rapprocher OOpUTplc; . cipuTCltVCI (corr. pour ClpnocLvlX), mais )e ieillme
d'autres mots i.-e. lui-même peut être une faute pour œpuO'TpEç;; &'PucrO'ocv .
T7)v XOTUÀ7)V <7MpCX> TcxpCIVTtVOtc;, probablement tiré àu
cl+U1) ou eiqlUii : r. Le timbre de la voyelie finale est thème du prèsent.
iDcertain, )e traitement de ii après U étant variable, cf. Les thèmes de présent ciqlu(J) et ciqluaa(J) semblent tirés de
149-
l'aoriste (Sehwyzer, Gr. Gr. 1,717 et Debrunner, Museum les documents hittites d'un pays Ahhljavii a conduit
Helu. 2, 1945, 199). certains à l'identification de ce terme avec une 'Ax"tl
El.: Pas d'étymologie. Voir chez Frisk deux hypothèsetl *
(de AXŒIFIFi) pays des Achéens. Résumé de la discussion
qu'il écarte avec raison. Cf. encore SChulze, QE 3Il sq., {~ebez Schwyzer, Gr. Gr. 1,79 et Bengtson, Grlechische
qui admet un rapprochement avec Œ\JW (quelle alternance T). Geschichte 21. L'identification a principalement. ét.é
combattue par F. Sommer, Ahhijawa-Urkunden, Manch.
Ak. Abh. 1932 et IF 55, 169 sqq.; et défendue par
·AXcu.~s. -I:OC;, -oltÇ: m.,~om propre qui désigne
l'ancêtre de la maison royale perse (Hdt., etc.). La forme Kretschmer, en dernier lieu G1. 33, 1954, 1 sqq. Malgré la
est empruntée au v.p.,'Haxlimams, et adaptée au type difficulté phonétique que présente la correspondance grec
grec des composés en -~C;; la seconde syllabe Ctl = v. ŒI, hill. i, D. Page accepte l'identification en sltull11t les
Ahhijaua à Rhodes (History and the Homeric lliad 1-40,
pers. Ii est peu expliquée. Analogie de TcxÀcxt~C;, etc.
avec bibliographie). Mais il serait imprudent de faire entrer
(cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,448)? Autre hypothèse de
dans le dossier akawijade à Cnossos (Palmer, Interpretation
Jacobsohn, KZ 54, 1927, 261 sq.; altitude prudente de
65 et 184).
Meillet-BenveRiste, Gr. du v. perse 49.
Dérivés de type grec : 'AxcxtfLE:vl8cxL «Achéménides, A l'époque classique 'Axcxlo! ne désigne plus les Achéens
descendants ,.d'Achéménès. (Hdt., etc.); 'AXCXLfLE:ViTlC; dans leur ensemble, mais le peuple installé au nord du
épithète de BàbyloM (Épiphan.), cf. Redard, Les noms Péloponnèse; le terme s'applique aussi à une tribu de
Thessalie.
grecs en "'l; 188;'AXCtLfLévtoC; 'perse. (A. Pl., etc.);
Et.: Hypothèses chez Frisk, avec bibliographie.
'AJ(ctLfLE:Vlcx région de la Perse (St. Byz.).
Pour le vocabulaire grec, le terme le plus intéressant
est à:J(ŒLfLe:vlc;, -t8oc;, f. nom de diverses plantes, notam- ciXclÀLOV: nom de plante équivalant à !J18l)p~'n~
ment de la germandrée polium, cf. pour la forme, et à ci)..Octlcx selon Hippiatr. Il, mais ces deux dernières
Stromberg, Pflanzenllamen 134 sqq.; et d'autre part plantes semblent distinctes, bien qu'elles soient employées
André, Lexique s.u. achaemenis. l'une et l'autre pour la guérison des blessures.
Et.: Inconnue.
à.Xo.tVEL : !JŒlV&l, 7tCtl7;E:I, XOÀCtxe:UE:1 (Hsch.).
ciXiiV') : f. mesure valant 45 médimnes environ (Ar.
à.xo.IV'l : f. espèce de large pain, cuit par les femmes Ach. 108,109, Arisl. fr. 566); cette mesure est donnée
aux Thesmophories (Semus 13). Sans étymologie. comme perse (et c'est à propos du roi de Perse que le mot
est employé chez Ar.) par Hsch.; mais une autre glose
à.xo.îV')s, -ou : m. (Arist., HA 611 b, etc.), aussi f. d'Hsch. la donne comme béotienne (cf. Arist. Ir. cité);
ŒJ(lltVY), ou à:;(:lt.LLVÉY) (Arisl., HA 506 a, etc.);. daguet, cerf de enfin le mot désigne une bolte (Phanod., Plu.).
2 ans avec ses premiers bois. ; désigne l'espèce particulière Et.: Noter l'Fi. Emprunt possible.
de l'Edelhirsch d'Europe, par opposition au Damhirsch.
~Et.: Obscur. Terme technique. S'il s'agit d'une espèce
particulièré, on a voulu chercher une dérivation de 'Axcxtcx, cixo.pvws, -w : m., nom de poisson de mer = opq>w~,
région où cette espèce serait fréquente (Keller, Thiere probablement la perche de mer voir sous opq>wC; (Callias
1;3&0, Thiere des kla.~sischcn .1ltertums, 77, 79, 91 ; Brands, Com. 3); en outre : 4xcxpvo~ (Ath.), ciXa.pvcxt;, avec
Grieli"3che, Dürnamen 81, qui rappelle aussi l'explication gén. cixa.pvou (Arist.).
Olt 8ch. A.A. 4,175, lequel tire le nom d'une ville' AxcmvÉcx Autres formes voisines: &Xa.pvcx . E:t30~ tx6Uo~ (Hsch.),
en Crète). 4)(EpÀct (que l'on a corrigé en !xepvcx)' lx6ùI; mn~
(Hsch.); cXxcxpva.v (Ath.); cXxa.pvcx~· Àa.6pcx~ (Hsch.) : il
s'agit en ce cas du loup, Labra:c lupus. Voir Thompson,
'Axcnos : • Achéen. (Hom., etc.), surtout au pluriel Fishes 6 sqq.
'AJ(ctLol, les Achéens (Hom., etc.). Le pl. f. 'Axcxtcxl est Et.: Inconnue, mais le groupe -pv- est en faveur de
attesté chez Hom. dans une seule formule métrique l'hypothèse d'un emprunt.
(Risch, Wortbildung 13). Le féminin homo usuel est
'AJ(ctlt~, -(8oC; pour désigner soit la femme achéenne,
soit la terre achéenne; un autre féminin 'AXŒltcXt; est cixii'"Js. -ou: m. « agate. (Thphr., Nonn. [qui atteste
attesté chez Hom. et chez les Alexandrins). Adjectif : l'fi long de la seconde syllabel).
'AJ(ctmc6<;; (Hom.; un des premiers dérivés en -lx6c;); Et.: Terme qui peut être emprunté. Lewy, Fremdw.
àttique 'AJ(fiLX6c;, Achéen. Substantif dérivé: 'AXŒtœ le 56, a tenté une étymologie sémitique. Le nom de fleuve
pays d'Achaïe dans le Péloponnèse (Th., etc.), ou en 'AXcX.'nJC; en Sicile, de même que le nom de personne
Thessalie (Hdt., etc.) ; aussi nom de cité à Rhodes, etc. identique, doivent être tirés du nom de la pierre.
Hsch. fournit la glose ciXCXt~E:LV . éÀÀl)vtt;clv.
Ce terme désigne chez Homère l'ensemble des Grecs.
Il repose sur' AXCXLFot, cf. lat. Achivi. On a voulu retrouver èiXEpSOS : f. (m. Théoc. 24,90) : «poirier, sauvage a,
le nom de ces' AXCXLOt, qui désigne les Grecs de l'épopée Pyrus amygdaliformis (Od., S., Pherec.). Sert dans l'Od.
homérique et de la civilisation mycénienne, dans divers 14,10 à former la clôture de l'enclos d'Eumée, mais il
documents attestés hors du monde grec. On n'admet peut s'agir tout de même de poirier sauvage, cf. la r-'e
plus que les Aqaiwaça mentionnés dans des documents de Gow sur Théoc. 1. C. D'QÙ le nom de dème attique
6gyptiens soient nos Achéens. La mention du pays dans 'A;(l:p3oü~, avec le dérivé 'AXcp80u!J10<;.
ISO
Chez Hsch. il laut p.-ê. lire ~POY' qpri8œ (corr. c qui fait la charge d'ul' homme. (Hom.) ; autres ex. chez
pour «xpE&: 1) Kpij-reç, cl. Bechtel, Gr. Dial. 2,671. les poètes tardifs : 8uaq&ljç signifie «pénible., mais
Et.: Ignorée. Hypothèses et, bibliographie chez Frisk. ILOÀL6œx6ije; (AP) conserve bien le sens originel d'a lourdi
Pourrai. 3tre un terme indigène et devrait avoir un l'Ilpport par du plomb. Enfin ~X60- (pour Œx6œ-) figure comme
avec le plus usuel ~xptic;. premier terme de composés dans «x6ocP6poc;; (Hdt.), -qlopLa:
(Hp., Plu.), -qIOpÉ6) (Hp., Plb., Plu.).
àXEpwtS, -!8oç : f. • peuplier blanc. appelé ensuite Dérivés : a.)(6clV6C; c accablant; pénible. (E., X.);
MUX7), parce que la face inférieure des feuilles est blanche a.x67)p6c; leçon douteuse (Antiph. 94) ; ~X%I!:LC;; (Marc. Sid.
(Il., A.R.). 96), -'Î!!L(i)V (Man. 4,501). Deux verbes dénominaUfstardifs:
Et.: Le mot a l'air d'un dérivé d'un thème qÉpw- a.X6(~(i) • charger. (Babr.) et Hsch. a.x%aotc;; (lire -!crau; ') •
(ou ~Xl!:pwO"- ou a.XapwF-). Rapproché par les anciens de y6!J.ooO'a:c;, ifyouv 1CÀljp6>O"œc;; qui permettrait de poser
'AXép(i)v. ce ,que èonfirme l'emploi chez Nic. Al. 13 de a.x6é(i). 'Ax67)36>v c charge. (lEsch. Pro 26) d'où «ennui,
'A)(Ep(i)t~ç.;txëcx~ 'Ï;our les rives du fleuve AcMron en peine. (Th., PI.) peut être tiré de &X60<; ou de &X60f.tCXL;
Asie' 'Mhieure. Mài~ ne s'agit-il pas d'une étvmologie
',. t' , ' ..
pour le suffixe cf. ~ÀY'l36>v et voir Chantrain<l, Formation
populairt\ 'l L'étymologie qui cherche dans -(i)IÇ un second 360-361. Hsch. fournit encore les gloses ocJrllTt . ÀUrc-lj6TjTL
terme decomposé'ripondant à lit. uOllis, etc., c fréne., (faute pour œ)(67)Tl '1), a.x67)pÉ<;· Àu1t7)p6v et "A)(O&LCX • "iJ
est invra~~.' .,. ~ lj!J.ljT'ljp JLUaTLx6lÇ.
Le grec moderne emploie encore œx60c;, à.J(60tp6po<;, etc.
'AXÉpwv, -OYTOç : m. nom de divers fleuves, notammut Et.: Il apparatt que oc)(60JLcx~ et !;(60ç se rapportent à la
un fleuve d'Épire; c'est aussi le nom du fleuve des enfers }lotion de • c,l,targe" fardeau., et que le sens de • peine,
(depuis l'Od.). chagri~ • ,fré4J"ent~r &X6ofLIXt est dérivé. D'autre pat't
Dérivés : 'AXe:pouO'~oC; (lEsch., Th., etc.), r. -uXc;, -&80<; dans le substantif comme dans le verbe figure un élément 6
(PI., X.); mais plus tard 'A)(l!:p6~oç (E., Ar.) avec f. qui doit marquer un état atteint cf. (3pL6w, (3pi:6o.;, (3PLCX-
'A)(E:pOV'l:l&~, -Œ8oç (AP ) ; enfin 'AXl!:p6vt'Eto<; (Call.). p6C; ; 1CÀlj6w, 1tÀ'ij6oc;, 1t(JL1CÀljJL~, etc., V. Benveniste, 'origines
El.: On pose un dérivé en -YT- d'un substantif *OC)(E:po<; 190. Reste un thème &y- ou «x- ou &X-. Le sens originel
• marais, lac. que l'on cherche à retrouver dans quelques de «être chargé de • conduit à un rapprochement avec fiy(i)
Urmes baltiques ou slaves : lit. Ueras, ôteras, v. pro (cf. Prellwitz, s.v.), peut-être O)(&ijO"Ott (Hermann, Golt.
assaran. v. sI. jezero clac •. Voir Krahe, Beitr. Namen- Nachr. 1918,286); pour une alternance cx/o, cf. Kurylowicz,
fur.\chung 2, 1951, 235 ~q. ; ce rapprochement douteux est Apophonie 185 sq. Le rapprochement avec &)(OfLCn, fixw!J.œt
dpjà ecarté par A. Vaillant, BSL 29, 1928, 38-40. est secondaire, doit résulter d'une étymologie populaire,
mais a facilité le développement de fi)(6ofLCXt, &:XOoç vers
le_sens de « peine, chagrin '.
iix1jv, -'ijvoç : m. • pauvre, dans le besoin, gueux.
(Théoc.16,33, Épigr. BCH 11,161); Hsch. fournit un thème
en s a.x7)VI!:rç . )œV()L. Une forme avec ." initial se trouve 'AXlXXEU5 : fils de Thétis et Pélée (Il., etc.); dans
clans la glose d'Hsch. ~x'ijV&<;' XIl:VOt, 1t'r(i)XOL; peut-être l'épopée il y a aussi une forme ' AXtÀEuç (cf, le même
le composé refai t sur le modèle des thèmes en s XT&a:v1jX7)Ç . flottement dans '08uO'G&u<;/'08uG&uç). Peut-être cas rare
ftvl)ç (Hsch'.); on cite enfin une glose de Suid. ~X<XV(i) . d'abrègement métrique, cf. Chantraine, Gr. Hom. 1,110
m6lxw(i) (à moins qu'il ne faille lire tXcXv(i) '1). D'autre avec la bibliographie. Doute de D"brunner, IF 57,149.
part ce groupe de mots, en raison de son sens, s'est trouvé Schulze, QE 230, voit dans 'AXLÀ(),)e:uç deux formes hypo-
altéré par l'étymologie populaire. Ainsi s'explique l'cx coristiques d'un anthroponyme inconnu. Une tablette
bref initial de ~X7)V!œ c manque, privation» (lEsch., Ar., mycénienne de Cnossos fournit le nom d'homme Akireu =
r.f. Wackernagel, Ki. Schr. },778 = Verm. Beitr. 18), qui , AXtÀÀE1i.;, au datif akire/l'e.
est senti comme un œ privatif; autre forme issue de l'éty- Les dérivés ne sont pas homériques: 'AxûJ,ljtOç (Hdt.,
mologie populaire cUxiiVEÇ' 1CtVP)'n:<; (Hsch.), composée de S.), 'AXlÀÀe:to.:; {f!:.. ,. etc.); au féminin, outre 'AXtÀÀdcx
Il'privatif. et ~(i); peut-être fabriqué par un alexandrin. on a la forme 'À,~.fJ"l')r.:; (lIp., Thphr.), et 'AXtÀÀE:,":t<;
E!.: Obscure. AXTjv avec son cx long doit être un terme
W
(D.L.). L'adjectif a s.ervi dans quelques emplois parti-
dialectal dorien. Les étymologistes ont évoqué en grec culiers : épi thète de XpLOCX( pour désigner une espèce
(xocp, i)(lXv<X(i) et on a retrouvé en indo-iranien le même d'orge, d'où avec JLiiÇœ pour une sorte de galette cf. Ar.
type d'alternance a (de ai '1) et i, skr. thate • désirer ", Cau. 819 'A)(tÀÀI!:((i)V &1COfL<X'n'e:0"6cx~; 'AX(ÀÀ&LOÇ désigne
av. izyeili, d'aulre part aV.azi- m. «désir., cf. Wackernagel, d'aulre part ~##~ain nombre de plantes (l'herbe d'Achille,
KI. Schr. 1,771 = Verm. Beitr. Il. Simple hypothèse. avec laquelle,il-«p.érit Télèphe), notamment le millefeuille
(voir André, i.iZiqlJe S.V. Achilleos et millefolium); enfin
o.x8o!,aL : f. ~)(6éO"OILCXt et ~)(61!:a&ljO"oILœL, aor. ~X6éG67)v, une éponge (Arist.).
comme si il s'agissait d'un dénominatif de œx60ç; «être Et.: Inconnue. On a souvent supposé un terme pré-
chargé. (Od. 15,457, Xénoph., A.R.); généralement hellénique, cf. Bosshardt, Die Nomina auf -wç 139.
,être accablé par, souffrir de. (Hom., ion,-att.). Mais Kretschmer, Gl. 4,305-308, acceptait le rapproche-
Thème en s : !;(60ç • charge, lardeau. (Hom., Hdt.,' ment des anciens avec lixoç, ~n posant un intermédiaire
Th., Pl., etc.), avec des expressions métaphoriques comme *a.X!Àoç (cf. ilpY!Àoc; de ilpylj). Palmer, Interpretation 79,
homo &..6>O'lOV œx60ç «poûp7)ç; d'où. peine.; mais l'image pose un hypocoristique de *, AX~-ÀŒFo<; dont le premier
de charge est toujours sensible. Enfin œ)(6oç dédigne une terme serait en rapport avec &)(Oc;. Hypothèse • pélas-
mesure (SIG lJJ27, Cos), gique. chez van Windekens, Beitr. Namenforschung l,
Une vingtaine de composés .IH1~C;; : «v8pcx)(%<; 1949, 196 sqq.
-_151
à.XÀUS, -uo.; : r. (ü n. ace. sg. Hom. et Hés., ailleurs ·..en d'assez nombreux exemples de part. de forme active,
u bJef) • brouillard, obscurité»; chez Hom. toujours «'XrohlV (Il. 5,869, etc.) et ŒXÉWV (Il. 2,694, etc.); si la
employé pour cc qui empêche de voir, soit une nuée mira- lorme est ancienne on peut interpréter ŒXEUhlV comme le
culeuse, soil le brouillard qui obscurcit la vue d'un blessé reste d'un présent athématique sans infixe nasal *œxtu(.l.L
ou d'un mourant; noter II. 15,668 vé(jlo,; &xMoe;; le mol (pour ce type de Cormation, cf. Benveniste, Origines
subsiste chez les médecins pour la vue brouillée (Hp.); se 159 sq.) ; en ce cas ŒXéhlV qui doit résulter d'un traitement
dit à propos de l'ivresse (Critias), de l'émolion à propos difTérent de -EFhl a pu être rapporté à &XOC; d'après XplXTéhlV
de l'amour (Archil.) ; au figuré chez les trag.; employé par à côté de Xp&.TOe; (cf. pour &XEUhlV Fraenkel, Mélanges
Opp. H. 3,158 à propos riO' l'encre de la seiche; attesté Boisacq, 1,366 sq.) ; le fait que ŒXEUhlV figure toujours en
une lois chez Plb. 34,11. Terme poétique, toujours employé fin de vers ne prouve pas que la lorme résulte d'un
relativement à la vue. arrangement métrique. Autres thèmes de présent : lesb.
Composé tardif: O:XÀu6m:~ot. bordée de brume. (Tryph. lixvcialhll.l.L (Alc. 349 a L.P.), pourrait être l'arrangement
210). d'un présent *«XVcX~hl (cf. ŒpU't"I)(.I.L à côté de ŒpUThl), lequel
Dérivés: &XÀuwlllJe; (Hp., Arist., etc.); &XÀU6e:LC;' obscur, *
pourrait lui-même être un substitut de 6tXViX[1.L , 6tXVa:[1.otl
sombre» (poét., épigr. ap. Hdt. 5,77, alex.). (cr. Schwyzer, Gr. Gr. 1,693, 716). Les formes d'aoriste
Verbes dénominatifs, tous peu employés: &XÀUhl, aor. et de parlait présentent un redoublement : O:XcXXOL":O
~XÀüaot « devenir sombre., en parlant de la mer sous un (Il. 13,314, etc.), d'où au sens transitif d'. affiiger J f,XIXX~
ciel nuageux (Od., A.R), au sens transitif (Q.S., Nonn.), (Il. 16,822), &xcXX7)ae: (Il. 23,223) et le fut. O:xIXXi)(Jhl
avec le nom d'action 6tXÀuaLC; (Syn. Alch.) ; &XMVhl tran- (II. Herm. 286). Au pf. on a &xcXXlJfLlXt et exceptionnelle-
sitif (Q.S.); cf. pour la formation Schwyzer, Gr. Gr. ment pour des raisons métriques O:xYjXI!:[1.tVll (cf. Il. 5,364).
1,727-728; O:Z),U6hl • rendre somhre» (Arét.) et &ZÀu60fLotL Sur ces thèmes à redoublement ont été créées de rares
• devenir sombre" (Thphr.); mais .xZÀUllLiiv . OpU1t"t"e:crOa:L formes de présent O:){otX(~e:crOry:t «être affiigé. et &XotZ(~e:LV
(llsch.), où l'on voit un verbe de maladie en -Liiv « affiiger •. Stlns de t1.ZVUfLotL : • être affiigé, angoissé J, cf.
contaminé par Zhlliiv, est douteux, voir XÀLlli). Il. 8,125, etc., O:xvu[1.e:v6~ m:p ha:(pou.
Termes arch~ïques et d'emploi rare, concurrencés d'une Le substantif correspondant est ti.X.OC; (Hom., trag. un
part par ve:(jltÀlJ, etc., de l'autre par ax6"t"oc;, etc. ou deux ex. chez Hdt. et X.) : chez Hom. 6txoç s'applique
Et.: On a J'habitude de rapprocher v. pro agio n. (thème toujours à une peine du cœur ou de l'esprit.
en ou) qui signifie. pluie"; d'autre part alj dans arm. ~Axoe; peut se trouver comme second terme de composé
a/a/mul/Ii' • ténèbres» qui présente des difficultés phoné- dans lIucnJxi)e;, voir s.v.
tiqurs,,,oir Frisk, après :\leiUet IIlSL 10,279. El.: Groupe expressif dont J'étymologie est peu sûre.
:\falgré la dillérencc de sens, on a rapproché de 5.1..(;;
a.XVI1 : «balle du grain» (Il. 5,49!l,501), d'où duvet l'ancien thème en S got. agis, angl.-s. ege • crainte •. On
d'un coing (AP), charpie, étoile très légère (Bp., S.), évoque d'autre part à côté de tl.XO(.l.otL le part. thém. got.
poussière mi'tallique (Plu.); d'autre part écume de la mer un-agands • sans crainte -. Enfin le prétérit-présent
cl. ,x).o; 6tzvlJ (Il. 4,4'26, Od. ",103), dans trois autres ex. goL og • je crains. et le v. irl. ad-iigor • je crains. qui
homo 6tyyYj seul; cr sens d'écume suhsiste en po(\sie, avec comportent l'un et l'autre un ii ou un 0 indo-européen.
drs emplois divers, de la mousse du vin (E.), des larmes Cf. Fraenkel, 1. C. ; Feist, Wb. der gol. Sprache, s. vv. agis, og.
(S.), de la rosée (S.) ; chez Hp. pour la sueur; enfin un
ad\'. 6txvYjv • un instant" (Ar., Guêpes 92). àXpàs, -<i80c; : f. «poirier et poire sauvage., Pyrus
Dérivé; ciZVWOEÇ' 5.zv-r; OfLoWV (lIseh.). Le composé amY'Idali(ormis (Com., Arist., Thphr., etc.); opposé à
.xzvoüzoc; dans un pap. mag. est ollscur. 0ZV1J poirier cultivé; d'où l'adj . .xXp<illLvoC; «de poirier •
Le "rec moderne emploie t1.zvyJ ' fleur de farine, souffie », (Ose.); et le nom de déme comique 'Axpot/)ouaLoe; (Ar.
3nc O:Z,,[~w «sou111er", mais cf. lla\.zirlnkis, JUrsaïonika Ass. 362) sur le modèle de •AXEpllouaLoe;; .xXPotllLVotL
po~e lIne Htttre origine.
kfIi ..Vrrz l!cllellika l,in, qui (-llr,VIXL cod.)' 1:4>ti 'ma: çUÀocptiylX (Bsch.), désigne
U.: Les !!lo,salcurs expliquent le mot il la fois par 5.ZUpot p.-l'. un charançon du poirier. Noter la glose d'Ilsch.
el par ci?p6;. :-i l'on admet que Ir sem. propre du mot o:)'pillot . 6tmov A<iXhlVe:Ç. Ce nom de la poire slIhsisi e pn
est, balle du f!raill', on évoque hors du grec lat. agna, gree modernp sous la forme .xXÀcl.llL
aCllS, gal. ahaT/a, même sens. toutes formes dont la dorsale Et.: Des thèmes en -tic;, -<illoe; sont fréquents dans les
n'est pas aspirée; J'aspift'e de tl.Zvr, peut s'expliquer par noms de plantes, cf. otv<ic;, tptvtiç, etc. Un rapport avec
un suIT. -ST/U, mais l'existence de azupov et de tl.Xhlp qui doit 6tXe:plloc; est d'autre part presque certain. Le mot peut être
être apparenlé conduit à poser en grec .xX- avec aspirée, emprunté.
cf. Vendryes, Mélanges Glotz 2,852, Benveniste, Origines
20,36. à.XpELOS, voir xtriJ.
a.xvuÀa.": x<ipua:, Kp'ij-re:ç (Hsch.). &xpt : aussi otXPLC; (le sigma sert à éviter l'hiatus) adv.,
prép. et conj . • jusqu'à _ (Il.); combinée avec d'autres
a.XVUfJ-a.L, èiZOfLC'!L, etc. : un certain nombre de formes prép. dtXPL de;; (X., Tab. Her.), • jusqu'à.; prép. avec
verbales épiques; le présent le plus fréquent est 6tXVU[1.otL, le gén, (Hom., peu usuel en attique, mals attesté chez
notamment au participe O:ZVÔfLe:vc; : prél'ent en -w- D.); 6txpL(e;) 00 signifie • jusqu'à ce que. (X., etc.) mais
qui peut être une forme ancil>nne ou une innovation du on trouve aussi dtXpL seul comme conjonction, avec
grec; autre pr(>sent qui doit être secondAire, tXZ0[1.a:t, la même valeur (Hp., X., etc.). Le mot n'est pas
seulement dans deux formules de l'Od. (18,256 et 1!l,129); proprement attique, ce dialecte préférant !Jl:'~'; une
152 -
rorme IiXPOL, créée d'après l'analogie des locatifs en -al, L.P.) est expliqué comme un arrangement de &1/1 d'après
est attestée à Corcyre (Collilz-Bechtel 3206, L 134). le modèle de oo-n:pov; ct. aussi umpov.
Le t.erme est originellement un adverbe, puis une Deux composés : 1) !q,OPflo~ « qui va en arrière " avec
préposition, l'emploi comme conjonction est secondaire. l'adv. 41j10ppo" (Hom. trag.) ; le mot équivaut évidemment
Évolutiol1 Inverse de celle de Ëwç. à mti.t"opaoç (cf. Wackernagel, Spr. Unt. 1, n. 2
Et. : . Correspond exactement à l'aU. (.ttXPL et peut et 226 n. 1) : la différence de traitement phonétique entre
présenter un vocalil5me zéro de ·me-, cC. &uPO" à côté les deux termes peut s'expliquer par une dissimilation
de mycénien mertitfO. Voir (.tqpL. dans 41j1oppoç et le second terme doit être oppo~« croupion "
plutôt qu'un dérivé de la R. de OPW(.tL; 2) œljl6ppooç
a.xuvwl\t : variété de Plantain comestible à fleurs en dans la formule ciq,opp60u 'Oxe:ac"oio (Il. 18,399, Od.
épi (Thphr., Plin.), p.-ê. Plantaga psyllium. 20,65) est un composé de ptw créé sur le modèle de 4lj1oppoç.
El.: TM par déformation de XU'tKJ)q" voir ce mot. Bechtel, Lexilogus s.u., part d'un composé ciljl6ppoo~ pour
expliquer 4lj1oppoç, ce qui semble moins naturel.
"AIjI est un terme ancien concurrencé victorieusem.ent
Qxupa : pl. n., plus rarement le .sg. &Xupo" «paille,
par "a.A.w.
balle, son », proouit soit lors du battage, soit après la
E!.: Identique à lat. abs. Pour le -s final cf. È~, et
moüture (ion.-aU.); sg. collectif &')(upoç ou cixup6.; (com.),
Schwyzer, Gr. Gr. 1,620 .
•tas de paille ou de balle.. .
Composés : assez nombreux, de caractère technique en
général: cixup'Ilyé:w (pap.), ci')(upoOoÀ&w ~~nge ou grenier K+w9os : C. et m. (Arét., Apoc.) avec les dérivés' de
pour la paille ou '3 balle» (pap.), -86x'l) (X.), -&I)X'r) {pap.), m~me sens ciljlLv6lac f. (Alex. Trall.) et usuellement ciljltv6Lo"
-ltIXPOX(ac. fourniture de paille. (pap.) ; -"PO:X't'wp = ŒXUPOC- n. (Hp., X., Thphr_, etc.), «absinthe" Arlemisia absin-
thium. •
pLO, (ostr.).
Dérivés : ci')(upw3'1)ç (Arist., etc.), cixupL"oç (Plu.), Dérivés: avec le sutl. -irro" emprunté au latin: IXq,Lv6ii't'O"
quPLK6v nom d'une taxe (pap.); ci')(upi:·t'Lç épithète de «potion d'absinthe. (lEt., Alex. Trall.), ciljlw6a.no",
'IIXÜ, (AP 9,438), sens et texte douteux. ou -Lii't'Ov (P. Lond. 3,1259); ciljltV6LVO~ «parfumé à
Subst. cixupLoç = àéxupoç (Tables d'Héraclée); cixupw", l'absinthe. (Alex. Trall.); &IjILV't't't"IJÇ (olvol;) • vin aromatisé
-t7Ivo... magasin de paille ou de balle. (Délos, Gp.); à l'absinthe. (Dsc.). .
quPOCPLOÇ «percepteur de l'impôt, sur l'!xupo" (Theb. Et.: L'élément -v6- prouverait que le terme est indigène,
O,tr. 106). préhellénique.
TJn dérivé ancien et peu clair est œxup(.tLtXt • tas de
paille» (Il. 5,502, AP 9,384), subsiste en byz. et en gr. à.I\t~ç, -i30ç, !q,o~, -OUI;, voir «7t't'w.
moderne; cf. Scheller, Oxytonierung, 4 sq., 85 sq.; et
Fraenkel, Gl. 32, 1952, 18; il faut ajouter cixup(.tLoç "'Kw «Boumer" voir !7J/LL.
épithète de li!L'I)'t'Oç • moisson qui ne donne que de la paille.
(Arat. 1097), enfin cixup!L6~ (Ar. Guipes 1310) COl'1'ection ~ «rassasier" voir ilO'IXL.
de Dindorf pour &xup6ç. .
Verbe dénominatif &)(up6w «mélanger de balle ou de
paille. (Arist., Thphr.) avec cixopwau; (Arist.). 1 à.c:,v, -6"01; : espèce de poisson selon Hsch., cf. Epich.
Et.: Doit être apparenté à !xYrJ, ce qui permet de poser 63 &6"EfO <pciyPOL '".
81\8 alternance r/n, cf. sous !xYrJ avec les références à
El.: Inconnue.
Vendryes et Benveniste. L'aspirée pourrait être expressive;
cf. encore lix~. 2 Mv, -ovoç : au pl. espèce de vêtement (P. Amh.
2,3 a, II,21).
Et.: Inconnue. Le mot est distinct du préeédent.
cixuPl"a~ voir !xuPIX.
~a.XXEKQ : q,r,qlov (Hsch.), terme probablement tardif. I3a.XX~s, -E(o)Ç : C. plante aux propriétés thérapeutiques
El.: On évoque de manière hypothétique lat. balüx, extraordinaires (Xanth. 16), cf. L. Robert, Él. Analal.
ba/(/)üca «sable d'or, pépite •. Terme que l'on sup'pose 156,158.
ibérique; cc. Ernout-Meillet S.V. balüx. Et.: Inconnue. Si l'orthographe est exacte, on peut
évoquer f)cÉÀÀcxPL<;, f)ill(o)'I"7) ; sinon on peut rappeler !>CtÀLc;.
~QXX"V : m. (orth. moins autorisée (3CtÀ'Îjv) «roi.
(lEsch., Perses 657, S., (r. 515) ; pierre précieuse fabuleuse I3ciXX(o) : fut. !3CtÀw (en prose att. seulement dans les
(ps. Plu. Flu. 12). - Dérivé !3CtÎ.À7jvcx'i:ov (opOC;) = !3CtaL- composés), et forme récente et expressive !3CXÀÀ7)a(o) (Ar.,
ÀLXOV, en Phrygie (Ps. Plu., 1. c.). Guêpes 222, 1491), aor. lov..ov (Hom., ion.-att.); mais
Et.: Le mol est donné comme phrygien par Ilsch. et aussi, au sens généralement intransitif, d'un thème !3À7j-
d'aulres grammairien~ anciens (mais selon lIermesianax dans opt. f)Àe:l7jv, part. !3Àe:LC; (Epich. 176, 219), O"\J[J.ôÀ7)'t"l")v,
ap. l's. Plu./. c. il serait employé à Thourion). L'emprunt O"\JILoÀlJILe:v:XL (Hom.); pf. !3É:OÀ7jKCt déjà chez Hom.; au
à l'Asie Mineure est très probable, v. Solmscn, Bei/rage moyen outre è:OCtÀolL7jV, il y a au sens passif ii6À7j-C:o (Hom.),
139. Frisk évoque à lorl un supposé aram. ba'lëna « notre mais en att. ÈOÀlJ67jv, Cut. O"\JILoÀTjae:-c:CtL (Hom.), plus
seigneur '. habituellement f3À7j6-1jaofLOLL, pC. !>ÉÔÀ7jfLOLL (Hom., etc.);
autre pf. homo (je:OOÀ7jfLOLL d'abord dans !3e:60À7j(dvot;
~QÀÀ'lTiJS : C. fête célt'brée à Éleusis au cours de T)-C:op d'après U"'CL7jp.tvot; T)"'Cop, toujours employé méta-
laquelle on jetait des ,pierl:cs, ~f; At,h. 406 ~ ,sqq. ; Il:ch. phoriquement chez Hom., p.-ê. créé sur un vieux pC.
donnc la glose B:XÂÀ7j"t1Jç' EOp't"l") A&i;V7jCHV, e:7tL Â7j[J.Oql(o)vn *!3ÉôoÀcx (cr. Chantraine, Gr. Hom. 1,435, Frisk, Erano8
~(~ Kû.e:oü cXyo[J.É:V7j; voir Deulmer, Altische Fesle 69. 40, 1942. 86 sq., Shipp, Studies 43-44). L'arcadien a une
Et.: A cause de la forme singulière du thème !3CtÂÀ7j- forme à vocalisme Il 8É:M(o) dans Ècr8É:ÂÀ(o) = èxocX)),(o)
(mais cf. le C. ~û.À-i]aw), on a supposé qu'il s'agissait d'un (Schwyzer, 656, 49), cC. l;É:ÀÀe:L'J' f3clMe:W (Hsch.) et
terme d'emprunt rapproché par étym. populaire de ~illw l'aor. ll;EÀe:V' loCtÀe:v (Hsch.). Sens: • atteindre. (par
(Schwyzer, Gr. Gr. 1,'2\l1). Il est plus naturel de voir un trait, etc.), avec un complément de personne et par
dans le mot lin d'·rivé ~ree en --ru; du thèmc (3cû.À7j-, opposition à -C:U7tTe:LV (Hom. où c'est le sens le plus fréquent,
cr. pour le ,um"e Benveniste, i"oms d'agent 73. ion.-att.) et avec l'accusatif désignant l'arme et le pro-
jectile • lancer • (Hom., etc.), mais déjà de très bonne
~QÀÀL~W : semble être à l'origine un dériVé et doublet heure «mettre. (Hom., etc.); enfin au sens intransitif
secondaire de (3C<ÀÀw eréé en grec occidenlal ; le terme est «se jeter. en parlant d'un fleuve (Hom., etc.) ou dans
plus ou moins clairement atteslé au sens de • lancer des l'aU. [:Iw' Èe; K6p~ «va au diable •. Sur l'emploi
projectiles» (Epich. 79, Sophr. Il, 12,32) cc. encore An. homérique voir Trümpy, Fachausdrücke 104. - Le
OX. 1,166 -c:à !3&:D,w KOL'Jàv -c:o !3CtÂÀl1;w 1tCtpà ~WcppOVL; caractère général du verbe, qui a abouti au sens de
toulefois le verbe est cité avec un sens différent Ath. 362 b « mettre., etc., explique la variété des composés qui
comme équivalent de KW[J.&1;e:w ou XOpEUELV. peuvent signifier «payer, remettre., etc.
Rares derivés : !3û.),Lo"r-i]; est le nom d'une constellation Nombreux composés avec préverbes : œ[J.qlL- «mettre
Cat. Cod. Asir. 7,204,14, mais se trouve attesté dans le sur, entourer., œvcx- «repousser, différer., mais aussi,
lat. ba/Iisla qui désigne chez Plaute le trait de catapulte; au moyen, «commencer, préluder. (avec œVCtoilloyijpcxc; •
ce sens a déjà pu exister en grec; [hÂÀLcr-c:pCX (Procop.) !PclPILCtKOV"'CL KOLl Ài60c; tv ~clfJ.<ll Hsch.); cXvn-, ~7tO-, 814-
à quoi répond lat. également tardif ballislra • catapulte.; «jeter entre, séparer, attaquer, calomnier., èx-, ÈIL-
~a.AI"cr[J.oç se rapporte à f3<XMil;e:LV = KWfL&~e:LV, XOpe:Ue:LV «jeter dans, se jeter sur " etc. ; da- apparalt postérieurs-
et se trouve attesté Ath. 362 b et Alex. (r. 108. Ce fr. ment à ÈIL- ; hn-, KOL"rCt-, !J.tt"Ct-, notamment au sens de
permet de préciser le sens du mot: il ne s'agit probablement « changer.; 7te:pL- «entourer., etc.; 7tCtpCt-, 7tPO-, 7tpoa-,
pas de danse essentiellement, mais d'une fête bruyante, transitif ou intransitiC; O"UIL- «rapprocher, comparer., b.
162
intransitif • se rencontrer»; ômp- 1 lancer au-dessus-, termes techniques avec un premier membre nominal:
mais surtout intransitif- l'emporter sur, dépasser -; U7tO-. à.YXUP060ÀÉCIl, cbtpo-, 3pocro-, 3LaKO-, e:l.xo- (E., Ar.),
Tous ces thèmes à, préverbes, généralement très usuels, xcpotuvo-, !LŒxpo-, ILovo- (pap.), 1t'ÀLv60- «construire en
ont fourni des dérivés dont nous citons quelques-uns briques» (IG II" 1672), 1t'ÜpO- «semer du froment»
plus loin. (pap.), etc., la plupart des exemples sonl tardifs.
A la racine du verbe [3IXllCll se rattachent en etTet de De f36Ào~ et. f30À~ a ét.é tiré f3oÀ~, -lBot; • trait, dé,
nombreuses formes nominales : ~6Àoc; «fait de lancer., jet de dés, sonde» (tardif), avec le diminutif ~oÀl8LOV
notamment le fllet, d'où - filet» (lEsch., poètes), Slvec et le dénominatif f3oÀL~CIl «sonder» (Act. Ap. 27,28,
(3oNiLO~ «pris au filet l, cf. Ed. Fraenkel, Kleine Beitr. Eust.) au passif «plonger dans l'eau» (Gp.); c'est le
153; le mot signifie aussi perte d'une dent; testicule, thème f30ÀL~- qui rend compte de' auIL06ÀLY.'t'po\l
cf. L. Robert, Noms indigènes 266-267 avec des données • confluent. (Schwyzer 664,26, Orchomène) et de f30ÀLcr-
d'onomastique; environ 200 composés de dates diverses, 't'LXOC; «qu'on peut prendre au filet 1 (Plu.). En outre :
soit .avec préverbe, soit avec premier terme, nominal. 13ouoL pl. «entassés» ou «tas» (L. Robert, Noms indigènes,
Ces composés présentent soit le sens de nom d'agent, soit 34); ~ouwv «tas de fumier» (Din., Nic.) cC. Chantraine,
le sens de nom d'action, notamment !60Àoc; «qui n'a pas Formation, 164. Adj. ~6ÀLILoc; «remis» en parlant d'un
perdu ses dents., mais voir aussi s.v. ciOOÀÉCIl; eXILCPEooÀoc; procès (Gonni, Chios), mais surtout, en composition
«entouré de tous côtés» et d'autre part. douteux " etc. ; &'VotôôÀLILOÇ (Hsch.), eXILô6ÀLILOC; «remis» (Schwyzer, 90,91,
Rr.&:ôoÀoc; • calomniateur, llnnemi », d'où nom de Satan 92 Argos), autre sens «se jetant sur» (Tim., Perses 74) ;
(em, 'unté dans dia bolus, diable, devil, Teufel, etc.); tX60ÀLILOC; «rejeté, avorté» (Arist.), tIL66ÀLfLOC; «inter-
8100Ào<; voir s.v., i!ILOOÀOC;, -ov «éperon.; pour È:7t7)ô6Àoc; calaire» (gloss.); 1t'poô6À"ILO~ «remis» (Laconie); dans
voir s.U.; fU'dôoÀoC; (tardif) «détaillant " à côté de un sens juridique, forme élargie en -LILot~oC;: ~UIL6oÀLfLot~OÇ
iJETCXOOUUC;; 1t'CXpocôoÀOC; • hardi, téméraire », mplôoÀoC; (var. chez Th.), U1t'OÔOÀLILoti:oe; «enfant supposé» (HdL.,
• clôture, rempart»; 1t'p6ôoÀoc; sens divers, «cap. chez PI.) d'où la création plaisante &'1t'OÔOÀLILot~O<; 't'wv 01tÀCIlV
Hom. ; aUILOOÀoV « signe de reconnaissance '. (Ar., Paix 678); sur le suffixe -Lf.lOÇ, voir Arhenz, Die
Composés qui comportent un premier terme nominal : Adj. auf -LILoe;, 52, 55, 60; sur -LILcx~oe; Chantraine,
Œxpo6oÀoc; (voir sous rotpoC;); l:Xot't"l)ôoÀoc; (Hom.), v. Mém. de l' lnsl. du Caire 67, 1934, 219-221; encore II'
s.v. et bC'1jôoÀoC; (Hom.), v. S.v.; È:Àotql'1jôoÀOC; (Hom.), ·d~rivé isolé ~ou't'LcrIL6<; u la pêche à la ligne» (Oracle
avec les dérivés llotcp1)ooÀlot, -~OÀLWV; t1t'ccrôoÀOC; V. s.u.; dans Ath. Mitt. 25,399) supposerait un verbe *~OÀE':'(~W
':';·J0oi.oç (}Esch.'; ÀL6oô6Àoe; (Th.); ILOv6ôoÀoe;, opposé et un thome nominal *~OUTOe;; et une autre curiosité:
""0'.0';, "d'une seule pièce» (inscriptions), 't'otupoô6-
·4J,Lôo~wp «encaisseur» (pap.) bâti avec le suITixe latin
i.a; • qui comporte le sacrifice d'un taureau. (inscrip- -taro Adverbe ·sur le thème ~oÀ- : cXfLooj,ciB1)v (lIom."
tions), etc.; pour le byzantin [=066ÀoC; voir Leroy, È:IL- (H. Herm.), "otp- (Alexandrins), U1tEp- (Thgn.).
Mélanges Boisacq 2,101. Les composés en -~Ào~ sont De nombreux termes sont constitués sur un thènit.:
souvent remplacés p9r des composés en -~MUe;; une ~f;À- : 13Üoc; n. «trait, arme de jet» (Hom., poètes, X. I,
vingtaine d'exemples, not9mment à.7t060MU~ (Pl.), œILCPL- se dit parfois d'un épée (Ar.) et surtout de tout ce que l'on
60MUÇ (LXX), tx6uÔOMUC; (Call.), !LC't'otôouuç (Dém.). lance, « foudre " etc. (poètes) ; rares composés : cixPOOEÀ~Ç
(AP), &IL6e:À'Î)e; (Plb.), Xot't'CX- (D.H.), o~u- (Hom.), auIL-
Be'À+, est le nom d'action féminin parallèle à ~6Ào~,
(Plb.), 't'PL- (AP),. dérivés évidemment tardifs : 't'ci
mais de sens distinct «fait de lancer un trait» et avec
~e:ÀLKœ titre d'un ouvrage d'Agesistratos, ~e:À('t"l)e;, -ou
des emplois divers, dit de la foudre, de coups d'œil, etc.
u roseau pour faire des traits»; ~EÀÔV1J «aiguille. (Batr.,
(Hom., etc.) ; il Y a une cinquantaine de composés divers.
Emp., .!Eschin.), suffixe comme dans œxov'Îj, etc. est il
Ils sont tous constitués avec un préverbe : cXVotôoÀ1)
joindre à ~i:Àoe; (autre vue, Frisk s.u. ~EÀov1)); ~EÀôvy;
"rélllblai. manteau, prélude, délai., suivar.t les emplois
désigne également l'orphie ou aiguille de mer (Thompson
et divers sens de eXVot-; eX1t'OÔOÀ1), BLCXÔOÀ1) «accusation,
s.v., de Saint-Denis s.v. acus); diminutif ~EÀOV(C;; voca-
calomnie»; bt60À1) , ~lcrooÀ1j, È:ILôoÀ1j, t1t'LÔOÀ1j, Xot't'otôoÀ1j
lisme Il également dans pl. n. ~i:ÀEILvO( forme rare (3 ex.
'ut'ptit ", nom de la cataracte, etc., ILC't'otoOÀ7); 1t'otpcxooÀ7)
dans l'Il.), sg. ~éÀefLvov (JEsch" Ag. 1496 = 1520, d'une
«comparaison, parabole» a pris une grande importance
arme à deux tranchants) ancienne forme quasi-participaic
dans le vocabulaire du NT et est à l'origine de fr. parole,
en mn, cf. Benveniste, BSL 34,12. Un thème ~EU- figure
etc.; ltEpLOOÀ1j, 1tpOÔOÀ7), 1t'pocrÔOÀ7), auIL60À7) «rencontre,
également qans le composé homo tXCX't"l)oe:).é':'1)<;, voir s.v.
contribution., etc.; {mEpôoÀ7) • excès », etc.; \l1t'oôoÀ1j
Si, comme il semble acqllis, la racine presente à l'initiale
• supposition » (d'enfant), «suggestion », etc.
une labio-vélaire, il faut admettre pour les dérivés avec
Sur les thèmes en -()oÀoç et en -()oÀl) ont été constitués le thème 13.;:1..- une action analogique.
un très grand nombre de dérivéE. Ainsi autour de aUILooÀov,
CI1l!LÔOÀ+,: cuf.lo6Àottov • marque, contrat.; =ILô6ÀotLOC; Un thème ~À1)-, issu de • g,"'le<1 1 -, figure dans un certain
«qui repose sur des conventions» (Th.), et p.-ê. aufLÔOÀL- nombre de formes nominales :
fL«LOÇ; lruf.looÀLx6c;. Si le dénominatif ou déverbatif ~/.&w a) Des termes suffixés en -t, ~À1jc; dans un fr. poétique
n'est pas sûrement attesté, en revanche l'existence de (Cali. 788, voir Pfeiffer ad locum) ; les formes anciesnes
composés en -()oÀéro qui du point de vue grec sont mis en sont toutes des composés, de sens intransitif: eXoÀ'Î)e; «qui
rapport avec 136ÀoC;, f3oÀ7) est assurée. On en relève près n'a pas été lancé» (Hom.), 1t'poôÀ1)c; (Hom.); il Y a en
de 80 exemples, la plupart tardifs, soit avec préverbes, outre une douzaine d'exemples; eXcr1t'LB<xnc.5Àf,; • qui j8tte
p. ex. œvnooÀÉCIl «rencontrer, supplier» déjà chez Hom.; son bouclier» (Ar., Guepes 592 doit être une cr~tton
O\)!LooJJ:ro • rencontrer. (fEsch.), avec auILôoÀ'Î)'t'Pot • lieu où comique) ;
des contrats étaient faits» (lnscr. Cret. l, p. 90). Nombreux b) ($Àii!LŒ • blessure» {Hdt.), «coup de dés» (E.) et
163
mrlout des composés au nombre d'une quinzaine : ciILtp~ skr. galati «tomber goutte il goutte., v.b.a. quellan
.çe qui enveloppe, vêtement., etc. (E.), ciltO- «copeau. • sourdre. (cf. Wackernagel-Debrunner, 1. c.). Voir Frisk
(LXX), it.t- (Plu., etc.), iT:"~- «couverture. (inscr., S.v. ~œÀÀw avec la bibliographie et Schwyzer, Gr. G,..
corn., etc.), XOt-rot- sens divers (Démocr., in5cr., etc.) et 1,693.
1!pOO'Xot"rot- " paiement supplémentaire " 'Itotpot- 1 palissade»
(X.), 7œpL- «rempart. (Pl.), 7tpO- «obstacle, protection, j3a.AAwnl : f. nom de plante, • marrube noir, ballote
problème., etc. (ion.-atL), ÙltO- sens douteux (1 G ni fétide. (ballota nigra L.).
1621, Hippiatr.) i Et.: Inconnue. Frisk évoque un rapport avec ~CÎÀ(À)otptÇ
c) Une dizaine de noms d'action en -aT.Ç, tous composés: et ~LÇ. Voir Strômberg, Pflanr.ennamen, 151.
MÔ);'laLt; «délai» (Hom., Call.); la plupart des autres
appartiennent au vocabulaire médical; de -(3À~LÇ (fnt
été tirés des adjectifs en -~Ài)aLfLOt;, 4 ex. tous tardifs;
j30.Acra.l'0V : n .• baumier, commiphora Opobalsamum.
(Theophr., etc.) d'où «baume, huile odorante qui en est
d) Noms d'agent tardifs : ~Ài)-n:LplX ola-roov (Alex.
tirée. (Arist., etc.); enfin une autre plante aromatique
Aet.); cXoÀ1j,ijpe:t; . fLcXP-ruPe:<; (Hsch.) peut être ancien et «la menthe coq " Chrysanthemum balsamila.
confirme l'étymologie d'cX6oÀ~w ; IhlXoÀi)-rwp chez Manéthon
Dérivé : ~IXÀaotfLlv1j f. = ~oucpeotÀt.tov (Ps. Dsc. 3,139) =
est un arrangement poétique de 8d.6oÀoc;;
o7totlciÀaotILOv • suc du baumier. (Plin.), cf. Strômberg,
e) Noms d'instrum~nt avec le suffixe --rpov : ŒfLCPl- Worlstudien 38; ~IXÀaotfLOO8E<;, espèce de xIXaLIX ou cannelle.
ÔÀ1)<f-rpov «filet. (Hés., lEsch., Hdt.) serait clair sans le Et.: Emprunt probable au sémitique cf. hébreu Miam,
sigma non expliqué (mais cf. xv7ja-rpov, 7t0861jJ1ja-rpov); arabe baiüm, cf. Lewy, FremdwiJrter 41; E. Masson,
du simple non attesté est tiré le présent ~À1ja-rpl~w «jeter, Emprunts sémil. 77-78.
agiter violemment. (Hp., XéIlOph., etc.) avec le dérivé
1\À1)<f-rpLaIL6<; (Hp.); on peut finalement évoquer ICI
l'hapax ~).7jTpOV attesté Il. 15,678 ;ua-rav xOÀÀ1jTav 13a.~~a.LVW : «bégayer, balbutier. (Il. 10,375; Bion,
~~-rpoLaL «un~ galTe d'abordage assemblée par des
AP). Dérivés expressifs de sens voisin : (3otfLoIXÀU!;W
viroles. ; le terme se rapporterait au sens général de ~cXÀÀw «claquer des dents. (Hippon. 33 Masson et p. 126), cf.
.meUre, enfoncer. mais une glose d'Hsch. révèle que les chez Hsch. ~lXfLoIXÀU!;e:L . -rP~fL&L, -roùC; o86V"r1XC; auyxpOUe:L,
lexicogtaphes étaient embarrassés : (3).i)TpoLaL· T'ii<; PLYOL acp68pot (cr. Phryn. Praep. 54,7, Pausanias et
1Î!t~1)ç 't'poxo !, a<p7jve:ç, ÈfLOÀ1;fLIXTot, ol 8è: YOflcpou<; XotL
lElius Dion., p. 112 et 167 Erbse); en outre (3lXfLoWLV'
(J\)!LooÀètç cX;ovwv; il faul observer que le mot n'est que TpÉfLe:LV, ~ocpe:tV -rOLÇ xe;(Àe:aL (Bsch.); enfin ~otILOotÀLlXa-ruc;
par hasard un hapax homérique; il sul.Jsiste en grec nom d'action d'un présent *~otILOot).LcX~W, variante II. Ap·.
moderne au sens de « boulon '. II Y aurait un dénominatif 162 pour xpe:fL6otÀLlXa-ruç, le mot désignant le balbu tiement
en -6w, cf. ~À7)'t'pwaotç . tfL00tÀwv (Hsch.) ; avec un suffixe de la glossolalie prophétique (voir Humbert, Mélanges
à aspirée on a 't'èt l!LoÀ1j6pot «frais d'expédition d'embar- Desrousseaux, 225-228, et d'autre part, Weber, Rh. M. 82,
quement. (pap.) cf. pour le sens du suffixe t7tlOot6pov, 193, n. 2). Sur BœfLOotÀIX~, L. Robert, Noms indigènes, 150.
ete. ; Et.: Cet ensemble conduit à évoquer ~1X6œ~EW, (3œoot-
ÀOv, etc .• et à poser des mots tirés d'une onomatopée.
f) Sur ce même thème 13À1j- est constitué l'adj. verh·
Une tradition antique attribue également à ~otILtllXLvw
~À1)-r6:; surtout attesté en composition, avec des dérivés
le sens de «chancl'ler., qui semble moins probable et qui
en -~À7)nxo:; comme fLe:'t'otOÀ1j't'LX6ç (Pl.), etc.;
ne saurait justifier le rapport avec ~otLvw admis par
g) II existe encore une série d'adverbes en -13Ài)81jv :
Schwyzer, Gr. Gr. 1,647 et par Lochner-Hüttenbach, Gl.
notamment 7tlXpotôÀ+,31jv «en jetant les yeux de côté. 40, 1962, 165-168.
(Il.), cXILôÀi)81jv • en élevant la voix. (11.), ù7tooÀi)81jv
.en interrompant» (Il., alex.).
13a.~a.KEUTp~a.~ fLcryyotwU-rP~IX~' ot 8i: tplXpfLcXxta-
Pour le thème de [3otÀÀl!;<», ~otÀÀ1jn.<; voir s.vv.
alXt . 01 3~ ÀotÀOÜaotL . Ta 8t ~otfLtlotxe:lœç X«pw' cpotpt.tot-
Le verbe (3:i).Àw a fourni au grec moderne le terme très
xe:lotc; xocpw (Hsch.), voir Latte ad locum.
usuel rH~w • mettre " aor. f6otÀot, etc.
El.: L'existence de l'arcadien 8ÉÀÀw (avec assibilation
Becondaire ~~ÀÀw) prouve que la racine commence par une 13a.~C:a.ÀOV : l!L«T~ov, xoti Ta otl8otov, Il>puy~ (Hsch.).
labio·vélaire. Elle présente par ailleurs une alternance Il doit s'agir de deux mots différents, dont le premier
'g~el~,-Ig tOlea,-. Le thème de présent 13iÎ.ÀÀw suppose un
peut être difficilement mis en rapport avec ~otfLolXÀul:w
vocalisme zéro, où h géminée s'explique bien par un (voir sous ~otfLOotLvw) et dont l'autre est un mot familier,
luffixe '-yelyo-, plutôt que par un présent nasale *~IXÀ-v v. L. Robert, Noms indigènes, 153 avec la n. 5, et biblio-
-Ill, athém. *~IXÀV1jILL (Specht, KZ 59,98, Wackernagel-
graphie, notamment Solmsen KZ 34, 1897, 71 sq.
Debrunner, KZ 67, 159 sq.); le vocalisme e de ~
est inexpliqué; à l'aoriste f~e:Àe:V le vocalisme e est 13a.1'~po.8c:,v : espèce de peUt poisson, «sprat •.(Éplcb.,
comparable à celui de fTEfL& : le jeu des alternances avec Sopbr.), terme dorien répondant à l'attique f'cfLQPIiç
~1)- de 'g "lea,- suppose un vieil aoriste athématique à voir ce mot.
tlternance; lOotÀov serait donc secondaire (combinaison Et.: On a évoqué le verbe ~ott.t6p«am:L· bpyLl:nou
hypothétique chez Specht, 1. c.). En ce qui concerne (Cyr.), ~otfLOplXafL6t;; • XOtXÀotat.t6C; (ibid.), le mot étant tiré
les rapprochements eXLerjeurs, on évoque av. ni-yra-ire du bruit que ferait le poisson (en cuisant 'r. Voir
tils sont abattus., skr. ud-gûrl)a- • soulevé. (cf. Strômberg, Fischnamen, 63 sq. Le 8ulTlxe est celui des
Wackernagel-Debrunner, KZ 67,159 sq.), tokh. A et B noms d'animaux en -Mv, cr. uvOP"l3&>v, 7tl!J.LIPp1j3&>v,
klfi- «tomber •. Mais on écarte aujourd'hui le groupe de -n:p1j8wv, Chantraine, Formation, 360 sqq.
164 -
pa.va.uO'o~: m., partois employé comme adjectif, avec les dérivés ~=ap.cx (N.T.), ~a!-,-ôç; (N.T.),
• artisan., notamment artisan qui utilise le teu, potier, ~ci7r-r~aLÇ (J.), fja:m~crrljc; (N.T.), fja:7t't1.O"-riJP~O\l • piscine •
forgeron (Pl., X., etc.) ; le mot peut désigner ce qui est (Plin., Ep. 2,17,11).
vulg. :re, ordinaire, sans valeur (cf. Pl., Lettre VU 334 b). En grec occidental ~ot7r"tl~ro est devenu par méta thèse
Rares composés : ~otvotuao"ŒXv&w (Str.), ~otVotUf1oupy6ç, fM7t"tci~CJ) (Épich. 175, Sophr. 114).
-t61 (Poll.), -La. (Plu.). A'Itl.re 'va'riante du présent fjci7r"tro : fjÛ7r"te:LV . fjot7r"tEtELV
Dérivés : ~cxVot\)O"(cx (Hdt., Pl., etc.), ainsi définie par (H-sch.) p.-ê.analogique de 3û7r"t"e:tv ou XU7r"t"e:LV, l'explica-
Hsch. : 7riiO"cx 't"~XVTJ 3Lœ 7rUp6ç' xupEwc; 3i; Tj mpl 'tOùe; tidn/leSèhwyzer (Rh. M. 81,202) par un traitement u du
lCCtfLEvoue;' xotl 7rtXç "ŒXvEnje; XotÀXE1X; ~ xpuO"oxôo~ VIYC8I!s-rn;, lIléro-n'(!St pas vraisemblable, cf. Frisk, S.V.
~livocuao<;; le mot signifie métier d'artisan, mais a~ Le 'grec mdlt~e a gardé fjœcpro, {3ot7r"tltCJ), etc.
vulgarité (Hp., Arist.); adj. ~otVotUO"LXÔe; (X., Arist.). Et.: On expliqloie ~ci7r"tro comme un présent à suffixe
L'emploi du terme reflète le mépris où étaient tenus à -"Ile/go- et l'on évoque V. norrois kvefja« plonger, étouffer ",
Athènes les métiers d'artisan, notamment de potier ou d'où le v'ieùx S\'léêois kvaf. profondeur >. Voir aussi l'étym.
de forŒeron, cf. X. Œc. IV, 2-3. Voir sur cette question de Szemerényi ,soas ~e;.
Chantraine, Mélanges Dits 41-47.
Le grec moderne emploie encore ~civcx\)aoe; «grossier, j3a.pa.9pov: n. «gouffre ", notamment à Athènes
vulgaire ». gouffre où étaient jetés les criminels (Hdt., Ar., etc.)
Et.: D'après EM 187,40, lElius Dion. 112 Erbse, de parfois au figuré au sens de • ruine, perdition. ; « criminel»
*~CX\)va:ucroc; avec dissimilation, de ~otÜVOC; «four» et otuw. (Luc., Pseudo 17, masculin ou neutre ?). Autres formes
Cette expl,~ation qui semble arbitraire est satisfaisante du mot: fjtptOpov (Il. 8,14), qui est repris par Pherecyd.
pour ce terme technique. Le suffixe -O"oC; est familier, cf. et ,Posid. pour une rivière souterraine; p.-ê. éolien
XOfL7ta:aoc;, 6pu~oc;, etc., il convient à ce vocable. Autres (Chantraine, Gr. Hom. 1,114), d'où en passant par *fjEPO-
explications inadmissibles: Brugmann, Rh. M. 62, 1907, pov, la forme fjÉ6pav (Euph. 148, Crates); enfln l'arcadien
634-636, et Pisani chez Kretschmer, Gl. 21, 1933, 178. a ttpE6pov cité par Str. 8,8,4, cf. téÀÀro sous fjillCJ) et
Lejeune, Phonétique 43.
~QVVa.Ta.L: ott Ào~ot xotl fLl) tOu"tEVELe; b30l 7rcxpœ Dérivés: fja:pa:6pw3"1)e;' qui ressemble à un gouffre. (Str.,
Tcxpocvnvor.ç . -.0 3i; cxù-.o xa:l. ~Œvvot"tpOL (Hsch.). Plu., etc.) parfois employé au figuré. Terme expressif
Si le ~ était une notation de F on pourrait tenter de relatif au barathre d'Athènes; employé sous la forme
comprendre «piste à moutons", cf. pour le v géminé ~épE6pov avec un sens technique.
~iwzt:x ~ous &p1Jv. Et.: Sous la forme • g "Or-~- ~cipot6pov, sous la forme
• g fIIer-il- ~e:6pov; v. des hypothèses sur ~tpEOpOV et
~QVWTO!: : m. «vase, ustensile qui sert de mesure. (3ffipov chez Szemerényi, Syncope, 215,261. Racine de
(Callix., pap. III' s. av.). Dérivé : ~otVw"ttoV (pap.). Le mot ~opœ, ~(6proaxro «dévorer., etc., voir ces mots. Le latin
présente la même finale que XLOW't"ÔC;. Emprunt probable, avec la même racine a de même gurges à côté de uorare.
mais à quelle langue? Frisk penserait à l'égyptien.
j3a.pa.KO!: : tx6ùç 7rOLÔ' (Hsch.); le mot se trouve
pa.'ll"TW : f. f3tXtPro. aor. !6ot..pot, pro p. ~é6ot!-'-!-'-otL «être attesté pour désigner un poisson d'eau douce (BCH, '60,
plonŒc dans"; se dit surtout de la trempe du fer, de "la 1936,28, béotien, Acraiphia); non identifié, cr. Thompson,
teinture des étoffes (Od., ion.-att.), chez les tragiques se Fishes s.u. : (3otplCotLOC; est donné comme nom de poisson
dit d'une épée trempée de sang. par Theognost., Cano 52.
Formes à préverbes : civot-, à7ro- (Hdt., Ar.), t!-,--
;Hirpon., Ar., etc.); tm- (Hp., Arist.), ~-, /U't"cx-, pci.pa.~ : m. espèce de gâteau (Epi!. com. 3), cf. fjcipa:XEC .
ITCXpa:-, 7rpo-. ..œ 7rpocpup<i!J.a:="'rijc; !-,-ci1:"I)e; . 'AffLxol St ~ljp7)lCote; . 37)ÀOL
Noms d'action : l'lotcpi) «trempe, teinture 0, 'etc. (ion.- St Xott -ri)v 'tOÀ\J'!'el)v (Hsch.) ; autres_formes l'i)pa:E; . fLcXl:;o:
ntLI, mai~ cf. nussi f3lXcpti . ~rofL6c; Acixrove:c; (Mseh.) à côté !-,-e:yŒÀ"I) (Hsch.); fji)p7)xe:C;' !-,-<i1:a:L op6otl, al 3t cX7rÀwç
de ôçuOiXcpov «vinaigrier, saucière» (corn., etc.) avec les fLtX1:otc;' &ÀÀoLfUX1:lX<; &vCù6e:v lCÉ:pot"tot È:xoûalXO:; (Hsch.),
dérivés ~otcpL>c6C; (Ph., Luc., etc.), ~lXcpe:UO:; «teinturier. cr. AB 226, P. Oxy. 1801, 59, Ath. 3,114 f; 7rŒpotç à
(ion.-att.) d'où l'lotcpe:i"ov «teinturerie» (Str., pap.) et "le Théra (Schwyzer 227, 191).
féminin tardif f3a:cpLO"crot (Sammelb. 1957); avec prévl!rbe Les variations de la forme font penser à des termes
on a aussi les dérivés èfL6ciqlLOV «pot, saucière» (Hippon., "populaires et p.-ê. à une origine étrangère. Groselj,
Hdt.). È:fLOiXcplGtc; . À07reXae:C; [3otOe:i:otL (Hsch.); en outre (3a:!-,-!-'-ot Ziva Ant. 3, 1953, 197 croit à une origine illyrienne (?)
,teinture» (pl., etc.), fjciljir.ç «trempe du fer> (Antiph. et évoque lat. fermentum. Cf. aussi ~"I)XEç;.
Soph. 40),
:'oiom d'agent ~Œ1t'MJC; rare, désigne les «plongeurs» dans
le culte de Cotytto (titre d'une pièce d'Eupolis, Luc.); pa.~a.€ : lépot~ 7rotpœ AtouaL (Hsch.) est confirmé par
nom d'une pierre (Plin. HN 37, 148); f. ~7r"tpLot (Eup. un anthroponyme Bcipôct~ à Théra, V. L. Robert, Noms
401). indigènes, 192 et n. 3; O. Masson, R. Ph. 1967, 231.
Adj. verbal (3ot~ «teint, qui sert à la teinture. (Ar.,
PI., etc.) d'où (3ot7r'mt6ç. f3ci.p~oç : subst. et plus rarement :tdj. «barbare,
Sur !3a:7r"tro de plus en plus limité au sens de «teindre " étranger ", en particulier des Mèdes, Perses, etc., opposé
on a créé l~~everbatif ~ot7r"tL~ro «plonger dans. (Pl., Hp., à "EÀÀ"I)v (non homérique, mais cf. ~otp6otpôcprovo<;, ionien-
grec plus tardif), et dall&le vocabulaire chrétien. baptiser J, attique); se dit notamment de la langue, cf. lEsch., Ag.
165 -
1051, ete. ; après,les guerres médiques. brutal, rude " ete. ; 2,219 sq. Cf. la glose d'Hsch. totp3ci:)..lj . t7tÀljatotO'tv ('l) et.
chez les mMecins ~~pôccpOC; et le féminin ~~p6ccpcc désignent finalement !p8œÀo<;, ete., cf. Ilp3(o).
divers cataplasmes ou emplâtres.
Compos~s : ~ccpôocp6<pwvoc; épithète des Cariens (Il. ~a.PTJKE" : glosé par EM 188,37 'tel oUÀot 'tii)v 686V'twv,
2,86'7), des Perses (oracles chez Hdt.), d'où ~ccp6a;poq>wvéw aL~yove:Ç, -roM1tl). Obscur, pourrait être apparenté è
(Stt.). ,En outre il date basse : ~a;pôlXpoa'to(.Lta; (Str.), ~cipot!;, voir ce mot.
~!tp6cxp6yÀwlrtJoç (Sch. Lye. 2713), -x't6voc; (Thom. Mag.).
Le composé ancien ~lXpôa;p6<pwvoC; confirme que ~~pÔlXpOC;
désigne l'étranger en t<:;.i qu'il parle une langue étrange
1 ~apl", -L80~ et -LOC; : f. espèce de bateau plat utilisé
en Égypte (lEsch., Hdt. précisément à propos de l'Égypte).
et comme balbutiante (cf. aussi Ar., Ois. 199), que l'on
Composés : ~CCpLÔotc; (S. fr. 517), cf. Schwyzer, Gr. Gr.
ne comprend pas (cf.~tipôccpoL ljJuxcc( Héraclite 107).
1,424; ~oUôa;p~C; avec le préfixe augmentatif ~ou- (Philist.).
Voir Grecs et Barbares (Entretiens de la fondation Hardt, 8)
Le latin a emprunté le mot au grec sous la forme biirill
passim.
d'où barca.
Dérivés : ~ccpôccpLX6c; «étr.mger. (Simon., Th.,·etc.)
Emprunt égy.ptien certain ; néo-ég. br, cf. copte bari;
un des plus anciens adjectifs en -LK6c; avec ~ccpÔCCplXLOV
v. Nencioni, sr. llal. Fil. Cl. 16, 1939, 16.
nom d'un vêlement (P. Oxy. 1684, 5,9, IV' s. après);
~p6IXpw8ljC; (tardif, Tz., etc.); le subsl. ~ccpôa;p6'tljc;,
"'"l'toc; est très tardif. 2 l3ô.pL5 : «domaine, grande maison fortifiée. (LXX J,
Verbes dénominatifs : ~ccpôccpl~w «parler. ou «se cf. Àéye:-rCCL ~éipLÇ Yj OlKtot wC; llocn:18ut1toC;, xcct Yj OUVOLXLIX
conduire comme un barbare " d'où en politique prendre le WC; "E'jlopoC; (St. Byz.). Toponyme dans diverses régions
parU des barbares, c.-à-d. des Persc5 (Hdt., ion.-atl., etc.); du monde grec, v. L. Robert, Noms indigenes 14-16,128.
d'où l'adverbe ~lXpÔCCpLO''tL « en parlant une langue étran- Pas de rapport avec le précédent. Étymologie illyrienne
gère. ou «avec des manières étrangères. (Ar., Plu.) cf. proposée par Krahe, à côté de ~otUpLCC qui serait apparenté,
EÀÀl)VLO''tl, etc., et le nom d'action ~a;pôlXpLa(.L6c; .langage Sprache der Illyrier 1,39.
barbare, barbarisme .. (Arist., etc.); d'autre part ~ccp6ot
p6!Jll.lotL «devenir barbare. (S., E., grec tardif). l3a.ptTT)5 : m. nom d'un oiseau (Dionys., Av. 3,2).
Et.: Il s'agit d'une formation fondée sur une onomatopée. Dérivé de ~éipLC; '1 Redard, Les noms grecs en -'tljC; 81,
On rapproche bien skr. barbara- «qui bredouille., au compare rropyl'tljC; épithète de 0''tpoü6oc; (Ga\. 6,435).
pluriel désignation des peuples étrangers. On a évoqué
sumérien bar-bar «étranger., sém. baby\. barbaru l3ci.plxol : Ilpve:c; (Hsch.), voir cip1]v.
• étranger .; Weidner, Gl. 4, 1913,303 sq., Specht, KZ 66,
1939, Il ; hypothèse périmée, car akkad. barbarll signifie
toujours « loup. et rien d'autre. L'onomatopée est d'un
type bien attesté en indo-européen, cf. lat. ba/bus, etc. ~â.pO" : m. ~éipov, n. espèce d'épice (Mnésim. 4,62).
Cf. Pokorny 91 sq. ; en dernier lieu Mayrhofer, Elym. Wb. El.: Emprunt probable.
des Altind. 2, 411 sq.
Le latin barbarus qui est devenu un terme européen
est un emprunt au grec.
<
l3ci.p U )Ka. : ccl80iov 7tlXpcl Ta:PIXV'tLVOLC; xcct m:p6Vlj
(Hsch.). La correction ~ci:p<u>xœ ou ~~p<u>xccvestsuggérée
par l'ordre alphabétique des lemmes.
El.: Hypothèse illyrienne de v. Blumenthal, Huych-
pci.p~LT05 : f. et m. et à date basse -'tov n. «lyre. à
sludien 10, cf. Krahe, Sprache der Illyrier 1,41. Si on lit
sept cordes ('1) ou davantage ('1) ; aurait été inventée par
~ci:puxcc la finale fait penser à lat. uerrüca, ete.
Terpandre et serait ûtilisée par la lyrique lesbienne (PL,
Anacr., etc.); d'où le dénominatif ~CCpÔL'tL~W (Ar.) et le
nom d'agent [3ocp6tnaTI)<;; titre d'une pièce de Magnés. l3a.pU5, -eicc, -0 : -lourd. (Hom., ion.-att., etc.) d'où
BœpOtTO; comporte trois doublets : ~&:Pf1.LTOÇ (EM 188,21 - pénible, difficile à supporter " peut se dire d'une personne
où le mot est donné pour éolien), cette forme semble la sévère, difficile à supporter; enfin en parlant de son grave
plus ancienne, cf. Bechtel, Gr. Dial. 1,118 ; ~ci:PfLoC; Phillis par opposition à b1;o<;; qui signifie aigu, le mot s'emploie
ap. Ath. 636 c, Ale. 70 L.P. ; enfin ~~pwfLOÇ (Ath. 4,182 f, aussi en matière d'accentuation (ainsi que ~ccpUvw, etc.)
Euph.). pour l'accent grave ou recul de l'accent.
Et.: Str. 10,3,17 donne le mot pour un emprunt; p.-ê. Composés : ~ccpu- se trouve comme premier terme dans
phrygien. Pas d'étymologie. une centaine de composés dont la plupart figurent dans
des textes poétiques ou techniques. Exemples : ~puœÀrIlc;
(tardif), -~6otc; (PL), -~pe:!J.é'tljC; (S.), -[3polLoC; (B., trag.),
Pa.p~05 : m. = I.lua'tpov (Ar. fr. 341) sorte de coupe. -y80u7t0C; (PL), ~a;pu8lXl(.Lwv «au lourd destin. (Ale.),
avec·-&otl{J-ovéw, -8IXLfLovla:; ~CCp03LXOC; (lEseh.), -3mLpœ
(lEseh.), -1]KOOÇ, etc. (médecins), -ljxi)c;, dor. -œxflc;
f3a.pS"lV : TO [3tci:~ea6oct YUVOCLXOCÇ, • Af1.7tpocxLZ>Tœt (Hsch.). {B., Ar.)., -6uILOÇ (E.), -xo'tOC; (lEsch.). -K'tlmOÇ (Hés.,
Et.: Inconnue. Hypothèses illyriennes d'ailleurs diver- poètes), -Àoy0C; - aux paroles amères. (PL), -lLljVU;
gentes de v. Blumenthal, IF 4\1, 1931, 178 sq., et de (lEsch., etc.), -031.l0C; (médecins), -7tci:)..lXtL0C; (PL), -ma7jc;
Pisani, Rh. M. 97, 1954,62; voir encore Latte ad 1., avel" (lEsch.), -7to'tIL0C; (S., etc,), -O''tOVOC; (D., etc.), --rccpôTjc;
le renvoi à Pischel, BB 7,334 qui évoque skr. mrdndti « terrifiant. (lEsch.), --re:ÀTjc; «lourdement taxé. (pap.),
• écraser ' .. D'autres posent Fccp8'ijv, cf. Bechtel, Gr. DiaZ. --ri:(.L0C; «durement châtié. (lEsch.), -'rÀlj'tOC; (b., ete.),
166
-ToV~ «au son grave, baryton., ~~, -q.60jfO(; ~a.cra.,,~ : m. (Pi., ion.-atl., ete.) «pierre de touche,
(p'Oètes), -q.poov (alexandrins), -~~ (S.). Dans ces qui permet de reconnaltre l'or; d'où au figuré «lisage de
comp ~és, à de très rares exceptions près, ~œp1J- présente la pierre de touche, mise à l'épreuve., cf. Antiph. 23?
toujours un sens dérivé ou métaphorique, soit qu'il s'agisse 1tÀOü"t'O<; !*CJlXvo<; Iiv6pw1tou "t'p61toov ; enfin sous l'influence
d'un son grave, soit qu'il s'agisse d'accablement, de peine. de ~actV(r;oo «mise à l'épreuve par la torture •.
Dérivés : .nom de qualité : ~œpUnjç «poids, caractère Dérivé ~actVt't'7)ç JJ60ç (Hsch., Pto!.), cf. Redard,
pénible, gravité (du son ou de l'accent) • (ion.-att.). Noms greclJ en -'t'7)Ç 53.
Verbes dénominatifs ; (Hom., ion.-alt., etc.) ~Uvw Verbe dénominatif : (3ctaœvL!;oo «mettre à l'épreuve_,
, peser sur. au propre et au figuré; au passif. être écrasé en parlant de l'or, de personnes que l'on interroge,
par " etc., au propre et au figuré; en gree tardif le verbe d'esclaves que l'on met à la torture (ion.-alt.); avec les
~O(puvoo ne s'emploie plus qu'au figuré; dérivés tardifs: dérivés (jctalXv~CJ!L6ç « torture» (Alex., Apocal.), habituelle-
~uvaLÇ loujours au sens moral (Artem., Plot.. ); !)ctpUV- ment remplacé par (3ciaIXvoç; ~actVLCJ"t'i)<; «enquêteur,
nx6t; (Arist., etc.); ~pu6w intransitif «être alourdi, tortureur. (Antiphon, D., etc.) avec le féminin oceasionnel
accabié. (Hom., Hés., alexandrins) eréé sur le type de ~otactvta"t'pLcr. (Ar.); ~acr.vLa"t'i)pLOv «chambre de torture»
fLLW6oo, <p6wu6oo; mais pour (jctpéoo, voir après (jcipèÇ. (Theopomp. com., etc.), pl. [3ctactvLO"ri)pLIX «instruments
Il n'y a rien à tirer de la glose probablement corrompue de torture. (Plu., Charito); ~otactvLa"t'i)pLoç 1 qui sert à
~«pUctpOV . Laxup6v, <J"t'Epé!LVLOV (Hsch.). la torture. (J.).
Il existe un subst. neutre en -8 (jcipo<; «poids, charge» En outre le dénominatif (3IXactvroe:"t'otL . 8f.E:ÀÉYX&"t'ctL'ii 8LOt-
(Hdt., elc.), souvent employé au figuré • poids de la xptV&"t'ctL, (jctactvt!;&"t'ctL (Hsch.) et l'adv. (3ctactVlJ86v (l\1an.)
souffrance, oppression, torpeur., rarement en bonne part L,ucien a le composé plaisant (jctactVocaTpctY~lJ dit de la
«importance, abondance» (trag.), «influence, poids, goutte.
gravité» (Plu., Plb., est-ee calque de lat. gravitas?); Et.: Issu de l'égyptien ba{:!an qui désigne une sorte de
le vocalisme zéro au lieu du vo::alisme e attendu s'explique schiste utilisé par les Égyptiens comme pierre de touche.
par l'influence de ~IXpUC; (cf. le cas de 6i%paoc;, etc.). M,ais l'é }t\-ot a da passer en Gl'èce par la Lydie (cf. AulHOt
ÀL66c; B. 22). POUl" le déLail phonétique et l'origine du cr
Diminutif (jctpuMLOV « instrument pour peser les liquides»
voir SetM! Berl. Sitzb. 1933, 894 sqq. (cf. Kretschmer, Gl.
(Héro) comparable à tmJMLOV de ~o<;, cf. M. Leuman.n,
24, 1935,90). D'autre part le mot ~ctcrIXVt"t'lJÇ a été emprunté
Gl. 32, 1953, 214 sq.).
en lat. sous la Corme acc. basaniten. Mais la plupart des
Le thème en s est ancien comme le prouvent les adjectifs
manuscrits de Pline l'Ancien ont basal/en, forme fautive
composés en -~IXpi)C; dont il existe plus de 30 exemples, et c'est cette forme qui empruntée par les langues modernes
notamment : OtVOOIXP+,Ç (Hom., Simon.), XctÀKOOctP-l;<; a donné le nom du basalte. Cf. M. l'\iedermann, II/us.
(Hom.); en outre YULoOctp1]<; (lEsch.), U1t&POctp1j<; Helv. 2, 1945, 127 sq.
(lEsch., etc.); vO\)(JOOctp1)<; (épigr. d'Olbia), 't'E"t'pctoctp1]<;
(Alc.) ; dans le vocabulaire de la prose : taooctp1j<;, XctplJ-
ôocpi)<; «avec la tête lourde. (Hp.), etc. ~a.aL).EU5 : gén. -Éw<; (chypr. -ijF~), (Hom., ion.-
Ces formes ont fourni des dénominatifs en -éeù : homo alt., etc.), mycénien qasireu avec le dérivé qasirewija
part. otvooctP&toov (Od. 9,3?4, 10,555) et otvooctpéoo et p.-ê. le pal'ticipe qasircwijote, cC. Chadwick-Baumbach,
(Thgn.), xctplJOctpéoo «avoir mal à la tête. (Arist.); mais 179. En mycénien le mol désigne un fonctionnaire peu
on dit plutôt avec le suffixe des verbes de maladie xcxplJ- important, mais c'est à tort, semble-t-il, que Palmel' veut
ÔOCpŒoo ou -~cxpLcioo (com.), avec les formes nor.lÎnales séparer mycén. qasireu de (3o:aLkuc;. Chez Hom. il signifie
ltOtP'llOctplct, Xctp7)6CXpLKO<;; le simple ~ctpéoo apparatt au l'oi, mais s'applique à tous les chefs achéens, non au seul
p. pL [3e6otplJwç dans la formule o(v'Il \3f;OctplJo"t'&<;, -6"t'IX Agamemnon; à la diffél'ence de &Vot;, (3ctaL).&Uc; s'emploie
(Od. 3.139, 19,122), analyse de otvooctp1]ç, où l'on note plus souvent au pluriel qu'au singulie&, et ne se trouve pas
l'élargissement lJ; mais l'attique (Pl., etc.) a le moyen au vocatif; d'autre pal't (jIXaLMu<; ne se dit pas des dieux.
~e:Olip'l)!LctL • être chargé, accablé»; avec le présent moyen Wackel'nagel, Spr. Unt. 209-212, en conclut que ~IXcrL).&UÇ
~Otpé;0!LIXL (avec vocalisme éol. ~optO!LIXL chez Sapho) est un terme plus récent que &vo:; (cf. encore Dosshardt,
et l'actif de sens transitif [3cxpÉoo (tardif), d'où le grec Die Nomina au( -&u<; 22 sqq.). Dans le grec classique
moderne ~ctpéw «eharger de. frapper» (Hatzidakis, Gl. ~cr.aLMuc; s'est dit de Hiéron, de Gélon, de Pisistrate,
22,123); formes nominales ~ciPlJ!Lct, (3ciPlJaLc; toutes deux de l'archonte-roi, des rois de Sparte, mais aussi de rois
très tardives. barbares et surtout du roi des Perses (généralement sans
Bctpuç, ~cipoç et de nombreux dérivés et composés article), plus tard d'Alexandre, etc.
subsistent en grec moderne. Formations de féminin très diverses parce qu'à l'origine
Et.; Bctpu<; est un vieil adj. en -uç identique à skr. 'el.t~s Il'e 'è'oiTespondaient à aucune titulature officielle :
gurù·, av. gouru-, got. kaurus. Le vocalisme zéro qui est ~a~d 'de -lJFyct, ou de -&Lct avec le suiT. -·ya.- (Hom.,
ancien pour ~ctpuç a été étendu à ~cipot; ; le latin a graûis trag.) ; è'n outre ~IXaLÀt<;, -t80<; forme qui ne peut être
avec un vocalisme zéro dont le détail n'est pas clair (voir ancienne et sert aussi d'adjectif (E., Pl.) et désignerait
Quout-Meillet s.v.). On voit que le mot comporte une une sorte de chaussure (PolI. 7,85) cf. Hsch. s.v. ~ctal.Ài8e:; ;
labio-vélaire initiale. Voir aussi (3pt, ~pLœp~, ~pt6w. q'tt'i ~ctaLÀlJ(ç qui est une formation attendue et est ancieneomml'
peuvent remonter à la même ractWe. adj. signifie parfois «reine» (Epigr. Grnu. 989,3); (3ctaLÀ7j
(S. fr. 310) est singulier, on a supposé une formation invel'se
de ~awLIX d'après IIlJv&À61tlJ à cOté de IIlJvù..67R:LIX;
pa.aa.Y(Kop05 : 0 6iiaaov (J1JVOU~~ ('Rlfppon.); enfin dans un emploi particulier (jctaLÀLwct nom de la
p.-ê. corrompu, v. Masson, Hipponax 17:t Cf. œljltxopo<;? femme de l'archonte roi à Athènes (D., Men.) semble un
161
hypocoristique, :cf. ,K6pI.W!X, ~lÀLWCX, etc. (Schwyzer, J3a.aKo,vos : adj. et Bubst. «celui qui jetle un sort,
Gr. Gr. 1,491); VQlT .sur l'emploi de ce mot peu attesté vil calomniateur, envieux., etc. (attique, etc.); le mot
Grace 1\lacurdy, Am. J. of Philol. 49, 1928, 276-283. figure souvent dans des inscriptions funéraires; eLe.
A l'exception .de (lCXGI.M:LCX, aucune des formes citées ne Dérivés : {3OtGKOtvlOt «mauvais sort. (PI., Phd. 95 b, etc.)
constitue un snbstantif d'emploi général. Un substantif «calomnie, jalousie. (D., CalI., etc.) et f3CXGK!XvtOV «objet
Ilsuel apparan avec (3cxdtÀLa~{inscr. alto du IV· s., qui préserve contre les charmes, amulette. (Ar. fr. 592,
X., corn., grec hellénistique, etc.). La forme est blâmée Str.) parfois« mauvais sort. (Epigr. Gr. 381); f3OtGKoGÛV'Ij =
par les atticistes (cf. Ph.ryn. 202); on s'est demandé si (lOtGKOtVLOC (Poét., de herb. 51,131, pap.) issu par haplologie
le féminin était d'origine macédonienne (cf. Kalleris, de *f3otGKOtvoaUV'Ij. Verbe dénominatif (lOtGKOttvw «jeter un
Les ar.ciens Macédoniens, 116-118); sur le plan gramma- ·sort., d'oi.: «vouloir du mal, calomnier., etc. (attique),
tical c'est un terJlle grec dont le suffixe est né par analogie avec l'adj. verbal (lOtGKOtV't'LKOç, el li6!XGKOtV't'oc; «protégé
avec des ethniques d'ailleurs orientaux comme KV,LGGCX, contre le mauvais sort. (pap., etc.), cf. Kretschmer, GI.·
illotvLG(JCX; ce suffixe -LGGCX a plus tard connu une grande 27, 1939, 229, mais aussi «qui protège contre le mauvais
forlune (cf. Chantraine, Formation 109 sq., Schwyzer, sort. (pap.).
Gr. Gr. 1,475, etc.). El.: La valeur magique du groupe et le fait qu'il se
Adjedifs dérivés : (lOtGLÀ1jLoe; (Hom., ion., éol.) et rapporte proprement au mauvais sort apparaissent de
(lotawLoe; (trag.) «royal.; ex. isolés d'un féminin façon évidente. Ce sens subsiste en grec moderne. Il n'esl
~lItaLÀTjtc;, -(8oc; (Il. 6,193, Bés. Th. 462, E. llipp. 1280), donc pas vraisemblable de partir d'un sens général de
et de (lOtGLÀtc;, -[8oc; (E., grec tardif) surtout utilisé «dire, médire 1 en évoquant la glose d'Hsch. (l!XGXELV'
comme nom de la reine; - de (l;(IjLÀe:LOe; sont tirés les Àéye:LV, KOtKOÀoye:rv qui peut être rapprochée de (lli~w et
substantifs: (lOtGLÀe:LOV (-TjLOV) et surtout au pl. (lOtGLÀe:LOt où le sens de KOtKOÀOye:LV peut venir d'un rapprochement·
HLIIt) « palais royal» (Hdl., X., etc.), parfois trésor royal, par étym. populaire avec (3!X(J)(Otvoç. Cela posé, il faudrait
parfois nom de plante = ,xÀLILOe; (Ps. Diosc. 1,91) = savoir de quel mauvait sort il s'agit. S'il s'agit d'une
J.tuXOLOV (Ps. Diosc. 3,123); (lOtOLÀdOt (ion. : -"1["1) formule magique on songera à l'explication de Kretschmer,
• royauté, royaume., etc. (Hdt., ion.-att.), avec le Einleitung 248, G. Meyer, 1 F 6, 1896, 106, qui supposent
désidératif (lOtGLÀe:L!XW «rechercher la royauté. (corn., J.); un représentant thraco-illyrien de (uri. Cr. p.-ê. cpOtGKOtLVW
l'adjectif (lOtGl),CLOC; est en fait remplacé par (lOtGLÀLKoe; (EM 190,28).
constitué sur le modèle de 't'I)pCXVVLKOC;, etc. (une forme D'autre part un rapport entre le latin fascinus p,!
vraiment ancienne serait *(lOtGLÀe:LY.OC;) «royal. (Hdt., (lOCOKOtVO<; est senti par les Anciens, cf. Ernolll-:\lcilh·t
trag., ion.-att., grec tardif); le mot a pu désigner certains S.u. Or il n'est guère possilJle df- voir dans fascinus un
animaux, plantes (le basilic), remèdes; on citera surlout emprunt de (lIiOKOtVOÇ. On a supposé que fascinus.étn)l
-ro ~ctaLÀLXov pour le trésor royal (O.S., pap.) ou (lOtGLÀLKl) tiré de fascis et se rt.pportait à une opération magique
(crroti) «basilique. (inscr., Str., etc.). où on ligotait la victime. On pourrait tenter la même
Autres formations nominales. Le patronymique (lOtOL- explication en grec en rapprochant (lOtGKe:uTOtL, (l!XGKLO~
i.tt31Je; est rare (Pl., Grili. 116 c, S., AnI. 941). Il existe où l'on voit précisément des mots «balkaniques. (voir s.v.).
deux diminutifs : 1300GtÀloKoç «petit roi» (Plb.), qui est Tout reste hypothétique, ce qui n'étonne pas pour des
surlout employé pour désigner des animaux ou des plantes, termes qui se rapportent à la magie.
espèce de serpent, p.-ê. le cobra d'Égypte (Hp., etc.),
l'oiseau roitelet, cf. Thompson, Greek Birds s.v.; espèce
13a,alCa,pltEw : GKOtpL~e:W, Kpljn:ç (Hsch.). Tiré de
de poisson de mer non identifié (Thompson, Greek Fishes
(l!XaKe:tV sur le modèle de IiGKOtpL~(j)
et des autres verbes
s.v.) ; autre diminutif (locGLÀd8tov, pt'joratif (Plu.).
en -OtpL~W 'l
n existe un adverbe (locGv,w8Ot pour désigner un jeu
(Poli. 9,110).
Verbes dénominatifs : (3OtOLÀEUW «ê~re roi, régner» f3a,O'lCéiç, -ii : m. espèce de canard, sarcelle ou Anas
(Hom., ion.-att., etc.); avec le nom d'3gent hapax de crecca (Ar., Ois. 885, variante chez Arist. HA 593 b, 17) ;
caraclère littéraire (3ctOLÀe:U't'WP (Antim. 5); (3OtGLÀL~w entre dans le peLit groupe de noms d'oiseaux comme
.être du parti du roi» (Plu.), ou notamment au moyen eX't''t'ctyiiç, etc., constitué avec le suffixe populaire de
• rechercher la dignité royale» (App., J.) ; d'où (3OtGt),LOTOtL sobriquet -ii~. Il existe un doublet (loGKlie;, -!X8o~ (Arist.,
• confrérie d'adorateurs de Ptolémée Évergète. (1 G Xll l. c., Alex. Mynd. ap. Ath. 395 d); et (jIOtGKcXç, -li80e;
3,443 Théra). (Alex. Mynd. ap. Ath., l. c.). Les trois termes sont recueillis
Le mot (3OtGL)..e:U~ subsiste en grec moderne. Sur l'emploi par Hsch. Il est probable que (lOGKcXç est créé par étymo-
de ~?!OO.e:UEt pour le soleil qui se couche, voir Kriaras, logie populaire et rapprochement avec (lO(f',(w et [300K!X<;
'A61Jvii 47, 1937, 79-93. • se nourrissant •. Si cpOtGK!X~ est le même mot que [3OtGKOCC;,
El.: Il est vain de chercher une étymologie à (lOCGLÀEUÇ on pourra penser que les formes à [3 initial sont d'origine
(voir p. ex. la lJihliographie chez Frisk S.V. et ajouter thrace ou illyrienne, cf. la glose d'Hach. (lomclt; • ~OtGKcXç
Peruzzi, Onomastica 2, 1948,49-74; Marx, Aelas Antiqua, t Al6LOL ùù Latte note la conjecture <'IÀ>ÀÔptoL. Hypo-
1962, 175-186; Heubeck, IF 63, 113-138; )[astreIli, Arch. thèses étymologiques chez Thompson, 'Birds S.U. [3oaxCÛ;.
GI. Ital. 45, 1960, 1-35; Marot, A. Hisl. Hung. 10, 1962,
175-186). Le mot semblerait emprunté comme -ropocvvoC;
el !v~. Mais KOLpOCVOÇ peut avoir une étym. indo-euro- (3a,cnca,ûA'1s : nom d'un ustensile (P. Oxg. 109).
péenne. Et le mycénien atteste une labio-vélaire initiale, Grenfell et Hunt rapprochent lat. uasculum 'Oe serait
qui peut faire penser à une origine i.-e. donc un emprunt au latin.
pacncCUTœ 168
~GO'KEUTG': qlctO'KL3e:r;, ~, (Hseh.); ~â:aXaot . apparatt à partir de Plb. Ainsi glosé dans Suid. : f'rLa't"tiaoct
3eaILI11 qlpuyâ:vwv (Hseh.). où-ro œpotL 311Àoi rnxpà. 'fOiç 'AnLxoiç, liÀM oro IjillÀotcpijaocL
Et.: Ces mots ont été considérés comme macédoniens Xotl 3LotO'Y}KWalXt XCLL 8LOCO'KÉIjiCLaSCLI -cti /(elpL 't"ljv OÀK~V,
par Fick, BB 29,199, Hoftmann, Makedonen 67, comme cf. Ed. Fraenkel, lEsch. Ag., v. 35. Le mot signifie donc
illyriens par Szemerényi (KZ 71, 1954, 212-213). En ce non «porter. cpkPEIV, ni même exactement «soulever.
cas qll1axL8t; serait la forme phonétique du grec et un œpCLt, mais plutôt «soupeser., d'où «soulever.. Se dit
rapprochement avec latin fascia -lien, faisceau. devient d'un arc pesant, d'une pierre (Od.), de la main d'un ami
possible. Voir sous <plXaxL.; et cpciaxwÀol,;. que l'on soulève dans le geste de la 8E~lwaLç (lEsch.,
Ag. 35) ; signifie «porter, emporter. dans le grec tardif,
parfois « produire. (pap.). Enfin quelques emplois figurés
~a.O'KW, voir f'rLtvw et (3ci?;w. «peser, soupeser dans son esprit. (lEsch., Ar.), «exalter.
(Pi.).
Rares dérivés : ~cia't"CLY!LCL «fardeau qu'on l'oulève»
~QO'O'a.PQ : f. «renard. selon la sch. Lye. 771, «vête-
(E., Plb., Plu.); (3CLa't"lXyIJ «transport D (Lyd.); aussi
ment" des bacchantes thraces, fait de peaux de renard
(3CLO"'t"a:ylov «espèce de baudrier. (Eust. 828,35), et (3CLO"'t"CL-
(AB 222, Hsch.), «bacchante» (Sch. Lyc. 771, EM 191),
yciptoe; «portefaïx» avec le suffixe lat. -ocpwc:; (pap.);
au pluriel titre d'une tragédie d'lEsch. sch. Ar. Th. 142;
autre nom d'agent ~IXO"'t"CLKTIje; (Gloss.) d'où (3CLO"'t"IXK't"IXwe;.
«femme de mauvaise vie. (Lyc. 771, 1393).
Les termes tardifs (3CLO"'t"ÉpVIOV, (3IXO"'t"EpV.xplOl sont tirés
Dérivés : (3IXO"O"ciptov «renard» (Hdt. 4,192 dans une du lat. basterna.
description ùe la Libye; Hsch. donne le mot comme Le béotien fournit des mots remarquables qui peuvent
,libyen .); (3IXO"O"CLplç, -Uloç f. «bacchante» (Anacr., se rattacher à èe groupe : ~ciO"'t"PCLXCLe:;' 't"oue:; 't"POCX~Àoue;
AP 6,74) le mot figure chez Hsch. dans l'explication de BOIW't"OL (Hsch., cf. EM 191,11) issu de (3ciO""toc~ et altèré,
~\)i:ocL, valant &Àwrr1)ç; (3IXO"O"OCPEUI,; surnom de Dionysos
dans la langue plutôt que dans la tradition n.anuscrite,
(Horace, Corn.); (3.xO"O"CLpOÇ = (3CLO"O"CLPe:UÇ (Orph.) mais par l'analogie de 't"p.xX7JÀoe; «cou»; avec la finale
aussi glosé par «renard », cf. Hsch. (3.xO"O"CLpOÇ . &Àwrr1)ç de 't"p.xX7JÀOC;, (3ocO"'t"pOC)(7jÀtÇEI' 't"pCLX7JÀLÇEL (Hsch.), aussi
7rttplX Kup7JvocloIÇ, cf. EM 191,1; (3CLO"O"CLpIK6ç = (3CLKXIK6e; (3OCO"'t"pCLXIXÀLaIXI' 't"pCLX7JÀLctO"OCI (EM 191,11). Ces termes
(AP S,IS5). - Verbe dénomioatif o:vlXôCLO"aCLpÉ:w aVllc se rattachent à la pratique de soulever sur la nuque
tmèse de O:VCL- (Anacr. 43) «sauter de joie >. ou au moyen de la nuque (notamment à l'aide d'une
El.: Ce groupe de mots est étroitement lié au culte perche posée sur les épaules), celle-ci étant donc «la
de Dionysos et c'est ce qui explique les développements porteuse '.
sémantiques divers (" bacchante., «sauter de joie ») ; Il faut évoquer enfin la glose singulil're (3OCO"'t"CLKEC; .
à l'origine il doit y avoir un nom du renard. Les noms 7tÀOUO"IOI xoct EÙYEVE];Ç que l'EM 191,12 attribue au
du renard, en raison en partie d'un tabou linguistique, béotien. On pourrait relier le mot à (3ocO""t.xÇw par l'inter-
sont nombreux et divers. BIXO"mxplX a l'aspect d'un mot médiaire de la notion de force (cf. ~ocO""tocte:p6c; «fort» en
d'emprunt, p.-ê. arrivé avec le culte de Dionysos. L'origine grec moderne).
libyenne indiquée par Hsch. n'est guère probable. BlXa't"ciÇw est un terme à la fois technique et populaire
Hypothèses chez Pisani, St. If. Fil. Glass. 11, 1934, qui a survécu en grec moderne avec (3CLO"-rctÇW et ~CLO""tW,
217-224; Kretschmer, Anz. Ak. Wien 1950, 548-550, (3ocO"'t".xçoc; «portefaix'" (3occr-rocpI6 «appui " etc.
critiqué par Heubeck, praegraeca 81, n. 10. Et.: Ni le rapprochement avec lat. ger6, etc., ni celui
avec (3CLlvw (Schwyzer, Mélanges Pedersen 70) ne SOnt
plausibles.
BéiO'GOS : Où8E't"Épwe;' Tj (37j0"0"1X (Hsch.). Ou bien Le rapport avec lat. bastum, baslerna, etc. (cf. fr. bâlon,
doublet secondaire de ~'ijO"O"CL venant d'un texte poétique bât, etc.) est tentant, cf. toutefois sur baslerna, Ernoul,
dorien. Ou bien, si la forme est ancienne. il faut poser Philologica 1.30. On pourrait penser qu'il y a à l'origine
un suffixe '-O"oe;, et accentuer probablement d'un ai~u : des deux groupes, grec et latin, un terme méditerranéen.
~&e-O"oç> f*aO"oç (pour le suffixe, cf. Schwyzer, Gr. Gr. Mais les termes latins sont tardifs et risquent d'être des
1,513), c'est ce Sèëond parti qu'adopte Schwyzer, Rh. M. emprunts au grec.
81.199. Noter toutefois la vàriante (31jO"O"e:oc H. Aphr. 99.
L'hypothèse que le bas-latin bassus a bas. serait pris I3QO"\i"La~ : m. espèce de gâteau
de sacrifice connu
à ce mot (cL Kretschmer, Gl. 22, 1934, 258 sq.) n'est pas à Délo~
(Sémos 3).
vraisemblable. Et.: P.-ê. mot d'emprunt: avec Frisk, cf. Wilamowitz,
Glaube 1,~4.
~a.<7Ta. : u7to81j!LCL't"1X 'l't"œÀIW't"111 (Hsch.). Le mot a-t-il
pénétré dans les dialectes grecs d'Italie? I3c:i.TQÀOS : m. d'après Harp., employé par Eup. au
El.: Obscure. On répète l'explication de Johansson, sens de rcpwK't"6e; (= fr. 82); Hsch. glose : ~.x't"CLÀOe; . KIX't"CL-
IF 19,121 qui suppose un mot messapien et peut ainsi mJYwv KCLL &vllp6yuvoç, x(voclllo<;, È!XÀUTOC;. Verbe dénominatif
comparer v.h.a. bast «fibre, filasse D. I3CL't"IXÀL1;;oILCLL • se conduire comme un (3chocÀoç» (Thea no,
Ep. 1,3), puis à l'actif ~CL't"CLÀL1;;ELV 't"1l. orclcrl)tCL en parlant
d'un cheval. tortiller l'arrière-train» (Hippiatr. 20). Hypo-
pa.<7Tc:i.~w : aor. (31X0"'t".x0"1X1, grec tardif (3IXO"'t"~ÇCLt (Od., coristique et péjoratif : (3CL't"ëie; . XCL't"CLcpEp1jC;, TlXpcxv'l"ivot
trag., grec tardif), non attesté dans la prose attique; (Hsch.), pour la formation cf. BjOrck, Alpha impurum
le paseil avec (3CLO"-rCXX61iVOCI, (3CLO"'t"IXy'ijVCLt, (3EÔliO"'t"CLYILCL1, 49, etc.) ; à côté de (3CLllëilO . xtvlXt801,;, Ole; 'AILEpLCLÇ (Hsch.).
169
Le sumom (3<h'œÀot; aurait selon Eschine été attribué I3a.Toç : m. mesure de liquides qui correspond II.
à Démosthène dès l'enfance at' I1tOXpoupytav 'rWIl KI11 l'égyptien et grec œp't'IHl'lj, à l'alto (LETPlJ-rljÇ (LXX, N. T.,
XtVI1t3tav (11,99, cf. l, 126, 131) et Dém. y fait lui-même J.) j noter f)ci8oç dans des variantes des LXX et chez
allusion (18,180). Le mot est écrit tantôt f3a.'t'CXÀoç, tantôt Hech. Dérivé ~3LOV = 50 ~~a'rœL (pap.).
notamment chez D. f3œ'r'rdtÀoç. Sous la seconde forme le Et.: Emprunt sémitique cf. hébreu bath.
mot n'a rien d'infAmant et se rapporte à f311'r'r!1pl~(a)
• bafouiller • (v. s.u.) avec confusion plaisante et naturelle
de À et p j cette confusion pourrait même évoquer une fJa.Tpa.XOÇ: m. • grenouille. (Balr., Hdt., ionien-
faute de Dém. disant (311'r't'œÀl~ew pour f311't''rl1pt~ew attique, elc.); en outre = ci).ttU<; espèce de poisson,
(Holst, Symb. Osloenses, 4, 1926, 11-25). .lophius piscaloriuB, • bauQ.roie • (Arist., lEI.), v. Thompson,
El.: Terme populaire obscur. Peut-être tiré de f311't'Éw Fishes s.u., de Saint-Denis, Animaux marins S.U. rana,
• saillir. (f3ot8œç serait une déformation de f311't'OCÇ, p.-ê. Strômberg, Fischnamen 92 j • partie du sabot du cheval •
d'après f3a.8lJv, etc.). L'hypothèse d'un emprunt oriental (Hippiatr.); e.nfin èOXOCplXt; d801; (Hsch.).
parallèle à l'hapax skr. batci- (Specht, KZ 66, 1939, 11 sq.) Dérivés : f311't'PIX):,!Ç, -L801; nom d'un vêlement vert-
est justement écartée par Frisk. grenouille revêtu pour une fête (Ar. Cau. 1406, PoIl. 7,55,
inscr.), mais l31X't'p!XX,lç, -i:80ç est un diminutif de (31i't'plX):,a:;
chez Nic. Th. 416 j (31X't'pOC):,~ov dim. de f3oc't'PIX):,oç P3US.
9,21,1 mais surtout nom de diverses renoncules, à cause
du caractère semi-aquatique de la plante (Hp., Dsc.),
~a.TÉW, [3ot't'evw, voir [3ottV6l.
cf. Strômberg, Pflanzennamen 119·; le lat. ranunculus
est un calque du terme grec ; 13!X't'p!X):,L8~ov est un diminutif
~a.TLa.K"1 : espèce de coupes dont certaines peuvent
de 13ti't'plX):,aç (Plu.); (31X-:plX):,(crXO~' {LÉpOI; 'r~ -rijç x~Otip!Xç
être en or ou en argent (Diph., Arist., inscr. de Délos). (Hsch.); (31X't'p!X):,t't"l)ç, -i:'t'~ç (À(6aç) • batrachile., pierrl1
Diminutif: (311't'ta.KtOV (pap., Délos). d'un vert clair (Plin., grec tardif, pap.).
Le latin a pris le mot au grec sous la forme balioca. Adjectifs : f3!X't'pti):,eoç «vert-grenouille. (Nic. (r. 8:»
Et.: Terme technique sa ns étymologie. Toutefois mais la forme attique est f31X't'plX):,e:~oüç (inscr., Ar.), voir
l'indication d'Athénée 784 a (cr. PoIl. VI 96) que la Kühner-Blass, 1,40~, cf. encore n. f31X't'plXx~aüv nom d'une
~a:nocy.lJ serai tune cptocÀlJ perse doi t faire penser à un
cour de justice à Athènes à cause de la couleur (Pa us.
emprunt iranien. Cf. l'article de F. Rundgren, Gl. 38, 1,28,8). Dénominatif : f31X't'p!X):,(~w «se mouvoir comme
1959, 10-14 qui rapproche persan biidiyah, lequel peut une grenouille» (Hippiatr. 26).
reposer sur un ancien ° biitiaka-. L'essai antérieur de La forme de !'ionien-attique est f3ti't'PIX):,oç. mais il
Neumann, Gl. 3i, 1908, 111-112 est en l'air. existe de multiples variations : avec une métathè,;e
d'aspiration (Lejeune, Phonélique 50, Schwyzer, Gr. Gr.
~a.TOS : r. «ronce. (Od., etc.) j 13ti't'oç 'I8!XLI1 • fram- 1,269) (3oc6pl1xoç est donné comme ionien chez Bdl. par
boisier. (Diosc.) j au masculin «raie bouclée à piquants. sch. Il. 4,243 (mais les manuscrits d'Hdt. 4,131 ont (3oc't'pOt-
(e!. Slrômberg, Fischnamen 47 avec la bibliographie, ):,0<;) j la forme est attestée dans les pap. et subsiste en
et Thompson, Fishes s.v.) j de ij (31fToç «fr3mboisier., grec moderne; autres formes ioniennes (36't'plX):,oç (Hp.
~Ihw n .• fmmboise • (D.S.). ap. Gal. 19) et ~p6't'IX):,oç (Xénoph., également attesté dans
Composé : (3otro8p6~oç (H. Herm. 190). les inscriptions comme nom propre, cf. Bechtel, Gr. Dial.
Dérivés : 13ot't'~ti \ manuscrits (31X't'e:lIX) « buisson de t'01l'CeS • 3,109 sq.); on a enfin Bpoc't'IXXaç comme nom propre à
(Pi. O. 6,54) j (3lh~ov «mûre. à Salamine (Ath. 51 f) cr. Halicarnasse, chez Hsch. (3plX't'ti):,OUÇ . (3Ot't'poc):,ouç j le flotte-
Hseh. s.v. (31i't'~IX, en outre Strômberg, Pflanzennamen 53 ; ment entre po et plX n'est pas san.s exemple dans les
..
~œ wov « fruit de la ronce., ou • mûrr • (Gal.) à côté de dialectes, et ces formes rares présentent une anticipation
~i"iLvo; . 8:xuM;, ~h:cra-f)V~OL (Hsch.) cf. encore Georgacas, de p. D'autres gloses olTrep..t un aspect singulier: (3pau):,e:-
Gl. 36, 1908, 117-118; [3:x-:t;, -L80; r. participe aux sens 'roç' fjcip!X6pov, (3ti.. plX):,OV 8È; Ku~p~a~ (lIsch.), terme
divers de [3oc't'o.:; : comme nom de plante, désigne le influencé par ~pU):,IiO!LIX~, cr. Latte ad Incum, et Bechlel,
erithme, perce-pierre, crisle-marine (Plin., Colum.), Gr. Dial. 1,401; [3up6lXxoç . f3lhplX):,oC; (Bsch.) est obscur;
comme nom de poisson, espèce de raie bouclée (Épich., f3pu't'~J(o~' 13lhplX):,ot {L~xpoL ~oV't't:ç oùpocC; (Bsch.) pour
Ar., Arist.) j 8elon Hsch. s.·.·., Aristote distinguerait enlre quoi on a supposé un rapprochement par étymologie
(3a ..lç et [3oc't'O<;, mais v. Tnompson, Fishes s.v. (avec le populaire avec (3puw j f3p~lXyx6V1jv' (31i't'pIXXOV, cI>wxEi:C;
composé f3ot't'~8acrY.6~oç • guetteur, amateur de raies. Ar., (Hsch.) doit être plus ou moins gâté (on y a cherché la
Paix SlI); enfin (3Ot't'!ç (Arist., HA 592 b) désigne un famille de llX):,-f) , etc.) j f3p6YJ(oç' f3oc't'pot):,oc; (Hsch.) est
oiseau, opv~ç crxwÀlJx6cplXyoç, p.-ê. parce qu'il fréquenle les certainement fautif. Autres gloses encore qui comportent
buissons, p.-l'. le traquet-pâtre j cf. Thompson, Birds s.v. une initiale [3À~-, cf. sous f3ÀLXlXvoc;; la glose (3À('t'lXl0C; .
Enfin les adj. (31X .. 6E~<; • couvert de ronces. (Nic.) et (3:hplX):,oc; (Hsch.), semble un compromis entre les gloses et
f3a'r~lJ<; (tardif). le terme courant (3rhplX):,oç. Enfin (3ocglXy.o~ . ù~o 'HuLwv
Et.: Le terme .originel désigne la ronce, et les autres 'rÉ't"t'tyeç, ù~à nov't'~xwv 8t (3ti't'plX):,at (Hsch.) est tiré de
emplois en sont issus par métaphore. Bertoldi, Gl. 'lI, l3lXoa.t:w voir S.U. Parmi ces formes diverses, ~1i6pœxo<;,
1932, 25S sqq., pense qu'il s'agit d'un terme méditer- {?>6't'p"'Xac;, {?>poc't'lXxac;, f3p6't'1XJ(0c; s'expliquent par des
ranéen, évoque (L1XV't'l!X • framboise. attesté pour la Dacie traitements phonétiques divers. Les 'autres, dans la
par Ose. 4,37 et divers termes répartis dans le domaine lilesure où elles sont authentiques, s'expliquent par des
gallo-romain et ibérique de forme °ma(n)t- qui désignent déformations, des étymologies populaires, p.-ê. l'action'
la I·once. d'un tabou linguistique.
170
Les formes du grec moderne, outre ~ei6pct~oc; sont ~uôw «nourrice. et «sexe féminin.. Le plus probable
également diverses : cf. Hatzidakis, •A6-t)IIii, .26, 1914, est de prendre la signification de «câliner" etc., d'où
supplém. 48 sq. « bercer", etc.; [1ctuôcXc.> peut bien être originellement un
Et.: La rC."ile originelle doit être ~TpctpÇ "mais .~ -Lallwort, un mot enfantin d'harmonie imitative, mais
n'a pas d'étymologie établie. Il semble qu'il y ait un il se rapporte non au ronflement comme on l'a dit mais
suffixe ~y'ol;. Y a·t-il un rapport avec lat. botrax «lézard» '1 à la berceuse; voir Oehl, IF 57, 1940, 18 sq.
. BClUXotÀcXc.> àppartient au même groupe.
13
PŒu(,)os 176 -
gens. Les inscriptions laconiennes et messéniennes pré- Schwyzer, G,.. Gr. 1,732 : suffixe -ui<ll issu des verbes de
sentent l'orthographe fiLau~, fil3ut~ et fiLaeoc; dans maladie, indiquant. une passion maladive, cf. &.px,av't'tlXhl,
des inscriptions datant d'environ Il''-ler siècle av. J.-Chr. !J.IX6Jj"r.&w, w-V1J1'uiw, d'où avec -l)"~&w, x.e:~l)'t'tOCW, (3tv1]"L'tw.
Chez Pa;.,anias 3,11,2 l'orthographe (3t.8textOt est une El.: Terme visiblement populaire et vulgaire. Pour la
transcription fautive. La forme semble se retrouver dans formation, ressemble à XLVl!:W ou a!véw. 011 a coutume de
le nom propl'.l mycénien widowoijo, de structure plus rattacher le mot à fillX «violence. (cI. ~Œet' fiwei'
ancienne. v. Szemerényi, Studi Micenei 2, 1967, 24 sq. [Hsch.]) cf. skr. jindti «faire violence à., mais le thème
En attique t8uiot, l3üot' auvlG'ropec;, v.ocp-rupe:C; (loi skr. est de structure dilTérente. Rien ne prouve d'ailleurs
de Sol un ap. Ar. fr. 222, Paus. Gr., p. 187 ~rbse), cf. que (3i:vtw implique une notion de violence.
Hsch. l~uLot' '" ot ,,&:C; tpOVtx&:.; 8ixexC; xpLvov-re.;. Rapprochement avec atvéw, en admettant des traite-
*
Et. : La forme originelle est Ft8u'i'ac;, issu de Ft.8uG-tac; ments divergents d'une labio-vélaire par L. Palmer,
constitué sur le degré zéro du participe de oralX (cr. réminin Minos 5, 1957, 62, mais le sens se prête mal à cette hypo-
Ft.8uLIX). On a supposé une dérivation comparable dans thèse. V. 8LvU.>.
~tÔlXtOC; (cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,540).
L'ortho~:;Taphe (3(8e:oc; ne semble pas s'expliquer <par
un traitement phonétique, mais fait penser au vocalisme c
~w.. : m. • iUC:. [Hom., Héracl., serait un mot
d'Ambracia en Épire:selon AB 1095), le sens de corde de
de certains participes féminins en -ELIX cr. Bcchtel,
l'arc est à l'eccasion p'ossible (Trümpy, Fachallsdriicke
Gr. D. 2,355 sq. Sur l'orthographe (3t- ou ~Et- de la syllabe
66 sq.). Le mot est ancien m'lis près de disparaitre. Jamais,
initiale, voir Dou~!!uet, Le laconien, 97, n. 3. Voir encore
à l'exception du fragment d'Héraclite où le poète joue sur
E. Kretschmer, vi. 18, 1929, 91 sq.
l'homonyme I3toc;f~t6ç, il n'est attesté après Hom.; chez
Homère,i1 est cinq fois moins employé que ,,6çov; en
~Lta.KlWV : !J.tXpwv À[6wv (Suirt.). On a supposé un mycénien même "o~o- est connu, mais non, semble-t-il,
emprunt cf. aram. bizqu, bizcqâ « débri~, petite picerc ", etc. [3~QÇ, enfin f3t6ç ne fournit aucun dérivé. Le terme usuel
(Lewy, KZ 59, 193~, 190. est donc ,,61;Qv. L'homonymie presque totale avec (310;
«vie. a dù concourir à l'élimination du terme,
Et.: Répond à skI'. j(i)yt'i-, av. fyâ Corde de l'arc (cf.
~lK{a. : f. f3Lxlov n. (Gal., Edict. Diocl.) «vesce ", vida
Meeussen, KZ 65, 1938, 261 sq.).
satiua. Emprunt au lat. uicia.
p.
par' :ifes cris., OUY-. L'adj. verbal (307J't'6ç est rare, mais
lesyprésents '~L e t no~
p , (L0r.o;w ,... AI.'axw • Sens: • vemr >. Mot surto~1.
",
il y 'a des formes à préverbes t7tt- (Th., etc.), 7tcpt-
poétique (Hom., trag., rarement chez Ar: dans de8 passag~s (S., etc.).
1 ri ues ou, q,ans la bouche d'un Lacoruen): ra:e en Rares d~rivés nominaux: [:107J't'UC; nom d'aclion ionien
Y" q ');' "', Isterme dorien au moins à 1 aon8te IILO~v (Od. 1,369, hapax); (3oi)ar.c; (avec quelques formes à
(X,., Plu. ,. mil
ré '''ndant au présent lfp7tw ( pldaure, e ..
É . te) Form- à
, '"
préverbe) est rare et tardif; (367JfLGt sous la forme dorienne
p=~t!,ê: cbro- (A.R.), lx- (impf. b,(LOM, II. 11,604), (36CiIL« est rare (lEsch., lyr.), en outre èm- (Th.) et eXll-
(lEsch.). Nom d'agent: f30'l'j..qç «bruyant» nom d'agent
X«'tl&- (Od., etc.), 7tpo- (Hom.).
. ales' 1) Sur le t.hème [:lÀW- on a seulement de (3otX.w plutôt que dénominatif de ~oi), malgré Fraenkel,
Formes nomm . - . ouai« Nom. ag. 1,165, (Hp.), f. (3oii't'r.c; épithète de crù8t (lEscb.,
Œ-aL6À~c;' ~'n '/;Gtp~v (Hscb.) et f:!ÀWGI.Ç =P
PerlleB 574); voir aussi cicmJôo~Tr)ç sous œa't'U.
(H8ch.);"
183 -
Bo1), ~oc;), etc., ont subsisté en grec moderne et ont (Alciphr., Geop.) • peUt ulcère qui creUSe 1 (Hp.). Adj.
fourni au latin par voie d'emprunt boô, etc. ~o6pod3ljr,; (Hp.).
Pour ~6«~, voir s.v. Verbes dénominatifs divers et rares : ~06pé(J) (Nonn.),
Le présent ~(J)(M'pÉ(J) «appeler, appeler à l'aide. (Od., [306p(~(J) (Héliod. ap. Orib.), [3of3pe;o.)(J) (Gp.); ~06p6oo
Ar., poètes tardifs) est tiré du ~(J)- contracté de ~oci(J), (Gal., médec.) • creuser •.
comme tÀctaTpÉ(J) de l:ÀIXVV<», l:MaIXL (Hom., etc.) et Parallèlement à ()66por; suffixé en • ro-, exi8te une forlOe
KlXÀLaTpÉ(J) (Cali.) de XIXÀÉ(J). Form:Jtion expressive qui suffixée en nasale, cette alternance faisant penser au
semblerait, au moins en apparence, bâtie sur des formes couple IXtax,p6ç, 1X!ax,ÛVO!LlXt (Schwyzer, Gr. Gr. 1,481,
nominales en -n:p-f-Tpo-. Chantraine, Formation 208); mais ici un thème nominal
Composés de sens technique et militaire : ~01)0601;, est seul attesté, ()60uvor,; m. «trou, fosse. (Cratin., X.,
dor. ~oii6601; « qui court au cri d'appel au secours, qui va Arist., etc.).
au seCIlUl'S' (11.13,477,17,481, PL, B.), en prose : ~0'IJ061; Dérivés rares et tardifs : ~06VVLOV (Zos. Alch.); nom
• qui porte secours, auxiliaire " etc. (Hdt., Th., Pl., etc.) ; d'agent ~o6uvooTi)r,; «ouvrier qui creuse un' fossé. (Aq.) .
le !Uot est composé d'une expression h:t ~o~v Odv (Schulze, B60por,; a subsisté en grec moderne.
KI. Schr. 188); la forme 1301)06; doit s'expliquer par
Et.: On a rapproché une série de termes signifiant
dl:rjyation inverse de ~0'IJ0&(J) (Schwyzer, Gr. Gr. 1,252). • creuser» lat. {odiô, {ossa, lit. bedù «je pique, je creuse "
D'où le dénominatif étolicn ~oii60É(J) (Schwyzer 381), bëdre «fosse., gallo bedd «fosse., etc. Cette étymologie
'lesb. avec contraction [3ii66'IJ!J.L (Schwyzer 632, 634, suppose que le grec repose sur 'bodh-, non sur • bhodh-
Wackernagel, IF 31,254), dort ~oii6t(J), ion. -att. ~o1)6&(J) des autres langues ou que ~66pol; possède un ~- initial
avec hyphérèse (Lejeune, Phonétique 222). enfin ~(J)Oioo par analogie avec ~1X6V1;. V. Pokorny 113 sq.
(Hsch., Hdt. selon Eust. 812,5'" «accouru' à l'appel,
H. Petersson, Heleroklisie 128 sqq., pose une la bio-
secourir '. vélaire initiale, rapproche yu6(aaoov . 3Lopuaaoov (Hsch.),
Dérivé de [30'IJ660;, étolien ~oii60LIX (Schwyzer 381), d'où ~oc6u;. Autre vue explorée par O. Szemerényi, Gl. 38,
ion.-alt. ~0'Îj6E:LIX, passé dans le système des noms en -ELIX. 1960, 212-216, qui part de i.-e .• Y"'embh-/g"',!,bh-, cf. sous
De [301)6&00 on a tiré des termes surtout médicaux ~a.Tt'TW; il admet la même dissimilation des occlusives
~i)6lJaLl; • secours, soulagement. (Hp.) avec [30'IJ01JaL!L01O qu'il a posée pour [31X6V1O, et une variante de la racine
c salutaire. (Thphr.); ~0i)&Yj!J.1X «remède, ressource, L-e. avec la forme 'g "obh-.
secours., etc. (Hp., Arist., Plb.) avec ()0'l&Yj!J,IXTLX61O
(Ose.); en fin ()0'IJ&YjTLX6; «qui aide, rend service., etc.
(Arist., Plu.). Sur l'extension dialectale de ces termes, BOL(J)TOS : ou BOLWTLOI; (cette. seconde forme étant surlout
voir E. Kretschmer, GI. 18, 1930, 96 sqq. Sur le modèle attestée au singulier, cf. K. Meister, Hom. KllIlstspraclle
de ~0'IJ66;, ~0'IJ6&(J) ont été créés ~0'IJ3pofLÉ(J) (E., étolien), 14 sq.) «Béotien., nom de peuple. ,/
~or,8p6v-0<; (E.), le dérivé ~0'IJ3p6fLLOI; • secourable. Composés : BO~(J)Ta.pX'IJ1O (ion.-att.), nom de magistral
épithète d'Apollon (Cali., Paus.), BO'l3p6!J,LIX fête attique béotien, avec -IXPXt(J) et -IXPXLIX; BOL(J)TLOUPrlll; • de facture
(onMe en souvenir du combat de Thésée contre les béotienne. (X.).
Amazones (D., Plu., etc.); d'où le nom de mois BO'IJ3po- Dérivés : BoL(J)'t'(1X nom du pays; adjectifs dérivés :
fLL6>V; Bii3p6fLLO'; est le nom d'un mois à Rhodes. Pour BOL(J)TLx6i; (Plu., etc.) et BoL(J)TLlXx61; (Délos, Str.), avec
l'extension de ce groupe voir E. Kretschmer, I.e.: sauf le féminin BoL(J)TLI;, -(3010 (X.); diminutif plaisant
le nom de fête B01)3p6!J,LIX il est peu employé. BOL(J)TL3LOV (Ar.).
B01)6w, etc. ont subsisté en grec moderne. Verbe dénominatif ~oLooTLci1:(J) (X., etc.) et -L1:(J) (Plu.
Et.: Boa.oo pourrait être un dénominatif tiré de ~oi) ; 575 d codd.) «parler béotien, être favorable à la. politique
la comparaison de termes de sens voisin comme yO<ic.l, béotienne 1.
fLuxocofLlXL fait plutôt admettre qu'il s'agit d'un déverbatif, Et.: Les anciens suivis par certains modernes comme
el f'oi) pourrait être postverbal. Radermacher, Rh. Mus. 85, 1936, 192, expliquent BOL(J)TLOC
On évoque généralement pour l'étymologie l'intensif par « terre à bœuf» en tirant le mot de ~OWT1)~. Mais cette
skr. joguve «proclamer., etc., et un groupe baltique et explication peut être une étymologie populaire et ne rend
slave, lit. gaudfiil, gaûsti «hurler " V. sI. govoru «bruit D. pas compte de la diphtongue OLt SChulze, Z. Gellch. lai.
~lais ces termes peuvent aussi bien être rapprochés de Eigennamen 30 a rapproché le nom de montagne Borov
1OOCc.l; et on a pu supposer que ~0a.(J) était apparenté à /Spor,; dans le nord de l'~pire ('i).
1O<%Col, ce dernier terme étant tiré d'une forme délabialisée
d'une racine 'g"ou- (cf. yoy-yU-t:(J)).
poA~6s : m. «bulbe, oignon d'une plante 1 désigne
Ces combinaisons restent en l'air, et il est aussi simple
certaines planles de ce type notamment le muscari à
de tirer ~o,u., d'un thème à b- initial ayant une valeur
toupet (Ar., Thphr., Théoc •• etc.); voir aussi André,
imitative, cf. parallèlement • bu- dans ~UIXr,;, ~UXT'lJI;, etc. Luique s.u. bulbu•.
Diminutifs: f)o).6f.ov (Hp.), ()oi.61iptoV (~pict.), ~i.6ta
Pé9pos. [366uvo<;, etc. : m. «trou, fosse a, etc. (Hom. xo.; (AP) «petit oignon, bulbe a. Enfin ~6tTœ (correction
ion.-att.) s'emploie dans dilTérents sens techniques, dit de Nachmanson pour r;6ÀLTœ) • TIl ~ ()6À6r.ot CÉrot.
notamment des trous où sont jetés des débris, des trous 28,5), est moins clair. Pour le' nom de mollusque ~i.
Où l'on verse le sang des sacrifices, dans la pratique du &'nr,;, etc., voir SOUB ~L"WV.
saut. De ()oÀ66<; est tiré ~À6LV1) plante à petit bulbe blanc
Diminutif : ()06pf.ov c petit trou a pour planter, etc. (Thphr. 7,3,9) qui n'est pas sÎ)rement identlfl"'e (Ornitho-
184-
gallum Umbellatum? J. En outre l'adjectH ~Àôw8Tje;
«bulbeux. (Thphr.), et les composés ~oÀOO~ctxij • soupe
de muscari et de lentille. (Corn.) et ~o).6CùpUXÉCù «déterrer ~OIlCO", 13tILÔL~, etc. : (36tJ.ooc; «bruit sourd, grondement,
de, oignons. (Com.). Voir aussi sous ~6ÀL't"OV. bourdonnement» (Pl., Arist., Hp., etc.); adjectifs dérivés
El.: Forme à redoublement expressif qui fait penser peu attestés: 13of.toijetc;, formation poétique (A. PI., Nonn.);
à un certain nomhre de termes qui désignent des objets en prose (3ofLôw8'fjC; (JEl., Gal.) et ~o[J.oLY-6ç (Sch. PL).
ronds: laL. bulla p, bulle d'eau " lit. burbulas «bulle d'eau " Verbe dénominatif : ~ofLoÉCù «faire un bruit sourd.
bill/lé «pomme de terre., arm. bollr «radis " skr. ba/ba.ia- (Hom., ion.-attique); chez Homère toujours dit de la
,espèce d'herbe, E/eusine. indica •. Voir Pokorny 103. chute d'un corps.
En grec on a tenté de rapprocher ~wÀoe;. Dérivés: nom d'action (30fLoTjO"Lc; (LXX) " nom d'agent
[:loILOTjrijc; «bourdonnant. (AP J, f. ~IL6ij't"pLct (Orph.)
~O).EO", ~oÀÉCù, ~oÀewv, voir sous f*ÀÀCù. avec l'adj. [:l0f.tôlJ't"LX6e; (Eust.); adv. (3ofL6Tj86v -en gron-
dant. (AR, Luc.).
Sur ~6ILooç est créée une interjection raillant un style
poÀltTJ : f.. femme- esclave- en Crèle., selon Séleucus pompeux (30116«1; «ran plan plan. (Ar. Th. 45) ei avec
chez Ath. 267 c.
redoublement [:l0116ctÀO~ofLÔ!i1; (ibid., 48).
Il a été créé- des dérivés suffixés en -uÀ- qui présentent
~o).LV9o .. : m. nom d'animal, serail un éqUivalent de des sens divet'l! : (30~uÀL6C; avec variante (3oILôuÀÔC; (pour
~6v:xcroç(.\risl., iHir. 830 a), donc p.-ê. le bison d'Europe. l'accent voir Hdn. 1,116) l'insecte «bourdon 1 (ion.-
Voir \V. Krausc, Feslschrifl Krahe, 62-63. att.), également nom d'lIn vase au col étroit qui gargouille
Et.: A cause de f36vocO"oç on a supposé une dissimilation ,lorsqu'on verse (Hp., 1 G Xl 2, 154 A, etc.), cf. encore
de *~6VLV60e;. S'appuie par étymologie populaire sur ~oüC;. (30ILoOÀYJv . Àijxu60v (Hsch.) ; BOfLouÀLct . xp"ÎJVYJ Ev BoLCù't"l~
On pense que le mot serait emprunté par le grec (Krahe, (Hsch.), d'où probablement BOILôuÀe:lct· ~ 'A&tjvéi Éli
Die Antilre 15, 1939, 180; Krause, 1. c.). BOLCù't"l~ (Hsch.); (3of.tôuÀlô~C;· 7to[J.cp6ÀuyctC; (Bsch.)
«bulles d'eau >. Enfin (3o[J.ÔUN:Uf.tct't"ct - bagatelles. (corn.).
De (30;LOUÀL6e; est tiré le verbe dénominatif (30ILOU),LX1;Cù =
j30À'TOV, l3ôÀilL,ov, etc. : Ar. et Cratin. emploient
~opoopu~Cù (Arist.) «avoir des gargouillements •.
~6ÀL't"OV n., surtout au pluriel «bouse de vache» (136).L't"oc;
lU. selon sch. Ar. Gren. 295).
Bof.tiloc; subsiste en grec moderne et a été emprunté en
Dérivés adj. l3o),Lnvoc; (Ar.); subst. ~oÀt't"ctWct latin, cf. bombus.
f,,;uJ!ixe dépréciatif, v. Chantraine. Formation 108), «petit Avec un suffixe expressif -UK- : ~Of.tôu~, -UY.OC; m.
poulpe d'odeur naustiabonde, poulpe musqué. (Arist. . « flûte., au/os au son grave (JEsch., Arist., etc.), insecte
HA, 525 a, 621 b), cr. Thompson, Fishes, s.u. ~ÀÔL,tc; : qui bourdonne e!80c; 1;wou 7tttpCù't"Oü Xct't"eX acpijxct ,:Bsch.) ;
autres noms de l'animal ~ÀOL-rlI;, etc., voir plus loin; compar. ~oILôuxéO'tepoc; «plus bas. (Nicom. Harm. 11);
en outre OOILuÀYJ, iil;;ctwct ei iil;;oÀLC;. enfin selon Hsch. f:l6fLou~ = a-m.f.tvoc; en laconien (en
Phrynichus 335 enseigne que 136M't"ov aurait été déformé raison de la forme '1). Dérivés : [3of.t6üxLŒ4; (gén. -ûu)
en 136ÀÔL't"Ov • bouse de vache », attesté ainsi que (36ÀOL't"0C; xa.Àct[J.OC; «roseau utilisé pour faire des flûtes. (Thphr.),
(Théophr., médecins) avec le dOublet ~o).oL6oç (Pap. Mag. BOILÔox<Ï nom d'une joueuse de flûle (Théoc.); mais l3o !Lou -
Par. 1,1439, pour le suffixe, cf. aTCUpct6oc;, mÀct}oc;, etc.). XLOV se rattache à l'emploi de (36[J.Ôü~ pour un insecte
Le thème ~).QL't"-, 1301..6- s'observe également dans des bourdonnant et désigne spécialement une espèce d'abeille,
noms du poulpe musqué : ~OÀÔL't"tC; ou (3oÀÔï:nc; (Épich. Cha/icodoma muraria (Arist.).
61), cf. Fraenkel, Nom. ag. 2,174, n. 1, Redard, Noms Il existe enfin des verbes expressifs qui semhlent issus
grecs en -TI/e; 85; ~OÀÔt't"LOV (Gal.), (3oÀôL't"lvTj (Hsch. d'un thérn& ~O'fLO- : ~o[J.op,j~c.>v . 't"Ov6opoÇCùv, [3owv (Hsch.)
li. u. 6af.toÀctL; Arist. et Speus. ap. Ath. 318 e) et même, si
et p.-ê. ~Of4Ôpuva.~eLV· [3pEV6ue0"6~L (Hsch.).
la forme est correcte, (3oÀôf.8wv (Hp. Mul. 2,133), où le Avec un vocalisme e et un suffixe populaire -Ly.- on a
thème 130ÀôL't"- n'apparaît plus. parallèlement à ~6[J.ooc;, le mot I3tIL6L~, -!KOC; f. qui se
Sur l'extension de fj6ÀL't"OV, (36),OL,OV, v. ROhlfs, By::. rapporte également à la notion de bourdonnement, etc. :
Z: 37, 1937, 54. « toupie» que l'on fait tourner avec un fouet (Ar., etc.),
Et:: Deux voies peuvent être suivies pour expliquer le • t.ourbillon. (Opp.), d'autre part nom d'un insecte qui
groupe (36ÀL't"OV, 136ÀoL't"ov, etc. : bourdonne (Nh:., Parmeno). Dérivé (3eILôLXwlh]C; • comme
1) Si l'on se fie à l'enseignement de Phrynichus, la une t.oupie .. , (A'th.) : verbes dénominatifs : [3ef.toLXt l;;Cù
forme originelle est (36ÀL't"OV, et (36),OL't"OV résulte d'un « faire tournet'" comme une toupie. (Ar.) et [3&!LÔLXLcX.Cù
rapprochement avec {3oÀô6c; qui serait une étymologie «tourner comme une toupie. (Ar. Ois. 141)5), avec le
populaire reposant' sur une plaisanterie. En ce cas (36ÀL't"OV suffixe expressif -LliCù (Schwyzer, Gr. Gr. 1,732).
pourrait être rapproché de (36Àoc;, (3oÀÉCùv, avec un sl1ffixe Et.: Il y a là un groupe de termes expressifs se référant
-LTOÇ qui étonrr&<tnl peu, mais il s'agit d'un terme popu- aux notions de «tourbillonner, bourdonner, ronfler., le
laire; mouvement et le son se trouvant élroitement associés.
2) Ou bien (30ÀL't"OV n'est pas la for~ originelle et on Les rapprochements que l'on peut faire sont à la fois
part de (36À6L't"OV tiré de (30).60c; .qui.. désigne un objet rond nombreux et un peu vagues. On évoque skr. bimba-
(cf. acpiJpœç, am,pct6oo; à cOté de,~ipœ1. En ce cas (36ÀL't"OV «disque, balle., lette bambù, bambéli • bourdonner "
résulte d'une dissimilation progressive (Schwyzer, Gr. lit. bir"hbalas, lette bambals «escarbot.» ('1), lit.. burnbulas,
Gr. 1,260; Kretschmer, Griech. Vaseninschri(ten 232; burbu/as «bulle., v. sI. bubeml «tambour., elc. Voir
F: Solmsen, B. Ph. Woch. 1906, 722). Pokorny 93 sq. (R. • baXmb-).
185
Du point de vue grec il est important d'observer qu'avec Et.: Formation de sonorité expressive sans Hymologie
une structure différente du thème, 7tt!1~tçet 7t.O[Lq>oÀuç indo-européenne.
peuvent être apparentés à !3k[LôL1;, etc.
f3op~U~o. : 7tt(.L[Lot a-rpo'(Y'JÀov 8v): IL~y'WVf)Ç ')(IXL <n;mx(.L71ç
f3b ....'u~, -uxoç : (quantité de l'u ignorée) « ver à soie. [.LE.:)"tOo'Jç &p-rou (lIsch.).
(Arisl. ap. Ath. 352 f) • vêtement de soie. (Alciphr.).
Dérivés : ~O[.LÔ,Jxtov «cocon 1 (Arist.); !30[LÔUXLVGC. ...
,de soie 1 (Lib., Ps. Calli~lh.); ~o[LeuxoE.:t8·r.ç (Ose.). Bô,pÉiis, -ou: m., l'attique emploie plulùt n'Jppiç, gl~n.
Emprunté dans le lat. bombyx, voir Ernout-l\feillet s.u. -ii (Th.. , Cratin., etc.) où l'on observe le traitement t'xcep-
Et.: Mot voyageul', qui vient d'Orient et que l'on croit, tiww.el en,..attique pE.:>pp (mais cf. a't'E.:pEOç >a-re:ppllç, et
retrouver dans le turc osmanli pambuk «coton ", êC Schwyzer, Gr. Gr. 1,274) et d'autre part une cOlltraclilln
lt&[Lôa:1; (Suid. J. Voir Frisk avec la bibliographie. apparente en -Ii. (mais la flexion en -iiç, -a. semble plutôt
due à l'analogie des appellatifs, anthroponymes, etc.,
du type cplX)"iie;, etc.) ; homo Bopé71ç (mais cf. Chantraine,
·f3ovo.aos et ~ovlXaaoç : «bison d'Europe., auroch Gr. Hom. 1,103); Hdt. Bop'~';, -Éw, IHsu. BOPLotL; (avec
(Arist., Str.). Voir W. Krause, cité sous (:loÀLv60e;. passage de e: à L, et graphie ott de !il. Sens : • BOl'èe,
Et.: Mot d'emprunt à une langue d'Europe, cf. f:lllÀLv6oe;. vent du Nord, Nord -.
Le mot entre dans la série desnoms lie vents masculins
f30Pa., voir ~L6pwcrxw. en -iiç (Chantraine, Forma/ion 95).
Dérivés : B6pELO~ (att.) et BOpljLOr;, (ionien) «de Borée,
f3bpa.aaos : «fruit (datte) enveloppé dans le calice du Nord., au neutre (j6pELOV planle = ÈÀÀEOOptVlj cf.
avant maturation» (Ose. 1,109,5). pour le suffixe Chantraine, Formatifln 52; féminin Bope:&;,
Et.: Terme oriental, p.-ê. sémitique, v. Cuny, REA 20, BOPELŒç et Bop71LIir;" -&80ç employé comme adj. (1E;;ch.),
1918, 223 sqq. mais surtout pour désigner la fille de Borée (S.), à côlé
de BOPT)LÇ, -t80ç (Nonn.); de BopE.:&ç est tiré Bopd8T)ç,
-T)LIi8T)Ç • fils de Borée 1 (O.S., AP).
f3bpa.TOV, voir ~p&Ou.
Autres adjectifs isolés ou tardifs: (3opplXioC; (lEsch., etc.),
~OpE.:LIXï:OC; (A. Pl.); (jOPLlXioç (Phlp.), (jOpLIXXlll; (l G Rum.
f3bp'opos : m. «fange, boue -, et~ ... (Asi!>&, . iOJ\,~, 4,-1603); (30pE.:LVOC;, !30pLVO; et (30ppLvo; (pap.), voir sur
3tl.) employé notamment pour le bQUrbier desenfe.~s; ce -Pl.lffixe War.kernagel, Spr. Unt. 104, n. 1.
distinct de 7t7J},or;, «glaise, terre mouillée. (Luc .. P·rom. Un Aupe défini est constitué par Bope:lXa-ra:l «adora-
Es. 1). Sur le thème du "bourbier 1 v. Aubineau, Rech. leu~ de Borée 1 à Athènes et BopE.:::ta[Lol " fêtes de Oor{'e "
Sc. Rel., 1959, 185-214. cf. chez Hsch. : Bope:lXa-ra:t· •AO~VT)aLV ol ocyov-re:ç'/-ri{>
Quelques composés f:lopooPOOufLOr;, (Ar.), -)(0("0)1; Bop~q; top't'œç xotl OoLVIXC;, tvot <OÜpLOD OCVE.:[LOL nvéwatv .
(R(/Ir.), ~opoop07t7J «trou de boue 1 (Hippon. 135 b M), Èx/XÀ(1)v-ro as BOpEotaILot; *f:lOpEcX~E.:LV n'est pas attesté,
~op6opodplX~LI; (Ar.), -q>6p6a: (pap.), (:lop6opw7tllç (Hsch.). mais cf.•A8wvuxa-rott, 'A8wvuxa[Loç, à.8WVLcX~ELV.
Dérivé Bop6opï:-rIXL nom d'une confrérie à Théra, peut-
Adverbes de lieu : ~opéT)Oe:v, !3opéT)v8e: (D.P.), (30pEt00e:v
èlre dt'signaliun d'origine, et d'une secte manichéenne
(Nonn.), (3oppii6e:v (Hp., Thphr., etc.).
(Épiphan., etc.) cr. Redard, Les noms grecs en -":"1)ç 189,
Verbe dénominatif: (3ope:Uw «soumer du nord. (Thphr.).
217;~59. Verbes dénominatifs (3op6opow «rendre boueux»
(Arist.) el ~op60p(~ELV «ressemlller à de la boue» (Ose.) Rares composés : ~OppOÀLIjI (Pto!.). Voir aussi S.U.
cf. la glose d'Ilsch. (3op60p(~Et' ... [LOÀ\lVEL, cf. sous 'l7te:pô6pe:oL, qui est certainement senti comme un
~opoop.j~w, !3opoop(~w.
composé de Boptotç. Au second terme on a -f:loppoç dans
Et. : Forme expressive à redoulliement, mais sans xœ-r&-60ppoç «à l'abri des vents du Nord 1 (Pl.).
étymologie établie. Hypolhèses chez Bugge, KZ 32, l!:l93, El.: Inconnue. On a interprété Bopéiiç comme «vent
12; Krahe, Bei/r. XalIIenfurschung 6, 1955, 105 (cf. illyr. de la montagne. en rapprochant des termes de divers
.\1etu-barbis?). Dans ces conditions on peut se demander vocalismes : skr. giri- = av. gairi- • montagne., lit.
s'il y a un rapport avec ~opoopu~w, (3opoopll:w • gronder, glré «forêt ", V. sI. gora • montagne ", etc. Simple hypo-
gargouiller', En tout cas les deux groupes ont interféré. thèse.
~op~oputw : « gargouiller - (H p.) avec les noms d'aclion j30aKW, (3ocnc;, (3o-rOv, (3o-rtXv7) , etc. : Présent anden
~op60puzil . 7tollle; 't'le; 7ix.0~ ÔV XlXl xopxopurilv xaÀoüaLv (36crxw (lI., Od., ion.-attique, etc.), f. !3oax1)aw (Od. cf.
(Hsch.) et (3Qp6opu)"[Lll; (Hp.). Il existe (en chypriote 'i) Chantraine, Gr. H. 1,446, ion.-attique) ; les autres thèmes
un d...."'!Plet (3opoopll:w, cr. la glose (30pOOp~L • )"On-U!;e:L, È6ocrxi]6T)v, l'e:6ocrxT)X«, È66crxT)aot sont postclassiques;
fLoÀ\lvEL Ku1tplœ !11seh.); des deux explications, la première le s\lffixe -crxw est généralisé à toute la flexion, il semble
rapproche le lÏlô~-de ~opôopu!;w, l'autre de (jop6opo<;: aveklpour fonction d'exprimer un procès qui se répète
s'agit-il d'un seul et même terme avec des emploif divers 'i en vue d'une fin (cr. 8L8Iiaxw). Sens: « faire paltre, nourrir
Dérivé (3op6opLa!l-0~ = ~op6opU)"IL6ç (Cael. Aur.). Enfin des animaux, nourrir ", au moyen « p~ltre, se nourrir ", etc.
f:lopoopwaLI; présente ce même sens (Archig. ap. lEt. Ch6''/; Hom. se dit de vaches,. de chevaux, de chèvres,
9,40) mais (3opoopow • remplIr de fange 1. On constate d'oies, d'animaux marins (à propos. d'Amphitrite); dès
une confusion ((3opôopt!;w, ~op66pwaLt,;l avec le groupe l'Od. le mot s'emploie de la terre qui nourrit des hommes
de (3op6opoç, voir ce mot. ou des animaux, etc. Est utilisé chez Bdt., Th., etc.,
186
à propos d'8sdavesr de troupes, de femmes que l'on .iEach., etc.), mi!,-OoTO~ (lEsch.), 1toÀuoo't"Oc; (.iEsch.) avec
entretient, que l'on neurrit. Quelques emplois méta- le doublet T;oM6wTOo; (Cratin. 211) ; e:tlooro;; «qui fournit
phoriques chez les trag. Rares formes à préverbes : 3t.OC- un bon pâturage. (Pl. Criti., etc.) «bien nourri» (Théoc.),
(t"l'dif), &--,(- (tardif), i;m- (Thphr., etc.), Xot't"ot- (Théoc., mais Od. 15,406 a été discuté: le mot y signifierait K riche
Cali., tardif), 1totpot- (tardif). en bœufs. plutôt que. nourricière» : il faudrait donc soit
Un grand nombre de formes nominales présentent un évoquer ~0't"6v • bœuf» (1), soit corriger en eUoooc;, cf.
suffixe -ax- parallèle à celui du verbe. Wackernagel, Spr. Unt. 245. Certains de ces composés
Nvms d'action : ~oaxij 1 pâture" (.!Esch., E., pap.), ont donné naissance à des dérivés: ainsi, e:i.looalct « bonne
avec le dérivé (3oGxéwv' cl 't"pocpruc; (Hsch.), mais voir nourriture, bonne vie. employé même pour les humains
La lte s. v.; (36ax7jfLot (cf. ~OGX-ij-O"w, etc.) signifie exception· (Arist., etc.), e:i.loo't"ÉOfLcxt.
nellement « nourriture, pâture» (p.-ê . .!Esch. Suppl. 620, De ~0't"6v ont été tirés ~6't"e:to~, {3o't"e:oç «de mouton.
Eum. 302), mais habituellement, au pluriel surtout, (pap.), opposé à ~6e:toç (Maiuri, Nuova Silloge, 17,
J'animal que l'on nourrit, bétail, chiens, oiseaux (ion.- Rhodes) ; dénominatif ~o't"éw (CalI., Nic., Hsch.) et surtout
attique, etc., uS'lel dans les pap.), avec le dérivé tardif f3o't"œV7J 1 pâture, fourrage, herbe », etc. (Homère, ionien-
~ocr",(7jfLot't"w37jç « bestial»; f'6Gx7jGtC; 1 pâture» est tardif attique), pour le suffixe, cf. Chantraine, Fo~mation H)9,
(Sm., etc.). avec un groupe de dérivés et de composés : ~o't"œvto"
Le nom d'agent (3oax6c; est tardif; il signifie «pâtre» (Thphr., Dsc.), -l310V (Sch. Pi. N. 6,71); adjectifs,
chez .iEsop., mais dans l'Édit de Diocl. en parlant d'ani- ~0't"lXvtK6C; (Plu., Gal., etc.), voir sur ce mot L. Robert,
maux "qui se nourrit lui-même. = lat. agreslis, non Hellenica 1,137-142, (30't"cxvw37jç (Ath., etc.); adv. épique
~0't"œV7J6e:v (Opp.) ; verbe dénominatif ~o't"cxvll:w • sarcler,
pas/us. Le mot est issu des composés en -~oax6ç dont
certains sont anciens: 1tpoooax6c; « gardien de troupeaux» (Thphr., pap., etc.) avec ~0't"cxVtGfL6~ ; composés: (3o't"cxvo-
(Hdt. 1,113); chez des poètes : Œv6000Gx6ç (S.), ÀW't"o- ·)..6yoç, -Àoyéw, -ÀoyLcx, -<pœyoç, -cp6poç.
OOGx6ç avec le sens rare pour -~oax6t; «qui se nourrit de » Noms d'agent : ~o't"ijp, -'ijpo;; «pâtre» (Od., trag., prose
(Trag. adesp.), fL7JÀo- (E.j, 1toÀil- (Pi.) épithète de ycxï:cx. tardive), avec fL7jÀoo6't"1jp (Hom.), le féminin -(36't"e~pC(
L'attique présente deux termes expressifs notables : (Eusi.), qui est ancien dans les composés À1J~66't"e:~pC(
::opvoooax6c; = lat. lénô (.!Eschin., com., Dém.) avec le (Od. 18,29) et 1tOUÀU60't"e:lpCX (Hom.); dérivé [jo't"1jp~K6C;
dénominatif 1tOpvoooO"Xéw (Ar.), 1tOpvoooaxlct (.iEachin.), (Plu., AP) ; parallèlement avec suffixe -'t"wp et vocalisme
lfOpVOOOax&rov (Sch. Ar. Guepes 1344); autre terme tout long (3w't"wp (Hom., AP) et Èmow't"wp cf. Èmooux6Àoç
diITérent : Y7lpoooax6ç substitut expressif et p.-ê. familier (Od.), qui semblent fonctionner comme adjectif (cf.
de Y'lpo't"pocpo;; (S., E., etc.) avec Y7lpoooaxéw (E., Ar.), Benveniste, Noms d'agenl 29) ; T;C([LOW't"Wp (Cypr.).
et -~oaxlct (Plu., pap.). Enfin le grec tardif et les lexico- Les composés sont génrralement en -~6't"1jC; et -[jW't"1j~ ;
graphes fournissent un grand nombre de composés où cxlyto6't"1jç (AP J, Œypo- (S., E.), ~ou- (Pi.), lT;1tO- (Hdt.),
le ptemier terme est le nom d'un animal: cxtyo- (.iEsop.), au- (Arist.), et bmoow't"1j;; (E.), OÙpe:CH- (S.), auow't"1jC;
clpl)vo- (sic, Paus. Gr., S.), ~oo- (Suid.), tow- (pap.), (Od., ion.-att.) avec auow-:-éw (Moeris 355), et le féminin
!1I:1tO- (Suid.), XctfL7jÀO- (Str.), xpox03eû,0- (pap.), auo- auÔW't"pICX (Pl. Corn. 211). Mais otoow't"ii;; est composé de
(Gloss.), ,)0- (Arist.), XOtpo- (Gloss.); enfin l:Àcxcp6ooaxov 010;; «seul., «qui patt seul. (S. Aj. 614).
(Dsc.) est le nom d'une espèce de carotte, voir André, On a ~w't"~- comme premier terme de composé dans
Lexique s.v., Andrews, Class. Phil. 44, 1949, 188; ibid. [jw't"t~ve:tPCX • nourricière d'hommes, de héros» (Hom.,
53, 1958, 143-152. Sur le thème {3oaxo- ont été créés deux H. Ap., Hés.) épithète de pays riches; le premier terme
féminins : ~oaxœ~, -œ30~ «bien nourri. (Nic.), «qui se est conforme à un type archaïque de composition, cf. skr.
nourrillui-mème» (lEt.), également employé (par étymo- d4livara- «donnant des trésors»; voir Risch, lVorlbildung
logie populaire 1) comme équivalent de {3cxGKéi~ (Arist., 174 avec la bibliographie; et d'autre part Knecht,
Alex. Mynd. ap. Ath. 395 d); avec le dérivé ~0ax.i8toC; Te:p<jl(!Lopo't"o~ 11, Pisani, Rend. lsl. Lomb. 73, 1939, 519.
(Nic.); d'autre part -~oaxk, -(30c; dans 1tpoooaxk Le mycénien offre des mots qui appartiennent à cette
«trompe., notamment de l'éléphant (Arist., etc.) et famille: 8uqotao = auow't"iiwv (Documents, p. 408), qouqota =
rnlooaxl~ «trompe. d'un insecte (ArisL). [jou60't"ii- (Documents, p. 407), cf. Chadwick-Baumbach,179.
Il existe un nom d'agent BOcr",("Î)'t"wp qui n'est attesté En grec moderne la famille est également attestée
que par des grammairiens (E1W 205,52, Sch. Il. 12,3&2.)_ aussi bien {36axw • paître» et «faire paUre., ~oGx6:;.
La rad ne (30- sans suffixe -ax- a fourni d'autres dériv-és f36ax7jGIC;, f3oaxij, que ~o't"cx.v7j « herbe, plante " etc.
généralements anciens : nom d'action ~6Gtc; «pâture., El.: La présence d'une labio-vélaire initiale est garantie
attesté il. propos de poissons ou d'oiseaux, très rare (Il. par le témoignage du mycénien. Le rapprochement étymo-
19,268, QS 1,329, porph.). logique le plus naturel est lituanien guotas • troupeau.
Il existe un thème {3o't"o- dans le neutre ~o't"ov «bête dont le vocalisme peut être 0, mais le lit. gaujà • troupeau,
d'un troupeau» (.iEsch., S.), surtout au pluriel ~'t"cX. (Il., horde» supposerait un vocalisme ôu. Si l'on accepte cette
S., etc.) opposé à 67jplct (Pl. Menex. 237 dl, dit également étymologie, on se demandera s'il faut tirer tous ces mots
d'oiseaux (Ar. Nuées 1427); on peut parfois se demander du nom du bovin gr. ~oü;;, etc., cf. Pokorny 483, ce qui
s'U s'agit de gros ou de petit bétail (Alcm. 1,47; Solmsen- est imprudent.
Fraenkel 39,31, Cyrène); l'adjectif -~'rot; figure dans Du point de vue grec f36axw s'applique le plus souvent
plus de vingt composés notamment IXLyl6o-n;; «nourri- au petit bétail, à des !'ores - et même à toutes sortes
cière de chèvres. (Od.), f30~ • nourricière de bœufs» d'animaux et finalement aux hommes (\Vackernagel,
(Od.J,--·brn6ôo't"0~ c nourricière de chevaux. (Il., Od., Spr. Unt. 245); de même le rare {3o't"6v ne désigne pas
poètes), fLllÀ6ôo't"Oo; «nourricière de moutons. (Pi., B., nécessairement un bovin (cf. plus haut).
187
j300't'a.pOS 011 ~,s<1!-'-atpOV « millet de t'Inde., Eleusine Adv. ~oTpü3,sv «en grappe 1 (Il. 2,89, etc.). Nom d'agent
coracana. dérivé de nom (3oTPe:UC; « vendangeur» (pap.}, cl. à(Lopye:vC;,
ape:1tTe:ùc;, etc. Enfin la glose (3oTpuIJ.,sC;· TP'JYll't"o; (Ilsch.)
, BOO'lTopos: m. nom de divers détroits, le Bosphore ct a l'aspect d'un nom d'action d'un verbe *(30TpUto). Verbe
d'autres : Hellcspont, Bosphore Cimmérien, elc. (1Esch., dénominalif ~oTpu6o[!IXL «avoir la forme de gral)pes.
Hdt., etc.). Quelques dérivés : Bo0"7t6pe:~oC; et -wC; (S.), (Thphr.).
-{"r1)C; (S.), -~v6c; ou -7jV 6c; , habitant du royaume du B6"\'puxoC; résulte d'un croisement de ~6G't"puxot; Ilt de
Bosphore (Str.), pour le suffixe cf. Chantraille, Formation [3o't"pUC; (cf. inversement (30<1't"pUlLOV), avec le sens de
206, (36<1't"puj(ot; «boucle» (Pherecr., probabl. E. Or. 1267)
Et.: Interprété dep"is l'antiquité comme « passage du mais aussi • queue d'une grappe» (Gal. 6,577); d'où
bœuf. (bien qu'aucun bœuf ne puisse traverser le [30't"pulwa7jC; = (30<1't"PUj(W87ji; «bouclé» (E. Ph. 1485) :
Bosphore), de *Boo<1-7topOC; avec hyphérèse de l'un des 0; ainsi apparaît de nouveau la confusion entre le thème de
voir (ln dernier lieu, P. Kretschmer, Gl. 27, 1939, 29, (36't"puc; et celui de ~,s<1'tpul0C;.
qui rappelle le toponyme Bou7topO[!OC; près d'Hermione. Le mot ~,s"\'puC; n'est plus usuel en grec moderne.
Le terme a pu être mis en rapport avec le passage d'Io. Et.: Comme otvoc;, œ[!7te:Àor; et d'autres termes relatifs
â la culture de la vigne, (36't"pur;' n'a pas d'étymologie et
J300'TPUXOS : m., au pl. parfois neutre ~6<1't"puXIX (AP J peut avoir été emprunté à une langue méditerranéenne,
« boucle de cheveux» (Archil., ion.-attique); employé
métaphoriquement, désigne chez ArisL un insecte ailé J3ou- : préfixe augmentatif dont l'origine et l'histoire
p.-ê. le mâle du vers luisant. doivent être précisés :
Dérivés : ~ocr't"puxto\l «petite boucle. (AP J, mais 1) On a voulu le reconnaltre dans [3ou6pwcr't"LC; (II.
par rapprochement avec [3o't"puC; signifie aussi « pampre, 24,532, Cali. Dém., 102, etc.), généralement traduit «grande
vrille d(l la vigne» (Arisl. i, cf. encore le sens de marc faim» ce qui convient au passage de Call., moins slIrernenL
dans la glose f30crTpÙX~IX' cr't"é!L<!"JÀIX (llsch.) cf. plus à Hom. Chez Hom. les seh. expliquent le mot par « taon" ;
loin [3ocr't"puXlIT,C;; ~ocrTpuxw87jC; (Philm;tr.), [30cr7pUXOe:L8i)c; on a d'ailleurs une aulre indication faisant de BoMpwcr"\'té
(Gal.) «bouclé»; [3ocrTpuX7j86\1, "(ln boucles. (Luc.); une divinité à laquelle était sacrifié un taureau, notamrnclo
enfin ~OcrTpUXCT7jC; (( marc de raisins pressurés» (iEL) = dans un fragment des lonica de Métrodore cité par Plu.
crTe:!L<!,U),CT7jç, atteste encore le rapprochemenL avec ~6TpUC; ; Quaest. Conu. 694. Ce qui est sûr, c'est que -(:lpWcrTL; du
mais c'esL aussi chez Plin. le nom d'uue pierre striée radical de (3LÔpWcrY.II> est apparemment un nom d'agent
comllle par des boucles (nedard, }\'oms !lrus en -T1)<; 53). féminin et donne comme m. à m. «qui dévore les bœuf,; "
\'erbe;; dl'II01ninntifs : !3r)cr .... puXl~w .. boucler" (Anaxil., ce qui peut être le nom d'un «taon» ou d'une divillit(·
O.H.) el !3ocr--:P'JXOO!LCXL "èLre boudé» (Ach Tab.i. qui fait périr les bœufs. Le sens de «grande faim-. lierait
E/.: Incollnue. Le suffise avec une dorsale nspirée donc secondaire. Voir L.J,D. Richardson, BICS 8, HlGl,
peut indiquer qu'il s'agit d'un Lerme Camilier Oll "spressif. 15-22 avec d'autres combinaisons plus douteuses (v. aussi
L'autre trait notable est la conlamina'lOl' ,,0,.:, 0" -:~o).:;, Hermathena 96, 1962, 92). Il faut aussi mentionncr la
cf. sous ce Blot ~Ô7p1.)j(OÇ: ~1. nju~ fi';:} t S~.- -=:-.;.: .~.)V\ ;~c.!'j~C'j~ combinaison douteuse de Richardson, ibid. 95, 1961,6;:;-67
X[T7j;· qui se demande si la leçon originelle n'était pas *f3ou6pw;
't"LC; « une espèce de taon» avec un composé en -flpwr;,
cr. œv8po-(3pwc;;
2) Un autre exemple homo serait voc. (3ouy ëiü; (Il.
Bc... ')" : °o'' 1ii etc poisson (Sophr. 64) ; on suppose parfois 13,824, Od. 18,79) généralement traduit «grand vantard»
qu J. S agit d'une Corme équivalente à f3cx--:lç ce qui est et rapproché de yCXLW, qui n'est attesté que rarement, au
douleux. La glose d' Hsch. [36nc; . (36),710\1 est corrompue participe ycxEwv. Dès l'antiquité on a rapproché l'adj.
et n'apporte rien d'utile. ,"oir Thompson, Fishes s.v. y~LOC; dérivé de y'ij, etc., le sens serait alors «espèce de
paysan, de bouvier» : v. Richardson, ibid. 9;:;, 1961,
j30TPU!;, -uo; : m., pl. hétér. [36TpUCX Euph. 149 (Hom., 54-55. Les scholies indiquent une variante (3ouxcxie. En
ion.-att., etc.) «grappe, grappe de raisin»; désigne aussi outre, voir Latacz, Freude 129-130.
diverses plantes; des boucles d'oreilles; enfin des l,oucles 3) Il Y a bien une série de composés où [3ou- présenLe
de cheveux (AP), cf. [36-:-puxoc;. franchement une valeur augmentative (cf. en français
Quelques composés : [3oTpu7j<p6poc;, [3o't"pu68wpoc; (Ar.), une faim de loup, une fièvre de cheval, etc.); (30UÀLf1.0C;
(3o't"pu6mx~c;, -crTCXyi)~, -cru<!,CXVOC;. «qui a une faim de bœuf» (Alex.), aussi «grande laim •
Divers dérivés généralement tardifs : ~6TpUOV • grappe (Plu., etc.) par assimilation formelle à ÀL[!6C; (Risch, IF
de baies. (Thphr.) = 6ÀcX<17tL, la plante' bourse à pasteur»; 59, 1944,59 avec la n. 2); sur 7touÀ~(.LOC; attribué au béotien
diminutif (3oTpÙaLOV (Alex., etc.). Adjectifs (3o't"pu6e:~ par Plu., 694 a et l'anthroponyme nUÀL(Lr.cX8~c; voir SChulze,
«riche en grappes. (Ion, A.R.), suffixe de la langue KI. Schr. 399 sq.; dérivés ~OUÀL(L[IX (Timocl., Arist.);
poétique; (3oTpuw81)C; (E., Thphr.) et (3o't"puoe:L8i)c; (Ose.) avec [30UÀLf1.LcX.II> (Ar., X., Arist., etc.) d'où (3ouÀLf1.L«a"
• qui a l'aspect de grappes» ; (30't"pullP6c; du gel~re de la (PL) ; adj. ~uÀL(.LW87jC; et -(.LLw37jC; (médec.); autre dénO"
grappe (Thphr.), [3oTPUtOI; même sens (AP); (3o-:-puw't"61; minatif (30UÀL!-,-W't"'t"W (S!lid.); (30U~LVCI (Cali., Lye.) 1
«orné de grappes» (Délos Ile S. av. J.-Chr.), cf. x«puw't"6c;; ~ou<pœyoc; (cf. sous (3oüC;) est glosé par Hsch. 7tOÀUcpciy04
dériVé en -l"r1)C; : (3o't"pU~"r1)<; «botryite» (Ose., etc.) • sorte En outre une série de termes où [3ou- signifie. grand. 1
de perle en forme de grappe» et (3o't"pur't"~c; (xIX8IU[IX) (3oux6pul;ocv . TiJv (L&j'tV..7jV x6p')~IXV xocl <flou >xopu1;iiv'to.
«calamine. (Gal., etc.), cf. Redard, Noms grecs en -"r1)C; 53. t<1)(UpwC; xopul:wV't"oc MévlXvapoc; (Suid.); cf. (3oux6pul:oc; •
pou- 188
mtCJ&rj-roç, œc,uvnoç (Hteh.); ~oVmut; « gros garçon. bijou 011 d'objet précieux ~ov (cf. SOU8 [:kIuôcZ>.wv)
(Ar., ete.), ~U~){oç« gros Lamaehos. (Ar.). ~galement pourrait désigner des antilopes ou leurs protomes.
dans certains termes botaniques : fjouÀlimlt6ov «grande Le latin a emprunté le mot: bübalus.
pati" ••ce., ()ou(UÀ{or: «frêne J, Fraxinus excelsiClr, fjouœ- Le grec moderne a encore fjOU6otÀLÇ et fjouÔotÀoç au sens
ÀtVOV «grande ache », fjououxov «grande figue J (mais voir de bume.
d'autres emplois de l3ou- dans les noms de plantes sous Et.: Doit avoir un rapport avec fjoüc;, à moins qu'il ne
~oüç). Ce développement de fjou- augmentatif apperalt
s'agisse d'étymologie populaire. Hypothèse «pélasgique.
à partir des comiques, v. Richardson, Hermathena 95, de van Windekens, Le Pélasgique 79 sq.
1961, 53-63.
POUa.yETOV
(Hsch.).
dit le droit.., cf. av. mrav(i) - parler., skr. bravili. Même Dérivés : ~uTij~, -'rij't'O<; alen\wr. (Il., ion.-attique),
.' 'ymologie, mais justifiée par la phonétique pélasgique {'l, l'accentuatioDsur la finale serait un archaïsme, cf.
chez van Windekens, Le Pélœgique, 82 sq. Scbwyzer, Gr. Gr. 1,382, Wackernagel, Gmt. Nachr. 1909,
58 sq. ; ~ n. même sens (t.rès rare, X., Épieur.) peut.-être
créé sur le modèle de ~o<;. Verbe dénonùnatif (jpttBÛV6>
f3Pa.~u"ov : - prunelle., fruit. du prunus silvestris
• tarder. (lEsCh., S., PL) parlois trans .• retarder. (LXX)
(Théoc., etc.), le mot serait rhodien et sicilien selon
avec le dérivé lipcxBuav.6ç (Seh. E. Or. 426).
Cléarque ap. Ath. 49 C, tandis que XOXXUIL'l)Àov se dit
BpttBuc; existe encore en grec moderne et a fourni 1\
plutôt du fruit du prunus domuticuB; voir aussi l'édItion
développement nouveau de (jpriaL - soirée., l'pttBtJ.,
Gow de Théocrite ad 7,146; !'PrXôuÀOI; f. désigne l'arbre
!,pttBWT), et.c.
(Arét.) et parfois le lruit (AP); les mss et les lexicographes
Er.: liptt3uc; entre dans la série des vi~ux adjectifs en
fournissent auui l'ortho ~tt6,~ et ~ptt01j-; f" outre !,pttOuÀ'l)
-u~ comme 'tcxxu~, wxuc;, ~pcxxue;, etc. Si. l'on admet,
= à.W:/LwVl) TJ lPf'Wutij (Ps': Diosc. 2,176). V. André, Lexique ce qui est possible, une initiale la bio-vélaire, on peul poser
S.u. brabilla. .
indo-européen • g ·,du- (E. Fraenkel, Phil. 97, 1948, 172,
Et.: Sans étymologijl, p.-ê. emprunté,
KZ 69, 1951,76 sq.), cf. lit. gurdù8 dent., lette gurds
- fatigué'; on se demande s'il faut ajouter lat. gurdus.
jJpa.VQ$ : I>.oç (Hsch·l· Fait penser à !,PclX&CX (soqs Ajltre hypothèse, admettant un thème à m initial, de
~Pcxxuç'.. Pas d'étymologie. Bechtel, Lexilogus S.V. ci~p3Cal, ce qui ne va guère pour le
sens.
f3pa.YXO$ : m. -enrouement, angine. (Hp., Th., Arisq;
le nom propre BrXpttyxoç (Hippon. 105) résulte d'une ~pa.8u : n. «Sabine. (Juniperus Sabina) et • genévrier
anaptyxe (~c.Hf'Y'7.er, Gr. Gr. 1,278); en outre !,pri)'X'l) f. fétide. (J. fœtidissima) attesté chez Ose. Autre forme
(Xénocr.) et l'pcxyxit% . il me~TpriX'l)ÀOç Œ.J.Yl)awv (~IIj;~J ~6pCXTOV (O.S., Sm., Ose.).
Dérivés: l'pcxYXWOC; • en~ué» (Hp.), pour le SUftl~e Et.: Mot sémitique, cf. aram. berat, hébr. beros, aIlIe.d.
cf. Chantraine, Formation 255, !,pcx"(l(w8-t)e; • s~jet à burasu. Voir Lewy, Fremdwiirter 34, Schrader-Nehring,
l'enrouement. ou - causant l'enrouement. (Hp.), enfin Reallexikon 1,671, Cuny, Rev. Ét. Anc. 20, 1918, 223-230.
~PC1"fX6e;, -Tj, -6v «enroué. (AP).
A côté, le dénominatif (ou déverbatil1) !'pttYXrX6l
j3pa.lCal : - braies. portées par les Gaulois avec les
• soutTrir d'enrouement. (Arist., etc.), (jpa:yxttU.l même dérivés n. pl., ()p«xLOt, l'Pcxxrip~oe; • tailleur de braies " etc.
sens (Arisl., LXX) condamné par Photius, créé sur le (pap., inscr. tardives, O.S.). Mot gaulois passé en latin
modèle des verbes de maladie; cl. encore !,pttYX~,o!.O&: . dans bracae, etc ..
7Myo~a6e (Hsch.). - Avec un sens tout difTérent (jpriyx~
pl. n. «branchies des poissons. (Arist.) p.-ê .• bronches.
(Arist., HA 603 a), p.-ê. pl. n. ~PriYX&tt (Opp.); enfin (3pa.Kava : 'ta &yp~ Àri)(cxvcx (Hsch.) atteslé en outre
l'PtX,.xwv signifie p.-ê • nageoire. chez Arion. Pherecr. 13, Luc. Lex. 2.
A la notion de branchie se rapportent les adj. ~pCXYXOEr.3Tj~ El.: Pas d'étymologie établie. cr. 3ua6p&xcxvol; sous
et ~pa:yx~3'l)e;. ()paxe:iv ?
Il existe encore des formes !,Ctpc:l:xv~, ~cxpriYX~ (Hdn.,
Hsch.). (3paKE~v : crovtéva:~ (Hsch.); ~p~CXL . aul.ÀcxÔ&iv, &t>œiv,
L'emploi des mots signifiant «branchies. s'explique XCX't"CX7tt&LV (Hsch.), on évoque aussi la glose d'Hsch.
par le rapprochement avec ~p6yxoc; • trachée-artère " 3uaop&xcxvov . 3uOJ(&pÉI;' ~PcX)(CXVCX ya:p 't"a: &yp~cx ÀriXCXVCt,
mais (lU bien il faut voir dans !'PriYX~ un mot ditTérent !a't"~ 3è 3u01tÀu'tcx. AÉy&L ouv Kpcx't"ivoc; (fr. 404) 8uaxCt't"cx-
de l'pcXnoe;, ou bien ce sens inattendu s'explique par v6l)'tov OlOV&L t 3uav6'l)'t"ov Le sens originel doit être
étymologie populaire. • saisir •. On a pu essayer de rapprocher (:>pri't"nw . 1t"À'l)6u-
Le grec moderne a d'une par-l ~pcx)(v6c;, ~pttxvcX3tt, etc. WLV, (3cxpuw:w (Hsch.); l'pri>œTOV . 3pÉ1t"ttvov, XÀCX3&u't'ÎjPLOV .
• enroué, enrouement., de l'au.tre !3PcX"(I(~ • branchies J. ol 3è 1t"À'ij60e; (Hsch.). Il y a d'autre part des termes de
El.: [3p&"(I(o<; est un terme à la fois expressif (cf. la structure et de sens voisins avec une labiale à la fin du
nasale interne) et technique sans étymologie : l'aoriste thème : !,pcXtjlcx~' aul.Àcxo~~v, cXvcxÀ(;)aCtt, xpuljiCtt, 6l)pEÜa«L
. ~PCX)(&~V «retentir» n'apporte pas d'appui solide. Hors (Hsch.) et aussi !,pcirrn:LV' ècr6f.&w, xpurrn:w, œcpcxvtl:;&LV,
du grec la forme v. irl. brong(a)ide - enrouement. est 't"éfJ a-t"6!LGt't"~ t!ÀX&~v Tj <Tt"Ml:;&W; ces thèmes peuvent avoir
p.-ê. un rapprochement valable, cf. Pokorny 103. subi l'influence de "cip1;uLv. On a d'autre part voulu
tirer ILI*P1t""t1l!LV du t.hème de l'PCDC&iv en admettant
l'assinùlation de )( en 1t" par le /L- initial (Schwyzer,
~pa8u$ : comp. (jpttBunpoc; et !,ptt3f.6lv (Artém.),
sup. ~pci3~GTO~ et (jctp3~c:noe; (Hom.), (jpa:tta-t"tt-roc; (lEI.) Gr. Gr. 1,302), voir /LrXp'lt't"Cal. cr. encore !,p6~tt~.
à côté de l'PttBu't'Ct-roc; (Ar.), cf. Seiler, Sleigerungsformen
Et.: On a rapproché depuis longtemps skr. m,sali « tou-
56 sq., «lent " parfois «à l'esprit lent, paresseux., quelque- cher, saisir., ce qui n'est qu'une possibilité. Voir encore
fois «tard. (Hom., ion.-att.). la bibliographie chez Frisk et Pokorny 739.
Composés ; (3pttBu- figure comme prenier terme dans
plus Ûrente composés presque tous tardifs. Parmi les (3pa.KOS : Wtt/Lo<;, l~'t"LOV noÀunÀ.Éç (Hsch.). Le
plus anciens : {3pttBu1t"6poc; «qui passe lentement. en mot lUiÀa!LO<; de la glose est probablement fautif. Quant
193-
au sens de «manteau luxueux 0 il s'applique à Sapho 57 Le mot a été emprunté dans lat.. bracchium, d'oil,
et. Tbéoc. 28,11 (poéme éolien). On y voit. une orthographe ensuite gall. braich.
de pt1.x.ot; (FpliKot;), mais le sens ne convient pas. Il faut Le grec moderne a ~pocXL6."ot~ comme terme d'anatomie.
admettre, ou que Théoc. et Hsch. n'ont pas compris le El.: Il n'exist.e pas de terme indo-européen pour le
mot (le texte de Sapli'6 n'étant pas décisir), ou que ~pliKot; bras (cf. pourtant Benveniste, BSL 52, 1956, 60-71).
n'a rien à faire avec pcXxo~. Voir Belardi, Doxa 3, 1950, En grec le bras se dit. 1tÏi,xu<i. ilyxw". ~pIXX[WV ou XE:lp. Le
199 sq., qui propose des ét.)"motogies sans consistancç. sens propre de ~PŒXu.w étan\. originellement. la partie
humérale du bras, on inclinera à admel.t.re l'étymologie
de Pollux 2,138 qui indique que le baut du bras est appelé
~pa.aaw : aor. fÔ~:"ûCL (Hp.), aor. p. Mplia&qv, pf.
f'PŒXl<dv 6..L ta..L ~Ü 1ti)XE:<1)C; ~otxÛ~, ~p«Xu.w étant
(3éôpoca(LocL «agiter, vanner. (Ar., Pl.) ; au passif «bouillon-
le comparatif de ~pOCxût; ; le procédé est lnal.t.endu, mals
Der 0; le thème de présent (3pli~w signifie «bouillonner 0
doit être admis, malgré les doutes de Seller, Sfeigerung.-
(CalI. Hist., Hld.), «grogner 0 (Poli.), cr. ~p«tcL" . -;è ilaux7i
formen 42 Bq.
bllUpEcr60cL (Hsch.). Rares formes à préverbe: bt6priaaw
et -Ilpci~w «bouillonner 0 (mais avec un autre vocalisme
èKôpYjaaw Gal.) ; t(J-ôp«aaw, 1tpoaôpliaaw. f3pa.XUS : vocalisme éolien l'po)(ÛC;, • court 0, en parlant
Dérivés: {)poca(L6c;' tremblement. (de la terre), «bouillon- de l'espace et du temps, «bref. (également en parlant de
Dement. (Arist.; AH., etc.), {)p«a(LOC «bouillonnement, la quantité des voyelles), parfois «petit, sans importance 0
agitation., avec le dérivé {)poca(LlX"llXC;, -ou, espèce de (ion.-attique, mais pas hom.), comp. ~pIXXU"E:pOC;. -"œ"oç,
tremblement de terre (Posidon., etc.), cf. (J-UXl]"lIXÇ, mais également ~cXXLa"oc; (Pi., Soph.), mais {)plXXlwv
aE:La(J-IX"Locc; (Chantraine, Formation 94 sq.); ~p«aLC; n'est connu que par les gramm. (cr. Hsch.) qui y voient
«bouillon de l'eau. (Orib.) ; noms d'agent : ~plian;ç, -ou l'explication du nom du bras (cf. s.v.); enfin ~p«aawv
espéce de tremblement de terre (Arist.), {)plXa-rljp «van 0 (hapax, Il. 10,226) dans l'expression ~pcXaaw" -,,60<; «on
(gloss.). voit moins loin., mais la forme a ét.é rapprochée par les
Le sens originel est un frémissement, une agitation grammairiens anciens de {)plXauÇ «lent., et on a même
rapide ct superficielle. Mais au cours de l'histoire du grec supposé que telle était l'interprétation de l'auteur de
~pcX~w s'est spécialisé au sens de «faire bouillir., I3PIX~~ la Dolonie (d'après 6liaaw" '1), cf. Seiler, Steigerungsformen
• bouilli " etc.; le mot est usuel en grec moderne. 43,56 .
El.: A été rapproché, il y a longtemps par Bezzenberger, Bpocxu- figure comme premier terme dans une soixantaine
BB 27,152 sq., de lette murd€l «bouillonner., lit. murdynas de composés qui sont souvent. techniques (médecine,
«source " mùrdyti «agiter dans l'eau " etc. Simple possi- botanique, métrique, etc.). Parmi les plus notables :
~pOCXUôLOC; (Pl.), -Y"w(J-wv (X.), ->dqlIXÀOC; poisson (Xénocr.),
bilité.
-À6yo~, -ÀOYLOC, etc. (Hp., Pl., etc.), -m6oç (Hp.), -1tOpoc;
(Pl.), -a13l]poç (PL), -Xp6"LOC; (Pl.).
j3pUaawv : comparatif de {)plXxVc;:. Dérivés : {)pocXU"l]C; • brièveté» (Th., PL, et.c.) ; au sens
particulier de bas-fonds, on a pl. n. ~pcX:XEIX (Hdt., Th., etc.)
qui semble le pluriel neutre de ~plXxVC; avec déplacement
j3pa.uKa.véia9a.L : bL "Clv XÀIXL6v"wv 7t'OCLIHw" Ml'nlXL d'accent (Schwyzer, Gr. Gr. 1,380), le thème en B "0
~C; (J-l(J-l]!L« qlwv'ijc; (Hsch.). ~p«xoç n'apparalt que chez le Byzantin Procope; Hsch.
semble fournir une glose {)pIXXUÀO" . (J-Lx.p6v qui trouve
Ppa.XEîv : i}x'ijaocL, ljioql7jaocL (Hsch.); aor. indicatif appui dans le nom propre Bp6xuÀOç (Fouilles de Delphes
~pciXE ou fÔplXXE «résonner, retentir. (Hom., poètes alex.), III. 1,375). - Verbe dénominatif (3pIXXûVW «abréger.
se dit des al'mes, de la terre, rarement d'un être qui gémit. (Hp., Plu., etc.).
Cf. p.-ê. la glose d'Hsch. ~pŒXIXÀOV' XPE(J.E:"nO'(J-6v. Le vieil adj. ~pIXXUC; est. concurrencé en grec moderne
Et.: Repose sur une onomatopée, cf. avec un autre par xonéç.
vocalisme {3puXclO(J-IXL. Un rapport avec (3PŒYXOÇ reste Et.: Vieil adjectif indo-européen : skr. mûhuQ, mûhu
douteux. « subitement., de • mrhu-, av. m~l/'nu- «court., dans le
composé m~/'3zuJïti-; v.h.a. murg (i) «court 0, gol. • maurgus
sur quoi repose ga-maurgjan: indo-eur. ·mrghu-. Le latin
I3pa.xi<dv, -ovoç : m. «bras', mais particulièrement brevis n'entre pas aisément dans la' série (voir Emout-
partie· humérale du bras par opposition à l'avant-bras Meillet, s.v.).
lriixur; (Hp. VI, p. 60 Littré, Pl. Ti. 75 a, etc.). Il semble
que 1t7jxuc; signifie .le bras' ou • l'avant-bras " ~ŒXw"
c le bras» ou «la partie humérale du bras.; le mot est
attesté depuis Hom. en ion.-attique, etc. - Dérivés :.
~p(XXL6vLOV «bracelet» porté au baut du bras ['1] (Délos, 1 f3pÉyi'a., voir !Spéx6).
Pollux); {)pIXXLOVLcn-I)p même sens (Plu., Tz.), avec
suffixe -~p désignant un instrument ou un objet cwmme 8 ppÉyj.La. «grain de poivre vide. (Ose. 2,159) mot
dans &ÀLK-djp, mais présentant. la forme -LaTljp, comme d'origine orientale (indienne).
si le dérivé était tiré d'un verbe en -E1;fol. Autres DOms
tardifs du bracelet : ~XL6ÀLO\1 (Alex. TraI!.), Uré du lat.
bracchiolum, ~POCXLcU.LO" (Symmaque) arrangement du lat. f3pEKEKEIC~~ : onomatopée qui imite le croassement
bracchitile, avec le doublet f'PŒXL<lpLOV (Aq.). des grenouilles (Ar. Gren. 209 sq.).
ppÉ~ 194
p~ : seulentent thème de préSent «gronder " 88 Dans l'ensemble de ces termes, il y a du point de vue
dit ...·un grondement soltte de la mer, du vent, etc. grec une franche distinction entrè la série où figure une
(Homère, poètes, etc.); après Homère au sujet du heurt nasale dentale devant. -'t'-, dàns (3pOV't'1), etc., qui se
des arJIles, du: l1l'U.nnure ou du gr.ondement d'une foule, rapporte précisément au tonnerrl\, tandis que le thème
etc. (avec les préverbes: mL-, r.E/lL-, CJUI-L-, \mo-). (3peI-L- signifie «braire, gronder ». cêtté répartition subsiste
Plusieurs noms d'aetion : 1) ~p6I-L0; • grondement» en grec moderne. .
(du feu, du tonnerre, d'un orage, etc.) Hom., poètes, Sur le rapport supposé avec des termes signifiant « sentir
Arist.; 2) ~po!Loe;, parfois ~6p!Loe; (Hp., Thphr., etc.) mauvais., voir sous (3pw!LOC;.
désigne l'avoine sauvage et la folle avoine probablement Ei.: Terme expressif comportant une sonorité symbo-
parce qu'elles étaient censées protéger contre les coups lique sans étymologie sllre. V.h.a. breman, gallois brefu
de foudre (StrOmberg, Pflanzennamen 79). cOlllportént une aspirée initiale, de même presque sllre-
Bpo!Loe; figure comme second terme dans une douzaine ment: 111t;· ;ntn6. Il faudrait poser pour le grec un thème
de composés comme: fl.- (Il. 13,41) «bruyant 1 avec «- *brem-. A moins de poser *mrem- et d'évoquer·!LOpfLûPW 1
copulatif, cf. s.v. HJ(w, (3cxpv- (Hom., etc.), tyxe:L- (PL), Voir Ftfitlt et P()korny 143.
l:pf- (11. Hom., etc.).
Dérivés : f3p0I-LLOe; employé par Pi. pour la lyre, mais I3piv8ov : fÀtXqlOV (Hsch.), cf. EM 212, 28 et 47, avec
surtout épithète de Bacchos cn raison du caractère bruyant (3pE:V't'LOV = 1) lWptXÀ-Ij 't'Oü tÀciqlou (Str. 6,3,6). St. Byz.
du dieu (l'ètes, musique, etc.) (lEsch., Pi., etc.) d'où donne le mot pour m8ssapien. Il se retrouve dans divers
«bachique» (E., etc.) ; sur l'emploi du terme chez E. cf. tpponymes, notamment BpE:V't"ÉaLOV = Brundisium.
Wilamowitz, Euripides Herakles 366 : le mot est un subs- Et.: On a cherché et trouvé des correspondants en
titut de Dionysos; avec fém. (3POfLLcic;, -ci80e; (Pi., etc.) scandinave, cf. suédois brind(e) • élan mâle " norv. brun d,
ou (3pOI-LLW't'LC; «bacchante» (Opp.); adj. f3p0I-LL~8l)e; lette briêdis «élan. (emprunt germanique). Bibliographie
(AP); verbe dénominatif (3poI-LLci~o!LCXL = (3cxxJ(eUw chez Krahe, Spr. der Illyrier 1,39 sq. Mais dans quelle
(AP). mesure ce terme appartient-il au vocabulaire grec·"
Avec le suffixe -'t'Œ., -'t'7j et le vocalisme 0 : (3pov-ri)
spécialisé au sens précis de • tonnerre. (Il., Od., ion.- I3pÉv80ç, (3pe:'J6UO!LCXL, etc. : Groupe obscur oil-il apparatt
attique, etc.), avec les dérivés: (3pov't"cxroe; «tonnant, du que divers mots se trouvent. en rapport, sans qu'on puisse
tonnerre» (Hp., Arist.), (3pov't"~8l)C; (Agath., Vett. Val., etc.); préciser avec certitude ces rapports.
~poV":dov = machine qui produit le bruit du tonnerre
Bp&v60ç m. nom d'un oiseau aquatique (Arist., lEl.),
au théâtre (poll.); on admet que le nom d'un cyclope glosé d'autre part x6aaucpoç par Hsch., cf. Arist. HA
chez Hés. BpoV't'l)e;, -ou est tiré de (3pov-ri) (cf. Schwyzer, 615 a, et voir Thompson, Birds s.v., c'est p.-ê. le grêbe ;
Gr. Gr. 1,561, E. Fraenkel, Nom. ag. 2,121); à date basse Ath. 611 e fournit le mot au sens de fierté, arrogance;
f3pOV't'1)aLO<; épithète de Zeus (Mon. Ancyr. Gr. 18,21), cf. enfin Hsch. donne l'équivalence énigmatique (3pév60ç
pour le suffixe, Chantraine, Formation 41-42; (3pov't"Écx XCXL ô -rU!LOOç ÀÉye't"IXL (y a-t-il une faute? Est-ce le même
nom d'une pierre qui protège contre la foudre (Plin. mot 1) Un autre groupe de termes se rapporte à un parfum:
HN 37,150). - Verbe dénominatif: (3pov't"tXW • tonner» (3p&J60,,· I-Lupov 't'L < 't"wv r.cxXl:wv > WC; (3IiXXCXpLC;· ol Bi
(Il., Od., etc.) employé tantôt impersonnellement, tantôt OI.v6wov I-LUpOV (Hsch.). Dérivés: (3pÉV6e:LOV employé avec
avec un sujet. Zeve;, etc. ; avec le doublet (3poV't"tX~W (pap., !LUPOV (Sapho 94,19) ou seul (Pherecr .. l0l,2) qui désigne
Hsch.); et les dérivés: (3POV't'7j!Lcx (lEsch.), (3pov't'7j't'Lx6e; un parfum déterminé, qui doit être tiré d'une plante
I,Eusl.); parmi les formes à préverbes ti-Lopov't"ciw, ou d'une fleur, cf. les gloses voisines !3pe:v6~viil . «v6wiil
tfoLop6v't'7j't'oe; «frappé par le tonnerre, stupide., etc. (Hsch.); (3pev6wci [(3pe:,,6dlX Diogenian. ap. EM 212,45] .
Rares composés où le thème (3pov't"- sert de premier pL~cipLIX 't'Lvii ole; ÈpU6pIXLVOV't"CXL cxl yUVOt'LXEC; 't"œe; r.cxpe~&:~,
terme : un seul est ancien: (3povT"I)aLxÉpœuvoc; (Ar.), du ol 8t ocYJ(ouacxv oux cli .•• ol 8È cpüxoç r.:xpe:fLqlEpÈC; XU8e:L
type 't'E:p<j.fIoLopo't'o.:. 'A<pp08l't"l)e;; en outre (3pl:v6ue;, -Uoe; f. nom de parfum
Noms d'a9fmt : -(3peid't"l)C; dalls des composés poétiques est donné par Phld. Vil. 37 ; un autre nom de plante est
du type de ipL6pE:p.L~·" au profond grondement» (Hom., (3pÉv6~~· 6PL8cxxlvl), KUr.pLOL (Hsch.), cr. (3pÉV6LC; (Nic.
Ar .. "tc.), Ü<j.LOpe:fLÉnre; «qui gronde en haut du ciel., fr. 120) «laitue. : mais s'agit-il de la même plante?
épithète de Zeus (Hom.), f3cxpuope:id't'7je; (S.). Le terme important dans les textes littéraires est
A \'ec le sulTIxe à ini Ua le consonantique, rares exemples: (3ptv6uofLCXL (tiré de !3piv6uc; selon Phld. 1. c.), seulement
ripyLOpÉv-r,xe; (PL), civOt~~6pÉv't"a.c; (B.), composé du type thème de présent «faire le fier, se pavaner " etc. (Ar., Pl.,
,,:e:pt)if!1-opo't"oC;; la glose d·Hsch. (3pEV't'CXt· (3poV't'cxt dGit grec tardif) avec le doublet (3pE:V6uVOfLCXL (AP).
être tirée de ces composés. Il est malaiSé d'établir un lien entre ces divers mots,
Il existe deux verbes dérivés associés à (3pÉI-Lw : (3P0!L!(o) let!';' UM techniques, les autres expressifs, encore que
qui peut être soit un dénominatif de (3po!LOC;, soit un l'existence de ce lien soit probable. Bpév6oC; au seua
itératif-intensif «bourdonner 1 en parlant de mouches, du d'. arrogance» doit être le nom d'oiseau employé méta-
vent, etc. (Hom., alexandrins) ; avec un vocalisme long et phoriquement. Ce nom peut évoquer la notion d'ulle
une flexion en -ciw : (3pwfLcX0\oLCXL « braire» (Ar.), cn parlant démarche arrogante, etc., et être mis en rapport avec le
du cerL.. réer. (Arist.), (3p~!Ll)aLÇ «braiemcnt. (lEI., PoU.), verbe, cf. Taillardat, Images a- Ari.;lap,~::!~" § 332; les noJJlS
~pw!L~"nJÇ «le brayeur» (Nic.), (3pWfLl]ELe; (Nic.). On cite de plantes et surtout de parfum se rapportent à ~
encore (3pE\oLE:cxlvwv· ijJ(wv (Hsch.) qui présenterait la élégance recherchée, au luxe et peuvent également êtnJ
même st.ructure que (3ÀE\oLE:cx(vwv mais peut reposer sur mis en relation avec le verbe. Mais on ne sait par où
ttU8 altération de ce dernier. aborder la filière. Si l'on entend partir du verbe, il faut
195 -
cbercber une étymologie indo-européenne qui se dérobe pf. (3i6pCY!'otL (Pi. Hp.) • tremper, inonder, remplir d'eau. ;
(on a pensé par ex. à lat. grandis). Si l'on part du nom de Aris!. oppose {js:6pcyp.hoc; à 3t1:p6c; (Ge 330 al; se dit
l'oiseau, il n'y a pas d'étymologie. Enfin en ce qui concerne des inondations du NU. Le mot n'est pal attesté ehe&
les noms de plante et de parfum, une origine non indo- Hom. à moins de lire Il. 17,54 avec Zén. môé6poxl'l
européenne serait vraisemblable, mais on voit mal par parfait intransitif (Chantraine, Gr. H. 1,425, Leaf ad
quel acci4ent ils auraient donné naissance aux autr6l! locum), mais il est usuel en lon.-att. ; le sens de • pleuvoir.
termes. U est possible que dans les mots que nous avons du grec moderne apparalt en grec tardit (LXX, NT,
réunis dans cet article, il faille distinguer deux groupes pap., etc., mais cf. déjà X., Scan. XVII, 2). Plus de
indépendants à l'Qriginll : d'une part le nom d'oiseau vingt formes à préverbes notamment m-, œ1fO- 3to:-,
et les termes exprimant l'arrogance, de l'autre les noms de ÈIL-, XciTot-, "po-, Ô1ro-; tous ces termes sont générale-
de plantes ou de parfums. Voir la bibliographie chez ment techniques et entralnent des dérivés en -~C~tt; et
Frisk. - (3pltY!'ot.
Formes nominales : ~oxfl • humidification. (Diosc.),
.inondation, irrigation. (Thphr., pap.), 'pluie. (Démocr.,
!ipÉTas, -EOt; : n .• image en bois d'une divinité. (lEsch.,
E., Ar.) ; Anaxandr. 11 en fait le symbole de l'immobilité LXX, NT) avec ~pol(eToc; « pluie. (AP) créé sur le modèle
stupide. Non homérique, p.-il. dorien. C'est un équivalent de 4',0t;; (3pOXlLov • Tb (3PÉ;ylLot (Hsch. cf. EM 285,16),
av~ ~pol(fl.w8llt; (Démocr.); enfin ~PÉ;ylLot «infusion.
de !;oœvov. Le terme s'applique aux vieilles idoles rie bois,
(O.S.), (3PÉ;yILctTot glose de GaILot-ro: (Érot.); le mot figure
héritage des pius anciens cultes. Le sobriquet Bpé,c.>v
dans des fClrmes à préverbes; homonyme de (3PÉ;yILct =
(attique) doit en être tiré, cf. Bechtel, Namllnsludien 13.
El.: Terme méditerranéen S:1ns étymologie, cf.
(3PEXfLOt;; ~~tt; • fait de mouiller, laver. (X.), le terme
figure dans de~ formes à préverbes.
Benveniste, R. Ph. 1932, 128-129. Tentative d'explication
De ~polC:' sont tirés (3p6I(LOV 1 bouteille d'encre. (pap.),
1 pélasgique. de v. Windekens, Le Pélasgique 15 sq., etc.,
et (3POI(Lt;, -tBoc; f. même sens (AP 6,295), homonyme
mais voir Hester, Lingua 13, 1965, 371.
de (3pOI(Lt; dérivé de (3poXOt; (voir s.u.); ~pOXLXOt; «plu-
vieux. (tardif).
I3pi4-0s : n. «nouveau-né. (Simon., PL, lEsch., E., Les eomposés tardifs du type 8LctÔPEX-Ijc; (parfois -~PO(X-IjC;)
prose tardive) se dit du petit d'un animal (Il. Z3,266), du ne prouvent pas l'existence d'un ancien thème neutre
petit porté par une jument (Hdt., etc.). TerRIe ~solé qui en B *(3péxo~.
n'a donné que peu de dérivés ou composés. En grec moderne ~péxc.> et ses dérivés signifient à la
Composés rares et tardifs : ~PE<POl(OlLéc.> «soigner les fois « tremper. et 1 pleuvoir >.
petits enfants» (Eust.), ~p.E<pOY.T6vot; • qui tue un petit Et: Obscure. On a longtemps rapproché des termes
enfant. (Lyc.), ~pE<pOTpO<pÉc.> (Eust.). baltiques et slaves, lette mergu6t «pleuvoir doucemenl:'.,
Dérivés: diminutif ~pë:<p,)nLOV (Luc., EWlt.); ~w8llt; aussi russe morositl • pleuvoir doucement., qui reposent
«enfantin. (Ph., grec tardif), ~pE<pLx6t; même sens (Ph., tous sur indo-eur. 'merg(h)-, 'morg(h)-, en face de 'mregh-
Eust.). Eus!, a même l'adv. ~ps:<p06EV et le dénominatif dans ~péxc.> (cf. pour la structure de la syllabe, (3pÉ<poC;).
~p&tp6c.> «engendrer» (Eust. 1535,44). Les termes balto-slaves se rapportent à une pluie fine,
Le mot avec son sens }J:écis a subsisté en grec moderne, ce qui ne convient pas, mais une évolution sémantique
cr. (3pÉ<pOt;, (3pS:<poY..6ILoÇ, (3p&<poxT6voç. particulière, liée à des climats différents, a pu faire diverger
Et.: Terme certainement très ancien et qui peut se les deux groupes. Hypothèse ingénieuse de H. Fraenkel
rapprocher de v. sI. fréb~ « poulain., qui s'en distingue par (Gl. 14, 1925, 1 sq.) qui suppose que (3péXc.> signifierait
le type de formation et la structure de la syllabe radicale: originellement «étouffer., ce qui lui permet d'évoquer
le grec suppose un thème· g "rebh-, le sI. un théme • 9 werM-. ~p6xoc; : ~pÉXc.> aurait pris le sens de 1 submerger,
On posera donc L-e .• g "er-bh- /. 9 "'r-ebh-. Le skr. gdrbha- inonder >, etc.; de même 7NLYEW • étouffer. a pris le
peut être soit rapproché de 8e:Àcpuç, soit tiré de • 9 IDer-bh-. sens de «noyer. (on évoque aussi le rapport entre lat.
neciire «tuer, étouffer. et fr. noyer, cf. SChulze, KI. Schr.
~pEXl'6s : m. «haut de la tête. (Il. 5,586, lllexandrins)
148 sq.). Mais dtlll chatnons manquent: (3pÉXc.> ne signifie
avec les doublets ~PÉXfl'~ a. (Alciphr. 3,5), f3pe:yp.6ç (EM jamais «étouffer., ni proprement «noyer.. BpUXLOC;
212,14), enfin [3péyp.ot n. quJ est le term. \l8\lel en ionien- (v. s.u.) peut être apparenté à (3péxc.> ce qui n'éclaire
attique (Hp., Stratt., Arist., Hérod., etc.). rien.
Le mot (3pÉ;yfl.ot subsiste en grec moderne.
Et.: Les Grecs, Hp., Aris!' interprètent ce mot comme ~p"CTO'ELV: Tb !LEd: (3lll(OI; cXVot,..ro..LV· lvLOL 'rotù-ro:
des dérivés de ~PÉXc.>, la fontanelle étant la partie du I(c.>pl.c; TOÙ p ypci<pouaw (Gal., Lex. Hipp.); cf. la glose
crâne la plus lente à se conso!ider. Cette explication d'Hsch. (3pij)1Lct . cX,.6=a!'ot CX7tO 6wpcxxot; mtpà: 'I1rnoxpŒnL
risque d'être une étymologie populaire. Si l'on pense (Morb. 2,47'1) <Kcth (3p-ljarnL' ~-IjaIJEL. Bechtel, Namen-
que c'en est une, on évoque un terme germanique ocd- studien 12 sq. évoque le nom propre béotien BPCLXtBcxç.
dental pour «crâne., angl. sax. brœgen, m. ras aIl. Terme expressif résultant de la contamination de (3i)aaCLY
bragen, etc., qui peuvent reposer sur' mregh- ou • bhregh-. et ~potI(E'V. Hsch. fournit d'autre part la glose ~Tjaaoucn •
Douteux. Benveniste, BSL 31, 1930, 80 ajoute av. m~~zu- ~Àlll(;)VTctL, tpc.>wi Tà: 7tp06ct-ro:. . •
1 nuque, sommet du cou. qui est loin pour le sens.
fJuV1') : f.espèce de malt (pap., Aét.), avec le doublet j3ucrra.€ : m. «moustache» (hapax, Antiph. 44,4), cf.
~6VL, -E~ n. (d'après XLxL, )(6fLfL~) ou (3uv~~ (Pap. Mag. (3ua'rocyo: . 7twy(j)va: (Hsch.).
Leid. V, 13,10,17). En outre l1uveU~ . cnœUa:a(LcX TL xp(6wov Et.: Forme déformée et populaire de (Lua'roc!;, peut-être
(Hach.), 'peut-être déduit du génitif (3uVE~. par rapprochement avec (3UV&W, cf. la glose d'Hsch. (3üaocL .
Et.: Origine inconnue. èm6e:'ivaL, cpOpT6)O'!%L, xpUIjlotL.
203-
~uTfV11 : Àli'yUWt; ~ cip.1t;. T~L (Hsch.). Mais en Espagne, ce qui est possibie, les champignons se
l'attique a rru"t"CVl) «bouteille' couverte d'osier t.ressê, dénommant volontiers d'après des lieux où ils se trouvent
titre d'une comêdie de Gratinos (PoIl. 7,175), avec le en abondance.
dêrivê 1t'\nL'JCliot; (Ar.) et le composé 1tU"t"LV07>À6xOt; (Sch. Autre hypothèse peu plausible chez Machek, Lingua
d'Ar.). Posnaniensis, 2, 1950, 4S, qui pense que ~Àirnlt; serait
Formes du grec moderne chez Georgakas, Byz. Z. 42, emprunté à la même source que le sI. bddla « champignon ••
1943,7S.
Et.: Le flottement entre la sourde et la sonore n'étonne f3w~OS: f. (masculin parfois, chez Arist., dans des
pas dans un mot de ce genre. Mais quelle est la forme pap.) • motte de terre J (Hom., ion.-att., grec tardif)
originelle 't Si c'est la forme à sonore une insertion dans d'où. terre, (poètes), «boule, lingot, (Arist., Str., etc.).
le groupe de ~u"t""t"oC;, ~u"t"œvct, etc., n'est pas impossible. Emprunté en lat. sous la forme biilus 1 boulette '.
Il ne faut toutefois pas exclure l'hypothèse d'un emprunt,
Composés techniques : ~Àoxomw, -X67;OC;, -Àoyétl>,
les noms de récipients étant souvent étrangers. Si la
-a"t"pocpéw; en outre en laconien ~Àwp1J)(ot (~tI>À6pu)(œ
forme originelle est la forme à sourde on envisagera un ms.) . rlJv c:ruv. Mxwvt~ (Hsch.), et les noms de boules de
emprunt. céréales pour nourrir les bêtes, où le mot ~wÀoe; a le sens
Seule la forme à sonore, d'autre part, se retrouve dans de « boule" : !,tI>À6xpL60v, -1tUPOI; (pap.).
d'autres langues. Le latin a butina. Autres formes du latin Composés où -~wÀoe; figure comme second terme, une
butlis, butticuta, butticella: cette série semble résulter d'un quinzaine en majorité poêtiques et notamment : tiôwÀo~
emprunt. «non mêlé de terre' épithète de 1tUp6e;, etc. (pap.), ~PotlU
ôWÀoe;, 3Ua-, &pL- (Hom.), Xotlll- (Eu.), 7;OÀU- (Eu.),
~UTTOS : yuVotLXOC; ott80iov (Hsch.); lPua6-.
1tÀ'ij60c; (Hsch.); ~u"t"otVot' KOYBUÀOL. 01 8è Diminutifs : ~Àlov (Ar., Arist.), ~wÀcip~ov (Str.,
(H8Ch.). M. AnL) ; d'autre part avec spécialisation de sens ~wÀlot,
Et.: Termes populaires et expressifs (gêminée, aspira- (3wÀ(e;' fLci1;"IJ'Ô d86e; "t"L Èv "totre; 6ualotLe; (Hsch.); plus
tion) constitués sur le thème ~u- de ~üvéw, ~uw «bourrer, obscure est la glose ~tI>À6vot~ . 01 fLèv xOÀWVot~' 01 8è "t"o
gonfler., mais sans trace du sigma des formes verbales. KlÀÀotLOV cixououa~, 8L&: oro cXVotXE)(wa6ot~ 7>otpO: kOCPOXÀei"
Voir p.-ê. ~u"t{V7). [fr. 1035J (Hsch.); le terme le plus ancien etIe plus important
est ~w~ f. (PL, Théoc., A.R.) équivalent de ~wÀo<; mais
ne se prêtant pas aux emplois dérivés, avec le suffixe -otX-
~w~OS : mlP6c; (Hsch.) et ~wôoue; . )(wÀoue; (ibid.), cf.
(Chantraine, Forma/ion 379); d'où le composé Èp~owÀoc~
encore Plu., Fr. inc. 149, &X y&Vn7je; KWc:pOt Xott ~wôol j
• à la bonne glèbe " équivalent de &pLOWÀOe; dès l'Il. et les
le mot signifiant dans ce dernier texte • muet". Mais
dêrivés {3WNXxLOC; «de terre bien grasse. (PL) et ~wMx~ov·
comme pour beaucoup de termes désignant des infirmités,
(Hsch., Zonar.). Les adjectifs dérivés ne sont ni nombreux
le sens a pu être mal défini. C'est en tout cas le sens de
ni importants: ~wÀW3"IJe; et ~wÀoe:l3"IJe; (Thphr.), probable-
«muet" qui est le mieux établi, et confirmé par le grec
ment ~wÀ~voC;, adjectif de matière attesté par la glose
moderne. V. le dossier rassemblé par L. Robert, NomlJ
~ColÀlvotC;' xotÀr.cic;, 'tj 7>ÀLv6lvotc; otxlotc; (Hsch.); l'adv.
indigènes 30-33, avec les anthroponymes Bwôiie; et Bouôiic;.
~wÀ"lJ86v (Dsc.) signifie «comme des mottes ".
E/.: Non établie. Peut-être formation en -~oe; comme
Verbes dénominatifs presque inexistants, cf. toutefois
KOÀoo6e;, :û.otfLo6c;, potLo6e;, etc.; Groselj, Ziva Ant. 4, 168 sq.,
~wNi~tI> supposé par le pf. ~e6wÀotafLévot 7>cllLot (Onos.),
rapproche bizarrement la glose d'ailleurs obscure ~wôU~eLV .
et le nom d'action ~wÀwaLc; «formation de mottes de
mxÀm!;eLV (Hsch.). terre" (pap.) qui suppose p.-ê. un verbe *~tI>À6w.
Et.: Inconnue. Le sens originel est précis et désigne
~WÀ"VTJ : s.e. dffL=ÀOC;, espèce de vigne qui poussait une boule (de terre, etc.). On pourrait penser à [3illtl>,
en Bithynie (Gp.). Pas d'étymologie. à ~6Àôoe;, etc. L'initiale doit représenter une labio-vélaire
plutôt qu'une labiale.
~WÀTJ"lS : m. (Ath; 3,113 e) • bolet " espèce de champi-
gnon; une forme ~w),i.""t1)e; a été créée d'après les nombreux ~WI-L0S : m. est attesté chez Hom. pour désigner un
dérivés en -t"t1)C; qui ont précisément fourni entre autres plateau sur lequel on plaçait la caisse du' char (Il. 8,441)
des noms de champignons (Gp., Gal.); puis ~wÀt"t1)e; ou la base d'une statue (Od. 7,100). Mais depuis Homère
ayant pris aussi en grec le sens de • racine de la coque- et usuellement en ionien-attique, l'autel élevé, fondé sur
lourde" ou «passe-rose" (lychnis), Pline, HN 21,171, une base, sur lequel êtaient olTerts les sacrifices (par opposi-
le cite dans ce sens, cf. Redard, Noms grecs en -"t1)C;, 70. tion avec ~66poe;, ÈvotyLa-rljpLov, etc., réservés aux sacrifices
De ~ColÀi')"t1)e; sont dérivés (3WÀ"IJ"tLVOe;, épithète d'un pain chtoniens). Le mot subsiste en grec moderne.
en raison de sa forme (Ath.. ,. c.), ~ColÀi')"t~OV espèce de Rares composés : ~WfLOvlx"IJC;, vainqueur dans l'épreuve
casserole [en raison de sa forme 't] (pap.), f3wÀ"IJ"t&pLot, d'endurance à l'autel d'Artémis Orthia à Sparte, avec
épithète de mvcixLot, [plats] en forme de champignons ['(] (3wILOVLxétl>; mais surtout la sêrie de f3<.lfLOÀ6l01; et de ses
(pap.). dêrivés : (3t1>fLOÀO:x:0<; «homme embusqué (c,f. :).6l0e;) près
Et.: Emprunté au lat. biilélus attesté depuis Sénèque d'un autel pour mendier, grâce à des singeries, les reliefs
(Niedermann, IF 29, 1912, Anzeiger 31 sq.). Le mot d'un festin " cf. Pherecr. 141, d'où «boulTon, grossier J, etc.
désigne en latin, non seulement le bolet, mais tous les Dérivés: !,wfLOÀO)(tCol «mendier. (PoIl.), «faire le boulTon.
champignons terrestres, comestibles ou non. Niedermann (Plu.), -ÀOllot • mendicité. (Poll.), • boulTonnerie" (Pl.,
pense que le mot latin tirerait son nom de la ville Boletum Arist., etc.), -ÀOlLK6<; (Luc., Gal.); d'autre part P"'fLo-
-~-
lox~ (Ar., 18ocr.) a~ 1*1'0À6x~ au pl. /*!Lo- ApopAimie /RI lndO-fJurop4uJ, 186). Hypothèses erronées
ÀOXIÔ~- (Ar.). Le mot I*I'00oXoç subsiste en grec d'E. Maass, ct. P. Wahrmann, Gl. 17, 1929, 244, et de
moderne, c qui Uent. des propos obscènes -,. etc. Lewy, KZ 55, 1928, 32, qui croyait à un emprunt
D6rivés de valeur diminuUve : ~I'{ç, -~ dit des sémitique.
degrés d'une pyramide (hapax, Rdt. 2,125); ~t;
employé dans des textes tardifs avec divers 88ns
teclmiques : espèce de vase, bandage, terme de géométrie,
base d'une dent. molaire, etc.; en outre ~~'ov (pap.)
et ~p.LCrXtip~ (lG XIV 1030); Hsch. foumit la glose Pwpcus : espèce de mulet dont les ÉgypUens font des
~~. I*!'OMxoç xaL ~ 1-WCP0ç ~I'Oç ÔmlXOp~e;: conserves (Xénocr. 76), avec ~p(3~ (Xénocr., 78)
la première parUe de la glose se rapporte à un dérivé orthographié ~oup(3~ chez Alex. TralL
péjoraUf en -cix- at.testé également chez Agath., EM, Et. : Le rapprocbement avec f'éilpoL· bcp8ctÀJLo! est
Suid., qui a fourni le dérivé ~6)~a, . I*I'0ÀOXNfl4"l •.. impossible puisque dans ce mot le ~ iniUal note un
(Hsch.), cf. 7rÀOUT~, etc. et Bjôrck, Alpha impurum 263, digamma. Il s'agirait d'un mot égyptien, ct. néo-ég. br,
n. 1; la seconde partie a conduit à poser un ~~ dérivé copte bori. Voir Thompson, Fuhu 37.
différent en IX bref, suffixe qui fournit. entre autres des noms
d'objets, cf. encore AB 85. En outre fX.>l'inç, -~e;
f.• terrain consacré - (Pergame), avec y'i) s.e. (cf. Redard,
j3wcrlov : espèce d'ustensile ménager (pap.) avec un
diminutif n. pl. ~6)(J(3~, ce qui doit être une faute d'ortho
Noms gnu en -'nie; 108); I*I'L<np'IX • prêtresse - (Nic.),
pour f:l6>aE&cx plutôt qu'un passage au genre féminin
terme bâti d'après les noms d'agent f. en -Lcnp,cx tirés
d'après aTrX(.Lvoc;, etc. ~Lov est issu de ~'rlov attesté
de verbes en -LZ:c,v; de même ~~fLEOO"· fWlLoü t8puf'Ot cbez Hsch. dans la glose ~6)"Lov . <n1X!'V'OV avec passage
(Rsch.) semblerait reposer sur un présent en -cU6).
Rares adjectifs : ~~!Lwe; • de l'autel, qui se trouve près
de -n- à -a,- (Olsson, Symb. 0.1. 4,62 sq.). Il existe aussi
un diminutif ~6)"~pLOV (Zos. Alch.).
de l'autel _ (tragiques), aussi nom de mois à Lamia; p.-ê.
Et.: Obscur, p.-ê. emprunt. Un rapport mal défiAi
/Xa>!'uc6t; (BeH, 2,600, Cibyra), l*!LwoC; (S. fr. 38). existe p.-ê. avec floü-rnç:
Le seul verbe dénominatif est. *1*!LiXtV6) attesté par la-
glose ~~!L1)V&V • /:)!L0fmI (Hsch.) : • jurer en tenant l'autel •.
Et.: La structure de l'autel appelé ~!L6C;, de même que
certains emplois du mot chez Hom. ou de ses dérivés,
conduit au rapprochement avec la famille de ~LV6),
lôl)'1, ~ri(J~, etc. : il s'agit d'un degré, d'un support, cf.
~~, etc; La racine de ~Lv6) est de la forme • g "'Q,-,
.g~.- et le vocalisme (j apparatt anomal (cf. Kurylowicz,
r
ya., voir ye:. victorieux. (= *YŒyyctVOC;), anglo-sax. cane «moquerie ••
Cr. aussi yoyyU~(a). Voir Pokorny 352.
y"'a.8ov : TPUÔÀ(OV (Hsch.); en outre la glose dialec-
tale ~cioœToc; . 7tlvœç t)(6u'l)pàC; 7tœpŒ IIœ(jlloLÇ (Hsch.) : la ya.yya. ....ov : n. «petit filet rond. employé notamment
graphie est conforme à l'orthographe chypriote (Lejeune, pour prendre des huitres (Opp.), mais le mot est déjà
BSL 50, 1954, 70-71) ; un pap. du Ille s. av. J.-Chr. a le attesté, lEsch. Ag. 361, dans une métaphore; «région-
n. pl. xciôœ6œ mais l' Sdit . Diocl. a le féminin xœôœ6œ; ombilicale. selon Poil. 2,169; doublet yctYYcllL'l) (Str.).
enfin ya.ôœ6œ Tplœ (Cumont, Fouilles de Doura-Europos, Dérivés: yctyyct!Jclc; . cX).,LEUC;, 6 -r1i yctYYeXlLn èpyct1;o!J.EVOÇ
372,13j. (Hsch.), avec yœyycx!Lf:U-djc; lecture probable EM 219,25
Et.: Emprunt évidemment oriental, comme le confirme (d'après ~-djlj 't ou d'un verbe *ycxyyct!LEÙCll1).
l'attestation en chypriote. On a posé un fém. sémitique Et.: Terme technique, donc d'étymologie incertaine.
*[cabbat (H. Bauer chez Walde-Hofmann s.u. gabata, cf. Toutefois il ne serait pas invraisemblable de mettre ces
x;iôoç). Autres formes sémitiques, discussion chez E. Masson, mots en rapport avec la racine • gem- de ytv-ro, etc.
Emprunts sémit., 75. Le latin a gabal(h)a «écuelle, jatte
de bois.; c'est cette forme qui est empruntée dans le r a.yyijTLS : ou rcxyyLnc; (Àl60c;) chez Str. 16,1,24 désigne
1. de l'Sdit Diocl. xcxôœOcx. Le latin a fait passer le mot le jais. Rapport avec le Gange qui peut résulter d'une
dans les langues romanes et même germaniques : calabrais déformation par étymologie populaire de yctyœ"r'l)c;.
gdvata, français jalte, v.h.a. gebita, gebiza. D'autre part le li existe aussi un rrxyyLnc; wp8.oC; «nard indien. (Dsc.).
grec moderne ya.Ô«6cx a fourni le turc kuvala.
Autre forme grecque de structure obscure : ya.Ôf:vœ· ya.yyAlov : n. « tumeur " d'un tendon,· etc. (médecins),
~U6Iiq1Lct i]-rOL -rpu6Àlct (Hsch.). Voir Koukoules, 'A&tJvii les nœuds nerveux que nous appelons ganglions leur 80nt
27, 1915, supplém. 63. comparés (Gal. UP 16,5); avec les adjectifs yrxyyÀL6r
B'l)C; (Hp.) et yctyyÀl.OE~TjÇ (Hsch.).
ya.yâTTts : m. (ÀL6Oç s.e.) c )als' (Orph., Plin., Et.: On a J'habitude de voir dans ce mot expressif
Dec., ete.). D'après Pline 36,141 le mot est tiré de rci.y«; un redoublement (de quelle structure exacte ') et une
ville et fleuve de Lycie, ce qui est un procédé de formation gémination j on évoque en tout cas !yÀLc; et yt).yLc;
DOrmal (cf. Redard, NOTn8 greu en -"r'l)<; 53,234). - • gollsse d'aU». Hypothèses chez Solmsen, Beitrtige 223,
Le mot a foumi lat. gagtitü, d'où Ir. jaü, allemand Gagal. Pokorny 357.
ya.yya.'vnv: -rO jLCt'Œ ytÀ6>"rOC; 7tpOa7tct(~f:LY (Hsch. j. yâyyp"".a. : r. • gangrène. l, maladie qui dévore les
Terme à redoublement évidemment expressif. On est chairs (Hp., NT, Plu., etc.); le mot. qui su~ist.e en grec
tenté d'évoquer également les autres gloses d'Hsch. moderne a été largement emprunté- par lea langues
ytryyctÀ!BEC;· yEÀ«CJLVOL; yrxyyaJ..ii.v, yrxyyctÀ(1;Ea6cxL . ~BECJ d'Europe. Dérivés: yctyypCXLVLXOC; (Dsc.) et y.cxyypotLyc:,al)l;
f1œL j ycXyyctÀOC; • 6 EÙ~aE"rOIj Xctt EÙplma-roc; -r1i YV&'lLn (Hp., etc.); verbe dénominatif yrxyypctLvOO!LotL • se gan-
xœl EÙjLCt'eXÔOÀOC;. grener. (Hp., etc.) avec les dérivés YŒyypct(VCIlCJLIj (Hp., etc.)
Et.:. Depuis Fiek on rapproche skr. gaii}ana- «méprisant, et yctyypot[v(a)!Lot (PaIL).
yIJ.yypowa. 206 -
Et.: Formation expressive à redoublement avec le i~). Le mot. grec doit. être pris au latin, non directement
même suffixe que cpOtyt3«~wt, nom de maladie de sens au gaulois. Noter la différence de genre entre le latin et le
voisin, et suffixe féminin de valeur péjorative (Chantraine, greJt.
Formation 108-109). On peut se demander sur quel thème En gaulois on a les noms propres Gaesiiforix,
masculin (*rŒYYPCllV, *YOtyypoç, etc.) le mot a été formé, GuuQr.ïx, etc. Autres larmes celtiques ; irlandais gae,
mais il n'en existe pas nécessairement un (on a évoqué un bretQn gew, etc. Le nom germ. de la lance peut être
yœyypOt qui selon Alex. Polyb. serait un nom de la chèvre emwu~~ au celtique, cf. Scbrader-Nehring, Rwllexik.
[St. Byz. S.u. rœyypOt)). En tout cas le rapprochement 2,425.~ Pour l'étymologie du mot celtique cf. p.-ê. Xot~o<;.
ancien avec ypŒCIl • dévorer " etc., est certainement correct. et v. Pekomy 410.
Voir ce mot.
y~, VOU-IIOUS yœW(LotL.
yIJ.8CW')iOV ÉV7Ipoa~ov (Hsch.); correction pour
yccMa~ov, cf. Latte, MnemoB. 1942,91, n. 10.
ya.Àa. : n., gén. ytXMX'roc;; mais aussi dat.if ytXMXL (Call.,
prob. in Pherecr. 108,18) et, indéclinable, "t"oü ytXÀot (Pl.
ya.8tJ : x~oCll-:-6<; (Hsch.) ; sans doute tardif et le lemme Corn. 238) ; les pap. offrent un gén. yŒMTOc;;. Sens: • lait _
est p.-ê. altéré. On a un dérivé sous la forme ylivBLOv . (depuis l'Iliade jusqu'au grec moderne). Se dit parfois
KLOWTLOV (Hsch.). Hors du grec, lat. gandeia, nom d'une de la sève laiteuse des plantes.
sorte de barque africaine, reste loin; voir Walde-Hofmann rœÀot figure comme premier terme de compolJé dans
s.u. gandeia, Belardi, Rend. Ace. LincBi, Ville série, 9, le vieux composé YIltÀot-6l)-v6c;;,« qui tette du lait., dit
1954, 620. surtout à propos d'animaux (Od., Hp., Pherecr. et inscrip-
tion ionienne), avec un second terme tiré de 6'ijcr61ltL plus
ya.8os : m. nom du poisson appelé généralement OVOc;; le suiT. -."oc;;. Les autres composés ont un premier terme
«merluche _, selon Dorion (1 er s. av.) ap. Ath. 315 f, qui YotÀotXTO-, notamment ; yotÀccXTQ-ltCCy1)1i (AP J, -l'RIClcc
distingue d'autre part 1'5voc;; et l'bvlaxoc;;, v. ovoc;;. Une (Hp.), -lt6T1)ç (Hdt.), -ltoTéCll (Hp.), -TpocpéCll (LXX,
variété du même genre s'appelle en grec moderne yot~8ot pap.), -TpOcpLOt (LXX, pap.), -q:>tXy~ (Str.), -cp6f« (pap.,
poljJotpOV • poisson âne ». Voir Thompson, Fishes s.u. ovo<; J.), -cpOpLot (pap.), etc.; rarementyblÀotxo- : YIltÀIXoi(06j1t!J-(LCIlV,
et Saint-Denis, Animaux marins s.u. aBel/us. yOtÀIltXO)(P'.ol<; ou aussi yotÀOÜ)(OÇ pour yotÀIltXTOÜ)(Oc;;. Sur la
On cite d'autre part chez Diogénien V, 36 b (Corpus forme isolée yÀotx't"ocptXyoc;;, voir plus loin.
Parœm. l, 258) ce proverbe obscur XOtÀot(LccpIi8LXOc;; yli8otpoc;; . r,xÀot figure comme sec8»d terme dans un tl"ès petit
énl TWV IUYIiÀCIlV' TO~OÜTOL yœp ol &X&L OVOL; ylialXpOc;; nombre de composés teclmiques qui ne sont pas IIftlciens :
équivaut donc à OVOC;; sans qu'on sache s'il s'agit du poisson à:q:>poyOtÀot -lait écumant. (Gal.), 0[-,,6- • lait mêlé de vin»
ou du mammifère. (Hp.), b~u- «petit lait. (Ctes., Plu., Ga!.), ltpc.n'6- «premier
Enfin, le grec moderne a yCt"r:8IipLOV comme nom de lait, colostre. (médecins), woyotÀot «œufs mêléS de lait.
l'âne. Le mot apparatt dans des pap. du vue s. pour (médecins) ; sur ce type, voir Sommer, Nominalkomp. 83.
désigner un âne du service des transports. Il a été emprunté Dérivés: ylltÀtXXTLOV « gOlltte de lait. dimimltlt péjoratif
à l'arabe, cf. Andriotis, Etymol. Lex. s.u. avec la biblio- (M. Ant.), au plur. yIltÀé:XTUl! «gUeau au lait. (Alciphr.).
graphie. Divers dérivés de caractère techniq,ue : YOtÀOtxTl:;, -l80ç
La ressemblance entre ytX80c;;, yœ8otpoc;; et yOt~8cépLOV (Àl6oc;;) «galaetite» pierre qui transforme l'eau en lait
résulte donc d'une coïncidence et ycé80c;; n'a pas d'étymo- (Drph.), mais le mot désigne aussi une variété d'euphorbe
logie. en raison de, L'aspect de sa sève (lEt.); yIXÀIXX'rlT1)/;, -ou,
d'autre part d#signe ,également et cette pierre et cette
plante (Redard.;"Noms grecs en -T1)c;; 53 et 70); yliÀlX~,
ya.ta. : • trésor royal, trésor. (OGI 54,22, lUe S. av.,
-IltXOc;; f. espèce de coquillage lisse ainsi nommé à cause de
Thphr., LXX, NT, etc.) employé par Plb. pour une grosse
sa couleur, probablement la maclra lactea (Arist.) cf.
somme d'argent. Comme premier terme dans les composés:
Thompson, Fishes s.u.; pour ycV.LOV, voir s.u.; autre
ylX~~ûÀot!; «gardien du trésor. (LXX, Str., etc.), -cpuÀotldCll
nom de plante de structure plus ou moins claire : YOtÀOtT-
(D.S.), -CPUÀ,xXLOV • trésor. (OGI 225,16, me s. av., LXX,
!J-ov' M)(lltvOV 6typLOV (Hsch.) qui a été interprété soit
NT, Str.).
comme un composé de yliÀot et Té!J-VCIl, soit un dérivé
Et.: D'après Pomp. Mela 1,64, emprunt au perse; on
reposant sur *yOtÀotXT-(LOV (Strômberg, Pflan:zennamen 58),
rapproche m. perse ganj, etc. ; le lat. gaza est emprunté
les deux combinaisons étant également malaisées mais le
au grec de même que, probablement, syr. gaza. Voir
lemme est-il correct '1
Mayrhofer, Elymol. Wb. des Altindischen, l, 315.
Les adjectifs dérivés oiTrent peu de difficultés: YOtÀOtX-
Tw8l)c;; et -oEL8ljc;; «laiteux» (Hp., Arist.), yOtÀtXxTwOc;;
ya.ia., yOt~céo)(oc;;, voir sous y'ij. «couleur de lait» (AP, pap.). Dans une autre série' de
dérivés 119minaux le T final s'est assibilé devant iota :
ya.iaos : m. (parfois yotrcrov n.) espèce de javeline yotÀot!;lotc;;, -ou (xûXÀoc;;) «voie lactée» (D.S., Lue., ete.),
gauloise (LXX, Plb., pap.). Le dérivé yOtLaŒ"t"otL ou yotLaiiToL avec un doublet j'otÀlltxTlot<; Cbel; Pto!. ; le mot est, d'autre
(Plb. 2,22,1), expliqué par Polybe comme désignant des part, attesté pour désigner le !to,.o)(60c;; «espèce d'argile.
mercenaires, est un emprunt au latin gaesafus «armé d'une (Dsc.); yCCÀli~LCC pl. n. fête à Athènes en l'honneur de
javeline gauloise ». Cybèle au cours de laquelle une sorte de bouillie de froment
Et.: Le mot est évidemment comme le lat. gaesum un au lait était mangée (l G II" 1011, Thphr., Hsch.); d'où
empl'llllt d'origine gauloise (selon Ath. 273 f, le mot se~ait rotÀot~~wv, ..(j)voc;; nom d'un mois à Délos (inscriptions,
207 -
Ille 8. av.). C'est seulement à date tardive qu'ont été selon ~lien II. ~~v 15,10 (Slrômberg, Fi,ehnamen 108,
constitués analogiquement les adjectifs ylXÀl1~CiLO~ et Thompson, Fishu 38) ; dans l'histoire de la belette et. de
y~ijELI; «blanc laiteux. (Nonn.). son nom on remarque surtout. que la belet.te, et. non le
Les verbes dénominatifs dérivés ont un sens technique chat, était utilisée comme animal domestique pour chasser
et sont peu employés : ylXÀl1)('tl~w • avoir une apparence les souris, cf. Théoc. 15,27, Keller, Anf. ThierweU 1,164.
laiteuse. ~Dsc., etc.), mais le !lom d'action ylXÀl1)('t~al'oç Il existe quelques composés : l'Uj"1XÀÉ'I) • musaraigne.
signifie • allaitemenl. (médec.); en fail, le verbe usuel (Hdt. 2,67, etc.). Exemples où le vocable elt premier terme: .
pour «donner le sein. est OljM~w, à quoi s'oppose pour yo:ÀE:ocypor. «cage. ou • piège à belette., yor.>.&668o),ov "
dire «sevrer' <oyctÀI1)('tl~w (Diph., LXX, pap., etc.); littéralement • vesse de belet.te. (Dsc.) et yctÀTjol\lLl;
<Oyoù.cix't~aLl;, <oyctÀctx'tL<1fl-6C;; ylXÀl1x't60l'cx~ «devenir lit.téralement • œil de belette. (Dsc.) qui désignent la
laiteux. (Thphr.), sens conforme à la fonction des déno- même plante le • lamier pourpre " cf. StrOmberg, Pflan-
DÛnatifs en -OOI'CX~, avec le dérivé ycxMx'twa~c; (Thphr.); zennamen 138 sq., Lehmann, IF 21, 1907, 193 n. 1; pour
enfin yctÀctX'tLcX.W attesté dans la glose d'Hsch. : ylXÀl1x- "fCXÀE!iyxwv «aux bras de belette., C.-à-d .• courts. (Arist.),
't~wvn:C; . ycX.Àctx'toC; fl-Ecm>l et chez PolI. 3,50 : -ro 8& !.Ll) Hp. a yctÀLOCyxWV avec un thème en -i- qui peut être
!xE~V yciÀct ylXÀl1x't~éiv 't~VEC; wv6fl-CXactv : il s'agit en tout analogique de &pyL-, )(u8~-, XctÀÀ~- ou être ancien, cf.
cas d'une maladie de la nourrice, et le verbe entre dans Et. et Benveniste, Origines 76.
la série des présents médicaux en -LcX.W. Dérivés : yctÀ~tUC; • jeune belette. (Cratin.), cf. ÀUX\-
Il existe, avec un vocalisme différent, un thème yÀctx't- 8ruc; et Chantraine, Formation 304; yocÀtw'O)C; espèce
dans yÀC(x'tocpcX.yoC; (Il. 13,6, Hés.), d'où dans des attesta- de lézard (Ar., Arist.), • belette. (Luc.) et d'autre part =
tions tardives '(Àctx'tOltcxy7)C; et yÀctx'tocp6poç, et un thème ~LcpLiic; «espadon. (Plb., Str.); le mot sert d'épithéte
yÀctx- dans les gloses yÀcxxwvn:c;' !.LE(J'tol ycX.Àctx'toc; à un vieillard chez Mén. fr. 163; le suffixe (cf. Redard,
(Hsch.) et avec gémination expressive yÀctxxov . yctÀcx61jvov Noms en -'O)ç 8) est peut-être analogique de &axctÀocôw'O)C;.
(Hsch.). Parallèlement à yocÀÉ'I) a été créé le masc. yocÀEoC; qui
C'est de ce thème yÀctx- que l'on tire, par assimilation désigne diverses variétés de squales (Pl., Arist., etc.)
de *yÀCXXOC;, yÀcX.yoC; n. <lait. (rare, Il. 2,471; 16,643, Pi., peut-être aussi de l'esturgeon; voir Thompson Fishes.;
Nic.) d'où des composés ltEpLyÀOCyTjC; • plein de lait. (Il. c'est accidentellement que yctÀt6c; désigne la belette (Aret.
16,642) et chez les Alexandrins EÙ-, vÉ:o-, ltoÀI)-, cpEPE-; CD 1,4). Le poisson a certainement été dénommé d'après
et les dérivés poétiques yÀOCy6e:L; (AP, Nic.), yÀctyEp6c; la belette, à cause de son aspect ct parce que c'est une bête
(AP, Opp.); enfin le verbe employé métaphoriquement de proie (StrOmberg, Fischnamen 108), ql'el que soit le
yÀocycX.w (AP J. Parallèlement à yMyoC; on a la glose xMyoC; . procédé de dérivation; enfin le nom a été diversement
yocÀoc, Kp1j'tE:C; (Hsch.) qui a été expliquée comme une méta- altéré peut-être en raison d'un tabou : yo:ÀE:wW!.LOC;
thèse pour *yÀocxoC;. (Philotim. ap. Gal.), contamination avec XOCÀÀLWW!LOC;, et
Et.: On a ainsi un thème yocÀocx-, ycxÀocx't-, yÀocx- et yocÀoc~(OCC; (Gal. 6,727, mais avec une variante yctÀE~(OCC;),
yÀctx't-, sans qu'on puisse préciser les conditions d'une par confusion avec le nom de la voie lactée.
alternance vocalique. La fonction du 't est également Il existe p.-ê. un dénominatif à rattacher à ce groupe,
peu expliquée: on a supposé qu'il se trouvait originellement fait sur un thème YOCÀL- (cf. les composés), yrxÀLcX.W =
au nom. acc. et qu'il a été étendu aux autres cas. Hors &xoÀrxcr'toc(vw (Com. Adesp. 9g7), ce qui serait sémantique-
du grec on rapproche lat. lac, g. laclis évidemment appa- ment satisfaisant.
renté, malgré l'absence de la dorsale initiale. Il est Et.: Le suffixe -&'1) rend probable que le terme désignait
remarquable que nous ne connaissions pas de nom indo- d'abord la peau de l'animal, cf. <XÀWltExÉ:lj, etc. On a
européen commun pour le lait. Voir ulle riche bibliographie rapproché lat. glis «loir., skr. giri-, girikü- • souris.
évoquant des étymologies diverses chez Frisk. Hypothèse (seulement attesté dans des lexiques, Mayrhofer, Etymol.
hardie et toute différente de O. Szemerényi, J(Z 75, 1958, Wb. des Allindischen, 1, 336).
170-184. Il pose comme forme originelle yÀcX.yo:;; qui serait Le latin galea «casque. semble un emprunt dans un
issu de • melg-, • melk- de &!1.€Àyw en aùmettant L-e .• mlg- sens particulier, qui n'est pas attesté en grec, cf. xuvhJ
d'où *[3Àocy- et yÀrxy- (cr. [3ÀÉ:ltW eL yMrrw). «casque en peau de chien.. De yocM7j viendrait selon
Hesseling, cité chez Frisk, ital. galea, etc., qui désigne
ya.Àa.yya. : • galanga " racine de l'Alpinia ofTicillarum un navire (à cause de sa rapidité) cf. la glose yctÀLOC .
(lEt.). E!8oC; ltJ.OLOI) À1lcr'tP\XOÜ (EM 502,44). Mot byzantin, cf.
Et.: Emprunt à l'arabe khalandjan qui vient lui-même H. Ahrweiler, Byzance et la mer, 414.
du chinois, cr. André, Lt!:1:ique s.U. galenga.
ya.ÀTJVTJ : dor. yctÀcfvéi« calme lumineux., mais spéciale-
ya.Àa.c; : y1j ltOCpà: EùxÀh(~
(Hsch.). Mais on a corrigé ment. calme de la mer ensoleillée. (Od., v. surtout 5,391 =
EüXÀ<p. En ce cas il s'agirait d'une glose chypriote (cr. 12,168,10,94, ion.-att.). Le mot désigne aussi la galène
PW, 6, 1055). Obscur de toute façon. Est-ce un dérivé (ou argentifère 011 sulfure de plomb naturel. Il a été utilisé
composé) de yéi-? Hypothèse méditerrauéenne d'Alessio pour ce minerai brillant (Plin. HN 33,95; 34,169 et la
chez Belardi, Doxa 3, 1950, 200. glose d'Hsch. -ro btmoÀci~ov Èv 't'ii !.LE'tctÀÀd~ 'toü &PrUpou
XWVEUO!.L&VOI») v. Chantraine, R. Ph. 1965,203-205. Employé
ya.ÀÉT) , yocÀe:6c;, etc. : noms de petits animaux. pour désigner la sérénité de l'âme: Taillardat, Images
rctÀÉ:71 et yocÀ1j (Batr., Ar., Hdt., etc.) «belette, mar- d'Aristophane, § 337. rcxÀlJVlj sert aussi de nom propre
tre., etc. ; désigne d'autre part un petit poisson distinct féminin. Une forme à vocalisme e yû.TjVlj est attribuée
du Yo:ÀE:6c;, ainsi nommé à cause de ses formes élancées à l'éolien (?) par Jean le Grammairien, Comp. 3,1. Doublets
15
208
constitu6tr° avee des suffixes, poétiques et rares : "ft"ÀiJ~Lœ La forme serait éolienne, cf. ITtWot et Schwyzer, Gr. Gr.
(Eur. dansol_chœurs) d'après l'analogie des abl'traits en 1,283 c. Douteux. On ne sait comment introduire en ce
-eLœ; yœÀlj1llltLll (A.R. 1,1156), cf. clvatyxotLlj à côté de cas yrilloç . X6Àoç (h. e. XOÀL; '1) Gal., Lex. Hipp. 19,90.
œw.t"(Xlj, qui s'appuie sur l'adj. yœÀ'I'lv«'LQÇ (AP, épigr.).
Autres adjectifs: yœÀ'll"O; dit. de la mer,signifie finalement ya.ÀÀos : «prêtre de Cybèle.. (in5cr., Épict.), d'où plus
• serein, calme" eft général (ion.-at.t., pap., et.c.), également généralement c eunuque. (J., etc.) avec le composé
employé comme nom de personne : soit tiré de yœÀljVJ) ya.ÀÀofLl1.ViJc;, le terme métrique YI1.ÀÀLœfLOtx6v, p.-ê. avec
d'après les adjectifs en -'Y)v6<;, Boit reposant. sur *yœ>.atovo- ; une finale latine yrù.ÀLdpLO~ «voleur. (P. Lips. 40 II,10)
d'où le nom de qualité yœÀ'I'lv6't"1')C; (S.E.) et les doublets et le déf'ivé yœÀÀl1.roC; (Rhian. 67), le dénominatif ylX"A),«C6>
"(œÀ'Y)* d'après les adj. en -'lvi)c; (hapax Arist. Phgn. (Sehwyzer 633,12). Enfin yWotpo<;· IlIpuytotxàv OVOfLa.
811 b) et. aussi yœÀl)veLœ; yotÀl]VLOC; (Luc.), "ft"À'I'lvwll'Y)c; (Hsch.), devait désigner un membre d'un culte à myitère,
(Sch.l. Enfin le diminutif yœÀ'Y)VI.8LOV n'est attesté que cf. Mihailov, 1. G. Bulg. 3, 1517, avec G. Dunsh KZ 78,
par des gloses. 1963, 147-153.
Verbe& dénominatifs : yœÀ'lvLZ:6> • calmer", ou «être Et.: Dans l'antiquité le mot passe pour être pris au
calme" dit de la mer ou autrement (Hp., E., etc.), avec phrygien.
tx- (E. Hyps. fr. 1,1,3) ; aussi le nom d'action j'ttÀljVLO"fL6c;
(Épie.); yrYÀljvLIil:6> «être calme." (Hp.) ; yotÀ'lvLIi6> «être ya.Àowç : 1., gén. YI1.À66> mais l'EM 220,18 cite un gén.
calme" (Épieur., etc.). Outre ce groupe cohérent les yIiÀ6>TO~, dat. Rg. et nom. pl. yI1.M<p, gén. pl. yotÀ66>v (Hom.),
glossateurs présentent des formes à suffixe -pOC; plus ou l'attique a ya.À6>C;, ya.À6> selon Hdn. 2,236 ; pour l'&ttique
moins vraisemblables; l'une tirée d'un thème YœÀ'Y)-, le mot nous est surtout connu par des lexicographes,
yt(Àljp6C; (Hsch.), l'autre issue de la précédente d'après cf. lElius Dion., p. 113 Erbse et les références çitées.
l'analogie des adjectifs en -e:il0C;, yatÀe:p6C; (Hsch.). Sens: • sœur du mari " valeur qui se vérifie toujours chez
El.: Avec un vocalisme ditlérent, appartient au même Hom., cf. YœÀ6wc;· Tj TOG &.v8poç &.8EÀ<p7J (Hseh.) mais
groupe que yeM6>, etc., yÀl]VJ), etc., exprimant l'éclat. lElius Dion., 1. c., Tjo ToG &.vllpàç 1i8EÀ<p+" Oltotl1. tO"TL Til
Au thème en 8 qui figure dans y&À6>C;, ye:ÀotITt6~ (cf. pour 'EÀÉvll ~ Kl1.rIa!iv8N xa.t ~ TOG 1i8EÀ<pOÜ yuvi) émola: ÈrITl. Til
le vocalisme e la glose yeÀe:iv· ÀIi\Llf&LV, œv6e:iv, Hsch.) Ka.aO"civllp~ +, 'EÀÉVlj, ltpàe; r107JÀa.C; yap ÀÉyona.L.
répond avec un vocalisme zéro celui de *yotÀotovci > ion.- El.: Évidemment vieux nom de parenté qui, suivant le
att. YI1.À7JVlj, forme comparable à rIEÀ7JVlj à côté de rIéÀote;. système indo-européen, précise la situation familiale
Le vocalisme zéro se retrouve dans arm. calr • rire >. en distinguant entre la famille du mari et celle de la femme.
Le grec moderne a gardé yœÀirnl au sens de « placidité '. Selon E. Hermann, Goff. Nachr. 1918,222, désignait
D'autre part il a un adjectif y11.À11.V6e; • bleu d'azur. qui originellement la sœur non mariée du mari. Le terme
doit continuer l'adj. dor. yœÀeiv6c; : mais le mot évoque répond à lat. gloB, gtoris, thème en s, uiri soror a Graeco
par étymologie populaire le nom du lait yliÀl1.. yotÀGWC;, également. extrêmement rare; si.• zuli'lva (r. zOlva,
zolovka), arm. lai thème en i avec 1 pour c, p.-ô. d'après
laygr • frère du mari •. On ne sait que faire de la gloie
ytÀcq)o~· <i8eÀq)oü yuvi), IlIpUyLrITL (Hsch.) où Hermann
veut lire *y&ÀI1.Foc;. Voir Schmeja, IF 68, 1963, 23 sq.
ya.Àla.s, voir yotllotptotç, etc. La finale de yotÀ66>c, fait penser à mhp6>~, fL-f]Tp6>~ qui
sont également des noms de parenté, mais la flexion est
ynÀw80L : ÈpéOLveOL • ol Il, yriM60L (Hsch.), yf:ÀLveOL . toute dittérente, avec passage à la déclinaison thématique
èpéCLveoL (Hsch.). du type dit attique.
El.: A été rapproché par Solmsen, Beifrage 223 de
y&lYLÇ; on observe d'autre part la finale -w60e; considérée ya.~~pos : m. chez Hom. «gendre >, mais aussi dans
comme typique des termes méditerranéens. Voir Hester, deux exemples (Il. 5,474,13,464) «beau-frère.; même
Lingua 13, 1965, 352. variété d'emplois en ionien-attique (opposer Hdt. 5,30 et
Hdt. 1,73, etc.); au sens de beau-frère peut désigner le
ynÀLOV : n. semble désigner deux plantes dittérentes, mari de la sœur (II., Hdt. 1,73) ou le frèr!) de la femme
ce oui crée une confusion. Chez Dsc. 4.95 le mot est expliqué (S. OT 70); exceptionnellement le terme a désigné le
co~me dérivé de yliÀot et doit être le • caille-lait jaune. ; beau-père, père de la femme (E. Andr. 641, Hipp. 635),
en ce s~s Dsc. donne deux variantes, yœÀa.lpwv et en fait le mot est pris dans un sens général. des alliés. ;
ycù.linov; le mot a d'autre part désigné le lamier, cf. cf. encore lEsch. Ag. 708 à quoi s'appliquerait la notice
Pline l'Ancien 27,81 et en ce sens correspond à yrXAÉo- de Poli. 3,31 yotfL6pol. Il' ot ÈK nj~ TOÜ yTjfLaV't"o~ 9btlotç,
~LÇ, etc.; voir sous yotÀélj. Cf. J. André, Lexique s.u.
·0 LOV lfotT1)P Kott fL7J't"I)P Kott ot &ÀÀOL ltIiVTE~ XotTa TotÔTa
galion et d'autre part StrOmberg, Pflanzennamen 108. ot lfpàç yévouc; TC;> civ3p!, notice qui prétend que par
opposition à mv6Ep6c; le mot s'applique à la famille du
mari. Il est tout naturel que dans certains dialectes,
ymXXGpUJ.s, 'YOtÀÀE:Plo<c;, etc., voir 10US XotÀÀotplœC;. notamment en éolien (Sapho, Pi., Théoc.), le mot désigne
le fIancé. En grec moderne ya.fLlfP6C; sigl1in.: • jeune mal"ié,
yn~~La.: me:pot (Hsch.). Généralement interprété gendre, beau-frère. (mari de la sœur).
avec Lidén, KZ 61,22 comme une graphie pour FWLa., Un doublet YI1.fL&P6C; est attesté épigraphiquement,
*
de F&;..VIIX apparenté à dll6>, e:ti.U6> • tourner. et on notamment JRS 17,52 (Phrygie, IVe s. ap.).
évoque v. non. vil. viscères., reposant sur i.-e. ·welyo-. Rares dérivés : ~fL6pcX «belle-sœur. (pap.), 'YI1.fLOpO-
-209-
-nBcû; «fils d'un j'cq.L6p6;, (lamb.) avec le suffixe de l'on peut épouser, (ion.-att.), ÀLml- (E.), !WM- (S.), 61"0-
MoV'n8w;, etc. ; YrXfL6ptŒ' 8wprx Yj 3t!TrVŒ YŒfL6poü (Hsch.), (E.), mxpo- (Od.), auy- (E.), 't"pt- (Stésich.),'Pù.o- (E.).
ce qui rend p.-ê. compte de la glose j'ŒIL6ptov' 't"pUôÀtOV Du thème yrxtu- de ycx(LÉe.> : yŒ(L€-rlj «mariée. par oPPOIt- '
(Hsch.) que l'on juge parCois gâtée. tion à concubine (Hés. Tr. 406, Pl. Lg. 841 d, Lys. 1,31, et.c.) "
Verbe dénominatif YŒfL6ptue.> «former des liens de famille également employé commu substantif (JEsch., Arisl.,
par mariage> (LXX, J.). pap., etc.); de ee terme est tiré YCXf1ÉTI)I;, m. «mari.
Le caractère général et imprécis du terme s'explique surtout poétique (JEsch., E., X., pap.), qui a donné lui-
par le fait qu'il désigne l'h'Jmme (mari, beau-Crère, beau- même naissance au f. très rare YŒf1t't"k;, -(301; «épouse.
père) par rapport à la Cemme, ce qui est un lien originelle- (AP 5,180, cf. IPE 2,298,10).
ment peu important. Le mot signifie au fond « allié >. Quelques d6rivés présentent une dérivation en l, qui
Et.: Il n'est pas surprenant que les noms du gendre suppose peut-être un substantif en 1 (cf. Schwyzer, Gr. Gr.
présentent une grande variété dans les diverses langues 1,483 et Benveniste, Origines 40 sq.) : j'Œf1iJÀtO; «nuptial.
i.-e. La forme du mot peut avoir été altérée ici ou là par épithète de tôyf), etc. (JEsch. et surtout poètes), avec
des rapprochements ou des étymologies populaires, ce YŒ!L7)ÀtOC; (1tMXOÜ;), YŒf17JÀLŒ (6ualex) qui se trouve chez
qui rend d'autant plus difficile de saisir la forme originelle. les orateurs; d'où l'cx(L1JÀtWV, -wvo; (inscr., etc.) nom du
En indo-ii'anien skr. jiimiitar- = av. ziimiitar-, avec un septième mois à Athènes; yrx(11)MufLŒ « mariage» (hapax
suffixe -tar- secondaire introduit d'après les autres noms JEsch. Ch. 624, 1yr.), formation poétique en -tU~O: (cf.
de parenté, à cOté d'av. ziimaoya- «Crere du gendre J, skr. Chantraine, Formàtion 186); suffixe isolé avec t, V(l;!u:Àa.
jtimi- «apparenté., jtira- «prétendant. où l'li semble n. pl. sacrifice pour un mariage dans une phratrie (Schwyzer
représenter un ~ long; mais cc. Szcmp"ényi, Syncope 181. 323 A 24, Delphes, v· s. av.) ; le nom de mois l'Œ[LÉÀtO;
L'alb. a dhëndër, dhandër qui signifie aussi • fiancé " (Dodone) est isolé. De même YŒ(11)atf1oc; • nubile 1 qui ne
le lat. ge'l.er, enfin le groupe baUo-slave, v. sI. zt:t!, lit. figure que dans des gloses, mais entre dans le système
zentas, lette znuôts, cette dernière forme répond à gr. productif des adj. en -atfL0C; (cf. wptfL0C; '1).
yvw't"ol; «parent.; enfin hitt. kaena- (gaena-) n'est clair Le verbe ycx[LÉe.> n'a fourni aucun nom d'action du type
ni pour la forme ni pour le sens. Les formes baltiques *yœ(11)aLC; ou *y.x(L7)f1Œ.
et slaves appartiennent à la racine de ylYVOfLŒt, lat. Deux formations verbales rares à cOté de YŒf1Ée.> : YŒ(Lla-
gigno; il en est de même du terme albanais; de même xOf1CXt semble comporter une nuance inchoative «se
aussi du terme latin, qui peut aussi avoir été refait marier» en parlant d'une toute jeune fille (Arist. Pol.
secondairement sur gigno, etc. A cet ensemble s'opposent 1335 a 20, en outre Ev. Marc 12,25, pap.); ycx(11)ade.>
l'indo-iranien et le grec qui comportent une racine en -m, est un désidératif (Alciphr.).
laquelle, étant isolée et n'ayant subi aucune influence,
Le grec moderne a toujours y.xfLOC; «mariage, noce •.
semblerait originelle. Mais il resterait à fixer le rapport
Et.: La flexion de ycx[LÉe.> prouve que ce terme n'est pas
entre YCXfL6p6c; et skr. jamii-tar-, etc., lequel dépend des
un dénominatif, et yœ(Loc; semble tiré de ycxILÉe.> par dériva-
relations de ycx!Lop6c; avec yŒ[LÉW et YcX!LOC; qui ont pu
exercer une influence sur ycxf16p6ç. On observera enfin tion inverse. D'autre part un rapport avec YCtf16p6C; est
évident, quel qu'il soit: il est toutefois possible que ycxf16p6C;
le suffixe -poc; qui a surtout été productif pour Cormer
résuILe d'un rapprochement avec ycxILÉe.> par étymologie
des adjectifs.
populaire. L'étymologie de YCXf1Ée.> est inconnue. Le verbe
a-t-il quelque chose à faire avec skr. jiimiitar-, jiira-, etc.
yBI-'ÉW, YrXf10Ç, etc. : YŒ!LÉe.>, présent depuis l'Od., au (voir sous ycxf1op6ç)? Mais il n'y a pas trace de formes
sens futur (Il. 9,388,391), forme isolée ycx[LÉaat't"cxt (Il. verbales hors du grec. Le rapport qui a été supposé avec
9,394, mais Ar. lit yt !LœaatTCXt), aor. l!Yl'lf1Œ, inl. y1i!LCXt, yÉVTO, Gyytf1oÇ, yÉf1e.> (Hermann, Glltt. Nachr. 1934,61,
yljf1Œa6CXt. Flexion attique yŒ!LW et ycx(LOÜ!LŒt, également f. ; Kretschmer, Gl. 26,1938,65, Maass, Rh. M. 77,1928,17)
aor. ~f1CX et È:Yl'lfLœ!L1JV, pl. ytyœ!L1JxlX et ytyctfL1JfLrxt. Formes n'est pas démontrable; voir pourtant Szemerényi qui
tardives ycx!L1Jaw, È:yœfL1)acx, È:ycxf11J67)v. Passif condamné associe yÉv't"o, yœf10C;, yCX!LÉe.> , l!ytj!LŒ (Syncope, 187).
par Pollux 3,45. Sens: à l'actif. prendrc femme, épouser» Il n'y a pas de nom i.-e. du «mariage. : E. Benveniste,
en parlant de l'homme (par dérision dit de Médée, E. Med. Mélanges Bosch-Gimpera, 1963, 49.
606', dit d'une femme, Ev. Marc 10,12); au moyen. se
donner en mariage. en parlant de la lemme (par dérision ya.I-' .... a. : n .• lettre gamma. (X.) et yÉf1fLŒ (Démocr.
en parlant de l'homme Anacr. 424 P, Antiph. 46); Il. 9,394 19). Diminutif YŒf1f1cx't"laxtov (Lyd.). Composé ycxILf10ttll"Î)C;
ylX[LÉaat't"Œt est dit de Pélée qui mariera son fils. Le verbe (pap., médec.).
YCXf1W a parfois le sens de « faire l'amour avec une femme. Et.: Emprunt sémitique, cf. hébr. gimel et le nom du
comme en grec moyen et moderne, cf. Georgacas, Gl. 36, cllameau, hébr. giimtil, aram. gam/ti, etc. Voir &Àljlcx.
1958, Il8; L. Robert, R. Ph. 1967, 77 sqq.
Par dérivation inverse on a YcXf1o; m .• mariage, noce "
volontiers employé au pluriel en ce dernier sens (Il., Od., yB .... 4»"1Àa.L: «mâchoires d'un animal., lion, cheval, etc.
ion.-att., etc.), avec les adjectifs dérivés yCt(LtXOC; «qui (Il., poètes); le sg. n'est pour ainsi dire pas attesté cf. EM
concerne le mariage» (P!., Arist., etc.), y.xf1LOC; «nuptial. 221,13.
(tardif, Mosch., Opp.) et le dénominatif ycx!LL1;e.> «donner L'hapax yCt(LljlŒ( (Lye.) est un dérivé inverse.
une fille en mariage. (A.D., NT). Et.: Le suffixe lait penser à 't"PcXX7JÀOC; "et l'on évoque
Le mot YcXf10Ç figure dans une cinquantaine de composés d'autre part YOf1ljlOC;, etc., mais le vocalisme IX fait difficulté :
dont les plus notables sont &ycx!LoC; (Hom., etc.) générale- p.-ê. vocalisme zéro *ycxljl- avec restitution de la nasale,
ment dit de l'homme; œlvo- (E.), 8ua- (E.), bn- «que ou vocalisme populaire (?l ycxf1q>- pour YOf1ljl-.
210-
YGJoL+"s = signifie • recourbé. en parlant de l'utérus -œvœCll; le sens figuré d'. exul"'" j eulement ch~ Opp. ;
(Hp.), de eornes, de becs, d'ongles (Arist.) mais chez et chez Aratos le sens tranliiiit de • rendre brillant.;
Ar. Num 33', • aux ongles recourbés. = yoq.tt,\l(;)w;. C'est les Alexandrins emploient d'autre part des formes d'indi-
ce eomposé ylXlLt,\I(;)w~ • aux ongles, aux serres recourbés' catif ;cnfin Hsch. a la glose ylXVlicraœL' alLii~IXL, i)8üV<Xl.,
qui est ancien (Hom., lEsch., S.) avec le doublet théma- de yœvœl;;w '1 cf. pour le sens YotV6w et yœvUJLot'rIX.
tique postérieur ylXI-I't,\Iww'X,oC; (Épich., Ariat.). il existe d'autre part un thème inanimé en Il yœvoc;
Les dérivés sont rares et techniques: ylXlLt,\IO't"l').; (Arist.), • éclat. (Sapho, lEsch.) dit en poésie de l'éclalrafratehis-
yoq.tIjK.lÀœ . l<œ!L7t7), 01 8è bpov 1} ,/;cpLcpépEt.IX (Hsch.) ; verbe sant de l'eau, du vin. (lEseh., E.) ; le mot est un substantif
dénominatif ylXlLt,\I60!Lcn (Arist.). verbal tiré de ycXwlLœL d'après les neutres en -voc;
El. : Évidemment apparenté à rv«!.t1C't'w. Leumann (YÀ'iivoç, ete.). Le thème en 3 se retrouve dans le composé
suppose ingénieusement qu'il faut partir de YIXJL!\I(;)wl;, 8L'I)yot-nÇ' ÀIXIL1tPOV (Hsch.) avee allongement de l'IX de
première forme attestée, qui serait un composé archait:'le 8tœ en composition, ef. 8LclxOVOÇ.
du type connu de n::p!\llILÔp0'roc; ; *yvalLtjlwwl;, yotJLt,\I(;)wl; Dérivés: yotVw8'1)ç • brillant., d'où • riche 0 (Thphr.],
par dissimilation; le composé présente d'ailleurs l'allonge- ycXVCIl!Lct élargissement de yœvoç • éclat. (p.-ê. à Épidaure,
ment de la première syllabe du second terme, cf. ovu!;; IG IV' 1, 102,97; Plu.) -joie 0 (Ph.), étroitement lié au
le prelili,er terme ayant été senti comme adjectif aurait verbe dénominatif yœvoolLlXL • briller. et ylXvoCll «faire
fourlll y~~tjl6c; qui entre alors dans la série des adjectifs briller, polir. (Anacr., Ar., Pl., grec tardif) techniquement
~ -aoc; du type de ~ÀIXLaoc;, ÀO~oC; (Homerische Wllrter employé pour un métal rendu brillant, étamé; avec les
156 sq.). dérivés yœvwO'Lç • fait de rendre brillant, de polir. (Phld.),
yotvwTijc; • .polisseur. (Gloss.), yotvCIl'r6c; • poli»; yotVOW,
yclvwO'~ sont attestés dans les inventaires de Délos, ete.,
yâ.Va.L [cod. yœva:LJ (Hsch.), voir sous ott~.
pour les nettoyages des statues, etc., avee F.7tLYotVOW,
", . ',' .\.. 'Î' à:mycXvCIlO'L<;. En outre yotvEiv . ÀEUXotLVEW (Hseh., EM).
ya.VlTa.L : M7tIXVOL, aaw'rOt (Hsch.). Fait évidemment En grec moderne subsistent les termes yIXVWVW, yœvw!L1l
penser à lat. ganea, ganeum, etc., que les Latins considé- « étamage', YlXvrofLot't'iiç, etc.
raient comme tiré du nom de la terre; Stowasscr a même Dans cette famille de mots ya.VUfLotL, terme le plus
posé un grec *yiiVotLOV qui vaudrait Oht7)O'LÇ xa.'rciyELoC;, archaïque, est passé du sens de • briller. à celui de
c Kellerwohnung. (Dunkle Worler, Programm Wien 1890, • rayonner de joie., tandis que ya.vo;, ycxv6w conservent
p. xm). L'étymologie est évidemment très en l'air (voir le sens précis d'. éclat., etc., parfois dans des emplois
Kleberg, Hôtels, restaurants el cabarets dans l'antiquité techniques. Ce sont ces seuls emplois qui ont survécu
romaine 8-10). dans grec moderne yotVWVCIl • étamer., etc.
A côté de ces termes et notamment de yœvufLlXL qui
yo.vos : 1totp<i8ELO'OÇ (Hsch., EM 223,48 qui donne le comportent tous un infixe nasal, l'Iliade a un participe
terme pour chypriote); ycivEot' xlJ1touç (Hsch.). Le mot yotiCllv Il'ayonnant. dans la formule y-ulle:'( yaetCllv (cf. encore
semble attesté dans des inscriptions (Masson, ICS, 309,12, Emp. 27,4 et ylXtEO'XOV . ~xae~pov chez Bsch.) de *yotFyrov.
chypriote; 1 G XII 2,58, lesbien). Thème en s, cf. ya.VECX. Voir Latacz, o. c. 128 sqq.
Et.: Emprunt probable au phénicien • gn (hébr. gan), Et. : L'existence de yaeLCIlv confirme que ycivu!LIXL comporte
Ct qui va bien avec l'attribution chypriote; E. Masson, un infixe nasal et un suffixe u : y<i-V-U-fLotL. Ce présent
Emprunts sémit., 74. archaïque qui est à l'origine de tout le groupe est apparenté
d'autre part à "(7)6&w et yotÜPOç, voir ces mots.
Surl'emplDi deytl.yl.Ç, ete., voir StrOmberg, Theophra8fe4 ment • entraUles., etc. Attesté chez les Alexandrin8
86.q. (Cali. fr. 322,530, Nic.) toujours à propos d'animaux,
Et. : Évidemment apparenté au terme de même sens de tripes, etc. Terme thrace selon Eus!. 918,28, 1854,33.
et de forme voisine clYÀI.Ç. On pose une forme à redouble- Et.: Inconnue. Hypothèse peu vraisemblable de
seDt expressif *reÀ-"(ÀI.Ç ·eton rapproche yctTIÀLov, etc. Szemerényi, W. u. Sachen, N.F. 1,156 aq., ef. rœaTijp.
r.-.roV'TES : nom d'une des quatre tribus ioniennes yEVTLa.vT) : • gentiane. (Ose., Hp.) voir sur les variété8
(inscr., Plu.); l'éponyme est rùtwv fils d'Ion (Hdt. Sladler, RE, 7, 120l. En outre ysvr~ plT;ct (Androm.
5,66) ; aussi épithète de Zeus (IG 1121072) ; forme isolée ap. Gal., Ose.) p.-ê. forme abrégée pour *yevr~.
rMovrt..>v 1pu-Â'fj (Haperia 4,1935,21) ('l). L'Cl de yE:VTta,~ semtle long, ce qui confirmerait que le
El. : Le mot a été raPP'"oché de la glose yWW . M.(L1teLV, mot est emprunté.
liv6ei:v. Simple possibilité. El.: Selon Ose. 3,3 et Pline 25,7 nommée d'après Gentis
(Genthios) roi d'Illyrie, ce qui n'étonne pas pour une
plante qui fleurit notamment dans les Alpes (cf. Strômberg,
rEhhW, -oüç: f., ainsi glosé par Hseh.: er8t..>ÀmI 'E(LnoUt'n}; Pflanunnamen 135).
-ro TWV tXc:lPt..>v, TWV 1nxp6~v et 8ct!(Lt..>v fJv 'j'Uvœ'i:XEÇ -rœ
VEOyvtX 1tctL1Hct fjlOCOLV œp1tŒl;;eLV. Le mot est attesté chez
Sapho r&).)..t..>r; 1tctL3ocpLÀ<O>T&pct (Sappho 178 L.P.). Il yÉvTO : glosé par !t.ct6EV • il prit.. Le mot est Beule-
s'agit donc d'u.n croque-mitaine femelle qui enlève les ment attesté dans l'Il. (8,43, ete.). La forme semble
enfants. fonctionner comme aoriste et l'on y a souvent vu un ancien
Le mot subsiste p.-ê. dans le grec médiéval et moderne aoriste sigmatique athématique dont le a aurait disparu
rUÀoû (Maas, Byz. Z. 17,224 sq.). par analogie (*YE(LOTO) yévro, d'après *Àe:XaTo) ilx-ro),
El.: Pourrait être associé J~ YEÀei:V (sous y&Àt..>C;), etc., cr.Schwyzer, Gr. Gr. 1,751. Mais il est aussi vraisemblable
cf. ropyw. (cf. ibid. 8(2) de poser un aoriste athématique non sigma-
tique pour ce type, et p.-ê. un thé me de présent (Chantraine,
Gr. Hom. 1,297,384). Autre analyse de Szemerényi, Syncope
yÉ ....lIJ : seulement présent et impf .• être plein, chargé " 186-188.
notamment en parlant de bateaux, mais aussi de façon A cette racine· gem- se rattachent de8 mots de glossaire:
plus générale «être plein, rempli, chargé de. (ion.- impf. cX1tO"(E:(Lt· ,xfjlEÀXE:, Ktl1tpLOL (Hsch.) et G'Y"fElLol;'
aU., etc.). auÀÀctôij, ~OLÀŒ(LlvLOL (Hseh.). Au sens de «prendre. la
Nom verbal yOlLol; «chargement. d'un navire, d'une racine n'est attesté que dans l'Il. et en arcado-chypriote.
bête de somme (ion.-att.) avec XctTŒyO;J.OC; «chargé» !\lais elle a fourni, dans un emploi particulier «prendre,
(Plb., etc.); d'où le verbe factitif tardif yO(Lo<o> «charger occuper, remplir", le groupe défini de Y&IL<O> (voir ce mot).
une bête de somme, une voiture " elc. (Babr., pap., etc.) On a aussi évoqué ycXTIct(Lov et YCt!J.&<o> (voir ces mots).
avec cX7t0-« décharger. (pap.) ; d'où yOlL<O>OLÇ • chargement • El.: Hors du grec, outre ombrien kumiaf cité sous Y&1Lt..>,
(pap.); en outre très rare exemple tardif de -yolL7l en on a rapproché m. irl. gemel • lien " lette gùmslu • saisir "
composition, à;~oyolLi) (pap.); autre nom verbal hapax v. sI. t,li «-serrer., etc. Voir Pokorny 368 sq.
r&lLo;, -OUI; n. «cba1"ge. (lEsch. Ag. 1221).
Déverbatif avec aens eauaatif 'yElLll;;<o> (parfois composé
yÉvuç, -UOI; : r. (u bref, exceptionnellement long par
avec t1n-, Y.ctTJX-, Ù1tEp-), aor. &y~Oct •• rcmplir, charger,
bourrer", etc. (ionien-attique, .etc.),Dussi yt(LLOT~ et licence métrique) «mflchoire", au pluriel • les mâchoires.
(Hom., ion.-att.); figurément «tranchant d'une hache.
r&(LLI!f(LŒ donné comme ex.plicalion de Y&!L01; chez Hsch.
(S., Alex.) ; la gl. d'Hsch. y&w!;' 1t&MxuI; peut être une
Enfin on Il YEfL6w = yE~<O> (pap.), contamination de
faule pour Y&vu<;, mais également attester un dérivé.
yOIL6<o> et YEf!ll;;w.
Le grec moderne emploie encore yÉIL<O> • être plein., Dérivés : yM~ov n. (vocalisme e, de *ya:vEFtov) «men-
ton", d'où «barbe. (Od., ion.-att., etc.) avec les dérivés
YElLl1;<o> • remplir, charger., ye:fl4't"o<; «plein', etc.
yEVE~ciç, -cX8oç, f. (Od., trag.) parfois au sens de joues
Et.: Rapport certain . avec yÉV'I"O, bien que du point
de vue grec il ne soit pas senti. D'autre part on rapproche (E.), yEVELŒ't"7)<; (-i)'t"7)ç) «barbu. (Théoc., Luc., CaU.),
de façon 'vraisemblable Ol1lbr. kumia{acc. pl. f. = grauidas. f. -JiTLI; et -li-rLÇ ; -enfin deux termes de lexiçographes :
"(EVE~OÀ7lC;, -ou «barbu" (Hdn., CaU.), dérivé d'un thème
Mais il esl difficile ·d'évoquer lat. gemere, voir Ernoul-
nominal, pourvu d'un 8ulllXe qui fournit généralement
Meillel s.u. Voir cnOOl'e yivro,YJX(LtCal, el Szcmerényi,
des dérivés de verbes (Schwyzer, Mus. Helu. 3,1946,56),
ZDMG lOI, 1951,219.
YE:VE:I.CItcrn)p «courroie de menton. dans une bride (Poll.),
le lIul'fuCf: 86 prêtant à fournir des noms d'instruments,
yarea., voir "(LyvO!LctL. cf. (:Ipa.)(.LO'\ILa't'i}p, etc.
Composés comme ~Loç, 71ùyévc~OI; (Hom., etc.).
yÉYELOV, YEVELciç, voir y&-.rol;. Verbes dénominatifs : yevctel<o> • avoir une barbe qui
pousse, avoir une barbe" (Od., ion.-at1.), cf. xo~, pl.
yE:"(E:Ve:tiixct (Philém.); ya:vdct~<o> • commencer à· porter
yÉvva., YE:VVâ.<o> , voir Y(YVO!Lct~. une barbe. (Théoc., grec tardif); peut être" rapproehè de.
YEVELciç; nom verbal yevelctol.Ç (Plot.); le sens inchoatil
yÉvoç, voir ylyvolLctL. est plUB franchement marqué dans YE:VE:d:ax<o> (Pl., X-)
Enfin, en liaison avec l'emploi de y&wt; pour une hache
yma. ; glosé par Hsch. XP&Cl, (J1fJ.Jr.·fXvct. Signifie propre- yEvrft<;, -(80<; f .• tranchant. d'une bêche, au gén. "fE'IiiBoc
216 -
(S. Ani 249) hapax; les mots en -'Iltr; sont rares et « vieillesse., ~" c vieillard. et désigne originellement
poétiques. la part d'honneur réservé au ytp(o)V, mais le terme est
Le grec moderne emploie encore ycIIClcc, .yneuiacx, devenu de bonne heure indépendant, cf. toutefois la
yf:vt • barùe -. formule homérique "t"O yœp yép~ mL yqJ6v;wv (Il.
El.: Vieux mot L-e. désignant une partie du corps. 4,323) et le dérivé ycpa;~~ «vieux» qui sémantiquement
Le thème en u se retrouve clairement en celt:que, germa- fonctionne comme adjectif de yépœv (voir ce mot). Autres
nique, et tokharien : v. irl. giun, gin «bouche _, gait dérivés: ycpa:af"or; « qui honore» (H. Hum. 122),« honoré.
gen • joue, menton" pl. geneu, goL kinnlJ8 « joue, (E.) mais, semble-t-il, 1 de vieillard» (E. Suppl. 95), cf.
mâchoire " tokh. A sanwe-m duel « 186 deux mAchoires 1 ; ~or; et Sehwyzer, Gr. Gr. 1,493 n. 10; adj. en -to-
le latin a un thème en u dans le dérivé ".emJini «dents de dans «yépIXO''t'or; 1 sans part d'honneur 1 (Il., poètes) dont
la joue " mais gena 1 joue 1 (d'après mala?), voir .ë;rnout- Hdn. cite un doublet ciyslpcx"t'o<; ('1; yqlOtO'..oç est un mot
Meillet ~.u. Le skr. hJnu- f. thème en u pré!lente une de lexique (HM 227,43), de même que le denominatif
aspiration secondaire. Le composé av. ziinu-draTah-, dans ~p&:~w • honorer' (EM 227,43).
le premier terme duquel on reconnatt notre mot, présente Le thème de yéplXC; se trouve dans de rares composés :
une longue non explirluée. Voir Pokorny 38l. ~pOtacpopot; (Pi.), ye:pccxcpopoç (SI G 1(25), 'YEfI7ItE>opor; et
Le sens originel est «mâchoire., et le développement -cpopllX (tardif).
de yMtOv «h -"he", etc. est original en grec. Le grec Parallèlement à yépcxç a dii exister un thème en r *Y&PIXP
possède d'autre part yvciOo<;, visiblement apparenté. (Benveniste, Origines 16) qui rend compte de l'adj. yEplXp6C;
• respectable. (Il., poètes, grec tardif) mais peut impliquer
YEpo.vlipuov, voir y~pwv. l'idée de • vieux. (JEsch. Ag. 722, Suppl. 667); il existe
un fém. ytpcxtpcx dans une var. de l'Il. 6,8i et 270; cf.
yÉpa.vos : f. (rarement m.i «grue D, grus cinl'.rea (11., Bechtel, Lezilogu:I s.u.; le mot désigne des prêtresses
ion.-atl.), voir sur l'oiseau Thompson, Birds S.u.; d'où de Dionysos (Dém. 59,73); on a enfin ye:pIXLp&:8E:1; ou
• grue. pour porter des poids (PolI. 4,130); nom d'un ~pOtpti8e:C; «prêtresses d'Athéna à Argos. (AB 228, 231,
poisson rare et extraordinaire qui se trouve dans le golfe' cf. Hsch. s.u. y&pcxp&:8e:c;, Latte avec la bibliographie);
Saronique et passait pour être engendré par les grues verbe dénominatif yepotlpw «honorer., employé chez
lorsqu'ellfls volaient au-dessus de la mer (lEl.) , cf. Hom. avec un datif indiquant le cadeau dont on honore
Thompson, Fishes s.u., et Stromberg, Fist:hnamen 120; un personnage (Hom., poètes, prose tardive, non attesté
nom d'une danse: voir Gallet de Santerre, Dé/os primitive en prose ancienne sauf chez Hdt., X., Pl.).
li8-184. Selon lEl. Dion. 113 Erbse. Y&P'llV serait un El.: Le mot, nous l'avons dit, se rattache à des termes
féminin de ytpot'llO<;. eEprimant l'idée de «vieux. (voir plus haut ye:pciaf.tLOC;
Très rares composés : ~pcxvo6oa!ot (Poli.;, -6wrlcx et TtPa;p6<; qui participent aux deux emplois) cf. YÉpwv,
(Pl.), -n:6aLOV , nom de plante = ÀUJ('ILÇ. yîiJ=<;, ypotü<;, p.-ê. yepyÉpt(J.o<;. Hors du grec on rapproche
Dérivés: outre l'adj. yepcx'l/w1hl<;, un certain nombre de ski'. jarâs-, thème en s fém., « âge '.
termes qui évoquent la grue d'une façon ou d'une autre;
yepotvLç, -l80c; r. espèce de bandage (médecins), 'l'cpot'l/tex<:;, .,...,ciTTJS : qllaHfi.c1J.tif d'un cheval (P. O.ry. 6, 922;
-ou «qui a un cou de grue. (Phryn.) j y!:p&:V\OV geranium Vle-VIle s.) ; • vieux cheval., cf. Y&PW'l/ ct tardif ytpOt'tI.cx.
luherosum plante, ainsi nommée parce que le fruit. a la
forme d'un bec de grue (la plante est également nommée
YEPlXvOyépw'l/, ef. StrOmberg, Pflanzennamen 54 et 159) j yEpyÉpLJ10S : sortes d'olives mûries sur l'arbre =
le mot désigYJerait également une truffe (Eust.) et une 8pun:en:i]<;; v. CalI. fr. 248 avec les données des lexico-
substanoe utilis~e en alchimie; 'l'E:pcxvL't'"Ij<; ou plutOt graphes (Suld., Hsch., Ath. 56 dl.
yEpOtVL"t'tt;, "pierre précieuse» (Plin. 37,187, cf. Redard, Et.: Obscure. Le rapprochement avec skr. jarjara-
Noms en -'n)Ç 53). Verbe dénomina~i( yEpot'l/L~w «crier «fragile, qui menace ruine» a été contesté (Arbenz, Die
eomme une grue» (Gress.). Adjel:fiva auf -Lf.tOC; 104, n. 58). Cf. yÉpwv'?
rtpotvoC; subsiste en grec moderne.
Et . .' La forme à nasale est attestée dans arm. ldunk, en yEpSU;S ou 'l'tp8toC; m. : «tisserand» (Hsch., pap.,
celtique, gaulois tri-garano8 «avec trois grues., gall. garan, depuis le ne 8. av.) avec le doublet ytp8tc;. Formes de
pn germ., v. angl. cran. Une formation en u se trouve féminin: yE:p8b: (Bdiet. DiQcl.), yep8Lxwcx (pap.).
dans lat. grüs, lit. gérve, v. russe ieravu; v.h.a. kra1Wh, Composés: "(E:p8LOpot68ta-ri)c; (pap.), yep8on:ot6v (gloss.).
v. ang\. cranol; ont à la fois n et R_ Ces données supp(llSent
Dérivés: yep8Lœxoc; (pap.), 'YEfI8tw'l/, -(;)'110'0 m. «atelier
il l'origine une flexion complexe avee alternance de thèmes
de tisserand ».
en n et u. et déclinaison athématique, cf. yépl)V' yépœ'llO<;
(Hsch.). Ce mot expressif devait signifier originellement Et.: Terme technique. Le lat. gerdiu8 (Lucil., etc.)
« la criarde " cf. skr. j6rate, grJ;uJti, etc.
doit être pris au grec. L'hébr. gtrda'a serait également
pris au llJ'eC selon H. Bauer chez Walde-Hofmann 8.U.
De toute façon le mot. grec risq!Je fort d'être emprunté.
yÉpa.s, -ow<; (en prose -WC; chez X. et Luc.) : • pIIrt
d'honneur, d-'·· -l'honneur, privilège. (Hom., ion.-att.,
pap.) notamment part du prêtre dans les sacrifices (inser.). yEPIlVLOS : épithète homérique de Nestor dans la
Probablement en mycén., cf. Chadwick-Baumbach 180. formule r&p~'l/LOC; brn6_ Ntcrrwp (Il. 2,336, etc.). Les
Le mn' e--;:iste encore en grec moderne au sens de «prix, scholies expliquent le mot soit comme un dérivé de yZpwv,
réeonip:erise ». rSpCIIÇ est certainement apparenté à y'ijpcx<; ce qui est impossible (le rapprochement proposé par
217-
Delebeeque,LA cheval, 38, avec la formule ~ tmt7jM't'lIt 196) : outre la rareté de la transcription de Il par X. une
Nictr6)p Od. 3,436 et 444 ne vaut pas); soit comme un difficulté est qu'il faut partir de ycp~(a;, avee assibilation
daivé du nom d'une ville de Messénie répllVlJt ou ripllvov ; de 'r (forme prélaconienne' ou intluence de l'ionien-
Réa. couUldt répl)'llOV (fr. 16) et les rG»lwl (fr. 15) liés attique 'l ; Wackernagel, Spr. Uni. 208 n. 15, admet un
à la légende de Nestor. Mais Strabon, p. 340, considère yEp6)XllX composé de ycplX-GillX (cf. !x6)); on a d'autre
la ville comme imaginaire. Il n'y a pourtant pas d'autre part la glose ytfl6)vllX 0 ye;pwrllX' mepd: Acix6)!1t xlXl
solution que de comprendre ""t,stor le 1 Gérénien 1. Cette AlXxe;8IXtILovlott; xcxl Kpllat (Rsch.), mais Latte met
vue trouve un certain appui dans le mycén. kereno = ~pe.>vllX entre crochets, dittographie de ~oV'tllX qui
repllv6c; qui semble être un anthroponyme, cf. Chadwick- serait le lemme. De ye;pouallX sont tirés divers dérivés :
Baumbach, ISO. ycpoualœc;, ~ou m. 1 membre de la gerousia. (IG
V 1,31, etc.), ycpouatlX>t6r; (inscr. Téos), ye;pouatlXaT1Jr;
1 membre de la gerouaia. (Plb., inscr. Béotie), avec le
YEP0\OS, yepol't'lltV, yCpue;, voir yép6)'t/. suffixe -IX~ issu des verbes en -ci~l:tv; Hsch. fournit
enftn la glose ye:pOŒXTlXt • ol 8fJILIXPXOt 1t"lXpd: A.xxe.>atv, où
ytippOY : peut ou doit signiller originellement quelque on lit ingénieusement yepe.>ŒX't'lltt dérivé d'un *~pe.>,x~w =
chose comme 1 osier» (qui se dit couramment t'ttlX) et ·ytpouatci~6), issu lui-même de ~pwhlX (Baunack et
désigl)e divers objets faits d'osier; 1 boucliers d'osier 0 (Hdt., Bourguet, il. cc.); mais l'explication fournie par Hsch.
X., etc.) d'où le composé ~ppoq>6pot 1 porteurs de boucliers est peu satisfaisante (cf. Latte s.u.).
d'osier 0 (PL, X., etc.) ; mais aussi «claies, clôture d'osier 0, Sur le thème ~pOVT- sans altération phonétique ont
dans les marchés p. ex. (attique), «couverture d'osier 0 été constitués des dérivés relatifs soit à la notion de
(avec le composé ye;ppoxeÀwVlJ); par un développement vieillesse, soit à celle d'Ancien, membre du conseil; dimi-
de sens dilTérent «piquet. (Eup.), «trait. (Alcm.), « mem- nutifs : ye;p6V'ttov (Hp., ion.-att.), ye;pov'tŒptOV (GlOIIS.);
bre viril. ou olisbos (Épich. 235). ycpovTletc;, -ou (cf. plus haut ye:pouaLiic;) 1 grand-père 0,
Dérivé ye:pp.xlhlX . aTpw'"lpLStlX (Hsch.), cl. des dérivés lacon. sel. Eust. 971,23; ye;pme;toc; 1 qui concerne un
en -li8tov, Chantraine, Formation 72. Il est malaisé de vieillard 0 (Ar. fr. 715) d'où ye;pOV'tELIX «séneçon. (Ps.
tirer parti de la glose ytpoulLov (yÉpatlLoV Latte)' clxpov Apul.) cf. iJptytpCllV; ~poV'ttx6C; «de vieillard. (PL)
IÏÀtEUTtXOÜ XIXÀ.xILOU (Hsch.), en raison des doublets mais ~povnx6v «siège du Sénat, Sénat. (Str., et p.-ê.
ytvatIL0C; (yÉvTtILOC; Musurus) chez Hsch. et xtpatILOe; Plb.); verbes dénominatifs ye;povTt,xe.> «devenir vieux 0
(probablement corrompu) «crochet d'hameçon. (Arbenz, (D.L. 3,18), fait sur le modèle des verbes de maladies en
Die Adjektiue auf -tILOe; SO). -tŒe.> (cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,732); ye:povTe;Ue.> 1 être
Pour les formes à vocalisme zéro y.xpplX et ya.palXVIX, sénateur, membre de la gerousia • à Sparte (1 G VI ,294, etc.)
voir sous ya.paIXVIX. avec le subst. dérivé ye;poV'tElIX (Éphèse).
Sur les emprunts latins gerrae = crate, uimineae et Rares composés de j"Épe.>v : ~pOV'tlXye.>yÉCIl, ye;poV'toj"p~atO
gerrae exclamation populaire (= lXt80rlX 1), voir Ernout- mot comique et barbare (Ar. Th. 1199), -8t8ciaxlXÀoc;
Meillet s.u. (Pl.).
Ef.; Le crétois y,xpalXVIX confirme que ytppov repose A côté de yÉp6)V, thème en -VT- (cf. St.), existent de
sur *yEpaov, cf. avccune place différente de l'accent v. rares thèmes aecondaires et plus ou moins obscurs. Les
norr. kiarr «broussailles ", v. suéd. kioerr • marais 0 gloses d'Hsch. ytpuc; et yEpUTIX<;;' yÉpe.>v (Rsch.) sont
(german. °kerzd), cette accentuation devant être une expliquées comme des formations analogiques d'après
innovation. Avec un vocalisme 0 on a d'autre part v. 1t"pÉaouc; et 1t"pe;a6uTiil;, cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,463. Toute-
norrois kass (de °kars) • corbeille d'osier ». Voir Frisk, et fois Leumann voit dans ytpuC; une dérivation inverse
Pokorny 392. des diminutifs *yEpUÀOC;, rÉpuÀor; (Gl. 32,1953,224 n. 1).
Il existe en tout cas des hypocoristiques rÉpuÀoc;, rÉp\»)J,o;,
re:püc; (-üaoc;), issus de yépwv voir Leumann, o. c. 223-224.
yÉpwv, -OVTOC;: m. - vieillard. (Horn., ion.-aU.) parfois La glose d'Hsch. YEP0l'tIXV' 1t",x=ov Kp'iiTE~ n'est autre
employé comme épithète, en poé3ie plutôt qu'en prose, chose que ~pUTlXV avec une graphie inverse Ot pour u.
cf. j"tp6)V 1t"1XT1Jp (JI. 1,35S); parfois comme épithète d'un Enfin "'(&POLIX «vieilles histoires 0, attribué -à Corinne et
objet yÉpov a.xxor; iOd. 22,184) ; en raison de l'importance que Bechtel a expliqué par un nom propre rtpe.>c; (Gr. D.
de l'âge dans le système social et politique des Grecs 1,304), est des plus douteux et il semble qu'on doive lire
(cf. j"ÉplXr;), désigne les Anciens, membres du conseil (Horn.) Fe:pOLIX (Corinne, fr. 655,1,2 Pl.
dans certaines cités comme Sparte (Hdt., Pl.), à Élis En composition le composé hellénistique ye;pŒv8p\)ov
(Ariet., etc.); p.-ê. attesté en mycén. «vieux tronc d'arbre 0 (Thphr.) est fait sur le modèle de
Dérivés : ~poucnoc; de *ye;poV't-~ • qui concerne les ILeMv-8puov 1 cœur de l'srbre. (Thphr.) qui est lui-même
chefs, les Anciens. (Horn.) avec le substantif yepouallX issu de ..0 !LÉÀIXV 3pu6C; (Od. 14,12) cf. Str6mberg,
r. collectif -le conseil des Anciens, le Sénat. à Sparte Theophrastea 99 ; le mot sert aussi d'adjectif; cf. la glose
(D., Arist., etc.), à Carthage (Arist.. etc.), à Rome d' Hseh. j"Cp,x.,,&pueç • IXl mzÀlX!.IXL 8pUee; >tIXL' Td: 1t"lXÀIXteX 3iv-
(Plu, etc.), p.-ê. attesté en mycén. cf. Chadwick-Baumbach 8pIX ycp.xv8puœ. .
180; forme laconienne, ye;poV'tllX (X. Lac. 10,1). D'autres Les termes que nous avons examinés expriment la
doublets font difficulté : Ar. Lys. 944 fournit ~e.>llct notion de vieillesse, et s'appliquent dans quelques empk'~
«sénat 0 : on a voulu y voir une .notation d'un lacon. à l'Importance politique et ~ociale des vieillards, dei
YEpwhLlX (Baunack, Phil. 70, 1911, 4S6 Bq., Bourguet, Anciens. Les noms de qualité correspondant il. ytl*v sont
Dialecte l~conien 145-147, v. Fritz, Am. J. Ph. 66,1962, de vieux thèmes en •• L'un, yilp~, qui a co~ le ecns
yipwv. 218
général • vieillesse.' a son vocalisme .. altériJ (voir s.u.). (ion.-att, . ) ~ sigDt1le • pont., le point commun
L'autre, . yq,oo;, s'est au contraire 1!péclali8é dans le sens entre les< de8 emplois pouftait.être la notion d'endroit
social ou politique de • part d'~ur. privilège. (voir par où l'C\'Il psse, ebai2tiiJée.·
s.u.). Mais l'adjectif dérivé de. -yépœç.:. 'Pf*.6ç fonctionne DérivéS : 'fClPÔpr01l, cHmJnuW (1El.); "(Ctpupv;' nOM
comme adjectif répondant il yiP6)'V.· It'lIifuifte • vieux» nt; ml ycopupœç; ~ 'li~'V • &0\ 3è.... !v3pa. bec!
avec eo géuéral la nuance acCessoire de .. véné"8ble " etc. lCat&?;6f.W1O'V ml TWV &v '~'" 1WGTlJ9k.w auyxœÀultT6-
(Hom., Hdt., etc.); se dit par.fois des Anciens·d'une cité (Ù'VOV È~ bv6!LŒ~ mc6l!J.ll«tŒ ~" dç wVt; ~0Ut;
(PI., X.l, signifie rarement «vieux. en général (lEscb. noM-rœç (Hsch.).
Ag. 710); accent d'apr.ès ~a:À«t6c;; mais l'adj. usuel en Verbes dénominatifs: "(Eopup66» • 6tabHr Qne chaussée.
au.. est ~(voir IIOU8 yiipœç et Wackemagel, Spr. (Il. 15,357) mais généralement. «établir un pont. (Il.
Unt. 208). Dérivé ~pœ\6'"lt; (pap,). 21,246, ion •• att..), avec )'EcpufXlla~ «établissement d'un
Le grec moderne a ytpoC;,. yipmrrœç, etc. pont. (Str., Arr., etc.), ycopUp~ «pont. (,J.), YEopup6)-rljt;
Et.: rtjXll'V doit être une vieille forme de participe; • constructeur de pont. (Plu.) ; d'autre part dans un sens
identique à skr.: jarant-, 08sète 'ltirond «vieillard, vieux J.' particulier, ~plt6) «railler» poursuivre de sareasmes
En védique sù;6sislent quelques exemples d'un préSenL: (plu.) ; l'origine du terme est indiquée par Hsch. : lors
jtirali «devenir, vieux, rendre vieux., il côté du plus> dê"la procession des mystères d'I::leusis les gens postés
fréquent j flryafi. it"yali« vieillir·.. On évoque aussi deI!' bd -rijç ~Upœç raillaient ceux qui passaient : s'agil-il
formes comme arm. ce,., -oy «vieillard. ( ... grec *yapoç). du pont du Céphibe comme on l'admet généralement ou
'loir yép«ç, yijpœç, ypaüt;; Pokomy 390. de la ohaull8ée le long de la mer '1 Dérivés : "(ECPupLG!L6C;
(Str.), "(ECPUPLcrri)t; (Plu., Hsch.).
r~ yecpUpL subsistent en grec moderne.
Y€UOJlClL = f. )'E'jao!~, ;tn-. È:)'EUarXILlJ-r,' pt. ~.
'goûter. (de la nourriture, elc.) mais aussi dès le!i't~tës Et.: La partie suffixale du mot est toule comparable
homériques «faire l'expérience de, Uller de. (Hom., à cene de ciyxüpa: (-up-l/llt). Le traitement de l'initiale lait
ion.-atL, etc.); le complément est au gén., rarement il penser à une labio-vélaire sonore, mais la dissimilation
l'ace. ; l'actif factitif -yEU6) «faire gol1ter. est rare (Hdt., par la labiale suivante supposée pour expliquer la lorme
E., Pt); la forme isolée athém. ycir.u;th (Théoc. 14,51) yaopup« reste douteuse, cl. Lejeune, Phonétique 38 n. 2.
semble artifidelle. Peu de composés, notamment avee On a tenté de rapprocher de yécpUplX arm. kamur! « pont»
ihw-, 8~a-. (Meillet, BSL 22, 1921, 17, et. 36, 1935,122), malgré la
Dérivé!! nominaux: j'"ü:J4 «fait de goiner, goût., aliment» difficulté phonétique : op, indo-européen bh, devant être
(Hp., ion.-att.), avee )'CIJfJ.Œ'nXOc; épithète de XLT6IV, de représenté par w. Un mot de ce genre peut avoir subi des
sens inconnu (Schwyzer 462 B, Tanagra, me 8. av.), altérations accidentelles. De toule façon ce rapprochement
. "(IÙ<nt; • sens du godt, go6t, nourriture. (Démoer.,
étroit ne permet pas de poser une étymologie indo-euro-
·Ariet., etc.) : si la forme était ancienne on devrait avoir péenne claire. Les noms du pont sont divers dans les langues
*'(eijG-:,~ç;; yeu{)f.l.6.; (iJ::lpax Nic. Al. 399). Nom d'agent: indo-européennes (cf. lat. poru, qui se rattache à un nom
yrocn-t;.; (CIG '.!'214, Chios). Nom d'instrument: yEUo-dj- du chemin) ct présentent à l'intérieur d'une même langue
pLOV «coupe pour goûter» (Com.) avec les doublets tardifs des variations.
ycU<npLOV, ')'&UO'Tpl8LOV et ycu!J"C'PV; (Gloss.). Adjectifs: On a parfois supposé pour ytcpupCt une origine non
avec le suffixe en -TOt;, le composé !ywa-roç générale- indo-européenne : Lamer, Phil. Woch. 1932, 123 sqq.,
ment de sens actif • qui ne goûte pas. (ion.-alt.) Krahe, Die Antikll 15,181 ; cf. Kretschmer, Gl. 21,1933,
rarement «non goûlé» (Plu.); d'où le simple plus tardif 158, et 22, 1934, 299.
yZUGt'Ot; «qui peut être go6té. (Arist., Plu.); en outre
YCUCM'tx6ç «qui ;iloncerne le goût. (Arist.). yij : t. dor. yâ:, chypr. 1;ëi. (Hom., quelques ex. ; liés.,
L:e grec moderne a yEUofL«L, ye\)1TIj, "(NfL« «déjeuner» ïon.-att.). Le pluriel est rare: yai (Arist.) ~t "(éa:t (SIG
,avec~!LŒTiC6), ~ytulL!X • après-midi. 279), sans doule innovation cr. Schwyzer, G,.. G,.. 1,473
. Et.: ~AYE:U!J"C'oç prouve que le thème <,st. YEUG-, ce qui n. 4; 2,51, K. Meisler, Hom. Kunsfspr. 172,253; gén.
se retrouve dans, ~... lùll8an .•. gu~." choisir., v.h.a. ys6rl'1Hdt., inscr. ion.) et ywv (pap.), dat. ytlX~ (inscr.
kiosan, etc. Il y a d'autr.es formation. notamment avec le ionSS;·àCè. yw.r; (SIG 46,3)'8t yéiç (pap., Str.), avec Céit; en
vocalisme zéro skr. ju!uite «goûter, apprécier. et un chypr. Sens: • terre. pal""Opp05ition au ciel, par opposition
causatif skr.jo,tiyq.ted~"t. ka usjan. Enfin le latin a d'autres à la mer, parfois. pays' (par opposition à la ville, etc.),
formations; digiine..'lIulltulI, gwtiire (Ernout-Meillet sous parfois la terre que travaille le laboureur.
gUltua) .. Le gt'ee'a_~ralisé le vocalisme Il. V. Pokorny 399. Le mot figure comme premier terme dans un très grand
nombre de composés. Avec la forme la plus ancienne et
yÉ<J!ûpa. : f. (Hom., ion.-att.), béotien (3&cpupa: (Suatt. la moins fréquente, surtout poétique Yl)- (dor. yéi-) :
47), cret. 3écpupa: '(Collitz-Bechlel 5002 b 6), laconien yt'iôt:py6r; . /) ciypoü !LLa6wT7)r;, A'*xw",:r; (Hsch.) = "(&6)p"(6r;
3~up«' ytopupo: Arhcc»VEÇ (Hsch.) cf. Bechtel, Gr. D. avec ylXopyt6» (Schwyzer 614, thessal.), Yl)ytvi)t; surtout
2,333; sur ~"",~Bechte1, 1. c. Chez Hom. le mot comme épithète des Géants (ion.-att.), -M:rilt; (Call.),
n'est employé qu'au pl. et dans l'Il. seulement : le sen8 -),.oopOC; c colline. (X., Pl.), ylifL'::-pic; (Jor.) ~ ïZ:;}!.tZ-:-p'!)ç,
est «levées dll>- terre qui contiennent un cours d'eau. yiifLopoÇ c qui a une part de terre» (dor., lrag.), yf)n~ov
(11.. 5,88), avile l'expression figurée noM!LOLO ~cpupocç (Pl.), yœn6vo<;;, etc. (E.), -nOTO<;; (lEsch.), Yl)<pœ"(o<;; (Call.),
(1/. 4,371) expliqu~ par le scholiaste Tcie; 8r.63ouc; TWV -cpopL6I'V nom de mois à lasos ; cf. encore le verbe Yl)OXt6)
~yYC"' .Ies passages ouverts entre les corps de troupes» ; «posséder des terres. chez Hdt.
cf. eneoré-lStt:·t;1;<2; Carm. Pop. 50. Dans le grec postérieur Un grand nombre de composés présentent un premier
___ ~19 -
terme affecté d'une voyelle thématique :'T«()r~ cf. &v6XlXtov' fmépCj)ov, 'Yp&.cpe:-rOCL xŒl œ~ycCt)y (Hsch.),
(Schwyzer 396, Aearnanie). Mais ce procédé est, pres.que cf. Suid. et AB 405; il n'cst pas impossible que «v6xoctoy
uniquement at.testé en ionien-at.tique et dans le ·grec soit la forme originelle (cr.. <bayA;; sous &xciç, à.VEX<i.;),
postérieur où le premier terme présente la forme .~;: ,~t que &V~YOCLOV résulte d'une étymologie populaire;
"(CCIlypciq>oç, etc. (Str., ete.), -3«E't'l)ç (CalI.), -3ocLGict œV~yŒtOV subsiste en gr. moderne; les pap. ont )(IXT~'YŒtOV
(Arist.), etc. ; ye~Àocpoç (Plb., ete.), "(CCIlJLé-rp'l')Ç (Pl., etc.) • ilB,ve J.
av.ec -(.I.E"L'PÉCll, -(Lt:-rPLœ, -!LE"L'PL/.O<;;, yeCll(.l.opol:, etc., attique T4tŒ- figure comme premier terme dans de rares
pour Y'I'l(.l.opOr;, ete., yECIlVO(LOÇ (1 G 1145), yewm:8ov • morceau 'compOiés : soit SOus la forme 'YŒLO-, 'Ya:LOVO(.l.oç (lEsch.),
de terre, jardin. (Hdt. 7,28) pour yfJm:8ov, ytCll7tIt'V'I')I: soit SOJl8 da forme yœJ.'I')- : yŒt'l')yev-qÇ et YOCL'I')cpr;l:YOÇ sont
(Hdt.), "(CCIl7tOVOÇ, -11:ov1oc, -7tOviCll, eLc., yECIl-rO(.l.Or;, -TO(.l.Lœ j tardifs rJrulis yOCL-qO)(oç est une vieille épithète de Poseidon
"(CCIl'rpocyLœ «fait de manger de la terre" (Hp.), cf. Tpocyitv. (Hom.), 'YOCL1tO)(ot; (trag.), ya:LocFoJ(ot; (IG V 1,213, Sparte),
Les composés de Y'I'l- présentent donc normalement en le sens traditionnel est «qui porte la terre. ou « qui secoue
ion.-att. et dans le grec postérieur la forme YECIl-, y-qÂmpo;; Ja terre 1 ; les trag. ont parfois employé le mot au sens de
et yi)=30v étant des exceptions isolées. Cette généralisation • protecteur du pays., en rapprochant secondairement
a pu être aidée par l'existence des composés où l'initiale -0)(0e; de !)(w (cf. "(1)O)(tw • posséder des terres 1 Hdt.
du second terme était 0 ou CIl : ye:~VLOV • prix d'une pièce 7,190). Le témoignage du dorien prouve que le second
de terre. (51 G' 587), ye:wpuJ(o;; (cf. OpumfCll), -CIlpu)(éw terme est -Fo)(oc,. Si l'on rapproche le mol de 'wegh-
-WPUXI.a et surtout le groupe capital de ye:(.>pyo;; «agricul- «aller en voiture. cf. lal. ueh6, on pourra comprendre
teur, laboureur, paysan. (ion.-att., etc.) qui doit reposer «menant son char sous terre» (cf. la glose {) "t'ljv yiiv
sur *ya-Fopyoç, cf. sous tpyov, mais le dor. a ya-Fe:pyoç, cruv!;xwv, 1) nt "L"~C; y'i;ç O)(OU(.I.e:vOC;, 1) {) L7t7tLXOC;, 0 bd
cf. plus haut. -roi.'ç O)(-1)(.I.ŒaLv 1) cXp!LOCO'L J(ŒLpWV Hsch.), Poseidon étant
Le thème -ye:w- figure encore au second terme de un vieux dieu fluvial (Nilsson, Gr. Rel. 1,419). Avec la
composés en ion.-att. dans une vingtaine d'exemples, même analyse Borgeaud comprend «ramenant la terre
où la tradition hésite entre -yECIl-, -"(Co-, -ye:Lo- (et (= Déméter) à la maison, l'épousant. (KZ 68,221) ce qui
-YOCLO-, voir plus loin) : par exemple, (3a:6uye:LOÇ (CalI.), n'est guère naturel. Kretechmer, Gl. 5,1914,303 songe
-yéwç (Thphr.) ; ëyye:LOÇ • qui est dan~ la terr.e, qui con- à une interprétation ra:La:\I O)(WWV ou ra:L~ o:;cou(Lt:Vo;
siste en terre", è:7tiye:LOÇ (Pl., etc.), tO'6y!"w<;; (Th.phr.), d'après une légende où Poseidon sous la forme d'un étalon
-yc'wC; (IG II' 1665)? ~~'dye:LOÇ (X., etp,), Àt=6y~r; et se serait uni à Déméter; mais rien ne prouve que O)(e:uw,
-ye:tae; (Thphr., ,et.c,), (.I.e:J..ciyye:wC; et -yttot; (Thphr.), QX~w en ce sens comporte un F initial. Finalement, outre
Ù7t~ye:wC; et -"(e:LOC;. . nntel'prétation possible de Nilsson, il subsiste celle qui
La confusion est grande, notamment dans la tradition semble également satisfaisante, ou même davantage, de
manuscrite qui hésite sOllvent entre -ye:LOC;, -ye:oç, -YGUOC;, l\feillet posant une racine 'wegh- • secouer " cf. lat. uexiire
-'(Éwe; parce que dans le grec tardif a:L et t, 0 et 00 possèdent 1l'9t. gawigan • mettre en mouvement, secouer., p.-ê.
la même prononciation. lat. uectis, gr. O:;cJ..e:uç u levier. (Mélanges Ch. Andler,
~49-255) ; cf. aussi a:tyLO;(Oe; sous octy!e;.
Dérivés: diminutif Yil8tov «petite ferme. (Ar., X., eLç.) ;
Rares dérivés : yŒLW\I, -wvoc, «tas de terre» (Tab.
les adjectifs Y7JWOe; «de terre ", adj. de matière (S,~!Jlon.,
Heracl. 1,136) à côté de yŒe:WV (IG XIV 323, II, 83,
X., Pl., etc.) ; avec !lQrègement de l'êta ye:1jpo<; «de terre.
Halaesa). Adj. poétique ya:L-qïoÇ «né de la terre. (Od.),
(Hp., Pl., Arist.), y,:woll<;; «qui re&semble à de la terre,
«terrestre, de terre 1 (Nono.). Le dénominatif YŒL6w
de terre» (PL, X., Arist.) et les composés ~y.:tO<; • qui
« transformer en terre 1 est technique et très tardif (Tz.).
est dans la terre. (Pl., etc.) « 'lui consiste en terre, foncier.
Le grec moderne emploie yij, y.:wpyoe;, yltWI.LtTp'1)';, etc.
(O., etc.), XIXTIX-, etc., ~:l(6u- (CalI.), etc., dor. yit:oç
Et.: Ni yij, ni yIXLa: n'ont d'étymologie établie. On a
(lEsch.) et ya:ti!OC; (SIG 421); enfin le substantif yr,'t'l)<;;
supposé que ya:i:Œ était une contamination de yij avec
de "(1)['0)''; «cultivateur 1 (S. Tr. 32) cf. yotL't'OCt' y':WpyOL
octa: (voir ce mot) et fLŒLŒ. Simple hypothèse liée à la notion
(Hsch.). Verbes dénominatifs: ye:oo(.l.ot:t • devenir de la
de la «terre mère 1.
terre 1 (O.S.) avec la forme à préverbe à."o- et en Argolide,
époque romaine, tyyot-1)al7.Ç (a: long?) = èvOLX-1)mJtc; (1 G
IV, 853). Y1JYY"l~L~, yi)ÀLypOÇ : b &ypLO:; (.I.ü; (Hsch.). On a
Le mot yij a un doublet de même sens yoti.'1X f. (plus de proposé de lire yLyyLÀL/; et l'on a rapproché lat. glis, cf.
300 ex. chez Hom. contre 10 de yij, poètes, trag., com., Latte s.u.
dans les paratrag.) : «terre 1 avec les mêmes emplois que
y'ij. Y1J8.iw : pro (Hom., poètes); le parlait yéy1)60( avec sens
ra:LIX figure comme second terme dans un certain nombre présent est fréquent notamment chez les tragiques; aor.
de composés en -yatOç, en concurrence avec -yEWÇ, Y716'ijaa:L (Hom., PL, etc.). Le thème est en ii. cf. dor.
-')'ELO';, etc. Les exemples les mieux attestés figurent dans yoc6éw, yèyii6œ, yoc6ljaIXL, etc. Un présent parallèle yTj6w,
l'ionien d'Hdt. : ~apuyIXtOC; (Bdt.), èy- (lEsch.), twoaL- y+, 60 fLo(L, dol'. yâ.6w qui se trouve attesté tardivement
(Hom., voir s.u.), tm- (Hdt.), XIXTa:- (Bdt.), [LE:Àoty- (Q.S., ete.), doit être une réfection secondaire. Le sens
(Hdt.), (.1.':0'0- (Hdt.), ll7tO- (1Esch., Hdt.). Il existe égale- est celui de la joie rayonnante. Le verbe est exéeptionnel
ment des substantifs de genre inanimé: le plus remarquable en attique (cf. D. 18,323 dans une expression emphatique
est cXVWya:LOV (-y.:ov) ou cXVciYIXLOV «pièce -du premier q>a:L3po; XIX!. ye:y1j6wc,). Il est concurrencé et éliminé p""
étage, grenier. attesté chez X. An. 5,4,29, Antiph. 312, )(a:(pw. Rares formes à préverb!' (~q>L-, nL-, cruy-).
Ev. i...larc. 14,15, Ev. Luc 22,12; cXvwy.:ov (Collitz-Bechtel Rares formes nominales. Thème en 8 : y~Ooc, n. (Épicur.,
1581) ; CE ;tains grammairiens donnent une forme à.v6xa;Lov, Plu.), mais le terme ne peut pas ne pas être ancien, car il
220-
est. indirectement attesté par de nombreux composés compromis entre y'iipcxç et yeplivtO"tl : pour l'explication
dans la ! .. _1gue épique : 1tOÀUYll&ljç (Il. 21,450 épithète de cette contamination, cf. Strômberg, P/fanzennamen
des Horai, PL); enoutre eùyli6ijç (Eur.), (UÀtyà61)r,; 159, n. 1.
«doux comme miel - (Pi.), 7tÀou't"oyà61)t; «qui rayonne de Quant à la glose '"f7lPOClU'lv . ypill:a: (Hach.) il n'y a rien
richesse _ (lEsch.), !ptÀoyà61)ç (lEscb.) et. fi ex. plus tardifs. à en tirer.
C'est peut-être sur yii60c; qu'on été constituées les formes Parallèlement à yiipClC; existe un présent en -(fJtOO,
poétiques : adj. '"f7l66auvoc; (Hom., etc.) cf. Il. 13,82 '"f7lpoccrxoo «vieillir, devenir vieux» (Hom., ion.~att.), f.
XŒpILn Yll66au'llDt «dans le joyeux entrain de la bataille. YllpoccrolLcxt et -I%aoo, aor. rad. ath. qfjpii (Hom., où c'est
et le subst. Yll60aU'IIl) (Il., poètes). Adj. tardif Yll6ciMot; un éolisme probable. ion.-att.), participe YllPcXç (Hom.,
(Androm. ap. Gal.). - Il n'est pas sûr que ya.crcrcx'll . lj80vij'll Hés., etc.); infinitif Yllpiivcxt, mais YllPOCVOCt sans aucune
(Hsch.) repose sur yiiS-ycx'll, cf. Baunack, Philol. 70,376. nécessité métrique (lEsch. Ch. 908); aor. sigm. !yiJpêicrcx
El.: Comme le latin a gaudeo, gauïsu8 8um on pose (Hdt·., Pl.), au sens factitif (lEsch. Suppl. 894), pf. ye:yfjP!XKIX
*yiiF-e6-tw. La difficulté est que la contraction de -àFe- (S., etc.); la forme KIX'Y'YtnPlXcr' (pour xa.'t"CXYEJ'llpOCXlXcrt)
Il dû se produire trés tôt, à moins de poser *yii-6e- '1 On est douteuse (Alcée 130 L.P.). Formes isolées : Yllpe:lç
constate d'autre part que le parfait est également fait sur pouI'le participe Yllp&:ç (Xénoph.) serait fait sur le modèle
un thème yàFe6- (ou yii6- '1). Le plus simple serail de poser de 8Iip.dc;; part. !lor. p. Yllpa.6dc; esl tardif. Formes à pré-
un thème de parfait yii6- cf. Chantraine, Gr. H. 1,429, verbéS avec ty-, KlXT-, auy-, etc.
sur quoi aurait été refait secondairement le présent yii6Éoo, Présent nouveau Yllpocoo (X., Arist., Mén., etc.).
1'l6éoo, mais le latin fait croire que le présent est ancien. Peu 4e dérivés nominaux, p.-ê. yfjpiiatt; (Ammon.,
Sur le suffixe 6, voir Benveniste, Origines 190. Apparenté Suid.) qui expliquerait YllPoccr~fL0C; (J.H. St. 34,12 Tées)
à yœLoo, yocwILlXt. Voir Lataez, Freude 133-160. et chez Arist. yfjpocvcrtC; sur le modèle de ùylotV1nÇ.
Le grec moderne possède encore yiiPIXÇ, YllpClt6;;,
y1'}9uXX[s : (dor. yii6-), -Lao;;, f. (Épich., Eub., Nic.), Yllplicx<ol, à côté de yépo;;.
yiJOuov (Ar., Phryn. Corn., Thphr.) n., yfjtttov (Ar., Et.·; I! est clair que le vieux substantif de cette famille
Alex., Cali.) n.; variété d'oignon de printemps. Selon est y~ (avec YEPotpOC; et yÉ:poov) mais que ce mot a été
Moeris 115 équivalent attique de à:fL7teÀ67tplXcrov • poireau réservé au sens de «privilège, part d'honneur., etc. Le
des vignes, p.-ê. aussi ciboulctte. (cf. André, Lexique s.u. scns originel est conservé dans le doublet yiipa.o; avec un
gélhyum; cf. encore Strômberg, Theophrastea 84). allongement de la voyelle radicale qui s'observe égal~meot
Et.: Ignorée. Selon Kalén, Giit. H.À. 24, 1918 : 1,103 sq. dans les formes verbales. Il apparaît que yÉ:pa:C; est franche-
y1)6UM!.ç serait un composé signifiant «petit sac de ment isolé, que ye:pœ~6ç et yÉ:poov participent au sens de
terre» (?), cf. 6UÀŒ~? 11 est plus naturel de voir dans Yll6uÀ- yÉ:pa:;;. Seuls yiiplXC; et Y'IJpoccrxw expriment simplement le
ÀL;; un diminutif de Til6uov. Quant aux rapports de yfj6uov sens de vieillesse. 00 a supposé il y a longtemps (Osthoft"
et yfjTe~ov ils sont obscurs, le premier pouvant être une IF 19,235 sq.) que la longue serait empruntée aux term~'
déformation du second d'après y'J)6~oo, etc. de sens opposé 1j6'IJ et i)6ocoo : cette possibilité reste en l'air
(cf. Frisk s.u. yiiPŒÇ). li serait préférable de voir l'origine
du vocalisme long dans l'aoriste athématique ancien
yiipa... : g. -ŒOo; (Hom., poètes), -wç (aUique), également !yiJPŒ. Le skr. a un voea·Hsme· bref dans jari-màn-
chez Hp. et. en grec tardif yfjpouç (avec le datif yfjpe:L) ; « vieillesse. et un vocalisml\ long dans l'aoriste sigma-
«vieillesse., en parlant de personnes, d'êtres vivants; tique védique jiiri-~UQ (3 e pI.).
désigne aussi la vieille peau que perdent les serpents, etc.
Évidemment doublet (cf. Et.) de yépcx;; qui s'est spécialisé
dans le sens de «privilège de l'âge -, etc., tandis que yijpus : dor. yŒpUo;, -uoo; f. «voix., d'où «patole,
y'iipcxo; si~ifi;e purement et simplemcnt «vieillesse >. appel. (11. 4,437, B., S., E., prose tardive). Le \lerbe
Le thèllll& Of' yiiplXC; figure dans trois groupes de dénominatif, également poétique, est moins rare : ~uoo,
composés : ~oax6c;, -É:w, -Î.ot (voir sous (36axw) et avec yiipu(J) «faire entendre sa voix, !aire connaître; chanf»r»
un ton moins familwr. Y'lpo't"po<pOC;, -éw, -Î.ot (voir sous (H. Herm., Hés., Pi., lEsch., Ar.) avec le dérivé yiJpui>Jl'
-rpÉcpw) , enfin composé avec -xofLOC; exprimant l'idée de employé par lEsch. Eum. 569 d'une trompette; le mot est
soigner (cf. xO!lÉoo), Yllpox6ILoÇ, -xofLÉ:oo, -x0fJ.Î.ot, -xo;.u:tO-, également attesté chez Plu.
Il existe d'autre part une dizaine de composés du (Vpe Composé YllpuYO'llOç, • né de l'écho - (Théoc.).
<iyiJpooç, e:ùyiJpwo;, de à:yfjpa:oç, etc. (cf. Chantraine Gr. Et.: Terme noble et religieux qui se retrouve en celtique,
Hom. l,54), avec un doublet. ~poç. v. irl. giiir «cri - avec le même vocalisme. On évoque
Adjectifs dérivés : Yllpœ~6c; «vieux -, doubict de y!!:pœ~6c; également des termes germaniques : got. kara «souci_,
(voir sous yÉpoov); le mot est attesté depuis He •.. !Juis angl. sax. cearu, v. ail. chara «plainte _. Voir Frisk,
en ion.-:\tt.; il se distingue de yepa:wo; par le falL qu'il et Pokorny 352_ Le lat. garri6 et le grec yotpplooILeDcx
n'implique pas la notion de vénérable, etc., cf. Bes. -;: h (cf. s.u.) doivent être apparentés, mais sont d'un ton
378 Yllpa:tOC; 8~ &tvt)~C;; Th. 6,54 IIetcr~Cf't"pIiTou -y-r,pa:wu tout différent.
1V.e:UT7)<JOtV't"OC;; accent d'après mtÀa:~6c;? - YT,pwoç
(Xénoph., Pi., lEsch.) doublet avec le suffixe poébJ'je
yt}TEI.OV, voir sous Yll6uÀÀ/.ç.
-woç; Yllpli&:t~ qUI serait. un thème '"f7lpcxFev-r- est une
lecture plus que douteuse chez Alcée 33 L.P. Il a été rreé
en outre des termes de botanique : Tilpetov "tête de yl.ya.p-rOV : n. «pépin de raisin. (Simon., Ar., etc.)
chardon. (AM., Nic.) qui peut faire penser à une tête avec les dérivés ytyClfl't"!.ç· a1'Ct<pL;; (Hsch.) = • grain de
de vieillard; "f'IlpOC'lltO'll· yepcx'll<oyÉpoo'll> (Hsch.1 est un ra*in sec " yt'YClfl't"c:.VtO'll signifiant «raisin vert - (P. LoRd..
221 ylyv Ol1a.,
ined. 1821); enfin l'adj. yLyG(p't"w81)ç • qui ressemble à un yLyypOÇ, -ou: m. (M~n .• Antiph.) avec les doublots
pépin. (Thphr.). Dénom. tXyLy'Xp't"LÇ(r) (Dse.). ylyypiiç, -ou m. (Amphis) et ylyypov (Hsch.) norr. d'une
El.: Terme populaire et technique à redoublement. petite flûte d'origine phénicienne, se dit aussi de l'air joué
Le rapprochement avec 1. granum, n.h.a. Korn, etc., est sur cette flûte.
douteu..x. Pourrait être un terme de substrat. Dérivés : y~yyp<itvoç • qui ressemble à cette flûte»
(Ath.), yLyyp<xv't"6; • composé pour ceLte flûte» (Ath.);
rLya.s. -(1'11"0; : m. généJ'akment au pluriel, nom yLyypllXL n. pl. autre nom de ceUe flûte (Hsch.) ; y~yyp<XO
mythique d'un peuple bl'utal et gigantesque à distinguer (.la;' ;qxoç (Hsch.); enfin "l'L'tYpE' <L<pWV1){LŒ. 'rL tTd
à l'origine des Titans. Ils sont mentionnés par Hom. X'XT<XfLCt.lxljcre:L ÀE:y6!LEVov x<x' d80ç ocùÀOü (Hsch.). Avec
dans l'Od. mais rarement. Bés. les donne comme fils de un suffixe en r et une dissimilation ylYYÀotp0<i (Poil. 4,82)
Gaia et d'Ouranos; le thème de la lutte des Olympiens et yLyyÀcipLOV (AB 88).
contre les Géants dont Homère ne parle pas nettement Lat. gingrina: genus quoddam tiLiarum exiguarum
a tenu ensuite une grande place dans l'art et la littéra- (Paul. Fest.) doit être un emprunt au grec.
ture (cf. F. Vian, La guerre des Géants, 1952). Et.: D'après Athénée 4,174 f sq., tiré de rLyyP1jç nom
Quelques compogés : yLyav1"o<:p6voç (E.), et surtout phénicien d'Adonis. Ce peut être plutôt une formation
rLylXv't"ofllXXllX (Pl., etc.). expressive à redoublement de *YLP-YP-O- avec dissimi-
Le mot '(LylXC; est employé comme épithète de Zéphyr lation. cf. yijpuc;; cL Y&PIXVOC;, cr. lat. gingrio qui s'appli(}lle
(JEsch. Ag. 69'2), cf. la glose d'I1sch. ylylXv't"o; . llZy:J.),oU, au cri des oies.
(crzupoü. tme:p<puoüç. Adjectifs dérivés ; rLyc:tvnLo; (AP J,
rLYIXV't"IXLOC; (.'Esop.), rLYIXV-nx6c; (Plu.), rLYa.V't"LOC; nom de
mois en Locride et en Phocide. y'yVO .... a.L, '(&"OC;, 1'6\10<;, etc. : présent à redoublement
yLYV0[J.IXL, crétois yLvvofLlX~, ion. et koiné depuis Arist.
El.: ForfllP 'lui semble comporter un redoublement,
ybOfLlXL (nasalisation du y intérIeur et chute avec allonge-
avec un suffixe -IXV't"- comme dans "A6xv-:-e:ç. etc.. cf.
ment de la vuyelle. Lejeune, Phonétique 68), thess., béot.
Kretschmer, Gl. 14,192(;,99, Nehring, ibid .• 170 sq.
yîwfLlXL (analogie des présents en -W-fLIXL). Futur ye:vTjcro-
Le terme pourrait être un vocahle de substrat. - Voir
[LIXL. Aori!\te thématique èye:vo[J.1)v, avec vocalisme e;
uné li"te des étymologlCs sans fOllùelllent proposées par
aoriste sigmat.ique transitif ÈyEt\lc:t[J.1)V (hypothi~se hardie
les Ane.iens et les :\lodernes chpz Vian, o. c., 282-284; ell
sur le vocalisme de 'Vackernagel, Spr. Uni. 175);
outre une hypothèqc aussi peu fondée de H. Pelersson.
• mettre au monde» (Il .• etc.). Parfait ancien «actif.
Et. Miszellen 15.
de sens intransitif yÉ:yoVIX, ytYlXfLEV. yEyIXWÇ, etc. Formes
plus récentes : passif f. ye:V7J&1jcrOflIXL (hapax Pl. Parm.
ylyyLC;, -11l0( : f., espi,cf' de navet, Alex. Trall. 8,140 ; 141 el, aor. Èye:v+/J1jV (Épicb., Hp., grec hellénistique).
9,323,:"i26. pf. yEyiv1)[J.IXL (Simon., Hdt., Th.; semble une forme de
Diminutif yLyyŒw\I • pallais de Syrie. (Dsc.), voir l'ionien, voir Chantraine, Parfait grec 110-118). En outre
André, Lexique 1·19, Andrpws, Cl. Ph. 44, 1949, 185 sq. le texte homo offre un thème ye:w6[J.e:voç, YEWOfle:61X
Une autre forme yLYYL%l1lLO\I est att,estée, scholies de généralement forme d'a or. avec allongement métri'1ue
Nic. A.t. 432. pour YEv6[J.e:voç. yE\l6/LdllX (Schulze, QE 182 sq.); l'hypo-
Et.: Forme populaire à redoul>lcrncnt (Strilmucrg, lhèse de Schwyzer (Gr. Gr. 1,715) qui suppose une graphie
Pflanzcnnamen 21). On a posé *yEyyiç qui se serait pour y~(y)v6[Le:\loç. elc. est moins probable et le thème
assimilé en YLyyl; et rapproché yoyyuAoÇ (Solmsen, ye:wo- ne figure chez Hom. qu'au participe. à un temps
Beiiràqe 21:, sqq.) ce qui s'expliquerait par la forme de passé de l'indic. ct au subj. Vne dernière forme isolée est
la piante. L 'hypoth('sc reste cn l'air. l'athém. aor. trEno (Hés., Emp., Cali., Théoc.); p.-ê.
analogique (cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,678). mais Meillel,
BSL 32,H18 croit la forme ancienne, cc que confirmerait
à ~lycènes !:ye:v't'o (Schwyzer 97, Vie S. a\' ..,. Longue
YlyyÀLCTf-LÔC; : y'Xpy:Û.Lcr!1-6:; &,,0 ZELpW\I, yD.wç (IIsch.) ; analyse de Szemcrényi, Syncope 168-188, qui pose pour
également nom d'un lKtiser par JMormation de ylYYÀu[J.oç, Èye:vOfl7111 un ancien athém. ·egen~l-mrïn et pour yi;\I-:-o
cf. Paus. Gr. 19;) Erbse. Déformation expressive de Y-LXALO-
une syncope.
!L6ç (voir sous xlX)..7)), p.-ê. sous l'influence de yly'(po;. etc. Sens: • naître •• sens originel (cr. El.) employé aussi
au pl. avec l'accusatif pour exprimer l'âge. mais déjà
chez homo «devenir. se produire» ct finalement substitut
y'yyÀos : vii\loç (Hsch.). appuy, de dVIXL. l'aor. servant d'aoriste au verbe «ètre.
(Hom., ion.-attique), avec quelques emplois particuliers
yLyyÀUI-L05 : m. ,gond, pivot, charnière. (Bp., X .• comme. arriver. parvenir. (en un lieu), etc. Les deux
Arist., Épidaurt:, Drlo,! cf. a1lssi la filosr, ,+(!'),ufLO" 0 significations franchement dilT~rentes de «naître. et
cr't"pn?6i-le:vo~ yO,L?OÇ.... xClOl b:: 1"oii flwp(,(xoc; ol Cl-:-PO<pE:i:Ç, • devenir> se rctrou\'ent dans l'ensemble de la .famille de
XlXt 'lnl.7Jfl<lt-:-OÇ dl)oe;; (Hsch.). mots grecs. Nombreuses formes à préverbe3, avec &7tO-.
Dérivés: yLyyÀuflLOV (Anthém.). '(LyyÀu[Lw81j<; (ArisL). 8L(,(-, bc-, èv-, è7tL-, xa;Tot-, 7:'lXpot-, r.e:pL- «remporter,
YL'\'YÀuflw'['ôÇ ;Ph .. etc.Î. ,·L~~-),uu.w,6v nom de baiser surVl vr(- ", 1tPO-, 1t'pocr-, ouy-, Ù1tO-.
(Teiecl. 13), et k verbe dénominatil YLîî'AulL(,r'[J.(,(L (H!,.). Autour de yIYV0[J.IXL. présent à redoublement et à voca-
El.: Forme apparemment redoublée, ierme technique lisme zéro, s'est constitué un grand groupe de fOrrntb
sans étymologie. Le thé'me devrait désigIler quelque chose nominales se rapportant soit à la notion de • rraissance,
qui tourne. race., etc., soit à celle de • devenir., ce qui confirme le
-'m
sens originel de la racine. Le vocalisme est du type Le terme usuel et ancien. est "(&Wœiot; • de bonne race,
: gen- ou . gen~l~' • gon-, • gn~l- > 1"'l-, exceptionnelle- noble.; peut se dire d'un acte, de la conduite, et finalement
menl ·gn~.-> ~-. de choses de bonne qualité, avec parfois la nuance de fort,
A) 1° ·gen(~l)- apparatt d'abord dans un vieux thème violent. (Hom., Archi!., ion.-att., ete.). Le mot est attesté
en s de genre inanimé yévoç n. qui répond exactement une fois chez Hom. (Il. 5,253) dans 'un sens étymologique:
à skI'. junas-, hapax (RV 2,2,4), lat. genus. Le mot signifie où y~ fLoL ~,ov «il n'est pas de mon sang (de me
«race, famille. (notamment grande famille patriarcale), dérober) '; enfin, définition d'Arisl. HA 488 b, w'fC\'Èt;
• postérité. et en outre «sexe., en logique «classe» pal' f.&év tlTn -ro t~ ,*yœ60ü yévouc;, y&VWtiov Bè: -rofL1J
opposition à daoç, en histoire naturelle «classe d'ani- t~LCJTtXfU"t'Ol/ br. -rijc; œ&roü cpOOE6lC;. Dérivé : "(&WœL6-njÇ
maux"f etc. (Hom., ion.-att.}, etc. « noblesse " et.c. (E., Th., etc.); le composé "(&Wœ~orcprnwç
Le mot figure dans plus de deux cents composeo dont (Ar.) et les dénominatifs très tardifs ynva.t.ti~6l (Sch. E.
les plu. allciens sont: ciyzvljç (S., PI.), CÙL~Ç «éternel. Hipp. 206) et "(&W<Xt~0fJ4L (Suid.). De ytvva on a ericore
(Hp., Pl.), œl~ç «né dans l'air, d'air. (Hom.), tiré le substantif yevv1i=L «les gens de la même race',
(30~ (Emp.); ~ç (Hdt., etc.), 8LOyevl)Ç «issu du même yÉIIoç (Is., Pl.); cf. aussi plus lQin "(EVV7l-ri)ç
de Zeus. (Hom., et.e.), ~ (E., Ar.), ~ç • du avec un accent différent. Enfin on relève le composé
pays, apparenté, inné» (Hdt., etc.), r:ù~c; • noble. '*yzvv'Î)C; «sans noblesse. d'où • vil, sordide. (Hdt., ion.-
(Hom., etc.) av~ le doublet cù~ç (H. Aphr., Théoc.) attique), influencé par t:iyevljc;; avec t:iyM&LGt (Arist.).
Corme faite sur le modèle de eUTj'EVi];, avec quoi le mot Il existe enfin un verbe qui a les apparences d'un déno-
se trouve confondu dans la tradition hom., ct. sous dicpEVOC;, minatif' de yéwa. : yevva6l (PL, Hdt., ion.-attique) avec le
4WOym,C; (Pl.), fhV.uy&VlJc; • de sexe féminin. (lEsch., etc.), sens «qui propage la race, qui engendre. surtout en
t8to- et XOLVO~ (Pl.), UI~ (v. Il.U.), _o~c; parlant du père, cf. encore 01 ~aGtI/"t'I!:c; • les parents. ;
(lEsch., Pl.), ol.xoyavi)ç «né à la mailOD. en parlant s'emploie également au sens général de «produire >. Le
d'esclaves, etc. (Pl., etc.), ~ • de la même race» verbe fonctionne comme un factitif de yLYVOfLGtL « naître •.
(ion.-aU.) ou «du même genre. (Arist.), mtÀIItycv1Jç • né Autour de ce verbe se groupent diverses formations
depuis longtemps. (Hom., etc.), npca6uycvi)ç • alné, nominales: adj. verbal y&VIIl)-raC; (Pl., etc.), avec y&VIIl)-
ancien. (Hom .• etc.), ~C; (ion.-att., etc.) «inné, "t1.XaC; (Arist., Épieur.), ,*y&w-tj-roo;; «non né» (S.) mais
apparenté., proprement «appartenant au même l"tvoC;" «non noble. (S.) cf. àyevv1jç, ytl/VlJfLGt «ce qui est produit,
c.-à-d. du même sang par la lignée paternelle, d'où «appa- enfa)~t, œuvre» (S., PL); en grec tardif «produit de la
renté, du même genre., notamment cht:z Pl.; avec un terre, récolte» (Plb.); en ce dernier sens soU\'ent noté
datif auyycvcù(n en gr. tardil, 'rII\-roT&Vilç. Les plus ~(J.Gt (sous l'influence de Ytl/OC; ? mais voir Georgacas,
importants de ces compoeél ont tounû . . cWrtVéa : DOm!! GI. 36, 1958, 118) dans les pap.; avec j'EWljfLOC"t'LXaÇ (J.)
de qualité : ~ ~, ~, mai .. pour et 'Y&VIIl)!A.IX"rÜ;6l (Aq.); yÉw7JaLc; (Pl., 1 G Il', 1368) sous
"t'pLTOy&vaœ. vOIr sout! 't'pCiç, TPliTéC;. Plu!! 1'Il1'eR snni. lef, la forml' ~«aLc; (E. lA 1065). Noms d'agent Y&VVlj-ri)c;
adjectifs en -~oc: comme ~wç; «Mlnll p08t....rité. «celui qui engendre. substitut expressif de 7tGt-ri)p ou de
(Collitz-Bechtel 1891, Delphellr, ~LOÇ; épithète de yoveic; (S., Pl.), )'EWi)"t'6)p (lEsch., E., PL) «ancêtre,
Zeus (E.). propagateur de la race., at.testé dans des contextes
De yiYOÇ ont été tirée de rares dérivés tous tardifs : religieux (cf. Chantraine, R. 2t. Gr. 59-60, 1946-1947,
yEVI.X~ «qui appartient au genre, générique» (ArisL), 249); il est significatif que YEVVl)-ri)P soit un terme très."
mais yevud] (7t"t'WO'LC;) désigne le génitif, le mot étant tardif et rare, cf. l'opposition entre les Conctions de -TilP .
d'ailleurs mal expliqué (général '1 du g:lDre 'l de l'origine '1) et -"t'6lp chez Benveniste, Noms d'agenl 46); Pl. era, . (
cf. \Vackernagel, Sgnt. Vorl. 1,18-19. Nom d'action 419 c . a ye:Wl)n:LpGt, et Phryn. PS 62, yE'I'ori]"t'pLOC. Enfin.'
yevLO'fLaC; • répartition des terres en catégories' (pap.), sans y&V\ll)&1.Ç «productif. (Emp.) est morphologiquement
qtl'un verbe *yevLl:;&LI/ soit attesté. Tous ces termes se dérivé de yivvrx., mais sémantiquement va avec y&wa6l
rapportent aux divers emplois de ytvoc; : «race, famille, « produire ».
catégorie '. Ce groupe, bien défini, pose plusieurs problèmes difficiles:
De yéwç; se rapproche pour la forme et pour le sens sur le plan sémantique ymrx. se rapporte à la notion de
~ve:a, ion. -i), dont l'élément suffixal n'est pas pleinement «race, bonne race, descendance» et y&V\locioC; à celle de
expliqué (Chantraine, Formation 91). Sens : «famille, • noble », etc. r&V\la6l signifie «engendrer, produire., sens
race, génération, naissance. (Hom., Hdt., poètes), le qui peut aisément se tirer de yivvrx. mais conduit à un
mot Ile 56 prête pail comme yivec; à des emplois plus développement de sens dîfJérent. r&V\liw a toute l'appa-
généraux. Doublet ~ (Call., (r. 203,54; 511); rence d'un dénominatif de ymrx.. Malgré l'affirmation de
2° Un autre groupe de termes présente un vocalisme e Wackernagel que yiwrx. est postverbal de Y&wcXCù (KZ
et ulle gèmination de la nasale qui a été expliquée de 30,300 et 314), c'est la solution la plus simple. Il est difficile
laçmJa diverses ; yéwa. «naissance, origine, génération., d'y voir un verbe radical à suffixe nasal (cf. 8cXfLVlJ!Lt,
le mot étant. sensiblemeat équivalent de yne« (Emp., 8œ!L~ et Schwyzer, Gr. Gr. 1,694, n. 1). Sur le pllin
Pi.. JEsch., E., extrême~Rt r.t1'e en prose). Dérivés morphologique la nasale géminée fait difficulté. Meillet
~iXc; «brave, de noble nais_ne Il " patronymique (BSL 26, 1925, 16) suppose qu'i! s'agit d'une l';';r,,in::tion
JWliSllnt d'aspect dorien mais utilisé et sans doute créé expressive; l'hypothése n'est ni impossible ni démontrable.
en attique IAr., "Pt.), cf. Bjôrck, Alpha impurum 51 sq.; Cette gémination expressÏ\"e devrait en tout cas être
dans le même ~tre on a "(&W&XaC; (Ar., Pl., Mén.) parfois facilitée par la proximité de ycvccX, dont le groupe pourrait
employé pour 4es objets par les comiques; mais en grec finalement être issu : *j'E\lCOIlOC; étant prononcé avec un
tardif. actif, efficace, (mMec.), cf. ~, et yswTjcLt;. E consonantique, cf. Schwyzer, Gl. 5,1914, 195 Bq.,
223 - Y'YV°I'_
Scheller, Ozgfonierung 114 aq. Pour l'œ bref de YMœ, composés, soit. composés déterminatifs du type lyowç,
cf. Chantraine, Formation 101. à,PIIXL6-, 3(-, &6-, bp~aa(-, blj/t-, m>.œ(·, m>.1X~6-, 'Cpt-; .
U y a contamination en grec tardif entre les formes soit noms d'agent; civ3po-, 3tXxpuo-, 3puo-, lttXL30-. Jamail
à géminées et. les formes sans géminées, notamment dans la forme -Y0Y1) n'est attestée.
yivrjI-LlXissu de yéw1II-L1X et dans les formes .verbales ou para- Dérivés: yOVLI-LOC; 1 apte à procréer, à produire. (ion.-
verbales éycv(v)-Ij61lv, YEV(v)~. atl.), avec le dérivé technique et tardif yOVLI-LO't"l)C; et le
30 Outre yevd, d'autres noms d'action bâtis sur ytve- doublet adj. yoVL~C; également rare et tardif. Autres
s'associent. étroitement. à la racine verbale : yivsa~ adjectifs : yoVUtQc; (Arisl.), yov6c~ (Nic.), YO~l'jC;
"naissance, origine J, etc. (Hom., ete.) avec de trés rares (Hp.). En outre un terme dialectal yovœ8cc;' I-Ll'jUpCC;,
composés (pour YEVéaUlt voir plus loin yM't"I)t;); ycv&Ti) AŒxwonc; et yoVlip • I-Ll'j't"épct, Alixwvct; (Hsch.) mais on a
• naissance J (Hom., Arist..) terme assez rare, d'où le dérivé corrigé parfois fLl)'tip~ en I-Lli't"pctL et I-L7j't"tplX en I-LlJ't"pct;
pourvu d'un suffixe de diminutif l'evtruÀÀLt;, déesse de la cf. pour le suffixe Chantraine, Formation 355. Création
naissance ou de la génération p.-ê. Aphrodite adorée par poétique yovlctc; Xe:L~V (lEsch. Ch. 1067) constitué sur
les femmes (Ar., Luc.); pour le suffixe, cf. Leumann, le modèle des noms de vents en -llit;, -Lou, glosé par le
GI. 32, 1953,219, n. 3; yevé6Àl) «descendance J rarement sch. 01:"ctV èl; Eu3lctc; XLV1l67i XctÀt:l'tOv 7tV&Ü1-LIX, le sens serait
1 naissance, origine J (Hom., poètes) avec le doublet rare donc 1 qui naIt, subit •.
yévcl}Àov (lEsch., S.); l'adj. yevé6ÀLOC; 1 de la naissance., Le dérivé le plus important, et véritablement usuel est
parfois « de la race. est ion.-attique, à côt.é de ycvcOÀt3LOt; yove:ut; (Hymne à Dém., Hés., ionien-attique, etc.). Au
(AP) et des formes rares et tardives yeve:UÀLctX6t;, YEVe:6- sg. le. mot comme on l'aUend désigne le père (cf. Hdt.
ÀI.t.lI-Lct, le composé yevcl}ÀLctÀ6yOt;, etc. ; 4,26), cf. aussi Rés. Tr. 235 ; 't"Lx't"Ouatv 3è yuVIXi:XE:C;
4° Il existe un groupe de noms d'agent ; yevé't"wp tOLx6't"ct 't"éxvct yove:üaL «des fils qui ressemblent à leurs
«celui qui a engendré, ancêtre. (Hdt., E., IG V 1,540, pères.; toutefois au pl. qui est le plus usuel yovd~
Laconie), le mot n'est jamais Ull substitut pur et simple signifie « les parents. ; le mot qui subsiste en grec moderne
de l'tct't"-ljp; ywe:'t"-Ijp est très rare (poètes tardifs, etc.) cf. n'est pas homérique, s'est p.-ê. substitué à 't"OXE:i:C; (cf.
pour le suffixe Benveniste, Noms d'agent 46 j f. ~'t"t:Lpct Bosshardt, Die Nomina au( -EU~ 28) ; rares dérivés tardifs:
très rare, seul exemple ancien Pi. N. 7,2 en parlant yove:uw «produire» (dit de plantes, ou d'animaux), avec
d'llilhye ; au sens de 1 fille. chez Euph., enfin CNyyevé- yovElct (Hdn.).
't"I!:tpct (E. El. 746) doit signifier «sœur.; ye:vé't"ljC; peut Par croisement de yov- et yev(v)- ont été créées les
valoir «père. en poésie (E., IG Il', 7447, elc.) «ancêtre. formes tardives et peut-être accidentelles yOVl)I-L1X =
(lEsch. Suppl. 76), avec une valeur religieuse et parfois yév7jI-Lct (pap.), yove:Gi = y&\IEGÎ (crét., Phaistos) et la glose
dit de Zeus (E. Tr. 1288), le rapport avec ylYV0I-Lctt est yovif . XUEt, yevvif, <pUe:L (Hsch.) ;
assez général pour que le mot signifie «fils. (S. Œd. R. C) Autre vocalisme (thème II) gn-Qt-, donc 'YVl)- :
470, E. Ion 916). Il Y a d'autre part plusieurs composés rares formes athématiques: f:npo'YVl)C; (Hdn.), t'YVl)Ut; =
de sens divers (et p.-ê. plus anciens) ; th:tye:vt't"ljC; • immor- ctù6tywe:i:t; terme rhodien voir s.u.; formes, thématiques,
tel. (Hom.), ctl6p7j- (Hom.), èx- (E.), e:ù- (E., poètes) outre les composés tardifs th:lYVl)'t"ot;, ~'YVl)'t"Ot;, OI-L6'YVl)'t"OC;
doublet de e:ùye:vi)c;, avec les f. e:ùY&\léntpct (AP 9,788) = ofLoye:v-ljC; • frère. ou «sœur., on a surtout bom.
et t:Ùy&\l&'t"LC; (/G V 1,259, Sparte); enfin de Y&\lt't"ljt; )((XcrLYV7j't"OC; (voir le mot). Il existe d'autre part un adj.
est tiré l'adj. y&\l&crtOt;, d'où le pluriel neutre ye:'JÉaLct yv~O'tOç «né dans le mariage, légitime., par opposition
fêtes à la mémoire d'un père, parenlalia (Hdt. 4,26, cf. à voOoç et éventuellement à 1 adopté. (Hom., ion.-att.)
Ammon. 36 V, Phrynich. 83), mais a été ensuite rapproché cf. M. Scheller, FestBchri(t Debrunner 399-408 : le mot
de ywe:'t"-Ij, y&VEcrLC; et a signifié «fête de la naissance. issu d'un *'YVl)'t"6t; signifierait «né J, donc 1 bien né., ct.
(Alciphr., pap., etc.) cf. Jacoby, Class. Quart. 38,65 sq. skr. jiitya-; yv-ljO'toC; s'est employé au sens général de
Sur l'ensemble ye:v&'t"wp, y&\le:'t"-Ijp, y&\lé't"ljt; termes non «légitime, authentique, véritable., etc, Dérivé 'YVl)aLo't"l)C;
usuels, mais poétiques et religieux, cf. Chantraine, R. Et. (Arist., pap.).
G,.. 59-60 (1946-1947) 246 sq. ; Vocalisme • gne~.- > yvw- : très rare, probablement
B) *gon-. La racine se prése'1te également avec un atteslé dans yvw't"6c; «frère. (cf. Il. 13,697 = i5,336, 14,485,
vocalisme 0 dans yovoo;, etc. rovo.; nom verbal signifie 17,35,22,234) mais le sens de • cousin. est parfois possible,
• enfant, petit d'un animal, descendance. (Hom., Hdt., notamment Il. 15,350; le mot n'Ilst repris que chez les
poètes), parCois « sperme, semence» (Hp., Arist.), également Alexandrins; Hsch. fournit les gloses yvw't"Ol' cl3i:À<pol et
comme nom d'action • procréation., etc. (ion.-att.) cf. yvw't"-lj· &3e:À<plJ, 'ij È:pwfLév7j; dans ces conditions le terme
Lys. 13,91 yOV'll l'tct't"-ljp. Il existe un oxyton féminin yovi) doit hien être apparenté à YLYV0I-LIXt et s'explique par le
(Hom., poèles), qui se prête mieux que yovoC; à exprimer rapprochement de MO'LOC; et xotal'YVl)'t"Oç j le mot a été
les manifestations diverses du procès (pour des tentatives éliminé par la concurrence de yvw't"6c; adj. verbal de
diverses d'explication fonctionnelle, voir Bolelli, St. lt. yLyvWO'XW. Toutefois le terme letton à vocalisme 6 :nu6ù
Fil. Cl. 24, 1950,91-116, Gagnepain, Noms en -oc; 60-62); signifie seulement 1 parent, allié., ct W. Schulze a tenté
le mot, volontiers employé au pluriel, désigne les « généra- de rattacher yvw..6t; à yLyvWO'XW (KZ 63, 1936, 113); il
tions humaines, le sperme, les parties génitales >. Les semble plutôt que ce rapprochement a pu être fait en grec
deux substantifs comportent des formes à préverbes : par étymologie populaire.
~l'toyOVOt;, !y- et bt-, Ècr- pour ÈI;- (cf. Buck, Gr. Dialecls D) Double degré zéro * gn- dans le composé uniaue
§ 100) «descendant., È:l'tL-, l'tpO- 1 ancêlre., auy-; avec ve:oyv6ç • nouveau-né, nouvellement né. (H. Hom., E., X.,
des féminins en -yoVl) rares et tardifs: !yyOVl), èl'tL-. En Arisl.), se dit des enfants, mais aussi des jeunes animaux;
outre -yOvac; figure comme second terme dans de nombreux enfin, avec le .ufixe -LOC; qui joue un certain rôle en
16
224 -
comr"sition, o[.I.6yvloç se dit des dieux protecteurs de rendre compte, ~'?l~\~~' IMl jugement -, et avec It!!~
la famille (trag.) j signifie aussi -de la même famille. différent du préverbe «condamner. {mais le terme
(Alexandrins). technique est xŒ't"Ot3LXci?:oo); !LETGt- «changer d'a\~s ';,
Le thème yv- avec double degré zéro s'observe également rnxplX- (rare) - mal juger.; 7tpO- • connaltre, décider
dans le présent ylyvofLott (voir le début de l'article) .. d'a,'ance " auy-· «connaître avec d'autres, avoir connais-
L'histoire de cette famille de mots .en grec est dominée sance de- et dans un emploi particulier • pardunner • ;
par le fait que le sens originel de naissance; génération, des dérivés nominaux correspondants, notamment yvwfL-:1
race s'est détérioré dans le présent Y(YVO!LIXL, lequel peut et yv(;-)<nt; admettent en général les mêmes préverbes.
signifier - devenir. et devient presque un substitut du Dérivés nominaux: yvWaLç (Th., D.) est assez rare :
verbe être : ce sens est le seul attesté en grec moderne. « recherche, "enquête judiciaire, connaissance,' gnose.
Toutes les autres formes, notamment les forml''1 nominales, ,(avec le "éontrilire «yv(,)crlot); figure surtout dans des
ont ,réservé le sen3 originel. Pour dire _engendrer. on a composés : ,,~cx.!.; 31.CX-, Y-1XTGt-, fUTCX-; et d'autre part
créé la forme nouvelle yewoc(,) , laquelle subsiste dans le yvwin- commè'premier terme, surtout dans yvooatfLGtXÉoo
grec moderne yr:vvw, ~VW!LlXt. «combattre sa propre opinion, se rétracter. (HdL, E.,
Et.: Cette racine est largement et clairement représentée Ar.); yvW(J.1J • iritelligence, jugement, décision, intention,
dans de nombreuses langues indo-eUl'opéCnnes : à yLyVofLGtL maxime. (Thgn., ion.-att.) terme plus usuel que yvwcrLÇ
répond la'. actif transitif gigno «engendrer J. La forme et qui implique il la fois l'idée de connaissance et celle
à vocalisme e de l'aoriste' ~ÉVETO se retrouve dans des d'avis, de décision prise en connaissance de cause; figure
présents où il est plus litiendu : impf. skr. djtii'ia/a, présent en ,composition, notamment dans cruyyvw!L1J «pardon.;
junale, -li = lat. genit, m;iis voir Szemerényi; Syncope 180; dérivés YV(,)f1!8tov (Ar.) «sentence., avec YVWfLt3LWX't""l)1;
le pL y~ovGt se retrouve dans skr. jajdna; le vocalisme (Cratin.) ; yY{J)f1.LXOÇ « gnomique. (tardif) ; composé yv(,);.to-
qui coïncide dans le~ deux idngues est du type de !LÉ!Lovot ÀOyLOt, YV(,)!LOTUrrOç, etc. (Pl., etc.); sur yvwfL7) et yVWcrLÇ,
et surprend dans une racine de cette forme, mais cf. voir Snell, Ausdrücke für den Begriff des Wissens in der
lyv(,)xlX sous yLyv(J)crl(OO. révoç se retrouve dans lat. uorplal. Philosophie, 20-30 ; yvW!L1X n. «signe de reconnais-
genus, skr. jânas-. Avec le vocalisme 0 de y6voç, likr. sance» (Hdt.), «jugement» (trag.), terme rare mais qui
jâna- m. {= av. zana- l «race, gens, homme •. Les dérivés fournit YV(,)!LIXTeU(,) «discerner. (Pl. Rép. 516 e, grec tardif) ;
'(EVlh(()p, yEVETI)P, yEVhELPIX. sc retrouvent dans'" skr; pour le lat. griima voir Ernout-Meillct s.u. ; le terme usuel
janilar- et Jal1itar-, f. janilri, lat. genilor, f. genitriJf; est YV@!L(,)v m. - qui discerne, qui régie. (JEsch., Th.,
à yEVeTI) répond le nom de déesse latin~ Genita MaTtn. Lys., X.) avec surtout des emplois techniques désignant
Le nom d'action en '-li yéVEcrtÇ semble isolé quant au des instruments «équerre, cadran solaire », etc.; sur le
vocalisme par opposition avec skr. jati- «naissance, sens en géométrie et mathématique, voir Mugler, Termino-
famille» et lat. ntitio. D'autres formes isolées trouvent logie géomélrique, S.u. enfin le mut désigne les dents qui
également des répondants dans d'autres langues I.-e. : permettent de reconnaître l'âge des chevaux (X.) ; dérivés,
yv(')TO'; = lette znllots, «beau-fils, beau-frère D· (mais a: été dimin. YV(,)!L0vtOV, YVWf1.ovty.oç ; enfin chez Sol. yvoof1.ocrUV1J
relié à ytyvW~KW, cf. Schulze, KZ 63,113), cf. encore « sagesse.; en outre des composés comme eùyvwfL(,)V,
v.h.a. knôt «race Jl; -YV1JTOÇ est plus difficile il joindre' avec EÙYV(,)!LO'JéOO, «yvw!L(,)v, cXYV(,)!LovÉ(,), &YV(,)!LoaùV1j,
il skr. jatâ-, lat. gntitlls, etc. Les formes il vocalisme zero cruyyvwfL(,)V, auyyvOO!LocrUV1j, etc.
veoyvô<;, Of1.ôyvto<; trouvent appui dans lat. priuignus L'adjectif verbal ancien est, comme on l'attend, yvw .... 6ç.
«né il part. beau-fils " gol. niu-kla-hs (dissimilé de -kna-); (Hom., S.) plus souvent écrit ayec un sigma non étymo-
pour OfLOyvtoÇ on évoque gauL. Ate-gnia. cr. Pokorny logique yY{J)à"TO<; (JEsch., S., Pl., etc.); de même en
373 sqq. composition otyvWTOC; «inconnu» (S. et Ar.) mais aussi
&YVOOO"TOç, attesté dès l'Odyssée; de otyv(')TOC; sont tirés
ylyvWQ1C(') ion. et langue commune depuis Arist. cXyv(,)aLIX «ignorance. (Hp., E.) et à:YV(')TL3tov nom d'un
yLVWcr>CW (cl. sous yLyvo!Lottl, présPllt à redoublement et à petit mulet (poisson) que l'on ne peut discerner (Ath.
sulfixe -~x(,), exprimal.t la réalisat.ion du procès par efforts 118 d); autres composés à:plyv(() ....oç, à:ÀÀÔyvOOTOÇ chez
rèpêté~ (cf. aLacX~X('), etc.); épidaur. sans redoublement Hom., GtùT6YVWTOC; chez S. et d'autre part des composés
yvwO"xeù; aor. eyv(,)v (qui est à l'origine du système), pC. en -yveùa't"O<;, cruyyveùa't"oc; chez 5., elc. Parallélement à ces
1:yv(,)XIX, f. yvwao!LIXt; l'aor. moyen Èyv(,)crOC!L1JV est tardif, formes thématiques il e"iste des formes atht'matiques
mais il y a en composition un aoriste -tyY{J)O"IX distinct de di~spect archaique : cXyvw~ (Hom., etc.), eXpLyvW<; (Pi.
-tyv(,)v (cr. plus loin à:vlXytyvwoX(,)). Au passif, avec un N. 5,12), à:ÀÀoyvw<; «étranger. (Emp.). Il faut rapprocher
-a- non étymologique qui·· se' retrouve aussi dans des d~. ~w<; et &yv(')TO<; le dénominatif à:yvwaO"oo • ign?rer»
formations nominales. aor. tyvwa61Jv, f. yv(,)~eljO"ofLlX~, (Sfmm., poètes) bâti sur le type des verbes en -(,)0"0"(,)
pl. ~v(,)aw:xt. Sens, au thème de présent : «apprendré'-,· exp;ühant des maladies, etc.
à conbaitl'\!'à force d'efforts " cf. Il. 23,469 sq. où yŒp .:.; 'rJ~~~ d'agent comportant tous un sigma non étymo-
eU 3tœY''IÎ'wcr>Coo, etc. ; à l'aoriste «reconnaltre, discerner, logique' : yv(,)crTIjp «garant, témoin garantissant l'identité.
comprend!'& ..; etc. (Hom., ion.-att., etc.). Nombreux (X., pap., cC. Schaefer, Mus. Hew. 6,49 sq.) et yvwcr't""l)ç
exemples avec préverbes exprimant des précisions vàriees : de sens plus général «qui conn ait, garant. (LXX, NT,
&VIXyLY'J':~.;x(,) après Hom. «lire. (ion.-att.), cf. Chantrairiè, pap., etc.): verbe denominalif yvWC":"E:U'o) «connaltre,
Mélanges Grégoire 2,115-118, et avec un sens différent du certifier l'identité» (pap.) et YV(,)O"TeLlX «certificat d'iden-
préverbe en ion. «persuader. (en ce sens aor. factitif tité» (pap.); une douzaine de formes de -yvwa-n;ç avec
,xVÉyv6:lO"IX); eX7tO-« renoncer à., &Œ- «discerner, Cil ire préverbe dont la seule importante est ŒVCXyv4O""n)Ç
undie,gD.ostic _, mL- «observer, décider., X«TCX- -Ile «lecteur '.
225 yAuulCoç
Une série de forCiles comportent un -p-, autour de Arist. (De !}ener. An. 748 b sqq., etc.}. II s'agit d'un animal
YvWpLjLOÇ «bien connu., dit de choses ou de personne:>, mal venu, défectueux, dessous de portée, cr. P. Louis,
en ce dernier emploi, peut signifier «connaissance. R. Ph. Hl57, 63·65; on pom'rait traduire « bidet J. Attesta-
(distinct de 'P()'o~), ou bien «connu, illustre. (Od., tions épigraphiques à Rhodes avec l'orthographe yivoç
ion.-alt., etc.), d'où tardivement yvColpLI-l-O"'lC; cC. Arbenz, (Sehwyzer 284, IV· S. av.), à Abdère (BCH 1942-1943,
AdjekUva au( -L!-l-'lI; 24,31, peut être dérivé d'un substantif 181-188, même époque). Voir Chantraine, R. Ph. 1965,
$yv6ipov et. cr. sous Et. lat. ignora; d'où le verbe dénomi- 205·211. Dans des textes tardifs le mot lI.Pparatt sous la
natif yvwp(!;;w • faire eOllfln:tre 1 ou «apprendre à connaltre, forme (wo; (Hsch., Phot.) et üvvoç, V. Chantraine, 1. c.,
reconnaitre 1 (trag., ion.-att.), puisyvwp~C1~ (Pt), yv~pLa!UX avec la bibliographie; c'est une orthographe secondaire
(X., etc.), j'V6lp~C1I-l-6~(Arist.), "f'IWpta'tije; (tardif), j'V6lp~a du grec tardif.
uxoe; (Aristote, tardif). Également formes à préverbes Et.: Terme technique de l'élevage sans étymologie.
avec m-, etc. Les hypothèses fondées sur la forme tardive tvvoc;
Un vocalisme bref apparait dans le verbe composé (R. Meister, KZ 32, 1893, 143-145; Brugmann, IF 22,
privatif à.yvoÉw «ne pas rcconnaltre. (Hom., sur l'aor. 1908, 197-202) sont évidemment inacceptables. En partant
i)yvoi;qC101:, v. Chantraine, Gr. H. 1,99) «ignorer, se tromper 1 de yrvoç, yLwoç, on peut s~ demander si ce mot technique
(ion.-att.) avec les dérivés rares à.yv61j!ux (Gorg.) d'où et familier est issu de y!yvOfLlX~, ytVO!UXL.
cij'V01jfLOCTLl;w (tardif), tiyvo1ja~c; (tardif) et surtout le
substantif usuel 4yvo~ et parfois à.yvoLii(ancien attique y'iTOV : n. (UPZ 89,14) semble désigner un comestible.
selon lEI. Dion.) «ignorance 1 (trag., ion.-att., Arist.),
d'où peut être tiré «yvotw ; on explique ces formes par yÀa.yos, etc., voir ytVux.
l'analogie de voÉw, ~VOLtX; mais voir aussi Lindemann,
Symb. Oslo 38, 1963, 69-ï5, qui voit dans ayvoLa: le même yÀa.tw :« faire résonner un chant» (1): Pi. (r. 97,,0 aov
traitemcntphonétique que dans yvoh;v. Sur l'emploi de OCÙTOÜ fLÉÀOC; yÀci1;e:L<;. Probablement variation phonétique
ces mots pour les délits commis par négligence, V. Zucker, expressive de XÀci1;w, cf. la glose d'lIsch. yÀOI:yyci~EL'
Studies Robinson 2, 1063-10ïl. =puaae:TIX~, x.É:xpocye:. Mais Wilamowitz lit d'après la
La famille de y~yvwaxw, etc., YVWPLfLOC;, etc., 4yvo~lX, etc., scholie !J.&ÀL, non fL&Àoc;. En ce cas le sens du verbe serait
subsiste en' grec moderne. «tu suces " cf. yciÀIX, etc. {'il.
Et.: Le présent YL)-V~ax(ù se retrouve exactement, mais
sans redoublement (cf. en grec épidaur. yvwaxw) dans yÀa.JLWV, -WVO,> : «chassieux. (Ar., Eup., Lys.) avec
d'autres langues indo-européennes : lat. noseo, V. pers. le doublet dialectal YÀlXfLUPOC; (Hp., Hsch., EM 232,45) :
xsniisiihiy «que tu remarques.; l'aoriste frJwv est certai- adjectifs en -wv (cf. aTpciôwv, etc.) et en -UPOt; (cr.
nement ancien ct se retrouve dans skr. jlïey41;1 (= yvoL"Ij:;j. Xat1't1JpOC;, IpÀe:yUPOI;, etc.) de yÀcifLoÇ' fLU~OI: (Hsch.): On
Parallélisme également entre gr. yvw"OC;, lat. nOlus, skr. a en outre le dénom. YÀOI:fLciw (Poli. 4,185, Moeris Ill);
jniilâ-. Même thèml' encore au pL avec tyvCilY.IX, skr. jaFiau, l'adj. yÀcifLu~o~ (EM 232,42), analogique de fLu;1X 'i ou
lat. nôui; et c'est encore sur ce thème qu'est fâit en v. sI. issu d'un composé *yÀOI:rfLO]-fLu~ot;? D'où le dénom. avec
le présent dérivé :naj{J, znali • reconnaitre.. Enfin yvW- le suffixe des verbes de maladies, etc., -Lciw, YÀIX!J.U;LclW.
PLfLoc;, etc., répond bien à lat. ignora, etc., mais le latin Un vocalisme long est attesté dans y),1jfLw/l1jÇ = y),a:tLup6t;
a aussi a\Vec un autre vocalisme, p.-ê. plus ancien, igntirus; (Gal.), qui semble né par croisement avec À"ljfLw/l1jÇ.
cf. Benveniste, Origines 16. Il existe d'autres degrés El.: Termes populaires d'étymologie incertaine. Frisk
vocaliques, par ex. gon- dans germ. got. kann, • gna- dans rapproche des termes baltiques et autres : lit. g/êmes,
lit. pa!intas, • gnë- dans ang!. sax. eniiwan, mais ils ne pl. gléimes • mucosité., angl. clemmy «gluant, tenace.,
s'observent pas en grec. Voir Pokorny 3ï6-3ï8. alb. ngl'omë « humide >. Lat. g/amae est emprunté au grec
Le verbe a été gêné dans son développement phonétique plutôt qu'apparenté, voir Ernout-Meillel s.u. gramiae.
par l'homonymie de yLYVOfLOCt. En grec la généralisation
du vocalisme 6 a paré à cette homonymie. Sur yi:ywva. yÀa.VOs : m. «hyène. (A1'ist.) ; d'où le nom de poisson
dont le vocalisme surprend, mais qui pourrait se rattacher yÀcivtt; ou YÀocvlt; m. (parfois f.), g. -LO,> (ou -ECilÇ), -l/loc;;
à ytyvwoxc,), voir S.U. Hdn. cite aussi un nominatif yÀclVLOC;. Sens: «silure» (Com.,
Quant au rapport étymologique supposé qui unirait Arist., etc.) : ce poisson était ainsi nommé à cause de
la racine de yîYVOfLOI:L, yÉvOC;, etc., • engendrer» parce sa voracité et peut-être à cause d'u cri qu'il pousserait
que cela EUppmJe «reconnaître., à ytyvWaKW, c'est une (Strômberg, Fischnamen 70); ct aussi ThompsclD, Fishes S.U.
Et.: Inconnue.
hypothèse ingénieuse, mais qui relève de la glottogonie,
cf. Walde-Pokorny 1,578.
yÀa.pLs, -Lao:;: f. «ciseau, burin. (S., Délos, CalI.,
Pol!;) ; le mot est glosé ISpu; chez Hsch. Le suffixe -L3-
ylÀOS : ~npocp601:ÀfLOC; (Hsch.); cf. p.-ê. les anthro- se- rêtrouve dans des noms de petits instruments comme
ponymes n.ÀÀo~, rtÀÀ(ç ; mais voir aussi ve:oy!.ÀÀOt; pour yÀulpL/;, yPOl:IpL/;, xon:lt;, etc.
ces noms, avec Bechtel, Alt. Frauennamen 64. Et.: Terme technique sans étymologie. L'hypothèse
de H. Lewy (KZ 55,24) qui suppose· une dissimilation
yW~"'n1PlOV : «genêt. (P. Leid. X, 19), p.-ê. faute de *YPIX-p~e; issu de iPciw (avec qùel suffixe 'i) n'est qu'une
pour yLVta'tijp~ov, cf. lat. genista. combinaison ingénieuse.
y1VVOS : glosé par Hsch. <1;ij)ov oil> 6 n:OI:rl)p !mrot;, yÀa.UKOS : attesté Il. 16,34 comme épithète de la mer,
~ 3è !J.7)T1jP ISvot;, 'soit «bardot., le mot est attesté chez probablement au sens de «bleu clair. (mais M. Leumann,
yÀa.u.cos 226
Hom. WiJrlu 148 traduit «terrible »). Le senti de bleu YÀIXUx60fLa:, «avoir un glaucome» (Hp., J_), s'explique
clair, notam ....mt en parlant d'yétiX éal bien ettest6 en par la couleur que prend le fond de l'œil, avec les substantif..
ion.-att. (Hdt., Hp., Arist.) opposé il ~œç et il Xa:p01tOç; yÀCXÛXColfL!X (Hp., J.) et yÀIXÛXColO'l.Ç (Hp., GaI.).
distingué de x1)ctv~6ç par Pl•. Ti~. 68 c; dit en poésie de Noms de personnes : PMcux"l nom d'une Néréide dans
t'olivier, dc la lunf', de la mer, ele. Le mot joue un grand l'Il., ete., l'À!Z'')xcd, !'4üxoç (Hom., ele.), PMcÛxtllV, 1"').4u-
role dans l'onomastique; l'M.üxoç est homo et déjà mycé- X(ColV, l'ÀCXÛXL7rnOÇ, et.c.
nien, ce qui permettra d'écarter l'bypothèse étym. de Et.: M. Leumann, Hom. Wilrter 148-154 a montré
M. Leumann. rÀctUXOc; signifie encore bleu clai, en grec vigoureusement. que les divers emplois d.e YÀCtux6ç ne se
moderne. Voir Capelle, Rh. M. 101, 1958, 34 sqq., laissent pas ramener à l'unit.é. Employé pour la mer une
Chantraine, Mélanges CaJ"COpino, 1966, 193-203. f~ ehez Hom., le terme exprime à la fois la lumière et
rÀCLUXO~ figure dans quelques composés. Peut~t.re une couleur bleu pile. Mais l'hypothèse de M. Leumann
senti dans rÀCtuxwmc;, cf. soui:! XAAxÜ!;; on a également qui tire l'adject.if YÀIXux6c;; du composé yÀIXuXW7ttÇ par une
YÀCtuxwlj! épithète de serpents citél Pi. • aux yeux pèles analyse abusive des aèdes homériques est ruinée par (e
et brillants.. Dans les autres composés : YMux6XpiJoç fait que l'4üxoç est couramment employé comme anthro-
dit de l'olivier, yÀCLux6[J.[J.IX"tOç «aux yeux bleu iiâte. ponyme chez Homère et déjà en mycénien. Dans ces
(Pi. Phdr. 253 el, yÀIXux-Orp6IXÀfL0C; (Dsc.). .conditions on n'a pas d'étymologie, mais un ràpport
Dérivés : yÀCtüx"", poisson apprécié et qui serait ainsi avee le nom d'oiseau YÀIXü~, dont l'œil est brillant et
dénomint' pour sa .couleur blanc bleuté, mais qui n'est fascinant, n'est pas exclu.
pas sûrement identifié (cf. Strômberg, Fischnamen 23-24,
et Thompson, Fishes 48) ; le mot est attesté chez les corn. yÀa.uvos : m. espèce de tunique (Poll. 7,48), mais
ainsi que les dérivés yÀomxi.8~ov et YÀlXUx(OXOC;. Autres Bethe adopte la variante >œ:pctw6ç.
dérivés se rapportant à la couleur et présentant diverses
sig'nifications techniques : yÀCtUXtOV • pavot» (Glaucium yÀa.û~, -x6c; : f. «chouette., Athene noctua (ion.-att.,
corniculatum) et surtout suc de ce pavot (Dsc., Plin.), Ariat., etc.), oiseau d'Athéna et oiseau d'Athènes, d'où
cf. André"Lezique s.u. glaucium, ainsi nommé pour sa de nombreux emplois p:>rticuliers, désignation de monnaies
couleur (?) ; cf. encore la gloae YÀIXUxtœ 7J yÀIXUXLOV . l3o":"ŒIn) athéniennes, proverbes, ete., ef. Thompson, Bit'ds S.U.
TLÇ (Hsch.); enfin yÀIZUxwv désigne encore une espèce Composé yÀIXUxocpopoç, dit de monnaies (Délos). Ce qui
de eana"d :d'apri'5 la t'olileur oe l'œil 'i), p.-ê. l'anas est important, c'est l'biltoire du composé .yMul(6)7t'tÇ,
leufOl'h!mmrlS ..:-1 Il. \: "(~~~lUl)CLvov «coUyre • (Gal.) -t.8oc;; f. épithèlc d'Athéna chez Hom. dont le sens rituel
scmbie r""è avec le suffixe_-CLVQY (qui figure dans des noms origilll'i doit être « à la race. ou • aux yeux de chouette _,
,-j'instrument comme :';fU~~~Y el de plante comme ni}ya- cf. (jOW7ttç; ce composé rapporté à Athéna a pu prendre
VOy) en passant par .un Intermédiaire yMux~-. Ad.tectifs: le sens de « aux yeux étincelants, terribles " cf. Chantraine
yÀtltUXt'\lOt; • gris blf"II" (Y\ éPIUtéte d'un manteau iPlu.), Mélanges Carcopino 193 et la bibliographie; y~uxc;)7ttÇ
sur le sulUxt'. \/ftir Chaniraine. Formàtion 203-204; d'où a été plus tard rattaché aux emplois de yÀa.uxOc; et s'est
'(À:xuxL'JL8LO\! = le nom de poisson YÀa.uxll)tOY (Amphis); dit. de l'olivillr, de la lune, etc. Pour YÀIXUxci>ljI, voir sous
"i'ÀCtUi'.&LOÜ= "J.>ithèt.~ d'une tunique (inscription attique, yÀctux,9s,.
IV· 8. av.), pOur ce type d'adjectifs de cOlùeur, cf. {3otTPCL- Dérl~EJXctuxcd81Jç (Arist.).
X&LOÜC;, rpOtVLXWÜÇ. N~#t, d~ 1 qualité tardif yMtux0::!l? ~t. ~.b'après les Anciens le mot serait tiré de 'YMuXOt;
dit des yeux notamment (Arist., Plu., Cor.); 'YMtudVll $ iiliiilê du regard étincelant ('1 cf. Thompson) de l'oiseau.
,-'st h' nom d'un minéral (10 XII 8,(1). ÏidS d'étymologie sûre.
LI; sens de yMtUXOc; ayant varié, la valeur des verbës
dénominatifs est également très variable suivant la date YÀa.cpupOs : «creux. sens propre aux ép. et aux lyr.
à laquelle ils ont été constitués : 1 0 participe homo yÀlXu- (Hom., Pi. notamment), dit de vaisseaux, de grottes,
Kt6c.>v «awLyeux brillants. (Il. 20,172), dit d'un lion. la d'un port; en ionien-attique et en grec hellénistique et
Mrivation cr, -t6c.>v d'lilprès !1Lt3L6c.>v selon l.eumann. mais tardif ne s'emploie qu'au sens de «poli, lisse, (Arist.
plus simplement sum·xe métrique usuel cù"z Hom.; le HA 555 b), mais presque toujours figurément c fin, délicat,
mot est raremcnt re,iris, p/ir.)es poètes épiques postérieurs; raffiné, subtil., se dit de choses, de produits de l'esprit
emplové au sens de «souffrir d'un glaucome. chez Q.S. ; et de personnes (cf. Ar. Ois. 1272) ; ce dernier sens a fourni
'?" c'est 'au meme niveau qu'il faudrait placer yÀIX0t10W en grec hellénistique et tardif les dérivés yÀlXrpup6njc;
" urtiler. (Hsch.)· à quoi on pourrait rattacher la glose c netteté, élégance, (Ph., J., Luc.) et YÀIXrpuptœ (Plu.,
fautive yÀCt'.Jaov (YÀlXÜ<raov) cf. Leumann, Hom. WDrter Jamb.).
\;,:1; C'n ontre l'aor. imp. yÀCLÜ~OV (EM 234,15) et la forme D'autre part, au même niveau sémantique que homo
a pr"hrbc StCtyÀOCU<1<1W (A.R. 1,1281); dénominatif yÀIXrpup6c;; on a l'hapax yMrpu • creux, caverne, (Hés.
comparable à À&OOow à côté de ÀZ1)xoç qui peut avoir Tr. 533); un thème verbal, prés. yÀœcp&tc il creuse.
Hé créé soit par un poète épique ancien, soit par un (Hés. Bouclier 431) confirmé par le part. aor. a,a:yMljltlt<Jtlt
Alex;Jndrin ;,. les·· autres dénominatifs tous tardifs se (ad. 4,438) ; cf. encore la glose d'Hsch. yrrNXrptltTctt (ms.
rattachent nettement à "yÀIX1.!x6c;; adj. de couleur: 3 0 yÀCLV- yr,ÀIX\lTou) . l<EXO~; au sens de «graver. (inscr.,
)«(~ù) "être de c~,ul('ur bleu clair. (Str., pap.) avec yÀIXu- Glass. Rev. 12,282, 11 8 S. ap., Coptos eu ÉgiPt~) ~.-A.
xtofLOC; (P. Hol>-y; Hsch. glose egalement le mot par influencé par ypciq>Col ; enfin on a la glose yÀIX9~ . yÀuqlLc;
~6Àu(ù7t&ï:v, p.-ê. parce que les yeux bleus passaient (EM 235,10).
pour moins perçants;· 4 0 factitif yÀIXuxOw «teindre en Il n'y a pas de raison de mettre en doute le caractère
bleu pê.k~ap.), mais surtout dans le vocabulaire médical ancien de yMcpu et de yNicpCol. Dès lors yÀlXrpup6ç doit être
2'Z1-
issu dl'l *yMlpuç comme À1yup6ç de ÀlyUÇ (peut-être avec 1t&pLxecpCXÀttECJlV, otov ~dpc; (Hseb.) où yÀ!XL- peul-être
une dissimilation de -uMc;, ef. M. Leumann, GI. 32, une graphie pour yÀTj- (p.-ê. sous l'influence de lU:ÀCXtvoL 1).
1953,223, n. 2). Il apparait que le sens ancien de • creux, On pose d'autre part pour yÀljvo<; une combinaison de
creusé» a été éliminé (el. l'existence de xon.oC;, etc.) au "-n- et "-es-- qui s'observe notammeD,t dans des mots
profit de la valeur plus spéeifique de (artistement) «creusé, désignant .des objets de valeut: Mvoç, x-rijvoç, &cpevoç,
lisse, fin " etc. En grec moderne yÀ!XCpupOC; signifie « élégant, etc. (Chantraine, Formation 420-421).
gracieux " se dit. du style, etc. Voir aussi Machek, ListY filoi. 72,70 pour le rappro-
Et.: Les étymologistes rapp!"f'chent des mots slaves : chement de faits slaves. Lamer, IF 48, 1930, 231 sq.
bulg. glob «cavité de l'œil" slovène g16bati «creuser, part du sens de • poupée» pour yÀ-IjV'lj et. considère le
ronger, qui sont loin. Il parait plus naturel de mettre mot comme ég.ien, ce qui n'est ni démontrable ni vrai-
yNicpu etyÀCIt~up6c; en rapport avecyÀl.lIpCJl qui s'est développé semblable.
dans un sens technique précis. On observe, on le sait,
dans un certain nombre de termes un traitement u là où yÀ~xCJlV, dor. yÀaXCJlV, voir ~À7jXCJlv.
on attendrait cx (Lejeune, Phonétique 162, 180, 315, 316).
Mais ici il s'agit plutôt d'une dissimilation de *yÀucpu- yMa., YÀlV'IJ, YÀlov, voir yÀoL6e;.
en yÀCXcpu-, avec yÀlicpu et YÀCXcpup6e;. Cette dissimilation a
déterminé le dévcloppement particulier de YÀcxcpup6ç, yÀLvoç : (écrit aussi yk!vor;) espèce d'érable (acer
affranchi de tout rapport avec yÀucpCJl. Cretieum L.), appelé aussi par Plin. acer campestre, voir
André, Lexique s.u. glinOB.
Et: Pas d'étymologie.
2U.26, 2mIar.); à ~ càez Pia. ; ae dit clepaia Boa. cR tout ce qui elt
~; .,.,. Homère épü.bète Ile . . . - - , àaM kl
•• La terme lI8IIIinaIe UI1IeHe .et ~ • eoBult,
gluant,. d'où «tenace, ialiataBt.. et ...,. _ àmier lHpe ClMll'aute, au.tée damII lee épitapbeB; pufois
employé plaisamment. ~ Ill. peut 4éIiper le YiB
déTeloppement c qui .'att.ehe à lIOn bien, dticàe, mesquin "
doux et ~ t. la régIiaMl. Comp. et 1Up.....~
en parlant ete penon.. et pariois de èlIetIes (ion. -att. )
(Od.), ylWw:rroc; (B.), bapax TMaaow (Xén8pb. 34),
avec l'aàv. 'YÀIOXpWC;; 'Y~ f. 1 v'iIeeIité, meequi-
~ --nnoc; (attique) DOtalDlMllt au vocatif
1lIlrie. (Al'iat., TJtpJIP.) et ~pfIIt (Uriif); _ikl 'Yl.Lo-
4 ~; _tm tardivement yl.ux(c)aôupac; (.AP,
-U--, ---.; dit fIir '1f1IJI(JIJ à HIifftèI quaad ft Ml jeL~ 881'
la viaade c~, l'IIpiié!e; (Ar. Pflb: 193). Le NptMII't
App. 153.4; 16 XIV, 1136) tiré de yÀUllœÏat ou de yl.ulaOV;
cf. SeiIer, SIfi,..-ura,.fof'flltm 48-&0.
eéN T~ et T~pflc De peut pet! eue dMenriaiRé
""'ent : 'Y~ est _ terme familier cpü Ml dénbe l)érivM DIMltÏDaax : T>.Ux.w, ~, avec le lUIIlxe de
à \IDe _1'1" de détail. sebriquet • douce créature. (Ar. h,. 985) attesté comme
Deux venes ~tffI; • l!épIIrtiIIIeDt Jas ~8eR- • DOIIl de peI'IIOIUte (cf. ~), d'où T~ _vers
~ue. iaveDté pa!' Glycon; T~ (Nie.) adjeeti1
\ioM de,~ : TÀWl~ -Mre ~.
(Hp.. GaL), a~ le Mrivé T~; cl'autre part pe6tiqYe; ~ • fade, aeré. (Arist. BE 1338 a);
'Y~ c être '-ère, lOI'dide. (M. Aut. 5,5). T~, -ou c glt-eau » fait en Crète avec da Yin dvwc
ER grec: DIOdeme IRIblietent T....., TU. et T)J~ (!WIe'ue••p. Ath. ~ d, Hseb.); ....ec un suftlxe probable-
au 1811& de • gtu, mueoeité .. ete., et cl'autre part TiJGxjIcu:
• 1acIft:, ~, JIISÏ!I'e" etc.
_ _lité
ment dimiDutif Tï.wcrX.&&CJIW • douœur., mais employé
pour le • vinaigre. ainsi nommé par anti e
pàtfte (CboerobolJeus, Orus &p. EM 626,58), ce sens
Et.: Si _ peee *TMnF6t; OD rapproehe ftINe dial. guv
• _~ tHB ~', p.-ê. v.u. Idéo, gén. ldëwu· MJbeàste en grec moderne; autre diminutif yÀ~
«trèfle. (à _ _ du sec ~ des f1em&); iii l'on (pap.), Tluxoi&ov = T~ (pap.). Nom de quaüt.é
pele "'>-'-fOÇ, GD '-que ngl...-x. cIeeg • argile •. T~ - douee,",. dit de la ..veur d'UII fruit (Hdt..,
Le tbème à, tNftbœ ...... Ge TÀLvrJ dGit Ile retrouver deDS Tlaphr.) ou en général (Arist., ete.). Des déri~ déSignent
v ...... .,... gllnA .. beue" (de -giGi-), , . . , fi""" "..-giœ. . . plantes, cf. 1e& gloses TÀ.ux.rict (qui n'est que le féminin
(de .,w-). n exiAe aiUean _ pftIeDt • lU1be _ 1 de ~) • -ft T~Ol; (HIICh.); yÀWa) • ~ 't1.l;
v. iJ'I. ""im, v.b.a. klemm • ceUerlO. r..lait JNIIIMl' à ill'18.pGÇ; ~ - TÀUXUppÙ;CX (Hp. ap. 0.1.) dent le
~ , . j • terre glaNe •.
lIIdIlxe lait penaer i ~oç à e6té .e ijaUt; (cf. plus IoiIlles
JIOID5 de plaItte$ à pP6IDier terme TÀ1»tU-).
Bâflrl -ylnT6t; ~ euct.emeat à lat. flifIus. Le latin
a a'üliè p.rt gIûIM - Pt • de • !1loi-t-m, qui doit être an Verbes cléDomiDatits : TÀUXlXL- c adoucir., surtout
vieux t.IiiriIe en r/R, cf. BemreniRe, Of'igtneB 104. -.noyé au paMir (Hp., Ar., Ari5l., etc.), cf. m.xpIZL'WCo>,
VCJI.r Piak, et Pokomy 3G2 Bq. awe T~ (Tbpbr.) et TÀ.U~ (~.E.); .'YÀ.Uxûw<.>
• M:é exda JN8r é'Vüer la auCC8lléon u-u, _HI y:>oUxuall.oc
se lit (LDt.. SCIb. Ar. Plat. .-0), ct. ~; T~~
7al \ph : m. - 01''' (AP 15,.27) cf. la P- d'HIIch. o...:Ioudr, eucrer. (~t., ete.), parfois intramritif (LXX).
~ • ~ t;pUyat; <UEl> T).oup6; • ~.
avec T~ dit JlotalnmeDt du vin doux (LXX, Ille.),
*t.: JIot ~ maHl qui _ble entré en grec, ce qui ~ za&ne _ (LXX, etc.) et TÀUX!IIriœ dus le
Ii~ )lM, la ~urgie cie J'or ayant tté priee à
-.s partielllier d'afteetioo lamiliale (ScbruMlb. GII3) j
l'~ ct. SoDÎIINbl, KZ 34, 1M7, 46. et voiF - XÙ\)p6ç. T~ ••\'oir une ..veur doaee. (Gp.) 6U c f.l'IIiter
lMIeC . . dëileew,. (lG VII 190, Pape), d'où T~
,~ : JlL o:feI8e. (Hoa., eb:.), ll1l duel (X.) et c diatribuüon de doueeun, cie vin doux. (Callix., IG VII,
pl. (Hom., • .) o. . . feIIItea.lO, ~ de lcsxiœ .)es 2112, etc.) cf. Wilhelm, JablvJteffe 10. 1907, ?:l; 8bftn
. haDc:IIeslO, cf. n. 8,340; et ~ ~ ~ c anut! " ; .'IlIe ane formatiou qui semble ,lUS arehaique i'rrÀ~
pl. JI. TÀA:Nfti (1ICb. Théoe. 6,30) ; le tWtv6 T~ (Gel.) • avoir une ..ve,", douee. (Hdt. 2,92 hapax), la rareté
est employé en ...tomïe, notiûI\ment pour désigner des ... conftrmée par le fait que Ht mot est PeCueiDi comme
~ méduDaires priS de ~ . .ode pinMle. nou8tov gluee eIIa Bach.; nom d'.éüotl ~ 1 vin ,doux, imIi-
(BS 21.1'1'2; Lydie) est interprété COJIIJDe un d'iœÙlutlr pide. (Pbryn. Corn.); alt6ré etly~\Ç 4Us la gloae
dey~ olwac; ~ q.,.. (Hech.) . . . l'Hdlllence de ~.
n.rc6ç ~ egeore ea B"'8C modenae. D6rivéI avee x. pminé : T~' ~ (~.).et ylJt..
· BI.:
.-.e,. -'-
n De .~.
d'UR
pa d'\Ql vieux
ta.e ~
DOIII i.-e. • partie du
dprimaat le
... il TluxU-n,ç (HaetL) qui doiveat .~rpllr_e
pminatioa e.xpreIIive plutôt que pu aD ta. 1.'''.46.''-.
Il . . . . . . . . .,.._,6, pee lia
~ (It. et aurtIDut Oil., Pl, E., Ariet.) eL xptXup&r;
·i:OIDparaUf (HdL 2,tt) cf. eaeofe 16 XiV_
1"0...... 6. ~8I_i;
--. 3uE-, ~ (Bdt., ete.},à- .'CI'eUIèr. nea~
l c6t.é de ~ l!INs da1ltJ ribtVtt ca.
le vieWt thème _ ~ -, --~ ~.=Pl-, 1ZIpr--,
-w; a t.rio.IapW4U 4Iérivé eiI ~, lequel 11 $U1'tout ..-ri Lee noms d'actioD, parfois combID6I.vee dll priv....
• formel' dei . . . . ~ êcmlme l'luxipx avec recul comme m-, ào-, De semt ptl tris fréqueatl;TÀ~
.....1 cie l'ac:eei6;·.~ ÜbiIlÙttf trèe répandu ~. «entaWe, aculpt.ure", eœ. (D. S., Plu.) ou avec préverbe
Ull certaiD lIIéti!IiiW Ile cvmpoléa dODt beaueoup . .t .r-- (Str.), ào- (tardif), Ica:- (Orib.) d'où l'adj. y).uq>r.xi)
pe6üqueI prjc«'DuMti 6: pfemier terme TÀWW-, URe c ut de la ciaelure. ou • ICUlpture • ;. TÀ~ • ciselure,
.......... eDVÎIIm. Oil'" _ n. 20,", T~; cachet.. (Eup., Sv., pap.) avec des préverbes hl-,
- àtJt.re T~, "1'-iJxc:aoc;, ;Mlor;; juxtapeeé
-mxpot; iy- (ltpidaure), Xtd'œ- {ltpidaure).
po.... créé par Sapho épithète de l'Amour, D_ eœ. Un terme ancien et important. est yÀlJqlLt;, -taol; f. qui
beaucoup de compoeél yÀUXU- se rapporte à la Avear s'explique au mieux comme dérivé de y).uqri)mais se trouve
d'1m aliment : yÀ~ épithète de la vipe, -xpœç attesté beaucoup plul anciennement, cf. pour la formation
•• la viaDàe SIlVOU1'eUlle", -!!«P~ • espèce de eequi" cbc.lr;, ~LI;, etc. Le mot a plusieurs emplois franchement.
palourcle" ('), mais quel est le eecond terme '1 -~ distincts : a) il déaigne chez Hom. au pl. yÀUtptacc; des
• Wveur de vin doux", -~ • marchand de dou~", entailles à l'extrémité de la n~e (cr. la note de Leaf,
~, ~, ete.; yÀIJ~ désigne l'olive douee j IL 4,122, cf. encore Hclt.8,128); fi) DOm d'instrument
cie tels compMél 0D1 notamment aervi • former dei DOmS y).uqlLt; lignifie • couteau -, instrument pour faire des
• fruits et. de plntes (cf. Strômbe!'g, Pfkmzemurmen 63) : entailles (AP); c) enfin, chapiteau de eoloBfte (A.R.).
yÀUXiJPcnov avec le eeeoad terme -1lP«Wr; de ~ = Nellltl d'instrument : yMcpŒ'IOÇ «burin» (H. Herm.,
~a: (Hp., etc.), YÀuxufL'I'lÀOV (Sapho, CalI., etc.) "'" Théoc.) cf. 3p~, ~, fhrrtMl, etc., pour le
pù.4LllÀOY aorte de pomme douce, voir lI-ijÀOv 1; -7rUpOr; . aumxe; yÀuqac&ov p.-ê. tiré de yÀUtpEUI; a le même sena
eepèee de blé (BGU 1(67), -PPLl:a: «réglisse" GlycyrrhiJa chez Luc. mais tpll-oyÀUtpCioY (Pl.) désigne un atelier de
ghll,m, -mal) = 1t«t(o)viœ, • pivoine", yÀUXU<pcuov' -ro sculpteur; yÀIJ1n'i)p • burin" (AP).
~, ~ (H&eh.), ete. Noms d'agent. ; y~ dérivé de yÀuvll «sculpteur»
Qaelques tennes présent.eut un voealisme Il : Je tbèIM (J., etc.) et les eomposés ipfLOYÀ~, épfLOYÀUtp~; trèto
_ ., COIIl1Ile _ l'aLund, TÀ&ÜXaç au 114mB de «motrt., tal'dlf y).u~ (pap. n- S. ap.) comme de yÀUtpEOOl;
via doux" (Gwtyae, Ariat., pap.), avec les dmivés yÀ.CUJu- yÀÛ1t"T'IJr; « sculpteur" (AP) 4'00 yÀIm'nX6r; (Poli.).
..aJ; «préparé avec du vin doux" (Dec., médecins), *nUtpol; n'est pas attesté comme mot simple mais figure
T).cwd~ = -ro yÀ&Üxor; (cf. Redard, Noms en -'"1' dans près de 40 compollés pour la plupart tardifs, notam-
96); participe aoritlte y~ «enivré de yÀEÜXor;" ment, outre ipfLOY"UqIoI; (voir plus baut), >..L6oy>..Ucpoç
(HICh.). Ces termes à vocalisme ~ se rapport.ent à la notion (Philem., Luc.), -roxoyÀ~ • uaurier. (Com. adup., ~tc.)
pI'éciee de vin doux. Le y~ -= yÀuxOnjr; atteBté lICh. plU'Ce qu'U marque les mtérêts par des entailles ('), 'q)LyÀu-
Nic. Al. 171 est isolé et di1l1eile à apprécier. qJOI; f. • triglyphe" orgaDe architectural à t.rpis nervures
Au second terme des composéll on attend des formes en qui sépare les métopes et qui devait être cOftatituil à
-rÀI:Uxl)r;. Il n'en existe qu'une mais elle est certainement l'origine par l'extrémité des poutres (E., inscriptions, etc.).
ancienne et. confirme l'antiquitil de yi.EÜxor; : «yÀEuxip; nu.pc." etc., s'appliquent à la sculpture ou la ciselure
IIIGt cité par les lexicograpbes anciens, attribuil à ltpieh. et s'oppOllent franchement à ~ qui se dit d'un simple
(fr. 140), Rbint.on «(r. 28) glOtIé ~ et considéré comme bllit.
1Iiei.Utm; employil au sens d'« amer" par x., ArDt., Nic. ; Le cree a encore y>.., Ti..ucp'I).
Tliphr. a la forme secondaire Cylq. Enfin un composé Et.: On suppose UJle base • gleubh-, • gluflh- et. on
comme fnÀUXW;; (Dec.) est évidemmeut. très tardif, rapproehe v.boa. kliobGn • creuser., avec le pretér. kloub,
. . Hp. a WOyÀUXU;. Le composé tal'dit myi.:Mcol; lat. glübt1, etc. En grec voir aUltli yÀa:lpup6r; •
..erte de meGt" est aLte8té par PIiD. 14,83.
l'ÀùIcÛI;, ses dérivés et ses eompoaés se trouvent dans y).wptW : ~OY (HICh.). GIOlle probablement corrompue.
IUle certaine mesure en conCUJTeDCe avec i)3u.;. La famUle Corrections chez Latte 8.U. Hypothèses de Koukoules,
de y~ se caract.érise par le fait qu'elle exprime parti- 'A67rNi 27, 1915, supplilm. 76 Bq. .
culièft!ment la notion de saveur dowee, de sucré, d'oùïes
empIoiI techniques du type T~, etc. .
En grec moderne yÀUXÛç ou y>.uxéç signifie «doux. y~, YÀCotXlç, y~ : n existe un nom racine
cl'• • tltIable " cf. yÀuxo~, etc., mais les emplois relatifs yMilXEÇ pl. «barbes de l'épi" (Hés. Boucliu 398 hapax).
~ la . . .~ et le &eus de « doux, aucré • refteftt importants, Mais il en a ilté t.iNJ des dérivés importants ; YÀ6lxk ou
cf. TÀUil6 • confiture, cloueeur", yÀUxtOfUit, yÀ~ yÀtaJX{Y (cf. Hdn. 2,431,(37) gén. -ivoC; f. (pour le suffixe
«viDalglle", ete. cf. cbt'tii;, 3ù..cpLt;, etc.) c pointe " et notamment extrémité
Et. : Une seule hypothèse ingénieuse, mais don! le de la courroie du Joug (n. ~,274 hapax), pointe d'11fte
rondement est étroit. Si l'on admet un traitement 3).- >-yÀ- flèche (S. TI'. 681) et dans le gree tardif c pointe. daDi
GD posera ~~ et. on rapprocbua lat. d~.
diverses applicatilmB. .
Dérivés; TÀtaJX'VCII-cOc; (Paul. JEgln.). Qu~lques compoe6l
de. yÀ6)xi!; avec -rpt-, XIXÀXO-, etc.
yAU+w : f. TM~, aor. fyÀul\la:, aor. p. tr).~, J')J;)aOrt constitué avec le suffixe -y~.- est un dérivé du
q.À~lj'" pro ,TrÀUfLfIoŒL • creuser en taillant» (avec un nom racine, constitué par un procédé connu, or. lI.jI,
couteau, etc.), dit d'un bateau d'enfant (Ar. Nu. 879),
de sceaux (Hdt. 7,69}, de .aculptul'e et opposé à TP. /)aClllt, etc. L'ionien a cùnnu une forme yMaact attestée
chez Hérod., 3,84, confirmée épigrapbiquement, Schwyzer
230-
692, etc. T.'8Itern8nce voealiqu.e qu'U faU,t, semble-t-U, yv48o~ : 1. • mèe~, (I:IP" iDn.-at.t.), .,.. ~ 1».
reconnattre (encore qu'elle ~e,~ ~n.tepas suivant le -yyci60L «les mêchoires.; dés1g.ne les barres du e'heval
type att.endu CJ)/o de 3laCJ)fLL, ~, ,~.) se comprend avec le composé énpô"j'\IŒ6oç; au' pl. quelquefois «les
mieux, si elle a existé, dans le '• .~pe "'yÀ~é; (cr. joues. (Hp., D.); au sens,d~ ,.âchoire parfois employé
Meillet, BSL 28 : 2, 1928, 127) q"e,~1lP.'81e q~vé yÀoocmrJ. métaphoriquement. ,..",.• :"
(Sehwyzer, Gr. Gr. 1,474); quant au déplaC~lI1ent du t.on Dérivés: avec le suffixe;~~et -W\l, -CI)\I0C;: l'vei&'\/,
qu'attesterait Pi. Parth. 2,35 yÀCJ)aa~, il ne ,serait pas 88ns nom de parasite (Plu., Lo~), àussi le diminutif l'\Irx.&'vei-
exemple, cf. Schwyzer, 1. C., mais n'est Pas !l8suré. noocmrJ. pLO\l (Longus) et l'adj. dèrlvé l'vrx.MVSLOC; (Plu.). Verbe
signifie «langue. depuis Hom. jusqu'au 'grec moderne, dénom. j"\IŒ66li1 • frapper la joue. (corn.).
la langue étant considérée comme pointue; cette métaphore l'veWoç a un doublet poétique "(\I«6fL6ç (Il., Od., E.),
s'explique soit par un tabou linguistique (Havers, Cprach- p.-ê. d'après l'analogie de ÀœfL6ç, (3PCX!LÔC;, etc.
tabu 60), !'\Oit plus naturellement par besoin d'expressivité. Et.,' L'aspirée finale, qui pourrait être de caractère
Emplois : outre le sens de langue, partie du corps, le mot populaire (cf. fLŒa66c;, (3p6x6oç, xua6oç) se retrouve dans
désigne «le langage» depuis l'Od.; en grammaire «mot lit. fondas « mâchoire " lette !UÔd8 « menton. qui reposent
rare et dialectal» (Arist., etc.); et se prête à divers emplois sur un thème' gon (~)-dh-. Tous ces termes sont apparentés
métaphoriques, notamment «anche. de la flilte ou clari- à yiwç, got. kinnU8, lat. genae, etc.
nette, «courroie ou lacet de soulier., etc. Il n'y a rien de silr à tirer de la glose d'Hsch. xcl.V0t801 .
Dérivés qui reflètent les sens divers du mot : les dimi- mrx.y6vtÇ, yvci60L, cf. Latte s.v.
nutifs yÀCJ)CJCJa.pLO\l (Dsc.), yÀCJ)aal3Lo\l (Zén.); avec le
suffixe fém. -1.8-, YÀCJ)aalç «partie d'une nille ou clarinette yva.Jl'IrT1IJ : f. -1jiCJ), aor. -tjlct, aor. p. -cp67Jv «courber,
où le roseau était inséré» (Luc.), «glotte, luette (Gal.), nom plier.; terme uniquement poétique, cf. lEsch. Pro 995
d'un oiseau p.-I'!. le râle de genêts., cf. Thompson, Birds «Caire plier quelqu'un '. Surtout employé wez Hom. avec
s.u.; composé u7tOyÀCJ)aalç (Hp., Gal., etc.) avec des sens des préverbes joints ou disjoints : cXvot)'veifL7t't'W «courber
divers; 'YÀwaalç «inflammation de la langue. (Hipp. 130) ; en arrière, dénouer un lien., Èy- «faire plier la jambe "
yÀ~aCJ7jfLŒ dérivé en -!LlX tiré d'un substantif, • pointe -, bn- «plier. une javeline, «faire plier. (la volonté de
(lEsch. fr. 239), conserve dans un dérivé de yÀooCJCJrx. le sens quelqu'un).
originel du radical; un autre mot yÀ~aCJ7jfLŒ désigne comme Adj. verbal homo yvrx.fL7t't'6ç «recourbé. dit d'objets,
yÀwacrrx. un terme rare ou dialectal (Quint., M. Ant.) avec des mâchoires d'un sanglier (Il. 11,416) d'<où. souple,
l'adj. dérivé YÀCJ)aCJ7jfLrx.'t'Lx6ç (D.H.). Adjectifs dérivés de pliant» en parlant des membres de l'homme (pour cet
yÀooaCJrx. : yÀw't"t'Lx6ç «qui concerne la langue» (Arist.), emploi et pour Il. 24,358 voir Snell, Mélanges Grégoire'
YÀCJ)(JaOO8'lç «bavard» (LXX) à côté de yÀw't"t'OcI.81jç 1,548-549), de l'esprit qu'on fait fléchir (Il. 24,41).
(Arist.). Composés avec btL-, EÙ-.
Verbes dénominatifs: p.-Il. YÀCJ)aaa.ofLlXL dans le part. pt. Autres dérivés n9,miuaux : yvrx.fL1t't'l]P «mâchoire'
yt)'ÀWCJCJ!X.fLivoç «à la langue vive _ (Alcm. 39 P) mais cf. (Androm. ap. Gal. .l4;jS) , YV«fLljitt; «courbure» (EM
Desrousseaux, R. J!t. Gr. 65, 1952,40-42; yÀw't"t'll;cL\I 235,55); voir aussi Y~~: Sans nasale intérieure: yvci1t't'el .
«donner un baiser lascif. (AP) avec yÀ6)'t"t'La!L6ç (AP). xcl.fLl'l"'L'CI, etc. (Hsch.).
Au second terme des composés se trouvent des formes Et.: Termes expr~s, d'ailleurs anciens et rares qui
en -YÀCJ)aaoç, p. ex. dans les noms de plantes xuv6yÀCIlCJCJo\l ont pu être innuen~ ,par xcl.fL1t't'w. Pas d'étymologif
« cynoglosse., urroyÀwaao\l «fragon à languette >, des établie, cf. Pokorny 370.
adj. comme rllyÀwCJCJoç «éloquent. avec cùyÀwaaLŒ, etc. ;
ou en -yÀ~amoç dans {moyÀ~aaLoc; «qui se trouve sous
la langue., u1toyÀ~aaLO\I « région sous la langue.
(Arist.), etc.
y""aIoOO;, voir sous Y{YVOf/-lXL.
l'Àwaao- figure encore comme premier terme de composés
divers : notamment YÀwaa6xofLo\l, -x6fLELO\l «botte pour
ranger les anches d'un instrument >, d'où toute espèce de r v(cf-v, voir Kvlcpw\l, sous xvl<jl.
boite (déformé en yÀw't"t'o-rof/-0\l à Délos), yÀc.l't"T08EIjJ&c.l =
lat. felliire (corn.), yÀw't"t'01to!.éw même sens (Ar.), yÀc.l't'- yvo'I'Épa. ou YVIIJ't'&prx. = (3ŒÀÀIIJ't'1j (Ps. Dsc. 3, l ,~,;.
'l'oa't'pocp&CJ) «tourner la langue. (Ar.).
l'~aarx.pyoç • bavard. (Pi., J., etc.) doit reposer comme yv~oo;, voir 3v6<poç.
a-rofLŒPYOC; sur d:py6ç «vif. (cf. Willis, Am. J. Ph. 63,
1942,87 sq., et voir sous .cipy6C;); il existe d'autre part yvu8oo; : n. «fosse, trou» (Lye. 485) cf. la glose d'Hsch
un doublet plus rare adapté à la famille de (J)..yoc;, àÀy&W, j"W601 • (366pOI, xOr.À~fLŒ't'lX, a1t'1jÀrx.IIX, 6lXÀ«fLrx.L Xrx.L 'l'à: tv 't'G
yÀ~aarx.Àyoç (PoJ.l. 6,79, Pemoph., Sent. 7) avec yÀwO'aœÀytlX, (3at8t1;E:t\l1tpoax6!L~lX't'lX. En outre la glose ")'\IU1plX.l . ";cmIX.L ['lI
cf. E. Méd. 525 a-r6fLlXPY?!'!' yÀ6)aarx.ÀyLŒ\I ; pour une présen- (Hsch.).
tation des faits en sens iiwe,.,.e, vpir H. Lewy, KZ 55,24
et Strômberg, Wortstudien 3~.
yvug, V(lfr ,80US y6w.
l'ÀooaalX et un certain nombre ,d,e ,~ivés subsistent en
grec moderne.
Et.: L'étymologie de l'hapax yÀOOxcç qui est li la base
de tout le système n'est pas établie: le rapprochement
avec v. si. glogü «épine., etc., reste en l'air. yvIlJTO~, «parent., voir sous yLYVOfLŒl.
231 YdnuA6t
yoéaw : «pouuer descril de douleur, des lamentationa 'f (Tbphr.), cf. plus loin YOYYP~V'Ij. DiminuUr, ~Lo__
surtout en signe de deuil, parfois employ6 avec un complé- (8ch. Opp. H. 1,113). royypoe:t3ij, 1 qui ressembl~ à
ment à l'aeeusatif. Terme attesté chez Hom., poét. Futur un congre. (Arist.) et YOTrP6>3'1')r; dans l'explication.
y!l'l)oo!,«t et yoijo(o), aor. iy67Jatl: (Amorgos, AP) ; moyen chez l'emploi botanique du terme : T6n'PO" .. :yorrpW3lJr; ~
trag. et une fois X. ; homo hapax 3 pl. y60v (Il. 6,500) peut ~ta:c; lxcpucnr; TQ xlhe.> TOi) ~ouc; (Hsch.). Dérivé
être soit un impf. pour yœov avec hyphérèse, soit un aoriste yoyypWV'Ij «excroissance, ou «glande gonflée, dans le
secondaire fait sur le modèle de lx'rumlv, etc., cf. Chantraine. cou (Hp., Ga!.), cf. pour ce type de métaphore xoLpci~
Gr. Hom. 1,392 n. l, M. Leumann, Hom. Warter 186 sq. de xo!por;; pour le suffixe, cf. KpOTWYJ).
A côté de yocif,) existe le substantif ~ m. • plainte, Le sens originel du mot est évidemment le nom d(
lamentation mêlée de larmes. cf. 011. 4,758, S. Aj. 579; poisson congre, les emplois de y6rrpoç en botanique et
terme ép. et lyr. depuis l'Il. avec PL, JEsch., etc. j se yoyypwYJ) en médecine reposant sur une métaphore soit
retrouve .dans LXX; adjectifs dérivés : YOli:p6ç «qui se en raison de la rondeur du poisson, soit en raison de S3
lamente, lamentable. (JEsch., E. dans les parties lyriques, voracité. Le lat. conger doit être un emprunt au grec.
Call.) avec divers doublets : Y01)p6ç tardif d'après les Le mot subsiste en grec moderne sous la forme fLouyypl,
nombreux adjectifs en -7Jpoç (Lye., épigr.); y~6ç déformée pill! '-étymologie populaire.
(lEsch. dans les parties lyriques) d'après les adjecUti1'iln Voir sur ce ~iaSon, Thompson, Fishu s.U.
-3voç comme <ffUP8v6ç, oÀocpu8v6C;, etc. (8chulze'/:J(I. Et.: DifficilèLromme beaucoup de noms de poissons.
Scbr. 398) ; yoi)fLe.>v (A. Pl., Nonn.), dérivation fMquente L'hypothèse d'un emprunt méditerranéen (Fohalle,
dans la poésie alexandnne (Chantraine, Formation i 73'sq.) j Mélangu Vendryes 157sq.) ne peut ni se démontrer, ni
~1)C; • de deuil ~ "éiÇèmployé 'avec ŒpfLov(o: (Pl. Lois se réruter. . -,
800 d) et cpe.>v7) (Arist. lIA1·Si5·b). NOm d'agènt: un Y01)-ri)ç P .-ê. terme populaire fait sur un thème apparenté à
semble attesté lEsch. Ch. 822, Tim. Perses 112, yoyyUÀoC;. Ou bien en raison de la voracité de l'animal,
Par un développement original il a été créé un dérivé le terme serait dpparenté à ycXyypIXWa:, yptXe.> 'i C'est une
yO'1)Ç, -l)'rot; m. (cr. xkÀ'7)C;, mv'7)C; et Chantraine, Formation étymologie des Ilnciens, cr. Et. Gen. B S.v. y6yypoc;, et
267); le mot désigne l'. enchanteur., un magicien qui voir cano fr. 5~1 (Pf.), mais cela ressemble à une étymologie
procède par cris et incantations (Hdt., Pl.) d'où le sens popu~.·: .~
. ":' \ ~\:ll~'.
de • sorcier. en mauvaise part, «charlatan., etc. (ion.-
aU.). Fém. yo'ij'nc; • enchanteresse" en bonne part 'f~~
yoyyût.., : • murmurer, grogner', généralement avec
12,192). Cet emploi, qui aide à comprendre le sens de
un complément prépositionnel indiquant contre qui l'on
yocif,), etc., est bien établi en attique et se trouve confirmé
grogne (LXX, NT, pap.); en parlant de pigeons «rou-·
dans de nombreux dérivés: adj. Y01)'nx6c; (Arist., etc.);
couler. (Poli. 5,89).
verbe dénominatif y01)Ti:UCù «se conduire en sorcier,
Dérivés: yOyyu<ffL6r; (Anaxandr., LXX, etc.), y6yyuatc;
ensorceler., souvent pris en mauvaise part (Pl., D., etc.) ;
(LXX); nom d'agent yOyyu<f-ri)r; (NT, Thd.), -Ttx6C;
d~où "Y07jTC(a. (Pl., etc.), yOl)'t"EU!,« (Pl., etc.). Dérivés
(Érot., EM), y6yyu<fOr; «grondeur, (tardif, Hdn.),
tardifs :. yoilTCUa'Ç (Plot.); Y01)TElmx6ç (PoIl., etc.);
suffixe de caractère familier, cf. fLffiuaol; et Chantraine,
tém. YOlJ~pt« «IIQrcière, (Eust. 881,62). Formation 435.
comp~!5,:';' yO."O'L~86c; [sic, LS.JJ . &1tcxnwv (Hsch.).
Sur yoyypu1;;ew voir sous ypu-,
Lè gtèè'~04erne a gardé les termes relatifs à la notion
Le verbe yoyyU1;;e.> est donné par les lexicographes anciens
de magie; enchantement : y61)c;, y01)nUe.>, yO'7)'t'e:(o:; comme un équivalent ionien (cr. Phryn. 336) de l'attique
notamment sous la forme "(7jTs:&", ~LtX (cf. Kretschmer,
TOv60pu1;;ew.
Gl. 16, 1928, 183).
Et.: Verbe à harmonie imitative qui ne se prête pas
On voit que c'est avec le sens particulier d'enchante- à une étymologie précise. Il n'y a rien à tirer de sûr, ni
ment, sorcellerie que le groupe de yotXe.> • pousser des cris d'un rapprochement avec grec ya:yya:tVi:'V, ni avec skr.
lamentables' a survécu. garigüyati «crier " ou gunjati « bourdonner •.
Et:: rocif,) présente le même aspect que des verbes
comme [30tXCù (qui se distingue nettement de yotXCù et signifie
• crier pour appeler 'l, f.LUXtXOf.La:L, etc. Il s'agit probablement yoyyuÀOS : «rond. (1 G I" 372, lEsch:, S., Pl., Ar.,
de déverbatifs-intensifs, non de dénominatifs et y60,; Plb.) ; le mot usuel est <fTPOyyUÀOC;. D'où, avec changement
est secondaire. L'étymologie évoque des formes voisines d'accent, 'le substantif y6yyuÀoc; «figue sauvage. =
!I~uv6oc; (Nic. Ther. 855), «poing serré, (Seh. Lyc. 335).
dans v.h.a. gi-kewen • nommer" etc., angl.-sax. ciegan
• appeler, nommer' d'un germanique commun • kaujan , Composés très rares : yoyyuÀ(J)1ttX (Hsch.), yoyyuJ..6a-
(= grec yoFf.e.». D'autre part avec racine au degré zéro X1)VOI;;' a-rpoyyUÀov fxe.>v TOV olxo\l 'f) TO aWfLlX (Hsch.)
et redoublement au degré e on a l'intensif skr. j6-gu-ve p.-ê. épithète d'un mollusque.
«prononcer à voix haute., à côté de gtivate. Aucun de Dérivés: yoyyuÀLc;, -{801; f. «chou-rave, rave', brassica
ces termes ne présente exactement le sens du terme grec. rapa (Ar., etc.), avec le doublet YOyyUÀ'I) non attique
Ils ont d'ailleurs été également évoqués pour donner une (Str., Dsc., pap., etc.); yoyyUÀ'7) est dit d'une galette bien
étymologie à (30tXe.>. En grec [30tX(J) «crier pour appeler " ronde et bien serrée (Ar. Pai:& 28), ct. encore Ar. Th. 1185
et YOtX(o) «pousser des lamentations. se distinguent franche- où un sein est comparé à une YOyyUÀ1) (galette ronde ou
ment. Voir Frisk, et Pokorny 403. rave 'i). Diminutif yOyyuÀt3LOV « p!lule , (médecins);
adj. yoyyuÀw81)C; (8ch. Ar. Paix 788).
Verbe dénominatif yoyyUJ.J..e.> «arrondir. (Ar. Th. 56,
yoyypos : m. «congre, anguille de mer, (Antiph., corr. métrique de Porson pour yoyyu),l1;;e:L; cf. la glose
Alex., Arist.); d'où excroissance maladive sur un olivier d'Hsch. yoyyUÀ<À>ë:'v' atJ<fTpf.CPE'V). En outre la glose
yoyyV~OS 232
YOYYUM:U!1lXT1X' tnpoyyuMûr.uxT1X(Hsch.) : correction non yô~+os : m. • chevill,e -, dans la construction d'un
nécessaue de Schmidt, mais qui rétablit l'ordre alpha- navire (Od.), d'une charrue (Hés.), etc., le mot est usuel
~tique, 1'OYTUÀWfLOtTa:. en ionien-at.tique ; sert aussi d·e nom de poisson = xta-rpruç
fO"!"YUÀtiT7jÇ épithète de Zeus (Lye.) que l'cm.:traduit «mulet gris - (Gloss.), d"prell sa· forme (Strômberg,
<lanceur de boules de feu - est obscur. Fùchnamtn 36) ; enfin, ent.re autres sens de y6tJ.CPOL Hsch.
Et. : Le suffixe se retrouve dans des tennes di IA!lIi1i'vbiâin : dODne. b36V't'tÇ (cf. plus loin).
ŒyxuÀot,;, xaq.&mJÀot,;. tnpD-yyUÀOC;. On peut adme~ une Composés de y6!1q1Oç: YO!'-CP~ (lEsch.), "(o!,-cpomrrllç
alternance de suffixe du type Alax,UÀoe;, a:Eaxp6c;, el ~"_ (Ar.), Y0!1qHiÀylct (Dsc.).
un adjectif *yoyrp6ç «rond» qui fournit le nom diÎ" Verbe dénominatif yO(J.cp60!,-G:t i'être assemblé avec des
congre ..,oyypoe;; on aurait enfin unsumxe nasal daRÎi' chevilles ., yo!'-cp66l «assembleravèc des chevilles. (lEsch.,
'y6yywv (voir ce mot). Hors du grec, Frisk évonue avec Ar., etc.), plus de nombreux dérivés nominaux techniques
le même vocalisme nort". kQkkr « masse -, germ. commun y6!1cp6laLc; (Gal., etc.), Y6!LCP(j)~ «assemblage •. (Plu.,
'kanku-z, ind.-eur. 'gongu-s (Solmsen, Beitriige 219). En Longus, etc.); yO(J.cp6lT1)p nom d;agent «constructeur
grec même on a rapproché yLyy(c; (de *yeyyLe; 'l), voir de navires. (AP), nom d'instrument médical (Orib.
s.u.; enfin un vocalisme zéro figurerait dans lit. gungulys 44,23,15), yO!,-cpc.>T1)pLOV • tenon. (Délos me s. av., Héron) ;
<balle -, etc., ce qui permettrait de poser un système de yO(J.cpc.>TÔÇ, YO!,-cp6lTLXij UxVlJ «art du charpentier-
'geng-!·gong-!·gT}g-. En tout cas il s'agirait d'un groupe (PL).
expressif, aux formes flottantes. Les dérivés nominaux divergent franchement du sens
préci~ de Yô!Lcpoç : yO!,-cpœpLOV est un diminutif du nom de
yoyy"'v : !LWp6ç (Rsch.). poisson y6!Lcpoç (Sch. Opp. H. 1,112, etc.); YOfLcplTl)1;
Et.: Appartiendrait au groupe de YOyyUÀoç avec le variété de cmJpa:~, «résine» (médecins), mais quel est le
suffixe de sobriquet -6lv!-6lvoç ue <npa.~v,. etc. ; le sens rapport avec y6/Lcpoc; ? Enfin YO!LCPLOÇ (b8wv) «dent molaire»
de sot viendrait de la· notion de gros, épais, cf. lat. pinguis, (ionien-attique), plus attique que !1uÀoç (Moeris, 111);
crIU8U8, etc. composé de YOfLcploc; : YO(J.cpLô8ou1toç; verbe dénominatif
yOf.l.cptcil;6l «avoir mal aux molaires» ou les « faire claquer»
(LXX), _avec YO(J.cpLOta(J.6ç (LXX) et to(J.cpla:aLc; (Dsc.).
yoSa. :!vrepoc MOtXe:86ve:~ (Hsch.). Voir LaUe, qui Le latin a emprunté le m6~ souf:ia forme gomphus
corrige en y6ÀIX (1). « large cheville en forme de coin, pierré en forme de coin '.
D'où français gond.
yosa,,: XÀOCte:LV KU1tPLOL; yo86v' ~T1X (Hsch.). El.: Pour la forme, y6(J.cpoç a l'aspect d'un nom verbal
On pose généralement F08fiv, Fo86v (en évoquant. aussi à vocalisme o. On retrouve un thème de présent correspon-
'Htrl08oe;, mais quel serait le sens de ce nom 1) et on cherche dant dans v. sI. z~b(! «déchirer », lit. iembiù, iembti;
à rapprocher a:ù8ij. Mais le digamma initial devant 0 en outre skr. aor. jambhi~at «poursuivre, happer., avec
a été contesté et Latte cOrt"ige yo8fiv en YOfiVa:L; dans l'intensif janjabhyale et. le causatif jambhayati «écraser,
yo8ôv le lemme pourrait être fautif. happer •.
Le nom à vocalisme 0 est. at.test.é dans skr. jambha-
YO.Svos, yoep6e;, voir yoa.6l. «dent.., v. sI. z(!bri «dent.., lit.. iambas «angle saillant,
arête _, let.t.e zùobs «dent., v. nort". kambr et v.h.a. kamb
«peigne •. Voir Pokorny 369.
yOLTa.: o!e; (Rach.). Depuis Fick, BB 29,200 on Il n'y a pas lieu de se demander si le sens originel du
corrige oIc; en OC; et on voit dans le mot un dérivé (au substantif est. «pointe. ou «dent. (cf. les faits baltiques
vocatif 1) de yoi: yoi: qui imite le grognement du porc. où les deux emplois sont également. attestés). En grec
Autre hypothèse de Gray, Am. J. Ph. 62,1941,89, qu'il les emplois sont distribués entre des formes diffi'rt'nteE
ne faut pas préférer. Enfin, on ne sait que faire de YOTa.V . D'autre part la spécialisation de Y0(J.c:ploç au St'I>' ne
uv Motxe:86ve:ç (Hsch.). Hypothèses très incertaines chez «dent, molaire. se retrouve dans d'autres langues !.-l.
Kalléris, Les anciens Macédoniens 1,140 sq.
ypocpe:uw (Argos, 1G IV, 609); de YPlXcpciç est tiré yplXcpe:rov YPOCfLfLOtTLt;w • être secrétaire» en béotien et en Messénie,
qui présente les emplois divers que comporte ce suffixe : mais chez Hérod. «enseigner l'écriture»; le substantif
• stylet (Hp., etc.), pinceau, bureau., avec quelques dérivé YPO'l.LfLOtTLcr-rljÇ signifie « secrétaire» (Hdt., Thespies,
composés tardifs; diminutif ypexcpe:t8LOV (lsoc. ap. Theon. Dymé, métaphoriquement chez PI. Ph/br 39 b) et d'autre
Prog. 5, EM). Autres dérivés : ypcccp,t;, -I&c; «stylet.· part • mattre d'écriture et de lecture» bien distinct de
(Pl.. ctc.), «broderie. (AP, etc.) ; ypcccp,cmot; instrument ypexILf.lŒ'L'LX6; (ion.-alt.), bien que 'YPCXfLfLOtT,t;w en ce sens
chirurgical (Cels.). Doublets l'ares de ypcxcplj : pl. n. yp,xcpm ne soit pas attesté avant Hérod.; d'où YPCXfLf.lŒ'n!1TLK1]
(Olympie, VIe S. av., arr.adien, IV. s. av.) semble être une «enseignement élémentaire. (grec hellénistique).
forme ancienne; pour YP,xqr71f.lŒ, voir sous YPŒ!Lf.lex ; Enfin le sens originel dc • tracer une ligne 1 figure dans
deux gloses d'Hsch. où ypœfLfLOt esl combiné avec le suffixe
20 Nombreux dérivés à suffixe en m : YPcx!Lf.l6ç «fait
-LŒt;, -LOU: YPGtfLfLctTl.lXL . ypctfLfJ.OtTe:UTa: (il s'agit de picrres
d'écrire» n'est attesté que chez Hdn.; mais -YPŒf.lfL0C;
précieuses, cf. Plin. NH 37,118) et 'YPIX!L(LOC,[CXC;' ;:;e;pr.e:cr-
ligure dans près de 30 composés généralement tardifs,
mltOf.L&vouç.
tirés cn réalité de YPŒf.l/Llj, notamment 7ŒVTÉypa:!.l!.lOC;
• formé de cinq lignes. (S.), e:ù6UyplX/LILOC; «rectiligne» Rares composés de YPa:fLfJ.1X à l'époque hellénistique
(Arisl.), e;üypcx!.l!.loç "bien dessiné" (Str., etc.); ypa:/LfJ.f) dont les plus notables, dans I('·s deux directions qu'a prises
(Pi., ion.-att., etc.) est usuel au sens de ligne dans l'écriture, le terme, sont d'une part 'YPIXfJ.(L!XTOÔL8occr~xÀoç «maltre
le dessin, la géométrie (cr. Mugler, Terminologie géomé- d'école., de l'autre YP!XlJ.fLOC.6cpuÀoc; «archiviste,;
trique S.lI.), ligne de départ ou d'arrivée d'une course, etc. ; 3° Restent des dérivés isolés mais bâtis avec des
avec les dérivés YPCXfLfLLKÔÇ .linéairc, géométrique. (Gal., suffixes clairs : ypcxrrruEC;, n. pl. de YP(l(1rrU<; se l'attache
Plu., etc.), ypGtfLfLLlXrOC; (Dam.), ypex/L/Lw8'IJt; (Thphr.); au sens originel de la racine «égratignures. (ad. 24,229),
YP:Xf1.fLLcr-rljp nom d'un instrument chirurgical (médec.) mais est repris par A.R. 4,279 au sens d'écriture; yplX1t-rljp
ne suppose pas nécessairement un verbe ypGtIJ./LLt;w (cf. «qui trace. (AP 6,66); 'YpOC1tTplX «salaire du copiste.
~P:XXL01lLcr-rljp), mais YPCXfLfJ.Lcr'L'6<; se lit Eust. 852,16 et
(pap.). Adv. yplfg8'1j1l (Eust., EM 781,27).
l'on a 8LexYPlXfLILLt;W (PhiJém. 209) avec 8w:"(PexfL/LLOfLÔt; Un désidératif ypocljldw est attesté chez des glossateurs.
(Poli.) espèce de jeu de trictrac. Le sens originel du terme est « érafler, tracer, dessiner "
Il existe un nom verbal en -lJ.cx de première importance: d'où son emploi pour l'écriture. Ce développement de
ypŒ!J.!J.Gt, -IXTOÇ, généralement au pluriel «dessin, lettres, première importance a conduit à la création de dérivés
écrit, lettre adressée à quelqu'un, document écrit, ouvrage, se l'apportant d'une part à la notion de secrétaire, de la
lois écrites. (ion.-aU., etc.). Le mot présente diverses bureaucratie, d'autre part à celle de la culture intellec-
variantes dans le suffixe : ypœaof.lŒ de't''fP~ ta-rgien, tuelle.
Schwyzer 78), ypœ6/Lex avec suffixe à dentale tl~irée Un grand nombre de ces termes ypaqKa), yp:l(LIJ.CC'L'Œ.
(argien 1G IV, 506), aussi pl. yp61t1tcx'L'Œ (éolien, Balbilla, YPex(LfLCX'L'EUC;, etc., subsistent en grec moderne.
Epigr. Gr. 990), où -7t7t- doit être un tl'llitement Et.: Il n'est pas probable que les formes du type
phonétique de -'l'fol-, cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,317; autres yp6cpW1l, etc., attestent une alternance vocalique ancienne
analyses, Specht, KZ 62,213 n. 1 et Fl'llenkel, Phi/al. (cf. plus haut) : nous n'avons donc qu'un vocalisme
97,163; enfin yptiCP'IJfJ.Gt, probablement tardif, est cité zéro. Sur l'origine de ce type p.-ê. issu de noms, voir
AB 787, cf. ye:ypa:CP'IJxGt. rpli!1lJ.cc figure dans un certain Benveniste, Origines 167. Hors du grec on trom-c un thème
nombre de formes à préverbe, parfois de sens technique : *gerbh- à vocalisme e dans anglo-sax. ceor(an «couper,
3LGt- (pour le sens administl'lltif, notamment à Athènes faire une entaille., m.h.all. kerben; pour le v. sI. nom
dans l'administl'lltion financière, Bik-el'man, Rev. Phil. verbal zrlbiji, • lot, sort» (entaille, bâton entaillé ') ;
1938, 295 sq.), mL- «inscription, "pigraDuIle..., etc. Pokorny, 392. V.smer, s.u. Voir aussi, en grec, ypLcpcia&tL.
237 yp6v8oç
Yp4+a.io~ : «langouste. (Diphile de Siphn05 ap. Ath. employé métaphoriquement (Le Bas-Waddington 2261,
106 dl. Dérivé d'un thème sigmatique issu de YPoc'l)(I), Syrie); ypmt~6) = ypLm:Uw (Hsch.) employé métapho-
avec suffixe -OCLOÇ ct. O''tpt'focr .... ç, ÀUl1lXrOÇ, etc. :\Iot riquement (Lihan.), avec yptml1!L1X (-gaiement métaphorique
expressif, peut-être du vocabulaire des pêcheurs : ypirpCù (E."" 241,22, Zonar.) ; p.·ê. un autre dénominatif de forme
signifiant originellement «érafler, écorcher., c'est en ce incertaine ypmw(J.na:· auvEÀXO{LE'I'X xd =a:a!lCù8wr; 0'.J!l-7tllt.-
sens que le radical a pu fournir le dérivé yptX~:xï:oç 6oüv'tr.t, oL 8è: Èyy(~oV't« (Hsch.), mais les manuscrits
qui fait allusiofl aux antennes épineuses à la base des d'Hp. (Prorrhet. 1,100) et d'ÉroL. ont ypL~OOiJ.EVIX; dC1'Ilière
langoustes, cl. l'anglais Spil'II LGbster; v. Chantraine, forme verbale pt. ~pLcpWr;' b "t'Oie; xe:paLv &:ÀLEU(JlV
R~. Ph., 1965, 211-214. (Hseh.).
Le thème à aspirée ypiqloç est attesté au sens de • nasse 1
ypa", : seulement il. l'impe. frpcu • il dévorait. (Call. (Plu., Opp., pap.), ruais en attique dans l'emploi méta-
fr. 551). Mais le chypriote fournit de vieilles formes : phorique aisément justifiable d'. énigme. (Ar., Antiph.,
impér. ath. (présent ou aoriste ') ypa:06L (à Chypre, Démétr., etc.), adj. au sens d', obscur. selon Hdn. Epim.
Masson, IGS 264, cf. Bechtel, Gr. Dial. 1,433), à côté 16; d'où yp~~6n)e; • obscurité - (Hdn.), yptqloolllje; • énigma-
de la forme thém. contractée attestée chez Hsch. Tpéi . tique. (Luc., Ath.) et le dénominatif ypLcporu(Jl • proposer
cprlyE, KUltpLOL; en outre le substantif composé avec des énigmes. (Ath.).
Km, __ypéi' KIX'tIXCPlXyŒÇ, l:IXÀlXiJ.LvLOL (Hseh.) qui entre Sur l'ensemble du groupe et le flottement entre la sourde
dans la série des sobriquets en -ŒÇ; pour l'absence du et l'aspirée, Chantraine, 2lrennes Benveniste 20. L'aspirée
sigma final voir Bechtel, o. c. 421. Il existe aussi un est en principe réservée au sens d'énigme, etc.
adjectif composé datif 'lttIÀ'JypctfJ> (Hp. ap. Gal. .l9,1~); Le grec modeme distingue toujours YP\1roi; • senne "
et un verbe dérivé YPIX[VELV . ia6lEw (Hsch.). ypiqlol; • rébus -.
De TPIXO'- est tiré ypOCO"tLÇ «herbe, fourrage vert» (pap., Et.: On ne s'attend pas à trouver Ulle étymologie d'un
Hippiatr.); la forme atlique est KpOCO"tLÇ (Ar., Arist., mot de ce genre et l'iota long notamment fait difficulté.
pap.) la sourde initiale s'expliquant par la rareté de On a rapproché m.h.a. krëbe m. «panier., v. norr. kiarf,
ypiU.> qui n'est qu'une glose dialectale; de pareils flotte- ker{i, n .• botte. qui supposent une voyelle e. Cf. Pokomy
ments ne sont pas sallS exemple, mais ne s'expliquent pas 387; Hester, Lingua 13, 1965, 371.
sûrement dans chaque cas; pour ce mot assimilation au
't suivant selon Schwyzer 1,257; ou étymologie populaire, yp(awv, -(Jlvot; : «cochon - (Hdn. 2,429, Hsch.); le
mais par rapprochement avec quel mot'l Il n'est pas mot existe aussi comme nom propre, Bechtel, Spitznamen,
vraisemblable malgré l'opinion de Güntert, Reimworl- 55; Masson, BeUr. Namenf. 10, 1959, 16Z.
bildungM 155, que xpocO'nç soit la forme originelle. Et.: On pense que le mot repose sur une onomatopée
Dérivés: ypaO"tLl;:Cù « donner de l'herbe» (Gp., Hippialr.) et l'on évoque ypü, ypüÀo,;, YPOfLqlcX.Ç qui sont assez loin.
avec YPOtO'na{LQ<; (Hippiatr.) et parallèlement XPIXO''tLl;:OiJ.IXL
• manger de l'h~rbe • (Sophr. 166, donc en dorien), Kpcca-
ypL.pâa9a.L : ypcX.qlELV, ol III: !;UEW xlXt œ[LuO'aEw
rilPLOV «mangeoire. (PoIl. 7,142, 10,166) d'où montant
AOCXCùvEt; (Hsch.) ; il n'est pas sflr que le yptCPWfUVot d'Hp.
de lit (Phryn. 155). Il a été créé un doublet ypcXO'O'L<;
Prorrh. 1,100 soit à rattacher à ce verbe, cf. sous ypr1'tot;.
(P. Hamb. 39, II, Ile s.), d'où le grec moderne ypaO'(8L.
Et. : Inexpliquée. Le rapprochement avec ypcXqI(Jl
On peut se demander si &YP(JlGTLÇ n'a pas subi l'influence
rencontre le grave obstacle du vocalisme que l'on tente
de ypœO'·n<;. Outre le dérivé ypOCO''tLÇ qui est important
d'écarter en admettant une influence analogique (de
et a survécu sous la forme yplXGiôL en grec moderne, il
0'KIXflLcpéia6IXL ').
faut rapprocher de ypciCù : ypiGoç, )"IXO'T7JP, yocyypa:Wot,
On évoque d'autre part ocypdtjlvot, liyplcpTj.
yayypor;, p.-ê. aussi ypwvoç (voir ces mots).
Et.: Vieux mot populaire qui correspond à skr.
grdsate «dévorer. (' grs- ou • gres- ?). On a rapproché yp0j1o.pLS, -LOt; : à l'acc. yp6fLrpLV «vieille t.ruie. (Hippon.
aussi v. isl. krtÏs «bon morceau., f. (de • grés-a) et lat. 103,1l M.) et YPOfLrpcX.t; cf. I1sch. ypO[L~cXt;' U'; 1'tIXÀlXLcX.,
grlltmn qui répond bien pour le sens à ypcX.O''tLÇ. Voir O'Kp6rpa:, o{Lot(,)t; xoct ij yp6[Lqn,;; les glossateurs ont encore
Pokomy, 404. yp6fLrpot~"a: • truie.; quel rapport avec le nom de plante
lat. gromphaena qui semble supposer un gr. yp6iJ.qlIXLVIX'
Enfin ypo{Lqla.l;:(,) • grogner. (Gloss.).
YP1JY0pÉw, voir éyEl(6).
Et.: Termes évidemment expressifs qui se rattachent
à la notion de • grogner., cf. ypu et ypu1;(Jl; et pour le
YPl1YOç, voir œypl]VCi. thème verbal aToiJ.~a.1;(Jl • parler à haute voix '. Les substan-
tifs doivent être postverbaux.
ypüvoç : m. (Hom. fT. 18, Lye. 86,294), ypouv6e; m. ypuT'I'J, voir "(pu~.
(Call., fr. an. 84 Schneider) • bois sec, fagot»; en outre
= ÀL6ŒVW-roe; (Theognost., Cano 108). On rapproche
'(PuV'l) ypU+, voir sous "(pm.;.
également les toponymes rpÜVOL, rpUVCLO'Y (Éolide).
Et.: Pas d'étymologie. Voir des hypothèses en demier
ypwvoç : • creusé, profond, caverneux» (Lye., Nie.);
lieu chez Pokomy, 406. en outre Hseh. foumit la glose ypw'Youl; • 't'Oùe; «XOUOV't'ŒC;
KCtt 't'~Ue; fLi) ÀŒÀOÜV't'Œ<;' xexL TtClÙ.ex~ov IX'(YCLOV axU'I'tVOV
ypjj1fOÇ, ypuljl, etc. : rpu,,6e; adj. signifie. courbé », se dit xexL <'1:0> KOThO'Y 'l'OÜ aLqlpou, 00 <Œl> M'(XIXL XltLV't'CtL'
le plus sOllvent du nez aquilin, opposé à al.fLOe; (Pl. R. 476 d, IDoL aÈ -rljv 61rl)'Y 'tije; mpcxc;, aL' 7je; 'l'à. axOL'Y1.ot 1t'POI;
X.) mais aussi de façon plus générale (X. Cyl'. 8,4,21) dit 'l'Clv ve:<;;'Y crrœaLv ljmplXÀi~o'Y't'o : ainsi le terme s'emploierait
des ongles qui se recourbent (chez les médecins, etc.). notamment dans le vocabulaire technique de la chart'erie
Nom de qualité ypu,,6't"1j.; dit du nez (X.), d'un bec (Plu.), et la marine; ou plaisamment (1) des gens qui écoutent
de serres (Plu.); la glose d'Hsch. ypU7tVôv· CTt'Uyvov, sans parler : ces divers emplois sont-ils des curiosités,
KCt't'7J~ÉC; est généralement considérée comme un doublet ou prouvent-ils que le mot était resté usuel 1 Au féminin
altéré de yvUTtWVEC; (voir sous y6vu), mais ypumv a pu ypwV'I) «trou» (Nic.), .pétrin» (AP).
se dire de figures renfrognées dont le nez et les traits Et.: On pose *YPwO'-vo,; et on rapproche 'Ypa.w.
. ~bent; autre glose d'Hsch. ypU,,&.ÀLOV· yep6v't'L0'Y 'i)
ypu7ta,vw'Y . yua.}.ov, voir "ul'l.;.
Plusieurs verbes dénominatifs: ypUr.OOfLŒL • se recourber.
en parlant des ongles (Hp., Alex. Aphr., etc.) avec le dérivé
'(PUr.Wal.C; (médecins); en outre, avec un suffixe à nasale
yuyal : 1t'ŒfLTtOL (Hsch.). La glose est siirement gUée.
On en a tiré soit [W]yUy~ŒL 1t'extL~exLŒL (Latte), soit YUYŒ( .
ypUn:OCLVW (Dionys. ap. Harp., Suid.); avec le même suffixe
mtTt"OL; en ce cas on a supposé un mot d'Asie Mineure,
et infixe nasal ypUf.t",xVe:LV· ypUTtOÜaOexL, O'uyxa.f.t"nLv
cf. hittite IJu!J.!J.as • grand-père., lycien Xuga • grand-père
(Hsch.); enfin ypU"'t'ELV· ypu"OÜaOexL, O'Uyxa.f.t"ttaOŒL
maternel» (?), hypothèses de Groselj, Ziva Ani. 1,256;
(Hsch.), à quoi l'on peut rattacher l'aoriste athématique
Whatmough, Language 25,288; Hammerich, Bull. Ac.
~pu"ov «se rider. dit en parlant de tremblements de
Dan. 31,1948 : 3,70; Brandenstein, Feshlchrifl Debrunner
terre (Melanth. Hist. 1) et le pf. pass. yav &,!,PUf.tfLtVŒV
65, qui évoque l'anthroponyme lydien rUY"lç; cf. encore
(Gortyne, ITiser. Cret. 4,45 B, 2 [?)); en ce même sens
Heubeck, Lydiaka, 62-63, avec rU'(Œ(1) À(fLV'I)'
particulier Antiph. Soph. 31 emploie un dérivé ypUTta.VLOe;
et le verbe ypu~vL1;w comme d'un subst. *ypU1tCXvov.
A côté de ypu ..6c; existe un nom racine que les Grecs YUYllÇ, -ou : m. nom d'un oiseau aquatique, p.-Il. le
associaient certainement à ypuTt6; : 'l'PO·.jJ, ypu"ô.;, m. butor (Dionys. Av. 2,16). Voir aussi Hsch. S.U. y(1)C; et
animal fabuleux qui joue un rôle dans la décoration dès l'édition Latte. Repose probablement sur )lne onomatopée
l'époque mycénienne (lEsch., Hdt., IG I" 280,80), et d'après le cri de l'animal, voir Thompson, Birds S.U.
d'autre part, semble désigner un oiseau réel «le gypaëte •
(LXX) .. enfin, par métaphore un agrès, p.-ê. une ancre *yu'1, yU'I)e;, yuioc, yUClÙ.o'Y, etc. : Groupe étendu de
cf. Hsch. ypü~e; . fdpoc; 't'Clv 'tij.; 'YEW'; Cl'XEUClv xcd ~yxUpŒL. termes anciens se rapportant à la notion de • creux,
On a en outre des dérivés dans les gloses ypÜ1tCXL' cd courbure» et qui dans l'emploi, souvent technique, ont
VEOaO'LŒt 'l:Clv yum';)v, 01 aÈ yü1tCXL (Hsch.), et ypu661; . profondément divergé.
ypul/l (Hsch.), créé d'après les noms d'animaux et les 1 0 Le sens matériel du groupe apparalt dans le subst.
adjectifs en -66e;. à suffixe -ClÙ.- (cf. &yxfiÀl), ofLq:lŒÀo,;, etc.) : yUClÙ.o'Y n. qui
Composés : ypu"a.e:'t'o.; (Ar. Gren. 929); YPUTtClÙ.wmJ!;;, désigne diversos sortes de • creux»; dans l'Il. au sg. ou
sobriquet (Hp. Epid. 6,8,29). Il importe de déterminer au pl. le mot a été compris «creux de la cuirasse.,
les rapports entre ypuljl et ypu1t'6C;. Si "îPurr6ç est la forme selon Aristarque, cf. Trümpy, Kriegerische Fpehausdracke
originelle du groupe on pourra conférer à l'adjectif le sens 11 sq., avec le composé xpex't'OCLyUOCÀOC; ; se dit également
général de «courbé. et yp';:)! sera issu de ypurr6ç sur le dans la poésie postérieure du creux d'un vase, de creux
modèle de noms d'oiseaux comme YÀexü;, G;(w·.jJ et surtout et de vallées (Hés., Pi., E.), de cavernes (S., E.), nI.. m-
-cUt\I; on pourrait y voir une altération de yUljI sous l'inJluence ment p.-ê. de cavernes souterraines à Delphes.
17
*yU1t - 240
Dérivés: adj. yuaÀ6C;, épithète de ll60c; (CalI. fr. 236); On observe comment. de la notion de • paume, creux de Hf
mais pour ~OC; (EM 243,12) voir BOUS YUÀÀ6c;; avee le main. s'est développé un groupe juridique original qui s'est
8uftlxe -Ii, "(\ICÎÀiic; m. coupe mégarienne et ma:=édonienne appliqué à la notion de • gage. et aussi à une certaine
(Philétas et Parthenius ap. Ath. 467 cl, corriger en yu~ forme de mariage athénien. Au sens de gage, le groupe
la glose d'Hscb. yuÀNXC; • daoç lroT'llpLou m1pœ M«XE86cnv; subsi.te en grec moderne. Sur l'emploi des noms du
avec une variante dans le vocalisme du suffixe yuéÀLOV . garant, voir E. Kretschmer, GI. 18, 1930, 89 sq. : t-rYullT'i)Ç
xOÀ1tOV (Hsch.). est. attique, fryuoc; se trouve hors de l'attique depuis le
Il existe un remarquable dénominatif, constitué avec IV· s. av.; n-pwyyuor;; est dorien;
le préverbe èv : trru«À(!;c.> • donner. (des cadeaux, des 3- Le thème *yûii, yûl) signifiant • courbure. a domté
cbevaux, la puissance, etc.); le verbe ne se trouve que chez naissance à des termes techniques tout. dillérents et
Hom., Pi., Ap. Rh. et est considéré par Ruijgh, hUment pat'faitement indépendants de èyyUlJ par la création du
achéen. 84, en raison de S8 nexion gutturale (tr.~)([À~c.>, etc.) masculin yûl)C;, -ou • age., pièce de bois courbé qui dans
comme. achéen '. '\..e sens originel du verbe est, d'évidence, la charrue joint le timon au talon (Hés. Tr. 427,436
c mettre dans la paume, le creux de la main.; cf. un seulement), le mot est également glosé par Hsch. fJ.hpov
développement parallèle pour trrUll, etc. A côté du verbe, ylie; et. «ùrl)v rl)v y'iiv ; en fait le sens de mesure est claire-
mais créée indépendamment, on a la glose ~ov = ment attesté dans les Tables d'Héraclée, Schwyzer 63, U,» ;
xoD.ov (Orion 51,2) p.-ê. d'après lyxo&Àov. dans les textes littéraires le mot signifie le plus souvent
Le thème en .1 que l'on observe dans tous ces mots ne • terre labourée, Champs", etc., généralement au pluriel
se retrouve JWs, sûrement dans d'autres langues indo- (Ji.., pap., etc.) ; le rapport entre le nom de la charrue et
européennes: 'ott' Il évoqué lat. uola «creux de la main " UQe .tJl~u.re agraire n'ét.onne pas, il doit s'agir du travaH
si c'est de 'g~llÏ, et arm. J.alum «prendr!:»; Jfti~.v~ la. -charrue en un jour; avec une application toute
2° Il a existé pour exprimer l'idée de • creux, courbe. di~relJl.e. AA .l'idée de courbure -rUllC; désigne les petits
os,d" cou (Mach., PoIl.) ; l'existence d'un féminin -rOll est
un thèmc *yvii, ion.-att. *y{rr,. Ce thème se trouve attesté
douteuse, voir l'.édition Latte d'Hsch. s.u.
dans la forme à préverbe t:Yùll (dor. ~ii) • garantie "
originellement «gage remis dans la main. (Od. 8,351, En composition on a un thème -yuoC;, d'une part dans
lEsch., ion.-atL) ; le terme a fourni un composé tiré d'une «ùT6yuoc; «d'une seule pièce. par opposition à 1t1JX'tOC;
en parlant d'une charrue (Hés. Tr. 433), de l'autre, les
locution prépositionnelle U1téyyuoe; • soumis à garantie »,
composés indiquant des mesures agraires : TETPcXYUOC;
c.·à·d. en parlant de personnes, • exposé à châtiment»
(Hom.), 1tEVT1)XOVTOyu~OÇ (Hom.), Tp(yu~Oe; (Tables
(Hdt., trag.), p.-ê. 1tpoéyyuoc; • responsable pour quelqu'un,
d'Héraclée). C'est. de tels composés qu'est issu le nom de
garant. (Schwyzer 394, Acarnanie) contracté 1tpwyyuOC;
mesure agraire yUoc; dans les papyrus après l'ère chrétienne.
(Schwyzer 62, 100 Héraclée) ou des composés transitifs
Pour l'obscur ŒILCPlyuoc;, voir en fin d'article avec
progressifs txéyyuoc;, cf. fxc.>, • qui garantit" (E., Th., etc.)
~cptYUl)e:tÇ ;
ou • qui est garanti. (S. OC 284), avec &vcxéyyooç (Th.),
CPEpiyyuoÇ (lEsch., Hdt., etc.); avec le préfixe privatif 4° Une autre branche du développement sémantique
à:v~oc; • non garanti. (Anacr.) • illégitime" en parlant de yu- s'observe dans le remarquable pl. n. yuLOt • membres,
d'un enfant (Pl.). Sur lyyuoç «garant. voir plus loin; corps. (Hom., poètes, non attique), surtout dans des
fryuoc; «garanti. est issu des composés tardifs (Them.). tours du type yuiOt ÀtÀUIITO (11. 13,85, etc.), yuLOt Àa.0ll
De !nUll, le dénominatif ~, aor. irrYVl)O"Ot, pr. Xa.ILOt"rOC; (Il. 4,230), etc.; se dit. du corps, du sein de la
~yyUl)XOC, pl. pass. iJ"\"'(1JllILOt~; on a aussi des formes du
mère: ILllTPOÇ yuLI1 (H. Herm. 20); sur cet emploi de
type oWcyUl)O"Ot dans les papyrus et les manuscrits, elles yu,«, voir Snell, Die Enldeckung des Geistes 19-22; le
semblent moins anciennes. C'est généralement le moyen singulier yuï:ov est rare et signifie c corps. (Pi. N. 7,73,
qui est attesté. Sens : donner une garantie, un gage, Hp. Epid. 6,4,26, cf. Erotian. 30,17 Nachmaiu50n), • btes.
souvent a'Iec le complément acc. !yyUOtC; (ion.-att.); ou «poing. (Théoc. 22,121, cf. Tables d'Héraclée 1,187). rui:tl
déjà attesté à coté de tyyUOt~ (Od., ,. c.) d'où • promettre, se rattache à yu- parce que les membres sont courbés et
répondre de", etc.; par un dévploppement particulier de souples. Rares composés comme yu~o6txp7JC;, -66poc;,
l'idée de • mettre entre les mains, èyyucX.c.> signifie. donner -8a.fLoC;. Verbe dénominatif yu~6c.> au sens particulier de
une fille en mariage. (Hdt. 6,57) et au moyen iyyua.oILOt~ • paralyser. (Il., Hés., Hp.), issu probablement de la
«épouser" en parlant,. du mari (Hdt., O., etc.); il s'agit forme à préverbe ci1toyu~6w (Il.); a4jectir tardif et post.-
d'un mode matrimonial archaïque (Gernet, Mélangu verbal yu~oe; «paralysé» (CalI., Lyc., etc.) ;
Boisacq 1,394-395). Le verbe trruw et ses dérivés se 5° Deux adjectifs composés doivent être examinés
combinent avec divers prèverbes ; 8~-, iç-, bt-, X«T- à part : ciIL'PLyuoc; est une épithète de la lance et de la
c obliger, fournir caution, saisir », mzp- «transmettre un javeline (Hom., Hés.),le sens est. à deux pointes nexibles »,
signal, ordonner", souvèJ!:l terme militaire, 0"U'tI-. A tyyu«c.> cet. emploi s'accordant avec la forme de la lance homérique,
se rattachent diverseS' '!c)\'rnes<itomiftales: un substantif ct. Trümpy, Kriegeri.che Fachausdrücke 59, Lex. Ep.
postverbal fryuoc; • garant. (Thgn.,' X., inscr.); le' 'Rom s.U. i:-l'emploi du mot est renouvelé par S. Tr. 504 (lyr.)
d'agent. usuel est in'u'lT'i)ç • garant» (mw~tt.); t. ~ ' r , P.Oùr.qualifier des adversaires robustes, c.-à-d. dont. leS'
"t"pm (pap.) ; l'adj. verbal trrull-ril ne s'e,,~ pour membres de part et d'autre du corps sont vigoureux, donc
désigner la femme mariée (orateurs); 011 a' jzï outre un en rapport avec yui:« • ll!!'mbres ».
adj. !y-.n'7JTtx6c;, tardif. Noms d'action: !yyU'lCJ!i:;' (avec ._ Rest.e, i~ue de ŒfL'PLYUOÇ pour des raisons m(,triques,
814-, bt-;-etc.) • garantie» etc. (ion.-att. mais assez rare), l'épW:lète homo d'Héphaistos cifL'P~Me:tÇ. L'explication
trt&r!!'« et 3u:yyUll!LOt BOnt tardifs (pap.). A côté de i:yyuIic.> des Anciens est • boiteux» des deux pieds, cf. la glOSE
~c.> à Delphes (CoUitz-Bechtel 1804). d'Hach. ~on;.ouç -roùç ~ xc.>).oùr;; q(o)Y; .i l'OI
-- 241 YU\1VÔ~
cberche un rapport plus précis avec cXp.qI[YUQÇ on aboutit Dérivé yUÀÀtVct' tpdap.OCTa., yei:aoL (Hsch.).
au sens. aux d!'lIx pirds rètournés en dehors " ef. Bechtel, Et.: Le vieux caractère rt'\igict)x de yuÀÀ6~ explique que
Lexilogus 40 et d'autre part l'épithète xuÀÀon-03(w'l, cf. le:mot n'ail pas d'étymologie. Lewy, KZ 5r., 1928,27 sq.
Lu. Ep. S.u. avec la bibliographie. a supposé un emprunt sémitique, cr. Mbr. g<ilél «pierre
Il est difficile d'adopter la traduction • fort ct haLile qui roule •. Simple hypotbèse, mais cf. !)oct-:UÀoç.
de ses deux membres. en· évoquant yu'Lct «membres.;
elle serait satisfaisante mais ne semble pas remonter à
l'Antiquité et ne s'accorde pas au sens ancien d'.ip.rp!y\Joç. yu ....vos : • nu, sans vêtement, sans arme. (lIom., ion.-
On notera pourtant que S. Tr. 504 pourrait. Iltn Cft faveur attique, ete.).
de ciP.q>LyuliE:~ • très habUe.; n exist.e une quinzaine de composés plutôt tardifs où
6 e Termes isolés : "(Ûcttct désigne les câbles qui relient YUfLvo- figure comme premier terme.· Les plus notables
la poupe au rivage (AP 10,1) cf. la glose d'Hsch. yùa.LOt • sont : YUILV07ta.L8La.L • gymnopédies. fête laeonienne
cln-6Y&Lct <J)(O L'iLa. , 't"cX 7tpulLvi)<na., Èn-Lyua.; en outre Èn-LyuLOV (ancien, Hdt., Th., etc.), YUfLvoaOqlLa't"IXL • gymnosophistes.
ou Èn-LYUOV (Ar. (1'. 80, cf. 426) orthographe garantie par nom des philosophes indiens (Arist., etc.).
lG Il' 1611,255; mais le terme est parfois écrit È1tlyE:LOV Dérivés : YUILVtXç (pour le suffixe cf. Chantraine, Forma-
par rapprochement avec yij. S'agit-il d'un cordage frappé tion 353 sq.), le mot a les diverses fonctions qu'admet le
sur une partie du navire appelée "(ÛlJç 1 Il est impossible suffixe -ct3- : f. de YUILv61; «nue. (E.), p.-ê. m .• exercé.
de préciser l'étymologie d'un~ tel terme1)echnique. Mais (E. Hipp. 1134), postverbal de YU(Lvœ?:Ea6IXL; avec une
l'appartenance à notre système est tiés probable. En valeur collective, YUILV«Ç = YUlLvctaLct ou YUILv«aLov
revanche la glose yuij't"lJç' XWÀ6ç (!Joch.) est une fabrica- (1 G XII 7,447 Amorgos, lnscr. COB 419,5, aussi il.
tion de grammairien, cf. Latte s.u. Astypalée); sur le type de xoup1jnç, etc., on a YUILvi)Ç
On v(\it comment le thème yu- exprimant la notion de • soldat armê à la légère. (Tyrt., ion.-att.) avec les dérivés
• creux, rond. a éclaté dans des directions très diverses, yup.Vl)'t"I.x6ç (X., Str., Pl.) et YUfLvl'jaLoç (Arist., Str.),
noiamment dans les vocabulaires juridique et technique. d'où YUfLvi)ar.a:L v1jaOl. pour les Baléares qui fournissent
Autres termes apparentés : yup6ç, iy"(Ûç, p.-Il. yuÀL~. des frondeurs (Arist..); avec le suffixe -'t"lJç, YUfL..q't"lJI;,
El.: Nous avons donné des indications pour "(ÛIXÀOV. Pour
f. -1j't"LÇ, -L3oç signifient «nu. (Lye., Luc., Plu.); d'où
yUlJç, Frisk rapproche, avec un autre vocalisme, persan g61ti le dénominatif YUfLVl)-r&U(,), d'une part «être armé il. 1.
«coin " en posant *yuaiX-. Il y a aussi av. gaua • main " légère. (Plu.), de l'autre «être nu. (1 Ep. Cor. 4,11);
etc. Grand nombre ùe fa ils chez Pokorny 393-398. avec YUILVIl-r&La. «troupes légères. (Th.) et 1 nudité.
(Corn., Ptol.). L'adjectif YUILVLX6C;; sert surtout à qualifier
clywv par opposition à ILOU(J"Lx6ç, 11t1tLK6ç et prend 40nc
yUÀLOs : (AB 228, EM 244,21), glosé par Hsch. &yye:ï:ov le sens technique de • gymnique, gymnastique. (Hdt., Th.;
ôOomopLlûlV Elç &1t60EaLV 't"wv &vlXyxa.lwv, c!> ÉXPwv't"o Pl., inscriptions, etc.); en revanche YUILVlJÀ6ç • pauvre.
01 a-rpct'>LWTIXL, avec un doublet "(ÛÀÀLOV' &%yyELOV n-ÀE:X- n'est qu'un mot de lexique, cf. Hsch. YUILVIlÀol' ol
't"ov; il s'agit d'une sorte de sac de soldat, allongé (Ar. &KT7JILOVE:Ç Xctt 1téVlJTE:1; et. EM 243,24; on a rapproché
Ach. 1097, Paix 527) ; en rai~on de sa forme aussi nom pour le suffixe VOO"lJÀ6ç. Nom de qualité tardif YUlLv6't"lJÇ,
d'un animal, soit • hérisson. (Sophron 73), soit = hyrax -'t"lJ't"oç f.• nudité. (LXX, NT, M. AnL, etc.).
syriacu8, cf. 8ch. Ar. Paix 527 qui identifie l'animal avec Verbes dénominatifs : YUILv6olL~L • se mettre nu, se
J(oLp6ypuÀÀoç (voir s.u.), Bechtel, Gr. Diai. 2,280, Keller, dénuder, être sans défense, être nue, en parlant d'une
Ani. Tierwelt 1,209; le terme était enfin appliqué épée. (Hom., ion.-alt.), l'actif transitif est rare (Hdt.,
(sobriquet 1) à Héraklès (EM 144,26, etc.). Doublet S.), composés avec &%1tO- (Hom., etc.), les autres formes
neutre avec gémination expressive "(ÛllLOV, cité plus à préverbes sont rares et tardives; nom d'action "(ûlLv(,)aLç;
haut (lIsch.). :"Ioms de poissons (donnés en raison de • fait d'être nu» (Plu.) ou • sans protection, sans défense.
leur forme 1) yuNXpLOV = fLu1;i:voc; (5ch. Opp. H. 1,111) (Th., etc.).
espèce de mulet; et probablement yuÀÀ(axOL (ou yuÀ(a-
Le dénominatif le plus remarquable parce qu'il s'est
KOL '1) . LXOUE:Ç 1tOLOL (Hsch.); en revanche JUÀÀ&ç . d30ç
orienté dans une direction particulière et importante est
1tO't"lJplou, 7tlXpOC :MIXKE:36aLV (Bsch.) doit être une faule
YUlLvOC!;;0fLctL • s'exercer aux exercices gymniques. donc nu,
pour yuaÀctÇ cf. yuCÜ,IXt; sous "(ÛIXÀOV.
d'où. s'exercer» (HdL, Thgn., ion.-att, grec hellénistique
Et.: L'étymologie d'un mot de ce genre reste nécessaire- et tardif); l'act.if plus rare, est bien attesté au sens
ment lrès douteuse. On rapproche, avec un vocalisme d'. entraîner, exercer. cf. Isoc. 2,11 avec les deux complé-
ditTérent, des mots germaniques comme v.h.a. kiulla ments 't"o aWfLct et -rljv ljJux1)v; enfin au sens de 1 mettre
«poche, sac., de germ .• keula-, etc. Un rapport lointain à l'épreuve, faire soutTrir» (lEsch. Pl'. 586, Ag. 540,
avec yu-, "(ÛlXÀov, etc. n'est pas exclu. cr. Pokorny 397. E. (1'. 682). Formes à préverbes: cl1tO- (lEsch.), Ihot-
(tardif), iy- (Hp., etc.), 1tpO- (S., etc.), 1tpoa- (Pl.), auy-
yuÀÀos : m. glosé par Hsch. xMoç '9) n-:pIXy(')vOC; À((loç ; (Plb., etc.), etc. Le terme, important dans le vocabulaire
il n'y a rien à tirer de la glose d 'Hsch. yuÀÀoL . o-ro;',.p.oL; technique et moral, a fourni de nombreux dérivés: YUlLvota-
enfin le mot est parfois transmis par confusion de a. et Tijç, -ou, m. mot t.echnique • entratneur .• (X., Pl., etc.),
À sous la graphie fautive "(ûoc),oc; (EM 243,12) ; la forme avec le dérivé YUlLva.a-nX61; • doué poar la gymnastique.
yUÀÀOC; est garantie par des inscriptions de l\tilet (Schwyzer ou « qui la concerne. (Hp., Pl., Arist..), avec 1) YUILvlXaTtx1}
725 et 726) où il s'agit de pierres sacrées portées dans -r~XVll (Pl.) et YUlLvlXa't"LXWC;; (Ar. Guipes 1212). A côté de
une procession en l'honneur d'Apollon, cf. Nilsson, Gr. JUILVctaTi)ç, YUfLVetaTi)pLov = YU!.LVaaLOV (Gal., Al'istaenet.)
Religion 1,189, Sokolowski, Loi8 sacrées l, p. 134. comme ~LOV à côté de ÔLXcta...-hç. Les nomb .. 'action
yu ....vos
proprement dits sont tardivement attestés ; -yUtJ.VCXO"!J.llt ment yuv-, dans Y'~lEvapoC; « hermaphrodite» (S.), «virago.
(D.H., etc.), et 1tpO- (Arist., etc.) ;"utJ.VCXClII; (Poil.); (Ph.), ou YUVCXL- dans yuva:ttJ.a:vf).; • coureur de femmes.
C~ lui est plus ancien, ce sont les dérivés en -c:rtov et en (Il. 3,39, etc.), avec le dérivé dc forme participiale tardif
-O"lct, (sur ces suffixes, voir Chantraine, Formation 83-86, YUVIltLfJ.IXV$WV; généralement yuVIltLX- ou yuvamw- dans
pour le suIT. -O"lcx le plus fréquent.) YUtJ.votO"lct s'explique une quarantaine de mots notamment yuvlXLx6oouÀoç;
par l'existence de YUfJ.vi1:0fJ.IXL, d'après tpycxO"lcx à côté (lEsch.), -y1Jpu't"at; (lEsch.), -xpoc'da:, -xpcx'tiOfJ.CXL (Arist.),
d'tpyci1:ofLCXt; sens ; «exercice du corps. ou de l'esprit, -fJ.IXV1jt; (Chrysipp." ,Ph.., elc.), -!J.lltcr't"oC; ou -fJ.cxcr6o.; (Gal.),
parfois « entralnement militaire» (Pl., Arist., Plb., inscrip- -tJ.LfJ.OÇ; (trag.), -tJ.Qfl'1'0C; (E.), -vo[J.oc; nom de magistrat
tions) ; YUfJ.vciO"tlX pl. n. «exercices physiques. (Pi., Hdt., (Mén., Arist., IG V l,170, Sparte, etc.), -1\"À1)6lj.; (lEsch., E.),
Hp., Pl.), au singulier YUfJ.vciO"tov «gymnase. lieu où l'on -1tOLVOC; (lEsch.), -qlil'fJ)V (E.), -<pu1]ç; (Emp.), -<pwvoC;
pratique les exercices physiques; d'où en général. école» (.Ar.).
(Pl., grec hellénistique, etc.) ; avec les dérivés TUfJ.vcxal8tov Le mot yuvfJ figure au second terme dans des composés
diminutif (Arr.), yutJ.vIXO"tw81)'; «qui convient à un YUfJ.vci- dont beaucoup sont tardifs et sous des formes diverses :
aL~V'. Composés : YUfJ.VIXO"LlXpJ(O'; (tardif), -cipJ(l)ç;, avec pour dire «sans femme. sont attestées cinq formes
-OCPX&W, -CXPXllX, etc. franchement ditTérentes : <XyUVIXL~ «sans femme» (S. fr. 4),
Dénominatif isolé et tardif YUfJ.VL&UW • être privé de» thématisé dans <XyUVIXLXOÇ; (Phryn. Com. 19), &yuvoç;
(p. Ross.- Georg. 3,28, IVe s. après notre ère). (Ar. fr. 735), tXyuvl)t; (Poil. 3,48), ci~t; (LXX, etc.) :
Le dévl'loppement de ce groupe de mots en grec est a) Les formes athém. sont anciennes et d'ailleurs peu
caraetéri • .! par l'importance de la série YUfJ.vci~e:LV, etc., nombreuses, outre TtOÀUyU\lOCL~ (Str.) et 1tpw't"o- (Hsch.)
issue de certains types d'exercices physiques où le corps on'a tXyUVIXL1; (S.), lltJ.~- (Simon.), XCXML- terme poétique,
était nu, et comportant ainsi la valeur d'exercice, qui n'est jamais attesté au nom sg. (Hom., etc.), ace.
d'entrainement physique ou intellectuel. OpO"LyUVCXLXIX épithète de Dionysos (Lyr. Adesp. 131 Bl;
rUfJ.VOç;, YUfJ.vciÇw, etc., subsistent en grec moderne. n. pl. <pLÀOyUVa:LY.e:ç; (Pl. Banquet 191 d, dans le discours
Et.; Vieux terme qui présente dans les dilTérentes d'Aristophane) ;
langues indo-européennes des formes diverses, à la fois b) Formes thématiques en -yuvoç; : ~yuvoç; (Ar.), <xvllp6-
par suite de dissimilations, et en raison p.-ê. d'un taQou «hermaphrodite, homme eITéminé» (Pl., Hp., Hdt.),
linguistique. Voir FrÎsk, et Pokorny 769. XIE't"Œ- (Arist.), <pLt..6- (Lys. ap. AB 115) ; etc. ;
Dérivé thématique à vocalisme radical 6 long dans v. sI.
c) Formes thématiques en yUVOtLXO; : ci- (Phryn.
nagu, lit. n!iogas; dans les langues occidentales formes
Com.) seul exemple;
à suffixe dental a .. ec lat. nüdus, dentale sourde dans v. irl.
ri) Le thème yuvlj s'est prêté à la formation de composés
nochl, got. na gaps, allem. ,nackt; su./lixe en n dans skr.
en -yUv1Jç; relativement tardifs: tX- (PoiL), civ8po- (AP),
nagnd-, av. mayna- (diBsimilation?); fOlTflcs aberrantes
fJ.LO"O- (Mén. titre d'unI' comédie, Plut., etc.), V&O- «nou-
dont le détail est difficile: avec vocal. e hittite nekumanza,
arm. merk- de 'megID-ro-, qui présenterait la même dissimi- vellement marié» (Ameips.), 1\"oÀu- (Poli.), <pLÀO- (Antiph.,
LXX) : ces composés peuvent être mis en rapport avec
lation que av. mayna; la forme grecque YU!L\lOC; est égale-
l'extension d'un thème yuvfJ, dans la déclinaison;
ment aberrante : on posera • nogW-no-; le groupe fJ.v
peut représenter' glDn_ et le vocalisme U être comparable ej-yUvllLOÇ; : ci- (LXX, pap.), lltJ.L- (Suid. s.u. TIo),'Je:ux-
à celui de vu~; pour l'initiale on relève l'existence d'un oroç;), K~Ot- (très tardif), fJ.LO"O- (Ph., Alciphr.), ltoÀu-
ÀUfJ-v6C; (Hsch.), p.-ê. dissimilation de *vufJ.v6ç; Hsch. (Ath.), <pl.Ào- (pap., tardif) : ces formes tardives vont
fournit deux gloses remarquables: <X1toÀuy[J.cx't"oc; . <X1tOYUfL- avec l'extension de yUVOtLOV au sens de « femme -.
VCùO"L':; KU1tpLOL, qui peut avoir un rapport avec *ÀuYtLOç;, Seules sont donc anciennes les formes athématiques
ÀUfJ-v6C; (non sans difficulté, Iloter le y, et comment insérer du type <pLÀOyUVOtLXe:Ç;, et dans une certaine mesure, sans
le suffixe -fJ.cx? Autre étymologie, toute différente de remonter au-delà de l'attique, les formes en -yuvo; :
Fick chez Bechtel, Gr. D. 1,445); autre difficulté dans sur le développement de formes thématiques parallèlement
la glose probablement altérée <X1tOVOLfJ.OV· <X1toyUfJ.VWO"W à des composés athématiques cf. Sommer, Nominal-
(Hsch.), cf. Latte s.u. komposita 62. Les composés de yuvfJ ont moins d'impor-
Quant au y initial ce YUfJ.VOç; il est inexpliqué; une tance que ceux de civ+,p et ne figurent pas dans l'onomas-
évolution *vuyv6ç; *fJ.uyv6C; *YUfJ.v6ç; reste en l'air; cf. tique.
encore Grammont, IF 25, 1909,373, Kretschmer, Gl. 3, Nombreux dérivés, rarement tirés du thème yuv- : yUVVLÇ;
1912, 335, Pisani, Rend. Ace. Linc. VIe S., 4,345 sqq. m. qui se dit seulement d'un homme etTéminé (lEsch.,
lEl., etc.) avec géminée expressive; aussi nom de plante =
'(1t1tOUpLt; (Ps. Diosc. 4,46,47); yUVCXLOC; dans l'expression
yuv~, yuva:tx6ç;: f., dor. yuvci, voc. yUVCXL; les com. yuvcxLcx 8wpIX présents faits à une femme (Od.) repris dans
ont des ex. de Dom. pl.. )'Uva:l, ace. yuvciç;. Sens: « femme., <pUlJ yuvlXll) (~losch. 2,45), probablement à analyser yUv-
c.-à-d. de sexe féminin, ci. yuvlJ 't"cxfJ.l"l) (Il. 6,390), désigne CXLO';, cf. 8dÀCXLOÇ;, fJ.ci't"IXLO';; le mycénien a le mot dans
la femme unie à un homme, concubine (Il. 24,497) mais kunaja, f. cf. Chadwick-Baumbach 180; subst. yUVOtLOV
concurrence avec succès les noms de l'épouse 8<ifJ.IXP, n. fonctionne comme diminutif, terme de tendresse (Ar.
!ÀO/(OC; : c'est depuis Homère le nom usuel de la femme Guêpes 610), terme de mépris (And., D., etc.), plus tard =
mariée, opposé à &'t"IXLpIX (Is. 3,13). Rarement employé yuv'Î).
en parlant d'animaux. Forme dialectale, béotien f3civa. Les autres dérivés sont tirés d'un thème YUVCXLX-.
(Corinne;, _.:..\"cc pl. (')cxv'ijxcxç;' yuVCXLXIX<; (Hsch.); mais Diminutifs yuvCXLx.cipLov (Diocl. Com., Epict., M. Ant., etc.),
chypr. (')ovcx est inexistant, cf. Masson, lCS, 298. yuVIXLXLOV (Longus), yu\lIXLAlaxLOV' 1tIXL8LaxLOV (Hsch.). En
.Ç:omme premier terme de composé on a exceptionnelle- outre yuVIXLXlèic;, -ou «efféminé., avec suffixe de sobriquet
243 yüpoç
(Emp., Lue., Lib.), cf. VEct~.-'Vec le suffixe de noms cf. anglo-sax. cora, allemltml-Koben, ete. Le rapprochement
de lieu yuVct~xwv m. «gynéci~e' (X: Cyr. 5;5;2) comme avee yUljI est pA. une étym. populaire. Mais ce pourrait
• iiv8pwv, mais le terme usuoL' est yuVOtlXWVL-nC; (Lys., être à la rigueur la véritable étymologie.
Mén., etc.), propremcntadjecUf se rapportant à
ÉO"·rtOC, parallèle- à civap(o)vr~...;.
yU1TWVE~ : pl. nom de certains danseurs à Sparte, cf.
Quelques adjectifs de.mt.ét;--· diverses : yuvct~xdoc;
Poil. 4,104 : ot 8è ,j7tWVEC; ~uMvwv XWÀWII tTnf):x(vov't'EC;
(at.t., c'est aussi l'ortho Od. 11;437, Bés. Tr. 753 : les
WPXOÜV.TO, 8~r1.'Pctvij 'tŒpctV'tlV18lct ~1ttX6ILEVOL; Poil. cite
deux passages sont • r{>rent5. al. mais Bdt.. a yuvct~x~~C;
aussi Ù7tOyU7tWVEC;.
comme d:v3p~loC;; c'est avec -yUvOt~OC; le seul dérivé de
El.: Inexpliquée. Le suffixe pourrait être le suffixe de
yuviJ chez Hom. Sens: « de rem • .> en général, quelquefois
sobriquet en -wv, -œvot;. En ce cas un rapprochement
« efféminé. ; souvent em~sle vocabulaire médical;
avec yUljI serait possible, mais il faudrait le justifier par
l'adjectif a fourni divenl,,tt~lifs 'i) yuvomœ:lct (Hdt. :
l'aspect des danseurs.
-1)1.1)) «gynécée.; 't'œ-.yu~ict (médecins) = partes
muliebru, règles, rern~&W' les maladies des femmes;
en grec tardif yuvOt~~,;atelier de tissage employant yupya.eo~ : (accent sur la dernière syllabe selon Hdn.
des femmes (Cod. Ju8f; -11,8,2, et.c.) d'où yuVct~x~a.p~c; 1,145) «panier tressé, nasse' (Ar., Arist.); n. rVpyct60v
directeur d'un tel atelier (ibid.); yuVct~XlXOC; (Arisl.), (BGU 1092,29), dérivé yupyœ6lov (P. Holm. 18,17, etc.);
cf. civ8plXOC;, «de caractère féminin " yuVctlxw81)C; «de avec variation dans le vocalisme yé:pyct6oc; (P. Ozy. 741,5).
caractère féminin ", mais avec sens moral (Plb.) 'Cf. TI!pyOt6l existe encore en gree moderne.
civ8pw81)C; j yuVctlx1)p~-{Diocl. Corn. 4, Phryn. PS 55 D) Et.: Mot technique et populaire: même finale que dans
terme de la com. att. avec le suffixe ùe 7taVl)po;, VOO"1J- xœÀOt6oc; «corbeille., .Jilct6oC; «natte de jonc., etc. On
pOC;, etc. pense d'autre part à ytppov. Pokorny 385 sqq.
Verbes dénominatif. : yuvctlXl~w et yuvctlxll;oILctl
• être efféminé. (Hp., Ar., Plb.) dans un sens obscène yÛpl~, -EWC; : f .• t1eur de farine la plus fine. (Dsc., Sor.,
(Luc.) avec les noms d'action yuVOtlXLa~c; (Ar., Lib.) et Ath., pap.); p.-ê. sous la forme yUp~OC; (PSI 4,428, Ille s.
yuviXlxlaILoc; (Plb., Plu., etc.); yuvct~x60ILct~ «devenir av.); le terme latin correspondant est Iritici pol/en: il
femme. (Hp., Ph.l et yuViXlXÔW «rendre femme. (Ph.) s'agit p.-ê. de la partie amylacée et intérieure du grain
avec ii7tOyu~f.l«oXrlC; (Plu.). de blé.
Le nom usuel de la femme en grec moderne est yuvcti:xct. Dérivé yUpLVl) espèce de gâteau (Luc.), YUPLT1JC; (ocp't'OC;)
Et.: Vieux nom· de la femme conservé dans un grand pain fait de yGp~ç (Gp. 20,41, Hsch., cf. Redard,. Les
nombre de langues Ï.-e. Le mot comporte une la bio- noms grecs en -T1J; 88 sq.); yup~O"-djpLOV xoax~vov (Glos~)
vélaire initiale, et la forme grecque a un vocalisme zero désigne un crible ou un tamis destiné à obtenir cette
de timbre diITérent dans yuviJ et dans béotien ~Otv~, ce farine, sans qu'il y ait d'attestation d'un verbe *yupll;w.
qui a entraîné lin traitement différent de la labiovélaire, roüpoc; (v. s.u.) doit être apparenté, et noter une pronon-
cf. Lejeune, Phonétique, 37. :\lême vocalisme zéro dans ciation dorienne de u.
skI'. védique gnü- «femme, déesse., av. gmii. On tente rüp~C; subsiste en grec moderne pour désigner le pollen.
de retrouver le thèrne yuIlOt~- dans J'arm. pl. kanay-k' Et.: Technique. Existe-t-il un moyen de rattacher le
(nom.), kanay-s (ace.) ; on a chercllé le K dans des formes mot à Y'Jp6c;, etc., p. ex. parce qu'on obtient la farine en
très douteuses, mps~ap. gllnakhai, .phryg. povax ('1), cf. tournant la meule '1 Aucun indice net en faveur de cette
à cc propos O. Szemer';nyi, Ann. Is1. Orient., Sez. Ling. 2, explication, mais cf. yupo8poILoç dit de la pierre d'une
1960,23-24 et 15-16; en définitiv.e, -ce savant, ibid. 26-30, meule (AP 9,20).
suppose ingénieusement et hardimC'fl't que le thème serait
issu d'lin adj. *yuv:X~K6~.
Ailleurs vocalisme zéro dans V. irl. ban- (en comp.), et yüpoc; : «rond, courbé. (une fois ad. 19,246 yupoc;
gén. mna; vocalisme e dans gol. qillo (thème en n), v. ir!. Èv û'l!-,-mO"L, puis D.H., grec hellénistique et tardif). En
ben (thème en a), V. sI. iena, etc., d'i.-e .• gtDen-; vocalisme outre le toponyme rUpOtt 7thpOt~ (ad. 4,500), cf. Bechlel,
long dans got. qêns (thème en il. La structure de la Lezilogus 90. Substantif avec changement d'accent yGpc.oç,
déclinaison originelle du mot et ses alternances ne peuvent m. «rond, cercle. (Plb., etc.), «fosse ronde. (Thphr.) ;
être retrouvées. Voir Pokorny 473 sq. d'où rVP~oc; «arrondi 1 (Anon. ap. Suid.).
Sur ILv-XOILOtL « rechercher en mariage " souvent considéré Verbe dénominatif yupOO!-'-OtL «être courbé. (Corn.
comme un dénominatif tiré du nom de la femme (de Adesp. 969), il. l'acti! factitif yupow «arrondir, creuser
*pVa.OfLoc~), voir S.U.
en rond. (LXX, etc.) d'où «planter un arbre dans un trou 1
(Arat., etc.), «tourner. (pap.), avec le nom d'action
yUpwa~c; (pap., Gp.); autre dénominatif yupe:uw • tourner
YÛ1TTJ : xo(i,WILOt y7jç, 6OtM!-'-1), ywvLOt (Hsch.); yU7t:xc; . en rond. (Str., Babr.); l'adj. verb. yupLO"'t'OC; «creusé
XctÀUôOtç KOtt 6iXÀc(ILOtC;' al 8t yum;:;v vEoaO"ttXC;, &ÀÀOL O""t'EVOCC; en rond. (Sch. Philostr., p. 579 D) ; enfin la glose yup't'6v .
da680uç . ot 8è: "aC; xOt't'à. y7jt; obdlO"e:~Ç' ol 8è: ~Àr1.~ct xucp6v (Hsch.) avec le suffixe p.-ê. d'après xup't'OC;; le mot
xoct yu7tCtplOt 't'à. ctÙ't'Œ' ol 13è: œ~wa"ouç, œVr1.O'Eaup!-,-€vOUC; existe en grec moderne.
(Hsch.) ; la seconde glose présente une certaine confusion, On tire habituellement de yi)p6c; le nom du têtard
par la mention des nids de vautours, aussi par la fin de yupi:voC; (PL, etc.) avec le dérivé yup~vw81)C; (Arist.) et le
la glose qui semble se rapporter à yU7tWve:r;; le mot est nom de femme ruplvvw (Sapho 82); il faut toutefois
attesté Cali. (r. 43,73, au sens de trou. observer que le mot comporte un u bref, cf. ~ ..at. 947 et
El.: Inconnue. On a rapproché des termes germaniques, Sapho, 1. c., ce qui n'est pas une objection décisive.
yüpos 244-
Ce groupe technique ancien, mais peu attesté ou non avec un nom de nombre comme premier terme Tp(ywvor;,
attesté en grec classique, constitue en grec moderne une TETpŒyWVOÇ, ltOÀuywvoç, etc., avec préverbe TO lyywvov
famille importante signifiant _ tour, tourner, faire un -le coin 1 (Tab. lleracl. 2,107) ; ce procédé entre dans un
tour - avec rüpoç, l'adv. yUpCù, yup(~Cù «tourner, se système étudié par A. Debrunner, IF 60,1949,38-46.
retourner " yupvw, yupe:uCù - chercher., etc. Au premier terme des composés la langue hésite entre
Et.: On évoque une racine ·geu-'·gu- voir sous yUaÀov, yWVOEl8~c; et yCùvtœt8~c;. Il n'est pas probable que le
mais on observe que l'u est long (variation populaire 'l). simple ywvoç soit ancien (à moins que ce soit un terme
On rapproche des termes arméniens : kuf-n • dos., avec dorien 'l) mais on a chez Hsch. yWvop . yc.>v(ot, AtXxCùvcç
un autre vocalisme kor - courbé " cf. Pokorny 397 sq. et ywvoç' youv6ç, ~0C; lCt:d ltClt8t.« ne; ltCXÀottcnpua"
ol ai: lCW7t"lj.
yû"', YÜ7>6ç : m .• vautour 1 (Il., E., Arist., etc.). Dérivé Dérivés: diminutif yc.>v(8tov (Lue., M. AnL); YCùVL(x'O~
YU.7>Ltiç, épithète de 7>hpct, «fréquentée par les vautours 1 «d'anIt1e. dit d'une pierre (inscr., LXX), aussi au sens de
(lEsch., Suppl. 796, lyr.), avec un sun. -r.a8- qw se trouve «rocailleux, dtl'ficile à prononcer. (Pl. Com. 67) ;. avec url
dans ope:O"t1.Ciç, 7>O\i"t'ttiç, etc.; yUlttvoç • de vautour. autre suffixe yWvt~LOC; (BCH 26,64, Delphes, hapax))
(Luc.), yur-tcti'oç (Tz.), yultC~87)C; « semblable à un vautour 1 yCùvtw87)t; (Hp., Th.), ywvtlXK6ç (Prod.), l'adj. jW~
(Arist.). Il n'est pas impossible que yU1t7) (voir le mot) est rare (pap.). Verbe dénominatif jCùvtcX~Cù «placer dan.
soit dérivé de yUlj! et les deux termes ont été mis en rapport; un angle. (Porph.) mais ywvtctO'!l6ç «tracé d'un angle t
en tout ca,s yumxptct (Ar. Cav. 793) signifie - petits nids (Lys.), métaphore (Ar. Gren. 956), nom d'un théorème
de vautour >. (Hsch.), ~0!tŒt • prendre une forme angulaire. (Dsc.,
El.: Nom d'oiseau monosyllabique comme ypulj!, YÀctü/;, Procl.) avec les dérivés YCilV(W!lct (Eust.) et ywvl.roO'tÇ
Q'Xwljl. On rapproche le thème yu- de yUctÀov, etc., signifiant (Ga1.).
• recourbé, creux " avec élargissement -7>-; en raison du Et.: Un rapport avec y6w est universellement admis,
bec? des serres? avec addition du suffixe -Lct (et éventuellement -tOI;).
Pour expliquer l'won peut penser au skI'. jiinu, mais
cette forme ne garantit pas un 6 indo-européen. On peut
yu%s : f. «gypse, chaux, plâtre " etc. (Hdt., PL,
voir aussi dans j<ùvlct un traitement dorien de *yov-F-Lct,
Thphr., etc.). Dérivé yutjJlov (pap.), yu'jm(1) «impôt payé
le mot venant des géomètres pythagoriciens: cf. Debrunner,
~ur le plâtre 1 (pap.) ; l-ulj!woC; «en plâtre 1 (EM 530,15),
o. c., 41 sq.
":'U'~w87)C; «qui a de l'oir chaux» (Sor. 1,91). Verbes dénomi-
natifs : yutjJ~w « enduire de chaux. (Hdt., etc.) avec les
dérivés -{'~)\~ùl<nç et 'iuljJw'd)ç (EM 811,36); d'autre part ywos !lV7)fLeLOV (Hsch.). On a supposé un • ghOwos
~ruf~[~W même sens (pap.), avec yuljl~I1!l6ç (pap.). à côté de • ghowo8, cf. gr. xoüç, etc.; la phonétique
ruljioç, yuq,tVOç, yulj!wvw, yuIjl07>ot6C;, etc., sont usuels dénoncerait un terme messapien ou macédonien
en grec moderne. (von Blumenthal, Hesychst. 15).
Et.: On a songé à un emprunt sémitique, Muss-ArnoU,
Trans. Am. Phil. Ass. 23, 1892, 70 (?).
yWll'a.s = xOÀOtoUç, Mct>œ86veç (Hsch.). Deux hypo-
thè!!es également en l'air. Selon Lesny, KZ 42,] 908,
yWÀEOS : m. «trou, tanière. (Arist.), cf. la glose 297-, serait yU1t'ctC;; selon Hoffmann, IIJakedonen 47, voudrait
d'Hsch. yWÀ<e:>toL' I1rr7)Àcttct, Xctt ct! 1t'pOç 6aÀctaaœv axi,:)~. VQir encore Kalléris, l'.facédoniens 1,142 sq.
x:X":ctau.,.e~c;; pl. neutre yw)-e:ta ou yWÀEcX (Nic. Th. 125,
Lye. 376), cf. p. ex. Nic., 1. C., qlW),EtOU ... . {mo yWÀe:Ii.
Et.: On rapproche depuis Fick lit. guiilis, lett. guol'a ywpOÛTa.t : O"ctpxoL', Aaxwv&c; (Hsch.).
,repoire, nid., etc. En grec le terme de sens très voisin
et mieux attesté !pwÀe:6c; présente à une consonne près yWpUTOS : m. parfois f. (Od. 21,54, Lye., AP, -etc.).
une structure !dentique. Il est difficile de déterminer dans Ancien mais très rare, semble- désigner originellement un
quel sens une analogie a pu s'exercer. Voir sur la famille objet qui contenait à la fois l'arc et les flèches, cf. Od.,
de yWÀe6ç Fraenkel, KZ 71, 1953, 40 et Pokorny 402. 1. 1:'. D'où l'incertitude des lexicographes anciens et
modernes qui y voient tantôt un carquois, tll.ntêt l'étni
yWVLa: : f. «angle, coin. (ion.-aH., etc.); sur l'emploi de l'arc. Le_.mot doit être un emprunt scythe (Lye. 458).
du mot en géométrie, notamment pour l'angle plan ou Voir Benveniste, Mélanges BOÎsacq 1,42 sqq.
solide, voir !\lugler, Terminologie géométrique s.u.; noter Et.: Hypothèse d'E. Benveniste qui suppose un composé
l'emploi LXX, 1 Rois 14,38 pour désigner un personnage dont le prl'mier terme contiendrait le nom iranien du
essentiel, nn chef. bœuf, cf. les noms prGpres rw6pu1l<;' etc. Le second terme
.-\u se-:ond terme des composés deux types sont attestés. est plus difficile: Benveniste pose 'rüla- ou "rauta- attesté
D'une part des adjectifs composés en -ywVtOç : ciywvLoC;, en iranien au sens de boyau ou de peau d'animal écorché,
ty- «à angle droit., lO'o-, b~u-, bp6o-. D'autre part pers. rüda, osso rüd, r6d « boyaux, entrailles., etc.
Sa.- : préfixe augmentatif attesté dans l'épopée, que «je sais J, issu de oI8a: &yc:" cf. Kretschmer, Gl. 12, 1923,
l'on cherche à retrouver dans 8exq)QLV6o; où il est assez 215, Schwyzer, Gr. Gr. 1,769, n. 1.
probable: il représenterait réal. l:ex- altéré pour des raisons
métriques (Chantraine, Gr. H. 1,168, Sjôlund, Melrische âci€Lpa. : f. nom d'une divinité chtonienne proche de
Kürzung 25 sq.), voir le mot; 8&:crxLOo; est plus douteux, Déméter, que l'on identifie parCois à Perséphone (inscr.
voir s.u. <T.<LŒ, et plus obscur encore 8exO"n;).'ij'rLO;, v. S.u. att., Pherecyd. 45, Lyc. 710); la divinité est encore
mentionnée dans une inscription de Néocésarée en Asie
Scî : interjection attestée chez lEsch. (Ag. 1072, Eu. Mineure au Ile S. après (Moraux, Une imprécation funéraire
874, Pro 567), E. (Ph. 1296), Ar. (Lys. 198). Les scholies à Néocésarée 30-38); autre forme ~'XIpex (JEsch. fr. 480,
Ag. 1072, EAI 60,8, posent un mot dorien pour ra.; accepté 1G Il' 1358). Dérivé ~oc.e:Lp(T7lC;, prêtre de cette déesse
par Kretschmer, qui y voit un vieux nom hypocoristique (Poil. 1,35).
de la déesse Terre, cf. sous '~"'l[-lTjT7lP. Du point de vue El.: Formation de féminin en -e:tpat comme dans
philologique, rien ne prouve qu'il ait existé un tel nom &.V't'~&:Ve:Lpoc., etc. Le sens du terme étant inconnu, toutes
de la terre en dorien, et que 8i attesté dans les chœurs sortes d'hypothèses sont possibles. Les linguistes cherchent
des tragiques soit autre chose qu'une exclamation, l'inter- à rapprocher le mot de Sat'ijVOtt (voir sous StÔŒaxw) et SŒe:Lpat
prétation de 8i = y'ij en dorien reposant notamment sur pourrait être constitué sur Soc.'ijV!xL, Âoc.Ipoc. étant une forme
Sch. lEsch. Ag. IOn, EM 60,8 et sur le nom de Poseidon secondaire, p.-ê. itacisante; dans le même ordre d'idée,
(v. s.u.); voir Fraenkel, Agamemnon 3, p. 490, avec on a évoqué véd. dasra- • faiseur de miracles J; ~'XLp'X
la bibliographie. Sur l'.acc. ~iiv (Théoc. 4,17), voir sous serait une Corme féminine de ce thème, sur lequel aurait
Ze:uç. été refait ~ate:Ipoc. Dans une direction toute dilTércnle
Nilsson, Arch. f. Religionswiss. 32, 1935,82 sq., Kern,
SiiyuS, -\lllo; :
f .• poupée J, en principe de cire (Théoc. RE 4, 1980, voient dans ~Œe:Lpoc. un féminin de ôrxY;?
2,lIO, ~rinn.).
Terme dorien. • beau-frère J, ce qui est encore moin'!! démontrable.
Et.: Pas d'étymologie, ce qui ne surprend pas pour
un mot de ce genre.
Sa.8Uaao~a.L: • être déchiré, tourmenté J (Sophr. SCifJp : m., ace. SiiÉpex, voc. 8iiEP, gén. pl. 8oc.tpw\l
117), cf. Hsch. qui présente en outre les gloses 8exLSUa- (premier pied, 1/. 24,769) et avec 8iie:- au temps faible
aeaOatL . D.xe:O"O:u et llouSTjaaouaL . (3exO"exvil:ouaL. du pied (Il. 24,762). Seulement Il., Mén. fr. 122. Grec
Et.: Terme expressif, peut-être propre au dorien, et hellénistique et tardif : acc. 8exLpex, dat. SatLpL (Lydie)
qui comporte un redoublement qui peut n'être qu'apparent. et avec une ortho phonétique n. pl. ôtpe:C; (Lydie), gén.
La variation entre SexL- et 8ex- est inexpliquée. Pas 8'ijpoo; (Bithynie). Sens: frère du mari, 'beau-frère. Il est
d'étymologie. ètonnant qu'un terme de caractère aussi archaique subsiste
dans des inscriptions d'Asie Mineure tardives (mais cf.
8a.Eyw : o!8ex, ~n;La't'ex(J.exL (Hsch.). Deux interprétations etVŒ'ttpEo;) .
possibles: ou bien corriger en SexeLW (subj. 1) avec Pearson Et.: Vieux terme de parenté marquant ave!" "'récision
et Latte, ou bien évoquer le grec de Cappadoce Sexyc:, le rapport avec la fami'le du mari. Skr. devar- avec flexion
du t.ype pilllf'- et. al........ vocalifJue nous permet. de El.: De l'examen de ce groupe il reeBGrt que les mots
poser pOOl' 3Œi)p uDe fot'd\e plUB ancienne &r.t.~ avec sont poétiques, qu'ils sont anciens et que les formes
le t.~itement (p.-ê. non hOmérique) 3œ(F)- de k~F nominales sont plus importantes que les formes verbales.
cf. LejeuRe, Phonétique 216, Scflwy&'er, Gr. Gr. 1,266; De 3Clt.8~ on n'a cbez Hom. que de\lX ex. du participe
et d'autre part de poser peur &Kp(a)'I/ de Il. 24,762 et 769 présent. Il parott donc plus naturel de voit dans BIXt3.xÀÀfo>
qui n'admettent pas l'IX long, ulle formé alternante "'8œtp<;)v un dénominatif OCCasionnel' de 3cx'&ùoç (8œ!&tÀOv)
qui se retrouverait dans le grec de Lydie 8œ~l. Outre plutôt qu'un présent radical à redoublement dont 3«L8cù.ot;
skr. devar- d'autres langues Î.-e. ont des formes diverse- (31X(8aù.ov) serait un dérivé postverbal. Les formes usuelle.
ment altérées: lat. léuir (voir Emout-Meillet s.u.), v. si. chez Hom. sont le neutre pluriel 3ttl.8œÀ11t et. le compesé
d~uerl, lit. dievert., arm. taygr, v.h.a. zeihhur. 7tOÀu8cd&V.oc;. Ces faits n'excluent pas nécessairement
une étymologie i.-e. Le thème- nominal &n&ùot; présen~
un redoublement avec dissimilation de &ù.- en aGlL-,
84l : équivalent familier de 31), après 111te~tifs cf. rnxtmiÀlj, etc. On peut alors évoquer une raeine 'deI-
comme -d, m;)c; «comment donc -, ete. (peut-être chez
que l'on a pensé retrouver dans 3tÀ:ro~ (?), p.-ê.8l)l&ofLC'L,
Hom. dans des passages récents, Od. 1,225,24,299, Il. lat. doIO • tailler, façonner le bois. (d. Emout-Meillet
10,(08), douteux chez les trag. sauf E., cam., Pl., mais il
s.u.), p.-ê. skr. dar-dar(i)-ti • fendre 1. Mais M. Leumann,
s'agit souvent d'une failte peur Bé. Hom. W{)rter 131 sq., pese un terme méditenanéen BIX(3IX-
El.: Formation nouvelle pour Bi) d'après 'lOt' à côté
Àb" .1IlüV!'tl d'art. {cc qu'appuierait dans une faible
de v7j (Sch~'yzer, Gr. Gr. 2,563,570). metUre le rapJ)Ol't de âlX!3cxÀOI; avec le labyrinthe). Une
telle hypothèle ne 16 laiue ni démont.rer ni réfuter.
8ut : • au combat -, da tiC Ilôlé avec des adjectifs comme
Àuyp?j ou ÀC\r(/XÀé7I (Il. 13,286, 14,387, 24,739) et dans
8tX~x't"!XJlÉVwv (Il. 21,146,301), mot repris par Hés. Th.
650, 1Esch. Sept 925; Cali. a un ace. Mtv (fr. 518,562).
Voir aussi 81X(lPpwv.
8u,....wv, -ovot; : m. parfois féminin, «pilissance divine",
d'où «dieu, destin» (Hom., ion.-aH.) : le terme s'emploie
Antbroponymes : A«t7tr.oC; (Milet), .6.Cll:xp.xT1jC; (Olbia),
chez Hom. pour désigner une puissance divine que l'on
Il.Cl'OJ;6lV, .6.IXLJlÉV1ït; (Atbènes). cr. Trümpy, Kriegerische
ne peut ou ne veut nommer, d'où les sens de divinité et
Facha!lsdrücke 136-137. En mycénien, on a daiqo/a =
d'autre part de destin; le 8or.Lf1.WV n'est pas l'objet d'un
ll.7)t!p6vnjc;, Chadwick-Ballmbach 181.
culte; v. G. François, Le polythéisme el l'emploi au singulier
Et.: On admet que le mot est un archaïsme. En ce cas
des mots 6e:o.;, 8or.t(.L6lv; Chantraine, La no/ùm du divin
il fait groupe avec Bfj~oc; «ennemi l, v. ce mol.
(Entr~tiens sur l'Antiquité classiqlle de la Fondation Hardt,
1) 50-54; Nilsson, Gr. Religion 1,216 sq. avec la biblio-
8a.&8ô.A~, 31Xt3ttÀOC;, ete. : présent 8œt3œÀÀW, Bans autre graJ>hie; le mot se prète après Bès. à dé!\ignl'r un demi-dieu,
thème à l'actif • façonner avec art l, dit d'un lit, d'un un dé'l'ndil'; il s'emploie finaleml'nt en mauvaise part
bouclier (Od. 23,200, Il. 18,479 seuls ex. homo tOUB deux et fournit au vOCahulaire chrétil'n le terme désignant
au participe présent); le verbe est attesté chez des poètes l'esprit malin; sur Archil. 3, voir El.
tardifs, en outre métaphoriquement chez Pi. qui a des .6.lXtlLOVO- figure comme premil'r terme dans 4 ou
formes d'aor. et pl. passifs. Noms d'action 3oct3OCÀf1.oc 5 composés généralement tardifs. Et il Y a des exemples
• œuvre d'art» (Théoc., Luc.). très nombreux et importants de 8:xifLWV comme second
Autres formes nominales : Hom. emploie le neutre terme. - 1) Une série de type possessif concerne le plus
acûaa.Àov, presque uniquement attesté au pluriel cf. Il. som"ent la destinée que la divinité fait à l'homme: beaucoup
5,60 XEpaiv brlc:n-ocro 8oc(8otÀCX r..xv't"oc 't"EUXEW; emploi sont anciens et courants : rhpu- avec (ja.pu8:UfLoviw,
comme adjectif rare (Pi., lEsch.); l'adj. plus usuel est -f1.ovb: ; 8ua- (surtout poètes) avec 8ucr/),zl(.LOVÉW, -f.tovlor.;
1tOÀu3ClL1!aÀoç «richement travaillé _, dit surtout de beaucoup plus important e:ù- (depuis lIés.) avec e:ùa:xt-
métal, mais aussi d'étoffes (Hom., Hés.), une fois au sens f1.ov!oc (Pi., etc.), Eù8or.tfLOal)V"Ij rare, e:ù8:xLf.tov!.Y.6ç, et les
actif d'habile (Hom.); 8at8.xÀE:o,;, qui semblc comporter verbes Eù8or.t(.Lov&W «être heureux» (Hdt., etc.) avec ses
le suffixe d'adjectif de matière, doit <ltre un arrangement dérivés, ci8octfLovi~w «juger heureux, féliciter., et ses
métrique : mpme sens, employé de métal ou de bois, dérivés (en outre ci8oci;LWV est renforcé par 1rOCV-, 't"pta-,
mais aussi d'étoffes (Hom., Hés.); doublet poétique Ulttp-) ; EX6po- (hapax S. OR 816), Lao- «égal aux dieux"
tardif 8oct3ClÀ6E:to; (AP, Q.S.). Enfin Lla(8ocÀoç est un (lEsch., Pl.); xa.xe- «possédé» ou • poursuivi par un
anthroponyme désignant l'artiste mythique par excellence, mauvais démon» (ion.-atL) avec xaX08or.l!J.ovior. opposé
qui passe notamment pour avoir créé les premières statues à e:ù/)al!J.ovLCI:, xccxo8or.tfL0aUvl) rare et tardif et les verbes
et construit le labyrinthe (Il. 18,592, Pl., etc.). Voir sur dénominatifs usuels : xa.xo8or.~;Lov~w «être malheureux.,
ÂiXŒû.Q~ et les techniques qu'il pom'ait pratiquer Ka.K08xlf1.0V:XW «être possédé par un mauvais démon 1,
L. Lacroix, Alli deI 7mo CO/lgresso int. di Archeol. 1,251- cf. plus loin 8o:tf1.ov.xw, x:xxo8clt!Lov(~w • jug~r malheureux _,
257. Sur mycén. dadarejode voir Chad'wick-Baumbach mais X'xY-oo'Xtf1.ovLa't"l)C; (Lys. (r. 53) «adorateur du mauvais
18l. génie 1; oÀoLollo:Lf1.wV (Il. 3,182) seul exemple hom.;
Verbes dénominatifs: ltClt3tXÀoo> (hapax Pi. O. 1,105); OlLo- (tardif), cptÀo- (Gr. Na?,.); etc. - 2) Composés
en grec tardif 3oct8œÀEUOfUXt (Ph.), nom d'agent 81Xt8Cl- directs où le premier terme qualifie le second : .iyoc~o8a!!Lwv,
MU't"ptCl • l.ru..ile ouvrière - (Lye.). tardif = .iYlX6àç 3otlf1.wV • le bon génie ", .iv6pw;;o8or.iv-wv
Composés avec 3CXt3ClÀo- rares et tardifs : 8at8ClÀoupy6.;, «homme devenu dieu 1 (E. Rh. 971), cXp)(t- (pap. mag.)
--d«. -Y7)(.LIX, 8IXLBClÀ6Xctp· • archidémon 1 ; Cl&.O- «démon modèle, archétype 1 (Plot.),
247 -
/3po'ro- gJ08é ijp.(~ (HlICb.), 6&0- sorte de démon (BeR 398 b; chez Arehil. 3,4, iii J. bonne leçon est Ba:(y.{)'ICt;,
22,350), WXlr et vcxuo:' (pap.) • dieu de la mort ou fantôme le poète joue sur 3cr.(y._, 3adl!.I.6)V. •
d'un mort " ~- • démon trompeur 1 (pap.), 'PuyOt&-
désignation du mercure dans l'alchimie. Cette seconde
série se situe sur un plan tout différent et apparatt beaucoup Salo...,", 3œlwp.\, 31Xi~~), ete, : présents divers.
plus tard, mais elle a pu ou dû exister dès l'époque classique .:lcc(of.l.C\'.\ • partager, diviser ", parfois au passif 30tttrCCL
dans le vocabulaire de la m!lgie. - 3) Les comiques ont -}j'top (ad. 1,48), pro St8tt(et't'œ\ (Od. 1,23); plus souvent
fabriqué des composés dfl structure libre : !iÀC1U8œ(f.l.wv au sens actif • distribuer 1 avet: le compl. xpéa: (Od.),
«qui ressemble à un démon " Kpovo- dieu vieux comme cf. avec n1)f.I.lX't'a: Pi, P. 3,81 ; ~m3ttlof.l.a:\ 6pxov (H. Herm.
Kp6vo~ ; vaxo- «corroyeur " ete., calembour avee )((IOtO- ; 383) est surprenant. A l'actif présent en -wp.\, probable-
aopo-, "PV'fO- arrangement sur 'tpuy<!>86c;; (Ar.) ; dans un ment créé en grec, 3ClttWP.L avec f. 3ttUJ(o), aor. UOt\aGt
composé dont la structure rappelle la série 1), XOLÀLo- • donner un banquet où chacun a sa part, une fête 1 (Hom.,
«qui fait un dieu de 80n ventre 1; la plupart de ces Hdt., trag.) , cf. Il. 9,70 3a:(w 3a:i'tIX -ytpouat, parfois·
composés figurent dans des fragments anonymes. - avec un acc. de personne; même emploi du moyen (Hom.,
4) Composé de dépendance progressif : SEI(JLSa:Lf.l.wV (cf. poètes) avec un ace. désignant la fête ou la personne,
~e:Laa: ef. le type 't&:pq,(f.l.6pOTOC;;) «pieux, qui craint les mais aussi au sens de • dévorer 1 (Hom., poésie) parfois
dieux 1 en bonne part (X., Arist.), en mauvaiBe part par métapbore; aor. pass. 8œtaOdc;; (E. Heracl. 914).
«superstitieux. (Thphr., ete.) avec 8ct.m8l.UfL011'lIX en Ce vlt.rbe s'utilile donc pour les repas et banquets et
bonne part (Plb.), en mauvaise part (Thphr.), et &:Lal- c'est dans cet emploi que s'observent la plupart des
Sa:If.l.OVÉ:W • être superstitieux 1 (Plb.) ; voir sur l'évolution formes nominales. Adj. verbal : &3CtITO(,; (peut-être tiré
de ces mots Nilsson, Gr. Rel. 1,752, P. J. Koets, acLa~l de &dç) -l8ns banquet 1 (JEseh.), mais lv3œLTO(,; (Scllwyzer
ILoWx, Diss. Utrecht, 1929. t."7, Coreyl"'l) • partagé., dit de terres.
Noms d'action: 3atLt;, -TO(,; r. -repas, banquet où cbacun
Dérivés : 8a:LIL6vIOC;; «qui a quelque rapport avec un
a sa part " cf. 3a:1.t; tlct!J, etc. (Hom., poètes, Hdt.).
8OtlILWV, admirable, étonnant, possédé d'un dieu " etc.,
Composés possessifs rares: &:ôp6-, Of.l.6-. Doublet en "-tii,
employé avec des tons divers, uniquement au vocatif
. 8a:L't7j f. même sens (rare Il. 10,217, Od. 3,44, alexandrins) ;
chez Hom. ; souvent ironique chez Ar., Pl. : voir E. Brunius-
avec le suffixe ionien -'tUt;, 3otL-rU(,; (hapax Il. 22,496),
Nilsson, .:l~If.l.OVte:, an inquiry into a mode o( apostrophe,
cf. t811-rUt;, ete., avec les dérivés 8CCI'tUf.l.Wv, où -y.wv se
Diss. Upsala 1\)55; 8:XtIL6vlov n. exprime de façon plus
combine avec un thème nominal (Chantraine, Formation
vague la même idée que 8~lILwv • pouvoir divin, démOn D,
173) • hôte " généralement au pl. (Od., Hdt.), très rare en
le mot est appliqué au démon de Socrate (ion.-att.,
att., cf. Pl. R. 345 c ; augmenté du sufT. -w(,; (cf. Tjytf.l.0vtU~
NT, etc.); adjectifS rares et tardifs S(UILOV1x6t; (Plu.),
de TJytf.l.wv) Sa:L'tUILOVtut; (Nonn.). Deux noms d'aetion"
8tttILOVI:xx6t; (P. 1\-1ag. Oslo 1,143), de 8:XIIL6vtov et en
isolés figurent dans des inscriptions dialectales avec le
liaison avec xupl~x6ç; 8ccIILOV~w811Ç (Ep. Jae. 3,15,
sens non de • banquet, repas., mais de • partage 1 :
Procl.). Formes de féminin rares et tardives : 8CClfLovlç,
8otl6f.1.ot; «terre louée 1 (Halaesa, Sehwyzer 313), • partage.
-l80ç (Procl., Herm.), et avec un suffixe fréquent en grec
(Naxos), cf. li~3cclalLoç (Locride, Buck Dia!. 59); et 3CCraLt;
tardif 8cr.tfL6vmC1<lt (P. Mag. Leid. W., 16,48), cr. [3:xol-
• partage de biens 1 (Loi de Gortyne, Schwyzer 179, IV, 25).
ÀLOO:X, etc. L'existence d'un abstrait 8~If.l.ovfJ «partage,
Hors ces deux termes juridiques isolés, tous les noms
dislriltution. est douteuse, Alcm. 65 P. et lEsch. Eu.
d'action se rapportent au banquet, au partage de la
727, cf. \Yilamowitz, Glaube 1,363, ~Iaas, KZ 60, 1933,
nourriture. Essai de justification fonctionnelle des suffixes
285 : on a corri~é en 8tcr.vof.l.Œt;.
-'tU~, -m(,;, -6f.1.ol; chez Benveniste, Noms d'aclion 66 sq.
Verbes dénominatifs 'lui se rapportent tous à la posses- Parmi les noms d'agent, le plus remarquable est Scc~'tp6ç
sion : 8:XLfLo,,:iw «èlre possédé» (1Esch., E., X., etc.), «écuyer tranchant. (Od., alex., Ath.) avec le suffixe
8cr.LfLo","'w (Ph!d.) cf. !ps verbes de mnladie comme thématique rare -'t'p6ç, cf. h't'p6ç; d'où 8ott't'poo,;v~1
xopul;iiv, V:XU'tLOCV, etc.; de même d'après les verbes en «art de découper. (Od. 16,253, hapax), le neutre 1)ot~'t'p6v
-71't'L<XW comme =P71'tL<XW, 1:l:x'fLov'1)'tL~' 8:XLfLovl~e:'t'cr.L « portion» (Il. 4,262 hapax), le verbe dénominatif 3Ctt'tpe:uCù
KpT,'tEç (Hseh.) ; enfin avec un suffixe banal 8:xtILOvl~ofLcr.L «partager, découper. (Hom., alex.) avec 8CltL't'pdcc (Hdn.) ;
(Philém., NT, etc.) d'où 8:X~fLOVLafL6ç «possession» Hsch. a la glose p.-ê. poétique 8ttL't'P.07tOVOç· GI't'o7t6voç,
(Vett. Val.), mais ail sens de devenir dieu (S. fr. 173, aL't'07tOL6ç. Termes archaïques et traditionnels remplacés
Hsch.); enfin 8:XtfLOVd~OI.L:X1 (pap.). *
par fLOCye:LpOÇ. ACCLTIJP n'existe pas mais l'on. a 8cc~TIJP~oV
Le grec moderne a 8!ltLfL6vccç «démon» avec 8ett!.LOVLOV, «lieu de distribution» (EM 251,52). Accl't'wp est un anthro-
8CC~fL6vI0<; au sens de «génial », 1)cr.IILOVLW «être possédé », ponyme homérique, cf. cruv8CltLTwp «compagnon de table»
8e:~0,8CltlfLOvlCl'. «superstition ». (lEsch. Eu. 351). Enfin on a 8CCL't7j<; • prêtre qui découpe
Sur l'histoire du mot et son emploi en français v. les victimes 1 (E. fr. 472); en outre Àccyo8ccL't7j~ • qui
Chantraine, GRAI, 1954, 452-455. dévore un lièvre. (lEsch. Ag. 223), ~e:vo- (E. GyeZ. 658),
Et. : Tiré de 8:xloWltL, au spns de « puissance qui attribue» XPllILCI'.'t'o- (lEsch. Sept. 130) et une dizaine d'autres
d'où «divinité, destin» (\Vilamowitz, G/aube 1,363); composés, xpe:w-, etc. Mais en Crète avec un -a- (cf.
cf. 811ssi comme parallèle \'. perse baga-, v. sI. bagù « dieu " Ihl~ûl?) x~pm)3'ltto't'iic;;, m. C'est surtout en composition
à côté de av. baga- • part, destiu., skr. bhaga- «part, flue figure le suffixe -'t7j<;, d'où les abstraits composés
destin, maltre D, etc. Hypothèses im raOi;emblables de en -ot:x : ainsi yi8C\'.Lah (Solmsen-Fraenkei 46, Locride),
Porzig, IF ·n, 1\)~3, lm S(FI. ct de \\ïndrkens, .Uuséon 71:~V8:XLOLot • banquet» (Hdt., ete.); pnrallèlement adj. en
63, 104 sqq. Enfin les Grecs out constitué une étymologie -Q'LO<;, notamment au pl. n. Y:XfLolhLoLcc (J'El., l'te.' OEr.. 8C1:L-
populaire rapprochant 8cclf.LûlV de 8a.1)fLûlV, cf. Pl. Grat. OLOÇ nom d'un mois pt 6E08!ltlO'\!lt, &1n8~lGLO~ ,alloué.
248 -
(CalI.); l'adj. simple 3ochnoe; est re nom d'un mois en sens «sage» est secondaire; mais il est é~lèment plausible
Macédoine, d'autre part 3OC(O'LOV est glosé par tSwS~!l.ov qu'un 80ctcppwv • intelligent» ait pris secondairement la
(bM 252,30), mais Hsch. dit Soc;(<7~!l.OV (créé sur I3pw<7L!l.oe; ?), valeur de «brave 1 par l'analogie de SIXt. dans la' bataille ».
1) a pu exister un dérivé de SOtle; en -otÀOC; (cr. 't'p6xoc- Un composé 8ett<ppwv "sage », ne peut être qu'al'!cien si
).~, etc.), qui a du donner naissance au thème en -e:6c;, l'on admet l'étymologie proposée. Mais le sens pourrait
Scx~=J.e:Ue; "convive à un banquet. (lEseh., com., au être déterminé secondairement par 8oc'ijVIX~, etc.
pluriel titre d'une eomédie d'Al'jstophane), avec tardive-
ment le dénominatif 8CXL't'WO!l.OtL (Lye.) et le composé 8a.lw : "allumer, enflammer» (Hom., poètes), pro
Scx~'t'I1ÀouPY(oc; (ibid.). . intr. 8É8T)e:. En outre aor. transiW !Se:uact {sic] (Berl.
L'E}\,f 251,47 fournit l'hapax 8OtLaa.VI'] = 1t't't<7a.VI'] Sitzungsb. 1902, 1098)'; au passif à côté de 8octo!UL~,
• tisane.; le mot est fait sur le thème Soc;~- ou SocLa- MT)"rOCL (Il. 20,316 21,375) avec ct bref, présent plutôt.
avec la finale de 7t't'L!J!XVI'] (pour la sémanC lue, cf. MerLe; qu'aoriste (hypothèse inutile de Schulze qui pose un verbe
au sens de • dose, médicament »). "détruire l, cf. skr. dayate, KZ 29,258); pt. '8e:31XU(dvoe;
Sur le thème de Soc;to!l.OtL a été créé un déverbatif Soctl:w Sémon. 30 B; aor. passif Èx8ocô'ii (= ÈxSctF'ii) • tXXIXUey.,
toujours trisyllabique en poésie (d'où l'hypothèse de A&XCslVI;~ (Hsch.); «flamber» (Hom.) se distingue de Xct((o)
Schulze qui pose un dénominatif d'un *8I1Foe; (?), QE 3S0, • brûler» cf. Il. 21,343 èv 1t1!:8''l> TtÜp SIXle:'t'O Xetre: SÈ
Kt. Schr. 370), f. Scxt1;w, aor. ÈM'L1;oc, pf. Se:8OC'LYf-LÉvoç, etc. ; VI!:XpOUe; (voir Graz, Le feu dans l' IUade et l'Odyssée,
sur cett~ flexion il dorsale qui dénonce un verbe. achéen », notamment. 165 sqq.); le verbe s'emploie volontiers
voir Ruijgh, Élémenlachéen S~, sq. Sens : «partager. métaphoriquement, entre autre pour la bataille; le terme
(cf. Od. 14,434 et. IG VII 207, avec euO'loc;ç) mais le plus est presque uniquement poétique. Rares composés, peu
souvent. déchirer. (Il. 2,416) et au sens moral, d'un cœur attest.és : rXVIX- (lEsch., Ar.), tx-, xoc't'OC-.
déchiré (Il. 9,S) ; se dit d'un blessé ou d'un tué notamment Nombreuses formations nominales, la plupart poétiques
dans la formule S..Set);Yf-Lévoç &1;éL xoc;Àxij); enfin dans des ou dialectales: 1) Scioe; «torche. (Hom., Q.S.) avec les
tours comme Il. 11,497 Soctl:wv imtoue; 't'e: xcxl rXvépoce;, composés 6EO'7tLSa.ÉÇ (1tÜP, Il. 12,177, etc.) • à la flamme
21,33 l'iO(i:1:éf-LE:VetL !Le:ve:oc;(vwv; quelques ex. chez lEsch., divine., ~tLL- (Hom.), 7tUp- (lEsch.); et le dérivé Siiv6e;
Pi. Dérivé poétique 8IXLXT1)P épithète d'Arès (Ale.), d'un de *8rx.FEcrv6r:, "sec» (Od. 15,322, Ar. Paix 1134) avec
gémissement (lEsch. Sept. 916) ; composés en -'t'iic;, -'O)C;, p.-ê. le subst. 8ocv6'O)e; f. (S. fr. 369); 2) Autre dérivé
!l.'I)ÀoSettx't'Gl(ç; (B.), ~EVO- (Pi., E.). Enfin avec l'adj. verbal SŒÀ6r:, • tison, torche 1 (Hom., trag.), métaph. d'un vieil
en -'t'OC; de sens actif ou passif : &.\l3poM:i:y.'t'Oç, ccù't'oll:hx't'oç homIJie desséché (AP 12,41), de *SIXFI;ÀOr:" cf. 81XEÀ6c;
(ïJï;sch.), ÀOu't'po- (lEsch.), 1tUpyo- «quL,détruit les rem- (Sophr.) et 8ocôû..6ç • 8iiMe; (Hsch.), rapport *SciFoe; et
parts. (lEsch.), )(ELPO- (S.). Ces composés confirment *SocFe:Ào:; comme vécpoe; et ve:<:péÀl) ; cf. en outre /locùÀo'J .
l'orientation. prise p.ar le thème 8oc'tl:w. depuis Hom. dans lJrJ:lcpltx't'ov 1;uÀov (Hsch.) j 8rx.Mç est glosé par Hsch.
la poésie: il s'agit de transpercer, de massacrer, etc. !J.E:Àci\loupoç LXWç, soit parce qu'il s'agit de poissons
Ainsi d'un thème signifiant «partager, diviser. ont lumineux (cf. Strômberg, Fischnamen 55) soit plutôt
été créés des dérivés se rapportant à des domaines parti- à cause de leur queue noire ; d~ ~tiÀ6C; est tiré le diminutif
culiers, distrihution, banquet, etc., d'autre part avec 8iiÀtov (Ar. Paix 959) ; en outre féminin à géminée expres-
8oc;t~w (peut-être sous l'influence de 8cct) au sens de sive (à moins de corriger 8ocÀw) 8ocÀÀw' lJ rX1t61'tÀl)x't'oe;
«déchirer, blesser, tuer', Voir aussi Soc (f-Lwv. (paralysée '1), ol 8È 't'1)v. ~1;CslpOV 1tccp6É;vov 1) "(\JVCCtXOC xoc;l
Le terme usuel en grec moderne pour dire «partager, 1tpe:O'ôu't'ép:xv, (j't'Otv O'uf-Lltoc(1:n 't'ocre; 'r.a:p6évOLÇ, Ù'r.e:p7jÀL~
diviser. est fLE:pt1:Cù. (Hsch.) cf. ScxMc; dit d'un vieil homme; 3) Autres termes
Et.: On rapproche 3od0f-L"L (avec la diphtongue CCL qui ne sont que des gloses: Srx.e:p6\1 . f-LéÀOtv xoc;l 't'o XOCt6/LEVO\l
généralisée) du skr. dayate «partager, détruire ». Avec (Hsch.), conjecture chez Emp. 90 pour l'i0(/.e:p6c;; Soc;l)p6v .
un aulre vocaiisme skr. dtïti «couper.; diti- «réparti- 6EPf1.6v, XIXU!l.IX'O)p6v, Àocf-L7t'p6\1, 7t'pocpcxvéç (Hsch.) ; 8a.'lJ6f-L6v .
tion., etc. On peut, flonc penser qu'en grec l'iif-Loç, l'i'iîfLoÇ Èf-L1tpl)Gf-L6v (Hsch.); pour le suffixe cf. Chantraine, Forma-
sont apparentés à 3IXl~. Voir aussi 3~,éo!l.OCL et 8&1t't'w. tion 137 sq.; 8CCUOCXEÇ . 6ufL&.ÀCslr.:e:r:, (Hsch.) «étincelles.,
p.-ê. lesbien, cf. Bechtel, Gr. D. l,lIS; 4) Le seul terme
de cette famille qui soit usuel est 8cctç, -L8or:, f. (de *SccFLr:,)
Ôat~pwv : «valeureux, guerrier» (Il. 2,23, etc.) : c'est avec IX bref chez Hom., mais l'att. 8~r:" l'i4Sor:, suppose
le sens qui convient à tous ll)S p.3ssages de l'Iliade même *8IXt-F~r:, (d'après S:xLCù 'i); • torche », généralement de
11,4S2 pour Ulysse, ou 24,3~5 pour le cocher de Priam. bois résineux, «bois résineux., • maladie du sapin par
Dans l'Odyssée, formule '08ucrijet 8cctcppovoc; TtOLXLÀOf-L1J'O)V excès de résine. (Hom., ion.-att., etc.). Dérivés: Si8LOV
(3,163, etc.), le mot pourrait signifier «intelligent., etc., diminutif (Ar., gree tardif), employé par Hp. pour un
et tel pourrait être partout le sens dans l'Odyssée. Chez instrument médical en raison de sa forme; 8~8(r:, «fête
B. le mot est dit d'Artémis (5,122) ; chez Q. S. épithète avec des torches. (Luc.), 8~8L\1oc; «de bois résineux.
d'&.Àx·~ (1,218). Il est appliqué à Perséphone, H. Dem. 359. (Gal., lEt.), 8~8w87)ç «résineux» (Thphr., Plu.); verbe
Le premier emploi suppose une composition de -CPPT)\I dénominatif 1I~86ofLet~ «souffrir d'un excès de résine. en
et d.e Scct «bataille", et l'on pourrait comparer fu(- parlant d'un arbre (Thphr.), avec )14l'iCùO'Le;, cr. Strômberg,
~pCùv, etc. Le second emploi s'expliqnerait par un premier Theophrastea 167.
membre *Sa:(G)t-, cf. skr. dasra- «qui fnit des miracles» Quelques composés : notamment 8q:30uxoc;, 3~8ouXéCsl,
et le r ...;!~ort entre XUÔL!X\lCLpet et xu3p6ç. SCfSo<p6poç, -cpopÉw, etc. Ces termes ont été concurrencés
La chronologie des données grecques ferait croire que par ).&f-L1tW, ÀIXf-L7t'a.e; mais ce dernier vocable s'est appliqllé
.le sens attesté dans l'Iliade est le plus ancien et que le à la lampe. ÂCfSt subsiste en grec moderne .
'-.-
249
On a rattaché il cette famille 3i)to<;, voir ce mot; et de 4) En composition, outre les formes en -3ocxi)c;, on a
façon très incertaine 3'Xüxo<;, voir ce mot. deux composés de eufL61,;. A 6uf/o03IXxi),. (voir plus haut)
El.: Le pl; 3z3cxul-ltvo<; et la glose Èx3<xôjj permettent répondent 8IXXt6u!L')C; (Simon., S.) d~ type lipxéxocxoc; et
de poser avee certitude un ·thème 'ihF- : le présent 3ocl(a) 81)~leufLOC; (lEsch. Ag. 7(3) du type 't"e:p~(!16pow<;; ces
repose sur *&r.F-1I(a);' en'passant paI'3:xt-FfI), cf. Schwyzer, composés illustrent l'empioi métaphor!que de MX'I/(a).
Gr. Gr. 1,266, LejeulMI", PllOneliql.le 147. On rapproche Et.: On rapproche évidemment le 'préscnt skr. dasati
habituellement slu". dundU • briller, torturer» et le pro • il mord » de 8IXxe:r'l/ (à l'accent près), et le parfait skI'.
dudlfva mais la forme du thème est touw ditTérente (cf. dadafllsa, le substantif datylAa- • morsure 1 font poser un
sous 3ul'l)' A~ semble reposer sur un thème °de~.-/D-, au thème à nasale °denk-. Le thème °dak-Idtik- (*daak-Idll~.k-)
degré zéro °d~'/D-t d'où 3a.F-. Voir Benveniste, O~i1uI du grec pourrait être lIoit une variante ancienne, soit
170. plutôt une innovation du grec. Voir Pokomy 201.
&G.cvw : ion.-att., aor. !3a.xo'l/ (Hom., ion.-AlL, eIL). 8a.KpU : n. le mot est poétique depuis l'Iliade mais
et fB'l')~a. (rare et tardie, Luc.), f. /)i)~O!La.L (ion.-att.) avee: le dat. pl. 8axpucrL subsiste en prose (et même Ev. Luc) ;
la variante 3Œ!;0fLOtL forme analogique (Hp.), pf. passif S'ur le pl. 8ŒXpUOC a été créé le thématique 8œxpuov secon-
3é8lJY(LOtL (Ar., etc.), 3e:3iiytdw<; (Pi.), avec l'aor. ill1)x61'l'l/ daire, plus fréquent dans Od. que dans Il. (Debrunner,
(S., etc.) et tardivement iMx'l')'I/ (Arét.), pf. actif tardif' Mélangu Pederun 202) et qui s'est répandu en ionien-
3élll'lXoc (Babr.) ct 3é3cxxoc (AP); «mordre» dit de chiens, attique, étc. Un pl. 3IXxpll est cité An. Oz. 1,121 et a été
lions, araignées, insectes, de la fumée, aussi métapho- introduit Pi. fr. 122. Sens • larme • (Hom., ion.-att.)
riquement depuis Hom. Nombreuses formes il préverbe': d'où cl'éSlne » (E., etc.).
IifL~t- (tardif), Ii_- métaphorique (Thphr., etc.), œ'l"n- Composés assez nombreux où le premier terme présente
(Hdt.), cbt-o- (Cratin., etc.), 8t1X- (tardif), br (trag., etc.), des formes diverses 8ocy-puoy6'1/o<;, 3ocxpucrlcr't'ocy.'to<;,
È1n- :Arist., etc.), XOC't"cx- (rare), auv- (X., etc.), ùm:p.- 3IXXpUXOCpi)~, llocxpuppoOC;, -poéw; enfin llocxpU7tÀw(a) (v.
(tardif et rare), Ù7to- (tardif). Adj. verbal: plus de 20 ni,i(a)). Au second terme des composés on a -3ocxpuç dans
composés en -1l7)x'toç notamment &1l1)x-ro<;' • qui ue mord: plus de 20 composés descriptifs comme &8ocy-puc; (PL, etc.),
pas" ou «n'est pas mordu» (Hés., Hp., etc.), x.œp&6a"ljx-ro<; ~lXyx6- (lEsch.), Œ7tELpO- (lEsch.), œpl- (lEsch.), ŒP'tL-
«qui mord le cœur» (Ar. Ag. 1(71). {E., etc.}, 7tOM-, etc.; 7tocpiX3ocxpu nom de plante (Ps.
Formes nominales: 1) Avec le vocalisme zéro 8cat- ;" Dsc., etc.). Un petit nombre de formes thématiques,
IlŒXO<; n. surtout pour désigner un animal qui mord (trag.), tardives, il l'exception de 7toÀuMxpuoc; (Hom.).
• morsure» (Pi., Opp.) ; la forme est confirmée par quelques Dérivés: diminutif 3ocxpu3LO'l/ « scammonée » (Ps.-Dsc.) .
composés en -3<xx1)c; notamment eufLo3ocx1),. (Hom., etc.), Adjectifs: 3OCXpUOEL<; «qui pleure» en parlant de personnes, "
CTtJ~L- (PL), wfLO- (lEsch.); avec le doublet Ilocxe:'t'6'1/ «qui fait pleurer» en parlant de choses, d'événements
fait sur &plte:'t'6v, • animal qui mord 1 (Ar. Ois. 1069), (poétique depuis l'Iliade); sur le rapport établi par
opposé à épm:'t'6'1/ (Thphr., etc.), parfois employé comme étymologie populaire avec t:c:txpu6e:Lt; (Alcée) et XpUOe:LC;,
adjectif; noms d'action 8ocY!L6ç (Rut), MYfLlX ou IlcxX- voir Risch, Museum He/v. 3, 1946,255; 8ocxpuwll1)ç «qui
(Nic. Th. 119). En outre deux formes qui ne sont pas suinte", etc., terme technique (Hipp., Thphr.), mais =
anciennes, refaites secondairement ; IlŒ~ = ôM~ (Opp.), IllXxpu6e:~ç Luc. Vit. Auet. 14. Verbe dénominatif 3<xxpuw
voir sous o8rf~ et 3'X~occrfLoC; = ôllocYfL6ç (Ti. Locr.), même «pleurer., parfois • pleurer sur. (Hom., ionien-attique)
suffixe que 3p<xcrfL6c;, tJ.<XP<xcrfLoC;, etc.; 8&Y.LOC est glosé 'tèt avec 1le:3axpu!LOCL el 3<xxpu't'6ç, 7toÀu3<xxpu't'o,., • être couvert
aypLOC opvL6rfpL<X (Hseh.) et 'tèt fLLY-POC 61)pLOC (EM 245,33) ; de larmes» (Homère); l'u est presque toujours long;
2) Vocalisme long 3&x-, lon.-att. 81)x- comme dans quelques formes il préverbes: li7to-,. éx-, iv':', tm-, XOC't'IX-,
8i)~ofLocL : Il'ijYfLoc «morsure, piqûre " parfois employé auv-, Ù7tO- ; rares dérivés en -crL<; de caractère technique,
métaphoriquement (lEsch., 5., X., Arist.) rares formes cXlto/)OCXpucrL<;, tm- ; Ilrf;(.püfLOC • ce qui est pleuré» (oracle
à préverbes; 37)YfLOÇ «piqûre, douleur qui pénètre» ap. Hdt. 7,169) • larmes » (lEsch., E.) ; le mot a survécu
(Hp., Thphr.) ; 31j~L,. • morsure, douleur» (Hp., Arist., etc.). si, comme il est probable, lat. daeruma, lacrima est un
Nom d'agent ; 81)xTIJ<;; • qui mord» (E. fr. 555, Plu., emprunt au grec (cf. Ernout-Meillet s.u., Leumann,
AP), d'où 31)y.'t'Lx6ç (Arist., etc.), mais 3TjY...-1)pLOC; (E. Hec. Spraehe l, 1949, 206).
235 hapax) ne prouve pas l'existence d'un *31)x..-1)p. ~&:xpUO'l/, Ilocxput:w, etc., subsistent 'en grec moderne.
Enfin 31)~ «ver du bois» (Tz. ad Hés. TI'. 418) peut être Et.: Vieux nom des larmes attesté en arménien, en
fait sur le modèle de crcp1)~ ; germanique, en celtique; arm. pl. artasa-k' (de *dralm-),
3) Par un procédé rare et expressif, quelques formes sg. artawsr (de *draku-r), germanique, d'une part v.h.a.
nominales sont tirées du thème de présent ; 3ocx'l/w81)C; trahan (*drak-nu), etc., de l'autre, d'un thème *dakr(o)-,
• mordant, douloureux» (Hp., GaL); 3ocxv1)po<; employé got. tagf, à quoi répond en celtique ir!. dër, etc. (tandis
métaphoriquement (Phld.), cf. ôlluv1)poC;, etc.; 3<XXVLÇ que gallo deigr suppose un thème en a). Le groupe oriental
est une espèce d'oiseau selon Hsch.; 8c:txviic; «mordeur, de l'indo-européen a des formes semblables mais sans
hargneux. (Phryn. PS 64 D) entre dans la série des consonnes initiales : skr. asra- et asra-n., av. asrü-; lit.
âsarà-; tokh. A f. pl. .tikrunt, tokh. D plur. dkrüna.
sobriquets expressifs en -ii<;, cf. <pocyiiç, etc.
~ŒXV6) a été concurrencé par deux doublets : 8<xx'I/&t:(a)
(AP 7,504), métaphorique au pas~if (lEsch. Pers. 571) 1 Sé.KTU>..OS :m. • doigt» (ion.·att:), aussi comme
mais surtout IhYXŒVW (Hdn., Enst.) qui est devenu le mesure de longueur, largeur d'un doigt, ausBi le dactyle
terme normal du grec moderne à cûté de 3'Xyy-(~v6) avec en métri'Iue, et nom de diverses graminées (cf. Antlré,
les dérivés 3rfYX"fLOC, 8<xyxocvLap1Jl,;, etc. ; Lexique S.U. daclylus), fltC.
250
Acxx'tUÀo- figure comme second terme d'lns un assez Âa.).p.uTlu est un terme géographique qui ne rel~ve
grand nombre de composés, par exemple avec dl'S noms pas de l'étymologie grecque, mais a donné en grec tardjl·
de nombre, soit pou,r indiquer le nombre de doigts, soit le nom de v!'-tement 3:tÀf.LOlnx'h, et souvent 8EÀI.LCX7t~,
comme mesure de longueur, cr. 'tE"t"p!X3cixwÀoç; adjectifs 3li:Àf.LIXd.xW", ~k?IL').":.x·". 3cpf.LlX.txtov (pap.), ces dernières
descriptifs divers ,comme po3Q3cbr.'tUÀoç (Hom.), etc. Les formes p.-I!. faVOriS ... ,,: raI' un rapprochi'ment avec 3épf.LOt.
composés où. 3cixwÀoç sert de premier terme sont rares;
noter,,3~wMlbx"t"oc; (lEseh.) «montré du doigt., etc.,
3ŒX:~UÀQ,atLX'rÉCtl (attique) «montrer du doigt., etc.
Nombreux dérivés : diminutifs : 3ClX'tUÀl3LOV «doigt Sa.J1citw, voir MfLV1jfLL.
de pied» (Ar. Lys. 417), mais voir plus loln. ; 31XX'tuÀlç =
MX'tUÀoc; (Steph. in Hp. Aph. 2,294 d) • vigne au sarment
mince comme le doigt» (Plin. HN 14,40); 8lXx't'UÀlaxoç
(IG VII 3073, Lébadée). ~ciJ1a.p, MfLIXP-roç : Hom. 5 t'X., poètes, rare en attique.
Autres dérivés : 81XX'nJÀLOÇ «anneau, bague» portant Terme archaïque qui désigne l'épouse légitime, toujours
éventuellement un sceau (Sapho, ion.-att., etc.); divers accompagné du nom du mari ch!'z Hom.; très rare en
sens dérivés notamment" anus J, avec 8IXxxu),wç (béotien) attique, le mot désigne dans des textes juridiqut's l'épouse,
et le neutre 8CLr.ruÀWV (grec tardif); en outre les dimi- p.-ê. en \iai~on avec la forme du mariage dit tYyU7)atç
nutifs : 8lXx'tUÀl3wv (Délos, me 5. av., pap., etc.), 8Otx't'U- '(Ge1'llet, Mélanges Boisacq, 1,393-396). Hsch. fournit la
Àl8puàv et -l8pwv, écrit 80:x't'Upl,:pwv (pap.) issus de glose p.-ê. éol. 86f.Lopnç . yuv-Yj, qui comporte le suffixe
-U8PLOV (Chantrame, Formation 72); en o.Ntre composés dt') téminin en -t- ou -L8- (Sch"'yzer, Gr. Gr. 1,451 n. 3).
de 80:K-ruÀLOV avec -yÀUc;>o;, -6ip't7), -oupy6" Autres nom~ , Pas de dérivé. Doit figurer dans le composé 8OtfL'X.plr.7tE:CtlC;,
d'objet : 80:x't".)),7)6pov "anneau» (Thém.), 8cxx"t"uÀ-Yj6pOf. espèce dc ftgue (Eup. 407) = épouse du ca .... alier (étymo-
«gant, doigts de gants» (X., LXX), pour le suffixe, cf: 16'l:ie populaire 1). .
Chantraine, Formation 373. . "Le mycénie!') possèdc peut-être le mot dans la forme
Termes dési!!nant des plantes ou des animaux: 8Otx't'U- Il. pl. ou d. sg. dama/c, dumale avec des composés comme
i,L't't; = aristoloche il 10nglH' racine, ainsi nommée il cause porodumafe, le mot désignant un fonctionnaire (Lejeune,
de la forme de la racine. cf. Strbmberg, Pflanzennamcn Jr!érnoires 187-201, voir encore l\1orpurgo, Lexicon S.U., ave!'
37; 80(r.-;U),E:.JC; espèce de mulet particulièrement mince, la hibliographie, notamment Oli\'Î('r, Desseruanls 37-47),
ce qui explique son nom, cf. Thompson, Fishes s.u., avpc Et.: On a tiré le mol du nom de la m:1ison MfLOÇ (sous
la citation d'Ath. 307 b. la forme 'dom-l, Ce point indiqué. le mot a été considéré.
Adjectifs : 81XX'tUÀ~otLOC; • de la mesure d'un doigt» soit comme un ancien neutre en -r (cf. Denvellis\l', Origines
(Hp., Arist.), cf. pour le suffixe Chantraine, Formation 30 avec la bibliographie), soit comm!' un composé dont
49; 31XY.'t"JÀtx6ç «qui conccrnr le doigt»· (Ath., etc.), le second terme est constitué dl' la rarin!' cl:p- (de cl:PCLplcrzoo),
«dactylique» (Longin, etc.), mais «de I·anus. (médecins), avec un morphème T (Schulze, KI. Schri[len 3(H) . .:\Jais
cf. 8CXX-:-,)),LO;;; 3IXx't'UÀCtl-r6ç «avec dcs anses en forme de A. Morpurgo, Parola dei Passa/o 13, 1958, 322-324 accepte
doigts» (10 trag., Ath.), cf. pour le suffixe Chantraine, l'interprétation de mycén. duma par 8:Xf.L'X.p, é\'oquant
Formation 305-306. d'une part le hittite dammara. de l'autrc skr. dtirti f.
Verbe dénominatif 3OtK't'UÀl1;Ctl = 31Xy.'t'UÀ08E:Lx-;ÉCtl (Hsch.) • femme mariée» (1). V. aussi Ruijgh, Étl/des § 356.
mais chcz Eust. au passif «être en dactyles»; enfin
8Oty.'t'U),ta~ç (pap.) est un nom de métier de sens incertain. b.a.flQ.O'KllVOV : «prunes de Damas, p.-è. la quetsche"
Et.: Les autres langues i.-e. présentent deR formes (Ath.). Tiré du nom de la ville ~Otl-L'X.crz6.;.
qui ressemblent à 8cix'tUÀoc; sans pouvoir s'en rapprocher
directement : goL teh'an signifie "toucher", v. isl. ta/;a 5cÎflVTJfU : pr·. (sur les formes thémat. du type 8Clf.LV;
«prendre », cf. Pokorny 183. Et il Y a lat. digitus. :lIais chez Hom. ou J'imparfait ambi"u t8:if.lvi qui peu\·cnt
béot. 80lY.XU/,toC; peut conduire à poser *3ci-;xuÀoç. recouvrir un éolien athéma \ i'lue 8"'[.Lvi, etc., voir Schwyzer,
Gr. Gr. 1,691, Chantraine, Gr. Hom. 1,301 sq.); futur
2 ScÎKTUÀOC; : «datte» (Arist.. etc.), d'ou raisin en contracté ÔCL!d:~, 8x1.Lq. chez Hom. (1)xf.Li<la0f.L~v Il. 22,1 ïG
forme de datte (Plin. lIN 14,15). peut êt.re un subj. à voyclle brève); aor. ÈÔ:Xf-lcxcr(cr)cx
El.: Pr.obaulement emprunt sémitique (cf. araue (Hom., trag.); aor. intr. et pass. iM'f-l7)v (Hom., trag.).
daqal, etc.); le mot aurait pris la forme de 8,xr.TU),OÇ Autre thème dans pr. p. ôé8fLT,fL'X.t (Hom., Bés.) et È8f.L1j6-r)v
« doigt. par étymologie populaire, cf. Lewy, Frcmdworter
(Hom., trag.). SUI' le thème d'aoriste è8:if.Lxcr(a)0: a été
20 sq. créé lin présent dérivé 3'X.!l:X~Ctl (}Esch., trag.) et l'aoriste
passif i8cxwia61Jv (Hom., trag.); enfin 8'X.fLciCtl COlllme
présent n'apparalt que chez Q.S. Le verhe 8&fLv7)fLt
3 ÂcÎKTUhOL : Dactyles, génies bienfaisants vivant n'appartient pas au vocabulaire de la prose attique.
sur-,l'Ida, associés au culte de Rhéa (Hés., etc.). Le mot Sens ~ It réduire par la cùr.trnint{'» [Peu'. ( dompter .. en
n'a tI'ès probablement aucun rapport ave~ les précédents. parlant d'animaux, de jrunes filles, dl' p!'lIplt'S que l'on
Voir p .•.... IlE s.u. conquiert, etc .. Rares formes à préverbes : u,,08:XfLvr,f.L~
(Hés., etc,), &vaxfL,x~Ctl (tardif), K'X.-:-O:- (Th. 7,81, LXX).
Formes nominales slIr thème 8f.Li- : 8f.L1),:,6; (Hsch.,
EM) mais surtout en composition &8fL'/j't'oC; • non dompté,
non marié» en parlant d'une jeune fille (Hom.) à côté
251 Sa.VOt;
de l'athém. &1l!Lf,Ç même sens (ad., S.) ; en outre w:G8i1'l)'ro::; du présent à infixe nasal de l'irlandais déjà cite, aucune
(Eur.) à côté & \1wllfLT,::; (IJA-{om.); ·quel(IUcS autres forme ne se rapproche immédiatement des Cormes grecques.
formes tardives. 5ur le même t'hème 8fLi-, ion.-aU. IlfL1)- : Pourlanl, en skr., -dama- fait penser à -o'!XfL()<;, d,ïnlfi-
IlfL'I)TIJP [t~~W\/) (Alcrn., Il. Ilum.) avecllfL'~'mp!X (1I.) et à 8fL'I),uÇ; l'a dc véd. damâyali repose sur d"mâ-; le lat.
LlfLT,'wP nom d'homme dans l'Od.; nom d'action: 8fL)jcn<; a domiire, le v. ail. zam6n, etc. Le hittite a un thème de
(i:~~W\/)' fait de dompter, GC tcnir docile» (hapax Il. 17,476). présent damas-, thème répondant à 81X111X- mais avec un
D'aulres formes reposent sur un thème 8!XfLct-': 8<XfLciÀ'I)<;, élargisseIilCnl sigmatique (ce qui ne prouve pas nécessaire-
-ou m. appartient à un vieux système en -1- quasi participial ment l'antiquité de la géminée dans t8&:fLcxaalX), mais voir
(cf. Chantraine, Formation 236) • qui dompte» dit d'Éros Benveniste, 1. c.
(Anacr.), mais généralement dans le langage de l'élevage
se dit du jeune animal qui n'est pas encore apprivoisé, SnvaK'l : f. nom d'une petite monnaie perse valant
taurillon (ArisL), avec les féminins 8OCfLctÀLÇ, -e:wç (tra- un peu plus d'une obole; tMye:TO 81: XOCL 0 TO'iÇ \/EXpo'iÇ
giques), dit d'une jeune truie (Schwyzer 74,34, Andanie), 8L86fLe'IIOÇ bOoMç (Hsch.), cf. EM 247,41, Poli. 9,82;
d'une jeune fille en poégie (AP); sur le nom propre f. sur l'emploi possible chez Cali. voir fr. 278.
LlOCfL<XÀLÇ, voir Schmid, Phi/al. 95,119; 8<XfL!XÀ'I) (E., Théoc., Et.: Emprunt iranien, .cf. v. perse • dâllaka (en élamite,
pap.); en outre Ir diminutif ll<XfLOC).LO\/ (pap.); enfin en skr.), persan düna; voir Eilers, Welt des Orients, 2,
Hdn. 1,159 ciLe le masculin MfL~Û.OÇ. Verbe dénominatif 1959,333.
8O:fLcû,(Çw (Pi., E.).
Le grec moderne a gardé 8O:fLcij,o:, 8&:fL<XÀLÇ "génisse» AnvnoL : m. pl. nom d'une tribu grecque, employé
et créé 8O:fL!û,lç • vaccin., 8<XfL<XÀl~w «vacciner J. Sur le également par Homère pour désigner les Grecs en général;
terme technique 0:8OCiLct~, voir s.u. la légende rattache le nom au roi d'Argos Danaos venu
Le thème l:b:fLct- figure dans l'adj. verbal &8oéfL<x,oÇ d'Égypte. Superlatif Llct\/ctw-::ct,Oç (Ar.). Dérivés LliX\/a.L8EÇ
(trag.), dans les noms d'agent 8ctfLoc-::ELPct (AP), mX\/llctILoc- filles de Danaos, Llctllctt8ctL fils de Danaos.
-::ELpct (tardif), r.:x\/8:XfLOC,wP (Hom., poètes), dit surtout Hypothèse de Kl'etschmer, Gl. 24, 1936, 15 sqq.
du sommeil; en outre IlctfLct'ioÇ «dompteur de chevaux J,
épithète de Poseidon (Pi.). SavSa{VEW, voir 8e:v81ÀÀw.
Du thème de présent de 8ctfLOC~w a été tiré dès la langue
homérique &:8OCfLctCHOÇ "inflexible» en parlant d'Hadès
(Hom.), plus tard <, non dompté» dit d'un poulain (X.) ;
8lXjLcta-::Éoç glose de 8fLll-::ÉOÇ chez Hsch., nom d'agent
8IXfLcta-::r,; ([Epich.) 301, gloss.); 8:x,aa-::Lx6ç (Sch. Pi.); Sav8n'-os : b lPL6ctx6ç, ,0 ()PVEO\/ (Hsch.).
nom d'action 8:XfLcxaLç (ibid.); ('n outre le nom de plante
8ctfLctcrW\/W\/ = a).LafLct "plantain d'eau., fait d'après 8av8'l~, -'I)y.oç : m. nom d'un gros chien (Ps. Callisth.
les noms de plantes en -W\/LO\/ (voir Strômbcrg, 2,33, cod. B). Pas d'étymologie.
Pflanzenrzamen 92, André, Luique s.u. damasonium).
Rares formes tardives et douteuses tirées du thème Savos : n. «don. (Euph. 42) mais «prêt à intérôt»
même de 8:Xp.vr,;LL : /)OCl.LVOÇ· rTe,co:;, TUppr,\/OL (Hsch.); (Call., Épigr. 47, pap.). Le terme usuel (D., Arist., etc.)
IICXIL\/T,-::L:;' /)ct;Li~ouact, -::LiLWp6ç (lIsch.) p.-è. création est le dérivé IlOC\/EW\/ « prêt à intérêt»; adj. tardif 8ct\/ELiXY-U;
tragiqu(' d'apr;" ôXC;r.),T,7LÇ; 8ctfLVW (Ilymn. Mag. 43). (Cod . .Jusl.). Verbe d(mominaUf 8xvE;t~w «prHer à intérêt,
Le participe O:X:IVO'::.LÉVr, (Ps. Diosc.) ~ Xct7ctvOCYY-ll "pied pratiquer l'usurp» (aUi'Iue), au moyen Il:xvd~OI.LctL
d'oiseau., plante utilisée dans les philtres. Voir aussi les «emprunter à intérêt» (attique), le passif (participe
composés. 8ctvELcrOdç, etc.) se dit des sommes prêtées; le grec
Comme premier terme de composé, on a suivant Il' type hellénistique a aussi 8xvl~w. Formes à préverlw : avec
archaïque -::EpylfL6p070Ç : ()ctflctalfl6poTtJÇ (5imon., Pi., 13.), da-, È:x-, È:1tL-, 7tpO-, 1tpocr-. D'où l~s dérivés: 8i'JELafLct
8°CfLocam;toç, o:x,lcxcrl?l')Ç (Simm.), o,.qLctalzOw\/ (B.) et • prêt, emprunt» (Th., D., etc.), Ilct\/ELafLaç' prêt, emprunt»
deux ou trois plus tardifs. Très tardivement du thème (1 G II' 1172, Pl., pap.); Oct\/E:LcrTr,Ç "prêteur J (inser.,
MfLvy);LL : Si;LVL7:;:O:; (Orph.). Cumme second tcrme de LXX, pap.), «emprunteur» (IG XII 7,67 Amorgos),
composé : d'une part ancien type [;t7:.j/)XfLOÇ (Hom.), d'où IlctVELanx6ç (Thphr., pap., Plu., etc.). Il faut mettre
yuL68x;LoÇ (Pi.); l'ULo-llif.Laç, -XV70Ç (Pi.), ÀEO\/7o-llcXfLctÇ à part la glose d'Hsch. o!X\/ct:; . fLEpt8ct:;, KctpuanoL, qui,
(PL), -::v~o- (1Esch.), cf. é(llctfLctÇ ; de l'autre, sur le thème si elle est correcte (?), n'entre dans aucune série claire
de prègent -::o:;68:Xf.Lvoç (.IEsch., E.). (cf. Schwyzcr, Gr. Gr. 1,488).
Et.: Racine bien connue dans diverses langues indo- Ces termes s'appliquent précisément au prêt à intérêt
européennes, l'xprimant l'idée de • dompter, sOUl.lettrc et se distinguent en principe de XP'ijactL, Y-LZp'ij\/ctL, xLxpoca-
par contrainte., d'où dans des conditions particulières 6:XL qui s'appliquent au prèt à usage (Redard, Recherches
• dompter, dresser» un animal, notamm<~nt le cheval. sur XPr,. xp'ijr;6ctL 37-38) .
Pas de rapport avec le nom de la maison ·domo-, cf. Le grec modcrne connait encore a~vd~w • prilter "
Benveniste, BSL 51, HI5;), 2-:-29. Le pr(>s/'nt à nasale 8:xvd~vfLctL "emprunter» et lt'urs dérivés.
in fixée 8:X.fLvY)f.LL, pol. 8cti1\/;(fLL, l'l'jJose sur ·domn-a- et Et.: On adnlet., avec un suffixe -vo:; {cr. ŒYE;VO:-. X-:-f;\I():;),
po~sède \111 correspondant exact dans irl. damnaim. Aulre une forme nominale dc la racine de Ill8(ÜfLL, etc. Ce serait
structure à l'aoriste sigmatiquc et au futur 8:XfLct- de le selll exemple du yocalistl1c dJ- > O'l.- pour cet le r;lcine
• dom~2-' cf. encore r.X\/o:XfLi-::wp, etc.; autre structure cnCore en grec. Le rapprochement avec 8ct-::~ofLiXL "partager»
dans 8fLll-::6Ç, etc., ùe ·dmü-, etc. Hors du grec, à l'exception qui a parfois été proposé ne vaut pas mieux.
ltig - 252
8-.s, ~SI.(J,.oç, voir 3œxw.,. 3œt/JtÀ6t; «abondant. dit de l'éther (Emp. 39,1); le terme
. ~'. :;:.. , .:;0.:';, est apparemment construit avec un suffixe -r.Àoç sur le
Slios, voir ~. thème de l'aoriste (ou du désidératif futur ?) ; on pourrait
.... . ~:,
se demander aus~i si q,t).6ç • dégarni, pauvre. (mais qui
8u'II'â.vt), voir M1tTCIl. eomporte un iota long) n'a pas exercé u.le influence. La
forme usuelle est 31Xq,r.À7)ç d'après les adjectifs sigma tiques ;
le mot est ionien (Hp., Hdt., X., Antiph.) et hellén.
8ti'lrESOV : rarement au sens de «sol. en général (Ari .. t., inscriptions). Sens: «abondant., et en parlant
(pourtant ad. Il,1l77), signifie proprement le sol aménagé de personnes «généreux., parfois «prodigue •.
(~, 4,627) d'une maison (Od. 10,227), d'un sanctuaire
Dérivés: 3ottjJI.lEI.IX «abondance 1 (Arist., Plb., heIlén.),
(E..; etc.), terme poétique et ionien (trag., Rdt., ete.). verbe dénominatif 8cxtjJtÀf:lioELCXt • abonder, dépenser avec
Aui~~~~ tcbn:30v{Xénoph., 1,1; IG XII 5,215, Paros); prodigalité. (LXX, grec hellénistique el tardif). Voir
ceiïe fQl':rne ~oJt .,s'expUfJuer eomme une orthog?aphe sur ces termes Wilhelm, Gl. 25, 1936,269 sqq.; le mot
inverse d'aprèa .les doublets tŒ-/3Œ- du préfixe intensif fréquent dans le grec hellénistique, notamment dans les
(v. Schwyzer, 1#. ,Gt/'1,330, er. aussi ~ŒKOpot;). Le mot inscriptions et chez Dio.dore, exprime la générosité prodigue
8ém;3ov subsiste ~ ~c moderne. ,,.';, et renchérit sur ltcp6o'\/ot;.
'Et.: Ftlit penser à la fois à 36ELoc; «maison. et à 8éELCIl aoctjJtÀ~t;, 8cxq,tÀe:v(a) subsistent en grec moderne.
«eonstruire» et l'on posera un composé ·dT!'-pedom, cf. .pour oŒp8cirr't'(a), voir s.u.
MBov. Le fait que 86WJC ait une valeur originellement Et.: Le thème 8Œ7r- de *da.-p- avec labiale semble se
~e et que 8éfLfI) signifie • construire. (Benveniste, retrouver en lat. dans daps, damnum, en tokhar. prétérit
BSL 51, 1955, 16-20) incline à rapprocher 8lirrEoov de ttip- « manger» (Fraenkel, IF 50, 1932, 7). Le skr. dtipayati
'ét-tCll sternere, struere: c'est le sol aplani sur lequel on « partager " dont le p entre dans un système grammatical
peut construire. On pourra maintenir le rapprochement sanskrit, pourrait être appnrenté; sans la lahinle, on
avec 8uéd. tom-t, • Bauplatz • de ·tum-feti-, cf. gat. tim~jan pourrait évoquer le grec olXTéofLCXt. Ct. Pokorny 176.
1 construire., etc.; voir pour ce dernier mot Benveniste,
1. c.
8a.pUTa.L : f. pl. gâteaux ofterts à la phratrie à l'occasion
du mariage ou de l'inscription des enfants (Deiphes,
8G1rlS, -1.Ô0t; : f. • tapis» (com.); diminutif 8om(8tov
Schwyzer 323 A); en outre OiPCXTO;, pain thessalien non
(com.). Altération de 't'ocmt;, 't'cX7tl)t; mot d'emprunt instable,
levé qui ressemble à opi~tç, lequel est donné comme
par 80norisation populaire de l'initiale. Une influence de macédonien (Selenc. ap. Ath, 114 b, Nic. fI'. 184); au
lcX7tE8ov est possible.
neutre 't'G 3a[pcxTov] (Magnésie de Thessalie, Schwyzer
603), cf. aussi Hsch. S.u. 3a;eO'!,'
8â.1TT(a) : «dévorer., f. MtjJCIl, aor. i!OCXtjJlX, en parlant Et.: Terme dialectal teehniqlieet rituel, sans étymologie.
de bêtes fauves, d'animaux, du feu, d'une arme qui déchire, Voir Kalléris, Les MacédonièTis 1,147-151.
avec en outre des emplois métaphoriques (Hom., poètes) j
formes à préverbes: cX7rO- (Hsch.), O~Œ- (Hom.), )(.OCTlX-
8ap8a. : !LéÀtOOŒ (Hsch.). Aucune explication, mais
:Hom.). Verbe poétique qui sort de l'usage, avec peu de
voir aussi le suivant.
tiérivés : 3cbtT1)t; pourvu du suffixe -Tl]ç, dit de moustiques
:Lyc.). Il existe deux groupes de dérivés de grande impor-
,ance, issus du sens de «dévorer., mais infléchis avec la 8C1p8C1lvEL : fLoMvEt [« il salit 1] et !X\lEO:xpI>CXVe:'
laIeur de «dépenser., etc. : &w:~aÀUV& (Hsch.). Formes expressives p.-ê. à redouble-
me;lt qui seraient issues de 3:xpl>cx si l'on accepte pour le
1) "&tn:OCV1) (Hés. Tr. 723, ion.-aU., etc.) «dépense,
mot précédent la correction de LaUe : 1>iplla: . fLat.uofLcx.
;rgent pour dépenser., parfois «prodigalité» (lEschin.),
Autre analyse Ib:p-8-cx(y<ù d'une racine 'der-, voir Frisk
n outre KIX't'1X81X7toéV1) (tardif), pour le suffixe cf. Chantraine, s.u. avec la bilJliographie.
"ormation 196-200. Sur la valeur sociale de la dépense
le prodigalité voir Benveniste, Annele Sociologique 1951,
6-18. Dérivés nominaux : 3cx7tlXv7)pOt; pris en mauvaise 8a.p!iU'lTT(a) : • déchirer, dévorer. en parlant de bêtes
JClrt : • prodigue., et en parlant de chose «coilteux' fauves.-:(ll., Hp.), de richesses (Od., Ar., Luc.), thème de
lon.-att.) j d'où le dérivé &t7t'CX\l1JpLŒ «prodigalité» (ArisL) ; préSent; un aoriste sigma tique est attesté Opp. H. 4,628
m outre 31Xn:civuÀÀIX f. diminutif artificiel (Cere. 4,18, cf. et cIl.i~ Hsch. 8lXplHtjJlXt' p7j!;OI:t, 07t'CXPcX;CXt; enfin pf.
Leumann, Gl. 32, 1953,219, n. ~). oe:/)OCpl>,xcpE . xcxTcx6é6pwxe:.
Verbe dénominatif 3am~ BImG(v.xofl.~ «dépenser., BI.: On a songé à /):XIT't'<ù, mais le p est inexpliqué. Il vaut
parfois' user, consumer • (io~-_att.... eto_* a~les préverbes mie~ penser à I>ptr.w et poser*8:tfl-1>cxprr-'t'w avec dissimi-
4nL-, Œ7tO-, t7tt-, tK-, Kpc-rpr..-, etc.; à Andanie (Schwyzer lation du second p (Schwyzer, Gr. Gr. 1,647). Un rapproche-
74,55) 3",1t'cxvou~ participe de 3cx7tocvé<ù, ou 3cxn:cxv6<ù; ment avee 8ocrr't'w par étymologie populaire est possible.
dérivés: 8cx7tcXv7)iÙX (X .•. Arist., etc.), 3cxn:cx.Vljotç (Aristeas) j
autres formes tardives. _3ot7t'cxVlj't'Lxaç • qui dépense, qui AàpELKOS : • darique. pièce d'or perse, le mot est
consume. (S.E., etc.), OŒ7rot\l7)-r1)t; (EM 40,44); enfin également adjectir, employé avec OTlLTr.p (Hdt., Th.,
3Œ7tIXVOÇ épithète d'tÀ7tlt; ehez Th. 5,103, mot repris par Ar., etc.); une forme Aiiptxaç et AiiptX6.; se trouve à
Plu., doit être une formation postverbale. Sparte (SIG 84); Âcxptx6ç se lit également Hérod. 7,102.
aocmxv1), 81X7tŒV1)p.6t;, 81X7tcxv(;) subsistent en grec moderne. Du point de vue grec, le mot est dérivé de tlcxp<:i:oç, d'après
2) Le second groupe important s'organise autour de l'image qui figure sur la pièce (cf. louu en françaisj.
253
Toutefois le dérivé surprend par sa structure (on attendrait El.: Ignorée; voir des hypothèses do toutes sortes chet
*AIXPEtCo(6ç) et aussi parce que le suffixe -LX6ç étonne. Frisk. A première vue, --rr)'llTLÇ se rattache aisément au
Voir Benveniste, BSL 30,1929,59, Schwyzer, IF 49,1931, thème de 7tÀ1)crLOv, m:Àcil:w, etc., cf. Te:tX€<JmÀ'ijTa:, &r.À'lj'toç
9 sqq., Chantraine, Etudes 122. Autre hypothèse périmée «que "on ne peut approcher a, etc.; et tout uerait clair
de Horn, Neupers. Etymologie, no 654. si l'on adoptait 8u<J1tÀ'ij'ttç attesté chez Lyc. et comme
variante dans l'Odyssée. Mais pourquoi lIua- serait-il
8a.p8ByW : • s'endormir a. Le verbe simple est très passé à 8oca-? Analogie dcs composés avec 8oc- inten6if?
rare (Hierocl. In CA 19, p. 461 M.) mais l'aor. !8pcx60v Autre hypof.hèse de Ruijgh, ~tudes § 219, n. Ill.
est attesté Od. 20,143. Avec préverbes ; Ibto- (tardif),
~cxpcx- «dormir auprès de. (Il., Od.); mais surlout KOCTOC- ôa.aus : «A la surface hérissée, toufTue., etc., d'où
8ocp6&vw «s'endormir a (Pl. Phd. 71 d, 72 b), avec les «poilu. (Od., ion.-altique), «au feuillage toulTu. en
aoristes -3plX6civ (Od.) et -8cxp6civ (attique) et pf. parlant de plantes, de lieux, etc. (Od., ion.-att.), «enroué,
1Ie:8&p61jxcx (Pl. Banquet 219 cl, aor. de forme passive siffiant. (médecins) par une métaphore qui se rctrouve
8cxpO-ijvocI (Philûstr. p.-ê. Ar. Pl. 300) : le préverbe marque dans le sens grammatical d', aspiré. (Arist., etc.), opposé
l'achèvement du procès, cf. Kcx6d>lIw ; en outre tyXOCTOC-, A IjiIMç, notamment dans l'expression 7tVru(Loc lIocaù; les
bn- (Th., Pl.), GUyxaTOC- (Ar.). En aU. Koc6t1locp6ov rares composés sont d'un type récent: ils sont en -8(Xa\)<;,
fonctionne comme aoriste de Koc6tUiw. • non en *-81X<J7)ç (au contraire tiTjIl~<; de ij8Uç, etc.) : &.Iltpl-
Pas de formes nominales et rien ne subsiste en grec épilhète de l'Égide (Hom.) où tXfLqn- est adverbial, Èv-
moderne. (Dsc.), Èm- (Thphr.), urre:p- (X., iEl.), imo- (Dsc.).
Et.: Le -6- est un morphème indiquant l'état accompli ~1Xa\)- figure comme premier terme dans une vingtaine
(Benveniste, Origines 191, Chantraine, Gr. Hom. 1,329). de composés, les uns poétiques, les autres techniques,
On partira donc de °der- qui n'est jamais attesté et l'on dont voici les plus notables : Ma\)6pl; (AP), -KÀW\lOV
évoquera avec des suffixes divers skr. drtili «dormir., «fougère., -(LocÀÀoC; • à la laine épaisse. (Od., E.), -rr681o\l
lat. _dormiiJ, v. sI. drlmljC! «jc dors.; voir Benveniste, plante, tO\l rrop(jlupoüv (Ps. Dsc.), -1tOUç • aux pattes
Beitriige Pukorny 11-15, pour le sens ancien de la racine, velues. c.-A-d. ~ lièvre. (corn., Arist., etc.), -rrpc.lKTOÇ
• s'assoupir a. (corn.), -rrwywv (Ar.), -crT€PVO<; (Hés., S.), -TpWyÀOÇ =
-1tpWKTOÇ (AP), -)(och7)ç (AP).
8ap[ E]Lp : TO tirro TOi) !-fEYIXÀOU IIlXx...uÀou Èrrl TOV Parmi les dérivés nominaux, deux présentent une
IALXpov 8d.<Hllf.lOC (H5ch.), probablement laconien avec certaine importance: lIocO"uT7)<; «fait d'être velu, hérissé ~
rhotacisme, répondant à lI&plv· am6cif.l7)\I. 'Apxoclle:ç (Arist., etc.), • aspiration _, terme grammatical (Arist.),
(Hseh.). Terme dialectal areadien, emprunté par le laconien et le thème sigmatique lI&aoc; n. «fourré, taillis. (i\lén.,
et apparenté à 1I<7>pov 2. Voir Bechtel, Gr. D. 2,333. Str., etc.), «poils, duvet -, etc. (Alciphr.). En outre IIc(a\)(Loc,
avec le suffixe -f.la: directemcnt appliqué à lIocO"Û<;, désigne
8a.pKa. : avec une variante IIIXxlXp, espèce de xlXaütlX, une maladie des yeux = TPOC)(c.lI.LOC (Sever. ap. iEt. 45) ; en
de cannelle (Dsc.). Mot d'emprunt sans étymologie. outre IIxO"uÀÀ(<; f. «la petite velue., hypocoristique de
l'ours (EM 248,55), cf. pour le suffixe Leumann, GI. 32,
8a.pKa.VOS : =~ È,lU6p68IX\lO\l «garance a (Ps. Dsc. 3,143). 1953,218 sq. ; avec ~IXO".jÀÀLO::; épithète de Dacchos (Paus.)
Semblerait un dérivé du précédent. en tant que barbu, mais selon EM 248,50 lt!XpOC Tb 81X0"ÛVf;IV
Tœç tif-t~tÀOUt; (?).
Sa.pK€S, voir 8p:Xüaof.llXt. Verbe dénominatif : 8IXO"ÛVW, -olLlX1 «rendre poilu,
devenir poilu. (Ar., Hp., Arist., Thphr., etc.); au passit
Ôa.p1Tl) : alXpyci\ll), x6<ptvoç (Hseh.); selon Bechtel, Gr. D. «devenir rauque, siffiant. de la voix, «devenir trouble _
2,289 identique à Tcipmi, .cip;;l) avec une prononciation de l'urine (médecins); chez les grammairiens • aspirer.
vulgaire de l'initiale. Autre hypothèse sans consistance de et ,être aspiré -. D'où 8IXûUvri)Ç, -oü, 8xûUvnxr..ç «qui
Güntert, IF 45, 1927,347. prononce l'aspiration _ (grammairiens, en parlant des
Attiques); lIocGUaf.lo:; (Diosc.) se dit de l'enrouement de
ô~S, 1Iq:1I6ç, voir 8oc(w. la voix. Quant à la glose d'Hsch. lIocO"xo\l . 11 <x cr\:' , le mieux
est d'y voir avec Latte une faute pour 8cioxlo\l; voir
ôa.aKLÀÀos : m. poisson inconnu qui se nourrit de ·~ncore IIIXaxlo:; sous aKLIX.
fange (Arial. HÂ 591 a). Le grec moderne a gardé lIocO"Û::; «velu " TOC IIxcrtoc • les
El.: Terme qui semble familier (peut-être gémination ...spirées. et surtout IIcicro:; «bois. forêt., avec de nombreux
de À) et qui fait penser à IIIX-a-..<loç. Il pourrait s'agir d'un dérivés et composés.
poisson de couleur sombre, cf. axb:1V1X et Stromberg, Et.: On pense A lat. dënsus dont la formation et les
Fischnamen 27. emplois sont franchement différents; le rapprochement
SI'. heurte à cette autre difficulté que le traitement de a
Ôa.a1TÀi}ns : f. dit d'Érinnye (Od. 15,234), d'Hécate entre Cl et voyelle est contesté en grec, cf. Schwyzer,
(Théoc. 2,14); sous la forme lIiXa"'À~ç, de Charybde (Simon. Gr. Gr. 1,307, Hoenigewald, Lang. 29,ZgO sq. Si l'on ne
522 P.), des Euménides (Euphorion), de serpents (Nic.) ; veut pas retrouver un thème °d(ls_, on peut poser avec
le mot est fr~quent chez Lye., cf. encore Cal!. fr. 30; Brugmann, Sachs. Ber. !!)Ol,92 sqq., un thèmp originel
les An. Or. citent 8IXar:i.lJnJç et on a le vocatif lIiX<r7tÀ'ij.1X 801:TU- qui serait attesté rar un nom propre tel que delph.
(AP 5,240). Donc après l'Od. (hapax 1) et Simon., seulement ~ci.-uç. Ernout-:Ueiliet admettent pour ôxO"Ûç une gémina-
mot des Alexandrins. Sens : «redoutable., etc. tion du a ensuite simplifié. En définitive, pas d'étymologie.
254 -
8a.TÉOfJ.a.L : 8Qf. ~~acr6iXt èt ~~O"crO(aeat, mycén. p.-ê. 8cil'v1je; (mais il s'agit alors du laurier) et la [orme X.1XÎ3Z0V
dasalo, avec itératif à1xcr&ax.e:'to'fll. 9,233} au sens passif (qui est en réalilé un équivalent de Y.CI.'.)/.·:û.(C;, non d'une
pt. 8É8acr'tat (Hom.T,~ mycén:-'iepidedalo = ~m8t8(Y.()"'tat déformation de ~IXUX.OÇ d'après ltlXlc.ù). Voir SOlmsen, IF 26,
(Chadwick-Baumbach 1811.; 1I0r. />ctcr&r,VŒt Wlu., Hsch.). 1911, 106 sq., Bei/rage 1l8; n. 1. En fait 8aü;;:o<;; apparenté
Sens : «se partager, pattager, répartir ,l, dit surtout de à 8~(c.ù n'entre pas dans une série normale, et ce rappro-
butin, de viarides, de bitlns:,r;e·,ërme, ignoré 'de l'attique, chement peut n'être qu'une étymologie populaire. ~IXUXOÇ
rare chù les tragiques, est attesté éhez Hom., Hdt., en peut être un terme indigène.
arcadien et comme termejuridigueen Crète où il doit
s'agir de subatrat prédori~n. tMà1s ' selOf.t:t!oll ,·eystème 8a.uÀos ; ainsi scIon Hdn., mais 3!XüÀoç scIon PUUS.
M. Leumann, Ham. Worter 281 ~fise urictnpl'unt à Hbm.) .. Gr;'; • touffu .,dit de la moust.ache {}Esch. (r. 58 cité par,
Formes à préverbes :tivcx- (Tif:)" du partage ,qes t~rres, Paus. Gr., Nonn.), dans une métaphore qui peint les
avec -8acr'toç (Pl., etc.), -8acri.i.r,ç'{Hdt.); lXTW- (Jt; Ii ct ti.) " desseins obscurs de Zeus à côté de ll<icrX.LOC; (lEsch. Suppl.
avec -8acrfl6ç (Th.), -McrflLoç (Hdt.); 8ta- (Il., Hd~.), 93); Hsch. glose le mot par 3IXcrU et a également la
Èv- (trag.), x.a~ex- (Il., Hé~elée, Schwyzer 63, 28), 1tÛ'tL glose~3:X1JÀov . ÀOXfLw3e:C;, 8lXcru. A fourni des toponymes,
(Héraclée, Sehwyzer 63;04). " notamment ~IXUA[C; en Phocide.
Formes nominales : les plus archaïques présentent Pt.: L'existence de toponymes indique que le mot est
un thème 8!Xcr- issu dè 8a't- : 8excrfloÇ «partage» (Hom.), anci.m et n'est' pas une création poétique. Un rapproche-
• tribut. (trag., Isoc., X.) avec .3!XCJfLOCPOPOC;, eLc. ment avec 3c:tO'uç est tentant; il faut en ce cas admettre
(Hdt., etc.) : pour des formes à préverbes voir l'alinéa dans 8lXcrù.:; une forme en cr ancien et rendre compte
précédent; le mot repose sur *8ct'tcrfLoÇ ; dérivé 3cXcrfLEUatç d'un double traitement phonétique. L'hypothèse qui voit
" distribution» (X.) comme de 8excrfLEUc.ù; en outre 3cicr- dans 3xuÀoç un composé de 81X- et üÀ"I), cf. M-crx.toç et
floc'ta . flEPLCJfloc'tOC (Hsch.) ; 8!XCJTI)p «répartiteur de terres» 1Esch. Suppl. 93, (voir Pokorny 202) reste également en
(IG IX' 1,116, Étolie); enfin l'adjectif verbal *1l1Xcr"toç l'air.
figure dans mycén. epidalo = €1tl3IXcr'toç «distribué.,
èL8lXcr'toç (S.), ŒvcilllXcr'tOÇ ; dans tous ces termes traitement
Sauc.ù : «dormir. (Sapho 126 L.P.) avec les gloses
-cr't- de -'t't-.
d'H 'ch. ËlllXUcrEV . ÈXOLfL-ij61J, &:8IXuc.ùç· Èypr,yopc.ùc;.
D'un thème 1l1X"r7)- issu du présent ; 81X"r7)~Ç, -ou m.
Rf.: La moins mauvaise hypolhùs,> cunsist,' à évoquer
« distributeur» (fEsch.), "agent liquidateur. (Arist.l;
tIXUc.ù, et surtout IXt)c.ù chez Nic. ct dr supposer une fausse
31XTI)ptoc; (fEsch., Sepl 711) résulte d'unc superposition
coupe il l'origine d" cc terme, fausse cuupe philologiquement
syllabique pour *8ocnJn1PtoC;; 3ci"r7)crtc; est condamné par
admissible dans le fr. de Sapho; cf. E. :\1. Hamm,
Pollo
Grammatik Z. Sappllo 137, n. 333. Aull'cs hYPolhi'sps
Formes isolées et douteuses : 81X'tUcrcrEW' ÀlXcpUtlcrEW,
chez Güntert, Reimlvorlbildungen 163, et Bechtel, Gr. Dial.
tcr6lELV (Hsch.) semble fait sur le modèle de ÀlXcpUcrcrEtV
l,lIS.
(Ocbrunner, IF 21. 1907,242); sur la glose d'Hsch.
~a-ruMou -1Jp.éplX voir l'hypothèse de LaUe S.U. avec
l'appendice, 1,504. Sé.4>Vll ; f. nom du laurier, [a1lrus nobilis et occasion-
Et.: Pas de rapprochement sûr hors du grec mais nous nellement de plantes 'Pli lui ressemblent (cr. LSJ:;
avons un des représentants d'une racine 'dii-jd3,- de 31)-fLo:;, importallt en raison de son rôle dans le culte d'ApoHun
Sa-fLOÇ, qui figure sous la forme Ilii- avec des suffixations et de sa vah'ur apotropaïqlll>. SC' dit dl'puis l'Od. de la
variées dans SIXL-OfLlXt, Sci1t't'c.ù, etc. La formation du plante, d'une branchp de laurier el d .. la baie. Pour Il'5
variantes dialectales voir à la fin de l'article.
préseat 81X'téofllXL est comparable à celle de 1tIXTtofllXt.
Composés : 81X?YE),XLOV, lh,?vr.'?opo;, etc., Il:XÇlvoYl]0-i;;,
-1twÀ"I)ç, elc. En outre XIXf!IX~Il:xyvr, plante, «fragon •.
SaûKo5 : ffi. nom de ":iverses ombellifères surtout Dérivés: IlIX?vl;, -lIloç • baie de laurier. (Hp., Thphr.j,
l'Athamante de Crète (Hp., Dsc., etc.) et la carotte, lauri!'r (pap.). ,h?\lWV ,fourré de lauripp (Str., etc.), IlX?VLn;;
Daucus carola appelôe aussi crTlXcpUÀïvoc; (Gal., etc.); voir "vin parfumé au laurier. (Gp.), surnom d'Apullon à Syracuse
pour les variôtés et les espèces Andrews, Glass. Phil. (Hseh., E.U), au féminin Il,,,,?v,,,; «laurier-enss!'» (Dse.),
44,1949,185 sq. Glose d'Hsch. 8lXux.oç . 6 6plXcruc; [llptfLUç , fragon» (Ps. Dse.) = xoqJ.lXt3:X<pv't). Nombreux adjectifs:
Lat.te] XlXt ~o'tciv1J 'tL:; Kp1J'W'"ÎJ. Dérivés ou variantes : 8x?ywll-ljç "riche en lauriers ou qui rcsscmbll' au laurier.
,hüxoy (Thphr.), 8IXUKEtoV (Nic. Th. 858,939), IllXuy.lov (E., Thphr.) ; 8<X<pVLVOÇ « fait de laurier» (Thphr., CaIL) ;
(Gp.); mais pour IllXu)([.L6:; voir sous 3cicpvl). En outre 1li%<pvtlXxo:; qui concerne le laurier (.-iP dans le litre d'un
3IXUXL'tl):; (O!IIO:;) «vin préparé à la racine de IllXuy.oç» ouvrage) cf. ~WWcrLlXlt6:;; IlIX?v~e:~ç "riche en laurier.
(Osc.). (Nonn.), OIX(jlV\XtOÇ «qui appartient au laurier» (:"ionn.l,
~C)!uKL « carotte» subsiste en grec moderne. surnom d'Apollon (AP, Nonn.), r. 3:X'P'JXLIX surnom
Et.: On a cherché dès l'antiquité à rapprocher le mot d'Artémis il Sparte (Pans.), nom d'une pil'rre pr~cit'use
de la racine 81XF- de llaLw «brûler» cf. scholies Nic. (Plin. HN 37,157), ~1X'?IIllX épithète d'Artémis (Olympie,
Th. 94 à pr-opos des formes llauXfL6ç e~ 8IXUKO:;. I1Àou't'lXpxoç Strabon). ~ombrellx noms ùe Ile:.: (",O'11me ~IX?VOU:;, ou
1tÀEioVIX [.LÉ'! <:p1)crt yÈv1J TIjç ~o't&V1Jç ELVIXL, 'to 3E XOL\lOV de personnes comme !J.X?VLÇ, elc.
TIjç lluY<Xf1.ec.ùc; Œ(c.ùfLlX 8ptflÙ KIXL 1tUpW8EC;. JI s'agirait Enfin les dialectes bTfecs anciens présentent de nom-
donc de la saveur piquante et brûlante de la racine. breuses variantes de formes qui résultent, soit d'altérations
On a supposé aujourd'hui qu'il s'agirait du fait que la diverses dues en partie à la valeur religieuse ou magique
plante fournit une résine et brûle avec une flamme claire; du terme, soit au fait que c'est un mot d'emprunt: thcssal.
on évoque ensuite la glose IlIXU)(fLOII' EÜXlXucr'tOV ~uÀov *8lXuxvlX indirectement attesté par ~IXUXVIXi:OÇ {I G IX 2,
255
1228) et des composés comme GuV~ocUxn96poL (ibid. d'autre part tin aoriste 80occrcrOCTO = 1!8o;E: dans la Cor-
1027, a, cf. encore 123·1); l,) chypriote a tW:Uj('J?:?OPLOÇ mule <-:iIla: 8e: oL ?i'O'Jt'.l\lT' 8o&G'Jcno X~p8LO\I d\l'XL (Il.
comme épithHe d'Apollon (~rasson, ICS, nO :lOU); Nic. 13,,\r,8, elc.), .ef. le suhj. ?io6:Gü~TOCt (Il. 'l3,339).
a 8cw;([L6ç (Ther, 94, Ala. H)\)), cr. Hsch. OZUZfLOV . \Vackernagel, SpI'. Uni. GI sq. voil dans eet aoriste une alté-
e:UY.OCIJG'OV ;';),(1'.1 O'l.,?v"t)<;; ces t.erme~ sc rapportent à ralion lie 8dCi'1"UO d'après l'analogie de OOXS(t) ; il n'l'st
3arpv71 malgré les doutps de Solmscn, ncil/'â!l~ 118, n. 1 pas cependant exclu qu'il faille poser un déverbal if *SOXç(t)
et Bechtel, Gr. D. 1,20;", Goll. Nacllr. 1919,343 sq., mais cf. 'PO;{&Çw à côté de 'ptxw. Rapprochement alexandrin
peuvent avoir été rapprochés de 3ocùxoç par étymologie de ôoacrcra.To avec 8otocÇw 1 douter >. Sur le caractère
populaire. Hsch. a, d'autre part, la glose J..cX<pv"t) . 8a<pV1j, « achéen. de 8tOCTO, voir Ruijgh, Élément achéen 130.
l1e:pyoctOt. nci.:pvï) subsiste en grec moderne. Et.: Thème ·deY-:l.- qui se relrouve dans l'adjectif
Et.: Cert.ainement terme méditerranéen,. oomme le 3'ijÀo;. On peut donc rapprocher sans <II skr. dideti «il
prouvent ces variations de formes. Le rapport assuré . paraît», 'impératif didihl. La racine 'dei- figure aussi à la
avec lat. laurue est éclairé d'une part par la glose ÀarpV1j, base d,e ZE>i<;;, 8~oç, elc.
de l'a.Ilre par certains flottements entre À et 8 dans des
mots d'emprunt et la graphie mycénienne dapu.ritojo
pour À!Xôuplv60w : Palml'r, BICS, 2, 1955, 40; Heubeck, SHia.E, voir 8L8~_.
Minos 5, 1957, 151 sq., et s.u. Àoctl';ptv6or;;.
le danger, être lâche. (ion.-attique), avec &.n:03e:tÀb:atC; initial est assuré tant par la phonétique homérique que .
fPSb.}; le simple 8&LÀt<l6) (Plb.), avec 3EtÀ(œa~c; (Plu.) par le cor. AFivLcXÇ) est établie. Le t.el"me le plus proche'
·-257
pour le &en6 est al'lD. erkn{im, aor. erkeag • craindre ", parlant d'un boxeur, 7tpoa- (très nire), auy.. (t.rt.rare),
a~ le nom d'action erkiwl • craint.e ". En posant. uno- «montrer, indiquer, tracer 1.
'dw(e)i(s)-, erke-ag peut. répondre à "'8FELGCtL ; le présent Noms d'action: 3e:v;r;; (Arist., etc.) mais surtout et
arménien est d'un type propre à cette langue; avec des plus tôt avec des préverbes civot-, ci1to-, Èv- • plainte en
sens un peu dilférents on a évoqué av. dvaé6a «menace, justice " an- « fait de montrer ", et, notamment «discours
mot.if de crainte ", p.-ê. skr. dvé~li «hair 1 ; p.-ê. lat. diras d'apparat, déclamation ", 7tlXp«- (rare et tardif), etc.
c sinistre ", etc., cf. I;:mout-Meillet s.u. Il t'lst probable Avec le suffixe neutre -lLor: :&i"Y{Lot • exemple, échantillon,
enfin que • dwei- «craindre 1 est issu en définitive du preuve 1 (ion.-att.) mais aussi • lieu d'exposition de mar-
thème 'dwei- c deux., exprimant l'idée de division, de chandises, marché, bazar 1 (X., Lys.); avec préverbes :
doute ct. Il. 9,229-230 3dSljUV· cv 30lii 3~ O"otCl.lat{LEV '1J ciVet- (rare), iv~ • preuve 1 (Pt, D.) donc très dilTérent de
tbroiivOotl; cf. en français «doute 1 et «redouter 1. Voir !vSe:IÇr:c;, cm- • exemple, preuve., 7t(Xpot- • modèle,
Benveniste, Ward 10, 1954,254-255. exemple, preuve par l'exemple., terme important dans
les ra~onnement.s des orateurs, c'est. aussi le « paradigme.
de Platon (ion.-alt.), Ù7tO- • signe, modèle, exemple 1
SELEXOS, SclÀ"ll, etc. : Sde:Àoc; épith. d'lj{Lotp (Od. 17,606,
(X., . ~c hellénistique), considéré comme peu atUque.
Théoc. 25,86) pour désigner l'après-midi; substantivé
Ces termes ont fourni des dérivés et des composés souvent.
3ckÀoç bl/lè 3uCI.lv «l'après-midi qui se couche tard» (Il.
tru:difs : 8e:IYlLot,ll:CI.l (NT, pap.), -10"{L6~ «vérification»
'll1,232) cf. Call. 260; acc. SeI.e:)..ov (masculin ou neutre 'i)
(pap.), 8e:IY{Lot'rocip"njc; • inspecteur du marché 1 (pap.),
«repas de fin d'après-midi 1 (Can. 238,20) ; c'est du mot
.,xa:TocYCI.ly6C; • fonctionnaire qui remet des échantillons de
employé en ce sens qu'est tiré le dénom. part. aor.
bl,é • (pa;>.) ; et surtout de 7totP@E:LYlLot : 7t(Xp~Se:ly{Loc,cipLOV
&r:e:ÀL1]«rotc; • ayant pris le repas de la fin de la journée 1
.... 7t(XpotSe:IYf.LcX."nov diminutifs t.ardifs; 7totpot8e:LYf.Lot"':LX6c;
(OÛ. 17,599, d'après ta'rr:1)aotc; 'i).
(Arist., etc.), ~otPotSe:LY{Lot,WS"llC; (Arist., etc.) ; dénominatif
Substantif usuel Se:lÀ"ll f. «après-midi ", etc. (1l. 21,111 1totpotSe:IYf1.Ct'rL~CI.l (LXX, NT, Plu.), avec 7totp0t8e:IY{LCt"t"la{L6c;
[où la leçon authentique est p.-ê. 8e:LÉÀ"ll, cf. Wackemagel, (Plb., LXX). Les noms d'agent sont peu représentés :
Spr. Unlersurhungen 111], Rdt., Th., D., etc.) : Rdt.. &bt"njC; • mont.reur 1 est tardif; de même les composés
8,6 oppose avec ce mot. le début à la fin de l'après-midi; Èv- «accusateur. (LXX, pap.), 7tp08e:lx"nj1; «acteur de
cl. encore Hdt. 9,101, X. An. 1,8,8, 2,2,14, etc.; dans pant.omime 1 (O.S.); avec les adjectifs en -lx6c; qui
P. Lond. 1,131, le jour opposé à la nuit '1 Adjectif dérivé peuvent également être tirés de 8e:IXT6; : 8E:LXTLX6:;
Swtv6c; • de l'après-midi. (Ath.), et Se:Ie:),w6c; (Théoc.). terme de logique (Arist.), ci7to- ,démonst.ratif. (Arist.,
En revanche SdÀe:"':o (Tjé:ÀWC;) leçon d'Aristarque Od. Plb., etc.), &V- • qui prouve, qui indique 1 (D.L:, etc.),
7,'289 pour 8-:'ae:,0 est peu probable, malgré la comparaison lml- qui concerne l'exhibition (Pl., O.), etc. Sur *l:m-
que l'on a faite avrc un dénominatif comme 6é:PfUTo 8e:ty."njc; ou &m8e:Lx'r6ç a été créé le dénominatif désidératif
à côté de 6e:p{L6c;. de sens comique ~..ae:Lx'LciCl.l (Corn. Adesp. 1008). Le
Il est plausible que e:ùSde:Ào; et. e:l)8e:IÀo; soient. des type en -'rCl.lp est représenté par l'hapax 1tp08e:lx,CI.lp
composés de 8e:le:Àoc;, voir Et. (écrit 7tpOStXTCI.lp) • qui annonce ", employé à côté de
Le grec moderne a encore 8::LÀr:vO « après-midi, goOter ». 7tp08e:LXvUCI.l (Hdt. 7,37). Nom de lieu 8r:LX-rljpIOV .lieu
Et.: Ces mots se rapportent à l'après-midi, non au soir. où se donne un spectacle» (pap., EM 261,9), avec 8e:LX't'7j-
Ils n'ont pas d'étymologie établie, mais il n'est pas invrai- pt:iC;, -ci80c; f. « actrice de mime 1 (Plb.).
semblable de rapprocher e:u8e:le:Ào,;, qui est apparenté La même notion de spectacle s'observe dans le terme
à 37jÀoç. t.e:lÀlJ, etc., évoquerait la belle lumière de dialectal 8e:ly.lJÀov «représentation. théâtrale ou autre
l'après-midi. Voir e:u8de:Àoc; sous 81jÀol;. (Hdt.. 2,171), dmage·. (A.R.) ; se dit aussi d'une représen-
tation par la sculpture (lG XIV 1301, grec tardif) ; avec
le dérivé de forme dorienne Se:l.XlJÀLY.'rotc; qui suppose
SElKVUJJ.L : actif Se:l~oo, l8e:L~iX; pass. È8dX6"llv, 8ÉSe:LY- p.-ê. un verbe *Se:lx"llÀll:CI.l, acteur de pièces burlesques,
Il4L, etc.; l'ré lois, avec vocalisme zéro, 1tpo8(xvun;
notamment à Sparte (Plu. Ages. 21, Ath. 621 el. t.dxYjÀov
l'ionien (Chios, !\Iilet, Hdt.) a 8ÉXVUtJ.L; chez Bdt. 8e:x- a un doublet avec e: : 8e:ly..e:Àov (Democr., Hegesianax).
semble surtout bien attesté dans des composés et hors
Un terme isolé 8dxcxvov désigne des figures d'une
du présent : altération de 8e:lx- ou de 8IX-, mais dans
tapisserie (EM 260,43). Pour certains emplois de 8e:Iy'otvcioo
quelles conditions '1 Voir p. ex. Bechtel, Gr. D. 3,180.
« montrer' (Théoc. 24,57), voir sous BYj8é)(Ct'rotL.
On a supposé soit une altération de &xc- (cf, p~ hallt.
-8LXVU"':I), soit analogie du 8e:x- de 3lj8e:x-ro «saluer•• , etc. Le grec moderne emploie 8e:ï:Y{LCt, 8e:i:!;LI;, 8dx'rYj<;, etc.,
(cf. sous S1)3tXot'rocr:). Dans la flexiOQ, suivant. un prol;ès et à côté de Se:LXWCI.l, le présent 8e:lxvCI.l.
fréquent pout les verbes en -\IlJ!,LL, on rencontre d'assez Pour 8LX"ll, voir s.u.
bonne heure (Hés., Hdt., orateun;), ~woo, Se:LxWCI.lV, etc. Sur 8e:lXVU{LL, etc., voir la menographie de J. Gonda,
Sens: «faire voir, montrer, démontrer, indiquer 1 (Hom., t.dxVUILL. Diss. Utrecht 1929.
ion.-attique, etc.); cf. aussi Mugler, Terminologie géomé- Et.: Famille importanta constituée sur le radical verbal
trique. Nombreuses formes à préverbe dans le verbe et ·deik-Idik-. L'aoriste l8e:J.Çot 4)n • doit être ancien, cf. lat.
dans les formes nominales: &ViX- «montrer, proclamer ", dire, skr. mOy<l1l adik~i. En revanche les formes de prl!sents
&71:0- • démontrer ", 3LiX-, Èx- (rare), br «montrer, divergent: grec 8dxvu{L1 appartient à un type productif
donner ·un exemple », employé aussi comme terme de et doit être une innovation; présent thémaUr!11e à voca-
rhétorique, XiX'rIlt- «faire connaitre, inventer., ô"':"iXpor.- lisme e dans le latin dicô (cf. osquc deicum, etc.) 'lui a pris
• montrer, donner un modèle ", 7tE:pL- (très rare), 7:"pO- le sens de • dire », got. ga-leihan • Caire connaître,
• montrer d'a..-anCè 1 ou «devant., faire des feintes 1 en annoncer., v.h.a. zihan • accuser.; fI. vocalisme zéro
258
dans skr. diAQJi. • montrer. (cf. avec une spécialisation repas. (Ott. 17,170, Nie.) est en fait un vieux composé
de"sens gr: 8I.Xeiv;,v. s.u.). Aulres formations verbales: de 3e!1tVov et de l'adj. verb. de • ed- • manger., avec
intensif skr. dédi§fe; déverbatif lat. dicüre, et avec un allongement de la voyelle du composé, cf. 3op7t'"l)cr"t'6C;; el
autre vocalisme v.h.a. z6igon. Le hittite a une forme isolée &pta"t'ov, mais est senti comme un dérivé, d'où 8eL1tVl)0'..uv .
et obscure tekkusStimi «je montre •• "t"7)v "t'O\) 3e:lTt'VOU wpa.v (Hsch.).
La racine signifiant • montrer. s'est prlltée à des Verbes dénominatifs : 8e:t1tV€(O) «dlner. (Hom., ion.-
specialisations diverses, cf. en grec 8~xeiv el d'autre atl.) avec 3~t1tVl)TI)C;; «hôte à dlner. (Plb. 3,57,7), 3emV"/)-
part 8b'"I), en ,latin' dicis, ,et. di.çQ • dire " etc. 't'Lx6ç «qui concerne le diner» (Ar., etc.), enfin 8e:LltV'I)-
TI)pLOV «salle à manger» (J., Plu., etc.). Diverses formes
à préverbe : «:n:o- • finir de. diner» (Ath.), Èx~ (Poll.),
èm- (Hp., etc.}, Xt.l't'CI:- «manger au diner» (Plu.), fLe"t'lX-
(rare, Hp.), mpL- (LXX), 1tpO- (Plu.), ouv- (~pich.,
Pl., etc.) cf. plus haut aUvôe:mvoç et aUvôet:n;vov; u1tep-
(Mén., Hsch.), U1tO- • dlner à la place d'un autre. (Luc.),
Sâva., 0 (i), "t'6) : gén. 8ei:voc;, dat. Iki:VL, ace. 8&tVIX, Autre dénominatif de sens factitir 8e:mvlt;;(o) «accueillir
pl. SerV&;; parfois indéclinable; nom. odv (50phr. 58)'; à diner» (Od., etc.), avec le dérivé 8e:L70:\lLO'.-fJpLOv «salle
1;) gén. et le dat. 8dvlX"t'0C;, 8dvlX"t'L sont cités par A.D. à manger. (IG V 2,268, Mantinée, 1 er S. av., el d'autres
.oron: f" ,12, EJlI 614,51; toujours avec l'article «lei ou inscriptions) .
tel» (attique, notamment Ar., D., Arist.); "t'o 8e:LVIX dans En grec modûrne subsistent 8e:iTt'vOV «dtner J, Se:~1tVéw,
la comédie marque l'embarras dp quelqa<'uB'·qui ne trouve etc.
pas ses mots, soit qu'il ne sache pliS" qu.ei- dire,soil qu'il Et.: Pas d'étymologie. On a proposé l'hypothèse d'un
n'ose pas (Ar. Paix 268, Lys. 9~1,~). Terme visiblement emprunt méditerranéen.
familier.
Le grec moderne a encore 0 O&LVIX" un tel., et 0 8e:ï:VOéÇ liupas, -&80<;; : f. (H. Ap. 281, 5., Pi.), mais Hom.
" un tel» et aussi « le diable ». a déjà le composé TCOÀu1)e:LP1X1)OC; OÙM!L7t'OLO fin de vers
Et.: L'explication ancienne part du pluriel *"t'&8e: ÉVOé (Il. 1,499, etc.), crétois 8''';;&<; attesté deux fois dans des
(cf. ixe:i:voc;) > "rlXodvet, d'où par analogie 0 8dvrt, etc. Elle inscriptions rclati\'cs à des bornages. Pausanias mentionne
est maintenant r~jdée. Messing, Lang. 23, 1917, 207 sqq. enfin deux 8e:tp:i02<; pn Argolide (2,24,1) et près d'Olympie
propose une, explication qui reste également en l'air : (6,21,3). Le mot est généralement traduit • crête. ou
réfection populaire de "t'à 8ûfllX sur le modèle de "t'o SeLVo"" « hauteur' et les textes poétiqucs qui l'attestent ne
-rd: 8eLvci. Enfin Moorhouse, Class. Quart. 13, 1963, 19-25, permettent pas de conférer au terme une valeur précise
tire le mot de façon compliquée de 3tv • chose " pourtant (il s'agit notamment des hauts plateaux du Parnasse,
très rare, en passant par 8&iv ; le mot répondrait à angl. 11. Ap. 1. c., E. Phen. 206-207). H. Van Effenterre estime
Ihingummy, français chose. qu'il s'agit toujours d'un haut valloll, d'une combe, non
d'une crête (R. Et. Anc. 44, 1942,47-52). Hsch. offre les
S"~1TVO\l : n. repas principal qui chez Hom. se plllce gloses divergentes ôctp:ilhç . t;oX&<;;, xOp'Jcpocç ; 8e:tp&p .
fi des heures diverses (Il. 10,578 c'est le troisième repas xopu'?-1;, et d'autre part Se:tpaocç' a.ùx,Éve:r; xlXl "t'pa.X"I)-
que prend Ulysse dans une mêule nuit); lEsch. fr. 304 Àoe:t8ë:Lc; <'t'or.Ot> "rj;)V opwv, x,xl. ~;ÉXO\l"r1X fLÉP"I) 7l "t'cXC;
le situe entre l'OépLcr"t'OV, repas du matin et le 86pTCOV; VOCTCIXC; 7l 'tcX:; ,?&.pa.yyrtç. Dérivé 3e:LpctLCÇ « montagneux» [1]
en attique c'pst le repas de la fin de l'apl'ès-midi (Ar. (Lye. 994). Composé: Uyt3f:LpO; (B. 4,4 dit de Delphes)
•4ssemblée 652, etc.). . vient s'insérer parmi les composés de 3Etp1j • COU» (cf .
Comme premier terme de composé dans8tt1tiio&lJF!lXç, .. s.u. 3e:p1j), d'où odpo:; . ÀOt;loC; XIXL tXv.:Xv"lC; "t'6..0c; (Hsch.).
-xÀ7)"rwp; -Àoxoc; (Hés.) cf. f3(ùfLr,).ôxoc;;; 8e:Ll'tvOTt'ci6';, El;: Les étymologistes, se Condant sur le sens de • mon-
-rrotéw, etc.; Se:L1tVo,?6poC;;; 8e~1t'\loi1o'PL~IX[, titrè' de' tagne., rapprochent skr. d($ud- «rocber, meule. qui
l'ouvrage d'Athénée. Comme second terme dans: cX.pLcr"r6- comporte un vocalisme zéro, cf. notamment 5chulze,
~e:t1tVOV « déjcuner dînatoire' (COfll.) , btl-' «spcOBd QE95 sq. Autre explication peu plausible chez Ehrlich,
service, dessert. (Ath.), ÀOYo- (Ath.), ~pt- «feStin KZ 39, 1906, 569; reprise par K. Forbes, Gl. 36, 1958,
funéraire» (D., etc.), cruv- (Ar.), 9EU86- (lEsch. fr. 432). 248, en posant· g"'er-, cC. skr. giri-m, ~opb:ç, etc. 5chwyzer
Nombreux adjectifs généralement possessifs en -3e:L1tVOC;; : (Gr. Gr. 1,507, n. 6) enseigne que le mot aurait été tardive-
&8w~vo<; «sans diner» (Hp., X.), èm8ufLo- (Plu.), 8wp6-
ment influencé par 8dp"l) , d'apl'ès Rebmann, Die sprach-
(Ath.), EÙ- dit des défunts à qui un repas est offert (lEsch.), liehen Neuerungen in den Kynegetika Oppians /Jan Apamea,
6u(L6pETt'l- (Ar.), cruv- • convive» (Ar., etc.), cp1.À6- Bâle' 19l8. En fait cette liaison est des plus anciennes et
(com., etc.). fournit l°étymologie authentique si le mot s'applique à une
Dérivés: Il y a des diminutifs : &t1tV~OV (Ar.), 3e:t1tVoc- haute vallée, cf. Van EfJenterre, l. c. et l'emploi géogra-
PLOV (Diph., A.P.). Autres dérivés rares : 3ELr.Vr"t'~Ç, phique, de .8e:tp-fj, etc.
-L8o~ f. (a'toÀ'Î)) • robe de dîne.!"» (D.C.), 3e:~1tVocruVl)
terme parodIque (Matro, Conv. 10). ~e:L1tVdlç nom de 8af'11' voir Btp"I).
héros adoré par les cuisiniers en Achate (Ath.). Adjectif
isol~ ~t p.-Il. poétique 3<Cvf,e:V't'1X . 8et1tVocp6pa:, tiS 3ov~fUV« ~p~âv : ÀOL30pera8cxt, AcXx(o)'I&1,; (Hsch.); 8&Lpdot'
"t'pÉ<paII 'Îj!J.&c;; (Hsch.); noter cbt08~t1tvtaLoÇ (sur -L8LOC; Ào18oPOt, ot IXlhoE (ibid.), 8epL:xt' Ào~30pht (ibid.).
cf. Chantraine, Formation 39) «après le dtner. (AP J. Bechtel (Gr. D. 2,370) corrige en 3e:ptliv,3e:pr.a.iot;
Enfin 3d1'Mj0'"t'QÇ o~ 3et1tVl)0"I'6c; (Xt.ltp6ç) «temps du Van Herwerden, Lex. Suppl. 192 en ô71p'Tjv.
259
El.: Termes dialectaux obscurs et expressifs. Combi- (ion.-att.), d'où 8EXQ;'t'iXiol; (Pl., ArisL); pour ôexa:t'ttTrat(
naisons étymologiques hivraisemblablcs ch{'z Dezzenberger, (Bithynie) voir plus loin.
BB 16,248, et Zupitza, rllppd~es chez Frisk. Un rapport Un autre dérivé de première importance est 3E:Y-<ic;,
avec Bip'" n'est pas exclu; cr: encore ),OLaop!,.,. -~3oc; f. - groupe de dix hommes., etc. (Hom., ion.-
alt., etc.), d'où les dérivés : 3cxœ3e:Uc; • membre d'un
&iaa. : r.• boue, cr(,tte. (pap., depuis ne s. av.), le groupe. (X.), • président d'un collège de dix» (IG IV
mot est glosé ôypO:(J(~ par Sùid. ; 1). t'wv ~!).:xvwv (Ju).Àoyi) ['1] 748,21), Be:xotôtxo<;, ôe:y-oc8tcrt"ijc; avec un fém. en -taTptlX
par EM 651,48. D'où l'aaj:" 8i::tcrIlUoC; (Clém. AI.) glosé (Délos), probablement Thphr.. Char. 27,11, mais écrit
pu1t::tp6c; (Hsch.), cr. ~crcV;.~1X _. xo.. pwB1j • 8e:i:crlX yap ij 8zy.otna't'a:l (BCH 24,367, Bithynie); voir SUI' ces mots
x6npoc; (SuM.); on a 'en ou'tre 8ei(J~ÀLa: = &x1X6a:pO"La: Szemerényi, Syncope 126 sqq.; avec les composés 8e:xci-
(Thd., Hsc:)a,), cf. Debrunner (IF 23,1908,23 sq. et 38). i>xplCoc;, Be:xIX8œPlC71l;, -La., -tw, et des doublets 8e:y.ci-
Composés : BdCfO~OC; • qui sent la crotte. (AP 6,305, ,ocpxoç, etc.
mais le mot Il été diversement corrigé); &BeLoc;' cixci6lXp- D.exa:v6ç • chef de dix hommes. en Égypte, «décurion.
TOC;. KunpLoL (Hsch.), avec a: copulatif et chute du 0" Vap., depuis le II· s. av., inscr.), divinité qui préside
intervocalique conforme à la phonétique chypriote. En à dix degrés du zodiaque (Heph. Astr., etc.) avec les
outre &:tcriXi)c; c qui sent mauvais. (Suétone TIept ~À. dérivés 8e:Y-lXvtlX (pap.), 3<:xotv~x6ç. Le latin decünus (qui
64 Taillardal) terme comique, cf. ôucr:x~ç, etc. se'!lb\e ga"raniîr l'IX long pour le grec) est donc un emprunt
Bt.: Ignorée, ce qui n'étonne pas pOlir un terme de ce ~u grec et non l'inverse; depuis Wilamowitz, Glaube
genre. Étymologie par comparaison de v. sI. fidulçu = 2,401 n. 2 on admet que le terme viendrait de l'armée
ô8«p6c; chez Solmsen, Beitrü!Je 236 sq. Voir en d.ernier l,cu macédonienne; plutOt que d'un terme macédonien ancien,
Lasso dil la Vega, Emerila 22, 1954, 8~. Et s'il s'ag\,l;3ait \!: s'agirait d'un terme du grec de Macédoine (avec un
d'un terme populaire tiré de l'aor. !BetCfa: = « ~.or~eur, ~.l;Imxe -ocvoi;; qui se retrouve dans des noms de peuple ct
chose à redouter " cf. XVLO"a:, p.-ê. &CJ1j '1 Simple hypothèse. d,<mt l'oc est caractéristique ?). Voir en dernier lieu Kalléris,
Les anciens _\facédoniens 1,153-155, avec la bibliographie.
Quelques adverbes numéraux qui entrent dans des
8ELa~a.s : acc. pl., xpewv (1 G U' 1356, IVe s. av.) - distri-
$.érie~ connues : 3e:y.ocxtc; (Hom., etc.), Be:y-lXx'ii (Hdt.),
butions de viande.. En outre 8<:~atŒBot . ...-ljv fLoLPotV, ot
BixlXXO\ (lG II' 1,34).
St &!J.otplotv (Hsch.) avec le su ffixe -a:o-
de Btlcic;, etc.
Pour 3e:xi~w et 3ey.ciw, voir spus Be:xci~,.,.
Et.: Inconnue. 11 serait tentant de voir dans ce mot
El.: Grec B&XIX, lat. decem, skr. dâsa, etc., reposent ·sur"
une altération phonétique avec fermeture de la diphtongue
indo-eur. ·dekm. Parmi les formations dérivées l'ordinal
de *Bottala:, cr. o:dofLott. Mais pourquoi '1
B&XOCTQÇ (dilTé;ent du lat. decimlls, skr. dasama-, etc.)
se retrouve en revanche dans v. 51. de.~~tU, got. taihunda
8ÉKa. : • dix. (Hom., ion.-att., etc.), arc. -oe:xo dans qui peuvent être des développements parallèles : cf.
Su60exo; avec les composés copulatifs comme noms de Meillet, BSL 29,1929,29, et Lejeune, ibid., 112; sur les
nombre &v-, Bw- (mais aussi O'JW-, Bu6-, voir sous Mo) rapports de l'ordinal et du superlatif, Benveniste, Noms
parfois SExotdC; (HéraClée), ÔEX::tÔÙ"'; puis ..pe:iC; xa:l d'agent 145-168 (autre hypothèse qui évoque skr.
ô!xor., etc., exceptionnellt'ment Ikxa:"PELÇ (D.), -'tiaCJIXptc; <!aBat-, etc., de Sommer, Zum Zahlwort 21, n. 1). D.E:y.cic;,
(Plb.), -,-;z."n: (pap.), -u, (Hérae\ée, pap.), -enTa: -i8oç est obscur, en ce qui concerne le sens collectif,
(pap., etc.), -ox,;,w (in8cr., NT), -e:wé-x (pap., Plu.); mais doit répondre à l'L-e. °dek'!1t-, cf. skr. dasat; cr.
c'est le type qu'a gârdé le gr!'c moderne. Sommer, MUnch. Slud. Sprachw. 4, 19;')4, 1 sq., Szemerényi,
Nomhreux composés de OEX:X- ; OE;~XO:,(Y."JÀf)ç -long Syncope 118 sqq. Voir aussi les noms de dizaines etxoat,
de 10 doigts., -BpotXfLOÇ, -ôwpo:;, -&TIj<;,etc. (et oe:xéTIjç, t'ptaitov-ra:, etc., et ~xlX't'6v.
etc.), -KÀtvOC;, -À~.. poç, -fL7)voÇ, -7tÀciCftOÇ, -n)z6poç, -nouç,
-'t'ciÀa:'I'I'oc;, etc.; en outre pour des fonctionnaires BéxotPxoç, ~€Kc:l-t,., : ~ c.orrow,pre » un juge, un fonctionnaire, etc.
3cxciPX7)c;, etc.; enfin noter le superlatif Be:z<l:rra:Àa:t . (Ar.). (orateurs ;lttiques) parfois employé métaphoriquement
Dérivés: ordinal Béy-a:..oç • 1.ixiéme • (arc., le~b. aÇ~9'9; dans le grec·post~ri~uj.; d'où Oe:Y.IXO"fL6c; (D.H., Plu.).
avec vocalisatiOll 0 ~e 'P, cr. plu!;! haut arc. &u->BElI'o),avec Et.: L'interprétation la plus naturelle est de voir dans
3cxciTIj (fLeplc;) -le ~ixième., employé notani;\lle~t à le verbe o<:x&;~,." un factitif (cr. (3~O&~w etc.) de UXOfLCil
l'occasion de sacrifices ou en matière fiscale (ion.-~tt.) '; (voir sous oélCO;;.a:t) : • faire accepter un cadeau '. Le m()t
d'où de nombreux dérivés techniques : Scxa:n:uw '·{~\re a pu être associé à 3txoc par l'étymologie populaire (verser
payer le dixième. (ion.-aU.) et ses dérivés tardifs o~UUfLa: une dîme ?), il l'a été en tout cas certainement à l'expression
(Call.), 8ex&;7e:uCf~<; (D.H.), ôexa:t'eLa: - décimation ~ (PIÎl.), BexcXc; Auy-ou, l'engeance de Lycos, cr. Harp., Suid. S.U.
3el'.:xnu.i)ç • fermier de la dîme. (Antiphon selon Harp.) 3E:'.c.ciÇea6a:t et OIdfatber, RE 13,2398 sq. Mais ce ne
et 3e-MtTE:Ut"ijptOV • burl'au de douane. (X. Hell. 1,1,Zl) ; saurait être l'étymologie authentique. Quant Il 3exa:v
autre dénominatif rare 3e:x'X.1,w «faire payer une dtme. dans une inscription attique du Ville ou vues. (lG 1·, 919)
(Ep. Hebr. 7,6) ; enfin 1)e:X'X70Ç • con<lamné à \lne amende on n'cn I"'ut rien tirer (cf. JelTery, 1_·ocfll Scripts, 68). Voir
du dixième. (loi sacrée de C)Tène, BEG IX, 72, § 8,10,11, Szemerlmyi, Sgncflpe, 126-128. .
12, Solmsen-Fraenkel, p, 57) ; est-cc un emploi technique
de BtXIXt'OÇ, ou haplologie de *ôe:Yo:X[ TW]T?Ç ou *oe:Zot[ u:u]-
't'oç'1 V. Frisk, mais Szemerenyi Syucope 128; composés:
3EY-otTIjÀ6yol;, -fL6p~ov, 8i:Y.otTWV1jC;, etc.; d'autre part
avec YjfLéplX s.e., 8e:xd't'Tj désigne la fête du dixième jour &ten\ :
X).a:Lvat, lÀa:vl.c; (Hsch.). Hypothèse en l'air de
après la naissance de l'enfant, où le nom lui est donné von Blumenthal (HulIcli&fudien, 25).
8ÉÀEo.p 260
S€>',Ea.p, -'(l'rOC; : «appât. (ion.-att.) avec n. pl. 8I::D.o:'t'<1 &iAALS à l'aec. 3lÀÀtv semble équivaloir à 8kA<pCl~,
(de*8cI.F0t't0t) var. Od. 12,2.52., Call. fr.177,17; pl. 8tÀeUpOt Sokolowski, Lois sacrées 1, n" 79,12..
(Ath. 287 c; mais on conige en 8éÀE:'t'pOt, ci-dessous).
Dérivés avec contraction de -Ea- (cf. 8e:iâjn . 8e:Àtcx't~
Hsch.), 8e:À7J't~ov (Sophr. 118), 8iÀE:'t'pov, d'après les
SiÀTo.: Q. généralement indéclinable (mais gén.
3éÀTCl't"OC; Démocr. 20) lettre delta; employé pour le delta
noms d'instrument en -'t'pov (Numen. ap. Ath. '287 c,
d'un fleuve, du Nil (Hdt.), de l'Indus (Str., Arr.); dit du
306 c, Opp.); enfin le doublet tardif 3a.GI; fi. (Eusl;,
ventre de la femme (Ar. Lys. 151), cf. SChulze, KI. Schriflen
pap.) d'après les neutres en -O~.
365, Taillardat, Images d'Aristophane, § 120.
Verbe dénoininatif 8e:ÀEoc~CIl «attirer par Uft, appât,
Dérivés: I5e:À'tCll't6ç «en forme de delta. (Arat., Ératosth.)
proposer un appât. (Hdt., corn., etc.), avec SeÀéCXO"ILCX
p.-ê. I5E)..T&:p~ov nom d'un instrument de chirurgie (flermes
(Ar.) e t,8cÀe:OtO"(J.Œnov(Philox.), 8e:)..e;ClO"IL61; (Arist., A.D.);
38,284); 8ù.'toe;~31jc; (Gal.) d'où deltoïde en français.
et les noms d'instrument 8e:ÀEct<1'tpCl «piège appâté.
(Cratîn.), 8e:Àécto"'tpov (Nicophon) d'où est tire 8ùcxO"'tpe:U<;
Et.: Emprunt sémitique, cr. hébr. dtilelh; Schwyzer,
Gr. Gr. 1,14Oy.
«pêcheur à l'appât. (Nic. Th. 793 pour 8e:Àe:cx- metri
causa).
AWocl;CIl, ,tc .. 5uhRiste en grec moderne. sa.-roç : chypr. 8liÀ't"oc;, Masson, ICS 217,26; f. «tablette
Et ... Vieux terme reposant évidemment sur *8é)..e:Fa:p, pour écrire. (Batr., Hdt., ionien-attique) dit de sa lettre
cf. i't.Àe;- Fcxp à côté de ,x)..e:upov (Benveniste, Origines 111), par Platon (Lettre 7,312 dl, etc. Le mot est féminin comme
avec flexion eIl' r!n. Thèntll 8e:ltF-; le thème 8e;)..F- de (3Uô)..OI; (ct Schwyzer, Gr. Gr. 2,34, n. 4). Diminutifs
8d)..cx't"ct est isolé ct p.-ê. secondaire, cf. Szemerényi, 8e:)..'tLOV fMdt., pap.), 8e:)..'tOCPLOV (Plb., Plu.). La glose
Syncope 104. d'Hsch. 8Qttvdov' 1t'~VOCXtOV, oLov YPClf.l.!tCl,;t8LOV peut êlre
Vétymolog-ie reste incertaine. Il est tentant d'évoquer, une forme analQ§ique de 7tLvOCY.LOV, ou plutôt une faute
comme nous y invitent les glossateurs, ~)..'ijp (de *(3)..'ijcxp ? de copisle pour ~Cl)..'t!OV, cf. chypr. 8oc)..'t"01;. Verbe déno-
avec vocalisme long? ou de f3MClp ?), voir s.u. En ce cas minatif 3e:À".6ofL«~ «nolersur une tablette., métapho-
il faul poser une labiovéJ:tire initiale. On a admis *8éptcxp riquement (lEsch. Suppl. 179).
et *;:ip'i;p cr qui permettrflit d'é"oquer [3LopwaxCll «avaler- Composés : 8e:)..TOYP&:CPOC; (lEsch.), -ypa<p1)[.LCl (OGI
(~ch!l17e, (JE 102, sq.). ;\Iai~ la dissimilation supposée ne 458,62). Pour ci8e:ct)..'twhotLE, voir s.u.
s'observe ni dflns r.ûpotp, ni dans <ppÉcxp. On a cherché Le grec moderne a encore ôt)..'tL6, ôd,'t'apLo «carte,
unf: autre issue en évoquant arm. klanem, aor. ekul bullelin '.
« avaler., russe glol, llcll. gula. Tout cela reste indémon- Et.: Deux voies ont été tentées : a) Depuis Fick on
trable. mais le rapprochement avec des termes signifiant suppose un sens originel de «planchette', en rapprochant
«avaler. trouverait un appui dans lat. esca, elc. 8ClLIIŒ)..)..CIl, lat. dolare; d'autre part, avec un développement
Du point de vue grec 8É)..<:ocp fail penser à 86)..0c;, mais sémantique tout différent (et peu clair), le nom germanique
il s'agit p.·è. d '\lne étymologie populaire. Toutefois, de la «tente _, v.h.a. zelt, IHlgl. s. teld, etc., qui reposeraient
l'st·ce le cas? Si cette explication était bonne, il faudrait sur • deltom. A propos liu rapprochement avec dolOre,
évidemment disjoindre [3À'ijp et renoncer à l'image Schulze, KI. Schr. 365 sq. évoque un passage de saint
d'. avaler >. Jerôme, Ep. 8,1 dedollliis,ex ligno codicillis; chypr. ôci:)..'t"oc;
serait un vocalisme zéro; b) Pour un mot de ce genre
1 SÉÀETpOV « appât., voir ~ÉÀEcxp. l'hypothèse d'un emprunt esl tentante. On a admis un
emprunt sémitique (Lewy, Fremdworler 171, Solmsen,
,B. Ph. W., 1906, 757 sq.). Le chypriote Il:i),TOI;, par sa
2 SÉÀETPOV « torche. (Timach. ap. Ath. 15,699 el,
forme et sa localisation, est en faveur de cette hypothèse,
cf. Hsch. l'iÉÀE:'tpO" . <pot,,6c;, ÔV 01, vuxn:Proov-n:1; <pcxlvoIJO"~. que je préfère: cf. hébr. delel «porte., au pl. «colonnes
Pas d'étymologie, cf. Frisk s.u. d'écriture », aussi sing. «tablette» (Lachisch), surtout
ougarit. et phénic. dit, même sens. Détails et discussion
SeÀKa.vos : m. nom de poisson, cf. Euthyd. ap. Ath. chez E. Masson, Emprunts sémi!., 61-65.
118 h : oùxocvov tx6uv àvolLa.~e:0"6oc~ cbto àÉÀxCllvoC; ".oi)
'7o't"ot!-,-o0, ci?' Q'J7t<:p ,x),LCr'/.e:0'6ott, xoct 't'otp~XEU6!J.EVOV eùO"'t"o-
SÉÀcPa.~, -ClXOI; : r. ou m. (Hippon., Hdt., com., Arist.);
[.LOCzw't"cx't"ov e:lvot~ ; Dorion, ibid., identifiait ce poisson au
désigne une truie ou un porc dans les conditions suivantes
:.<:ovxç, Nommé d'après le fleuve àéÀXCIlV, cf. àe:)..xoc;.
qui ressortent notamment d'un passage d'Ath. 375 a :
ÀLtt',.7j !X8uo<p6poC; :'t<:pt -ri)v 0p~x1)v (Hsch.), Strômberg,
s'oppose à xo'Lpo.;, qui désigne le porcelet, cr. Cratinos
Fischnamen 85. fr. 3 K., Ar. fr. 506 K. sq. el les e"'''Plications d'Ar. Byz.
ap. Ath. ; il désigne une jeune bête, mais apte à la repro-
SÉÀÀLges O"cp'ijxe:c;, ~ 1:cj)ov ()!-WLOV ILe:)..tO"<17l (Hsch.), duction (cf. Nicochar. Ir. 17 K. 8éi.<pOCY.Cl XÙOUO"ClV '1) j
cf. Hdn. 1,89. Dérivé 8e;),).(6foOt: . &v6p'ijv~cx, oL IIi KTJpi« d'autre part, en attique. s'emploie uniquement de III
(Hsch.). Semble présenter la même suffixation que OpVLee:<;. jeune truie, au féminin; rares exemple:, eL. p:!!'lpnt du
Le mot -, "lhs!slé duns le grec de l'Italie méridionale porc, au masculin (Epich, 100,4, Sopat. 5, PI. Com. 110).
sous la forme (J.É).ÀL6cx cf. Rohlfs, Et. Wb. 520. Epich. qui emploie 8Éf..cpcxi; au masculin connalt au féminir
Et... On a pensé à [3e:À0V71, -).).- pouvant être issu de ae:),<potx!vë( (124,2), cf. Chantraine, Formation 204. Autrel
-),v'. ('C. Ribezzo, Don. na!. Schrijnen 350; voir encore dérivés nominaux : aEÀ<pdXLOV, p.-ê. diminutif, mais qu'i
Fraenkel, KZ 63, 1936, 194'~EJl ce cas (3e:)..6v-tj est rapproahé doit falloir distinguer de xo!poç (Ar., pap., etc.); le ma
de lit. geliù «piquer •. oYoir' Prisk, et Pokorny 470. -_t ..&au.tre part glosé par Hsch. ".0 )'UVOtLxe;!ov (mêm,
261
emploi pour )(ot'poç); et 3EÀ<pŒX(Ç f. (pap.); adj. 3sÀ'f&xi:Wç nom de lieu originel était *t.cÀcpUC; d'après l'aspect du
• de porc» (Phérécr.). Verbe dénominatif 3,;À9Œ;.t6ofL(l:t, pays ('i], d'où *~<:l<pFot, 'lui aurait d'abord désigné lcs
devenir adulte en parlant d'une truie (Ar. Ach. 786). habitants.
On lit p.-ê. un doublct 3éJ..c;>0c; n. SIG 1039,15.
Et.: Terme d'élevage. Nom d'animal à suffixe -et~ de 8EAcpus, -ûoç : r., dor. Ile:).cpûœ (Grég. Cor., p.-a. d'après
caractère populaire, cf. )(6p,.,~, aY.Û),Œ~. On lè suppose tiré
(J.~,pct) «matrice. (Hp., Arist.), terme rare et isolé, maia
de 8cÀC;>uc; (ou *8&À1poC;, s'il a existé un thème en s ancien),
qui donne l'explication d'cille:À<ptSç; en outre 30À(jl6ç' -Ij
ce qui conviendrait.. si le mot s'applique essentiellement à
[.I.i),pet (Hsch.). Remplacé par (J.l)Tpœ.
la jeune truie adulte. Et.: On rapproche habituellement des termes indo-
iraniens: av. g:Jr3bus-, thème sigmatique inanimé il. vocal.
zéro «petit d'un animal. (Schwyzer, Gr. Gr. 1,516);
d'autre part formes thém. avec vocalisme 0 skr. gdrbha-,
av. gar1wa- m .• matrice, petit ., etc. Labiovélaire initiale.
SE~+lS : (gree tardif, parfois 3,;).cplv), -ivoC;, m .• dauphin.
Donc SOÀcp6ç, avec sa dentale initiale, serait une altération
(Hom., ion.-att., etc.); la forme éol. est I3ÉÀq>tV selon phonétique de "'8,;).q>6C; (cf. LloÀ(jlol il. côté de Lle:À(jlot).
EM 200,24; se dit de motifs décoratifs, d'une maSSe de
fer qu'on jetait sur les navires pour les couler (Ar.), etc.
Diminutifs 3e:Àq>wlaxoc; (Arist.) et 3E"/''PLVOCptOV (Héron).
En outre dérivés variés : 8e:ÀCP(Ve:LOC; .• de dauphin.
(Cyran.), Se:À'lav(c;, -i8oç épithète d'une table, p.-ê. SEILE~éa.s : acc. pl. f •• sangsues. (Épidaure, IG IV> 1,
dont les pieds sont en forme de dauphin (Luc.); noms 121,98) ; cf. la glose d'Hsch. 8e:(J.ÔÀ&iç· 133ÉÀÀctL, placée
de plantes 8e:Àq>lvLOV et 3û,cptvtocC; • dauphinelle., etc. entre 8É(J.&L et SÉ(.I.vtœ, qu'il faut Ure 8t(J.tÀeLC; avec Bücheler
(Ps. Diosc., etc.) ainsi nommée à cause de la forme de ses et Latte.
feuilles (Strômberg, Pflanzennamen (2). Verbe dénomi- Et.: Pas d'étymologie. Hypothèses chez Frisk s.u.
natif 8e:À<ptvl~e.> «plonger comme un dauphin. (Luc.).
Sur là nature du dauphin, son importance dans la religion SéILVLa. : n. pl. • lit • (li. 24,644, Od., trag.), singulier
et les traditions populàires, voir Thompson, Fishes, s.u., très rare (Pi., E.) ; lorsque le mot est employé avec préci-
Saint-Denis, Vocab. des an. marins s.u., 'Vellmann RE sion, il est opposé aux couvertures, cf. Il. 24,644, etc.,
4,2504 sqq., E. B. Stebbins, The Dolphin in the Litera/ure Od. 11,189, S. Tr. 901. Disparalt en attique.
and Art of Greece and Rome. ,Semble figurer er. mycénien, cf. Chadwick-Baumbach
L'importance du terme est dénoncée par l'épithète 182 et Chadwick, MT, III 64, mais sens douteux.
d'Apollon ~e:),'P(VLOC; attcstée H. Ap. 495 et dans des Composé Se:(J.VtoTI)PTjC; (lEsch. Ag. 1(47).
lieux divers, qui le définit par un jeu étymologique à la E/. : Deux voies ont été explorées. On a supposé un dérivé
fois comme dieu du dauphin (protecteur des marins, etc.) de 8É(J.w «construire., ce qu'admet encore E. Benveniste,
mais aussi dieu de Delphes : voir Nilsson, Gr. Religion Origines 33. Ou un dérivé de 8Ée.> «lier., 3l(J.ct, qui trouve
1,523, avec le bibliographie; cn outre Bourboulis, Apollo appui dans xp~Ile:(J.vov (Pedersen, Vergio Gramm. der kelt.
Delphinios, Salonique 1949; d'où ~e:Àq>(VLct fête d'Apollon Sprache, 1,167) ce qui semble préférable. Dans la construc-
Delphinios. Autre forme de l'adj. ~e:Àcpt8to~, il. tion du lit d'Ulysse, c'est Mx.oc; qui est employé (Od.
Cnossos, etc. (Inser. Creticae l, p. 53,63,68, etc.). 23,199) et il est question dans ce même passage des sangles
Rares composés : Se:Àq>woe:tll+,ç, -<T7)fLoÇ, -cp6poç. qui constituent le sommier (L(J.ocvTct) : cf. Van Effenterre,
Et.: Labio-vélaire initiale certaine, en raison de la Rev. Arch. 1941, 1,169-175. Le grec postérieur emploie en
forme éolienne; suffixe assez rare. Apparenté à 8e:À,?uç ce sens T6voç; (Délos).
(et à.8e:Àcp6ç),3lÀq>(l:ç ; l'animal serait nommé d'après sa
forme (Kretschmer, DLZ 1893, 170). Il pourrait y avoir
une sorte de sobriquet: le « goret. de la mer.
Sé .... w : rare au présent et à l'imparfait, pas de futur
(saUf en mycénien 1), aor. f8e:t(J.ct et ~8e:t(J.&;(J.TjV, pf. passif
3É8!LT)!Lctt (dor. 8l3!LœfLOtL); le terme est étranger il. la
.àE~cpOC : m. pl. (H. Hom., etc.), éo!. Be:À<po( (Schwyzer prose attique, attesté chez Hom. et les Hymnes, Hdt.,
467); autres formes dialectales ~'X),cpo( (F. de Delphes exceptionnellement chez les trag. Théoc., etc. Le sens
3:1,294), ~oÀq>o( à Calymna (Collitz-Bechtel 3607, mais précis est «construire par rangées égales et superposées.
cf. Bechtel, Gr. D. 2,580); désigne il. la fois les habitants et s'applique particulièrement à dcs murs, mais s'emploie
et la cité elle-même, ce qui s'observe parfois. Fém. ~e:À<p(c;, avec 686v, etc. (Hdt. 2,124, 7,200), cf. Benveniste, BSL
-(80:;;, delphienne, dit aussi de monnaies et du territoire. 51,1955,15-22. Formes à préverbes: à.(J.q>t-, à.Vet-, {mG-
Adj. LlEÀq:ltx6c; (S., Pl., etc.). En outre un subst. 8É),cpL~ (Hdt.).
semble attesté Plu. TG 2 3lÀqnx'Xc; à.pyupoüç (mais c'est Le verbe a dtt exister en mycénien cf. le part. fut.
une lecture généralement admise pour 3~.?LVŒÇ) j cf. demeole = Se:(J.tov,e;ç, cf. Chadwick-Baumbach 182.
en tout- cas la glose SÉÀ9tXct . TOV -.pbtoS:x (EM 255,10) 1) Parmi les formes nominales un terme & vocalisme e
et en lat. delphica mensa. Schwyzer, Gr. Gr. 1,497 compare est isolé; en raison de son archalsme, il est disjoint de la
crn:6vSt1; pour (mov8o:p6poç. racine verbale : 8ÉfL'Xs, n. ar:c. seulement, !TI3is Pi. a le
Et.: Formellement le rapprochement avec 8ûcpuç vient datif 8Éf1.(l:i: Pae. 6,80; ne s'emploie ch"z HOln-' -~ 'I"e
immédiatement à l'esprit. Lundahl, Namn och bygd 31, comme accusatif de rel -Jinn, pour dé~igner la fUfl(le
1943, 42 sqq., en se londant notamment sur des faits corporelle, la stature d'un homme vivant, parfois. joint
germaniques, tente de le justifier. il pense que le il. dSoç et (jlU~V (Od. 5,212); est devenu une locution adv.
-262-
da.... le tour .~ xupOç ~(ll.. 11,598); IUt' La vocaliaation des formes grecques invite è pueer les
r~mploi hom., voir Vivaa~. Ardt.glolt. iftJl. 40,195&, thèmes ~d~-/d1It$~. PoUl' une ~iatinction entre ·de~.
« ~~ Ch. les poM.es IyrifllHll. trag.1Ipft: notamment « bâtir par eoUcltes.•.• et • dem- « mai80n " voir Benveniste
dans des p6riphl'8ae&: "'~ ~ (lEI!ch.); o. Co 20-~ et plus loin s.u. ~
2) Avec le vocalismfJ 0 on a le tbémaUque ~
(à distinguer primitivement. du nom de la maisoft), qui &Cv : n.,D6JDocr. lM dans la formule "i) foIillov .ro
désigne des couches de briques danll Hdt. 1,179 et. 2,127 Biv 7) .ro fL7)8lv cl_L j expliqué .... oc»p.ct, opposé à xcvOv;
(encore LXX, Plb.), cf. Benveniste, o. c. 17. un génitif 3a6c;; (ou 3tvoç) ee trouve déjà Ale. MO L.P.
En composition, eomme on J'attend, la forme cat plus dans un texte douteux et obScur, xœx' oMav ix Bévaç
souvent attestée avec: valeur d'agent : notllmment dans yivot't'O où l'on trad.uit abIoç par c rien. ou plutôt
olllo3Of.toç c architecte. (Hdt., etc.) avec oùc08~éw;, • quelque chose. ()(oorb~, Cl. Quart. 12, 1~2, Z35-238).
-w, olxo3o,w., et ses dérivés -'l)CJtÇ, -"If.toc ; _ , 1rupTl>- ; Aucun rapport avec le grec moderne 3év «rien •.
ou avec valeur passive dans les termes a~bitecturaux Et.: Chez DémoCrite, il s'agit nettement d'un terme
oma6030fLGÇ, np68of.tGÇ (Hom., etc.); ou encore ÀC1t"r680f.tGÇ plus ou moins artiJlcieUement tiré de aMb" (Leumann,
(lEseh.),1t7)ÀÔ3of.tGÇ (APl; il Y a une trentainedecomp0eé8 Hom. Wlrter 108).
générale"lent tardifs, mais qui, du point de· vue grec,
doivent souvent être aSSociés avec 86ftoc;; «maison. sans ~'i, -t3oç : m. employé au pluriel, espèce de
qU'il80it possible dans le détail de distinguer st\rement 'gâteau d'orge (Nieophon 15, Ératosth. 10) cf. Hsch.
entre les deux séries. Voir s.u. BOfLOC;;. Bcv3«Àt3aç • al !ÙV Ilv&ç 'n, &uo~ T«ç ÀEUxaç xlXxpuç, ol
Des composés à sens actif en -domo se trouvent déjà B~ Tele;; è=a~ç KpLaœÇ 7tpO 't'OÜ qJpuyijvctL, al 8& Tele;;
attestés en mycénien: tokodomo, cf. 't'OtxoBof.teiv (Oropos), il< Xpt6&v ~~ccç ycvoJLévccç. Autre forme : ~)..lc;;,
et plus loin n:tXoBofLLot(Olbia), naudomo qui s'applique 30cv30CÀ(&ç (Hseh., Poli. 6,77). La quantité de l'cc d'aprés
à la construction maritime, mais etedomo est moins clair, Nieophon est brève .
.. ct Chadwick-Baumbach, 182. Bt.: Ferait peruser à aq.tl3iiMç, mais rot est bref j
Nombreux composés verbaux en ao~ souvent tardifs: on songe à une forme à redoublement.. Pas d'étymologie.
civot-, tv-, X"Ipo-, 1t7)Ào-, Ù7tEP-; pour (3uaGoBofLEû<o> voir
s.u. (3060<;.
Il existe quelques formes féminines en -8of.t'IJ : essentielle-
8evSLAAw : «jeter un eoup d'œil, faire un clin d'œil.
fr. 1039) cf. Hsch. 8nBro.E~ .
(Il. 9,lSO, A.R. 3,281, S.
ment le composé ohtoaof.tl] (ArisL, grec hellénistique),
(J)(ccp8ŒfLUnE~, 3t«Vcir:~, CTIJ!LOt(veL, ihLflll~Et. ax~1't'tE~.
tmoucoBofJoli (Héraclée), ~a~ (Rhodes); en outre
La glose d'Hsch. 8lXBIX(IIELV . th-ti)CEtv, «TEV(~ELV, fLEPLf.tV«V,
&1'7) (J., Hsch.).
IIIflOVTU:CLV, «6p'ijmu constitue une variante (réelle' ou
Formes verbales tardives du type 8o!Jl<o> , peut-être
feAltiVe ').
issues de aùc.oBoJLé<o> : &!JloVt'L' alxo8otJ.oüvt'L (Hsch.) 6t.: Forme expressive, à redoublement. Pas d'étymo-
p. pt. p. 1tdo(.L7)!dvo~ (J., Arist., Arr.), avec les dérivés, Josie, voir la bibliographie chez Frisk.
8OfL~~ et 36fL'lJf.t1X (J .), 80wl)'r<O>P (tardif);
3) Formes verbales à vocaüsme long (déverbatif-intensif
8ËYSpcov : n. (Hom., Hdt. 4,22, Pi.) ; la forme ~pique
comme aTP(o)fjlcX(ù, etc.) attestées dans la littérature alexan-
e~t toujours 3iv3pEOv (dissyllabique Il. 3,152, Od. 19,520,
drine à J'aoriste 1k.>!.L'ijat:tt, 8(ù!.L7jO'cc06lX~ (A.R., Lyc., AP) ;
cf. Chantrainc, Gr. Hom. 1,37), les Alex. ont 3Év3pctov
d'où les substantifs tardifs 36>f.tlJfLlX (Lycie), tv&6lf.t7)O'I.Ç
qui est une forme épique artificielle, 3év3ptov (Théoc.
(Smynle· (er s. op., etc.), &6lf.t7)0'1.Ç (M~raux, Imprécation
29,12) est considéré comme un éolisrrre (douteux 1). Le
à Néocésarée 16-17) et 3<o>fr7)'tÛC;; (Hsch.), ~f.t7j";'<o>p (Man.).
pluriel est 3MpcIX, forme fréquente (Hom., Hdt.), gén.
4) Une autre forme de la racine se présente: *dmeil.- > pl. 8cvBpÉCdV (Hom., Hd!..; Schwyzer 62,129, Héraclée).
8[1-7)- ou 8f-Lii-, distinct de 3(.Lii- «dompter •. Il Y a un nom- Ces formes ambiguës ont conduit à la création d'une
racine fLe'O'68f.t'IJ qui désigne en architecture un élément flexion en 8 : d'où ";'0 8iv8po~ (Hdt. 6,79), gén. Biv8peoc;
entre colonnes ou entre poutres (Od. 19,37; 20,354) glosé (Épidaure, lG IV" 1,121,91), dal. Bév8pe:t, la forme qui
par Hsch. J.LtO'ocr'rUÀOt et 30x&v BtOtO'-rljf-LIX=, cf. Hp. Art. semble avoir été créée d'abord est 8év3pe:Gt (Hdt. 2,138,
70, SI G 248, N 8 (Delphes); forme attique, cf. Lejeune, Hp., etc.), elle a pénétré en attique où ene est usuelle
Phonétique 66 n. 2, 133, fLEO'Of.tV'J] (IG Il" 1668); enfin (Th. 2,75, Pl. Lois 625 b). Sous la pression de cette
dans l'arebitecture ..Plaritime (U0'6B!.L7) désigne la poutre flexion sigma tique a été créé un nom.-acc. pluriel BévBp7)
centrale où ellt.~té le m~t (Od.). D'autre part, dans comme vélp'IJ (E. fr. 484, PMrécr. 130,9; Épidaure, IG IV·
l'adjectif verbal -8fL7)'rOJ;. (-8.t.tŒ-roç) : 8 ex., notamment 1,121,121). En attique (à l'exception de X. qui fournil des
cl- (Rom.), ad.:- (Hom.), xpuo;eô.,. (lEsch.), veo- (Pi.). exemples. ou thème en 8) seul un d. pl. &vape:O'L est attesté
Voir aussi plus. !)~~lt pro 8ta(.L7)f-Loc~. et la fol"llle usuelle est Uvapov, g. -ou issu de B~apEOV
Bt.: Hor& ~u grec, cette racine ne se trouve qu'en comme ~6c; de aBù1p!:Oç, cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,583,
germani~. DIuri dériv4.nominal *dem-ro sont tirées les Wackernagel, Spr. Uni. 109 SQ., Slùpp, Sludies 21 sq., etc.
formes got. frfnrjan« cOIUltruire., timrja • constructeur» ; Sens : «arbre» opposé aux végétau..: c:! ~n~ral, cf. Th.
ces tcwteS sem~p.J. ~'ê.~.,{lPJWquéa en germanique à la 4,69 où le mot est opposé à üÀ7) et noter 3év8pQV EÀaoc~
construction en .boiS (Be_~ o. c.. 19), cf. v.h.a. zimbar, (Ar. Ois. 617).
--4l11. Zimmer. ·ZiMmermann. C'..n tIIl liaison avec cette Comme premier terme de composé on a 8cv8pco- dans
-valeur que s'expliquent les développements particuliers 8cv8pe:oapc=~ chez Emp.; en outre BnBpo- qui est
de got. ga-timan, v.b.a. zeman, aU. geziemen «convenir •. tardif (cf. sous 3pür;) fournit une vingtaine de eomposés,
.
'.~. ~.. ," ,"
u~ : . . .--,. (~.~ . . .~,.1' U,II iIIt.... mc&wn; enfin Pa... Gr. p. 171 (Erb!Ie)•. Forme l JedoubIe..: .
p.
d"aft:NitlB-t&:.), .• ~I'_=
-.-pel' ~. arbtea Ii(X')l'~.(""), ......
.,..,b,....•
·.W. a'~ • ment intensif mais lM gloIeI d'RICh. 3p6nœ~ • ~., "
et 3puci01Xt· XIrtUb).u(&6'iin, J)euvent ftretDulDMli '«;."
..J.•• ~ ('A~",,' •.;.;....~..:"-~~ .- negarantillSCnt pas l'exfatence de~\, ete. ' .,:'
-. . ~.'
...• " ....... ".~_ ....... I I , •. ,.: . . '.'
~~
• . . ..
terme de •.... : ' .......~ .... .
El : Si l'on poae *vput't«\ on peut rapprocher un .groupe
,....iiaûtt. diota. ~;b'dÏII . . tIIIiW.'fk.h bàlto....ave de même sens : :lit. neriù, nérli • plonger "
~oBb- .• 1"'"
t.eebniqu_:J.'" ~cv8pov • rItjW" ~ ,.....-,
fIi."'j ....
rose ", o'!U~v., • Aux
p~lier 1. n'tube part dahc _.adfeiflft lt.......
v. si. v(tnlrp, -nrlli • pénétrer dans ", ete. Voir Frisk,
Etanos 40, 1942, 81-83, qui évoque autli, mals avec des
points d'int.errogation YrJP~, N'lJpcUç, et Pokomy 766.
p8aessitl :~ÀIX03cv3poç (Pi), 4- ('PIb.), . . . . . . .),
~i oIJQ- (S.on., etc.), tab- (Pi'h ldO.).(. {PL), ••. 8éYvos : m.• insulte, pll1'Ole outrageante. (p.-ê. Archil.
biminu'" : 8!v8p~o'l (Agata,~. Tb;,oc.t9,lt); ~ 66 [corr. pour 3c,w'LlOJ, Hdt., Hérod. 7,104) : le terme
.~ (Théotihr., M. Ant., etc.) avec un 8ub MImAtf semble proprement ionien.
obkur (c!. ~UcpLOV et Chantraine, Fonnatll1tl '#.-76). Verbe dénominatif &wci~w • outrager en paroles.
Ad!_ tléflvés : 8cv8p~LÇ • boisé. (Od., ThêoC.) t.iH il! (Thgn., S., E.) j cf. les glOses d'Hseh. 8nv6v . xcxKoMyov
BMpcn "'après l'analogie des adj. en -.~ fSc~, ~ 3cwœcrr6v • x=a.y&acnov, ÀO~opo~v ~ Xot'rct-
Gf\ Gr. 1,527); 3cv8pW8l)ç • qui re&IIemble à un .,.,..
~'t'OIO.
(/tIIIBt.), • boisé. (Hp. Aer. 13); 8EV8pI.X6r,: • d ........ . tl : Pail d'étymologie. La géminée pourrait être exp res-
(Tftpbr.), • boisé 1 (pap., etc.) avec le doublet 3~C th'e (Meillet, BSL 26, 1925, 16).
(AI'); en outre 3év8p~LOÇ (Str.), 3n3pIXLOIO (NoDlll.J,
. . . .L~ (gloss.), 8~p~, -cXaoç f. (Nonn.) cf. pout' la
torilaUon Chantraine, Formation 354 sq. j le composé m- ~, voir SOUB 8tx0\UZL.
~ • vigne pou588nt contre un arbre. (Phérécr., ete.)
est tlluel. &.t..oç : • qui Be trouve à droite 1 (Hom., etc.), nom-
S..ibstanUfs dérivés : 8n3pt't"l)ç a'vec un sumxe four- Wdaes ~ules adverbiales : ~1 8C;L6cpW (Hom.), etc.
nissiftt des termes techniques divers : épithète de fruits Le ..... de bOn lugure. apparalt déjà chez Hom. en
(Thphr.), d'une pierre précieuse semblable au corail pari1ln' dtun oiseau, ete. Le sens de • habile, bien inspiré.
venant de l'Inde (Cyran., etc.), de Dionysos (Plu.), etc. j apparatt .,bez Pi. et en ionien-attique avec le superlatif
avec le fém. 8cv8pL~ (yÎj) • terre bonne pour les arbres 1 8~~~1O et le comparatif 8E!;~-rcpOl;. Le vieux compa-
(D.H.), etc.; avec préverbe &:VlX8EV8piTtç clé!l-m:).oç·. vigne ratif 8E~~U~ (Hem., PL, très rare ensuite) ne s'emploie
pousant contre un arbre 1 (Geop.), masc. &:va.3EV8pi't"l)c; que pour désïrner la droite par opposition là -mtt;t6ç
&t'lO<; • vin de cette vigne. (Plb.). Il est possible que (Benveniste, l'fttmt d'agent 115-118).
dans le grand développement du suffixe -tTl')C;, CClI formes âE!;Lo- _gure comme premier t.erme de composé dans
se soient substituées il un ancien *3cv8pw't"I)ç (Redard, quelques t.erlMl : ~I;, -m't"I)Ç, ~1XVijl; • qui ne
NomtI en -'t"I)<; 13, E. Fraenkel, Nom. ag. 2,128, n. 2) cf. renverse pas son image. j eurtout comme second terme
Hein. 1,74,19. La poésie fournit un exemple du f. avec dans: œ- • maladroit. (tardif), ci\Lqa- avec des significa-
lIn3pw .. tt; (E. HF 790). tiODS diverses, &:1I4I0Uj:I0- (tardif), 3~ot- (Hdt.), 8oKEoL-
Pour désigner un lieu boisé on dispose il date basse • qui se croit habile. (corn.), lv- • de gauche Il droite. et
{Aqu.) des deux termes: 3Ev8pwv avec le suffixe de noms l'adv. Mé!;LIX (Hom.), !v3é!;LOl; • à droite. (E., etc.),
lie lieu -EWV, -c:w,
et 3év8pw!l-cx. ~L- dans l'adv. i7t~é!;LCZ cbez Hom., ensuite ~~~LOl;,
Un terme comme 8tv3pov ne se prête pas il la création lcro- (tardif), 7rCp~- • adroit des deux mains. (Hom.),
de dénominatifs. On a toutefois 3EV8p6o\LcxL • prendre la • très adroit. (Ar., etc.), ôntp- (X., ete.).
taille d'un arbre. (Thphr. 1,9,4) ou "être transformé en Dérivé : 8e~t6't"l)ç ,babileté, intelligence. (Hdt.,
arbre. (Plot.), d'où le transitif 8tv8p6w • transformer en Ar., Th.) opposé il &!l-cx6lct, rapproché de crocplct ; en grec
arbre. (Nonn. D. 43,234), également avee le préverbe tardif • gentillesse •.
rXn-o-. Le féminin de 3e~1Ô1O, 3E~Lci désigne depuis Hom.
Les thèmes 8EV8po- et 81:'npo.- subsistent en grec la main droite; d'on des expressions comme È)( 3E~tii<;,
moderne, lv 8~~ «à droite.; la main droite que l'on donne est
Et: Terme tiré du thème 'drew-, ~th-u-, etc., voir signe de confiance et d'engagement (Il. 2,341, X. An.
BOUS 8püç, 86pu, etc. Un thème 'drewo- est attesté dans 7,3,1, Ar. Nu. 81). D'où les dénominatifs: 1) 8~L60!LIXL
got. triu-, a.-sax. treow «arbre., etc. Forme expressive • prendre la main droite, saluer solennellement. (H. Hom,
redoublée reposant sur *3Ep-8pEF-ov, passé à 8év8pEOV par 6,16, ion.-alt., etc.); peut avoir comme complément les
dissimilation du premier p en v. Même traitement dans dieux (lEsch. Ag. 852, etc.) ; signifie finalement «saluer.
*6op-6opu1;w > -rov6opu1;w, *yexp-ypa:tVIX > y&:yypaLVcx. (S. El. 976, etc.). Dérivés : 3e!;LwoLç • salut. (Ph.,
Plu., etc.), 8EÇ'W\UZ • marque d'accord, d'amitié. (S., E.,
D.C.), la variant.e ~LaqLœ (S. OC 659, E. fr. 324,1) ne doit
&v8pûw : • plonger. (J::pidaure, IG IV' 1,122,20) avec pas être préférée j 2) 8c~J4to\UZ~ • saluer, approuver.
le dérivé 8EV3puoc1;w que les glossateurs ont rattaché (LXX, pep.).
à 8pùc; par étrmologie populaire : 8ev8puoc1;cLV' orO Grec modeme &~L61O, 3cçLci, 3E~,Co)crLÇ • réception,
XŒ'!U8uVELV x:d xpur.-:e:06cxt, xUplWC; dc; ~ 3püç, XIXTIX- accueil " etc.
XP7)crTLxwC; 8è xlXl !:r:l. ..où cX7tÀWC; 8uvEtV Kal KpU7t"n:LV La stabilité des formes, l'emploi des divers termes
(EM 255,55), cf. encore Hsch. 8ev8puci1;ELV . TIX7tE:WCÏlC; avec une coloration favorable «de bon augure ", l'idée de
il1ro3uVELv KCXt \ntO ..ciç 8püç 7ta:pctcpeUYE\V, 7tpOcrrPtxE~V salut, d'accueil, etc., sont caractéristiques.
-264.-
~... Les termes relatifs' à ~"~~fl.tent une ~, etc. : ~. napt.3ép«lOV (7m'O\) (H1dl.),
grande unité en i.-e. On a pOU' ~F6è';fWackernagel. qlcrrljp . auv«nll m:plt%U'1.mo; (Hsch.): le double p
Vermi8Chl~ Beitriige 11), cf. gaulois IHaitJti'lÜa; L'hypo- es....n une faute' un traitement dialectal' ou résulte-t-il
thèse est. aujourd'hui garantie pal' l'glitbropônyme mycé- d'une étymologie populaire avec,lyptc;' L'EM 251,52
nien dekisiwo = âEçlF6ç, ce demrel' égillement. attesté avec a &p6\o-rljp (= kpFLcrrljp) ~osé paraépoi; {sie].
F en pamphylien (O. Masson, Gl_ 39, 1960, 111 Bq.). Le Le grec moderne n'a plus a~P"l mais possède 'lœpt3é-
celtique et. le germanique ont des formes en -wo- sans i : pGUOv • collier •.
v. iri. den, got. taih8wa, etc., de *dekl-wo-. A 3~'tt:p6ç Ei : On pert de 3EpFOl et on retrouve en indo-iranien
répond avec le même suftlxe lat. dexter. En indo-iranien . et en balto,slave un terme comparJWe : skr. et av. .!J'ÜJ~
et balto-slave dérivation enn : skI'. dak,ir,ui-, lit. dtliWl8, «eau~, russe griua «crinière, crou,pe de $OJlta~. (d.
etc. rullS6 grimna «cravate ~), lettegrÜJa «embOlR:baft de
Un a rattaché ces noms à aéxOfLlXl (8éxof'CCl), etc. neuve •. Frisk admettrait *g-Ilr'-W1Î, ce qui ~te lItIe
L'hypothèse n'est pas strictement démontrable, mais explication pour lesbien 3ép1X (au lid 4e *~ép«). Sur le
elle est. probable, cf. Redard, Fes18c1iri(t Debrunner 361-362. rapport entre *g-er- et *g"ri- des BUUtes 18Jll!'Ues, diverses
combinaisons ont été imaginées. Exllte-t-ü un rapport
avec {jL6p~, ete. (cf. Schulze, fJE 93 rq.) ?
8Éo~, voir &L&>. , ~O",a.l: pro (Hom., poèles), f.3ép;OfL1Zt (tardif), aol'.
l8puxov (Hom., lEseh., E.) avec des formea • pusives.
!3ptbcr)v (Pi.), !3épx61'lv (lEsch., S.); la fonne la plus
84Ta.~, -etOç : • coupe, hl4nap. (Hom., ensuite très rare,
Stés., lEsch.j. Mycénien dipa" duel dipae. Très vieux mot importante et que la prose tardive reprend (AMSL, Luc.)
est. le pt. 3é30pXlX. Le verbe exprime l'idée de «voir _ en
qui s'applique à un objet mal identifié: il ne s'agit pas
soulignant l'intensité ou la qualité du regard (avec des
toujOW'8 d'une coupe, mais souvent d'un objet plus grand,
cf. Brommer, Hermu 77, 1942,357 Bq., 365. Le 3l:rnxç de déterminants comme 3EtVOV, etc.). Dit de serpents, de
l'aigle, de la Gorgone, de guerriers au combat; par suite
'Nestor (Il. 1l,6~ sq.) n'est pas de petite taille; et le dipa
au sens d'y voir elair par opposition à être aveugle, 6u
des inventaires mycéniens ne doit pas être une coupe,
de vivre, avoir le regard vivant. Préverbes utilisés : «vet-,
mais une jarre, cf. Collinge, B-ICS 4,1957,55-59;
Chadwick-Baumbach 183, etc. Pour là' graplii{j d-ipti' voir
3lt%-, da-, XlXTa.-, 7tO'r\- et 7tpoa-, etc.
Hester, Minoll 6, 1958,24-36. Adjectifs verbaux, avec le vocalisme e et non zéro :
~f:p=OC; • qui ne voit pas ~ (S.), et œ3q,xT(o)ç (S.),
,I)érivés : 3tmcc:rrpov =3hrct,. avee le suillxe d'itùitrU-
è7tt3epxTo,. «visible - (Emp.); en outre âl:pxeToç anthro-
ment -TpOV (AnUm.), d'où 8enuènJ:tcitét; adjectif (LYe.).
ponyme (Crète) et 3ua3l:p)(f:TOÇ (Opp.). Noms verbaux:
Et.:. Emprunté à une languë mMitemnéenne comme
3épyf'CC «regard ~ (lEsch., E.), 3f:PYfL6Ç (Hsch.), 3ip;';
beaucoup de noms de récipi~nts, Ce qùêciififtrme mycéftfiin
«capacité de voir. (oracle ap. Plu. 2,432 b, Hsch.).
dipa. Peut-être emprun,t au 10Ù~ite; èt. ~pa8- chez
Dix-huit composés sigmaliques en -3f:pX1;e; qualifiant
E. Laroche, Lu Hiéroglyph"ù hiltitu 1,96.
le regard, notamment : MpL!LO-3epy.Tjc; (B.), oçu- (Hdt.),
=v- (B.), m>Àu- (Hés.). Avec vocalisme zéro 3pŒxO;
~ép'1 : f. (poètes attrqüès, trag.), 8fqrlj (Hom., Hdt., n .• œil. (Nic. Alez. 481).
ionien), 3épet (Sapho), aipFü. (aread., Schwyzer 664) Verbes dtlorivés extrêmement rares : 8e:pxt6wJTott en
«devant du cou, gorge.; Hé distingue de a.Ù'1.T)V (cf. fin de vers (Hés. Th. 911, vers suspect), pour les formes
Ammonios 88 N), est concurrencé par MtLfL6.;, ~tXJ(llÀoe;. en -tO<olV't"lltt, v. Chantraine, Gr. H. 1,359; présent en -<it(o)
Se dit. de la gorge d'une femme (Il. 3,396), du cou t.ranché créé sur 3l:3opxa. : 30px&l;(o)v . 7tEpt6Àl:'zrwv (Hsch.).
d'un guerrier (Il. 13,202, cf. encore 14,412, etc.). S'emploie Le terme présentant la notion de regard dans des
avec une valeur géographique «combe _, cf. en Arcadie conditions particulières, il en résulte l'emploi et la créa·
Schwyzer, l. c., 11l8chr. Olymp. 46,30, Van Effenterre, tion de vocables expressifs : u,..o8pa. dans la formule homo
R. 2t. Anc. 44,1942, 47-52; voir 3Ctptiç qui peut être w.68pa. t3wv (Il. 1,148, etc.) «regardant de bas en haut, ou
apparenté. Euph. a la création poétique 3dpca:, cf. ~, en dC$SDtlS, mesurant du regard, dans un regard de défi~,
XC(ÀelX, etc ; de même 3épLc;, -toç f. (Alciphr., Hsch.). tiré du nom racine *8pIXX-, cl. skI'. -dts- «regard ~; avec
Composés possessifs en -3a:~oç dans le vocabulaire un -,. flnal (adverbial, ou nominat.if '), CalI. fr. 194,101
poétique, une douzaine, et notamment ctloÀ6- (Ibyc.), et 374,1 a la variante Ô7t68plX;, également attestée chez
30Àt)(6- dit. de cygnes (Hom.), 7tOUtIÀO- (Hés., Ale.), Nic.
Ta.VO:O- (Ar.) dit d'oiseaux, ul/lE- (B.). Au premier terme, Du même radical Il vocalisme zéro a été tiré le subst.
on- a 3r:!.pcxJ(61)e; (AP J, 3a:tPOXÛ:r;EÀÀOV (Luc.). La langue en *n 3ptb<CoW • serpent. (Hom., poètes, Arist.) : on admet
épique a 3EtpOTO~, comme dérivé de *31:LPO-rOfLOC; non depuis l'antiquité que le t.erme (qui équivaut Il &;>u;, cf.
attesté, seulement au futur et à l'aoriste, parfois avec Il. 12,20'2,208) se rapporte au regard fixe et paralysant
œm>- • trancher la gorge -. Tous cee composés présentent du serpent (rapprocher Il. 22,93 et 95); l'emploi du mot
le vocalisme Betp- et ne sont pas atti'lues. s'explique en partie par un tabou i.ingûls~iquc; 3pcb:wv
Dérl" ..s assez rares: 3etp<i3tov diminutif (Poil.), 3éptuov désigne également un poisson, le frachim.lB draco, la vive
«collier - (E., X.), issu du composé 7tept3éplltov (Ar., ete.) (Épich., Hp., 'ArilIt., etc.), ce qui s'expliquerait par
avec 7tepr.8epl,., -130e; même sens (PolI.), 3éptov mêdie III piqdl'e venifnetiSe de la bête (malgré Strômberg,
sons (Charis. p. 46 B). En outre 3~p'J)-r1Jc; = ~ FÎ6chlitimên 12'1). Fêminin 8PŒxlXtvet • dragon femelle.
(Nic_ {r. 123}. Nom d'objet fait sur le type·jjè :~- {Hgm. Ap. dit du dra~on de Delphes, 1E&ch. dit des
-265-
Jîdinnyes, etc.), d'où ~I..,L;, -13oç avec valeur dimi. On rattache • 8IX~ la c1~ d'Hach. Utm- . ftlrÀw.
·nuUve, pour la «vive» (1:&m.). Apœx6Y't'tOv désigne un bijou ÀLvoW ('). . . . .
en lorme de dragon (Délos), mais généralement nom de n existe un grand nombre de noms verbaux· qui
plante, notamment l'Arum *«clInwluI, serpentaire, ainsi expriment dans des condition. divel'SM la notion de peau,
nommée à eause de ses feuIDes tach-elées eomme le serpent dépouille, cuir, ete. : .
(cf. auSili Strôtnl)erg, PlfWlUlll'tlJmen 38) ; chez Ps. Diose. 1) Thème en _ : ~. Q.,vee .la varlanle 8ipatÇ (cf.
3pœxovnœ l'SYlÉÀll = 3plr::~'r.\OV, ~CIOO)vrtœ (.lUCpli =!pov ; xWlILt;) • peau, toison. (Chias, S., E., A,p. ,Rh.) ; seulemcnt
le masculin BpœxO'l'rLczç, -ou mun terme caracté-
risant : avee xupOç espèce de blé dur, avec crixUt; = crixuc;
n. aec. sauf le génlUf 3qIouc ou 3tp«TOt; (O.S. 4,56);
avec un vocalisme zéro :secondaire .Mpot; • TO ()ou-ru'mov
!YPl0t;, avec ~ sorte de pigeon (Thphr.); désigne (Hseh.) ;
attSsi une espèce de pierre appelée également 3p«XO"tI't!nv;
2) Le dérivé en -!'Il est beaucoup plus usuel el a donné
(Plin., Ptol. ebenn.), voir Redard, No",. .ri ""'"Il; 64;
naissance à de nombreux dérivés et composés : 8i:p!l-Ct
3pœxovriç, -!Bot; f. Dom d'un oiseau (Ant. Lib., cf.
n. a dO se dire d'abord de la peau dépouillée d'un animal
ThomplOn, Bir/Ù 91).
(et cbez Hom. d'un bouclier, etc.), de peaux préparées
Deux adjecUfs, 8PIXXOvuLOt; «de serpent, de dragon.
pour faire des sacs, etc. (Od. 2,291); dans les sacrifices la
(E., AP) et -3pœxovr6t8ljt; (E.).
peliu de l'animal esl une part importante; mais le mot
D'après les noms de maladie en -tiXaLt; (!J.CfPG:VTt!ltmt;,
est déjà employé chez Hom. de la peau humaine en général
etc.), 8pœxomiiaLt; maladie causée par un ver (Gal.) :
(Il. 16,341, Gd. 13,431), cf. en revanche Hdt. 4,64 qui
le verbe BplXXOvrtO:(o) a pu exister. Verbe dénominaUf
l'emploie à Côté de «7r6&p!,-cc pour des hommes écorchés
Uré de 8p«x(o)v : èx3po:xovrOo!'llL «devenir un dragon.
vifs; se dit. aU&Bi de l'épiderme des fruits. Usité durant
(lEseb.).
toute f'lU8tbtre du grec, p.-ê. dès le mycénien (3cipfl-oc
Ap«xX(o)Y doit être originellement un thème en • n, comme
à Delphes doit résulter d'un traitement phonétique).
le prouve le féminin 8pcixCttvIX. La flexion en -vr- viendrait
Dérivés : 8cpf'IÎTLOV (Ps. Pl., Arist.), 8Cpf'IÎTLVOt; • de
de l'analogic des participes, cf. ).é(o)V, UctlVCl, etc. Sur le
peau, de cuir. (Od., ion.-atl., etc.), 81:PILCCTLXOt; «qui a la
lat. draco, voir Ernout-Meillet I.U.
nature de la peau " dit p. ex. des alles des insectes (Arist.),
Le grec moderne possède encore 8pœxOYtlEÇ, 3pcixot;
mais 8tp!'ll'l"LX6v (inseriptions, Lycurgue) désigne le
«dragon, ogre. (auSili le nom du ;arçon nouyeau-né
produit de la vente des peaux d'un sacrifice; cf. aussi
avant son baptême) et le nom de planle 3pœxo't/'tti.
sous AoO..!LIXTt!It; 8tp!'ll'l"~37jt; • qui ressemble à de la peau.
Terme isolé dont Il' rapport avec UpXOlU'L est indmon-
(Arist., Tbphr.); 3cP!'-OtTlJp6C; dans le substantif féminin
trable : 8pcixLt; (S. lchn. 177), nom d'un chien't ou désigne
3r:P!'IlTlJflcZ «taxe sur les peaux. (pap.); sur un thème
un serpent 't
Bep!'-- ont. ét6 fails les termes médicaux : t1n8tp!,-lt;,
Voir encore 3~. -L30t; f. (Hp.) • côté de 17rL3Epfl-IXTEt; (Erotian.) et ll7rO-
. Et: Le parfait 3ê3topx« de .",11 présent est identique 8cp!'-U; "" XÀC\TOpEt; (Ruf.), enfin le bizarre 3épILl)'l"Ct;·
au IIkr. dcultirsG, av. dâdm$a «j'ai vu.; il l'IIori8te thèmat. 01 !~ ~Tjti6)V ·m;plnoÀoL [cod. 'MpLCdot] (Hach.) qu'on
à vocalillme zéro DpœxO\l répond en .kr. (à côté d'autres compare à 'YUILvljTCt;, mais qui reste obscur et douteux.
formations) d-d,san (3 pt). Pas de présent en indo-iranien Les verbes dénomlnaUfs 80nt rares et peu usités:
et 3i:pxo!'ll' semble être une hinovation du grec (Bloch, tbto8r:P!'Il'l"60!'ll& «avoir sa peau détruite. en parlant de
Suppl. Yerba 109 sq.), lIur quoi ont été créés 3éP;O!'llL, boucliers (Plb.), cf. 8C&P!'ŒT~L comme explication
8~Wt& etc. On a voulu retrouver le thème • duk-
de taxCi:À6l!'ivœ& (Hsch.); cino&p!'ll'l"tt;;(o) • écorcher, dénu-
dan~ ombr. terkantur. Enfin l'adj. verbal *8tpxt-rot; se der. (médecins, Hsch.) est un terlM technique; dans ~n
retrouve dans skr. dadatd- - visible •. Il Y a trace de cette domaine différent d'un vocabulaire familier et vulgmre
famille de mots dans d'autres langues indo-européennes. 8e:PfLoÀÀl:l· ŒtCXp07rou:r, ol 8i: èx3i:ptL (Hsch., .. Sch.
En celtique v. irl. ad-eon-dlJre - j'ai vu -. En germanique le Ar. Nu. 734) cf. pour le suffixe verbal f'8uÀÀc.> , lçCt7rŒ-
got. factitif go-Iarhjan = O'1lfLCLOW (la forme serait en gr. -ruÀÀc.>, etc. Rares composés tardifs avec 8cPfl-!X'l"OUPYLX6t;
*8opxéc.»; anglo-sax. lorhl, v.h.a. zorahl «clair. (= skr. (déjà chez PI.), 8e:Pfl-IXTOq>otyéc.>, -q>OpOt;.; avec un thè~e
drlJtti- • Vu» grec *8Otpx-:-6t;). On évoque enfin alb. drilë Be:pfI-- ou 8ép!LIX- : 8EPfl-l)O'-rljt; • ver .qui mange le cUIr»
-lumière», ind.-eur. "drlda. Voir Pokorny 213. (S., etc.), cf. f3c,,); avec BEP!'-O- : 8EPlL67t'l"CPoC; (Arist.),
-TUÀOV «coussin de cuir» (pap.). Deux .composés en
5é".., : pro (Hom., ion.-att.), avec le suff. -ye-l-go-, aEt~ -aipfl-(o)v : 7rO&xl.Ào- (E.), 'l"potXU- (~pich.); au contraire,
(Hdt., Ar., etc.), f. 8EpW, aOT. UE&pll (Hom., etc.), paSSif plUS de· 20 composés en -8EPfl-ol;, la plupart techniques el
aor. i8cip7jv (Hdt., ete.) et taap{hJv (Nieoeb.), f. &C-P-IJdOfl-CtL tardifs notamment M:7rT6- (Hp., Arist.), oa'l"p!XK6- (Balr.,
(tardif), pt. 8i:8IXP!LIX& (att.); • écorcher, dépûuiner-. parfois Arist.); cXÀl)pO- (Arist.), 7tOtXU- (Arist.), 'l"p!itXu- (Arist.);
employé dans des métaphores, cf. Taillardat, Images 3} ~ŒpCLÇ f .• action de déchirer les tissus. (médecln~),
d'Aristophane, §§ 103 et 593. Formes li. préverbes' «VOt-, tardif et technique, mais répondrait bien à slcr. dth-;
lino-, 3L(X-, !ok, b,.- • envelopper dans une peau» (SIG sllr 8fpp-V;, voir plus bas;
1025 Cos), XCt";,Ot-, <rcxpCt-, m:p&-, U1ro-. L'adjectif verbal 4) 80pœ f. c dépouille d'une bête» (Thgo., Hdt., E.),
:fi
est 8p'X-:-6e; (Il. 23,169), lv8p'X-:-1X • -:-ct tv8e:p6[-lEVIL cùv d'un homme (Pl. Euth. 283 c), les exe~pleB du sens de
Xt<j)cxÀij x!:d 't'ore; 1t"oO"t (Hsch.) = lv8opcx, cf. plus 10ID, Deau d'un être vivant sont très rares; quelques formes
et 8ocp-roc; (Ath.) = skr. drld-, avec quelques composés tardives avec &:VOt-, 111ro-, !o«-, 7repL-, U7ro-. Dêriv~s assez
comme Vt6- (Od., X.); 8cxp,6v à Milet (Schwyzer 726, nombreux : 8opwC; - écorcheur _ (lIérod. 8,6~ -1:.ns lin
v' s.) désigne une victime dépouillée de sa peau, et se dit contexte lacunairl:!); l_um d'un coup <le dé (Eu\). 57,5) ;
8cp'l"oV (influence du nrhent '1) à l'rlyconos (SIG 1024). 8optt;, -E80t; f. • couteau de sacrifice» (corn., Cali.),
8Éfl'ù 266
mais Q1t'o8opk (Hseh. s.u. XÀet:ropk); 30ptx6ç qualifiant chez Arist.; au sens politique de • despote» (Hdt., Th.,
des vêtements de peau (Hp.). Verbe dénominatif technique Pl.); parfois dit d'un dieu (PL, etc.); en général «qui
et de sens dérivé Bop&.> couvrir d'une «peau, c.-à-d. commande il, qui est maitre de 1 avec des compléments
d'un enduit (JG n' 463, etc.), avec les dérivés iv3op6lfLa. comme X61flOU, va.éJJv, etc. (poètes). L'absence du mot chez
« décoration en plâtre» (inscr.), 8op6lar.ç • enduit. (pap.) Hom. (mais V. 8Éa1t'otva.) ne doit pas s'expliquer seulement
et 80p61atfLOe; «que l'on peut enduire 1 (pap.); par des raisons métriques, cf. Wackernagel, Spr. Uni.
5) Parallèlement le thème masculin 3opoe; «sac de 209. Il est douteux qu'on puisse évoquer mycén. dopota
cuir, (Od. 2,354,380 seulement). A ~pŒ et 80poe; rép'o~dent (avec voc. 01), cf. Chadwick-Baumbach 183.
une dizaine d'adjectifs en -8qp~ : &8opoe;, VE.~OpOe;, Figure rarement comme second terml' dans des
les plus notables: Mopa. «offra~des envelop;:ées dans la composés : 7 ex., la plupart tardifs, les plus notables
peaü, (Sehwyzer 2;,)}, 48, Cos) et ~oua6poe; ou ~ouaopoe;, étant olxo8e:G1t'tYt'l)e; (Alex., Arr., NT) condamné par les
voir sous f30Üt;. atticistes, -Ti6l, -nx6c;, etc., -3=aUvrj (ihscripUons
Dérivés de vocalismes divers et plus ou moins isolés; tardives); ~l.ÀoBe:cm6't'7]ç semble être le titre d'une comédie
mais on!lit habituellement. !pv..08ta1t'o't'Oe; (Thgn.,
6) 8éppte;, -E;6le; f. «CQtlverture de cuir" dit d'un
Hdt., etc.), cf. li8icmOToÇ (E.) et quelques autres.
vètement, d'u.n rideau (corn.), dans le vocabulaire mili-
taiT"(' : riu,,;w de cuir qui protège des traits (Th., etc.); Rares dimin\1tifs : 8i:a1t'OTtaxoC; (E. CycZ. 267), 8e:a1t'0-
peut. être un traitement phonétique dl' *8e:pate; (même T(8toV (Arista~et.). Adjectifs: 8e:a1t'6auvoe; • qui appar-
chez Th. 1), le mot n'étant pas senti comme appartenant tient au maUre. (PL, lEsch., Ar., X.) ; d'où le substantif
au système des noms d'action en -me; ; on y a vu aussi 8~a1t'ocrUV7l (Hdt. 7,102 hapax), &ar.:oawc; (lEsch. Supp.
un terme familier utilisé notamment dans l'argot des 845 hapax), ~OTI.XOÇ (attique, etc.), 8ea1t'6Te:tOÇ
soldats, avec gémination expressive; d'où les diminutifs (Lyc., hapax).
8e:pplaxoe; (1G Il" 1425 B, 408), 8~pptov' TplXLVOV Verbes dénominat.ifs : 1) &on:61:6l • être le maUre de'
aclxtov (Hsch.); (att., etc., surtout au thème du présent, futur et aoriste
rares, pas de parfait); le présent en -~(o) fait difficulté :
7) 8tpTpOV, • partie du péritoine, épiploon» (Od. lt,579,
pour l'expliquer on est parti d'un 8e:a1t'03- athématique
Hp., Antim.), mais le mot a été compris faussement
issu d'un 8e:a1t'OT- (cC. Et. et Ernout-Meillet S.U. polis);
"qlli déc.hire, bec., cf. E.U 257,31, Lye. 880, pour le
mais la difficulté peut se situer au niveau du grec; le mot
l'utnxe, cf. 7jTpOV, x&:),ur;Tpov; enfin chez Hsch. 8~pTplX .
est comparable à à:Pfl6~6l, quand on attendrait. *à:P!L6aa6l
TUfl1t'IXVIX; par dissimilation (ou faute 1) 8ÉTpOV (Hsch.,
et il peut s'agir d'une analogie des présents en -1:w; de
Et. Gud.); "
8e<m6~6l on a tardivement 8Éa7tOaflIX (Man.) ; 2) 3e:a1t'OTÉW
8) Quelques dérivés secondaires sont faits sur un thème (Pl.) généralement au passif. être soumis aux ordres d'un
8e:p- : è1r18e:pLe;, -t80e; t. =XÀe:L't'OptC; (Pollo 2,174); et des mattre, (lEsch., E.); 3) 8e:a1t'OTEU6l (LXX, D.C.) mais le
formes thématiques isolées adv. iv3épwc; «en envelop- verbe peut être issu de 8e:a1t'OTELIX • pouvoir du maitre
pant dans la peau. ('Èip. 'ApX' 1902, 3, Chalcis), cf. sur ses esclaves, despotisme. (déjà chez Pl., Arist., p.-ê.
lI/80pa, et ofl68e:poc; (Siud. Pal. 10,63, etc.); créé sur 30uÀda.).
9) Enfin, avec vocalisme zéro 8œp't'7]c; «écorcheur, Les féminins sont divers. Le plus ancien et le plus
équarrisseur. SI.' trouve chez des glossateurs tardifs. usuel est 8~a1t'OLVIX f. • mallresse de maison, maîtresse
POlir 87jpLe;, voir S.U. Voir. aussi 8opxat. Noter le rappro- d'un esclave' (Od., ion.-att., etc.), parfois «reine, prin-
chement. fautif de 8E4l7l, ~pc7, 8e:plc; «cou, gorge. avec cesse, (Pi., etc.); souvent lié aux noms de déesses, p. ex.
otpfLa, etc. -. Hécaté, Artémis, P~rsép~one. Dérivé tardif 8e:a1t'oWty.o;
Le grec moderne emploie encore 8Ép6l et 8Épv6l qui «au service de la ~i.tle , (Pap. Masp. 88,10, VIe S. après).
prennent le sens de • battre, frapper» ; 8ip!LIX « peau " etc. Autres féminins : 8ea1t'6TtC;, -L80; (S., E., Pl., etc.),
Mp6l, a~!LIX, etc., étaient des termes t.echniques précis. c'est la forme ati~ndue en face de 8e:cr7rO't'7].:;; 8Ea:-;6~e:LplX
On obser,"era leur importance dans )e vocabulaire des (8. fr. 1040) est fait sur les fém. de noms d'agent. épique
sacri fices. . en -TEtpa..
Et . .' Le présent thémaU9,.ue 8épco) a des correspondants Grec moderne : subsistent 3e:a:-;o't'1)c;, 8e:ar.onx6c;, etc.,
en Ilermanique et balto-slavè·~.got. dis-, ga-tairan • déchirer, 8Ea1t'6l:6l, 8Éar.OtViX «mattresse de maison, dame. (et
détruire », v.h.all. (fir)-zeran, allemand (ver)-zehren, etc., Notre Dame), d'où le diminutif 8e:a7tOwlC;, -f.80c; «dcmoi-
lit. derù • dé.pouillel' », V. 81. ·.!,ftrQ, etc. Le skr. a un verbe selle ,.
athématique dar-li et le présent à nasale dr!ldti. L'aor.
Et." Âea1t'6T7Jç remonte il un vieux juxtaposé indo-
sigm. ~8e:LplX aurait un corr:Ell!pondant dans le subj. aor. européen. cf. skr. dampati- (et avec un ordre inverse
skr. dar$at. Parmi les formes nominales &ipaLe; "" skr. patir dan), av. dmg paitis, signifiant. martre de la maison.,
dfli-, 8paToe;, 8apT&; = skr. drld-. AiPfLIX pourrait être unitt' sociale plus petite queQ!?C9:;, voir sous 8of.loC;. Pour
rapproché de skr. m. dar-man- • destmeteur • et n. dari-man 11' sec.ond terme, cr. lat. p!)Jis, grec 1t'6ar.ç, et voir
« destruction.. Enfin le p~nt lit. diriù donnerait un Benveniste, Word ~O, 1954,259-264 = Problèmes 301-307 ;
certain appui à 3dpCa); mai;' malgré son vocalisme zéro
le grec est. la seule Isngoue à <'largir le thème avec un -li,
ne saurait assurer 8aLp6l parfois donné par les mss (faute cf. œyxuÀ0fJ.+,T7)C;, etc. Sur • pol- voir l'analyse différente de
pour &pw). Voir Frisk. et PQ.korny 206 sqq. Szcmerényi, Syncope 373-388. Le premier termc du
composé se ratta,c,be certa!/'I,cment au nom de la maison,
8€0''II'oT1')S, 8Éa1t'OLVIX, etc. : juxtaposés am'iens. cf. 36flO,"; on ~e ·dem.tl- {Benveniste, Origines 66 sq.,
.:1&a1t'6't'7]c;, -ou : m. • malP'e de la maison, chef de la admet un thème I,Uffixé e,Iil .s). On a souvent reconnu dans
famille, (J.EliCh., Hdt., aUjque, etc.), oppo!lé à 8oüÀOc; ·dems une forme de ~itif (en dernier lieu Humbach,
,-.-'267 8Éxol'C14
"
Mflnch. Slud. Sprachwi'8. 6, 1955,41 sq.). AéGltOl\laèllt rJe 634 hapax), par quelle analogie 'l Factitif: 3euTEp6<.>
féminin ancien de 8e:;rco't7]ç, comme 7t6't"Vta est le féntirlfit • répéter -., etc. (LXX) avec 8e:u'tipwa~ (LXX) et
de ·polis, lt'é.<nç. On partira donc de *8e:o-7to'tVt.Cl.Pour 8e:u"t'Épw!J.CX (Eust.).
expliquer l'évolution phonétique on admet, par exè'tnple, A côté de 8e:u-repoç, exempll1s isolés de 8euTcxTo~
en raison de' la longueur du mot, une prononciation • dernier J avec suffixe de superlatif (lI. 19,51, Pi. O. l,50;
consonantique de l'~ et la disparition du ""; cf. Risch, Argos, cf. Bechtel, Gr. Dial. 2,508; Mosch.) qui doit être
IF 59, 1944, 13, où il trajt{' aussi de 8e:cm6't7]ç. ancien.
Aeu-repoç subsiste en grec moderne.
El.: Forme de comparatif en -'rEPOC; constitué sur le
thème de 8e:uofl.cx~, cr. 81:(0) 2 : • celui des deux qui se trouve
en arrière, inférieur •. A pu êlre rattaché à Mo par étymo-
SEUle..]!>, voir sous cX8eu)(~.
logie populaire.
tutpax), mais le . . . . . . confinné par MIl composés en v. BOfIll ~; JC4'lINo-o 1 cheminée 0 (Hdt., Pbérécr.) et
~v : ~, ~- (E.), \/ClCpO- (lEech.), 010"$- -MXll (Gal.), ~upoMxYJ 1 bofte à rasoir. (Ar.), oùpo- «pot
(.IEscb.), 1WÀU- (H. Hom..). Hsch. a p.-I!. 3rrfLOv' IIPfLov. de chamb~» (X. ap. l'hct.), etc. La forme aspirée -36x1l
Nm~ d'action en -a!ç : 3éE;tr; c accueil» (E., Pl.), s'est parfois introduite dans ces composés. En outre: 30xij
partie du foie dans la divination (Hscb.), avec les préverbes 1 récipient. (E., Pl.), 1 réception. (Machon chez Ath.
'i.po_ (inscr_~ M. Ant.), 8&a-'(,Hp.)~ ix- 1 suc~~on: 348 1., LXX, pap.) et. UDe dOUl':8ine de formes à préverbes:
d.t.), 1tp6a- (z..eno St.eIc.), ~. ,(Hipp.), avec 1 adjectIf 4Mx- 1 succMSion» (S.I, Ibo- (Tb.), 3&<x- • succession.
1o(AIOÇ. edit quiIlité.cl,~' (pap.) et le composé (1EacIl., ion.....tt.). do- (E., pap.), Èle- {lEsch., ion....et••
, ~~. .$W. 64). . etc.}~.- ('fâ.), X!IC'œ- (Pl.), nœpœ- (E., Plb., etc.), ôno-. __
. --- -.~
-269-
AoxGç (et 30XÔ(), lSox-Jj (et 3oxi!) 'lit leuts compoaéll a-. :
1 t. ~, aor. S'la«, pt. ~ crié d'aprêt . '
oot. donné naissance è des dériv6s qui eAlp\Yrt;ent. soit la forme passive. Moyen aor. MlJOÛfLl')V, etc. Passif r. ac&Ijoo-
sourde, soit., le plus lOuvent., l'aspirée. A WC le suffixe p4r., aor. Mi6l')V, pl. 8f3E!'4' {déjà dedemeno en myc6n.},
-cUc; : mtv80XEUç «aubergiste. (PL, ion.-aU.) à quoi t.WijOOfoLGlt' (Horn.,ion.-att.). Pr~nt atbém. il redouble-
s'associent ..80xe:LOY 1 auberge 1 (attique), -3oxe:Lat «métier ment 8l3'rJILL (Hom., Delpbes, X.), inr. 8L8livœ (Hsch.,
d'aubergiste 1 (Pl.); les noms de la femme aubergillt.e v. Latte), p.-ê. créé d'après l'analogi1l de -n61JfLl. Sens:
sont. : 7r.r«l6xctœ (Hdn. 1,~48), écrit. mtv86laot (IG XIV 24, ir lier, attacher, ~chalner ", parfois métaphoriquement.
Syracuse), -36xLCrnœ (St.. Byz. s.u. KœmrœBox!œ), le nom Nooàbl'euses tonnee il préverbe : dvœ- • lier par en haut,
usuel ét.ant 7rlXY80xe:V't'ptet cf. plus loin; verbe dénomi- couronner.f etc. (ion.-atL.), «no- (Pl., LXX), 8tet-, iv-
natif -&xe:uC» (Timoer., Hdt., PL), avec ~6lCEU01.1; {Hom., etc.), è7n-, XCIt'M- • attacber solidement 1 (Hom.,
(Pl.), le nom le plus usuel de la ItlmlDe aubergiste: ~ ien.-aLt.), ml)L- (Hdl., ion.-att.), 7rpoO'- (Hdt., Hp.),
xe:U.pLGlt (Ar., etc.), le m. ~Tljt; (pap.); il a eafin fIW-' (Hom., ion.-atl., etc.), ùno- dit surtout de chaus-
été créé sur 7rœv86xoc; un atbém. 7rŒv8o~, gén. -SOXOt; et BUres, etc. (ion.-att.). L'adjectif verbal est &.6t; (tardif);
-80xot; (MAMA 3,459,576, etc.). Dans ce groupe les figure dans des composés : c!t-, œlX(L6-, livli-, aui-, t6-,
formes à aspirée du type 7rœv8oxzUc;, -8oxeLov sont ÀLv6-, ~ (Hom.), oUv-, X1XÀX6- (déjà mycén.).
tardives. SubatanUfs verbaux : -81)j.LGIt n. (le simple seulement
En outre, 8oxeUt; «comète 1 (cf. Box6c;), 80XEUt; 1 qui A.R. 2,535), avec préverbes notamment 1iVti8'1')(LC' 1 bandeau,
reçoit 1 (tardif) avec 3oxeiov, tiv- (voir plus haut), cbro- couronne '. (E., X., corn.) et c!tv8lJj.LGIt (Pi., E.); 8uia'l')(LŒ
80XEUt; 1 receveur 1 (IG V 2,434, Arcadie, grec tardif), «diadème 1 employé pour les rois de Perse (X., etc.),
avec ..8oJ(ciov 1 magasin, réservoir 1 (tardif), èx8OXEUt; avec 8LGt8'1'j(LŒ't't~0(Lar.~ (Aq.); ù7r68'1')(Lœ 1 sandale, lOulier 1
(pap.) avec èx80XELOV «réservoir 1 (pap.), ù7rOS0XEUt; (Od., ion.-att., etc.) d'où ù7r08lJ(Li%nov (Hp., Arr.), ù7r081)j.LGIt-
«hôte., etc. (Luc., etc.), avec Ù7r080XEiov «réservoir, "tUptOt; avec le suffixe -«PLOt; pris au laUn (Hypata,
vivier, entrepôt " etc. (pap.), «gond 1 (Délos). Même là u e s. av.) et les composés ù7r081)j.LGIt't'-oupy6<; (Pisidie),
où nous n'avons pas de thème en -e:Ut;, le grec a créé des -'r07rO~ (prob. IG n" 1576); avec un vocalisme bref
dérivés en -ELOV, cf. MOXELOV (Hp.). secondaire : d.vœ8q.ux «couronne 1 (Andanie, Schwyzer
Dérivés isolés: 8oxœioc; (Nic.) de 80X.q; 80Xtx6t; (pap.). 74,22), 3éj.LGlt (Plb.), èv- (Diosc.), Im- (Jl:piph.).
Ainsi, autour de 80x6t; et 80K.q se sont développés Avec le suffixe -a(LOC; de sens volontiers concret : 8Ea(LOt;;
dérivés et composés de caract.ère généralement concret, m. avec au pluriel B.a(Lot (déjà mycénien, Chadwick-
les formes de thème aspiré étant en principe plus tardives Baumbach 183), mais aussi n. 8éO'j.LGlt (H. Herm., Hdt., etc.)
que celles avec sourde. et 8éaj.LGlt'M (lI., Od.). Sens: dien 1 de toute sorte, 8uUi
L'idée de «s'accorder à, accepter, attendre 1 s'est prêtée, bien pour tenir une chevelure (Il. 22,468), que eê.ble d'un
on le voit déjà, à des applications sémantiques variées. navire (Od. 13,100, etc.); mais surtout pl. m. 8eO"lJoo(
En liaison avec des opérations de l'esprit, des développe- «liens, chalnes ", équivaut finalement à prison, etc. (ion.-
ments nouveaux importants et variés se sont produits, atL); dériv6s allez nombreux : 3éO"ILLCIÇ • enchatné,
ricl\es de virtualité, mais la relation avec ·dek-/*dok- captif " ou • qui enchalne 1 (trag.); Bel7(L('I')t;· (LŒa-rly(œ~
n'en est pas moins certaine : cf. 86x~(Loc;, 3oxéc.l, avec Ôte Iil;L6t; ICITl. &af'&v (Hsch.), 8to"(LIoOV • lien • (AP 9,479).
86~œ, SoX!it.l, 80xe:Uw, 3oxŒ~c», etc. ~nov (Sch. Th6oe. 4,16).
Termes apparentés. mais isolés, cf. 8EX~, 86)UL'I'J, n existe un groupe important de formes élargies en 10)
37j3ÉXœ..œ~ et plus loin 8~L6t;. (sans verbe en -6C» correspondant) : Bf:G!L6>"nJ<; d",mme
Le grec moderne a encore SéXOpoatL, at~cqLEY'lj, 3ox6r,;, enchatné " cf. Prométhée &a~'"I<;, «prisonnier., etc.
36xœvo(v), etc. (ionien-atUque), cf. Redard, NOTM en -'"I~ 6,8,14, Bloch,
El : Radical important e:Kprimant l'idée de « le conformer Mu•. Hdv. 12,58; d'où (c!. BLXatcrnw, 8tlCœcrrljt;;, Btx~
à, s'adapter " d'ou daua les emplois des situatiOl1l aUIBi Tljp~) 8t:o~LO'II (ion.-alt.); mais 8EO"lLctl(LŒ"t'œ -chaln• •
diverses que celle de abcQtUXL • recevoir, a"\endre 1 et elt poétique (JElOh., E.).
3oxé<.l « juger 1; voir Redard, Fulschrift Debrunner Verbe dénominatif : 8eat-tclw 1 enchatner 1 (ion.-atL),
361-362. «mettre en gerbe. (Hés.) avec des dériv.és rares: &q~<;
Le latin offre l'ensemble de : decel • il convient " decus, «quelqu'un qui lie. (Sch. Opp. H. 3,373), ~TUt6t;
dignus, etc., et d'autre part doceii, etc. En skr. on a princi- «propre à lier 1 (Pl. Loi. 847 dl, 8ea(LEU't'ljpIOY '!"O Beapu..>-
palement dd,fi athématique à voyelle longue (avec dtUati, Tljp~ov (Pop. Tllb. 567), 3é0"(LEU~ • fait de liet, mettre
dasn6ti) «il honore, il rend hommage, il fait offrande " en gerbe. (pap.). Le doublet tardif de Beo-t-tclw, /)EC7\LtC»
cf. plus loin /)'l')8ixœ"t'œL; le skr. dasa'Ydti «il cherche (hellénistique et tardif) est jugé non attique par Moeris
à plaire, il sert, il honore 1 suppose un substantif en Il 122 ; dérivé 8cIJ(L1)(LŒ (Tz.).
qui répond à lat. decus. Ailleura on ne trouve que des A 8EO"(L6C; répond un féminin 8e:cr(L.q dans ès emplois
faits isolés et douteux : arm. tuanem, aor. tui • voir l, franchement différents : «paquet, botte. (ion.-att.),
tokh. A lâk- «prendre, juger.; v. sI. desiti • prendre " nom de mesure en Jl:gypte, «poignée. _ ..6decine.
v. irI. dech .le meilleur " v.h.a. gi-zehon «arranger '. Rares composés dont un seul e.t aDcie : _Béap.'1
Le rapport avec 8t;~6<;, etc., qui d •.··signe le côté favo- 1 cordon 1 dans la coiffure d'une femme (Il. ~"69, E. Med.
nble, conforme à la règle, etc., est séduisant, voir Redard, 978); dérivés dans des emplois particÏlliera : 8ealJoLc;,
o.c. 361-362. On a évoqué skr. alka- av. aoka • manteau. -taoc; f. 1 poignée' (Hp., Thphr.), 8eafLt8tt)v (médecins).
et hittite lJafk «fermer. (Benveniste, Origines 156) et ~to-LC;, -&c»t; r. fonctionne franchement com'· ~ nom
même grec cimt6<; (Redard, 1. c.); on pose thème 1 : d'action. fait de joinrlrL, l;('r » (Pl.), 1 nœud» d'un drame
·~led-k-. alternant avec thème Il : .~_ (ArisL). Surtout avec préverbea : Ev- lJ4i,..· etc.l. i.lt;L-
-270-
(Hiop., et.e.), ~- notamment. au sens d'enchantement. (X., ete.), XOltTCl- (ion.-atl.), 7tpoa- (Pl.), p.-ê. J»r:.r.p- (f,l.
(Pl., Plu.), aW- (Hlpp., PI.), \mG- (Hipp., ionien-attique) 17,330), ÔltO. employé au comparatif (Hdt., iOl1.,.att.),
• fait de lier en de880US », mais aussi • chaussure., avec ces adjectifs se trouvent en conRit homonymique avec ~
u1t08z:aLBLo\l (glossairelj). Quelques formes tardives à adjectifs en -&f,ç exprimant la crainte; il n'existe pal
vocalisme long, en -&-jcnr,; notamment ù7f6&,al,Ç. de *&oç n. «manque, infériorité". Dérivés des adj. en
.:1tu( 1. pl. • torche» (Il. 11,554, ft.r. Guipu 1361) -3c+,c; : lx8tLOt t . • insuffisance, défteit» (Th., pap.), MzLOt
-ra
glosé ÀOtIl-mX8tç, xa:l Ott 1ti3œ, XOltl "td: 3peX-rl'crM mtpci: • manque, dé1l~ience, dénuement.. (ion.-alt.), aL-roBELOt
auv8eLv, la torche est considérée comme lUl faisceau de (Hdl., e~ ..l :. voisinage homonymique avec &&LOt, ele.
bois qui brille; avec une ortho fautive 8ŒlTCl( . ÀCrt-t'ltŒ&ç (souaaépç).
(Hsch.) ; peut-être féminin de l'adj. 8mç, mais cf. Frisk, Nqpis· d·!l~ti8f? : B~ • demande, lIupplication,
Eranos 43, 1945, 222; d'où 3hl,Ç, -t8oç ~. 1 torche. pétition» (ion.-!l~L.), le ~ns de besoin est plus rare; Bt'I)t-tOt
(Gal.) mais aussi 1 tête d'ail. (Gal.) et = mtÀŒfhJ (Hsch.) ; • demande» (Ar. Ileh. 1069) et • manque» (pap.). L'adj.
enfin avec une voyelle longue &-j'Co( m. • botte, fagot. 8E~'CLKOÇ • disposé à demander " (Ariat., etc.) est constitué
(Sammelb. 1,5, m" s. ap.). avec le suffixe -nx6.; (Chantraine, StlUlu 136-137) sans
Rares J)l:)ffiS d'agent, toujours en composition: ci!1ŒÀÀo- l'appui ni d'un nom en -"t"r)~, ni d'un adj. en --roç. Cf.
8trijpeç 1 ~.el~9Fj» (Il. 18,553,554), mais avec le type ~Q16 kUnp!)(;.
en -"t"r)ç attendu en composition, une vingtaine de mots 'Le greë aiÔderne emploie encore 8tL, 8t7j0'l.Ç, elc.
en -8brt)ç : ci!llXÀÀo8t-ca:L (Tbéoc., AP), ~ç «qui Et. ': Le ens originel est • manque, infériorité ». On peut
attache les chevaux. (S.), X7JP03é-n)c; • lié avec de la cire» partir d'un thème &u- ou &ua-, cf. Bkr. do~a- «manque.
(E.), xLaao8tn)ç • couronné de lierre» (Pi.), ces deux de l'i.~e. *dou,o- ('). Si le thème 8cuG- remonte à l'indo-
demier~ avec un sens passif, etc. ; 8é-n)ç est attesté chez européen, il se peut que &Û"Ccpoç, ~ soient des
Gr. de Naz. Forme isolée ~t8éCltL f. pl. 1 bracelet, anneau, formations nouve'les lur BcUw.
chaine» (Hdt., Ar., etc.).
Pour 8é!l\ltOt et xpi)8t!lvOt, voir ss. vv. 6~ : p,artic,Ule èmphatique • voilà que, justement., .
, Le ,verbe BéCt) • lier • a foumi d'une part des dérivés emp~oyée aussi avec une valeur ironique (Hom., ion.-
exprimant la notion de • bolte, paquet., etc., d'autre (Ltt.) ; à la ~p.de place de la proposition pour marquer
part avec 8cafLôc; - chaine. et ses dérivés des termes se ~ progression; après des adjectifs et adverbes, des
l'apportant à l'idée de captivité, prison, etc. superlatifs, des pronoms, des interrogatifs, dei! relatifs, et.e.
Le grec moderne a encore 8itvCt) (déjà byzantin) -lier, (voil· DennistQn, Greek ParlicJes 203-262, Schwyzer,
attacher, amarrer.; 8éo'l'7} • bottl', gerbe., etc., 8e(J~ Gr. Gr. 2,562, etc.). Le problème qui ne peut guère être
• chaines., 8ca!UUw, 8CC'I'c.rri)ptoV, etc. tranché est. de savoir iii la particule comportait originelle-
Et.: Le grec presente pour cette racine une allernance ment. une valeur temporelle, ce qui n'est pas probable.
llT;-/8E-, c.-à-d. ·de~,-ld~l-. Le skr. offre de même di/a- Se c.ombine avec XOltl, ŒÀÀIi., etc, Fournit d'autre part
répondant à 8noç et ddman- « lien. répondant à 8iiILOt, elc. avec des suffixes adverbiaux 8i)&v • dès lors, alors.,
En ce qui concerne les formes verbales, 8tCt) peut reposer génMalement avec une valeur logique, ou ironique (ion.-
sur *8C""y(,), et 8i87}ILL peut. être une innovation d'après aU.), cf. Lejeune, Adverbes en -6~ 306-307, avec la
TW7)~~. Le skr. a -dgali. mention d'autres hypothèses; 3'ij= • alors, sans dout.e»
(sllt'tout tl'ag. el Pl.) forme emphat.ique de 8i) ; struetare
obseure cr. Schwyzer, Gr. Gr. 2,563 n. 5; 8i)7tou «sans
2 bÉw, 8éof.LOtL : (ion.-alt.),~, 3cUot-tOtL (001., Hom., doute. (att.), 87}ùn: de 87) Otùn: (lyriques); 87}N&871
inscr., Ale.) ; en att. f. ~~, Bor: ~Ot, h9m. i8CÛ7jO'CV
«évidemment» (ion.-alt.), wv8i) • justement., i7tlttBi)
(Od. 9,483 _ 540\. Il;'!S,1®87jcrt\l,8~~ct! ~ été diverse- (voir ml); souvent associé à des particules : XCltl 8i),
Ih~nt corrig~; mo)".' f:~ao(!.GtL (IÎom.) et 8d)ao!lOtL
YcXp 8i), "(E 8f), ~ 8i), où 3i), etc.
(ion.-atL), aor. $8~v, ete. MLif';. ~nqu~, être infé- Voir aussi 1187),
rieur» (Hom. li. ,ce., attique) n'Otamment· dil!1s~oÀÀOü .1Tj devient rare en grec tardif.
8tw, fLtKfloÜ 8ew, etc., au moyen." m:jnquer .de ~ U:lom., Et.: Ignorée; indo-eur. "dé, cf. lat. dé? Un rapport
ion.-att.). perfoi,; • être ~féJ:i~m; ~ t~<!m.), «dj}fflIlJl.der> avec 3é: et Bex( est probable, voir ces mots.
(ion.-aU.). Un. point capM! est'lÀ~,on de~i: «il·
faut., dont Il' p1"emiér ~xemi»e ~l Il. '9,337. Ce ~s est
issu de celui de ~~soin, tamlis que ~jlQ)COlICerne la 81JGL : • grains d'orge., 87jlXt r.poaOtyopEUOlmltL {mo
Kp7},~\1Ott xpL60tl (EM); 87}'t"TCll· Ott btTLa~L xpL60tl
néc_ité et XlTj Plutôt l'Iltiiité, la convcna~e : il est
assez vain de vQUIoi.. d~~Der, une distinction synony- (Hseh.); en outre &x,~\lŒt' !;;ELOtt (Hsch.), mais cette
miquc entre xpf) et pet ~f. -Th. _~;·77 et 4,90, ete.) mais dernière glose rillque d'être altérée, cf. Latte.
Et.: Dialect.al. Si l'on écarte l'hypothèse illyrienne de
ad a concurrencé vi) v.içj,or~ll~ent (Goodell, Cl.
von BlumenthaJ, Huych81. 6, qui est en l'air, on serait
!)uart. 8, 1914,91 sqq.; Beo.ar.dete, Gl. 43, 1965, 28b aqq.).
Formes à préverbes : dc:o-, i;x- (cité par Suid.), iv- tenté par celle de Schulze, !)E 288 n. 4, qui voit dans
(ion.-att.), i=- (iou.-atl.), ~- (Hdt..), 7tpoa- (ion.- 37}Œl une graphie pour *8tOtt = !;;ltlXl, ce qu'e.dmet la
att.) exprime l'idée de • manque, privation, demande. pho~~ crétoise.
*'"
Dl'tamment &;7tO- (Arist., Plu.), ~- (S.,:Wn.,-.~L.),./r.Jyr
(iÔiL-aU.) 8OU8_.la forme bn&uij~ chez Hom.,
~upe. : semble être un présent athématique avec un
redoublement long (la graphie &L- de la première syllabe
-2TI-
dans les mtI& doit être fautiv.):-> A.• .tres prés4'nts : 3"13~1J de grammairien); ces faits ont conduit Wackornagel
x61L~, 31'l3fcntE't"o (Od.), les man-l,Serits donnant encore (Spr. Uni. 170-171) à l'ingénieuse hypothèse que
ici aEl.~ ; et &3~cr..to!U"t'o; (Od. 15,iOO)': Q~ pose a"l-8&[x]- l'on doit lire 8~LOV (Il. 5,452 = 12,425, 11,71 == 16,771,
<nt-, altéré par l'analogie des verbes en -(ax(,o} cf. SchwyZiel', 15,708) nOIl 8ll(OUV et. p.-il. 8116)"\1 (17,65); maill il faut
Gr. Gr. 1,697, Chantraine, Gr. Hom. 1,317-:}18; BljJCW- admettre bien entendu 31lLo6)&V, -66)V"t'1X, etc. Si 8n~LV
~, noté &ut- (Od. 4,59, Il. 9,196); notcr enfin existe bien, nous aurions un dénominatif de *B~~
87JXCtvo(,)Y1O (Il. 15,86, Od. 18,111; 24,410) cf. pour le «bataille, ; mais l'attique &rJ'6<.» avec son sens de « ravager,
suffixe, Chantraine, Gr. Hom. 1,359-360; mais les mss traiter en ennemi. se rat.t.acherait bien à ~.
ont Bel)(- qui pourrait à la rig'u~u.r. a~. un allongement * dTj~ trouverait un appui dans de nombreux anthro-
métrique de
(Hsch.).
aex-, cf. la glose ~. ci<mrL~CtL
. ....
ponymes comme dllLcp060o;, dllLcpovoC;, dljLcpOV"njt; (dans
mycén. Daiqola, Chadwick-Baumbach 181), cf. Kretschmer,
Et.: La graphie 81'l-, notamment dans. 8"!)Xw/Jotvoç, Gl. 10, 1920,49. Mais d"ltlXvcLpot, Déjanire (8., etc.) est
permet le rapprochement avec &k.r., cUisnoti (cl. Sc4wyzer, créé d'après ci.VTL«vtLPCt, XuBL&VELpCt, etc., avec une valeur
Gr. Gr. 1,697) • rendre hommage; offrir le sacrifice 1. ~ verbale du premier terme« qui tue son mari ", cf. Sommer,
termes qui ont pris le sens de « saluer du geste, accueillir ", Ahhijavafrc~ 41. Autre composé 1l"lr.«M.>'r00; «captif.
entrent dans la famille de *àek-, 8éxolU'L, etc., cf. RedlU'd, (J&sch., E.).
F"'.chrift DeWunner 356-357. Groupe ditBeiie, essentiellement poétique, impliqué dans
des formules diverses qui peuvent se rapporter aux Dotions
de bnller, de tuer, d'hostilité, etc. En outre, au sens de
~ voir a."v. « déehirer" &Jj,6c.l a pu subir l'iniluoDCe de BetLt6), etc.
El.: Dès 101'8 plusieurs voies peuvent. s'ouvrir pour
~vapa, voir 8~oç. tenter uoe étymologie:
1) Si l'on part de la formule llTj,ov 7tÜp et. du sens de
~s : adjectif homo (Il. seulement), repris sous la «br1llant" on évoquera 3txI.t.l «brûler. (de *&tFU6)) ;
forme B12LQÇ ou 8cfOÇ chez les trag. Chez Hom. le mot est on pense alors à des formules comme ~Xll XCtUcnELpCt
épithète de m:ip dans les lormules rrupoç 8lltOLO ou Bi)LOV (Il. 4,342) qui auraient pu conduire aux emplois au sens
7tÜp (Chantraine, Gr. Hom. 1,107) toujours avec scansion de « ennemi " etc. ;
brève de la première syllabe: il est possible [1] que 8i)~ov 2) Schulze, fiE 86,1 distingue doux t.ermes différents :
7tÜp (fin de vers) ait été créé d'après mJpOO; BllLOLO (Il. dans 8-1jLov 7tÜp et mJpo,; 8ll(OLO, il retrouve un adjectif
2,415, etc.) cf. Shipp, Studies 59; d'autre part épithète 8&\oç avec Ct brel de 8etFw, signifiant c brûlant. ét ir
de nOÀqr.oç, ci.viJp; au pluriei, «les ennemis.; en ce sens propose de lire 7tÜp U 8CtuLOV (ms. &hov) chet Alcm.
Bi)LOC; peut être dactyle; mais lorsque la finale est longue 1~1 '"P. Il faut distinguer de 8rhoç «bnllant. 8TjLOt;
le mot vaut un spondée. Les lexiques anciens glosent « ennemi ", cl. dllLcpo&ç, etc. Le mycénien indique pour
Bi)r.oç par KCtucn"tXoç, 1toÀEfLLxoÇ, BLŒX01tTLXOo; ; donc les Doms propres de ce type une forme Da-i-, non Dawi- ;
« brûlant. et « ennemi 1 ;: en ce dernier sens le mot exprime 3) Pour éviter l'hypothèse de deux termes différents
la sauvagerie du combat; le sens d'. ennemi, guerrier, Risch, Wortbildung 105 admet que 8ljLOt; signifie propre-
hostile. est le plus fréquent; chez les trag. et les lyr. 3iLOC; ment «ennemi. et. n'a été rapproché que secondairement
(BjOrck, Alpha impurum 127,3-46) est repris d'Homère de 8etU,) « br(ller »; ce serait. un dérivé de 8etL; on pensera
comme épithète de 7tÜp, mais surlout de ~, civiJp, aussi aux noms propres comme dljtcpoooC;, sans digamma.
O'.poc-ro<;, etc.; d'où le sens plus large de «Cl'Uel. (cI. Mais la longue de la première syllabe de 8*00; n'est pas
lEsch. Ch. 429); S. Aj. 784 : le mot semble signifier expliquée (allongement métrique 8010n Risch [1]).
• malheureux., mais cf. Bjôrck, 1. c.; terme poétique
expressif mais de sens mal défini; on l'a même finalement. 6fttc~~, &rj~oç (mss. 3CLX-), voir 37)3éxCltTOtt.
rapproché abusivement de k'ijvctL, etc., au sens de c habüe •
(A. Pl. 4,119).
Tous les dérivés se rattachent à la notion de « bataille, &r)).a.uyws : a.y;I:Y cp~ (Hsch., .variante Ev. Mal'C
ennemi ., non à celle de • brûlant •. Substantif dérivé avec 8,25, pap. mag.), par étymologie populaire avec 3'ijÀoc;
le suffixe des noms de qualité : 8'l]LO"r7j0;, --rii't'Oc; f. (pour pour T7jÀocuyë;)ç ; cf. Blass-Debrunner-Funk, Greek Grammar
l'accent sur la finale, cl. Schwyzer, Gr. Gr. 1,528, n. 7) oflhe New Testament, § 119,4.
«combat, carnage. (Il.) joint à nOÀElLoc;, à l'adj. CtLvOC;;
4 ex. dans Od., 12,256, etc.; voir pour le détail Trilmpy, &r)MofU" : «blesser, endommager, détruire, nuire à.,
Kriegerische Fachausdrücke 136-138, avec la bibliographie. dit aussi de récoltes, de serments, etc. (Hom., Hdt.,
Verbe dénominatif lhjt~W, aor. é8ilwm:t, pass. 18l)uthrl Théoc.), f. 81)ÀTjO'OiU'\, aor. 181jÀ1J~1JV, pl. W-IjÀ1JiU'L.
(Hom., ancien aU.). Hom. a 8n- lorsque -llt- est 'Iuivi Formes à prével'be : BLet- (Hom., etc.), 1tpOG- (Hdt.),
par une syllabe longue; A.R. 2,142 a 8'1jL&OCO'XOV d'après )(4=- daru. les fi)l'files éléennes XIX8WolTO, XCII3n-lj(UVOL
les itératifs épiques en -MO",,<OV. Sens: «tuer, déchirer'; (Schwyzer 413), Xl%1;~i)~ (ibid •.•US);
après Homère - ravager» (ion.-att.). Le participe fém. Dérivés nominaux : 8TjÀ'l1U' n. «canee ~e destruction "
Bl'ltoüa~ fournit un nom significatif de la ciguë -la tueuse. employé avec UD!!enS concret, dlt des vents (Od. 12,286) ;
(Ps. Dse.), cf. Strômberg, Pflanzennamen 64. Il existe rare, cf. encore H. Ap. 364, lEsch. fr. 185; parallèlement
aussi un pré;<ent 81j(w (A.R. 3,1374) qui serait employé 8'1j);iJfLwv «n'tlisibJe, destructeur. (Hom., Hd t prose
par Eumélos selon le scb., cf·. la glose 8fjCLV' 1tOÀi:IL&LV, tardive); nom d'actior. 81;À'llt>t<; f. «dommage. (Hdt.,
cpOvsUELV (Hscn., maiJ _ _ Lat.te serait une. iaventi_ Tbpbto;). Nom d'agent Bly..'l-rljp (Hom., Bpigr. 14,8 hapax).
c
.U~ •
272
L 'adjec':f 3l)Àl)-rljpLO; • "ui~ble, qui empoisonne, cation, démonstration. (ion.-aU.), 8i)À6):..tŒ (ion.-att., etc..).
délétère. (SIG 37, Téos v. s. av., eté.) avec le subst. De l'adj. verb. ~~ est tiré 87)À6)'tLXOÇ • apte à
3l)Àl)-rljptO'l/ • poison. (Hp. Ep. 19, Plu., ete.) est un indiquer. (Hp., Arisl., ete.).
terme technique (qui passe finalement dans les langues Parallèlement à aUÀOC; de Il. 10,466 existe un composé
d'Europe), créé sur a6)'t"i}pt~ son contraire, plutôt que cl8ciù..o; • qui se détache bien dans la lumière., épithète
sur le rare oYJÀl)-rljp; d'où. 3l)Àl)n)pL6lal); (rare et dans l'Od. généralement d'Ithaque (mais de n'importe
tardif). ~l)À7)-rljptoc; s'emploie en grec moderne. ~1)ÀT)Ctt; quelle Ile 13,234), du mont Kronion (Pi. O. l,Ill), de
• nuisible. (Nic., Orph.) formation poétique d'après les Crisa (H. Ap. 438); au sens de • lumineux, éclairé. p.-ê.
dérivés du type ql6)vI)'tÇ, ex\yÀi!ctt;, ete. Pi. P. 4,76, Euph. 50 ; enfin avec le sens de • bien visible,
.Tous ces ternies, ignorés de l'attique, appartiennent bien éclairé. ci)3cLÀOC; (Alc. 129 L.P.), cr. L. Robert,
principalemept à l'i()nien. R. el. Arn:. 62, 1960, 301 sqq.
Quelqu\Js mots .,apparentés présentent un vocalisme en Les Anciens rapprochaient cô3ckÀoc; de 8ElÀl), 8cU:Àoc;
ex bref : <ppltVooexÀT); composé sigmatique (cf. plus loin (cr. Gentili, Maia 3, 1950, 255 sq.) : ce rapprochement
ci3exÀÉç) • qui fait perdre la raison. (lEsch. Eu. 330, .n'exclut pas une· parenté avec 8ijÀoc;, voir sous 8cU:Àoç.
chœur) semble comporter un ex bref, cc. Radermacher, ~'ijÀoç, 81).6)'1/6), etc., subsistent en grec moderne.
Festschri(t Kretschmer 151 Bq., mais voir aussi l'édition Et.: On posera O€EÀOC;, et *8EctÀoc; > o'ijÀOC;, dont on
Groeneboom ad :.; avec un surf. "-to- mltvoœÀl)'toç • tout à rapproche les gloses dialectales d'Hsch. : 8t:XÀov . <pIlM:pO'l/
fait perdu, maudit. (Hippon. 4 M.), dont l'ot chez un et 8r.ciÀŒC; . 'tœc; 8ijÀŒc; XŒt <pŒ'l/Epœc;, le tout étant issu de
poète ionien est nécess~rement bref. En outre, des gloses la racine de 8éot'to (v. s.u.), vieille racine Î.-e. signifiant
où la quantité est inconnue : ci8otÀé;' uyté; (Hsch.); • briller.. Dans Eù8dEÀOÇ on aurait un allongement
3ci:Àexv . ÀUfLl)'I/ (ibid.); 80tÀn . xccxoupy:fj (i~id.) i 8otÀl)aota- métrique de Eù8hloc;, cf. Schulze, QE 244. Chantraine,
eext' ÀUfLl)'l/exa6otL, ~tX'ij(JŒL (ibid.): tout.es ~es gloses Gr. H. 1,166. Le dS8EtÀOC; d'Alcée ne peut être une
peuvent comporter un ct long dialect1l1. Mais l'Œ bref de cont.J-~c4on de -oee-, à moins que la forme ne soit pas
1tct'l/ÔiiÀl)'toC; et <ppItVOOŒÀi)C; t.rouve un ~pp"i danS Je ~... rt l~bienne. Celte analyse ne se trouverait pas compromise
à suffixe "ye-I-Yo- o<Xllit . XCCXOUpyEL ("~h.). pour ~ÔaEU:ÀOC; si on l'identifie au topon. mycén. eudewero
Du point de vue grec on constate: f) qu'il existe (\p qjIÏ n'impose pas un rappr. avec skr. do~d- • soir' ("deu8-),
rares formes en ct bref, 2) que, hors de l'ionien, rien n'obli'ge cf. 8ItLÀl). Rien n:interdit de poser, à côté de "dei- de
à condamner les formes ":D li, soit en y voyant des hyper- 8'ij),oç, ete., W,l ra4içal ·deiw-.
dorismes (cf. Tbéoc. 9,36, 15,48), soit un traitement local
particulier, tel que l'œ de l'éléen (cf. Bechtel, Gr. Diol.
3,829), mais ce n'est pas nécessairement un traitement ATJF"'fntp : gén. -~Epoç et -'tpoç; dor., arc., béot.
~ii~TI)p ; éo!. 46)!-,il~ (Bechtel, Gr. Dial. 1,64), thess.
local d'7J ancien. Wackernagel, GI. 14, 1925,51 Bq. estime
que la forme ancienne du thème est 8iiÀ-. dat. ~lXfL~UPI. (I.GIX 2,1235) : nom de la déesse mère
Déméler, attesté d~uis Hom. La déesse doil être connue
Et.: ~ljÀÉofLŒt peut être un thème itératif-intensif.
dans le monde my.céni~!l ,mais son nom ne semble pas
0)1 a posé une racine °del-, admis le sens originel c fendre,
apparaitre dans les ta bleUes (cf. Lejeune, Mimoires 192,
déchirer» et rapproché d'une part lat. doM, doliire, d'autre
Chadwick-Baumbach 184, :Pa!mer, Interpretation 190).
part OŒt8ci:ÀÀ6) et même 3ÉÀ'toç (cf. ces mots), etc. Cette
Dérivés ; ~l)fL~'tpLOÇ «<lui appartient à Déméter.
étymologie suppose pour 37)ÀÉ;OfLŒ~ un ë ancien ce qui
(lEsch., etc.), serl aussi .!l'anthroponyme; d'où le mois
oblic-c il voir dans les formes en oiiÀ- des hyperdorismes
~l)fLl)'rPtWV (nom nouveau donné à Athènes au mois
f'e qUI est peu vraisemblable (cf. Wackernagel, 1. c.).
Mounichion), ~l)fLl)-:pLŒ pl. n. fête de Déméter (Poil.),
Pas d'étymologie.
avec le doublet ~l)fL'7)'rpLe:LŒ (Samos IV' s. av., cf. 'AaxÀl)-
1\'l.Etex, etc.), f. ~'7)fL'7)'tPLcic;, -ciooc; nom de tribu ou de cité
tiré du nom de Démétrios, mais aussi 87)!.1lj'tp~ terme
botanique, Xpt67) é~!Xa'ttxoç (Hsch.) = mptG'rEpEWV ü:r.noç
liijÀoc; ; aussi 3ÉEÀOC;, cette ~ière fq~rne ~eulement (Ps. Dsc. 4,60); Âl)fLl)'tptŒa'tŒ( confrérie d'adorateurs de
Il. iO,466: Hom. a en outre ~lhlÀo<;(Jl. 5,2) et ~'ijÀOC; Déméter à Éphèse, cf. ';Â1\'OÀÀ6)'l/tIX(f'tŒL, ete. ; Âl)!ll)'t"ptcxx6c;
(Od. 20.333), 3€û,oç, 1. c., signifje «bien Eln vue, visij:lle» «qui appartient à D~méter », épithète de récoltes, de
d. plus ioin Eù1ldEÀOÇ; o'ijÀoc; prend dès les plus anci~ns semences (D.S., .etc.), mais ~l)fL'7)-:pLcxx6v désigne un
exemples le sens d'« évident », d'où en ion.-att. o'ijÀ~ ouvrage.de D,ém~lJ,"(US .~acon (Phld.); ~ljfLl)"'PELOt désigne
elfLt avec le participe, o'ijÀov 1totct'l/, o'ijÀO'l/ !a'tt et l'adv. les morts selon P.lu. Mor. 943 b (en raison du caractère
Ol)À<lVO-:L (Pl., etc.) «évidemment " d'où «c'est-à-dire " etc. .chthonien de Déméter 'l).
.'\Vee préverbes : Ot!X- (Thuc.) et 1:œ- épithète de ÀŒttpOÇ Verbe dénomin~ur : ~ii'tpLl;ctv' 'tÙ O-U'l/œyctv 'tÙ'I/
• tl'8nsparent» cf. Wackernagel, Gl. 14, 1925,52 (Alc.), ~l)fL1)"PtotXO'l/ x«p1tOV . Kur.plot (Hsch.) .
'lx- (Hom., ete.), lv- (S.), .41fL- (Thgn., etc.), XCC'l'!X- De ~l)fLlj't'7)P, un hypocoristique ~l)W (H. à Dém., ion.-
(S., etc.), 1\'p6- (Alc., ion.-att., etc.), ete. En outre &8l)Àoç aU.) d'où l'adj. Â'7)WOC;, et Â'7)6)tv'7) • fille de Déméter.
(Hés., ion.-att.) aVeC œ87)À.Éw «être dans l'incertitude,» (-QIij., ete.).
(S.), &ol)J,6w «rendre invisible, eqllcer. (Schwyzer 65,57), . Le culte de Déméter comprt'no '::es élé~~::~~ <livers,
ci8ljÀ6TI)C;, etc'~;.!;iltsl)ÀO:; voir sous 'XPL-, et sous cipl1:l)Àoç. i~do-ellropéens et indigènes. Il est caractérisé par sa nature
Verbe dénominatif: OljÀOO> «montrer, rendre évident» agraire et par l'importance de Déméter dans les mystères
(ion.-att.) rare à l'actif au sens intransitif; mais fréquent (notamment à ~leusis).
au p(.~sif «être montre, évident.; forIDes à préverbes Et.: Les grammairiens intl'.rprétaient le mol comme
avec cbto-,éx-, ete. Substantifs verbaux: 8ljÀ6)att; «expli- composé de I-LTJ't7)P et d'un nom de la terre, ou de 8'1]otL =
273
>tp~6Œt,mais tout porte à croire que ~l-tlli'eomporte un 'rj L'analyse du terme est évidente ; composé de 37j(L~o
ancien (glose crétoise 1). Quelle 'lue soit l'origine de ecttAl et -Fopy6ç (cf. F. Bader, Comp~sés du type Demiourgo.
divinité, et il moins de supposer une étymologie populaire 133-141, où sont examinés aussi les rapport!! entre -Fopyoç
indémontrable, il faut admettre que le nom contient le ancien ·et -Fepyo;; v. aussi sous !PYOIl).
mot (L'rj-ri)p. Pour le premier terme, le plus vraisemblable On aThabitude d'interpréter le mot pour le sens d'artlsRn
serait d'y· voir un vieux nom de la terre 3ri : c'est l'hypo- • faisant des choses qui concernent l'ensemble du peuple -,
thèse .de I\1'8.tsobmer, Wi!"n. Siud. 24,523 sqq., GI. :17, !fie qui convient. à des spédalistes qui travaillent pour
19-Z9, 240, ,qw retrouve également ce mol dans le nom autrui; pour ·le second sens, «qui s'occupe des affaires du
de Poséidcm. .L!hypothi-se est séduisante. La difficulté ,peuple, qui les 8dministre _. Ces explications sont plausibles.
est que l'~iaknee d'un mot 3i • tètTe - (d'aIlleurs inexpli- Toutefois L. R. Palmer, en se fondant sur le sens de
qué) a été contestée, cf.l'articlc8ri. -mYCénien dama • commune _, laquelle confie des terres
Autres hypothèses très en I:àir .énumérées Chez Frisk : communales à cultiver, et sur le fait que de nombreux
rapprochement avec le nom dc,ia .maison : "d"!l8 g'én.de artisans sont cités comme tenanciers de terres dans les
dem-(Ehrlich, Belonung 62, Fraenkel, Luis 3,50 sq.) tablettes, suppose que 8lJ(LLOFEpy6; signifie • celui qui
*
en posant âoca-fLcXTl)p (cf. le -(L(L- thessalien "P). Hypothèse travaille des terres communales. (Tram. Philol. Soc.
fantaisiste de Pisani, IF 53, 1935, 30 et 38, considèrant 1954, 18-53, notamment 43 sq.). Cette explication ingé-
le mot comme illyrien. On pourrait être frappé par la nieuse mais détournée ne se laisse ni démontrer ni réfuter
ressemblance avec le messapien damalura, mais il doit (cf. Ventris-Chadwick Document8 134 et 234).
s'agir d'une adaptation du grec (Krahe, Sprache der
lllyrier 1,82). Voir maintenant Heubeck, Praegraeca
75-78. 8~....os : m.; dor., etc. 8ri(L0; ; d'abord. pays, territoire-,
Les fm·mes dialectales, notamment âc.>(LèiTl)p n'apportent cr. Il. 5,710 : BoLc.>TOt (LciÀOt 7tLO"OC 8'ij(LoV fxovU;; les
aucun secours, au contraire, pour l'étymologie. habitants de ce territoire, cf. Il. 3,50; déjà chez Hom.
(p.-ê. parce que les gens du peuple vivent à la campagne
et les grands à la ville), les gens du peuple; par opposition
&rJ.1LoupyoS : (atl.), 81j(LLœpyéç (Od., p.-ê. Hdt. 7,31), aux eù8GtL(J.OVE;, aux 8UVOt't'Ol en ion.-att.; dans un sens
8lJ(LLOpyéç (ion., Amorgos, Samos), 8èi(LLOpy6ç (dor., politique, en ion.-att. : le peuple souverain, la démocratie,
gr. du N.-O., arc.), 8èi(LLc.>pyéç (Astypalée), 8èi(Lr.epy6ç le parti démocratique opposé à OÀLYOCPX!oc, cf. aussi
(Astypalée, Nisyros). Sens : • artisan, spécialiste », chez XOC't'OCMELII 8'ij(Lov; enfin garde un sens de topographie
Hom. le mot s'applique notamment aux charpentiers, administrative dans l'attique 8'ij(Loç • dème, division des
aux devins, aux médecins, aux aèdes et aux hérauts; tribus •. De 8'ij(Loç, 81)(L66ev «aux frais du peuple. (Od.,-
en attique, désigne la classe des artisans instituée par 19,197). Un terme de cette importance fournit dans des
Thésée (Arist. Ath. 13, Plu. Thes. 25), et s'applique ensuite directions variées un grand nombre de composés et de
à des médecins, des artistes, non à des artisans p.-ê. dérivés.
parce que les métiers d'artisan ((3cXIIOtuaoç) sont méprisées; Le mot dama est bien attesté en mycénien pour désigner
signifie finalement «créateur _, et cbez Platon et les une entité administrative locale à vocation agricole
philosophes le Démiurge, le Créateur. Dlans un domaine (Lejeune, R. St. Gr. 78, 1965, 1-22). Pour les composés
ditTérent, désigne des magistrats j,)U fonctionnaires divers et dérivés en mycénien v. plus loin.
dans le monde dorien, notamIMnt 11 ARdanie, en Élide, Le mot 8ij(Lol; se prête donc à fournir de nombreux
à Delphes, à Théra. composés de structures diverses.
Nombreux dérivés qui se rattachent soit à l'une, soit Comme second terme 8ij(Lol; figure dans plus de 20
à l'aulre signification : 8"1) (LLOUpy tOC f. «art, création- composés, notamment à préverbes, dont voici les plus
(att.) et «office de demiourg08 -; au n. 8OCfLLOÙPYLOV notables : à:7t68lJ[Loç «qui est à l'étranger -, avec -8lJ(.I.&c.>,
fonction de demiourgos et 87jfLLOUP-yELOV «atelier - (App. -87j[:L!oc, etc., &X- même sens, fII- • indigène -, ou • qui se
Pun. 93); 8oc.fLLoupylC;, -(80ç f. fonction de damiourgo8 trouve dans le pays -, avec -8lJ~. -8lJlL!oc, etc., btt-
(Pamphylie); 87jfLLOUPYLX6C; «d'artisan - (Pl., Ar.), «de «qui est dans le pays, qui séjourne _, avec -8lJ(.I.&c.>, -3lJ(L!oc
créateur _ (tardif), mais orO 81j(LLOUpyLX6v (Arist. Pol. (et -81)fLEÛc.> • rester chez soi. Od. 16,28); en outre 7tŒv-
1291 a) désigne la classe des magistrats. 8lJfLoÇ • qui concerne le peuple entier -, 'parfois • vu1gaire_,
Verbe dénO'llinatif ; 8lJ(LLOUpyÉc.> «être artisan, fabriquer - avec l'adv. 7tGtv8lJfLEt; et dans des composés de dépen-
(ion.-att.), mais dans le domaine dorien le verbe signifie dance: «ptJ.681)(L0r,; «ami du peuple. (Ar.), (LLaé- • ennemi
«remplir la fonction de 81jfLLoupy6ç -; d'où 81l(LLOÙpYlJ\oI4 du peuple - (Ar., etc.). Nomhreux anthroponymes avec
« œuvre d'art - en grec tardif. -SlJ(LOC; comme second terme 'ApLa't'6-8lJfLOÇ, etc.
~lJ(LLoupy6ç, etc., subsistent en grec moderne au sens de n y a une quarantaine de composés avec IIlJlLo- comme
~ créateur -, etc. premier terme, mais certains se trouvent au centre de
Et.: Un premier point apparatt lorsque l'on examine développements importants. Certains sont plus ou moins
cet ensemble. Il y a en fait deux termes différents: l'un occasionnelll, d'autres comportent un emploi administratif
désignant l'artisan, d'où le créateur, etc. (cf. sur cet ou politique.
emploi Chantraine, }.lélanges Dies 41 sq.), qui a Hé rapide- Dans la première catégorie on peut citer: 3lJ!Upoccn-ljç
ment concurrencé par ~:lV~1)croc;, le métier d'artisan étant «amoureux du peuple - (Pl.) mot plaisant, 3"1)lLiJÀ/X't'OÇ
pris en mauvaise part, alors que le 8-'l[LLOlJpy6~ est recherché «exilé _, avec -1j),oc.atlX (lEsch.), a1)fLOô6Çloç • rtévoFPur du
et honoré dans la société homérique; l'autre désignant peuple. (Il.), -0;:'00<; «exprimé par le peuple. (!Esdl.),
dans le monde dorien un magistrat (cr. en dernier lieu -XÇlIXV't'O';; • ratifié par le peuple - (lEsch.), - .. ~Ori'~oç
Murakawa, Historia 6, 1957,385-416). « charlatan - (AT.), -7tpCItX't'Or,; «résolu par le peuple.
274
(lEsch.), 'l'ptcp~ç .1aBcé par Je peuple» (lEsch.), 81)fLOüXOC; tl'OUy.s .. dans Je pay~, dans le peuple 1 (Hom., Hdt., Hp.),
«protecteur du pays. en parlant de divinités (S.), 81)p.otpci- p.e:zex· même sens (Hom.), 'lt'IXV- (Od.). Le mycén. a déjà
yoç • qui dévore le peuple. (Thgn.). dami~, ".qui concerne Je damos, et opidamijo • hommes
Certains termes tiennent un grand rôle, parce qu'ils qui travaillent pour le damos 1 (Lejeune, l. c.). aij[LLOC;
se réfèrent soit à une activité politique soit à une figure comme premier terme dans de rares composés au
fonction administrative : 81)p.œyCllyoC; (-(cx, -éc.l) «chef sens de • qui appartient au peuple 1 : 81lfLt67tPCXTCX n. pl.
politique. comme Cléon ou Périclès, rarement en mauvaise • biens saisis par l'état et mis en vente. (ion.-att.),
part, 8ijp.cxpxoç (-éCll, -f.cx) • chef d'un dème., 81)p.1)yopoç 8'rjf.Lt07tÀ'l%ç = 7t0ÀÀà. 8ijfLLCIt (lEseh. Ag. 1'29, hapax).
(-éCll, -Lcx, -t)(OC;) «tenant des discout"S devant le peuple », Pour ô1jILtOU~; voir S.u.
cf. sous ocyopci, ô'lfLo60twCIl, -60LVLcx • offrir un banquet. a'lfLw8'lC; «populaire. (Pl., Phld., etc.), 81)p.oIYuvoç
au peuple., Ô1)!LÔXOLVOÇ «bourreau., ô'lfL0TeÀijÇ «payé épithète d'Artémis (IG Il· 4658, me-IV· s. av.); 81j!L6Te:poç
par J'état " etc. Enfin un groupe très important qui s'est «qui appartient au peuple ", etc. (Call., A.R.)· forme
imposé au vocabulaire politique de l'Europe: par opposi- poétique, apparelllRlellt tardive créée sur le modèle de
tion à oÀtycxPXLcx, etc., Ô1)fLCXPXLCX ne pouvait désigner la &.ypOTEPOÇ; aUSlii chypriote Ôti!LOTe:POÇ (BCllI964, 6i sqq.).
démocratie, le terme concernant la fonction de démarque, Divers anthroponymes : a"lp.écxç, a'1)ILUÀOÇ, a1)IL~, f., etc.
et le thème ocPx- convenant. mal pour le sens : on a créé Verbes dénominatifs : 81j[LeUw «confisquer. (attique)
sur XPCXT- (cf. xpœToç), la série 31)fLOXpœTf.cx, -xpCXTe:r<rllcxt, rarement au passif «être publié " ou «remis au peuple.;
-XPCXTtXOç, etc., cf. Debrunner, Festschrifl Ed. Tièche, avec 8ljfLeUGLÇ «con fiscation., Ô'1)!J.6oILCXt «faire entendre
Berne 1947, 11 sqq. en public un poème », etc. (PL), dit plaisamment de
alJ[Lo- figure souvent comme premier terme dans des Protagoras par Pl. Tht.161 e, d'où dor. 8ii!Lw!LotTCX .poèmes
anthroponymes, cf. a1)f.LcipcxTOÇ, a'l[LoG6éV1)C;, etc. chantés publiquement, (Stés., repris par Ar. Paix 797) ;
Ô'l[L(~CIl «se donner pour un ami du peuple» (hapax Ar.
En mycénien on a damo/coro, nom d'nn fonctionnaire
local (Lejeune, o. c. 17; Chadwick-Baumbach 184; Olivier Guépes 699) peut être une création comique occasionnelle
,Uinos 8 : 2, 1967, 118), ainsi que des anthroponymes : (cf. ÀCXKWV(~W, etc.).
ekedamo, etc. • Au cours de l'histoire du grec, 8liILoÇ qui semble d'abord
désigner une portion de territoire, a fini par désigner le
Diminutifs, d'ailleurs occasionnels : 8'l[Llôtov terme
peuple, la démocratie, etc.
comique (Ar.), ô1)[Liixtlhov, comme si le mot était tiré d'un
En grec moderne ôli!LoC; signifie seulement «commurte,
*;hi[Li~, hapax comique (Ar. Cau. 823), Avec le suffixe -"'lç,
dème» (peuple se disant Àcxôç) mais on a 81j!LÔcrLOÇ • publie "
811f.L6"'lC; • homme du peuple " quelquefois « compatriote "
Ô'lILe:uCIl «confisquer., ÔlJfLOXPCX't'[cx «république., etc.
à Athènes • membre du dème;;' (Tyrt" ion.-att., etc.),
Et.: On rapproche l'ir!. dam «troupe, suite " v. gallois
dol'. 8cifA-ÔTiiç, mais ôcipiTiiC; (càrpàthos, Schwyz cr 295).
dauu • client », d'où gallo daw « beau-fils 1. Le mot irlandais
Fém. Ô'lIL01:tÇ (Ar., Plb., etc.). Verbe dénominatif de sens
est un thème féminin en a. Le sens originel serait «partie,
technique 3lJ!l-OTEVO[LCXt «être membre d'un dème» (att.).
section. et on peut tenter de poser un ·oo-m&- apparenté
De 31)!l-o"'l'; sont tirés deux adjectifs de première impor-
à 8cx(of.Lcxt. Pokorny 175 sq.
tance : 81jf.l.6crtoç «qui concerne le peuple, l'état.,
qualificatif de biens, de terres; d'où parfois le sens de
« confisqué»; comme substantif 8lJIL6crtoc:; désigne toutes &1}~O" : m. • gTaisse. animale (notamment dans les
sor Les d'agents de l'état, généralement des esclaves, scènes de sacrifice) ou humaine (Il., Hés., Ar.). Ni dérivé,
notamment le crieur public, etc. Au neutre 8lJf.l.6Gtov ni composé (peut-être en raison de l'homonymie des
se dit parfois de l'État, parfois de la prison, le plus souvent dérivés de ÔlifLO';). De toute façon le mot est tombé rapide-
du trésor public, etc.; enfin l'adv. 81j[LocrLqt: «au nom de ment en désuétude. Remplacé par ÀL,,"OÇ, etc.
l'État", «aux trais de l'État»; 3'l[Locr(CIlC; est tardif. Et.:, On évoque surtout alb. dhjamë «graisse, lard, suif »
Verbes dénominatif!!. :9YJlLOG~UCll «confisquer, publier» et si l'on admet que le mot peut se rattacher à la notion
(ion.-att.) mais SUl'tout, iJltr,. " être un homme public, de «fondre, dcv:enir liquide. arm. ·tam- dans tam-u/;
être un médecin public» (iOl!:-att.) ; 31j[Locn6w « confisquer» « humid,e., et le verbe tamk-anam = • madefio.. Voir
ou «faire connattre publiquement, (ion.-att.) avec 8'1)f.lo- Frisk, et Pokomy 175 pour d'autres rapprochements.
criwcrtç.
On observe que 8lJf.l.ocrtoç et ses dérivés fonctionnent St]v, ô~, etc. : ôfr,; (Hom., Thgn., alex.), dor. ~v
pour le sens comme s'ils étaient tirés de 81jILoç, non de (A.D. Adv. NO) et 80ŒV (Alcm. 132 P, d. Et.) mais le
3lJIL0"'lÇ. a1jfLocrw<; est concurrencé par 3lJf.Lo't'tx6<;, seul ex. trag. (lEsch. Pers. 584) est 8i,v dans un clrteur.
également tiré de 8'1)f.l.o"'l<; mais avec le suffixe -tKO'; Sens : • longtemps, pour longtemps, depuiS loJJgteWlps. ;
(Hdt., ion.-att.), et qui se distingue toutefois de Ô1jILOGtOÇ; le sens de « loin» est vraisemblable notamment Tbgn. 494
le mot, attesté chez Hdt., notamment en parlant de et p.-ê. Od. 18,313, Il. 16,736, cf. von der Mûhll, IF 50,
l'écritul'e démotique, signifie généralement • populaire, 1932, 135 sqq., Mus. He/u. 12,1.12.
du parti populaire, démocratique» (Chantraine, Etudes â'l)vcxt6ç, dor. 8iiv<Xtoç (Hom., ,(Esch., A.R.) «qui vit
144). longtemps, âgé, ancien », parfois «après longtemps., est
De 31j1Lo:; ont été tirés directement des adjc~tifs moins généralement considéré comme un compvsé dl'! Ô'1)V- ~t
importants,!"",, 01jIL6crw<; et 81jf.L0TtXOÇ : 8~f.l.LOÇ «qui d'un second terme thématique *cxLFoc; doublet de cxlwv;
appartient au peuple, qui concerne le peuple» (Hom.), hypo.thèse plus probable que celle d'une suffixation d'après
pour ..Il. 12,213, voir Chantraine, Gr. H. 1,170; le mot 7tCXÀcxt6ç, œpxcxi:oc:; (cf. le sens premier «qui vit long-
ne s~ste en attique que pour désigner le bourreau par temps»); dérivés : 81)VCltto"'lC; (Démocr.) et a 'lVCXLWV
euphémisme; formes à préverbes : Èm3ijILLOC; • qui se nom de mois à Érythr:6es (SI G 1014).
275
Sur le thème Ô7j- ou 3ii- de ô+,v existe un adjectif 37jp6ç hapax), aor. 37jp(alXVro (Od_ 8,76), aet. 37jpi:O"oc\ (Thgn.,
«long, trop long. au sens temporel, souvent IhlP6v adv. Théoe.); passif cmployé au sens moyen 8"I'JpLv61jn;V (Il.
(Hom., H. Hom.) ; les tragiques n'emploient que la forme 16,756), commc de *87jpLvw, p.-ê. pour 87jptai]n;v (Sehwyzilr,
dorienne 3iip6.:;, 3âp6v, cf. Bjôrck, Alpha impurum 126, Gr. Gr. 1,761, n. 5, Chantraine, Gr. HOn!. 1,404), 87jptv6'ijvocL
208,210. C'est encore de ce thème qu'est issu l'adverbe (A.R.), la seconde syllabe doit nécessairl"ment être longue.
37jM «longtemps» (Hom., A.R) au moyen du suffixe Présent épique à distension en -t6(o), commandé par la
adv. -6oc de Moc, l'lwv61Y etc. D'où le dénominatif métrique (Chantraine, Gr. Hom. 1,359) 3lJpt6wVTO, B1jPLcXOC-
ô7j6o"Kl) «tarder, être longtemps à • (Il. 1,27 et 4 autres ex., a6cxL (Hom., A.R.), actif a7jpt6CJ)~ (A.R 1,752, fin de vers,
poètes tardifs), d'après TiX.XUVc,) de TŒXIX.. Les poètes alexan- où l'actif est peut-être suggéré par la métrique); mais
drins et plus tardifs emploient ô7j6œxt(ç) avec le sens Pi. N. 11,26 fournit la forme attendue d'un verbe 87jptŒCJ),
aberrant de «souvent " d'après 7toÀÀ«Xt(ç). 87jptb!vt'CJ)v (toutefois Schulze, fiE 384, n. 3, propose de
Et.: Ces formes évidemment apparentées reposent sur lire 3"1jp~6vt'CJ)v).
un thème 3 Ffi.- garanti par la métrique homériquc Hsch. fO\1rnit un autre dénominatif 87jplTIEtv . &plÇttv,
(Chantraine, Gr. Hom. 1,163) et la lorme d'Alcman analogique d'un verbe en -hTW, mais lequel?
ô6fi.v, graphie pOlir ôFéiv (Frisk, Eranos 41, 1943,48 sq.). Adjectif en -TO:;, à.ôf,P~Tol; • sans comhat. (/1. 17,42)
b;;jv (comme lc terme de scns opposé 7tÀ-Tjv, dor. 7tÀ/iv équivalent de ci87jptC; (AP), dérivé dc nom, cf. ,xyépcxa-
qui signifie proprement «tout contre.) cst l'acc. d'un nom TO:;, etc.; comme adj. verbal de 8ljPL?fLCXL «invincible.
racine ·dwtÏ-; 3~6oc est un adverbe grec constitué sur le (lEsch. Pro 105), «incontestable, incontesté. (Plv. plusieurs
même thème; 37jp6ç de *3Féi-pol; est une formation qui ex., O.S., etc.).
peut remonter à l'L-e. et corrcspond exactement à l'arm. Quelques noms de personnes : .:lljP~:dvri;, .:li:p~:;, 'A8f,pt-
erkar «long, qui dure longtcmps. (Meillet, R. Et. Arm. TOI;, cf. Triimp~', 1. c.
4, 1924, 1 sqq.). Ce thèmc 'dwii- signifiant «loin. (cr. le El.: On rapproche 8r,?1C; (avec un ë grec commun) de
sens parfois local de 8i)v) , «long. se retrouve encore skr. -dari- «qui fend. (second terme de compo~é, à partir
dans le hittite tuwaz • de loin. avec l'adj. tuwala « éloigné. de l'épopée). Le sens originel serait «séparation, querelle.
(Benveniste, BSL 33, 1932, 142 sq.). Autre vocalisme dans Voir encore Frisk, et Triimpy, 1. c.
le compar. skr. daviyuTTlS- «plus loin., arm. lev «durée.,
tevem «je dure., etc. Vocalisme z.éro dü- dans indo-ir. BitTa., voir 8i).
dü-ra- «lointain., lat. düdum «depuis longtemps., etc.
Voir Pokorny 219 sq. S-ltw : attesté seulement au présent, formes 8f,EtC;,
Bi]ofLEv, 3ijtTE (HWU.), 3i]OUO"L, 8i]w l'EV , Bf,OLf.lEV (A.B.),
S-ItVEa. : n. pl. «plans, de~scins ., qu'ils soient bons ou présent à sens du fut. : « tu trouveras " etc., ce sens futur
mauvais (Il. 3,361, Od. 1O,28!l,Z3,82, Sém., A.R, Opp.). s'expliquerait par la valeur détcrminée du thème cr.
Terme très rare, le sg. 8r,vol; = ~o,j).E;UfLCX n'est attesté que v€OI'OCL, etc. Imparfait seulement dans la glose !!87jEV·
chez Hsch. ElipEV (Hsch.). Pas de dérivés.
. Rares composés de cc thème en s : ,x87jv-Tj;· 6huxxo; Et.: Mot sans étymologie. On a rapproché v. sI.
(H8ch., cf. Ell1 17,10), d'où la correction à:8"1jvi); pour desiti «trouver., mais cf. 8ÉxofLCXL; ou skr. abhi-ddsali
à:À"ljv-Tjç (Sém. 7,53 B) ;. adv. à:Ô7jV&(O):; «sans dol. (Chios, «poursuivre •. Ce dernier terme serait un subj. aor. de dii-,
Schwyz.er 688), cf. Hsch. s.u.; d'un dialecle non ionien Î.-e. ·dë- et Bi]w pourrait être un ancien subjonctif ('Ii;
liBiivéç· à:r.POVO"lj'ov; subst. à:81)veL"Ij· ,x7rELpLIX. (Hsch.). cf. J. Narten, KZ 78, 1963, 63.
En outre r.oÀu87jvÉcx· 7to),uôouÀov (Hsch. ), xocxo8"1jv-Tj:;
(fr. ép. Arch. Pap. 7,5). Anlhroponymll rare Eù8i)V7j, SLa. : prév. et prépos.; 31i dans une partie du thessa-
cf. Bechtel, Gr. Dial. 3,68. lien est inexpliqué; lesb. 1;cx- j'lstifié par une prononciation
Et.: Depuis Brugmann on part d'un L-e. ·densos = consonantique de L devant voyelle, surtout dans l'emploi
skr. daTJ1sas-, n. «pouvoir miraculeux, exploit., av. comme préverbe, voir sous ça.-; enfin BLCXL (iEsch.).
danhah- • habileté., etc.; il faut alors poser gr. eomm. p.-ê. secondaire d'après homo X<XTa.t, 1t<xpa.L, \l7ta.L ~LtX
*8EVO"O:;, qui, d'après les termes apparentés ÔlX.7jvoct, etc., ne semble pas attesté jusqu'ici en mycénien. Sens originel-
qui reposent sur 'dQs- (cf. sous 8LM.oxw), aurait pris la lement • en divisant. d'où « à travers .,.« eomplètement '.
forme *8Œvao.:; d'où 8'ijvo.:;, 8i]VECX en ionien. Doutes fondés Comme préposition avec le gén .• à travers. au sens local,
sur la phonétique et le sens chez. 'Vackernagel, KZ 29, d'où «à. avec un intervalle; au sens temporel pour
1888, 137 et Lasso de la Vega, Emerita 22, 1954,93. exprimer la durée, l'intervalle. la succession; d'où par
Mais le rapprochement qu'ils proposent avec ai]w n'est la notion d'intermédiaire, sert à exprimer dans le grec
pas plus probable. postérieur à Homère l'agent (cf. 3L' IJ:yyi:.Àwv chez HdL),
l'instrument, la manière; l'entreprise où l'on s'cngage,
&i}p's : f. seulement acc. chez Hom. (2 ex.), nom. cf. BI' 7)<1UXL7j; ELvoct, 8~à: fUi)('l)l; tévocl; avec l'accusatif
lEsch. Suppl. 412, Emp. 122 (personnification), gér... l'emploi local et temporel est archaique et poétique;
B7jptOt; (lEsch. Ag. 942). Le terme a dO ~'appli(JI){:r d':ll'ÙrJ s'est spécialisé déjà chez. Hornè:-e pour désigner la cause:
à toute espèce de luUe (cf. Od. 24,51&, hé... Tr. 24,33) lOit une personne, soit plus souvent une chose, une
puis à la bataille. Voir sur ce groupe Trümpy, Kriegerische circonstance, d'où les tours fréquents 8tà: .'t"IX.ÜTrL, 3Là: 't"l.
FachausdriJcke 141 sq. Sur a~pr.t; très douteux en chypriote, Joue en composition un rôle considérable, au sens de
v. Masson, ICS 165 a. division, d'« à travers., Bt<XfL7tEfléC;, BtŒVBtzox, 8t<x6ocLVW,
Les verbes dénominatifs, attestés en poésie, sont plus 3LÉXW, etc.; d'où la notion de distinction, d ... _rence
fréquents que le substantif : B7jpLo(.LCXt (Pi. O. 13,44 8tcxtpCJ)véc,), 3I4tpépc.l, 8tlltP&W, 8tIlÀUW, de rivalité Ihoxyw-
-276-
"'COIMI'; de ~.'••:~; etc:; et da. . deIt adjectlfa, Alla. ...._~~. tJI"6I du tb6me verbal •
WxgUCJQç .. eat.real86 d'or .,etc.,".".~poc, ~
• qui porté d.. rnppes' qui Ile .... lie ......r toutefoill un
rapportant..à .... :t:! W~ Jl.pn6ra1ement au plUJiel
«nourriture, régiJRe'" {Hp., ](.). «manJire de viVft,
dei .,Iois.dela prip~"a eotldtIH"l;tii .......... en coemunes. (Th., x.) d'où ~~ (Hp.) • 3&GdT'JCRC
coœpolitioà. ~ de «jUfllU'au bout, • 1,. . . .t. • r6gime, muière de vine,; .... IVe' (Hp., pap.); ~
d'oo ~. ~Opœ\, ~ iDdkplurt • pl. D. . .alles.de l6jWu (X. Œc.9~4; Proeop.};
1'~ dupl'OCèlt, cf. ".4*1. etœ..'i1lW,ftlrmes 8~ • qui eoneerne le ~, îa .diète. (Hp.,
nomiDal8a a..A-riJç, ~ç,~~~~t Plb.); .... cf. sURi eens 2; peut-être ~~(II] ==
.aDCieR let bien atteat6 üu~4fiIiIiI1'" éompee6e ~~ (~ 3,41, lettre d'Hadr.); llCd-nlCpCOC;
avec t«- (voir lOua l;œ--). (Dig. 33)à4'llell'dlxe latin «intendant", à c6té du composé
Combiné .WC d'autres prépolitiM· chee Hom. : alAap6 ~~. nit, IIDB 2 : &att~ • arbitre. (Hdt.,
• à travers, • . avant., 3céx • à traYe1'8;' jtJ8qu'au bout.; ion...tt.); ~ • qui relfte d'un arbitre •. (la.
le pooupe 3&IX- affUre encore dans divera eompolés (r. 153) p..... tilttHreetement. de ~ d'aprèsbpécn-
p08t6rleurs. J1OÇ, etc:.; lb outre:'3uztTr)'nJC6ç "qui concerne l'arbitrage •
&Uu.TCr., al4t~otirxt; 'Ik«,~ü, ete. :, proupe de mota ~ : ILci~ li ~, xul i) XP')me; 'tOü 1rÀcxlC.OiMoc;
ignoré d'Homère, .. J:!lIlis au développ~lDent complexe (Phéréer. (r. 156), ol ~ ~ i~œ"IM"6~ -rijc; tlpc~V'Ilc;
parce qu'ü s'est aPiiJiiJ1lé ..
dès DOtioflS et des techniques (Hsch.). II s'agit d'un gâteau. Un rapport avec 8~
diverses. n'est pas ablJolument impossible, mais lequel T On pc!ut
Formes verbalee"'! ~~J et 3t.111.L~, aor. 3t"flTrlCJOt penser plutt'lt t un composé de xovlat, s'agi_nt d'un
et. a'1lTrJCJOt, pro Wi:~'. et .' &JiIfl't7Îf1~ln, etc. Sens : gAteau .."poudré ('P).
1) 3I4L-MOJ'GtL c suivre tel ou tel régime' (Hp.), «vivre
de telle ou telle façon [mode de viè, lièU)., etc. (Hdt.,
ion.-aU.); à l'actif factitif ~CJ> -.Wumeltre à un &G"O"l~ : !nt ôcpijc; l!LIX't'tou ~!L&u, 6 cpacIUY X01Ittnv,
r6gime dlédicaJ" (Hp., Plu.); 2) avec lib sens juridique, xœt clv6pCJ>1tOc; cl !Li] 1tUxv6C; (Hsch.). Obscur. Un rapport
8-.TtUù & exercer un arJ)itiqe. être arbitre • (attique l, avec 3tlixOVQÇ n'est pas démontrable. Hypothèse de Latte,
MnemQ-r/rre 1942,- 82 qui évoque dans la scholie de Th~oc.
cl'où .. arI'8IJ!W, réconcilier" (grec tûdif), chez Pl. par
1D6taphore • régler", etc. (P. 9,68, 0:, 9,66); avec les 1,30 un >cIDCQVLG!ÛVOC;' croP.1tE1tMï,uvoc;, qui reste
. ,~bes : ci1tO-, !x-, X<Z'Tcx·, npo-, cNv- (et des sens my.térieux (T) .
~ivefs).
Le 8ubstantlf IUQwru est un dUivé ~verbal comme S~tCO_S : m. (ion.-aU.), IM,- (Hdt.); rarement comme
" confirme la phonétique ; un thème .~'t'- + le suffixe féminin (Ar., D.). Sens "serviteur >, parfois. messager. ;
':~ n'aurait pu donner 31.«1.0;«. Sens; 1'1:. mode de vie, dsuli l'~pi~ hellénistique. sen'iteur dans un temple"
~!f!P.iDe, lieu où l'on vit" (Hp., ion.-atti~·d'où «séjour, (cf. Bucldet·Rooinson, AJA 1914,45); d'où le sens d e :
Ijjlle de séjour, logement. • (Ar. Gr. 114, grec hellénistique) ; « diacre J dans l'Église, qui a conservé le mot jusqu'. nos ~~
~t .. arbitnlgé=;; (alt.), opposé à 3(X7j (Arist. Rh. 1374 b). jours. Forme athématique t.ardive 8u.bu.:t" (pap.). Féminin ,:1
tudJf en ~,_. d'où lat. Ificeon;.a. ....
ooUIIIIJŒ,
,
_.~,
, .. . .....
'..;:~~
,
• >, ~.~ ..........
(APJ•• 1';' et Athéria(NOIUL), p ..... à ja choIl-"*ipreJlOl
,
~ Autres dériv. : 3..xoW& « service - (Tb., 4'Atltéila (Çall. fr. 519). Eaoutre JN>.q.t.wv ~
PL. Act. Ap., etc.), 3lCXX~ (Ar., Arial., etc.) avêe cUla'ufi. poète (LQC..Al.c;z:. 33); adj. appliqué à fnut
il 3U1XOVur/J [ftxv"tl] (Pt); pour 3uax6vto". a~ (t), (Nozm. b. 19,5'l). n a été tiré secondairement an athéma-
voir 181 articles p~ents. . tique 3Uix~ (AP), et. Hseh.. 3\ŒxTOpat. • f)yc~
Verbe correspolldant : 3tiiKovéol • servir, être serviteur» f3«~CoŒpol6 : cruv&«x-ropor; compagnon d'Hermès
(J:ldt. [31-rrJ, ioD.;..t1.). danl les textes c:bréUens • etre (Luc.) ; ~ToP'- «conduire. (p.-ê, Timoc1. 1 D.).
diacre -. Et.: Sens origid6l lporé depuis longtemps, JEseh.
Dmvél: &acx~1'* «Iervice - (PL, AriK.),&acxOV'I)CRÇ Pr. 941 lemble y voir tin 6quivalent de 3..œxovor;. Hacb.
«fait de servir. (Pl.). 3tœxO'n)Tl)<6ç (Alex., Aphr.). fournit. la gioae : 4nO TOÜ I~v ~ ~Lru; • f) otov
L'antiquité d'un thème "-kono pourrait se trouver 3~c _l !Xt~ BtCtÀI'y~. n est clair que 8\Œx-
conftnnée par mycénien kuilrono, si c'est. bieJl un *xœal- oropor; ne peut être ua nom d'agent de 3r.ciY6). Hypothès68
XGvor; • ouvrier. compagnon • (M. Lejeune, BSL 56, modernes inconlliatantes, cf. Frisk : Beeht.el, Lezilogua,
1960, 24-!6). après Fick et Solmsen rapproche x"fépo:r; en comprenant
~r;,&.xo., etc., "ubsistent en grec moderne; • dispensateur de ricbeeses.; eatergaard, Hermu 37,333
noter B~ • mendier -, BuxxowX • mendicité .. rapproche x'tipcr;· vcxpoL (Hseh.) et comprend • dieu
3~ C mendiant •• des mort.s '; mais XUpEC est une invention de grammairien
Et.: A..œxovor; peut représenter un nom d'agent. illSU pour expliquer x~ - hommage rendu aux morts.
d'un thème verbal • ken-, ou être Uré de B,IXX~ qui (Solreaen, IF 3,98). Hypothèse impOBSible de Thieme,
H1'8it alors un déverbatif, cf. q.xo~ (veir 8.u.) Cie Stadien 52 : *Btet-IXXT-'rOpOr; - qui tait. passer sur l'autre
hlter »; le préverbe 3cot- exprime l'idée de • tous les rive - (1).
c6~ » ou « complètement. » ; l'Ct long de Btet- l'expliquerait.
par l'allongement. d_composés qui prouverait l'ancienneté
du terme.
8l~ : • deux tois. {ehez Hom. seulement 8k 1'6aO"oli 8«1I(OS, voir 8tltE:!v.
Od. 9,491, puis ion.-att., ete.j.
ât- et 8,a- .jouent un rôle eomme premier terme en
composition, cf. ci-dessus 8ht"ÀOt~, 8mÀaa,01O, 8L7rÀ6olO,
plus loin 8t<pa.aLOIO, 8(<ppoç. En outre, des termes comme
8HlOÀOç, -yÀCilaaoç, -yovoç, -6upoç, -À7J/LI.LOt, -ÀOYOIO,
-Àonoç, -/LEp~ç, -/L7Jvoç, -/LOLPOç, -1't"OUIO, -aTofLoç,
-'t'fÀor;v-roç; le doublet 8La- est rare, a ttesté devant voyelle, 8lC7Tp01l"OV : n. nom d'un vase employé pour des
cf. 8(aElJVOç, et dans quelques mots isolés comme 8La6Ot~1O libations (pap., BGU 590). Selon le WiJrlerbuch de Preisigke
1 pot à deux becs. mais le second terme -Tp01l:011 ('l) reste
(Od. 12,22) et principalement dans les noms de nombre
de toute façon obscur.
8L!T,1CLMOL et 8LafLUptOt.
Nombreux dérivés d'un thème 8t- avec des formations
diverses. Rares tormes verbales : 8(CCiI • hésiter entre liLTTU....EVOV : &pIIOUfLEliOII, Kp'ij't"EÇ (Hsch.), cf. Bechtel,
deux. (Il. 16,713, oracle chez Hdt. 1,65) mais voir aussi Gr. Dial. 2,783.
sous 81C7JfLor;t ; plus usuel est le substitut 8ta-raCCiI • douter,
hésiter. (P!., grec hellénistique ct tardif, grec moderne) 8l4>ualOS: - double. dit de ypafLf.LOt't"Ot, d'IX!-r(or;t
avec en grec hellénistique et tardif 8LaTor;afL6ç (Thphr.), (Hdt. 2,36, 3,122); parfois = 8uo (Hdt.); cf. encore
8(a-rCtYfLOt, 8taTor;Y!-l6ç, 8La-ror;ltTLlt6ç, 8ta-ra~LfLoç ; du Schwyzer 725 Milet. De même Tpt<p&atoc; • triple. (Hdt.),
point de vue grec, peut être un déverbatif de 8(CCiI, ef. glosé TpL<pCilIlOC; (Hsch.), cf. 8f<pCXTOIi . 8L<pliatov 8taawç
Ép1't"lJaT&1:CiI à côté de ÉPmJCCiI, XÀor;aTa~CiI à côté de xMCiI Àey6f.LEVOIi (Hsch.) et Tpf<pCXTOC; «triple. (Nic. Th. 102).
(Schwyzer, Gr. Gr. 1,706) ; toutefois si le terme est ancien Et.: Formation comparable à 8tn:ÀcXatoc; de B!-<pIXTOC;,
il pourrait être un dénominatif de *8L-a-r-OÇ = skr. Tp!-<pOtTOC;. Le second terme est ambigu. Le rapprochement
dui-sth-a- • à double sens " v. norr. tui-sl-r • divisé, triste. ; avec <pOtT6c; de cp7)f.L1 n'est pas impossible, trouve un appui
le s~~ond terme vl'nant de la R. 'st(h)ii- de taT"l)!J.L, etc. dans les gloses 8taawc; Àe:y6f.LEVOV, 't'p(<pCilVOC; chez Hsch.;
Dérivés nominaux et adverbiaux : a) 81XOt • en deux, il est détendu par Skutsch, IF 14, 1903,489 sq. qui
à part de., adv. et prép. (Hom., ion.-att., etc.), avec les évoque lat. bifiiriam. On pense aussi bien à 1I:E<pVEi:V, ~6VIilC;,
termes plus rares : 8L;>:'/i, 8LXOÙ, 8tX&OEV, le subst. tardif 6e:LvCiI, &P7)lCPOtTOç, cf. sous 6e:tllCil, avec le sens ancien de
8LXcXç • moitié. (Arat.), cf. fLOVcXç, le dénominatif 8tXcX~CiI • frapper., cf. sous 8(1I:Àor;~ (Brugmann, IF, 17,1904,367);
(P!., etc.), 8txcXCiI et 8txor;LCiI (A.R., Aratos) avec 8txor;a/L6ç, le rapprochement avec cPor;!VOf.Lor;L (Walde, Lat. Et. Wb.",
81xor;atç (hellén.), 8Lxcxa·.-ijpEç -les incisives. (Poli.); 90) est improbable: on attend *8l<pOtVTOC;, cf. ~<pIXIITOç.
8txo- figure comme premier terme dans quelques composés
comme 8LX6f.L7jIlOÇ, -f.L7jvlOt, etc.; un thème 8txo- pré-
8ï~uCil : seulement thème de présent à l'exception
senterait une structure plausible, mais 81Xcx n'est pas
expliqué, surtout quant aux rapports éventuels avec de 8[Elt<p~aor;v-rEC; . IjJ7)ÀlXcp~aIXIITEç (Hsch.) : c fouiller,
scruter " etc. (Il. 16,747, Hés., Cali., Thphr.); avec
8tX0&:. Du thème 8tX- de 81Xor; on peut tirer 8taa6ç
«double., att. 8t....6c; (Hdt., trag., P!., Arist., etc.) d'où
allOt- (Cratin.), ÈX- (Hérod.); èpe:60- terme plaisant (Ar.
Nu. 192); doublet 8rcpÉCiI (AP 9,559).
8taaor;x'ii, -or;xoù, -:iltLÇ et quelques composés comme
D'où : 8L<potÀÉOç 1 qui sait chercher. (Hymn. 18. 10),
8maoyoviCil ;
8tcp~TCilp (~u6wv) «explorateur des profondeurs. (Opp.);
b) 8LX0:i • en deux. (Hom. 2 ex. 1) avec les dérivés
&a't"po81cp7)ç, -ou - explorateur des astres. (Hérod., sans
8LX6:i8tOç «double. (II. 2 ex., AP) et 8tX6cXç f. qui sert
doute avec un ton de moquerie). ât<por;8Eu<a >Et . èÇÛ,Ehor;t
d'~dj. (Musae.). Le thème lltXOor;- parallèle à 8LXor;- n'est
(Hsch.) a l'aspect d'un dénominatif tiré de *8tcpcX<;, 8tcplf80c;.
pas expliqué. Voir Schwyzer, Gr. Gr. 1,598, et surtout
Enfin, il existe un nom de serpent 81<piXç (Artem.2,13),
Lejeune, Adverbes en -OEil, 23-25, avec entre autres hypo-
cf. la glose 8Lcpoev . Tàv 5cptll, Kp~TEC; (Hsch.); l'animal
thèses celle qui reconnalt entre 8tX6:i et 31XOt la même
serait ainsi nommé parce qu'il se glisse dans les fentes
alternance qu'entre XO:XflOtÀoC; et X<Xf.Ll)À6C;. De 8t)(6& est
(Latte, s.u.); le doublet 816or;lI· 5<ptv, Kp'ij't"EC; (Hsch.)
tiré ion. 3tç6ç • double • (Anacr., Hdt.) : on pose *8tX6-yoç.
doit être fautit; le type morphologique doit être celui du
La glose d'Hsch. 8taxcXCETOtt . 8Lor;<pipETOtt peut reposer
masc. en -Ot long, cf. 1I:IXpe:LiXc;.
sur *8tX6ax&CETOtt, ou *Bt~&~ETOtt? Ou dissimilation de
Et.: Terme évidèmment-expressif. Peut-être déverbatlf
8LaT:iCETIXL ?
en -cXCiI avec valeur itérative-intensive.-Mais quel est ce
Parallèlement à 3lXor; et 8tX6a on a TPL)(Ot, ttTPCX)(Ot, etc.,
thème 8rtp- , ----~-
et les rares TptX6li, TETpIXX6ct.
Le grec moderne a gardé 8!ç, Beul et en composition,
~1I:Àoc;, 8tn:ÀaaLolO, etc. 8l~9Épa.: - peau travaillée, fourrure, cuir. (Hdt.,
El.: Vieil adv. numéral répondant à skr. du/l), lat. bis, ion.-att., etc.) distingué de 8ipatç (Th. 2,75), déjà en
m.h.a. zwir, donc 8FLa-. Toutefois il est aussi possible mycén. au sens de c cuir., cf. Chadwfck-Baumbach 186;
pour le grec de poser 8ta- (cf. lat. diennium); en tout cas également dit de peaux ou parchemins pour écrire
Homère ne présente jamais d'allongement d'une brève (Hdt., etc.) et de divers objets de peau (mantea'-", llagages,
finale devant 8tcr- ou 8t-. L 's final est destiné originelle- tentes).
ment à parer à l'hiatus en fin de mot. En composition Rares composés : 8t<pOEPCXÀOt<p6ç • martre d'école '.
&+9ipCL.
ôI_
à Chypre, cC. 3t<p6&pocÀot<jlot;; . YPOClLlLocT08t8tiuxocÀot;; 7tOCpà: ÀCXTptt;;, Tp6)(Lt;;; enfin l'adj. 8E~ptoç est supposé par
Kunp'OLt;; (Hsch.) et ICS 143, composé de à)..dcp<>l ; 8tcp6epo- l'adv. 8lcppLct (AP 7,152, il s'agit d'un char); mais on a
1twÀ71Ç \Nicoph. 19). Le myc,~icn a dipleraporo dont le avec préverbe tm8L<pptot;; • sur un char. (Od.), d'où
premier terme est clair et le second diversement interprété: bn3tcppt&ç, -Œ8ot;;, f. «rampe du char. (Il. 10,475), et
phoroi «porteurs.? «porteur 'd'ù!! vêtement de peau. avec l'autre sens du mot «sédentaire. (grec tardif).
est le sens aujourd'hui accepté, ct. Chadwick-Baumbach, Verbe dénominatif 8tcppe:u<>l «aller en char. (E.), avec
l.c., Olivi'lr, Liste de desservants 122. Btcppe:uT1jç, -oü m. (S.), BLcppe:unxoÇ (Ephor.), 8Lcppdoc
Dérivés 8ttp6~ptov (Theognost.), 3Ltp6e:p(ç, -(80t;; r. «art de conduire un char. (X., Arr.).
f. (AP J, 8tcp6tpwlLoc, cf. acrxwfJ.oc, etc. (Thd.), tous suhstituts Et.: Évidemment composé de at(t;;) • deux fois. et
de 8tcp6lfpoc. L\tq>tkPLOCt;;, -ou m. personnage portant un cpépw. Mais : Iole vocalisme zéro du second terme est
vêtement de peau, un vieil homme dans la tragédie, un singulier et doit être un archaïsme; 2 0 malgré la prés('Dce
paysan dans la comédie (Posidipp. ap. Ath. 41·: e, Luc., de deux guerriers dans le char homérique, ne sig\lifie pas
Poli.) ; 8tcpOe:piTtÇ (PoIl. 4,138) doit servir de féminin à • qui porte deux personnes., mais • qui. est porté de part
8t,?6e:plocc: et dési!!,ner une vieiJ1e femme avec un vêtement et d'autre •• Il s'agissait d'abord d'un siège, p.-ê. en rotin;
de peau; mais en grec moderne c'est le nom de la diphtérie il a pu être posé sur un char comme caisse de char, et
(Redard, Noms en -"t"I)C; 103,104,251); enfin 8Lcp6e:pOCpt~ servir de siège pourvu en principe de deux poignées,
«fabricant de parehemin. (Edict. Diocl. 7,38) avec ~~ qotamment quand il est utilisé comme siège à porteur
suffixe pris au latin. Adj. 8Lcp6é:ptvot;; «de peau, de cuir» ,(Ed. Fraenkel, Antidoron Wackernagel 282 sq.). Il n'y a
(X., Str.). "erbe dénominatif 8Lcpee:pOofLOCt «être vêtu pas lieu de se demander pourquoi 8t- (de 8Ft-) n'allonge
de peau. (Str.). jamais la syllabe précédente chez Hom., cf. sous 8L-.
L\lt.jJocplX . 3ÉÀTot;;, ol 8è 8Lq>6~poc est un doublet phoné-
tique obscur de 8Lq>6~poc, cf. Sehwyzer, Gr. Gr. 1,326.
En grec moderne 8tljl6!:pex signi:1e • parchemin " 8Lcp6e:p"nc;
• diphtérie '.
8~",CL: f. «soif. (Hom., ion.-aU., etc.), une forme
Et.: On a continué depuis de Saussure, MS!- '7.9.1 ,de
partir de 8~l)Iw, avec fermeture de e: en t comme dans 8tl)l7) (lEsch. Ch. 7:>6 dans la bouche de la nourrice); le
lcrT(7) (Schwyzer, Gr. Gr. 1,351). La simante rer.drait neutre 8LljiOÇ certainement secondaire est parfois attesté
compte de l'aspirée (?), mais la formation reste singulière. dans les mss de prosateurs (Th., Pl. X.) et semble bien
On a pensp à un neutre en -Texp tel que tXTocp, ViXTOCP employé en grec tardif. Le mot est employé aussi pour les
champs et les arbres; très rarement dans des métaphores.
devenu themc l'n Ci comme ijfL~PCl à côté de 1ifJ.ocp.
Adjectifs dérivés : BltJi~ot;; «assoiffé. et en parlant de la
terre, etc., «desséché. (trag.) dit de larmes brùlantes
Si4>Pos : m. «siège, chaise» (Hom., ion.-att.), différent (lEsch. Ch. 185) : en composition 1toÀulHywç «assoiffé,
de 6p6voç, cf. plus loin pour le eomposé 8Lcppo~6poc;, et tri~s sec. épithète d'Argos (11. 4,171) glosé n:O).un:Wr.TO~
Et.; d'autre part «plateau» d'un char, «eaisse» de char, (Str. 8,6,7, Ath.A33 el, hypothèse de Marinatos, Cambridge
d'où «char» (Hom., poètes, gr. hellén.) : dans aucun de Coll. Mycenaean Stud. 265-274; en outre trrt- et {mo-;
ces emplois le mot n'est attesté en mycénien jusqu'ici. mycén. dipisijo (avec un dérivé dipisijewijo, tiré de
Les dérivés et les composés s'appliquent soiL au siège, *8Lljite:ÙÇ 1) est obscur; compris par Palmer .les dessé-
soit, moins souvent, au char. chés. = les morts, cf. Chadwick-Baumbach 186, Palmer,
Peu de composés. mais H " a deux séries caractéristiques. Interpretation 252 sqq. ô'tY7)p6ç (Hp.), cf. o:ùXf.!.7)pOÇ et
Avec le thème de È:ÀotÙVW, D.OCT6~, 8tC?P'ÎJÀlXTO~ • porté en -~P1jt;; (Nic.) ; 8tywô7)ç «assoiffé. (Hp., Plu.) mais parfois
char» (E.), -7)À,,"t"I)t;; «cocher» (Pi., trag., prose tàrdive) • qui excite la soif» (Hp.); ÔLy&Àe:OÇ «assoiITé, sec.
avec le f. accidentel -V.OC-:'E'POC (A. Pl. 4,359), Ihepp7)ÀOCOLOC (poésie tardive, Lucien), cf. ci~&lzo,; et Chantraine,
« art de conduir" » (Pi. O. 3.38) ; verbe dénominatif 8tCPPll- Formation 253-255; 8L<jJOCt;;, -ocôol;; f. sert de féminin à
),mw (S., E.:. lHIji~ot;; (grec tardif) ; comme substantif, nom d'un serpent
Autre composf, '1vec l;~opoç «siège. : 15tCPPoljlOp0<; «qui venimeux dont la morsure cause une soif intense (Nic.
porte un siège '.' nom de .l,'Uf.es filles qui portent les ~ièges Th. 334, ayec la note de Gow-Scholfield, cf. 1 G IV 620,
des l'anephores U:lns la nl"o"ession des Panathénées (E., Argos).
l'om.), avec 15tyV"c:.op~w (Ar. Ois. 1552 à propos de la mème Substantifs : 8(tJiocy.o~ nom du' diabHe qui cause une
cérémonie). mai~ aussi «nm·ter dans une litière. (D.C. soif violente (mM.), cf. SlrOmberg, lVortstudicn 89, égale-
47,10), déjil au passif chez Hdt. 3,146 en parlant de princes mènt nom d'une plante, • chardon à foulon, cabaret àes
perses. Ces emplois donnen! il croire que 8Lq>pOÇ apu se oise3.ux » (Dsc., Gal.), ainsi nommé parce que ses feuilles
dire en particuh,,· d'une cbnlse portée par deux .porteurs. soudées retiennent l'eau, cf. Strômberg, PfTanzennamen
C'est au sem 'Jt'. • chaise. aiège mobile» que le mot a 78, André, Lexique s.u. labrum Vencris; d'où Styexxe:poC;
subsisté en atl!dllc. « assoiffé. (Elit 801,48), glosé aussi To:).o:trrwpot;; (IIsch.);
Dérivés diIllinutifs : a~~ç.~crxO( «petit siège. de char, peut aussi être tiré d'un *S(t}IX1;. En outre 3LyOOÙV7J
. ou «petite cliisRe • de char; Ar. Nuées 31); 8Lcpplov «petit (oracle chez Porph.).
siège. (Tim. Lex. s.u. axO;'iIUpr.a:), 8tcppt3LOV (EM 718,45), Le verbe correspondant est 8"'4100, inf. 8ty'ijv, etc. (Hdt.,
Ô(cppCl~ «chaise >. forme familière et p.-ê. dorienne (Théoc. Pi., Pl., etc.) mais la seule formé homo est le part. Ilttj;a61V
14,41); formt; thématique ~LcppIXXOV (Michel 822, Samos (Od. 11,584); le grec tardif a des formes du type 8Lyoo,
IV~ s. av.). 8LtjI;rt;;, comme TLlLw, TtlL~t;; (LXX, AP J; Arehil. fournit
Autres dérivés : a(Ijlpt~' b ~8plXio~ xlXt XlX6'ÎJILE:VOI;; un ex. de 3~yt<>l; enfin le tardif 3tyww (Tryph., AP) est
\Ùl OL_O'l &pyo.:; (Hsch.); cf. pour la formation ë8Ptt;;, une forme artificielle plutôt qu'un archaïsme. L\Lyawv
'-
289-
d'une part, 8\IjI'ijv de l'autre, prt'scntent des formations pent pourtant passer pOlir très prohable. Le sumxe verbal
parallèles' à 'celles de rrEtv~(ùv, :rc<:!"I"~V 'avoir faim.; les -x- (étendu du présent aux alltr\'5 thèmes) est le mêmc
participèsen -(i.(»v peuvent être d~s formes analogiques que celui del:p6xw, ete., et souligne ral)outi~~"m"nt. d"
constituant de faux éolismes (t,hantraine. Gr. Hom. l'acUon.
1,21,362), ce qui est sûr c'est que te (hèlllese termine par
une longue, ii ou i, cf. Leroy, Feslschrifl IUbrllnncr 288-289.
&wAûyws; adj. de ,BeRS mal défIni: 7tpcXY!-lIX'ta 8LWMyLIX
Mais rien ne prouve que 8t~'ijv est un dénolllinatif en a
(Is. fr. 123) glosé !t&YœÀCt par Harp. ; tJ.IXXpli: xoct BLWÀUytOÇ
comme le croit K. Meister, Hom. Kun#tspr. 89 approuvé
(jlÀU«pLct (Pl. Tht. 162 al glosé ILtycXJ.l) Tj 17tl 7toM 3L~xoualX
par Fraenkel, Méla~lges Doisacq 1,376. Il serait au ,contraire
(sch. anc.) mais aussi IiVTt TOÜ 7tepL6671TOe;' a7JfLIX (V&L
bien possible que 3lljlIX (et 7teLvlX) 'soient post-verbaux.
8' laf)' 6u xIXl Tb axOTtLVOV xIXl yux-repLV6v (Aréthas);
Seuls dérivés de 8tljl'ijv :8l~71aLç très douteux (Ath. lO b)
cf. encore Lois 890 e !-l~X71 •••• 8LWJ..UyLOt (même glose que
et 8Lljn}nx6e; (Arist.). Th!. sch. anc.). Le mot, é"lidemment ancien, est repris dans
AL~, 8t~ot subsistent en grec moderne.
le grec tardif: dit d'un discours (Jul. Or. 2,101 dl, d'nne
Et.: Inconnue. Hypothèse en l'air de Schulze, fiE 368, vague (Cali. fr. 713), du rivage (A.R. 4,1258), de l'obscurité
KI. Sur. 328 sq. Voir aussi Lasso de la Vega, Etn.ita
(Dam., IBid. 303), enfin de cris (Agath. 1,12, Charito
22, 1954, 88 sq., 96 Bq.
3,3, etc.). Hsch. glose ~Xoüv &7tl 11:oM, tdyIX, xIXl <J'1l08p6v,
8tIXT&Tcc!Jlvov.
8f+a.t. : f3M~otL (H;ch.). P.-ê. forme imaginée par les Les scholies les plus anciennes donnent donc le sens de
grammairien. pour rendre compte de certains emplois «long, éte~du »; mais l'on trolWe aussi l'interprétation de
de 8tljJLov expliqué par [3ÀIX7tTLX6v (HBCh.), [3ÀIXoe:p6v «sombre» qui convient à des textes tardifs (cf. ~Àuyfj Tl ou
(Ap. Soph.), cf. encore Hsch. sous 8(~LOV "Apyoç avec de «perçant, sonore' qui s'applique également à des textes
S. fr. 296. tardifs (cr. oÀoÀuyfj). Voir Danielsson, Eranol 6, 1905-
1906, 145 Bq.
Et.: Si le mot signifIe «long., pas d'étymologie. Les
8"", voir 8d8w et 3lefLccL. textes de Pl. et d'Iso aecepteraient le sens d', obscur. ce
qui permettrait un rapprochement avec ~MYl). Quant au
8lWKW : chez Hom. seulement thème du prés. ; t. 8LWÇW sens tardif « au bruit perçant., etc., il est de toute façon
ou -ÇOfLOCL, aor. è8t611;a: (pass. 8L(1)(6'ijvIXL), pf. 8&8(w)(IX secondaire, accidentel et suppose une étymologie popul:oyre
(Hyp.). Le thème de présent 8Lwx&6eLv cité par les gram. avec,oÀOÀ'IY'fll.
fonctionne en réalité comme aoriste (il n'y a pas d'indicatif
*8t61x!X6w) et l'ac~ent le plus probable est 8t61xoc6&LV 8l-1ws, -w6; : g. pl. 3!-lwc»v, m. «esclave. (Hom., Hés.,
(cr. Chantraine, l\1él. Vendryes 103-107, Sehwyzer, Gr. Gr. Thgn., E., S. Ant. 578, A.R.) surtout pl.; le mot est de
1,703, n. 6). Sens : «poursuivre, chasser» employé en sens général et il ne faut pas tirer de passages comme
attique comme terme juridique: «poursuivre en justice» ; Od. 1,398 qu'il s'agit proprement d'esclaves pris à la
en grec tardif «persécutcr» (NT). Formes à préverbes : guerre. Terme archaïque, p.-ê. achéen (cf. E. Kretschmer,
cX11:0-, i:x-, i:m-, xIXTa-, !-l&TOC-, 7tpO-, auv-. Composé G1. 18, 1930, 71 sq.). Forme thématique dans 8fLC7lOÇ (Hés.
archaïque 8twç-m7:0e; (Pi.). Tr. 430, CalI. fr. 260.69). Composé \;11:o8fLWÇ (Od. 4,396) dit
Noms d'action: 8L61XW'; «poursuite» (rare, Call., mais de Protée «vassal de Poséidon» (le mot n'implique pas un
cf. Beuveniste, Noms d'agent 72); 8L(il~Le; «poursuite., rapport avec \;7tO-8tX[LIIT;fLL, cf. Sommer, Ahhijavafrage 26).
et notamment poursuite en justice; 8L61YI-lCC ,chasse,
Fém. pl. 8fLWLa:L, 8 [L61xt «femmes esclaves. (Hom.,
poursuite., parfois 'cc qui est chassé» (trag., Pl., X.); lEsch., 5., X.); le sg. 8fLCP-fJ est secondDire (Q. S., etc.) ;
8L61YfLO'-; «chasse. (X.), «poursuite» (D.S.), surtout au pour l'accent voir ·Wackernagel, GOft. Nachr. 1914, 118 sq. ;
pluriel «poursuite d'un fugitir» (lEsch., E.); 'persécu-
autres féminins : B!-ltilt:;, -Laoe; (lEsch., E., alex.) et
tion. (NT); dérivés 8LWYfLL'"l1; 'gendarme» probablement
8fL61LcX;, -&:/he; (Q.S.) ou 8fLcp&:e; (~an.). L'adj. 8fLwLO:;
à pied (inser. et textes tardifs, v. Redard, Noms en -'"le;
(AP 9,407) "st rare et tardif.
45, L. Robert, Etudes Anatoliennes 103) et 8LWYfL'lJTLX&:
Substantif signifIant la qualité d'esclave I-lVW-LOC, plus
c.-à-d. 8LWYfLt't"LXcX (Cod. Just. 10,30,4,4 = persilcutiones);
souvent avec l'ortho secondaire fLVOLCC (Hybrias 1 rD.,
doublet 8LW)(fLOÇ donné comme éol. EM 371,21. Noms
Sosicr. ap. Ath. 263 f, Strab.) désigne en Crète des serfs,
d'agent : 8LWX'"le; (NT), avec 8LWX't"LX6ç (Iambl.) qui
peut-êtrédessel'fs de l'État; Hsch. a fLvOLOt' <0 >lxe:nLct
peut aussi bien être tiré de l'adj. ve,'bal 8L61XT6e; (déjà
et fLvWLIX . 80uÀeLct, cf.-Sechtel, Gr. Dial. 2,790; dérivé
ebez S.) ; une quinzaine de composés presque tous tardifs,
lLV61L'"l; et fLV<I>'"lo; (Hermon ap. Ath. 26'1--e, PolI.). Pour
~otamment Yv61fLL8twx'"l<; « chasseur de maximes. (Cratin.),
le traitement 8fL >fLv cf. !lef16fLV7j de fL&f16-3!L1) et Sèhwyzer,
pA. ~r, superposition syllabique pour yvwfLt8Lo-8twx'"le; ;
Gr. Gr. 1,208.
L11:7tO- (Théoe.), etc., le doublet 8L61XTIjp est poét.. (Babr.) ;
on a Conjecturé 8LwxTopa (AP 10,101). Vieux terme qui peut appartenir aux éléments
Le verbe 8twxw (et 8LWxVc.» subsiste en grec moderne achéens de l'épopée; crétois !J.V~tOt, etc., est prédorien.
au sens de « poursuivre, chasser. avec des dérivés: 8(61!;Le;, Ei. : 'Dans ces conditions il est difficué de serrer le sens
atw~tfLO « poursuite, expulsion », 8twYI-l6ç « persécu- de près pour fixer l'étymolog-ie. Deux voies ont été
tion,., etc. ouvertea, : ,.
Et.: Le présent 8LWX61 répond à 8Le:!lOCL comme cor. a) DériVé de 8b!1-0~' a';~c h IHŒme tormation que celle
Ftwxw à F(&fLoct. Mais le vocalisme en ô reste obscur (cr. de 7t&:Tp61:;, etc., cf. en dernier lieu Fraenkel, Gl. :12, 1953,
~eillet, MSL 23, 1923,50 sq.). Le rapport avec BLefLIXL 23, et Benveniste, BSL 51, 1955,20;
290
b,. Ou bi~n déri....é de 3«f'V'IJ!.L'-, ce qui 6IIt plus douteux, 8oW1i. voir sous 300.
mais s'appliquerait. à certaines formules homériques
comme JL 18,28, Od. 1,398, etc. (p.-ê. par étymologie
populaire).
Verbes dénQminalif1!l : 8po(J(l:(o) et -OILOtt «mouiller", etc. Sp01M'W pro (E., etc.), surtout aor. I8puljlœ, UpuljlcilLll"
(Ar., Anst.) également employé intransitivement; avec (Hom., poètes, X., prose tardive) c déchirer, arracher.
8pomaILOç (Olymp. Alch.); 3poa6o!LŒt • être couvert notamment en signe de deuil; préverbes : ŒltO-, Xot'tŒ-,
de rosée» (Anacrcont.). ~cr;-, 7ttpt-. Noter l'opt. Œ7to8pucpot (Il. 23,187 = 24,21)
Rares composés tardifs : 8poao66Àoç, -~t8ljt;. -mxXVTJ avec la glose 8pu~6(.LEVOt . ~6E:tp6(JoEVO~ (Hsch.), où
«givre 1. l'on peut voir soit un thème de présent, soit. un tht'me
Le mot 8p6aol; qui a victorieusement concurrencé d'aoriste.
lpO'"ll subsiste en grc..: moderne avec des dérivés 8poatci, Formes nominales, rares : Œ(.Lcpt8pucpi)ç «di,chiré dl's
8poaii't"ol;, etc., qui expriment l'idée de fraîcheur, etc. deux côtés 1 (Hom.) et -8pucpo~ (Hom.), otlyo3pucpi)I;
Et.: Obscure. Hypothèses en l'air de van Windekens, (Antim.); avec des gloses, 3puCPll (pl. de thème en 8) •
KZ 73, 1956,26; de Sapir. Lang. 15.185; on n'ose retenir 1;~afLotTot (Hsch.) ; 8pucpi) . Œ(.LUXi), xotTCl1;ua(.Li) ; 8pucpli8tr; •
l'analyse de Meillet qui occasionnellement (Studia Indo- llyu)(eç, XotTOt~Uaf-LotTot et ÀÜ1I:ott, bllUvott, ~ TOt Œ1I:0 1I:ÀlJYWY
lranica Geiger 236) voit dans 8poaol; un terme populaire 7ttÀtWf-LOtTot, plus le dénom. 8pucpliçott' 80txtLY (Hsch.).
à préfixe d et à s géminé, cf. latin ras (et Ernout-Meillet En outre des termes familiers élargis en s : 8pu·.jJe:ÀOY
s.u.). «feuille» (Parth.) cf. 6puljJe:Àot' l't"É't"otÀot 3puw8lJ (Hsch.) ;
8puljJtot n. pl. «raclures. (AP 6,299); et les composés
8puljlo7tott8ot . ,,~v ÀOtf-Lupliv . ol 8~ à7totÀ6ltott8ot -1) tAe:e:woy
• SPOTflTa. voir Œvi)p.
(Hsch.) et 8puljJoyé:POVTotÇ . TOÙ'; chol't"ouç 7tpe:a6UTotç XCXL
olovd Œ't"lILOUI; (Hsch.).
Spua.acu: XotTotXOÀUILÔ~O"ott; 3Ft.eTott . XpU7tTeTott (Hsch.), On rapproche également, d'un thème 3pult-, 3pu7tlç,
voir 3EV8pu(a). -L80c; f .• plante épineuse. Drypis 8pinosa (Thphr.) cf.
StrOmberg, Pflanzennamen 76.
El.: Groupe évidemment exprl'ssif issu de la racinc de
Spu ....a.aaEw xoti 8puf-Lciçott : TO ..u=ty çuÀot.; (Hsch.) ; 8Ép(o) , apparenté à 3pÉlt(o) avec un vocalisme mal cxpliqull
8pu(.Lciçttç· xupL(o)ç ILÈ:Y al't"otpci1;etç . XPWYTott 8i: XotL tl't"L (familier ?).
TOÜ auyiaet xoti 7tpoao(.Lr.Ài)aetc; (Hsch. = Corn. Adup.
986); i3pUILotÇEV . ~OpotUaEV. lacpot1;EV (Hsch.) ; à.8pUfLotXTOY .
xot6otp6y (Hsch.). 8pûs. 8pu6ç : f. (serait m. dans le Péloponnèsc 81'1011
Le sens originel doit être • déchirer, bousculer., avec schol. Ar. Nuées 401, cf. IG IX 1,485,5 Thyrrheum)
une spécialisation au sens obscène (cf. pour ce sens Pollo sens originel: «arbre., cf. sch. Il. Il,86 l't Hsch. S.U.;
5,93). L'explication ..u7t't"e:tY çuÀOtC; doit être une étymo- ce sens est confirmé par certains dérivés ct composés;
logie populaire d'apres 8pUIL6.;. mais généralement «chênc., soit = chêne aigilop1/ (t?'/yo;),
El.: Terme expressif issu en définitive de 8pu7tT(a), croisé soit = chêne Ilex (7tprYOç). Le mot est attesté depllis
avec un autre verbe (~aa(a) ou tILœaa(a) par exemple ?). l'II.; gén. thém. 8puou terrain boisé (P. O:ry. 104,',
Avec Frisk, voir Debrunner. IF 21, 1907,225. lie_me S. après).
En composition, sauf Xot!LŒi8puç • petit chêne., german-
drée = lat. IrixiigO, on a au second terme une forme
Spü....6s. voir sous 3pül;. thématique dans une dizaine de composés, presque tous
dc genre inanimé, notamment &3puot n.pL, v. s.v.; {lxp',-,
SpU1Tfi-mlS : • qui a mûri sur l'arbre. en parlant V. S. &xpoç ; cXfLx-, V. s.v.; yepliy8puoy V. sous yÉp(a)Y;
d'olives noires (Ar. Lys. 564, com., Thphr., etc.). Composé Ëv8puoy . xotp8lot 3iY3pou, xoti TO fLÉO"otOOY (Hsch.), lc
d'un premier terme 8pu- (cf. 8püc;) et du thème de 7tÉ7t(a)Y, mot désigne la clef du joug (Hés. Tr. 469); {LcMy3puoç
l't"Éaaw, ete. Thème en 8 qui ne figure dans aucun autre semble un adj. épithète de 7t(TUÇ «de bois noir,; neutre
composé. Il existe une varianle -7te:Ti).;, slÎrcment secon- {LeÀciY8puoy «bois noir, cœur de chêne» (Thphr.), mais
daire, mais qui doit avoir existé dans la langue, cf. le pluriel {Le:ÀcXy8pucx désigne mélBphori((1lflmcnl. des
notamment la glose d'Hsch. 8pUr.E-:-E'L<;· &11:0 8~8pou tranches de thon salé (Xénocr. ap. Orib. 2.,,8,146) égall'-
1I:eTM"(a)xul«.;. Malgré l'explication d'Hsch. cette forme ment fLF;ÀotY8pUClt, sc. T6fLOt (Ath. 121 D, 315 e); d'''IJ
peut être une simplc alll"ration populaire de 8pu1I:t7ti)ç. IL&ÀOty8pu.; sorte de thon, selon pamphil. ap. Ath. l'lI h:
Cette forme est confirmée par le féminin acc. plur. drype- voir Strômberg, Fischnamen 128, et Thompson, Fishrs
tidas attestée chez Pline 15.6. On lit AP 6,191 dans S.u.
l'épigramme d'un poète tardif l'acc. hétéroclite 8p'~l't"e:1I:ot. Comme premier terme, les composés les plus anciens
Ce nom-racine composé ne doit pas être ancien mais peut ont _. 8pu-, les plus tardifs 3puo-, ainsi 8pu-xoÀtb":-:-tjç
avoir eté créé par le poète. Ce peut aussi être une faule (cf. XO).iiltTc.r) -c pi«- vert» (Ar.) mais 8pUOXOAIi7t't"7)c; (ArisL),
du manuscrit pour 8pumta.y; le mot 8pu7t1l:a. est attesté avec, de bonne heure;-d'après les noms d'animaux en
dans une épigramme de Phanias (AP 6,299) qui présente -oljJ, 3puoIjJ (Ar. Ois. 304) égalemênt-_a_nthroponyme (Il.
quelques dorismes. Il existe enfin un adj. dérivé 8pumttoç 19,455) et nom de peuple, cf. Wilamowitz, - Glaube .J,52,
épithète de tlypoC; (IG IX 1,61 époque de Trajan). On ne n. 1; 3poo)(ot (cf. lX(o)) • varangues J sc. «qui tiennent
sait comment expliquer 8pu7t7tii, avec sa géminée '1 Terme les pièces de bois» (Oa., ion.-att' I etc.) cf. Wackernagel, .
familier du grec occidl'nlal, tiré de 8pu7te:7tf,ç ? Une autre Spr. Ulli. 186, Hermann, . GiJU. Nachr. 1943, 6 sq.;
hypothèse serail quI' dmppa soit un arrangement latin 3PUTofLOt; « bûcheron» (Hom. déjà mycén.) mais 8p'Jo'-o{LOC;,
ancien de 3pu7tt1l:i)c;. On notera qu'Athénée 56 a dit -TolLlot (Pl. Lois) dans le grec postérieur. Pour 3pum:7tf,:;
formellement que 3pu=otç (ace. pl.) est un terme et 8pUcpotXTOl; qui posent des problèmes particuliers, voir
c romain."_ s. V.v.
SpÛ5 300
Co ~posés avec 8puo- : 8puof3&Nxvo,; (Str.), -yo'IOC; avec rétablissement du p disparu par dissimilation et
(Ar.), -xoi't"lje; (AP), etc. TpU<p!XKTOL (Délos, IV· s. av., et d'autres inscr., Hdn.)
Adj. d~rivés : 8?ULVOÇ «de chêne. (Od., Hp., etc.), par assimilation régressive.
8pu6€LÇ «bois~» (Nonn.). En outre: 8putviXe; «serpent. Verbe dénominatif 8pu<pœaac.> «enclore. (Lye.), à quoi
vivant dans des chênes creux (Nic., Dsc.), 8put't"lje; espèce il faut p.-ê. rattacher la forme abrégée ('l) 3pu~<i[L€1lOç
de cyprès (Thphr.), mais cf. Andr~, Lexiçue s.u. dryi!is; «ayant défendu, protégé. (P. Grenf. 1,11,14). Autre
au!<si nom <;l'une pierre précieuse (Plin. cf. Redard, Noms dénominatif de forme attendue 8pu<pcxx"t"oc.> «fortifier.
gret:s en -'t"Ij<; 71 et 54) ; dpuliç, -1i8oe; f. Dryade, nymphe (Plb.) avec apuqltbcTc.>(L« (Su.).
d'un arbre (Plu.) ; également. nom d'un serpent (Androm. Et : Composé de llpu- (cr. 8pu"t"6!Loc; etc., sous Bpüç)
ap. Gal. 14,33), cf. 8putvliç. Mais le dénominatif 8puril;e;tv . et de IJlPœ.aClc.>, au moyen du suffixe -TQ-, avec dissimilation
ilÀUiXPe:i:v (Hsch.) est issu du proverbe Œ,no 8pu~c; Oaptt:&tv. progressive des liquides.
Les papyri offrent plusieurs ex. d'une forme thématique
avec le genitil8puou «terrain boisé. (P. Oxy. 1044,8, ete.) ; 8pw1fcitELV: &!Lô)l7te;w (Hscb., A.D. Adv. 139,S);
opuClxe;c; (Hsch.) est un équivalent de 8puoxot (voir plus 8p6muLv' [8tOCx07t"rEW 7)] 8f4GK~ A~ 'i'u,xocyc.>-
haut). yo~ (Hseb == fr. 481 M.). Formation expressive où Fris1\:
Au sms de «forêt, terrain boisé. il existe deux dérivés en v\lÜ un croisement de IItpxo!L!XL, 8p!xxe;LV et du thème
• -mo- : '~pè. ..;';( pl. n. (Hom.), avec u long d'après le suivant dll 61tc.>1t!X, (\~OtL!XL, -c.>IjI. Il existe un doublet 3pOy.Trit:e;I.Ç .
3pùiJ.:X (lIlex.) ; avec vocalisme long 8pü!LoC; «bois, bosquet" .ÔÀé7œtc; (Hsch.), pour lequel Latte compare le nom
(SIG 57/~8 v e 8. av., S., E., pap.). Quelques dérivés: ~pre dpoxuÀoç (IG IV 730 lU, 3) mais l'ordre alpha-
~pu,l.I.w81Jç «boisé. (D., S., Str., etc.), 3pt~ «qui traverse W\lque conseillerait la forme 8pc.>x"t"oct:e;tl;.
IHl bois" (Chypre), cf. aussi 8PUvJ;OllÇ' -roÙt; X!XTŒ -ri)v
ïWPCLV x!X){07tOWÙV"t"iXC; (Hsclt.), C.-à-d. «brigands vivant 8pinr~; -!XXoç : m. «emplâtre de poix qui sert
~iflns les boi5»; 8PUiJ.€L't •.c (faute pour 8pu!-,-hLC; ?)sc. d'épilaloii'è'. (Hp., médecins) avec 8pc.>7;!XXL1:c.> _ appliquer
',ry; «region boisée» (pap.); 8pufl-wv, -wvoC; m. «bois» un épilatoire» (Orib., Arr.), -t.a!LOC; (Dsc.) et la glose
(J., Opp., etc.), sulT. ,.de noms de lieu, mais 8pu!LovwC; 8pc.>7tiZxLcrrpLiX· 1t!Xp!X"t"LÀ"t"pt!X (Phot.).
;'plth. d'Artémis .fI<l peut y être directement rattaché; Et : Termes techniques apparentés à 8pt7tc.> ; le vocalisme
-'ulÎn A'l. O.c. 1:2:.'5 cite 3pufl-Lç, -L8oc; = 8puœe;. Dans o se retrouve dans des termes slaves signifiant. égratigner,
""i ';n:;cmblp de dé-rh'';s en "-mo- la forme ancienne est écorcher., cf. russe drapa-ju, drapa-ti, serbo-croate
::J~'>,~.j avec Il bref, d. skr. druma- m. «arbre D, russe drom, drapati, etc. Mais il y a trace d'un vocalisme zéro dans
l~s . formes pOOithomériques avec u long sont dues à serbo-croate dfpati. V. Pokorny 21 L
J'inl1uence de 8püc;, cf. Wackernagel, Spr. Unt. 184-187.
Et. : Le mot 8o\iç repose originellement sur un thème 8"w+ : &v6pc.>1toc; (Hsch.). On a vu dans ce mot un
• dru- avec u bref comme l'indiquent en grec même les composé copulatif *vp-wlj; «au visage d'homme., cf. civf,p.
"omposés et les dérivés (cf. \Vackernagel, o. c. 184-187) : Mal~ èehe explication reste en l'air, cf. Kuiper, Gedcnksrhr.
la 'luantité longue s'explique p.-ê. parce que. nom d'arbre, [(relsr:1lmer 1,224. Et suttout la réalité du terme peut être
ft> mot est devenu féminin, p.-". aussi parce qu'il est misè en doute: ce peut être une invention des grammairiens
monosyllabe. Il s'agit d'un nom de l'arbre (le sens de anciens, cf. l'Hésychius de Latte s.u .
., ehèn,,» est. secondaire et le chêne n'est pas un arbre indo-
"i1ropcpn:', qni répond avec un autre vocalisme à 80pu
,[ 'i la iùrme redoublée 8tv8pe;uv (de *der-drew-on), avec
AUa.À05 : /) dLovuaoc; 1tctpoc II!XLc.>aLv (Hsch.).
Et: Péonien, donc illyt'ien, non grec. Voir Krahc,
ics t.hèmes "der-w- ou "dor-w-, 'dr-eu- et. 'dru-. Hors du Spraéhe der Illyrier 1,82 sq.
«rec on évoolle : jndo-iranien daru-et en composition dru-,
v. sI. drivo « arb're" got. triu «arbre» de l'Î.-e. "drew-o, etc.
Pour l'étymologie L-e., le mêmp thi-me 'der-w-"dr-eu-
8~fns : XO(-:-Œ yÀwaaiX'i fJ'6:iÀiXO'O'iX (Sch. Théoc. 1,118 cl.
Et: Hypothèse illyrietme de Kra he, Sprache der
s'observe avec le sens tie .·solid.·, ferme, sùr >, etc., cf.
IllyrRfr 1,47.
sous 8poôv. Le rapport entre les deux groupes est apparu
·if·puis longtemps. On part généra.lement (cf. Frisk s.u.
~?Ü;\ Liu nom du « bois» pour en t'Wer la notion de solidité,
SV1) : dor. MIi, • misère. angoisse, calamité. (Od.,
mais il ne faut pas en ce cas partir du nom du • chêne» lEBèh., S., prose tardive), cf. 1tiilLiX 8U1J!;; (Od. 14,338),
~-#a~ cX't"Ijpliç 3u1lC; (lEsch. Pro 746).
puisque Jps themes sleT. dru-, gr. ~ ne peuvent signifier
'AÜ'rj- figure comme premier terme dans 8U1l-1t'iX6i)C;
· ~hl'nc» en i.-e. E. Benveniste (.tr!ird 10, 1954,257-259),
(A.R., etc.) avec 3u1l1t<X6tc.>, etc., mais 8u~1t(x6o; (sic)
·blls une analyse pénét.rante, invité' à voir dans les emplois
,!i\'l"rs du thè:nl'l 'derm·o·, *drllJO-, *dreu-, "dru- des appli- est déjà attesté H. Hermès 486.
Adjectifs dérivés : autoc; • misérable, dc détresse 1
cations du sens de «ferme, solide,•.. Il apparatt dans la
(lEsch. Supp. 829 [Iyr.]), 8UEpOC; épithète de 6atvOIToC;
structure mème des formes i.-c. que .les termes désignant
(inscription métrique attique). Présent dénominatif de
~n germanique la fidélité ne sont'P.s dérivés du nom de
sens causatif : 3 e pers. pl. 8uoc.>aL • ils plongent dans la
l'arbre. Développement parallèle en iranien où p!'r5e dra:&t
détresse. (Od. 20,195) corllme d'un pr6sc:!t ~utfc.>. Participe
"arbre. r.emont.e à av. draxta, adj. de drang- -tenir ferme •.
Be;8u1J~ • X&X'X)(c.>!I-€vlJ (Hsch.).
Et: On admet généralement que ces termes rares
SpUcpa.KTOt : m. pl. (le sg. -oç est rare) «barrière. en expriment. le mabeur comme une brûlure et l'on obtieat
; ,li, il. claire-voie, «balu!ltrade. au tribunal, etc. (Ar., ainsi une rtlcine ·dau-, 'd<lu-w- qui se trouverait dans MlJ
,X., Ariat., ete.), avec les variantes 8pU<ppoexTOL (Lib.) au vocalisme zéro, et avec un vocalisme e dans skr. dâva-
301 8uo
«incendi .... En fait, d'ùn thème 'dw-eu- 0/1 a le présent le suffixe très répandu ·-li- > -/Jt- : 8u\l1X0'!:; (PL, B., S.,
inflxé skr.· dlmoU "brùlér, alll;ger, et de ·d"ll·w-, skr. lG Il' 1126).
davà- «inctl-ndic)J, dnmall- «tourment., gr. 8u1). La base Nom d'agl'nt 8uvacrT7):; qui présente un 0' non étymo-
'daw- de gr. Sodw « brùlcr n, etc., pr(,smlte unI, structure logique, cf. 8u\l:xcrO~\I'Xt dans la conjugais(ln. Sens: 1 celui
toute diffèrente, cf. Benveniste, Ori.qines 16!1-170. qui a le pouvoir d'agir. en général, notalllment en parlant
du pouvoir politique: dit de Zeus (S.), des cheCs d'unl' cit.é
Au ....âvEs : pl. nom d'une dcs trois ·tribus doriennes (Hdt., Pl.), parfois 1 prince, roi» (Th. 7,33); dérivés :
(inscr., Ephor. ap. St. Byz. S.U. AUl-lcX\I), avec le dérivé 8U\lIXO'TLX6:; exerçant le pouvoir avrc violence et arbitraire
AU(LOt\lŒTOtt (Hdt. 5,68). Fém. AUILŒt\lOt (cpuH) à Tréz·ène (Arist.); r. rare 8u\lcXO'n~ (Démélr.). Dénominatif 8UVIXO'Te:UW
et AU(.LOt\ltç (St. Byz.), cf. aussi AUOfLŒt\lŒt. «avoitle pouvoir, êt.re influent. (Hdt., Isocr., etc.), dit du
Et : Formation comparable à 'AI<Otp\lii\le:~, •A6OtfLiiv..;, pouvoir absolu opposé à la démocratie (Th. 6,89); nom
etc. Peut être tiré de AUIL1) . I:v ~1tcXp'!'1) q)UÀ~ (Hsch.), d'action .suvOtcr't"dlX (ion.-aU.), pouvoir plus ou moins arbi-
mais AUIL~ est aussi un toponyme en Achaïe et en Thrace. traire opposé à tcrO\lOfLtIX, à 1tOÀt't"ELOC; mais distingué de
Le rapprochement avec 8t8u(.Loç proposé par Lagercrantz, OÀtyIXPXLIX (Arist. Pol. 1292 b) ; 8u\llXcr't"EU't"LX6ç (Arist., etc.),
Streitberg-Festgabe 218 sqq. n'est pas vraisemblable et il 8U\lcXO'Te:\)fLlX (LXX). Ce groupe important exprime l'idée
n'est pas sûr non plus que AUfLii\le:~ repose sur *Au(.La.o\le:ç. du pouvoir sans contrainte qui s'impose, cc qui éclaire
la valeur propre de M\llXfLLI;, etc. Termes isolés: 8U\lcXcrTWp
Suva..... a.~ : f. 8U~O'Ol-lIX~, aor. t8u\I"lJO'cXf.L"IJ\I, toutes ces doublet poétique de 8u\lcXcrT7)~ (E. lA 280 lyr.) et f.
formes sont hom.; d'autre part, forml's passives, mais 8U\lcXO'Te:tplX (Tab. Der. Aud. 38,11).
de même sens, aor. t8u\lcXO'61)\1 (Il. 23, 465, Od. 5,319, En grec moderne subsistent 8U\llXfLlXt, 8û\llXfLtÇ, 8U\lIXT6:;,
Hdt., X.), aor. tSU\I~07j\l (trag., att.), pc. Se:SuV1J!J.!Xt (aU.). etc. Maie! on dit couramment IL1tOpw.
Dans les papyri, forme thématique reCaite 8U\lOf.LlXt. Et.: Il semble qu'on puisse poser un présent à nasale
Cr.;tois \IÛ\lOtf.LlXt (Gortyne) est habituellement considéré
in fixée : 8u-\I-IX-fLlXt comme Àt-\I-IX-f.LlXt ou 1tLÀ-\I1X-11IXL.
comme issu de 8U\lŒfl.lXt par assimilation régressive du 8. Mais la nasale in fixée s'est étendue d'une part à tous les
Sens : «avoir en soi la capacité de, être capable de », cf. thèmes de la conjugaison, d'autre part à tout le système
Od. 4,237 Ze:ù:; ... 8Û\lIXTŒL, d'où dans des emplois particuliers
nominal, notamment à 8u\llXfLt~. Le thème non infixé
«valoir, signifier. notamment en parlant d'un mot (sur
serait donc 8UIX-, 8ua.- ('du-~,-, 'du-ea.- J. On a dès lors
le sens mathématique' «avoir pour carré., voir Mugler,
tenté de rapprocher 8Foc\l) 8~\I, 8Foc-p6ç (voir 8~v, 8"IJp6:;)
Terminologie géométrique s.u.). Aucune forme à préverbe.
qui expriment la notion de durée. Malgré les efforts des
Adjectif verbal : 8uv:x-t"6:; «puissant, capable, influent., étymologistes (cf. Frisk s.u.), un lien sémantique satisCajsant
et d'autre part 1 possible. (Sapho, Pi., ion.-att., etc.)
n'est pas établi entre les deux groupes.
avec le dénominatif tardif 8u\len·éw (Phld., 2 Ep. Cor.);
composé privatif ci8u\lOCTo~ 1 incapable, faible, invalide.,
et d'autre part « impossible. (ion.-att.) avec le dénominatif SUVSElCclTD : ijfLépq: 8w8e:xcX'!'1) (Hseh.). SCbulze, QE
à.8UVIXTÉW (Épich., ion.-att.) et à.8uv:xcrtlX (Hdt., Th.). 178, a supposé que le mot s'explique par l'analogie de
En outre 8u\l1)nl<6c; • potentiel» (A.D.). év8él<OtTOÇ. Corriger plutôt en 8uo8e:xcX'!'1) avec V08S et
Nom d'action de première importance 8U\llXfLt:;, -e:w~ Latte, malgré l'ordre alphabétique des lemmes.
r. «force» au sens le plus général (Hom., ion.-att., etc.),
p.-ê. personnifiée dans une inscr. de Téos (Schwyzer, SUO : (Hom., ion.-att.) «deux. avec un doublct Mw
Gl. 11,1921,76 sq.). Se distingue de taxu~ et pWf.L"IJ. (ép., élég.). Cas oblique 8uo;:\1 (d'où att. 8UE;:\1 aprés le
Voir aussi G. Plamhück, Dynamis im Corpus Hippocra- IVe-Ille s. av.). Le mycénien a les formes dwo (mono-
ticum, Abh ..Uaillz 19Gt:2. En attique se dit de la puissance syllabique?) et cas oblique duwoupi (cf. Lejeune, Rel'.
politique, au pluriel des forces militaires; dans des emplois Phil. 1958,212-213, Chadwick-Baumbach 187). Le laconiclI
particuliers, «valeur» (d'une monnaie, etc.), • efficacité. a ME avec désinence de la flexion athématique (I<Û\le:).
d'un remède, sens d'un mot; en mathématique. carré» ; Aux cas obliques il y a des formes de pluriel : ionipn
chez Aristote 1 puissance, potentialité. par opposition (Hdt.., etc.) 8uwv, 8uorcrL, attique récent, datif IlvcrL ; SUI'
à l'acte (I:vEpyd<x). Le mot semble bâti sur le thème 8uoi:ç en crétois et 8UOLOtÇ en éléen, voir Chantraine,
8u\llX- avec un suffixe -f.LL- qui fait peuser à celui de 6élLt:;, Morphologie, § 163. Quelques exemples de Mo indéclinable
mais 6ÉlLt:; est un ancien thème en set, semble-t-il, de chez Hom. et en attique. Pour l'ordinal Ile:UTé:poç d'originl!
genre inanimé. AU\I:XILLC;, solidement appuyé sur 8uv<XfLIXL, différente, voir s.u., mais noter !ôIlOf.L"lJXOcrTo-8uoC; «72" ,
s'est substitué au vieux nom racine (F)L~. Sur remploi (Plu,).
du mot chez Platon, v. J. Souilhé, Etude sur le terme Dérivé-ancien :_ 8Qtw n. acc. et le plus souvent 80tot
Dynamis ... , 1919. avec décI. complète de ·pl:,--!. 80t1XL, n. 8ot&: (Hom.), sg.
Dérivés : 8uvOtf.Ltx6ç «efficace. (hellén. et tardif), 80L6ç 1 double. (Emp., Cali.); AFôtO':,.semble attesté
8U\lŒf.LEp6:; même sens (médecins); 8u\llXf.LoO''t"6\1 terme comme anthroponyme en mycénien (cf. Lejeune, ibid.
mathématique; verbe dénominatif SU\I<XfL6w 1 rendre fort. et Ch9dwick-Baumbach 186).
(hell. et tardif) d'où 8uVcXILWO'L:;, 8U\I:Xf.LWTLY.6~. AU\llXfLLI; Dérivés: 80LcXÇ, -cX80:; c.« dualité. (Gloss.), cf. fl.OV~, etc.
a fourni un second terme de composé dans à.8U\llXfLLIX Ce qui est capital c'est le développement sémantique
cfaiblesse. (Hp., Hdt.), à.8ù\lxlLoç (LXX), à.8u\lIXIL€W réalisé autour du substantif ion. 80L~ «doute " proprement
• manque d'efficacité, incapacité. (Hp., Hdt., ion.-att., «division en deux. dans l'expression t\l 80L'ii (11. 9,230,
etc.). Comme premier terme de composé dans des termes Cali.), cf. aussi sous 8d8w, d'où le dénomin"'if tV80LcX~W
mathématiques : 8u\lx!.Lo8Û'n!L~~, 1 puissance quatre., «être dans le dout·~, dan'! l'embarras. (Th., etc.) avec
-I<u60:;, «puissance cinq >. Autre nom d'action rare avec t\l8OLIXcrTO:; (Hp., Hdt., Th.) et les dl'rivés tardifs: 1:v80L<X-
- 3()2-
IetdWICIt _
~!50<;.
ca.,...
p .......... eutIt . . . . . . . ~ . . . . . . ~ . . .,
JII'ÏIQII!iI., " . . . .1~ ..GpQ( (~),
Le préjbre a teaua 1.IJat. t.rk . . . p~ce
SUc""," : épitlM&e . . ~ (JEsch. Bu. 825 hapax)
fOJ'lllé COIIlIIle le tohtra!~'e -te ~ Cv. ~ÀOÇ), donc
.~'
Ulre d'une comédie de Ménandre), • qui fatigue", etI;., Et.: Signifie «celui qui se trouve en ma~R: tt-t~:
dit de la fièvre, par exemple (Hp., PI., etc.). de au~- et *a'tcXvrJv. On rapproche Ikr• .",4110- n., ~. -et V4~:.
Dérivé 3uO'xoÀ(œ • mécontentement. (Ar., 1ltc.) et, perse _tiiTUl- n. «emplacement 0, racine de (~. ètc.,'.,
d'aut.re. part, «difficulté. (D., elc.). Verbe dénominatif mais il n'y a pas de composé comparable. Aô<n<><; de même·
3uaxOÀor;(~ «être de mauvaise humeur. (ion.-alL); . sena cité chez I1dn. Gr. 1,'l.!7 pourrait ètre identique il
emploi factitil chez Hp. S'oppose à clxoÀiœ, Wy.oÀo;. skr. dul.rslha- (i.-e. "dIlS-st(h)o-), si la lorme est allthen~
Athénée 262 a voit dans· le mot un composé de xoÀov tique et ancienne.
• nourriture " mais ce sens de xC).OY n'es! pas anciennement
attesté (et. ~us xo).OY).
8uaXErnl~ : «pénible, désagréable. (lEtIch., ion.-att.)
En grec moderne 3uG".coÀo; signifie «dillicile. avt!C
semble plus souvent. attesté de choses ou de situations que
3uax0À{1X, 3umro~.
de personnes. Subst.. dérivé 3uaxÉpEtœ «difficulté, situation
Et.: Ignorée. Les rapprochements avec • kel- de XÉÀO\l4L
pénible, mécontentement. (S., ion.-atl., hellén.). Verbe
ne sont. pas satisfaisants; celui avec "k-el- de nilOf&«L
déoom. 3uaxepodYCal • être mécontent, souffrir de ", etc.,
De 1'8IIt guère plus, v. MOÀOr;.
en parlant de personnes (ion.-att., hellén.), rarement au
Bena factitif, cf. pour la lormation XWmdYCal, etc. D'où
&.,e,cpii"'S, cf. ~crljc; et voir xapIiWUJLL. les noms d'action 3vaxépœa",œ (Pl., etc.), BvaxEpœa!L6r;
(Phld.), 3VOXÉpœwLr; (hellén. et tardif) ; et l'adj. 3uaxcpl.ltv-
nxo; • prompt à s'irriter, mécontent 1 (M. Ant.). S'1)ppoee
A~"", : cd iv :EmipT'll xo~L~ BIixXCL (H~h.).
Féminin en -«1vœ parallèle à la lorme !l4Lvœr; «ménade.' à c6xcpi)ç.
El.: Traditionnellement considéré comme un compOlé
LaLte, malgré l'ordre alphabétique, écrit ..1.UJU'tVOl:L (voir
de Xep- et c'elt bien Je rapprochement que devaient faire
..1.Uf.'4vcr;), cf. Ath. 392 f. ..1.U!Ltivettr; (dat. pl., titre d'une
lei Greee. Cette analyse est contestée par M. Leumaon,
pièce de Pratinas), corrigé en àu\l4ivœU; (Toup et Kaibel)
Philol. 96, 1944, 161·HS9 = Kleine Sehriflen 207-214.
mais en ..1.ua!LttLvœu; par Meinelle.
L'argumentaUon repose d'une part IUr la forme, le radical
ancien du nom de la main étant proprement XeLP-,
SucJoltw : «gémir, avoir peur. (1Eseh. Ag. 1316, de l'autre lur le sens qui ne se relie pas immédiatement
E. RhCB. 724,805). llscll. fournit les glOtlCS : 31JGO~L'
3tJGXGlIXLYEL, U7roVOEL. A~t.JVEr;; 3uaottPv' cpoôcio6cu,
ummuUt:Lv; 3uaotl:oVTOC;' OÙ»VLt;O!.tÉvoU y.ctL &-yœv imo-
nonUov'rOt;; 3.JaoLX'tOt; . 3ua6pij-npoC;; t3uaoL~ . ùmvOTjaœ.
Le sens et l'étymologie originels supposent qu'on
peut partir de 3wotx-ror; qui permet. 1ID npproc:lae-
ment soit avec olx-ror; (ct. LU.), soit avec *oùeT6ç de otl;c.l
sigmaUques de
xœpiJç, etc.
x.
à la ooUon de .difficile à manier o. M. Leumann rattache
l'adjectif à la racine de xœLpw. Il faut admettre un voca-
lisme e radical qui est possible, mais toU8 1811 composés
ont le vocalisme s6ro, ct. . -
«coucher» des astres, du soleil (Héraeüt., JEseb.) oppefIé 3il, etc. Comme complément d'objet (3 ex.), p. ~. ~pdev
~ 3i) (Od. 10,111 = 1&,(24). Un seul ex. au Mm.
à œ1llftOÀi) ; d'où, avec OU sans 'ij)Jou • le coucher du soleil,
'l'occident. (Th., etc.); auez nombreuses formes à.pré- 3iit «!pwUw (Od. 1,392). Enlln Hés. Th. 933 a l'innovation
verbes avec des emplois variés : m- «retraite, recul. abusive xpûœat 3(;, acc. plll'iatérieur du ven..
(Pl.), !lltO- (J.), ~tcr- (Arist.), !v- (créé par Pl. erG. 419 cl, Du point. de vue grec il l'.t d'un nom de la maison
• (ail de vêtir, vêtement. en grec tardif; h- • sortie, et les anciens y voyaient _ forme abrégée de ;W"",. Les
possibilité d'échapper. (Hdt.); XllTIX- (tardif), etc; modernes ont vu dans lM une forme de samlbi iMue de .
avec le 8uftlxe -!IJlt les dérivés les plus anciens comportent *3etfL qui serait un nom racine àvocaüsme 10'" cf.
tous un pi-éverbe et se rapportent au vêtement : hI;i!lJlt Sehwyzer, Gr. Gr. 1,599 avec la bibliographie. Il est
« vêtement,. (IG XlI 5,593 a, v. 1. av., Mén., LXX, etc.), peut-être p1WI plausible de peeer à l'erigine un adverbe
~ • tunique, (Sehwyzer 14, Andanie), h- (tardif latif 1& (cf. le parallélisl1le ea1re i)~ et ~
et rare); le simple 3"'1II"X «vêtement. (P. fng.' 929,8,15) ; liit}. Cet adverbe "dl; Be retrouve dans v. sax. 16, v.b.a.
_ , dont an rapproeJsera lat. endo où 1'0 est bref, 1ûU.
en outre, n. pl. aucr~ (singulitlr très rare) «coucher du
soleil. ou des astres, «couchant, occident. (.IEIch., Rdt., fIlIIIa (cf. h30Y}. BieD entendu les aèdt!& llorL 0Rt 1lti1i16
ion.-att.) avec le doublet ~( (Call., eL Chantraine, IelDOt comme DOm de la lIIIÙIIOIl par rapprocIaeaeat.
Formation 148 sq.) et le dérivé~ (Str.). awc ~ Voir aatIIi ~
Dérivés avec suffixe de nom d'agent : ~ c qui
sert à vêtir. épitbète de ~ (S. r,.. 674 hapax), plus
le dérivt, ~&OIO (S. (r. 526) et lei aeubeI ~WII
a.:.a... : (HocIl., ioD....tL) mail aussi ~ (Hom.,
H4t., PL), ~o (arca4.) et lacd60 (déjà Sc:bwyzer
• veMiaire,. (ion....tt.), ho- peu clair et deuteux (Str. 63, 53, Hénld6e) qui devieàt usuel en grec tardif; pour
14,5,6). Les dérivés du type ~, -ou m. IOnt plus ~ voir lOtIS auo..
important. et plus nombreux : ~c; «pl~ur» (RdL Dérivés : ~TOÇ «doUJ.ième. (Hom., etc.) avee le
8,8); usuel avec dee préverbes (attestations souveat. doublet hein. lue.- voir auai 80IIS ~; d'où
tardives) : ix- c qui dévêt. (gtoès.), avec ixaUm& pl. D. ~ioç • de doue jours, (PL, lite.) avec le doublet
nom d'une fête en Crète (Ant. Ub.), i....- «vêtement. au- (Hés.); ~ c douzième meiB. {Taure-
(Aqu.), èm· et ~ «robe perté'e _ une autre,. DIIIIÙUJII); ~ -~ r.· (Iue.>-) • groupe de douze.
(S.,. LXX},. Ô~ • vêtement. de ~. (!drwyser 14, (PI.), avee le dérivé ~~ ; IuowSacS,; et ~
An~,,·~ p8p':)-etc.) aVeé·~ (!tr;); eoIDIII" «eacriJk:e . . dHH viet.baes. (Delphes). dit au.i d'URe
avee- Usl. '~'terme nomi_l, ~. ~~ dit
d'un, serpent (Su.), ~~"Jç .. qui DtfJt: les vetelll'eDW
1UIIba.... .woyée à cette OCCUioa, f,-
d'apNI
IL..&«.1ç, etc .~;. xocOç (1heIJ.) ; &dv. &.k, ••';.
d'aut.rÜ.i.,., «voleur de vêtements,fUou· ... (S., __-ait..} • douze foù. (Ar., etc.). Nomb1"eux ooœpoléll eopulatik,
_ .av~, ~ (lOD.-alt.), ÀIoI~·el. ~ coame &uc.>acx6fowç «valant douze boMaf.,. {Rom.},
: {1lx1!}; 'tpÙrWÛ'nJtW c tropodyte,. (ANL} avec ~ ~~ (D.), ~ (.J.), ete.
~.Ie DOIII' de peuple T"';'~ (H.... , etc.) EL : ..F....It:XII _ sItr. dvtl-ddcl. ~ eet refait
présentetlllt'llVw Jaforme TI*'fO'" .. lMlI' 3tH.; cf. aussi lat. t!~ia. Sut arm. erltofa4n,
Un aw.. verbal -3uTot; figure dans un" vmgtaine de v. 3ûo, mais Szemerenyi Numerals, 24.
compo~nolamment : OCBuwt; IPi.) et surtout comme
subst. m. et généralement Il. Qu-rov «sanctuaire int.erdit •
{-Il~ Hdt~,
etc;t; d'où p.-ê. 3tn«. (ct. s.u.), Mu-rit;
Herm., ~ : Il. (HOUL, poètes, Hdt. 2,62 [plur.), pr8!Iie
';~e l'on revêt ,.,Mu-rov • vêtement.
(lEseh., etc;), tardive), sur l'ex. aread. (Scilwyzer 654,21), cf. Ruijgh.
.-~(1EIeh.), ~ (E. Rhe3. 112). ,_ SUment achkn 111. Le pl. M!IJltTIX est plus fréquent que le
;.~." -.
-305-
•. pourSC»lliper l'étendUe d'un palaill, ete., cf. 3611-oi, (Cos) ouAG,ptot (Cnide), traitement phonétique du pt'ée4J..
oIxo~ ete. Sens : • demeure, palais, maison", parfois dent.' mais cf. AwpV)Ç, Divers, adj. dérivés : ~lOC
• famille 0 (lEsch. Ag. 1468), parfois « demeure des dieux. • dorien. (Pi., ete.) dit notamnlènt. du mode musical,
(Hom.). c templ~ 0 (Pi., lEsch., are. 1. c.), en grec tardif avec le toponyme AGpw" (Il. 2,5., etc.)'; ~pe6ç (HcU..,
1 t.qit. terrasse il (NT, etc.). Th., etc.). et .awp.lXK~ (Th. 2,24, oracle, gltfanti par la
Dérivés : ~{j)~tO" «petite .maison 0 (Ar.), mais le plus métrique), cf. Cbantraine, Studu' 107 ; Jém. Àwpiç, -~
souvent • chambre, pièce 0 (att., etc.); 3ro(J.oc1:(~ m. (Hdt., ion.-att.., etc.), parfois employé avec un su&llt.
1 qui concerne la !'laison. épith. de divinités (inser., s.e., nolammenl pour désigner un territoire, la DoAe,
Paus.), ~i't"c.ç l. épithète de !a-r!œ (lEsch. Ag. 968). un couteau (E. El. 819), des plântes, notamment la
Verbe dénom. 3c,)Ita:'t'60~L au pr•• être pourvu de maisons 0 vipérine. .
(lEsch. Suppl. 958). Doublet tardif M!LŒ (Max., Hsch.). Verbes dénominatirs : ~ptt., c parler dorien, avoir dei!
Le grec moderne a gardé 8wItlit au sens de • toit, terrasse 0, manières doriennes. (Théoc., etc.) avec le dérivé 3roplCJI-'-~
èt ~(J.liTto au sens de c chambre li. (Démétr. Eloc. 177) et l'adverbe 3{j)pt~( (atl., ete.) dit
Et. : On a' pensé que 3w!LŒ était un • élargissement. du du dialecte, dei manièrea, du mode musical; 3{j)p~tro
nom mcine que l'OD croit retrouver dans &:If.,ro~ et « s'habiller à la dorienne. (Anacr.).
apparenté à 86I1-o~, i.-e. °don_ ct. souIl80v.0~. On a évoqué Et : Thème en -cU~ comme Ato~ qui semble clair.
le thème en n de l'arm. tun • maison' a, gén. tan mais cette Mais Aropu:iI; est obileur. Voir Frisk 8.U. avec la biblio-
forme admet plusieurs explications. Voir encore Sehwyzer, graphie. En outre, p, Ramat., PlU'. cùl Pal. 16, 1961,
Gr. Gr. 1,W4 n. 5. On pourrait se demander si 8Wl-'ocn'est 62-65, qui cherche un rapport avec 30pu • arbre, chêne a ('>
pas iaau de a;;, &uivant. l'analogie des dérivés en .f&IIt (').
1 iWpcw : c don', voir ~
DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
DE LA
LANGUE GRECQUE
HISTOIRE DES MOTS
TOME Il
E - K
Ouvrage publié avec le concours du Centre National de la Recherche ScientifiquB
PARIS
ÉDITIONS KLINCKSIECK
1970
E
Ë Ë : également répété ~ ~, If ~. Interjection qui exprime la troisième personne «son, son propre«; s'est employé pour
la douleur ou la peine (trag., corn.), cf. Wilamowitz, les autres personnes (cf. Hés. Tr. 58) ; A. R. 2, 226); cet
Herakles, au vers 1025. emploi qui a dû être homérique et admis par Zénodote,
a été effacé et corrigé dans la vulgate par les grammairiens
~-, "ri- : particule jointe aux temps passés du verbe
alexandrins, cf. é1joe; sous b.le;. Pour éexu't"Oü, voir S. U.
à l'indicatif: imparfait, aoriste, plus-que-parfait. Facultatif Et.: Thème de «réfléchi & indo-européen ·se-,·swe-.
chez Homère, très exceptionnel en mycénien, cf. En grec la forme la mieux attestée, dans la mesure où
Hoenigswald, Mycenaean Studies W ingspread 179-182. le traitement phonétique du digamma permet de la
La forme Yj- est ancienne lorsque le radical verbal a reconnaître, semble être ·swe-, qui n'est attesté que dans
l'initiale F-, et peut-être parfois devant y- (à l'imparfait le skr. sua-, pour des dérivés ou comme premier terme de
d'df1.L). Ailleurs elle est secondaire, issue de l'analogie composé dans sua-tal; «de soi-même &, sua-jti- «né de
de -I\!leÀolI, cf. Debrunner, Festschrift Zucker 85 sq. soi-même •. Le thème ·se- est bien attesté hors du grec
Et.: L'augment est attesté en in do-ira ni en (a-, a-l, dans lat. së, V. sI. s~, got. si-k; le datif • soi est attesté
en arménien (e-) et en phrygien (e-) : à grec ~-<:pepe répond dans V. perse say, av. hë, prakrit se. Ce thème peut figurer
skr. a-bharat, arm. e-ber; phryg. Itihee; ,,1t!l1Jxe», cf. dans certaines formes grecques sans digamma, en parti-
Schwyzer, Gr. Gr. 1,651. culier là où chez Homère le digamma initial n'est pas admis
par la métrique. Enfin l'homo H, ~OL, rarement attesté
chez Hom. suppose • sewe-, cf. p.-ê. lit. saue-. L'adjectif
ë, ~ : pronom 3 e personne = ace. sg. exO't"611, réfléchi ~exu (F)6e;, Mc; de ·swos, ·sewos répond à skr. sua, lat. suuS.
't"611 (cf. plus loin), homo '(F)é:., pamph. Fhe, homo rare M; It Voir Pokorny 882; Benveniste B S L 50, 1954, 36.
se lit parfois en attique (PI. Banquet 175 a); gén. homo
!ta, do, éo, eu, ion.-att. où (rare), 1t6ell toujours tonique
(Hom.), lesb. Fé:.6ell, Iocr. Fé:.oc,; datif (F)ot et (Flot (Hom.), Ëii : interjection d'étonnement et de mécontentement
chypr., dor., lesb. FOL, att. ot, volontiers employé avec surtout attestée chez les trag. et les comiques, et devant
un sens possessif (Schwyzer, Gr. Gr. 2,189, Latte, Gl. 35, une question, parfois hors du vers. Sur l'emploi de Ifëi
1956, 296), ~OL deux fois chez Hom. ; crétois FLII (cf. Hés. voir E. Fraenkel, Agamemnon, p. 580, n. 4.
Fr. 11, Pi. P. 4, 36, N. 7, 98), béotien HII (Corinne). Le Et.: 2 e pers. sg. de l'impér. de Mw devenue interjection,
pronom est réfléchi lorsqu'il est accentué, anaphorique cf. Schwyzer, KZ 60, 1933, 141 sq.
lorsqu'il est atone. Certains emplois du dérivé Me;
notamment peuvent faire supposer qu'il s'agit d'un réfléehi M.v : issu de et &11 (att.); également avec crase -1\11
valable pour toutes les personnes, puis réservé à la troi- (ionien, Hdt., Th., parfois Ar., etc.), attique ail (orateurs,
sième, devenu enfin anaphorique lorsqu'il est atone. prose, etc.). Les inscriptions anciennes ont tOCIi. Voir pour
En i.-e. le mot indiquait ce qui existe de manière autonome la crase attique Lejeune, Phonétique 295; la quantité
et pouvait s'appliquer à toules les personnes, comme longue de l'ex dans Mil serait due à l'influence de la forme
l'indiquent notamment des faits slaves. En prose attique avec crase ih. Autre hypothèse, Schwyzer, Gr. Gr. 2,685,
s'emploie accentué comme réfléchi indirect, mais rare- n. 1 (de *Yj (11). Conjonction signifiant «si », avec le subj.
ment. Pour le pluriel, voir mpe, etc. Mais a été utilisée pour la particule &11 en grec hellé-
Adjectif dérivé: homo (F)6e;, crétois, lesbien, etc. F6e;, nistique et tardif.
avec le doublet Me; (Hom., Pi., dor., thessaI.), possessif de "Ali signifie «si» en grec moderne.
. ,
Ea.VOS 308
Éa.vos : m. (dor.v6ç en début de vers, Il. 16,9) «vêtement, hËa.pa. : pl. n. (1) (1 G XII 3, 450, Théra) sens inconnu.
robe de femme. (Il., A.R., Orph.). Le mot est attesté en On peut rapprocher la glose eor.p6v. . ÀouTIjpor. fj 7tp6xouv
mycénien: datif pl. wea.noi, qui confirme le digamma initial (Hsch.).
admis chez Hom. C'est seulement chez Orphée que le mot Et.: Inconnue; voir Sommer, Lautstudien 119.
présente un or. long.
*
Et.: De Fea-or.voç, ct. ~WUI-'-L. ÉiiUTOÛ, -TIjç, --réj>, -T1j, --r6v, -~v : ion. éCJlu-roü (éCJl-roü) j
à côté de Éor.u-roü par contraction or.u-roü qui est la forme
Éiivos : adj. toujours avec or. long et sans digamma usuelle dans la tragédie j enfin le grec hellénistique, etc.,
initial (cf. Il. 18,352,613) épithète de vêtements (ÀL-rl, a phonétiquement Éoc-roü, etc., qui confirme la quantité
7tÉ1tÀov) et de l'étain. Sens inconnu: «souple, fin. (Il.), longue de l'or. de Éor.u-roü j le pluriel attendu est aepwv
cité comme épithète d'll-'-~nov par Greg. Cor. j cf. Sapho, or.ô-rwv, etc., voir sous aepe j le pluriel Éor.u-rwv, etc. est
Fr. 156. analogique du singulier j déjà attesté chez Th., il apparatt
Et.: Le sens n'est pas précisé j l'or. long est obscur dans les inscriptions vers 395. Formes dialectales isolées :
(métathèse de quantité 1). Pas d'étymologie. crét. FLor.u-roü, thessaI. dat. eu-roü (Schwyzer 590), etc.
Sur d'autres formes de structure toute dilTérente, voir
sous or.ô-r6ç. Réfléchi ion.-att. de la 3 e personne • se,
1 Ëa.p : n. également dor.p, et chez Hsch. ~or.p, gén. -poç ; soi >, etc., parfois employé notamment chez les tragiques
• sang., au figuré «suc. (CalI., Euph., Nic.) j le mot est pour la seconde et la première personne, ce qui peut être
donné pour chypriote par Hsch. En composition : ancien, cf. sous é j également au pluriel au sens réciproque
dŒP07t6'"lÇ' or.tl-'-o7t6'"l<;, ljJuxo7t6'"lç (Hsch.) j dor.P07tW-rLÇ, « les uns les autres >. Dérivé tardif Éor.u-r6'"lç, f. « personna-
comme épithète d'Érinye est fourni comme variante pour lité> (Procl.). Cf. à la première et seconde personne
ijepoepo!-rLÇ par la scholie T (Il. 19,87), cf. Schulze, KI. el-'-eCJlu-roü, aeCJlu-roü, el-'-ocu-roü, aocu-roü, etc.
Schr. 402 sq. Et.: Combinaison des pronoms !, etc., et or.ô-r6v, etc.
Vieux mot, en somme ignoré d'Hom., repris par les Homère présente quelques exemples de ~ or.ù-r6v, /to or.ù-roü,
Alexandrins et remplacé par or.Ll-'-or., qui d'ailleurs est peu oL or.ù-réj>, ~I-'-' cxù-r6v, e:I-'-OL or.ù-réj>, etc. Pour expliquer les
clair. formes contractes de l'ionien et de l'attique on part de
Et.: Nom ancien du sang, thème en r/n (mais cette groupes comme !o or.ù-roü> ion. ÉCJlu-roü, att. éocu-roü, Éo!
flexion est perdue en grec), skr. asrk, gén. asna~, hittite or.ù-réj> > ion. eCJlu-réj>, att. éocu-réj> ; le timbre oc de l'attique
esfJar, gén. es (fJa)-nas, le mot présente des traces d'une s'explique par le traitement propre à la crase, cf. Schwyzer,
quantité longue de l'initiale (cf. Benveniste, Origines 8), Gr. Gr. 1,402,607.
tokh. ysur, lette asins, arm. forme élargie ar-iwn, lat.
aser, v. Ernout-Meillet s.u. ·assyr. On peut se demander
si grec dor.p, ~or.p résulte d'un allongement métrique, ou si, Éa.ci»9"1 : aor. en -61)v de signification douteuse dans la
plus probablement, ce n'est pas la forme ancienne, à voyelle formule e7tL Il' &'a7tLç Mep61) Xor.L x6puç (Il. 13,543, cf. 14,419).
longue. Les Anciens ne savaient pas si le mot comportait une
aspiration ou non (Aristarque est pour la forme sans
aspirée). Considéré par Tyrannion (Sch. A) comme valant
2 Ëa.p : g. ~or.poç, n. (Hom., etc.) avec gén., dat. contractés iJepOl) ; par Aristarque comme apparenté à !7tOl-'-or.L; Hsch.
~poç, ~pL (att.) et le nom. ~p (Alcm.), cf. Schwyzer, glose par e:x~l-'-ep61), e:ôMô1) ce qui n'a pas de sens.
Gr. Gr. 1,251 j on trouve aussi en poésie dor.poç, etor.pL, etc. On attend comme signification « glisse, retombe >, etc. j
Sens: «printemps., parfois employé au figuré. K. Meister, Hom. Kunstsprache 110, n. 2, évoque tOC7t-rCJl
Composés : eor.pl-8pe7t-roç (PL), Èor.po--rpeep~ç (Mosch.). qui signifie • lancer > et «blesser> (voir s.u.). Rien de
Dérivés : eor.pLv6ç (Hom., ion.-att., etc.) avec parfois clair.
en poésie etor.pLv6ç, par allongement métrique, ijpw6ç
contracté, et ijor.pLv6ç allongement métrique influencé M.w, ew : impf. dCJlv, aor. inf. e:iiaor.L, indicatif etocaor.,
par la forme contractée. Sens: « du printemps, printanier >. fut. MaCJl (toutes ces formes sont hom.); en outre en attique
Même suffixe que dans 6epLv6ç, etc. (cf. lat. uernus, lit. pf. docxor. et e(OCl-'-or.L, aor. passif eL&61)v. Sens: «permettre>
vasarlnis «estival.) j Mp-repoç (hapax artificiel, Nic. (avec oùx • ne pas permettre, défendre >, etc.), «laisser,
Th. 380) avec le suffixe de dilTérenciation --repoç j Èor.pl8or.ç . renoncer à >, etc. Très peu de formes à préverbes : e!a-
-rocç xor.v6or.ptllor.ç (Hsch.) «scarabées >, cf. Strômberg, tardif, 7tor.p- tardif, 7tpoa- (Actes des Apôtres). Pas de
Wortstudien 13. Verbe dénominatif Èor.pl~CJl «passer le dérivé. Le verbe est rare en grec tardif notamment dans
printemps " etc. (X., Ps. PL, etc.). le NT et disparaît en grec moderne, remplacé par &'eplvCJl.
Le mot ne subsiste guère que dans le grec puriste et Pas de dérivés.
est remplacé par &VOL~LÇ. Il s'agit d'un présent radical dont les formes olTrent
Et.: La glose yéor.p· ~or.p (Hsch.) et la prosodie diverses particularités. Les formes à augment sont toujours
homérique prouvent qu'il faut partir de Féor.p. On pose donc à initiale eL- (chez Hdt. l'imparfait et l'aoriste sont toujours
* FéaŒp, vieux terme à alternance r/n (mais le thème en n dépourvus d'augment j sur les formes homo du type dw
n'est pas attesté en grec) j cf. av. loc. vaUri (= vahri) qui ne sauraient être anciennes, cf. Chantraine, Gr.
«au printemps., arm. garun «printemps >, lit. vasarà Hom. 1,356) : la forme de l'augment invite à poser un
« été ., v. sI. vesna «printemps >, sler. vasanta-. thème à initiale y ou plus probablement s, mais l'absence
A côté de 'wes-r-/'wes-n-, on a 'wës-r dans lat. uër, d'aspiration initiale surprend (Lejeune, Phonétique 78,
v. isl. var, cf. Benveniste, Origines, 16, 180. n. 2) j les gloses ~ôor.aov . ~or.aov. ~upor.x6aLoL (Hsch.), cf.
309
EM 308,27 et E()IX· ... ~IX (Hsch.) conduisent à poser Èyyus : adv. «proche t en parlant de lieu ou de temps
*E(F)IX-. (Hom., ion.-att., etc.). Comp. et super!. Èyyu"t"tpw et
On attend un aoriste ~IXO"(O")IX avec IX bref, lequel peut parfois ÈyyU"t"EpO'l, Èyyu"t"oc"t"w et ÈyyU"t"IX"t"1X (ion.-att.);
être attesté dans les formes d'Hdt. ~1X0"0'l, MO"O{.l.E'I et à ces formes répond le thème de comparatif et de super-
dans les formes homo isolées MO"ouO"~ (Od. 21,233), EtIXO"E'I latif d'adjectif ÈyyU"t"EpOC;;, -"t"1X"t"0C;; attestés tardivement
(Il. 10,299); chez Homère on imaginerait que les formes (LXX, etc.), sauf 8~' ÈyyU"t"&TOU (Th. 8,96). Autre thème
avec IX long (jamais 1)) recouvrent des graphies avec sigma de comp. et superlatif avec suffixe primaire, adv. ~yyLO'l
géminé, p. ex. ÈiiO"cu (Il. 4,42) à lire MO"O"IX~, cf. MO"O"w chez (Hp., grec tardif), !!yy~O""t"1X (Antiphon 4,4,1, à propos de
Parménide 8,7. La flexion avec ii long aurait donc été liens de parenté, inscription de Thisbé 1 G VII 2225,
empruntée aux dénominatifs (cf. aussi ~1)0"0'l· !!1X0"0'l 170 av., grec tardif) : ces thèmes primaires sont en fait
[Hsch.]). postérieurs aux thèmes du type I1;yyuTtpW, etc., cf. Seiler,
Au présent, on a voulu voir dans la forme ~IX, variante Steigerungsformen 107-108.
attestée en Il. 5,256, une troisième pers. du sg. athém. Adverbes dérivés : èyyU6~ «tout près. (Hom.), èyyU6e:v
à voyelle brève (Chantraine, Gr. Hom. 1,305 avec la «de tout près, tout près. (Hom., ion.-att.), cf. Lejeune,
bibliographie). Adverbes en -6E'I 316-317. Nom de qualité ÈyyU"t"1)<;
Et.: Une fois posé un thème * (O")eFIX-, on reste dépourvu « proximité. (Str., A. D., etc.) ; la glose d'Hsch. èyyU8~0'l .
d'étymologie, cf. Frisk avec la bibliographie. Le mot fait ~yy~O'l, 1':À1)O"lo'l, 1':pocr'ijXO'l est inexpliquée.
penser à lat. sina, également obscur. Dénominatif Èyyl~w (Arist., Plb., LXX) c approcher.
au sens transitif ou surtout intransitif, aor. i'jYYLO"IX, pf.
ijyy~xlX. Pas de dérivés en grec ancien.
Le grec moderne emploie encore Èyyu<;, ~LO""t"IX, etc.
Ë~evos : f. (m. une fois à Délos) et Èot'l1) f. (Thphr. 'Eyyl~w «toucher, approcher., etc., est usuel.
4,4,6) «ébène & (Hdt., Arist., Thcr., etc.) : les Anciens Et.: Adverbe dont on peut se demander si le sigma
distinguent l'ébène d'Éthiopie au bois noir luisant et sans final est un sigma «adverbial. ou la désinence de nom.
nœud, et l'ébène de l'Inde à taches blanches et rougeâtres. sg. (Schwyzer, Gr. Gr. 1,620). Il apparaît en tout cas
Composé : Èoe:'16-"t"p~xo'l «aux cheveux d'ébène &, nom que ce n'est pas un vieil adjectif en -u<;, cf. Seiler, 1. c.
de 1'&.8[IX'ITO'l, capillaire noir, plante, cf. Strômberg, Il est tentant de retrouver dans Èyyu<; le vieux nom de
Pflanzennamen 38,158. la main que l'on a dans ÈyyU1), etc. (voir sous yU1),
Dévirés : Èot'l~'10C;; «d'ébène. (Str., etc.), ÈOE'IL"t"~C;; yUIXÀO'l, etc.), avec le préverbe È'I. L'adverbe signifierait
sorte de germandrée = 1':6À~0'l "t"o opE~'16'1 (Ps. Dsc.). alors originellement «sous la main t. Autre hypothèse
Et.: Emprunté à l'égyptien hbnj, le mot étant peut-être voisine, Schwyzer, o. c. l, 620, n. 3. Une autre, toute
à l'origine nubien, Spiegelberg, KZ 41, 1907, 131; le h différente (cf. (3lXl'lw!) de Pisani, Rend. Ist. Lomb. 73,
égyptien n'est pas noté, cf. Sethe, GGN 1925, 51-52, 1939, 531.
avec exemples analogues. Emprunté par de nombreuses
langues, cf. Schrader-Nehring, Reallexikon, 1,209, etc.
Èyelpw : pro (Hom., ion.-att., etc.), aor. inf. ÈyEï:pIXL
(Hom., ion.-att., etc.), f. ÈyEpw (ion.-att.), pt. résuItatif
tardif èy1)ye:pxlX (Philostr., J., etc.) «éveiller, réveiller,
Ë~pos : "t"p&yoC;; (3&"t"1)C;; . xIX1 1':O"t"IX{.I.OC;; 0p~y(1)C;; (Hsch.). dresser 0 (en parlant de constructions, Hyp., Cali.),
Et.: Inconnue. Hypothèse thrace de Fick, KZ 42, 1909, «ressusciter> (NT J, etc. Au médio-passif Èydpo{.l.lX~
85, cf. Pokorny 222 et 323. (Hom., etc.), aor. inf. Èypt0"61X~ (Hom., PI.) remplacé en
ion.-att. par ÈypE6'ij'lIXL, avec le présent secondaire !!ypO{.l.IX~
(E., Opp.), d'où au sens factitif ~ypw chez CalI.
Èyya.peuw, -tw, -[IX, voir &yylXpOC;;. « éveiller t, etc. Au pf. intransitif Èyp1)yoplX «être éveillé.
(ion.-att.) mais chez Hom. impératif 2 e pl. moyenne
Èyya.pOÛVTes : participe présent de sens inconnu èyp1)yop6e:, in!. ÈYP1)y6p61X~, 3 e pl. èYP1)y6p6iiO"~ (Chan-
(Inschr. Olymp. 335, 1 er s. av.). Dittenberger admet traine, Gr. Hom. 1,429 avec la n. 2, mais aussi Szemerényi,
le sens de Èm81) {.I.OÜ'ITe:C;;. On a supposé (cf. Schwyzer, Syncope, 23, n. 3) d'où les thèmes de présent ÈYP1)yop6w'l
Gr. Gr. 1,482) un dénominatif d'un l1;yyiip6C;; = ~ye:LOC;;, (Hom., cf. Chantraine, ibid. 359) et en grec hellénistique
dérivé de yii = y'ij, avec le préverbe 11;'1. Hypothèse un et tardif yP1)yoptw (LXX, NT J et p.-ê. ÈyP1)yoptW (X.,
peu différente de Bechtel, Gr. Dial. 2,864. Ne s'agirait-il Arist., cf. Debrunner, IF, 47, 1929, 356).
pas simplement de ÈyylXptw = ÈyylXpEUW, cf. le précédent? Nombreuses formes à préverbe : &.'1- (Hom., etc.),
On doit comprendre « transportant ., cf. Ernault-Hatzfeld, 8~-, è~-, È1':- (Hom., etc.), 1':IXP-, 1':Ep~-, 1':PO-, 1':p0O"-, 01':-.
R. Ét. Anc. 14, 1912, 279-282. Donc cf. &yylXpoC;;. Dérivés nominaux : ~yEpO"~<; «réveil, résurrection.
(Hp., NT) avec diverses formes à préverbes : cX'I-, 8~-,
Ëyypa.UÀLs, -e:WC;; : f. espèce d'anchois (lE!., Opp.) è~-, È1':-, etc.; sur le dérivé èyé:pm{.l.o<; «qui peut être
appelé aussi ÈyxpiiO"lxoÀoC;;. Le nom grec moderne est éveillé 0 épithète de {)"IT'lOC;; (Théocr. 24,7) contraire de
ylXüpOC;;, cf. Hatzidakis, GI. 2, 1910, 298. 60('1&0"~{.I.0<;, cf. Arbenz, Adj. auf -L{.I.O<; 102. Nom d'agent
Et. : Inconnue. Hypothèse peu vraisemblable de È~e:yé:p"t"1)C;; «celui qui provoque. (Pap., hapax), mais le
Strômberg, Fischnamen 63 sq. dérivé en -"t"~x6c;; est bien attesté : èye:p"t"~x6c;; «qui éveille.
(P!.), avec 8~- (S. E.), È1':- (Arist.). Nom d'instrument
ÈyYUa.MbW, ÈyyU1), voir sous yU1). Èye:p"t"1jp~o'l « excitant. (lEl.). En outre &.'1-Eytp{.l.W'l
310
« éveillé» (AP 9,558). Adverbe Èyep,r( «en éveil» 'EYKÉÀa.SO<;, voir xéÀ(X80<;.
(Héraclit., S., E.).
Le thème de parfait Èypl)yop(X a fourni de son côté ÈyKLÀÀa.ToV : oùp,x ; et 1:yXLÀÀOV . oùp,xv (Hsch.).
des dérivés : l'adv. ÈYP7lyop,r( «en veillant. (hapax, Et.,' On évoque des termes grecs également obscurs,
Il. 10,182), èypl)yopme; «état de veille» (Hp., Arist.),
xLÀÀ6<; «gris », XLÀÀOUpOe;' O'eLcl"07tuyle; (Hsch.), voir
avec l'adjectif ÈYP7ly6pO'LOe; «qui tient éveillé» (Phérécr.); ces mots.
ÈYPllyopLx6e; (Arist.), Èypl)yopoe; «qui veille» (Adam.,
Poll.), en outre l'adverbe tiré du thème de participe
èYPllyop6-rwe; (Plu., etc.). Sur le présent ÈYPllyoptw, voir ÈyKÀL<; : i) x(XyxeÀÀw-rY) 6up(X (EM 518,22) «porte à
plus haut. grille ».
Homère a un présent expressif Èypl)O'O'w «veiller >, Tiré de ÈyXÀLVW (ou èYXÀL-'l'- transformé en thème
cf. 7t(xVVU)(LOL Èypl)O'O'ov-ree; (Il. 11 ,551, Od. 20,53, cf. A. R. en 8, cf. Szemerényi, Syncope 143, n. 1) avec la même for-
2,308), en outre èypl)O'O'ELe; (Od. 20,33), cf. 7t-r1)O'O'w, etc. mation que dans 8LXÀLe;, v. 8LxÀLllee;, cf. Strômberg,
Un thème apparenté à ÈyeLpw figure comme premier Wortstudien 15; le mot n'exprimerait pas par lui-même
terme de composé sous deux formes: a) Èype- dans Èype- l'idée de grille.
XU80LfLO<; (Hés.), ÈypefL,x)(ll<;, f. -fL,x)(71 (H. Dem., S., 1 G
JI 573; b) ÈyepO'L- (type de -rEp~lfLOpO-rOe;, etc.) dans ÈyKoa.KLaa.~ : Èyx.t(xL M6p(X (Hsch.). Cf. Latte s.u.
des formes plus tardives : ÈyepO'L-~611e; (inscr.), -ytÀwe;
(AP), -fL(X)(li<; (AP), avec le doublet èypeO'L- dans èypEO'L-
xWfLoe; (AP). ÈyKo~aup6o .... a.~, voir sous KOLO'Up(X.
Cette famille de mots subsiste en grec moderne dans deux
groupes très divers pour la forme et pour le sens. Du ÈyKO~WTa.L, voir xorov.
thème de parfait Èypl)yop(X sont issus yÀl)yopo<; « rapide »,
yÀl)yop(X «vite », etc., et de Èydpw, ytpvw, aor. ~ye:Lp(x
«incliner, pencher », cf. Hatzidakis, Gl. 22, 1934, 131. ÈyKOVÉW «faire son service, se donner du mal, se
Et.,' Le parfait Èypl)yop(X doit correspondre en somme hâter» (Hom., trag., Ar., rare en prose) ; rares dérivés:
à skr. jiigura, av. Ja-gdra «je veille>; ÈYPll- se serait adv. èyxoVll'l'l «vivement» (Pi. Nem. 3,36); subst. f.
substitué à *y1)yop(X sous l'influence de l'aoriste Èypt0'6(xL. èyxovle;, -Llloe; «servante» (Suid.).
L'È- initial pourrait être prothétique, ou résulter de la Dans cette famille de mots figurent également IILéixovoe;
dissimilation d'un aoriste à redoublement *ye:-yp-e'l'o, et IILlixovtw, cf. s.u.; en outre p.-ê. cXyXOVLW(xL part. f.
un aoriste athématique à redoublement existe dans skr. laconien = cXv(XxoVéOUO'(XL (Ar. Lys. 1311) avec la glose
d-jï-gar, ji-gr-Mm. C'est en tout cas sur l'aoriste ~ypE-rO cXyx6voue; . IIL(Xx6voue;, 1I0uÀoue; (Hsch.). Le verbe simple
qu'a été créé le présent Èydpw. est attesté dans les gloses d'Hsch. X6Ve:L . O'7tEülle, -rpt)(e
Une parenté avec lat. expergïscor est probable. et xovdv' è7tdye:0'6(xL, ève:pydv, avec le nom d'agent
xov7l'l'(Xl' 6e:p,x7tov'l'e:e;. En outre le dérivé moins clair
xov(Xp6v ... 8p(X0'-r1)pwv et xov(xp6>'l'e:pov' 8p(x0''l'Lx6>'l'epov.
iyKa.p : vaudrait tp6dp (Eust. 757,27). Le mot est-il Mais pour cXXOVï'l'L, voir X6VL<;.
tiré du nom de la tête? On a évoqué aussi mycénien kasikono qui désignerait
des travailleurs, cf. Lejeune, BSL 55, 1960, 24-26.
Et.,' Déverbatif itératif à vocalisme 0 qui répondrait
iyKa.pO<; : m. «cerveau» (AP, Lye.). Hypostase savante
à lat. conor (avec voyelle longue) comme 7tO'l'tOfL(xL à
et tardive tirée de Èv- et de x,xpli «tête» sur le modèle
7tW'l',xOfL(xL? Ou, aussi bien, dénominatif d'un thème
de Èyxttp(XÀoe;. Terme poétique.
*èy-x6vo<;, que confirmerait f. èyxovle;, de * ken-, racine
sur quoi repose lat. conor; voir IIL&xovoe;. Rapprochements
ÈyKa.pa~o<;, voir Èmx,xpO'LOe;. celtiques chez Pokorny, 564.
ËyKa.<; : • profondément, au fond. (Hp., Gal.). Mot ÈyKpa.aLxoÀo<; : m. sorte d'anchois (Arist., Cali.). On
très rare. a pensé que le mot signifie èv -r0 xpli'r[ 'l'Y)v )(6ÀllV ~)(OV'l'Ee;
Et.,' On rapproche ~yx(x'l'(x d'une part, et les adverbes avec une assibilation du or, parce que les entrailles restent
en -(X<; de l'autre. Peut être tiré de Èv- avec un suffixe attachées à la tête, cf. Thompson, Fishes s.u. Ou bien
-x(X<;, cf. é:x,xe;, p.-ê. cXv(Xx,x<; .... &vw6ev (Hsch.). faut-il penser à XpOCO'Le; ? Obscur.
iyKa.Ta. : «entrailles> (Hom.), datif pl. ~yX(xO'L (Il. ÈyKpL<;, -llloe; : f. gâteau composé d'huile et de miel
11,438), le sg. ~yx(x'l'OV est tardif et semble secondaire (Stésich., com., LXX, etc.). Composé èyxpLllo-7t6>Àlle;
(LXX, Luc.). • marchand d'enkrides» (corn.).
Dérivés tardifs: Èyx(X-r6eLe; (Nic.), Èyx(x'l'6>871e; (Sch. Ar. Et.,' Obscure. Formation déverbale comme ÈyXÀLe;?
Cau. 1170). Le laconien ~yxu-rov résulterait d'un rapproche- Frisk évoque èyxep&vvufLL, èyxep&O"(xL ce qui est satisfaisant
ment par étymologie populaire avec XU'l'Oe; «peau >, etc. pour le sens, mais non pour la forme, cf. Szemerényi,
Et.,' Obscure. M. Leumann, Hom. Worter 158, n. l, Syncope, 143, n. 1 ; Strômberg, Wortstudien 15, ÈyXpLVe:LV
admet un adj. *~yx(X-ro<;, dérivé de Èv (11) comme ~O')((x'l'Oe; ce qui est bon pour la forme, plus difficile pour le sens.
de è1; ; ~yX(xO'L serait alors une forme hétéroclite d'après
YOUV(XO'L. ÈyKUTL, voir XU'l'Oe;.
- 311 i8a.v05
ÈyPtluuw, voir èydpoo. « grand &, v. ir!. mar. Autres précisions ou hypothèses
chez M. Leumann, Homerische Worter 37 et 272, n. 18,
iYXE).U~, -e:oo<; : n. pl. att. tnéÀe:L<; (d'où le n. s. ~ne:ÀL<;
Ruijgh, Élément achéen 93, Pokorny 704. Le premier
Arist. Fr. 311), mais Hom. et l'ion. ont ~YXe:Àu<;, -uoç, etc., terme ÈYXe:crL- n'est pas nécessairement un locatif pluriel.
f. «anguille., Muraena anguilla (L.). Voir Thompson, Sur ce modèle ont été créés : tYXe:crLfLocPyoÇ· ~ne:L
Fishes, s.u. fLOCLV6fLEVOÇ (Hsch., EM), -Xe:Lpe:Ç (Orph., Fr. 285,18).
Composés tYXe:ÀuoTp6q)Qç« éleveur d'anguilles. Et. : En ce qui concerne ~yxoç, il n'y a pas d'étymologie;
(Arist.), tYXe:Àuoo7t6ç «aux yeux d'anguille & (Luc.). ce pourrait être un dérivé de thème verbal comme ~éÀoç.
Dérivés : tne:M8wv diminutif (comédie moyenne), Hypothèses de Schwyzer, GI. 12, 1923, 10 sq., et moins
tne:Àe:wv ou tne:Àuwv, -wvoç « piègtl à anguilles. (Arist.) ; vraisemblables encore de Tovar, Emerita 11, 1943, 431.
tYXéÀe:wç, d'où au n. pl. tYX€Àe:LOC «plat d'anguille. Par opposition à son substitut 86pu, ~noç pourrait être
(corn.), au sg. substitut diminutif de ~YXe:Àuç (corn.). un emprunt.
Le grec moderne a gardé XéÀL.
Et.: Les noms de l'anguille, comme ceux du serpent, Èyw, tfLé et fLE, etc. : «je, moi. pronom de la première
présentent de multiples variations, le lat. anguilla p. ex. personne, facultatif et toujours emphatique au nominatif
semble être un- dérivé de anguis, et fait penser d'autre et présentant aux autres cas une forme atone et une forme
part à v. pruss. angurgis, lit. ungurys, etc. tonique.
En grec on a supposé que ~ne:Àuç résulte du croisement Le nom. Èyw répond à lat. ego, le venète exo est ambigu
d'un terme correspondant à anguilla avec ~XLÇ «serpent •. pour la quantité de la finale, cf. plus loin. Cette forme
Le lesbien rfLO'l)pLÇ (voir s.u.) doit comporter une labio- pouvait être élargie par diverses particules : Èywv chez
vélaire. Hom., en lesb., en dor. (béotien phonétiquement LooV avec
p.-ê. une aspirée inexpliquée) est obscur (compromis
entre Èyw et les formes en -om attestées dans d'autres
ÈyX(8LOV : ~yyLOV, etÈn68Loc . &6p6oc (Hsch.). Le premier langues i.-e.); lac., tarent. ÈyWV'l) , béot. tWVe:L (avec la
terme résulterait d'un croisement de Èyyuç et &YXL8wç, particule v'l) ou v+'l) 1). Autre renforcement dans ~yooyE.
le second de tyyuç et &YXOü, -66L (1), selon Baunack, A la forme Èyw répondent, outre lat. ego, des formes
Philol. 70, 375 sq. Mais Latte considère les deux gloses à brève finale: lat. ego, et ailleurs avec chute de la voyelle
comme fautives. finale got. ik, v. isl. ek et probablement v. pro es, lette es;
formes à finale -om dans skr. ahdm (avec une aspirée
~YXO~ : n. «javeline & (Hom.), «arme, épée. (tragiques). isolée), av. aZlJm; le v. sI. azu suppose un -om final, mais
Le mot, très employé dans l'Iliade, est un archaïsme et une initiale 0- non e-, qui se retrouve aussi en baltique.
se trouve concurrencé, dès le vocabulaire homérique, par Les autres cas, en grec comme dans les autres langues
d'autres termes, mais principalement par 86pu qui le i.-e., sont tirés d'un thème tout différent: acc. ÈfLé, encl.
supplantera (Trümpy, Fachausdrücke 52 sq.); on a fLe:, dat. ÈfLOL (dor., phoc. tfLLv, qui semble comporter un L
remarqué que le mot ne s'emploie pas au duel (l'équipement long p.-ê. anal. de ltfLLV, etc., et tarentin ÈfLLV'l) avec la même
avec deux javelines n'étant pas le plus ancien) et qu'il a particule que ÈyWV'l)), atone fLOL qui fonctionne également
comme épithète &Wplyuoç, etc. comme génitif chez Hom. ; en outre une forme propre de
Dérivés: tnd'l) , même sens (une vingtaine d'ex. chez génitif homo ÈfLe:rO, homo et ion. ÈfLéo, ÈfLe:Ü, fLe:u, att.
Hom.), dérivé de ~yxoç comme ove:L8e:l'l) de IIVe:L80ç, ÈfLoÜ et fLou; avec l'addition d'un ç pris à la flexion athé-
tÀe:nd'l) de ~Àe:yxoç. D'autre part, Aphrodite est appelée matique, dor. ÈfLéoç (Epich.), béot. ÈfLOÜÇ (Corinne);
"Ene:wç (1) à Chypre selon Hsch.; n. pl. ~ne:oc et f. pl. enfin avec le suffixe d'ablatif -6EV, tfLé6EV (Hom., Sapho),
~nELOCL p.-ê. adj. sont attestés en mycén. (Chadwick- forme éolienne; tous ces génitifs sont des créations du grec.
Baumbach 187). 'EfLé, etc., ont fourni l'adjectif possessif ÈfL6ç.
Pour la glose 'Enw . i) ~e:fLéÀ'l) o(hoo ÈxocÀe:ho (Hsch.) Le thème de fLe:, etc., se retrouve hors du grec: lat.
voir sous Xéoo. më, skr. ma, got. mi-k (= fLe: ye:), de l'i.-e. * ml! ; fLOL répond
Au second terme de composés -e:yx1jç, dans 8 composés à skr. me, p.-ê. lat. ml, vocatif du possessif; le thème de
poétiques : Hom. 80ÀLxe:n1]ç, etc. Au premier terme tfLÉ, etc., avec prothèse a un correspondant dans arm.
tne:cr- dans ÈnémtocÀoç «qui brandit sa javeline. (Hom.), im «mei &, etc. En face du possessif ÈfL6ç l'av. a ma-,
-c:p6poç (Pi.). Il existe un composé très archaïque, in exp li- le latin avec une formation différente meus.
quable à l'intérieur du grec: tne:crl-fLooPoÇ compris depuis
l'antiquité «illustre grâce à sa lance. (Hom.); même E8a.vo~ : hapax, Il. 14,172 : ÈÀOCLcp 1&fLOpocrLCP t8ocv<j).
second terme dans t6-fLooPOÇ (Il. 2,242, 14,479), v. t6ç, et Sens et étymologie inconnus. Les anciens comprenaient
par une formation secondaire et p.-ê. plaisante uÀocx6- i)8e:r. La variante tocv<j) qui serait confirmée par H. Aphr. 63
fLoopoÇ (Od. 14,29, 16,4) épithète de chiens. Depuis Osthoff serait séduisante, mais l'adjectif éocv6ç a toujours l'oc long.
(Beitriige z. Geschich/e der deutschen Spr. und Litera/ur L'explication des anciens, qui rapprochent le mot avec
13,431 sq.) on rapproche le second terme qui figure dans i)8Uç n'est qu'une étymologie populaire. L'interprétation
les anthroponymes celtiques, germaniques et slaves : également ancienne par e:ôw8'l)ç ne fournit aucune éty-
p. ex. gaul. Nerto-marus, v.h.a. Volk-mar, sI. Vladi-méru mologie plausible, malgré Solmsen, Untersuchungen 283-
où figure un second terme i.-e. * moros, * méros; on 285. M. Lejeune, BSL 58, 1963, 81-84, se demande si le
rapproche en outre le verbe dénominatif germanique mot ne pourrait pas signifier « proprius • en posant *swe-d-
signifiant « proclamer. got. merjan, avec l'adj. got. waila- apparenté à *swe-, et en évoquant ar~. Fhe:liLtcrTfir; et
mereis «e:{\C:P'l)fLOÇ &; enfin un adj. celtique signifiant t8wç (voir s.u.).
312
i8a.cjIos : n. «fond, fondement, sol & (Od. 5,249 du Autres dérivés dans le lexique d'Hsch. : ~I!VLoC; XL'I'WV .
fond d'un bateau, ion.-att., etc.) parfois «fonds, terres ., ôv 'lt'pW'I'OV ij VUfLql1) '1'0 VUfLql(<P I!(I!WcrL; él!vocc; . ij IX'It'à
parfois en grec tardif «texte d'un manuscrit. par oppo- 'l'WV ~I!vwv èl!1)'I'UC; (thème f. en -cxl!-); éI!Ve:Ue:LV . ève:xup&-
sition au commentaire (Gal.). ~e:LV.
Dérivés : èM.qlLOV «texte» (tardif), èI!CXqlLX6c; «qui Et. : Vieux terme qui se rapporte origineJJement à l'achat
concerne le sol. (pap.), èI!CXqlLCXLOC; id. (tardif), èl!cxqll't"l]C; de la fiancée à son père par le prétendanL Pour la prothèse,
id. (Tz.). Verbes dénominatifs : èl!cxql(~w «pourvoir d'un voir plus haut. L'aspiration est mal expliquée (analogie
sol plan, aplanir., etc. (Arist., inscr. Délos, etc.), Hasen de ijl!uC;, etc.), cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,227, M. Lejeune,
(LXX, NT); en outre 1jMqlW'I'CXL . XCX'l'<l>XLcr'l'CXL (Hsch.), Phonétique 150. On pose L-e. *wed-no- et on rapproche
de èl!cxql6w. des termes slaves, comme v. russe vtno «prix d'achat de
Le grec moderne a encore l!l!cxqlOC;, èI!CXqlLX6c;« territorial., la fiancée, dot» qui peut reposer sur *wéd-no- (avec
èI!CXqlLCXLOC; «profond, jusqu'à terre., èl!OCqlLOV «passage vocalisme long) ; on évoque en outre anglo-sax. weotuma,
d'un texte ., etc. v.h.a. widomo m. «prix de la fiancée. issus de germ.
Et.: La structure de l!l!cxqlOC; est singulière; il se trouve *wet-man-, L-e. *wed-mon-: on pourrait supposer que le
isolé si l'on cherche à classer le mot dans les termes en suffixe *-no- du grec et du sl. serait issu de *-mno-. Le tout
-(cx)qlOC; (Chantraine, Formation 262-264). Le genre inanimé vient de *wedh- «conduire. cf. gallo dy-weddio « épouser .,
pourrait être dû à l'influence de ~l!oC;. Peut-être apparenté en balt. lit. vedù, vèsti «conduire, épouser ., V. russe voditi
à fl!oc;, ~~OfLCXL, etc., avec dissimilation d'aspiration. Le « épouser., etc.; voir Benveniste, Hittite et indo-eur. 34,
rapprochement avec oùl!cxc; qui a été proposé ne vaut pas Mélanges Bosch- Gimpera 49.
mieux.
Ë8os, n. voir ~~OfLCXL.
È8Éa.TPOS (ou -'l'p6c;) : m. «sénéchal &, «maître d'hôtel»
(Phylarch., 111° s. av., EM 315,37, Suid., pap.) avec le
composé IXPXe:I!é:CX'l'pOC; (OGI 169,4; Inscr. Délos 1534,
hellén.).
Et.: On suppose une déformation de èÀé:cx'l'poc; (cf. ~8w, ècr8Ew, etc. : La racine * ed- est apparente
sous èÀe:6v) d'après ~I!w, cf. Güntert, Reimwortbildungen notamment dans l'infinitif athématique ~l!fLe:VCXL (Hom.)
155, Kuiper, Gl. 21, 1933, 272 sq. Mais on trouve une et dans le présent thématique secondaire ~I!w, ~1!e:LC;, etc.
tentative pour distinguer entre l'èl!é:cx'l'poc; et l'èÀé:cx'l'poc; (Hom., très rare ensuite), cf. Chantraine, Gr. Hom. 1,292 ;
chez Kalléris, Anciens Macédoniens l, 163 sqq., fondée autres présents : ~cr6w (Hom., poètes) et surtout ècr6(w
sur Athen. 171 b, des pap. et les lexicographes (notamment (Hom., ion.-atL), peut-être issus d'un impératif athéma-
Et. Gud. S.U. èÀé:cx'l'poC;). tique l!cr8L (Od. 17,478, cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,713,
Chantraine, Gr. Hom. 1. c.) répondant à skr. addhl. Fut.
issu d'un subj. athém. à voyelle brève l!I!OfLcxL (Hom.,
i8E9~ov, voir f~ofLCXL.
ion.-att.). Pt. part. èl!1)l!wc; (Il. 17,542, H. Hom.) d'où
le médio-passif èl!-f)I!O'l'CXL (Od. 22,56, analogique de 'lt'é:'It'O'l'CXL),
Ë8va. : pl. n. (Hom. avec des rares ex. chez PL et trag.), et ensuite l'actif èl!-f)l!oxcx (attique); l'attique a enfin
forme à prothèse l!e:l!vcx (Hom.), le sg. ~I!vov est rare (PL, créé aor. passif 1j1!é:cr(1)v, pf. passif èl!-f)l!e:crfLcxL, adj. verbal
Cali.) : • cadeaux faits par le fiancé au père de la fiancée & èl!e:cr'l'6c; (attique) (réfection de *~cr(1)v? analogie des
(souvenir de l'achat de la femme par le prétendant), cf. dénominatifs du type è't'e:ÀÉ:cr(1)v, etc. ? cf. aussi plus loin
Il. 16,178, etc.; ce sens est également possible Od. 1,277, l!1!e:crfLcx, ÈI!e:cr'l"Î)c;, etc.); l'aoriste actif est l!qlcxyov. Temps
2,196; plus tard (E., PL) le mot signifie «cadeaux faits primitifs en attique : Ècr6(w, ~l!ofLCXL, ~qlcxyov, èl!-f)l!oxcx;
à la fiancée. (cf. Kôstler, Anz. Wien. Ale. 81, 1944, 6 sq., passif : aor. 1j1!é:cr(1)v, pf. èl!-f)l!e:crfLcxL. Sens «manger» en
Homerisches Recht 50 sq., Theiler, Mus. Helv. 7, 1950, parlant d'hommes ou d'animaux, mais différent de
114). (3tOpwcrxw «avaler, dévorer> (toutefois en grec tardif
Composé : IXV&e:l!voc; «sans dot payée par le fiancé. (3é:opwxcx, (3é:OPWfLCXL servent de pf. à ècr6lw). Thèmes à
(Il., Nonn.), sur le préfixe privatif et la prothèse, cf. préverbe IX'It'- «dévorer> (ion.-att.) è~- id. (Ar.), XCX'l'CX- id.
Schwyzer, Gr. Gr. 1,432 avec n. 2, Chantraine, Gr. Hom. (ion.-att., grec hellénistique et tardif).
1,182 et ci-dessus l'article &-); mais &e:l!vov . &qle:pvov 'lJ Diverses formes nominales dont quelques-unes sont
'lt'oÀUqle:pvov (Hsch.). Comme exemple de premier terme archaïques: 1) dl!cxp, -CX'l'OC; n. «nourriture> (Hom., Théoc.)
de composé on n'a que F;I!VO-qlOpé:w « apporter des cadeaux & graphie épique pour èl!-Fcxp, cf. l!l!cxp' (3pwfLcx (Hsch.);
(Eust.). c'est peut-être à ce thème que se rattache l'hapax adj.
Dérivés : èI!V'ijcr'l'LC; f. «obtenue par une dot. (Cali. èl!cxv6c; «comestible & (Aesch. Ag. 1407, Hsch.), cf. véd.
Fr. 67,10), v. Pfeiffer ad loc. Verbe dénominatif: F;l!v60fLcxL adana- n. «nourriture >, pour le suffixe *-wr on évoque
et avec prothèse èe:l!v60fLcxL «accepter des cadeaux pour skr. vy-ad-vard- «dévorant >, et agradvan- (agra-ad-van-)
marier une fille» (Od. 2,53, cf. E. Hel. 933) en parlant du «mangeant d'abord.; 2) èl!wl!-f) «consommation de la
père, ou • rechercher une fille par des présents. en parlant nourriture> (Il., Od., Hp., att., ArisL) forme redoublée
du prétendant (Hés. Fr. 94); d'où èe:l!vw'I"ÎJc; (hapax avec vocalisme 6, cf. &ywy-f) , voir Benveniste, BSL 59,
Il. 13,382) «beau-père, parent par alliance & sans que le 1964,31-33; d'où èl!WI!LfLoC; «comestible» (Hdt., Th., etc.),
texte permette de préciser le sens (voir en dernier lieu cf. pour le suffixe 'lt'6'1'tfLOC; et Arbenz, Die Adjeletiva au'
Tsitsiklis, Hellenica 17, 1960,24-39, Merkelbach, Gl. 38, -LfLoC; 50 sq.; èl!wl!6c; «gros mangeur» (Hp. Aer. 7, hapax)
1960, 271-272). est fait sur èl!wl!-f) comme &ywy6c; à côté de IXYWy1); 3) èl!1)'t'OC;
313
.le manger. (attesté seulement au génitif) exprimé sous contracté d'après les verbes dérivés en -L~w comme
l'aspect de disposition subjective et durable (cf. Benveniste, vO[J.L~w, xot6Law (hellénistique), xotTLaw (ion.), Kot61~W
Noms d'agent 67) dans une formule homo très fréquente: (dorien); moyen Xot610ü[J.otl (LXX), Kot6Lao[J.otl (NT,
7t6aloc; Kotl ~87)TOOÇ ~~ ~pov ItVTO (Il. 1,469, etc.); autres Plu.), et surtout Kot61~1)ao[J.otl (att.); aoristes inf. act.
formules Od. 6,250, Il. 11,780, etc.; le mot est d'autre xot6La(a)otl, moy. Kot6La(a)ota6otl (X., etc., ce qui est égale-
part remarquable par 1'-7)- qui en facilite la formation ment l'orthographe des manuscrits d'Hom.), xotTLaotl
(-7)- exprimant l'état 1 ou analogie de ~o7)-rOC;, etc. 1) ; (ion.), xot6L~otl (dor.), enfin Kot61~'ijaotl (D.C.) et avec forme
noter qu'il n'existe pas en grec de nom d'action en ·-ti- > passive xot61~7)6'ijvotl (D.C.); pl. Xe:X,x6IKot (D.S., etc.).
-O"IC;, cf. Chantraine, BSL 59, 1964, 11-23; 4) le nom en -[J.ot Répondant en fait aux deux thèmes de présent It~O[J.otl
~8e:a[J.ot n. «nourriture ~ (attique) est une formation et t~w, l'ancien aoriste sigma tique est e:taot, inf. Ita(a)otl,
secondaire à relier aux formes verbales du type i:8Éa- moyen da,x[J.7)v, lta(a)ota6otl, Kot6e:Laot, Ka6-Éa(a)otl : ce
67)v, etc.; p.-ê. réfection d'un ancien *i:8[J.ot; le dérivé sont ces formes qui figuraient originellement chez Hom.
~8e:a[J.ch\Ov est très tardif; 5) le même problème est posé pour xot6La(a)otl, etc.; de même p.-ê. aussi pour Kot6Laotl
pour le nom d'agent en -T7)ç : un thème -e:aTiXç de *~8-TiXC; chez Hdt.; thème comparable dans le f. ancien xot6Éaw
est garanti dans le composé &>[J.7)a-r1]ç « qui dévore tout cru, (Eup.). Dans le texte d'Hom. l'ortho e:taot, Itaaotl est
cruel. (Hom., poètes) avec allongement de la première conservée, mais pour le composé en Kot6-, on a les atticismes
voyelle du second terme, cf. védique àmdd-; cf. aussi K,x61aotV (Il. 19,280), etc., cl. Wackernagel, Sprachliche
sous IXÀcp7)a-r1]ç, v1)aT7)ç; le thème &aTiXç semble également Uni. 63-65. Ainsi les présents It~O[J.otl et t~w avec un aoriste
attesté dans auvÉaTiXç «commensal, qui participe à un daot, inf. Ita(a)otl se sont contaminés dans les composés
repas religieux. (IG IX l ' 434, Acarnanie), cf. Chantraine, Kot6L~w, Kot6é~0[J.otl, avec un aoriste &K,x6Iaot, etc. (v. encore
R. Ph. 1960, 177 sqq., mais l'ion.-att. a la forme r.efaite Chantraine, BSL 36, 1935, 19-24). Comme parfait fonction-
&8e:a-r1]ç (Hdt., Antiph.); 6) la glose d'Hsch. i:87)8c!>v· nent 1j[J.otl et K,x67)[J.otl. Outre Kot6É~0[J.otl et Kot6L~w, autres
cpotyÉ8otlvot est un thème en • n tiré dans des conditions formes à préverbes: aor. IXvÉaotv-re:ç, etc. «dresser t (Hom.),
que nous ignorons du participe pf. &87)8c!>ç. Voir encore e:taL~o[J.otl (Il.), èvL~w (Pl., etc.) et &VI~,xVW, &CPé~O[J.otl,
les composés : &plaTov, 8e:L7tV7)aToç sous 8e:!n-vov, 80p- i:cpL~w, &CPI~,xVW (Hom., etc.), 7totpÉ~O[J.otl (Hom.) et 7totpÉ~w
7t7)aT6ç sous 86p7tov. (Hom.), 7tpoal~,xvw (Arist.), auvL~w (ion-att.) et auvI~,xvW,
En grec moderne ne subsiste guère que l'adj. è8c!>81[J.oç ucpL~w et Ucpl~,xVW (rares). En outre xot6L~w et xot6É~0[J.otl
« comestible.. Le verbe usuel pour dire «manger. est étant considérés comme des verbes simples (cf. ~K,x6Iaot
Tpc!> (y)w, aor. ~cpotyot. et Xe:X,x6IKot), on les a, à l'occasion, pourvus de préverbes,
Et.: Le vieux présent athématique attesté avec l'inf. cf. auyxot6É~0[J.otl, O"UyKot6L~w, etc.
homo ~8[J.e:votl, et le subj. à voyelle brève utilisé comme futur Kot6L~w subsiste en grec moderne avec quelques dérivés.
~80[J.otl se retrouve dans hitt. ed-mi «je mange >, skr. Les thèmes verbaux de It~O[J.otl et t~w ont fourni un
ad-mi, 3 e sg. atli; c'est un vocalisme long qui est supposé très petit nombre de dérivés nominaux dès l'antiquité;
par lat. ëst, lit. ls-li, v. sI. ls-tu, d'où jastu: on pose donc on doit p.-ê. rapprocher de It~O[J.otl, aor. facto daot, IXcpe:a--r1]p
i.-e. ·M-mi. Le développement de formes thématiques «président ~ (Cnide), cf. Chantraine, Rev. Ph. 1960, 179;
qui s'observe en grec se retrouve dans got. itan « manger '. pour ltaTwp, v. s.u.; lta[J.ct «queue d'un fruit. (Arist.)
L'arménien présente un vocalisme Il dans utem (formation doit reposer sur *1t8-a[J.ot; sur un thème l~- pris à t~w ont
itérative qui répondrait à un grec *&>8éw). Voir encore été constitués divers dérivés tardifs: O"UvL~7)alç (Arist.), etc.,
Benveniste, BSL 59, 1964, 24-39. t~7)[J.ot (Strab.), avec le dérivé l~7)[J.otTLotç (Lyd.) nom d'un
On a rattaché à la racine 'ed- 6800ç, 680V7) , &>8Lc;, tremblement de terre.
voir ces mots. B. Pour exprimer les notions de siège, etc., le grec use
de diverses formations archaIques, mais dont le rapport
~tOf.La.L, r~w, etc., avec les formes nominales 1t80ç, étymologique avec It~O[J.otl devait être encore senti,
1t8pot, etc. : notamment 1t80ç, 1i8pot, i:8c!>Àlot, ~8e:6Àov (en outre ~8otcpoç,
A. "E~o[J.otl : un seul ex. du présent chez Hom. (Od. cf. s.u.).
10,378), mais l'imparfait y est déjà bien attesté. Le verbe 1) "E80ç n. • siège, séjour, fait de s'asseoir. (Hom.,
simple se trouve parfois en poésie, en prose tardive, Hp.) subsiste en attique pour désigner les statues des
cependant le thème habituel est Kot6É~0[J.otl (Il., ion.- dieux (S., PL, etc.). Adjectifs composés sigmatiques
att., etc.), cf. BruneI, Aspect verbal 83 sq., 257 sq. Sur ce correspondants : EÛpue:81)ç • vaste., épithète de la terre
thème sont créés : f. Kot6e:80ü[J.otl (att.) dont la flexion (Simon. 542 P.) mais voir aussi e:ùpu68e:lot, &cpe:8éç •
contracte est inexpliquée, Kot6e:(61)ao[J.otl (LXX), Kot6e:81)- &7tL7te:80v, Tot7te:IV6v, Xot[J.otL (Hsch.). Le thème a un cor-
aO[J.otl (Paus., etc.). Sur l'aoriste da,x[J.7)v voir plus loin. respondant exact dans skr. sadas- «siège, séjour t, v.
Sens : «s'asseoir. (dit parfois de suppliants), «rester norr. setr, et avec un autre suffixe sigma tique v. perse
inactif., etc. hadis- n. • habitation, palais.;
Autre présent qui repose sur un thème à redoublement 2) "E~piX dérivé en -pix sans correspondant dans une
(cr. Et.), r~w (Hom., poètes, prose tardive) avec en grec autre langue indo-européenne est un terme beaucoup plus
tardif aor. t~7)aot, pf. t~7)xa; le sens est factitif «asseoir., usuel (Hom., ion.-att., etc.) «siège, séjour, emplacement "
mais aussi in transi tif «s'asseoir.; en ce dernier sens le parfois «fait de s'asseoir ~ (en parlant de suppliants, par
moyen s'observe aussi. Thème suffixé !~,xvw (Hom., Th.). exemple), «immobilité, session d'une assemblée, partie
La forme la plus usuelle est avec le préverbe KotT,x : Kot6L~w du corps sur laquelle on s'assied, fondement., etc.
(Hom., attique, etc.), ion. KotTL~w, avec le dérivé Xot61~,xVW, Importants composés à préverbes: xot6é8pot «siège, banc,
et le moyen Kot6L~0[J.otl. Conjugaison: f. Kot61W (D., etc.), position assise, gUe, inaction., également «postérieur,
314
base. (ion.-att.) dit en grec tardif de la chaire du é:BooÀ~&Çoo «fournir de sièges. (Délos, Lycurg., Poli., cf.
professeur et du trône de l'empereur; le mot se trouve aussi i)BooÀ~O(cr[LÉV'l) Oe:& (IG II' 1176, 12).
évidemment en rapport avec xO(OÉÇO[LO(~; È<pÉBpO(, ion. Enfin ÈBooÀ6ç est glosé : À6zoç AO(xe:BO(~[Lovloov o(hooc;
ÈTCéBp'l) (Hdt., PL, etc.) «fait de s'asseoir, siège _ (au sens ÈxO(Àe:ho (Hsch.).
militaire), cf. È<pÉÇO[LO(~, ÈvÉBpO( «embuscade _ (ion.-att.), 'EBwÀ~ov subsiste en grec moderne.
cf. ÈvéÇo[LO(~, èv~Ç&voo; comme composés de ~BpO( sans Les langues i.-e. fournissent un certain nombre de
rapport avec un thème verbal, È~éBpO( galerie extérieure dérivés en 1 tirés de la racine "~ed-. MS.is rien ne répond
où l'on s'assied, «exèdre. (ion.-att., etc.) avec t1:~ÉBp~ov, exactement au grec è:BwÀ~O(, pas plus v. sI. sMui" "sip.!te.
TCpoéBpO(<< siège du premier rang. au théâtre (IG V 2, 113 que lat. sedile qui semble fait comme cubile. Ce qui parait
Tégée). ancien, c'est un thème" sed-lii- (et" sed-lo-), assuré en grec
Composés possessifs avec préverbes en -e:Bpoç : 1t<pe:Bpoç même par le laconien ~ÀÀO( . xO(OÉBpO( . A&xoove:ç (Hsch.),
«placé auprès, qui surveille, qui est en réserve _, etc. et en outre lat. sella; cf. gaulois caneco-sedlun, got. sills,
(ion.-att., etc.) avec de nombreux dérivés : È<pe:Bpe:uoo, v. sI. sed{[o, etc.
-e:~0(, et pour désigner un jeu È<pe:BplÇoo, -~cr[L6ç, -~crTI)P, "EBe:OÀov «fondation, palais, sanctuaire. (Antim.,
cf. PolI. 9,118; TC&pe:Bpoç «qui est assis auprès, siège Cali., A.R., Éphèse Ille av.), avec le dérivé è:1lé:OÀ~ov
auprès, assesseur., etc. (ion.-att.), avec TCO(pe:Bpe:uoo, etc. ; (CalI., A.R.). Mais déjà chez lEsch., Ag. 776 on corrige
crUve:Bpoç «qui siège avec, assesseur. (ion.-att.), avec ÈcrOM en ItBe:6ÀO( (on hésite à admettre avec Wilamowitz
les dérivés: cruve:Bp(O(, cruvéBp~ov, le dénominatif cruve:Bpe:uoo, et Ed. Fraenkel ItcrOÀO( ou ~crOÀO(, qui fourniraient une
cruve:Bpe:lO(, etc.; TCp6e:Bpoç «qui s'assied au premier rang, forme archaïque de ItBe:OÀO( issue de *é:B-OÀO(). Pour ItBe:OÀov
président, proèdre _, etc. (ion.-att.) avec les dérivés il faut poser un suIT. -e:OÀov et une dissimilation d'aspira-
TCpoe:BplO(, TCpoe:Bpe:uoo, etc.; Itve:Bpoç «indigène. (S.); il tion, cf. ItBO(<poç.
vaut donc mieux rattacher à ÈvÉBpO( «embuscade. le groupe Et . .' Racine "sed- signifiant «asseoir, placer» et
important et bien attesté de ève:Bpe:uoo, -e:\0(, -e:u'r~ç, etc. « s'asseoir.. "EÇo[LO(~ serait un présent thématique à
Avec un premier terme adjectif, TCoÀue:Bpoç «qui a beau- suffixe "-yelo- de valeur indéterminée et signifiant. être
coup de sièges. (Plu.). "E~e:Bpoç «loin de chez soi, de sa assis» plutôt que «s'asseoir». Même thème p.-ê. en
place., etc. (ion.-att.) est issu de l'expression È~ ~BpO(c;. germanique: v. norr. silia, v.h.a. sizzen. Comme le prétérit
Enfin &<pe:Bpoç «période menstruelle _ (LXX, etc.), avec é:Ç6[L'I)v semble souvent fonctionner comme aoriste, on a
cX<pe:Bpwv, -wvoç "lieux d'aisances, (NT). pensé qu'il recouvre pour partie soit un thème d'aor.
n a été tiré de ~BpO( de nombreux dérivés nominaux : à redoublement 'se-sd- (cf. av. opt. ha-zd-yiit), soit un
~BpO(vov« siège, séjour _ (Hés., poètes) avec l'adv. è:BpO(vwç = aoriste thématique sans redoublement avec augment
cr're:pe:wç (Eust. 769,23,29); è:BplO(ç' cXd TCVÉooV (Hsch.) "e-zd-, avec une aspiration analogique, cf. Chantraine,
doit être créé d'après les noms de vents en -leiç ; ~Bpwv Gr. Hom. 1,336. Il n'est pas impossible que !:ÇO[LO(~ soit
est attesté chez Hsch. au pl. ~Bp~O(; ~Bp~ç' è:BpO(toç un présent issu de l'aor. è:Ç6[L'I)v, cf. Risch, Gnomon 1965,3.
(Hsch.), un thème en i qui fait penser à Bl<pp~ç (voir sous Un autre thème de présent exprimant l'aboutissement, et
Bl<ppoç) ; avec le suffixe -h'l)ç, è:Bpt"'IJç «suppliant» (Suid., volontiers factitif, présent thématique à redoublement en i
EM 316,43), mais TCpoo'roxO(Oe:Bpt"'IJç (très tardif) «prési- et avec vocalisme zéro, rçoo de "si-sd-o, cf. lat. sida, ombr.
dent. est tiré de TCpoo'roxO(Oe:BplO(, cf. Redard, Noms en sistu «sidito " skr. stdati.
-"'IJç 24. Il existe d'autre thèmes de présent: lat. sedére, sédiire,
Parmi les adjectifs, le plus important de beaucoup est v. sI. sédéti, etc., got. satjan (qui doit reposer sur "sod-), etc.,
è:BpO(toc; «sédentaire, fixe, ferme. (ion.-att., etc.), avec cf. Ernout-Meillet s.u. sedeo.
des dérivés tardifs : nom de qualité è:BpO(~6'r'l)ç, -'r'l)'roç, Parmi les formes nominales ~Boç et ~ÀÀO( trouvent hors
le dénominatif è:BpO(~6oo, d'où è:BpO(loo[LO( et è:BpO(loomç ; du grec des correspondants exacts.
è:Bptx6ç «qui concerne l'anus» (médecins); è:Bp~e:crcrO(' 'IBpuoo doit appartenir à la même racine, voir s.u.
(3e:oO(lO( (Hsch.) est visiblement une forme poétique sur le
modèle de -re:À1)e:crcrO(, etc. 119E~pa.~ : f. pl. «crinière» d'un cheval, ou d'un casque
Deux présents dénominatifs issus de ~BpO( : a) è:Bp~&o[LO(~ (Il.); employé au sg. (ItOe:~pO() et au pl. «chevelure.
«s'asseoir» (Hom., Hés.) même sens à l'actif (Théocr., (Hymne Aphr., PL, lEsch., E., Théoc.), crinière du lion,
A.R.), la suffixation fournissant des formes en -woov'r-, etc. soies du sanglier (Théoc., Opp., etc.).
métriquement commodes (cf. Chantraine, Gr. Hom. l, Composés : adjectifs en -ÉOe:~poç, -PO(, une vingtaine,
359); b) é:Bp&Çoo «placer, établir, fixer. (hellénistique et notamment cXyÀO(- (H. Hom.), Be:vBpo- (Timoth.), e:ù-
tardif) avec les dérivés tardifs : é:BpO(cr[L6ç, é:BpO(cr'r~x6ç, (Anacr.), TCUp~- (B.), 'rO(vu- (Pi.), zpucro- (ArchiI.).
cXvÉBpO(cr'roç; ~BpO(cr[LO( est déjà attesté dans un fr. d'E. Peu ou pas de dérivés : èOe:~p&Be:ç (Od. 16,176) est une
et l'on a d'autre part ~BpQ([LO( (Épidaure, 1 G IV l', 121,115), variante probablement fautive pour ye:ve:~&Be:ç.
qui semble tiré directement de é:BpO(. Verbes dénominatifs : t1:0e:~p&Çoo «porter des cheveux
La famille de ~BpO( et de ses dérivés subsiste en grec longs» (Théoc. 1,34); è:Oe:lpe:'ro(~ «est couvert d'écailles.
moderne. (Orph., A. 929).
3) 'EBw),~O( pl. n., rarement sg. -wv «séjour, résidence» Et . .' L'hypothèse la plus plausible consiste à poser
(poètes) ; en prose le mot est devenu un terme technique pour ItOe:~pO( une signification comme «qui s'agite, qui
«tillac. d'un navire (Hdt., etc.) mais est souvent défini se secoue» et l'on évoque ItOoov, dont le sens est malheureuse-
(Hsch., etc.) comme «bancs de rameurs, sièges au théâtre. ment incertain, mais qui est glosé notamment (3ÀOCTC'rooV,
(Poil.). Formes secondaires ~BooÀO( «bancs de rameurs. <pOe:lpoov, cf. s.u., ce qui serait morphologiquement
(Lye.), é:BooÀ~ (inscr. Naucratis). Présent dénominatif satisfaisant (cf. TCloov, f. TCle:~pO(); on cite également ItOp~c;
315 ~9vo~
(voir s.u.), avec un vocalisme 0, la glose 8(1) . qlpO\l't'Le;, Dans les anthroponymes seul 'E6e:Ào- figure, avec
ûSPOl:, ql6ooe;, Myoe; (Hsch.), ~VOO'Le; (voir s.u.), 860f.l0l:~ notamment 'E6e:Àoxp&"1)e;, Debrunner, 1. c. 101.
«se soucier de >, w6ioo «pousser >, etc. Il faudrait poser Le verbe 6iÀoo tend à éliminer ~ouÀofLO(~ en grec tardif
un thème ·wedh-'·wodh-. Un digamma initial semùle avec la conjugaison 6É:Àoo, 'lj6e:Àov, aor. -Ij6ÉÀ1)0'0I:, in!.
avoir existé à l'initial de 1!6e:~pOl:~, cf. Chantraine, Gr. Hom. 6e:À'ij0'0I:~. Grec moderne : 6éÀoo est usuel avec aoriste
1,151. Pour l'étymologie voir H. Frisk, G. H. Àrs. 36, -Ij6É:À1)0'0I:; mais è6e:ÀouO'L0e;;, è6e:À6xO(xoe;;, etc.
1930: 3,1-5 = KI. Schr. 281-285. Et.: 'E6É:Àoo est un présent radical thématique à voca-
lisme e, élargi par 1) à tous les autres thèmes. Mais l'éty-
è9€(pw : pro hapax Il. 21,347 : XOI:Lpe:~ 8i f.l~v (c'est-à-dire mologie en reste incertaine. Depuis Fick on rapproche
&Àoo1)v) &e; 'ne; &6e:lp71, cf. la glose d'Hsch. è6e:lp71 . èmfLe:Àe:LOI:e; la glose qlOl:À(~e:~ . 6ÉÀe:~ (Hsch.). On peut ainsi avoir une
&~~wOfl. I.e sens serait donc «s'occuper de, soigner >, labio-vélaire initiale et l'on fait intervenir les mots v. sI.
p.-ê. «cultiver •. Pour è6e:Lpe:,,0I:~, voir 1!6e:~pOl:~. ieléjQ, ieléti «désirer ». Autres rapprochements moins
El.: Inconnue; avec Frisk, voir des hypothèses de faciles chez Frisk S.U. Le è- initial reste d'autre part
Doederlein chez Bechtel, Lexilogus s.u., Kuiper, GI. 21, obscur. Il ne peut s'agir de prothèse au sens propre.
1933, 267 sq. Préfixe comparable à b- de b"puvoo, etc., cf. Schwyzer,
Gr. Gr. 1,434; 2,491. Ces vues sont contestées, par
Szemerényi, Studi Micenei 1,43 sq. qui rapproche ieléti
è9ÉÀw : pro (Hom., attique) et 6iÀoo issu du premier de ~OUÀOfLOI:~ et s'interroge sur le préfixe È- de &6ÉÀoo.
par aphérèse (Od. 15,317, seul ex. hom., ion., éol., grec
hellén.); le thème ancien est donc è6É:Àoo, comme le
confirment aussi les composés, cf. Debrunner, Festschrift è9jltl : &-r!J.6e;, XOI:7\'VOe;; Àe:7\',,6e;, &"fL~ (Hsch.); cf. p.-ê.
Zucker 87-91. Impf. f,0e:Àov (attique, etc.) et ~6e:Àov qui W!J.OI:LVCùv· &0'6fLOI:LVCùV (Hsch.), mais ce mot peut être une
est chez Hom. une forme sans augment, mais ailleurs un variante de t0'6fLOI:LVooV. Sans étymologie.
imparfait de 6É:Àoo. Futur (è)6e:À~O'oo (Il., etc.), aor.-Ij6ÉÀ1)0'0I:
et è6ÉÀ1)0'0I: (Hom., ion.-att., etc.), pf.-Ij6é/.1)xOI: (X., lEschin., è9jlo( : 7\'oÀÀoL, 8e:O'fLOL, 7\'À6xO(fLO~ (Hsch.). Sans étymo-
D.) et "e:6ÉÀ1)xOI: (heIlén.) le thème 6ÉÀoo est issu de è6ÉÀoo logie, voir Frisk.
par aphérèse, cf. Debrunner, 1. c. Sens: (. vouloir », mais en
attique «consentir à, accepter " voir pour la concurrence ë9vos, bOvdoe;, etc. : "E6voç n. « groupe. plus ou moins
avec ~OUÀOfLOI:~, s. u. ~OUÀOfLOI:~. permanent d'individus, soldats, animaux (Hom., Pi.,
Dérivés : ils ne sont ni très nomlJreux, ni très usuels. lEsch.) d'où «nation, classe, caste» (Hdt., ion.-atl.),
1) En liaison avec le thème de participe È6éÀoov, pour en (' sexe» (X.), «peuple étranger, barbare. (Arist., etc.),
tirer un substantif avec un suffixe de nom d'agent (cf. d'où "IX ~6v1) (. les Gentils. (NT), cf. Chantraine, BSL 43,
Chantraine, Formation 322, Schwyzer, Gr. Gr. 1,481, 1946, 52-55.
2, 175), è6e:Àwr'ijpOl:e; (hapax Od. 2,292), è6e:Ào\l't'~e; (lIdt., Composés rares : comme second membre 7 ex.,
ionien-attique) (' volontaire,; l'adj. È6e:ÀOUO'LOe; même notamment OfLOe:6v1je;; «du même peuple. (Hdt., etc.),
sens (depuis X.) est tiré de è6ÉÀoov sur le modèle de É:xou- &ÀÀoe:6v~e; «appartenant à un autre peuple. (hellén., etc.).
0'L0e;. Formes adverbiales : è6e:Àov~v «volontairement, On a au premier terme de composé è6v- dans è6v&pX1)<;
(Hdt., X., Plb.) est issu de è6e:Àov"L, cf. Schwyzer, o. c. (hellén. et tardif) avec quelques dérivés.
1,621; è6e:Ào\l't'L id. (Th., Plb.) est peut-être tiré du datif Dérivés également rares : è6v~x6e;; «du peuple, national,
&6É:Àovn, cf. Schwyzer ib., mais cf. aussi les adverbes en étranger. à propos des Gentils, p. ex. (hellén., NT, etc.) ;
-,,1', et la quantité de l'~ de è6e:Àov't'L est ignorée; è6e:ÀoII'r1)- &6"t'r1)e;; «de la même nation » (Eust., Suid.), mais è6v~0',,1j<;
86v (Th., etc.), è6e:Mv"ooe; (sch. tardive); 2) D'un thème (Hsch.) risque d'être une faute; è6vufLwV cité par Hdn.
(&)6e:À1)- sont tirés des dérivés d'ailleurs assez peu usuels: 1,33, 2,735 est énigmatique et fait penser par sa finale
&6e:À1)fL6e; (Hés., Cali., A.B.) et 6e:À1)fL6e; (Emp., B.) à 80(~'rUfLW". Enfin l'adverbe è6v1)86" • par nation.
«volontaire,; doublet &6e:À~f.looV (PL, Cra. 406 a) et (LXX).
6e:À1)fLoov (A.B.); d'où le dérivé très tardif 6e:À1)fLoO'uVOI:~ Il faut rapprocher de ~6voe;; l'adj. b6veroe;; (Démocr.,
pl. (pap.). Les noms d'action (cf. au contraire l3ouÀ'Y)O'L<;, PL, E., etc.) « étranger» ; le sens originel est. appartenant
~OUÀ1)fLOI:, 7\'pOOl:Lpe:O'~e;) sont rares et plutôt tardifs: 6ÉÀ1)fLOI: à 1'~6voe;;» par opposition au yÉvoe;, donc proprement
« volonté. (Antipho Soph., heIlén., LXX, NT) avec «étranger à la famille », d'où finalement «étranger» en
le doublet 6e:À1jfL1) (Theognost.) et les dérivés tardifs général (Chantraine, 1. C., Fraenkel, Gnomon, 22, 1950,
6e:À1)fL&nov, -fLOI:'t'~x6<;; 6É:À1)0'~c; (LXX, grec tardif). En 238). Le vocalisme radical pourrait s'expliquer par un
outre flû.1)'t'~C; «celui qui veut. (LXX, Hsch.), 6û.1)'t'6e;; masculin *86voe;;, mais mieux par l'analogie de otxe:ioe;;
(LXX). On observe que les dérivés les plus tardifs sont qui fait couple avec b6vdo~ (accent également identique).
bâtis sur 6e:À1)- non sur &6e:À1)-; 3) lEsch., Supp. 862 Sur l'emprunt du grec ~6voe; en copte, en arménien et
présente le couple singulier 6ÉÀe:0e;; &6ÉÀe:0e; «bon gré, en germanique, voir W. Schulze, KI. Schr. 517 sqq.
mal gré' : analogie des adjectifs en -e:oe;; ? Le grec moderne a gardé ~6voe;; «nation., èev~x6e;;
Comme premier terme de composé on a seulement « na tional " etc.
&6e:À(0)-, non 6ù(0)-: è6e:Ào-xOI:xÉoo «se montrer (volontaire- Et.: Le mot semble comporter un digamma initial
ment) lâche, se rendre. (Hdt., etc.), mais plus tard aussi (Chantraine, Gr. Hom. l, 150). On posera donc un thème
«maltraiter» (Ph., etc.), avec €6ùox&x1)0'~e; (Plb.); • swedh-, avec un suffixe -voe; (cf. O'fL'Îjvoe;, etc., et
è6ÉÀe:x6poe;; et è6e:À6O'uxvoe; (corn.), è6ùo7\'p6~e:voe;; (Th.), Chantraine, Formation 420). On rapprochera finalement
è6e:À67\'ovoe;, -7\'OVLOI:, è6e:Àoupy6e;; (X.), è6ù680uÀoe;;, avec • swedh- du thème du pronom • swe- grec ~.
le dérivé -80uÀe:L0( (PL). Cf. encore ~60e;;, et d'autre part ~'r1)e;;, etc.
- 316
118os. voir etwOIX. outre dlX[.Lévov· v1)ve[.Lov, xoLÀov ~0't"lXvw8Tj (Hsch.) j
llX[.LEVlXl . ol uÀw8eLç xlXl !!VU8pOL 't"67tOL xlXl 7t6Otv !!xovnç ...
~8p(s : 'rO[.LlIXÇ, xpL6ç (Hsch.); en outre tepLÇ . 0"7tci8wv,
(Hsch.); tOt[.LVOL· Oci[.LVOL XOÏ't"OtL, vO[.Lol (Hsch.).
't"O[.LlIXÇ, eùvoüzoç (Hsch.). La fermeture en L fait penser Ces orthographes diverses n'aident pas à fixer l'étymo-
à celle que l'on observe dans tO"OL « sois _, l8puw, etc. logie (d- est-il étymologique, ou un allongement métrique?
Terme d'élevage, p.-ê. populaire, ce qui expliquerait l'aspiration est-elle originelle ou secondaire ?). Il s'agit
la variation de la forme. en tout cas d'un participe substantivé, comme c'est le
Et.: Le skr. a vddhri- • castré _ et on évoque skr. vddhar- cas pour 8e~Ot[.Lev1).
n. «arme d'Indra _, av. vadar- n. «arme de jet., cf. Et.: Inconnue. Le mycénien ajameno qui s'applique
Benveniste, Origines 13. Bibliographie chez Frisk. Voir à une décoration (incrustation 'i) en matière précieuse
aussi ~Owv. et pour quoi on suppose *OtlOtL[.LEVOÇ, par exemple, fournirait
pour le sens un rapprochement possible (idée de «creux .)
118wv : attesté deux fois dans l'Iliade: 9,540 XÀOUVTjV mais pour la forme il y a quelques difficultés; le mot mycén.
ativ &ypLOV... 8ç XIXX~ 7t6).).' !!p8eO"xev lWwv Dtv'ijoç &.À(1)v doit avoir une autre étymologie.
et 16,260 O"!p1)xeO"O"LV ÈOLx6't"eç ... , oôç 7tIXL8eç ÈpL8[l.lXlvoUO"LV
!!Oovnç. Deux significations ont été proposées par les Et(;W, -O[.LOtL : «répandre, se répandre t, dit de larmes,
grammairiens anciens : d'une part, une valeur ~6e\ . Èpe- en alternance métrique avec Àelôw, dit de l'eau du
OlÇeL (Sch. A, Il. 9,540), cf. aussi la glose ~Àci7t't"wv, !pOdpwv Styx (Hom., Hés., très rare chez trag.), aussi XOt't"e:lôw
(Hsch.) et l'emploi chez Cali.,. Fr. 55 Pf.; de l'autre (Hom., Alcm., Ar.).
«suivant sa coutume. (Scholies, Hsch.); la seconde On associe à ce verbe des gloses d'Hsch. avec iota initial
interprétation est défendue par Bechtel, Lexilogus s.u., (iotacisme plutôt qu'alternance 'i) lôcivTj . xci80ç, &.v't"ÀTjT1)-
mais outre la bizarrerie qu'auraient les expressions homé- pLOV ; ŒOtvov . xci80v, O"'t"Ot[.Lvlov, XOtÀxlov avec le dénominatif
riques, l'existence d'un présent !!Ow répondant au pt. lÔOtVe:L (faute pour -if?) . &.v't"Àe:'i', d'où lÔIXVOt't"plç . l[.LTjT1)-
dw61X est des plus douteuses. On préférera donc la première pLOV ; d'autre part tô8Tjç « orifice, bonde» dans un bateau
interprétation avec ~).cl;7t't"wv, !p8dpwv en posant pour *~Ow pour vider l'eau (Eust. 525,34; 858,38).
un thème 'wedh-, cf. l'itératif wOéw et d'autre part /t6PLÇ. Et.: On a constaté que e:tôw rime avec Àe:lôw. Puis on a
Cf. Schmidt, KZ 45, 1913, 231, M. Leumann, Hom. supposé que le mot résulterait d'un croisement de Àe:lôw
WlJrter 212 sq. D'autre part on peut voir dans ~6wv un avec un *e:txw apparenté à lX[.Lciç. Indémontrable, et pas
ancien thème en n alternant avec r, cf. skr. vddhar- n. très probable. R. Strômberg, Classica et Mediaevalia,
sous !!6pLÇ, et !!6eLplX, et enfin 7tlwv, 7tLlXp, 7tleLplX. Le 21, 1960, 15-17 a supposé que e:Œw a été créé originelle-
thème serait passé secondairement au type participial. ment sur Àdôw pour constituer le couple 8cixpuIX ÀdÔe:LVj
8cixpuov e:Œe:LV.
et : (ion.-att., arc.) à côté de IXl (dorien et éolien);
Homère emploie les deux formes (lXl seulement dans IXl xe EtSa.Ms : I5pvLç 7tOL6ç (Hsch.). Figure également avec
et IX! ycip ... ); en outre elx en arcadien (cf. plus loin); "Iî le lemme lMÀLOÇ. Inexpliqué.
en chypriote, p.-ê. en dorien (mais la forme Tj peut aussi
bien être issue du thème de relatif). Al et d fonctionnent
comme interjection dans un appel, un souhait, enfin dSa.p, voir /t8w.
comme conjonction conditionnelle « si » et comme
particule d'interrogation indirecte (voir Schwyzer, Gr.
Gr. 2,557 et 683 et l'article du LSJ). La forme dx de
l'arcadien a été expliquée comme analogie de oùx, mais
l'hypothèse reste incertaine; autre hypothèse de K. Forbes dSos, e:!8wÀov, et80[.LIXL : On a le subst. e:!80ç n. « aspect,
qui part d'un d XIXV, également douteux (GI. 37, 1958, forme» chez Hom. dans des formules du type e:!8oç
179-182). En ce qui concerne 7j (chypriote et Épire),
&pLO"'t"OÇ à l'ace. de relation; en ion.-att. : « aspect, forme t
Schwyzer, Gr. Gr. 1,550 y voit une forme d'instrumental. (P. Brommer, ET.80ç et l8élX, 1940; Classen, Sprachliche
Deutung ais Triebkraft ... , 1959, etc.). En composition,
En outre, pour exprimer le vœu ou le regret, etee
(ionien-attique) et IXŒe (ép.), où l'on a supposé une adjectifs en -e:L81)ç au nombre de cinq ou six cents
particule • -ghWe, cf. skr. gha, v. sI. ze. exprimant l'idée de • en forme de, de tel ou tel aspect J,
Et.: Incertaine. On a posé une interjection, ou le locatif
cf. homo e:ùeL81)ç, 6e:0e:L81)ç, très employés dans les
vocabulaires techniques en parallèle avec -c!.8Tjç de toute
d'un démonstratif 'e-jo- qui se retrouverait dans ehlX,
autre origine (cf. sous eçw). Comme premier terme de
cf. Schwyzer, 1. c.
composé on n'a que des attestions assez tardives, où le
thème e:t8e:0"- n'est pas utilisé, avec des formes d8o-,
da. : (parfois écrit dIX, cf. Hdn. 1,495,14) «allons, va. el8-, cf. e:l807tOL6ç «qui constitue une espèce. (Arist., etc.)
souvent suivi de l'impératif (attique). Dérivé : dciÇw et ses dérivés d807tOLéw «spécifier, caractériser., etc.
« crier. (E., Fr. 844). (hellénistique), d8o!popéw (D.H.); d8e:X61)ç «d'aspect
Et.: Interjection. Peut-être apparenté à e:!èv, voir odieux» (Hp., Thphr.) avec d8éX6e:LIX (LXX).
ce mot. Mais le lat. (h)eia doit être un emprunt au grec. Dérivés peu nombreux : adjectifs: dM,ÀL[.LOÇ «de belle
apparence» (ad. 24,279), hapax singulier p.-ê. fait sur
E~a.""EV" (d-) : f. «prairie humide et marécageuse» le modèle du xü8ciÀL[.LOÇ, cf. Leumann, Hom. WlJrter 284
(Il. 4,482, Alexandrins) «bas fonds. (Dem. Bith.); en avec la bibliographie; e:t8LX6ç «spécial, spécifique.,
317
opposé à ysvlx6ç (hellén.). Substantifs : dMÀÀlOV • petit pour passer d'un développement à un autre (attique,
poème, idylle» (tardif, sch., Plin., Ep. 4,14), cf. Bickel, trag., etc.); cf. Barrett, édition d'Hippolyte, v. 297.
Gl. 29, 1942, 29 sq., Zucker, Hermes 76, 382 sq. Pour le Et.: Aucun rapport avec l'optatif du verbe dILL. Peut-
suffixe -UÀÀLOV, v. M. Leumann, Gl. 32, 1953, 214 sq. En être rapproché de doc La finale peut-être analogique de
grec tardif nom de qualité, d36T"fIÇ .la qualité d'être un IL.!:v. On a évoqué skr. evam d'emploi comparable.
d3oç, une forme » (Dam.).
Avec un suffixe rare -wÀo- (cf. Chantraine, Formation el9a.p : adv. «tout d'un coup, subitement» (ll., Alex.).
243), d3wÀov n. (<image» avec la nuance d'être irréel (Hom., Et.: Adv. archaïque en -Cl:p, cf. Benveniste, Origines
lEsch., etc.), (' reflet» (Pl.) lié à tj;su/)oç. Le sens de statue 16,91. On a rapproché touç, mais ce mot a un L long; et on
est rare (Hdt.) ; celui d'idole, en mauvaise part apparaît a évoqué e:ù8uç (de *dOuç ?), mais le d- supposé serait
dans LXX. justement analogique de d8xp.
Dérivés: sl3wÀLX6ç (, symbolique, imaginaire ,) (tardif) ;
d3wÀSLOV ou -LOV, temple où sont des idoles (LXX). eLBe, voir sous d.
Composés : dOWÀ07tOLÉ:W, -7toL6ç, -7tOLLCl: « former des
images», etc. (PI.) ; en outre dans LXX et NT d3wÀo- ELKa.~W, voir sous ~OLXCl:.
À(hp"fIç «idolâtre» avec d3wÀoÀCl:Tp(X « idolâtrie ».
Avec -d3wÀoç comme second terme de composé,
ELKa.S, voir dXOClL.
adjectifs très tardifs xXTdllwÀoç« idolâtre» (NT),
qnÀd3wÀoç (Athanas.).
ELKTI : adv. «au hasard, au petit bonheur " etc. (X.,
Il existe un thème de présent sYIl0I-LOCL «apparaître,
Hp., ion.-att.), en grec tardif: (, en vain».
sembler, se donner l'apparence de, ressembler», etc.
Dérivés: dY.Cl:LOÇ • fait au hasard» (S., grec hellénisL)
(Hom., lyr., lEsch.) avec un aoriste E'CcrOCcrOxL ct parfois
dit aussi de personnes, (, sans soin », etc. (Plb., etc.) parfois
avec prothèse, cf. le participe i: (F)SLcrtiI-LSVOÇ ; avec préverbe
« ordinaire )', etc. (Luc., etc.) ; avec des composés comme
3LOCd3ol-LCl:L « apparaître» (Il.), f. IlLCl:dcrSTCl:L p.-ô. transitif
dY-Cl:LOMyoç, eLc., et des substantifs dérivés dXCl:L6TI)ç
«il fera voir» (Il. 8,535), à moins qu'il ne s'agisse d'un
(Phld., etc.) et dxawcrùv1j (Timo).
futur de *oLaOL3Cl:. Ce thème de présent est de forme
Avec le thème de dx'ij comme premier membre dxoooÀ€W
apparemment archaïque. Des verbes de même structure
«parler au hasard» (E., Ar.), «tirer au hasard» (Plb.)
se retrouvent dans les dialectes Î.-e. occidentaux: v. irl.
et dxoooÀ[ti (Phld.).
ad-{eded (' narrabat », got. fra-weitan (, venger », reposant
Et.: Formation adverbiale probablement au datif;
également sur un thème • weid-, mais qui divergent pro-
comme cr7toui>7i, y'o:,ui>'ij, etc. En évoquant des développe-
fondément pour le sens. En revanche, d3o[LOCl correspond
ments parallèles en skr. Wackernagel, Spr. Un!. 137, n. 1,
bien pour le sens au vieux substantif dooç. Il serait
pose *i:(F)e:x'ij avec prothèse (' selon sa fantaisie», etc.,
donc plausible de tirer dllol-LCl:L de d3oç, comme p.-ê. crOÉvw
en rapprochant (F)e:x61v, etc. Un autre argument de
de crOé:voç, cf. Schwyzer, Gr. Gr. l, 723.
\Vackernagel sc trouve dans la ressemblance entre homo
L'existence d'un autre thème de présent dlltiÀÀsTCl:L .
Éx43ôÀoç et dxoooÀe:LV, etc.
tpOC(VSTCl:L (Hsch.) est douteuse: il peut s'agir de la fabrication
d'un grammairien rapprochant lv3ti),),z"rCl:L de d3oç,
E'LKO<1L : nom de nombre «vingt»; homo (F)dxocrL et
cf. M. Leumann, Hom. Wiirter 248, n. 1.
i:dxOcrL, dor., béot., thessal. F~Y-Cl:n; Tab. Ileracl. 2,71,
Et.: 'weid- exprime l'idée de (' voir », cf. sous tIlSLV,
Fe:LXOCTL.
et au parfait celle de (, savoir», cf. o13Cl:, à quoi se Dérivés : dxocraxLç « vingt fois» (Il., etc.), dxocrtiç,
rattachent dll~:J.wv, dlluÀLÇ, etc. Dans le groupe que nous -tilloç f. (' vingtaine» (tardif), mais voir plus loin dxtiç ;
envisageons ici, le thème le plus ancien ct le plus clair est adj. ordinal dXOcrT6ç et Ëe:LXOcrT6ç (Hom., etc.), avec le
(F)di>oç qui exprime l'apparence. Ce thème en s trouve un béot. FLxxcrTOÇ; subst. dy-ocrT~ «taxe du vingtième»
correspondant morphologique clair dans skr. védas- (att.); d'où dXOGTCl:LOÇ « du vingtième jour, (Hp.,
(, possession, acquisition », en liaison avec l'aor. avidam Antiphon, etc.), même suffixe que i>e:UTe:PXLOÇ, etc.
signifiant ,< j'ai trouvé, acquis ». Les deux substantifs Sur un tMme différent: dxaç, dor. lxtiç, Théra hLXtiÇ
peuvent être des créations indépendantes du grec et du avec une aspiration non expliquée (Bechtel, Gr. Dial.
skr. mais ne le sont pas nécessairement. Le rapport 2,521) « vingtième jour du mois», etc.; sur ces formes
sémantique avec (F)si:/Soç est plus proche dans v. sI. voir les hypothèses de Szemerényi, Syncope 140, 142.
m. uidu "di>oç, OS6JpLx», issu de 'weido (s), dans le lit. D'où les dérivés n. pl. dXCl:i>e:i:ç, désignant les membres
véidas m. « visage» (qui comporte une diphtongue longue) d'une société qui sc réunit le 20 du mois, avec le nom du
et dans v.h.a. wïsa (, manière », d'un thème en -s-. héros éponyme Ety'Cl:IlEUÇ (Athènes; cf. Fraenkel, Nom.
Le présent dOO[LCl:L semble issu de di>oç. Enfin e:'Œw),ov ag. 2,71 et 180, Wilamowitz, Glaube 2,368, n. 1);
est un vieux dérivé comportant une sulllxation rare; dXCl:i>Lcr-:Cl:( épithète des Épicuriens parce qu'ils célébraient
mais on ne trouve aucun terme parallèle dans les autres la mort de leur maître le vingt de chaque mois (Athen.),
langues Î.-c. : le lit. vaidalas «apparition» possède un cf. i>e:xxi>LcrTCl:L et les noms de confréries en -LcrTXL.
suffixe différent et entre dans un système productif en Sert de 1 er terme dans des composés assez nombreux,
lituanien. la plupart tardifs. La voyelle finale peut s'élider comme
aans dx6cropoç «à vingt rames» (ad., etc.). Lorsque la
ei:É:v : pour l'aspiration intérieure attestée par des finale se trouve devant consonne on a dans une vingtaine
grammairiens anciens et le Ravennas d'Aristophane, d'exemples dXOcrL-, ainsi dxocr(7t"flxuç (Hdt.), ou des noms
cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,219,303 ; « ch bien, allons, soit», etc., de nombre du grec tardif comme dXOcrLl>Uo, etc., pour
- 318
dxoaL'J1]pLToÇ (Il.), voir 'J1]pLTOÇ dans une autre Et~a1T(VTJ : f. «festin, banquet» (Hom., poètes, grec
vingtaine d'exemples on a dxoCJ(x- déjà attesté dans tardif); le mot est rapproché chez Hom. de yaflOt «noces>
èELxoaaooLoç (Od. 1,431 si la graphie est authentique), etc. : opposé à ËpiX'JOÇ, cf. Od. 1,226, Ath. 362 e; une form~
analogie de 3EV.iX-. éolienne èÀÀiX7tt'liX est citée par l'Et. Gud. 165,44.
Et.: L'hom. è:dxoaL pour è:(F)ixoaL avec voyelle prothé- Verbe dénominatif, seulement au thème de présent:
tique, est une graphie fautive due à l'analogie de l'ion.- dÀiX7tt'la~W (Hom., Pi., Alexandrins) avec dÀiX7tt'liXaT1jç
attique dxoaL issu de la contraction de la prothèse, avec (Il. 17,577, Orph., Fr. 207); aussi épithète de Zeus à
n; il en va de même pour l'héracl. FdxiX'rL = FtxiXn' Chypre (Mitford, AJA 65, 1961, 129).
le vocalisme 0 de l'hom., ion.-att., arc.-chypr., lesb: Et.: Ignorée. Le d- initial peut être un allongement
ELxoaL pourrait être à la rigueur un traitement phonétique métrique. Pour un mot de ce genre l'hypothèse d'un
de la sonante nasale (Meillet, MSL 16, 1910, 217), mais emprunt est possible mais indémontrable.
doit plutôt être analogique de TpLaxo'J'riX, etc. Même ana-
logie pour dxoa'r6ç d'après 'rpLiXxoaToç dont la forme
et~ap : n., seulement nom. acc. sg. «protection,
(pour *'rpLiXxoa'roç) est elle-même analogique de TpLaxo'J'riX.
défense ", cf. ELÀiXp '1EW'I 'rE X!XL iXÙ'rW'J (Il. 7,338 = 437 ;
Les formes originelles du grec sont FixiX'rL et pour
Il. 14,56 = 68), respectivement rapporté à mJpyoL et à
l'ordinal Fï.xiXa'roç; Fï.XiXTL est identique à av. vlsaiti et
TdxoÇ ; avec une autre valeur du génitif XUfliXTOÇ d),iXp
répond à skr. vi,!!sati- f. avec nasalisation secondaire et
"protection contre les flots» (Od. 5,257); cf. la glose
flexion en i, lat. vlginU avec une sonore et une finale en -1:
ËÀiXp . ~01j8ELiX (Hsch.).
donc i.-e. "wl-k'!!t-l: "wl- équivaut à "di-, "dwi-, cf. Mo,
Et.: Terme de structure archaïque reposant sur * Fù-
3L(ç), lat. bis, etc., mais 1'[ fait problème et le second
FiXp (cf. Benveniste, Origines 111) qui a pu devenir par
terme "k't't-l, duel issu de (d)k't't, cf. 3ÉXiX, É:XiXT6'1. Voir
dissimilation *ËÀFiXp. On a pensé à rapprocher 1 Et),ÉW,
Schwyzer, Gr. Gr. 1,591; Szemerényi, Numerals 23-24. Sur"
di- et wi-, cf. Benveniste Hittite et indo-européen, 86. aor. (F)ÉÀaiXL "repousser, enfermer ", etc.
ELKW : f. E'lçw et dçofliXL (Il., etc.), aor. dÇiX (Il., etc.) Et~E(aULa : r. nom de la déesse des accouchements,
et ~ELÇiX (Alcm. 83 P.), cf. encore la glose d'Hsch. yLÇiXL souvent employé au pluriel (Hom., ion.-att.). Nombreuses
(= FELÇiXL) . xwp'ijaiXL; part. pf. secondaire avec le vocalisme variations orthographiques : 'EÀE[()ULiX (Pi., inscriptions
e èELXWÇ (Chron. Lind. D 96); le thème attesté dans à Delphes, Astypalée, etc.), EtÀ1j8uLiX (inscr. de Paros,
dXiX8w'l, dXiX8E:L'I, etc. (aussi avec les préverbes 7tiXP-, Cali., Paus.), 'EÀEU8uLiX (crét.), 'EÀEU8l'Y) (Paros), avec
,)7t-) ne présente à l'indicatif que des formes à désinences traitement dialectal du 8, 'EÀEua[iX (Iacon.), EtÀd8ELiX
secondaires; il doit être considéré et accentué comme (béot.). En outre 'EÀEU8û) (AP 7,604, etc.) avec le suffixe
un aoriste, cf. Chantraine, Mélanges Vendryes 93-108. des noms de femmes en -w et la forme singulière EtÀL6vELiX
Sens : «céder, reculer ", en général, et aussi dans le (Plu., Mor. 2,277 b à propos des Argiens, mais le texte est
vocabulaire militaire où le mot n'est pas pris en mauvaise suspect). Le mycénien fournit de façon certaine Ereutija =
part, cf. Trümpy, Fachausdrücke 229 sq. (Hom., ion.-att.) ; 'EÀE:u8[iX à Cnossos, à côté de aminiso = "Afl'JLaoç pour
rares emplois impersonnels ,< il est possible» (p.-ê. Il. une offrande de miel, cf. Chadwick-Baumbach 188. Pour
18,520,22,321; Sapho 31,8, L.P.), ef. 7tiXpdxEL en attique. désigner le sanctuaire : EtÀEL8ULiXLO'l (Délos), 'IMOuLOv
Avec préverbes, les composés sont assez rares : &7tO- (ibid.).
(Il.), 7tiXp- (ion.-att.), au'I- (Plb.), ,)7tO- (Hom., ion.-att.). Et.: La forme ancienne, comme le prouve le mycénien,
Rares dérivés nominaux: U7tELÇLÇ « concession, complai- est 'EÀEU8uLiX, d'où par dissimilation (et influence de
sance» (Pl., Thphr.), avec ,)7tE:LX'rLX6ç (Arist.); dÇLÇ 'Qpd8uLiX ?), 'EÀd8uLiX, cf. Kalén, Quaesl. Gramm.
(Plu., etc.) avec dxnx6ç (Phld.); les formes en -TLX6ç Graecae 8, n. 1; l'hom. EtÀd8uLiX peut s'expliquer par
peuvent être issues d'adj. en -'r6ç : dX'r6ç se lit chez un allongement métrique (Schulze, Q.E. 260 sq.). Deux
Alex. Aphr.; p.-ê. è7ttELX'r6ç, v. s.u. voies sont ouvertes pour l'étym. : ou bien on tire le mot
Erxw a tendu à disparaître en grec tardif, concurrencé du thème tÀEUO- de ÈÀEucrO[.L()(L, 'l]Àu80'J, avec le même
par des composés de xwpÉw. suffixe f. que dans "Ap7tULiXL: «celle qui vient» ou «celle
Et.: Radical" weik-. Hors du grec, les verbes qui pour qui fait venir " cf. dor. ÈÀEüacxL, tÀwaéw (cf. notamment
le sens se laissent rapprocher sont skr. vijàte avec vocalisme Schulze, 1. c.). Ou bien terme indigène non grec (cf. p.-ê.
zéro «fuir, reculer» et les verbes germaniques à le nom de lieu 'EÀE:u8EP'JiX), Wackernagel ap. Nilsson,
vocalisme e: anglo-sax. wïcan, v.h.a. wïhhan = weichen, Gr. Rel. l, 313; le mot aurait pu être rapproché par
,< céder ». Ces formes présentent une sonore finale du thème, étymologie populaire de è),EuaofliXL ou de ÈÀEuaÉw
par opposition à la sourde du grec. Ces variations peuvent (Güntert, Kalypso 38,258). Voir encore Frisk, avec la
s'expliquer par l'existence à l'origine d'une flexion athéma- bibliographie.
tique. Voir Pokorny 1130.
EL~E6s, voir 2 dÀé:w.
eLKWV, voir sous eOtXiX.
1 Et~ÉW : pro ép., ion. (cf. JI. 2,294, Hdt. 4,67);
Et~a!l(8EC; : f. pl. deux membranes qui enveloppent éléen &7toFËÀé:w (Schwyzer 411, 414) ; à côté de dMflE'JOÇ
le cerveau (Poli. 2,44) 3L6n 7tEpt flUùo'l dÀOÜ'J'riXL. En (JI.) impér. dÀÉa8w'l (attique, JG II' 1126) et parfois,
suivant l'indication de Poil. on voit dans le mot un avec une variante dÀÀw, LÀÀW, cf. Et. Aor. inf. ~ÀcriXL et
diminutif d'un *d),iXiWÇ, issu de dÀÉw ,< faire tourner ", etc., avec prothèse U),aiXL. Passif inf. &À1]flEViXL, &À'ij'JiXL,
avec un d- tiré du thème verbal comme dans EtÀE6ç. participe &Àdç, avec vocalisme zéro (Hom.). Parfait moyen
319
à vocalisme e !!e:À[.LIXI, -[.Ltvoc; (ép.), mais pl.-que-pt. MÀe:1 « très. ; en outre lit. veliù, vélti «fouler •. Rien de net. Voir
(corr. de Boeckh PL, P. 4,233) avec vocalisme o. Sur e:1Àtw Burdach, N. Jbb. 49,254 sqq., Frisk et Pokorny 1138.
a été créée une conjugaison régulière: aor. inf. e:tÀ'/îO"IXI,
r. e:tÀ7)O"w, pl. pass. e:tÀ"fJ[.LIXI, aor. pass. dÀ7)6"fJv (ion., 2 EtÀ~W, '(MW, dÀÀw : pro «faire tourner, rouler.
hellén.) avec Èy F"fJÀ"fJ6lwv'rI = È1;e:IÀ"fJ6wm (Schwyzer 62, parfois «lier. (ion.-att., hellén., etc.); l'aor. ~ÀO"IXC; au
152, Héraclée). Sens : «rassembler, serrer, ramassser, sens de (, retourner, renverser. ne doit pas être authentique
presser., dit d'une troupe, d'un corps qui se ramasse Od. 5, 132 et la flexion est entièrement bâtie sur un thème
pour bondir, de raisin que l'on presse, etc. (Hom., ion.). dÀ"fJ- surtout en composition: in!. aor. e:lÀ'/îO"IXI, f. e:1À7)O"w,
Les préverbes confèrent au thème des valeurs diverses : pr. e:tÀ"fJKIX, aor. passif dÀ7)6"fJv; du thème tÀÀw on a
,x7te:IMw «réduire à. (au pl. et à l'aor. pass. Hdt.)} !ÀÀti[.L"fJV «rouler. des boucles (lG V 2,472, Mégalopolis).
« écarter» (éléen, Schwyzer 414, ,x7toFë),tm); è1;- Au présent, e:lMw (de *Fe:À-V€w) et tÀÀw (de *(F)I-FÀw)
• découvrir », intr. «échapper» (tardif) avec l'aor. passif sont attestés, cf. pour ce dernier Schwyzer 719, Thèbes du
ÈyF"fJÀ"fJ6lwv''n «être chassé» (Héraclée, Schwyzer 62,152). Mycale, ionien, Ar., Nuées 761, S., Anf. 340, A.R.
KIXTIX- «rassembler» (Hdt., etc.) avec le pf. KIXTIXFe:À[.Ltvoc; 1,129, etc., mais la graphie est parfois dÀw ou dÀÀw.
(Schwyzer 179 X, 35, Gortyne); 7tpoO"- «pousser vers. Nombreuses formes à préverbes, dont les plus fréquentes
[7tpOTt] (Hom., E.), O"UV- «rassembler» (Hdt., X., etc.). sont ève:IÀtw (hellén.) et -LÀÀW (Th. 2,76) et 7te:ple:IÀ€W
Dérivés peu nombreux : ~7)À"fJ[.L1X . KWÀU[.LIX, cpptiy[.L1X Èv (X., hellén.) et -LMW avec diverses variantes (Ar., Gren.
7tOTIX[.L0 (Hsch.), cf. SI G 736, (Messénie) = F7)À"fJ[.L1X ; 1066); en outre 1l1e:IÀ€W (tardif), è1;e:IÀ€w «glisser, échap-
7tPOO"e:LÀ"fJ[.L1X «turban _ (Créon), p.-ê. en tant qu'il serre per., è1;LÀÀWV (X.), è7te:IÀ€w (tardif), KIXTe:IÀtW (tardif)
la tête, mais on pourrait également penser à une dérivation et KIXTLÀÀW (Hp., douteux), mxp- (tardif).
de e:tÀtw 2 «enrouler.; KIXTE:LÀ"fJmc; «fait de tasser. Dérivés certains sont pourvus de suffixes très
(Épieur.), O"Uve:LÀ"fJmc; «fait de former une boule» (lEl.), productifs: e:tÀ"fJmc; « tourbillon, révolution " etc. (Pl., etc.)
ces mots pouvant également être rattachés à e:tÀÉw 2; et, avec préverbe: èv- (tardif), è1;- «fait d'échapper.
dÀ"fJ6[.L6C; . O"UO"TpOcp7), cpuy7) (Hsch.). (Pl.), è7t- (tardif), 7te:pl- (tardif); suffixe -[.LIX : e:tÀ"fJ[.L1X
A côté de e:1Àtw existent des formes verbales médiocre- « voile », etc.; Èv- «couverture _, è1;- • ce qui enveloppe ».
ment attestées dÀÀw, (ÀÀw qui peuvent être dues à En outre : dÀ"fJTtipWV (, rouleau. (tardif), l'adv. dÀ"fJ1l6v
l'iotacisme ou à une confusion avec tÀÀw, lequel se « en tournant, en liant» (A.P.); on rattache aussi à cette
rattache à dÀtw 2 : 1ÀÀ6[.Le:voc; «pressé. (A.R. 2,27), famille e:tÀe:TllXC; m. nom d'un jonc (Thphr., H.P. 4,11,13).
,x7tLÀÀW «exclure» (Lys. 10,17), È1;LÀÀW ou -e:lÀÀw « chasser. On doit relier également à ce groupe e:lÀe:6c; ou lÀe:6c;:
(O. 37,35), O"UVLÀÀW ou -e:lMW «tasser, contracter •. 'Î) TO\) 6"fJPLOU KIXTtillumc; KlXt O"Tp6cpoC; (Hsch.); dans les
C'est à ce thème que peut être rattaché le nom d'action emplois le terme désigne : 1. l'obstruction intestinale
en -mc;, gén. F(Àmoc; • mauvais traitement. (pamphyl., (Hp., etc.), cf. la définition de Galien VIII, 388,1 OLOV
Schwyzer 686), mais ce terme pourrait exprimer l'idée de xopll~v TIVIX 7te:ple:O"Tpticp61X1 TO ~VTE:pOV ; mais le mot a pu
chalnes, liens et être rapporté à e:tÀÉw 2. Même confusion faire penser aussi à dMw «barrer.; 2. la tanière d'un
possible pour les gloses 1ÀMc; et !ÀÀti~e:I, voir sous dÀtw 2. animal (Théoc., Arc., Poli.), cf. sous e:lMw, e:1Àu6[.L6c;
La signification d'. enfermer. n'est pas loin de celle et e:lÀu6c; qui peut être une réfection de e:lÀe:6c;; 3. nom
de • rouler, enrouler. de e:!Àtw 2 et des contaminations d'une espèce de vigne (Hippys Rheg.). Le suffixe -e:6c;
ont pu se produire. Ainsi pour A.R. il n'y avait p.-ê. est le même que celui de cpwÀe:6c;, KOÀe:6c;, etc. Au sens 1
pas de différence entre 2,27 !ÀÀ6[.Le:voc; o[.LlÀCjl «enfermé le mot a fourni le dérivé dÀe:wll"fJC; «qui concerne
par la troupe. et 1,129 Ile:O"[.Loî:c; lÀÀ6[.Le:voc; «enveloppé l'obstruction intestinale ».
dans des liens '. En revanche le sens de Pl., Ti. 40 b est Avec un suffixe expressif à nasale in fixée (Chantraine,
discuté, voir édition Rivaud, p. 60. Ar., Nuées 761 a été Formation 398 sqq.) dérivés tirés du thème de présent
également discuté. D'autres formes nominales peuvent être e:lÀtw : e:!Àly1;, -yoc;, m. «tourbillon» (O.S., etc.) et la
associées à la racine de (F)e:IÀÉw l, mais du point de vue forme dÀlyyoC; m., souvent au pl. « tourbillon» (O.S., etc.)
grec elles sont indépendantes, v. cXÀ7)C;, &ÀIC;, È1;ouÀ~, '(À"fJ et surtout «vertige. (Hp., Pl., etc.) ; V. dénom. dÀlyyltXW
(e:tÀ"fJ) , OÙÀIX[.L6c;. avec le suffixe de verbes de maladies en -ltXW «avoir des
El.: Le présent dÀtw est expliqué habituellement par vertiges ». D'où le terme tardif e:lÀIYYlwll"fJC; verliculosus
* Fe:À-vtw; on a aussi rapproché la glose ,x7te:ÀÀe:'i:v' (Gloss.). Ces divers thèmes comportent souvent une
,x7tOKÀe:Le:IV (Hsch.) dont la géminée pourrait être éolienne; initiale en 1-, soit sous l'influence de tÀÀw, soit par un
il n'est pas sûr que les doublets rares -e:lÀÀw et tÀÀw iotacisme ancien.
soient autre chose que le résultat d'une confusion Du thème de tÀÀw on a quelques dérivés : !ÀMc;, -tilloc;
(graphique? ou plutôt étymologique '1) avec e:tÀÉw 2. f. «corde» (Il. 13,572), mais dans la glose d'Hsch. lÀÀtXlllXc;
De dÀtw, l'aoriste passif ,xÀ'/îVIXI, etc., présente le voca- yovtic; (= S., Fr. 70, E., Fr. 837) . ,xye:À<XLIXC;, KIXL TOCC;
lisme zéro attendu, l'aoriste inf. ~ÀO"IXI est également clair, O"uvTp6cpouc;, il y a trace d'un mot signifiant • rassemblé»
le vocalisme e a été étendu au pf. (F)t(F)e:À[.LIXI, tandis que et apparenté à e:lÀtw 1; même contamination dans la
le pl. q. pf. MÀe:1 aurait le vocalisme 0 attendu (pf. * Fe:- glose 1ÀM~e:I' Ile:O"[.Le:Ue:I, O"UO"TpÉcpe:l, ,xye:M~e:1 (Hsch.).
FOÀ-IX); le type aor. inf. dÀ'/îO"IXI serait une réfection sur Il existe enfin un nom d'oiseau lÀÀtXC; « grive» (Ath. 65 a)
le présent qui s'est imposée. qui se rattache de quelque façon à tÀÀw et qui a été altéré
Parmi les nombreux mots L-e. qui supposent une racine en !ÀltiC; (Arist.).
'wel-, bien peu se rapprochent clairement de notre Fe:À- : Il faut ajouter la glose d'Hsch. tÀÀlX1 . TtX1;e:IC;, O"UO"TpOcpIXL,
on évoque l'instrumental russe valom «en foule », russe Ile:O"[.LOL, ,xyÉÀIXI qui désigne des liens, mais est contaminée
zaval «barrière» (cf. F7)À"fJ[.LIX) de 'w61-; de 'wel- v. sl. velimi par rÀ"fJ «troupe •.
320
Du thème de tÀÀw a été tiré avec un sens particulier etÀ(oves. voir &éÀLOL.
l'adj. tÀÀ6<;, voir s.u.
Et.: e:LÀéw, tÀÀw sont habituellement expliqués comme etÀL1TouS : attesté chez Hom. à l'acc. et au dat. pl.
un présent en nasale * Fe:.À-vé-w et un présent à redouble- -1t030(<;, -1t63e:am comme épithète de ~6e:<;, parfois associé
*
ment F(-FÀw. On pose alors une racine Fe:À- «tourner, à ÉÀLXo(<; (cf. s.u.). OstholT, B. B. 22, 255 sq. en opposant
qui se retrouve plus ou moins nettement en grec dans la formule &e:pat1t03e:<; t1t1tOL, a voulu retrouver dans le
lÀL~, ~ÀILL<;, p.-ê. tMVl), ~ÀILL<;, e:ùÀ-/j, IlÀIL0<;' 00).0<;, etc. premier terme un correspondant de lit. selù, selêti « glisser "
En outre, bien entendu, elÀuw, ~ÀL~. véd. t-sarali «s'approcher en glissant •. Mais cette inter-
Outre les rapprochements cités sous elMw, on prétation ne trouve pas d'appui en grec, ni dans la
mentionne irl. {Hlim «tourner" lit. veliù, vélti «emmêler, tradition grammaticale antique, cf. l'explication d'Hsch.
entortiller des cheveux " v. sI. valiti «rouler ». 3LcX "t"o éÀlcrae:Lv "t"Où<; 1t630(<; xO("t"cX -rlJv 1tOpe:(Q(v (cf. Hp.,
Art. 8); cette glose implique un rapprochement avec
dÀT). «troupe., voir tÀ1). e:tÀw, éÀlaaw «tourner» et pose le sens «qui tourne les
pieds en marchant»; le d- initial peut résulter d'un
allongement métrique; l'absence de digamma initial
eLÀT) : f. «chaleur du soleil. (Ar., Guêpes 778 [avec étonne (cf. Chantraine, Gr. Hom. 1,132, Shipp, Studies 60).
la variante ÉÀ1)], Luc., Alciphr.); en outre ~éÀfl (= Fe:Àfl) . En grec postérieur, dit plaisamment d'une femme (Eup.),
ijÀLO<; XO(L O(ùy/J U1tO AO(xwvwv. (Hsch.), cf. p.-ê. ibid. yéÀflv cf. Paus., p. 171 et 197 Erbse.
(= FéÀO(v?) . O(ùy/Jv -ijÀ(ou [qui pourrait toutefois être Dérivé tardif e:tÀm631)<; dit d'Héphaistos (Nonn.).
rattaché à ye:Àe:rv . ÀcX.IL1te:W, &v6e:rv et ye:Mw]; Ye:.À03u·r(0( . n n'y a rien à tirer de la glose d'Hsch. &ve:ÀÀl1tou<; (&Ve:LÀ(-
1)ÀL03ua(0( (Hsch.) est certainement un composé de FéÀfl. 1tou<; Schmidt) . 0 "t"or<; 1tOaL IL1] &'À<À >6ILe:vo<;, ij"t"OL XWÀ6<;.
En composition : e:!)'1)6e:p-/j<; «chaulTé au soleil, chaud»
(Hp., Gal.), tÀ0(6e:pé<; . 1)ÀL060(À1té<; (Hsch.), issu de 6épo<; ?
etÀLTev-r}S : épithète de &ypwan<; «chiendent. (Théoc.
ou de 6épOILo(L? d'où le présent dénominatif e:!À1)6e:péw, 13,42).
-éOILo(L «se chaulTer au soleil. (Hp., Xenarch., Luc.); Et.: Le second terme doit être rapproché de la racine
voir aussi e:tÀ61te:30v et p.-ê. elÀLXpW~<;. Au second terme de "t"dvw. Le premier peut être le même que celui qui
de composés : 1tp6a-e:LÀo<; «exposé au soleil, ensoleillé»
figure dans dÀl1tou<;, e:tÀLXpLV~<;, donc se rattacherait
(lEsch., Eup., Thphr., etc.), e:{\e:LÀO<; «bien exposé au à e:!Àéw 2 «tourner. : il s'agirait de la progression de la
soleil. (Ar., Arist.), &e:LÀO<; (lEsch., Fr. 748). plante rampante; la liaison avec ~Ào<; «bas-fond» par
Dérivés très rares. Verbes dénominatifs e:!Àéw «chaulTer
étymologie populaire n'est pas impossible, cf. Od. 6,89.
au soleil. (Eust.), part. passif elÀ1)6év"t"e:<; (Hp.) ; ItÀii"t"O(L .
1)ÀLOÜ"t"o(L (Hsch.), fut. ~e:À[À]&.ae:"t"o(L . 1)ÀLw6-/jae:"t"o(L (Hsch.).
eLÀ01Te8ov : leçon correcte dans Od. 7,123 : &Àw-/j ... 1
Dérivé nominal: e:tÀ-/jLOV' év 1)À(cp 6e:pILO(v6év (Hsch.),
"t"'Îj<; Énpov ILév 6' e:tÀ61te:30v ... 1 "t"épae:"t"o(L 1)e:Àlcp: surface
p.-ê. fausse explication de 'IÀ-/jLOV, Il. 21,558.
plane exposée au soleil notamment pour sécher le raisin;
Et.: On admet grec commun *FhéÀfl (de *hFéÀfl), d'où
donc composé de e:lÀ"1J (cf. s.u.) et 1té30v ; cette leçon a été
FéÀfl, lÀfl; ensuite une forme à prothèse *èFhéÀfl pour
reconnue bonne par Doederlein, Beehtel, Lexilogus s.u.,
rendre compte de e:tÀ1), dÀ1). On pose alors un nom d'action
Leumann, Hom. Worler 44, ete. Mais il existe une variante
i.-e. *swelii, que l'on rattache à un thème verbal signifiant
bien attestée résultant d'une fausse coupe : 6e:LÀ61te:30v.
«brÎller lentement, griller., attesté en germanique et en
Cette leçon s'est imposée et elle est authentique dans des
baltique, cf. angl.-sax. swelan, n.h.a. schwelen avec voca-
textes tardifs (AP 6,169, etc., Dsc. 1,32) avec le verbe
lisme e, lit. svllti avec degré zéro. En grec même, on
dénominatif 6e:LÀ01te:3e:uw (Dsc. 5,6).
rapproche &MO( (voir s.u.).
etÀUC71Ta.O .... a.L : «glisser. en se tortillant comme un
ver ou un serpent (Hp., Pl., grec hellén.); avec XO("t"-
(Ar., Lys. 722).
etÀLKpw-r}S : adj. «sans mélange, pur, distinct. souvent Dérivés: e:tMa1tO(aL<; et -a1tO(anx6<; (Arist.); la graphie
joint à x0(60(p6<;, &ILLy-/j<;, &ILLX"t"O<;, etc. (Hp., ion.-att., tÀ- est bien attestée dans les manuscrits.
hellénistique); dans le grec tardif signifie «sincère, de Et.: Composé copulatif expressif tiré de deux thèmes
bonne foi., sens qui subsiste en grec moderne. verbaux dMoILO(L et a1tcX.0ILO(L (Schwyzer, Gr. Gr. 1,645),
Dérivés : e:tÀLxplve:Lo( «pureté. (Arist.), «sincérité» cf. ci-dessous e:tMw.
(tardif), dÀLXpLV6"t"1)<; « sincérité» (Gloss.) et le dénominatif
e:tÀLxpwéw «purifier. (Arist.). etÀow : pro (Arat. 432; y'O("t"O(e:[),uov, variante fausse
Et.: Composé dont le second terme est tiré du thème 11. 23,135), f. dÀÛaw (Il. 21,319), aor. Xo("t"-e:LÀUaO(vn
de xptvw avec un suffixe sigma tique, cf. e:ÙXPLV~<;, etc. (A.R. 3,206). Les formes les mieux attestées sont médio-
Mot technique, premier terme obscur. On a supposé que passives: pl. e:tÀÜILO(L (Hom., poètes), aor. èMa(1) , part.
ce premier élément est issu de e:tÀ1) (avec l'-L utilisé en t),ucr6e:l<; (Hom., poètes) mais dÀü6dç (Théoc. 25,246),
composition); le sens serait «distingué au soleil (?)" présent rare dMoILO(L (S., Ph. 291 et 702). Sens :
mais e:tÀ1) signifie proprement «chaleur du soleil. (Fe:Àfl « envelopper., au moyen «être enveloppé, couvert de • ;
seul, en dorien, se dit [secondairement?] de la lumière). à l'aor. è:Ma(1) «se rouler» (Hom.), «s'envelopper de.
Il ne parait pas exclu que le premier terme soit tiré de (A.R.); après Hom. passif «ramper, glisser en se
e:tÀw «faire tourner. et que la métaphore soit celle du tortillant. (S., 1. C. pour les mouvements de Philoctète,
grain ou de la farine triés par le crible que l'on fait tourner. corn.). Rares formes à préverbes: 3Le:LÀua6e:raO( «s'étant
321
glissée à travers, (A.R. 4,35), è~etÀua6é\ln:c; «sortant nominales; (F)e:Àü-fLOt présente la même longue finale
de leurs trous, en parlant de serpents (Théoc. 24,17), secondaire que lat. uolümen; cf. aussi p.-ê. arm. gelumn
xOt-retÀuaoo, -e:tÀ;JaOt\l-re: (voir ci-dessus) et xOt-retÀüfLé\lo\l « torsion '.
(Hdt. 2,8), aU\le:tÀ11oo «rouler ensemble, (EM 333,42). A la même racine appartiennent en grec &Àu-cne;, &'M-riie;
Dérivés : 1. Du thème èÀu- : ~Àu-rpO\l «boite, étui, (voir s.uu.) et d'autre part 2 etÀéoo.
enveloppe, réservoir. (S., Hdt., Hp., ion.-att.), d'où
le dénominatif ÈÀu-rp6ofLOtt (Hp., Art. 45); cf. la glose E'lÀooTES : m. pl. (ion.-att.) avec le doublet E'(Àoo-rOtt
yéÀou-rpo\l . ~Àu-rpO\l, i)yoU\l Àé7tUpO\l (Hsch.) = FéÀu--rpo\l; (cf. Hdt. 6,58) «hilotes., esclaves de l'État à Sparte,
~ÀÜILOt, avec un u long qui pose un problème, «sep» de généralement des serfs attachés à la terre. Fém. ElÀoo-rle;,
la charrue (Hés., Tr. 430, 436, parce qu'il est recourbé, -laoe; (Plu., St. Byz.).
ou parce qu'il sert à retourner la terre 'i), cf. aussi la Dérivés : e!Àoo'rtx6c; «qui se rapporte aux hilotes,
glose d'Hsch. qui donne les équivalents \IuaaOt «virage» (Paus., Plu.). Verbes dérivés : e:!ÀooTe:Uoo «être hilote»
du champ de course et -rà !fLlhw\I, ce qui est le sens de (Isoc.), d'où e:!Àoo-rdOt «état d'hilote. (Arist.); p.-ê.
dÀÜILOt ; ~ÀUfLo:; «boite, étui. (Hsch.), sorte de flûte e:!ÀooTlÇOfLOtt «être réduit à l'état d'hilote. (Hermipp. 71).
phrygienne composé de 2 tuyaux en buis avec une Et.: Selon Hellanicos 188 J, Théopomp. Hist. 14, serait
extrémité de corne recourbée, ce qui peut expliquer le tiré du nom de la ville "EÀoe;, ce qui est peu vraisemblable
nom (S., Call. Com.); !ÀuaTOt . &fL7te:ÀOC; ILéÀOtt\lOt (Hsch.), historiquement, et impossible phonétiquement. Selon
avec le même sigma inorganique que ÈÀua611; verbe EM 332,53, apparenté au thème de l'aoriste e:tÀO\l. En
dérivé : èMaaet' e:lÀeî:-rOtt (Hsch.). fait, comme beaucoup de noms de l'esclave, le mot est
2. D'un thème eiÀu- : dÀU-fLOt « enveloppe, couverture» sans étymologie. Solmsen, Untersuchungen 251 pose
(Od. 6,179, Anacr., A.R.), e:iÀu6fL6e; q repaire d'un animal, *È-FEÀoo-ne;, apparenté à (F)OtÀw\lOtt, etc., parce que les
tanière', notamment en parlant d'un serpent (Nic.), hilotes seraient originellement des prisonniers de guerre,
mais le mot est glosé par Hsch. IlÀxoe;, aupfL6e; (v. Latte) ; ce qui est douteux malgré Ephor. ap. Str. 8,365 ; l'expli-
eLÀu6e; doublet de dÀe:6e; bâti sur dMoo, même sens que cation morphologique de la forme serait des plus difficiles.
e:lÀu6IL6e; (X., A.R., Nic.); e(ÀuatC; «le fait d'avancer en Sur des traces douteuses d'une forme sans aspirée dans les
rampant, (très tardif, Sch. S., Ph. 291, etc.); avec le manuscrits de Thucydide, voir Sommer, Lautstudien
suffixe --riie;f-"1Ie; on a le nom d'un gâteau rituel, probable- 101 sq.
ment dénommé d'après sa forme : dM-riie; à l'ace. pl.
(IG VII 3055, Béotie, IV· s. av.) mais il existe également
des formes èM"1Ie; (An. Oxon. 2,44), d'un thème èÀu-, et
èÀÀu-riie; (Théra, Schwyzer 227,179) ou ÈÀÀu-rle; (pour
-"1Ie; ?). 7tÀOtXOÜe; -rte; (Hsch.); dans ces deux dernières djlaSES : 7tOtfLé\loo\l otxlOtt (Hsch.). Voir Latte qui
formes le lambda géminé n'est pas expliqué, cf. Bechtel, conjecture < X >e:tfL,xaee;.
Gr. Dial. 1,304, Solmsen, Untersuchungen 240; verbe Et.: L'hypothèse qui verrait dans ce mot un dérivé
dérivé dÀuaae:-rOtt . elÀe:hOtt (Hsch.) avec dÀuaTI)pw\I. de * FdfLOt = lat. uïmen «osier », etc., échappe à toute
Termes à la fois techniques et expressifs dont tous les démonstration.
sens peuvent se tirer de la notion de «rouler, se tor-
tiller., etc. EtjlL : inf. lé\lOtt, part. LW\I attesté déjà en mycén.,
3. Sur le thème dÀu- a été constitué un présent expres- cf. Chadwick-Baumbach 188; impf. att. lIOt, pour la
sif : dÀu<p,xoo, seulement au participe épique -<p6oo\l, flexion, cf. Chantraine, Morphologie, § 234. Seulement
-cp6oo\lne; (Il. 11,156, Hés., Th. 692, trans., Nonn., D. thème de présent actif. Le présent de l'indicatif peut avoir
30,81 intr.), -ücp,xçoo (Il. 20,492 trans., Hés., Sc. 275 la valeur de présent, notamment chez Hom., mais en
intrans.) «tournoyer, faire tournoyer. : forme épique attique il sert de futur, ce qui s'explique par le sens du
itérative et intensive qu'on ne peut analyser sûrement; verbe, cf. français je vais; le présent de l'indicatif et lui
la quantité de l'u et la variation entre les thèmes en -600 seul en attique est exprimé par ol:PXOILOtt (voir s.u.). Aor.
ou -,x1:oo sont dèterminées par la métrique (cf. Frisk, 'ljÀ6o\l (voir s.u. ÈÀe:uaofLOtt), pf. ÈÀ~Àu6Ot. Pour le supplé-
s.u. e:lÀu<p,xoo avec la bibliographie). tisme dans ce verbe, voir Bloch, Suppl. Verba 22 sqq.
Et.: L'existence d'un thème ·welu- est prouvée par Pour l'aspect v. Meillet, MSL 23, 1929, 243 sqq. Sens:
la glose d'Hsch. yéÀou-rpo\l = FéÀUTpO\l, qui répond «je vais, j'irai •. Nombreuses formes à préverbes dont
exactement à skr. varutra- n. «vêtement de dessus» certaines depuis Homère : &'\1-, &'7t-, at-, È1;-, È7t-, XOtT-,
(Gramm.). Le thème de présent e:lMoo pourrait reposer ILe-r-, 7tOtp-, m:pt-, 7tpO-, 7tpoa-, aU\l-, \m-. Le verbe etfLt
sur * Fe:À-\I-uoo et correspondre à skr. Vr1Joti «envelopper. est déjà peu usuel dans le gr. hellén. Dans le NT, il ne
(avec la ditTérence d'une flexion thématique et d'un se trouve guère que chez Luc et seulement avec préverbe.
vocalisme e radical). Mais le présent dMoo est rare et p.-ê. Il existe p.-ê. un présent (-axoo (Schwyzer 180, Crète).
secondaire, et issu du parfait plus usuel dÀÜfLOtt de * Fe:- Dérivés nominaux, tous à vocalisme zéro, mais peu
FÀü-fLOtt. Ce thème dÀu- se retrouve en tout cas dans f. cohérents: (-6ILOt-r0t, pl. n .• pas, allure. (Il. 5,778 = H.
e:lÀUaoo, aor. e:lÀüaOtt et un grand nombre de formes Ap. 114, cf. encore CalI., Déméter 58), pour le suffixe à
nominales. élarg. 6, cf. Chantraine, Formation 175; avec préverbe,
Le thème Fe:Àu- de yéÀou-rpo\l, FéÀu--rpo\l s'observe r. e:la-l-6ILlI (Od. 6,264, Opp.) : le type suffixal est voisin
dans l'aor. (F)e:M-a-611 (avec un a non étymologique); du précédent. Divers dérivés avec dentale sourde qui
il se retrouve notamment dans arm. gelu-m «tourner., sont plus importants. D'abord un adjectif verbal t-r6e;
lat. uoluô, et a servi en grec de base à quelques formes (AP ), avec une douzaine de formes à préverbes mieux
322
attestée, notamment è:~L'r6ç (Hés.), 8ucmlXp- (X.), 8ucr1tpocr- voir plus loin; la 1 re et la 2" p. du plur. Ècrl.lÉv (ion. e:tI.lÉv),
(E., etc.) ; en outre les substantifs : é,!.lIX~-L-'r6ç (v. &1.l1Xi;1X) È:cr'rÉ sont analogiques du sg. On observe au participe deux
et par analogie IX'rlXp1t-L-'r6ç. Du thème -L'rOÇ sont tirés : formes de vocalisme différent, &v (attique), vocalisme
8L-L'r-LX6c;, cruv- (Arist.). La finale vocalique de la racine zéro avec psilose et è:wv (ion., etc.), le dorien offrant quelques
a conduit à préférer des dérivés comportant une consonne exemples de ~v're:ç, 1!crcrlX. Le présent est attesté en
et notamment une dentale après la racine. On est tenté mycénien avec le participe et surtout la 3 e personne du
de tirer des thèmes en -L'rO- le dérivé important è:~h"fjÀoç pluriel: n. pl. apeote, f. apeasa (IX1tÉlXcrcrIXL), cf. Chadwick-
«qui s'en va, qui disparaît» en parlant de couleurs, d'une Baumbach 188, 3 e p. pl. eesi = ~e:vm (de *es-enti avec
famille qui disparalt, d'une drogue qui perd son efficacité vocalisme e? Cf. hittite asanzi?); l'hom. ~iicrL est p.-ê.
(ion.-att., etc.) ; le suffixe fait entrer le mot dans la série une réfection de cette forme, cf. 'Liim, 'rd)Éiim, etc. A l'impf.
de VOcr"fjÀ6ç, IX1tIX'r"fjÀ6Ç, etc.; par une dérivation inverse 1 re sg. homo 1j1X = skr. dsam (avec m analogique), i.-e.
a été créé r'r"fjÀov • 'ro ~I.lI.lOVOV XIXL oùx è:i;h"fjÀov (Hsch. = * ës-'l}; 3 e sg. dor., éolien et arcadien 1jc; = skr. dS, i.-e.
lEsch., 'Fr. 452; aussi à Naupacte, SEG 23,356). *ës-t: mais Hom. a l'innovation 1j-e:v, ion.-att. 1jv. Voir
Il n'existe pas de nom d'agent en --r1)p mais des dérivés sur la flexion de e:tl.lt, Chantraine, Morphologie, §§ 235-237.
en n. pl. -'r~pLIX (!e:poc) pour désigner des cérémonies: Restes d'un dérivé en -crxoo dans impf. 1:crxov (de ~cr-crxov)
e:tm-r1)pLIX «sacrifice pour l'entrée en charge. (D., etc.), chez Hom. et Hdt., 1jcrxe: chez Alcm. (v. Chantraine,
è:i;- (inscr.), XIX'r- (Hsch.). Gr. Hom. 1,290,320); cf. lat. escit, escunt.
Le nom d'agent r'r"fjç m. (Ar., Pl., etc., cf. le rapproche- En outre, futur ~crOI.lIXL, mais pas d'aoriste ni de parfait:
ment avec tÉVIXL Pl., Prt. 349 e, 359 c) a pris une on emploie ÈyÉve:'ro, yÉyovlX. Sens: « exister. au sens fort,
signification particulière: « qui va de l'avant, audacieux. ; mais plus souvent • être. (verbe substantif), mais avec
d'où h1X1.l6C; • hardi, effronté. (attique), avec les dérivés des emplois distincts de ceux de la phrase nominale
h1X1.l6'r"fjç (Pl., Plb., etc.), hlXl.lllX (LXX) • effronterie» (Chantraine, Gr. Hom. 2,1-6; Humbert, Synt. Gr.,
et le dénominatif hlXl.le:U0I.lIXL (Jul., Or. 7,210 c, interpola- § 99 sqq.).
tion); la suffixation d' t'r1X1.l6ç est déconcertante, car les Nombreuses formes à préverbe, notamment &1t-, 1!v-,
oxytons en -1X1.l6ç (à l'exception de où8-, 1.l"fj8-1X1.l6ç) ne ~i;-, 1!1t-, I.lh-, 1t&p-, 1te:pl-, 1tp6-, 1tp6cr-, cruv-, {)1t-, tmép-.
fournissent que des substantifs comme 1to'r1X1.l6c;, OÙÀIX- Un verbe de ce sens ne se prête pas à fournir des dérivés
1.l6ç, etc. Anthroponyme 'hocl.l71 Bechtel, Hist. Personen- nominaux, notamment pas de noms d'agent. Pour
namen 503. désigner l'. être », outre le participe substantivé 'ro (Iv il
Les deux mots, r'r"fjç et t'r1X1.l6ç doivent appartenir existe quelques dérivés. Le seul dérivé comportant un
à l'attique courant. Un verbe t'r&OO est supposé par suffixe normal de nom d'action est la glose IX1te:cr'rUÇ • IX1tO-
l'adjectif d'obligation t'r"fj'rtov «il faut aller» (Ar., Nuées xwp"fjmc; (Hsch.). Il existe deux autres groupes de formes
131, Diph. 31) : on y voit généralement un thème d'itératif, plus importants, mais plus singuliers. Avec le suffixe -w
cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,705 et lat. itiire; c'est à ce thème qui a fourni des féminins et des abstraits a été créé sur
que l'on peut rattacher le part. parfait è:1tlXvL'riixwp = la 3 e pers. du sg. Ècr'rt le dérivé Ècr'rw = OÙcrtlX « substance "
È1tlXve:À"fjÀu6wc; Schwyzer 425,8 Élide, cf. [e:]t'r&Xe:LV· opposé à I.lOp<p~ (Archyt.), avec préverbe IX1te:cr'rW • absence.
è:À"fjÀU6ÉVIXL (Hsch.); en outre e:tcrL'r"fj'r6ç • accessible» (Hdt. 9,85), cruve:cr'rw «réunion. (Hdt. 6,128, variante
(Alciphr.); t'r"fj'rLx6c; = t'r1X1.l6c; (Arist.) ; dcrL'r"fj-r1)pLIX (lnscr. cruve:cr'rt"fj); en outre des composés : e:ùecr'rw • bien être,
attiques) = dcrL-r1)pLIX; sans doute dcrt'r"fjl.llX ou -iil.llX (Délos, bonheur» (lEsch., Hdt., CalI.) ; mais l'adj. e:ùécrnoç (Cali.,
Delphes) «revenu ». Pour È~l'r"fjÀoç plutôt dérivé de -L'r6c;, Dél. 325) se réfère à la fois à e:ùe:cr'rw et à É:cr'rtlX; XIXX-
cf. plus haut. «mauvais état. (conj. Démocr. 182), cf. la glose
Les dérivés nominaux sont relativement peu nombreux. XIXXe:cr'rouv . XIXX7JV Y,1X'roccr'rlXcrLV 't) IX1tplXytlXv (Hsch.); IXe:L-
Comme nom d'action répondant à dl.lL, le grec emploie « éternité. (Antipho Soph. 22).
686ç et surtout les formes à préverbes IXV-, XIX'r-, etc., cf. Un seul dérivé important, usuel en attique, est tiré
Schwyzer, Gr. Gr. 2,75. du participe &v, (lv'rOC; : OÙcrtlX, dans la langue philo-
Le verbe dl.lL et ses dérivés ont disparu en grec moderne. sophique «réalité, substance, essence », opposée à 1toc071, etc.
Subsistent des débris très divers : t'r1X1.l6c;, dm'r~pLOv (Pl., Arist., etc., bibliographie chez Des Places, Lexique,
« billet., etc. p. XIII), d'où chez les philosophes à partir d'Épicure et
Et. : Rapprochements précis pour ce vieux verbe Plotin des dérivés comme oùcrL6'r"fjC;, -'r"fj'roC; f., oùcrLw8"fjC;,
athématique : d-I.lL, d, d-crL répond notamment à skr. le verbe dénominatif OùcrL6oo, avec oùcrLOO'r6c;, -'rLx6C;,
é-mi, é-~i, é-ti, pl. tl.le:v à skr. i-mds, impératif t-6L à skr. oùcrtoomc;; par ailleurs depuis l'ionien-attique (Hdt.,
i-hi; flexion athém. également en lit. (ei-ml, ei-sl, ei-ti) trag., Lys., etc.) OÙcrtlX désigne un bien, notamment une
et en hitt. (piiimi, etc. avec prév. pe-, pa-). A l'impf., terre, une maison, etc.; avec les dérivés Oùcrl8LOV «petit
l'hom. iJ"i1X correspond à skr. dyam. En grec même, certaines bien» (corn.), OÙcrLIXX6c; (pap.), enfin diverses formes
formes nominales sont considérées par les étymologistes à préverbes : IX1t- «absence 1), è:i;- «ressources, autorité.,
comme apparentées de loin et de façon plus ou moins avec Èi;OUcrLOC~W, -lXcr'r~C;, etc., 1tlXp- «présence », cruv-
assurée à dl.lL, voir tcr61.l6C;, ot 1.l0C; , ohoç. Voir encore « réunion, société, conversation ., etc., avec le dénominatif
Pokorny 293. -&~w, -lXcr'r~C; «compagnon, disciple " -lXcr'rLx6c;.
En grec moderne le verbe dl.lt subsiste, mais avec une
EtllL : inf. dVIXL (ion.-att.), dor. ~I.l[, inf. iJl.le:v, éol. flexion moyenne: dl.lIXL, etc., avec à la 3 e personne dVIXL;
!!I.lI.lL, inf. ~I.ll.le:v et !!1.l1.le:VIXL ; 3 e personne du pluriel avec le mot OÙcrtlX «substance », subsiste également.
degré zéro dcrl, dor. ÈV'rt de he:v'rL (perte de l'aspiration Et.: Racine *es-. Vieux présent radical athém. avec
d'après e:tl.lt, etc.) = skr. sdnti, ombrien sent; pour !!iicrL alternance vocalique dl.lt, d (ép. dor. Ècrcrt), Ècr'rt = skr.
323 dpeUlWVTJ
asmi, asi, asti, lit. esml, esl, êsti; hilt. esmi, essi, eszi, lat. Autre hypothèse de Fick, puis Bechtel Gr. Dial. 1,128
es, est, mais sum est une réfection: L-e. ·es-mi, ·esi (avec de dpoç, *dpOC<pLO\I «flocon de laine»; peu plausible.
simplification des deux s), ·es-ti. Au pluriel vocalisme zéro
(skr. santi de ·s-enti, lat. sunt, de ·s-ont, etc.), mais en eLpyw : aussi erpyw (cf. plus loin), ép. et ion. Èépyw;
grec la flexion a été remaniée. A l'impf. homo 'Îj1X = skr. le présent secondaire ~py\lij[.tL est rare (Od. 10,238,
dsam, L-e .• éS-,!l, cf. plus haut; pour 1jç et 1j\l voir plus haut. Hdt. 2,86), f. dp~w, e:rp~w, ~p~w et ~p~w, cf. à Héraclée
Voir Pokorny 340. cX<p-, t<pép~O\l'l"L, Ciu\lMp~o\l'l"L, aor. 1 dp~IXL (dp-, ~p-, ~p-) ;
aor. thém. xlX't"-e:Fopyo\l (Chypre, Schwyzer 679 = lCS
eLva.TÉpeS, -épw\I : «femmes des frères du mari ~ (Il.). ~17, 1; ~uantité brève ou longue de l'augment e: ["1)]
Au sg. t\la:r"l)p, dat. --rPL, acc. --replX, dans des inscriptions mdé.1ermmée; pour le vocal. zéro en op, v. Thumb-Scherer,
tardives d'Asie Mineure. Voc. d\llX't"ep (Hdn.), gén. -'l"epoç Handbuch, 2,156); aor. suffixé inf. e:tpyIX6e:r\l (Schwyzer,
(Hdn.). La place de l'accent est incertaine, cf. 1/. 22,470 : Gr. Gr. 1,703) j aor. pass. dp)(6'Ïj\lIXL (e:!p-) ; p. pass. dpy[.tIXL,
d\llX-répeç comme [.t"l)'l"&peç ou d\lchepeç avec barytonèse lte:py[.tIXL (et Itpy[.tIXL sans redoublement) avec la 3 0 pers.
éolienne. pl. ép. aspirée ~P)(IX'l"IXL, Itp)(IX'l"O, d'où l'impf. artificiel
Vieux nom de parenté relatif à la grande famille tp)(IX-r6w\l'l"o (Od. 14,15) : il fournit un rythme dactylique
patriarcale, distinguant entre la famille du mari et celle commode, comme le participe Ècr)(IX'l"6w\l't"1X tiré de ~CfJ(IX'l"OÇ
de la femme, cf. Risch, Mus. Helu. l, 1944, 117. La (v. Leumann, Hom. WiJrter 179 sqq.). Sens: «enfermer,
survivance du mot en Asie Mineure est remarquable. écarter, chasser », d'où «empêcher» (Hom., ion.-att.),
les sens de «écarter» et d'« enfermer» seraient distingués
Et.: On pose, devant le -'t"1jp/-'l"pOç des noms de parenté,
selon Eust. 1387,3 par le fait que «enfermer. serait
un ·yen~-, la forme grecque ayant subi la psilose, et dans
marqué par une aspiration. Nombreuses formes à pré-
l'épopée un allongement métrique de l'initiale. Même
verbes: cX\I- «repousser », cXrr- « écarter, séparer, empêcher»
structure, avec un vocalisme un peu différent (·yOn~-?)
(cf. J. Brunei, Aspect Verbal 122), cX<p- (Héraclée), 8L-
dans lat. ianitrîcés (où le suffixe a subi l'influence de
«séparer », dcr- «enfermer dans» (Hdt.), t~- «chasser,
genitrîcés); la forme tCX\lIX'l"&PIX, considérée à tort comme
forcer », t<p- «renfermer» (Héraclée), x1X6- et XIX'l"-
phrygienne chez Frisk et ailleurs, figure dans une épitaphe
«enfermer, presser », rre:pL- «enfermer., CiU\l- «enfermer t.
tardive de Lydie, en grec d'orthographe négligée. Le
On constate que dans ces thèmes verbaux c'est le préverbe
thème ·yen (i))- peut subsister dans lit. jéntè, mais la forme
qui détermine le sens.
reste ambiguë. Un thème à longue finale issue de ·n~
Rares dérivés nominaux: adj. verbal &e:pX'l"Oç « qui n'est
est sûrement attesté dans skr. ya-tar-, v. russe jatry
pas clos» (Lys.), &<p- «tenu à l'écart» (lEsch.), rre:p[-
(avec flexion d'après suekry «belle-mère »); arm. ner
« enfermé» (Phérécr.); d'où cXrre:Lpx'l"Lx6ç, etc. Féminin
doit être apparenté, mais n'est pas expliqué. Voir Pokorny
en -'l"iX/-'t"1j : dpx'l"1j (tp-) «lieu clos, prison », parfois
505 sqq.
«appartement des femmes» (ion.-att., grec tardif, le
mot subsiste en grec moderne).
dvoulcjluÀÀos, voir ~\lOcrLÇ. Noms d'action : dpy[.t6ç «prison, emprisonnement»
(PL, etc.), dp~LÇ «fait d'enfermer» (1 G P 94,8) et avec
eL1Tov, voir ~rroç. préverbe &\1- (Plu.), 1t~- (Eust.), xoc6- (Plu.), crU\I- (tardif),
avec l'ortho plus ancienne crU\le:p~LÇ (PL).
Et.: On peut poser avec certitude un thème ·wer-g-
Etpa.cjILWTTJS, -ou: m. (H. Hom. l, v. 2,17,20; Cali.,
qui rend compte du F initial, de la forme à prothèse
Fr. anon. 89 [Schneider] et quelques autres) et lesb.
tFe:py- d'où par contraction dpy-. L'aspiration attestée
tpplX<pew'l"iXç (Alc. 381 L.P.). Surnom de Dionysos. Cf.
?e façon sporadique serait issue du p sourd dans &P~-,
le nom de mois EtplX<pLW\I (Amorgos Ille s. av.).
e:px't"-, cf. Sommer, Lautstudien 127 sq. et Solmsen, Unlersu-
Les interprétations antiques très diverses rattachent
chungen 221 sqq. Cela posé, l'embarrasestque trop de thèmes
toutes le mot à quelque détail du culte ou de la légende
comparables, mais de sens assez divers, se présentent dans
du dieu, cf. Allen-Sikes, Homeric Hymns, 102 : on évoque
d'autres langues indo-européennes. On a pensé à lat.
Èpé<pw, ÈPPcX<p6IXL, ~pLO\I, ~pL<pOÇ : cette dernière explication
urgea «presser» (cf. Ernout-Meillet s.u.), également avec
par un rapprochement avec le nom du chevreau est acceptée
vocalisme zéro av. optatif varaz-yqn « ils doivent barrer» ;
par Wilamowitz, Glaube 2,67, n. 1 j elle trouve un appui
lit. avec voc. e, verfiù, vûfti nétrécir, presser» (E. Fraenkel,
trompeur dans le surnom de Dionysos Èp[<pLOÇ à Métaponte
KZ 72, 1955, 193 sq.). Voir Frisk.
(Hsch.) et dans la glose EtplX<pLÛH"I):; • 0 ~L6\IUcroç rrlXp<x 'l"O
ÈppcX<pOIXL È\I -r0 [.t"l)p0 -roü ~LOÇ xcxt ~pL<pOÇ rrlXp<x AcXXWcrL\I
(Hsch.). eLpepov : acc. «esclavage» (Od. 8,529 hapax).
En fait, l'épithète est un dérivé en -LW'l""I)Ç (Chantraine, El.: Inconnue. Frisk (Eranos 50, 1952, 6 sq. = Kleine
Formation 311) d'un *dPIX<pOÇ, *dpOC<pLO\l, cf. ~ÀIX<pOÇ, Schriflen 417) condamne avec raison le rapprochement
-LO\I, etc., et d'autres noms d'animaux; doit se rapporter avec lat. seruus. Il poserait * Fe:pFepo\l et évoquerait arm.
à une forme animale du dieu. Comme Dionysos apparaît gerem «faire prisonnier»; en outre e:up[crxw et cXpuw;
volontiers sous la forme d'un taureau, on rapproche skr. indémontrable. Voir une autre hypothèse ruineuse chez
l$abha-, formation en -bha- issue du thème en n représenté Bechtel, Lexilogus s.u.
dans &PO"1j\l, ion. et dial. ~pcr"l)\I (v. ce mot). Il faut alors
poser un vocalisme e et le traitement de -pcr- avec chute eLpeula., voir tpé'l""I)ç, tpécrcrw.
de s et allongement compensatoire (cf. Lejeune, Phoné-
tique, § 109 sq.). On évoquerait aussi lac. dp1)\I. eLpeUlWVTJ : f. branche d'olivier ou de laurier portant
2
324
des fruits et enveloppée de laine servant pour un rite expressions comme É1t' elp1)\I1)C;, ou l'association du mot
agraire, symbole de fécondité notamment en l'honneur avec 1tÀOÜ'l'OC; et e:ù<ppocrU\l1) (Carmina popularia 1 Diehl),
d'Apollon aux fêtes des Pyanepsies et des Thargélies; cf. Brugmann et Keil, Sachs. Ber. 68, 1916, fasc. 3 et 4,
la branche était portée par des jeunes gens chantant une Trümpy, Fachausdrücke 183 sqq.; se dit plus tard
chanson également dénommée ElpE(Hoo\l1) (ion.-att., (attique, X., etc.) de la paix conclue, d'un traité; distinction
Plu., etc.); «couronne. en général (hellén.); la forme marquée entre dp1)\I1) et a1tO\l8OtL chez And. 3, Il j dans
elpU<:rLoo\I1) (Délos) résulte d'une étymologie populaire la Septante employé dans un tour calqué sur l'hébreu
rapprochant le mot d'elpuo{LOtL. Épw'l"ÎjaOtL elc; elp1)\11)\1 «interroger quelqu'un sur sa santé .,
Et.,' La finale du mot fait évidemment penser aux forme de salut (Wackernagel, IF 31, 1912, 263 = KI.
noms de plantes en -00\11), -Loo\I1), comme lOt(Hoo\I1), cf. Schr. 2,1240). Enfin nom d'une déesse fille de Zeus et
Chantraine, Formation 208, Strômberg, Pflanzennamen 81. de Thémis (Hés., etc.). Donne un nom de femme (Bechtel,
L'hypothèse que le radical ElpEcr- soit le thème du nom Att. Frauennamen, 70 sq.); le nom laconien FELpŒ\lOt,
de la «laine • dpo~ est probable; cf. Meid J F 62 (1956) d'ailleurs douteux (I G V 1,1509), n'aurait rien à faire avec
277, et mycén. Wewesijeja Chadwick-Baumbach 189. elp1J\l1) (Bechtel, Festschrift Wackernagel 155).
Autre hypothèse : cf. ErpW «enfiler. (Schônberger, Rares composés : dp1)\I01tOL6~ (X.), d'où -1toLéw, -<puÀOt1;
Gl. 29,1942,85 sqq.). (X., D.), qui désigne aussi un magistrat de même que
e:tp1)\I&pJ(1)C; ou -OtpJ(OC;.
*EtPTJ : seulement gén. pl. elpliw\I (Il. 18,531 début de Dérivés: dp1)\IOtLoC; «paisible, pacifique. (Hdt., Th., etc.),
vers), en outre, également au début du vers, acc. dpÉ:Ot~ puis e:lp1)\ILX6~ c pacifique. (att., Arist., etc.) qui fait
(Hés., Th. 804) que l'on corrige en dpOt~ ou ErpOtL~ « assem- couple avec 1toÀe:{LLx6~.
blée, réunion où l'on parle •. L'EM 483,3 glose par Verbes dénominatifs: Etp1)\Ie:uw «être, vivre en paix.
ÉxxÀ1)crlOt, {LOt\l'l'dOt et la sch. de l' Il. dpOt~ ÀÉye:L 'l'IX~ !Xyop~ (PL, Arist., etc.), avec le dérivé e:tp1)\IEU<:rL~ (Iamb.), et
OX1){LOt'l'L~W\I !X1t0 'l'OÜ e:tpe:L\I, 1\ Écr'l'L ÀÉ:yEL\I. Hsch. donne e:tp1)\Iéw (Arist., etc.), d'après 1toÀE{Léw.
elp&W\I . ÉxxÀ1)<:rLW\I 1tOtplX '1'0 dpe:L\I É\I OtÙ'l'OtL~ XOtL ÀÉ:ye:L\I Elp1)\I1), etc., subsistent en grec moderne.
et dp1) . Époo'l'1)crLC;, <p1) {L1) , xÀ1)8oo\I. Il existe aussi dans les Et.,' La diversité des formes du mot dp1J\l1) fait par
manuscrits de l'Il. et chez certains lexicographes une elle-même difficulté. Hypothèse phonétique de Vendryes,
graphie lp&w\I. MSL 22, 1920, 64. Autre hypothèse de Wackernagel,
Et.,' L'étymologie antique par ErpW (Épw, Erp1)XOt) est IF 25, 1909, 327, n. 1 = KI. Schriften 1023, n. 1. La
possible. Faut-il poser *dpOt de * FEP-YOt ? forme originelle serait en !p- ('1) et aurait été transcrite en
dp- en attique j d'autre part la forme en -pŒ\lOt serait une
ELPTJV, -É:\I0C; : avec les variations Erp1)\/, rp1)\/, nom du forme hyperdialectale; cf. encore Meillet, Aper,u', 82,231,
jeune garçon adulte à Sparte (16 à 20 ans '1), répond un qui pense qu'une forme ionienne dp1J\l1) a été empruntée
peu à éphèbe en attique (1 G V 1,279, X., Plu., Lye. 17) j sous des formes diverses plus ou moins altérées par les
le mot est glosé par Hsch. x6poC; 'l'É:Àe:LOC; (voir pour le divers dialectes. Ce qui a pu conduire, fauLe d'étymologie
détail de l'orthographe et de l'accent Solmsen, IF 7, satisfaisante, à penser que le mot serait finalement en
37 sq.). Second terme de composé dans {LEÀÀdp1)\1 «jeune grec même un emprunt.
garçon. sur le point de devenir dp1)\/, donc de 14 ou
15 ans (Plu.) avec {Le:ÀÀELpÉ:\Ie:LOt (Sparte), enfin 'l'pL'l'lpE\lEC; EtpOIla.L, voir tpéw.
pl. qui se trouve en troisième année de la catégorie des
Eirenes (Messénie, 1 G V l, 1386). EtpOS : n .• laine • (Od.) également comme nom de
Et.,' Douteuse. L'idée est venue (cf. Solmsen, 1. c.) plante = yvOt<p&ÀÀtO\I «herbe à coton., voir sous X\I&1t'l'W,
de tirer le mot d'un *èpcr1)\1 qui ne différerait que par cf. Strômberg, Pflanzennamen 105, et comme nom d'une
l'accent de l'ion. ~P<TIJ\I; le traitement du groupe -rs- fiévre (Hp. ap. Erot.): à cause de la température que donne
s'expliquerait poar l'oxytonaison (Wackernagel, KZ 29, la fièvre, Strômberg, Wortstudien 74'1 Au sens de laine
1888, 127 sqq. = KI. Schriften 1,630); toutefois on le mot est un archaïsme remplacé par le dérivé e:rpLO\I
s'attendrait à trouver trace d'une forme proprement (Hom., ion.), ~pLO\l (att., crétois) d'où par abrègement
laconienne *i)p1)\1 (Bechtel, Gr. Dial. 2,370). Autres artificiel du mot le terme poét. hellén. ~pL (Philet. 19).
hypothèses indiquées chez Frisk s.u. Adj. dérivés : tpe:OÜC; (att., etc.) de ÈpÉe:OC;, cf. mycénien
n. pl. weweea (avec le dérivé wewesijeja, femmes qui tra-
dpTJVcl.bEL : XpOt'l'EL (Hsch.). Le mot est-il tiré de e:lp1)\I1)? vaillent la laine, Ruijgh, Éludes § 213, Chadwick-Baumbach
Cf. Latte. 188), ou ÈpELOÜC;, ÈpLOÜC; (tiré de ~pLO\l) ; en outre e:lpL\le:OC;
(Hdt., Hp.), cf. pour le suffixe, Chantraine, Formation 203
dp,,;vTJ: f. (Hom., ion.-att.), lpa\lŒ (dor., béot., arc., etc.), et Èpe:L\lOÜC;, avec iotacisme (pap.). Substantif tpÉ:Ot
!p1)\/Ot dans J([L]p1)\IOtC; (crétois, Collitz-Bechtel 5018) avec • laine • (hellén. et grec tardif), même suffixe que OtlyÉOt, etc.
une aspiration secondaire, lpd\lOt (thess.), dp1)\/Ot (Delphes, En composition on a comme premier terme avec une
IV' s. av., Pi., B.), e:lpa\lOt (grec du NO) ; enfin les gramm. voyelle thématique analogique: dpo-x6{Loc; «qui travaille
citent une forme éolienne à brève finale EtpOt\lOt, cf. Bechtel, la laine. (Il.), dpo1t6xoC; «dont la laine peut être peignée,
Gr. Dial. 1,49 et Sapho 91,135 L.P. où il s'agit d'un vocatif. à l'épaisse toison. (Hom.). En grec attique et tardif
Le mot désigne d'abord la paix considérée comme un état composés de lpLO\l, p. ex. ÉpL6cr'l'e:1t'l'oC; (lEsch.), ÉpL01tooÀ1)C;
durable (à la différence, chez Homère, de <pLM'l'1)C; qui (Critias), ÉpLoupy6c; (tardif) avec divers dérivés, ÉpLo<p6poC;
concerne la conclusion d'un accord) ; ce n'est pas originelle- « cotonnier. (tardif), ÉpL6- et Épe:6-1;uÀo\l • coton.
ment un terme juridique ou diplomatique, cf. des (tardif), etc.
325 -
Il est remarquable que comme second terme de composé «collier de perles enfilées,. et p.-ê. got. n. pl. sarwa
on a deux formes thématiques en -eLpoç et non en -eLp~ç «armes •.
(Sommer, Nominalkomp. 112) : e\leLpoç (Hp., AP), attique Enfin on rattache à la racine 'ser- tokh. A sark, B serke
e\lepoç (avec eùep-LIX, PI. Corn.) «à la bonne laine,.; «race, couronne,. (Duchesne-Guillemin, BSL 41, 1941,
la forme hétéroclite e\leLplXç ace. pl. f. (S., Fr. 751) est 161).
une mauvaise variante de h-jjplXç; ~1tepoç «qui porte de
la laine. en parlant de moutons (Schwyzer 644,15, éoI. 2 Etpw «dire, déclarer" (présent seulement Od.
d'Asie, 300 av.), pour le préverbe èm-, cf. Forster, 2,162, 11,137, 13,7), impf. e!pe (B. 17,20,74), mais dpno
'E1tLXpucroç 41; rien n'oblige à traduire • bélier,. et il Il. 1,513, -OVTO Od. 11,542 se rattachent à dpO(.LIXL «deman-
faut écarter les hypothèses de Meillet. R. Ét. SI. 5,9 et de der », (Chantraine, Gr. Hom. l, 341, n. 2) ; le passif e:tpeTIXL
Mastrelli, St. il. Fil. Glass. 27, 1956, 1 sqq. (Arat. 172,261), qui peut être senti comme présent ou
Ces mots ont été concurrencés, puis éliminés par des parfait, est tiré de dP1)TIXL, cf. plus loin; présent contracté
dérivés de (.LIXÀÀL, etc. part. f. pl. dpe:UO"IXL (Hés. Th. 38), impf. e:tpe:ov (Hp.),
Et.: Le témoignage du mycénien weweea prouve de èp& p.-ê. aussi comme présent (Schwyzer, Gr. Gr. l, 784,
*
façon décisive qu'il faut poser FepF-oç, le digamma n. 4). Ce qui est usuel ce sont les thèmes de fut. de pf. et
initial ayant déjà disparu chez Hom. par dissimilation. d'aoriste passif: f. ép. ion. (F)e:péw, att. èp&, pf. p. du thème
Quant à l'étymologie, on peut entrevoir un rapport avec Fp1)-, etp1)TIXL (Hom. ion.-att.), arg. hFp&(.Le:v1X (cf. pour
la famille du grec &p~v (voir s.u.), lat. ueruëx, etc., mais la phonétique Lejeune, Phonétique, § 167), crét. Fe:p1)(.Lévoç
rien n'est démontrable. (SEG 2,509), d'où le fut. dp~crO(.LIXL (Hom., poètes), pf.
actif e:tp1)XIX (lEsch., ion.-att.) avec quelques ex. hellén.
de e:tpe:XIX; aor. pass. participe (1)6e:Lc; (Od., ion.-att.),
dpo"', -01tOç : m. = (.Lépo<fl «guêpier. (Arist., H.A.
ind. èpp~61)v (att. avec traitement phonétique normal
559 a).
de Fp, Lejeune O. C., § 167), ionien dpé61)v (Hdt.) avec
l'innovation d'un voc. bref et traitement de l'augment
E!pW : présent depuis Pi., aoriste inf. e!plXL (pour ~pcrlXL d'après e:tp1)(.LIXL (Lejeune, O. c., § 144 avec la n.), hellén.
surprenant chez Hp., cf. Bechtel, Gr. Dial. 3,207); pf. èppé61)v (d'où e:Lpe:XIX et dpe:(.LIXL). Fut. (1)6~crO(.LIXL. Les
3L-eLpxlX (X.); ce qui est ancien, c'est le thème de pl. présents correspondants sont : <P1) (.L L, Àéyw, ayopeuw, voir
moyen; part. homo èep(.Lévoç, ion. etp(.Lévoç, pl. que pf. ces mots; l'aor. e!1tOV, voir sous !!1tOC;. Nombreux emplois
homo ~e:pTO. Sens: «enfiler, attacher en file, lier en file • avec préverbes qui précisent le sens : avlX-, &1tO-
(noter chez Arist. ).é~LÇ dpo(.LÉv1) «style lié, continu »). (<< défendre », etc.), 3L-, È1t-, XIXT-, 1tpO-, 1tpocr-, cruv-, tm-.
Surtout employé avec des préverbes : &v-, 3L- «enfiler Cette racine comportait une coloration juridique, reli-
à travers », èv-, è~- «étendre, arracher., 1te:PL-, cruv- gieuse et solennelle, cf. Fournier, Les verbes dire 5 sq.,
(particulièrement fréquent). 94 sq., 224 sq. et plus loin Et. Cette valeur qui apparaît
Dérivés peu nombreux mais divers : ~p(.LIXTIX n. pl. bien dans certains dérivés nominaux a aussi pour
«pendants d'oreille,. (Il. 14,182, Od. 18,297) et xlX6ép(.LIXTIX conséquence que la racine n'a pas fourni de présent usuel
(Anacr.); thèmes f. en -O"LÇ : !!Ve:pO"LÇ «fait d'insérer,. et qu'elle comporte souvent la nuance de «formuler, dire
(Th. 1,6 hapax), 3Le:pmç • passage à travers. (lEn. Tact.). la formule., etc. Cf. encore Chantraine, BSL 41, 1940,
Sur le thème de présent et non sur la racine : dp(.L6ç 39-53.
«enchaînement, série» (Arist., Plu.) et O"uveLp(.L6ç Parmi les formes nominales, l'adjectif en '-to- entretient
«enchaînement (Demetr., Eloc. 180). Elp(.L6ç subsiste en des rapports assez étroits avec la conjugaison : (1)T6c;
grec moderne au sens d'. en chaine ment, connections •. « convenu, conforme à ce qui a été dit, que l'on peut dire,
Pour les formes nominales à vocalisme 0 voir sous Et. rationnel. (Hom., ion.-att., etc.) opposé à &pP1)TOC; (Od.,
Et.: ~e présent à suffixe' -ge-I-go- présente un vocalisme e Hés., ion.-att.), « que l'on ne peut dire, secret, indicible,. ;
qui se trouve généralisé à tous les thèmes verbaux et figure en outre a1to- «défendu, abominable, secret,. (ion.- att.),
dans des dérivés nominaux. La quasi-identité de sens èm- • décrié. (X., etc.), 1tlXplX- «qui peut être persuadé.
conduit à rapprocher lat. serô présent radical thématique ou «qui peut persuader» (11.), 1tpO- «proclamé. (S.) et
à vocalisme e. Cette étymologie suppose que e:'Cpw a perdu une quinzaine d'autres composés plus tardifs. De (1)T6c; a
une aspiration initiale, ce qui peut s'expliquer en partie été tiré l'adj. d'obligation (1)Téov (att.).
par la fréquence des formes à préverbes, notamment avec Noms d'action : 1) p'ijcrLC; f. • parole, déclaration,
O"uv- ; il Y a d'ailleurs trace de l'aspiration initiale: l'EM discours» (Od. 21,291, ion.-att.), arc. Fp'ijcrLÇ (Schwyzer
304,30 cite un présent eLpw; la forme du redoublement 665, A); diminutif (1)crL3LOV ou -d3LOV (tardif); formes
dans homo èe:p(.Lévoç, malgré l'esprit doux, suppose à préverbes : avlX- • proclamation., a1to- «interdiction,
originellement un thème à aspirée initiale; l'aspiration refus, renoncement., 3LIX- «énumération explicite. (Pl.),
figure dans ~p(.LIXTIX, XIX6ép(.LIXTIX, e:lp(.L6ç (l'hypothèse que Èm- «reproche» (ArchiI.), «formule magique. (tardif),
l'aspirée serait issue du groupe -PfL-, Schwyzer, Gr. Gr. XIXTIX- (tardif), 1tlXplX- • expression vicieuse» (Plu.), 1tpO-
1,306, est indémontrable). Hors du grec et du latin il y a (Hp., ion.-att.), 1tpocr- «salutation, dénomination. (att.) ;
trace de verbes tirés d'une racine 'ser- en italique avec 2) P'ij(.L1X n. «parole, mot d'ordre, formule, phrase., d'où
l'osque aserum «asserere », en celtique avec le vieil chez les Grammairiens «verbe,. par opposition à 1lvo(.L1X
irlandais serna id « serit • ; substantif en irI. sreth • rangée. (Archil., ion.-att., etc.) ; avec préverbes: &1tO- «défense.
de 'srtü-. (PI., Pit. 296 a), Èm- « épirrhème de la comédie, adverbe *
Diverses formes nominales à vocalisme 0: grec IlP(.Loç, chez les gramm., 1tpO- «pronostic. (Hp.) ; 3) p~Tpii, ion.
0p(.LLtX, op(.L1X66ç (voir s.uu.). En germanique, V. isI. servi p~Tp1) (Od. 14,393, X.), éléen FpiiTpii, où le premier
326
alpha résulte d'un traitement phonétique (Schwyzer Etpw'IdlX en passant par le latin savant a fourni fr.
409, etc.), chypr. par dissimilation Fp~'r& (Schwyzer 679 = ironie, etc.
lCS 217,28) avec le dénominatif * Fp'l)'r,xO[J.otL dans l'aor. L'histoire de ces mots a été marquée par l'importance
e:ùFp'l)'r&O'ot't'U «a convenu de» (ibid., 4). Sens: «accord, de 1'« ironie,. dans la méthode socratique, la rhétorique, etc.
entente, traité. (dans le vocabulaire dorien), dit aussi des Et.: Le mot entre évidemment dans la série des dérivés
lois de Lycurgue. Dénominatif tardif P'I)'rpe:uw «déclarer,. en -W\I/-WIIOÇ qui fournissent des «caractérisants », des
(Lye.). sobriquets, surtout tirés d'adjectifs (Chantraine, Forma-
Noms d'agent : P'I)'r~p m. «apte à parler. (Il. 9,443, tion 161, cf. Hoffmann, Münch. Stud. Sprachwiss. 6,35 sq.).
autres exemples rares, tardifs et dispersés); le terme Pas d'étymologie satisfaisante. On a posé comme sens
usuel est p~'rwp «celui qui parle en public " d'où «orateur originel «celui qui interroge, demande, se demande. et
à l'assemblée, homme politique. (attique) ; pour le détail on évoque alors e:tpO[J.otL (Prellwitz, Et. Worterbuch, etc.).
voir Benveniste, Noms d'agent 52-54, W. Pilz, Der Rhetor Mais e:tpO[J.otL présente une phonétique ionienne et l'attique
im attischen Staat, Diss. Leipzig 1934 ; dérivés: P'I)'rOpLO'XOÇ n'a que 7Jpe:'ro, ÈpÉ0'6cxL. Solmsen, Untersuchungen 263
péjoratif (pap.), P'I)'ropLx6ç «oratoire,. et «apte à l'élo- rapproche e:(pw «dire, déclarer., ce qui ne va guère pour
quence» (Pl., etc.), P'I)'rope:uw «être orateur, pratiquer le sens (<< celui qui dit quelque chose. [sans le penser]) ;
l'éloquence» (Inscr., Pl., att.), avec p'I)'ropdot (Pl., Phld., ce présent est d'ailleurs extrêmement rare. Dans un cas
Plu.). comme dans l'autre le dérivé serait tiré d'un thème verbal,
Adverbes : 8Lotpp~-8'1)1I «de façon explicite" (H. Herm. de présent, ou de présent/aoriste.
313, attique), ~m- «par son nom, clairement. (Arat.,
A.R.), mais p~-8'1)\I est cité par A.D., Adv. 198,15, EM 363 ELS et .Èç : les deux formes se trouvent chez Hom.,
pour expliquer 8Lotpp~8'1)\I. Forme isolée : p'I)O'xo[J.t\lW\I· les poètes ion., les trag., suivant les commodités métriques;
Àe:yo[J.É\lWII (Hsch.) : y a-t-il eu un présent p~-O'xw? ~ç est la forme des inscriptions ioniennes, d'Hdt., Th.,
Le grec moderne a gardé des mots comme p'I)'r6ç, p'I)'r6(\I), e:tç forme des inscriptions attiques à partir du IV· s. av. ;
p'I)'r6potç = p~'rwp. les poètes éoliens semblent avoir e:tç devant voyelle, Èç
Et.: Racine 'werild'wrë- exprimant l'idée de formuler, devant consonne; la forme originelle ~\IÇ est attestée en
dire la formule, d'où «dire •. Toutes les formes grecques argien et crétois. Les deux traitements phonétiques ~ç
s'expliquent aisément: presque toutes et notamment les et e:tç sont issus de la situation de -IIÇ final devant consonne
formes nominales reposent sur le thème ·wrë-. Exception ou voyelle (M. Lejeune, Phonétique, § 113); ÈIIÇ> e:tç
le futur (F)e:pÉw qui repose sur * (F)e:pÉ-O'w, de ·weriJ,-. est une innovation grecque, p.-ê. d'après le modèle de Èç
Le présent (F)dpw, qui comporte chez Hom. un F initial, à côté de Èx. 'EII pouvait originellement s'employer avec
est très rare et pourrait être une réfection sur le futur l'accusatif aussi bien qu'avec le datif-locatif. ELç a été
(F)e:pÉw. On trouve toutefois en hittite un présent en réservé à l'emploi avec l'accusatif, avec «mouvement •.
'-ye/o- weriya- «appeler, nommer, déléguer»; le russe de Sens : «dans, vers, en considération de 1), etc. En
son côté a le déverbatif vril, vrat! (de 'vlrQ, 'v!rati) composition comme préverbe dç est moins ancien et moins
« radoter », etc. Les formes nominales sont plus carac- usuel que ÈII-, voir ce mot. Il a été créé des conjonctions
téristiques du sens propre de «formule religieuse» ou e:tç & xe: (Hom.), peut-être réduit à Èç xe: (?) par
«juridique •. A P'I)'ro- de 'wrë- répond av. urvtita- n. contamination avec /t0''re:, cf. Scherer dans Archiloque,
c ordre, prescription.. Avec voyelle brève av. urvata- Entretiens Fondat. Hardt, 10, 1964, 91-92 (Archil. 13
n. = skr. vrata- n. «prescription, vœu., etc.; russe rota Diehl), dç !S're: (Od.).
«serment. de ·wr-oUi. Avec une suffixation dh-, et Dérivé : l'adverbe e:~O'w (Hom., att.) et /tO'w (Hom.,
vocalisme e • wer-dh- dans lat. uerbum; vocalisme zéro poètes, ion.) «à l'intérieur. employé soit seul, soit avec
dans got. waurd, v.h.a. wort; vocal. 0 dans lit. m. vardas. l'accusatif, soit avec le génitif: la forme dO'-w est bâtie
Voir Pokorny 1162. avec l'addition de -w (cf. &IIW, etc.) et maintien ana-
logique du -0'-, cf. Lasso de la Vega, Emerita 22, 1954,93;
E'LpWV, -WIIOÇ : m. f. (Ar., Arist., Thphr., etc.) opposé d'où ~O'w6e:\I ,de dedans, dedans. (Hdt., trag.), comp. et
à ,xÀ'I)6e:U'rLX6ç (Arist., EN 1124 b, Thphr., Char. 1,1 qui sup. ÈO'w'rÉpw, -'r,x'rw (ionien), ÈO'w're:poç, -'rot'roç (tardif),
décrit ce caractère), à ,xM~wII (Arist., EN 1108 a) «qui ÈO'wnpLx6ç • ésotérique» (tardif, sur le modèle de ÈçwnpL-
feint de savoir ou de pouvoir moins qu'il ne sait ou x6ç).
peut, qui fait la bête », cf. Arist., EN 1108 a. Etç, , ç, O'è: subsistent en grec moderne.
Adj. dérivé e:tpwIILx6ç «qui simule. (Pl., etc.), parfois
avec le sens vague d'« ironique, faussement naïf. (Pl., ers : nom de nombre, «un., etc.; dor. ~ç; f. [J.Lot,
Banquet 218 d, Ar.) ; voir Steinmetz, Theophrast Charak- n. ~II;gén. É\l6ç, [J.LCXÇ. De ~\lç indirectement attesté dans
tere 2,33-35. Verbe dénominatif e:tpW\le:UO[J.IXL «feindre /t\l8 8LXot88e:'ro avec assimil. de ç à 8- (Lois de Gortyne IX,
l'ignorance, l'embarras. (Pl., Rép. 337 a, Cra. 384 a) 50), issu de *~[J.ç comme le prouve le f. [J.Lot de ·sm-iYiJ.;
d'où «ironiser,. en général (Ar., etc.); subst. dérivé g. É:1I6ç d'après ~'Iç, ~II; mais le mycénien atteste deux
e:tpwlldot « ignorance feinte. (Pl., Arist., etc.), noter D. 4,7 fois la forme en -m ancienne dans le datif eme, cf.
et 37 e:tpW\le:Lot «faux-fuyant, refus d'agir»; enfin «ironie» Chadwick-Baumbach 189. Sens: « un », parfois « unique,. ;
(hellén.), cf. Büchner, Hermes 76,1941,339 sq. noter que le mot s'emploie comme ordinal dans des
Termes rares et tardifs: pl. n. dpw\le:u[J.ot'rlX (Max. Tyr.), composés tels que dç XlXt 'rpLIXXOO''r6ç; on a peu à peu et
e:tpW\le:u~ç = dpwII (Timon), avec e:tpw\le:unx6ç (Sch. en grec tardif l'emploi de dç comme indéfini, et le tour
A.R. 1,486). Enfin e:tpw\ll~w variante chez Philostr. rare (S.) et tardif dç dç «un par un ». Dérivés: É:1I6T'1)ç
V.S.7,1. f. «unité» (Arist., etc.), ÉIILlXioç «unique, individuel»
327 -
(tardif). Dénominatif Év6.:.> (Arist., etc.) avec ~WcrL'; pf. dw 6e: LV, ion. è:w6e:ct. Vieux parfait intransitif «avoir
(Arist., etc.), ~W(.l.ct (tardif). l'habitude., souvent employé au participe ~ d'où l'adv.
Et.: Vieux nom pour «un ». Comme nom de nombre e:tw66't"w.;. Dérivé e:lw6ci.;, -ci8o.;, f. = è6ci.; (Hdn., Phi/et.
il n'est, hors du grec, attesté que dans le tokh. B ~eme, 50, mais Dain corrige). Autres formes de pf. : dor. è:6WKct't"L .
tokh. A sas, arm. mi (avec un suffixe de dérivation *-iyo-). dw6ctO"LV (Hsch.), lesb. e:ùé6wKe:V' e:tw6e:v (Hsch.) de
Ailleurs le radical * sem- dans des formes comme lat. semel, *he:F Fe:6- cf. Lejeune, 1. C.: l'existence d'un verbe *è:66w
semper, tokh. A sas, B ~e- de * sems; avec vocalisme zéro surprend pour la forme et pour le sens (on attendrait
dans grec &(.I.Gt, &7tGt~, skr. sa-ktt, vocalisme 0 dans grec un sens factitif).
0(.1.6.;. Il n'y a guère à tirer de la glose d'Hsch. LyyLGt' d.;. L'existence d'un présent è!6w «avoir l'habitude. est
lI<XrpLOL (Bechtel, Gr. Dial. 1,428). Voir Pokorny 902 sqq. douteuse, cf. sous è!6wv ;
2) La forme nominale usuelle est è!6o.; n. «habitude,
È~aKW, . voir ~OLKGt. coutume. (ion.-att.) surtout au pluriel; en outre au datif
~6e:L opposé à rpUcre:L; le terme se trouve en concurrence
1 eiao .... a.~, fut. «je saurai " voir o!8Gt. avec 'lj6o.;, au moins aussi ancien et plus employé, mais
qui avec le sens originel de «coutume. a évolué
diversement, cf. S.u. "E6o.; n. a peut-être un doublet
thématique (je:0"6v . ~6o.; (Hsch.) mais la glose semble
corrompue. Dérivés: è:6ci.;, -ci8o.; m. f. « habituel, familier,
3 dao ....m : fut.; aor. (è)e:lO"Gt't"o «se mettre en route, apprivoisé,. (Hp., Th., etc.) ; tardivement, ~6L(.I.O'; «habi-
se hâter»; également avec prév. : è:m- «marcher contre ., tuel • (Amorgos, 1 er S. ap., D.S., etc.) peut-être d'après
Kct't"ct- « descendre sur, tomber sur» (Il. 11,358), mais avec V6(.1.L(.I.O';, è:6LK6.; (Plu.) ; dans la poésie tardive è:61l{J.wv, cf.
élision de la finale du préverbe (.I.e:nLO"IXiJ.e:vO'; «s'élançant Chantraine, Formation 173, avec è:61)(.I.oO"uv1) (Hsch.,
parmi •. Toutes ces formes sont uniquement homériques. Suid.) et è:61)iJ.oÀoyéw «rassembler par habitude,. (AP J.
Et.: La majorité des formes présentent un digamma Verbe dénominatif ~6l~w « habituer », intransitif« s'habi-
initial et répondent à un présent (F)te:(.I.ctL «s'élancer. tuer. au moyen, rarement à l'actif (Hp., att., etc.) ; d'où
(voir sous te:(.I.ctL) ; on a pensé que l'orthographe originelle les dérivés ~6LO"(.I.ct «habitude. (PL, Lois 793 dl, è:6LO"(.I.6.;
devait être (Fr~O"O(.l.ctL, è: (F)to"Gt't"o, (F) to"ct't"o, mais la forme Arist., hell., etc.); avec préverbe : 8Lct-, èv-, surtout
à diphtongue e:t- est plausible, cf. skr. véti, etc. La perte O"uv- qui souligne la réalisation du procès, et &:7t- qui
. du digamma a entraîné le rattachement de ces thèmes signifie au contraire «déshabituer •.
d'aoriste et de futur à d(.l.L «aller >, cf. Chantraine, Gr. En grec moderne 1t6o.;, ~6L(.I.OV «coutume, usage •.
Hom. 1,293 et 412.
Et.: Pour 1t6o.; on pose *swedhos et l'on rapproche avec
des suffixations différentes skr. svadhâ- f. « caractère, pen-
eiaw, è!O"w, voir e:t.;. chant, habitude. et got. sidus m. «coutume. qui peut
reposer sur *sedhu-. On évoque également lat. sodtilis
etaWCTrT) : 1. terme de l'architecture funéraire en Carie et on a admis une dérivation du pronom *swe- (F)e:-
à côté de Ù7twO"'t"1) plus rare, désigne une cellule servant avec h1)ç, etc.
d'ossuaire, analogue au columbarium romain (Th. Reinach, Le parfait e:Lw6ct suppose un vocalisme long *swiidh-
Rev. Ét. Gr. 19, 1906, 256 sq., après Boeckh, CIG ad avec le vocalisme ii attendu au parfait. On rapproche
nO 2824). Surtout employé à Aphrodisias (MAMA VIII, lat. suéscii de *swédhskii. Voir encore 'lj60ç.
548, 554, etc.). On a aussi Ù7t"wO"'t"'I) (Halicarnasse, CI G
2667), Ù7t60"'t"'I), même site (SEG 4, 194 et 195), etc. ÈK, voir è:~.
Et.: S'agit-il de composés issus de ocr't"éov ?
'EKa.~TJ : f. anthroponyme, nom de l'épouse de Priam
etTa. : (attique) et e:he:v (Milet, Andanie, Lébadée, (Il., etc.); corinthien FctKctOct (Bechtel, Gr. Dial. 2,217,
Ev. Marc. 4,28, condamné par Phrynichus) «ensuite. 237) ; le mot est employé par métonymie pour une truie
au sens temporel ou logique, également pour exprimer la (Orph., Fr. 46) à cause de sa fécondité. Forme abrégée
surprise ou l'indignation; plus fréquent et attesté depuis pour *'EKct06Ào,;? Cf. I1:K1)06Àoç.
Hom. le doublet è!7t-e:L't"ct avec le préverbe è:7tl; avec les
formes dialectales è!7te:Ln (Hdt., ionien) et è!7t"e:L't"e:V
~Ka.epyoc.; : épithète d'Apollon (Hom., Cali.), d'Artémis
(dorien), cf. M. Lejeune, Adverbes en -6e:v 360-362.
Et.: De e:l qui ne serait pas originellement subordonnant (Ar., Th. 972) ; le mot est employé par les pythagoriciens
avec -'t"ct, n(v) qui n'a rien à faire avec * kWe > 't"e:, cf. pour désigner le nom de nombre neuf. Expliqué par les
Lejeune 1. c. Cf. aussi le rapport possible entre è:7t"d et grammairiens anciens 0 fKct6e:v e:l:pywv ou èpyct~6(.1.e:voç,
~7te:L't"ct.
le rapprochement avec dpyw s'appliquerait bien à certains
passages comme Il. 1,474 où il s'agit d'Apollon Préserva-
teur. La difficulté réside dans le fait qu'il n'y a pas de
eiTe : de e:t et de l'enclitique * kWe > n, « soit que '. formes nominales de ce type issues de dpyw, et que le
thème ~Kct- tiré de I1:Kciç est secondaire. Aussi les étymo-
eiw9a., ~6o.;, è:6l~w, etc. : 1) e:'Lw6ct (Hom., a tt.) avec logistes (cf. Bechtel, Lexi/ogus s.u.) ont-ils l'habitude
le doublet !tw6Gt (Il. 8,408,422, ion.); pour le traitement d'analyser le mot en FéKct- (cf. I1:KWV et O"cirpct) et Fépyov,
phonétique v. Wissmann, Münch. Stud. Sprachwiss. cf. aussi zK1)06Àoç. Le sens serait donc « agissant librement,
6,124 sq., Lejeune, Phonétique, § 117 avec la n. 3; pl. q. tout puissant.; il s'agirait d'un composé possessif, cf.
ÊKelEpyoS - 328
F. Bader, Composés du type Demiourgos, § 72. Le digamma 136 sqq., affectation du suffixe de superlatif et d'ordinal
initial est assuré par la métrique. L'analyse s'appuie -TO<; à É:x&<;. Combinaison impossible chez Schwyzer, Gr.
sur quelques anthroponymes. Outre 'ExOI:épY1l (CalI.), Gr. 1,630 n. 4.
FhexOI:-8iifL0<; (béotien), d'où par assimilation, d'une part
Fexe-8iifLo<; (theM.), de l'autre' Ax&87jfLoÇ (att.), cf. Lejeune, 'EKelTT) : f. déesse populaire originaire d'Asie Mineure
Phonétique, § 228; 'Ex&-8LO<; à Téos, etc. (Hés., Th. 411, H. à Dém. 25, etc.), épithète d'Artémis
Même si cette étymologie est correcte, le mot pour les (lEsch., Supp. 676); voir sur cette déesse Nilsson, Gr.
aèdes est associé à ÉX&<;. Rel. l, 722 sqq. Dérivés: 'EXOI:TOI:LO<; « qui concerne Hécate.
(S., D., etc.), d'où 'EX(XTOI:LOV n. sanctuaire d'Hécate
ÊKelS : adv. «loin, à l'écart» local, parfois temporel (Ar.), 'EXOI:TOI:LOI: pl. n. «fête, banquet en l'honneur
(Hom., poètes, très rare en prose). Le digamma est attesté d'Hécate.; 'EXOI:T1jcrLO<; (tardif), cf. pour le suffixe
par la métrique homo et par la glose ~ex&<;' fLOI:XP&1I Chantraine, Formation 41-42, avec 'ExOI:'t"1jmov n. (Plu.),
(Hsch.). Comp. ÉXOI:aTépw (Od., Hdt., etc.); sup. ÉXOI:aT&Tw 'ExOI:'t"1jmOl: n. pl. (SIG 1066, Cos); enfin 'EXOI:Ttx6<; (tardif).
(Il., Hdt., etc.). Avec préverbe: &.q>ex&<; (Nic.) et surtout Ce nom de divinité a tenu une certaine place dans l'ono-
&.lIex&<; c vers le haut» (Pi., Ar.) dont Photius 129,13 mastique d'Asie Mineure: 'EXOI:TOI:LO<;, 'EXOI:Tii<;, 'ExOI:'t"1jvwp,
souligne singulièrement l'absence d'aspiration. Dérivé : 'EXOI:T68wpo<;, etc., Bechtel, H. Personennamen 150 sq.
f!x0I:6ell f de loin» (Hom., poètes), cf. pour le thème sans 8 La forme originelle devait comporter un digamma
Éx&npo<; ; avec &.lIéx0I:6e:1I au sens local et surtout temporel initial comme f!XOI:TO<;.
(lEsch., Hdt., Plb.) ; pour &yx0I:6e:1I voir sous &yxwII. Pas de raison de supposer que la forme même soit un
Et.: On admet une formation du type de &.1I8pOl:x&<; emprunt. Féminin de f!XOI:TO<; : voir sous É:xlXT7jo6Ào<;.
f homme par homme ., donc un suffixe distributif -XOI:<; qui
se retrouverait dans skr. sata-sti~ c cent par cent» et le EKQ.TT) : ~uÀov Èv TOL<; q>uÀOI:x[Ot<;, <li TOÙ<; xOI:xouPYou<;
thème du pronom li. 7t"poa8e:crfLe:uOVTe:<; èfLOI:crTlyoU\l (Hsch.). Obscur.
~ÀÉa. : f. oiseau chanteur qui vit dans les roseaux, ~ÀÉYXIll : pro (Od. 21,329, ion.-att.), f. -É;y~w (ion.-att.),
p.-ê. la Salicaria arundinacea (Arist., Ha 616 b) j doublets: aor. -e:y~oc (Il. 9,522, ion.-att.), passif aor. ~Àéyz61lv,
ÈÀe:(oc (CalI., Fr. 421) et ÈÀe:ocç m. (Ar., Ois. 302), avec le f. -e:yz61)crofLocL, pl. èÀ1)Àe:YfLOCL, 3" sg. -YXTOCL. 1) Chez Hom.
suffixe -ocç de sobriquets, cf. èÀoccrocç, etc. j en revanche seulement (2 ex.) «faire honte de, mépriser _; 2) En ionien-
~ÀOCLOÇ m. (Alex. Mynd. ap. Ath. 2,65 b) peut très bien attique sens dialectique issu de l'usage des tribunaux
désigner un autre oiseau et la forme est, de toute façon, « chercher à réfuter (par des questions notamment), faire
gâtée. subir un contre-interrogatoire, réfuter, convaincre _, etc.
Sur l'identification de l'ÈÀÉ;oc, voir Thompson, Birds Thèmes à préverbes, notamment avec des préverbes
s.u. exprimant l'aboutissement de l'action : &'lT-, 8L-, è~- (cf.
Et.: Douteuse. On cherche à retrouver le thème du nom J. Brunei, Aspect verbal et emploi des préverbes 210-211),
du cygne en italique et celtique, lat. olor, irl. ela (on a èlT- (tardif), KOCT- (Hés., Tr. 714, etc.), lTOCp- (tardif), cruv-
évoqué grec ÈÀWpLOÇ mais v. sous èpw8L6ç). On peut se (tardif) : pour l'emploi attique, cf. Daux, R. Ét. Gr. 55,
demander aussi si èÀÉ;oc ne pourrait pas être tiré de ~Àoç 1942,252-258.
« marais ». Formations nominales: 1) A l'emploi homérique originel
de «faire honte de _, etc. se rattachent : ~Àe:y)(OÇ n. (cf.
IlVe:L8oc;) «honte» (Hom., Hés., Pi.), au pluriel peut s'appli-
quer à des personnes (cf. Il. 2,235, etc.); il existe aussi
~ÀEya.LveLV : glosé lTOCpoccppove:iv, occre:Àyoclve:LV, OCKO- une forme de genre animé n. pl. èÀe:y)(É;e:ç «infâmes»
ÀoccrToclve:Lv (EM 152,51, 327,6). Pas d'étymologie; le (Il. 4,242, 24,239) : toutefois la forme en ces deux passages
rapprochement avec ÀÉ:yocL 8è: yuvoc'iKe:Ç (Archil. 179 Bergk, peut être une réfection de ÈÀéy)(e:oc en hiatus à la coupe
tiré de EM 152,52) proposé par Solmsen, Untersuchungen bucolique; à TO ~Àe:y)(OC; répond le superlatif ÈÀÉ:y)(LcrTOÇ
111, reste en l'air. En revanche le rapprochement avec (Hom.), cf. Seiler, Steigerungsformen 83 sq.; enfin de TO
~Àe:yoç (par étymologie populaire?) est enseigné EM ~Àe:yzoç a été tiré èÀe:yze:L1l f. (Hom., A.R.), cf. èyzd1l
327,6 : KOCt TO ÈÀe:ydov fLéTPOV OClTO TOUTOU KÀ1l61iVOC( TLVe:Ç à côté de ~yzoç;
vOfL(t;OUcrLV. 2) Au sens ionien-attique de ÈÀÉ:y)(W «interroger,
réfuter », etc. répond !!),e:yzOC; m. (comme Myoç) «contre-
~ÀEyOC; : m. « chant de deuil» accompagné de flûte (E., interrogatoire, réfutation _, etc. (ion.-att.). Du thème verbal
Ar.), poème en distique élégiaque (CalI., etc.). Seuls com- lui-même sont tirés l'adj. en -TOÇ : ocVe:ÀéYXTOÇ, ocve:~é
posés LOCfLOéÀe:yoç et èÀe:Y(OCfLOOÇ nom de deux types de Àe:YKTOÇ, etc. j èÀe:YKT6ç seulement chez Hsch. dans la
vers, cf. Risch, IF 59, 1949, 284 sqq. glose ÈÀe:yXTcX.· èlTove:(8LcrTOC, èÀÉ:yzouç tX~LOC, e:Ôe:~éÀe:yKTOC j
Dérivés: ÈÀe:ye:'iov n. « distique élégiaque », généralement avec ÈÀe:YKTLX6ç « capable de confondre, réfuter» (Pl., etc.).
employé au pluriel (Pl., etc.), d'où «élégie, poème de Nom d'agent ÈÀe:yKT1)p (Antiphon 2,4,3 hapax), noter le
335 -
suffixe -'l"f)p. Noms d'action tardifs : ~Àe:y~~.; (LXX, NT) guerre (Ar., Ois. 364 t.ÀeÀe:Àe:ü). Verbe dénominatif
avec tÀe:y~ï:vo.; sobriquet du philosophe Alexinos (D.L.), t.Àe:Àl~w, aor. ~ÀéÀ~~Ot: «pousser un cri de douleur» ou
créé sur le modèle de 'AÀe:~ï:vol;; tÀe:y[.Lo,; (LXX, NT). « un cri de guerre. (E., X., etc.) ; dit notamment du chant
L'évolution de sens entre le vocabulaire homérique et du rossignol (Ar., Ois. 213, E., Hel. 11ll); en ce cas le
le grec ionien-attique est remarquable. mot est p.-ê. influencé par tÀe:À[~w « ébranler. et est parfois
Le grec savant possède encore t.Àéyzw «prouver, réfuter " traduit «vibrer.; tÀe:Ma8w est attesté (Sapho 44,31 L.P.)
~Àe:yJ(o,; «preuve, contrôle », &Àe:yx't'7)'; «contrôleur., etc. avec la variante oÀoMa8w.
Et.: Pas d'étymologie établie. Osthoff, Morphol. Unter- Et.: Interjection, cf. &ÀOt:À&, -&~w et oÀoM~w.
such. 6,1 sqq., a rapproché &ÀéYJ(w de tÀOt:J(u,; (cf. s.u.).
Ce rapprochement est sémantiquement possible, cf. aIl. €ÀeÀ(~w : pro (H. Dém. 183, PL), plus souvent aor.
schmiihen, m.h.all. smachen « traiter avec mépris " v.h.all. ÈÀe:À[1;Ot:~ (Hom., poètes), pass. ÈÀe:À~J(01jvOt:~ (Hom., poètes),
smiihen «.diminuer., de smiihi «petit.; en outre aIl. 3· sg. prétérit ÈÀéÀ~x't'o (Il. II,39, 13,558), parf. moy,
Schmach, m.h.a. smiihe, smaehe. Le sens originel serait ÈÀéÀ~y[.LOt:~ (hellén.) «secouer., au passif «être secoué.
donc. amoindrir, rabaisser. ce qui convient aux emplois trembler &. Toutefois la majorité des exemples homo d'aor.
homériques et aux emplois juridiques et dialectiques de expriment la notion de «tourner, faire retourner., au
l'ionien-attique. Toutefois tÀOt:J(u,; comporte une labio- passif «se retourner & (cf. Il. 6,109, etc.). Au prétérit
vélaire et t.Àéyx.w (pour *t.Àé[.Lcpw) serait analogique (de tÀé),~x't'o (Il. 11,39) se rapporte à un serpent et signifie
tÀOt:J(u,;, t.M.J(Lt>'l'o,;). Les autres hypothèses ne valent pas «s'enrouler., etc. Toutes ces formes doivent recouvrir
mieux, cf. Frisk, et PokÇlrny 678. des aor. *&Fe:À~~Ot:, *èFe:ÀlJ(6'1)v, *ÈFéÀ~x't'o, et être issues
du thème du présent ÈÀlaaw «faire tourner •. Mais elles
~Àe8wv"1 : «élédone musquée> (avec la variante tÀ-) se sont contaminées avec celles de t.Àe:Àl~w, ÈÀe:Àl~Ot:~
f. mollusque céphalopode voisin du poulpe, semble distinct « ébranler.. Il. 13,558 l'expression ~yJ(o,; ... ae:~6[.Le:vov
de la ~oÀl'l'Ot:wOt: (Arist., H.A. 525 a), cf. Thompson, Fishes tÀéÀ~x't'o peut aussi bien signifier « la javeline tournoyait.
s.u. (*ÈFe:À~x't'o) ou «était brandie • (ÈÀéÀ~x't'o), cf. Chantraine,
Et.: Ignorée, ce qui n'étonne pas pour un mot de ce Gr. Hom. 1,132. Cette confusion est également sensible au
genre. Pour la finale, cf. J(e:Àwv'I), yoyypwv'I) et d'autre part thème de présent, cf. H. Dém. 183. Les thèmes tÀé).~~e:,
les noms d'animaux du type 't'e:v6p'l)8wv, 't'e:p'l)8wv, etc. ÈÀe:ÀlJ(6'1) «ébranler, être ébranlé. sont déjà homériques
Ou bien mot méditerranéen? Ou bien formation populaire (Il. 1,530; 8,199; 22,448).
qui pourrait être rattachée à ÈÀe:'I:v ? Composé: t.Àe:Àl-J(6wv « qui ébranle la terre. (Pi., P. 2,4).
épithète de Poséidon (PL, P. 6,50), de Dionysos (S., Ani.
~ÀeLV : inf. aor., ind. e:!Àov, itér. homo ~Àe:axov; 153) avec le dérivé singulier tÀe:À[J(6'1)[.LOt: . ae:~a[.L6.; (Hsch.).
fonctionne comme aoriste de Ot:!p~w, éventuellement de Voir aussi t.Àe:Àl-acpOt:xo.;.
&'ypéw. En grec hellén. et tardif e:tÀOt:. Sens : «prendre, Et.: 'EÀe:À[~w, ÈÀe:Àl~Ot:~, etc. «secouer. sont rapprochés
s'emparer de., moyen« choisir >, etc. (Hom., ion.-att., etc.). de skr. réjate «trembler 1), réjati «mettre en mouvement,
Mêmes préverbes que Ot:!péw : &'1-, &'cp-, t.1;-, 1tPO-, etc. ébranler., got. laikan «bondir, sauter., lit. ldigyii
'EÀe:- sert de premier terme de composé dans ÈÀé1t('t')oÀ~'; « courir », etc., Pokorny 667 sq. Cette hypothèse suppose:
«qui conquiert les cités» épithète d'Hélène (JEsch., Ag. 1) que -[~<X~, -l~e:~v ne sont pas suffixaux mais appartiennent
689, etc.), également nom d'une machine de guerre pour au radical; 2) que le thème comporte un redoublement
le siège (D.S., Plu., Ph.); ÈÀévOt:<u>.; (lEsch., ib.) avec Àe;- (redoublement expressif? ou redoublement d'aoriste ?) ;
allusion à Hélène. Outre un adj. verbal d'ailleurs rare 3) enfin que l'È- initial serait une prothèse, cf. Schwyzer,
ÈÀe:'t'o.; (Il. 9,409), il Y a une seule forme nominale ancienne Gr. Gr. 1,648.
~Àwp n. «prise, proie. (Hom., 2 ex. trag.) ; seulement au
n. ace. sing. et plur. ; doublet métrique ÉÀwpwv n. même
sens (Il. 1,4, A.R. 2,264). €ÀeÀ(acpa.KOS : m. (Thphr.), èÀe:À[acpOt:xov n. (Dsc.)
Et.: Comme 1tÀwp semble comporter, à la différence «espèce de sauge, Salvia triloba.. Composé de ÈÀe:À~
de ÉÀe:'I:v, un F initial (Chantraine, Gr. Hom. 1,152), on et du vieux nom de la sauge aq:>&xo<;. Le nom s'explique
peut poser une alternance' swell' sel- et évoquer &:À[axo[.LOt:~. par le fait que le fruit s'agite (Strômberg, Pflanzennamen
Hors du grec on a rapproché got. saljan «présenter, 76).
sacrifier., v.h.a. sel/en «livrer., etc. Les variations de Dérivé : ÈÀe:À~crcpOt:xt't'1)<; (oIvo<;) «vin parfumé à la sauge»
sens pour des mots de ce genre ne surprendraient (Dsc., Plin.).
pas, cf. les principes indiqués par E. Benveniste, Année Perte de l'initiale dans Àe:ÀlacpOt:xo<; (Dsc.); étym. pop.
sociologique 1951, 6-20. par rapprochement avec &À<; «mer. dans grec moderne
&:À~crcpOt:x~&, cf. Strômberg, Worlsludien 44.
~~EOV : n. (au pluriel Il. 9,215, Od. 14,432, mais Ar., ~~ea1T(8a.s : acc. pl. coordonné avec 7t(O'e:O( et compris
Cau. 152,169 't"oùÀe:6v crase de 't"o &),e6v) « table, plateau _, «étendues de marais. (A.R. l, 1266). Il est difficile de
sur laquelle le rôti est découpé, cf. Kuiper, Gl. 21, 1933, préciser un rapport avec la glose MO'mv . fLe:yocÀllV, Ù8pllÀ1)v .
272 sqq. .M8ufLOÇ -ri)v x.0('t"0(8uOfLéV1Jv etç 7tÉÀO(yoç 7té't"pO(v . ot 8è: -ri)v
Composé: È:Àe:o-M't"1)ç; « cuisinier> dans les fêtes de Délos vonpocv. "AMol 8è: O'7t(80( (lire ÀéO'm80(? O'mÀoc81X 1)
(Ath. 4,173a 81àt 't"o 't"OLÇ; È:Àe:OLÇ; \lTI;08ue:O'60(1 810(x.ovoüne:ç; [30(6e:LO(V . ot 8è: MXfLllv (Hsch.). La leçon ÈÀe:O'7t(3O(ç chez
Èv 't"O(LÇ; 6uO'(0(1ç;) ; È:Àe:0-x.6rcoç; «officier tranchant, décou- A.R. n'est pas sûre et la scholie suggère une variante
peur. (Lysias, Fr. 28). ÀéO'7t180(ç qui signi fierai t «escarpé > (?).
Dérivé: ÈÀéO('t"poç; «maître d'hôtel. (pap. Ille s. av.), Et.: On suppose un composé du thème de ~Àoç «marais>
e:tMO('t"poç (Pamphil. ap. Ath. 4,171 b); le mot semble et de -O'm8-, cf. O'7t(8wç, &O'm81)ç et même &O'7t(ç : en dernier
fait à l'analogie de 80(1't"p6ç et on attend l'accent sur la lieu Taillardat, Reu. Ét. Gr. 73, 1960, 13.
finale, la dérivation en -'t"p6ç dans un dénominatif
apparaissant comme secondaire. Sur le rapport avec ~~Eu9EpOS : adj. (Hom., ion.-att., etc.), avec les
È8e:0('t"p6ç voir s.u. avec la bibliographie. variantes È:ÀO(u6e:poç (Delphes, BCH 22, 76), ÈÀe:u6lXpoç
Et.: Ignorée. Terme technique; même suffixe que dans (éléen, Schwyzer 416), È:Àou6e:poç (crétois, cf. Schwyzer,
x.oÀe:6v, O''t"e:Àe:6v, 6upe:6ç, etc. Gr. Gr. 1,194); mycén. ereutero. Sens : «libre., par
opposition à 80üÀoç; attesté chez Hom. seulement dans
Ë~EOS: m. (Il. 24,44, ion.-att., etc.) quelquefois n. les formules È:Àe:u6e:pov ~fLO(P «jour de la liberté >, C.-à-d.
à partir de Plb., LXX, NT, «pitié, compassion. ; l'hypo- « liberté» et X.PllT'iiPO( È:Àe:u6e:pov «cratère fêtant la liberté. ;
thèse de SChadewaldt, Herm. 83,131 sq., pour qui le mot employé parfois comme È:Àe:u6épwç • de façon digne
signifie originellement • plainte, gémissement >, n'est d'un homme libre.; composés: &ve:Àe:u6e:poç «qui n'est
pas démontrée (cf. Pohlenz, ibid. 84,49 sqq.), mais pas pas libre. et « indigne d'un homme libre>; &7t- «afTranchi _
impossible. (att.), postverbal de &7te:Àe:u6e:p6w avec &7te:Àe:u6e:plx.6ç.
Dérivés: È:Àe:6v adv. «pitoyablement> (Hés., Tr. 205, Rare comme premier terme de composé : È),e:u6e:p6-
noter la difTérence d'accent, ne répond à aucun adj.). O''t"ofLoÇ (lEsch.). Sur È:),eu6e:poç v. Cassola, Synleleia Arangio
Adjectifs: ÈÀe:e:lv6ç (Hom.) et È:Àe:w6ç (att.) «pitoyable, Ruiz 269, où les faits mycén. son discutés.
excitant> ou «éprouvant de la pitié _ : dérivé d'un thème Dérivés : 1) È:Àe:u6e:p(0( • liberté > (att., etc.) avec &v-
en s? ou analogique de &Àe:ye:w6ç; pour È:Àe:1)fLwv voir après « manières indignes d'un homme libre. et &'7t- «afTranchisse-
È:Àe:éw. ment. avec &7te:Àe:u6e:p(0(~w (tardif) ; cf. sous &7te:Àe:u6e:p6w ;
Verbes dénominatifs: 1) È:Àe:éw, aor. inf. ÈÀe:'ijO'O(I • avoir 2) È:Àe:u6Éploç exprime non le statut de liberté mais le
pitié de _, parfois employé au passif (Hom., ion.-att., etc.), comportement qui convient à un homme libre (ion.-
doublet tardif ÈÀe:ocw (NT, etc.). Nombreux dérivés: nom att.), aussi épithète de Zeus (Pi., Hdt., etc.), à propos de
d'action ÈÀe:1J't"uç f. (Od. 14,82, 17,451), cf. pour la fonction la victoire sur les Perses; de cette épithète est tiré le nom
du suffixe Benveniste, Noms d'agent 66; d'un adj. verbal de mois 'EÀe:u6e:plwv à Halicarnasse; de È:Àe:u6épwç,
tardif &ve:ÀÉll't"oç;, È:Àe:1l't"6ç, etc., est tiré È:ÀE:1Jnx.6ç È:Àe:u6e:pI6't"1)<; f. «caractère digne d'un homme libre,
« pitoyable> (Arist.) ; enfin ÈÀe:1)fLwv« qui a pitié, pitoyable. générosité, libéralité. (Pl., etc.); dénominatif È:Àe:u-
(Od. 5,181, att., hellén., etc.) fonctionne comme un dérivé 6e:ploc~w «se comporter comme un homme libre> (Pl.,
de È:ÀÉw, cf. 0(!81)fLwv, etc. et v. Chantraine, Formation Arist., etc.) ; 3) autre adjectif È:Àe:U6e:PLX.6ç « qui appartient
173; d'où È:Àe:llfLoO'uVll • compassion> (CalI.), «aumône» à l'homme libre. (Pl., Lg. 701 e, à côté de 8e:O'7tonx.6ç;
(LXX, NT),. au sens d'aumône en grec chrétien, a connu 919 e à côté du composé privatif &ve:Àe:u6e:poç, cf. Chan-
un développement nouveau avec lat. chrétien elëmosina, traine, Études 146) ; de È:Àe:u6e:poç est tiré un dénominatif
roman *alemosina, cf. Ernout-Meillet S.U. ; en composition factitif È:Àe:u6e:p6w «libérer» (ion.-att.), l'aor. ereuterose
avec premier terme abrégé È:ÀE:1JfLO-7toI6ç (LXX). est attesté en mycénien; avec les dérivés : È:Àe:u6e:p-wcr\ç
Autre dénominatif : ÈÀe:dpw «avoir pitié. (Hom., (ion.-att.), -wfLO( (tardif), -w't"llÇ m. «libérateur. (tardif).
ép. avec aor. ÈÀéllPO( A.R. 4,1308) : analogique de È:X60((pw Pourvu du préverbe &.7tO-, &7te:Àe:u6e:p6w «affranchir.
(Risch, Wortbildung 249)? ou dérivé d'un vieux thème comporte un sens juridique précis, avec les dérivés en
*È:Àe:-FO(p (Benveniste, Origines 112)? La glose d'Hsch. -WO'IÇ, -w't"Ix.6ç; «qui concerne l'affranchissement> (SI G
[3Àe:e:pe:i . OtX.'t"e:lpe:ï:· BOlw't"o( est une faute pour È:Àe:O((pe:l. 210) ; d'où &7te:Àe:u6e:poç et &7te:Àe:u6e:p(0( (cf. plus haut sous
Si l'on peut poser un thème *È:Àe:-FO(p, le neutre sigma- &Àe:u6e:p(0() qui a donné naissance à divers dérivés: &7te:-
tique serait ancien, ce que confirmerait encore le composé Àe:u6eplO'fL6ç (IG IX 1,109), -(WO'IÇ (ibid. 190), -IW't"1)Ç;
VllÀe:1)ç; et VllÀ1)ç «sans pitié. (Hom., poètes) de *ve:- « affranchi> (Str. 5,3,7); sans préverbe : È:Àe:U6e:PLW't"Ix.6ç.
e:Àe:7)ç, voir sous VllÀe:1)ç; avec le doublet postérieur &v- 5) Autre dénominatif: p. aor. passif thess. È:Àe:u6e:pe:O'6e:lç
ll),e1)ç (Alcm., hell.). (Bechtel, Gr. Dial. 1,189), p. aor. act. phocid. &7te:Àe:u-
"EÀe:oç n., ÈÀe:e:lv6ç, È:Àe:1)fLwv, etc., subsistent en grec 6e:p(~O(ç (ibid. 2,130).
moderne. Il a pu se produire dans l'onomastique et la toponymie
Et.: Sans étymologie. Il n'est pas impossible que le mot des contaminations avec des thèmes d'origine méditer-
soit tiré d'une interjection, cf. È:Àe:Àe:ü et v. Pokorny 306. ranéenne, cf. le nom de lieu 'EÀe:u6e:pO((, d'où le surnom de
337 -
Dionysos 'EÀw6e:pe:ue; ; cf. E1Àe:t6ULoc, "EÀe:ucne;. 'EÀe:u6e:poe;, préverbes, surtout &'1-, &TC-, 3L-, dcr-, t1;-, ÈTC-, XOC-rOC-.
etc., subsistent en grec moderne. fLe:-r-, TCPO-, TCPOcr-, cruv-, {m-. Rares formes de sens factitif:
Et.: Vieil adjectif qu'il faut bien rapprocher de l'italique, fut. tÀe:ucrLW' orcrw (Hsch.), aor. 3 e pl. tÀe:ucrocv [sic pap.]
lat. liber, dont l'ï fait difficulté (cf. Ernout-Meillet s.u.). (Ibyc. 282 a 18 P.); subj. ÈTCe:Àe:ucre:L, inf. tTCe:Àe:ÜcrOCL
Le pélignien louflr et le falisque lo(erla reposeraient sur un (Crète, Schwyzer 181, 1,9; 179, 111,45).
ancien -ou- et seraient ainsi plus faciles à rapprocher de Dérivés nominaux noms. d'action, xoc-r-~ÀUcrLC;
ÈÀe:u6e:po~. En latin et en italique, l'emploi de Liber (Simon., etc.), è1;- (Hdt.), TCe:PL- (Hdt.), avec allongement
comme nom de dieu ou épithète divine, cf. aussi osque de la première syllabe du second terme; d'où le simple
(luveis) Luv(reis = (lovis) Liberi, p.-ê. venet. Louzera, ~Àume; (E.) ; si l'on admet un thème tÀu6- on remarquera
pose des problèmes difficiles: on a pensé, soit que le dieu que les formes sont analogiques des noms en -me;, mais
italique était indigène, soit moins vraisemblablement que avec un vocalisme e dans les formes hellénistiques ou
l'épithète venait du grec en passant par l'osque; voir tardives : ~Àe:umc; «arrivée. (Act. Ap. 7,52, etc.), ÈTC-
Frisk avec la bibliographie et E. Benveniste cité plus bas. (tardif), cruv- (tardif).
Un rapprochement de lat. liber et de grec tÀe:u6e:poe; Il y a en grec tardif des exemples d'adjectifs en -to-
avec des termes désignant le peuple en germanique et en de structure singulière en -e:Àe:ucr-rOC;, avec des dérivés
balto-slave peut séduire, mais ne se laisse pas démontrer: en -Lx6e;.
v.h.a. liul «peuple t, pl. liuti, anglo-sax. leod, lit. lidudis, Jusqu'ici, à l'exception du pl. tÀ~ÀufLe:v,. toutes les formes
v. sI. ljudfje, etc. attestées admettent un thème en -0-. Il n'en va pas de
L'emploi de liber en lat. et de tÀe:u6e:poe; en grec pour même pour celles que nous allons examiner maintenant et
désigner l'homme libre par opposition à l'esclave serait issu qui semblent reposer sur ÈÀu-.
du sens de «membre légitime. de la communauté, cf. Pour désigner « celui qui vient. le grec a des composés
Benveniste, Rev. ÉI. Lai. 14, 1936, 51-58. Finalement on anciens, avec allongement de l'initiale du second terme :
retrouverait p.-ê., mais c'est indémontrable, une racine vÉ1)ÀUC;, -30e; «nouveau venu> (ll., Hdt., Pl.), d'ailleurs
«croître, grandir> : skr. rudh-, got. liudan, etc.; cf. rare ; ~TC1)ÀUC; «celui qui survient, étranger. (Hdt., lEsch.,
ital. lat. Liber, dieu de la germination et Benveniste, Th.) avec le doublet évidemment plus récent ÈTC-1)M"rl)<;,
o. c. 52-53. Sur le culte de Liber, v. Bruhl, Liber Paler, constitué avec le suffixe de nom d'agent, gr. commun
Paris 1953. --rae;, attesté en grec hellénistique et tardif et donné par
les mss, Th. 1,9, X., Econ. Il,4 (8 ex. chez Philon). Doublet
en --roC; également tardif èTC1)),u-roC; (D.H., Ph.) et surtout
TCPOcr-1)Àu--roC; «nouveau venu. d'où «prosélyte> (LXX,
NT) avec --re:uw, --re:UcrLC; (tardifs). Un thème en -or, cf.
'EXEua(ç, -LVOC; : 1. localité située à l'ouest d'Athènes, ÈTC1)M"rl)e;, a donné naissance aux dérivés : ÈTC1)ÀucrL1)
qui a d'abord été indépendante puis incorporée à la cité «attaque, sortilège. (H. Hom.), xoc-r-, cruv- (hellén. et
athénienne vers le vue siècle (H. Dém., Hdt., etc.) ; locatif tardif). Voir aussi S.U. i)McrLOV.
-L'IL, la tif -Lvli3e:, ablatif -Lv66e:v. Dérivé 'EÀe:UcrtVLOC;
De cet ensemble subsistent en grec moderne, d'une part
(H. Dém., etc.), en Crète et à Théra nom de mois 'EÀe:u-
l'aor. 'ljp6oc, de l'autre des termes savants comme
aUvLoe;, cf. Buck, Greek Dialecls, § 20; n. 'EÀe:ucrt'lLO'I nom
~Àe:umc;, etc.
du temple de Déméter à Éleusis; pl. n. -crlvLOC (lacon. -hUVLOC)
fêtes de Déméter. El.: Le grec possède deux thèmes qui, du point de vue
Et.: Toponyme probablement méditerranéen, cf. E1Àe;[- grec, semblent apparentés, èÀe:u6-JÈÀuO- et ÈÀ6-.
6ULOC, 'EÀe:u6e:poct, 'EÀe:u6Ép'loc, etc. P.-ê. de *'EÀe:u6tc; par En ce qui concerne le thème dissyllabique, il apparalt
assibilation du 6 ? que la dentale aspirée finale n'est pas constante, cf. 'ljÀu-
me;, ÈÀ1)ÀU-fLe:v, -ore:, (TCPOcr)-1)Àu-roc;, vÉ-1)Àuc;, etc. Il est
possible que ces formes soient analogiques d'après *tÀe:u-
~XEuao .... a.L : aor. ~Àu60'l et 1jÀOO'l, etc. 'EÀe:ucrofLocL
[6JcrofLocL, mais tout aussi possible que le 6 soit un élément
fut. (Hom. près de 50 ex., surtout Od., ion., trag., hellén.,
morphologique de valeur significative (aboutissement de
tardif) exclu de l'att. qui emploie dfLL; parf. e:LÀ1]Àou6oc
l'action), mais non nécessaire. Szemerényi, Syncope 15
(ép. avec allong. métro pour ÈÀ-), part. e:(t)À1)Àou6we;
tire 1]Àucrloc de *1]Àu6loc. Le rapprochement souvent répété
(ép.), tÀ1]Àu6oc (ion.-att., etc.) mais aussi au pl. tÀ1]ÀUfLe:'I,
avec V. ir!. prétérit 10d, luid «j'allai, il alla >, ne s'impose
-ore: (att., Cratin. 235, Achae. 752), discussion chez
pas plus que celui avec skr. r6(d)hati «pousser >. Si on
Szemerényi, Syncope 20 sqq.; part. dia!. xoc-r-e:À1)Àe:U6ULOC
les accepte il faut admettre une prothèse initiale.
(Cyrène, cf. Fraenkel, Gl. 20, 1933, 88 sq.); inf. dial.
&fLCP-e:À1)Àe:U6e:'I (Crète, Bechtel, Gr. Dial. 2,758) ; aor. ind. Meillet (BSL 26, 1926, 6-7) pose une base "el-eu-, "el-u-
~Àu6o'l (Hom., Pi., E.), mais ~ÀOw, etc., est la seule forme affectée le plus souvent d'un dh, avec la racine de arm.
attestée aux autres modes et 1jÀ60v, seul en attique, eli, p.-ê. de lat. ambulO, et p.-ê. de tÀocuvw. Une partie
est également plus fréquent que ~ÀuOO'l chez Hom.; avec des formes peut reposer sur ":1,1-, et en ce cas tÀ- aurait
notamment en dorien les doublets 1jv6ov, t'l6e:r'l, tv6wv une prothèse issue de :1" cf. irl. luid «il alla.. Dans ces
(dor., delph., arc.) qui doivent s'expliquer par un traite- conditions et sans l'élément "-eu-J"-u- on peut associer
ment phonétique (Schwyzer, Gr. Gr. 1,213, Lejeune, immédiatement 1jÀOov à ~Àu6ov, sans faire appel à des
Phonétique 131). Pf. béotien 3Le:crcr-e;[À6e:LXe: (Schwyzer combinaisons compliquées citées par Frisk sous ÈÀ6e:LV.
485,2), arc. xoc"rl)v61)x6n (ibid., 657,39). Toutes ces formes Szemerényi, O. c. 3 sqq. explique tÀ6e:rv par une syncope.
prennent place dans la flexion supplétive de ~PXOfLOCL, Quant au dorien tvOerv le mieux est d'y voir un traite-
e:!fLL, etc. Sens: «venir, aller >. Nombreux emplois avec ment phonétique dialectal, cf. plus haut.
338
~).E~a.(pOf1a.~ pr.« tromper. (Od. 19,565), aor. saule, saUx fragilis; selon Thphr., H.P. 3,13 = t'l"~OC en
part. èÀe:<P1JPtX[Le:voC; (Il. 23,388) : dans Od. 19,565 un jeu arcadien. Mycénien eri/ca dans des inventaires de roues
verbal avec ÈÀé<pcxc; «ivoire.; «détruire. (Hés., Th. 330). qui seraient en bois de saule, Chadwick-Baumbach, 190.
Chez Hsch. les formes actives ÈÀe:<pcx[pe:w, èÀe:<p"Ïjpcx~ sont Sur le toponyme 'EÀ~xwv voir s.u.
glosées èçcx7tcx'l"iiv, ~À(X1t'l"e:~V, &aLKe:~V. Anthroponymes : Et.: n est tentant de rapprocher lat. salix, v.h.a. sa/aha,
'EÀe:<p-"Î]vwp (Hom.) à analyser èÀe:<p-"Î]vwp plutôt qu'avec v. angl. sea/h. En ce cas il faut poser pour le lat. *soU/c-,
dissimilation *'EÀe:<P1JP-"Î]vwp (mais cf. F. Sommer, Nomina/- pour les formes germaniques *so//c-.
komposita 170, n. 2) ; p.-ê. mycénien Erepairo = 'EÀe:<pcx[-
pwv (?), cf. Chadwick-Baumbach 190. 2 É).LKTJ, voir sous ~À~ç.
Et.: Semble supposer un vieux thème *~Àe:<pcxp n. Fait
penser à grec OÀocpwwC; également obscur (cf. s.u.). Pas
·E).~KWV, -WVOC; : toponyme, notamment nom de la
d'étymologie établie.
montagne des Muses en Béotie (Hés., Tr. 639, etc.), avec
digamma initial attesté chez Corinne. D'où 'EÀ~XWVIOC;,
~).É~ëiS, -CXV'l"OC; : m. • ivoire, défense d'éléphant. 'EÀLKWv~tXae:C; f. et 'EÀ~xwv[ae:C; f. qui se disent des Muses
(Hom., ion.-att., etc.), • éléphant. (Hdt., Arist., etc.); (pour 'EÀ~xwv~tXc; = utXx~v6oc; chez Ps. Dsc., cf. Strômberg,
nom de maladie = èÀe:<pcxv'l"liicnc;, cf. Strômberg, Theo- Pflanzennamen 126). Il. 20,404 (et postérieurement)
phrastea 193. Myc. erepa, gén. -to, dat. -te «ivoire. avec 'EÀ~xwvwC; &vcxç est dit de Poséidon et doit finalement
erepatejo = èÀe:<ptXv'l"e:wc;, cf. Chadwick-Baumbach 190. être tiré de 'EÀ~xwv et non pas du nom de cité 'EÀlx1J
n existe d'assez nombreux composés qui se rapportent cf. Nilsson, Gr. R. 1,447, n. 6.
soit à l'emploi au sens d'. éléphant., cf. èÀe:cpocv'l"o-6"Î]pcxC;, Pour l'appellatif ÉÀ[xwv, voir sous 1fÀ~ç.
-[LtXzoc;, etc.; soit, et plus usuellement, au sens d'. ivoire .,
Et.: On a souvent, depuis Fick et Solmsen, évoqué le
cf. èÀe:<pocv'l"6-xw7toC;, -1tOUC;, èÀe:cpocv'l"oupy6C;, etc. lat. Viminalis et interprété le mot « montagne des saules »,
Dérivés : diminutif èÀe:<pocv'l"[crxlOv «petit éléphant»
ce qui surprend et ne pourrait s'appliquer qu'aux vallons
(lEl.); adjectifs èÀe:<ptXv'l"e:IOC;« d'ivoire» (mycén.),
bien arrosés où peüvent avoir poussé des saules. Dans ce
« d'éléphant. (Dsc., Opp.); èÀe:cptXv'l"WOC; «d'ivoire. (Alc.,
cas, le digamma initial existant en béotien imposerait à
att.), -[ve:oC; (inscr. métrique); èÀe:cpocV'l"wa1JC; • comme un côté de *,tÀ(XtX attesté par mycén. eri/ca un doublet Fe:ÀLKtX
éléphant» (Arét.). Substantifs : èÀe:<pocv'l"~cr'l""ÎJc; «cornac»
pour le nom du saule et un rapprochement avec ags.
(Arist., etc.), «bouclier en peau d'éléphant» (App.),
welig, m.h. ail. wi/ge, etc. «saule », le tout apparenté à
èÀe:<pocv'l"E:UC; «artisan qui travaille l'ivoire. (pap.).
1fÀ~ç. Un rapport avec lat. salix peut être maintenu en
Verbes dénominatifs : 1) èÀe:cpcxvntXw • souffrir d'une
posant *swel-/*se/-. Mais rien ne prouve que l'Hélicon
maladie où la peau devient rugueuse comme celle de
soit le mont des saules.
l'éléphant» (Phld., médecins, etc.) avec -[ocmc;, -~cxcr[L6C;
(EM) et aussi l'adj. èÀe:cpcxv'l"~wa1JC; «qui souffre de l'élé-
phantiasis. (médecins); 2) èÀe:<pcxV'l"6w au pf. pass. 7)Àe:cpcxv- É).LKW'" : adj., principalement dans la formule ,tÀlXW7te:C;
'l"w[L~voC; (inscr.) et èÀe:cpcxv'l"w'l"6C; (inscr.) «incrusté avec 'Azcxw( (Il.); f. é:À~xwmc; (Il. 1,98, Hés., Sapho, PL);
de l'ivoire»; et d'autre part èÀe:cptXv'l"wmc; (G/oss.) nom doublet tardif ÉÀ~xw7t6C; (Orph.). Sens discuté. Le second
de la bardane, cf. J. André, Lexique s.u. elephas. terme du composé entre dans une série connue (* -61,w-)
Et.: 'EÀ~cpcxC; a fourni au lat. e/ephiis, e/ephantus qui mais le mot reste obscur. Diverses interprétations ont été
désignent l'animal, à la différence de ebur «ivoire ». proposées: 1) «aux yeux vifs », cf. é:À[crcrw (mais ÉÀ~xo
Comme le lat. ebur, èÀ&cpcxc; est certainement un emprunt ne présente ce sens dans aucun autre composé) ; 2) «aux
mais les deux mots n'ont rien de commun: ni le genre, ni yeux arqués» (objection: le thème de ÉÀ[crcrw ne signifie
le type flexionnel, ni la structure phonétique. On répète pas courber, mais rouler en plusieurs tours); 3) hypo-
souvent le rapprochement avec l'égyptien iibu, copte e:6u, thèse en l'air de Prellwitz, GI. 15, 1927, 128 sqq., Condée
qui peut en effet rendre compte du lat. ebur, mais ce sur la glose é:À(xwm:c;' oùM'l"p~Ze:c; (Hsch.); 4) l'inter-
n'est que par des acrobaties qu'on rapprocherait le mot prétation antique la mieux affirmée «aux yeux noirs »,
grec. Il faudrait chercher l'origine du terme grec qui le mot étant glosé [Le:Àcxv6cp6cxÀ[Lo~ (Hsch.) ; il existe d'ailleurs
remonte au second millénaire non en Afrique, mais un adj. é:À~x6c; signifiant « noir» (Cali., Fr. 299). M. Leu-
plutôt en Asie Mineure, qui était à cette époque un centre mann pense, ce qui est plausible, que é:À~x6c; est issu de
florissant de l'ivoirerie. Or un texte trilingue de Ras ÉÀ[XW7te:C; que l'on ne comprenait plus (Hom. Wiirter 152,
Shamra fournit le hittite /a!Jpa§ • dent (d'éléphant), n. 126). D. L. Page, History and the historie Iliad 244 sq.,
ivoire. qui doit être lui-même un emprunt. Voir E. Laroche, 283 suppose que le sens originel serait « aux yeux noirs» ;
R. Phil. 1965,56-59, mais l'auteur reconnalt en conclusion hypothèse paradoxale, mais avec laquelle il ne subsisterait
que son hypothèse ne va pas sans difficultés. En dernier aucune difficulté (cC. aussi sous 1fÀ~Ç).
lieu, discussion détaillée par E. Masson, Emprunts sémil., Sur le modèle de ÉÀ[xw<jJ a été créé ÉÀ~xo6À~cpocpoc;,
80-83. Il faut bien entendu renoncer aux hypothèses de épithète d'Aphrodite (H. Hom. 6,19, Hés., Pi.), glosée par
P. Kretschmer, Anz. Wien. Ak. 1951, 307 sqq., ou au Hsch. xcxÀÀ~6À&<pcxpoC;.
rapprochement avec skr. ibha- (Prellwitz, suivi par
Mayrhofer, Etym. Wb. des Altind. l,90). ~).~VOS : m. « vrille de vigne» (Philet. ap. EM 330,39);
au C. «vigne» (Nic., Opp.).
€)'9ELV, voir èÀe:ucro[LCX~. Composés: ÉÀw6-'l"po7toC;, -<p6poc; (tardifs).
Doublet : é:Àe:vol' xÀ"Î][LOC'l"CX 'l"tX 'l"WV &[L7t&Àwv (Hsch.)
É).LKTJ : f. (attique h6poc; he:À[x1JC; 1 G l' 864) espèce de mais Latte corrige en é:À~vol [sic].
339 -
Et. : Thème apparenté au présent e:lÀéoo 2 «tour- courroies» dit de sophistes (Démocr.); à côté de -TIjp
ner >, etc. Un thème en -i- est fourni par la glose yéÀLV suffixe -"pov dans des termes techniques : è!;-éÀLX-"POV
(=F-) ·6pfLL,xV (Hsch.). «bobine. (Ph.) et è!;-e:À(x't"pêX f. «cylindre» d'un treuil
(Héron).
eÀLVUW : aor. inf. èÀLvücrotL, f. èÀw!3croo «se reposer, Adv. ÈÀ(y8'l)v «en tournant» (lEsch.), avec d- dans des
cesser> (ionien, poètes, prose tardive); seule forme à textes tardifs.
préverbe; 8L- (Hp.). Selon Hsch. Zeus portait à Cyrène En composition dans É:Àhpoxoç «qui fait tourner les
le surnom d"EÀLVUfLeYOÇ (cf. Chamoux, Cyrène 330, n. 1). roues» (lEsch., Sept 205), le premier terme É:ÀL- est issu
Dérivé (tardif ?) ÈÀLVUe:Ç f. pl. (~fLépotL) «jours de fête» de É:À(crcroo; de même dans le terme technique É:ÀL-XWV'l)
(Plb. 21,2,1) pour lat. suppliciitio. (pap.).
Et.: Semble un vieux thème de présent à infixe nasal. Et.: Suffixe -LX- qui apparat! surtout dans des termes
Pas d'étymologie. Entre autres hypothèses, cf. ÀL,x~OfLotL, techniques. "EÀL!; est issu de la même racine Fe:À- qui
À(VotfLotL. Voir Schwyzer, Gr. Gr. 1,693, et Frisk. Peut-être figure dans e:lÀéoo et e:tMoo, donc *wel- alternant avec
apparenté à liÀ(vw, lat. lino, etc. (?), selon Ernout-Meillet *swel-, le digamma initial étant attesté dans la métrique
s.u. lino. homérique. Voir aussi èÀe:)..(~oo 2.
La série de termes expressifs de e:!ÀLY!;, etc., est tirée
directement de e:lÀéoo, v. sous e:!Àéoo.
ËÀL~, -xoç ; f .• spirale >, d'où dans des emplois divers:
«bracelets» (Il. 18,401), «spirale. en géométrie, «vrille»
de la vigne ou du lierre (ion.-att.), «replis. d'un serpent eÀLxpuaos : m. et -ov nom de plante, du genre Heli-
(E.), sorte de cric en forme de vis pour soulever les navires chrysum, en tout cas immortelle à fleurs jaunes (Alcm.
inventé par Archimède, etc.; employé comme adjectif 60 P., Ibyc., Cratin., Dsc.) ; la forme É:Àe:L6XPUcrOç (Thphr.)
«en spirale, qui tourne., dit d'un fleuve (Pi.), d'herbes peut être soit une faute, soit le résultat d'une étymologie
(E.) ; chez Hom. et Hés. dit de bœufs souvent à côté de populaire déraisonnable (1!Àoç • marais, prairie humide.)
e:lÀ(7tOUç, cf. Il. 9,466 et souvent compris • aux cornes avec le dérivé, adj. ~.Àe:LO<;.
recourbées» : il faudrait y voir alors l'expression abrégée Et.: Composé dont le second terme est certainement
d'un terme comme *ÉÀLx6-xpotLpot (toutefois les lexico- -xpucroç. Le premier terme pourrait être É:ÀL- (cf. ~ÀL!;, etc.),
graphes donnent aussi le sens de • noir» : il s'agirait alors s'appliquant aux corymbes de la plante. L'explication
d'un mot tout différent, cf. sous ÉÀ(xoo<jl et Page o. c. 245). qui se fonde sur la forme isolée et douteuse de Thphr.
Comme premier membre de composé dans ÉÀLX,xfL7tu!; (H.P. 9,19,3) É:Àe:L6XPUcrO<; (cf. Frisk s.u.) ne concorde
(Pi.), €ÀLxoo6cr"puxoç (Ar.), -e:LiJi)ç (Pl.), en outre É:À(x.oo<jl nullement avec l'habitat de la plante.
(v. s.u.) avec ÉÀLxooÀécpotpoç; comme second terme de
composé : n"p,x-e:ÀL!; «espèce de chardon> (Thphr., ËÀKOS : n. «blessure à vif, ulcère. (Il., ion.-att.), bien
Hsch.) et déjà chez Hom. lifLCPL-éÀLcrcrot f. épithète épique distingué de 7tÀ'l)y1j et OÙÀ1j, parfois employé au figuré.
du navire «recourbé aux deux bouts» ; repris avec d'autres "EÀxoç figure comme premier terme de composé sous
substantifs (tfL,xcr6À'l), etc.), chez Nonn., Tryph., etc. la forme É:Àxo- dans É:Àxo-7toL6ç «qui blesse» (lEsch.),
Rares dérivés: ÉÀ(X'l) «spirale» (Arist.) d'où «Grande d'où É:Àxo-7toLéoo (lEschin.). Au second terme le thème en s
Ourse. (Arat., A.R.) ; pour le nom du saule qui est distinct, est apparent dans les adjectifs médicaux live:Àx1jç,
mais peut de près ou de loin être apparenté, v. s.u.; 8u<1-, etc.
É:ÀLx(êXç, -ou «éclair en zigzag' (Arist., Mu. 395 a) et Dérivés : diminutif É:Àxu8pwv (Hp., Ar.), avec un
l'adv. ÈÀLx'l)86v (Luc.); enfin ÉÀ(xoov eX7tO Xe:LpO<;· vijfLcx suffixe peu clair, cf. Chantraine, Formation 72 sqq.
"à cpe:p6fLe:VOV Év "ci> li't"p,xx,,<p (Hsch.) mais on a corrigé Adjectifs : É:Àxw8'l)ç «ulcéreux» (Hp., E.), «ulcéré»
â tort v'l)fL,x"ooV CPe:pofLévoov, É:À(xoov désigne aussi un ins- (Plb.); É:ÀX1je:LÇ «ulcéreux» (poétique, Man.). En outre
trument de musique (Aristid. Quint. 3,3, Ptol.). deux substantifs: ècpe:Àx(ç «croûte d'ulcère> (médecins),
Adjectifs : ÉÀLx6ç «tourbillonnant» (Hymn. Is. 155) et p.-ê. €Àx'l)(ç· ~ ÀL6,xpyupoç (Hsch.).
mais chez CalI. sens douteux, cf. sous ÉÀ(xoo<jl; e:lÀLx6e:L<; Verbes dénominatifs : 1) É:Àx60fLcxL «souffrir d'ulcè-
« pourvu de spirales» (Nic., Opp., Nonn.) avec allongement res» (E., com., etc.), à l'actif «blesser, causer des
métrique de l'initiale. ulcères» (Hp., E.); aussi avec des préverbes eXv-, licp-,
Verbe dénominatif ÈÀ(crcroo, -h"oo, parfois en ion. e:lÀ(crcroo è!;-, ècp-, xot6-, 7tpO- ; d'où les dérivés lÀXoo<1L<; «ulcération»
(d'après e;tÀéoo? ou de èFe:À(crcroo ?), aor. É:À(!;otL, e:tÀ(!;otL (Hp., Th.) et avec les préverbes eXcp-, è!;-, ècp-; ~ÀxoofLot
(le digamma est possible chez Hom., avec une forte « ulcère» (Hp., Thphr.) avec É:ÀXoofLot't"LX6ç (Dsc.); de
proportion d'exemples contraires). Sens: « tourner, rouler, É:Àxoo,,6ç adj. verb. de É:Àx600 est tiré É:Àxoo't"Lx6ç;
tourbillonner », au moyen «se tourner >, etc. (Hom., 2) ÉÀXot(voo «s'envenimer. (lEsch., Ch. 843), avec ~ÀXIXVIX .
ion.-att., surtout en poésie). Diverses formes à préverbes: "PIXUfLot"ot (Hsch.), probablement postverbal; d'où un
lifLCPL-, èv-, è!;-, ècp-, xot6-, 7te:PL-, etc. autre dénom. part. fém. É:ÀXIXVWcrlX . ~ÀxoofLév'l), ~ÀX07tOL'l)
Dérivés nominaux (qui admettent à l'occasion des fLévlJ {mG 7tup6ç (Hsch.).
préverbes) : É:ÀLYfL6<; m. «tour, circonvolution» (Hdt., "EÀx.oç subsiste en grec moderne au sens d'. ulcère >.
X., Arist., etc.), ~ÀLYfLot n. «pli, boucle de cheveux, Et.: Répond au thème en s neutre lat. ulcus (de *elkos)
bracelet> (Sapho, com., etc.) : pour ces deux mots une « plaie à vif, ulcère " skr. arsas-n. « hémorroïdes ». L'esprit
variante e:!- est attestée dans des textes tardifs; ~ÀL!;LÇ rude. peut venir, par étymologie populaire, de ~Àxoo.
«bandage, spirale» (médecins). Avec les suffixes dits de
noms d'agent : É:ÀLXTIjp «boucle d'oreille> (Ar., Lys.), ËÀKW : pr., «tirer, trainer> souvent employé chez Hom.
avec la var. e:[- (inscr.); LfLotV,,-e:À(X't"otL «enrouleurs de avec la notion accessoire de violence et mauvais traite-
3
340
ments, mais le sens est général; se dit d'une charrue, d'un ~).Àcl., voir If~OfLCX~.
navire, s'emploie au figuré du temps, de l'emprunt à une
source, signifie aussi • attirer» en général, enfin • peser» 'E)')'a.s, voir "EÀÀ1jve:e;.
en attique (Hom., ion.-att., etc.). La conjugaison se fait
sur trois thèmes: 1) du thème ~ÀK- attendu on a le f. IfÀ1;oo, €).).É~Opos : m. «hellébore _ (Hp., Ar., Thphr., etc.)
usuel depuis lEsch., mais les aor. IfÀ1;cx~ et ÉÀJ(67jvcx~ sont
avec la distinction entre hellébore blanc et noir (lequel est
tardifs; pf. part. ÉOÀKWC; p.-ê. (Épich. 177) ; 2) d'un thème l'hellébore proprement dit); cf. Dawkins, J. Hell. Stud.
ÉÀK1j- dont l'élargissement 1j préserve p.-ê. le sens duratif
56, 1936,3 sqq., J. André, R. Ét. Lat. 32, 1954, 174 sqq.
du verbe, ÉÀK'Î)eroo, aor. -'ijercx~, -1j6'ijvcx~, seules formes hom.,
Est-ce par plaisanterie que le mot est employé par Ar.,
mais qui ne sont pas attestées ailleurs; d'où l'impf.
Fr. 320,6 pour désigner une boucle d'oreille?
etÀKeov (Il. 17,395), cf. Chantraine, Gr. Hom. 1,348;
Composés : ÉÀÀe:ôoponoertcx f. «fait de boire de l'hellé-
3) thème ÉÀKU- (d'après le verbe de sens voisin èpuoo, aor.
bore» (Hp.), tiré en principe de *ÉÀÀe:ôopo-n6T1jC;, cf.
inf. épu-ercx~, etc.), f. rare ÉÀKueroo (Hp., Philém.), aor.
Chantraine, Formation 83-84; ÉÀÀe:ôopo-er'Î)fLcxTcx nom de
dÀKuercx (ion.-att., etc.), pf. etÀKuKcx (D.), en outre
plante = Àe:~fLWVWV (Ps. Diosc. 4,16), signifie p.-ê. la
e!ÀKuer61jv, etÀKuer!J.cx~, etc. Avec préverbes : IXWP-, IXV-,
plante qui cause les mêmes symptômes que l'hellébore
IXv6-, IXIP-, 8~-, der-, i:v-, èlP-, Kcx6-, !J.e6-, ncxp-, nep~-, (Strômberg, Wortstudien 5).
npo-, npoer-, 0IP-, etc.
Dérivés : èÀÀe:ôoptv1j plante mal identifiée Herniaria
Les trois thèmes s'observent également dans les dérivés glabra (Thphr., Dsc.), cf. aussi J. André, Lexique S.U.
nominaux. 1) Du thème ÉÀK- : ~À1;~c; «fait de tirer» (Pl.), elleborine; ÉÀÀe:ÔOptT1je; « centaurée» (Ps. Dsc.); également
• attraction. (Hp.), avec ÈIP- (Arist.); ÉÀK't"6c; et ÉÀKT~K6e; nom d'un vin (Dsc.), cf. Redard, Noms en -T1jC; 71 et 96.
(Pl., etc.), avec èlP-; pour les noms de plantes (ÉÀ1;tv1j, Verbes dénominatifs : ÉÀÀe:oop(~oo « traiter avec de l'hellé-
ÉÀ1;ï:T~e;, voir sous ÉÀ1;tv1j,. Adjectif tardif ~ÀK~!J.OC; (Olymp.), bore., d'où «ramener à la raison _ (Hp., D., etc.) avec
réfection de ÉÀKuer~!J.Oe; sur IfÀKOO; 2) Du thème ÉÀK1j- ÉÀÀe:oop~er!J.6e; (Hp.); ÉÀÀe:ÔOpLtXOO «avoir besoin d'hellé-
formes anciennes mais rares: ÉÀK1j6!J.6c; « fait d'être trainée, bore, être fou» (CalI. Corn. 28).
enlevée» (Il. 6,465), cf. Benveniste, Origines 201; IfÀK1j!J.CX Et.: Obscure. Semble tiré de ÉÀÀ6e; « cerf» et ~LopwerKoo,
« proie tiraillée, déchirée» (E., H.F. 568); IfÀK1j6pov «timon ~OptX : Strômberg, O. C., 48 sqq. rassemble des textes
de la charrue» (Thphr., H.P. 5,7,6); ÉÀK1j-T'Î)p «qui significatifs qui indiqueraient que le cerf passait pour
déchire» (AP 6,297); en outre l'adv. ÉÀK1j-86v «en connaitre des plantes médicinales. Une analyse comme
traînant» (Hés., Bouclier 302); 3) Du thème sûrement «nourriture de cerfs» n'est donc pas absurde et répond
secondaire IfÀKU- ne sont tirés que des mots tardifs (IXIP- à un type de noms de plantes connu dans toutes les
i:1P-, ncxp-) ~ÀKUcrLC; «action de tirer» (LXX, Aret., etc.); langues. L'analyse en *ÉÀÀé-~opoc; «nourriture de cerf»
~ÀKuer!J.cx «ce qui est tiré _, notamment déchets d'argent,
présente toutefois deux difficultés : 1) l'emploi de -~opOC;
que l'on tire (Dsc., Gal., etc.), = IfÀK·I)!J.CX «proie que l'on en composition au sens passif est rare (cf. toutefois 8~tXoo
déchire» (Man.) ; ÉÀKuer!J.6c; «attraction _, etc. (Chrysippe, poe;, 61jp6oopoe;, erKooÀ1jK6oopoc;); 2) au premier terme,
médec., pap., etc.) ; ÉÀKuerT'Î)p • instrument qui sert à tirer_ on attend ÈÀÀo- non ÈÀÀe:-, mais cf. IXv8pe:1P6voc;, etc.
en chirurgie (Hp., etc.) ; de même IfÀKuerTpov mais pour un
ingénieur (Apollod., Poliorc.). Adjectifs tardifs: ÉÀKUcrL!J.Oe;
de IfÀKuer~c;, ÉÀKuerT'Î)pwe; de ÉÀKuerT'Î)p, ÉÀKuerT~K6e; de i).).e8a.vo( : m. pl. «liens pour faire des gerbes, gerbes _,
ÉÀKuerT6e;; en outre l'adv. désignant un jeu 8~eÀKuerTtv8cx toujours dans l'expression év éÀÀe:8cxvoï:erL (Il. 18,553,
(PolI. 9,112). H. Dém. 456, Hés., Bouclier 291), le genre masculin est
Il faut mettre à part l'hapax homo ÉÀKuerTtX~OO • trainer indiqué par les gloses d'Hsch. et de Suid. ÉÀÀe:8CXVOL,
violemment» (Il. 23,187 = 24,21), présent expressif en -6c;.
Et.: On suppose un mot éolien issu de *èÀÀéoo, * Fe:Àvéoo
fin de vers fait sur le modèle de pUerTtX~oo.
« tourner» (cf. e:!Àéoo 2) avec un suffixe -8ocv6e;, p.-ê.
Rares composés : premier terme ÉÀKeer~- dans ÉÀKe:ert-
en posant un *èÀÀe:8wv (cf. TUIPe:8wv et TUIPe:8ocv6e;). Mais
ne:nÀoe;, « à la robe traînante» (Hom.), d'où -J(e:LpOe; (AP):
il n'existe aucune trace de digamma.
thème du type de np!fit!J.ÔpOTOe;, adapté à la métrique
dactylique; en outre ÉÀKe- dans É:ÀKe:XtTOOV (Hom.),
d'où le mot plaisant ÉÀKe:-TPlOoov «qui traine un vieux Ë).).epa. : n. pl., épithète de Ifpycx (CalI. fr. 283); sens
manteau. (Plat. Corn.). Les noms d'action correspondants d'après Hsch. i:J(6ptX, nOÀé!J.~cx, ôl8~KCX, d'après Suid. 1P6v~cx,
à IfÀKOO sont avec vocalisme 0: oÀK6c;, OÀK'Î) qui ont connu xocÀe:ntX, KCXKtX. Les Et. expJiquent le mot soit par <lÀÀupcx (?)
un développement propre. et OÀÀUVTOC, ou par le nom de Be:ÀÀe:poIP6vT1je;, qui se serait
En grec moderne subsiste IfÀKOO, mais surtout ÉÀKUOO appelé aussi 'EÀÀe:poIP6vT1je; (?). Pas d'étymologie.
(présent depuis le grec byzantin) «attirer _, avec de
nombreux dérivés. Ë).).eTe : vaut ~ppeTe: (CalI., fr. 1,17).
Et.: Le présent thématique IfÀKOO doit être ancien mais
n'a pas de correspondant net hors du grec. Frisk évoque "E).).T)ves : m. pl., dial. non ioniens "EÀÀiXve:e;, nom
tokh. B sülk «tirer _, alb. helq de ·solqeyô. Mais 1SÀKOC; a un d'une peuplade thessalienne (Il. 2,684), nom des Grecs
correspondant évident dans lat. sulcus. par opposition aux barbares (Hdt., ion.-att., etc.), païens
Si l'on admet, ce qui n'est nullement impossible, une par opposition aux juifs (LXX, etc.), rarement employé
alternance 'selk-j*swelk- on rapprochera lit. velkù, V. sI. comme adj. au sg. et au pl.
vléku «je tire ». Mais il n'y a pas trace d'un digamma Composés : 'EÀÀ1jvo- comme premier élément dans de
initial en grec. rares termes techniques : 'EÀÀiXvo-8tKCX~ «juges aux jeux
341
Olympiques t (Pi., etc.), également nom d'un tribunal golfe Mélas vers l'ouest mais à partir du v· s. le mot
militaire à Sparte (X.); 'EÀÀ'I)VO-TIXILLIXL «trésoriers de la s'applique seulement aux Dardanelles, cf. V. Burr,
ligue délienne. (attique). "EÀÀ'I)v sert de second terme Nostrum Mare (Würzb. Stud. z. Altertumswiss. 4, 1932,
dans un autre groupe de composés: IIlXvÉÀÀ'I)ve:ç « ensemble p. 11 sq.).
des Hellènes. (II. 2,530, Hés., Tr. 528, Archil., E., etc.) ; Dérivés : 'EÀÀ7)an:6V't"wç (Hdt., X.), -LIXX6ç (X.) avec
ce terme serait l'anneau qui rendrait compte de l'accent les f. 'EÀÀ'I)an:ov't"LeXÇ, -eX8oç (Archestrat.) et 'EÀÀ7)an:ovTLç,
récessif de "EÀÀ'I)ve:ç (à la ditTérence de 'A6IXILiive:ç, -L8oç (S.). En outre 'EÀÀ7)an:ovTLiiç, ion. -L'I)Ç, gén. -ou
'AXlXpviive:ç, etc.) et du sens général qu'a pris le terme ; (&Ve:ILoÇ) nom du vent du NE (Hdt., Arist., etc.).
en outre, cpLÀ-ÉÀÀ'I)V « ami des Grecs. (ion.-att.), ILLa-ÉÀÀ'I)V Composé 'EÀÀ'I)an:ov't"o-cpuÀlXxe:ç fonctionnaires de
«ennemi des Grecs. (X., etc.) et deux ou trois composés douane établis par Athènes sur l'Hellespont (inscr.).
tardifs. Sur "EÀÀon:e:ç et "EÀÀOL, voir Et. Et.: Il n'y a aucune raison de renoncer à l'interprétation
Adj. dérivés : 'EÀÀ1jVLOÇ, -iiVLOÇ «hellénique. (Hdt., traditionnelle depuis l'antiquité «mer d'Hellé., cf.
Pi., E.) ~otamment comme épithète de dieux; au f. P. Kretschmer, GI.27, 1939,29.
parfois 'EÀÀ'I)VLÇ, -iiVLÇ, gén. -L8oç (Pi., att.); 'EÀÀ'I)VLX6ç,
même sens, notamment pour qualifier des objets, navires, ÈÀMtwv : 't"LÀÀWV (Hsch.). V. Latte s.u.
monnaies, etc. (lEsch., Hdt., ion.-att.). Verbe dénominatif
È:ÀÀ'I)VLÇW «parler grec» (ion.-att., etc.), parfois «parler le
grec hellénistique il par opposition à l'attique (Posidipp.),
«helléniser il (grec tardif), d'où È;ÀÀ'I)vLaIL6Ç «fait de parler 2 ÈÀMc;, voir ~ÀÀo~.
grec ., parfois opposé à chnxLaIL6ç « fait de parler attique.
(hellénistique et grec tardif) ; È;ÀÀ'I)VLO"T1jç «qui parle grec»
~ÀÀO"" ~ÀÀon:oç, ~Ào~, etc. : ~ÀÀo~ est épithète de
désignation d'un juif parlant grec (Act. Ap. 6,8), «paien»
l)(6üç (Hés., Bouclier 212), puis employé au sens de
(Jul.) ; adv. È;ÀÀ'I)VLa't"t «en grec. (Pl., X.), cf. œ't"'t"LxLaTt, etc.
poisson (Lys., Nic., Opp., etc.). Sens déjà controversé
Parallèlement à "EÀÀ1Jve:ç existe un adj. féminin 'EÀÀeXç, chez les Anciens : «porteur d'écailles» ou «muet. (ce
-eX8oç, épithète de yÀwaalX, n:6ÀLÇ, etc. (chez Hdt., dernier sens évidemment chez Théoc., Syrinx 18, épithète
lEsch., etc.). Toutefois le mot a surtout servi suivant un de XOUplX, à propos d'Écho). Comme épithète des poissons
procédé connu (y'ij sous-entendu) à désigner un pays, on a en outre ~ÀÀon:oç (Emp. 117) et ÈÀÀ6ç (S., Aj. 1297,
l'Hellade, pays des Hellènes, l'emploi du mot ayant le mot étant pris à la Titanomachie, cf. Ath. 277 c-e).
suivi la même évolution que "EÀÀ'I)ve:ç : il désigne une Autour de ~ÀÀo~ se groupent quelques dérivés rares :
région du sud de la Thessalie (Il. 2,683), la Grèce propre verbe dénominatif ÈÀÀome:uw «pêcher. (Théoc. 1,42),
par opposition au Péloponnèse (Od., D., etc.), la Grèce cf. à.ÀLe:UW; en outre, probablement ÈÀÀ6m8IXç (Crat. 408
dan son ensemble, y compris les colonies d'Asie Mineure selon Hsch., mais l'EM 331,53 écrit ÈÀÀ6n:08e:ç) : ÀÉye:L ...
(Hdt., ion.-att., etc.). Dérivé : 'EÀÀIX8LX6ç doublet rare 't"Oûç ve:opoûç XlXt 't"Oûç aTpou6oûç ~ veo't"'t"oûç Ilcpewç);
de 'EÀÀ'I)VLX6ç (Xénophane, Str., etc.). Composé enfin Numen. chez Ath. 326 a, emploie œÀÀon:(7)ç comme
'EÀÀIXMp)('I)ç nom du président de la ligue achéenne, d'un épithète du nom de poisson 't"peX)(OUPOÇ (faut-il corriger
fonctionnaire de l'Amphictionie, avec le dénominatif en tÀÀOn:L'I)Ç 'i cf. L. Lacroix, Mélanges Desrousseaux
È:ÀÀIX8IXp)(éw (époque romaine). 259 sq.).
Et.: Comme bien des termes géographiques, ces mots Avec une orthographe ditTérente, autre terme (mais les
sont sans étymologie. Le suffixe du fém. 'EÀÀeXç est de deux mots ont pu s'influencer l'un l'autre) ~Ào~ (Épich.,
type connu, celui de "EÀÀ7)ve:ç se retrouve dans d'autres Archestr., Plu., etc.), qui désigne un poisson rare et
noms de peuplades du nord de la Grèce comme' A6IXILiivEÇ, recherché, comparé ou identifié à l'esturgeon (peut-être
AlvLiive:ç, 'AXlXpviive:ç, .1.uILiive:Ç, etc. A côté de "EÀÀ'I)ve:ç, le petit esturgeon, acipenser ruthenus). Le mot est
il existe un doublet "EÀÀon:e:ç (cf . .1.6Àon:e:ç, .1.pUOn:EÇ, etc., emprunté en latin, (h)elops; ~Ào~ semble aussi désigner
formation thraco-phrygienne 'i), ethnique supposé par un serpent (Nic., Th. 490).
le dérivé 'EÀÀOn:LIX, nom des environs de Dodone (Hés., Voir Thompson, Fishes s.u. et Strômberg, Fischnamen
Fr. 134,1) et du nord de l'Eubée (Hdt. 8,23); Aristote 30 sq.
(Mete. 352 e) enseigne que la région de Dodone et l'Achéloos Et.: Si l'on admet l'interprétation plausible de < porteur
sont la première patrie des Hellènes, l'œp)(IXLIX 'EÀÀeXç. d'écailles., ~ÀÀon:oç est un composé descriptif de */!v-
Enfin on est tenté de voir dans "EÀÀ'I)ve:ç et 'EÀÀeXç des Àon:oç, tiré de Àon:6ç «écaille»; la forme athématique
dérivés de 'EÀÀOL (Pi., Fr. 59, cf. Il. 16,234), le mot étant serait peut-être due à l'analogie des noms d'animaux en
glosé par Hsch. "EÀÀ'I)ve:ç ol Èv .1.w8wvTl XlXt ol le:pe:ï:ç. -o~ ; enfin se serait produit et par une nouvelle altération
On s'est toutefois demandé si la forme "EÀÀOL n'était pas la création du thématique ÈÀÀ6ç (cf. le rapport IXWo~1
issue d'une variante qui serait fautive, Il. 16,234, a' IXte6ç).
"EÀÀOL pour l:ÉÀÀOL (M. Leumann, Hom. Wiirter 40). Même Le nom spécifique d'une variété d'esturgeon ~Ào~ aurait
si l'on admettait cette vue, il serait tentant de tirer une origine toute ditTérente (emprunt 'i), mais a pu subir
"EÀÀ7)VEÇ et 'EÀMç de l:€ÀÀOL (la simante ayant disparu l'influence de l'adjectif.
en grec, ce qui supposerait un emprunt extrêmement
ancien). Très abondante bibliographie sur le problème ÈÀÀOTa.C;, voir sous e:lMw.
de ces mots, voir Frisk s.u. 'EÀÀeXç.
~À .... ~C; : f. (Arist.), gén. !!ÀILLV6oç, d'où le nom. refait
'EÀÀtl<MfOVTOC; : m. (Il., ion.-att., etc.), nom de la t!ÀILLVÇ (Hp.), aussi gén. ~ÀILLyyOÇ (Hp.) ; autre acc. ~ÀILL61X
Propontide et des Dardanelles, avec extension jusqu'au (lG IV 1", 122,10, Épidaure), nom. pl. ~ÀILe:LÇ (Dsc.) «ver
342
intestinal. (Hp., Arist., Thphr.). Dérivés : èÀf.lLVOLOV saras- n., avec sarasÎya- qui répond à ËÀe:LOC;, i.-e. 'selos.
(Hp., Arist.), -w8'1)ç (Arist.); avec le suffixe -Iœw des Mais il ne semble pas possible, malgré les gloses d'Hsch.
dénominatifs relatifs aux maladies ÉÀf.l\v!hœw «souffrir et Suid. d'évoquer grec ()À'I) ou lat. silva.
de vers. (Arist.). Composé É:Àf.lIVOoo6'1"ocvov, • plante
spécifique contre les vers. (Alex. Trall.).
~À1TO ....a.L : pr., aussi chez Hom. avec prothèse MÀ1tof.loc\,
n n'est pas surprenant, pour un mot de ce genre, que pf. avec sens présent ~oÀ1tOC, plus-que-pf. tWÀ1te:\ (pour
l'élément suffixal présente des aspects divers: il ne semble *(t) Fe:F6À1te:I) «s'attendre que, penser, espérer» (Hom.,
pas nécessaire de voir ici dans le groupe -vO- le signe d'un poètes, Hdt.). L'actif factitif ~À1tW «faire espérer., sûre-
emprunt à une langue préhellénique. En chypriote on ment secondaire, seulement Od. 2,91 = 13,380 1tCXV'I"OCC;
observe une déformation notable dans Àlf.lIVOe:ç . ËÀf.lIVOe:Ç. f.lÈ:v (F)tÀ1te:\. Adj. verbal en composition: &e:À1t'l"Oç «inat-
IIœ<plol (Hsch.), peut-être par méta thèse. Les dialectes tendu " plus rarement «désespéré» (H. Hom., Hés;, ion.,
grecs modernes ont des formes diverses, notamment poètes) d'où eXe:À1t'l"LOC (Archil., Pi.), eXe:À1t'l"tw (Il. 7,310,
Àe:olOoc, Àe:oL8e:ç, et d'autre part ISpf.l\yyocç (de 6 *ËÀf.l\yyocç). Hdt.); en outre eXvoctÀ1t'l"Oç «imprévu> (Hés., Th. 660),
Voir Rohlfs, Byz. Z. 37,56 sqq. et surtout D. J. Georgacas, cf. l'article eX- privatif, mais Troxler, Worlschalz Hesiods
Mélanges Triandaphyllidis 477 sq., 497 sq. 183 comprend OÙ" &e:À1t'l"OC «non imprévu» ; tm- (Archil.).
Et.: Au niveau de l'indo-européen les formes sont
Seul autre composé eX-e:À~C; (Od. 5,408), hapax qui ne
également diverses et difficiles. n y a d'une part skr. garantit pas l'existence d'un thème en s. Fe:À1t- figure
kfmi-, lit. kirmls, v. sI. éruv! (altéré de 'éirm!), etc., pour comme premier terme dans des anthroponymes tels que
quoi on pose 'kwrmi-. De l'autre avec une initiale
'EÀ1t-~vwp, cf. sous eXv~p et Sommner, Nominalkomposila
différente et peut-être secondaire 'wrmi- dans lat. uermis 175.
avec got. waurms, v.h.a. wurm, etc. ; ce thème se trouverait Dérivé isolé : tÀ1tWp~ «espoir. (Od., A.R.), pour -WI,~.
dans l'anthroponyme béotien Fœpf.llxoç et, avec une De cet ensemble archaïque et appelé à disparaltre, il
formation différente, dans grec p6f.loç . cr"wÀ'I)~ èv ~uÀO\ç faut détacher le substantif tÀ1tLÇ, -L80ç f. «attente,
(Hsch.). Enfin, peut-être sous l'influence de la racine 'wel- espoir >, etc. (Od., jon.-att., etc.); premier exemple Od.
« tourner. (cf. e;lÀéw 2), (F)tÀf.l\ç ; cette racine se retrouvant
16,101 = 19,84 : ~n yiXp KOCt!À1tL8oC; octcroc; ipersonniflca tion
à la rigueur dans e:ùÀ~ et * FœÀ'I) , voir sous e:ùÀ~. Sur les chez Hés., Tr. 96; ainsi défini par Pl., Lois 644 c : 86~ocç
rapports de 'kWrmi- et peut-être i.-e. 'welmi-, voir
f.le:M6v'I"wv, OLV KO\VOV f.lÈ:v ISvof.loc tÀ1tLÇ, ŒLOV 8t, <p6ooc;
E. P. Hamp, Ann. Isl. Or. Napoli 4, 1962, 53-57. f.lÈ:v 1) 1tpO M1t'IJC; tÀ1tlç, Oœppoç 8È: 1) 1tpO ÈVOCV'I"LOI); cf.
encore E., Or. 859 et lEsch., Ag. 1434 dont la construction
~À~LVT) : nom de diverses plantes qui tirent ou est discutée. Composés possessifs Ô[ve:Àmc;, e:\le:Àmç,
s'enroulent, liseron des champs, Convolvulus arvensis L aucre:Àmc; et deux ou trois autres.
(Dsc. 439), avec, employé avec le même sens, é:À~hlç; Verbe dénominatif tÀ1tL~W «s'attendre à., parfois
dit aussi de la pariétaire ou perce-muraille (Dsc. 4,85) avec crainte, «espérer., etc. (Hdt., ion.-att., etc.);
et de la crf.lrÀoc~ 'l"pOCXe:toc • liseron épineux. (Ps. Dsc.4,142). on a pensé aussi que ÈÀ1tl~w était un déverbatif de ~À1tOf.lOC\,
Et.: Probablement tiré d'ËÀKw. et ÈÀ1tlç postverbal. Quelques formes à préverbes,
notamment eX1t- «désespérer., eXV'I"-, t1t-, KOC'l"-, etc.; adj.
~Ào .. : n. «bas-fonds, marais, prame humide> (Il., verbal tÀmcr'l"6ç et aussi avec eXv- et 8I)cr-; tÀmcrnK6c;
Od., Hdt., Th., X., Chypre). Toponyme en mycénien et (Arist.); rares noms verbaux tardifs ÈÀ1tIO"f.l6C;, ~Àmcrf.loc.
en grec alphabétique. Sur l'ethnique mycénien ereeu voir Sur le sens de !!À1tOf.lOCI, tÀ1tLÇ, etc., voir Myres, Cl. Rev.
Lejeune, Mémoires 130. 63,46 sq.
Composés: les composés présentent non un thème È:Àe:cr- 'EÀ1tLC;, ÈÀ1tL~W subsistent en grec moderne.
(cf. pourtant ÉÀe:crrd8ocç), mais é:Àe:o- : ÈÀe:6-0pe:1t'l"OC; Et.: Le digamma initial étant assuré par la métrique
(Il. 2,776, Nic., avec esprit doux 1) épithète de l'ache; homérique, on peut poser un présent (F)tÀ1tof.lOC\ avec un
É:Àe:O-crtÀIVOV (Thphr., Dsc.) avec la variante é:Àe:IO-; vieux parfait d'état (F)t(F)oÀ1tCx.. On évoque en grec des
plusieurs composés avec ÉÀe:IO- : -!1œ'l"'l)ç (lEsch.), -v6f.loç mots éloignés comme &À7tV\cr'l"o<; ou &p1tocÀto<; et hors du
(A.R.), -'I"po<poç (Archestr.). Verbe dénominatif é:Àe:optw grec lat. uolup dont le rapprochement n'est pas aisé dans
« être gardien de pâturages> (Érythrées, IV· s. av., R. Ph. le détail (cf. Benveniste, Origines 155). Ce qui est clair en
1934, 293), tiré d'un *é:Àe:o-(F)6poç qui n'a bien entendu revanche, c'est la racine 'wel- de lat. uelle, allemand
rien à faire avec thess. hUÀoptwv (Cf. sous ()À'I)). Mais le wollen, attestée également en baltique et slave. En grec
mot ËÀoç désigne un lieu humide où poussent des arbres, le rapprochement de (F)tÀ-1t-0f.lOC1 et (F)tÀ-8-0f.loc\ assure
cf. ËÀ'I) . cruv8e:v8po\ 'l"61to\ (Hsch.), i!ÀoC;' 8LI)ÀOV 80ccru 'wel-, mais avec une autre forme de la racine 'wl-e~l-'
(Suid.). on a À'ijv en dorien.
Dérivés : ËÀe:LOC; «marécageux» (ion.-att.), 'EÀe:LOC
épithète d'Artémis (Cos) ; formes qui ne présentent aucune ~À1TO" : ~ÀOCLOV, cr'l"tocp, e:ùO'l)vloc (Hsch.); ~À<poç'
trace du thème en s, é:Àw8'1)ç «marécageux. (Hp., Th., etc.); !1ouwpov . KU1tpLOI (ibid.). Outre ces gloses on a avec
é:Àe:t'l"'l)ç, -01) m. «qui pousse dans les bas-fonds> (Dion. vocalisme 0 8À1t'l) f., «bouteille de cuir contenant en
Byz.), 'EÀe:l'l"iXc; épith. d'Apollon à Chypre (Masson, principe l'huile pour les athlètes» (Achae., Théoc.),
lCS, nO 215); doublet poétique ÉÀe:\~'I"'I)C; (Cali., Fr. 748 mot dialectal, cf. Clitarch. ap. Ath. 495 c; dérivé 8Àm<;,
avec le commentaire de Pfeiffer). -LO<; et -180<; f. (Sapho, Théoc., Cali.), même sens, appliqué
Le grec moderne a encore ËÀoC; avec ÉÀO-vOcrLOC «palu- p.-ê. à un flacon de vin chez Sapho 141 L.P. Cf. encore
disme t. Bechtel, Gr. Dial. 1,123 et 209. Pas de composés ni de
El.: Vieux thème en -s qui répond exactement à skr. dérivés.
343
· L'aspiration de chypriote l!ÀcpOt; est mal expliquée : X07tpt-, généralement avec l'initiale allongée -"I)fLe't"ot;; de
de *!À7tOt; par métathèse d'aspiration selon Bechtel, Gr. l!fLe't"oç sont dérivés ÈfLenx6ç, -oo8"1)ç, dénominatif tfLe't"\cXw
Dial. 1,402. « avoir envie de vomir» ; en outre !!fLecrtt; f. « vomissement»
Et.: Vieux mot pour «huile, graisse j . En admettant (Hp.) avec le doublet plur. ÈfLecrLOI:\ f. «envies de vomir»
une psilose en grec, on rapproche, avec un suffixe ditTérent, (Hp.), qui peut être tiré de l!fLE't"OÇ, l!fLecrfLOI: n. «matière
skr. sarpllJ- «beurre, graisse fondue J. On retrouve Ï.-e. vomie 1 (Hp.). 'EfLe't"1)ptot; «vomitif j (Hp.), d'où ÈfLe't""l)pL~w
'selp- dans tokh. B {la/ype, A {liilyp. A oÀ1t1l correspond, « donner un vomitif» suppose plus ou moins un *ÈfLe't"1)p.
sauf pour l'accent, v.h.a. sa/ba, anglo-sax. sea/'« onguent» Enfin ÈfLLEiÇ m. «vomisseur» (Eup.) sobriquet comique
(le rapport de 'sa/pd oÀ1t1l à l!À7tot; répond au rapport 't"&yOt;, en -tEit;, librement ajouté au thème verbal. Les adj. 8ucr-
lat. toga). Le sens de grec oÀ1t1l de même que son accent, -efL7)ç [et -"I)fL7);], EU-EfL7)Ç [et -"I)fL7)t;], doublets des adj. en
viennent d'une innovation propre au grec. -EfLE't"OÇ, ne prouvent pas l'existence d'un thème en 8.
Voir encore tfLut; et 7tEP\"I)fLEX't"&W.
~Àu8p~ov : n. = xeÀt86vtov, «chélidoine., herbe à Le grec moderne dit xcXvw ÈfLE't"6 et surtout 1;epvw.
verrues (pap.). Et.: On pense immédiatement au présent athématique
Dérivé en -UBp\ov (Chantraine, Formation 72 sqq.), attesté par skr. vami-li « vomir ., lat. avec autre vocalisme
formé sur l!ÀOt;; le nom de la plante serait tiré de son vomo, qui est passé au type thématique; en lit. inf. vémti,
habitat. avec le présent en '_ye/o - vemiù. Mais en grec, ni la mor-
phologie (cf. aor. ~fLEcrOl:, pf. ÈfL7)fLexOI:) ni aucun témoignage
dialectal (ou homérique) ne permettent de poser un F-
~ÀU""v~a.~ : 80XOL bp6cp\vOl:t (Hsch.) «poutres du toit J.
initial. Peut-être chute rapide du digamma dans un
Attesté en mycénien eruminija (Pylos), cf. Chadwick,
terme familier?
Trans. Philol. Assac. 1954, 15.
2 ËÀu ....o .. , nom d'une flûte, v. dMw. lf....o .. : n. serait attesté par le pluriel n. ~fL"I) = dfLOI:'t"OI:
en Pisidie, Comparetti, Annuario 3, 1910-20, 143 sqq. =
fÉÀxa.vo .. : épithète de Zeus en Crète (1. Cret. l, SEG 2,710; cf. Sokolowski, Lois sacrées l, nO 79 (1. 14).
p. 270, 274; Hsch.). D'où le nom de fête FeÀXcXVtOl: n. pl.
(Lyttos), le nom de mois FeÀXcXVtOç et 'EÀXcXvtot; (Gortyne ~",,1fa.to .... a.~ : thème de présent «s'attacher à, saisir,
et Lato); FOI:ÀxcXvtot; est un anthroponyme à Chypre, cf. s'intéresser à» (Il., Od., Alexandrins), cf. Od. 1,271 :
Masson, ICS, nO 299,4. tfLwv ÈfL7tOC~EO fLUOWV; Il. 16,50 : othE OE07tp07tL"I)Ç ÈfL7tOC~O
Et.: Obscure. Sittig, KZ 52, 1924, 202 avait rapproché fLOI:t; le plus souvent avec négation. A l'actif XOl:'t"EfL7tOC~W
le rhètique ve/xanu. On pense en outre au latin Volcünus, « saisir J, cf. Nic., Th. 695, ()7t6't"OI:v XPEtoo crE XOI:'t"EfL7tOC~71
que l'on ne séparait pas de l'étrusque Ve/cha-, etc., cf. « quand la nécessité te saisit J. La glose obscure d'Hsch.
Nilsson, Gesch. Griech. Religion 1,323. Les rapprochements ÈfL7tOl:crTIjpOl:ç fLuOWV· mcr't"w't"cXt;, fLcXP't"UPOl:t; est corrigée par
que l'on a cherchés du côté hittite sont encore plus en Latte en ÈfLmcrTIjpOl:ç.
l'air. En dernier lieu Meid, IF 66, 1961, 258-261, distingue Et.: Obscure. Hypothèse incertaine, mais ingénieuse
entre un dieu indo-européen du feu représenté par lat. de Frisk : *ÈfL-7tOl:y-yofLOI:L (cf. ÈfL-7tOl:yîjVOl:t, ion. 7tiix-'t"6t;,
Volcünus et p.-ê. une forme ossète, et d'autre part une 7tOl:x't"oüv) «s'enfoncer dans, s'accrocher à J (cf. aussi
divinité étrusco-crétoise 'we/xano8, qui ne serait pas l'exemple actif de Nic.).
indo-européenne.
1 Ë....1fa.~o.. : «qui atteint, qui frappe» (lEsch., Ag.
~ÀWp, voir €ÀeLv. 187), aussi chez Emp. 2,2. Cf.7tp6cr7t0l:\0t; « subit. (lEsch.,
S.).
~ ....(;a.8E", voir sous (301:LVW. Et.: Semble un composé thématique librement formé
sur ÈfL7tOl:LW, cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,452,2.
Ë....(;puov, voir (3puw.
2 Ë....1fa.~o.. : «habile, qui s'y connalt» : Od. 20,379
Ou8& n l!pywv !!fL7tOl:toV ou8è: (3L"I)t;; 21,400 XOI:XWV !!fL7tOl:\Ot;.
Repris par Lyc. 1321.
~ ....ÉW : f. ÈfL&crw (Hp.), ÈfLW et ÈfLOÜfLOI:\ (att.), aor. ~fLecrcrOl: Et.: Obscure. Voir Schwyzer, Gr. Gr. 1,467,6, qui,
(Hom.) et ~fLecrOl: (ion.-att.), pf. ÈfL7)fLeXOl: (Hp., Luc., etc.); évoquant le difficile !!fL7t"l)t; et 7tOCOfLOI:\, pose le sens « maître
autre prés. tfL&OW (Hdn.) «vomir.; volontiers avec les de ». Il n'est pas impossible que ce soit le mot précédent
préverbes: Œ7t-, È1;·, Èv-, mais {mep- est douteux. Noms dans un emploi particulier.
verbaux : ~fLe't"ot; «vomissement. (Hdt.), {mep- (Hp.)
incertain; avec les adjectifs composés ŒV-, 8ucr-, eu-,
-344
~",,1TELpOC;, voir 7t'e:LpOC. possède une labio-vélaire initiale), entendu au sens de
«mouvoir, se mouvoir., etc. On peut penser à 7t'wÀÉw
~""1I"I1C; : dor. f(J.7t'iiç « complètement, dans tous les cas.; « vendre. mais ce terme est lui-même d'étymologie
d'où le sens le plus fréquent «en tout cas, toutefois 0 ambiguë selon qu'on le rapproche de 7t'ÉÀo(J.oc~, ou de skr.
(Hom., Pi., trag. prose tardive) ; le dor. l(J.7t'iiç est la forme paIJa- «prix, salaire >, v.h.a. {ali «à vendre _, etc., qu'i
des tragiques; doublets ~(J.7t'OCV (Pi.) où l'alpha semble long, excluent, bien entendu, une la bio-vélaire initiale; voir sous
d'après l'analogie de &7t'OCV, l(J.7t'oc (Pi., S., Aj. 567, Call.) 7t'wMw.
comme les adverbes en -oc,O:'t'pÉ(J.oc, etc. Voir pour le sens
et l'emploi, S. L. Radt, Pindars 2ter und 6ter Paian 200-208. ~",,1TOpOC; : m. originellement «celui qui voyage sur
Et.: Ignorée. Tout rapprochement, soit avec 7t'éiç (qui un bateau qui ne lui appartient pas, passager. (ad.),
serait le plus naturel), soit avec 7t'É7t'ii(J.oc~, etc., reste en • voyageur. (B., trag.), d'où «négociant> : il s'agit en
l'air et ne rend pas compte de la forme de l'adverbe. principe d'un commerce d'importation par mer, mais sur
un vaisseau dont l'l(J.7t'opoç n'est pas propriétaire, à la
~",,1Tlc;, -L80ç: f. «moustique. (Ar., Arist.); sur la différence du vocuxÀ'lJpoç (ion.-att.); voir Finkelstein,
distinction éventuelle avec xwvwljJ, cf. L. Gil Fernandez, Class. Phil. 30, 1935, 320-336.
Nombres de insectos 26, avec la bibliographie. Près de 30 composés de l(J.7t'opoç : notamment auv-
Et.: Dérivé inverse de caractère populaire tiré de (lEsch., etc.), Èp~- (pap.), xoc(J.'lJÀ-, À~6-, o!v-, 7t'po6oc't'-,
t(J.7t'LVW «se gorger [de sang] " comme 8~xÀL8eç de xÀLvw XOtp-, tous ces derniers termes tardifs, attestés surtout
voir Strômberg, Wof'tstudien 14 et Gil Fernandez, 1. c. dans des papyrus.
Analyse différente de Szemerényi, Syncope 143, n. 1. Dérivés: t(J.7t'OpLOC f. «négoce., surtout par mer (Hés.,
ion.-alt.), È(J.7t'6p~ov «grand marché d'importation-exporta-
~",,1TÀa.Tla. : f., seulement sous la forme arcad. t(J.7t'Àoc't'Loc tion, place de commerce. cf. par exemple Rougé, Organisa-
(IG V 2,4, IV· s. av.) nom d'un gâteau (plat '1). tion du commerce maritime 108-109 (Hdt., Th., etc.) avec,
Et.: Probablement apparenté à 7t'À&'t'oç, cf. aussi l'adj. tardivement, la graphie t(J.7t'opeiov; t(J.7t'op~x6ç « qui
tardif È(J.7t'ÀOCTI]<;, ou tiré directement de t(J.7t'Àocwvw. On concerne un marchand, le commerce> (Stesich., ion.-
évoque aussi la glose d'Hsch. È7t'L7t'Àoc't'op . 7t'Àocxoüv't'oç alt., etc.); verbe dénominatif, È(J.7t'Ope:uo(J.oc~ «voyager>
d8oç. (S., Ar.), • voyager pour faire du commerce, faire du
commerce> (ion.-att.) parfois au figuré, notamment au
sens de «tromper. (2 Ep. Pet. 2,3); d'où les dérivés
È(J.7t'6pe:u(J.oc «marchandise, trafic 0 (X., Hsch.), -e:u't'tx6ç
«commercial, mercantile. (Pl.).
En grec moderne : l(J.7t'opoç «commerçant >, avec
t(J.7t'op~x6ç, etc. Le grec moderne t(J.7t'OpW • pouvoir>
~""1TOÀ,, : f. (arc. tv7t'oM, Schwyzer 654, IV· s. av.)
est issu de e:Ù7t'OpW : Hatzidakis, Gl. 22, 1934, 131.
« marchandise. (Pi., Ar., X., arc.), «trafic 0 (E., 1. T.
Et.: Issu de tv 7t'6pc:> (ûSv) « étant en voyage. (par mer).
lIB, X.), « profit> (argien), avec O:7t'e:(J.7t'oÀ~v . O:7t'ocÀÀOCylJV,
7t'péiO'Lv, t(J.7t'OpLOCV (Hsch.).
Composé : t(J.7t'ÉÀwpoç . O:yopocv6(J.oç. A&xwve:ç (Hsch.), "E ....1ToUaa. : f. espèce de monstre femelle (Ar., Gren.
probablement faute pour t(J.7t'oÀ-; en ce qui concerne le 288-293 et ailleurs, D.), cf. Nilsson, Gesch. Gr. Relig. 725,
second terme, cf. Ilpo(J.oc~, et les composés en -wpoç. 817. Voir aussi TailJardat, Images d'Aristophane, § 76.
Dérivés: È(J.7t'oÀoc1:oç « du commerce _, épithète d'Hermès Et.: Le rapprochement avec xoc't'-e:(J.7t'&~w, È(J.7t'&~o(J.oc~
(Ar.), È(J.7t'oÀe:uç «acheteur 0 (AP J. Verbe dénominatif n'est pas impossible mais risque de n'être qu'une
È(J.7t'oMw, moyen -&o(J.oc~, impf. 7) (J.7t'6Àwv , aor. 7)!.m6À'IJ<1OC étymologie populaire.
(tvE:7t'6À'Y)croc Is.), 7)(J.7t'oÀl)e'Y)v, part. 7)(J.7t'6À'lJxoc (È(J.7t'e:7t'6À'Y)xoc
Luc.), 7)(J.7t'6À'IJ(J.oc~ «se procurer par le commerce. au moyen
(ad. 15,456) «faire des affaires, gagner, vendre. (ion.-att.),
parfois dans un sens général, cf. lEsch., Eu. 631, S., ~""1TUpLC:,,TTJC;, -ou: m. « qui se tient sur le feu. épithète
Aj. 978. Formes avec un préverbe: 0:7t'- • vendre., t~ d'un trépied (Il. 23,702). Tiré de l'expression préposition-
«vendre >, etc. (avec un doublet tardif È~e:(J.7t'oÀÉw), 7t'OCp-, nelle tv 7t'UPL et cf. sous ~oclvw. Aratus 983 emploie un
7t'pocr- (Phot., Suid.). Substantifs dérivés : È(J.7t'6À'Y)(J.oc faux archaïsme 7t'Up~6~'t"Y)<; comme si c'était le simple
« marchandise >, etc. (S., E., Thphr.), È(J.7t'6À'Y)O'Lç «trafic 0 correspondant. Voir aussi Brommer, Hermes 77,366 sq.
(Poll.) et 0:7t'- «débarras. (Hp.); O:7t'e:(J.7t'oÀ'Y)TI]<; «vendeur.
(Lye.). uc;
è.... (ou È(J.uç '1), -u8o<; : f. «tortue d'eau douce.
Tous les termes de cette famille sont de sens général (Arist.).
différemment orienté par les préverbes, etc., et se rap- Et.: Sommer, Lautstudien 100, a supposé que le mot
portant tous aux notions de «trafiquer, faire du serait tiré de È(J.Éw, parce que l'animal quand il se trouve
commerce, faire des affaires >, etc. On note aussi que la sous l'eau rejette des bulles qui remontent à la surface.
présence constante du préverbe tv- indique l'importance Douteux et ne rend pas compte de la suffixation du mot.
de la notion d'un mouvement. Voir encore Chantraine,
R. Ph. 1940, 21-24.
Et.: 'E(J.7t'oÀ~, comparable à &V't'oÀ~, etc. conduit à
supposer un thème verbal comme *t(J.7t'ÉÀw, *t(J.7t'ÉÀo(J.oc~. ~v : (Hom., ion.-att.), doublet tvl (poètes); avec
On a proposé un rapprochement avec 7t'ÉÀo(J.oc~, etc. (qui allongement métrique e:!v et dVL (Hom., lyriques);
345
arcad., chypr., crét. tv par fermeture de l'e:. Sens: «dans, ombr. en, v. irl. in, got. in, v. pruss. en. La forme tvl peut
au nombre de, au cours de, au pouvoir de J, etc. Comme comporter une finale de locatif, cf. Pokorny 311.
préposition généralement, et notamment en ionien-attique, On a supposé un degré zéro * Q- dans certains mots à œ-
avec le datif-locatif, sans mouvement; mais en grec du initial, voir sous œ-. Voir aussi dc;. .
Nord-Ouest, en éléen, en arc.-chypr., en thess., béot. aussi
avec l'accusatif de direction (dans les autres dialectes Ëva.yxos, voir sous &-rxL.
tv+C;, voir e:tc;). Le mot est attesté en mycénien, mais en
composition (Chadwick-Baumbach 191).
En grec le préverbe Év- est d'un emploi plus ancien et
plus fréquent que e:tC;, cf. É[Lôotlv6l, É[Lôill6l, Éyypœ<p6l, ËVa.VTa., ~VotV't'L, évotv't'loc;, voir &v't'ot, œv't'l.
tv8l86l[LL, etc., et voir Chantraine, Rev. Ph. 1942, 115-125.
L'adverbe ~VL fonctionnant en phrase nominale signifie ~Va.VT(~~OV, voir sous (3 lot.
«est da~s J et ne sert comme simple copule qu'à
partir du v. s. après J.-Chr. (Debrunner, lIfus. Helv. 11, ËVa.pa. : «armes enlevées à l'ennemi abattu» (Il.,
1954, 57-64). Cet emploi semble être à l'origine de grec Hés., Bouclier 367, S., Aj. 177), cf. Trümpy, Fachausdrücke
moderne e:tVC'tL = Éa'n. 86 sq.
La préposition Év a disparu du grec démotique en même Premier membre dans quelques composés : tvotpO-
temps que l'emploi du datif. K't'œv't'iic; • qui prend les armes et tue. (lEsch" Fr. 238,
'Eva fourni divers dérivés, notamment tv't'6c; «dedans, Iyr.) peut-être épithète de la mort, èvotplJ<p6poc; • qui
à l'intérieur J, adverbe et préposition avec le génitif (Hom., emporte les dépouilles • (A. Pl,); à côté de Èvotpcr-<p6poc;
ion.-att.). Identique au lat. intus, avec un suffixe *-tos épithète d'Arès (Hés., Bouclier 192), aussi nom d'un héros
attesté en latin et en skr., dont le sens originellement (Alcm. 1,3) : le sigma serait analogique de É-rxe:crTt"œÀoc;
ablatif (cf. ÉK't'6c;) s'est perdu, cf. Lejeune, Adverbes en (Leumann, GI. 15, 1927, 155 sqq., Schwyzer, Gr. Gr.
-6ev 338-339; de tv't'6c; sont tirés ~v't'oa6e:(v) «de 1,336).
l'intérieur J (Hom., Hp., Luc.); ~v't'o6e:v mentionné par Verbes dénominatifs: 1) èvot!p6l, aoriste ~VotpOV (avec
des grammairiens anciens (Sch. D.T., p. 278) est parfois ÉI;- Hés., Bouclier 329), • enlever les armes d'un ennemi
donné par des manuscrits, forme analogique de ~v806e:v, tué " d'où «tuer. (Hom., Pi., tragiques dans les chœurs),
~'t'o6ev; de Én6a6ev les dérivés n. pl. Év't'6cr6Lot d'où tvotpl-[Lôpo't'oc; • qui tue des guerriers. (Pi.), d'après
«intestin. (Arist., etc.) et tv't'ocr6l8Lot (Hp., Arist.), avec <p6e:Lcrl-[Lôpo't'o<;; 2) forme moins ancienne È;votpl~6l même
les adj. tv't'6a6LOC;, -18wc; attestés plus tardivement; sens (Hom., poètes) souvent avec les préverbes, él;-
tv't'6a6Lot subsiste en grec moderne. surtout, et œTt"-, éTt"-, Kot't'-.
En outre, comparatif tardif ÉV't'6npoc; (LXX). Et.: Schwyzer, IF 30, 1912, 440 évoque skr. sanara-
Autre dérivé, nominal celui-là, ~vnpot, pluriel neutre hapax (R. V. 1,96,8) d'ailleurs obscur. Le mot se situe
f entrailles, intestins, boyaux. (Hom., ion.-att., etc.), près de skr. san6ti «gagner, (gr. &VÜ[LL), sanitar- «vain-
rarement au sg. ~vnpov (Od. 21,408). Dérivés : Év't'e:pl8Lot queur. (cf. Bechtel, Lexilogus). Il faut admettre que le
diminutif (com.); tv't'épLOV «parties sexuelles' (Marc sens premier est «gain, prise. et que le mot grec a subi
Aurèle 6,13), tvnpL6>V1) «intérieur d'un fruit, d'un la psilose. Voir aussi lvnot.
arbre., etc. (Hp., Thphr.), cf. Strômberg, Theophrastea
127 ; même suffixe que dans totaL6>V1), e:tpe:O'L6>V1); Év't'e:po- ~Va.py"s, -éc; : • clairement visible, brillant, évident.
vdot est glosé ÉV't'e:pL6>V1) chez Hsch. et Suid.; créé plai- (Hom., ion.-att.), cf. Mülder, Rh. M. 79, 29 sqq. et Il.
samment pour désigner les membrures des trières chez 20,131 XotÀe:Tt"OL 8è 6e:OL <potlve:cr6otL évotpye:L<; traduit par
Ar., Cav. 1185 avec jeu de mot portant sur 't'dt ve:Lot Mazon « on soutient mal la vue des dieux qui se montrent
dérivé de Votü<;, etc. (Chantraine, Rev. Ét. Gr. 1962, 381- en pleine lumière., avec l'adv. évotpywç, les dérivés
383). èvœpye:Lot f évidence. (Pl., hellén.); évœpYlJ[Lot «évidence,
Adjectifs: tvnpLK6ç «qui concerne l'intestin. (Arist.), donnée de l'expérience. surtout au pluriel (hellénistique) ;
tv't'épLVOC; «de boyau. (Sch. Ar., Gren. 233). Verbe Poli. 4,97 évotpy6't'lJ<; = évœpye:Lot, comme d'un adj.
dénominatif évnpe:u6l «vider des poissons J (com.). thématique. En outre adj. évotpY6>8lJ<; (Aret.).
Figure comme premier terme dans quelques composés, Et.: Composé possessif avec le préverbe Èv- du type
notamment : èvnpOK7)ÀlJ et èvnp6[L<potÀov «hernie. év't'e:À7)c; d'un thème en s *&pyoç, cf. Strômberg, Prefix
(médecins), cf. Risch, IF 59, 1949, 285; Strômberg, Studies 118 et voir sous œpy6c;.
Wortstudien 69.
Comme vieux nom des entrailles, ~vnpot va avec arm.
Ilnder-k', -a, pl. (on y a vu cependant un emprunt au
1 Ëva.uÀos « ravin J, voir sous otùÀ6C;.
grec), v. isl. iârar pl. Mais il s'agit de l'emploi particulier
d'un adj. de sens plus général signifiant «intérieur J, cf. 2 Ëva.uÀos « accompagné de flûte " voir sous otùÀ6ç.
skr. antara-, av. antara- «intérieur J, lat. interior et les
adverbes skr. antar, lat. inter, qui se retrouvent en 3 Ëva.uÀos : «qui gUe à l'air », hypostase de Év otùÀ'ij
ombrien anter, germanique, v.h.a. untar, etc. avec voca- èflv, voir sous otùÀ7).
lisme zéro. Pour le suffixe * -tero- et sa valeur ditTérentielle
voir Benveniste, Noms d'agent, notamment 120 sqq. ~v8éL1nos: «indigène, du pays. (poésie hellénistique
Et.: 'Ev est une préposition-préverbe attestée dans et postérieure, parfois prose de l'époque romaine).
diverses langues. De *en- on a v. lat. en, d'où lat. in, osc.- Et.: Tiré tardivement de ~v8ov sur le modèle de
fl,8a.1I'LOS 346
.xÀÀ08om6ç, TIlÀe:8cxl't"6ç, avec addition du suffixe -tOç (cf. Et.: Il n'y a pas lieu de chercher à retrouver dans ~v80v
èVT6moç). un composé du nom de la maison, ce qui ne convient
d'ailleurs ni pour le sens (le sens originel étant «à
ÈV8E~hWKClTa., voir ~(oç. l'intérieur », cf. èv8LVCX), ni pour la forme. Donc adv.
à rapprocher de hittite andan à côté de anda, lat. endo,
indu-, cf. Ernout-Meillet s.u. in.
ËV8LOS : «à midi, au milieu du jour» (Hom., poètes), Ëv8puov, voir sous 8p13ç.
substantif ~v8toç m. ou 1tv8wv n. «midi» (Cali., A.R.);
en outre 1tv8toç «qui vient du ciel» (Arat. 952), «qui ÈV8UKÉWS : adv. «soigneusement », avec la notion
s'élève dans l'air. (AP 9,71) avec 1tv8tov n. «emplacement accessoire de «gentiment., etc. (Hom., surtout Od., Pi.,
à l'air libre» (hellénistique, etc.). L'iota est long chez Alex.); mais aussi «avec continuité, persévérance»
Homère mais généralement bref plus tard, cf. e:()8LOÇ. (Hp., B. 5,12), cf. Leumann, Hom. Wiirter 311 sqq.; autre
Et.: Issu de *èv 8tH (èv-8lFt-oç, cf. èv-vu;(t-oç) locatif emploi notable avec è:cr6(e:tv (Od. 14,109). Adj. n. adverbial
du nom du jour, du ciel, etc. (cf. 81:oç Ze:uç). Terme èv8uxéç (Nic., Th. 263, A. R. 1,883), glosé par Hsch.
poétique et archaïque qui reflète de vieux emplois au sens cruve:;(éç, cruve:T6v, &rpe:Àéç, .xO'rpcxÀéç, yÀuxu, l't"p66uf1.ov,
de jour ou de ciel. e:\Jvouv, mcrT6v, trnf1.e:Àéç. En outre, p.-ê. èv8uxtov'
mO'T6v, rplÀov, è:f1.rpe:péç, ~éôcxtov, &l't"6xpurpov (Hsch.). Voir
encore Strômberg, Prefix Studies 90.
Et.: On a rapproché &8e:ux7)ç «amer », etc. (?).
Ëv80v : adv. «à l'intérieur., notamment « à l'intérieur
du corps» (11., Od., trag.), noter aussi È:v8ov CX6T013 «maître ÈVEyKElV, èvéyxcxt : aoriste non attesté chez Hom.
de soi» (Antipho 5,45); nombreux exemples au sens de (mais variante Il. 19,194), usuel en attique (en outre
«chez soi, à la maison. (déjà Il. 10,378, ion.-att.); Pi., B., Hp., etc.); quelle que soit la liberté de l'usage,
l'adverbe s'emploie parfois avec un cas: ÂtOç 1tv80v «chez c'est le type thématique qui est nécessairement le plus
Zeus» (Il. 20,13) avec le même génitif de personne attesté ancien et È:véyxcxt est analogique de ève:1:xcxt. Aor. passif
pour èv, etc.; en outre yîjç 1tv80v (Pl., Prt. 320 dl, etc.; è:ve:;(6'ijvcxt (de è:ve:x-), f. pass. è:ve:;(67)crof1.cxt; pf. m.
avec le datif chez Pi. ÈV7)ve:Yf1.cxt, actif èV7)vo;(cx (création attique avec aspirée,
Compar. et sup. èv80Tépw (Hp., postclass.), -Tlhw mais vocalisme 0 de type archaïque). Par croisement de
(post-classique), d'où les adjectifs tardifs (VIe s. après) È:ve:x- et de è:yx, pf. m. è:V7)Ve:yXTCXt (IG l ' 91), puis sous
È:v86npoç, -TCXTOÇ. l'influence de è:ve:1:XCXt, è:v1)Ve:tYXTCXt (IG Il' 1607); et
"Ev80v sous la forme È:v80- sert de premier terme dans finalement dans des inscriptions tardives aor. ~ve:tyxcx.
quelques composés : È:v80-ye:v7)ç (inscr.), -f1.IX;(aÇ (Pi.), 'Eve:yxe:1:v fonctionne comme aoriste de rpépw. Sens :
-f1.U;(OÇ (S.), È:v80u;«(cx «mobilier. de È:v80- et o;(lcx (Plb.), «porter quelque part _, l'aboutissement de l'action étant
enfin tv80f1.e:vlcx même sens (Plb.), cf. f1.évw, mais avec la nettement souligné. Nombreux préverbes: &v-, &7.-, 8t-,
variante È:v8uf1.e:v(cx (Phryn., pap.) peut-être par étym. e:tO'-, è:~-, XCXT-, l't"pocr-, etc., cf. rpépw.
populaire avec MOf1.cxt. Très peu de formes nominales : adjectifs composés
Dérivés; 1tv8o-6e:v (cf. otxo-6ev, etc.) • de l'intérieur, de sigma tiques, avec allongement de la première syllabe
la maison» (Hom., ion.-att.), 1tv80-6t (Hom., douteux en du second terme, en -1)ve:X7)ç, voir sous 8t1)ve:x7)ç. Substantif
attique), d'où crétois tv806l8toç «vivant dans la maison. verbal l:Iyxoç voir s.u.
(Schwyzer 179 II, Il) ; sur le modèle de orxm, 1tv80t (Iesb., Le thème d'aoriste subsiste encore dans le grec tardif.
dor.); autres formes dialectales rares : È:v80cre: = dcrw Il a disparu dans le grec moderne, qui présente un système:
(Céos, ibid. 766), 1tv8w à Delphes (ibid. 323 D, 31) d'après présent rpépvw, aor. ltrpe:pcx.
~~w. Enfin, par croisement avec È:vT6ç a été créé È:v86ç Et.: Les formes nominales du type -1)ve:X7)ç supposent
(dorien, Gortyne, Delphes, cf. Lejeune, Adverbes en è:ve:x-, qui doit reposer sur ·a,n-ek-, et èVe:yXe:LV est un
-6e:v 339), d'où È:v86cr6tcx (LXX) = È:vT6cr6tcx et tv8ocr6l8tcx aoriste à redoublement bâti sur ·a,en-k-, d'où Èv-e:yx- ;
(Épidaure, Schwyzer 108,16) = ènocr6l8tcx «entrailles •. même jeu avec un timbre cx dans &ÀcxÀxe:1:v, à côté de
Il n'y a rien à tirer de la glose È:v8uÀw . 1tv806e:v (Hsch.). &Àé~w, voir s.u.
Pour les diverses formes des adverbes tirés de 1tv80v, Hors du grec on peut rapprocher des mots reposant
voir Lejeune, o. c. (index). sur ·aen-k-, soit dans le skr. pf. redoublé an-a'llsa «j'ai
Il existe un dérivé remarquable, gén. pl. È:v8rvwv atteint _ et surtout sur· (a,)n-ek-, dans lit. nes-ù, v. sI.
« entrailles. (Il. 23,806) mais Hsch. et les scholies nes-f! « porter., skr. nasati «atteindre », plus loin lat.
comprennent «ce qui est à l'intérieur de l'armure ». La nancior. Voir Frisk s.u. avec la bibliographie, Ernout-
place de l'accent est inconnue, et la quantité de l'iota Meillet s.u. nancior, Benveniste, Origines 152.
incertaine, puisqu'il est possible mais peu probable que
sa quantité longue résulte d'un allongement métrique. ÈVElKa.L : ind. aoriste ~ve:txcx associé au présent rpépw
Toutefois on a pensé que le suffixe comporte un iota long (Hom., ion., Iyr.); il y a trace de formes thématiques
et que l'accent du nominatif est È:v81:vcx (Vendryes, MSL secondaires ou même artificielles analogiques de è:ve:yxe:1:v
15,358 sqq.), cf. des dérivés grecs comme &yztcrT1:VOÇ et (Il. 19,194, Od. 21,178), cf. Chantraine, Gr. Hom. 1,395;
en lat. intestin liS. Voir aussi Meid, IF 62, 1956,275, n. 16. avec vocalisme zéro ~VtXCX (dorien, Épidaure, Delphes, etc.,
347 ~VET..,
lesbien; mais dans les exemples les moins anciens il peut d'dve:xex un allongement métrique. Dès lors on pourrait
s'agir d'une faute d'iotacisme pour l1le:~xex), avec le sub- te,nter de voir dans é:ve:xex un adverbe en -ex comme xlip't"ex,
jonctif à voyelle brève Èv(xe:~ à Cyrène; en outre création aex(jlex, etc., correspondant au thème en s attesté dans
d'un aor. sigma tique 3 e pl. e:tv~~exv = lîv~~exv en béotien 1t08'l)ve:x'f)c; «qui va jusqu'aux pieds », etc., ce thème
(Bechtel, Gr. Diai. 1,285) ; aor. pass. Èv(e:)~)(61jvex~ (Delphes, exprimant l'idée de «porter jusque, atteindre» (comparer
Épidaure, béotien, Hdt.); pf. Èv~ve:~Y[Lex~ (Hdt.). Sens : français moderne « dans le but ») ; cf. sous Ève:yxdv. Voir
«porter », etc. S'emploie avec les mêmes préverbes que Chantraine, R. Ph. 1962, 15-22.
(jl&PW et Ève:yxe:iv : &'v-, &'7t-, da-, È~-, etc.
Sur ce thème a été créé un présent thématique
ËVEÀOS : ve:op6c; (Hsch.). On pense que lat. inuieus
O"Uve:ve;(xo[Lex~ (Hés., Bouclier 440).
« faon» s'expliquerait comme emprunt (r~e:ÀOC;, voir
Et.: Aucun rapport étymologique avec Ève:yxe:iv : Ernout-Meillet s.u.
composé avec Èv, Èv-dxex~, voir lxw.
Et.: Incertaine. Niedermann (IF 18, 1905-1906, Anz.
78 sqq.) a supposé une interversion de syllabes dans
iVEKa. : (Hom., ion.-att.) ; dve:xex (Hom., ion.), la forme *~Àe:voC;, cf. ÈÀÀ6c;, ~À()«(jlOC;.
ancienne en éolien est ~ve:xex ou lve:xex (lesb.); le lesbien
~we:xex notamment dans les papyrus d'Alcée et de Sapho,
~VEV1\KOVTa., voir ÈW&ex.
à côté de ~ve:xex également attesté, est une graphie pseudo-
éolienne pour l'homo e:tve:xex. Les tablettes mycéniennes
donnent de façon certaine et constante eneka. La syllabe €VEOS : adj. (parfois écrit Èwe:6c;) «muet », parfois
finale présente également des variations. On a !ve:xe:v joint à Y-w(jl6c; (PI., Arist., etc.), «stupide» (PI., etc.).
(Od. 17,288,310, parfois dans les manuscrits d'auteurs Composés : Ève:oa't"()(a('l) «état de mutité» (A.R.),
classiques, souvent dans des textes plus tardifs) avec Ève:6(jlpwv «stupide» (Panyas.).
dve:xe:v (Hdt., ion.) ; variation -ex/-e:v, cf. e:h-ex, e:h-e:v, etc., Dérivé Ève:6't"'l)C; (Arist.).
voir s.u. ; en outre é:ve:xe: (ionien dès le IV' s. av.) et !ve:xexv Et.: Aucune étymologie, ce qui n'étonne pas pour un
(inscriptions tardives), par croisement entre !ve:xex et mot de ce genre.
~ve:xe:v; enfin ~ve:xov qui est obscur, est tardivement
attesté en Lydie. Sens: « en vue de, en considération de »,
avec complément au génitif, cf. déjà en mycénien eneka ËVEpOE(V) : adv. parfois v&p6e: (Hom., poètes, inscr.
iqojo «pour le cheval ». En grec alphabétique le mot est dialectales, rares exemples chez Hdt.), lve:p6ex (dor.,
généralement postposé. Il a été créé une locution lesb.); È7t&ve:p8e: est un hapax dans une inscription
conjonctive o{)ve:xex (de ou é:ve:xex), exceptionnellement d'Argos; en outre {l1t&ve:p6e:(v) (Hom., poètes) « en dessous,
o{)ve:xe:v «en vu de quoi, parce que, que» (Hom., ion.- en bas », parfois avec le génitif; l'emploi ablatif est
att., etc.) avec le doublet rare 660uve:xex (de Il't"ou ~ve:y-ex) secondaire, cf. Lejeune, Adverbes en -6e:v, notamment
même sens (tragiques). 341 sqq.
D'autre part, une préposition o{)ve:y-ex (tragiques, Autres mots apparentés: Èv,tpnpoc; et v&pnpOC; (Hom.,
inscriptions attiques) équivaut à é:ve:xex, e:lve:y-ex : son poètes) «qui est en dessous, inférieur, sous terre, mort »,
existence est garantie par les inscriptions attiques, et il avec Ve:p't"~pLOC; (tardif); superI. ÈV~p't"ex't"oc; (Emp.). Enfin
~ve:po~ (Hom., trag.) désigne les morts et peut avoir une
ne faut donc pas corriger en dve:y-ex chez les tragiques.
Résulte d'une fausse coupe d'expressions comme 't"o{)ve:y-ex origine différente, cf. Et.
't"ou't"ollve:xex, etc. Et.: Pour l'adverbe l1le:p-6e:, v~p6e: un rapprochement
Et.: 1) On a l'habitude d'analyser le mot en ·~v-Fe:xex. formel s'offre avec {)7te:p-6e:, etc. Les formes avec Èv-
Le digamma initial de la seconde syllabe serait attesté initial sont propres au grec. Hors du grec on évoque ombr.
par la graphie fréquente e:lve:xex chez Hom. et par la glose nertru « sinistro », osq. nertra-k « a sinistra » qui répondent
peu claire o{)(jle:y-ex . oùx &.pe:a't"wc; (Hsch.), où (jl noterait F. exactement à v~p't"e:poC; ; en outre v. norr. nordr n. «nord»
On pense alors que le second terme -Fe:y-ex serait issu du qui suppose un vocalisme zéro : ces mots désignent la
radical de (F)e:xwv «voulant », cf. s.u. Mais le premier région où est couché le soleil, le côté gauche lorsqu'on
terme est en tout cas obscur: a) selon Brugmann, IF 17, se tourne vers l'Est. Autre dérivation dans arm. ner-k'-in
1905, 1 é:v = « une chose », et *(F)e:xex('t") serait une forme « inférieur» ; on compare également skI'. naraka- « enfer ».
neutre sans autre exemple en grec de (F)e:xwv «en voulant Mastrelli, St. Il. Fil. Ci. 27-28, 1956, 274 sqq., constate la
une seule.chose »; b) Prellwitz, G1. 17, 1929, 145, reconnalt ressemblance entre I!ve:p6e: et lI7te:p8e:, rapproche {)7te:poc; et
{l1t~pOC et insère ~ve:po~ en supposant un suffixe -ero-
dans Év- la préposition, où l'aspirée viendrait de * Fe:x-
et dans * F&xex- l'accusatif d'un nom racine * Fe:y-- cequi est marquant une situation. Mais il n'est pas sûr que l1le:poc;,
fort invraisemblable; le sens serait «en considération de qui ne se dit que des morts, n'ait pas une autre origine.
la volonté ». II vaudrait mieux voir dans -Fe:y-ex un thème On a pensé que ~1Ie:pO~ serait une hypostase de ol Èv ~Prf
adverbial en ex bref; «ceux qui sont dans la terre» (Bezzenberger, BB 27,
2) Ces combinaisons peu satisfaisantes se trouvent 174 sq.) ; par contamination le mot ~Ve:pOL aurait fait créer
encore ébranlées par le témoignage de mycén. eneka. Ou lve:p8e: et ÈV&p't"e:po~ pour v&p8e: et 1Iép't"e:po~. Voir aussi
bien, par un traitement phonétique exceptionnel, IV est tom- Güntert, IF 27, 1910,49 et Sonne, KZ 14, 1877, Il.
bé après n en mycénien, ou bien il faut explorer une autre II n'y a rien à tirer de mycén. enero et enera, cf. Morpurgo,
voie étymologique. La forme mycénienne trouve un appui Lexicon s.u. Voir encore Pokorny 765 sqq.
dans les attestations assez nombreuses de é:ve:y-ex chez
Homère. II serait donc possible de voir dans l'initiale ~VET1\, è:ve:'t"'f)p, voir sous l'l)[L~.
~viwpa. 348
ÈvÉwpa. adv.« en l'air., inscription de Milet, 370 = Ki. Schriften 2, 964). ;L'é1éen È:V'rotÜ'l"ot s'explique
Baunack, Philol. 65, 1906, 637 sq. ; composé du type de comme arg. Év-r&.3e:. Sur È:v'rotü6ot a été créé avec le suffixe
(LE'r-É6lpOe; selon Baunack. locatif èv'rotu6oL (Homère plusieurs exemples, attique),
qui est plus rare et pas nécessairement latif.
Ion. È:v6e:ü'rEv, attique È:v're:ü6e:v (attesté Od. 19,568)
ËV'l : f. (~(LÉpot s.e.) dans des expressions adverbiales
au sens de «le surlendemain t, gén. ~V1)e; (Ar.), biiie; «de là • est un arrangement de èvOotü'l"ot, èv'rotü6ot sur le
(Théoc.), ~votp (Iacon. chez Hsch.), &:te; ~V1)V (Ar.), -r1i Wn modèle de ~v6e:v.
Et.: Le suffixe de ~v6ot est archaïque et se retrouve en
(Antiphon); et déjà Hés., Tr. 410 ~e; 'r' otilptov ~e; 'rE
bi7j<ptv : la forme en -<pt est remarquable et l'hiatus après grec dans des formes comme Wot(t)ye:vi)e;, ou le dialectal
'rE surprend (variante: 'r' ~<pt) ; en outre avec le pré- 1tp6aOot, etc. Le radical Év-, en revanche, fait difficulté.
II faudrait poser un thème pronominal anaphorique
verbe Ém, É1tÉVotp . Ete; 'rE'rOCp"7JV. Aocx6lve:e; (Hsch.).
Et.: Féminin du pronom qui se trouve dans Éxe:i:voe;, (on a pensé à celui de *e:voe;, ~V7j, hittite anaphorique
eni-) et l'on rapproche arm. and, irl. and «là •. Voir pour
voir s.u.
une discussion détaillée, M. Lejeune o. C., 386-396.
~v'l";S : adj. (1 G XIV 1648, épitaphe métrique). Gén.
Èv9ELV, voir sous ÉÀ6e:LV.
et ace. sg. ÉV1)Éoe;, -Éot (Hom., Hés.), nom. pl. -ije:e;, -Ée:e;
(Opp.) «bienveillant, dévoué.. Dérivé È:V1)e:l7j «bien- 1 ËV9LVOS « d'ici., voir ~vOot.
veillance. (Il. 17,670, Opp.). Vieux mot: l'adj. et son
dérivé ne sont employés dans l' lliade que dans des 2 ËV9LVOS « divin _, voir 6e:6e;.
formules s'appliquant à Patrocle.
Et.: Obscure. Composé où l'on a vu comme second
~v9ouaLCltw, voir 6e:6e;.
terme un thème sigma tique *1joe; < ŒFoe;. On a rapproché
alors skr. civas-, av. avah- n. «bienveillance, aide.; le ~V9pELV, voir Op6voç.
composé a ainsi été interprété «pourvu de bienveil-
lance t, etc. La longue radicale représenterait l'allongement ~v9uaKEL : ÉV'rUyx&.ve:t (Hsch.); de même &1t06U«PXEtV .
des composés. On peut ainsi associer &t"7Je;, voir s.u. &1to'rUyx&.ve:tv (ibid.), auv6u~6l (ibid.).
Enfin, on a tenté d'évoquer lat. aveo. Voir Pokorny 77. Et.: On pose *6u)(-axe:t, cf. 'rU)(e:LV, 'rEU)(6l de *dheugh-,
cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,708.
Èv";V09EV, voir sous &vI)vo6e:v.
Èv9uaKOS : 0 &a<potMe; [~<potÀoe; Latte] 'ro ISpve:ov (Hsch.).
Èv'lpoaLOV, voir sous &p66l.
ËVL, voir èv.
Ëv9a. : adv. «là, alors., également comme relatif ~VLa.UTOS : m. «année révolue, anniversaire, année.
«où, lorsque, : anaphorique (noter aussi les tours ~vOot (Homère, ion.-att., etc.). Le sens originel du mot est
XCitt ~Oot, etc.) qui est devenu relatif. Le mot est fréquent déterminé, notamment, par des textes épigraphiques
chez Hom., usuel en poésie (Pi., S.) et chez Hdt., rare chez (cf. A. Wilhelm, Hermes 32,117) : à Delphes, Schwyzer
Th., X., ignoré des orateurs : voir Lejeune, Adverbes 323 c 48, (L7j3è 'r~ hua'rEpotl~, (L7j3' èv 'rotLe; 3e:xoc'rotte;, (L7j3'
en -6ev 375 sqq., pour Homère Bolling, Language 26, È:v 'rore; È:Vtotu'rore;, à Gortyne, Schwyzer 179, IX, 29 :
1950, 37l sqq. L'adverbe ablatif correspondant est ~Oe:v 1tpO 'ro èvtotu'ro; de même chez Homère, Il. 19,32, etc.
«de là " également relatif« d'où.; après Homère l'emploi Mais doutes de Emlyn-Jones Gi. 45, 1967, 149-156.
anaphorique ne subsiste guère que dans les expressions Dérivés: èvtotumoe; (à Delphes et à Cos -'noe;) «d'un an •
~vOe:v xot! Io!vOe:v, etc. (usuel en attique); ~vOe:v relatif (Od. 16,454, ion.-att.), «annuel. (Hdt.), «anniversaire.
subsiste (Lejeune, o. c. 378 sq.). (IG XII 5,593, Céos), p.-ê. anthroponyme en mycén.,
Dérivés : èvO&'-3e: «ici t (Hom., ion.-att., arg. èv'r&.3e: cf. Morpurgo Lexicon s.u. enijausijo; èvtotUatotLOe;« qui dure
[Schwyzer 105] s'explique par le souci de noter l'occlusion un an. (Arist., J., etc.) d'après les adjectifs de mesure
du 6) avec la particule démonstrative -3e:, qui n'a pas en -totLOe;; verbe dénominatif rare èvtotu'rl1;;0(Lott «passer
dans ce cas de fonction lative (comme le confirme la forme un an. (PI. Corn.), -(1;;6l (tardif).
parallèle tirée de ~v6e:v, èv6Év-3e: «d'ici., Homère, ion.- Visiblement un composé, dont le premier terme est
att., etc.); èv6&.3e: n'est jamais relatif, mais concurrence presque sûrement un nom indo-européen de l'année qui
~6ot. Sur èv6&.3e: et Év6Év3e:, Lejeune, o. c. 379 sq. figure en grec dans plusieurs composés : Ill-e:voe; « de deux
Adjectifs rares dérivés de ~vOot : ~v6tVoe; « d'ici. (mégarien, ans. (Thphr.), 'rpl-EVOe; (Thphr.), n'l"pot- (Cali.), etc.;
SI G 709, cf. pour le suffixe ~v3tvot sous ~v30v?) ; È:vO&.- le simple ~voe; (Lyd., Hsch.), tardivement attesté est
3toe;' èv'l"6moe; (Hsch.) également attesté Gp. 12,1,3; p.-ê. issu des composés; en outre composé d'un thème en
de ~v6ot, ou Év6&.3e:? Autres adverbes élargis de bi6ot, -s 'l"e:'I"pa.e:ve:e; n. «pendant 4 ans. (Théoc. 7,147), que l'on
ion. èv6otihot (Hdt., etc.) constitué sur !!v6ot, comme 'rotihot a corrigé en 'rE'I"p&.e:vov.
à partir de 'rOC, comme 'rototü'rot à partir de 'roi:ot, etc. Et.: Ce thème *eno- trouve peut-être un appui en
En attique (par atticisme de la tradition, également grec même dans l'adj. 1jVte; (v. s.u.) et hors du grec dans
chez Homère, Il. 9,601 hapax), se produit une méta thèse lit. pér-nai «de l'an dernier., got. fram fairnim jera
conditionnée par l'analogie de ~v6ot, d'où Év-rotüOot (avec (( {mo 1tÉpuat », russe lo-ni (de * ol-ni) « de l'année dernière t,
passage préalable par Év6otü6ot sporadiquement attesté cf. Pokorny 314. Doutes de Szemerényi, Sprache 11, 1965,
dans l'épigraphie attique, cf. Wackernagel, IF 14, 1903, 7-8.
349
.,
EVVE1rW
C'est le second terme du composé qui fait difficulté. lvvÉa. : nom de nombre «neur. (Homère, ion.-att., etc.).
Meillet, MSL 23, 1929, 274 sq., évoque tlXUW «dormir, Le digamma intervocalique se trouve attesté dans le
se reposer. : il s'agirait du repos, de la pause de l'année; mycénien enewo-peza en composition (avec vocalisation
le thème du présent tlXuw ayant été généralisé (tOtuaw, etc.), -0 de *-p), cf. Chadwick-Baumbach 191. Formes
et ayant pu fournir un adjectif verbal dans un terme dialectales: èw'ij ou -fj par contraction (Delphes, Cyrène),
technique d'ailleurs singulier; même explication chez cf. Fraenkel, Gl. 20, 1933, 88 et hEWélX (Héraclée) où
Schwyzer, Gr. Gr. 1,424, n. 5, et 448, qui pose un thème l'aspiration est analogique de Ë.,.T&.
IXÙ- (l'iota serait une voyelle de composition). Nombreux composés. Une cinquantaine avec èwEIX-;
Brugmann, IF 15,1903-1904 87 sqq., 17, 1905,319 sq. outre l'exemple mycén. on a chez Hom. : -(30LO<;, -mjXu<;,
préfère partir de bI-LIXUW avec le préverbe èv- et pense qu'il -XLÀOL, blvE6pymo<;, èwéwpo<; et Èw'ijfLIXP (Hom.), contrac-
s'agit du solstice. Autres hypothèses : hypostase de èVL tion de ÈwélX -1jfLIXP, cf. Sommer, Zum Zahlwort 28 sqq.,
lXùTij"> «au même point. (Prellwitz), ou encore chez Murray, 33, mais pour *èvF7jfLIXP selon Szemerényi Syncope 107 ;
J. Hell. St. 71, 1951, 120. Doutes de Szemerényi 1. c. de rares composés ioniens présentent un premier terme
Enfin Otrebski, KZ 31, 1967, 225-232, rapproche lat. dvlX- (de blFIX-) : dV&-ETE<; adv. «pendant neuf ans.
autumnus. (Od.), EtV&VUXE<; «pendant neuf nuits., nom. pl. (Il.);
compromis entre le type blVEIX- et ÈvFIX- dans èwIXET7jpW
lv~o~ : m. pl. «quelques, quelques-uns _, mot ignoré
«de neuf ans> (Hés., Tr. 436), dans le béotien bl1XX1l8ExlX-
des poètes avant Ménandre (exception Ar., Pl. 867, et TO<; (Schwyzer 485). Le thème i:vFIX- figure dans le nom de
cf. d'autre part blLon), apparatt d'abord dans la prose centaine èVIX-(ion. EtVIX- )-x6aLOL et dans les dérivés :
ionienne (Hdt., etc.), puis passe dans la prose attique. ~IXTO<; «neuvième >, ion. dVIXTO<;, dor. ijVIXTO<;, éol. ~OTO<; ;
Dérivés adverbiaux : èVLIXX'ii «quelque part, quelquefois. dV&XL<; (Od.) «neuf fois >, EtV&<; «neuvième jour. (Hés.,
(Hdt., ion.-att.) et -IXX0i) même sens (PL, etc.) avec le suffixe Tr. 810), cf. Szemerényi, Syncope 118-140. Au contraire
de .,.OMlXxn, -oi); èVLOTe: «parfois. (Hp., E., Ar., prose èwE&<; «nombre de neuf, groupe de neuf> (Théoc., etc.).
attique) sur le modèle de /ln, ",oTé; avec la réfection Le nombre «quatre-vingt-dix. est ble:vfjXOVTIX (Il.
tardive à finale dorienne tVLoXIX (Archyt.), enfin èVL&XL<; 2,602, ion.-att.) gén. i:vEv1)x6vTWV' (Chios, éolisme) :
« parfois. (Sor.) d'après l'analogie de .,.OM&XL<;. -XOVTIX est le neutre pluriel répondant à -XIXTL dans dxoaL
'EVLOTe: subsiste en grec moderne. (v. s.u.), cf. lat. -ginta, élément de liaison -1)-, cf. .,.e:vT7j-
Et.: On a proposé une étymologie séduisante (cf. XOVTIX, etc. Le premier terme est obscur: Sommer, Zum
(Schwyzer, Gr. Gr. 1,614, n. 4) en tirant ~VLOL et blLOTe: Zahlworl 25 sqq. suppose une assimilation d'un *blIXVfjXOVTIX
des tours ~L or, ~VL /ln = daLv ot, ~aTLV /lTe:. Cette qui contiendrait selon lui *enw1"l- (ou *;I,nw1"l- 1). Diverses
étymologie se heurte au fait que ~L équivalent de ~aTL réfections: hEVEVfjXOVTIX (Héraclée), cf. plus haut he:vvélX,
ne se trouve attesté qu'au Ve-Vle s. ap., mais l'objection ÈvfjXOVTIX (Délos), peut-être par superposition syllabique j
n'est peut-être pas dirimante, ~L = ~ve:aTL étant enfin ÈWfjXOVTIX (Od. 19,174) : si la forme est authentique,
eouramment attesté en attique. Autre hypothèse égale- réfection d'après blvélX, blv'ij fLlXP , etc.
ment ingénieuse (cf. Wackernagel, Hellenistica 6, n. 1 = Ordinal: blEvllxoaT6<; (X. [1], H. G. 1,2,1).
KI. Schr. 2,1037, n. 1) : tiré du thème ~v- de e:L<; (cf. ail.
Et.: Répond à skr. nova, lat. nouem (avec -em comme
einige de ein); la psilose aurait une origine ionienne.
decem, seplem), got. niun, etc., qui reposeraient sur L-e.
* new1"l- ou *;I,n-ew1"l que l'on pourrait retrouver avec a,
lvi1l""iJ : f. «reproches, menaces. (Hom., PL, Opp.)
fournissant une «prothèse> dans grec bI(v)éFIX; prothèse
avec le présent èvlaaw «gronder, gourmander. générale-
également avec *;I-en-w- dans arm. inn, grec *bI-FIXTOÇ,
ment accompagné d'un complément au datif instrumental
~VIXTO<;, etc.
comme fLu6Cfl, è.,.ée:aaL, rarement au sens de maltraiter;
Longue discussion chez Szemerényi, Syncope 107-118,
avec les aoristes à redoublement expressifs bJévr.,.ov,
dont voici les conclusions. Il part d'un i-e. *new1"l et admet
"i]Vt.,.IX.,.OV, cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,648 et 748, Chantraine,
pour l'arménien inn et le grec ÈWélX, non des développe-
Gr. Hom. 1,398; f. èvl~w (sert pour iwé.,.w). Déjà chez
ments d'une laryngale, mais des prothèses proprement
Hom. a été créé le présent refait Èvtm:w (Il. 3,438, 24,768),
dites et particulières à ces langues.
qui est repris par lEsch., Ag. 590 et voir d'autre part
Tous les dérivés et composés reposeraient sur ce radical
sous èwé.,.w. Présents dérivés : èvmT&~w (A.R. 1,492,
et entre l'époque mycénienne et l'époque homérique il
864) et p.-ê. les gloses d'Hsch. tvm&~wv . "';.,.TWV (faute
serait devenu par syncope blFIX-. En ce qui concerne
pour blmT&~wv) et tvm'ijalXL . &'m:LÀ'ijaIXL, (3o'ijaIXL (aoriste
èVe:v7jXOVTIX, Szemerényi pense qu'un *blFIXVIXXOVTIX dont
d'un èvm&w ?).
le premier terme serait tvFlXvo<; ordinal (cf. Szemerényi,
On a également rapproché le nom de fleuve 'Evme:u<;
Numerals 14-15,89) est devenu ÈVe:v7jXOVTIX par analogie
(Hdt., Plb., Str.) si c'est bien «le bruyant, le grondant ".
des formes en -fjY.OVTIX et assimilation.
Et.: Pour ce groupe archaïque un point est sûr : le
La géminée de ÈwélX pose d'autre part un problème
rapprochement évident de èvlaaw et bltmj impose une
sans solution: hypothèses de J. Wackernagel, KZ 28,
la bio-vélaire finale. Ce fait a conduit Brugmann, IF 12,
132 sqq. = KI. Schr. l, 614 sq., Ward, Language, 24,
1901, 31 à évoquer ?mr.,.e:uw (et Ilm<;), skr. tk~ate «voir.,
1948, 50, Szemerényi, 1. c.
et à rattacher blï7dj et bllaaw aux notions de «regard
méchant, mauvais œil _, etc. L'hypothèse n'est pas
absurde, mais dans l'usage épique rien ne confirme cette lvvÉ1rW : parfois tvé.,.w (Hom., trag., PL, alexandrins),
vue. Brugmann rattache également à cet ensemble t~lXo, aor. blL-cmE"iv, impér. tvla.,.E<;, etc., avec le préverbe sous
r~ETIXL «écraser, endommager & ce qui est encore plus la forme tVL- (Hom., alex.) à côté de l'impératif 'le pers.
douteux, cf. r.,.TOfLIXL. plur. ~a.,.e:TE (épique) de *~a"'En, fut. èVLa7djaw (Od.
~VVÉ1fW 350
5,98), ~Vl~Cil (Il. 7,447, etc.) p.-ê. pour *bJé~Cil, cf. Ar. [Iyr. et dor.]), terme rare et p.-ê. dialectal constitué
Chantraine, Gr. Hom. 1,443; enfin présent refait ÈvlTimll comme &X6oç;, 7tÀ'ij6oç;, etc.; hypothèse sur la fonction
(Pi., P. 4,201, Nonn.) par confusion avec èV17t"t"Cil «blâmer &, de l'aspirée, Benveniste, Origines 189. Par une réfection
voir sous èvr1t'ÎJ. Sens : «raconter, annoncer, proclamer_, peu claire la forme usuelle est èO'6~ç;, -'ij"t"oç; f. «vêtement»
cf. H. Fournier, Les verbes «dire _,47 sq. Terme archaïque (Od., ion.-att., etc.), qui semble surtout usitée au sg. et
du vocabulaire noble. Le mot comporte le préverbe èv- avec un sens collectif; dor. èO'6&ç; (Pi., P. 4,79,253), acc.
(cf. Et.). En outre avec un second préverbe devant Èv- : hellén. ItO'6~v (SIG 1215, Myconos); Schwyzer, IF 30,
Èç- (PL), mxp- (A.R.), 7tpoO'- (Pi., trag.). L'archaïsme du 1912, 443, part de * Fe:O'"t"o-"t"ri."t"-, nom de qualité tiré de
terme est confirmé par l'absence de formes nominales, l'adj. verbal * Fe:O'-"t"oç; et suppose que le 6 est analogique
l'absence de formes simples et de composés avec d'autres du neutre ItO'6oç;.
préverbes que èv- : exception 7tpoO'e:~~,x (sic)' 7tpoO'Ol:- De ces thèmes sont tirées des formes verbales dénomina-
y6pe:\)O'~ç; (Hsch.), p.-ê. pour 7tp6O'e:~~ç;. Il y a toutefois tives seulement au pf. passif ~O'6"1)[L0I:~, surtout participe
un adjectif verbal, &O'7te:"t"oç;, voir s.u., et probablement 1jO'6"1)[Lévoç; (è-) «vêtu & (Hdt., E., grec tardif), d'où les
6e:O'7téO'~oç;, 6éO'mç;, voir S.uu. Pour èv67nJ, voir s.u. substantifs èO'6~[L0I:"t"0I: (le sg. est tardif) «vêtements &
Et.: L'impératif ~we:7te: coïncide exactement avec lat. (trag., Th.) et plus tardif ~O'6"1)O'~ç; f. attesté au pl. (Ath.,
inseque (voir Ernout-Meillet s.u.), à quoi se rapporte Act. Ap.), notamment au datif t0"6~O'e:O'L (Str., etc.).
peut-être inquam (?). Pour le -w- on peut poser un allonge- Avec le suffixe *-mtz on a un dérivé assez bien attesté
ment métrique de graphie éolienne (Chantraine, Gr. e:![L0I: n. surtout employé au pluriel dfLOI:"t"OI: (Hom., poètes,
Hom. 1,100) ou un traitement éolien de -vo'- (Lejeune, Hdt.) «vêtements, manteaux., éol. &[L[LOI: (Alc.), cf.
Phonétique 110). Les aoristes èv~-O'7te:LV et ItO'7te:-re: présentent yé[L[LOI:TOI: . ![L,x"t"~0I: (Hsch.), crétois F'ij[LOI: (Schwyzer 179,
le vocalisme zéro. Forme nominale à préverbe *en- dans III, 38) mais avec le doublet féminin, gén. F"I)[Locç; (ibid.
v. irl. insce «discours & de *en(i)skW-iéi. Le radical simple, V, 40), cf. yvw[LOI:, yvw [L"I) , etc. Une trentaine d'adjectifs
*sekw - se trouve bien attesté, mais pas en indo-iranien : composés en -fLCilV correspondant à e:![L0I:, ioniens ou
v. gallo hepp «inquit., lit. sekù, sèkti «dire _, avec le thème poétiques : &Ve:L[LCilV (Hom.), e:ùdfLCilV (Hom.), XOI:XOd[LCilV
dérivé à vocal. 0, lit. sakaù, sakyti «dire., V. sI. soéiti (Hom., etc.), [Le:ÀOI:VO- (Hipp.) et fLe:ÀOI:vd[LCilV (lEsch.), etc.
«indiquer.; en outre, en germanique, V. isl. segja, v.h.a. Sur ~[LOç; = e:![L0I: voir S.U.
par réfection sagën «dire >, etc. Voir Pokorny 897-898. Un développement important a été déterminé par la
création du diminutif surtout employé au pluriel dfL,x"t"LOV,
WVEI1La.L, voir sous L"I)[L~. qui est attesté à Andanie (Schwyzer 74,17), à Céos avec
la graphie ~- (Schwyzer 766 A 2), -i)[L,xTLOV à Cyrène
WVOTLOS, voir v6"t"oç;. (SEG. 9,13,15). Toutefois, grâce à un phénomène
d'iotacisme survenu par assimilation (Wackernagel,
~VUf1L, -u[LOI:~ : ion. e:LVÜ[L~, -u[LOI:~; Homère a !!WÜ[L~ IF 25, 1909, 330 = Ki. Schr. 2, 1025, Lejeune, Phoné-
(Od. probablement graphie attique), mais 3 e pers. pl. tique 208) le mot est toujours écrit rfL,xnov en attique
impf. xoI:"t"oI:e:(vuov (Il. 23,135); passage à la flexion théma- (inscriptions, prose) et en grec postérieur. Sens: «man-
tique -e:WUCil en attique récent; aor. inf. ~O"(O")OI:~, -OI:O'601:~ ; teau _ (pièce d'étoffe jetée sur la tunique) «vêtement t, etc.
fut. ~O'(O")Cil, -o[LOI:~ (mais déjà chez Ar., Cav. 891 &fLljnw, Une douzaine de composés : 1[L0I:"t"LO-6~x"I) (1 G II' 1672),
analogie des futurs en -~w ?). Parfait moyen : e:![L0I:~, ~O'O'Ol:~, -[LlO'8"1)ç; (Érétrie, Delphes), -7twÀ"I)ç; (Critias, etc.) et d'autres
3 e sg. è7tle:O'TOI:~ (Hdt. 1,47 oracle), mais e:hOl:~ (Od. 11,191 plus tardifs. Les glossaires donnent parfois la forme
à corriger en ~0""t"0I:~ ?), dor. dfLévoç;, pl.-q.-pf. ~O'"t"o, ~e:O'"t"o, e:l[LOI:"t"o-.
V. sous Et.; en attique forme refaite : 1j[L<p(e:O'[LOI:~, 1j[L<p~e: Dérivés : diminutifs : r[L0I:"t"t8LoV, -rMpLOV (Ar.). Verbe
O"[Lévoç;, aor. pass. part. &[L<p~e:0"6dç; (Hdn. 1,10,5). Sens : dénominatif : t[LOI:Tl~Cil «vêtir. (pap., NT), etc., avec le
« vêtir. et au médio-passif « se vêtir, être vêtu '. Le verbe dérivé tfLOI:"t"LO'[L6ç (et parfois d[L0I:"t"LO"[L6ç;, cf. Schwyzer 74,
simple n'est employé que chez Hom. et 2 fois chez les Andanie; 675, Arcadie) « vêtement, habit >, etc. (Thphr.,
trag. Généralement attesté avec des préverbes : &m- Plb., NT, pap., etc.).
(Hom., X.) et Ètp- (A.R., Théoc.), XOI:"t"OI:- (Hom.) et XOI:"t"- Le verbe composé usuel en attique &[Ltp~éw\)fLL a son
(Opp.), 7te:p~- (Hom., Hés.). Le composé usuel est &[L<p~év dérivé en -[LOI: propre: &fLtpie:O'fLOI: «vêtement. (déjà ionien-
vufL~, qui est le substitut de !!vvu[L~ en ionien-attique, et attique, Hp., Pl.) mais &fLtple:<JLç; est tardif, de même que
qui a pu recevoir un second préverbe : &7t-, 1t7t-, XOI:"t"OI:-, &[LtpLe:<J[L6ç; (D.H. 8,62) var. pour &[LtpLOI:<JfL6ç;, cf. &fLtpL,x~(ll.
7te:p~-, \l7t-. Pour le présent tardif &[Ltp~,x~Cil, &[Ltp~é~Cil, voir De ce groupe important, il ne reste guère en grec moderne
sous &[Lqn,x~Cil. que l[L,xTLov.
Les dérivés nominaux sont divers, mais leur succès a été Et.: Le présent ~WÜ[LL, e:LVÜ[LL repose sur * Fe:<J-vü-[L~ :
inégal. 'EOI:v6ç; « vêtement & est une vieille forme mycénienne le traitement -w- de -<JV- en attique surprend: peut-être
et épique dont l'étymologie n'est plus sentie, voir S.U. s'agit-il du traitement normal de ce groupe en attique
Avec le suffixe thématique issu de -"t"~p, le féminin (ou récent, cf. Lejeune, Phonétique 105. Il répond exactement
pluriel neutre) yéO'TPOl: (= FéO'"t"pOl: corr. de ye:O'"t"~OI:)' à arménien z-genum « s'habiller '. L'indo-iranien et le hittite
Itv8\)0"~ç;, O'"t"oÀ~, ![L,xT~OI: (Hsch.), cf. Latte S.U. Autres possèdent un présent radical athématique skr. Vliste
féminins de nom d'agent, mais de type courant: dérivés « il s'habille., hitt. impér. act. 2 e pers. pl. ves-ten, ind.
à préverbe: 1t<pe:O"Tplç;, -l8oç; «manteau & (X., grec tardif), prés. moy. 3 e sg. veS-ta. Ce présent est conservé dans l'homo
&[L<pLe:O'Tp(Ç; «vêtement, couverture _ (Poli. 6,10, 7,61). e:![LOI:L de * Fe:<J-[LOI:L, mais l'accent du part. d[Lévoç; montre
D'autres groupes nominaux présenteht une beaucoup que le thème fonctionne comme parfait, cf. Chantraine,
plus grande importance: ItO'6oç; n. «vêtement» (Il. 24,94, Gr. Hom. 1,297. Le germanique a un causatif got. wasjan.
351 "
EVTEa.
Certaines formes nominales doivent être anciennes. Ce qui est important, ce sont les composés épiques et
Pour &ocv6C;, voir s.u. EtfLoc se retrouve dans skr. vas-man- parfois poétiques avec ou sans géminée : 'EWOcrLyOC~OC;
n .• vêtement _, Férnpoc a des correspondants dans skr. épithète de Poséidon (Hom., alexandrins); 'EwocrL801C;
vas-tra- n. « vêtement _, m.h.a. wes-ter «robe de baptême_. id. (Pi.), s'il existe un nom 801- «terre >, cf. ~1JfL1j't"1)P, dont
En revanche, le grec ne possède pas de dérivé pourvu d'un on rapproche le nom de divinité probable mycén. dat.
suffixe comparable à celui de lat. uestis. La forme ye:cr't"LOC enesidaone où le second e fait difficulté, cf. Chadwick-
chez Hsch. est douteuse et a été corrigée par Latte en Baumbach 191, 'EVOcrLX6wv id. (Hom.); en outre dVOcrL-
Fécr't"poc; le ~e:cr't"6v introduit par Latte chez Hsch. en <puÀÀOC; • qui agite son feuillage> en parlant de montagnes
B 539 est énigmatique. (Hom.) : les graphies Èw- et dv- s'expliquent par un
Il est tentant de voir dans 'w-es- une forme élargie de allongement métrique (Chantraine, Gr. Hom. 1,100).
la racine attestée dans lat. exuo, induo. Voir Ernout-Meillet El.: Obscure. On pose souvent depuis Pott *Èv-Fo6-'t"~C;,
sous uestjs et sous exuo. cf. ÙJ6éw (en outre ~6wv et ~6e:~poc). Mais un groupe -6-'t"-
devrait, dans une formation ancienne, aboutir à -(n~-,
~V61Ta.L : f. pl. «pendants d'oreille >, voir sous (JTC1j. cf. 1t\)cr't"~C; à côté de 7te:ücr~c; et rien ne prouve que Èv- soit
ici le préverbe; enfin le témoignage du mycén. serait
~V01Tft : f. «bruit de voix, appel> (Hom., Pi., Corinn. contre un radical Fo6- ; on pourrait poser un thème tvo-
655 P., E. dans lyr.), notamment dans les batailles de d'ailleurs inexpliqué. Toutefois on observera que les
l'Iliade «cris> et «appels. des guerriers, joint à x-Àocyy1j, à composés à premier terme tv(v)ocr~- sont seuls homériques,
fL<1X1J. Dans la poésie tardive (AP 6,163) équivaut presque qu'ils sont du type np\jJLfLopO't"OC; et qu'ils peuvent
à combat. Voir Trümpy, Fachausdrücke 154 sq. Terme comporter comme premier terme un thème apparenté à
isolé, sans dérivé et qui dans l'emploi n'est jamais pourvu ÙJ6éw.
d'épithète. Certainement archaïque. Le nom d'action ~vocr~c;, d'ailleurs rare et posthomérique,
Et.: Le rapprochement avec twé7tw ne va pas pour serait donc issu des composés avec tvocr~- : cf. J. Holt,
le sens. Il vaut mieux poser *!v-Fo7t-1j, racine 'wekw- de Les noms d'action en ,-cr~c; 64,94-95.
~7tOC;, etc. Pour le préverbe, cf. lat. in-uoco, v. pro en-
wackémai «nous appelons '.
i1vos : «ancien. par opposition à «nouveau >, vieux ~VTE, voir ~cr't"e:.
mot utilisé dans des expressions toutes faites pour désigner
des magistrats ou des récoltes de l'année précédente ËVTEa. pl. n. «équipement. en général (avec V1J6c;,
(attique, Thphr.; mais BGU 806 [LSJ] est écarté par 8oc~'t"6c; p. ex.), mais le plus souvent «armes défensives.
Szemerényi, Sprache 11, 1965, 8, n. 32) ; il existe d'autre (Hom., lyr., alexandrins), le sg. une fois (Archil. 6, Bergk).
part en attique une formule ~V1J xocL véoc (cre:À1jV1J) «l'ancienne Comme premier terme de composé : en mycén. p.-ê.
et la nouvelle (lune) >, c'est-à-dire le dernier jour du mois eledomo, si c'est Èvncr-86fLoC;, mais elowoko ne pourrait
lunaire ; ~v1J (sic, par psilose ionienne?) n'est attesté que être évoqué ici (Bader, Composés du lype demiourgos,
dans les Jours d'Hésiode, V. 770 pour désigner le premier § 25); en outre tV't"e:cr~fL1jcr't"WP . ~fL7te:~poC; 87tÀwv (Hsch.,
jour du mois (?). une autre glose donne la variante Èv't"e:OfL1jcr't"WP) et
Et.: Vieil adj. i.-e. avec vocalisme e * senos. En grec Èvncr~e:pyouC; épithète de mules (Il. 24,277) compris depuis
il ne subsiste que dans des formules toutes faites et d'autre l'antiquité «qui travaille dans des harnais •. C'est à tort
part, ne se dit jamais de la vieillesse (on emploie en ce que Nauck a voulu corriger en lJvucr~-e:pyoüC; • travail-
cas le terme originellement expressif yépwv). L'adjectif est leuses., cf. Theoc. 28,14 et cXvu't"w, correction améliorée (?)
attesté en ce sens d'. ancien" dans arm. hin, lit. sënas, skr. par W. SChulze, Q. E. 158 sq. en Èwe:cr~e:pyOÜC;. Le rap-
sdna-, celt. v. ir!. sen, germ. v. norr. sina f. «herbe de prochement proposé par Patzer, Hermes 80,321 avec
l'année précédente"; en hittite zena- s'emploie comme l'aoriste tardif 1]ve:croc (ne S. av., cf. LSJ sous &vw)
simeo pour désigner le déclin, le décrolt (de la lune, de analogique de hé:Àe:croc, ne donnerait pas plus de satisfac-
l'hiver, etc.), cf. Benveniste, BSL 50, 1954, 33-34. Le sens tion; mais voir Strunk, Nasalprasentien 117.
de «vieux. par opposition à «jeune> s'observe dans le Comme second terme de composé seulement xocÀx-e:n1jc;
domaine occidental de l'indo-européen, en celtique, en (Pi.). Pas de dérivés nominaux. Voir aussi Trümpy,
germanique (sineigs = 7tpe:crOU't"1)C;), en lituanien, en outre Fachausdrücke 79-81.
dans av. hana-. En latin l'adjectif expressif senex ne sert A côté d' ~v't"e:oc existe un verbe dénominatif tv't"Gvw
que pour exprimer l'idée de «vieux> par opposition à (où la quantité de l'u s'explique par un suffixe *-yel o-)'
« jeune _, mais pour senesco, etc. voir Benveniste, 1. C. aor. inf. ènüvoc~ (Hom., poètes). Autre présent très rare
Ce type d'emploi doit être une innovation. Voir Ernout- Èv't"uw (Il. 5,720, Thgn. 196). Sens: «équiper, préparer.
Meillet S.U. senex, et W. Porzig, Feslschrift Debrunner (un repas, un équipage, etc.), au moyen • se préparer •.
343-349. Ce verbe est apparemment un dénominatif de ~v't"e:tX. On
a pensé que sa flexion en -iivw était due' à l'analogie de
~voaLS : f. «secousse, ébranlement" (Hés., Th. 681, &.p't"iJvw (Porzig, Salzinhalt 338). On a également supposé
849, E., Hel. 13631yr.) ; personnifié "Ewocr~c; avec géminée un substantif *évwc; qui se comporterait à l'égard de Itv't"oc;
(E., Bacch. 585). Mot très rare. Dénominatif : tVOcrL~e:'t"OC~ . comme x-Àe:~'t"ÜC; à l'égard de x-Àe:î:'t"oC;, 7tÀ1J6üc; à l'égard de
't"péfLe:~, crde:'t"oc~ (Cyr.). 7tÀ'ij6oc;. D'une manière plus générale, un présent en
352
nasale peut s'observer à côté d'un thème en s: cf. xü3oç! (Schwyzer, Gr. Gr. 1,631) ; dans le cas présent on pourrait
xu3ctlvoo, xcXÀÀoç!XctÀÀûvoo, etc. songer à un thème en nasale élargi par s, cf. cXTpÉfLct et
Il apparatt enfin que cette famille de mots, comme cXTpÉfLctÇ.
le prouve notamment le verbe tvTGVoo, comporte le sens
général de «préparer, équiper. et que l'emploi de lvnct 'EVUa.ÀLOS : nom d'un dieu de la guerre, souvent
pour désigner les armes défensives résulte d'une spécialisa- associé au cri de guerre, et dont les Anciens se demandaient
tion. déjà s'il faut le confondre avec Arès: il s'agit certainement
Et.: Obscure. Si l'on admet un suffixe -TOÇ (1) ou à l'origine de deux divinités différentes (Hom., etc.). Le
-TÜÇ (1) on peut rapprocher la racine 'sen- qui figure au mycén. a la forme Enuwarijo, cf. Chadwick-Baumbach
vocalisme zéro dans &woo, et au vocalisme e dans lvctpct, 192 et on lit à Argos, VIle s. av., 'EvuFcXÀLOÇ (BCH 58,
ctù6ÉvT1jç. La psilose ne fait pas difficulté. 1934, 138 sq.). Voir Nilsson, Gesch. Gr. Rel. 1,519 sq.
En outre 'EvuctÀliX, nom d'une tribu à Mantinée (1G V
~TEÀ'XELa. : f. terme philosophique créé par Aristote 2,271), 'EVUcXÀLOV nom d'un temple (Th. 4,67). Autres
«achèvement, réalisation >, par opposition à SUVctfLLÇ noms de dieux ou de personnes : 'Evu6> f. déesse guerrière
« puissance >. Composé tiré d'une formule ÈvnÀÈ:ç lXe:LV (Il., etc.), p.-ê. hypocoristique et 'Evue:u~ roi de Scyros
(cf. VOUVÉXe:Lct, auVÉXe:Lct, etc.) mais la forme même du (1/. 9,668).
premier terme tvTe:À-, s'agissant d'un thème en s tvnÀÉç, Et.: Pas d'étymologie. Nom de divinité probablement
en dénonce le caractère récent et probablement arbitraire, préhellénique.
peut-être d'après Èv3e:ÀÉXe:Lct «continuité •. D'autre part
l'adjectif ÈvnÀe:x1)ç (mss d'Aristote, Thphr., Philon) et
ÈV</.>8LOV, voir sous o?iç.
l'adv. tvTe:Àe:XWÇ (mss de Pl., Lois 905 e) constituent
toujours des fautes de la tradition à corriger en Èv3e:Àe:x1)ç,
tv3e:Àe:xwç : voir Diels, KZ 47, 1916, 200-203, W. D. Ross ÈVW1ra. : seulement dans XctTe:VW1tct, XctT' tvW1tct ou
dans son commentaire de la Métaphysique 2, 245 sq., XctTÉVoo1tct (Il. 15,320, ,orph., L. 132,464, Epigr.) «en face
A. J. Festugière, Révélation d'Hermès Trismégiste III, de. avec le génitif. Issu de tv-6l1tct, où l'accusatif 6l1tct
188, n. 6 et 257 sq. indique bien l'antiquité de la formation.
Dérivés adverbiaux: Èvoo1tct-3looç «en face, face à face>
;VTEpa., voir Év. (Od. 23,94), Èvoo1tct-3lç (A.R. 4,351), tvoo1tct36v (Q.S. 2,84).
Il a été créé un adj. ÈV6>1t-LOÇ « en face de> (Alc., LXX,
ÈVTEOUpyoS, voir lvnct. pap.) surtout au neutre comme adv. et préposition avec
le génitif ÈV6>7tLOV « en face de, face à face >, etc. (lEschin.,
ÈVTOÀt], voir 1 TÉÀÀoo. Théoc. 22,152, pap et inscr. hellén. et postérieurs),
XctTe:V6>7tLOV (hellén. et tardif). En outre pl. n. tv6>7tLct
~TOS, voir lvnct. «face d'un mur> [1] (Hom., 1/. 8,435), «visage> (lEsch.,
Suppl. 146); au sg. ÉV6>7tLOV «façade. (Délos Ile s. av.).
ÈVTOS, voir Èv. Datif isolé tvoo1t'/i «en face, ouvertement> (1/. 5,374),
peut-être simple réfection de EVW1tct d'après les adverbes
en -'li comme cr1tou3'li, etc. Un génitif Èvoorr'ijç n'apparaît
que chez Nic., Th. 227. Le simple &7t7) est également
ËVTU~OV : «endive, chicorée amère. (Geop., etc.), alexandrin (A.R., Nic.) mais Hom. a 1te:pLoo7t7) et lEsch.
emprunt au lat. intubus, cf. tVTUoOÇ (Gal.), tVTOUOOÇ (Suppl. 539) é:1too7t7) • poste d'observation >.
(Ps. Dsc.); le latin semble emprunté lui-même à une Voir aussi fLÉToo1tOV, 1tpocroo1tOV et, pour l'étymologie
langue sémitique, André Lexique, 170, et O. Hiltbrunner, sous ûltjJ.
Latina Graeca, 1958, 174-177.
ÈVWTLOV, voir sous o?iç.
ÈVTUVW, tv-rUoo, voir !!vnct.
É~ : devant consonne EX (é:y, é:X, par assimilation, cf.
~TU1ra.S : adv. Il. 24,163 6 3' Èv ILÉcrcrOLcrL ye:pctLOÇ 1 Lejeune, Phonétique 281) chez Hom., ion.-att., etc. ; dans
ÈV't1.)1t~~ tv XÀctlvll Xe:XctÀUfLfLÉvoÇ. Sens déjà incertain dans les dialectes autres que l'ionien-attique, à é:1; devant
l'antiquité, mais le scholiaste comprend «strictement voyelle s'oppose Éç (thess., crét., arc.) devant consonne,
enveloppé, de sorte que la forme du corps ressorte •. La ce qui résulte d'un traitement phonétique mais le béotien
glose d'Hsch. est confuse: tvTe:TU1tWfLÉvoÇ, Èyxe:XctÀufLfLÉvoÇ a généralisé È~ même devant voyelle et le chypriote
TO 1tpocroo1tOV Tcji lfLctT~ ~ xe:xu<p6>ç, le mot est repris avec emploie ÉI; même devant consonne. La préposition (gén.,
le même sens A.R. 1,264, 2,861 ; en outre Q.S. 5,530 avec mais aussi datif en arcad. et chypr.) signifie « hors de, de
le complément Èv XOVlllcrLV. l'intérieur de. et se distingue en principe de cX1tO • venant
Dérivés : ÈVTU1tct3lct' Ihctv Tcji lfLctTlcp -r1Jv xdpct 1tpOç de >; ÉI; a joué un grand rÔle comme préverbe, souvent
1tpocroo1tct XctnLÀ'1)fLfLÉVOÇ crTijcr1J (Hsch.), fautif selon Latte; expressif, servant entre autres emplois à exprimer
dénominatif pf. tVTET{l1tctcrTctL «est enveloppé> (BSA l'aboutissement de l'action (Schwyzer, Gr. Gr. 2,461 sq.
16,107 Pisidie). avec la bibliographie). De ÈI; est dérivé l'adv. et
Et.: Dérivé de -rU1tToo, T\l1tOÇ qui peut exprimer la notion secondairement préposition avec le génitif !!I;oo «dehors,
de relief; écarter l'hypothèse de Kurschat chez Prellwitz, hors de> (Hom., ion.-att., etc.), avec addition de 1'-00
reprise par Boisacq. Les adverbes en -ctç sont rares adverbial, cf. e:tcroo, &voo, etc.; d'où ll;oo6e:v «du dehors,
353
dehors. (ion.-att.). Doublet (analogique de rra6ev) ~~06e:v Adjectif ordinal : ~'roç «sixième. (Hom., etc.), Héraclée
(Stesich., Ibyc.), comparatif et superlatif è~w'rèpw, -'roc'rw. FéK'rOÇ (Schwyzer 63) ; adverbe é~OCKLÇ et é~OC)(L «six fois.
~E~w ne semble pas se prêter à fournir un premier terme (Pi., ion.-att., etc.), cf. rroÀÀocKLÇ, etc.
de composé. On a toutefois cru trouver ~~w dans un terme Dérivés nominaux : é~ocç, -oc80ç f. «nombre six.
mycénien ekosowoko attesté sans aucun contexte. Rares (Ph., etc.), cf. 8EKOCÇ, etc., avec le dérivé é~cx8LKaç cf.
exemples en grec alphabétique (pour laconien è~wM8LOV Szemerényi, Syncope 119 sq.; é~t'r7)ç m. «coup de six 0
voir sous ouç), des termes techniques tardifs notamment aux dés (Épigr., Poli.), avec ~aÀoç s.e., enfin é~iiç, -iiv'roç
médicaux : è~WcpOCKCXL «espèce d'hémorroïdes qui ressemblent m. nom de monnaie, calque répondant à lat. sexlans
à des pois chiches t (cpOCKOÇ), è~wyÀO\)'rOL, ou noms (Arist., Hsch.) avec é~ocv'rLOV (Épich. 10). Noter enfin
d'animaux, comme è~WKOL'rOÇ, nom de poisson. l'obscur ~écr'rpL~ KpL6~· ij É~oca'rLxoç. Kvl8LOL (Hsch.)
Diverses formes dialectales bâties sur ~~w ou è~: è~Er· qui reste inexpliqué; on y a vu une forme ancienne à
~~w (Hsch.) avec une finale de locatif, cf. èKEr, etc., crétois * ks c initial, cf. Ernout-Meillet s.u. sex; on a supposé aussi
è~OL également locatif, cf. OïKOL d'où ~V80L, etc., f~oç que le mot reposerait sur *é~-a'rpL~ cf. Schwyzer, Gr.
(Delphes SIG 244, II, 43; Cyrène SEG 9,11) d'après Gr. 1,269 et Bechtel, Gr. Dial. 2,607.
ÈK'raç. Sur ~~0\)6cx et ~~EcrCX, voir Lejeune, Adverbes en El.: On est amené à poser *sweks dont l'initiale a pu se
-6e:v 329,355. simplifier, soit en *s- soit en *w-. Ainsi pour *seks, lat.
Le suffixe adverbial -'roç (cf. èV'raç, lat. inlus) a égaIe- sex, got. saihs, skr. ~d~-; pour *weks, arm. veç, *sweks
ment fourni une dérivation. De è~ a été tiré èX6aç forme dans grec Fhé~, Fè~ forme confirmée par le mycénien,
phonétiquement attendue (Iocr., delph.), mais plus gallois chwech.
généralement ÈK'rO<;, tiré de la forme èK de la préposition L'ordinal oppose de même skr. ~a~!hd-, lat. sex-Ius, got.
(Hom., ion.-att., etc.). Sens: «dehors, hors de ., etc. De saihsla à grec FEK-'rOÇ et gaulois suexos (avec une dérivation
ÈK'raç sont tirés les adverbes ~K'r06L « hors de t (Il., A.R.), différente). Pour les formes en *-10-, on se demande si
cf. otK06L ; lK'r0-6EV (Od., trag.), cf. OïK06EV et IfK'rocr6e:v elles reposent sur *sweks-Io- ou *swek-Io-. Voir Schwyzer,
(Hom. Hés., Hp.); ~K'rOcre: «dehors", avec mouvement Gr. Gr. 1,590,595 et Szemerényi, Numerals 77.
(Od. 14,277). C'est tardivement qu'a été constitué le
substantif ÈK'ra-T1)ç «absence 0 (Gal. 10,54).
Du thème de èx6aç sont issus IfX60L «hors de. (épidaur.),
cf. ~~OL; ~6w = ~~w (delph.). En composition èX60-
8cxrraç «étranger, ennemi. (Pergame, Ile s. après, d'après
,xÀÀo-8cxrraç, influencé par ~X60ç, èx6paç), èx6aç-8LKoÇ
-8lKCX «procès avec un étranger. (arcad. Ille s. av., 1 G V l1~a.Ào .. : adj. «qui sort de la mer., épithète de poissons
2,357). (Emp. 117, où on pourrait voir un composé de &ÀÀ0foLCXL),
« hors de la mer. (hellén. et tardif). Le mot figure comme
Et.: 'E~ a des correspondants exacts en italique, lat. ex,
variante mal attestée Od. 11,134 = 23,281.
osco-ombrien e, et en celtique comme préverbe, irl. ess-,
Et.: Hypostase de è~ &).6ç. Hypothèse arbitraire de
gaul. ex- (en irl. la prép. est ass) ; le baltique et le slave
présentent un i- obscur: v. sI. is, iz, lit. ls, li. Cf. Ernout- Leumann, Hom. Wiirler 55, n. 24, qui pense que le
composé serait issu de la variante homérique.
Meillet s.u. ex, etc. ; Wackernagel, KZ 33, 1895, 38 sqq. =
KI. Schr. 1,717 pose comme L-e. non *eks, mais *eghs;
cependant, cette hypothèse n'est nécessaire ni pour èx6aç, È~a.VTT)S, voir sous &v"t"cx.
cf. plus haut, ni semble-t-il pour ~crxcx'roç (voir s.v.). Voir
aussi èx6paç, etc. È~a.1TLVT)" : dor. et éol. -fie;, adv. «soudainement.
(Hom., Alc., PL, Hdt., Hp., parfois en attique, mais
i~ : nom de nombre «six t. Un digamma initial est jamais chez les trag.); grec hellénistique et tardif aussi
attesté en dorien (Schwyzer 62,20, Héraclée; 320,9, è~ocmv<i (d'après les adverbes en -cx). Adj. dérivé È~cxrrlvCXLOe;
Delphes et en Crète), en pamphylien et dans les tablettes (Hp., X., Plb., Cali.) avec l'adv. -cxlwe; (Hp., Th.).
mycéniennes (voir plus loin) ; noter hè:K (sic) rr08wv dans El.: Fait penser à è~cx(cpV7)e;, mais reste obscur. On a
IG l', 372,175. évoqué &cpcxp, &cpvw (Strômberg, Prefix Siudies 56) qui sont
En composition le mycénien a la graphie we- dans we- loin.
peza; attique ~K-rrO\)ç (1 G l' 313) et ~~-rro\)ç (Pl. Com.),
éK-8ocK'rUÀOÇ (inscr.) et éy-MK'rUÀOÇ (inscr.). Devant l1~a.aTL", -LOe; : f. «bordure 0 d'un tissu, «frange.
voyelle on a é~-, cf. homo é~'iifoLcxP mais é~éncx (Il. 23,266, (Samos IVe s. av.), notamment au pl. «étoffe effrangée,
655) peut recouvrir un ÉK-Fé-rECX. charpie. (médec.) avec la graphie ~~Ecr'rLe; chez Gal.
Devant consonne la forme usuelle déjà attestée chez 18,2,791. Mot ionien.
Hom. est É~cx-, cf. é~oc-Enç (Od. 3,115); en attique É~cx- El.: Terme technique peu clair. L'explication par *~~
8OCK'rUÀOÇ, é~OC-foLE'rpOÇ, é~oc-foL7)voÇ, é~oc-1t7)X\)Ç, etc., et cxv-a'rLe;, nom verbal de è~cxvlaT1)foLL avec apocope et perte
notamment é~cx-KacrLOL «six cents" (et FE~CXKOC'rLOL à de la nasale, n'est pas satisfaisante. Plutôt nom d'action
Héraclée), avec un cx analogique de érr'rcx-, n'rpcx-. Mais de *è~-oc'r'rOfoLCXL, cf. sous &nEa6cxL «attacher la chaIne au
É~1)-KOV'rCX (FE~7)K- Schwyzer 13 A Sparte, 83 B Argos) métier o. Forme archaïque présentant le traitement
a un 7) grec commun comme rrEv-r1)KoV'rCX (la forme serait -a'rLç de -'r-'rLe; (cf. rr(a'rLe;, etc.) et non l'extension ana-
analogique si l'L-e. était bien *s(w)kskont comme pourrait logique de -crLe;.
le prouver arm. val 'sun, m. irl. sesca, cf. Szemerényi,
Numerals 5-6), etc. È~a.ua-TTJP, voir sous cxüw.
- 354
Et.: Terme juridique archaïque, de *Èx-FoÀviX apparenté
à *Èx-Fe:Àvéro «chasser JI, cf. e:tMro 1. Pour l'accentuation
È~-€pa.w : pro «verser à terre» (Ar., Ach. 341, Guêpes oxyton, v. Wackernagel-Debrunner, Philol. 95, 1942,
993, D.) «vomir, évacuer» (Hp., ion.-att.), aor. èç1]piXm)( ; 178 sq.
dérivés tardifs ÈçépiX[.L1X «vomissure» (NT), -épiXO'~ç
«bavure de couleur» (pap.). Sur le grec moderne çe:pvw, l!~w, voir sous È;.
ÈçéplXO'IX « vomir» voir Grégoire-Goossens, Byzantion
13,399 sqq. l!OLKa., HO'xro, avec le substantif dX6>V, etc. :
Autres formes constituées avec d'autres préverbes :
"Eo~xlX (Hom., ion.-att., etc.), vieille forme de parfait
&.~e:pocro «vomir, répandre» (lEsch., Ag. 1599, avec tmèse,
reposant sur (F)é(F)mxlX ; chez Hom. traces d'alternances
Thphr., Str.), plus &.~épiXO'~ç (Thphr., Plu.). En outre:
au duel ~~x'\"ov; pl.-que-pf. 3 e sg. È<Îlxe:~, épique duel
8~- (Plut.), avec 8~éplX[.L1X «entonnoir, passoire JI (Plu.,
Hx'I""IJv ; È<Îlxe:~ semble reposer en définitive sur *(È)-Fé-
pap.) et p.-ê. 8~ocplX[.L1X « passage. (pap.), XIX'\"- (Str., Plu.) ; Fmx-e:~ cf. Debrunner, Mus. Helv. 2,199 et Chantraine,
XIX'\"e:Ç- (Arr.), [.Le:'\"- «transvaser. (Plu., médecins), O'uv-
Gr. Hom. 1,517-518; moyen dans la langue épique :
«verser ensemble JI (Arist., Ath., variante chez Isocr.
If~x'\"o, ~~x'\"o. Inf. Èo~xévlX~ et dxévlX~ (att.). Participe dX6lç
5,138). (Il. 21,254, att.) et èo~x6lç (Hom., ion.-att.), f. e:lxuilX
Le simple Èpocro figure chez Hsch. : ÈpiiO'IX~ . Xe:VWO'IX~;
(Hom., Il. 18,418 e:lo~xuilX est p.-ê. à corriger) et ÈO~XUï:1X
création de grammairien plutôt qu'archaïsme. (att.), n. e:lx6ç et Èo~x6ç; le rapport entre ces diverses
Et.: Se fondant sur une scholie d'Ar., Guêpes 993 formes reste mal assuré : on peut estimer que e:tX6lÇ et
(Èçe:pocO'ro . dç 'I"1JV y7jv [.Le:'\"IXOÛ,W, ~plX yap ij y7j), Debrunner, e:t;lXûL (selon Leumann analogique de tO'IXO"L) reposent sur
IF 48, 1930,282 explique ces verbes de façon très plausible
comme dénominatifs de ~plX «terre» : Èçe:piiv «verser à
* Fe:-F~x- avec vocalisme zéro (cf. M. Leumann, Cellica 3,
1955,241 qui croit que homo èmx6lç recouvre * Fe:-F~x-F6lç
terre JI. Mais le sentiment du rapport avec le mot !!plX,
[mais ÈO~X6l; se trouve également attesté en attique]) ;
devenu hors d'usage, s'est perdu. on a également pensé que (F)e:~x6lç était une forme à
vocalisme e sans redoublement. Hdt. a OIXIX, OtXIXO'~, otX6lÇ
qui pourraient être des formes sans redoublement ou avoir
perdu la voyelle initiale par aphérèse de la première
È~fj~ : adv. «en ligne, à la suite, successivement» syllabe, cf. Bechtel, Gr. D. 3,93. Selon Rix, Münch. Stud.
au sens local ou temporel (Od., ion.-att., grec hellén. et Sprachwiss. 19, 1966, 103-113 otX6lÇ, OtXIXO'~ seraient des
tardif); Ètp-e:ç7jç, ion. È~- (ion.-aU., etc.), xIX6e:ç7jç (Ev. réfections de e:lX6lÇ, e:tÇIXO'~ et oIxlX une extension ana-
Luc. 1,3, Plu., lEl.); d'autre part é:çe:b)ç (Il., Od.), Ètp-, logique et douteuse.
xIX6-e:;e:b)ç (Orph., Opp.); enfin é:ÇIXV dans divers dialectes Hors du pf. il existe quelques formes isolées et peu
doriens (Schwyzer 227, Théra, 290 Rhodes). Tous ces sûres : f. e:'l;ro (Ar., Nu. 1001) et p.-ê. impf. e:Ixe: (Il.
mots ont le même sens. 18,520, mais voir sous e:txro). Sens: «ressembler à, sembler»
Et.: Ces adverbes proviennent d'un substantif affecté (avec l'infinitif); impersonnel «il semble» d'où «il
d'un s issu de IfXe:O'6x~ «s'attacher à, suivre JI. U existe convient JI et «il semble bon» (voir plus loin '\"0 e:lx6ç et
d'autres formes de même sens bâties directement sur ÈX- ~poO'e:~x1jç). Rares emplois avec préverbe : &~- «différer
avec d'ailleurs un suffixe -e:ç : È~e:Xéç, è~e:Xd, ~o'\"e:Xd de JI, è~- « convenir JI, ~poO'- « ressembler JI, ~lXp- «ressembler JI
(voir sous ~xro). (tardif).
Le détail des faits reste obscur. 'Eç7jç est certainement Il existe des présents de sens factitif. Chez Hom.,
une forme de gén. et é:ÇIXV (où la quantité de l'alpha est Sapho, etc., HO'xro «rendre semblable. (Od.), «comparer
inconnue) un accusatif. Selon Schulze, Q.E.p. 293 il s'agirait à» (Il. Od., Sapho), avec prop. infinitive «supposer que,
d'un subst. *é:çèi, gén. é:çiXç; on pourrait le comparer penser que» (Hom.) de * Fe:-Flx-O'xro ; lorsque la métrique
à 36çlX si 86çIX est ancien. Bechtel, Lexilogus pose après n'admet pas de F initial, oh a posé È-FlO'xro (Chantraine,
d'autres un adj. *é:ç6ç qui pourrait se situer à côté Gr. Hom. 1,217), impf. ~,O'xe: (substitut de *è-Fé:.-F~crXE,
d'adjectifs en -O'oç comme Àoç6ç. ou ~ (F)~O'xe avec augment long). Quelques exemples d'un
Aucune de ces explications ne rend compte du doublet présent tO'xro (de * FlxO'xro), seul. impf. tO'xe:, part. tO'XOV'\"EÇ,
homo É:çe:h)ç qui pourrait être un génitif féminin d'un adj. tO'xouO'IX «rendre semblable, juger semblable, confondre»
*É:çe:toç, peut-être dérivé de ~ç~ç attesté dans la glose (Il. 16,41, Od.) «imaginer, inventer» avec Àéyrov (Od.
É;çe:ilX' '\"a É;ç7j<; (Hsch.). 19,203), d'oû «conjecturer faussement» (Od. 22,31,
U serait possible comme le voudrait F. SOlmsen, d'après 19,203) «conjecturer» (Simon.); enfin chez les
Beitriige 240 de voir dans É:ç7jç une contraction de É:çe:hjç, Alex. Jre sg. tO'xov, part. rO'xrov, etc. «dire» par fausse
mais en ce cas c'est É:ÇIXV qui reste à part. interprétation d'Hom.
Autre verbe de sens factitif EtXOC~ro, lesb. hxocO'8ro, aor.
È~LaTwv, voir sous lO''\"6ç e:tXOCO'IX~, etc., pf. p. tiXIXO'[.LIX~ (H-) «représenter par une
image, déduire d'une comparaison, conjecturer» (ion.-
È~ov0\-1a.KÀTJ8T1V, voir sous OVO[.LIX. att.). Diverses formes à préverbe, surtout &.~- «repré-
senter, comparer. (ion.-att.) ; en outre &v'\"-, èç- «adapter,
È~ouÀTJ : f., acc. sg. (D. 21,44), pl. (And. 1,73), mais représenter JI, È~- « conjecturer., XIX'\"- «comparer JI, ~poO'
habituellement au gén. dans l'expr. ÈçouÀ7jç 8bt"/) «action «assimiler à JI; sur la valeur d'aspect des préverbes dans
en dépossession» terme de droit attique. Voir aussi ces mots, V. J. BruneI, Aspect verbal 71,155,174,184.
XIX'\"OUÀ&. Dérivés nominaux: outre l'adj. verbal e:lxIXO''\"6ç «compa-
355 -
rable. (S.) avec e:txocO",t"Lx6ç «qui concerne la représenta- Le problème se pose de savoir si, comme certains le
tion» (Pl.), il existe des noms d'action: e:'lxocO"[Loc (lEsch.) soutiennent, homo &.LXWÇ et l'ion. rare oc!x-l)ç reposent sur
et &.1t-e:LxocO"[Loc (Pl.) «représentation., e:LxocO"[L6ç et &'1t- un vocalisme zéro *&.-FLX- ou si comme on l'attend, c'est
« conjecture. (tardif), e:txocO"loc «représentation, comparai- une altération de &.-Fe:LX- : en ce qui concerne Il. 22,336
son, conjecture. (X., Plu., pap.) et &'1t- «représentation. voir Chantraine, Gr. H. 1,38. Doublet &.e:LXÉ:ÀLOÇ (Hom.,
(Pl.); sur les dérivés en -O"LOC, v. Chantraine, Formation poètes), O(tXÉ:ÀLOÇ (Thgn., E.) même sens (voir aussi sous
83-86. Nom d'agent e:txocO"'t"-l)ç m. (Th. l, 138). &.e:X-l)ÀLOÇ). Dérivés plus fréquents: &.e:LXe:L'IJ (Hom., Hdt.),
L'ensemble de e:tx&:~w et des termes qui s'y rapportent &'LXLO( (att., Plb., etc.) «mauvais traitement, outrages,
illustre le passage du sens de I( image, ressemblance. torture.. Verbe dénominatif : &.e:LX(~W, -O[Lo(L (Hom.)
à celui de « comparaison. et «conjecture •. et O(txl~w, -O[Lo(L (ion.-att.) « maltraiter, outrager,
Il est malaisé de trancher si e:tx&:~w est bien un déverbatif torturer >', etc. (déjà Od. 16,290 parfait passif XOC-rflXLO"TOCL),
comme on l'enseigne souvent ou un dénominatif tiré du d'où O(tXLO"[LO( (trag., Lys.), O(txLO"[L6ç (O., Ctés., LXX) et
thème en nasale que l'on a dans e:Lxwv. ocLxlO"TpLOC f. « qui torture. (Suid.).
La base ·weik- a fournit d'importantes formes nominales. Le thème en s qui figure dans Ème:Lx1Jç et dans &.e:LX-l)Ç
1. e:txwv, -6voç f. (ion.-att., accusatif Fe:LX6voc en ne se trouve pas expliqué. Il n'existe en tout cas aucune
chypriote, Masson, leS, nO 276), les acc. sg. e:txw, pl. trace d'un inanimé *e:!xoç, *e:txouç, Faut-il retrouver un
e:!xouç parfois attestés chez Hdt. et poésie att. sont des thème en s ancien dans les formes de e:txwv du type e:txw,
réfections d'après &.[Le:LVW, etc., plutôt que l'attestation e:!xouç ? Ou supposer que ces formes en s sont en rapport
d'un vieux thème en s. Sens: «image, représentation., avec le participe parfait?
notamment une statue ou une peinture, parfois «image, 4. Une dernière formation nominale consiste dans le
comparaison» (ion.-att.), le mot désigne dans les papyrus participe pf. neutre dx6ç, -6TOÇ, qui connait des emplois
un signalement. Dérivés dx6vLOV généralement diminutif comparables à ceux de Ème:Lx-l)ç : «le vraisemblable, le
(hellén. et tardif) et -[8LOv (tardif), e:txovLx6ç «qui probable, le raisonnable, l'équitable., cf. Th. 5,90 TOC
reproduit, représente. (hellén. et tardif), e:!xovw,hlÇ dx6To( XO(L 1llXO(LO(. Adv. dx6TWÇ (ion.-att.).
(Gloss.). Verbe dénominatif dxovl~w «décrire. (tardif), Ainsi, de la notion d'image, de ressemblance est issu
dit notamment dans les pap. à propos de signalements; un groupe sémantique relatif au monde intellectuel et
d'où e:tX6VLO"[LOC «image. (S., Fr. 573, etc.), e:txovLO"[L6ç moral. Pour Pl. v. Willms, Etxwv eine Unt. z. Platonismus,
«description, signalement» (Plu., pap.), e:LXOVLO"'t"-l)Ç «fonc- 1935.
tionnaire chargé d'établir ce signalement. (pap.). Et.: Une base Fe:LX- est assurée par le chypriote Fe:LX6vO(
2. Avec un vocalisme zéro, Hom., les poètes et l'ionien et par la métrique homérique. Mais il n'y a aucun rapproche-
attestent un adj. 'lxe:Àoç «semblable» (d'où txû.6w ment vraiment plausible dans d'autres langues i.-e.
«rendre semblable» dans AP), avec un doublet e:txe:Àoç
plus rarement attesté (sauf chez Hom. où les deux formes €OÀeL : corr. de Boeckh, Pi., P. 4,233 (voir sous e:!ÀÉ:w).
sont également employées) et comme second terme de De cette forme les Alexandrins ont tiré un plus-que-parfait
è6À'lJTO «être entouré, pressé., voir A.R. 3,47l, Moschos
composé dans 8e:Oe:LXe:ÀOÇ (Hom.), ème:b~e:Àoç (Hom.),
1,74.
1tpoO"- (Hdt.) et quelques termes tardifs; le vocalisme d-
est secondaire, soit par analogie avec e:'lxw, soit par allonge-
Ëop : 8uyocT'IJp, &.ve:,jn6ç ; ~ope:ç . 1tpOO"-l)XOVTe:Ç, O"uyye:ve:~ç
ment métrique chez Hom. (cf. Leumann, Hom. Worter 306,
(Hsch.).
n. 76). Pour &'e:LXé:ÀLOÇ, voir ci-dessous.
Et.: Vieux mot qui répond à skr. svasar-, lat. soror,
3. Il existe un ensemble cohérent de thèmes en s tous germ., got. swistar. Semble venir d'un dialecte à psilose,
composés : ème:LX-l)ç (Hom., ion.-att.) avec &.ve:me:Lx-l)ç puisqu'il n'y a pas d'aspiration. Le mot indo-européen
(Th., etc.), [Le:VOe:LX-l)Ç (Hom.), &.E:LX-l)Ç (Hom., ion., etc.). doit comporter dans la première syllabe le t.hème ·swe-:
Tous ces termes expriment non l'idée de ressemblance mais voir Ernout-MeilIet S.U. soror. En grec, l'archaïque 1:op a été
celle de convenance, etc., avec un sens intellectuel et moral: éliminé par le terme nouveau &.1le:Àrp-l). Il n'a plus, au moins
[Le:VO-e:LX1JÇ «désirable », cf. sous [LÉ:voç; sur mycénien dans la glose, qu'un sens vague.
wejekea z «en bon état. (?), voir Chadwick-Baumbach 188,
mais aussi Ruijgh, Études § 351. Ëopya, parfait de ~p1lw, voir S.U. 1:pyov.
Les deux autres adj ectifs présentent une beaucoup
plus grande importance. 'Eme:Lx-l)ç, comme le parfait €Opy"1 : f. glosé par TOptlV'IJ (PolI. 6,88, 10,98), avec le
&1té:OLXe:, a reçu un sens normatif « convenable, raisonnable, dénominatif èOpy'ijO"o(L (ibid.). Hsch. fournit la glose
équitable. (par opposition à 1llxocLOÇ qui exprime l'applica- èopyl~e:To(L' TopuviX-ro(L, è6py'IJ y&.p iJ TOPUV'IJ; indications
tion stricte de la loi), «modéré., avec l'adv. &me:Lxwç comparables chez lElius Dionysius (voir Erbse, p. ll8).
qui présente des valeurs correspondantes. Ce développe- Formes parallèles: e:ùé:py'IJ (PolI., li. cc.), e:ùe:py(oc (Hsch.),
ment notable est souligné par l'existence du substantif e:ùe:pyÉ:nç, -L1l0Ç (EM 726,34). Le sens est donc « cuiller ».
&1tLe:lxe:w: (ion.-att.), qui désigne une qualité morale A rapprocher du verbe dérivé Opy&~e:LV «pétrir. (att.)
« équité, modération, indulgence " etc. Verbe dénominatif et d'un emploi de e:ùe:py-l)ç comme épithète du pain chez
tardif &me:Lxe:ùO[Lo(L (LXX; aucun lien sémantique étroit Andromachos (Gal. 14,38,9).
avec &me:Lxe:Àoç). A &me:Lx-l)ç s'oppose avec préfixe négatif Et.: Il s'agit sûrement d'un terme issu de ·werg-, de
&.e:LX-l)Ç « affreux, qui ne convient pas, outrageux» dit chez 1:pyov, 1:p1lw, etc. L'image est celle de travailler la pâte
Hom. de la peste, du destin, d'un gémissement, de comme en français, dans l'allemand Teig wirken, etc. La
coups, etc. La tragédie attique a quelques ex. de dx-l)ç. structure de È6py'IJ peut s'expliquer, soit par une prothèse
Adv. IX"LXWÇ hapax Il. 22,336 et O(LXWÇ (S., Pl. Com.). *è-Fopyoc, soit par un redoublement * Fe:-Fopyoc. Eùé:py'IJ,
4
topy'l 356
e:ùe:pyé,t"L<;, etc., sont des doublets créés par étymologie d'un adverbe (1) *t1t-IX\I-(cr)cru apparenté à *t1tIX\I(IX)-
populaire. crcre:UOfLIXL • s'élancer l'un après l'autre., cf. tX\lOC-crcru't"oç,
cru-8'l)\I, etc.; selon Ehrlich, Rh. M. 63,10 *&1tlXcrcru['t"6]-
~OpT'll (Od., att.) et bp-ri) (Hdt., parfois dans les 't"e:poç avec superposition syllabique. Plutôt contamination
inscriptions ioniennes, par hyphérèse) «fête religieuse, de *tXYXùnpoç et tXcrcro't"épw (Riseh, Wortbildung 87,
fête •. Rares composés du type <plÀéOp't"OÇ (Ar.), tX\léop't"o<; Seiler, Steigerungsformen 44); Baunack de son côté
(E.). Dérivés assez peu nombreux: adj. Éop't"lXro<; (D.H.), Philol. 70,387, évoque l'analogie de èyyunpo<;.
é:op't"w8'l)ç (J., Ph.), Éop't"lx6<; (pap.), tous tardifs.
Dénominatifs plus importants: Éop't"ocl:w (att., etc.) et ~1Taup(aKo .... a~ : plus rarement è1tIXUplcrxw, aor. t1tIXU-
bp't"ocl:w (Hdt.) • célébrer une fête JI, avec 81e:op't"ocl:w (Th.). pe:ï:\I, -écr6IXL, fut. t1tIXUP~crofLIXL • toucher, atteindre, goûter
Divers dérivés de forme attendue : Mp't"IX(J"\<; (Pl.), d'où à, profiter de. (Hom., Hp., trag., Plb.), souvent avec un
l'adjectif -ocO"\fLOÇ (J., etc.), é:6p't"lXcrfLlX (LXX), ÉOp't"lXcr't"~<; sens ironique, cf. Il. 1,140 t\llX 1toc\ln;; rnlX,)pW\l't"IXL ~IXO"\Àlio<;.
«qui célébre une fête» (PolI., Max. Tyr.), É:op't"lXcr't"lx6ç Autre présent hapax 3 e sg. &1tIXUpe:ï: (Hés., Tr. 419), et
«qui convient à une fête» (Pl., Lois 829 b, etc.). aussi (Tr. 240) avec la variante ancienne et fautive tX1t'l)Upa,
Anthroponymes tirés de é:op-ri) , voir Bechtel, H. Perso- cf. sous tX1tOUplX<;. Nom d'action rare i1tIXUpe:crL<; «fruit,
nennamen 522, L. Robert, Noms Indigènes, 284. jouissance» (Hdt., Démocr., Th.). Avec un autre préverbe
'Eop't"~, ÉOp't"ocl:w subsistent en grec moderne. tX1tlXuplcrxofLlXL « se nourrir de» (Hp., Nat. Puer. 26).
Et. : Apparemment nom verbal en -'t"ëi, le mot fait penser Et.: Inconnue. Si un rapprochement avec e:UpLcrx.W était
à ~plX\lO<;, ~pO't"IÇ (v. ces mots). On suppose un nom à possible, il serait satisfaisant pour le sens. Tentative chez
redoublement * Fe:-Fop't"ëi. L'aspiration initiale n'est pas Schwyzer, Gr. Gr. 1,709, n. 3.
expliquée. Voir Frisk.
~E1TaTos : m., fils de Zeus et d'Jo qu'elle a mis au
Éos, voir Ë, É. monde au bord du Nil (lEsch., Pro 851). Nom grec d'Apis
(Hdt.). Le mot est rapporté par les anciens (lEsch.,
~1TanI11, voir sous IXt\l6ç. Suppl. 17 et 45, Pro 849 sqq.) au fait que Zeus aurait
touché Jo (è:1tIX<p~, ~<pIX\jiLÇ, è1tIX<p&w) mais il s'agit apparem-
~1T(iÀtlS : épithète de ÀécrX'l) (Hés., Tr. 493 &1tëiÀélX ment d'une étymologie populaire, cf. Wilamowitz, Glaube
Àécrx'l)\I).Sens ancien et traditionnel «le portique 1,246, n. 2. Voir aussi Vürtheim, Aischylos Schutzflehende
ensoleillé », ce qui est satisfaisant en admettant un allonge- 30-41.
ment métrique de l'alpha, cf. sous tXÀélX. Bechtel, Lex.
~1TaTos, -0\1 : épithète de la vigne de sens incertain
129 a voulu retrouver l'adj. li:À~<; «serré », mais: 1 0 tXÀ~<;
se dit de personnes, de choses, non d'un lieu; 2 0 le préverbe (pap.). Probablement pourvu d'une tX<p1), d'une prise,
&1t- ne se justifie pas en ce cas; 3 0 la lecture &1t' ~ÀéIX avec accrochée (1), cf. Moulton, J. Hell. Slud. 35, 1915, 55.
&1t' au sens de • en plus» n'est guère plausible dans le
contexte. ~1TE( : conjonction de sens temporel et causal «après
que, comme, parce que» (Hom., ion.-att., etc.); le sens
~1TaÀ1TVOS, voir sous 61À1t\IIcr't"oç. causal est peut-être issu du sens temporel, toutefois il
s'observe déjà chez Homère; parfois déjà chez Hom. sans
valeur vraiment subordonnante. Thessal. lme:L (BCH
~1Ta.VT'lS, voir sous 61\1't"IX.
59, 1935, 55 sqq.). Volontiers souligné par une particule:
t1te:l TE: (Hom., Hdt., Milet), è1tet 87) (Hom., la valeur de
~1TapETÉw : • utiliser JI, dit de bétail x-ri)\I'l), de bateaux 81) y est toujours sensible, cf. J. Wackernagel, Sprachl.
1tÀOrlX, d'employés, etc. (pap., ne S. av.). Tiré de tXpe:-ri) au Unt. 31 sq.) et &1te:L81) (ion.-att.) ; dans l'épopée on trouve
sens d'. utilité, service JI, avec &m- comme dans ÈmXe:I- également è:m:l li • car vraiment », autres particules plus
péw, etc. rares: 61plX, ye:, 't"01 ; avec la particule modale &1td xe: (Hom.),
&1te:L 61\1 et avec crase È1tÎ)\I (Hom., parfois attique), et à
'E1Tâ.p~TO~ : pl. nom des soldats de la ligue arcadienne partir du Iiie S. av. È1t&\I; l'ionien a aussi É1te:&\1 (Érétrie,
(X., Hell. 7,4,33, etc., Ephor.) ; il s'agit de troupes d'élite = Hdt.). Voir Schwyzer, Gr. Gr. 2,658, BoIIing, Gl. 38, 1959,
è1tlÀe:x't"ol D. S. 15,62. Même thème dans les anthroponymes 18-38, Knebel, ibid. 38-43.
'E1t-~pl't"oç (Od. 24,306), Me:-ri)PL't"OÇ (ion.), IIe:8,xpl't"oç (arc., Et.: De è1t-el; à è1t(l) répond cm(l) en thessalien. Pour
lac.), dans l'adj. \I~pL't"OÇ (voir s.u.). Thème tXpL- (avec le second élément, cf. et, donc un thème non relatif.
allongement de la première voyelle dans les composés)
« compter », v. sous tXpL6fL6ç ; Èm- comme dans È1tlÀe:x't"oç, ~1TE(yW, -OfLIXI : prés. «presser, pousser, hâter» (Hom.,
tm-Àéye:L\I «choisir », etc. cf. M. Leumann, Hom. WiJrter ion.-att.), impf. 1!1te:LyO\l (Od.), 'l)1te:LyO\l (PL, S.); au
247. moyen «se presser, se hâter JI. Les thèmes autres que le
présent sont peu usités: aor. actif 'l)1te:L~1X (Hp., Ep. 17,
~1TaaaUTEpo~ : (parfois au sg. -'t"e:po<;) «l'un près de Plu.), passif 1)1te:lX6'l)\I (Th., Pl.), fut. è1tel~ofLIXL (lEsch.),
l'autre, l'un après l'autre» (Hom., Hés.), chez les Alex. pro 'l)1te:LYfLIXL (J., etc.). Formes à préverbes : È~-, 1tpO-,
également au sens de « répété JI. Composé è1tlXcrcru't"e:pO't"pL6~ç crU\I- et surtout xlX't"e:1telyw qui est la forme usuelle en
«se succédant rapidement» (lEsch., Ch. 426). attique. Hdn. Gr. 2,436 cite comme éol. &7tolyw.
Et.: Il s'agit apparemment d'un comparatif en -'t"e:poç. Rares dérivés nominaux : I!m:L~Lç • hâte, urgence»
D'après Sonne, KZ 13,422 et Brugmann, Rh. M. 53,630, (J., Plu., Luc.) avec &1te:l~LfLoÇ «pressant» (P. Oxy. 531,
357
110 S. après}; en outre !n-e;()('r1)~ «quelqu'un qui presse» et suffixation en -~8- comme dans crocvl8eç, etc. Le voca-
ou «hâte» (EM 356,34) avec Èm:~x't"~x6~ (Sch., Il. 11,165) j lisme e du suffixe est un archaïsme remarquable. Il faut
!m:~ywÀ1) «hâte' (EM 356,34). Anthroponyme 'Em:~yeu~ remarquer d'autre part: 1) qu'une forme *&.yx6veç n'existe
(II. 16,571), le suffixe -eu~ comme déverbal étant pas mais seulement avec vocalisme long du suffixe
remarquable. &.yxwveç; 2) que nous n'avons pas d'attestation de ce mot
Et.: Rien de sûr. Brugmann, IF 29, 1911, 238 sqq., dans la construction navale.
encouragé par l'éolisme Èn-OLyw cité par Hdn. rapproche
o(yvu!L~ «ouvrir., lesb. OeLY7Jv en posant le sens «faire ~'II"TJETa.v6s : (avec synizèse de 1)e, H. Herm. 113,
céder, faire aller ». Hés., Tr. 607) adjectif épique de sens apparemment vague
« abondant. souvent dit, semble-t-il, de provisions, cf.
E'II"ELTa., ~n-e~'t"E(v}, voir ehoc. Od. 7,99 È7t7Je't"ocvàv yà:p ~xecrxov, d'eau qui coule, etc.
(Od., Hés., Pi., alex.).
~'II"EV1]vo9E, voir &.vl)v06e:. Et.: Il est naturel dans ces conditions de chercher dans
la direction d'une idée de durée. Le rapprochement qui a
~'II"EV'll"ÉTW : impér., ~mtvn-o~ opt. (Élide, Schwyzer 409, été proposé avec octet, octwv est impossible, mais on peut
Buck, Greek Dialeets, nO 61) «imposer> (1). Sens incertain penser que le mot signifiait d'abord «qui dure toute
et étymologie ignorée; voir des hypothèses dans le l'année., cf. (F)É't"oç, È7t-É't"E~Oç, etc. L'1)- peut être
commentaire de Schwyzer et l'index de Buck. analogique comme dans È:n-1)ooMç, ou recouvrir un -~
métriquement allongé. Quant au suffixe -ocvo-, il se trouve
E'II"Ep9a. : (Alc. 208 L.P.), xocdn-ep6e(v} (Alc. 357 L.P.). en alternance avec -ocÀ- dans hocÀov, cf. Benveniste,
Fait sur Èn-L d'après le modèle de ~vep6oc, -6e, ün-ep6oc, Origines 45. Analyse un peu différente et compliquée
-6e. Mastrelli, St. il. fil. class. 27-28, 1956,272 sqq. cherche chez Brugmann, Grundr. II' 1,285, Schulze, KI. Sehr. 74,
à dégager un suffixe comparatif *-er-, *-ero-. n. 1.
l111"LUUa.L : f. pl. «filles pulnées. (Hecat. 363 J.), sg. ~1I"LUT1jS, -'ij'roe; ; p.-ê. «étai JI (Inscr. Délos 340,1l,
CalI., fr. 735 ; Hsch. a aussi lmcrcrov . 'ro iScr're:pov ye:v6(J.e:vov. ne s. av.). Si l'interprétation est exacte, pourrait reposer
Hypothèse d'une formation analogue à (J.é'rCXcrcrCXL, voir s.u. sur • stii- de tcr'O)(J.L, cf. sous èrrLcr'l'LOv.
Peut-être suffixe -'r-LO- (Schulze, KI. Schr. 7l, n. 1;
Benveniste, Origines 82) ; ou -X-LO-, cf. rre:pLcrcr6e; à côté de ~1I"(UTLOV : n .• remise d'un bateau tiré sur la rivage.
7t"éPL1;. Cf. encore les toponymes "AV'rLcrcrCX, "A(J.cpLcrcrCX. (Od. 6,265). Expliqué par Aristarque (Sch., Il. 2,125)
comme valant XCX'l'IlÀu(J.cx et considéré comme une forme
~1I"(UUO~Os : nom d'un fonctionnaire (Théra, Schwyzer ionienne issue de ion. èrrLcr'l'LOe; = ècpécr'l'Loe;.
227,199), avec p.-ê. [èmcr]ocpe:uw, IG IX 1,691 (Corcyre). Et.: L'explication d'Aristarque se heurte à deux diffi-
361
cuités qui ne sont peut-être pas dirimantes. D'une part à >, etc.; la dérivation en -EUW insère le mot parmi les
l'image du «foyer t d'un navire est déconcertante; de nombreux dénominatifs en -EUW désignant une activité
l'autre les manuscrits d'Homère ne connaissent que les habituelle, etc.; d'où les noms d'action Èm'l"1]8Eual0;
formes &.véa'noo; et tcpéa'noo; (mais il peut s'agir d'atti- « occupation, pratique de • (Pl., E.) et Èm'l"1]8EU(.Lot «occupa-
cismes, la graphie ionienne ayant été conservée dans un tion, genre de vie >, etc. (Th., Pl., etc.) avec tm'"l8EU(.Lot'l"Ix.60;
terme obscur et isolé). Il est toutefois plus plausible de (Phld.) : sur le sens de ces mots, cf. Des Places, Lexique
voir dans le mot un dérivé de *tm-a'l"iX- (cf. ta'"l(.LI et S.U.
v. perse upa-stii- «secours '), voir Risch, Wortb, der homo Sur crét. tm'l"œ8ou(.Lot, voir Bechtel, Gr. Dial. 2,661.
Spr. 107, Nom d'agent tardif tm'"l8EU'l"1]0; (J.), avec -nx.60;
(Andronic. Rhod.).
È1I"LOTLO!; : f. chez Anacr. 427 P 7tlvouaot -riJv È7t[a'l"IOV, Le grec puriste utilise encore Èm'l"1]8Eloo; c habile, propre
cité par Athen. 10,446 f. qui glose le mot par &.vlaw(.Lot, à " tm'"l8e:uo(.Lotl «être habile, s'appliquer à >, Èm'l"1]8Eu(.Lot
de &.vLa6w «donner une part égale de vin t. Le mot X.UÀL!; « métier >, etc.
est sous-entendu; t7t[anoo; doit valoir tcpéa'l"\OO; et Et.: Obscure. En admettant un thème en s ancien,
s'appliquer à la coupe versée en signe de bon accueil près on a posé *'l"iX8oo; et on a évoqué un rapprochement unique
du foyer. et lointain avec l'osque fadait, de sens mal l'ta uii, Icenseat •
ou «uideatur >; V. Bechtel, Lexilogus S.U.
È1I"LO"XEpW : adv. «en se tenant, l'un après l'autre, Selon Brugmann, le thème en s étant un procédé de
successivement. (Il., Simon., Theoc., A.R.), adverbe formation, Èm'l"iX8éo; reposerait sur le démonstratif neutre
tiré d'un instrumental. De même ÈVaxEpw (A.R. 1,912); pluriel précédé de è7tl: È7d 'l"iX8E (avec un alpha long anomal
mais on lit chez Pi., J. 6,22, etc. èv axEP<!> en deux mots et en grec 1), cf. Grundr. 11', 684. Autre hypothèse du même,
avec l'iota souscrit du datif. Enfin Hsch. a la glose Demonstrafiv 140 sq.
(chypriote?) laxEpw' é!;'ijo; mais cf. Latte s.u.; voir
Schwyzer, Gr. Gr., notamment 2,469. Il faut donc poser
un substantif *axEp6c; ou *aXEp6v «continuité, suite •.
Adjectif composé par création d'un thème en 8 OÀo-aXEp1]o;
È1I"LTUpOV, voir 'l"Up60;.
c d'un seul morceau, total, global, général., etc. (Hp.,
Diph., Arist., etc.); le mot avec son dérivé OÀOaxépELot
«vue générale t, etc. (Str., etc.) a tenu une grande place E1I"LWya.L, f. pl., voir lwy1].
dans le vocabulaire du grec hellénistique et tardif et
subsiste dans le grec puriste. Il est douteux que le nom du ~1I"0Ila.L : imparfait d7t6(.L7)v, f. ~IJiO(.Lotl, aor. Éa7t6(.L7)v,
pays des Phéaciens :EXEpl7) soit dérivé de *axEpoo; : «côte inf. a7téaeotl (Il., ion.-att., etc.); les formes Éa7téaeotl,
ininterrompue. ? -6(.LEVOo;, -ol(.L7)v sont parfois attestées comme variantes
Le rapport avec le radical de lXEaeotL, axéaeotL, etc., chez Hom. mais sans que la métrique les impose : aucun
est évident; cf. d'ailleurs é!;'ijo;. exemple sûr de éa7t- hors de l'indicatif chez Hom., pas plus
qu'en ion-att.; Éa7t- n'est assuré hors de l'ind. que chez
È1I"LTa.ppo90!; : m. et f. «qui porte secours., dit A.R. qui fournit aussi un présent ~a7tE'l"otl; il n'y a donc
notamment de dieux intervenant dans le combat (8 ex. pas lieu de poser un aoriste à redoublement (' se-sktD -),
hom., en outre Terp. 4 D [d'authenticité douteuse], oracle et l'aspirée sur l'augment de é;cm6(.L7)v est analogique de
chez Hdt. 1,67). T&ppoeoo; (Lye.) est une formation celle du présent et de l'imparfait (Debrunner, Gedenkschr.
secondaire. Krelschmer 1,81 sqq.). Sens: «suivre, accompagner t et
Et.: Obscure. Rapport quelconque avec le synonyme au figuré dit de la gloire, d'une conséquence, etc. (Hom.,
t7tlppoeoo;. Hypothèse de SChwzyer, Gl. 12, 1923, 15 sqq. ion.-att.). Avec préverbes: Ècp-, (.LEe-, 7totP-, cruv-. Toujours
et Erhlich, Betonung 54. Autre combinaison de Brugmann, en principe avec flexion moyenne. Rarement à l'actif
B. ph. W. 1919, 136 sqq. sous l'influence de Itn:w, cf. Il. 8,126, et Chantraine, Gr.
H. 1,309,388. Seul dérivé È7té'l"iXo; «compagnon. (Pi.,
P. 5,4) avec le féminin -no; (A.R.). Mot très ancien,
puisqu'il a donné la désignation d'un dignitaire mycénien
È1I"LT1]SÉ!; : «à dessein, à cette fin. (Il. 1,142, Od. eqeta, avec les dérivés eqesijo, eqesija, cf. Chadwick-
15,28); ensuite proparoxyton t7tl'"l8e:0; (Hdt., Ar., ion.- Baumbach 192. Sur l'obscur eqofe, V. M. Lejeune, Myce-
att.) «exprès, à dessein., dor. È7tl'l"iX8e:0; (Theoc. 7,42) : naean Studies Wingspread 87-88.
le déplacement de l'accent peut être dû, soit à l'emploi Vieux verbe disparu du NT, rare dans les pap., éliminé
adverbial soit à l'expressivité, cf. &À7)eEo;, X&pIEV. par &'x.oÀoueéw.
Composé avec È!;- signifiant «complètement. (ion.-att.). Et.: Ancien présent radical thématique moyen, cf. skr.
Dérivés usuels : tm'l"1]8e:\Oo; (dor. èm'l"iX8E\OO;) «bien sdcate, av. haéaite, lat. sequor = V. irl. sechur; le lit. sekù,
adapté, convenable, utile. en parlant de choses et de sèkti ne peut rien enseigner. Enfin les formes à redouble-
personnes (ion.-att.); emplois particuliers tm'l"1]8ELoc; ment actives du védique reposant sur si-~ac- ou sa-sca-
« ami., 'l",x tm'l"1]8ELot ,les choses nécessaires, les pro- sont secondaires, voir Debrunner O. C. 83. L'évocation du
visions.; d'où Èm'"l8EI6'l"7)0; «convenance. (ion.-att.). mot germanique pour« voir ., got. saihvan est très douteuse.
Il a été créé un verbe dénominatif €7tL'"l8EUW (aor. En grec même, diverses formes isolées à vocalisme 0
È7tE'l"1]8EUaot, pf. tm'l"E'l"1]8e:ux.ot comme s'il s'agissait d'un se rattachent à cette racine : &.oaaéw, 07tœwv et on:&~w,
véritable verbe composé) «s'occuper de, s'appliquer 07t7)860;, voir ces mots.
i1l'0s - 362
~1I'0s. dm:'Lv, etc. : Et.: Il existe des noms d'oiseaux en -oy; comme &époy;,
1) ~;roç n. avec la forme dialectale Fé;roç (éléen, fLépoy; dont la finale a parfois été considérée comme
Schwyzer 413; chypriote, Masson, lCS, 264) «mot, thrace. "E7toy; vient s'y insérer, mais repose évidemment
parole & (Hom., ion.-att.); employé largement chez sur une onomatopée, cf. pour reproduire le cri de l'oiseau
Hom. pour désigner les paroles, à côté de fLü60ç qui i:;ro;roL, 7t67to;ro (Ar., Ois. 58,227, etc.). Noms de la «huppe»
s'applique plutôt au contenu des paroles; en ion-.att. dans d'autres langues L-e. : arm. popop, lat. upupa, lette
se restreint au sens de « mot », notamment par opposition pupukis, voir J. André, BSL 61, 1966, 153; en outre
à ~pyov et surtout dans des expressions toutes faites, Pokorny 325.
notamment dans l'usuel ~;ro,;; dm:Lv « pour dire le mot juste,
pour ainsi dire _, l'expression servant à faire passer un È1I'Ta. : nom de nombre «sept» (Hom., ion.-att., etc.).
adjectif de sens fort comme ;rii,;; ou oMet,;;; ou pour Sert de premier terme dans les juxtaposés : t;r-rOtxoct8e:xoc
désigner des mots considérés en eux-mêmes (sens, (qui fournit lui-même des composés et des dérivés),
étymologie) ; enfin au pluriel ~;re:oc est le nom de la poésie *É:7t-rOCxOCLe:LXOm (attesté dans des composés). En outre,
épique, par opposition à la poésie lyrique. "E;ro,;; figure composés comme É:7t-rocx6crLm (voir 8Locx6crWL) et nombreux
comme second terme de composé sous la forme -e:;rfJ,;;, composés possessifs, notamment : -~6e:LO';; «à sept peaux
avec environ 35 ex. en poésie et en grec tardif, p. ex. : de bœuf. (Hom.), -yCJ.lVO';;, -e:TfJÇ, -xÀwo,;;, -;rÀ&crLoç (voir
&fLOCP-roe:;rf),;;, &fLe:-rpoe:;rfJ,;;, &;r-roe:;rfJç (v. s. &oc;r-ro,;;), &p-rLe:;rf),;;, 8L-;rÀ&mo,;;) -;rou,;;, -cr-rofLo,;;, --rovo,;;, etc.
ij8u;;;rfJç tous chez Hom., xocÀÀLe:;rfJ,;; (Ar.), etc. Pour le Dérivés : adv. t7t-r&XL(';;), -XLV «sept fois» (PL, etc.),
premier membre de composé, on a une forme archaique ~;r-rocxoc «en sept parties" (Od. 14,434), en grec tardif
dans è;re:cr-~6Ào,;; «qui injurie & (Il. 2,275, de Thersite, -X1) et -xw,;;. Subst. ':7t-r&,;; «période de 7 jours» (Arist.)
A.R., AP) avec e;re:crooÀ(1) (Od. 4,159, etc.) et e;re:crooÀéCJ.l cf. Szemerényi, Syncope 120; d'où É:;rToc8;;uCJ.l «être membre
(Lyc., Max.), et une forme secondaire avec la voyelle d'un groupe de 7 " (SI G 1039, Olbia).
thématique à la fin du premier terme i:;ro-;rm6ç (Hdt., etc.). Le thème de l'ordinal est ~o80fLoÇ (voir Et.) «le
Dérivés rares : i;ruÀÀwv «petit vers _ (Ar. à propos septième» (Hom., etc.), ou Mo8e:fLO';; (Delphes, Schwyzer
d'Euripide) sur le modèle de fLe:LpOCXUÀÀwv, qui se justifie 323 D, Cyrène, Étolie, mais voir aussi dérivés et composés),
par les noms de personnes en -uÀo,;;, etc., cf. Leumann, l'emploi supposé comme cardinal (lEsch., Sept 125)
Gl. 32, 1953, 214 et 225; chez Ath., 2,65 a, le sens est n'est pas établi. Il existe un doublet analogique de 8éxoc-
«petit poème épique &; emx6,;; «épique" (D.H., etc.). TOÇ, etc., to86fLOCTO';; (Hom.), ou to8éfLOCTO';; (épigramme,
Le mot Fé;ro,;; correspond exactement à skr. vacas-, Argos; Herzog, Phil. 71,6). Autres dérivés : É:080fLOtLO';;
av. vaéah-. « du septième jour _, dit notamment de la fièvre (Hp., etc.)
2) Un thème verbal correspondant à ~;ro,;; est fourni avec Éo8e:fLOCLO';; à Épidaure (Schwyzer 109,26), Éo80fLocLOV
par l'aoriste e:!;re:'Lv, indic. d;rov, épique ~e:mov; il a été nom d'une fête d'Apollon (IG Il' 4974, Chios, Milet),
créé secondairement des formes du type d7toc (surtout en to80fLe:w,;; (1 G Il' 1357), é:080 fLoc,;; , -oc80,;; f. période de
ionien), mais d;roc,;; est attique, etc.; inf. e:"L;rocL, crétois 7 ans, de 7 jours, nombre sept (Sol., Hp., Arist.), cf.
Fe:'L;rocL, etc. Sens: « dire ., le présent correspondant étant Szemerényi, o. c. 119 sqq. avec É:080fLOC8LX6,;; (tardif);
<p&VOCL, &yOpe:Ue:LV ou ÀÉ:ye:w, au futur epw, au pf. e:tp1)xoc. adv. é:080fLocxLÇ «sept fois. (CalI.), cf. R. Schmitt, Münch.
Voir pour les détails de la flexion Schwyzer, Gr. Gr. 1,745, Stud. Sprachwiss. 22, 1967, 94-96. Il existe des verbes
Fournier, Les verbes dire 99 sqq. Nombreuses formes à dénominatifs : 1) é:080fLe:UOfLOCL «recevoir son nom le
préverbes: &v-, &;r(o)- «déclarer, défendre, renoncer à., septième jour» en parlant d'un enfant (Lys.) et 2) to80fL&l;;CJ.l
8L-, è1;-, XOC-r-,fLe:-r(oc)-, ;rocp-, 7tPO-, 7tpocr-, cruv-, o;r-. "E;roum «célébrer le sabbat. (LXX) de é:080fLOC,;;.
« ils disent, nomment" (Nic., Al. 429,490, Th. 508) est un Composés Éo80fL-ocyÉ:T1)Ç «chef des Sept" (lEsch., Sept
présent artificiel créé sur d;rov. 800), é:080fLoc-ye:vfJ,;; «né le septième jour du mois », dit
Dans le grec postérieur ~7tOç disparaît, mais e:L7tOC d'Apollon (Plut.), l'oc s'explique par l'analogie de Éo80-
subsiste dans le NT, etc., et reste usuel en grec moderne fLocyÉ:T1)';;; le composé le plus important est é:080fLfJ-xoV-roc
(mais avec l'impératif '7téç). «soixante-dix" (Hdt., etc.), pour le second terme, cf.
Et.: Ces mots reposent sur une base *wektD - : a) ~7t-O';; ève:vfJxov-roc sous i:vvéoc; il existe aussi une forme
est un thème neutre sigma tique identique aux formes de é:08e:fLfJxOVTOC attestée en grec occidental (Héraclée,
l'indo-iranien citées ci-dessus; Schwyzer 62 ; Argos, Delphes), l'e: étant dû à une assimila-
b) /!e:mov répond exactement à skr. a-vocam: on part tion et ayant été étendu à ~o8e:fLO';;, etc. ; comme le nom
d'un aoriste thématique à redoublement et à vocalisme de nombre oy80fJXOVTOC ce mot semble constitué avec
zéro *e-we-ukw-om; en grec *i:-Fe:u7t-ov est passé par l'ordinal comme premier terme. 'Eo80fLfJxOV-rOC a fourni
dissimilation à /!(F)e:mov (cf. Lejeune, Phonétique, § 211). des dérivés: ordinal Éo80fL1)XOcrT6,;; et Éo80fL1)XOVTOC';;, -oc80,;;
Il existe d'autre part en skr. un pro athém. vak-ti «il f. (C groupe de soixante-dix" (Byz.) ; l'adv. Éo80fL1)XOVTOCXL';;
parle ., et en grec des formes nominales à vocalisme 0, acc. «soixante-dix fois _ (LXX). Figure en outre dans une
il7toc, ilcrcroc, i:v-o;rfJ ; voir ces mots. dizaine de composés hellénist. ou tardifs comme to80fL1)-
XOVTOCpOUpO';; (pap.), Éo80fL1)XOV-rOUT1)ç «âgé de soixante-
Ë1I'00/. -o;ro,;; : m. «huppe •. (Épich., Ar., Arist., etc.); dix ans &, etc.
autres formes fournies par des gloses d'Hsch. : ~;ro7to,;; . Et.: Gr. t;rTOC, skr. sapta, lat. septem, arm. ewt'n, en
ilpve:ov; ~;rCJ.l;roc· &Àe:x-rpu6voc &ypwv, mais il faut p.-ê. germ. got. sibun, etc., reposant tous sur L-e. * septTf!.
corriger en ~;ro;roc; enfin 6(;roc<poç . /!;roy; -rll ilpve:ov où L'ordinal é!o80fLo,;; présente plus de difficultés. Il est
l'aspirée peut être due à l'analogie des noms d'animaux constitué suivant le procédé ancien de la thématisation
en -<po,;;. Sur /!7tO~, voir Thompson, Birds 8.U. du cardinal (lat. septimus, skr. saptama-), mais semble
363
remonter à une vieille forme i.-e. ·sebdmos (issue p.-ê. Ëpii : f. compris comme signifiant «terre» (Érot.
de ·septmos avec sonorisation intervenue en i.-e.), garantie 35,15, Hsch., cf. aussi Str. 16,4,27). Seulement usité dans
par v. sI. sedmü «septième. ; i!o80[Lo~ et ~o8e:[Lo<; présente- la forme adverbiale 1!plX~e: «à terre », dor. 1!plXa8e: (Hom.,
raient une sorte de voyelle d'appui de timbre 0 ou e. lEsch., Théoc.); Hsch. fournit une glose ~plX<; . yij~, où
Interprétation nouvelle de O. Szemerényi, Numerals Hoffmann, Festschrift Bezzenberger 82 veut lire yij pour
6-10. Il part du nom de dizaine, pour lequel i! pose ·septT]l- trouver un neutre ~plX<;, cf. aussi Schwyzer, Gr. Gr. 1,625,
kont- passant à *é:08[Lii-xov"t"-. D'où l'ordinal *bt"t"IX[LOÇ, qui n.2.
serait passé à *é:081X[LOÇ, et finalement sous l'influence Pas de dérivé, sauf le dénominatif È:pocw où s'est développé
d'un ·l)x"t"oFoç à ~o80[Loç. On observera que Hl80[Locç est un sens particulier, voir sous È:çe:pocw. En composition le
plus anciennement attesté que ÉTc"t"ocç. mot a été posé de façon hypothétique dans deux gloses
d'Hsch. : n:oÀOl)po<; . n:oÀuocpoupoç, n:Àoomo<;, et au premier
~1I"W : (Il. 6,321 n:e:ptXIXÀÀÉ:1X "t"e:OXe:' ~n:OV"t"1X «s'occupant terme dans È:pe:aL[L-1)"t"pl)V . "t"1)V ye:W[Le:"t"pLIXV (1) où Hoffmann,
de ses armes splondides., hapax) « s'occuper de, soigner. ; 1. c. veut voir un premier terme neutre; Latte corrige
avec préverbes : &WP(L)- • s'occuper de, s'attacher à. È:pl)m[Le:"t"pll)v. La glose èpOCVlXt . [3w[Lol (Hsch.) est
(Hom., Pi., trag.), mais Il. 11,474 est ambigu et &[LCP' probablement gâtée.
~n:ov"t"(o) peut aussi bien être relié à ~n:O[LlXt • suivre»;
Et.: Rien n'autorise à rapporter 1!plX~e: à un neutre 1!plX<;,
8t- «s'occuper de, diriger, gouverner» (Hom., poètes, et i! faut supposer que le mot a pris la place d'un *èplXv8e:
Hdt., grec hellén.), È:cp- « diriger» (notamment des chevaux), d'après l'analogie de 60plX~e:, XIX[LOC~e:, XIX[LiY.~e: (voir sous
«s'appliquer à, attaquer, rencontrer» (Homère, Hdt., XIX[LlXl). "Epii a un correspondant dans v.h.a. ero « terre» ;
poètes), avec l'aor. È:n:-É:cmov, È:m-cme:rv; une influence du en outre avec un suffixe w, gall. erw .champ », avec un
verbe È:cpÉ:n:e:a6IXt «suivre, poursuivre. est possible; [Le:6- suffixe t, got. airpa, v.h.a. erda, m. ir!. -ert «terre >.
«diriger, aller vers, s'occuper de », avec l'aor. part. [Le:"t"e:an:6Jv Voir Pokorny 532.
(Hom., poètes), relations possibles avec [Le:6É:n:Ea6IXt;
n:e:PL- «traiter bien» ou «mal», avec aor. -É:an:ov (Hom., Ëpa.P.a.L : aor. r;pocQ"ocfLl)v, ou de forme pass. È:poca6l)v;
Hdt., X., Plb.). sur la forme èpoclXa6e: (Il. 16,208) voir Chantraine, Gr. H.
A cette même famille appartiennent quelques formes 1,83 (Hom., poètes) avec le doublet È:pocw (ion.-att.).
nominales dont le rapport avec ~n:w devait être plus ou Sens: «aimer d'amour, désirer », etc., employé aussi plus
moins senti. Le plus clair est 8L-On:OÇ «chef» (lEsch., E., largement avec comme complément «la bataille, la tyran-
Ph.), «capitaine d'un navire» (Hp.), avec le dénom. nie, la richesse », etc. Adjectif verbal tplX"t"6<; «désiré,
8ton:e:ow (Test. ap. D. 35,20,34) ; on a également rapproché aimé, aimable », souvent dit de lieux ou d'objets (Hom.,
È:TCTj-rljç, -"t"Û; voir s.u. et l'm-Àov, v. S.u. Enfin, le terme poètes); d'où 'EplX"t"6J f. nom d'une muse (Hés., etc.) et
mycénien opa est peu clair. M. Lejeune, Mémoires 39 sqq. le dénominatif È:poc"t"l~w chez Hom. avec comme complé-
a proposé le sens de «atelier» en rattachant le mot à ment gén. xpe:t<7lv «de la viande»; enfin adjectif suffixé
~n:w. Doute également pour l'interprétation de ewepesomena issu de È:plX"t"6<; : È:plX"t"e:tv6<; «aimé, aimable» dit surtout
suggérée par Palmer, voir Chadwick-Baumbach 193. de lieux ou de choses, rarement d'une femme (Hom., Iyr.)
L'existence du présent ~n:O[LIXL de • sekw - a gêné le d'après l'analogie des adj. en -e:tv6<;, &Àye:tv6<;, p.-ê.
fonctionnement de ~n:w, et a finalement éliminé ce verbe. n:06e:tv6<; (attesté depuis Pi.) ; èplX"t"6<; figure également dans
Et.: Vieux présent radical thématique reposant sur des composés comme È:plX"t"6JVU[LO<; (B.), ou d'autre part
• sep-, identique à skr. sdpati «soigner, vénérer» ; n:OÀU--1)plX"t"O<; (Hom.). Composés du type "t"e:p<jJl[Lopo"t"o<;
l'avestique a des formes athématiques, av. haf-sl, hap-tl avec È:plXaL[LoÀn:o<; et -XP-1)[LIX"t"O<;; aussi dans les anthro-
(2", 3" personne) «tenir dans la main, soutenir ». Vieille ponymes comme 'Epocmn:n:o<;, etc.
forme élargie dans skr. saparydti «honorer », lat. sepelio Le substantif correspondant est ~pw<;, -w"t"oC; m .• amour,
• enterrer ». Voir Ernout-Meillet s.u. sepelio. dieu de l'Amour, désir amoureux », parfois «désir» en
général, cf. Hdt. 5,32; le sens de !:pWC; est également bien
l1l"WTL8ES, voir sous OQ<;. mis en valeur par l'usage que Platon fait de cette notion
dans certains dialogues; le mot est attesté depuis Hom.
È1I"<l>Xa.TO : hapax, Il. 12,340 n:iialXL ytXp È:mrxlX"t"o (sci!. jusqu'au grec hellén. etc., mais la flexion en dentale est
n:OÀlXt) «elles étaient toutes fermées », texte douteux, la ignorée chez Hom. Probablement ancien thème en a,
plupart des manuscrits ont n:iialX<; È:n:crXe:"t"o (voir Leaf p.-ê. n., voir Benveniste, Origines 124-125; le cas serait
ad 1.), mais Ar. et quelques mss n:iialXL èmÎ>XIX"t"o; la forme comparable à celui de yÉ:Àw<;.
verbale fait difficulté. On y voit un plus-que-parfait de Dérivés de È:pw"t"- : divers anthroponymes, hypoco-
È:n:OlyvU[LL avec aspiration de la gutturale (Schwyzer, ristiques neutres appliqués à des femmes : 'Epw"t"l8tov,
Gr. Gr. 1,771), mais la forme attendue serait È:n:e:crXIX"t"O. 'Epw"t"ocptOV (aussi pour une statuette d'Éros, cf. AP
En ce qui concerne le sens, ingénieuse analyse de 11,174), 'Ep6J"t"wv (également dit d'une statuette d'Éros,
J. Wackernagel (Giilt. Nachr. 1902, 737 sqq. = KI. Schr. ou d'un jeune homme, cf. Luc., Philops. 14); en outre
1,127 sqq., cf. Vorlesungen 2,183) qui estime que le préverbe 'Epw"t"Laxo<;, une petite statue d'Amour (Schwyzer 462,
È:m- suffit pour conférer le sens de «fermer» à O'LyVU[Lt B 54), 'Ep(ùn8e:oc; un jeune Éros (Anacréont.), èpw"t"l<;, -l80<;
(cf. LXX, Ge. 19,6 n:poaé:cpçe:v). Autre hypothèse ancienne f. «aimée» (Théoc.), èpw"t"toc8e:c; épithète de Nymphes
mais défendue par Meillet, BSL 24, 1924, 115 : È:n:WXIX"t"O (AP), È:pW"t"l8LIX fêtes d'Éros (Ath. inscr.) avec dans des
variante sans iota souscrit serait le p.-q.-p. de È:n:-É:xw, inscr. les var. -(Se:tO(, -[81X~1X; èpw"t"oÀo<; «chéri» ou «qui
pour le vocalisme duquel le participe auvoxwx6"t"e: fournirait concerne l'amour» (Théoc., Bion); toutes ces formations
un certain appui. sont expressives; d'autre part èpw"t"tx6<; «qui concerne
364 -
l'amour, amoureux. en parlant de personnes (Th., Pl., etc.). voir F. Bader, Les composés grecs du type demiourgos,
Verbe dénominatif Épw'wxw «être malade d'amour t où les données mycéniennes sont entièrement utilisées.
(Hipp., etc.). Comme premier terme de composé on a Épyo- dans
"Epwç figure comme premier terme dans Épw[J.OI:vkw quelques composés tels que : Épyo86't'1]ç «qui donne un
(tardif) et plus souvent sous la forme Épwro- dans des mots travail à faire. (X.), ÉpyoÀ&'ooç «entrepreneur, qui se
également tardifs. charge d'un travail. (Pl., etc.) avec ÉpyoÀOI:oÉw « se charger
Parallèlement à ~pwç existe une forme thématique d'un travail, tirer profit de., etc. (attique). 'Epyo- figure
~poç (Hom., éOl.), cf. Benveniste 1. c., Bechtel, Gr. D. dans des anthroponymes du type 'Epy6-'t'L[J.OÇ, mais on a
l,52, Chantraine, Gr. Hom. 1,211. De !!poç un seul dérivé une forme ancienne 'EpyOl:[J.Év1]ç (Attique, v e s. av.).
Ép6eLç < aimable, charmant. (Hés., Sapho, Emp.). Pour Les seconds termes de composés, beaucoup plus
Szemerényi, Studi Micenei, 3, 82, !!poç avec le dénomin. nombreux, posent aussi des problèmes plus difficiles :
Ép&.w serait. ancien. 1) Un certain nombre d'entre eux sont des composés
Le thème en s que l'on pose pour lpwç se trouve garanti déterminatifs ou possessifs où la présence du thème -e:pyo-
par de nombreux dérivés issus d'un radical ÉpOl:cr- : éol. ne pose pas de problème : &e:py6ç et iÏtpy6ç «paresseux,
ÉpOl:w6ç « aimable, désiré» dit surtout de lieux, rarement inactif. (Hom., etc.) avec le dérivé &e:pyl1] (Od., Hés.)
de personnes (Hom., lyr.) de 'ÉpOl:crv6ç, Ép&.cr[J.wç même sens et &pylii (att.), 7)[J.lepyoç « à demi fait> (Hdt., etc.), e:ôe:py6ç
(Semon., Anacr., lEsch., X.), avec la même suffixation «qui fait le bien» (Od.) ou «facile à travailler» (Hdt.) ;
que yep&.cr[J.wç ; ÉpOl:cr-'t'6ç «aimable» (prose attique), nom c'est peut-être sur e:ôe:py6ç (cf. oLxÉ't'1]ç à côté de OLXOÇ,
d'agent ÉpOl:cr-riJç «qui aime, amant., dans l'amour etc.) qu'a pu être créé e:ôe:pyÉ't'1]ç «bienfaiteur» (PL,
pédérastique désigne.-l'ainé, par opposition à l'Épw[J.evoç Hdt., grec attique et hellénistique) avec le féminin rare
(Pl., etc.); en composition, notamment dans 7tOl:L8-e:pOl:crriJç e:Ôe:pythLÇ ; le mot a pris une grande importance dans
(Pl., etc.) avec -'t'lOI:, -'t'Lx6ç, -'t'kw. Verbe dénominatif le vocabulaire politique; l'abstrait e:ôe:pye:crlOl: est déjà dans
ÉpOl:crnuw « désirer» (lEsch., Pro 893). Le féminin de ÉpOl:crriJç l'Od., puis usuel en ion.-att., etc.; en outre, dénominatif
est Ép&.cr't'pLOI: (Eup., etc.) et Photius cite un dénominatif e:ôe:pye:'t'Éw avec e:ôe:pyÉ't'1][J.OI:. Il parait difficile de tirer cette
ÉpOl:cr't'p LcXW. . série de ÉpycX't'1]ç de sens tout différent.
"Epw't'OI:ç, !!pwç, etc., subsistent en grec moderne. Avec des préverbes on a notamment Éve:py6ç «actif,
Et.: Inconnue. efficace. (Hdt., etc.), cruve:py6ç «qui aide» (ion.-att.),
7tcXpe:pyoç «secondaire, inutile », etc. (ion.-att.), 7te:pl- :
~pa.vos : m. «repas où chacun apporte sa part» la différence d'accent pourrait s'expliquer parce que les
(Od., ion.-att., etc.), « prêt sans intérêt fait par des amis. ; derniers adjectifs sont sentis comme passifs.
dit aussi de certaines associations religieuses (ion.-att., Certains composés possessifs ont pour premier terme un
Rhodes, hellén., etc.). adjectif : &Y0l:6oe:py6ç (Hdt.) avec -e:pylOl: (Hdt., etc.),
Composés ÉpOl:V-cXPX1]ç président d'un !!pOl:VOç (pap.), xOI:xoe:py6ç (Hom.), É'\'wcrw- (Hés.), xÀu't'o- (Od. épithète
avec -OI:pXkw (Délos); mais aussi &PXépOl:voç (Amorgos). d'Héphaistos), OOpL[J.O- (Hom.), p.-ê. 81][J.LOe:py6ç, mais
On a d'autre part &pXe:pOl:vl~w (Syros), -Lcr't'~Ç, -Lcr't'ÉW. V. S.U. Dans certains composés de dépendance progressifs,
Dérivés: ÉpOl:vLx6ç (Arist.) ; verbe dénominatif ÉpOl:vl~w -e:pyoç fonctionne comme objet : l'exemple le plus clair
«réunir des contributions, quêter », au moyen «quêter est 't'OI:ÀOI:epy6ç «endurant.; cf. aussi &[J.ooÀLe:py6ç «qui
pour soi» (att., hellén. et tardif), d'où les dérivés Ép&.VLcrLÇ remet à plus tard " cf. &VOl:oa.ÀÀw (Hés.), &vucrl- (Théoc.),
(Pl.), -Lcr[J.6ç (D.H.), ÈpOl:VLcrriJÇ «membre d'un !!pOl:VOç t v. aussi sous ÉvncrLepy6ç. Dans l'onomastique: Mviicrle:p-
(att., etc.) avec le doublet obSCur ÉpOl:ve:cr't'&ç (Achaie, yoç (déjà mycénien), etc. Sur <pLÀe:py6ç et l'anthroponyme
Schwyzer 427) traitement phonétique de -vLcr't'tXÇ (cf. mycénien Piroweko, voir une hypothèse de F. Bader,
Fraenkel, Nom. ag. 1,232), ou analogie des dérivés en O. c., § 73.
-e:crriJç ? 2) Le système est brouillé par le fait que, comme on
"EpOl:voç «quête, collecte t subsiste en grec moderne. peut l'attendre, le radical Fe:py-, fonctionnant comme
Et.: Obscure. On a évoqué !!pO't'LÇ «fête », voir S.U. radical verbal dans (F)ép8w (voir plus loin), a fourni
des composés régressifs avec second terme à vocalisme 0
~pa.xos : 't'o 8p&.y[J.0I:· BOLW't'ol (Hsch.) avec ÈpOl:XcX't'OI:L . en -Fopyoç. L'existence ancienne de ce type est garantie,
ol 8e:cr[J.e:uov't'e:ç (Hsch.). Voir Bechtel, Gr. Dial. 1,305-306. d'une part par les composés mycéniens en '-woko désignant
des artisans comme tokosowoko = 't'o~oFopy6ç «fabricant
1 Èpa.w, voir !!pOl:[J.OI:L. d'arcs », etc., cf. F. Bader, O. c., §§ 21-26, de l'autre par
certains composés du grec alphabétique : yewpy6ç «tra-
vailleur de la terre », voir sous yîj (mais le laconien yiioe:py6ç
2 Èpa.w, voir É~e:p&.w.
est une réfection sur les composés en -e:pyoç), enfin
801:[J.wpy6ç (dor., arc., etc.) à côté de l'homo 81][J.LOe:py6ç.
~pyov, avec les verbes !!p8w, pÉ~w : Les nombreux noms d'artisans en -oupy6ç du type
1. !!pyov n., arg. Fépyov (Trézène VIe s. av., Schwyzer 't'OI:ÀOI:crwupy6ç «qui travaille la laine », 1;uÀoupy6ç «qui
101), éléen F&.pyov (SI G 9, Vie S. av.) «travail, œuvre », etc., travaille le bois », etc., doivent comporter originellement
avec divers emplois particuliers : chez Hom. se dit du un second terme en -Fopy6ç. La coexistence de ces
travail de la terre, des champs travaillés, «occupation, différents types de composés a entraîné une grande
œuvre, chose»; fpy<:> en attique opposé à My(~ ; parfois confusion, notamment dans l'accentuation et chez Hom.
«chose importante, difficulté., etc. (Hom., ion.-att.). tous les composés sont oxytons sur le modèle des anciens
Sur les nombreux composés en -e:pyoç, -opyoç, -e:p~ç, composés en -Fopy6ç.
365 ipyov
Dans les anthroponymes on a -e:pyoç et -opyoç, v. composés. Les noms d'agents, concurrencés par È:PY&'n)ç,
Bechtel, H. Personnennamen, 161-162; sont peu attestés. Il y a : a) ÈpyC(O"~ç (A. O., grec tardif)
3) Il existe enfin des composés en -e:py1)ç de sens passif peut-être ancien, qui a pu, aussi bien que tpyc(0"'r6ç; fournir
qui ont reçu un suffixe sigma tique. Le mycénien a déjà, le dérivé ion.-att. èpYc(0"'t"tx6ç; «apte au travail, actif,
semble-t-il, keresioweke «de travail crétois'. Sur leur efficace _, Cém. ancien È:pYc(O"'rrvC(t . C(t 'rov ~e~Àov uqlC(lvouO"C(t
nombre d'environ quarante, la plupart tardifs, citons : (Hsch.), cf. 1G II" 1034; b) èpyC(O"~p «ouvrier. (X.),
e:ùe:py1)ç «solide. (Hom.), Auxtoe:py1)ç «de travail Iycien. a fourni le dérivé èpyc(O"~ptOV «atelier. (ion.-att.) d'où
(Hdt.), etc., cf. F. Bader, o. c., §§ 135-147. Noter OtÀoupy~ç ÈpyC(0"'n)ptC(x6ç; «ouvrier. (Plb., O.S.) et le diminutiC
(1 er terme IXÀO-) «fait d'un vrai produit de la mer, donc È:pYC(O"'n)pllitov (pap.) : de È:pyc(O"~ptOV le lat. a tiré ergastu-
de pourpre. (att.) avec le doublet OtÀoupy6ç (Pl.) -lC(, etc. ; lum (d'après uinculum? mais voir Leumann, Sprache
IXÀoupylç «robe de pourpre. (Ar., Cav. 967). 1,207, n. 11). Autre dérivé de èpyC(O"~p avec vocalisme
Sur 'ro lpyoç, v. F. BadeJ: o. c. § 155. zéro, pl. n. ~pyc(O"'t"pc( « salaire. (pap.), mais ~pyc(O"'rpov est
Nombreux dérivés dont le plus grand nombre reposent le nom d'un objet (lG II' 839, etc. et à Délos);
sur un thème énigmatique ÈpyC(- : 5) Désidératif de èpy&~OfLC(t, ÈpyC(O"dw (S.).
1) Èpy&'n)ç; m., mycén. wekata (= Fe:pY&'rC(t, notamment Tous ces dérivés sont issus d'un thème ÈpyC(-. L'idée
épithète de bœufs, cC. chez Archil. Èpy&'n)ç (3oüç), de Schwyzer, Gr. Gr. 1,500, de tirer Èpy&'n)ç; ou Èpy&~OfLC(t
« travailleur ., pour le travail de la terre, mais aussi au sens du pluriel n. ~pyC( reste en l'air. Mais il est difficile de
général de «qui travaille, efficace> (Archil., iOIl.-att.), trouver mieux. Un thème en dentale lpyC('rc(, pluriel neutre
f. tpY&'rtç, -tlioç (Hdt., etc.), avec l'adj. èpYc('rtx6ç «qui de ~pyov, rendrait dans une certaine mesure compte de
concerne le travailleur, apte au travail >, etc. (att., etc.), l'extension de ~pyC(- (cf. 6vOfL&~W de IlvofLC( et Meillet,
tpYc('rlV1Jç, -ou m. «travailleur, ouvrier. (Théoc., A.R.), MSL 22, 1921, 228); ce thème est attesté chez Hsch.
avec un suffiXe qui se retrouve dans des anthroponymes sous le lemme &'yxC(ÀlliC(ç ~Àxe:w, mais le mot !:PYc('rc( doit
comme AtO"Xlv'l]ç, à côté de l'adj. Ihe:py&nvoç « travailleur - p.-ê. être corrigé. Et l'on ne peut faire fond non plus sur
(Mytilène, 1G XII 2,129), tpyc(~O"tOç «productif> (dou- le mycénien wekowekate, cf. F. Bader, O. c., §§ 16-17;
teux, Plu., Cat. M. 21), cC. &.po~O"toç et Chantraine, 6) Un seul dérivé sans voyelle -C( : È:pywli'l]ç «qui donne
Formation 42; tpyC(O"lC( est senti comme dérivé de tpy&- du mal, pénible. (Hp., X., Arist., etc.).
~OfLC(t, v. plus loin. En outre, glose obscure d'Hsch. "Epyov, tPy&~OfLC(t subsistent en grec moderne avec
tpYc('rwve:ç . ol tv 'ro;;ç &.yporç 'r6~ot, ~v6C( ol otxé-rC(t XOtfLWV- tpyC(O"~ptov, ÈpY&'r'l]ç, è:pyoMooç;, etc.
'rC(t, ol ~C(pèt 'A.... tXOLÇ È:PYc('rwve:ç' ~C(pèt liè Kp'l]O"tv II. De *werg- a été également tiré un thème verbal
È:py&'rwve:ç ol È:~t njç 'rC(ql7jç 'rwv n6v'l]x6'rwv 're:'t"C(YfLevm (?). représenté en grec homo par (F)épliw et par pe~w. Cependant
Verbe dénominatiC tardif È:PYc('re:uOfLC(t, -e:ùw «travailler la Corme ancienne suggérée par les rapprochements éty-
durement> (LXX, pap.) avec È:PYc('re:lC( (LXX, pap.); mologiques (v. S. Et.) est une forme à vocalisme zéro
2) 'Epy&v'l] « travailleuse, industrieuse. épithète *wrgyo, attestée maintenant par le mycénien woze =
d'Athéna (attique), delph. FC(pyC(vii. (Ve-Vl e S. av., F6p~e:t dit du travail de la terre. En grec alphabétique
Schwyzer 319,1) dans un sens général (lEsch., Pro 461), s'est introduit un vocalisme e analogique de (F)epyov.
mais ~ È:pyC(O"lC( (P. Petrie 2,60). Hsch. a aussi la glose D'autre part, *(F)ep~w, a abouti phonétiquement à (F)epliw
n. pl. lpyC(vC( (et yepyC(vC( = FÉpyC(vC() . tpyC(Àe:rC(; d'où (Lej'~une, Phonétique, p. 118); en crétois Fêpovn,
p.-ê. È:pyC(vdov (ms. ÈpyC(Àe:rovextra ordinem). tpyc(O"'r~ptOV cf. Bechtel, Gr. Dial. 2,671. Aor. ~p1;C(, f. ~p1;w, pf. ~opyC(
TC(pc(v'rrvOt ; (Hom., Hdt., poètes); B. a des formes passives, ÈPX6e:lç
3) tpYC(Àe:LOV, généralement pluriel ÈpyC(Àe:rC( « outil, part. aor. p. 13,65 mais [è:]pYfLevov (p. pr.) 13,207 est
instrument. (Hdt., etc.), crétois Fe:pyC(- (Schwyzer 180), douteux; l'orthographe avec un esprit rude est parfois
diminutiC ÈpyC(Àllitov (pap. byz.) : toutes ces formes attestée. Le verbe est employé dans divers dialectes.
semblent supposer un * FépyC(Àov non attesté, cf. Sens : «faire, causer. dans un sens général, xC(xèt
Chantraine, Formation 60, avec n. 1 ; lplie:w, etc. ; au présent et à l'aoriste «otTrir un sacrifice.
4) Parmi les dérivés de ~pyov, celui qui a connu le plus (Hom., Hdt.); ~pliw (et pé~w) «avoir une activité impor-
grand développement par lui-même et par ses propres tante, productive, qui engage _ se rencontre chez Hom.
dérivés est le verbe dénominatif è:Py&~OfLC(t (avec augment pour la célébration du sacrifice avec les compléments
~pyC(~6fL'l]V, mais parfait e:!PYC(O"fLC(t), crétois Fe:py&liliofLC(t te:poc et é:XOl:'t"OfLO~V, puis dans 11. 10,292 et dans l'Odyssée
« travailler., dit du travail de la terre et de tout travail avec un nom d'animal pour complément, voir Casabona,
manuel ou artistique, enfin au sens général de «causer_ Vocabulaire des sacrifices 44-62. Rares formes à préverbe:
(xC(xoc), «gagner. (XP1)fLC('rc(), etc. (Hom., ion.-att., etc.). &.~-, ~poa-, auv-. Le verbe a été concurrencé et remplacé
Nombreux emplois avec des préverbes qui expriment par les autres verbes « faire.: ~otew, ~pocnw, Èpy&~ofLC(t.
souvent l'aboutissement de l'action : &.~-, è1;-, Xc('r- ; en Rares dérivés nominaux: lpYfLOI: « œuvre ., etc. (H. Hom.,
outre litC(- « cultiver _ complètement, mais aussi « détruire_, Thgn., Archil., Sol., Pi., lEsch.); nom d'agent : ~px't"wp
ÈV-, È~-, ~po-, ~poO"-, O"uv-, {m-. (Antim., Eleg. 5 hapax).
Nombreux dérivés: nom d'action èpyC(O"~, crét. Fe:py- I.-e. *wrgyo a pu aboutir à * Fp&~w, avec une autre
«travail, fabrication, commerce _, etc. (H. Herm., Hdt., vocalisation de la sonante, ce qui rendrait compte du
att., etc.), tardif ~pyc(O"tç (Sch. E. Med.); d'où èpy&O"tfLOÇ doublet pe~w, f. pe1;w, aor. !!pe:1;C(, aor. p. è:pex6'l]v (Hom.,
«que l'on peut travailler. (Alc., ion.-att., etc.) mais en Pi., trag.). Il est possible, mais non certain, que l'aor.
grec tardif «qui travaille _ (Artém. 1,78, etc.), le f. È:pyC(O"lfL'l] pe1;C( soit plus ancien que ~p1;C( et ait aidé à créer pé~w,
désignant une myrrhe de mauvaise qualité (Diosc.). cf. F. Bader, O. C., §§ 5-6. Sens: «faire, accomplir >, opposé
L'adjectiC verbal *È:PYc(O"'roç ne figure que dans des à ~C(6e:rv, à e:t~e:~v, etc.; parfois, notamment chez Hom.,
~PYOV 366
• faire un sacrifice ». Noter KOt't'Otpé~w «flatter de la main », ÈpÉYlLaTa, tpeY[L6e;, voir tpdKW .
cf. Casabona, o. c. 44. Rares dérivés nominaux. Noms
d'agent pe:K't'~p (Hés., Tr. 191) avec le dérivé pe:K~pLOe; ÈpeeLVW, voir tp€w.
«actif» (Ion. Hist. 1) et pe:K't'~e; «actif» (Plu., Brut. 12,
Aret., S.D. 1,6), plus quelques composés tardifs: KOtKOp- ÈpÉ9w : présent (Hom., alexandrins), aussi tpe:el~w
péK't"IJe; (A.R.), etc. Adj. verbal ô!pe:K't'Oe; (Hom.). (Hom., ion.-att., Plb., etc.), avec l'aoriste inf. tpe:elcrO(L
Les verbes pÉ~w et ~p3w ont donc rapidement disparu, (lEsch., etc.), pass. tpe:eLcre'ijVo(L, etc. (Hdt., etc.), -lço(L
tandis que tout le groupe de ~pyov restait usuel. (AP), parf. pass. ~péeLO"fLo(L, etc. (ion.-att.), actif ~péeLKo(
Et.: 1) Fépyov avec son vocalisme e est identique à (lEschin. 2,37), fut. -lcrw, -LW (hellén. et tardif), «exciter,
av. varilzem n., germ., v.h.a. werc, etc. Le vocalisme 0 provoquer, enflammer» en parlant d'une blessure, etc.
de arm. gorc est secondaire. Mais le vocalisme 0 est ancien Diverses formes à préverbes: &v- (Th., etc.), 3L- (avec des
dans les composés du type mycén. tokosowoko, 3Ot[Lwpy6e; ; dérivés en -O"Le;, -O"[Loc, etc.), i1;.- (PL, etc.), t1t- (Plu.), 1tpO-
2) Pour' les formes verbales, le vocalisme zéro de (tardif), 1tpoO"- (tardif), 1)1t- (tardif). 'Epéew a fourni peu
*wrgy6 que nous avons posé et que garantit le mycénien de formes à préverbes: iç-, KOC't'-.
se trouve confirmé par av. vilrilZyeiti = got. waurkeip. Dérivés nominaux: tpe:eLO"[L6e; «irritation» (Hp., terme
Le vocalisme e de (F)ép3w et pé~w vient de (F)épyov, médical), «provocation, rébellion» (tardif), èpéeLO"fLOC
peut-être aussi d'un vocalisme e qui a pu exister à l'aoriste. « excitation» (Ar., grec tardif), nom d'agent tpe:eLO"~e;
De même le v. sax. a wirkiu d'après werk. «rebelle» (LXX, Ph.) et -LO"'t'LK6e; « qui concerne l'irritation,
Autres mots apparentés: il pyOtVOV , ilpYLOt, t6pY1). irritant» (Hp., etc.).
Le grec puriste a encore èpe:e[~w, èpe:eLO"[L6e;, etc.
ÈpÉa, «laine », voir dpoe;. Et.: 'Epe:e[~w, qui est bien attesté, est visiblement un
déverbatif du plus ancien èpéew. Ce dernier, comme eocMew,
ÈpÉas : 't'éKVOt, 0e:crcrOtÀo[; tpée:crqn . 't'éltVOLe; (Hsch.). 'PÀe:yéew, etc., peut comporter un morphème -ew ou -éew.
Gén. pl. tpéwv, dat. pl. ~pe:crcrL, Puchstein, Epigramm. On suppose que ce verbe repose sur la même racine que
Graeca, 76 (Memphis). ilPW[LL; et d'autre part qu'il est apparenté à opoe6vw,
Si tpéOte; est correct, il faut poser un nom. *tp~e;. qui pourrait être un verbe dénominatif issu d'un *ilpoeoe;.
Et.: On pense à ~pvoe;, ilpW[LL. On attendrait un neutre Enfin le vocalisme e de ip€ew se retrouverait dans les
comme y€VOe;, 't'€ltOe;. En ce cas il faudrait corriger tp€O(e; glose s d' Hsch. ~pe't'o . Wp[L~e1); ~pO"e:o . 3Le:ydpou ; ~POfl .
en lpe:O(; sinon un nom. *tp~e; serait plus embarrassant, Op[L~0"1l·
cf. Bechtel, Gr. Dial. 1,205 sq.
ÈPeL/)W, -O[LOCL, aor. ~pe:LO"OC, -e:LO"OC[L1)V, pass. ~pdcre1)v
ÈpÉ~w90s : «pois chiche» (Hom., ion.-att., etc.) dit (Hom., ion.-att.), pf. moy. èp~pe:Lcr[LOCL, avec le vocalisme e
plaisamment du sexe de l'homme (Ar., Ach. 801). (Hom. etc.), mais 3 e pers. pl. èp1)pé3oc't'OCL, -é3oc't'0 (Hom.,
Quelques dérivés: diminutif tpeolveLov (pap.) et les peut-être traitement éolien de -PL-, cf. Schwyzer, Gr. Gr.
adjectifs tpe:oLvew31)e; (Thphr.), -e:we; (Zen.), -LO(Ioe; (Dsc.), 1,106, n. 3,275, Chantraine, Gr. H. 1,170); plus tard
-LVOe; (Hsch., Phot., Suid.). èp~pe:LV't'OCL, ~p~peLv't'o (A.R.); actif 1tpoO"-, O"UV-~pe:LltOC
Et.: Ne peut guère être séparé de ilpoooe; «vesce », (Hp., Plb.), 1tpocr-e:p~pe:LKOC (Dsc., Plu.), fut. tpdcrw,
et est pourvu du suffixe -weoe; qui caractérise apparemment -OfLOCL (Arist., Cali., etc.). Sens: «appuyer, pousser », etc.
un emprunt à une langue méditerranéenne. On évoque lat. parfois intransitif «s'appuyer sur », etc.; également
eruum «ers, lentille », v.h.a. araweiz «pois », etc. Le w fréquent au moyen. Emplois figurés plus ou moins familiers:
exclut une correspondance phonétique avec le b du grec. « s'acharner », d'où «s'envoyer un morceau» (Ar., Paix
Probablement emprunts indépendants dans chacune des 25,31), dit aussi des rapports amoureux (Ar., Thesm.
trois langues à un idiome inconnu d'un pays d'où la plante 488), etc. Nombreuses formes à préverbes : &v't'-, &1t-,
est originaire, Asie Mineure ou Méditerranée orientale. 3L-, èv-, iç-, è1t-, 1tpoO"-, O"uv-, 1l1t-.
Voir des combinaisons chez Kuiper, Gedenkschr. Kretschmer Formes nominales : ~pe:LO"Le;, ~Pe:LO"fLOC, ipe:Lcr't'LK6e;, égaIe-
1,217 sqq., Deroy, GI. 35, 1956, 180-182, qui pensent que ment avec préverbes. Voir aussi &v't"IJple;.
le mot désignerait la «cosse» (cf. le jeu de mot Ach. Et. : Inconnue. Le rapprochement avec lat. ridica
800-801). Voir Hester, Lingua 13, 1965, 363. « échalas », également isolé, est indémontrable.
~pe~os : n. «obscurité du monde souterrain, enfer» ÈpeLKTJ : f. « bruyère» en arbre, Erice arborea L. (lEsch.,
(Hom., poètes, très rare en prose). Eup., Thphr., etc.); comme second membre dans 1l1t-
Adjectifs dérivés tpeoe:w6e;, éol., de *tpe:oe:cr-voe; Épe:LKOe;, f. (Nic.), -ov n. (Hp., Dsc.) souvent écrit 1l1te:pLK6v
«sombre, obscur », dit de la nuit, de nuages (Il., Hés.); [iotacisme et analogie des adj. en -Llt6e;] Hypericum, «mille-
plus souvent tpe:[Lv6e; de *tpe:ov6e;, donc sans suffixe pertuis» (c'est aussi une plante des landes, cf. Strômberg,
sigmatique (Hom., poètes, trag.), tpe:ow31)e; (tardif). Wortstudien 42); 1l1t- pourrait signifier «qui pousse
Noter que le substantif, à la différence de ses dérivés, en dessous ».
ne se dit que des Enfers. Dérivés: tpdKLOC n. pl. «bruyères» (pap.), èpdKWOe; «de
Et.: Vieux mot désignant les ténèbres, conservé aussi bruyère» (pap.), èpe:LK1)p6e; dit d'un collyre (médec.),
en skr., en arménien et en germanique: skr. rdjas- « région èpe:LltocIov « miel de bruyère» (Plin.). Quelques toponymes:
obscure de l'air, vapeur, poussière », arm. erek, -oy « soir », 'Epe:LKOUe; M'Poe; (Schwyzer 720, IVe s. av.), 'Epe:LKOUO"O"OC
got. riqiz, v. norrois rekkr n. «obscurité, crépuscule»; nom d'une tle Éolienne (Str.), 'EpdKe:LOC (dème attique,
i,-e. *regW-os n. IV· s. av., écrit 'EPLK- par iotacisme).
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Le latin a emprunté le mot sous la forme erice. rifa «détruire» qui se dit aussi d'édifices; nom verbal
Et.: Des noms celtiques et baIto-slaves de la bruyère lat. ripa «rive d'un fleuve " etc. En posant un suffixe en
présentent une grande ressemblance avec le mot grec, occlusive, on peut tenter de rapprocher *rei-p- dans èpe(1tCù
si l'on pose * FepeLxii : v. irl. froech, gallo grug de *wroiko-, et *rei-k- dans èpdxCù, cf. Pokorny 857.
lett. virsi pl., lit. vii'iis, russe véres, véresk, etc. Selon
Machek, Lingua Posnan. 2,158 sqq. èpdx1) et véres seraient ÉpÉ1TTO .... a.L seulement au participe èpe1tT6[J.evoç
des emprunts à une même source. Voir Pokorny 1154. (Hom., AP, employé plaisamment Ar., Cav. 1295), èpé1tTCùV
(Nonn.) «brouter, croquer », dit d'animaux qui mangent
ÉpELKW : (ion.-att.) avec èpeLx6[J.evo,; passif (Il. 13,441), des herbes ou des végétaux (except. Od. 9,97 où des hommes
aor. intr. 1îPLXe (Il. 17,595), aor. 1îpeLi;oc (ion.-att.); au mangent du ÀWTOÇ; et d'autre part Il. 21,204 où des
passif pf. èp1)pLY[J.OCL, -[J.Évoç (Hp., Arist.) «déchirer, briser, poissons mangent de la graisse).
écraser, cO,ncasser. en parlant de grains. Diverses formes Forme à préverbe: aor. 3 e pl. cX.v1)pé<jlOCVTO « enlever & en
à préverbe, notamment : ~lL-, XOCT-, U1t-. parlant des dieux, des Harpyes, d'une tempête (Hom.
Dérivés nominaux, généralement techniques et se toujours écrit cX.V1)pd<jlOCVTO) de même chez A.R. écrit
rapportant au traitement du grain: èpeLx&:ç (lire èPLX&:Ç) . cX.vepeL<jI- ou cX.vepe<jl-; Hés., Th. 990 a cX.vepe<jloc[J.év1) (ou
o èpeY[J.6ç, Kp1juç 8è: ti)(npL[J.&:ç . ÀÉYOUcrL 8è: of)-rCùç XOCL TIX cX.VOC-) , enfin Pi., Péan 6,136 cX.V~pé<jlOCTO, plutôt que cX.voc-.
tTpLoc, TIX U1tO TLVWV Myocvoc (Hsch.), èpeLXL8eç pl. (Gal.) Szemerényi, Syncope 203 sqq., pose pour ces dernières
« orge concassé, gruau &, èpdxLOV = tTpLOV «gâteau formes un thème cX.v-ocpe1t- différent de èpe1t- tout en lui
friable. (?) attesté chez Gal. 19,100; èpeLXLTiiç «pain étant apparenté (cf. Hés., Th. 990), et de sens différent.
d'orge égrugé. (Seleuc. ap. Ath. 114 b). D'autre part on a Il cherche à en tirer &P1t&:çCù, etc.
une ~rie : èp(y[J.OCTOC pl. (Hp.), èp(Y!l-1) (sch. Ar., Gr. 508) Et.: Un thème *rep- se retrouve dans lit. ap-répti
«pois concassés _; formes avec iotacisme, comme on «saisir, enlever &; en outre avec un vocalisme zéro lat.
l'observe aussi parfois dans les dérivés précédents, pour rapio «enlever •. Cf. Pokorny 865.
èpeLY-; enfin avec un e inexpliqué èpéY!l-OCTOC (Thphr.,
Erot.), èpeY[J.6ç (Gal., pap., Erot.) «graines concassées 1 ; ÈpeO"X"lÀÉw : (souvent avec la variante -xûéw «tenir
d'où l'adj. dérivé èpéY[J.LVOÇ (Dsc., Orib.) des propos plaisants ou piquants. [par opposition à cr1tou8'ij
Et.: 'EpdxCù verbe de sens général (cf. Hom.), mais Àé:yeLv] (Pl., R. 545 e, etc.) «taquiner» (Pl., Phdr. 236 b),
qui s'est ensuite spécialisé surtout par ses dérivés, n'a pas puis «importuner & (grec hellénistique).
de correspondant exact en i.-e. L'e- initial peut être une Dérivé tardif èpecr-xeÀLoc = <pÀUOCpLOC (EM 371,1, Suid.
prothèse, et l'on évoquerait skr. rikhliti, likhdti «dé- S.U. 'A8&:[J.); «querelle. (pap. VIe S. ap., écrit -xeLÀLŒ) ;
chirer », etc., avec une vélaire aspirée; lit. riekiù, riêkti enfin èpLcrX1)Àoç (sic, d'après ~pLÇ) . Ào(8opoç (EM, Parth.,
« couper du pain, faire un premier labour., skr. risdti, Fr. 18).
lisdti «arracher, déchirer. (avec une gutturale palatale) : Et.: Constitué apparemment comme ~ÀŒ(l'<p1)[J.éCù d'un
les variations de l'occlusive finale n'étonnent pas dans premier membre nominal et d'un second membre d'origine
un terme expressif. Comme formes nominales, on a évoqué verbale. Pour le second membre J. Wackernagel (KZ 33,
v.h.a. riga, m.h.a. riha «rangée, ligne _, lat. rixa «rixe &, 1895, 57 = Ki. Schr. 1,736) évoque X1)ÀeueLv . p&:1tnLV,
rima « fente _. Faits celtiques chez Pokorny 858. 1tÀÉxeLv (Hsch.) dénominatif de x1)À'1l, etc. Pour le premier
Voir aussi èpd1tCù. terme il pose un thème sigma tique neutre tpecr- qui serait
un doublet de ~pLÇ, qu'il veut retrouver dans t1t1)peLŒ (v.
ÉpEL1TW : aor. èpmetv (Hom., alex.) de sens intransitif, s.u.). Tout cela est purement hypothétique. Le rapproche-
mais datif du participe èpmévn comme de *èPL1t1)V passif, ment avec cX.pd1), t1t1)peLŒ «menace & (V. Osten-Sacken,
hapax Pi., O. 2,43; de même pf. ancien de sens intransitif IF 23, 1908, 380 sqq.) est encore plus difficile.
èp1)pme (Il. 14,55) mais avec pl.-q.-pf. epepmTo, cf.
Chantraine, Gr. H. 1,423 et n. 3; 426 et n. 3; passif ÈpÉT"lS, èpé(l'crCù, etc. : subst. ancien èph1)ç (Hom.,
pr. èp1)pL[J.[J.OCL (Arr.), aor. -lJPL<p6'1lv (Arr.) et participe ion.-att., etc.) généralement au plur. «rameur.; déjà
èpeL<p6dç (S. Aj. 309); au sens transitif act. èpd1tCù, mycén. ereta, cf. Chadwick-Baumbach 194, à côté p.-ê.
-<jICù, -<jIoc; verbe attesté chez Hom., poètes, Hdt., grec d'un infinitif eree = tpeev (?) (PY An 724). Rares com-
hellén. Sens : «abattre, faire tomber., etc. Formes à posés du type ocùTe:péT1)ç, «soldat qui sert aussi comme
préverbes : è~-, XOCT-, en outre cruv- et U1t- exceptionnels. rameur. (Th.); avec allongement de l'initiale du second
Dérivés: èpdmoc pl. n. « ruines ., dérivé du thème verbal terme, u1t1)ph1)ç qui a joué un grand rôle, V. S.U. Dérivés:
(poètes, Hdt., Arist.), d'où l'adjectif èpdmoç «qui tombe èpenx6ç «qui concerne les rameurs. (att., etc.), etpecr(1)
en ruine _ (Ph. 1,197) et èpd1tLOÇ y1j' 7) xépcroç Suid.; (Od., Hdt.) et dpecrLoc (att.) «fait de ramer & (en ce sens
nom d'action ~peL<jILç (1 G II' 463). Adjectif en -m[J.oç : senti comme nom d'action de èpécrcrCù), « équipe de
èpd<jlL[J.OÇ «abaUu. (E., 1. T. 48). Il existe aussi deux rameurs» au sens collectif (attique) ; l'allongement métrique
composés poétiques à premier terme èpeL<jIL-, èpeL<jIhOLxoç de l'initiale a été conservé en attique; en outre le composé
« qui renverse les murs» (lEsch., Sept 1883) et ÈpS:L<jImuÀiiç technique 1tŒpe~e:Lpe:crLoc «apostis •.
« qui renverse les portes. (B. 5,56). Enfin, avec un voca- Verbe dénominatif tpécr(l'Cù « ramer. (Hom., poètes),
lisme radical zéro : èpL1t-vOCL pl. «escarpement, à pic. aussi avec les préverbes : 8LOC-, 1tpO-; parfois employé
(E., A.R.), sg. chez Nic. métaphoriquement par les poètes; la forme èpéTTCù se
Le grec moderne a èpemou[J.ocL «tomber en ruine_, trouve chez les atticistes; la prose attique emploie
èpdmoc « ruines ». èÀocuvCù, etc.
Et.: Au présent à vocalisme e èpd1tCù répond V. norr. Parallèlement à èph1)ç, nom d'instrument èpe-T-[J.6v
ÈpÉT'IS 368
neutre «rame. (Hom., poètes); figure dans une dizaine présents dérivés tardifs : tpuy,x~OfLCXL (Sor.) et tpuy&(,)
de composés poétiques : déjà chez Hom. cpLÀ~Pe:'I'fLOÇ, (Gp.).
80ÀL)(1J- ; en outre verbe dénominatif epe:'I'fL6w (E., Orph., Plus singulière apparalt la glose d'Rsch. tpuy1JÀ"I) .
Nonn.) ; le dimin. tpe:'I'fLlov (Corn., hapax), le nom d'action t1t(6e:'I'Oç pcxcp,xvou, (le radis) faisant roter. De même
Èpe:-'I'-fL6ç (Hdn. Gr.); l'anthroponyme 'Epe:'I'fLe:uÇ (Od.); EM 329,27 È:1t(6e:'\'ov pcxcpcxvlou rO'wç tX1tO 'l"Ïjç epuyîjç mais
le nom usuel de la rame est KW7nl. Enfin il a pu exister à avec le lemme tpuYfL~À"I) que l'on préfère en général à celui
côté de tpÉ:'I'1lç un nom d'agent en -~p (cf. Et.). On d'Hsch., malgré l'homonymie avec È:puYfL"I)ÀOÇ « mugissant •.
en aurait une trace dans le nom de ville , EpÉ:'I'pLCI: qui Et.: 'Epe:uYOfLCXL, etc., appartiennent à une série de
serait« la rameuse. (?) ; dénominatif epe:'\'pL,x~e:L . crKW1t't'e:L, caractère expressif qui présente des formes verbales assez
~ 1tCXl~e:L (Hsch.). claires: lat. é-rügo composé avec le préverbe ex, avec l'in-
La racine qui a fourni epÉ:'I'1lç figure au second terme tensif rüc16; il Y a un présent radical athématique ridug-mi
de composés désignant des bateaux. Deux séries ont été (de *rëug-) en lituanien, rus. itér. rygàt' • roter., etc.;
constituées : l'arm. a une forme dérivée en ii, orcam (avec prothèse 0).
a) 'Une série de composés en -opoç ou -e:poç: e:tK60'-opoç Formes dérivées expressives à vocalisme u en germanique
«à vingt rameurs. (Od., D., etc.), 1te:v'I'1lK6v'I'-Opoç "à ita-ruchjam «ruminer >, vieil angl. rocettan (de * ru kat-jan )
cinquante rameurs. (E., Marm. Par. 15), mais la forme • roter >, avec vocalisme zéro comme dans ~puyov. En
la mieux attestée est en -e:poç (inscr. att., PL, Hdt., Th.), indo-iranien on n'a que le persan roy, ii-roy «rot •. Voir
avec le dérivé 1te:V'I'1lKOV'I'"I)pLK6ç (sic) chez Plb. 24,6,1; Pokorny 871.
'l'pLCXK6v'I'opoç (Th., inscriptions attiques) et -e:poç (Hdt.,
inscriptions attiques) avec 'l'pLCXKOV'I'6pwv (Arist., inscrip- 2 ÈpeuY0jA-a.L : au présent ne se dit chez Hom. que de
tions); s'il ne s'agit pas de noms d'agent la forme la la mer : È:Pe:uYOfLÉ:V"l)Ç ,xÀ6ç (Il. 17,265), KÜfLCX ... l3e:wov
plus ancienne doit être en -e:poç, ce qu'attesteraient les epe:uy6fLe:VOV (Od. 5,403), [KufLCX'l'cx] epe:uye:'I'CXL 1l1te:Lp6vl3e:
inscriptions, mais non le témoignage de l'Odyssée; (ibid. 438); en outre 1tpocre:pe:uye:'I'CXL (Il. 15,621). Tous ces
b) Autre série en -~P"l)ç avec flexion de thèmes en s et exemples sont ambigus et peuvent se rapporter à
allongement de la première voyelle du second terme, ainsi È:pe:UYOfLCXL 1 «cracher sur, se jeter sur >, etc. Toutefois
,xÀL-~P"l)Ç «qui rame sur la mer> (épithète de KW1t"l) E., le sens de «mugir. est également acceptable, comme
Héc. 455), 'l'pL~P"l)Ç f. avec vcxüç s.e. «trière 0 (Hippon., le suggérerait Il. 14,394 KÜfLcx ... (3o,xq: 1tO'l'L )(É:pcrov. C'est
att.), vaisseau à trois rangées de rames, semble-t-il, avec seulement à l'aoriste llpuye:v que semble s'imposer le sens
trois rameurs superposés, cf. Taillardat dans Vernant, de (' mugir. : Il. 20,403 'l)puye:v wç O'l"e: 'l'CXÜpOç llpuye:v,
Problèmes de la guerre ... 183-205 d'où 'l'pLe:'I'1lpLK6ç, etc. ; puis 20,406 'l'6v y' tpuy6v'I'cx ÀL1te: ... 6ufL6ç. Le mot est repris
même principe d'explication pour 'l'e:'I'p-, 1te:V'I'- ; la signifi- Théoc. 13,58 à propos d'Héraclès appelant Hylas. La LXX
cation de ces composés repose donc sur un autre principe emploie epe:uy6fLe:VOÇ et f. È:pe:UÇe:'l"CXL au sens de "rugir •.
que les formes en -opoç ; voir aussi sous -'~P"l)ç. On a observé que, outre les passages d'Hom. cités plus
Enfin on a supposé que 'l'É:PP"l)'I'OV . 'l'pL~P"l)Ç (Hsch.) haut, on peut se demander si dans certains tours expressifs
serait une forme lesbienne pour *'l'pL-e:p"I)'I'OV, donc forme on a affaire à È:pe:UYOfLCXL «roter. ou È:pe:UYOfLCXL «rugir» :
suffixée en -'l'Oç et sans allongement de l'initiale du second of)fLÉ:PCX 'l''ii of)fLÉ:Pq: È:pe:uye:'I'CXL frîjfLcx (LXX, Ps. 18 [19], 2) ou
terme, ci. Schwyzer, Gr. Gr. 1,274 avec la bibliographie. È:pe:UÇe:'l"CXL Ke:KpU[J.[J.É:vcx (Ev. Matt. 13,35).
A l'exception de 'l'PL1Jp"l)Ç, e:tpe:O'[cx, epÉ:'t'"I)ç tous ces mots Adj. dérivé tpuYfL"I)ÀOÇ épithète d'un taureau (Il. 18,
sont archaïques et poétiques. Kwml remplace epe:'I'fL6v, 580) dont le suffixe complexe est obscur (de È:PUYfL1J?
et «ramer> se dit KW1t"l)ÀCX'l'Éw dans le grec hellénistique. cf. plus loin È:puY[J.cxlvouO'cx, Risch, Wortb. der homo Sprache
Et.: On peut poser une racine i-e. *er~- «ramer. : 41, Frisk, Eranos 41,52). On peut ajouter des gloses
tpÉ:-'I'1lç répond, au suffixe près, à skr. ari-tdr-. Il a existé confuses : È:puYfLcxlvouO'o: . of) (3oüç KCXt 6 'l"CXÜpOç È:PUYfLCXLVWV
des thèmes verbaux: p.-ê. en grec mycénien eree, lit. iriù, tX1tO 'l"Ïjç È:puYfL'ijÇ, et È:puy1J'l"WP' (30"l)'l"~ç (Hsch.).
lrti; avec un thème *ro-, germ. : v. isl. rôa, celt., v. irl. L 'homonymie entre les deux È:pe:UYOfLCXL a constitué
imb-rii • ramer •. une gêne (mais cf. Et.). Le grec a donc préféré des termes
Le nom d'instrument epe:-'I'fL6v est constitué avec un différents : WPUOfLCXL, wpüy'Î), WpuYfL6ç, etc. Pour «rugir,
suffixe différent de celui de skr. ari-tr-a-. Le lat. ré-mus mugir> le grec moderne dit [J.OUYKp[~W.
est fait sur un thème en é: * ré- de * (~)r-e~l' Voir Pokorny Et.: Formes voisines dans d'autres langues L-e., lat.
338. rügio, rügïre, et avec une sourde finale V. sI. rykati
«rugir >, V. angl. ryn (de *rühjan), v.h.a. rohon (de *ruhOn).
1 ÈpeuY0jA-a.L : présent (Hom., poètes, hellén., etc.), Voir Pokorny 867.
aor. llpuyov (Ar., Arist., etc.) et 1jpe:uÇ,xfL"I)V (Procop.), Tout se passe comme si epe:uyofLCXL, dans les deux
fut. È:pe:UÇOfLCXL (Ev. Mat. 13,35) ; le présent usuel en prose emplois de 1 et de 2 et avec des dérivations diverses,
est tpuyy&vw, thème en -&vw avec infixe nasal de valeur était issu d'un élément radical exprimant un bruit rauque
terminative : • roter, vomir, cracher., employé aussi au et reposant en dernière analyse sur l'imitation expressive
figuré, de volcans, de la mer, de rivières, en outre LXX d'un son.
Ps 18 [19] 2, Ev. Matt. 1. c. de paroles. Nombreux emplois
avec préverbes : tXV-, tX1t-, È:v-, È:ç- (fréquent), È:1t-, KCX'l'-, Èpeu9w, Èpu6p6ç, etc.: présent È:pe:u6w «rendre rouge ,.
1tpoO'- (Il. 15,621, mais v. tpe:UYOfLCXL 2. Noms d'action: (Il. Il,394), avec l'aor. Èpe:ÜO'CXL (Il. 18,329), pass. «devenir
~pe:UÇLÇ (Hp.) et ~pUÇLÇ (Hp.), È:Pe:UYfL6ç (Hp.) et È:PUYfLOL rouge, rougir. (Sapho, Hp.), au même sens epe:U6w
(Arist., Thphr.), ~puYfLcx (Hp.) avec epuYfLcx'l'wl3"1)Ç (Hp.) intransitif (B., Hp.). Avec préverbes: O'uve:ç- (Hp., Prog.
et tpe:UYfLCX'l'wl3"1)Ç (Hp.), È:puy~ (Aret., Gal.) ; en outre deux 23, Coac. 859 optatif aor. pass. O'uve:çe:pe:u6e:l"l) ?), KCX'l'-.
369 -
Neutre en 8 l!peu6oc; «rougeur _ (Hp., A.R., etc.), v. angl. rëad, v.h.a. rot, vocalisme ambigu, eu ou ou:
avec l'adjectif secondaire Épe:u61]c; (Str., Arat.). Adjectifs lit. raüdas, lat. rufus, v. irl. ruad.
dérivés tardifs Èpe:U61]e:LC; (A.R., Nic., avec la variante Le grec ÈpU6IXtvofLcxL permet de poser pour les noms une
-L6e:LC;), Épe:u6cû.éoc; (Nonn.), cf. Debrunner, IF 23, 1908, alternance -r-, -n-, -s- dans les suffixes. Voir Pokorny 872.
7. En revanche il serait possible d'envisager une vieille
alternance suffixale -r (cf. Èpu6p6c;), -l, -s pour rendre ip€uvâw, v. 1 Èpé:w,
compte de 'Epe:u6IXÀLWV (Hom.), cf. Ile:UXIXÀLWV, IIuYfLIXÀLWV,
'Epe:u6IXÀLIX toponyme à Argos; cf. Benveniste, Origines 16. ÈPÉ4>w : (Pi., Ar.), Èpé7t"\"w avec le suffixe o_ye/ o_ (Pi.,
Verbes dénominatifs : Èpe:u6éw «être rouge, rougir» B., Cratin.), aor. Èpé:Y:XL (Hom., Pi., Ar., etc.), f. ÈpÉ:yw
(Luc., pap.), d'où Èpe:u(1)fLlX (Gal.), Èpe:UOLOCW avec le suffixe (lEsch., E.) «couvrir. en parlant d'un toit ou d'une
des verbes de maladie (Hp.). En outre le nom de plante terrasse, aussi d'une couronne, etc. Rares formes à pré-
Épe:u6é3lXvov «garance» cultivée ou sauvage (Hdt., verbes : &fLCP- (tardif), È7t- (Il. 1,39) attesté à l'aoriste
Thphr., etè.), pour le suffixe, cf. Chantraine, Formation chez Hom., XIX"\"- (Ar.).
362; aussi Èpu6po- voir plus loin. Nom d'action 1!pe:yLC; « fait de couvrir» (Thphr., inscr.),
Avec le vocalisme zéro on a l'adjectif è:pu6p6c; «rouge» avec Èpé:YLfLOC; «propre à couvrir. (Pl., Thphr.).
(Hom., ion.-att., etc.), myc. erutoro, erutara. Comme Substantif ancien à vocalisme 0 1$pocpoc; «couverture,
premier terme dans quelques composés : Èpu6p6-7touC; toit. (Orac. chez Hdt. 7,140, lEsch., Th., PI.), dit
nom d'oiseau (Ar.), ÈpuOpO-7tOLXLÀOC; (Épich.), ÈpuOp6- notamment d'un toit de roseaux (Il. 24,451), opocp1]« toit,
)(ÀwpOC; (Hp.), ÈpuOp6-)(pwc; (Cratin.). Second terme dans plafond» (Od., ion.-att.). Divers dérivés: les adj. Op6cpLOC;
È1;é:pu6poc; (Hp.) Àe:uxépu6poC; «rouge pâle» (Arist.), cf. « qui concerne le toit» (inscr.), opoqnlXLoc; «qui concerne
Risch, IF 59, 1949, 60. le toit» ou «le plafond. (inscr.), -Lx6c; (dans une
Dérivés: ÈpuOpLiXC; « qui a le teint rouge. (Arist., pap.), glose d'Hsch.) id., -LVOC;, «couvert de roseau • (En.
opposé à w)(pLiXC;, cf. Chantraine, Formation 93; ÈpUOpLVOC; Tact.), en outre opocpLiXC; m. « qui se trouve sous un
noms de poissons, soit le pagel commun, soit le barbet de toit. (Ar., Guêpes 206, dit d'un héliaste, Philocléon,
la Méditerranée, serran us anthias, cf. Strômberg, Fischna- par allusion à un animal, soit une souris d'après le
men 21, Thompson, Greek Fishes s.u.; cf. gr. moderne contexte, soit un serpent, cf. plus loin); Hsch. donne la
ÀUOpLVL et v. Lacroix, Mélanges Boisacq 2,51 avec la forme glose opocpllXC; . 1$qnc; "\"&'1 XIX"\"' OlXLIXV ; voir sur ce serpent
béotienne ÈpouOp6c;; en outre par dissimil. ÈpUOLVOC; Georgacas, Gedenkschr. Kretschmer 1,126.
(D.L., etc.); 'Epu6LVOL toponyme (Il. 2,855). En outre Verbe dénominatif opocp6w «couvrir» (hellén. et tardif)
ÈpuOp63IXvov réfection de Èpe:u063lXvov «garance. (Dsc.). avec op6cpw/J.oc et Op6CPWcrLC;.
'EpUOpIXLOC; est un doublet tardif de ÈpuOp6C; (D.P.). Comme second terme de composé uy-6pocpoc; «au toit
Nom de qualité ÈpuOp6TI)C; «rougeur» (Gal., etc.). élevé» (Hom.), et une douzaine d'autres dans le grec
Noter le toponyme 'EpUOpIXL, ville d'Ionie ainsi nommée postérieur, parfois avec la forme -wpocpOC;, cf. "\"e:"\"pwpocpOC;
à cause de la couleur rouge des roches de trachyte; on en a «à quatre étages. (Hdt.); il Y a d'autre part une série
tiré le nom de plante 'EpUOpIXLXOV crlX"\"UpLOV sorte d'orchidée avec un vocalisme e et un suffixe sigma tique (innovation
aphrodisiaque (Dsc., Plin.) avec le doublet ÈpUOp6VLOV plutôt que indice d'un *~pe:cpOC; neutre) : uy-e:pe:cp1]c; « au
chez PS.-Dsc. (d'après 'I6vLOv, etc. ?). Autre toponyme toit élevé» (Hom., Ar.), mais -1)pe:cp1)c; (Il. 9,582) ; tous les
'EpuOpoc (OOCÀlXcrcrlX) «Mer Rouge, Océan Indien », avec autres composés ont 1), &fLCP1)Pe:cp1]c; «recouvert », È7t-, l'OC"\"-
!e dérivé 'EPUOpIXLX6c;. (tous chez Hom.), en outre cruv- «couvert, boisé. (Hdt.),
Verbes dénominatifs: ÈpUOpLOCW «rougir. (ion.-att., etc.), 7te:"\"p- «couvert d'une voûte de rocher» (lEsch., E.,), etc.
d'après les verbes de maladie en -LOCW, avec ÈpUOpLIXGLC;, Et.: Ce radical est très ancien mais on trouve peu de
-(1)crLC; (Hp., Hsch.) ; ÈPUOPIXLVOfLIXL, -w «rougir », intransitif rapprochements : v.h.a. hirni-reba «crâne» (couverture
ou transitif (X., Arist., Thphr., etc.). du cerveau) et moins clairement v.h.a. rippa, rippi, v.
angl. ribb, v. isl. rif« côte ».
Avec le vocalisme zéro on a également un vieux présent
constitué sur un thème en n Èpu6cxtvofLCXL « devenir rouge»
(Il., alex.), avec l'actif transitif ÈpuOcxtvw, aor. -1)vcx (alex.,
prose et poésie tardives), mais le substantif ÈpU01)fLCX
«rougeur., est bien attesté (Hp., Th., E., etc.). Èpex9ins : f. nom de diverses plantes, de l'aristoloche
Voir aussi Èpucrt(1) et Èpucrt7te:ÀcxC;. à racine ronde, A. rolunda (Ps. D.) et du séneçon (ibid.).
'Epu6p6c; a été éliminé en grec moderne par X6XXLVOC;. Nom de plante de type connu, avec suffixe -L"\"LC; (cf. Redard,
El.: Le présent radical thématique Èpe:u6w est identique Noms grecs en -"\"1)<; 67,71) qui fournit normalement des
à v. isl. rjoâa «ensanglanter., v. angl. rëodan «rougir ». dérivés de noms. Mais quel rapport réel ou apparent peut-on
Le thème en s 1!pe:u6oc; trouve un correspondant dans lat. établir avec ÈpÉ:)(6w? Pour le séneçon on penserait aux
dialectal robur, nom du rouvre ou chêne rouge, v. Ernout- fruits en aigrette ballotés par le vent (?).
Meillet s. u.
Avec le vocalisme zéro, Èpu6p6c; a des parallèles exacts ÈpÉX9w : au présent seulement, «briser» au propre
dans lat. ruber, v. sI. rildril, et avec un suffixe un peu et au figuré (Il. 23,317, Od. 5,83, H. Ap. 358, Proclos).
différent, skr. rudhirti-; enfin le dérivé v. isl. roâra f. Et.: Inconnue. Le rapprochement avec skr. rtik$as-,
«sang ». En ce qui concerne l'adj. il y a trace d'autres av. rasah- «destruction. (?) a été critiqué avec de bonnes
vocalismes: vocalisme e (oreudho-) dans v. isl. rjodr, v. raisons par P. Kretschmer, KZ, 31, 1892, 432 sqq. et
angl. rëod (cf. le type Àe:ux6c; ?), vocal. 0 dans got. raups, ruiné par L. Renou, Journ. Asiat. 1939, 187.
EpÉW 370
1 EpÉW, dpO(J.CXL, ~pO(J.CXL, èpe:e:l\lw, èpe:u\I&.w, èpW"r&.w: Le grec moderne emploie encore ~pe:U\lCX « investigation,
présents divers. perquisition », etc., èpe:u\lw «examiner, explorer., etc.,
'Epéw « interroger quelqu'un, demander quelque chose. et d'autre part (È:)pw't"w «demander, interroger », etc.
(Hom., Nic.), avec le subj. à voyelle brève Èpe:lo(J.e:\I Et.: Ignorée. On a voulu rapprocher du radical de
(Il. 1,62) qui peut reposer sur ÈpéF-o-(J.e:\I et permettrait Èpe:U\I&.w et du substantif dont ce verbe serait issu le v.
de poser un athématique *èpe:U-(J.L. Autres formes notables: norrois raun f. «tentative, épreuve, exploration •.
~pe:ue: . èpe:u\lcx (Hsch.) et le moyen impér. ~pe:LO (Il.
Il,611) qui pourrait recouvrir un athématique *è!pe:uo,
2 EpÉW, att. èpw « je dirai ", voir 2 e:tpw.
voir Chantraine, Gr. Hom. 1,297 avec la bibliographie,
notamment Wackernagel, Spr. Unt. 297; avec ÈpÉO(J.CXL
(Hom., Hp.). Nom d'agent n. pl. crétois èpe:u't"cxl ÈPTlI-I0S, -1), -0\1 : accentué ainsi Hom., poètes, mais
«enquêteurs qui font rentrer les impôts» (SI G 527,132), ~P1)fLO<;, -0<;, -0\1 en attique, «solitaire, abandonné» en
p.-ê. en' mycén. ereutere = Èpe:u't"lipe:<; ou Èpe:U't"~pe:L, parlant de lieux ou de personnes; terme juridique en
cf. Lejeune, R. Ph., 1960, 19-20. attique, dit d'un procès où le défendeur fait défaut. Les
Autre présent dpO(J.CXL (Hom., ion.) de *ÈpFO(J.CXL, f. composés où èp1)(J.o- sert de premier terme sont tardifs
e:tp~crO(J.CXL (Od., ion.), ÈP'~crofLcxL (att.); à l'infinitif, répon- et rares : p. ex: èp1)(J.o\l6fLo<; «qui vit dans le désert»
dant à e:tpO(J.CXL, on a e:'(pe:cr8cxL (Od.), mais avec traitement (A.R., etc.), èp1)fL6-n;oÀL<; (E., Troy. 603). Second terme de
différent du groupe -pF-, ÈpÉcr8CXL employé comme aoriste composé avec n;CX\l-, CPLÀ-, un;-, etc.
dans la formule (J.e:'t"cxÀ),licrCXL KCXL èpécr8cxL (Od.). En attique: Adjectifs poétiques dérivés : èp1)fLCXLO<; (Emp., A.R.),
iJp6(J.1)\I, impér. Èpoü, inf. ÈpÉcr8CXL, etc., fonctionnent comme -fLe:LO<; (Myconos); ÈP1)fL&.<;, -&.80<; f. (Man.).
aoriste de Èpw't"&.w; voir Chantraine, Gr. Hom. 1,394. Substantifs dérivés : Èp1)(J.ocrU\l1) «solitude» (AP) et
Également avec les préverbes: &'\1-, 8L-, È~-, Èlt-. surtout èp1)fLLCX ,solitude, désert », aussi avec un complé-
Présent dérivé èpe:e:l\lw, -O(J.CXL «interroger» (Hom.), ment «absence de, manque de. (Hdt., ion.-att., etc.),
aussi avec è~- (Hom., A.R.) : formation apparemment avec les dérivés èp1)(J.LK6<; (LXX) et en particulier ?:P1)fLt't"1)<;,
comparable à &.Àe:e:l\lW; on a admis un dénominatif d'un -ou • qui vit dans la solitude, dans le désert, ermite»
thème en rln *èpe:F-e:\I- (?). (LXX, mais le mot est couramment employé dans les textes
Dérivé beaucoup plus important Èpe:U\I&.w «chercher, chrétiens et a connu une grande extension dans toutes les
enquêter, explorer» (Hom., ion.-att., etc.), également avec langues qui l'ont emprunté au grec chrétien).
préverbes: &'\1-, 8L-, KCX't"-, è~- qui souligne l'aboutissement Comme verbes dénominatifs èp1)(J.&.~w ,être solitaire.
de l'action. (Théoc., AP), et surtout le dénominatif èp1)(J.6w «rendre
Dérivés : noms d'action : 8L-e:pe:U\l1)'t"~<; «enquêteur, désert, dévaster », mais aussi «abandonner évacuer»
investigateur» (X.) et €pe:U\l1)~<; (Cléarque, J., etc.) et enfin, priver de » avec complément au génitif ; nombreu~
avec le doublet -'t"~p (Nonn.), f. -'t"pLCX (Corn.). Nom emplois du passif (Pi., Hdt., ion.-att.); dérivés tardifs:
d'action: 8Le:pe:U\l1)crL<; « enquête» (Str., etc.). Adj. lhe:pe:u\l1)- èp~fLwcrL<; • dévastation. (LXX, etc.), èp1)fLÙl't"1)<; m.
't"LK6<; «apte à scruter» (tardif). Nom d'action obtenu « dévastateur» (AP). Formes verbales avec préverbes :
par dérivation inverse : è!pe:U\lCX f. «enquête, recherche» cX.1t-, È:ç-, Xct't'-.
(S., E., Arist., etc.). , An;-Ép1)fL0<; (Sch. Pi., N. 4,88) peut être issu de &.n;e:p1)-
(J.6w.
Tous les termes groupés autour de èpe:u\I&.w, ~pe:U\lCX
s'appliquent à la notion d', enquêter» plutôt qu'à celle Le grec moderne emploie encore ÈP1)fLLCX «solitude,
d'« interroger ». désert " Itp1)(J.o<; et èp1)(J.l't"1)<;.
Et.: Rien de clair. Voir Pokorny 332 sqq.
En grec hellénistique et tardif (LXX, pap., NT),
ces mots présentent les formes ~PCXU\lCX, -CXU\I&.W, -CXU\l1)crL<;
avec ouverture de -e:u- en -CXU-, cf. Schwyzer, Gr. Gr. EP"lTUW : aor. inf. èp1)'t"ÜcrCXL (Hom., Théoc., A.R.,
1,198. On a admis une dérivation d'un thème nominal 2 ex. chez les trag.), aor. pass. 3< pl. È:p~'t"u8e:\I (Il. 2,99);
*èpe:F\I-, et l'insertion dans les verbes en -&.w (Schwyzer, dol'. ÈpOC't"Ue:L (S., O.C. 164), la glose d'Hsch. Èp&.'t"08e:\I·
Gr. Gr. 1,680). cX\le:7t"CxucrOC\l't"o a été considérée à tort comme chypriote (?),
'Epw't"&.w (attique), avec e:tpw't"&.w traitement de èpF- elle est seulement fautive, cf. Latte s.u. Sens: • retenir,
(5 ex. dans l'Od., ion.); È:pw~crw, 1)PÙH1)crCX (ion.-att.). empêcher •. Formes à préverbes: &.n;- (A.R.), KOC't"- (Hom.,
Sens : «poser des questions, interroger », etc., en grec S.).
hellén. et tardif aussi « demander, solliciter ». Employé, Vieux mot qui ne fournit pas de dérivés.
notamment avec Èn;- (le préverbe marquant « la direction »), Et.: Apparemment dérivé d'un substantif en -'t"U<;.
8L- «interroger jusqu'au bout », etc. Mais aucune étymologie n'est en vue.
Dérivés : èpÙl't"1)(J.CX (et èn;-) «question, interrogation»
(ion.-att.), d'où èpw't"1)fLCX't"LK6<; «interrogatif» (D.T.), ÈPL- : Préfixe de valeur superlative équivalent de &'PL-,
È:pw't"1)(J.cx't"l~w pour la dialectique (Arist.); nom d'action une trentaine d'ex. surtout dans des composés possessifs,
ÈpÙl't"1)crL<; «question. (att.), cf. ÈpÙl't"1)crL\I n;me:rcr8cxL (Isoc. attesté chez Hom. et dans l'épopée tardive, rarement
8,58). Adj. èPW't"1)'t"LK6<; «habile à questionner» (Pl., chez les lyriques ou les tragiques. 'EPL- semble attesté en
Arist.). Verbe accessoire &.\le:pw't"l~w (Telecl. corn. 52). mycénien, cf. Chadwick-Baumbach 194. Exemples homo :
En outre 1)pÙln~o\l . lJPÙl't"W\l (Hsch.). ÈpLOCUXe:\le:<; pl., -~wÀo<; et -~wÀoc~, -y80un;o<; et -80un;0<;,
Le radical de èpw't"&.w, dpw't"&.w est évidemment issu de -1)pe:<; pl. (v. s.u.) -81)À~<;, -Ku8~<;, -(J.UKO<;, -OU\l1)<; et -OU\lLO<;
?:pF-; cf. dpO(J.CXL, !!pOfLCXL, etc., mais la dérivation est (v. s.u.), -cr't"&.cpuÀo<;, -cr8e:~<;, -'t"r(J.o<;; en outre È:flLOpe:(J.é't"1)<;
inexpliquée. qui doit être une réfection pour des raisons métriques de
371 'EpLVaS
èpt6pOfJ.oç (Anacr., etc.), le mot est repris par Ar. (Gren. Verbe dénominatif èpI6euofJ.0I:1, plus rarement -w, «être
814, hexam.). Les composés d'adjectifs en -'t"oç (à la travailleur à gage. (LXX) d'où «intriguer, chercher à
différence d'œpl-) sont plus qu'exceptionnels: èpt8fJ.oc't"oç obtenir un poste ou une magistrature» (Arist.), avec
(lEsch., Ag. 1462) créé par le poète, jeu de mot avec è~- (Plb.). Dérivés : èpl6eLOI: «intrigue» "(Arist., NT);
wEplÇ, et de sens mal fixé. èpl6eu't"6ç «corrompu, acheté par intrigue» (Delphes,
Noter que èpl601:l.éç (neutre) a fourni le nom d'une Crète). Il s'agit là d'un développement secondaire.
variété de sedum (orpin ou joubarbe) et que 'Epl- figure On souhaiterait rattacher à ce mot èPl6ocx"l), ce qui est
dans l'onomastique : 'Ept-TlfJ.oç, 'Epl-cpUÀ"I), etc. plausible, et èp[6cxxoç, ce qui est plus difficile, voir plus
Et.: Pas de rapport avec œpl-, avec lequel ce préfixe ne haut. L'épithète d'Apollon 'Epl6occreoç (IG II" 1362,
se trouve pas directement en concurrence. Frisk pense IV· s. av.) est obscure à tous égards.
à la racine de IlPWfJ.I, èpéOl:ç. Cette hypothèse reste en Et.: Sans étymologie comme 80GÀoç et les termes
l'air, mais trouverait un appui si l'on remarque que de de ce genre; mot du substrat?
nombreux composés concernent lin son ou un bruit
(-~pefJ.é'r"/)ç, -~pUX"l)ç, -y80u1toç, -Y"I)puç [Hsch.], -xÀocyx'r"/)ç ÈpLVEOS : m. (Il., Hés., Arist., Thphr.), èplv6ç m.
-X'r1J1tOç, etc.) ; on pourrait évoquer aussi èPI6"1)À1)ç, -601:À1)ç, (Stratt., Théoc., Délos, etc.), cf. œ8eÀcpe:6ç, -cp6ç; en outre
-601:ÀÀoç et peut-être surtout èplOl:uxeveç « qui dresse le cou, att. ÈpIVe:WÇ (Délos, com.) d'après les autres noms d'arbre
qui a un long cou» épithète de chevaux. en -e:wç, cf. Wackernagel, Akzent 32, n. 1 = KI. Schr.
2,1101, n. 1, «figuier sauvage, Ficus capri ficus • par
Èp~1')pES : n. pl. acc. -cxç, surtout dans la formule finale opposition à crux'ij, cf. Strômberg, Theophrastea 166 n. 1 ;
de vers èpt"l)peç (-OI:ç) hOl:ipol (-ouç) souvent dans l'ad. le mot est très exceptionnellement employé pour
et parfois dans l'Il. ; en outre hocpouç èpt"l)pOl:ç (11. 3,47). désigner le fruit. Le nom du fruit est neutre comme on
Il Y a une forme thématique secondaire èpt"l)poç hOl:ipoç l'attend: èPIVe:6v, -lv6v« figue sauvage " cf. Wackernagel,
(Il. 4,266); en outre èpL"I)pOV œOI86v (ad. 1,346, 8,62 = Vorlesungen 2,17, Schwyzer, Gr. Gr. 2,30.
471). Signifie quelque chose comme «honoré., en qui Autre dérivé rare ~pwocç, -&80ç = èplve:6ç (Nic., Th.
l'on a confiance (glosé par Hsch. fJ.eyocÀwç 't"1fJ.WfJ.evOI, 854), = IlÀuv60ç «fruit du figuier sauvage. (Amer. ap.
œy0l:60L, 1tp66ufJ.OI, euxocplcr't"OI). Le mycén. a peut-être un Ath. 2,76 el. Adj. : Èpwe:6ç, -voüç • qui concerne le figuier
anthroponyme eriwero, cf. Chadwick-Baumbach 200. sauvage. (ÉpiCh., E., Arist.) ; Èplve:w8"1)ç «plein de figuiers
Et.: Composé possessif de Èpl- et 'ljPOl:, cf. s.U. sauvages. (Str.). Verbe dénominatif ÈpIVOC~W «caprifier.,
mettre des figues sauvages près des figues cultivées pour
hâter la maturation (Thphr.), avec èpwOl:crfJ.6ç.
Èp~9a.K1') : «propolis» (?), mais selon Pline 11,17 Le terme èpw6ç est indirectement attesté en mycén.
serait synonyme de sandarace et cerinthos (Arist., Varr., par le toponyme erinowo gén. erinowoto (PY Cn 4, Na 106,
Pline); il s'agit d'une substance résineuse que les abeilles Eq 213, etc.).
recueillent sur certains arbres et dont elles enduisent les Voir aussi I)Àuv60ç.
ruches, allemand Bienenbrot, angl. bee-bread; le mot est 'Eplv(I)6ç subsiste en grec moderne.
également glosé par Hsch. : 1) (mo 't"wv fJ.e:ÀlcrcrWV 1t0l:pOl:'t"I- Et.: Pourrait être comme crux'ij, etc., un emprunt.
6efJ.év"I) 't"pocp1) . XCXL 't"o èyxotÀlOv 't"wv tx6uwv 't"wv fJ.cxÀcxxwv . Mais le messén. 't"pocyoç = Èplve:6ç (Paus. 4,20,2) et lat.
XOI:L 't"IX 't"wv uwv lfJ.opuOl:. Cette glose apporte deux enseigne- caprificus invitent à voir dans le mot un dérivé d'un vieux
ments : d'une part le sens d'. intérieur de crustacé» issu nom du bouc, cf. lplcpoç. Voir déjà Prellwitz, BB 22,
de la ressemblance entre les deux matières rend compte 284 sqq.
de l'adj. èPl6cxxw8"1)ç, épithète de ypcxiOl:I « crabes» (Épich.
61) ; de l'autre, il apparaît que la propolis est considérée
Ëp~vos : plante à latex, à fleurs blanches, à feuilles
à tort comme une nourriture des abeilles, ce qui explique-
de basilic (Nic., Ps. Dsc.), voir J. André, Lexique s.u.
rait le rapport avec IfP160ç, cf. s.u. Autre hypothèse chez erineos. Inexpliqué.
Nehring, Gl. 14, 1925, 183.
'EpLVOs, -uoç : la graphie avec un seul v est la plus
ÈpL9a.KOs : • rouge-gorge» (Arist., etc.) avec les autorisée. Nom d'une déesse de la vengeance qui se
doublets Èpl6e:uç (Thphr., Arat.), èpl6uÀoç (Sch. Ar., confondait peut-être à l'origine avec l'âme de l'homme
Guipes 922). Voir Thompson, Birds s.u. Semblerait tué (11. 9,571, 19,87, etc.). Emploi plus fréquent au
être dérivé de Ifp'L60ç, mais pourquoi? Voir Bosshardt, pluriel, « les Érinyes. ; enfin valeur proche d'un appellatif,
Nomina auf -e:uç 57 sqq. «vengeur, vengeance., etc. (Hés., Th. 472, PL, Plb.). Le
mot sert d'épithète à Déméter en Arcadie (Antim., Call.,
Ëpi90s : m., f. «travailleur à gage, journalier., dit Paus. 8,25,6). Erinu se trouve attesté en mycénien dans
de moissonneurs (Il., 18,550,560), • fileuse. (S., D., une liste de divinités recevant à Cnossos de l'huile, p.-ê.
Theoc., pap.) à la suite d'un rapprochement par éty- au datif, cf. Chadwick-Baumbach 194. Sur les Érinyes,
mologie populaire avec lplOv; «serviteur» (H. Herm. cf. Nilsson, Gr. Rel. 1,100 sqq. Dérivé èpwuw8"1)ç «qui
296). ressemble aux Érinyes. (PL). Verbe dénominatif Èpl-
Composés : cruvépl60ç «aide, qui aide» (ad., pap.), vue:w = 6ufJ.<Ï> xp'ijcr601:1 «se mettre en colère» chez les
employé dans un sens large ou figuré (Pl., A.R., etc.), Arcadiens selon Paus., 1. c., cf. EM, v. Bechtel, Gr. Dial.
cpll.éPl60ç «qui aime filer» (Théoc., AP). 1,349 et 390.
Féminin avec un suffixe familier èPl601:xlç, -l80ç «ser- Et.: Pas d'étymologie. Hypothèses indémontrables de
vante» (ou p.-ê. anthroponyme) chez Théoc. 3,35. Bechtel 1. c., Wilamowitz, Glaube der Hellenen 1,399 sqq.
5
ËpLOV - 372
ËpLOV, «laine t, voir dpo.:;. ~pLI7<j>T]ÀOS : épithète d'Héraclès (Stesich. 253 P.)
• qui ébranle, puissant» (?). En outre otO"([ll]).OL . &O"Oe:\le:~ç .
~pLOUVT]S : composé masculin en -li du type 3e:0"1t6- O"<pl]ÀO\l ytXp '1"0 tO"xup6v (Hsch.), cf. EM 100,47. On pense
n;<;, etc. (Il. 20,34, Od. 8,322) et plus souvent tpIOU\lIO':; à O"<pocÀÀCù • faire tomber », mais en ce cas l'explication
(Il. chants 20 et 24, H. Herm., Ar. Gren. 1144), épithète donnée par Hsch. ne vaut rien.
d'Hermès; appliquée tardivement à Oe:OL (Ant. Lib. 25,2),
à \160':; (Orph., L. 199). Les scholies et les lexic. ËPL<j>OC;; : m. et f. «chevreau, chevrette» (Hom., Alc.,
comprennent en général «bienfaisant t, avec rapproche- Crète); au pluriel constellation (Démocr., Théoc.),
ment d'o\lL\ll]!LL. D'autres gloses attestent un mot simple cf. SCherer, Gestirnnamen 124. Dimin. tpL<pLO\l (Athenio
tiré artificiellement du composé : oll\ll]':;' xÀé1tTI)':; et Corn. 1,30, Ev. Matt. 25, 33, pap., etc.), d'où tpL<ply)ILCX'l"CX .
oll\lIO':;' [e:O\lIÇ] 3p0!Le:u.:;, xÀé1tTI)':; (Hsch.), cf. Leumann, ~pL<pOL. AOCKCù\le:Ç (Hsch.), mais Latte corrige tPI<Py)ILCX'l"CX,
Hom. Worter 123. Les choses semblent tirées au clair par cf. Chantraine, Formation 178. Adj. tpL<pe:IOÇ « de chevreau.
K. Latte, Gl. 34, 1955, 192 sqq., qui confirme et précise (Corn., X.). Enfin deux formes isolées: 'EpL([lIOÇ surnom
une vieille analyse de Bergk, Philol. Il,384, en partant de Dionysos à Métaponte (Apollod. ap. st. Byz.), tpL<pé~ç
des gloses, 00\10\1' [uYlé.:;] KU1tplOl 3p6!Lo\l et oll\le:1 (pour (faute pour tpL<pt~Ç) . XLILCXPOÇ (Hsch.).
oll\ll]) . 3züpo, 3poc!Le:, ,Apxoc3e:ç. On aurait une confirmation Le grec moderne a encore pl<pL
avec l'anthroponyme chypriote <l>LÀOU\lIO':;, qui équivau- Autre nom ancien du chevreau, XL!LCXpoç, XLILCXlpCX.
drait pour le sens à att. <l>LÀ63po!Loç. Le sens originel de Et.: Le radical du mot au moins remonte à l'L-e. Même
'EplOu\llOç serait donc «bon coureur t, et le mot appar- suffixation que dans ~Àcxtpoç (v. s.u.). D'autre part, radical
tiendrait aux éléments arcado-chypriotes, «achéens », presque identique en celtique, v. irl. heirp (de *erbhi- ?).
du vocabulaire homérique. Mais quel sens lui attribuaient En grec même, on a cherché à rapprocher tpï:ve:6ç « figuier
les aèdes homériques et leurs auditeurs? Étymologie sauvage» (cf. s.u.). D'autres noms d'animaux que l'on
inconnue. Voir la bibliographie chez K. Latte, 1. C., et cite sont plus loin pour le sens et la forme, comme arm.
ajouter Masson, lGS 256, n. 1, qui doute de cette inter- orol «agneau », lat. ariës «bélier », ombr. erietu «arie-
prétation de <l>IÀOU\lIO':;. tem », etc.
ËpLS, -130ç : acc. ~pL\I (Od., ion.-att.) mais aussi -13cx 'EpL-X90VLOC;; : m. nom d'un héros et roi d'Athènes,
(Il., Od.), f. «combat» (Il.), «querelle, rivalité» (Hom., issu de la Terre, père de Pandion, grand-père d"Epe:XOe:u.:;
ion.-att.). Les exemples de l' lliade suggèrent le sens (lEsch., E., Arist., etc.) ; c'est aussi le nom d'un Troyen,
originel d'. ardeur au combat », cf. Trümpy, Fachausdrücke fils de Dardanos, père de Tros (Il. 19,219,230). Dérivé
139 sqq. "EpLÇ est personnifiée dans l'Iliade et chez patronymique 'EplXOovt3cxL (inscr. att., épigramme). Si
Hésiode, qui distingue une bonne et une mauvaise "EpIÇ, l'on rapproche tmx06\11Oç, etc., doit être analysé en 'Epl-
l'une liée au ~'ÏjÀoç, l'autre au \ldKOÇ ; voir aussi sur "Eplç X06VIO':;, ce qui correspond à la légende; mais pourrait
et ÂLKl], Kühn, Würzb. Jb. 1947, 259 sqq. Figure comme à la rigueur être l'arrangement par étymologie populaire
second terme de comp. dans 3UO"-e:PLÇ (att., etc.), ou avec d'un nom égéen.
allongement 3UO"-l]PIÇ (Pi., très rare) «querelleur, qui Il existe par ailleurs un nom propre 'Epe:XOe:u.:; (noté
aime les mauvaises querelles ». Pas de dérivé, sauf les sur les vases attiques 'EpE:XO"e:ç), roi d'Athènes (déjà Il.
anthroponymes : ' A!L([l-Y)pl-'I"O':;, 'A\I-Y)pl-'I"OÇ, à côté de 2,543, Od. 7,81), qui sert aussi d'épithète de Poséidon
formes en -l]pIO"'I"OÇ issues de tPL~Cù (Bechtel, H. Personen- (inscr., etc.). Dérivés : 'Epe:XOl]tç f., nom d'une tribu
namen 195). attique, 'Epe:XOe:t3cxI désignation des Athéniens comme
Verbes dénominatifs : 1) ipt~Cù «lutter contre, se descendants d'Érechtée (Pi., etc.). Tous ces mots
quereller, rivaliser avec» (Hom., ion.-att., etc.), d'où évoquent par étymologie populaire le verbe tpéxOCù
les dérivés ~PIO"ILCX «cause d'une querelle» (Il. 4,38 hapax), • briser », mais doivent être d'une façon ou d'une autre
tpIO"IL6.:; (Timo 28,3 hapax); tpIO"'I"Y)Ç • querelleur» est reliés à 'EPIX06vIOÇ, etc.
une variante LXX Ps. 138 [139), 20; le seul dérivé qui
ait pris de l'importance est tpIO"'l"\K6.:; «qui aime la discus- ~pLWÀT] : f.« ouragan, cyclone» (Ar., Gav. 511, Gu~pes
sion pointilleuse, disputeur» (Pl., etc.), avec Tj tpIO"'l"\KY) 1148, A.R.), pour l'accent, cf. Hdn. 1,324.
et OL tpIO"'I"LKOL .les Éristiques », nom de l'École de Mégare; Et. : Obscure. Frisk a supposé, avec redoublement,
2) tpI3CXL\lCù «lutter, rivaliser» (Hom., A.R., épique), vocalisme 6 et dissimilation À... À>p .. À, un rapport avec
par analogie de XCXÀE1tCX(\lCù? Aor. hapax tpï:3Y)O"cxO"OcxI dÀéw «tourner, rouler. (* Fe:ÀL-FCùÀ~ ?).
(Il. 23,792), cf. Chantraine, Gr. H. 1,416, d'où le nom
d'agent tpl3OC\lTI)ç (Timo, Démocr.), dor. 'Epl3OC\I'I"~':; ËpKOS : n. défini par Pl., Sph. 220 b 1t5.\1 80"0\1 CX\l E\le:KCX
épithète d'Héraclès à Tarente (Hsch.); xw!-UO"e:wç dpY?l 'l"L 1te:p~ÉXO\l; «enceinte., dit aussi bien
3) tPL3ILcx(\lCù «exciter, irriter. (Il. 16,260) «se de la barrière ou du mur qui enclôt, que de l'enclos lui-
quereller» (alex.), d'après les verbes en -ILCX(\lCù comme même, notamment autour d'une maison, dit encore d'un
1tl]ILcx(\lCù. filet pour la chasse, ou pour prendre des oiseaux (Hom.,
Et.: Les anthroponymes ' A!L<p-, 'A\I-Y)pl-'I"oç (cf. plus poètes, Hdt.); apparaît dans des expressions figurées,
haut) conduisent à poser un thème en i, la dentale étant notamment chez Hom. : ~pKOÇ o36'1'1"w\l «la barrière des
secondaire. Pas d'étymologie. Des rapprochements avec dents t, epKo,:; &K6\1'1"w\l «protection contre les traits »,
la base de tpéOw, ou d'autre part avec skr. uri-, ari- ~pKOÇ 'AxaLw\I «rempart des Achéens» en parlant de
e ennemi» (?), qui est lui-même un mot obscur, restent guerriers; enfin au sens de « filet », a fourni des métaphores
en l'air. comme 'l"'Ïjç 3lKl]Ç t\l ~pKe:O"L\I (lEsch., Ag. 1611).
373 CEpI-I-ils
Très rare comme premier terme de composé : é:px6-7te:~ot Le grec moderne a conservé des restes de cette famille
«barrière d'épines. (Hsch.), cf. &p7te:~ot et É:pXO-61JPLX6ç de mots: é:PfLotXLot (&p-) «mur de pierres sèches» (cf. Rohlfs,
« qui concerne la chasse au filet. forgé par PL, Sph. 220 c. Wlirterbuch 78 sq.), cf. plus haut I!PfLot~; et en grec
Second terme dans e:ù-e:PXlJç «bien clos. (Hom., etc.), puriste ŒpfLot «lest >, é:PfLot'l"L~W «lester., etc.
&À\- (PL), OfLO- (Sol.) et trois autres tardifs. Et.: Les emplois divers du mot I!PiLot peuvent, comme
Dérivés : É:~ «clôture. (Hom., Thphr., A.R.), cf. nous l'avons dit plus haut, se déduire du sens de • pierre»
-re:LXLOV de -rdxoç; surtout ~pXe:LOÇ ou plutôt é:pxdoç, (cf. Porzig, Satzinhalt 266). Cela posé, il est impossible
accentué d'après o!xe:roç c de l'enceinte, de la cour., pour ce dérivé en -fLot de structure ancienne d'établir une
ayant pris une grande importance comme épithète de étymologie indo-européenne plausible : voir la biblio-
Zeus protecteur de la maison, dont l'autel se dressait graphie chez Frisk. Il n'y a pas non plus de démonstration
dans l'enclos (Od. 22,335). Termes rares: É:pxt't"1)ç • esclave possible pour l'hypothèse de l'origine micrasiatique du
dans l'enclos d'une ferme. (Amer. ap. Ath. 267 cl. mot, cf. P. Kretschmer, l{leinas. Forschungen, 1, 1930, 4,
"Epxuwot où "EpxuvOI:, épithète de Déméter à Lébadée, qui évoque le fleuve "EpfLOÇ (cf. 7toÀU'jrll<PL8cx 7totp' "EpfLov,
d'où 'EpXUVLot fête de Déméter (Hsch.); le suffixe fait Drac. ap. Hdt. 1,55) et les anthroponymes lydiens en
penser à ~LX't"UWot. Erm-, Arm-, mais cf. Heubeck, Lydiaka 32.
Gloses diverses : É:px&V1J . <PPotYfL6ç (Ael. Arist., p. 119
Erbse, Them.) semble une réfection de opx&V1J ; ~pXot'l"Oç .
~PI-I-a.Ta., «pendants d'oreille 0, voir dpw.
<PPOI:YiL6Ç (Hsch.) et É:px&'t"1) . <puÀotXlJ (Hsch.) peuvent avoir
subi l'analogie de ~PXot'l"Oç et de e:tpyw, mais Latte corrige
É:px&'t"1) en é:px&V1J et condamne la glose ~pXot'l"Oç. ~PI-I-a.~ov, voir 'EpfL'ijÇ.
Avec vocalisme 0, 0px&v1J «enceinte, prison» (lEsch.,
Sept 346, E., Bacch. 611). Le toponyme "OpXot'l"Oç à ~PI-I-TJV€US : m. (PL, O. 2,85 É:PiLiive:uÇ) «interprète
Calymna peut être une contamination de IlpXot'l"oç et d'une langue étrangère & (Hdt., X., pap.) mais aussi avec
de opx&v1J. le sens général «celui qui interprète, fait comprendre.
Et.: "Epxoç est un nom verbal comparable à 'l"€Àoç, (PL, lEsch., PI.). Verbe dénominatif É:PfL1)Ve:uW (ion.-att.),
yévoç, etc. Aucun rapprochement possible avec (F)€pyw. -iLiivs:uw (Épidaure) «interpréter, expliquer, exprimer»
On a évoqué lat. sarcir"i «recoudre, réparer. et hitt. (ion.-att.). Avec préverbes: &'<p-, 8L-, È~-, È<p-, iLe:6-, 7totp-,
sarnink- «dédommager> (cf. Pedersen, Hettitisch 145). 7tpo-.
Le mot latin, dont le vocalisme s'expliquerait par son Divers dérivés: É:PfL1JVe:Lot «explication 0, d'où «expres-
caractère technique, avec sarcina «suture. et la formule sion, style» (PI., X., Arist., etc.), É:PfLlJVe:UO"LÇ même sens
sartus textus «clos et couvert., pourrait exprimer l'idée (tardif), mais 8Le:PfLlJVe:UO"LÇ déjà PI., Tim. 19 c; É:PfL1JVe:u-
de «tresser 0, qui serait également originelle dans ~pxoç, fLot'l"ot «explications. (E., Ph., etc.). Noms d'agent, rares,
cf. Meringer, IF 17, 1904, 157 sq. V. Pokorny 912. Sur substituts de É:PiL1JVs:uÇ : É:PiL1JVe:u-r1JÇ (Pl., Pit. 290 c,
un rapport supposé avec Ilpxoç;, v. ce mot. LXX Ge. 42,23, PolI. 5,154), avec le féminin É:PiL1JVe:U-rpLot
(sch. E., Hipp. 589). En outre É:PiL1JVe:U'l"LX6ç «qui
concerne l'interprétation. (PI., etc.), qui ne prouve pas
~PI-I-a. : n., au pl. ~PfLot-rot « étais., pierres ou poutres
soutenant un bateau tiré au sec (Il., H Ap. 507), au figuré que É:PfL1Jve:u-r1JÇ soit usuel.
Le grec a gardé É:PiL1JVe:uW «interpréter, expliquer.,
«appui, fondement» d'une cité, dit d'un homme (Il.
É:PfL1Jve:u-r1JÇ • interprète, commentateur •.
16,549, Od. 23,121), d'un principe (PI., Lois 737 b);
«rocher, récif. (Alc., Hdt., Th., etc.), • lest • d'un Et.: Terme technique sans étymologie. On a supposé
navire, etc. (Arist., Plu.), «charge» (lEsch., Supp. 580, un emprunt d'Asie Mineure : Bosshardt, Nomina au!
p.-ê. Il. 4,117), « tas de pierres. (S., Ant. 848, AP 9,319). -e:uç 36 sqq. ; Krahe, Die Antike 15,181. Voir aussi 'EpfL'ijÇ.
Ces emplois divers trouvent un lien si l'on admet le sens
de «pierre. comme originel. 'EpI-I-ils : -oG ou -€W pour l'ionien (Od., ion.-att.),
Dérivés: 1) é:pfLiç; (Philem. 226) ou é:pfLiv (Hdn. Gr. contracté de 'EpfL€iiç; (Il. 5,390 hapax), ion. 'EpfL~1)Ç, issu
2,431), acc. É:PfLLVot, dat. pl. -LcnV • montant d'un lit. par abrègement de 'EpfLe:liiç (Od. 1,42, etc.), graphie pour
(Od. 8,278, 23,198, Hérod. 3,16), même suffixe rare que *'EpfLlJiiç; ion. aussi 'EpfLe:L1JÇ (CalI., etc.); forme
dans (1)YfL~V- à côté de P'ijYfLot, O"-rotfL~V-; 2) I!PiLot~ f. • tas contractée en dor. et béot. 'EpfLiiç. Avec une structure
de pierre. (Nic.), cf. ~PfLotxe:Ç' {)<potÀOL mhpotL (Hsch.), morphologique différente et un suffixe nasal 'EptJ-IXwv
même suffixe que À[6cx~, fLuÀot~, etc.; 3) É:PfLe:W'J . O"wpoç; (Hés., Fr. 23), contr. 'EpfLiiv, -iivoç (Cali., lacon.,
À[6wv (Hsch.), suffixe -e:wv concernant des lieux. arc., etc.). Enfin, forme thématique dans thess. "EpfLiioç,
Du thème en -'l"- de I!piLot'l"- on a : 1) É:PfLot'l"t-r1)Ç; 7t€'l"POç attesté au datif 'EpiL&OU (IG IX 2, 715), -iio (ib. 471),
« pierre qui sert de lest. (Lyc. 618) ; 2) É:pfLotnx6ç «stable, accusatif aussi 'EpiLiiov (crétois, Schwyzer 179 a). Le
solide. (?), dit d'un lit (tardif). Enfin, Od. 16,471 É:PfLotLOÇ mycénien a un datif Emaa. (Chadwiek-Baumbach 194;
À6<poç est diversement compris depuis l'antiquité «butte aussi Ruijgh, Études, § 229, n. 154, R. Ét. Gr. 1967, 12
de pierres. = ~PfLot~ (?) ou • butte d'Hermès.? où il pose un thème 'EpfLiihiiç), ce qui concorderait avec
Verbes dénominatifs : É:PiL&~W «soutenir, consolider. les formes du type homo 'EpiLe:liiç, graphie pour 'EpfL~iiç,
(Hp., Art. 44), avec les dérivés : ~PiLotO"iLot (Hp.), -otO"fL6ç c.-à-d. *'EpiLiihiiç mais on a contesté que emaa. désigne
(Hp.), I!PiLotO"LÇ (Erot.) et -MO"LÇ à Trézène (IG IV 823, bien le dieu (M. Gérard, citée ci-dessous). Hermès, fils
IV· s. av.) ; É:PfLot-r[~W «consolider. (Hp.), c lester, utiliser de Zeus et de Maia; en outre «hermès, pilier, stèle ~
comme lest., etc. (E., hellén.). avec un Hermès.
Voir aussi s.u. 'EpfL'ijÇ. Composés : 'EpfLot<Pp68L'l"OÇ; avec un second terme tiré
'EpiJ-fls 374
de yM<pw : ~p(LoyM<po~ «sculpteur d'Hermès », -e:u~, «qui ressemble à une jeune pousse» (Dsc., Gp.); ~pvuyot~
-~x6~ (le tout chez Luc.), aussi -yÀu<pe:tov (Pl.). Nom de acc. pl., mot poétique désignant des cornes, cité comme
plante Èp(LoM.X'ruÀo~ • tue-chien, colchique ». Pour 'Ep(Lo- néologisme par Arist., Po. 1457 b, analogique de 1t"t"épu~;
x01t(81)~, v. x6m;"w. doit p.-ê. être rétabli dans la glose 1tpvu"t"ot~ . ~pv1), ~Àota"t""Î)
Dérivés: comme diminutifs, les hypocoristiques 'Ep(Lt8LOV (Lot"t"ot, xÀcX.8o~ (Hsch.) ; enfin 1tpVot"t"~~ . &.vot8e:v8pcX.~ (Hsch.).
(ou -il8~ov~z Ar., Paix 924, 'Ep(LcX.8tov (Luc.), aussi Verbe dénominatif : Èpv6o(Lot~ «pousser. (Ph.).
«petite stèle. (Lydie). Hapax é:p(L1)"t""Î)~ à Érythrées, Et.: Suffixation en -vo~, comme À'ijvo~, a(L1jvo~, lat.
semble désigner un gâteau de sacrifice (Sokolowski, münus, etc. On rapproche IIp(Le:vo~ de même sens, et on
Lois sacrées, 1,64), cf. ~P(L'ij~ qui désignerait un gâteau pose la même racine que dans ÈpéOw, Èpéotc;, IIpvü(L~. Le
en forme de bâton de héraut (Hsch., Schwyzer 694). Adj. mot semble superposable au skr. dn:zas- «courant, flot •.
'Ep(LotLOC; «qui appartient à Hermès, vient d'Hermès. Doutes de J. Manessy, IF 71, 1966, 26-28.
(lEsch., etc.), cf. Od. 16,471 et sous é:p(Lot; fournit aussi
un nom de mois; neutre "Ep(Lottov temple d'Hermès
Ëpos, • amour. voir !!pot(Lot~.
(Éphèse, etc., pour l'accent, cf. Hdn. 1,369); pl. "Ep(Lot~ot
(le:pcX.) «fêtes d'Hermès. (att.) ; comme appellatif é:p(Lot~OV
n. «don d'Hermès, aubaine, proie» (S., Pl., etc.), fournit ËpOTLS : f., chypr. selon Hsch., éol. selon Eust., 908,
aussi chez Dsc. un nom de plante (Strômberg, Pflanzen- 57; attesté dans une épigramme du roi de Chypre Niko-
namen 129); 'Ep(Lot~wv nom d'un mois (Halicarn., Céos). kréon (Kaibel, Epigr. gr. 846) et peut-être à Calchédon
Autres dérivés en rapport avec 'Ep(LotLO~ : fém. 'Ep(Lott~ (SI G 1009), en outre E., El. 625 : «fête.; P. Oxy. 2084
(Hp., Ep. 17); 'Ep(Lotïa"t"otl pl. «adorateurs d'Hermès. a Èpo"t""Î). Voir Bechtel, Gr. D. 1,119 et 447.
(Rhodes, Cos, Délos), cf. 'A1toÀÀwv~ota"t"ot( et v. Chantraine, Et.: Rapport possible avec ~potvo<; et p.-ê. ~op"t""Î).
Formation 317 ; adj. tardif surtout employé en astrologie:
~p(LotLX6~. Enfin, pl. n. 'Ep(Le:Lot (Str. 8,3,12) «autel Ëpms : «vin. (Hippon. 79,18 M.; Lycophr. 579).
d'Hermès., ou «tas de pierres. (1). Comme l'indiquent déjà nettement les scholies de
Des dérivés et composés d"Ep(L'ij~ tiennent une grande Lycophron, il s'agit de l'emprunt du mot égyptien lrp
place dans les noms propres. Sur les formes lydiennes « vin •. L'aspirée initiale fournie par les sources grecques
qu'on a voulu rapprocher et qui doivent se rapporter à ne peut s'expliquer; peut-être serait-elle due à l'influence
un nom de la lune, voir Heubeck, Lydiaka :31-32. de É!p1tW 1 Voir sur ce mot O. Masson, R. Ph. 1962, 46-50.
Et.: L'existence de mycén. emaa. ne confirmerait pas
l'analyse de K. Meister, Hom. Kunstsprache 155 sqq.,
Ëp1TW : aor. É!p~ot~ (LXX), mais en attique ép7tUaot~
qui admet *'Ep(LocFot~, *'Ep(L"Î)ot~, 'Ep(Le;(ot~ (simple gra-
(cf. plus loin homo é:p1tU~w) analogique de Èpuaot~, ~Àxuaot~?
phie), 'Ep(Léoc~, 'Ep(L'ij~ : il ne faut pas poser de F inter-
f. é:p~w (att. seulement dans les composés) ou plus tard
vocalique, donc *'Ep(Lococ~. Avec suffixation en nasale
É:p1tuaw, dor. é:p~w. Sens: « ramper, glisser., d'où «marcher»
'Ep(Locwv, pourvu d'un w intervocalique, cf. myc. makawo =
(dor., notamment argien, trag.), peut-être comme terme
MotX&.wv, ou sans w, cf. myc. dat. Posedaone, voir Ruijgh,
expressif 1 Voir A. Bloch, Suppl. Verba 71 sqq.
R. Ét. Gr.,l. c. Enfin thess. "Ep(Loco~ fournit une dérivation
Nombreuses formes à préverbe: &'v-, &'<p-, da-, È~-, È<p-,
thématique.
XotO-, 1totp-, 1te:p~-, 1tpoa-, auv-, u<p-, dont certaines sont
Wilamowitz (Glaube 1,159,285) et Nilsson (Gr. Rel. assez usuelles.
1,503) dérivent ingénieusement le nom du dieu de é:p(Lot 1 : Premier terme de composé dans é:p1t-OCXotvOot f. = êixotvOo~
'Ep(L'ij~ serait nommé d'après le pilier qui le représente
(Ps. Dsc.).
(Wilamowitz) ou d'après le tas de pierres (Nilsson). Nombreux dérivés : É!p1te:"t"ov, tout animal qui marche
Toutefois l'existence du pilier surmonté de la tête du dieu à quatre pattes, cf. Od. 4,418, Alcm. 89 P., opposé aux
est bien postérieure au nom du dieu. Cette analyse n'exclut oiseaux (Hdt. 1,140); noter aussi X., Mém. 1,4,11 "t"or~
pas une origine égéenne du mot, puisque é:p(Lot, malgré son (L1:v êiÀÀo~~ é:p1té"t"OL~ 1t68ot~, &.vOpW1tCp 81: XotL Xe:tpotç;;
aspect est également dépourvu d'étymologie. Bosshardt, comprend les serpents, cf. Hdt. 4,183, 1I<p~<; xad aotupocc; XotL
Nomina aut -e:u~ 36 sqq., s'est laissé tenter par la "t"<X "t"OLot\)"t"ot "t"wv é:pmhwv ; au sens de reptile (E., Andr. 269,
ressemblance avec ~P(L1)ve:u~, etc., et pense que Hermès Ar., Ois. 1069); éol. IIp1te:"t"ov avec vocalisme zéro et
serait l'. intermédiaire entre les dieux et les hommes, psilose (Sapho, Théoc.); pour le suffixe, cf. Chantraine,
l'interprète. (1). Il suppose une origine égéenne. Autre Formation 299; é:p1t1)<;, -1)"t"0C; «dartre. (Hp., etc.) «qui
hypothèse de M. Gérard, Atti primo congr. Micenologia, s'étend. (1), mais semble désigner un serpent (Plin.,
594-597. HN 30,116), le rapport entre ces notions n'étonne pas;
avec les doublets é:p1t"Î)v, -'ijvoc; (Ph. 2,64), d'après Àe:~
~pVOC; : aussi É!- avec aspiration secondaire, cf. Ibyc., X"Î)v, etc., Ép7t"Î)V1) (EM 377,7), d'où le dérivé é:P1t1Jvw81)~
Fr. 286 P. (voir Schwyzer, Gr. Gr. 1,306, Gl. 5, 1914, « de la nature de la dartre. (Ph., etc.), é:p1t1)Àot (avec des
193) n. «jeune pousse, rejeton., employé aussi méta- variantes dans les mss.), espèce de crustacé (Numen.
phoriquement en parlant d'êtres humains (Hom., poètes). ap. Ath. 305 a, 306 c); ép1t1)8wv, -6vo~ f. «le fait de
Premier membre Èpve:a~-, sur le modèle de ~Àxe:a(-1te:1tÀo~, ramper. (Nic.), cf. le type d'&'ÀY1J8wv, etc.; Ép1t1)a"t""Î)~
dans Èpve:a[-1te:1tÀo~ • vêtu de feuillage» (Orph., H. 30,5) ; «animal rampant. (Nic., AP), forme rare et poétique
en outre Èpvox6(Lwv' 1totpot8e:~aotp[wv (jardiniers) chez comme "t"e:uX1)a"t""Î)c;, etc. Nom d'action rare !:p~~C; «fait de
Hsch. Comme second terme, e:ù-e:pv"Î)~. avec de beaux ramper. (Pl., Cra. 419 d, Arist., P.A. 639 b).
rejetons. (E., Str.), 8ua- (Poli.). Termes avec des suffixes apparemment familiers :
Rares dérivés: Èpvlov dim. (lyrique hellén.), Èpvw81)~ ~p1tUÀÀo~ m., f. « thym, serpolet. (corn., etc.), cf. lat.
375
serpullum, André, Lexique s.u., avec les diminutifs €Pl't"U- ~paa.l, f. pl., voir ~Pcr1J.
ÀÀ~O\l et &p7tUÀÀIXpLO\I, aussi le dérivé &pl't"uÀÀIC;' 'l"É'I"'n!;
(Hsch.) l~ot indiquant l'habitat de l'animal, cf. lfpa"l : f. terme surtout ép. et poétique; Hom. a aussi
Strômberg, Wortstudien 17, Gii Fernandez, Nombres le doublet à prothèse Èépcr1). Sapho a Upcroc, mais Pi.,
de insectos 165, et le dénominatif octpep7tUÀ)..6ofLO(~ «se N. 3, 78 ~epcr<i; en outre O(epcrO(\I' -r7J\I 8p6cro\l, Kp'ij'l"ec;
transformer en thym» (Thphr.); enfin si &pl't"u!;~ est (Hsch.); ocÉpcr1)\I (P. Lit. Lond. 60 [hellén.]) : «rosée »,
authentique (Dsc. 3,69), le mot serait fait par croisement au pl. «gouttes de rosée»; Od. 9,222 ~pcrO(~ (seule forme
avec 7tU!;6c;. homo du subst. sans prothèse) «jeunes animaux, agneaux •.
Il a été créé un déverba tif expressif &pl't"U~ro «ramper» De même 8p6croc; chez lEsch. et Cali., v. S.U. ; ou \jIIXXO(ÀO\l,
(Hom., alexandrins), qui a pu aider à la création de l'aor. V. S. \jIO(xrXC;; cf. Bechtel, Lexilogus S.U. !!pcr1J, Benveniste,
&p7tUcrO(~ (cf. plus haut). D'où €p7tUcr'l"~x6C; (Hp., Arist.) et les
BSL 45, 1949, 102, n. 1. Autre analyse chez M. Leumann,
dérivés tardifs ~pl't"umc;, -ucrfL6c;, -ucr'l"~p, -ucr~c;, -Ucr'l"IX~ro. Hom. Wortel' 258, n. 11, qui voit à tort dans lpcrO(~ un
"Epl't"ro, ~pl't"e'l"o\l subsistent en grec moderne. homonyme distinct du nom de la rosée.
"Opl't"1)!;, qui doit appartenir au même radical, est distinct Rares dérivés : Épcr1je~c;, Èepcr1je~c; «couvert de rosée,
du point de vue grec, v. S.u. frais» (Il., AP), avec la graphie attique, Èpp1je\l'l"o('
Et.: Grec ~Pl't"ro, skr. sdrpati «ramper, se glisser, aller », 8pocra.81), xo('I"O(\jIUX'l"~xrX (Hsch.) ~ Épcro(Lo(' ÈO(pwrX, \lÉO(,
lat. serpa «ramper, se glisser»; le radical a fourni dans &'l't"O(ÂIX, 8pocra.81) (Hsch.), Épcra.81)C; (Thphr.).
diverses langues un nom du serpent, cf. lat. serpens, Il existe un verbe ~pcrO[LO(~ «être mouillé» (Nic., Th.
skr. sal'pa-, m. Le sens d'nller» en grec résulte d'un emploi 62,631), qui semble une formation secondaire.
dialectal expressif, favorisé parce que le mot s'oppose Une fille de Cécrops s'appelle "Epcr1) (cf. IM\l8pocroC;).
volontiers à la notion de «voler ». Le vocalisme zéro Mais la glose d'Hsch. 'EpP1)tp6po~ . o! 't"ÎÎ "Epcr'1l Èm'l"eÀoü\I'I"ec;
supposé pour éoJ. Ilpl't"e'l"o\l se retrouverait dans l'aoriste 'l"eX \lOfL~~6fLE\lo( est obscure; voir sous ocpP1)tp6poc;.
thém. skr. d-srp-at. "Epl't"ro, etc., peuvent reposcr sur une Le mot usuel était 8p6croc;, qui a survécu.
racine • ser- suffixée en -Po, cf. sous ~P)(OfLO(~. *
Et.: On a donc Fepcroc et avec voyelle prothétique
t(F)Épcr1) ou oc(F)Épcroc. Il est aisé de rattacher le mot au
Ëppa.os : «bélier» (Lycophr.), «sanglier» (Cali.), voir nom de la pluie, skr. var~d- n., vdr~ati «il pleut» (L-e.
Cali., Fr. 653. Hsch. donne ~PPO« 0 >C; • xp~6c;. 'werseti), irl {rass (' pluie» Mais le vocalisme e ne permet
pas d'y voir un nom d'action en -U. Ces mots se rangent
~ppEVT( : [sic] Alc., Fr. 407 L.P., cf. Hdn. Gr. 1,505,7 : dans une série étendue où l'on a fait entrer pour le grec
ocl't"a 'l"OÜ fppro 1) tppw l't"ep~crl't"rofLÉ\lOU, ~ fLe'l"0)(7) ÈppeLC;, oùpÉro (v. s.u.) et un certain nombre de noms désignant
tppÉ\I'I"OC; WC; l't"o(PeX 'l"a È6ÉÀo\l'l"0C; È6eÀo\l'l"I. Cf. aussi Èp6\1'1"~ . le mâle, skr. vt~an-, etc., qui représentent un développe-
fLIXÀO(, À(O(\I, l't"IX\lU (Hsch.). Voir Brugmann, IF 17,1904,11, ment particulier et avec lesquels &pcr1J\I n'a rien à faire.
Schwyzer, Gr. Gr. 1,623.
lfpa"lv, voir &pcr1)'I.
'EpPTJcI>opos, voir ocpp1)tp6poc;.
"Eppos : 6 Zeuc; (Hsch.). Obscur. A été rapproché lfpns : xp1)[L\l6C; (Hsch.). II doit s'agir de la plante
de oùpo(\l6c; (Specht, KZ 66, 1939,200), ou de ~pcr1) (Fick, dont le nom est glosé xP~fL\louC;' ÀeuxIXC; 'I"~\l0(C; (30'l"IX\lo(C;.
KZ 43, 1910, 132) ce qui est plus plausible. Il existe aussi L'important est que le mot semblerait attesté par des
une épithète d'Apollon "EpcroC; (IG JI 783). dérivés et composés mycéniens : etiwe (Èp'l"(Fe'l) «avec
ertis» et aetito (cUp'l"~'I"O'l) «sans ertis », cf. Chadwick-
Baumbach 194, avec la bibliographie, critique de M. Gé-
Ëppw : Iocr. impérat. FeppÉ'I"ro (Berl. Sitzb. 1927, 8), inf.
rard, Studia Mycenaea Brno 103 sq.
en fonction d'impér. Fépp1)\1 (Schwyzer 415) ou FrXpp1)'I
(ibid. 409); autres formes, toutes dérivées du présent :
tpp1jcrro (H. Herm. 259, corn.), aor. 'ljPP1)crO( (corn.), pf. Èpuyya.vw, tpuyeï:'I, tpuy1j, voir tpeuyofLO(~ 1 et 2.
et<rljPP1)xO( (Ar., Th. 1075). Sens; «s'en aller péniblement»
(Il. 18,421, Od. 4,367), d'où en général «aller à sa perte,
disparaître », etc.; le plus souvent à l'impératif (Hom.,
Èpu9pos, voir tpeu6ro.
tl'ag., attique, surtout dans la comédie), cf. ~pp' ÈC; x6pO(-
XO(C;, etc. ; noter lacon. ~ppe~ 'l"eX xiiÀO( « la flotte est perdue. ÈpGKW : f. tpu!;e:~\I, aor. tpü!;O(~, donc sur le thème en x ;
(X., Hell. 1,1,23). Terme juridique pour désigner l'exil en outre forme expressive homo à redoublement ~puxo(XO'l,
en locrien. Formes à préverbes avec OC\l-, OCl't"-, dcr-, è!;-, tpuxO(xÉe:w (Chantraine, Gr. H. 1,398) «arrêter, retenir,
l't"ep~-. Mot expressif attesté chez les poètes et dans le ton empêcher, repousser» (Hom., poètes, X., Plb.), aussi avec
familier. préverbes : OCl't"-, Xo('I"- ; rarement 8~0(-, Èç-.
Comme formes nominales, on ne peut citer que des Très rares dérivés nominaux : xo('I"e:pux'l"~x6c; (pap.)
gloses : tppe'l"6c;' tp66poc; (Hsch.), (3épp1)C; . 8pO(l't"É'l"1)C;, et surtout Èpux'l"'ijpe:C; «classe d'affranchis à Sparte»
suffixe de l't"ÀIX\l1)C;, etc. (Hsch.), d'où (3eppeue~ • 8pO(l't"e'l"Eue~ selon Myron fr. 1 J., qui ne peut être qu'un nom d'agent
(Hsch.). en -'I"1jp issu de Èpuxro.
*
Et. : Obscure. On a posé FÉpcryro pour pouvoir rapprocher Présents dérivés: ÈpUXIX\lro, -Xo(\llXro (Hom., cf. Chantraine,
lat. uerro « balayer " v. russe v!rxu, vresti «battre le grain », Gr. H. 1,316 et 360).
mais le sens est loin et surtout (F)éppro, sans attestation Et.: Suffixe de présent -xro, généralisé à tous les temps,
de -pcr-, supposerait une géminée ancienne. comme dans 8~a.xro, etc., cf. Chantraine, O. C. 1,329 avec
376
la bibliographie. Malgré l'opinion contraire de Frisk, mais puo~cx~ s'emploie en grec tardif (NT, pap.), et les
le thème è:pu- (sur l'absence de F chez Hom., Chantraine dictionnaires de grec puriste donnent pUO"T'Y)C; «sauveur,
o. c. 1,137) est celui de è:puw, non de !!puo~cx~, !!pu~cx~. libéra te ur t.
( Et. : On pose grec * Fépu-~cx~, que l'on rapproche aisément
des noms sanskrits varû-Iar- m. «protecteur, défenseur.,
~pUIla.L : ~puO"Ocx~, impl. ~pUTO, etc., aussi une forme
passée à la flexion thématique è:puo~cx~, assez rare (Il. varû-Iha- n. «protection, défense,.; en outre les formes
9,248, etc.); avec un autre vocalisme radical, on a l'infinitif verbales skr. vr{l6ti « défendre,.; en germ., got. warjan =
athématique püO"Ocx~ (Il. 15,141), impf. 3 e pl. pÛCXTO (Il. wehren, etc. L'absence de digamma dans le mot grec
18,515), cf. p.-ê. prés. 3 e sg. uruto = FpÜTCX~ ou pluriel constitue une difficulté grave. On serait amené à poser
FpÜVTCX~ (?) en mycénien, cf. Risch, Athenaeum 46, 1958,
deux degrés vocaliques Fe:pu- et Fpu-, le dernier étant
337 et Morpurgo, Mycenaeae Graecitatis Lexicon s.u. assuré dans e:t-pÜTCX~. Peut-être a-t-il existé des formes
(mais objections de Wathelet, Studia Mycenaea [Brno] à prothèse è:-Fe:pu-, è:-Fpu-. En dernier lieu Wathelet,
105-111), avec des doublets thématiques du type o. c. 105-111 pose un radical *seru- 1 *srû- et rapproche
puo~cx~, etc. Aoriste è:puO" (O")cxO"Ocx~ et puO"cxO"Ocx~, futur
lat. serulÏre. Voir Ernout-Meillet s.u. serVU8.
è:puO"(O")o~cx~ et pÛO"o~cx~. Il existe d'autre part des formes
avec l'initiale e:t- : e:tpÜTO, e:tpU-CXTCX~, -CXTO, -VTO, qui ~puat~T) : f. «rouille des plantes., notamment des
pourraient être des formes de pl. à sens de présent, mais céréales (Pl., X., Arist., Thphr., etc. ; l'iota long est assuré
l'infinitif est accentué e:tpucrOcx~ (Od. 3,268, 23,82, 23,151) ; par Orph., L. 600).
en outre, apparemment pour des raisons métriques, Dérivés : è:puO"~ow8'Y)c; «attaqué par la rouille,. (Arist.,
e:tpuO"O"cxO"Ocx~, e:tpUO"O"OVTCX~, e:tpuo~cx~ (voir Chantraine, Thphr.), è:puO"lowc; épithète d'Apollon à Rhodes en tant
Gr. H. 1,294 sq., 373, etc.) «protéger, sauver, libérer t que protecteur contre la rouille (Str. 13,1, 64, qui donne
(Hom., où le sens est parfois difficile à fixer, cf. Chantraine, comme rhodiennes leo formes très douteuses : è:puOLO'Y),
1. c.; poètes, rare en prose, mais parfois chez Hdt. et cf. è:puOLO~oC;, cf. Solmsen, KZ 38, 1905, 442, n. 1).
Th. 5,63); en outre un aor. pass. è:ppuO"O'Y)v se lit Ev. Luc Verbes dénominatifs : è:puO"~oocw «souffrir de la rouille ,.
1,74,2 Ep. Ti. 4,17, Hld. 10,7. (Thphr.), è:puO"~o6w «être cause de la rouille », et -6o~cx~
Comme premier terme de composé, on a : 1) è:pu- au sens passif (Thphr.).
notamment dans l'onomastique, 'EpuÀcxoc;, 'Epu-~cxc;, Et.: Mot p.-ê. populaire, avec le suffixe rare -~'Y). Le
-~'Y)ÀOC;, etc. (aussi Eùpu- par influence de e:ùpu- «large,.? premier terme È:pum- se retrouve dans les deux mots qui
mais cf. Et., Specht, KZ 59, 1932, 36 sqq.) ; suivent. Certainement apparenté à è:puOp6c;, è:pe:uOw, etc.,
2) è:puO"~- dans 'EpUO"LÀOCOC; (avec le doublet à Eresos il fait penser aux composés du type de Te:p<jJL-~OpOTOC;.
EÙPUO"L-ÀCXOC;), 'EpUO"LXOWV, v. s.u., et l'appellatif è:pUO"l7tTO- Il est plus difficile d'y chercher un thème en s qui se
À~C; «protectrice de la cité,. épithète d'Athéna (Il. 6,305) ; retrouverait dans latin rUSSU8 de *rudh-so-, v. sI. rusu
3) en raison de composés où le premier terme è:puO"~ «roux» qui suppose un vocalisme ou; v.h.a. rosi suppose
exprime l'idée de «tirer t (v. è:puw) ou celle de «rouge" *rudhs-Io- et le lituanien a raûsvas, rùsvas «rougeâtre t.
(v. è:PUO"L-~'Y)), la langue a pu préférer des formes du type
de pÜO"L7tOÀ~C; (lEsch., Sept. 129, etc.). ~puaL""Ov, voir !!pu~cx~.
Les dérivés présentent également les deux thèmes
è:pu- ou pü-. Noms d'action : 1) ~pu~cx n. «défense,
~pUa'1rEÀa.s, -TOC; : n. souvent au pluriel «maladie
protection,. (Hom., Hdt., Th., X., Plb.), souvent terme
militaire, avec le diminutif è:pu~(h~ov (Luc.); adj. usuel qui fait rougir la peau, érysipèle" (Hp., médec.), adj.
dérivé -cxTwlhlC; (Dsc., GaL).
è:pu~1I6c; c défendu, protégé, fortifié,. (ion.-att., etc.),
Et.: Composé du vocabulaire médical. Pour le premier
d'où è:pu~1I6T'Y)C; f. «sécurité, protection. au sens militaire
(X., Arist., Plb.), è:pu~v6w «fortifier» (Agath.); avec
terme, v. è:pUO"LO'Y) ; le second terme comporte le même
le vocalisme pü-, pü~cx «défense, protection,. en général radical que 7téÀ~cx, et présente l'aspect d'un neutre en -cxC;;
(trag., Hp.); 2) è:puO"~6c; «protection. (hapax, H. Dém. archaïsme? Ou innovation?
230); 3) comme nom en -O"~C; on a tardivement pÜO"~C;
« salut,. (Epigr. Gr. 200 [Cos], LXX) dont on peut rap- ~pua'aKT)1rTpOV : nom de plantes diverses, notamment
procher l'adj. pUO"~OC; «qui sauve> (lEsch., Supp. 150 l'astragale (Thphr., Dsc.). Composé avec O"K'îj7tTpOV;
[lyr.], AP); 4) *~pu-cr~c; n'est pas attesté, mais pourrait pour le premier terme, voir è:puO"L07I.
être supposé à cause du dérivé è:pum~ov (avec allongement
métrique e:lp-) nom de plantes, sénevé, etc. (Thphr., Nic., 'Epua'x9wv : 1) Fils d'Agraulos et de Cécrops (PL,
Dsc.), cf. André, Lexique s.u. erysimon, ainsi dénommées Grili. III a); en ce sens, formation comparable à è:pucn-
en raison de leur caractère salutaire, cf. Strômberg, 7toÀ~C;, cf. è:puo~cx~; • qui sauve sa terre *; 2) Thessalien,
Pflanzennamen 81; mais le suffixe -O"~~OC; peut être appliqué qui pour avoir dévasté un bois sacré appartenant à
directement au thème verbal. Déméter, est condamné par la déesse à une faim insatiable
Noms d'agent peu usuels : puT1)p «gardien" (Od.) (Hellanic. ap. Ath. 416 b, CalI., Dém. 33 sqq.); le mot
en homonymie avec un autre pUT~p (de è:puw), et pUTWp est employé plaisamment dans un fr. de Straton le Corn.
« qui protège. (lEsch., Sept. 318), en homonymie avec un (1,19), comme nom d'un animal qui dévore ou détruit
pUTWp de è:puw; pour les suffixes v. Benveniste, Noms tout; cf. encore Lyc. 1396 où 'EpUO"LXOWV est paraphrasé
d'action 33 et 36. par ycxTo~c7lv. Dans ces derniers emplois, le premier terme
Ce groupe archaïque et compliqué, gêné d'ailleurs par doit être rapproché de è:puw «tirer, déchirer., etc. Autre
l'homonymie de è:puw «tirer », a disparu en grec moderne, hypothèse de Schulze, Q.E. 318, cf. encore Pokorny 868.
377
EpUW, -O(.LIXL : (d- Hdt., Hp.), infinitif athématique Ëpxa.TOs : cppIXY(.L6<; (Hsch.). Peut-être contamination
etpu(.LEVIXL (H~r. 818), allong. métro au début du vers; de 5pXIX't"o<; avec dpyw, ~PXIX"r:IXL, èPXIXT6wv't"o; cf. aussi
aor. tpua(a)IXL, -lXall!XL (aussi et- Hdt., Hp.), pass. tpua6'ijvlXL ~pXIX"r:O<;, tpxcXT7j avec consonne sourde, sous ~pxo<;.
ou et- (Hp.), impér. aor. FepuarX"r:w (Delphes IV· S. av.,
BCH 50,15, mais le sens est douteux); fut. tpuw, -O(.LIXL ËpXo .... a.~ : ne fournit qu'un thème de présent; l'impf.
(Hom.), -uaw (Opp.), -uaaw, -O(.LIXL (Orph., Nonn., Il.21,176 est rare (Hp., fréquent en grec tardif, LXX, NT;
avec variante); pf. etpü(.LIXL, 3 e pl. elPUIX't"IXL, de * Fe-Fpü-. exemples possibles avec préverbes en attique, Th. 4,120,
Les formes de présent ou d'aoriste à initiale d- peuvent 121, Ar., Th. 504) et l'on emploie l'impf. de e!(.LL. Sens:
être issues d'un thème à prothèse *t-Fepu- ; pour les formes «aller, venir >, parfois «marcher. (voir Bloch, Supplet.
hom., voir Chantraine, Gr. Hom. 1,30,136 avec la biblio- Verba 50, etc.). Employé depuis Hom. jusqu'au grec tardif
graphie. Sens: « tirer» (un vaisseau, un char, un camarade avec concurrence de èx-, eta-, ltOpeuo(.LIXL. Formes usuelles
que l'on tire de la mêlée, un prisonnier), parfois « déchirer» avec les préverbes civ-, cilt-, BL-, eta-, t1;-, Èlt-, XIXT-, (.Le't"-,
à propos de carnassiers. Diverses formes à préverbes : 7t()(P-, lte:PL-, ltPO-, 7tpoa-, auv-, Ult-.
civ- dans lXùepuw éolien, de *civ- Fepuw «tirer la tête en Pas de dérivation. Pour la conjugaison supplétive,
arrière, égorger» une victime (Hom.) et civlXppuw (Épich. v. e!(.LL, ÈÀeuaO(.LIXL.
139, Pi., O. 13,81, Eup. 395), avec civrXppuaL<; (Ar., Paix
Le grec moderne a ~PXOU(.LIXL, 1jp61X « venir •.
890), cilt-, t1;-, XIX't"- (fréquent dans l'Od. pour des vaisseaux),
Et.: Pas d'étymologie assurée. Une hypothèse est due
ltpO-, etc.
à A. Meillet (MSL 23,249-258). Il part de l'idée que ce
Comme premier terme dans tpua-rXp(.LIX't"e<; (rltltOL) «qui
présent exprime un terme du procès (cf. aussi Chantraine,
tirent un char. (Hom.) ; pour cette formation singulière,
Gr. Hom. 1,331-332). Il pose ainsi un suffixe -Xe/o- qui
V. Sommer, Nominalkomposita Il sqq.
comporte cette valeur d'aspect; il peut alors établir la
Dérivés: 1) Sur le thème Èpu-, rares et tardifs: adj.
racine * ser-, cf. skr. sl-sar-li «couler, se hâter >, ~p-ltW, etc. ;
verbal èpu-a-"r:6<; (S.), ~pu-m<; «le fait de tirer» (Max. la psilose est expliquée par dissimilation d'aspiration;
Tyr.), èpu--djp «ce qui tire» (Nic.); 2) Dérivés anciens forme voisine dans atm. erl'am «aller» qui peut être
souvent de sens concret sur le thème pü- (exceptionnelle- l'élargissement en *-ii- d'un présent suffixé en -th-. Mais
ment pu-l, pü--djp «rênes. (Hom., etc., jusqu'aux
les exemples ne prouvent pas avec évidence que ~PXO(.LIXL
papyrus), «qui tire à l'arc» (Od.) avec la graphie éolienne exprime le terme du procès. On a également posé *~pcrXO(.LIXL
qui confirme le F : [3puTIjpe<; (A.D.); piJ"T:Wp «archer. en rapprochant sler. rcchali, «atteindre >, hitt. arsk-, etc.
(Ar., Th. 108, dit d'Apollon, hapax); pÜ(.L6<; «timon.
Voir encore Szemerényi, Syncope 4 sq.
(Hom., inscr. att.) «tablette, rayon. (inscr. att.), avec
le dérivé pU(.LeLo<; (inscr. att.), PÜ-(.LIX «tir d'un arc, corde., etc.
(lEsch., X., Plb.), pO-(.L7J «élan, charge. (Hp., Th., etc.), ~P'tlS~oS : (l'iota souscrit est préféré par Hdn. 2,924)
en grec tardif crue»; noter les composés pU(.LouÀxéw et èpwBL6<; m. «héron. (Hom., ion.-att., etc.); un doublet
« remorquer» et pU(.Lo"r:o(.Léw «diviser une ville avec des cipwBL6<; est donné comme variante dans la LXX. Enfin
rues» (Dicaearch., D.S., J.); adjectif en -"r:6<;, pü't"6<; une forme PWBL6<; est attestée (Hippon. 16 M) avec chute
épithète de pierres (Od. 6,267, 14,10) «tirées, trainées. (populaire ?) de l'initiale, cf. R. Strômberg, Worlsludien 44,
(pÜ"r:OraL ÀrXeaaL), au n. pl. pÜ-"r:rX «rênes. (Hés., Bouclier Masson, Hipponax 116. C'est également cette forme qui
308), d'où avec suffixe -LO-, pOaLOv, dor. pOnov «ce que l'on subsiste en grec moderne. Sur les variétés de hérons,
tire, gage, saisie en représaille., etc. (Il. Il,674, SI G 56,41, V. Thompson, Birds.
Argos, trag., grec hellén., etc.) avec le dénominatif pümrX~w Et.: D'autres noms d'oiseaux comme IXtyum6<;, etc.,
(E., Plu., etc.), dor. punrX~w (IG IV 1',77, Épidaure) ont une finale -L6<;. La graphie avec iota souscrit peut
c opérer une saisie»; dès l'antiquité on a parfois voulu s'expliquer par l'analogie des adjectifs en -t8LO<;. Quant
rapprocher le mot de pOmo<; «sauveur. (cf. S. èpUO(.LIXL); à l'étymologie, on est tenté d'évoquer lat. ardea « héron .,
à tort, mais ce dernier a pu exercer une influence, cf. qui est loin pour la forme, ou serbe r6da «cigogne >.
l'Agamemnon d'E. Fraenkel, note au V. 535.
Deux dérivés très différents appartiennent au même ~pW", èpwéw : Les données philologiques sont complexes.
radical : pU't"L<; « pli, ride >, etc. et püa6<;, voir S.UU. Mots attestés chez Hom. et dans l'épopée alexandrine.
Certains dérivés ont pu comporter un sigma inorganique 'Epwéw, aor. èPW'ijcrIXL «s'écarter de, quitter., généralement
(cf. pua-djp chez Phot.). Il a été créé, en tout cas, un avec complément au génitif, notamment ltOÀé(.LOLO, (Il.
dénominatif expressif pua"r:rX~w «trainer en tout sens, 13,776), XrXp(.L7J<; (Il. 14,101); emploi comparable sans
maltraiter. (Il. 24,755, Od. 16,108,20,319), avec pua"r:lXx- complément exprimé Il. 2,179, Od. 12,75; parfois emploi
TU<; (Od. 18,224) et pua"r:IXY(.L1X (Lyc. 1089). transitif «arrêter, écarter. (Il. 13,57, Théoc., Call.).
Ce groupe de mots souvent techniques se trouvait en En Il. 1,303, Od. 16,441, dit du sang qui jaillit d'une
conflit homonymique avec tpUO(.LIXL «sauver. et son blessure : c'est le même verbe «partir., etc. Chez Nic.,
thème * Fepu-IFpü- ; il a disparu rapidement. Th. 117 «s'en tirer & en parlant d'une maladie. Emploi
Et.: Pas d'étymologie satisfaisante. avec les prév. ci7t-, È1;-, Ult-.
Substantif Èpwi) f. «fait de quitter, d'échapper à • avec
complément 7toÀé(.LOU (Il. 16,302, 17,761), de même avec
Ëpci>os : n. «peau., d'un serpent p. ex. (Nic., Al. 248, (.LrXX7J<; (Théoc. 22,192), BlXxpuwv (Mosch. 4,40); sans
Th. 376). Rime avec a"r:épcpo<; et "r:épcpo<;, même sens, complément «salut» (D.P. 601). Dans une série d'autres
également alexandrins mais plus souvent attestés. Hypo- exemples homériques, le mot est couramment traduit
thèses inconsistantes citées par Frisk. par «élan., d'où «portée », employé principalement
~pWTJ 378
pour des javelYtes, traits, etc. : 8oup6c; (Il. 15,358, 21,251, !XtpecrfL6c; (Arist., H.A. 629 a), par croisement avec &tpecr~c;
23,529), ~eXêOOv (Il. 4,542); parfois d'un homme ou du de !Xtpt1JfL~ (ibid. 625 a). Dérivé : ~crfLtov . v6cr"~fLOV (Hsch.).
coup qu'il porte (Il. 3,62, 13,590, 14,488). Emplois Et.: Parfois rapproché de f~OfLIX~ « se poser., mais aussi
comparables en poésie tardive avec 7te.. p&.wv (A.R. 4,1657), de r1)fL~, plus un suffixe -crfLoC; (bien qu'on n'en ait pas
7tUp6C; (AP 9,490), you,.. p6c; (Opp., Cyn. 3,173), 7tept Ku7tp~v d'autre exemple dans les dérivés de r1)fL~), V. Schwyzer,
(AP 10,112). On a voulu répartir les emplois de Èpw~ en Gr. Gr. 1,493 et la bibliographie.
deux termes homonymes, cf. Et. En fait, si l'on posait
comme signification fondamentale une notion générale l1UVEpOS : m. «soir. (Od., poètes), «étoile du soir.,
de «départ, mouvement vif », on pourrait en tirer selon employé avec ou sans !Xcr~p (Il. 22,318, poètes, etc.);
les situations et les constructions grammaticales d'une adj. «du soir, au soir» (Od., etc.), « du couchant, de l'ouest»
part le sens de «libération, répit., de l'autre celui (poètes); ~cr7ttpa f. «soir, occident» (PL, ion.-att.). Comme
d'. élan JI, etc. second membre dans Ètptcr7tepOC; «occidental _ (S., O.C.
De Èpwtw, rares dérivés: èpwtIX «répit. (Théoc. 30,6) 1059), !Xxptcr7tepoc; «au début de la nuit. (Arist., Théoc.,
et !X7tepweuc; «qui empêche. (Il. 8,361), avec le complément Hp., etc.), -toC; (AP J, adv. 7to6-tcr7tepIX «vers le soir»
ÈfLWV fLevtwv. (Théoc.) et 7tpocr-ecr7ttp~oc; «vers l'Occident» (Arist.).
Et. : Depuis Fick, KZ 22,375, les étymologistes Le suffixe -~oc; attesté ci-dessus dans quelques composés
distinguent deux groupes: 1) Èpw'iJ «élan» avec un exemple se trouve également dans le dérivé simple Écr7tép~oc; «du
de Èpwtw «couler, jaillir» (Il. 1,303 = Od. 16,441); 2) Èpw~ soir» (Il. 21,560, Od., poètes) et «de l'occident» (Od.,
«répit» avec un dénominatif Èpwéw «laisser., etc. Aucun poètes, Th.), avec Fecr7t&.pto~ nom des Locriens de l'Ouest.
de ces groupes homonymes ne possède d'étymologie En outre le nom de pays 'Ecr7tepta (Agathyll. ap. D.H.
démontrable. Nous avons essayé de suggérer que les deux 1,49) ; 'Ecr7tepŒec; f. pl. (rarement au sg.), les Hespérides
séries d'emplois peuvent être issues d'une signification qui vivent à l'extrême ouest (Hés., etc.), également nom
de «départ., d'où «élan _, etc. Cette analyse ne fournit de plantes odorantes le soir, cf. André, Lexique S.U.
d'ailleurs pas d'étymologie sûre. Il semble que Èpwtw soit hesperis; Eùecr7tepl8ec; (et 'Ecr7tepl8ec;), ville de Cyrénaique.
un déverbatif comme w6tw et que èpw~ en soit issu. Autres dérivés nominaux : Écr7tep~v6c; «du soir» (X.,
Dernière étymologie proposée mais peu plausible chez LXX, etc.), ~cr7tep~K6c; dans Écr7tep~xov fL'ijÀoV = Kt..ptoV
Bosshardt, Nomina auf -euc; 29. (Juba), enfin Écr7tepL"~C; (gén. -~8oc;) XWpIX chez D.L.
Verbe dénominatif Écr7tept~w « passer la soirée. (Doroth.)
avec i:cr7tép~crfLIX «repas de l'après-midi. (Lex. ap. Ath.
Ild). Le grec moderne a plus ou moins conservé cr7tept~w
(cf. Kretschmer, GI. 11, 1921,247) et cr7tepv6c; = Écr7teptv6c;.
~u8TJs, ~cr6oc;, voir ~vufL~.
Mais les mots usuels sont pour le «soir» ..0 ~pIXM, pour
« l'occident» ..0 8u.. ~x6v.
Et.: Vieux mot inanalysable : la correspondance est
évidente avec lat. uesper, -i (d'où gallo gosper irl. fescor« soin)
~u8Àos : «beau, bon, noble., dit parfois de choses, peut reposer sur ·vesper-os; lit. viikaras, V. sI. veéeru
trésors, richesses, mais surtout d'humains au sens de «soir» reposent sur ·veqe- et sont plus loin de même que
«brave, noble JI, etc.; peut aussi qualifier l'esprit, etc.; arm. giSer ou gallois ucher. On a expliqué les variations
apparait finalement comme ayant une coloration morale de forme par le tabou linguistique (Havers, Sprachtabu
plus sensible que !XyIX66c;. Terme poétique (Hom., 125). Voir Pokorny 1173.
PL, trag.) et dialectal; composés dans l'onomastique.
Hors des noms propres, un seul composé Ècr6Ào-86TYjC; ËUVETE, voir Èwé7tw.
(tardif.), et un seul dérivé Ècr6M-n)c; f. (Chrysipp.).
Une forme ÈcrMc;, avec simplification du groupe -cr6À-,
~UUTJV, -'ijvoc; : m. prêtre d'Artémis à Éphèse, au pl.
apparaît chez PL, Sapho, Alc. et en arcadien. Dans
(SIG 352, 363, Paus.); chez Cali., Zeus 66, Fr. 178,23
l'onomastique la forme est attestée en arcado-chypriote,
«roi.; expliqué par otx~cr~c; (Hdn. 2,923), mais aussi
en éolien, et dans une partie du dorien, sans doute par
«roi des abeilles» (EM 383,30); l'emploi du mot à Éphèse
influence de l'éolien (Masson, Beitr. Namenfaschung 13,
apparaît comme une particularité propre à l'Artémision,
1962, 75-81).
cf. E. Kretschmer, GI. 18, 1930, 88.
Et.: Vieux mot d'Ho incertaine. Peut-être apparenté
Dérivés: Ècrcr1)VtIX, Ècrcr1)veuw (inscriptions d'Éphèse).
à skr. édhate « il prospère» (de· azdh-), thème L-e .• es-dh-,
Le sens de otx~cr..~c; donné par Hdn. repose sur un
cf. Mc;, hittite assu «bon» (Benveniste, Origines 191).
rapprochement d'étymologie populaire avec f~OfLIX~, ce
Autres hypothèses moins plausibles de Schwyzer, Gr.
qui explique aussi la graphie avec esprit rude dans le
Gr. 1,533, n. 5; Specht, Ursprung 256; Pisani, Rend. Ist.
pap. de CalI. (O. Masson, R. Ph. 1962, 49).
Lamb. 77, 1943, 550.
Et. : Forme en -~v comme ~IXÀÀ~V «roi., X1)tp1jv
« frelon., etc. Un emprunt à une langue d'Asie Mineure
est plausible; p.-ê. au phrygien ou au lydien? On ne peut
rien préciser, V. pour la bibliographie Frisk, en ajoutant
R. Muth, Anz. Altertumswiss. 5, 1952, 61-64, 123-128.
ÉUIlOS : «essaim d'abeilles, essaim» (ion.-att.). Premier ËaTE : (ion., dor., étoI., trag., X.), béot. : 1(....e, Iocr.
terme de composé dans ÉcrfLo-..6xoc; (AP). Avec préverbe ~v..e, delph. hevn (Schwyzer 323 B 44), ou dcrn dans un
379
texte du IV· s. (SIG 241), dor. ItcrTe: avec aspirée selon lcrTLa- (Rhodes), écrnaTop(a «fête & etc. (LXX J. On
EM 382,28 : «jusqu'à ce que. (avec le subj. généralement observe que le dérivé usuel est en -TOP-, non en -T1)p,
accompagné de la particule modale, ou l'optatif oblique), ce qui s'accorderait avec le fait que écrTLeXTOOp s'applique
parfois «aussi longtemps que. (avec l'indicatif) ; employé à l'homme oITrant une liturgie occasionnelle, non à un
rarement comme adverbe dans des tours comme ~crT' €~t fonctionnaire, cf. Benveniste, Origines 34 et 48. Il existe
(X.) ; ou comme préposition avec l'accusatif (grec hellén. bien un doublet écrnaT1)p' 6 BoxLfLa~6fLe:\l0<; (Hsch.),
et tardif). corrigé par Latte Box~~6fLe:\l0<; ou 80XL~6fLe:\l0<;. La forme
Et.: Le rapport avec les prépositions €\I et e:t<; est ÈcrT~aT1)p~O\l (inscription tardive, Philostr.) est une réfection
évident. Quant au second élément -Te:, il est obscur. Il de €crTLCXT6pLO\l sur le modèle des dérivés en -T1)pto\l;
est difficile d'y voir le -Te: de liTe: (avec dentale Î.-e. selon 3) Autre dénominatif qui n'est qu'un mot de glossaire:
le témoignage du mycénien). Wackernagel, KZ 67, 1940- È'P-e:crT~eX~ofLcx~, posé en fonction de la glose d'Hsch. €<P-
42,5, a supposé une forme abrégée de È<; (€v) il Te: (de 'kwe-); e:crncxcrfLé\lo<;' e:ùooXl]6d<;, e:ù<ppcx\l6d<;; Phot. et Suid.
cette analyse trouverait une confirmation si ~crxe: (pour donnent €<Pe:crTLCXcreXfL€\Io<;, qui n'oblige pas à poser un
e:1<; il xe:) est bien authentique (Archil., 13 Diehl). Voir verbe en -~oo; mais on a cru\le:crn<x~ofLcxL (BSA, 29, 73).
encore P. Monteil, La phrase relative 316-317. Le grec moderne emploie encore ÉcrT(CX «foyer, lieu de
réunion., etc., écrTLCXT6p~o\l «restaurant., etc.
(O'T'a. : f. (att., PL, dans les inscriptions dialectales Et. : 'EcrT(CX, qui fait penser à 01x(cx, XÀLcr(CX, etc., pourrait
doit être un atticisme), lcr'dii (dor., béot., arc.), ion. [crT['1l être un dérivé d'un thème *écrTO- ou *écrTii-. L'iota initial
(Od., Hdt.) ; «foyer de la maison» (Hom., où le mot semble du doublet dialectal lcrT(CX, etc., s'expliquerait par assimila-
chargé de valeur religieuse, Th., etc.), «autel» avec du tion (Schwyzer, Gr. Gr. 1,255 et 531, Lejeune, Phonétique
feu, proche pour le sens de ÈcrXeXpa (trag., etc.), «foyer, 208, Solmsen, Untersuchungen 213 sqq., qui se fonde sur
demeure. (trag., Hdt.), parfois employé au figuré. Employé l'atonie de la syllabe) ; l'analogie de tcrT'YJfL~ (Buck, IF 25,
également pour désigner une divinité du foyer, d'ailleurs 1909, 259) n'est pas démontrable. En ce qui concerne
peu personnalisée, cf. Nilsson, Griech. Rel. 1,337, l'étymologie, elle dépend de l'existence ou l'absence d'un
Wilamowitz, Glaube 1,156: cf. Hés., Th. 454, H. Hom., etc.; digamma initial. Les seules attestations d'un F initial
à l'époque romaine a été confondue avec Vesta. se trouvent dans la glose d'Hsch. YLcrT(CX' €crXeXpl] (mss
Le mot figure comme premier terme dans ÉcrT~-OÜXO<; -T'YJ) et dans l'anthroponyme arcadien F~crT(CX<; (IGV2,271).
«qui possède. ou «garde un foyer» (trag., etc.), cf. sous Le texte homérique n'enseigne rien, mais le F manque dans
~Xoo. Comme second terme dans une quinzaine de composés
des inscriptions dialectales où on l'attendrait (ainsi
en -écrTto<;, notamment cX\I-écrTto<; «sans foyer» (Il. 9, Schwyzer 362,7 Locride). La disparition du F pourrait
63, etc.), €<P-écrTto<;, ion. È~-LcrT~O<; «qui se trouve près être attribué à l'analogie: soit celle de €crxeXpcx ('i), soit
du foyer, à la maison., etc. (Hom., Hdt., etc.), ~ap pour lcrT(ii celle de !crT'YJfLL ('i). On se résout mal, en eITet,
(S., etc.), cru\l- (lEsch., etc.), 6fL- (Emp., etc.); l'ortho à renoncer au rapprochement avec lat. Vesta. Ce dernier
-e:crT~O<; dans le texte homo doit être un atticisme (cf.
mot pourrait être issu de 'wes- «brûler., cf. v.h.a. wasal
Wackernagel, Spr. Unt. 9 sq., Chantraine, Gr. Hom. 1,15). « feu., grec e:()oo avec le thème à degrés inverses 'eu-s-
A date basse on a tiré de ces composés l'adj. !:crTto<; «qui (v. Ernout-Meillet S.U. Vesta). Voir encore Dumézil,
appartient au foyer. (Hld.). Religion Romaine 317.
Le mot fournit des anthroponymes comme 'EcrTL6- Si l'on cherche une étymologie sans w- initial, on
Boopo<;, Eù-écrT~O<;, 'EcrT~arO<;, 'IcrT~1)Toop, etc. n'aboutit qu'à des hypothèses inconsistantes: cf. €crxeXpcx
Dérivés rares et dispersés : lcrT~1)'(a «fonds en argent (Solmsen 1. c.), lat. sidus (Ehrlich, KZ 41, 1907, 289),
~~OfLCXL (Boisacq), slave jestëja «foyer. (Machek, Lingua
possédés par un temple d'Hestia. (SIG 57, Milet v· S.
av.); ÉcrTLWT~<; f. d'un dérivé en -WT'YJ<; «qui appartient Posnan. 5,59).
au foyer. (S., Tr. 954 hapax); 'EcrT~acrTa( «collège
d'adorateurs d'Hestia ., à Rhodes, cf. 'A~oÀÀOO\l~acrTa(, etc. ~(1TW, f. voir e:lfLL
Noms de mois : 'EcrnaLo<; à Chypre (Iex.), "EcrT~O<; à
Magnésie. Enfin, en rapport avec l'équivalence 'EcrT[a = 1 ~(1TOOp, -opo<; : m. «cheville. qui fixe le timon (Il.
Vesta, 'EcrnaLo\l «temple de Vesta. (D.C.), 'EcrT~eXBe:<; 24,272, avec dans les scholies une variante &XTOP~, cf.
pl. «Vestales. (D.H., Plu.). sous ~xoo).
Dénominatifs : 1) écrT~6ofLa~ «être pourvu d'un foyer» Et.: L'existence du mot, en raison de la variante, est
(BwfLa, E. Ion 1464, hapax); douteuse. S'il est réel, l'explication la plus plausible est
2) Un autre dénominatif a pris beaucoup d'importance: de poser un dérivé en -TOOP de 'sed-, r~oo, etc. (Schwyzer,
ÉcrneXoo, ion. et dor. [crT-, avec augm. impf. dcrT(OO\l (Lys.), Gr. Gr. 1,531, n. 12). Toutefois le suffixe -TOOP (et non -T1)p)
aor. dcrT[acra (X.) «recevoir à son foyer, inviter., surprend dans un nom d'instrument.
notamment à une fête, à un banquet, etc. (ion.-att.,
dor., etc.). Avec préverbes, notamment ~po- et surtout 2 ~O'TOOp : m.« fondateur. (inscr. tard.), tiré indépen-
cru\l- (le subst. correspondant crU\le:crT(l] doit être une faute, damment du même radical de ~~OfLCXL, voir ci-dessus.
Hdt. 6,128). Nombreux dérivés : écrTLacrL<; (attique),
-iifLa (attique, plus rare), -acrfL6<; (T AM 2,201, hapax ~(1Xa.pëi : ion. -Pl] f. «foyer bas, brasier» (Il., Od.,
tardif) «banquet, fête., etc. Nom d'agent Écrn!XToop Ar., etc.), employé notamment pour des foyers de sacrifice,
« hôte. qui donne un banquet, notamment citoyen chargé distingués des ~wfLo~ plus élevés; se dit parfois d'autels
de la liturgie de l'ÉcrTLiicrL<; (attique), avec les dérivés mobiles (ion.-att.), cf. Tréheux, BCH 1952, 564; le mycé-
ÉcrniiT6pLo\l «salle de banquet» : (Délos), lcrTL'1l- (Hdt.), nien (PY Ta 709) a le mot avec les épithètes itowesa
380
« pourvu d'un montant. pour désigner un réchaud mobile est obscur; on évoque 1tp6-xot, lat. reci-pro-cus, -xo- étant
et pedewesa «pourvu d'un pied •. Plus tard, divers sens ensuite pourvu du suffixe de 't'pl-r-otTOC;, fLÉcr(cr)-ot't'oç, etc.,
dérivés: «bois à brûler» (Thphr.), «plateau. (Ph., Bel.), cf. encore Wackernagel, KZ 33, 1895, 40 sq. = Ki. Schr.
dans la langue médicale «escarre> sur une brûlure (Hp., 1,719 sqq.
Arist.), cf. plus loin ~cry:otp60fLot~, etc.; enfin chez Ar., Cau.
315, ÈcrxcXpot~ = 't'œ XdÀ'I) 't'wv yuvotLXdwv otL8o[wv (d'où tTa.tw : aor. È't'cXcrot~ «examiner. (Hdt. 3,52, variante,
Ècry:otpcX8w : landica [G1oss.]). Démocr. 266, Pl., Crat. 410 d comme étym. de !!'t'OC;,
Dérivés: Ècrxotp[c;, -[8oc; f. c réchaud> (Com., Plu., etc.) assez fréquent dans LXX). Le mot usuel est è~e:'t'cX~w,
avec le diminutif -[8~ov (Délos IVe S. av.), ÈcrXcXpLOV aor. -cXcrot~, -cX~ot~ (Théoc.), où è~- marque l'aboutissement
« réchaud. (Ar.), «plate-forme >, etc. (Plb.), «escarre. du procès, «examiner, scruter, passer en revue., etc.
(médecins), à côté de Ècry:otpe:LOV «plate-forme> (inscr. (ion.-att.), avec un second préverbe préposé È1t- (Mén.),
att.). En outre Ècrxotpe:wv (Théoc.) et -pwv (Délos Ille s. av.) 1tpO- (Phil., etc.), cruv- (Pl., D.). En outre 1totp-e:'t'cX~w dans
«foyer., ÈàXotpe:uC; «maitre-coq & (Poll.), mais mycén. la glose 1totp1)'t'otcre:v . è~1)'t'otcre:v (Hsch.) et en arcadien
ekaraewe est obscur, cf. Morpurgo, Lexicon s.u., ècry:otp['t"I)C; 1totpe:'t'cX~wvcr~ «approuver. (Schwyzer 656), au moyen
«pain cuit sur le gril. (com., LXX, etc.). Adj. ècrXcXp~oc; 1totphe:'t'ot~cXfLe:VOC; ou -fLÉvoC; sens incertain (ibid., 654) :
«qui appartient au foyer» (AP). une dérivation de 1totpe:T6c;, adj. verb. de 1totp['I)fL~, est
Comme terme médical ècry:cXpot «escarre. a fourni le moins vraisemblable.
dénominatif ècrXotp6ofLot~ avec les dérivés -wcr~c;, -wfLot, Dérivés nominaux !!'t'otcr~c;, È't'otcrfL6c; «épreuve,
-w't'~x6ç; l'adj. correspondant est ~crXotpw8'1)C;. souffrance» (LXX), et È't'otcr't'1jc; (Lampsaque. Avec
Il faut certainement rattacher à ècry:cXpot le nom de le préverbe è:~, È~É't'otcr~c; «examen, enquête, revue>
poisson !!cry:otpOC; (Com.; Dorion, chez Ath. 330 a) nom (ion.-att.), doublet tardif È~e:Totcr[ot (1 G XII 3, 174), aussi
d'une sorte de sole, cf. Thompson, Fishes s.u. Le mot serait è~e:'t'otcrfL6C; (D., etc.). Nom d'agent &~e:'t'otcr't'1jc;, nom de
tiré de ÈcrXcXPot soit parce qu'il était cuit au gril (cf. divers fonctionnaires, «enquêteur, contrôleur >, etc.
Strômberg, Fischnamen 89), soit peut-être en raison de sa (lEschin., Arist., etc.), avec è~e:'t'otcrTLX6c; « capable
forme. d'examiner & ou « qui concerne l'enquêteur & (X., D., etc.),
Le nom de danse spartiate ~crX&pw6ov (Poll.) est obscur et ~~e:crTot't'1jpLOV «bureau de l'enquêteur », d'après les
pour ie sens comme pour la forme. noms de lieu en -'t'1)pLOV (SI G 976,61, Samos Ile s. av.).
'Ecry:&pot (démotique crxcXpot) subsiste en grec moderne, Anthroponyme 'E~e:'t'otcrTÉWV «fils né pendant que son
notamment pour désigner le gril. père était è~e:Totcr't'1jC;» (Bechtel, H. Personennamen 514).
Et.: Terme technique et dans une certaine mesure Le grec moderne a encore (è)~e:'t'cX~w «examiner, inter-
religieux des plus anciens. Apparemment dérivé en -pli ; roger à un examen », (È)~É't'otcrLC;, etc.
pas d'étymologie. 'E't'cX~w doit être un présent dénominatif tiré de l'adj.
È't'6c; « vrai >, au n. pl. È't'cX cf. la glose èTcX . &À'I)6'iJ, &yot6cX
~O'X<1TOS : «qui se trouve à l'extrémité, dernier., (Hsch.) ; cet adj. est attesté chez Call. (Fr. 202,19, 780),
partois avec la nuance de «à l'extérieur >, etc., toujours avec p.-ê. l'adv. È't'wç (Fr. 75,39). Voir encore sous èTe:6c;.
au sens local chez Hom.; la valeur «à l'extérieur. est On peut se demander si mycénien etonijo est apparenté.
sensible chez Emp. 36, puis tantôt pour exprimer le degré Et.: L'aspirée attestée une fois en arcadien invite à
extrême, notamment avec l'idée de malheur, crime, etc., poser • seto-. La psilose serait due à l'origine ionienne
tantôt pour exprimer le temps (ion.-att., etc.). Adv. du mot (?). Cela dit, il parait difficile d'admettre un
Ècry:cX't'WC; (Hp., X.). • s-e-to apparenté à skr. satya- « vrai " lequel est dérivé du
Très rare en composition: Ècry:ot't'o-y1Jpwc; (-oç) « extrême- participe du verbe «être ». Objections légitimes chez
ment vieux» (hellén.), ou 1totp-Écry:ot't'OC; «avant-dernier» Luther, Wahrheit und Lüge 51.
(Ph.).
Dérivés : ècry:ot't'~cX, -~1) «extrémité, bordure, frontière» tT<1LpOS : m. (l'accentuation att. attendue *~Tot~pOC;
au sens local" (Od., poètes, ion.-att.), désigne en att. un n'est pas attestée) «camarade, compagnon., etc. (Hom.,
domaine éloigné (Dém. 42,5), «confins. d'un territoire, ion.-att., etc.) ; le mot s'applique notamment dans l' 1liade
cf. L. Robert, R. Ét. Anc. 1960, 304-306; rares emplois à des camarades de combat, à des hommes du même
figurés chez Pi.; d'un toponyme 'Ecry:ot't'~cX est dérivé âge, etc. Dans l'armée macédonienne, les É:'t'otLpO~
'Ecry:otné;')T~C; «habitante de l' 'EcrXotncX > (Ténos), cf. constituent la garde à cheval. Autre forme : ~'t'otpOC;
Redard, Noms grecs en -'t"I)C; 9. L'adj. ècrXcXnoc; est une (Hom., lEsch.). Féminin É:'t'ot[pot, -'1) «compagne.
création poétique tardive (Nie.). (Hom., etc.), «courtisane. (ion.-att.), distinguée de
Verbes dénominatifs: 1) Ècrxot't'cXw, seulement au participe 1t6pv'l). Autre forme É:'t'cXp'l) (Il. 4,441); enfin tTot~p[C;
Ècry:ot't'6wv, -6wcrot« se trouvant à l'extrémité» (Il., seulement « courtisane» (var. X. Hell. 5,4,6, Ph.) avec le diminutif
dans le catalogue du chant 2 et chant 10, cf. Shipp, Sludies É:'t'ot~p[8~ov (Ph., Plu.).
62) ; 2) Ècrxot't'E:UW id. (Arist., Thphr., Plb.); 3) ÈcrXot't'[~w Second terme de composé dans cp~ÀÉ;'t'ot~pOC; «qui aime
«arriver trop tard. (LXX). ses camarades. (Th., X.), également comme anthroponyme,
"Ecry:otTOC; subsiste en grec puriste. avec cp~Àe:Tot~p[ot, etc. De XotXOL É:'t'otLpO~ est tiré XotXe:'t'ot~p['I)
Et.: Sûrement dérivé de È~, mais le détail est obscur. « mauvaise compagnie» (Thgn. 1169).
L'existence de !!y-Xot't'ot à côté de Èv invite à poser *è~ Dérivés : É:'t'ot~pe:LOC;, ion. -1) LOC; «qui concerne les
Xot't'OC;. L'aspiration semble le traitement phonétique camarades, les amis» (ion.-att.), notamment comme
attendu, cf. dialect. èX66c; sous ~~ et M. Leumann, Hom. épithète de Zeus, avec le subst. É:'t'ot~pe:[ot, ion. -'I)L'I) (parfois
Wiirter 158, n. 1 avec la bibliographie. Le suffixe -Xot-'t'OC; finale -Lot) «camaraderie, amitié., à Athènes «club
381
politique» (ion.-att.); hO((PLX6ç «qui concerne les f. «orge véritable» (Thphr., C. Pl. 3,22,2), cf. Strômberg,
camarades. (Arist., etc.) ou «qui appartient aux Pflanzennamen 28.
courtisanes. (Alciphr., etc.); -ro É:'t"o(LpLX6v = club poli- II existe un doublet !!-rufLoÇ « vrai, véritable " seulement
tique (Th.), mais «taxe des courtisanes» (pap.). L'adj. au neutre sg. ou pluriel, ou comme adv. chez Hom. L'adj.
É'l"o(Lp6cruvoç «amical» et le substantif É'l"o(LpOO"UV"I] sont hUfLoÇ est attesté ensuite en poésie, ainsi que l'adv.
tardifs. t-rUfLooÇ. Composé È:'l"UfL6-3puç «chêne véritable» glosé
Verbes dénominatifs: 1) É:'t"o(Lpl~oo «être le compagnon par Hsch. ~ -rà:ç yÀUXe:LO(ç ~O(Mvouç ~y'ouO"O(. A partir du
de. (Hom.), au moyen opt. aor. É:'t"O(plO"O"O(L-rO «prendre grec hellén. (Arist., etc.), apparaît le subst. p.-ê. plus
pour compagnon» (Hom.) ; dans le grec tardif (Luc., etc.) ancien -ro hUfLOV • l'élément véritable, authentique d'un
l'actif et le moyen signifient «être courtisane. avec les mot >, son «étymologie', d'où les composés È:'l"UfLo-Àoyéoo
dérivés -LO"fLO( «taxe des courtisanes» (pap.), -LO"fL6ç «prosti- «trouver le vrai sens, l'étymologie >, avec hUfLoÀoylO(,
tution., -LO"TI]Ç m. (PolI. 6,188), fém. -lO"-rp(O( = -rpLOOCÇ -ÀoYLx6ç (hell., et tardif) ; dérivé i'l"UfL6-'l"1Jç f. = -ro ~'l"UfLOV
(PL, Smp. Ill! e, etc.); 2) ho(Lpéoo «se livrer à la débauche 0, (Str., etc.).
en parlant d'un homme ou d'une femme (att.) avec Forme expressive à redoublement et allongement de
É'l"o(Lp"l]O"LÇ (att.); 3) ho(Lpe:UOfLo(L «se prostituer. (hellén. la seconde syllabe, È:TI]'l"UfLOÇ «véritable. (Hom., trag.),
et tardif). cf. Od. 3,241 xdv<p 3' OÙXé-rL v60"-roç È:TI]'l"UfLOÇ; dérivé
'E-ro(LpOÇ «associé. et hO(Lpe:(O( «société. subsistent en È:'l"1J'l"UfLtO( (CalI., AP, etc.).
grec moderne. Dérivé de !!'l"UfLOÇ : È:'l"UfLÛlVLOV' &À"I]6éç (Hsch.), cf.
Et. : En ce qui concerne les doublets ho(LpOÇ et Chantraine, Formation 42 sq.
!-rO(poç, etc., on admet que sur hO(poç aurait été créé un Tous ces termes expriment la notion de «réalité,
féminin *!-ro(Lpo( (cf. XtfLO(poÇ : XLfLo(LPo(); ce féminin aurait authenticité 0, d'où l'utilisation de ~'l"UfLOV, etc., pour
été refait en hO(Lpfi, ion. -"l], d'où la création du masculin l'. étymologie >.
hO(LPOÇ. Pour l'histoire et la synonymique de ces mots, voir
En ce qui concerne l'étymologie proprement dite, le W. Luther, Wahrheil und Lüge im alles/en Griechenlum
rapprochement avec ~-r"l]ç, Fé-rfiç (cf. s.u.) est sémantique- 1935,51-59; Frisk, GHA 41,1935: 3,15 sqq. où le problème
ment très satisfaisant. Toutefois l'absence de digamma étymologique est envisagé. Cf. &À"I]6ijç sous Ào(\l6.x.\l00.
initial (Chantraine, Gr. H. l, 150) oblige à poser le thème Et.: Un rapport avec h.x., h.x.~oo (c'est-à-dire he:-r&~oo)
du réfléchi sous la forme • se- et non pas • swe- comme est certain : ces mots à psilose doivent être ioniens.
dans ~'l"1Jç (voir sous !!.). On rend compte de la dentale L'étymologie est ignorée, comme celle de h·&~oo. Quant
en évoquant v. sI. po-sétiti «visiter. (de 'selU «hôte », à la structure de ces dérivés, le rapport entre pl. n. h&
Ï.-e. ·set-o-). En outre suffixation en -O(p6ç, comme dans (voir sous h&~oo) et he:(F)6ç est peu clair: l'hypothèse
ye:pO(p6ç ou ve:O(p6ç, mais ce rapprochement n'enseigne d'un subst. *è:-wç ne repose sur rien. II est possible que
rien. Voir aussi h"IJç. È:-re:( F)6ç soit suffixé d'après son contraire xe:ve:( F)6ç,
xe:\I(F)6ç. "E'l"U-fLOÇ serait en liaison avec he:(F)6ç, mais
le suffixe -fLoÇ ne s'appuie sur aucune analogie.
~Ta.ÀOV, voir sous ë-roç.
Voir h&~w et I!:-roï:fLOÇ.
~TEÀLC; : m. nom d'un poisson mal identifié (Arist., ~Tepoc; : (Hom., ion.-att., rare dans le grec tardif),
HA 567 a, Hsch., cf. Thompson, Fishes).
che:poç (dor., éol., également att. dans les crases ihe:poç,
Et.: On a pensé à lat. aUi/us espèce d'esturgeon du 6&-re:pO(, etc.), myc. a,/ero «un des deux >, etc., la dualité
PÔ, peut-être mot ligure (?), ce qui n'est pas vraisemblable. étant signifiée par le sulT. -npoç; l'emploi se dérègle en
L'hypothèse de Strômberg, Fischnamen 39, qui y verrait grec tardif. Avec négation où3- (Hés., ion.-att.), qui
un dérivé de he:Àov (!!-rO(Àov) n'est pas plus probable. a pris aussi le sens particulier de « neutre.; fL1J3- (ion.-att.)
avec en dorien fL"I]3&npoç (Crète, Argos, Delphes).
heoc; : adj. presque uniquement au neutre sg. he:6v 'E-re:po- figure dans plus de cent composés possessifs,
«vrai, véritable, authentique. (pl. n. he:.x. Il. 20,255 d'ailleurs rares, comme premier terme, avec des signifi-
avec variantes), aussi comme adverbe «en vérité. (Hom.) ; cations diverses : he:p-O(Àxijç «qui porte secours à un
après Hom. on n'a plus que he:6v «vraiment. dans des parti. (Il., poètes, cf. &Àxij, &Àéçoo), he:p-ijfLe:poÇ «qui vit
interrogations (Ar.). Démocrite emploie en outre he:ij f. un jour sur deux> (Od. 11,303 en parlant des Dioscures,
« réalité., avec he:'ii «en réalité •. en outre Ph., Jul., etc.), he:po~ijÀooç «avec partialité>
Comme premier terme de composé t-re:o- exprime la (Hés., Th. 544), he:p6-30çoç, -xÀwijc;, -pe:1t1Jc;, É:'t"e:p6cp60(À-
réalité, l'authenticité, notamment dans l'onomastique fLoÇ, he:p671"Àouç «valable pour un seul trajet., etc.
(pour le mycénien, v. Chadwick-Baumbach 195) Dérivés: principalement des adverbes, comme hép006e:v
'En.x.voop (Théra, VIle s. av.), 'E-réF-O(v3poç (Chypre), (Hom., etc.), -006L (Hom., Hdt.), -000"e: (Hom., etc.),hépoo-rO(
cf. Sommer, Nomina/komposita 185 et 199; 'E-re:oxÀ'ijç (Sapho), hépooç (Od., ion.-att.); mêmes adverbes sur
(Tégée, etc.), avec le dérivé 'E-re:OXÀije:LOÇ chez Hom. et où3é-re:poç et fL"I]3é-re:poç. Nom de qualité he:p6'l"1Jç f.
en mycénien, mais le hittite Tauag(a)/auas n'est pas « différence. (Arist., etc.). En outre, doublet en -OLOÇ
sllrement identifié avec le mot grec (Schwyzer, Gr. Gr. du type de -rOLOÇ, &ÀÀOLOC;, etc. : É:'t"e:pOLOÇ «d'autre sorte,
1,79, Page, History and Ihe Homeric Iliad 23), etc. Aussi différent» (Hdt., PL, etc.), avec des dérivés: É:'t"e:poL60fLo(L
'E-re:6-xp1J-re:ç «vrais Crétois. (Od. 19,176), cf. Risch, «être changé> (Hdt., Hp., etc.) et -600 «changer.
IF 59, 1949, 25; 'E-re:o-~ou-rcX31Jç «vrai fils de Boutès> (Hp., etc.), d'où I!:-re:poLoomç «altération. (Arist., etc.),
(Corn., D.); appellatif de même structure t-re:6-XPL60ç É:'t"e:POLoo-rLX6ç (Stoïc.).
- 382
"E'l"Epoç subsiste en grec moderne. ÉTOLjlOS : adj. (en attique ~"O~!.lOç) «prêt, disponible.,
Et.: La forme originelle est &-"e:poç, issue de • slJl-teros, dit de nourriture, d'argent, etc., à propos de l'avenir
avec le suffixe différentiel ·-tero-; même fonction du «sllr, certain., parfois du passé chez Hom. «réalisé,
suffixe dans le skr. eka-tara- «l'un des deux, autre ». effectif.; dit de personnes aprés Homére, «actif, efficace,
On rapproche un mot celtique pour «moitié », gallo disposé»; adv. i;~ ho((J.ou «immédiatement, sans hésita-
hanner, bret. hanter et. on évoque en germ. got. sundro tion ». Le mot est attesté depuis Hom. jusqu'au grec tardif
« à part " v.h.a. suntar « à part " cf. &'l"Ep. Voir &'-, e:!ç. et moderne. En composition, comme premier terme, compo-
sés rares et tardifs : hO~(J.o-ecXvCl("oç «prêt à mourir»
€TTJS : m., dor. h01ç, él. Fe:,,01ç. Chez Hom. seulement (Str.), hO~(J.6-xoÀÀ~~ «qui donne volontiers du pain»
au plur. «compagnons, camarades appartenant au même (Corn.). Comme second terme, &:Vé"OL(J.OÇ «impossible
groupe social., cf. 1/. 6,239 où les Troyennes interrogent à atteindre» (Hés., Fr. 219), «qui n'est pas prêt» (Plb.),
sur leurs fils leurs frères, leurs époux, leurs etai, 16,456 = se rapporte à É"o~(J.cX~w, cf. Frisk, Adj. priu. 13.
674, où lès etai de Sarpédon sont distingués de ses frères Dérivés : hOL(J.6T't)ç f. «bonne disposition, empresse-
et de ses cousins et doivent être ses compagnons; en ment» (D., Plu., etc.) ; surtout verbe dénominatif ho~(J.cX~w,
Od. 4,16 Ménélas invite ses voisins et ses etai: il s'agit -o(J.oc~ «préparer. (Hom., ion.-att., etc.), également avec
d'un lien social mais non de parenté proprement dite, les préverbes 1t'OCp-, 1t'PO-, 1t'p0O'-, d'où ho~(J.CI(O'(oc « bonne
malgré Latte (Hermes 1931, 34) : v. Jeanmaire, Gouroi disposition, préparation. (Hp., grec tardif).
et Gourètes 106 sqq., qui pense que le mot est proche de Et.: Certains emplois anciens inviteraient à chercher
É"ocipoç, et Radt, Pindars [[ter U. V [ter Paian 113. Après une étymologie à l'aide de h6ç, è"cX~w (et hcX~w), mais
Homère, le mot subsiste au sg. et au pl. dans le domaine la structure resterait obscure. Composé avec second terme
dorien, mais avec un emploi différent, notamment en o!(J.oç «chemin., selon Prellwitz, Gl. 19, 1931, 85-891
éléen : Cl(t"e: Fé" O1ç , oct'l"E 'l"EÀe:O'"cX, Cl(he: B01(J.o<; «un parti- L'hypothèse de Kuiper, Gl. 21, 1933, 278 sqq., qui pose
culier, un magistrat, le peuple », (Schwyzer 413,8) aussi un locatif *ho! de h6ç (*h6ç) et un suffixe -(J.oç, n'est
Th. 5,79 (traité) ; de même dans la poésie lyrique ou trag. pas plus vraisemblable.
au sens de «citoyen ou concitoyen., cf. Pi., Pae. 6,10,
lEsch., Supp. 247, E., Fr. 1014. C'est parce qu'il indique ÈTOS : adv. «en vain., seulement dans l'expression
l'appartenance à un large groupe social que le mot a pris oux h6ç «ce n'est pas en vain, ce n'est pas pour rien»
le sens de «citoyen., et par opposition à «magistrat., (Ar., Ach. 411, etc., Pl., R. 414 e, etc.), cf. Pl., 1. C. oux
celui de «simple citoyen, particulier.. Cf. Stagakis qui è:"oç ... ~O'xuvou "0 ljJe:üBoç Àéye:w «pas étonnant que
pense que chez Hom. h1)ç = hoc!poç et que ces mots ont t.u n'osais pas faire ce mensonge », terme de la conversation
nu sens large (Historia, 1968, 385 sqq). en attique; dérivé probable è"wO'Loç adj. «vain, inutile.
Et.: La dérivation du thème pronominal ·swe- est (Hom., Hés., Alex.), dit d'objets, d'événements, etc.
certaine ; on posera ·swe-t-lÏ. Le digamma est attesté On admet que è:"wO'~oç comportait un F initial : chez
à Olympie et par la métrique homo ; la psilose est issue de Hom. un seul ex. contraire Od. 24,283. Ailleurs le digamma
l'orth. homérique. Sur des traces d'aspiration, voir Radt, est toujours possible, et il est plus ou moins nettement
O. C. 198. Une suffixation en dentale se retrouve en slave, demandé par la métrique (Il. 5,854, 14,407, 22,292;
V. russe suatu (i.-e. ·su61os) «beau-frère»; en balt., lit. Od. 22,256 = 273).
suëéias (i.-e. • swetios) «hôte ». Et.: La suffixation même de hwO'wç est singuliére, cf.
Voir aussi hoc!poç et 'iB~oç. Chantraine, Formation 42. Si l'on admet, ce qui est
sémantiquement plausible, que (F)e:"wO'Loç est dérivé de
ÈTtlTUjlOS, voir he:6ç. (F)é"oç, on posera donc * Fe:"oç. On a rapproché alb. hut
« vain », de i.-e .• uto et p.-ê. CI((hwç au sens de «en vain., etc.,
€TL : adv. «encore. au sens temporel, ou avec valeur cf. Meillet, MSL 8, 1894, 235. Autre explication de Ebel,
augmentative « encore, plus " souvent avec un comparatif KZ 5, 69, approuvée par Prellwitz et Bartholomae : i.-e.
(Hom., ion.-att., etc.); 1t'poO'!h~ «en outre. (Hdt., etc.), ·sweto, cf. skr. sualti!!, av, a;vatii «de soi-même _, donc
on a souvent ouxén. «sans raison» (1). En somme rien de clair.
Et.: Vieil adverbe qui se retrouve en indo-iranien, skr.
titi, avest. aiti-; en italique, lat. et ombr. et «et.; en €TOS : n., Fé"oç à Héraclée, Olympie, Chypre, etc.;
german., cf. got. ip = Bi, xocL; on cite encore phryg. mycénien welo (acc.), welei (datif); «année en cours. en
e:"~-,,e:nx(J.e:voç, etc. Voir Pokorny 344. principe distinct de èv~ocu,,6ç «année révolue., souvent
attesté chez Hom. avec des ordinaux ou avec un sens de
€TVOS, -e:oç : n. «soupe épaisse, purée >, en principe durée, employé en attique pour désigner l'âge, cf. Isoc. 12,
faites avec des légumes secs, pois chiches, etc. (Ar., Pl., 270, ye:yovwç ~T't) "ploc &:1t'oÀe:L1t'OV"CI( "iJ:,v Éxoc,,6v; «chaque
médecins). Comme premier terme dans èTI~puO'~ç «cuiller année. se dit xoc,,' ~"oç, mais en mycénien avec un tour
à soupe. (Ar.), cf. &:puw ; èTIo-86voç « qui agite la soupe. remarquable weleiwelei (datif-locatif redoublé), cf. O. Mas-
(AP). son, Ziua antika, 15, 1962, 257 sqq. Aspirée initiale
Dérivés: èTI-'t)p6ç «qui ressemble à de la soupe. (ap. secondaire dans È<p' Ë"o<; (SIG 742), avec È<pé'l"Ewç et
Ath. 406 c); hv-h't)ç «pain. de pois ou de fèves (ap. è:<pe:,,~v6ç, Schwyzer, Gr. Gr. 1,305. Le mot est attesté
Ath. 111 b, 114 b), qui serait le même que le Àe:x~elT't)ç. depuis Hom. jusqu'au grec tardif.
Et.: Ignorée. Si le mot doit comporter une étymologie Nombreux composés en -e:T't)ç, notamment avec un
indo-européenne, on pourrait y reconnaltre un suffixe nom de nombre comme premier terme. Ces formes posent
-voç, cf. Chantraine, Formation 420. des problèmes relatifs à l'accent, à la flexion, à la
383
contraction, à la jonction des deux termes. En ce qui El. : Vieux nom de l'année qui se retrouve en grec même
concerne l'accent, la tradition homérique est flottante : dans VÉW"t"IX, 7tépucrl, cr1j"t"EÇ, voir ces mots.
en Il. 23,266 la leçon la plus autorisée doit être é:~E"t"É(IX) Le thème en s auquel nous avons affaire ici semble se
• âgée de 6 ans », oxyton, en revanche OtÉ"t"EIXÇ (cf. plus retrouver dans l'alb. vit « année. et le notable latin uetus
loin) est proparoxyton en 2,765; enfin l'Od. offre les qui a pris le sens de «vieux " en se disant d'abord du vin,
neutres adverbiaux : ÉÇOC-E"t"EÇ, É:7t"t"oc-e:"t"Eç, 7tEV"t"OC-e:"t"e:ç, cf. Benveniste, R. Ph. 1948, 124 sq. ; ce sens de «vieux»
"t"PL-e:"t"EÇ (en ce cas l'accent pourrait s'expliquer par la apparatt également dans le thématique v. sI. vetUxu,
fonction adverbiale). D'autre part, Hdn. 1,419,4 enseigne lit. velusas. Autre dérivé de thème en s dans skr. vals-a-
que la langue commune accentue les composés en -e:"t"1]ç (' veau " etc.
oxytons (accentuation attendue), mais qu'en attique ils Le nom racine wet- «année» apparaît dans hittite witt-
sont paroxytons; donc "t"pl-É"t"l)Ç, etc. L'attique, d'autre (wett-) et dans gr. VéW"t"IX, mtpucrl : voir ces mots.
part, présente des exemples du passage à la 1 re déclinaison Voir aussi Ernout-Meillet s.u. uelus.
masculine, notamment dans "t"plIXKOV"t"OU"t"l)ç, -ou «l'homme
de 30 ans. (Pl.). Cette dernière forme comporte en outre
une diphtongue -ou- cf. sous "t"plOCKOVTIX, 7tEV"t"l]KOV"t"1X et
Schwyzer, Gr. Gr. 1,593. Dérivations diverses, dont les
~TU""OS, voir he:6ç.
exemples suivants donnent une idée : de "t"plÉ"t"l)Ç, fém.
tardif en -É"t"lÇ, dérivés en -E"t"llX «période de 3 ans., , , . , ,
ETwa~os, vOir E"t"OÇ.
dénominatif "t"ple:"t"l~w. En outre, on observe des dérivés
en -71poÇ, comme "t"Pl-É"t"-71poÇ «âgé de trois ans» (CalI., etc.),
avec le féminin courant "t"plE"t"l)ptÇ (Éop"t"l]) «fête qui a lieu EO, voir tuç.
tous les deux ans. (PL, ion.-att., etc.), d'où "t"plE"t"l)plK6ç
(tardif), "t"ple:"t"l]P71Ç (Schwyzer 46, laconien) = fLlKl~6fLE
voç, c'est-à-dire le jeune laconien à la 3 e année de son
éducation, a subi l'influence des composés en -1]P71Ç; Eùa~w, Elhoç, etc. : Le verbe EÙOC~W signifie «crier
enfin "t"PlE"t"l]p (Orph.) montrant de façon imprévue l'ana- e:OIX, EÙIXL • (S., E., AP, etc.) d'où les dérivés n. pl. e:ùoccrfLlX"t"1X
logie des noms d'agent en -"t"l]p, cf. déjà h1]p «âgé d'un (E., Ba.), EÙIXcrfL6ç (hell. et tardif) ; noms d'agent: EÙlXcr"t"1]Ç,
an» (S., Fr. 751). Moindre variété de dérivation autour EùlXcr"t"1]p (poésie tardive) avec le fém. e:Mcr"t"ElplX (Orph.)
de 3lÉ"t"l)Ç, où l'on notera 3lE"t"l]PWV, -ovoC; «âgé de deux et le dérivé EùlXcr"t"Œ6ç (A.D., Hsch.). A l'origine de ces
ans» (épigr. tardive). Pour otÉ"t"l)ç v. s.u. dérivés, l'interjection EOIX' tm<p7)fLlcrfL6ç À7)vcnKOç KlXt
Certains composés se rapportent à la bonne année, fLucr"t"Œ6ç avec les variantes EÙlXl (Ar.), e:ù.xv (E., etc.),
l'année prospère : ainsi KIXÀÀlE"t"1]Ç, épithète d'un prêtre EÙO~ (Ar., S.) : il s'agit d'une exclamation de joie poussée
(L. Robert, Hellenica 1, 11 sqq. et 11-12, 547 sqq.) et dans les fêtes de Bacchos. Les grammairiens indiquent
surtout EÙE"t"l)pllX « bonne année, prospérité» (X., aussi une graphie avec interaspiration (Eùoâ, EU&V, EÙO~,
Arist., etc.). D.T., Hdn., AD.).
Dérivés: 1) 1!"t"ElOÇ «annuel» (PL, trag.) parfois «qui C'est également de cette interjection qu'est tiré E{\lOÇ
dure un an • (lEsch., Ag. 2), « âgé d'un an » (X.), et surtout (E{\!OÇ EM 391,15) surnom de Dionysos, aussi comme adj.
par hypostase de t7t' It"t"oç, t7tÉ"t"ElOÇ «annuel », ou «qui au sens de « bachique» (S., E., etc.) ; d'où l'adj. e:Ùl1XK6ç
dure un an, de l'année» (ion.-att., etc.); 2) h1]cnoç (A. Pl.), fém. EÙlOCÇ, -oc3oç (AP); EÙl6.1"t"l);, -nç (lyr.
• annuel» (att.), cf. pour le suffixe Chantraine, Forma- alex.). Ces formes ont entraîné l'altération de EÙOC~W en
tion 42; d'où le subst. h71crllXl m. pl. «vents étésiens. EÙlOC~W (S., E.).
(ion.-att., Arist., etc.); en outre t7te:"t"l]crwç «annuel» Il Y a des emprunts latins: evohe, qui répond à e:ùo~,
(Od. 7,118, Th., pap.) ; 3) t7tE"t"lV6ç «de l'année., épithète euhân à EÙ.xV, l'anthroponyme Euhius à E{\wç, euhâns
de )(6p"t"oç (P. Oxy. 1482) est une formation tardive, voir latinisation de e:ùoc~wv. En ce qui concerne OUO on peut se
plus loin pour le grec modernH; 4) au contraire, t7t71E"t"lXv6ç demander s'il s'agit d'une forme apparentée, ou, plutôt,
(Hom., etc.) est une formation ancienne, mais dont le d'un emprunt ancien.
rapport sémantique avec /hoç n'est plus senti, voir s.u. ; Tout ce groupe repose évidemment sur une onomatopée
4) Le quasi-hapax 1t"t"IXÀOV, attesté dialectalement, rituelle.
se rattache clairement à /hoç et signifie «animal de
l'année» (Schwyzer 644,18, éolien d'Asie), avec le doublet
It"t"EÀov (ib. 252,11 Cos), opposé à "t"oG "t"EÀe:lOU; les deux
inscriptions datent du Ille ou IVe S. av. On a supposé que Eù8(<i, : -(7) f. «temps clair, beau temps» notamment
le mot se trouve attesté en mycénien sous forme abrégée à la mer, parfois employé au figuré (Pi., trag., ion.-att.).
par le signe syllabique we- [1] (cf. Documents, 196 et 208). Adjectifs dérivés : 1) e:Ù3lliv6ç «qui réchauffe» (PL,
Le mot est identique, en définitive, à lat. uitulus « veau », 01. 9,97 épithète de <pOCPfLIXKOV, concerne des manteaux) ;
ombr. villur acc. pl., malgré la difficulté que cause l'i 2) Eù3lIXWÇ épithète du poisson "t"ply6ÀIXÇ (Sophr. 67)
en italique; le suffixe en 1 alterne avec le suffixe en s de «pris par beau temps» (1); pour Eù3lIXL"t"e:POÇ, voir plus
Fé"t"oç et avec le suffixe en 11 de t7t71e:"t"lXv6ç. loin; comme substantif « dalot », trou qui permet d'écouler
En grec moderne, It"t"oç subsiste en langue puriste et l'eau du pont (Plu., Pollux, Suid., Hsch.), ainsi nommé
dans certaines formules comme cr7toÀÀoc It"t"l) ; en outre, on parce qu'il n'est ouvert que par beau temps; 3) Eù3lElV6ç
a les adverbes 1t<pE"t"OÇ et <phoç « cette année. et (t )<pE"t"ElV6ç «de beau temps, chaud» (Hp., Aph. 3,12 avec la variante
« de cette année ». e:{\3wç Pl., Lg. 919 a, X., Gyn. 5,9, Arist.), le suffixe est
Eù8{ii 384
analogique de <pO(eLv6ç, ocÀee:Lv6ç; dans des textes tardifs à propos de la bilingue gréco-araméenne d'Asoka,
on lit e:Ù3e:LV6ç; 4) e:\l3LOÇ même sens (Hp., poésie hellén., L. Robert, Journ. Asiat. 1958, 14.
prose tardive) créé sur e:ù3(ii d'après le modèle de O(WpLOÇ Il se pose un difficile problème orthographique. L'ortho-
à côté de O(teplii; le comparatif e:Ù3LO(l't"e:poç (X., Hell. graphe avec -(1)-, considérée comme ionienne par les
1,6,37) est influencé par e:ù3(O(wç. anciens, est largement répandue. En revanche, une autre
Verbes dénominatifs: e:Ù3LcX.~W f calmer. ou « être calmé. avec -Oe:- jugée attique par les anciens est assurée chez des
(hellén.), au moyen chez [Pl.] Ax. 370 d; participe ép. écrivains attiques comme Démosthène (cf. 8,20; 18,286)
e:Ù3L6wv «étant calme ., dit de la mer, comme d'un présent et Eschyle (Eu. 895, corr. de Scaliger, mais le e:ùcrOe:vdv
e:ù3LcX.W (A.R., Arat., Opp.). des mss serait possible, 908 la variante e:ùcrOe:vouv't"O(
Et. : Composé descriptif de e:u et du radical du vieux nom p.-ê. possible est mal attestée, 944 lyr. où la leçon
du jour, e:Ù-3LFii, cf. tXO('t"6fL-~1), fLe:cr6-3fL-1), et d'autre part e:ù(1)vouv't"' bien attestée ne convient pas pour la métrique).
3roç. Formation comparable dans skr. su-div-, cf. su-div-a- La graphie e:ùOe:V€W semble en définitive ancienne. S'agit-il
n. « beau' jour », etc. de la graphie originelle 1 Ou d'une alternance phonétique
avec -Sr)- 1 Ou d'une forme analogique d'après e:ùcr6e:ve:iv 1
EGaw : «dormir. (Hom., ion.-att.), le simple a un seul Ces difficultés n'aident pas à poser le problème étymo-
ex. du fut. e:ù31)crw (lEsch., Ag. 337). Formes à préverbes: logique.
Èv- (Od.), cruv- (Hdt.) et surtout x(J(O- (Hom., ion.-att.) Et.: Obscure. Une voie a été tentée en partant de
où le préverbe souligne la réalisation du procès et qui est e:ù6e:v~ç, en posant la série e:ù6e:v1)ç, -Oe:V€W, -6éve:LO(,
senti comme un simple, cf. impf. Èx6:0e:u30v, à côté de et en admettant un neutre *6€voç; on pense à l'homo
xO(01)u30v ; f. xO(Oe:u31)crw (Ar.), aor. non attique ÈxO(Oe:u31)crO( hapax <p6vov O(rfLo('t"oÇ (Il. 16,162) pour lequel l'inter-
(Hp.) ; en outre, nombreux composés avec deux préverbes: prétation «masse de sang» est des plus contestables,
Èv-, Èm-, 1\"O(PO(-, cruy-xO(Oe:u3w. L'aoriste ancien et usuel en skr. ü-hanas- « opulent, fort» i.-e .• gtDhen-. On a rapproché
attique est xO('t"0(30(pOdv, -3pO(Oe:rv, v. sous 30(pOcX.vw; cf. également skr. ghanâ- «compact, épais»; en baltique lit.
Schulze, KI. Schr. 443. Aucun dérivé. ganà «assez », v. sI. goneti «suffire ». En outre (très
Le grec moderne n'emploie plus usuellement xO(Oe:u3w douteux) les anthrop. grecs Kpecrcp6\1't"1)ç et IIoÀu<p6v't"1)ç.
mais XOLfLoufLo(L. Tout cela reste en l'air. Il faudrait alors voir dans -(1)v-
Et.: Pas d'étymologie admise par tous; voir la biblio- soit une vieille alternance, soit une forme analogique
graphie chez Frisk. L'hypothèse la plus ingénieuse et (de x~ve:O(, etc. ?). Pour le sens, il est beaucoup plus
la plus probable est celle d'E. Benveniste, Origines 156 satisfaisant de partir de e:ù-(1)vÉow : on y retrouverait
qui pose' seu-d-, à côté de • sv-ep- de skr. svapiti « il dort ., 'dhé- de lat. fénus «produit de la terre» et finalement
cf. \l1l"\l0ç. Autrement Mayrhofer K.Z., 73, 1956, 116. la racine de fëlix, grec 6'ijcr60(L, etc. En ce cas e:ù6e:v€w,
plutôt qu'une forme alternante de la racine, comporterait
EÜEgoS, voir sous ~xw. un abrégement analogique propre à l'attique (analogie de
cr6é:voç 1). Cette seconde étymologie serait la plus
EÙTJyEV~S, est chez Hom. une mauvaise leçon pour plausible.
e:ù1)<pe:vl)ç, mais la forme est authentique chez Théoc.
27,43, lG XIV 1389, et également comme anthroponyme EÙOUS, -dO(, -u : adj. « droit» (par opposition à crxoÀL6ç),
(Érétrie, v· s. av.). Voir sous &<pe:voç et ylYVOfLo(L, y€VOÇ; également au sens moral, dit de jugements ou de
cf. O. Masson, R. Ph. 1965, 239 sq. personnes, e:ùOdO( en géométrie désigne la ligne droite
(Pi., att., jamais chez Hom. ni Bdt.); comme adverbe
EÙOEVÉW : f être florissant. (en parlant de troupeaux e:ù6ù a en principe le sens local « tout droit» (H. Herm.,
ou de plantes), «abondant, riche, bien approvisionné. attique) et e:ùOùç le sens temporel, «aussitôt» (Pi.,
en parlant notamment de personnes, de cités, etc. (lEsch., atL, etc.); enfin e:ùOéwç «aussitôt» (S., Lys., etc.), mais
att., Arist., etc.) avec e:ÙOéVe:Lo( «approvisionnements, dans le NT Marc préfère e:ùOuç qui serait plus vulgaire,
abondance» (pap., inscr.) d'où e:ùOe:vLO(x6ç «qui concerne cf. Blass-Debrunner-Funk, Greek Gramm. of the New
les provisions» (pap.). Autre graphie e:ù(1)vÉow avec le Testam., § 102,2 avec la bibliographie.
même sens (H. Hom. 30,10, Hdt., Hp., LXX, etc.), e:ù01)v(O( Assez nombreux exemples comme premier terme de
• abondance, approvisionnement, distribution de blé ., etc. composés, e:ùOu1\"6poç, -1\"opéw, e:ÙOUfLcX.X1)Ç, etc., et cf. ci-
(LXX, inscr., pap.); avec les composés e:Ù(1)VL-&pX1)Ç dessous e:ùOuwplii.
« fonctionnaire» ou «magistrat chargé des distributions Nom de qualité : e:ù6u-'t"1)ç f. «droite ligne. (ArisL,
de blé. (pap.) avec la dérivation -O(PX€W, -(0(, -Lx6ç (pap.), LXX).
parfois avec l'ortho e:ùOe:v-. Adjectifs correspondants Verbe dénominatif : e:ùOûvw «mener droit, diriger,
rares et tardifs : e:ùOe:vl)ç . e:Ù1tO(OoucrO(, tcrxup& (Hsch.); gouverner, redresser ,) (des jugements, etc.), * examiner»
un nom d'homme EùO€v1)ç à Délos (Bechtel, H. Personen- les comptes ou la gestion (Pi., att.). D'où un certain
namen 171) est incertain; superlatif e:ùOe:vÉocr't"o('t"o,:; (pap. nombre de dérivés : e:\lOUVcrLÇ «redressement» (ArisL),
VI· s. apr.); d'autre part e:ù(1)v6ç «florissant» (tardif : e:ÙOucrfL6ç id. (Ph.), e:ùOuv-'t"~p « qui guide» ou « qui châtie»
Hdn., Epim. 75, Lyd., Ost. 38). (Thgn., lEsch., Man.), avec e:ùOuv~pwç «qui dirige»
Les divers mots de cette famille s'appliquent essentielle- (lEsch., Pers. 764), e:ùOuv't"1)plO( f. «place du gouvernail»
ment à la prospérité matérielle, notamment pour les (E., l.T. 1356), «base d'un mur, socle. (inscr.), avec l'adj.
récoltes et les troupeaux, ce qui explique dans les en -LO(LOÇ (Milet 7,59); l'autre nom d'agent e:ùOuv~ç
inscriptions ou les papyrus l'emploi de ces termes au sujet (Pl., Lg. 945 b c) équivaut à e:\lOuvoç et s'accorde avec
des distributions de blé. Voir sur cette notion de prospérité, l'adj. dérivé e:ù6UV't"LX6ç (Arist., D.H.).
385 eùviJ
Les termes les plus importants sont les postverbaux qui Et.: Arrangement évident de e:ùxpocc; (v. xe:pcXVVUfl.L),
se rapportent aux sens administratifs ou politiques de d'après les thèmes en s et plus précisément d'après les
e:ù6uvw : e:{\6üvo~ «qui exige des comptes (inscr. att., composés en -o(1)c; (voir sous ot'Yjfl.L). S'agissant de climats,
Pl., lEsch., E. dans un sens général, etc.) ; en fait l'euthyne de vents, etc., le mot a été constitué comme opposé à
est chargé d'examiner les actions en reddition de compte &Xp-IX'~C; «au souffie violent >, faussement coupé en &-
(attique, cf. p. ex. Arist., Const. Ath. 48); e:{\6üv<i «red- Xpo(1)C;. Voir Marxer, Sprache des Apoll. Rhod. in ihren
dition de comptes» (attique); dérivé inverse, cf. Beziehungen zu Homer (Diss. Zurich 1935),46 sqq.
fpe:uvot, etc.
Le grec moderne a encore e:ù6uc;, e:ù6uv'Yj «responsa- eùÀa.Ka, dor., voir IXÙÀotÇ.
bilité., etc.
Et.: Eù6uc;, sans étym. i.-e., s'est évidemment substitué
eÙÀtl : f. presque uniquement au pluriel -otL «vers.,
à l'homo et ionien tOuc;, etc. On a supposé un croisement
en principe «larves de la mouche., distinct de ~Àfl.LC;
de e:!6otp et tOuc; la succession vocalique et : u s'assimilant
(Hom., Pl., Hp., Arist.). Hsch. a la glose e:ÙÀcX~e:L . crotITpL~,
en e:ù : u (Schwyzer, Gr. Gr. 1,256). Peut-être tout simple-
crXWÀ'YjXL~. Autre glose MÀ'Yj . crxwÀ1)ç (Hsch.), pour FotÀ1).
ment altération de teuc; sous l'influence de e:ù : «[bien]
Et.: On a posé *f.-FÀ-a; on peut penser aussi à une
droit» ?
méta thèse pour * Fe:À-a (cf. e:ùpUC;). Dérivé du verbe e:'lÀe:w 2
et cf. ~ÀfJ.LC;.
eù9ucpÀmoc; « chêne, faux chêne-liège, quereus
pseudosuber à écorce épaisse et lisse (Thphr., H.P. 3,8,2) eÜÀTJPa. : n. pl. «rênes. (Il. 23,481, Q.S.), dor. ot{\À1)PIX
tiré de <pÀoL6c; et e:ùOu «à l'écorce droite, lisse. (?). Autre nom (Épich. 178, Hsch.). Noter e:ùÀ'Yjpwcrlwv . 7tÀ'YjYwv (Hsch.)
ŒÀL<pÀOLOC; (ibid.) où le premier terme est p.-ê. &ÀLC; qui pourrait être le génitif de *e:ùÀ1)pwmc;, nom d'action
«assez> (?). de *e:ùÀ'Yjp60fl.otL, -6w.
Vieux mot supplanté par ~VllX, etc.
eù9uwpla. : f. «droite ligne. (Pl., Arist., étol., crét.), Et.: On pose *f.-FÀ1)p-o-, *&-FÀwp-o- avec prothèse,
héracl. -Wpe:Lot, arc. -op FLot (Schwyzer 665,14), épid. -OpLot; cf. lat. lorum «courroie., arm. lar « lien., etc. Rapport
presque uniquement dans des tours adverbiaux comme possible avec e:tÀ,tw 2, etc. Voir aussi ÀW!1-ot.
(&v', Xot,') e:ÙOUWpLotV, e:ùOuwpLq; «en droite ligne»; en
outre e:ùOuwpov adverbial, même sens (X., etc.). L'ionien
a la forme parallèle à LOuc;, LOuwpl'Yj (Hp.).
Et.: Terme d'arpenteur, selon P. Geurts, Mnemosyne
eÜ .... iipLc;, -Llloc; : f. «chaussure asiatique en peau de
1943, 108-114; composé copulatif de e:ÙOUC; (LOuc;) et
chèvre., cf. Poli. 7,90 (lEsch. et E. lyr., AP 7,413 [<il) ;
Ilpoc;, IlpFoc; «frontière, sillon, à la limite droite, en droite
acc. pl. en fonction d'épithète de &crxé:potC;, e:ùfl.aplllotC;
ligne.; avec formation thématique, ou dérivation en -Lot.
(Lye. 855, noter l'accent)
L'w de l'attique s'explique, soit par l'allongement de
Et : Mot étranger d'origine inconnue, ce qui est fréquent
composition, soit par l'influence du dorien (traitement de
pour les noms de chaussure; voir Bjôrck, Alpha impurum
-opF-), plausible dans un terme de géométrie.
68.
et prrrf) et a d'abord été créé pour le détroit entre l'Eubée et l'aspiration initiale par analogie. Voir Frisk S.U. Depuis,
et la Béotie. Au sens de ventilateur, cf. prrrf) «coup de J. Taillardat a posé une racine *swer- variante de *wer-
vent '. (cf. *sweks,·weks'·seks pour le nom de nombre «six »).
I! admet ainsi un aoriste à redoublement • se-sw-re >
~ÙpLUKW : pro (Od. 19,158, etc.), aor. eopov (Il.) et *cr,,-crup", eop", qui rendrait mieux compte de l'aspirée
1jOpOV (ion.-att.), l'aor. eoplX apparaît à l'époque romaine, initiale (R. Ph. 34, 1960, 232-235).
fut. eup~crw (H. Herm. 302, ion.-att.), parf. 'I]()p1j[.l.IXL et
1j()P1jltlX (ion.-att.), aor. pass. 1jupé61jv, futur eupe6~cro[.l.IXL; Eopos :« vent du sud-est» (Hom., Arist., etc.). Composé
pour les formes d'impf. et aor. ind. et pour le pl. les hybride gréco-latin "ÙP-lXltUÀWV (&ve[.l.oç wqlwVLlt6ç, 6
inscriptions attiques anciennes garantissent la graphie ltIXÀOU[.I."voç "ÙplXltUÀWV Acl. Ap. 27,14) avec comme
'l]U- avec la longue. Sens : «trouver, découvrir, inven- second terme lat. aquil6 vent du Nord-Est, pour désigner
ter », etc.;. en parlant d'un objet vendu, s'emploie pour un vent qui se trouve entre l'"opoç et l'aqui/6; lat. (Vulg.)
le prix qu'on en a obtenu, voir sur le tour ,,0 eup[crltOV euroaqui/6.
Schwyzer, Gr. Gr. 2,125, la meilleure explication étant El.: On a posé *eocr-poc; de ,,()w «dessécher ». L'esprit
celle de Debrunner, Mus. Helvel. l, 1944, 31-46. doux serait dû à l'analogie de IXOplX selon Sommer,
Nombreuses formes à préverbes, principalement &''1-, Laulsludien 36.
éç-, éql-, qui sont fréquents, en outre 1t"IXP-, cruv-, u1t"ep-.
On a comme premier terme de composé eUp'l]crL- (type ~ÙpUclyU~a., voir &yULIX.
"ep<jJlfLopo"oÇ), en grec tardif eupecrL- : eup'l]crL-e7t~ç «qui
invente des vers, poète épique» (Pi., Ar.), eup'I]crLÀoyéw ~ùpu68~~a. : «aux larges routes », seulement dans la
• inventer des raisons ou des prétextes », avec -Àoy[1X formule &.7t0 X6ovoç e:ùpuoIM1jc; (Hom., toujours en fin
• art d'inventer des raisons, des sophismes, mauvaise de vers); pour e:ùpu-08oc;, élargi en -e:LIX par commodité
foi », termes créés dans la langue hellén. d'après les métrique d'après les féminins en -e:LIX. Hypothèse inutile
composés en -Àoyéw, -ÀOY[IX, cf. Zucker, Phi/ol. 82, 1927, de Schulze, Q.E. 487, suivi par Bechtel, Lex. S.U. : il veut
256 sqq.; en outre e:up'l]cr[-Àoyoç (Corn.). corriger en e:ùpue:8d1jç en s'appuyant sur Simon. 542,24 P.
Dérivés, souvent avec les préverbes &''1-, éç-, éql- : adj. e:ùpue8oüç. .. &.7t0 XOov6c;.
verb. eupe'l'6ç (Hp., S., etc.) avec eupe'l'Llt6c; «inventif,
ingénieux» (Pl.). Noms d'action : e()p1jfLlX (grec tardif ~ÙpU01Ta. : originellement accusatif, épithète de Z'ijv
e()pe[.l.lX) «découverte, chose ou idée trouvée» (ion.-att.); ou de Kpovt8'1]v, toujours en fin de vers (Hom.): mais la
noter tXql- «déficit» (pap.), et U7te:p- « dépense supplémen- même forme se lit également dans des formules, nom.
taire» à côté de u7tep-euplcrltw (1 G VII 3073, 3074, e:ÙpU07t1X Ze:uç (Hom. 16 ex.) et vOC. e:ÙpU07t1X Ze:ü (Il.
Lébadée); e()pe:crLç «invention» (rare : Pl., D.H.) avec, 16,241). Il est clair qu'une formule d'accusatif athém.
en grec tardif, e:()P1jcrLÇ; nom d'agent eupe:,,~ç m. «qui de *e:ùpuo<jJ a été étendue au nom. et au vOC. d'après les
découvre, invente» (Pl., Isoc.), f. euphLç, accent discuté masculins en -IX comme ltUVW7tIX, etc., cf. Debrunner,
(S., Fr. 101, texte incertain, D.S. ace. eupihw). IF 45, 1927, 188-190, Chantraine, Gr. Hom. 1,200. L'adj.
Deux dérivés tardifs : e:()pe"plX (' récompense» pour se retrouve dans la poésie postérieure comme épithète
celui qui a retI;ouvé quelque chose (VIp.); EupécrLOÇ de lt'ijpu1; (B. Mus. Inscr. 902, Halic. IIIe S. av.), de ltéÀlX8oc;
épithète de Zeus = Jupiter Invenlor (D.H.) formé d'après (Lyr. Adesp. 93, B), et de 1]ÀLOÇ (Orph., L. 701).
'IltécrLOç. Deux sens sont proposés par les commentateurs anciens
Le grec moderne emploie encore ~p[crltW, aor. 1jOplX, d'Hom. : «à la vaste voix », ou «au vaste regard» (cf.
e()p'l][.I.IX. e:ùpuç). Dans la première hypothèse, le second terme est
El.: Le sens termina tif du verbe et les données philo- l'accusatif (F)67t1X de *o<jJ, (m6c; • voix» ; elle trouve appui
logiques elles-mêmes conduisent à partir de l'aor. thém. d'une part dans certains emplois avec lt'ijpu1; ou ltéÀlX8oç,
eupeLv ; le parfait peut être relativement ancien, et le futur dans ~lXpu67taç dit de Zeus tonnant (PL), dans le vocalisme
est fait sur le même thème eup1j-, mais le présent, assez bref. La seconde hypothèse s'appuierait sur un seul
peu fréquent, doit être secondaire et est attesté une seule emploi tardif avec 1]ÀLOÇ et rencontre en une certaine mesure
fois chez Hom. dans l'Od. I! faut donc partir de heupe-. un obstacle dans le vocalisme 0 bref. I! est très probable
On pose habituellement *é-FpeLv, ce qui suppose une racine que le sens originel est «à la vaste voix », dit de Zeus
*wer-, cf. le prétérit à redoublement ir!. -(üar • je trouvai» tonnant, et que le composé a été secondairement rattaché
de * we-wr- ; le pf. passif -(rilh • inventum est» repose sur à o<jJo[.I.IXL, 01t"W7t1X «voir ».
L-e. *wrë-to- avec un radical répondant à * Fe:-Fp1j-ltlX>
e()p'l]ltlX. On a supposé aussi i.-e. *wré-l- dans v. s!. ob-ré/U ~Ùpus : adj. «large, étendu» (Hom., ion.-att., mais le
• je trouvai •. Vn vocalisme *wer- apparaît dans arm. mot n'est pas fréquent en prose et ne se trouve pas dans
ge-rem (, faire prisonnier»; en grec, on aurait avec voca- les papyri) ; l'ace. e:ùpélX pour eùpuv s'explique pour des
lisme zéro et élargissement u, *w{r-u dans (F)lXpuw raisons métriques, cf. Chantraine, Gr. Hom. 1,97.
• puiser ». Assez nombreux composés avec "ùpu- comme premier
Mais la forme grecque eupeï:v fait difficulté par son terme, surtout en poésie : outre e:ÙPUciYULIX et e:ÙpU07tIX,
vocalisme et son aspiration : 1) eupeï:v peut reposer sur e:ùpu68e:LIX (cf. ci-dessus), Hom. a e:ùpu[.I.ihw7toç, -7tOpOç,
*e-wr-e-, avec un e prothétique, l'aspiration serait ana- -7tu).~C;, -cree:v~C;, -qlu~C;. Composés de ce type dans
logique de tÀerv ou &:[.I.lXp"civeLv par exemple; 2) on a l'onomastique: EÙPU-IXÀOC;, -ltÀée:LIX, -[.I.IXX0C;, etc. Déjà en
posé un aoriste à redoublement * Fe-Fp,,-, cf. V. ir!. (üar: mycén. eurudamo, euruqola (= Eùpu-~ci"'IJç ?), cf. Chadwick-
on admet la chute par dissimilation du digamma initial Baumbach 196.
6
eùpus 388
Dérivés: eùpu'I"l)t;; f. «largeur, étendue. (Hp., très rare) ; É:'ijOt;; comporte un esprit rude probablement dû à l'ana-
eùpwlt6t;; «large. (E.), cf. Chantraine, Formation 258. logie de É:OLO qui figure souvent comme variante, laquelle
Verbe dénominatif eùpûllw «élargir. (Od. 8,260, Hdt., est satisfaisante si l'on admet l'emploi de ce pronom pour
X., grec tardif). Il existe d'autre part un thème en s de les trois personnes, cf. sous ~, et voir Chantraine, Gr.
.genre inanimé eopot;; «largeur & (Od., Hdt., trag., X.); H. 1,254, 274 avec l'article cité de Schwyzer; toutefois
comme second terme de composé seulement tcro-eup~t;; un É:OLO pronom n'est guère possible Od. 14,505, 15,450.
« de largeur égale •. L '1] de É:'ijOt;; reste obscur; quant à celui de 1)Ut;;, 1]U qui se
Et.: On pense à rapprocher skr. uru-, av. vouru- • large & trouve presque toujours en fin de vers, il doit reposer sur
et d'autre part le substantif sigma tique skr. varas- n. un allongement métrique plutôt que sur une vieille
« largeur '. Mais le vocalisme de la syllabe initiale est diffé- alternance vocalique, cf. aussi l'influence des composés
rent en grec. Si l'on part de i.-e. ·wrrus- d'une part, et du type 1)UKOfLOt;;. Dernière forme difficile, le gén. pl. MWII
·weros de l'autre, on attend en grec * Frx.put;;, cf. ~rx.pUt;;, toujours en fin de vers (Il. 24,528, Od. 8,325,335), forme
et * F~pot;;. Pour l'explication du vocalisme initial on a artificielle créée sur le modèle des génitifs fém. en -&0011,
supposé *è-Fpu-t;; avec une prothèse, ou une méta thèse pour*èéwlI (?). Sens: « de bonne qualité, brave à la guerre.;
d'un adjectif à vocalisme e * Feput;; (d'après un comparatif, toujours dit d'hommes, jamais de femmes. Le neutre eu
cf. skr. vari-yas- «plus large .) ; eupot;;, si ce n'est pas une subsiste couramment en ion.-att. au sens général de « bien.
création sur eùput;;, pourrait être un traitement comparable, (adverbe, mais l'expression '1"0 eu conserve trace de
cf. skr. varas-. Voir sur ces combinaisons Schwyzer, Gr. l'emploi comme adjectif), avec des expressions comme
Gr. 1,412, n. 1. eu ltO~eLII, eu ltp&crcrE~II, etc.; en grec tardif eu tend à être
remplacé par Krx.Àwt;;. Pour une attestation possible de EU
Eùpuageus : roi de Mycènes, fils de Sthénélos en mycén., v. sous ~~w.
(Homère, etc.). Forme abrégée du composé Eùpu-cr6élll)t;; L'adverbe eu occupe une très grande place dans la
(Hdt., etc.), à côté de l'adj. eùpu-cr6E\1~t;; «à la vaste composition nominale, cf. chez Hom. ei)~wIIOt;;, ell1;e-
puissance> épithète de Poseidon, etc. (Homère, etc.). cr'l"Ot;;, etc. ; avec allongement métrique 1)UKOfLOt;;, 1]ùy€lIeWt;;.
Noter le nom du père, :E6élleÀot;;. Eù- tient une grande place dans l'onomastique dès le
mycénien, avec EÙ-fLofJS1]Ç, etc. Le préfixe exprime l'abon-
Eùpbl1T1l : f. 1) fille de Phénix (ou d'Agénor) et de dance, cf. e:Ùrx.IISp[rx., e:\.IOO'l"O;, la réussite, cf. e:ÙSrx.[fLWII
Téléphaessa, que Zeus, sous la forme d'un taureau, a opposé à SucrSrx.LfLWII, la facilité, cf. e\.lOrx.'I"oç opposé
enlevée et transportée en Crète; mère de Minos, à Mcrorx.'I"ot;;, etc., e:ù- s'oppose à Sucr-. EÙSOKéw est appa-
Rhadamanthe et Sarpédon (Hés., Th. 357, Hdt., etc.); remment un composé verbal. Les composés avec eù-
2) nom géographique issu du nom de la jeune fille selon sont toujours restés nombreux.
Moschos 2,14-15, attesté H. Ap. 251, Pi., N. 4,70, lEsch., Rien à tirer d'utile du dérivé èu~ç (ms. è1]~ç) .
Fr. 322, Hdt., etc. Semble avoir d'abord désigné le &.yrx.66'l"1]t;; (Hsch.).
continent par rapport au Péloponnèse et aux tles, puis Et. : Vieux terme archaïque, caractéristique, dans
une partie du monde par opposition à l'Asie Mineure et l'emploi adjectif, de la langue épique. Une étymologie
à la Libye. indo-européenne doit donc être trouvée. On en a proposé
Formes dérivées : EÙpwlt[rx. pour le nom de la jeune deux. D'une part hittite assus «bon, convenable,
fille (S., Fr. 39, E., Fr. 385) ; nom d'une source [?] (Pi., agréable >, à quoi il faut p.-ê. ajouter hitt. hiérogl. wa-su-
Fr. 70) ; d'autre part comme dérivé du nom géographique, avec l'addition d'un w secondaire, cf. Kronasser, Gedenkschr.
EÙpWltrx.LOt;; (D.H. 1,2), -1]~ot;; (Hdt. 7, 73), -e~ot;; (D.P.). Kretschmer 1,201; à cette série pourraient se rattacher
Et. : Ignorée. Hypothèses diverses chez Frisk. On avec vocalisme zéro skr. su- « bien >, cf. sous ùy~ofJç et
pourrait se demander si les deux termes ne sont pas finalement la racine ·es- du verbe d'existence.
indépendants l'un de l'autre et si le nom du continent On a rapproché dans une autre hypothèse skr. vasu-,
n'est pas issu de l'adj. eùpwlt6t;;, voir sous eùput;;. av. vohu- «bon., à quoi on ajoute des anthroponymes
gaulois comme Bellovesus, etc. En faveur de cette seconde
€ÙPWs : m. désigne ce qui est pénétré d'humidité et hypothèse, on peut faire valoir la plus grande extension
en souffre, dit de la terre, de ce qui est moisi, de la rouille; de ·wesu- en i.-e.; peut-être aussi le parallélisme entre
s'emploie volontiers au figuré (Thgn., Sim., B., E., les expressions Sw'l"'ijpe:ç, SW'l"Op MWII et le skr. data vasünam
Pl., etc.) ; sur le sens du mot voir Aly, Gl. 5,1914,64 sqq. (cf. aussi Schwyzer, IF 38, 1917-20, 159 sq.). Objection:
Dérivé : eùpwe~t;; «fangeux, moisi ,), épithète du monde il n'y a pas trace nette d'un F initial (Il. 24,528 n'est
souterrain (Hom., Hés., etc.); épithète aussi de lt1JÀ6t;; guère probant). On a tenté de tirer de ·wesu- les deux
(Opp.). Verbe dénominatif: eùpwn&w «être moisi, gâté. composés mycén. wejarepe (s'il valait e:ùrx.Àe:~tpofJç) et
(Thphr.), «croupir >, cf. Ar., Nuées 44. Pourquoi le nom wejekea n. pl. (s'il valait e:ùe:X€rx.), mais le passage de
de la rivière Eùpw'I"Cit;; ne serait-il pas dérivé de eùpwt;; ? ·wesu- à ·we,y- serait inexpliqué. Cf. l'hypothèse hardie de
Et. : Pas d'étymologie. Aucune raison de corriger F. Bader, Études de composition nominale en mycènien, l,
eùpwe~t;; en 1]ep6e~t;; comme fait Schulze, Q.E. 475 sqq.; Les préfixe.~ mélioratifs du grec (Rome, 1969).
écarter l'hypothèse de Thieme, Stud. Wortkunde, 59, Il n'est pourtant pas impossible, en définitive, que i.-e.
n. 2 (rapprocherait lat. rlidli). Le mot semble être un ancien • esu- et • wesu- se soient confondus en grec.
thème en s comme yéÀwt;;, ~pWt;;.
eÙaW"II"La., voir sous cr~wmxw.
èus : aussi 1]Ut;;, le neutre est toujours 1]u. Mot d'Homère.
Rares exemples de l'ace. masc. 1]UII ou ÈUII; le gén. sg. eihe : «lorsque, comme >, temporel et rarement causa
389
(Hom., poètes, parfois Hdt., les attestations post- avec une nuance p.-ê. plus concrète que e:oxoc;;; le mot est
homériques pouvant être dues à l'influence homérique, attesté en arcadien au sens de « proclamation. (Schwyzer
cf. Schwyzer, Gr. Gr. 2,660, n. 3). L'emploi comparatif 661), en chypriote et en ionien au sens de • vœu,. (ibid.
en deux vers de l'Il. 3,10 et 19,386 est des plus douteux. 680, 681, 699, 748); pour le suffixe, cf. Chantraine,
Voir sur l'utilisation d'e:ù-re:, Bolling, Language 31, 1955, Formation 243; d'où l'adj. dérivé e:ÙxwÀLfLIXIoC;; • lié par
223 sqq. un vœu. (Hdt. 2,63), cf. Chantraine, ibid. 49, Mélanges
El.: Incertaine. Selon Brugmann, Grundr. II", 2,731 sqq., Maspero 2,221 ; 3) e:ùx1] «prière, vœu> (un seul ex. homo
de -IJ ou et et -u-re:, cf. -IJihe:. Debrunner, IF 45, 1927, 185- Od. 10,526, ion.-att., etc.) parfois au sens général de
188, constatant que dans la moitié des exemples la pro- « souhait"; en grec tardif 1tpocre:ux1], etc.; le mot est en
position introduite par e:ù-re: se trouvait en asyndète et somme le moins ancien des substantifs servant de nom
que la principale était introduite par 8~, yocp, a émis une d'action, mais aussi le plus usuel; d'où les dérivés e:ùX(ov,
hypothèse ingénieuse : l'origine de la conjonction serait peut-être I G XIV 622, et e:ùXe:LOV «lieu de prière,. (pap.).
e:ù TE: «et "justement •. Voir en dernier lieu P. Monteil, Autres noms d'action rares: 4) plur. e:()YfLlX-r1X «vantar-
Phrase relative 286-290. dises. (Od. 22,249), «vœux. (trag., CalI.); 5) 1tp6cr-e:UÇLC;;
est tardif et rare (Orph., H. 15,2). Sur les noms de la gloire
et les rapports entre e:ÙX0C;;, e:ùx1] , etc., voir Chantraine,
Formation 183, 418 sqq., Steinkopf, Unlersuchungen zu
d. Geschichle d. Ruhmes bei den Gr., Diss. Halle 1937;
M. Greindl, Iüe:6c;;, Kü80c;;, e:ÙXOC;;, -r~fl.1], cpOCTLC;;, a6ÇIX Diss.
EÙcjlpOV1l : f. mot poétique et ionien pour désigner Munich 1938; 5) l'adjectif verbal est e:ùK-r6c;; • souhaité,
la nuit (Hés., Tr. 560, Pi., N. 7,3, Héraclit., Hdt., Hp.). désiré" (Il. 14,98, ion.-att.), avec tX1te:uK-r6c;; • maudit,
Évidemment un euphémisme, désignant la nuit comme odieux,. (lEsch., att.), 1tOÀÙe:UK-rOC;; (lEsch., etc.); en
«la bienveillante". Sur le caractère religieux du terme outre e:ÙK-rÉOV adj. d'obI. (att.), e:ÙK-rIXIoC;; «qui concerne
v. H. Troxler, Sprache und Worlschalz Hesiods 13. Le mot un vœu, une prière. (surtout chez les trag.), e:ÙK-rLK6c;;
est tiré de e:()cppwv, composé de cpp1]v. Mais la dérivation • qui concerne un vœu, un désir. (hellén. et tardif) avec
est d'un type qui n'est pas courant (cf. e:ùCPP0O"\)V1J), et ne T) e:ÙKTLK1] • l'opta tif -; 6) on a enfin créé en grec tardif
s'observe que dans l'onomastique, cf. 'Hye:fL6v1J surnom e:ÙK--r1]pLOc;; « qui concerne la prière >, e:ÙK--r1]pLOV • ora toire _ :
d'Artémis (Call.), et des anthroponymes comme 'Hp~y6v1J, ce suffixe est resté productif, notamment dans le vocabu-
'Hm6v1J; enfin Mviifl.6vii (Ar., Lys. 1248). laire religieux, même s'il n'existe pas de nom d'agent en
Dérivé : le patronymique Eùcppov(31JC;; (Kaibel, Epigr. --r1]p. Un radical e:ùXe:-r- évidemment secondaire, et qui met
Gr. 1029,6). mieux en relief le thème, est attesté dans tX1te:uXe:-roc;;
«maudit,. (lEsch.) et 1toÀue:UXe:-roC;; (H. Dém., etc.); le nom
E1JcjlpWV, voir cpp1]v. d'agent e:ùX~T1JC;; n'est cité que par des grammairiens
tardifs et ne possède guère de réalité (Eust., Zonar.).
EÙXEPtlS, voir 8ucr;(e:p1]ç. En revanche, le vocabulaire épique fournit avec un
thème comparable un présent dérivé qui offre des formes
E1JXOtJ.a.~ : aor. 3' sg. 1J()ÇIX-rO, pf. 1JÙK-rIXL au sens du type e:ùXe:-r6WV-rIX~, e:ùXe:-r6wv-ro, e:ÙXe:-rOCIXcreIX~, donc du
passif; le pl. que pf. 1JÙK-ro au sens actif (Thébaïde type d'un e:ùXe:-rOCOfLIXL avec distension; il ne s'agit pas
fr. 3, S., Tr. 610) peut aussi être un vieux prétérit athéma- d'un dénominatif mais d'un doublet métrique équivalent
tique, cf. El. Sens : tous les emplois se rapportent à pour le sens à e:()XOfLIXL et propre à la langue épique (Hom.,
une déclaration insistante et solennelle. En mycén. A.R.); la forme s'insère à côté de ÀIXfL1te:-r6w, VIXLe:-rOCW
eukelo = e:()Xe:-rIXL est employé pour une prêtresse qui (voir une tentative d'analyse chez M. Leumann, Hom.
affirme ses droits sur une parcelle de terre, mais le texte Wiirler 182-186).
n'a rien de religieux. En grec alphabétique et notamment Ce radical tient une certaine place dans l'onomastique,
chez Hom., les sens sont: 1) • affirmer, prétendre >, parfois avec IIoM-e:uK-roc;;, E()ç-m1toc;;, Eùx-1]vwp, etc. (cf. Sommer,
«se vanter. (Hom., poètes); 2) • promettre, faire vœu Nominalkomposita 175).
de. (Hom., trag.) ; 3) • prier à haute voix, prier> (originelle- L'histoire de cet ensemble de mots illustre la spécialisa-
ment la prière pouvant être liée à un vœu), • demander par tion de termes exprimant la déclaration à haute voix et
des prières. (Hom., ionien-attique, etc.), distinct en finissant par se rapporter au vœu, au souhait, à la prière.
principe de À(crcrofLIXL «prier, demander.. Nombreuses En grec moderne on a encore e:()XOfl.IX~, e:ùx1] • souhait,
formes à préverbes, de même que certains substantifs prière., 1tpocre:ux1] «prière >, e:ÙX6ÀOYLOV, etc.
correspondants: tX1t- • détourner par ses prières _, Èv-, Èç- Sur l'histoire de cette famille de mots, v. A. Corlu,
• proclamer, prier" (Pi., lEsch.), È1t- • se vanter, souhaiter" Mols relatifs à l'idée de prière, 1966, 1-244 .
(notamment pour des imprécations), • prier _, etc. (Hom., El.: Le présent thématique e:()XOfl.IXL est identique à
ion.-att.), KIX-r- «souhaiter, faire vœu, lancer une impréca- l'av. ao/aile «annoncer solennellement, invoquer >, skr.
tion. (ion.-att.), 1tpocr- • adresser une prière _ (ion.-att., 6hale «se vanter, louer., etc., avec le subst. 6ha- de
fréquent dans le NT), cruv- «se joindre à un vœu, à une *eugh W - (en grec *gh w _> X après u). Si l'on a bien un
prière. (ion.-att.). Substantifs dérivés : 1) e:ùXoc;; n. (cf. prétérit e:OK-rO (cf. plus haut), il pourrait correspondre
KÀ~OC;;) «gloire, raison de se glorifier _ (Hom, surtout 11., à av. gath. aog~dii, av. récent aoxla. Autre structure
Pi., S.), rarement. vœu, chose souhaitée. (S., Ph. 1203) ; radicale, thème II *~lw-eghW- dans le part. skr. viighdl-
2) e:ùxwÀ1] f. présentant des emplois variés: «gloire, raison • qui fait un vœu. avec le présent causatif dans 1. uoueo
de se glorifier, cri de triomphe, vœu, prière. (Hom.), de * uoghWey-, V. Ernout-Meillet s.u.
..
EUW 390
EGW : aor. inf. e:UcrOCI • griller, flamber & transitif, dit au pluriel (Hom., PL, trag.) ; pour le suffixe, cf. Èpe:-T[LOV
notamment chez Hom. des porcs dont on grille la peau à côté de Èpe-TYjç. Le second est en liaison avec È<pIYJ[LI
(Hom., Hés.) ; avec préverbes: cX<p- (Sem., Ar.), È<p- (Nic.). «remettre, confier », comme le confirme le nom d'action
Dérivés rares et peu attestés : e:()crTP.x f. «échaudoir & ~<pe:crIÇ « appel» au sens juridique, et l'emploi de È<p€TYjç en
(Ar., Cav. 1236), «orge grillée. (Paus. Gr.), cf. aussi P. grec byzantin et moderne pour désigner le juge d'une cour
Teb. 9,14, e:OcrTOV n. • animal de sacrifice échaudé» d'appel. Parmi les composés de tYJ[LI avec Èm- rappelons
(Schwyzer 729, Milet), e:\.Icrocvoc pl. n. = ÈyXOCU[LOCTOC (Hsch.). È<pe:TYjploc f. de sens obscur (lG Il" 313,122), et l'adv.
Hsch. donne aussi XUTpOC, iSpuY[Loc Èv 01ç TOÙÇ uç ~u6lÇoum. È<pe:Tlv8oc «où on jette la balle., avec 7tOCIÇe:IV (Cratin.
On a chez Poli. 6,91 Tèt 8è ÈXXOCU[LOCTOC e:\.Icrocvoc, ooç Tèt !;uÀoc 415).
xocucrl[LOC. Voir aussi Eupoç.
Et... Vieux verbe concurrencé par xoclw, qui tend à n'être ~<j>TJÀLS : ou -IÇ, gén. -180ç, ou -180ç, le nom. acc. plur.
employé que dans un sens technique, et qui disparaît È<P'lJÀe:IÇ est rare et tardif; ion. ~1tYJÀIÇ avec psilose (S., lEI.
rapidement. Étymologie évidente : le présent répond Dion.), proparoxyton selon Hdn. Gr. 1,91. Terme techni-
exactement à lat. iir6, skr. 6~ati «brûler., donc radical que dont les sens sont divers. D'une part «rivet qui assure
·eus-. Le n. e:OcrTOV comporte un vocalisme e qui s'oppose un clou» (lG XI 2,165,12, Délos),« fermeture _, cf. la glose
au vocalisme zéro de skr. u~ld-, lat. ustus. L'aspiration de È<p'lJÀI8e:ç . 7te:pOVOCI (Hsch.) et ~7tYJÀIÇ . TO 7tw[Loc T'Îjç Mpvocxoç
e:()w est donc issue de la chute du sigma intervocalique. (S., Fr. 1046 ap. lEl. Dion. p. 118 Erbse) ; enfin, le plus
Il arrive toutefois qu'une forme à esprit doux soit attestée. souvent « bouton - sur la peau, « éruption. (Nic., Th. 333,
En ce qui concerne les dérivés nominaux, les données 858), généralement au pluriel (Hp., Thphr., Dsc.) ; compris
sont peu claires : e:ÙcrTOV devrait comporter un esprit aussi comme «tache de rousseur. et rattaché secondaire-
doux, mais l'attestation épigraphique ne permet pas d'en ment à '\îÀIOÇ : ad TOG 1)Àlou Èmxocucre:lç (Hsch.).
décider; e:()crTP.x semble avoir une aspirée qui serait El.: Rapport certain avec 1jÀoç «clou., mais se prête
analogique de e:\.Iw ; e:()crocvoc reçoit dans les manuscrits un à des analyses diverses : 1) issu de È<p' '\îÀou (l:>v) «qui se
esprit doux; si le suffixe est -ocvov, le maintien du sigma trouve sur un clou, partie supérieure d'un clou.; 2)
est d'ailleurs peu clair. Voir encore Pokorny 347 sq. composé possessif, «pourvu d'un rivet>; à la rigueur
postverbal de t<PYJÀ6w, cf. sous 1jÀoç et ~<PYJÀoç.
EÙWVU\Jo0S : adj. 1) «au beau nom, glorieux », etc.
(Hés., Th. 409, Pi., Pl.); 2) désigne par euphémisme la ~<j>TJÀOS : adj. « cloué " cf. ~<PYJÀoç . 6 1)Àw[L€VOÇ (Suid.) ;
gauche, au lieu de crxocloÇ, ÀOCIOÇ ou l'usuel &.plcrTe:pOÇ : en général « pourvu d'un 1jÀoç, d'une pointe, d'une tache,
premier exemple, d'ailleurs caractéristique dans une d'une verrue., dit de l'œil atteint d'une telle maladie,
inscription d'Éphèse (VIe-V e s. av.) relative à l'ornitho- ou de la personne qui souffre de cette maladie (LXX,
mancie (Schwyzer 708) ; le mot est assez rare (1 ex. chez Cali., Fr. 289, lEI.) ; d'où È<PYJÀ6TYjç f. nom de cette maladie
Eschyle, 1 chez S., 1 chez Pl.). Surtout employé par (S.E.). Issu de 1jÀoç au sens de verrue, etc., cf. Strômberg,
Hdt., Th., et X. dans des expressions militaires : TO Worlsludien 93, Forster, 'E7tlZpucroç 44.
e:ÙWVU[LOV xepocç, etc. Rare dans LXX et NT. Disparaît
du grec vulgaire, voir Chantraine, Gedenkschr. Kretschmer È<j>dlÀTTJS, -ou: m. (Phryn. com., Dsc., etc.) et ÈmocÀTYjç
l, 61-69. Voir iSvo[Loc. [ou -T<XÇ?] (Ale. selon Eust. 1687,52), ou p.-ê. È7tLocÀOÇ
(voir Alc. 406 L.P.); «cauchemar >, mais ce cauchemar
EÙWXÉW, -€O[LOCI : aor. -'ijcrocI, -YJ6'ijVOCI, -'lJcrOCcr6OCI, pr. est considéré comme un démon; avec le même sens,
e:OWXYJ[LOCI : à l'actif «bien traiter à table, régaler », etc. ; par confusion avec le nom de la fièvre 1)mocÀYJç, acc. -YJTOC
au moyen «être régalé, se régaler, faire la fête », etc. (Sophr.) et 1JmoÀYJç (Hdn. Gr. 2,518).
(ion.-att.); cruvWXe:uofLOCI «festoyer ensemble. (Arist.). Dérivés : È<plochlxoç «qui souffre de cauchemars.
Dérivé e:ùwZloc «bonne chère _ (Hp., Ar., Pl.). Voir (médec.) ; nom de plante, È<pIOCÀTIOV, -Tloc (Ps.-Dsc., Aet.),
L. Robert, Hellen. 10,199 et 298. Sur ce modèle, 8ucrwZe:ï:v' ainsi nommée parce qu'elle protège des cauchemars
8ucrxe:poclve:w (Hsch.). (Strômberg, Pflanzennamen 90). 'E<plocÀTYjç existe dans
Et.: Déverbatif avec vocalisme long de l'intrans. e:u l'onomastique, nom du fils d'Aloeus ou de Poseidon et
~Xw .je me trouve bien », avec valeur causative (Schwyzer, d'Iphimedeia, réputé pour sa taille et sa force (Il. 5,385,
Gr. Gr. 1,720). Od. 11,308, Pi., P. 4,89 [ici sous la forme 'EmocÀTocç]);
aussi un nom d'homme en grec alphabétique, Éphialte
È<j>Û\LW\JoÉVOS : p.-ê. « tacheté _, dit de bœufs (1 G XII (Hdt., etc.) et peut-être déjà en mycénien, anthroponyme
2,58 = 0 Gl 456,22, Mitylène 1er s. av.). Serait-ce tiré de Epijala (PY An 115).
~<PYJÀIÇ, avec altération accidentelle de YJ en e: ? El.: L'emploi du même terme pour désigner le cauchemar
et un démon n'étonne pas, pas plus que son rôle dans
È<j>ÉTa.L : m. pl. : 1) chefs (lEsch., Pers. 79) ; 2) déno- l'onomastique. Dès l'antiquité, le mot a été rattaché
mination d'un collège de juges à Athènes : ils sont au à È<P-OCÀÀOfLocI «sauter sur quelqu'un », cf. È<pIOCÀTYjÇ' 6
nombre de 51 et l'Aréopage leur remet les affaires de Èm7tYJ8wv (Hsch.) ; cette explication présente des difficultés
meurtre involontaire ou excusable. Les deux mots sont phonétiques (non élision du préverbe, voir Schwyzer,
l'un et l'autre des dérivés en -T<XÇ de È<p-IYJfLI, -1e:[LocI, mais Gr. Gr. 2,465, n. 9 avec une tentative d'explication,
entièrement indépendants l'un de l'autre. Le premier, cf. d'ailleurs È<pIOPX€W). OU bien ce rapprochement est
hapax chez Eschyle, est issu de È<ple:fLocl «ordonner. et correct, un traitement phonétique aberrant étant peut-être
se trouve en rapport avec le nom d'action È<pe:T[L'lJ « ordre, admissible pour un mot de ce genre. Ou bien il s'agit d'une
prescription., rarement «demande », surtout employé étymologie populaire (cf. M. Leumann, Hom. Wiirler 80
391-
n. 45) et è<pLOCÀ'l"'l)e; serait un arrangement de lpdcxÀoe; nom la haine », ou «le fait d'être haï» (att.), cf. début de
d'une fièvre, d'après è<pOCÀÀO!J.CXL, en passant par è1't"lcxÀoe; et l'article, tX1't"ÉX6'1)!J.cx« objet de haine» (E., Tr. 425), tX1't"e:X(1)e:LC;
èmocÀ'l"'l)e; : le rapport établi entre le nom du cauchemar « odieux. (tardif); sur le thème de l'aoriste a été créé
et celui de la fièvre se trouve confirmé par ~mocÀ'I)e; et un présent tX1't"éX6o!J.CXL (Théoc., Lye., etc.) «se rendre
~1't"L6À'I)e; cités plus haut. Il n'y a pas de raison d'autre odieux &; sans préverbe on a dans l'Odyssée 1\X6e:TO
part pour supposer avec M. Leumann, 1. c. une origine (2 ex.), èX66!J.e:voe; (4,502), èX6Écr6cxL qui doit être un
ditTérente pour l'anthroponyme 'E<ptOCÀ'l"'l)e;. aoriste plutôt qu'un présent (4,756); 3) il a été créé un
Autres variations chez Hsch. s.u. èmocÀ'I)e; . ô è<pLOCÀ'l"'l)e; présent secondaire rare ~X6ùl «haïr & (quelques exemples
&'.1 A!oÀe;~e; t<pÉÀ'I)v, 6tMOL èmocÀÀ'I)v Kcxl tm»<pÉÀ'I)v KCXÀOÜOW, chez les tragiques); 4) tx6pcxlvùl (aor. inf. èX6piivCXL)
cf. Latte s.u. «haïr, considérer comme ennemi. est un dénominatif
relativement tardif de ~X6pcx (X., Ph., etc.); avec ~X-
ÈXEV'IltS, .-l80e; : contr. -vne;, -n80e; « qui s'accroche aux 6pcxcr!J.cx . ~X6pcx (Hsch.); 5) plus tardif encore, èX6pe:Uùl
navires, qui retient les navires & (lEsch., Ag. 149 avec la «être ennemi» (LXX, Phd.).
note de Fraenkel); usuellement c'est le nom d'un petit L'ensemble de ce groupe exprime l'inimitié, différente
poisson capable d'arrêter les navires [?] (Arist., etc.), en de la haine proprement dite, qui est exprimée par !J.LcrÉùl ou
latin remora (Echeneis remora, Linné) voir p. ex. O. Keller, cr't'UyÉùl. Peut désigner les ennemis de la patrie dans une
Ant. Thierwelt 2,378-379, Thompson, Fishes s.u. Composé guerre, malgré la création de 1't"OÀÉ!J.LOL, etc.
de ÈXe:- (v. sous ~Xùl) et vcxüe;. II existe un dérivé (ou composé) obscur et rare i;x608o1't"6e;
«hostile, odieux. (S. et Ar. dans des vers lyriques, Pl.,
Lois 810 dl, avec un dénom. aor. tx608o1't"'ijcrCXL (Il. 1,518,
ÈXE1T'EUKt]S : «aigu, perçant & épithète de ~ÉÀoe; (Il.' hapax) ; il semble que tx608cx1't"6c; «étranger, ennemi & (1 G
l,51, 4,129) mais compris par Eust. «amer &. Cette Rom. 4,360) soit une réfection de èX608o1't"6C;; il serait
interprétation évidemment secondaire se trouve dans toutefois plausible que ce dernier soit un terme pourvu
la poésie tardive, avec cr!J.upvcx et plÇcx (Nic., Th. 600 et du même suffixe que cXÀÀo8cx1't"6c;, 1't"08cx1't"6C;, mais avec un
866), avec OCUT!J.'1) (Orph. L. 475). En outre 1't"e:PL-1't"e:UK'1)e; traitement 0 d'une sonante nasale : outre les faits
dit de ~éÀoc; (Il. 11,845) et è!J.1't"e:UK1)C; de lm6c; (Nic., Al. dialectaux connus, cf. encore eXP!J.6TTW, etc. En ce cas,
202). l'élément radical serait le thème de l'adverbe dial. tx66C;,
Et. : Évidemment composé de dépendance de ~Xùl altéré en tKT6c; en ionien-attique, et signifiant «au dehors &,
(v. s.u.), avec un substantif qui devrait être *1't"e:ÜKOC; n. voir sous èl;.
Même si le thème en s n'a jamais existé, le radical expri- On a encore aujourd'hui tx6p6e;, èX6pe:uO!J.CXL, etc.
mant l'idée d'. aigu & se retrouve dans 1't"e:UK'I) , 1't"e:uKe:8cxv6e;, Et.: L'analyse de èX608o1't"6c; apporte un appui à l'éty-
1't"e:UKOCÀL!J.OC;. mologie qui définit l'èX6p6C; comme «l'homme du dehors »,
l'étranger extérieur à tou tes relations sociales (ces
relations sont au contraire établies dans le cas du l;évoc;
« hôte» et «étranger» à la fois); èX6p6c; répondrait au
thème de lat. extra, et le développement sémantique
serait comparable à celui de lat. hoslis, cf. Ernout-Meillet
s.u. II reste à voir comment les termes grecs s'organisent
~X9os, tx6p6c;, etc. : ~X6oc; n. «hostilité, haine », avec
morphologiquement. "EX6oc; peut être un thème en s
deux ex. hom., Il. 3,416, !J.'I)Tlcro!J.CXL !!X6e:cx ÀUyp.x Tp6lùlV
ancien, la correspondance d'un adjectif en -p6c; et d'un
Kcxl flcxvcxwv «je provoquerai des haines sinistres entre
thème en 8 constituant un vieux procédé, cf. Ku8p6c;,
Troyens et Danaens & ; Od. 9,277, flLOC; ~X6oC; cXÀe:uoc!J.e:VOC;;
't'o Kü8oc;, Ku8lùlV, Ku8Lcr't'OC;. Les formes verbales sont
en outre chez Hdt., Th., trag., mais non en att. récent;
plus difficiles à ordonner : èX6cxlpw peut aisément être
sert de second terme dans e:18-e:x81)e; (Hp., etc.), cX1't"- (S.)
considéré comme ancien, et p.-ê. tXm:x6ocvo!J.CXL, cf. plus
avec le dérivé cX1't"ÉX6e:LCX, <pLÀ- (Théoc. 5,137), etc.
haut, mais l'aoriste cX1't"e:X66!J.'I)v semble également ancien et
L'adj. correspondant et usuel est depuis Hom. èx6p6e;
peut avoir donné naissance à tX1't"e:X6OCVO!J.CXL. Voir la biblio-
«haï, odieux., etc.; noter l'expression 6e:ore; èx6p6e;,
graphie chez Frisk, notamment M. Leumann, Hom.
avec 6e:OLcre:X6plcx (D.) ; au sens actif «ennemi, qui hait.
Wôrter 158, n. 1 pour l'explication de èX608o1't"6ç, etc.
(depuis Hés. et Pi., ion.-att., etc.); employé souvent
Autres hypothèses de Gop, KZ 74, 1956, 225 sqq., de
comme substantif; comparatif et superl. èX6lùlV (lEsch.),
Puhvel, Gl. 37, 1958,288 sqq., qui, pour rendre compte de
-LcrTOC; (depuis Il.); èX6p6Te:pOC;, -TCXTO'; est tardif. Des
*~X6cxp, évoque lat. instar. Voir aussi Pokorny 292.
composés comme èX6p6-l;e:voc;, -1't"oL6e;. Enfin le substantif
~X6pii, -'1) f. «haine, hostilité» (Pi., ion.-attique), qui
remplace ~x6oe;. ËXL8va., «vipère, aspic &, v. ~XLe;.
Thèmes verbaux: 1) èX6cxlpùl (l'aor. ~X6'1)pcx est déjà
hom.), qui suppose peut-être un vieux neutre *~X6cxp ÈXLVOS : m. «hérisson. (Archil., Emp., Ar.), «hérisson
«avoir de l'inimitié, haïr », également avec les préverbes: de mer, oursin & (Épich., Archipp., Pl.) ; en outre au figuré
cX1't"-, U1't"e:p-, cruv- (surtout poét. depuis Hom.); cX1't"-e:X6- dans divers vocabulaires techniques, p. ex. «vase à large
OCVO!J.CXL «être ennemi, odieux. (Od. 2,202, ion.-att., etc.) ; ouverture " qui servait notamment à ranger des
le type peut être ancien, cf. Benveniste, Origines 16, mais documents juridiques (ion.-att.), «enveloppe des châ-
le présent pourrait aussi être issu de l'aoriste inf. cXm:x6Écr6cxL taignes », etc. (Thphr.), « troisième estomac des ruminants.
(usuel depuis Hom.), f. tX1't"e:x81)crO!J.CXL (Hdt., etc.), avec (Arist.), « dents du mors» (X.), « partie ronde du chapiteau
l'adj. cX1't"e:x(1)e; • haï» (S., D., etc.), cX1't"ÉX6e:LCX «l'inimitié, dorien & (Vitr.).
~XLVOS 392
Premier terme de composé dans tx,tvO-fL~'rPOC «la plus Crète v· s. av.). Un autre dénominatif è:vexup6oo (pap.)
grosse espèce d'oursin >, Echinus melo (Arist.) ; è:XLv6rwuç, avec È:vexuPOOfLOC, tardif (EM 706,41).
(! plante épineuse _, v. André, Lexique sous echinopüs. 'EvexupLfLlXiov = ÈvÉXupov est blâmé par Phryn. 342.
'EXivoç est p.-ê. attesté en mycén. comme anthroponyme Avec vocalisme 0, doublet de même sens que tx,up6c;,
(cf. Chadwick-Baumbach 197). oxup6c; (Hés., lEsch., E., etc.), chez Hés. dit de bois, chez
Dérivés: è:XLV(Ç (! vase> (Hp.), -lmwç même sens, aussi lEsch. de personnes, puis souvent au sens militaire (Isoc.,
(! cavité de l'oreille. (PoIl.) ; è:XlVLOV nom de plante (Dsc.) ;
X., Plb.) ; composés avec allongement au début du second
è:XLV€IX, -v~ «peau de hérisson» (Hdn. Gr.), également nom terme &v-Wxupoc; (! non fortifié. (X., SIG 569,7, me s. av.).
d'un vase (Délos, me s. av.); è:XLV€eç m. pl. espèce de Dérivés : oxup6'r1JC; (Plb.) et surtout oxup6oo «fortifier.
souris en Libye (Hdt. 4,192); adj. È:XLvw81JÇ «qui (X., Arist., Plb., 1 G II' 834, etc.), avec oXUP-OOfLlX,
ressemble à un hérisson _ (Arist., Str.). En outre, dans la -OOfL,x'rLOV, -ooaLC;, -OO'rLx6c;, etc.
toponomastique, 'EXivIXL ou -,x8eç f. pl. nom d'un groupe Et.: Le terme le plus proche est skr. sdhuri- « victorieux,
d'tles dans la mer ionienne (Il., etc.). fort» (RV); un thème en u est également posé en ger-
Tous les dérivés évoquent soit les piquants du hérisson, manique, p. ex. dans v.h.a. sigu- m. « victoire _. Un thème
soit sa forme ronde. en s figure dans skr. sdhas- «puissance, victoire _, gol..
Et.: Probablement dérivé de ~XLÇ «serpent» avec le sigis (! victoire >, thème neutre en s = L-e. *seghos (serait
suffixe -ivo- (Chantraine, Formation 204) : ce seraitl'animal grec *~Xoc;, qui peut figurer dans 1t'poaex~c;, voir sous ~Xoo) ;
aux serpents, l'animal qui mange des serpents (Schulze un thème en n se trouve peut-être dans l'adv. ()XIX, voir
chez Lohmann, Gnomon, 11, 1935, 407), le mot étant un sous ~Xoo. Cet ensemble n'éclaire pas le vocalisme de è:xup6c;,
substitut de X~P par tabou linguistique. D'autre part, .oxup6C;. Si on relie l'adj. au thème en s, on jugera txup6C;
un suffixe -n- apparaît avec un autre vocalisme radical ancien, si on le relie au thème en n <lXIX on donnera la
dans arm. ozni (de L-e. *ogh-tn-yo-). Le balto-slave a des priorité à oxup6c;. En ce cas È:xup6C; pourrait être ana-
formes reposant sur *egh-yo-, lit. diJs, v. sI. jeU. Le logique de ~Xoo.
germanique a un suffixe en l, v.h.a. igil. Voir Pokorny 292.
1 lxw : aor. axeiv, ~axov, f. ~I;oo, ax~aoo (Hom., ion.-
lXLS, -eooç : m. (rarement f.) «vipère, serpent» att., etc)., part. act. ~aX1Jxoc (Hdt. 3,80 avec préverbe
(attique, etc.). fLe'rIX-, Pl., Lois 765 a), moyen ~aX1JfLIXL (surtout en
Dérivés : diminutif È:Xl8LOV (Arist.), ~XLOV (Dsc.), et composition); l'aor. passif. È:axé!l1Jv est tardif; part. pf.
tx,leLOv (Nic.) : noms de plantes, tantôt la vipérine (parce hapax auvoxwx6're de sens intransitif (Il. 2,218), de
que le fruit ressemble à une tête de vipère), cf. Strômberg, structure discutée, v. Chantraine, Gr. H. 1,424-425,
Pflanzennamen 54, ou que les fleurs ressemblent aux passif p.-ê. È:1t'WXIX'rO (Il. 12,340, cf. ibid. 432). Le mycénien
a eke = ~xeL, etc. (Chadwick-Baumbach 197). Il existe
mâchoires de vipère, cf. André, Lexique sous echios),
tantôt le Silène de France = wXLfLOeL8€ç, parce qu'il un doublet (axoo (Hom., ion.-att.), également avec pré-
verbes, de *si-sgh-o, présent à redoublement en i et à
s'emploie contre les morsures de serpents; È:XL~eç (Nic.,
Th. 133) semble désigner « de jeunes vipères> (faute pour
vocalisme zéro, à quoi répond l'aor. ~axeeov, cf.
È:XL8'ijeç ? cf. &Àoo1t'exL8euç, etc.) ; È:XhLÇ f. nom d'une pierre Chantraine, o. c. 313 et 329; sur (axoo ont été constitués
(Plin., etc.) d'après sa couleur, cf. Redard, Noms en -'r1Jç des dérivés: Lax,xvoo (Hom. et prose tardive) et taxlXv,xoo
(Hom.).
54. Enfin, ~XL8vlX f. (! vipère. (Hés., Th. 297, ion.-att.),
"EXOO est le verbe que le grec a adopté depuis les tablettes
plus usuel que ~XLÇ; l'emploi d'un féminin pour un animal
de ce genre n'étonne pas, cf. ôlXtvlX, etc. : forme expressive mycéniennes et Hom. pour dire « avoir. mais, comme dans
toutes les langues i.-e., il s'agit là d'une innovation: v.
qui semble tirée d'un *ÈXL8voç; dérivés tardifs en -IXLOÇ,
A. Meillet, Feslschrifl Wackernagel 9 sqq., E. Benveniste,
-~eLC;; rares composés tardifs avec ~XL8vlX comme premier
BSL 55,1960,120-126: le verbe ~Xoo comme tous les verbes
membre.
« avoir _ exprime un rapport de possession et constitue
Le grec moderne a encore !!XL8vlX, mais aussi 0XL,x. un « être à » renversé. De là viennent les emplois intransitifs
Et.: Les noms du serpent, de la vipère ont été exposés comme eo ~xeLV, ~XOCC; ~xetv, et même les locutions
(tabou linguistique?l à de multiples variations : ~XLC; exprimant l'état physique ou mental &ÀyelX ~eLV, 'réÀoc;
n'est pas très loin d'()qnc;. Toutefois si ~XLC; est à l'origine ~xeLI/, etc. Ce développement du sens « avoir. est issu d'un
de ÈXivoc;, cela suppose * gh palatal; en ce ca8 skr. dhi- = sens originel de «posséder, tenir, retenir» confirmé par
av. aii-. arm. iz devraient être rapprochés non de ~XLÇ, l'étymologie, le sens de (! retenir» étant bien conservé
mais de ()qlLC;. dans les présents du type (axoo, -,xl/OO, -IXV,xoo, cf. Chantraine,
Gr. H. 1,313,316,360.
~xup6s : adj. « solide, sûr », dit d'un port, d'une position Le verbe s'est largement utilisé avec des préverbes qui
fortifiée, etc. (Th., X., etc.), d'un raisonnement, d'un en déterminent le sens: &v- « supporter », &1t'- «s'abstenir »,
espoir (Th.). Chez lEsch., Perses 78 et 89 la tradition tl;- «être proéminent, l'emporter », È:1t'- (! tendre, s'étendre,
manuscrite hésite entre È:xup6ç et oxup6c;. occuper, s'arrêter., etc., XIX'r- «tenir, se retenir, occuper,
Dérivés rares et tardifs: Èxup6'r1JC; « solidité» (Ph., etc.), aborder., etc., fLe'r- « participer », 1t'epL- (! contenir,
Èxup600 «fortifier. (Phot., Suid.). En revanche, il existe envelopper, dépasser., 1t'pO- «saillir, surpasser >, etc.,
un composé important, hypostase de Èv È:xupcp, le substantif 1t'poa- «approcher, appliquer, s'appliquer _, auv- «tenir
ÈV€XUPOV «gage» (ion.-att.), des dérivés, notamment ensemble, se tenir ensemble >, etc., {mep- « tenir au-dessous,
Èvexup,x~oo (! prendre un gage. (Ar., D., etc.) et ses dérivés surpasser >, \)1t'- «tenir sous, soumettre, subir _, etc.
plus rares -ocaloc, -ocafLlX, -lXa'r6c;, -lXa'r,xc; (Schwyzer 177, En composition, è:xe- figure comme premier terme dans
393 -
plusieurs composés de dépendance comme èx-É'yyuoç, préverbes, notamment &.voc-, Èm- « fait d'arrêter, retenue.
èxé-6ufJ.oç (Hom.), -fJ.u60ç e taciturne., -cppooV (Hom.), (Od., ion.-att.), xoc't'oc- (Hp., etc.), Ù1t'O- «promesse.
voir en outre ci-dessus txe:-Xe:~pLOC, èxe:-V7Jlç, èxe:-1t'e:ux1)ç. (Hom., etc.), v. ùmO")(véofJ.oc~ ; O'x'ijfJ.oc (cf. O'X1)O'oo) «forme,
L'autre thème de présent (0")(00 est exceptionnel et tardif, aspect, maintien, gestes, attitude., etc., qui répondrait
cf. LO")(é-6upov (Délos). On a chez Hdt. 4,155 une variante assez bien à lat. habitus (lEsch., ion.-att., etc.); Hsch.
plausible L0")(6cpOOVOÇ pour LO'xv6CPOOVOÇ; et voir &.0")(e:8OOPOÇ, cite le tardif O")(éfJ.oc d'où l'emprunt lat. schema; rares
pour un composé où figurerait le thème d'aoriste. composés, p. ex. : 1t'pO- «ornement, prétexte », etc. (ion.-
Au second terme de composé, on a des adjectifs en att.); dénominatif O'X1JfJ.OC't'L~oo, -0fJ.oc~ «prendre une forme,
-e:x1)ç : 1t'poO'e:x1)ç (Hdt., etc.), O'uv- (Hom., etc.), etc., une attitude, donner une forme, une attitude., etc., avec
avec les dérivés 1t'poO'éXe:~oc, O'uvéXe:~oc. Sur des composés o")(1JfJ.oc't'~O'LC;, -~0'fJ.6ç, etc.
mycén. en -e:x1)ç voir Chadwick-Baumbach 198. Ces Adjectif verbal en composition -O'Xe:'t'oC;, cf. xoc't'ocO'Xe:'t'OC;
formes ne garantissent pas l'existence en grec d'un vieux (S., etc.) ; chez Hom. &O")(e:'t'OC; « à quoi on ne peut résister _,
thème neutre *~xoç. avec la variante difficile &ocO'Xe:'t'OC; (Il. 5,892, 24,708,
Les dérivés sont nombreux et divers: 1) avec le voca- p.-ê. avec redoublement de la particule négative, v.
lisme e du thème de présent : ~XfJ.oc «barrière, obstacle, Lex. Ep. s.u., Moorhouse, Studies in the gr. Negatives 49) ;
appui, amarre. (Hom.), ce vieux mot technique se trouve enfin &.vO'Xe:'t'6c; (Od. 2,63), ion.-att. &.vocO")(e:'t'6ç «sup-
dans les inventaires de meubles mycéniens noté ekama portable •. C'est d'un thème latent d'adj. verb. en -'t'6c;
(Chadwick-Baumbach 197); ÈXfJ.OC~oo est rare et tardif que sont tirés les substantifs ÈmO'xe:O'L1l «prétexte» (Od.
(Hsch., sch.); ~1;~c; «possession _ et surtout «état, 21,71), Ù1t'OO")(e:O'L1l «promesse. (Il. 13,369, A.R., Call.),
constitution. chez les médecins (prose ion.-att.) ; souvent doublet rare de ù1t'60")(e:O'LC;. On retrouve le thème O'x- de
avec des préverbes: Ècp-, xoc()-, fJ.e:6-, 1t'p0O'-, ùm:p-, etc.; O")(e:i.v dans *O'Xe:P6C; (v. ÈmO'xe:pw), O'Xe:86v, O'XÉ't'ÀwC;,
l'adj. verbal ~'t'oç est rare et tardif mais fournit le dérivé O'xe:6p6C;, p.-ê. O")(oÀ1); voir ces mots.
èX't'~x6c; « durable. (Stoïc., médec.) et figure en composition 4. Le vocalisme 0, i.-e. • sogh-, est assez bien attesté,
dans &.ve:x't'6c; «supportable. (Hom., ion.-att.), xoc6e:x't'6c; mais généralement dans des mots qui sont parfois restés
«qu'on peut contenir» (att.), avec le dérivé xoc()e:x't'~x6c;, en rapport moins étroit avec ~Xoo. Le substantif thém.
*1t'poO'e:x't'6ç n'est pas attesté, mais on a 1t'poO'e:x't'~x6c; IIxo~ «qui contient, garde, protège. est un hapax (Od.
(X., etc.); de l'expression e:o ~Xe:~v «être en bon état> 5,404) de même que l'adj. OX6C; «solide _ (Phil. Byz.).
a été tiré dans le vocabulaire médical e:ùe:x't'6ç (tardif). Mais les composés sont nombreux : 8pu-oxoC; (voir sous
Plus usuellement, on a un composé en -TIJC;, e:MxTIJC; 8püc;) , i)VL-OXOC;« cocher» (Hom., etc., peut-être mycénien),
(Plb.) d'où -'t'~x6c;, -'t'éoo, e:Ùe:X't'LOC (Archyt.) et e:Ùe:1;LOC avec i)vWXe:UC;, lJV~OXe:UOO, etc. ; mycén. kotonooko (Chadwick-
«bon état. (Hp., Pl., etc.), sur quoi par dérivation inverse Baumbach 198). Divers composés présentent un second
e:ile:1;0c; . e:ùcpu1)c; (Hsch.) ; formes de sens contraire xocXéxTIJC; terme -oux0C; de -ooXOC;, tels que O'x1l1t''t'oüXOC; (Hom., etc.),
(Ose., etc.), -nx6ç, -'t'e:UOfJ.OC~ (pap.), -'t'éoo (Plb.), XOCXe:1;LOC poco80üxoc; (ion.-att.), mais le mycénien a des formes non
(déjà Hp., Pl., etc.), l'adj. xocxe:1;1)ç (Phld., Rh. 1,36) contractées comme kotonooko; formes analogiques 8oc80ü-
est douteux; autre composé en -TIJC; important 1t'Àe:ovéxTIJC; X0C;, éO''t'~OüxoC;, ÀOCfJ.1t'oc80üxoC;, ÀUXVOÜXOC;, 1t'oÀWüxoC;, cpÀo-
« cupide., d'où -'t'~x6c;, -'t'éoo, 1t'Àe:OVe:1;LOC. yoüxoC; (v. L. et J. Robert, R. Ét. Gr. 1958, Bull. Epigr.
Autres dérivés de ÈX- : èXé't'À1J «manche de charrue> no 413), etc. ; dans tous ces mots le second terme signifie
(Hés., Tr. 467, A.R., O.S.); on ne sait à quoi répond «qui tient, maintient •.
l'explication d'Hsch. . .. xoct i) ocoÀoc1;, XOCL i) O'1t'CHl1J 't'Oü Il existe une série toute ditTérente de composés en
&.p6't'pou; d'où ÈXe:'t'À1)e:~c; «qui concerne le manche_ -oXOC; avec des préverbes: comme ~v-OXoc; «lié à, soumis
(AP 6,41); verbe dénominatif ÈXe:'t'Àe:ue:~v' &.po't'p~iXv à ., xoc't'- « qui maintient> ou « qui est maintenu, possédé >,
(Hsch.). Il faut mettre à part pour le sens ÈXé't'Àwv «caisse fJ.e:'t'- «qui participe à ., 1t'OCp- « celui qui ravitaille> (tardif)
à poisson. (Nic., Ther. 825); dérivé issu de *èXe:-6Àfi avec 1t'ocp6X~ov « auberge» (tardif), Ù1t'e:p- «qui l'emporte _,
avec dissimilation d'aspirée, cf. pour ce suffixe ye:vé-6À1l Ù1t'- « soumis à _, etc. ; ~1;oxoc; « qui dépasse, qui l'emporte.
et Chantraine, Formation 375. La formation pourrait (Hom., poètes), avec les adv. ~1;oxov et ~1;oxoc, d'où par
remonter à l'i.-e. : le celtique a un mot pour « manche de extension IIxoc dans la formule IIX' &p~O''t'OC;; voir sur ces
charrue. qui ne ditTère que par le vocalisme: gallois haeddel, mots M. Leumann, Hom. Worter 133-136. On trouve d'autre
m. bret. haezl (celtique commun 'sagedUi, cf. Pokorny, part des formes f. : ox1) «soutien, appui. (CalI., Lye.,
888 sq.). Pour "EX't'OOp et itX't'oop, é:1;'ijc;, €xup6C;, voir ces Ath.); avec préverbes : &.vox1) «armistice, repos », &1;-
mots. « excellence ., etc., bt- «arrêt, suspension >, xoc't'- «posses-
2. Le thème de présent redoublé 'lO'XOO, comme il était sion, inspiration », fJ.e:'t'- «participation., 1t'OCp- «fourni-
prévisible, n'a pas fourni de dérivé. Exception to")(&<;, ture _, O'UV- «resserrement, jonction >, etc. (Hom., etc.).
-oc80c; «ancre. (S., Fr. 761, Luc., Lex. 15) qui doit être Dérivés de noms: OXe:UC; «fermeture, verrou, boucle., etc.
originellement un participe, cf. Chantraine, Formation (Hom., Plb.), IIxocvov «poignée d'un bouclier. (Anacr.,
350. Hdt., etc.), ou Oxocv1l (Plu.); formes tardives IIXfJ.oC;
3. Du thème à vocalisme zéro qui a fourni l'aoriste «forteresse. (Lye.); IIXfJ.oc· 1t'6p1t'1JfJ.oc (Hsch.), avec le
~O'Xov, des dérivés divers : O'XéO'LC; «condition, manière dénominatif OXfJ.OC~oo «fixer, saisir» (lEsch., E., A.R.).
d'être., distingué par Hp., Art. 8 de it1;~c; parce qu'il Pour oxup6C;, voir sous Èxup6C;.
s'agit pour O'XéO'~C; d'un état non durable, «attitude, 5. Thème à vocalisme 0 et à redoublement (cf. è8oo81))
relation., etc. (lEsch., ion.-att., prose hellénistique et dans OXoox1) (EM 596,50), mais oxwX~fJ.OC; (SEG IX, 72,32,
tardive), voir pour !!1;~c;, O'XéO'LC; et O'x'ijfJ.oc chez Platon, Cyrène) incertain; OXOOXe:UOO (S., Fr. 327), avec préverbes:
Mugler, R. Ét. Gr. 1957, 72-92. Nombreuses formes à O'UVOXOOX1) «jointure» (Hp.), 8~OXOOX1) «cessation» (Th.
394
3,87) et surtout, entre autres, &'VOXCi)x1) «cessation, suspen- ment de métaux. Employé aussi avec les préverbes &'cp-,
sion d'armeso (Th.), avec le dénominatif &'VOXCi)Xe:UCi) «arrê- cruV-.
ter, s'arrêter, mettre en panne des navires. (Hdt., etc.) ; Substantifs dérivés: llji'1)!-tCl( «ce qui est cuit, soupe >, etc.
l'ortho &'VCl(- s'est répandue par oubli de la forme redoublée (ion.-att.), avec ~1ji'1)!-tCl('t'w8'1)ç (Dsc.), hellén. !!1jie:!-tCl( (LXX);
originelle, cf. Chantraine, Étrennes Benveniste 12 sq.; ËIji'1)Q"Lç f. «fait de cuire» (Hp., Hdt., Pl., etc.). Les dérivés
Hp. emploie aussi &'VCl(XCi)XtCi), d'où &.VCl(XWX'1)cr~ç . cru!-t7t't'Ci)Q"Lç ~1ji'1)-'t'1jp "marmite., -'t'~pwv, -'t'1jç, -'t'~x6ç sont rares et
(Baccheios ap. Erotian. s.u.). tardifs. L'adjectif verbal ~cp66ç «cuit. (ion.-att.) est
Autres formes à vocalisme 0, voir cruve:oX!-t6ç, et avec une forme ancienne, cf. Lejeune, Phonétique 64, n. 5;
allongement de la voyelle, V. e:UCi)XtCi). Beaucoup de mots avec préverbe, p. ex. &7te:cp6oç de *&.cpecp6oç (Thgn., Hdt.) ;
de cette famille subsistent en grec moderne. Outre ItXCi) autre forme é:1ji'1)'t'6ç (ion.-att.), aussi employée pour
« avoir., crxtcr~ç «rapport », crXe:'t'~x6ç «relatif », crx'ii!-tCl( désigner des petits poissons (Ar., X., etc.), cf. Strômberg,
« forme ».' crX'1)!-tCl('t'LÇCi) «former '. Fischnamen 89. Autres adjectifs : ~1jiCl(v6ç «bouilli.
Et.: La constitution d'un verbe «avoir. sur ·segh- (Hp., etc.), ~1jiCl(Àéoç, avec le même suffixe que 07t't'Cl(Àtoç ;
est propre au grec (cf. le début de l'article avec la biblio- le n. pl. ~ljitrVCl( est obscur (pap.).
graphie), mais ItXCi) a un correspondant exact dans skr. Ces termes se sont substitués à la famille de 7técrcre:~v
sahate «vaincre, résister» ( = ItXe:'t'Cl(~, i.-e. • segh-) ; pour exprimer l'idée de «cuire ». En grec moderne 1ji'1)'t'6ç
en revanche ni le présent LcrXCi), ni l'aoriste Itcrxov n'ont de signifie «rôti ». En outre, de éljiCl(v6ç, ljiCl(v6ç «que l'on
correspondant hors du grec. On a un théme en s skr. grille », d'où Ijiliv'1) «blé à griller >, cf. Georgakas, Byz.
sahas- «force, victoire », av. hazah-, got. sigis, cf. sous Z. 41,380. Terme dialectal tiré de &7te:cp6oç, &.7t6X't'~ «nourri-
~xup6ç, mais l'adj. 7tpocre:x1)ç ne garantit pas l'existence ture, viande séchée. (Crète, Chypre) par l'intermédiaire
d'un thème sigma tique en grec. Le celtique a des noms de &7t6cp6~(ov), cf. Hatzidakis, Gl. 3, 1912, 72 sq.
propres comme gaulois Le:yo-8ouvov, Sego-vellauni; V. Pour un autre verbe signifiant «bouillir », v. çtCi).
aussi plus haut ~t't'À'1), qui a un correspondant presque Et.: On rapproche arm. ep'em «cuire >, mais il est
exact en celtique. Voir Pokorny 888. difficile de tirer arm. p' de i.-e .• pa; voir Pokorny 325.
2 ~XCi) : «transporter », seulement pamph. impér. 1 ~Ci)S : f. «aurore, matin •. Formes diverses suivant les
3 e sg. Fe:XhCi) (Schwyzer 686,24); chypr. aor. 1tFe:~e:
dialectes : éol. Cl(()Ci)ç, dor. &wç, &Fwç (Argos, Mnemosyne
(Masson, IGS 245); p.-ê. pamph. tcr-Fe:~e: (Schwyzer
1914, 332), &.6wp (Hsch.); ion. ~wç, ~oüç (Hom., Hdt.) ;
1. c., 27). A ce thème de présent se rattachent des formes
att. ËCi)ç, gén. !:Ci) (d'après l'analogie des masc. thém. en
nominales désignant surtout des véhicules: glose ItXe:cr-cpw •
-Ci) comme Àe:wç). Pour le rapport entre ces diverses formes,
&P!-tCl(cr~v (Hsch.); ilxoç «voiture », V. S.U. °XtCi) , oXe:'t'6ç ;
voir Et.
mais ilXÀoç doit appartenir à une autre base.
Comme premier terme dans É;Ci)crcp6poç (Hom., Il. 23,225,
FeX(e:)- figure dans l'onomastique pamphylienne,
où l'on a cru voir une forme att., cf. Wackernagel, Spr.
avec notamment, Fexl-81i!-toç ; V. en dernier lieu Brixhe,
Unt. 100, Chantraine, Gr. H. 1,72, mais on a ÈCi)6~v6ç dans
Études arch. class. 3, 1965, 102.
l'ion. d'Hdt.), dor. &Ci)crcp6poç (Pi., 1. 4 (3) 24) «étoile du
Et.: Vieux verbe qui disparaît en grec. Dans d'autres matin ».
langues indo-européennes, lat. uehO, skr. vahati, av.
Dérivés : ~oï:oç «de l'aurore, de l'orient» (Od., Hdt.),
vazaili, V. sI. vez'.!, etc. A l'aoriste, on a lat. uëxi, skr.
avec 01t'1)oï:oc;, ~<i>oc; (attique), d'où les graphies secondaires
avük§am, V. sI. vésu. Le sens originel doit être « transporter
~<i>oc; (Hés., Cali., A.R.), ~wwç (A.R.), voir Wackernagel,
en voiture •.
O. c. 106; !:Ci)Àoç s'est développé dans une toute autre
direction « qui a passé l'aurore, qui est de la veille., en
~",(a., ~1ji~lio!-tCl(~ : Il faut partir du présent ~1ji~lio!-tCl(~ parlant de nourriture, d'où au figuré « éventé, gâté., etc.
«jouer, s'amuser. (Od., A.R., Cali.), avec les préverbes (ion.-att.), pour le suffixe, cf. Chantraine, Formation
&.cp- (S.), ~cp- «se moquer de. (Od.), XCl(6- (' id.' (Od.). 238-239. D'où É:Ci)ÀO-XPOGcrLCl(<< vieux fond de verre» (D.,etc.).
Par dérivation inverse, le substantif é:IjiLCl( «jeu. (S., Fr. 3, Formes adverbiales : ËCi)6e:v, homo iJw6e:v, dor. &w6e:v
Nic., Th. 880), avec les composés <l)~À-éljiwc; anthroponyme « depuis l'aurore, depuis le matin, le matin» (Hom., ion.
(Ar., Pl. 177), adj. (Nonn)., o!-ttljiwç «qui joue ensemble. att., etc.), d'où l'adj. ÈCi)6w6ç • du matin» (Hdt., Hp.,
(AP 9,826, etc.); en outre les n. pl. 1t1jie:~Cl( . 7tCl(Lyv~Cl( (Hsch.), att.), cf. Wackernagel, Spr. Unt. 104, n. 1; il reste
!:1ji~Cl( (EM) ; voir Wackernagel, Spr. Unt. 46.
l'expression homo ~w6~ 7tp6 «au matin» (et non «avant
On ajoute, avec chute de la voyelle initiale (Strômberg, l'aurore ») attestée Il. 11,50, Od. 5,469, 6,36, cf. Chantraine,
Wortstudien 45), IjilCl(88e:~v = 7tCl(lÇe:w (Ar., Lys. 1302), Gr. H. 1,246, M. Lejeune, Adverbes en -6e:v 204-207 :
1ji~1i . XCl(pli, ye:ÀOLCl(cr!-tCl(, 7tCl(l"(V~Cl( (Hsch.). les deux adv. iJw6~ et 7tp6 sont apposés.
Et.: Ignorée. Le verbe semble présenter la même suffixa- En grec moderne 1:Ci)C; a disparu, mais ~Ci)Àoc; subsiste,
tion que les verbes de maladie en -~liCi) (?). ainsi que ~Ci)crcp6poc; qui désigne Lucifer.
Et.: Toutes les formes grecques s'expliquent en partant
~",Ci) : 'lor. ~1ji'iicrCl(~, f. ~1ji1)crCi) (ion.-att.), pf. ~1ji'1)XCl( (hellén.), d'un radical ·üus6s- (cf. Lejeune, Phonétique 153, 189,
aor. pass. ~1ji1)6'1)v (Hdt.), pf. p. ~1ji'1)!-tCl(~ (Hp.); les présents 225). L'aspirée initiale peut être issue de l'aspiration
~ljitCi), -liCi) sont rares et tardifs. Le mycénien a peut-être résultant de la chute de l's intervocalique comme dans
le futur passif ewepesesomena = e:1) ~1ji'1)cr6!-te:vCl(, dit d'étoffes, e:()Ci); l'accentuation doit être analogique de celle de
mais voir aussi sous !:7tCi). Sens : «faire bouillir, cuire », !:Ci)6e:v où elle est régulière (loi de Vendryes), cf. Wacker-
en parlant de viande, poisson, légumes, soupe, dit égale- nagel, Gott. Nachr. 1914, 49 sqq. = KI. Schr. 2,1151 sqq.
395
Si l'on pose grec *ii.Fwr;, de i.-e. ·ausos, on trouve une M. L. West, Gl. 44, 1967, 135); éol. &r;, (Ale., Sapho),
correspondance exacte dans le lat. aurora, à l'a final près. béotien &" et &w", dor. ar;, (Lois de Gort., Pi., Ar., Lys.
Mais O. Szemerényi KZ 73, 1956, 188 pense que l'IX long 173) : «jusqu'à ce que, aussi longtemps que., etc., avec
initial du grec est secondaire et analogique. le subj. et &v, l'optatif, l'indicatif, voir les syntaxes.
Le skr. otTre avec vocalisme zéro u~as- f. «aube. de ·usos. Le corrélatif est ..éw". En outre, il y a des ex. chez Hom.
Un thème en r répondant à ce thème en s figure dans de ~w" = ..éw" «aussi longtemps» adverbe non subordon-
• ausr- de lXilptov, &YXIXUpOr;" lit. ausra «aube », et avec nant; archaïsme ou innovation accidentelle?
un vocalisme zéro, skr. usr-a « du matin •. Enfin, on a posé D'autre part, à partir du grec hellén. et p.-ê. de l'attique
avec un vocalisme e ·wes- pour skr. vasar-han dit du vent récent, ont été créés des tours prépositionnels du type
(? R. V. 1,122,3), vasara- «du matin », etc. ~w" è7tt, etc., et !twt;, seul a fonctionné comme préposition
avec le gén. Voir P. Monteil, Phrase relative 299-308.
Et.: Repose sur grec commun *1t.Fo" ; répond au relatif
2 ~ws :. ionien-attique, grec tardif, etc.; chez Hom. skr. ydvat «aussi loin que, aussi longtemps que., mais
le mot est écrit e:rwr;, devant consonne et ~wr;, (valant un le -0" du grec reste inexpliqué, cf. Schwyzer, Gr. Gr.
trochée 1) devant voyelle: il faut poser ~o" qui n'est jamais 1,409 sq., 528; voir encore Szemerényi, Gl. 35, 1956, 94,
attesté dans les mss (Chantraine, Gr. H. 1,11, mais voir et P. Monteil, o. c. 300-302.
z
t6. : forme éolienne pour 8Lci, rare comme préposition Zciypoç, et si les deux mots sont en rapport, il n'y aurait
(cf. Alc. 45 LP), surtout en composition avec un sens pas lieu de chercher une étymologie à l'intérieur du grec.
superlatif, notamment dans des composés épiques ou Les Anciens, approuvés par Wilamowitz, Glaube 1,250,
poétiques ; ~~i)ç (v. sous &Y)ILL), ~~ILe:v1jÇ • violent. (H. ont analysé le mot en ~-~ype:uç = *8L-~ype:Uç • le parfait
Herm.), ~~7tÀY)6i)ç • très plein. (lEsch.), ~~.. pe:'Pi)ç • bien chasseur >, cf. Et. Gud. 227,37, ce qui n'est qu'une éty-
nourri., ~~'PÀe:yi)ç «très brillant., ~~XpY)i)ç, v. s.u.; mologie populaire. Un rapport avec ~ciypY) est indémon-
ces adjectifs peuvent être constitués avec un substantif trable.
au second terme ; ~ci6e:oç • très divin >, ~cixo ..oç «très irrité >,
~ci7tÀou ..oç «très riche >, ~ci7tUpoç • brûlant. (lEsch.),
t6.yP1] : ~66poc;, M7t~6ov (Hsch.), c piège à fosse>
~ciXpucroç «tout en or» (E.) et quelques autres. Dans où l'on prend les animaux vivants. Donc, composé de
l'onomastique, noter ZciÀe:uxoç (locrien, cf. Bechtel, H. &yp~ (v. s.u.), cf. ~(i)ypt(i), ~(i)ype:LOV, etc. La· difficulté
Personennamen 184). réside dans le vocalisme de ~~-. Frisk s.u. ~~ype:uç suppose
La langue épique présente dans quelques mots 8~ une contraction dorienne de ~(i)~-, donc *~iXyp~. Peut-être
pour ~~- attendu (Chantraine, Gr. H. 1,163, Risch, Mus. aussi influence analogique des composés avec ~~-.
Helv. 3,1946,255 n. 2, et voir plus haut 8~-) ; il apparait que
la prononciation divergeant assez peu, des confusions se
sont produites et l'on a ~~- pour 8~- dans ~~-x6poç, ~ci- t6.S1]Àos, voir sous 8'ijÀoç.
7te:8ov, ~~-XpU6e:LÇ.
t6.E~ : ~LVe:L xd 7tVe:L, Ku7tploL (Hsch.). II doit s'agir de
deux mots différents. Au premier sens, serait un dénomina-
t6.yKÀ1] : f. (Nic., Al. 180), ~ciyxÀov n. (Th. 6,4, Cali.,
tif de • g"'yii = skr. jyd, à côté de • g"'iyii qui a donné ~[iX
Fr. 43,71) «faucille., d'où ~ciyXÀLOV = crxoÀL6v d'après «violence >, v. aussi ~LVé(i); cf. Kretschmer, KZ 31,
Str. 6,2,3. ZciyxÀY) est le nom ancien de la ville de Messine 1892, 381. Cependant, K. Latte corrigerait en XLVe:ï: (?).
en Sicile (Th. 6,4, etc.), avec le nom des habitants
Pour le second sens, on a supposé ~cie:L forme thématique
Z~yXÀ~ï:OL (Hdt., etc.) ; la ville est ainsi nommée en raison
pour ~ciY), composé de 8L<X et &y)ILL, cf. Schwyzer, Gr. Gr.
de son port en forme de faucille, comme l'explique Th.,
1,659.
1. c. en notant que le mot est sicilien.
Et.: Donc, mot sicilien (le terme grec est 8pt7t~vov).
Selon Niedermann, Essais d'étym. et de crit. verbale lat. tii"s, « au souffie violent >, cf. ~~- et voir sous &"11 ILL.
17 sqq., serait peut-être ligure et aurait donné au lat.
(alcula, (alx, cf. Ernout-Meillet s.u. (alx. ta.U)S : d80ç LX6uoç (Hsch.), cf. Plin.,
H. N. 9,68 et
~~~~LOÇ
Opp. ap. Cyr. in An. Par. 4,182, nom de poisson,
Za.ypEUs : m. nom d'une ancienne divinité, probable- «la dorée.; voir Thompson, Fishes et Saint-Denis,
ment chthonienne, qui a été identifiée avec Dionysos Animaux marins ss. uu. zaeus et (aber.
(Alcméonide, Fr. 3 Kinkel; lEsch., Fr. 377; E., Fr. 472) ;
doublet dérivé Z~yp~ï:oç (Orph., Fr. 210), voir Nilsson, ta.KOpOS : (probablement plus correct que ~cixopoç)
Gr. Rel. 1,686, n. 1. Guthrie, Orpheus 113, y voit un dieu «desservant de temple >, m. ou f. (inscriptions attiques
crétois. depuis le v· s. av., Hyp., Men., etc.); le mot est très
Et.: Il existe en Asie Mineure un nom de montagne ancien, attesté depuis les tablettes mycéniennes avec
397 -
la graphie dakoro, cf. Morpurgo, Lexicon s.u., et la biblio- à Rome 53 (Od., Hdt., X., etc., désigne parfois le triticum
graphie. monococcum ou engrain. Sg. ~e:L& chez Thphr. avec la
Composés : un:o-~cxK6poç «desservante subordonnée_ variante ~écx dans des pap. et en grec tardif.
(Hdt., etc.) &pXL-~CXK6po.; donné pour Laodicée n'existe En composition : ~e:l-8wpoç «qui fournit des céréales.
pas, L. Robert, R. Ét. Anc. 1960, 316, n. 2 Verbes (Hom., poètes, épithète d'&poupcx p. ex.); terme technique
dénominatifs ~CXKOpe:UW (Délos), u1"l"0- (Thèbes). ~e:6-7tUpo\l n. «sorte d'amidonnier _ (Gal.). Comme second
Et... Vieux terme rituel. Il existe un autre composé terme dans cpuO't-~ooç • qui fait pousser le blé, fertile.
comparable ve:w-K6poç «gardien, serviteur d'un temple. ; (Hom., oracle chez Hdt. 1,67, épithète de cx!cx, etc.). Noter
pour le second terme cf. Kopéw. Quant au premier terme, le toponyme OtO'e:-~éLCX à Lesbos, 1 G XII 2, 74 (Schwyzer,
les anciens y voyaient une forme de la préposition 8LCX-, Gr. Gr. 1,442, etc.).
en comparant 8LŒKovoç. Il est plus probable que le premier Dans ~e;(8wpoç et dans cpuO'[~ooç les Anciens ont reconnu
terme repose sur 8cx- noté ~cx- (cf. sous ~cx-) : on a de même par étymologie populaire des thèmes apparentés à ~'ij\l,
~&n:e:80v à côté de 8&-n:e:80\l : ce premier terme serait une ~w-f), etc. (Emp., lEsch., etc.).
forme du nom de la maison, cf. 86fLoÇ, etc. L·adj. ~'ij\lOç doit être une graphie pour ~ér:\loç «fait
avec de la farine d·amidonnier. (pap.).
ta.KpuoeLS, voir sous MKpU. Le terme zea est encore connu des agronomes latins.
Et... Rapport certain avec skr. ytiva-, av. ytiva- m.
ta.ÀTJ : f. «orage, bourrasque _ (PL, trag., Pl.); ~&).ov «céréales, orge., lit. pl. javai «céréales., avec le sg.
tÀU6e:\lTCX • fange _ (Nic., Th. 568). javas. Le second terme de composé, avec le vocalisme 0
Verbe dénom., part. 1. ~cxÀ6wO'cx (X&Àcx~cx) Nic., Th. 252. attendu, s'explique immédiatement. Pour ~e:LCX[ il faut
Mais il est plus difficile de rapprocher ~&ÀCXKe:Ç' ÈXiVOL admettre un dérivé *~e:F-LCX (l'alpha long ou bref ?), ou
(Hsch.). un allongement métrique de ~e:cx[ ce qui semble moins
En grec moderne ~&À'~ se prend au sens de • vertige, plausible (passage du thème en el o du skr., etc., à la flexion
étourdissement., d'où ~cxÀ[~w, etc.; en outre ~&Àoç en -oc d'après ilÀUpCXL, KpLOCX[ ?). Quant à ~e:l8wpoç il faut,
par contamination avec O'&),oç? Voir, avec des analyses ou bien y voir une formation libre sur ~<:LCX[, ou un thème
divergentes, Hatzidakis, IF 36, 1916,301 et Kretschmer, ~e:(F)e:- contracté. Voir Pokorny 512.
Gl. 11, 1921, 236.
Et ... Ignorée. telyapTJ : b TénL~ n:cxpoc ~L8-f)TCXLÇ (Hsch.). Serait
pamphylien; voir Gil Fernandez, Nombres de lnsectos 126.
ta.v : mot chypriote très difficile dans l'expression
UFCXLÇ ~CX\l, v. Masson, ICS 217, 10, etc. tELpa. : f., robes longues relevées par des ceintures,
portées par les Arabes et les Thraces (Hdt. 7,69,75), cf.
ta.1TE8ov, valant 8&n:e:80\l, voir ce mot, ~& et ~&KOpOÇ. ~e:Lpocp6poç (Antim. 98 Wyss). Mot étranger? Latte
(glose d'Hsch. ~e:Lp&) évoque ~Te:pCXi:O\l (sic) Àon:oç dans
une inscr. arcadienne, SEG 11,1112.
ta.XP1)"1S : (écrit aussi -Xpe:L-), au pluriel, en début du teLpaTls : LfL&TL6v TL ~upwv (Hsch.). Obscur.
vers, dit de guerriers ou de vents. Sens : «violent., etc.
(Il. 12,347 = 360; 13,684; 5,525). En outre ~cxXP"fléç tEKEÀTlSes : béot. pour YOYYUÀ[8e:ç ou KOÀOKU\lTCXL
(Nic., Th. 290, début du vers), ~cxxpoc-f)ç (Epic. in Arch. (Nic., etc., ap. Ath. 369 a). Pour les gloses d·Hsch.
Pap.7,6). ~CXKe:ÀT[8e:ç et ~cxKu\l6t8e:ç, v. Latte, avec la Mantissa,
Et... Composé de ~cx- = 8LCX- et d'un second terme 812-813.
apparenté à l'aor. ~Xpcx(F)ov • s'attaquer à., etc. On
peut supposer que -"fIeLÇ, -"fIooV des mss recouvrent -cxée:ç,
teUyVU .... L, ~e:üyoç, ~uy6\1, etc. :
-cxéwv (cf. ~cxXpcxe:i:ç 'È~cxm\lcx[ouç (Hsch.), que l'on corrigerait
en -cxécxç 1) ; en reconstituant un dactyle initial on retrouve 1) ~e:UyvUfLL. -uw, aor. ~e:Ü~OCL. aor. pass. ~e:UX6'ij\lCXL,
~Uy'ijVCXL, fut. ~<:u~w, pl. pass. ~~e:UyfLCXL : tous ces thèmes sont
un rapport direct avec ~Xpcxov. Ou bien l'on conserve
la longue -"fI- de la tradition et l'on pose un neutre *Xp'ijoç déjà homo sauf les deux aor. passifs, le pl. actif ~~e:uxcx
(*Xpoc(F)oç). Voir p. ex. Bechtel, Lexilogus s.u. étant tardif (Philostr.) ; «atteler avec un joug. (ce qui se
fait aussi bien pour les chevaux que pour les bœufs),
d'où «lier solidement, attacher ensemble., dit souvent
ta.", : f. «tourbillon, bourrasque _ (poésie alexandrine).
en poésie du mariage (Hom., ion.-att., etc. mais le verbe
Cité avec des termes mystérieux et symboliques comme
simple est assez rare); avec préverbes divers : &vcx-
[3é8u par Clém. Alex., Strom. 5,8,47, cf. Kalléris, Anciens « atteler >, &n:o- « dételer _, 8LCX- • disjoindre., Èm- • joindre.,
Macédoniens, 126·128. Obscur; Frisk suggère une
KCXTCX- «unir., n:poO'- «attacher., crU\I- (, attacher ensemble >,
contamination de ~&À"fI avec Àcxi:Àcx~.
un:o- «mettre sous le joug •. Ces termes expriment volontiers
l'idée d'unir, etc., plus rarement celle de soumettre.
*ta.w, voir ~ÛlW. Noms d'action : ~e:Ü~LÇ «fait d'atteler, de joindre.
par un pont (Hdt.) et surtout avec des préverbes les deux
tELa.l : f. pl., « variété d'épeautre au sens large, amidon- formes les plus anciennes étant 8L&- «séparation>
nier. triticum dicoccum, plus ou moins bien distingué de (Pl., etc.) et O'u- «réunion. (Hp., Pl., etc.), le vocalisme e
l'ilÀupcx, cf. Jasny, The Wheats 118, J. André, Cuisine étant une innovation du grec due à l'analogie du verbe;
398
~e:ÜYfLlX «barrière, pont de bateau, écluse &, etc. (Th., p. ex. dans ~uy68e:O'fLOV «courroie» qui lie le joug au timon
E., Plb., AP, pap.), mot assez rare, avec quelques composés (Il et encore dans des pap.), ~uyofLIXX~w, -fLlXXllX se dit de
à préverbes; dérivé ~e:uYfLlXnlt6v «taxe pour franchir querelles, en principe de compagnons de joug (D., Men.),
une écluse. (pap.); pour le nom d'action ~uy1), voir ~uyo-O''t'oc't'1)C;, -O''t'IX't'~W, -O''t'IXO'(IX (Plb., etc.) se rapportant
sous III. à la pesée. A côté de ~uyo-cp6poC; on a plus souvent ~uY1J
Vocalisme e secondaire dans l'adjectif verbal tardif cp6poC; «portant le joug., cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,439,
~e:ult't'6c; (Str., Plu., etc.), avec ~e:uwnlt6c; (tardif), IhlX- n. 1.
~e:ult't'\lt6C; «disjonctif., etc.; ~e:Ult-'t'1)p «qui unit & (J.) Nombreux dérivés : ~uyLOV «banc de rameurs» (hell.),
avec le f. poétique -e:\PIX (Orph.) sont tardivement attestés, diminutif ~uylO'ltov (IG II' 1549,9, Éleusis vers 300 av.),
mais ~e:Ult't'1)p\OC; «qui unit _ se lit chez lEsch.; 't'o ~ouywve:p [= ~uywve:c;l' [36e:c; èpyOC't'IXL. Aocltwve:C; Hsch.,
~e:Ult't'1)p\OV «joug» (lEsch., pap.), ~e:uwnlpllX\ «cordages ~uyt't'1)C; nom d'un rameur (voir ci-dessous), mais le f.
qui assurent le gouvernail. (Act. Ap. 27,40). ~UyhLC; est une épithète d'Héra comme déesse du mariage
Substantif ancien et isolé ~e:uyÀ1) f. « partie du joug qui (Nicom. chez Photius).
repose sur le cou _, peut-être avec un coussinet (Il., lEsch., Adjectifs : ~UyLOC; « qui se rapporte au joug >1 (att., etc.)
PL, Hdt.), cf. Delebecque, Le cheval 60 et 179. aussi rameur du second rang sur une trière (Pollux,
Ze:uÇ\- a servi comme premier terme de composés du IG II" 1604) avec le doublet ~uy('t'1)C; (Sch. Ar., Gren.
type npq,lfLopO't'oC;, cf. ~e:uçlÀe:wc; (S.), et surtout dans 1106), cf. Morrison, CI. Quart. 41, 1947, 128 sqq.; noter
l'onomastique avec Ze:uçmnoc;, Ze:ÜÇLC;, etc. le composé courant ùn6~uyLO\I «bête de somme» (Hdt.,
Au présent en -vu- à vocalisme e qui est une innovation Th.), ~uyLfL0C; épithète de [3oüc; (Plb. 34,8,9, hapax;
grecque répond un thème en nasale in fixée, skr. yunak-ti, hypothèse chez Arbenz, Die Adj. auf -LfLoC; 94), ~uyLlt6C;
lat. iungo thématique, lit. jung-iù, présent en yod. « qui concerne la balance. (tardif).
Extension du vocalisme e dans ~e:ÜÇLC;, ~e:ult't'6c; en face Adv. ~uyoc81)v (Ph.), ~uY1J86\1 (Hld.) «par couple •.
de skr. (prd- )yukti-, yukld-. Le dérivé en 1 ~e:uy-À1) n'a Certains dérivés nominaux attestent une évolution
de rapport direct ni avec lat. iugulum «gorge., ni avec sémantique accidentelle, parfois claire, d'autres fois
skr. yugala- « couple ». obscure : ~uylXL\lIX (lEsch., Épich., etc.) est une sorte de
II) ~e:üyoC; n. «couple de bêtes, attelage. de bœufs, requin, le requin marteau, d'après la forme de sa tête
mules, chevaux (Hom., etc.) d'où «attelage, chariot_ (Strômberg, Fischnamen 35), le suffixe -IXLVIX est fréquent
(ion.-att.), enfin groupe de deux animaux ou de deux dans les noms de poissons.
choses, «paire », rarement dit pour les époux (ion.-att.). Il y a des noms de plantes : ~uy(1X f. «érable» (Thphr.)
En mycénien datif pl. zeukesi «paires _, cf. Chadwick- parce que son bois servait à faire des jougs (Rohlfs,
Baumbach 199; l'idéogramme ZE opposé à MO (fL6voc;) Wl:irterbuch VI et 86, Byz. Z. 37,57; Dawkins, J. Hell.
s'applique à des paires de roues, p.-ê. une fois à des St. 56, 1936 1 sq.; autre opinion de Strômberg, Pflanzen-
surfaces (1). Quelques composés, notamment ~e:uyo't'p6cpoc; namen 56; ~uylc; = lpnuÀÀoc; (Dsc.) variété de thym,
« qui nourrit un attelage» (inscr. att. du IVe S.) et surtout cf. André, Lexique s.u. zigis, mais on n'explique pas cette
~e:uY1JM't'1)C; «condJ4Cteur d'un attelage de deux bêtes. dénomination.
(S., X., etc.) avec ~e:uY1JÀIXO'llX. De ~uy6v est également tiré ~uyIXO''t'po\l «bolte de bois,
Dérivés : ~e:uye:uc; seulement dans le mycénien dat. pl. caisse» (S., E., X., Delphes IVe-Ille s. av.), avec ~uyocO''t'P\O\l
zeukeusi: l'un des exemples (PY Fn 79+1192) montre (Poli.). La formation est comparable à 8&nIXO''t'po\l à côté
qu'il s'agit de gens qui possèdent ou s'occupent d'un de 8~nlXC;, ltOCVIXO''t'pO\l à côté de ltIXVOÜV, analogique de
attelage. En grec postérieur : diminutif ~e:uyOCpLov (att.), O''t'~yIXO''I'po\l tiré de O'nyoc~w et O''t'~y1) : il n'y a donc pas
~e:uyt't'1)C; «posscsseur d'un couple de bœuf », troisième lieu de poser un verbe ·~uyoc~w. La dérivation s'explique
classe de Solon (attique); plus tard (Cali., etc.) avec par l'emploi de ~uy6w, etc., pour exprimer l'idée de
un fém. -rnc; dit de bêtes attelées à deux; dans le premier «fermer» d'après la pièce de bois qui clôt, qui ferme :
emploi a fourni le dérivé ~e:uylO'LOV «impôt des zeugites • nlXptX 't'o è~uyw0'61X\ (Phot.).
(Arist.). Dérivés plus éloignés et qui comportent une Verbes dénominatifs : ~uy6w est ainsi glosé chez Hsch. :
métaphore ~e:uylov «battant d'une porte double >1 (inscr. ~uywO'w . 8lXfLocO'w, ltÀe:(O'w, ltIX6~çw. AtO'xuÀoc; K(plt'll O'IX'I'U-
hell.), ~e:uylc; f. «câble. (B GU 544). pLltii'> = lEsch., Fr. 490; en grec hellén. et tardif attesté
Verbe dénominatif ~e:uyl~w «atteler ensemble, unir. au sens de « réunir par une barre, fermer _, etc., également
(LXX, pap.). avec &VIX- «ouvrir >1 (Ar., Fr. 654), Èm- «fermen (Artem.,
Thème en s à vocalisme e de forme attendue qui cor- Poil. 10,26), ùno- (Hp., Luc.). Dérivés : ~uywfLlX «barre
respond exactement au pl. n. lat. iügera avec le sens en travers» (Plb.), «arc zygomatique _ (GaL, PoIL),
particulier de mesure de terre que laboure un couple de ~uyWO'LC; (CaIlix.); l'adj. verb. ~uyw't'6C; « pourvu d'un joug»
bœufs (Erno\It-MeiIIet s.u. iugum), m.h.all. jiuch. se lit S., El. 702. Il faut admettre un dérivé ~uyw6po\l pour
III) ~uy6v, -~uç, etc. : ~uy6v n. (Hom., ion.-att., etc.) rendre compte du dénominatif en -l~w, impér. aor.
parfois au m. ~uy6c; (H. Hermès 217, PL, Ti. 63 b, gr. ~UyW6pLO'OV (Ar., Nu. 745) «pèse, examine» selon la sch. ;
hellén.) «joug.; nombreux sens dérivés: traverse d'une autre interprétation de Poli. 10,26.
lyre, banc d'un bateau, fléau d'une balance, rang de soldats Zuy~w «former une ligne de soldats ., etc. (Plb., AscL).
(opposé à O''t'orxoc;), mesure de surface à Amorgos, etc. Le nom du joug ~uy6\1 est un vieux terme technique
Nombreux composés. Comme second terme de composé L-e., hitt. iugan, skr. yugd- n. (même accent qu'en grec),
noM~uyoC; «aux nombreux bancs» (Hom.), É;ltlX't'O- «à lat. iugum, got. juk, etc.
cent bancs» (Hom.), Ùq,L- «assis sur un trône élevé., IV) Il existe un nom racine -~uç attesté seulement en
épithète de Zeus (Hom.), etc. Comme premier terme composition : &-~uç «non uni par le joug. (ArchiL), d'où
399
«non marié & (E.), OfLO- «qui fait couple & (tardif) avec des Zeus.. Autre forme du premier membre dans Z1)v6-
dérivés, -éro, etc., et surtout O'u~u~ «époux, épouse. 80'l'oç, etc. L'onomastique fournit beaucoup de composés
(E.), cf. Chantraine, R. É. Gr. 59-60, 231 sq. Il existe des et des hypocoristiques qui en sont tirés, comme ~[rov, etc.
formes thématiques en -oç des dérivés en -éro, -[a: avec des Pour le second terme de composés cf. e:ù8[a:, ~810Ç,
sens divers. Il faut mettre à part 1t'e:p[~u~ (avec un doublet p.-ê. a:ù'I'68LOV. Adj. dérivé 810ç, v. S.u.
-~uyoç Inscr. Del. 1442 B 70) «qui ne fait pas partie d'un Zeus est le vieux dieu i.-e. du ciel, de la lumière, bien
attelage & en pariant de bœufs (inscr. att.), «dépareillé & connu en skr., en grec, en italique, également en hittite.
en parlant d'objets (Schwyzer 462 B, Tanagra, Inscr. S'il a fourni en lat. le nom du jour diës, on observe ce sens
Del. 1442 B 70) d'où de «rechange & (X., Cyr. VI 2,32), dans des termes grecs comme !!V8LOÇ, e:ù81a:.
v. Tréheux, R. Ph. 1958, 84-91. Et.: Ze:uç répond exactement au skr. dyaul), comme gén.
Un nom racine à vocalisme zéro en composition appar- ~1(F)6ç à dival), etc. Pour lat. Juppiter, Jovis v. Ernout-
tient à un type fort ancien. Le skr. a sa-yuj- «lié d'amitié., Meillet s.u.; le hittite a 'Mus, Mun(i).
et le latin le terme juridique de vocabulaire noble coniux La flexion ancienne repose sur un thème 'dy-ëu-, au
«époux, épouse. qui répond en somme exactement à nom sg. Ze:uç et anciennement à l'accusatif, Z'ijv de
O'u-~u~. 'dyë(u)m, qui se retrouve dans lat. diem, skr. véd. dyam,
V) Le vocalisme zéro figure également dans des noms alternant avec 'diw- de ~IF6ç, etc. Sur le plan de l'éty-
d'action rares et secondaires ~uy~, etc., du type <pu~ : mologie i.-e. il faut donc poser un thème 1 'dei-w- qui a
le grec a évité d'utiliser le vocalisme '0, attendu ici, dans fourni le nom du «dieu., lat. diuos, skr. deva-, et avec
les radicaux en ·eu. Le simple ~uy~ «paire» est très tardif le vocalisme zéro radical, le gén. grec ~1(F)6ç, skr. dival),
(IV' s. ap.). Avec préverbes on a cXva:- (Plb., LXX), cX1t'O- d'autre part un thème II : 'dy-eu, 'dy-ëu- avec l'allonge-
« divorce & (pap. IV' s. après), 1t'a:pa:- «service de transport & ment des monosyllabes de Ze:uç, Z'ijv et des formes skr.
(pap.) ; enfin, à Érythrées dès le v' s. av. U1t'O~U~ «réduc- correspondantes. Cette analyse permet de retrouver la
tion en esclavage. (Schwyzer 701 C 7). racine *dei- «briller & de skr. di-de-ti, grec 8éa:'I'0 (v. ce mot).
Le grec a bien conservé les mots de cette famille Voir d'autres détails chez Frisk, avec la bibliographie,
archaïque et l'a même développée. Le verbe est ~e:uyvuro à laquelle il faut ajouter Benveniste, Origines 59-60,166.
ou ~e:uro ; ~e:uy&pl se substitue à ~e:üyoç avec des nombreux
dérivés, ~e:üÀa: à ~e:uyÀ1); ~uy6ç m. «joug, fléau, chaine ~É4>upos : m. «vent d'ouest ou du nord-ouest.,
de montagne. avec ~uyl «poids », ~uyL&~ro «peser.; souvent personnifié chez Hom., qui est dit souiller de
cf. encore ~uywvro «approcher., ~uyrofLa: «traverser., Thrace (Il. 9,5) et généralement considéré comme violent
~UyO~a:L «s'aligner », ~uy6ç «pair », etc. (Il. 23,200, etc.), attesté chez Hom., Arist., etc. Au même
Et.: Voir à la fin de l, II, III, IV. sens ~e:<pup(1) (Od 7,1l9).
En composition 'Em-~e:<pupLOI Aoxpo[ «Locriens de
Zeos : béot., lac., etc., ~e:uç (cf. Lejeune, Phonétique l'ouest. (Hdt., etc.) et tm-~é<pupoç «qui se trouve à
96 sq.), voc. Ze:ü, ace. ~[a: (depuis Hom.), gén. ~L6ç de l'ouest. (Euph.). En outre <pIÀo~é<pupoç (AP).
~LF6ç (Céphallénie), dat. ~tl de ~IFl (argien, Schwyzer 80), Quelques dérivés : ~e:<pUpLOÇ «du vent d'ouest, occiden-
~IFe:[ en chypriote dans les anthrop. ~LFe:l-<pIÀOÇ, ~LFe:l- tal. (Hom., Arist.) sert d'épithète à des caps, à Chypre
6e:fLIÇ, et en mycénien Diwe. L'accusatif ancien qu'a p. ex. (Str.); ~e:<pupLx6<; (Arist., Thphr.), -~LOÇ, f. -1)"tç
remplacé ~[a: devait être Z'ijv attesté chez Hom. en fin (Nonn.), ~e:<pup('t"lJç nom du mois de mars (Lyd.), f. -l't'LÇ
de vers lorsque le vers suivant commence par une voyelle; (Orph.) aussi épithète d'Aphrodite chez Call. comme dées5e
d'où la flexion: ace. Z'ijva: (Hom., poètes), gén. Z1)v6ç d'un cap Zéphyrion en Égypte, V. Pfeiffer ad Fr. 110,57.
(ibid.), Z1)v( (ibid.). Sur ce thème a été créé un nom. Le mot se trouve dans l'onomastique. Déjà Zepu.ro
Z~v (JEsch., Suppl. 162, Iyr.) et un certain nombre de en mycénien, et Bechtel, H. Personnennamen 504 cite
formes en a: long ; nom. Z&v (Ar., Ois. 570, Pythag.), Zé<pupoç et Ze:<pup(81)ç.
gén. Z01v6ç à Chios (Schwyzer 696, IV' s. av.), dat. Z01v[ Et.: Certainement en rapport avec ~6<poç, voir ce mot.
(Schwyzer 30); le nom. Z01ç (Pherec. Syr. 1,2) pourrait être L'élément -u- peut faire penser qu'il a existé un neutre
un compromis entre Z,:Xv et Ze:uç. On a ingénieusement *~É<poç. Voir maintenant Risch, Mus. Helv. 25, 1968,4 sqq.
supposé que les formes en 01 venaient du sanctuaire de
Zeus à Olympie où 1) devenait phonétiquement 01: un nom. r,Éro : f. ~éO'ro, aor. ~é(O')O'a:L, les passifs !t~é0'61)v, !!~e:crfLa:L
pl. ~iive:ç pour désigner des statues de Zeus est attesté sont tardifs, de même que le présent ~évvufLL (sur ~écra:1
à Olympie (Pausanias V, 21,2). Voir en dernier lieu d'après O'OéO'a:L à côté de O'O€vVUfLI), au futur passif le
M. Leumann, Hom. Worter 288 sqq. Autres formes encore mycénien a le participe zesomeno, cf. Chadwick-Baumbach
chez Schwyzer, Gr. Gr. 1,576. Noter l'ace. ~iiv (Théoc. 199. Sens: «bouillir, chauffer », aussi au figuré « bouillon-
4,17). ner» dit de la mer, des passions, etc., presque toujours
En composition on trouve des formes casuelles, p. ex. intransitif (Hom., ion.-att.). Nombreuses formes à pré-
gén. dans ~L60'-xoUpOI, (mais le gén. ~1e:0'- supposé à Priène verbes: ocva:- (Hp., S.), OC1t'O- (Hp.), èx- (JEsch., Hdt., etc.),
et Thasos est très douteux) nom de Castor et Pollux, d'où èm- (ion.-att.), U1t'e:p- (Ar., Arist., etc.); ces formes à
~IOO'XO(U)pe:LOV, -PLOV sanctuaire des Dioscures, ~LOO'XOU préverbes sont volontiers employées au figuré.
pe:la: «fête des Dioscures., ~LOO'-XOUpla:O''I'a:[ «adorateurs Noms d'action : ~éO'Lç «fait de bouillir, bouillonnement.
des Dioscures & (pap.), ~IOO'XOUpL&Ç f., nom de ville, (Pl., etc.) et avec préverbes: ocva:-, èx-, U1t'e:p-. Comme
adj. 8160'80'l'oç; dat. dans ~1<pLÀoç, chypr. ~LFe:L-, etc., voir dérivés en -fLa:, on a des formes tardives : ~éfLa: (LXX),
aussi sous 8L\1t'e:'I'~Ç. Mais le plus souvent 810-, cf. ~L6yv1)'I'oç, OC1t'O- «décoction» (médec.), et cX1t'6~e:O'fLa: (Pap. Holm.),
~LOyév1)ç, et l'adj. 8LOye:V~Ç (Hom., poètes) «rejeton de ~m- «bouillon» (Symm.); !!x~e:iJ.a: et -~e:O'fLa: «éruption
400
cutanée, eczéma. (médecins). En outre &vO(~e:0"{L6ç « irrita- Le grec moderne a encore ~'ijÀoç, ~1)ÀOW1t"W, etc.
tion .. (médecins). Et.: On pense au radical de 3(~1){Lo(L, ~1)"é:w et p.-ê.
L'adjectif verbal est ~e:0",,6ç «bouilli, chaud. (Nic., ~1){L(ii. Voir Pokorny 50l.
médecins, etc.) avec &- (Hp.), èx- «bouilli. (Diph., Siphn.),
Ù1t"e:p- (Arist.). Dérivé ~e:0",,6TIJç f. «chaleur. (Paus.). t1l .... (a. : f., dor. ~ii{L(ii f. «dommage, perte, amende_,
L'existence de formes à vocalisme 0 est attendue. Elle parfois «châtiment. en général (Épich., ion.-att., etc.).
est assurée par le mycénien arepazoo (PY Un 267, etc.) En composition, notamment &~~{LLOÇ (ion.-att.), èm~~{L\Oç
«bouilleur d'huile.. (pour les parfums), cf. Chadwick- • nuisible, exposé à une amende> (ion.-att.).
Baumbach, 1. c. Ce composé en -~ooç donne un peu de Adj. dérivé ~1){LLw31)ç «nuisible, dommageable. (Pl.,
probabilité à la glose ~61) . "a è7tocvw "oi) {Lé:ÀL"OÇ (Hsch.), X.). Verbe dénominatif : ~1){LL6w «nuire à, frapper d'une
cf. Eust. 906,52, où il s'agit de la peau du lait. amende, punir> (ion.-att.) également avec préverbe,
Les ver.bes de ce genre se renouvellent. En grec moderne p. ex. èm- «infliger une amende» (X.), d'où les substantifs
• bouillir. se dit (3poc~w; ~é:crLÇ s'emploie encore surtout ~1){LLW{LO( • châtiment », etc. (X., grec hellén. et tardif),
au figuré et ~e:0",,6ç signifie «chaud., ~e:0",,1j «chaleur. ~1){L(WO"LÇ «fait d'infliger un châtiment.. (Arist.). En
avec ~e:O""o(LVW, etc. outre ~1){LLW~<; m. «celui qui châtie» (Sch. lEsch., Pro 77,
Et.: Le thème ~e:0"- de *~é:O"-w (cf. surtout ~e:0",,6ç, etc.) Eust. 1833), ~1){LL(.mx6ç (Vett. Val. 67,19).
repose sur 'yes- et répond exactement à skr. yasati (mot Le grec moderne a ~7J{L[0( «dommage, dégât., le verbe
de grammairiens) (1 bouillonner, bouillir », en germ., ~1){LLWVW, etc.
v.h.a. jesan «fermenter, bouillonner ». Le skr. possède Et.: Inconnue. On a tenté de faire entrer le mot dans
aussi un présent en 'ye/yo yds-ya-ti et un présent à la série de ~'ij-Àoç, 3L~1){Lo(L, etc. (?). Autre hypothèse de
redoublement yé§ati (de ·ya-is-). Des formes verbales se Kuiper, Gl. 21, 1933, 281 sqq.
trouvent également en tokharien, tokh. A ysèl,§ de yèl,§;
le celtique a des formations nominales, v. Pokorny 506. tfiTa. : (Pl., etc.), sixième lettre de l'alphabet grec:
emprunt au sémitique, cf. hébr. zajit, aram. zëUi (Lewy,
Fremdworter 169 sq.; Schwyzer, Gr. Gr. 1,140 avec la
tflÀos : dor. ~iXÀoç m. (neutre aussi en grec tardif dans
n.4).
quelques ex.) «envie» (Hés., Tr. 195, Lys. 2,48 où le mot
est associé à <p86voç), mais le sens est en réalité plus général
• émulation, rivalité» (ion.-att.), voir une définition chez t1lTÉW : pro (Il. 14,258, ion.-aU., etc.) avec en aU. f .
~1)"~O"O{Lo(L, aor. inf. ~1)~O"OCL et ~1)TIJ8'ijVo(L, parf. è~~TIJxO(
A~t., Rhét. 1388 a, d'où «ambition. et finalement
«(erveur, zèle .. (LXX, etc.). (Din.) ; forme athém. part. f. ~lhe:LO"o( (Théoc. 1(85), verbe
dénominatif, cf. Et. Sens : «chercher, rechercher, faire
En composition ~1)M-w1t"oç «frappé par l'envie,
une enquête, s'efforcer à " etc. Souvent avec préverbes:
envieux " avec -wm!:w, -W1t"Lo( (attique). Second terme de
&vO(-, Èx- (tardif), èm-, O"U-. Doublets rares : ~1)"e:uw (Hés.,
composé dans un bon nombre d'exemples, notamment
Tr. 400, H. Hom.) et ~ii"e:uw (Alcm.).
&- «qui ne doit pas être envié. (Sem., lEsch., etc.), èm-
Dérivés : ~~TIJcrLÇ «recherche, enquête., également au
« enviable. (lEsch., etc.), MO"- « qui éprouve une mauvaise
sens philosophique ou juridique, et avec les préverbes :
envie. (Od. 7,307), he:p6- «partial. (Hés.), xO(x6-
O:vO(-, èx-, èm-, O"u-; d'où ~1),,1jO"L{LOÇ «qui doit être cherché»
«affecté. (Longin., etc.), 1t"oM- «très admiré. ou • plein
(X.); ~~TIJ{LO( «objet d'une recherche, d'une enquête»
d'émulation. (B., S.), dans l'onomastique IIoÀu~iiÀo<;, etc.
souvent au sens philosophique, «problème.; aussi avec
Dérivés : ~1)À1j{LWV • envieux. (Od. 5,118, Cali., Opp.), èm-; diminutif ~1)TIJ{LOC"LOV (Arr., Lib.) ; en outre ~1)TIJ{LO(
d'après les adjectifs en -1j{Lwv, avec le dérivé ~1)À1){LoO"UV1) "Lx6ç (tardif). Nom d'agent : ~1)"1),,1jç «enquêteur»
(Q.S.), ~1)Ào(LOÇ (AP). Substantifs : ~1)ÀoO"UV1) = ~'ijÀoç (Pl.), au pl. nom d'une commission judiciaire à Athènes;
(H. Ap. 100, hapax), ~1jÀ1) • rivale» (X. Eph. 2,112).
en outre èx- (LXX), èm- (LXX), O"U- (NT); d'où
Verbes dénominatifs : 1) ~1)Mw «envier, être pris ~1)TIJ"Lx6<; «qui aime la recherche, la discussion., Ilom
d'émulation, admirer », avec un complément de personne des philosophes sceptiques (attique, etc.); également avec
ou de chose, rarement pris en mauvaise part (Hés., Tr. 23, èm-, O"U- (tardif).
ion.-att., etc.). Adj. verbal ~1)Àw,,6<; «enviable .. (ion.- Grec moderne : ~1)"W «chercher., ~1j"1l0"1) «recherche,
att., etc.), avec 1t"oÀu~1jÀw"o<; • très enviable, admiré >, etc. demande., ~~"1){L0( «question, problème.; en outre
Nom d'agent ~1)Àw"1)<; «admirateur, zélateur », etc., qui ~1)nocvoç « mendiant., ~1)nO(ve:uw « mendier », etc.
n'est pas pris en mauvaise part (ion.-att., etc.), avec Et.: Dénominatif comme O(hé:w, 30("é:o{LO(L, issu d'un
~7JÀw"Lx6<; «pris d'émulation» (Arist., etc.). Noms adjectif en -,,6ç : cet adjectif est attesté en arcadien ~ii,,6<;
d'action : ~1jÀWcrLÇ «émulation, désir d'imiter. (Th. 1,132 (I G V 2,4,22), cf. 3L-~7J-{Lo(L, accessoirement ~1){L(0(, ~'ijÀoç.
et rares ex. tardifs), .jalousie. (LXX), ~1jÀW{LO( «rivalité, Voir aussi ~7J"p6ç, etc.
émulation, objet d'émulation, bonheur» (E., A P,
lEschin., etc.);
t1lTpOs, ~1)"wp, etc. : ~1)"p6v . "av 31){L6xoLVOV (Hsch.),
2) ~iiÀé:w • avoir du zèle pour. (SIG 734,7, Delphes nom du bourreau, d'où le dénominatif ~ii"pe:uw· èv
1 er s. av.) ;
{LUÀWVL (3O(O"O(v[~w (EM 408,12), avec ~1)"pdov . "0 "wv
3) ~1)Àe:uw = ~1)Mw (Démocr. 55, variante, Simp.), 30uÀwv xOÀO(O",,1jPLOV (Hsch., Phot., Eup., Ar., en outre
avec ~1)Àe:u~ç (Eust.). Hdn. 1,372,7, 515,24 avec l'accentuation ~~"pe:LOV).
A la différence de <p86voç, etc., ces mots sont générale- Nom d'agent en -"wp dans la glose ~1),,6pwv . ~1)"ouv
ment pris en bonne part. "WV, ypOC<pOUO"L 3è ItV\OL ~1)TIJ,,6pwv (Hsch., Phot.). Reste la
Z'ijÀoç est emprunté dans le latin tardif zëlus. glose remarquable Z1)"~p (pour Zii,,~p?) . Ze:uç èv KU1t"pcp
401 -
(Hsch.) : elle désigne Zeus comme ayant pour fonction mais il n'y a aucun modèle connu; cf. Nencioni, St. Il.
de châtier, d'exercer la justice, cf. Fraenkel, Nom. ag. Fil. Class. 16, 1939, 21, n. 2; E. Peruzzi, Humanitas l,
1,144-145. 1947, 138-140 (vague). Toutefois la ressemblance avec
Et.: Toutes ces formes s'expliquent bien comme des ~Ufl-7j est frappante et pourrait inciter à expliquer le
noms d'agent issus de ~iX-, ~7j-, cf. 8t~7jfl-CXL, et ~iX'r6ç sous mot à l'intérieur du grec (Schrader-Nehring, Reallex.
~7j'ré(o). Sur le suffixe rare -'rp6ç (de tcx'rp6ç et 8CXL'rp6ç 1,143).
p. ex.), v. N. Van Brock, Vocabulaire médical 9-40,
notamment 34. t6 ....TJ : f .• levain • (Arist., LXX), «levure de bière.
(pap.), au figuré exprime la corruption (Év. Mat. 16,6, etc.).
tLyyL~EpL : n. (Dsc., GaL), -LÇ m., f. (Édit. Diocl.), En composition ~u(J.-oupy6ç «celui qui fait du levain •
• gingembre >. (pap.) et surtout &-~u!J.oc; «sans levain, non levé. (Pl.,
Et.: Du pâli siligivera-, skr. srligavera- n.; vient du Hp., LXX, NT, etc.).
tamoul, ct R. L. Turner, Compar. Diction. of the 1ndo- Dérivés : ~ufl-h7jc; (&p'roç) «pain levé. (Crat. 99, Hp.,
aryan Lang., nO 12588. X., LXX, etc.), entre dans la série des noms de pains en
-t'r7jC;; ~ufl-w87jç «qui ressemble à du levain. (Arist.).
tLyyOS : 0 'rwv fl-€ÀLO'O'WV 'lixoç, 'Îl 'rwv Ofl-OL(O)V (Hsch.) ; Verbes dénominatifs: 1) ~Ufl-60fl-CXL «fermenter., etc.,
en outre le dénominatif ~Lyy6(o) • boire. (Nicostr. Corn. 38), ~ufl-6(o) «faire fermenter t (Hp., LXX, Plu., etc.), d'où
donné comme cilicien (?), ce qui ne veut pas dire un mot ~Ufl-(O)O'LC; «fermentation. (PL, Ti. 66 b, etc.), ~Ufl-(o)fl-CX
indigène. «masse qui fermente' (Pl., Ti. 74 b, Nic.), ~ufl-(O)'r6c;
Et.: Les deux mots reposent sur une même onomatopée «fermenté. (LXX, etc.), ~ufl-(O)'rLx.6c; «qui fait fermenter,
(Diocl.) ; 2) ~Ufl-t~(o) «ressembler à du levain. (Dsc.).
tLyVLS, -t80ç : f. • espèce de lézard. (Arist., H.A
Et.: ZOfl-7j serait un dérivé de nom, comme &Àfl-7j de
604 b, les mss donnent des variantes). Pas d'étymologie
&ÀC; et on le tire, en posant 'yus-ma, du nom-racine, skr.
yus-, lat. ius n. qui signifie «soupe, bouillon. et comporte
tLta.VLOV : n. «ivraie, ivraie enivrante. qui ressemble
donc un sens assez dilTérent. Autres formes apparentées,
au blé (Év. Matt. 13,25, Gp., EM) = cx!pcx.
mais signifiant toujours «soupe., citées chez Frisk.
Et.: Le mot a pénétré en grec par l'entremise des Juifs
et Qfls Chrétiens. Probablement en dernière analyse du
sun&rien zizdn « blé t. Voir aussi Strômberg, Wortstudien 43. t(o)a.ypLa., ~(o)ypé(o), etc. : ~(o)&.ypLCX n. pl. (' rançon. pour
sauver la vie d'un prisonnier (Hom., Cali., grec tardif)
tltucJ>ov : n. «jujubier. (Colum.; Édit. Diocl., Gp.). employé parfois dans des inscriptions pour les olTrandes
Mot d'emprunt obscur; voir Sommer, Lautstudien 154. à Esculape demandant le salut d'un malade; adj. dérivé
~(o)&.ypLOC; (Babr.). Issu de ~(o)àv à.ypdv avec le suffixe -LO-
tocJ>OS : m. «ténèbres., notamment celles des enfers, (autres exemples de ce genre sous &ypcx).
«obscurité, région obscure. c'est-à-dire l'ouest (Hom., Par analogie, l'hapax fl-OLX-&.ypLCX «rançon de l'adultère,
poètes, grec hellén. et tardif). En composition p. ex. pris en flagrant délit (Od. 8,332 épisode d'Héphaistos et
~ocpo-€L81jç «ObSCUl" (Hp.) et comme second terme Arès).
fl-€Àcxv6-~ocpoc; (Simon.). Verbe correspondant ~(o)ypé(o) «prendre vivant, faire grâce
Dérivés ~ocp€p6ç« sombre, obscur. (Hés., Hp., de la vie. : dans l'Il. seulement thème de présent et
Arist., etc.), ~ocpw87jC; (Hp., Arist., etc.), ~Ocp6€LÇ (Nic.), presque uniquement à l'impératif (impf. ~WYP€L 5,698
~6cpLOÇ (AP), ~6cpEOÇ (var. Nic., AI. 501). au sens de «ranimer.) ; le verbe est usuel en grec, d'Hdt.
Verbe dénominatif ~Ocp60fl-CXL, -6(0) «devenir sombre, à Plb., avec les aor. t~wyP7jO'cx, È~(o)yp1je7jv. De ~(o)ypÉ(o)
rendre sombre. (AP, Hld.) avec ~6cp(o)O'LC; (tardif). sont dérivés: 1) ~(o)yptcx f. « fait de prendre vivant, de faire
Et.: Évidemment apparenté à ~écpupoc;, le vent d'ouest. prisonnier' (Hdt., Plb., Str., etc.) avec ~(o)yptiXç m. «celui
Rapport possible avec 8v6cpoC;, des termes exprimant une qui est pris vivant, (Ctes., LXX); 2) ~(o)ypdov «cage,
notion comme «ténèbres. pouvant présenter des formes vivier, pour des poissons (Aq., Str., Plu., etc.). Voir
variées, v. 8v6cpoc;. ~&.YP'IJ. Voir aussi Janni, Quad. Urbinati, 1967, 3, 20.
tuyov : voir ~e:ùYVUfl-L. t(O)KpOTEpOS : • plus pur, plus fort., valant ~wpOC;
(1 G XII 5, 1017 ~ Naxos). Peut-être déformation sous
tû90s : dans les pap. généralement ~ü'rOC;, m. (excep-
l'influence de &x.poc;?
tionnellement neutre) «bière., surtout et originellement
dit de la bière égyptienne (Thphr., Str., D.S., pap., etc.) :
la bière étant une boisson nationale chez les Égyptiens; tw .... OS : m. • bouillon, soupe, sauce. (Asios, Ar.,
mais Hérodote (2,77) a tort d'affirmer qu'ils ne connais- Arist., etc.), se dit du brouet spartiate; en composition
saient pas le vin (cf. ~pmc; et O. Masson, R. Ph. 1962, €\l~(o)fl-ov n. désigne principalement la roquette eruca sativa
7
H
1 ~ : «vraiment t, etc. (Hom., poètes, peu fréquent -.], «si. (chypr., dor.), voir sous et.
en prose), généralement combiné avec d'autres particules:
'Ii &POt, 'Ii YIXP, 'Ii 71"01), 'Ii 't"o~, 'Ii fL€V (Hom., Hdt.), 'Ii fL7JV en -.](;a.LOS : «petit, peu.; dans l'Il. seulement avec
attique pour introduire un serment; parfois postposé la négation où8' : où8' ijElOt~6v «pas le moins du monde.
dans èm;t 'Ii, 't"L 'Ii. La particule depuis Hom. a servi pour (2,380 et 4 autres ex.) toujours en fin de vers; en outre,
interroger, l'interrogation étant originellement marquée où8' ijElOt~OtL (14,141). Rarement sans négation (Od. 9,462,
par le ton; avec 'Ii pOt, 'Ii &pOt (avec crase 'liPOt, en attique Opp.).
IIpOt), 'Ii 71"01), 'Ii vu, 'Ii oov, etc., voir ijfLÉv et ij8É, il8"IJ; cf. Et.: Explication très probable ; issu de où 8lj {jOt~6v
Denniston, Greek Particles 279-288. Voir aussi il «ou t. par fausse coupe des mots, voir Leumann, Hom. Worter 50.
La particule '/j a disparu en grec tardif.
Et.: Ignorée. Peut être identique à l'interjection il. 1\(;'1 : dor. i]Ela, mais la poésie éolienne donne plusieurs
Voir Schwyzer, Gr. Gr. 2,564 et n. 4. ex. de &ElOt (hyperéolisme? voir les index de Lobel-Page)
«jeunesse, vigueur, puberté.; souvent employé en ce
2 ~, «disait-il., voir ijfLL sens précis (environ 16 ans), désigne aussi le sexe (de
l'homme ou de la femme), d'où le dérivé ècp7JElOt~ov« pubis.;
3 il : interjection de mécontentement ou d'impatience parfois au figuré «ardeur, plaisir _, etc. (Hom., ion.-
(Ar., Nuées 105, Gren. 271, E., H.F. 906). att., etc.). A fourni le nom d' "HEl"IJ fille de Zeus et d'Héra.
Et.: On a rapproché le ë- de lat. ë-castor, cf. Schwyzer, Composés en -"lJEloç : 7I"pw6- (Hom.), cXv- «qui n'est pas
encore parvenu à la puberté.; avec préverbes, surtout
Gr. Gr. 2, 564, n. 4.
~CP"IJEloç «qui est arrivé à l'âge d'homme, éphèbe. (18 ans
à Athènes), composé possessif (ion.-att., etc.); le mot
4 il : • ou bien. (Hom., ion.-att.) issu de l'homo '/je:, avec son sens juridique se trouve au centre de dérivés
ijé: (sur ijé: et il chez Hom., voir Meillet, R. Ét. Gr. 31, 1918, généralement tardifs comme èqll)El~x6ç, -e:\Oç, les dénomi-
296-299); ij€ est la forme proclitique de '/je:, mais les na tifs ècp"IJEle:uw, -IXW (d'a près -I]Mw).
grammairiens anciens ont donné pour l'accentuation des Adverbe dérivé -I]Ell)86v • à l'âge d'homme. (Heraclit.,
règles confuses, v. Vendryes, Traité d'accentuation, § 75; Hdt., etc.), cf. Benveniste, R. Ph. 1955, 9. En outre
la particule sert pour l'interrogation disjonctive; elle se pamphyl. -I]OO't"IX • jeunesse (?)', Schwyzer 686, cf.
combine avec des enclitiques comme -7I"e:p, -'t"o~. D'autre Fraenkel, KZ 43, 1910, 207 sqq.
part, elle s'emploie depuis Homère pour introduire le Verbes dénominatifs; 1) -I]!)IXw, chez Hom. aussi -I]Elww,
complément du comparatif, cf. Chantraine, Gr. H. allongement métrique et distension, cf. Chantraine, Gr.
2,151 sq., et Benveniste, Noms d'agent 136 sqq. Cette H. 1,76, crétois -I]El(w issu de -I]O€W « atteindre la puberté "
syntaxe avec il est propre au grec, mais les autres langues (cf. Hés., Tr. 132,698) • être en pleine jeunesse, en pleine
i.-e. ont des tours comparables avec d'autres syntagmes. vigueur t (Homère, ion.-att., ctc.), aussi avec préverbes:
La particule reste employée durant toute l'histoire du cXv-, èv-, èql-.
grec. La plupart des dérivés nominaux ,:c relient apparemment
Et.: Comme le montrent les formes homériques, cette à -I]!)IXw : -I]El"IJTiJç • qui est en pleine jeunesse. (H. Hermes 56,
particule est issue de la particule affirmative '/j, suivie poètes), -I]Ela't"aç (Locride, v· s. av.), e:tEla't"ocç (thessal.),
de l'enclitique disjonctif Fe:, cf. lat. -ue. ~6ii't"&ç (sic CalI., Lav. Pail. 109); d'où -I]El"IJ't"~x6ç (X.);
405
la poésie hellén. emploie également ljôil't"oop et ljÔll't"Î]p, et en Macédoine, dont nous ne savons si l'Ot est long ou
avec à.v-llÔll't"Î]ptOç «rajeunissant. (E., Andr. 552). C'est bref (cf. &yoo ?), aspiré ou non, v. Chantraine, BSL 61,
formellement de -'t"Î]p qu'est issu le suffixe -'t"Î]ptoV 1966, 160-161.
indiquant le lieu, dans ljÔllTi)ptov «lieu de réunion des Noms d'agent : 3) ljye:fLWV, -fL6voç (noter l'epsilon)
jeunes gens. (Plu., etc.) et déjà Hdt. 2,133 èV1)ô"I)'t"Î]ptOV «guide» (Od., ion.-att., etc.), «chef» (11., ion.-att., etc.) ;
• lieu de plaisir •. Enfin, ~Ôllcrtç « pubescence. (médecins). a servi pour traduire un terme romain comme princeps;
Autres dénominatifs moins usuels: 2) ljôoccrxoo «devenir pour la forme, voir Fraenkel, Gl. 32, 1953, 25; avec
adulte, atteindre à la puberté. (Hp., X., etc.), analogique préverbe XOt61lye:fLwV «guide> (ion.-att.); nombreux dérivés
de YllPoccrxoo; 3) dénominatif comique ljôuÀÀtocoo, au participe de ce mot important, ljye:fLovlOt (ion.-att.), -toç (Ar.), -tx6ç
f. ljôuMtWmxt ((oPXllcrTpl8e:ç Ar. Gren. 516, x6pOtt Pherecr. (ion.-att.), -I)ye:fL6cruvOt pl. n. «sacrifice pour avoir été bien
108,29) «jeunettes. (chez Ar. à côté de &pn n:OtpOtTe:- conduits par un dieu. (X., An. 4,8,25) ; dérivés rares et
nÀfLévOtt 1 ) ; pour la forme cf. M. Leumann, Gl. 32, 1953, tardifs : ljye:fLovlç f. (Str., etc.), ljye:fL6V1) f. épithète
215, avec Une hypothèse peu vraisemblable, n. 5 ; en tout d'Artémis (Cali.), -I)ye:fLOVe:OÇ tardif, désigne notamment
cas, dénominatif qui évoque implicitement les diminutifs un gouverneur romain.
en -oÀÀtov. Sur ljye:fLWV ont été créés des dénominatifs : ljye:fLovéw
En grec moderne ~Ôll subsiste au sens de «puberté, « avoir autorité sur. (Pl., Ti. et Lois) ; le verbe usuel est
pubis '. ljye:fLOVe:OOO (d'après (3OtcrtÀe:ooo, etc., sans l'intermédiaire
El.: Bien jlue le baltique soit loin et qu'il n'y ait pas d'ljye:fLOVe:OÇ) «guider, commander à» (Hom., ion.-
d'autre tém~ignage dans une langue i.-e., il n'est pas att., etc.), avec ljye:fL6ve:UfLOt. L'appellatif ljyéfLoov.a comme
absurde de rapprocher, comme on le fait ordinairement, doublet un anthroponyme 'HyéfLoov.
lit. jegà «force., lette jega, même sens. Aucun rapport Les autres noms d'agent sont peu importants: 4) ljyi)TOOP
avec tXop6ç. « chef» (Hom.), i!yi)Toop épithète de Zeus à Sparte (X.),
nom du prêtre d'Aphrodite à Chypre; 5) avec l'autre
-Il(;oÀos, voir sous à.ôoÀéoo et èn:ijôoÀoç. suffixe de nom d'agent, ljYll't"Î]p «guide» (poètes), égale-
ment avec les préverbes: à.cp- (AP), XOt6- (Rhodes), n:po-
-rlya.8eos, voir sous à.yOt-. (poètes), ùcp- (poètes), avec les dérivés f. ljyi)nLpOt (poètes),
n:po- (A.R.), ljYllTllP[oc nom d'un gâteau à la fête des
Plynteria (Ath. 74 d); 6) ljYllTi)ç (lEsch., Suppl. 239)
-rlya.vés : XOt60tp6v, véov (Hsch.). Extrait de 8tllYOtvéç, et avec préverbes: dcr- «celui qui introduit. (Th.); i:1;-
v. sous yOCVUfLOtt. «interprète, qui explique» (songes, etc,), titre officiel à
Athènes (ion.-att.); n:e:pt-; n:po- (S., etc.) avec des dérivés
tlya.v(e)os : ve:Otv[crxoç (Hsch.). On a rapproché ce (è1;-, 8t- )ljYllTLX6ç (hellén. et tardif).
mot du précédent. Si le lemme ainsi corrigé est correct, En composition, c'est une forme ljyéTllç, d'ailleurs
on penserait plutôt à un composé de à.yOt- et véoç, d'après plus ancienne, qui figure comme second terme: à.PXOCyéTOCÇ
1jyoc6e:oç, créé par un poète alexandrin. «fondateur> (PL), ÀOCyéTOCÇ «chef» (PL) ; déjà en mycénien
rawakela est probablement le chef de l'armée; le mot qui
-Ilya.vov : «poêle à cuire. (Anacr. 436 Pl. D'où 1jyocve:Ot . est usuel en ion.-att. est xuvllyÉ:T"I)ç « conducteur de chiens,
n:éfLfLOtTOt TŒ à.n:o TllYocvou (Hsch.). Probablement issu par chasseur» : ce terme est attesté en mycénien et dans
fausse coupe de Ti)yOtVOV (compris comme une forme avec l'Od., il a fourni en attique un dénominatif XUV1)ye:TÉ:OO
crase de l'article ?). et des dérivés. Ces composés se sont trouvés en
concurrence avec des composés en -"I)y6ç, de &yoo, et
TJyÉO .... a.L : dor. ~y-, f. ljyi)crofLOtt, aor. ljYllcrocfLllV (Hom., on les a tirés de &yoo, cf. Ruijgh Éludes § 97.
ion.-att., etc.), pf. ~YllfLOtt (Hdt., etc.), ay- (PL); avec le On a également au second terme de composé un thème
sens passif ljyi)6"1)v (Pl., Lois. 770 b, pap.) «marcher devant, en 8, probablement secondaire, dans n:e:PL-llyi)Ç « qui forme
aller en tête, guider, être chef de » ; après Hom. « regarder un cercle» (Emp., Hp., Cali., A.R.).
comme, avoir l'opinion que, penser que. (souvent au L'adjectif verbal -lly"l)TOÇ ne figure qu'en composition
parfait). Formes avec préverbes: notamment à.cp- «guider, (près de 20 exemples) et toujours avec le sens passif:
raconter., 8t- «raconter, expliquer en détail», dcr- «guider, à.8ti)YllTOÇ «indescriptible» (X.), &1;tOt'Pi)YllTOÇ «qui mérite
proposer., è1;- «être le chef, guider, expliquer., etc.; d'être raconté» (Hdt., etc.), m:pti)Y"l)TOÇ «avec une bordure
ècp-, XOt6- «guider, instituer., n:e:pt- «conduire autour, tout autour» (Antiph., inscr. att.), avec à.n:e:pti)Y"l)TOÇ
décrire., n:po- «aller en tête., ùcp- «guider •. (Pl.) ; en outre e:ÙŒYllTOÇ, si le sens de (C mobile» était le
Nombreux dérivés, aussi bien du verbe simple que des bon (Ar., Nuées 276, mais cf. sous Otùyi)).
verbes composés. Noms d'action : 1) ~Yllcrtç (LXX), Au premier terme des composés, il faut relever les
mais, auparavant, avec préverbes: à.cp- «récit., 8L- «récit_, composés avec tXYllcrt- du type de tXYllcr[ÀOtOç «chef du
e:tcr- « proposition., è1;- « récit, explication., n:e:PL- peuple» (poètes), et de nombreux anthroponymes en
«description >, ùcp- «direction >, etc.; 2) ~YllfLOt «direction, 'AYllcrt-, 'HYllcrt-. Pour les problèmes posés par l'aspirée
proposition. (LXX, Pergame), mais surtout et d'abord initiale, qui n'est pas toujours attestée, v. Chantraine,
avec préverbes : à.cp- «récit. (Hdt.), «proposition. Éludes 92, n. l, avec les articles cités de Schwyzer.
(lEschin., Isoc.), etc. ; les dérivés en -fLOt pour cette famille Le grec moderne emploie encore ljYOÜfLOtt, 7jye:fLwv, etc.
de mots sont moins usuels que ceux en -crtç; il Y a en outre Noter encore XOt61lYllTi)Ç «professeur., ljyoOfLe:voÇ «higou-
des dérivés comme 8LllYllfLOCnOV (Str.), 8tllYllfLOtTtx6ç mène (d'un couvent) '.
(Arist.). Pour &YllfLOt «détachement militaire» à Sparte El.: Présent dérivé en -éOfLOtt à vocalisme long, dont
406
on trouve un correspondant proche dans le lat. stig 10 ; Théoc., A.R.; sur le digamma et l'absence d'aspiration,
cf. aussi en germ. got. sokjan «chercher, attaquer t qui Chantraine, Gr. H. 1,151 et 184); en attique le mot
peut correspondre à i)yéOfLot~ ou à lat. stigiii. En irlandais (toujours avec psilose également) a pris le sens de vinaigre
on a avec vocalisme bref et suffixe 'ye-Iyo- v. irl saigim (= I)~oe;), en liaison avec certains dérivés de i)8ue;,
«quêter, chercher *, cf. avec le même vocalisme lat. notamment i)Mvw, etc. (voir plus loin), cf. Ath. 67 c et
sagtii!:; il faut p.-ê. ajouter hitt. sak-yi «savoir t, avec chez Hsch. ya8oe; (= F-) . y,xÀot, &ÀÀo~ I)~oe;; voir
sakija- «présager., etc., voir Benveniste, BSL 33, 1932, Schwyzer, Festschrift Krelschmer 244 sqq. Adjectifs
141 et Friedrich, Helhit. Wiirlerbuch, 175 sq. composés sigma tiques à second terme -1)8~e;, principale-
ment &.-1)8~e; (Sapho, Hdt., Pl.), 6ufL- (Hom., poètes), avec
tlyEpé9oVTO, -6écr6ot~, voir &.ye:lpw. -1)8éw, -1)8[ot, fLe:À~- (Hom., poètes).
Aux thèmes en s répond un vieil adjectif i)8ue;. dor.li8ue;,
éléen, etc., FiiMe; «qui pl ait • (aux sens, goût, odorat, etc.),
';YT]Àci~w : «mener, trainer " cf. XotXOe; XotXOV i)Y1JM~é:~
(Od. 17,217), d'autre part avec XotXOV fL6pov (Od. Il,618), «qui plait. en général, dit de personnes après Hom.
[3(o-rov [3otpUV (A.R. 1,272); cf. encore Arat. 893, oracle (Hom., ion.-att., etc.) ; adv. 1j8éwç avec le composé UITe:p-
chez Zos. 1,5't Voir sur le sens, notamment chez Arat., 1)8É:we; (X.), d'où 0m:p-~8~cr-rot (Luc.); compar. 1j8(wv,
Ronconi, Slud. Il. Fil. Cl. 14, 1937, 184. sup. 1)8~cr-roC; ; ·~M-re:poe; est rare et tardif.
Et.: Doublet expressif de i)yéOfLot~. Ou bien il faut poser Nombreux composés avec 1j8u- comme premier terme:
un subst. *i)y~Àoe;, *i)y~À1), mais il n'yen a pas trace. Ou ~8u-é:IT~e; (Hom., poètes), ~8u-ITot6~c; (Antiph.) avec divers
bien, contamination avec èÀ,xw, -1)À,x'r1Je;, etc. ; ou encore dérivés, T,M-1to-roc; (Hom., etc.), 1j8u-Àoyoe; (poètes),
influence de &.yéÀ1) 1 1jM-ocrfLoC; (ion.-att.), 1j8u-7tVooe; (poètes, etc.). Noter les
composés s'appliquant à des plantes: p. ex. i)M-yotwv =
cr(xuov (Héracl. Tarent. ap. Ath. 74 b), i)M-ocrfLOV« menthe_,
tlSé : «et., employé soit en corrélation avec 7)fLév, soit avec la graphie i)8éocrfLov en grec tardif (BCH 81,2, etc.),
seul; également 7)8é Xot(, -r' 7)8é (Hom., ép., très rare chez i)M-crotpov «sécurigère > (Diosc.). Comme second terme,
les trag. dans les passages lyr. et anap.). Voir Ruijgh,
voir plus haut -1)8~e;.
Élément Achéen 55-57.
Dérivés : adjectifs doublets de i)Mc; : 1)8ufLOe; «doux,
Et.: De 1) « certes *, suivi de 8é.
agréable., dit principalement du sommeil (Hom., poètes);
chez Homère toujours transmis sous la forme fautive
i1ST] : «déjà, maintenant, bientôt * (Hom., ion.-att., v~8ufLOe;, v. en dernier lieu M. Leumann, Hom. Wiirter
grec tardif). Subsiste en grec puriste. 44 sq. Il existe aussi un anthroponyme" A8ufLOe;, cf. Bechtel,
Et.: Juxtaposé de 1) et 8~. Un sens ancien purement H. Personennamen 510; Robert, Bulletin Épigr., 1960,
affirmatif subsiste parfois dans l'Il., cf. 16,844. Voir 53 : le nom se trouve en Grèce du Nord et en MaCédoine
M. Leumann, Mus. Helv. 6, 1949, 87. et comporte sûrement un alpha long; voir Chantraine,
BSL 61, 1966, 164 sqq. Hypocoristique i)8uÀoe;
l1S0 ....a.l, ~Me;, etc. : Groupe important. (A.D., Adv. 172,1, EM 742,52), sert surtout d'anthro-
A) 1)80fLot~, dor. &8-, béot. (Corinne) Hi8- (cC. y,x8é:-rot~ . ponyme, avec le dérivé 'HMÀe:~oe; «d'Hédylos _ (Délos,
1)8e:-rot~,
Hsch.), aor. inf. i)cr6'ijvot~ (ion.-att.), f. i)cr6~crofLot~ III· s. av.); dérivés i)8uÀ(~w «flatter * (Mén.), i)8uÀ(crot~ .
(S., Pl.), aor. moyen 1)crot-ro (Od. 9,353) ; à l'exception de cruvoum,xcrot~, i)8uÀ~crfL6e;· cruvoucr(ot (Hsch.); au f. nom
cette dernière forme le verbe n'est pas attesté chez Hom. 'H8uÀ(v1) (attique IV· s. av.).
Sens : «avoir plaisir, avoir du plaisir à _, nettement Le thème de 'H8u- tient une certaine place dans
distingué de e:ùq:>Pot(vOfLot~ (Pl., Proto 337 c) ; distinct aussi l'onomastique, soit dans des composés comme 'H/lU-[3wc;
de Xot(pw «se réjouir '. Employé avec préverbes, (Hechtel, o. c. 191), soit surtout dans des noms simples
notamment : èv-, èq:>-, 0ITe:p- et surtout cruv-. Des formes (ibid. 510 sq.) avec notamment 'H8dot (attique, IV· s. av.),
actives et transitives ont été créées secondairement : 'H8,xp~ov diminutif (Rhodes), 'H8u-rw (attique, v· s. av.)
1)8w, aor. 'ljcrot, f. 1)crw «causer du plaisir> (Antiphon d'après 'Epot-rw 1
Sophist., hellén. et tardif), d'après -répITW 1 cf. Schwyzer, Verbe dénominatif i)8ûvw «rendre agréable », mais
Gr. Gr. 2,228. L'adj. verbal i)cr-r6e; est très tardif (Simp., toujours au sens de «donner bon goût, assaisonner>
Hsch., Suid.), avec i)cr-r~x6c; «agréable» (S.E.). au sens propre, parfois dans un sens figuré (Hp., Epich.,
Parmi les formes nominales, l'une fonctionne comme un ion.-att., etc.), avec 1)8üvot, i)/lUv61)v, 1)8ucrfLot~, i)8uv-r6c;
nom d'action : i)8ov~ «plaisir -, dit souvent du plaisir (Hp.), --r~x6e; (Pl., Sph. 223 a). En outre i)auv-r~p «assaison-
physique (Simon., ion.-att.), pour la formation, cf. &.yxov~, nement. (Eratosth. ap. Hsch., Poli. 6,71), --r~pwe; (tardif),
otÔov~ et v. Chantraine, Formation 208; dérivés: i)8ovlç; = avec les noms d'action 1)8ucrfLot «assaisonnement, sauce.
&.q:>u8wv «petit poisson. (Cyran. 18), i)8ov~x6e; (Arist.), (ion.-att.), et -fLot-rwv, i)8ucrfL6e; «bon goût. (LXX).
l'adjectif est employé pour les philosophes de l'école de Un trait typique de l'histoire de cette famille de mots
Cyrène; sur i)8ov~, d'après l'analogie des noms de qualité est le sens particulier, technique et culinaire, du dénomina-
en -cruv1) comme e:Ôq:>pocruV1), a été créé à.80cruvii . i)8ov~ tif i)/lUvw et de ses dérivés, qui va de pair avec l'emploi de
(Hsch.); 1)cr61)fLot (Eup. 131) est remarquable, formé sur 1)80e; en attique au sens de vinaigre.
le thème d'aoriste passif (mot créé par le poète 1) ; Le grec moderne utilise encore notamment i)8ov~.
B) Toutes les autres Cormes nominales consistent en Et.: Repose sur une base 'swtid-Iswad- pour laquelle
thèmes sigmatiques avec en outre l'adjectif i)Me; qui a on trouve des correspondances précises en i.-e.
fourni des dérivés nominaux ou verbaux. Pour 1)80fLot~ on a un répondant exact dans skr. svtidate
Substantif neutre sigmatique 1)80e; : • plaisir * (Hom., « prendre bon goût " dit du soma (R. V. 9,68,2) ; il Y a un
407 ~90s
doublet usuel à vocalisme bref svadate, -ti respectivement sacrée» (ou «forte ») : le mot est donné dans le lex. de
« avoir bon goût ~ et « donner bon goût ~. Le nom d'action Phot. et attesté Alcm. 26 P. Cette correction, qui remonte
~8ovlj trouve appui sur skr. svdd-ana- «qui donne bon à Ahrens, est acceptée par Schulze, Q.E. 211, et Bechtel,
goût» (R. V. 5,7,6) !lt -ana- n. «le goût ». Le thème s de Lexilogus s.u.
~8oç et des composés en -1)8~ç peut être ancien, mais
c'est douteux, cf. l'hapax pra-sviidas- «agréable» (R.S. -llTJV : exclamation attestée chez Mén. (Per. 15, Dysc.
X, 33,6), et voir J. Manessy, Les substantifs en -as-, § 74. 465), cf. ~ 3.
L'adjectif i)8uç a un correspondant exact dans skr. sViidu-,
cf. gaulois Suadu-rix; forme normalement modifiée dans T)9Éw : aor. ~61)crIX, mais hapax ptc. ~O"IXC; (Hp. chez
lat. suiiuis, germ. v.h.a. suozi, etc. 'H8lwv et 'lj8LO"'I"OÇ Gal. 19,103), pf. passif ~61)[LIXL «filtrer », au pass. «être
(cf. Seiler, Steigerl#lgsformen 57) répondent à skr. svddiyas-, filtré»; le simple est rare mais nombreuses formes à
svddi~tha-. préverbes, surtout: 8L- (Hp., PI., etc.), également É:X8L-,
Il existe 'un présent à vocalisme zéro dans lit. sudyti 7tP00"8L-; en outre tX7t-, è:ç-1)6éw. Dérivés: ij6[L6c; (he:6[L0C;
« assaisonner », skr. sudayati, etc. Un présent à nasale est Sigée, VIe s. av. [?], cf. Hdn. 1,543) « filtre », etc. ; d'où
attesté en grec même, voir &.v8&:vw. ij6[L&:pLOV· 8LUÀLO"~pLOV (Hsch.), 8L1)611.e:uov'I"e:<; (ibid.
s.u. 8LUÀl~ov'I"e:<;); en outre ~61)O"LC; (inscr., Arist.) et 8L-
T)é, voir ~ « ou ». (hellén. et tardif) «fait de filtrer»; ~61)[Lcx (tX7t-, 8L-, 7tCXp-)
« ce qui est filtré ~ (médecins) ; ij61)~p (Marc. Sid.), -~pLOV
T)Epé9o .... a.L, voir 1 tXdpw. (Str.); adj. verb. ij61)'I"6c; « filtré. (pap., Ille s. av.) avec
ij61)'I"lx6ç «qui convient au filtrage. (Thphr.). Enfin, la
glose isolée ij6~VLOV . ij6&:vwv, ij6[L6C; (Hsch.).
T)ÉpLOS : s'observe en grec avec deux sens (et deux
origines) distincts : 1) forme ionienne (pour l'attique Ce verbe n'est plus usuel en grec moderne, on dit 8LUÀl~w
&épwc;, voir sous tX~p) «brumeux» (Arat., A.R.), «qui se Et.: A cause du part. aor. ~O"cxç et du substantif ij6[L6C;,
trouve dans l'air» (Simon. 114 B., AP), • de la nature de on pourrait poser un présent *'i]6w (cf. O"'I"e:péw à côté de
l'air. (Hp.); 2) «matinal, du matin », clairement attesté O"'I"épO[LCXL). Si -6w est suffixal (cf. tXÀ~6w à côté de tXÀéw,
A.R. 3,417 par opposition à 8e:lû.ov &p1)v. Les exemples 7tÀ~6w à côté de 7tÀ'ij'l"O, et pour -i)6[L6c;, cf. pu6[L6<;), on peut
homériques sont plus ambigus: le sens de « matinal ~ est à rapprocher le présent à suffixe en yod, v. sI. pro-séjQ
peu près sûr Od. 9,52 (attaque matinale des Cicones, cf. « cribler ~, inf. séjati, lit. sijo-ju, -li. Comme forme nominale,
56-58 et Harrison, CI. Rev. 51,215). Dans Il. 1,497,557, v. norr. siild de L-e .• sé-tlo- ; il faut poser· séi- pour russe
il s'agit de Thétis montant de la mer vers l'Olympe, sito = lit. sietas «crible ». Un vocalisme ·si- (?) s'observe
«à l'aube ~ (mais ce pourrait être «comme une vapeur~, p.-ê. dans t[LCXÀL& etc., v. s.u. Voir aussi Pokorny 889.
ou «dans la brume ~) ; dans Il. 3,7 dit de grues, pourrait
être« volant dans l'air» mais « à l'aube ~ est aussi plausible ~90s : n., au pl. ~6e:cx «séjour habituel, gUe des
dans cette comparaison appliquée à des guerriers partant animaux» (Hom., poètes); le sg. attesté depuis Hés ..
au combat, voir Bechtel, Lexil. s.u. et en sens contraire (puis Pi., ion.-att., etc.) signifie « manière d'être habituelle,
Risch, Wortbild. der homo Sprache 105. coutume, caractère », etc. Le sens de « caractère, comporte-
Et.: Au sens 2) qui semble en définitive homérique, il ment~, déjà attesté chez Hés., prend une grande
est plus probable de rapprocher la forme de l'anthroponyme importance, notamment dans la composition et la dériva-
'He:pl-[3OLIX (Il. 5,389) et peut-être des anthroponymes tion, cf. Johanna Schmidt, Ethos. Beitrage zum anliken
mycéniens commençant par Aeri- (avec alpha long? Wertempfinden, Borna, 1944; Verdenius, Mnemos. 1944-
ou bref ?), cf. Landau, Mykenisch-Griechische Personen- 45, 241-257; Zucker, Sitzb. Berlin, 1952 : 4, à propos de
namen 16. Donc, apparenté au premier terme de &pLO"'I"OV tXv1)607tol1)'I"0<;.
(v. s.u.) et à l'adverbe ~pL, ijépLOC; présenterait un allonge- Le mot figure en composition comme second terme dans
ment métrique de l'initiale, voir sous ~pL. les composés en -~61)C;, comme xcxxo~61)C; «méchant»
(ion.-att.), avec -~6e:LCX, -1)6e:UO[LCXL, -1)6(~0[LCXL; e:ù1)61)C;
« bon» a pris le sens de «trop bon, naïf », etc. (ion.-att.),
avec -~6e:LCX, -1)6LX6c; ; cruv- • accoutumé, habituel, familier »,
T)EpOcpWVOc; : Il. 18,505 X1)pUXWV ije:pocpwvwv, puis Opp., avec -~6e:LCX (Hés., etc.) ; tX1)6~c; (lEsch., etc.) et de nombreux
H. 1,621, dit de grues. Hsch. donne l'explication autres. Au premier terme de composé on a, avec la voyelIe
[Le:yIXÀOcpwvwv, 7tÀ1)pOUV'I"WV cpwv'ijc; 'l"1)v CUpIX. On a voulu des noms thématiques, ij60- dans ij60-7tOL6c; « qui peint les
trouver dans le premier terme le radical de &dpw «qui caractères ~, -7toLéw, -7toLlcx (helIén.).
élève la voix ~, mais une telle formation est inadmissible; Adjectifs dérivés: ij6doç «fidèle, ami» (Hom., Hés.)
on a surtout pensé à tX~p «qui fait entendre sa voix dans avec le doublet -i)6IXLOC; (PL, Antim.) analogique de
l'air ~ ou «dans le brouillard~. Enfin, la scholie T glose ye:VVCXLOC;; ij6&:c;, -&80<; «habituel., parfois «apprivoisé.
~w6e:v O"uyxIXÀouV't"wv« qui appelle les hommes dès l'aurore ~ ; (Hp., S., E., Ar., etc.); d'où ~6&:8wç (Opp.), ~6cxÀéo<;
cela suppose un premier terme répondant à ~pL et ijépwc;, « habituel» (Opp.) avec le suIT. -cxÀéo<; fréquent dans
ce qui n'est pas absurde, les assemblées étant généralement la poésie dactylique; enfin, correspondant à l'emploi
convoquées à l'aurore; on trouverait également un appui psychologique et moral de ~60<;, ij6LX6<; «qui concerne le
dans l'exemple d'Opp., à rapprocher de l'emploi d'ijépLoc; caractère, moral», etc. (Arist., etc.), voir Verdenius,
Il. 3,7 pour des grues. 1. c.
Autre solution : correction en [e:pocpwvwv «à la voix Le grec moderne a ~60<; «caractère », ~6LX6c; «moral.,
~9os 408
i)607to~6<;
est le nom de l'acteur. Dès le grec ancien 1j6o<; ne T)i:Ka.VOS : 6 &.Àe:x't"pUW\I (Rsch.).
se confond nullement avec ~6o<;. Et.: On enseigne depuis Pott qu'il s'agit d'un composé
El.: Radical 'swëdh-, cf .Chantraine, Gr. Hom. 1,150. signifiant «qui chante à l'aurore •. Premier terme i)t-
Vocalisme 0 dans le parfait doo61X (voir ce mot). Vocalisme (de *iXÛO"-~- cf. loo<; «aurore &), l'~ étant soit une désinence
bref dans ~6o<;. de locatif, soit un -~- qui se trouve entre deux termes de
composé, alternant avec le suffixe de lX(lp~O\l, èt.yzIXUpO<;;
1 ilLa. et YlIX : n. pl. • provISIOns de voyage & (Od.), le second terme • kOn-o- répondrait d'une part au thème
• nourriture» (Il. 13,103). Rsch. glose le mot par ~pW(.LIX't"IX, verbal de lat. cano; de l'autre au nom du coq en germa-
èt.xuplX (voir 2), ou è'P63~1X. Dénominatif : i)~w(.Le:61X . 7te:7tÀ1)- nique, got. hana, n.h.a. Hahn; enfin, en grec même à
pW(.LtelX, ÈmO"e:0"~'t"LO"(.Le:61X (Rsch.). XIX\lIXX'ÎJ (voir ce mot). On retrouve des dénominations
El.: Il est tentant, si l'on admet que le sens de du même genre pour le coq dans d'autres langues Î.-e. ;
« provisions & est essentiel, d'évoquer l'adj. ~\O<; . 7tOpe:u- on cite par exemple skr. u§a-kala-, u§a~-kala- m. (mots
m(.Lo<; (Rsch.) et de poser un dérivé de e:!(.L~« aller» (Thumb, de lexiques) ; cf. Feist, Wb. der gol. Sprache, s.v. hana.
KZ 36, 1900, 179-182). Pour d'autres hypothèses encore
moins consistantes, v. Vendryes, R. Él. Gr. 23, 1910, 74; T)LOELS : dans la fin de vers È7t' i)~6e:\I't"~ ~xlX(.L&\l3p<p
Bechtel, Lexilogus s.u. (Il. 5,36), adj. de sens inconnu; les poètes tardifs ont pu
rapprocher l'adjectif de i)~W\I «rive., par ex. comme
2 na. : n. pl. «paille, chaume & (Od. 5,368, Pherecr. épithète de II&\lop(.Lo<; (Q.S. 1,283), ou du poisson x6ÀÀoupo<;
161) = èt.XUplX (Rsch., v. le précédent) ; on rapproche aussi (Marc. Sid. 22); cf. la glose d'Rsch. i)~6e:\I't"L' i)t6\11X<;
les gloses dIXL' èt.Àe:'t"o~ XIXL &.À€O"(.LIX't"1X 't"W'I ôO"7tp(oo'I 't"Œ ~XO'l't"~; mais le mot est attesté comme une épithète de
&.7toXIX6&p(.LIX't"IX; e:!o~ . ôO"7tp(oo\I 1:Œ xlX6&pmlX (Rsch.) ; on lit 7t€3~o\l (Q.S. 5,299) dans un contexte qui suggérerait le
en outre Nic., Al. 412 : ~~IX xp~6&oo\I, traditionnellement sens de «nourricier & (cf. ~~IX 1). Enfin, l'EM 423,14 voit
compris èt.Àe:UplX «farine., mais ce sens ne s'impose pas dans cet adjectif un doublet de t6e:~<;, dérivé de tO\l.
nécessairement et le remède peut contenir de la paille. El. : Dans le vers homo le mot pourrait être apparemment
Pas d'étymologie. un dérivé de i)LW\I, encore que la dérivation ne semble pas
strictement régulière. 'H~w\I, d'autre part, se dit du rivage
de la mer. Appliqué au Scamandre, pourrait signifier
ilLE : vocatif, toujours joint à 4ll0"Loe: (Il. 15,365, 20,152,
«au rivage sablonneux» (1).
H. Ap. 120).
Appel rituel. Peut-être tiré de l'interjection ~, comme
t~~o<; de t~ (LSJ) et voir sous t~\O<;, cf. la glose d'Rsch. T)LWV : (flw\I E., Or. 994), dor. l!LW\I, -0\10<; f. «rive,
7t1X~IX\I~O"~<; à côté de 7tOpe:uO"~(.Lo<; sous ~\O<;. rivage» (Rom., poètes, également Rdt. et X.) semble se
L'étymologie par t1)(.L~, qui remonte à Aristarque, est dire surtout du rivage de la mer, notamment d'un rivage
moins vraisemblable mais pourrait être une étymologie plat, ainsi que le confirmeraient les toponymes comme
populaire, cf. S.U. t~\O<;; moins vraisemblable encore celle 'H~w\I en dessous d'Amphipolis et l'emploi du mot pour
qui évoque i)~- dans iJ~-xlX'I6<;, rapproche i)w<; et traduit le lac Copaïs (P., 1. 1,33). Le substantif~Lw\I désigne aussi
«matinal, rayonnant à l'aube & (Ehrlich, KZ 40, 1907, le dessous des yeux (Rsch.). 'H~6e:~<; est peut-être dériv()
364). de ce mot.
El.: Pas d'étymologie. On serait tenté de poser
T)t9EOS : aussi ~6e:0<; (ou i)W~<; 1 B. 16, E., Ph. 945) ; • awi-on. Dernière hypothèse proposée, V. Pisani, Rend.
q16:0<; (Cerc. 9,11) doit être un hyperdorisme car Sapho Isl. Lomb. 77, 1943, 550, qui part de IX!IX «terre >.
a ijWe:o<; (44 L.P.) «jeune homme, célibataire », fait couple
par opposition avec 7tlXp6€\lo<; (vieux mot épique depuis ~Ka. : «doucement, lentement, un peu », etc. (Rom.,
l' ll., parfois attesté chez Rdt., Pl. et en grec tardif). Rés., épop. alex.), noter l'absence d'aspiration; superl.
Semble employé pour une jeune fille (Eup. 332). Féminin ~XLO"'t"O<; «le plus lent. (Il. 23,531), mais autre interpréta-
tardif ij~eé1) (Nic., AP). Entièrement isolé en grec, et n'a tion de Van der Valk, Scholia of lhe Iliad 1,238. Ces formes
fourni ni composé ni dérivé. comportent une psilose épique (Chantraine, Gr. Hom.
El.: Il est légitime de chercher une étymologie Î.-e. 1,187). Le thème avec aspiration a fourni les degrés de
pour ce terme très archaïque. Les données phonétiques comparaison exprimant l'idée de «moins, le moins >,
invitent à poser *i)FL6e:Fo<;. Depuis Benfey on rapproche répondant aux positifs ôÀ(yo<;, (.L~xp6<;, etc.; superl. adv.
un vieux nom Î.-e. de la veuve: skr. vidhava-, v. sI. vldova, 1)X~O"'t"1X «le moins, pas du tout. (ion.-att.), mais 1)XLO"'t"O<;
v. pruss. widdewü, Î.-e. 'widhewa; avec vocalisme zéro «le plus faible & est tardif (lEl.).
de la seconde syllabe, got. widuwo, irl. fedb, lat. uidua. Comparatif 1)0"0"00\1, att. 1)'t"'t"oo\I «moindre, plus faible,
Tous ces mots sont bien entendu féminins; et le lat. inférieur & (Rom., ion.-att.). Ce comparatif a fourni un
uiduus «veuf, privé de >, etc., est un dérivé secondaire. verbe dénominatif 7)0"0"&0(.LIXL, 7)'t"'t"&0(.L1X~ «être inférieur à,
Pour insérer grec i)We:o<; dans cet ensemble, deux difficultés être battu, surpassé» (trag., Th., ion.-att.), souvent avec
se présentent. D'une part 1'1)- initial qui a été diversement complément au gén.; l'actif 7)1:1:&00 «vaincre» est tardif
expliqué. De l'autre, il est difficile de tirer le nom du (Plb., etc.); le dérivé est fait sur l'analogie de \I~)(&O(.LIXL
jeune homme non marié de celui de la veuve. Doutes d'où le dérivé inverse 1j0"0"1X, 1inlX f .• défaite» (trag., Th.,
chez Ernout-Meillet s.u. uiduus, et Wackernagel, Festgabe ion.-att.); au lieu de ~O"O"&O(.LIXL l'ion. (Rdt., Rérod.) a
Kaegi 44, n. 1 = Kt. Schr. 472, n. 1. Donc étymologie ÉO"0"60(.L1X~, aor. ÉO"O"w61)\I; la flexion en -60(.LIXL est la flexion
douteuse. attendue (type ÈÀe:u6e:poü0"61X~, etc.), le vocalisme radical
409
bref est expliqué en posant un *!aawv analogique de TLOV (Délos Ile s. av.); ijÀIXXIXT1)V, -ijvoç est le nom d'un
xpéaawv. grand poisson propre à la salaison (Mén., Ath.), voir
Autour de 'ljXIX, également avec psilose, on peut grouper Thompson, Fishes S.u.
quelques termes rares : ~XIXÀOÇ «tranquille. = &XIXÀOÇ 'HÀlXx,xTI) subsiste en grec moderne sous les formes
(CalI., Fr. 198), '~XIXÀÉOV yEÀ6walX « avec un doux sourire - &.ÀEX,xTI) et ÀEX,xTI), cf. SChulze, KI. Schr. 357.
(Hsch. = CalI., Fr. 768); ijxlXrov . &'a6EvÉç (Hsch.). Et.: Obscure. Voir des rapprochements peu satisfaisants
Et.: Il faut poser pour 'ljXIX un adv. en -IX, cf. WXIX, 1t'UXIX, chez Frisk et chez Pokorny 676. Solmsen, Beitrlige 121 sq.,
avec un IX bref représentant un "-Q, cf. Benveniste, Origines a supposé un mot d'emprunt, ce qui est indémontrable.
89 sq. Quait au radical on le rapproche de lat. sëg-nis
«lent, paresseux _, de "sëc-nis. On a aussi évoqué en grec ";Àa.O'KW : prés. «errer, aller çà et là _ (Il. 2,470,
même &.x1)v, &'XIXÀ,x, cf. Bechtel, Lexilogus 156. 13,104, Emp., D.P.). Forme dérivée : ijÀIX<n<,x~W «errer_
(Il. 18,281), «errer à travers. avec l'acc. (H. Ap. 142);
-llKEO'TOS : seulement dans ~VLÇ ijxÉaTlXç ([3oüç) (Il. Od. 9,457 ijÀIX<n<,x~EL doit être traduit • échappe à, fuit.
6,94 = 275 = 309). On comprend • ignorant l'aiguillon -, et la variante ijÀ\)ax,x~EL serait préférable, cf. &.À\)crx,x~w
en liaison avec ijxÉaTI)ç' &.MfLlXa,oç (Suid.), en admet- sous 2 &.MIX et voir Trümpy, Fachausdrücke 226. Par
tant comme second terme du composé -xEaT6ç de XevTÉW, croisement avec &.ÀlXlvw a été créé ijÀIXIVW (Théoc., CalI.).
xÉvaIXL. Mais il n'est pas possible de poser comme premier Et.: Le suffixe -axw, qui exprime entre autres une
terme &- privatif, dont l'allongement en ~- serait action répétée, convenait à ce verbe, cf. Chantraine, Gr.
inexplicable. Hypothèse ingénieuse de Schwyzer, Rh. H. 1,317. Évidemment apparenté à &.À,xOfLIXL, mais la
M. 80, 1931, 213 : il aurait existé un singulier *~VLV longue initiale est inexpliquée. Prellwitz a supposé une
*VllxÉaTI)V (avec la particule négative de Vll-XEp81)ç, etc.) alternance vocalique en rapprochant lett. al'a < demi fou.
et par fausse coupe des mots on aurait créé le pluriel à côté de aluiJt répondant à &.À,xO{LIXL. En grec même on
~VLÇ ijxÉa'lXç. Critique de O. Szemerényi, Sprache Il, 1965, rapproche le groupe de ijÀE6ç, etc., voir ce mot.
6-12, qui part d'une formule 'ljVLÇ ijxÉaTlXç à lire 'ljVLÇ
cr1JxÉaTlXç C.-à-d. «élevées dans des parcs. (cf. allx6ç, ";ÀÉKTWp : m. «brillant., dénomination du soleil
cr1JxlTI)ç, etc. 1). (Il. 6,513), épithète d'Hypérion (Il. 19,398, H. Ap. 369),
du feu (Emp. 22,2) ; ace. -TOplX (Euph. 110) ; mais de façon
";Kt] : &.xwx1) , èm80plXTlç, &.XfL1) (Hsch.), avec le dérivé inattendue dat. -TWPL (Epie. in Arch. Pap. 7,4), gén.
ijx,x81X . ijv8pw{LÉvllV yuvlX!xlX (Hsch.), avec les composés en -TWPOÇ (Choerob.).
-1)XllÇ, voir sous &.x-, etc. Dérivés: ijÀExTplç f. épithète de la lune (Orph., H. 9,6)
et surtout ~ÀEXTpOV n. et ~ÀEx,poç m., f. (le genre est
l1KW : ainsi Il. 5,478, Od. 13,325, partout ailleurs chez indiscernable dans les exemples d'Hom., Hés., PL),
Hom. ~xw; puis ion.-att., helIén., etc.; fut. f)~w (lEsch., «alliage d'or avec de l'argent _, et «ambre. (Od.,
ion.-att., etc.), dor. lj~w (Théoc.), l'aor. 'Ij~1X est tardif; PL, Ar., etc.), d'où 'HÀEx,pI8Eç vijaoL « les Iles de l'ambre.
enfin, en grec helIén. et tardif f)xw a pris la flexion de pt. (Str., Plin.), ijÀÉXTpLVOÇ (dor. th-) «d'ambre. ou d'. élec-
'ljXIX, ljXÉVIXL, etc. Ce passage à la flexion de pf. s'explique tron, brillant. (CalI., etc.), ijÀEXTpw81lÇ «qui ressemble
par le sens du verbe: «je suis venu, je suis arrivé _, etc. ; à de l'ambre - (Hp., Philostr.) ; en outre ijÀÉXTplXL . Tà. Èv
pour cette valeur perfective, cf. Schwyzer, Gr. Gr. 2,274. TOrÇ xÀLv61t'om acpLyywv l.I{LfLlXTIX (Phot.), terme d'ébénisterie.
Nombreuses formes à préverbes : x1X6- «atteindre, Verbe dénominatif: ijÀEx,p6ofLlXL «devenir de l'électron.
convenir _, 1t'poa- (dor. 71:06-) « concerner., et au sens parti- (Zos. Alch.).
culier d'. être apparenté à.; en outre :Xv-, &.cp- (rare), Dans l'onomastique, noter 'HÀÉXTplX, 'AÀEX,pWVOC
8L-, Ela- (rare), ècp-, {LE6- (rare), 1t'IXP-, 1t'EPL-, 1t'PO-, m)V-. (Rhodes), 'HÀEXTpUWV (d'après 'AfLCPL'PUWV?),
Et.: On pose" sëq- ou "sëi (q J- et on rapproche ~XW, etc., On sait que dans les langues d'Europe «électrique 0,
voir ce mot. pris au latin scientifique electricus, vient de ce nom de
l'ambre.
";Àa.Ka.TTJ Hom., etc.; par assimilation ijÀEX,xTI) Et.: Obscure, cf. Fraenkel, Nom. Ag. 1,16, n. 4. L'hypo-
(Délos, Cyrène, etc.); éol. (Théoc. 28,1) et dor. &.ÀlXxchoc thèse d'une origine carienne (Wilamowitz, Glaube 1,255;
(ijÀIXX,xTOC, E., Or. 1431 est un pseudodorisme) n'est fondée sur rien. Le mot est apparemment un dérivé
« quenouille _, p.-ê. aussi «fuseau _; désignerait plus en -,wp d'un radical indo-européen, mais quel radical?
spécialement la tige (différant ainsi de &TpIXXTOÇ) comme
l'indiqueraient certains composés et PL, Rép. 616 c; ";ÀE6s : «fou, à l'esprit dérangé., une fois épithète
au figuré dit de certains objets en raison de leur forme, du vin (Hom., CalI.), voc. ijÀÉ (Il. 15,128), voir plus loin.
comme le sommet d'un mât. En composition XpuallÀ,xxlX- En outre &.ÀE6ç (&'ÀIXLOÇ cod.) . Ô fL,xTIXLOÇ, &cppwv. AtaxuÀo~
TOÇ (-ocÀ- Pi.), épithète d'Artémis et d'autres déesses (Hsch. = Fr. 654), &.ÀE6cppwv . 71:lXp,xcppWV (Hsch.).
(Hom., poètes), peut signifier «à la quenouille d'or_, Verbe dénominatif : &'ÀEwaaELv' fLWPotlVELV (Hsch.).
mais la scholie comprend « à la flèche d'or _ : sens admis Nom de qualité ijÀoauvll (Nic., épopée tardive), cf. Pfeiffer,
par Leaf, Il. 16,183 et repris par O. Steen Due, Class. Philol. 92, 1937, 8, n. 14; éol. lfÀoauvoc (Théoc. 30,12);
et Mediaevalia 26, 1965, 1-10. Au pl. n. ijMXIXTIX «laine arrangements métriques pour ijÀEO-, OCÀEO-.
rassemblée sur la quenouille. (Od., Alex. lEt.); 'HÀlXx,xnLIX Composés: ijÀÉ{LIXTOC; (éol., dor. thE-) «vain, déraison-
n. pl., nom d'une fête à Sparte (Sosib. 18) ; le mycén. n. nable. (Sapho, Ale., Théoc., A.R., CalI., etc.) : composé
pl. arakateja «fileuses» (?) fournit un témoignage avec second terme -fLlX,oC; (de "men-, cf. fLÉfLoVIX et lX,h6-
archaique, cf. Chadwick-Baumbach 200; diminutif ijÀEX,x- {LIXTOC;) ; le premier terme est évidemment à tirer de ~ÀE6C;,
410
mais le détail n'est pas clair, hypothèse chez Bechtel, Bref, le suffixe permet d'évoquer le latin talis, qU/ïlis
Gr. D. 1,44 j autres composés possibles : &'ÀÀo-c:ppovtoo d'une part, de l'autre la finale -xo.; fait penser à grec
«être inconscient, perdre la tête. (Hom., Hdt., Hp., -Lx6.;. O. Szemerényi, dans une analyse ingénieuse, pose
Théoc.) et &'ÀÀo-c:p&crcroo • divaguer» (Hp.), si le premier d'anciens composés sur des thèmes pronominaux, avec
membre contient le correspondant éolien de 7)Àe:6.;; soit un second terme *-ali-, donc i.-e. *to-ali-, *tiili- (cf. lat.
*&).).0';; de *ocÀyo.;; (cf. Bechtel, Lex. sous &.ÀÀoc:ppovéoo et al6 «faire croître.) suivi d'un suffixe guttural. Voir sur
7)Àe:6.;;, M. Leumann, Hom. Worter 116, n. 82). Cette l'ensemble Chantraine, Études 152-155, O. Szemerényi,
hypothèse permet de voir dans 7)M (Il. 15,128) une altéra- Ann. Ist. Or. Napoli 2, 1960, 1-13, puis les observations
tion d'éolien "&ÀÀe:. Mais rien n'est moins sûr j voir sous de M. Lejeune, R. Ét. Anc. 63, 1961, 433-435. Voir aussi
&ÀÀo,;;. le suivant.
Dérivés ~À\601: adv. où ni l'iota, ni le suffixe -601: ne
sont clairs j d'un adjectif ~À\-60.;;, cf. Nic., Al. 140, avec ~).~~ : dor. &ÀLI;, éol. &ÀLI; «du même âge. (Hom.,
suiT. -60<; dont le pluriel neutre aurait fourni un adv. ion.-att.). Aussi dans des composés : rr:IXV-OI:c:p-'ijÀLI; «tout
(Lejeune, Adverbes en -6e:v 22) dollement, de façon insensée • à fait sans camarade» (Il. 22,490), mais &.c:p'ijÀ\1; (ionien &'7t-)
chez Hom. seulement dans la formule de fin de vers ~À\601: peut être une dérivation inverse de 1)ÀLX(1X qui signifie
rr:oÀÀ1) «follement grande., etc., reprise chez A.R., Nic., «éloigné de l'âge moyen., d'où «âgé. (H. Déméter 140,
Man.; en outre, au sens de «follement, en vain» (CaU., Hdt., Hp.) mais parfois «jeune & (Phryn. Corn.). Autres
A.R., Nic.) j d'où l'adjectif dérivé 7)À(6\O.;; (dor. lh-) composés: o!J.'ijÀLI; « du même âge» (Hom., Hés., Hdt., etc.),
«vain, inutile, sot., etc. (Pi., ion.-att.), adv. he:À(6\ov où 0!J.- renforce le mot, avec le dérivé o!J.7)À\x(7) « égalité
(lG l ' 975, Vie s. av.), d'où 7)ÀL6LW87)'; (Philostr.), -6TIj'; d'âge, groupe de camarades du même âge & (Hom.);
f. «stupidité. (Pl.); dénominatifs rares 7)ÀL6L6oo «rendre tcr'ijÀ\1; «du même âge. (X.).
fou. (lEsch.), -&~oo « agir comme un fou. (Ar.). Sur ~ÀL601: De 'ljÀLI; est dérivé 1)ÀLX(1X f. «hommes du même âge»
et ses dérivés voir R. Hiersche, Philol. 102, 1958, 140-143. (Il. 16,808), «âge. (Il. 22,419). En ion.-att. «âge. et
Et.: 'HÀe:6.; semble avoir le même suffixe que ève:6.;, notamment «âge militaire., mais parfois «taille &, voir
xe:ve:6.;. Quant au radical, on rapproche 7)À&crxoo, &.À&O!J.OI:L pour le détail Chantraine, Études 157-159; d'où le dérivé
« errer •. ijÀLX\WTIj'; «camarade du même âge. (ion.-att.), avec
la glose d'Hsch. [3IXÀLXLWTIj';· cruvtc:p7)60.;. Kp'ij-re:.;, qui
1).~CLCCL, f., voir sous 1fÀ1).;;. suppose un crétois FOI:ÀLXLW-rOC,;. Voir sur tout ce groupe
Chantraine, o. c. 155-159.
'HÀLX(OC «âge. subsiste en grec moderne avec quelques
TJ),C~CLTOS : dor. ŒÀ- (Hom., Hés., poètes, X., Plb.)
dérivés.
«haut, escarpé, inaccessible, profond., etc., toujours dit
Et.: Certainement constitué du thème *swe- et de la
chez Hom. et souvent ensuite de 7tt-rp7), rr:t-rpOl:, mais aussi
suffixation attestée dans 1)À(xo,;, cf. ce mot. L'existence
de 8pue:.;, &v-rpov, T&p-rOl:po,;, XÜ!J.OI: (Plu.); chez Q.S. et
d'un F initial est garantie par la glose [3IXÀLXLWTIj';. Nous
Opp. signifie simplement «énorme •. En outre, 7)ÀL6&-roc.;
avons un dérivé d'ailleurs, propre au grec, constitué sur
«qui fréquente les lieux escarpés. épithète d'un bouc
le thème pronominal *swe-, du pronom personnel, cf.
(Antiph. 133,3).
It, €6.;, etc., ce qui explique le sens précis «du même âge '.
Et.: Obscure. Les étymologistes cherchent à rapprocher
Une difficulté est causée par le caractère athématique du
OI:tY(ÀLtjJ et la glose d'Hsch. &ÀLtjJ qui sont fort difficiles, ou
mot, qui surprend. Ce pourrait être un archaïsme; mais on
encore 7)ÀL-re:v~.; rr:é-rpOl: . utjJ7)À1) (Suid.). 'HÀ\M-roc.; d'Anti-
peut aussi estimer que c'est une réfection (comparer
phane prouve que le mot était mis en rapport avec [301:(voo.
!J.e:\plXl;), cf. Szemerényi, cité sous 1)À(xo,;.
S'il ne s'agit pas d'une étymologie populaire, cela donne
un appui à l'hypothèse de Buttmann, Lexilogus 2,176 sqq. :
de *7)ÀL-r6-[301:·ro.; (par dissimilation de syllabe) = &601:-r0.;, l1).~OS : ép. avec psilose et sans contraction 7)éÀ\O';,
Mcr-[3IX-rO';, cf. 7)ÀL-r6!J.7)vo,; et voir sous &'Àe:L-r1).;. éol. itÀLO';, crétois &.6tÀ\O'; (Hsch.), dor. littéraire aéÀLo,;
et parfois &ÀLO';, arcad. &.éÀLO';; (Tégée) avec ou sans
aspirée: «soleil. (Hom., ion.-att., jusqu'au grec moderne).
Dérivés: 1)ÀLWT7)'; m., -wn.; f. «du soleil. (S., poètes),
mais surtout &.1t1)ÀLWT7)'; «vent du soleil, vent d'est.
1).CKOS : dor. lh-, «combien grand, aussi grand que. (Hdt., etc.), avec psilose ionienne, 1)ÀLIXX6.; «du soleil»
(ion.-att.), pronom relatif auquel répond le démonstratif (prose hellén. et tardive), 1)À\&'; f. du précédent (tardif),
TIjÀlxo,;, dor. -rocÀ- «aussi grand, aussi âgé. (Hom., ion.- mais surtout 'HÀL&8e:.; f. pl. «filles du soleil. (Parm.,
att.), avec les composés pronominaux TIjÀ\x6cr8e:, TIjÀL- A.R.), d'où le masculin 'HÀL&87)'; «fils du soleil. (Str.,
xoü-ro.;; (att.) et l'interrogatif 1t1)À(xo,;; «combien grand, D.S., Luc.), 1)ÀLw87)'; «qui ressemble au soleil. (tardif),
de quel âge. (ion.-att.). 'HÀLWV, -wvo.; nom de mois (Termessos), 1)ÀtTIj'; m. nom
Et.: Évidemment issu du thème du relatif /1.;, il, /1. d'une pierre (Redard, Noms en -TIj';, 54).
Présente une finale -(xo.; qui, malgré la diiTérence d'accent Verbes dénominatifs: 1) 1)ÀL60!J.OI:L « être exposé au soleil,
(loi de Wheeler 1), fait penser au suffixe d'appartenance recevoir un coup de soleil. (ion.-att.) et 1)ÀL6oo «exposer
-\x6.; et surtout un élément ocÀ- ou ocÀ\- qui répond au soleil & (lEt.) avec 1)À(oom.; « exposition au soleil. (Hp.,
immédiatement à -ali- de lat. talis, qualis, etc. Dès lors, Thphr.) j 2) 1)ÀL&~O!J.OI:L « se chauffer au soleil & (Arist., etc.),
on posera une suffixation -iili-ko-. Cette suffixation ne -&~oo «cuire au soleil» (Str., etc.), avec 1)À(lXm.; «exposition
peut être directement rapprochée de v. sI. jelikil «quan- au soleil & (Gal., etc.), 1)ÀLlXcr-r1)pLOV « place exposée au soleil
tus &, tolikil « tantus ., dont le vocalisme est tout différent. pour sécher des fruits, solarium ., etc. (Str., pap.) ; 3) 1)ÀL&oo
411
«exposer au soleil» (Arist.), «ressembler au soleil. l'ombre. (E., Cyc. 680), et È7n)MyOtLOÇ «ombreux, sombre»
(Anacreont., etc.). (A.B., Hsch.).
Composés assez nombreux avec l)ÀLO- comme premier On rapproche habituellement l'adj. ÀÜYOtioç «ombreux.
terme, mais assez peu anciens : -~À1)'I'Oç (E.), -~oÀoç (S., E., A.R., Lye.), mais il ne s'agit peut-être que d'une
(Thphr.) «exp~ au soleil., etc. Notamment dans des mots étymologie populaire : le mot se distingue de 1jMY1) par
techniques, désignant des animaux, comme l)ÀLoxciv6Otpoç, l'absence de voyelle initiale et la quantité longue de l'i).
-xe:V'I'p(ç (Strômberg, Wortstudien 11) et surtout des Le mot usuel pour dire «ombre. est crxLci.
plantes : l)ÀLo'l'p6mov «héliotrope, tournesol., etc., en Et.: L'1j- initial est par lui-même embarrassant. Comme
outre l)ÀL-Otv6Éç, l)ÀLO-XOtÀÀ[ç, -crx67toç, etc.; l)ÀLo-'I'p6mov è7n)MyOt~OfLOtL est beaucoup plus usuel que 1jMY1), on
dénomme aussi une pierre. pourrait être tenté d'y voir un élément de composition
"HÀLOÇ subsiste en grec moderne. analogique comme dans è7t-7)ooÀoç, t7t-1)e:'I'Otv6ç (v. ces
Et.: La. glose donnée comme crétoise par Hsch. (mais mots). De toute façon il n'y a pas d'étymologie.
pamphyl. selon Héraclide de Milet, cf. Bechtel, Gr. Dial.
2,667) !XOÉÀLOÇ permet d'établir *&HÀLOÇ, de* crFJ.HÀLOÇ. 'HÀua~ov : épithète de m%ov (Od. 4,563, A.R. 4,811
On pose un radical avec un vocalisme remarquable Str., Plu. etc.); aussi attesté seul (IG XIV 1750) ; parfois
*sawel-, *sül-. Même vocalisme qu'en grec dans got. 'HMenoç Àe:LfLcllv, xwpo<; (Luc. inscr. tardives) séjour
sauil, à côté de *saul- dans le dérivé féminin lit. saulë des Bienheureux après la mort; en outre 'HMcrLOtL OtOpOtL, etc.
et dans gallois haul m. Le skr. repose sur 'sül- avec sara- (IG XIV 1389).
et sarya- m. «soleil» (à côté de suvar- n. qui vient de Il existe, en étroit rapport, un adj. tV1)ÀUcrLOÇ . tfLop6v'l'1)-
'suwel-) ; vocalisme zéro également dans irl. süil «œil.; 'l'Oç, xe:pOtuv60À1)'I'oç (Hsch.); tV1)McrLOt «frappé par la
le lat. sol reposerait sur • swol-. Ces diverses formes sont foudre. (lEsch., fr. 263), cf. 1jMcrLOt «lieu frappé par la
issues d'un thème neutre en -I-j-n-, comme le prouve en foudre. (Polem. Hist. 93) : les êtres frappés par la foudre
av. l'association de hvarfl «soleil. (cf. skr. siwar- n.), gén. devenant des bienheureux, cf. A. B. Cook, Zeus 2,13 sqq.,
gâth. xv5ng. Alternance comparable entre got. sauil n. 22 sqq., Nilsson, Griech. Rel. 1,71.
et le dérivé f. sunno, allem. Sonne, etc. Voir encore Et.: Dans ces conditions, deux hypothèses s'offrent à
Benveniste, Origines 11-12; Ernout-Meillet s.u. sol: l'étymologie. Si l'on part de 'HMcrLOV, on supposera que
Pokorny 881. le mot est « préhellénique. : c'est l'attitude de Frisk, avec
renvoi à Nilsson, o. c. 1,324 sqq.
Une voie meilleure est ouverte par W. Burkert, Gl. 39,
1960,208-313. Les Anciens ont souvent rapproché 1jMcrLOV
~ÀOV : n. nom de plante = ~pciouÀov ou XOXXufL1)ÀoV de 1JÀu60v, tÀe:UcrOfLOtL, ce qui ne convient pas, notamment
(Seleuc. ap. Ath. 2,50 a). Inexpliqué. à cause de la longue initiale. Mais on pourrait partir de
tV7)ÀUcrLOÇ «frappé par la foudre, atteint par la foudre.
~ÀOc; : dor. &Àoç m. (pour yciÀÀOL voir Et.) «tête de (cf. d'autre part sous ÈÀe:UcrOfLOtL, t7t-1)Àucr(Ot «sortilège .).
clou, clou, cal. (Hom., ion.-att.). Second terme de composé 'EV-7)ÀUcrLOÇ est une forme claire (cf. les composés en
dans !Xpyup6-1)Àoç «orné de clous d'argent» (Hom.) et -7)ÀU'I'o<; sous èÀe:ucrofLOtL). L'adjectif faussement interprété
quelques exemples tardifs avec 1jÀoç comme premier terme, aurait été compris «celui qui se trouve dans l'Élysée >,
ainsi l)Ào-x67toç «fabricant de clous» (pap.). d'où la création secondaire de 'HMcrLOV pour désigner le
Dérivés: l)Ài'l'LÇ f. épithète de Àe:7t(ç morceau de cuivre séj our des Bienheureux.
à Chypre (Dsc., lEt., cf. Redard, Noms en -'l'1)ç 112);
diminutif l)ÀCÎpLOV (pap.). Verbe dénominatif l)Mw «clouer.
(tardif) et l)MOfLOtL «avoir des cals. (Gal.); surtout avec
préverbes : è<p- (lEsch.), xoc6- (ion.-att.), d'où XO(67)ÀWcrLÇ, ~ .... a~
: 3 e sg. 1jcr'l'OtL, 3 e pl. e:rOt'l'OtL (graphie pour -I\Ot'l'OtL),
-w[LOt (hellén.), 7tpocr- (att., etc.). ~Ot'l'!XL,
impf. -I\[L1)v, avec 1jcr'l'O, d!X'I'o (Hom., poètes, Hdt,),
En grec moderne XciP<PL est le mot démotique pour le l'ion. le plus souvent et l'att. toujours, emploient la forme
clou. à préverbe xci61)[LOtL (ion. x!X'I'-) , 3 e sg. analogique xci61)'I'!xL,
Et.: On considère que la glose d'Hsch. yciÀÀOL . 1jÀOL 3 e pl. att. xci61)v'I'!XL, impf. (è-)x!X67)fL1)v, etc. Sens: «être
est une forme éolienne FciÀÀOL; chez Hom. jamais la assis •. Outre X!X'I'!X- on a comme préverbes è<p- (Od., poètes)
métrique n'impose le F et !Xpyup6-1)Àoç pourrait être dû à et rarement !X<p- (Il. 15,106), tv- (Od., E.), fLe:6- (Od.), ù<p-
la métrique (*FJ.pyupljÀoç est impossible). On pose *wal-nos (tardif). Kci61)[L!XL, étant senti comme un verbe simple, a
ou • wal-sos, ou • was/os et on rapproche 1. uallus « échalas. été pourvu en attique de préverbes, p. ex : èy-, èm-, 1'l'PO-,
et uallum (Wackernagel, KZ 25, 261 = KI. Schr. 1,205). cruy-.
Mais la forme grecque comporte une aspiration. Aucune forme nominale dérivée.
Kci60[L!XL « être assis, être immobile, ne rien faire» existe
fJÀUYl1 : f. «ombre, obscurité» (Ar., Ach. 684, Hsch., encore en grec moderne.
Erot. s.u. è7n)Àuyci~ov'I'OtL), en outre 1jÀu; (Choerob.) avec Et.: Vieux verbe également conservé en indo-iranien
l'adjectif dérivé 1jÀuyocioç «ombragé, obscur. (Suid.), et en hittite: skr. dste, av. aste = 1jcr'l'OtL skr. dsate = -I\Ot'l'OtL
1jÀUyLcr[LÉVOÇ' xe:xpu[L[LÉvoç, è7te:crY-LOtcrfLÉvoÇ (Hsch.). Le (av. dahmte est une réfection thématique); avec une
verbe usuel est È7n)Àuyci~ofLocL, -[~OfLOtL (-~w tardif) « mettre autre flexion, hitt. 3 e sg. esa(-ri), 3 e pl. esanta-(ri),
dans l'ombre, cacher envelopper. (Hp., Th., Pl., louvite as-, etc. L'aspirée propre au grec a parfois été
Arist., etc.) avec È7n)ÀUYLcrfL6ç (Hsch. s.U. 1jMY1)); dérivé expliquée comme venant du traitement de *1jcr[L!XL, *-I\crfLe:vo<;
athématique postverbal È7t7)ÀuyOt (ace.) «qui donne de (Lejeune, Phonétique 103-104). Plus souvent on y voit un
412
etTet de l'analogie, cf. ~l:OfLotL, etc. Sur les rapports du natif -IjfLe:PeUw « passer le jour, passer le temps> (ion.-att.),
i.-e. 'és- et 'sed-, Porzig, Gliederung der idg. Spr. 91. avec 3L-, 7tIXV- (ion.-att.), d'où -IjfLÉ:pe:UcrLÇ «le fait de passer
la journée> (tardif).
ii~a.L90v : n., nom d'une petite monnaie, cf. Hsch. : Le grec moderne a gardé -IjfLÉ:PIX avec de nombreux dérivés
i)fLLtbOÉ:ÀLOV, 3LWÔOÀOV 7totpà: KUl:LX1]VOï:Ç (Herod. 3,45, et composés : ècp1](le:pt3ot «journal >, etc.
Phénix 1,3, cf. Ath. 359 e; Rhodes IG XII 1,891, cf. Et.: THfLlXP est un vieux thème en rln (-lXp/-otT-); il
Bechtel, Gr. Dial. 2,654, 3,301). Il s'agit peut-être d'une possède un correspondant exact dans arm. awr «jour>
demi-obole. qui repose sur 'IÏmor, cf. TÉ:X(lWp à côté 'de TÉ:X(llXp : voir
Et.: Ignorée. On pense à un composé de -IjfLL-, bien que Benveniste, Origines 14, 27, 91, 95.
l'élision de l'iota étonne; second terme énigmatique.
tli-LELS : acc. ion. -Ij(lÉ:IXÇ et att. -Ij(liiç, dor. 1lfLÉ:Ç, acc.
"'I-La.p : dor., arcado-chyp. <XfLotP' gén. -OCTOÇ (cf. à Tégée 1Î(lÉ:, éo!. 6!fL(le:Ç, acc. 6!fL(le: (Hom., ion.-att., etc.) «nous >.
l'expression solennelle 6!fLotTOC 7tOCVTOC Schwyzer 661, 22). Adjectifs possessifs -IjfLÉ:-Tepoç, dor. dfLÉ:Tepoç, 1!fL6ç, éo!.
« jour. ; noter chez Hom. 80UÀLOV 1jfLocP, fL6pcrLfLov 1jfLocP, etc. !XfLfLÉ:-npoç, 6!fLfLoÇ, en outre i(l6ç (Hom., trag.), qui a été
(Hom., poètes) ; chez Homère le mot (où 1j- est une ionisa- peu à peu senti comme un équivalent poétique de è(l6ç
tion de l'éolien ,x-) est plus usuel que -IjfLÉ:P1] pour des (Chantraine, Gr. H. 1,272, Wackernagel, Spr. Uni. 50);
raisons métriques (Debrunner, Mus. Helv. 3,40 sqq., cf. -IjfLe81X7t6ç «de chez nous; (att.). Le rapprochement de skr.
aussi Santiago, Emerila 30, 1962, 139-150). THfLOCP figure asmad-iya « notre. fait poser -IjfLe:3- = asmad-, cf. Schwyzer,
comme second terme de composé dans otùTIjfLocP (Hom.), Gr. Gr. 1,604. Pour -1X7tOÇ, cf. !XÀÀ031X7t6ç, etc., et Schwyzer,
7tOCV- (Od.), 7tpO- (tardif) et avec des noms de nombre: ibid., n. 1. Autre explication de Szemerényi, KZ 73, 1956
èvv- (Hom.), &1;- (Hom.) ; on constate d'ailleurs que 1jfLocP 59 sqq., avec les n. 1 et 2 : il écarte l'explication tradition-
se trouve dans des formules en opposition avec VUXTotÇ. nelle reprise par Schwyzer et se demande s'il ne faut pas
Cet usage pluriel a été diversement expliqué : soit comme partir d'un vieil ablatif !XcrfLe8- (cf. skr. asmad-) suivi de
un archaïsme, les neutres en -IXP se prêtant à une fonction !X7t6 = « de nous ".
adverbiale (Wackernagel, GI. 2, 1910, 3, Benveniste, En ce qui concerne la flexion de -IjfLeï:Ç, etc., les acc.
Origines 95 sqq.), soit comme un développement secondaire !%fLÉ:, 6!fLfLe: reposent sur *&crfLe: et ont donné naissance aux
et accidentel (M. Leumann, Hom. Wilrter 100). nominatifs créés sur le modèle de la flexion nominale &fLéç,
Expression adverbiale en chypriote (Salamine vers 6!fLfLeç mais en ionien -IjfLeï:Ç (de -e:e:ç) , d'où acc. i)fLÉ:IXÇ et
600 av.) &fLIXTL-&fLIXTL «chaque jour >, Masson, leS 318 en att. par contr. irrégulière i)fLiiç. Gén. dor. 1Î(lÉ:wv, éo!.
et surtout Ziva Anlika 15, 1966,257-266; noter le redouble- !X(lfLÉ:wv, ion. -IjfLéwv, att. i)fLWV. Le point de départ *lXcrfLe:
ment itératif (cf. mycénien FeTer.-Fenr. «chaque année ». que nous avons posé répond exactement à av. ahma; skr.
Dérivé: 1JfLOCTLOÇ « de jour. (Hom., Hés., AP). II existe asmdn a reçu une désinence nominale d'accusatif. Ces
un autre dérivé substantif qui a fourni le substitut usuel formes reposent sur un radical à vocalisme zéro 'Qs-,
de 1jfLIXP en ion.-att., -IjfLÉ:piX, ép. et ion. -IjfLÉ:P1], dorien !XfLÉ:piX suivie d'une particule -sme: 'Qsme de 'Qssme. L'aspirée
(dans des documents où l'aspiration est, par ailleurs, notée), initiale du grec peut s'expliquer par le traitement de -crfL-
Iocr. !XfLOCpiX; l'aspirée qui est propre à l'ion.-att. est intérieur, ou, peut-être, par l'analogie de ufLeï:ç. Le thème
considérée comme analogique de Écr7tÉ:plX; quant à la 'Qs- trouve confirmation dans les formes du type lat.
finale -epa. en rapport évident avec -IXP, elle est du type nos, skr. nas, got. uns. Au datif : -IjfLï:v (rarement -fLLV),
de celui des adj. en -epoç (Benveniste, o. c. 27). 'HfLÉ:PIX dor. &fLï:v (parfois -fLLV), éo!. 6!fLfLL(V). Ces formes reposent
est devenu le nom usuel du «jour. durant toute l'histoire sur *otcr-fLL(V) et la désinence fait penser aux démonstratifs
du grec. Figure comme premier terme dans un assez grand et interrogatifs indo-iraniens, av. ahmi, skr. tismin, av.
nombre de composés : -IjfLepo-8p6fLOÇ «courrier. (Hdt.) ktihmi, skr. kasmin; l'ionien-attique innove avec la longue
-XOLTOÇ «qui dort le jour. (Hés.), -MyLOV (tardif), -ÀoyÉ:w finale d '-Ij!lï:v.
(Hdt.), -crx67toç (ion.-att.). Également comme second Le grec moderne a refait ce pronom sur le modèle du sg.
terme dans des nombreux composés : &np-, 7tOCV-, et avec avec (è)fLeï:Ç, (è)fLiiç.
des noms de nombre; avec préverbes : u7tep- «qui est en
retard» (att.); le plus remarquable est ècp7JfLepOç (è7toc- TJI-LÉV : répondant à -Ij8é «d'une part, de l'autre, ou ...
fLepoç Pi.), bien attesté en ion.-att. avec le doublet ou. (Hom., poètes) : de 1j 1 «certes" et fLÉv; voir fL7JV.
ècp1]fLÉ:PLOÇ (Od., poètes). Sens: « soumis au destin de chaque
jour, incertain; (ce serait le sens chez PL); • de tous iil-LEpoS : dorien ~-, cf. Tables d'Héracl. 1,172 (1'&-
les jours, quotidien.; • qui ne dure qu'un jour. (v. chez PL et lEsch. est une faute ou un hyperdorisme),
H. Fraenkel, Wege und Formen 23-38), avec des dérivés de « domestique. (en parlant d'animaux), «cultivé> (en
forme et de sens divers: ècp1]fLeptç f. «journal. (Plu., etc.), parlant de terres ou de plantes), «civilisé. (en parlant
-llX catégorie de prêtres pour le service de jour (LXX), d'hommes), attesté depuis Od. 15,162, ion.-att., grec
-euw «monter la garde de jour. (Plb., etc.), -eu-r7JpLOV tardif, etc. Avec la particule privative, !Xv- «sauvage.,
«poste de garde. (Plb.), v. aussi fLecr1]fLôptlX, -r7JfLepOV. dit de contrées ou d'hommes (lEsch., hellén., etc.), aussi
Dérivés : -IjfLÉ:PLOÇ «quotidien. et • qui ne dure qu'un !XV1]fLep6T1]ç (tardif). Comme premier terme de composé
jour. (trag., dans les chœurs), 1)fLepLv6ç « de jour. (ion.- dans des noms de plantes, -IjfLe:p6-3puç «variété de chêne "
att.) opposé à vux-repLv6ç, i)fLe:P7JcrLOç «de jour, long d'un ou 1)fLep6-cpuÀÀoç épithète de l'olivier (Isyll. 20).
jour. (att., etc.), cf. &-r7JcrLOÇ; -IjfLeplXï:oç id. (pap.), Dérivés : 1)(leptç (sc. &fL7te:ÀoÇ) «vigne cultivée. (Od.,
-IjfLe:POUcrLOÇ «quotidien; (tardif, pap., etc.) fait sur Ar., etc.), d'où 1)fLe:pl81]ç m. épithète de Dionysos et du vin
ÈmoucrLOç, cf. Debrunner, Gl. 13, 1924, 169. Verbe dénomi- (Plu.); noms de qualité: f,fLe:p6T1]ç «fait d'être cultivé >.
413
dit d'un pays, «gentillesse, douceur. (ion.-att.), 7)(Leplcx On a supposé un rapport entre *sëm- et *sem- «un. (cf.
«culture des plantes. (pap.). Verbe dénominatif: 7)!J.ep6w dç) : voir Gonda, Reflexions on the Numerals «One. and
«domestiquer, cultiver, pacifier, civiliser. (ion.-att.), « Two., 1953, 35 sqq.
d'où 7)(Lépw(Lcx « plante cultivée. (Thphr.), -watç «fait de
cultiver, pacifielj~ etc. (hellén. et tardif), -w-rl)ç m. (Max. TJJLLTUC;LOV : «linge fin, mouchoir _, etc. (Sapho 119,
Tyr.), dit d'Héraclès. Ar., Pl. 729, Hp.).
Le sens de tous ces mots est franchement ditTérent de Et.: Composé obscur avec 1)(Lt- ? Ou emprunt? Pollux
celui de 1M.(LV1)(Lt et ses dérivés, qui signifient «réduire, 7,71 prétend que le mot est égyptien.
soumettre, dompter •.
Le grec moderne emploie encore -I1(Lepoç, 7)(Lepwvw, etc. ilJLOpos, voir (Le:lpo(Lcxt.
Et.: Ignorée. Celle qui part de skr. yamati «dompter.
est impossible pour le sens; une autre de Deroy, Études ~JLOS : «lorsque. (Hom., Hés., Hdt., E.), généralement
Class. 16, 1948,335, est inadmissible. Anciennes hypothèses avec l'indicatif, corrélatif de TIj(LOç. Formé sur le thème
de Pedersen et Solmsen, résumées chez Frisk. du relatif: on pose *yd-. La finale est obscure, voir sous
TIj(L0ç et Monteil, Phrase relative 291 sqq.
TJJLl, 1jv, etc. : «dire. (Hom., att.). La forme la plus
ancienne est l'impf. 3 e sg. 1j «disait-il. chez Hom. après TJJLUW : aor. inf. 1)(LüO'CXt (chez Hom. -\)- bref au prés.,
un discours, en attique dans des incises: 1j S' Ilç. D'où la long à l'aor.), également avec les préverbes: xcx't'- (A.R.),
première personne 1jv S' tyw «disais-je •. Au présent, formes t7l'- (Il.), tm- (cf. ci-dessous). Sens: «se pencher, s'incliner.
refaites sur le modèle de <P"IJ(Lt (cf. l'accent) et d'ailleurs dit de la tête, d'épis, d'une ville abattue (Il., S., alex.),
rares: Yjf1.l dans des répétitions emphatiques (Ar.) et Yjal parfois transitif «abattre. (A.R., Musae.) ; en outre &.(LUW
(corn.), Yj.r( (Alcm.), 1jm (Sapho). (Hés., Ir. 216). Pf. {me:(Lv1](Luxe «il tient la tête baissée.
Vieux verbe qui ne subsiste que dans des formules (Il. 22,491) : on pose*-e(L1)(Luxe:, avec redoublement attique
toutes faites. du type de tÀ1]ÀCX(Lcxt, ÈfL1](Le:xcx, etc.; l'insertion du -',1-
Et.: On pose pour la 3 e pers. de l'impf. *1jx-" de permet un allongement métrique opéré de façon insolite
*ëg-t, cf. lat. aio, adagium de *"g-; on a *og- dans ?X.v-wycx. et expressive.
Et.: Ignorée. Terme expressif.
TJJLL- :« demi. (Hom., ion.-att., jusqu'au grec moderne).
Jamais attesté seul, mais un nombre très considérable ilV : interjection qui appelle l'attention «hé, regarde "
de composés à toute époque: chez Hom. : 7)(Lt-Scx1]ç, -6eoç aussi 1)v(Se (~v et l'impér. (8e), ~v tSou (Ar., Herod., hellén.).
(Il. 12,23), -ovoç, -7I'éÀexxcx, -"&Àcxv,,ov, --reÀ1]ç. Parmi Placé après un démonstratif dans l'argien "cxS-~v, "ovSe:ov-
les innombrables exemples postérieurs, on pourrait relever: ~, cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,612 et 2,566.
1)(Lt -tx-rewv, -ex"ov, etc., «demi-setier., cf. tx"euç, -6v1]ç, Et.: Le latin ën qui est identique peut être considéré
-XPCXtpcx «demi-tête, -6),toç «d'un et demi. (cf. IlÀoç) , soit comme un mot étymologiquement apparenté, soit,
-"ofAoÇ, -"0(L0v, -xoov, -WôéÀtov, -WÔ6ÀLOV, etc. de façon peut-être plus vraisemblable, comme un emprunt.
Dérivés : -11 (Ltau<; , -aetcx, -au «moitié, demi. doit être
originellement un substantif, mais fonctionne comme
adjectif. Chez Hom. on a par exemple 1)(Llaeeç «la moitié
des guerriers. (Il. 21,7) et -I1(Ltau, "0 -I1(Ltau (Il. 13,565, etc.) ; TJVla.L : f. pl. (ion.-att.) (le sg. est rare) et -I1vtCX n. pl.
le suffixe -auç est issu de -oruç, comme le prouvent le crétois (Hom., Hés., Pi.); la forme neutre a été développée
7)(Lt-rt..-ex"ov «demi-setier. (Beehtel, Gr. Dial. 2,786), f. chez Hom. pour des raisons métriques. Mycén. anija
7)(Ll-retcx (dor.) : l'assibilation de -oru- en -au- peut être n. pl. f. avec anijapi prouve l'ancienneté de la forme
phonétique, ou aussi bien analogique (Lejeune, Phoné- féminine, et le vocal. a du grec commun (de même dor.
tique 56), cf. dor. arc. -I1(Ltaaov n. «moitié. (de -"Fov) ; (iv-, etc.). Sens: «rênes '. Au second terme de composés:
autres formes dialectales : -I1(Luauç avec assimilation <ptÀ-1)vtOç (lEsch.), xpua-1]vLOç (Hom., etc.) ; aussi comme
régressive (Érythrées, v· s. av.), cxt(Ltauç (lesb.) inexpliqué. premier terme, principalement dans 1)vl-oxoç «qui tient
Le thème -I1f1.tau- sert parfois de premier terme de composé: les rênes. (Hom., ion.-att., etc., déjà mycénien), dans
1)f1.tat..-"pt"OV «un et demi. (Archil. 167, Bergk.). l'épopée aussi acc. -ox'ijcx, n. pl. -ox'ije:ç, cf. Chantraine,
Verbes dénominatifs : 1)f1.taeuw «partager en deux. Gr. H. 1,95,232; d'où 1)VtoX-tx6ç (Pl.), -éw (ion.-att.),
(LXX), avec 1)f1.laeuf1.cx (ibid.) et par aphérèse (Llae:u(Lcx mais homo -e:uw, cf. Chantraine, Gr. H. 1,368, avec -"lJatç
(Pergae, Wilhelm, Gl. 14, 1925, 75 sqq.), et 1)(Ltm&~w qui se rattache à 1)vtoxéw et -elcx en face de 1)vLOxeuw.
« partager. (Héron, etc.). Et. : Le laconien &'vtoXlov (participe répondant à
Autres dérivés: 1)(Ltv& f. «moitié. (dor., notamment 1)vLOXéwv) dans une inscription où l'aspiration est toujours
crétois), nom de mesure en Sicile, d'où l'emprunt lat. notée (Schwyzer 12) fait penser que le mot ne comportait
hëmina; pour le suffixe cf. SW"tV"IJ et Chantraine, Forma- pas originellement d'aspiration (mais de quelle analogie
tion 205; 1)(Llxcx' 1)(Lta"cxTIjpcx (Hsch.), qui fait penser viendrait-elle ?). Entre autres hypothèses, on a posé
à l'adverbe Slxcx; est-ce un accusatif athém. ou un nominatif *&.vat& et rapproché un nom celtique de la bride, m. irl.
f. en -& ? ë(i)si, pl. de *ansio-. On a évoqué aussi lat. dnsa =
Grec moderne : (Lta6, (Lta6ç, etc. lit. qsà, etc. Très douteux. Voir Pokorny 48.
Et.: Vieux mot pour « demi " cf. skr. sdmi-, lat. sëmi-,
v.h.a. sdmi-. Beaucoup de composés parallèles: skr. sdmi- TJVlKa. : dor., éol. (Pi., Théoc.) : &vlxcx, &',1-, conjonction
jiva- = lat. sëmi-uiuus « à demi vivant ., cf. 1)(Ll-~LOÇ, etc. relative de temps «quanli, au moment où. (depuis Od.
414
22,198, ion.-att., etc.)., qui a pour corrélatifs TY)V(XIX, avec ",1Ta.V~ : &rropd, crrrlXv(~e:L, doublet 1)rrlXve:L . &rrope:L,
un in terroga tif 7O)V(XIX. crrrlXv(~e:L,&[-l1)Xctvd (Hsch.) ; subst. 1)mxv(1X . &rrop(lX, crrrctvLç
Et.: InconnuJl. Tiré du thème de relatif sous la forme &[-l1)XIXV(1X (Hsch., EM 433,17) ; conjecture dans AP 5,238.
*yiï.-. Hypothèsè" compliquée de Szemerényi, Gl. 35, 1956, Et.: On pense au substantif rrlXv[1X . rrX1)cr[-l6v1) (cf. s.u.) ;
112-113. Voir Monteil, Phrase relative 295-297. Particule mais comment retrouver dans 1)- le représentant d'un &-
-VL- avec L bref (cf. E. Rhesos 523) qui se retrouve dans privatif?
arcad. ov(, etc., et finale -XIX de a-xIX, IXÙ't"(-XIX, etc.
"'1TclO .... a.L : aor. 1)7O)crct[-l'1JV, pf. passif participe 'ÎJ7O)[-l€VOC;
llvis : acc. pl. (Il. 6,94 = 275 = 309) comme épithète «réparer », dit de vêtements, aussi d'objets, concurrencé
de ~oüç, '!jVLV [ou 'Ij-],acc. sg. (Il. 10,292, Od. 3,382) comme par le plus fréquent eXX€O[-lIXL (Hés., fr. 172, Ar., fr. 227,
épithète de ~oüv ; gén. '!jVLOC; (A.R. 4,174) « âgée d'un an ». GaL, Aristid., etc.). Dérivé 'ÎJrr1)~ç «raccommodeur,
Et. : Vieux dérivé à vocalisme radical long, tiré d'un nom tailleur. (X., Cyr. 1,6,16, avec une variante &xe:crTd,
de l'amiée ~voç qui figure aussi dans ÈVLIXU't"6ç (cf. Batr., pap.), condamné par Phrynichus 73; féminin
Wackernagel, Gott. Nachr. 1914, 114 = KI. Schr. 2,1171, 1)rr~'t"pLIX (pap.); un pl. n. '!jrr1)'t"plX «salaire du tailleur»
n. 1). Thème en ï, à moins d'écrire 'ljVLV comme une partie (pap.) ; 1)1t1)T~pLOV «aiguille. (lEI. Dion.).
de la tradition et d'admettre que la quantité longue du L Tous ces mots s'appliquent essentiellement à des travallx
est métrique, analogique de '!jv~ç (de *'!jVLVÇ ). Critique de de couture.
Szemerényi, Sprache 11, 1965,6-12, qui doute de l'existence Et.: Semble un déverbatif à vocalisme long comme
de ~voç, s'étonne de l'allongement initial de '!jVLÇ et 7O)MCil. Pas d'étymologie.
constate que l'accentuation 'ljvLÇ dans des manuscrits
suppose un L bref. II partirait d'un acc. sg. (Il. 10,292, ~1Ta.p, -1X't"0C; : n. (' foie 0, mentionné parfois comme siège
Od. 3,382) ~oüv V'ijVLV, ce dernier mot étant une contraction des passions; est un mets apprécié, etc. (Hom., ion.-att.,
de Ve:'ijVLC; «jeune» comme chez Anacr. 358 P. Voir aussi Plu., etc.). Composés : noter 1)rrlX't"o-crxOrr€Cil «examiner
'!jxe:cr't"oç. le foie pour prédire l'avenir. (LXX).
Dérivés : 1)rrcfTLov nom d'un plat de foie (ion.-att.),
"'VOPET), voir &v1]p. 1)rrlX't"hLç f. «du foie., dit notamment de la veine hépatique
(médec.), parfois «couleur de foie. (tardif); en outre,
.qvo"', -orroç : dans la fin de vers '!jVOltL xIXÀx0 (Il. 16,408 nom d'une pierre «l'hépatite. (Pline) et d'une plante
et 18,349 = Od. 10,360); en outre comme épithète de (Redard, Noms en -TY)C; 71, Strômberg, Pflanzennamen
OùpIXv6ç (Cali., fr. 238,16) et comme épithète de rrup6ç 41). Divers adjectifs dérivés signifiant tous « qui se rapporte
«froment» [?J (Cali., fr. 277). Le mot fournit également un au foie " : 1)rrIXTLIXLoÇ (Hp.), -Lx6ç (médec.), -1)p6ç (médec.).
anthroponyme dans l'Il. Glose d'Hsch. : '!jvorrlX . ÀIX[-lrrp6v, Un subst. m. en -(ocç : 1)rrct't"(occ;, pl. -(IXL désigne les lobes du
rrctvu ~V1)XOV, 8LIX<pIXV1j. Le sens de «brillant» convient en foie; un autre subst. obscur ~rrct't"oç désigne un poisson non
tout cas aux exemples homériques. identifié (corn., Arist., etc.), cf. Strômberg, Fischnamen 45,
Et. : Deux points sont clairs: 1) le mot semble comporter Thompson, Fishes s.u.
un Finitial (Chantraine, Gr. H. 1,152); 2) il entre dans la Ce vieux nom du foie, qui a été emprunté par les
série des termes en -0<)1 (Chantraine, Formation 258), série médecins latins (et dont la dérivation subsiste dans le
disparate, mais où figure pour partie un second terme vocabulaire médical français, etc.) existe encore en grec
-okw -, cf. -Cil <)l, Il<)lO[-lctL, etc. voir en dernier lieu P. Ramat, puriste dans le vocabulaire médical. Le mot usuel est
Riv. Fil. Class. 1962, 150-154). C'est le type de IXIe-O<)l crUX6JTL issu de cruxCil't"6v, dit chez Gal. et Orib. du foie
«à l'aspect brillant, de feu », oIvo<)l, etc. Une telle finale des animaux engraissés avec des figues (d'où lat. fïciï.tum,
apparaît dans des épithètes du bronze : IXIeO <)1 , vwpo<)l. fr. foie, cf. Ernout, Aspects 127-129). Donc terme créé
* F1)v-o<)l s'insère donc à côté de ces deux derniers adjectifs par la cuisine (l'hypothèse d'un tabou linguistique est
et semble analysable. Mais l'élément radical est inexpliqué; peu probable).
nombreuses tentatives énumérées chez Frisk. Et.: Un mot archaïque pour ce viscère noble qui a une
importance religieuse n'étonne pas. On pose i.-e.
llVUO"TPOV : n., le quatrième estomac des ruminants, *yi!kW,(-t), gén. *yi!kw-n-e/os, donc hétéroclisie en *rln:
«caillette»; fournit un mets délicat (Ar., Arist.); la c'est le type de skr. yak,t, yaknaQ, le latin est altéré avec
forme Èv- (LXX) doit être due à l'analogie de ~V't"e:plX, etc. iecur, iecinoris (et iecoris); on a seulement le thème en r
Et.: Ce qui est clair, c'est le suffixe d'instrument -'t"pov dans av. yiï.kara, etc., mais il y a trace du thème en n dans
ou -crTpOV. On a posé * F~VUcrTpoV et rapproché un mot pashto yrna (de *yaxna) et p.-ê. dans le nom de parenté av.
germanique de même sens, cf. norv. dial. vinstr f. : seules huyiï.yna-; thème en n dans lit. (j )èknos ou (j )àknos f.
différent la quantité de la voyelle initiale, le timbre de Voir Benveniste, Origines 8,26,182, avec la bibliographie
la seconde voyelle (analogique de UcrT€PIX?) et le genre : et des indications sur un rapprochement supposé avec
bref, on part de *wi!nes-tro-I-triï.-, cf. Frisk, s.u. avec des formes à 1- initial, arm.leard, v.h.a.lebara, etc.
d'autres détails. On peut toutefois se demander si l'on ne
doit pas insérer dans le dossier le thème du verbe &VU[-lL, "'1Te8a.v6s : «faible, fragile» (Hom., A.R.), dit Od.
&VUCil «achever ", la caillette étant l'estomac qui achève 8,311 d'Héphaistos à cause de son infirmité; bien attesté
le travail de digestion. En ce cas on pourrait voir dans chez Hp., dit d'un enfant, d'une fièvre; doit être ionien.
'!jVUcrTpOV soit un dérivé de eXVUCil (malgré la longue initiale, Et.: Formation comme pLye:8IXV6ç, rre:uxe:8ctv6ç, etc.,
qui serait ionienne), soit plutôt un vieux mot rapproché mais étymologie ignorée. On rapproche par ex. lit. opùs
de &VUCil par étymologie populaire. «tendre, fragile» (d'où *'ljrroç n., comme pï:yoC; à côté de
415 - "Hpii
pLye:8ow6ç), cf. Risch, Wortbild. der homo Spr. 98; skr. apvd ~l'tEocÀoç
serait dérivé de 'lîmoç et désignerait une fièvre
«panique, angoisse _, p.-ê. V. p. atuvii (cf. K. Hoffmann, «douce, bénigne., par euphémisme. .
Festschr. Sommer 8~85). Tout cela reste en l'air.
i11flOS : adj. «doux, bienveillant. (souvent avec
i11f€lPOS : dor. &l'te:LpOÇ, éol. am;ppoç «rivage _ par la comparaison «comme un père »), aussi en parlant de
opposition à la mer, «terre ferme» (Hom., ion.-att., etc.), paroles, de médicaments (Hom., Hdt., poètes), employé
à partir d' Hdt. désigne le continent par opposition aux aussi en parlant de la température (Hp., Pl.).
tIes. Sert dès l'Od. à désigner la Grèce occidentale par Rares composés poétiques : ~m6-cppcov, -Xe:Lp.
opposition aux tIes, etc., et devient le nom de l'Épire. Dérivés : ~m6TlIç f. «gentillesse, douceur» (heIlén.);
Sert de premier membre de composé dans ~l'te:LpOye:V~ç dénominatifs rares ~m6ofLocL (, être' adouci» (Phld.) et
(lEsch., Pers. 42). p.-ê. ~m6co «aller mieux », intransitif (Hp.); ~mocEvco
Dérivés. : ~l'te:Lp6)'rllç m., -TLÇ f. «de la terre ferme» «adoucir» (Arist., Mu. 397 b).
par opposition aux îles (Hdt., ion.-att.), dit notamment Le mot 'lîmoç subsiste en grec moderne.
des habitants d'Asie Mineure et de ceux de l'Épire; d'où Et.: Obscure. Souvent rapproché de skr. apl- «ami »:
~l'te:LpCOTLX6ç ; verbe dénomina tif ~l'te:Lp6ofLo(L « être rattaché On a aussi opposé 'lîmo:; à v~moç en insistant sur les formules
au continent. (Th.), -6co «transformer en terre ferme. du type l'tOCT~p &ç 'lîmoç ljv, ce qui oppose apparemment
(Arist., etc.). 'lîmoç à v~moç «enfantin, irréfléchi _, etc. (M. Lacroix,
Le grec moderne emploie encore le mot au sens de Mélanges Desrousseaux 261 sqq.). L 'hypothèse est spécieuse.
«continent, terre ferme •. Autre hypothèse de Vürtheim, résumée Gl. 19, 1931, 176
(groupe de &l'tTCO, &cp~ ??).
Et.: Grec al'te:LpOÇ, avec un suffixe en yod, répond
exactement, à ce suffixe près, au nom germanique occi-
dental de la rive: anglo-sax. ôter, allem. uter, etc., éty- TJ'II'UW : pr., dor., arc. -Œl'tUCO; aor. 'lîl'tûcroc (' appeler à
haute voix _ (avec complément à l'ace.), «crier _, parfois
mologie certaine, mais dont la base est étroite. Le rap-
prochement d'arm. ap'n «rive» (avec '-n-) fait difficulté. dit de la lyre, du vent, etc. (Hom., trag. dans les chœurs,
PL); au moyen «faire convoquer devant le tribunal»
(arcadien, Schwyzer 656). Également avec les préverbes:
TJ1f€P01f€US : m. «trompeur» (Od. 11,364; AP 9,524 ; €l't- (Il.), &'1- (alex.). Dérivé nominal ~l'tUTà( « à la voix
A.R. 3,617), -lItÇ f. Hom. ap. Str. 1,2,4. Verbe correspon- sonore» dit d'un héraut (Il. 7,384), d'une flûte ou de la
dant ~l'te:pOl'te:uco (seulement présent) «tromper, séduire -, mer (Q.S., Opp.), d'où 'Hl'tuT[8l1Ç nom d'un héraut (Il.
notamment par des paroles (Hom., Hés.) avec ~l'te:pOl'te:UT~Ç, 17,324). Composé ~pL-~l'tUOÇ« à la grosse voix» (Il. 13,521).
seulement voc. -TtX (1/. 3,39 = 13,769 de Pâris; H. Herm. Et.: On pense à un dénominatif d'un substantif *ljl'tUç
282 d'Hermès), ~l'te:p6l'te:u{.toc «tromperie, séduction» «voix », etc. Il n'y a pas de digamma initial. Obscur.
(Critias 1,3 D.).
Et.: On peut penser avec Bosshardt, Nomina aut -e:uç 26, ~pa, : ace. sg. (ou pl. n. ?) chez Hom. toujours dans
suivi par Frisk, que le très rare ~l'te:pOl'te:uç est un dérivé l'expression ljpoc cpÉpe:LV, le plus souvent avec le prév. È:l'tL
inverse de ~l'te:pOl'te:uco. Ce verbe serait alors un dénominatif (, faire plaisir, plaire », cf. 1/. 1,572, etc.; ensuite, parfois
de *~l'te:po<jJ, *~l'te:pol't6ç. Mais le mot supposé reste avec le génitif = XOCpLV « en vue de. (B., Cali., etc.).
inexplicable. Pour un vocable de c.e genre l'hypothèse Un composé €l'tElIPoc se trouve attesté dans la poésie
d'un emprunt ne serait pas impossible. post-homérique, cf. S., O. R. 1094, AP 13,22, A.R. 4,375 ;
également prép. au sens de XOCpLV (Antim. 87) : issu de
TJ'II'La,ÀOS : «frisson, frisson de fièvre, fièvre accom- È:l'tL ljpoc cpépcov (Il. 1,572) par création fautive d'un mot
pagnée de frisson. (Thgn., Ar., Hp., etc.), voir Strômberg, composé; d'autre part È:l'tElIPoç, comp. -ÉcrTe:pOÇ «qui
Wortstudien 82. plaît, agréable» (Emp., Epich., etc.); dérivé èm~pocvoç
Dérivés : ~mO(À6>811ç «qui a la forme d'une fièvre à «agréable. (Od. 19,343), mais v. aussi 'lîpocvo:;. Sur €pElIpe:ç
frisson. (Hp.), ~mocÀéco «souffrir d'un frisson, d'une n. pl. « chers », etc., voir s.u. En outre, ~pElIPov . (.te:yOCÀ('l:;
fièvre à frisson. (Ar., Arist.), €~lImO(À6o{.tocL «être saisi Xe:XOCpLcr{.tÉ'JOV (Hsch.), faute pour €PL-? Il n'est pas sûr
d'un frisson de fièvre» (Hp.). que l'anthroponyme IIoÀu-~p'!):; (Bechtel, H. Personen-
Doublet €l'tEocÀoç (Ale. ap. EM 434,6) par analogie avec namen 194) doive être rattaché à ljpoc.
È:m- et notamment €qlLOCÀT1JÇ, nom d'un démon, qui se Dans lesb. €mTe:ÀécrcrocvToc ~p6>VOCL:; l'toccrOCL:; (1 G XII
trouve en rapport avec ~l'tEocÀoç par étymologie populaire. 2,242,8), ~p6>Vo(L:; doit être un accusatif pluriel et signifier
Il existe d'autre part un terme ~l'tEoÀoç « phalène. (Arist., «service, chose due»; Bechtel, Gr. Dial. 1,120 y voit un
H.A. 605 b avec variante -6ÀlIç; le rapport supposé dérivé de ljpoc avec le suffixe de Pq.crT6>VlI, etc.
depuis longtemps avec ~l't[ocÀoç trouve une certaine Et.: La métrique homérique semble attester un F
confirmation dans la glose d'Hsch. : ~m6ÀLOv . pLyol'tupé- initial (Chantraine, Gr. H. 1,152). En posant un thème
TLOV. Dans des conditions comparables nous avons en lit. 'wër-, on peut évoquer avec Frisk germ., v. isl. vœrr
drugys «fièvre, papillon. (cf. russe drozati «trembler.) ; « amical », v.h.a. aZa-wari «bienveillant _; en outre, les
un papillon est volontiers un animal qui apporte et mots signifiant «vrai » : lat. uërus = v. irl. fir, en germ.,
symbolise la fièvre; d'autre part, la finale -6Àoç peut être v.h.a. wiir, etc., v. st. vera «croyance ». Rapprochement
une altération de -6ÀlIÇ (cf. Arist., 1. c.) dû lui-même hittite chez Gusmani, Sludi Micenei 6, 1968, 17-22.
à l'analogie des dérivés en -6ÀlIÇ du type {.tocLv6ÀlIç, etc.;
v. Bugge, Bezz. Beitr. 18,166, Immisch, GI. 6, 1915, 193. "Hpii : ion. "Hp'!), déesse, épouse de Zeus (Hom., ion.-
Et.: Strômberg, 1. c., propose une hypothèse ingénieuse: att., etc.), chypr. erai = "HpocL datif (Masson, IGS 90),
"Hpëi - 416
mycén. era (Chadwick-Baumbach, 201). Figure comme Hp., etc.), avec i}pé(J.1J(nc; «tranquillité. (Ti. Locr.,
premier terme dt composé dans 'Hpcx-xÀé1Jç, -x);ijç Arist., etc.), ou i)pe:(J.lcx (Arist., etc.), qui est formellement
(Hom., etc.); pour l'explication du nom, v. Kretschmer, un dérivé de 't)pe:(J.OC;, cf. le type l:1tlB'Y)(J.oc; avec èm8'Y)(J.lcx
Gl. 8, 1916, 121-129, pour les formes hom., Chantraine, et èm81J(J.Éw; 2) i)pe:(J.lÇw • calmer, tranquilliser, arrêter.
Gr. H. 1,30-31. D'où les dérivés: 'HpcxxÀ1Je:l1J épithète de (X., Arist.) avec le dérivé i}pÉ(J.tO'(J.cx «point d'arrêt.
~l1J dans une formule désignant le héros (Hom., pour la (tardif) ; 3) i)pe:(J.&Çw «être tranquille, silencieux. (LXX).
forme, voir Chantraine, ibid.), -XÀ-I]'LOÇ (ion.), -xÀe:WC; 'Hpé(J.cx, 't)pE(J.OC;, 'iJpe:(J.w, 'iJpe:(J.lcx subsistent en grec
(att.), 'HpcxxÀe:181JC; (Il., att.), cf. Debrunner, Festschrift moderne.
Wackernagel 38; en outre 'HpcxxÀe:wv nom de mois, Et. : La finale adverbiale en -cx bref de i)pé(J.cx doit reposer
'Hp&xÀe:tCX toponyme, avec 'HpcxxÀe:wnjç, etc. sur ._Q, cf. Benveniste, Origines 89 et 93. On rapproche
Dérivés de "Hpcx : 'HpCXLOC; • d'Héra» (ion.-att.), f. d'autre part un radical bien attesté en indo-iranien,
'HpcxliX nom de ville (Arcadie, VIe S. av., etc.), avec 'Hpcxte:uc; baltique, germanique et celtique, avec skr. ramate «être
nom de l'habitant; en outre, 'Hpcxtwv nom de mois (Ténos. tranquille », lit. rlmti, même sens, got. rimis n .• repos.
Érétrie). Sur ËpFcxotot, voir Et. Sur la déesse Héra, v. (thème en s), v. irl. fo-rimim« placer, mettre '. Une difficulté
Nilsson, Gr. Religion 1,427 sqq. est causée par l'i)- initial: préfixe (?) ou prothèse longue (?),
Et.: Comme pour beaucoup de noms de divinités, cf. top, KZ 74, 1956, 228.
pas d'étymologie établie. Le mycénien Era et le chypriote
"Hpcxt interdisent de poser *'HpFiX, qui d'ailleurs faisait -";P"ls : le grec possède un nombre considérable de
une difficulté phonétique, cf. Thumb-Scherer, Handbuch composés (ou pseudo-composés) en --I]p'Y)C;, qui doivent être
2,160, etc. On ne peut donc évoquer 'EpFcxotot (éléen, répartis en deux catégories :
Schwyzer 413) qui reste obscur; on entendait ainsi 1) La série la plus importante est issue de la racine de
rapprocher lat. seruiire, gr. 'V)pwC;; en ce qui concerne ce œpcxplcrxw, le second terme signifiant «adapté à. ou
dernier mot, le rapprochement reste théoriquement «pourvu de., etc. Chez Hom. : 6u(J.-I]p1Jç (Od. 10,362) et
possible, car on ne peut plus poser *TjpFwc;, v. s.u. Rap- -01p1JC; (Il. 9,336, Od. 17,199 et 23,232) «agréable.,
prochement avec un nom de l'année ·yër- (cf. &pcx), comme xcxÀx-I]P1Jç «pourvu d'une pointe de bronze », e:ù-l]P1Jç
• déesse de l'année., SchrOder, Gymnasium 63, 1956, « bien en main, bien adapté. (Od. où le mot sert pour des
60 sqq., ou «la génisse d'un an », van Windekens, Gl. 36, rames et peut faire penser à la série 2), dit d'outils (Hp.).
1958, 309 sqq. ; ces hypothèses sont fort douteuses. Nombreux autres exemples : œrx- (S.), cX(J.cxç- (lEsch.,
Une origine préhellénique est plausible comme pour S.), œ(J.cp- (E., H.F. 243, avec la note de Wilamowitz,
'V)pWC;. Cf. Ruijgh, Études § 69, n. 75. Ion 1128) et cf. sous 2, 8t-l]p1Jç «double. (att.), 8LX- • divisé
en deux» (E.), xcx't'- • pourvu de, (E., Supp. 110, etc.),
,;pa.V8EjlOV : n. «anthémon. de printemps. Composé XLcrO'- «garni de lierre.( S .), XW1t- «pourvu de rames.
avec le' premier terme ~cxp «printemps., cf. Strômberg, (lEsch.), peut faire penser à la série 2, Àe:x- «qui reste au
Pflanzennamen 72. Pour la formation, v. aussi Risch, lit. (E.), ÀOYX- • armé d'une javeline, (E.), ÇLcp- «armé
IF 59, 1949, 53 sqq. d'une épée. (E.), 1to8- • qui va jusqu'aux pieds»
(att., etc.), nLX- • entouré de murs., d'où «assiégé.
~pa.VOS : m. «protecteur, maUre de. (A.R., alex.), (Hdt., etc.), cppe:v- « pourvu de raison, sage, (Hdt., etc.),
glosé par Hsch. ~cxO'tÀe:UC;, &PXwv, .O'xo1t6C;, cpuÀcxç. Verbe xpucr- • recouvert d'or. (E., etc.).
dénominatif, participe i}pcxvÉwv' ~o1J6wv, xcxptÇ6(J.e:voç La finale --I]p'Y)C; est devenue un simple suffixe, dépourvu
(Hsch.). La forme à préverbe èm--I]pcxvoc; est attestée de sens propre, surtout lorsqu'il s'ajoute à un thème
avant le simple (Emp., Pl. Corn., AP, etc.), avec le sens d'adjectif: 8oÀtx- (Nic.), tcr- (E., etc.), Àe:ux- (lEsch., Pers.
« qui protège, qui règne sur, qui défend contre '. 1056), (J.ov- (Hp., etc.). Parfois --I]P1Jç est le substitut
Et.: Même suffixe que dans xolpcxvoç. Il semble qu'il d'un suffixe d'adj. : o(J.op-l]P1JC; (Nic.) à côté de -"lp6C; (Hés.),
faille distinguer ce mot de t1tt--I]pcxvoç • agréable. (Od. 1te:8t1lP1JC; (lEsch., Pers. 566), 1te:v6-l]P1JC; (E.) pour -'Y)p6c;.
19,343) et de 7jpcx, È1tl'Y)poç, etc. (voir sous 7jpcx), un rapport Voir Wackernagel, Dehnungsgesetz 41;
sémantique semblant impossible à établir entre les deux 2) Second terme de composés --I]P7jC;, reposant sur la
groupes. Depuis Fick, on évoque généralement skr. viiraka- racine de l:pÉnjC;, èpÉcrO'w, v. s.u. : <XÀt-1jp'Y)C; (E., Hec. 455),
« défenseur., véd. viira{la- «qui écarte, fort., etc. Si la œ(J.cp-.à deux rames» (E., Gycl. 15), mais voir aussi sous l,
forme l:1tl'Y)pcxvoc; n'invitait pas à supposer un F initial, xcx't'-I]p'Y)C; • pourvu de rames» (Hdt. 8,21), mais voir sous 1 ;
un rapprochement avec 'l\pwc; serait tentant pour le sens. en outre tous les noms de navires: 't'pL-I]P'Y)Ç • à trois rangs
de rameurs» (ion.-att., etc.), 8t- (Poli.), 1te:v't'- (Plb., etc.).
~pÉjla. : adv . • doucement, tranquillement, un peu.
(Pl., Ar., Arist., etc.) ; une fois devant voyelle i}pÉ(J.cxc; avec ~pl : adv. «de bonne heure. (Hom., béotien selon
sigma adverbial, cf. &:rpÉ(J.cxc; (A.R. 3,170); autre doublet A. B. 1095, Schwyzer 789 Cumes). En composition dans
i}pe:(J.t[e:t] (Ar., Gren. 315) analogique du type 1tcxv87j(J.t[e:t]. i)PL-yÉVe:LCX • fille du matin. (Il., poètes) épithète de 'Hwc;,
Dérivés: i}pe:(J.CXLOÇ • tranquille» (Pl., Hp., etc.), compar. employée aussi comme substantif; plus tard aussi -ye:v-l]c;
i}pe:(J.ÉO'npoc; (X., Thphr.), analogique des thèmes en s; (A.R.), 'iJpt-yépwv «vieillard de bonne heure., nom du
d'où le nom de qualité i}pe:(J.cxL6't'7jC; f. (Hp.); adjectif séneçon en raison du poil blanc des aigrettes (Thphr.),
secondaire 't)pe:(J.OC; « tranquille, (Thphr., époque impériale), cf. Strômberg, Pflanzennamen 56; 'iJpm6À1J' matinal. (AP),
dérivé inverse tiré de i}pe:(J.Éw avec le nom de qualité cf. les composés en -1toÀOC;, -1toÀéw.
i}pe:(J.6njC; (tardif). Et.: Repose sur *'t)e:PL (v. sous 'iJépwç, 'He:plootcx),
Verbes dénominatifs: 1) i}pe:(J.éw «être tranquille. (Pl., tandis que l'cx est bref dans *cxye:pt qui fournit le premier
417 - i]auxos
terme de ~PLO"t>V «déjeuner t. Il s'agit d'un «locatif. en mycénien où le datif *TpLO"-i]pWL signifie «au triple
ou • cas indéfim., v. Benveniste, Origines 79 et 98. On héros., c'est-à-dire «au héros très antique >, cf. TpLTO"&-
rapproche alors av. ayar~, gén. ayqn • jouro, *ayeri attesté TOpe:C;, etc. Formations de féminins : 1) ijpw"tC;, -L80e;
en germ., par ex. got. air « de bonne heure t, v. norr. ur. (PL, etc.) ; 2) 1)pwLv1l et ijpci>V1J (Ar., inscriptions), ijpotvii
La longue initiale qui n'a aucun appui dans une autre (lesbien), pour le suffixe, cf. Chantraine, Formation 205;
langue indo-européenne pourrait s'expliquer par un autres formations plus tardives: 3) ijPWLO"O"CX, ljp<pO"O"cx
allongement métrique figurant dans i)ÉpLOC; et finalement (A.R., inscriptions), constitué avec le suffixe hellénistique
dans *~e:pL > ~pL, cf. D. M. Jones, Gl. 39, 1961, 123-127. -LO"O"CX du type [3CXO"LÀLO"O"CX, etc. ; 4) ijpwcxO"O"cx (hapax crétois,
Collitz-Bechtel 4952); 5) ijpuc; (Lilybée, II" s. av., cf.
Kretschmer, Gl. 15, 1927, 306) sur quoi on ne peut faire
"'plov : • tertre, tombe> (Il. 23,126, Delphes, Rhodes, que des hypothèses.
prose attique, etc.). Composé i)PL-e:pr1JC;· 'rUf.LOWpUXoC;
(Hsch.). Une hypothèse risquée de Kretschmer, Mélanges Autres dérivés : ijpWLOC; «qui concerne des hér~s.
van Ginneken 207 sqq., cherche à rapprocher le nom de (PL), et 1)p<j>OC; (puOf.L6c;) «vers épique, dactylique, (Pl.);
fleuve 'HPL8cxv6c;. d'où le subst. ijp<j>ov n. «sanctuaire d'un héros, her6on»
Et.: Vieux mot conservé au sens de «tombe t. Dérivé (ion.-att.); ijPWLK6c; «héroïque, qui concerne les héros»
en -Lov comme K1lpLov à côté de K1lp6c;, n. pl. f.L1lpLcx à côté (Pl., Arist., etc.), dit aussi de l'hexamètre dactylique.
de f.L1lp6C;, etc. Tiré de èlpcx «terre> par les Anciens Substantifs dérivés : ijpw·'cxO"TcxL (Delphes IV" s. av.),
(Harp., etc.), ce qui risque d'être une étymologie populaire. -OLO"TCXL (IG Il" 1339), -wO"Tcxl (Lydie) «adorateurs de
Le témoignage de Il. 23,126 f.LÉycx i)pLov fait croire qu'il y héros., entrent dans la série des noms de confréries
a eu un digamma initial. Dans ces conditions, on rapproche comme' A"OMWVLCXO"TCXE, eic. ; ijpwLO"f.L6C; • culte des héros;
des mots germaniques: p. ex., v. norr. vQr f. (L-e. *vorü) (Mitylène). Le verbe dénominatif ijpwL~w que suppose
• colline, tas de pierres ou de gravier., v. norr. ver n. ijpwLO"f.L6c; n'est apparemment attesté que chez Eust. 4,1
(L-e. *voriom) • digue.; Frisk admet pour ces mots un au sens de «écrire des poèmes épiques., mais on lit
rapport avec le verbe got. warjan (ail. wehren) • défendre, &'P1lPWL~e:LV «transformer en héros. à Théra (L. Robert,
protéger " etc. R. Ph. 1944, 40-44).
Outre les noms de divinités "Hpwv et "HpwC;, il existe un
certain nombre de dérivés dans l'onomastique: 'Hpwt8iic;,
~pos : m. avec le diminutif i)pLO"KOC; (Délos, IV' ou
'Hpwv8cxc;, 'HpwtO"KOC;, au fém. "HpUÀÀcx, etc.
III" s. av.). Sens inconnu.
Et.: Il ne s'agit pas d'un thème ijpwF- comme on l'ensei-
gnait souvent, puisque le mycénien tiriseroe, si l'inter-
i]puyyos : f. sorte de chardon, eryngium creticum prétation qu'on en donne est correcte, écarte cette analyse.
(Nic.); généralement i)puyyLOV, Chardon-Roland, pani- Un rapport avec lat. seruüre est malaisé. Un rapproche-
caut, etc. (Thphr., etc.); aussi i)puyY1l (Pline) et i)puyytTIlC; ment avec "Hpii serait plausible. P.-ê. racine *ser- variante
(Plu.); adj. dérivé i)puyylc; f. «qui concerne l''I)puyyoC;' de *swer- et *wer-, cf. servüre. Ou emprunt.
(Nic.). Un masc. ~puyyoc; «barbe de chèvre> est attesté
Arist., H.A. 610 b : le texte est bon, il s'agit d'un
développement sémantique secondaire.
'Halo8o,> : anthroponyme, avec le dérivé 'Hm68e:LOC;.
Apparemment composé de ijO"L- « qui lance _, cf. t1lf.LL, type
Et.: Formation expressive à nasale comme e:n..LyyOC;,
TE:p~Lf.LOpOTOC;. Pour le second terme on a posé un fém.
"Lauyyoc;, qui fait penser aussi à des formes athématiques
comme 'P&puy~. Hypothèse hardie et ingénieuse de Strôm- * F08i] • voix " cf. cxù8·~, &e:L8w, etc?
berg, Pflanzennamen 72, qui admet une dérivation de
~cxp, ~pOC; • printemps" donc «fleur de printemps t. Tjauxos : Hésiode, ion.-att., etc., avec les doublets
ijaUxLOc; (Il. 21,598, ion.-att.) et 1)O"UXLf.LOC; (PL, o. 2,32
hapax) «tranquille, calme, gentil. (comparatif et superl.
i]pw,> , -WOC; : en att. quelques formes contractées, en -CXETe:pOC;, -CXLTCXTOC;), cf. 1)O"uxcx"Loc; «doux, tranquille,
acc. sg. ljpw à côté de ljpwcx, n.-acc. pl. ljpwc; à côté de immobile. (ion.-att.). Adverbe 1)O"ux'ii ou -'ij (noter l'accent
ljpwe:c;, ljpwcxc;; au gén. sg. parfois ljpw d'après la déclinaison final) «tranquillement, un peu., parfois «secrètement_
dite attique en outre quelques formes de thème en -v :
(ion.-att., etc.).
-WVOC;, -WVL, etc. Le mycénien fournit la forme de datif
tiriseroe à Pylos (Chadwick-Baumbach, 201, Hemberg, Substantifs : 1)auXEcx «tranquillité, calme, silence,
(Od. 18,22, ion.-att.) et 1)O"UXL6TIlC;, -TIlT0C; f. (de 1)O"uXLOC;)
Eranos 52, 1954, 172-190, Bennett, Olive Oil Tablets 43), =
« tranquillité. (Pl., Lys.). Verbes dénominatifs : 1)O"UX&~w
TpLO"-1)pWL. Le mot est commodément traduit «héros >,
«être calme, tranquille, silencieux _ (ion.-att.), l'emploi
terme de politesse usité pour les «héros t d'Homère, quel
que soit leur rang. Mais «héros. comporte également transitif est exceptionnel; avec des dérivés très tardifs,
une signification religieuse attestée après Homère: «demi- -cxO"T1)c; m., -cxO"nK6c;, -&O"TpLCX ; 1)O"UX60f.LCXL • être tranquille >,
qui est tardif (Aq.).
dieu. (déjà chez Hésiode), « dieu local. ; il s'agit d'un culte
funéraire et le plus souvent d'un humain divinisé, comme "HO"uxoc;, 'HO"uXl1l figurent dans l'onomastique; 'HauXL8e:c;
Thésée, ou même Sophocle; le mot s'est finalement appliqué est un nom de prêtresses des Euménides chez Cali., (r. 681.
(Ar., Alciphr., etc.) à un mort, un revenant. Le mot ljpwc; "Hauxoc;, etc., subsiste en grec moderne.
s'appliquant à la fois aux héros d'Hom. et à des dieux Et.: Les formes à alpha long initial que donnent parfois
doit être un terme de respect et de politesse: «sire " etc. les manuscrits doivent être des hyperdorismes.
Le culte des héros ignoré des textes homériques est Pas d'étymologie. On ne sait pas sur quoi repose la
certainement très ancien, puisqu'il est attesté, semble-t-il, syllabe -au-. Quant à la syllabe finale, si elle est suffixale,
418
on se sou.ndra que les suffixes en -X0<; sont parfois "Hq>OCLO'-rO<; a fourni des dérivés dans l'onomastique :
expressifs. 'Hq>oc[O'no<;, -[wv, etc.; cet anthroponyme était connu
déjà, semble-t-il, dans le mycénien apaitijo (Chadwick-
~Ta : n. (Hp., Pl., etc.) septième lettre de l'alphabet; Baumbach, 201); le nom divin y existait donc.
emprunt au sémitique, cf. hebr. Uëth; voir Schwyzer, Sur Héphaistos, voir Nilsson, Gr. Rel. 1,526 sqq.
Gr. Gr. 1,140. Noter en grec moderne -!jq>OC[O'-re:LOV «volcan JI.
Et.: Nom divin particulièrement obscur.
~TOp : n. (touj. n.-acc. sg. sauf ~ . t"OpL Pi., fr. 52 f, et
variante Simon. 13 D) «cœur» (Hom., Iyr.) : le mot désigne tiXtl : dor. &xâ:, f. «bruit -, se dit aussi de cris ou du
le cœur de façon assez vague, ne s'emploie pas dans la son d'instruments, ne se dit pas de sons articulés (Hom.,
description d'une blessure, mais est considéré comme le poètes, grec tardif), d'où l'adj. 1]X~e:L<; «sonore, bruyant_
siège de la vie et des sentiments, cf. J. Bôhme, Die Seele (Hom., poètes épiques) et 1]Xé:e:v-roc pl. n. (Archil. 74,8 B),
und das lch 6-8, 65 sq., T. Bolelli, Ann. Scuola Norm. cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,246; il existe un doublet masculin
Pisa 17, 19, 65 sqq. Composé : [Le:yocÀ-~-rwp, -opo<; lau ~Xo<; (Arist., alex., grec tardif), parfois passé au neutre;
grand cœur» (Hom., PL). dérivé 1]xw81)<; (Hp., grec tardif) ; dans l'onomastique on a
Dérivé: -1i-rpov n. «ventre, bas-ventre» (Hp., ion.-att.) Faxo<; (arcad.), probablement hypocoristique d'un composé,
avec l'adj. dérivé ~-rpLOCï:O<; «du ventre» (Ar., corn., etc.), de même que Faxu<; (corinth., cf. Bechtel, Gr. Dial. 2,217).
cf. Ve:q>pLocï:O<; et Chantraine, Formation 49. A date tardive, nom d'instrument 1]Xe:ï:ov n. «gong,
Et.: Vieux neutre en *-rln- (bien qu'il n'y ait pas trace cymbale» (Ph., Plu.).
de la nasale), -op serait un vocalisme éolien pour -ocp. Parallèlement à ~X~ existe un nom à suffixe *-oi-
On rapproche v. is!' ëëâr f. «veine JI, v.h.a. iid(a)ra, m.h.a. (attesté notamment dans des noms de femmes, comme
iider «veine, nerf JI, au pl. «entrailles»; v. irl. inathar ropyw, etc.) 1]XW, dor. &xw f. «écho JI, parfois personnifié
(de *en-otro-) «entrailles JI. Cf. Pokorny 344. pour une déesse (H. Hom., Hés., Pi., lEsch., etc.).
Verbe dénominatif : i)Xé:w «résonner JI, aor. ~X1)O'oc
i]TpLOV : n., ou p.-ê. ~-rp[ov, IhpLOV (Théoc. 18,33); «résonner, faire résonner _, dit notamment du métal
• chaine. d'un tissu, la trame se disant xp6x1) (PL, E., (Hés., ion.-att., etc.), souvent avec des préverbes: cXv-r-
Theoc., etc.). (Hp., K, etc.), xoc-r- (tardif), \l7I"- (Pl., E., etc.). D'où
Et.: Suffixe -LOV comme dans ~p[ov. Rapprochement les dérivés nominaux : cXv-r~X1)[LOC, etc. (mais ~X1)[LOC est
plausible avec &-r-rO[LOCL, &O'[Loc, 8[ocO'[Loc. On a aussi rattaché tardif), cXV-r~X1)O'L<;, etc. (mais ~X1)O'L<; est tardif); nom
à ce groupe È7I"~-rpL[LO<;, v. ce mot. d'agent (ou dérivé de ~X~) ~Xé:"r1)<; «sonore., notamment
pour désigner la cigale (ion.-att.) avec 1]Xhii (Hés.);
llTTWV, etc., voir -1ixoc. 1]X1)-r~<; (Hsch.) avec ~X1)-rLx6<; (tardif).
Il y a deux types de composés. Composés sigma tiques
tiÛTE : particule de comparaison « comme, de même que - qui sont les plus anciennement attestés: chez Hom. ûljJ1)X~<;
(Hom., B. 12,87, A.R.). épithète de chevaux, 3uO'- (mais voir 8uO'1)X~<;), 7I"oÀu-;
Et.: De ~, 1] (F)é: «ou» et *u-re: = skr. utli «et, aussi JI, plus tard [3ocpu-, e:ù, etc. Composés thématiques: &V"r1)X0<;
cf. Schwyzer, Gr. Gr. 2,564 et 576. Un rapport étymo- (Philon), e:ù- (LXX), etc., qui apparaissent moins
logique avec d>-re: ne peut être établi. anciennement. Cette répartition ne prouve pas qu'il ait
existé anciennement un neutre en s *-1ixo<;.
"HcJlaLO"TOS : dor. "Aq>-, éol. "Aq>-, vases attiques Subsistent en grec moderne: -1ixo<; " bruit ., 1]Xw « écho JI,
HËq>ocO'-ro<; (pour cette graphie, voir Schwyzer, Gr. Gr. ~xw «retentir JI, ~X1)p6<; «sonore., etc.
1,276 avec la bibliographie). Héphaistos, fils de Zeus et Voir aussi sous t&xw, tocX'Î).
d'Héra, dieu du feu, dieu forgeron, etc. ; le mot est aussi Et.: 'HX1J repose sur * FaXa; -1ixo<; est secondaire et 1]XW,
employé par métonymie dans l'épopée pour désigner le feu personnification, désigne l'écho. Il est difficile de trancher
(Hom., ion.-att., etc.). Figure dans des composés comme si TjXé:w est dénominatif de i)X1J ou déverbatif. Un radical
'Hq>OCLO'-r6--re:ux-ro<; «fait par Héphaistos _ (S., etc.), cXv- verbal bref apparaît dans le présent à redoublement
~q>OCLO'-rO<; épithète de 7I"Üp (E., Or. 621), un feu qui ne vient * FL-F&xw, voir sous t&xw.
pas d'Héphaistos, dit de la discorde. Comme il arrive pour des groupes concrets et expressifs,
Dérivés : 'Hq>OC[O'-rLO<; et 'Hq>OCLO'-rLWV sont des noms de il n'y a pas de correspondants exacts dans d'autres langues
mois à Lesbos et en Thessalie; 'Hq>OCLO'-rL-rL<; f., ou -["r1)<; indo-européennes, mais des mots qui • ressemblent. :
m. (ÀL66<;) nom d'une pierre rouge, voir les textes chez d'une part lat. uiigire «vagir, chevroter, résonner» (avec
Redard, Noms grecs en --r1)<;, 54. 'Hq>oc[O'noc pl. ll. fêtes -g- indo-européen); de l'autre, quelques mots baltiques
d'Héphaistos (att.); 'Hq>ocLO'nï:ov temple d'Héphaistos et germaniques avec sw- initial, lit. svagiù, -éti • résonner»
(attique), -Le:LOV est tardif (pap.), d'après 'AO'xÀ1)7I"Le:LOV, etc. (L-e. -g(h)-), anglo-saxon swogan «résonner, retentir»
Enfin -!jq>OCLO'-rL&<;, -&80<; f. est le nom d'un emplâtre (Gal.). (i.-e. -gh- comme dans 1]X'Î)). Cf. Pokorny 1110.
...
9a.LpOS : m . • gond. d'une porte (11. 12,459, Q.S., vocalisme se trouve confirmé par le verbe OocX~oo. Observer
Agath.), également «essieu. d'une voiture (S., fr. 596) aussi que ni O.xcrcroo, ni OocX~oo ne peuvent passer proprement
avec l'adj. OOCLpOCrO<; (Poli.), en outre le composé OOCLpO- pour des dénominatifs (à la différence de OiixÉoo, Oooxéoo).
SU"OCL . ol Èv ..0 ~uy0 aOCX..UÀLOL aL' wv ol PUTIjPE<; (Hsch.). Si l'on pose *OcfFocxo<; d'une part, et de l'autre *06Focxo<;
Et.: Terme technique obscur. Brugmann, IF 17, 1905, il reste à expliquer l'alternance du vocalisme : Schulze,
356 sqq., a posé arbitrairement *OFOCP-L6<; où il voyait Q.E. 435, pense que OIXFIX- est issu de OoFoc- par assimilation
un composé de Oupoc et de téVOCL «aller •. Une dérivation régressive. Frisk poserait une alternance 000-/00:- en évo-
de Oupoc, si elle n'est pas démontrable, ne semble toutefois quant à côté de ,,(7)[J.L, OOO[J.6<; et Ooc[J.cX ; on aurait finalement
pas impossible. *OiX-Focp-, *OiiFoc(v)- et d'autre part *Ooo-Focp-, *Ooo-Foc(v)-
qui seraient apparentés à ,,(7)[J.L. Simple hypothèse.
9â.KOS : m. (att.) et Oooxo<; (Hom., ép., poét., Hdt., dor.),
06ooxo<; forme non contractée, avec distension et allonge- 9é.Àa.j.10S : m. «chambre intérieure de la maison,
ment de la seconde syllabe au dernier temps fort (Od. chambre de la maîtresse de maison, chambre où l'on
2,26; 12,318) «siège., parfois « fait d'être assis. (Hom., enferme les provisions et les objets précieux. (Hom.,
ion.-att.), «chaise percée. (Hp., Thphr.). poètes, X., Econ. 9,3, etc.), opposé à [J.ÉylXpov, 8oo[J.O::;
Second terme de composé : cr1)vOiixo<; « qui siège avec. voir sur le sens Wace, J. Hell. Stud. 71, 1951, 203 sqq. ;
(S., E.) et -Oooxo<; (Sophr.); en outre XOLVO- (S.), ù'ln-06ooxo<; emplois particuliers : «chapelle intérieure, sanctuaire.
(Gr. Naz.), etc. (grec tardif) et « creux de la coque. d'un bateau (Timée,
Dérivé nominal: OiiXErOV «siège. (IG Il' 1672, IV· s. Poli.).
av.). Sur la répartition des formes Oôixo<; et Oooxo<;, voir Comme premier membre de composés dans OocÀoc[J.7)-
Bjôrck, Alpha impurum 349-352. 7':6Ào<; f. «femme de chambre. (Od.), «intendante.
Thèmes verbaux: 1) O.xcrcroo (poètes), OoccXcrcroo (Hom.), (lEsch., Sept 359), m. « eunuque. (Pl., etc.); 1'-7)- permet
seulement au thème de présent « être assis " issu de *OocFocx- d'éviter la suite de trois brèves; OocÀO::[J.7)y6ç « bateau
yoo- cf. Et.; deux autres présents comportent des formes comportant des OcX),OC[J.OL" en grec moderne « yacht. ;
claires de dénominatifs: 2) OiixÉoo, ion. et dor. OooxÉoo «êtrc OO::ÀcX[J.7) f. «creux, cavité, cavité du corps. (Od. 5,432,
assis. (Épich., Hdt., trag.), également avec les préverbes E., Hp., Arist., etc.), «pont inférieur d'un bateau. (Luc.),
È;v-, cruv-, d'où les dérivés nominaux: O.xX7)[J.oc «fait d'être avec le dérivé comique OocÀoc[J.1fC&.a7)<; «fils d'une cave
assis. (S., E.), O.xX7)crL<; (S., O.C. 9) et ivO.xX7)crL<; (S.); marine., nom du thon (Matro).
È;vOcXx7) «embuscade. (Pompeiopolis, Le Bas-Waddington Dérivés : OOCÀOC[J.LcX « sabord pour la rame. du rang
1471) est également une formation postverbale; 3) OiiXEUoo inférieur de la trière (Hdt. 5,33), ou cette rame elle-même
«aller à la selle. (Plu., Artem.); il existe un doublet (Ar., inscr.), cf. Morrison, Class. Quart. 41,1947,125 sqq.;
franchement différent de OoccXcrcroo : OocX~oo «être assis. en outre OocÀoc[J.lii<; m. «le rameur qui se trouve à cette
(Emp., lEsch., S.), de *Ooxcrcroo avec changement de suffixe; place et manie cette rame. (Th. 4,32, App., Them.);
È;mOocX~oo « s'asseoir en suppliant près d'un autel. (lEsch., en ce sens également OocÀcX[J.iiç avee le suffixe familier -iix-
E.). (Ar., Gren. 1074), enfin ElocÀocfLh7)ç (sch. ad 1.).
Et.: La glose d'Hsch. OcXoocxov . Oôixov ~ Op6vov prouve Outre ces termes techniques du vocabulaire maritime,
que Oôixo<; repose sur une contraction de *OiXFocxo<;. La forme quelques dérivés rares et dispersés de O&'),oc[J.oç « chambre. :
dialectale Oooxo<; repose sur *06Focxo<; ou *OÛlFocxo<;, et ce ElOCÀIX[J.~LOÇ «qui concerne une chambre., ou «le mariage.
8
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(Hés., Tr. 807, A.R.), 6lXÀcq..l.li~oç «qui reste à la maison. 8c1ÀÀw : surtout prés. (Hés., H. Dem. 402, etc.) ; l'autre
(Ph. 2,297), 6IXÀIX(..I.(<; «femme de chambre> (An. Ox. thème important est le pf. Té6'1)Àa (Hom., etc., chez Hom.
2,376). Verbe dénominatif 6IXÀIX(..I.e:UO(..l.IXL «être conduite surtout au part. Te:6'1)À6>ç, Te:6IXÀUtlX), dor. et éol. Té6&ÀIX,
dans la chambre nuptiale, être épousée. et plus rarement pf. de sens présent; les autres thèmes sont rares : aor.
6IXÀIX(..I.e:uw «épouser. (Ph., Hld., etc.), d'où 6IXÀIX(..I.e:UTpLIX ~6lXÀov (H. Hom. 19,33, hellén.), et à date basse, aor. sigm.
« marieuse. (Poli. 3,41); en outre 6IXÀIX(..I.e:UT6<; «enfermé livé6'l)ÀIX (lEl.), f. liVIX6&À'I)crO(..l.IXL (AP J. Sens : «pousser,
dans un thalamos' (Tim., Perses 245); enfin, 6IXÀIX.(..I.e:u(..I.1X être florissant. en parlant de plantes, puis par extension
«gîte» (E., Bacch. 120), réfection poétique de 6&ÀIX(..I.0<;, de personnes, de cités, etc., exprime aussi l'abondance,
cf. Chantraine, Formation 185. cf. Il. 9,208, Od. 13,245, etc., le verbe est surtout poétique,
Il existe un toponyme 01X/.&(..I.IXL, avec un ethnique rare en prose attique; quelques formes à préverbes :
0IXÀIX(..I.&TIXÇ. Ils doivent remonter au mycénien qui a un liVIX-, è:x-, etc.
anthroponyme Taramata, avec un féminin Taramika, cf. A. Dérivations nominales: 1) d'un radical 61XÀ- : 6&Ào<;
Chantraine, Cambridge Colloquium 165-167. n. «rejeton» toujours par métaphore et seulement n.
Et. : Le mot fait penser à 66Ào<; qui désigne un monument acc. sg. (Hom., PL), au pluriel «bonne humeur, réjouis-
rond et les deux termes pourraient donc se trouver en sance. (Alcm. 15 P; Il. 22,504). D'où plus de vingt
rapport. Pas d'étymologie assurée. composés en -6<X1.~ç dont le plus notable est li(..l.cpL-6IXÀ~ç
(Hom., Pl., etc.) «florissant des deux côtés JI, employé
9c1Àa.aaa. : f., att. 6&'.OCTTIX, terme général pour désigner spécialement pour désigner l'enfant dont les deux parents
la mer (Hom., ion.-att., grec tardif, grec moderne). sont vivants (cf. sur ce mot L. Robert, Athenian Studies
presented to W. S. Ferguson, 1940, 509 sqq.) ; remarquer
Premier terme dans un certain nombre de composés
encore èpL6lXÀé<; «joubarbe. (Pline), d'où èPL6IXÀ(ç'
(avec la voyelle thématique 0 devant consonne), p. ex. :
e:t3oç 3év3pou (Hsch.). L'adj. a pu être *OIXMç dont il ne
6IXÀlXcrcrO-e:L3~ç, 6IXÀlXcrcrO-Xp&TWp, -XPIXTéw, -XpIXT(IX, 61XÀIX-
subsiste que le f. 6&Àe:LOC (pour l'accent cf. èÀ&Xe:LIX) « floris-
crcroupy6ç, -yéw, -y(IX, etc. Comme second terme de composé
sante, riche> en parlant de banquets, etc. (Hom., poètes),
dans li(..l.qn-6&ÀlXcrcroç «entouré par la mer> (PL, etc.),
0&Àe:LIX est aussi le nom d'une muse; l'adj. plus usuel
le plus souvent dans des hypostases d'expressions pré-
est 61XÀe:p6ç (comme yÀuxe:p6<; à côté de yÀuxu<;) « florissant,
positionnelles avec les suffixes -LOÇ : É:v6IXÀ&crcrLO<; (S.),
vigoureux> (Hom., poètes, parfois Hp.).
É:m- (Épich., etc.), 1tlXplX- (Hdt., etc.), ou -(3LOÇ (cf.
Subst. dérivé 61X/.(& «abondance, joie, bonne humeur,
Chantraine, Formation 39-40), è:m6IXÀlXcrcr(3LO<; (Th., etc.),
fête. (Hom., poètes, Hdt.) avec le dénominatif 61XÀt&Çw
1tlXplX- (Th., etc.).
« se réjouir. (tardif). Autre substantif apparemment issu
Dérivés: 61X/.&crcrLO<; «maritime» (Hom., ion.-att., etc.),
de *6IXM<;, 6IXMcrLIX pl. n. «fête de la récolte, prémices
avec 6lXÀlXcrcr(1X et 6IXÀ&crO"LOV comme noms de plantes
offertes à Artémis. (Il. 9,534) ou à Déméter (Théoc. 7,3) ;
(Diosc., cf. Strômberg, Pflanzennamen 114); 61X/.lXcrcr(3LO<;
en outre 61XMO"to<; &pTOÇ «pain fait avec des prémices.
(Hdt. 4,199 hapax), 6aÀlXcrcrato<; (Simon., PL), 6IXÀIX0"0"6>3'1)<;
(Ath. 3,114 a); enfin, 6IXÀUcrL&<; o36ç «chemin pour aller
« qui ressemble à la mer» (Hanno, Péripl.).
aux Thalysies. (Théoc. 7,31 hapax). On a un patro-
Substantifs 6IXÀlXcrcre:p6ç« collyre pour les yeux> nymique 0aÀucrt&.3'1)ç (Il. 4,458). Sur la fête des Thalysies,
(Gal., etc.), 6aÀacrO"tT'l)<; «vin que l'on fait vieillir dans v. Nilsson, Gr. Rel. 1,468. Si 6IXt.OcrLa est bien tiré de l'adj.
la mer. (Pline, H.N. 14,78, cf. Redard, Noms en -T'l)ç 96). *6IXM<;, comme il est très probable, il faut noter l'u long
Verbes dénominatifs : 6aÀ1X0"0"e:uw «être en mer. en (rythmique 1) et le suffixe, cf. Chantraine, Formation
parlant de bateaux (Th. 7,12, etc.), 6IXÀIXcrcr60(..l.IXL «avoir 41 sqq.
une voie d'eau» dit d'un bateau (Plb.), «être mélangé Le radical 01XÀ- a servi dans l'onomastique, cf. 0&À'I)ç,
d'eau de mer. (Thphr.), -cr0"6w «transformer en mer. gén. 0&Àe:w et 0&À'I)TOÇ; aussi des composés, 'I1t1t06&À'I)<;,
(Arist., Hld.), d'où 6aÀ&crcrwO"LÇ «inondation par la mer> etc. ;
(Thphr.), 6IXÀlXcrO"(Çw «ressembler à de l'eau de mer. 2) Un certain nombre de formes nominales présentent
(Ath.), claver dans l'eau de mer> (pap.). deux lambda: elles pourraient comporter une gémination
Le grec moderne a gardé le mot 6&Àacrcra. expressive ou, plus simplement, être tirées du thème de
Et.: Un thème représenté par lat. mare et ailleurs avec présent: 6aÀÀ6<; m. «jeune pousse., notamment branche
voc. 0, irl. muir, gal!. mor, got. marei, enfin en v. sI. d'olivier (Hom., ion.-att., etc.), cadeau offert à l'occasion
le dérivé morje, a fourni en L-e. occidental un nom de la d'un bail, etc. (pap.), avec deux dérivés, d'une part f. sg.
« mer >. Rien de pareil en grec, lequel crée des mots qui 6IXÀÀ(& «feuillage JI (Thphr., etc.), de l'autre pl. n. 6&ÀÀLIX
lui sont propres : &À<; «élément salé., 1t6VTO<; «route., « cadeaux> (pap.). Adj. 6&ÀÀLVO<; «composé de jeunes
1tÉ:ÀlXyo<; «vaste étendue» (voir ces mots). Mais le terme pousses. (Rhodes). En outre, 0IXÀÀ6> une des Heures, déesse
à la fois le plus usuel et le plus général est 6&ÀlXcrcrlX, de la croissance (serment dans Lycurg. 77, Paus.).
qui demeure fort obscur. On en rapproche sans pouvoir B. Présent dérivés: 1) sur le thème 6aÀ-, 61XÀ-é6w (Hom.,
rien préciser la glose 3IXÀ&YXav' 6&ÀlXcrcrlXv (Hsch.), que l'on poètes, cf. Chantraine, Gr. Hom. 1,327, Shipp, Studies 39) ;
a supposée macédonienne. De nombreuses hypothèses ont 2) Sur un thème à voyelle longue, qui est probablement
été présentées; en dernier lieu Steinhauser, Gedenkschr. issu du parfait: 6'1)ÀÉ:w, éol. et dor. 6iiÀÉw, aor. è6~À'I)crlX,
Kretschmer2,152-154. Critique de théories pélasgiques chez è:6&À'I)crlX «fleurir, foisonner. en parlant de plantes, «être
Hester, Lingua 13, 1965, 354. Selon Lesky, Gesam. Schr. florissant JI (Hom., PL, alexandrins) ; sur ce même thème,
468-478, mot d'emprunt signifiant d'abord «eau de mer D. adjectifs sigmatiques èpL6'1)À~ç « qui pousse bien, florissant.
en parlant de plantes (Hom.), ve:o- (Hom., etc.), e:ù-
8c1ÀÀLKa. : cr&xxou d30<; (Hsch.). (H. Hom., Pi.) et quelques autres;
421
3) Présent expressif dérivé 'n)Àe:6&oo avec suffixation 6:J(tL~v& «souvent. (PL, Hp., Ar., X., etc.) et 61X[1.~v&xtç
en -e:6&-oo et dissimilation d'aspiration, chez Hom. seule- (Hp.), l'adj. 61X[1.~v6:; «nombreux, serré" (CalI.), cf. TCUXW&
ment au participe, «être luxuriant, florissant. en parlant et TCux~v6.;, mais il existe aussi une forme à pénultième
de végétaux (Hom., Théoc.), voir Chantraine, Gr. Hom. longue (H. Herm. 44, etc.), qu'il faut peut-être écrire
1,350. 61X[1.e:~v6ç (cf. Choerob. in An. Ox. 2,180); la forme serait
En somme, groupe de termes surtout poétiques, se analogique des adjectifs en -e:~v6.; pour Wackernagel,
rapportant en principe aux végétaux; quelques emplois Giilt. Naehr. 1914, 119 = KI. Sehr. 2,1176, n. 2. L'adverbe
dérivés, notamment pour la joie d'un banquet plantureux 61X[1.& (accent d'après TCOn& selon Wackernagel, Akz. 34 =
(cf. 61XÀ( ii). KI. Sehr. 2,1103) repose sur un substantif neutre en -Q
Le grec moderne connait encore 6&ÀÀoo, 6IXÀe:p6ç, etc. comme X&pTOC, T&XOC, etc. A côté de cet adverbe existait
Et.: Comme le souligne Frisk, on trouve des correspon- un adj. *61X[1.uç attesté au pl. 61X[1.ée:ç «serrés, nombreux,
dants nets en albanais et en arménien : en albanais, prés. fréquents» (Hom., alex.), f. 6oc[1.e:~IX( (accentuation mal
dal «surgir, pousser >, de l'i.-e. "dhal-no (on peut donc se expliquée, cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,385) ; compar. 6oc[1.uvn-
demander si en grec il faut poser pour 6&ÀÀoo un suffixe poc~· TCuxv6Te:plXt (Hsch.), cf. pour la nasale insérée WUVTIXTIX.
"ye/ o, ou "ne/o), avec un aor. dol (l)a (de "dhtil-, cf. Té67)ÀIX) ; Il y a encore trace du thème en u dans l'onomastique,
en arm. on a l'adj. dalar «vert, frais. qui répond exacte- par exemple avec 01X[1.u-xÀ'ij.; et p.-ê. avec le nom du barde
ment à grec 6IXÀe:p6; sauf en ce qui concerne la voyelle e: thrace 0&[1.up~ç (Il. 2,595, etc.), certainement dans l'appel-
du suffixe. Voir aussi Pokorny 234. latif 6&[1.upt.; «assemblée» (Hsch.); le mot est expliqué
par Hsch. entre autres par TCOCV'~yUptç, sur l'analogie de
Oo.À1TW : aor. 6&),1jJ1X~, pass. part. 6IXÀcp6d.;, «réchauffer, quoi le mot est p.-ê. constitué; adjectif dérivé dans 680uç
échauffer. (Od. 21,179, à propos de l'arc pour l'amollir), 61X[1.upou,; . TOC'; Àe:oocp6pouç (Hsch.); avec le verbe dénomina-
« chauffer. (ion.-att.), au figuré dans deux développements tif 61X[1.up(~e:~· &6po't~e:~, aU\l&ye:~ (Hsch.), au sens intr.
sémantiques différents: «brûler. (en parlant de la passion), «se rassembler» (BeH 50,401, Thespies).
mais aussi «réchauffer, réconforter.; l'emploi intransitif Verbe dénomina tif issu de 6&[1.1X : 61X[1.[~oo «venir souvent
est rare. Avec préverbes: &VIX-, èx-, èv-, èm-, XIXTIX-, cruv-, fréquenter, avoir l'habitude de. (Hom., ion.-att.).
UTCO-, etc. Malgré la divergence apparente du développement
Formes nominales: 6&ÀTCO'; n. «chaleur. (trag., Hp., X.); sémantique, il faut citer ici 6&[L-voç m. (parfois féminin
une douzaine de composés en -f)ç presque tous tardifs, d'après les noms d'arbres) «buisson, bosquet» (Hom.,
sauf 8ua61X),n:1jç «difficile à réchauffer t (Xe:~[1.WV, Il. 17,549), ion.-att., etc.), dit d'arbres serrés (cf. pour un tel emploi
d'où 6IXÀTCe:~v6ç (EM 479,22) et !hÀTCe:~Vf) «iris., cf. Mcre:oc) et l'explication d'Hsch. 6&[1.vOt . BlXaÉ:oc xd TCUXV&
Strômberg, Pflanzennamen 82. Noms d'action: 61XÀTCoopf) 8év8plX) ; le mot se trouve par rapport à Ooc[1.~v6.; et 61X[1.&
f. «réconfort» (Hom., Argos, Julien), cf. pour le suffixe, dans le même rapport que TCuxv6ç par rapport à TCl)xtv6ç et
Chantraine, Formation 243; 6&À~~ç «fait de réchauffer. TCUXIX, cf. aussi Szemerényi, Syncope 87-88 qui part de
(Hp.). Adj. 6IXÀTCV6ç • qui réchauffe> (Pi., O. 1,6, hapax). *61X[1.uvoç; remontée de l'accent due à la fonction de
Dans l'onomastique 0&Àmo.; (Il. 2,620). substantif. Diminutif 61X[1.v[crxoç m. (Dsc., etc.), 6oc[1.vinç
Participe présent poétique dont la structure est comman- «qui appartient à un buisson, un bosquet» (Nic., Th.
dée par le rythme dactylique 6IXÀm6oov • bien au chaud. 883), 6IX[1.vw87)ç «qui ressemble à un buisson. (Thphr.)
(Od. 19,319, Aratus 1073) ; pour le suffixe v. Risch, Wort- et 6oc[1.voe:~8f)ç (Thphr.); 6oc[1.v&,;, -&80'; est glosé p(~oc
bild. der homo Spr. 274, Chantraine, Gr. H. 1,359. (EM 442,23). Enfin, OcX[1.VOC (Gp.) désigne un vin tiré de
Et.: Si l'on veut analyser ce thème, -TC- doit être grappes pressées (6&[1.',17) Hérod. 6,90 est à la fois douteux
nécessairement un morphème. Une dérivation de 6&),Àoo ne et obscur) : ce terme technique se tire bien de O&[1.OC mais
se laisse pas démontrer. Mais un rapport avec 6lXÀuxp6ç, n'a pas de rapport direct avec 6&[1.voç.
à établir d'une façon ou d'une autre, est possible. Et. : L'adv. 6oc[1.& entre dans une série archaïque de formes
en "-Q, cf. Benveniste, Origines 94. Quant à l'étymologie,
Oa.ÀUKpOS : «chaud, brûlant» (Cali., fr. 736, AP on a rapproché 67) [L-WV, 600-[1.6.; «tas» et, finalement,
5,219); glosé chez Hsch. tTIX[1.6v, ÀIX[1.TCp6v, f3Àoaup6v, TlEl7)[1.~. Outre que l'hypothèse n'est pas évidente, on
à.vlX~8é.;, TCIXVOÜpyov, 6e:p[1.6v, XÀ~lXp6v, d'où le dénominatif remarque que dans cette racine le vocalisme zéro est
6IXÀuxpéoVTIX~' \jJ€U80VTIX~. Autres gloses voisines : 61XÀu- 6e:- et non 61X-. Voir encore Szemerényi, l. e.
<TCT>e:a61X~ . cpÀÉye:a61X~ (correction probable, cf. les suiv.),
6IXM\jJIX~' 6&À\jJIX~, TCupwalX~; 6IXÀuaa6[1.e:vo.;· cpÀe:y6[1.e:vo.;.
Et.: Termes isolés dont le sens n'était plus très clair et
eo. . . ~OS : n. (exceptionnellement m.) «stupeur., chez
Hom. dans des formules du type Il. 4,79 : 6&[1.00'; 8' ~Xe:v
dont l'étymologie est mal assurée. Un thème en la bio-
e:laop6oovTIXC; (Hom., poètes, Th. 6,31, Pl., Phdr. 254 cl.
vélaire rendrait compte de 6û,ux-p6.; et de 6IXMaao[1.lX~ :
Comme second membre de composé dans des adjectifs :
6IXM<jJIX~ et 6IXM <TCT >e:a61X~ serait une réfection analogique.
&61X[1.0f).; «sans effroi. (poètes), [1.e:ylX-, TCe:p~-, TCOÀU- tous
Si l'on posait une labio-vélaire pour 6&ÀTCoo, on peut établir
tardifs, avec le substantif à.OIX[1.o[ii, -(7) • absence de tout
un rapport entre les deux séries. L'adjectif &Àuxp6ç
effroi. (Démocr. 215). Dérivé inverse &6oc[1.oo,; «sans effroi»
(cf. 1 à.ÀÉIX) présente la même finale que 6IXÀuxp6ç (par
(Démocr. 216), attesté également comme anthroponyme
analogie 1). (Delphes). Adj. dérivé 61X[1.oIXÀÉo,; (Nonn., D. 1,126).
Verbes dénominatifs: 1) 601:[1.0É:oo, aor. è6&[L(7)alX, etc.
Oa.À6aLa., voir 6&ÀÀoo.
(Hom., poètes), pf. Te:0&[1.(7)xoc (S.) «être frappé de stupeur,
00. .... 0. : adv. «en foule. (Il. 15,470), «souvent. (Hom., devant une divinité, la foudre (cf. Il. 8,77), etc, s'emploie
ion.-att., pap.), avec 61X[L&x~,; (PL), cf. TCOÀÀ&X~Ç. Dérivé avec complément à l'accusatif; en grec tardif (LXX, etc.)
422
sens transitif : «terrifier. et avec une flexion médio- « qui cause la mort» (lEsch., Ag. 1176), mais généralement
passive «être terrifié»; également avec préverbe È:x,- pour des raisons rythmiques la forme analogique 6IXvlX't"'Y)-
(grec tardif). Dérivés, tous tardifs : 6eXfLo'YJ<ne;, -'YJfLlX, <p6poe; (lEsch., ion.-att., etc.).
-~n~plX; en outre, dérivé inverse ~x6IXfLOOe; m. «stupéfait, Adjectifs dérivés : 6IXvrJ.cr~fLoÇ «qui cause la mort &,
terrifié. (Plb., Act. Ap.); 2) 61XfLo1XLV<Ù intr., même sens parfois «exposé à la mort» (Hp., ion.-att., etc.), suffixe
(PL); 3) OlXi.LOe:U<ù trans. «terrifier. (Aqu.), avec -e:u't"~e; -cr~fLoe; sur OIXVIX-, cf. ~~wcr~fLoe; et v. Arbenz, Die Adjektiva
(ibid.); 4) le pf. p. n6IXfLo<ÙfLi:voe; (lEtius 16,66) est auf -~fLoe; 17 et 70 sqq., avec la réfection tardive 6IXvlX't"~cr~fLoe;
douteux. (cf. 6IXvlX~crr.oe;); 6IXvlX't"6>S'YJe; «qui est signe de mort,
A côté de 6eXfLooÇ existe un vieux pf. 't"i:6'YJ7t1X, surtout au mortel» (Hp.); 6IXvlX~crr.oC; «mortel» (Afric.) est blâmé
participe, également pl.-q.-pf. he:6~7te:1X «être stupéfait, par Pollux 5,132, cf. ~~')'t"~Gr.oe;, !3po~crr.oç, etc.; 6IXvlX't"~x,6e;
effaré & (Hom., Hdt., Parm., Emp.). A ce pf. répond un (D.S., J., Plu., etc.), 6IXvlX't"'YJp6ç «mortel» (Eust. 1336,20),
aoriste thPmatique attesté seulement au participe 't"1X<p6>V cf. bSuv'YJp6e;, -r.ov'YJp6e;, fLoXO'YJp6c;, etc.; 6IXvlX't"oucr~1X (le:peX),
pour exprimer la « stupeur, la surprise» dans des formules pl. «fête des morts» (Luc.) est analogique de ye:pou-
du type d'Il. 9,193 ou 23,101 : 't"1X<pWV S' eXv6poucre:v 'AX~À- moe;, etc.; le vocabulaire poétique a 6IXvlX't"6e:~e; (S., E.,
1,e:Ue; ; les attestations de l'indicatif sont rares et postérieures Iyr.).
(Pi., P. 4,95, lEsch., Pers. 999, etc.). Il existe enfin, tiré Verbes dénominatifs: 1) 6IXvlX't"6<ù factitif, toujours sans
de cet aoriste, un subst. rare et secondaire, apparemment préverbe, « tuer, exécuter, condamner à mort. (ion.-att.),
neutre, 't"eX<poe; «étonnement, stupeur» (Od. 21,122; 23,93; avec le nom d'action 6IXVeX't"<ùcrLC; (Th., Plu.); 2) BlXvlX't"eX<Ù
24,441, Ibyc.). Enfin, sur le pl. 't"i:O'YJ7t1X a été créé «désirer mourir. (Pl., grec tardif), «être moribond &
secondairement un présent 6'YJ7ti:<ù attesté chez Hippon. (grec tardif) : ces emplois insèrent le mot parmi certains
(12 Masson) et dans diverses gloses d'Hsch. qui donne dénominatifs qui expriment des états morbides, etc., cf.
aussi !l'Y)1t"'YJ~e; . eX7tIX't"e:6>V; O'YJ7tIXÀi:oe; . ~<ÙfLoMxoe;; O'YJ7t6v . SIX~fLoveX<Ù, etc.; 6IXvlX't"~eX<Ù «être moribond» (Luc., S.E.),
X,1X't"IXOUfLr.ov, OlXufLlXcr't"6v. cf. la série des verbes de maladies comme À~6~eX<Ù,
Ces mots ne sont pas chargés d'une valeur religieuse cr7tÀ'YJVLeX<Ù, etc.
particulière. Il est remarquable que le groupe de OeXfLooe; II. Parallèlement à OeXvlX-'t"Oe; existe un ensemble verbal
subsiste en grec moderne au sens physique de «troubler constitué sur deux thèmes: 6viX- et 61Xv- (cf. étym.). Parfait
la vue, éblouir, fasciner », etc., avec OeXfL7tOe; et OlXfL7t6e;, (Hom., etc.) 't"é6v'YJXIX, 1 re pl. 't"é6vlXfLe:V, avec l'alternance
OlXfL7t6>V<Ù, etc. Est-ce le sens ancien? Cf. les emplois morphologique -v'YJ- (-viX-) !-VIX-, inf. 't"e:OViXVIX~, 't"e:Bv'YJx,évlX~,
homériques avec le complément e:lcrop6<ÙV't"IXe;, etc. éol. 't"e:BveXx,'YJv, part. 't"e:Ov'YJ6>e;, 't"e:Ove:6><;, 't"e:Bv'YJx,we;; avec
Et.: Pour associer comme il convient cet ensemble de vocalisme zéro du radical 6°v- aoriste ~OIXVOV (Hom., etc.),
termes, il faut d'abord rappeler qu'après une nasale, fut. OlXvéofLlX~, -OGfLlX~, cf. Chantraine, Morphologie, § 295 ;
une aspirée devient sonore: à côté de 't"pé<pOfLlX~ (*Ope:<p-), c'est sur le thème du pf. qu'est constitué le présent Ov"flcrx,<ù
Op6fLOOe;, de cr't"pÉ<p<ù, cr't"p6fLOoe;, etc., de même que 't"1X<p6>V ou 6v~crx,<ù, les deux orthographes se trouvant attestées
(*OIX<p-), OeXfLooe;, cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,333. En revanche, concurremment dans les manuscrits et les inscriptions
le parfait 't"i:O'YJ7t1X est irrégulier, on attend *'t"i:'t"'Y)<p1X comme (Hom., ion.-att., etc.), éol. 6VIXLcrX,<ù. Le sens du verbe
't"É't"pO<pIX. Mais l'étymologie est inconnue. On a rapproché « mourir », parfois « être tué» avec un complément d'agent
le got. hapax, impér. afdobn = <P~fL6>!l'Y)'t"~ «sois silencieux », comme un verbe passif, implique un terme, ce qui explique
ce qui conduit à poser une base *dhilbh- avec Pokorny 233. l'emploi du suffixe -crx,<ù. Il a eu aussi pour conséquence
Variante de cette vue chez F. A. Wood, Modern Lang. que l'emploi sans préverbe n'est usuel en prose ionienne-
Notes 21,1902,227. Pokorny évoque également moy. angl. attique qu'au parfait, qui exprime un état ; mais les
dabben «frapper doucement ,), n.h.a. tappen, etc. - En ce exemples du thème de présent restent exceptionnels
cas, la nasale du grec est expressive (Schwyzer, Gr. Gr. (Th. 2,47, Pl., Phd. 72 d); la prose, aux thèmes autres que
1,692). O. Szemerényi (Gl. 33, 1954, 238) avec des le parfait, emploie eX7to6v~crx,<ù, etc.; d'autres préverbes
considérations compliquées, en imaginant un neutre sont également attestés, notamment en même fonction
*OéfLOoe;, des présents *6éfLO<Ù et *OOfLoé:<ù, pose une base que eX7tO-, X,1X't"1X- qui marque également l'accomplissement
avec nasale *dhembh-, *dh'!lbh- qui lui permet de rapprocher et équivaut à eX7tO- en poésie, déjà chez Homère qui
got. dumbs «muet &, etc. En ce cas, 't"é:6'YJ7t1X serait une emploie plutôt XIX't"IX- que cX7tO-, même au parfait (cf. en
réfection sur 't"1X<p6>V : ce parfait de toute façon faisait outre Schwyzer, Gr. Gr. 2,268 sqq., Hermann, Giilt.
difficulté. Voir aussi 66>'~ et sous 6élX. Nachr. 1943, 617 sqq.) ; autres formes à préverbes rares:
eXfL<P~-, èx,-, «défaillir, mourir de» (par ex. yÉÀcp «de rire "
Od. 18,100), èv-, 7tpO-, GUV-, ime:p- «mourir pour ».
9a.\-LL~ : eXÀW7t'YJ!; (Hsch.). Pas d'étymologie. Hypo-
thèse sans fondement chez Blumenthal, Hesychst. 36 sq. Formes nominales: a) sur le thème OviX-, ion. 6v'YJ-, adj.
verbal 6v'YJ't"6e; «mortel» par opposition à eX6eXvlX't"oe; (Hom.,
Hdt., Pl., etc.), avec de rares composés dont le plus ancien
9a.\-Lvos, voir sous OeXfLlX. est x,1X't"1X6v'YJ't"6e; • mortel» (Hom.), d'où OV'YJ't"6't"'Y)e; «morta-
lité. (tardif); en composition, il y a des formes athém.
9a.va.TOs, 6v"flcrx,<ù, etc. : 1. 6eXvlX't"oc; : m. « mort & (Hom., eXvSpo-Bv~e; (lEsch.), lJfLL- (Ar., Th., etc.), ÀLfLo- (lEsch.),
ion.-att., etc.), parfois personnifiée (Hom., trag.). En V€O- (Pl.), Xe:LfLo- (Luc.). En outre, 6V~crLfLoe; «mortel.
composition dans plus de vingt adjectifs, la plupart (seulement Arg. de S., Œd. R. 7) qui peut être une faute
tardifs: &6eXvlX't"oc; (Hom., etc.), èm- (Hp., D.), Sucr- (Hp., pour OlXveXcrLfLoe;, mais e:ûOv~crtfLoC; «qui ménage une mort
E.), noter e:û-6eXvlX't"oc; avec e:ûOlXvlX't"é<ù et e:Û6IXVlXcrLIX, etc. facile. est attesté lEsch., Ag. 1294, d'où 6v'YJcrLfLIXIov
Également comme premier terme dans 6IXvlX't"0-<p6poe; «cadavre d'animal. (LXX, etc.), cf. Chantraine, Forma-
423 9apaos
tion 49; réfection avec le suffixe des diminutifs (?) 0a.pyrVua. : n. pl. fête précédant la moisson dans le
OvoccrŒLOV même sens (Lesbos) et o'.rlJcrdaLov (lE!., etc.). monde ionien-attique (Hippon., Archil., etc.), liée aussi
Nom d'action 6vijcrLC; «mortalité. (médec.); au culte d'Apollon et au rite du pharmakos (cf. Nilsson,
b) Sur le thème Oocv- ont été constitués une quinzaine Gr. Rel. 1,534). Autre forme Tocpy1)ÀLOC (Milet, etc.).
de composés en -Oocv~ç, notamment : aLcr-Oocv~ç «qui meurt Dérivés: E>ocPy1)ÀLWV (Tocpy-) nom de mois (ion.-att.),
deux fois» (Od. 12,22), &p'n- «qui vient de mourir» (E.); E>ocpy1)ÀLOe; (Tocpy-) anthroponyme (ion.).
ces composés n'autorisent pas à poser un subst. neutre D'autre part O&:PY'llÀoe;, selon Crates ap. Ath. 314 a,
*Oocvoç. est le nom d'un pain généralement appelé OocMcrLOÇ;
Le grec moderne emploie encore O&:VOCTOC;, OOCVOCTWVW, et c'est aussi le nom d'une marmite remplie de fruits ou de
pour dire «mourir. m:OocLvw. graines, symbole de fertilité (Suid., Hsch., Elit 443,19,
p.-ê. 1 G JI 840, Timoc!. 7).
Et . .' On est tenté de poser un thème *dhne~2- > Ovoc-
Et.: Ignorée. Hypothèse de Kretschmer, Gl. 10, 1920,
(sur quoi. on a créé par alternance morphologique Ovèi-)
108-112, cf. 20, 1932, 252 sq. : TOCPyT)ÀLOC de *T6c &pyT)ÀLOC
et un thème *dhon~2- pour O&:VOCTOC;, etc. Toutefois, pour
« prémices» (cf. &pxw ?). Autre hypothèse de Groselj, Ziva
trouver une étymologie plausible, il faut poser une initiale
Ani. 4, 1954, 170 sq. Peut-être terme égéen.
*dhw- : on évoque alors l'aor. skr. a-dhvani-t «ils 'éteignit,
disparut., part. dhvan-ta- «sombre •. L'emploi au sens
9apao!;, Opoccruç, etc. :
de « mourir. résulterait d'un euphémisme.
A. O&:pcroe;, att. O&:ppoç n. «audace, courage, confiance,
assurance» (Hom., ion.-att., etc.); dans un thème neutre
9a1TTW : f. O&:ljiw, aor. ~Oocljioc, pf. pass. TÉOOCf1.f1.OCL (Hom., en s le vocalisme e est attendu et se trouve attesté dans
ion.-att., etc.), à l'aor. pass. l'ion.-att. emploie parfois l'éo!. OÉpcroc; (Ale. 206 L.P., Choerob. in Theod. 1,166,
tO&:q>01)v et le plus souvent h&:q>1)v, cf. pour le traitement EM 447,24). Ce vocalisme est confirmé par l'onomastique,
des aspirées M. Lejeune, Phonétique 48. Sens: «ensevelir, même hors du domaine éolien: <I>LÀO-Oé:pO"1)ç (Épidaure),
enterrer., toujours dit pour des cérémonies funèbres, E>EPcr&:VWP, E>e:pcrL-XÀÉOe; (Sicyone), E>e:pcrl-(J.ocxoç (Cnide),
même parfois pour la crémation; avec les préverbes : E>EpcrlÀoxoç (Hom.), avec les hypocoristiques E>EPcr[WV
tx- «déterrer >, tv-, Èm-, XOCTOC- (Hom., etc.), cruv-, etc. (Thasos), E>EpcrtTOCÇ (Thessalie), homo E>Epcrh1)e; «le cou-
Noms d'action: T&:q>OÇ m. «cérémonie funèbre. (Hom., rageux» par antiphrase (voir sur ces formes Bechtel,
ion.-att.), «tombe. (trag., ion.-att.); le fém. TOCq>~, volon- H. Personennamen 207). Vocalisme e également dans le
tiers employé au pluriel avec un sens concret « cérémonie, composé Oe:pO"L-Elt~C; (q>OOVOC;) «l'envie qui inspire des
mode de sépulture, lieu de sépulture., etc. (ion.-att.). mots audacieux» (B. 13,199). Rares exemples de Op&:croe;
D'où, en particulier, les hypostases: tVT&:q>LOÇ «qui concerne • courage» (Il. 14,416, lEsch., Perses 394). Mais voir
les obsèques» et surtout ÈVT&:q>LOV «linceul., tVT&:q>LOC plus loin OpoccruC;.
n. p!. «cérémonie funèbre. avec ÈVTOCq>L&:~W, ÈvTOCq>Loccr~Ç Composés avec O&:pcroc; comme second membre, au
(LXX, pap., etc.), -LOCcrTLXOC;, -Loccrf1.0e;, -LoccrLe;; tV-TOq>1)LOC nombre d'une dizaine, notamment : &Oocpcr1)ç «sans
«offrandes funèbres> (Delphes, Schwyzer, 323 C 20); courage» (Plu.), EÙ- (lEsch., etc.), ltoÀu- (Hom.) «plein
avec Èm-, tm-T&:q>LoÇ qui se dit de jeux funèbres et surtout de confiance en soi»; en mauvaise part : xuvoOocpcr1)ç
(Myoç) d'une oraison funèbre (Th., etc.); verbe dénomina- « effrontée» (Théoc. 15,53), p.-ê. par nécessité métrique,
tif rare tmTocq>€W «assister à une cérémonie funèbre. xuvo-OpoccrT)C; (lEsch., Suppl. 758), cf. Op&:croC;.
(inscr.). Dérivés du mot simple : TOCcp~'COç «qui concerne Dans toutes les formes sigma tiques, le vocalisme zéro
l'ensevelissement, les obsèques. (Od. 2,99), ToccpEUe; «celui -ocp- doit être une innovation.
qui ensevelit» (S.), TOCcpEWV et TrlcpWV «sépulture. (inscr.), Dérivés : OO(pmxÀÉoe;, att. OO(ppocMoc; «courageux, qui
TOCCP-LXOV «frais de sépulture. (inscr., pap.); enfin, en a confiance. (Hom., ion.-att.) rarement en mauvaise part
grec tardif T&:cpe:Lf1.OC (= -1)f1.oc) n. «tombe. (inscr.). (Od. 17,449, 19,91), mais le mot est bien distinct de OpO(cruç
Le sens originel du radical devait être. creuser •. Cette (P!., Lois 649 c); -O(À€Oe; fonctionne notamment en relation
signification générale apparaît dans le dérivé T,xcppOe; f. avec des thèmes en s, cf. XEpaO(Àé:oc;, etc.; dérivé tardif,
(rarement m., cf. pour le genre r. Schwyzer, Gr. Gr. 2,34, OO(pcrO(ÀEOT1)e; «confiance en soi, courage. (tardif) opposé
n. 1), «fosse, fossé» dit notamment à propos de fortifica- à OpO(cruT1)e; (Ph. 1,476), OO(pcrT)ELC; même sens (Cali., Nonn.).
tion, d'irrigation, etc. (Hom., ion.-att., etc.), Tp,xcpOe; Verbe dénominatif; OO(pcré:w (att. -pp-l, aor. ÈO&:pO"1)crO(
à Héraclée; d'où TOCCPPEUW «creuser un fossé. (att.) avec (cf. Szemerényi, Gl. 33, 1954, 244) «avoir confiance, bon
Toccppdoc, T&:CPPEUf1.OC, -EUO"Le;, -EU~Ç ; le doublet ionien T&:cpP1) courage, ne pas avoir peur» (Hom., ion.-att., etc.) avec
est rare (Hdt. 4,28,201) avec Tp&:cp1) à Amorgos. e:ùOO(pcrÉw (rare, attique); *OO(PP1)'t'oe; n'est pas attesté,
Sous la glose d'Hsch. O&:ltTOC' f1.uï:oc Kp'ijTe:Ç on a cru mais on a OO(PP1)'t'Éov (tardif), et OO(PP1)'rLXOC; «courageux»
reconnaître O&:ltT< p >OC' f1.v'ij(J.oc, cf. Latte, Gl. 34, 1955, (Arist.).
196 sq. B. A côté de O&:pcroe; (réfection de OÉ:pcroc;), existe suivant
Le grec moderne a encore O&:ow, O&:IjiL[W, T,xcpOe;, etc. un type connu un adjectif à vocalisme zéro Opoccruc; : sur
Et . .' Avec les deux aspects OOC1\'- et TOCcp- du radical, il les problèmes phonétiques posés par le vocalisme de la
faut poser originellement *Orlcp-. Le vocalisme zéro se première syllabe, voir Et.; une forme OO(pcrue; a dû exister
retrouve dans arm. damb-an, damb-aran «fosse, sépul- comme l'indiquent divers composés et le verbe dénominatif
ture., etc., et on part de i.-e. *dhl[lbh-. Le vocalisme e en -uvw. L'adj. OpO(crue; se trouve chez Hom. au sens de
*dhembh- ne subsiste nulle part. La coexistence de damban, « brave., comme épithète d'Hector et d'autres héros,
dambaran en arménien et T&:cppOe; en grec a permis de de 1\'OÀEf1.0e; «le combat courageux », enfin, comme épithète
supposer un ancien thème en rln. Cf. Pokorny 248. de Xdpe:C; «des mains intrépides », noter encore chez
8apaos 424
Th. 7,77 È;).1dc; 6pOtcre:i:0t -roG (J.ÉÀÀov-roc;. Toutefois dans pouvant être analogique de 6Otpcroe; (attesté en compo-
le grec postérieur l'emploi de 6pOtcroc; s'est trouvé réservé sition) qui présente le traitement -Otp- de r, 6Épcroc;, etc.,
au sens de «audacieux (en mauvaise part), téméraire, cf. Lejeune, Phonétique 108, n. 1.
arrogant. (attique), cf. Ar., Cau. 181, Pl., Lois 630 b et Les dénominatifs OOtpcr€W et 60tpcrGvw sont des créations
la définition d'Arist., EN 1115 b : &;j.Ot~wv 0 6pOtcrùc; XOtt du grec. Le grec a perdu les vieux verbes radicaux attestés
1tpOcr1tOL1J'tLXOC; eX'I8pe:lOtc;. Cette spécialisation est secondaire par ex. par skr. dhrlJndti avec infixe nasal, et le thématique
comme le prouvent les faits homériques et les composés skr. dhtir§ati, avec le pt dadhtirl}a, qui serait un grec
anciens avec 6pOtcruC; au premier membre : 6pOtcru-x&:p8wc; *-rÉOopcrOt.
«au cœur intrépide. (Hom.), 6pOtcru{.u~(J.voov (Hom.), -(J.~81JC; Pour les autres données, germaniques, baltiques, etc.,
(PL), également anthroponyme chez Hom., -(J.cXXOtVOC; (PL); voir Pokorny 259.
en outre, les anthroponymes 8pOtcru(J.~81JC;, 8pOtcru(J.OtXOC;,
mais ther. 8Otppu(J.OtXOC;, rhod. 8OtpcrÙOLOC;, cf. Bechtel, 8iiaO'w, 6Ot&crcrw, voir 6iixoe;.
H. Personennamen 212, Schwyzer, Gr. Gr. 1,284;
hypocoristiques : 8pOtcruÀoC; (cf. M. Leumann, GI. 32,
1953, 216 et 223, n. 2), 8pOtcrw épithète d'Athéna (Lye.). 9aO'O'wv, att. O&noov, voir -rOtxue;.
Dans d'autres composés plus tardifs le sens d'arrogant, etc.,
apparaît, cf. OpOtcrù-cr-ro(J.OC; (lEsch.), -8e:LÀOC; «poltron ea.uÀ~os : épithète thessalienne de Zeus (Pharsale
vantard. (Arist., EN 1115 b). et surtout Phères, Béquignon, Rech. arch. à Phères, 1937,
8pOtcruC; a fourni le comp. et superl. 6pOtcr(wv (Alcm. 87 Pl, 87 sqq., nOS 52, 65, etc.); à comparer les gloses d'Hsch.
6pOtmhe:poc; et --rOt'toc; (att.). 8OtUÀLOt . ÉopTIj &:X6e:i:crOt {mo K-rE:cX-rou . 1tOtp' ô XOtL 6OtuÀl~E:LV
Le verbe dénominatif confirmerait l'existence de < tpOtcrt > Àéye:LV -roùe; ~WP\E:i:c;, et 8OtUÀoovL8OtL' yévoc;
*6Otpcroc; et se présente sous deux formes: OOtpcrGvw (att. toOtye:vwv 'AO~V1JcrL, nom de la famille attique qui procédait
OOtPp-), «encourager, donner confiance >, etc. (Hom., à la cérémonie des Bouphonia (cf. Nilsson, Gr. Religion l,
ion.-att., etc.) et OpOtcr0vw «encourager., qui se dit 140-141). On évoque encore la glose 8OtuÀwe; 1) E)OtüÀOC; .
généralement d'une audace imprudente ou impudente "Ap1JC; MOtxe:86vwc; (Hsch.), cf. Solmsen, Hermes 46, 1911,
(lEsch., Ag. 222, Th. 1,142), surtout employé au passif et 286-291.
au moyen, le plus souvent en mauvaise part, cf. Ar., Et.: On suppose une dérivation d'un thème en -1- qui
Gren. 846, etc. se trouve attesté dans l'épithète méonienne d'Hermès
De OOtpcrITvw est issu par dérivation inverse l'adjectif chez Hipponax (3 Masson) KOtv80tüÀOt (vocat.), qui équivaut
postverbal 0&:pcruvoc; «plein d'assurance. (Il. 13,823, selon le poète à xuv&:YX1JC; • étrangleur de chiens., cf. aussi
16,70). la glose KOtv8ocuÀOte; . 'Ep(J.'ijc; 1) 'HpOtxÀ'ije; (Hsch.) et l'anthro-
8pOtcr,jc; pris en mauvaise part a fourni le nom de qualité ponyme KOtv80tuÀ1Je; (Masson, Hipponax 103-106). On peut
OpoccrÙTIlC;, f. «audace, arrogance. (Hp., Th., Lys., Isoc., tirer du second élément une base *dhüw- «étrangler.
Arist.). L'usage de OpOtcrùc; et OpOtcru~c; en mauvaise part bien connue par v. sI. dauiti «étrangler., en germ., got.
a conduit à employer la variante de O&:pcroc;, Op&:croc; avec *af-dauips = ècrxuÀ(J.évoe; «torturé •. On a supposé une
la même coloration (lEsch., Hdt., Th., etc.), cf. lEschin. formation parallèle dans OOtüvov . 61Jplov (Hsch.), dont on
1,189 : eXVOtŒe:LOt XOtt Op&:croc; et Ammonios, Diff. 71 V. : a rapproché lat. Faunus. Rien à tirer de la glose d'Hsch.
Op&croc; ... &ÀoyoC; op(J.~, O&:pcroc; 8è ~ÀÀoyoC; op(J.~. ~OtÜÀLC; . é:opTIj èv "Apye:L, dont le consonantisme ne serait
Le grec disposait, on le voit, de deux vocalisations OOtP- pas grec, mais répondrait à celui de KOtv80tu)'1Je;. Voir
et OpOt-, la première étant en partie due à l'influence du Feist, Etym. Wb. der got. Sprache s.v .• af-dauips; Pokorny
vieux Oépcroc; n., conservé en éolien. Le sens originel du 235.
radical « avoir confiance. a tendu en attique à être coloré
différemment dans les formes en Oocp- ou en OpOt-, les 9a.û ....a. : n. (mais chez Hdt. et parfois Hp. OW(J.Ot et
premières étant prises en bonne part, les secondes en aussi OwG(J.Ot, voir plus bas) «merveille, objet d'étonnement
mauvaise part. On observe d'ailleurs cette répartition et d'admiration. (Hom., ion.-att., etc.), se dit en attique
surtout pour O&pcroC;/Op&croc;, Oocpcruvoo/OpOtüuvw. Par de marionnettes, etc. ; sig-nifie aussi « étonnement, admira-
ailleurs, on a toujours OOtpcréoo (pris en bonne part), mais tion ., etc. (Hom., ion.-att., etc.). Comme premier terme de
jamais *OpOtcréw, toujours 0POtcruc;, -uT1JC; (en mauvaise composé dans Ocxu(J.Ot-ro-1t0L6e; (avec ses dérivés) «celui qui
part, en général), jamais *Oocpcruc;. fait des tours., etc. (attique) et 8Otu(J.0t-roupy6e; (avec ses
Le grec moderne a Oippoc; «courage, confiance, audace ., dérivés) même sens.
et Op&croe; «audace, sans-gêne.. Le verbe Oocppw s'est Dérivés : OOtu(J.0t-r6c; «admirable. (Hés., Bouclier 165,
affaibli au sens de «croire, penser., etc. H. Hom., PL), dérivé de nom, ou adj. verb. de 6Otu(J.Otlvoo ?
Et.: Famille de mots bien représentée sous des formes D'où OOtU(J.cXcrLOe; «admirable, étonnant. (Hés., H. Hom.,
diverses dans d'autres langues L-e. 8épcroe;, refait d'après ion.-att., etc.), avec 8Otu(J.Otm6TIlC; f. (Hp., etc.), composés
OOtpcru:; (attesté en composition) en O&:pcroe;, n'a pas de 6Otu(J.OtcrwupylOt, etc.; 6Otu(J.0t't6ELe; «admirable. (poétique
correspondant exact, mais le sanskrit a le thématique et tardif).
dluir~c1- qui serait gr. *06pcroc;. A l'adjectif OpOtüUe; répond Nombreux anthroponymes (cf. Bechtel, H. Personen-
skr. dhr§u- (gramm.), mais les textes littéraires ont namen 199); remarquer 0Otu(J.oov et E)ocu(J.Ot<;, -cxv-roe; (Hés.).
dhr§1)u- « audacieux. refait sur le présent dhr§-1)-6ti. En ce Verbes dénominatifs: 1) 6Otu(J.etlvoo « admirer, s'étonner "
qui concerne le traitement phonétique de *dhrs-u-, il apparemment plus ancien que eOtu(J.&:~w (Od. 8,108, H.
n'est pas indispensable d'admettre que dans OpOtcruc; l's Aphr. 84); 2) le dénominatif usuel est 6Otu(J.&:~w, même
intervocalique est maintenu après sonante, la forme sens (Hom., ion.-att., etc.) qui a fourni de nombreux
425 8eLVW
dérivés: adj. verb. 6IXUfLIXO"T6ç «admirable. (d'où le déno- aperçu» (tardif, Gal., Porph.), 6iXwç (dor. de *6iXiXwç ou
minatif 6IXUfLIXO"T6oo «magnifier. dans la LXX), beaucoup *6iX"I)TOÇ), dans la glose È~ 6iXwv· Èç 6e:ûlpLIXV (Hsch.).
plus usuel que 61XUfL1XT6ç, avec 6IXUfLIX0"-T7jÇ «admirateur. Dérivé avec le suffixe -TPOV, 6éiXTpOV (-"1)TpOV) «lieu où
(Arist.), et 6IXufLIXO"nx6ç (Arist.), 6IXUfLIXO"fL6ç nom d'action se trouvent les spectateurs, théâtre» (ion.-att.), avec
f admiration. (hellén. et tardif), enfin, avec une spécifica- de nombreux dérivés surtout tardifs 6e:IXTpla~OV (Varron),
tion particulière 6IXOfLIXXTpO\l «prix payé pour un spectacle. 6e:or;Tptx6ç « théâtral. (Hp., Arist., etc.); verbe dénominatif
(Sophr. 120), cf. pour le suffixe Chantraine, Formation 332; 6e:or;Tpll;;oo (NT, Suid.), avec 6e:IXTP~O"fLÇ «représenta tion
3) 6IXufLIXTll;;ofLlX~ . ÈX7tÀ7jnofLlX~ (Hsch.). théâtrale» (tardif), 6e:or;TpmT7jc; «acteur. (Hsch., Suid.);
Un problème orthographique difficile est posé par la 6e:IXTpO- figure comme premier terme dans des composés
forme d'Hérodote: 6wfLor; (ou 6ooüfLor;). Szemerényi, Gl. 33, comme 6e:or;TPO-Xpor;Tlor; (Pl., Lois 701 a), -xUV"I)yéO"LOV
1954, 251-255, a cherché à le supprimer en admettant (tardif), -WV"I)ç (Thphr.); au second terme, notamment
que la forme authentique dans les manuscrits d'Hdt. est &fL<P~6éIXTpOV «amphithéâtre» (tardif) avec l'adj. &fL<P~6élX
6ooÜfLlX, mais que cette forme de la tradition manuscrite TpOÇ «en forme d'amphithéâtre. épithète de t7t7t6~pOfLoÇ,
est en fait fautive et résulte d'une analogie qui a fait O"TOcX., etc.
écrire 600üfLIX pour 6or;üfLlX, comme on écrivait ÉOOUTij> pour Le grec moderne conn ait encore 6éor;TPOV, 6e:or;T7je;,
l'attique É:IXUTij> (ce qui s'explique phonétiquement). On 6tlXfLlX, etc.
opposerait à cette combinaison ingénieuse l'existence Voir aussi sous 6e:oop6ç.
des anthroponymes, d'ailleurs rares, 0WfLOO\l (IG VII 1752, Et.: Le substantif attique 6tor; repose sur *6&FiX (cf. 6iXiX
Thespies), cf. pour la formation Y\lwfLlX, Y1IWfLoo\l et Bechtel, en syracusain), *0"1)"1), attique 6tIX (abrégement "1) > e:,
H. Personennamen 214, et aussi 000fLcX.\lTiXç (1 G IV 432) ; cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,349). Quant au verbe 6iXéofLlX~,
l'explication que Szemerényi donne pour écarter ces deux 6âofLlX~ (par hyphérèse), O"l)éOfLlX~ il pourrait s'interpréter
formes est peu satisfaisante. comme dénominatif (avec passage de -fio- à -e:o-, cf.
Et.: On pose habituellement 61Xu- de *dha.-w-, *dhe.-w- Schwyzer, ibid. 242 sqq.) de O&iX à côté de Oe:&OfLlXt en
et on rapproche aussi la famille de 6iX(F)iX, etc., voir sous attique, issu de 6tlX. Pour le développement phonétique
6e:cX.. Mais le vocalisme de 6wfLor; est inexpliqué. qui a conduit de O"l)tofLlX~ à att. Oe:cX.OfLlX~, voir maintenant
Szemerényi, 8tudi Micenei 3, 71-72. Il n'y a pas lieu de
poser un présent radical, qui a pu toutefois exister comme
8a.ûvov : !hjplo\l (Hsch.). Voir sous 0IXOÀLOÇ. l'indiquerait le dérivé OIXÜfLlX. Un certain lien sémantique
est senti en grec entre OéiX, etc., et OlXüfLlX, etc.
8ci"'os : J., nom d'un arbrisseau, le Rhus Cotinus, bois On a associé à ce groupe les gloses d'Hsch. : 6~ooç
qui servait à teindre en jaune (Théoc., etc.), d'où 6cX.\jIwoç (= ~Foç)· 6IXüfLor; avec 67jye:~1X (= 67jFe:~IX)· 6IXUfLIXO"TcX.,
« de couleur jaune. (Ar., etc.); aussi 6IX\jIlIX pll;;or; (Thphr.) \jIe:u~~, enfin 6"1)TIXM (= 6"1)FIXM ?) . 6IXUfLIXO"TcX., \jIe:o~e:O"~v
et 6IX\jIlor; (Arist., Thphr., etc.) autre plante, «thapsie. I5fLO~IX. Pas d'étymologie. En dernier lieu, Szemerényi,
espèce de férule, Thapsia garganica. Gl. 33, 1954, 256 : *6iXFiX reposerait sur *dhT[lsva.- (?) de
Et.: Le nom de la plante est identique à celui de la * dhem- à côté de * dh1]lbh- dans 6cX.fLOOÇ, TIX<pe:iV.
presqu'Ue Thapsos en Sicile, d'où viendrait la plante, cf.
StrOmberg, Pflanzennamen 127. 8eLÀ01Te8ov, voir e:t:\67te:~O\l.
8Éa., 6e:cX.0fLlX~, 6iXtofLor;~, 6"1)tofLlX~, etc. : 6éor; (attique) 8eLVW :« frapper >, au moyen «être frappé " dit d'une
«vue, spectacle, contemplation. avec ion. 6é"1) (Hdt.), arme qui abat l'adversaire, mais aussi d'un fouet, de coups
syrac. 6iXiX? cf. Kaibel, CGF 1,200. de marteau, etc. (Hom., lEsch., E.), aor. sigm. part.
Il existe parallèlement un verbe : att. 6e:cX.OfLor;~, ion. et 6e:tvlXç (Il. 20,481) ; autre aoriste, thématique, à vocalisme e
homo 6"1)éofLlX~, aor. 6"1)7jO"or;0"6or;~, etc., dor. 6iXtofLor;t (Pi.) et créé secondairement 6e:vdv, etc., mais l'indicatif n'est
avec des formes à hyphérèse ou contractées : 6&fLe:6or; pas attesté (E., Ar.); fut. 6e:vw «je frapperai> (Ar.,
(Sophr.), 6iX0"6e: (mégar., Ar., Ach. 770), impér. aor. 6iXO"or;t Ach. 564).
(Épich., etc.), inf. 6&O"or;0"61X~ (Théoc.), ptc. 6iXO"&fLe:\lO~ A côté de ce thème de présent rare et poétique sur
(héracl.), etc., cf. Bechtel, Gr. Dial. 2,191. Sens: «contem- lequel ont été créés des aoristes secondaires et signifiant
pler > avec les deux nuances accessoires possibles de « frapper., existe un aoriste ancien à vocalisme zéro et
l'admiration et d'un spectacle qui est oITert, cf. ot 6e:WfLe:VO~ à redoublement, quelques formes de pf. ou d'aoriste passifs
«les spectateurs. (Hom., ion.-att., etc.) ; également avec qui se sont spécialisés au sens de «tuer &. Étymologique-
les préverbes : ~x-, XIXTor;-, O"UV-, etc. ment, ces formes issues de * gh Wen- répondent au présent
Sur les rapports sémantiques entre 6e:cX.OfLlX~ et 6IXUfLcX.l;;oo 6e:(voo, mais dans l'emploi elles en divergent. Aor. act.
voir Mette, Gl. 39, 1961, 49-70. 7te:-<pV-e:LV, ~-7te:-<pv-ov, aussi avec XIXTOC-, «j'ai tué. (Hom.,
Adj. verbal 6"1)"1)T6ç «admirable> (Hés., Tyrt.), 6ô1"1)T6ç Pi.) ; c'est à tort que certains gramm. anciens accentuent
(B.), 6e:IXT6ç «qui peut être vu. (att.) avec &ç~06éT"YjTOÇ, le participe 7té<pvoov pour 7te:<pvwv.
-iXTOÇ «qui mérite d'être vu. (Hdt., att.). Noms d'agent: Au passif, aor. radical athématique &TCé<pIXTO . &mWlXve:v
6"1)"I)T7)p «un connaisseur. (Od. 21,397) et OiXT7jp (B. 10,23), (Hsch.), on a voulu corriger malgré l'ordre alphabétique
6E:7jT7jç, 6e:iXT7jç «qui contemple, spectateur. (ion.-att.), en ÈTCé<pIXTO, ce qui serait un plus-que-parfait. Parf. 3" sg.
f. 6e:cX.Tp~1X (Corn. ap. Poli. 2,56), en outre, 6e:7jfLoo\l 7té<pIXTIX~, inf. 7te:<pcX.0"61X~ avec un f. rre:<p~O"e:TIX~ (Hom.) ana-
«spectateur. (A. Pl. 5,365). Noms d'action 6éiXfLlX, 6é"l)fLor; logique des futurs redoublés à voyelle longue fLe:[Lv7jO"o-
«vue, spectacle., notamment d'un spectacle destiné à fLlX~, etc. (de <P1X(vOfLlX~ on a également TCe:<p7jO"e:TIX~, mais au
plaire (Semon., ion.-att.), 6tiXO"~ç f. «contemplation, pl. 3· sg. TCt<pIXVTIX~).
8ElVW 426 -
L'adjectif verbal attendu *cpcxT6<; n'est attesté qu'en «souiller de sang. attesté par m:cpovN!-lÉvov mo<; (Opp.,
composition. On le trouve parfois au sens d'. écrasé, C. 4,192).
abattu., p. ex. chez Hom. !-lUÀ1]cpCXTO<; • écrasé par la Enfin, le système nominal offre une vingtaine de
meule. en parlant du grain (Od. 2,355), ou avec emploi composés en -cp6vT'YJ<; • meurtrier., qui semblent directe-
actif du thème -cpCXTO<;, Mluv1]-cpCXTO<; «qui détruit la ment construits sur le radical verbal, mais où le vocalisme 0
douleur., épithète de CPeXP!-lCXx,cx (Il. 5,401; 11,847). Les surprend (influence de cp6vo<;) : Homère a &V8PELcp6vT'YJ<;
autres composés se réfèrent à la signification • tué» : (cf. sous !Xv1]p) et 'Apye:L-cp6vT'1)<; (voir s.u.), lEsch. !Xv8po-
'AP7Jt-cpCXTO<; «abattu, tué par Arès» (Hom.), mais le mot cp6vT'YJ<;, S. rrcxTpo-, E. !-l'1)TPO-, CXÛTO-, etc.
est repris chez les trag. au sens vague de «guerrier»; Le grec moderne emploie encore cp6vo<;, cpoVLx,6(v),
le terme le plus remarquable est rrp60"cpcxTO<; • nouvellement cpovLeX<;, f. cp6VLO"O"CX, etc.
tué» en parlant du corps d'un homme ou d'un animal Et.: Toute cette famille de mots qui a éclaté en diverses
(cf l'explication de Photius, Ve:NO"Tl !XvllP7J!-lévo<;); nom- directions est issue d'une base * gh Wen- • frapper _, d'où
breux exemples : Il. 24,757 dit du corps d'Hector par euphémisme • frapper, abattre., cf. Chantraine,
miraculeusement préservé, de même d'hommes ou de Sprache l, 1949, 143 sqq. Le présent à vocalisme e et à
femmes qui viennent de mourir (Hdt. 2,89 et 121), le suffixe *_ye/ o - a un correspondant dans lit. geniù (inf.
mot doit être un terme technique de la chasse et de la gent/il «abattre, élaguer _; à côté, avec vocalisme zéro,
pêche : il s'emploie notamment à propos de viandes v. sI. UnjQ, inf. i~ti • couper, moissonner •. Autre dérivation
(Hp., Acut. 49) ou de poissons (Mén. 397), par extension dans lat. (de)-fen-do, etc. A l'origine de ces dérivés se
de fruits, de liquides, de sang, etc., finalement à propos trouve un présent athématique radical, skr. han/i =
d'événements, déjà lEsch., Ch. 804 rrpoO"cpeXTO\<; 8lx'cx\<; av. jainli = hitt. kuen-zi «il frappe, abat _. A côté de
« une vengeance immédiate " plus souvent. frais, récent» cet athématique s'est constitué dans diverses langues un
(Lys. 18,19, etc.) ; l'emploi au sens de • récent. est usuel présent thématique : skr. hanali «frapper, abattre., lit.
dans le grec hellénistique, puis en grec moderne, avec genù «pousser le bétail, chasser _, v. sI. zenQ • chasser •.
l'adverbe rrpoO"cpeXTN<;. L'histoire de l'adjectif rrp60"cpcxTO<; L'aoriste à redoublement possède également des corres-
est singulière, mais claire : on est toutefois embarrassé pondants hors du grec, p. ex. en indo-iranien : av. ava-
par l'emploi du préverbe rrpoO"-. LSJ suggère «tué, Jayna! • il frappa. = rrécpvE, skr. ja-ghn-anl- = rrEcpv6vT-.
abattu. (pour l'occasion) : le préverbe peut aussi exprimer Correspondance également au thème de pf. : le skr. a les
la proximité locale ou temporelle, cf. rrp60"-rrcxw<; formes actives : ja-ghdn-a, 3 e pl. ja-ghn-uQ, en face de
«immédiat '. moyen rrÉcpcx-TcxL, ce qui permet de poser i.-e. * gWe-gwhon-,
Le nom d'action à vocalisme 0 est, comme on l'attend, * g"'e-ghwT)-. De même enfin skr. ha/a- = av. Jata- = grec
cp6vo<; «meurtre, assassinat, mise à mort. (Hom., ion.- -CPCXTO<;, i.-e. *ghWT)-to-. Voir Pokorny 491.
att., etc.); avec accent différent : cpov6<; • meurtrière»
dans T<XV cpov6v (Pi., P. 4,250, hapax). Comme il arrive le 8ElOV : ép. 6ée:LOV et aussi 61]'(0'1 (hapax Od. 22,493),
plus souvent, ce nom d'agent figure surtout en composition: n . • soufre, vapeur de soufre. (Hom., ion.-att., etc.),
très nombreux composés en -cp6vo<;, p. ex. : !XÀÀ7JÀocp6vo<;, sert notamment à des purifications.
!Xv8pocp6vo<; (Hom., etc.), &VT(-, CXÛTO-, ~ou-, 80Ào-, 67Jpo-, Dérivés : 6ELW87J<; • sulfureux. ou • couleur de soufre.
!-l7J-:po-, !-lLCXL- (Hom., etc.), ~e:vo-, rrcxL80-, (Hom., etc.), (tardif), 6e:eXCPLOV (Hsch. s.U. 6e:ïov) ou 6e:LOCcpLOV (Tztz.)
rroM-, TCXUPO-, cpcxO"O"o- (Hom.); parfois avec sens passif, diminutif (?) en byzantin.
ve:6-cpo'loç «nouvellement tué. (E., El. 1172). Au total, L'utilisation cathartique du soufre a donné de
plus de 70 composés. l'importance au dénominatif factitif ép. 6e:e:L6N, ion.-att.
Ces composés ont parfois fourni des dérivés ; p. ex. 6e:L6N, 6e:6N « purifier avec du soufre» (Od., médecins, etc.),
!-lLCXL-CPOV(CX, !-lLCXLcpOVÉN. également avec les préverbes : 8LCX- (Od.), Èx,- (Zos.),
Rares composés avec cpovo- comme premier membre, rre:pL- (Mén., Hsch.), avec 6e:W!-lCXTCX . T<X rre:pLx'cx6cxpT1jPLcx,
p. ex. : CPOVO-ÀL01]Ç «dégouttant de sang' (lEsch.). (Hsch.) m:pL6dNO"L<; (Pl., Cra. 405 b). Noter l'homonymie
Nombreux dérivés: adjectifs: cp6VLO<; « meurtrier, mortel, avec 6e:L6N de 6e:ï0<;.
sanglant _ (tragiques), cpoVLx,6ç • qui concerne le meurtre " Le grec moderne emploie 6e:LeXqn, cf. plus haut 6e:LOCcpLOV.
terme juridique, parfois «prêt à tuer, meurtrier. (ion.- Et.: On part de 6Ée:wv, d'où par hyphérèse 6e:ïov (mais
att.); pour cpOLv6ç et CPOlVLOÇ, voir s.u.; CPOV6e:L<; (Epigr. l'hapax homo 61]'(0'1 est une réfection métriquement
gr. 874 a 8 Kaibel). commode), d'où finalement avec réduction de la diphtongue
Substantifs : cJ>6vcx~, vraisemblablement avec un alpha 6e:6N, etc. On pose alors un neutre *6FéO"o<; d'où 6ée:~ov
long est le nom d'un chien; le terme le plus important serait dérivé et qui signifierait proprement • fumée _,
est le nom d'agent cpOVEUÇ • meurtrier. (Hom., ion.- cf. lit. dves-iù «rendre le souffie, l'âme '. Voir aussi 6UN.
att., etc.) avec de rares composés comme rrcxTpocpoVe:u<;
(Hom.). Verbe dénominatif cpOVe:UN (parfois avec les ge'ios : m .• frère du père _ ou «de la mère» (att.).
préverbes OCVTL-, 11!-l-, bn-, x'CXTCX-, O"u!-l-) «tuer _, d'où les D'où, en grec tardif, rrp66e:w<; «grand oncle. (inscr.
dérivés rares cp6VEU!-lcx • ce qui doit être tué. avec le nom Laodicée) fait sur le modèle de lat. prou vus ; 6dcx f. «tante.
d'agent cpOVEUT1]<; (LXX), féminin --:PLCX (Sch. E., Or. 260). (pap., etc.), substitut de T'YJ6l<;; en outre 6liX<; m. «grand
Parallèlement à cp6voç existe un autre nom d'action, oncle. (inscr. Rhodes Ile et 1 er S. av.).
f. pl. cpovcxl «carnage, massacre. (Hom., poètes) de sens N'appartient pas à la série des vieux noms de parenté
plus concret. du vocabulaire noble.
Deux verbes dénominatifs tirés de cp6vo<; (ou cpovcxl) : Les deux mots 6e:1:0<; et 6dcx subsistent en grec moderne.
c:p0veXN • être assoiffé de carnage. (S., grec tardif), et C:POV6N D'autre part t(h)ius apparaît en lat. tardif, d'où ital. zio.
427 -
Et.: Terme familier apparenté d'une façon ou d'une tion d'hoplites ici décrite, comprend « à la surface penchée
autre aux mots à redoublement 'l"~61l, 'l"1J6lç. en avant >. Si nous admettons ce sens, on verra une image
(Il. 9,541) : ltpo6éÀuiJ.vO( .... llévllpe:O( .... 00ùT'iim pl~llcrL «les
9éÀyw : avec l'aoriste 1f6û.çO( (Il., Od., poètes), f. arbres couchés en avant avec leurs racines •. Cette image
6~Àçw aor. p. È6~ÀX61lv (Od., poètes), le verbe est a conduit à appliquer l'adjectif à ce qui est abattu et
exceptionnellement employé en prose (Pl., Banquet arraché, le mot fonctionnant comme substitut de
197 e, et en prose tardive). Sens: «enchanter, transformer ltp6ppL~OÇ : Il. 10,15 (dit de cheveux ?), Ar., Cau. 528
ou paralyser par un charme., d'où «tromper»; dit par (dit d'arbres et d'ennemis), Paix 1210 (d'un homme),
métaphore expressive du sommeil, de l'amour, etc. Cali., Del. 134 (de montagnes). Cette analyse s'inspire de
Également avec les préverbes: IlLO(- et Èm- (tardifs), XO('l"o(- celle de Diller, Phil. 97, 1948,301-303. Autres explications
(Od.), ltO(pO(- (JEsch.). chez Wackernagel, Spr. Unt. 237-241 ; Bechtel, Lexilogus
Dérivés : 6e:Àx'l"~p «enchanteur> (H. Hom. 16,4), avec s. u. ltpo6~ÀuiJ.voç.
6e:ÀX~pLOV n. «charme> (Hom., trag.), dit, par exemple, Et.: L'obscurité du mot compromet toute analyse
dans l'Il. de la ceinture d'Aphrodite, et 6e:ÀX~pLOÇ «qui étymologique. A moins de recourir à l'hypothèse d'une
enchante> (JEsch., E.); d'autre part, 6éÀx-'l"wp (JEsch., origine «préhellénique., le rapprochement qui serait le
Suppl. 1040 Iyr.), épithète de IIe:L6w, où le suffixe indique moins inacceptable est celui qui évoque skr. dharuT)-a-
«l'auteur >, non l'agent chargé d'une fonction, cf. n. «fondement, sol., etc., cf. Mayrhofer, Etym. Wb. des
Benveniste, Noms d'agent 31 et 39 ; avec le suffixe d'instru- Altind. 2,93 sq., selon qui -6e:ÀuiJ.vo- dans ltPO-, Te:Tpo(-
ment -'l"pOV, 6é),x'l"poV «charme. (S., Tr.585) et 6t)'YllTPOV 6é:ÀUfLVOÇ résulterait d'une dissimilation de *6e:puiJ.vo-
« enchantement, charme» (E., Ath., Hld.), parfois au figuré. (i.-e. *dher-). Krahe, Die Antike 15, 1939, 181 tient le
Noms d'action peu attestés: {JÉÀyiJ.O( (Sch. Pi., P. 1,21) mot pour ,préhellénique &. Voir aussi Hester, Lingua
glosé par 60(uiJ.0( (Hsch.); 6ÉÀÇLÇ (JEl., Plu.) avec XO(TO(- 13, 1965, 372.
(Luc.). Enfin, le neutre archaïque 6éÀXTO(P (correction
pour 6e:pxO(À) . 6ÉÀyiJ.0( (Hsch.), avec une suffixation qui 9ÉÀw, voir è:6é:Àw.
fait penser à rXTO(p, vÉx-rO(p et au thématique 6ÉÀXTpOV, cf.
Schwyzer, Gr. Gr. 1,520, n. 4, et Fraenkel, Gl. 32,1953,29.
En composition on observe comme premier terme 6e:ÀÇL- 9ÉIl€9Àa., n. pl., voir 6éiJ.oç.
(type Te:pljJtfLoPOTOÇ) dans 6e:ÀÇL-e:~Ç (B.), -fLOPO'l"OÇ (B.),
-cppwv (E.); d'autre part au second terme -6e:À~ç thème 9€IlÉp'l : ~e:oO(to(, cre:iJ.V~, e:ùcrT0(6~ç ; 6~iJ.e:pov· cre:fLv6v·
sigmatique dans ltO(v-6e:À~ç (Nonn.) et quelques autres; &cp' ou xO(t TO cre:iJ.VUVe:cr60(L 6e:iJ.e:puve:cr60(L (Hsch.). Outre
ce type doit être secondaire et tardif, à moins d'y incor- cette glose, on relève 6e:iJ.~pqt cml (variante mal acceptée
porer &cre:Ày~ç (voir ce mot). par la métrique, Pi., N. 7,83), 6e:iJ.e:[pWTe:]pO( (IG XIV
On a voulu rapprocher Te:ÀXLVe:Ç, voir ce mot, et cf. 1018, 3, IV· s. après). Bien attesté comme premier terme
0e:Ày"Lve:ç chez Hsch. de composé dans 6e:iJ.e:pwmç «au visage grave. épithète
Et.: Inconnue. Comme l'indique Frisk, on a surtout d"ApiJ.ovlll (Emp. 122,2), d'O(tllwç (JEsch., Pro 134 lyr.);
évoqué lit. iuelgiù «regarder> en pensant au mauvais œil en outre, 6e:iJ.e:p6cppovO(ç . cruv€-rouç, crwcppovO(ç (Hsch.).
(de Saussure, MSL 8,443), ou encore germ., anglo-sax.
dolg, v.h.a. tolc «blessure., proprement
Havers, IF 28, 1911, 190-194.
*.
coup., cf.
Et.: L'adjectif 6é:iJ.e:poç (on attendrait plutôt 6e:iJ.e:p6ç)
se situe bien à côté du thème 6éfLLÇ ou 6"iJ.L-, cf. xullp6ç
à côté de XUIlL- et xulloç. Frisk (Eranos 48, 1950,6 = KI.
Schriften 408) évoque d'autre part les anthroponymes du
9€À€llov : épithète de 1tC7liJ.0( à propos des eaux d'un type 0e:fLLcrTO-XÀ'ijÇ où il voit, mais je crois à tort, un
fleuve (JEsch., Suppl. 1027 Iyr.), glosé par Hsch. : superlatif de 6ÉiJ.e:poç dans le premier membre (cf. 'ApLcrTO-
[OlXTp6v], 1jcruxov (<< paisible. P. Mazon), rapproché de xÀ'ijç, etc.), et d'autre part xp&ncrToç à côté de xpO(-re:p6ç.
6ÉÀw par Hdn. 1,171. Sens et étymologie douteux. Voir 6ÉiJ.Lç.
-9ÉÀu ....vos : figure dans deux composés homo et 9É .... LS : f. (exceptionnellement n. au nom. acc. sg., cf.
peut-être sous forme simple chez Emp. Le mot qui semble JEsch., Suppl. 335, Pl., Gorg. 505 cl, la flexion homo est
le plus facile est -re:TpO(-6ÉÀuiJ.vo<;, épithète de cr&xoç du type 6ÉiJ.LcrTOÇ, 6~fLLcrTL (également en thessalien,
,bouclier. (Il. 15,479 = Od. 22,122), probablement Schwyzer, 609, 617); il existe aussi une flexion du type
• à quatre épaisseurs de cuir, à quatre couches de cuir., 6~iJ.LTOÇ (Pi., O. 13,8, etc.), en outre, gén. 6éiJ.Llloç (lEsch.,
cf. d'ailleurs TpL6ÉÀuiJ.voç = TplltTUXOÇ (Eust. 849,5). Pro 18, etc.), exceptionnellement 6~iJ.LOÇ (Hdt. 2,50, avec
Le mot simple n'est pas attesté, mais il a été introduit var. -Llloç), 6éiJ.e:wç (MAMA 4,124,132 Métropolis de
de façon plausible par Sturz chez Emp. 21,6 pour 6ÉÀlliJ.- Phrygie), acc. sg. 6éiJ.LV (Hés., etc.). Le mycénien atteste
(v)O( : 6e:ÀuiJ.V& Te: xO(t cr-re:pe:Wlt& «surfaces et volumes >. de son côté temi p.-ê. à Cnossos, mais surtout le génitif
Il Y a lieu maintenant d'examiner le composé plus sg. timito dans un toponyme pylien Timito akee avec
important mais plus difficile ltpo6éÀuiJ.voç. Chez Hom. le dérivé Timitija ou Temitijo (-ija), enfin, ce même
il est employé pour un bouclier dans un passage délicat génitif timito (ou le génitif pluriel) à Cnossos où le mot
(Il. 13,130) : cpp&Ço(VTe:Ç ..... cr&xoç cr&xe:·( ltpo6û.uiJ.vcp, a été traduit «tribut., peut-être • limite » (cf. Ruipérez,
Wackernagel a proposé une solution ingénieuse et brutale Minos 5, 1957, 174-206 et Chadwick-Baumbach 201).
en imaginant que ltpO- = Te:TPIX-, et serait un correspon- En grec alphabétique 6éiJ.LÇ comporte des emplois
dant éolien de TPO(-, de *m: FpO(-, cf. Tp<e:~O(. Cette vue divers et importants, avec, notamment, la formule homo :
reste malgré tout en l'air, et DiIler, en songeant à la forma- ~ 6é:iJ.LÇ ÈcrTl «ce qui est établi par la coutume, conforme
428
à l'usage. (Il., Od.); la formule n'établit pas nécessaire- racine crTiX- (cf. tcrT1)lLt), avec un vocalisme zéro aux cas
ment une règle morale, cf. Il. 9,276, 23,581, H. Ap. 541 ; obliques. Cette analyse est reprise par Ruipérez (Emerita
6élLt<; se distingue de 8b(1) ; 6élLt<; est attesté encore chez 1. c.). Elle est artificielle et se heurte à de nombreuses
trag., Pl., X. ; au pl. «droits >, d'où «jugements ., parfois difficultés, cf. H. Frisk s.u. et Eranos 48, 1950, 1-5;
rapproché de 8b(1) , etc. (Il., Od., Hés., voir Il. 16,387, 2) H. Frisk lui-même, 1. c. 6-13, pense que, sous l'influence
Hés., Tr. 221, Th. 85), «tributs» (Il. 9,156), «oracles. des anthroponymes comme 0e:lLtcrTO-XÀ'ijÇ (cf. sa théorie
(Od. 16,403, PL). Ruipérez, d'une façon plus ingénieuse sous 6e:(Lép1)) et de &.6élLtcrTOÇ (créé sur le modèle de
que convaincante, suggère en se fondant sur certains &.-XOCptcrTOÇ à côté de XOCptç), le thème 6e:lLtcrT- est une
emplois du mot à côté de &.yop1), qu'il aurait d'abord innovation d'abord introduite au pluriel, et dans la poésie
désigné les pierres polies où siégeaient les Anciens dactylique où elle était métriquement commode. Cette vue
(Emerita 28, 1960, 99-123) ; le mot 6élLt<; a fourni le nom se trouve contredite d'abord par l'emploi fréquent de
de la déesse Themis, déesse de la justice et déesse des 6e:lLtcrTe:Uoo, &.6élLtcrToÇ, etc., par l'existence de formes comme
assemblées. Sur les problèmes posés par ce mot voir 0e:lLlcrnoç, ou du nom de mois 0e:lLlcrTwÇ en thessalien,
Latte, RE s.v. Themis; H. Vos, 0élLtÇ, diss. 1956; Nilsson, enfin par les dérivés mycéniens temitijo, -ija qui supposent
Harvard Theol. Rev., 50, 1957, 206-210, etc. nécessairement des formes en -tO"TW-, -tcrTtOC- (sinon on
En composition comme premier terme sous la forme aurait -isijo, -isija avec assibilation). Ainsi, la flexion en
6e(Ltç- ou 6e(Lt- : 6elLtO"-xpéoov (PL), 6e(Lt-O"x61toç (PL), -tcrT- semble des plus anciennes;
6elLl-çevo ç (PL), 6elLl-1tÀexToç (PL), mais 6qUO"TO-1t6Àoç 3) Reste l'hypothèse de Danielsson, Gr. und etym.
«qui protège les droits. (H. Dem. 103), «oraculaire» Slud. 51, reprise et consolidée par E. Benveniste, Origines
(Delphes); également noms propres comme 0e(LtO"ToxÀ'ijÇ, 34 et 81. Un vieux neutre en -t *6élLt, 6éILtTOÇ (cf. &Àqn)
0elLtO"T68oopoç, etc.' Second membre de composé dans aurait été transféré aux neutres en s: de ce stade daterait
&-6e(Ltç « sans loi. (PL, E.), avec &.6élLtTOÇ (Hdt., X., etc.), une formule comme 6éILtÇ tcrTl, ou un composé comme
cf. Hdt. 7,33 : &.6é(LtTOC ~p8e:tv et, d'autre part, &.-6élLtcrTOÇ 6e:lLtcrxpéoov (au contraire 6e:(Lt- dans 6e:lLl-1tÀe:XTOÇ). La
(Hom., poètes, X., etc.), d'où la forme créée pour des structure du mot a été déformée, d'abord par une
raisons métriques &.6elLlcrTtOÇ (Od., ép.), notamment dans confusion des thèmes 6e:lLtcr- et 6e:lLtT-, d'où 6élLtcrnç, etc.,
la formule &.6e:lLlcrTtOC d8wç« sans foi ni loi. (Od. 9,428, etc.). puis par le passage au type en -t8- important pour les
Outre les composés, dérivés créés sur des thèmes en féminins : on a objecté que les emplois neutres de 6éILtç
-tT- ou en -tcrT- : 6e(LtT6ç notamment dans l'expression doivent être secondaires (analogie de 8éov). Mais
oô 6e:(LtTOV (att.) = oô 6é(Ltç; mais aussi 6e:(LtcrT6; E. Benveniste se place à un autre niveau et a rendu
«permis. (lEsch., Sept 694), «oraculaire. (PL, fr. 192); plausible l'existence ancienne d'une catégorie importante
en outre, 6e:lLlcrTtOÇ «protecteur de la justice. (Plu., de neutres en -i.
Mor. 1065 el, également nom de mois en Thessalie (lG
IX 1,689, etc.), ou comme anthroponyme; autres dérivés gej.Los, 6e:lLooo, 6élLe:6Àoc, 6e:ILe:lÀtoc : le substantif 6e:-lLoç
6e(LtcrT&ÏoÇ, 6e:lLtcrT6cruvoct = 6é(LtcrTeç (Orph., H. 79,6). n'est attesté que dans la glose 6e:ILOUÇ . 8tCl(6écre:tç, 1tOCPOCt-
Verbes dénominatifs: 1) 6e(Ltcrnuoo «dire le droit, rendre vécre:tç (Hsch.) et dans des anthroponymes comme 0é(L-
un oracle. (Od., H. Ap., E., grec tardif) avec 6e:lLtcrnloc Cl(v8poç, 0e:1L6-6e:oç (Bechtel, Hist. Personennamen 201 sqq.).
«fait de rendre des oracles. (Str. 17,1,43); 2) OelLtnuoo Sur ce substantif a été créé le dénominatif 6e:{J.6oo dans
«célébrer comme il convient. (E., Ba. 79 lyr., forme l'aoriste 6élLoocre: : TlJV 8è 1tp6croo cpépe: XÜ(LCI(, 6élLoocre: 8è
exigée par la métrique); 3) 6e:lLt~é"t"oo' ILOCcrTtyOUToo, xépcrov !xécr6oct (Od. 9,486, cf. 542) «le flot dirigeait la nef,
vOlLon6elToo. Kp'ijnç (Hsch.); le lemme n'est pas à sa de sorte qu'elle atteignit le rivage " mais cette traduction
place alphabétique et Bechtel, Gr. Dial. 2,787, corrige en suggérée par le contexte ne rend pas bien compte du
6e:lLtcrcré"t"oo conformément à la phonétique du crétois dénominatif en -600.
oriental, cf. Paus. Gr., p. 186 Erbse; il existe un hapax C'est sur le thème de 6e:lLo- qu'a été constitué le dérivé
part. aor. m. 6e:lLtcrcroclLe:VOÇ «réglant (une querelle). 6é(Le:6Àoc n. pl. «partie inférieure, base, fondation. (Hom.,
(Pi., P. 4,141); la glose d'Hsch. 6e:lLtcrT6poov . crUVe:TWV Hés., PL); pour le suffixe, cf. i!8e:6Àov. D'autre part
fournit p.-ê. le nom d'agent en -Toop correspondant. Oe:ILe:lÀtOC «fondations> (Hom., Cali., etc.), allongement
L'ensemble des dérivés de 6éILtÇ s'organise autour de la métrique pour *Oe:l.LéÀtoc. Adj. Oe:lLéÀwç «qui appartient
notion de règle établie, loi établie par les dieux, etc.; aux fondations., aussi comme substantif (s.e. À(6oç)
les emplois relatifs aux oracles en dérivent, mais sont «pierre de fondation> (att., hellénistique, etc.); d'où le
secondaires; c'est à cette notion aussi que se rapporte verbe dénominatif Oe:ILe:Àt6oo «établir les fondations de.,
le nom de la déesse Thémis, cf. Chantraine, Anf. Glass. au passif « être fondé> (X., inscriptions, LXX, NT, etc.)
22, 1953, 74-77. avec le nom d'action 6e:ILe:ÀLoomç (LXX, etc.), composé
Et.: Le sens du mot invite à évoquer la racine *dhé-jdhI1 1 - Oe:ILe:Àwüxoç (LXX). Par dérivation inverse archaïsante
de T(61)lLt et à rapprocher av. dlÏ-mi- f. «création. et 6élLe:tÀOV (AP, Cali., Art. 248), pl. -oc (Kaibel, Ep. Gr. 1078,
aussi m. f .• créateur. : on observe la même dilTérence de Adana).
vocalisme long ou bref dans Oé-crtç en face de -dlÏti-, etc. Et. : 0e:-1L6ç dérivé en -mo- du radical de T(61)lLt, cf. aussi
Mais la flexion en -crT- qui est largement représentée olTre 6élLtÇ, etc. ; 6élLe:OÀoc et Oe:[Le:lÀtOC constituent respectivement
une grande difficulté dont on a voulu triompher par divers des dérivations de ce thème en -61.0- et en -ÀtO-. Voir
procédés: encore Frisk, Eranos 41,51 sqq.
1) Schulze, KI. Schr. 81, et avec plus de détail E. Fraen-
kel, Gl. 4, 1913,22 sqq., posent un thème 6e:l.Lt- qui serait 9~va.p, -ocpoç : n. «paume de la main. (Hom., etc.),
premier terme de composé, le second terme étant un nom • plante du pied. (Hp.), par métaphore «creux dans
- 429
l'autel. où sont déposées les offrandes (PL), «fond de la notamment au pluriel, cf. la formule homo : 1t"oc-r1)P rXv8pwv
mer. (PL); second terme de composé dans 6rcL0"6e:vocp 'l"e: 6e:wv Te:. Au singulier et au plurieI6e:6c;; et 6e:ol signifient
«dos de la main> (Poli.), pour *6m0"60-6e:vocp; avec le à l'occasion la divinité, sans qu'il soit possible de
préverbe 1t"OCpOCI- = 1t"OCPOC-, 1t"ocpocI6évoc'l"oc . '1"0: rX1t"à 'l"WV fJ.\)(PWV reconnaître s'il y a franchement une notion monothéiste.
8ocx:ruÀwv 1t"OCpO: 'l"à 6évocp, ~youv €1t"t 'l"àv xocp1t"6v (Hsch.). Le mot 6e:6c;; est souvent employé comme prédicat, ce
Verbes dénominatifs : 6e:vocpl~e:I' 'I"\)1t"'I"e:I; €v6e:vocpl~e:I' qui a conduit à la création du comparatif 6e:w'I"e:poC;; (Od.,
€Y'/.e:lpe:ï: (Hsch.). Cali.). Teo «dieu. est clairement attesté à divers cas du
Et. : Vieux neutre désignant la « paume t. Le germanique sg. et du pl. en mycénien, ct. Chadwick-Baumbach, 202.
en possède des dérivés thématiques : v.h.a. tenar m., 0e:0- figure comme premier terme dans un grand nombre
tenra f. Le grec a une flexion en -p sans alternance nasale, de composés. Parmi les plus importants et les plus anciens:
mais la nasale se trouve dans le n. pl. 1t"ocpocI6évoc'l"oc. Voir 6e:ooÀoco~C;; «rendu fou par un dieu. (Hdt., etc.), -yovoC;;,
Pokorny 249. -yovloc, -8oclfLWV (BCH 22,359, Amphipolis), -8fL1)'I"0C;;, -e:L8~c;;
(Hom., etc.), -e:lxe:Àoç (Hom., etc.), -x6Àoc;; (voir s.u.),
8EO-KO~OS, voir le suivant. -À1)1t"'I"OC;;, -À6yoC;, -Àoyloc, etc., -fLOCV~C;;, -fLocvnc;;, -fLœxoC;;,
-fLocZéw, -fLOCXloc, etc., -fLL~C;; «haï des dieux >, -1;évLOC, -1t"oL6C;,
8E01fO~~W, 6e:ox6).oç, etc. : chez PI. on trouve avec -1t"pe:~C;, -1t"p61t"0C;; (v. s.u.), -O"e:o~c;; (Hdt., etc.) et -O"éOe:IOC,
le consonnantisme attendu 6e:0-1t"flÀéW «servir les dieux, -0"e:1t"'I"0C;;, 6e:o\)8~C; (v. sous 8e:l8w) , 6e:o-cpœvLoc, -cpIÀ~C;;, etc.
exécuter un acte de culte t (Lois 909 dl. Suid. et Phot. Formes notables pour le premier membre dans 6e:010"-
fournissent la glose 6E:"IJ1t"oÀe:L'1 . 6e:wv e:lx6vocç ~zOV'l"OC 1t"e:pl- e:X6ploc (Ar., Guipes 418) et dans 6e:60"-80'l"0c; (Hés.,
1t"oÀe:tV, &PrUPIOV e;lcmpocO"0"6fLe:VOV. Pi., etc.) pour 6e:680'l"0c;; d'après 8L60"-80'l"0c;;. Second terme
Toutes les autres formes sont en -x6Àoç dans des de composé, p. ex. : &-6e:0c;; «sans dieu, athée. (ion.-att.)
inscriptions hellén. ou tardives : 6e:ox6Àoc;; (SI G 684 et une cinquantaine d'autres : &yzL- (Hom., etc.), cXvn-
[Dyme), 1021 [Olympie)), -xoÀéw (IG IX l, 1066), -xoÀloc «semblable aux dieux. (Hom., etc.), ~v- (ion.-att., etc.)
(SIG 531 [Dyme)) ; d'autre part 6E:"IJx6ÀoC;; (inscr. hellén.), avec, en prose tardive, ~v60uc;;, signifie proprement
-xoÀéw (inscr. hellén. et tardives) avec 6e:1)-xoÀe:wv « habita- « possédé par un dieu >, ~œ- (Hom., poètes), i)yoc- (Hom.,
tion d'un 6e:1)x6Àoc;; • (Paus.). Ces mots se trouvent princi- poètes), to"o- (Hom., etc.), fLI0"6-, cpI),O-, etc. Bien entendu
palement attestés en Élide, Achaïe, Étolie, Locride, les noms de personne comprennent un grand nombre
Phocide (v. E. Kretschmer, GI. 18, 1929, 82-83). de composés avec 6e:6c;; : 0e:68wpoc;; (teodora f. déjà en
Et.: Ce nom du prêtre est issu de 6e:6c;; et de la racine mycénien), 0e:61;e:voc;;, etc., et d'autre part 'AfLCPl-6e:0c;;,
• ktDel-, cf. rXfLcpl1t"oÀoc;;, etc. Les formes attendues sont KÀe:66e:oc;;, etc. Sur la forme 6e:0"- voir 6éO"xe:Àoc;;, 6éO"mc;;, etc .
donc : *6e:01t"6Àoc;;, 6e:01t"oÀéw. Sous l'influence de ~ou Dérivés: formes de féminins. L'attique dit usuellement
x6Àoç (1) le second terme en -xoÀ6c;; s'est imposé; 7J 6e:6c;;, mais il existe un féminin 6e:œ (Hom., éolien, dorien,
d'autre part pour le premier terme, 6e:1)- s'est parfois poètes; en prose attique dans quelques formules); sur
substitué à 6e:0- : 1'1) fournissait une longue, et a peut-être la répartition des formes chez Hom., voir Humbach,
été utilisé d'abord dans des textes dactyliques (cf. Münch. Slud. Sprachwiss. 7, 1955, 46-55; sur la création
Schwyzer, Gr. Gr. 1,438). de ce féminin, Wackernagel, Vorlesungen 2,25; autre
féminin déconcertant, pl. 6éocIVIXI (Il. 8,5 et 20; 19,101 ;
8E01fp01fOS : m. «celui qui fait connaître la pensée Od. 8,341), qui ne semble pas être un archaïsme (cf.
divine, prophète., épithète d'otwvIO"TI)C;; (Il. 13,70), toutefois Meillet-Chantraine, Rev. Ph. 1932, 291 sqq.,
substantif (Il. 12,228; Od. 1,416); plus tard spécialisé Chantraine, Formation 107); p.-ê. analogie des féminins
pour désigner les citoyens chargés par une cité pour aller en -OCLVOC.
consulter un oracle (lEsch., Hdt., Paros, Delphes); Adjectifs dérivés: 6e:ï:oc;; «divin. (Hom., ion.-att., etc.)
6e:01t"p61t"oc pl. n. «oracle> est un substitut de 6e:01t"po1t"loc dit aussi de breuvages, du sel, d'événements (Hom., Hdt.),
(Cali.). Tà 6e:ï:ov «la divinité. (Hdt., ion.-att.), voir aussi Camp et
Dérivés : 6e:01t"po1t"loc f. «oracle. (Hom.), 6e:01t"p6mov Canart, Le sens du mot 6e:ï:oç chez Platon; probablement
• oracle> (Il., Hdt., Ph.). de *6éO"-yoc;;, cf. Et.; le mycénien a le fém. teija; la forme
Verbe dénominatif 6e:01t"pom~w seulement au part. 6~LOC;; ehez Ale. et chez Balbilla n'est pas expliquée, cf.
6e:01t"pom!:wv «rendant un oracle> (Il. 1,109; Od. 1,184; Gallavotti, Stud. Mat. Stor. Relig. 33, 1962, 38 avec la
PL, P. 4,190); mais« être theopropos >, chargé de consulter note; 6e:w- figure parfois pour 6e:o- en composition dans
l'oracie, dans béot. 6lo1t"po1t"IWV (1 G VII, 3207). des textes tardifs; le mot a également fourni des dérivés:
Et.: Composé de 6e:6c;; et 1t"pém:lv, de la structure 6e:16'1"1)C;; «divinité., caractère divin (LXX, NT, Plu.),
d't1t"1t"0'l"p6cpoc;;, etc., cf. Bechtel, Lexi/ogus; doit signifier 6e:lw8wc;; (pap. byz.); verbe dénominatif 6e:lœ~w «être
« qui fait connaître le dieu, la pensée divine> (cf. un peu inspiré par les dieux, prophétiser. (Th., D.C.), «adorer>
différemment Runes, IF 50, 1932, 272). Ce sens rend bien (grec tardif), aussi 6e:IOCO"fL6c;; «superstition. (Th.), -ocO"'I"~C;;
compte de la fonction du mot chez Hdt., etc. Écarter (Tz.); avec préverbe €m- «adjurer au nom des dieux.
L. Meyer, KZ 22, 1874,54-64 (cf. lat. precor) et Bonfante, (Th.), «inspirer, prophétiser., etc., subst. -OCO"fL6c;; « appel
Rend. Ist. Lomb. 65, 1932, 66 sqq. (cf. lat. reciprocus). aux dieux. (Th.), -OCO"lC;; (Plu.), également avec €X-, etc. ;
crétois 6ï:voc;; (et !v6Ivoc;;) est issu de 616c;; avec un suffixe
8EOS : m., f. (Hom., ion.-att., etc.), béot. 616c;, lacon. pris à cXv6pwmvoc;; (Bechtel, Gr. D. 2,724), la forme 6e:ï:voc;;
0"I6C;;, chypr., crét. 616c;; (le vocatif 6e:é n'apparaît pas (Collitz-Bechtel 4940) est une graphie pour iota long, et
av. LXX, mais est attesté en grec classique dans des non pour 6é'LVOÇ; autres vues moins plausibles chez
anthroponymes), «dieu> par opposition à homme, Gallavotti, 1. c.; 6e:LX6c;; (tardif).
geos 430
Verbes dénominatifs ; 0e:6w, -60!J.1X~ « diviniser~, passif l'explication d'une glose. K. Latte a montré que le lemme
«devenir dieu ~ (Cali., etc.), avec &1tO- (Pol., etc.), &1tO- altéré vient d'une glose cyrillique Oe:1tTIXLVWV . cX1tT6!J.e:voç,
6éw(n~ (Str., etc.) ; il existe en outre, sous l'influence de dont le lemme doit lui-même être corrigé en Oe:~yyocvwv
Oe:"Lo~, des formes en -6e:~6w. (= O~yyocvwv) . cX1tT6!J.e:voç; v. Latte, GI. 34, 1955, 198.
0e:oc~w «être divin ~ (Démocr. 21) et avec une autre
signification tmOélX~w «invoquer les dieux contre ~
gepa.trwv, -OVTOÇ : éol. -ovoç selon Choerob., An.
(Pherecr.), probablement mal distingué de tm6e:~oc~w; Oxon. 2,242; chez Hom. désigne le compagnon du guerrier,
et surtout tv6e:OC~w issu de ~vOe:oç «être inspiré par un
son écuyer, qui conduit son char, l'aide à passer son armure:
dieu» (Hdt. 1,63, Luc., Plu.), avec tvOe:IXO"T~x6ç «inspiré
les «thérapontes. d'Achille sont, par exemple, Patrocle,
par les dieux» (Pl., Lois 682 a, grec tardif); le verbe a Automédon, Alcimos. Les guerriers importants sont
reçu d'après 6uO"~oc~w la forme tv60uO"~oc~w (prose attique),
désignés du nom de « thérapontes » d'Arès. Dans la poésie
ou d'après les verbes en -~ocw exprimant une maladie ou
postérieure, se dit du servant des Muses, d'un dieu, etc. ;
une passion, tv60uO"~ocw (trag., Pl.) «être possédé par un en ionien-attique signifie «serviteur, esclave », etc. (Hdt. ;
dieu, être pris d'enthousiasme., d'où tv60uO"LlXm~ (Pl,.
And. 1,12; Lys. 7,34, etc.). Diminutif : 0e:plX1t6vTWV
Ph., etc.), tvOoumlX0"!J.6ç (Démocr., Pl., etc.), tvOOUO"LIX
(D.L.).
(Procl., postverbal) «enthousiasme, possession divine»; Féminin Oe:pOC1tIXLVIX «servante, esclave» (ion.-att.),
avec -IXO"-ri)Ç «inspiré, possédé ~ (tardif), -IXO"TLX6ç « inspiré»
constitué sur un thème sans T final; avec Oe:plX1tIX~VLÇ
(Pl., Arist., etc.); en outre, l'adj. tvOouO"~fu81)<; (D.H.,
(Pl., Mén.) et 0e:plX1tlX~v[8wv (Mén., Plu., etc.); autre f.
Plu.) et l'adv. tvOoumfu8w; (Hp.), cULstitués comme
Oe:pOC1tV1) (H. Ap. 157, E., Hec. 482), toutefois, le mot
des dérivés d'tvOouO"LIX; voir aussi dans les composés
signifie également «demeure, séjour» (E., Tr. 211, Ba.
lvOe:o~.
1043 et quelques autres ex.), ce qui répond à la glose
Le mot 0e:6ç subsiste en grec moderne pour désigner d'Hsch. : Oe:pOC1tVIX~ . IXÙÀWVe:Ç, O"TIX0!J.0L et au toponyme
« Dieu, la divinité». Sur l'emploi de Oe:o- comme préfixe, laconien 0e:pOC1tVIX, -VIX~; il existe des diminutifs au sens de
augmentatif, voir Georgacas, 'A01)véi, 46, 1935, 122 sqq. « servante », Oe:pOC1tV~OV (Hsch.), Oe:plX1tVLÇ (AP); sur
Et.: Inconnue. Le rapprochement avec lat. deus, skr. Oe:pOC1tWV a été constitué le féminin secondaire Oe:PIX1tOVT[Ç
devd-, est bien entendu impossible. D'une façon plus (lEsch., Suppl. 979).
générale, la chute d'un F intervocalique dans 0e:6ç ne Parallèlement à Oe:pOC1tWV existe un nom qui semble
peut être supposée en raison du mycén. teo et de la forme ancien OéplXtjJ, -1X1tOÇ m. (surtout au pl.) «serviteur ~
crétoise 0~6ç. Dans ces conditions, on est amené à admettre (Ion de Chios, E.), avec Oe:pocmov (Hyp.), Oe:plX1tLÇ f. «qui
la chute d'un sigma intervocalique et à évoquer les favorise» (Pl., Mx. 244 el.
composés d'ailleurs obscurs OéO"-xe:Àoç, Oe:O"-1témoç, OéO"-
Le verbe dénominatif doit être tiré de OéplXtjJ : Oe:plX1te:OW
cpIXTOÇ. (Od. 13,265; ion.-att., etc.); dans l'ex. de l'Od. le mot
1) On a posé *OFe:O"oç en rapprochant lit. dvasià « esprit ~, signifie «remplir les fonctions de Oe:pOC1tWV~, dans les
m.h.a. getwas «fantôme ~ et finalement la famille de grec Hymnes s'emploie avec un sens religieux, en ion.-att.
Oe:"Lov «soufre. (Saussure, Mémoire 81, n. 5) ; objections; désigne les soins d'un serviteur, d'un ami, les honneurs
a) les Grecs voient leurs dieux sous forme corporelle et rendus à un dieu ou à un personnage important, et
non comme des esprits; b) il n'y a trace d'un groupe OF- finalement, les soins donnés à un malade (Th., ion.-
ni dans la métrique homérique ni dans les témoignages ait., etc.) ; en ce dernier sens Oe:plX1te:Oe:~V fait concurrence
mycéniens; victorieusemen t à taO"olX~ dans le grec tardif; le verbe
2) Autre analyse plus volontiers adoptée: on rapproche s'emploie également avec des préverbes : tx- «guérir.,
des formes à é dans arm. di-k' pl. «dieux », lat. fériae, &1tO-, etc.
féstus. Sur une tentative pour rendre compte de l'alternance Dérivés: Oe:PIX1te:[1X (ion.) -1)L1) «service, soins., appliqué
longue/brève et avec rapprochement de lesbien 01)~oç, au culte des dieux, aux services rendus, à un traitement
voir Gallavotti, o. c. 38-39. Il évoque finalement la racine médical, à la culture des plantes, etc. (ion.-att., etc.);
*dhé-Idh~.- de T(61)!J.~, suggère que le dieu serait à l'origine pour l'emploi chez Pl., v. Cushmann, Therapeia, Plato's
un cippe, une stèle de pierre que l'on dresse, et rappelle Conception of Philosophy; Oe:pOC1te:U!J.1X «service, soin»
certains rapprochements faits par les Anciens de 0e:6<; (moins usuel), -e:uO"~ç (Phld.); noms d'agent: Oe:plX1te:UT1)Ç
avec T(61)!J.~ (lEsch., Perses 283; Hdt. 2,52), mais dans «adorateur, qui s'occupe de, qui soigne. (ion.-att.),
des conditions toutes différentes. Voir l'article de -e:uT~x6ç « qui aime à rendre service, qui cherche à plaire "
C. Gallavotti qui discute toutes les hypothèses, o. c., également au sens médical, « apte à soigner, thérapeutique»
25-43. Finalement l'ensemble reste incertain. (Pl., X., Arist., etc.); autre nom d'agent Oe:plX1te:U--ri)p
(X., Aristox.), probablement dorien, avec les féminins
geou5i)s, avec les noms attiques 00u81jç 00u8LOC80u, Oe:PIX1te:U-Tp(Ç (Ph. 1,261,655, etc.) et -Tp~1X (EM 47,45).
(cf. Bechtel, H. Personennamen 130), voir sous 8e:[8w. Dérivés isolés et poétiques : Oe:plX1t1)"COÇ = 6e:plX1te:UT~x6ç
Également, Verdenius, Mnemosyne 1955, 233. (AP 7,158) avec le fém. Oe:PIX1t1JtÇ (Orac. ap. Jul.. Ep. 88 b).
Le grec emploie Oe:plX1te:OW, Oe:plX1te:LIX « soigner, traitement
9ÉtrTa.VOS : cX1tT6!J.e:voç (Hsch.). Comme l'indique Frisk, médical », etc. Sur la répartition de Oe:pOC1tWV, etc., dans les
depuis Fick et Brugmann, cette glose est rapprochée de dialectes, v. E. Kretschmer, GI. 18, 1929, 72-74. Sur le
lit. dègtinas «qui doit être brûlé. (de deg-ù, dèg-ti développement sémantique depuis l'emploi homo de
«brûler ~), cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,307. Mais le sens admis Oe:pOC1tWV, jusqu'au développement médical de Oe:plX1te:OW,
pour cX1tT61.Le:VOÇ «allumé ~ est rare (attesté d'ailleurs à voir N. Van Brock, Vocabulaire médical 115-138.
d'autres temps que le présent), et peu plausible dans Le grec moderne a gardé Oq:OC1tWV, Oe:plX1te:OW, etc.
431
Et. : Obscure. Deux voies ont principalement été Ainsi, autour de 6époç signifiant étymologiquement
tentées. En se fondant sur l'emploi de 6e:pOCTCV'1) au sens de « chaleur., mais qui a pris en grec le sens d'. été. s'est
« demeure. et sur le toponyme la co ni en ee:pOCTCVa, -CXL, développé tout un vocabulaire relatif à la moisson.
certains savants (Kretschmer, Gl. 28, 1940, 269 sq., 3) 6e:PfL6c; «chaud. (Hom., ion.-att.) avec le substantif
déjà Gl. 24,1936,90 sq. ; cf. van Windekens, Le Pélasgique TO 6e:pfL6v «chaleur.; noter en ion.-att. des emplois
90) ont été conduits à partir du sens de « demeure. pour techniques comme T~ 6e:PfL~ (ÀOUTpOC) et des emplois
6e:pOCTCV'1), et à en tirer celui de « serviteur ., etc., en évoquant figurés : «ardent, emporté », etc.; parfois premier terme
l'association de otxh"11C; et de OLXOC;, etc., et en posant de composé, p. ex. dans ee:pfLOTCUÀo(L, cf. Risch, IF 59,
finalement une phonétique «pélasgique. permettant de 1949, 267. V. aussi Benveniste, Études hittites 29.
rapprocher TépCXfLvCX et lat. trabs. Ces vues contestables Dérivés nominaux: 6épfL'1) (avec secondairement parfois
par elles-mêmes ne rendent pas compte du sens original un n. ace. en 0( bref), abstrait tiré d'un thème d'adjectif
de 6e:pocTC<ùv; cf. Hester, Lingua 13, 1965, 372. « chaleur., notamment fébrile, au pl. «sources chaudes,
Autre v~e de N. Van Brock, Rev. Hitt. As. 1959, 117-126, thermes. (Hp., ion.-att.), d'où les composés &-6e:p(L0<;
qui étudie hitt. larpassa- et suppose un hitt. 'tarpan-. «sans chaleur» dans TO &6e:PfLOV (Pl., Phd. 106 a), !tv-
Ces mots désignent un substitut rituel, et l'auteur pense 6e:PfLOC; «qui a de la chaleur, chaud» (Hp., corn.), cf.
que 6épO(~ serait un emprunt grec de tarpassa, 6e:pOCTCCùV un Strômberg, Greek Prefix Sludies 95; c'est de 6é:PfL'1)
emprunt de 'larpan-. Ce sens, altéré, rendrait compte de « fièvre. qu'est tiré le dénominatif 6e:PfL(~Cù «souffrir
l'emploi de 6e:pOCTCCùV chez Hom. de fièvre. (Eubée). ee:pfL6't"'1)C; l. «chaleur» (Hp., V. M.
16, Pl., R. 335 d, etc,), 6e:p(LwÀ'1) «chaleur fébrile» (Hp.),
9€PflO~ : m. «lupin., Lupinus albus (corn. moyenne, cf. pour le suffixe Chantraine, Formation 243. ee:pfLéÀ'1) .
Thphr., etc.), d'où 6épfLLOV (pap., etc.), 6é:PfLLvOC; « de lupin. 1) 6épfL'1) (Suid.), constitué avec le suffixe -e:Ào- de crcpocxe:-
(Luc., Dsc.). Serait issu de 6e:PfL6c; « chaud. avec déplace- ÀOC;, etc. elpfLcxcrcrO( = XOCfLLVOC; (Hdn. Gr. 1,267); si la forme
ment de l'accent, comme il est d'usage. Cette dénomination est authentique, elle est obscure: on y a vu un participe
selon Strômberg, Pflanzennamen 82, s'expliquerait par féminin de 6lpfLCù (Schwyzer, Gr. Gr. 1,525), voir aussi
l'amertume de la graine de lupin. Müller-Graupa, Gl. 31, 1951, 129. En outre, deux adjectifs
doublets de 6e:pfL6c; : 6e:pfLW3'1JC; «tiède. (Aret.) à quoi
9€po .... a.~, 6é:poc;, 6e:PfL6c;, etc. : 1) 6lpOfLo(L • devenir on rapporte le nom de fleuve ee:pfLw3Cùv, cf. Krahe, Beitr.
chaud, se chauffer, brûler. (Hom., poètes, rare en prose Namenforschung 2,236 et 3,162. ee:pfL1Jp6C; dans la glose
att.), part. fut. 6e:pcr6fLe:voC; (Od. 19,507), subj. aor. passif d'Hsch. xe:Àéo1J . TCO't"'1)p(OU d80c; 6e:pfL1Jpoü.
6e:péCù (Od. 17,23), sinon seulement thème de présent; Verbes dénominatifs : 6ltpfLe:TO impf. «s'échauffait.
l'actif 6épCù est secondaire, chez A.R. et Nic. ; (Hom., Cali., Opp.), actif impér. 6ltpfLe:n «chauffez»
2) A ce vieux présent à vocalisme e répond un thème en s (Od. 8,426, d'où Ar., Gren. 1339) est, soit un dénominatif
ancien, 6é:poc; n. Ce thème, qui existe en skr. au sens de en 'ye/ o - (mais on admet souvent que m passe à n devant y),
«chaleur " a été réservé en grec à la signification d'. été. soit plutôt un dénominatif bâti avec la voyelle thématique,
(Hom., ion.-att.) et de « moisson. (ion.-att.). ce qui est rare (Schwyzer, Gr. Gr. 1,722). ee:pfLO((VCù, aor.
Rares composés avec -6e:p~c; : outre dÀ'1)6e:p~c; (cf. sous t6é:pfL'1)vCX entre dans une série productive de causatifs
e:tÀ'1)) , ~0(6e:p~c; (AP), ~ou6e:p~c; (S., Tr. 188), épithète en -cx(vcù : «chauffer, échauffer. (Hom., ion.-att.), souvent
d'une prairie où le bétail passe l'été, etc. avec préverbes, notamment &vcx-, 8LCX- (Hp., etc.), tx-
Dérivés : 6épe:wc; «d'été. (Emp., grec tardif), avec «chauffer complètement» (Hp., Arist.), d'où le postverbal
6e:pdo:, -'1) f. «été. (PL, Hdt., hellén. et tardif), mais !tx6e:p(LoC; «très chaud» (tardif), et ùm:p- (Hp., etc.),
l'adj. usuel est 6e:PLV6c; (PL, ion.-att.), analogique de ÙTCO-, etc.); à ces verbes répondent souvent des adj.
Xe:LfLe:PLV6c;; autres adjectifs, rarement attestés : 6e:p6e:LC; en -6e:PfLOC;. Dérivés: adj. verb. 6e:pfLCXVT6C; avec 6e:pfLcxvnx6c;
dérivé poétique (Nic., Al. 570); 6e:PLO(x6c; «d'été» dit (Pl., Arist., etc.). Noms d'action : 6é:PfLcxVcrLC; «action
de vêtements (pap. VIe s. après), d'après1)ÀLGtx6c;. Substan- d'échauffer. (Arist.) et aussi 6e:PfLcxcrlcx (Hp., Arist .. etc.),
tifs désignant une maison d'été: 6e:pl3wv (Jul.), 6épe:TpOV l'attique employant plutôt 6e:PfL6T1JC; ; 6épfL()(crfLcx « envelop-
(Hp.), mais la forme n'est pas sûre. pement chaud. (Hp.). Nom d'instrument 6e:PfLcxVT1JP
Verbe dénominatif : 6e:pl~Cù parfois au sens de «passer « bouilloire» (Poli.), avec 6e:PfLCXVT1JPLOC; «qui réchauffe,
l'été. (X., Arist.), mais c'est le verbe usuel pour dire qui chauffe. (Hp., inscriptions), pour 6e:PfLoccrTPCX v. plus
« moissonner» en ion.-att. comme le confirment la plupart loin. ee:pfL60fLCXL (An. Ox. 2,448), pl. Te:6e:PfLwcr6cxL «être
des dérivés : 6e:PLcrfL6c; «temps de la moisson, fait de enflammé. (Ar., Lys. 1079). ee:pfLOC~Cù n'est attesté que
moissonner, récolte» (X., comiques, Plb., grec tardif), par l'opt. aor. moyen 6e:PfLoccrcrcxw «tu réchaufferais»
6e:pLcrT~C; «moissonneur. (att., etc.) avec le doublet (Nic., Al. 587), avec 6e:PfLoccrTpcx f. «poêle» ou «fourneau &
« poétique. 6e:pLcrT~p (Lye. 840), le f. att. est 6fplcrTpLcx (Euph. 51,8; Hsch. ; Cali., Del. 144 [-O(UcrTP- manuscrits])
(Ar., fr. 788). D'où des dérivés : d'une part 6e:pLcrTLX6c; qui peut être également tiré de 6e:p(L0([vCù.
« qui sert à moissonner. (pap.) avec 6e:p;crnx6v « récolte. Il existe une série 6é:pfLO(crTLC;, 6é:PfLO(crTPLC;, 6é:PfLO(ucrTLC;,
(Str.); de l'autre, avec le suffixe -TPOV, 6é:pLcr-TpOV « faux. 6é:PfLO(ucrTPLÇ, etc., avec des sens très divers, notamment
(hapax LXX, 1 Rois 13,20) et surtout «vêtement d'été. « pincettes •. Ces mots se trouvent soit dans des inscrip-
(LXX, pap., etc.) avec le diminutif 6e:plcrTpLov (Théoc., tions, soit dans des lexicographes. Voir le dossier chez
Aristén., cf. Wackernagel, KZ 33, 1895, 50 = KI. Schr. Amyx, Hesperia, 1958, 219-221 ; Stamires, ibid. 324-327.
1,729); avec le même suffixe -TPOV, suivant un emploi 4) P.-ê. mycén. qerana «bouilloire », PY Ta 711.
qu'il admet en effet, pl. n. 6épLcrTpo( «salaire pour la El.: Ces mots s'insèrent bien dans une famille L-e.
moisson» (pap.); enfin 6e:pLcrT~pLOV «faux» (LXX). reposant sur 'gh"'er-. Le neutre 6é:poc; répond à skr.
é8p 0 l'c:u 432
haras- n. «chaleur., arm. 1er (thème en 0- secondaire). 57 sqq.; J. Loth, Rev. celt. 45,184), indo-européen
Le sens d'. été. est une innovation du grec. Au sens de *dhedhmo-. Mais comme l'indique Frisk, il n'y a pas lieu
• moisson. le mot fonctionne comme postverbal de Oe:p[~oo. de poser une forme à redoublement *dhe-dhmo- où *dh-
Au présent OéP0[L(XL répond v. irl. fo-geir «il réchautTe • représenterait un degré zéro de *dhë-. Il vaut mieux
(L-e. * g"here-t). Les autres langues ont des thèmes verbaux admettre Oe:- (*dhad comme dans OécrL<;, avec des suffixes
divers : arm. Jer-nu-m, aor. Irr-ay «se réchautTer. (skr. -cr[Loç (propre au grec) ou -0[L6;, cf. pour ce suffixe
ghr-l)o-ti mot de gramm.), v. sI. gri-jp, gri-ti s~ «se Benveniste, Origines 200-202.
chautTer &. Cf. Pokorny 493, Ernout-Meillet s.u. formus.
L'adj. Oe:p[L6<; a un correspondant exact dans arm. 9E<T1TÉa~o<; : sens déjà très diversifié chez Hom., dit
!erm. Le vocalisme 0 est proprement le vocalisme de d'un chant divin (Il. 2,600), des Sirènes (Od. 12,158),
substantif skr. gharma- m. «chaleur., v. pro gorme; ce avec l'adv. Oe:cr1te:cr[71 «par la volonté divine» (Il. 2,367) ;
vocalisme a été transporté dans l'adjectif, av. garama d'où d'une manière générale «divin. (pour le seuil de
lat. formus. Voir encore Benveniste, O. C. l'Olympe, Il. 1,591), puis «extraordinaire. dit de
phénomènes naturels, de cris, d'une panique, etc. Dans
le grec postérieur, le mot signifie «d'origine divine,
oraculaire. (Pi., lEsch.), et le plus souvent « divin, C.-à-d.
8É<TKEÀO<; : vieille épithète épique dans la formule : «extraordinaire» (Hdt., PL, grec tardif).
Oécrxe:À(X ~py(X (Il. 3,130; Od. Il,374 et 610; comme adv. Forme abrégée dans Oé:crmç, -LOÇ (acc. -LII Hom., -La(X
Oé:crXe:ÀOII, Il. 23,107), au sens de «merveilleux, étonnant»; Nonn.) «inspiré par les dieux. épithète de &m86ç (Od.
ne se dit jamais de personnes. 17,385), &m31) (Od. 1,328; 8,498; E., Méd. 425), «divin»
Et.: Composé de Oe:cr- (cf. Oe:cr-1técrLOÇ, Oécr-q>(X"oç et voir dans Oé:crmç éée:ÀÀ(X (H. Aphr. 208). En composition dans
sous Oe:6ç) et de -xe:Àoç; sens : «produit par un dieu,; 0e:crm-8a;È:ç 7tÜp (Il., Od., cf. 8a;[oo) • allumé par les dieux
on rapproche pour le second terme xéÀÀOO, etc., mais le [comme présage]., 0e:crmcpa6ç, etc. Verbe dénominatif :
vocalisme e fait difficulté, cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,449, Oe:cr1t[~OO, aor. in!. OE:cr1t[cra;L, dor. Oe:cr1tLÇ(XL • prophétiser,
n.3. rendre un oracle. (Hdt., trag., prose tardive), avec
Oe:cr1tLcr[L(X"(x pl. (rare au sg.) • oracles »(Hdt., trag.); OE:cr1t[crL;
8E<T .... 6<; : dor. "e:O[L6ç (PL, Delphes) ou Oe:O[L6ç par ne figure que dans une scholie d'Ar., Pl. 11, Oe:crmcr~ç
restitution analogique de l'aspirée initiale (Schwyzer 57, « prophète. chez Man.
lacon., argien, Isyll. 12); en outre, Oe:O<">[Loç (ÉliS, Noter dans l'onomastique 0e:crmm-a:II(Xç, 0e:cr1tL(Xç
Schwyzer 411), n"O[L6ç (Iocr., Berl. Sitzb. 1927, 8); (Bechtel, H. Personennamen 208). On a aussi rapproché
la forme ion.-aU. est Oe:cr[L6ç, seul ex. homo Od. 23,296, le nom de ville 0e:crm(XL
d'ailleurs discuté : ÀÉ:X"POLO Oe:cr[L611 «les droits de la Et.: 0e:cr1té:crLOÇ est dérivé de *Oe:cr-cr1t-e:"oç composé de
couche. ou • l'emplacement du lit.; un sens matériel Oe:cr- «dieu. (cf. 0e:6ç, Oé:cr-xe:Àoç, -cpno;) et de l'adj.
de Oe:cr[L6ç se trouve attesté par la glose Oe:cr[LoL . . .. (Xl verbal *cr1te:,,6ç (cf. éé-cr1te:"oç et voir Èllllé:1tOO • faire
cruIIOécre:LÇ "WII ÇUÀOOIl (Hsch.), et par l'emploi de 0e:cr[L6ç = connaître») donc, «énoncé, illspiré par un dieu ». Mais
01)cr(Xupoç (Anacr. 406 P.). Le sens usuel est. règle, ordre " l'adjectif, dont l'origine n'est pas sentie, signifie le plus
surtout lorsqu'il s'agit de lois humaines fondamentales souvent «divin» purement et simplement. Au contraire,
(ion.-att., grec. hellén.). Oécrmç et ses dérivés ont mieux conservé un sens oraculaire.
Composés importants. Au second terme. dans ~1I-Oe:cr[LOç Cf. sur Oécrmç o:oL86c; Koller, Gl. 43, 1965, 277 sq.
• conforme à la loi. (LXX, etc.), éé-Oe:cr[Loç (LXX, etc.),
et une dizaine d'autres : noter le terme technique et 9Eaacla9a.~ : inf. aor., Oe:crcra:[LEIIOÇ part. aor., OZcrcr(xII"O
administratif de l'attique 1tpo-OE:cr[LL(X f. «date limite, ind. aor., «demander par des prières. (Hés., Archil.,
prescription. (inscr., Lys., D., etc.). Avec Oe:cr[LO- comme PL, A.R.). Hsch. a diverses gloses: Oécrcr(XII"o . l:1;fF'l)cr(x1I [... ],
premier terme : Oe:cr[LO-Oh(xL «archontes thesmothètes •. lxé"e:ucr(XII, mais aussi sous forme apparemment altérée
(aU.), avec des dérivés: -Oe:'t"é:w, -Oe:'t"dOIl, -Oe:crL(X ; Oe:cr[Lo- Oé:crcre:crOa;L . (Xhe:'LII [ ... l, lxe:Te:ue:LII ; O<:crcr6[Le:lloc; . 3e:6[.le:IIOÇ,
cp6poç • qui apporte des lois, qui civilise. épithète de ~'l)"OU[Le:IIOÇ lxe:"e:UWII. Adjectif verbal -Oe:cr,,6ç au second
Déméter (Hdt., etc.) ; avec -cp6PLOII, -cp6PL(x Thesmophories, membre de composé dans 1toÀ6-0e:cr't"oç • très désiré.
-cpOpLa:~W «célébrer les Thesmophories., Oscr[LocpuÀ(Xxe:ç (CalI.), éé-Oe:cr"oç «inexorable », épithète d'Érinys (Hsch.),
magistrats à Élis (Th. etc.; en outre, de rares composés 0:1t6-0e:cr"oç «méprisé. (Od. 17,296; d'où Lye. 540, Cali.,
occasionnels. fr. 325, avec la note de PfeitTer), li1to- comporte un sens
Dérivés: Oécr[LLOÇ, dor. "éO[LLO; • fixé. selon les principes, quasi privatif (mais M. Leumann, Hom. Wiirter 64, préfère
les lois, les rites (PL, lEsch., • loi • chez Arist .... Ath. 16,10) ; avec les Anciens poser 0:-1t60e:cr"oç de 1toOéw); dans
et Oécr[LL(x (très rarement sg. Oécr[LLOII) «lois, traditions l'onomastique -Oe:cr"oç apparaît encore dans 'Ep[L6-0e:cr"oç,
ancestrales, règles, rites. (Hdt., trag., Arist., Ath. 3,4), béot. 0L6-cpe:Lcr"OÇ. Noter encore parmi les anthroponymes
en outre "éO[LLOII «contrat. (Schwyzer, 523, 64, Béotie), 'AyÀw-Oécr"'l); (Fraenkel, Nom. ag. 1,14, n. 2), 0écr-"wp
OéO[LLOII «traité» (Schwyzer 362,46, Locride); en outre • qui supplie., nom du père de Calchas (Il.), avec
Oe:cr[LOcrUII'l) «justice. (AP 7,593). 0e:cr"opLa'l)ç, 0e:cr,,6pe:LOÇ. Le rapprochement du nom
0e:cr[L6ç, Oe:cr[LoOé"'lJç, Oe:cr[LOÀ6yLOII n'existent qu'en grec 0e:crcr(XÀo[, thess. IIe:"O(XÀol, béot. <Pe:n(XÀo[ reste en l'air.
puriste. Et. : 0e:crcra:crO(XL de *Oe:O-cra:cr-O(xL est un aoriste sigma tique
Et. : Le rapport avec la racine de "W'l)[LL, etc., est évident. qui répond au présent dérivé à vocal. 0, 1toOé:w. I.-e.
On a rapproché le mot des termes celtiques de même sens, * glDhedh-, d'où le subj. sigm. v. irl. -gessam (tandis que
V. irl. deidmea, gall. deddf f. (Thurneysen, KZ 51, 1923, l'indicatif guidiu «je supplie» répond à 1toOéoo) et le
433
présent en yod avest. fai8yemi = vieux-perse fadiyiimiy Et.: Pour Àe:uKà 6e:6vTWV, Wackernagel (Gl. 14, 1925,
«je demande. j ce présent pourrait conférer une authen- 44 sq. = Kl. Schr. 2,852 sqq.) veut de façon plausible
ticité à la glose d'Hsch. 6~crcre:cr601:~. lire chez Hés. en un seul mot Àe:uK0I:6e:6v'I"wV (de Àe:uK0I:6éw
pour *Àe:uKoc6w = Àe:uK0I:6tÇw, voir sous Àe:uK6ç), dont il
9éa<l>a.TOS : «annoncé par les dieux, fixé par les dieux» rapproche également le nom de déesse Ae:UK0I:6É:0I:. Dans
(Hom., poètes), 6É:crcpOl:TOI: pl. n. «oracles> (Od., PL), mais ces conditions, 6É:w serait une forme secondaire artificielle
Od. 7,143 épithète de &1jp «divin brouillard., cf. &XÀùç dont seraient issus aussi les emplois de 606ç « brillant., etc.
6e:(me:crI1l ibid. 42 : toutefois, il serait possible de lire Voir sous Àe:uK6ç.
&6É:crCPOl:TOÇ. Il existe en effet un adj. a-6é:crcpOl:TOÇ «qui n'est
pas fixé par les dieux, qui échappe à toute règle " épithète 9€wpos : ion.-att., «personne envoyée pour consulter
de la pluie, de la mer, de la nuit (Il., Od.), d'où « immense " un oracle & (Thgn. 805, S.), «pour assister à une fête
épithète du vin, de provisions, de bœufs (Od.), dit du religieuse» (D., 19,128 etc.) : ce sont là les emplois les plus
chant d'un poète (H. Fraenkel, Festschrift Wackernagel fréquents, cf. déjà P. Boesch, 0e:wp6ç, Berlin 1908 et
280 sqq.) j mais peut-être doublet de 6é:crcpOl:TOÇ avec &:- Ziehen, RE s.v. Theoroi, d'où l'emploi au sens de
privatif pléonastique comme dans aoé:ÀTe:pOÇ. «spectateur> (Pl., etc.) j désigne aussi divers magistrats,
En outre, 6e:crcpOl:T'lJMyoç «prophétique. (lEsch., Ag. notamment à Mantinée, à Naupacte, à Thasos. Il y a des
1441) et la glose d'lüèll. U~cr'POI:'d~w «prophétiser >. formes dialectales qui doivent être des arrangements
Et.: Composé de *6e:cr- • dieu " cf. 6e:6ç, 6É:cr-Ke:ÀOÇ, etc., de la forme attique : 6e:ëiop6ç (Schwyzer 664, arcad.),
et cpOl:T6ç du verbe CPllIL1. 6e:ëip6ç en dor., arc. ; 6~ëip6ç en corcyr. (Inschr. Magn. 46),
en ion. 6e:op6ç (Paros, SI G2 569), 6e:up6ç (Thasos, 1 G
1 9éw : sur les formes hom., subj. 6dll, inf. 6de:~v, XII 8, 267, etc.), 6e:oup6ç (Thessal., Inschr. Magn. 26).
voir Chantraine, Gr. H. 1,102,346,492 j impf. itér. 6É:e:crKOV, En composition &:pX~-6É:wpoç, ,xPXe:-6é:wpoç (Délos), etc.,
f. 6e:ùcroILOI:~, mais l'aor. f6e:ucrOl: est très tardif (Vett. « chef d'une théorie» (avec des dérivés), et, d'autre part,
Val., etc.). Signifie «courir >, dit aussi de navires, et au 6e:ëipo-86KOÇ (dorien, etc.), avec 6e:wp080KÉ:W (Paros),
figuré soit «se précipiter> (dans un danger), soit aussi 6e:wp080xtOl: (et 6e:ëipo-) : se dit des personnages chargés de
«s'étendre, se développer. (Hom., ion.-att.) j égal. avec recevoir les théores ou • théarodoques '.
préverbes: avOI:- (Pl.), aTw- (Hdt., X.), 8~0I:-, KOI:'I"OI:- (Th., etc.), Dérivés : Oe:wp(ç, -(80ç f. (s.e. vaüç), «navire qui
7tOl:pOl:- (ion.-att.). Ce verbe de sens assez général et dont transporte les thé ores " notamment à Délos (ion.-att.) j
l'aspect est duratif tend à disparaltre. On observe égale- 6e:Wp~K6ç «qui concerne les ambassades religieuses, les
ment qu'il n'existe pas de dérivé : 6e:ucr~ç a été cité (ou spectacles », etc., au neutre TO 6e:wp~x6v désigne la caisse
créé 1) par Corn., N.D. 1 comme étymologie de 6e:6ç. La des spectacles (ion.-att.) j 0e:,xpwç épithète d'Apollon
glose d'Hsch. 6e:u . 8e:upo Tpé:Xe: semble supposer une forme comme dieu des oracles (1 G IV 748, Trézène, Paus. 2,31,6)
d'impératif, mais elle n'est pas expliquée (Schulze, Q. E. et 6e:,xpwv «lieu de réunion des théores. à Égine (PL,
388, n. 3 j Specht, KZ 67, 1942, 219). N. 3,70) j Ele:WPIOl:, dor. 6e:ëiplëi, béot. 6~OI:wp10l: doit être un
Avec un vocalisme 0, adj. 606; «rapide, vif >, dit chez compromis hybride entre 6e:wplëi et 6e:ëip10l: ('Ecp. ' ApX.
Hom. de guerriers, etc. (Hom., poètes), f. 600cç (PL, Paean 1892,34) «envoi d'ambassadeurs pour une fête religieuse,
5,9). Sur ce thème d'adjectif archaïque et appelé à ambassade, fait d'être théore. (ion.-att.), se dit de façon
disparaltre, il a été créé des noms propres : ' AÀKI-600ç, plus générale d'un voyage à l'étranger (Hdt. 1,29, Th.
rre:~p(6ooç, déjà mycénien, cf. Chadwick-Baumbach 202, 6,24, etc.) ; c'est à partir de Platon qu'apparaît le sens
0601:ç, -OI:V'I"Oç (aussi comme nom de fleuve), 06wcrOl: f. Verbe de • contemplation, considération» et dans le grec hellé-
dénominatif rare : 60oc~w «mouvoir rapidement, bondir; nistique (cf. Festugière, Contemplation et vie contemplative
(mot d'Euripide), d'où 6601:crILOI: «emplacement pour danser» chez Platon), «théorie, spéculation» par opposition à
(Orph.). Finalement, ce qui a pris de l'importance dans pratique; 6e:wpocrùVll est un doublet tardif de Ele:WpLOI:.
cette famille de mots, c'est le composé d'origine militaire Verbe dénominatif: Oe:wpé:w « être théore, assister à une
~01)660ç, -6éw, etc., voir s.u. ~01j. fête religieuse, à des jeux, voyager. (parfois employé
Et.: Le présent thématique 6é:(F)w (6e:F- bien garanti absolument), «contempler, observer. (Hdt., ion.-att., etc.),
par le futur) répondrait à skr. moyen dhavate « couler " etc. • faire des théories. (Arist., etc.). Nombreuses formes à
(y a-t-il trace du moyen dans 6e:u cité ci-dessus, de préverbes, plus ou moins tardives : ,xVOI:-, a7to-, 8~0I:-, i:v-,
"6é(F)e:o 1 1) j l'actif en sanskrit comporte un vocalisme XOI:TOI:- (Pl.), 7tOl:POl:-, m:p~-, 7tpO- (Hp.), 7tpocr-, 07tO-. Nombreux
long : dhdvati. Pour d'autres rapprochements, voir substantifs dérivés. Noms d'action : Elë:WPllcr~ç • spectacle>
Pokorny 260 j pour l'indo-iranien, Mayrhofer, Etym. (Pl., Phlb. 48 a), mais usuellement 6e:wPllfLOI: • spectacle,
Wb. des .Altind. 2,95 et 101. contemplation, théorie, théorème. (ion.-aU., etc.), avec.
-ILOC'l"WV, -ILOI:T~x6ç, d'où 6e:wp1jILwv «contemplatif> (Choerob.
2 9éw : thème de présent mal attesté auquel on dans An. Ox. 2,220). Adj. verbal 6e:wpllT6Ç (Hp., D.S., etc.).
attribue le sens de «briller> j premier exemple Hés., Nom d'agent rare 6e:wp1)'I"1jç (Phld.), 6e:WPllT~x6ç «capables
Bouclier 146 : 686vTWV Àe:uKà 6e:6vTWV, mais P. Mazon d'observer, spéculatif. (Arist., etc.). En outre, Ele:wPll-r7)pwv
traduit «courant; (1). Le sens de «briller. semble attesté • place au théâtre. (Plu.), 6e:wPll'l"pOl: pl. n. «cadeaux
dans Théoc. 25,158 : uÀll XÀwpà <6 >e:Oùcrll (corr. de offerts par le fiancé à la fiancée lorsqu'elle se montre à
Meineke) : cette correction trouve appui sur l'épigr. lui sans voile _ (Eust. 881, 31, Harp.), pour le suffixe,
1046,83 (Kaibel) : 7tOlllv, .. XÀwpà 6éoucrexv j 606v est glosé, cf. Chantraine, Formation 332.
entre autres significations, par ÀOI:IL7tp6v, avec l'inf. aor. Le grec moderne emploie encore 6e:wpw • considérer _,
factitif 6owcrotL glosé notamment par ÀOI:IL7tPUVOI:~ (Hsch.). 6e:wPllO"1) «visa -, etc.
8EWp 6 S 434
Et.: On a l'habitude de poser *6s:1i- (F)op6e;, *6&7)- 81)yw est un vieux mot, volontiers employé au figuré au
(F)op6e; > 6s:(s:)wp6e;, le premier terme étant le subst. sens d'. exciter », et parfois au passif d'être excité par la
attique 6s:iX «spectacle. le second (F)opoe; «qui observe., boisson, ivre» (notamment les formes à vocalisme w).
cf. 6pocw, etc., 6upwp6e;, et voir M. Leumann, Hom. Worter Concurrencé par o1;u\lw, et surtout OCXO\la.w, ocxo\ll~w, il
223, n. 20. Cette analyse se heurte à deux difficultés. L'une, disparaît en grec moderne.
mineure, que le mot 6s:wp6e; s'applique originellement à Et.: On pose L-e. "dhügô et on rapproche le subst. arm.
une fonction religieuse et diplomatique et que la notion thème en u, daku, gén. pl. dakuaç • hache •. Les formes
de spectacle ne paraît pas à première vue essentielle; grecques en -w- obligent à poser une alternance ano-
l'autre, que le premier terme 6s:iX est de structure stricte- male "o/"ü comme dans f3WfLoÇ, f3iifLOI:, etc. Voir Kurylowicz,
ment attique. Il faut donc admettre que des formes comme Apophonie en indo-européen 186.
6s:lip6e;, etc., sont empruntées à l'attique en recevant une
coloration dialectale dorienne. En raison du sens religieux 9TJKlJ : «boite, cassette, étui. (Bdt., E., X., etc.),
de 6s:wp6e; Buck, Studies D. M. Robinson 2,443 sqq., a « tombe. (lEsch., S., Bdt., Th.). En composition, outre
supposé que l'extension de formes du type 6s:lip6e;, etc., les formes à préverbes attendues : a~OI:- "testament.,
s'explique en partie par l'influence du mot 6s:6e; «dieu ». 7tOl:POl:XOI:..OI:- • dépôt d'argent., crU\I- «traité, convention.,
Autres vues chez H. Koller, Gl. 36, 1958, 273-286 : il U7tO-, etc., une centaine de composés désignant des
part de *6s:0-wp6e; "qui observe la volonté du dieu.; magasins, des boites, des meubles, etc., où l'on range
le mot s'emploie en effet pour les délégations envoyées quelque chose: i:yyuo- et i:yyu61)x"I) « meuble où l'on range
pour assister à une fête religieuse ou consulter un oracle; des objets précieux en sécurité> (cf. ~yyuoç), ocÀOI:OOl:cr..o-
6s:wplOl:, 6S:WpS:L\I se sont trouvés en liaison avec la notion (insrriptions, Ar.), ocpyupo- (comiques), f3~oÀw- (Cratin.,
de voyage, d'où sous l'influence de 6s:iicr601:~ celle de visite LXX, etc.), 7ts:7tÀo- (inscriptions), crxs:uo- (lEsch., inscrip-
d'un pays, spectacle, etc. Ingénieux, mais ne semble pas tions, etc.), crx"I)\lO- (Délos), XOl:Àxo- (inscriptions), etc.
démontré. Voir encore Szemerényi, GI. 33, 1954, 250, Rare comme premier membre : 6"1)xo7to~6e; «fabricant
n. 2. 0s:op6e; serait analogigue de ~cpopoe;. d'étuis» (tardif), mais 6"1)xo-7to~é:w • emmagasiner. (pap.).
Diminutifs tardifs: 6"1)xlo'J et -S:IO\l, 6"1)xa.pto\l. Adjectif:
EHjc;a.~ : f. pl., plus rarement 01)0"1), toponyme; 6"1)Xo(LOe; épithète de otX"I) [LOI: , probablement «tombal.
notamment nom de la capitale de la Béotie et d'une ville (Bdt. 2,86).
de Haute-Égypte (Il., etc.), avec 01)O"l)crL, 01)oOl:<Jas: (Hom.), Et.: Certainement issu de la racine de "W"I)fLt. Appa-
01)o"l)6S:\I, etc. Sert de premier terme de composé dans remment identique, au genre près, à skr. dhükli- m.
0"1)oIiYS:\l1)e; (Hés., Th. 530), -OI:~Y- (E., Suppl. 136, etc.), thématique, mais il peut s'agir de créations indépendantes.
avec désinence de locatif à la fin du premier terme? ou
nom. pl. ? 9lJÀÉw, voir 6a.ÀÀw.
Dérivés : 0"1)OOl:LOe; • Thébain >, aussi comme anthro-
ponyme (Hom., etc.); 0"1)oOl:"te;, -laoe;, pays de Thèbes 9lJ ÀTJ , 6ljÀuç, etc. : ces mots sont issus d'une forme
(ion.-att.?, titre d'un poème épique (Paus., etc.), avec radicale 6"1)- attestée dans 6'Ïjcr601:t.
0"1)oOl:t'r"l)ç; 0"1)oOl:~s:ue; épithète de Zeus (Hdt., etc.), 0"1)oOl:LX6e; 1. 8 IJÀ1) «mamelon, extrémité du sein d'une femme»
(Hdt., etc.) ; 0"1)oa.alie; anthroponyme formé avec un suffixe (Bp., E., Pl., Arist., H. A. 493 a où le mot est bien
patronymique (béot., mégar., Fraenkel, Nom. ag. 2,184, distingué de fLOI:cr ..6ç), dit aussi des animaux.
Bechtel, H. Personennamen 560) ; 8"1)ooc\llie; est le nom d'un Comme second terme de composé, p. ex. &6"I)Àoç • à qui
vent du Nord-Est à Lesbos (Arist.). on ne donne pas le sein, qui ne tète pas» (Ar., Semon.),
Et.: Pas d'étymologie; hypoth6ses chez Frisk. Palmer, avec le doublet oc6"1)À1)~ (tardif), s:ü6"1)Àoç «au sein gonflé.
Interpretation 457 pose mycén. teqaja : 8"1)OOl:lOl:. (E., etc.) avec e:ù6"1)ÀÉOfLOU «être bien nourri. (lEsch.),
e:ù6"1)À1)[Lw'J, mais e:ù6"1)À1)e;/e:ù6iiÀ1)ç est lié surtout à 6a.MW ;
80rlYw : dor. 6iXyw «aiguiser., également employé au on a encore \ls:66"1)Àoe; « qui ne tète plus depuis peu» (lEsch.,
figuré «exciter, provoquer », etc. (Hom., poètes, X., grec Eu. 450) avec 'Je:06"1)À1)ç • qui vient de donner du lait.
tardif), noter le pf. pass. n6IiYfLÉ\l0L' fLe:fLe:6ucrfLÉ\l0~ (Opp.).
(Hsch.) ; également avec des préverbes: Èm-, XOI:"OI:- (avec Dérivés nominaux : 6"1)Àw ...pocp6ç, ..1)6"1) (Bsch.), cf.
la glose d'Hsch. : xOI: .. -6ii1;0I:~· 7tOl:pOl:Xo'J'ÏjcrOl:t, fLs:6ücrOl:t), Plu. 2,278 d: la forme 6"1)1.0\11) «nourrice. (Plu. 2,278 d)
mxpOl:-, crU\I- (E., Hipp. 689, au figuré), U7tO-, etc. En outre, est probablement fautive.
le dérivé 6"1)Ya.'Jw (lEsch., Ag. 1535 d'après Hsch.). Le terme le plus usuel est le verbe dénominatif 6"1)Àa.~w
Dériv~s nominaux: 6"1)ya.\I"I) • pierre à aiguiser» (lEsch., • donner le sein à un enfant» (Phryn. Corn., Lys., etc.),
S.), avec le doublet 61)YOl:'Jo'J (Bsch.) et 6'lJyOl:\lt""I)~ ÀWoe; • téter., dit d'un jeune animal ou d'un enfant (Arist., etc.);
(1 G XIV 317, Sicile), qui entre dans une série de noms de rares formes avec préverbes, comme : OC7tO- • téter., etc.
pierres en -t'r"l)e;. Adjectif 6"1)yOl:Àé:oe; «aigu» (AP): si le D'où les dérivés nominaux : 6"1)À&cr.. p~0I: «nourrice. (S.,
mot est ancien, vieille alternance -01:1.-, -OI:'J-, cf. Benveniste, Cratin., Eup.); 6"1)ÀOI:fLW\I id. (Sophr., Thespis) peut-être
Origines 45. La glose d'Bsch. : 6"1)ya.'Je:o\l . o1;u, -Y)xo'J"I)fLÉ'Jo\l tiré de l'inf. aor. 6"1)Àoc-crOl:~ sur le modèle de nÀoc-crOl:~ :
peut être dérivée de 61)yOl:'Jo\l; en outre 6"1)y6\1 . 01 al: ... nÀOI:fLw'J (?) ; la glose d'Bsch. 6"1)ÀOI:fLL'JOÜ . \ls:oy\lOü semble-
o1;u, ocxo'J"I) ..6'J. Nom d'action 6'ij1;~e; . p07t1), cr"~YfL1), ..a.xoe; rait gâtée, mais voir Bechtel, Gr. Dial. 1,361. Noms
(Hsch.), mais Latte corrige en 6lç~e;. d'action rares : 61)ÀOI:crfLOI: "fait de donner le sein> (pap.
li existe des gloses qui comportent un vocalisme w : byz.), 6"1)ÀOI:crfL6ç id. (Plu.).
..É6wx"01:~ ...e:6ufLW"0I:~ (Bsch.), ..e:6wYfLÉ\lo~ . fLe:fLe:6ucrfLé:'J0~ La glose d'Bsch. 61)1.01:\1"0 . È61)ÀOI:cro(\I est obscure, cf .
(Bsch.) à côté de ..e:601:'(fLÉ'JOL cité ci-dessus, mais cf. 6wcrcrw. Bechtel, l. c. Ces mots ont tendu à disparaître, remplacés
435
par ~ul:lov «sein », ~ul:Cllvw «allaiter, téter., en grec 01)po- figure comme premier terme dans 25 composés
médiéval et moderne. Voir sous ~uvÉw. environ, souvent tardifs. Parmi les plus anciens : 01JpOX-
II. Parallèlement à 01)À1J a été constitué un thème T6voç (E., etc.), -TP6cpoç «qui nourrit des bêtes sauvages.
en ou, OljÀuç (parfois f.), -e:~Cl, -u • féminin, femelle », (E.) et -TpOcpOÇ «qui se nourrit de bêtes» (E.), -cp6voç
employé au figuré «délicat », parfois «efféminé»; désigne (Thgn., etc.); avec le premier terme finissant en -e: :
en grammaire le genre féminin, en mécanique l'élément 01Jpe:<p6vex (Paus. 5,3,3, cf. Hdn. 2,260); -01)pOç comme
femelle où s'enfonce une autre pièce, etc. ; sur le comparatif second terme de composé dans ~v01Jpoç «plein de bêtes
O1)MTe:poç, -P1J (Hom., Schwyzer 424, Élide), v. Benveniste, sauvages. (S., E.), dit du pied de Philoctète (S., Ph. 698),
Noms d'agent 117 sqq. «plein de vermine» ('i), «sauvage. (lEsch.); &01Jpoç
Comme premier terme dans d'assez nombreux composés: «sans bête sauvage, sans gibier., etc. Sur l'emploi de
01JÀu-ye:v1)ç, -y6voç (aussi 01JÀuy6vov plante, notamment = composés de O~p dans l'onomastique, voir Bechtel, H.
mercurialis (emina), -flClV1)Ç, -T6xoç, -cppwv, etc.; comme Personennamen 209 : par exemple Bou-01JpOç, etc.
second terme dans quelques-uns, comme : &-, fl~~6-, ù7t6- Dérivés: 01Jplov« gibier _ dit d'un cerf (Od. 10,171 et 180)
« efféminé. (Ar.). n'est pas un diminutif (cf. toutefois Sieberer, Sprache
Adjectifs dérivés : 01JÀux6ç «féminin, qui appartient à 2, 1950, 112), mais un substitut de O~p en ion.-att. ; se dit
la catégorie féminine _, également pour le genre gramma- d'une bête, et notamment d'une sale bête, bête venimeuse,
tical (Arist., etc.). Diminutif expressif : 01JÀU8PLOCÇ m. serpent, etc. (cf. O1)p~Clx6ç, etc.), pris au figuré comme
«homme efféminé» (Hdt., Arist.), dérivé avec le suff. terme injurieux. De 01Jplov est tiré l'adj. 01JPLClX6ç spécialisé
masc. -locç, qui suppose un relais *01JÀu8pWV (cf. Chantraine, pour signifier. qui concerne les bêtes venimeuses ., surtout
Formation 72, avec le renvoi à W. Petersen, Greek Diminu- les serpents; s'applique aux antidotes, cf. ~ 01JPLClX~
tives 246); d'où 01JÀuap~w81Jç «efféminé» (Ar., Th. 131), et le titre de l'ouvrage de Nicandre, 01JP~ClXOC. Autres
et de façon plus inattendue 01JÀuap~wnç f. id. (Prisc.). dérivés de O~pwv : 01JP~w81Jç «rempli de bêtes sauvages.
Nom de qualité 01JM't"1)ç f. «caractère féminin» (Arist.), (ion.-att.), «qui est comme une bête., parfois «malin.
d'où «caractère efféminé, délicatesse », etc. (Plu.). épithète d'un ulcère; nom de qualité 01JP~6't"1)ç • état de
Verbe dénominatif 01JÀÛvw «rendre efféminé ., au passif bête. (Arist.). Verbes dénominatifs : 01JP~6w et surtout
«être efféminé _ (Hp., E., X., etc.), aussi avec le prév. Èx. 01JP~60flCl~ • devenir comme une bête, être infesté de bêtes,
Le grec moderne garde TO O'ijÀu et surtout 01JÀux6ç, avec devenir malin _ en parlant d'un ulcère (ion.-att.), d'où
des dérivés comme 01JÀux[ «boutonnière », etc. 01JP[wmç «fait de devenir une bête _, 01Jp[WflCl «ulcère
Et.: 0~À1J est issu de la racine "dhë- «sucer, téter., malin.; 01Jp~ocl:OflCl~ «devenir une bête _ (tardif); 01JP~0-
cf. sous O'ijcrOCl~, avec un suffixe "-la; une telle forme est figure comme premier terme de composé dans une quinzaine
supposée par le dénominatif lat. (ëlare. Un suffixe en 1 de mot: noter 01JP~0-flOCXQÇ, -flClX[Cl, -!LClXÉW qui répondent
se trouve également supposé dans le lett. dêls «fils., au groupe de lat. uenatW dans le vocabulaire du cirque;
lat. (ilius, ombr. sir (elui( = suës lactantës issus de "(ëlios; sur O1)pw-8dx't"1)ç « montreur de serpents " voir L. Robert,
avec une suffixation un peu différente, lit. dllè « sangsue. ; Mélanges Orlandos 343-347.
enfin, avec d'autres vocalismes radicaux "dh-ï/- dans lett. Diminutifs de O~p : 01Jpl8~ov (Arr., Gal.), 01JPoccp~ov dit
dile «jeune veau _; "dhl-I- dans m. irl. dei « téton ., v.h.a. d'insectes (tardif), suffixe issu p.-ê. de ÈM<p~ov à côté de
ti/a f. • poitrine d'une femme ., etc. ~),ClcpOÇ, mais semble comporter un alpha long, cf. Wacker-
0'ijÀuç est un thème en u parallèle à O~À1J, L-e. "dhëlu-. nagel, GI. 4,1913,243; d'où par dérivation inverse O~pClcpOÇ
Le skr. dhlÏru- «qui tète» présente un correspondant « araignée» (Cyran. 62), mais Strômberg, Wortstudien 23
presque exact de la forme grecque, et fournit l'accentuation préfère à tort tirer le mot de O~pCl en comprenant «bête
attendue pour un adjectif de ce type. Le grec se distingue qui chasse •.
donc du skr. par le sens particulier et tout différent pris Adj. dérivé O~pe:~oç «de bête sauvage, de gibier» (ion.-
par le mot, ainsi que par son accent. E. Benveniste a pensé à att.).
partir de O'ijÀu, ancien neutre à ton radical (Origines 56). Autour de O~p s'est constituée toute une famille de
Mais on peut aussi évoquer les considérations un peu mots relatifs à la chasse. Le substantif usuel est O1)poc
différentes du même savant à propos de 7t'ijxuç, dans Études « chasse, gibier _, etc., mot de sens général qui s'applique
sur la Langue Ossète, notamment 68-69. Voir Pokorny 241. aussi bien à la pêche qu'à la chasse, et au figuré, à la
poursuite (Hom., ion.-att., etc.) ; ce mot peut être un dérivé
de O~p (cf. !L~TpCl à côté de fl~'t"1)P), ou encore un dérivé
inverse du dénominatif 01Jpocw «chasser, poursuivre»
9TJv : • réellement, sûrement, certainement., etc., (lEsch., ion.-att., noter le pf. part. thessalien 7te:<pe:~
enclitique sllivant 1j, 0\.1 (Hom., Épich., Sophr., lEsch., POCXOVTe:Ç), qui pourrait avoir reçu la flexion en -ocw selon
Promo 928, Théoc., CalI. une fois). Pas d'étymologie. le type de verbes en -ocw exprimant un désir comme
fl1JXClVOCClcrOCl~, ÀUcrcrocv, etc. Autour de 01JPOCW s'est organisé
91lP : m. (f. tardif) «bête de proie, bête sauvage., un système cohérent de dérivés: noms d'agent, 01JP1J~P
dit du lion, du sanglier, parfois opposé aux poissons et (Hom.) à côté de l'hapax 01JP~TWp (Il. 9,544) : la distinction
aux oiseaux, parfois dit de vermine, parfois employé d'un fonctionnelle entre -~p et -TWP n'est pas sensible dans ce
homme, parfois de monstres légendaires (Hom., poètes); cas. De 01JPOC~p : f. 01JPOCTe:~pex (Call.), 01JPOC't"1)P~Oç (S.),
mot très rare en prose: Hdt. 3,129 avec la var. 01Jplwv, en outre le nom d'instrument O~pClTpOV «piège, filet»
Pl., Rep. 559 d, dit des frelons, Sph. 235 a; la forme éolienne (X., etc.). Autre nom d'agent 01JPëi~ç (Ar., grec hellén.
<p~p semble signifier «bête sauvage. chez Simon. 58 D ; et tardif) avec 01JpëiT~x6<; «capable d'attraper» (X., etc.).
habituellement dit des Centaures (Hom., etc.), etc. Nom d'action O~pCi!LCl «chasse, butin» (E., etc.). Le
9
436
substantif 61]pO( a fourni en second terme de composé Le mot a été emprunté en latin: thësaurus avec thësau-
-61]pfiç pour des chasseurs et des pêcheurs : op\lL60-61]pfiç rizo, d'où fr. trésor, etc.
(Ar.), ôp"cuyo- (PL), xOy;(o- (Épich.), etc. Il a également Et. : Terme technique obscur qui pourrait être emprunté.
donné des dérivés rares : 6'Yjp&crLfLoÇ «qui mérite d'être On serait tenté de supposer un composé dont le premier
chassé & (lEsch., Pro 858), 6'YjpoO"u\I'Yj «chasse. (Opp., AP) terme aurait la forme 6'Yj0"-, de 'r16'YjfLL «placer. (cf. pour
d'aprés les noms en -O"U\I'Yj; 6'Yjp6'rLÇ . 6'Yjpe:U'rpLo( (Hsch.), tO""7JfLL, O"'r'YjO"lxopoç, L'r'YjO"-1)\lWp), mais on ne connalt en fait
d'après &yp6'rLç? aucun composé avec ce premier terme; quant au second
A côté de 6'Yjp&w s'est constitué un dénominatif 6'Yjpe:uw terme, il serait des moins clairs. Selon Muller, Mnemos.
«chasser, donner la chasse., souvent employé méta- 1925,446 sq., il représenterait un nom de l'eau, cf. &\lO(upoç
phoriquement (Od. 19,465, ion.-att., etc.), d'où 6'Yjpe:u-r7]ç et il s'agirait à l'origine d'une citerne (?) ; selon E. Maass,
«chasseur» (Il., ion.-att.), avec 6'Yjpe:U'rLX6ç (Ar., X., Rh. M. 74, 1925, 235-253, le second terme serait O(tlpO(
Arist., etc.); le doublet 6'Yjpe:u-r7]p est tardif et artificiel « vent» et le mot désignerait un grenier pour les provisions,
(Opp.) ;. le fém. 6'Yjpe:U'rpLo( (pap., etc.) appartient à un construit en plein air (1) : voir Kretschmer, GI. 16, 1928,
système productif. Noms d'action : 61]pe:ufLO( «gibier. 194 sq.; v. Windekens, Orbis 10, 1961, 512-515 (théorie
(S., E., PL), 61)pe:UO"LÇ «fait de chasser. (Pl., rare). pélasgique). Rien de satisfaisant.
Le grec moderne a gardé 6'Yjplo\l, 6'YjpLW3'Yjç, etc., et
d'autre part 61)pO(, 6'Yjpe:uw.
0T)C1EUS : Thésée, fils d'Égée et d'lEthra, roi d'Athènes
Les termes relatifs à la chasse se sont concurrencés par
(Hom., etc.). Le nom est attesté en mycénien.
les mots de la famille de XU\I'Yjy~'r'Yjç, xU\I'Yjy6ç, etc. Voir
Dérivés: 0'YjO"7J"tç f .• de Thésée, (lEsch., etc.), 0'Yj0"e:"i30(L
pour plus de détails, Chantraine, Études 65-83.
pl. « descendants de Thésée, Athéniens, (S., Iyr.); 0'Yj0"e:io\l
Et.: 01)p est un vieux nom-racine de la forme * ghwër-.
temple de Thésée, où se réfugiaient les esclaves fugitifs,
Au pluriel 6'ij pe:ç , 6'Yjpw\I peuvent répondre les formes du
d'où le composé 0'YjO"do-'rpLIji (cf. 'rPIOW) «esclave fugitif.
lit. oriental tvtres, zverq, mais au sg. le lit. a un thème en i:
(Ar., (r. 459); en outre 61)0"e:LO\I nom de plante, p.-ê.
tver/s, cf. v. sI. zvér{. La forme latine est un dérivé, peut-
Corydalis densiflora.
être secondaire, à vocalisme bref (érus, etc.
Et. : Inconnue. Voir en dernier lieu P. Ramat, V I l Con gr.
lnternaz. Scienze Onom. 1961, 3, 268-271.
Oi)s. 6'Yj'r6ç : m. «travailleur salarié, qui travaille pour
de l'argent. selon Pollux 3,82, mais chez Hsch., vaut
30u).oç, fLLO"ew'r6ç, 7tO(p&O"L'rOÇ (Od. 4,644, à côté de 3fL- OfjC10Q.~ : inf. prés. «téter, (Od. 4,89), aor. 61)0"0('ro,
we:ç, mais cf. 6'Yj're:uw, Hés., Hdt., attique nom depuis Solon même sens (Il. 24,58, H. Dém. 236, Cali.), «donner le sein»
de la dernière classe des citoyens athéniens); cf. encore (H. Ap. 123). Actif : 6'ij0"0(L· 6péljio(L, 6'YjÀtXO"o(L (Hsch.).
6ii'rO(ç· 6'ij'rO(ç (6&'rO(ç· 6u'rO(ç [cod.]), 'rooç 30uÀouç. Remplacé par le dérivé 6'YjM~e:L\I, v. sous 6'YjÀ1).
KU7tpLOL (Hsch.) ; f. 6'ij0"0"0(, att. 6'ij'r'r0( «servante à gages. Et.: Vieux thème verbal dont il ne subsiste en grec que
(corn., A.R.), comme adj. qualifiant 'rp&7te:~O(, etc. (E.). de rares débris. Racine *dhë-, présent radical attesté par
Dérivé 6'Yj'rLx6ç (loi chez D. 43,54, Arist.). 6'ij0"60(L, v.h.a. Wen, lett. dêt, et en somme dans lat. (ëmina,
Verbe dénominatif 61J're:uw «être salarié., dit notamment ancien participe; le v.h.a. et le lett. ont un présent en
d'un ouvrier agricole [ou d'un serf chez Hom.?] (Il., yod, v.h.a. tiiju, lett. dêju: l'hapax 6'ija60(L peut, donc soit
Od., att.), d'où 6'Yj're;[0( «fait d'être serviteur. (S., Isocr.), être athématique, soit être thématique et reposer sur
67J'rE~O\l «salaire. (titre de corn. cité par Ath.). Voir sur *6'Yj-ye:-0"60(L. L'aoriste 61)0"0('ro a comme correspondant le
l'histoire de ces mots, E. Kretschmer, GI. 18, 1929, 79 sq. plus proche l'aoriste sigmatique skr. adhiisit • il téta.
Composés rares: 6'Yj'r-W\lLO\l (cf. W\I€W, etc.) «salaire. (grammairiens), à Côté d'un aor. radical adhiit. D'autres
(Suid.), 6'Yj'r-w\I€W (J G II' 1013,54). formes verbales comportent un vocalisme radical différent:
En grec moderne 6'Yj'rElO(, etc., se dit du service militaire. il faut poser *dhay- pour skr. dhayati «il tête., v. sI. dojp,
Et.: Comme d'autres termes du même genre, notamment got. daddjan; noter aussi l'i de skr. dhita- « tété, sucé '.
certains noms de l'esclave, n'a pas d'étymologie. Peut-être Cette racine exprime l'idée de • nourrir., notamment
emprunt, cf. Frisk s. u. en parlant de la mère et du petit qui tète, mais aussi d'une
façon générale. Nombreux dérivés en l, cf. en grec 6'YjÀ7J,
OT)C1Q.UpOS : «dépôt, magasin où l'on enferme provisions 6'ijÀuç. En outre v. 'rL61)\I'Yj, yO(),0(6'Yj\l6ç et 6'Yj\llo\l· ytXÀO(
et objets précieux, trésor" parfois «cassette », dans les (Hsch.). Voir aussi Ernout-Meillet, s.uu. (ëlix, (ëlo, (émina,
papyrus « magasin à grains, grenier », parfois employé au (écundus; Feist, Etym. Wb. der got. Sprache, s.v. daddjan.
figuré (Rés., ion.-att., etc.).
Composés rares et tardifs, notamment 6'Yj0"0(upo-cpuÀO(~ OfjTQ. : n. (Ar., etc.), gén. 61]'r0('roç (Démocr. 20), lat.
(LXX, pap., etc.). Rares dérivés nominaux également pl. tetates de 61)'r0('re:ç, sinon indéclinable; huitième lettre
tardifs: 6'Yj0"0(UpLX6ç (pap.), 6'Yj0"0(upw3'Yjç (Philostr.). Verbe de l'alphabet; emprunt sémitique, cf. hébreu téth et v.
dénominatif usuel : 6'Yj0"0(upl~w «conserver, garder en Schwyzer, Gr. Gr. 1,140.
sûreté., employé aussi au figuré (Hdt., ion.-att., etc.),
avec divers dérivés : 6'Yj0"0(UPLO"fLO( «ce qui est mis de côté,
O~Q.yOVES : &P'rOL, ot 7tO(pe:'r16e:\I'ro 'ro~ç 6e:o~ç (Hsch.),
trésor» (Démocr., S., E.), 6'Yj0"0(UPLO"fL6ç « fait de mettre de
cf. Nic., (r. 136 ap. Ath. 114 c.
côté " etc. (Arist., Thphr., etc.), -LO"'r1)Ç «qui aime à mettre
de côté, (Poli. 3,115), avec 6'Yj0"0(UpLO"'rLX6ç (Arist.).
Le grec moderne a conservé 6'Yj0"0(up6ç, 6'Yj0"0(upl~w, OLQ.C10S : m. «groupe, confrérie religieuse " le mot
6'Yj0"0(uPOCPUÀ&XLO\I, etc. s'appliquant essentiellement et p.-ê. originellement au
437
culte de Dionysos et aux ménades (Hdt., E., ion.-att., etc.), « entasser •. Cette étymologie séduisante suppose qu'une
parfois employé au figuré, glosé EùwX1tXV par Hsch. aspirée i.-e. * gh, grec X, est devenue une sonore y après
Dérivés : OLtXO'W"O)Ç • membre d'un thiase., parfois au nasale (cf. Ooc[J.ôoç) et que le y serait passé à l'aoriste
figuré (ion.-att.), f. OLtXO'C;:l't'LÇ (Opp.), avec -Cil"t'Lx6ç OLye:~V (pour *'l'LXdv). On retrouve ainsi *dheigh-« façonner.,
(Arist., etc.); autre forme sur le modèle des noms en attesté dans le présent athém. skr. déhmi « fixer par du
-r"O)ç, OLtXO'l"O)ç (inscr. hellén., tardif) avec -hLç, -;;'l'Lx6ç; mortier " avec 3 e pl. impf. ddihan (= !!OLY-OV ?) dont got.
OLtXO'w8'1)ç «qui concerne un thiase. (Nonn.); OLtXO'WVEC;' datif digandin = 7tÀocO'tXV'l'L est une trace. Voir "e;~xoç qui
O!XOL èv oLç O'uvL6VTEC; 8e:mvoüO'LV ot OltXO'OL (Hsch.). appartient à cette racine.
Verbes dénominatifs : OLtXO'e:UW • introduire dans un
thiase. (E.), • célébrer des rites bachiques. (Str.), d'où OlS, 0;;v6ç : m. (f.) • tas., notamment «tas de sable,
OLtXO'EltX (Procl.); un dénominatif *OLcX~W est supposé dune, plage sablonneuse 0 (Hom., ion., hellén., prose
par les gloses OLOCO'tXL . XOpe:ÜO'tXL (Hsch.), èçe:01tX~E . XOPe:LtXC; tardive), cf. U. Finzenhagen, Die geogr. Terminologie
è7tE"éÀEL, 'è7te:OltX~e:v' e:xope:ue:v, si elles ne sont pas des Griechischen, 1939, 10 sq. Le mot semble attesté en
fautives, cf. Latte ss.uu. mycén., cf. Chadwick-Baumbach 203. Rares dérivés :
Composés : OLtXO'OCPX'I)ç, -éw. OLvw8'1)ç, et le V. dénominatif &7to-OLv6o[J.tXL «être ensablé>
Le grec moderne emploie OltXO'oç pour désigner une troupe (Plb.). Pour le composé &xpo-OlvLtX pl. n. «ce qui se trou-
de comédiens. ve au-dessus du tas, prémices ,), voir sous .xxpoç.
Et.: Le sigma intervocalique n'est pas expliqué. La Et.: Pas d'étymologie. Bibliographie chez Frisk.
finale -O'OC; fait penser à OUPO'oc;, qui appartient également
au vocabulaire du culte dionysiaque. On a pensé que le
mot appartenait au groupe thraco-phrygien, en raison des
9LWT'lS : sc . .xp"oç, • espèce de pain (?) > (pap., Ile S.
après).
rapports du mot avec le culte de Dionysos, mais ce dieu
peut également être d'origine crétoise.
OÀa.a1TL!;, -wç, -e;wç : f. (Hp., etc.), OMO'm n. (Dsc.,
Pline), avec OÀtXO'7t18wv (Ps. Diosc.) nom de plante,
9L~L!;, ou OlôLç, -e:WC; : f. • panier de papyrus tressé 0
notamment «bourse à pasteur 0 (Capsella bursa pastoris).
(LXX, pap.). Les lexicographes donnent des variantes
Et.: Inconnue. Rapproché de OÀocw par Dioscoride
diverses comme Olô'I) et Olôwvoc;' XLÔW"OÜ, KU7tpLOL
2,156, en raison des fruits en forme de silicule? Cf.
(Hsch.).
Strômberg, Pflanzennamen 155.
Et.: Serait pris au sémitique, cf. hébr. tëbhiih, qui
viendrait lui-même de l'égyptien db;t «coffre 0; v.
E. Masson, Emprunts sémitiques 76. OÀa.w : Arist., Hérod., etc., aor. !!OÀtX(O')O'Cl (Hom.,
Hés.), f. OMO'w (Hp.), pass. aor. èOMO'O'l)v (Hp.), f.
OÀtXO'O·~O'O[J.tXL (GaL), pf. "éOÀtXO'[J.tXL (com., Théoc., LXX)
OL~PO!; : adj. de la poésie alexandrine, de sens incertain, «meurtrir, écraser 0, également avec des préverbes :
épithète chez Nic. des œufs de la tortue (Al. 555) t~'I)Oév"tX &[J.cpL-, èv-, XtX"tX-, O'UV-. Dérivés : noms d'action OÀOCO'LÇ
è7t' &vOpocxwv (sch.), de la mort donnée par le serpent, «fait d'écraser. (Arist., Thphr.), OÀocO'[J.tX «écrasement,
ocplwv x'ijp ; chez Cali., fr. 654 de Cypris, chez Euph. 81 contusion 0 (Arist., LXX, médec.), parfois avec préverbes;
de Sémiramis. Gloses d'Hsch. : OLÔp1]V' CPLÀ6XOO'[J.ov, adj. verb. OÀtXO',,6c; « écrasé, friable 0 (Ar.; Arist. distinguant
XtXÀÀUV"LX1]V, tme:p1]cptXvOV, XtX"tXcpe:p'ij, X<XL OptXO'dtXv, xtXl le mot de 0ptXuO',,6ç «qui se brise en morceaux,)), également
7ttXpd: [J.èv N Lxocv8pcp -riJv !![J.7tUpOV xtXl XtXU,nLx1]v' 'l'Lvèç avec .x-, e:ù-, etc.; nom d'agent O),ocO'''O)ç «qui écrase ,)
8è XtXÀe:7t1]v; OLôp6v' "pucpe:p6v, XtXÀ6v, 0'e:[J.v6v, omtXÀ6v. (Hp.) = è[J.ôpuo-OMO'''O)C; (GaL), avec OÀtXO''l'Lx6ç (Arist.).
Anthroponymes dérivés EHôpoç, El(Ôpwv, etc., v. Bechtel, En outre, OÀtX81tXC; m. ,< eunuque 0 (LXX, Ph.) avec OÀtX8LocW
H. Personennamen 508, L. Robert, Noms indigènes 22, «faire eunuque> (Hsch.) = cp),tX8LOCW; ces formes sont
n. 3; cf. Olppov' "0 "pucpe:p6v (Theogn., Cano 15,20). apparemment analogiques de CPÀtX8LOCW, doublet de cpÀocw,
à côté de l'aor. cpÀtX8dv; cf. aussi xÀocSoc; à côté de xÀ!Xw.
OLya.viï : f. «couvercle 0 (Schwyzer 323 c 39, règlement 8ÀcXO'LC; subsiste en grec moderne.
des Labyades). Peut-être dérivé de OLY-, cf. OLyycXVW ? On admet généralement que le doublet cpÀtXW est une
réfection sur cpÀ(Ôw (très rare mais ancien), qui aurait
9Lyya.VW : aor. inf. OLydv (Iacon. O'Ly'ÎjV, Ar., Lys. inversement été refait en OÀlow, cf. le suivant. Termes à
1004), f. 7tpoO'-Olç"ll (E., Héracl. 652) et "e:Olço[J.tXL (E., la fois expressifs et techniques, diversement influencés.
Hipp. 1086) ; aor. passif OLXO'ijVtXL (S., E.) «toucher, tenir, Et.: Inconnue.
atteindre. (ArchiL, ion., trag., X., Arist., grec tardif);
manque chez Hom. et en attique où le mot est concurrencé OÀl~W : aor. !!OÀL~tX, f. OÀ1~w et -O[J.tXL, au pass. aor.
par &7t"O[J.tXL et ~tXUW; également avec préverbes : èm-, èOÀlcpÜ7)v et è6Àlo'l)v, pl. "éO),L[J.[J.tXL; «écraser, presser 0,
7tpoO'-, tmo-. Noms d'action: OlçLç «fait de toucher. (Hp., d'où «accabler, opprimer» (var. Od. 17,221, ion.-att.,
Arist., etc.); Oly[J.tX (IG Rom. 4,503), même sens, mais grec hellén. et tardif) aussi avec les préverbes: &7tO-, èv-,
glosé [J.ltXO'[J.tX (Hsch.); la corr. OLy1][J.tX"tX pour CPLÀ1][J.tX"tX èm-, XtX"Cl-, O'uv-. Noms d'action OJ.'i~LC; «pression»
(AP 12,209) est inutile. (Arist., etc.) d'où «accablement, oppression 0 (LXX, etc.),
Ellyw «toucher, froisser. subsiste en grec moderne. également È:x- ; *OJ.'i[J.[J.Cl n'est pas attesté mais seulement
Et.: Au présent OLyyOCVW, avec sa nasale in fixée et son È:x- «contusion ,) (médecins), &7tO- • ce qui est exprimé,
suff. -ocvw, répondent d'une part le latin avec infixe finga suc» (Dsc., GaL), OÀL[J.[J.6c; = OÀ~~LC; (LXX, Aq.); enfin,
• façonner. (de l'argile, de la pâte), de l'autre arm. diz-anem OÀL01] «friction» (GaL), et È:x- «oppression» (LXX),
438
avec 6À~6e:p6ç «qui frotte» (Paul lEgin.), 6À~6w81)ç «qui xocM6<p IIfLOLOV ô è1tL 't""ÎÎe; xe:cpocÀ'ije; cpopoücr~v OI:l A.x.xOl:wOl:~ .
écrase» (Aqu.), 6À~6LOCÇ m. = 6Àoc8locç «eunuque. (Str. ol 8è: 60ÀLOC (Hsch.), cf. aussi avec le même vocalisme
13,4,1). 601:ÀL01t0~OL' ol 't"IX crxu't"o,)fLe:voc x~6w't"~oc xoct 't"oue; 8e:PfLOI:'t"LVOUe;
Le NT emploie 6ÀL60fLOC~ et 6ÀL\jJ~Ç au sens métaphorique plcrxouç èpyoc~6fLe:VO~ (Hsch.). Adjectifs: 60),OO't"6e; «pourvu
de «subir des épreuves, épreuves.. En grec moderne d'une tholos» (Procop.), 60À~x6ç id. (Suid.), 60Àoe:~8~e;
6ÀL\jJ~C; signifie «tristesse., etc. (Str.).
Et.: On admet que 6Àt6w serait issu d'un croisement 06Àoç «dôme, coupole. existe encore en grec moderne.
entre 6Mw et cpÀt6w. Et.: Terme technique sans étymologie. Aucun des
rapprochements proposés n'est satisfaisant, ni celui avec
9VnaKW, voir 6ocvOI:'t"0e;. 6oéÀOI:fLOe;, ni celui avec des mots germaniques, slaves ou
celtiques, désignant un creux, une vallée, comme got.
1 90a.~w, «être assis », voir 6axoe;. dal(sJ, russe dol, gallo dol. Voir p. ex. Feist, Wb. der got.
Sprache S.V. dais, Pokorny 245.
2 90a.~w, «se mouvoir vite., voir 6Éw.
9011.0" : m. «saleté dans l'eau, liquide noirâtre et
90La. : ~e:üyoç 1jfL~6vwv (Hsch.), cf. Theognost., Cano trouble. (Arist.); s'emploie surtout pour la sépia de la
20,20. seiche, des poulpes et des animaux de ce genre (Hp.,
Arist.); parfois comme adj. (Ath., Olymp.). Adjectifs:
90LVTJ, 6&cr601:~, etc. : 1. 60LV1), dor. 60LVë1, hellén. 60LVOI: 60ÀEp6e; «trouble, bourbeux., dit notamment de fleuves
«festin que l'on offre» (Hés., Bouclier 114, ion.-att., (Hp., Hdt., Th., etc.), s'emploie métaphoriquement du
dO"r., etc.). D'où cr,)v-60~voe; «convive., e;(1-60~voe;. Verbes trouble de l'esprit (lEsch., S.), 60Àw81)e; (Hp., Arist.).
dénominatifs: 1) 60wOCOfLOI:~ « se régaler, festoyer f, parfois Verbe dénominatif 601.600 «troubler l'eau. (Hp., Antiph.,
«régaler» (Od. 4,36 [6OLV1)6'ijvOI:~), Hdt., trag.), actif très Arist.), également dit du cœur, des sentiments (E.,
rare 60~v.x.w «régaler 0 (E., Ion 982, Hdt., 1,129). D'où Pherecr.), encore avec les préverbes: OCVOI:-, 8~0I:-, èx-, èm-,
60lvë1fLoc« festin» (E.,lyr., Posidon.); noms d'agent60wë1-r1)p cruv-, Ù1tO-. Nom d'action : 66ÀOOO"Le; «fait de troubler»
«qui donne un festin» (lEsch., Ag. 1502) avec 60~vë1't"~ (Arist., Gal.), aussi avec OCVOI:- (Pl.).
p~ov = 60LV1) (E., Rh. 515), 6OLV,hOpe:Ç «gens qui festoient> Le grec a encore 60Mç «troublé, obscurci >, 60Àwvoo,
(E., Ion 1206, 1217) avec cruv60w(hwp (E., El. 638) dit notamment du ciel qui se brouille, etc.
différent de 60~v~'t"oop appliqué à la peste (AP 7,241); Et.: Si l'on pose *6FoÀoe;, on peut rapprocher des mots
60wë1't"oce; (inscr. Kallatis, 1 er S. av.); dérivé 60~vex't"~x6e; germaniques qui se rapportent à un trouble de l'esprit,
(var. -v1)'t"-) «de festin» (X., Econ. 9,7), sur le vocalisme v. sax. fardwelan «négliger 0, v.h.a. gi-twelan «avoir
dorien ë1 dans les dérivés, voir Bjôrck, Alpha impurum l'esprit engourdi. et parmi les formes nominales, got.
140 sqq. et cf. ci-dessous; 2) 60~v.x.~w «régaler, inviter dwals «fou. (répondant à grec 60Me;), V. sax. dwalm
à un festin. (X., lEl.); 3) inf. aor. 60WLcrOl:~ var. pour (répondrait à un grec *60ÀfL6e;), v.h.a. lwalm « engourdisse-
60w'iicroc~ (Hdt. 1,129). ment, vapeur ., etc. Voir Feist, O. C. S.V. dwals.
Rares composés avec 60lv1)-/0- comme premier membre:
60wo-80't"Éoo «donner un banquet. (Crète, vers l'ère 1 900", «rapide., voir 6Éoo.
chrét.), 6OLV-OI:PfL6cr't"p~0I: «ordonnatrice d'un banquet.
(inscr. apr. J.-C.). 2 900" : «pointu >, nom de certaines des lIes Échinades
II. 00Lvex est certainement issu de *6w~-vë1, comme le (Od. 15,299), cf. Str. 8,3,26 : 00IXc; 81: e:'Lp1)Xe: 't"IXC; '01;e:loce;.
prouve le vieux présent 6&cr601:~ (lEsch., Fr. 474,818), Le mot est employé dans la poésie alexandrine avec
avec le f. 6oocr01~fLe:601: (Épich.139); en outre, plusieurs gloses b86v't"e:e;, 1te:ÀÉxe:~e; (A.R.), &op (Q.S.), 1;lcpoc; (AP J.
y6fLCPO~,
d'Hsch. 6&cr6oc~' 801:LVUcr601:~, 6OLvéicr601:~, e:ùwXe:Lcr6oc~, D'où l'aoriste factitif è66wcroc «tailler en pointe. (Od.
AtcrxuÀoe;, Ll~x't"UOUÀXOLe;; 6&'t"0I:~' e:ù61)ve:hOl:~, 60~va't"oc~; 9,327), part. pf. 't"e:60wfLÉVOe; (Nic.), par métaphore
eoo6'iivOI:~' cpOl:ye:LV, ye:ucrOl:creOl:~; 6wcrOl:creoc~' e:ùwX1)6'ijvOI:~. (Hermesian., Opp.).
Dérivé : 6wcr-r1)p~0I:' e:ùwX1)-r1)p~OI: XOI:L IIvofLOI: < éOpT~e; > Et.: Inconnue.
(Hsch.), cf. Alcm. 1,81 P; il s'agit d'un sacrifice com-
portant un repas de fête (Kukula, Phil. 66, 1907,226 sqq.). 90po .. , 66pvUfLOI:~, etc., voir 6pwcrxw.
Ces mots sont doriens et donnent à penser que 60LV7J, etc.,
seraient également d'origine dorienne, ce qui expliquerait 90pu~0 .. : m. «tumulte, bruit. d'une assemblée qui
l'ex fréquent des dérivés. peut exprimer soit l'approbation, soit, au contraire, le
Et.: Inconnue. mécontentement; plus généralement «désordre, confu-
sion 0 (Pi., ion.-att., etc.). Adj. dér. 6opu6w81)e; «tumul-
9011.0" : f., construction circulaire avec un toit conique, tueux. (ion.-att., etc.).
«rotonde. (Od. 22,442, etc.), notamment nom d'un Verbes dénominatifs : 1) 60pu6éw «faire du tumulte.
monument du sanctuaire d'Épidaure, du Prytanée à (dans une assemblée, etc.), soit pour approuver, soit pour
Athènes, etc.; à partir du grec hellénistique, désigne désapprouver, «interrompre, mettre du trouble, de la
(généralement au m.) les rotondes voùtées des bains confusion 0 dans une armée, etc. (Hp., ion.-att.), également
publics. Diminutif 60Àl8LOV (inscr. att.). Autres dérivés: avec les préverbes : ocvoc-, 8~0I:-, èm-, xol:'t"oc-, etc. D'où
60ÀLOI: «chapeau de soleil >, rond, porté par les femmes 60pu61)'t"~x6e; «qui interrompt. (Ar., Cau. 1380, création
(Théoc. 15,39) ; désigne aussi une cassette avec un couvercle plaisante), 60pu61)6pov = ),e:ono1té't"OI:Àov «léontice., cf.
conique (Poli.); cf. aussi lacon. crOl:ÀLOI: [cr- < 6-] . 1tÀÉYfLOI: Strômberg, Pflanzennamen 80; 2) 60puM~OfLOI:L «être
439 - 9pauw
troublé. (Éu. Luc 10,41, avec une variante 't"1.lpo-), l'act. 0pOtO"x(0t<; (Arist.) et il est difficile de décider quelle est
est donné par des gramm. (EM 633,34). la forme originelle; hypothèse chez Kretschmer, Gl.
Composés : 60puoo7tm6c;, -7tmÉw (tardif). 26, 1938, 56. Verbe dénominatif 6p~x(~w «parler thrace>
06puooc;, -0&, etc., subsistent en grec moderne. (A.R.). Sur le vocalisme radical de tous ces mots, voir
Et.: Formation expressive en -~oc;, comme d'autres Bjôrck, Alpha impurum 354 sq.
termes désignant des bruits : ikoooc;, x6vOtooc;, tpÀo1:O"ooc;. Et.: Nom de peuple sans étymologie.
On retrouve le radical 60pu- dans le présent à redouble-
ment 'rov-60pu-~w; avec un autre vocalisme, 6püÀoC;, 9pa.aos, 6pOtoUC;, voir 60:pO"oc;.
6pü-ÀÉw ; voir encore 6pÉofLOtt.
poèmes lyriques écrits par Simon., Pi.; voir Diehl, Rh. reste douteuse, suppose que l'emploi de 6p1)crxe:uw «observer
M. 89, 1940, 90 et 11 2. une pratique religieuse» proviendrait du sens général de
Au premier terme de composés principalement dans «observer, maintenir », etc.
{lP1]vcpl'i6ç (Alciphr.), avec 6p1]vcpl'iéw (E.), -wl'i(cx (PI.),
-cpl'iLX6ç (Plu.). Au second terme: 7toM-6p1]voç (JEsch.), 8pLa.L : parfois 6p"LCXL, f. pl. Nymphes du Parnasse,
&I;L6- (E.), ~v- (pap.), mais tpLÀo-6p1]v1jç (Mosch.). nourrices d'Apollon, qui lui auraient enseigné la cléro-
Dérivés : 6p1]VÛlI'i1]Ç «qui ressemble à une plainte mancie, la divination par tirage au sort, voir les textes
funèbre» (Pl., etc.), 6p1jvw[1.cx = 6p1jvoç (pap., 1 er s. av.), chez P. Amandry, Mantique apollinienne à Delphes 27-29
cf. pour le suffixe, Chantraine, Formation 186 sqq. Ce qui (Philoch. 196, sch. Cali., Ap. 45); la correction E>p"LCXL dans
est important c'est le verbe dénominatif 6p1]v~w « entonner H. Herm. 552 est des plus douteuses, voir Amandry,
un chant funèbre» (Il. 24,722, Od. 24,61, trag., ion.-att., o. c. 62; le mot désigne d'autre part les pierres, les sorts
NT), également avec préverbes: è:m-, XCXTCX-, etc.; parfois qui servaient pour cette mantique (Philoch., ibid., Cali.,
au pass. D'où 6p1jv1][1.cx «plainte >, (E.), è:m-6p1jV1]crLÇ Ap.45).
(Plu.); noms d'agent également rares 6p1]V1]-T1jp Composé 6PLO06ÀOL pl. «ceux qui jettent des cailloux
« pleureur» (lEsch., Perses 938), le fém. en -1jTpLCX qu'on pour la cléromancie» (Epic. ap. St. Byz. s.u. E>p"Lcx,
supposerait fréquent n'est attesté que dans une inscr. Suid.).
d'Égypte (SEG 8,621,18) et sch. E., Ph. 1489; 6p1]v1]T1jç Dérivés : 6pLcl~e:LV· è:V60UcrLiiv, è:V60UcrLcl~e:LV (Hsch.) =
id. (JEsch., Ag. 1075, pap.), avec 6p1]V1]TLX6ç «plaintif» S., fr. 466 et E., fr. 478, d'où 6p(CXcrLÇ (Suid. s.u. 6p(cx[1.ooç) ;
(Arist., Plu., Poli.), 6p1]V1jTWp seulement Man. 4,190. autre dénominatif 6PLiicr6cxL . [1.cxVTe:Ue:cr6CXL (AB 265).
Le grec moderne emploie encore 6p1jvoç, 6p1]vw, 6p1]vo- Et.: Inconnue. Le mot a été rapproché par les anciens
ÀOyw. de 6plcx[1.ooç, du nom de nombre Tpe:"LÇ [?], enfin de 6p"Lcx
Et.: Ces mots, qui se sont spécialisés pour désigner une «feuilles de figuier », ce qui est accepté par Wilamowitz,
plainte funèbre, reposent sur une base de sens général Glaube 1,379 sqq. Voir aussi Amandry, o. c. 133.
exprimant l'idée de murmure, etc. ; on rapproche en grec
6pÛlvcxl;· x1]tp1jv. Â&:xwve:ç (Hsch.) et Te:v6p1jv1] « frelon », 9pLa.Jl~OC; : m., hymne chanté en l'honneur de Dionysos
v. s.u. Sur le plan comparatif, on évoque skr. dhrar.zati (Cratin.); mais cet hymne n'a pas donné comme l'iL6upcx[1.ooç
«résonner» (gramm.), et en germanique, v. sax. dreno, naissance à un genre littéraire; épithète du dieu (Trag.
ail. Drohne «frelon », drOhnen « retentir ». Voir Pokorny, Adesp. 140, etc.); hellén. et tardif comme traduction
255; Mayrhofer, Et. Wb. des Altind. 2, 115. de lat. triumphus (Plb., D.S., etc.), avec les dérivés
6PLCXfl.OLX6ç = triumphii/is, 6PLcxfl.oe:u:m = triumphiire. Em-
8pfjvuc;, 6p1jcrcxcr6cxL, etc., voir 6piivoç. prunté dans le lat. triumphus, probablement avec passage
par l'étrusque (v. Ernout-Meillet s.u.).
8pT]O"KEUW : « observer une loi religieuse, un rite, Et.: Ignorée. Fait évidemment penser aux mots de sens
441 9pL~
voisin qui comportent la même finale, BL6upOCfLÔOÇ, composé avec un premier terme 't'PL- «trois •. D'où *lri-
lOCfLôoÇ cf. Brandenstein, IF 54, 1936, 34-38. On a pensé, snak-, cf. angl. snag «pointe. (Sommer, Laulstudien
ce qui est plausible, qu'il s'agit d'un emprunt et le mot 55 sqq.) ; ou bien *lrisn-ak-, cf. à!x-poç, etc., et Î.-e. *lris-
a été annexé par les théoriciens du pélasgique: notamment no- = lat. lernl (Kretschmer, B. Ph. W. 1906,55). Hypothèse
v. Windekens, Orbis 2, 1953, 489-493, de façon d'ailleurs toute différente de Frisk, qui suggère sans conviction
arbitraire ; critique détaillée chez Hester, Lingua 13, 6pi:ov «feuille de figuier. (à cause de la forme ?) et 6PLVlcx .
1965, 354 sq. Autres hypothèses incertaines résumées à!fLlte:ÀOÇ tV Kp~"1l (Hsch.). Cf. encore Hester, Lingua,
chez Frisk. 13, 1965, 372.
9pLyKOC; : m., avec les doublets tardifs 't'pLYJ(6ç (SIG 9pL~, 't'PLX6Ç : f. «cheveu, poil. en général, dit aussi
1231, 6, me-IVe s. apr.; Hsch.), 6pLyy6ç (var. Plu., Mor. de la queue d'un cheval, des soies d'un porc, de la laine
2,85 f), 6PLYJ(6ç (var. Dsc. 4,85); terme technique de des moutons (Hom., ion.-att., etc.); parfois employé au
l'architecture «élément supérieur, couronnement d'un sens collectif; le mot se distingue franchement de x6fL"IJ
mur, d'un épistyle, d'une stèle », employé surtout au « chevelure. (coiffée).
pluriel (Od. 7,87 [sing.], 16,267, inscr., etc.) ; a pu désigner N ombreux composés comme xcxÀÀ[-6pLE; épithète de
par extension une clôture, un mur (E., Ion 1321, etc.), chevaux (à la belle crinière), de moutons (Hom.); oÙ).6-
au figuré « achèvement» (E., Pl.) ; pour l'emploi technique 6ptE; « aux cheveux bouclés» (Hdt., etc.), etc. ; voir encore
du mot, voir p. ex. J. Jannoray, BCH 1940-1941, 38 sq., 1l6pLE; et !iO''t'pLE;. Autre type : 't'PLX6-tpUMOÇ, 't'pLX6ôpWÇ
et 1944-1945, 89; Süsserot, Olympische Forschungen l, (v. sous ~LÔpWO'XW), etc.
Berlin 1944, 125-128; cf. sous ye:i:O'ov. Nombreux dérivés : certains se réfèrent étroitement
Dérivés: 6pLyxlov (Luc., App.); adj. 6ptyxwBl)ç (Hsch. à la notion de poil ou cheveu: 't'plXLOV diminutif (Arist.);
S.U. oclfLocO'LOCl); v. dénom. 6pLyx6w «couronner un mur ou les adj. 't'plXLVOÇ «de poil. ou «de cheveu, (Pl., X.,
d'un 6PLyx6ç. (Od. 14,10 où il s'agit de branches épi- pap.), 't'ptxw8'1)ç «qui ressemble à des poils. ou «des
neuses), métaphor. «achever, mettre le comble» (lEsch., cheveux, qui en contient. (Hp., Arist., etc.), 't'ptxw't'6ç
E.), avec Œlto-6pLyx6w «placer le couronnement d'un « chevelu' (Arist., etc.), cf 't'pLX60fLCXL plus loin.
mur. (Délos, IG XI 2,144 A, 84, etc.), d'où 6plyxwfLoc = Quelques substantifs de sens technique sont issus de
6pLyx6ç (J., Plu.). La forme 0''t'pLYJ(6ç . 't'e:LXlov, 0''t'pLx't'6- 6p[E; pour exprimer un rapport ou une ressemblance avec
pLOV O''t'e:tpŒ.v'l) BWfLOC't'oÇ (Hsch.), peut résulter d'un croise- cheveu ou poil. Le terme le plus anciennement attesté et
ment de 't'pLYJ(6ç et de 0''t'pLx't'6pLOV (= lat. slrictorium). le plus répandu est 6plO'O'oc, att.6p['t''t'cx (de *6PLX-YCX) sorte
Et.: Terme d'architecture d'origine inconnue. d'anchois, Clupea a/osa (corn., Arist., etc.), dénommé en
raison de ses arêtes fines comme des cheveux, cf.
Strômberg, Fischnamen 47 sqq., Thompson, Fishes s.u.
9pL8a.~, -ixoç : f., .Iaitue sauvage. (Épich., ion.
(v. aussi 6p01O'O'cx); diminutif 6PLO'O'[OV (pap.); autres
hellén.) avec les doublets : 6lBpocE; (Arr., Hsch.), par
noms de ce poisson dérivés de 6plE;, 't'PLX[Ç, -[Boç f.
métathèse de la liquide; 6puBocE; (pap.), où une influence
(Ar., etc.) avec le dimin. 't'pLXlBLOV (Alex.); 't'ptXEiiç m.
de 6puov reste douteuse; 6p68ocE; (Hsch.), avec 6poMxLOV
(Arist., Mnesim., Dorio) désigne p.-ê. un poisson différent
donné comme usuel, donc byzantin, par Choerob., An.
et est glosé d'autre part, Poli. 4,148, «couvert de poils.
Ox. 2,218, formes inexpliquées et p.-ê. fautives.
(ou de cheveux); en outre, 't'pLXlcx f. «corde' (pap.);
Dérivés : 6PL8otXtv'I) (att., hellén.) même sens, cf.
't'ptxi:nç, -t8oç f. sorte d'alun ainsi nommé en raison de sa
Chantraine, Formalion 204 (et 6LBpocxtv"IJ chez Hsch.,
structure fibreuse (Dsc., pap., Pline); 't'ptXLO'fL6ç «fine
cf. 618pocE;), ou -1:vlç f. (Stratt.), 6pLBcxx[O'xii (Alcm. 94 P.),
fissure dans un os, (Paul lEgin.), dérivé apparemment
6pLMxLOV (Plu.). Adjectifs : 6PLBocxwB"lJç «qui ressemble
de 't'ptxl~w; 't'ptXŒ.ç f. «grive musicienne» (Arist.).
à la laitue. (Dsc.), et avec une formation poétique 6pL-
8ocx"IJlç (Nic., Th. 838). En outre, pour désigner une autre Dans l'onomastique, noter TptX01ç «le chevelu, le poilu "
sobriquet archaïque à Delphes (Schwyzer 320).
plante, 6PL8cxxtiiç m. = mandragore femelle (Dsc.).
En grec démotique 6pl8cxE; est remplacé par fLCXpOUÀL. Verbes dénominatifs: 1) 't'ptX60[LCXL « se couvrir de poils»
et 't'pLX6w • couvrir de poils. (Arist., etc ), avec 't'pLxw't'6ç
Et. : Peut être un terme indigène emprunté, avec
(cf. plus haut), 't'plxw[Lcx «cheveux, poils» (Hdt., E.,
Nehring, Gl. 14, 1925, 151. Selon Strômberg, Pflanzenna-
X., etc.) et le dimin. 't'ptXW[LŒ.'t'LOV (Arist., etc.); 't'pExwO'tç
men 89, pourrait être tiré de 6pi:ov «feuille de figuier.
« pousse de poils» (Arist., etc.) ; 2) 't'ptXtŒ.W verbe désignant
(d'après o!8cxE; • figue verte» ?). L'explication par le
des maladies diverses, notamment une maladie des
phrygien (O. Haas, Rev. Hill. As. 1951, 4 et Ling. Balk. 2,
paupières et une maladie dans laquelle les seins présentent
1960, 57-58) est en l'air. Voir aussi 't'e:'t'pcxxlv'l).
de petites fissures (Hp., Arist., etc.) avec 't'p"XlcxO'tç
(Gal., etc.); pour Àe:LO-'t'PLXtŒ.W «avoir les cheveux lisses'
9pLVa.~, -cxxoç : f. «fourche à trois dents» (Ar., Tab. appliqué plaisamment à des crevettes (Sophr. 26), cf.
Heracl. 1,5, Nic., pap.). En outre, p.-ê. 6pwŒ.x"IJ (avec iota Chantraine, Maia 15 (1963) 136-142; 3) un certain nombre
bref 1), Cali., fr. 799, et sous l'influence de 't'plç, 't'plvocE; de composés en -'t'pLXéw comme Àe:to-'t'pLXéw (Arist.),
(AP 6,104). D'où 0pi:vocxt'l) «ile en forme de fourche' (?), Àe:uxo- (Str.), OÔÀo-, etc.; 4) 't'ptXLO'fl.6ç (voir plus haut)
un des noms de la Sicile (Od., etc.), avec le doublet 0pwcxx[ç permet de supposer un *'t'ptX[~w.
(Str.) et l'adj. 0pLVŒ.XLOÇ (Nic.). Le mot a été refait en En grec moderne subsistent 't'plxcx « poil >, 't'pLXtŒ. « corde "
Tpi:vcxxplcx (Th., etc.) pour évoquer l'expression 't'plcx à!xpcx mais pour les cheveux on emploie usuellement fl.CXÀÀLti,
«les trois caps >. voir sous fl.cxM6ç.
El.: Terme technique obscur. On y a cherché un El.: Les noms du cheveu, de la chevelure, des poils, etc.,
8pl~ 442
varient d'une langue à l'autre. Pas d'étymologie; hypo- Verbe dénominatif 6po[J.o60[J.OI:L «former des caillots
thèses très incertaines chez Frisk. de sang., etc. (Hp., Nic., Gal.) avec 6p6[J.oWO"L<; «fait de
se cailler. [lait ou sang], « thrombose,. (médecins).
8pLOV : n. «feuille de figuier,. (Ar., etc.), ou de vigne E>p6[J.oo<; etc., subsistent en grec savant.
(Hsch.), souvent employé pour désigner un mélange de Et.: Ces termes techniques et spécialisés reposent
cervelle de porc, de lait, œuls, etc., enveloppé dans une évidemment sur *dhrombh- et sont probablement tirés
feuille de figuier (Ar., etc.); dit de feuilles en général de la même base que 't"pécpw, etc., qui représente *dhrebh-;
par Nic. ; pour l'emploi de 6pLOV dans diverses métaphores, v. ce verbe, qui avant de signifier «nourrir. a exprimé
v. Taillardat, Images d'Aristophane, passim; également l'idée de «faire grossir -, etc. Dans *dhrombh- il y a une
dans le composé Àe:7t't"6-6pw<; «aux feuilles fines. (Nic.), nasale expressive et une déaspiration au contact de la
avec l'iota bref par abrégement métrique. Le rapport nasale, cf. 6&[J.oo<;, à côté de 't"O(cpe:LV, 0"'t"p6[J.oo<; à côté de
avec le llguier est sensible dans n. pl. 6pLOI:O"'t"0I:! (Pollux O"'t"pÉcpe:LV, et v. Schwyzer, Gr. Gr. 1,333.
7,140) • gens qui cultivent le figuier •. D'un thème verbal Hors du grec, les rapprochements tentés avec isl. drambr
*6pL&~W, le composé tX7t06pL&~W «effeuiller., d'où par « nœuds dans le bois ., v. norr. dramb «orgueil., etc., ou
plaisanterie «circoncire,. (Ar., Ach. 158); de *6PL6w, en baltique avec lit. drambltJs «qui a un gros ventre.,
tv6PWÜ[J.OI:L « être empaqueté,. (Ar., Lys. 663), actif «rouler, lett. dramblis «goinfre _, etc., restent en l'air. Voir
tromper,. (Mén., Sam. 241); cf. tv't"e:6plwxe:v . ive:lÀ1)xe:v II Pokorny 257-258.
tO"xe:OOl:xe:v tX7tO 't"wv 6pLWV a1)ÀOL a~ xod 't"o f301:XXe:ue:w to"w<;
tX7tO 't"Oü llLovoO"ou (Hsch.). 8pava. : n. pl., ornements tissés d'une étoffe, fleurs;
Et.: Cf. p.-ê. 6pLV!0I: . 61[J.7te:Ào<; iv Kp~'t"7l (Hsch.). Frisk 6p6\1o( 7tOLXLÀ' !!7t0(0"0"e: est dit d'une femme qui tisse
songerait à un mot méditerranéen. Mais voir aussi Pokorny (Il. 22,441) ; le mot est glosé par sch. Théoc. 2,59 : 6p6vO( .
1096. E>e:O"O"OI:Àot [J.~v 't"~ 7te:7tOLXLÀ[J.évO( ~wO(, KU7tpWL a~ 't"~ &V6LIIOI:
t[J.&'t"LOI:; et chez Hsch. 6p6110( . 611161) XOl:t 't"~ tx Xpw[J.&'t"wv
8pLO"CU : hapax aor. !!6pLO"e:v M[J.ov «il moissonna, 7toLXlÀ[J.O('t"o(. Le mot est donc chypriote et thessalien (v.
détruisit la maison,. (lEsch., Ag. 536); compris par la Bechte1, Gr. Dial. 1,448, Ruijgh, L'élément achéen 166).
sch. et par tous les commentateurs comme un substitut Dans le grec alexandrin, il est employé pour des fleurs ou
de t6épLO"e:; surtout dans tX7té6pLO"e: «faucher, couper. des plantes utilisées pour des breuvages magiques
[les nerfs] (Archil. 138 Bergk), [des cheveux] (E., Or. 128, (Théoc. 2,59, Nic.). On peut se demander si le terme ne
Hel. 1188, AP 6,107), [des hommes] (Nonn. 48,96); figure pas dans certains composés ou même dans tous les
à côté de tX7t06pll;OI:L (var. E., Or. 128, lEl.), -1;0(0"60(L (Procop. composés en -6povo<;. Le cas le plus favorable est l'épithète
à propos de la tonsure des moines), influencé par 6p!1; ; d'Aphrodite 7tOLXLÀ66povo<; (Sapho 1,1) qui peut signifier
en outre, la glose O"Uvé6pLO"e:· O"uv€'t"e:[J.e:, Àe:7t't"~ i7to(1)O"e:, «à la robe ornée de dessins ou de fleurs _, à comparer
tX7tO 't"oü 6plO"OI:L li iO"'t"L 't"€[J.e:LV (Hsch.). La forme t6épLO"e: est avec la formule de Il. 22,441, mais Page, Sappho and
attestée dans LXX. Il faut bien admettre que !!6pLO"e:, etc., Alcaeus 4, maintient la traduction «au trône bien
est une altération de è6épLO"e: (pour 6e:plt:w voir s.u. 6épo<;) travaillé •. En faveur de l'interprétation « à la robe ornée
pour des raisons rythmiques, et que la forme a été ensuite de dessins ou de fleurs., Lawler, Philol. Quart. 27, 1948,
rapprochée de 6pll;. 80-84, qui l'étend à tous les composés en -6povo<;. Voir
aussi sous 6p6vo<;.
8pLIjt.6pL7t6<; : m. «ver du bois" (Thphr., Mén., etc.). Hsch. fournit encore la glose 't"p61101: . tXyoéÀ[J.O('t"O( II poé[J.-
Au premier membre de quelques composés comme 6pL7t6- [J.0('t"0( &1I6LVOI:.
f3pw't"o<;, 6pL7t-~ae:0"'t"0<; «mangé aux vers. (Ar., Hyp., Et.: L'emploi ancien du mot invite à chercher l'éty-
inscr. att., etc.), second terme iae:0"'t"6<; avec l'allongement mologie en posant comme sens «bariolé, aux couleurs
des composés. Dérivé 6pL7tw8éO"'t"0('t"0<;, superlatif de variées _ plutôt que «fleurs •. Mais aucune étymologie ne
6pL7t(~a1)<; «plein de vers. (Thphr., H.P. 3,8,5), mais il peut être établie.
existe une variante 6pL7t-1)aéO"'t"0('t"0<;, cf. ci-dessus 6pL7t~-
8e:0"'t"0<;. Opavo,> : m., «siège, fauteuil, trône. bien distinct
Et.: Présente la même finale que des noms de sens de XÀLO"[J.O<; (Od. 1,145, Hom., etc.), mycén. tono = 66pvo<;
voisin: r~, x\ll~, O"x\ll~, mais reste obscur. Güntert, Reim- avec méta thèse, mais toronowoko «fabricant de trône»
wortbildungen 134, supposait une réfection de *6pu~ Chadwick-Baumbach, 203; après Hom. se dit notamment
(cf. 6pu7t't"w); selon van Windekens, Le Pélasgique 26, du trône d'un roi, au propre et au figuré, du siège de la
serait une forme « pélasgique,. pour *'t"pl~, cf. 't"ptow. Voir Pythie; dans le grec chrétien, du siège d'un évêque, etc.
enfin Gil Fernandez, Nombres de Insectos 114 sq. En composition : tXyÀ0(66povo<; (Pi.), e:ù- (Hom., Pi.),
ù~l- (Pi.), Xpu0"6- (Hom.), 7tOLXLM- «au trône bien travaillé_
OpO~W. voir 6péo[J.o(L. (Sapho 1) : sur ce mot voir l'édition Page, et pour une
autre interprétation, sous 6p6vOI:.
8pa ....e:o .. : m., «masse coagulée, grumeau,. dit de Dérivés tardifs : diminutif 6povl<; f. (Them.), 6p6vLOV
l'asphalte (Hdt.), d'un caillot de sang (lEsch., Pl.), de (EM, Ptol.), 6povh1)<; (ms. -n<;)· 7tpW't"LO"'t"O<; (Hsch.),
la bile (Hp.), du gros sel (Suid.). avec le dérivé 6povLnx6<; «en forme de trône. (inscr.
Dérivés : 6pO[J.OLOV (Dsc.), 6po[J.o~·(OV (poétique, Nic.), Sidyma) ; un dérivé ancien se trouve attesté dans 66pvOI:I; .
6po[J.owa1)<; «plein de caillots, de grumeaux. (ion.-att). u7to7t68wv . 1) te:pov 'A7t6ÀÀwvo<; ill 't"'ii AO(XWVLX'ii (Hsch.),
~ côté du composé 6p0I1.00e:La~<; (Hp.). et ce terme ancien qui a fourni des toponymes s'explique
443
par une méta thèse pour *6p6vlX!;, cf. mycén. tono = avec *dhrew- de 6péofLlX~, 66puooc;, etc., cf. Pokorny 255.
66pvoc;, etc. Toutefois, on a remarqué que pour des termes exprimant
Verbe dénominatif : 6povl~0!J.1X~ ~ être porté sur le trône» un bruit, il peut s'agir d'une création qui repose plus ou
(LXX), avec 6pov~crTI)C; «qui élève sur le trône» (pap. moins sur une onomatopée. L'orthographe avec -ÀÀ-
etc.) et le nom d'action 6pov~crfL6C; (D. Chr., etc.); autre peut s'expliquer par une gémination expressive.
nom d'action 6p6vwcr~c; «mise sur un trône de l'initié
dans les mystères des Corybantes» (Pl., Euthd. 277 d) 9pUl-i-LS : tx6ùc; 7t0~6c; (Hsch.). Inexpliqué. Pas de
apparemment dérivé de *6pov6w qui a pu exister. rapport probable avec 6pUfLfLlX.
Vieux mot bien attesté en mycénien dans un sens
banal et qui s'est spécialisé pour désigner le trône royal, etc.
Et.: Suffixation -ovoC; comme dans xÀ-6voc; (à côté de 9puov : «jonc, roseau» (Il., Hp., Thphr., pap., etc.).
xéÀofLlX~), Xp6voc;, etc. Suppose une racine *dher- «soutenir,
Attesté comme toponyme au bord de l'Alphée (Il. 2,592).
porter., qui est attestée dans le skr. parr. dadhdra (serait Dérivés : 6pu6e:~c; «planté de roseaux» (Nic.), qui fournit
grec *'t'é60plX), etc. En grec, on la retrouve dans èv-6p- le toponyme 0pu6e:crcrlX f. (Il. Il,711), même lieu que 0puov;
e:rv . <puÀ&crcre:w (Hsch.). Avec une autre structure radicale, 6puw8'l)C; id. (Str.), 6pUl:voc; «de roseau. (tardif); 6pu'i't'~C;
* dhrea.-, on a 6piivoc;, 6p'ijvuc;, p.-ê. aussi 6p'l)crxe:uw, etc. [Y'ii] «terre plantée de roseaux» (pa p.). Formes isolées et
Voir ces mots, et Pokorny 252 sqq. plus ou moins douteuses: 6pumoc; = 6puov (EM 456,31) ;
6pucrxIX . &YP~IX MXlXwx (Hsch.) est probablement une faute,
cf. ocv6pucrxov.
9poos, voir 6péofLlX~.
Composé 6puo7twÀ'l)C; «marchand de roseaux" (pap.).,
Il existe enfin un dérivé un peu plus lointain pour
9pua.ÀÀLs, voir 6puov. la forme et l'emploi: 6PUIXÀÀlc;, -l80c; f. nom d'une ou de
plusieurs plantes, molène ou variété de Verbascum
*9pÜÀLaaw ou *6püÀl~w (?) : «briser, mettre en pièces ., (Thphr., Nic.), plante employée comme mèche, d'où le
seulement Hom., Il. 23,396 : 6püÀ[X6'l) 8t fLé't'W7tOV; en sens usuel de «mèche. (Ar., etc.) : inversement Àuxvh~c;
outre, part. aor. actif 6püÀl!;IXC; (Lye. 487), avec le nom tiré du nom de la lampe a désigné la plante qui servait
d'action 6pGÀ~YfLlX (Lye. 880). Il existe une glose 6puÀ[À]e:r . pour la mèche (Strômberg, Pflanzennamen 78 et 106);
't'lXp&crcre:~, ÔXÀe:r (Hsch.) qui peut être un autre dénominatif
pour le suffixe diminutif -IXÀÀ[C; qui a surtout fourni des
parallèle, cf. Bechtel, Lexilogus s.u. 6puÀ[~w, mais ce noms de plantes et d'oiseaux, cf. Chantraine, Formation 252
peut être un emploi dans quelque contexte de 6puMw et 346. Diminutif 6puIXÀÀl8LOV (Luc.). Frisk se demande
« bavarder»; Latte condamne la glose. si 6puIXÀÀov «pluie de fumée. (Vett. Val. 345) ne serait
Et. : On voit habituellement dans ce verbe un dénominatif pas un dérivé inverse.
d'un *6püÀoC; qui reposerait sur *dhrus-lo- et répondrait à Et.: On a posé *truso- et rapproché V. sI. trrlst!
gallo dryll «fragment»; un verbe tiré de * dhrus- est «roseau ., etc. L'aspirée serait issue de *'t'puhov (?). Voir
attesté en germanique par got. driusan «tomber, s'émiet- Pokorny 1097.
ter », avec un suffixe guttural, lette druskà «morceau t.
En grec on rapproche avec un vocalisme et une structure
différente 6pIXuw «briser •. Voir Pokorny 274. 9pUTTW : aor. ~6puq,1X (Hp.), pass. f. 6pu<p6-1)crofLlX~
et 6puq,OfLlX~, aor. è't'pu<p'l)V (Il., etc.), puis è6pu<p6'l)v (Arist.)
et è6puo'l)v (Dsc.). d'où grec tardif et grec moderne 6puow.
9pûÀos, écrit aussi 6puÀÀoc; : m. «rumeur, murmure»
Nombreux exemples avec des préverbes: &7tO-, 8~1X- (Hom.,
(Batr. 135, Orph., pap., etc.) et surtout 6puÀéw «rabâcher,
att., etc.), èv- (Hp., etc.), èm-, XIX't'- , etc. Sens: «broyer,
répéter. (att., hellén.), également avec des préverbes,
briser, ramollir» (p. ex. èv6pu7t't'w se dit de pain trempé
p. ex. xlX't'1X6puMw = xlX't'1X60puo€w et notamment 8~1X-
dans un liquide, ou le dérivé nominal 't'Oc ~v6pu7t't'1X espèce
6puÀtw pf. passif « être répété, répandu ') (Xén.), ou avec
de gâteau, etc.); des emplois figurés se sont développés,
pour sujet un nom de personne «avoir les oreilles rebat-
« amollir» le corps et l'âme, en liaison, par exemple, avec
tues" (Pl., Rép. 358 c, etc.),
[.LIXÀlXxtlX, &'7tIXMc;, etc. (surtout au médio-passif); également
Dérivés nominaux: composés en -'t'oC;, la plupart tardifs,
au moyen, emploi particulier, «faire des manières, faire
comme &6puÀ'l)'t'0C; (J. Chrys.), mais 7toÀu6puÀ'l)'t'0C; «bien
le renchéri. (attique). Ces emplois sont répercutés dans
connu» est déjà chez Pl.; en outre, 6puÀ'l)fLlX «propos
divers dérivés dont certains admettent à la fois le sens
répété, dicton. (LXX), 6puÀ'l)'t'-1)C; (tardif). On peut,
matériel et le sens figuré, dont d'autres sont réservés à
semble-t-il, rapprocher 6puÀ[~w (H. Herm. 488, correction
telle ou telle signification.
pour 6puIXÀ-) «faire une fausse note, un bruit sur la
cithare.; sens confirmé par 6puÀ~crfL6c; (ou -YfL6C;) «fausse 1. De l'adjectif verbal 6pu7t't'6C; sont tirés 6pu7tnx6c;,
note» (D.H., Comp.), dit d'un flûtiste (Porph. in Harm., qui signifie «friable» (Gal., Dsc.) et d'autre part «mou,
p.204). efféminé" (X.) ; autre dérivé dialectal avec un suffixe rare,
En grec moderne 6puÀw signifie «répandre un bruit., 6pu7t't'lXxov' xMcrfLlX ocp't'ou. Kp'ij't'e:c; (Hsch.).
6püÀoc; «histoire connue, légende •. II. Noms d'action : 6pUfLfLIX n. «morceau, débris»
Et.: Le verbe 6puÀéw s'insère dans la série des verbes en (Hp., Ar., etc.), d'où 6pUfLfLlX't'lC; «sorte de gâteau»
-tw de sens voisin, comme À(XÀ€W, etc. Il peut toutefois (Antiph., etc.); 6puq,~c; f. «fait de briser» (Arist.), mais
être dérivé de 6püÀoc; bien que le substantif soit plus rare aussi «mollesse, vie corrompue., etc. (X., Plu.) avec
et attesté (par hasard?) plus tardivement. Il est plus l'adj. dérivé 6puq,~xoc; = 't'pucpe:p6c; (Theognost., Hsch.),
facile d'expliquer le suffixe en 1 dans le substantif que d'après fLe;(À~XoC;? ou arrangement du composé 6puq,t-
dans le verbe. On posera une base 6pü- à mettre en rapport XpWC; . 't'pu<pe:p6C; (Hsch.).
9pu1l"l'w 444
III. Reste une série considérable de dérivés bâtis sur et qui tombe en désuétude. Doublet (1) Opwcrcre:~ . ye:\I\I~,
un radical 't"pucp- par dissimilation d'aspiration (de *Opucp-) : cpooe:î:'t"cx~
(Hsch.), voir Latte.
a) 't"pucpoç n. «morceau, de rocher, de pain », etc. (Od., 1. Dérivés de Opw- rares et très peu attestés: 6pwcrfL6ç
Hdt., Pherecr., etc.); b) parallèlement aux emplois (OPcpcrfL6ç) «coteau qui s'avance» (Il. 10,160, 11,56 =
figurés de OpU7t't"w s'est constitué un groupe important et 20,3, A.R. 2,823) ; OpOOcr~ç glosé 8~cxlpe:cr~ç, cr7tCXP't"lOIl, cre:"Lpcx
usuel autour du substantif 't"pucpÎ) f. «mollesse, luxe, (Hsch., cf. Theognost.), donc • ligne, corde », est obscur.
débauche, bonne vie» (en bonne part), à côté de fLCÛ.Ocxxlcx, 2. Sur un radical Oop- qui doit être un vocalisme 0
de cXxoÀcxcrlcx (attique), parfois dit de la délicatesse, de celui ancien, des termes usuels se rapportant à l'idée bien
qui fait le difficile (Ar., Pl.). Sur le thème de 't"pucpÎ), deux définie de «saillir, féconder. (cf. plus haut OcX.p\l\)cr6cx~) :
composés qui se réfèrent au sens ancien du radical: 6éTpucpoç 60p6ç m. (Hdt., Hp., Arist., etc.) et 60pÎ) f. (Hdt. 3,101,
« solide> (Alcman) et n't"pch'pucpoç «en quatre morceaux» Alcméon) «semence, sperme », noter que Oop6ç comporte
(Hés.); ~ur ces mots, cf. Hofinger, Ant. Cl. 36, 1967, l'accent d'un nom d'agent, non pas d'un nom d'action,
458 sqq. Nombreux dérivés : 't"pucpe:p6ç • tendre, mou. cf. [3ou06poç épithète d'un taureau (lEsch., Suppl. 301).
et en parlant de personnes «efféminé> (att.), avec le même Dérivés : Oop~x6ç «qui concerne le sperme» (Arist., etc.),
suffixe que YÀuxe:p6ç, OcxÀe:p6e;, etc. Sert de premier terme Oopcx"Loç «contenant la semence. (Nic., Lyc.), Oopw81Jç
dans quelques composés, comme 't"pucpe:p6-)(pwe;; avec id. (Gal.), 60p6e:~ç • issu du sperme, mêlé au sperme.
les dérivés 't"pucpe:p6TYJç f. (Arist.), 't"pucpe:plcx (Sor.), les (Opp., C. 3,522) ; verbe dénominatif OoplcrxofLcx~ • recevoir
verbes dénominatifs 't"pucpe:pcxlvOfLCX~ «faire le délicat> le sperme. (Ant. Lib. 29,3), sur le modèle de xulcrxofLcx~.
(Ar., Guêpes 688) et -e:UOfLCX~ (LXX); 't"pucp1JÀ6e; (AP), C'est également sur le thème à vocalisme 0 qu'est
't"pucpcx~ «débauché» (pythagoricien, cité par Stobée constitué le vieil adj. épique Ooüpoç «impétueux» (I/.
4,1,95), pour 't"pucpcxÀl~ voir 't"pocpcxÀle; sous 't"pé:cpw. Noter uniquement comme épithète d'Arès, trag.), 1. Ooüp~ç,
l'anthroponyme Tpucpwv, pris en bonne part, notamment -~80ç (Hom.), surtout comme épithète d'cXÀxÎ). Formes
en Égypte (cf. Tondriau, R. Ét. Anc. 1948, 49-54). dérivées de même sens: 60UpLOÇ (trag.), Ooupcx~oç (Hsch.),
Verbe dénominatif issu de 't"pucpÎ) , 't"pucpcX.w «vivre dans OoupÎ)e:~ç (Hsch.), f. OoupcX.ç, -cX.80ç (Nic., Lyc.). Verbes
la mollesse, le luxe, être efféminé, raffiné, faire le difficile. dénominatifs, part. f. OoupOOcrcx~ (OoupcX.w) «s'élançant
(attique, etc.); avec les dérivés 't"PUCP1JfLCX n. «mollesse, sur» (Lyc. 85), OOUp~OOII . tlle:pyOOIl (Hsch.). Parmi d'autres
plaisir., dit aussi d'une espèce de vêtement (E., Ar., gloses, OOUP1J't"pcx . 6)(e:ï:cx (Hsch.) = étalons, qui souligne
inscr.), 't"pucp1J't"Î)e; m. «qui aime la bonne vie> (D.S.). le rapport avec Oop6ç, etc. 00üpoç repose certainement
A côté de 't"pucpcX.w, formes à préverbes, notamment 8~cx-, sur *Oop-Foe;, cf. Bechtel, Lexilogus s.u.
tv- «trouver plaisir à, faire le difficile., etc. (attique), On est amené à poser une racine de type *dhrea.- pour
avec tV't"PUCP1JfLCX et l'adj. tv't"pucpÎ)ç «qui aime le plaisir. rendre compte du présent Opwcrxw. On a admis pour le futur
(Manilius), etc. OoPé:ofLcx~ une métathèse de *Oe:po- (dhera.-) qui aurait
Le développement de 't"pucpcX.w souligne le sens original entraîné le vocalisme de l'aoriste ~6opoll (Ruipérez,
de 't"pucpÎ) «mollesse, bonne vie, raffinement >, parfois Emerita 18, 1950, 386-407), cf. sous [3Àwcrxw. Les subs-
« délicatesse dédaigneuse >. tantifs du type Oop6ç doivent comporter un vocalisme 0
Le grec moderne possède 6pMw • broyer, émietter. ancien: *dhor-.
et d'autre part 't"pucpe:p6ç «tendre. (se dit même de la Et. : On ne trouve guère qu'une correspondance possible
viande), 't"pucpÎ) «plaisir.. Aucun rapport étymologique en celtique, m. irl. dar- • saillir., avec le substantif der
n'est senti entre les deux groupes. «jeune fille _ et le gallois -derig «en rut >. Voir Pokorny
Et.: Il faut poser *dhru-bh-, ce qui n'est pas loin de 256.
Opcxuw et *OpuÀlcrcrw. Hors du grec on peut retrouver
*dhrubh- dans des mots baltiques, tels que lett. drubazas 9ua.po~ : m. «ivraie» (Ps. Dsc.).
« éclat de bois " etc. Rien de bien clair hors de ces termes. Et.: Suffixe -cxpoç comme dans x6fLCXPOÇ, xlcrOcxpoç,
Voir Pokorny 274 sq. de Ouw • être furieux. : l'ivraie enivre.
dpu7t't"w a subi l'influence de 6pu7t't"w.
9ua.w, voir 1 6uw.
9pwva.~ : X1JcpÎ)v. AcX.xwve:ç. V. Gil Fernandez, Nombres
9uya.T11P, -'t"p6ç : Hom., ion.-att., etc., vocalisme zéro
de insectos 129, cf. Op1jIlOe;, nIlOÎ)II1J.
dans -'t"p6ç, -'t"pl, -'t"pcX.cr\ au gén. pl. -'t"pOOII, mais att.
-'t"é:pwII : voir Chantraine, Morphologie, § 74. Le mot est
9pWO"KW : ou Op0crxw, Chantraine, Gr. H. 1,317 (Hom., bien attesté en mycénien avec tukate, Chadwick-Baumbach
trag.), aor. inf. Oope:ï:1I (Hom., trag.), fut. OOpoüfLcx~ (Hom., 203 .• Fille> comme terme de parenté, peu employé pour
trag.). Formes rares : aor. ~Opw~cx (Opp.), comme si le des animaux ou au figuré. Figure rarement et tardivement
thème était Opwx- [1] ; en outre, sur Oop-, p. pl. f. 't"e:Oopul1Jç au premier terme de composés comme 6uycx't"po-7todcx
(Antim. 65), prés. 66p\l\)fLcx~ (Hdt. 3,109, [S.], Fr. 1127,9, (Cos, Rhodes), -fL~~lcx (pap.).
Nic., Th. 130), à côté du vocalisme zéro attendu dans Dérivés. Diminutif 6UycX.'t"pLOII (corn., pap., etc.) et
OcX.pIlU't"CX~ . fLe:'t"e:Wp(~e:'t"cx~ . OcX.pIlUcrOCX~ ydtp 't"c crUyyllle:crOCXL .. , Ouycx't"pl8LOII (byzantin). En outre, Ouycx't"p~8oüç, ion.
cr1JfLcxllle:~ 8è xcxt 6)(e:ue:~ (Hsch.) d 'où OCXplle:Ue:~' 6)(e:ue:~ -8é:oc; m. «fils de la fille, petit-fils _, f. Ouycx't"p~81j «fille
(Hsch.). Sens de Opwcrxw : • sauter., exceptionnellement de la fille, petite fille» (And., Lys., etc.); Ouycx't"e:pe:"tç
• saillir, féconder _ (lEsch., fr. 133, Eu. 660). Avec pré- f. même sens (Inschr. Magn. 196), forme isolée, d'après
verbes: cXIICX- (Hdt.), cX7tO- (Hom.), tx- (Hom.), tm- (Hom., les patronymiques en -~8-, -e:~8-. Verbe dénominatif
Hés.), \l7te:p- (Hom., trag., Hdt.). Terme ignoré de l'attique Ouycx't"pl~w «appeler fille» (corn.).
445
Le grec moderne continue à employer 6uycx:t"éplX, mais OÜllclÀOO"', -oo7tOç m., «tison,. (com., Luc., Lex. 24).
plus usuellement x6p1l. Et.: Terme expressif et malaisé à analyser. L'élément
Et.: Vieux nom de la fille conservé dans la plupart des radical doit se rattacher à la notion de fumée (cf. lat.
langues indo-européennes (mais non en principe dans fiimus, gr. 2 6uoo, *6u[L6ç, 6u[LtÀl), 6U[LLtXoo, v. s.u. 2 euoo).
l'italo-celtique) : skr. duhitar- (l'accent de 6uylXTI)p viendrait Reste à rendre compte du suffixe : -oo<jJ figure dans des
du vocatif 6uylX't"e:p = skr. duhitar), av. dugdar-, arm. dustr, composés où il exprime la notion de vue, d'aspect, etc.,
v. sI. dusti, gén. dustere, lit. duktl, tokh. B tkiicer; à l'ouest, mais le sens est effacé dans plusieurs cas (cf. Chantraine,
got. dauhtar, ail. Tochter; en outre, trace du mot en Formation 257-258, Schwyzer, Gr. Gr. 1,426, n. 4). On
italique dans osque futir: i.-e. 'dhug(h)atér-. Le suffixe pourrait poser un thème en 1 (cf. IXŒIXÀoç) à quoi s'ajoute-
'-ter comme dans 7t1X't"+,p, [L+,TI)P, <ppâ:TI)p. Voir Pokorny 277. rait -oo<jJ. On évoquerait alors avec Frisk skr. 'dhiimara-
Le rapprochement avec skr. du hé «téter. relève de la d'où par analogie dhiimra- «couleur de fumée. à côté de
glottogonie. dhiimari f. «brouillard., cf. Mayrhofer, Etym. Wb. des
A/tind. 2,109, s.u. dhiimraf.!.
Ouda., voir 2 6uoo A 1. On peut aussi imaginer que sur 6u[L- «fumée' a été
constitué 6u[L-IXÀoo<jJ d'après l'analogie de vux't"tXÀoo<jJ «qui
OUEÀÀa., voir 1 6uoo. ne voit pas la nuit. et «nyctalope" où -oo<jJ s'explique:
voir ce mot. Voir aussi 1X![LtXÀoo<jJ, ij[Le:ptXÀoo<jJ.
OUTJÀ", voir 2 6uoo A 3.
9UIl~P(i : f., «sarriette en tête », herbe odoriférante
96Àa.KOS : m., « sac» généralement de cuir, notamment (com., Thphr., Dsc.), voir André, Lexique s.u. thymbra;
pour transporter de la farine (ion.-att.) ; sert dans diverses autres formes 6u[LopoV (Thphr.) et 6u[LoplX(1X (Hp. ap. GaL).
Par métathèse 6pu[Lo1l (Gp.).
formules plaisantes: dit par exemple des braies des Perses,
d'un gros mangeur, ou d'un grand buveur (Alexis Dérivés : 6u[Lopw81lt; «qui ressemble à la sarriette.
85), etc. ; avec le doublet 6üÀIX~ (com.), p.-ê. dérivé inverse (Thphr.), 6u[LoptTI)t; orVOt; «vin parfumé à la sarriette»
de 6uÀlXitwv. (Dsc.).
En composition comme premier terme, par exemple La sarriette était un condiment assez âcre, v. Taillardat,
dans 6uÀlXxo-<p6poç (Hsch.). Images d'Aristophane, § 385 pour l'explication de 6u[Lopo<ptX-
Diminutifs : 6uMxLOV (ion.-att.), 6UÀIXXLÇ f. (Ael.), yov ~Àém:Lv. Autres composés, 6u[Lope:7t(8e:mvoç et È7tl6U[L-
avec le composé 7tlXpcrOUÀIXXLp (= 7tlXpIX6uÀIXXLÇ)· 't"ov opov nom de plante: 't"o È7tL 6u[Lopqc ye:v6f./oe:vov (Hsch.), cf.
't"pLOOOVIX IhlXv yév'Il't"IXL wç 6uÀIXxoç (Hsch.), laconien; Strômberg, Wortstudien 34 sq.
6UÀIXXLcrxoÇ (com., Dsc.). Autres dérivés nominaux : Et.: Écarter le rapprochement qui a été proposé avec
6uÀIXx1l = scrotum (Hippiatr.), 6uÀlXxw81lt; (Thphr., etc.), -rU<poo. Un rapport éventuel avec 6u[Lov, 6u[Loç «thym »,
6UÀIXX6e:LÇ (Nic.) «en forme de sac., 6UÀIXXL't"LÇ f. dans la mais le terme ne peut guère en être tiré directement (cf.
description de plantes (Dsc.) : [L-IJxoov «pavot,. (en raison pourtant Strômberg, Pflanzennamen 149). Niedermann
des sacs qui contiennent les graines), vIXp80ç «nard des a évoqué des toponymes d'Asie Mineure 0u[LoP1l, 0Uf./oOPLOV
montagnes, valériane. (en raison des rhizomes en forme (G/. 19, 1931, 14). Il est possible que le mot ne soit pas
de gland, selon Strômberg, Pflanzennamen 36). de formation grecque.
Verbes dénominatifs : 6UÀIXX(~e:LV· 't"a tX7tIXL't"e:LV 't"L
È:7t6[Le:vov [Le:'t"tX 6uÀlXxou. TlXpIXV't"LVOL (Hsch.), donc « mendier
avec un sac., 6UÀIXX60[LIXL «devenir un sac. (Sch. Ar.,
Paix 198).
OUIlOV : n., rarement -Ot; m., espèce de sarriette [notre
Forme hypocoristique (1) sans le suffixe -IXX-, 6uÀÀ(ç
thym n'aurait pas existé en Grèce] (ion.-att.). Comme
(Hsch.). Avec un vocalisme différent et inexpliqué: 6IXÀÀ(t; .
premier membre de composé dans 6uf./o-e:ÀIX(1X plante, pro-
[LlXpcrmr:ot; [LlXxp6ç et 6tXÀÀLXIX· crtXxxou e:I80ç (Hsch.).
bab!. le garou, Daphne Cnidium (Dsc., Pline), avec le
doivent être apparentés d'une façon ou d'une autre.
dérivé -oc"t't"l)t; (orvoç), vin parfumé avec cette plante (Dsc.);
Le grec moderne emploie encore 6uÀtXxw(v), qui peut
6u[L-o~-IXÀ[L1l f. mélange de vinaigre de saumure ou marinade
désigner notamment une poche.
parfumée à la sarriette (Dsc.). En outre, è7tl6u[Lov variété
Et.: Ignorée. Un mot de ce genre peut être emprunté,
de sarriette, v. Strômberg, Wortstudien 34, André, Lexique
ce qui irait bien avec la suffixation -IXXOÇ.
s.u. epithymum avec le doublet èm6u[LLç. Le masculin
6u[Lot; «excroissance, thymus, ris des jeunes animaux>
OUÀÀa. : xM80uç -?) <puÀÀ:X. -?) ÈopTIj , A<pp08LTI)Ç (Hsch.), (médecins) doit être issu de 6uf./ooV comme le confirme
d'où 0uÀÀo<p6poç épithète de Dionysos à Cos (SIG 1012,7). l'emploi médical de 6uf./owv.
Doit être une variante phonétique de 6IXÀÀ- 1 Cf. 6tXÀÀoo, Dérivés : 6u[LwV = cr[LLÀIX~, dit aussi en médecine pour
6IXÀÀ6t;, etc. l'excroissance appelée fic (Hp., Dsc.), cf. Strômberg,
P flanzennamen 97; 6u[.tLTI)ç • parfumé à la sarriette»
OUIla.ÀÀOS : nom de poisson, «ombre t. Suffixe en (Ar., Dsc.), 6uf./owOV (f./otÀL), miel au même parfum (Colum.,
-IXÀÀOÇ, le mot serait tiré de 6u[Lov «thym» à cause du Apu!.), 6u[L6e:Lt; «riche en sarriette », 6u[Lw81lt; «qui res-
parfum de sa chair (Strômberg, Fischnamen 60, Saint- semble à la sarriette" (Thphr.). Verbe dénominatif 6uf./o(~oo
Denis, Animaux marins s.u. thymallus); doute de «avoir le goüt de sarriette. (médecins), mais au passif,
Thompson, Fishes s.u. Emprunté dans lat. thymallus, 6U[LLX6e:lÇ . mxplXv6e:lt; (Hsch.). Voir encore 6u[LIXÀÀot; et
d'où ital. tema/a, etc. 6uf./ooplX.
8ul'0V 446
Et.: Probablement dérivé de 6uw 2 au sens d'avoir une Epigr. gr. 339), 6ôfLwcrr.c; (Cic., Tusc. 4,9,21); 6ufLCXLVW (Hés.,
odeur, cf. Strômberg, Pflanzennamen 27. Boucl. 262, corn., A.R.), d'après les verbes en -CXLVW, cf.
aussi lIu0"6ufLcxLvw.
On note que toute la dérivation se rapporte à la notion
8ül'0S : m. «l'âme, le cœur. en tant que principe
de colère, humeur, etc.
de la vie (d'où chez Hom. 6ufLoV !XCPÙÉ:0"6CXL, etc.), tout en
En grec moderne, on a d'une part 6UfL6c; «colère.,
se distinguant de cjJUX~ qui peut désigner l'âme des morts,
avec 6ÔfLWfLCX, de l'autre, tv6ufLOUfLCXL «se souvenir », avec
«ardeur, courage., siège des sentiments et notamment
tv6ÔfL1)O"LC; et 6ÔfL1)0"1) «mémoire », enfin 6UfL1)IILCX «bonne
de la colère (Hom., ion.-att., etc.) ; chez Platon le 6UfL6c;
humeur •.
ou le 6UfLoe:Llléç est une des trois parties de l'âme, siège
Et.: Le rapprochement souvent répété avec skr. dhüma-,
des passions nobles. Voir sur 6UfL6C; W. Marg, Der Gha-
lat. fümus, v. sI. dymu reste difficile pour le sens, en dépit
rakter 47 sqq., B. Snell, Die Entdeckung des Geistes 22
de l'existence de 6ufLLOCW «faire fumer. qui suppose un
et 172, Jiiger, Eranos 44,1946,309 sqq.
*6UfL6c; «fumée •. Il vaut peut-être mieux évoquer 6uw 1
Premier terme de composé dans des mots parfois « s'élancer avec fureur •.
expressifs, p. ex. 6ufLo-(36poc; «qui dévore le cœur.
(Hom., etc.), avec -(3opéw (Hés.), -lIcxx~c; (Od.), -e:LII~c; 9uvvos : m. «thon» (Oracle ap. Hdt. 1,62, lEsch.,
(Hp., PL), -pCXLO"'"IC; (Il.), -cp66poc; (Od., etc.), 6UfL1)ye:Pé:wv ion.-att., etc.). Comme premier terme de composé, surtout
«qui revient à soi. (Od. 7,283), cf. pour la forme dans 6uwo-O"x6rtoC; «guetteur de thon» (Arist.), -É;w
Chantraine, Gr. H. 1,349, Leumann, Hom. Wllrter 116, «guetter les thons» (Ar.), avec -LCX, -ELOV (Str.), ce qui
n. 83, 6ufL-cxÀ~C;, 6ufLfip~C;, -~P1)C; «qui réjouit le cœur., répond à une technique de pêche connue; 6uwo6~pcxC;
de la rac. de !XpCXpLO"XW (Il., poètes, grec tardif), 6UfL1)II~C;, « chasseur de thons. est le titre d'un mime de Sophron.
-1)IILcx, etc. Noter 6ufLO-ÀÉ:wv «au cœur de lion» (Hom.). Fém. *6uw1), ou plutôt 6ôwcx (p.-ê. Hippon. 26), gén.
Plus de 60 exemples de composés avec -6UfL6c; au second 6ôw1)C; (Antiph.), 6uvvocc; -oclloc; (Antiph. 181) et surtout
terme : soit le type IIcxxé-6ufLOC; «qui mord le cœur », 6UVVLC;, (p.-ê. Hippon. 26, Épich., etc.).
txé-6ufLOC; «maltre de soi », soit des composés possessifs Dérivés: 6ôvvfiç substitut populaire de 6ôvvoc; (corn.),
comme fLe:ytWUfLOC;, yÀuxu-, XCXPTe:pO-, etc. Adv. ofL06ufLCX86v. 6uvvt'"lC; «pêcheur de thon» (Odessos, MihaiIov, 1. G.
Certains composés de type possessif, où 6UfL6c; figure au Bulg. 1,77), 6UVVCXLOV «otTrande pour le premier thon pris»
second terme, et constitués avec des adv. ou prépositions, (Antig. Car.), 6ÔVVELOC; «de thon» (Ar .• etc.), avec 6UVVELCX
présentent une grande importance: dWUfLOC; «découragé », pl. n. «pêcheries de thon» (inscr., Trézène), 6UVVEUTLX6c;
avec -éw, -LCX ; lIuO"- «triste », avec -LCX, -éw, -cxLvw ; Et\- «qui concerne la pêche aux thons. (Luc.), mais *6UVVEÔW
(généreux, de bonne humeur., avec -LCX, -éw. Avec pré- n'est pas attesté; 6uwwlI1)C; «comme un thon., c.-à-d.
verbes tmép6ufLoC; «plein de cœur », parfois « orgueilleux. « stupide» (Luc.). Verbes dénominatifs 6uvvoc~w «attraper
(Hom., Hés.), rtp66ufLOC; « disposé à, de bonne volonté, etc .• un thon au harpon» (Ar., Guêpes 1087, métaphore) et
(ion.-att.), avec dérivés rtp06UfLLCX (Il., ion.-att.), rtp06UfLéofLCXL 6UVVL~W (Suid.).
(ion.-att.) ; une autre série importante est constituée avec Le grec a fourni au latin thunnus d'où viennent les formes
le prév. tv- : ~v6UfLoC; «qui a de l'idée» (n'est attesté que des langues romanes, fr. thon, etc., ce qui a apporté au
Arist., Pol. 1327 b), mais on a tv6ufLLOC; «qui est à cœur, grec moderne, par un nouvel emprunt, T6vvoc;.
sujet de préoccupation» (Od., ion.-att., etc.) et le verbe Et . ." Mot probablement méditerranéen. On a évoqué
tv6ufLéofLcxL « se mettre dans l'esprit, réfléchir à, penser à • à tort hébr. tannin «monstre marin, dragon» (Lewy,
(ion.-att., etc.), avec tv6UfL1)fLCX «idée, argument. (ion.- Fremdworter 14 sq.), qui est loin à tous égards. Voir aussi
att.), «enthymème» (Arist.), tv6ùfL1)O"LC; «considération, Strômberg, Fischnamen 126 sq., Thompson, Fishes s.u.
idée », etc. (ion.-att.). Autres formes rares : tv6ufLLCX Le grec ancien avait rapproché le mot par étymologie
«inquiétude. (Th. 5,16), -LOC~OfLCXL (tardif), en outre, populaire de 6uw, 6ôvw.
tv6ufLL~OfLCXL (tardif) = tv6ufLéofLCXL.
9uov, 6uoC;, v. 2 6uw.
Il existe un autre groupe non moins important avec
tm- et de structure comparable : trtLeufLoc; et Èm6ufLLoc; 9upa. : f., ion. 6ùp1) «porte, battant de porte» (Hom.,
sont très tardifs, mais l'on a couramment tm6ufLLcx «désir» ion.-att., etc.), pl. 6ÔpCXL «portes à deux battants •. Se dit
(ion.-att.), tm6ufLÉ:w «désirer» (ion.-att., etc.) avec de la porte d'un roi, d'un homme puissant, où s'assemblent
Èm6ufL1)O"LC; «désir. (Is., fr. 158), ÈmMfL1)fLCX «objet du courtisans, clients, etc. Le mot se distingue en principe
désir» (Hp., Pl., Arist.), tm6UfL1)T7]C; m. «qui désire» de 7tuÀœL «portes d'une ville », cf. Th. 2,4, etc.
(ion.-att.) avec le féminin Èm6ufL7]TELPCX (Call.); en outre, Second terme de composé dans une trentaine de mots.
tm6ufL1)T6c;, tm6ufL1)TLx.6c; et surtout TO Èm6ufL1)TLX6v «la Outre rtp66upov «porche, entrée devant la porte»
troisième partie de l'âme », selon Pl. siège du désir, de la (Hom., etc.), nombreux adjectifs: 0(6upoc; «sans porte,
concupiscence. Composés plus rares : !!x6UfLoC; «ardent» qui ne se ferme pas» [avec les composés remarquables
(tardif), !Xrt66ufLLOC; «qui déplalt. (Hom., Hés., Hdt.). désignant les bavards, etc. &6up6-yÀwO"O"oC; (E.), -YÀWO"O"LCX
Les dérivés de 6UfL6c; ne sont pas nombreux : 6UfLLllLOv (Plb.), -O"TofLoC; (S.), -O"TofLLCX (Plb.)], &[LcpL-, !XVTL- (Hom.),
«petite mauvaise humeur» (Ar., Guêpes 878). Adj. rtoM-, TETPOC-, etc. Au premier terme dans 6ôpcxuÀoC;,
6ufLLX6c; «ardent, coléreux. (Arist., etc.), 6ufLWIl1)C; «colé- d'où 6upcxuÀéw, avec élision de la voyelle finale du premier
reux. (Arist., etc.). terme (voir sous cxùÀ~), 6upox6rtoC; «qui frappe à la porte .,
Verbes dénominatifs: 6ufL60fLCXL «se mettre en colère» d'où 6upoxo7tÉw, etc., avec voyelle thématique à la fin du
(ion.-att.), rarement 6ufL6w «mettre ea colère. (E., Suppl. premier terme; enfin 6upocwp6c; (Il. 22,69), p.-ê. chypr.
581, LXX), avec 6ùfLWfLCX «colère» (lEsch., Eum. 860, 6upcxFwp6c; (Masson, lGS 417), avec hiatus d'un cx bref,
447 - 9uaa.vo~
cf. opocw, ion.-aU. 6upwp6ç, grec tardif 6upoup6ç «gardien façons: thème en i dans lit. nom. pl. dùr-y-s, gén. dùr-i-q,
de la porte " voir sous opocw. en 0 dans got. daur n. = n.h.a. Tor. C'est sur ce vocalisme
Nombreux dérivés. Diminutifs: 6UpLOV (aU.) et 6uptaLOv zéro qu'est fait également avec une dérivation en *-a
(Gp.) «petite porte»; mais 6uplç, -taoç f. a reçu le sens grec 6ÜPIXL, 6upfi, arm. durk' pl. avec valeur de sg., gén.,
particulier de «fenêtre» (ion.-aU.), d'où 6UpLae:UÇ «châssis abl., dat. draç. Vocalisme *elo *dhwer-, *dhwor- qui devait
de fenêtre. (Délos), aussi 6UpLa6w «munir de fenêtres» originellement alterner avec * dhur- dans skr. dvdr-al;,
(pap.), avec 6UpLaW"t"6ç. En outre, 6upe:"t"plX n. pl. «porte» lat. forés. Avec divers morphèmes: *0 dans skr. dvdr-a-m,
plus précisément «chambranle d'une porte» (Hom., v. sI. dvor-u «cour.; *a dans lat. ace. foras, abl. loc. foris.
poètes, inscr. Délos), avec l'adj. 6Upe:"t"pLX6ç (Chios) : sur Un degré *dhw{- rendrait compte de v. sI. dv{ri «porte.
le suffixe d'instrument -e:-"t"pov dans un dérivé de noms, et p.-ê. de grec 61XLp6c; (v. s.u.). Voir Ernout-Meillet sous
v. Chantraine, Formation 332; 6upe:6ç «pierre servant de forés pour l'importance du sens «dehors., etc., et encore
porte au Cyclope» (Od. 9,240,313), puis dans le grec Pokorny 278 sq.
hellén. et postérieur «grand bouclier» = lat. scutum,
en ce sens fournit des composés comme 6upe:o- ou 6upe:lX- 9upa.uÀÉw, etc., voir sous IXÛÀ"Î).
cp6poç, le verbe dénominatif 6upe:6w «couvrir d'un bou-
clier • ; pour le suffixe de 6upe:6ç, cf. Chantraine, Formation,
51. Enfin 6upwv, -wvoç «entrée, vestibule» (S., 8Up~EU~ : épithète d'un Apollon oraculaire en Achaïe
hellén., etc.); pour 6üpw!J.1X v. plus loin. Adj. 6uplXLoç, (Paus.7,21,13). On a supposé un rapport avec 6üpcroç,
éol. 6upIXoç «qui concerne la porte, qui se trouve à la mais comment?
porte, dehors, à l'étranger. (trag., etc.), avec 6upIXlIX f.
« ouverture» (inscr., aU.); pour le mycén. Chadwick-
8upaos : m., «le thyrse, bâton des bacchantes»
Baumbach 204. Verbe dénominatif 6up6w «pourvoir de
enveloppé de lierre, pourvu d'une pomme de pin à l'extré-
portes. (aU., inscriptions, etc.) d'où 6upw"t"6ç «muni mité (E., hellén.).
d'une porte» (Babr., etc.), 6ÜpW!J.IX, surtout pl. 6upw!J.IX"t"1X
Quelques composés: 6UpcrO"t"LVOCX"t"1)Ç (E.), -cp6poç (E.);
« menuiserie d'une porte avec l'encadrement., etc. (ion.-
comme second terme: &-6upcroç (E.), e:1j- (E.).
aU., inscr., etc.), 6üpwcnç «fait de munir d'une porte»
Dérivés. Diminutifs: 6upcrlov (Héro), 6upcrOCpLOv (Plu.).
(Épidaure).
Noms de plantes : 6,jpmov proparoxyton désignerait
On est tenté d'admeUre l'existence d'un dénominatif
notamment la sarriette (Ps. Diosc.), le plantain (Ps.
*6upoc~w «mettre dehors» (excréments, ordures), si l'on
Apul. 1,71), 6üpmç = ~IXX€PIX (Cyran. 22), 6upcrlv1) (Ose.
admet comme correcte la glose d'Hsch. 6upocY!J.IX"t"IX·
2,142) et 6upcrlt"'l)ç ou -L'nç «petite saponaire» (ibid.
&'cpoae:u!J.IX"t"IX.
4,28, cf. Strômberg, Pflanzennamen 50, Redard, Noms
Le radical de 6ÜPIX, etc., s'est prêté à la constitution
en -"t"1)ç 72), 6upcrtt"'l)c; sorte de pierre (Cyran. 22,21, Redard,
de nombreuses formes adverbiales importantes, exprimant
ibid. 55) ; enfin 6upcrlwv, selon Pline 9,34, serait un poisson
notamment l'idée d'. au dehors., etc. Certaines formes
qui ressemble au dauphin, pour Athén. 310 e, morceau
archaïques sont athématiques (cf. Et.) : 6up-alX' ~çw.
de choix tiré du poisson, cf. Saint-Denis, Animaux marins
'Apxocae:ç (Hsch.), le suffixe serait une réfection du 114.
latif -ae:; 6ücr6e:v «en dehors» (Tégée, Schwyzer 654) =
Verbes dénominatifs : 6upcr&.~w «brandir un thyrse»
6ÜPIX-6e:v, repose sur *6up-cr6e:v avec un suffixe -cr6e:v
au participe féminin gén. lacon. 6upcrlXaawéi1v = -1X~oucrwV
issu de ~x"t"ocr-6e:v « au dehors " que 6,jcr6e:v soit l'aboutisse-
(Ar., Lys. 1313), 6upcr6w «transformer en thyrse. (O.S.).
ment phonétique de *6up-cr6e:v, ou que ce soit une réfection
Et.: Mot d'emprunt, dont on trouve apparemment un
de *6up-6e:v, forme attendue, sur ~x"t"ocr6e:v (Lejeune,
Adverbes en -6e:v 104). Les autres adverbes présentent un correspondant dans le hittite hiérogl. tuwarsa «sarment.;
thème en fi : latif 6üplX~e: «dehors Il, etc. (Hom., ion.- v. A. Heubeck, Praegraeca 80 avec la bibliographie,
aU., etc.) pourrait être, soit un accusatif pluriel athé- notamment E. Laroche, Hiéroglyphes hittites 1,65 sq.
matique (*6UPlXcr8e:), soit un accusatif pluriel de thème en
fi. Les autres formes se rattachent nettement à 6upfi : 9upwpos, «gardien de la porte " voir opocw.
locat. 6up1)6L (Od. 14,352), instr. de sens locat. 6Up1)cpL
(Od., Hés.), locat. 6upficrL (Ar., etc.); tous ces mots
signifiant «dehors., 6üplX6e:v «de dehors» (att.) a pris 9uaa.vos : «houppe. pl. -m m., «frange., à propos d'une
bientôt le sens «dehors. (voir sur ces adv. Lejeune, ceinture, de l'égide, etc. (Il., Hdt., PL, littérature tardive).
o. c., notamment 163-164, 193-196). Comme dans d'autres Dérivés: 6UcrcrIXV6e:LC; « pourvu de franges» (Il.), épithète
langues indo-européennes ce nom de la porte a fourni de l'égide, le double sigma est métriquement nécessaire;
des adverbes de sens «dehors., etc. 6ucrlXvw"t"oç id. (Hdt., J.), 6ucrlXvwa1)ç «qui ressemble à des
En grec moderne, 6upIX est concurrencé par 1t6P"t"IX, franges. (Thphr.), -1)/Mv adv. «à la manière d'une frange»
de même que dans les langues romanes forés ne subsiste (lEl.).
que dans des adv. comme fr. dehors, etc. Subsiste en grec moderne.
Et.: Vieux nom de la porte, surtout employé au pluriel. Et.: Mot technique en -IXVOÇ d'étymologie obscure.
Les formes athématiques 6üpalX, 6ücr6e:v qui supposent Hypothèses résumées chez Frisk, mais la glose d'Hsch.
un L-e. *dhur- ont des correspondants dans v.h.a. turi 6Ücrcre:"t"IXL . "t"LVoccrcre:'":IXL est douteuse, cf. Latte s.u., et le
pl., de L-e. * dhur-es, en balt., lit. ace. pl. dur-ls, gén. lette dusa «botte de paille» qui permettrait de poser
durq, en skr. ace. pl. dur-al; (L-e. *dhur-T)s; la sonore initiale *6u6-ylX- est isolé et loin pour le sens. Voir encore
pose un problème). Le thème *dhur- a été élargi de diverses Pokorny 264.
9ua8Xa. 448
800'8Xa. : n. pl., objets servant au culte de Dionysos, offert en consultant les dieux. Formes avec préverbes ;
branches de vigne, thyrse, etc. (Il. 6,134, grec tardif); &X-, xcx't"cx-, 1t"pO-, auv-, etc. Voir Casabona, Vocabulaire
peut aussi signifier en grec tardif fête de Dionysos, et du sacrifice 69-109.
abusivement, par étymologie populaire d'après 60w 2, A. Parmi les très nombreux dérivés nominaux, un grand
« sacrifice» (Lyc.). nombre de mots anciens se rapporte au sens de «fumée,
Et.: Dérivé de 60pao~ avec le suffixe n. pl. -m,cx, de sentir bon., etc., voir plus haut 6ufL<XÀw~, 60fLov, p.-ê.
*60pa-6Àcx, cf. Benveniste, Origines 203. Le rapprochement 6üfL6ç. D'autres, tout en n'ayant pas toujours de rapport
avec 60w 1 «s'élancer» n'est pas probable. étroit avec la notion de sacrifice, doivent être présentés
ici en relation avec 60w :
1 90w : • bondir, s'élancer avec fureur », dit du vent, 1. 600~ n., au pl. 60ECX • offrandes que l'on brille_,
des eaux, de guerriers (Hom., Hés., alex.), aussi 6uLw parfois «des gâteaux» (Hom., lEsch., Eup., Cyrène,
(Hom., H. Herm. 560, cf. Chantraine, Gr. Il. 1,51 et 372) ; Sokolowski, Lois Sacrées 2, 115 B, 58), mais Hp. emploie
très rares formes à préverbes : &vcx-, U1t"Ep-; pas d'aor. le mot au sens de • parfums, aromates », et ce sens est
usuel (~6ûacx Call., fr. 223); en outre 6ûvw (Hom., PL) clairement attesté en mycénien pour tuwea pl. n. « produits
et aussi à l'impf. iWVEOV (Hés., Boucl. 210). aromatiques », cf. Lejeune, R. Et. Gr. 1959, 140 sqq.;
sg. 600ç p.-ê. en mycénien et chez lEsch. (Ag. 1409 au sens
Dérivés : 6m<x~ et 6u&~ -<x80~ f .• furieuse, Bacchante.
de 6üfLcx). 000~ a été emprunté en lat. sous la forme lus
(lEsch., Tim., etc.), aussi pl. 6U'ïCXL • les délirantes. (S.,
« encens ».
Ani. 1151 lyr., Str. 10,3,10), 0u'ïcx n. pl., nom d'une fête
Divers composés: a) 6uo-86xoç « qui reçoit des offrandes
de Dionysos à Élis (Paus. 6,26,1), 0uio~ m., nom d'un mois
que l'on brille, de l'encens» (E.), 6uo-ax60~ «prêtre qui
en Thessalie et Béotie, 0uoov7) surnom de Sémélé (H. Hom.,
examine les sacrifices» (Hom., v. surtout Il. 24,221),
Sapho, Pi., etc.).
employé pour traduire haruspex par D.H., adj. dans
Quelques dérivés sont faits clairement sur un thème
6uoax6cx tp& (1 G XIV 1389). D'où avec hyphérèse pour
6ua- : 00a't"cx . 0uicx (Hsch.) et 0ua't"<x8E~ . V\)fLq>CXL 't"LV€~, cxt
*euoaxoEiv, euoaxEiv· tEpoiç 1t"cxp€~e:a6cxL ~ 6e:oiç (?) chez
!!V6EOL, xcx! B<XXXCXL (ibid.); 0ua-riJpLoç surnom de
Hsch. et 6uoaxe;Ïç (mss -XLVe:'ïÇ) «tu fais observer des
Dionysos (EM 455,31); 6iivo~· 1t"6ÀEfLo~, OPfLl), 8p6fLO~
sacrifices (lEsch., Ag. 87), pour le second terme, voir s.u.
(Hsch.) est tiré de 6ûvw ; 6üaL~ f. est donné par Pl., Cra.
xoéw; b) composés avec premier terme 6u7)- (d'après le
419 e comme explication de 6ufL6~.
plur., mais cf. aussi 6u7)Àl), etc.) : 6u7)-1t"6Àoç « qui offre un
Un substantif ancien présente un sens et une structure
sacrifice» (lEsch., E.) avec -1t"oÀéw, et plus tard -Lcx, -LOV,
particuliers: 60EÀÀCX «ouragan, tempête. (Hom., trag.,
-Lx6ç ; 6u7)-q><xyoç dit de la flamme (lEsch.); c) enfin
Ps. Arist.), avec 6UEÀ),6-1t"ou~ (Nonn.), d'après &EÀÀ6-1t"ou~
6uoo87)ç «odorant» (Hom., etc.).
(Il. 8,409, etc.), 6UEÀÀw87)~ (Sch. S.) comme &€ÀÀoo87)~
Dérivés assez nombreux qui se rattachent aux notions
(Sch., Il.). Le mot doit être fait sur le modèle de rlEÀÀcx
de «fumée, parfum », etc. : 6u6e:LÇ «odorant» (Hom.,
où le suffixe en 1 est ancien (v. sous &7)fLL). Il subsiste en
poètes), souvent épithète d'un autel, et 6Ul)e:LÇ, même
grec moderne.
valeur (Hom., Hés.), avec extension de -7)- ; insertion d'un
Verbes dérivés: 6u<xw • être en rUh, dit de porcs (Arist.),
w dans 6uwe:v . e:ÙW8EÇ (Hsch.); 6uoofLlX't"CX pl. n. «aromates,
d'après ~CXXX<Xw, opy<xw, etc.; rien à tirer de la glose d'Hsch.
parfums» (Hdt., Heraclit., Sémon.); ces formes s'appuient
6uw6d<; . EÙwX7)6dç. Pour 6u<x~w et 6U&X't"IXL, v. 60w 2.
sur un dénominatif*6u6w attesté au p. pl. passif 't"e:6uoofLEVOÇ
Le grec moderne a perdu cette famille de mots, peut-être
« parfumé " dit de l'huile, de vêtements (Il. 14,172, Call.),
concurrencée par 60w 2.
avec aor. part. 6uw6é:v (Hedyl. ap. Ath. 11,486 b). Autres
El.: Il est probable que 6ûvw de *6u-vF-w (avec l'impf.
dérivés de sens technique: 6uLax7) (LXX, J. avec la var.
&60ve:ov de *E6u-VEF-ov) recouvre un présent en -vu-
-oç) ou 60ax7) , -oç (pap., Suid., EM 458,53) «encensoir »,
que l'on retrouve dans skr. dhl1-no-ti «secouer ». Les
cf. xcx8(axoç, etc.; 6u7)'t"<X n. pl. «fumigations» (Arétée)
dérivés du type 60a't"cx, 6ua't"&8Eç, etc., attestent pour le
suppose p.-ê. un verbe *6u<Xw. C'est également de 600ç
grec un thème 6ua- qui confirmerait les formes de présent
«aromate., thème sigmatique, qu'est issu 60ELCX (-E(7)
homo comme 6u(w, mais un rapprochement avec lat.
Nic., Th. 91) parfois avec iotacisme -(cx «mortier»
furo (dont l'étymologie peu être toute différente, cf. (corn., etc.), parfois. presse à huile» (pap.), avec le doublet
Ernout-Meillet s.u.), reste en l'air. Sur la rac. *dhü-,
60ELOV (pap.) le diminutif 6U(e:)(8LOV (Ar.), et la réfection
cf. Strunk, Nasalprüsenlien 125 sq.
tardive 6u"1ç, -(8oç f. Le dérivé 6uécr-'t"7)ç qui entre dans
une série de noms désignant des personnes (X7)8Ea--riJç,
2 80w : Hom., ion.-att., etc., f. 6ûaw (ion.-att.), aor. 'Opéa't"7)ç, etc.), désigne le «pilon» (Dionys. Trag. 12),
1!6ümx (Hom., ion.-att., etc.), pass. &'t"û67)v (ion.-att.), à côté de l'anthroponyme 0uéa-'t"7)<; Thyeste, qui doit
mais parfois è:6(67)v (cf. Mén., Sam. 185), pl. 't"€6uxcx et signifier « le parfumeur, celui qui manie le pilon» ; Tuwela,
't"€6UfLCXL (ion.-att.); pour les variations dans la quantité anthroponyme, se trouve déjà dans la tablette mycénienne
de u, voir LSJ. Le verbe est rare chez Hom. (Il. 9,219 où figure le pl. n. luwea. 00e:LCX a d'abord désigné le mortier
avec 6u7)Àcx(; Od. 9,231; 14,446; 15,222 et 260 près de en tant qu'il sert à piler les aromates.
6u€wv gén. de 60e:cx), où il désigne toujours l'offrande aux 2. 0uov n. « bois parfumé, thuya », Callilris quadri-
dieux par combustion, notamment de nourriture ou de valvis (Od. 5,60, etc.), mais au pl. «offrandes mises
prémices; dans le grec postérieur, se dit d'un sacrifice dans les flammes» (PL, fr. 129); de même SIG 1003
sanglant ou non, et peut avoir pour complément le nom (Priène ne s. av.), le mot doit finalement s'appliquer à
d'un animal sacrifié ou celui de la fête que célèbre le diverses offrandes, cf. à Milet Schwyzer 726,31 (v e s. av.),
sacrifice; le moyen s'emploie souvent pour un sacrifice à Chios, ibid. 694 (IVe s. av.) : il s'agit souvent de gâteaux.
449 8uwp6~
Il Y a donc, du point de vue grec, deux termes franchement (Plu.) et 7tp66ucrtt; «base d'un autel. (Paus. 5,13,9);
dilTérenciés. A côté de 6uo<; on a le féminin 6uri dans le véritable nom d'action est 6ucr(lX, V. plus loin;
6uwv h:lXcr'réoov (Schwyzer 726,42). Enfin, le composé 3. Ou-r1)p nom d'agent «sacrificateur. (trag., etc.),
7tcXv6uo<; «où l'on sacrifie à tous les dieux. (ibid. 726,30). d'où 6u'r1)ptov «victime. (E.), au sens d'autel (Arat.),
Avec un suffixe dilTérent et un sens botanique précis: pour désigner une constellation, et le féminin tardif
6u(IX ou 6uIX f. «thuya. ou Juniperus foetidissima, avec 6u'rptlX (Suid. S.U. !épe:tlX);
6utov «résine, (Thphr.). D'où probablement 6u"tTIJ<; m. 4. Autre nom d'agent, 6uTIJ<; m. « sacrificateur, (hellén.
«bois fossile d'Éthiopie. (Dsc.). et tardif), mais déjà !J.1)Ào-6uTIJ<; «où l'on sacrifie des
3. 0u1)À1) f. marque bien la relation entre l'idée de moutons» (E.), cruv-Où'r1)ç (E., argien, etc.), ,?tÀo- (Ar., etc.),
«brûler faire de la fumée» et le sacrifice. Sens: « offrande !e:po- (Tégée) ;
sacrifié~ dans le feu. (Il. 9,220 non loin de l'inf. 6ücrIXt en 5. Adj. verbal &6u'roç (Lys., etc.), ~ou6u'ro<; (lEsch., etc.),
219; Ar., Ois. 1520; grec postérieur). D'où p.-ê. 6u1)Àéo!J.lXt avec ~ou6u'rtoo «sacrifier des bœufs. (S., etc.); de ces
(Poli. 1,27), 6u1)À1)!J.IX'r1X pl. (Thphr., Car. 10,13). Même thèmes en dentales sont issus 6u're:tov «lieu de sacrifice.
suffixation que dans ylX!J.,?1)Àatl (y6!J.,?oç), &xlXv61)À1) (&xlXv61X); (lEschin.), OU'rtx6<; «qui se rapporte au sacrifice» (hellén.
avec l'accent remontant &'161)1.1) (&'160<;, &'10éoo), 8dx1)Ào'l et tardif) et surtout:
(8dx'IÜ!J.L), etc. Il est difficile de décider si Ou1)À1) est une 6. 6ucr(IX f. «sacrifice" se dit couramment du sacrifice
dérivation de nom (0\10<;) ou de verbe (6uoo). Autres dérivés sanglant et du repas qui le suit (Emp., H. Dem. 312,368;
en -1- : 6uIXÀ1)!J.IX'r1X pl. n. (Schwyzer 726,38), cf. Casabona, ion.-aU., grec postérieur), avec le composé ~OU6Ucr(lX,
o. c. 124, et 6uÀ1)!J.IX'r1X • pâtes liquides. (1) olTertes dans un d'où 6ucrt!J.o<; «convenable pour le sacrifice» (ion., Hdt.,
sacrifice avec la viande, cf. Casabona, o. c. 123 (com., Schwyzer 721), le dénominatif 6ucrt,x~oo « sacrifier. (Strato
Thphr.), d'où OUÀéO!J.lXt «offrir un gâteau en sacrifice. Com., LXX, etc.), concurrent de !e:pe:uoo, avec divers dérivés
(Porph., p.-ê. Pollo 1,27). plus ou moins tardifs : 6ucr(lXcr!J.1X (LXX), OUcrtlXcr-r1)ptO<;
«qui concerne le sacrifice, (Timée) et surtout 6ucrtlXcr-r1)-
4. Il a existé une suffixation en -m-. Elle est supposée
ptOV fréquent pour désigner l'autel du culte des Juifs
par 6u!J.tcXoo, dénominatif en -tcXoo (cf. XO'lt,xoo, etc.) « faire (LXX, etc.)
fumer, brûler., notamment du parfum, de l'encens, etc. 7. Un certain nombre de dérivés sont constitués sur un
(Hip., Hdt., ion.-att., etc.). Également avec préverbes: radical 6ucr- où le sigma doit être secondaire : eucr'rri<; .
&'1IX-, èx-, èm-, {l7tO-. Divers doublets tardifs : 6u!J.tcX~oo, {; !e:pdl<; 7tlXpeX Kp1)cr( (Hsch.), masc.; 6ucr'rcX<;, -&80<; f.
-1X'r(~oo (Gp.), -IX('1oo (Gloss.), -1X'reuoo (scholies)
«qui concerne les sacrifices» (lEsch., S.); 6UcrTpIX =
Dérivés nominaux : 6u!J.(lXcrt<; «fait de faire brûler, 6u!J.IX'rGt (SI G 1026, Cos) ; 6ucr'r+,ptot; épithète de Dionysos
exhalaison., etc., aussi avec &'1IX-, tm-, etc. (hellén. et (EM 455,31) ; Oucr'rcX n. pl. « ce que l'on offre» (Érythrées),
tardif), 6u!J.(IX!J.1X «parfum que l'on brûle., etc. (Hdt., 6ucr[ltx6ç «qui comporte un sacrifice, épithète de ~'roç
ion.-att., etc.), également avec préverbes &'1IX-, èm- (IG XII 5,141, Paros). Formes isolées: 6uwvri« part d'un
(S.), etc. ; noms d'instrument: 6u!J.(IX'rpo'l «brûle-parfum. sacrifice» (Cos) et 6uIXvov . 't"1JV 6uw'I1)v . ècr'rt 8è: 7té!J.!J.1X
(SI G 577, Milet), avec les doublets 6U!J.tlX'rp(Ç, -liloç f. &v'rt ~06ç (Hsch.); 6uocx'rlXç «prêtre qui sacrifie, (1 G
(Dam.), mais le terme usuel est 6u!J.tlX-r1)pto'l (ion.-aU.); IV 757 B, Trézène) suppose un présent *Ou&~oo.
nom d'agent èmOu!J.tlX'rp6ç «celui qui brûle des parfums. Cet ensemble montre comment une racine signifiant
(C1G 2983, Éphèse). Adjectif verbal, OU!J.LIX'r6ç «capable « fumer », d'où «répandre un parfum., s'est progressive-
d'être brûlé., comme parfum, etc. (Hp., Arist., etc.), ment spécialisée pour fournir un vocabulaire usuel du
avec 6U!J.LIX'rtx6ç (Pl., Ti. 61 cl. Dérivé inverse, ion. OU!J.(1) = sacrifice. Voir sur l'ensemble Casabona, Vocabulaire du
OU!J.(IX!J.IX (Aret., S.D. 2,11). 0u!J.tcXoo suppose apparemment sacrifice. Aux termes divers que nous avons rassemblés,
un substantif *Ou!J.6<; «fumée» (lat. fiimus) mais ce mot on pourrait joindre 6uoop6ç, 6u!J.&).oo~, OUfLov, voir ces
n'existe pas avec ce sens: voir sous OU!J.6ç. mots.
Autre dérivé en -m- : OU!J.éÀ1) (u bref!) «autel où l'on Le grec moderne emploie encore, d'une part des termes
brûle les victimes, autel., dit notamment de l'autel de comme OU!J.t&~oo, etc., «brûler de l'encens " etc., de l'autre
Dionysos (Épidaure, trag. etc.); pour le suffixe -!J.eÀ-, OÜ!J.IX «victime., facilement utilisé au figuré.
cf. m-!J.e:À1), Oe:!J.éÀLOç et V. Frisk, Eranos 41, 1943, 51 sqq. Et.: On rapproche lat. suf-fia, -ïre «faire des fumiga-
Dérivé 6u!J.EÀtx6<; (grec tardif), uniquement employé au tions., qui doit reposer sur *dhw-ï-, d'autre part avec
sens de « théâtral », etc., en raison de la 6u!J.éÀ1) du théâtre le suffixe en * -m- supposé par 6UfLt&oo, lat. fiimu8 « fumée»
de Dionysos. (voir aussi 6u!J.6<;), skr. dhiimli-, V. sI. dymu, etc. Un très
Tous les termes que nous avons examinés se rapportent grand nombre de formes de diverses langues Î.-e. sont
de façon diverses aux notions de « brûler, faire de la fumée, citées chez Pokorny 261-267, 263-271. Le sens originel
parfumer, offrir un sacrifice ». est «fumer, faire fumer », etc. ; comparer d'ailleurs 't1J<poo.
B. Le verbe 6uoo s'appliquant purement et simplement Les emplois de caractère religieux sont une innovation du
à l'acte de sacrifier, il a fourni de nombreux dérivés, grec. Une identité à l'origine entre Oùoo 1 et 6uoo 2 est
généralement clairs, se rapportant à la notion de indémontrable.
« sacrifier. : 1. OÜ[l1X n. «victime d'un sacrifice, sacrifice»
(Schwyzer 74,33, Messénie; 83 B Il, Argos, etc.; ion.- 8uwpo.. : «table de sacrifice, (Pherecyd. Syr. 12;
aU.; pap.), noter toutefois Th. 1,126 l'opposition entre Call., Arlem. 134), cf. 6uoop6v' 'rp&7te:~IXV 'r~v 'reX OU1)
!epe:tlX et eXy'leX 6U!J.IXTIX «offrandes non sanglantes », mais ,?uMcrcroucrlXv XIl(\ 'rou<; !e:pe:tç xlXl !J.upe:~ouç 01h00 (Hsch.)
voir Casabona, O. C. 146-152 et 309 ; chez Nic., Th. 103 = « parfumeur ». Également pour
2. *6ucrt; n'existe pas, mais on a tardivement ~x6ucrt<; la table de sacrifice Ouoop(ç, -(8o; f. (Poll.).
9uCalpos - 450
Dérivés: OUCilpL't"1)C; . 't"pome:~L't"1)e; (Hsch.), au figuré, en être de types divers : cuirasse de bronze, cotte de
parlant de Pâris, • celui qui examine t, donc influencé maille, etc., v. Trümpy, Fachausdrücke 10 sqq. : l'existence
par Oe:Cilpe:iv (Lyc. 93); OUCilpLOC • fête de sacrifice t de la cuirasse à l'époque mycénienne est prouvée tant par
(Didymes) ; OUCilpe:rCSOOC~ . OUCilOe:rCSOOC~, e:ùCilZ<:LaOOC' (Hsch.). les tablettes que par l'archéologie. Le mot est employé
Par association avec Oe:Oe;, Oe:Cilploc, on observe les gra- durant toute l'histoire du grec; à partir d'Hp. il est utilisé
phies Oe:CilpLe; (PolI. 4,123), Oe:CilpLOC (Didymes). par les médecins pour le thorax ou plus exactement
Et.: Composé de Ouo- (cf. Woe; n.) et * FCilpOe;, cf. OUpCil- le torse.
poe;, etc., et v. Op&Cil, mais l'expression est un peu inattendue Nombreux composés : OCilpOCXO-1tO~OC;, -<popoe; et comme
et l'analyse d'Hésychius éventuellement fausse. Peut-être second terme, p. ex. chez Hom. octoÀo-OWp1);, À~vo-, XOCÀXEO-.
la forme repose-t-elle sur *OUE-CilpOe;, cf. &:E[pCil, fJ.e:'t"e:CilpOe;, Dérivés : OCilpOClte:~ov • parapet. (lEsch., inscr. att., etc.)
de *Ou-aFopoc;, cf. &:e:tpCil (Kalén, Quaest. gramm. graecae et OCilp&XWV id. (Plb., etc.); OCilp1)X't"YjC; • soldat pourvu
11 sqq.). d'une cuirasse t (Hom. seulement) peut être analysé,
soit comme tiré du nom, soit comme issu de OCilpYjO"O"Of1.OC~
8Ca11\ : f. (Il. 13,669; Od. 2,192), aussi OCil"(Yj (Archil., mais OCilpOCltL't"1)C; (Plb., etc.) en franchement dénominatif.
Thasos) et OCil~~Yj (SI G 58, Milet), OM (1 G l' 114,42) Adjectifs dérivés: OCilpOCXOC~Oc;« avec un bouclier» (Délos [?]),
«amende t. Verbes dénominatifs: Oii&Cil (IG l ' 4,7; 12), et de Owpoc; «thorax », OCilpOCX~XOe; «thoracique» (Aët., etc.).
f. -&CSCil (1 G 112 1362, 14) «frapper d'une amende»; diverses Verbes dénominatifs : 1) OCilpYjO"aOf1.oc~, -Cil «se revêtir
formes dialectales: OiiOCLCil (crétois), OCilÉ:Cil (delph.), OiiÉ:ù) d'une armure, revêtir d'une armure» (Hom.), également
(Iocr.), Oii&88Cil (éléen, Schwyzer 412,1), impératif passif dans le langage familier «prendre trop de vin, s'enivrer»
Oii~~cs't"ii (Locride, Schwyzer 363), d'où OCil"toccne; • fait avec le complément o(vep, etc. (Hp., Thgn., Ar., toujours
d'infliger une amende. (Delphes), &:Ow1)'t"oe; . &:~1)[LlCil't"OC; avec l'êta ionien), avec OWp1);~C; «ivresse» (médecins),
(Hsch.). voir Chantraine, Symbolae linguisl. Kurylowicz, 1965,
Composé de OCilYj : &:00oc; (avec iota souscrit) «qui n'est 40-42 et plus loin *OWO"O"Cil; 2) OCilpOClt[~Cil «couvrir d'une
pas frappé d'un châtiment, qui n'est pas coupable, à l'abri armure» est le terme de la prose (Th., X., etc.), avec
de. (ion.-atl. avec &:OcpOCil «considérer comme innocent O(ùpocx~0"f1.0C; (LXX).
(LXX, etc.). L. R. Palmer a tenté de retrouver des formes Le grec moderne emploie encore Owpoc; au sens de «cui-
verbales correspondantes en mycénien, notamment tome = rasse. et de «thorax» avec des dérivés; 't"a OCilp1)X't"OV =
OWf1.EV inf., voir Interpretation 206 sqq. (?). le cuirassé.
Le grec moderne emploie encore &:Owoc; «innocent t, Et.: On ne connait pas d'étymologie. S'il s'agissait d'un
&:OCilWVCil «acquitter., etc. emprunt, on pourrait supposer que lat. lor/ca serait une
Et.: Dérivé en -~& (cf. CS't"Cil~&, cs't"o&, etc.). On tire le mot forme parallèle. Bibliographie et critique des théories
de *dhe-ldhO-, racine de 't"(61)f1.~, cf. pour le vocalisme pélasgiques chez Hester, Lingua 13, 1965, 354.
OCilf1.0e;.
9ws, OCilOC; : m. (f.), principalement le «chacal», canis
9wKOs, voir Oôbwe;. aureus (Hom., Hdt.), mais chez Aristote, H.A. 507 b,
610 a, 630 a, semble plutôt s'appliquer à une sorte de
9w .... ~y~, -~yyoc;
: f. « corde, corde d'arc, fil », etc. (Hdl., civette.
trag., etc.). Dénominatif : OCilf1.[CSCSe:~ . vucsO"e:~, 8e:0"f1.EUe:~ Et.: Ignorée. On a posé « le dévoreur., en rapprochant
(Hsch.) à corriger p.-ê. en OCilf1.[~E~, cf. Latte, part. aor. OwO"Ooc~, OOLV1); on a aussi rapproché v. sI. daviti «étran-
pass. OCilf1.~XOe:[c; «fouetté. (Anacr.). gler », cf. la glose phryg. Moc; .... {ma <l>puywv Mxoc;
El.: Tiré d'un *OCilf1.0- (?) avec un suffixe expressif (Hsch.). Voir en outre 0ocuÀwc;, avec Kocv8ocuÀ1)e;.
-~yy-. Pas d'étymologie. On a pensé à lat. fünis, tokh.
A et B tsu- «joindre t, v. Duchesne-Guillemin, BSL 41, 9wa9a.~, voir Oolv1).
1940, 178.
9wpa~ : ép., ion. OWp1)~, éol. n. pl. OOppOClte:C; (Alc. 9wûaaw : aor. iOwu;oc « pousser un cri perçant, gronde-
hyperéolisme ?), mycén. n. pl. .lorake, «cuirasse. qui peut ment », dit d'un chien (Hom., Fr. 25), d'un moustique
451
(lEsch., Ag. 893), en général (trag.), également avec les qui est usuel, avec les dérivés 6wm;(ot, 6C:mE1J[lot (att.), et
préverbes: &Vot-, tm-, tmo-. Dérivé: 6wUxTI)p (A. Pl. 4,91). le diminutif pl. 6W1tE1J[l&.not (Ar., Cau. 788). En outre
Et.: Dérivé expressif en -uO'O'w (Debrunner, IF 21,1907, 6W1tE1Jnx6<; c disposé à flatter» (Pl., Arist.).
242). Une dérivation de 6w<; est peu probable. Repose
Et.: Depuis Saussure, Mémoire 156, 6w<jJ est considéré
p.-ê. sur une onomatopée.
comme un nom racine répondant à pl. Té6'1)1tot (v. sous
9w"', 6w1t6~ : m., «flatteur », parfois aussi comme adjectif 6&.[lQo<;), cf. Hsch. 6w<jJ . x6).ot~ 0 [lETOC 6ot1J[let:cr11.0Ü Èyxw[l~
(Hdt., Pl.). D'où 6wmx6<; (Ar.). Verbes dénominatiff otO'T1)<;. Noter que cette étymologie introduit un 6 dans
6C:l1tTW (lEsch.) et surtout 6wm:uw «flatter> (ion.-att.), une racine en IÏ.
10
1
-t : particule postposée de valeur démonstrative : désigne aussi le chant en l'honneur du dieu (Hdt., S.,
oB-t, ou'mO"-t, vuv-t, Be:upt, ~v't"om6t, ~'t"e:u6e:vt (att.) ; avec Ar., etc.); employé par le tyran Denys pour désigner le
insertion d'une particule: tX\J.njy( (Ar., Ach. 784), 't"ou't"oBt porcelet, à rause du cri de l'animal (Ath. 98 dl, cf.
(Pl. 227), vuv!J.e:vt (Ois. 448) = vuvt !J.EV. La particule Wackernagel, KZ 33, 1895, 48 = KI. Schr. 1,727, d'où
est surtout fréquente dans la comédie. On la retrouve l'emploi pour désigner le sexe de la lemme (H. Diels chez
aussi dans él. 't"o-t, béot. 't"tXV-(; on peut également penser Kretschmer, Gl. 1, 1909, 385). Sur "IIXxxoc;;, voir Nilsson,
qu'elle s'est ajoutée à -'.le: (attesté en thessalien) dans arc. Gr. Rel. 1,599,664.
gén. sg. 't"oov(, etc., v. Schwyzer, Gr. Gr. 1,612. Les formes Dérivés : 'IcxxXIXtoc;; • de Iacchos, dionysiaque> (hell.),
à nasale finale -tv sont douteuses en attique (Schwyzer, 'ItXxXe:toV sanctuaire de Iacchos à Athènes (Plu., etc.),
ibid. 611, n. 3). !&XXIX «couronne parfumée t à Sicyone (Hsch., Phi/et.
Et.: Une particule démonstrative t- apparatt plus ou ap. Ath. 678 a). Verbe dénominatif : tCXXX&~OO «crier
moins clairement en L-e., notamment dans les formes '1tXxXe:» (Hdt. 8,65 et Longus 3, II [corr. pour ttXXXe:uO"cxv't"e:C;;]).
hitt. asi, eni-, uni-, p.-ê. lat. utl. Et.: Issu de ttXX~, t&XOO avec une gémination expressive,
d'abord au vocatif "IcxxXe:.
t : «elle >, serait un pron. réfléchi indirect au nom.
féminin (S. fr. 471, p.-ê. Il. 24,608), voir Wackernagel,
taÀEflOS : m. (avec un doublet plus rare !-IjÀe:!J.OC;;, cf.
Spr. Unt. 167 sqq. Pas de rapport avec le datif (F)tv :
Bjôrck Alpha impurum 161) • lamentation, chant funèbre.
voir sous ~.
(trag. dans les chœurs, Théoc.) ; p.-ê. adj .• lamentable •
Et.: On rapproche got. si" v. ir!. si, skr. ace. si-m. (E. H. F. 109), d'où • lamentable, stupide> dit de poètes,
de médecins. (Luc., Gal.) comme subst. en ce sens (Mén.
~a. f.« une >, voir !6c;;.
fr. 199), cf. Hsch. : t&Àe:!J.OC;;· utoc;; KtXÀÀL61t'1)C;; XtXL 0 XtXXO-
8tX(!J.OOv [xtXl 0 xtXMc;;] XtXL 0 O"Te:p0!J.e:voC;; xIXl ôpq>IXv6c;;' lVLOL 8è:
ta cc cri., voir t~LOÇ. où8e:voc;; &~LOC;;. D'où !CXÀe:!J.fu81)C;; «lamentable» (Hsch.,
Phot., Suid.). Dénominatifs tiiÀe:!J.Eoo (Hdn.), t1)Àe:!J.(~OO
ta.LVOO : aor. riivIX, ion. t1)VCX, aor. passif !&v(1)v (Hom., (Cali.) ,se lamenter»; d'où t1)Àe:!J.(O"'t"pLtX «pleureuse.
lyr.) «échauffer, amollir par la chaleur >, dit par exemple (lEsch., Cho. 424, chœur).
d'eau et de rire, d'où. réchauffer, réconforter. avec des Et. : Terme expressif issu de l'interjection t~; tihe:!J.oc;;
mots comme 6u!J.6c;;, '}jTOfl. Toutefois Latacz, Freude 220- d'après le subst. !&-. Finale singulière qui se retrouve dans
231 part d'un sens originel de • s'agiter, se répandre >, etc. xo!iÀe:!J.OC;;, qui aurait pu exercer une influence sur le sens
Chez Q.S. «guérir> par rapprochement aver tii0"6IXL. Vieux de t&Àe:!J.OC;;. Voir t-ljLOC;;.
mot sans dérivé, cf. toutefois la glose !1)8ovéC;; . e:Ùq>poO"UV1),
i:m6u!J.(IX, XIXp& (Hsch.), ct. &Ày1)8fuV, etc., mais Latte se
demande s'il ne faut pas rorriger i)8ovtXtC;; tciÀÀoo : «envoyer, lancer» (Hom., poètes), aor. r1)ÀtX
Et.: Habituellement rapproché de skr. i~aT)ydti «mettre (dor. tiiÀIX) fut. [È:rr-]LcxÀw (Ar., Nu. 1299) ; intr. «s'enfuir.
en mouvement. à côté de i~-yati, i~-T)dti; i/ faut admettre (Hés., Th. 269); aver préverbe &rr- (Th. 5,77, traité en
que le verbe grec a subi la psi/ose et tenter d'expliquer dorien), ~rr- (Hom., Ar.), mais avec aspiration et apocope
le sens, p. ex. parce que le mouvement revient lorsque l'on de l'initiale, q>LIXÀe:i:C;; (Ar., Gui!pes 1348), tpLCXÀOÜ!J.e:v (Paix
est réchauffé, réconforté? On posera un thème en -r-f-n- 432), passages nettement plaisants et populaires; toutefois
cf. véd. i~dT)-i. Parenté probable avec le:fl6c;;, douteuse avec les formes à ~- initial sont possibles, soit avec élision,
!&O!J.tXL. Voir encore Pokorny Il et 300; N. Van Brock, soit avec élision inverse. Pas de formes nominales, sauf
Vocabulaire médical 255 sqq. Ramat, Sprache 8, 1962, 'I&À!J.e:voC;;, anthroponyme et tIXÀ't"6c;; (lEsch.). Voir aussi
4 sqq. et Latacz o. c. ÈtpL&ÀT1)C;;.
Et.: Présent en *-yefo-, à redoublement maintenu aux
"1a.KXOS : m., nom sous lequel Dionysos est invoqué temps autres que le présent: on admettra donc *t-IXÀ- yoo.
à Athènes et à Éleusis, notamment aux Lénéennes; L'aspirée dans deux ex. d'Ar. trouverait une confirmation
- 453 "~a.1rTW
chez Hdn. Gr. 1,539 qui cite tciÀ),w. Si on l'estime nommé d'après une utilisation médicinale que nous
étymologique, le verbe peut être un factitif de ignorons, cf. Strômberg, Pflanzennamen 81.
wOfl.CXt, cf. Leumann, Hom. Wiirter 80, n. 45. Mais cette Adjectif verbal : lfiT6:;; est rare (att.), d'où lcxnx6:;;
aspirée est attestée dans des conditions si particulières « apte à guérir> (méd.) ; composés assez usuels: &1I-lfiTO:;;
(cf. les 2 ex. d'Ar.) qu'il est plus probable qu'elle résulte « incurable» (p.-ê. en mycén. comme anthroponyme,
d'une étymologie populaire, cf. t'l]fl.t et p.-ê. tqnciÀ't'"ljç Chadwick-Baumbach 204, mais sens ?); 8ucr-, e:u-.
(voir ce mot). Avec Frisk, on s'en tiendra donc à l'éty- Noms d'agent qui désignent le médecin : 1) tfiT1)p
mologie traditionnelle en rapprochant l'athématique skr. (Hom., PL, trag., chypr.), mycén. ijate; d'où t'l]T1)p\OIl
ly-ar-li « mettre en mouvement •. « remède. (Hp., Aret., Q.S.), terme rare; en outre, f.
(1)Te:\PCX «qui guérit» (Marc. Sid.); 2) lciTwp (Alcm., épi-
ra. ....~OS : m., nom d'un vers, d'un pied qui le caractérise gramme tardive IG IX 2,317), avec lfiTop[cx« art médical»
et d'un genre littéraire «iambe, vers Iambique, satire» (B., S. dans un chœur) : il semble que tfiT'Î)p soit «celui
(Archil., Hdt., etc.). Noter dans la légende de Déméter qui a la fonction de guérir », lciTwp « celui qui a accompli >
le nom de 'Icifl.o'l] qui fait rire la déeSSe. ou «accomplit une guérison », ef. Benveniste, Noms
Composés: p. ex., tcxfl.oo-l't'o~6ç (Arist., etc.), xwHcxfl.ooç d'agent 46; 3)en fait, le nom usuel du médecin est lcxTP6ç
• iambe boiteux, choliambe », cf. Risch, IF 59, 1944, (Hom., ion.-att., etc.); sur une forme à aspirée isolée,
284 sq. voir Van Brock, o. c. 257. Le suffixe rare -Tp6:;;, thématisa-
Dérivés tcxfl.otx6ç« iambique, satirique» (Arist., tion de -T'Î)p (cf. 8CX\Tp6:;;, xÀ'I]Tp6:;;), soulignerait le compor-
D.H., etc.), tcxfl.ow8'1]ç «satirique. (Philostr.), tCXfl.oe:Loç tement individuel de l'agent (Van Brock, o. c. 19-41). Il
« iambique », avec le subst. tCXfl.Oe:LOV «vers Iambique. existe en ionien-attique des dérivés comme locTp\x6ç
(Att.) d'où tCXfl.oe:torpciyo:;; (D. 18,139); en outre lcxfl.ouÀoç « qui concerne le médecin ,1, ~ tOCTptX1) (TÉXII'l]), puis lciTp\oc
« satirique. (Hdn., Hsch.), tCXfl.OUX'I] «instrument de « sage-femme> (Alex.), tocTplll'l] id. (inscription, époque
musique >, cf. pour la finale crCXfl.OUX'I]. lEsch. aurait employé impériale), v. Van Brock, ibid. 66-67. Verbe dénominatif
lcxfl.olç (Hsch. = 23 Mette) qui désigne p.-ê. un accompagne- tCXTpe:UW «traiter médicalement, être médecin» (également
ment de flûte, cf. l't'CXP\CXfl.oU~e::;; (Épich. 109). Verbes l't'pocr- et crUII-), attesté sporadiquement dans les traités
dénominatifs : lcxfl.ol~w «railler en vers ïambiques. (Gorg., médicaux et en attique, avec tOCTpZ[OC (Hp., Arist.), tOCTpe:LOIi
Arist.), avec lcxfl.owd):;; (Ath.), lcxfl.otci~w (AP), cf. Wila- «soins. (Hp., Pl.), mais pl. n. tocTpe:LOC = LOCTpOC à Délos,
mowitz, Glaube der Hellenen 2,53. tciTpe:Ucr\Ç (Pl.), -e:ufl.oc (Arist.), -e:unx6ç (tardif).
Et.: Fait penser pour le sens et la forme à 8\6upcxfl.ooç, Aux noms d'agent cités, on joindra tOCT1):;; création artifi-
6plcxfl.oo:;; voir ces mots. Un terme de ce genre a bien des cielle (LXX Job 13,4). Voir sur tous ces mots l'index de Van
chances d'être emprunté. Theander, Eranos 21, 1921, Brock. Enfin, pour désigner le salaire du médecin on a
1 sqq. suppose que le mot est tiré de LCX. Liste critique pl. n. LOCTplX, qui signifie aussi «offrande à un dieu pour
d'hypothèses récentes chez Hester, Lingua 13, 1965, la guérison. (Épidaure, Hérod.), et entre dans une série
354 sq. de termes en -TpOIi désignant un salaire.
Féminins de tlXTp6ç, v. Robert, Stèles de Byzance, 176.
Dans l'onomastique on notera 'IlXcrw nom d'une déesse
guérisseuse (Ar., Herod.), 'IlXcrl-8'1]fl.oç, etc., enfin 'IIXfl.e:\l6ç
ta.v9wos. voir tov. (Hom.), qui serait en faveur d'une formation athématique.
'Iacr61X\, au cours de l'histoire du grec, a subi la
ta.voyÀÉcpa.pOS : «aux yeux de violette. (Alcm., concurrence de 6e:pcxl't'e:ue:w. Déjà dans le NT 6e:plXl't'e:Ue:\1I
Parth. 69), cf. tcxlloxp1)8e:fl.llo:;;· tOL:;; ofl.owv TO emxpciv\- s'emploie beaucoup plus que liicr61X\ dont onze exemples
crfl.cx... (Hsch.), tcxll6rppuç «aux sourcils de violette, sur 15 figurent chez Luc. Le grec moderne utilise lIXTP6ç
sombres _ (P. Mich. Il,13, fin d'hexamètre) ; donc réfection « médecin », tIXTpe:UW «guérir» et 6e:plXl't'e:uw «soigner •.
de tO-'(À€rpcxpoç (PL, etc.) d'après les composés plus Et.: Le rapprochement souvent répété avec LIX[IIW
fréquents de sens voisin ayant comme premier terme est aujourd'hui considéré avec scepticisme, d'une part
XUOCIIO-, XUCXIIO-xoclT'l]<;, XUCXIIO-~À€'POCpo:;; (AP 5,60), etc. à cause de l'iota long de (tiofl.CX\, de l'autre en raison de la
Aucun rapport avec Éocll6ç. Voir Taillardat, R. Ph. 1953, divergence des sens, voir Van Brock, o. c. 255-258. En ce
131-140. qui concerne le sens, on pourrait soutenir qu'un verbe
signifiant «réchauffer _ serait susceptible de s'orienter
vers le sens de « soigner _, si l'on songe à des thérapeutiques
ta.O .... a.~ : inf. tacrGCX\ (Hom., ion.-att.), on ne peut déter-
du genre de la fomentation, etc.
miner si chypr. tyoccr6oct (Idalion, lCS, 217,3) est contracté
ou athém., ion. t1jcr6cxt est fautif; aor. tficrcifl.'I]1I (ion. t'l]-,
Il. , etc.), f. t&crofl.CX\ (ion. t'l]-, Od., etc.), aor. pass. tci6"1jv, 'IiÎ.OVES. voir "Iwlle:<;.
-1)6'1]\1 (ion.-att.), pf. (fifl.cx\ (Év. Marc 5,29); sens: • traiter
médicalement, soigner., d'où «guérir.. Composé tl;- La.1rTW aor. tlX~o(, 1. tci~w (Hom., poètes), aor. p.
• guérir •. Sur le prétendu el't'-, voir Van Brock, Vocabulaire tcirp6'1]v (Théoc.) : «lancer, atteindre, blesser, lacérer •.
médical 54. Employé avec le prév. l't'pO- (Hom., lEsch.). Seul terme
Nombreux dérivés: noms d'action: 1) tfifl.cx (t'l]-) «remède, apparenté 'IIXl't'e:T6:;; «celui qui est projeté ,1, l'iota est allongé
traitement» (ion.-att.), «guérison» (p. ex. Épidaure), métriquement (Hom., Hés.), avec 'IIXl't'e:TwIIl8'1]ç, double-
avec lcxfl.cxT\x6:;; (Cyran.); 2) tfimç • traitement. (ion.-att.), ment suffixé en -\0\1- et en -\8fi- « fils de Japet • (Hés.).
avec t&mfl.oç «curable. (ion.-att.), et tcxmwII'I] .liseron Et.: Malgré la diversité des emplois, il n'y a pas lieu de
des haies., Convolvulus sepium (Thphr., Pline), p.-ê. poser deux verbes, l'un signifiant «lancer _, l'autre
ta.1I"TW 454
«blesser, déchirer., cf. ~ocÀÀw. Présent ancien avec i(;a.VTJ, LBexvoç, 'lô3'/)ç, voir sous e:rôw.
redoublement étendu à tous les temps et sans étymologie.
Pas de rapprochement possible avec *r7tTOfLOI:~, 'l<jJOI:cr601:~, t~vo~ : [cropol, 6'ijxOI:~ bcrTpOCX~VOl:~, X~BWTOL] e:\J8UfLOI,
ni avec !OI:crcre:ï:v . 6ufLoGcr801:~, 3ocxve:w (Hsch.) ni hors du voe:pol (Hsch.).
grec avec lat. iacio.
t(;TJplS, -130ç : f., « plante, petite passerage », Lepidium
graminifolium (Damocr. ap. Gal., Aet. ap. Ps. Dsc.).
Et.: Vraisemblablement d'après 'IB1)plOl: d'où viendrait
ta.CJ'IlTJ : «jasmin» (lEt.) avec !occrfL~vov «huile de la plante (cf. Strômberg, Pflanzennamen 124 sq.).
jasmin., et tOl:crfLtÀOI:wv id.
Et.: Emprunt iranien, cf. moyen persan ycïsman, persan t(;~S: «ibis., oiseau égyptien (Hdt., Ar., etc.).
moderne ycïsaman, ycïsam, ycïsamin, etc. Les papyrus olTrent des composés comme tBw-~ocrx6ç
« qui nourrit les ibis., et un dérivé tB~wv «chapelle où se
'(aCJ'1I"~S, -~30ç (ace. -~v) : f., «jaspe» (Pl., Thphr., etc.), trouvent les ibis •.
désigne aussi une plante, p.-ê. en raison de sa couleur Emprunt à l'égyptien hb, hib; cf. Roeder, RE s.V.
(Strômberg, Pflanzennamen 26). Ibis, 813.
Composé: tOl:cr7t-OI:XOCTY)ç «agathe qui ressemble au jaspe»
(Aet., Pline). D'où tOl:cr7tl<:;w «ressembler à du jaspe. 'L(;~CJ'KOS : variante chez Ps. Dsc. 3,146, Érot., aussi
Dsc. la variante èBlcrxoç (Gal., Aet.) : «guimauve» (Althaea
Et.: Emprunt d'origine orientale, on rapproche hébr. ofTicinalis) = grec &À601:10l:, (cf. &À801:lvw) avec &À6lcrxov.
jaspë, akkad. jaspu, mais en sémitique même le mot Probablement emprunt au lat. hibiscus attesté depuis
peut être emprunté à une langue indéterminée; v. Virg. On suppose qu'en latin le mot est emprunté au
E. Masson, Emprunts sémitiques 65-66. celtique.
tauw : «dormir, passer la nuit. (Hom., lyr.), également t(;u : interjection ou adverbe, confusément présentés
avec les prév. : tv- (Od.), 7tOl:p- (Hom., A.R.), t7t- (AP). dans des gloses : tBu' fLéyOl:, &VTL TOG &vOl:<p6e:yi;ocfLe:VO~ fLéyOl:
Aor. rare tOl:ucrOl: (Od. 11,261, Call., fr. 75,2), fut tOl:ucrw O()TW T1JÀe:xÀd31Jç [Teleclid., fr. 58] (Phot.); tBu . nvè~
(Lycophr.). Sans redoublement OI:\Jw (Nic., Th. 263,283). Tà ~oiiv, ... ~crT~ 31: Au3wv (Hsch.). Dénominatif : tBue:~ .
Dérivés : tOl:u6(i.6ç «endroit où une bête couche» -rU7tn~, ~o~ (Hsch.). Dérivé postverbal : tBuç . e:Ù<P1JfLlOl:,
(Lycophr.), cf. la glose d'Hsch. texu6fLol . 87tou TOC XT1JV1J crT~YfLi) [?] (Hsch.). Avec un suffixe guttural Œuç' opvÉou
OI:ùÀl<:;e:TOI:~, XOI:t xolTY) XOI:L ()7tVOç, avec fL1)À~exu6fL6ç «gîte e:!30ç xext !BLÇ (Hsch.), tBux'/) . e:Ù<P1JfLlOl: (Hsch.) et tBuxT1Jp
des moutons. (Lycophr.), ÈV~OI:u6fL6ç (EM 342,35, Call., (cod. !B1JxT1Jp) serait en Crète l'exécutant d'un chant de
fr. 27). En outre, 'lOl:UOç . xolTY) ... (Hsch.). guerre, mais la glose est confuse, avec des fautes. On a
Et.: Présent à redoublement d'où ont été tirées les évoqué aussi l'anthroponyme "Iouxoç. En outre tBux'/)vlcrex~
autres formes, bâti sur le radical de OI:ùÀi) (v. ce mot) et [corr. pour -xw'ijO'OI:~] . tm:u<p1) fL'ij crOl:L, ~o'ijcrOl:~ (Hsch.), cf.
de &écrxw (v. ce mot). Sur les gloses d'Hsch. ohe:ç et Teleclid., fr. 58 et EM 464,44, p.-ê. par croisement avec
OI:técrXOVTo, voir Latte s.uu. ~ux~vl<:;w, -OI:vl<:;w, v. sous ~uxocv1J, et une autre glose d'Hsch.
tBux1JvlcrOl:vnç. .. . &7tà yocp TOG tBù 7tOl:p'ijXTOI:L 1) Àéi;~ç, XOl:t
la.xw : Hom., poètes, de (F)~(F)ocxw avec, chez Homère, ~crTLV 'IwvLxàv È7tlpP1JfLOI:, XOl:t 31JÀoï: Tà 7toÀÙ XOI:t fLéyOl:,
un aor. (F F)ocxe: dissimulé sous une forme !OI:Xe:, cf. Il. 5,860, TLVèç 3è Tà ~oiiv' ot 3è -rU7tnw. ol 31: e:ù<P1JfLe:LV, ot 3è
Chantraine, Gr. H. 1,393, part. pf. sans redoublement 31JÀoGv. ~crTL 31: XOI:t Ilpxoç 'Iwv~x6ç. Avec suffixe en -1-
&WP~OI:xuî:OI: (Il. 2,316, cf. Chantraine, ibid. 421), aoriste tBuÀ'ijvOl:ç [texte de Latte] TOÙÇ e:ù<P1JfLOÜVTOI:Ç ... (Hsch.).
nouveau tocX1JcrOl: (H. Dem. 20), présent secondaire tOl:xéw Et.: Le mot doit reposer sur une onomatopée. Selon
(trag., etc.) avec f. tOl:xi)crw, formé d'aprés les verbes de Hsch. ionien ou lydien (?). Il fait penser aussi à ~ù<:w
bruit en -éw comme YjXéw, etc. : «crier, résonner », etc. et !u<:w.
Avec préverbes : t7t~- (Hom.), 7te:p~- (Hom.); en outre,
&fL<P~OCXW (Orph., Q.S.) et &vT~OI:Xéw (Théoc., A.R.). LYS~S, -e:wç : f. (Sol., corn., etc.) et ry31J (Hdn. Gr., Hp.)
Substantifs dérivés comportant le redoublement (F)~-, « mortier.; les deux mots sont également équivalents
tOl:xi) «cri », notamment au combat, «cri de joie », etc. de ry3~crfLOI:. Diminutif !y3bv (Gp., Paul lEg.) et le nom
(Hom., poètes), et tocX'1]fLOI: (E. in lyric., A Pl. En outre, verbal ry3~crfLOI: (de *ty3l<:w «battre dans un mortier .),
OI:ù[OI:XO~ : Il. 13,41 <pÀOYL !O'o~ &.oÀÀée:ç Yjè: 6uéÀÀ?) 1 &BpOfLO~ nom d'une danse (EM 464,51, Suid.).
OI:ù(OI:XO~ : traitement éolien pour &-Fl-FOI:XOl, de * F~FocX1J, Et.: Fait penser à Àly30ç «mortier •. On a songé à '(x-
selon Aristarque &- copulatif intensif «à grands cris », attesté dans 'lXTOI:p, 'li;.
ce qui est le sens le plus plausible, mais selon Apion et
Hsch. «sans cri ». Autre analyse de Tsopanakis, Et. 'LYKPOS : Èyxé<pû,oç (Hsch., Hdn.).
Maked. Spoud., Epist. Pragm. 4, 1930, Il qui part de Et.: De *!!yxpoç avec ~ pour e: devant nasale. Hypostase
*&v(ex)FlFexXOl (?). Voir aussi "IOI:xxoç. de la préposition Èv- et d'un vocalisme zéro de xocpiX « tête »,
Sur le F de tocxw, voir Chantraine, Gr. H. 1,333. L'ex long à côté de !!yxOl:poç et &xOl:p6ç.
qui apparaît parfois chez les trag. peut résulter de la
gémination expressive de la gutturale (tocxxw), plutôt 'LYVTJTES : pl. «indigènes, autochtones. (A.D., Pron.
que de l'analogie du présent dor. iixéw. 56,4), nom des anciens habitants de Rhodes (Hsch.,
Et.: Voir Yjxi). Simmias 11).
455 tSLW
Et. :Forme athématique répondant aux formes en et d80fLcxL, tv8&ÀÀOfLCXL. Nombreux détails chez Pokorny
-Y(1)'t"o~,
comme xO«jl-yv1)'t"o~ et d'autres. Le premier 1125 sqq., Ernout-Meillet s.u. uideo.
terme serait tv- avec Lpour e: devant nasale, plutôt que' i-
thème pronominal figurant dans t-6CXLye:V1)~. iSTJ : dor. t8ri f., «bois, forêt. (Hdt., Théoc.). Vieux
mot qui fournit le toponyme "181), massif montagneux en
tYVUTJ : Hom., Hp., Théoc., etc., tyvucx (Arist., hell., Mysie occidentale (Il., etc.) et en Crète (D.P., Paus.),
tardif), aussi des formes de *tyvu~ (tyVUcrL H. Herm. 152), d'où "181)6e:v, '18cxLO~ (Il., etc.).
gén. pl. tyvuwv, acc. s. 'lyvuv (Arist.) f., «pli de genou, Et. : Comme le confirme le toponyme, doit être un terme
jarret ~. indigène préhellénique, donc sans étymologie établie.
Et.: De *tv-yvu1) (pour le traitement de tv- voir les Critique d'hypothèses diverses chez Hester, Lingua 13,
précédents), abstrait issu de tv et y6vu avec vocalisme 1965, 372 sq.
zéro (cf. yvu~, etc.). Les formes du type tyvuv sont
secondaires, analogiques de noms de parties du corps rSlOS : dor. F(8LO~ (Schwyzer 62,13 Héraclée, etc.),
comme Lçuç, ocrcpuç. arg. hl8LO~ (ibid. 96), quelques autres attestations de
l'aspiration, notamment en koiné: «propre à, particulier,
tSav6s, voir t8eï:v. privé., en grec tardif équivaut parfois à un possessif
(Od. 3,82 et 4,314 opposé à 81)fLLO~, ion.-att., hellén., etc) ;
'ISa.pvas : 0 tX't"OfL(cx~, 01 8é ~&pocxpov . 01 8i: fL&vnw~ adv. t8lw~ avec les compar. t8LW't"e:pOV et t8LCcl't"e:pov.
I5vOfLCX· 0181: rt6ÀLV 't"'ij~ Kcxp(cx~ dvcxL 'l8&pv1)v, xcxt tirtO 't"cxu't"1)~ Premier terme dans de nombreux composés, notamment:
't"où~ fL&v't"eL~ Myecr6cxL (Hsch.). Sur l'emploi d'un dérivé t8LOOOUÀéW (Hdt.), -ye:v1)~ «de catégorie particulière.
de nom de ville pour désigner l'eunuque, v. E. Maass, opposé à XOLVO- (Pl., Pli. 265 el, -X't"1)'t"o~, -~e:vo~ (opposé
Rh. Mus. 74, 1925,458. . à rtp6~e:vo~), -'Pu1)~, etc., surtout dans le grec hellén. et
tardif.
tSé : «alors, et ~ (chypr.), «et. surtout employé dans Dérivés: 1) t8LW't"1)~ n. «un particulier., par opposition
des formules (Hom., Emp.), l'hiatus devant t- s'expliquant à un magistrat, à un homme public, par opposition à un
par la juxtaposition des formules. Archaïsme «achéen. spécialiste (cf. Th. 2,48 xcxl tcx't"p6ç xcx! t8LW't"1)~) d'où
de l'épopée : Ruijgh, L'élément achéen 55-57, v. aussi «ignorant., etc. (ion.-att., etc.), pour la formation, cf.
Masson, IGS, p. 241. Redard, Noms grecs en -'t"1)C; 28; f. tlhW't"LC; (hellén. et
Et.: Thème du pronom • i-, cf. LV, t-6cx-ye:v1)~, suivi de tardif); d'où t8LW't"LX6c; «qui appartient à un particulier "
la particule -8é. Hypothèses de Gusmani, Gl. 44, 1966, par opposition à 81)iJ.6crLOç, et aussi « qui concerne un non
19 sq. spécialiste, un ignorant, un homme du commun. (ion.-att.) ;
le dénominatif t8Lwnuw «être simple particulier» et parfois
tSÉa, voir le suivant. « être inexpérimenté, du commun» (ion.-att.) avec t8LW't"e:lcx
«état de simple particulier, ignorance» (att.) en outre,
t8LW't"(~W «prononcer de façon particulière. (Eust. 145,10) ;
t8.iiv : sert d'aoriste à op&w et signifie donc «voir>
comme sensation perçue et avec aspect aoristique (Hom., 2) t8L6't"1)C; «caractère spécifique, particularité, individua-
ion.-att., etc.); mycénien, cf. Chadwick-Baumbach 204. lité. (Pl., X., hellén.), t8LX6c; = ŒLOC; est rare et tardif,
Nombreuses formes à préverbe: tirt-, 8L-, dcr-, tv-, t~-, mais voir aussi e:18Lx6C; sous e:!80c;.
xcx't"-, rtCXP-, rte:PL-, rtpo-, rtpocr-, Urt-, Urte:p-, cruv-. Moyen Verbes dénominatifs issus de t8LOÇ 1) !8L60fLCXL
moins utilisé que l'actif (cf. Bechert, Die Diathesen von «s'approprier quelque chose» (Pl.), «être particulier»
t8e:LV und opcrv bei Homer, 1964), mais il a fourni l'adv. t80ù (tardif), avec des dérivés qui répondent aux deux emplois:
(noter l'accent) «vois, voici ~ (ion.-att., etc., fréquent t8lwfLCX «particularité» (Épicur., Plb., etc.) et t8(WcrLC;
dans LXX et NT). • fait de séparer. (Pl.), «appropriation» (Plu.) ; 2) t8L&~W
Le dérivé nominal le plus important est t8écx, ion. t8é1) «se trouver à part, vivre seul, être particulier» (Arist.,
«apparence, forme., d'où • espèce, catégorie >, finit par hellén. et tardif) avec 18Lcxcr-r1)c; et 18LcxcrfL6ç.
désigner les idées suprasensibles chez Pl. Dans tous ces Le grec moderne a conservé ŒLOC; avec de nombreux
emplois se trouve en concurrence avec e:t80~, voir entre dérivés et composés. On notera l'emploi de 6 t8LOÇ «le
autres P. Brommer, Et80~ et t8écx ... , 1940; le mot est même. et de l'adj. possessif 0 (t)8LX6ç fLOU rtcx't"1)p «mon
formé de t8e:rv avec un suffixe -écx, cf. Chantraine, père ~, etc.
Formation 91. Autres formes nominales plus rares : t8cxv6~ Et.: L'argien Fhe8Lécr't"cxc; (Buck, Gr. Dialects, nO 83)
«beau, de bel aspect. épithète des Charites (Cali., fr. «simple citoyen. = t8LW't"1)Ç (le suffixe serait dû à l'ana-
114,9) avec t8cxv6-Xpooç «aux belles couleurs & (poète logie de *nÀÉ:cr't"ric; «magistrat., cf. él. 't"e:Àecr-'t"Ot) invite
alex.) et t8CXVLX6~ rattaché sémantiquement à t8écx • qui à poser * Fhé8LOÇ, du pronom Fhe: = i1 élargi en -8-
existe en idée> (Ti. Locr. 97 d); t8cxv6~ est un dérivé verbal (Schwyzer, Rh. M. 79, 1930, 321-325; M. Lejeune, BSL
du type de m6cxv6~, txcxv6~, etc. 58, 1963, 81-84). Fermeture de e: en L, cf. Schwyzer, Gr.
Certains dérivés à vocalisme zéro se rattachent pour le Gr. 1,256. Une autre étymologie, moins probable,
sens au parfait correspondant ot8cx plutôt qu'à t8e:LV, s'appuie sur l'adv. skr. vi- «séparément~. En ce cas,
p. ex. r8pL~, rcr't"wp, etc. l'aspiration de hl8LOC; serait secondaire d'après ~XOtcr't"OC;,
Le grec moderne a l'aoriste d8cx. Éom't"oü, etc.
Et.: Vieil aoriste thématique de 'wid- à vocalisme zéro
qui répond à arm. egit, à skr. avidat, à côté du présent tscw prés. (Od. 20,204, corn.), aor. inf. t8"LcrCXL (Arist.,
attesté dans lat. uidëo. Voir encore le pf. ot8cx, d80~ Thphr.); «suer, transpirer.; rarement avec préverbes :
456
dV- (Pl.), ~~- (Ar.). Noms d'action ŒLO"tÇ (Arist.). Le « sans peine il (Il., ion.-att.), en outre oucr-!opwç «qui sue
substantif correspondant est r80ç n. «sueur, chaleur il difficilement il (Thphr.) et avec forme thématique x&tltopoç
(Hés., Boucl. 397, Emp., Hp., Coac. 105), d'où t3&.À\[J.oç «couvert de sueur il (LXX) ,. au premier terme de composé
«qui fait transpirer il (Hés., Tr. 415), cf. e:tM),t[J.oç à côté 10pw't0-7toté:w (Arist.).
de dooç «apparence il, etc.; enfin cXv-i:Ot't-t «sans sueur il Dérivés nominaux : diminutif 10p61'ttoV (Hp.), 10pwO(
(Pl., Lois 718 el, cf. tolw et d'autre part cXvtopw'tf, cXXOVt'tt pl. n. «pustules dues à la sueur il (Hp., Aph. 3,21, lecture
et les adv. en -'ttl-'te:t. douteuse) d'où Lopw't&ptO(, -toe:ç id. (médecins), 10p61tov
Et.: Les gloses d'Hsch. dooç· xO(\)[J.O([ .... ] et YJdooç «étoffe pour essuyer la transpiration il, notamment pour
[sic] . 7tVLYOÇ permettent de poser un thème en s *sweidos un cheval ou un âne (pap. Ille s. av.); 10p6cruvO(t f. pl.
n. à côté de *swoido- m. dans skr. 8véda-, v.h.a. sweiz • suées, efforts qui font transpirer» (épigr. époque
« sueur il. La forme !ooç comporte une psilose ionienne et impériale, Phrygie). Adjectifs lop61e:tç «qui cause des
une graphie iotacisante (Wackernagel, Phil. 86,133 sqq. = sueurs il (B.), 10p61o"l)ç «accompagné de sueur il (Hp.),
Ki. Schr. 1,745 sqq.) : l'iotacisme est favorisé p.-ê. par lopw-:-tx6ç « sudorifique il ou «capable de transpirer il
le caractère familier du mot, par l'influence de top61ç et (Hp., Thphr.).
par l'homonymie de doo<; «forme il, après la psilose; Verbes dénominatifs: 10pcow • transpirer» (Hom., ion.-
tolw est un substitut d'un *e:tow répondant à skr. svédate, att., etc.), les formes homo en -61w, l'optatif en -c[>"I)
de *sweid-; il existe aussi un présent dérivé à vocalisme prouveraient que la voyelle préthématique est longue,
zéro et à suffixe *yelyo, skr. svidyati = v.h.a. swizzil. cf. ~ltY61w (l'un des deux verbes a pu influer sur l'autre),
Voir Pokorny 1043. mais Szemerényi pose un présent ancien *topo(w (Studi
Le mot usuel est Lop(~ç, voir s.u. Micenei 1967, 3, 79), d'où i:8pwcrt<; (tardif), Lopw-ri]ptO(
«moyens sudatoires il (Paul. lEg.), 10p61nw «souffrir
ts . . wv, voir 0!00(. de sueurs» (Gal.), avec le suffixe médical -61TIw.
Le grec moderne a gardé topw'tO(ç, 10p61vw, etc.
Et.: L'iota initial est bref et l'absence de F chez Hom.
t8voo .... a~ : Hp., aor. tov618"1) (Hom.) « se courber, se
peut s'expliquer par le caractère vulgaire du mot, cf.
plier il, actif tov6w (Hdn. 1,451). Noter un nom ionien
tolw et ~[J.é:w. On peut donc partir de *swid- en face du
rare 'Iovcio"l)ç (Thasos, Andros), que P. Charneux rattache
ingénieusement à ce verbe, comme sobriquet à partir
*sweid- de ~o(w. Thème en *-s (cf. lat. südor) constitué
sur un dérivé en * -r-, * swid-r-, cf. lette pl. swi~dri, alb.
de *tov6ç (BCH 1966, 208, n. 8).
dirsë.
Et.: Dénominatif d'un adjectif verbal *tov6ç ou *(F)to-
v6ç, mais le texte homérique n'est pas en faveur du F.
On a pensé à skr. vedd- m. «botte d'herbe il (de *woido-) t8ULOL, voir ~tOULOt.
et même lat. ulduius «valise il. Il existe une racine *wei-
«courber, tourner _ (pokorny 1120), voir sous huç. lE ....aL : «désirer, s'efforcer, se hâter il (Hom.); la
métrique homo atteste un F initial (Chantraine, Gr. H.
1,142). Sur le f. dcro[J.O(t et l'aor. dcrO('to, v. sous dcro[J.O(t.
r8pLs, etc., voir 0!00(.
La structure de (F)le:[J.O(t s'explique par l'influence de t1)[J.t,
te:tJ.O(t «lancer, se lancer il avec quoi notre présent s'est
t8puw : aor. topücrO( (Hom., ion.-att., etc.), pf. -(ÛpüxO( confondu complètement après la chute du F-. On attend,
(Arist.), aor. pass. topuv8"1)v (Il. 3,78; 7,56) et lopu8"l)v en effet, un thème *wei-, cf. skr. véti, 3 e pl. vydnti « pour-
(ion.-att.), pf. pass. et moyen tOpü[J.o(t (lEsch., att., etc.), suivre il, lit. vejù, vyti «chasser il, lat. uis «tu veux il, etc.
«fonder, établir il; au moyen se dit notamment de Laroche R. Ph. 1968, 248 évoque hitt. hway- «se hâter» de
sanctuaires, autels, statues divines, etc. Les formes à *wei-j*wi-. Voir aussi twx1).
préverbes sont importantes: dV-, cXq>- (avec dérivés nomi-
naux), ~v-, È~- et surtout x0(8- (Od., ion.-att.), mais les tÉpii~, -iXxoç : (Alcm., att., etc.), '(P"l)~, -"I)xoç (Hom.,
dérivés nominaux sont tardifs. ion., etc.) «faucon»; secondairement comme nom de
Dérivés nominaux : Œpu[J.O( «ce qui est fondé, temple, poisson (Epich. 68) • poisson volant., lat. miluus, voir
autel» (ion.-att.), topuO"tç «fait de fonder, d'élever_, Thompson, Fishes s.v., et Strômberg, Fischnamen 113 sq.
notamment temples, statues, se dit aussi d'une colonie Hsch. a la glose : t&pO(~· tx6uç 7tot6ç, Âwptx61npov . OtOC
(Hp., Pl., Str., Plu., etc.). 'to ~Otxé:vO(t 't0 7t't"l)v0· ..
Et.: A l'aspect d'un verbe tiré d'un thème nominal Quelques composés tardifs : le:pO(xo-~ocrx6<;, -7tp6crw7toç,
1opu-, mais ce thème est inexpliqué et le sens propre en -'tp6q>oç, etc.
est ignoré. Rapport évident avec *sed-, €~o[J.O(t, etc., mais Dérivés : diminutifs le:pO(x!crxoç (Ar.), 1e:pO(x!otOV et
la fermeture de É:- en 1- n'est pas stlrement expliquée : -&otov «statuette d'un faucon» (Inscr. Délos 1416 A 19
soit fait phonétique (Lejeune, Phonétique 172,180), soit et 1452 A 9). En outre, 1e:po(Xe:LOV «temple à faucons»
analogie de rçw. (pap.), le:pO(xtoe:uç «jeune faucon il (Eust.) ; avec le suffixe
pris au lat. -O(ptoç, le:pO(x&pto<; «fauconnier il (tardif);
t8pws : acc. homo -w (lire -00( ?), dat. homo -0 (Il. Le:pO(xr..."I)<; nom d'une pierre (Pline, Gal.); !e:p&.XtoV, -(0(,
17,385,745, lire -Ot? ou forme thématique?); l'attique -t&<;, -cioo<;, -L'tt~ nom de plante (Dsc., Pline, etc.), voir
a généralisé une flexion avec dentale -w'to<;, -w'tt, etc., J. André, Lexique s.u. hierticion et Strômberg, Pflanzen-
m., mais parfois f. (Sapho) : «sueur il, parfois au figuré, namen 118. Adjectifs tardifs : Le:p&x-e:to<;, -610"1)<;.
dit de la résine, etc. (Hom., ion.-att., etc.). Le composé Verbe dénominatif : 1e:pO(xl~w • se comporter comme
le plus ancien est l'adv. cXvtopw'tf «sans sueur il, d'où un faucon. (Thphr., Sign. 16, Arist., fr. 253).
457
Et.: "Ip1)~ ne comporte pas chez Hom. de F- initial ailleurs, avec -ltOLÉOO (Antiphon), -ltO (1) fLCl(, -ltOL(CX, !e:po-
(Chantraine, Gr. H. 1,156). La glose d'Hsch. ~dpCl(xe:ç . O"x6ltoç (tardif); !e:p60"uÀoç «qui pille les sanctuaires,
!épCl(xe:ç invite à poser un * F(p&~ avec un suffixe -&x- qui sacrilège », avec !e:poO"uÀéw, etc., cf. O"\)À1) , O"I)À<Xw; !e:po-
se retrouve dans d'autres noms d'animaux, cf ~<XpOCl(~. CP<XVT1)ç «hiérophante" dit notamment du prêtre qui
On cherche alors un rapport avec (F)(e:fLCl(L, • s'élancer _, initie à Éleusis (ion.-att., etc.), avec -cpCl(\lTéoo, -CPCl(VT(Cl(, etc.
mais le détail n'est pas facile à préciser. 'IépCl(~ peut être Nombreux dérivés : !e:pe:uç (!pe:uç, !CXpe:uç), mycén.
di'! en partie à l'influence de !e:p6ç. ijereu, avec !e:p~ç secondaire en arcad.; «prêtre, en tant
qu'il est en rapport avec le sacré, à côté de fL<XVTLÇ (Il.
rEpOS: Hom., ion.-att., etc., le mycénien a de même ijero 1,62), notamment pour le sacrifice (Hom., PL, ion.-
(Chadwick-Baumbach 205); autres formes: !Cl(p6ç (dor., att., etc.), plus le doublet secondaire ionien !épe:w; (Chios,
grec du Nord-Ouest, exceptionnellement en béotien ou Milet) avec thématisation, cf. Bechtel, Gr. Dial. 3,1l4,
thessalien,. quelques formes avec psilose, cf. Schwyzer en dernier lieu Egli, Heteroklisie, Ill; composé &.PXLépe:wç
129,16), tp6ç et !poç (ionien du Nord-Est, p. ex. Chios, (Hdt., Pl.); sur la large extension dialectale de !e:pe:uç,
Thasos, et constamment en lesbien avec recul de l'accent voir E. Kretschmer, GI. 18, 1929, 81 sq.
et psilose), quelques exemples de !p6ç et surtout de !p~ Les féminins de !e:pe:uç sont divers : !épe:LCl( «prêtresse.
en liaison avec le jeu des formules chez Hom. Le sens (Hom., ion.-att.), le mycén. ijereja prouve que ce féminin,
général est «sacré., qui relève des dieux et non de à moins de supposer un traitement phonétique particulier,
l'homme. Chez Hom. cette valeur apparatt pleinement ne repose pas sur une forme -1)F(Cl( comme on l'attendrait,
dans l'expression !e:peX pÉ~e:L\I • accomplir un sacrifice_, cf. Chadwick-Baumbach 197 avec la bibliographie; la
ou dans une expression comme !e:P1J ÉXCl(T6fL01). Mais forme chypriote !e:p1)FLYCl( (ICS 217,20) pourrait désigner
Homère présente par ailleurs des emplois divers et un sanctuaire plutôt qu'une prêtresse, cf. la bibliographie
remarquables. 'Ie:p6ç peut être l'épithète de villes, ad locum; la forme hom., ion.-att., etc., peut continuer
notamment dans "D..LOÇ !p~, le sens pouvant être 'pro- la forme mycénienne avec les variantes, !épe:cx (1 G JO 4);
tégée, sacrée par les dieux.; l'emploi avec &.Àw~ et &ÀcpLTOV ion. !e:pÉ1) (CalI.) et Le:p7j (Schwyzer 725, Milet); aussi
(Il. 5,499, etc.) doit être lié aux rapports de Déméter avec mégar. !e:P1)(ç (1 G VII 113), !épLo"Q"Cl( (pap., Ile s. avant).
la culture des céréales; emploi dans les formules du type Autres dérivés : !e:p~LOV (Hom.), !p~LOV (Hdt.), le:pe:rov
!e:pov fLÉvOÇ, !e:p-i) tç, il s'agit d'une force extraordinaire (attique) «victime d'un sacrifice >, mais le mot peut aussi
conférée par les dieux à un héros; expressions plus bien être un dérivé de TeX !e:p<X; le:pdCl( f. à côté de !e:pe:uç
remarquables avec 1tUÀCl(OOpo( «gardiens des portes» (Il. et !e:pe:uoo comme ~Cl(O"LÀdCl( à côté de ~Cl(O"LÀe:uç et ~CXQ"LÀe:UOO,
24,681), TÉÀOÇ «détachement, troupe> (Il. 10,56), O"TPCl(T6ç «sacrifice> (LXX), «prêtrise _ (Béotie, cf. Bechtel,
(Od. 24,81) : on observe que ces trois exemples figurent Gr. DiaZ. 1,311), !e:pwmJV1) (D., etc.), !poomJV1) (Hdt.),
dans des passages «récents.; en outre, !e:poç xuxÀoç !e:pe:wmJV1) (inscr. att.) «prêtrise., avec le neutre pluriel
(Il. 18,504) à propos du cercle où siègent les juges; !e:poç TeX !e:pWO"I)VCl( «parts de la victime qui reviennent au prêtre'
8(cppoç (Il. 17,464) se dit du char tiré par les chevaux (inscr. att.).
immortels d'Achille. Dans tous ces cas, !e:p6ç exprime De !e:pe:uç est tiré le verbe dénominatif !e:pe:uoo « sacrifier
une puissance accordée par les dieux; seul exemple une victime. (Hom., ion.-att., etc.), d'où !Épe:UO"LC; (tardif)
difficile !e:poç t)(6,j; (Il. 16,407) : il s'agit d'un poisson avec le:pe:UO"LfLOÇ «qui convient au sacrifice» employé à
pêché qui s'agite (dans une comparaison); diverses côté de 6uO"LfLOÇ (Plu., Mor. 729 c); *le:pe:uToç ne semble
explications dans l'antiquité et de nos jours, voir Wülfing pas attesté, mais on a le:pe:uTLK6c; « qui concerne un prêtre,
von Martitz, GI. 38, 1960, 298 sqq.; mais !cxpoç I:IPVLÇ un sanctuaire. (pap.); avec préverbe XCl(6Le:pe:UW «immoler»
(Alcm. 26 P) dit de l'alcyon ne fait pas difficulté. (Pl.), toutefois l'éléen XCl(TLCXPCl([w (Schwyzer 409,424)
D'une manière générale, le:p6ç exprime ce qui appartient semble signifier «maudire », cf. Casabona, Vocabulaire
aux dieux ou vient d'eux, ce qui manifeste une puissance des sacrifices 26. Autre verbe dénominatif !e:pe:WOfLCXL,
surnaturelle, se dit aussi de rivières, de la mer, etc. (ion.- !e:pe:WO"Cl(0"6CXL «exercer la prêtrise. (lEschin. 1,19, inscr.
att., etc.). Avec une valeur plus technique, s'applique hellén.), issu de !ÉPe:WC; cf. aussi Schulze, KI. Schr. 325).
à ce qui appartient aux dieux, domaines, animaux, objets Autres verbes dénominatifs, tirés en principe de !e:p6ç,
consacrés, comme il apparaît dans des inventaires de !e:p6v : !e:P<XOfLCl(L «exercer la prêtrise _, souvent avec un
sanctuaires et déjà en mycénien où il s'agit d'or sacré. sens administratif, ne peut pas signifier «sacrifier» (Hdt.,
Le n. pl. !e:p<x désigne chez Hom., Hdt., X. un sacrifice; Th., inscr. ioniennes, etc.). A ce thème se rattachent (par
chez Hdt. et en att. des objets sacrés; le singulier !e:p6v l'intermédiaire d'un *!e:pCl(T1)ç ou d'un *!e:pCl("t"6ç?) un
après Hom. désigne en ion.-att. un sanctuaire. !e:pcx"t"Lx6ç «qui concerne le prêtre, sacerdotal» (Pl., Pit.
Nombreux composés: mycénien ijerowoko «prêtre qui 290 d, Arist., grec tardif).
sacrifie> = !e:poFopy6ç, cf. F. Bader, Type Demiourgos, Verbe dénominatif !e:pCl(Te:UW «remplir les fonctions
§ § 22, 112, qui se présente plus tard sous la forme !e:poupy6ç de prêtre. (hellén.) avec !e:p1)"t"e:uw (ion., etc.), tp1)TE:UOO
(CalI., inscr.), avec -éw, -(Cl( (Hdt., Pl., etc.); !e:pCl(lt6Àoç (lesbien tardif) en outre, deux formes aberrantes, !e:pWTe:UW,
(Pi.), !e:P<XPX1)ç (inscr.), !e:poyÀUcpoç «qui grave des hiéro- et !e:PWTE:UfLCX (Mégare et Béotie), avec influence de !e:pwT6ç
glyphes _ (pap.), -80uÀoç «hiérodule, esclave d'un dieu _, et !e:pL're:uw (Mantinée), !Cl(PLTe:UW (Crète et Cyrène), faits
-6u"t"&ç «sacrificateur., -6u"t"oç «sacrifié. (Ar.), -x7jpu~ sur le modèle de ltOÀL"t"e:UW, cf. K. Forbes, GI. 39, 1961,
«héraut qui participe à un sacrifice, (D., etc.); 76-77; de !e:pCXTE:UOO on a le:pcxTdCl( «prêtrise» (Arist., etc.),
!e:POfLV~[LWV, etc., ,représentant à l'Amphictionie de !e:P<X"t"e:UfLCl( (LXX).
Delphes _, etc.; !e:POVCl(ÜTCl(L pl., hapax à Délos (Inscr. Autres dénominatifs : !e:p<x~w • être prêtre. (Paros,
Délos 50); !e:po-ltoL6ç nom de magistrats à Athènes et Délos), avec le doublet !cxpe:L&88w, part. aoriste fém.
458
!cxpe:Lci~cxcrcx (Béotie), devant être tiré de !cxpdcx, cf. Bechtel, KZ 72, 1955, 188 propose de corriger en v"l)-6e:véoucrcx, vri-,
Gr. Dial. 1,284 et 311 ; dénominatif factitif !e:p6w avec la particule privative v1J-, vri-, cf. e:ù-6e:véw «être
«consacrer., avec le médio-passif le:p60(.lcxL (att., Iocr.) fort •.
et le:pe:60(.lClL (inscr. att. Ille et IVe s. av.), d'où tépw(.lcx et
tcipWlLCX (crét., Épidaure, LXX) et !cxpw"t"6ç (thessa!.); l11~OS : épithète d'Apollon invoqué par le cri t1) rrcxLwv,
en ~utre, te:pl~w = xcx6cxtpw (Hsch. s.u. &:yvlTI)ç), d'où t~'(e: rrcxLciv (Pi., lEsch.); t~LOÇ se trouve dans la trag. comme
te:pLcr"t"~Ç « prêtre qui préside aux libations» (Délos), épithète de ~oci, y60ç, Xci(.lCX"t"OL.
te:pLcr(.l6ç «service sacré» (Délos). L'interjection t1) (lEsch., Ar., Cali.) est à l'origine de
Gloses isolées : te:phLV' xcx6cxp(.lOü 3e:0(.lév1Jv, !XÉnv ... l'adjectif; il existe un doublet exprimant un cri de joie:
(Hsch.) = lEsch., fr. 318, te:p6Àcxç' !e:pe:uç (Hsch.) = tcxl (Ar.); enfin, elle a fourni un subst. tci, t1) « cri. (Oracle
S., fr. 57, cf. xOL6À1Jç sous xor:ov et Chantraine, Formation ap. Hdt. 1,85, trag.), d'où t&~w « crier» (Theognost.).
238. Glose d'Hsch. t1)'(oç' 3cxcréwç (.l~V 6 'Arr6ÀÀwv &.rro TIjç
Dans l'onomastique te:p6ç tient une place importante, &.tpécre:wç XCXL "t"'!jç "t"o~e:lcxç, ~LÀ(;iÇ 3è &.rro TIjç tcicre:wç ...
soit dans des composés comme 'Ie:pwvu(.loç ou KcxÀÀle:poç, Un rapport est établi par étymologie populaire avec
etc., soit dans des noms simples comme 'Iépwv ou ï1J(.lL dans la forme de Pi., Péan 6,120 l'ij"t"e: où Wackernagel,
l'hypocoristique "Ie:puç, cf. M. Leumann, Gl. 32, 1953, Philol. 95, 1943, 184 = KI. Schr. 2,833 voit une forme
220. de pluriel, mais le mot est sûrement senti comme appar-
Le grec moderne a gardé !e:p6ç « sacré », !e:pe:uç tenant à ï"l)(.lL et il en va de même de !~ chez Cali., H.
« prêtre », etc., distinct de &yLoÇ • saint ». Ap. 103. Voir en dernier lieu, Strunk, Gl. 38, 1960, 79-82.
Et.: La diversité des emplois a conduit d'abord les Et.: '11) est une interjection primaire comme tou, etc.
étymologistes à distinguer plusieurs mots, cf. notamment
SChulze, Q.E. 207 sqq. : on a reconnu un (F)Le:p6ç «vif »,
Lt'J .... ~ : fut. ~crw, aor. -lJxcx et chez Hom. &:"I)XCX, pl. e:L(.le:v,
cf. ïe(.lCXL et !é:pcx~, par exemple dans le:poç tx6uç, un !e:p6ç inf. e:tVCXL, homo ~(.le:VCXL, etc., moyen e:t(.l"l)v (et parfois
• fort », par exemple dans le:p1) (F)tç, !e:pov (.lévoç, cf.
1)xci(.l"l)v), inf. ~cr6CXL, passif aor. d6"l)v, inf. I:6'ijVCXL, pr. m.
skr. i§ird- • fort >, enfin un le:p6ç «sacré. que l'on a tenté
e:L(.lCXL (attique), d'où pf. actif e:txcx; un p~. dialectal doit
de relier à des termes occidentaux, osque aisusis «sacrifi-
continuer une vieille forme à vocalisme 0- avec le moyen
ciis », pélign. aisis, ombr. erus « dis •. Variante de cette
~W(.lCXL (Hdt. 2,165, Schwyzer 62,153 Héraclée et 656,14
hypothèse chez Kretschmer, Gl. 11, 1921, 278 sqq., qui
Tégée), plus l'actif ~wxcx (Zenon Papyri 59.502). Le
voit dans le:p6ç un croisement d'un terme indo-européen
mycénien semble fournir des exemples de ijesi = ï&:vO"L
représenté par skr. i§ird- « fort» et un terme du substrat
et peut-être ijeto = te:"t"o. Sens envoyer, lancer,
attesté par étrusque aesar «dieu », osque aisusis, etc.,
émettre. (un son), etc. (Hom., ion.-att., etc.).
mais cette combinaison reste trés peu vraisemblable.
Un trait capital est que les formes du verbe simple
Depuis, on est revenu avec raison à la conception d'un sont beaucoup plus rares que les formes à préverbes :
terme unique répondant à skr. i§ird-. J. Duchesne-
il semble notamment que le futur et l'aoriste passifs et
Guillemin, Mélanges Boisacq l, 333-338, d'une part
les parfaits ne soient attestés qu'avec des préverbes. On a
rapproche le:pov (.lÉ:voç et le skI'. instrumental i§iré1)a
surtout : &.v- (' lancer, laisser, relâcher, se relâcher, négli-
mdnasâ, de l'autre trouve dans les exemples skr. de i§ird-
gel'» etc. (Hom., ion.-att, etc.), &.tp- • lancer, laisser
des cas où le mot s'applique à une force religieuse sacrée.
aller. (Hom, ion.-att., etc.), 3L- « lancer à travers, passer
Cette voie est suivie par Wülfing von Martitz, qui rend à travers. (Hom., ion.-att., etc.), e:tcr- «envoyer dans»
compte des divers emplois épiques de le:p6ç en s'appuyant
(Hdt., etc., assez rare), &v- « lancer dans, inspirer une
notamment sur des considérations stylistiques (Gl. 38,
idée., etc. (Hom., ion.-att., etc.), &1;- «envoyer, se jeter
1960, 272-307, et 39, 1961, 24-43). Conclusions voisines
dans» (Hom., ion.-att., etc.), &tp- « lancer contre, laisser
proposées par J. P. Locher dans sa thèse, Untersuchungen aller, en référer à» (Hom., ion.-att., etc.), xcx6- « lancer
zu !e:p6ç hauptsachlich bei Homer, Berne, 1963 : celui-ci
vers le bas, faire descendre », au sens intransitif (Hom.,
constate que l'adjectif le:p6ç s'applique à ce qui est considéré ion.-att., grec tardif où le sens du préverbe s'affaiblit),
comme participant à la puissance merveilleuse des dieux.
(.le:6- «laisser aller, relâcher », etc., rrcxp- «laisser aller,
P. Ramat (Sprache 8, 1962, 4-28) s'est efforcé d'élargir
négliger, permettre, pardonner» (ion.-att., etc.), rrpo-
la base étymologique sur laquelle reposent !e:p6ç et skI'.
« lancer. (un trait, etc.), «livrer », etc. (Hom., ion.-
i§ird- en posant une base * eis-lis-, avec skI'. i§1)lÏti, i§yati
att., etc.), rrpocr- « laisser venir, admettre» surtout au
« mettre en mouvement, se hâter., é§ati «glisser,
moyen (ion.-att., etc.), cruv- « réunir. d'où « comprendre.
filer », etc.; en grec même tcxlvw, tciO(.lCXL, tcx"t"p6ç ce qui (Hom., etc.), ûrre:p- «envoyer au delà du but» (Od. 8,198),
reste bien douteux. Voir encore C. Gallavotti, Ant. Class.
ûtp- « abaisser, mettre en dessous, suborner, se relâcher »,
32, 1963, 409-428, qui cite les ,données mycéniennes se
etc. (Hom., ion.-att., etc.).
rapportant toutes à la notion de sacré. Sur l'emploi de
Nombreux dérivés nominaux; 1) l'adjectif verbal en
"t"eX le:pci, le:pe:uw, le:pe:i:ov, v. aussi Casabona, Vocabulaire
-"t"oç n'existe qu'avec des préverbes : &ve:"t"oç « relâché "
des sacrifices 5-65. Bibliographie antérieure chez Frisk.
dit aussi des bêtes consacrées aux dieux et libérées du
travail, &tp- «libre, libéré., dit aussi des bêtes consa-
L~W, voir ~~O(.lCXL. crées, etc., è:v-, è:cp-, xci6- «perpendiculaire., rrcip-, cruv-
«intelligent, intelligible. (ion.-att.), avec cruve:"t"(~w (LXX),
tt'JOevÉouaa. : &xrre:rrÀ"I)Y(.lév"l), xcxt &.rropoücrcx; tcx6e:ve:r:' d'où des dérivés en -Lx6c;, &'ve:"t"Lx6c;, rrpo-; enfin, le subst.
3Lcxrrope:r: &rrl nVL xcxxij>. K(;iOL (Hsch.). &v-e:"t"1) «broche. (Il., Cali.).
Et. : Inconnue. La glose peut être gâtée. E. Fraenkel, Noms d'action: 2) -lJ(.lCX «javeline» (11. 23,891, hapax),
- 459
cf. plus loin f)iLwv, x0(6- «collier> (Antiph.) et xoc6eiLIX est incertaine, la tradition manuscrite est en faveur de
(LXX); en outre, !!veiLO( «injection» (mMec.), &<peiLO( -o(L, mais les grammairiens anciens sont pour WO(- (An.
« remise de taxe»; parallèlement, noms d'agent en -iLwV : Ox. 2,403); l'alpha long pourrait être un allongement
f)iLwV m. «lanceur de javelot» (Il. 23,886, hapax), cf. métrique Od. 14,203 (mais non lEsch., Perses 306) où on
-1JiLO( dans le même passage; en outre iLe61]iLwv «négligent> écrit WO(L-. Sens : «de naissance légitime» (Od. 1. c.),
(Hom.), avec -iL0crUV1) «négligence. (Hom.), cruv1]iLWV ailleurs • noble, de haute lignée» (lEsch., Perses 306),
«lié à, camarade. (A.R.), avec -iL0crUV1) «accord. (Il., • indigène» (Hdt. 6,53), «naturel. dit des bouches du Nil
A.R.) ; 3) dérivés en *-ti-, gr. -cne; : ~cnc; forme inventée opposé à bpux'I"6<; (Hdt. 2,17), «authentique» (Arist.).
par PL, Cra. 411 d, 420 a (cf. EM 469,49); les formes Et.: Composé possessif en -ye'l1]<;. On a voulu voir dans
à préverbes sont usuelles en ionien-attique : &'1-, &<p-, le premier terme un adv. *t-80( = skr. ihd, av. iï5a «ici.,
!!v-, !!~-, !!<p-, xoc6-, crUv- «union. (Od. 10,515), «intelli- tiré du pronom * i-, et cf. !!v60(. En ce cas le sens originel
gence» (ion.-att.); en liaison avec les dérivés en -cne;, serait «indigène., la forme en -O(L serait analogique (de
des adj. en -0"\1_1.0<; : &<pécrLiL0<; «jour férié> (Arist.), en XeXiLO(L, etc.); si l'on part au contraire de WO(L-, on peut
parlant de personnes, «dispensé de paiement. (pap.), admettre le sens «de naissance légitime, noble., etc., et
cf. &<p(1)iLL, d'où par opposition entre x0(6- et &<p- : X0(6É:crLiLov rapprocher WO(p6<; pour l'alternance -O(L-/-O(P0<; cf.
(&pyUpLOV) • salaire pour assister à la ~ouÀ1] • (inscr. att.) ; iLLO(p6e;, iLLO(L-<p6vo<;, etc. Voir M. Lejeune, Adverbes en
dérivés en -cr(O( qui sont sentis par les sujets parlants -6ev 366-368. Les formes en WO(L- trouvent appui sur les
comme des dérivés de -crLe; alors qu'il s'agit originellement anthroponymes 'Ieo(L-yé:V1)<;, -fLÉ:'I1)C;. Bechtel, Lexilogus
de dérivés d'adj. en -'1"0<; : Èvvecr(O(L «suggestions, avis> 172 a admis deux mots différents : Wo(Lyev1]<; «noble.
(Hom., A.R.), cf. ÈV(1)iLL, etc. ; sur le -'1- géminé qui cause (Homère et Eschyle), et teO(yev1]c; «indigène ».
un allongement métriquement nécessaire, cf. Chantraine,
Gr. H. 1,100; en outre, è:~ecr(1) «ambassade. (Il. 24,235, t9a.p6s adj.,« pur, clair, serein, gai. (Alcée 58 L.P.,
Od. 21,20), &'Iecr[O( cc relâchement» (Cratin.); pour i:criL6<; Simmias, AP 15,22) épithète de xp1]V1); glose d'Hsch.
de t1)iLL (E. Ba. 710), voir aussi s.u. WlXpO(î:e;' ['I"IXXécrLV 1 tÀlXplXî:<;, XIXÀlXî:<;, xIX6IXplXî:C;, XOU<pIXL<;,
3) Noms d'agent ou d'instrument: &<pe-'I"1]p «point de avec WIX[veLv . eÙ<ppove:LV (Hsch.). L'antiquité et l'impor-
départ» (Jamb.) avec -1)pLO<; «balistique» (J.) et f. -1)p(O( tance du mot sont assurées par l'onomastique, notamment
«ligne de départ.) (inscr.); x0(6- «sonde, pessaire », etc. en Asie Mineure; voir L. Robert, Noms indigènes 45-47.
(médecins), «ligne pour pêcher. (tardif), etc., avec Le mycénien fournit l'anthroponyme Itarajo.
-T1]pLOV, -'I"1JP(~w, etc. Avec le suffixe -'1"1)<; : &<pé'l"1J<; «qui Et.: L'antiquité de l'adj. est également attestée par
lance un projectile. (Plb., inscr.), avec xo('I"O(1tO(À'I"- (inscr., le thème verbal à nasale WO([vw. Se laisse aisément rap-
Phil. Mech.), d'autre part ~O().O(iLW-O(<PÉ:'I"1J<; «qui aban- procher de indo-iran. * idhra- • pur» et de ossète ird, v.
donne Salamine., hapax créé par Solon, mais qui peut Benveniste, Langue ossète 96. Apparenté à IX'WW.
prouver l'antiquité de &<p-É:'I"1J<; ; en outre, è<p-É:'I"1)<;, avec
è:<pe'l"iL1], v. S.U. È;<pÉ:'I"o(L. 'L9jJ.nTn, voir. eLiLL.
Le grec puriste a gardé divers composés, p. ex. : &<pecrL<;,
&<peT1]pLO<;, etc., avec divers sens techniques, È;<pÉ:'I"1)<;, etc.
t90UÀLS : nom de poisson (Feyel, BCH 80, 1936, 28,
Ile s. av., béotien); peut-être faute du lapicide pour
Le NT a conservé quelques formes à préverbe de t1)iLL.
touÀ(<;, voir sous rouÀo<;.
L'impératif aoriste &<p-e<; introduit un subjonctif d'exhorta-
tion et devient une quasi particule qui subsiste en grec
'L9pLs, voir !!8pL<;.
moderne sous la forme &<;.
Et. : De même que !!61)xO( répond à fëcï, ~1)xO(, -1JxO( répond 'L9ujJ.(;oS : danse et chant bachiques (PoIl. 4,104, Hsch.,
à iëcï «lancer. : le rapprochement va pour la forme et Phot.). Finale comparable à celle de tlXiLoOe;, Î5LEluplXiLOOe;.
pour le sens. On posera donc une racine *yë-/YJ, -. En Emprunt probable.
revanche, les présents divergent, et t1)iLL (à la différence
de 'I"(81)iLL qui se laisse rapprocher aisément d'un vieux taus, -e:tIX, -u : «tout droit., d'où «juste. (ép., ion.,
présent indo-européen à redoublement) se trouve isolé. poètes pour eùSue;) ; la forme toue; est également employée
On pourrait à la rigueur admettre une création grecque comme adv., notamment chez Hom. à côté de Wu plus
de t1)iLL sur 'ljXIX, d'après le couple 'I"(81)iLL/!!81)xO(. D'autre rare et de Wéw<; (Hdt., rare) ; superl. WUV'I"IX'I"IX (Il. 18,508),
part, le présent t1)iLL pourrait se tirer de * së- qui a fourni d'après Wuvw ?
un présent thématique à redoublement dans lat. sera Premier terme de composé (= eùElu-), en principe hors
«semer» (v. Ernout-Meillet s.u.) : même rapport entre sisM de l'attique, p. ex. : Wu-ï5lx1)<; (Hés.), -PP01to<; (Hp.),
et tcr'l"61iLL/tcr'l"1)iLL. Ce rapprochement se heurte toutefois -<pIXÀÀO<; (Cratin.), -<pIXÀÀLx6e;, etc.; noter acc. (iLÛ[1)V)
à l'objection très grave et peut-être dirimante que * së- WU7t"'I"(WVIX (Il. 21,169 fin de vers, hapax) «qui vole droit.,
ne se trouve qu'en i.-e. occidental, du slave à l'italo- bâti sur le vocalisme zéro de mhoiLlXL, avec, au lieu du suffixe
celtique, et toujours au sens précis de « semer ». Pourtant -LO<;, le suffixe expressif de OÙpIXV[W'I, xuÀ),01toï5[wv, cf.
certains savants persistent à supposer une contamination SChulze, Q.E. 309. Sur Wu-wp(1), voir eù6uwpllX.
entre les deux racines en grec, en s'appuyant notamment Dérivés : 1) WûC; f., seulement à l'acc. Wuv : &'1' Wuv
sur arm. himn « base. pour quoi l'on poserait i.-e. *së-mT) = «tout droit» (Il. 21,303, Od. 8,377), • entreprise, plan»
-1JiLO(, lat. sëmen. Voir Frisk, Eranos 41,49 sqq., et Pokorny (Il. 6,79, Od. 4,434, 16,304), on pourrait s.e. 606'1, mais
502. l'u long final invite plutôt à poser un substantif distinct
de l'adj., cf. 1tÀ1)8û<;, v. Frisk, Eranos 43, 1945, 221;
t9a.LyeVTJs, ou W61- l'orthographe du premier terme 2) Wu'l"1J<;, -1)'I"0C; f. «direction droite. (Aret.).
460
Verbes dénominatifs : 1) teuw, aor. Œucroc, aussi avec Et.: Formation féminine en -oc3- dont l'oc peut reposer
le préverbe èm- f aller tout droit, se diriger vers, sur tt parallèle à un neutre tXfLocP, qui comporterait un
rechercher ~ (Hom., Hdt., Hp., Pi., etc.); 2) 16ûvw, aor. suffixe comparable à celui de "éxfLocP (mais Latte corrige) ;
Œûvoc, aor. pass. teuv6'Y)v, également avec les préverbes : lXfLOClvw et btfLocÀéoÇ s'insèrent bien dans le système (cf.
Œn;-, 3t-, èE;-, èn;-, xoc,,- (Hom., Hdt., poètes) «rendre droit, Benveniste, Origines, pp. 17, 20, 116). Tout doit être issu
diriger, régler~, etc.; dérivés de ce verbe assez rares et d'un radical !x-, cf. l'inf. aor. L1;oct . 3t'Y)6'Ïjcroct ... (Hsch.)
tardifs: teuv-ri)p «guide, qui dirige> (A.R., Théoc.), f. si la forme n'est pas fautive, et sous lXfLe:vov .... et 3è
16uv"e:tpOC (Orph. A. 352), adj. --ri)ptOç «qui dirige. (8., IjJtÀW<; "av tXfLoc"c!>3'Y) xoct lvtXfLOv, OLOV lvuypov. En admet-
Iehn. 73), avec --ri)ptOV «branche de laurier ~ utilisée par tant que le grec tx- est une forme à psilose, on a rapproché
les devins (Hsch.), en outre teuv"wp «qui guide» (Orph., skr. siftedti «verser. (présent à nasale), v.h.a. sihan
A. 122, IG IV 1603), dérivé en -"'YJç, -"OU dans la glose « filtrer " v. sI. sléati « uriner " etc.
d'Hsch. 3tt6uv,,~ç' 3wtx'Y)-ri)ç, 16uv-ri)ç. Enfin, Œuvoc
(SIG 986, 12, Chio s, V·-IV· s. av.) est un dérivé post- tK .... a.W, «vanner t, voir ÀtXfLOCW.
verbal comparable à e:()6uvoc.
Tout cet ensemble est remarquablement parallèle à
LK ....EVOS : épithète de oùpoç «vent favorable» (J[.
e:ô6uç, etc., mais dans les dialectes autres que l'attique.
1,479, Od. 2,420, Il,7, 12,149, 15,292), participe athéma-
Il ne subsiste pas en grec moderne, sauf dans teuvw
tique comme dtpfLe:vOÇ, dtcrfLe:vo<; (présent 1 aoriste athéma-
« diriger ~.
tique 1 Aoriste sigmatique 1). Le sens est douteux :
Et.: On rapproche skr. sadhu- «droit ~ à côté de skr. « favorable., mais oùpoç semble à lui seul comporter ce
sddhati, sadhnoti «arriver au but.; on a donc posé une sens. On rapproche rxw, Lxécr60ct (il y aurait donc psilose)
racine avec diphtongue longue *së[i]dh- *sidh- avec un et on analyse «avec qui on avance bien»; il serait plus
vocalisme bref dans skr. sidhyati «arriver au but~, adj. naturel de dire «qui marche, qui avance avec vous •.
verbal siddha-, cf. Pokorny 892. On pourrait poser aussi D'autres (Schulze, Q.E. 493, Bechtel, Lexilogus) rap-
*seacdh- alternant avec * sa-y-dh-. prochent n;po-lx"'YJç, !xé"'YJç «suppliant» et comprennent
« désiré », en évoquant lat. flatus oplati, pour l'étymologie
t9wv : rruy~, Àcxycxp6ç . Kcxt 7t'p6>x't'6ç, &ÀÀor. 8è 't'à: got. aihlron et la glose d'Hsch. odxoc~e:t' xocÀd (1).
YÀou"oc (Hsch.).
de *~-yv-LC; avec la fermeture de E en L observée en arcado- Dérivés : 11;((X «gui. (Thphr., etc.), désigne aussi un
chypriote (cf. tY-\l1)'t"e:C;), assimilation et allongement comme chardon, le chamaeléon blanc à glu [Atractylis gummi-
dans yt\lOIL(xL; formation comparable dans v. ir!. ingen, fera LJ, enfin nom des varices (Arist., Plu.), p.-ê. à cause
Ogam inigena * fille> ; cf. pour le vocalisme zéro \le:0-Y\l-6c; des nodosités du gui; de 11;((X désignant un chardon est
Autre hypothèse, 1 rWOC; selon Ribezzo, Donum natalicium tiré t1;LiXC; m .• chardon, chamaeléon noir. [Cardopatium
Schrijnen, 1929, 355 (?). corymbiferum L] chez Dsc., avec 11;L6ELC; fait d't1;L(xc;
(Nic.), 11;(0\1 «feuille de chamaeléon blanc. (Ga!.); enfin,
11;(\11) = • chamaeléon blanc. (Thphr.). Il existe un adj.
1 LVYOS : repose sur deux gloses d'Hsch. : twoOc;·
11;0081)C; «gluant t (Hp., Luc.).
7t(X~8(Xc;
et 1w1)\1 . x6p1)\1 ILLXpOC\l . X(XL TI)\I tv 't"iil ècp6û'ILiil·
Verbes dénominatifs 1) 11;e:uw «attraper des oiseaux
Pourrait être un hypocoristique expressif. Voir I\lLC;.
avec de la glu. (Artém., Pol!.), d'où t1;e:u't"1)c; «oiseleur>
(LXX, Bion) avec t1;EU't"LX6c; (Artem., etc.), t1;EU't"1)p
2 ïyyos ~ glose d'Hsch. b 7twÀoç, b .1:1; r7t7tOU 7t(X't"poc; (Man.), -EU't"pL(x épithète de TUX1) = Fortuna uiscata
X(XL IL1)'t"poC; Y) ILL6\1ou , X't"À. * bardot t. La forme est attestée (Plu.); 2) t1;6olL(xL «être pris par de la glu _ (Thphr.,
comme variante tardive de yLWOÇ dans quelques manuscrits Ign.61).
d'Aristote. Il existe une autre orthographe 6woç . 7twÀoC; Le grec moderne emploie encore 11;6c;, etc.
b .1:v TÎÎ y(Xcr't"pL vocr1)cr(Xc;, 7tpL\I xU1)6'ij\l(xL (Hsch.) ; elle a été Et.: Rapport très probable avec lat. uiscum « glu, gui >,
dégagée par Wilhelm dans une épigramme de Panopolis mais lequel? Le mot appartient-il au vocabulaire L-e. ?
(époque impériale), Anz. Wien Akad. 1948, 322-333. Mais
il s'agit d'une orthographe tardive de yLwoÇ, voir ce mot; t~6s, -ÛOC; : la région des reins, dit pour une femme dans
détails chez Chantraine, Rev. Phil. 1965,205-211. Le latin Od. 5,231 = 10,544; en outre Hp., poésie hellén. et
a l'emprunt hinnus avec h (d'après hinnire?). tardive; chez Ga!. est synonyme d'ocrcpuC;; d'où 11;u66e:v
«venant des reins _ (Arat.); avec les doublets t1;u(X (EM
iYTU(;OS, voir t!v't"UtlO\l. 770,13), t1;o1) (ibid. 636,24).
Et.: Vieux nom de partie du corps, thème en ü, comme
r~, tx6ç : insecte ou ver qui détruit les bourgeons des ocrcp':)C;, etc. Deux étymologies ont été données: 1) rap-
prochement avec lat. Wa «flancs _, cf. Walde-Hofmann
vignes (Alcm. 93 Pl. Voir Gossen dans RE, s.v. Kafer.
s.u. Wa; 2) rapprochement avec tcrXLO\l et p.-ê. tcrxuc;
Et.: Obscure, comme il arrive souvent pour de tels
(voir ces mots avec l'article de P. Chantraine, Emerita
animaux. Un rapport avec la racine de lat. ICO $ frapper,
19, 1951, 134). En ce cas faudrait-il évoquer le nom du
blesser> est indémontrable. En grec on se demande s'il y
héros brutal '11;(w\I ?
a un rapport avec ~1jJ et leque!. Voir L. Gil Fernandez,
Nombres de Insectos 115-116.
tO\LWpOL : p!., épithète des 'ApyE~OL (Il. 4,242; 14,479).
Composé archaïque diversement expliqué depuis l'anti-
L~a.Àos : Il. 4,105 t1;ocÀou (X1yoç &YP(ou; doit désigner quité : les 3cholies proposent le sens de • illustre par leurs
le bouquetin dont les cornes ont servi à Pandaros pour flèches _, ou «qui s'occupent de leurs flèches t; cette
confectionner un arc. Les scholies ignorent le sens du valeur est interdite en ce qui concerne le premier terme
mot et elles imaginent des équivalents divers : 't"tÀELOC; par la quantité brève de l'iota, tandis qu'il est long dans
ou tX't"OILLiXç • châtré. (absurde, il s'agit d'une bête sauvage le nom de la flèche. Il vaut donc mieux adopter le rap-
tuée par un chasseur, mais admis à tort par E. Maass, prochement avec toc, t1) (cf. en Il. 14,479 le second
Rh. Mus. 74, 1925, 465) ou 7t1)81)'t"Lx6ç = «bondissant •. hémistiche &7te:LÀOCW\I &X6p1)'t"OL) donc. criards >. En ce qui
Le mot est repris dans AP 6,32,113; 9,99, où les auteurs concerne le second terme, son sens et son origine étaient
d'épigrammes comprennent p.-ê. * bondissant •. ignorés dès l'antiquité (voir M. Leumann, Hom. Wiirter
Dérivé 11;(XÀ'ij « peau de bouquetin> ou de chèvre sauvage 37 et 272, n. 18). Il se retrouve dans uÀ(XX6ILWPOL, dit
(Hp., Frac. 19, Ga!., Poli.). Il existe diverses variantes de chiens criards et dans tYXe:cr(-ILWpOL où il exprimait
orthographiques: 1crcrtÀ(X (Hsch.), h't"é:À"I] (PolI. VII,211), la notion de «gloire _, etc., voir ce dernier mot. Mais si
1crcrtÀ"I] (Theogn., Cano 14), 1cr6À'ij (Hsch.), t't"6tÀ(X (Hsch.), È:YXe:cr(ILWpOL est un vieux terme noble, 16ILwpOL (et uÀ(Xx6-
10-oc)'1) (Sch. Ar., Nu. 72). Les variations dans la graphie ILWpOL) est pris en mauvaise part.
de la première consonne semblent prouver que le mot vient
d'Asie Mineure, cf. Solmsen, Bei/rage 141, Bechtel,
LOY : n. «violette, violette odorante. (Sapho, PL, etc.),
Lexilogus s.u.; en dernier lieu Heubeck, Praegraeca 66
à côté de rO\l 't"o Àe:ux6\1 (Thphr.), Malthiola incana, violier,
et 80 où est évoqué un anthroponyme mycénien (?).
giroflée qui se dit parfois rO\l tout court.
Composé : ÀEUX6"cO\l «violier, giroflée. (Théoc., etc.),
t~os : m. «gui t (Arist., Thphr., Dsc.) d'où «glu tirée «perce-neige. (Thphr., H.P. 6,8,1), voir Risch, IF 59,
du gui. ou de toute autre matière, notamment pour 1949,257, avec l'adjectif ÀEUX6"cvoÇ (Thphr., etc.). Souvent,
prendre les oiseaux, tout produit gluant, etc. (E., Hp., etc.), notamment en poésie, comme premier terme de composé:
employé au figuré, par exemple pour désigner un ladre 10-~(Xcp1)c;, -yÀÉcp(XpOC;, -8ve:cp1)c; (Od.), -e:L81)c; (Hom., etc.)
(Ar., fr. 718), cf. YÀLO"XP6ç. Voir André, Lexique s.u. épithète de la mer, -~W\lOç (Hsch.), -xoÀ7tOC; (Sapho),
uiscum, avec la bibliographie. -7tMx(XILoÇ (PL), -cr't"Écp(x\lOC; «couronné de violettes. (R.
Composés : t1;0-~6poc;, -cpocyoC; variété de grive qui se Hom. 6,18, PL, Thgn.); dans beaucoup de ces composés
nourrit de gui, turdus viscivorus; en outre -~6Àoc;, -Epy6ç, rO\l désigne une couleur; pour t6-xoÀ7toç entre autres,
-cp6poc;. épithète d'une jeune fille, on hésite entre les traductions
"~OV 466
«au sein odorant» ou «à la robe violette * (cf. l'explication Th. 184), -'t"oxoç. Dérivé iû>31J<; «vénéneux» (Ath.,
de io~wvoç chez Hsch., et voir Treu, Von Homer zur Philostr.). Remplacé par cpocp[-lOl:XOV probablement par
Lyrik 171); en outre, lœvElLvoç «couleur de la violette» euphémisme (cf. lat. uenënum, germ. gift, fr. poison).
(Str., Pline, Aq., Sm.) composé de '(ov et de l'adj. &V6LVOÇ Et.: Avec l, cf. lat. uirus qui répond exactement au
(cf. &v6oç), d'où par dérivation inverse rOl:v6oç m., -ov mot grec sauf pour le genre neutre qui est secondaire,
n. (Hsch., Theognost.) ; voir aussi sous iOl:voyÀécpOl:poç. et pour le sens, le mot latin désignant, outre le poison, le
Dérivés: lOe:LÇ (, couleur de violette» (épithète du fer suc des plantes, les humeurs d'un animal, etc., irl. fi,
Il. 23,850, de la mer, Nic.); lwvLœ «masoif de violettes» avec i skr. vi§d- n. «venin, poison », av. vlsa-, cf. encore
(Ar., etc.), désigne aussi la plante, avec l'adj. [-lZÀOI:LVOl:, gallo gwyar «sang ». On a rapproché le verbe skr. ve§ati
la giroflée avec l'adjectif Àe:ux~; désigne aussi l'ivette (, faire couler >, et supposé que l'emploi du mot s'explique
commune, Ajuga chamaepitys; pour le suffixe, cf. po3w- par le tabou linguistique.
vLCi, .etc.; lOVL7LÇ f. «aristoloche» (Dsc.), p.-ê. d'après
xÀ1J[-lOl:'t"L-rLÇ; dérivé tardif lii't"ov «breuvage préparé avec 4 tos : m. «vert de gris, rouille» (Thgn., Hp., Pl.,
du miel, du vin et des violettes ». Théoc., Dsc., Plu., SIG 284,15 [IV· S. av.], dit d'une statue
En grec moderne, le mot est concurrencé par ~LOM't"OI:, de bronze). Dérivés : tû>3''lç «vert de gris, couleur de
emprunt à l'italien. rouille» (Hp., Thphr., etc.); l6ofLOI:L (, se rouiller. (Arist.,
Ef.: La glose ylOl: (= FlOl:)) . &v61J et la métrique épique Thphr.), à l'actif l6w (tardif) ; avec '(WcrLÇ (tardif) (, raffinage
confirment le rapport avec lat. uiola: probablement deux de l'or >, parce qu'il se fait par l'oxydation des impuretés.
emprunts parallèles au vocabulaire d'une langue méditer- Et.: Ce serait le même mot que loç «poison» qui s'est
ranéenne. bien conservé et spécialisé dans la langue au sens de
«vert de gris, rouille *, etc.
tov90S : (' barbe naissante, duvet» (Phld., etc.), le
plus souvent éruption de boutons qui accompagne la tOTTIS : f., seulement au datif iO't"1J't"L (Il ex. chez Hom.,
première barbe (Hp., Arist., etc.). notamment dans l'expression 6e:wv io't"1J't"L, Il. 19,9 et
Dérivés: lov6ocç «velue *, épithète de la chèvre (Od. quatre fois dans l'Od., Emp., A.R.), tO't"<X't"L (Ale. 309 L.P.,
14,50); lov6û>31Jç «qui ressemble à une éruption de lEsch., Pro 558) en outre, ace. [6't"1J't"0I: (Il. 15,41) « volonté *,
boutons» (Thphr., etc.). dit souvent de la volonté des dieux, employé uniquement
Et.: L'hiatus devant lov6ocç dans l'Od. invite à poser dans le dialogue chez Hom., jamais dans le récit (Krarup,
un F initial. On a supposé une forme à redoublement Class. et Med. 10, 13).
*FL-FovOoç qui se rapporterait à un thème 'wendh- Et.: Obscure. Deux hypothèses étymologiques : 1) cf.
signifiant «poil, cheveu », que l'on retrouve en celtique, skr. i§- «souhaiter » (présent icchdti), soit en posant 'iso-
m. irl. find «chevelure », germanique, v.h.a. winfbriiwa tiit-, ou plutôt • isto-tiit- avec superposition syllabique,
(*wendh-(o)); aussi v. pro wanso f. «première barbe », de • islo-, cf. skr. i§ld- « souhaité *; 2) en rattachant le mot
V. sI. (v)qSU «barbe» (de 'wendh-s-o), cf. Pokorny 1148. à Fle:[-lOl:L en partant de * FLO't"6't"1Jç dérivé de * Flo't"oç
«voulant» (cf. avec un autre vocalisme lat. inuîtus) à
'iOPKOS : (, chevreuil », voir sous 3opxocç. quoi on objecterait que le vocalisme de Fle:[-lOl:L fait
difficulté et que d'ailleurs Le:[-lOl:L comporle un iota long;
1 tos : démonstratif «celui-là *, sens certain Lois de quelle que soit l'étymologie, il serait naturel de partir de
Gort. VIII,8, probable ibid. VII 23 et à Andanie (Schwyzer * Flo't"oç en raison de la fonction du suffixe -'t"1Jç qui fournit
74,126), Il. 6,422 lij> ~ILOI:'t"L «ce jour-là », mais l'on traduit des dérivés d'adj. et de l'anthroponyme béotien 8e:LOFlo't"oç
souvent «ce même jour, un seul jour»; le féminin est (IG VII 3511; Bechtel, H. Personennamen 219). Hypo-
beaucoup plus fréquent (10 ex. chez Hom. dont un dans thèse désespérée de M. Leumann qui suppose que i6't"1J't"L
l'Od., Ale., Sapho, Corinne, et à Larissa, Schwyzer 590), est issu d'une fausse coupe de 31JLO't"'ij't"L en 31) iO't"1J't"L : voir
'(01:, rOl:V, gén. l'ijç, dat. l'ii; le sens est le plus souvent (, l'un, M. Leumann, Homerische Wiirler 127-131 avec la biblio-
le même », etc. ; on observe que le féminin se fléchit comme graphie.
ILlOl: f. de e:1ç.
Et.: Aucun rapport étymologique possible avec e:1ç. LOU : onomatopée, cri de douleur ou parfois de joie,
Il est tentant, en partant de l'emploi démonstratif, de souvent employée avec un génitif (ion.-att., etc.).
voir dans l6ç un pronom thématique issu du thème *L-
(cf. sous rv) : le sens s'est affaibli et le pronom notamment touÀos : «premier duvet» (Hom., lEsch., etc.), d'où
au féminin a subi l'analogie du nom de nombre [-lLOI: (, une ». par extension «chaton» [du noisetier, etc.] (Thphr.),
Cf. encore Schwyzer, Gr. Gr. 1,588. (' vrille de vigne» (ibid.), (, gerbe de blé» comme l'explique
Semus chez Athénée 618 d, voir Page, Poefae Melici 849
2 tos : m., pl. lol (mais loc pl. n. Il. 20,68) «trait, (avec le doublet OÙÀoç), d'où «chant en l'honneur de
flèche» (Hom., lEsch., S.), mot rare et poétique. Déméter» (ibid.), cf. plus loin 'IouÀû>; espèce de mille-
Composés: lo-Mxoç (' qui contient des flèches », épithète pattes ou de scolopendre (Arist.), voir L. Gil Fernandez,
de cpOl:pé't"p1J ; io30x''l (, carquois» (A.R.) ; voir aussi lO)(~OI:LplX. Nombres de Inseefos 39; également dit pour le poisson
Ef.: On pose *lcrF-o- qui avec l'addition d'une voyelle (ouÀ[ç (Ératosth.).
thématique répond à skr. i§u-, av. isu- «flèche ». Rares composés : touÀo-rre:~oç « avec des pattes comme
un mille pattes », dit d'un bateau avec de nombreuses
3 tos : m. (, poison, venin », etc. (PL, lEsch., S., E.). rames (Lye. 23) ; XOl:ÀÀ[ouÀoç = '(ouÀoç « chant en l'honneur
Premier terme de composé dans lo-~opoç, -ï)6xoç (Nic., de Déméter» (v. Semus, ibid.).
467 11T1TOS
Dérivés: touÀ(<; f., nom de poisson Coris iulis « girelle. 11Tos : f. (mais n. Eust. 844,39) « poids qui tombe,
(Arist.) ainsi nommé parce qu'il ressemblerait à un presse. pour la chirurgie (Hp.), dit de la presse d'un
mille-pattes, cf. Strômberg, Fischnamen 125, Thompson, foulon (Archil. 169 Bergk), d'un piège à souris (Cali.
Fishes s.u.; 'IouÀw déesse des gerbes, Déméter (Semos), 177,33, Ar., Pl. 815 [?] selon Pollux X, 155), dit de l'Etna
cf. plus haut touÀo<; «gerbe»; touÀw81)<; «qui ressemble (Pi., O. 4,8). Verbe dénominatif !1t6w «presser» (Hp.,
à un mille-pattes. (Arist.); verbe dénominatif louÀ(~w lEsch., com.), également avec &'1t- (Hdt.), è:/;- (Hp., Ar.).
«avoir sa première barbe. (Tryph.). D'où ï1twcr~<; «fait de presser. (Hp.), t1tw't"1)P~OV «presse
Et.: Frisk pose * F~-FoÀvo<; après Boisacq qui pense aussi à huile» (pap.), en chirurgie « bougie» (médec.); !1tw't"pl<;
à * F~-FoÀcro<; avec redoublement (cf. '(ov60<;) et on rap- f. «qui presse» épithète de cr1l"oc6l] (médec.), è:/;L1tw't"~x.6<;
proche oOÀo<; «laineux., et 2 dÀÉw «tourner •. « qui sert à presser, exprimer» (Gal.).
Il est plausible d'évoquer l'aoriste sigmatique fait sur
tOXÉa.~pa.. : f. épithète d'Artémis, également employée un radical ï1t-, 2 e sg. ïtjJoco, (Il. 1,454; 16,237) avec le fut.
comme substantif (Hom., Pi., P. 2,9 [avec abrègement rtjJe:'t"oc~ (Il. 2,193) «accabler., plutôt que «nuire à»; les
de l'iota], inscription en vers, VIe S. av., Schwyzer 758 gloses interprètent q:>6e:rpoc~, ~ÀcitjJoc~. Un présent ï1l"'t"w est
à Délos), dit d'un carquois (AP 6,9); aussi épithète de glosé ~ÀOC1t't"w (EM 481,3).
la vipère (Nic., fr. 33). Cf. p.-ê. ltjJwv' 8zcr[Lw't"1)pwv (Hsch.).
Et.: Le sens dépend de l'étymologie. Depuis l'antiquité Et.: Vieux mots qui ont disparu et qui n'ont pas
on comprend «qui répand des flèches., de l6<; «flèche. d'étymologie.
et cf. Xéw (on comparera 80upoc'r' ~Xe:uocv Il. 5,618, etc.) ;
la finale du second terme peut être due à l'analogie de t1T1TCl.KT], voir t1t1to<;.
yépoc~poc, X([LOC~pOC, etc., ou reposer sur un vieux thème en
rln, *Xe:Focp, cf. Benveniste, Origines 27. Nicandre, poète 11T1TOS : m., f., «cheval., nom générique de l'animal
savant, a détourné le mot en le rattachant à l6<; « poison. désignant à la fois le mâle et la femelle (Hom., ion.-
et l'a employé comme épithète de la vipère. att., etc., mais voir la fin de l'article avant Et.); chez
Heubeck, Beitr. Namenforschung 7, 1956, 275 sqq., Hom. pl. t1t1tO~ signifie « char avec son attelage»; en
tire le second terme de Xdp «qui tient les traits dans sa ion.-att. t1t1to<; f. collectif « cavalerie»; il Y a aussi quelques
main. en comparant ded composés skr. comme Χu-hasta- sens dérivés : nom d'un poisson de mer (Antim. et
«qui tient un trait dans la main., etc. Peu probable. Numenius ap. Ath. 304 el, mais t1t1tOC; 6 1tO't"OCfL~OÇ « hippo-
Autre analyse encore chez Ehrlich, Sprachgeschichte 48. potame. (Hdt.), etc. Le mycénien iqo répond certainement
à t1t1tOç mais désigne p.-ê. au moins dans certaines taLlettes
i1TVT] : f. (Boios ap. Ant. Lib. 21,6) probablement le un dieu iqo (Poseidon? cf. Palmer, Interpretation 277
pic-vert, v. Thompson, Birds s.u. Autres noms du même et ailleurs) ; iqoeqe désigne une partie de l'équipement d'un
oiseau t1t1tOC (plutôt avec Voss, d'aprèd l'ordre alphabétique char, cf. Baumbach Studies 169.
t1t't"oc) . 6 8puox.6ÀoctjJ è:6v~x.w<; (Hsch.); Schmidt en tire Nombreux composés. Environ 150 avec i1t1to- comme
ïnoc qu'il croit chypriote et rapproche de crl't"'t"1). Voir premier terme; composés de dépendance dont le second
Solmsen, Beitrage 173, n. 2. terme est tiré d'un radical verbal: 11t1t-l]y6ç, à côté de
11t1t-ocywy6ç (même sens, même accent), tiré d'un substantif,
!1t1tlJfLoÀyO(, i1t1t6-8ocfLOÇ, !1t1to-x.6fLOÇ «palefrenier », !1t1t6-
t1TVOV : n. = t1t1tOUp~<; [nom de diverses plantes dont
fLocxoÇ, i1t1to-VWfLiiç, !1t1to-'t"p6q:>oç, !1t1t0-q:>op06ç (déjà dans
les ramuscules ont l'aspect d'une queue de cheval] (Thphr.,
le mycén. ipopoqo); avec le suffixe -'t"1)ç, L1t1t-ocypé-'t"oc~,
H.P. 4,10,1). Malgré l'absence d'aspiration, doit être tiré
11t1t-l]Àoc-'t"1)C;, !1t1t0-06't"1)C;; avec -fLwv, 11t1l"0-~oc[LWV; avec
de t1t1to<;.
-'t"0C; 111"1I"6-00't"0c;; pour !1I"1I"0-[LocvéC; voir sous fLOC(VOfLOC~;
composés de détermination nombreux avec un substantif
L1TVOS : «four, fourneau. (Hdt., Hp., Ar., etc.),« cuisine» ou un adj ectif comme second terme : !1t1t-ocq:>e:cr~ç, 11t1t0-
(Semon., Ar.); le mycénien ipono désignerait un four (?), cf. 8occre:~a «avec une crinière », épithète du casque chez
Baumbach Sludies 168. Quelques composés: L1tVox.o86[LocV . Hom., !1t1t6-x.ofLOÇ «avec une crinière» (de x.6fLl]); L1t1tO-
't"1Jv q:>pux.'t"p~ocv. Kp'ij't"e:<; (Hsch.), cf. x.080fLe:u<;, x.080fL1), x.opucr't"1)ç, voir sous x.6puç, t1t1tOUp~ç «queue de cheval,
11tV0-x.o(1)<;, -Àéol]<;, -1tÀcWo<; « celui qui façonne un fourneau avec une queue de cheval» également nom de plantes
en terre» (Pl., Tht. 147 a) ou -1tÀcHll]<; m. (Poli., Harp.), à ramuscules grêles dont l'ensemble a l'aspect d'une
ou -1tÀoccr't"1)<; (Gal.). "Eq:>-L1tvo<; . Ze:,'><; è:v Xtcp (Hsch.). queue de cheval, « prêle », avec t1t1tOUpOç nom d'un poisson,
Dérivés: !1tv(ov dimin. (médec.), t1tV~OC pl. n. «cendre du probablement la coryphène; juxtaposés : !1t1tocÀe:x.'t"puwv
foyer» (Call., fr. 295); !1tVWV, -wvoç «cuisine» (Délos (lEsch., Ar.) ; avec second terme refait, issu d'un groupe
Ille S. av.), !1tV~WV id. (crétois, Gortyne), l1tvr't"l]<; (&p't"o<;) nom-adjectif : !1t1l"0-1t6't"oc[1.0c; = t1t1tOç 1tO't"OCfLWC;, t1t1tOC-
«pain cuit au four» (Hp., etc., AP 6,299 corr. pour ypoC; = !1t1tocypwC; (Risch, IF 59, 1949, 287); quelques
!1tvécr't"l]ç), !1tve:uw « cuire au four» (Hsch.), hL1tve:[ue:cr6oc~] composés présentent un premier terme !1t1tLO- métriquement
I G JI 4,15, d'où !1tve:u't"1)<; . furnarius (Gloss.). nécessaire: !1t1tLoxocl't"l]ç, -XOCPfLl]Ç «qui combat en char»
Remplacé en grec tardif par l'emprunt au lat. q:>oüpvo<;. (mais ce dernier peut être ancien, cf. mycénien iqija);
Et.: On a toujours pensé au mot germ. occidental, le premier terme !1t1t0- a joué parfois, notamment dans
anglo-sax. ofen, v.h.a. ouan, v. norr. ofn, de germ. comm. le vocabulaire populaire, le rôle de préfixe augmentatif
'ofna< 'ufna. Mais on n'arrive pas à justifier la différence (cf. ~ou-), ainsi dans noms de plantes comme L1t1tO-ÀOC1taElov
de vocalisme, et l'aspirée parfois attestée en grec n'est pas Rumex aquaticus « patience d'eau» (Strômberg, Pflanzen-
expliquée. Voir Pokorny 88. namen 30), mais aussi ailleurs: !1t1t6-x.pl][LvOC; «très escarpé»
11
t1T1TOS 468
(Ar., Gren. 923), bm6-ltopvoC; (Ath. 565 cl, LltltO-WCP[oc (Hdt.), a surtout servi à désigner (TOC~~Ç étant s.e.) la
« orgueil excessif. (Luc., Pl. ap. D.L. 3,39). Le mot tltltOC; classe des chevaliers (Arist., etc.) ; a été également employé
sert de second terme dans une cinquantaine de composés. pour désigner la jument (Opp.).
Composés de dépendance progressifs: cpLÀ-mltOC; (PL); 3. Verbes dénominatifs: a) llt1t(i~o(.Loc~ (en rapport avec
avec premier terme sigmatique de valeur verbale : 8~wç lltltocc;) «conduire les chevaux d'un char. (Hom.), plus
mltoc;, TOCpOCçmltoc; épithète de Poseidon avec Tocpoc~m tard « monter à cheval. (Hdt., Hp., Ar., etc.) ; rarement
lt6aTpOCToc; (Ar.); composés déterminatifs : xp6vmltoc; passif, dit du cheval «être conduit, monté.; également
«cheval du temps de Cronos,,; (.L6v-mltoc; «cheval de avec préverbes : &:cp- «s'éloigner à cheval., ecp-, xoc6-
selle. (Xen., PL); avec préfixe ou préposition &v- «qui «piétiner sous les sabots de chevaux, faire des raids de
n'a pas de cheval, qui ne convient pas aux chevaux., cavalerie. (lEsch., Hdt., etc.); nombreux dérivés: l1t1tOCaLOC
&:cp- «qui ne convient pas aux chevaux, qui ne sait pas «fait de monter à cheval, équitation. (Ar., X.), !ltltoca~(.Loç
monter., ecp- «qui monte un cheval., etc.; composés «où l'on peut utiliser les chevaux» opposé à &vmltOC;
possessifs du type p0808ocxwÀoc; : Àe:ùx-~ltltOC; (cf. Et.), (Hdt., X.); noms d'agent tardifs et rares : !ltltOCaTlJp
(.Le:Àocv-mltOC;; avec un nom de nombre, surtout Tt6pmltoc; (AP), avec le féminin tltltOCaTp~OC épithète de chameaux
«à quatre chevaux., aussi Tt6pmltov «quadrige.. Ces (Plu.); lltltoca~c; «cavalier" (Luc.), «bon pour être monté.
exemples montrent l'importance des composés dont en parlant d'un cheval (X.); adj. verbal bmocaT6c; , qui
certains comme tltltOCP)(OC;, !mtOTp6<poc; ont donné naissance peut être monté. (Arist.), avec !ltltocaT~x6:; (Plu.); noms
à des dérivés; le type bmo-TP6<poc; est archaïque, mais d'action très rares et tardifs, tltltcxa(.Lcx et !ltltcxa(.L6ç.
d'autres dérivés sont récents (termes techniques ou b) 'Iltlte:ùw proprement dérivé de !ltlte:ÙC; ,monter à
plaisants). Voir aussi les noms propres cités plus loin. cheval. (Hdt., etc.), «conduire un équipage de chevaux.
Dérivés: 1. Substantifs: a) diminutifs: tltltOCpWV (X., (Ar.), «servir dans la cavalerie. (att.), également avec
pap.) ; lltlt[axoc; pour désigner un objet, statuette (Samos préverbes: &:cp-, ecp-, xoc6-, ltOCp- «aller à cheval le long de
IV' s. av.), ornement dans les cheveux (Cratin. Jun.), ou au-delà. (Th., etc.), etc. Dérivés: noms d'agent rares
lltltL8wv nom de poisson (Epich.), cf. Strômberg, Fisch- tltlte:UT~Ç (Pi., E.), bme:u~p (AP); noms d'action !1t1te:[oc
namen 100; b) !ltlt6Tl)C; «cocher d'un char, qui concerne «fait de monter ou conduire des chevaux, cavalerie.
les chevaux. (Hdt., trag.), chez Hom., toujours lmt6Toc (E., X.); tltlte:u(.Loc «fait d'aller à cheval ou en voiture.
avec la forme de vocatif en fonction de nominatif (Risch, (E.), tltlte:umc; (tardif).
Festschrift Debrunner 389-397), notamment dans la Le mot tltltOC; a tenu une grande place dans l'onomastique
formule re:p~vwC; bm6Toc N€aTWp; f. tardif lltlt6nc; (Bechtel, H. Personennamen 219-225) : 'IltltoxpocTl)C;,
(Nonn., etc.); !ltlte:ÙC; «conducteur de char au combat. 'Iltlt6ÀuToç, 'Iltlt6v~xoç, 'Iltltwvcx~, etc., •Avoc~mltoc;, •Ap~
ou à la course (Hom.), «cavalier. (Sapho, lEsch., ~mltoc;, Me:Àocvmltoc;, Eocv6mltoc;, cI>LÀ~1t1tOÇ, etc., avec des
Hdt., etc.),« chevalier " classe sociale de ceux qui possèdent formes simples comme "IltltocxoC;, 'Iltlte:ùc;, 'ImtLocc;, 'Iltlt(-
un cheval, notamment à Athènes (Hdt., Ar., Arist., etc.) ; axoc;, au f. "I1t1t1j, 'I1tltL)( oc, etc.
accessoirement nom d'une ('omète (Pline, Apul.), ,crabe En grec moderne t1t1tOC; ne subsiste que dans des dialectes
coursier» (Arist., H.A. 525 b) ; nom d'un bijou (Hsch.); périphériques comme le chypriote ou dans la langue
de lltlte:ùc; est tiré lmte:ùw, cf. sous 3; lltltwv, -WVOC; «écurie. puriste (par exemple pour désigner des chevaux-vapeur).
(inscriptions attiques, X.); !ltltocx1j «fromage de lait de Le mot usuel est &Àoyov (<< la bête sans raison.) qui se
jument» (Hp., lEsch., etc.), p.-ê. calque d'un mot scythe trouve déjà attesté dans des papyrus byzantins.
supposé *aspa-ka, ('f. Forssman, KZ 79, 1965, 285-290; Et.: Répond à un vieux mot L-e. *ekwo- attesté par skr.
aussi nom d'une légumineuse (Pline), cf. Strômberg, clSva-, lat. equus, vénèt. ace. ekvon, en celt., v. irl. ech,
Pflanzennamen 136; !mtLOCC; m., nom de comète (Apul. en germ., par ex. anglo-sax. eoh, v. lit. esva «jument.,
ap. Lyd. Mens. 4,7); !ltltoaùv1j «art de conduire les tokh. B yakwe. Sur la géminée de t1t1tOC; v. Lejeune, Pho-
chevaux» (Hom., Simon.), une fois dans un oracle nétique 72; il existe un doublet rXXOC; (EM 474,12) avec
«cavalerie. (Hdt. 7,141); avec l'adj. !mt6auvoc; (E., l'anthroponyme "Ixxoç (Tarente, Épidaure). Le grec
Or. 1391); enfin, deux hapax !ltlt6Tl)C;, -1jTOC; f. notion t1t1tOC; présente deux difficultés : 1) l'aspiration sûrement
de cheval, terme attribué à Antisth. et Pl. par Simpl., secondaire, cf. !xxoC; et le composé Ae:ùxm1toc;; 2) le timbre i
In cat. 208,30,32 et L1me:poc; «chevalite., maladie de de la voyelle initiale, qui demeure inexpliqué.
l'amateur de cheval créé par Ar., Nuées 74, avec la finale
de rXT-e:pOC; agrémentée d'un jeu de mot sur ~pwC;.
2. Adjectifs : tltlte:wç «de cheval. (Hom., lyr.), cf.
aussi xocÀw lltlte:LW Mo «deux cordes [ou traits] pour des
chevaux. (IG JI 330,10); htmoc; id. (Alc., PL, trag.),
souvent épithète de dieux, Poseidon, Athéna, etc.; le
mot n'est pas attesté chez Hom., mais est très ancien comme tp";v, voir dp1jv.
le prouve le mycén. iqija f. «char à chevaux» à Cnossos
(avec woka s.e.? cf. sous Il)(e:oc); avec préverbe &:<pmltLOC "Ip~s : gén. -~80c;, ace. -LV, Iris, fille de Thaumas et
f. «fait de ne pas savoir monter" (X.); d'où 'Iltmwv, d'Électre fille d'Océan (cf. Hés., Th. 266), messagère des
-WVOC;, nom de mois à Érétrie; lmnx6c; (rare chez les trag., dieux (Hom., etc.) ; comme appellatif tp~c;, -~8oc;, acc. tp~v
ion.-att.), cf. Chantraine, Études 141; lltltw81jç «qui et rarement -~8oc f. «arc-en-ciel. (Homère, ion.-att., etc.),
ressemble à un cheval. (X., etc.); à cette série dit aussi d'un halo en général, autour de la lune, autour
d'adjectifs s'ajoute une forme de féminin du type d'une lumière (Arist., Thphr.), également comme nom
archaïque en -oc8- : !ltltOCC;, -oc80ç « de cheval, de cavalier. de plante «iris» (Arist., Thphr.), ainsi nommé parce que
- 469
sa coloration fait penser à l'arc-en-ciel, cf. Strômberg, (il. 5,73; 14,495, Hp., Arist., etc.); tvw81J~ «tendineux,
Pflanzennamen 49. fibreux. (X., Arist., Thphr., etc.); lvodct' MvctfL~~
Dérivés : tp~w81J~ « qui ressemble à l'arc-en-ciel « (Arist.) ; (Hsch.).
rpL\lo~ «fait avec des iris» (corn., Thphr., Plb., etc.), -e:o~ Verbes dénominatifs: lv600 «renforcer> (Hdn.), i:çw6oo
id. (Nic.), lp(TIj~ «pierre précieuse >, iritis (Pline 37,138). « enlever les nerfs, détruire> (Lye.), i:çL\l(~oo (Gal.), -~v~&~oo
cf. Redard, Noms en -TIj~ 55. Verbe dénominatif lp(~oo (Peripl. M. Rubr., Ath.) ; en outre, lve:üe:~ . Te:lve:~ (Hsch.).
«être irisé> (P. Holm. 7,6). Et.: Le nom du tendon r~ admet un F initial, et la
Dans l'onomastique on admet que Tlpo~ (nom donné métrique y est parfois franchement favorable (Il. 5,73;
dans l'Od. à un mendiant qui porte des messages) est tiré 14,495; 23,191; Od. 11,219). On a donc rattaché le mot
de Tlp~~. à (F)lç' force _, soit en supposant que d'après l'accusatif
Et.: La présence d'un Finitial est assurée par la métrique Iv' du nom de la force (cf. l'article précédent) on a constitué
homo et par une inscr. étol. (Schwyzer 380) ; la forme EIp~~ une flexion LVct, lv6ç, etc.·; soit en posant un radical ·wis-
(IG II' HIll) nom d'un vaisseau n'est pas sûrement (cf. lat. uires) élargi en -n-. Le sens de «nerf> serait une
expliquée (on a supposé *e:F~p~~). On a admis une dérivation innovation grecque (voir en dernier lieu Shipp, Essays 35,
d'un • wi- «courber >, cf. héct, lTü~; un suffixe en • -r- n. 14). Mais on a douté qu'il faille relier le nom du tendon
s'observe aussi en germanique, anglo-sax. wir « fil de fer >, à celui de la force, le rapport sémantique étant possible,
V. norr. virr «spirale> (Bechtel, Hermes 45, 1911, 156 sqq. sans plus. Dans cette éventualité, il ne reste guère d'
et 617 sq., Lexilogus s.u.). Le rapprochement que l'on a étymologie, cf. Pokorny 1121 ; on a pensé à la racine de
proposé avec (F)le:fLct~ est moins vraisemblable. L'identité hu~, etc., et rapproché la glose d'Hsch. y(~ . LfL&;~.
du nom de la déesse et de celui de l'arc-en-ciel est hors
de doute, comme le souligne Frisk après Bechtel. iaiil-1L : «je sais >, présent dorien créé en partant de
3 e pl. rcrctVT~ = ion.-att. rcriXcr~, par rapprochement avec
1 1S : f., ace. Iv(ct), 3 ex. tous devant voyelle dans la tcrTctVn : tcrTiXfL~. Attesté notamment en crétois inf. F~cr&fL1JV
formule Iv' à.1téÀe:6pov (Il. 5,245; 7,269; Od. 9,538), où (Schwyzer 182,19, Gortyne). subj. 3 e pl. 'CcrctVT~ (ibid. 190).
il est tentant de corriger en supprimant l'apostrophe; Nombreux exemples dans la littérature dorienne : rcriXfL~
instrumental I-qn. Le mot, qui n'existe que chez Hom. et (Epich. 254, Pi., P. 4,248, Théoc. 5,119), 2 e sg. rcrct~~
Hés., désigne la force comme puissance agissante; il (Théoc. 14,34), 'CcriXn (Théoc. 15,146), 1 e pl. rcriXfLe:V (Pi.,
s'emploie dans des formules, à l'instrumental Iqn avec N. 7,14). Hsch. a la glose y~cr&;fLe:Vct~ . e:18évct~.
les verbes à.v&;crcre:~v, fL&;Xe:cr6ct~, 8ctfL'ijVct~, et le participe
XT&fLe:VO~; le nominatif, plus fréquent, apparaît tantôt ~aclTLS, -~80~, -W~, -e:oo~ : f., nom d'une plante fournissant
seul, tantôt employé avec un complément au génitif une teinture bleue, Guède, Pa~tel, Isatis tinetoria (Hp.,
(p. ex t~ à.véfLO~O) ou un adjectif; emploi remarquable: Thphr., Samos IVe S. av.), d'où lcrctTW81J~ (Hp., Aret.).
celui avec un génitif ou un adjectif pour désigner une Et.: On a évoqué des termes qui désignent la même
personne dans les expressions comme xpctTe:p1J t~ '08ucr'ijo~ plante, lat. uitrum, v.h.a. weil, anglo-sax. wiid. Peut-être
(Il. 23,720), etc. emprunts divers à une même source.
Dérivés. Sur l'instrumental l'ln, rqlLo~ seulement dans
le groupe rtp~ct fL'ijÀct (Hom.). Composés et dérivés dans ~a91-16s : m., aussi f. (p.-ê. d'après 686<;) «passage
l'onomastique : peut-être F~6ÀctFo~, Floov (Bechtel, H. étroit, langue de terre, isthme> (Hdt., etc.), dit notamment
Personennamen 219), notamment sur l'instrumental !tp~, comme toponyme de l'isthme de Corinthe (Hdt., Pi., etc.),
composés 'Itplvoo~ (aussi mycénien Wipinoo), 'Itp~yéve:~ct; exceptionnellement dit d'un canal, d'un détroit (Inscr.
'Itp~fLé8e:Lct doit être distinct de mycén. Ipemedeja ; dérivés Délos 353 A 29,34; 354,29), nom d'une partie du corps,
F~tp~&8ct~ (béotien), Fltp~TO~ (corinth.), Tltp~ç (Hom.), etc. .le cou> (Emp., Pl.). Diverses formes adverbiales :
Voir aussi rtp6~fLOÇ. 'lcr6fL66e:v (AP), 'Icr6fL66~ (ibid.), et surtout 'lcr6fLor
Concurrencé et éliminé par d'autres noms de la force, vieux locatif (inscr., Pi., Simon., ion.-att.). Pour 'I6fL6ç
notamment ~lct. (Delphes), voir ci-dessous.
Et.: La métrique homérique et la glose d'Hsch. y(~ Le suffixe -~oç a fourni des dérivés divers: a) "lcr6fLwÇ
(= Fl~) . . .. lcrxü~ garantit l'identité de ce vieux nom- «qui concerne l'Isthme» (Pi., trag.), "lcr61.L~OC • jeux
racine avec lat. uis, thème en i, voir Ernout-Meillet S.U., isthmiques. (Pi., Simon., ion.-att.) avec 'lcr6fLw-vlx1J~,
et A. Ernout, Philologica 2,112-150 = Rev. Phil. 1954, -V~Xoç (B.) ; dérivés : 'lcr6fL~ctcrTctl « ceux qui vont aux Jeux
165-197. Voir aussi le suivant. Isthmiques >, titre d'un drame satyrique d'Eschyle,
formation du type de ' A1toÀÀOOV~OCcrTOC(; le présent lcr6fL~&~oo
2 1S, tv6ç: f., surtout pl. !ve:~, dat. pl. rve:cn (Hom.), ne se trouve que chez Hsch. et Suid.; avec le doublet
lcrlv (lEsch., Sor.), rVct~~ (Peripl. M. Rubr. 65) «tendon> 'Icr6fL~lhoc~ (Inscr. Délos 1441 A, 153); 'lcr6fL~&Ç, 'Icr6fL~&;8e:ç =
(Hom., Hp., Ar., etc.), notamment tendons du cou « nuque. "Icr6{.L~oc (Pi., Pl. Com.); lcr6fL~ocx6~ (Arist.) et -~x6ç (Str.) ;
(Il.); en ion.-att. parfois « filament musculaire, fibrine du lcr6fLW81J~ «qui ressemble à un isthme. (Th.); d'autre
sang.; dans le vocabulaire botanique «fibre» d'une part, de lcr6fL6ç «cou» : tcr6{.LwV n. «un tour de cou.
plante, «nervure> d'une feuille (voir pour les divers (Od. 18,300), ce mot homérique prouve que l'emploi de
emplois techniques du mot, R. Strômberg, Theophrastea lcr6fL6ç au sens de cou est fort ancien; dit aussi du col d'une
129-135). bouteille ou d'une bouteille (chypr. [?] d'après Pamphil.
Composés chez Thphr. : &-~voç, ôÀ~y6-'LVOÇ, 1toÀü-~vo~, chez Ath. 472 e); d: rcr6fL~ct (Hp.,Dent. 21, Nic., Al. 191,615)
e:\l-~vo~, Àe:1tT6-woç. avec 1tctp(cr6fL~oc • amygdales> (Hp., Ar.). Enfin, on a pensé
Dérivés: lVLov n. «muscles et tendons du cou, nuque >, (si les textes sont corrects) que les gloses d'Hsch.
470
!a6fLlXlvw = &a6fLlXlvw et la6fLIX = &a6fLlX sont des déforma- notamment avec la particule privative &(v) : on a la forme
tions de &a6fLlXlvw et &a6fLlX sur le modèle de La6fL6ç «cou ». ancienne attendue &(F)Laoç (Pi., 1. 7 [6], 43, hapax) et
Et.: La première idée qui vient à l'esprit est de chercher usuellement 6[V-LcrOÇ p.-ê. composé possessif tiré de 't'à
une étymologie du côté du verbe e:!fLL «aller ». On attend Laov, lj La1J (déjà dans Od., cf. sous LaalXa6IXL).
un suffixe -6fLo-, lequel se trouve en effet attesté à Delphes Dérivés: !a6't'1Jç «égalité. (ion.-att., voir aussi Mugler,
avec 'I6fL6ç, l'isthme de Corinthe (SI G 36 A, et 507); O. C. s.u.), !alXroç = Laoç (Nic., Call.). Adverbes : Lawç
on invoquerait alors L-6fLlX, da-l-6fL1J, voir sous e:!fLL; mais « également _, mais surtout «à chance égale, peut-être »,
le sigma est inexpliqué; poser 'idh-dhmo- reste une ce qui est l'emploi usuel (ion.-att); Hsch. a la glose
hypothèse en l'air. Pour le sens, on comparerait v. norr. laconienne [3lwp; 'lalXxLC; «autant de fois» (Pl, etc.),
eid «isthme» qui repose sur i.-e. 'oi-dho (ou 'oi-to). Mais LcrlXxwç « du même nombre de façons» (Arist.).
Chadwick tire de ta6fL6ç l'anthroponyme mycénien witimijo Verbes dénominatifs : tcr&:~w «rendre égal, équilibrer_
ce qui détruit l'étymologie; cf. Chadwick-Baumbach 206 (Hom., ion.-atL), avec en grec tardif !crlXafL6ç, talXa't'Lx6ç
où est rappelée une suggestion d'Egger, MSL 4, 1881, 146, (Eust.); tcr6w «rendre égal» (S., Ar.) surtout tcr60fLIXL
rapprochant lat. df-ufd6. «être rendu égal» (Od. 7,212, ion.-att.), talXlofLlXL. (Nic.,
AraL)
taLKLOV : n. (Ath. 376 b, pap.), d'où LaLXOÇ (Alex. Le grec moderne emploie encore I:croc; (à côté de OfLIXÀ6c;)
Aphr., Pro 1,22) « plat de viande hachée»; avec !aLxllXpLOÇ avec LcrWC;, È~LcrWVW, etc. ; parmi les nouveautés LaLlX adv.
et LaLXWfL&:ye:LPOÇ «charcutier ». « juste _, LaLIX LaLlX, etc.
Et.: Emprunt au lat. insicium. Et.: La structure originelle du mot FlaFoç est sûre, mais
l'étymologie n'est pas établie. Il serait tentant de partir
de 'wisu-, 'wiswo-, ce qui permettrait de rapprocher skr.
taKa.L : f. pl. champignons qui poussent sur les chênes
vi~u- « des deux côtés », mais le traitement de '-sw- ancien
et les noyers (Aet. 7,91, PaullEg. 6,49).
est tout différent et élimine la simante (Lejeune, Phoné-
tique, § § 117 et 118 avec l'addition au § 118). On pose donc
taKÀa.L : XlXÀIXL' [XIXL !Xl IXLye:LIXL fL1JÀW't'IXL] (Hsch.), 'wid-s-wos, * FL't'aFoc; et on a admis un traitement de
cf. LXÀIX. 'wid-s-wos dérivé de e:!80ç ('weid-e/os) formé avec le suffixe
-Foç de fLoUVOÇ, fL6voc;. Meillet a proposé une hypothèse
taKw, voir sous ~OLXIX, et aussi sous e:!fLL. ingénieuse (BSL 26, 1925, 12-13). En partant de 'witwo-,
il admet un dérivé du nom de nombre «deux» (d)wi-
avec une suffixation '-two-, thématisation de -'t'uç. Pour
taos : ép. !aoç, f. èta1J, arc., crét., béot. FlaFoç (Hsch.
le sens un dérivé de «deux» est assez plausible; pour le
ylayov . 'lcrov); quelques graphies avec aspiration, p.-ê.
sens et la forme, Meillet invoque -lîfLLO"UÇ avec f. dor.ljfLl't'e:LIX,
par analogie avec ()fLOWÇ (Schwyzer 708 a, Éphèse IVe S.
iJfLLacrov et -lîfLLaov où la simante repose sur - *tw-. Il reste
av., 62,175 Héraclée); «égal, en nombre égal, également
à admettre que l'on ait un traitement *-two- >-crFo->
partagé, égal en droit », etc. (Hom., ion.-att., etc.) ; noter
-cro-, ce qui parait hypothétique.
les formules homo 8IXL't'OÇ è:"tcr1Jç «un festin où chacun a sa
part », v1je:C; HalXL «les vaisseaux bien équilibrés ». Sur
l'emploi du mot en géométrie et en mathématique, V. tao4>a.pL~W : «être égal à, rivaliser avec» (Il., Hés.,
Mugler, Terminologie Géométrique S.U. Comp. et sup. Simon., Théoc.), «rendre égal. (Nic., Th. 572). Pour le
LalXlnpoç (E., Th., X.), -'t'IX't'OÇ (Pl.), cf. fLe:alXlnpoç, etc. sens, cf. &v't'Lcpe:pl~w, issu de &V't'L-cpÉ:pW. Sur le modèle
Sur l'existence possible de FLaFo- en mycén., voir Chad- de tcrocplXpl~w : IXÙ't'OcplXpl~e:LV . lXù't'ofLlX't'dv (Hsch.).
Et.: On attend *Lcro-cpopl~w, dénominatif de tao-cp6poc;
wick-Baumbach 206.
Nombreux composés avec le premier terme !ao- (plus (cité sous Laoç). Le vocalisme IX est inexpliqué même si
de 200). Chez Hom. outre tcro-cplXpl~w (voir s.u.), !a66e:oç l'on rappelle que ce vocalisme s'observe pour la racine de
« égal aux dieux », hypostase de LcrOÇ 6e:éj> (mais cf. Riach, cpépw cf. cplXplhplX.
Wortbildung 170), tcr6-fLopoC; «qui a une part égale »,
ta61te:80v «plaine _, cf. ta61te:80c; • au même niveau» raaa. : exclamation raillant une déconvenue (corn.,
(Hdt., Hp.) et voir Risch, IF 59, 1949, 15, taocp6poc; «qui Hdn.). Onomatopée, cf. dans le même genre crl't''t'IX.
porte un poids égal, de force égale» et voir LcrocplXpl~w;
nombreux autres composés notamment tcr1JyopllX «droit raaa.a9a.L : [corr. pour tcrO"lXcr61XL] . xÀ1JpoUcr6IXL. AécrowL
de parler en égal, égalité de droits» (Hdt. 5,78, ion.-att.) (Hsch.). On a rapproché lX!alX, etc., voir S.U. De plus,
issu de Laov &yopiicr6IXL, d'où sont tirés tardivement depuis Fick, les dictionnaires étymologiques posent un
LO"1Jyopéw, tcr1Jyopoç, tcrO-[3lXp'Î)Ç «de poids égal », -yéwC; subst. gén. LaO"1Jç • part» (Od. 9,42 = 459) corr. pour
« à ras de terre », -8lIXL't'OÇ « qui a un niveau de vie égal., La1Jç. Mais Lcr1JC; [s.e. fLolp1Jç] • part égale» est parfaitement
-8pofLOÇ «qui compte aussi vite que », -XPIX't"Î)Ç «égal en plausible. La même hypothèse a été faite par Bolling,
droit », -vofLoC; «où tous ont des droits égaux _ (avec Cluss. Phil. 26,313 pour Od. 2,203, où il lit LcrcrlX pour
-fLéofLIXL, -fLLX6c;), -1tIXÀ'Î)C; «d'égale force -, -1tÀ1J6'Î)ç« égal en !alX; réfuté par. Verdenius, Mnemosyne, 1956, 49.
nombre », -pp01tOç «équilibré, égal en poids », -axe:À'Î)ç
« isocèle _, -'t'e:À'Î)ç «qui paie des contributions égales_, LaT"1f.1.L : dor. tcr't'iifLL, moyen Lcr't'lXfLIXL, aoriste inf.
-Xe:LÀ'Î)Ç «qui monte jusqu'aux bords », -~1Jcpoç «qui a un cr't'1jaIXL, moy. cr't"Î)alXa6IXL, f. a't''Î)aw (Hom., ion.-att., etc.),
droit de vote égal », etc., !awvllX « prix égal », -wvufLoÇ «qui parf. tard. ~cr't'iXXIX surtout en comp., «dresser, placer,
porte le même nom ». arrêter, placer dans la balance, peser, fixer », etc. Intran-
"Iaoç figure également comme second terme de composé, sitif : La't'lXfLIXL, cr't''Î)crOfLIXL, aor. ~cr't'1Jv, cr't'1jVIXL, pf. f!a't'1JxlX,
471
i:O"t1XVIX~, tcr1:00C; (Hom., ion.-att., etc.) avec en att. tcrnptOOC; notamment en grec hellénistique et tardif par des présents
et i:crnpt~vlX~ «être placé, se tenir~, etc.; enfin, il existe parallèles : 1) !cr1:OCVoo, d'abord à l'inf. !cr1:ocve:~v (l er ex.
des formes passives «être placé ~, aor. Ècr1:oc(7)v, cr1:IX61jVIX~ &.v6- P. Pelrie 2, p. 120, Ille S. av.) fait sur !cr1:OCVIX~ (verbe
(Od., etc.), f. cr1:1X61jcrofLlX~ (att.), cf. pour le sens A. Prévot, attesté dans NT, Plb., etc.) : pas de rapport avec des
Aorisles en -(7)v, 42-45 et 62. formes comme arm. sla-na-m, lat. dé-stiniire, il s'agit d'une
Formes à préverbes extrêmement nombreuses, le création relativement tardive; 2) !cr1:OCoo p.-ê. chez Hdt.
préverbe comportant toujours un sens précis et le jeu des 2,143; 4,103; fréquent en grec tardif; 3) le crétois otTre
formes transitives et intransitives étant net : &.v-, &'cp-, un doublet tout ditTérent : impér. cr1:lXvu€cr6wv (traité
8~1X-, èv-, È~-, Ècp-, KIX6-, fLe:6-, 1tIXP-, 1te:p~-, 1tpO-, 1tpocr-, entre Hiérapytna et Priansos, Collitz-Bechtel 5040). Il
cruv-. Voir aussi È1t[cr1:lXfLlX~. Ce thème verbal se trouve au ne serait pas impossible d'expliquer cet hapax par
centre d'un nombre considérable de dérivés nominaux l'analogie de présents comme 1:IXVUoo, etc. Mais on y voit
dont les rapports avec le thème verbal apparaissent plus souvent une forme ancienne que l'on rapproche de av.
ou moins étroits. D'abord l'adjectif verbal cr1:IX1:6C; «qui fra-slan-v-anti « ils gagnent un avantage _.
reste droit., dit d'un cheval à l'écurie, etc. (Hom., Le grec moderne possède deux verbes: cr1:1jvoo, ~cr1:7JcrlX
S., etc.). Surtout en composition, notamment avec des «dresser, ériger ~ et cr1:€Koo (-ofLlX~) «se tenir debout,
préverbes : &.-, &'VIX- «renversé, dévasté _ (avec -1:600, s'arrêter., etc., issu du pt. €cr1:7JKIX; en outre, cr1:occr7) ,
-1:oocr~c;), 8~1X-, KIX1:IX- (&'-KIX1:IX-, 8Ucr-KIX1:IX-), fLe:'t"IX-, \mo-, etc. cr1:occr~fLoÇ, cr1:lXcrLOC~oo, etc.
Avec des suffixes de noms d'agent: cr1:lX1:1)p s'est spécialisé El.: L'aoriste radical athématique ~-cr1:7J-V (~-cr1:<Xv)
au sens technique de « poids ~ (cf. tcr1:7JfL~ « peser.), puis de répond exactement à skr. d-slhii-m. L'aoriste sigma tique
monnaie (ion.-att., etc.); signification ditTérente dans transitif ~cr1:7JcrlX est une innovation du grec comme
mycén. lalere (= cr1:IXTIjpe:C; '1 cf. Lejeune, R. Ph. 1960, ~cpücrlX, etc. Le présent athématique à redoublement
28) qui désigne des personnes, et dans &.VlXcr1:IX1:1jp t-cr1:7)-fL~ (tcr1:<XfL~) est propre au grec et peut être dû à
«destructeur ~ (lEsch.); -cr1:oc1:7JC; m. avec des adj. en l'analogie de 1:[-(7)-fL~, t-7)-fL~ de sens voisins; l'indo-iranien
-cr1:lX1:tK6c; est attesté dans de nombreux composés, et l'italo-celtique s'accordent à présenter des formes
notamment Èv- «adversaire _ (S.), Èm- «qui s'approche _ thématiques : skr. li-$th-ati «il est debout », lat. sistit
(Od. 17,455), «qui se tient sur un char _ (trag.), «chef, «il se tient, il s'arrête» et « il place, il arrête _. Le sens
épis ta te " etc. (ion.-att., etc.), avec Èmcr1:lXcrtlX, Èmcr1:IX1:~oo, transitif de tcr1:7)fL~ qui est possible aussi dans lat. sislo
-cr1:IX1:e:UW, -cr1:lX1:dlX, -cr1:lXnK6c; ; KIX1:IX- (S.), op6o- « colonne, est peut-être consolidé en grec par l'analogie de 1:(()7)fL~ et
orthostate., 1tlXplX- «soldat qui se trouve auprès d'un autre, celle de ~cr1:7JcrlX. Le parfait f-cr1:7J-KIX, pl. €-cr1:lX-fLe:v continue
assistant _ (ion.-att.), 1tpO- «chef, président, protecteur, (à l'exception du -K-) un pl. i.-e. exprimant l'état, cf. skr.
prostate _ (ion.-att.), -cr1:IX1:~oo, -cr1:IX1:e:Uoo, -cr1:lX1:e:tlX, -cr1:lX- la-slhdu, pl. la-slhi-md, lat. slelï, slelimus. L'adj. verbal
1:~K6c;, -cr1:lX1:1)pW<;, crucr1:OC1:7JC;, etc. cr1:èh6ç répond exactement à skr. slhi-ld-, lat. sutlus.
Noms d'action : cr1:occr~c; «stabilité, place, action de se Sur les formes verbales des autres langues i.-e. comme
dresser., d'où «sédition _ (ion.-att.); du dernier sens sont lat. slo, etc., v. Pokorny 1004 sqq., Ernout-Meillet s.u.
issus cr1:lXcr~OO1:7JÇ, -1:dlX, -1:~K6C; et cr1:lXcr~oo87)ç; dénomin. sto, etc.
cr1:lXcr~OC~oo avec cr1:lXcrLlXcrfL6ç, etc.; de cr1:occr~ç «stabilité ~
cr1:occr~fLoe; «stable., etc.; en outre, avec préverbes: &'VIX-,
&1tO-, 8~1X- avec 8~lXcr1:lXcrLOC~oo, ÈK- « déplacement, égarement, LUTta., -1), (1 foyer 1), voir sous ter'dIX.
extase _, Èv-« résistance _, etc.; Èm- « arrêt, attention _, etc.,
avec Èmcr1:lXcr(1X ; KIX1:IX-, fLe:1:IX- « changement _, 1tlXplX- (sens LUTae; : m.,« ce qui se dresse, montant» d'où « montant
divers), 1te:p~- «circonstance _, 1tpO- avec 1tPOcr1:lXcr(lX, d'un métier à tisser, métier à tisser », d'où par extension
crücr1:lXcr~Ç «rassemblement _. L'autre nom d'action attendu, « ce que l'on tisse» et dans le vocabulaire maritime « mât»
exprimant l'état, crTIjfLlX n'est attesté que tardivement : (Hom., ion.-att., etc.).
cr't"ÎjfLlX «pénis ~ (Rut), «support ~ (Héro), mais le mot Composés assez nombreux : !cr,O-86K7) «madrier. qui
tient une place importante dans la composition, il s'agit reçoit le mât abaissé (Il. 1,434), !cr'ro-61jK1) id. (E.M. 478),
de termes abstraits ou techniques : &.voc-cr1:7JfLlX « hauteur, !cr,o-1té87) «emplanture du mât» (Od. 12,51 = 162, Ale. 326
taille., etc., &.1t6- «distance, abcès >, 8~oc-« intervalle, L.P.), tcr,o-Ke:plX(1X «vergue _ (Orph., Artem. 1,35); aussi
ditYérence., etc., ~v- «objection, obstacle~, È1t[- «monu- d'autres termes techniques : !cr1:6-1to8e:ç «montants du
ment sur une tombe. (Pl., etc.), KIX1:OC- «état, condition, métier _ (AP, pap.), !cr,oupy6e; «tisserand _ (pap.), avec
constitution., 1tlXpOC- «exaltation. (et «statue. placée -~oo (S.), -(IX (Pl.) ; enfin, !cr,o-~oe:ue; «timon de la charrue_
à côté d'une autre), cru- «système, composition., etc. (Hés., Tr. 431, 435 [fin de vers], d'où A.R. 3,1318 et Orac.
(Hp., Pl., Arist., etc.), tm6- « dépôt, base, poste militaire •. chez Paus. 9,37,4 [début de vers] arrangement d'après les
Quelques textes tardifs attestent des formes en -cr1:e:fLlX noms d'instruments en -eue; de !cr1:0e; ~6e:we;, (~owv),
évidemment secondaires. secondairement !cr,o-~67) (AP 6,104).
Tous les mots cités appartiennent à des systèmes Dérivés : le mycénien en possède deux : itejao =
productifs étroitement associés à tcr1:7JfL~. D'autres pré- *!cr1:e:~OCWV «femmes occupées à tisser» et itowesa =
sentent pour la forme une structure plus isolée et archaïque * !cr,o Fe:crcrlX , épithète d'une ÈcrXOCplX «avec un montant
et pour le sens une signification plus particulière. Ils sont droit. ('1), cf. Chadwick-Baumbach 207. En outre, !cr1:(ov,
cités à leur place dans le dictionnaire, voir !cr1:6C;, cr1:1X6fL6ç, surtout pl. !cr,(1X «voile» (Hom., ion.-att.), «rideau.
cr1:lXfLive:ç, cr1:OCfLVOÇ, cr1:1jÀ7) , cr1:1j fLooV , cr1:0OC, cr1:lXup6ç, cr1:oc87)v, (LXX), nom de mesure pour des étotTes (pap.), avec des
cr1:oc8wç, cr1:oc8wv, etc. composés comme !cr'no-8pOfL€oo «courir toutes voiles
Le présent athématique tcr1:7JfL~ a été concurrencé dehors»; !cr1:e:OOV « atelier de tisserand. (Men.), avec
472
le doublet tO"'t'6>V (Varro), d'où le composé !O"'t'ùlV&p)(ljÇ et dans un sens particulier tO")(&ç, -&80ç f. «figue sèche.
(pap.) et !O"'t'ErOV (pap.). (Ar., etc.), avec !0")(&8~ov (Ar.) et des composés comme
Le grec moderne a encore !0"'t'6ç « mât & et tO"'t'LOV « voile -, tO")(ot80-x&puov, -7t6>Àlj<;.
mais ces mots sont remplacés par d'autres comme x:X't'&p't'~ 'JO")(v6ç subsiste en grec moderne.
et 7totVVL en démotique. El.: Le rapport morphologique entre tO")(-v-6ç et to")(-
El.: Issu du présent à redoublement rO"'t'otfLot~ ou selon otÀ-É:oç est d'un type connu, cf. O"fLEp8v6ç, O"fLEp8otÀÉ:oç et
Frisk d'un présent thématique, cf. lat. sislà. Benveniste, Origines 45 sq. On attendrait un verbe
*!O")(otIVùl, cf. &~otÀÉ:o<;, &~otLVùl, etc., mais il n'est pas
ï<M"Wp. voir sous o!8ot. clairement attesté. Enfin, tO")(&ç peut reposer sur un
thème en nasale. Étymologie douteuse, le rapprochement
Laxa.Àeûaa.L : 6ljMO"ot~ (Hsch.), cf. &VLO")(otÀOÇ . &'t'oxoç, le plus plausible étant celui d'av. hiSku- «sec., en celt.,
&v1]fLEÀX't'oÇ, &61]ÀotO"'t'oç (EM 110,32), etc.
m. irl. sese, etc., donc ·sisqu- ; un thème en u ne surprend
pas dans cet ensemble archaïque, mais l'occlusive aspirée
Laxlov : n. «os du bassin où s'emboUe le fémur,
du grec ne s'explique pas. Aspirée expressive? Voir encore
hanches & (Hom., ion.-att., etc.).
Pokorny 894 sqq.
Fournit un second terme à des composés descriptifs
comme èÇLO")(LOÇ «ressortant de la hanche. (Hp.),
EÙ-LO")(LOÇ «aux belles hanches. (AP), &v-, etc. (Hip- taxOs. -uoç f. «force du corps, force physiqlle, force &
pialr., etc.) ; premier terme dans tO")(~-oL8ljç [Ot8É:ùl] (corn.). (Hés., Th. 146, etc., ion.-att., etc.). Composé &v~O")(uç
Dérivés : to")(&p~ov dimin. (Hero), tO")(~otx6ç «qui concerne «sans force. (LXX).
la hanche. (Thphr.) ; tO")(~&ç, -&80ç f. (s.e. v60"0ç) «maladie Verbe dénominatif to")(Uùl, aor. to")(uO"ot, pf. to")(UXot (PL,
de la hanche, sciatique. (Thphr.), désigne aussi l'aubépine ion.-att., hell., etc.), • être fort. dit notamment de la
(Dsc.), considérée comme remède contre la sciatique force physique; également avec des préverbes : 8~- (Phil.),
(cf. Strômberg, Theophraslea 194), d'où tO")(~ot8~x6ç «qui Èv- (Hp., Arist.), Èç- (hellén.), È7t- (X, etc.), Xot't'- (Mén.,
concerne la sciatique. (médec.); enfin tO")(LotO"LÇ «sciatique. etc.), Û7tEp- (Thphr., etc.), avec le nom d'action rare
(médec.) nom d'action de *to")(~&ùl plutôt que de to")(~&~ùl. tO")(UO"Lç (LXX).
Il existe un dénominatif to")(~&~ùl «balancer les hanches & Adj. usuel !O")(up6ç • fort >, employé notamment dans le
(Procop., Suid., Phot.) ; en ce sens Hdch. a tO")(&ÀE~V que vocabulaire militaire (Hdt., Th., ion.-att.); au second
l'on corrige en tO")(~&88EV en supposant une forme laconienne. terme de composé : &V-LO")(UPOÇ «sans force. (Hp.,
Le mot tO")(LOV ne subsiste pas en grec moderne. Str., etc), um:p- «très fort & (X, Arist, etc); comme
El.: Il est difficile de trancher si la glose d'Hsch. rO")(~ . premier terme dans une dizaine de composés tardifs,
6mpuç est un mot archaïque comme &À<p~, etc., ou une p. ex. tO")(upo-yv6>!LùlV (Arist.), !O")(UPO-7tO~É:ùl • renforcer>
graphie tardive, ou enfin une simple faute pour tO")(LOV (Plb., etc.); rares dérivés : tO")(up~x6ç «doué pour les
(ainsi Latte). L'identification du mot avec skr. sdklhi épreuves de forces & (Pl., Th!. 169 b) : !0")(up6't'ljç f. (Ph.
« cuisse. est impossible, voir en dernier lieu Sommer, 1,128).
Feslschrifl Debrunner 426, n. 2. Autres hypothèses Verbes dénominatifs : tO")(UPL~O!Lot~ «montrer sa force,
de Chantraine, Emerita 19, 1951, 134-143 (cherche résister >, notamment dans une discussion (Héraclit.,
à grouper tO")(LOV, !O")(uç et !çuç), de Mann, Language 28, ion.-att.), également avec préverbes: &'7t- • nier vigoureuse-
1952, 39. ment> (Th., etc.), &'v't'- «maintenir vigoureusement une
opinion opposée. (Th.), 8~- • soutenir obstinément.
Laxvos. !O")(&<;, tO")(otÀÉ:o<; : adj. tO")(v6<;, -1], -6v «sec, (ion.-att.), avec le désidératif 8\LO")(up~dùl (Hp.); tO")(Up6ùl
desséché, maigre, faible " dit au figuré d'un style simple • renforcer> (LXX, Is. 41,7) ; Xot't'~O")(UPEUOfLot~« être violent.
(ion.-att., hellén., etc.). Rarement et tardivement au (Aq.).
second terme de composé èv-, Xot't'-, Û7t-, Û7tEP-. Au premier 'JO")(UÇ et !O")(up6ç jouent un certain rôle dans l'ono-
terme p. ex. tcr)(vo-O"xû,1]ç ; le composé le plus remarquable mastique. Peut-être déjà le composé mycén. isukuwodolo
est tO")(V6-cpùlVO<; (Hdt., Hp., Arist., etc.), parfois au sens (cf. Chantraine, R. Ph. 1963, 19-20); en outre, 'IO")(upLùlV,
attendu. à la voix faible >, mais le plus souvent « qui est 'IO")(uÀo<;, etc.
gêné pour parler. (Hdt. 4,155, Hp., etc.), rapproché de Sur l'emploi de tO")(UÇ et de ses dérivés, voir Chantraine,
to")(ùl «arrêter> (Arist., Pro 903 a), et comportant p. ex. Emerita 19, 1951, 134-143.
chez Hdt. dans les mss une variante tO")(6cpùlVOÇ : il s'agirait
El.: La glose d'Hsch. ~IO")(UV . to")(UV, 0"<p68pot t 6ÀLyoV.
alors de deux mots différents.
A&XùlVEÇ suppose un F initial qui ne se trouve confirmé
Dérivé: tcr)(v6't'lj<; f. «sécheresse >, etc. (Hp., Arist., etc.).
par aucune autre donnée, et ce F dû à l'analogie de (F)LÇ
Verbes dénominatifs : 1) tO")(VotLVùl «dessécher, faire
pourrait être secondaire. C'est ce que semble confirmer
maigrir, réduire> (ion.-att.), également avec des pré-
le mycénien isukuwodoto. L'étymologie reste incertaine.
verbes: &7t-, Xot't'-, O"uv- «dessécher, réduire> (on a parfois
Selon Meillet, BSL 27, 1926, 129 aqq., t- prothétique,
une variante !O")(otIVùl), d'où !O")(VotO"lot «desséchement,
et -0")(-, cf. ~E~V, O")(ErV, etc. ; pour le thème en -u- et sa
maigreur> (Hp., Arist.,), tO")(VotO"fL6ç (Hp.), tO")(VotVO"Lç
relation possible avec un adjectif, v. Meid, IF 63,1958,19.
(Paul. lEg., etc.), tcr)(votv't'~x6ç «apte à réduire> (Arist.);
Autre hypothèse incertaine : cf. !çu<;, Chantraine, 1. e.
2) !O")(v60fLot~ • se dessécher >, tO")(V6ùl «dessécher.,
également avec &7t-, Èç- (Hp., Arist., etc.), d'où tO")(VùlO"~Ç,
-ùl't'~x6<; (médec., etc.). ha.Àos : signifie 't'otÜpOç selon Dion Cassius, 4,2, cf.
A côté de ces formes vivantes, nous avons deux mots aussi Timae. 12 et la glose d'Hsch. 'l't'otÀ6ç . Pùl!LotrO<;,
anciens apparentés : tO")(otÀÉ:oç «sec> (Od. 19,233, Man.), 't'otÜpo<;.
- 473
ha.... os. voir sous EL(.tI. véoç, &:mxMç. On rattache aussi à ''l'l'Uç le nom d'oiseau
l'l'U~ (Phot., Suid.), cf. pour la finale I)p'l'U~.
tTÉa. : ion. hÉ1) (gén. t-re(1)ç A.R. 4,1428 avec allonge-
ment métrique de la 2. syll.) «osier, saule,. (Il. 21,350, tuy';. \UY(.tIX, tuy(.t6ç, voir tu~Cil.
ion.-att., pap., etc.) dit aussi d'un bouclier d'osier tressé
(E., Ar.), cf. Trümpy, Fachausdrücke 73.
tuy~ : f. «torcol >, oiseau qui porte ce nom à cause du
Composé : he:6-<puÀÀoç «décoré de feuilles d'odier.
mouvement de torsion qu'il peut donner à son cou (Arist.,
(Halicarnasse Ille s. av.).
lEl.); utilisé en magie amoureuse précisément en raison
Dérivés: hÉlvoç «d'osier. (Hdt., Thphr., pap., etc.), de ce mouvement, attaché à une roue que l'on fait tourner
he:6:.v • oseraie. (Gp.). pour retenir la personne aimée (Pi., Ar., X., Théoc.),
Le mot ne survit pas dans le grec courant d'aujourd'hui. voir Gow, JHS 54, 1934, 1-13, et son édition de Théoc. 2,
Et.: L'existence d'un digamma initial est indiquée par p. 41; J. de la Genière, R. Ét. Ane. 60, 1958, 27-35;
la glose d'Hsch. yl'll~OI: . t'l'ÉOI: et bien acceptée par l'ex. homo enfin, en grec tardif (Proc!. et Dam.) désigne certaines
Le suffixe -ÉOI: s'observe dans d'autres noms d'arbres: divinités chaldéennes; avec !uYYlx6ç (Dam.). Pour 'Iuy-
al)xÉ1) , 1l'-reÀÉ1), etc. La finale de ces mots ne comporte pas ylOÇ, etc., voir le suivant.
de F intervocalique et hÉOI: ne peut donc être tiré directe- Et.: Formation expressive comme dans certains noms
ment de l'l'UÇ, ce que confirme la différence de quantité d'oiseaux ou d'instruments de musique : 1l'(7)\)y~, a"pLy1;,
de l'iota. Malgré le nom de dème Et'l'ÉOI:, il n'y a pas lieu aUply~. Ou bien tiré de tU~Cil, d'après le cri de l'oiseau, ou
d'admettre pour l'initiale une graphie iotacisante. On bien en a été rapproché par étymologie populaire si
posera donc 'wi- (de 'wi-~-). Traces d'un i dans d'autres l'origine est différente.
langues i.-e., cf. lit. vgtas «tressé >, skr. vitd-, lit. inf.
vyti, etc. La relation avec \'l'Uç est certaine, mais elle
n'est pas directe. Voir Pokorny 1122. tutw : pro Hom., poètes, aor. tu~OI: (Pi., P. 4,237) ;
• crier., chez Hom. dit des cris poussés pour chasser des
tTOV : n., nom thrace d'une espèce de champignon animaux, chez lEsch. et S. de cris de douleur, etc. Avec
(Thphr., fr. 167, Pline H.N. 19,36). P.-ê. de F['l'ov, cf. préverbe &V-IU~Cil (Q.S.).
la glose d'Hsch. oU~'l'6v . "0 lm' èvLCilV ot,,6v. Noms d'action: tUyT) «cri> (oracle ap. Hdt. 9,43, S.,
Nic., etc.), tuy-(.t6ç (Il. 18,572, lEsch., E.), pl. n. tuy(.tIX"1X
(lEsch., fr. 464). Nom d'agent hapax: nom. tux,,1i (cf.
tTpLOV : n., généralement pl. (première syll. longue
1)1t'U"Ii,1)Xhli) • à la voix aiguë >, en parlant d'un chanteur
Ar., Ach. 1092), nom d'un gâteau qui selon Ath. 646 d
(Théoc. 8,30).
était fait de sésame et de miel (ion.-att.).
En outre, formes nasalisées secondairement (mais voir
Dérivé hpLve:oç «qui ressemble à des itria. (AP 6,282).
éd. Latte) : tuyx,,6v' "op6v (Hsch.) et tuyy08po(.te:Lv·
Composé: hplO-1l'6:.À1)ç (Poli. 7,30) à côté des dérivés de txÔ01)Oe:LV. BOICilTO[ (Hsch.), cf. (301)8pO(.te:LV. 'luYY(1)c;' 0
grec tardif hp&ploç et hpliç (L. Robert, Mélanges Orlandos .116waoç (Hsch.) avec le nom de mois 'Iuyyloç (IG IX
242-243). 2,258 Thessalie). D'autres formes plus obscures: &ô[ux"ov
Et.: Pas d'étymologie. (cod. ŒÔ(1)XTOV)' t<p' 00 oux tyÉVe:TO (301) Œ1l'oÀÀu(.tévou
(Hsch.) et tXÔIOU~e:1 . 0P1)Ve:L (.te:,,&. XpOl:uy'ijc; (Hsch.) : si
tTTOV : f;V. Kp'ij"e:ç (Hsch.). Voir éd. Latte. le [3 représente un F, il pourrait être analogique de (F)I-
(F)&xCil, voir sous t&XCil cf. Schulze, KI. Sehr. 335.
hus. -uoç : f. «jante >, d'une roue (Il. 4,486; 5,724), La quantité de l'iota initial est brève ou longue.
« bord. d'un bouclier (Hés., Hdt.), «bouclier rond> Et.: Le verbe doit reposer sur une onomatopée : lu
(E., X.). Divers sens techniques. Pas de dérivé. Éol. est cité par Hdn. 1,506 (mais ce pourrait être un dérivé
FL'l'Uç (Ter. Maur. 658), cf. Chantraine, Gr. H. 1,154. inverse 'i), en outre, tou, t6:., tlX\), etc. De tu doit être tiré
Et.: Issu de la racine 'wei-f'woi-f 'wi- «courbeu, cf. lat. "Iuoc; épithète de Dionysos (Lycaonie, GI. 19, 1931,
uiëre «lier., skr. vgdgati, lit. vejù «tourner., etc. Le lat. 161).
uitU8 • jante,. répondrait exactement au mot grec, mais
peut être un emprunt. La suffixation en '-tu- ou '-tw-, t~9L",OS : «fort J, dit de parties du corps (d'humains
se retrouve dans divers mots, toutefois avec des vocalismes ou d'animaux), cf. Il. 23,260 : [3owv t<pOI(.tOl: x&p1)VOI:;
divers du radical : grec hÉOI:, o!aoç (v. s.uu.), v. pruss. d'hommes, de femmes, etc. (Hom., exceptionnellement
witwan « saule " V. sI. vétvi « branche >, etc. Voir Pokorny Théoc., D.P.).
1120. Et.: Le suffixe est-il -(.tOC;, -i:(.toç, -Oi:(.toç'i L'absence de F
initial chez Hom. interdit de tenter un rapprochement avec
"ITUS. -uoç : m., fIls de Térée et de Procné qui fut IC;, !<pl, etc. Pas d'étymologie. Les étymologies citées chez
transformé en rossignol (lEsch., S., Ar., etc.); le nom Frisk sont invraisemblables.
imite probablement l'appel du rossignol, cf. S., El. 148
avec variation dans la quantité de l'u, & ''l'l'UV IXtè:V "I-ruv
oÀO<pUpe:TIXI; p.-ê. comme adj. OUYIXTéplX \'l'UV (inscr.
métrique de Cappadoce, Ryba, R. Ph. 1931, 116-121).
Dérivé "1'l'UÀoç, fIls de Zéthos et d'Aédon (Od. 19,522, t~uOV : n., variété de lavande, Lavandula Spica (Ar.,
Pherecyd. 124 J.); glosé par Hsch. (.t6voç, oP<pOl:v6ç, Épich., Thphr.).
474
Et.: Pas d'étymologie, mais voir Strômberg, Pflanzen- arménien et en lituanien : arm. ju-kn (avec le même
namen 155. élargissement que dans mu-kn à côté de fLüÇ), lit. fuu/s, gén.
pl. fuu-if, lett. zuus. La voyelle iota du grec est une prothèse
txa.va.w : «désirer» (Il. 23,300, Od. 8,288 [les comme dans tXTrVOÇ (Lejeune, Phonétique 182, Schwyzer,
variantes avec tcrx- sont fautives], Babr.), -&OfLotL (Hérod. Gr. Gr. 1,413); le groupe occlusif )(0- représente un i.-e.
7,25) : la forme doit être refaite sur le modèle de Ûtpotv&wj * gZh_ (Lejeune, ibid. 31-33, en dernier lieu Merlingen,
ûtpot[vw, etc., en partant d'un ancien tXotlvw (seulement Gedenkschr. Kretschmer 2,49-61), mais les formes arm.
Cali., fr. 178,22). Une ancienne alternance *-rj*n- se et balt. reposent sur * ghü-. En ce qui concerne la quantité
trouve attestée grâce à l'hapax IXotp n. «désir. (lEsch., longue de l'upsilon, elle a été expliquée comme l'allonge-
Supp. 850 Iyr.). ment d'un monosyllabe dèd l'i.-e. Voir Pokorny 416.
Et.: Vieux mots auxquels on a cherché une étymologie
par rapprochement avec ~x1]v et skr. thate «solliciter, LXXii: f., nom d'un poisson de mer (BCH 60, 1935,
désirer '. 28, Béotie Ile s. av.) ; on a d'autre part chez Hsch. L)(Àot .
xl)(Àot et t)(&À'I) . 1j7totp û6ç, tO"Xe:UotO"fLévoç t)(OUÇ . ~. xl)(À'I)
TO ilpve:ov.
~X9ûs, -uoç : m. (la voyelle finale est en principe longue
Et.: Obscure, voir L. Lacroix, Mélanges Boisacq 2,52 sq.
dans les cas dissyllabiques [mais tx6uv avec finale brève
La glose d'Hsch. tX&À'I) peut être une faute (alpha à côté
Théoc. 21,49, Pi., fr. 306 selon Hdn.], u bref aux autres
de lambda par dittographie). Pour la forme L)(Àot le
cas et en composition; quant à l'accent on hésite au nom.
témoignage d'Hsch. et celui de l'inscription béotienne
et acc. sg. entre le circonflexe eU'aigu, cf. Schwyzer, Gr. Gr.
s'appuient l'un et l'autre. Mais y a-t-il un rapport avec
1,377 sq., Berger, Münch. Stud. Sprachw. 3,7; «poisson»
(Hom., ion.-att., encore NT). Dans la flexion notamment XL)(ÀiXj-'I) et lequel?
ace. sg. tardif txOUot, pl. nom. txOue:ç et t)(Otiç, ace. txOUotç
et t)(Otiç. LXVOS : n. «trace de pas, trace» (quelquefois par
métaphore), etc., parfois «pied. ou «plante du pied>
Dans des composés possessifs : &v-, e:ù-, 7toJ.UL)(6uç
(Od. 17,317, ion.-att., etc.).
(Str., etc.), mais 7toÀu-lX6uoç (H. Ap. 417). Comme premier
terme de composé, parfois avec voyelle thém. : tx6uo- Quelques composés, p. ex. : tXV'l)À&T1Jç (Plu.) «qui suit
à la trace. (cf. tÀotuvw), t)(vo-O"xo7téw « observer les traces»
7twÀ'I)ç «marchand de poissons» (corn.), avec les f. -7tWÀotLVot
(Pherecr.) et -7tWÀLÇ épithète de &yop& (Plu.), txOuo01]pot = (lEsch., Ch. 228, S., Plu.).
XUXÀ&fLLVOÇ, -xo).).ot «colle de poisson », -J.UfL"l)ç «fléau des Dérivés: r)(VLOV même sens (11., Od., poèt., X.), d'où
poissons» surnom d'un pêcheur (Ar.), -tp&yoç, etc.; mais les adj. tv-, 7totV-l)(VLOÇ.
txOu-~6Àoç «qui attrape les poissons» (lEsch., etc) et Verbes dénominatifs : 1) t)(ve:uw «suivre à la trace»
-~oÀe:uç (Nic, Cali., etc.). employé comme terme de chasse, également au figuré
Dérivés : diminutif t)(6u8LOV [i) chez les corn., u plus (ion.-att.), avec préverbes : i~- dit notamment d'un chien
tard, AP, mais cf. Szemerényi, Syncope 42] «petit poisson., (ion.-att.), &v- «débusquer» (Il. 22,192, S., lEsch., grec
de -ul8LOV Autres dérivés : txOuiX, ion. -U'l) «peau séchée tardif), 8L- dit de troupes qui battent le terrain (Plb.,
de certains poissons» (médec.), «poisson de conserve. 4.68,3). Dérivés: t)(Ve:UT1]Ç = t)(Ve:UfLWV (Hdt. 2,67) «qui
(pap., etc.), «pêcherie> (pap.); avec emploi dénominatif suit à la trace» (titre d'un drame satyrique de S., AP, etc.),
de -fLot, tX6u1]fLotTot sing. rare «écailles de poisson> d'où à côté de t)(ve:uT1]p (Opp., Nonn.), f. t)(Ve:UTe:Lpot épithète de
«raclures» (Hp.); t)(Oulot f. «fait de pêcher» (Procl.), 8LXotLOcrUV'l) (inscr. Corcyre) avec le dérivé t)(Ve:UTLX6ç
t)(6ue:~ov « marché aux poissons> (inscr. Nésos, douteux); appliqué au chien (Epict. 1,2,34), t)(Ve:ufLWV, -ovoç m.,
la glose d'Hsch. txOu6ve:p . t)(OUotywyo[ serait un équivalent nom d'une espèce de mangouste de la taille d'un chat qui
de *t)(Ouove:ç avec rhotacisme (Iaconien ou éléen), mais chassait les reptiles, ichneumon herpes/es (Arist., etc.),
la formation est singulière. également employé pour une espèce de guêpe qui Ghasse
Adj. t)(OU6e:LÇ «poissonneux, constitué de poisson> les araignées, pelopaeus spirifex (Arist.); noms d'action
(Hom., etc.), t)(6uw8'1)ç «poissonneux> ou «qui sent le Lxve:ufLot «trace. (Poli.), 'lxve:umç id. (X., Poli.), t)(ve:[ot
(X.); 2) t~LXVL&~W «suivre à la trace, débusquer., avec
poisson> (Hdt., etc.), tx6u'I)p6ç «de poisson >, parfois
t~L)(VLotO"fL6ç (LXX, Aquila) = L)(VLOV, étant un terme
«sali par du poisson> (Ar., etc.), pour le suffixe, voir
Chantraine, Formation 233, avec le substantif t)(Ou'l)p& poétique, ce verbe est p.-ê. tiré de L)(VOÇ sur le modèle des
f. «taxe sur le poisson» (pap.), txOu'Lx6ç «de poisson> dénominatifs en -L&~W.
(LXX), avec le substantif -LX1]« taxe pour une pêcherie. L'épithète de Thémis 'Ixvot['I) (H. Ap. 94) pourrait
(inscr. Magnésie, Éphèse), t)(Ouotx6ç id. (tardif), t)(OULVOÇ, soit être tirée de L)(VOÇ, soit être issue du toponyme "I)(votL,
avec le suffixe d'adjectif de matière (lEl.). ville de la Macédoine maritime près de Pella.
Verbes dérivés peu employés : 1) txOu&w «pêcher. La glose d'Hsch. L)(fLotTot . L)(VLot (Hsch.) peut être une
(Hom., Opp.), mais le texte et le sens de Hés., Boucl. 210 faute pour W-fLotTot (v. dfLL), cf. la var. Il. 13,71.
sont douteux; 2) txOU&~OfLotL id. (AP 7,693). Pour dire Le grec moderne &)(V&pL est issu du byzantin t)(V&pLOV.
«, pê~her • ~e grec emploie usuellement des dérivés de &Àç : Et.: Obscure. Suffixe neutre -voç comme dans ~p-voç,
otÀLe:UÇ, -e:uw, -dot, etc. xTIj-voç, O"fL'ijvoÇ, etc. Le rapprochement souvent proposé
On trouve déjà dans le NT et des pap. ôljJ&pLOV pour avec OL)(OfLotL «s'en aller. reste en l'air.
désigner le poisson comme nourriture (v. sous illjJov).
En grec moderne ljJ&pL a remplacé t)(6tiç. rxwp, -wpoç : m., ace. t)(W (Il. 5,416), serait un thème
Et.: Ce pvm du poisson, hors du grec, se retrouve en en s contracte, mais il y a une variante ~)(WP (ou t)(Wp)
475
qui serait une trace d'un neutre; sens: «lymphe de sang, tWJ<T), etc. : présent ind. 3 e sg. FLWXe:L «il poursuit, il
sérum », parfois «pus» (Hp., lEsch., Ag. 1480), chez frappe. (Schwyzer 122,9, corinthien). Subst. twx1) f.
Hom. (Il. 5,340,416) dit du sang des dieux, mais le v. 340 «attaque, poursuite» (Il. 5,521 et 740) à côté de l'ace.
qui est seul précis a été suspecté. athèm. twXOt (Il. 11,601).
Composés et dérivés appartiennent au vocabulaire Dérivés : tWX!J.6ç id. de *twx-0'!J.6ç avec l'iota initial
médical : txwppoÉw «laisser couler un liquide séreux. allongé par commodité métrique (Il. 8,89, 158, lIés.,
(Hp.), txwpoe:L31)ç, txwpw3Yjç. Th. 683, Théoc. 25,279), 1t"OtÀiWÇLÇ (Il., App.) avec le
Et.: Terme probablement i.-e. de type archaïque, qui premier terme 1t"OtÀL- (v. 1t"OCÀLV), d'où 'LWÇLÇ . 3[WÇLÇ (Hsch.)
pourrait être un ancien neutre. Mais étymologie inconnue. et 1t"PO[WÇLÇ (Hés., Bouc/. 154).
Rien de plausible, ni le rapprochement avec tXfLocÇ (Pisani, El.: Les formes nominales semblent issues du présent
Rend. Ist. Lomb. 73, 1939, 492), ni celui avec !XOtp, tXOtvocw FLWXe:L, lequel par ailleurs en répondant à (F)[e:-!-'-OtL fait
(Bolling, Lang. 21, 1945, 49 sqq.), ni l'emprunt éventuel penser au présent tout comparable 3LWXW en face de
à hitt. esfjar, cf. Heubeck, Praegraeca 81. 3Le:!-'-OtL, etc. Sur les rapports morphologiques entre les
thèmes FLe:- et FLW-, voir sous 3LWXW.
Et.: Emprunt sémitique, cf. hébr. qab; Lewy, Fremd- 380, que suit Bechtel, Gr. Dial. 1,449 (cf. lat. cadamitiis,
worter 115. Voir xcXoIX61X et ycXolX60v. déformation de calamitiis).
KayKa .... ov : n. résine d'un arbre d'Arabie mal déterminé KaS ....os : nom du héros fondateur de Thèbes, dont sont
(Diosc., Hsch.), passé en latin sous la forme cancamum. tirés divers dérivés : KIX8fLe:LOÇ « de Kadmos &, KIX8fLe:LWVe:Ç
El.: Mot d'emprunt dont on rapproche arab. kamkiim. (Hom., etc.), KIX8fLdIX .Ia Cadmée &; désigne aussi la
Avec Frisk, écarter le nom du safran, hébr. karkom, etc. calamine parce qu'on la trouvait près de Thèbes. Le nom
Voir aussi Mayrhofer, Etym. Wb. des A/tindischen l, 219. propre KcX8fLoÇ est homonyme de la glose d'Hsch. xcX8fLOÇ •
Mpu, Mcpoç, cXO"1t"lç. En outre, on rapproche le nom de
KayKavos : « sec & (Hom., H. Herm., Épich.) et divinité secondaire KcX8fLLÀOÇ, qui est notamment associée
tardivement xlXyxcXve:oç id. (Man.). D'où le dénominatif aux Cabires.
XIXYXIX(Ve:L • 6cXÀ1t"e:L, ~"YjplXlve:L (Hsch.) et le doublet en -IXÀtOÇ Et.: En ce qui concerne l'étymologie, le rapprochement
(cf. cX~IXÀtoÇ, IXÙCxÀtOÇ, etc.), xlXyxlXÀtlX' XIXTIXXe:XIXUfLtVIX souvent répété avec le pf. xtxlXO"fLlXL reste douteux et
(Hsch.). Participe moyen d'un thème non suffixé xlXy- l'hypothèse d'un emprunt fait par le grec également mal
xOfLtV"YjÇ . ~"Yjpocç Tij> cp6o(p (Hsch.), à côté du thème en s assurée. Voir s.u. xtxlXO"fLlXL et en dernier lieu F. Vian,
composé 1t"oÀuxlXyx-f)ç (Il. 11,642), épithète de 8l<jJlX. Les Origines de Thèbes, notamment 154-157.
Et.: Vieux mot expressif que l'on rapproche de termes
signifiant « faim, soutTrance &; en grec avec vocalisme e, KaSos : m., « jarre» ou « vase» qui peut contenir de
XtYXe:L . m:Lv~ (Phot.), mais la glose est-elle correcte et l'eau, surtout du vin, parfois « seau &, etc.; sert aussi de
à quoi remonte le mot 1 Hors du grec, lit. keflkia, inf. mesure (chypriote ICS 318, vers 600 av. ; ion.-att.).
keflkti « cela fait mal»; v. is!' hii « tourmenter ». Noms Dérivés : XcX8LOV (LXX, Délos Ille S. av., Cyrène) et
verbaux, lit. kankà (, soutTrance &, en germ. got. hiihrus plus usuellement xIX8lO"xoç qui désigne aussi une urne
« faim & avec huggrjan « avoir faim ». Schulze, KI. Schr. pour voter (Ar., corn., etc.); en outre, le mot lacon.
329 évoque aussi des gloses obscures d'Hsch. : xlXxL6-f)ç • xcX88LXOÇ « vase où l'on jette des boulettes de pain» (Plu.,
&TpOcpOÇ &fL1t"e:ÀOÇ; xIXxL6tç . XIXÀe:1t"OV, ÀLfL"YjpÉ<;; xIXxL6cX • Lye. 12); désigne aussi une mesure, cf. xoc88LZOV . -IJfLle:XTOV,
ÀLfL"YjPcX. On pose un second terme apparenté à WIX(VW, ••• XlXt 01 TOLÇ 6e:OLÇ 6u6fLe:VOL &pTOL xcX88LXOL (Hsch.), le
IXWW, mais en ce cas le premier terme peut aussi bien être mot se trouve aussi en messén. (Bechtel, Gr. Dial. 2, 430) :
xlXx6ç. V. Pokorny 565. gémination expressive et suffixe familier avec aspirée;
d'où xe:xlX88lcr6lXL • être exclu par un vote» (Plu., 1. c.)
KayKEÀ(À)OL: m. p!., parfois sg. -oç ou n. -ov «barreaux, qu'il faut p.-ê. corriger en -lX6IXL.
grille, balustrade, treillage & (pap.; inscr. époque impér., Forme athématique secondaire d'après XOï:VL~ et &88L~,
p. ex. SEG 22,167, Athènes); sert aussi à désigner une xcX88L~ à Héraclée (Bechtel, ibid. 419) nom d'une mesure
mesure (fLt-rPCP Tij> xlXyxtÀÀcp dans les pap.) ; avec le dérivé de contenance; enfin, par réaction fautive de correction,
XIXYXe:À(À)WT-f) « pourvue d'une grille, d'un treillage &, dit XIXTIX8lXLOV (IG XIV 427 1, Tauromenion), comme si
p. ex. d'une porte (pap.). c'était un composé de XIXTcX et 8lXIX. Voir Wackernagel,
Et.: Emprunt au lat. cancelli. On a de même pris Hell. 11 sqq. = KI. Schr. 1042 sqq., Bechtel, Gr. Dial. 2,
xlXyXe:ÀÀcXpLOÇ « huissier, greffier» au lat. cancelliirius. 374 sqq., E. Fraenkel, Philol. 97,163. Le grec moderne a
encore x1X8( « seau ».
KayKuÀas : x"YjxL8IXÇ • AtoÀe:Lç (Hsch.). Voir Latte s.u. Et.: Mot sémitique, à supposer en phénicien, cf. hébr.
kad « seau ». Le terme se trouve aussi en ougaritique et en
Kaypâ.( S) : XIXTlXcplXyOCÇ, l:IXÀlXfL(VLOL (Hsch. corr. de punique. Voir E. Masson, Emprunts sémitiques 42-44.
Scaliger et Meineke). Composé (avec XIXTIX-) de YPcXw, cf. KcX80ç a fourni lat. cadus.
ce mot. Bechtel, Gr. Dia!. 1,421.
Ka5upos : XcX1t"POç &VOPXLÇ (Hsch.). Y a-t-il un rapport
avec homo xe:xIX8wv, xe:xIX8-f)cre:L « priver de»? Voir Frisk
KayxaÀaw : seulement prés. (Il., ép. tard.), impf.
S.U.
itératif xIXYXIXÀcXIXO"xe: (A.R., Q.S.) «éclater de rire, rire aux
éclats &; également avec préverbes èm- (Q.S.), m:pL-
(Opp.). En outre xIXYXIXÀ(~e:TIXL • XIX(pe:L, !ÀlXpUVe:L (Hsch.). Ka9a'ITTTt, voir sous O(1t"TW.
Et.: Vieux verbe expressif qui semble reposer sur une
onomatopée et comporter un redoublement. On l'a rap- Ka9apos : avec les variantes dia!. x06IXp6ç (dor.,
proché de XIXXXcX~W, xlXYXoc~w ; en ce cas la finale en -IXÀcXW Schwyzer 62,103) et x66IXpoç (éo!., Alc. 38 L.P.)
est obscure (cf. p. ex. cXO"XIX).cXW 1). Autre hypothèse qui « propre &, etc.; dans Il. seulement È:v xlX6lXpij> « à un
remonte à Apoll.le Sophiste s.u. XIXYXIXÀ6WO"IX et reprise par endroit découvert» ; dans Od. épi th. de e:ïfLIXTIX, mais aussi
Bechtel, Lexilogus s.u. suivi par Risch, Wortbildung, fL-Y) xlX6lXpij> 6IXVOCTcp (22,462) pour qualifier la pendaison des
§ 118 et Schwyzer, Gr. Gr. 1,647 : forme à redoublement servantes; après Homère: « propre, pur» (dit de l'eau),
expressif de XIXÀcXW « se relâcher ». « nettoyé, vanné» (du grain), employé au sens moral ou
religieux, la pureté religieuse se trouvant d'ailleurs associée
Ka5a .... os : TUcpÀ6Ç. l:IXÀlXfLlvLOL (Hsch.). Glose chypriote 1 à la propreté du corps; adj. dérivés : XIX6cXpe:LOÇ « pur »,
On a rapproché homo xe:xIX8wv, xe:xIX8-f)0"e:L « priver de, d'où « convenable, de bonne qualité, correct grammaticale-
blesser &, etc. Très douteux et le texte de la glose a été ment », etc. (Arist., Mén., etc.), les formes en -LOÇ peuvent
contesté. Hypothèse incertaine d'Ehrlich, KZ 40, 1906, être dues à l'iotacisme; adv. -dwç « convenablement»
479 Ka.LVOS
[parfois opposé à 7I"oÀu·t-eÀéç] (X., com., etc.) : l'influence Subsiste en grec moderne, tandis que 't"e: a disparu.
analog. de &O''t"e:~o<; n'est pas certaine; avec suff. diminutif Et.: Inconnue. Voir Schwyzer, Gr. Gr. 2,562. Hypothèses
KO(O&pUÀÀoç dit du pain (com.). Noms de qualité: KO(OO(- hardies de P. Wathelet, Antiquité Glass. 33, 1964; 10-44.
POTIJç f. «pureté, propreté, intégrité., etc. (PI., etc.) et Analyse ingénieuse de Ruijgh, Études, § 293 : de KO('t"L-,
KO(OO(pe:LOTIJÇ «propreté, netteté, élégance, intégrité» KO(O'L-, cf. 7I"OL de 7I"o't"l, 7I"oO'l, 7I"6ç.
(Hdt., X., etc.).
Verbes dénominatifs : 1) KO(OO((pW [KOO- à Héraclée], Ka.La.8iiS, -ou: dor. -a m., «gouffre à Sparte où l'on
f. -O(pw, aor. -1JPO( [mais à partir du gr. hellén. aussi -apO(] jetait les criminels ou leurs cadavres» (Th. 1,134, Pa us.
« nettoyer, purifier, purger. (Hom., ion.-att., médec., etc.), 4,18,4, D. Chr. 80,9). Doublets plus tardifs : xo(L&'t"aç,
également avec prév. : &vO(-, &71"0-, 8LO(-, &K-, &m-, 7I"e:PL-, etc. -é't"aç (Eust. 1478,45), KO(Le:'t"6ç «crevasse» causée par
Noms d'action : K&Oo(pO'LÇ [KOO- en éléen] «purification, un tremblement de terre (Str. 8,5,7) ; xO(lO('t"o( . OPUYfLO('t"O(,
évacuation >, etc. (ion.-att., etc.), également avec &vO(-, 'f) 't"eX u7I"à O'e:LO'fLwv xO('t"O(ppO(y€v't"O( xwplO( (Hsch.) ; dur Ko(Le:-
8LO(- ; KO(OocPfLoÇ (Emp., Hdt., trag.) surtout employé avec 't"6e:O'O'O(, etc., voir sous x1J't"6>e:O'O'O(.
un sens religieux; K&OO(PfLO( «purification >, mais aussi Et.: Terme dialectal obscur. On a rapproché pl. n.
ce qui vient de la purification, du nettoyage, d'où « ordure, KO((O('t"O( de véd. kévata- m. «fosse », ce qui permet de poser
rebut. (ion.-att.), surtout au pl. Noms d'agent: KO(OO(p't"Î)Ç • kai-wr/Q-t- (cf. Benveniste, Origines 21,30,111) : doutes
«purificateur> (Hp., ion.-att., etc.), d'où KO(OO(p't"LKOÇ chez Mayrhofer, Etym. Wb. des Altind. 1,267. Les formes
«bon pour purifier» (Hp., PI., Arist., etc.); KO(O&pO'LOÇ en -'t"aç ou -'t"oç seraient analogiques des dérivés en -'t"aç
«purificateur> au sens religieux (Hdt., trag.); avec (-TIJç), ou -'t"oç ; la forme KO(L&8aç peut être une innovation
KO(O&pO'LOV «sacrifice de purification» (lEsch.), ou « purge> du laconien, cf. Yo(L&8aç . 6 8'ijfLoÇ u7I"à AO(K6>VWV (Hsch.),
(méd.); *Ko(OO(p't"O<; n'est pas attesté, mais &x.&OO(p't"oç yO(uO'&80(ç . ljJe:u8~ç (ibid.), où s'observe l'extension d'un
«sale, impur> (Hp., PI., etc.) avec œxO(OO(pO'lO( «saleté, suffixe en -8aç.
impureté, dépravation» (Hp., PI., D.); le nom d'agent
Ko(OO(p't"~p est tardif (Man., Plu.), avec KO(OO(p't"Î)pLOÇ (D.H.) ;
Ka.LÉTii : XO(ÀO(fL(V01J. Bmw't"ol (Hsch.), variété de plante
parfumée; KO(LhO(ç (Apoll., Lex. s.u. K1J't"6>€O'O'O(v); gén.
2) Ko(OO(p(~w« nettoyer, purifier» (LXX, NT, pap., etc.),
pl. KO(LO('t"WV (Anon. Lond. 36,57).
également avec les préverbes &71"0-, 8LO(-, ,tK-, 7I"e:PL-, d'où
Et.: A été rapproché de xoclw à cause de l'impression
les noms d'action xO(OO(PLO'fLoÇ «purification» (LXX, NT,
de brûlure qu'il donne (voir Bechtel, Gr. Dial. 1,306).
pap.) XO(O&pLO'LÇ (pap.) ;
3) xO(OO(pe:uw «être propre, pur, nettoyé. (PI., etc.) Ka.LKLa.S. -ou: m. «vent» de tempête du Nord-Est (Ar.,
avec le doublet X0(60(PLe:UW (méd., gramm.) et K0(6&pe:UcrLÇ Arist., etc.). Pour le suffixe, cf. &7I"0(pK't"lO(ç, 'ÜÀUfL7I"(O(Ç,
(Hsch., EM) ; 'EÀÀ1JO'7l"ov't"lO(ç, etc., v. Chantraine, Formation 95.
4) Présent factitif au passif xO(OO(PLOOfLO(L « être purifié & Et.: Ach. Tat., Intr. Arat. 33 suivi par plusieurs
(LXX). modernes tire le mot de K&LXOÇ fleuve d'Éolide. D'autreô,
KO(OO(poç signifie «propre» mais la pureté rituelle se en dernier lieu Pisani (KZ 61, 1934, 187), Huisman (KZ
trouve étroitement associée à la propreté. Au sens religieux 71, 1954, 99) comprennent «le ~ombre, l'assombris~ant »,
s'oppose à fLLo(POÇ et se distingue de &yvoç plus franchement en rapprochant lat. ca ecus «aveugle» = v. irI. caech
religieux. Voir Rudhardt, Notions fondamentales 50-51. « borgne.) = got. haihs id., skr. keka-ra- «louche., en
KO(OO(poç subsiste en grec moderne, avec des mots notable.,; comparant lat. aqui/a «vent du Nord» tiré de aqui/us
comme KO(OO(pe:uouO'O( «langue puriste >, xO(OO(p(~w, KO(O&pLO'fLO( « sombre .). Cette seconde analyse semble moins vrai-
« nettoyage., XO(Oo(pLO''t"~pLOV «teinturerie., etc. semblable.
Et.: Le flottement entre xO(OO(poç et la forme dialectale
KOOo(pOÇ est inexpliqué. Pas d'étymologie: on pourrait Ka.LVOS : «nouveau, nouvellement inventé, qUi mnove,
supposer un neutre ancien *x&OO(p ou *xoOO(p. inattendu », franchement distinct de véoç qui peut se dire
d'êtres vivants et signifier «jeune », etc. (ion.-att., etc.).
Ka.9ELUTOV : d80ç <jlLÀlJfLO('t"OÇ (Hsch.). Est-ce une faute Figure comme premier terme dans des composés où
pour xÀe:LO''t"6v qui aurait le même sens que fLO(v80(Àw't"6v? apparaît bien le sens propre de l'adjectif : XO(LVO-7I"0(0lJç,
Latte propose KO(Oe:Àx't"6v (?). -7I"0(y~ç, -'t"p07l"0ç, etc., Xo(LVO-7I"0L€W «renouveler, innover»
(S., Plb., etc.), avec -7I"0dO(, -7I"0L1J't"~Ç, etc., Ko(LVOUpyéw,
xO(LvoupylO(, et surtout le terme technique xo(LVO-'t"ofLéw
Ka.9L8oL : (ms. x&OL8L) . u8plo(L. 'ApK&8e:ç (Hsch.). On a « ouvrir une nouvelle galerie dans une mine », d'où «innover
proposé de corriger en x&OU8pOL ou en X&OU80L (cf. 1580ç, dans l'État >, etc. (ion.-att.), avec -'t"ofLlO(, -'t"6fLOÇ et plus
u80(ÀÉoç). Altération de u en L, cf. Me:'t"l8pLOV = Me:Ou8pLOV, tard -'t"ofL1JO'LÇ. Nom de qualité xO(Lv6TIJç «nouveauté,
mais voir x1JOlç. Latte propose KO(O <LfL >LO(L. innovation» (att.).
Verbes dénominatifs : Ko(LV(~W «faire quelque chose de
Ka.( : «de plus, précisément, également », d'où «et» nouveau, d'inusité» (trag.), avec les préverbes : &vO(-
particule emphatique devenue copulative qui marque (Isoc., Str., Plu., etc.), &y- « renouveler, inaugurer,
plus nettement que 't"e: une addition et un progrès (Hom., consacrer» (LXX, NT, etc.), d'où KO(lvLO'LÇ (J.) et ~yK
ion.-att.). En chypriote et dans l'arcad. de Mantinée (LXX), XO(LVLO'fLoÇ (pap.) et &yx- (LXX) avec le postverbal
la forme correspondante est K&Ç ou par chute du sigma ,tYXO(lVLO( pl. n.« reconsécration, consécration» (LXX, NT);
final débile x& (*xo('t" parfois cité pour le chypr. n'existe KO(LVOW «renouveler, changer », notamment dans un sens
pas, O. Masson, Gl. 41, 1963,63). Le mot n'est pas attesté politique (Th., etc.), «inaugurer» (Hdt.), avec préverbe
jusqu'ici en mycénien. &VO(KO(LVOW (NT), d'où KO((VWO'LÇ (J.) et &vO(- (NT).
Ka.LVOS 480
Divers dérivés dans l'onomastique : Kott\lL&~, KotlVLO~, et tardif), XOC(pLfJ.OÇ «mortel» (Macho ap. Ath. 13,581 b),
KotLVe:U~,etc., cf. Bechtel, H. Personennamen 229. dit du vin qui a bien vieilli, qui est à point (P. Fior. 143,2,
Le grec moderne emploie notamment XotLVOUpyLO~ III" s. ap.). suffixe d'après &pLfJ.OÇ.
«nouveau. et Xott\lOT0fJ.(ot «innovation •. Dans l'onomastique on a KotlpLoç, KotlpLfJ.oç. Noter aussi
Et.: On suppose de façon plausible la réfection théma- la personnification KOCÀ6XotLpOÇ .le bel été» (Chantraine,
tique d'un vieux radical en -n- attesté dans av. ka 1nl(n)-, Études 23).
skr. gén. pl. kanmiim «des jeunes filles >, sur quoi est En grec moderne le mot a pris le sens général de « temps,
créé le nominatif, thème en ii, kanyâ «jeune fille> et l'adj. époque, beau ou mauvais temps », etc.
kanina- «j eune., etc. Et.: Douteuse. Toutes les hypothèses présentent en
même temps des difficultés phonétiques. On a pensé à la
Ka.LVUIla.~ : impf. È:Xot(VUTO (Od. 3,282, Hés., Bouclier 4), famille de xe:pcXVVUfJ.L, cf. en dernier lieu Benveniste,
&.n:e:x- COd. 8,127,219; A.R. 2,783), n:e:PL-Xot(VUTotL (Nic., Mélanges Emout 11 sqq., qui rapproche pour le sens lat.
Th. 38), actif, impér. XotLVUTW (Emp. 23,9) «surpasser, tempus et pose «"mélange atmosphérique> état du
l'emporter sur •. jour, temps >, mais là n'est pas la valeur propre du mot;
Et.: Ce présent, qui n'est pas dans l'Iliade, pourrait on a cherché un rapport avec xptvw en pensant à lat.
être secondaire; il est possible qu'il ait été refait sur le discrimen, etc., on songerait aussi à xupw qui exprime
pf. X€XotO"fJ.otL d'après l'analogie de 8cdvufJ.OCL à côté de l'idée de rencontre, malgré la difficulté phonétique.
8€8otO"fJ.otL comme l'a pensé Brugmann, Gr. Gr'., 339. Voir Wilamowitz, en mettant en valeur la notion de moment
aussi Hester, Lingua 13, 1965, 373. décisif qui marque une limite, a évoqué xdpw «couper.,
Hermes 15, 1880, 506 sqq. Voir aussi le suivant.
Ka.LVW : f. XotVW, aor. ~Xotvov, pf. X€XOVot (S., fr. 1058),
passif rare, «tuer. (trag., Timocr. 1,9, Théoc.; p.-être Ka.ipos : m. «corde. qui fixe l'extrémité de la chaine
X., Cyr. 4,2,24). Avec préverbe: XotTot-Xot(vw (X., prose au métier (Paus. Gramm., p. 188, 8 et p. 195, 30 Erbse;
tardive). Nom d'action xovotl . cp6VOL (Hsch.) avec XotTotxovcf Phot. 304; EM 489,7), cf. Blümner, Techn. und Termi-
(E., Hipp. 821). nologie I" 145 sqq. ; d'où XotlPWO"LÇ dans la glose XotLpWQ"LV .
Et.: On est parfois parti de l'aor. XotTot-XotVe:LV, qui TOU O"T7)fJ.OVOç TOUÇ O"uv8€0"fJ.ouç (Hsch.), cf. Poli. 7,33 :
pourrait être dissimilé de XotTot-XTotVe:LV, pour expliquer nom d'action de xotLp6w (Poli., ibid.) «attacher avec des
xotlvw. Vu l'ancienneté de Xot(vw, il vaut mieux voir dans XOCiPOL l'extrémité de la chaine.; xotlPWfJ.ot dit d'un tissu
Xot(vw un doublet de XTe:\VW avec vocalisme zéro et fin et serré (Cali., fr. 547, v. Pfeiffer ad 1.); adj. verbal
traitement différent de l'occlusive L-e. -k s-, cf. Lejeune, XotLPWT6ç (Cali., fr. 383,13); nom d'agent XotLPWO"Tp(8e:ç,
Phonétique, 32. ou -wO"Tl8e:ç, ou -WT(8e:Ç (Cali., fr. 640 où Pfeiffer rassemble
les données) «femmes qui tissent ». En outre, XOCLpOO"€WV
Ka.L1fETOS : &.~(V'I) (Hsch.). Le mot ne se trouve pas à sa épithète de 660véwv (Od. 7,107) faute orthographique pour
place alphabétique chez Hsch. et le lemme doit être xocLpouO"O"éwv (Wackernagel, Spr. Unt. 84 sq.), gén. pl. de
fautif. xotLp6e:aaoc fém. de *xocLp6e:LÇ probablement «bien serré ».
Enfin, xocLplot « cordon. employé pour les ligatures (Archig.
Ka.~p6s : m. «le point juste qui touche au but 'J,
ap. Orib. 47,13,7, Héraclès, ib. 48,1,1) mais voir aussi
d'où «l'à propos, la convenance. (Hés., Tr. 694, PL, Xe:Lp(ot.
P. 9,78 [cf. H. Fraenkel, Dichtung und Philosophie 509], Tous les emplois de XotLpOÇ et des dérivés sont techniques
trag., notamment E., Hipp. 386 : ~v 6 XotLpOÇ 'ljv O"otcp1)~, et évoquent d'autre part la notion de • nœud, fils serrés,
X., Pl., etc.), d'où «le point critique, dangereux >, cf. è:~ rassemblés.. L'étymologie est obscure (cf. pourtant
XotLpOV T1Jn:d~ (E., Andr. 1120), cf. plus loin XOC(pLO~; Pokorny 577), mais le mot rend peut-être compte de
puis «l'avantage, ce qui est opportun. (ion.-att.), xotLp6ç, qui pourrait être un emploi figuré (. le point
• l'occasion favorable. (Gorgias, fr. 13, ion.-att., cf. encore exact, le point de rencontre, le nœud. ?) avec changement
H. Wersdoerfer, Die Philosophia des lsokrates, 54 sqq., etc.), d'accent. Voir xotLp6ç.
au sens temporel « bon moment, bonne saison. (ion.-att.),
finalement en grec hellénistique et tardif «saison, Ka.LW : pro att. xotlw, xcie:Lç d'où xcXw (cf. xÀotlw et
temps " etc. Lejeune, Phonétique 218); aor. anc. ~x'l)ot, inf. X'ijotL, etc.
Au premier terme de composé: xocLpo-axon:éw, -T'lJP€W (Hom.); en vieil attique (IG JI 374,96; 261) et chez les
(grec hellén. ou tardif), -cpuÀotxéw (D., etc.); au second poètes (trag., Ar., etc.) participe X€otç; aor. att. ~XotuO"ot;
terme e:\lXotLpO~ «qui est à propos, convenable. (att. f. XotuO"w et -o"0fJ.otL; pf. attique X€XotUXOC; au moyen chez
récent, hellén., etc.) avec e:ôxotLplot (Pl., Isoc., etc.), e:ÔXotLP€W Hom. aor. X1)otVTO souvent avec la fausse graphie XdotVTO
(pap., NT, Plb.), opposés à &XotLpO~ « qui est mal à propos> (Chantraine, Gr. H. 1,9); au passif, aor. è:xcX'I)V (Hom.,
(Thgn., ion.-att., etc.), avec ocxotLplot (Pl., etc.), ocxotLpéw ion.) et È:xotu6'1)v (ion.-att., cf. Prévot, Aoriste en -6'1)v
(hellén.) et OCXOCLpe:UOfJ.OCL (Phil.) ; autres composés: è:yxotlpo~, 25-29, 94-96), f. Xot1)O"OfJ.otL (tardif), xocu6'1)- (ion.-att.), pf.
è:YXotLp(OC, è:YXotlPLOÇ, È:n:lxotLPOÇ «à sa place, important, X€XOCUfJ.otL (E., Th.), en mycén. déjà le part. pf. apu-
dangereux. (ion.-att., etc.), -LOÇ, -lot. kekaumeno et -O"fJ.otL (Hp.) : • brûler, mettre le feu à,
Les dérivés peuvent se classer chronologiquement : cautériser >, dit aussi de la brûlure du froid et figurément
XotlpLO~ «qui frappe au point juste, vital, mortel» (Hom., de celle de la passion. Également avec divers préverbes:
ion., X., trag., Plb.), «qui est à propos» (Hdt., trag., OCVot- «allumer », ocn:o-, 8LOC-, è:x-, XotTot- fréquent au sens de
Th., etc.); XotLPLX6ç «du temps, de saison» (grec hellén. « brûler complètement., n:e:PL-, n:poO"-, un:e:p-, un:o-.
481
Nombreux dérivés : 1) xcxüfLcx «chaleur brlÎlante_, ; hypocauste., avec ÙltOXCXUO"TpCX, ÙltOXCXUO"TI]pLOV et ÙltO-
notamment du soleil, de la fièvre (Hom., ion.-att., etc.) xcxuO"T1je; «chautTeur • ;
avec les dérivés xCXufLCXToo/hle; (Hp., Arist., etc.), -1)p6e; 10) Autres mots plus isolés se rattachant au radical de
(Str.), XCXUfLcxTLiXe; épithète caractérisante du soleil (Thphr., xcxLoo : en composition avec une suffixation en -LiX, 7tUp-
Sign. Il,26, etc.); verbe dénominatif XCXUfLCXTL~oo «brlÎler, XCXL&, ion. 7tUp-XCX(1) «embrasement, blÎchero (Hom., etc.),
consumer,. (NT, Plu., Arr., etc.); 2) xcxücne; «brlÎlure, à côté de l'adj. 7tUpxCXL6C; «qui sert pour brlÎler les otTrandes.
cautérisation" (ion.-att.), avec xcxucrLfLoe; «combustible,. (Délos); le mycénien a pukawo = *7tUpXCXFOL « allumeurs
(P!., X., pap., etc.), également avec XCXTCX- (tardif); du feu. dans un sanctuaire.
3) xcxu6fL6e; • brlÎiure,. nom de maladie des arbres (Thphr.), Sur xiXÀov « bois à brlÎler " voir S.U.
« bois à brlÎler • (pap.) ; Avec un vocalisme long ancien l'adj. x1)ÀÉoe; et le
4) Kcxücroe; m. «fièvre endémique,. (Hp., Arist., etc.), delphique X1)UCX, voir sous x1)ÀÉoe;, X1)ucx. En outre avec
suffixe expressif -croe; plutôt que dérivation de l'aoriste une évolution du sens x1)0081)C;, X1)OOe:LC;.
xCXÜcrCXL ; voir pour le sens Strômberg, Worlsludien 87 sq. ; En grec moderne subsiste xcxLoo • brûler. avec l'aoriste
un doublet neutre xcxücroe;, -~Ue; est tardivement attesté; ~xcxljlcx, et d'autre part les dérivés de sens métaphorique
xcxucroov m . • chaleur brlÎlante. (Diph. Siphn. ap. Ath. xcx1)fL6e; «peine., xCX1)fLÉVOe; «malheureux., etc.
73 a, LXX, NT) en outre, dans certains emplois médicaux; Et.: KCXLoo repose sur *xcxF-yoo, cf. xcxüfLcx, etc. Vocalisme
pour le suffixe, cf. cre:Lcroov, yp&croov, etc.; enfin, xcxucrLcx long à l'aoriste radical ~X1)CX de *f.-x1)-Fcx : l'hypothèse
chapeau contre le soleil porté par les Macédoniens (Mén., plausible que -x1)- représente -xiX- est compromise par le
grec hellén., Plb.); une étymologie • macédonienne _ delphique x1)UCX, cf. sous X1)ÀÉoC;. Pas d'étymologie établie.
est peu plausible (en dernier lieu Kalléris, Les anciens On évoque des mots propres au baltique : lit. kO/ès
Macédoniens l, 203-207); adj. xcxuO"0081)e; «brlÎlant de • brindilles, chaume., etc., küUli «se brlÎler., lette küla
fièvre, desséché,. [en parlant de lieux], etc. (Hp., «herbe sèche.. La racine i.-e. a été posée sous la forme
Thphr., etc.); verbe dénominatif xcxu0"60fLCXL «être brlÎlant, *qëu-, *q~u-, *qü- (?). Voir Pokorny 595.
soutTrir de fièvre _, et xcxu0"6oo «brlÎler _ (médec., NT, pap.),
avec XCXUO"oofLCX • fièvre. (Ga!.);
KelKa.Àa. : Te:lX1). AtO"xuÀoe; NL6o"{l = fr. 282 (Hsch.).
5) Nom d'agent ou d'instrument XCXUTI]P • celui qui Et.: Solmsen, Beitriige 215 a rapproché le composé
brlÎle,. (Pi.), plus souvent • appareil qui brlÎle, qui lt080-x&x(1) • entraves de bois. où étaient pris les pieds
cautérise,. (médec., parfois avec l'ortho xcxuO"TI]p) « marque d'un condamné, écrit aussi -x&x1). Voir SOUd ltOue;. Rap-
par le feu,. (Luc., etc.), avec XCXUTI]pLOV «fer à brlÎler, prochement en l'air.
marque du fer,. (LXX, D.S., Str., etc.), dimin. xcxuT1jpL8LOv
(Ga!.) et le verbe dénom. XCXUT1jpL&~oo « brlÎler, cautériser.
(Str., NT) ; déjà chez Hom. est tiré de xcxuO"TI]P un féminin, Ka.K~9.., S, voir sous x&YXCXVOC;.
seule forme homo gén. xcxucrTe:Lp7je; • brlÎlante >, épithète
de fL&X1)<; (Il. 4,342; 12,316), de xcx!l-Lvou (Nic., Th. 924), 1 Ka.KKel~TJ : 1., x&xxcxooe; m. [ou L] «marmite,
de *XCXUO"Te:LPCX (noter l'alternance d'accent); 6) plus chaudron - = XUTpCX selon Ath. 169 c (Ar., corn., etc.),
tardivement xcxuO"T1je; m. « quelqu'un qui brlÎle, chautTeur. avec le doublet XCXX&01), x&xcxooe; (Ga!., Alex. Trall.)
(tardif) avec le f. xcxücrne; • brlÎlante - et &.fLIPLxcxUO"TLe; dimin. XCXXX&OLOV ou X&XXCXOLV (Eub., pap., etc.).
« orge grillée " cf. JE!. Dion., p. 105 Erbse : &.fLIPLXCXUO"TLe; . Le mot a subsisté en grec moderne.
Tj WPL!l-1) xpL61j, <lJv Tj!l-e:Le; e:\JO"TpCXV xcxÀoüp.e:v>· 7tcxpœ 8è Le latin a emprunté le mot sous la forme caccabus,
TOte; TpcxyLXOte; XCXÜO"TLe; e:tp1)TCXL !l-e:TCXIPOpLXWe; Tj fL&X1)' avec divers dérivés dont caccabulus qui désigne des plantes
XoofLLxOt 8è xcx! È7tt YUVCXLXe:lOU fLoP Lou IPCXO"LV KpCXTtvoe; (v. Ernout-Meillet S.U. caccabus et J. André, Lexique
(fr. 381 K), cf. Hsch. S.U. xcxücrTLe; ; S.U.U. caccabus, caccabulus: il s'agirait de la forme du fruit
7) Avec le suffixe de nom d'instrument et de lieu ou des feuilles).
xcxucrTpiX f. «emplacement où des corps sont incinérés. El.: On a supposé un emprunt et on a rapproché
(Str., inscr.); 8) l'adjectif verbal en * -to- est xcxuT6e; qui akkadien kukkub(b)u, cf. Lewy, Gl. 16, 1928, 137, mais
devrait être la forme ancienne (E., etc.) et xcxuO"T6e; cette hypothèse ne va ni pour la forme ni pour le sens :
(Arist.) ; c'est bien entendu en composition qu'il se trouve voir E. Masson, Emprunts sémitiques 83-85, O. Szemerényi,
le mieux attesté: È7tLXCXUTOe; (Hdt., etc.), O[XCXUTOe; (Ga!.) IF 73, 1968, 194 sq.
et -XCXUO"TOe; (Hipp., X.), oÀ6xcxuToe; (Cali., Phi!.) avec
les dérivés OÀOXCXUTÉoo ou -600 (X., J., etc.) «otTrir un 2 Ka.KKel~TJ : f. (Ath. 9,390 a), xcxxxcxoLe; (Alcm. 39 P)
sacrifice par combustion., d'où -XCXUToo!l-CX (LXX, J.), • perdrix -. Verbe dénominatif xcxxxcxoL~oo «caqueter_,
-oocrLe; (LXX), -1)O"Le; (Épid.), avec des doublets écrits dit de la perdrix (Arist., Thphr.), de chouettes (Ar., Lys.
-XCXUO"T-; 7tUpLxcxuO"TOe; déjà Il. 13,564, d'où XCXUO"TLX6e; 761, avec la var. -f3&~oo, d'où la correction XLXXCXO&~oo.
«apte à faire brlÎler,. (Arist., etc.); Voir aussi le suivant. Le mycénien a p.-ê. un anthroponyme
9) Dans les vocabulaires techniques, diverses formes K&xxcxooe;.
à préverbes ont pris des sens particuliers : ainsi la série Lat. cacabiire est tiré du grec.
~yxcxUfLcx, ~yxCXUO"LC; «peinture à l'encaustique., avec Et.: Apparemment onomatopée, cf. avec une autre
ÈyxcxuO"TI]C; «peintre à l'encaustique >, ÈyxcxuO"nx6c;, Èyxcxu- structure lat. cacilliire, etc. Toutefois on est frappé de la
O"TI]pLCX, etc.; ~yxCXUcrTOV a désigné aussi l'encre pourpre quasi-identité avec akkad. kakkabiinu « perdrix " cf. aussi
dont les empereurs romains se servaient pour signer hitt. kakkapan: Benveniste, Hittite et indo-européen 7,
(d'où Ir. encre). Autre série également technique: tl7t6- Szemerényi, IF 73, 1968, 194; en outre G. R. Cardona,
XCXUO"LC; «chautTage par en dessous., d'où tl7t6XCXUO"TOV Orbis 16, 1967, 161-164.
482
Ka.KKa.tEW -rOCç IlpVLÇ -rocç 7I"pàç -rlX-re:LV cp6e:yyo[LÉVtXç. qualité. (médec.); 2) XtXx(tX «mauvaise qualité, vice,
'AnLxoL (Hsch.); il s'agit du gloussement des poules. lâcheté ., etc. (Thgn., ion.-att.) c'est le terme usuel opposé
à &pe:-r1J; 3) xocx"/) «mauvaise qualité, lâcheté» (assez
Ka.K(K)a.ÀLa. : nom de diverses plantes (Dsc., Pline), rare: lEsch., E., Ar., Pl.) fait sur le modèle de ~Àoco"/),
notamment = strychnon (Withania somnifera), voir André, 7I"oc6"/); comme second terme dans cr-rO[LtX-xocx"/) nom d'une
Lexique s.u. cacalion et strychnon; en outre, xtXxtXÀlç . maladie de la bouche et des dents (Str., Pline).
VOCpXLcrcrOÇ (Hsch.). Existe-t-il un rapport avec &xtXxtXÀlç? Verbes dénominatifs : XtXX[~O[LtXL «se montrer lâche"
(Il., E., etc.) d'où l'actif «traiter de lâche, de bon à rien,
faire des reproches à. (ion.-att.), avec les noms d'action
Ka.KKa.VfJV, voir XtXxxov'ijv.
tardifs xtXXLcr[L6ç (Phld., Str.), XOCXLcrLÇ (Vett. Val.)
«reproche, blâme.; xtXx6w «maltraiter, mettre à mal,
Ka.KKa.W : «faire caca» (Ar., Nuées 1384, 1390) avec détruire» avec le passif XtXX60[LtXL «être maltraité» (Hom.,
le substantif XOCKX"/) (Ar., Paix 162). Mot du langage ion.-att., etc.), d'où le nom d'action xocxwmç «mauvais
populaire et enfantin avec géminée expressive. traitement,. notamment comme terme juridique (att.),
Et.: Cf. lat. cacare, irl. caccaim «caco .; ca cc « merda », parfois au sens de détérioration (Th., Arist.), avec, en grec
arm. k'akor «fumier» (le k intérieur suppose k géminé) postérieur, XtXxw-r1)ç «celui qui inflige de mauvais traite-
russe kakat', allem. kakken (peut-être emprunté au latin). ments, qui nuit à. (Ph., etc.) et xtXxw't"Lx6ç «nuisible»
Cf. Pokorny 521. (Ph.); XtXxGvw (cf. &Àyuvw, etc.) assez rare et avec des
emplois divers : «endommager, corrompre" et -O[LtXL
Ka.KKOVfJV : inf. laconien chez Plu., Cléom. 2, Moral. «être corrompu, détérioré. (E., Pl.), «être déshonoré_
235 f, 959 b, les manuscrits étant souvent fautifs. Sens: (E.).
«exciter, aiguiser le courage ». Infinitif avec apocope Le grec moderne emploie encore de nombreux mots de
d'une syllabe, probablement d'un verbe XtX-r-tXxovocw cette famille : xtXx6ç «méchant », XtXXOC adv. «mal »,
dénominatif de &x6v"/). XtXxoüpyoç avec XtXxoupY(L)o8Lxe:ïov «cour d'assises _, etc.
Et.: Comme pour beaucoup de mots signifiant «mal »,
Ka.KOS : «mauvais, de mauvaise qualité., etc. (Hom., pas d'étymologie établie. Mot familier et expressif à
ion.-att., etc.). Dit de personnes pour exprimer la mauvaise l'origine. Le phrygien tardif XtXxo(u)v doit être pris au
qualité, donc «basse naissance, lâcheté, incapacité, grec mais un radical XtXX- semble connu du vieux phrygien
(Rev. Ph. 1968, 308, nO XXXI)
méchanceté., etc. ; se dit d'autre part de ce qui est mal
ou fait mal, par exemple: mort, destin, maladie, paroles
méchantes, etc. Opposé à &ytX66ç. Substantivé dans xtXx6v Ka.KTOS : f., nom de divers chardons comestibles,
n., pl. XtXXOC «mal, malheur., etc. Adv. XtXxwç. Comparatif « cardons,. ou «artichauts" (Épich., Thphr., Théoc.),
dans l'épopée XtXxw-re:poç, et XtXx[wv (Od., poètes) attesté notamment d'une variété qui poussait en Sicile. Voir
en mycén. sous la forme nom. pl. kazoe (v. Chadwick- Athénée, 70 d-f, Strômberg, Theophrastea 102, André,
Baumbach 207). Super!. XOCXLcr-rOÇ (Hom., ion.-att., etc.) ; Lexique S.U. cactus. Le mot se trouve en effet en latin.
voir pour le supplétisme Xe:[pwv, XetPLcr-rOÇ. Et.: Pas d'étymologie.
Au premier terme de composés, nombreux exemples
de XtXXO- dont beaucoup sont plus ou moins récents; Ka.KXa.8la.~ : lcrxv6cpwvm (Hsch.). Schmidt corrige en
exemples homo xaxo-d[Lwv «aux mauvais vêtements », xLcrXtXü8tXL qui serait une crase pour xtXL lcrXtXü8tXL, cf. la glose
-e:py6ç «malfaisant », -(ÀLOV « Troie de malheur., -[L-I)xavoç crXtXÜ8tXL (= lcrxtXü8tXL) . 1crxv6cpwvoL.
«aux mauvais desseins *, même sens pour -ptXcpL"/) (substantif
abstrait), --re:xvoç, -CPPtX8-1)ç; en outre, xtXx61;e:woç «mal- Ka.Àa.~UO'Ta.S, voir &crxocÀtXooç.
heureux en hôtes. ; ces composés sont plus nombreux dans
l'Od. que dans l'Il. et expriment le plus souvent la notion
Ka.Àa.~WTa.~ : [correction de Latte pour X'xÀtXOOÜ-rOL] :
de méchanceté. Parmi les nombreux composés du grec
èv -rcj) -r'ijç ~e:pe:tX-r(8oç le:pcj) 'Ap-ré[LL8oç ~86[Le:VOL il[Lvm
classique, beaucoup se rapportent à la notion de méchan- (Hsch.), cf. Latte, De Saltatione 24, mais voir aussi
ceté, cf. par. ex. XtXxo1)6"/)ç et ses dérivés, xtXxoMyoç, etc., xtXÀtXol8LtX.
xtXx6vouç, XtXxo7l"oL6ç, xtXx"/)y6poç et ses dérivés, etc.;
également à celle de malheur : xtXxo7l"t(61)ç, -7I"OC6e:La, etc.,
XtXX07l"ptXyÉw, -7I"ptXyltX, -7I"pocy[LWV, etc. KtXxo- s'est ainsi Ka.Àa.~WTTJS, voir cXcrXOC/.tXOOÇ.
substitué au vieil adverbe 8ucr- en s'opposant à e:ù- : ainsi
xtXxo8tXl[Lwv, etc., à côté de 8ucr-8tX([Lwv, opposé à e:,;8tX[- Ka.Àa.8La. puxocv"/) [= rabot] (Hsch.).
[Lwv, etc.
Comme second terme de composés de types divers :
cXpXÉXtXXOç (Hom., etc.), cXÀe:ç(- (Hom., etc.), Àucr(-
(Thgn., etc.), etc., ou des composés possessifs: 7I"ocyxaxoç Ka.Àa.9os : «panier. tressé au fond étroit qui servait
(Hés., etc.), &XtXXOç (Hom., etc.) à côté du vieux terme notamment à mettre la laine, des fruits; porté dans les
rituel &xocxtiç «bienfaisant» (IG VII 117, MégMe, lEsch., processions en l'honneur de Déméter (Ar., Arist., Cali.);
Perses 855) et la réfection homo mal expliquée &xocx"/)-rtX désigne aus3i en raison de leur forme divers objets, le
épithète d'Hermès (Hom.), voir S.U. psycter, un moule pour la fonte (Hsch.), un chapiteau
Noms de qualité : 1) xtXx6't""/)ç «lâcheté, méchanceté, (Callix.), un support pour une lampe à huile (Héro).
vice, misère» (Hom., poètes, Hdt., Th.) «de mauvaise En composition, p. ex. xtXÀtX6o-7I"Mxoç, -7I"oL6ç et surtout
483
xcxÀcx61j-<p6poç «porteuse de kalalhos. (Éphèse lUe s. ap., Pi., ion.-att., Thphr., etc.), le mot est employé pour de
mais déjà titre d'une comédie d'Eubule). nombreux objets faits en roseau: chalumeau, flûte (PL,
Dérivés : xcxÀcx6(crxoç «panier », aussi caisson d'un E., etc.), canne à pêche (corn., etc.), flèche (Thphr., etc.),
plafond, nom d'une danse (Ar., etc.), -ov n. (Délos lerS. av.), instrument chirurgical (médec.), baguette d'oiseleur
;tcxM6wv (PolI., Orib.) ; de plus, le nom d'action xCXÀa.6oocrLÇ (Bion, etc.), natte de roseaux (Pl., etc.), roseau pour
«fait de coffrer un plafond. (tardif), cf. xcxÀcx6(crxoç. écrire (LXX, pap.) ;
En grec moderne xa.Àcx6oç, XCXÀa.6L «panier., etc. Du 2) xcxÀa.[.l1j «chaume, paille., notamment des céréales
grec médiéval xCXÀCX6'ijpL viendrait le turc kélatir, d'où gr. (Hom., ion.-att., etc.), souvent employé comme collectif;
modo XeÀET'ijpL (Maidhof, Gl. 10, 1920, 12). 3) Le plus grand nombre des dérivés et des composés
El.: Fait penser par la finale à des mots de sens voisin: se rattachent principalement à xa.Àcx[.lOç, p. ex. les
rUpycx6oç, xucx6oç, etc., mais ici le 6 semble appartenir au composés _avec xa.Àoc[.loç au second terme [.lovo-xa.ÀCX[.lOç
radical, cf. xÀw6oo. Voir Bechtel, Lexilogus 195. «à une seule tige., OÀLYO-, etc. Et au premier terme :
xcxÀcx[.lo-ypcx<plcx «écriture avec un roseau. (Man.), -61]piiç
Ka.Àa:,:vos (xcxÀÀ-) : «de couleur bleu-vert., nombreux « pêcheur. (tardif), xocÀCX[.loupy~oo «faire des échalas»
ex. dans des pap. depuis le lUe s. av. (PSI 4,396,9, etc.), (pap.), xcxÀcx[.l6<p6oyyoç «joué sur un chalumeau» (Ar.),
dit de poteries (avec le composé XCXÀCXLVO-7tOL6ç), mais xcxÀcx[.lo<p6poç «qui porte un roseau» (X., Hell. 2,1,2)
également de vêtements teints, attesté en outre Peripl. avec une variante xocÀoc[.l1j- qui peut être bonne (raison
M. Rubr. 39 [codd. xcxÀÀécxvoç], AP 6,295; 7,428; xa.Àcx·Cç rythmique), etc.; noms de plantes xcxÀoc[.la.ypoocrTLÇ, voir
(f.) : TO !crTlov, xcxt i:SVO[.lCX XUpLOV (Hsch.); à côté de Xa.ÀÀCXLÇ J. André, Lexique s.u. calamagr6slis, avec bibliographie;
pierre précieuse d'un bleu-vert (Pline, N.H. 37,151). xocÀoc[.l6-xvooç = &8&.px1j.
Subsiste, semble-t-il, dans le gr. moderne ycxÀcxv6ç Nombreux dérivés souvent techniques : XCXÀCX[.lLcrxoÇ
«bleu clair., cf. Kalléris, 1. c. ci-dessous 15-17. « chalumeau» pour une instillation (Ar., etc.), XCXÀa.[.lLOV
El.: Groupe technique difficile. KcxM·Cvoç peut être issu (pap., etc.), xcxÀOC[.l(ç f. «gluau, cure-dents, roseau pour
de xcxÀcx(ç, mais xcxÀcl([ç peut également être un dérivé instiller. dit aussi de roseaux employés dans la construction;
inverse de XCXÀa.LVOÇ. Pas de rapport probable avec le XOCÀOC[.lEUÇ «pêcheur» (Pancrat. ap. Ath. 305 c) et xcxÀcx-
suivant ni avec Xa.ÀÀCXLOV. Voir en dernier Heu Kalléris [.lEUT1]Ç (AP 6,167), xcxÀcx[.llcx f. collectif «terrain couvert de
dans Epel. Lexikogr. Dell. 8, 1958, 3-17 : l'auteur attache roseaux» (pap.), « récolte de roseaux» (pap.), XOCÀCX[.lWII
une grande importance à l'emploi de xcxÀÀa.·Cvoç pour la «lit de roseaux» (pap.), xocÀCX[.ltT1jç m., avec des sens
céramique, et cherche l'origine de ces mots en Égypte. divers : le héros du calamos (sonde? chalumeau pour
Il semble d'autre part que xcxÀcx(ç ne désigne p.ê. pas la instillation ?) surnom d'un héros médecin (D.), épithète de
turquoise mais aussi bien l'aigue-marine, cf. J. André, crTUpCXÇ «en forme de roseau» (médec.), nom d'une
Noms de couleur 192 sqq. grenouille qui vit dans les roseaux (Pline, N.H. 32,70),
voir encore Redard, Noms en -"I]ç 81 sq.
Ka.Àa.tS : seulement acc. -(8cx «poule» (1 G IV 1',40,5 Adjectifs : XOCÀa.[.lLIIOÇ «fait de roseaux. (ion.-att.),
et 41,6), mais le sens n'est pas sûr. XCXÀCX[.l6ELÇ «consistant en roseaux. (E.), xcxÀcxlLw81jç «plein
El.: Hapax singulier. Généralement rattaché à XCXÀE~V : de roseaux, qui ressemble aux roseaux») (Arist.,
*xcxÀcxFlç «qui appelle »), cf. skr. u$ii-kala- «coq », voir Thphr., etc.), xcxÀcx[.lLx6ç «fait de roseaux. (pap.).
Bechtel, Gr. Dial. 2,510 sq. Hypothèse du même genre, On trouve en byzantin un dérivé xCXÀCX[.la.pLOIi dont le
Fraenkel, Gl. 4, 1913, 33 sqq. Explication différente de suffixe répond à celui de latin calamarius; sens «boîte
Pagliaro, Arch. glollol. il. 39, 1954, 145 sq., qui voit dans où sont rangés les roseaux à écrire, écritoire avec son
le mot un terme de couleur, cf. XCXÀa.LVOÇ et Xa.ÀÀCXLÇ (voir encre, encrier» (Lyd., Mag. 2,14, pap.), d'où = TE:u(lLÇ
l'article précédent). P.-ê. dérivé inverse de Xa.ÀÀCXLOV (Sch. Opp., H. 3,166, etc.), soit «calmar. (qui est en
« crête de coq », etc. ? Voir ce mot. définitive le même mot) par une évolution inattendue.
En grec moderne xCXÀOC[.la.pL = encrier et calmar.
Verbes dénominatifs : xcxÀCX[.l60[.lCXL «pousser en tiges»
Ka.Àa.\-LlV9" : Hsch., ou -[.lLv6cx (Phot.), on a en grec (Thphr.) et -600 « fixer avec des roseaux. [un os fracturé]
classique des formea autres que le nom. sg. (Ar., (méd.), avec xcxÀcx[.loo-r1] «barrière de roseaux» (tardif);
Thphr., etc.); «calament» espèce de plantes odoriférantes; XCXÀCX[.lL~oo «jouer de la flûte dans un roseau. (Ath. 697 c) ;
en outre, xIXÀa.[.lLv6oç (Nic., Th. 60) et xcxÀcx[.lLv6lv1j (médec.).
4) Autre série issue de xcxÀa.[.l1j «paille ». Composé
Dérivés: xcxÀcx[.lLv6h1jç (Dsc.) dit du vin parfumé avec
xocÀoc[.l1j-T6[.loç «qui coupe les tiges de blé, qui moissonne»
cette plante; xcx),cx[.lw6w81jç «rempli de calament. ou
(A.R.), avec -TO[.lLCX (AP J. Dérivés: XCXÀCX[.lOCLCX f.« sauterelle»
«qui ressemble au calament» (Str., Apoll. Soph.); enfin,
(Théoc. 10, 18), xocÀOC[.lCX~ov n. espèce de cigale = XEpXW7t1j
KcxÀcx[.l(v6wç nom d'une grenouille dans Balr. 224.
(Paus. Gr., p. 189,27 Erbse, Hsch.), ces insectes étant
El.: Évoque d'une part xa.Àcx[.lOç, de l'autre [.l(v61j,
dénommés d'après le lieu où ils se trouvent (v. Gil Fer-
d'où trois possibilités: soit dissimilation de *xcxÀcx[.lo-[.llv61j
nandez, Nombres de Inseclos 166 et 188), de même XOCÀCX[.l~TLÇ
(cf. [.llv61j), soit le suffixe préhellénique -w6- ajouté à
«sauterelle» (AP 7,198), XCXÀCX[.lEuT1]Ç cité dans un autre
xa.ÀCX[.lOç, soit altération d'un terme d'emprunt en -LV(l-
sens sous 3), «moissonneur» (Théoc. 5,111).
d'après xa.ÀOC[.loç.
Verbe dénominatif xcxÀCX[.la.O[.lCXL .glaner. (Cratin., LXX,
Plu.), d'où xcxM[.l1jILCX et le nom d'agent f. XOCÀCX[.l1jTp(Ç
Ka.Àa.\-LOS, XCXÀa.[.l1J, etc. : 1) xa.ÀCX[.loç m. «roseau» (sens «glaneuse» (Hsch.), cf. Plu., Mor. 784 a, accus. pl.
plus général que 86vocç) , «tige », etc., pour le sens bota- XCXÀCX[.l1jTpLCXÇ, que l'on corrige en XOCÀOC[.l1]TPL8cxç.
nique, voir R. Strômberg, Theophraslea 100-101 (H. Herm., Le grec moderne conserve xa.Àcx[.lOç et XCXÀa.[.lL «roseau »,
12
484
XotÀOCfL'I) et XotÀotfLLOC «chaume " XotÀotfL(8L «canne à pêche " comme éolien de xotÀot-Fpo~. Le second terme serait un
XotÀotfLOCPL • encrier, calmar., etc. nom racine dont on retrouve le radical dans pa7rotÀo'l,
Le mot est passé en latin sous la forme calamus « roseau " mais le premier terme est inexpliqué.
avec calamarius «écritoire., calamistrum (cf. XotÀot!.L(ç)
«fer à friser '. Ka.ÀÉW : Hom., ion.-att., etc., pourrait être issu d'un
Au sens de roseau pour écrire on a en skr. l'emprunt
présent athém. si XOCÀ'I)fLL (éol., cf. inf. XotÀ1jfLe:'IotL Il. 10,125
kaldma-, de même arabe kalam> turc kalém réemprunté
qui peut toutefois être un arrangement métrique) est
dans le gr. xotÀéfLL sorte de burin (Maidhof, Gl. 10, 1920, 11).
ancien; présent dérivé XotÀ1j~w (chypr. selon Hdn. 1,444),
Et.: Entre dans une série de mots désignant la tige,
fut. xotÀéw (Il. 3,383, Od. 4,532, etc.), d'où XotÀw (att.)
le chaume: lat. culmus, v.h.a. hala m, Halm «chaume,
à côté de XotÀéO'w (nouvel att.), aor. homo ÈxocÀe:O'(O')ot et
paille., en balt. et slave, v. pro salme « paille " lett. sai ms
ÈxocÀe:O'ot (ion.-att.), formes passives sur xÀ'I)- : ÈXÀ1j6'l)'I
«paille., V. sI. slama, russe s%ma • paille •. Toutes ces
(Archil., etc.) avec fut. xÀ'I)61j0'0fLotL (att.), pf. XéxÀ'I)fLotL
formes doivent reposer sur • kol~mo-, • koIJmii-. Le voca-
(Hom., etc.), avec xe:xÀ1jO'OfLotL (Hom., etc.) d'où l'actif
lisme des mots grecs en XotÀot- reste donc isolé. On a supposé
xéxÀ'I)xot (Ar., etc.); formes tardives d'aor. act. È:xocÀ'I)O'ot
une assimilation de 1'0 dans XotÀotfL<X de *XOÀotfL<X. En fait,
et ~xÀ'I)O'ot ; «appeler, (par son nom ou autrement)
le grec présente à la fois les deux vocalismes, cf.
• convoquer, inviter, nommer.; comme terme juridique
7r).6XotfLOÇ, 7rO't"otfL6ç et 6ocÀotfLOÇ, 6otMfL'I), 7rotMfL'I). Voir aussi
«convoquer au tribunal. (Hom., ion.-att., etc.). Nom-
Ernout-Meillet S.U. culmus, et Pokorny 612.
breuses formes à préverbes: &.Vot- «invoquer, appeler., etc.;
&'7r0- généralement avec nuance de blâme; e:LO'-, t'l-
Ka.Àa.v8pos : m., variété d'alouette huppée (Dionys., • réclamer son dû, accuser., t7rL- • invoquer, appeler au
Av. 3,15). secours., Xot't"ot- • convoquer., fLe:'t"ot-, 7totpot-, 7tpO- au
Le latin a l'emprunt calandra, ital. calandra, fr. moyen «provoquer, offrir., etc., 7tpoO'-, O'uv- • convoquer,
calandre, cf. p.-ê. avec un sens différent lat. caliandrum rassembler •. Autres thèmes de présent: 1) avec redouble-
• perruque " voir André, Oiseaux s.u.u. calandra et ment et suffixe -O'xw, XLXÀ1jO'XW «appeler, nommer., etc.
caliandra. (Hom., poètes) ; 2) XotÀLO''t"péw • appeler. (D. 47,60 d'après
Et.: Même finale que dans xop(otv8poç, fLocv8pot, Mot(otv8- Harp., CaU., Art. 67, Dem. 98), semble un déverbatif,
poç, etc. De toute façon mot préhellénique. Sur le suffixe mais est plutôt tiré d'un subst. en -'I"1jp, cf. È:ÀotO''t"péw,
dans les toponymes anatoliens, voir en dernier lieu (3wO''t'péw.
Laroche, R. Hill. As. 19, 1961, 57-96. Pour l'emploi du radical comme premier terme de
composé on cite XotÀe:O'O'(-xopoç «qui invite à la danse.
Ka.Àa.OL8~a. : &:ywv Èm't"€ÀoufLe:voÇ 'Ap't"éfLL8L 7rotpcX Aocxw- (Orph., L. 718); on a peut-être un type plus archaïque
O'LV (Hsch.) à côté de XotÀotO(;hotL [XotÀotOO1J't"OL cod.] . Èv dans un anthroponyme comme KÀ1jO'm7toç (Bechtel,
't"ij> T~Ç Âe:pe:ot't"(80ç !e:pij> 'Ap't"éfLL80ç ~86fLe:'IOL GfL'IOL (Hsch.) H. Personennamen 250), mais voir aussi sous xÀéoç.
corrigé par Schmidt en XotÀotOO(8Lot. Composé issu de XotÀotL Dérivés: très rares formes bâties sur XotÀ'I)- (contamina-
&m8otl. Autre hypothèse: Fraenkel, Gl. 4, 1913, 35. tion de xotÀe:- et xÀ'I)-) : X(x.À1j't"wp épithète de x'ijpu~ (Il.
24,577), également anthroponyme (Il. 15,419), avec
Ka.Àa.1TOUS, XotÀotprve:ç, XotÀotppuyot(, voir sous xiXÀo'l. KotÀ'I)'t"opt8'1)ç (Il. 13,541); de même KotÀ1jO'LOC; nom
d'homme (Il. 6,18); on a voulu expliquer comme un
*xoÀ'I)'I"1jp = *XotÀ'I)'I"1jp le difficile mycén. korete, Taillardat,
m., nom d'un petit oiseau (Arist., H.A.
R. Ét. Gr. 1960, 1-5; un thème XotÀe:- apparait tardivement
dans XOCÀe:O'LÇ «nominatif. (gramm.).
La plupart des dérivés nominaux sont constitués sur
Ka.Àa.a~p~s (-<TljPLÇ), -toC; : f., vêtement égyptien avec
le thème xÀ'I)-. Noms d'action: XÀijO'LC; f .• appel, invitation,
en bas des franges ou des glands (Hdt. 2,81, Cratin. 30) ; convocation, nom., etc. (ion.-att., etc.), surtout avec
vêtement perse (Démocr. Eph. 1) porté dans les mystères préverbe Èm- «surnom, titre., etc. (Hom., etc.), &:'Iot-
d'Andanie (Schwyzer 74,17; cf. Gl. 11, 1921, 76); composé • invocation " etc., 7totpot- • invocation, exhortation, appel _,
't"pucpOXotÀOCO'LpLÇ, nom d'un vêtement de femme (Ar., 7rPO- «défi, assignation pour production de témoignage "
fr. 320). Mais les KotÀotO'[pLe:Ç sont une catégorie de guerriers 7tpoO'- «convocation en justice _; xÀ'ijfLot seulement avec
égyptiens (Hdt. 2,164, etc.), et leur nom doit être à l'origine préverbe : ~yxÀ'I)fLot «accusation, plainte en justice., etc.
de celui du vêtement. (ion.-att.), d'où è:YXÀ'I)fLot't"Lxaç, -'t"[~w (pap.), et ÈyxÀ1jfLwv
Et.: Le nom des guerriers doit être égyptien, mais n'est (faux archaïsme, AP 5,187), en outre È7t[XÀ'I)fLot (S., K, X.).
pas encore clairement identifié. Voir Spiegelberg, Zeitschr. Noms d'agent : xÀ'I)'I"1jp, -'ijpoç • huissier, recors. (ion.-
iigypt. Spr. 43, 1906, 87-90, sur les KotÀotO'(pLe:Ç et les
att.), désigne aussi par métaphore l'âne: pour ofLOXÀ'I)'I"1jP
'EpfLO't"UOLe:Ç. Examen critique du problème chez Drioton- voir S. verbo OfLoXÀ1j; d'où pour la forme sinon pour le
Vandier, L'Égypte", 1952, 572 sq. sens &.'IotXÀ'I)'t"1jpLot n. pl. • fête pour la proclamation d'un
roi. (Plb.); xÀ1j't"wp, -opoç est un doublet de û'I)'t"1jp qui
Ka.Àa.ÛpO"', -07rOÇ : f., • houlette de berger., que celui-ci ne comporte pas de différence de sens fonctionnelle,
jetait pour rameuter son troupeau (Il. 23,845, Antim. 61, mais constitue une variante (cf. cppoc't"wp et cppot't"-Ijp; le
A.R. 2,33, APj, d'où xotÀotup6mo'l (Artem.). En outre, mot est attesté à Téos, SI G 344, Ille S. av., pap., var. chez
xotÀotUpacpLC;' (3otx't"'I)pLocpapoc; (Hsch., hors de l'ordre alpha- Dém.); en composition O'lOfLot-XÀ-Ij't"wp (Luc., Ath.), p.-ê.
bétique), faut-il lire *XotÀotupocpapoç? 8e:mvo- (var. Ev. Math. 20,27, Artem. ap. Ath. 17l b);
Et.: Semble un composé que la phonétique dénonce en outre, la forme thématique xÀ'I)'t"paç dans la glose
485
d'Hsch. xÀ1)"t"pol . xÀl]"t"ope:ç, cf. N. Van Brock, Vocabulaire bref Théoc. 29,12 : on n'a donc pas le suffixe -~Ii habituel.
médical, 33 sqq. Sans raison bien solide, on évoque xO(ÀU7t'l"W, lat. celare, etc.,
Adj. verbal xÀ1)"t"oç «invité, convoqué, bienvenu. cf. par exemple Ernout-Meillet sous celiire, et Pokorny 553
Hom., etc., (mais assez rare), d'où xÀ1)"nxoç et le verbe avec de nombreux rapprochements.
dénom. xÀ1)"t"e:uw «sommer, faire une assignation en
justice» (att.); nombreux emplois de -xÀ1)"t"oç avec pré- Ka.Àly~ov : • chaussure ». Issu du lat. caliga. Subsiste
verbes : <Xv0(- «rappelé au service» = euocalus, mais "t"c en grec moderne où ce mot se dit aussi du fer à cheval. '
,xvO(xÀ1)"t"~xov «ordre de retraite », e:ùO(vO(- (X.), tx-, 7t0(pO(-,
et ,x7t0(pO(-, 7tpoO"-, O"uy-, etc.; en outre, des composés comme Ka.ÀLV8Éolla.~ : thème de présent, également avec les
otxÀ1)"t"oç, O(ù"t"oxÀ1)"t"oç et déjà chez Hom. 7t0ÀUxÀ1)"t"oç préverbes : Èv-, 7tpO-, 7tpoO"-, O"uv- «Be rouler », et au
«appelé de toute part », dit des alliés des Troyens (Il. figuré. passer son temps quelque part» (ion.-att.), d'où
4,438; 10,420); hypothèse peu plausible de Kronasser, xO(Àw8l]OpO( • emplacement où se roulent les chevaux»
Sprache 3,172. L'adj. txxÀ1)"t"oç signifie «arbitre» ou, (lEl.), xO(ÀLv81)0"~<; nom d'un coup de dé (Alciphr.).
à propos de procès, «susceptible d'arbitrage », avec le Il existe p.-ê. un aoriste 8LO(XO(ÀLO"O(L «faire rouler, trans-
dénom. txxÀ1)"t"e:uw. Malgré la différence d'emploi, c'est porter sur des rouleaux» (SIG" 587,158), avec les noms
de cet adj. qu'est issu le subst. tXXÀ1)O"Lo( «assemblée du d'action 8~O(xocÀ~O"Lç (Hermione, IG IV, 742,12), to"- et 7t0(p-
peuple (convoquée) » à Athènes (ion.-att.), «communauté (Épidaure, IG IV 1",103,85 et 46,63).
de fidèles (LXX, NT J, d'où tx.x.À1)O"~oc~w (ion.-att.), Et.: Résulte très probablement d'un croisement entre
-O(O"-rlJç (ion.-att.), -(XQ""t"LXOÇ (ion.-att.), -O(O"IL0'; (Plb.), ,xÀ~v8éoIL0(~ et xUÀ~v8éoIL0(~.
-o(O"'l"l]pLOV «local de l'Assemblée» (hellén.).
Deux formes adverbiales: avec le suffixe d'adv. -81)v,
Ka.Àlv8LVa. : (correction pour X(XÀLa~O() . I!v"t"e:pO(. KU1tpLO~
xÀl]81)v «en appelant par son nom» (Il. 9,11 hapax), à
(Hsch.). Voir Latte s.u. avec la mantissa (814 sq.). Lidén
côté du composé €~OVOILO(xÀ1J81)v «en appelant par son
avait tenté d'expliquer xO(Àl8LO(, KZ 61, 1933-1934,23 sqq.
nom» (Hom.), et E7tl-x.À1)v «par surnom» (Pl., etc.) qui
nous fournit l'accusatif d'un vieux nom racine que l'on
Ka.À~O"TpÉW, voir xO(Àéw.
retrouve dans OILOX.Àl] (voir s.u.).
Tous les termes examinés se rapportent aux notions
d'. appeler », de «nom» et ont fourni notamment un Ka.ÀÀa.~ls, -l80.; : f., nom d'une danse lacédémonienne
vocabulaire de caractère juridique. (Eup. 163, Phot.); cf. Hsch. sous xO(ÀO(tHç . 'l"C 7te:p~0"7tiiv
Le grec moderne emploie encore xO(Àw, xO(Àvw, xocÀe:O"ILO( 'l"a tO"XLO(, cf. aussi sous xO(ÀÀ[oO(V'l"e:.;. Voir Nilsson, Griech.
«invitation », etc. Fesle 185.
Autres termes non apparentés mais qui ont subi l'influ- El.: Ou bien dérivé d'un *xO(ÀÀO(oo,;, ou, selon Bechtel,
ence de cette famille v. sous XÀÉ:OI; avec x.À1)l~w et xÀ1)8wv. Gr. Dial. 2,375, de 'xo('l"O(-ÀO(o[ç (?).
Voir aussi x.éÀ0(80ç.
El.: Il existe un thème' kola ,- qui figure dans È-xocÀe:-O"O(, K6.ÀÀa.~OV : général. pl. -0( n., «barbe, barbillons de
xO(ÀÉ:w, X.OCÀ1)IL~ de • kOlea,-mi etc., alternant avec • kl-ea ,-, coq» (Ar., Cau. 497, Paus.), «crête de coq» (Arist.), «queue
xÀ1)- dans xÉ:X.À1)ILO(~ et dans presque toutes les formes de coq» (lEI. Dion., p. 125 Erbse).
nominales. Un vocalisme e de la première syllabe apparait Et. : La diversité des emplois encouragerait un rapproche-
dans le groupe éloigné pour le sens de x.É:À0(80ç, etc. Hors ment avec XcXMO<; • beauté », etc. Rien à voir avec xO(ÀÉ:w,
du grec, on a ombr. impér. kai'elu « impér . • kalélod). ni avec xO(ÀcX~vo<;.
Le lat. a un thème en -a dans calare «appeler ». Autre
forme éloignée par le sens, lett. kal'uôl • bavarder ».
Formes de vocalisme discuté: en germ., v.h.a., anglo-sax.
ha/On «appeler, aller chercher », hitt. kal/e§- «appeler », Ka.ÀÀa.pla.s : nom de poisson, de la merluche, et du
skr. u§a-kal-a- .coq. (qui appelle l'aurore). Le latin possède lat. asel/us (Archestr." fr. 14, Opp., H. 1,105, Hsch. s.u.
une série de mots reposant sur un radical 'cla- ou 'cala-, ÀO(~lv1)<;). Formation en -[Ii<; (cf. le suiv.) sur un mot en
cf. calare, clamare, etc., qui supposent une formation -O(po<;. Le rapprochement avec xcXÀÀo<; est plausible. Par
différente. un autre rapprochement, on a le doublet yO(MO(PLo(<;, cf.
yO(Àe:o<; (v. Strômberg, Fischnamen, 130). Sur ce poisson,
voir Thompson, Fishes s.u.
Ka. .... é.pa. : ion. -P1), f. « voûte, lieu couvert par une voûte,
Ka.ÀX"1 : f. «murex., coquillage qui fournit la pourpre construction. (Agatharch. 62, etc.), «tombe. (inscrip-
(Nic., Al. 393), «teinture de pourpre. (Str.), fleur couleur tions), «voiture couverte» (Hdt. 1,199), cbateau. (Str.),
pourpre Chrysanthemum coronarium (Alcm. 91 P, Nic., etc. Dérivés: XIX{LOCptOv (inscr.), XIX[.LIXp(IX . XotT6>V XIX[.LOCpIXC;
fr. 74,60 avec la graphie xocÀx1)) «rosette, décoration sur !Xwv (Hsch.), XIX[.LIXptx6C; «pourvu d'une voûte. (Ath.,
le chapiteau d'une colonne. (IG P 374,317, etc., noté Mech.).
xocÀX1) ou xocÀX1)). Verbes dénominatifs: xIX[.LIXp6oo «construire avec une
Dérivé: xoc/'XtOV «teinture de pourpre. (tardif). Verbe voûte. (inscr., pap.), avec XIX[.LOCpWO'tC; (pap.), XIX{LOCpW[.LIX
dénominatif: XIXÀXIX(VOO, au pass. «être couleur pourpre. (Str., Gal.), -wT6c; (Str., etc.), -wTtx6C; (pap.) ; XIX{LIXpEOW .
(Nic., Th. 641) ; auparavant XIXÀXIX(VOO est attesté au sens O'OOPEOW, cptÀo~ovw, ~op(~oo, XIXXO~IXeW, O'uvocyw (Hsch.),
d'. être agité, inquiet. (E., Heracl. 40) avec un ace., «agiter donc «entasser, se donner du mal, procurer., etc.
(une idée), s'inquiéter de» (S., Ant. 20), cf. encore Lye. En grec moderne XIX[.LOCpIX « arcade, voûte », mais XOC[.LIXpIX
1457. « chambre. (avec XIX{LIXpt€PIX «femme de chambre », etc.)
Le flottement entre les formes xocÀX1), xocÀX1) et xocÀX1) est un emprunt au lat. camera pris lui-même au grec.
s'explique par une méta thèse d'aspiration. On observe D'autre part, développement nouveau avec XIX{LlXpOOVW
d'autre part que le sens de pourpre donné comme originel se «gonfler la poitrine, se rengorger., avec XIX[.LOCpW[.LIX, etc.
trouve (par hasard 1) le plus tardivement attesté. Un (Koukoules, Mélanges Hatzidakis 33 sqq.).
problème plus difficile est posé par XIXÀXIXIVOO «s'agiter, Il faut mettre à part les gloses d'Hsch. : XIX{LOCp1)C; .
489 Ka. ........ ovl"
3É0l1:f/Ç et KotfL&potL . l:WVotL O"t'pot'l'LOO'l'LKotl; KotfLotplç . KOcr- Ka. ....LÀOS : • câble» (Sch. Ar., Gu~pes 1030, Suid.),
fL&pLOV yuVotLKe:~OV, cf. ci-dessous. probablement arrangement tardif et artificiel pour l'inter-
Et.,' Terme technique d'origine peu claire. L'av. kamara prétation de Ev. Matt. 19,24; v. Bauer, Wb. z. Neuem
« ceinture» peut être apparenté, bien que le mot soit loin Testament s.u., Blass-Debrunner-Funk, Greek Grammar
pour le sens, mais il fournit l'explication des gloses of the N. T., § 24. On écarte alors l'hypothèse sémitique
KotfL&potL . l:wVotL, etc. : en ce sens le mot grec est emprunté de Lewy, Fremdworter 154.
à l'iranien. On rapproche également lat. camurus «courbé.
(en parlant d'une corne) ce qui reste douteux. Mais camera Ka. ....ivoS : f. (-7) pap. VIe S. après) • four, fourneau.
est un emprunt au grec, qui est passé ensuite en germanique, notamment pour la fonderie, la céramique, les briques, etc.
en slave et en baltique. (Epigr. homo 14, lEsch., Hdt., etc.). Dimin. KotfLlvLOV
En grec, K&fLLVOÇ peut être apparenté. Voir Pokorny 524. (tardif).
L'hypothèse d'un emprunt carien repose sur une sch. Le seul dérivé ancien est KotfLLVW [YP'1lüç] « vieille femme
d'Oribase 46,21,7 (voir sous KtXfLotpo:;). qui se tient près du feu, qui entretient le feu du four &
(Od. 18,27), mot familier qui garantit l'ancienneté de
1 Ka. ....a.pOS : également écrit K&fLfLotPOÇ m., nom d'une KtXfLrvoÇ. Apparaissent plus tard : KotfLLVe:oÇ «ouvrier qui
plante vénéneuse = &K6vL'l'OV, mais voir ce mot et J. André, travaille avec un fourneau, forgeron, potier. (D.S.), avec
Lexique s.u. aconitum; désigne aussi le 3e:ÀcplvLOV « dauphi- le doublet KotfLLVloov (Tégée Ile S. ap.) ; KotfLrvt'l'1)Ç [&p'l'Oç]
nelle. (Hp., Stratt., Nic., Dsc.). La graphie K&fLfLOpoV «pain cuit au four» (Philistion ap. Ath. 115 el, entrant
(Dsc., Erot., etc.) résulte d'une étymologie populaire dans une série connue. Adj. : KotfLlvLOÇ (Thphr.), -ot~Oç
d'après K&fLfLOPOÇ. De K&fLfLotPOÇ vient le mot d'Italie du (LXX), d'où KotfLLVotlot = K&fLLVO<; (LXX), KotfLLVW3'1lÇ
Sud kammari • euphorbe» (Dawkins, J. Hell. St. 56, (Str.).
1936, 4). Verbe dénominatif: KotfLLVe:OOO • faire chauffer dans un
Et.: Obscure. A été rapproché par Fick de noms ger- fourneau, faire fondre» (Arist., Thphr., Str.), avec le nom
maniques et slaves de l'hellébore : v.h.a. hemera, russe d'action KotfLLVe:lot (Thphr., Ga!.), les noms d'agent KotfLL-
éemerica (de v. s!. éemeru, • poison., proprement «hellé- ve:u~ç = KotfLLVe:OÇ (pap. Ille S. av., Luc.), KotfLLVe:U~p
bore '), lit. kemlras • origan '. (otùÀ6ç) «qui attise la forge» (AP 6,92), -e:O'l'pLot (Eust.
1835, 41 ad Od. 18,27, Hsch. S.U. KotfLLVW).
Composés tardifs : KotfLLVO-KotOcr'l'1lÇ (pap. Ile/Ille S.
2 Ka. ....a.pOS : mot carien (1) = &crcpotÀ~<;, cf. KttfLotPot après), -ypotcplot «traité d'alchimie •.
ÀÉye:cr6otL 'l'à: &crcpotÀ'ij (Apollon. ap. Sch. Orib. 46,21,7), cf.
Lat. caminus est pris au grec
sous KotfL&pot.
Le grec emploie encore K&fLLVOÇ «chaudière., KotfLlvL
«four à chaux., KotfLLVe:OOO «fondre., etc.
Ka. .... a.afjVf:s : Emp., AP, Hsch., sg. KotfLot~V (Hdn. Et.,' Terme technique. L'hypothèse d'un emprunt est
Gr. 2,923), poisson mal identifié, v. Thompson, Fishes plausible, mais indémontrable. Le rapprochement avec
s.u. D'après la relation entre l]ÀotKot'l'~V et l]ÀotKtX'l'1l, on KotfL!XPot, aujourd'hui abandonné, ne serait pas absurde,
poserait volontiers un *KtXfLotcro<;, suffixé comme 7tÉ'l'otcroç, v. s.u., et Pokorny, 525.
K6fL7totcro<;, etc. Hors du grec on rapprocherait avec Frisk
lit. samas, lette sams, russe som nom du poisson. silure '.
Ka. .... (aLov : et K!XfLLcrov, • chemise., mot byzantin
Un rapport avec xtXfLoti; est plausible. V. Strômberg,
emprunté au lat. camisia, lui-même mot d'emprunt,
Fischnamen 36.
probablement celtique, Walde- Hofmann, 1,147.
l'analogie de YIX(J.1jI6ç, cf. Stang, Symb. Osloenses 23, Ch. 152), xIX\lIXX6ç dit de grenouilles (Nic., Th. 620). Enfin,
46 sqq.; en composition thème en s probablement xlX\lIXX~0"(J.6ç nom d'action de XIX\lIXX(~W (Or. Cha Id. 199).
secondaire : e:Ù-XIX(J.7t7)Ç • courbé, flexible» (Hom., etc.), Et. : Termes expressifs à aspirée qui font penser à O"TO\lIXX7)
oc- (Thphr., etc.), 3uO"- (Plu., etc.), Èm- (Plu., etc.), etc. (à côté de O"Te:\lOCXW). L'élément radical se retrouve dans
KOC(J.7tTW, XIX(J.7t-f) , xoc(J.ljI~ç subsistent en grec moderne. lat. cano, v. irI. canim, et probablement dans le nom du coq
Amantos a supposé que le byz. ylX(J.(J.IXT(~W est un déno- -1)~-xlX\l6ç, cf. got. hana, ail. Hahn. Avec un autre vocalisme,
minatif d'un nom *XIX(J.(J.IX >yoc(J.(J.1X (Ep. Byzant. Spoudon cf. X6\1IXOOÇ, etc. Voir Pokorny 525.
2,280).
Divers mots sont passés dans d'autres langues. KIX(J.7t7) KelVSa.pO~ : &\l6plXç (Hsch.). Ce serait un vieux mot
(-.x) a été emprunté par la langue des vétérinaires pour isolé. Même vocalisme dans lat. candeo «briller., candor,
désigner l'articulation de la jambe, la jambe sous la forme gall. cann «brillant»; probabI. autre vocalisme dans skr.
gamba (el campa); le mot qui tient une grande place dans candra- «brillant ». Voir Pokorny 526; Mayrhofer, Etym.
les langues 'romanes a été réemprunté en grec moderne Wb. des Altind. 1,373.
sous la forme yoc(J.olX; l'aoriste ltXIX(J.1jI1X a également fourni
en lat. le présent campso, -as «doubler. un cap (Ernout-
Ka.vSa.uÀ1J~, -ou : m., voc. KIX\l3IXüÀIX. Nom méonien
Meillet s.u.); XIX(J.7tUÀOÇ a donné au turc kambur «bosse,
d'Hermès (Hippon., fr. 3 Masson), cf. encore la glose
bossu» (Maidhof, GI. 10, 1920, 10), revenu en grec sous
d'Hsch. KIX\l3IXuÀIXç . 'Ep(J.'ijç ~ 'HplXxÀ'ijç; aussi nom d'un
la forme XIXOOUp'I)Ç.
roi de Lydie (Hdt., etc.). Hippon., 1. c. dit clairement que
KOC(J.7tTW subsiste en grec moderne avec XIX(J.7tOÜplX
le mot est méonien et que le voc. KIX\l3IXüÀIX équivaut à
• bosse », etc.
xU\locyXIX. On pose donc un composé' kan-daulas, dont le
Et.: Le grec posséde donc un radical sans alternance,
premier terme est une forme du nom du chien, cf. lat.
largement utilisé, de la forme XIX(J.7t-. Ce radical fournit
canis, etc., et le second repose sur 'dhau-, cf. v. sI. dauiti
des termes techniques et expressifs. Il se retrouve dans
« étrangler », etc.; suffixe en '-lii-, cf. Schwyzer, Mus.
d'autres langues pour des formes nominales. Ainsi lett.
Helu. 3, 1946, 57-58. Voir O. Masson, Hipponax 104-106.
kampis « bois rond, crochet », lit. kampas • coin, bord, bois
On a rapproché skr. sua-ghnin- pour le sens et supposé
courbé d'un collier de cheval»; ou, pour des sens plus
une expression du jeu de dé [?J (Sittig, KZ 52, 1924,
éloignés, un adj. germ. valant • estropié >, p. ex. got. hamfs,
204 sqq.). Doutes de Szemerényi, St. Ling. Pisani 980.
et plus loin pour la forme, avec une sonore finale (voir
sous O"xlX(J.o6ç) un adj. celt. signifiant «courbé », v. irI.
camm, etc. Enfin, en baltique nombreux termes signifiant KelVSa.UÀO~ : m. (comiques, Mén. 397, etc.), également
« courbe », etc., mais avec vocalisme u qui peut être de sous la forme xoc\l3üÀoç (Mén. 451, Plu., pap.), plat ou
caractère populaire : lit. kumpas • courbe >, lett. kùmpt sauce lydienne, cf. Athen. 516 d, Poli. 6,69. Le mot est-il
« se courber, se ratatiner », etc. Voir Pokorny 525. en rapport avec le précédent, au moins par étymologie
populaire?
Kell.LlVa., voir sous XOC<jJIX.
KelVSU~, -Uoç : m. manteau à manches porté par les
KelVa.~O~, voir sous XOCVIIIX. Perses (X.; I G II' 1514, 19). Emprunt oriental obscur.
Cf. Happ, IF 68, 1963, 99.
Ka.Va.SOKa. : Xe:(À'I) O'CO"TOÜ, Aocxw\le:ç (Hsch.). Lire X7)À'I)
il s'agit des encoches d'une flèche. Composé de XOCVIIIX et Ka.VSUTëivE~ : n. pl. (Diph. 40 ; Mén. 76, Sicyonien,
3~xo(J.IX~. Autre forme xlX\l36XIX glosé chez Hsch. par X7)À'I) Poli. 7,79 et 10,137), les manuscrits ont une variante
(lire X7)À'I)). Enfin, ces mots expliquent p.-ê. xocvIX30~' XIX\lMTIXÀ~Ç, Hsch. XIX\l3uTOC\lIX~ et xlX\lMÀIX~ : «armoires ou
0"~lXy6\1e:ç, "(\Ioc6o~ (Hsch.), soit que cette forme soit un valises où se rangent des vêtements précieux.. Pollo
doublet abrégé, soit qu'il s'agisse d'une faute du manuscrit. 10,137 rapproche le mot de xoc\llluç et le croit emprunté
En ce cas, il n'y a pas lieu de rapprocher xoc\l1X30~ de Y\loc6oç aux Perses par les Macédoniens.
et d'y voir un illyrisme avec Krahe, Sprache der Illyrier
1,43 sq. Ka.v8a.po~ : m. «scarabée », notamment le bousier,
scarabaeus pilularius (Ar., Arist., etc.), d'où des emplois
Ka.Va.X" : dor. -.x, f. «bruit retentissant », dit du métal, figurés: coupe à boire aux larges anses (corn.), avec le
des dents qui claquent (1), parfois d'instruments de composé xlX\l6IXpo-7to~6ç (inscr.); sorte de bateau (corn.);
musique. Comme premier terme dans XIXVIXX7)-7tOUç, dor. poisson canthère ou brême de mer (Arist.), cf. Thompson,
-X.x- dit d'un cheval (Alcm., poètes). Verbe dénominatif Fishes s.u., Strômberg, Fischnamen 123; lorsque le mot
XIXVIXX€W, aor. ÈXIXVOCX'I)O"IX «retentir» (Od. 19,469, Cratin., désigne un bijou (att.), il s'agit évidemment d'un bijou en
A.R.), avec le doublet XIX\lIXX(~W (Il. 12,36, Od. 10,399, forme de scarabée.
variante; Hés., Bouclier 373). En outre, thème d'aoriste Composés : ~ÀLO-xoc\l6IXpoç (médec.), XUX\lO- espèce de
comme d'un présent *XIXVOCO"O"W pour désigner le bruit d'un bateau (corn.).
liquide que l'on verse : XIX\lOCÇIX~ = èxxe:\lwO"IX~ ~ È:xme:t\l Dérivés : XIX\l6OCpLO\I «coupe» (inscr., Plu.), XIX\l6IXp(Ç,
(Poli. 10,85), XIX\lOCÇIXÇ . ÈYX€IXÇ (Hsch.); avec préverbes: -(30ç f. variété de scarabée, probablement la cantharis
3~1X- (E., Cycl. 157), È:y- (E., Cycl. 152, Ar.), È:x- (Eup.). uesica/oria utilisée en médecine (Hp., Arist., etc.), nom
A XIX\lIXXÉ;W et XIX\lIXX7) se rattachent les adv. xlX\lIXX'I)3oc de poisson (Numén. ap. Ath. 326 fi, nom de plante (avec
• avec un bruit retentissant» (Hés., A.R., Cali.) et -36\1 OC\lT~xoc\l6IXpO\l), V. Strômberg, Pflanzennamen 140; xlX\l6oc-
(tardif) et les adj. hapax XIX\lIXX7)Ç dit de sanglots (lEsch., pe:w~ nom d'un cépage (Thphr.), finale d'après È:p~\le:fuÇ,
Kelv8apos 492
clairement tiré de Èpwe:6c;; et xlXv6ocpl'O)C;; o!voc;; (Pline) fardeau, cf. Vendryes, R. Ét. Gr. 25, 1912, 461, avec le
vin fait avec ce cépage, les deux termes s'expliquant suffixe de 8p6tLwv, x€p8wv, etc.
peut-être par un toponyme de Samos (Redard, Noms en Et.: On a cherché un radical exprimant l'idée de
-'O)C;; 97; voir Pline 14,75 avec la note de J. André); « rond. et l'on a rapproché gallois cant < cercle de fer »,
xlXv6IXpllXC;;, -ou m. pierre en forme de scarabée (Pline); gaul. 'cantos, d'autre part des mots slaves comme russe
adj. xlXv6IXpoo8'Yjc;; • qui ressemble à un scarabée. (tardif). kut «coin., tous ces mots reposant sur 'qan-tho- (1),
Le mot x~v6IXpoe; ou ses dérivés tiennent une certaine l'aspirée sourde ne rendant d'ailleurs pas compte de
place dans la toponymie et l'anthroponymie. Ainsi l'aspirée grecque : hypothèses chez Belardi, Rend. Acc.
K~v6IXpoe; nom d'un port du Pirée et les anthroponymes Lincei 8 : 9, 1954, 610-644. Le lat. cantus «bande de la
chez Bechtel, H. Personennamen 582 et 589. jante» doit être un emprunt celtique, puis a été repris
Et.: Obscure. Un rapprochement avec le nom de l'âne en grec au sens de «jante •. On pourrait aussi supposer
x~v6wll est proposé par Strômberg, Wortstudien 10-11, que le radical xlXv6- est préhellénique, cf. Ruijgh, Lingua
en s'appuyant sur une tradition ancienne (Orig., C. Cels. 16, 1966, 138. En grec même, on voudrait relier X~V6IXpOe;,
4,57 et 59). Peut aussi être un terme de substrat. Voir en xlXv61jÀLIX, xlXv66e;, xlXv6uÀ'Yj, mais on ne trouve pas de moyen
dernier lieu Gil Fernandez, Nombres de Insectos 226-228. sûr pour le faire.
Kav8tlÀ~a : n. pl., paniers suspendus de part et d'autre Kav9uÀTJ : f. «enflure, tumeur» attesté dans deux
du bât de l'âne, grand panier en général (Ar., Artem., gloses d'Hsch. : xlXv6uÀIXe;· 't"~e; cXvoL81j<!e:Le;. A!axuÀoe;
pap., Gp.); désigne par extension des pièces de bois :EIXÀlXtLLVlIXLe; (Hsch., pas à sa place alphabétique exacte)
courbées utilisées à la poupe d'un navire pour y faire un et xlXv6'YjÀlXl . IX! cXvoL81j<!e:Le; (Hsch.), v. fr. 301 Mette.
abri (Hsch.) ; sg. XIXV61jÀLOV «chevron. d'un toit (IG II' Et.: Terme technique. Le rapprochement que l'on a
463,73); à côté de xlXv61jÀLOe; «âne de somme. (corn., fait avec v.h.a. gund, got. gunds < ulcère., etc., suppose
Pl., X., pap.), d'où «âne bâté, lourdaud. (corn., Luc.); soit que xov6- est originel, soit que xIXv6- est une réfection
xlXv6'YjÀLx6e; < qui se rapporte à un bât. (pap.). Formes de xIX6-. Autre hypothèse de R. Strômberg, Wortstudien
isolées sans suffixe en 1: xlXv61lXL· <!7tUp18e:e; (Hsch.) = 94-95, qui veut tirer le mot du nom de l'âne, xocv6wv,
corbeilles; x~v6wv, -wvoe; «âne portant un bât. (Ar., xlXv61jÀLOe;, etc. On évoquerait aussi xlXv66e;, etc., et on
AP, etc.); xlXv61e; . ovle; (Hsch.) «crottin d'âne •. ajouterait un mycénien possible' ka-Iu-ro *xocv6uÀoc; « bât »,
Et.: Termes populaires pour lesquels il est difficile de cf. Ruijgh, Lingua 16, 1966, 137-139. Le radical xlXv6-
définir les rapports qu'ils entretiennent entre eux; (Ilvoe;) pourrait être préhellénique, cf. Ruijgh, l. c.
xlXv61jÀLOe; est certainement issu de xlXv61jÀLIX (Debrunner,
IF 54, 1936, 55). K~v6wv est un mot familier avec. le suffixe KelVVa, ou xocvv'Yj : f., souvent au pl., « roseau " Arundo
caractérisant -wv, -wvoe;, mais faut-il le rapporter directe- donax, à côté de MvlX!; (Plb.), dit du roseau pour écrire
ment à xlXv61jÀLIX 1 Finalement, est-ce le nom du bidet (SI G 241, 103), • natte, clôture en roseaux., etc. (Ar.,
x~v6wv qui a donné naissance à xlXv61jÀLIX ou est-ce xlXv61jÀLIX corn., etc.) .
• paniers. qui a servi de point de départ à un nom de l'âne, Dérivés : 1) x~v'Yje;, -'Yj't"oe; m. (p.-être d'après 't"~1t'YjC;;)
ce qui serait moins plausible 1 Enfin, faut-il insérer dans «natte. de roseau, de jonc (corn., etc.), semble désigner
le dossier le mot xlXv66e; (voir le suiv.) 1 On peut aussi se une corbeille (loi de Solon: Plu., Sol. 21) avec le composé
demander s'il ne s'agit pas d'un mot d'emprunt diverse- xlXv(v)'Yj't"o1t0L6e; «vannier» (Hippon.), et le dérivé XIXV1j't"LOV
ment suffixé. Le lat. canlhérius « bidet, chevron, étai " etc. «petite corbeille. (Poli.); doublet xocvv'Yj"e:e;· 7tÀéytLlX't"lX
(voir Ernout-Meillet, s.u.) n'éclaire pas grand chose. Il 't"lXp<!WV (Hsch.); 2) ép. XOCVe:LOV et xocve:ov (Hom.), ion.
confirmerait p.-ê. l'hypothèse d'un emprunt: nous aurions xocve:ov (Hdt.), XIXV013V (att.) < panier de jonc, corbeille.;
deux emprunts parallèles. Voir aussi x~v6IXpoe; et xlXv66e;. le mycén. a p.-ê. l'adj. *XOCVe:LOC;; cf. Ruijgh, Études,
Cf. Hester, Lingua 13, 1965, 356. § 204. En composition comme premier membre dans
xlXv'Yj-cp6poe; «canéphore, porteuse de corbeille. dans
Kav90S : m., coin intérieur de l'œil (Arist., Nic., une procession (Ar., inscr., pap.) avec XIXV'YjcpOP€W, -(IX,
médec., pap.), par extension, en poéaie, «œil. (Cali., -L,,6e; (pour la voyelle finale du premier terme, v. Schwyzer,
fr. 177,28, Cerc., AP, etc.); noter en outre la glose Gr. Gr. 1,438 sq.). Dérivés diminutifs xIXv[axOe;, -(<!XLOV
d'Hsch .... 1) cXVIX7tVO-lj 't"013 XIX7tV013 Èv 't"oie; t7tVoie;· 't"wèe; (Ar., inscr., etc.), XIXV(8LOV (pap.). Autres dérivés avec un
8è XIX1tVoMX'Yjv· XIX! tL1j1to't"e: ot Xu't"p61to8e:e;. :ELXe:ÀO[ suffixe de nom d'instrument : x~vIXa't"pov (Epigr. hom.,
XIX! de; 1) 't"~e; XtXxpue; cppuyouaLv : donc le mot désignerait le Nicophon, Attique, Crète) «panier. suIT. comme ~uyIXa't"pov;
trou de fumée d'un fourneau, les pieds d'une marmite, également avec d'autres finales : -IXua't"pov (1 G JI 330),
aussi l'instrument où l'on fait griller l'orge; enfin, dans l'Ed. p.-ê. analogie de 6e:PtLIXua't"pov; -u<!'t"pov (Poli. 10,86),
Diocl. 15,36 et dans certaines gloses, désigne la jante d'une -La't"pov (pap.) emprunté dans lat. canistrum, -L't"pOV
roue, mais voir sous El. (Hsch., Phot.) : formes variées d'un mot familier; l'hapax
D'où, par hypostase, les adjectifs issus d'expressions xocvIX<!60v (Naucratis, Schwyzer 748,3) est singulier;
prépositionnelles : Èyx~v6Loe; «qui se trouve dans le coin xIXvIX<!'t"pIXiIX . xoiÀoc 't"LVIX cXyye:ilX (Suid.) est un dérivé de
de l'œil. (Dsc., Gal.), ÈyxlXv6le; f. «excroissance qui se XOCVIX<!'t"pOV ;
trouve dans le coin intérieur de l'œil. (Cels., Gal.), ou ce 3) on peut voir un dérivé technique de XOCVVIX avec
«coin de l'œil. (Poll. 2,71); ÈmxlXv6le; id. (Hippiatr., le suffixe rare -~oe; dans XOCVIXÔOe; ou XOCVVIXÔOe;, carcasse
variante chez Poll.); *"IXv6oo8'1J<; n'existe pas, voir Cali., de bois utilisé par les modeleurs pour soutenir la glaise,
fr. 647. Il serait possible de tirer ,,~v6wv • âne» (voir sous cf. les définitions d'Hsch., de Pollo 7,164; 10,189; le mot
xlXv61jÀLOe;) de xocv60e; : ce serait l'animal courbé sous le est employé pour désigner un homme maigre, un squelette
.< -
- 493 Ka.'lra.Va.
(Stratt. 20), ou l'esquisse d'un corps humain (Arist., Divers dérivés qui appartiennent à des vocabulaires
H.A. 515 a, G.A. 743 a). Dérivés: KIXW&.OLVO<; épithète techniques : KIXV6vwv «petite barre, petite règle. (Ph.
d'un corps allongé par terre comme une carcasse (AP Bel, Hero, etc.), KIXVOVL'; f. «règle, cadre, ligne droite»
11, 107), ce seul exemple métrique exige l'initiale longue; (Arist., inscr., etc.), mais le mot semble déjà attesté dans
Hsch. a la glose KIXV&.OLO<; Kl]p6<; . <T> XpWVTIXL ol cXV8pLIXVTO- le mycén. kononipi, v. Chadwick-Baumbach 207 ; KIXVOVLl]<;
7tOLOt 7tpo<; 7tMO"LV (faut-il corriger KIXW&.OLVO<; ?). Fr. m. «homme long comme une perche. (Hp., Aër. 24),
699 d'Ar. = Suid. 1,260 sous cX7t' cXKpOcpUO"LWV ... = An. KIXVOVLK6<; «qui est conforme à la règle », avec Tj KIXVOVLK~
Bachmann 111,3 cX7tOKLWIXOe:UfJ.&.TWV a été corrigé en cX7tO «théorie mathématique de la musique. et TO KIXVOVLK6v
KIXVIXOe:UfJ.&.TWV par Kock pour désigner des armatures de « logique. chez les Épicuriens ; KIXVOVWT6,; «pourvu de
modeleurs. Mais dans cette glose la tradition manuscrite barreaux. (pap., etc.). Verbe dénominatif KIXVOVL~W
donne KLVIXOe:UfJ.IXTWV, KLVIXOO<; pour K&'VIXOO<;, le mot est «mesurer, juger suivant une règle, donner une règle»
altéré ou est-ce une variation authentique? Voir aussi (Arist., hellén. et tardif) avec les dérivés : KIXV6vLO"fJ.1X
sous KLV&.Oe:UfJ.IX; 4) K&.VIX6pov, ou K&.WlX6pov n., «voiture, « règle pour faire des lignes sur papyrus» (AP), KIXVOVLO"fJ.OL
caisse de voiture en osier» (X., Ag. 8,7, Plut., Agés. 19, pL, p.-ê. la frise d'une construction (Man.), KlXvovLO"nK6,;
Hsch., Eust. 1344,44). Dérivé de K&.WIX avec le suffixe (Choerob.) de *KIXVOVLO"T6,;.
de nom d'instrument -6pov; à moins qu'il ne s'agisse Terme technique, qui a pris un sens métaphorique et
d'un composé avec un second terme répondant à la général avec des développements notamment dans le
glose d'Hsch. &6plX<; . &PfJ.1X mais cette glose doit être vocabulaire juridique et religieux. En grec moderne, on a
fautive ou mutilée, voir l'édition Latte. Pour KIXVWV, p. ex. : KIXVWV «règle, équerre., KIXVOVL~W «régler, régle-
voir s.u. menter _, KIXVOVLK6,; «régulier, canonique », etc. Le mot
Et.: Emprunt sémitique, cf. akkadien qanu, ougaritique a été emprunté par le latin administratif pour désigner
qn, punique qn', hébreu qanë; voir E. Masson, Emprunts l'impôt et dans la langue de l'Église pour désigner la règle,
sémitiques 47. Le mot sémitique serait lui-même emprunté le canon. Voir H. Oppel, KIXVWV, Philol., Suppl. 30 : 4,
au sumérien gin. 1937, avec des remarq.ues de von Fritz, Am. J. Phil.
60, 1939, 112 sqq.; L. Wenger, Canon in den romischen
Ka.VVa.(;~S, -W<;, -e:w<; : f., «chanvre., cannabis sativa Rechtsquellen und in den Papyri, Sb. Wien. Ak. 220 : 2,
(Hdt., S., Dsc., Ga!., etc.); mais thème en -L8- dans 1942.
KIXWIXOL81X (Hdt. 4,74) au sens de «tissu de chanvre. et Et.: Probablement dérivé de K&'WIX, avec à l'origine
KlXwIXOLae:<; «graines de chanvre. utilisées pour des le sens de « baguette de jonc " etc.
bains de vapeur (Hdt. 4,75) avec le dénom. inf. aor.
KIXWIXOL0"6'ijVIXL «prendre un bain de vapeur. (Hsch.). 1 Ka.VW'lr~KOV = 7tLTOÜO"O"IX, Euphorbe Petit Pin (Dsc.
Chez Poli. 10,176 K&.WIXOO<; équivaut à K&.WIXOL<;, de même 4,165).
que KIXW&.OWV (Ps. Dsc., Gp.). Autres dérivés : KIXV- El.: Obscure, cf. K&.VW1tOV ?
VIXOLcrKlX n. pl. «souliers de chanvre. (Herod. 7,58), adj.
KIXW&.OLVO<; «de chanvre, qui ressemble au chanvre.
(AP, etc.), enfin, le nom de métier constitué avec le suffixe 2 Ka.vwmKov : espèce de gâteau (pap.). Doit être
distinct du précédent et venir de K&.vw7to,;, K&.vwoo,;,
-lXpWÇ pris au latin : KIXWIXO&.pWÇ = stupparius «qui
ville de Basse Égypte.
cultive ou travaille le chanvre. (Éphèse, gloss.), cf.
P. Wahrmann, Gl. 22, 1933,43, L. Robert, Noms indigènes
142-144, lequel cite également l'anthroponyme KlXwlXoiiç. Ka.VW'lrOV : fleur de sureau (Paul. .!Eg. 7,4), écorce
Composé KIXWlXowpy6<; (tabella defixionis), v. L. Robert, de sureau (Alex. Tral!. 12). Pas d'étymologie. Voir André,
o. c., 146. Lexique s.u. canopus.
Et.: On admet un emprunt: on a pensé au scythe, au
thrace (cf. Hdt. 4,74 sqq.) et même au sumér. kunibu Ka.'lriiva : f., nom thessalien du chariot à quatre roues =
«chanvre •. Voir en dernier lieu H. Happ, IF 68, 1963, &rrf)vl] (Xenarch. 11, Hsch. s.u. KIX1tIXVLKW-re:plX); selon
99. Sur le lat. cannabis, v. Ernout-Meillet s.u. ; le mot doit Poli. 1,142 partie transversale de la caisse du chariot.
être emprunté au grec; le terme germanique a été pris Dérivé KIX1t&.VIXKe:,; désignant les parties latérales de la
au lat. ou ailleurs, avant la mutation consonantique : caisse, selon Poli. 1. c. (quantité des alphas ignorée);
anglo-s. hoenep, v.h.a. hanaf, etc. KIX1tIX\lLKWTe:plX au comp., épithète de festins thessaliens
(Ar., fr. 492), d'après Ath. 9,418 d = cXfJ.IXÇLlXilX « énorme,
Kc1VVa.9pov, voir K&'WIX. remplissant un chariot à quatre roues., voir sur ces
expressions J. Taillardat, Images d'Aristophane, §§ 12,242;
Ka.VWV, -6voç : «baguette droite, règle., mot employé l'explication donnée par Hsch. XOpTIXO"TLKWTe:plX cX1tO T'ij,;
dans des sens techniques très divers : «baguettes. qui cp&.TVlJ'; n'est pas plausible.
consolident l'orbe du bouclier (Il.), «lame, verge. de Diverses gloses d'Hsch. présentent une structure voisine,
la navette (Il. 23,761, Ar., etc.); notamment «règle_ mais le sens ne permet pas de les évoquer aisément; on
utilisée par les charpentiers et les maçons (ion.-att.); peut toutefois penser à la rigueur à KIX1tIXÀL~e:L . ~e:Uyl]ÀIXTEï:
au figuré «règle _ (ion.-att.), «règle grammaticale, prescrip- (ou mieux corriger avec Latte en KIX7tIX\I[~e:L) ; mais que faire
tion, canon» (pour les artistes, pour les listes de poètes de KIX7t&.\ll] . TpLX[\ll] KUv'ij ou de KIX7t&.\lLIX· cXp7te:86\1e:,;?
établies à Alexandrie), chez Poli. 3,151 dans un sens Quant au nom de héros KIX1tIi\le:u,;, il présente à la seconde
sportif (Jüthner, Wien. Slud. 53,68 sqq.) à propos d'un syllabe un IX bref qui n'autorise guère à le rapprocher.
saut; dans les pap. «règlement, tarif., etc. El.: Si ce n'est pas un emprunt, pourrait être un dérivé
Ka:rrdva. 494
en -iivii (cf. &1t"Î]v1j) de xcb,-rw, xamJ avec le sens de dit d'un parasite (corn.), XCX7tVoxop-ru<X~OfLCXL· crxLp-rif
« boite., etc. La relation supposée avec le gallo-romain (Hsch.) = Épich. 195, mais le lemme doit être fautif et
capanna «cabane. ne se laisse pas définir, v. Alessio, on a corrigé xop6u<X~e-rcxL. Au second terme de composé:
Studi Etr. 19, 1946, 175, n. 34. Mcr-xcx7tvOC; «rempli de fumée. (lEsch.), etc.
Dérivés: xa7tV1j f. «trou de fumée, cheminée. (corn.)
Kcl.1Ta.VOl : &ÀcpL-rWV d8oc; (Phot.). Ce nom d'une Carine, arrangement de xcx7tvo36x1j ; le mot est employé dans un
d'origine obscure, se trouve confirmé par l'anthroponyme pap. pour XCX7tVLcxtoe; Àteoe;; d'où XCX7tVLCX (Moer. 292);
Komcxvocc; (L. Robert, Noms indigènes 171, n. 4). ce mot XCX7tVLCX est attesté dès le mycénien, kapinija pour
le trou de fumée, cf. Chadwick-Baumbach 208; xcx7tVLiie;
Ka.1TÉns, -LOC; : C., mesure perse : 1/48" de 1'&p-rao1j m. avec des emplois variées: a) nom d'un vin qui a été
(Polyen 4,3,32) ; glosé par xoï:vL1; chez Hsch. Fait penser soumis à la fumigation (corn.); b) nom d'une espèce de
à une autre mesure perse de valeur différente : xcx1"d61j jaspe ainsi nommée d'après sa couleur = XCX7tVt"r1jC; (Dsc.,
f., valant deux XOLvLxec; (X., An. 1,5,6), deux XO-roÀCXL Pline); c) surnom d'un bavard (Ar., Guepes 151), cf.
selon Hsch. sur cet emploi et celui de xcx7tV6c; en ce sens, Taillardat,
Et.: Emprunt perse, qui en iranien pourrait être appa- Images d'Aristophane, § 519; XCX7tVt"r1jC; m., nom d'une
renté à x<X7t-rw. Sur skr. kapali f., «deux poignées., v. pierre d'après sa couleur (Alex. Trall., etc.) ; XCX7tVï:-rLC; f.,
Mayrhofer, Etym. Wb. des Altind. 1,154. Voir aussi nom de plante, «fumeterre., fumaria offlcinalis soit en
Lagarde, Gesammelte Abh. 198. raison de la couleur de ses feuilles, ou moins vraisemblable-
ment parce que son jus fait pleurer les yeux (Ps. Diosc.),
àppelée également xcx7tV6C; (Dsc.), cf. Strômberg, Pflanzen-
Kcl.1TETOS : f., voir crxam:-roc;.
namen 27, André, Lexique sous xcx7tV6.;.
Adjectifs : X<x7tVe:LOe;, -e:OC; (Arist., Thphr., Pline, etc),
Kcl.1Tll : C., voir x<X7t-rw. s -e. 6!fL7te:ÀOC; «raisin à grappes panachées noires et
blanches.; xcx7tVw81jC; «qui ressemble à de la fumée,
Kcl.1TllÀOS : m., «petit marchand, détaillant» par fumeux. (Arist., Thphr., Plb.); XCX7tV1jÀ6c; • de fumée.
opposition à ~f.mopoc; (voir ce mot) ou à cxù-rom!>À1jC; «celui (Nic., Thel'. 54) ; XCX7tVLCXï:OC; Àteoc; quartz de couleur fumée
qui vend ses produits.; s'est volontiers dit en particulier (Pap. Holm. 10,9).
du cabaretier (ion.-att., etc.), parfois épithète (lEsch., etc.) Verbes dénominatifs : XCX7tVL~W «enfumer. et intrans.
pris en mauvaise part : le x<XmJÀoe; est un filou, cf. «être enfumé, chauffer >, etc. (Hom, ion.-att., etc.),
Taillardat, Images d'Aristophane, § 399). rarement avec des préverbes: &7tO- (tardif), èx- (tardif),
Fém. xcxmJÀle;, -l80e; «marchande, cabaretière. (Ar., 7te:pL- (tardif), \l7tO- (Hp.) ; d'où les noms d'action Xa7tVLO"Le;
pap., etc.), XCX7t1]ÀLcrcrCX (tardiC). Autres dérivés: XCX7t1jÀe:ï:ov «fait d'enfumer' IArist.), X<X7tVLcrfLcx (AP, etc.), &7tO- et
«boutique., presque toujours une taverne (corn., etc.), {l7tO-XCX7tVLcrfL6c; (tardifs) ; nom de lieu, XCX7tVLcr-r1]PLov « bain
xcxmJÀLx6c; «qui concerne le petit marchand. (Pl., de vapeur. (Priène) ; xcx7tv60fLCXL «être réduit en fumée.
Arist., etc.), parfois pria en mauvaise part. Verbe déno- (PL, E.); XCX7tVLaW «enfumer un essaim d'abeilles> (A.R.
minatif XCX7t1jÀe:uw «être petit marchand. (Hippon., 2,131), d'après les verbes en -L<XW; xcx7tve:twv partic.
Hdt., ion.-att., etc.), d'où« trafiquer, être malhonnête " etc. «réduisant en fumée. (Nic., Thel'. 36), la diphth. -e:L- étant
(att.), avec XCX7t1jÀe:LCX (PL, Arist.) et xCXmJÀe:U-rLx1] (Pl., un allongement métrique d'un verbe xcx7tVéw.
Lois 842 dl. Parallèlement à xcx7tV6c; existe un thème verbal XCX7tU-
On citera encore une glose d'Hsch. qui n'est pas à sa attesté à l'aoriste (plutôt qu'impf.) dans &7tO 8È: ~UX1)v
place alphabétique, XCX7t1]À1j, qui désignerait l'emplacement ÈX<x7tucrcre: «elle rend le souffie. (Il. 22,467) : il s'agit
de l'homme de barre, une tige pour enrouler les cordages, d'Andromaque qui se trouve mal; de même x<x7tucrcre:v
l'emplacement à la poupe où les matelots rangent les (Q.S. 6,523); ajouter le prés. participe XCX7tucrcrwv . Èx7tVéwv
agrès, etc. (?). Un rapport entre les deux mots n'est pas (Hsch.), dont on doit peut-être rapprocher la glose placée
absolument impossible. hors de sa place alphabétique: xomux-r<x • 7tVéov-rcx (Hsch.).
Le grec moderne possède encore x<XmJÀOC;, XCX7t1]Àe:LO Ces formes verbales peuvent être issues du thème nominal
au sens de « cabaretier, cabaret., etc. x<x7tuc; . 7tVeufLcx (Hsch.) à côté de x<X7tOC;· ~ux1), 7tVe:ufLcx.
. Et.: Deux hypothèses. Une dérivation de xamJ pris au Le même thème en u a Courni l'adj. xcx7tup6C; «sec,
sens de «boite., n'est pas impossible. Il se peut aussi
desséché. dit de noix, de fromage, etc. (Épich., corn.,
qu'il s'agisse d'un mot d'emprunt: en ce cas on verrait Arist.), «cassant. (Hp., Thphr.); en grec hellénistique
un emprunt parallèle dans lat. caupa, cf. Ernout-Meillet dit d'un son qui éclate, cf. AP 7,414 XCX7tUpOV yeÀacrcxc;,
s.u. Théoc. 7,37, d'un poète Mmcrocv XCX7tUpOV cr-r6fLcx, voir sur
le sens du mot Allègre, R. Ét. Gr. 19, 1906, 299-303,
Kcl.1Tla. : -rIX crx6po8cx. Ke:PUv'ij-rCXL (Hsch.). Pour ce nom de Willems, ibid. 383-388, Ph. E. Legrand, ibid. 20, 1907,
l'oignon attribué aux gens de Cerynea en Achaïe, voir 10-17.
Ernout-Meillet sous cëpa. Dérivés: d'une part n. pl. XCX7tUpLCX (pap.), -(8LCX (Chrysipp.
Tyan. ap. Ath. 3, 1I3 d) sorte de gâteau, cf. XCX7tUpLOV •
Ka.1TVOS : m., «fumée, vapeur, fumet» (Hom., ion.- crustulum (Gloss.), XCX7tUpOCC; «pâtissier. (L. Robert, Noms
att., etc.), employé aussi au figuré comme crXL<X. Nom de indigènes 243 sq.), avec xcx7tUp60fLCXL «se dessécher, devenir
plante, voir plus loin XCX7tVï:-rLC;. craquant. (Str., Orib.). Le f. xcx7tUplc; désignerait une robe
Composés : xcx7tVo-36x1j «trou de fumée, conduit de perse à manches selon Poli. 7,58, sans qu'on sache quel
fumée. (Hdt., etc.), XCX7tV-ocrcpp<xv"r1jC; « qui hume le fumet. rapport le mot aurait avec xcx7tup6C; : peut-être aucun
495
(emprunt ?). Str. 17,1,16 fournit un exemple de xomupl~w rut _ en parlant du sanglier (Sciras com. de Tarente fr. 1) :
«mener joyeuse vie. (?) ; avec le nom d'agent xcxreupLa'rcxl si la forme est authentique, p.-ê. analogique des verbes en
employé à côté de 'rpuq:>'l)'rcxL On tente d'expliquer ces -w1:w exprimant des cris, cf. (')~w, otfLw1:w, etc.
emplois en partant de xcxreup6ç « bruyant ». En grec moderne xIXrepoç subsiste à côté de ~ypwyoupouvo
On a essayé, à tort, de séparer xcxrcup6ç de xcxrev6ç en « sanglier ».
posant *xcx'rcx-rcup6ç avec apocope (qui serait issu de Et.: Le mot correspond exactement au nom du « bouc.
rcup6w) , cf. Walde-Pokorny 1,379. en latin, ombrien et germanique : lat. caper, ombr.
Le grec moderne emploie encore xcxre'/6ç «fumée, cabru, germ., v. norr. hafr« bouc» ; on a cherché à retrouver
tabac _, etc., xcxrevl~w, xcxrevLIX «suie ». un gaulois 'cabros dans le gallo-romain 'cabrostos «chèvre-
Et.: Une forme *xFcxr;-v6ç répond bien pour le radical feuille », Bertoldi, Reu. CeU. 47, 1930, 184-195, cf. v. iri.
à lit. kuâpas «souffie, haleine., etc.; avec vocalisme e gabor. Voir Pokorny 529. Le nom du bouc 'rpIXyoç «celui
lit. kuepiù, kutpti «haleter, respirer _, etc. ; lette kuêpstu, qui ronge, dévore» ayant été créé en grec, xIXrepoç serait
kuêpt «fumer, exhaler », etc. On s'est demandé s'il fallait devenu disponible pour désigner le sanglier, d'abord comme
rapprocher lat. uapor (sans 'q- initial). Pour d'autres épithète dans auç xIXrepoç. Pas de rapport étymologique
rapprochements incertains, v. Pokorny 596. On note direct avec l'aper latin. Voir pourtant Ernout-Meillet
qu'en grec une dissimilation préventive du digamma s.u. aper avec une hypothèse curieuse de Meillet.
d'avec la labiale s'est produite et cela dès le second
millénaire, cf. Lejeune, Mémoires 290 avec la note 24. Kcl1fTW : f. XIXIjIW, aor. -É;xcxljlcx, pC. -XÉ;XCXfLfLCXL, -xÉ;xcxq:>cx
Voir aussi xe:xcxq:>'l)6'rcx. également avec &vcx-, èy-, \mo- «happer, avaler. (Hdt.,
Ar., com., Arist., Hérod.). Noms d'action : XIXIjILÇ «fait
Kél.1T1ra : n., indéci. (CaIIias chez Ath. 453 dl. Pris au de happer, d'avaler - (Arist.), &vcx- (Arist.) ; XIXfLfLcx'rcx pl.
sémitique, comparer hébr. kaph; v. Schwyzer, Gr. Gr. n. «gâteaux de sacrifice que l'on avale. (Nicocl.) et
1,140. XCXfLfLCX'rl3e:ç f. «feuilles de laurier qui les enveloppent»
(ibid.). Avec un thème à aspirée secondaire ~yxcxq:>oç
Kél.1T1rapLS, -e:wç, -LOÇ : f. «câprier », Capparis spinosa, « bouchée» (Eup. 330). Composés familiers : xcx1jlL3pw'rLOV
«câpre. (Hp., com., Arist., pap., etc.), avec xcxre(re)IXpwv (1 mouchoir pour essuyer la sueur» (com.), èYXCXljlLXl3cxÀoç
(com., pap.). Le mot subsiste en grec moderne. D'où « mangeur d'oignons» (Luc., Lex. 10) ; sur la glose d'Hsch.
x.xrerecxpoç m. nom de poisson (P. Cair. Zen. 83, IIIe s. av.), xcxljlm~3cxÀoç v. Latte s.u. avec l'appendice.
cf. Strômberg, Fischnamen 88. Un anthroponyme KIXrerecxpLç A côté de xIXre'rw, un vieux xIXre'l) substantif, « mangeoire.
figure dans l'onomastique (Stratonicée de Carie), cf. des chevaux ou des vaches (Il. 8,434, Od. 4,40, S. lchn. 8,
L. Robert, Noms indigènes 77-81. Lye. 95), avec XIX1t1J6e:v (Suid.), xcxreIXÀcxL . q:>cxTIcxl (Hsch.)
Emprunt certain, mais on ne sait à quelle langue. si le lemme est correct; enfin le composé r;CXUaLXIX1t1J
«plaque de bois ronde» qui empêchait les esclaves de
Ka1f1fWTas, -ii : m., dans Ze:uç K., nom dorien d'une goûter aux mets qu'ils préparaient (Ar., fr. 302).
grosse pierre sur le Gytheion (Paus. 3,22,1). Vieux mot qui a disparu du grec moderne.
Et.: Avec apocope de la préposition, pour *xcx'rcxrew'riiç. Et.: Le présent xIXre'rw correspond à lat. capio, germ.,
On pense à une météorite et on suppose un rapport avec p" ex. got. hafjan «lever., mais en germ. on pense aux
un *xcx'rcx-rew'r.xofLcxL, cf. Ze:uç Kcxo.x'riiç (lacon.) = KCX'rCXLO.x- formes à géminée, all. happen «avaler », cf. Ernout-
"1Jç, cf. Pisani, Acme l, 1948, 86, Belardi, Doxa 3, 1950, Meillet S.U. capio, Pokorny 527.
209. II faut observer toutefois que le mot ne comporte pas Si l'on pose' kép-, 'kop-, 'kiJp-, on peut penser à xwre'l).
le suffixe -'riiç attendu (superposition syllabique pour Voir aussi xcxreIXvii.
*xcx'rcx-rew'rii'riiç ?). D'autre part r;w'rIXofLcxL signifie (1 vole-
ter », non « tomber _, mais cf. relre'rw. Ka1fup6s, xcxreuaacxL, voir xcxrev6ç.
Kcl1fpOS : m. «porc sauvage, sanglier» (Hom., ion.- Kiip : gén. Këip6ç, « Carien » (Hom., etc.), employé dans
att., etc.), on dit aussi auç x.xrepoç (Il., Ar.); désigne de nombreuses expressions proverbiales, comme : &'1 'r0
également un poisson = capros aper (Arist., etc.), Kcxpl xLv3uve:Ue:LV (E., Cyc. 654), f. K.xe:LpCX (Hom., etc.),
d'après son cri (?), cf. Thompson, Fishes, Strômberg, Këiplv'l) titre de pièces d'Ar. et Mén., Phan. Hist., Plu.
Fis.chnamen lOI, Arist., H.A. 535 b. Diminutifs: xcxreplaLov Dérivés: K.xpwç (Hdt. 8,135), KCXPLX6ç (Alc., etc.); verbe
« porcelet. et xcxreplaxoç ce dernier pour désigner le poisson dénominatif xcxpl~w (Str.), adv. xcxpLa'rl «en langue
(com.). Le f. xIXrepcxLvcx n'est attesté que pour dénommer carienne, barbare» (Str. 14,2,28). Anthroponyme Kiip(wv,
une femme débauchée (com.). Autres dérivés: xcxreplcx nom d'esclave fréquent.
.ovaire de la truie », v. ScheIIer, Oxytonierung 43; xcxr;pwv, Pour la formule 6upcx~e: Kiipe:ç qui résulte d'une altération
-wvoç «étable à porcs ,) (Délos). Adj. xIXr;pwç épithète secondaire, voir sous x'ijp.
de auç (Hom.), également employé seul (Hom.), «en
forme de hure de sanglier» (Hdt. 3,59); xIXrepe:wç «de KelP : n., dans les expressions €reL XIXp «sur la tête>
sanglier _ (Nonn.). (Il. 16,392) et &vcX XIXp «en haut» (Hp. ap. Gal. 19,70).
Verbes dénominatifs xcxrepIXw «être en rut» en parlant Rapproché de xIXpii, voir le suivant.
de la truie (Arist.), dit d'une femme débauchée (Ar.), II s'agit dans une comparaison de l' Iliade de torrents:
xcxrepLIXw (var. chez Arist., Ar. Byz.), suffixe en -LIXW des fLe:y.xÀCX a're:vIXXOUaL pÉ;OUcrCXL 1 è~ opÉ:wv ère! XIXp. Pour des
verbes désignant des maladies ou exprimant des désirs; raisons de morphologie et de sens, B. Forssman a proposé
xcxrep(~w id. (Arist., H.A. 572 a); xcxreP<i>~ofLcxL« être en une hypothèse ingénieuse mais hardie, voyant dans èreL
496
x&p les deux préverbes bd et XIXT& qui auraient été post- dans È1tL xtXp • sur la tête, la tête la première» (Il. 16,392)
posés, Gl. 45, 1967, 1-14. et &'VtX x&p «vers le haut» (Hp.), mais cf. S. a.
Et.: On rapproche skr. sira/,l «tête» avec-aux cas obliques
Kap : cp6dp (Hsch.). Un rapport avec xdpw est peu le thème en n sir~dn- «' /ctsen- '/crasen-) : c'est de ces
probable. Plutôt cf. xop.ç, voir Gil Fernandez, Inseclos 110. formes que l'on est parti pour analyser la flexion archaïque,
du type Xp,xIXTOÇ, Xp&TOÇ, etc., en posant 'kts-/}-; sur
l'explication de 1'& de Xp,xIXTOÇ généralement considéré
Ka pa : trag., parfois corn. par parodie, n., la forme comme un éolisme, voir maintenant E. Risch, Siudi
d'Hom., ép. est x&P1l' Déclinaison : Xp,xIXTOÇ, -IXT', -IXTIX
Micenei l, 1966, 61, n. 19. Le nom. x&p&, homo x&P1l
(Hom.), à côté de la forme plus fréquente Xp&TOÇ, -Tl
présente plus de difficultés. On pose généralement *X&plXlX
(Hom., trag.), pl. Xp~TIX (Pi., Ir. 8), Xp,xTWV (Od. 22,309),
<XlXplXcr!,l et l'on admet que l'homo x&P1l s'expliquerait
xplXcrLv (Il. 10,152); formes anomales Xp&TEcrcp. instr. sg.
par l'analogie de x&P1lVIX où l'êta est phonétique. Mais la
(Il. 10,156), Xp~TIX acc. sg. (Od. 8,92, trag.), comme nomin.
forme *XlXplXlX est obtenue par une hypothèse arbitraire.
chez S., Ph. 1457; Tav Xp~TIX m. chez Ion Trag. 61;
E. Risch, O. C. 64 avec la n. 24 se demande si xcip& ne
nom. sg. xp&ç Simm. 4 ; homo XIXTtX Xp'ij6EV est issu par fausse
repose pas sur xp&- issu de '/crea. par croisement avec
étymologie de XIXT' à1xP1I6EV, cf. Lejeune, Adverbes en
des formes en xcip- (de • /cora. ?), ou analogue de XlXp-.
-6EV 81 sqq., mais le sens (, sur la tête. apparaît Od.
Il faut maintenant faire intervenir les formes mycéniennes
11,588, (, de la tête ,) (Hés. Th. 574) et &.1ta Xp'ij6EV (Bouel. 7).
(E. Risch., O. e. 53-66 avec la bibliographie). Ce savant
Sur x&P1l ont été bâties les formes épiques XlXp~IXTOÇ, -IXT',
n'admet pas de forme comportant de s pour le mycénien.
pl. -IXTIX, x&P1lTOÇ, -n; de XlXp~IXTIX est tiré le n. sg. x&P1lIXP
Il pose donc pour le nominatif '/cara (' tête ,) avec un a long
(Antim.). Formes secondaires diverses bâties sur x&p&,
ancien, d'où le composé qou/cara «tête de bœuf» et
x&P1I : dat. Ti(> X&pSt (lEsch., S.), X&P1I (Thgn.), T'ijÇ X&P1IÇ
l'instrumental pluriel karaapi (xlXpii-IXTcp') « avec des têtes ,)
(Cali.), -11'1 (Nic.), -IXV (Anacreont.). Formes isolées :
et le composé seremo/caraapi « avec des têtes de sirènes» (?).
xlXpii (en hiatus, donc xocp& ou X&plX(lX) nom.-acc. pl. neutre
Il écrit d'autre part (lecture nouvelle) seremo/caraore et
(H. Déméter 12); enfin x&p& pl. (Sannyrion 3 Kock).
qoukaraore qui seraient des composés possessifs affectés
Sens: «tête» (Hom., trag.), «pic» (Hés., S.); employé
d'un radical en -or à l'instrumental. On mesure la
chez les trag. avec le génitif pour désigner une personne.
difficulté de ce dossier mycénien.
Pour les formes mycén., voir Et.
Formes apparentées: e:YXIXPOÇ, (yxpoç, xpcivoç, XpIXV'OV,
Composés: XlXpoî-TOfLoÇ «décapité ,) (S., E.), XIXPIXTofLoÇ
xp.oç, p.-ê. 1. XlXpOW, XlXpW, XlXpWTOV, et, avec un sens et
• qui décapite ,) (Lye.), xIXP1l0IXP€W «avoir la tête lourde,
un vocalisme différents, certainement xéplXç.
être somnolent, avoir mal à la tête ,), avec XIXP1l0IXp[lX, -[11
(Hp., Arist.). Le cas de xIXpIX30xéw est plus difficile, le
second terme est issu du radical de 3é:xofLlX' comme 3wpo- 2 Kapo. : IXtl; ~fLEpOÇ IIoÀupp-l]vw •. u1t,a ~OpTUV[WV; ..
3oxé:w, etc.; attesté chez Hdt. (p.-ê. atticisme, cf. à1ÀÀm 3è: ~ crux'ij. "IwvEç TtX 1tPOO()(TIX, XIX. T1IV XEcpIXÀ1IV
Wackernagel, Spr. Unt. 3, n. 1), E., A., X., Plb., etc., (Hsch.). Glose en partie corrompue, cf. Latte. Mais
également avec les préverbes &'1tO-, 3.1X-. Sens: «attendre l'équivalence lX'il; trouverait un appui dans le crétois
le terme de» (fLocX1I, 1toÀEfLoÇ), «attendre avec impa- XlXp&VW (Hsch.) cité dans l'article précédent à propos
tience » ; avec (&.1tO- )xlXpIX3ox[1X (tardif). Ces mots de xcip1lvlX.
subsistent en grec moderne. On explique le composé comme
signifiant : (' regarder avec la tête tendue., ce qui ne Kâ.pa.(;:OS : 1) «langouste ,) (Épich., Ar., Arist., etc.),
convient ni pour le sens ni pour la lorme (on attend que cf. Thompson, Fishes S.U. et Arist., H.A. 525 b - 526 a, etc.,
XlXp&- fonctionne comme objet, cf. 3wpo-, I;Evo-3oxÉ:w). métaphoriquement employé à date apparemment tardive
On pourrait se demander si X()(p&- «tête. ne signifierait pour un bateau léger (EM 490,31). Les mots X&pIXOOÇ et
pas ici «achèvement •. Voir encore Aly, Gl. 14, 1925, xlXpciowv comme noms de bateau sont bien attestés dans
104 sq. la marine byzantine; 2) variété de scarabée cornu (Arist.,
Dérivés rares: x&P1lvlX n. pl. (Hom., poètes) «têtes., H.A. 531 b, 551 b) avec les variantes XlXp&OW., X()(P&fLow.
parfois « pics "; le sg. est exceptionnel: x&p&vov (lEsch., (v. Gil Fernandez, Nombres de inseclos 228-229). Dérivés
Ch. 396, Mosch. 1,12). Masculin secondaire lacon. x,xp&voç de formes et de sens divers. Outre XlXpIXOOEL3~ç et XlXplX-
« chef. (X., Hell. 1,4,3). En outre, les gloses d'Hsch. : ow311Ç, des dérivés à l'aspect de diminutifs : XlXpIXO[Ç
XciPIX'I'IOÇ' XEXpUcpIXÀOÇ, Xp~3EfLvov, 'f) ~p.cpoç (éolien), « petite langouste. (Sch. Opp., H. 1,261; Gal. 19,686),
XlXplXVW . TIJv IXty()(. Kp'ijTEÇ. Anthroponyme : K&p&voç en outre, chez Hoch. XIXPIXO[3EÇ . ypiiEÇ. 1I11I6ufLvIXLm doit
(Bechtel, H. Personennamen 513); peut-être en rapport désigner une petite langouste ou crabe (cf. un des sens de
avec Hsch. K6plX'I'Ioç . f3lXcr.ÀEUÇ MIXXE3ov[ClÇ, voir LaUe YPClÜÇ), plutôt qu'un insecte (cf. toutefois chez Hsch.
s.u., mais aussi sur tout le groupe Solmsen, Bei/rage la glose ypClÜÇ "Ep.cpoç); Y.IXPClO[OV «petit canot" (Hsch.
149 sq. Verbes dénominatifs: X()(p&VO(ù (, achever» (lEsch.) ; S.U. ÈcpOÀX'IX, sch. E., lIée. 631); en outre, X()(PClOIX[()( .
*XClp&V[t;W (' décapiter» est supposé par X()(p&VLcrT'ijpEÇ .... 3[xpo\)v çUÀov (Hsch.).
3 [XIX. crcpCly()([ TE (lEsch., Eu. 186) et XlXp&V.crT~Ç fLopoÇ Il existe un anthroponyme K,xplXooç dont on a rapproché
(E., Rh. 817). K&p1IvlX est issu de *XClpIXO'VCl. Un thème suffixé un autre anthroponyme KWPClOOÇ (v. p. ex. Berhtel, JEolica
en r figure dans XClpcip()( . XEcpClÀ-I] (Hsch.), que Latte a 52).
probablement tort de condamner et qui doit reposer sur Nic., Al. 394, fournit un doublet obscur X1IP()(CP[ç =
*xlXp()(O'-pi, cf. avec un autre vocalisme lat. cerebrum xcip()(ooç selon Hsch., cf. aussi Thompson, Fishes S.U. :
probablement de 'ker-es-ro, cf. Benveniste, Origines peut-être réfection d'après les noms d'animaux en -cpoç
Il,24, ou • ker-Js-ro-. Il existe enfin un n. xcip de 'kr- avec l'êta ionien et épique pour &.
497
Le lat. a emprunté carabus exceptionnellement au sens Ka.p~WV, -WVoç « charbon> emprunt au lat. carbo
de «langouste> = locusta, plus usuellemént au sens de (pap. byz.).
«bateau léger », d'où portug. caravela, français cara-
velle, etc. Ka.p8aKES : nom perse pour des mercenaires (Paus.,
Et. : Terme méditerranéen certainement emprunté, p. 188 Erbse, lEI. Dion., p. 125 Erbse [qui cite Théopompe],
comme le prouverait entre autres l'alpha long initial en Plb.) ; tiré par Str. 15,3,18 du perse xeXp80c (?). Apparem-
attique. Accumulation de données chez M. Cohen, BSL 27, ment en rapport avec le nom de peuplade des Kocp8oüXOL,
1927, 100. Voir aussi xiiplç. voir Launey, Recherches sur les armées hellénistiques
1.486.
Ka.pay o 5 : 6 '!pocxuç <j;6<poç, olov rrp~6vwv (Hsch.);
la forme du lemme est peut-être fautive, mais le mot Ka.p8ajlov : n. «cresson alénois >, Lepidium salivum
serait de -toute Caçon apparenté à xéxpiiyoc, xpeX~w, cl. (X., Ar., pap., etc.); pour l'expression ~ÀérrELV xeXp8ocfLoc
'!ocpOCX~, '!eXpocxoç à côté de '!hp1)Xoc. (Ar., Guêpes 455), v. Taillardat, Images d'Aristophane,
§ 385. Le pluriel neutre Icadamija = X(Y.P8&:fL~oc est attesté
Kapa8oKÉW, cf. sous xeXpii. en mycénien, cf. Chadwick-Baumbach 208.
Composé : xocp8eXfLwfLov • cardamome », elet/aria Carda-
momum (Thphr., etc.), cC. André, Lexique sous cardamo-
Kapa.KaÀÀOV : «vêtement. à capuchon sans manche
mum: composé avec superposition syllabique de xeXp8ocfLov
(AP Il,345, Édit Diocl.), aussi -XeXÀÀLOV (pap. Ve-VIe s. après).
Emprunt au latin caracalla (avec passage au genre neutre). et tifLwfLOV.
Dérivés: xocp8OCfLLÇ 1. = xeXp8ocfLov (Nic., Plu.), xocp8ocfLLV1)
Le latin a pris le mot et l'objet aux Gaulois, cf. Walde-
id., désigne aussi le O"LO"UfLopLOV «cresson de fontaine.
Hofmann 1,165.
(Dsc.), xocp8ocfLeXÀ1) plat ou gâteau Cait avec du cresson et
qui serait d'origine perse (Trypho ap. Ath. 114 f, Hsch.,
Ka.paVV05, xocpocv6ç, voir xeXpoc. Phot.) avec les variantes xocP8&:fL1) (Poil. 6,76), rro:p8ocfLeXÀ1)
(Phot.).
Kap~ctv : acc. xocpôiivoc (lEsch., Suppl. 118) ou nom. Verbe dénominatiC xocp8°CILl~w, peut-être création
xeXpoiivoç (ibid. 914), dat. xocpoa.v,!> (lEsch., Ag. 1061, d'Aristophane (Thesm. 617).
cf. encore Lyc. 1387) «étranger, barbare o. Hsch. Cournit KeXp8ocfLo subsiste en grec moderne.
les gloses suivantes : xeXpoocvo~ XOCL rrEpO"oc~o~ . ol &À<pov ~ Et.: Comme d'autres noms de plantes en -ocfLov, xeXp8°CfLov
Mrrpocv 1tXOV'!EÇ. "EÀÀ1)VEÇ 8è: '!ouç ~ocpô&:pouç, ol 8è: '!ouç risque d'être emprunté. Étymologie invraisemblable
Kiipocç; avec les verbes dénominatiCs xocpoocVl~OV'!EÇ' de Strômberg, Wortsludien 28. Le skr. a un nom de plante
~ocpoocpl~OV'!EÇ ; xocpOOCVl~E~ . Kocp~xwç ÀocÀEî: XOCL ~ocpô&:pwç ; Icardama-, mais rien ne prouve qu'on doive le rapprocher,
xocpOOCVl~E~ . ~ocpOOCpl~EL. cf. Mayrhofer, Elym. Wb. des A/tind. 1,173.
Et.: Obscure, mais emprunt certain. Kretschmer, GI.31,
1951, 250 évoque un toponyme égyptien Qarbana (??). Kap8(a : ion. -(1), ép. xocp8(1) (Il. 2,452, etc.), mais
Hypothèse asianique chez Neumann, Untersuchungen généralement pour des raisons métriques xpoc8(1) (Il.,
93 sq. Selon Hommel (Philol. 98, 1954, 132-149), Od.), éol. x&:p~oc (EM 407,21), en outre, chypr. : X6p~rLJOC'
serait le mot hébreu emprunté plus tard dans le NT xocp8loc. II&:<p~OL (Hsch.). Sens: 1< cœur., parfois comme siège
sous la forme xopôeXv « offrande », devenu un sobriquet de la pensée et des sentiments (Bom., ion.-att.), «orifice
pour des marchands phéniciens. Peu vraisemblable, supérieur de l'estomac, estomac. (Hp., Th.), • cœur du
cf. E. Masson, Emprunts sémitiques 107. Existe-t-il un bois. (Thphr., pap.), cf. Strômberg, Theophraslea 125 sqq.
rapport avec le nom de vent d'Est à Cyrène KeXpoocç (Arist., Composés. Comme premier terme : XOCp8L-OCÀy~<; «qui
Vent. 973 b) : &iro '!wv Kocpoocvwv n7:.v xoc,!,x <lIOLvlx1)v? Mot souffre de l'estomac» (Hp.), avec XOCp8LOCÀyéw, -toc, -Lx6<;
phénicien selon Thphr., Vent. 62. (Hp.); en outre, XOCp8L681)x'!o<; 1< qui mord le cœur.
(lEsch.), XOCp8L6-<puÀoc1; «plastron pour protéger le cœur.
Kap~a.TLVOS : • de peau. (Ph., Bel. 101,31) avec le f. (Plb.); XOCp8LOUÀxéw et XOCp8LOUpyéw «arracher le cœur
pl. xocpoeX'!~voc~ « chaussures grossières. de peau non tannées d'une victime. (gr. tardif).
(X., Arist., Luc.), cf. xocpooc'!lv1)' fLov6rrEÀfLov XOCL EÙ'!EÀè:Ç Nombreux adjectifs avec le second terme -XOCp8LO<; :
u,t681)fLOC &ypo~xLx6v (Hsch.), p.-ê. altéré dans xocprreX'!Lvov . 6pocO"u-xeXp8LO<; (Hom., Bés., B.), EÙ- (S., etc.), fLEÀOCVO-
&ypOLXLXOV urr681)fLoc fLov68EPfLoV (Hsch.). (Ar., etc.), '!ocÀoc- (Bés., etc.), '!OCpOC1;L- (Ar., etc.), '!À1)O"L-
Et.: Suffixe -~voç des adj. de matière comme dans (lEsch., etc.).
8EPfLeX'!~VOÇ, etc. Comme pour tous les mots de ce genre, Rares dérivés: X&:p8LOV n. bijou en forme de cœur (Délos,
pas d'étymologie claire. On rapproche des termes désignant lUe s. av.), xocp8~ocx6ç «qui concerne le cœur> ou l'estomac
des chaussures en balto-slave, germanique et celtique, (médec.), exceptionnellement XOCp8LX6<; (pap.), XOCp8Llh~<;
mais qui sont assez différents : lit. Icùrpé «chaussure., f. dénomination pythagoricienne du nombre 5 (Theol.
tchèque Icrpé, v. isl. hrifIingr, anglo-sax. hrifeling, v. irl. Ar. 32). Verbes dénominatifs: XOCp8LWO"O"W, att. -w'!'!w
cairem «cordonnier ». Sur lat. carpiscu/um v. Ernout- «avoir mal au cœur. ou à l'estomac (Ar., Hp., etc.),
Meillet S.u. ; lat. carpatinus eat emprunté au grec. Mais le « avoir faim» (Épich.) avec le suffixe des verbes de maladie,
mot grec lui-même n'a p.-ê. pas d'explication i.-e. et d'où xocp8~wYfL6ç (Hp.) ; xocp8~eXw même sens, sous la Corme
pourrait être un emprunt. Voir aussi xp1)rrlç. épique XOCp8L6wv'!o: (Nic., Al. 581); XOCp8L6w « encourager.
(LXX) et XOCp8LOÜ0"6oc~' xocp8~OUpyELV, trrL '!wv lEpdwv
Ka.p~~S : fLocO"'!porr6ç (Hsch.); cf. lat. carissa? (Hsch.).
Ka.p8la. 498
KIXp8lIX est proprement un dérivé d'un vieux nom racine qu'Ehrlich, KZ 39, 1906,556 sqq., a eu tort de prendre au
x1jp (Hom.), avec le datif x1jpt (Hom.), qui n'a pas l'accen- sérieux. Les formes diverses xocplç, xwplç, xouplç font par
tuation attendue pour un monosyllabe, et le locatif x1Jp66t elles-mêmes difficulté. Bechtel, Gr. Dial. l,58, et 2, 243-244,
(Hom.); chez les trag.la forme apparemment non contractée suppose pour xocplç et xwplç des contractions de *xO(FO(plç
XéIXP' n.-acc. seulement. Sens : cœur comme siège du et *XWFlXplç, tandis que xouplç reposerait sur *xoFplç.
sentiment, des désirs, etc.; d'où le dénominatif x1JplXlvw Cette analyse arbitraire ne repose sur aucune étym.
«être anxieux. (E., H.F. 518, Hipp. 223, grec tardif). Adjarian enfin, Mélanges Boisacq 1,4 rapproche l'arm.
La forme ancienne est x1jp, cf. Et.; l'accent circonflexe karié « scorpion. de sens différent et suppose un emprunt
se retrouve dans d'autres vieux neutres comme 8w, etc. à une langue asiatique.
(Schwyzer, Gr. Gr. 1,377, Berger, Münch. Stud. Sprach- Frisk s.u. suppose de façon plausible qu'il s'agit d'un
wiss. 3, 1953, 3). Le datif x1jpt est accentué comme si le diminutif populaire issu de x,xpO(ooç, qui comporte également
no~. originel était xélXp. En fait xélXp est un faux un 0( long. Quant aux formes à vocalisme en w et ou le
archaïsme constitué par les poètes sur le modèle de ~lXp fr. 26 de Sophron pourrait faire penser qu'on aurait un
(1jp), dat. 1jpt «printemps., p.-ê. aussi sous l'influence de rapprochement par étymologie populaire avec le nom de
1j7tlXp. la petite fille xwpO( ou xoupO( (Chantraine, Maia 15, 1963,
Le grec moderne continue à employer xIXp8teX au propre 136-142).
et au figuré, avec xlXp8tlXX6ç, xlXp8t07teX6EtlX, etc.
Et.: Il a existé un vieux nom racine de genre inanimé, Ka.pKa.8wv, -ovoç : prix du passage payé à Charon par
représenté par grec x1jp de *x1Jp8, i.-e. * kërd: le maintien les morts (Phot., Suid.).
de la longue en grec malgré la loi d'Osthoff pourrait
s'expliquer par le caractère monosyllabique du mot, cf.
Ka.pKa.lpW : attesté Il. 20,157 xeXpxO(tpe: SI: ylXLo(;
aussi Lejeune, Phonétique 190, n. 3. La flexion devait glosé par les Anciens tantôt «tremblait» (&xp0(80(lve:'!o,
comporter une alternance vocalique, cf. lat. gén. cordis cre:le:'!o), tantôt «résonnait. (è<jJ6cpe:t) ; cf. aussi èXeXpxO(tpOV .
qui doit reposer sur *krd- (en grec *xlXp86ç ou *xplX86ç). <jJ6cpov '!tv,x ,x7te:'!éÀouv (Hsch.).
Le nom.-acc. pouvait être diversement élargi. Par i dans Et.: Présent à redoublement expressif qui repose sur une
hitt. gén. kardias, arm. siri avec l'instr. srt-iw, lit. f. onomatopée. Il fait penser au présent skr. athém. à redou-
sird-ls. Les formes Î.-e. en i ont pu faciliter la création du blement car-kar-li « célébrer, louer» et pour le radical, au
grec xlXp8llX. Une autre suffixation ancienne, en n, figure grec x~puç.
dans got. hairto, gén. hairlins. Diverses suffixations secon-
daires dans d'autres langues, v. irl. n. cride (* krd-jo-) ,
v. sI. sriîdice (à côté du dérivé sréda «milieu.). L'indo- Ka.pKa.pa., voir XeXPXlXpOV.
iranien a un mot parallèle avec aspirée initiale: véd. gén.
hrd-dIJ, gath. instr. zaradti, dérivé véd. hfd-aya-m, etc. Voir Ka.pKa.pOL : '!PO(Xe:LÇ, xO(t 8e:crl.J.ol (Hsch.).
Ernout-Meillet s.u. cor, Pokorny 579 sq. Et.: Correspondrait au skr. attesté tardivement karkara-
« dur ». Voir aussi xeXPXO(poç et xeXPXtvoç. Mais cf. xeXpxO(pov.
Ka.p801TO<; : I. «pétrin, huche. (corn., Pl., Nic.);
sur le genre féminin v. Schwyzer, Gr. Gr. 2,34, d'où la Ka.pKa.pOV : Sophr. 147, -oç D.S. 31,9, -ov ou -oç Vett.
création comique xlXp867t1J (Ar., Nu. 678). Diminutif Val. 68,26 : «prison •. On suppose un emprunt au lat.
xO(p86mov «un cardopion de pierre. (Inscr. Délos 1417 A, carcer, mot lui-même inexpliqué. Cet emprunt attesté
l, 70); dérivé xO(p8om:Lov «couvercle d'une huche. chez Sophron remonterait donc au v e s. On joindra à
(Hsch. avec l'ortho -tOv), désigne aussi la 7tlXucrtxeXml (Ar., xeXpxO(pov la glose xeXpXo(pOL . Se:crfLol (Hsch.). Il existe enfin
fr. 301), v. sous xeX7t'!w. Est-ce que la glose d' Hsch. xeXp7to8oç chez Hsch. une glose confuse et peut-être corrompue où
résulte d'une méta thèse populaire, ou d'une faute de figure l'équivalence xeXpxO(pO( . fLeXVSPo(L, qu'il faut peut-être
copiste? attribuer à Rinthon (v. fr. 20). Mais on a auparavant
Et.: Ignorée. xeXpxO(pO( . OÙÀO( à86v't"wv (corr. de Heinse) [xO(t 't",x 7tOLxlÀIX
TÎi i5<jJe:L] xod è7thuplX 7tO(P,x ~LfLwvl81l = p.-ê. 7tl..uplX (Semon.
KapTJVa., voir xeXp oc. 33 Bergk).
Ka.p9jlOl : Xtv~cre:tç (Hsch.). Voir crxlXlpw. Ka.pKa.pl<; : çUÀwv 1) CPpuyeXvwv cpop't"lov, « charge de bois.
(Hsch.). Déformation ou faute pour xO(yxO(vlç, cf. xeXyxO(voç.
Ka.p9pa., voir xdp(ù.
Ka.pKlVO<; : m. «crabe. (Épich., ion.-att.), cf. Thomp-
Kiipl<;, -l8oç: Anan., corn. anc., -L8oç corn. moyenne, etc., son, Fishes s.u., en outre, «cancer. (Hp., D.), «pinces»
dor. xwplç ou xouplç (Épich., Sophr.), nom de la crevette (JEn. Tact., Délos), «paire de compas. (Ph., etc.), avec
ordinaire et du bouquet (avec l'adj. xucp6ç, etc.), cf. le pl. n. XeXpXLVo( (AP 6,295), espèce de chaussure (Pherecr.),
Thompson, Fishes s.u. et la citation d'Aristote. D'où nom d'un signe du zodiaque.
xO(pl8tOV (Arist.), xO(pt8eXptOV (Anaxandr.), le v. dénom. Parmi les composés, le plus notable est xO(pxtv67touc;
xO(pt86w ['!o crwfLO(] «se tordre comme une crevette. (, aux pieds recroquevillés, estropié» (1 G II", 4514,24;
(Anaxandr.). ne s. ap.).
Le mot subsiste en grec moderne sous la forme yO(plSO(. Dérivés: Xo(pXlVLOV « petit crabe., notamment« bernard-
Et.: Ath. 106 b tire le mot de XeXPIX : '!O 7tÀe:Lcr'!ov y!Xp l'ermite. (Arist., H.A. 529 b), aussi diminutif de XeXPXLVOÇ
fLépoç '!oG crwfLo('!OÇ ,x7t1JvéyxO('!o. Étymologie populaire (' cancer» (Hp.) et du nom de la chaussure (Hérod·.);
499
KIXPKLV&:Ç, -&:80ç r. «petit crabe _, «bernard-l'ermite> d'autre part xQ(p6tvoç épithète de vêtements dans des
(Gal., lEI., Opp.) ; KlXpKLVlaç m. nom d'une pierre (d'après papyrus.
la couleur? Pline, N.H. 37,187). En outre, KlXpKLVe:UTIlÇ Et.: Il semble qu'il s'agidse d'un seul et même mot.
«pêcheur de crabes» (Artém. 2,14), cf. bPVL6e:u'd)ç, etc. ; KQ(pULVO<; est un adj ectif dérivé de xeipuov «noix. et
KlXpKLVOO81)ç «qui ressemble au crabe, au cancer. (Arist., pourrait indiquer une couleur; la graphie XQ(p6LVOÇ pour
médec., etc.). Verbe dénominatif KIXpKLV6w «recourber» les vêtements, serait fautive; pour x&:po",vov désignant le
comme les pattes d'un crabe, dit de doigts (Antiph. 55,15), vin, l'explication pourrait être la même, avec une influence
« recroqueviller des racines >, au passif « se recroqueviller. de otvoç par étym. populaire. Hypothèse périmée de
(Thphr.), cf. Strômberg, Theophrastea 65, «être atteint Grimme, GI. 14, 1925, 19 : emprunt (par le hittite) à
de cancer> (Hp.), d'où KQ(pxlvw[J.Q( «cancer. (médec.), l'akkad. kurunnu «vin de sésame •.
xQ(pxlvwc!"Lç «formation d'une excroissance. (lEt.); dans
un autre vocabulaire technique xQ(pxlvw6pov (avec les Kapov : n. «carvi, cumin des prés,. (Ose., Theb. Ostr.
variantes :"Q(6pov et -7)6pov) nom de plante, désigne 135), aussi selon Hsch., [J.e:yeiÀ7) &:xplç, mot différent, cf.
probablement la renouée des oiseaux ou sanguinaire Gil Fernandez, Insectos 148; autre forme du nom de la
(Polygonum avicu/are L.), chez Ose. 4,4, Pline 27,113, etc: plante: xQ(poo f. (Dsc., Orib., p.-ê. Ath. 371 el.
pour l'explication du mot, hypothèse douteuse de Et.: On a supposé une dérivation de x&:p . cp6e:lp parce
Strômberg, Pflanzennamen 147. que la graine ressemble à un pou (Pokorny 939) ; ou de
Dans l'onomastique K&:pXLVOÇ est le nom d'un poète xeXp, x&:pa ~ tête. ?
tragique (pour un jeu de mots avec le nom du crabe, voir
Taillardat, Images d'Aristophane, § 792); on a aussi Kapos : génitif dans l'expression Tlw 8é: [J.LV tv xQ(poç
KÉpXLVOÇ (SIG 201,12, v. Bechtel, H. Personennamen 582. Q(tcrll «je fais cas de lui comme de rien _ (Il. 9,378); on
KQ(pxoo . AQ([J.lQ( (Hsch ) doit être tiré de xQ(pxlvoç. rapproche, en outre, le composé xQ(pL[J.olpouç· TOÙÇ tv
Le grec moderne emploie xeXooupQ(ç pour dire «crabe, [J.1)8e:[J.L~ [J.olpo,t, 1) [J.Lcr60cp6pouç 8LOC TO TOÙÇ KapQ(ç 7tpWTOUÇ
v. sous 7t&:youpoç ; X&:PXLVOÇ surtout au sens de cancer. [J.Lcr60cp6pouç ye:Vé:cr6Q(L (Hsch.).
Et.: Vieux mot apparenté à lat. cancer, skr. karkata- Et.: Généralement tiré de xe:lpw « couper,. comme « petit
m. «crabe •. Pour le mot latin on part de • car-cros, v. morceau, débris " etc. Fridk s.u. pense à x&:p «pou '. Les
Ernout-Meillet s.u. En grec la dissimilation des deux r autres étymologies anciennes qui rapprochent K~p le nom
s'est faite autrement et on a ajouté un suffixe ·-ino-. de la mort, ou KiXp le nom du Carien, sont inadmissibles.
Pour le mot skr. voir des doutes chez Mayrhofer, Etym.
Wb. des A/tind. 1,169. Tous ces termes peuvent être appa- 1 Kapow : «endormir, engourdir, faire perdre connais-
rentés à x&:pxQ(poç • dur >, etc. sance» dit de coups, du vin, d'une odeur (Hp., Antiphon,
Anaxandr., etc.), -60[J.Q(L • être engourdi. (Arist., etc.),
KelpVll : <:7)[J.lQ( (Hsch.) et Q(ùT6xQ(pvoç Q(ÙTO<:~[J.LOÇ également avec prév. : &:7tO-, \mo- (Hp., Ose.).
(Hsch.). Nom d'action X&:PWcrLÇ • lourdeur de tête, somnolence.
Et.: On a l'hàbitude de rapprocher ces mots obscurs (Hp., etc.). En liaison avec le suffixe de nom d'agent -TIlÇ
du lat. cariniire «probra objedare. (Ennius, P. Festus on a xQ(pwTl8e:ç (&:PTIlplQ(L) f. pl., rare au sg., «les carotides.
41,13) avec le même suffixe que muginor, coquino. En outre, dérivé de xQ(p6w par Ruf., Onom. 210 (Arét., GaL) p.-ê.
sans le suffixe en nasale, une série de vocables celtiques, parce qu'elles étaient censées causer l'apoplexie; xQ(pw'rLx6ç
germaniques, baltiques et slaves: v. irI. caire «blâme., • qui engourdit. (Arist., médec.). L'adj. xQ(poo87)ç • qui
v.h.a. harawën «raillé >, lette karinât «se moquer de_, engourdit. et «qui est engourdi» (Hp., etc.) est voisin
v. sI. u-koru ÜOpLÇ, etc., v. Pokorny 530. Voir aussi sous pour le sens de \mvoo87)ç ; ce peut être un dérivé du verbe,
XÉpTO[J.OÇ. Quant à la glose <:1)[J.lQ( introduite sous x&:PQ(vvoç cf. Chantraine, Formation 431. On admet que x&:poç m.
chez Hsch. (voir x&:pa), elle ne prouve pas que ce mot doit • torpeur, engourdissement» (Arist., Phld., A.R., etc.)
être associé à x&:PV1). est un dérivé post-verbal de même que, avec le changement
d'accent attendu, xQ(p6ç . xwcp6ç, ol 8è: crxoT68LVOÇ (Hsch.).
Kapvos : cp6dp, [36crx7)[J.Q(, 7tp60Q(TOV (Hsch.). Il s'agit Et.: Dérivé du radical du nom de la tête xeip, xeipoc,
de deux mots différents. 1) Au sens de cp6dp «pou _, cf. donc «avoir la tête lourde _, cf. x<Xp7)0<xpé:w s.u. xeipii.
X6PLÇ, et d'autre part xQ(p6ç et x&:pov; 2) Au sens de Noter la glose d'Hsch. : xQ(pw6e;(ç . T-I)\I xe:cpQ(À-I)\I cre:Lcr6e;(ç,
[36crx7)[J.Q(, 7tp60Q(TOV le mot appartient à la famille de [J.e:6ucr6dç 1) [3Q(p7)6dç. Comme beaucoup de verbes en -600,
xÉpQ(ç, x&:pa, etc. De x&:pvoç est tiré K&:pVe:LOÇ épithète a dû être employé d'abord au médio-passif.
d'Apollon à Sparte, dans le Péloponnèse (Pi., etc.), à
Cyrène, avec le nom de mois KeiPVe:LOÇ, le nom de fête 2 Kapow : au part aor. xQ(poUcrQ(VTe:Ç (IG IX 2, 1229,
TOC K&:pVe:LQ( et le dérivé KQ(pVe:aTQ(L, jeunes gens non mariés 25, thessaI. Ile s. av.) «donner une estimation.; cf. les
qui participent à la fête des K&:pVe:LQ( (Hsch.), v. Nilsson, gloses d' Hsch. x<XpOUcr6Q(L . WVe:Lcr6<XL; xQ(pou[J.e:vo<; . WV7)crei-
Gr. Rel. 1,532 sq. [J.e:vo<;. Aucune explication.
Sur le second mot, composé xQ(pve:o-vlxaç (Sparte).
Surtout, anthroponymes variés KQ(pve:o-cpwv, KQ(PVe:Lei8Q(ç, Kap1TaLa : f., nom d'une danse thessalienne où un
KeiPVLÇ, etc. (v. L. Robert, R. Ét. Gr. 80, 1967, 31-39). paysan armé feint de défendre aux champs son attelage
contre un brigand (X., An. 6,1,7, Ath. 15 f). Hsch. donne
KapoLVov : n., nom d'un vin doux (Éd. Diocl. 2,13, avec des ortho fautives xQ(7tpl<x . d80ç bpx-ljcre:w<; tv67tÀou et
génit. avec la variante xQ(pu~vou; Hippiatr., G/oss.), xeiP7te:Q( . OPX1)crLÇ MQ(xe:80VLX-Ij.
à côté de XQ(pULVOÇ otvoç produit en Méonie (GaL) et Et.: La description de la danse chez Ath. et chez Max.
13
Ka.P1Ta.(a. 500
Tyr. 28,4 qui ne donne pas le nom n'exclut pas une dériva- composés possessifs, comme !XYÀot6-xotp7toç, dt-XotP7tOC;, Èy-,
tion de xotp7t6ç «récolte, semence t. e:()-, avec e:ôxotp7téoo, -[ot, 7toty-, 7toÀu- ; également composé
de dépendance: 6lÀe:O"[-Xotp7tOC;; en outre, avec le suffixe
Ka.p1TelÀlJ.L0S : proprement épithète de 7t68e:ç, « rapide» -LOÇ : ÈyX.xpXLOÇ, é7tLx.xp7tLoç, etc.
(Il., H. Hermès 225, Ar., Th. 957, A.R.), comme épith. de Dérivés: diminutif XotP7t[ov (Thphr., pap.). Adjectifs:
yévue:C; (Pi., P. 12,20). Adv. Xotp7totÀ[(.LOOC; (Hom. nombreux xeXP7tL(.LOç «productif t (ion.-att., etc.), avec le neutre TeX
ex., A.R.). xeXp7tL(.Lot «les fruits mûrs> dans des textes tardifs; xotp7t6l81JC;
Et.: La moins mauvaise explication part de x.xÀ7t'I) « riche en fruit> (rare et tardif).
« trot >, pose *XotÀ7t.xÀLfLOÇ, puis une dissimilation. Pour le Verbes dénominatifs: xotp7t60fLotL « tirer une récolte de >
suffixe, v. Chantraine, Formation 154 et 441, Arbenz, (ion.-att.), d'où. tirer profit de, faire fructifier> (un capital,
Adj. auf -LfLoÇ 28 sqq. Autre étymologie, ct. xotp7t6ç p. ex.) et très généralement «tirer avantage de, profiter
«poignet, carpe t, en germanique, v. norrois huerfa de >, parfois employé ironiquement (ion.-att.); l'actif
« tourner >, etc., ct. Pokorny 631. est beaucoup plus rare : «donner comme fruit t (lEsch.,
Perses 821, au figuré), dans un emploi technique particulier
Kelp1Ta.UOV : n., nom d'une plante vénéneuse dont «offrir un sacrifice par le feu., c.-à-d. en faire profiter
l'identification avec l'hellébore, Veratrum album n'est pas la divinité (SIG 1025, 23, Cos Ille S. av., LXX); rares
sûre (méd., Orph.); plus les composés (mo-x.xp7totO"ov formes avec préverbes : !X7t0-, XotTot-. Noms d'action :
(Dsc., lat. opocarpathon) = ?moç Xotp7t.xO"ou (= lat. sucus x.xP7tOOfLot (lEsch., Suppl. 1007, texte douteux), au sens
carpathi), ct. Cl7tO-ô.xÀO"otfLOV; ~uÀo-x.xp7totO"ov (Gal.), cf. d'offrande de fruits (LXX); X.xp7tOOO"LÇ «profit, usage de.
~uÀo-ô.xÀO"ot(.Lov (Risch, IF 59, 1944-1949,287). (X.), «offrande de fruits> (LXX, inscr.), < sacrifice à
Et.: Certainement un mot d'emprunt, comme le confirme Aphrodite à Amathonte. (Hsch.); avec les composés
la divergence du lat. carpathum avec une dentale (Pline éy- (Gal.), XotTot- et oÀo-; d'où XotP7t6lO"LfLoÇ «profitable>
32,58) = carpasum ou carbacum (Colum. 10,17). Dans la (Hermipp. hi8t.).
toponymie grecque, il est plausible d'évoquer le nom d'île Kotp7t[~OfLotL «récolter les fruits de la terre, récolter "
K.xp7tot60ç et le toponyme Kotp7totO"[ot à Chypre. Enfin, parfois au figuré (E., Hyp., LXX, pap., etc.); un seul
le mycénien a les noms de femmes Kapasija et Kapatija, exemple en ce sens de l'actif (IG XII 5,243, Paros, épigr.
cf. Chadwick-Baumbach 208. hellén.); Xotp7tL~OO «fertiliser» (E.), d'où le nom d'action
XotP7tLcrfL6ç «profit> (Arist.), «épuisement de la terre.
Kelp1Ta.UOS : f., avec le doublet x.xÀ7totO"OC; dans un pap., (Thphr.).
serait une variété de lin (D.H. 2,68, Sch. Ar., Lys. 736), Kotp7te:ùoo, -OfLotL «récolter, profiter de> (Hyp., hellén.
mais dans d'autres textes il s'agit franchement du coton et tardif), avec les dérivés: Xotp7te:Lot «jouissance, usufruit»
(Peripl. M. Rubr. 41), ct. Olck, RE 3,1572, et Kalléris, (Plb., inscr. hellén.), mais déjà 7totYXotp7te:Lot «offrande
Prfitai Hylai tes Hyphantourgias ... , thèse d'Athènes, 1952, de toutes sortes de fruits» (S., E.) à côté de 7totYXotP7t[ot,
208; au pl. n. x.xp7totO"ot désigne des voiles (AP 9,415,6) ; et e:ÔXotp7te:Lot (E.) à côté de e:ÔXotP7tLot, ces composés se
dérivés: X"otp7t.xO"LOV sorte de lin qui viendrait d'Espagne rattachant au sens premier de xotp7t6C;; enfin, Xotp7te:LOV
(pap. Ille s. après); Xotp7t.xcrLVOÇ • de karpasos> (LXX, au sens de Xotp7te:[ot et au sens de xotp7t6c;.
Str., D.H., 1. c.). Le composé ljJe:u80-x.xp7totO"oç = x.xXpu Dans l'onomastique, composés comme E()xotp7toc;, IIoÀÙ-
(Ps. Dsc. 3,74). Xotp7tOC;, dérivés comme K.xp7toov, Kotp7tLVOÇ, etc.
Le latin a les mots d'emprunts: carbasa n. pl. «étoffes
A côté de cppoiho, le grec moderne emploie encore xotp7t6ç
de lin » avec carbasinus et carpasinus, v. Fohalle, Mélanges surtout au sens de «produit> avec xotp7tocp6poc;, Xotp7tOU-
Vendryes 172-175. (.LotL, etc.
Et.: Le terme est certainement un emprunt; d'autre part,
Et. : Le rapprochement avec lat. carpo «cueillir»
il fait penser à skr. karpdsa- m. «coton " mais le rapport
s'impose; on peut y joindre v.h.a. herbist «automne.,
entre les deux mots reste obscur. Voir Fohalle, 1. c., et
meilleur mois pour cueillir. L'a de carpo (et celui que
pour le sanskrit Mayrhofer, Etym. Wb. des Altind. 1,174 sq.
suppose v.h.a. herbist) serait un a populaire, mais celui
de xotp7t6c; peut être simplement un vocalisme zéro. Avec
Ka.p1M]UlOV : n., plante aromatique importée d'Asie
vocalisme e, on peut évoquer lit. kerpù «couper avec des
(Gal., Alex. Trall.), qui serait la Valeriana Dioscoridis, ciseaux >.
cf. Olck, RE 3,1574. Mais Xotp7t1Jcr[ot chez Paul. lEgin. 5,44
se rattache à x.xP7totcrov.
2 Ka.p1TOS m.« poignet. (Hom., ion.-att., etc.).
1 Ka.p1TOS : m. "fruit., notamment chez Hom. et Rarement ('omme premier terme de composé : xotp7t6-
Hés. toujours au sg., fruits de la terre, céréales, récoltes, 8e:0"(.Loç «bandage pour le poignet. (Sor.); pl. n. -8e:O"fLot
mais également d'autres fruits, raisin, olive, etc., attesté «bracelets. (Luc.) ou -8é:O"fLLot (pap.). Il n'existe pas de
en mycénien à propos d'olives (Chadwick-Baumbach, composés où xotp7t6C; « poignet. fournisse le second terme;
208) ; le mot, toujours usuel en ionien-attique, a pu prendre on a en revanche avec une préposition comme premier
au figuré le sens de «profit, avantage t, etc. terme des composés en -x,otp7tLO-, notamment: (.Le:TotXeXp7tLOV
Composés assez nombreux, p. ex. au premier terme dans: «os de la main> (méd.), 7te:pL- «bracelet., Ù7tO-x.xp7tLOç
Xotp7tO-ô.xÀO"ot(.LOV, Xotp7t0-y6voç, -yOVLot, -yovÉ:oo, -Myoç, « qui se trouve sous le poignet '.
-Àoy[ot, -Àoyéoo «cueillir des fruits., -7toL6ç (E., Rh. 964), Dérivés : xotp7tooT6c; «qui atteint le poignet >, dit d'une
-TE:À1]c; (lEsch.), -T6xoç, -TOXLot, -Tp6cpoç (E., etc.), -cp.xyoç, tunique (LXX) ; Xotp7t[~OfLotL «être pris au poignet> comme
-cpotyÉ:oo, -cp6poç, -cpopÉ:oo. Au second terme nombreux signe de l'émancipation (Gloss.) avec les dérivés Xotp7tLO"-r1]c;
501
«celui qui émancipe. (Épictète), xlXpmO"(J.6c;, xlXpmO"'t"LIX et métaphoriquement «arranger & (Plu.), «brouiller,
«vindiciae. (G1oss ). troubler. (Erot., p. 49,8 Nachmanson, Hsch.), avec
KlXp1t6c; «poignet. existe encore en grec moderne. les dérivés xlXpuxdlX «cuisine avec de la karyké, riche
Et.: A été rapproché d'un verbe germanique signifiant cuisine. (Ath., Luc.), ct. également xlXpuXe:lIXLC;' (J.lXye:L-
« tourner., etc., p. ex. : v.h.a. hwerban, hwer(an «se pe:U(J.lXaLV, &pW(J.IXO"L, 't"lXpIXXIX1:C; (Hsch.); XlXpUXe:U(J.1X « cuisine
tourner., etc. n faudrait donc poser *xFlXp1t6c;. Même à la karyké" (tardif: Poli., Hsch., etc.); 2} XlXpUX,x~e:LV •
traitement phonétique de l'initiale que dans XIX1t'II6C;, 't"lXp,xne:LV (Hsch.).
x6À1toc;, cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,302, Lejeune, Phonétique Le grec moderne possède encore XlXpUXe:UW «assaisonner t,
72, n. 3. Voir Pokorny 631. Hypothèse invraisemblable XlXpUXe:U(J.1X « assaisonnement •.
de Michler, Hermes 94, 1966, 314-319. Et.: Mot d'emprunt probable, qui pourrait être lydien.
Ka.ppOV.: n. (LXX, Édit Diocl.) et -oC; m. (Édit Ka.pUOV : n. «noix t, surtout au sens propre, issues du
Diocl.) «chariot à quatre roues •. Composés xlXppo1TI]y6c;, noyer (Épich., ion.-att.); également X,xpUIX 1tÀIX't"&1X ou
-1toL6C; (G1oss.). Dérivés : le diminutif XlXpptOV (G1oso.) 'HpIXXÀe:W't"LX,x «avelines, noisettes>; X,xpUIX EùOo'Cx,x ou
et xlXppLx6c; (y6(J.oc;) «charge d'un chariot. (Palmyre, XIXO"'t"IXVIXl:X,x «châtaignes t; X,xpUIX mxp,x «amandes., etc.
Ile s. après). Figure rarement comme premier terme dans des composés
Et.: Emprunt à lat. carrus, passé au neutre d'après tardivement attestés, ainsi : XIXPUO-ÔlXcp1)C;, -XIX't",xX't""fjC;
&p(J.lX, le latin tardif ayant aussi carrum. Le mot latin «casse-noix,. (Pamphil. ap. Ath. 53 b), -VIXU't""fjC; «celui
lui-même est emprunté au gaulois. qui vogue dans une coquille de noix. (Lyc.), -cpuÀÀov
« bouton séché de la girofle, clou de girofle. : peut-être
Ka.pULOV : 1tÀ1XyLOV (Hsch.), -twc; (Suid.). Tiré de i:y-, adaptation d'un terme exotique, cf. skr. kaluka-phala-
i:m-x,xpcl"LOC;, v. ce mot. et v. Maidhof, Gl. 10, 1920, 11. Comme second terme de
composés dans des adjectifs descriptifs, notamment
Ka.pTa, voir sous xp,x't"OC;. taxIX3o-x,xpuov, Àe:1t't"o- «aveline, noisette t, ~IXVOO- • clou
de girofle " etc.
Dérivé. divers: XlXpUIX f. «noyer» et souvent. noisetier.
KapTa.twvoC; : nom indien du rhinocéros (lEI., N.A.
(S., LXX, Thphr., etc.). Diminutifs : XlXputo"XOC; (LXX)
16,20).
et XIXpU3LOV «petite noix, noisette» (Philyll. 19), d'où
Et.: Il faudrait écrire xlXpy,x~WVOC; et la forme répondrait
chez les éleveurs xIXpu36w (issu de *i:xxlXpu86w 1)
ainsi exactement au perse karyadiin, v. Benveniste,
« châtrer &, xlXpu3wO"LC; «castration,. (Hippiatr.). Autres
Mélanges Schrijnen 371-376.
noms : XIXPUt't""fjC; sorte d'Euphorbe à feuilles comme la
myrte (Dsc.); XlXpu1)(J.IX't"1X • X,xPUIX. A,xxwve:c; (Hsch.), dérivé
KapTaL1fOC; : n. «gros bétail & (Gortyne), neutre créé de nom, v. Chantraine, Formation 178 et cf. 't"plXy1)(J.IX't"IX.
d'après XlXp't"lXt1tOUC; «aux pieds solides & dit d'un taureau Adjectifs : XlXpU-LVOC; «de noix, de noyer, de couleur
(PL, O. 13,81) et XplX't"lXt-1tOUC; (Hom., Epigr.). Le pluriel brune., etc., v. aussi s.u. X,xpOLVOV; xlXpuw31)C;, -1)p6C;
neutre xlXp't"lXt1tolllX (Lois de Gortyne), comme 't"e:'t"p,x1t031X, « qui ressemble à une noix " xlXpuw't"6C; «orné d'une noix .,
est couramment attesté en face de 't"&'t"plX1tOC; à Gortyne. dit d'une coupe ainsi décorée (inscr.); subst. désigne le
La glose x,xP't""fj • 't""l]v ~oüv Kp'ij't"e:C;' XlXt 't"cv otX&'t""fjV o! IXÙ't"O( palmier-dattier (Str., etc.), avec le fém. xlXpuwnc; sorte de
(Hsch.) a donné lieu à divers commentaires : Bechtel, datte de Syrie ressemblant à une noix (Dsc.). Adverbes:
Gr. Dia!. 2,787 ; Fraenkel, Gl. 35, 1956, 86 et Gedenkschri(t xlXpu1)-36v «à la manière d'une noix» dit à propos d'une
Kretschmer 1,101. Mais la gloile d'Hsch. doit être gâtée, fracture (médecins). Verbe dérivé XlXpUIX't"t~W «jouer avec
cf. Latte s.u. avec l'appendice (p. 815). des noix» (Ph.), «danser la danse Caryatis. (Luc.).
Sur XlXp't"IXL- voir sous xp,x't"OC;. n existe un nom de ville KIXPUIXL .les Noyers. en Laconie,
célèbre par son temple d'Artémis avec le dérivé xlXpu,xn3e:c;
Ka.pTaÀÀoc; : parfois -IXÀOC;, m. «panier pointu par le « prêtresses" de ce temple, et ce nom aurait servi à désigner
bas. (LXX, Ph., pap., etc.); dimin. XlXp't",xÀÀLOV (pap., les «caryatides., cf. Ath. 241 e, Vitro 1,1,5.
hellén.), avec p.-ê. la variante xe:p't"UÀÀLOV (P. FIor. 176,9); Le grec moderne emploie xIXpu3L n. «noix., xIXpu3Lci
il faut peut-être rattacher XlXp't"IXÀ,x(J.LOV· fiscella «petit «noyer t.
panier & (G1oss.) à côté de XlXp't",xÀIX(J.OV (Lyd. Mag. 2,13). Et.: Le latin a carina qui désigne une coque de navire
Et.: Terme technique et populaire, qui pourrait finale- (depuis Enn. et Plaute) et une coquille de noix (depuis
ment être apparenté à xup't"6c;. Pline), maia le mot risque d'être un emprunt au grec
(XlXpULVOC; «qui ressemble à une noix &, etc.). Pas d'éty-
KapTOC;, voir xe:lpw. mologie. On a tenté de retrouver une racine *qar-
« dur., etc., cf. X,xpXlXpOL, Pokorny 531 sqq.
KapOK,! : -UXX1j, f. ragoût lydien, sauce composée de
sang et d'épices (Pherecr., Ath., Plu., Hdn. qui préfère Ka.PTw : «dessécher., -O(J.IXL • se dessécher, se flétrir.
la graphie avec -XX-, etc.). Figure comme premier terme (Od., Hés., Archil., alex.), f. xocp<.jJw; avec préverbes XIX't"IX-
dans des composés tels que: xlXpuxoe:L31)c; (Hp.), XlXpUXO- (lEsch.), imo- (Nic.).
1tOL&W (Ar., Cau. 343). Formes nominales : xocpcpOC; n., surtout employé' au
Dérivé XlXpUXLVOC; «de la couleur de la karyké, rouge pluriel «brindilles, paille., etc. (ion.-att.) avec XIXPCP(OV
sombre. (X.). Verbes dénominatifs : 1) XlXpUXe:UW «pré- (Dsc.); XlXpcpt't""fjC; dit d'un nid fait de brindilles (AP);
parer, assaisonner avec la karyké t, etc. (Alex., Mén., etc.) XlXpcpe:1:1X n. pl. «fruits mûrs» dit des baie~ du genévrier
502
(Nic., Al. 118). Au n. xtiptpoç répond un f. xtiptp1j «foin» Faut-il évoquer la glose )(tipxa~ . xlXpxlvOL, xlXl x6XÀo~ [ms.
(X., Arr.). Nombreux adjectifs. L'un est ancien: xlXptplXÀéoç iSXÀo~] ...
(Hsch.)?
«sec, desséché» (Hom., ion., poètes), cf. pour le suffixe
IXÔIXÀéoç (Chantraine, Formation 232 sqq., et Benveniste, Ka.PXTJO'LOV : dor. -ii(a~ov n. «coupe à boire _ plus étroite
Origines 44-47); XIX't'IXXlXptp~Ç «complètement desséché» au milieu qu'à la base et au sommet (Sapho S., corn.,
(Nic., Ir. 70,9) est le composé attendu d'un thème en s. inscriptions attiques, etc.), d'où «calcet » sorte de gobelet
Autres adjectifs, clairement dérivés du substantif : fait de pièces d'assemblage portant les poulies destinées
xlXptp1jp6ç «de paille» (E., Ion 172), cf. IXÔXfL1jp6ç, aÔcr't'1]- à la drisse avec parfois une hune (Pi., Hp., E., etc.);
p6ç, etc.; xlXptpw81jç «plein de brindilles », etc. (Gloss.). et encore «cage» où passent les cordages dans un engin
Verbes dénominatifs : xlXptp60fLlX~ «se dessécher» (AP); à torsion (Ph., Bel. 74,15, etc.); d'où xIXPx~mo~ pl.
xlXptpove:crelX~ . Ç1jpIXLVe:crea~, tpee;[pe:crelX~ (Hsch.); XIXPtp~crfL6ç « cordages qui passent par le carchésion • (GaL), « cordages»
«fait de glaner» (CIG 2700 e Mylasa) semble supposer en général (GaL).
un present XlXptpL~Col. Le mot est emprunté dans le lat. carchësium, d'où dans
Gloses obscures d' Hsch. : XlXptpUX't'O( . tppüvo~. 'P68~0~. le vocabulaire maritime esp. carquesia, ital. calcese,
Chez Schmidt corrigé en xtitppux't'o~' [= XIX't'titppUX't'o~] . emprunté à son tour dans le or. calcet.
tppoyw~ [ = tppoylXvlX] ; on n'ose poser un verbe XlXptpOcrcrCol ; Et.: Le radical de ce terme technique est probablement
XIXPtplXfLlX~P~IX' Èv orÇ ee:pl~oucr~ 't'ouç ç1jpOUç cr't'tiXUIXÇ. emprunté, cf. Chantraine, Étrennes Benveniste 3,
Noter les composés xlXptpOÀOyéCol «enlever un brin de Hermann, GOit. Nachr. 1943, 1 sq.
paille» (Thphr.), employé au figuré par Gal., avec -ÀoyllX.
Le grec moderne a xtiptpoç «fétu., à côté de xlXptpl Ka.pW, voir sous x&pov.
« clou », etc.
Et.: KtiptpCol est un présent à vocalisme zéro ce qui Ka.pWTOV : n. «carotte. (Diph. Siph. ap. Ath. 371 c
s'observe notamment pour des termes techniques; ce [texte douteux]), dont un autre nom est cr't'lXtpUÀ'i:VO';.
vocalisme a pu entraîner xtiptpOC; pour *xéptpoc; qui est A fourni le lat. carola, V. A.-C. Andrews, Cl. Phil. 44, 1949,
attendu. Les rapprochements proposés par les étymo- 182-196. Avec Frisk, peut-être tiré de x,xpa comme
logistes ne donnent satisfaction ni pour la forme, ni pour xe:tplXÀù>'l'6v «oignon» de Xe:tpIXÀ~.
le sens: on évoque par ex. russe korobiti «courber », v. isl.
skorpna Hatatiner» et même lat. corbis et grec xptifL01j, etc., -Ka.S, voir €xti.;.
cf. Pokorny 948.
Ka.S. chypriote = XIXL, voir sous xlXL
Ka.PXa.~ÉOS : adj. ép. d'aspect archaïque mais de sens
mal défini: 1) « sec, desséché» (Il. 21,541, avec la variante Ka.O'a.À~a.S, voir xlXmx.;.
XlXptp-, A.R. 4,1442 imitant Hom.); 2) «féroce, qui mord»
épithète de chiens (A.R. 3,1058), de loups (Tryph. 615), Ka.0'a.f10V fruit du baumier, v. J. André, Lexique
de bruita perçants (Nonn.), du feu (Nic., Ther. 691 avec S.U. cassamum.
la variante XlXptpIXÀéoC;).
L'adjectif résulterait du croisement de XtipXlXpoC; et Ka.O'âs : nom. XlXcr'ij.; (Pap. Teb!. 1,181), acc. xlXcriiv
xlXptpIXÀéoc;. Le sens originel devrait être «qui mord, féroce », (X., Cyr. 8,3,8), acc. duel xlXcrii (ibid.), n. pl. xlXalX'i: (ibid.),
mais le sens de «sec» est le plus anciennement attesté. acc. pl. xlXcrii.; (Agatharch. 20), «couverture de feutre_,
Toutefois il est possible que l'emploi homo repose sur une notamment couverture de cheval; entre dans la catégorie
métaphore, ou aussi que la variante XlXptplXÀéOÇ doive des noms ioniens populaires en -iiC; (cf. Bjôrck, Alpha
être préférée. impurum 294). Autres formed du mot: x&.;· ..... 8épfLIX
(Hsch.), cf. aussi P. Lond. 2,402 V, 5 et x&crcro.; (Hdn.
1,208), cf. Hsch. x&crcrov' lfL,x't'tOV, 1tIXXU XIXI 't'pIXXU 1te:p~-
Ka.pXa.pOS «qui coupe, qui scie », avec des dents 06ÀIX~OV. Au premier terme de composé : xlXcr(cr)0-1tOL6ç
aiguës comme une scie (Alcm. 138 P comme épithète de «fabricant de couvertures» (pap.). Dérivé xlXcrCol't'6.;
tpColV~, Lyc., Opp , prose tardive). Noter la glose X,xPXlXpOL . « épais _ (?), épithète de Ècr61jc; (Diogen. Œn. 10).
ol ~crXIX't'O~ b86v't'E:C; 't'PIXXe:'i:C; 't'e: XIXI b86v't'e:c; bçe:'i:c; (Hsch.). Le On rattache habituellement à xlXaiic; de façon plausible
mot le plus anciennement attesté est le composé XIXPXlXp- des mots populaires divers et obscurs désignant la
68ColV (-OUC;) «aux dents aiguës », notamment comme prostituée, en rapprochant l'emploi de lat. scorlum, fr.
épithète de chiens (Il., Hés., Ar., Arist., Thphr., etc.). vulgaire peau, cf. Ernout-Meillet s.u. scorlum: XlXcrIXÀO&C;,
M. Leumann, Hom. Worter 156, a supposé que X&pXlXpOC; -&80c; f. (Ar.), avec la variante xlXcralXoocç (EM 493,28),
serait issu de xIXPXlXp680v't'e:c;. d'où XlXcr&ÀO~ov «bordel ,), var. citée sch. Ar., Cav. 1285
Dérivés : XIXPXlXpéoç, dit de chiens (EM 493,1), p.-ê. et xlXaIXÀo&~w «vivre en prostituée» (Ar., Hermipp. corn.).
sous l'influence de xIXPXIXÀéo.;; xlXPXlXpUiç m. variété de Autre forme toute différente : xlXawpLç, -l80ç (Lyc.)
requin aux dents de scie (Pl. Corn., Sophr., etc.), cf. avec le verbe dénominatif XlXuWpe:OW (Lyc.), le dubst.
Thompson, Fishes s.u., Strômberg, Fischnamen 45. xlXaColpïn.; «prostituée. (Hippon., Antiph.), plus le
En grec moderne XIXPXlXp(lX'; reste un des noms de requin. masculin secondaire xlXcrwph1jC; (St. B.); en outre, xlXawp~ov
Et.: Forme à redoublement expressif d'un radical « bordel» (Ar., Cav. 1285 [?]) mais xlXaColpLX6c; chez Hippon.
• khar-. On rapproche skr. khara- «dur, pointu », etc., est une conjecture des plus douteuses (v. Masson, Hipponax
persan xiir(ii) «rocher, épine », etc. Il existe en grec un 122, n. 5). Verbe dénominatif: XlXcrwpe:OW «mener une vie
doublet XtipXlXpo~ . 't'PIXXe:'i:.; xlXl 8éafLo~ (Hsch.), voir S.U. de débauche» (Lyc. 772).
503 Ka.aaLTepos
Autres formes dans des gloses : XIXO"IXUplX' XIXO"oop!Ç, Ainsi le vieux mot xlXO'lYV'l)-roç, qui ne survit qu'en éolien
'IT6pv'I) (Hsch.) avec le doublet XIXO"IXUpOCÇ et le dérivé et en arc a do-chypriote, appartient au fonds non ionien
XIXO"IXUpe:LIX pl. n. «bordel _, cf. la glose XIXO"IXUpdoLÇ . O(XOLÇ de la langue épique et reflète dans quelques emplois une
~<p' WV IXl ~-rlXrpIXL èXIX6é~ov-ro' 1î6e:v XlXt -r'l)v 'IT6pv'I)v XIXO"IXU- conception patriarcale de la famille.
poc81X ~Àe:yov (Hsch.), cf. Ar. Cau. 1285; en outre la forme Et.: Évidemment un composé dont le second terme est
abrégée XOCO"O"IX «prostituée> (Lye.). -yv'l)-roç, cf. sous Y!YVO[LIXL, yv1)O"LOÇ, etc., qui se rapporte
Et.: En ce qui concerne xlXO"iiç, XIXcr'ijÇ qui serait à à la filiation légitime et reconnue. Mais le premier terme
l'origine de tout le groupe, on a un emprunt oriental, cf. est obscur. On part de XIX-rL- : toutefois il faut renoncer
akkad. kasü, hébr. kasüt, Nyberg chez Bjôrck, Alpha à l'étymologie arbitraire de Wackernagel, KZ 33, 1895,
impurum 295. Voir maintenant E. Masson, Emprunts 13 sqq. = KI. Schr. 1,692 sqq., qui cherche, en évoquant
sémitiques 22-24. un participe de l'aor. ~-re:xov, une forme se référant à la
fraternité utérine, comme pour &:8e:À<p6ç. Kuiper a pensé
Ka.aev : laconien, inscriptions agonistiqueô (Schwyzer à rapprocher XIX-rcX (Gl. 21, 1933, 287). Solution plausible
26,3), probablement = x1X6' liv, «en même temps que» de M. Lejeune, qui rapproche d'une part mycén. kasikono
(suivi du génitif ou datif), cf. Bechtel, Gr. Dial. 3,376; «apprenti, compagnon» (cf. xovéoo, 8LcXXOVOÇ, etc.) et
Kretschmer, Gl. 3, 1912,272, etc. la préposition comitative du hittite, kali (BSL 55, 1960,
20-26). Voir ensuite Pisani, KZ 77, 1961, 246-251, qui
Ka.aLa. : ion. -l'l) (parfois -0"0"-) «arbre à cannelle, cherche à rapprocher chypr. xocç = XIXt. Pour d'autres
cannelle », Cinnamomum iners (Sapho, Hdt., Thphr., etc.). hypothèses incertaines, voir la bibliographie de Frisk.
D'où xIXO"L6rrvouç «qui a l'odeur de cannelle» (Antiph.
52,14) et le verbe dénominatif XIXO"O"[~oo «avoir le goût Ka.aKa.v8L~ : ~ y'l)6uÀÀ!ç (Hsrh.), «poireau des vignes,
ou l'odeur de cannelle» (Dsc.). Le mot a pu servir dans poireau d'été ».
l'onomastique, L. Robert, Noms indigènes 179. Et.: Probablement apparenté à O"XcXV8LÇ «peigne de
Et.: Mot emprunté à l'Orient, cf. hébr. qa~i'ii. Voir Vénus, aiguille de berger> (voir s.u.) avec redoublement
E. Masson, Emprunts sémitiques, 48-49. Sur les realia, et dissimilation.
Welles, Royal Correspondence 342.
Ka.aKOS : 6 [LLXpOÇ Mx-ruÀoç (Hsch.), avec le doublet
Ka.aLyv"1ToS : m., XIXO"Lyv1)'r'I) f. (Hom., poètes, depuis xIXxx6ç . 6 [LLXpOÇ Mx-ruÀoç (ibid.), termes évidemment
l'I/iade, chypriote, lesb.), thess. XIX-r!yve:L-rOÇ (J G IX 2,894) familiers.
« frère, sœur'»; le mot est devenu un équivalent « poétique»
de &:8e:À<p6ç, mais certains emplois homériques indiquent
Ka.allopos MO"'r'I)voç (Hsch.), cf. sous fLdpofLlXL.
que XIXO"!YV'l)-rOç peut désigner le frère, et le cousin germain
du côté mâle, ce qui constitue un archaïsme, voir
notamment Il. 15,545 et Chantraine, BSL 55, 1960, Ka.aaa.v8pa. : -'l), f., nom de la fille de Priam (Il., etc.),
27-31. Cette signification est confirmée par des composés également KocO'ocv8plX, KIX-rocv8plX (amphore attique); très
comme IXU-rO-X<XO"!YV'l)-ro<;, composé redondant «frère né rare Ke:O'cXv8plX (cor. et tarent. sur des vases, v. Bechtel,
du même père» (Il.), -'r'I) (Od., E.), 'IT1X-rPO-XIXO"lYV'l)-roç, Gr. Dial. 2,231); le masculin KcXO'O'IXv8poç se trouve
-1)'r'I) «oncle, tante - (Hom., Hés., Épidaure), [L1X-rpO- également bien attesté, notamment pour un roi de
XIXO"Lyv'ij-rIXL « sœurs du côté de la mère» (lEsch., Eu. 962), Macédoine. Le témoignage du mycénien kesadoro, kesadara
cruY-XIXO"Lyv1)'r'I) «sœur» (E., J. T. 800). Il est vraisemblable prouve que les formes anciennes sont *KéO"O'IXV8poç,
que les glose d'Hsch. X<XLV!-rIX' &:8e:À<p1) et xlXwl-rlXç . Ke:0'(0")cXv8plX. Malgré les vues négatives de Sommer,
&:8e:À<poûç XIXL &8e:À<pocç soient des gloses chypriotes avec Nominal komposita 189 sq., il serait possible de voir dans ces
chute du sigma vocalique et graphie iotacisante, cf. Latte anthroponymes des composés du type -re:ptjJlfLOPO-rOÇ et
S.u. de rattacher le premier terme à l'anthroponyme kesameno
Du composé xIXO'lYV'l)-roç est issu un hypocoristique et à un radical qui se retrouverait dans xe:8v6ç, x60"fLoÇ,
XcXO"L<;;, du type des anthroponymes comme "AÀe:çLç, etc., v. A. Heubeck, Beitr. Namenforschung 8, 1957, 272-274.
en regard des composés' AÀe:ç!x<xxoç, etc. Cet hypocoristique Ce savant pense aussi que les formes KlXO'O'cXv8plX, KcXO'-
est donc né dans un dialecte où le composé était de la 0'lXv8poç, KIXO'-rLOCVe:Lp<X proviendraient d'un radical XIXO'-,
forme XIXO'L-, non x<xn-. On a XcXO"LÇ, -wç m., f., «frère, lequel figurerait dans XéXIXO'fLIXL, etc. (cf. déjà Hoffmann,
sœur> (trag., Cali., Nic., etc.) avec O'uyX<XO'LÇ «sœur» Makedonen, 209).
(E., Alc. 410).
En outre, XcXO"LOL (pour XOCO"Le:Ç 1) . ol èx -r'ijç IXU-r'ijÇ &:yéÀ'I)ç Ka.aahepos att. xlX-r-rhe:poç m. «étain. (Il., ion.
&:8e:À<po! n X<xL &ve:\jnol' XIXL bd 6'1)Àe:LWV olhooç ~Àe:yov Delphes, inscr. att.).
Aocxoove:ç (Hsch.), avec x<xcr'ijç' 1)ÀLXLW-r'l)Ç (Hsch.) qui a Composés xIX0'O"Lnpo'ITOL6ç« ouvrier qui travaille
une finale inattendue, mais Latte corrige en XcXO"Lç. Ces l'étain» et x<X0'0'Lnpoupy6ç sont tardifs.
gloses permettent deux observations. D'une part XcXO'Le:Ç Dérivés : xlXO'O'L-répwoç (att. XlX-r-rL-) «d'étain> (inscr.
ou XOCO"LOL en laconien doit être un terme de substrat, att., Arist., etc)., xIXO"O"L-re:piiç «étameur» (pap.), KIXO'O'Ln-
puisqu'il présente l'assibilation du --r- de xlXn- (cf. thessal. pl8e:ç (v'ijO'oL) les Iles Cassitérides où l'on trouve de l'étain
xlX-rlyve:L-roç) qui n'est pas laconienne. D'autre part, elles (Hdt. 3,115, etc.), p.-ê. les Iles Scilly au sud-ouest de la
confirment la valeur sociale de xIXO'lyv'l)-roç rattachée à Grande Bretagne. Verbe dénominatif xIX0"0'Lnp6oo «couvrir
la famille patriarcale, le mot s'appliquant aux agelai d'étain» (pap.).
doriennes et convenant aux &:ve:\!nol ou «cousins >. KIXO'O'he:poç, etc., subsistent en grec moderne.
Ka.O'O'LTEpOS 504
Le mot est passé en lat. cassiterum, en v. sI. kositeru, etc., Arist.) qui. désigne l'animal castor et la sécrétion tirée
en skr. kastîra- (mot de lexique). du castor, utilisée notamment pour les affections de la
Et.: Très obscure. On admet souvent que le mot est matrice, ce qui explique l'emploi du nom du Dioscure,
pris aux Élamites; ce serait le métal qui vient des Cassites, lui-même protecteur des femmes, cf. Kretschmer, Wiener
cf. Hüsing, Or. Li/. Zeitung. 1907, 25; Hrozny, CRAI Eranos 1909, 121 sqq., et E. Fraenkel, RE 16, 1632.
1939, 347, etc. (?). L'hypothèse qui fait venir le nom de Dérivés: KCXcrT6p(e:)LOÇ «de Castor., ou «du castor &
celui des tles Cassitérides (iles Scilly) est impossible pour (PL, X., Dsc., etc.), avec xcxcrT6p (e:)~ov n. «sécrétion du
un terme qui remonte à l'époque homérique. Outre castor, castoreum. (pap., Plu., et1l')' xcxcrT6p~8e:ç f. pl.
Schrader-Nehring, Reallexikon 2,699, voir R. J. Forbes, race de chiens laconiens qu'on dir;ait avoir été d'abord
Archaeologia Homerica II, K 26-28; l'article envisage élevée par Castor (AP, Poil.), «castors. (Opp., lEl.). Verbe
surtout des mots hittites, qui n'ont rien à faire avec le mot dénominatif, XCXcrTOp(~W «ressembler au castor & (Dsc.,
grec. Voir aussi Hester, Lingua, 13, 1965, 356. Vett. Val.).
Le nom du castor est passé en latin et par lui dans
Ka.O'O'UW : Nic., fr. 85,6, att. XCX't"l'UW (com., PL, etc.), diverses langues d'Europe. D'autre part skr. kastüri
également avec les préverbes : ty-, t1n- «rapetasser des f. «musc. est un emprunt de xcxcrT6pe:~ov.
chaussures, un vêtement, une comédie., TrCXpCX- (au moyen) Et.: KckcrTWp comporte évidemment le suffixe de nom
« arranger. (Ar., Pl. 663), cruy- «coudre., spécialement d'agent en -TWP, qui joue un certain rôle dans l'anthro-
des chaussures, «ressemeler t; pour les emplois figurés, nymie, cf. 'AfLUVTWP, etc. On cherche à retrouver d'autre
voir J. Taillardat, Images d'Aristophane, § 419. part le radical de X€XcxcrfLcx~, xe:xcx8fL€VOÇ, v. s.u., avec
Dérivés : xckcrcrufLcx (Hp.), XckT'rufLcx (com.) «semelle Kcxcrn&;ve:~pcx, etc.; KcicrTwp signifierait donc «celui qui se
de chaussure., XckT'rucr~Ç (IG II" 1672, 190); en outre, distingue &, etc. Voir sous XtxcxcrfLcx~.
XCXTTUÇ f. «morceau de cuir. (Ar., fr. 285), cf. Et. Ces
mots ont disparu du grec moderne. Ka.O'[ 0' ]Ua.s : ($pxuvoç. IIe:pycxï:o~ (Hsch.); ce nom du
Et. : Terme technique obscur. On a cherché à y retrouver thon est sans étymologie.
un verbe indo-européen signifiant «coudre >, attesté par
lat. sua, skr. sivyati, got. siujan, mais la combinaison, Ka.O'UTa.S : l:up~cxxov ~OT&;VLOV (Hsch.); également sous
qui est séduisante, présente des difficultés phonétiques, la forme XCXMTCXÇ (Thphr., C.P. 2,17,3), l'cx final doit être
même si l'on admettait un composé avec XCXT(CX)- remontant long, «cassythe. (Cassytha filiformis L.).
à l'i.-e., cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,321 et 686. Il serait d'autre Et.: Emprunt à l'arabe ka§üth, cf. Grimme, Gl. 14,
part difficile de voir dans XCXTTUW un dénominatif de XCXTTUÇ, 1925, 19.
ce mot devant être un dérivé postverbal de xcxmw. On
ne sait que faire, enfin, de la glose d'Hsch. xckcrxcxvcx . Ka.O'WpLS, etc., voir xcxcriiç.
xCXcrcrUfLCXTCX.
KelTa., XCXT&; : adv. et prépos. (Hom., ion.-att., etc.),
KelO'Ta.Va. : n. pl. (Mnesith. ap. Ath. 54 b, variante chez les deux cas employés sont le gén. (abl. ?) et l'acc. Les
Gal. et Dsc.) ; autres formes XckcrTCXVO~ f. (GaL), xcxcrTcxvtcx~ emplois sont issus d'un sens général de «s'adapter à.,
(Dsc.) ; sg. XctcrTCXVOV (Gp.) • châtaignes •. d'où avec l'accusatif • vers, conformément à -, etc.; le
Dérivés : XCXcrTctVCX~CX (IG II" 1013), -e:~cx (Heracleon génitif de but fournit des emplois au sens de « vers, contre,
ap. Ath. 52 b) pl. n. = XckcrTCXVCX; XCXcrTCXVtCX f. «châtaignier. sous., le génitif-ablatif ceux de «du haut de _, etc. En
et XCXcrTCXVe:WV «bois de châtaigniers. (Gp.); xcxcrTcxv~x6ç grec, l'emploi de la préposition a été gauchi parce qu'elle
dans le terme XCXcrTcxV~XOt ~ckÀcxvo~ (GaL); noter également a constitué avec &vcx- un couple polaire : XCXT&; « vers le
le composé ~cxÀcxVO-XckcrTCXVOV (Alex. Trall.), correction bas >, &v&; «vers le haut &. Homère a X&;TCX adverbe «en
pour ~oÀ6o-xckcrTcxvOV; on explique mal le suffixe de xcxcr'O)- dessous & pour XctTw du grec postérieur.
voti (génitif) «châtaignier. (Nic., Al. 269). Le préverbe a joué en composition un rôle considérable.
Le radical figure dans divers toponymes : KCXcrTcxvLÇ cxicx Il peut signifier : 1) «vers le bas., dans xcxTcx6cx[vw,
(Nic., Al. 271), KCXcrTCXVtCX ville de Magnésie selon EM -6&;).).w, etc.; 2) • en réponse à, en concordance avec., etc.,
493,26. En fait le châtaignier, venu tardivement d'Asie XCXTCX~VtW, etc.; 3) • contre> avec notion d'hostilité,
Mineure, aurait été apporté de la région du Pont (Stadler, XCXTCXy~yvWcrxw, -xp[vw, -,j)"Yl<P[~OfLCX~, -8~x&;~w; 4) «atteindre,
RE 10, 2338 sqq.). reveniro, etc., X&;Te:~fL~, XCXTCXTrÀtW ; 5) dans un grand nombre
Le mot grec a fourni lat. castanea qui a donné le nom du de cas pour exprimer l'achèvement de l'action: XCXTcx8cxTrcx-
châtaignier, non seulement dans les langues romanes, v&;w, XCXTCX<pCXye:ï:V, xcxTcx6vflcrxw, XCXTCXXTdvw, parfois dans
mais en germanique et en celtique. des formes nominales comme xcxT&;81)Àoç, X&;TOÇUÇ; 6) XCXTCX-
Et.: Mot originaire d'Asie Mineure, également emprunté peut conférer à un verbe une valeur transitive, cf. xcxTcx6p1)-
en arménien ; kask «châtaigne., kaskeni «châtaignier •. vtw, parfois avec la notion de perte, dépense, etc., cf.
Cf. aussi Hester, Lingua, 13, 1965, 356. XCXTCXÀe:~TOUpytw, etc. Pour plus de détails, v. Schwyzer,
Gr. Gr. 2,473-481.
KelO'TOV : ~uÀov' 'A6cxfLiive:ç (Hsch.). Pas d'étymologie. Formes diversea de la préposition : XCXTCX~- ne figure
Hypothèses diverses chez Frisk. qu'en composition dans Y.CXTCX~OCXTCX( n. pl. f .• que l'on peut
descendre. (Od. 13,110), x.cxTcx~M'O)ç épithète de Zeus qui
KelO'TWp : fils de Léda, l'un des Dioscures (Il., etc.). s'abat avec la foudre et le tonnerre (Théra, Mélos, Thasos,
Semble attesté comme anthroponyme en mycénien. Le trag.) avec x.cxTcx[6cxmç (AP) etc., v. aussi x.cxTcxhuç;
nom du héros a fourni un appellatif X&;crTWP (Hdt., Hp., la forme en -cx~ entre dans la série TrCXpcx[, UTrCXI, cf.
505
Benveniste, Origines 97 et Schwyzer, Gr. Gr. 1,548; Le grec moderne a gardé xoc't""tJql~e; «morne, sombre »,
arcad. xoc-ru est analogique de à7t"u (Buck, Greek Dialects, XOCTI)qle:LOC «air morne, tristesse> avec le dénominatif de
§ 22); enfin, la préposition xoc'\"eX présente de nombreux sens particulier XOC't""tJqlLeX~oo «s'assombrir », en parlant du
exemples d'apocope soit chez Hom. (Chantraine, Gr. temps.
Hom.l, 87), soit dans les dialectes autres que l'ionien et Et.: Rien de sûr. Selon E. Schwyzer (Mél. F. de Saussure
l'attique (Buck, Greek Dialects, § 95). 247-265) composé de xoc'\"cX et &ql~, O(7t"Too «qui a le regard
Adverbe xcX'\"oo «en dessous, en bas t (Hom., ion.-att., etc.). dirigé (attaché) vers le bas &. Autres hypothèses encore
Ne s'emploie pas en composition; on a toutefois xoc'\"wxocpoc plus en l'air de Prellwitz, KZ 44, 1911, 123 sq. et Gl. 19,
t en baissant la tête., xoc'\"oovcXx'Y) «vêtement garni de 1931, 126; de Bechtel, Lexilogus (radical *èqle:- avec
fourrure en bas t, xoc'\"ooqlocyiXe; nom d'un oiseau glouton Fick); etc.
(Ar., Ois. 288), mais lEBch. et Mén. ont xoc'\"ocqlocyiXe;
«glouton ». Ka.TLas, -cX8oe; : lancette de chirurgien (Héliod. ap.
Koc'\"cX subsiste en grec moderne comme préposition et Orib. 44,14,4 [cf. Sch. ad loc.], Philoumenos ap. Aet.
comme préverbe. 8,48, Sor. 2,59). Diminutif xoc'\"LeX8wv (Aret., C.D. 1,2).
Et.: Cette vieille préposition doit répondre à gallo Et.: Terme technique attesté pour nous à partir du
cant, v. iri. cët- «avec. et surtout à hittite kata adv. et 1 er s. après, mais qui peut être ancien. Explication probable:
prépos. «avec, en dessouo », à côté de katlan et d'autre dérivé de XOC6L1JfLL «enfoncer» : suffixe quasi participial
part de katti «avec>; cf. sous XOCO"Lyv'Y)'\"Oe; et v. Lejeune, -cXe;, -cX8oe; employé dans des noms d'instruments, et psilose
BSL 55, 1960, 23. qui ne surprend pas dans la langue ionienne des médecins.
Il n'existe pas d'autre dérivé en *-l&e; de L1JfLL.
Ka.Ta.8LXLOV, voir sous xcX8oe;.
Ka.TOUÀii et xoc'\"ouÀÉw : termes juridiques obscurs
Ka.Ta.LTUg, -uyoç : f. casque de cuir sans cimier (qlcXÀoe;)
(Schwyzer 668), cf. sous è~ouÀ~.
ni panache (À6qlOe;), hapax attesté Il. 10,258.
Et.: Fait penser à &v't"U~; l'explication des schoi. 7t"ocpiX
'\"0 xcX'\"oo '\"e:-ruX6OCL . À6qlov yiXp oùx lXe:L, est évidemment Ka.TouÀas, -cX8oe; : f. épithète de la nuit (S., fr. 433,
tirée du texte homérique, cf. Trümpy, Fachausdrücke 45. A.R. 4,1695). Le mot doit être apparenté à XOC'\"e:LÀÉoo
Hypothèse d'un emprunt chez Bechtel, Lexilogus s.u.; «envelopper », mais rapproché de 6Ào~ par A.R. (étym.
rapprochements sémitiques, Lewy, KZ 55, 1928, 29 sq. populaire).
Ka.T' a.Kpa.S, ion. xoc'\"' &xp'Y)e;, voir àx-, àxp6e;, etc. Ka.TpeuS : serait un oiseau de l'Inde, p.-ê. une variété
de faisan (Clitarch., Nonn.), cf. Thompson, Birds s.u.
Ka.Ta.PpaKT11S, voir p&'\"'\"oo. Le suffixe -e:ue; se trouve dans d'autres noms d'oiseaux
comme i:pL6e:ue;, XÀwpe:ue;.
Ka.Ta.<1K€v11 : 3 e pers. aor. subj. «tuer t (Gortyne, Et.: Inconnue. P.-ê. emprunt. Rien à tirer du nom de
Schwyzer 181,1,14) = xoc'\"ocx-re;LV7l, avec traitement parti- ville crétoiile KcX'\"p'Y) (?), ni du héros mythologique Koc'\"pe:uc;.
culier du groupe de consonnes, cf. Schwyzer, Gr. Gr.
1,326. Strunk, Nasalpriisentien 99. Autrement Bechtel, KaTTa. : sch. Ar, Pl. 693 et xcX'\"'\"OC; (sch. Cali., H. Dem
Gr. Dial. 2,788. 110 a, p. 79 Pf., etc.) nom tardif du «chat» qui s'est
substitué à octÀoupOC;. L'origine du nom est inconnue,
Ka.TÉVWVa. (xoc'\"e:vùmoc), voir èvùmoc. mais il se retrouve en latin et dans d'autres langues
d'Europe, v. Ernout-Meillet s.u.
Kaxeltw : plus un doublet à nasale xotyxa~w (déjà S., Kel1Jia : KLcr"l), (1)x1) (Suid.), cf. Phot. et xafL\jJot (Hsch.).
Aj. 128, PI.), ou à géminée xotXxa~w (Hsch.), avec l'aor. Emprunt au lat. capsa (,boIte., avec Kot\jJOCPWÇ (inscriptions),
èKaxotcrot, fut. dor. KotXotçw (Théoc.) «éclater de rire ~ (ion.- KotfL\jJLOV (pap.), XotfL\jJaX1)ç et Xot\jJaK1)ç «bouteille * (LXX,
att., etc.); avec préverbes : 1XVot- (Hp., PI.), èx- (X., Pap.), xocfL\jJaKwv (pap.), xot\jJtx.6ç (pap.).
Arist.). Seules formes nominales: XotXotcrfLOL pl. (Ar., Nu.
1073) et xayXotcroç nom d'un coup de dés (Poli.). La glose Ka1Jio( : 01 "OtXOL (Hsch.). Ingénieusement corrigé par
XotXXOC8LOCt ~'a rien à faire ici, voir s.u. Latte en xa\jJott . "e:UX1), donc pluriel du précédent.
Le grec moderne emploie encore xotyxa~w, XotyxoccrfL6ç.
Et.: Présent expressif à redoublement qui a des cor- KelW, voir XOCLW.
respondants dans diverses langues: skr. (gramm.) kakhati;
v. sI. chochotati «rire très haut ~; arm. xaxan-k' «rire KE : éol., chypr., Hom., poésie épique,'àvec surtout
bruyant ~; lat. cachinus «rire bruyant * avec cachinno devant voyelle xe:v (Hom., poésie épique) et xiX (dor.,
Hire aux éclats *, voir Pokorny 634. Voir aussi xocYXotÀaw. inser., Épich., Théoc., etc.) ; cette forme xiX comporte en
principe un alpha long, mais s'élide volontiers (Épich.
170,12, etc., SIG 56, Argos, etc.), arcad. xocv après d.
Particule modale fonctionnant comme &v, et employée
concurremment avec &v chez Hom.
Et.: On a rapproché p. ex. skr. kam qui s'emploie avec
le datif, ou avec nù (cf. vu xe:v), sù, hi, hittite kan, russe
Kax'-eltw : «bruire en bouillonnant~, dit de l'eau qui -ko, à côté de -ka = xiX. Autre hypothèse à l'intérieur
bout, d'un liquide, de la mer (lEsch., Pi., etc.), aussi au
du grec: on peut partir du thème démonstratif xe:- (ct.
figuré (lEsch., Sept 115). Rares noms verbaux tardifs:
Xe:Lvoç). L'élément v serait un élément adverbial (locatif)
KotXÀotcrfL6ç (Zos. Alch., gloss.), 1XVotKaXÀoccrtç (sch.). Doublet
et on disposerait d'une alternance xe:v, au vocalisme
tardivem.ent attesté XOXÀ&~(ù (P. Ho/m. 3,1 con ject.,
zéro xoc devant consonne, xocv (arcadien) devant voyelle.
Plu., Mor. 2,590 f) avec x6XÀoccrfLot (Hsch. s.u.u. 1Xrr6opotcrfLot,
II reste encore à expliquer xiX (p.-ê. forme adv. comme
rrofLcp6Àuç) .
"otu"iX) et xe: : réfection de Xot d'après xe:v ; v. Palmer dans
Le grec moderne a gardé xOXÀa~w et x6XÀotcrfLot, à côté
A Companion to Homer 90-92. Un des points faibles de
de XOXÀotKL~W. cette explication est de raisonner sur un xoc avec alpha
Et.: Forme à redoublement intensif reposant sur une
bref qui n'est pas sl1rement attesté. Son grand intérêt
onomatopée comme rroccpÀa~w. Pas d'autre étymologie,
serait de confirmer un arcadien e:t KotV plus plausible que
mais voir le suivant.
dx &v et qui pourrait être appuyé par les nombreux
exemples de oùx &v (qui peut se lire où Kav) chez Hom.,
KelX'-"~, -1)xoç : m. «petit caillou dans une rivière, enfin, de permettre une nouvelle explication de &v attesté
gravier., etc., souvent employé comme collectif (Th., seulement en ionien-attique et en arcadien et qui serait
Str., J.). Doublet x6XÀocç (LXX, Dsc.) avec xOXÀw81)ç; issu d'une fausse ('oupe de e:t xocv (altéré en dK <iv) et
peut être influencé par x6XÀoç; cf. aussi sous XotXÀ&~w. p.-ê. de où KotV (altéré en oùx <iv), ce qui expliquerait les
Et.: Le suffixe doit être un suffixe en alpha long du grec nombreux exemples de <iv avec négation chez Hom. Voir
commun, cf. Bjôrck, A/pha impurum 261 sq. L'explication déjà K. Forbes, G/. 37, 1958, 179-182, et aussi la critique
la plus probable est que le mot repose sur une onomatopée de Lee, Am. J. Ph. 98, 1967, 45-56.
et se trouve en étroit rapport avec xocXÀa~w, mais cf. aussi
XaÀtç. KEeltw : aor. KÉ:otcrot, xé:otcrcrot, èKéotcrcrot, pt. pass. xe:xe:otcrfLé-
voç, aor. pass. xe:acr(1)v (mais part. xe:ot6dcr1)ç App. Anth.
KelXPUS, -uoç (-u80;, -u8oc Dieuch. ap. Orib. 4,7,7) : 3,167) «fendre, déchirer. (Hom., Hp., poètes alex.);
f. «orge grillée. (ion.-att.), employé par Thphr. pour avec les préverbes: 1XWpt- (Od. 14,12), 8toc- (Od. 15,322,
désigner un bourgeon d'hiver; xaXpu n. «graine de la A.R.). On admet généralement avec Schulze, Q.E. 434,
plante ÀtOotVWrLç., parfois la plante elle-même. que xe:twv (Od. 14,425, fin de vers) est une forme métrique-
Comme premier terme de composé dans XotXpuocp6poç ment allongée de *xe:wv contracté de *Ke:awv, mais v. plus
« portant des bourgeons d'hiver. (Thphr.) et XotXpu-cp6poç loin.
« portant la graine KaXpu ~ (Nic., Th. 850). Dérivés: e:ùxÉ:ot-"Oç «facile à fendre. (Od. 5,60, Théoc.
Dérivés : xocXpuw81)ç «qui ressemble à des bourgeons 25,248) qui confirmerait le thème xe:oc- (cf. Ke:ot6e:L<r1)Ç),
d'hiver ~ (Thphr.), KotXpu6e:tç = xotXpucp6poç (Nic.), XotX- mais *e:ùxéotcr"oç entrerait mal dans le vers; xéotpvot·
pu8tot pl. n. «peau d'orge grillé. (Arist.), xocXpu8[iXç m. cr(81)pot "e:x"ovtxa (Hsch.) analogique de crxérrotpvov;
épithète de &p"oç «pain~, donc «pain d'orge grillé. xe:acrfLoc"ot . KÀacrfLot"ot, P1)YfLot"ot, 8totPP1)YfLot"ot (Hsch.).
(Poli. 6,33,72), ou de rrup6ç, froment qui ressemble à Reste à savoir s'il faut insérer ici le pl. mycénien
l'orge que l'on grille (Thphr., Orib.). Verbe dénominatif kekemeno employé dans les tablettes cadastrales, qui
tardif et rare xotXpu8ta~OfLOCt «avoir des bourgeons en pourrait reposer sur une rac .• kei- et que L. R. Palmer
hiver • (Cat. Cod. Astr.). interprète «partagé par la communauté. en évoquant
508
xe(oov, XOLVO';, etc., cf. Interpretation 186-188. L'hypothèse chez Dém. 37,26, Harpocr.) j xe:yxpooiJ.ot't'ot «petits trous
est ingénieuse, mais cela reste une hypothèse. Critique sur le bord du bouclier par où l'on regarde» (E., Ph. 1386),
de Ruijgh, Études, §§ 327-328. cf. pour la formation Chantraine, Formation 186 et
Et. : Si l'on part du thème xe:ot- de èxéotO'ot, e:ùxéot't'o.;, etc., xe:yxpoo't'6.;.
on pose 'kes-(~) en évoquant skr. sas-(a)ti avec f. sasi- Adj. : Xe:YXP-LotrO<; • de la taille d'un grain de millet.
~yati « couper ». Pour l'hypothèse de Palmer, v. sous xOLv6.; (Luc., Dsc.) avec le suffixe -LotrO<; des adj. de mesure j
et Trans. Philol. Society 1955, 29 sqq., avec le rapproche- XÉYXPLVO<; «fait de millet 0 (Dsc., Gal.) j xe:yxp0081)'; «qui
ment de xoo!J.1), got. haims, etc. (voir sous xoo!J.1)). ressemble au millet " dit de plantes (Thphr.), d'éruptions
cutanées (Hp.) j xe:yxpoo't'6<; «qui a de petites taches, des
KE~ÀfJ : Cali., fr. 657 (voir les autres attestations granules >, dit d'yeux (Adam.), de tables (pap.), pour la
chez Pfeiffer) et xe:6IXÀ1) par ex. dans la glose d'Hsch. formation, cf. xe:yxpooiJ.ot't'ot.
xe:6otÀ1) . xe:tpotÀ1), XUÀL!;, cf. Pfeiffer, 1. C.: mot macédonien Toponymes : Ke:yxpe:otl, etc.
pour ·xe:tpotÀ1). Le grec a encore xe:Xpl • millet t.'
Premier terme de composé dans xe:6À1)-Yovo,; ~ né de la Et.: Douteuses. On est parti d'une forme redoublée
tête» épithète d'Atrytoné = Pallas (Euph. 108) ou «qui • gher-ghro- avec une dissimilation de r - r en n - r (ou en
a des semences dans la tête. épithète du pavot (Nic., r - n pour xÉpxvo.;) : on peut évoquer alors XÉpiJ.ot, Xe:pIX<;
Al. 433) j voir aussi le suivant. «caillou, gravier >, ce qui n'est pas sémantiquement bien
Dérivés : xe:6À1)v1)' 'Ïj bplyotvo.; (Hsch.), à cau.e des satisfaisant. Plus loin pour la forme, on pense alors à
petites têtes serrées qui forment les fleurs (Groselj, cité m.h.a. grü-z «grain> de sable ou de céréales, lit. grù-das
chez Frisk). En outre, xé6Ào,; . xuvoxétpotÀo,;, x'Ïj7to.; « grain> et on revient à grec XIXXpu,; (voir s.u.) où Xot-
(Hsch.), soit le singe cynocéphale. serait un vocalisme zéro de xe:y-. Autre étymologie p.-ê.
Et.: Mot donné par les grammairiens anciens comme préférable, partant de la forme rare xÉpxvo.; (devenue
macédonien, ce qui va bien avec la labiale sonore répon- par méta thèse xéyxpo.;) qui serait issue de *xe:pxO'Vo.;
dant à l'aspirée de gr. xe:tpotÀ1). Hypothèses chez répondant au v.h.a. hirso «millet. (de • hirhso?), cf.
Kretschmer, Gl. 22, 1933, 101 sq. j Mayer, Gl. 31, 1951, Niedermann, Symbolae Rozwadowski l,Ill sqq.
118 sqq. (origine illyrienne, de même Krahe, IF 60,
1952, 297). En dernier lieu, Chantraine BSL 61, 1966, KÉyXPOOV, -oovo.; : m. nom d'un vent sur le fleuve Phasis
158 et 163. décrit par Hp., Aer. 15 comme violent et chaud.
Et.: A été rattaché à xÉpxvo<; « enrouement. par Pisani,
KE~ÀfJ1T'Up~S : nom d'un oiseau (Ar., Ois. 303), surnom Rend. Ist. Lomb. 73, 1939, 496, suivant Wilamowitz.
de Thémistocle (Hermipp. 72). Malgré l'embarras de Très douteux.
Thompson, Birds s.u., pourrait signifier «tête rouge
[de feu] t à moins que le second terme ne se rapporte à
KESa.(J'(J'a.~, xe:8ot0'6'ijvotL, xe:8otloo, Xe:8IXVVUiJ.otL, voir O'xe:-
7tUp6.; «froment, grain> : c'est un juxtaposé et certains
MVVUiJ.L.
grammairiens anciens l'écrivent en deux mots, v. la sch.
d'Ar. ad locum et Cali., fr. 422.
KÉS .... a.Ta. : n. pl. (Hp.) «maladie des articulations »,
cf. chez Erot. 49,15 xé8iJ.ot't'ot ÀéyOV'l'otL ott Xp6VLotL 7te:pL 't'IX
KÉyXPOS : m. (parfois f.) «millet, grains de millet>
(Hés., Bouclier 398, Sapho, Hecat., Hp., Hdt., Arist., etc.), &p6pot 8Lot6ÉO'e:L';, et 115,3 xÉ8iJ.ot . 'Ïj Xpovlot 7te:pL 't'IX &p6pot
d'où au figuré « petits grains, œufs de poisson, saleté dans voO'0081)'; 8LIX6e:O'L';' 't'LvÈ:'; 8È: XotL -r1)v 7te:pL 't'Ot ye:VV1)'t'LXIX
iJ.6pLot j cf. encore Hsch., Ga!. 19, III ; semble appliqué à
l'œil " etc. Autre forme rare avec méta thèse ou dissimila-
l'anévrisme de la veine cave par Aret., S.A. 2,8. L'attesta-
tion (mais cf. Et.) xÉpxvo<; (Anaxandr. 41,27,Gal., Hsch.
S.U. Xot't'otxe:pxvoihotL), avec p.-ê. le toponyme Ke:pxve:Lot.
tion de l'adj. xe:8iJ.ot't'0081l'; est douteuse, v. Erot. 49,15
(Nachmanson).
Premier terme de composé dans xe:YXpotÀé't'1).;, xe:yXpo-
Et.: Le rapprochement avec (0')Xe:8IXVVUiJ.L que l'on répète
<p6po.;.
ne convient ni pour la forme, ni pour le sens. On n'ose
Nombreux dérivés : xe:yxpl.; f. = xéyxpo.; (Hp), nom penser à x1)800 «léser., etc.
d'un oiseau nourri de millet, lat. miliarius (lE!.), cf.
Thompson, Birds s.u. j xe:yxpl&.; m. avec ~p7t1)'; sorte
d'éruption cutanée (Ga!.), nom d'un serpent au dos KESVOS : «soigneux, sérieux, sage> d'où dans un sens
granuleux (Philoumenos), mais -L8[ot.; (Ose., Thér. 32); vague «bon, excellent> j dans un emploi passif «cher,
xe:yxplVl)'; (cf. plus loin xÉyXPwo.;) autre serpent du même aimé >, etc., enfin, dit de pensées, etc., notamment dans
genre (Philoumenos, Nic., etc.); xe:yxpt't'1)<; «serpent> = la formule de l'Od. xe:8vIX t8urot; mot attesté chez Hom.
xe:yxplv1)';, également nom d'une pierre et d'un oiseau (surtout Od.), PL, trag. Vieux terme qui n'a fourni qu'un
(tardif), f. -r't'L'; notamment avec tO'XIX<; ~ figue t, pour une dérivé: xe:8voO"Uv1) ~ mérite, bonté », etc. (IG Il' 1370,
figue sèche dont on voit les grains (AP 6,231) j xe:yxpot!J.L<;, inscr. en vers de l'époque impériale).
-[80'; f. «graine de figue. (Hp., Arist., Thphr.), p.-ê. Et. : Deux explications peuvent être proposées :
analogique de xotÀotiJ.l<;, O'1)O'otiJ.l<;, avec un adj. en -L80081)<; j 1) Rapprochement avec X1)80iJ.otL «se soucier de >, x'ij80<;
un *XEYXPotVOV est supposé par le composé xEYXpotVO-7tooÀ1)';' (grec commun xii80<;), etc., mais le vocalisme e: n'est pas
't'potY1JiJ.ot't'07tooÀ1)<; (Hsch.) j en outre, deux hapax: xe:YXpÉoov, favorable à un rapport avec xii80.; j 2) Schulze, KI. Schr.
-<7>vo<; m. avec le suffixe de lieu -e:oov (cf. XotÀxe:oov, etc.) 698, pose un • ked- «ordonner >, cf. x60'iJ.o,;, KotO'O'IXV8pot,
«atelier où l'on broie >, le minerai étant réduit en petits à quoi on pourrait ajouter l'anthroponyme mycén.
morceaux [comme grains de millet] et p.-ê. lavé (egkléma kesameno si c'était *Ke:O'O'IXiJ.e:VO';, cf. Heubeck, Beitr.
509
Namenforschung 8, 1957, 272-273. Mais kesameno est Les dérivés nominaux sont divers, de structure ancienne,
ambigu. se rapportant au sens concret d'. être couché ». Avec
vocalisme 0: Koi't"oe; m. «couche, lit, sommeil» (Od.,
KÉSpOS : • cèdre» « genévrier» dans ses diverses variétés, poètes ép., 2 ex. chez Hdt.); le mot vivant et usuel est
mais distinct de 6ULot (Od. 5,60, etc.); cependant, la KOL't"7j f. « fait d'être couché, couche, lit, lit conjugal, nid _,
distinction n'est pas toujours facile à faire dans nos d'où • caisse, botte, parcelle », etc. (Od. 19,341, ion.-
textes entre cèdre et genévrier. att., etc.) ; parfois dans des pap. «logement, quartier d'une
Quelques composés : Ke:3p~Àottov • huile de cèdre» troupe », etc. Nombreux composés : &KOL't"Oe; (B.), &:7t6-
(lEt.), Ke:3pe:ÀocTIl «Juniperus excelsa, grand genévrier» KOL't"Oe;, d'où &:7tOKOL't"ÉW «coucher hors de chez soi» (O.
(Pline), Ke:3p6fL7)ÀOV « cédrat» (Dsc.) = KL't"PtoV; b1;uKe:3poe; 18,37), aUO"KoÀ6- • qui empêche de dormir» (Ar.), l)fLe:p6-
f. «cade, cèdre piquant, Juniperus oxycedrus» (Pline (Hés., E.), Kot't"OC- (Ibyc.), bljJL- (lEsch.), 7tp6- «garde»
13,52). (Plb., etc.) avec 7tpOKOL't"ÉW; O"uy- • compagnon de lit»
Dérivés: Ke:3pLe;, -L30e; f. «baie de genévrier, genévrier» (Pi., etc.); pour &KoLne; et &:KOLTIle;, voir sous &KOL't"LC;.
(Hp., Ar., etc.), K~3pov n. (EM, Hsch.). Ke:3pLot «huile, Dérivé" divers. Outre le dim. KOL't"OCpLOV «petit lit»
résine de grand genévrier» (Hdt., O.S., etc.), avec le doublet (tardif) : KOL't"6>V, -éiJvoe; m . • chambre à coucher» (Ar.,
Ke:3p~ot (pap., médec.) sur le modèle de fL7)À~ot, O"UK~ot, etc. ; fr. 6, hellén. et tardif) d'où les dérivés, tous tardifs :
Ke:apt-rl)e; [olvOe;] «vin traité à la résine du genévrier », KOL't"6>VLOV, KOL't"WVLO"KOe;, KOL't"WVLK6e; (avec -WVLK~ «cou-
ou du cèdre (Dsc.). verture de lit »), KOL't"wVrTIlC; • valet de chambre _, KOL't"ii~
Adj. : Ki!:3pLvoc; «de bois de cèdre» (Hp., ion.-att.), pLOV «dortoir» (Cyrène) d'après ~O"not~pLov, cf. sous
avec le doublet par réfection métrique Ke:3pLve:oe; (Nic.); É:O"'t"Lot; KOL't"otioe; «qui se couche» (décret chez D. 18,37,
Ke:apw't"6e; «fait de bois de cèdre» (E., Or. 1371), mais le Plb.), KOL't"OCptoe; «qui appartient au lit. (Édit de Diocl.)
verbe Ke:ap6w a un autre sens, cf. plus loin; Ke:ape:ii't"Le;, formé d'un suffixe pris au latin; avec une signification
-LaOe; 1. nom d'Artémis à Orchomène (Paus. 8,13,2) où toute différente, KOL't"Le;, -LaOe; f. «boîte, corbeille» (Mén.,
la déesse possédait un xoanon dans un cèdre creux; pour J.) et le doublet KOL't"LaLOV (tardif). Verbe dénominatif:
le suffixe, cf. Te:ye:iine;, etc. ; K~apWO"'t"Le;, -e:we; f. «bryone, KOL't"OC~OfLotL • dormir, bivouaquer », -oc~w « gîter, parquer»
vigne blanche» (Dsc. 4,182) finale analogique de &ypWO"'t"Le;. (des moutons), «répartir un terrain en parcelles» (hellén.
Verbe dénominatif Ke:ap6w « parfumer avec de la Ke:apLot » et tardif) avec les dérivés KOL't"otO"Lot • cohabitation. (LXX),
(Posidon., O.S.). KOL't"otO"fL6e; «fait de mettre du bétail à l'étable ou au parc.
En grec moderne K~apOe; désigne à la fois le cèdre et (pap.).
le genévrier. Une autre série se trouve apparemment issue d'un
Et. : Obscure. On rapproche le nom baltique du genévrier, thème nominal en m *KOLfLii ou *Koî:fLoe;, exprimant l'idée
p. ex. lit. kadagys mais seule la première syllabe coïncide. de « se coucher pour dormir, sommeil », etc., d'où le verbe
En lat. cedrus est un emprunt au grec. Inversement dénominatif KOLfLocW « faire dormir, calmer» avec KOLfLOCOfLotL
KL't"POV, Kl't"ptov sont pris au lat. citrus. A ce propo., hypo- (aor. -'lJO"ot't"o et -'lJ67)) «se mettre au lit, se coucher,
thèse de Fohalle, Mélanges Vendryes 157 sqq. Bibliographie s'endormir », etc. (Hom., ion.-att., etc.), d'où KOLfLl)O"Le;
chez Frisk. «fait de se coucher pour dormir» (Pl.), dit du sommeil
de la mort dans LXX, etc.; KOLfL1)fLot au pl. KOLfL'lJfLot't"ot
KELI-La.L : 3· pl. KÉot't"otL, att. Ke:î:V't"otL, inf. Ke:î:0"6otL; l'ortho «fait d'être couché» (S.); KOLfLl)~PtoV «dortoir» (IG
que présentent généralement les mss d'Hdt. Kée:'t"otL, VII 235, Oropos IV· s. av.; Dosiad. ap. Ath. 4,143 el,
inf. Kée:0"6otL est inexplicable et doit être une invention le sens de cimetière est fréquent dans les textes chrétiens
de grammairiens; seulement thème de présent, ce qui, (cf. aussi les inscr., IG III', 3436 sqq.; SEG 21, 1037,
outre la difficulté du sens, rend très malaisé ou impossible 1038, 1063, etc.); en outre, KOLfL'lJ6pot «lieu de repos»
le rapprochement de myc. part. pf. kekemena (cf. sous (Suid. s.u. lotu6fLOL), KOLfL'lJ't"WP «qui endort» (Gr. Naz.);
Ke:OC~(O) ?). Sens : «être couché, être placé» (sert de pr. parallèlement à KOLfLocw, verbe en -L~W factitif KOLfLL~W
passif à 't"(67)fLL), • se trouver », à date basse, chez les « endormir », parfois dit du sommeil de la mort, volontiers
commentateurs • être dans un texte », etc. (Hom., ion.- au figuré «calmer », etc. (S., Pl., X., poètes), le moyen
att., etc.); avec des préverbes qui colorent diversement KOLfLl~e:0"6otL au sens passif est rare; chez les grammairiens
le verbe : &:fL'PL- • être autourde» (Pi., S.), &:voc- «se rapporter KOLfLL~W désigne le passage de l'accent aigu à l'accent
à, être offert », &:7t6- • être mis de côté, en dépôt », etc., grave, d'où KOLfLLO"Le; (Paros, si ce n'est pas une graphie
~y- • se trouver contre, presser », etc., aLOC- • se trouver en pour KOLfL1)O"Le;), dit chez les gramm. pour l'accent; -LO"fL6e;
telle ou telle disposition », e:'l0"- «être embarqué» (Th. (gramm. pour l'accent) ; -LO"'t"iie; «qui endort» (AP 12,50),
6,32), ~K- «être mis dehors, exposé », Kot't"OC- • être couché », avec -LO"nK6e; (tardif).
fLe:'t"OC- «être déplacé », 7totpOC- «être placé auprès », 7te:pl- Reste un dérivé à vocalisme e de structure singulière
«se trouver autour de », 7tp6- «être pOdé devant, être Ke:LfL'lJÀLOV n. « biens que l'on garde» (opposé à ce qui. se
exposé, être établi », 7tp60"- «être couché contre, être meut », bétail, 7tp60otO"Le; Od. 2,75), trésors de toute sorte,
attaché à, être ajouté », O"uy- • être composé de, être or, bijoux, objets précieux (Hom., poètes; rare en prose,
convenu ». mais subsiste dans des pap.), parfois au figuré, dit de
Rares dérivés verbaux: itératif -KÉO"Ke:'t"O (Od. 14,521; reliques dans le vocab. chrétien; nom. pl. -toL occasionnel,
21,41), cf. Chantraine, Gr. Hom. 1,322,482; thème de sens en apposition à 7tot't"Épe:e; 1) fL1)'t"Épe:e; (Pl., Lois 931 a). En
futur Ke:LW, inf. Ke:LÉfLe:v, participe (Kot't"ot- )Ke:LOV't"e:e; «aller outre, des mots rares : le dénominatif Ke:LfL1)ÀL6w (Eust.,
se coucher », cf. ibid. 453. En outre, Kot't"e:Ke:Lot6e:v . Kot't"e:- Hdn.); des composés byz. comme Ke:LfL1)ÀLOCP;("I)<;. Selon
KOLfL~07) (Hsch.), cf. Wackernagel, Spr. Unt. 253. Frisk, Eranos 38, 1941, 42 et 41, 1943, 52, pourrait être
510
une dérivation en *-ël- d'un *Xe:~fLOC; il évoque aussi tpuy- souche, bûche », etc. (Od. 23,196, ion.-att., pap., etc.);
fL7JÀoÇ à côté de tpUYfLoclvw et tpuye:ïv. Pour le prétendu avec XOPfLlov (inscr., hellén., etc.), xOPfL7JMv « en billes de
doublet Xe:fL1)À~OV, voir s.u. xe:fLcXÇ. bois» (Hld. 9, 18), XOPfLcX~W «réduire en billes de bois»
Le grec moderne possède encore xe:~fLoc~ «être situé », (D.H.), xOPfLoÀoy[oc (pap.).
xe:lfLE:VOV « texte », xolTI) « gîte », xm-rle; « berceau », XO[-rofLoc~ 3. Également avec vocalisme 0 et suffixation en s, qui
«être couché », xo~-rwv «chambre à coucher, dortoir », ---entraîne des variations phonétiques, xopa6<;, xoup&, etc.,
Xe:~fL~ÀLOV « objet précieux, relique ». voir sous xoup&.
Et.: Le présent xe:ïfLoc~ a un correspondant exact en 4. Au vocalisme zéro l'adj. verbal xocpT6c;, cf. la glose
indo-iranien, dans skr. Béte, av. saëte « être couché, placé» ; xocp-rol . xe:XOUPe:UfLévo~ (Hsch.) et en parlant de manteaux
en outre, hitt. avec une finale différente kitta, kitlari. (XÀocvl<;, XÀocvlaxLOv) dont les poild sont coupés par oppo-
Les formes nominales en -t- et en -m- ont peut-être des sition à des étoffes plus grossières (JG II" 1514, 39 sq.);
correspondants dans d'autres langues : avec t, bret. enfin, avec n:peXaov (Dsc. 2,149, etc.), avec xp6fLfLUOV
argud «sommeil léger» *are-koi-to. Mais les rapproche- (Gal.) ; également employé seul, désigne le poireau vivace,
ments avec got. haims «village », aIl. Heim, etc., sont très à couper, dont on condomme les feuilles qui se renouvellent
douteux; voir encore Pokorny 539 sq., Feist, Etym. Wb. après avoir été coupées, ou à la ciboulette, cf. aIl. Schnitl-
got. Sprache, s.v. haims. lauch, Knoblauch (cf. Frisk s.u. xotp-r6ç et lat. sectile
porrum); xeXp8poc (Édit Diocl.) et x&p-rpoc (pap.) «salaire
KE~IlTJÀ~OV, voir xe:ïfLOC~. pour la tonte des moutons ».
Autres mots qui peuvent être apparentés : cf. x6pa7J,
KE~pla. : f. «sangle d'un lit» (Ar., LXX, etc.), «ban- x6p~ç, xéÀwp 2 et même XépTOfLOÇ.
dage» (pap., méd., etc.), «bandage entourant un mort» Le grec moderne a gardé xépfLoc « monnaie », etc.
(Eu. Jean Il,44), (' ver solitaire» (Hp. ap. Erot. [54,18 N. Et.: Ke:lpw appartient à une famille de mots très large-
avec la graphie x7JP- J, Gal.). Les attestations tardives ment représentée en i.-e. Toutefois, aucun présent ne
présentent les graphies x7Jploc, x~ploc qui peuvent être des répond exactement à xe:[pw si l'on pose *xe:p-ye/o • On
fautes d'iotacisme et xoc~ploc (Archig. ap. Orib.). rapproche avec vocal. e arm. k'erem «ràcler» (autre
Et.: Douteuses. Le rapport que l'on a cherché avec hypothèse de Meillet, BSL 37, 1936, 12) et surtout hitt.
xoc~poç (cf. s. u.) et son dérivé xoc~ploc se heurte à des karsmi «couper» avec un élément s qui se retrouve dans
difficultés phonétiques, mais cf. Scheller, Oxytonierung xoup&. On pourrait penser que la conjugaison de xe:lpw est
57 sq. partie d'un aoriste Itxe:paoc et d'un présent *xépaw ou
*xépa-yw le futur étant analogique, cf. Risch, Gnomon
KELpW : aor. ~xe:~poc et Itxe:paoc (Hom., cf. Chantraine. 37,1965,3. n existe des formes à s- initial: v.h.a. sceran =
Gr. Hom. 1,173), pass. tXcXp7Jv (mais part. xocp8év-re:ç avec scheren «couper », présent radical à vocalisme e; lit.
la var. xe:p8év-re:<; Pi., P. 4,82), f. xe:péw, xe:pw, parf. passif skiriù, sklrti «séparer, couper », présent à vocalisme zéro
xéxOCPfLOC~ (Hdt., ion.-att.), d'où tardivement l'actif xéxocpxoc et à suffixe en y (répondrait au grec, au vocalisme près) ;
(Luc., pap.) : «couper, tondre» en parlant des cheveux, v. irl. scar(a)im «séparer., présent à suffixe -0- et
«couper» (des arbres, etc.), «ravager» (un pays, etc.), vocalisme zéro; enfin le skr. comporte un élément t
• détruire» en général (Hom., ion.-att., etc.). Emploi avec dans kr-n-t-dti «séparer », présent à infixe nasal, ce
préverbes: &.voc- (Str.), &'rro- (Hom., etc.), 3~oc- (Hom., qui permettrait, mais n'impose pas, de tirer ~xe:paoc de
Ar.), tx- (S.), èm- (Hom.), XOC',OC- (Hom., Hdt., etc.), rre:p~ *~xe:pT-aoc.
(Hdt., etc.), rrpoa- (Ath.). Parmi les formes nominales, certaines correspondent
n existe un composé remarquable : &.-xe:pae:x6fL7Jç nettement au grec, mais les sens divergent franchement.
(Il. 20,39 ; H. Ap. 134; Pi., Pae. 9,45, etc.), avec le doublet A xéPtLoc répond skr. cdrman-, av. éaramall- n. qui signifient
&.xe:~pe:x6fLOCÇ (Pi., P. 3,14, J. 1,7, etc.), épithète qui « peau ., et p.-ê. v. pruss. kërmens m. «corpo»; de xOPfL6<;
s'applique anciennement à Apollon, « aux longs cheveux », on a rapproché v. sI. kriima, russe kormd «poupe », mais
ce qui veut peut-être dire «toujours jeune» (?), cf. aussi le sens et la gutturale initiale n'y invitent guère (cf.
Finck, Philol. 93, 1938, 404 sqq. La structure du composé rrpufLV7J). Avec d'autres suffixations, il est en revanche
mérite également examen: outre l'alpha privatif, il doit plausible de rapprocher lat. caro, corium, etc. Voir Pokorny
contenir comme premier terme le thème de désidératif 938 sqq.
xe:pcre:/ o-' cf. rre:paé-rroÀ~ç et les composés du type -re:p\jllfLopo-
-ro<;; on observe d'autre part le double traitement KELW, xe:~éfLe:V, etc., voir xe:ifLOC~.
phonétique -xe:pae:-, -xe:~pe:-, cf. p. ex. Lejeune, Phonétique
108 avec la n. 3. KeLWV, «fendant », voir xe:eX~w.
Les dérivés, de sens concret, sont orientés vers des
valeurs diverses. 1. xépfLOC «petit .morceau », d'où usuelle- KEKa.8wv : part. aor. actif à redoublement «privant
ment. pièce de monnaie, monnaie» (Emp. 101,1, corn., etc.), de. avec le gén. (Il. Il,334), f. xe:xo(31)ae:~ «privera de»
avec Xe:PfLcX-rLOV (hell. et tardif), xépfL~oV (tardif), xe:PfLOC-rl~w avec le gén. (Od. 21,153 = 170); aor. sigm. xe:xoc3-Yjaoc~ .
«mettre en morceaux », puis (, changer de la monnaie. ~ÀeX\jIoc~, xocxwaoc~, <:pe:laoca8oc~, a-re:p-Yjaoc~ (Hsch.); moyen
(att., Arist., pap.), également avec xoc-roc-, d'où xe:PfLoc- aor. urro ... xe:XeX30VTO «se retirer» (Il. 4,497 = 15,574),
-r~a-r1)ç (' changeur» (Eu. Jean 2,14), xe:pfLocnafL6ç «mise à quoi il faut rattacher le pl.-que-pf. intr. txe:x1)3e:~ .
en morceaux» (tardif); Xe:PfLOC-r60fLOC~ = -l~ofLoc~ (Prod.); urre:<xe: >XWp1)xe:~ (Hsch.). L'opposition actif/moyen intran-
en outre, &'xe:PfLOCT[ot «manque de monnaie. (Ar., fr. Hi). sitif suffit à expliquer la diversité des sens. On est tenté
2. Avec vocalisme 0: xOPfL6ç m. « tronc d'arbre ébranché, de rapprocher deux gloses : xeX3upoç' xeXn:po<; &VOPXl<;
su
(Hsch.); p.-ê. le chypriote x&8ot(.l-o<; . 't"utpÀ6<;. ~otÀot(.l-lv~o~ Et.: D'après Hecat. 119 J. mot d'origine étrangère.
(Hsch.). Même finale que dans Mépo<jJ, etc. Kretschmer, Gl. 4, 1913,
Et.: Certains ont tiré ces formes difliciles du thème de 309 explique le mot par une méta thèse de la première
X&~O(.l-ot~ (Leaf, LSJ, Schwyzer, Gr. Gr. 1,748), mais cette syllabe de *Képxo<jJ qui signifierait «pourvu d'une
hypothèse satisfaisante pour le sens semble phonétiquement queue. (?).
impossible. On a rapproché, entre autres, skr. kadana-
« destruction », autrement grec xf)8CJl, etc. KEKpO<l>a.ÀOS : m., sorte de coiffe, résille pour les
cheveux de femme, distincte de xpf)B€(.I-vOV et de &.vot8écr(.l-7j,
KÉKa.alLa.L, (~)XéXot(HO : «exceller, briller ,), aussi avec cf. Marinatos, Archaeologia Homerica l, B 22 qui Y voit
un complément «surpasser., parfois «être pourvu de. une pièce d'étoffe enveloppant les cheveux à l'arrière de
(Hom., PL, lEsch., E.); noter le participe x€xot8(.1-évo<; la tête (Il. 22,469, Hp., Ar.), «têtière du cheval. [?]
(PL, O. 1,27). Il est douteux qu'il faille rapprocher comme (X., inscr. att.), partie concave d'un filet de chasse (X.,
dérivés la glose x&8(.1-oç . 86pu, À6tpoç, &.crrdç. Kp'ij't"€ç et Plu.), second estomac des ruminants, bonnet, en raison
l'anthroponyme K&B[Lo<;, avec la graphie K&crcr[Lo<; sur un de son aspect de résille (Arist., etc.), cf. Strômberg,
vase attique, cf. Vian, Origines de Thèbes 36. En revanche, Wortstudien 63. En outre : X€Xputp&:À~ov (Poll.) et le
on évoque volontiers K&cr't"CJlp, Kotcr'n&v€~pot (Il. 8,305) composé X€XputpotÀo-7tÀ6xoç (Critias 69 D). On ne sait
et p.-ê. Kotcrcr&vBpot. que faire de la glose X€Xputp&À€o<; . &.pLcrnp6v (AB 1095).
Présent refait XotlW[LotL, voir s.u. El.: Terme technique obscur. Pourrait être tiré de
Et. : On pose habituellement· kad-, xotB- (pour l'extension XpU7t't"CJl, xputpot. Peut aussi être un emprunt (asiatique ?),
de -cr(.l-- aux dépens de -B(.I--, voir Schwyzer, Gr. Gr. 1,208 qui aurait subi l'influence de XpU7t't"CJl, etc.
et 773). On rapproche le parfait skr. de même sens Süsadu/:l,
3 e pers. pl., part. Süsadana- «exceller, se distinguer " etc.,
KEKU1TwaLos : m., nom d'un mois à Zélée (Mysie,
cf. Pokorny 516. Voir encore Vian, o. c. 156-157, à propos
SI G 279, 17, IVe S. av.). Selon Schwyzer, KZ 65, 1938,
de K&8(.1-oç, renvoyant à Heubeck, Beitrage Namenfor-
248, n. l, serait le mois du coucou et tiré d'un nom onoma-
schung 8, 1957, 272-276; ce dernier, qui met en cause
topéïque de cet oiseau; reste douteux.
l'étymologie de Kotcrcr&vBpot, veut poser • kas- pour rendre
compte de XéXotcr(.l-otL en évoquant lat. censeii, skr. sarilsayati
«il annonce », stisti- « éloge " av. sasli « mot, prescription •. KÉÀa.8os : m. «bruit, clameur., dit de gens qui se
battent, se disputent, de cris, de la lyre (Hom., PL, trag.),
cf. Trümpy, Fachausdriicke 155.
KEKa.cj>TJOTa. : part. parf. act. m. sg. avec 6u(.I-6v (Il.
En composition : x€ÀotBoBp6(.1-oç «qui court dans le
5,698, Od. 5,468) ; repris dans l'épopée tardive avec yuiot
bruit », dit d'Artémis (Orph.); au second terme dans
(Opp., C. 4,206, Nonn.), Bé(.l-ot<; (Nonn., D. 26,108); aussi
BucrxéÀotBo<; (e au bruit affreux. (Il. 16,357, Hés., trag.);
-7j6't"otç (ibid. 29,299), -7j6n épithète de 6u(.I-<1> (Opp., H.
en outre, 'EyxéÀot80<; nom d'un des Géants «le bruyant »,
3,572), de 't"otpcr<1> (AP 9,653). Dans tous les emplois ce
composé prépositionnel du type de ~vBo1;o<;, cf. Strômberg,
participe parr. est intransitif et 6u(.I-6v chez Hom. doit être
Worlsludien 18, Greek Prefix Sludies 113 sqq. ; EÛ-xéÀotBo<;
un accusatif de relation, cf. Nehring, Class. Phil. 42, 1947,
anthroponyme rare (Bechtel, H. Personennamen 235).
113; le sens doit être «défaillant, expirant., ce que
confirme la glose d'Hsch. pour l'indicatif à vocalisme long Dérivés : X€Àot8ôLV6<;, éol. (PL), -€w6<; «bruyant.
(Hom., PL, A.R.) dit de Zéphyr, d'Artémis, de
correspondant : xéx7jtp€ . 't"é6v7jx€v.
rivières, etc.; X€ÀotB'ij't"L<; dit de la langue (PL, N. 4,86),
Et.: Ignorée. On a pensé à &.7t0 Bè: <jJUX-f)V èX&7tucrcr€
hapax, cf. x€ÀotBéCJl; x€À&8CJlv, -OV't"O<; «sonore », dit de
(Il. 22,467), et à ÈYX&7t't"€L' Èx7tv€i (Hsch.), voir sous
Zéphyr, de fleuves, de la mer (Hom., B., Ar., Q.S.) ; égaIe-
xot7tV6ç. L'aspirée ne serait pas expliquée. Cf. plutôt X7jtpf)v?
ment le fleuve K€À&8CJlv (Il. 7,133), cf. Krahe, Beitr.
Namenforschung 2, 1950, 236; thème secondaire en -ov't"-
KEKfjVa.S : ÀotYCJlOl)Ç. Kp'ij't"€ç (Hsch.). La formation fait (au lieu de -0'.1-) comme dans ÀÉCJlV, peut-être pour des
pender à À€LXf)V, XCJlÀ-IJv, etc., le suflixe fournissant à la fois raisons métriques, il n'existe pas de verbe *x€À&8CJl. Le
des dérivés de noms et des dérivés de verbes. On pourrait verbe dénominatif est xEÀot8éCJl «retentir. dit de l'eau, de
aussi se demander si le terme ne comporte pas un redouble- cris ou de chants, parfois avec l'acc. «célébrer. (Hom.,
ment. Le mot figure également dans l'onomastique crétoise, lyr., trag. et corn. sauf dans le dialogue). D'où x€À&B7j[Lot
K7jx7jv (sic) à Olonte, Bechtel, Gr. Dial. 2,788. (E., Ar., AP).
Et. : On a évoqué skr. sasa- « lièvre " mais ce rapproche- El.: Même suflixation en -Boç que des mots de sens
ment présente des difficultés phonétiques, cf. Schwyzer, voisin : o(.l-ot80<;, Xp6(.1-otBoç, poioBo<;. Peut se rattacher à
Gr, Gr. 1,302; Pokorny 533; Mayrhofer, Sludien z. indog. x€ÀotpU~CJl, xéÀCJlp 3, etc., et d'autre part à XotÀÉCJl en posant
Grundsprache 27 sqq. • kel-~.-.
KÉKpOlJt : nom mythique d'un roi d'Athènes qui dans KEÀa.LVOS : (e noir, sombre. dit chez Hom. du sang, de
certaines traditions était mi-homme mi-serpent (ion.-att.) ; la nuit, d'une vague dans la tempête. Terme ancien
d'où K€xp6mo<;, avec le f. -7tlç (e de Cécrops, attique ,) ; conservé par les poètes (Emp., trag.), employé à l'occasion
K€Xp07tLot f. «Athènes' (Strab.) avec K€xpo7tl7j6€v (Call., pour le monde souterrain et ses habitants. Apparemment
A.R.); K€xpo7tlBotL «descendants de Cécrops, Athéniens. banal en mycénien, où kerano désigne un bœuf« Noiraud. ;
(Hdt., Call.), K€xp6mov «sanctuaire de Cécrops. et subsiste d'ailleurs dans l'onomastique grecque avec
K€xpomx6ç figurent dans les inscriptions attiques. K€ÀotLV6<; (Bechtel, H. Personennamen 574), etc.
ICEÀCUVOS 512
Composés poétiques, notamment xe:Àcx~v6-pptvoç, -cpcd,ç, xÉÀe:!J.vov· &.!J.cp~OOCP€ç· ol 8è: 't"ov (3cxa't"cx~6!J.e:vov {mo 3uo
-cppWV, -xpwç, xe:Àcx~v-(:m&ç, -&JtLç, -wy; en outre, xe:Àcxtve:cp'Î)ç &.v6pw1twv 8lcppov (Rsch.), &.fl-cp~xe:Àe:fl-vlç (ibid.) et p.-ê.
(avec superposition syllabique pour *xe:Àcx~vo-ve:cp'Î)ç) mycén. opikereminija (Chadwick-Baumbach 209, s'il
«aux nuées sombres. dit de Zeus (Rom., PL), abusivement s'agit du dossier d'un fauteuil, cf. Ruijgh, Études, § 87).
de CXLfl-CX (Rom.), lte:8lov, ax6't"oç (PL). Voir sur xe:Àcx~ve:cp'Î)ç Et.: Semble être un participe présent de *xe:Àéw, verbe
R.R. Dyer, Gl. 42, 1964, 122-127, qui se demande s'il qui serait un dénominatif d'un *xe:Àoç = v. sI. éelo «front >,
ne faudrait pas accepter une étymologie antique mais apparenté à xOÀocpwv, xOÀwv6ç, cf. Frisk, IF 49, 1931, 97
peu plausible, rapprochant le premier terme de X€Ào- sq. = Kleine Schriften 287 sq. Ou bien emprunt?
!J.cx~, etc., «qui commande aux nuages D.
Verbes dénominatifs : xe:Àcxtv60!J.cx~ «devenir noir. lCeÀeos : m .• pic vert., picus uiridis (Arist.) ; suffixe
(lEsch., Ch. 413, 1yr.), xe:Àcx~v~ciw «être noir. (Opp., -e:6ç comme dans ycxÀe:6c" autre nom d'animal. On a
Nonn.). avec le suffixe épique métriquement commode supposé qu'à xe:Àe:6ç répondait une formation féminine
,
-~cxw. dans xe:Àe:tç . &.~(V1J (Rsch.).
Vieux mot éliminé par fI-€Àcxç et &.fl-cx\)p6ç. Voir encore Et.: On a rapproché xe:Àol = ~uÀcx, cf. xe:ÀÉovnc; et
xlÀÀoç et x~ÀMç. comparé avec un autre vocalisme xOÀot1t't"w, xOÀ~6ç «pic
Et.: Obscure. Si l'on admet un suffixe -v6ç comme dans vert., etc. Voir Pokorny 545, sous kel- 3.
lte:pxv6ç, &pe:fl-v6ç, le radical xe:Àcx~- est inexpliqué (mais
cf. Dyer, o. c. 123). Le rapprochement avec skr. kala/ika-
m. «tache, saleté. doit être écarté (cf. Mayrhofer, Etym. lCeÀ€Tpa. : f. (1 G IX 2,521 Larissa, m· s. av.). Terme
Wb. des AIUnd. 1,177 s.u.): Peut-être apparenté à x1jÀlç, obscur qui figure dans un acte d'arbitrage et a été diverse-
et plus facilement à x6À\)fI-~)oç, lat. columba. ment interprété : Frisk, Symb. Oslo. 11, 1932, 64-68
comprend «pâturage> en rapprochant X€Ào!J.oc~, X€ÀÀw,
ce qui semble très douteux. Voir v. Blumenthal, Hermes 74,
ICEÀa.putw : seulement présent à l'exception de l'aor.
1939, 98-99, qui traduit « pressoir à huile >, cf. xOÀe:'t"pciw.
xe:Àcip\)~e:
(Adesp. 997 Page) et fut. xe:Àcxpu~e:'t"cx~ (Rsch.) :
Enfin, R. Goossens, Nouvelle Clio l, 1950, 202-203, pense
• bruire> en parlant d'eau ou de liquides (Rom., Théoc.,
à une digue ou à un barrage mobile dans un fleuve, en
poètes tardifs, prose tardive), avec xe:Àcip\)afl-cx (Opp.,
évoquant, comme l'avait déjà fait Frisk, la ville de
C. 4,325), xe:Àcip\)~~v' !8lwfl-cx y6cpo\) (Rsch.), peut-être
Kelenderis, et rapproche à la fois xe:ÀÉov't"e:ç et xe:Àe:6ç.
corrompu (xe:Àcxpu~e:~v Latte).
Subsiste en grec moderne.
Et.: Verbe expressif en -u~w, cf. 't"ov60pu~w, yoyyu~w, IC€Àeu9os : f., au pl. -o~ et parfois -cx n. (pour le féminin,
bÀoM~w. Probablement dérivé d'un neutre *X€Àcxp doublet cf. 086ç et Schwyzer, Gr. Gr. 2,34, n. 2), «chemin, route,
de X€Àwp (Benveniste, Origines 17), cf. X€Àwp . cpwv'Î) trajet, voyage> (Rom., poètes; attesté aussi en arcadien,
(Rsch.) avec xe;).wpue:tv . xe:xpcxyÉvcx~, (3oiiv (Rsch., PhoL), Schwyzer 654, IV· s. av.). Rare comme premier terme de
xe:Àwpuacxç . cpwv'Î)acxç, (3o'Î)acxç (Rsch.). Même radical que composé, cf. xe:Àe:\)60-ltOL6ç «ouvrant la voie> (lEsch). Plus
dans xéÀcx80ç. de 20 composés avec xÉÀe:\)6oç au second membre, la
plupart tardivement attestés, cf. pourtant oc!Yllpo-x€Àe:\)60ç
ICEÀ€a., voir sous Xe:ÀOLCX.
« qui s'élance rapidement> (Rés.), o!J.o- « qui suit le même
chemin. (Pl.). lltlto-x€Àe:\)60ç épithète de Patrocle (Il.
16,126,584,839) «qui va en char >, aussi interprété par
ICEÀ€~" : • récipient> qui servait notamment à mélanger
Rsch. r1tltO~ç xe:Àe:uwv, mais corrigé par Latte d'après la
le vin (Anacr., Théoc., Call., etc.) avec Xe:Àe:O'Î)LOV (Antim. sch. rltltO~ç x€Àe:\)60v <1tO~ou!J.e:voç > ; composé apparemment
17). plus archaïque avec vocalisme 0, &'x6Ào\)60ç, voir s.u.
Et.: Inconnue. L'hypothèse sémitique de Lewy, Fremdw. Rares dérivés : xe:Àe:u6e:~oc épithète d'Athéna à Sparte
104 ne repose sur rien, cf. E. Masson, Emprunts sémitiques (Paus. 3,12,4), xe:Àe:\)6e:locç . 't"eXç tv08lo\)ç 8cxl!J.ovcxC; (Rsch.),
107 sq. xe:Àe:\)6'Î)'t"1jC; «voyageur> (AP 6,120), d'après &.yu~'Î)'t"1jC;?
ou corriger en -t't"1Je" ce suffixe étant plus usuel, cf. 68(-
ICEÀE~pa. : Àe:lt't"eX XCXL ve:xpeX x't"'ÎJv1J (Rsch.), probablement 't"1jC;, etc. En outre, xe:Àe:\)6e:lovnc; . o8e:uov"t"e:c; (Rsch.).
corrompu, fait penser à xe:vÉope:~cx, etc. Sur le caractère archaïque et « achéen> de xÉÀe:\)60C;, voir
Ruijgh, Élément achéen 123-125.
ICEÀets : &.~lv1J (Rsch.), voir xe:Àe:6ç. Et.: On pense à xe:Àe:uw, malgré la divergence de sens
(mais cf. le rapport entre r1.yw et r1.y\)~OC, ail. bewegen et
ICEÀ€v8puvov : 8pu'Cvov, t xe:Àcx~6v . Mye:'t"cx~ 8è: xcxt !J.\)- Weg), et on est ensuite gêné par la suffixation en -60C;.
aX€Àe:V8pov (?). xcxt 't"o !J.cxxp6v (Rsch.); xe:Àe:v8puovoc . D'où diverses hypothèses compliquées : Brugmann, p.
&.ltO 't"oü xe:À€ov't"oç XcxL -ôjç 8p\)oç wç !J.ocxpov XCXL 8cxcrU ex., Ber. Sachs. Ges. Wiss. 49, 1897, 28 suppose que le
(Phot. 154,4). Gloses obscures et p.-ê. corrompues, que mot résulte d'une contamination de xe:Àe:uw et de &Àe:\)6-
les Anciens rapprochaient de 8püç. qui est dans èÀe:ucro!J.cx~. Autres hypothèses invraisemblables
d'E. Fraenkel, Mélanges Boisacq 1,373 sq., de Specht,
ICEÀ€OVTES : m. pl. .montants d'un métier à tisser Ursprung 254 et 280, etc.
verticah (Ar., fr. 795, Antipho, fr. 11, Théoc., Ant. Lib.),
cf. l'explication d'Rsch. : 't"ouç [a't"61t08cxç, xoct 't"eX tmwaoüv lCeÀeuw : -0!J.oc~, tx€Àe:\)aoc, -ci!J.1Jv (Rom., ion.-at.t., etc.),
!J.ocxpeX ~uÀcx, 80xouç, hnouç' xoct lt€n\)pcx oihw cpcxalv . en outre, xe:xÉÀe:\)XOC (Lys.), pass. aor. èxe:Àe:u(61)v (S.,
xe:Àot yeXP 't"eX ~uÀcx (mais L~Xe:Àot yeXP ... Latte). Cf. &.!J.CP~- Rdt., etc.), xe:x€Àe:\)afl-cx~ (X., etc.) et xe:x€Àe:\)fl-oc~ (I G II"
513 KEÀoia.
1121, 13) «diriger vers. (Il. 24,326), «pousser vers, ÀtXPWç «caviste., xe:ÀÀocpl't'1)ç, Xe:ÀÀLX!XPWÇ (pour *xe:ÀÀoc-
ordonner, inviter à 0, etc. Le verbe conserve en principe pLX!XpLOÇ) même sens.
une nuance d'exhortation et se distingue de verbes plus
proprement impératifs comme tm'l'!X'I''I'w, tV'I'ÉÀÀO{J.otL, etc., KEÀÀa.!; : {J.ov6tp6otÀ{J.oç (Hsch.). Semble être un féminin
cf. A. Pelletier, Flavius Josèphe 277-287. Formes à pré- en -!Xç, -!X80<; de xe:ÀMç dans la glose d'Hsch. xe:ÀÀ6v'
verbes assez nombreuses : Ihot- «exhorter, encourager., cr'l'pe:6Mv, 7tÀ!Xywv avec Xe:ÀÀWO'OCL . 7tÀotyL!XcrotL.
ty- «encourager, exciter., tm- «exhorter, encourager., Et.: Le mot peut présenter une gémination expressive;
Xot'l'ot- c faire taire, donner la mesure., 7totpot- surtout au il est pourtant plus plausible de faire reposer -ÀÀ- sur
moyen, «exhorter, encourager _, etc. -Àv-. On obtient ainsi un dérivé en -no- qui peut être
Noms d'action: xÉÀe:u-{J.ot (lEsch., Perses 397, Ch. 751, rapproché d'adjectifs comparables, mais avec le voca-
S.) et xÉÀe:uO'{J.ot (moins archaïque : Hdt., prose) «ordre, lisme 0, en celtique et en skr., V. irl. coll, skr. kaQu-
commandement., dit parfois pour le cri du xe:Àe:uO'-riJç; « borgne., cf. Pokorny 545.
également a"vec Èy-, 7totpot-; xe:Àe:uO'{J.6ç rare (E.) mais
7tlXpotXe:Àe:uO'{J.6ç est mieux attesté (Th., X., etc.) ; xe:Àe:uO'{J.o- K€ÀÀW, XÉÀO{J.OCL, xÉÀ1)<; :
aUV1J hapax (Hdt., 1,157), dans ces formed le sigma est 1) xÉÀÀw, cf. XÉÀÀe:LV . '1'0 e:lç yljv èX'l'L6ÉvotL 't'"I)v VotÜV, Xott
issu des formes verbales txÉÀe:uO'ot d'où txe:Àe:u0'61)v, etc.; t~OXÉÀÀe:LV (Hsch.), aor. ~xe:Àcrot (Od., trag.), pour la
enfin, xÉÀe:umç (Plu., inscr. et pap.), également dan.,; la forme, cf. Chantraine, Gr. H. 1,172-173; f. xÉÀcrw (lEsch.,
koiné avec ty-, chez Th. et Pl. avec 7totpot- ; forme isolée: E.) et xe:Àw (Hsch.) «mettre en mouvement., mais seule-
xe:Àe:u-6potç . xe:Àe:uO'e:wç (Hsch.). ment à propos de navires «faire aborder. ou intr.
Noms d'agent : xe:Àe:uO''I'Wp «celui qui commande. « aborder.; avec préverbes à l'aoriste ~xe:Àcroc : ty-
(Phryn., P.S. 81); surtout xe:Àe:uO'-riJç «maître de nage « pousser dans, emboîter. (Hp., Fract. 30), e:lcr- " aborder.
qui marque la mesure _ (attique, etc.), voir sur ce mot (Ar.), tm- id. (Od., A.R.) avec t7tÉXe:LÀot (Act. Ap. 27,41),
Richardson, Class. Quart. 37, 1943,55 sqq. et RE s.u. cruy- (Opp.). Le verbe usuel pourvu du préfixe 0- (voir
En outre, adjectif verbal tardif xe:Àe:uO''I'6ç, mais s.u. et Schwyzer, Gr. Gr. 2,491) est oXÉÀÀw, avec l'aoriste
composés anciens: cX.- (lEsch.), otO'l'O- (X.), èy- (X.), 7totpot- régulier en attique ~Xe:LÀot «faire aborder, aborder.
(Th.), et xe:Àe:uO''I'Lx6ç «qui concerne l'exhortation., (Hdt., att.). Termes techniques spécialisés et sans dérivés;
notamment dans 7j xe:Àe:UO''I'LXl) «l'art de l'exhortation. 2) XÉÀO{J.otL est employé au sens général de « pousser à,
(Pl., Pol. 260 dl. Toutes ces formes comportent le sigma inviter à, ordonner, appeler. (en ce dernier sens p.-ê.
non étymologique. influencé par xocÀe:ï:v). Mais ce verbe qu'a concurrencé et
Présent dérivé épique ancien xe:Àe:u'I'L6wv (Il. 12,265; évincé xe:Àe:uw n'est attesté qu'en poésie ou en dialecte
13,125) «exhortant., forme à suffixe -L!Xwl-L6w métrique- (Hom., Hés., Épidaure, Crète, Milet), aor. ÈxÉxÀe:'I'O
ment commode, et probablement expressive; le tau (Hom., lEsch., S.) avec la forme plus récente èxe:À1)cr!X{J.1)V
peut être la trace d'un *xe:Àe:u'l'6ç ou analogique, cf. (Épich., PL, Épidaure), f. xe:Àl)O'O{J.otL (Od. 10,296); parfois
cX.v'I'L6w, etc., voir aussi Schwyzer, Gr. Gr. 1,732, n. 5. avec préverbes : Èm-, 7totpot-. Il existerait une forme
Le grec a gardé xÉÀe:uO'{J.oc, xe:Àe:ucr-riJç «premier maître., athématique 3 e sg. xÉV'I'O (Alcm. 139 P., issu de xÉÀ'I'O, cf.
dans la marine. Schwyzer, Gr. Gr. 1,213 pour la phonétique et 678 pour
Et.: Le rapport avec xÉÀÀw, XÉÀO{J.otL est évident, mais la morphologie, mais aussi Szemerényi, Syncope 188 sq.).
la suffixation en -e:u- qui se retrouve dans xÉÀe:u60ç Sur l'aor. èxÉxÀe:'t'o les Alexandrins ont créé un présent
inexpliquée; cf. pour ce suffixe 'l'e:Àe:U'I'l). Hypothèse xÉXÀO{J.otL;
trop compliquée d'E. Fraenkel, Mélanges Boisacq l,
3) xÉÀ1)<;, -1)'1'0<; • cheval de course. (Od. 5,371, PL,
367 sqq.
ion.-att., etc.); le mot a été spécialisé pour le cheval
monté; parfois avec un sens obscène (Ar., Lys. 60) ; sert
KEÀEcjlO!; : «lépreux. (Épiphane, Patr. Gr. de Migne aussi à désigner un voilier rapide (Hdt., Th., etc.) ; doublet
42, p. 43, IVe s. après, etc.) d'où xe:Àe:tplot • squame, lèpre. dorien à gutturale xéÀ1J~ (Schwyzer 12, Sparte v e S. av.).
(déjà Cyran. 15, 1 er s. après, etc.). Le composé xe:Àutpo-
Dérivés : Xe:À~'I'LOV pour désigner une embarcation
xo{J.e:ï:ov «hôpital pour lépreux. (B. Mus. Cat. Copt.
(Th., App.). Verbes dénominatifs : xe:À1)'I'(~w «monter
Mss, p. 453, n. 1077) comporte une faute d'ortho par
un cheval. (Il. 15,679), au sens obscène (Ar., Guêpes
étym. populaire avec xÉÀutpoç.
501, etc.), et xe:À1)'l'Liiv . xe:À1)'I'l~e:LV, t7t7te:Ue:LV (Hsch.).
Ces mots subsistent plus ou moins en grec médiéval et
KÉÀ1)<; est un dérivé en -1)'1'- tiré d'un thème verbal, cf.
moderne, avec des dérivés comme xe:Àe:tplotmç, etc.
Chantraine, Formation 267. Le mot a été emprunté par
Et.: Aucun rapport étymologique avec xÉÀutpoç. Termes
le latin sous les formes celës, pour désigner un cheval de
d'emprunt p.-ê. populaire qui n'apparaissent pas avant le
course et un navire, et celox nom d'une embarcation,
1er siècle de notre ère. Pria au syriaque qaUifa «squame.,
influencé par ue16x.
qalafana • lèpre _, etc. Voir Benveniste, R. Phil. 1964,
Voir en outre xe:Àe:uw, p.-ê. xMvo<;.
7-10.
Et.: Malgré les divergences de sens, xÉÀÀw, XÉÀO{J.otL
(et xe:Àe:uw) sont issus d'une même racine (en sens contraire
K€ÀTJ!;, voir sous xÉÀÀw. E. Fraenkel qui rattache XÉÀO{J.otL à XotÀÉw, Mélanges
Boisacq 1,367). Hors du grec on a surtout rapproché skr.
K€ÀÀa. : f., emprunt au lat. cella «petite chambre, kdlayati « pousser " lat. celer «rapide », voir Pokorny 548.
cellier 0, etc. (pap.).
Nombreux dérivés également attestés dans les pap. : KEÀoia. : également écrit XotLÀOï:ot, xe:Moc, xû.Éot, xe:Àljot,
XÉÀÀLOV (pap.; AP 11,351), xe:ÀÀ!Xpwv, xe:ÀÀotpLx6v; xe:À- xe:Àe:Lot (1 G V 1,263, etc. époque impériale), nom d'un
K€ÀO'La. 514
concours entre e:tPllve:~ à Sparte. Ni le sens exact ni K€VÉ(;P€La. : n. pl. «charogne, cadavre d'un animal.
l'étymologie ne sont connus. Cf. Bechtel, Gr. Dial. 2,376; (Ar., Ois. 538, fr. 693, Erot. 49,1, Phot.), désigne aussi
Bourguet, Dialecte laconien 119; P. Wahrmann, GI. 17, le marché où se vend cette viande pour les chiens (?).
1929,242. Érot., ib., sg. lEI., N.A. 6,2.
Et.: Très obscur. Fait penser à XLV&OP(X.
KÉÀÜct»OS : n. «enveloppe, écorce, coquille t d'un fruit,
d'un animal, d'un œuf, etc. (Arist., etc.), employé par K€VEWV, voir sous xe:v6~.
Ar., Guêpes 545 : &.v't"w[Locnwv xe:ÀUtpll «écales d'accusa-
tion ~.
KEVOS : aU., à côté de xe:ve:(F)6~ (Hom., Hp.,
Dérivés : Xe:ÀUtpLOV (Arist.), xe:ÀUtp(Xvov (Lye., Luc.)
Épidaure) et xe:ve:uF6~ (chypriote, ICS 94,4), plus rarement
avec xe:Àutp(Xvwall~ «qui ressemble à une écale ~ (Thphr.),
xe:LV6~ (4 ex. dans Il., Hdt., Pi.). Comparatif att. xe:v6't"e:po~,
et le .doublet xoÀ\Jtp(Xvov . tpÀoL6~, Àe:7tUpLOV (Hsch.), cf.
-'t"(X't"0~. Sens : «vide. (opposé à 7tÀ€W~, 7tÀ~Pllç), «sans
Schulze, GGA 1897,875, n. 3.
réalité, vain ., etc.
Et.: Le genre neutre étonne dans un dérivé en -tp-,
Assez fréquent comme premier terme de composé :
mais le mot s'insère dans une série de termes de sens plus
homo xe:ve:-(XuX€e:~ (voc. pl. Il. 8,230) avec l'ace. sg. xe:ve:(Xu-
ou moins proches : crxü't"o~, v&xo~, a€po~. Certainement
XÉ;(X (AP 7,117), et xe:v(XUX~ç (Plu., AP) «qui se décerne
apparenté à x(XÀU7t't"w; un vocalisme e se retrouve dans
de vaines louanges»; le second membre apparenté à
v.h.a. helan, etc. L'upsilon reparaît dans x(XÀ\J7t't"w,
(XùX€W, à moins que, comme il est plus probable, le composé
mais avec la qualité brève. Cf. aussi xOÀ€O~.
ne soit une réfection de *xe:ve:-e:UXte:ç (cf. e:ùxoç, e:\lXO[L(XL),
voir Wackernagel, Spr. Unt. 65, IF 25, 1909,337, Bechtel,
1 KÉÀWP, -wpo~ : m. « fils, descendant. (E., Andr. 1033, Lexilogus S.U. En outre, xe:v(Xy~ç « qui vide les vaisseaux
Lycophron), d'où Xe:ÀWPLOV' 7t(XLa(OV (Hsch.). Pourrait (du corps), qui affame _, avec xe:v(Xyy((X, xe:ve:(Xyy((X, -€W
être un ancien neutre signifiant « descendance ~, -wp étant (lEsch., Ar., médecins) ; X€v(Xvapo~ «dépourvu d'hommes.
généralement un suffixe inanimé. (lEsch., Perses 119, S., O. C. 917), avec -((X (lEsch., Perses
Et.: On admet une dissimilation pour *X€PWP et l'on 730); xe:ve:[Lo(x't"€W «entrer dans un trou, dans le vide t
cherche un thème en s correspondant dans lat. Cerës, comme s'il existait un *xe:v-e:[Lo,x't"1J~ d'après les autres
v.h.a. hirsi « millet " arm. ser « race, descendance •. Racine dérivés en -~(X't"Éw, avec xe:ve:[LO&'t"llcrL~ (Plu., médecins, etc.);
qui exprime la notion de «crottre, faire croître., ce qui xe:ve:6-tppwv «à l'esprit vide. (Thgn., etc.) et xe:v6tppwv
permet en grec, par exemple, d'y rattacher des termes (lEsch.); xe:v6aor;0~, etc., «épris de vaine gloire &
aussi divergents que XOP€VVU[LL et x6pll' Voir Pokorny 577. (Plb., etc.); xe:voÀoy€W «parler pour rien» (Eup., etc.)
avec -Àoy((X, -Àoyoç ; xe:vocr7tou8Éw « s'occuper à des riens»
2 KÉÀWp : ... èX't"o[L((X~, y&ÀÀo~, cr7t&Bwv (Hsch.). (grec tardif); XEVO't"(Xtp€W, -'t",xtpLOV «cénotaphe. (E., etc.).
Et.: On admet une dissimilation de *X€p<ùp et l'on a Dérivés : xe:ve:wv, -wvoç, m. «la partie molle entre les
recours à la racine de xe:(pw. On aurait un thème en n hanches et les côtes, les flancs» (Hom., X., LXX, etc.),
de sens différent dans lat. carô, carnis, etc., cf. Ernout- suffixe qui a fourni des noms de lieux, mais qui figure aussi,
Meillet s.u. p. ex., dans 7tOae:wv ; xe:ve:6't"llç f. (Hp.) et xe:v6't"1J~ f. (att.)
« fait d'être vide., Xe:V~pLOV « cénotaphe ~ (hellén.) combi-
3 KÉÀWp : «cri, voix ~, voir sous xe:À(Xpu~w. naison de xe:v6ç et de ~p[ov en une sorte de composé
(d'où ljJe:Ua~pLOV Lye.).
K€ .... a.S, -&ao~ : f. «jeune biche. (plutôt que faon, comme Verbe dénominatif factitif xe:v6w, -60[L(xL (attique, etc.)
l'indique le féminin); Ar. Byz. ap. Eust. 711,37 place avec xe:LV6w (Nic.) «vider ,), plus les dérivés nominaux
l'animal entre le ve:op6~ et l'I!À(Xtpo~ (Il. 10,361, A.R., X€vwcnç (aU.) et xe:vÉwcnç (Pi.) «action de vider, d'épuiser,
Cali., lEI.) ; il existe d'autres formes : xe:[L[L,x~ avec gémina- d'évacuer " d'où Xe:VWcrL[LOÇ « purgatif ~ (Anon. op. Suid.),
tion expressive (Q.S. 1,587, AP 9,2, Hsch.), xe:[Ltp,x~ (Hsch.) X€vw[L(X et -V€W[L(X «emplacement vide, vide de • (hellén.,
refait d'après les noms d'animaux en -tpo~, -tp,x~ comme pap.) ; xe:vw't"Lx6ç «purgatif. (Ga!., etc.).
ypO[Ltp&~. Ke:v6ç, xe:vwvw, etc., subsistent en grec moderne.
Composé : xe:[L(XBo-crcr60~ « qui chasse les faons. (N onn.). Et.: On a donc ion. xe:LV6~, att. xe:v6ç, tous deux issus
Dérivés : Xe:[L,xae:LOV «venaison» (Édit de Dioel.J. Un de *xe:vF6c" cf. pour la formation cr't"e:v(F)6~ ; d'autre part
autre cas est douteux : Xe:[L~ÀLO~ épithète de Dionysos xe:ve:(F)6~, cf. alors he:(F)6ç : on peut supposer un thème
(Alcée 129,8) a été rapproché de xe:[L&~ et se rapporterait en u *xe:vuç (?). Szemerényi, Syncope 101, part de xe:ve:-
aux peaux de faon portées par le dieu, mais voir Page, (F)6ç et explique *xe:vF6ç par une syncope. Il n'y a pas
Sappho and Alcaeus, 164. En faveur d'un rapprochement d'adjectif i.-e. reconstituable pour «vide.; mais on est
avec xe:[L,x~, Nilsson, Gr. Rel. 1,570; celui avec Xe:L[L~ÀLOV frappé de la correspondance entre xe:v6~ et l'arm. sin,
« trésor. est peu plausible, cf. Risch GI. 33, 1954, 195. gén. sn-oy (thème en -0-), radical i.-e. *ken-.
Et.: Dérivé en -&a-, soit d'un mot thématique *X€[LO~ =
skr. sama- «sans corne. ou d'une forme athématique, KÉVTa.UpOL : génies de la montagne et de la forêt qui
cf. v.h.a. hinta f. «biche ~ de * kem-t-ô. Vocalisme zéro chez Homère sont donnés comme des êtres rudes et gros-
radical dans lit. sm-ùlas «sans corne •. Voir Pokorny 556. siers, habitant la région du Pélion et de l'Ossa en
Thessalie, connus pour leur combat avec les Lapithes :
KÉ .... WV : he:p6tpe(XÀ[L0~ (Hsch.). Est-ce une faute pour ils sont dépeints comme particulièrement sauvage (tp1jpe:~,
*X€ÀÀwv, cf. xe:ÀÀ,x~ ? V. sous e~p). C'est après Homère qu'ils sont représentés
515
ou dépeints comme des monstres mi-hommes mi-chevaux pièce d'étoffe faite de morceaux de diverses couleurs,
(Pi., P. 2,44, etc.), voir Nilsson, Gr. Rel. 1,229 sqq. rapiécée (Biton, IIIe ou ne s. av., etc.), peut-être chiffon
Dérivés ; Ke:v't"(Xupe:~o<; «qui concerne les Centaures_ pour essuyer les plumes (P. Oxy. 326, 1 er s. après), d'où
(E., Luc.), xe:v't"(Xupe:~ov (parfois -tov) • centaurée &, centaurea xe:v't"pwvocp~ov ibid.; enfin, en grec tardif (Eust.), centon
salonitana (Thphr., pap., etc.), avec les doublets xe:v't"(Xup(1j fait de morceaux de divers auteurs; c'est, d'après la
(Hp., Morb. 2,59) et xe:v't"(Xup(<; (Thphr.); il s'agit d'une chronologie, lat. cento qui pourrait être emprunté au grec,
plante médicinale .l'herbe du centaure & découverte par et non l'inverse (?) ; autre hypothèse de Belardi, Ricerche
Chiron, appelée également Xe:~pwv~ocç, cf. Strômberg, Ling. 4, 1958, 29-57, qui essaie de reconstituer un groupe
Pflanzennamen 100. Autres dérivés ; xe:'I't"(Xup~x6<; • brutal de mots indo-européeno pour • centon "; xe:v't"p(V1jç
comme un centaure &, adv. xe:v't"(xup~xw<; (Ar., Gren. 38), variété de requin (Arist.) ou d'insecte, gallinsecte
xe:v't"(xup(<; f. désigne une espèce d'anneau porté aux oreilles, (Thphr.) ; xe:v't"p(ç, -(80ç serpent = 8~tjJocç (lEl.), xe:V't"p(O"xoç
représentant p.-ê. un centaure (Com. Adesp. 1034), • poisson. (Thphr., fr. 171,9), cf. Thompson, s.u. et
Ke:v't"(Xup(81j'; • descendant des Centaures» (Luc.). Strômberg, Fischnamen 47; xe:v't"pt't""fjç = XE:V't"p(ç (lEI"
Et.: Ignorée. Le rapprochement avec skr. Gandharvd- N.A. 9,11), espère de poisson (ibid. l,55), cf. Redard,
que G. Dumézil a repris en 1929, Le problème des Centaures, Noms en -'t""fjç 83; en outre, ,roseau épineux» (pap.),
253 sqq., en évoquant lat. februus, mais cf. Religion ibid. 111, ou au féminin -L't"LÇ (pap.), ibid. 72; XE:V't"p(ov
romaine 343, doit être abandonné. D'autres étymologies instrument de chirurgie (Gal, 13,407) ; des adjectifs, tous
en l'air, notamment par analyse en xe:v't"- (cf. Xe:V't"e:LV tardifs ; XE:V't"p~e:~ç, xe:v't"p~x6ç, xe:v't"pw81j<;. De xÉ;v't"pov
« piquer &) et (X\lp(X «air &, ou *(X\lp(X «eau &, cf. &v(Xupo<;. sont issus deux présents dénominatifs, xe:V't"p6w «pourvoir
Bibliographie chez Frisk. d'un aiguillon. (PL), «percer avec une pointe" (Hdt.)
et Xe:II't"p(~W «aiguillonner. (X.). En outre, un nom d'agent
xÉ;v't"wp c qui pique ses chevaux. (Il. 4,391; 5,102), issu
K€VTÉW : PL, etc., aor. txÉ;v't""fjO"(X (Hp., etc.) avec
par dérivation inverse de xÉ;v't"pov et O"WÀ1jIlOXÉ;V't""fj<;
l'hyperdorisme xÉ;v't"ocO"(X (Théoc. 19,1) , f. -~O"w (S.), pass.
• pêcheur de O"wÀ'ijve:ç • (tardif).
Èxe:v~e1jV (Arist.), xe:ve~O"o!J.(X~ (Hdt.), xe:xÉ;v't"1j!J.(X~ (Hp.);
le présent et les formes qui en dépendent sont issus d'un 3. Du thème xe:v't""fj- de xe:v't"E:w (xe:v't"~O"w, ÈxÉ;v't""fjo"(X) ,
radical xe:v't"- attesté par l'aor. xévO"(X~ (Il. 23,337, hapax) on a notamment des termes techniques relatifs au travail
qui repose sur *xÉ;V't"O"(x~, cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,287; de la mosaïque ; xE:v't""fj!J.(x «piqûre, pointe, point., etc.
thèmes à préverbes; &:1t"0- (Hp.), 8~(X- (Hp.), X(X't"(X- (Pl., etc.), (lEsch., etc.), avec X(x't"(X- (Pl.), XE:V't""fjO"~ç • piqûre. (Arist.),
1t"(XP(X-, 1t"e:p~-, O"uy- (Hdt., etc.). Sens; «aiguillonner, piquer, «mosaïque. (lG Rom. IV 1417, Smyrne), XE:V't""fj~C;
percer» (dans le vocabulaire médical ou militaire), pour • artisan en mosaïque> (Édit de Diocl. 7,6), xe:v't""fj't"6c;
le travail de la mosaïque en grec tardif. • décoré en mosaïque & (pap.), «brodé» (Épict., Ench. 39),
Dérivés ; 1. Devant dentale le thème XE:V't"- abouti à xe:v't""fj't"Lx6ç • épineux. (Thphr.), xe:v't""fj't"~ptoV «pointe,
xe:cr-, d'où xe:0"'t"6ç «brodé., dit de la ceinture brodée et alène» (Luc.). Sur l'emploi de Xe:V't"e:LV, xÉ;V't""fjO"\ç, xe:v't""fj-
't"~ç, etc., pour la mosaïque, voir L. Robert, R. Ph. 1958,
magique portée par Aphrodite (Il. 14,214), d'où en grec
tardif «ceste, charme., titre d'un ouvrage de Jules 49, n. 9 avec la bibliographie.
Africain; en outre, xÉ;O"'t"poç sorte de trait envoyé par une 4. Avec un vocalisme 0 radical x6V't"oc; m. «ce qui pique,
machine (Plb.); autres emplois indiqués dans la glose bâton pour pousser le bétail, gaffe, épieu, pique _ (Od.
d' Hsch. ; xÉ;cr't"poç' ij 1t"pW't""fj itxcpuO"\ç 't"wv O"1t"e:p!J.oc't"wv . 9,487; Hdt. 2,136 et 4,196; Th., Luc., etc.).
x(Xt &:x6v't"L0"!J.(X· xd ij tv TÏÎ yÀw't"TTI 't"P(XXU't""fjç; d'où le Composés; *xov't"oo6Àoç, -!3oÀE:W «se battre avec une
diminutif xe:O"'t"p(ov (1 G II" 1487, 94), xÉ;O"'t"pe:~ov p.-ê. pique & (Str. 10,1,12); -1t"(X(X't""fjC; • acrobate qui se sert
« arsenal. (Délos, IIIe S. av.), xÉ;O"'t"pov «instrument à d'une perche & (SIG 847, Delphes); -cp6poC; (Plb., fr. 225,
dents & (Pline 35,149) avec xe:0"'t"pw't"6ç et xÉ;O"'t"pwO"~ç; Luc., Alex. 55) opposé chez Luc. à Àoyxo-cp6poC;.
xÉ;O"'t"pov désigne aussi diverses plantes, cf. J. André, Dérivés xov't"ocptov diminutif, avec xov't"(Xptoe~X1j
Lexique dOUS cestros, cestron; xÉ;O"'t"p(X sorte de marteau, etc. (Sch. Opp.); XOII't"(ÀOC; «épieu & (obscène, Eup. 334);
(S., Ph. Bel., Hero); sert aussi de nom de poisson = xov't"w't"6c; • pourvu d'une gaffe. (D.S., pap.); x6v't"wO"~c;
O"cpup(X~v(X (Ar., com.), cf. Thompson, Fishes, S.U., • brochet «pêche au harpon. (lEl.) ; XOII't"W't"('t""fjC; « batelier qui manie
de mer &; le nom est inspiré de la forme du poisson; cf. une gaffe. (pap.).
aussi xe:O"'t"pe:uç • mulet & (ion.-alt.), avec le doublet Xe:O"'t"pL- K6v't"oc; a été emprunté en lat. sous la forme contus,
voç (alt.) et le diminutif xe:cr't"p~v(O"xoç. avec le v. dénominatif composé percontor «sonder,
2. Avec le thème xe:v't"- refait sur xe:v't"É;w et présentant s'informer de '.
l'aspect d'un nom d'instrument en -'t"pov xév't"pov Pour l'adj. xov't"6c; voir s.u.
• aiguillon., notamment pour conduire un cheval, un En grec moderne, outre xÉ;v't"pov qui signifie à la fois
bœuf (Hom., etc.), d'où «dard >, etc., employé aussi au « aiguillon. et «centre &, on a Xe:II't"W «piquer, greffer,
figuré; en outre, centre d'une circonférence, etc., depuis broder &, xe:v't"(8~ «broderie >.
Euclide, cf. Mugler, Terminologie géométrique s.u. Et.: On n'a pu rapprocher hors du grec que des formes
Composés divers; xe:v't"p1jve:x7]ç (C poussé par l'aiguillon> nominales dispersées ; v.h.a. hantag «pointu &, dérivé de
(Il., cf. sous 8~1jve:x~ç), xe:v't"pocp6po<;, xe:v't"po-!J.(Xv~<;, germ. commun • handa (= xov't"6ç), lett. sits «épieu de
xe:v't"po-!J.uPO"(V1j, etc. chasse»; en revanche, des mots celtiques comme gallo
Dérivés ; xÉ;v't"pwv, -wvo<; m. • vaurien qui mérite le cethr • clou >, irl. cinteir, bret. kentr • éperon ", sont pris au
fouet. (S., fr. 329, Ar., Nu. 450) ; il exidte un homonyme lat. centrum, cf. Frisk et Pokorny 567.
xÉ;v't"pwv, se rapportant aux emplois de xe:v't"éw, etc.,
pour la broderie, mosaïque, etc., avec l'idée de « bariolé &, KÉVTpOV, voir xe:v't"É;w.
14
- 516
KÉVTpIlW, voir xev't"Éw. chypriote et en béotien; il s'agit d'un usage plaisant de
XÉplX(J.OÇ «toit. (cf. fr. mettre à l'ombre) : voir K. Latte,
KÉ'lrcf»OS : m., oiseau, généralement identifié à une Gl. 34, 1955, 200-202 et cf. S.u. O"tp6c;.
variété de pétrel, Thalassidroma pelagica (Arist., Quelques composés techniques et tardifs : xeplX(J.o-
Thphr., etc.), cf. Thompson, Birds s.u.; employé au 1tMO"'t""Ijç «potiel" (pap.), -m!>À"ljç (Din.), xe:pot(J.-oupy6ç
figuré pour désigner un sot facile à tromper (Ar., Paix (pap.).
1067, Pl. 912, CalI., fr. 191,6); avec le dénominatif Dérivés : adjectifs, xeplX(J.-tvOÇ (Hdt.), -eoç (PL, etc.)
xe1t(jl60(J.lXt «être facile à tromper. (LXX, Cic.). et -etoç (Plu.), -e:oüç, d'après Èpeoüç de ÈpÉIX (att., hell.),
Et.: Le mot présente une gémination expressive, tous trois avec un suffixe de matière; en outre, xepotIL-tx6Ç
mais le radical est obscur. Solmsen, IF 30, 1912, 7, a (Hp., Épidaure, etc.) avec xeplX(J.tx~ ['t"Éxv"Ij] (PL); -hte;
rapproché la glose d'Hsch. Ke:(J.1t6ç· KOÜ(jlOÇ, ÈÀlX(jlpOÇ épithète de y'ii (Hp., Plu., etc.); xepot(J.otrOc; (Plb. 10,44,2)
&v6pw.1toç, cf. la définition de xÉ1t(jlOç chez Hsch. e!80ç p.-ê. faute pour -eoc;, -toc; (Str. 17,2,3), -~toc; (poétique,
OpvÉou xou(jlo't"lhou x.'t".À. Il suppose aussi que notre mot Nic.). Substantifs : xeplX(J.euc; «potier & (Hom., ion.-
est la forme substantivée d'un ancien adjectif *xe1t(jl6ç : att., etc.), déjà bien attesté en mycénien (de plus le nom
simple hypothèse. de femme kerameja, Chadwick-Baumbach 209); avec
les dérivés xepot(J.erov (att., etc.) et -dIX (Pl., etc.) «atelier
KEpa.ttw : aor. ÈKe:plXïO"IX (Hdt. 2,115) et -~IX (Nonn.), de potier.; xepot(J.etx6c; «quartier des potiers à Athènes»
fut. inf. xeplXt~É(J.e:v (Il. 16,830 corr. de Bekker pour -~É(J.e:v) (att.), parfois attesté au sens de xeplX(J.tx6c; (X.), mais
«détruire, ravager, abattre. (Hom., Hdt., Pi., E., prose p.-ê. faute des mss; v. dénominatif xe:plX(J.euw «être potier,
tardive); également avec Èlt- (CalI., AP). Très rares faire des objets de céramique t (att.), aussi en grec tardif
dérivés : xeplX'(O"TIJç «destructeur., épithète d'Hermès xeplX(J.eu't"tx6c; «qui concerne le potier»; xeplX(J.tOV • pot
(H. Hermès 336, hapax), xeplXtO"(J.6ç «destruction» (tardif). de terre, jarre " etc. (ion.-att.), plus le diminutif Xe:plX(J.UÀ-
'AxÉplXtoç «intact, pur» influencé par Xe:plXVVU(J.t. ÀtOV (Délos, pap. 11I e s. av.); XEplX(J.lc;, -l80c; f. • tuile,
Et.: Ke:plXt~w a certainement été substitué à un verbe toiture de tuiles. (attique), parfois au send de « toiture.
radiral athématique construit sur un thème xeplX-. Cette en général; mai3 dans des papyrus tardifs. jarre.; enfin,
racine a fourni sous la forme d'un thème II avec infixe comme épithète de y'ii « terre à potier» (PL, etc.) ; dimin.
nasal skr. srl)âti «bri.;er., v. irL ar-a-chrin «s'écrouler.; -l8tov « petite tuile. (Chalcis) ; dénom. xe:plX(J.t86w • pour-
le thème 1 représenté dans xepot- se retrouve dans skr. voir d'un toit. (Arist., etc.) ; nom de lieu ou d'instrument
a-sarl-t et le prétérit v. irl. do-cer «il tomba. (de *ker+). Ke:plX(J.WV «atelier de potier» ou de «tuilier. (Hdn. Gr.
On rapproche généralement en grec lXXÉPlXtOÇ et lXK~plX't"OÇ 1,32,40), aussi au sens de «jarre» (Ar., Lys. 200) ; verbe
qui sont peu clairs, v. SOUcI lXX~plX't"OÇ. KepIXuv6ç est dénominatif xeplX(J.6w «couvrir de tuiles» (inscr. att., etc.),
certainement apparenté, mais en ce qui concerne x~p, d'où xe:plX(J.w't"6c; (Plb., Str.), xe:plX(J.wmc; (Épidaure, IV' s.
c'est douteux. On peut penser aussi à lat. cariés. Voir av.).
Pokorny 578. Cette racine * ker9.- s'est trouvée en On observera la répartition des terme,; techniques
concurrence homonymique avec le groupe XÉplXÇ « corne t. Xe:plX(J.e:UW, xeplX(J.tov s'appliquant à la poterie, Xe:plX(J.LC;,
xe:plX(J.6w aux tuiles et à la couverture.
1 KEpa.tS : f. «ravenelle, radis sauvage. (Thphr., En grec moderne on a, par exemple, Ke:pot(J.e:rO «atelier
Pline, H.N. 19,82); selon Thphr. terme médicinal répon- de poterie., xe:pot(J.e:u't"txi) «poterie., xe:plX(J.t8occ; «potier,
dant à PlX(jlIXVOÇ lXypllX. briquetier, tuilier J, XEpot(J.l8t «tuile, brique •.
Et.: Ressemble au nom slave du raifort, cf. russe chrén, Et.: Terme technique sans étymologie établie. Le
tch. kfen, etc. Il pourrait donc s'agir d'emprunts faits rapprochement avec xe:pck-O"lXt, xe:pckvvu(J.t, n'est pas absurde,
indépendamment : Frisk songe à un parler des côtes de mais indémontrable. On a pensé à lat. cremiire, mais la
la Mer Noire (1). céramique est cuite, non brûlée et le rapprochement fait
des difficultés pour la forme. Autres rapprochements
2 KEpâ.tS : f., voir sous xe:pot6c;. chez Pokorny 571 sq., notamment lit. karstas «brûlant "
got. hauri n. «charbon., v.h.a. herd «foyer., etc. Enfin,
KEpa.jJ.~U~, -UKOÇ : m. sorte de scarabée à longue corne un terme de ce genre peut être emprunté. Il n'y a rien
ou cerf volant (Nic., fr. 39, Hsch.), cf. Goossens, Ant. à tirer du toponyme prétendûment carien KÉplX(J.oc; (malgré
Class. 17, 1948, 263-267; Gil Fernandez, Nombres de Kretschmer, Gl. 11, 1921. 284).
insectos 78. Hsch. fournit également une autre forme
KeplX(J.O"ljÀOV glosée, entre autres indications obscures, KEpa.V(~a.~ : xOÀu(J.o'ijO"ott, XUOtO"'t"'ijO"o(t (Hsch.), à ('ôté
par ... ~Vtot 't"Oûç KIXV6lXpOUC;, wç KÉplX't"lX ~XOV't"IXC;. de KpIXVL~lXt • È1tL XE(jlotÀ1)V lX1tOpprtjJlXt (Hsch.). La seconde
Et.: Issu du radical de XÉplXÇ avec une suffixation double glose (où lX1tOpprtjJlXt peut avoir un sens intransitif) semble
de caractère populaire et expressif, cf. ~Pot(J.ooç, x6Àu(J.ooç, être un dénominatif de xplXvlov; xe:plXvl~lXt serait une
x6pu(J.ooç et d'autre part ~6(J.ou~, 80l8u~, etc. réfection sur XÉplXC;.
KÉpa.jJ.OS : m. (le pl. n. XÉpot(J.1X est rare et tardif) « terre KEpa.VVUjJ.~ : attique, avec le doublet -IXVVUW (com.,
à potier, jarre, tuile, toit. (Hom., ion.-att., etc.); Il. Hyp.); préoents rares et secondaires: xe:potlw (Il. 9,203,
5,387 XIXÀXÉ<:> 8' &v Ke:plX(J.<:> désigne une «jarre de bronze '. Emp. 35,8, Schwyzer 321,3, Delphes), xepckw (Od., com.),
Le sens de « prison. est cité dans la scholie, qui l'attribue mais si l'accent de XÉpWV't"lXt (Il. 4,260) est correct, il
au dialecte chypriote; il ne doit pas être admis dans ce faut poser un athématique XÉplX(J.ott; il existe un thème
passage, mais c'est un emploi dialectal authentique en archaïque à naaaie (cf. sous Et.) KLpV"lj(J.t [en lesbien xÉpvfi(J.t]
517 KÉpaS
(Od., ion., poètes) avec le doublet XLpV,xW (Od., Hdt.). Et.: On a atTaire de façon évidente à une alternance
Aor. actif txépocO'(O')oc (Il., ion.-att.) sur quoi a été bâti *ker-aa-/* kr-eaa- xe:poc-/xpti-. Le présent XlPV'rj[J.L (Xlpvti[J.L)
le présent xe:p,xVVU[J.L, fut. xe:pw (attique), et xe:p,xO'w (tardif). entre dans un type connu où l'iota grec doit être
Au passif, les formes anciennes sont en xpti-, aor. I1:xp&6'rjv une voyelle d'appui (Lejeune, Phonétique, § 190) de
(att.), I1:xp~61jv (ionien), f. xpti~O'O[J.OCL (att.), pf. xéXpti[J.OCL *1c°r-n-ea.- et répond à skr. sri-Qd-ti (sur l'i, cf. A. Meillet,
[ion. -xp'rj-] (Sapho, Pi., ion.-att.); mais il a été créé des Mélanges Vendryes 281-282). La base xpii- figure an-
formes sur xe:poc-O'- : I1:xe:p,x0'6'rjv (Pl., etc.), xe:xépOCO'[J.OCL ciennement dans les dérivés nominaux et dans xpti6'ÏjvocL,
(Arist., etc.). Sens: «mélanger dans un certain équilibre» xÉXpti[J.OCL, et répond en partie skr. ii-sir-ta- • mélangé J.
notamment pour l'eau et le vin, se dit aussi des caractères, Enfin, le thème 1 * ker-a.- > xe:poc- qui doit être ancien
des climats, etc.; se distingue de [J.e:lyvU[J.L «mêler., de à l'aoriste sigma tique ÈxÉpocO'oc a fourni de nombreuses
sens plus vague, qui peut se dire de combattants, de l'union formes verbales secondaires mais usuelles : xe:pcX.VVU[J.L,
sexuelle, etc. xe:p,xw, etc., f. xe:pw, et au passif xe:pOCO'6'ÏjvocL, xe:xÉpOCO'[J.OCL.
Ce verbe est employé avec divers préverbes, notamment: Outre skr. sri{ldti, on a rapproché sritd- «mélangé.
cruy-, en outre ocvoc-, l1:y-, tm-, XOCTOC-, [J.e:TOC-. et de façon beaucoup plus douteuse av. sar- «unir >, cf.
Dérivés nominaux: du thème xpti- (ion. xp'rj-) : noms Wackernagel-Debrunner, KZ 67, 1942, 174.
d'action : xpiiO'L<; «mélange de liquide, température,
tempérament., etc., également avec cruy-, cf. Den Dulk K€paOS : «qui porte des cornes J, dit d'un cerf, etc.
KpiiO'L<;, Bijdrage tot de Grieksche Lexicographie, Leyde, (Hom., Théoc.), employé par CalI., Ap. 63 pour l'autel
1934, Van Groningen, Hermeneus, 1965, 189-201; xpii[J.oc des cornes à Délos. De ce thème doit être tiré le f. xe:poc"t<;,
c mixture, mélange» dit notamment d'un médicament, à l'accusatif -"t8oc (Lye. 1317), nom d'un oiseau substitué
de vin mélangé, d'un alliage (Hp., LXX, grec hellén. et à Médée. Hsch. glose xe:poct<; . xopwv'rj. Il doit s'agir d'un
tardif) ; la graphie xpcX.[J.[J.oc est une faute; avec Xpti[J.cX.TLOV oiseau à aigrette (Bucerotidae).
et l'adj. XpiX[J.cX.TLVO<; « fait d'un alliage» (pap.) ; nom d'ins- Et.: Il s'agit d'un vieux mot: *xe:pocF6ç, avec un suffixe
trument xpiX~p (ion. xp'rj-) c grand vase où l'on mélangeait -Fo<; accentué comme on l'attend sur la dernière, se laisse
le vin et l'eau» (Hom., ion.-att.). Sur mycén. karatera, immédiatement rapprocher de lat. ceruus; on a un vocal. i'
v. M. Lejeune, R. Ph. 1960, 23. Pour le sens de XpOCT~p, en celtique, gallo carw « cerf J; termes slaves plus éloignés
Brommer, Herm. 77, 1942, 359 et 366; le mot s'emploie par la forme et par le sens, russe krava et korova f. « vache.
au figuré (p. ex. Ar., Ach. 937) ; la valeur de «cratère J (de * kori/wii). Le nom du cerf en germ. v.h.a. hiruz, etc.,
apparaît chez Arist., Mu. 400 a et Plb.; avec le dérivé repose sur * keru-d- ; voir Pokorny 576.
xpocT1jploc (Dsc.), les diminutifs -~pLOV (Hp., pap.), -T1jpl-
8LOV (Béotie, J.), -T1jplO'xo<; (Délos Ille s. av., Ath.) ; aussi KÉpaS : n., d'une part thème en s, gén. aU. xépwç
verbe dénominatif xpocT1jpl~w « faire un mélange de vin et (de -oco<;), datif ép. -poc'C, et -P'l', nom. pl. xépii, g. pl. homo
d'eau» (SI G 57,24, Milet v e s. av.; D. 18,259), au passif xe:p,xwv, dat. XéPOCO'O'L et xe:p,xe:O'O'L; Hdt. a un gén. xépe:oç,
« s'enivrer _, aoriste 1re pl. I1:xpocT1jplX6'rj[J.e:v (Sophr. 106, un nom. pl. xÉpe:oc; la flexion att. présente des formes xÉpti-
Hsch.), cf. Wackernagel, Gl. 14, 1925, 52 sqq. = KI. TO<;, XéptiTL, -tiToc (Xe:p,xOCTOC, Xe:pcX.OCTO<; chez Nic. et Aratos
Schr. 2,860. sont des formes épiques artificielles), -iiTWV : sur l'origine
Le thème -xpiX- figure aussi dans des composés; de l'alpha long voir Perrot, Dérivés latins en -men 329 sq.
nombreux composés en -xptiT6<; 6!XpOCTO<;« pur» Sens: «corne. (d'un animal), d'où corne comme matière
(Hom., etc.), employé notamment pour du vin pur, d'où (Hom., ion.-att., etc,), dit en ionien-attique d'instruments
à.xpocTl~o[J.OCL «prendre un petit déjeuner., parce qu'on de musique à vent, de corne à boire; par métaphore
trempait du pain dans du vin pur, cf. Ath. Il c, Ar., « extrémités, ailes d'une armée, bras d'un fleuve, bras d'une
Pl. 295, etc., e:ü- (E. etc.), avec ocxptialoc et e:ùxptiO'loc, O'uy- lyre, manière de coitTer les cheveux >, etc. Pour mycén.
(E.), etc., avec [J.e:ÀlXptiToV « mélange de miel et de lait J ; kera, cf. Lejeune R. Ph. 42, 1968,232 sq.
composés athém. en -xpti<;, -tiTO<; : e:ùxpcX.<; « bien tempéré» En composition, comme premier terme avec des formes
(E., Pl., etc.), ve:o- (lEsch., corn.), ocùT6xptiç (PolI. 6,24) diverses: thème en s attendu dans xe:pocO'-cp6poç (trag.),
et ocùT6xptiToÇ (Ath. 32 f.) signifiant «qui se mélange xe:pocO'-[36Ào<; «récalcitrant» (Pl.) ; forme thém. xe:po-cp6poç
avec soi-même J, donc «qui se boit pur.; avec une (E.), -[3cX.T1j<; épithète de Pan (Ar.), -7I'ÀciO'T1j<; «artiste en
formation récente de thème sigma tique OCÙTOXp'rj~<; (Nic., boucles. (Archil.), xe:pouÀX6<; «archer» (S.), xe:poüxoç
Al. 163); même formation en -xpti~ç (-xp'rj~<;) dans (Théoc.); formes isolées et singulières, xe:poco~60<; «qui
tO'oxpti~<; (Hp.), e:ùxpti~<; (Arist.). polit la corne. (Il. 4,110), influencé par la commodité
Les dérivés nominaux bâtis sur les thèmes xe:poc- sont métrique et par xe:poc6<;, xe:pe:-ocÀx~<; «aux cornes solides»
en principe les moins anciens : xocTocxépocO'L<; • mélange» (A.R.) ; les formes attendues, avec Xe:pOCTO- sont relative-
(Arist.), xépocO'[J.oc (hellén. et tardif), O'uyxe:pocO'[J.6<; (Gloss.), ment tardives: xe:pocTo-cp6po<; (Arist.), -e:L8~ç; (Cels.), etc.
xepocO'T6<; (A. Pl. 4,83), l1:y- (Plu.), e:ù- (Plu., D.H.), OCÙTO- Comme second terme apparaissent également des formes
(Phryn.), xe:pocO'~ç m. «celui qui mélange J, avec I1:7tL-, diverses: -xe:poc<; dans 8lxe:poc<; (Callix.) et dans des noms
XOCTOC-, xe:pocO'TLx6<; «apte à faire un bon mélange J (médec.). de plantes: octyo-, [3ou-, TOCUPO- n. d'après la forme du fruit
Enfin, composés artificiels et inattendus en -xe:poc<; dans (cf. Strômberg, Pflanzennamen 54); la plupart des
fLe:Tocxépoc<; n. «tempéré» en parlant d'eau (corn.), ocùToxépoc<; composés sont en -xe:pw<; (de *xe:poc[O']oç;?) : ocLyo-xépw<;
«non mélangé» (PolI., Phryn.), cf. plus haut OCÙT6xpti<;, « capricorne. (Arat., Q.S.) dont le gén. en -'ijoç; est un
ocùT6xptiTO<;. homérisme artificiel, 6!xe:pwç (Pl.), [3ou- (lEsch., Hdt.),
Cette famille de mots a disparu du grec usuel, sauf bien e:ü-, [J.ov6- (Arist.), op66- (lEsch., etc.), ù<jJl- (Hom.), etc. ;
entendu xpocO'l «vin _, et xe:pvw «verser à boire •. ces formes présentent une flexion flottante, soit en -~
518
(d'après la flexion attique), lIoit en -(,)'1"0<;; enfin, l'accentua- Lyd., lVIag. 3,70); 2) Kepo;'I"6w «transformer en corne»
tion proparoxyton s'explique par l'analogie (M. Lejeune, (Élien); 3) Ke:peXW «pourvoir de cornes» (Arat.), «mettre
R. Ph. 1944, 65-68); il existe aussi quelques composés des postes aux ailes d'une armée» (Plb.).
thématiques en -0<; : p.-ê. [J.OUV6Ke:pO<; (Archil.), Vi)Ke:pO<;, Le grec moderne emploie encore Képo;<;, Képo;'I"ov, Ke:pcX-
nom pl. Vi)Ke:pOL« sans cornes» (Hés., Tr. 529); on observera 'l"LOV, Ke:po;'I"L'I"L<; «inflammation de la cornée >, Ke:po;'I"ii<;
aussi les féminins Ko;ÀÀLKtpav, U~LK~paV (B.) ; les composés « cocu ., etc.
en -Ke:po;'I"O<; sont rares et relativement tardifs, p. ex. : Et.: On admet communément que KÉpo;Ç, ancien neutre
cXKépo;'I"o<; (Pl., Arist.); Pl., Pit. 265 b c, emploie 'rij<; à vocalisme e, repose sur • ker-a.-s- (cf. Benveniste,
cXKe:peX'I"OU à côté de &Ke:pWV; cXKépw'l"o<; (AP 6,258) est Origines 32) et qu'il est issu de la même racine que le nom
isolé, mais témoigne de l'extension de la finale -W'l"O<;. de la tête, avec KcXpa, KpcivLOV, etc., voir S.U. KcXpa. En ce
Nombreux dérivés. D'abord un mot familier et expressif, qui concerne les noms de la corne, on trouve dans les
si le lemme est bien correct : Képo;~' 6p(~, 'l"6~ov Ko;L autres langues L-e. des formes diverses. Un thème en u
0;!80ï:ov (Hsch.; Latte écrit Képo;<;). Les dérivés peuvent est supposé par l'adj. Ke:p0;6<; (voir s.u.), le germanique a
être issus de Ke:po;cr- (ou Ke:po;[cr]-), Ke:po;'I"-, ou de façon une formation en n, aU. Horn, etc.; combinaison de n
secondaire Ke:p-. et de u dans lat. cornü (combinaison de • kr-n- et de
A) On tire aisément du thème Ktpo;<;, Ke:peXcr'l"'Y)<; m. • kru- 1). Cf. aussi le dérivé skr. stn-g-a- « corne '.
«cornu JI épithète de Pan, d'un cerf (S., E.), f. -'1"[<; (lEsch., Outre les formes se rattachant au nom de la tête, voir
Pro 674), épithète de l'Ile de Chypre en raison de ses encore Ke:p0;6<;, Ke:pcX[J.OU~, Ke:po;VL~o;L, Képvo; 2, Ke:pOU'l"LcXW,
nombreux caps (Hdn. 1,104,15); KepeXcr'l"'Y)<; désigne un avec vocalisme 0 K6pcr'Y) , etc.
serpent cornu cerastes cornulus (Nic., etc.); une dérivation
du thème en s est également certaine dans Ke:po;[o; f. KÉpa.aoS ou Ke:po;cr6<; : cf. Hdn. 1,209, m. (on attend le
«antenne, corne. et plus précisément «extrémité de la féminin) «cerisier, prunus avium JI (Xénoph. 39 Bergk,
vergue JI, comme signe = lat. apex, etc. (lEsch., Th., etc.) ; Thphr., etc.).
le mot se trouve attesté en mycénien dans l'adj. à l'instr. Composé xo;[J.o;Œépo;cro<; «cerisier nain. (Pline, etc.).
f. kerajapi «de corne» dans la description de chars (cf. Dériv. Ke:po;cr[o;, -e:o; id. (Gp.), Ke:pcXcrLOV «cerise JI (Diph.
Chadwick-Baumbach 209); en outre sur un thème Ke:po;- Siphn. ap. Ath. 51 a), *Ke:pcXcrWO<; dans lat. cerasinus
ou Ke:pa-, on a Ke:p~8LOV diminutif de Ke:po;(o; (1G III 1648; «de couleur cerise.; Ke:pcXO"LVOV n. «teinture cerise. (P.
BCH 35, 1911, 16, Délos) ; Ke:po;t'l"L<; f. «fenugrec» = 'rijÀL<; Holm. 21,31).
(Redard, Noms en -'l"'Y)<; 72, Strômberg, Pflanzennamen 54, Les mycénologues rattachent, à Mycènes, un nom
nommé d'après la forme du fruit); Ke:po;('l"'Y)<; = lat. de femme Keraso = Ke:po;crw (Chadwick-Baumbach 209),
cornicularius «s.-officier. attaché à la personne d'un malgré Heubeck, Kadmos 4, 1965,138-145. V. Chantraine,
centurion (Lyd., Mag. 3,3, cf. Redard, O. C. 41) ; Alti primo congr. Micenol. 1,575.
B) Le plus grand nombre des dérivés est issu du thème Et.: Le mot présente la même finale que d'autres
Ke:po;'I"- : Ke:peX'I"LOV « petite corne, antenne de la langouste. termes supects d'être empruntés, comme 6[o;cro<;, KcXp1to;croc;.
(Arist., etc.), «petit poids, carat» (Ose., Hero) = lat. Le cerisier passe pour être originaire de la région du Pont
siliqua (inacr. et pap.); 'l"Œ Ke:peX'I"Lo; = fruits du caroubier (cf. le nom de ville Ke:po;cro\i<;), sa dénomination peut donc
(Ev. Luc 15,16, Dsc.), d'où divers noms du caroubier; venir de l'Asie mineure; cf. Boisacq, MSL 17, 1911,58;
Ke:po;'I"(o; f. «caroubier» (Str., Pline), également -'I"éo; G. Neumann, Unlersuchungen 101; Hester, Lingua 13,
(pap., Gp.), d'après les noms d'arbres en -Éo;; toutefois 1965, 356. En tout cas, en grec, l'emprunt serait ancien
la forme la plus ancienne semble être Ke:pWV[o; (Thphr., comme le montre l'attestation de Xénophane; il serait
Pline) avec le suffixe de ~puwv(o;, etc.; d'où par croisement très ancien si l'anthroponyme mycénien était vraiment
Ke:po;'I"WV(o; (Gal., Aet.); avec le suffixe en -ï:'I"LÇ des noms issu de Ke:po;cr6ç. C'est au grer qu'a été emprunté arm.
de plantes, Ke:po;'I"L'I"L<; f. « pavot cornu, chélidoine glauque JI kefas, d'autre part lat. cerasus, -ium, lat. vulgo 'cerasia,
(Thphr., Ose.) ; avec le suff. -wv, -wvo<; des noms de lieu, ceresia, d'où viennent fr. cerise, aU. Kirsche. Sur la cerise
Ke:po;'I"WV, -wvo,; m. nom de l'autel des cornes à Délos (1G et le cerisier, V. Olck, RE Il,509 sq.
II" 1641, 2, IV· s. av., etc.); Ke:po;'I"[a<;, -ou m. est une
épithète de Dionysos (O.S.), et désigne également une sorte KEpa.UVOS : m., «foudre, coup de loudre., distinct de
de comète (Pline, H.N. 2,90, cf. SCherer, Geslirnnamen &.cr'l"e:p01ti) «éclair» et de ~pOV'I"i) «tonnerre> (Hom., ion.-
107). att., etc.).
Adjectifs; Ke:peXnvo<; «fait en corne. (X., corn., etc.), Comme premier terme dans Ke:po;UVOOÀi)c;, Ke:po;uv6ooÀoc;
d'où Ke:po;'I"(V'Y)<;, -ou m. «sophisme des cornes. (D.L., «frappé par la foudre. (E.), -[36Ào<; «qui frappe avec la
Luc., etc.); Ke:po;'I"w8'Y)<; «qui ressemble à des cornes. foudre " -~p6v'l"'Y)c; (Ar.), -cpo;i)c;, -cp6poc;, Ke:po;UVe:yxi)c; « qui
(Thphr.). Certaines formes présentent une structure peu se sert de la loudre comme javeline. (B. 7,48). Au second
régulière; sur Ke:pO-, Ke:p6e:LÇ «pourvu de cornes. (Anacr., terme du composé dans &Ktpo;UVOc; (lEsch.), cXpyL-
Sim., etc.), cf. sous Ke:pouneXw; sur Ke:pe:-, Ke:pe:w6<; (Hom., etc.), [3pOV'l"'Y)crL- (Ar.), èYXe:L- «qui se sert de la
« cornu» (tardif). foudre comme javeline. (Pi.), fait sur le modèle de èrXe:L-
Verbes dénominatifs ; 1) Ke:po;'I"[~w «frapper avec les ~p6[J.oc;, 'l"e:pmKtpo;uvOc; (Hom.).
cornes. (LXX), d'où Ke:peX'I"LcrLÇ (ApoUod., Po/iorc. 244,13), Dérivés : Ke:po;UVLOC; «qui concerne la foudre, frappé
Ke:po;'I"Lcr-r7)Ç «qui frappe. (LXX); de Ke:peX'I"Lo; «petite par la foudre, qui lance la foudre >, etc. (trag., etr.);
monnaie, carat JI a pu être tiré un Ke:po;'I"(~w «changer en avec Ke:pOCUVe:LOC; (AP 7,49); Ke:po;UVLOV nom d'une sorte
petite monnaie >, et nous avons Ke:po;'I"Lcr[J.6<; «change de truffe, tuber aesliuum (Thphr., Gal.), soit parce qu'eUe
d'argent en keralia, en petite monnaie» (pap. Vie S. après, est censée protéger contre la foudre, soit parce qu'elle est
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censée naltre d'un coup de tonnerre; xepol:Uv!a = &e(~'I>OV &xép8'l)voc, dor. -iivoc, ion. èxép8'l)croc, pf. xe:xép811XOC (D.),
fLtxp6v (Ps. Dsc.) «joubarbe~, cf. Strômberg, Pflanzenna- plus tardif -ocxoc et -ocYXOCj on peut se demander si cette
men 79 sqq.; xepol:Uv(oc (À(6oç) «héliotrope ~ ou «jaspe formation à nasale est une vieille alternance avec xe:p8oc-
sanguin t (pap.) avec les doublets xepocuvhiiç m. (pap.) Àéoç, etc, ou si, ce qui est moins probable, ce serait
et xepocu1lt"'lç (Cyran. 26,30, etc.). une création secondaire. Attesté depuis Pi., Hdt., ion.-
Verbe dénominatif : xepocuv60fLoc~ «être frappé par att., etc., le verbe signifie «gagner, prendre un
la foudre ~ (Hés., etc.), et -6w «frapper de la foudre. avantage ., etc.
(Hdt., Pl.), avec xoc't'oc- (Ps. Luc.); nom d'action xepocuvw(nç Le grec moderne emploie encore xtp80ç avec xep8t~w, etc.
«coup de tonnerre t (Str., Plu.). Et.: Incertaine. On rapproche des mots celtiques :
El.: Doit être une thématisation d'un neutre en rln v. ir!. cerd f. (i.-e. * kerdii) «art, travail t aussi «potier,
*xepoc-Focp, xepoc-uv-, cf. pour ce type tÀocuvw et poète », gallois cerdd f. «chant t. Voir Pokorny 579.
Benveniste, Origines 112. Serait tiré d'un verbe athéma-
tique signillant « détruire ~, d'où est issu le dérivé XE:piXt~W. KEPEâTCiS : m., surnom d'Apollon en Arcadie (Paus.
8,34,5), peut-être issu d'un toponyme *Kepéii. De
K€P~EPOS : m., nom du chien à plusieurs têtes qui garde façon aussi plausible, on a supposé un dérivé de Xtpocç
les Enfers (Hés., etc.). de forme inattendue «le cornu t, en évoquant Kocpve:~oç
El.: Le caractère monstrueux de l'animal et le fait qu'il à côté de xocpvoç (Nilsson, Gr. Rel. 1,536). Il Y a aussi
apparalt à partir d'Hésiode invitent à voir dans le mot un un Apollon Ke:poc~oc't'lJç à Chypre (ili e s. av.), Mitford,
emprunt oriental. Le rapprochement avec skr. karbard-, AJA 65, 1961, 116.
Sdrvara- «tacheté, bigarré t, à côté de la forme dialectale
dissimilée sabd/a-, appliquée aux deux chiens du monde K€p9~os : m., nom d'un petit oiseau à la voix aiguë
souterrain (R. V. 10,14,10), a été mis en doute pour de (Arist., H.A. 616 b 28), p.-ê. le grimpereau, Certhia fami-
bonnes raisons par Mayrhofer, Et. Wb. des A/tind. 1,175. liaris. Inexpliqué.
Pisani, Riv. Studi Or. 18, 1940,91 sq., pense que Képoepoç
et skr. sabci/a- sont des emprunts méditerranéens (1). K€PKa. : eXxptç ; xépxoc~ . tépoc~ ; et xépxvoç . tépoc~, '1j
Hypothèse fantaisiste de Wilamowitz, Glaube 1, 314, eXÀex't'puwv (Hsch.). Voir xépxoç.
qui voit dans Képoepoç une création de toutes piéces
par un poète. KEpKa.S : xpé~ 't'o i5pve:ov (Hsch.); et xe:px~6ocÀ(ç'
tp'l>8~6ç (Hsch.). Voir xpé~.
K€p80S : n.« gain, profit, avantage, désir du gain t, etc.,
K€PK11PLS, -e:wç : nom d'un oiseau aquatique (pap.,
au pluriel xép8eoc «moyens de gagner, ruses ~, etc. (Hom.,
Illeet ne s. av.); cf. Varron, L. L. 5,79 où cerceris est
ion.-att., etc.). Peut-être attesté en mycén. dans opikedei,
donné comme équivalent de querquêdula «sarcelle »,
cf. Chadwick-Baumbach 209, Ruijgh, Éludes, § 99.
tandis que Gloss. 3,319,13 donnent xe:px1j8'l)ç.
En composition, au second terme, comme formes en -1jç
Et. : Le mot est-il ancien 1 Est-il emprunté, ou bien est-il
une quinzaine d'exemples : oc!crxpo-xep81jç (Hdt.), eX-
en rapport avec xepxtç, etc., ou aveC' xpé~ ?
(S.), v'l)- (Hom.), 7toÀu- (Hom., etc.), cp~Ào- (Hom.), etc.
Au premier terme, rares formes tardives (comme le dénonce
l'emploi de xep8o-, non xep8ecr-), p. ex. xep8ocp6poç KEpKLS, -t80ç : f., voir xépxoç.
(Artem. 2,30).
Parmi les dérivés, l'adj. xep8ocÀéoç «qui cherche à KEpKLWV : m., nom d'un oiseau indien qui parle, espèce
gagner t ou, en parlant de choses «avantageux t, avec de myna, Acridolheres tristis ou Gracula religiosa (lEI.,
xep8ocÀe6-cppwv (Hom., ion.-att., etc.), entre dans une N.A. 16,3), cf. Thompson, Birds s.u. Pour la suffixation
série archaïque, cf. Benveniste, Origines 45; à cet adj. en -twv, cf. 7tOPcpup(wv, etc. Selon Élien, le nom aurait
répondent les comparatif et superlatif archaïques xep8twv été donné à l'oiseau par les Macédoniens de l'expédition
«plus avantageux ~ (Hom., trag.), xép8~cr't'oç «le plus d'Alexandre en le tirant de xtpxoç : J:7te~8lj xocl ocù't'oç
rusé ~ (Hom.), «le plus avantageux ~ (trag.). Le mycénien wç
8~occrde:'t'oc~ 't'ov i5ppov 7tOLOÜV't'OC~ 01 xtyxÀo~. Cf. xe:pxop-
atteste peut-être un adj., avec l'anthroponyme Kep80Loç wvouç.
dans kedojo (mais voir Ruijgh, 1. c.). Autres dérivés xep80cruv'l)
«habileté t, etc. (Hom., Cleanth., Hymn. 1,28) ; xep8w f. K€PKVOS : ttpiX~, '1j eXÀe:x't'puwv (Hsch.).
«la rusée t, nom du renard (Pi., Ar., etc.). Les diminutifs
xep8cXp~ov, xep8UcpLOv sont tardifs, de même que l'adj. KEpKOÀOpa., voir xpéxw.
xep8'l)'t'tx6ç «intéressé~. Dans l'onomastique : Kép8wv
anthroponyme (Dém , Hdn., inscr.) a pu être d'abord un KEpKOpWVOUS : ace. pl., nom d'un oiseau indien non
appellatif, comme l'indique l'emprunt lat. cerda, -anis identifié, soit identique à xe:pxtwv, soit nom d'un geai à
«ouvrier, gagne-petit ~. longue queue selon Thompson, Birds s.u. (lEI., N.A.
Autres épithètes ou surnoms isolés : Kep8éwv épithète 15,14). Thompson se demande si le mot ne résulte pas
d'Hermès (Hérod.), Kep8d'l) épithète de Peithô (Hérod.), d'une haplologie pour *xe:pxo-XOPWVll (1).
Ke:p8éilo; (d'après A'l)'t'éiloç ?), épithète d'Apollon (Phalanna,
Larissa, Lye.). K€PKOS : f. (d'après oùpoc?) 1) queue mince d'un animal
Sur Xe:p8OCLOV' 't'o è7tLxe:p8è:ç 't'OLÇ 7tOCpoücr~, xoc66crov (sauf en principe pour les oiseaux), porc, chien, etc. (Ar.,
èxoéopoccr't'oc~ (Hsch.), voir Latte s.u. Pl., Arist., etc.) distinct de oùpoc qui se dit notamment
Verbe dénominatif : xe:p8oc(vw, f. -ocvéw, -ocvw, aor. d'une queue qui s'épanouit, p. ex. pour le cheval chez X. :
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le mot xépxoç pour la queue du cheval n'est jamais attesté sémitique peu fondée chez Lewy, Fremdworter 152. Autre
chez X., mais il se trouve une fois, Simon 9, et p.-ê. PL, explication chez Vendryes, R. Ét. Gr. 25, 1912,461.
Phdr. 254 d, si la valeur n'est pas le sens 2; 2) membrum
virile (Ar., Herod.); sur la glose d'Hsrh. xépxoç . &.Àe:x't'puwv, K€PKUpa. : f. (Hdt., Th., inscr. att. depuis 375 av.)
cf. S.u. xpéç. à côté de K6pxupO( (inscr. att. 433 av., monnaies de
Peu de composés : xe:pxo-~6poç, ou &xe:pxoç, f.LO(xp6-, Corcyre, etc.) où 1'0 doit être une assimilation de l'e: par
7tÀO('t'\)- (dit de brebis), etc., voir en outre s.U.U. xépxoupoç l'u qui suit, cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,255. Nom de l'Ile de
et Képxc.l7tE:ç. Corcyre, d'où Ke:pXUpo(LOÇ (Kop-) et Ke:PXUpo(LX6e; (Th.).
Dérivés divers : XépXLOV diminutif tardif (Aq., etc). Alcman emploie Képxup pour désigner l'tle (fr. 114 Page).
Divers noms d'animaux: xépxO(' &'xp(ç (Hsch.); xépxO(ç . Pour le mycén. korokuraijo, voir Chadwick-Baumbach 209.
!épO(ç (Hsch.); xépxvoç' !épO(ç ~ &.Àe:x't'puwv (Hsch.); Et.: On suppose des formes illyriennes Képxup et Kép-
pour xe:pxw7nJ, voir sous Képxc.l7te:ç. En outre, formes xupe:ç : il s'agirait de l'tle aux chênes, cf. lat. quercus, etc.,
isolÙs : xe:pxé't'1)ç . 't'o f.LLXPOV 7t7JMÀLOV (Hsch.), cf. Paus. avec Mayer, KZ 70, 1951, 76 sqq. Hypothèse indé-,
Gr., p. 189 Erbse S.U. xe:pXî:'t'o(L; xépxc.lcrLç excroissance en montrable.
forme de queue (mM.), fait sur le modèle de xO(PX(Vc.lcrLÇ.
De xépxo<;, qui devait signifier originellement «bâton, K€PKc.l1TES : m. pl., nom de deux nains malicieux
baguette " est tiré un diminutif xe:px(ç, -[80ç f. « baguette *, ressemblant à des singes qu'Héraclès avait suspendus
utilisé dans divers emplois techniques : « navette. pour la tête en bas à une perche qu'il portait sur l'épaule (Hdt.,
tisser (Hom., etc.), d'où « rivet. (Poli.), « épingle * (A.R.) ; Diotim. apud Suid. s.u. EùpuoO('t'oe;, etc.), d'où l'emploi pour
nom du tibia (A.R.) et d'autres os; nom de divers arbres, désigner un coquin, un mauvais garçon (lEschin., etc.);
notamment du populus tremula, «tremble,. (Arist.); nom d'un singe à longue queue (ManiL).
division des sièges d'un théâtre en forme de coin Dérivés : xe:PXc.l7t(oc «fourberie * (Semon.), xe:pXc.l7t[~c.l
(Alex., etc.); terme de charpente, cf. R. Martin R. Et, «se moquer de. (Zénob., Hsch.). Il y a d'autre part un
Gr. 1967,319 sq. dérivé féminin en "-IÏ xe:pXW7nJ «cigale. : 't'é't"t'LÇ 61)Àe:Lo(
Composés: premier terme dans xe:pxL80-7tOLLX1) ('t'éxv'rj) f.L~ (jlc.lvoücroc (Hsch.); le mot est attesté chez les corn.
«art d'un fabricant de navettes" (Arist.); second terme (Ar., fr. 51, etc.), cf. Ath. 133 b : l'animal étant ainsi
dans 7tO(pO(xe:px(ç f. (PolI.). nommé d'après sa tarière. Voir en dernier lieu L. Gil
Dérivés. Diminutif : Xe:PX(8LOV (pap.); xe:pxL8LO(î:OV Fernandez, Nombres de insectos, 45 sqq., qui propose aussi
«bille en forme de coin. (IG JI 373,107, etc.). A Argos, une autre explication peu acceptable.
Ke:pxoc80(L (IG IV, 530,16) désigne p.-ê. une corporation Et.: Composé de xépxoe; et de -c.llji, donc « qui présente
de tisserands, selon Fraenkel, Nom. ag. 1,176. une queue dans son aspect, qui a une queue *.
Verbe dénominatif xe:px[~c.l «travailler avec la navette.
(PL, Arist.), avec XéPXLcrLÇ «fait de tisser. (Arist.); 1 K€PVa. : n. pl., ou XéPVOCL f. pl. «excroissances
Xe:pXLcr't'LX1) ('t'éxv'rj) « art du tissage * (PI.) et n. pl. XépXLcr't'po( transversales des vertèbres. (PolI. 2,180).
«salaire des tisseurs,. (pap.). Et.: On pose habituellement un thème xe:pcr-v-o-,
Sur les anthroponymes tirés de xépxoç ou xe:px(ç, avec le même radical en -sn- que dans XOCP"lJvO( de *xocpoccr-
voir L. Robert, Noms indigènes 187-190; pour Ke:PXL8ôéç, V-O(, xpocv[ov de *xpoccr-v-, mais avec le vocalisme e, donc
O. Masson, Ann. H. Études, IVe sect., 1966-67, 171. *xe:pcr-v- qui se retrouve dans v.h.a. hirni de "kers-niyo-
En grec moderne XéPXLÇ ne subsiste que comme terme (et v. norr. hiarsi de "kers-on-), cf. Benveniste, Origines 25.
maritime ou pour désigner le radius. Le nom de la navette
est crOCyL't' t'O( et xépxoç désigne le gui de la voile. 2 KÉpVa. : &.ç(v"IJ (Hsch.). Peut-être faute pour xéO(pvO(,
Et. : Képxoe; qui s'oppose à oùpoc et signifie originellement cf. sous xe:oc~c.l, mais voir aU8si v. Blumenthal, Hesychstu-
«bâton, verge * doit appartenir au vocabulaire familier. dien 40.
Étymologie inconnue; hypothèses chez Frisk.
K€PVOS : n. (m. sch. Nic., Al. 217), ustensile de terre
K€PKOUPOS : m., embarcation légère qui serait originelle- cuite fait de plusieurs récipients rassemblés, utilisé dans
ment employée par les Chypriotes selon Pline VII, 56 le culte des mystères (Ammon. et Polem. chez Ath. 11,476 f
(Hdt. 7,97, Din., pap.) ; désigne aussi un poisson de mer et 478 cl, cf. les gloses xépvoe; . cr't'E:(jlO(v(e;, &.yye:ï:oc xe:pocf.Le:ôé
non identifié (Opp.), cf. Strômberg, Fischnamen 48; (Hsch.) et xépve:O(' 't'OC 't''ii [.l"IJ't'pt 't'wv 6e:wv èm6u6f.Le:vo<:
il s'agirait d'un poisson de roche; le mot a été emprunté (Hsch.); forme thém. pl. n. xépvo<: (PolI. 4,103). Pour
en latin. les realia, voir Nilsson, Gr. Rel. 1,128,270 sqq., 726 et
Composés : 't'O(upo-xépxoupoe;, espèce d'embarcation les illustrations.
(pap., Suid.), xe:pxoupo-crXOC(jl"IJ «embarcation * (pap.). Premier terme de composé dans xe:pvo-(jl6poe; (Nic.,
Dérivés : Ke:pXOUpLOV nom de femme (AP 5,43); Ath.), d'où xe:pvo(jlopéc.l (Sch. Pl., Grg. 497 cl.
xe:pxoupt't'"IJe; «matelot» d'un kerkouros (pap. Ille S. av.). Dérivés : xe:pv(ov (1 G 1 P 1544, 64); xe:pvôée; (ainsi
Le mot subsiste en grec moderne pour désigner une sorte Lobeck pour xépvo<:e; des mss) m. «prêtre qui porte le
de cotre. kernos * (AP 7,709), dérivé en -ôée; du type de 't'o<:pLxôée;
Et.: Le mot semble être un composé possessif « avec un «marchand de poisson salé., etc., cf. Bjôrck, Alpha
kerkos à l'arrière. (oùpoc). Le mot serait-il en rapport avec impurum 65, etc. ; L. Robert, Hellenica 11-12, 43 et n. 9.
l'emploi de xépxoe; «gui, bôme *? On peut aussi se Il existe à côté de xépvoe; un doublet xépxvoe; attesté
demander si ce serait un mot d'emprunt; hypothèse épigraphiquement (IG P 313,17; 314,23), à côté de
521 K€u9w
X&PXV(OV (lG II' 1533, 19,23) : le rapport entre lea deux «rendre enroué ou être enroué. (Hp.), voir des cas de ce
formes n'est pas élucidé. genre chez Schwyzer, Gr. Gr. 1,723.
Et.: Mot technique et probablement rituel, sans explica- Un groupe de dérivés nominaux désigne la crécerelle,
tion. Les variations dans la forme et le fait que le terme en raison de sa voix : X&PXV7Jtç, -flç, 7i80ç (Ar., Ois. 304,
se rapporte aux mystères seraient favorables à l'hypothèse 589, etc.), même suffixe (fém. de -e:uç) que dans XÀoop7)tç
d'un emprunt au substrat. Voir d'autres combinaisons épithète du rossignol, tirée de XÀoop6ç, cf. Chantraine,
citées chez Frisk. Formation, 345 sqq.; d'où xÉPXV7J (Hsch.) d'après les
féminins en -7) de la première déclinaison; en outre, avec
K€POUTLcl.W : «dresser les cornes 0 (Ar., Cav. 1344), un thème altéré qui rapproche le mot de xÉyxpoç «millet t,
ct. la glose x€pou'n~' yotUpL~, {J.&'t'&V1)V&X't'otL 8~ &.7t0 't'wv xEYXP7)tç, -p(ç (Arist., lEl.), xÉyxP7) (Hsch.) : cette
ôljlotUX&Vouv't'wv 't'otUpwv (Hsch.), d'où le dérivé X€P01)'t'Lotcr{J.6ç contamination s'explique par le fait que le nom du millet
« arrogance. (Phot.). de son côté a admis une forme xÉpxvoç, voir s.u. Sur
Verbe dénominatif constitué avec le suffixe -LOCW, qui l'oiseau, voir Thompson, Birds s.u xe:yxP7)tc;.
a souvent une valeur désidérative, cf. surtout yotupLOCoo. A côté de xÉpxvoç existe un doublet xe:pXotÀÉOC; «sec,
Le radical X€pou't'- est issu du f. *xe:poii't''t'ot, forme attique enroué> (Hp.), cf. pour cette alternance Benveniste,
pour x€poiiaaot, féminin de X€p6€LÇ «cornu >, cf. x&p6€aaot Origines 46; avec la forme contaminée xe:PXVotÀÉoç (Hp.,
(S., fr. 89, E., Ph. 828) et sous xÉpotç. Voir Wackernagel, Gal.). Sur les séries sémantiques où figure -otÀÉoc;, cf.
GOit. Nachr. 1914, 46, n. 1, et J. Taillardat, Les images Chantraine, Formation 254 sqq.
d'Aristophane, § 328. El.: Obscure. Repose p.-ê. sur une onomatopée. On
rapproche le groupe de xpÉ~, cf. s.u. Autre hypothèse
K€PTOfLÉW : «injurier, outrager en paroles. (Hom., chez Pisani, Rend. lst. Lomb. 73, 1939, 496.
ArchiI., trag., prose tardive), aor. Èx€p't'6{J.7)aot (rare, Hdt.
8,92 tm-l, pt. pass. X€X€p't'o{J.7){J.ÉV7) (E., Suppl. 321); KÉaK€OV : n. «étoupe & (Hérod., fr. 9 a Headlam-
également avec Èm- seulement au part. chez Hom., à Knox = 12,1 Laloy), cf. la glose xe:ax(ov' a't'U7te:ï:ov,
l'aor. chez Hdt. Nom d'action x€p't'6{J.7)mç (S., Ph. 1236), 't'o &.7tOx't'ÉvLa{J.ot 't'oii ÀLVoii (Hsch.).
avec èmx€p't'6{J.7)mç et Èmx€p't'6{J.7){J.ot tardifs et rares. Et.: Mot populaire pour lequel on admet une forme
On a parallèlement xÉp't'o{J.oç «railleur. (Hés., Hdt.), à redoublement, de *xe:a-xe:a-o-v. On évoque alors un verbe
« trompeur. (E.), avec les composés qnÀo-xÉp't'o{J.oç «qui signifiant «peigner, carder, racler >, etc., v. sI. éesf!
aime à railler & (Od. 22,287, Théoc.) et èmxÉp't'o{J.oç (Q.S.) ; (présent à yod), éesali, probablement hitt. kisai-, L-e.
le dérivé X&P't'O!l(otL f. pl. «moqueries, injures. (Hom.) 'qes-; en outre, les noms verbaux tch. paées «étoupe.,
et le doublet métrique ment commode X&p't'6{J.LOÇ «raillant, lit. kasà« tresse, natte. (vocalisme 0), m. irl. éir f. ('qes-ra).
mordant. (Hom., S.). Voir Fridk, et Pokorny 585, et d'autre part 1;éoo, qui doit
Et.: Mot expressif sans étymologie établie. PrelIwitz reposer sur *qs-es-, cf. s. u.
avait admis une combinaison des radicaux de xdpoo et
't'É{J.voo, cf. aussi Radermacher, Feslschrifl Kretschmer, KEaT6s, etc., voir x&V't'Éoo.
149 sqq. Depuis Brugmann, IF 15, 1903, 97, on pose un
composé dont le second terme serait -a't'o{J.oç (de a't'6{J.ot K€T€UWV : part. prés. de sens inconnu (1 G VI, 268 ;
«bouche &, cf. dla't'o{J.oç, etc.). Le premier terme se retrouve 1 er s. après, laconien).
dans axÉpotq)Oç, axÉpooÀoç, ax€po6ÀÀoo, v. s.u. Mais rien ne
démontre que ce xe:p- ou ax€p- soit apparenté à xdpoo. K€u9w : Hom., trag., poètes, avec les doublets: xe:u6ocvoo
Pour d'autres hypothèses, voir Frisk. (Il. 3,453) et XUV6OCVe:L . XpU7t't'e:L (Hsch.), f. x&uaoo (Hom.),
aoristes ~x&Uaot (rare, Hom.), xu6e: (Od. 3,16), avec
KÉpXVOS : m. «voix enrouée, enrouement & (Hp., 5., redoublement, subj. xe:xu6ooaL (Od. 6,303), part. xÉxe:u6ot
lchn. 128), «surface rugueuse, relief & (S., fr. 279), en (Hom., trag.), mais xe:xe:u6{J.Év7) (Antim.) : «contenir,
outre, «débris, poussière d'argent. b 't'wv &'pyup(oov cacher, enfermer., se dit notamment de la terre, d'une
xovLop't'6ç (Poll. 7,99); 't'o xÉpxvov n. «enrouement. tombe, etc.; parfois intr. au pf. «être inhumé., etc.
(GaI.). En outre XÉpxvoç, SEG 13, 13, 138. Également avec les préverbes: È:m- (Hom., lEsch.), &'{J.'PL-,
Composés: &-xe:pxvoç « sans enrouement t et « qui soigne èVL-.
l'enrouement> (Aret.) ; ot!{J.6-x&PXvOV n. «toux avec crache- Formes nominales : xe:ii60c; n., généralement au pl.
ment de sang. (Hp.), composé possessif substantivé. xe:u6e:ot «cachettes, profondeurs >, dit notamment des
Dérivés : xe:pxvw87)ç «enroué. (Hp.), xe:pxvota{J.6ç profondeurs de la terre (Hom., Hés., PL, lEsch.), avec
«enrouement. (GaI.), fait comme un nom d'action de quelques composés : {J.e:yotÀoxe:u61)ç (PL), {J.e:Àoty- (B.),
*X€Pxvoc~oo. 7toty- (S.). Autres dérivés anciens: xe:u6{J.wv, pl. -{J.wve:ç
Verbe dénominatif dans la glose d'Hsch. : Xot't'otX€P- m. « cachettes, cavernes >, dit parfois du monde souterrain
XVOii't'otL . 't'potXUV€'t'otL, 8LO: T1Jv oUÀ6't'7J't'ot . lv6&V Xott xe:PXvw- (Od., PL, oracle chez Hdt., trag), sur le suffixe, cf.
aotL 't'o xot't'ota't'(~otL, XotL 0Iov 't'potXiiVotL' Xott 7t(VotX&Ç Benveniste, Origines 122. Doublet isolé xe:u6{J.6ç, -{J.o(
X€Pxvoo't'o( ; noter aussi X€Pxvw't'oc . 't'€'t'opve:u{J.Évot È7tt 't'oti (Il. 13,28, Lye., Call.). En outre, xe:u6'ijve:ç . ol xot't'otX66vLOL
XdÀouç 't'wv 7t0't'7Jp(oov .... (Hsch.) et le dérivé xe:pxvw{J.otaL . 8otl{J.ove:ç (Suid.); pour le suffixe, cf. 7te:u61)v, etc., et
't'potxua{J.otaL, xuxÀW{J.otm, yotpyotÀLa{J.oï:ç· XotÀoiiaL 8~ Xott Chantraine, Formation 167. Pour &xu60ç, v. xu66v.
't'ov 7te:pt 't'o:ç t't'Uç 't'wv &.c)"7t(8oov x6a{J.ov· Xott 7tO't'7Jp(oov è7tt K&u6oo a disparu de la langue commune en grec moderne.
X€LÀWV (Hsch.). El.: On trouve un correspondant proche dans le présent
Autre thème verbal, non contracté celui-là, xÉpxvw anglo-s. à suffixe 'yefo : hydan, angl. hide «cacher & ;
KEU9w 522
cf. aussi skr. kuhara- n. «caverne », voir Mayrhofer, Divers termes généralement techniques : Xe:cpIXÀLTI)<;
Etym. Wb. des Altind. 1,249. On pose • (s)qeu-dh-, cf. (À(6oç) «pierre d'angle» (Hsch.), xe:cpIXÀl't'7Jç (yÀ~Xwv)
Pokorny 951 sqq. On rapproche enfin, en grec même, probablement « menthe aquatique» dont les fleurs forment
diverses formes à t final, v. xtrroç. Voir encore xu0'60ç, une tête globuleuse (Hippiatr.); Xe:CPIXÀ(V7J «racine de la
xuO"t'\ç ; en outre, O'xih-oç, O'XUÀIX. langue» (Poli. 2,107); Xe:cpIXÀ~VOÇ nom de poisson =
~Àe:tjJ(Ci.<; espèce de mulet gris (Dorio ap. Ath. 306 f), aussi
KEÛTXOV : P. Teb. 112 (Ile s. av.) et 190 (1 er s. av.). XÉcpIXÀO<; Mugil cephalus (Hp., com., Arist., etc.), voir
Sens douteux. Strômberg, Fischnamen 41 et Thompson, Fishes s.u.;
Xe:cpIXÀWV nom de diverses plantes, notamment du palmier
KEcjla.X"; : f.« tête» d'un homme ou d'un animal, avec nain (tardif).
des expressions comme XIX't'Œ Xe:cpIXÀ~V «sur la tête », etc. Comme d'un *Xe:cplXÀ6w (cf. plus loin), on a des formes
(Hom., ion.-att., etc.); peut désigner de façon expressive diverses et sans rapport entre elles : xe:<p&.ÀWiJ-1X «somme
une pèrsonne (Hom., mais cf. aussi Hdt. 3,29, Pl., Phdr. totale» (Messénie, Delphes) p.-ê. par analogie de cXV&.ÀWiJ-1X
264 a); par métaphore, désigne une tête, une extrémité, et cf. Xe:CPIXÀIX(WiJ-IX; xe:cpIXÀw't'6ç «pourvu d'une tête»
cf. Thphr., H.P. 9,8,2 Xe:cpIXÀ-l) iJ-~xwvoç ; la partie haute (Arist., etc.), désigne le poireau (Epaenet. ap. Ath. 371 e,
d'un mur, etc., le total (cf. Schwyzer 62,36 Héraclée), pap., etc.), «sariette en tête, thym» (Ps. Dsc., Strômberg,
l'achèvement, le couronnement (Pl., Arist.). Ke:cpIXÀ~, Pflanzennamen 50). Noter l'adv. xe:cpIXÀ7JMv «en comptant
Ke:CPIXÀ'ijO'tV, Ke:cpIXÀlXl figurent dans la toponymie et fournis- par tête» (Priène, IVe s. av.).
sent notamment le nom d'un dème. Verbes dénominatifs, tous tardifs: 1) Xe:cpIXÀ(~W • déca-
Quelques composés en prose: xe:cpIXÀ-IXÀyllX «mal de tête» piter» (EGU 1,341,9); plus souvent cX7t"OXe:cpIXÀ(~W id.
(Hp.), -éw et par dissimilation -lXpyllX (Luc.); en outre, (LXX, Phld., etc.), avec -tO'iJ-6ç (Plu), -tO'~ç (Str.);
en botanique, p. ex. Xe:cpIXÀO-OlXp~Ç, xe:cpIXÀ6-ppt~oç ; noter mais cX7t"oxe:cp&.ÀtO'iJ-1X «saleté qui vient sur la tête» (Poli.)
xe:cpIXÀ7Jye:pÉTI)ç « rassembleur de têtes» forgé sur ve:CPe:À7Jye:- et xe:CPIXÀLO'fL6ç« table de multiplication» (Arist.); 2) Xe:cplXÀ6W
pÉ't'1X par Cratinos (fr. 240) pour désigner Périclès à cause de dans Xe:Xe:cpIXÀWiJ-ÉVOç «pourvu d'une tête» (Simp., in
sa tête. Au second terme de composés : Àe:OV't'o- Cat. 187,36); 3) xe:cplXÀt6w dans èxe:cplXÀlwO'lXv leçon la
Xe:cpIXÀIX (SIG 241,107) «gargouille à tête de lion », ou mieux attestée Eu. Marc 12,4 : «frapper sur la tête»
-XÉCPIXÀOÇ (IG II' 1627, 303) ; nombreux composés descrip- ou «décapiter» (de xe:CP&.Àwv?), cf. Blass-Debrunner-
tifs en -XÉcpIXÀOÇ : cXXÉcpIXÀOÇ, ÉXIX't'OY-, xuvo-, 7t"oÀu-; en Funk, Gramm. of the New Testament, § 108).
outre, ~OU-XÉcpIXÀO<; «avec une tête de bœuf» (Ar.), Dans l'onomastique, nombreux dérivés de Xe:<pIXÀ~ :
également comme nom de plante (Strômberg, Pflanzen- KÉcpIXÀOÇ, Ke:cpIXÀ~VO<;, Ke:cp&.Àwv, etc. Le grec a conservé
namen 54) et avec une formation en -Ci., Bouxe:cp&.ÀCi.<; nom aujourd'hui Xe:cpIXÀ~ avec un grand nombre de dérivés :
du cheval d'Alexandre le Grand. Xe:cp&.ÀlXtOV «capital, chapitre », etc.
Dérivés. Beaucoup d'entre eux ont un sens technique Et.: Le mot a victorieusement concurrencé l'archaïque
dans un domaine ou dans un autre. et incommode x&.pCi.. Mais il est ancien, cf. par exemple
Avec des suffixes en principe diminutifs : xe:cp&.Àtov tokh. A spal « tête " dont la finale est peu claire, et surtout
n. «petite tête» (IG IJI 1466, 13, Plu., etc.), -l8wv (Poli., les mots germaniques : v.h.a. gebal m., m.h.a. gebel
pap.); en outre, Xe:CPIXÀ(Ç, -(80ç f. «tète d'un oignon, • crâne », v.h.a gibilla f. ; en outre, au sens de « faite », etc.,
chapiteau d'une colonne, bout d'une chaussure., etc. v.h.a. gibil m., got. gibla m. (thème en n), avec un autre
(Arist., etc.), Xe:cpIXÀL<; ~t6À(ou = rouleau de papyrus vocalisme, v. norr. gafl m. «fronton ». On pose Ï.-e.
(LXX). • ghebh(e)l-. En outre, noter yIX6IXÀlXv . €yxÉcplXÀov 'iJ Xe:cpIXÀ~V
Avec le suffixe -IXW<;, on a un groupe bien représenté: (Hsch.) et voir sous xe:6À~.
l'adjectif Xe:cp&.ÀlXtO<; «important» (Ar., Gren. 854; P. L'étymologie invite à penser que le sens originel de
Xe:cpIXÀ~ était «crâne », cf. en latin testa et voir Benveniste,
Masp. 151,16, VIe s. après) est rare, mais on a souvent
Xe:cp&.ÀIXWV n. «tête, région de la tête, point principal, Word 10, 1954, 255-256.
essentiel» (d'où des expressions comme èv Xe:cpIXÀIX(m<;,
è7t"L Xe:CPIXÀIX(WV), « capital» par opposition à intérêt, « total, Kfj(;;OC;; : Arist., H.A. 502 a, Str., etc., et x'ij7t"Oç
somme totale» (ion.-att., etc.), en grec tardif « chapitre », (Agatharch., Str. 16,4,16 var., Ael.) «singe à longue
d'où Xe:cpIXÀlXtw87Jç, adv. -w8wç «qui concerne le principal» queue », p.-ê. le cercopithecus pyrrhonotus distingué par
(Hp., Arist., hellén. et tardif) et le dénominatif xe:cplXÀlXt6w Arist. du pithecos et du cynocephale.
«donner l'essentiel, résumer, donner le total. (Pl., Et.: Probablement terme d'emprunt comme le confirme-
Arist., etc.), avec cXVIX-, O'uy-, etc.; d'où xe:cpIXÀlXlwiJ-1X rait le flottement de l'occlusive intérieure, cf. skr. kapi-,
«somme totale» (Hdt. 3,159) et O'uyxe:cpIXÀlXlwO't<; (Pl., hébr. qaf, v. ég. qefl. Le mot grec serait pris à l'égyptien.
Déf., Plb., etc.), cXVIX- (D.H.); le mot simple est tardif; Mais voir aussi Lewy, Fremdworter 6; Mayrhofer, Et.
en outre, Xe:cpIXÀlXtW~<; m. = lat. capitularius «secrétaire, Wb. des Altind. 1,156; E. Masson, Emprunts sémitiques 87,
trésorier> (pap.), avec -W't'(1X (pap. IVe S. ap.). De Xe:cp&.ÀlXtO<; n.5.
a été également tiré Xe:CPIXÀIX(1X f. «mal de tête chronique»
(médecins). En outre, par hypostase, les composés 7t"poO'- K";8w, x~80fLlXt, x'ij8o<;, etc. : 1) actif x~8w, f. x7J8~O'w
(dor. 7t"o't't-), tmo-xe:cp&.ÀlXwv «oreiller. (ion.-att.). (' léser, blesser, troubler ». etc. (Hom., Cali.) ; moyen plus
D'autres dérivés sont moins groupés : adjectifs : usuel X~80iJ-lXt, avec l'aor. impér. X~8e:0'IXL (lEsch., Sept 139,
xe:cpIXÀw87J<; «en forme de tête» (Thphr.); xe:cpIXÀtx6<; « qui lyr.), f. xe:xIX8~O'OfLlXt (Il. 8,353), pf. intransitif xÉx7J81X
concerne la tête », dit de remèdes (médecins), « qui concerne (Tyrt. 12,28) «se soucier de, être inquiet, prendre soin
la vie, capital» à propos de châtiments, etc. (pap., etc.). de » (Hom. avec de nombreux exemples en fin~de vers de
523
x'I)86fLe:\l6e; 7te:p, ion.-att., etc.); également avec des pré- «funérailles. (A.R.), mais usuellement «parenté par
verbes, notamment; 7te:pL- (Od., PL), 7tpO- (lEsch., S.). mariage" (att.); d'où x7)8e:ocx6e; (IG Rom. IV 353 b 23)
2) Formes nominales rares et isolées : x7j8e:fLW\I «celui « entrepreneur de pompes funèbres.; enfin, x'Y)8e:u~e;
qui prend soin de", notamment dans une cérémonie « celui qui veille sur. (Arist., Pro 922 b).
funèbre (Il. 23,163,674), plus généralement «protecteur, Le grec moderne emploie encore x~80fLocL « prendre soin
patron" (ion.-att., etc.), dit notamment de dieux tuté- de", x'I)8e:fLw\I «tuteur. avec x'I)8e:fLo\ltoo, etc., x7)8e:uoo
laires; p.-ê. fait sur le modèle de ~ye:-fLw\I; d'où x7)8e:fLO\l(oc « célébrer les funérailles. avec x7)8doc.
«soin, sollicitude. (Pl., etc.), -fLo\lLx6e; (hellén., etc.), Et.: K~80fLOCL n'a pas de correspondant en L-e., mais
-fLo\le:uoo «être le protecteur. (Just.); x7)8e:fLO\le:Ue; «pro- voir xe:xoc8w\I. K'ij80e; peut entrer dans un système de type
tecteur. (A.R., A. Pl.) doit être un arrangement métrique. archaïque avec K'Y)8L- de K7)8L-XpOCT7je;, et, hors du grec,
La glose de Suid. x7)8OOÀ6e;' (; 'PpO\l'rlÇOO\I XOCL x7)86fLe:\loe; un dérivé en r dans av. siidra- n. «souffrance, malheur •.
01.00\1 doit nous garder un mot ancien, cf. pour le suffixe Thieme, Der Fremdling im Ijgveda 158 sq., a voulu
cpe:L8OOÀ6e;. retrouver le thème en s dans riStidas-, adjectif obscur qu'il
3) Le terme le plus important est le substantif x'ij80e;, a interprété comme «s'occupant de l'étranger •.
dor. xii80e; n. (avec le doublet archaïque en r x'ij8ocp . Des formes germaniques reposent sur un thème en s
7tt\lOOe; Hsch.) ; a) «soin, souci. (Hom.), s'est spécialisé à vocalisme bref, p. ex. got. hatis n. «haine, colère •.
dans deux emplois particuliers; b) «deuil, honneurs On rapproche également osque cadeis «malevolentiae.
rendus à un mort" (Hom., ion.-att., etc.); c) «union, (gén. sg.), m. irl. caiss, gall. cawdd «offense., etc. Voir
parenté par mariage, par alliance. (lEôch., Hdt., Th.), Pokorny 517; Feist, Etym. Wb. der gol. Spr. S.V. hatis.
ce dernier emploi donne naissance à un nombre important
de dérivés. KTJ9LS, -l80e; : f. «vase. (?) rattaché au jeu de dés par
Composés de x'ij80e;. Une quinzaine d'adj. en -x'I)8~e;. Poli. 7,203; pourrait répondre au mycén. kati qui désigne
Chez Hom. ; 7toÀux7)8~e; « douloureux., épithète de \locrToe; un vase avec de petites poignées (Chadwick-Baumbach
dans l'Od., ÀOCOL- «qui fait oublier tout souci. (Il. 22,83, 209); l'attique emploie surtout X~OLO\l «cornet à dés.
Ale.), mais 7tpocrx7)8~<; «qui unit. (Od. 21,35), «uni par (Hermipp. 27), X'I)OtaLO\l (PolI. 10,150), X'Y)OOCpLO\l «urne
le mariage. (Hdt.), cf. le sens c) de x~80C;, emplois plus à voter. (Ar., Guêpes 674); Hsch. a X~Oe:LOC' X7)OOCpLOC, TOt
vagues chez A.R. «bienveillant., v. aUtisi Levin, Class. 6~üOoccpoc, t\l ote; TOUe; xuooue; ~oocÀÀO\l ; on lit encore avec
Phil. 45, 1950, 110 sq. ; ,xx'I)8~e; «sans souci, sans s'occuper méta thèse d'aspiration Xd .. LO\l à côté de XdOLO\I (Eust.
de> (Hom., Hé,;., S., Pl.), mais au sens passif «négligé, 1259, 36); et sans aspiration x'I) .. lo\l (Alciphr. 1,39,8,
dont on ne s'occupe pas. (Hom.) et notamment «à qui Ath. 477 dl. n faut encore citer les gloses d'Hsch. ; xocOoe;'
on ne rend pas les honneurs funèbres" (Hom.); d'où cr7tUp(e; et xocOL80L' u8plocL. 'Apxoc8e:e; si l'on pouvait corriger
,xX~8e:LOC et ,xx'I)8loc «indifférence, lassitude. (Emp., Hp.,
en xocOtae:C;, mais voir S.U. Latte qui lit XOCO< LfL>locL, cf.
grec tardif, le mot est important à propos de la vie tfLocoo.
monastique), avec ,xX'I)8LOCOO (tardif); le dénominatif de Et.: Pas d'étymologie.
,xx'I)8~e; est ,xx'I)8too, -e:croc Hom., lEsch., S.) «ne pas se
soucier de., avec ,xX~8e:crToe; «dont on ne se soucie pas,
sans honneurs funèbres. (Hom., AP), et &.x'Y)8écrTooe; «sans *KTJKa.~oo : «IllJurier, insulter., subj. aor. x'Y)xoccrll
ménagement, brutalement» (Hom.). L'onoma~tique offre (Lye. l386) d'où x'I)xoccrfL6e; (Lye.); x7jxoc88e:L . ÀOL80pe:L,
des composés en -x~8'1)e;. Au premier terme, on a K'Y)8L- XÀe:uOCÇe:L (Hsch.). Forme nominale (antérieure au verbe ou
dans K7)8L-XpOCT7je; cf. Bechtel, H. Personennamen 236 et postverbale ?), X'I)xoc<;, -oc80e; f. «qui injurie, insulte.
Et. épithète de la langue (Cali., fr. 656), ou du renard (Nic.,
Dérivés : adjectifs ; X~8e:LOe; et x~8e:0e; (cette dernière Al. 185).
forme seul. Il. 23,160) « aimé, lié à, qui s'occupe de, qui El.: Si l'on posait xocx-, on pourrait rapprocher v.h.a.
concerne les morts» (Hom., trag.), avec t7tL-X~8e:LOe; huohon «railler, insulter., huoh «insulte.. Peut reposer
• funèbre. (E., Pl., Lois 800 e, etc.); x'Y)86cru\loc; • ami, finalement sur une onomatopée, cf. x~~ (sous xocuoc~),
plein de sollicitude. (E., Or. IOl7), avec le subst. x'I)80cru\I'Y) XOCxocçoo.
au pl. «tendresse. (A.R.). Sur le radical x'I)8- est bâti
le su perl. x~8LcrToe; «très cher, très proche. (Hom.). KTJKLS, dor. Xocx(e; , -~80e; : f. «liquide qui suinte., dit
Avec suffixe d'agent ; x'Y)8e:cr~e; m. «parent par alliance, de résine, de sang, de la graisse d'un sacrifice (lEsch.,
beau-fils, beau-père., etc. (att.), plus le dérivé x'Y)8e:cr'rloc S.), «noix de galle. (Hp., D., Thphr.). Diminutif X7)X(8LO\l
«parenté par alliance. (X., Hell. 2,4,21), X'Y)8tcrTpLOC f. «noix de galle. (mM.).
«surveillante> (pap.), «belle-mère" (Gloss.); X7)8tcrTOOp n existe un thème de présent x'I)x(oo (dor., etc., xocxloo
«tuteur. (Man.) est une forme littéraire. Hsch.) «suinter, ruisseler. (Od., S., A.R.) avec ,x\lOCX7)x(oo
Verbe dénominatif is,;u de x'ij80e;, avec le suffixe -e:uoo : dit du sang, de la sueur, etc. (Il., A.R.), le mot est employé
x7j8e:uoo, présentant les trois orientations sémantiques que une fois à côté de Çéoo par Pl., Phdr. 251 b. K'I)x(oo est
l'on peut attendre ; « veiller sur. (trag.), «rendre les probablement un dénominatif de x'I)xlc; qui serait un vieux
honneurs funèbres" (trag., prose tardive), «contracter thème en ï. On ne sait que faire de la glose xocyxuÀ<xe; .
mariage. (tràg., att., etc.). Thèmes à préverbes rares et x'I)x~8<xe;. AtoÀe:Le; (Hsch.).
généralement tardifs; ,x\lTL- (E.), ,x7t0- « cesser le deuil. Le grec moderne a X7)XtaL « noix de galle •.
(Hdt.), ty-, t7tL-, cruy-. Et.: Inconnue. On a rapproché lit. s6kti «bondir. et
Dérivés ; x~8e:ufLoc «alliance par mariage. (E., S.), on a évoqué pour x<xyxuÀcxC; lit. sankùs « agile •. Voir aussi
X~8e:ucrLe; « soin, alliance. (tardif), x'I)8doc parfois cr(XLWLe; et Pokorny 522.
..
524
KTjXa. : n. pl. • traits. [lancés par les dieux, Zeus, des serpents, noter aussi l'emploi du mot pour les Sirènes
Apollon] (Il. 1,53,382; 12,280, Hés., Pi., Orph.). Terme (Archil., ion.-att., etc.); très rares formes à préverbes :
é-videmment archaïque. xOC'rOC- (S., Pl.), {me:p- (tardif), cf. encore è~e:xlJÀ7)O'e:v
Et.: On évoque des mots signifiant «roseau, flèche », (HBCh.). Originellement distinct de 6éÀyw qui se rapportait
skr. sara- m. «flèche., sarya- n., etc., en outre, m. irl. d'abord à la vue.
cail «lance. tous avec voyelle brève. Aucun rapport Noms d'action : x7)À7)6fL6ç • enchantement» causé
avec xocÀov «bois»; voir Pokorny 552. par des paroles, un récit (Od. Il,334 = 13,2), avec un
suffixe exprimant l'idée d'action; la notion de charme est
KT'lXâ.S, -oc : m., nom d'une cigogne égyptienne, «mara- plus franchement marquée dans XlJÀ7)O'Lç f. (Pl.), cf.
bout, Leptopilus argala» (lEI., N.A. 16,4). Même suffixe l'emploi pour des serpents (Eulhd. 290 a) ; pl. n. X7)ÀlJfLOC'rOC
familier que dans &:''rocyocç, et autres noms d'oiseaux, (Ibyc., E., Tr. 893), le sg. (Hyps. Fr. 32, Bond p. 35)
cf. Bjôr.ck, Alpha impurum 63, avec la n. 2. On admet est douteux; avec le suffixe de nom d'instrument x~À7)6pov
que le mot est pris à une langue indienne avec réfection n. (Phryn., Hsch.).
sur x~À7) «grosseur, tumeur », à cause du jabot, v. Noms d'agent rares: K7)À7)86ve:ç f. pl., nom de chanteuses
Thompson, Birds S.u. mythiques qui ressemblaient aux Sirènes (Pi., Pae. 8,7l),
pour le suffixe, cf. Xe:ÀL8oov, etc., &.Ày7)8oov, etc., et Chan-
traine, Formation 360-363; X7)À7)~p est supposé par
KT'lM.s : f., cf. x7)Àlç. X7)À~nLpoc . ~O'UX&:O''rpLOC (Hsch.) et le juxtaposé e:ùX7)À~nLpoc
«qui apaise» (Hés., Tr. 464), d'où X7)À7)~pLOÇ «qui
.aiXa.aTpos : f., -ov n. «houx, Ilex aquifolium. apaise» (E., Hec. 535) avec le n. X7)À7)~pLOV «charme»
(Thphr.) avec la glose d'ailleurs p.-ê. corrompue d'Hsch. : (S., Tr. 575) ; x7)À~'rwp «enchanteur. (Orph.) ; plus ancien
X7)À&:O''rpOCL . O'XOCcp18e:ç, &.yye:LOC 7tOLfLe:vLX&: . -lJ 8év8poc. X7)À7)~ç «trompeur» probable chez Hippon., fr. 79,15
Et.: Formation qui fait penser à 8é7tocO''rpov, x&:vocO''rpov, (cf. édition Masson, 147); mais x7)ÀéO''t"7)ç avec un thème
~uyocO''rpov, qui sont tous clairs. Mais on entrevoit bien sigmatique inattendu est tardif (Suid., Zonar.). On a,
des possibilités. 1) Est à tirer de X1)Àoc, à cause des pointes enfin, un adj. X7)À7)'rLx6ç (Ath. 14,633 a) de X7)À7)~ç ou
de la feuille (1); 2) Un rapport avec x~À7) «tumeur, *x7)À7)'r6ç, cf. &.x~À7)'roç, «qui résiste à l'enchantement.
hernie» pourrait trouver une explication, cf. Pline 24,116 (Od. 10,329, Pl., Phdr. 259 b). K7)Àlx'r&ç mot lacon. (Plu.,
(aquifoliae radix decocla et inlita... utilissima luxatis Mor. 220 f) pourrait être le nom d'agent d'un V. *x7)ÀI~w,
tumoribusque); 3) Si l'on veut rapprocher x7)Mw, on mais est généralement corrigé en 8e:Lxl)Àlx'r&ç.
rappellerait que le houx porte en ital. les noms de stregonio Disparu en grec moderne, où l'on a fLocye:uw, fLocydoc, etc.
et legno stregonico de stregone «sorcier»; 4) Hofmann, Et.: L'idée contenue originellement dans ces mots doit
cité chez Frisk, évoque basque gorostri et songe à une être celle d'. enchantement» par des chants ou des
origine égéenne; il existe des formes plus proches comme formules (probablement autre notion que dans 6éÀyw).
colostri, go16stru, go16stri «houx. (J. Hubschmid, Substrals- On a rapproché depuis longtemps got. (af)holon «calom-
probleme 145). nier. (avec voc. 6, type de gr. 7tW'r&:OfLOCL) = anglo-s.
hOlian, v.h.a. huolen, aussi comme dérivé inverse anglo-s.
KT'lXéos : «brillant. (Hom., Hés.), toujours au datif hol «calomnie., etc. Avec un autre vocalisme et une
dans la formule 7t1Jpt X7)M'll où le mot est dissyll. (Il. 8,235; structure différente, lat. ca lu or • tromper., et calumnia.
18,346; 22,374, 512, Od. 8,435; 9,328 toujours en fin de Le rapprochement également proposé avec xéÀoc8oç,
vers; en outre, Il. 8,217), à côté de O"Ûv 7t1Jpt X7)Àe:L'll XOCÀe:LV, etc., ne vaut pas mieux, pas plus que celui de x6Àoc~
(Il. 15,744). Avec sa contraction X7)Àé'll surprend si on (Persson, Bei/rage 1,148), cf. Pokorny 551. V. aussi Feist,
le rapproche de la glose xocuocÀéov' -lJ xocuocMç' {mo Elym. Wb. der got. Spr. s.v. holon.
AloÀéwv 'ro ocWoç' -lJ xoc'rocxe:xocufLévov, xoc7t1Jp6v, ~7)p6v,
6e:PfL6v (Hsch.). Shipp, Sludies 54 se demande s'il ne faut K';XT'I : att. x&:À7) f. (?, cf. plus loin) • bosse., dit pour
pas partir d'une formule au nom. x7)(F)ocÀéov 7tÜp en fin un bume, d'un homme bossu, etc. (Eup., Arist., etc.),
de vers, comme ocl66fLe:vOV 7tÜp. La forme X7)Àe:L'll est unique employé de façon précise par les médecins pour désigner
(Il. 15,744), elle s'expliquerait par une variation du une hernie (Hp.).
suffixe (S. SChmid, -e:oc; und -e:wç, 40), mais on peut aussi En composition: X7)Ào-'rOfLloc «opération de la hernie»
penser qu'elle recouvre un ancien xocuocMoç. Sur l'emploi (Paul. lEgin.); comme second terme du composé dans
homo de x7)Àéoç, voir L. Graz, Le feu dans l'Iliade el èvnpo-, XLPO'O-, O'ocpxo-, O'noc't"o-xlJÀ7), etc. (médec.), cf.
l'Odyssée 116-122. Strômberg, Wortsludien 69 sqq., avec p. ex. l;v're:po-
La seule forme clairement explicable est xocuocÀéoç, x7)ÀLx6ç (Dsc., Gal.).
tandis que x7)Àéoç, par la contraction probable de la Dérivés : X7)À~"7lç m. «malade souffrant d'une hernie»
première syllabe, et par la synizèse de la finale, embarrasse. (Str., Phryn., etc.). Verbe dénom. x7)À6w «faire avorter.
D'autres formes sont franchement secondaires : x7)À6v . (An. Par. 4,257). En outre, peut-être XOCÀ&:~e:L . oyXOÜ'rOCL.
~7)p6v (Hsch.) avec 7te:plx7)Àoç (Od. 5,240; 18,286); 'Axocwl (Hsch.), mais sur X&:ÀOCfLOC . 5yxoç . lX6üç (Hsch.)
xocuocMç est dil à l'analogie des thèmes en s. Voir sous voir Latte S.U. Sur le nom d'oiseau xl)Àocç, V. S.U.
xoclw, x7)oo87)ç et x7)uoc et cf. Debrunner, IF 23, 1908,21 sq., Phryn., P. S. 81 enseigne que les Attiques disent xocÀ~"7lç.
Bechtel, Lexilogus S.u. L'alpha est probablement long, mais inexpliqué. Hypo-
thèse de Kretschmer, KZ 31, 1892, 47l, qui pose *x&Fe:À&
KT'lXéw : aoriste èX~À7)O'oc «charmer, enchanter >, en et x&Fe:À&. Bjôrck, Alpha impurum 70 suppose que x&:Àl)
principe avec des chants ou des paroles, dit parfois pour est emprunté à un dialecte non ionien, mais pourquoi?
525
Le grec moderne emploie encore x~ÀTj «hernie., xTjÀt- bouche du cheval, en outre : appareil mis aux esclaves
x6e;, etc. boulangers ou cuisiniers (Ath. 548 cl, nasse pour la pêche
Et.: On rapproche les termes germaniques qui désignent (S.), l'entonnoir qui couvre l'urne à voter (Ar., Cau. 1150) ;
la hernie: v. norr. haull m., anglo-s. hëala m., v.h.a. hala f., désigne aussi selon Hsch. et Phot. une parure iéminine.
qui permettent de poser *qawal- (ou *qawel-), *qaul-, Verbe dénominatif xTj(Jo6oo «mettre une muselière» (X.,
thème en 1 dont la racine se laisse mal préciser. On évoque 1 Ep. Cor. 9,9) d'où x~(Jooocrte; . cpt(Jooome; (Hsch.). Composé
aussi *qül- de v. sI. kyla, russe killi qui désigne aussi une e:UXot(Jotot « silence» (Sophr., fr. 14,4 Olivieri) dans une scène
excroissance sur les arbres. Voir Pokorny 536. de magie, mot expressif, cf. EM 392,4 : e:UXot(Jotot . Yjcruxtot
lI'rOt e:ucpTj(JoEot 3ooptxwe;, cf. aussi Hsch. sous e:UXotÀe:Lot.
KTJÀLS, -r30e; : f. «tache. en général (cf. Thphr., Car. Le lat. a emprunté camus « muselière. au dorien xiX(Jo6e;,
19,7), «tache de sang, souillure, honte., etc. (trag., cf. Ernout-Meillet s.u.
Antiph., X., etc.); verbe dénom. x"I)ÀtMoo (XotÀ- Ecphant. Terme technique sans explication. On a rapproché d'une
ap. Stob.· 4,7,64) «salir. (au sens matériel, cf. Arist., part arm. k'amem « presser., de l'autre des termes
Insomn. 460 a), «souiller. (E., Ph.), d'où xTjÀt3oo'r6e; (Suid., baltiques qui ne présentent pas le vocalisme attendu,
Gloss.). On rapproche aisément pour le sens, avec une lit. kamanos pl. «bride. et « mors., etc. Rien de satisfai-
morphologie ditTérente, XTjÀ&e;, -&30e; f., nom des nuages sant. Tous les autres mots rapprochés sont loin pour
qui annoncent du vent, non de la pluie (Thphr., Sign. 31) ; le sens : détail des hypothèses chez Frisk.
Hsch. donne la glose ve:cpéÀTj &vu3poe; Xott Xe:t(Joe:ptV~ Yj(J.épot .
Xott ott!;, ~'rte; xot'rli -ro (Joé-roo1t'ov <nJ(Joe:rov ItXe:t 't'UÀoe:t3ée;; Kl11l0S : f. (Dsc. 4,133, Orph. A. 920), plante; a été
le mot signifierait donc quelque chose comme « tacheté. ; identifié à la léontice, Àe:ov'r01t'68tov ou l'Evax (J. André,
enfin, on a XTjÀ~VTj . (JoÉÀottVot (Hsch.). Lexique s.u. cëmus). Il semble bien difficile d'établir un
Le grec puriste a gardé xTjÀLaot, x"I)ÀtMoo. lien étymologique avec x"IJ!J.6e;.
Et.: KTjÀte; est comparable pour la forme à xÀTjte;,
XVTj(Jote;, etc., étant probablement comme ces mots dérivé Ktl~, voir XotUot!;.
d'un nom; de même p.-ê. xTjÀ&e;, XTjÀ~VTj. On rapproche
l'adj. italique du langage de l'élevage, lat. calidus « marqué Kl1'11'OS : dor., chypr., etc., xii1t'oe; m. «jardin, ver-
d'une tache au front " ombrien (buf) kalel'uf « boues cali- ger., etc. (Hom., ion.-att., etc.), selon certains le mot
dos»; on a d'autre part avec voyelle brève lit. kalybas, signifierait en chypriote «pièce de terrain» (v. Masson,
-yuas «chien marqué d'une tache blanche.; v. irl. cuile ICS 217,20 et 316) ; le terme s'emploie métaphoriquement,
« tache. (de * kalyo-). Pokorny 548 ajoute v. sI. kali
cf. PL, O. 9,27, etc. ; désigne en outre une manière de couper
« 1t'TjÀ6e;.. Il vaut mieux laisser de côté lat. caligo les cheveux, et le sexe de la femme.
«brouillard., de même que gr. xe:Àottv6e;. En composition, comme premier terme : xTj1t'oup6e;
(de *xTj1t'o-Fop6e;) «gardien d'un jardin, jardinier. (IG
Kl1ÀOV, voir x'ijÀot. II' 10, Thphr., etc.) à côté de x"I)1t'oop6e; (Archipp., etc.),
p.-ê. sur le modèle de 6upwp6e;; avec -tx6e; et -totx6e;;
KtlÀWV, -oovoe; : m. 1) «étalon. dit notamment pour X"I)1t'0-X6fLOC; (inscr., Hsch.); *x"lJ1t'oupy6c; est supposé par
l'âne (Archil., Ph., Hsch.), dit de Pan (Cratin. 321); X"I)1t'oupyEot (PolI. 7,101), mais à Korykos on a x"I)1t'e:py6e;
2) souvent au figuré «levier d'un puits, machine éléva- (MAMA 3,348,687), d'après les composés en -e:py6c;;
toire. (Délos m· s av., pap.), x&Àoov à Épidaure (v. J. composé du type !1t'1t'o-1t'6'rotfL0C; dans XTj1t'O-À&XotVOV « pota-
et L. Robert, Bull. Épigr. 1953, nO 72) : cf. même ger. (pap.) à côté de xTj1t'oÀot)(otvEot (pap.).
emploi de m.h.a. heng(e)st «cheval entier •. Composé Comme second terme : 1t'e:pE-xTj1t'oe; « jardin entourant
X"I)Àoovocr-r&crtOV emplacement de ce levier (pap.). Dérivé la maison. (pap., D.S., etc.), &.yp6-xTj1t'oe; «morceau de
XTjÀwv-e:toV, ion. -~tOV (Hdt., Ar., Arist., etc.), sens 2) de champ. pris comme jardin (inscription tardive) avec
x~Àoov. Verbe dénominatif XTjÀoove:uoo «installer ou faire &.ypo-X~1t'\OV (Str.), cptÀ6-xTj1t'Oe; (D.L.), etc.
fonctionner une machine élévatoire. (Hero, Ath., Mech.). Dérivés : diminutifs X"lJ1t'LoV (SIG 46,15, Halicarnasse,
Et.: Dérivé en -oov avec la longue à tous les cas, cf. v· s. av., Th., etc.) ; -E3tov (Plu., D.L.) ; -&3tov, qui semble
Chantraine, Formation 161, tiré d'un nom. Vendryes, s'appliquer à une vigne (P. FIor. 148,14). Autres dérivés:
R. Ét. Gr. 25, 1912, 461, pose pour x'ijÀov le sens non X"I)1t'otrOC; «de jaordin» (Arist., etc.), avec xTj1t'otEot nom de
attesté de 1t'ocr6~ et en tire x~Àoov. Hypothèse qui plante, cf. André, Lexique s.u. cëpaea; xTj1t'e:ue;, dor. xiX1t'-
s'appuierait notamment sur le fait qu'il y a de nombreuses «jardinier. (Philyll. 14, AP), f. xTj1t'E3e:e; NUfLCPott « nym-
représentations ithyphalliques de l'âne dans l'antiquité phes d'un jardin» (Aristénète 1,3), xTj1t'\x6e; (pap.).
(p. ex. Ph. Bruneau, BCH 89, 1965, 349-357). Il faut tenir Verbe dénominatif: X"I)1t'e:uoo «cultiver dans un jardin.
compte de l'iX; voir aussi ~tÀTjv6e;. (E., Eub., Arist.), également employé au passif; d'où
X"I)1t'e:rott f. pl. «culture d'un jardin, jardinage» (PI., Lois
KTJÀWO'Tcl. ou XTjÀoo-r& : « mauvais lieux» [?] (Lye. 1387). 845 d, etc.); XTj1t'e:UfLot'rot «fruits et fleurs d'un jardin»
Et. : Obscure. Un rapprochement avec le précédent serait (Ar., Ois. 1100); xTj1t'e:ucrtfLOC; «poussé dans un jardin»
un jeu de l'esprit. (Alex. Trall.), cf. cpu're:uO't(Jooe;; enfin, xTj1t'e:u~e; = XTj1t'e:ue;
(Gloss.).
KTJIlOS : dor. xiX(Jo6ç m. «muselière », notamment pour K'ij1t'oe; « parc, jardin. subsiste en grec moderne, mais on
un cheval, d'abord en vannerie plutôt qu'en métal (X., dit plus souvent 1t'e:pto6Àt.
Eq. 5,3, etc.), par métaphore (lEsch., fr. 98), glosé aussi Et.: On a l'habitude de rapprocher un mot germanique
par Hsch. comme le récipient où l'on met de l'orge à la occid., v.h.a. huoba, v. sax. hoba, n.h.a. Hufe, Hube f.
526
«pièce de terre, arpent. qui supposent Ï.-e . • kripri-. V. KTlpa.cf>LS : 1., voir X&.PIXOOÇ.
Szemerenyi, Studi Pisani 978 sq. qui évoque lat. campus.
KTIPOS : m. «cire d'abeilles » (Od., Pl., etc.), employée
2 KTJ1I"OS : «singe », voir x'ijooç. à beaucoup d'usages, notamment pour la peinture, pour
des tablettes à écrire, etc. L'êta est grec commun, cf.
K,;p, K1)p6ç : f., terme d'un contenu très riche, cf. p. ex. notamment lG IV l', 10Z,Z73.
Nilsson, Gr. Rel. I,ZZZ sqq., Wilamowitz, Glaube I,Z7l ; Premier terme de composé, p. ex. dans X1)po-yplX<péw
il participe à la fois aux notions de destin, de mort et de « peindre avec de la cire» (Délos), x1)p6-8e:'t"oç «lié par de
démon personnel. Un texte difficile et significatif est offert la cire» (Théoc., etc.), X1)PO-1tI.OCO"-'t"1)ç « modeleur en cire»
par Il. ZZ,Z09 sq. où Zeus pèse les deux Kères d'Achille et (Pl.) avec X1)p01t).otO"'t"éw (Hp.), X1)po-'t"otXtç, -(80ç f. «plaque
d'Hector. Ailleurs la Kère est personnifiée, p. ex. Il. pour les peintres à la cire », où la cire reste chaude
18,535.: èv 8' "Eptç èv 8è Ku8oqLOÇ o[.t(Àe:ov èv 8' 01.01) KÎ)p, (pap., etc.), cf. 't"~xw, etc.; x1)p6-mO"O"oç (juxtaposé de
également au pluriel cf. Il. 1Z,3Z6 : K'ijpe:ç eotv,hmo [.tuptott x1)p6ç et 1t(0"0"1X, cf. Risch, IF 59, 1944-1949,58)« mélange
« les déesses du trépas, innombrables»; comme appellatif de résine et de cire. avec lequel les abeilles bouchent les
le mot équivaut à « mort " principalement « mort violente» accès de leur ruche, employé en médecine (Hp.), également
(Hom., poètes) ; d'où «malheur» (trag.) et même «causes dans l'ordre inverse mO"0"6-x1)poç (Arist., Pline). En outre,
de corruption, vices» au pl. (Pl., Lois 937 d, Thphr., avec -x1)poç comme second terme : p1)'t"w6-x1)poV «cire
noter Ti. Locr. 95 b à côté de OCKÎ)pot't"OÇ). Une forme en ri mêlée à la résine» (médecins), [.te:ÀtX1)poç « cire d'abeilles»
est attestée chez Alc. Kapt (38 L.P.) et Alcm. Kapot (88 P.), (pap.), -x1)pov (p.-ê. Théoc. 20,27, Poll.); avec des suffixa-
cf. la glose Kocp . eOCVot't"o. (Hsch.) ; mais on a x~p ou x'ijpe:ç tions et des significations diverses : -X~ptoV «rayon de
chez Pi., Fr. Z77 et dans les chœurs trag. Sur Kape:ç ou miel» (Sm.), -X1)ptç f. «rayon de miel» (pap.), sorte de
K'ijpe:ç, voir plus loin. loupe ou de tumeur qui ressemble à de la cire ou du miel
Premier terme de composé: X1)pe:0"0"t-<p6p1)'t"oç dans XUVotç (Hp.); -X1)plX f. «gâteau de miel (Pherecr.), «frai du
x1)pe:O"m<pop~'t"ouç « ce. chiens voués aux déesses du trépas » murex, coquillage de la pourpre» (Arist.), adj. dérivé
(Il. 8,5Z7); x1)pt-'t"pe:<pe:1:ç (&vepW1tOt) «les hommes voués -x1)pw81)ç (Aet.). Composés possessifs, p. ex. O"xÀ1)p6x1)poç
au trépas» (Hés., Tr. 418); X1)pt-<pot't"Ot = /SO"Ot v60"cp «à la cire dure» (Zen. Stoic.), etc.
't"e:6v~xotO"t (Hsch.), cf. ee:(vw; plus tard avec voyelle Dérivés: x"f)ptOV « rayon de cire et miel » (H. Herm. 559,
thématique à la fin du premier terme X1)po-'t"p6tpoç «qui Hés., Hdt., ion.-att., etc.), avec x1)pt8tov (Aet.), x1)ptw81)ç
nourrit, qui cause la mort» épithète d'Il<ptç (Nic., Th. 19Z). (Thphr.), X"f)ptW[.t1X «suppuration de l'œil» qui ressemble
Au second terme de composé : è1t(-x1)pOç «exposé à à de la cire (S., fr. 7l5), x"f)ptWV, -wvoç «flambeau de cire»
périr, fragile », etc (Hp., Arist., Pl., Ax. 367 b, Thphr., etc.), (Plu., Gal.) ; dénominatifs : X1)ptOC~W « sécréter de la cire »,
avec une forme en -xocpoç (Ecphant. ap. Stob. 4,7,65), C.-à-d. «du frai» (dit des testacés), qui ressemble à des
~yX1)pOt . eV1)'t"Ot (Hsch.); avec suffixe -toç on rapproche cellules d'abeille (Arist.); X~ptVOç «de cire» (Alcm.,
OC-x~p-tOç • intact» de OC-x~p-ot't"oç et oc-x~potmoç, cf. att., etc.), avec X1)ptv1) (~[.t1tÀIXO"'t"pOÇ) «emplâtre de cire»
S.U. OCX~pot't"oç. (médec.); X"f)pWV -wvoç, «ruche» (Sch. Ar., Ass. 737);
Dérivés rares: x1)péO"tov' oÀé6ptov, vOO"1)p6v (Hsch.). X1)pLTtç f. « pierre qui ressemble à de la cire » (cerae similis
Verbes dénominatifs: x1)pottVW «détruire» (lEsch., Suppl. dit Pline, H.N. 37,153).
999, Ph., etc.), cf. 1t1)[.tottVW; x1)p60[.tott (EM 3ZZ,13), en D'autres dérivés se laissent moins aisément classer :
outre, x1)ptOüO"eott' èx1tÀ~'t"'t"e:O"eQ(t et X1)ptWe'ijVott' Imo x~pweoÇ m. = èpteocx1) «enduit dont les abeilles tapissent
O"xo't"08tvou ).1)<pe'ijVott (Hsch.). Noter aussi les gloses la ruche », propolis, cf. R. Billiard, L'Agriculture dans
d'Hsch. XotptwO"ott . OC1tOX't"e:LVott et èxotptwO"otç . oc1téx't"e:tvotç l'antiquité 399 (Arist.) : la finale en -tVeOç s'observe géné-
où l'IX doit être bref. ralement dans des termes du substrat (on observe que
Avec les emplois de x~p, de ses composés et de ses K~ptv60ç est aussi un toponyme ancien, en Eubée);
dérivés, il faut examiner la vieille formule attique : eupQ(~e: X1)ptç (Diph. Siphn. ap. Ath. 355 d, etc.) nom de poisson
Kape:ç, oùx h' , Av6e:0"~ptot : ce proverbe est attesté mal connu, cf. Thompson, Fishes s.u.; l'identification
notamment Zén. 4,33, Suid. S.u. eupQ(~e: : ce sont ici les avec Xtpptç reste en l'air, de même que l'hypothèse de
âmes des morts qui sont assimilées aux Kères, cf. Nilsson, Strômberg, Fischnamen ZO, à savoir que le nom, tiré de
Gr. Rel. I,ZZ4 sqq., voir encore Brunei, R. Ph. 1967, x1)p6ç, ferait allusion à la couleur du poisson; *X1)pOÜO"O"IX
98 sqq., R. Ét. Anc. 1967, 15 sqq. Il vaut mieux admettre (de *x1)p6e:0"0"1X) a été posé pour rendre compte du lat.
la variante K'ijpe:ç. La leçon Kape:ç est une altération qui cerussa (cerusa) «céruse, fard », bien que chez Ernout-
pourrait remonter à Didyme, en introduisant l'inter- Meillet on suppose que l'emprunt vient d'ailleurs (toutefois
prétation secondaire Kocpe:ç = les Cariens = les esclaves, cf. B. Friedmann, Die ion. und alt. Worter im Alt/atein
cf. van der Valk, R. Ét. Gr. 1963, 418-4Z0. 94 sq.).
Et.: On a l'habitude de poser pour K~p le sens de Verbes dénominatifs: 1) x1)p6o[.tlXt « être enduit de cire»
« destruction» et de rattacher ainsi le mot à OCX~plX't"OÇ, (Hp., etc.), x1)p6w ,< enduire de cire» (Herod.), avec les
OCX~ptoç, etc. Critique vigoureuse de D. J. N. Lee, Gl. 39, dérivés K~pWO"tÇ «enduit des ruches, propolis» (Arist.),
1961, 191-Z07. Celui-ci souligne que le sens originel de X~pW[.t1X «cérat », onguent composé de cire et d'huile
• destin» serait plausible, ce qui est vrai, mais il se laisse (Hp., etc.), d'où lat. ceroma onguent utilisé par les
ainsi entraîner à des combinaisons étymologiques dérai- lutteurs, etc.; dérivés : X"f)pw[.tlX't"tx6ç, -'t"tO"'t"~ç (tardifs),
sonnables. Le mot reste obscur, voir sous ocx~pQ('t"oç. -'t"h1)ç ,< entraineur à la lutte» (Éd. Dioc/., voir L. Robert,
He/lenica 13,167-170); en outre X1)pW~ f .• cérat», onguent
de cire et d'huile (Hp., Ar., etc.), avec le dérivé tardif
527
à suffixe gréco-latin X'I)pW'I"OCpLOV (médec.); 2) X'I)p[~(ù héraut. (Suid.); au f. x'I)puxlv'I) désigne une charge de
«avoir l'aspect de la rire» (Zos. Alch.). Le latin cëra peut crieur public (pap.) ou équivaut à K'I)pUXOtLVOt (Hsch. qui
être un emprunt fait à une langue inconnue, parallèlement glose ~ XOt'l"OtpW[J.€V'I), Phot.); mais x'I)puKw87jç se rapporte
à x'I)p6ç. Ce peut être aussi un emprunt au grec, mais la au nom d'animal • buccin. (Arist.).
formation diffère (thème en -a féminin). D'autre part, grec Verbes dénominatifs: 1) K'I)pucrcrw, -u't"'t"w [dor., etc.,
X'I)p[oÀoç «flambeau de cire. (CIG 3028,5, Éphèse) est xiip-] «être héraut, crieur public, proclamer, convoquer
pris au lat. cëreolus. par une proclamation, etc .• (Hom., ion.-att., etc.), égale-
Le grec moderne a gardé xe:pl «cire, bougie., etc. ment avec les préverbes: cXVOt-, cX1tO- (notamment aux sens
Et.: Depuis Curtius, on a souvent répété un rapproche- de «renoncer publiquement. ou «bannir .), 8LOt-, e:tcr-,
ment avec le nom baltique du rayon de miel, lit. korys, XOt'l"Ot-, 1tpO-, etc. ; adj. verbal, p. ex., cX1tOX~pUK'I"0C;.
lett. kâre(s). Cette étymologie est compromise par une Noms d'action x~puy[J.Ot «proclamation. (ion.-att.),
difficulté, la correspondance entre a du baltique et ë, le voca- K~pu1;LÇ (D.C.), également avec préverbes : cXVOt-, 1tpO-,
lisme ë étant assuré pour x'I)p6ç. Les Indo-européens ont cX1tO-, plus cX1toK'I)pôi;L[J.OÇ «qui doit être vendu aux
connu le miel, cf. sous Il€ÀL, mais rien ne prouve qu'il ait enchères. (IG II' 1013); x'I)puY[J.6ç est tardif; 2) X'I)puxe:uw
existé un nom L-e. de la cire. On a donc pensé à voir dans «remplir la fonction de héraut, proclamer. (attique),
K'I)p6ç un emprunt, cf. déjà Schrader-N ehring, Real/ex. noter 8LOtX'I)pUKe:u6[J.OtL, «négocier par un héraut» (Th.
1,140 sq. Le «dérivé • X~pLV()OÇ présente une finale souvent 4,38); dérivés X'I)PUKe:(Ot, -'I)t'l) «fonction de héraut, de crieur
caractéristique de mots du substrat. Cf. encore Belardi, public. (ionien et attique), x'I)puxe:u[J.Ot «proclamation,
Doxa 3, 1950,210; Deroy, Gl. 35, 1956, 190. message. (lEsch., Sept 651), -e:UcrLÇ (Suid.).
Pour l'onomastique Suid. et Harp. nous citent les
K~pUÀOS : m., nom d'un oiseau généralement rapproché K~puxe:ç comme genos à Athènes, et PhoL les K'I)pUKL8OtL.
ou identifié avec l'alcyon ou «martin-pêcheur., voir Aussi K'I)pUKl8'1)ç et K'I)puxlwv chez Bechtel, H. Personen-
André, Oiseaux 25-27 (Alcm., Archil., Arist.), cf. Thompson, namen 533 et 535; le simple Kiipui; en chypriote (ICS,
Birds s.u. ; chez Ar., Ois. 299 sous la forme xe:(puÀoç par 260).
rapprochement avec xe:[pw, comme allusion plaisante à Dor. XOtpUXe:LOV est emprunté dans lat. caduceus, cadu-
un barbier. ceum «baguette de héraut, caducée., v. Ernout-Meillet
Suffixe -uÀoç diminutif comme on en trouve dans les s.u.
noms d'oiseaux (cf. Leumann, Gl. 32, 1953, 217). En grec moderne on a x1jpui; (x~pUXOtç), X'I)pucrcrw, X~pUi;LÇ
Et.: Deux hypothèses: 1. Si l'on part de x'I)p-, cf. skr. « proclamation, déclaration (de guerre) " etc.
sara- «bariolé •. sarl- nom d'un oiseau. - 2. Si l'on part
Et.: Répond exactement à skr. karu- «chanteur, poète .,
de x'I)À- (*K'I)ÀUÀOÇ avec dissimilation), on pensera à x~Àwv
mais avec un -x- qui peut être expressif. Voir aussi
« étalon., cf. la glose d'Hsch. X'I)puÀoç' &pcr'l)v iSpVLÇ
XOtpxOtlpw. Cf. Pokorny 530.
cruVOUcrLOtcr'l"LX6ç, avec Lagercrantz cité chez Frisk. Rien
de sûr.
KtlTOS, -e:oç : n. « monstre marin. (Hom., poètes), dit du
K~pUVOS : m., nom d'un coup de dés (Eub. 57,2); monstre d'Andromède (E., Ar.); chez Arist. désigne les
Phot. donne la forme xocpuvvoç. Inexpliqué. cétacés, etc., v. Thompson, Fishes S.U.; nom d'une
constellation (Arat., etc.).
KtlPUg : (sur l'accent cf. Vendryes, Traité d'accentuation, Composés avec le premier terme x'I)'I"o- et non le x'I)-re:cr-
§ 237), g. -üxoç, éol. xiipui;; le mycén. a déjà dat. sg. karuke; attendu, rares et tardifs : x'I)'I"O-()~pLOV « magasin de matériel
« héraut., messager officiel notamment à la guerre ou pour pêcher de gros poissons. (lEl.), -<p6voç (AP J, -80p1toç
dans les relations diplomatiques, se dit aussi du fonction- « qui nourrit les monstres marins. (Lye.). Au second terme
naire qui convoque les assemblées, fait les proclamations, on a, comme il est attendu (sauf pour l'accent?) -x~TIJç :
également dans les ventes (Hom., ion.-att., etc.) ; désigne [J.e:YOt-K~TIJÇ «plein de monstres marins. épithète de
encore le coquillage appelé buccin, avec le dérivé tardif 1t6VTOC; (ad. 3,158), «qui est un monstre marin., épithète
X'I)pUXLOV pour un collyre (Alex. Trall.); voir Thompson, de 8e:À<plç (Il. 21,22), d'où le mot a été appliqué à un
Fishes s.u., mais celui-ci a tort de croire que ce mot est navire {( aux flancs profonds. (Il. 8,222; 11,5 et 600);
un homonyme du nom du héraut. après Homère : ~Ot()U-X~T'I)Ç [1t6VTOÇJ «qui contient des
Comme second terme de composé, une douzaine monstres dans ses profondeurs. (Thgn. 175), 1toÀUX~'I"'I)ç
d'exemples, notamment !e:po-K1jpui; «héraut participant «aux nombreux monstres marins. (Théoc. 17,98); c'est
à un sacrifice. (inscr., D., etc.), cXvn- (IG II' 1949), à tort que l'on a vu dans ces mots, d'après une inter-
8pOIlO- «messager rapide. (.!Eschin.). prétation qui remonte à l'Antiquité, des composés avec
Pas de féminin usuel: X'I)pUXOtLVOt (Ar., Ass. 713) est un un second terme signifiant «gouffre., cf. Bechtel, Lexi-
hapax, cf. Chantraine, Formation 108; éol. xocpucrcrOt Lesbos. logus 194, réfuté par F. Sommer, Nominalkomposita 184.
Adjectifs dérivés. 1) K'I)pUKe:LOÇ «qui appartient au héraut» Dérivés : X~'I"e:LOÇ «qui concerne un monstre marin»
(S.) et KiipUK~FLOÇ, épithète d'Apollon en Béotie (VIe s. (Mosch., Nonn., etc.); x'I)'I"w8'1)ç «animal comme un cétacé»
av., Schwyzer 440) ; d'où au neutre X'I)pUXe:LOV, dor. xiip-, (Arist., etc.); certains dérivés s'appliquent au thon :
ion. X'I)pUX~LOV parfois X'I)pUXLOV (Ar., fr. 518) «bâton de X'I)Te:(Ot f. «pêche aux thons " etc. (Str., Ath. lEl.), finale
héraut., également nom d'une constellation (ion.-att., etc.), sur le modèle de clÀLe:(Ot; en outre, si la leçon est correcte,
en grec hellénistique et postérieur «salaire du crieur X~TIJ[J.Ot {( thon salé. (Diph. Siphn. ap. Ath. 3,121 b) serait
public, taxe pour une vente aux enchères»; 2) X'I)pUKLK6ç wç
un dérivé de nom en -'I)[J.Ot ; x'I)~V'I) . 1tÀorov [J.€YOt x1j'l"Oç
• qui concerne le héraut. (Pl., pap.), K'I)pUXLVOÇ «de (Hsch.), mais Latte écrit x'I)Tlv'I) .
528
Verbe dénominatif : x1j't"60[LCXL «devenir un monstre 123 sq. ; mais v. aussi Bechtel, H. Personennamen 237, et
marin. (lEl.). L. Robert, Hellenica 11-12, 84).
Emprunté dans le lat. cetus, -i m. «cétacé, thon _, avec Le grec moderne a conservé x1j<PT)v, également employé
cétarius, etc., cf. Ernout-Meillet s.u. au figuré, avec X1j<P1jvcxpe:L6 «tas de fainéants ».
En grec moderne x~'t"o~ = «cétacé •. Et.: Dérivé substantif en -~v, -ocv d'un adjectif *x1j<p6~
Et.: Inconnue. (*xiX<p6<; ?). On pense à rapprocher xW<p6ç «émoussé,
muet >, etc., et p.-ê. XSX1j<pe: . 't's6v1jxe: (Hsch.), cf. sous
K"TWEaaa.v : seulement en fin de vers dans la lormule xe:xcx<p1j6't'cx. Ces rapprochements posent le problème d'une
xOLÀ1jV Acxxd~cxL[Lovcx X1j't"we:O'O'cxv (Il. 2,581, Od. 4,1); dans alternance iX/w, exceptionnelle mais non sans exemple,
la poésie tardive dit du cheval de Troie (Q.S. 12,314), cf. !Xywy~, 't'S6WY[LCXL, 6s6iXy[LCXL, etc.
ou employé comme équivalent de X~'t"E:W~ avec ltwe:cx ou
q>&J..cxy~ (Nonn.). Chez Hom. le sena et la forme même du K"lXOC; : Ar., fr. 656, Pherecr. 165, avec les variantes
mot sont discutés. On a pensé que X1j't"we:O'O'cx est un arrange- ortho x'ijYX0<; (Hsch.), x1jyx6<; (A.D., Adv. 184,9), seulement
ment métrique de *x1j't"6e:0'0'cxv, que l'on expliquerait comme dans la question ltO~ x~Xo<;; selon certains grammairiens =
un dérivé d'un x~'t"o~ «gouffre _, si un tel vocable ltO~ y'ij<;, selon d'autres = ltoi 8T).
a bien existé (cf. Bechtel, Lexilogus, après Buttmann, et Et.: Expression familière sans étymologie.
Solmsen, Untersuchungen 123 sq. ; cf. S.U. x~'t"o~). Toutefois,
la leçon Xll't"We:O'O'cxv qui figure dans nos manuscrits peut K"w8"c; : Il. 6,483, puis D.P. 941, X1jWe:LÇ (Hom.,
être une correction maladroite d'Aristarque (issue de AP, Nonn.); en outre, avec abrègement de la première
[Le:yCXX~'t"1j~ et du prétendu x~'t"o~ «gouffre -). syllabe xe:w81j~ . xcx6cxp6~ (Hsch.) et xe:we:v O~e:L . e:ùw8e:~
D'autre part, la leçon de Zénodote (en Od. 4,1), men- (Hsch.) : ces deux adjectifs signifient «odorant >, dit
tionnée également chez Str. 367 et Eust. 294,10 et 1478,45, du sein d'une femme, d'une chambre-trésor, mais
était XCXLe:'t"&e:O'O'cxv, qu'il entendait comme valant xcxÀCX- évoquent au moins par l'étymologie le bois odorant que
[LLv6w81j • riche en calament _, plante odoriférante, tiré l'on fait brûler; X1jWe:L<; peut s'employer à côté de
de XCXLS't"CX . xcxÀcx[LLv(j1j. Bmw't"oL (Hsch.) et XCXLe:'t"CX~ sans e:ùw>31jç, cf. II. 3,382.
accent (Apoll., Lex. s.u. X1j't"we:O'O'cxv 99,16), cf. XCXLe:'t"&e:V't"o~ Et.: On explique le composé x1jw81j<; et le dérivé X1jWe:L<;
!Xlt' Eùpw't"cxo (Cali., fr. 639 Pf. où l'on trouvera tout le (avec allong. métrique) pour *X1j6e:L<; en partant d'un
dossier). D'autres érudits de l'Antiquité (cf. Str. et Eust., neutre *x~Fo<; «bois à brûler, bois odorant >, issu lui-même
Il. cc.) tiraient, pour Homère, l'adjectif de xcxLe:'t"oL . ot du radical de l'aor. inf. x~ (F)CXL «brûler >, cf. xcxLw; 1'1j
!XltO 't"éi:,y O'e:LO'[LWV pWX[LOL et de xcxLhcx~ = xcxL&8iX~, voir doit être un é, cf. sous xcxLw et x1jMo~. A côté du thème en s
ce mot et Bechtel o. c. *x~Fo<; a dû exister un dérivé en -LOV, cf. chez Hsch.
x~'(cx et xe:'Lcx glosés xcx6&p[Lcx't'cx.
K"Ua. (accent incertain) : delph. dans 6ùe:v ... 't"pLX't"e:ÙCXV
X1jÙCXV (Schwyzer 325 = IG II" 1126, 34, IV· s. av.). KL6.0W, voir XLW.
Obscur. TPLX't"e:ÙCXV s'insère à côté de 't"pL't"'t"o(L)cx, 't"pLx-
't"e:ucx, etc., et peut signifier « sacrifice de trois animaux - ; KL~8oc; : «scorie, déchet de métal. (Poli. 7,99), d'où
en ce cas x1jucxv devrait être un adjectif, que l'on rap- xLo>3wve:<; = [Le:'t'cxÀÀe:i<; (Poli. ibid., Moer.).
procherait de xcxLw, ~x1jcx et de x1jw81j~, cf. pour la forme Le terme de beaucoup le plus souvent attesté est l'adj.
les gloses d' Hsch. x~'(cx et XSLCX . xcx6&p[Lcx't"cx. Le sens serait XL081jÀoç, -ov «de mauvais aloi, faux. en parlant d'un
« victimes consommées par le feu '. Le point remarquable métal précieux, d'une monnaie, etc., d'où «trompeur,
pour la forme est le vocalisme é, cf. 30US XcxLW. D'autre menteur >, etc. (Thgn., PL, fr. 70 b 3, ion -att., etc.);
part, il n'est pas exclu que 't'pLX't'e:ÙCXV soit une forme avec le composé !X-x(081jÀo~ «de bon aloi» (Hdt., Pl.,
d'adjectif et x1jÙCX un substantif qu'il faudrait p.-ê. égaie- Lois 916 d, Arist.). Dérivés : xL081jÀLCX «falsification,
ment rattacher à xcxLw (*x1jF-iX ou *x1jF-yiX ?). Voir tromperie. (Hp., Ar., etc.), XL081jÀLç f. «scorie, déchet de
Prellwitz, BB 17,166 sqq., Bechtel, Gr. Dial. 2,156, métal _ dans l'explication de XLoll1jÀLwv't'cxç (Hsch.). Verbes
Schwyzer, Gr. Gr. 1,459, n. 7. dénominatifs : 1) xL08ll),e:UW «falsifier _ au propre ou au
figuré (E., Ar., Arist., etc.), avec xL08T)Àe:u[Lcx «falsification»
K"lÜ~ : nom d'un oiseau de mer, voir xcxùcx~. (Pl., Lois 917 el, -e:lcx (ibid. 916 d, 920 c) ; 2) xL081jÀL&W
«avoir la couleur de l'or falsifié », d'où par métaphore
K"cjITJV, -~vo~ : m. [avec la glose d'Hsch. xiX<pocv' «avoir la jaunisse. (Arist., Pro 859 b), avec le suffixe des
X1j<PT)v] «faux bourdon. (Hés., ion.-att.), l'insecte est verbes de maladie en -L&W.
défini comme n'ayant pas de dard et surtout comme De xL080ç est également tiré x[081j<; . xcxxoüpyo<;, <x& >-
paresseux; le mot est employé pour les paresseux, les 1t1jÀoç, Xe:LpO't'SXV1j<; (Hsch.) : le mot comporte à la fois un
bons à rien (com., Pl., etc.), v. A. Pelletier, R. Ph. 1948, sens technique et un sens figuré.
132-146; parfois employé par les Grecs pour désigner des Le grec moderne emploie encore xLollllÀOÇ «faux »,
barbares d'Asie, p. ex. les Perses (Hdt. 7,61) : Frisk a -1jÀe:ùw, xL08llÀO-ltOL6<; «faux monnayeur _, etc.
comparé le russe Némici «les muets» pour désigner les Et.: Expression technique relative aux mines et à la
Allemands, ce qui est différent. D'où le diminutif X1j<P~VLOV métallurgie, qui reste obscure.
(Arist.) et x1j<p1jvw81j~ « qui ressemble à un faux bourdon» On a rapproché la glose d'Hsch. xLoov . Ève:6v. II&<pLoL
(Pl., etc.). Le radical se retrouve probablement dans (Hsch.) et évoqué le fr. (pierre) sourde dans le vocabulaire
l'onomastique, cf. divers noms de forme familière : K1j<pe:u~ de la joaillerie «sans reflets»; Groselj, Ziva Ant. 3, 1953,
(Hdt., etc.), K~<pLÇ, Ka<pLÇ, Koc<pwv, KiXq>w (Solmsen, Beitriige 200 sq., mentionne encore ail. taub, slov. gluh avec le sens
529
«ne contenant pas de métal _ en parlant de minerais. Subsiste en grec moderne: K\yKÀlç Il grille, claire-voie_
La finale -80ç fait penser également à fJ.6Àu080ç «plomb >, avec xlyxÀl8wfJ.oc, X\yKÀI8w't'6ç, etc.
Àuy80ç «marbre blanc., qui appartiennent de même au Et.: Terme technique d'étymologie incertaine. On a
vocabulaire de la mine. On a aussi supposé un emprunt pensé à rapprocher KÀtvW (cf. 8\xÀl8e:ç) en posant un
sémitique, cf. Lewy, Fremdwlirter 132 sq. ('l'l). *K\À-KÀ\-8e:ç dissimilé (origine de X\À- 'l XÀL- 'li, cf.
Pisani, Rend. /st. Lomb. 77, 1943,549. Il serait plus naturel
KL~~O'~S, -e:wç : f. « besace, havresac. (Hés., Bouclier 224, de voir dans KlyXÀlç un postverbal de xlyKÀl~e:w «agiter,
Phérécyde, Cali., fr. 177,31, pap.); dans les textes les soulever., cf. sous XlYKÀOÇ, si l'on admet que le mot
plus anciens, pour la besace de Persée; chez Hsch. le désigne d'abord une porte qui bat, qui oscille, cf.
mot est glosé par 7tl)pOC et donné comme chypriote; Strômberg, Wortstudien 15. Voir aussi Pokorny 565.
variantes orthogr. KLOlJO'IÇ (Suid., Orion), KUOe:O'IÇ, KuolJO'loc
(Hsch.); forme populaire à gémination Kloooc' 7tlJPOC, KLyKÀOS : m. «hochequeue, bergeronnette. (com.,
AhwÀol (Rsch.); en outre, forme déformée Klpooc . 7tlJpoc, Arist., etc.), cf. la définition d'Hsch. : 6pve:ov 7tUXVWç -r1Jv
8Icp6&poc. AhwÀol [manuscrit 7te:ïpoc] (Hsch.), et voir Rohlfs, oùpdtv X\VOÜV et v. Thompson, Birds s.u.; peut-être aussi
WlJrterbuch s.u. d'où grec moderne K\POÉ:ÀÀOC «petit sac _, nom de poisson (Numen. ap. Ath. 326 a, où on lit contre
cf. Kretschmer, Gl. 11, 1921,247. la métrique XlyKOCÀOÇ) d'après sa couleur ('l), selon
Et.: Probablement terme emprunté, mais d'origine Strômberg, Fischnamen 116.
inconnue (cf. O'&:KKOÇ et 6UÀOCKOÇ). Fait penser à K\0W",6ç. En composition : K\yxÀo-~&:'t'iXç « qui marche comme un
Origine sémitique selon Lewy, Fremdworter 91 ('l). hochequeue t épith. de pu6fJ.6ç (Ar., fr. 140).
Verbe dénominatif : x\yxÀl~w «agiter la queue comme
KL~OV : Ève:6v. II&:cplOl (Hsch.). Signifie «muet. et un hochequeue t, cf. Hsch. S.u. KlyxÀoç .... àcp' 00 XOC~ 't'o
probablement «stupide. au figuré; retrouvé par Bechtel, K\yxÀl~e:\v, () &O''t'L 8\ocO'e:Le:0'6oc\ ... ; le simple n'est attesté
Gr. Dial. 1,450, dans le sobriquet ionien K\oüç; v. qu'une fois et au figuré, agiter. (Thgn. 303); en outre,
O. Masson, R. Ét. Gr. 80, 1967, 27-30, qui ajoute avec les préverbes 8\oc- (Hp., Ar.)·, 7ton- « agiter la croupe.
KIOiiç, KIO'ijÇ, etc. (Théoc. 5,117). Dérivés: KLyxÀ\mç «mouvement vif et
Et.: Obscure; voir Kl08lJÀoç 'l saccadé> (Hp.), -10'fJ.6ç (Hp.) = 't'&:pocxoç (Mén., fr. 413).
Et.: Le mot se présente sous diverses formes: XLyXOCÀOÇ
K~~Wp~OV : n. «péricarpe, fleur ou fruit du nénuphar (Suid., p. ex.) doit être une simple faute de copie,
égyptien. [KOÀOCKOCO'loc] (Nic., pap., etc.), d'où «coupe. K((y)XÀOç peut être influencé par xlXÀlJ; XÉ:yKÀOÇ se lit
(Did. ap. Ath. 477 f, Hegesand., etc.), «tombe. (MAMA chez Suid.; ces variations dénoncent une formation
6,339, etc.). Emprunté dans lat. ciborium, cf. Ernout- populaire à redoublement. On est parti de KÉ:yxÀOÇ (cf.
Meillet s.u. Subsiste dans gr. moderne K\OOUPI «tombe •. pour la fermeture de e: en 1 Schwyzer, Gr. Gr. 1,275),
Et.: Emprunt probable à l'égyptien, comme l'enseigne mais le rapprochement avec skr. cancala- est en l'air, cf.
déjà Hsch. : Atyu7t'nov 6vofJ.oc È7t~ 7toTIJplou. Cependant, Frisk s.u. ; on peut aussi à la rigueur partir de *Xe:ÀKÀOÇ,
non identifié en égyptien, cf. Nencioni, St. Ital Fil Cl. cf. xÉ:ÀÀw, etc. ('l). Voir aussi KlÀÀoupoç.
16, 1939, 10.
KŒa.Àov : Kp6fJ.fJ.uOV (Hsch.). Obscur.
Ki:~WT6s : f. (une hypothèse pour expliquer le genre,
Schwyzer, Gr. Gr. 2,34, n. 2) « bolte de bois, coffret " etc.
(Hecat., Simon., attique, etc.), employé aussi pour l'arche KL8a.pLS : (Ph., Poli.), avec les doublets xl't'ocplç (Ctes.) et
de Noé et pour l'arche de l'alliance (LXX). Diminutifs: XL1:'t'OCpIÇ . 81&:8lJfJ.oc, Il cpOpOÜO'I KU7tpIO\ ... (Hsch.) ; nom d'une
K\Ow'nov (Ar., Arist., etc.), -l8\ov (inscr. Délos), -&:pIOV coiffure en forme de turban portée par les rois perses
(Hero, etc.). Suid. a la glose KlOoç (KLOOÇ)' Klow·nov. (Ctes., Plu., etc.), dit aussi du turban du grand prêtre juif
Forme ancienne 'l Dérivé inverse, ou influence du lat. cibus? (LXX): nom d'une danse en Arcadie (Ath. 631 dl.
Cè dernier mot est rapproché par les Anciens de Klo\O'\ç. Et.: Emprunt oriental quasi certain. Hypothèse sémi-
En grec moderne K\ow't'6ç «arche de Noé., K\OW't'\OV tique chez Lewy, Fremdworter, 90.
«caisse, coffre •.
Et.: Emprunt probable. Fait penser à KlOlmç qui serait KŒa.cJ>os : 86ÀIOÇ, XOC~ <KI8&:CPlJ> 1) àÀw7tlJ~ (Bsch.);
également emprunté. Hypothèses sémitiques chez Lewy, xI80ccplwv . 7tocvoupywv (gén. pl. 'l ou partie. dor. de *KI8occpÉ:w
Fremdworter 99 sq. en corrigeant 7tocvoupywv)' XI8&:cplJV ydtp -r1Jv àÀW7te:KOC
ÀÉ:youmv (Hsch.) ; d'autre part XIV8&:cplJ . àÀw7tlJ~ (Hsch.) ;
KLyKa.O'OS : KUOe:U't'IK6ç 't'\Ç ~6Àoç, et KlKKOCO'OÇ . ... KOC~ Kw8occplwv' 7tocvoupywv, àÀW7tÉ:KWV (Hsch.); dénominatif
~6Àou 6vofJ.oc (Hsch.). Nom d'un coup de dé. Obscur. Pour xI8occpe:ue:lv . 7tOCVOUpye:LV ... (Bsch.). Autres formes avec 0'
le suffixe, cf. Chantraine, Formation 435. Fait penser à initial : O'K18occpl) . àÀw7tlJ~ (An. Ox. 2,302) ; O'xw8occp6ç f.
KlYKÀOÇ. (lEI., N.A. 7,47). Donc, noms du renard de formes variées,
ce qui ne surprend pas pour un tel animal, les formes
K~yKÀLS, -l80ç : f., généralement au pl. -l8e:ç «grille, pouvant être populaires ou modifiées par un tabou.
balustrade à claire-voie _, dit des portes treillagées par Et.: Nom d'animal en -cpoç, cf. Chantraine, Formation
où passaient les bouleutes ou les juges pour franchir la 263, Pas d'étymologie. Frisk énumère des hypothèses
barre du tribunal (inscriptions attiques, Ar., etc.), dit anciennes pour les écarter. Voir aussi xlpoc, KlpOtcpoç.
parfois par métaphore de la pratique judiciaire (Plu., etc.).
Composé: 6UPO-K\YKÀl8e:ç (/G II' 1672, 168).
KLSVOV - 530
KLSVOV : èv6ri3e:. IIriqlLo~ (Hsch.). KLKL, -LOC;, -e:ooç (aussi indéclinable, Mayser, Gramm.
Et.: Contient presque stlrement le thème démonstratif der gr. Pap. 1 : 2,24) : n. «huile de ricin» (Hdt. 2,94,
* ki- attesté dans lat. ci-s, ci/ra, got. hita «maintenant., Pl., Ti. 60 a, pap., etc.) ; se dit aussi de la plante «ricin,
cf. sous &Xe:L. Finale obscure. Hypothèses de Bechtel, ricinus communis • (Str., etc.). Pour désigner l'arbre on a
Gr. Dial. 1,439, et de Pisani, Anales Fil. Clas. 6, 1954, aussi f. x~xé:(X (Aët., Paul Aeg.) ; sur le modèle de cruX&(X, etc.
213 sq., qui rapproche *x~3 n. de got. hit-a et voit dans -VOY Rares compo,;;és techniques : x~x~oupy6C; «qui s'occupe
une forme de vuv «maintenant. avec passage chypriote du ricin. (pap.), XLKLOcp6poc; «qui produit du ricin» en
de U à 0, cf. hitt. kinun « maintenant '. parlant d'une terre (pap.).
Dérivés : XLX~OV «racine du ricin» (Gal.), XLX~VOC; «qui
KL8pUL (correction pour xL3vIX~) : o:t ècpwp~o~ [&y)(Wp~O~
vient du ricin. épithète de ItÀ(X~ov (Dsc., Gal.).
cod.] 7te:cppuy(J.&VIX~ Xp~6IXL (Hsch.) = )([3pIX~. Et.: Mot égyptien selon Hdt. 2,94, cf. Hehn, Kultur-
pflanzen 207. Un nom du ricin en égyptien pourrait être
têqi (m), et des mss d'Hdt. donnent 't"'Îjx~ : Loret, chez
KLÉÀÀ"'1 ; cp&yyoC;, IXùy1) , cpWC;· mx)(V1)· O(J.L)(À1) (Hsch.).
Legrand, éd. d'Hdt., ad lac. On a aussi évoqué égypt.
Obscur.
k~k;, Nencioni, St. If. Fil. Cl. 16, 1939,9.
15
532 -
ICLVa.~pa. : c odeur de bouc" (Luc., Poli. 2,77, Hsch., etc.) ; de S. et Hecat. 291 J.). D'où XLVotpÉOOV c champ d'arti-
d'où XLVotÔPIlOO « avoir une odeur de bouc. (Ar., Pl. 294) ; chauts" (pap.), Xtvotp'l)'Pllyo<; (Juba).
XtvotÔPEUILot'l'ot . cbtoxotOIlPILot'l'ot iS~ov't'ot (Hsch.). En outre,
dans un sens figuré ('i), XLVIlÔpot = XLILÔdot (Phot.), IClv8a.~ : eùxLv'I)'l'OC;; xLv8otxotc;' eùxtv7)'l'OUC; (Hsch.).
XLVotÔpeueO'OotL' O'xeuoope~O'OotL (Phot.). En composition ovo-xLv8LOC; «ânier» (Eup. 182), cf.
Et.: Le rapprochement avec xe:vÉôpeLo<;, qui vient Hsch. ovoxLv8LO<; Xott ovoxlv8otc;' &.O''l'potÔ'I)À&'l''I)C;, oV'l)À&'l"I)C;;
d'abord à l'esprit, se heurte en tout cas à une difficulté ovoxLv8iiC; est apparemment dorien, cf. Pollo 7,189. En
phonétique. outre, l'anthroponyme KlvBoov (Ath. 345 c, si le texte est
correct). Il existe un verbe xLv81lveL [corr. de Taillardat
KlVa.8os, -eo<; : n., nom sicilien du renard (Sch. Théoc. pour xLv8otUEL]' XLVEL'l'ot\, xepot't'l~eL (Hsch.). Le groupe
5,25, Call. Com. 1 D), animal nuisible (Démocr. 259), de O'xLv8otpoC;, O'XLvBotXLO'otL c futuere 0, etc., peut être
cf. encore XLvot80<; . IhJPLOV, iSqn<; (Hsch.). D'où «gredin apparenté, voir ss.uu.
rusé" (S., Ar., D., Théoc. 5,25 [corr. pour xLvot8eu]). Et.: On retrouve dans xtvB-a.voo un présent à infixe nasal,
Mot expressif. Dimin. XLVIl8LOV (Harp.). Anthroponymes : suffixé en -&voo comme ÀLIL7ta.voo ; xLvBa.voo est l'arrangement
KLVIl8'1)<;, KLVIl800v (Bechtel, H. Personennamen 582). d'un ancien *xLv8oo (cf. &.!-Lv8oo, xUÀLv8oo) comme ÀLIL7ta.voo
Et.: Peu claire. Fait penser à xvc.i.8otÀov, voir ce mot. suppose *ÀLIL7too. Ce thème x\v8- a fourni des formes
nominales de type familier dans xlvBii~, etc., et * ki-n-d-
KLVa.9LO' ....a. : n., «bruissement, murmure des ailes» se situe à côté de * kei-d-, p.-ê. dans got. haitan « ordonner,
(lEsch., Promo 124); XtvotOLO'IL6<; id. (Phot.); doit être appeler 0, de * kei-Iki-, cf. XLOO, etc. Voir Taillardat, R.
dérivé de XtvotOL~ELV' l8LIl~eLv, CbtOO'l)O'otUpL~etv Xot'l'IX: Ét. Anc. 58, 1956, 180-194. Cr. encore xLvBuvoc;.
ILLxpàv O'uÀÀÉyOV'l'ot' ~VLOL ILLVUPL!;:Etv, Xott xLveLv. (Hsch.).
Il est bien malaisé de relier l'une à l'autre les deux KlV80s : «plante odoriférante 0 (Mnesim. 4,63).
significations de c murmurer », etc., et de c épargner " etc.
S'agit-il du bruit des pièces que l'on entasse 'i A ce second KlV8uvos (dat. -UVL Ale. 415 L.P., avec xLvBuv [sic]
emploi se rattachent les gloses XLVotOO<;' 6'l)O'otuPLO'IL6c; Sapho 184) : m., «risque, danger" la notion étant liée à
(Phot.), XLVotOLotC; . xpu7t'l'6<; (Hsch.). celle de «hasard incertain 0 (Thgn., Pi., ion.-att., etc.),
Et.: Mots expressifs obscurs. Font penser à xtvup6C;, cf. Mette, Hermes 80, 1952, 409. Employé avec les verbes
ou à XLVÉOO, malgré la différence de quantité de l'iota. &.VotppL7t'l'Etv, &.VLÉVotL, etc., le mot a servi de substitut
figuré de x06ov, cf. Taillardat, R. Ét. Gr. 1951, 4-7.
IClVa.L8os [iota bref attesté par Hérod. 2,74] : m., «débau- Comme second terme de composé dans plus de quinze
ché, qui pratique la débauche avec des hommes,. (Pl., exemples, notamment &.- (Sim., Pi.), È7tL- (Hdt., etc.),
Gorg. 494 e, Herod., 1. C., etc.); autre sens c danseur !O'o- (Th.), 7toÀu- (Isocr., etc.), \J7tO- «un peu dangereux.
spécialiste d'une danse efféminée,. (inscr. d'Égypte, (Pl., Lois 830 el, 'PLÀO- (X., D., etc.).
P. Teb. 208, Plb. 5,37,10); en outre = xtvotL8LOV chez Dérivés : xtvBuvc.i.B'I)c; «dangereux,. (Hp., Plb., etc.) ;
Gal.; ~nfin, nom d'un poisson (Pline, H.N. 32, 146) verbe dénominatif xLv8uveuoo «courir un danger, s'exposer
probablement le même que 1'&.À'P'I)O'-ri)<;, cf. Saint-Denis, à un danger, combattre., compléments avec 7tept et le
Animaux marins S.U. cinaedus. gén., le dat. ; d'où «risquer, avoir chance de 0 sans idée de
Composés: XLVotL80-YPIl'P0<;' -À6yo<;, -ÀoyÉoo, tous tardifs. danger déjà chez Hdt., Pl., etc. (ion.-att., etc.), également
Dérivés XLvotl8LOv nom d'oiseau = tuy~ (Hsch.), avec les préverbes 8Lot-, Èm-, O'uy-; dérivés : xLv8UveUILot
O'eLO'07tUy(:; oiseau qui agite la croupe (Schol. Théoc. 2,17) ; n. «entreprise hardie, trait de bravoure. (S., E., Pl.,
XLvotL8Lii<; m. pierre qui se trouve dans le poisson XLVotL80<; Rep. 451 a, Lois 969 a), -eu'l'otL «amis du risque» dit des
(Pline); XLVotL8Lot «débauche. (lEschin., etc.); adj. XtvotL- Athéniens chez Th. 1,70 à Côté de 'l'OÀIL'I)'t'otL, cf. aussi
8c.i.8'1)<; (tardif) ; verbe dénominatif xtvotL8L~OO c vivre dans D.C., fr. 70,6; enfin X\VBUVEU'l'\x6C; «aventureux 0 (Arist.).
la débauche" (Antioch. Astr.) avec XLVotl8LO'ILot (Eust.) ; KLVBuvoc;, xLv8uVEUOO subsistent en grec moderne. L'emploi
en outre, XLVotLBeuoILot\ (Sch. Luc. J. Tr. 8). dialectal pour désigner un lit à Naxos est issu du sens
KLVotLBo<; subsiste en grec moderne au sens de « débauché, maritime de «banc de proue. attesté chez Hsch. : '/] Èv
homosexuel •. 7tp0pCl' O'eÀL<;, cf. Andriotis, GI. 25, 1936, 19 sq.
Et.: Mot familier ou populaire. Expliqué par Et. Gud. Et.: Controversée. On a jadis supposé un emprunt
322,13 : 7totpIX 'l'à X\VeLO'Oot\ T1)v otlB& ~ 7totpIX 'l'à X\Ve:LO'Oot\ asianique à cause du groupe -vB-. On a aussi voulu retrouver
'l'IX otlBoLot. Cette explication s'accorderait avec les divers un composé avec le nom du chien, xLv-Buvoc; résultant
sens du mot et d'autre part, avec le nom d'oiseau XtvotL- d'une assimilation vocalique pour *xuv-Buvoc;, le premier
BLOV = O'ELO'07tUyL<;. La flexion thématique pour un composé terme étant le nom du chien, et le second un radical
d'otl8c.i.<; n'est pas impossible: on a de même des composés signifiant «jeter les dés », cf. sler. dtvyati «jouer aux dés»
en -yeÀo<;, -LBpoc;, etc. La difficulté essentielle est la quantité dyütd- n. «jeu de dés»; xuoov est le nom d'un coup de
brève de l'iota, alors que l'iota de XLVÉoo est long (v. dés malheureux (Sittig, KZ 52, 1924, 207 sq., Schwyzer,
Chantraine, Kratylos 7, 1962, 171-172). Cf. L. Robert, Gr. Gr. 1,335). Critiques justifiées de Kretschmer, KZ 55,
Stèles de Byzance 185. 1928, 90 sq. et Kuiper, Gedenkschr. Kretschmer 1,217,
n. 26. Dernière hypothèse moins invraisemblable : rap-
KlVa.pa. : f., «artichaut., Cynara Scolynus (grec hellén. prochement avec xLv8ot;, ovoxlv8LO<; (Prellwitz, Vendryes,
et tardif), également (par influence de xuc.i.v 'i) XUVotpot, R. Ét. Gr. 25, 1912, 461-462). L'hypothèse est reprise
mais ce mot désigne aussi d'autres plantes et xuvotpOC; et développée par J. Taillardat, R. Ét. Anc. 19;)6, 189-Hl4.
serait l'églantier (voir Ath. 70 b, avec les fr. 348 et 718 Ce dernier reconnaît dans xLv8uvoc; un terme du vocabu-
533 KLY6>TrETOV
laire des jeux en rapprochant l'expression À[601l x~1Ie:rv lsid. 203). Le lat. cinnabaris qui a donné fr. cinabre est
«pousser le pion JI, donc «risquer.. Il explique la forme pris au grec.
par le thème x~1I8- (v. sous xlv8ot1;), en posant un athéma- Et.: Mot d'emprunt, d'origine probablement orientale,
tique ancien ace. xlv8uv, gén. xlv8uvoc;, lequel est attesté cf. Schrader-Nehring, Reallexikon 2,701 sq.
en lesbien.
KLVVa. .... W ....OV : (Hdt. Thphr., pap., etc.), également XIWIX-
Ki'VÉW : f. -1)crw, aor. -'r)crtx, etc., «mouvoir, mettre en 1L0V (Pline 12,86) ou XIVotlLOV (Nic., Th. 947), variété supé-
mouvement, troubler, bouleverser JI, etc.; équivalent de rieure de cannelle, cinnamone, cf. Olck, Pauly-Wissowa,
~~vtw au sens sexuel, avec ol x~1IoülLevo~ = ol xlvot~8o~ R.E. 3, 1647. Le mot désigne aussi un oiseau mythique
(Hom., ion.-att., etc.); également avec préverbes &'Vot-, qui ferait son nid avec des branches de cannelle (Arist., H.A.
&'ltO-, 8~1X-, ix-, 1Le:"IX-, ltpO-, cruy-. Noms d'action : XIV'r)cr~C; 616 a, etc.) ; l'oiseau est également nommé XIYvlXlLo-Myoc;
«mouvement» en général, mais aussi au sens d'. agitation (Pline 10,97), cf. Thompson, Birds s.u., mais les textes de
politique. (Tyrt., ion.-att.), avec préverbes, p. ex. &'VIX-, Pline donne en fait cinnamolgu8. Voir André, Oiseaux
1Le:"IX-, cruy-; XIV'r)1L1X plus rare «mouvement JI, notamment 56.
«mouvement politique. (Plb.), «impression des sens JI Dérivés : X~WotILWILIC; f. petite espèce de cinnamomon
(Épieur.), noter Arist., Ph. 241 a : oil..' 1) ypotlLlLlJ tx cr"~YlLwv, (GaL), X~WIXIL6>IL~VOC; «préparé avec de la cannelle»
oil..' 1j XIV'r)cr~C; Èx x~v'r)ILâ."wv; aussi avec préverbes, (Antiph., etc.), X~WotlLwlL[~w « ressembler au cinnamomon »
notamment &'VIX-, 8~1X-, 1Le:"IX-, ltIXPIX-, d'où 1tlXpIXX~1I'r)1L1X,,~x6c; (Dsc.5,121).
«qui a l'esprit dérangé. (Ph.); x~v'r)61L6c; «mouvement JI Et.: Pris au phénicien selon Hdt. 3,111. On rapproche
(PL, P. 4,208, hapax) avec sens intransitif ; X~1I6> f. (Emp. aisément hébr. qinniimon, même sens. Finale refaite
123,2, dor. selon Hsch.). probablement sur le nom de plante &ILWILOV. Voir
Noms d'agent : x~v'r)T1jp «qui a la fonction d'ébranler. E. Masson, Emprunts sémitiques 48-50.
dit de Poséidon (H. Pos. 2, PL, 1. 4[3J, 19), avec X~1I'r)T1jp~0c;
(lEsch.); x~v'r)T1jc; «qui met en mouvement, qui agite.
KtVU ....a.L, voir Xtvtw.
(Ar., Nuées 1397, Plb.) avec x~1I'r),,~x6c; «apte à mouvoir JI
ou «à se mouvoir. (ion.-att.).
Noms d'instrument ou de lieu : X11I'r)6p01l • cuiller pour KLYUpa. : f., instrument à corde dont on joue avec la main
mélanger. (PolI. 7,169), ou XI1I'r)"P01l (Eust., byz.); ou avec un plectre (LXX, J.).
X~V'r)T1jpLOV «mauvais lieu» (Eup.), cf. x~vtw au sens Et.: Emprunt à l'hébreu kinnor. Cf. outre la biblio-
érotique. De &'1tO-X~Ve:LV a été tiré &'1t6-x~voc; m., nom d'une graphie de Frisk, E. Masson, Emprunts sém. 69, n. 2,
danse comique plus ou moins indécente (Cratin., Ar., renvoyant à J. P. Brown, Journ. Semit. Studies 10, 1965,
PolI.). De XIYtw au sens obscène est tiré x~1I'r)"~â.w (Mén., 197-219.
Dysc. 462) = ~~1I'r)"~â.w (à moins de corriger le x en ~ 1).
Présent athématique moyen, parallèle à Xtvtw, xtvulLot~ KLYUpO~ : épithète de ~oüc; (Il. 17,5), y60C; (A.R. 4,605),
«se mettre en mouvement, se mouvoir JI (Hom., A.R.), 1ttT'rjÀIX (Nonn., D. 38,95) ; généralement traduit. plaintif.,
également avec les préverbes Èy- (Q.S.), tm- (Q.S.) l'mo- mais les gloses d'Hsch. sont confuses : x~vup1)' &.1tIXÀ~,
(Q.S.). VtlX, Àe:xw, oix"pâ., ep'r)1I'r)"LX~ (cf. Il. , 1. c.); x~vup6v .
De ce thème ancien est tiré un présent expressif Àe:1t,,6v, XIX1tup6v, 61;ü, olx"p6v (cf. A.R., l.c.).
x~vücrcrolLlX~ «s'agiter, être agité» (lEsch., Ch. 196) avec Dérivés : x~wup[3e:c;' "a ILLXpa 6p1l~eâ.p~ot (Hsch.),
XlVUYILIX« objet mobile, jouet [des ventsJ JI (lEsch., Pro 158). dénommés d'après leurs cris. Verbes dénominatifs :
Le grec moderne emploie encore x~vw, avec XI1I'r)cr~C;, x~vup[~wv var. de Zén. pour xotl &.Xe:ÜW1l en Il. 9,612;
XIV'r)ILIX, x~v'r),,6c;, XIY'r)"01tO~W «mobiliser., etc. X~VÜPOILIX~ « se lamenter, se lamenter sur. (lEsch., Sept 123,
Et.: Il est naturel de poser *xt1ltFw substitut de *xt- fr. 474, v. 804 [Mette], Ar., Cau. 11, A.R., CalI., etc.);
ve:u-IL~, à quoi répond au moyen xtvulLlX~ qui est attesté. en outre, x~vlXpü~e:cr61X~ . ep'r)Ve:L1I 1Le:"a "oü yOyyU~e:IY
La conjugaison X~1I1)crw, txtv'r)crot est donc analogique. (Hsch.), p.-ê. sur le modèle de Xe:ÀlXpÜ~e:~V; mais on ne peut
Un radical X~- se retrouve dans x[w, v. S.U. La difficulté établir de lien clair avec X~1IIXe[~W, v. s.u. x~1Iae~crlLlX.
grave est qu'on attend *x~-1Ie:u-IL~/x~-VU-ILIX~ avec un iota Dans l'onomastique, il est sfir que le nom chypriote
bref radical. L'iota long est inexpliqué. On a tenté d'en et cilicien K~1IüpiXC; (-'r)C;) (Hom., etc.) n'a rien à voir avec
rendre compte en voyant dans È-XIIX601l, etc., un thème x~vup6c;.
X~IX-, de • ki<l. -, ce qui permettrait de poser· kiil.- > Xt-, Et.: On aperçoit immédiatement le parallélisme entre
voir sous x[w, ainsi que Frisk S.V. x[w et Pokorny 538. x~vup6c;, X~VUpl~W, XIYÜPOILIX~
et lL~vup6c;, IL~VUpl~W, 1L~1IÜPO(.LIX~.
M. Leumann, Hom. Wiirter 241, pense de façon
KLYVa.~a.pL, -e:wc; : n. (Arist., Thphr., etc.), également -~c;
plausible que led formes anciennes sont d'une part xIYup6c;
m. (Anaxandr. 14, PS. Dsc. 3,143) «cinabre JI, bisulfure de de l'autre ILIYÜPOlLot~; XIYÜpOILIX~, non homérique, serait
mercure d'où est tiré le vermillon; aussi comme nom de fait sur le modèle de IL~VÜPOlLot~. Mais l'hypothèse que
x~vup6c; serait à l'origine un terme du vocabulaire de
plante = tpu6p68IXV01l «garance. (Ps. Dsc., 1. c.). D'.où
X~WlXoâ.p~OV «pommade pour les yeux» (Gal.), X~WIX
l'élevage reste en l'air. Pas d'étymologie. Hypothèses
MpIYoc; «de couleur vermillon. (Arist., etc.), le verbe chez Hester, Lingua 13, 1965,373.
dénominatif X~WIXOlXpl~W «être de couleur vermillon •.
Doublet de forme différente : ,,~yyâ.olXp~ déjà ancien
si le texte est correct (Diocl. Com., fr. 9,10) ou nyyâ.olXpu [1J
(Theognost., Cano 120, Hsch.), avec "~yyIXOâ.p~1Ioc; (Dam., KLVWTrETOV : n. «animal venimeux, serpent. (Cali.,
KLVW1TETOV 534 -
H. Zeus 25, Nic., Th. 27 et 195) ; avec Xtl/W7t'l)cr-riJe;;, -ou m., (Hp., Dsc., Gal.), Èy- «orange pâle. (Dsc. 1,13), cf.
même sens (Nic., Th. 141). Strômberg, Prefix Studies 127; au premier terme dans
Et.: Semble tiré de xvt:><jJ «animal qui mord, serpent. XLPPO-XOLÀIX8loc «figue à l'intérieur orange. (Ath. 78 a),
avec voyelle d'appui, au moyen d'un suffixe pris d'une part XLPPOe:L81)c; (Apollod. My th. ) avec le doublet xLppt:>8'1)C;
à tpm:'t"6v, 8IXXe:'t"6v, etc., de l'autre à tp7t'l)cr-riJe;;. Mais on a ( Hippiatr.).
pensé aussi que xvt:><jJ était une forme syncopée de Divers noms d'animaux nommés d'après leur couleur:
XLVt:>7te:'t"ov, cf. Szemerényi, Syncope 74, n. 5. xLpple;; f., nom d'un poisson de mer (Opp.), v. Thompson,
Fishes s.u. et plus haut x'l)plC; sous x'l)p6e;; avec le doublet
KL~a.ÀÀTJS, -ou: m., « voleur de grand chemin, brigand» XLpp&. [sic] . txOuc; 7toL6C; (Hsch.); xLpplc; désignerait un
(Démocr. 260; SIG 38,19 [Téos, v· s. av.]), cf. la glose oiseau, d80c; léplXxoc; (EM 515,15); cf. Xe:LpLe;' 5pve:ov
d'Hsch. XL~&.M'I)e;; . cpt:>p, xÀé7t't"'l)e;;, &ÀIX~t:>V. Autres formes 1éplX~, 01 8è: &Àxu6voc (Hsch.), d'où l'emprunt lat. cïris.
diverslls xL~IXe;; • 't"oùe; Èv 68ijl ÀTlcr't"&.e;; (Phot.) ; xLn&.À'I)e;; = Voir aussi x[poc, xLpoccpoc; «renard •.
XÀé7t't"'l)e; selon J. le Gramm. (Hoffmann, Gr. Dial. 3,208). Et.: La géminée fait penser à celle de 7tupp6C;, de sens
Dérivés : XL~IXÀÀe:UW t être un voleur de grand chemin» voisin, mais à la différence de 7tUpp6e;;, il n'existe pas
(SIG, 1. c.); XL~IXMLIX • 7téicrlX xlXxo't"e:xvLIX (Hoch.). ici de doublet avec -pcr-. La géminée de xLpp6e; pourrait
Et.: Le flottement à la seconde syllabe entre -~- et ion. être analogique de 7tupp6e;, ou expressive. Le radical est
-crcr-, att. -'t"'t"- (cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,318) est en faveur obscur. La comparaison avec lit. sifmas, sirvas «gris,
d'un emprunt à l'Asie Mineure, cf. S.u. 'l~IXÀoe;; avec la gris-bleu. (Frisk, IF 49,1931,99) se heurte à la différence
bibliographie. Dernière tentative dans ce sens chez de sens, et au fait que le radical baltique doit reposer sur
G. Neumann, Untersuchungen, 63 sq. un vocalisme zéro (cf. Pokorny 573-574). Le rapprochement
m. irl. clar « brun foncé. (. keiro-), russe séryj (cf. Pokorny
K{OUpOS : È[.LOoÀe:ùe;; otcru'Cvoe;, X6cpLVOe;;, <T> 't"ov crL't"OV &VIX-
540-541) reste également douteux.
O&.Moucrtl/ ol vlXunxol, ~ [.Lé't"pov 't"L (Hsch.). De ce nom
d'un panier d'osier on a rapproché de façon hypothétique KLpUOS : m., «varice. [= t~llX] (Hp., Philostr.) avec
mycén. kiuroi (dat. pl.), M. Lejeune, Mémoires 1,335, les variantes xpLcrcr6c; (Hippiatr., Hsch.); pour l'inter-
Palmer, Interpretation 328. version de la liquide, cf. Lejeune, Phonétique 122 et xpL~6c;
Et.: Pourrait être un emprunt sémitique, cf. hébr. (Poli.), pOUl' la variation cr/~, v. Schwyzer, Gr. Gr. 1,318
kiyyor « pot, bassin •. et 516.
Au premier membre de composés: XLpcrO-X1)À'I) «rupture
K{Pa. : &Àt:>7t'I)~. A&.xwve:e; (Hsch.), et avec le suffixe de de varice. (Cels., etc.), xLpcro-'t"o[.Léw «opérer une varice .,
noms d'animaux -cpoe;, xLplXcpoe;; . &Àt:>7t'I)~ (Hsch.). avec -'t"o[.Lloc (médec.), xLpcrouÀX6c;, avec xLpcrouÀxéw «soigner
Et. : On a supposé que le mot est issu de xLpp6v . 7tupp6v, les varices» (médec.), XLpcrO-e:L81)c; (Hp.), avec le doublet
ÈpuOp6v., ~lXv06v (Hsch.), cf. s.u., le renard étant défini xLpcrt:>8'1)c;.
comme l'animal roux. KlplXcpoe;; peut aussi être une déforma- Dérivés: xLpcr60[.LIXL, -6w «souffrir de varices. (médec.),
tion de xL8lXcpoe;; d'après xLpp6e;;. Voir Frisk, IF 49, 1931, avec xLpcrwcrLe;; enfin XlpcrLOV espèce de chardon à épine
98 sq.; Mastrelli, Arch. Gl. It., 1965, 105-120. molle (Dsc. 4,118); la plante est ainsi dénommée parce
qu'on l'utilisait pour les varices.
KLPKa.{a. ([5l~lX) : « herbe de Circé, dompte-venin, Vince- KLpcr6e; subsiste en grec moderne.
toxicum Nigrum _ (Dsc., Apollod.) = 8LpXlXllX. Évidemment Et.: On a rapproché le mot de xlp}toc;, xplxoc; « anneau "
tiré du nom de la magicienne Circé. Voir sous 8LpXIXLIX en pensant à l'aspect des varices, cf. Pokorny 935. On
pour les rapports entre ce mot et XLpXIXLoc. poserait alors *XLpx-y-Oe;. Il serait encore plus difficile
de relier xLpcr6e; à xLpp6ç d'après la couleur de certaines
varices.
1 K{pKOS : m., variété de faucon (Hom., lEsch., Arist.
A.R.); dans Od. 13,87 xlpxoe; est épithète de rp'l)~; v.
Thompson, Birds S.u.; xlpx'I) est un nom d'oiseau chez KLpTOS Simon. 624 P. Sens inconnu, mais on a corrigé
lEl., N.A. 4,5. Le nom de la magicienne Klpx'l) doit être en crxlp't"oc;.
tiré de xlpxoe;.
Et. : On a pensé que le mot reposait sur une onomatopée, K{pWV : &MvlX't"oc; 7tpOC;; cruvoucrlocv . xcxt od80lou ~À&.o'l) .
cf. xpé~, etc. Le rapprochement avec xlpxoe;; «cercle. xoct &7te:crxoÀu[.L[lévoc;;· xoct xuplwc;; [lè:v 6 cr&.'t"Upoç, xlXl
par référence à l'épervier qui tournoie (cf. Thesaurus Èv't"e:'t"oc[.Lévoc;, 6 yuvocLxllXC;, x(Xt [.L1) 8uv&.[le:voç Xp'ÏjcrOIXL
s.u. et Szôtz, Antik Tanulmanyok 4, 1957, 101-106) est (Hsch.). En outre, les anthroponymes Klpoc;;, Klpwv,
moina plausible, mais n'est pas impossible. KLpWVl8'1)C;; (Bechtel, H. Personennamen 497).
2 K{pKOS : «anneau., voir xplxoe;. -KLS : ép., lyr., dor., également -XL, lacon. -XLV; suffixe
multiplicatif adverbial: 7tOM&'-XL(C;;) «souvent. (Hom., etc.),
't"é:'t"P&.XL(Ç) «quatre fois _ (Od. 5,306, etc.), 7te:V't"&.-XL(Ç)
«cinq fois» (depuis PL), mais 8U&.XLC;; et 't"pL&.-XLC;; ne sont
KLppOS : «orange, fauve -, situé entre 7tupp6e;; et ~ocv06e;;, attestés chacun qu'une fois chez Ar. pour les usuels 8le;
épithète du vin, du nectar (Hp., Nic, etc), f. XLpp&.e;;, et 't"plç. Énumération des formes chez Schwyzer, Gr.
-&.80e;. Gr. l, 597-598.
Comme second terme de composé: U7tO- « un peu orange» Les variations de la finale en -XL, -XLÇ et -XLV s'expliquent
535
par la présence dans -X Le; (ion.-att.) et -XLV (Iacon.) d'une palatalisation attendue. Cf. Pokorny 598, Mayrhofer,
consonne finale destinée à éviter l'hiatus, cf. oGi~{h, -(he;, Etym. Wb. des Altind. 1,207.
-6LV, Oi)-rCil, Oi)-rCile;, etc.
Le grec moderne a conservé l't'OMŒXLe;, 't'E't'pŒXLe;. 2. K(UUa. : att. xl't''t'oc f., «envie de femme enceinte.
Et.: On part de l't'OMŒ-XL(e;) et on évoque skr. véd. (Dsc., S.E., Sor., GaL), d'où l'adj. xlcrcrw87]e; «qui a des
pura-cid «souvent» en supposant que dans l't'OMŒ-XLe;, envies» (Dsc.). Le mot est en réalité un dérivé inverse
l't'OÀÀIX- a été substitué à un ancien l't'oÀü-. Cette analyse de XlcrcrrXCil, XI't''t'IXCil «avoir des envies., dit de femmes
permet de rendre compte, à l'origine, de la correspondance enceintes (Arist., etc.), et employé figurément (Ar.,
-XL) skr. -cid, la labiovélaire ayant fe traitement x au con(ac( Parx 4<37, Gué'pes J'4f1j, au sens a'e ~ (Jon(JevoÛ" 1 (L'II/,
de u. Elle se trouve confirmée par la correspondance avec xlcrcr'l)crle; (GaL). Comme l'a vu Frisk, le verbe XlcrcrrXCil,
cX(LrhLt; • &1t'IX;~. TotpotV't'!VOL (Hsch.) et &:(LIXXLe; . &l't'ot~. Kp'ijne; dont il faut partir, est originellement un dénominatif de
(Hsch.). Cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,299, Wackernagel, xlcrcrot, cet animal étant bien connu pour sa voracité :
KZ 25, 1881, 286 sq. = KI. Schr. 1,230 sq. c'est l'explication donnée avec raison par les grammairiens
de l'antiquité, cf. sch. Ar., Paix 496, èl't'EI8Tj rX87](jlIXyov XotL
Kis : ou xie; (selon Hdn. 2,925), acc. xiv, gén. xL6e;, acc. l't'OC(L(jlŒyOV ilpVEOV T) xh't'oc, l't'EplEpyOV 8è: XOCL de; Èm6u!Llotv.
pl. xlote; (Thphr., C.P. 4,15,4), m., «ver» (Pi., fr. 222; II faut écarter les étymologies habituellement données et
gramm.); sur l'accent v. Berger, Münch. Stud. Sprachwiss. notamment la glose d'Hsch. xoi't'ocl' yuVOCIXWV Èm6u!LlocL,
3, 1953, 8. qui est un sens occasionnel de xol't"IJ «couche •.
Et.: Inconnue.
KLUUOS : att. xl't"t'6e; «lierre, hedera helix & (ion.-att.).
K(C7TJP l S, -ECile;, -L80e; : f., «pierre ponce (Ar., Arist.,
&
La plante est souvent mentionnée en poésie et figure ainsi
Thphr., pap.), forme tardive Xlcr'l)ÀLe; (pap.), cf. Luc., dans de nombreux composés. Au premier terme: xlcrcr-f)p7]e;
Jud. Voc. 4; d'où XLcr-ljpWV (EM 515,28) et les adj. XLcr'I)pO- (S.), xlcrcro-8É't'èXe; (Pi., fr. 75), -x6!L7]e; (H. Hom.), -l't'ÀEX't'Oe;
EL8-1je; et xLcr'I)pw87]e; (Diog. Apoll., Thphr., etc.); avec (Antiph.), -cr't'É(jlOCVOe; (AP), -'t'6(L0e; nom d'une fête à
les verbes dénominatifs xLcr7]pl~Cil «traiter à la pierre Phlionte (Paus.), -(jl6poe; épithète de Dionysos (Pi.,
ponce & (Nic. Dam.) et xLcr'I)p60(LotL «se transformer en Ar., etc.), avec -(jlOpÉCil et (jloploc, -xoch7]e; (Iyr.), etc. Au second
pierre ponce» (Thphr.). terme Xot't'Œ-xlcrcroe; «couvert de lierre. (Anacreont.) et
Aujourd'hui le mot usuel est èÀot(jlpol't'É't'pot. un ou deux noms de plantes, comme Xoc!Locl-xlcrcroe; «lierre
Et.: On suppose un mot d'emprunt d'origine inconnue; rampant -.
cf. Schrader-Nehring, Reallexikon 1,146. Dérivés : XlcrcrlOV «sauge & [1] (Ps. Dsc.), xlcrcrlvoe;
«de lierre» (Pi., E., etc.), xlcrcr-f)EIe; id. (Nic., Nonn.),
xlcrcrw87]e; (Nonn.), xlcrcrEue; épithète d'Apollon (lEsch.),
K(a90S : m. (Eup., Mnesim., Dsc.), parfois accentué
XlcrcrWV, -wvoe; m. «bosquet de lierre» (Hdn. Gr.), xlcr-
xlcr66e;, parfois écrit xlcr't'oe; (Hp., GaL); avec xlcr6otpoe;
crocpoe; = xlcrcr6e; (GL).
m. (Dsc.), «ciste », famille d'arbrisseaux : Dsc. décrit
Verbe dénominatif xlcrcr6Cil «couronner de lierre &
le ciste màle à fleurs rouges et le ciste femelle à fleurs
(E., Ba. 205), avec xlcrcrCil't'6e; (AP) et xlcrcrCilme;, att.
blanches; une des variétés qu'il faut distinguer est le
Xl't"t'Cilcrle; (IG II" 1367, 21) ; rXl't'O- «transformer en lierre &
À1j80v. En outre, tmox\O"6le; (-'t'le;) , -(80e; f. «cytinet»
(Thphr.).
[Cytinus hypocistis L.] parasite des cistes.
Des dérivés de xLcrcr6e; existent dans la toponymie et
Et.: Probablement mot d'emprunt, mais d'origine
l'anthroponymie.
inconnue. Pour la finale de x(cr6otpoe; cf. x6(Lotpoe;, etc.,
Le nom du lierre xlcrcr6e; subsiste en grec moderne.
et voir Bertoldi, Mélanges van Ginneken, 157 sqq.
Et.: Nom de plante sans étymologie. Voir p. ex. Bertoldi,
Studi etr. 10, 1936, 26, 2; Hester, Lingua 13, 1965, 357.
K(UlpVLS : ilpVLe; l't'016e; (Hsch.). Obscur.
KlUUU~lOV : n., nom d'une grande coupe ou d'un vase
K(U11'Pa. mxpoc 't'o 1j60e;, l't'otÀLyxO't'Oe;. K<ï>ol (Hsch.). rustique en bois utilisé par le Cyclope (Od. 9,346), par
Obscur. Eumée (Od. 14,78), le mot est également attesté chez
Théoc. 1,27 et Cali. Voir Brommer, Herm. 77, 1942, 358
1. K(UUa. : att. XL't''t'ot f., «geai », garrulus glandarius, et 365 sqq. II existe aussi une forme XlcrcrU(jlIOV (1 G 1JI
également «pic _, pica caudata (Ar., etc.), cf. Thompson, 1424 a, 265), d'après les diminutifs en -U(jlIOV.
Birds s.u.; également glosé tx6üe; l't'016e; (Rsch.), cf. Et.: Les Anciens ont toujours tiré ce mot du nom du
Strômberg, Fischnamen 115. Verbe dénominatif xl't''t'otOl~Cil lierre, parce que l'objet serait en bois de lierre (Eumolp.
«crier comme un geai. (Poli. 5,90), cf. pour la finale ap. Ath. 476 f-477 el, cf. E., Cycl. 390, fr. 146 xlcrmvoe;
't'1't"t'UOl~Cil. Voir aussi xLcrcrrXCil sous xlcrcrot 2. ou Xlcrcroü crxU(jloe;, voir aussi Ale. 756 avec la note de
Le mot x(crcrot est le nom de la pie en grec moderne. A. M. Dale; d'autres ont pensé qu'il s'agissait du décor
Et.: On pose une forme dérivée en '-y~. comme (PoIl. 6,97), ce qui est encore moins plausible. En outre,
vlicrcrot, etc., donc *xlx-yiX, reposant sur une onomatopée, la dérivation serait des plus insolites. Aussi a-t-on supposé
cf. skr. kiki- (Lex.), kikidivl- m. (R. V. 10,97,13 T.S.), un emprunt, cf. MastreIli, St. Il. Fil. Cl. 23, 1948, 97-112.
variété de geai dont on a rapproché des mots germaniques
comme anglo-sax. higora «geai.. S'il s'agit de mots K(UTT) : «panier, corbeille _ (Od. 6,76, Ar., ion.-att.,
remontant à l'indo-européen, les termes skr. en raison grec hellén. et postérieur).
de leur caractère d'onomatopées, auraient échappé à la Composés : xlcr't'èX(jl6poe; «porteur de corbeille. dans une
536
procession (inscr. de Thrace); -<popÉoo (Macédoine), mais § 328, cherche à rattacher à XLXa.VOO, etc., le mycén.
probablement xLcr't"0-<p6poç (D. 18,260); xLcr't"Oe:La~Ç (Hsch. kekemena.
S.u. byx(ov). Et.: *X(X'I)fLL suppose un indo-eur. * ghi-ghe-mi, à quoi
Diminutifs xLcr't"(e;, -(aoe; f. (Hp., Ar.), xLcr't"(aLOV répondent, à la voyelle du redoublement près, et avec
(Artem.). des sens légèrement différents, skr. jd-ha-li «quitter.,
Et.: Hypothèses aventurées énumérées chez Frisk. av. zazaLti «renvoyer •. L'aoriste skr. a-hat est d'un type
Pourrait être un mot d'emprunt. radical athématique et n'a pas de redoublement, il se
distingue ainsi franchement de l'innovation du grec
KhpLOV : n., «cédratien [citrus medica] (IG IV 1",126, xLx'ijvaL. On retrouve la racine au degré fort dans le verbe
Épidaure, Ile s. après, J., pap.), également «cédrat. « aller t en germanique, v.h.a., anglo-sax. gan, etc. Les
(Dsc., Ath., etc.) avec XL't"pLOe:La~e; (Gal.); en outre rapports supposés avec gr. xa.~ofLaL, xa't"Éoo, X~plX, xwpoe;, etc.,
xhpov «cédrat. (Pamphil. ap. Ath. 85 c, donné comme sont vagues. Cf. Pokorny 418.
lat.), d'où xL't"p6fL'I)ÀoV (Dsc., Gp., etc.).
Dérivés : xhpwoe; «qui concerne le cédratier, jaune. KLXÀTJ : Od. 22,468, ion.-att., etc., plus tard xIXÀIi (Alex.
(D.C., pap. etc.) et x('t"po:oe; (pap. Vie S. après); XL't"pÉIX f. Trall., Gp.), cf. Chantraine, Formation 102; dor. XLX~À&
«cédratier. (Gp.), cf. les noms d'arbres en -É&; XL't"p&'t"OV (Épich. 157, Ar., Nuées 339), f. «grive t, cf. Thompson,
« boisson au cédrat. (Alex. Trall.), avec un suffixe lat. Birds s.u. ; désigne aussi une variété de labre (Epich. 60,
Et.: Emprunts au lat. citrium, citrum, citreus, citrütus, sous la forme XIXÀ&, Arist., etc.), p.-ê. le Labrus turdus,
tirés de citrus «cédratier.. Le mot la tin, éventuellement cf. fr. grive de mer, v. Thompson, Fishes s.u.; nommé
passé par l'étrusque, pourrait être un emprunt parallèle ainsi parce que le poisson change de couleur selon les
à gr. xÉapoe;, voir ce mot. Noter que xe:ap6fL'I)ÀOV = cédrat. saisons comme l'oiseau (Strômberg, Fischnamen 116).
Voir Fohalle, Mélanges Vendryes, 166. Verbe p.-ê. dénominatif XLXÀ(~OO «rire de façon provo-
cante. (Ar., Nuées 989, Théoc., Hérod., AP 5,245), avec
KLTTW : f., variété de kasia, de cannelle (Dsc. 1,13) de XLXÀLcrfL6ç (Ar., Nuées 1073, Clem. AI., Paed. II, § 46).
l'hébr. qidda. Voir E. Masson, Emprunts sémitiques 48. Sur le sens de ces mots, cf. AB 271 : XLXÀLcrfL6e;'
1t'opvLxàe; yÉÀooe; 1t'oÀùe; XIXL otXocrfLoe;, et la note de Gow,
KLcflos : n., nom messénien de la couronne (Paus. 3,26,9). Theocritus, 2, p. 220. En outre, XLXÀLaLa.OO «avoir envie de
Avec perte du sigma initial, pour *crxI<pOe; apparenté à rire. (Com. Adesp. 1038). Composé : xLXÀo-x6crcru<poe;
aXL<plvLOV' 1t'ÀÉYfLlX Éx <pOIVLXOÇ (Hsch.), <1XL<pa-'t"6fLoç lat. turdus (Edict. Diocl. 4,27).
«coupeur de palmes. = IjJLÀW01t'OL6e; «fabricant de cou- Le grec moderne emploie encore XIXÀIX «grive •.
ronnes. (IG V 1,212, 63, 1 er s. av.). Voir E. Bourguet, Et.: Forme populaire à redoublement qui doit être
BSL 25 1924, 50-51. Pas d'étymologie. apparentée à Xe:ÀLaWV, etc. Voir lXÀa.
KLXâvoo : Hom., ép., XLYXœVOO (trag., att.); en face de ces KLxopa. : n. pl. (Nic., Al. 429, avec ~ au début du vers),
présents probablement secondaires, divers thèmes redoublés XLX6p'l) f. (Thphr.), xLX6pLOV n. (Thphr., Plu., AP), -La
fonctionnant comme aoristes : 1) athém. 2 e sg. Xlxe:Le; pl. (Ar., fr. 293, lire p.-ê. -e:La, cf. lat. cichorëa) «chicorée t,
(cf. htee:Le;), duel XLX~'t"'I)V, Ire pl. x(X'I)fLe:v, subj. XLXe:lOO, etc., Cichorium Intybus. Emprunté par le lat., puis passé en
opt. XLXe:L'I), inf. XLX~fLe:VIXL, -x'ijvaL, part. XLXe:Le;, -X~fLe:VOe; ; français, etc. Pas d'étymologie.
2) plus rare thémat. 3" sg. ~XLXe:v, 3" pl. ~XLXOV, subj.
x(Xoo, XIX'IlcrL, inf. XLXo:ï:V, part. XLXWV; 3) aoriste sigma tique
assez fréquent xLx~cra't"o avec le participe actif xLx~aaç
(B. 5,148). Fut. xLx~aO!l.aL. Adj. verb. ŒXIX'I)'t"Oe; «qu'on KLw : le présent n'est attesté que par la 2" sg. Xle:LÇ
ne peut pas atteindre, toucher. (Hom., lEsch.). Pas de (lEsch., Ch. 680); toutes les autres formes sont des
forme .. à préverbes. Nom d'action XIX'I)crLe; . ~ À'ij<jJLe; (Hsch.). prétérits, des modes, ou des formes nominales : ~XLe:
Sens : «atteindre, trouver., etc. Hors de l'ion.-att., (x(e:), X(OfLe:V, xEov, impér. xEe:, subj. x('Ile;, opt. X(OL, part.
d'autre part, on a créé un aor. ~XLÇe: «il porta. (Simm. (forme la plus frépuente chez Hom.) XLWV (où l'accentuation
26,7), avec Œ1t'ÉxLçav « ils ont fait tomber t (Ar., Ach. 869, peut être celle de l'aoriste), mais l'infinitif ne semhle pas
béot.). Cet aoriste se distingue donc des autres formes par attesté. Sens: «se mettre en mouvement, partir. (Hom. et
un sens factitif. Les lexicographes donnent des sens 4 ex. chez lEsch.) ; une valeur aoristique est possible ou
divers X(çIXV-re:e;' tÀ06v't"e:e;, 1t'Ope:uOÉv-re:ç (Hsch.); nécessaire dans tous les exemples, même Il. 23,257 où
x(çO('t"o' e:upe:v, ~ÀIXOe:V, 'l]ve:yxe:v (Hsch.). Il faut partir le sens est : «ils se mirent en branle •. En outre, forme
d'un présent radical à redoublement *XIX'I)fLL. Ce thème aoristique suffixée en 0 (cf. Chantraine, Mélanges Vendryes
d'aspect terminatif a été réservé à une fonction quasi 93-108) fLe:-re:xtaOov (iota long par allongement métrique)
aoristique, d'où le type ÉxEX'I)v, etc. Comme variantes de f suivre, poursuivre, aller trouver, s'approcher. (Hom.,
ce type ont été créés la forme thématique rare i!XLXe:v et Call., A.R.), pas d'ex. de l'infinitif ou du participe.
l'aoriste sigma tique xLx~cra't"o avec le futur xLX~crofLo(L. Et.: Aoriste radical thématique, dont on ne peut même
La langue homérique a déjà le présent refait XLXœVOO pas dire qu'il e,t devenu un présent puisqu'il n'y a jusqu'ici
(*xLXa.vFoo?) sur le modèle de <pO,xvoo, à côté de ~<pO'l)v et qu'une seule attestation du présent. Le radical XL- se
<pO~crofLaL. L'attique a refait xLxcivoo en XLYXa.VOO d'après retrouve exactement dans lat. ci-tus «rapide t, proprement
ÀafLoa.voo, etc. En dorien et en béotien, l'aor. ~XLÇe: (d'un «mis en mouvement t et les composés con-citus, solli-
radical *XLX- ou *XLX-) est une remarquable innovation citus, etc., à côté des présents ciëre, cio, cf. Ernout-Meillet
et pour la forme et pour le sens. Enfin, Ruijgh, Études, sous cieo. En grec on a la série de XIVaaç, XIVaUVOÇ, et
537
d'autre part XLVÉ:oo, xtV\J~OC~ où l'iota long fait difficulté. Le grec moderne emploie encore xÀocm «cliquetis,
Il reste un radical XLOC- (kiil.- qu'on retrouverait avec un bruit perçant il avec XÀOCî'î'ocLVoo.
traitement ditTérent dans xtV\J~oc~ ?) dans xtoc..o . txwe:ho Et.: xÀcx.1;;oo, de *xÀcx.yy-yoo, peut être un verbe dénomi-
(Hsch.) si l'explication est authentique (on a corrigé natif, mais on pourrait à la rigueur y voir un présent à
txwe:L'..o en ~xe:w..o) et tXLOCOOV, mais ce thème entre dans nasale in fixée auquel on aurait ajouté la finale -1:00 (cf.
une série de dérivés en -ocOov, cf. Mélanges Vendryes 1. c. oÀoM~oo, etc.). De toute façon xMy~oo, ~xÀocy~oc, xÉ:xÀocyyoc
Pour les rapports entre ~x~ov, XLV\J~OC~, ~aae:uoc, cf. Strunk, sont des innovations. Le parfait xÉ:xÀ1JYoc qui est homo et
Na8alprtJsentien, 88, 100, 114. l'aoriste xÀocye:L'v peuvent être des formes anciennes sans
nasale in fixée (mais voir M. Leumann, Celtica 3, 1955,
248). Le radical expressif à nasale se retrouve dans lat.
K(ooV, -ovoe;; : le genre est f. ou m., cf. Schwyzer, Gr. Gr.
clango (parfait clangui seulement dans la Vulgate) et V.
1,486; 2,37; m. notamment en att. et chez Hom.,
isl. hlakka «crier 0 avec l'assimilation -nk- > -kk-. Ces
« colonne,' pilier. (Od., ion.-att., etc., attesté en mycén.
mots appartiennent à une base qui a pu fournir XOCÀe:LV,
sous les formes kiwo « colonne il et kiwonade la tif, nom de
xÉ:Àoc30c;, etc.
lieu, cl. Chadwick-Baumbach 210); distingué de a..-Î)À1J
(And. 1,38; IG Il" 1368,29); dans le langage médical
emplois divers : • luette, cloison du nez, espèce de verrue >. K}..a.8a.p6s : épithète de 30pcx...~oc ou 86poc..oc (Àe:7t..cx.),
Comme premier terme de composé dans xL6-xplivov lances de cavalerie (Plb. 6,25,5), de hampes de lances
«chapiteau de colonne. (Pl. Com., X., Délos Ille S. (AP 9,322), généralement compris « fragile t, cf. l'opposition
av., etc.), à côté du plus tardif xLov6-xplivov (Str. 4,4,6 avec &xÀoca..o~ dans AP 1. C. Sert aussi d'épithète à la ligne
[variante), D.S.) : on explique la première forme par de la main en chiromancie: Cat. Cod. Astr. 7,241 1:oo1Jcp6poC;;
dissimilation syllabique. Au second terme de composé xÀoc3ocpIX OIOV t~cx.C; où l'on pourrait traduire «onduleux t.
dans des épithètes descriptives : &.~q)t-XLooV, 7te:PL-, e:ù- En composition: xÀoc3ocp6puyxoC; (lEI., N.A. 12,15, Hsch.),
(trag.). oiseau, probablement «vaneau d'Égypte il; et la glose
xÀoc8ocp6~~oc"OL . e:()ae:La..oL "IX ISfLfLOC"OC (Hsch.).
Dérivés tardifs : xL6vLOV «petite colonne il (Ph., Bel.
On rapproche d'autre part des formes verbales :
75,15, etc.), xLovLaxOe;; (Héron, J., etc.), XLovLe;;, -L80e;; f.
xÀoc8cx.aoc~· ae:LaocL; xÀoc3e:r [que l'on a corrigé à cause de
«luette il (médec.). En outre, des composés techniques;
l'ordre alphabétique en XÀOC3cx.e:L)· ade:L, XLVe:L (Hsch.);
&.xpo-x~6vtov «haut de colonne il (Ph.), ~e:..oc- «intervalle
xÀoc3cx.aao~ocL «bouillonner> dit du sang courant à travers
entre deux colonnes il (inscr. att.), 7tpO- (Hsch., douteux),
les membres (Emp. 100,22); le vocabulaire d'Empédocle
..e:.. poc- «à quatre colonnes il (tardif).
est parfois arbitraire, toutefois Lobeck, corrige en xÀu3!Xa-
Et.: Le mot coïncide avec arm. siwn «colonne., sans
ao~ocL (voir encore Debrunner, IF 21, 1907, 224).
autre correspondance, et appartient donc aux traits
Et.: Si l'on part du sens plausible de «fragile il, l'adj.
communs au grec et à l'arménien. Specht, KZ 66, 1939, 13,
entre dans une série d'adj. exprimant la notion de
a supposé sans raison décisive qu'il s'agirait d'un emprunt
« faible il, etc., cf. 7tÀoc3ocp6c;, toccpocp6c;, xocÀocp6c;, ÀOC7tOC-
fait en commun par le grec et l'arménien (à quelle langue '1).
p6c;;, etc. Le radical serait celui de xÀcx.oo, sans simante mais
avec la même dentale que xÀcx.30e;;. Mais il a pu se produire
K}..a.yy~ : un ex. du dat. XÀocyyL athém. (Ibyc. 333 P) des interférences avec le groupe de xpcx.31J, XPOC3OCLVoo, etc.,
« son pénétrant, aigu il, dit de la corde d'un arc, du cri des ce qui expliquerait le sens de xÀoc3ocp6~~oc"OL, celui de
grues, de chiens, de loups (Hom., X.), d'instruments à xÀOC8cx.O"OCL, lÙ.oc8cx.oo (issus de xÀoc8ocp6e;;, comme 7tÀoc3cx.oo
corde (Telest. 808 Pl, d'un chant (S., Tr. 208), de Cassandre à côté de 7tÀoc3ocp6e;;, etc.).
prophétisant (lEsch., Ag. 1152). D'où l'adv. xÀocY'{fI86v
pour les oiseaux (Il. 2,463), avec le doublet inattendu K}..a.8os : m.,« branche, rameau il (ion.-att., Arist., etc.),
xÀocyy6v (Babr. 124,13); adj. xÀocYY6>81Je;; (Hp.). Le verbe distingué de &.xpe:~6>V (Thphr., H.P. 1,1,9; 1 10,7) ; formes
correspondant est xÀcx.1:oo (de *xÀocyy-ye/ o , pour la phoné- athém. XÀOC3L (Scoi. 893, 895 Pl, xM30c (Lyr. adesp. 1044 P.),
tique, cf. CPOPfLL1;;oo et Lejeune, Phonétique 119), aor. ~xÀocî'~oc xÀcx.3oce;; (Nic., fr. 74,53), thème en s, dat. pl. xM3e:O"L (Ar.),
(Hom., poètes), autre aoriste ~xÀOCî'ov (B. 16,127, H. -É:e:O"aL, -É:oov (d'après 3É:v3pe:a~, etc. '1).
Hom., E.), fut. xÀcx.y~oo (lEsch.). Parf. part. xoo1jyov..e:c; En composition : xÀoc30"OfLÉ:oo • tailler. (des vignes),
et xe:xÀ1JY6>e;;, -w..e:e;; (Hom.; cf. Chantraine, Gr. Hom. avec xÀoc30-"OfLLOC (pap.). Au second terme une douzaine
1,430 sqq.), xÉ:xÀliyoc (Alcm. 30 Pl, mais en attique xÉ:xÀocyyoc d'exemples généralement tardifs: O).Ly6-, 7toÀu- (Thphr.),
(X., Ar.), avec le fut. xe:xÀcx.y~o~oc~ (Ar.). Sens: «crier, ~ov6- (pap.), etc.
faire entendre un bruit strident il, dit d'oiseaux, de chiens, Dérivés : xÀoc3e:6>v, -wvoe;; (Orph., AP) et xÀoc86ve:e;; .
de la corde d'un arc, du cri de guerriers (Il. 17,88, etc.), xM30L (Hsch.). Diminutifs : xM3~ov (Lib., pap.), xÀoc3LaxOe;;
d'un devin (lEsch., Ag. 201) ; également avec préverbes: (Gal., etc.). Adjectifs : XÀoc36>31JC;; «avec des branches il
&.voc- (E., X.), &.7tO- (lEsch., Ag. 156), tx- (E., Ion 1204), (Sch. Nic., Th. 544, Eust.), xM3LVOe;; rameus (Gloss.).
t7tL-. En outre, thèmes de présents expressifs et isolés: Verbes dénominatifs : xÀoc3e:uoo «tailler. un arbre,
XÀocyyOCLvoo (lEsch., Eu. 131), xÀOCî'Ycx.voo dit d'oiseaux notamment la vigne (Artem., Gp.), avec le doublet xÀoc3É:oo
(S., fr. 959,4), de la lyre (S., Ichn. 308) sur le type de (Arr., Ind. 11,10); d'où les noms d'action xÀcx.3e:uaLe;;
OLyycx.Voo, Àoc~ôcXvoo; xÀocyyÉ:oo (Théoc., Ep. 6,5), -cx.~oo (Poli. (Aq., Sm., Gp.), xÀoc3e:loc (Gp.), et avec le suffixe -..-Î)ptoV en
5,89 dit du cri des grues, Porph., Abst. 3,3, dit du des emplois divers : xÀOC3e:U..-Î)pLOC «branches coupées.
angage des Scythes). (Gloss.), «fêtes pour la taille de la vigne _ (Hsch. S.U.
Un seul dérivé nominal: xÀocye:p6e;; «criard il en parlant ~La01Je;;), xÀOC3e:U..-Î)pLOV «sécateur _ (Hsch. S.U. ~pcx.xe: ..-
de grues (AP 6,109), cf. XÀOCye:LV. <p >ov); avec le suffixe de noms d'agent xÀoc3e:u..1je;;
KÀa.8os 538
«émondeur. (Gloss.). La glose d'Hsch. KotÀot8lot' pUKti'lll le radical KÀCXUO"- dans KtKÀotUO"[LCXL, KMUO"(.Lot'l"ot, etc.,
est peu claire. comporte un sigma secondaire et inorganique. Pas d'éty-
Le grec d'aujourd'hui emploie encore KÀcX80c;, KÀo(81) mologie. Frisk rappelle un rapprochement avec alb.
« branche _, KÀot81>uW «élaguer -, KÀot81>un;c; «élagueur_, klanj, kanj « pleurer» de * qlau-n-yo.
KÀot81>un;pL «sécateur _, etc.
Et.: Même base que KÀcXW «briser _, mais avec un suffixe KÀa. .... a.pa.V : 7tÀcx8otpcX'I, &0"9,;v'ij (Hsch.), en outre,
en dentale remontant à l'indo-européen, cf. aIl. Holz. xÀot[Lcxpcxt comme variante de xÀot8otpcxl (AP 9,322).
v. norr. holl, etc. On a également rapproché avec vocalisme Et.: Cf. KÀti80c;, KÀcXW, etc. Noter KÀCX[LCX à Égine, mais
long lat. cliidës «destruction _, v. sI. klada «poutre,
l'alpha de la première syllabe doit être long, v. sous KÀcXW.
tronc _, etc. Voir aussi KÀot8otp6C; et cf. Pokorny 546.
Hypothèses très incertaines chez Boisacq, et Pokorny 602.
rapport avec ce' thème est particulièrement évident dans Cycl. 184). D'où XÀOL6:.'r7)Ç . 0 8e:crfL6:.'r7)Ç et XÀOLW'rOC .
le subst.; 11) XÀtV1l «couche, lit », notamment «lit de 8e:crfLoLÇ 8Le:Çe:LÀ7jfLfL~Va. (Hsch.).
table " etc. (ion.-att., etc.), où l'iota long répond également Le mot subsiste en grec moderne.
au thème de présent. Nombreux dérivés: diminutifs: Et.: Il faut partir probablement de *XÀWFL6c;. Mais
xX~v(ç, -/.8oç f., -(8wv, -(OV, -ocpwv (corn., etc.); XÀLVOÇ étymologie inconnue; avec Frisk, voir en dernier lieu
n. (inscr. Délos) est de sens douteux; avec les adjectifs Machek, Voprosy Jazykoznanija l, 1957, 104.
XÀtve:wç «de lit» (D.), xX~vLx6ç «médecin qui visite ses
malades au lit. (tardif), le pseudo-dérivé xX~v1)p7jç «qui
KÀOV~S, -wç : f. «os sacrum» (Antim. 65) ; d'où xÀ6VLOV .
reste au lit» (Ph., J., etc.); en outre, de nombreux
tcrX(ov, pOCXLC;, ompuc; et XÀOVLcr'r1)p' TCa.Pa.fL1)pwÇ fLOCXa.Lpa.,
composés, notamment de sens technique : XÀï:VO-TCOL6ç,
TCa.p[OXLOV [= couteau qui pend le long de la cuisse)
XÀï:voupy6ç, XÀï:vo1'C7)y6ç; des noms de plantes, comme (Hsch.).
XÀLVOTC68wv espèce de calament, cf. J. André, Lexique
Et.: Vieux nom de partie du corps, p.-ê. ancien neutre
s.u. clinopodium; au second terme de composé, croy-xÀï:voç
*XÀ6VL (Benveniste, Origines 75). On évoque nécessairement
«compagnon de banquet» (Mén. 916 = Poli. 6,12), et
i.-e. • klouni- nom des fesses, garanti par skr. sro{li- f.,
avec des noms de nombre au premier terme pour indiquer
avest. sraonis, lat. clünis f.; irl. cluain, V. norr. hlaun,
la surface d'une salle: èwe:ocxÀï:voç • à neuf lits de table»
lit. slaunls. Mais le vocalisme du grec reste inexpliqué.
(Phryn. Corn.), 8e:xa.- (X., Arist.), 'rp[xÀï:voç et -ov, -wv
On a supposé un rapprochement par étymologie populaire
(Mén., pap., etc.).
avec xÀ6voç, en évoquant la scholie à lEsch., Pro 499 :
Avec des suffixes de noms d'agent ou d'instrument,
oc<p' où [~ oa<puc;] Xa.L XÀ6VLC; ovofLOC~e:'ra.L 8LOC 'ro OCe:LX(V7j'rov.
dérivés tirés d'un radical en nasale où la quantité de
Doutes de Pokorny 608. Autres hypothèses chez Frisk, de
l'iota ne peut être fixée; 12) XÀLV'r1)p, -'ijpoç « lit, couche»
Petersson IF 35, 1915, 260, et Holthausen, IF 62, 1955,
(Od. 18,190, Théoc.), avec XÀLV-r1)pWV (Ar.), et OCVa.XÀLV-r1)- 157.
pLOV« oreiller. (Érot.) ; -L8LOV (Phot.), -(crxoç (inscr. Samos),
mais OCVa.XÀLv-r1)p «voisin de table. (Ps. Callisth. 2,13);
en outre, TCa.pa.XÀ[v'rwp id. (AP) ; enfin, èTCL-XÀLV'rpOV KÀOVOS : m. «tumulte. [notamment «tumulte du
«dossier, oreiller >, etc. (Ar., inscr.) et ocva.- (Poli. 6,9); combat », cf. Trümpy, Fachausdrücke 157 sqq.), « agitation,
13) Reste, sur un radical XÀLV- avec iota bref (cf. Cali., presse. (Hom., lEsch., E. dans les chœurs, prose tardive),
fr. 333, avec la note de Pf., AP 10,11, etc.), un groupe employé plaisamment chez Ar., Nuées 387; le mot semble
d'adjectifs composés sigma tiques : OCXÀLv1)Ç « qui ne penche technique chez les médecins tardifs.
d'aucun côté» (Pl., etc.), OCTCO- (Manetho), èx- (Arist.), Composés très rares et tardifs : è!-xÀovoç «calme» dit
èm- (Th., Cali., etc.), xa.'ra.- (Hipp.), cruy- (lEsch., fr. 293 = du pouls, fLe:ya.Ào-, TCOÀU-, etc.
Ar., Gren. 1294). Substantifs dérivés: èmxÀ(ve:La. (Heliod. Adj. dérivés XÀOV6e:LÇ (EM 521,22), xÀov6:.87j~. Verbe
Med., Gal.), cruyxÀLV[a.L pl. «pentel!. (Plu.). dénominatif xÀovtw [presque uniquement au présent]
Le grec moderne a conservé XÀLVW avec les noms d'action « bousculer », notamment au combat, dit aussi du vent,
XÀ[crLÇ, XÀ(fLa. RU sen~ de «climat., XÀLfLa.Ç «escalier, échelle », au passif xÀOVtO[J.a.L «se bousculer, être bousculé », etc.
XÀL-rUÇ • pente >, xÀ(V7j et XÀLVOCpL «lit », avec XÀLVLX6c;, (ll., poètes, prose tardive), avec préverbes: Èm-, cruy-
-LX1). Le vocabulaire géographique européen a tiré parti (Hom., etc.), ÛTCO- (Hom., etc.). Nom d'action: XÀ6V1)crLÇ
du mot XÀ[fLa. : après l'emprunt lat. clima, on a fr. climat, « agitation. (Hp., Aq.).
angl. climate, ail. Klima. Et.: Issu de XtÀO[J.a.L, etc., avec le même procédé de
Et.: Le présent en ·-yel-Yo xÀtvw est une innovation formation que dans 6p6voç, cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,490.
grecque, reposant sur un présent à nasale qui pourrait
être de la forme • kli-n-eg,-mi bien que celui-ci KÀ01TT), etc., voir XÀtTC'rW.
n'apparaisse dans aucune langue; on a lat. clinare (où l'ï
montre qu'il s'agit d'une formation secondaire, d'ailleurs KÀOT01TEUW : hapax Il. 19,149, employé à côté de
presque uniquement attestée dans les composéd); germ., 8La."t"p[Oe:LV. Sens probable : «faire de vains discours ».
v. sax. hlinon, v.h.a. hlinën > lehnen; traces d'un thème La glose d'Hsch. trahit l'embarras des lexicographes :
en nasale dans lett. sllenu, avest. sri-nu-. Ailleurs présent mxpa.Àoyl~e:cr6a.L, ocmx"t"iiv, XÀe:<.jJLya.fLe:ï:v, a"t"pa.yye:Ue:cr6<XL. Hsch.
sans nasale, skr. srayati = lit. slejù «appuyer ». La nasale fournit également XÀO"t"OTCe:U"t"1)C; . èça.ÀÀOCx'r7)C;, ocÀ<x~6:.v.
du présent a tendu à s'étendre dans la conjugaison du Et.: Mot expressif, inexpliqué. Hypothèses énumérées
verbe grec, cf. plus haut, mais le pf. XtXÀL'ra.L répond bien chez Frisk, notamment de Kuiper, Gl. 21, 1933, 287 sqq.
au skr. sisriyé. On pourrait se demander si l'on n'a pas une combinaison
Parmi les formations nominales, l'adj. verbal è!-XÀL'rOC; arbitaire des radicaux de XÀtTC"t"Cil, xÀoTC1j, etc., et de celui
se retrouve dans skr. sri-td-, avest. srita- «appuyé»; de "t"6TCOÇ tel qu'il est employé dans "t"OTCOC~Cil «conjec-
cf. aussi le neutre v.h.a. lit • couvercle.; avec vocal. e turer., etc. : il s'agirait de paroles qui trompent ou font
le v. norr. a hliâ comme dans XÀe:L'rUC;. Extension du rad. perdre du temps. Simple hypothèse.
en nasale dans le système nominal, comme dans XÀLV1l,
p. ex. dans v.h.a. hlina «appuj '. Voir Pokorny 600 sq. KÀOÛUTpOV : n. « espèce de gâteau. (Chrysippe de Tyane
ap. Ath. 647 dl.
KÀO~OS : avec parfois l'orth. ancienne xÀcp6ç (Ar.,
Gulpes 897, E., Cyc. 235), • collier de chien» (Ar., etc.), KÀU~a.TLC; : f., nom de plante = é:Àç[v1) «pariétaire.
«collier de bois porté par des prisonniers» (com., etc.), (Nic., Dsc.). Autre forme, xOUÀUOOC"t"e:La. (Nic., Th. 549,
plaisamment dit d'un collier d'or porté par Pâris (E., 851).
545
KÀutW : ion.-att., chez Hom. itér. XÀu~ecrKov (Il.
23,61), f. KMcr(cr)w (H. Ap. 75, PL, etc.), aor. ~KÀumx
(ion.-att.), pf. tm-KéKÀuKot (lEschin. 3,173), au passif KÀw~6s : m .• cage à oiseaux. (AP 6, 109, Babr., etc.),
txÀucrlhjv (Hom., ion.-att., etc.), pro KéKÀUcrfLotL (Théoc.) d'où phonét. xÀouo6c; (Tz., H. 5,602), p.-ê. «four» (P.
«baigner» (en parlant de la mer qui baigne la côte), Oxy. 1923, 14, Ve-Vle S. après). Dérivé XÀWOLOV (Hdn.),
«verser de l'eau pour nettoyer, rincer. (une coupe), dit XÀOUOLOV (pap.), KÀOULOV • panier, cageot. (pap.).
aussi pour de la cire (Théoc. 1,27; Délos), au passif «se Et.: On admet un emprunt sémitique, cf. syriaque
répandre, être lavé., etc. Le mot se distingue bien des k~lüb • cage à oiseaux •. Voir Lewy, Fremdworter 129 et
verbes Àouoo (idée du bain), vbt'l"oo (c nettoyer »). Avec E. Masson, Emprunts sémitiques 108, n. 4.
préverbes : &Vot-, &7t:0-, 8Lot-, tv-, ÈK-, Èm-, Kot'l"IX-, 7t:epL-,
7t:pocr-, cruv-, \mo-. Adj. verbal -KÀUcr'l"Ot; dans &KÀucr'l"OC;, etc.
Sur Kot'l"cXKÀucr't:OV (sic; inscr. Délos), Bruneau, BCH 1967, KÀw8LS : xÀé7t:TI)C; (Hsch.). Pas d'étymologie. Hypo-
423-431. Noms d'action: KMcrLC; «fait d'arroser, rincer» thèse de Machek, Gedenkschr. Kretschmer 2,19 sq. Mais il
(Hp.), surtout avec préverbes : t7t:L- «inondation », est probable que le lemme est fautif.
Kot'l"cX-, etc. ; de même KMcrfLot • clystère. (Hdt.), «endroit
baigné par les flots» (Plu.), mais aussi formes à préverbes KÀw8wVES : f., nom des bacchantes chez les Macédoniens
ÈK-, XIX'l"ot-; d'où xÀUcrfLcX'l"LOV, -fLlX'l"LX6c; (Hp.); enfin, selon Plu., Alex. 2, Polyaen. 4,1; cf. EM 521,48, Hsch.
KÀucrfL6t; (tardif), mais Èm-, Xot'l"ot- «inondation» (Pl., qui glose 'l"ètc; MLfLotÀÀ6I/otc;, fLIXLl/cX8otc;, ~cXXXotc;. Détails et
D., etc.), cruy- «choc des vagues» (Arist.). Noms d'agent hypothèses chez Kalléris, Anciens Macédoniens l, 210-217.
ou d'instrument : xÀucrriJP «clystère, seringue» (Hdt.
2,87, médecins), avec XÀUcrriJPLOV et xÀucrTI)pl8LOV (médec.).
KÀwtW : «glousser» (PolI. 5,89 qui distingue le mot de
Il existe un thème radical crUy-xÀu-c;, -80c; «rassemblé xpw~oo), «faire ce bruit en manière de désapprobation»
par le flot, ramassis. (Th. 7,5, Pl., R. 569 a) ; sans préverbe (D., Alciphr., PhoL), avec le doublet xÀwcrcroo (Suid. S.U.
acc. xÀu-8-ot «flot. (Nic., Al. 170), qui peut être un cpooMc;) appliqué à la poule. Dérivé XÀooYfL6c; • gloussement.
néologisme archaïsant. Le terme usuel est xM-8-oov, (Plu.), employé pour presser un cheval (X., PolI.), pour
-oovoc; m. «vague, lame, agitation des flots., d'où «agita- exprimer la désapprobation (Orac. ap. Luc., J. Tr. 31,
tion. en général (Od. 12,241, poètes, att., etc.); le mot Eust. 1504, 29), avec le doublet XÀoocrfL6c; (Ph., Harp. S.U.
est employé dans le vocabulaire médical. D'où KÀu8wVLOV xÀw~en).
« mer agitée, vagues », généralement pas diminutif (lEsch., Survit en grec moderne dans l<Àc.)crcrw «couver •.
E., p.-ê. Th. 2,84 [mais on corrige d'après les lexic. en
Et.: Repose sur une onomatopée; fait penser aux verbes
xM8ooVL]). V. dénom. XÀU8ooVL~OfLotL «être ballotté»
xpw~oo et xM~oo.
(LXX, J., NT J, avec XÀU8ooVLcrfL6c; (Hdn.), -LcrfLlX (Suid.) ;
autre dénominatif, avec un suffixe expressif, xÀu8cX~OfLlXL
«clapoter., dit d'un liquide (Hp.), et avec préverbes Èy- KÀw9w, -OfLIXL : aor. IfXÀCilcrot, -cXfL'I)l/, passif aor. ÈKÀwcr6'1)1/,
(Hp.), cruy- au passif, « être ballotté» (Jamb.); on observe pl. XéKÀoocrfLotL • filer., dit aussi en parlant des Moires
l'emploi dans le vocabulaire médical; noms d'action (ion.-atL, etc.); emploi plus fréquent du composé avec Èm-,
y.Àu8otcrfL6c; (Str., Paul lEgin.), tyxM8ot~LC; « éclaboussure» toujours à propos du destin filé par les Moires ou les dieux
(Diocl.); en outre, ÈyxÀU8IXcr'l"LX6c; «qui éclabousse. (Hp., (Il. 24, 525, Od., ion.-att., etc., surtout en poésie) ; autres
Acut. 62). Autre forme du dénominatif xÀu8cX'l"'t:ofLotL préverbes plus rares: &VIX-, Xot'l"IX-, cruv-.
(D.L. 5,66). Voir Debrunner, IF 21, 1907,221 sq. Il existe Adj. verbal &-xÀoocr't:OC;, éU-, ÀLI/6-, 'l"PL-, etc. ; l'existence
enfin, un dénom. xÀu8cXoo «être plastique, modelable» de xÀoocr't:6c; en mycénien est douteuse, cf. Chadwick-
(Ar., Pro 966 b), peut-être sur le modèle de cpÀu8cXoo. Baumbach, 210.
Le grec moderne emploie encore XÀucrfLlX «lavement », Substantifs: KÀw6ec; f. pl. • les fileuses. en parlant des
avec xÀUcr'l"1)pL, et xM800v • tempête. (littéraire), plus Moires (Od. 7,197); il ne faut pas lire Xot'l"lXxÀw6ec; (cf.
xÀu8oov(~ofLIXL. Leumann, Hom. Worter 72), mais la forme est de toute
façon singulière (cf. Bechtel, Lexilogus s.u.); KÀoo6w f.
Et.: La dérivation en -~oo se retrouve dans des verbes .Ia fileuse _, nom d'une des Moires (Hés.). Avec suffixes
de sens voisin comme ~M~oo ou cpM~oo, mais pour xM~oo
de noms d'agent ou d'instrument : KÀoocrriJp, -'ijpoc; m.
il existe aussi des formes nominales en dentale sonore,
«fil, écheveau» (lEsch., E., Ar.), «fuseau _ (A.R.), p.-ê.
xÀu80t (et cruY-KÀu8-), XÀu-8-oov. Il est difficile de décider
«quenouille. (Théoc. 24,70), cf. Gow, Class. Rev. 57,109;
si le verbe est un dénominatif en *-ye/ o - tiré de xÀu-8-,
d'où xÀoocr't:'~pLOI/ «fil, écheveau» (douteux dans Ostr.
ou si les formes nominales sont des dérivations inverses
1525, Suid.); xÀoocr'l"aC; m. « qui file. (Schwyzer 24, Sparte).
du thème verbal, constitué avec -~oo. La première analyse
Noms d'action : Y.ÀwcrfLot • fil, écheveau., etc. (LXX,
est rendue vraisemblable par l'existence en germanique
Nic., etc.), KÀwmc; même sens (Lye.), «fait de filer. (Corn.,
de formes en d, got. hlütrs, v.h.a. lauter «pur, propre»
M. AnL). Présent secondaire XÀWcrXCil (Hsch.).
(i.-e. * klü-d-ro-). Sans -d- on a en celtique gallo clir «clair,
Concurrencé par véoo et v1)6oo. Le grec moderne emploie
propre, pur. (de * klü-ro-).
toutefois encore xÀoocrriJ «fil », Y.ÀoocrriJp «fuseau., XÀoo-
Il existe p.-ê. en lat. un verbe cluo «purgô» cité par crriJPLOI/ « filature », etc.
Pline 15,119 et en tout cas le substantif cloaca «égout., Et.: Rapproché souvent de xcXÀot60c;, ce qui n'est pas
cf. Walde-Hofmann sous cluo et Ernout-Meillet sous évident pour le sens et suppose pour la forme une alter-
cloaca. Le lit. a un autre thème verbalsliloju, sliloti • laver » nance vocalique qui n'est pas imposaible, mais n'est pas
(i.-e. *klO[u]-). Voir Pokorny 607. non plus de type courant. Voir Pokorny 611 sq.
546
KÀWKUSa. : '1"0 x1X6~cr61XL €1t' IX[Lt:pO'l"~pOL<; 1tocrtv (Hsch.). geaison. (Nic.) où le suffixe -6[L6<; s'appuie également sur
Si la glose est correcte, il s'agit d'un adverbe signifiant le présent xv~6w.
«à croupetons» et qui fait penser à oXÀ&~w, etc. Noms d'agent et d'instrument: X'I-1jcr'l"L<;, -LO<;, -ew<; f.
« râpe », etc. (Il. 11,640, Nic., Opp., etc.), féminin d'un
KÀWIla.~, -IXXO<; : m. « tas de pierres, rocher », etc. (Lyc. *xv~cr'l""I)<; plutôt que nom d'action devenu nom d'instru-
653). L'antiquité du mot est garantie par l'adjectif ment (Benveniste, Noms d'agent 77), également pour
xÀw[LlXx6ecrcrlX «rocheuse », épithète du toponyme 'I6W[L"I) désigner l'épine dorsale, voir sous o(XV1)cr'l"L<;; à côté de
(Il. 2,709). XV1)cr'l"t<;, -t80<; f. «épingle à cheveux» (Plu.); XV1)cr'l"~p
Dérivé pourvu du même suffixe que ÀWIXÇ, ~WÀIXÇ, etc., m. «grattoir, râpe» (Nic.) ; xv-1jcr'l"pOV n., plante qui cause
et qui semble donc être un dérivé de nom. Frisk admet un des démangeaisons, « garou », daphne oleoides = 6u[Le:ÀlXîlX
substantif *xÀw[Lo<; « brèche, cassure », que l'on rapproche (Hp., Dsc.); XV1)cr'l"pLOV instrument qui sert à racler
du radical figurant dans le verbe xÀ&w avec une alternance (Édit Diocl., IG V 1,1115 b); adj. verbal xV1)cr'l"6<; «râpé,
peu' usuelle, en évoquant des expressions comme 'l"61tOL haché» (Artem. Eph. ap. Ath. 111 d, Ar., fr. 908), avec
1tepLxexÀlXcrfL~voL «lieux escarpés. (Plb. 12,20,6). Cette o(XV1)cr'l"OV (Dsc. 4,171); d'où xV"I)cr'l"Lx6<; (tardif).
analyse reste incertaine. A ces mots clairs, il faut joindre xv~crwv nom d'instru-
Il existe un doublet XpW[LIXÇ . crwpo<; ÀWwv (Hsch.); ment (Inscr. Délos 1444 Aa 37, Ile S. av.) et l'emprunt
xpw(J.lXx6€V· Xp"l)fLVw8e<; (Hsch.), Xpw[LlXxw'I"6<; (Eust. 330,40, lat. cniiso «aiguille pour gratter », acc. cniisonas (Paul.
qui dit le mot paphlagonien par confusion avec le toponyme Fest.) avec vocalisme ii (v. Leumann, Sprache l, 1949,
Kpw[LvlX). Altération du précédent d'après xp1)[Lv6<; ? 207), pour le sulT., cf. xlXucrWV, creîcrwv, etc.
Voir aussi xv~wpo<;.
Le grec moderne a encore p. ex., xV1)cr[L6<; «démangeai-
KÀWV, -wv6<;, voir sous xÀ&w. son ».
Et.: Sur les trois thèmes de présent, xv~6eLv est une
KÀwaaw, voir xÀw~w. innovation faite sur xv-1jcrlXL, d'après 1tÀ~6w, etc. Kv-1jv
qui doit être originellement athématique (Chantraine,
KIlÉÀE9pa. : n. pl. « poutre» (Pamphil. ap. EM 521,34). Gr. Hom. 1,297 et 307) répond à xVIXLeLv comme t-1jv à tlXîELV.
Et. : La ressemblance avec [L~ÀIX6pov ne doit pas être due De xv~v, ind.-eur. qné-, on rapproche lit. Im(i)a-tis
au hasard. Hypothèse de Pisani, KZ 71, 1954, 126. Autre « s'écailler, se peler », v.h.a. nuoen «polir », etc., qui
explication de Grammont, Dissimilation 43, qui pose reposent sur ·qno-, cf. aussi xvw-8-IXÀov. Il n'y a pas de
*x[L~peepOv et rapproche skr. kmarati « être courbé» ce qui correspondant clair pour xv&- (qui semble secondaire en
est douteux, cf. Mayrhofer, Etym. Wb. des Altind. 1,275. grec), ni pour le présent XVIXLW (voir Schwyzer, Gr. Gr.
1,676).
KVa.Sa.ÀÀETa.~, cf. xvw8lXÀov. Voir en grec xvt~w, xvuw, xV&1t'l"W, XVW8IXÀOV, xv~t:p1),
X6VL<;. En outre, Pokorny 559 sqq., qui ajoute notamment
-KVa.~W : «gratter, frotter, racler », etc., attesté seule-
m. irl. cniiim (, 03 ».
ment avec préverbe: &1t0- (Ar., etc.), 8LIX- (lEsch., Hp.,
Ar., etc.), €X- (Théoc.), XIX'I"IX- (Them.). Autre présent plus KVa.1TTW : ion.-att., xv&[L1t'l"w très rare et p.-ê. simple
rare : èmxv~v (com.), impf. €m-xv-1j (Il. 11, 639), prés. faute (cf. Pl., R. 616 a), yV&1t'l"W (att. tardif, hellén.,
èm-xv'!i<; (Ar.), moyen X~cr6IXL, xvw[Levo<; (Pl., Gorg. pap., etc., cf. seh. Ar., Pl. 166) « carder, peigner de la laine,
494 cl, mais chez Hdt., en grec hellén., etc., xv&v, xv~, fouler du drap., etc.; en outre au figuré «torturer,
XV&cr6IXL. Autre présent suffixé xv~6w, également avec les déchirer », etc. (ion.-att.). Également avec préverbes :
préverbes: èv-, €m-, XIX'I"IX-, etc. (Arist., heIlén. et tardif). IXVIX- (corn.), èm- (Luc.) ; adj. verbal O(yvIXTt'l"o<; «non foulé,
Thèmes verbaux autres que le présent: a) ils sont faits en neuf» (com.), mais on a créé aussi, sous l'influence de
principe sur un thème XV1)- : xv~crw, ~XV1)crlX, XV1)cr6-1jVIXL, xv&t:po<;, O(-yvlXt:po<; « 'qui n'est pas passé chez le foulon, neuf
X~XV1)crf.lIXL (ion.-att.), l'opt. aor. XV&crIXLO (Théoc. 7,110) et rude» (NT, pap.) ; voir L. Robert, lIfélanges Orlandos
pourrait être un hyperdorisme, mai, cf. xv&v et la glose 324-326, avec IXyvlXt:p&pLO<; (byzantin) « fabricant de telles
XV&crIXL . OÀ&crIXL, ÀU7t-1jcrIXL (Hsch.); b) moins usuellement étolTes »; €1tî-yvlXt:po~ (, nettoyé» en parlant d'étoffes
-XVIXLcrIXL, -XVIXLcr6-1jVIXL, -XEXVIXLcr[L~VO<;, etc. (Ar., E. dans (Poli. 7,77). Autres formes nominales (qui présentent en
les parties lyriques, Pl., Rép. 406 b, D., Théoc.), n.-att. yv- pour xv-) : xv&t:po<; m. « chardon à foulon,
8LIXX~XVIXL)(1X (Pherecr. 145). peigne à carder» qui peut être employé comme instrument
Dérivés nominaux. Bâtis sur xv1)-, noms d'action : de torture (Hdt., Hp., corn.) = lmwt:plX&ç Euphorbia
X~crL<; f. «fait de gratter, démanger », etc. (Pl., etc.), spinosa (Dsc. 4,159) ; d'où XVIXt:pEU~ « foulon» (ion.-att., etc.)
avec le verbe dénom. XV"I)crL&W «avoir envie de se gratter. déjà attesté dans le mycénien kanapeu (Chadwick-Baum-
(Ar., Pl.), mais ce présent a été modifié en XV1)crn&w (Gal., bach 210); sert aussi de nom pour un poisson inconnu
Jul., etc.), d'après les désidératifs en -n&w, et XV1)6L&W (Dorion ap. Ath. 297 dl, cf. pour la dénomination
(Hdn., EM 116,25) d'après le présent xv~6w; doublet Strômberg, Fischnamen 93; avec XVIXt:pELO'l, ion. -~LOV
rare de XV~crL<; : IX1t6xVIXLcrL<; (Hsch.) ; X~cr[L1X «démangeai- «atelier de foulon» (ion.-att.); verbe dénom. XVIXt:pEUW
son, morsure» (Hp., Pl., X., etc.), mais aussi XV~[LIX (Gal. « carder» (Ar., etc.), d'où XVIXt:pEU'I"LX~ ('I"ÉXV1)) «technique
19,112) ; XV1)cr(J.ov~ «démangeaison» (médecins), cf. 1t1)[Lov~, du foulon ». Enfin, on a tiré de XVIXt:pEU<; un fém. tardif
t:pÀeY[Lov~ à côté de 7t-1j[LIX, t:pÀ~yf.llX; xV1)cr[L6<; id. (Hp., (comme le confirme le suffixe -LcrcrlX) XV&t:pLcrcrlX et YVIX-
Arist., etc.), d'où l'adj. xV1)cr[Lw81)<; «accompagné de «femme qui fait le travail de foulon» (pap. postérieurs
démangeaison» (Hp., Arist., Str., etc.) ; xV"I)6[L6<; «déman- à l'ère chrétienne) et un adj. en -Lx6<; « qui concerne le
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métier de foulon» (Dsc.) avec yvcxqltx1) [,ixv"I]] (pap.). Bsch.); d'où x<V>e:Wpe:LV ~cxcrX"I]TLéiv (Hsch.), cf.
Nom d'action yvocynç (Pl., Pl!. 282 el. Nom d'agent tardif E. Fraenkel, GI. 4, 1913, 42 et l'édition de Latte.
yvOC~TWp (Man.). L'adj. yvcxcp1)crloç (Cyran. 106) désigne un El.: Un rapport avec le radical de xv'ijv est certain;
poisson, cf. plus haut un des sens de xvcxcpe:uç. finale obscure, les composés en -wpoç ne fournissant pas
Quelques dérivés expressifs de forme variée: yvoccpcxÀÀov d'analogie plausible.
«flocon de laine, laine» (pap. et ostr.) avec l'adj.
xvcxcpcxÀw8"1]ç (tardif), les dérivés yvcxcpocÀÀwv, -cxÀÀlç f. KVfjKOS : f. «safran », Carthamus tinclorius (Hp., Arist.,
plante cotonnière, herbe à coton (Dsc., Pline), mais voir Thphr., pap., etc.), déjà mycén. kanako qualifié de rouge
Strômberg, PfIanzennamen 105; p.-ê. yvoccpcxÀoç nom ou blanc, cf. Chadwick-Baumbach, 211.
d'oiseau (Arist., H.A. 616 b), il doit s'agir du jaseur Rares composés : xV"I]xo-cp6poç (pap.), XV"I]X-OCV6LOV
ampelis garrulus, ainsi nommé à cause de son doux plumage (tardif), xV"l]x6-~üpoç (Sopat. 17). Adjectif correspondant
(allemand Seidenschwanz). xV"I]x6ç «jaune, couleur safran », dit généralement de
Formes 'variées du nom du flocon de laine: xvicpcxÀÀov la chèvre (Thespis, S., lchn. 358, Théoc., AP), ou du loup
«flocon de laine, coussins ,), etc. (Ar., fr. 19; Eup., fr. 228; (Babr.).
E., fr. 676) : le consonantisme initial est ancien, mais Dérivés: xv1)xwv, nom de diverses plantes, notamment
le vocalisme e qui ne doit pas s'expliquer par une alternance d'une espèce de trèfle, p.-ê. l'herbe au bitume (Dac.);
vocalique est obscur; enfin, yv6cpcxÀÀov (Alc. 338) à côté xviÎxwv, -wvoç m. «bouc» (Théoc.), xviixliiç m. «loup»
de fL6À6cxxov, p.-ê. vocalisme zéro éolien. (Babr. 122,12) XV1)XLVOÇ «de safran », dit notamment de
En grec moderne ,eX yvoccpcxÀcx « bourre », yvcxcpcxÀw « rem- l'huile (pap., Dsc.), xV"l]xw8"1]ç «qui ressemble au safran»
bourrer ». (Thphr.). En outre: XV"l]xtT"l]ç nom d'une pierre probable-
Et.: Le caractère à la fois technique et populaire de ces ment jaune (Hermès Trism., cf. Redard, Noms grecs
mots pourrait rendre compte du passage de xv- à yv- en -'"I]ç 55) ; xV"I]xlC;, -1:80ç f. (l nuage pille. (CalI. fr. 238,17,
(bien dans ce sens comme le montre la chronologie des avec la note; Plu., Mor. 581 f), nom d'une sorte d'anti-
exemples) et des flottements du vocalisme (cf. xv~cpcxÀÀov). lope (?) glosé ItÀcxcpOC; par Hsch.
Parenté avec xvcx(w, xv'ijv, xvl~w, xvuw; pour la labiale En grec moderne «safran. se dit ~cxcpopoc et crCXcppOCVL.
aspirée, cf. poc~,w, crxoc~,w, &~,w avec pcxcp1), crXCXcp1) , cXcp1), Mais XV"I]XéiTOC; (l rouge ,) est issu de xv"l]x6c;.
etc. Voir encore xv1)cp"l] et xvw<jJ. Et.: On cherche à rapprocher des mots se rapportant
Hors du grec, on a fait intervenir en celtique p. ex., à la notion de jaune: skr. kiiiicana- n. «or ,), adj. «d'or »,
gallois cnaif «duvet» (cf. Vendryes, W. u. S. 12, 1929, m.; v. pruss. cucan «brun,); enfin, le nom germanique
243), cneifio «tondre '). En germanique on a rapproché du miel, allem. Honig, etc. Doutes de Mayrhofer, El.
v. norr .• hnafa, prét. hnof faire sauter », etc. ; en baltique, Wb. des Altind. 1,195; cf. encore Pokorny 564 sq.
lit. knabénli «becqueter », etc. Cf. Pokorny 560 sq.
KV-q ....TJ : dor. xviÎfLii f. «jambe, tibia. (Hom., ion.-
KVa.o/ : Hdn. Gr. 1,404, comme valant 8cxMç «tison ». att., etc.), d'où par métaphore «tige d'une plante entre
Obdcur. deux nœuds» (Thphr., H.P. 9,13,5); «rayon de roue»
(PoIl., Eust.), mais déjà attesté en ce sens au second terme
de composés homériques.
Kvécj>a.s : gén. -CXoç Od. 18,370; -ouç Ar., Ass. 290;
Au second terme de composés: chez Hom. OXTOC-XVYifLOC;
-CXTOÇ Plb. 8,26,10; dat. xvicp'l' X., Hell. 7,1,15 et XV€CPEL
«à huit rayons », de même TE,PCX- (Pi.); autres composés
AP 7,633; nom.-acc. oecondaire xv~cpoç (Hsch., SUid.,
de sens divers : &XV"I]fLOC; «cul-de-jatte» (Plu.), xcxx6-
Phot.). Cf. pour la déclinaison Schwyzer, Gr. Gr. 1,514.
(Théoc., CalI.), 6M- (Pherecr.), ~cxxu- (Ar., etc.). Hypostase
Sens «obscurité, crépuscule>l (Hom., trag., Ar., X.);
avec suffixe -wv, &VTLxv1)fLwv n. «devant de la jambe,
le mot est presque uniquement attesté au nom.-acc.
tibia» (Hippon., Hp., Ar., Arist.). Au premier terme on a
Dérivé : xve:cpcx1:oç (l obscur» (Hippon., trag., Ar.);
xV"I]fLo- et XV"I]fLLO~CXX1)c; «gros comme la jambe» (Ar.),
verbe dénom. *XVEcp&~W, aor. subj. xve:cpoccr7l «couvrir xv1)fL-cxPYoC; (Théoc.).
d'ombre» (lEsch., Ag. 131, hapax).
Dérivés : XVY)fLlC;, -1:30c; (Hom., etc.), éol. xvéifLLC;, cf.
El.: Vieux mot, de structure archaïque; désignant XViifLL8EC; pl. (Alc. 357) «jambière », partie de l'armure en
les ténèbres, il peut avoir été altéré par un tabou de principe en cuir chez Hom. (bronze Il. 7,41 ; étain 18,613),
vocabulaire (cf. Havers, Sprachlabu 124). En grec même, avec les composés homériques : e:Û-XV1)fLL8e:c;, xcxÀxo-
8v6cpoç et <jJ€cpcxç font penser à xvicpcxç. (Il. 7,41) et chez Hdt. XV"I]fLL80-cp6poç; dérivé XV"I]fLl8LCX
Hors du grec, on a évoqué lat. creper, crepusculum qui (IG Il' 1641, 52, etc.). Autres dérivés: XV"I]fLlcx f. «rayon
supposeraient un neutre 'crepus (emprunt? Ou parenté de roue» (Lys.), pl. ,Ii T'iic; cXfL&~"I]C; ~e:pL6€fLCXTCX (Hsch.);
originelle avec xvicpcxç? Cf. Ernout-Meillet et Walde- glosé ,eX &VTLXV1)fLLCX chez Hsch.; «pied de chaise. selon
Hofmann). Autre hypothèse hardie de Meillet, Sludia Phot.; adj. XV"I]fL(L)CX1:0C; «qui concerne la jambe. (Hp.,
Indo-lranica W. Geiger, 235, pensant à un préfixe • k-, Gal.), pour le suffixe, cf. Chantraine, Formation 49. Enfin,
c~ qui permettrait de rapprocher V€cpoç, etc. Le rapproche- XV"I]fLlcxL . cp60pcxl, XcxL ,eX op6eX ~uÀcx ,wv 6p6vwv, &~ou È:crT(V
ment souvent répété avec skr. k§ap-, avest. xsap- «nuit» È:mxÀlvELV (Hsch.). Pour la glose cp60pcxl, cf. sous xV"I]fLWcrCXL.
fait des difficultés phonétiques. Kv1)fL"I] «jambe, tibia» existe encore en grec moderne.
El.: KviifLii, XV'~fL"I] correspond bien à v. irl. cniiim « pied,
Kvéwpos : m., -ov n., sorte de daphné qui donne des os» (thème en il, en posant· kniim-. On a plus loin un mot
démangeaisons (daphne cneorum L) = 6UfLEÀcxlcx ou xv'ijcr- germanique désignant le mollet, le jarret, v.h.a. hamma,
,pov; au n. désigne aussi le sexe de la femme (Phot., anglo-sax. hamm, etc. : -mm- pouvant reposer sur -nm-, on
16
548
poserait avec un vocalisme différent i.-e. * kona-mii, cf. KéKVtO"[LlXt (Pi., ion.-att., etc.). Également avec préverbes:
Pokorny 613. &7t0-, 8tlX-, èm-, KIX't"IX-, 7te:Pt-, tmo-.
Noms d'action: xvEO"[L1X «fait de gratter, chatouiller., etc.
KV'Ij.L6s : m. «contrefort d'une montagne. (Hom. (AP, etc.), avec &7tO- «raclure. (Ar., Paix 790, où l'on cor-
toujours au pL), opposé à &yxEIX (ad. 4,337), toujours rige parfois en -KV'Y)O"[LIX); XVtO"[LOC; «démangeaison, irrita-
employé pour l'Ida dans l'Il. ; au sing. H. Ap. 283, Orph., tion 0 (S., Ar.); &7tO-, è7tE-KVtmc; «fait de gratter,.
A. 465. En outre, 8"1)[LOCHOC; KV"1)[LOC; (Telmessos) que l'on (Thphr.).
traduit c bois public» (1). Enfin, signifierait opLylXvoc; Dérivés inverses: *KvEc;, ace. KvE81X (Opp.), pl. KvL8e:c;
selon Eust. 265,40 (1). (LXX) «ortie.; avec p.-ê. 7te:pt-KvE8tlX n. pl. «feuilles
Composés: 7tOMKV"1)[LOC; (Il. 2,497), [3IXOU- (Nonnos). de sarriette. (AP 9,226); d'autre part, KV(~IX «ortie.
Et.: Incertaine. On a pensé à rapprocher des termes (Gloss.).
germ. ,comme bas-ail. ha mm « montagne boisée " ce qui est Adjectif à finale -O"OC; (Chantraine, Formation 435) :
improbable. Le rapport avec KV7J[L"1) que suggère Eust. cptM-KVtO"OC; «qui aime gratter, pincer 0 (AP 11,7).
1498,42 (<< ce qui se trouve au-dessus du pied de la Et.: Le présent KvL~w, pouvant être tiré de l'aoriste
montagne.) est une possibilité assez vague. XVEO"lXt, on poserait comme base KVtO"-, KVt't"- ou Kvt8-.
C'est cette dernière base qui semblerait la plus plausible,
KV'Ij.Lwaa.L : 7tEptJ(WO"lXt, cppci~lXt, cpOELplXt, KÀELO"lXt, 7tEptEÀ- cf. diverses formes baltiques, germaniques ou cel-
OELV; XV"1)[LOÜ[LlXt' cpOELpo[LlXt; KV"1)[Lw6'ijVlXt' cp6IXp'ijvlXt; tiques: lett. knidU «démanger,', etc., v. norr. hnïta
8tEKV"1)[LWO"IX't"o • 8técp6EtPE (Hsch.). Qu'il s'agisse du sens (prétérit hneit) «se heurter., m. irl. cned «blessure»;
de «détruire» ou de celui de «clore _, on ne voit pas en grec même, malgré la différence de quantité, il faut
le moyen de relier ce dénominatif aux mots précédents; rapprocher xvt8'Y), etc. Il existe aussi des formes à t final,
voir Frisk s.u. KV"1)[LOC;, cC. aussi Hégésianax, fr. 2,38 D. comme lit. kni-n-tù, knls-ti «gratter, chatouiller., etc.
Un rapport général avec xv'ijv, KVIXEw, etc., est probable.
KVfjV, xv'ijO"'t"tC;, voir KVIXLw.
Gil Fernandez, Nombres de Inseelos 112-114, qui pense que Kvut€OlJ.a~ : «gémir, grogner t, dit principalement de
le mot peut aussi désigner un moustique. chiens, parfois en parlant d'enfants (S., Ar., Théoc., Opp.,
En composition : xvmo-Myoç nom d'une variété de prose tardive), également avec préverbes: 7tpoO'- (tardif),
,pivert (Arist.), O'xvmo-cpctyoç «qui mange ces insectes» 07tO- (Nonn.); l'actif xvu~w (PolI. 5,64, Opp.), xvu~ctOfLotL
(Arist.). (lEI., N.A. 1,8,11), xVU~OfLotL (Gal. 19,1l2). Noms d'action
Dérivé : xv[m:LOç «qui concerne cet insecte. (Zos. xvu~1)6fL6ç m. «gémissement, grognement. dit de chiens
Alch.). (Od. 16,163), d'autres animaux (A.R. 3,884), d'enfants
En fait la dérivation a essentiellement servi à constituer (Ath. 376 a) et Xvu~1)fLot n. «grognement inarticulé.
des mots expressifs, dont le rapport avec le nom de l'insecte (Rdt. 2,2; grec tardif).
repose sur une image. El.: Repose sur une onomatopée. La ressemblance avec
1) Termes exprimant l'idée d'avarice mesquine qui se lit. kniaûkli «miauler» doit être une coïncidence.
rattache bien à l'idée de cet insecte grignoteur : l'adj.
xvm6ç « av'are, besogneux. (AP), O'xvm6ç (Anonyme chez KVutOW : seulement f. xvu~wO'w (Od. 13,401), aor.
Arist., EN 182,27, Rsch.), O'xVL<p6ç (Phrynich. 376) même xvu~wO'e:v (Od. 13,433). Sens: «abîmer, érailler. à propos
sens. Sur cet adjectif a été créé l'anthroponyme-sobriquet des yeux d'Ulysse défiguré par Athéna; le mot est d'autre
KVLcpWV, -wvoç (v e s. av.), passé à rVLcpWV (cf. yvotcpe:uç à part donné par EM 522,54 comme valant ~uw «racler,
côté de XVotcpe:uç) «l'Avare, le Besogneux. (il n'y a pas gratter» avec le fr. 53 de Sophr. xVU~OÜfLotL où8è:v tcrxuw.
d'autre étymologie à chercher). Aussi KVL<péiç (1 G 7,27). Le dénominatif peut être tiré de XVU~ot «gale, démangeai-
D'où le dénominatif xvme:uw «être besogneux» avec son >, l'adj. xvu~6ç étant plutôt un post-verbal issu
xvme:lot (tardifs); d'emplois comme ceux de l'Od. Voici les gloses d'Rsch. :
2) Termes relatifs à la mauvaise vue, etc., en tant qu'ils xvu~o( . OL 't'à: 1I!l!lot't'ot 7tovoüv't'e:ç, cf. XVU~-l] (Anacr. 432 Pl,
s'appliquent à des gens qui ont les yeux grignotés, abîmés, et xvu~6v . &€pot èmv€cpe:Àov XotL 7tve:u!lot't'w81), plus difficile
cf. d'ailleurs la glose XVr7te:ç' IIfLfLot't'ot 7te:PLOe:OPWfLivot, à analyser.
xoti ~WUcpLot 't'wv ~uÀocpctywv (Rsch.). D'où l'adj. O'xvm6ç El.: Pourrait être tiré de XVU~ot, donc finalement de
« qui n'y voit pas. (Semon.), O'xvLcp6v . &fLu8pàv ~Ài7toV et la racine de xvuw. La ressemblance avec XVU~€O!lotL est
dans les pap. \l7t6-O'xvmoç, -O'XVLcpOÇ, -crxVLcpoç «qui n'y une coïncidence et les faits baltiques évoqués par Frisk
voit pas bien.; cf. encore xvmct (fém.) '7t't'LÀ-l] (Rsch.) s.u. doivent également être tenus à l'écart.
« qui a perdu ses cils •.
Dérivés : xvm6TYjç f. «inflammation des paupières» KVUtW'" : MXotvov, IIfLoLOV O'e:ÀLVCJl (Rsch.).
(Rp., Loc. Hom. 13, Erot.). Verbe dénominatif xvm60fLotL
«être enflammé. en parlant des yeux, se dit aussi des KVUW : «gratter» [à la porte] (Ar., Th. 481); le sens de
fruits qui se piquent, cf. la glose xe:xvmWfL€VOL . Xotp7tOL « gratter» est donné par Phot. qui attribue le mot à
o7tà èpLO'U01)Ç 8Le:cp6otPfL€VOL lî xvmoi 't'ooç 6cp6otÀfLOUÇ (Rsch.). Ménandre (fr. 859) ; 7te:PL-XVUe:LV est également chez Phot.
A ces termes se rattachent des mots rares exprimant Formes nominales: xvü!lot n. «grattement» (Ar., Ass. 36,
l'obscurité: O'XVLcpotrOÇ (avec la var. -7totroç) « dan~ l'ombre» Gal. 19,112), xvuo; n.« démangeaison, gale> (Rés., fr. 29);
(Théoc. 16,93), p.-ê. influencé par xve:cpotroç. Dans la glose xvüO'ot «gale., comme terme de mépris (Rérod. 7,95),
sur O'xvLcp6v Rsch. affirme: ' A't''t'Lxoi yà:p 't'à O'x6't'oç crx:VLcpOÇ cf. 8e:rO'ot, fLU~ot, etc., Chantraine, Formation 100 sqq.;
ÀiyouO'L. XVU~ot «démangeaison, gale. (Philox. Gramm. ap. EM
En outre, deux thèmes verbaux p.-ê. dénominatifs : 523,2, Eust.), cf. &~ot, xv(~ot, O'XU~ot : la forme doit être
xvme:rv . O'e:Le:LV, ~Ue:LV (Rsch.) ; O'XVL7tTe:LV . VUO'O'e:LV (Rsch.). ancienne, cf. xvu~6w. Autres dérivés isolés : xvu66v'
Le grec moderne emploie O'XVr7tot «petit moustique •. 0'!lLxp6v (Rsch.) etxv,j60ç . &xotv6ot !lLXpct (ibid.), cf. 't'U't'66ç,
La diversité des formes et des emplois dénonce le mais Latte écrit xvucpoç. Dérivé inverse: xvü . 't'à è),ctXLO''t'OV
caractère familier de ces termes. (Rsch.), cf. ypü, ~pr. Voir xv6oc; qui doit être le nom d'action
El.: On a rapproché des mots baltiques et germaniques correspondant.
signifiant « pincer., etc., p. ex. lett. kniêbl, knipêl, néerl. Et.: Finalement apparenté à XVotLW, xvliv, etc. Avec un
nipen, etc., v. Pokorny 562. Un rapport général avec XVotLW, vocalisme -eu- correspondant à celui du grec, v.h.a.
XVL~W, xvuw, etc., est plausible. Emprunt égyptien selon hniuwan «broyer., etc.; avec élément dental v. norr.
Remmerdinger, Gl. 46, 1968,242 (?). hnjôda «broyer " lette knudu, etc. Voir Pokorny 562 sqq.
KVOOS, xvoüç : m. « grincement de la roue contre l'essieu. Kvw8aÀov : «bête sauvage et brute» (Od. 17,317,
(Rsch., Phot.), «bruit des pieds. (lEsch., fr. 183); cf. Rés., Th. 582), dit notamment ded bêteJ qu'a combattues
les gloses d'Rsch. : xvoüç . 6 èx 't'OÜ &~ovoç 1ixoç . À€ye:'t'otL Thésée (S., fr. 905); peut être dit d'oiseaux (lEsch.,
8è: XotL XVO-l]' XotL 6 't'WV 7t08wv 1jJ6cpoç, wç AtcrxuÀoç Supp. 1000), de monstres marins (Alcm. 89,5 P.), en outre,
:EcpLyy( . 't'LVè:Ç 8i cpotO'LV xvoüv fLè:v 1ixov, xv61)V 8è: m:pL 1) des lions et des sangliers (E., Supp. 146), même d'ânes
fLtpoÇ 't'OÜ &~ovoç, 1) XOLVLXLÇ. Il est difficile de fixer le sens (PL, P. 10,36), appliqué comme injure à des hommes
propre du mot. Au sens de «grincement. de la roue, (corn.) : le sens est en définitive «brute •. D'où xvw8ciÀLOV
p.-ê. contamination avec XVO-l]. (Rsch. S.U. ~WUcpLOLÇ) et xvw8otÀw81)ç (Tz.). Parallèlement
El.: Probablement déverbal à vocalisme 0 de xvuw. xvw8iX~, -iXxoç m. «pivot, axe. (Réro, Ph., Bel., etc.),
d'où xvw8iXxLOV (Réro), xvw8œxL~w «monter sur un pivot.
1 Kvuta : nom de plante, voir x6vu~ot. (Réro).
Enfin, xvw8wv, -oV't'oç m. «pointe» de lance ou d'épée
2 Kvuta : «démangeaison, gale JI, voir xvuw. (S., X., etc.), cf. Rsch. S.u.
550 -
On rencontre en grec moderne xvw8cxÀov «brute» el 727,6 P., avec en tout cas un verbe dénom. &XXOOiXÀŒe:UO[LCX~
xvw8wv comme terme technique. «rouler comme un filou» (Ar., Cau. 270), d'où le dérivé
Et.: Si la meilleure traduction de xvw8cxÀov est « brute », pl. n. xoocxÀ~xe:U[Lcx't"cx «mauvais tourA» (Ar., Cau. 332),
le sens originel doit bien être «bête qui mord ». Le rap- cf. Chantraine, R. Ét. Gr. 1962, 389-392. Tous ces mots
prochement entre xvw8cxÀov et xvw8wv est en effet générale- appartiennent au vocabulaire comique et apparemment
ment admis: la variation de suffixe est comparable à celle vulgaire. Ainsi que d'autres termes de ce genre, ils doivent
de œyxwv, œyxtXÀ"Ij, ou de lat. umM à côté de O[LtpcxÀ6ç, cf. être empruntés par l'attique à un dialecte dorien, comme
Chantraine, Formation 246, Schwyzer, Gr. Gr. 1,483; le prouve l'alpha long autrement inexplicable. Willamowitz,
ainsi xvw80v-'t"- serait pour un plus ancien xvw80v-. Le GGA 1898, 689 songeait au corinthien; on a pensé aussi
terme technique xvw8iX~ est un dérivé en principe dorien au thraco-phrygien, p. ex. Kretschmer, KZ 55, 1928, 85.
(vocabulaire de l'ingénieur en dorien? Cf. Bjôrck, Alpha Ce qui est sûr, c'est que l'emploi de x6oiXÀoC; en attique,
impuru.m 69). Tous ces termes seraient dérivés d'un avec une coloration péjorative, repose sur l'existence
*xvw8(0)- signifiant «ce qui mord, dent », etc., apparenté probable d'un terme dialectal signifiant quelque choJe
à xv'ijv, xvcxlw, etc. L'hypothèse de Diels, Antike Technik", comme «portefaix» (cf. en français l'emploi péjoratif de
44, qui suppose pour xvw8iX~ un composé de *xvcx-08cx~, faquin, etc.), voir Bjôrck, Alpha impurum 46 sq., 258 sq.,
n'est que spécieuse. Il faut d'ailleurs évoquer des formes après Wilamowitz, 1. c.; ce mot est indirectement attesté
d'un autre vocalisme xtXvcx80~ . cr~cxy6ve:ç, yvtX60~ (Hsch.) par les dérivés postérieurement attestés : xoocxÀe:uw
mais voir s.u. une autre interprétation et xvcx8 tXÀÀe:'t"cx~ . (, transporter, porter» (papyrus, EM 524,28, Suid.), avec
xvIJ6e:'t"cx~ (Hsch.). Toutefois Szemerényi, Syncope 78 sqq. xoocxÀ~cr[L6C; (papyrus) qui suppose peut-être un *xoocxÀlt:w.
retire xvw8wv du dossier et y voit un composé *xuvw8wv Enfin, le grec moderne a gardé xouocxÀw (' transporter ».
syncopé cf. xuv68wv (Epich., etc.). El.: Obscure. On ne peut faire que des hypothèses,
comme celle d'un emprunt thraco-phrygien. Le rapproche-
Kvwaaw : seulement thème de présent, «dormir» ment avec xO&Àe:[LOç est plus que vague, et celui avec
(Od. 4,809), dit d'un sommeil profond où apparaît un songe xcxotXÀÀ"ljC;, cabal/us, reste indémontrable, cf. la bibliographie
(Simon., fr. 543 P, Pi., O. 13;71, P. 1,8, Théoc. 21,65); chez Bjôrck, o. c. 259.
avec bJ- (Mol>ch.), xcx't"cx- (A.R.).
Et.: Fait penser aux verbes en -wcrcrw qui se rapportent KOYX"1 : f. et parfois x6yxoç m. (exceptionnellement f.).
à un état du corps. Aucune étymologie ni en grec ni hors «coquillage », parfois distingué de l'animal qu'il contient,
du grec. dit d'ailleurs de toutes sortes d'espèces, cf. Thompson,
Fishes s.u.; le mot est encore employé figurément pour
KVWIjt, xvw7t6ç : m. «serpent» (Nic., Th.). En outre, divers objets, p. ex. mesure de capacité, cavité de l'oreille,
XVW7te:UC;' otpx't"OC;' ~vw~ XVOU7te:UC; (Hsch.) et XUVOÜ7te:c; . rotule, boîte contenant un sceau, niche d'une statue, etc.
&px't"OC; [pour -o~ ?]. Mcxxe:86ve:c; (Hsch.). (Emp., Épich., Sophr., ion.-att., etc.).
Et.: Inconnue. Peut-être arrangement de xvw8cxÀov Rares composés, notamment xoyxo-6"Î)pcxC; «pêcheur de
sur le modèle de noms d'animaux comme XVLIji, cr~lji. Hypo- coquillages» (Épich.).
thèses chez Kalléris, Anciens Macédoniens 1,228 sq. Voir Dérivés: 1) p.-ê. mycénien kokireja = xOYX(Àe:~cx « décoré
aussi XtvW7te:'t"ov. de coquillages », cf. Chadwick-Baumbarh 211; 2) dimi-
nutifs : xOYX(ov (Antiph., Str.), xoYX&p~ov (Str., Arel.);
KOa.KT'I]p, voir XOLOV. 3) xoyxw't"6c; «qui a une bosse. (pap.) ; 4) xoyxt't""ljç (À(6oç)
«calcaire ou marbre coquillier» (Paus.); 5) XOYXUÀLOV
Koâ.XEllos : attesté deux fois dans les Cau. (198, 221) peut désigner une coquille ou un coquillage, le mot est
d'Ar. pour désigner un démon de la bêtise personnifié apparemment un diminutif de xoyxuÀ"Ij (var. chez Phil.
par Cléon, cf. Taillardat, Images d'Aristophane, § 461. 1,536; AP 9,214 [avec U bref] où il s'agit de la pourpre).
Le seno du mot est «idiot, abruti », surnom du grand- Sens: « petit coquillage », le mot est parfois employé pour
père de Cimon (Plu., Cim. 4,4). Également attesté Ath. la pourpre (Epich. 42 [avec U long], Sophr., Hdt., Hp.,
220 a, b, Numenius, p. 143, 19 (Leemans). Arist., pap., etc.); d'où les dérivés xoyxuÀ(cxç (Ar.) et
xoyxuÀ~(h"ljC; (X., Philostr.) «marbre coquillier », xoy-
Et.: Même finale que taÀe:[LOC;, avec alpha long non
XUÀ~w8"1jç «qui ressemble à un coquillage, qui a des
attique. Est-ce un emprunt? Voir Bjôrck, Alpha impurum
44 et 258, qui pense que la finale -iXÀe:[Loç a été appliquée coquillages» (Str., etc.): une série de dérivés tardifs
à une onomatopée XO-. La sch. d'Ar. analyse le mot en illustrent l'application du mot à la pourpre : XOYXUÀLOÇ
«coloré en pourpre» (pap.), xoyxuÀLiX't"6ç, -w't"6ç «coloré
XO€W et 1)Àe:6c;. Sur xcxucxÀ6c; . !lwpoMyoç (Hsch.), v. Latte.
avec de la pourpre» (pap., gloss.): même radical xoyxuÀ~cx
dans le composé xoYX\)À~cxocitpoC; «artisan qui teint en
KOa.~ : onomatopée imitant le coassement des grenouilles
pourpre. (inscr. Cos); autres dérivés de sens voisin,
(Ar., Gren.). Voir Frisk avec la bibliographie. mais tirés d'un radical xoyxuÀ- : xoyxuÀe:UC; «qui travaille
la pourpre _ (MAMA 3,309, Corycos), xoyxuÀe:u't""Î)ç id.
Ko~ëiÀos : «vaurien, filou, voyou» (Ar., Arisl., D.C.), (Jusl.), avec XOYXUÀEU't"LX-Y) (Just.) ; 6) également à propos
désigne plaisamment des démons (Ar., Cau. 635); pl. n. de la pourpre on a xoYX(~w (, teindre en pourpre », plus
x60cxÀcx «des mauvais tours» (Ar., Phérécr.); un dérivé xoyx~a't"~ç et xoyx~cr't"LX~ (pap.) ;
xooiXÀe:LCX «filouterie» supposant un verbe xooiXÀe:uw (cf. 7) Avec un développement de sens tout différent :
plus bas) est attesté chez Din. ; de même xoo&Àe:U[LCX (Et. xoYX'XÀ[~e:~v . 7te:7to("Ij't"cx~ &7tO 't"Oü ilxou 't"wv x6yxwv (Hsch.),
Gen.). Il existe un adj. xoocxÀ~x6c; employé chez Timocr. p.-ê. sur le modèle de xpo't"cxÀ[~e:w, xp6't"cxÀ'X, xp6't"0c;;
551
d'où par dérivation inverse x6y; • 6fLOlwC; mi; • ~mcpw'l'lJfLCX Et.: Ce déverbatif (ou dénominatif, cf. les composés en
'l"€'l"e:À€crfL~voLC; • xcxt 'l"'ÎÎc; 3LXCXcr'l"LX1jC; tjJ-i)cpou 7ixoc;, X'l"À. -x6Foc;) reposant sur -xoF- se laisse immédiatement et
(Hsch.) : il s'agit donc aussi du bruit des coquillages, des complètement rapprorher de lat. caueo «prendre garde »,
cailloux ou des rondelles de bronze qui servaient à voter, qui repose sur' coueo. En sanskrit, il y a un présent radical
cf. aussi Wilamowitz, Glaube 2,482. à vocalisme zéro tÏ-kuvate « avoir l'intention de •. En grec,
Le grec moderne a gardé x6yx'I), xoyxoÀwv « coquillage », on admet que .x.Xe:Ue:L (de *.x.xéFe:L ?) . 'l"'lJpe:L et .x.xouw, dont
x6yxoc; «cavité de l'œil >. Le lat. a emprunté concha, le sens s'est spécialisé, sont apparentés, voir sous .x.xouw ;
conchfj/ium; en outre, de x6yX'I), x6yxoc;, comme mesure de avec un s mobile à l'initiale, on a 6uocrx60c;, cf. S.u. 6uw
liquide, par emprunt indirect (cf. Schwyzer, KZ 57, et pour le second terme v. sax. skawon, v.h.a. scouwon
1930, 262) et d'après modius, congius. « observer ». En outre, on peut citer hors du grec le
Et.: Répond bien à skr. salikhd- m. (' coquille >. Voir aussi substantif skr. kavi- «sage, poète », etc., cf. Pokorny
x6XÀoC;. 587 sqq. Voir aussi XOLOV.
K68a~a : tx6üc;, xe:cr'l"pe:OC; [qu'il faudrait peut-être K68opvos : m. «hautes chaussures. (Hdt. 6,125),
mettre au pluriel] (Hsch.). Ce nom du mulet est inexpliqué, « cothurne» à haut talon porté par les acteurs tragiques
mais il faut citer les gloses d'Hsch. xollcxÀe:0e:cr6cxL' ~vllov (Hdt. 1,155, Ar.) ; la même chaussure est portée indiffé-
IILcx'l"p\oe:w; xollcxÀe:oofLcxL' I1:v30tLuxw et x03cxÀe:uofL~v1)' remment à l'un et à l'autre pied, d'où l'emploi du mot
.x.pe:crXe:UOfLév'l), .x.1tpcxyoucrcx. pour surnommer Théramène (X., Hell. 2,3,31) .
Et.: Hypothèse d'un emprunt lydien, cf. p.-ê. la finale
-pVOC; et Hdt. 1,155, chez Jongkees, J. H. St. 55, 1935,80.
Ko8oILEUS : m. «grilleur d'orge > (Hsch.); d'où
x030tLdcx «fait de griller de l'orge> (Poli. 1,246),
K690upos : épithète du faux bourdon [improprement
xollotL\cx [lire x03otLe:tcx pl. n.] t1tV\CX, cppUX'l"\cx. [.x.À€'l"pICX]
frelon] (Hés., Tr. 304): x660upLV [manuscrit -ou-] . .x.ÀW1te:xcx
(Hsch.), cf. x030fL-i)wv [mot ionien?] XCXtLLVe:U'l"LX6v
(Hsch.). Formation comparable à x6Àoupoc; (cf. sous
(Suid.). Au f. on a x030tLe:0'l"pLCX (Poli. l, 246, Phot.) et
x6Àoc;) composé de x6Àoc;, et oùp&; donc de oùp& et x06w .
d'autre part, xo30fL-i) (Poli. 6,64; 10,109), glosé aussi par
~À&O'l) (Hsch.), ce dernier mot restant obscur. Hsch. donne
Hsch. ISvotLcx 6e:pcx1tcxlv'l)C;, cf. encore Phot.
aussi xop6w . ~Mo'l). On a supposé que x660upoC; reposait
Il est difficile de déterminer le développement de ce
sur *x6p6-oupoc; et que x06w a été refait sur x660upoc;.
groupe: p. ex. x03otL-i) aurait donné naissance à xo3otLe:ow,
Pour xop6w, Frisk évoque skr. krdhu- «raccourci, tron-
d'où aurait été tiré par dérivation inverse x030fLe:0C;.
qué », etc. Mais Latte rapproche xop6Ue:'l"CXL, voir s.u.
On ne sait quel rapport établir avec la glose xl3pcxL .
cx! ~YXWpLOL 1te:cppuytLéVCXL xpL6cxI (Hsch.).
KOt : onomatopée reproduisant le cri des jeunes porcs
Et.: Inconnue. Fick, KZ 41, 1907, 199 sq., a supposé
(Ar., Ach. 780, cf. Hdn. 1,505), avec xo"t~e:w (Ar., ib. 746).
un emprunt à une langue d'Asie Mineure.
Et.: Il n'y a pas lieu de faire de rapprochement étymo-
logique. Autres mots de même genre: x6cx; et ypu, ypu~w.
KOWa. : X6p't'oç (Hsch.). A été rapproché de mots KO'':~ : m. « palmier-doum " Hyphaene Thebaïca (Thphr.
baltiques et slaves signifiant «foin» : lit. siènas, v. sI. 1,10,5), panier fait avec des feuilles de cet arbre (com.) ;
seno. Mais Latte s.u. soupçonne qu'il s'agit d'un pâturage sous la forme x6ïç (Épich. 113, pap., BGU 972,5); adj.
communal, cf. KOLV6ç. KotXtvOÇ «fait en koix. (Str.). E. Fraenkel, Phil. 97,
1948, 170 suppose que crxo(x~o" «espèce d'ustensile,
KO~VO~ : «commun. (opposé à t8wc;), «public _ (avec panier., etc. (p.-ê. SEG IX, 72 = Solmsen-Fraenkel 39,
't'o xm'l6'1) «l'intérêt commun, l'état », quelquefois «la A, 1. 39, Cyrène; pap.) est tiré de K6~1; avec cr pris à crXEüoÇ
fédération, le trésor public », 't'a KOLVIX «les affaires ou cr1t'Up(ç. Pour KOÜK~, voir S.U.
553 ,
KOKKU
-
KOlOV : èvéxupov (Hsch.); sens de • gage., également Gl. 1, 1909, 76 sqq. et Bechtel, H. Personennamen, 253.
avec une autre graphie xw(ov . èvéxupov, xcx! !(LeX:nov (1) ; Ce groupe important en i.-e. occidental n'existe en grec
xwcx· èvéxupcx; xoücx· èvéxupcx. D'où èyxmw1'cx( (sc. qu'à l'état de survivances et xolpcxvoc; a été éliminé par
3cxpxvcxt) «argent mis en gage. (Schwyzer 179, IX, 25, des termes nouveaux: &vcxç et ~cxcrtÀe:üc;. M. S. Ruipérez
35 Gortyne). a supposé un dénominatif *xo\péw pour expliquer les
Verbes dénominatifs : XO\&~e:\ . ève:xup&~e:\; xou&o'CX\ . noms de fonctionnaires mycéniens : korefere, porokoretere
ève:xup\&O'CX\; xw&~e:w' &.O'1'pcxycxÀ(~e:\V (1), ève;xup&~e:\V ; (Éludes Mycéniennes 105-120), mais l'hypothèse ne va pas
xwcx6e:(c; ou xwcxO'6e:tc; (1)' è:ve;xup\cxO'6e:tc;. Nom d'agent sans difficulté (Lejeune, R. Ph. 1960, 22 et n. 65; R. Ét.
xo (\)cxx't"i)p «fonctionnaire dans la célébration des mystères» Anc. 1965, 20-24).
à Sparte (IG V 1,210, etc.), qui vaudrait selon E. Fraenkel, A côté de • kor-yo- on admet un thème • kor-o dans lit.
Nom. ag. 1,158, ève:xupcxO''t"i)c; «garant.; d'autres explica- karas «guerre », v. perse kiira- (avec voyelle longue
tions chez Bourguet, Dial. laconien 112 sq. radicale) «armée, peuple •. Voir Pokorny 615 sq.
On ajoùte quelques termes connus par des gloses :
xo(71c;' !e:pe:ÙC; Kcxodpwv, 6 xcx6cx(pwv cpovécx, o! 3è x071C; KO~(7upii : f., nom de la femme de Pisistrate, type de
(Hsch.), avec les verbes dénominatifs: xo\ii1'cx\ . te:pii1'cx\ ;
la grande dame prétentieuse (Ar., Nuées 800), d'où le
XO\wO'CX1'O . &.cp\e:pwO'CX1'O, xcx6\e:pwO'cx1'O (Hsch.); en outre,
parfait passif comique èyxe:xmO'upw(LéV7) (Nuées 48);
avec un suffixe -oÀ71C; (cf. (LCX\voÀ71C;, v. Chantraine, Forma- v. Taillardat, Images d'Aristophane, § 333.
lion 238; Schwyzer, Mus. Helv. 3, 1946, 49), xmoÀ71C; . 0
!e:pe:UC; (Hsch., Suid.). Rapprocher p.-ê. aussi XW1'CXPX~C;
« prêtre », inscr. Didymes. KOKaJua. : variantes xoxx- et xwx-, sorte de petit
Et.: On pose *xoF-wv et on rapproche xoéw, lat. cauëre, escargot (Arist., H.A. 528 a, avec la note de P. Louis
cf. sous xoéw. Voir Blumenthal, Hesychstudien 41, dans son édition).
O. Masson, Jb. kleinas. Forsch. 1, 1951, 182-188 qui évoque Et.: Hypothèses de Thompson, Fishes s.u., qui pense que
skr. kavi- et lyd. kaves. L'hypothèse sémitique qui a été c'est un animal marin. Terme expressif et familier qui fait
proposée (Lewy, Fremdworter 258) doit être abandonnée. un peu penser à XOXÀOC;, etc.
Analyse critique des données chez K. Latte, Hesychius 2,
817-818. Il n'y a guère à tirer de xoroÇ = &.p\6(Loç, macédo- KOKKOS : m. « noyau, pépin. d'un fruit, notamment de
nien selon Ath. 455 e : v. Kalléris, Anciens Macédoniens la grenade (H. Dem., Hdt., ion.-att., pap.), dit aussi pour
1,217-220. le pavot; particulièrement dit du kermès cochenille,
parasite du Chêne-kermès (Thphr., Gal., Dse.), cf.
KO(Pa.VOS : m. «roi, chef 0, à la paix ou à la guerre 0 J. André, Lexique s.u. coccum, Michell, Class. Rev. 69,
(Il., Od., seulement 18,106, PL, trag.). En composition, 1955, 246; au figuré «pilule» (médec.).
notamment 7toÀuxo(pcxvoç «qui règne sur beaucoup de Composés: xcxÀÀ(-xoxxoC; «aux belles graines» (Thphr.)
sujets» (lEsch., fr. 408), avec 7toÀuxmpcxv(71 «le fait de et 3cxcpvo-xoxxov «baie de laurier 0 ou avec l'ordre inverse
régner sur beaucoup de gens» (Rhian. 1,10), mais aussi xoxxo3cxcpvov id., cf. Strômberg, Wortstudien 7 ; xoxxo-ocxcp~C;
.le fait qu'il y ait beaucoup de chefs. (Il. 2,204). «teint à l'écarlate de cochenille» (Thphr.). Plus tard,
Rares dérivés : xmpcxv(3cxt «membres de la maison byz. 7tP\VO-XOXX71, -XOXXL «cochenille ».
royale. (S., Ant. 940; Sammelb. 5829). Adj. poét. tardifs Dérivés : xoxxwv, -wvoc; • pépin de grenade» (Sol.,
XOtpcxv'iioç et XOtPCXVtxoc;. A 7toÀUXOtPCXVL71 répond le simple Hp., etc.), dit aussi du gui (Hsch.) ; x6xxcxÀoc; m. «graine
XOtpcxv(71 .le fait d'être le maître» (D.P., A. Pl.). Verbe du pin pignon» (Hp., Gal., etc.), avec un suffixe de
dénominatif xmpcxvéw «être le chef, le roi., dans la paix ou caractère familier: voir sur ce mot et son emploi comme
à la guerre (Hom.), le mot est employé pour les préten- anthroponyme, L. Robert, Noms indigènes 130-135.
dants; plus tard avec le gén. ou le dat. «régner sur. Verbe dénominatif xoxx(~w «enlever le noyau ou les
(Hés., lEsch.), avec l'ace. «diriger» (PL). pépins» (lEsCh., Ar.).
Kolpcxvoç figure dans l'onomastique homérique et Dans des emplois particuliers : xoxx(ov et xoxx&pwv
postérieure: v. L. Robert, Noms indigènes 385 sqq. « pilule» (médecins). Surtout de xoxxoc; «cochenille»
Et.: Comme l'admet Frisk après d'autres, on rappro- qui donne une belle teinture rouge: xoxx71P6ç « de couleur
cherait avec le même suffixe le vieux norr. herjann écarlate» (Éd. Diocl.), XOXXtVOC; id. (Hérod., pap., Arr.),
surnom d'Odin, ce qui ne permet pas de faire remonter avec le dénominatif tardif XOXXtv(~w, xoxx(3e:C; « pantoufles
cette formation à l'indo-européen. Il s'agit d'une dérivation rouges. (Hérod.), mais chez Hsch. xoxx(3cx est glosé
d'un thème L-e. • koryo- «armée, troupe de guerriers », cxtye:tpov.
bien attesté en germ., got., et celtique: got. harjis • armée », Le grec moderne emploie x6xxoc; «graine. et XOXXtVOC;
lit. karias, id., m. irl. cuire m. «troupe.; avec les noms « rouge» avec plusieurs dérivés. Le vieux mot xoxxcxÀOC;
de peuples gaulois Tri-, Petru-corii «de trois, de quatre est utilisé également: xoxxcxÀov «os. avec de nombreux
tribus.. Le suffixe de xo(pCXVOC;, de même que celui de dérivés.
v. norr. herjann, concerne la souveraineté comme dans Et.: Inconnue. Hypothèse d'un emprunt méditerra-
lat. dominus, got. piudans en regard de piuda. Mais si l'on néen évoquée chez Frisk d'après Alessio, Sludi Etr. 18, 126.
coupe xo(pcx-voc;, on est tenté de poser un féminin *xorpcx
à la base, plutôt que *xorpoc;. KOKKÜ : cri du coucou; sert aussi pour appeler (Ar.).
Pour le grec, un thème *XOtpO- ou *XOtpcx- se trouve Sert de premier membre de composé dans xoxxuooiiC;
attesté dans de rares anthroponymes, cf. Ko\po-(LcxxoC;, I$PVtC; nom du coq (S., fr. 791, mais les mss. d'Eust. ont
Kotpwv(3cxt, *Kotp&-1'iiC; supposé par Kotpcx1'&3iiC; : Solmsen, xoxxo-).
554
Dérivés : verbe dénominatif xoxxu~w dit du coucou, KOÀa.~W, voir x6Àoç.
du coq, etc. (Hés., Ar., etc.), d'où xoxxucr[J.6ç «cri aigu»
(Nicom. math.), xoxxucrTI]ç «criard» (Timon). K6Àa.~ : m. «flatteur », presque toujours en mauvaise
Le nom du coucou est x6xxuç, -üyoç m. (Hés., ion.- part (S., Ichn. 154, Ar., att., etc.), quelquefois «parasite»
att., etc.); nom. x6xxuyoç chez Alc. 416; vOÏJ: sur cet (Eup., etc.) ; f. XOÀIXX(Ç, -(30ç employé plaisamment pour
oiseau Thompson, Birds; sert aussi pour désigner un pois- xÀI[J.exxlç «femme qui tend son dos pour aider à monter»
son, variété de grondin ainsi nommé en raison du bruit (Clearch. 25, Plu. 2,50 dl.
qu'il fait (Hp., etc.), cf. Arist., H.A. 535 b, Thompson, Nombreux exemples comme second terme de composé,
Fishes s.u., Strômberg, Fischnamen 116; également nom notamment dans la comédie: 31][J.0-, XVLcrO- (Asios, Phryn.),
d'une variété de figue précoce, IlÀuv60ç (Nic.), ainsi ÀL[J.O-, IjJCù[J.o- (Ar.), etc., cf. Risch, IF 59,1944-1949,277.
nommée parce qu'elle mû.rit quand chante le coucou, Comme premier terme dans des anthroponymes plaisants:
cf. Strômberg, Pflanzennamen 73. KOÀexxocpCùpoxÀd31]ç «fils flatteur d'un voleur., KoÀex-
Dérivés de x6xxuç : Koxxuy\OV nom de montagne xWvu[J.oç.
(Paus.); xoxxuyllX' &.V€[J.WVl), Kpo'rwv\ii'rlX\ (Hsch.) = Dérivés : xOÀexx\x6ç «qui concerne la flatterie. (Pl.,
fleur du coucou, cf. Strômberg, 1. c.; xoxxuyélX nom d'arbre Arist.). Verbe dénominatif: xoÀexxe:uCù « flatter» (att., etc.) ;
(Pline 13,121, d'où par corr. Thphr. 3,16,6), «fustet, d'où xOÀlXxdex (Démocr., Pl., etc.), xoÀcXXe:U[J.1X (X., etc.)
arbre à perruque ». « flatterie », xOÀexxe:u'rlx6ç « qui concerne la flatterie.
On est embarrassé par la glose d'Hsch. x6xxuç . À6cpoç, (Pl., Grg. 464 c, Phld.) ; xOÀexX€u'r~ç «flatteur» est tardif
« crête» ou « aigrette », qui pourrait aider à comprendre (gloss.).
xoxxuyéIX, ci-dessus. Mais une origine méditerranéenne Distinct de la famille de 6Cù1te:uw «cajoler », etc.
est évoquée chez Frisk d'après Alessio, St. Etr. 18,125; K6ÀIXÇ, XOÀIXXe:UCù, etc., subsistent en grec moderne.
cf. encore Hester, Lingua 13, 1965, 373. Et.: Le suffixe -exx- figure souvent dans des mots
Dans l'onomastique formes à labiale finale : en Béotie familiers. Pas d'étymologie. Voir Pokorny 551, Pisani,
K6xxuljJ, KOXXOUO(IXÇ, v. Bechtel, H. Personennamen 582, Rend. Ist. Lomb. 77, 1943-44, 553, enfin, Machek cité chez
et Gr. Dial. 1,262. Frisk, Siavia 16,211, et ListY filaI. 72,69.
Le grec a encore x6xxuç. Noter XOXXU'rl)ç « coqueluche ».
Et.: Repose sur une onomatopée, et semble dissimilé KOÀa.1TTW : aor. èx6ÀC1.IjJIX, «entailler, becqueter, pique-
de * kuku. Formes du même genre: skr. kokild- « coucou », ter., ete. (ion.-att., etc.), également avec préverbes :
kukkuld- «coq ., lat. cucülus, etc. 311X-, èy- (Hdt., etc.), èx- «détruire en martelant., dit
notamment d'une inscription (att., etc.); on a supposé,
KOKKUf1TJÀOV : n. «prune» (Archil., ion.-att., etc.), à tort ou à raison, que pour les inscriptions xOÀcX1t'rCù et
d'où xoxxu[J.l)MIX f. « prunier» (Arar. corn., Thphr., etc.), èyxol-eX1t'rCù s'appliquent à une technique particulière
-[J.l)Àwv, -wvoç m. «verger de pruniers» (gloss.). (piquetage '1).
Le grec moderne a remplacé ce mot par 3ex[J.cXcrxl)vo(v) n. Noms d'action: èyx6ÀC1.IjJ\ç «fait de graver» (Épidaure,
Et.: Rapport probable avec x6xxoç «fruit à noyaux », Lébadée), èxx6ÀIXIjJ\ç «fait de briser une coquille d'œuf
cf. Schrader-Nehring, Real/exikon 2,182. Rapprochement à coups de bec. (Arist.), èyx6Àex[J.[J.1X «inscription. (LXX,
avec x6xxuç par étymologie populaire, cf. Strômberg, Priène) ; adj. verbal xOÀC1.1t'r6ç (Sammelbuch 5629) et èyx-
Pflanzennamen 73. Influence possible de xoM-[J.iXÀov, (inscr., LXX, Athénée); nom d'instrument xOÀC1.1t'r~p
cf. xu3wvIIX. « ciseau» (Délos, Lébadée, Plu., Luc.) avec 311X-xoÀIX1t'rl)pl~Cù
(Lébadée).
KOKUa.L : m. pl. «ancêtres. (Call., fr. 340; AP 9,312), Pour 3pu-xoÀcX1t'rl)ç «pic vert., v. sous 3püç. S ur le
figure chez Suid., Hsch. avec la graphie xoxx- qui peut même modèle xpiXvo-xoÀcX1t'rl)ç, nom d'une araignée
être une gémination expressive mais que n'admettent pas venimeuse qui piquait à la tête (Philum.). Voir aussi
les deux textes poétiques cités; certains lexiques anciens x6Àexcpoç.
donnent le sg. xoxuexç. V. Pfeiffer, Call., ad loc. Le sens précis de ces mots s'applique bien aux coups
Et.: Obscure. de bec, etc., comme le montre le vieux composé 8puxo-
ÀcX1t'rl)ç.
K6KXOS : p.-ê. = lat. coculum, sorte de cocotte en Et.: La finale fait penser à crxcX1t'rCù, X61t'rCÙ. On a supposé
cuivre (P. Hamb. 12,36). que c'est p.-ê. sur ce modèle qu'aurait été créé xOÀcX1t'rCù,
comme substitut d'un présent radical qui se retrouverait
K6Àa.C;pos : m. «porcelet., cf. x6Àexopov (ms. XO\À(- dans lit. kalù, kalti «forger, marteler », v. sI. koljl[, klati
310v) . xo\pŒ\Ov (Hsch.), nom d'une chanson qui accompa- crcpcX'r're:IV, i.-e. *qolg-. En grec même on peut évoquer x6Àoç,
gnait la danse appelée xOÀlXop\cr[J.6ç (Ath. 14,629 dl. Verbe xe:Àe:6ç, xl-excù. Cf. Pokorny 546.
dénom. XOÀIXOp(~€\V' crxlp'riiv (Hsch.), avec xOÀlXop\cr[J.6ç
(Athen., Poil.); au passif «être ridiculisé» (LXX), cf. K6ÀQ~OS : m. «coup de poing, taloche. (Epich. l,
Suid. xOÀlXoplcr6€(l) . XÀe:ulXcr6dl), èX'r\VexX6dl), &.n[J.lXcr6dl) . comme nom d'un pédotribe d'après les coups qu'il donne).
x6Àexopoç Y<XP 0 [J.IXpOÇ xoL'poç. En outre, xOÀlXope:uo[J.évl) . Autre anthroponyme KOÀexcpl310V, nom d'une esclave
xWÀO\Ç &:ÀÀo[J.év1] (Hsch.). d'après les coups qu'elle reçoit, cf. Bechtel, H. Personenna-
Pollux 4,100 considère la danse en question comme men 615. Pour le sens du mot, cf. Hsch. : x6ÀIXcpoç .
thrace ou carienne. Le mot x6ÀlXopo<; doit donc être un x6v3uÀoç. Verbe dénominatif xOÀC1.cp(~Cù (Ev. Matt. 26,67 ;
emprunt. Voir encore des hypothèses chez Lawler et Sammelbuch 6263,23).
Kober, Class. Phil. 40, 1945, 98-107. Le lat. a emprunté le mot sous la forme colaphus
555
(Plaute, etc.), d'où colpus et finalement français coup; KoÀÀa : f. «colle> (Emp., Hdt., Hp., E., etc.).
cf. Ernout, R. Ph. 1951, 155-156 = Philologica 2,151-152. Comme premier terme de composé dans xOÀÀe:1ji6c; « celui
Et... Mot populaire et obscur. Seule explication possible: qui fait bouillir la colle ,) (IG II' 1558, 10; Poil. 7,183),
dérivé inverse de xOÀocn:'t"w, avec une aspiration expressive; terme comique xOÀÀo-[Le:Àd «il fait des vers avec de la
cf. aussi l'influence possible de xp6't"a:<p0e;. colle ,) (Ar.). Comme second terme dans 't"a:Up6-XOMa:
« colle faite avec de la peau de bœuf» (Plb., etc.), txOu6-
KoÀ~a : n:moc ne; i$PX'YJcrL<;; xOÀla:' opx~crewe; e,(80<;, « colle de poisson, gélatine» (Dsc., etc.), Xpucr6- «malachite,
d'où xoÀ~occra:~' opx~cra:crOa:~. Outre ces gloses d'Hsch., carbonate de cuivre ,) (Arist., Thphr., etc.), nom d'un mets
impf. èxoÀla:~e éorit èqoÀ(a:8'YJ (l G XII Suppl. 244 Syros, composé de graines de lin et de miel (Thphr.) et quelques
VIe av.), of. Latte, Gl. 32,1952,39-40: il s'agit d'une danse autres. En outre, des thèmes en -xoÀÀOC; qui sont en partie
en armes dans ce texte. des dérivés inverses de xOÀÀocw : O[XOMOC;, èy-, &p't"~- (lEsch.,
Et ... Ignorée: on a rapproché xÉÀo[La:~ et xoÀeLV . èÀOerv S.), &[L<P~-, n:a:pa:- (IG 1'330), n:o't"~- (PL), cruy- (lEsch., etc.);
(Schwyzer, Gr. Gr. 1,747). Autre hypothèse de E. Fraenkel, noter aussi Xpucr6-xoÀÀoc; «plaqué d'or> (S., E.), ÈXÉ-
Mélanges Boisacq 1,374. «qui colle» (Hp., eto.), n:pw't"6-xoÀÀov «première feuille
d'un rouleau» (Just.).
Dérivés : pl. n. xOÀÀ~e:v't"a: «bien assemblés» dit de
KOÀ€Ka.VOL : 't"o\ho èn:L fL~XOUe; crùv Àen:'t"6't"'YJ't"~ hoccrcre't"o,
piques, çucr't"oc (Il. 15,389), de chars (Hés., Bouclier 309),
citation de Strat. 64 (Hsch.) ou xOÀoxocvo~' e:ù[L'lJx<:re;
XOMÛl8'YJC; «collant> (PL, Arist., etc.).
xa:l Àe:n:'t"o( (Hsch.). Meineke a conjecturé xOÀoxocwa:oo~.
Verbes dénominatifs : 1) XOMOCW «coller, assembler,
En tout cas, rien à faire avec xOÀocrcr6c;.
unir> (Emp., lEs('h., ion.-att., etc.); souvent avec pré-
verbes: èv- (IG P 373,208, etc.), xa:'t"a:-, n:pocr-, cruv-.
KOÀ€OV : ép. xouÀe:6v, «gaine, fourreau _ d'une épée, D'où x6À)''YJ[La: «collage., dit au pluriel des feuilles de
en général « étui _ (Hom., ion.-att., etc.) ; aussi xOÀe:6c; m. papyrus collées ensemble pour former un rouleau (Hp.,
(Hécat.); Hsch. a la glose xOÀe:6c; . 1) O~x'YJ 't"ou çl<pouC;, Antiph., pap.), également avec préverbes : 8~a:-, èn:L-, n:a:pa:-,
xa:l Àocpva:ç, xd u8pla:, en outre, xouÀe:6c; (, péricarde ,) cruv-, etc.; autre nom d'action: x6À),'YJcrLc; «fait de coller,
(Hp., Gord. 3). union, soudure », etc. (ion.-att., etc.), avec préverbes :
En composition : xOÀe:6-n:'t"e:poC; «dont les ailes sont 8~a:-, Èy-, xa:'t"a:-, cruv-, etc., d'où le dérivé cruy-xoM~cr~[LOC;
couvertes d'un fourreau, coléoptère> (Arist.). Au second en parlant de papyrus (pap.), plus le subst. cruy-xoÀÀ~(n[Lov
terme : crL8'YJp6-xoÀe:0C;, crxu't"o- (pap.). «rouleau de papyrus collées» (pap.).
Verbe dénominatif : xOÀe:oc~oV't"e:C; . ÛlOOUV't"e:C; dc; xOÀe:ov, L'adj. verbal xOM'YJ't"6c;« collé, bien ajusté >, dit de portes,
n:e:pa:lvov't"ec; (Hsch.) avec un sens sexuel, d'où XOÀe:a:crfL6c; . de planches, de chars, etc. (Hom., Hdt., E., PL, etc.).
't"o n:e:pa:(vecrOa:~. Composés assez nombreux, notamment : &-, 8ucr-, eù-,
Le grec moderne a xOÀe:6c; m. «fourreau, gaine, vagin ». À~8o- «orné, incrusté de pierres> (Thphr.), etc.), «qui unit
Et.: Peut reposer sur *xoÀeFov et fait penser pour le des pierres ou est scellé dans la pierre. (S., TI'. 1261),
suffixe à dÀe:6c;. On a tenté de rapprocher le mot de rlLVO- (S.), xpucro- (E., etc.), d'où xOÀÀ1Jnx6c; «apte à
xa:ÀÙn:'t"w, etc. On a songé aussi à x6ÀuOpm « testicules >, coller> (Arist., Épich., pap., etc.), avec xOÀÀ'YJ't"~xdt ~pya:
dont le sens diffère (x6Àu8pov ou -'t"pov signifie «figue «travaux de soudure, de plomberie» (pap.), et ":0 xOÀ-
mûre ,), Ath. 76 f), cf. aussi crx6Àu8pov. P.-ê. emprunté ÀiX't"~x6v = x6ÀÀa: (IG IV 1", 102,69).
à une langue méditerranéenne, cf. Meillet, BSL 30, 1929, Nom d'agent : xo)J,'YJ't"~C; «colleur, soudeur» (pap.),
115, n. 1, et Ernout-Meillet s.u. culleus. avec déjà chez Ar., Nuées 446 cruyxoÀÀ'YJ't"lJC; ljie:u8wv «qui
combine des mensonges.; XOM'IJ't"~p «fer à souder»
KOÀnpa.w : «piétiner ,) (Ar., Nuées 552, cf. Taillardat, (G1oss.). D'où XOM'YJ't"~pW\l «colle, soudure _ (Ph., Bel.);
Images d'Aristophane, § 611 avec les scholies); cf. la en outre, x6ÀÀ'YJ,,:pa: pl. n. «prix du travail d'un plombier>
glose d'Hsch. : xOÀe't"pwcr~ . xa:'t"a:n:a:'t"oucr~ . &n:a 't"wv 't"dtc; (pap.), pour le suffixe, cf. Chantraine, Formation 332;
èÀ(X[a:c; n:a:'t"ouv't"oov, Ô 81) ÀéyOUcrL xOÀe't"pocv' ~vw~ 8É' 2) Dénominatifs rares: èn:LxoÀÀa:(voo « mettre de l'enduit
ÈvocÀÀov't"a:~ dc; 't"a x6Àov, ô 8'YJÀor dc; 't"1)v ya:cr't"Épa:. sur. (Thphr.), xOÀÀl~w «coller ,) (Gp.), avec xOM~cr't"~C;
Et.: Selon Hsch., terme de la fabrication de l'huile. (Gp.).
Suppose d'abord un nom d'action ou d'instrument x6À€'t"pov Le grec moderne a encore x6ÀÀa: «colle », X6M'YJfLa:
ou xOÀhpiX. Outre l'hypothèse indiquée dans la scholie, « collage, soudure », xOÀÀ'YJTI)p( « fer à souder., xOM'YJnx6c;
on a pensé à x6Àoc;, xOÀocn:'t"oo, etc., cf. Pokorny 545. Il «contagieux ».
serait tentant de rapprocher x€Àé't"pa:, si le mot signifie Le terme a été emprunté dans le latin tardif, comme
bien «pressoir à huile _, cf. sous xeÀÉ't"pa:. l'attestent les langues romanes: it. colla, fr. colle, etc.
Le mot est distingué de yÀm6c; qui signifie proprement
KoÀ(as : m., nom d'une variété de maquereau, Scomber « glu •. Sur xOÀÀocoo, v. Martin, R. Et. Gr. 1967, 322.
colias (Epich., Ar., Arist., etc.). Voir Thompson, Fishes Et.: Dérivé f. en '-ya •. On a rapproché avec un voca-
s.u.; L. Robert, Hellenica 9,92,10,273-274, et Noms lisme différent v. sI. klejï, russe klej «colle >, de slave
indigènes 169, avec la bibliographie. Diminutif xOÀŒ~ov commun 'kulej! (avec voyelle réduite). En outre, m.b.
(Xenocr. ap. Gal. 2,58,152) avec l'anthroponyme KOÀ~8lwv ail. helen «coller >. Voir Pokorny 612.
(L. Robert, Noms indigènes 1. c.).
Grec moderne xOÀ~6c;. KoÀÀa~os : m., espèce de gâteau ou de petit pain de
Et.: Inconnue. Sur le suffixe -(iXC;, v. Chantraine, Forma- froment (Ar., Philyll.), employé secondairement par
tion 94. confusion pour X6MOIji, une partie de la lyre (Luc., lamb.),
556
comme le confirme Hsch. s.u. x6Mom. Verbe dénominatif pap., Cie.). D'où XOMuÔ~cr-ri)c; «changeur. (Mén., NT,
XOMOtÔ(~W «jouer au X6MOtÔOC;", jeu expliqué par PolI. pap.) qui doit supposer un verbe *l<oÀÀUô(~w, et xoÀ-
9,129 : un joueur se couvre les yeux avec les mains et Àuô~crT~x6c;; enfin, xOMuô~cr-ri)p~ov «bureau de change.
doit deviner avec quelle main un autre joueur l'a frappé; (pap. et ostraca). Par emploi figuré, pl. n. x6ÀÀuÔOt «petits
on ignore comme s'explique cette dénomination. gâteaux, bonbons. (Sch. Ar., Pl. 768), cf. X6MUÔOt'
Et.: Mot populaire en -ôoC;, sans étymologie claire. Si TpWy&À~Ot (Hsch.).
l'emploi pour le gâteau est, comme il semble, le plus ancien, Sur les anthroponymes KOMuôiic;, KOMuôlcrxoc;, v.
fait penser à X6M~~ et X6MUPOt. L. Robert, Noms indigènes 291.
Le grec moderne fournit notamment pl. n. X6MUÔOt « blé
KOÀ~\L~, -IXOC; : m., pain rond peu estimé, probablement cuit. otTert aux morts, emprunté dans russe k6liuo, et
d'orge (Hippon., corn.), chez les médec. depuis Hp., sorte xoMuôoyp&[J.[J.OtTOt «instruction élémentaire •.
de pilule ronde appelée aussi $ trochiscos.. Composé Et.: On a supposé un emprunt au sémitique, cf. hébr.
XOM~XO~cp&yoC; $ mangeur de pains ronds grossiers", f:ilp «changer '. Mais ce verbe n'a pas un sens proprement
épithète d'un Béotien (Ar., Ach. 872). Dérivé : xOÀÀ(l<~OC; : financier : doutes de E. Masson, Emprunts sémitiques,
XOM(XLOC; &pTOC; (Ath.), xOÀÀ(x~ov (Greg. Cor.). Le mot a été 108-110.
emprunté en slave, cf. russe kulie «gâteau de Pâques •.
Et.: Obscure; hypothèses de Pisani, Rend. 18t. Lomb. KOÀÀupëi : avec l'ortho l<OMOUpOt dans un pap., f.,
77, 1943-44, 553 sqq. Voir xOÀÀUpOt, etc. sorte de pain ou de petit pain rond non levé (Ar., Thphr.,
LXX, etc.). Diminutif XOMUp[C; r. (LXX) et XOÀÀUpLOV
KOÀÀOpO(;OV: houlette recourbée de berger (B GU avec divers sens médicaux : «pessaire, collyre pour les
759,13), dit de la massue d'Orion, constellation (Hipparch., yeux. (Hp., médec., grec tardif, inscr. et pap.).
Ptol.), dit d'un poids ou d'une monnaie (Sammelbueh Dérivés: xOMup~x6c; «de pâte. (Plaute, Pers. 95), XOMU-
6954); écrit xOÀop6ôov chez Hsch. pour gloser XOpUVIJ. p[wv m., nom d'un oiseau du genre grive, p.-ê. Turdus pilaris
Et.: Si la forme avec un seul -À- était l'orthographe (Arist., H.A. 617 b), peut-être à cause de sa couleur, cf.
correcte, on penserait à un arrangement de x6Àoc; « mutilé, Thompson, Birds s.u.; à côté de xopuÀÀ(wv (Hsch.),
court. et de p61T:OtÀov, etc. l'interversion des liquides étant facilitée par l'analogie de
x6pu80c;, etc.
KOÀÀOUpOS : poisson inconnu (Marc. Sid. 22). D'où Verbes dénominatifs : xOÀÀup(~w «faire cuire des
p.-ê. XOMOUp(C; f. «mauve de marais. (gloss.). XOMÜpOt~. (LXX), xoMup60[J.Ot~ dans xe:xoMupw[J.évov·
Et.: Hypothèse de Strômberg, Fischnamen 48 : pour Àe:uxij) xe:Xp~cr[J.évov (Hsch.).
l<6Àoupoc; $ à la queue mutilée, courte. avec gémination Le grec moderne a xOÀÀUp~o au sens pharmaceutique et
expressive [1], et la mauve des marais serait nommée xouÀÀOUpOt «pain en couronne, bouée., etc., xou).Àoup~
d'après le poisson (ibid. 25 [11]). «gimblette, gâteau rond au sésame >, d'où XOUMOUp~&~w
« enrouler •.
KOÀÀO'" : peau épaisse au cou des bœufs ou des porcs Et.: Suffixe -ûpiX, cf. Àé1T:upov, etc. Origine obscure, cf.
(Ar., fr. 506,3 et 646), lanière de cuir gras cousue sur la x6ÀÀ~~, avec l'étude citée de Pisani.
corde d'une lyre et enroulée autour du «joug., plus tard
« cheville. de cet instrument (Od. 21,407, Ar., Pl., etc.),
cf. Diet. Antiq. s.u. lyra; d'où $ barre. avec laquelle on
tourne un treuil (Arist., Meeh. 852 b). Par conlusion,
on a déformé le mot d'après x6ÀÀOtôoC;, voir aussi la glose
x6ÀÀom:c; chez Hsch.
D'autre part, x6ÀÀo<jJ a été employé au figuré pour KOÀOLOS : m. «choucas, corvus monedula. (Il., Pi.,
désigner l'inverti, cinaedus (Diph., Eub., AP, Hsch.), Ar., Arist., etc.), cf. Arist., H.A. 617 b et Thompson S.U. ;
cf. les emplois de ce genre de mots signifiant «peau., le mot figure dans divers proverbes; d'où xOÀOLwlhlC; « qui
XOtcrOtÀô&.c;, etc. Composé XOMo1T:o-8~wxTI)C; (Sch. Ar., ressemble à un choucas. (Plu.); verbe dénominatif
xOÀo~&.w «crier comme un choucas. (PolI. 5,89), mais
Nuées 347, Eust., Suid.). Verbe dénominatif xo),Àom:uw
«être inverti. (Pl. Corn. 186,5). xOÀ<p&w (Il. 2,212) et xOÀ<péw (Antim. 37) : le vocalisme <p
Autres dénominatifs de sens divers : xOÀÀ01T:(~e:w' est mal expliqué (allongement métrique d'une forme
XOtOéÀxe:~v (Hsch.); l<OM01T:wcr(X~' XOtTOtXOÀÀ'ijcrOt~, par *tl<oÀ6Ot où 0 serait issu de O~, où l'w serait ensuite pourvu
rapprochement avec x6ÀÀ(X, cf. Achae. 22. d'un iota, d'après xOÀo~&w 1). Glose d'Hsch. xoÀouiiv .
Oopuôdv, voir Latte.
Et.: Terme technique d'origine obscure. Explication
Noms d'action obtenus par dérivation inverse: xOÀ<p6c;
d'Hsch. S.U. X6M01T:e:C; : 8~tX TO dc; X6MOtV e:ùOe:Te:~V, en
«cris aigus. (Il. 1,575, A.R. 1,1284); XOÀOL-f)' cpwv-f) (Hsch.).
rapport avec la peau des bœufs. Cette explication n'est
Et.: Inconnue. L'hypothèse qui fait reposer le mot sur
pas impossible, une finale -01T:- figurant dans un certain
nombre de noms d'animaux et ayant pu former un suffixe une onomatopée, de même que le rapprochement avec
xéÀo[J.Ot~, ne reposent sur rien.
populaire. Autres hypothèses chez Boisacq, et chez
Pisani, cité sous X6M~~.
KOÀOLTLa. : f., arbre qui pousse dans les lIes Lipari,
KOÀÀU~OS : m., -ov n. (PolI. 9,72) «petite monnaie,. Cytisus aeolicus (Thphr., H.P. 1,11,2), écrit xOÀouTéOt
(Ar., Eup., Cali.), «petit poids d'or. (Thphr.), «change, (ib. 3,17,2); désigne aussi une variété de saule, salix
cours du change, agio. (inscriptions hellén. et tardives, einerea (Thphr., H.P. 3,17,3); à côté de xo),uTéOt eolulea
557
arborescens «baguenaudier. avec lat. pl. n. colutea pour K6Àov a pris la forme xwÀov en grec tardif (influence
le fruit, cf. J. André, Lexique s.u. de xwÀov «membre., et davantage du terme latin
Et.: Végétaux divers mais non apparentés; le nom est cülus, G. N. Hatzidakis, Mes. kai Nea Hel/en. 2,50),
d'origine inconnue. avec chez les médecins tardifs xWÀtx6ç, XWÀLX1j, XWÀLXe:U-
O[LIXL. Le latin a emprunté co/um ou c%n, qui est passé
KOÀOLc\>PU~ : TlXvlXyplXioc; IXÀe:wrpuwv . XIXL opOC; BotW'dlXc; dans le vocabulaire anatomique européen.
(Hsch.). Explication hypothétique de Bechtel, Gott. Et.: Ignorée. Hypothèse de Lidén, KZ 61,23
Nachr. 1919, 345 sq., Gr. Dial. 1,306 : serait un composé
de xOÀot6C; (sans voyelle thématique 1) et de cp&puy~ KOÀOS, x6Àoooc;, xOÀ&~w, xoÀouw :
(avec disparition de l'alpha 1 phonétique 1 ou par 1) x6Àoc;, dit de bœufs, de chèvres, etc., «sans cornes,
rapprochement plaisant avec cl>pu~ 1) « ayant la gorge d'un dont les cornes ne sont pas poussée:! » (Hdt., Théoc., Nic.,
choucas ». Le nom de l'oiseau serait passé à la montagne. Hsch.), dit d'une javeline sans pointe (Il. 16,117), dit de
Pour le p"remier terme Bechtel rapproche l'anthroponyme la bataille «interrompue» dans le titre d'Il. chant 8.
arcadien KOÀotcpwv (IG V 2, 425,3). En dernier lieu, Premier terme de composé, p.-ê. dans XO),lXtV(C; épithète
Kronasser, Sprache 6, 1960, 176. d'Artémis (Ar., Ois. 874, inscr., Paus. 1,31,5), si son nom
signifie bien qu'elle accepte des victimes mutilées (Sch.
KOÀOKaULOV : Nic., fr. 82, Diph. Siph. ap. Ath. 73 a, etc., Ar., ad loc., cf. Nilsson, Gr. Religion 1,484, n. 5), de x6Àoc;
«racine bulbeuse de l'AtyU7t't"toC; XUIX[LOC; ., nénuphar rose. et IX!VOC;. En outre, composés descriptifs : xoÀ6Xe:tp'
Voir J. André, Lexique s.u. colocasium. Pas d'étymologie. Xe:tplXpyoC; (Hsch.), x6À-e:poc; «à la laine COurte. (Arist.),
Emprunt 1 Mis en rapport avec x6Àoc; 1 cf. e:6e:poc;, etc., et v. dpoc;; le composé le plus attesté
est x6Àoupoc; «sans queue» (Plu.), «tronqué., dans le
KOÀOKÜ""a. : hapax, Ar., Cau. 692, dit à propos de Cléon vocabulaire mathém. et astron. (Hipparch. Astr.,
qui soulève devant lui des « lames déferlanted ». Probable- Hero, etc.); sobriquet thessalien Q6Àoupoc; (VIe s. av.),
ment terme technique composé de x6Àoc; et XÜ[LIX : il s'agit O. Masson, Phil%gus 110, 1966, 253, n. 4; d'où XOÀOUplX
d'une lame souffiée par le vent et dont le sommet se brise, «colline tronquée» (inscr. Hermione, Epid., Ile S. avant,
v. Taillardat, Images d'Aristophane, § 343, où l'on trouvera cf. Paus. 2,36), XOÀOUplX1:0C; «tronqué» dit de 7té't"plX (Cali.,
les interprétations contradictoires des scholies : la tra- fr. 235); aussi les gloses d'Hsch. xOÀouptq: . -r'ii IXrro't"o[L(q: et
duction «lame sourde» ne va pas. Mais il peut y avoir xOÀoup1:'t"tC; yîj ....... LtXe:ÀO( (Hsch.); avec l'aspect d'un
en ce vers prononcé par le charcutier une allusion plaisante nom d'action xOÀoupwcrtC; «mutilation. (Iamb.); on
à x6Àov« tripe •. Autrement Kronasser, Sprache 6,1960,174. pense que de x6Àoupoc; est issu l'emprunt lat. clüra espèce
de singe, mais cf. Leumann, Sprache l, 1949, 206, n. 8 ;
KOÀOKuv9'1 : parfois -TI), cf. Ath. 59 c, Phryn. 401, enfin dans l'onomastique, sobriquet thessalien KoÀ6-
plus tard -61X, -v61X (pap., LXX, etc., cf. Solmsen, Beitrage crt[L[LOC;, O. Masson, o. c. 253 ;
263), aussi, tardivement xoÀ6xuv60c;, -UV't"OC;, -w't"oc; m. 2) Terme rare et archaïque, x6Àoc; est concurrencé
«gourde, calebasse., Lagenaria uulgaris dont le fruit par un dérivé pourvu du suffixe familier et expressif -OOC;
séché servait de bouteille (Hp., corn., Arist., etc.). (Chantraine, Formation 261), xOÀo06c; «mutilé, tronqué,
Composé xOÀoxuv6lXpu't"lXt\l1X «cuiller faite d'une gourde. raccourci ,) (Pl., X., Ariot., hell., grec tardif); pour l'ono-
(pap.). D'où xOÀoxuv't"tOV di min. (Phryn. com.), -uv6lc; . mastique, L. Robert, Noms indigènes 78, n. 3. Au premier
xOÀ6xuv61X IXypllX (Dsc., Gal.), xOÀoxuv6wv, -WVOC; m. terme de composé, p. ex. : xOÀo06-xe:pxoc; (LXX), -pptV
«plantation de gourdes. (pap.); adj. xo),oxuv6tvoC; (LXX), -pptVOC; (Délos).
(-uv't"tVOC;, -(v6tvoc;) «fait de gourde» (pap., Luc.); adj. Dérivés : xoÀ60tov «tunique sans manches» ou «à
f. -uv6t&c;, -&80c; (AP). manches courtes» (pap.), avec la forme familière X0À601X~
Création notable IX7tOxoÀoxuv6wcnc; « transformation (gloss.); xOÀoow8'1jc; «tronqué» (Polem., Phgn. 51, u.l.);
en gourde. titre d'un opuscule satirique de Sénèque, cf. xOÀo06TI)C; f. «fait d'être tronqué, court. (Plu.). Verbes
D.C. 60,35 : création plaisante d'après IX7t06éwcnc;, voir dénominatifs: xOÀo06w «mutiler, raccourcir., etc. (Arist.,
Stiebitz, cité chez Frisk. grec tardif), surtout employé au passif-; d'où xoÀ6owcrtC;
Dans l'onomastique, p. ex., nom récent KOÀoxuv6LIXV6c;, «mutilation, fait de raccourcir. (Arist., etc.), XOÀ60W[L1X
L. Robert, Noms indigènes 293, avec les notes. «membre amputé» (Arist., etc.), xOÀoot~w au passif
Grec moderne xOÀoxu6t, avec xoÀu6&xt «courgette •. «être mutilé» (IG XII, 3,323, Théra).
Et.: Entre dans la série des noms de plantes en -uv60c;, Le grec moderne a gardé xOÀo06c;, xOÀoowvw, xoMotov.
-Lv6oc; dont la suffixation n'est pas grecque. Ath. 2,58 f Du radical de x6Àoc; sont tirés deux verbes qui ont connu
affirme que la courge viendrait de l'Inde. Voir Schrader- des développements originaux et divers;
Nehring, Real/ex. 1,652; autrement Kronasser, Sprache 3) xOÀ&~w, aor. èx6ÀlXcrlX, pf. pass. Xe:X6ÀlXcr[LIXL, etc. :
6, 1960, 174 sq., qui comprend « 'grosse Gurke •. a signifié «tronquer, mutiler, émonder », cf. Thphr.,
H.P. 2,7,6, etc., avec x6ÀlXcrtC; (Thphr., C.P. 3,18,2) mais
KOÀOV : n. «gros intestin, tripe» (Ar., Cau. 455, Arist., de manière générale «contenir. (Pl., Grg. 491 el,
P.A. 675 b, Nic., Poli.) ; désigne des nourritures conservées «contenir, corriger, châtier» (ion.-att., etc.), rarement
dans un pot (pap.); Ath. 262 a, attribue à x6Àov le sens de avec préverbes: IXvn-, 7tpO-, cruy- ; probablement dénomi-
't"pocp~ et y rattache des mots aussi divers que X6ÀIX~, natif. Noms d'action x6ÀlXcrtc; «fait d'émonder, de châtier»
McrxoÀoc;, ~oux6Àoc; et même xotÀllX. (ion.-att.) : -lXcr[L1X «châtiment» (Ar., X., etc.), -lXcr[L6c;
Composé comique xOÀoxop86xoÀIX n. pl. «tripailles» (Plu.). Noms d'agent : XOÀlXcr't"~C; m. «celui qui châtie.,
(AP 10,103), avec deux fois x6Àov et cf. xop8~ (1). dit de Zeus, etc. (trag., Pl., Lois 863 a) avec XOÀlXcr't"tX~
558
(Pl., Sph. 229 a), KOÀoco"nK6c;, etc., KOÀOCcr'Ôjp (Arr.), et le premier terme KOÀO-. Ni le rapprochement avec KOÀO-
f. KOÀIXcr'l"ptoc (Ezechiel), KoMcrntpoc (AP J, KOÀOCcr'ÔjptOV <pwv, etc., ni celui avec xéÀo[Loct ne font l'alTaire; hypothèse
«maison de correction. (Luc.), • instrument du châtiment» à partir d'un *xoÀo- «grand. chez Kronasser, Sprache 6,
(Plu.), .châtiment» (X.), avec l'adj. -'Ôjpwc; (Ph.). 1960, 175.
Composés: cXKoÀoccrloc • licence., cXK6Àoccr'l"0C; «sans retenue ».
KOÀoc~Cù, K6Àocmc;, etc., se distinguent de 'l"lvo[Loct ou KOÀOUÀta. : pl. n. (Xénocrate ap. Orib. 2,58,79), ou
'l"t[LCùpe:LV qui expriment l'idée de paiement exigé, parfois coluthia (Pline, H.N. 32,84,147) sorte de petit coquillage
de vengeance; K6Àocmc; concerne le coupable qu'il s'agit univalve, v. Thompson s.u.
de châtier et d'amender, cf. Arist., Rhet. 1369 b.
Le grec moderne emploie encore KOÀOC~Cù « châtier, KOÀOUW, voir K6Àoc;.
damner., K6ÀoccrtC; • damnation, enfer»;
4) KOÀOUCù • tronquer, retrancher, diminuer, amoindrir. KOÀO<!>WV, -WVOC; : m. «sommet, terme, achèvement»
(Hom., 'ion.-att., etc.), rarement avec préverbes : cX~o-, par métaphore (PI. Corn., JuI., Liban., etc.); selon Hsch. =
KOC'l"OC-, m:pt-; la formation du verbe est peu claire, cf. xOÀt6C; «pic-vert », voir sous Ke:ÀE6c;, ou encore, poisson
Chantraine, Gr. Hom. 1,374. Dérivés nominaux rares: de mer tx6üc; ~otOC; (locÀoccrcrwC;. Dans le vocabulaire byzan-
K6ÀoucrtC; «fait de couper, de rogner. (Arist., Thphr.), tin, le colophon désigne la formule finale où le copiste
avec un emploi concret: KOÀoucr[LOC'l"OC' KÀOCcr[LOC'l"OC (Hsch.). donne des explications sur sa copie et son nom.
Et.: Tout se rattache au vieil adjectif x6),0c; qui ne Verbe dénominatif xOÀo<pCùvéCù «couronner, achever.
s'emploie plus que comme terme technique de l'élevage, tardif.
remplacé ailleurs par KOÀoo6c; et x6Àoupoc;. Ce doit être Comme toponyme, KOÀo<pwv ville d'Ionie en Asie Mineure,
un nom verbal issu d'un verbe radical signifiant «frapper », avec KOÀo<pwvwc; «de Colophon, habitant de Colophon.;
cf. sous KOÀOC~'I"Cù. L'accentuation de x6Àoc; sur le radical xOÀo<pCùv(oc (~lcrcroc) a donné naissance au nom de la colo-
peut s'expliquer par le sens passif de l'adj., cf. Schwyzer, phane.
Gr, Gr. 1,459. Avec un sens différent on a en slave comme Et.: Fait penser à KOÀWV7), etc., mais de toute façon le
correspondants v. sI. kolU "~occrcrocÀOC; ", russe kol « piquet, détail n'est pas expliqué. Le fait que ce terme soit un
perche », etc. ; avec vocalisme long, lit. kuolas «piquet ». toponyme en Asie Mineure a conduit à supposer que le mot
n'est pas grec. Hypothèses chez Kronasser, Sprache 6,
KOÀOO'O'OS : -'1"'1"- D.S., -cr- à Cyrène, m., à Cyrène aussi 1960, 175 sq.
f. Sens : «statue de forme humaine» (lEsch., Ag. 416,
Schwyzer 89,17, Argos), statuette de bois ou d'argile KOÀ1TOS : m. « pli, creux. d'où: 1) • genoux. ou « sein
représentant un absent dans un acte rituel (Cyrène, d'une femme qui porte un enfant " etc. ; « pli du vêtement.
SE G IX, 72 = Buck, Greek Dialects, nO 115, 1. 117 et 122 ; (Hom., poètes, etc.) ; 2) «golfe, repli de la côte» (Hom.,
autre ex. SE G IX, 3,44), dit par Hdt. de statues piliers poètes, X., etc.), quelquefois «vallée» (Pi., etc.); terme
égyptiennes de grande taille; le sens de «colosse» semble technique: ulcère fistuleux sous la peau (médec.), avec
issu du colosse de Rhodes érigé en 292 av. ; cette valeur en ce sens le diminutif KOÀ~OCpwv.
est bien attestée dans le grec hellén. et tardif (sans parler Comme second terme de composé : (3<x(lU-KOÀ~OC; «au
de l'emploi dans les langues d'Europe postérieures). creux profond. pour désigner le creux de la robe, dit
Composés tardifs : Ko),ocrcro-~ot6C;, KOÀOcrcroupy(oc. Dérivés: notamment des femmes troyennes (Hom., poètes), cf.
KOÀocrcrtOCrOC;, KOÀocrmx6c; (D.S., Str., Plu.) «colossal». (3<x6u-~Cùvoc;; avec une vingtaine d'autres composés en
-xoÀ~OC;, p. ex. : eXyÀoc6- (PL), E\l- (AP), EÙpU- (Pi.).
C'est originellement un des noms de la «statue., sans
Adjectifs composés en -tOC; : iy-x6Àmoc; «dans le sein »,
considération de taille. E. Benveniste a mis l'accent sur
la signification religieuse du texte de Cyrène et le sens de em-, tmo-.
« double rituel '. G. Roux, en se fondant sur des considéra- Dérivés : KOÀ~Wa7)C; «qui a beaucoup de golfes,
tions techniques et notamment sur le colosse de Rhodes, sinueux », etc. (E., Plb., etc.), xOÀ~(<xC;, -ou «qui couvre
pense qu'il s'agit d'une statue aux jambes étroites collées, la poitrine. (lEsch., Pers. 1060), «vent souffiant d'un
sinon remplacées par un simple pilier, vue hardie et golfe. (tardif), èy-KOÀ~(<xC; id. (Arist.), KOÀ~h7)C; «habitant
séduisante (la fonction religieuse des xoÀocrcrol de Cyrène d'un golfe. (Philostr.), nom d'une peuplade de la mer
restant d'ailleurs hors de doute). Voir E. Benveniste, Érythrée qui vit de piraterie et de contrebande; verbe
dénom. aL<xxoÀ~'hEUCù« pratiquer la contrebande»
R. Ph. 1932, 118-135, 381 ; G. Roux, R. Ét. Anc. 1960, 5-40.
(pap.), avec !!À<XtOV xOÀm'l"Lx6v (pap.) «huile de contre-
Et.: Emprunt méditerranéen certain, comme le prouve
bande» ; de xOÀ~h7)C; « habitant du golfe» ? Ou de x6À~oc;
la finale. E. Benveniste évoque les toponymes KOÀocrcrocl,
« sein, giron », idée de «porter dans son giron»? Cf.
KOÀo<pwv, etc. Hypothèses arbitraire~ rappelées chez Hester,
Olsson, Eranos 48, 1950, 157.
Lingua 13, 1965, 357.
Verbe dérivé : xOÀ~60[L<XL, KOÀ~6Cù «se gonfler, gonfler,
former un golfe., (B., etc.) d'où K6À~Cùmc; «gonflement»
KOÀOO'UpTOS m.« foule tumultueuse, tumulte» (Hdn.), x6À~Cù[L<X id., également nom d'un vêtement (Plu.,
(Il. 12,147; 13,472 dans des scènes de chasse, Hés., Ar., Poli.), -Cù'l"6c; «gonflé» (tardif). Formes à préverbes du grec
cf. Taillardat, Images d'Aristophane, § 676); d'où KOÀOcrUP- hellén. ou plus tardif : cX\I<X-KoÀ~6Cù, iy-, em- ; avec une
'l"Er' 60pUOEr, 'l"OCpoccrcrEt (Hsch.). dérivation différente, iy-KOÀ~l~Cù «former une baie,
Et. : Composé du type de Kovwp'l"6c;, &1.LOC~L'I"6C;, constitué mettre dans un creux, dans la matrice ., avec tyKoÀmcr[L6c;,
en KOÀo-crup'l"6C;. Pour le second terme, cf. crupCù «trainer, X<X'I"<X- • entrer dans un golfe» (Th.), ~Ept- «contourner
tirer », etc., à côté de crup<pe:'I"6c;. On ne sait que faire du une baie », etc.
559
K6À1t0<; subsiste en grec moderne à la fois au sens de qui fournissait des balais (Gal. 14,187). Le rapprochement
c sein, giron» et à celui de «golfe ». avec xOÀufJ.ooo, etc., n'est qu'une coïncidence ou le résultat
Le lat. tardif a emprunté le mot SOUd la forme colpus, d'un jeu verbal; il est inexplicable autrement, cf.
colfus, golfus. Il est passé dans les langues romanes pour Strômberg, Pflanzennamen 113.
désigner le golfe.
Et.: K6À1t0<; peut reposer sur *xF6À1t0<;, cf. xomv6<;, KOÀUTÉa., voir xoÀOt't'[oc.
Schwyzer, Gr. Gr. 1,302, Lejeune, Phonétique, 72, n. 3.
Le mot correspondrait donc exactement, au genre près, KOÀX~KOV : n.« herbe de Colchide, colchique, colchicum
à v. norr. hualf, anglo-sax. hwealf f. «voûte ». Les formes speciosum », plante vénéneuse. Tiré du nom d'origine,
verbales sont notamment m.h.a. walb «formait une voûte, KOÀXlt;, la Colchide, v. Strômberg, Pflanzennamen 122.
se voûtait ,), v. norr. holflnn «voûté », avec le causatif
v. norr. huelfa. KOÀWVT) : f. «colline, tertre », etc. (Il., Pi., S., etc.),
également toponyme, ville de Troade, comme second terme
KoÀ(1a.(19a.~ : txe:'t'e:ÜcrOCL (Rsch.), voir xooÀov. dans KOCÀÀLXOÀWV'I) colline près d'Ilion (Il.), à côté de
xOÀwv6<; m., même sens (H. Déméter, Rdt., X., A.R., etc.),
KoÀu~8a.wa. : f., sorte de crabe (Epich. 57). Frisk avec le nom de dème att. KOÀwv6.;, mais l'adv. KOÀwv'ij6e:v
admet un arrangement de XOMtLOOCLVOC d'après tLoM08ocLVOC (D. 21,64; IG 112 650). D'où KOÀwve:ut; (inscr.) et KoÀwvt't'oct
c plomb de ligne ». (Ryp., fr. 8). Composé 6\jn-x6Àwvo<; «placé sur une haute
colline» (Opp.); dérivé xoÀwv[oc' 'toccpo<;. 'HÀe:î:ot (Rsch.).
KoÀu9po~ : m. pl. «testicules ') (Arist.), à côté de Et.: Les deux mots reposent visiblement sur un thème
x6Àu6pov «figue mûre. (Ath. 3,76 f). Voir xOÀe:6v. en n qui se reflète sous d'autres formes dans diverses
langues : lit. kdlnas «montagne », lat. collis «colline »,
anglo-s. hyll, angl. hill «colline », de germ. * huln-i-. La
KOÀUfl(;OS : m., nom d'oiseau $ petit grèbe, podiceps
racine pourrait être la même que celle de lat. -ce1l6 «être
minor» (Ar., Ach. 876), cf. Thompson, Birds 158; même
élevé» de *cel-d-6, gr. xe:ÀÉov't'e:.;, etc. Voir Pokorny 544.
sens pour xOÀutL0[<; f. (Ar., Arist., etc.), -oc<;, -oc80<; f. (Ath.
395 el, mais le mot désigne habituellement des olives
plongées dans de l'eau de mer ou de la saumure (Diph. KOÀ~OS, «criailleries », voir xoÀoL6t;.
Siphn. ap. Ath. 56 b, pap., etc.), et le terme a été emprunté
avec la chose par les Latins; v. aussi sous xoMtLtPoc't'o<; ; KOflclKTWP, -opoç : m. (Rhinth. fr. 9) et surtout Inschr.
avec le suffixe de noms de petits animaux -octvOC : XOMtLOOCLVOC Magn. 217, 1 er S. av. : ot XOfJ.&x't'ope:<;, XOC~ ol x~puxe:.;
sorte de crabe plongeur (Archig. ap. Gal. 13,174). XOC~ ol 8L&XOVot 't'IN 'EpfL'ijv ocvé6'1)xocv. Arrangement du lat.
Verbe dénominatif : xOÀUtL0OCW «sauter dans l'eau, coac/or «collecteur d'impôts ,), cf. comactores: argentarii
plonger» d'où «nager» (att., hellén., etc.), souvent avec (gloss.).
préverbes : ocvoc- (Thphr.), 3LOC- «traverser à la nage»
(Plb.), È:x- «sauter à l'eau pour se sauver à la nage» (E., KOfla.pl8a.S : ace. f. pL, poisson non identifié (Epich. 47).
Hel. 1609, NT), xoc't'oc- «plonger» (Th., Arist.). Dérivés:
noms d'action, par dérivation inverae x6ÀutLoo<; (Str., KOfla.POS : f., rarement m., «arbousier, arbre à fraises,
Paus., etc.), XOMtLO'l)crL<; «fait de plonger », c.-à-d. de Arbutus unedo» (com., Thphr., Théoc.), avec xOfJ.ocpo-cpocyo<;
pêcher des perles (Peripl. M. Rubr. 35,58). Noms d'agent: (Ar., Ois. 240); x6fJ.(fJ.)ocpt n., -PL<; f. et -pov n. =
xOÀutL0'l)'t'~p «plongeur» (lEsch., Suppl. 408) et plus souvent couleur rouge tirée de la racine du comarum palustre
-'I)~<; (Th., PL, etc.), avec xOÀUtL0'IJ't'LX~ ('t'éxv'IJ) «art du (P. Holm., Alchim., etc.), voir Lagercrantz, Pap. Graecus
plongeur» (PL); autre forme XOÀUfLOLcr~<; (Sch. Opp., Holmiensis, p. 197.
H. 1,173); le dénom. XOÀUtLOL't'e:UW «jeter dans l'eau» Le grec a encore x6tLocpo<; (, arbousier» et x6tLocpov
(pap.), suppose une graphie originelle -'lJ't'e:uw. Nom de « arbouse ».
lieu : xOÀufJ.0~6poc f. «piscine, citerne, cuve, bassin»; Et.: Strômberg, Pflanzennamen 58 a supposé qu'il s'agit
(PL, grec hellén. et postérieur). d'un dérivé de x6fL'IJ «feuillage d'un arbre », avec un suffixe
Le verbe xOÀUfJ.oocw a pris le sens de «nager» en grec -ocpo.;, cf. x[cr6ocpo.; à côté de xLcr66.;.
tardif en éliminant véw. Le grec moderne a conservé
xOÀufJ.1too «nager », xoMtL1tL «natation» (<< plonger» se dit KOfl(;a. : XOpWV1). IIoÀupp1jvLOL (Rsch.). Bechtel, Gr.
[3ou't'oo), mais xOÀufJ.1t1j6poc = «fonds baptismaux ». Dia/. 2,788 rapporte à ce nom crétois de la corneille les
Et.: Toute l'histoire de ces mots est issue de x6ÀutLoo<; gloses x6fJ.0'IJcrocv . 1tmov 1ixov OC1te:'t'ÉÀe:crocv et XOtLoocXe:Ue:'tOCL .
nom d'oiseau. Malgré la divergence de sens et la difficulté x6fJ.1tou<; Mye:L (Rsch.). Avec Frisk, on pense à des mots
du rapprochement -fJ.0- = lat. -mb-, on peut évoquer lat. expressif,; se rapportant à des sons, comme x6fJ.1t0<; et
columba et rattacher ces mots au radical de l'adj. de [3°tL° Éw .
couleur xe:ÀocLv6t;. Frisk pose avec hésitation * kolon-b (h)-
en renonçant à expliquer l'u. Voir Pokorny 547 sqq. KOfl~OS, etc. : glose de Suid. x6tLoot; . 0 x6tLoo<; 't'oov Mo
Xe:tpL8lwv Ihocv 't'L<; 3~cr'{) È:1tl 't'av t3LOV 't'p&X1)Àov (?) «nœud,
KOÀUfl4>a.TOS : cpÀoL6t;, Àe:1tl3LOV (Rsch.), donc nom de bourgeon» (v. Lampe, Lexicon s.u.); comme premier
plante (cf. André, Lexique s.u.lepidium) à côté de xoMfJ.ooc- terme dans xOfJ.oo-M't'1)<;· [3ocÀÀocv't'LO't'6tLot; «coupe-bourse,
't'o<; (Gp. 2,4,1), p.-ê. influencé par [3oc't'Ot; et xOÀutLOcX<; = filou» (Rsch.); xotLoo-6'IJÀdoc [de 6'ijÀu<; (?)] « boucle»
cr't'otO~ «pimprenelle épineuse» (Poterium spinosum) (Sch. E., Hec. 1170), avec les variantes orthogr. :
560
XOfl-7I'o!hJÀaUx (Sch. lEsch., Sept 871), XOfl-7I'O-61)Àux<x n. pl., X6f1-LO"'t'P<X (singulier rare) «salaire, récompense pour une
var. pour 71'6p7I'<xx<xe; (Hippiatr. 2). vie sauvée. (lEsch., Ag. 965), pour toute espèce de service
Dérivés : x0fl-0lov < boucle» = m:p6v"Il (Eust. 794,13). (E., SIG 1184).
Verbe dénominatif : x0fl-06w «lier _, d'où «tromper» A côté de XOfl-LO"'I'1)e;, on a l'adj. verbal dans une vingtaine
(Lampe, Lexieon s.u.), x0fl-0WO"<x0"6<XL . 0"'t'oÀ[0"<x0"6<XL (Hsch.), de composés : &-X6f1-LO"'t'0e; • sans soin. (8., etc.), avec
avec x6f1-owfI-<X' 0"'t'6ÀLO"fI-<X (Hsch.), pl. XOfl-OWfI-<X't'<X' 't'Œ &:XOfl-LO"'t'(<X «manque de soin» (Od. 21,284), auO"- «into-
èv 't'OLe; pcXoBme; fl-LXPOV Xp6vov ~xov't'<X {ma 71'e:'t'cXÀOLe; (Hsch.) lérable. (8., E.), etc.
donc «nœuds d'une branche, bourgeons»; XOfl-ow!J.<X't'<X . Dérivé : XOfl-LO"'t'LX6e; «qui peut donner des soins, qui
x<XMw7I'10"fI-<X't'<X (Suid.), donc. ornements -. peut transporter. (ion.-att.).
Avec préverbe, on a tyxo!J.060!J.<XL • s'attacher, se nouer_ Noms d'action tardifs : èX-XOfl-LO"fl-6e; «exportation,
(déjà Epich. 7, corn., hellén.), plus tyx6f1-owfI-<X • blouse obsèques _, etc. (8tr., Phld.), fl-e:'t'<X-X6f1-LO"Le; «transport_
nouée. ou «agrafée., portée par les esclaves (Longus, (tardif), e:!0"-X6f1-LO"fI-<X • ce qui est apporté. (tardif).
Thd., eté.), en outre, &:v<xx0fl-060!J.<XL «se ceindre» (Gp.). L'évolution du sens de xofl-[~w, ses composés et dérivés
Tous ces emplois se rattachent à la notion de «boucle, est remarquable; la notion de «s'occuper de, veiller sur,
nœud " etc. C'est en tout cas le sens que présente le grec soigner. a donné le sens de «sauver, emmener. et,
moderne avec x6f1-7I'oe; «nœud >, x0!J.7I'WVW, xO!J.7I'6Be:!J.<X finalement, «transporter _, cf. Wackernagel, Spr. Unt.
« paquet <, xOfl-7I'OMYL «chapelet », etc. 219 sqq., Hoekstra, Mnemosyne, 1950, 103 sq;
On est tenté d'évoquer ici les noms de parenté utilisés 3) Un type archaïque est représenté dans le système
pour désigner les petits-ms : x6f1-ooe;, X6f1-0LOV, voir des nombreux composés en -x6f1-0e; : p. ex. dpo-x6f1-0e;
L. Robert, Études Anatoliennes 469-471, Hel/eniea 6, « qui travaille la laine. (Il. 3,387, AP), Y"IlPo-x6f1-oe; • qui
96-97, Noms Indigènes 327-329. Ces mots sont bien soigne les vieillards. (Hés.), !7I'7I'o-x6f1-oe; «palefrenier»
localisés à Kéramos, lasos, Milet, et en Lydie. Les emplois (ion.-att.), ope:w-x6f1-oe; «muletier _ (ion.-att.), etc.; ces
que nous avons relevés pour dire le nœud, le bouton d'un composés peuvent avoir des dérivés en -EW, -(<X, etc.;
végétal, ou des gloses comme X<XMW7I'[O"fI-<X't'<X «ornements., noter le neutre YÀwO"O"o-x6f1-oV «boite pour les languettes
font qu'i! n'est pas impossible que x6f1-ooe;, etc., dans de ntites », d'où • boite », etc., avec yÀwO"O"o-x0fl-e:Lov;
certaines régions, ait pu désigner figurément un jeune
4) XOfl-fl-w' Tj xOO"fl-OüO"<x ..0 gaoe; TIje; , A6"1lviic; !Epe:L<X
enfant, un « petit-ms '. (AB 273). Apparemment fém. en -w répondant aux
Et.: Terme technique sans étymologie. On a rapproché composés en -xofl-oe;, *XOfl-W pourvu d'une gémination
des mots baltiques et slaves signifiant «accrocher », etc., expressive (F. 801msen, Rh. Mus. 56, 1901, 501 sqq.). De
lit. kablnti < pendre, accrocher », klbti «s'accrocher », ce terme conservé pour désigner une prêtresse est issu le
v. sI. skob/i « fibula _, etc. On a aussi évoqué en grec même
dénominatif XOfl-fl-60fl-<XL, -6w «se parer, se farder, parer,
O"x<Xfl-06e; «courbé, tortu », et l'anthroponyme 1:x6f1-ooe;. orner _, etc. (Eup., Arist., Thém.), &m- (Thém.). D'où
Voir Pokorny 918. x6f1-fl-wfI-<X n. «parure. (Luc.), X6f1-fl-WO"Le; «fait de parer.
(Ath., Hsch.), dérivation inverse XOfl-fl-6e;' 71'e:ple:pyoe;
KOIlÉw, etc. : groupe exprimant l'idée de «soin •. x60"fI-"IlO"Le; (Suid.). Nom d'agent xofl-fl-w'I'1)e; m. «coiffeur,
1) xO!J.éw : seulement le présent, l'impf. et l'itérat. valet de chambre» (Arr., Luc., Plu., etc.), avec le dénomina-
xO!J.ée:O"xe: ,s'occuper de, soigner. en parlant d'humains, tif xOfl-fl-w't'l~w' tmfl-e:ÀoÜfI-<XL (8uid.), et féminin -W't'pL<X
de chevaux, etc. (Hom., Hés., poésie tardive) avec &:fl-CPL- « femme de chambre, coiffeuse _ (Ar., Pl., etc.) ; en outre,
(AP) ; avec le suffixe d'instrument -W't'pLOV «instrument de
2) XO!J.[~W, -O!J.<XL, aor. &X6f1-LO"(0")<X, dor. (PL) -LI;<x, pass. coiffure _ (Ar., fr. 320,8); l'adj. tiré de xo!J.!J.w'I'1)e;, xOfl--
~x0fl-(0"6"1lv, f. XOfl-LW, -OÜfI-<XL (Od. 15,546, etc.), cf. Chantraine, fl-w't'Lx6e;, avec notamment XOfl-fl-W't'LX~ 't'EXV"Il «l'art de
Gr. Hom. 1,451; hellén. et tardif XOfl-(O"w, -O"Ofl-<XL «s'occuper rendre beau, toilette» (Pl., Grg. 463 b, etc.).
de, veiller sur, se charger de _, d'où «apporter, escorter, Le grec moderne a gardé: 1) au sens de «transpor-
transporter, gagner> (Hom., ion.-att., etc.). Nombreuses ter », etc. : xo!J.(~w, avec X6f1-LO"'t'P<X «frais de transport<. », etc. ;
formes à préverbes: &:v<X- • ramener _, etc., &:71'0- «emmener », 2) des composés du type archaïque en -x6!J.0e; : !7I'7I'0-x6f1-0e;
dO"- • introduire, importer >, etc., &X- «emporter, soustraire >, « palefrenier _, voO"o-x6!J.oc; «garde-malade, avec voo"o-
X<X't'<X- • transporter, ramener au port _, 71'<xp<x- «transporter, xO!J.e:LOV «hôpital _, etc.; 3) une série de mots à géminées
côtoyer _, 71'poO"- «amener, transporter _, O"uv- «ramasser, relatifs à la coiffure, la toilette, etc. : xo!J.fl-w't'1Jc; «coiffeur »,
récolter, gagner ». Le verbe xOfl-l~w a entièrement éliminé -'l'1)PLOV « salon de coiffure », etc.
xOfl-éw. Et.: KOfl-EW est un déverbatif itératif répondant au
D'où par dérivation inverse le nom d'action xO!J.LB1) présent à nasale xcX!J.vw, v. ce mot. On en a tiré xo!J.(~w, puis,
< soin, entretien, approvisionnement, transport de pro- par dérivation inverse xOfl-LB1). L'antiquité des composés
visions, voyage, retour _ (Hom., ion.-att., etc.), également comme !7I'7I'0-x6f1-0e; est soulignée par le fait que hitt.
avec préverbes : &:v<x-, &:71'0-, x<X't'<X-, etc.; adv. xOfl-LB'ij assussani «palefrenier _ serait un emprunt à indo-iran.
• exactement, complètement, parfaitement », etc., souvent non attesté 'asva-sam(a), cf. Mayrhofer, Spraehe 5,1959,
employé dans les réponses (att.). 87.
Noms d'agent: XOfl-LO"'t'1)p «qui transporte, qui conduit>
(E., Plu.) à côté de XO!J.LO"'I'1)e;« qui recouvre, qui transporte. KOIl"l : f. «chevelure », donc différent de 6pll;, 't'plxe:e;
(E.), également dans plus d'un composé tardif, p. ex. : « poil» et «cheveux », généralement employé au sg. non
yP<X!J.!J.<X't'OXo!J.LO"'t'1)e; « porteur de lettres " etc. Fém. xO!J.[O"'t'PL<X au pluriel, dit aussi de la crinière du cheval (Hom., ion.-
est glosé èmfl-e:À1)'t'pL<X, 't'pocp6e; (Hsch., AB 267). Avec le att., etc.), du feuillage des arbres (Od., etc.), de la queue
suffixe d'instrument indiquant un prix, un salaire, pl. n. d'une comète (Arist.).
561 Kov8u
Une quarantaine de composés descriptifs en -xo(.toç un dérivé x6(.t7tlXcroc; «vantard. (Hdn.) qui entre dans une
proparoxytons, à distinguer des composés en -x6(.toç. série de mots familiers issus de verbes, cf. Chantraine,
On distingue donc bmo-x6(.toç (v. sous xO(.téw), mais Formation 435; puis l'hapax comique KO(.t7tlXcrEUC; • qui
trm6xo(.toç « à la crinière de cheval. dit du casque (Il.); appartient au dème des vantards> (Ar., Ois. 1126);
en outre, p. ex. &.xp6-, ~1X6u-, E()-, XIXÀÀL-, Xpucr6-, etc. xO(.t7tOÜ(.tIXL • être fanfaron. (D.C. 43,22).
Composé isolé xo(.t&-'t"poqléw (Amorgos), ou xo(.to- (Str.) Le grec moderne a gardé xo(.t7tOC~W «être infatué >, avec
«laisser pousser ses cheveux >. xO!.f.7tlXcr(.t6c;, XO(.t7tlXcr-r1jÇ.
Dérivés: diminutifs, XO(.tLcrX& (Alcm.), et X6(.tLOV (Arr.). Le sens de ces mots repose sur l'idée d'un bruit qui
Ko(.t1jTIlç m. «chevelu, portant une longue chevelure> résonne, puis c'est la valeur de «fanfaronnade", etc.,
(ion.-att.); parfois au figuré; nom de la comète (Arist.); qui a prévalu, le sens originel subsistant ici ou là dans des
également nom de plante, euphorbe (Dsc.); XO(.t1jELÇ papyrus.
«feuillu> (Orph.). Le mycénien a les anthroponymes Et.: Repose p.-ê. sur une onomatopée, comparer d'une
komata, komawe = XO(.tâ.ELÇ, cf. Chadwick-Baumbach 211. part ~6(.t60ç, de l'autre x6vot60ç, etc.
Verbe dénominatif xo(.tocw (xo(.téw chez Hdt.) «être
chevelu j , cf. chez Hom. XOCp1) xo(.t6wvnç 'AXotLOL : à KO ....1j10S : «élégant, joli, chic, spirituel, subtil en
Athènes les jeunes gens de bonne famille portaient les mauvaise part. (aH.), parfois «qui va bien> en parlant
cheveux longs, d'où le sens de «faire le fier >, etc., cf. de la santé (tardif).
Taillardat, Images d'Aristophane, § 327. En composition: &-xo(.tljJoç (Archil.), 7tEpL- (Ar.).
Formes à préverbes rares et tardives, avec &'VIX-, Dérivés : xO!.f.1jJ6TIlç «élégance, raffinement. (Pl.,
XIX't"IX-, etc. Isoer., etc.), XO(.tIjJEUO(.tIXL «être fin, ingénieux" (Pl., etc.),
En grec moderne x6(.t1) «chevelure> subsiste. -EUW (S., Ant. 324), surtout moyen et au passif (alt.), d'où
Le lat. a l'emprunt coma avec divers dérivés poétiques. xo(.tIjJElIX • élégance de langage., etc. (Pl., Luc.), mais
Et.: Obscure. On a supposé que x6(.t1) par opposition cf. aussi xO!.f.ljJdot 'A't"nxwc; . 7totvoupy(1X 'EÀÀ1)VLXWÇ (Moeris
avec 6pL;, 't"pLXEÇ signifierait «des cheveux soignés >, 237); X6(.tIjJEU(.t1X «formule ingénieuse" (Arist., Luc., Gal.).
et serait issu de xo(.téw • soigner •. Schwyzer, Gr. Gr. 1,725, Sur xo(.t1jJ6c; comme terme de style, v. H. Wersdôrfer,
n. 10 a même envisagé que xo(.tocw pourrait être un doublet Die Philosophie des Isokrates 105 sqq., 127 sqq.
de xo(.téw, mais xo(.tocw n'a jamais le sens de «soigner •. Le grec moderne a encore xo!.f.1jJ6c; «élégant., avec
xo(.t1jJ6TIlç, XO(.tIjJEUO(.tIXL, etc.
KO ........ L : indécl., ou gén. -EWÇ, dat. -EL (-L8L) n. «gomme. Et.: Le rapprochement souvent répété avec lit. suankus
(Hdt., Hp., Arist., etc.) ; produit tiré de l'Acacia Nilotica. «décent, convenable >, d'où «aimable, poli. est des
Dérivés xo(.t(.tL8LOV (Hippiatr., eto.); xo(.t(.tL8w81)ç plus douteux. En posant un suffixe expressif -croç, on peut
(Thphr.) ou -Lw81)C; (Arist.); XO(.t(.tL~W «ressembler à de la tenter un rapprochement avec xo (.téw , xO(.t(.t60(.tIXL, etc.
gomme. (Dsc.). Le mot est pa.ssé en latin: cummi(s), (*xo(.t-croc; xo(.t1jJ6c;, avec un traitement tardif et expressif
gummi, v. Ernout-Meillet s.u. de -(.tcr-), cf. Chantraine, R. Ét. Gr. 58, 1945, 90-95. Sur
Et. : Terme d'emprunt, venant de l'égyptien, cf. le suffixe, voir aussi Stang, Symb. Oslo. 23, 1945, 46 sqq.
Schrader-Nehring, Reallex. 2,417, et surtout Nencioni,
St. Il. Fil. Cl. 16, 1939, 12: ég. kmjt, cf. copte komi, komme.
KOVa.(:ÉW : AP 11,144, chez Hom., Hés., seulement aor.
xovot6'ijcrlXL avec comme thème de prés. xovot6(~w (Il.
KO ........ OO .... a.L, voir xO!.f.éw. 13,498, cf. 21,255, etc., Orph.; pour la répartition des
formes dans le vers, Chantraine, Gr. Hom. 1,340 et 350).
KO ....1TOS : m. «bruit retentissant >, dit chez Hom. des Sens: «résonner, retentir., dit notamment d'armes de
pas de danseurs (Od. 8,380), des dents de sanglier (Il. bronze. Substantif : x6vIXooç m. «bruit retentissant.
11,417; 12,149), puis de métal (E., Rh. 383); d'où «bruit, (Od. 10,122, lEsch., Sept 160, lyr.); adv. xovot(1)86v «avec
jactance, vantardise" (Hdt., Th., trag., Ar.) ; avec valeur un bruit retentissant * (AP 7,531).
de nom d'agent et oxytonaison xo!.f.,,6.; • vantard * (E., Et.: Fait penser pour la finale à &potOOC;, Ih060.;, 66pu6o.;;
Ph. 600). pour le radical à XlXvocx1j, x6!.f.7t0c;. Repose plus ou moins
En composition, p. ex. : {mép-x0!.f."oç « plein de jactance * sur une onomatopée.
(lEsch., Mén.), noter aussi xO(.t"o-À&xéw, -À&xu6oc; (Ar.)
• vantard j j cf. Taillardat, Images d'Aristophane, § 488 n.
KOVa.pOV : EÙ't"PlXql'ij, 7t(OVIX, 8plXcrTIlPLOV; xovlXpoonpov .
Dérivés: xo(.t7tw81)ç • fanfaron j (Th., Plu.), xo(.t1t1Jp6ç
8pOCcr't"LXW't"EpOV (Hsch.). Si l'idée de «force, efficacité.
«sonore. en parlant de mots ou d'expressions (tardif).
est essentielle, on peut tenter de rapprocher le mot de
Verbes dénominatifs: 1) xo(.t7téw «retentir. en parlant de
éy-xovéw. Quant à XOVOCpLXOV· yÀIXqlup6v (Hsch.), qui
bronze (Il. 12,151), «faire retentir j (D.L. 6,30), le plus
semble affecté d'un suffixe expressif, on ne sait qu'en
souvent se «vanter, faire le fanfaron. (Pi., trag., Hdt.,
faire.
Th.); 2) xo(.t7tOC~W «parler avec jactance. (lEsch., B.,
poètes, Lys., X.), «faire résonner un pot pour l'éprouver.
(pap.); d'où xO(.t7toccr(.tIX't"1X (sing. très rare) «discours fan- KOVSa€. voir sous x6v't"oç.
farons> (lEsch., Ar.); xO!.f.7tlXcr(.t6ç «vantardise> (Plu.),
«fait de faire résonner des jarres de vin. (pap.); noms Kov8u, -uoç : n. _ coupe à boire _ (hellén., Mén., inscr.
d'agent: XO!.f.7totcr-r1jc; «vantard. (Ph., Plu., etc.), avec Délos, etc.); glosé par Hsch. 7tO-r1jpLOv t3lXp6otp~x6v, xu(.t6Lov.
XO!.f.7tlXcr't"Lx6ç (Poli.), mais aussi • l'homme qui frappe sur Diminutif de forme anomale (d'après x6v8uÀoç?) xov8u-
les jarres pour les éprouver> (pap.); de xO(.t7tOC~W est tiré ÀLOV (Délo~, etc.). La glose d'Hsch. inviterait à voir dans
K6v8u 562
ce mot un emprunt, probablement à l'Orient, cf. Neumann, (Hom., etc.), f. xovtcrw (Hom., etc.), hellén. XOVLOÜ(J.OCL,
Untersuchungen, 29 sq. aor. èXOVLcrOC (Hom., etc.), pf. p. Xe:XOVL(J.OCL (Hom., etc.)
les formes èx6vLcrcrOC et Xe:XOVLcr(J.OCL ont moins d'autorité:
«couvrir de poussière, se couvrir de poussière., noter
K6v8uÀos : m. «articulation., notamment «articula-
chez Hom. et lEsch. l'intransitif xov[w, cf. XOVLOV'l'e:C;
tion des doigts ., d'où « poing fermé & et « coup de poing "
1te:8LoLO (Il. 23,372, etc.); s'est dit plus tard de lutteurs
cf. Ar., Paix 123 (ion.-att.), employé par Hp. pour un
qui se roulent dans la poussière, rarement avec préverbes:
gonflement des gencives.
à1to-, 8LOC-, €y-. Dérivés du verbe: X6VL(J.OC (Delphes), -Lcr(J.OC
En composition, (J.ovo-, 8L-Kov8uÀoc; (Arist.). (Cythère) «sable de l'arène », XOVLcrLC; • lutte dans l'arène»
Dérivés: xov8uÀw8'1]C; «gonflé comme une articulation ., (Arist.), èy-xov[cr'l'iXC; sens douteux (IG VII 2420 =
Kov8uÀw(J.oc «grosseur dure, induration », -wmc; (Hp., etc.), Schwyzer 474, Béotie), XOVLcr'l'pOC (Arist., etc.), xOVLcr'l'7)pLOV
xov8uÀw'l'oc; «aveC des bosses., épithète de XPUcrLC; (1 G (u e S. av.) «arène, emplacement pour lutter », XOVLcr'l'LXOC;
Il' 1400,36); à côté du vb. dénominatif XOV8UI-OO(J.OCL «se «qui aime se rouler dans la poussière» (Arist.). Autre
gonfler» (Aspasia ap. lEtius 16,118), cf. Hsch. s.u. Kov8u- dénominatif xov[~e:cr6OCL' xUÀle:cr6ocL, cp6dpe:cr6ocL, XOVLOp-
ÀOU(J.e:VOCL; autre v. dénom. XOV8UÀL~W «frapper d'un 'l'OÜcr6ocL (Hsch.).
coup de poing» (Hyp., LXX, etc.), d'où XOV8UÀLcr(J.OC; Dérivés nominaux de XOVLC; : xov[iX (chez Hom. -t1))
(LXX). • poussière, cendre, sable» (Hom., Hés. Bouclier, lEsch.
Et.: Même suffixe -uÀOC; que dans les noms d'autres et E. lyr.), • cendre pour la lessive, lessive» (Ar., Pl., etc.),
parties du corps, comme M:x'l'uÀoC;, m:pov8uÀoc;. Dérivé • poudre calcaire, plâtre, chaux» (LXX, hellén., inscr. et
de XOV80L' àcr'l'pa:yocÀoL (Hsch.). Pas de rapprochement pap.). D'où XOVLOCW «badigeonner de chaux» (D.,
sûr hors du grec. On a évoqué sans certitude skr. kanda- Arist., etc.), xovLiX(J.oc «chaux, badigeon de chaux» (Hp.,
• tubercule, bulbe », cf. Mayrhofer, Etym. Wb. Altind. 1,152. D., hellén.), xovLiXcrLC; «fait de badigeonner de chaux»
(Délos, Épid., etc.), avec les noms d'agent xovLiX'l'1)p
KOVtÀTt : f., variété de marjolaine, origanus agrestis (IG IV P, 102, 251, Épidaure) et xovLixTI)C; (Délos; P.
(Nic., médec., Dsc.). Emprunt lat. conile. Oxy. 1450, etc.) «plâtrier », avec XOVLOC'l'OC; • badigeonné de
Et.: Obscure. A cause de son parfum pénétrant, a été chaux» (X., Thphr., pap.) et XOVLOC'l'LXde t:pyoc • décoration
rapproché de xvrcroc, XVL~W par Persson, Beitriige 2,809, en stuc. (pap., etc.).
n. a. Une parenté étymologique avec lat. cunila a été Autre dénominatif : XOVLOC~O(J.OCL « être couvert de cendre»
envisagée, à moins qu'il ne s'agisse d'un emprunt ancien. (Gp.).
Outre XOVLOC, dérivés isolés de XOVLC; : XOVLOC; «pous-
siéreux» (Pi.), «qui soulève la poussière. épithète de
K6vLS, -LOC;, att. -€WC;, : f.,dat. homo XOVL de *XOVLL, alt.
Zeus (Paus. 1,40,6); XOVLw81)C; «qui ressemble à de la
XOVe:L; «poussière », parfois «cendre, sable d'une arène»
cendre» (Gp.).
(Hom., etc.). Le grec moderne emploie encore XOVLC; «poudre,
Comme premier terme dans des composés divers :
pous3ière », XOVLOC(J.OC « enduit, crépi », etc.
XOVL-OP-'l'OC; « nuage de poussière », parfois dit de gens sales
Sur XOpVLOCX'l'OC; à côté de XOVLOp'l'OC;, V. Hatzidakis,
et méprisables (alt.), second terme issu de I5p-vü(J.L avec
Gl. 3, 1912, 70 sqq.
suffixe -'1'0- (autre hypoth. de Pisani, Rend. lst. Lomb. 77,
1943-44, 558); xovt-crocÀoc;, ou p.-ê. mieux xov[cr-crocÀOC;
Et.: Il paraît évidemment plausible de rapprocher
XOVLC; de lat. einis, -eris m. (avec un vocalisme el, la diver-
m. «nuage de poussière» (Il.), attesté plus tard dans des
gence de genre pouvant s'expliquer s'il s'agissait d'un
emplois divers: «poussière mêlée de sueur qui couvre les
ancien neutre en -is (cf. Benveniste, Origines 34); on
lutteurs. (Gal.), divinité lubrique du genre de Priape
aurait trace du thème en s en grec s'il faut écrire XOVLcr-
qui dansait des danses indécentes (corn., SIG 1027, Cos),
crocÀOC;, si xovrw repose sur *XOVLcr-yW, et xovLiX sur *xovLcr-iX.
cf. Hsch. xovlcrocÀoc; .... crxlpTI)mc; crOC'l'UpLX~ ~ 'l'WV èvn:'l'oc-
Mais tout rapport avec une racine verbale reste pure
(J.€VWV 'l'de OCt80LOC et voir Wilamowitz, Gl. der Hell. 1,161 et
279; Goossens, Lalomus 6, 1947, 319; dans xovlcr(cr)ocÀoC; hypothèse.
le second terme est crocÀOC; «agitation », et le premier
peut être soit xOVLcr- (thème sigmatique), soit XOVL- (datif? KOVLS, -Œoc; : f., généralement pl. xovŒe:c; • lentes de
ou allongement métrique?); dérivé xOVLcrOCÀéOC; «pous- poux ou d'autres parasites» (Arist., Antyll. ap. Orib.,
siéreux. (Antim.); xovt-1t08e:c; sorte de chaussures couvrant Hdn. Gr. 1,94). D'où xovL8Lcr(J.OC; « maladie des cils»
une petite partie du pied (Ar., Assemblée 848), selon Pollo (Cyran. 35).
7,86 Àe:1t'l'OV {m681)(J.oc 1tpe:crou'l'Lx6v; dans EM 529,2 et Grec moderne xovl8oc.
Suid. sous la forme XOVL01tOUC;; xovl1t08e:c; est aussi le nom Et.: On évoque d'abord anglo-sax. hnitu, v.h.a. (h)niz
de serfs à Épidaure (Plu., Mor. 291 el, mais KOVLOp'l'01t08e:c; « lente» qui reposent sur un i.-e .• knid-. Mais en grec le
(Hsch. S.U. xov[1t08e:c;), cf. Niedermann, KZ 45, 1913, 182. vocalisme 0 a dû être introduit par étymologie populaire
Adverbe: à-XOVL'l't (ou -dl «sans combat, sans lutte » d'après XOVLC; «poussière », cf. Georgacas, Gl. 36, 1958, 164.
(Th., D., SIG 36 B, Olympie v· S. av., Rhodes), le mot Pour un mot de ce genre, des variations de formes ne sont
appartient au vocabulaire agonistique, cf. L. Robert, pas pour étonner : ainsi avec gh- initial russe, gnida,
Arch. Eph. 1966, 110 avec la bibliographie (notamment lett. gnida, v. norr. gnit. Il existe encore d'autres variations,
Moretti, lscr. agon. gr. 16-17) : le sens originel est donc p. ex. m. ir!. sned f. (i.-e. ·snidü). Voir Pokorny 608, et
«sans se rouler dans la poussière»; l'adj. àXOVL'l'OC; en dernier lieu Gil Fernandez, Nombres de inseetos 22.
n'apparalt que chez Quintus de Smyrne.
Dérivation. Verbe dénominatif XOVLW, -rO(J.OCL K6vva.pos : m., nom d'un arbuste épineux, toujours
563
vert, sorte de jujubier, Zizyphus Spina Christi (Theopomp. K01TpOS : f. «excrément, fumier, tas de fumier, étable»
Hist., etc.), cf. x6wlXpov' XlXp7tOC; 3é:v3pou 1î!L0~0C; 7tIXÀWUpcp (Hom., ion.-att.).
(Hsch.). Inexpliqué. Composés: X07tplXywy6C; « qui transporte des excréments.
(corn.), -lXywyé:w (Ar.), X07tpo-À6yoC; «ramasseur d'ordures.
KOVVÉW : «comprendre, reconnaître », seulement xov- (Ar., Arist.), -Àoyé:w (Ar.); en outre, p. ex. -7tOL6C;, -7tO~é:w,
ve:~C;,
xoww (lEsch., Supp. 130 et 164, lyr.); en outre, -ql&yoe; (GaL), -ql6poe; (Poli.), -qlopé:w «couvrir d'ordure»
xowe:iv . cruV~é:vIX~, ':7ttcr't"lXcrOIX~ et xowoücr~v . y~VWcrXOUcrLV (Ar.), -qlOp& «charge d'ordures. (Amorgos, IVe S. av.).
(Hsch.). Pour txow6qlpocrw . &qlpocr~v, voir Latte s.u. Dérivés : A. Formes nominales : x67tpwV = x67tpoC;
Et.: Fait penser à xoé:w, mais ce présent appartient (Heraclit., Hp., inscr., hellén., pap.) avec X07tp~l)!Le:'t"OC;
à un groupe bien défini qui repose sur xoF-, et d'autre «qui vomit des excréments» (Hp.), x07tp~lXx6c; (pap.),
part, aux gloses d'Hsch. 1txo!Le:v' tWpW!Le:v, ncr06!Le:OIX. -~w37Je; (Hp.); x67tplXvlX «excréments » (Hp., Aret.), X07tp[1X
La formation même du présent xowé:w n'est pas expliquée. «tas d'ordures» (Semon., Stratt., Arist., etc.); X07tpWV,
-WVOC; (Ar., etc.), -e:wv (Tz.), -~wv (Crète) «latrines.;
X07tpocruV7J «fait de mettre du fumier» (pap., VIe s. après) ;
KOVVOS : m. «barbe» (Luc., Lex. 5), cf. x6woc;'
à l'époque romaine X07tp[lX~ m. pl. «bouffons grossiers»
o 7twywv, ij ùrdjV1), ij X&P~C; et xowoqlopwv . crxoÀÀuv qlopwv
(D.C. 50,28), lat. copreae (Suet., Tib. 61). Dans l'ono-
(Hsch.). D'autre part, Suid. cite x6woc; comme un objet
mastique, K07tpe:uC; (p.-ë. mycénien; Il. , etc.), K67tp~c;,
donné à des jeunes filles à côté de tjJé:),À~IX, p.-ê. des boucles
K67tpwv (v. Bechtel, H. Personennamen 611 ; L. Robert,
d'oreille = Plb. 10,18,6 où les mss donnent x6voe;.
Noms indigènes 53, avec la bibliographie); mais Ko7tpe:lX~oC;
Dans l'onomastique, on a K6woc;, K6w~ov, KowêiC;, etc.,
(Ar., Assemblée 317) peut être une création du poète. Adj.
v. L. Robert, Stèles funéraires 168 avec la bibliographie.
K67tp~0e; «appartenant au dème nommé K67tpoC; • ; K67tpe:wc;
Et.: Inconnue. La géminée peut être expressive. Le
id. (inscriptions), mais mis en rapport avec x67tpoC; (Ar.,
mot aurait-il un rapport avec xwvoC;?
Cau. 899); x67tp~voc; «qui vit dans les excréments.
(Hp.); xo7tpw87JC; «plein d'ordure» (Hp., Pl., Arist.).
KOVTOS : ,< petit, court» (Adam., grec tardif et byzantin).
B. Verbes dénominatifs, p.-ê. *X07tpé:w «fumer., part.
Figure comme premier terme dans des composés tardifs f. X07tpl)crov't"e:c; (ad. 17,299), avec une var. X07tp[crcrov-
ou byzantins, le plus ancien et le plus remarquable étant 't"e:e;; X07tpt~w id. (Thphr., etc.), Èx- «faire des excré-
xov't"07tOpe:llX «chemin le plus court entre Corinthe et ments» (Hp.), ':m- «fumer» (Gp.), d'où X67tp~crLC; (Thphr.),
Argos. (Plb. XVI 16, Ath. 43 e) ; cf. Wilhelm, Jahreshefte 9, -~cr!L6e; (Thphr., pap.) «fait de fumer»; x07tp6w «salir
1906, 277-278; L. Robert, Ét. épigr. et philol. 156, et d'ordure, d'excréments. (Arr.) avec Èx- id. (Hp.), d'où
Noms indigènes 261-263, à propos de l'anthroponyme x67tpwcr~C; «fait de fumer» (Thphr.), mais ':x- «fait de
K6v't"0e;. Hatzidakis, Festschrift Kretschmer 104 sqq.j purger, de nettoyer des excréments» (Hp.) ; X07tpe:uw écrit
rassemble des données intéressantes et pense que le sens xo7tpe:6w «déposer des excréments» ou ,. des bouses»
de «court » est issu de composés comme xov't"o-[L&XOC;, (Chios, Schwyzer 693); chez Hsch. X07tpe:ÜcrlX~ . tpwre:ücrlX~
-06Àoc;, -ooÀÉ:w. L. Robert, Noms indigènes, 1. c. se refuse que Latte a corrigé en X07tpe:u't"lXl . tpu't"e:u't"IXL
à admettre cette explication, qui surprend en effet. Mais Le grec moderne a conservé x61tpoç, X01tpWVCXç, )(0-
il n'yen a pas d'autre; peut-être cette évolution s'est-elle 7tp[~w, etc.
produite dans le vocabulaire militaire. Et.: Dérivé thématique d'un vieux neutre en 'rln
conservé dans skr. sakrt, sa/rn-al], cf. probablement lit.
KOVU~a. : f. (Hécat., Arist., Thphr., etc.), à côté de slkti «cacare»; on pose donc i.-e. 'kekfDrln-, • kokwrln-,
crx6V1)~1X (Phérécr.) et XVU~IX (Théoc. 4,25; 7,68), nom de cf. Benveniste, Origines 9, Pokorny 544. Existe-t-il un
plante, «inule» (variétés lnula uiscosa, graueolens, bri- rapport avec crxwp ?
tannica), cf. André, Lexique s.u. conyza; d'où XOVl)~l)e:~C;
«qui ressemble à l'inule. (Nic.), XOVl)~t't"7)C; o!VOC; «parfumé K01TTW : Hom., et~., aor. 1tXOtjJlX (Hom.), f. x6tjJw (Alc.,
à l'inule. (Dsc., Gp.). Hippon., etc.), pf. avec aspiration Xé:XOtplX (att., en compo-
La forme dialectale XVU~IX a subsisté dans le grec de sition), part. xe:X07tWC; (Il. 13,60), avec les var. -<pwc; et -7tWV
Calabre kliza, cf. Rohlfs, Wiirterb. der unterit. Gr. s.u. (parf. ou aor. ? cf. Chantraine, Gr. Hom. 1,397), médio-passif
Et.: La finale fait penser à des noms de plantes comme aor. Èx67t7Jv (att.), pf. xé:XO[L(1.IX~ (lEsch.), avec &7toxe:x6<jJ0[L1X~
!LWÀU~IX, [L&VI)~IX, ISpU~IX. KVU~IX, si la forme était ancienne, (Ar., etc.), ,< frapper d'un coup sec, tailler, frapper une
pourrait être apparenté à v. norr. hnykr «odeur forte» monnaie, trancher, hacher _, d'où au figuré • fatiguer ».
(i.-e. 'knugi-), cf. xvuw, etc., et x6V1)~1X serait une réfection Divers préverbes qui précisent le sens : &7t0- • couper »,
d'après xovlc;. Hypothétique. Peut-être mot d'emprunt. 3~1X- «couper en deux », Èx- ,. amputer, détruire », XIX't"IX-
Voir encore Szemerényi, Syncope, 75, n. 2. • couper, frapper une monnaie _, etc., 7te:p~- ,. tailler, rogner,
mutiler », 7tpO- «étirer _, d'où intr. «progresser », Q"uy-
K01T1Ta. : n., nom de la lettre koppa, occlusive vélaire « détruire., etc.
sourde conservée par quelques alphabets archaïques devant Nombreux dérivés de sens divers: A. Noms d'action:
o et u (Lejeune, Phonétique 27) ; elle était placée entre 7t 1) On attend un nom d'action x67t0C; "coup _ : lEsch.,
et p (Parmeno 1) et a servi de signe pour 90 (pap., etc.). Ch. 23, E., Tr. 794, corrections probables; mais usuelle-
D'où xormlX't"[IXC; m. «cheval marqué du signe koppa» ment le mot signifie «peine, souffrance, fatigue », etc.
(Ar.), p.-ê. jeu de mot avec x67t't"w. (aU.), avec en composition &X07tOC;" sans fatigue _, ù7t6xo7t0C;
Composé: x07t7tlXql6poC; (Luc.). «un peu fatigué ». Pourtant un grand nombre de composés
Et.: Emprunté au phénicien, cf. hébr. q6ph. plus ou moins anciens reflètent mieux le sens originel du
17
564
substantif verbal : avec préverbe : &.8~tXxo1toç «ininter- G) Le nom d'action *x6<j1~.; que l'on pouvait attendre
rompu t, &.1t6- «châtré " &1tL -« taillé t, 1tlXptX- « fou », \l1t€P- n'est pas attesté, mais on a quelques formes à préverbes
« arrogant»; type L1t1to-'t"p6cpoç : &.pyupo-x61toç «qui bat généralement peu anciennes: &'VIX- «intervalle. (médec.),
monnaie " 6upo- « qui frappe à la porte. ou « qui l'enfonce " &.v't"~- «opposition, (Thphr.), &.1t0- «section» (Hp.), 8~1X
avec -xo1t€oo, etc., XIXÀIX[LO- «qui coupe des roseaux », « coupure. (Thphr.), 1tpO- «progrès' (Sapho 58), 1tpoa-
À~60- c tailleur de pierres., ~uÀo- «coupeur de bois., «frottement» (Arist.) ;
op-ruyo- (corn., v. Taillardat, Images d'Aristophane, § 474, 6) xo1te:'t"6.; fonctionne comme un nom d'action, cf.
n. 2), acpupo- «qui frappe avec un marteau " xop't"o- «qui oe:'t"6.; à côté de üe:~ : «coup., notamment «coup sur la
fauche le fourrage., etc.; noter les termes : 8'l)[Lo-x61toç poitrine. comme x6[L[.I.o,; (Eup., Act. Ap., etc.).
« qui rebat les oreilles du peuple, démagogue» (att.) avec B. Noms d'instruments tirés de x61t-'t"oo : x61t't"plX pl. n.
des dérivés, p. ex. -~x6ç (Pl., Phdr. 248 el, voir Wilamowitz, « salaire du tailleur de pierres» (pap.), X01t't"OUplX f. « mortier
Hermes 62, 1927,277 sq.; la glose 6>'t"o-xom:r . Xe:cpIXÀIXÀye:ï:, pour faire de la farine» (pap.) peut-être un arrangement
&VOXÀe:ï: 'ÀIXÀWV (Hsch.); de même 0XÀox61toç id. (Plb.), d'un *x61t't"plX; X01t~p~OV «aire où le grain est battu.
1tOpVO- «qui fréquente les prostituées» (Mén. 902); (pap.).
enfin, [Le:a6-xo1toç «de taille» ou «d'âge moyen. (com.). C. Adjectifs en -'t"6ç et noms d'agent en -'t"'l).; : 1) xo1t't"6.;
De x61toç sont tirés de nombreux dérivés : x01tw8'l)ç «haché, pilé» (Cratin., etc.), lea formes à préverbes sont
«fatigué, fatigant» (Hp., Arist., etc.), x01t1Jp6ç «fatigant» rares et tardives, p. ex. auy- (Ath.), en outre, ve:6- «nouvel-
(Hdn.), X01t60[L1X~, -600 «se fatiguer, fatiguer. (J., Plu.) lement taillé. (Ar., Guêpes 648); subst. X01t~ (O''l)O'IX[.I.l.;)
avec x61tooa~ç (LXX); X01ttX~oo «se fatiguer, cessen (Hdt., «gâteau de sésame pilé. (heIlén.), «poireau de mer.
Hp., LXX, etc.), d'où x61tlXa[L1X (Tz.); surtoutxomtXoo« se (Ath., etc.), «pilule, (Dsc.) ;
fatiguer, être fatigué» (ion.-att., N.T., etc.), également avec 2) Rares noms en -'t"'l)ç: Èm-x61t't"'l)ç «censeur» (Timo 60),
ty-, sur le modèle des verbes en -~tXoo exprimant une avec une var. -axw1t't"'l)'; ; 1te:p~-x61t't"'l)ç « tailleur de pierres»
maladie, un désir, etc., cf. VIXU't"~tXoo, eto., d'où xomIXp6ç (pap.), mais 1te:p~x61t't"IX~ . Y-ÀW1te:ç, À'iia't"lX~ (Hsch.); enfin,
«fatigant. (Arist., Thphr.), xomw8'l)ç = xo1tw8'l)ç, xomtX't"'l)ç IIpox61t't"ii.; (B. 18,28) «qui allonge en martelant " autre
«fossoyeur. (tardif) ; mais il n'y a rien à tirer de xo1tLIX~ . nom du brigand IIpoxpouO''t"'l).;;
ljauXLIX~ (Hsch.); 3) Une douzaine d'adjectifs en -nxuç, p. ex. : &.vnxo1t't"~
2) xo7t1j f. «action de frapper, trancher» apparatt en xuç «qui résiste» (S.E.), &.1t0- «apte à couper. (Procl.),
grec hellén., mais on a aussi &.1tO- (lEsch., ion.-att., etc.), Èx- «apte à arracher », 1tlXplX- «fou, frénétique» (médec.),
Èx- (Plb., etc.), 1tlXplX- «démence. (lEsch., etc.), m:p~ 1tpoa- «disposé à offenser» (Epict. 1,18,9).
« émondage, mutilation, division de chapitres. (Th., etc.), D. Formes diverses qui peuvent être tirées du radical
1tpO- « progrès. (Plb., etc.), auy- « syncope " etc. (tardif) ; verbal ou d'un nom d'action: 1) X01ttX.; f. «coupé, taillé»
dérives : x61tIX~oV « morceau» (Alciphr.), X01ttXp~ov « espèce en parlant d'arbres (Thphr.), «taillis. (pap.), Èm- «terrain
de sonde. (médec.), xom:uç nom de l'ouvrier qui écrase déboisé» (pap.), cf. Chantraine, Formation 350 sqq.;
les olives (pap.), ciseau de sculpteur (Luc.), également d'où X01ttXa~ov « morceau. (gloss.) ; deux noms de plantes:
&y-, &X- «ciseau, couteau t. 2) X01t[O'xo.; = À[(l<Xvo,; 0'[L~À~oo't"6ç (Dsc. 1,68,1); 3) x61t1J-
On peut également rattacher aux noms d'action X01tf) 6pov . cpu't"ov ÀIXXlXvw8e:.; &ypwv (Hsch.), légume sauvage.
ou x61toç certains noms d'agent et d'instrument: xo1tLç, Le grec moderne emploie y-6ow «couper., Y-U1t't"'l).;
-L80ç m. «bavard, qui rebat les oreilles. (Héraclit. 81, « coupeur., X01tTIjplXC; «couperet », XU1twO'~.; «fatigue JI,
E., Hec. 132, lyr., Lyc.), cf. sous x61toç le composé 8'l)[Lox6- xomtX~w «se fatiguer », etc. Dans les composés en -X01tW
1tOç, d'où X01t[~e:~v . <jIe:uae:0'61X~ (Hsch.); x6mç, -~ao.; f. «cou- le sena du verbe est très affaibli : ~e:O''t"o-X01t'W « chauffer JI,
peret. (com.), «coutelas recourbé» (E., X.), cf. Schwentner [Le:60xo1tw «s'enivrer. avec [Le60x6m «ivrognerie t, etc.,
KZ, 72, 29; repas du jour des Hyacinthies à Sparte v. Hatzidakis, Gl. 2, 1910,292 sq.
(oom., cf. Nilsson, Gr. Rel. 1,531), d'où xo1t[~oo «célébrer Et.: On a rapproché de x61t't"w lit. kapiù (inf. kàpti)
cette fête' (Ath.); «piqûre de soorp'ion. (Nic., Th. 780), « tailler, abattre., qui peut être un correspondant exact;
cf. x6me:.; . xév't"plX OpVt6e:~1X (Hsch.); de X01tLÇ est tiré à côté du présent à nasale kampù (prétérit kapaù, in!.
xo1t~8ii.; «marchand de couperets» (Corycos); x61tIXVOV kàpti) «être abattu, fatigué t, etc. ; la structure de l'alb.
«couteau de sacrifice, hache» (lEsch., Ch. 890), «pilon. kep «tailler. n'est pas sûrement définie; on a en outre
(Eust. 1324, 32), d'où X01tIXVL~oo «écraser. (LXX), X01tIX- le dérivé lit. kap6ju «fendre, tailler. = lette kapaju id.,
v~a[L6.; (Hsch. S.U. x61to,;), -~O'~p~ov (Hsch. S.u. &.Àf)6wov) ; qui se retrouve en slave, of. v. sI. kopdjq, -ati «fendre,
avec Èmx61tlXvov «billot» (Mén.) ; tailler, creuser»; en lat. avec vocal. a, capus, capo, cf.
3) x6[L[L1X «frappe d'une monnaie, morceau, petite Ernout-Meillet s.u. Existe-t-il un rapport avec les termes
phrase. (att., etc.), également avec préverbes : &.1tO- à s (mobile ?) initial, O'xtX1t't"w, O'xl1tlXpvov? Voir Pokorny
«rognure. (Théoc., etc.), 8~1X- «coupure », «rognure, ragoût 930 sqq.
fait de petits morceaux» (com.), 1tpoa- «obstacle,
dommage., etc. (tardif); dérivés : XO[L[LtX't"wv «petit KopaÀÀLOV : (Peripl. M. Rubr., Dsc., etc.), xoptXÀ~ov
morceau, courte phrase» (Eup.), 1te:p~-, eto.; XO[L[LIX't"LIX'; (S.E.), xouptXÀ~ov (Thphr., etc.), y-wptXÀ(À)~ov serait att.
m. «quelqu'un qui s'exprime en courtes phrases. selon Hdn. Gr. 2,537. Sens: « corail rouge t, Isis nobilis L ;
(Philostr.), -1X't"~x6.; «consistant en petites phrases» d'où xopIXÀÀ~x6.; «qui ressemble à du corail t (Ps. Democr.),
(Luc., etc.) ; -l~w «ressembler à du corail. (Dsc.). Voir sur le corail
4) xo[.l.[.I.6.; m., nom d'action de sens très précis, « coup Thompson, Fishes 125-127.
dont on se frappe la tête et la poitrine» (lEsch.), d'où Sur l'enthroponyme KoptXÀÀ~ov v. sous x6p'l). Le mot est
«chant de deuil» alterné dans la tragédie (Arist.). emprunté dans lat. corallium, cüralium.
565 KOPE-
Et.: Le flottement entre les graphies xop-, XOup-, xwp- qui doivent reposer sur une onomatopée, cf. xpoc~w, Xpfu~W
repose sur un rapprochement avec x6pl), etc. Quant à et voir XOpfuVl).
l'étymologie, elle est obscure. Emprunt probable, mais à
qui? Schrader-Nehring, Reallexikon 1,628, supposent une K6p8ii~, -iixoç : m., nom d'une danse de l'ancienne
dérivation de x6pl) àMç « fille de la mer., qui serait un comédie (att.), qui apparaît dans le culte d'Apollon
calque sémantique d'une expression indienne comparable. (Amorgos) et celui d'Artémis (Sipylos, Elis selon Paus.
Lewy, FremdwlJrter 18 sq., croit à un emprunt sémitique, 6,22,1) ; à Athènes cette danse est jugée inconvenante et
cf. hébr. goriil «petite pierre., mais critique chez l'on reproche à telle ou telle personne de la danser.
E. Masson, Emprunts sémitiques llO. Voir encore Dérivés: KopMxii, épithète d'Artémis à Elis (Paus.,
S. Reinach, Amalthée 1,100-135, L. Robert, Noms indigènes 1. c.); XOp3rxXLX6ç «qui ressemble au cordax. (Arist.),
277-283. xop301:x[~w «danser le cordax. (Hyp., etc.), d'où -LO"fL6ç
(D., etc.), -~O"fLlX (Hsch.), -Lcr-.iJÇ «danseur de corda x •
(prob. lG XII 7,246, Amorgos; P. Teb. 231).
K6pa.~, -ocxoç : m. 4 corbeau» (Od. 13,408, Thgn., Pi., Et. : Mot dorien (Bjôrck, Alpha impurum 61, M. S. Rui-
ion.-att., etc.), souvent employé dans des expressions pérez, Emerita 15, 1947, 42), comme le prouve l'alpha
proverbiales, cf. eç x6pocxocç, etc. ; et par métaphore pour long, d'origine inconnue. On a évoqué skr. kürdati« sauter "
désigner des objets crochus d'après le bec du corbeau : mais lé terme pourrait être dravidien, cf. Mayrhofer,
« grappin, crochet de porte, instrument de chirurgie ., etc. ; Et. Wb. Altind. 1,255, Kuiper, Feslschrifl Debrunner 244;
aussi comme nom de poisson (Diph. Siph.), cf. xopocx1:voç, en grec xplX3ocw, xp1X8ocLVW, etc. Le mot pourrait ne pas
nom d'une étoile, v. Scherer, Geslirnnamen 191. être d'origine i.-e., cf. Nehring, Gl. 14, 1925, 785 sq.
Rares composés : xopocxoe:~31)ç «qui ressemble à un
corbeau. (Arist.); comme second terme : o~u-x6pocxoç
«avec un crochet pointu. (Paul. lEgin.). Kop8iiÀT) : f. «bosse, enflure» (Semon. 35 B, cf. EM
Dérivés divers parmi lesquels quelques noms de plantes 310,49), nom d'une coiffure = XPfuOUÀOÇ toupet roulé sur
le haut de la tête (Créon ap. Sch. Ar., Nuées 10, EM
et d'animaux : xopocxwv «crochet. (pap.) nom de
310,51), enfin, selon Hsch. xopUV'I), p67tIXÀov ... donc
plante = te:pocx~ov (Arist.) ; XOpOCXLO"XOÇ (gloss.), xopocx1:voç
• bâton, massue., d'où «jeune thon. (Str.), également
m. «jeune corbeau. (Ar. Cau. 1053), le plus souvent nom
sous la forme O"xop3UÀl) (Arist., H.A. 571 a), ou xOPU3UÀLÇ
de poissons de couleur sombre, notamment le poisson
(Num. ap. Ath. 304 el, v. Thompson, Fishes s.u., Saint-
de mer appelé ombrine crx[oc~vrx (ÉpiCh., Ar., Arist., etc.),
Denis, Animaux Marins s.u. cordyla; d'où xOp8UÀe:LIX
v. Thompson, Fishes s.u.; f. xopocx~v[ç (Gp.), di min.
(tranches) de thon (Ath. 120 f). Pour cette dénomination
xopocx~vL3wv (com., pap.), emprunt lat. coracinus, cf.
du thon, v. Strômberg, Fischnamen 36. Pour xOPU8UÀLÇ,
Saint-Denis, Animaux marins s.u. ; xopocx[iiç m. «sorte de
U d'anaptyxe, ou influence de x6puç.
choucas, Pyrrhocorax alpinus » (Arist., Hsch.), cf. Thomp-
Verbe dénom., part. pass. èyxe:xop8uÀ'I)fLévoç «roulé
son, Birds s.u., d'où le toponyme pl. Kopocx~oc[ à Délos;
en boule. dans des couvertures (Ar., Nuées 10).
xopocxe:uç . d30ç tx6uoç (Hsch.); xopocxe:wç m., flexion
Surnom Kop8uÀLWV .le bossu» (Str. XIV,674), cf.
dite attique = XOPfuVe:WÇ figuier de couleur noirâtre ou
L. Robert, Noms indigènes, 252 sq.
aux fruits noirâtres (Hermipp. 51), pour le suffixe, cf.
Composé plaisant et tardif xop8U-OCtÀÀw8e:<; «bodselé.
ÈPLVe:fuÇ à côté de ÈpLve:6ç; avec un suffixe -1)O"LOç. (cf.
ou. martelé " dit du sol (Luc., Trag. 222), issu de xop3uÀo-
Chantraine, Formation 42), xOpXXl)O"LX f. plante magique
avec dissimilation syllabique et suffixation en -fu8'1)<;
(Pythag. ap. Pline), cf. André, Lexique s.u. coracesia;
(constitué de façon anomale sur le présent ~ocÀÀw).
KopOl:x1)O"~ov toponyme (Pamphylie) avec xOpOl:xl)O"LWTLx6v
Voir aussi x6p8uÀoç.
fLéÀ~ (pap. hellén.); XOpIXX1)O"LOV semble être également
Et.: Obscure. Suffixe familier en -üÀ'I). Aucune raison
le nom d'une jarre (pap. heIlén.); xoplXxfu3l)ç «qui ressemble
de chercher un rapport avec Kp<x8&w, etc. (cf. pourtant
à un corbeau» (Arist.) ; enfin, xopOl:~6ç «noir de corbeau.
Bechtel, Gr. Dial. 1,450). Hypothèse hardie de Güntert,
(Str.), d'où, avec changement d'accent x6plX~oç nom de
Reimwor/bildungen 117, qui suppose un croisement de
poisson inconnu (Xénocr.), cf. Thompson, Fishes s.u.
x6v8uÀoç avec x6puç, xopucp1], x6pO"'I).
x6pOl:~.
Verbes dénominatifs: (XIX't"0I:)xopOl:x6w 4 fermer avec un
crochet» (inscr. tardives); inf. aor. XOpOC~IXL . fiyrxv 7tpoO"À~- Kop8uÀo<; : m. «triton., notamment le lri/on palustris
7tXp'ijO"OI:L . 7te:7tOLl)'t"rx~ 7trxpd: 't"ouç x6pIXxrxç (Hsch.), probable- (Arist.). Numenius a aussi les formes xoupuÀoç et XOp8UÀLÇ
ment issu de x6prx~ «crochet ., d'où, par dérivation inverse, (Ath. 306 cl. V. Thompson, Fishes s.u.
x6pocxoç m .• emplâtre» (P. lEg.) ; prés. xOpOCcrcre:L . tOPXe:L- El.: Doit être issu de xop8UÀl), en raison de la sorte
't"oc~, xrx( fixÀl)'t"oç tÀ1)Àu6e: (Hsch.), xopocne:w . xopocxe:Ue:0"6rxL de crête que semble porter le mâle.
(Hsch.). Enfin, crXOp&xL~W «envoyer aux corbeaux,
traiter avec mépris., issu de Èç x6pocxocç (att., heIlén.), KOP€- : toutes les formes verbales sont issues de l'aoriste
d'où O"xOPOl:x~O"fL6ç (' traitement méprisant, malédiction >, etc. sigmatique xOpÉ:-crrxL, -crrxcr601:L (Hom., ion.-att., etc.),
(LXX, Plu.). avec le passif xope:-cr-6'ijvlX~ (Od., etc.); mais le part. pl.
K6poc~ subsiste en grec moderne. act. intr. Xe:XOpl)fuÇ • rassasié * (Od. 18,372), moyen
Et.: Finale en -OI:~, fréquente dans des mots familiers xe:x6pl)fLlX~ (Hom., Ar.) est également ancien, puis sur le
(ici elle peut reposer sur (I), cf. x6pOl:cpoç nom d'oiseau radical en -0"- de l'aoriste actif, passé d'abord à l'aor.
(Hsch.), XOPfuVl) et lat. cornix 4 corneille •. Avec formation passif, xe:x6pe:crfLrx~ (X., Mém. 3, Il,3, grec hellén., etc.);
différente, lat. coruos, cf. Pokorny 567. Termes expressifs fut. xopéw (Il.), xopécrw (Hdt.). Tous les présents sont
566
secondaires et tardifs: xopéwUfLt qui fournit le lemme dans Suid. 0 'l"àv véov xocr!1-wv .... oùx 0 crCXLpwv; en outre,
les dictionnaires (Them.), XOP&W, xopÉcrxw (Nic.), xOPLcrxofLCXt crw-x6poc; . 6e:ox6poc;, ve:w-x6po; (Hsch.), glose laconienne.
intr. (Hp.); rares formes à préverbes : Ù7te:p- (Thgn., Voir enfin sous ~&:-xopOC;.
Poli.), &'7t0- (Gloss.) : «rassasier, se rassadier» (parfois au On constate que ces composés désignent, à une exception
figuré), «être las de, être saturé» (sens de xOPLcrxofLCXt). près, des fonctionnaires religieux et qu'aucun n'implique
Le verbe n'est pas usuel en prose attique. nécessairement le sens de « balayer ». On peut donc se
Formes nominales : x6poc; «satiété» (Hom., ion.- demander si l'emploi de xopéw «balayer» ne résulte pas
att., etc.), parfois mis en rapport avec 1'{)OptC;; voir sur d'une spécialisation secondaire. Si cette vue était correcte,
x6poC; M. Dopchie, Recherches de phi/ol. et de linguistique, elle pourrait fournir l'explication de nom d'un fonctionnaire
Louvain 1968, 125-138; pour l'hellénisme tardif, M. Hari, mycénien, le damokoro (3èifLo-x6poc;) qui serait «celui qui
Studia Patr. 8, 1966, 373-404. En composition: &xopOC; s'occupe du damos» (Lejeune, R. Ét. Gr. 1965, 17); on
«insatiable, infatigable» (Pi.), d'où &.XOpLCX «fait de ne évoquerait ensuite les autres fonctionnaires appelés
pas se rassasier» (Hp.), «fait d'être insatiable» (Aret.) j koretere = XOp'l]TIjpe:C;, au cas où il s'agirait d'un dérivé de
Iltcx- «rassasié, saturé» (ion.-att.), XCX'l"CX- (Arist., etc.), xopÉw. Simple hypothèse (cf. sous ,wlpcxvoç).
Ù7te:p- (tardif), adv. 7tpocrx6pwC; «à satiété» (AP), &tjJt- Et.: Non établie.
«qui se dégoûte vite» (Arist., etc.) ; doublet avec thème en
s: &.-XOpl)C; (8., Them.), 3tcx- (PI.), 7tpocr- (tardif), d'où KOP"1, v. x6poç.
7tpocr-xoPL~ofLcxt «être ennuyé» (tardif); ces adjectifs
peuvent être « actifs» ou « passifs ». Également des dérivés Kop9LÀaL: pl. dans xop6lÀcxç 7tOLe:ïV (IG II" 2493, 16;
en -'l"0';, principalement avec la particule privative : IV· s. av.) à propos de jardinage; cf. les gloses XOp6L).CXÇ
&.-x6p'l]-'l"0C; (Il., etc.), &.-x6pe:cr-'l"0C; (trag., X., etc.). Dans xcd x6p6w' 'l"OUç crwpouç, xcxt 'l"1)V crucr'l"po<pl)V (Hsch.)
cxlfLcxxouplcxt (v. sous cxIfLcx) la diphtongue inattendue peut et xop6ÉÀcxt . crucr'l"po<pcxl, crwpoL (ibid.). Le sens serait donc
être duc à l'analogie de xoup&:. « tas ».
On enseigne que la glose X6>pCX . MpLC; (Hsch.) présenterait Et.: Fait évidemment penser à x6p6uç.
le même radical avec vocalisme long, mais il est plus
probable que le lemme est gâté. Kop9LÀOS (ou x6p6-) : Ilpvtç, Ilv 'l"LVe:Ç ~cxcrtÀlcrxov (Hsch.).
Il est possible que le nom de la tribu ionienne des Existe-t-il un trait physique ou une habitude de l'oiseau
AtyLxOpe:rC; m. pl., avec l'éponyme Atytxope:uc; (inser., qui permette de rapprocher xop6lÀCXL ?
E., Hdt. 5,66), signifie « ceux qui nourrissent des chèvres »,
cf.l'épithète de Pan Atytx6poc; (Nonn. 14,75). Voir Nilsson, Kop9us, -uoç : f. «tas de blé coupé, meule» (Théoc.
Cuits 147. 10,46) avec les gloses x6p6ucxç . 'l"& XCX'l"' OÀLyOV 3p&:YfLCX'l"CX
Et.: Tout le système verbal est issu du radical xope:- : (Hsch.), x6p6uç . crwp6ç (EM 530,3) et la citation &fLfLOU
même vocalisme dans cr'l"OpÉ-crCXt, 60pe:ïv, fLoÀe:rv, x6p6uç «tas de sable l) (ap. Suid. s.u. xop6Ue:'l"CXL). Verbes
7tOpe:ïv, etc. : tentative d'explication de M. Sanchez dénominatifs xop6uofLcxL «se dresser », dit d'une vague
Ruipérez, Emerita 18, 1950, 386 sqq. Hors du grec, lit. (1/. 9,7, A.R. 2,322), xop6uvw «dresser, gonfler» (Hés.,
sér'-ti «nourrir des bêtes », avec vocalisme e et intonation Th. 853), aor. Èx6p6ucrcx (Hymn. Is. 150).
rude, le thème en s lat. Cerës déesse de la végétation à Et.: Rapport apparent avec xop6lÀCXL, x6p6LÇ. Hors du
côté de Cerus, arm. ser «origine, race, descendance» grec on a rapproché skr. sdrdha- m., .I;rirdhus- n. « troupe "
(i.-e. n. * keros avec passage au type thématique), à côté got. hairda «troupeau », m. gallois cordd f. «troupe,
de serem «j'engendre l). famille» (i.-e. * kordho-, -G, * kerdhos, -lÏ), mais la divergence
Avec un thème II, lat. creô «créer, faire pousser », de sens rend le rapprochement incertain. Voir Pokorny 579.
crëscô «pousser », etc. Voir Pokorny 577, Ernout-Meillet
ss.uu. Cerës, creô. Les sens divers de nourrir et de faire KopLavvov : Anacr., corn., Thphr., déjà attesté en
croître sont très compatibles, cf. p. ex., les emplois de lat. mycén. korijadono = xoplcx3vov, pl. korijadana et koria ,-
alô. dana (cf. Chadwick-Baumbach 212); la forme du grec
alphabétique résulte d'une assimilation j en outre,
KOpÉW (corn., D.), aor. Èx6p'l]crcx (Od., att.), «balayer, xoplcxv3pov (gloss.) qui doit reposer sur une étymologie
nettoyer », aussi = È~uopl~w (Hsch.), cf. l'emploi chez populaire et xOÀlcxv3pov par dissimilation (Gp.), enfin,
Anacr. 366 P; surtout avec le prév. Èx- (corn., Thphr.), xoplcxfLoÀoV (Hsch.) : «coriandre », coriandrum sativum;
en outre, &.vcx- (Phérécr.), &.7t0- (Hsch.), 7tCXpCX- (corn.). en outre, forme abrégée x6pwv (Hp., Nic., pap., etc.),
Dérivés : x6p'l]fLcx «balayure, balai» (corn.), x6p'l]6pov p.-ê. créée par rapprochement avec x6ptç «punaise.
« balai» (Luc., etc.). Probablement par dérivation inverse, à cause de l'odeur, cf. Strômberg, PfIanzennamen 61.
x6poc; «balai» (Bion, Hsch.). Doublet XOpL~W dans xe:xo- Et.: Mot probablement méditerranéen.
ptcrfLÉvoC; «nettoyé» (B.G.U 1120,40).
Ce qui est important, c'est l'emploi de -x6poc; comme KopLa~os : m. (Alex. Trall. 1,12), serait une variante de
second terme de composés : O"'lJxo-x6poc; «balayeur de x6pcxçoç (v. sous x6pcxç) et désignerait un poisson, cf.
l'enclos» où sont les jeunes bêtes, ou, tout simplement, Thompson, Fishes sous x6pcx~. Mais selon Strômberg,
«berger» (Od. 17,224, Poli. 7,151); ve:wx6poC; (att., etc.), Fischnamen 115 « viande aux épices », donc, cf. xoplcxvvov,
vèio- et vèi-x6poC; (dor., inscr.) «gardien d'un temple », X6pLO\I.
qui en a soin, en grec tardif titre de cités qui ont construit
un temple; avec une nombreuse dérivation: -xopÉw, -LCX, KOpLS, -LOÇ : att. -e:wç m. « punaise " Cimex Leclularius
-e:ïov, -W\I (att., hellén., tardif); noter l'explication de (Ar., etc.), féminin chez Sor., Phryn. 277, gén. -t30ç selon
567 KOPOS
Suid. ; aussi nom de poisson (Dorio ap. Ath. 330 a, béotien), A la différence de x6poç, rare en grec alphabétique et
v. Lacroix, Mélanges Boisaeq 2,52, valant ÈO'Xocpoc, poisson concurrencé par 7t'OCrç, '1e:OC'lLOCÇ, x6Pll est usuel en ionien-
plat, espèce de sole, ainsi nommé à cause de sa forme plate, attique: «fille, jeune fille », assez souvent équivalent de
cf. Strômberg, Fisehnamen 124; également nom de plantes, 6uyocn;p, rarement équivalent de 7t'ocp6é'loç ; peut, d'ailleurs,
notamment hyperieum empetrifolium (Dsc., lEt.), d'après se dire d'une jeune femme. Emplois particuliers: «poupée,
la forme de la feuille selon Strômberg, Theophraslea 50. pupille de l'œil. parce qu'on y aperçoit une petite image;
Le lat. a de même eimieia. en architecture «statue féminine., notamment les carya-
Verbe dénominatif : XOpL~W «être plein de punaises» tides (IG 1" 372,86). C'est, d'autre part, le nom de
(gloss.), mais ÈXXOpL~W «débarrasser des punaises» (AP Perséphone, fille de Déméter (ion.-att., arcad., crét.).
9,113). En composition XOpo-7t'Àoc6oc; «artisan faisant de.;;
Et.: Identique au russe kori f. «mite.. Vieux nom statuettes» (Pl., etc.).
verbal, issu de • ker- « couper " cf. Xe:Lpw. Pour la forme du
Le mot, étant très usuel, a donné naissance à de
mot, cf. 't'p6mc;, 't'p6XLC;, etc. Voir Gil Fernandez, Nombres
nombreux dérivés, notamment des diminutifs : x6pw'I
de lnseelos 109, Pokorny 938.
(Lys.) et XWpLO'l (mégar., Ar., Ach. 731), XOp(8LO'l (Delphes,
Naupacte), xOpLO'x"IJ (Pl. Corn.), avec xOpLO'xLO'l (Poli.) et
KOPKOPUYTJ : f. «fracas, tumulte guerrier. (lEsch., le masc. KOpLO'XOÇ nom d'un disciple de Platon, employé
Sept 345; Ar., Paix 991, Lys. 491); verbe dénominatif pour désigner une personne supposée; xopocO'W'I (hellén.
8LOCXOPXOpuy~w «gronder à travers », compl. '1'1)'1 yocO''t'~poc et tardif, Schwyzer, Gr. Gr. 1,471, n. 5), avec -ocO'L8w'I
(Ar., Nuées 387); avec xopxopuY[L6c; «grondement dans (Épict.), -ocO'Lc; (Steph. Med.), -OCO'Lw8"IJe; (corn., Plu.), X6PLÀÀOC
les boyaux» (Ps. Luc., Phi/opalr. 3), comme d'un verbe (béot.), à côté de l'anthroponyme K6pL'l'loc; xopu8w'I
*xopxopo~w. (Naupacte). Il a dû exister aussi un diminutif XOpOCÀÀLO'l
Mot à redoublement expressif reposant sur une onoma- homonyme du nom du corail (Luc., Apol. 1, Alciphr.
topée, constitué sur le même modèle que ~opoopuy/], 1,39), qui a pu aussi servir d'anthroponyme et qui figure
-Y[L6c;, ôÀoÀuy/], -Y[L6c;. On a pensé à rapprocher x6pxopoc . dans le composé XOpOCÀÀL07t'ÀOCO''t'OCL pl., cf. L. Robert, Noms
(;p'lLC;. IIe:pyocroL (Hsch.), mais voir Latte s.u., et finalement indigènes 277-283.
x6poc~. Adjectifs: xoupL8wc; (Hom., Hdt., poètes) «de jeune
fille " d'où à propos du mariage « qui concerne une jeune
KOpJ.1a. : espèce de bière gauloise (Posidon., 15 J.), à fille. et par suite «légitime », épithète de &Àoxoe;, 7t'60'LC;,
côté de XOUp[LL (Dsc. 2,88). Probablement emprunt gaulois, À~oe;; voir encore l'opposition entre xOUPL8Lll yu'l~ et
cf. P.-M. Duval, Vie en Gaule, 122. 7t'ocÀÀocx~ chez Hdt. 1,135; 5,18; cf. Bechtel, Lexilogus
s.u. et pour le suffixe Chantraine, Formation 40. Autres
KOPJ.10S, voir xdpw. adjectifs : xoup~wc; « de jeune fille. (H. Dem. 108), xopocroÇ
«qui concerne une jeune fille. (épique dans Arch. Pap.
KOpV0o/ : m., espèce de sauterelle, cf. 7t'OCp'lO~. 7, 1924, 8), xopLx6ç «de jeune fille. (hellén., etc.), p. ex.
à Tanagra (Schwyzer 462 B 29) pour qualifier une tunique.
D'autre part, en liaison avec la déesse Koré : K6pe:w'l
1 KOpOS m. (' satiété », etc., voir XOP€'I'IU[LL.
«sanctuaire de Koré. (attique), K6pe:LOC «fêtes de Koré»
(Plu., Hsch.), KOpe:L'l"ijOCL «culte de Koré» (IG V 2, 516,
2 KOPOS ép., ion. xoupOC;; f. x6p"IJ, ép., ion. xouP"IJ, Lycosoura), p.-ê. graphie pour KOPL't'e:LOCL qui pourrait
dor. ItWpOC, de x6pFoc (arcad. Schwyzer 676). La forme supposer un *Kopt't'"IJc;.
originelle des deux mots est attestée de façon évidente
Verbes dénominatifs : XOP€OO[LOCL «mener une vie de
en mycénien avec kowo, kowa, surtout au pl., «garçons,
jeune fille» (E., Ale. 313), « perdre sa virginité. (Pherecyd.
filles " pour désigner les enfants d'une femme (Chadwick-
92 b), avec x6p€u[Loc «virginité. (E., Ale. 178), xopdoc id.
Baumbach 212), avec le dérivé koweja. Masc. xoupOC;
(D. Chr., AP) ; ÈxxopL~w «déflorer. (corn.), mais XOpL~O[LocL
(Hom., etc.), x6poc; (trag., Pl., Lois 772 a, grec tardif)
«cajoler comme une petite fille. (Ar., Nuées 68, hapax),
« garçon., en ionien «fils., etc.; x6poc; «rejeton d'une
le terme usuel étant t)7t'OXOp[~O[LIXL «adresser des noms
plante, branche» (Lysipp. 9; Hp. ap. Gal. 19,113) doit être
tendres à quelqu'un« (PL, ion.-att., etc.), (' user de diminu-
un emploi figuré du mot.
tifs» (Arist.), avec tmO-x6pLO'[L1X (lEsch.), -L<J[L6c; (Arist.,
En composition, surtout xoupo-'t'p6cpoc; «nourricière de Plu.), -L(HC; (Gal., etc.), -LO''t'Lx6ç (Ath., etc.) ; pour XOUpL~W
jeunes hommes ,) (dit d'Ithaque dans l'Od., etc.) ; au second voir plus loin.
terme dans &xoupOC; «qui n'a pas de fils (Od. 7,64),
ÂL60'xoUpOL (cf. sous Ze:Oc;). Sur XOUp6-'t'E:pOL «jeunes Quelques dérivés se rapportent à la notion de jeunesse
hommes. (Hom.), cf. Chantraine, Gr. Hom. 1,257. en général : XOOpLOÇ «jeune. (Orph., orac. ap. Paus.
Vieux dérivés de xoüpOC; : XOOp"IJ't'E:C; «jeunes guerriers» 9,14,3), xoupw8"IJC; (Aus.), xoup60'u'I0c; (AP), avec xou-
(Il.), d'où Koup'ij't'e:c;, dor. Kwp- (Hés., fr. 198, Crète, etc.) pOO'O'l"IJ, dor. -Ii «jeunesse» (Théoc., AP). En outre, le
« Kourètes », nom d'êtres divins qui ont exécuté autour de verbe dénominatif xoupL~w «être jeune» (Od. 22,185,
Zeus enfant une danse guerrière, cf. p. ex., Jeanmaire, A.R., Call.), trans. «mener les jeunes gens à l'âge
Gouroi el Gourèles (pour le suffixe, cf. Chantraine, Forma- d'homme. (Hés., Th. 347) ; quant à la glose xoupL~6[L€'10c; .
tion 267; pour l'accent, Wackernagel, Gott. Nachr. 1914, U[L€'1OCWO[L€'10e; (Hsch.), le sens en est lié à l'adj. xoupL8LOC;.
106 = KI. Sehr. 2,1163), le sg. xoup~c; est rare mais ancien Formes exceptionnelles et inexpliquées : chez Hsch.
(Théra, Cyrène); dérivés hellén. ou tardifs: KouPll't'Lx6c;, x6pu~ . '1€IX'ILO'XOC; ; X6pL~ . '1€OC'lLcrxoe;, avec l'anthroponyme
-'ij't'LC; f., XOUp"IJ't'e:ow (Éphèse). béot. K6p\l~ (Bechtel, Namenstudien 29).
568 -
Le grec moderne emploie encore x6p'l), XOpIXO'LcX, XOPcXO'L, en Phrygie (E., Ar., Str., etc.), sg. KopUôIXc; . 'PélXC; te:pe:uc,
XOpL-rO'L. (Hsch.).
Et.: L'étymologie la moins improbable est celle qui Dérivés: xOpUO&:V'l'E:LOC, «de Corybante. (AP), -IXVTLx6c,
rattache *x6pFoc, à xope:- au sens de «nourrir, faire croître., (Plu., etc.), -IXV'I'LC, f. (Nonn.), -lXv'I'w8'l)C; « à la manière des
cf. notamm. arm. ser «descendance », etc. On a parfois Corybantcs. (Luc.), -IXV'I'e:1:ov n. «sanctuaire des Cory-
rapproché x6poc, de lit. sarvas « armure ., et x6puc" en bantes. (Str.). Verbes dénominatifs: XOpUOIXV'I'L&:Cù « célé-
admettant que xoüpoc, est le guerrier en armes, cf. Bechtel, brer les rites des Corybantes, être plein de la frénésie
Lexilogus s.u., ce que Frisk écarte avec raison. des Corybantes. (PL, etc.), parfois employé au figuré,
avec -LIX0'[J.6C; (D.H., Longin.), XOpUOIXV'I'L~Cù «purifier par
3 KOpOS : m. mesure de volume pour le grain, la les rites des Corybantes. (Ar., Gu€pes 119, lamb., etc.),
farine, etc., selon J., A.J. 15,9,2 = 10 médimnes attiques avec xopuolXv'I'LO'[J.6c; . xIX6IXpLO'[J.0C, [J.IXVLIXC, (Hsch.).
(LXX,. J., Ev. Luc., pap.). Autre forme plus rare et sans dérivation : KupolXv'I'e:c,
Et. : On a supposé un emprunt sémitique en rapprochant (Phérécyde 48; S., fr. 862; Cali.).
hébr. kar, qui signifierait «récipient rond >, cf. Lewy, Et.: Finale comparable à celle de "AOIXV'I'e:C;, &À(OIXV-
Fremdwarler 116. 'l'e:c" etc. Frisk évoque une vague possibilité du Côté du
phrygien : Kretschmer, Sprache 2, 1950, 67 compare
v. norr. huerfa «tourner 0, etc.; la forme originelle serait
KOpUa.KLS : 'l'pcXyoc, 7tlXpOC KplX'I'tvc:> (fr. 438) . .:1t8u[J.o,;
KupolXv'l'E:C; et KopUôIXV'I'e:C; serait fait sur x6puc, ('i). Voir
o\jxoue:v &7t0 -rijc, x6pO''l)c, .... K6pO'IXL yocp -rijc; KLÀLXtlXC; (Hsch.).
aussi XUPOLC,.
avec l'évocation de faits comparables dans d'autres «gros rhume. (Suid. s.u., cf. Mén. 834); ~oux6pu~0c,'
langues, indo-européennes ou non. On écartera donc les &VIXLcr6'l)-r0c" &O'Ùve:'I'oc, (Hsch.).
autres rapprochements avec xéplXc, et X&:p'l)VIX, cf. Boisacq II n'y a rien à tirer des gloses d'Hsch. : XOpUVIXL . [J.U~IXL
s.u., avec lat. crista, crinis (J. Schmidt, Pluralbildung et XpOÜ[LIXL . [LU~IXL.
374), avec lat. ceruix (Otr~bski, Lingua Posn. 2,256), avec Le mot subsiste en grec moderne et dans le vocabulaire
xp6'1'1Xq>0c, (Forbes, Gl. 36, 1958, 258-260). médical français.
Et.: Finale -~IX comme dans X6VU~IX, qui peut reposer
sur un thème à dentale sonore. On a l'habitude de rappro-
KOpUOS, -6Cù, xopcrCù~p, voir xoup&:.
cher des mots germaniques désignant le «flux du nez.,
anglo-sax. hrot, v.h.a. (h)roz, noms d'action en face de
KOpULOV : tubercule de la Nymphea Stellata d'Égypte anglo-sax. hrütan, v.h.a. hrüzzan «grogner, ronfler t.
(Thphr.) avec les doublets x6pO'e:ov (pap.), xopO'Lmov Danielsson, cité chez Frisk, évoque à tort un rapport avec
(Hsch.). x6puc, en se fondant sur la glose d'Hsch. x6pu~1X . [LUÇIX,
XIX'I'&:ppOUc, 7te:pL Xe:q>IXÀ~V 7t&:60c, où il faut voir une éty-
KOpU~a.VTES m. pl. c Corybantes. prêtres de Cybèle mologie populaire.
569
KOpUI'~OS : m., pl. -01: ou -O~ «sommet d'une montagne t Eranos 38, 1941, 36-41), XOl:Àxo-xopuO"T7)C;; «au casque de
(lEsch., Hdt.), avec certains emplois précis : Tdt &XpOl: bronze », 17t7t0- « au casque à crinière. (Il., poètes).
x6pu(1.oOl: barre d'hourdis au sommet de l'étambot du navire Dérivés : xopu6wv (gloss.), xopuO"T7)C;; m. «porteur de
(Il. 9,241, lEsch., E., A.R.); ombelles d'une plante en casque, guerrier» (Il.). En outre, quelques formes de sens
fleurs ou en fruits, dit notamment du lierre (Mosch., divers : x6pu60c;; . e:tc;; T~C;; TWV TpOXLÀùlV et 7te:p~Xe:cpOl:ÀOI:LOI:
Plu., etc.); «chignon, toupet» = XpùlôUÀOC;; (Héraclid. (Hsch.), pour l'épithète d'Apollon K6pu(v)60c;; voir plus
Pont. ap. Ath. 512 c, AP, corn.). loin; XOpU6ùlV· cXÀe:XTpUWV (Hsch.); xopu6<iÀ'l), -OI:).[C;;
Composés : XOpu(1.oo-cp6poc;; «qui porte des ombelles» (EM 531,53, 276,28) = e:tpe:O"~WV'l) «branche d'olivier
(Longus); au second terme 8~-x6pu(1.ooC;; «au double entourée de laine », avec Kopu601:À(0I: épithète d'Artémis
sommet» (Pae. Delph.). Au f. XOpUiJ.01j « chignon» (Asios), à Sparte (Polém. Hist., Hsch.), cf. Nilsson, Gr. Rel. 1,123
« bandeau qui tient le chignon» (Antim.). et 490, le mot est aussi un doublet de xopu6.xÀ'l) (Hsch.,
Dérivés : XOpU(1.o~OV «petite grappe» (Dsc.) ; puis divers gloss.) ; dérivé XOpU601:ÀLO"Tp~0I:~ . OI:I xope:uouO"OI:~ T'ii Kopu601:Àlq;
noms du lierre, Hedera helix: XopuiJ.0lOl:e;;, -ou m. (Thphr.) 6e:ëf (Hsch.).
XOpUiJ.01jÀoC;; (Nic.), xopuiJ.o1j6pOl: (Ps. Diosc. 2,179), cf. Verbe dénominatif XOpUO"O"ùl, -0(1.01:~ (Hom., poètes),
Strômberg, Theophraslea 91, Pflanzennamen 53; xOpUiJ.otT1jC;; aor. xopuO"O"OI:0"601:~ (Il.), -çOl:0"601:~ (Ath. 127 a), part. pf.
x~0"0"6c;; (médec., Pline), cf. Redard, Noms en -T1jC;; 73. En xe:xopu6(1.É:voc;; «casqué»; au présent et à l'aor. le verbe
outre, XOpuiJ.ow81jC;; adj. (v. 1. Dsc. 3,24) et surtout la glose signifie originellement « casquer, être casqué. et s'emploie
d'Hsch. datif pl. xopuiJ.MO"~ . m:p~llp6iJ.otC;;, i3L' é1v O"UO"7tiiTOI:~ au figuré au sens de «former une crête» (Il. 21,306),
yupy0l:60c;; XOI:t xe:xpucpOl:ÀoC;; XOI:t 8e:0"iJ.oL Verbe dénominatif «se gonfler. (Il. 4,424), mais xopucrcre:0"601:~ est devenu
xopuiJ.060(1.0I:~ «être noué en chignon» (Nic. Dam.). un terme courant dans l'épopée pour dire « être armé ., etc.,
Et.: Apparenté à xopucp1), avec une nasale peut-être cf. Leumann, Hom. Wiirter 210, Erbse, Herm. 81, 1953, 171.
de caractère expressif ou populaire qui a sonorisé la Adj. verbal xopuO"T6c;; «bien rempli, plus que plein.
labiale, cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,333. Cf. encore Hester, opposé à \ji1jxT6C;; (1 G II" 1013, etc.), cf. la glose xopu-
Lingua 13, 1965,357. <0">T6v . TO É:7tliJ.e:O"TOV (Hsch.).
Quelques formes présentent une nasale devant le 6 :
KOpUI'Va. : x60"(1.0c;; T~C;; yuvOl:~xe:~OC;; 7te:p~TpOl:X1)À~oc;; (Hsch.). ainsi l'épithète d'Apollon à Asiné K6puv60e;; et K6pu60c;;
Rien ne prouve que ce nom de collier est à rapprocher du (Paus. 4,34,7; inscr.), cf. Wilamowitz, Glaube 1,106;
précédent. en outre, Hsch. fournit les gloses x6puv60C;; . iJ..x~'l)C;; \jiùl(1.6C;;
(à cause de la forme de ce morceau de pâte), xopuv6e:uc;; .
KOpUV'l : quantité de l'u variable, f. « massue. gourdin, x6cp~voC;;, xocÀOl:60c;;, cXÀe;XTPUWV.
houlette, bulbe d'une plante », membrum virile (Hom., Et.: Il est certain qu'il y a un rapport précis entre
ion.-att., etc.). x6puc;;, x6pu80c;;, XOpUV'l), x6puiJ.ooe;;, xopucp1) et plus loin
Composé: xopuv1j-cp6floC;;« porteur de massue» (Hdt., etc.). le toponyme K6p~v60C;; (?). Souvent rapproché de xÉ:pOl:C;;
Dérivés: xopuv1)T1jC;; «porteur de massue. (Il., Paus.) ; avec v.h.a. hiruz «cerf », lat. ceruos, ce qui est indémon-
xopuvw81jC;;« en forme de bulbe. (Thphr.) ; mais xopUV~6e:VTOI: trable et douteux. Voir encore Hester, Lingua 13, 1965,
est une var. fautive pour xopùlv~6ùlVTOI: chez Ps. Hés., 357.
Bouclier 289.
Verbe dénominatif: XOpUV.xùl «former des boutons en KOpU~.., : dor. -cp& « sommet, extrémité », etc., au figuré
forme de bulbe» (Thphr.), avec xopuv1jO"LC;; (ibid.). «la somme, l'essentiel, le meilleur» (Hom., ion.-att., etc.).
Et.: Certainement apparenté à x6puc;;, en raison de Composés: xopucpiX-ye:v1)c;; «issu de la tête », dit d'Athéna
l'extrémité arrondie et élargie. Même suffixe que dans (Pyth. ap. Plu., Mor. 2,381 f) ; en outre, -x6pucpoC;; comme
TOpUV'l), etc. (Chantraine, Formalion 207). second terme : 8~-, Tp~-, {Le:ÀOI:Y-, etc.
Nombreux dérivés: xopucpOl:tOC;; « qui est à la tête, chef,
KOpU11"TW, voir xopucp1). chef de chœur., etc. (ion.-att.), d'où xopucpOl:~6T1jC;; «supré-
matie. (Corp. Herm.), xopucpOl:~OV «partie supérieure du
KOpUS, -u60c;; : acc. -u601: et -uv, f. (' casque. (Hom., fllet de ohasse. (X.), «partie d'un tympan dans la
poètes, prose tardive) ; le mycén. offre de façon certaine construction. (inscr.), -cpOl:LOI: «têtière dans le harnachement
le gén. sg. korulo et l'instrum. pl. korupi; en outre, les du cheval. (X.), xopucpw81jC;; «pourvu d'une cxtrémité»
dérivés epikorusijo, -ija « ajusté au casque,. et opikorusija (Hp.), xopucp.xC;;, -.x80e;; f. «bord du nombril. (Hp.).
épithète de opawota (Chadwick-Baumbach 212). Noms d'animaux : xopucpOl:~VOI: nom d'un poisson = t7t7tOU-
Sur l'emploi homo de x6puc;; (et de ses dérivés), qui pOC;;, coryphaena hippurus, «coryphène. (Dorion ap. Ath.
doit s'appliquer à un casque de bronze, cf. Trümpy, 304 c) ; pour la dénomination, cf. Strômberg, Fischnamen
Fachausdrücke 41, etc.; Gray, Class. Quart. 41, 1947, 59,137; xopucp~OI: pl., espèce de mollusques = xOÀouÀ~OI:
114 sq.; Page, History and the Homeric Iliad 249 avec (Xenocr. ap. Orib. 2,58,79). Noms de divers objets :
les notes. xopucp~O"T7)P «haut de fllet. (PolI.), «bandeau. (Hsch.),
Composés : xopu6-.x"Lç V. sous cXlO"O"ùl; -0I:~6Àoc;; V. sous -~0"T1jc;; « bandeau. (Hsch.), cf. ~pOl:XLOVtO"T7)P et Chantraine,
OI:t6Àoc;; ; dans un vocabulaire technique, xopu(1)x1j Formation 328.
«armoire. ou« boite à casques» (Délos Ile S. av.). Au second Divers doublets rares de xopucp1) : XOpUcpLC;; f. (gloss.),
terme: TpL-XOpUC;; «au triple casque» (E., Ba. 123, lyr.), xopucpwv (gloss.), x6pucpoc;; (IG IV 1", 71, Épidaure), en
V. la note de Dodds ad loc.; également Tp~-x6pu60c;; (E., outre, la glose d'Hsch. x6pucpoC;;' x6puiJ.ooe;; yUVOI:txe:~OC;;,
Or. 1480) ; il faut ranger aussi dans les composés de x6puc;; ot 8è iJ.OI:ÀÀ6v, T<X. TWV 7t0l:~8LùlV O"xo)J.ucp~OI:.
les formes suffixées en -T1jC;; par commodité métrique (Frisk, Verbes dénominatifs: 1) xopucp60iJ.0I:~ «se gonfler et former
570
une crête & (Il., prose tardive), «être additionné & (tardif), Dérivés XOP6>VLOÇ . [J.1)VOEL8'ij ~Xwv xÉpoc.'I'oc. ~oüç (Hsch.),
avec xopucp6w (médec.), d'où xOPUCPWfLOC «sommet & (Ath. donc, «aux cornes courbées.; également nom de mois
mech.), -wcnc; «sommet d'une pyramide» (Nicom.); à Cnossos; XOp6>VLOV n. «herbe aux corneilles. (Ps. Dsc.),
2) XOpUlt'l'W (terme du vocabulaire de l'élevage) «cosser, cf. Strômberg, Pflanzennamen 42; XOpWV(1)Ç m. épithète
frapper avec la tête., dit de caprins (Théoc.), d'où des d'un cheval qui courbe fièrement le cou (Semon. 16 D.),
dérivés familiers : XOPUlt'l'[Àoc; (Théoc.), XOpUlt'l'1)ç (EM d'où le v. dénom. XOpWVLOCW «courber fièrement le cou,
532,9, Hsch.) et xopult'l'6À1)ç' XE:pOC'l'LO''I'~Ç (Hsch.) avec faire le fier. (hellén., etc.), dit aussi de feuilles ou de tiges
un suffixe comme fLocw6À1)ç (Schwyzer, Mus. Helv. 3, qui se courbent: xopwVL6wv'I'oc ltÉ'l'"lJÀoc (Hés., Bouclier 289).
1946,49-58); Autre verbe dénominatif XOpWVL~W, au pl. XEXOp6>VLXE
3) La glose d'Hsch. ÈxoPUlt'l'[ocç . Èyocup[ocç «tu faisais «a achevé. (IPE 2,298,9), évidemment tiré de XOPWVLç.
le fier. semble expressive. Un autre verbe *xopwv[~w a dû donner naissance à
Grec moderne xopucp~ « sommet " xopucpocioç « sommité " XOpWVLO''I'oc.[ « qui chantent comme des corneilles. et
xoPUCPOÜ[iOCL «être à son comble. à côté de xopcp~, xop- xOPWVLO'fLOC'l'OC «chants de corneille» (Ath. 360 b) dit de
cpoc8oc, etc. mendiants.
Et.,' Formation avec un suffixe en -cp- tirée d'un radical On observera l'extension des emplois figurés où l'idée de
en -U-, cf. x6pUfLOOÇ et, bien entendu, x6puç qui fournit « courbure. est diversement attestée, jusque dans le
la base sur laquelle le mot est constitué. Cf. encore Hester, nom de la couronne.
Lingua 13, 1965,357. Lat. corona est pris à XOP6>v& employé au figuré, cf.
plus haut; de même coronis.
Le grec moderne a encore XOP6>v1) « corneille ».
KOPXOpOS : m. (Thphr., Ps. Dsc.), x6pxopoç (Ar., Et.,' Entre dans une série de formes expressives : lat.
Guêpes 239, Nic., Th. 626), nom de plantes: «mouron cornix, ombr. curnaco « cornicem • invitent à poser un thème
bleu» (Anagallus cael'ulea), «corette, jute. (Pline 21,89). en n. On retrouverait ce thème dans x6poc~, x6poccpoç, et
Voir Thiselton-Dyer, Journ. of Phi/ol. 33, 1910, 201. avec 0 dans XOp6>V1). Radical différent dans lat. corvus,
Et.,' Formation apparemment redoublée. Pas d'éty-
m. irl. crü «corbeau.. Autres rapprochements chez
mologie. Ernout-Meillet s.u. cornix avec des mots de structure
différente.
KOPXUpÉa. : «canal, égout souterrain. (IG IX l,
692; Corcyre, ne s. av.). Fait penser à y6pyupoc, cf. s.u. KOO'K~VOV : n. «crible. (Semon., att., etc.).
et à xopx68puoc. (xopxopp6oc. Lobeck, Phrynichus 492) . Composés: XOO'XLVO-ltOL6<; «fabricant de cribles » (com.),
û8p6puoc (Hsch.). -lt6>À1)ç (com.), -poccpoç (pap.); 'l'UpOX60'XLVOÇ «sorte de
gâteau au fromage» (Chrysipp. Tyan. ap. Ath. 647 f).
KOpWV'l : f. «corneille., Gorvus Gorone, cornix, dit Dérivés XOO'X[VLOV (Chrysipp. Tyan.), xoO'x[vw[J.oc
aussi de la corneille de mer Puffin us Kuhlii (Od., ion.- «treillis, grillage. (tardif), xoO'xLv1)86v adv. • comme un
att., etc.), voir Thompson, Birds s.u. crible» (Luc.). Verbes dénom. XOO'XLVEUW • cribler, passer au
En composition: XOpWVEXOC(1) • une Hécube vieille comme crible» (Démocr., pap., etc.), d'où XOO'XLVEU'l'~Ç « cribleur »,
une corneille. (AP), xopwvo-o6Àoç «qui frappe les -~pLOV «emplacement pour cribler », -'\'Lx6v «salaire
corneilles. (AP), xopwv6ltouç, -lt68LOV • corne de cerf, pour le criblage. (pap.) et XOO'XLV[~W «cribler. (médec.)
pied de corneille., cf. André, Lexique s.u.; au second avec -[VLO'LÇ (pap.).
terme: 'l'pLx6pwvoc; « qui a trois fois l'âge d'une corneille. Le grec moderne a X60'XLVOV, XOO'XLV[~W, -LO'fLoc, -LO''I'6<;
(AP). Le beo crochu de l'animal et ses pieds, également et xoO'xLv[8LOC «criblures ».
crochus, ont conduit à de nombreux emplois figurés (cf. Et. " Aucune des hypothèses énumérées par Frisk n'admet
x6poc~, lat. corvus, angl. crow, etc.) : «extrémité d'un arc. un commencement de démonstration.
(Hom.), « poignée de porte» (Hom.), «extrémité du timon
de la charrue. (A.R.), «poupe du navire. (Arat.), KOO'KUÀ .... a.TLa. : n. pl. «menues rognures de cuir »,
«excroissance au coude. (Hp.), «couronne. (Sophr. dit des propos subtils du tanneur Cléon qui trompe Démos
163, Hsch.) ; sur Cali., fI'. 227, voir Pfeiffer ad loc. (Ar., Gav. 49).
Dérivés: xopwvL8e:uç m. « jeune corneille» (Cratin. 179, Et. " Forme populaire à redoublement (O')xo-O'xuÀ-fLOC'l'-LOC,
Hsch.); XOp6>VEWÇ f., «figuier noir. (ou qui porte des issue de O'xuÀÀw «déchirer., cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,423.
figues noires) comme une corneille (Ar., Paix 628), pour Il est tentant de penser que le lat. quisquiliae « rognures,
la finale, cf. ÈPLVE6>Ç, xopocxe:wç petits débris» est un emprunt du mot grec, mais cela
Épithète f. XOpWVLÇ «recourbée, bombée », dit de suppose que le mot xOO'XUÀfLOC'l'Loc. ait été usuel et fréquent en
bateaux (Hom.), de bovins à cause de leurs cornes (Théoc.) ; grec, alors que pour nous c'est un hapax.
comme substantif « couronne. (Stesich. 187 Pl, «coronis.
signe de ponctuation marquant notamment l'achèvement KOo, .... OS : m. « ordre, bon ordre. au sens matériel ou
d'une strophe ou d'une triade, d'un chapitre, d'où moral, « forme» (Il., ion.-att., etc.), «ornement. (déjà
métaphoriquement « fin • (Luc., Plu., etc.) ; au m. xopwv6ç Il. 4,145 et 14,187, ion.-att., etc.) «organisation, constitu-
«courbe» (Hp.), dit chez Archil. 48 D, d'un bœuf « aux tion» (Hdt., etc.), «gloire, honneur» (Pi., etc.); en Crète
cornes courbes» ou «fier », cf. xopwvcX ~oc.LVELV (Anacr. nom d'un magistrat (qui maintient l'ordre), cf. Leumann,
452 P) et plus loin XOpWV(1)Ç ; dans l'onomastique K6pwvoç Hom. Wortel' 285, Ruijgh, L'élément achéen 109; d'autre
(Il. 2,746, etc.); n. xopwv6v «articulation. (méd.), pl. part« ordre du monde, univers» (Pythag., Parm., Pl., etc.) ;
x6pwvoc. «coudes. (ibid.). en grec tardif «monde habité» = otxou[J.ÉV1), le «monde»
571
par opposition au monde des élus, enfin, «les gend 0 en Heubeck, Beitr. Namenforschung 8, 1957, 272-276 pense
général (Ev. Jo.). Les emplois anciens de x6crfLoÇ exprimant après Schulze à *xo8-criJ.oç, cf. xe:8v6ç. Enfin Haebler,
l'ordre bien organisé, avec des valeurs militaires et poli- 1. c., rapproche V. perse Gah- «ordonner ", skI'. védique
tique,;; sont analysés par Haebler, Archiv f. Begrif{sges- sas- dans sas-tra- « strophe », etc.
chichte, 11, 1967, 103-113, avec bibliographie.
Nombreux composés: au second terme: àbwcrfLoÇ (Hom.), Koaau<j>os : att. x6-r-rucpoç, m. «merle, turdus merula »
e:()- (Hom.), etc. Au premier terme: xocrfL6-l't'OÀLÇ, nom de (Arist., Matro, AP, etc.); nom du coq à Tanagra selon
magistrat dans diverses cités, qui fonctionne comme un Paus. 9,22,4; aussi nom d'un poisson de mer, poisson de
composé de dépendance progressif; en outre, nombre de roche, labre de couleur foncée (Numen. ap. Ath. 305 c,
composés assez tardifs où x6cr[Loç signifie «monde» : médec., lEl.), peut-être nommé d'après sa couleur, mais
xocr[LoyovEIX «cosmogonie» (Plu., donné comme titre à un cf. Strômberg, Fischnamen 116. Voir Thompson, Birds
poème de Parménide), xocr[LO-xpoc-rwp, -l't'OL6ç, -l't'OL!IX « créa- et Fishes. Autre forme p.-ê. propre à l'attique : x6ljJLxOç
tion» (Arist.), xocr[Lo-l't'o:\ETI)ç «citoyen du monde» (Ar., corn.) pour désigner l'oiseau.
(hellén., etc.), p.-ê. créé par les Cyniques selon Wilamowitz, Dérivés : xocrcrucpE~w «simer comme un merle» (Héron).
Glaube 2,275, xocrfLO--rp6cpoç, xocrfLoupy6ç, etc. Dans l'onomastique : K6-r-rucpoç, Ko1;ucpEwv, Bechtel,
Dérivés : diminutifs tardifs : -LOV, xocr[LOCpWV, -l8wv, H. Personennamen 583, avec le féminin Qooucpii à Théra,
-lXpl8wv «petit ornement ». Adjectifs : x6crfLwÇ «bien ibid. 590.
ordonné, sage, honnête» (ion.-att., etc.), d'où xocr[LL6TI)ç Le grec moderne a x6crcrucpoç (, merle ".
f. «bonnes manières, moralité 0 (aU., etc.), mais tardive- Et.: Le russe et le V. slave ont kosu «merle» qui doit
ment x6G[Lwç «citoyen du monde» (Plu., Épict.); xocriJ.Lx6ç reposer sur • kopso-, cf. Pokorny 614. Ainsi x6crcrucpoç,
«du monde, de l'univers» (hellén., Plu., etc.), «de ce avec le suffixe de noms d'animaux -cpoc;, serait une
monde» (Ep. Hebr., etc.), lwcriJ.w-r6ç «transformé en dissimilation de *xoljJucpoç, cf. Meillet, MSL 18, 1913,
un monde •. KocriJ.w est le nom d'une prêtresse de Pallas 171 ; x6ljJLxOç serait fait avec le suffixe -LXOÇ.
à Athènes (Lycurg., fr. 48).
Dans l'onomastique on a des composés comme KocriJ.o-
KoaTa.L : figure dans une liste de poissons (Diph.
)(À'ijç, KocriJ.6-l't'OÀLÇ ou des dérivés KocriJ.lIXÇ, KocriJ.êiç, etc.
Siphn. ap. Ath. 357 a), cf. la glose d'Hsch. : xocr-rllXc;'
Verbe dénominatif : xocriJ.éw «mettre en ordre» des
XOLÀlIXÇ x6iJ.opoç, où il faut p.-ê. lire XOCILiJ.lXpOÇ.
troupes, «préparer» un repas, «organiser, remplir la
fonction de cosme» en Crète, (, orner, honorer 0, etc.
(Hom., ion.-att., etc.), également avec préverbes: 8LIX-, KoaTos : m., -0'1 n., nom d'une plante indienne et de
XIX-rIX-, etc. D'où divers dérivés: xocriJ.'I)-r6ç « bien arrangé» sa racine utilisée comme parfum, Saussurea Lappa (Thphr.,
(Od. 7,127, hapax) et des composés &- (X.), e:ù- (Il. Hom.), D.S., etc.), d'où XOcr-r6LVOÇ, couleur de costos pap.,
plus xocr[1.'I)-rLx6ç «apte à orner» (Arist., etc.) et 1) XOcriJ.'I)-rLx-lj cf. Kalbfleisch, Rh. Mus. 94, 1951, 345 ; xocr-rocpwv (Str.
-réxv'I) «l'art d'orner» (Pl.). Noms d'action : X6criJ.'I)crLÇ 16,4,26). Pour cos tus en latin, voir André, Lexique S.U.
« arrangement », également avec 8LIX-, XIX-rIX- (Pl., etc.) et Et.: Emprunt au skr. kû~!ha- m., cf. Mayrhofer, Etym.
«ornement, parure» (X., Pl., etc.). Noms d'agent: xocriJ.~-rwp Wb. des Altind. 1,246.
«celui qui met en ordre, chef militaire» (Hom., prose
tardive) et, exceptionnellement, xocriJ.'I)-r~p (épigr. chez Koau~[6.T]ëis : m. (, sacrificateur» (Inser. Cret. 4,145,
lEschin. 3,185); nom de magistrat à !tanos), avec les f. 11; Gortyne), cf. X6crOIX-rOL . o! Èl't'! 6UcrLWV -re: -rIXYiJ.évOL
xocriJ.~-re:LplX (Éphèse, Orph.), -~-rpLIX (Hsch. S.U. ~lXpIXX'l)pW); (Hsch.) où le lemme doit être altéré, p.-ê. XO<cr>UOIX-rOL.
xocr[L'I)~ç «législateur» (Pl.), «magistrat qui s'occupe des
Et.: Obscure. Si le mot est authentique, on serait tenté
éphèbes» (Athènes), «qui orne» avec le verbe dénominatif de le mettre en rapport avec le suivant (d'après le vêtement
xocr[L'I)-re:uw (--réw) «remplir les fonctions de kosmèlès ». porté par le prêtre ?).
(inscr. att., pap.), d'où --rdlX (pap.).
Noms de lieu ou d'instrument : xocr[L'I)-r~pwv «cabinet de
toilette» (Paus.) = x6cr[L'I)-rpov (Hsch. s.u. XOCÀÀUV-rplX), KoaujJo~" : f., glosé par Hsch. &voc8e:criJ.1X ~ ÈYX6iJ.OW[LIX,
x6criJ.'I)-rpov « balai» (Sch. Ar., Paix; Suid. s.u. xocÀÀUV-rplX). XIX! ISm:p IX! Kp'ijcrcrlXL cpOpOÜcrLV, ISiJ.OLOV &crm8lcrx1l;
Nombreuses formes en grec moderne: x6cr[Loç (, monde », d'après D. Chr. 72, l, nom d'un manteau porté par les
également au sens du français « beaucoup de monde ", etc., pâtres et les paysans. Dans l'EM, glosé èyx6iJ.owiJ.1X en
xocriJ.W «orner, parer », avec X6criJ.'I)iJ.IX, mais xocriJ.~-rwp = 311,5 et &VIXOOÀ~ en 349,15; PoIl. 2,30 donne l'équivalent
doyen d'une faculté; x6criJ.wç «décent, convenable », xpwouÀoç (p.-ê. confusion avec x6puiJ.ooç). Terme parallèle
x6cruiJ.ooç m. joint à xocrcruiJ.O'l) chez Hsch. (sous la forme
xocriJ.L6TI)ç, etc
x6crcruiJ.ooç) : (' résille» (LXX, ls. 3,18); d'où xocruiJ.ow-r6ç
Et. : Obscure. Dérivé en -iJ.oç ou en -criJ.oç, mais de quoi?
épithète de XL-rwv (Ex. 28,35), glosé par Hsch. xpocrcrw-r6ç (?).
Voir les hypothèses énumérées par Frisk s.u. Il est clair
que x6cr[1.oç exprime originellement la notion d'(, ordre, Les divers emplois donnent l'impression que le mot
désigne une frange, d'où un manteau à frange.
mise en ordre », etc. Malgré la difficulté phonétique, le
rapprochement le moins improbable est celui qui a été Et.: Mot sans étymologie comme beaucoup de termes
proposé avec lat. cense6, skI'. saTflsati, etc. : on pose expressifs en -iJ.0oç. Voir le suivant?
*x6vcriJ.oç. Voir entre autres Froehde, KZ 23, 1877, 311 ;
Brugmann, Numeralia, 19; Schwyzer, Gr. Gr. 1,492; KOT9u~os : nom d'un élément d'équipement militaire,
Risch, Wortb. der homo Sprache 41; Dumézil, BSL 42, à Amphipolis (Feyel, Rev. Arch. 1935, 2,31 et 34-37).
1942-45, p. XVI. Voir le précédent?
KOTLKâ.S 572
KOTLKâ.S : &.ÀéX't"oop (Hsch.), cf. Koukoules, 'A6ljvii pas seulement le jeu, mais aussi la coupe qui sert pour le
27, 1915, suppl. 87, et s. u. xO't"'t"te;. jeu, le vin, le prix gagné, etc.
Au second terme d'un composé: [J.e:6ucro-x6't"'t"O(ôoe; « qui
KOTLÀLOV : sens douteux, probablement un récipient s'enivre au jeu du coUabe» (Ar. Ach. 525).
(Inscr. Délos 1429 B II 25, ne s. av.). Ressemble aux termes Dérivés: xo't"'t"O(ôte;, -(80e; f. «coupe à deux anses utilisée
vulgaires : X6't"LÀOV, XO't"tÀÀLV· &.v8poe; O(t80!ov [et x66lj[J.0( . pour jeter» dans ce jeu (hellén.), xO't"'t"O(ôe:!ov (-~LOV)
~1tl 't"oG O(t80(ou] (Hsch.). «coupe, support pour jouer au cottabe» (Dicéarch.,
hellén.), «prix remporté au cottabe. (corn., etc.), XO't"'t"O(ÔLX7)
Konvos m.« olivier sauvage~, &.ypLe:ÀO((O( (Ar., pocô80e; «support pour le cottabe» (hellén.).
Thphr., etc.). Verbe dénominatif ; xO't"'t"O(o(1:oo «jouer au cottabe.
Composés XO't"LVO-'t"pocyoe; (Ar.), xo't"Lvljcp6poc; «qui (Ar., Antiph.), par euphémisme plaisant pour «vomir"
produit des oliviers sauvages» (Mosch.). (Poli. 6,111, EM), également avec les préverbes : cX1tO-
Dérivé : xo't"w&C;, -oc80c; f. «fruit de l'olivier sauvage ~ (X., médec.), XO('t"O(- (Ar.), cruy- (corn.), avec XO't"'t"&OLcne;,
(Hp.), «olivier greffé sur un olivier sauvage. (Poli.). xO't"'t"O(ôLcr[J.6e; et OC1tO- (tardifs).
Sur l'emprunt latin cotinus, voir André, Lexique s.u. Et.: Obscure. On ne connalt pas le sens originel. Hypo-
Et.: L'hypothèse d'un emprunt est évidemment très thèses chez Schneider et Mastrelli, Il. cc. Le mot fait penser
plausible, cf. Schrader-Nehring, Real/ex. 2,131. à la fois à xo't"'t"(e; « tête ", x6't"'t"0e; « dé » et à XO't"llÀlj «petite
coupe •. Malgré la diversité des sens, il n'est pas impossible
que tous ces termes familiers soient issus d'un même
KOTOS : « ressentiment, rancune, haine» (Hom., Pi.,
radical xo't"-, cf. sous xo't"'t"(e; et XO't"llÀlj.
lEsch., E. Rhes. 827, prose tardive), dit notamment du
ressentiment des dieux, cf. Irmscher, Gotterzorn Il sqq.
KOTTa.Va. : n. pl., espèce de petites figues (Ath.,
Dans les composés descriptifs, au second terme : ~xo't"oc;
«plein de ressentiment» (lEsch.); avec le dénominatif Hsch.), cf. lat. cottana n. pl. espèce de petites figues syriennes
~yxo't"éoo «être plein de ressentiment» (lEsch., S., LXX),
(Pline, etc.), cf. André, Lexique s.u., et Olck, RE 6,2122.
d'où tyx6't"lj[J.0(, -ljcnc; (LXX) et par dérivation inverse Au sg. Hsch. donne xO(l -1j 1tO(p6évoe; 1tO(pœ Kpljcrl x6't"'t"O(vov,
~yxo't"Oc; « ressentiment. (Hdt.) ; doublet de l'adj. tyx6't"LOe;
cf. l'emploi obscène de crGxov et Taillardat, Images
d'Aristophane § 113.
(Chypre); autres composés de ce type: /J.- (Pi.), ~O(pu
(lEsch.), ~oc- (Hom.), t1t(- (lEsch.), 1tO(À(y- (Sapho), etc.; Et. : Obscure. Lewy, Fremdworter 22 suppose un emprunt
sémitique, en comparant hébr. qii{iin, f. qe{annii, «petit,
noter cXÀÀ6xo't"0e; «étrange, monstrueux» (Hp., S., Ar.,
jeune". Très douteux.
Th., Pl.) et ve:6-xo't"0e; «extraordinaire. (lEsch.) où le sens
du second terme est très affaibli.
Rares dérivés : XO-r1)e:Le; «plein de ressentiment» (Il. KOTTcl.V"1 : nom d'un engin de pêche (Ael. NA 12,43).
5,191), cf. plus loin xe:xo't"ljwe;, à côté de XO't"6e:Le; (A.D. Adv. On suppose une dérivation du nom de poisson x6't"'t"0e;,
189,12, EM 34,57). cf. sous xonte;.
Verbe probablement dénominatif: xO't"éoo, -éO[J.o(L, aor.
xo't"écrcrO(cr60(L, -écro(L, fut. xO't"écrcrO[J.o(L, p. pf. xe:XO't"lj6't"L KOTTLS, -t80e; : f., nom de la tête en dorien (Poli. 2,29),
6u[J.</l Hom., cf. Chantraine, Gr. H. 1,428 «en vouloir à • cf. Phot. s.u. 1tp6xo't"'t"O(v; autre forme xo't"(e; «occiput»
(Hom., Héa., P.), en outre, xO't"o((voo (lEsch. Sept 485, (Hp. Morb. 2,20), cf. Erot. 115 Nachmanson, où le mot est
Iyr.), probablement analogique de 6u[J.0((voo. glosé -rije; xe:cpO(À1je; -1j xopucp1) et Gal. 19,113 où la glose est
Et.: Si x6't"0e; était un ancien thème neutre en s, comme tv(ov, 1tO(pe:yxe:cpû,(e;.
l'admet Fraenkel, KZ 43,1909-1910, 193, en se fondant sur Second membre de composé dans 1tpOXO't"'t"Le; • -1j XO(t't"lj
l'aor. xo't"écrcrO(cr60(L, on pourrait mettre le mot en rapport (Hsch.) et 1tp6xo't"'t"0( «frange sur le front" = 1tpOX6[J.LOV
selon un schème connu avec de vieux thèmes en u et en r (Poli. 2,29, Hsch., Phot.).
qui signifient «combat, lutte" en celtique et en germa- Dérivé: XO't"'t"OCpLo( . 't"œ /J.xpO( -rije; xéyxpou (Hsch.).
nique ; gaul. Catu-rïges, v.h.a. hadu- dans Hadubrand; Il existe un mot qui présente des sens divers et semble
avec suffixe en r: m.h.a. hader « lutte, querelle.; en apparenté, x6't"'t"0e; = xMoe; (Cod. Just. 1,4,25), d'où
outre, p.-ê. russe, v. sI. kotora «bataille"; avec initiale xo't"'t"t1:oo = xuôe:uoo (Sch. Luc. Lex. 3), avec txxe:xo't"Lcr[J.évoe;
palatale, skr. Sdtru- «ennemi.. Machek, Stud. in honor. ~ ruiné au jeu" (Hsch. s.u. txxe:xo[J.[J.l:voe;), XO't"'t"Lcr-r1)e;
Delev, 49, évoque tchèque katiti se « se fâcher ~. alealor (gloss.) ; d'autre part, x6't"'t"0e; . iSpvLe; xO(l r1t1tooV 81:
't"LVo(<; olhooe; ~Àe:yov [1] (Hsch.); le sens de «coq» est
KOTTa.(;OS, ion. -crcr- : m. (Anacr., PL, trag. et corn., confirmé sous 1tp6xo't"'t"0( : xO(l ol &.Àe:x't"pu6ve:e; xo't"'t"o1 Ihœ
hellén., etc.), nom d'un jeu qui passe pour venir de Sicile, 't"ov t1tl 't"1j xe:cpO(À'ij Mcpov; composés : xO't"'t"oôoÀe:Lv· 't"o
où le joueur lançait le reste de vin de sa coupe contre un 1tO(PO('t"ljpe:!v 't"LVO( IlpVLV et xo't"'t"O(vOCô0(6pov ~v60( ol IlpvL6e:e;
but; on a imaginé des complications: le vase qui servait XOL[J.WV't"o(L (Hsch.); enfin, x6't"'t"0e; désigne un poisson
de but pouvait être rempli d'eau avec de petites soucoupes de rivière (Arist. H.A. 534 a), ce doit être le chabot, petit
nageant à la surface, qu'il s'agit de faire couler (x. tv Àe:xocvTl poisson à grosse tête cuirassée, cf. Thompson, Fishes s.u.
ou 8L' b~uMcpoov); ou bien, le but pouvait être un petit et pour la dénomination d'après le coq, Strômberg,
plateau en équilibre sur une tige verticale, qu'il s'agit de Fischnamen 119.
faire tomber (x6't"'t"O(ôoe; xO('t"O(x't"6e; Ar. Paix 1244). Sur le jeu Le radical xo't"'t"- est bien attesté dans l'onomastique
du cottabe voir notamment Ath. 487 d-e, 665 c-668 f, (grosse tête 1 Ou d'après le coq 1 Ou le poisson?) : Ko't"-
K. Schneider dans RE 11, 1528 sqq., Mastrelli, Bol/. di 't"Cie;, Ko't"'t"te;, K6't"'t"O(Àoe;, -&Àlj, K6't"'t"O(poe;, K6't"'t"0e;, Ko't"'t"w,
Studi fil. e /ing. Sic. 5, 1957, 5 sqq. Le mot ne désigne voir L. Robert, Hellenica 6,11-13, et Noms indigènes 283.
573 KOUpa.
Le grec moderne emploie encore x6'1"'I"1X • poule ., XO'l"'I"O- KOÛK~ : n. «palmier-doum », Hyphaena Thebaiea (Pline
nouÀL «poulet., etc., p.-ê., x6'1"0'0e; «chignon t. 13,62); nom de sa fibre (P. Baden, 35,23, s. après), ,er
El.: Terme familier obscur. Le sens divers peuvent tous avec KOUKLO-cp6pov 8év8pov (Thphr.).
se tirer de la notion de tête. On a pu évoquer aussi xo..uÀ1) Dérivés: KOUXe:OV «fruit de cet arbre» (ostr.), XOUXLVOe;
et même x6'1"'I"lXooe;. Autres hypothèses audacieuses de « qui vient de cet arbre, fait avec sa fibre» (pap., etc.).
Hubschmid, résumées chez Frisk. C'est le même arbre que le K6·,~.
Et.: Mot d'emprunt, p.-ê. d'origine égyptienne. Voir
KOTU~TJ : f., désigne un creux selon Apollod. ap. Ath, Hemmerdinger, Gl. 46, 1968,244.
11,479 a, usuellement «jatte, coupe & (Hom., ion.-att., etc.),
cf. Brommer, Hermes 77, 1942, 358 et 366; également KOUKKOUjla. : f. = lat. eueuma, espèce de récipient,
« mesure de capacité & pour des matières liquides ou sèches petite baignoire (P. Oxy. 1160) à côté de KOUK(K)OU(lLOV
= 6 xUIX60L ou % ~éO''t"1)e;, soit environ 1/. litre; par (pap., Epict.), XOUKOU(J.OC; (pap.). Voir M. Cohen, Studia
métaphore «cavité », notamment celle de la hanche» Semitica J. Bakos dedieata, Bratislava 1965, 79-80.
(Hom., Hp., etc.), sorte de cymbales (lEsch. fr. 71),
«creux de la main & (Poil. 9,122, etc.); noter tyKOWÀ1) KOUKOU~a.S Horap. l,55, gén. KOKKOUcpOC'l"Oe; (P.
jeu où un joueur en porte un autre dans le creux de ses Mag. Berol. 2, 18), avec le dimin. KOKKOcp&8LOV (P. Mag.
mains (Paus. p. 175 Erbse, Ath.); on a aussi x6't"\JÀoe; Lond. 121,411), nom de la huppe en Égypte, cf. Dôlger,
« coupe» (Epigr. hom., corn., inscr.). Byz. Zeilschr. 38, 1938, 213. Repose sur une onomatopée.
En composition: KO'l"UÀ-1)pU'I"Oe; « puisé à pleines coupes» Fait penser à lat. cucubio, -ire, dit du cri du hibou, au
(Il. 23,34), cf. &pUCil; au second terme l)(J.L-x6't"\JÀoe; «un skI'. kukkubha- «faisan ». Voir Pokorny 536; Mayrhofer,
demi-cotyle» (pap., etc.), 8L-K6't"\JÀoe; «qui mesure deux Elym. Wb. des Altind. 1,218 sq.
cotyles. (Hp., etc.).
Dérivés : KO't"\JÀéIX = xowÀ1) comme mesure (SI G 1026,
KOUpa. : ion. -p1), f. «action de couper, de tondre»
25, Cos), XO't"\JÀLe; «cavité d'une articulation» (Hp.);
cheveux, barbe, laine, d'élaguer des arbres, de l'herbe;
dérivés diminutifs KO't"\JÀLO'KOe;, -LO'KLOV (Ar., corn.),
d'autre part, « boucle de cheveu coupée, laine de la tonte,
-LO'K1) (corn.), -(8LOV (Eust.), -LOV (tardif). Ko't"\JÀ1)86>v,
partie coupée d'une poutre, d'un morceau de bois », etc.
-6voe;, formation de type ancien, cf. Chantraine, Formation
(ion.-att., etc.).
361, désigne àiverses cavités; suçoirs du poulpe (Od.
Dérivés divers de sens et de forme:
5,433, Arist.), cavités anatomiques (Hp., Arist.), cavité de
l'articulation de la hanche (Ar. Guepes 1495, Arist.), 1. KOUpe:Ue; «barbier, celui qui coupe les cheveux,
creux d'une coupe (Nic. Alex. 626), nom de plante «nombril celui qui tond les moutons », nom d'un oiseau d'après
de Vénus &, Cotyledon umbilieus (Hp., Nic., Dsc.), p.-ê. son cri : /lpvLe; nOL6e;, &no 'l"OÜ cp6éyye:0'6ocL t(J.cpe:pÈ:e; ~J(~
à cause des feuilles creuses, cf. Strômberg, Pflanzennamen yvoccptXOÜ (J.OCJ(OCLpLOU (Hsch.); d'où Koupeiov -e:OV «bouti-
44; d'où Ko't"\JÀ1)80v6>81)e; «en forme de verrue» (Gal.). que de barbier» (aU., etc.), plus le dérivé KOUpe:OCK6e;
Adjectifs : KO't"\JÀLOCioe;, -Le:ioe; «du volume d'un cotyle & épithète de ÀOCÀL& (Plb. 3,20,5), cf. pour le suffixe Sohwyzer,
(hellén., pap.), Ko't"UÀ6>81)ç «qui ressemble à une coupe» Gr. Gr. 1,497; avec suffixe d'agent KOUpe:U'I"1)e; même sens
(Ath.). KOWÀCilV, -CilVOÇ est le surnom d'un buveur (Plu. (pap.), f. xoUpe:U'I"pLOC (Plu.); xOUpe:U'I"LK6c; «qui sert pour
Ant. 18) ; le mot est attesté épigraphiquement, cf. L. Robert raser» (tardif), nom d'action KOUpe:u(J.OC (Hsch. s.u. x&P(J.oc),
Hel/eniea 11-12,489. cf. aussi xoupe:UO(J.OCL plus loin.
Dès le mycénien, on a p.-ê. l'anthroponyme KO..uÀCilV ou 2. KOUpe:LOV, -e:ov n. «offrande des cheveux et d'un
KO't"\JÀLCilV (v. Chadwick-Baumbach 212, S.u. KOWÀ1)). agneau» au troisième jour des Apaturies (S., Is., inscript.),
Verbe dénominatif : XO't"\JÀL~Cil «vendre» ou «distribuer avec KoupeLOe; épithète d'Apollon à Téos; xoupe:(;hte;,
par petites quantités» (corn., Thasos, Arist., pap.), avec -L80e; [l)(J.époc, tOP'l"1)] , troisième jour des Apaturies où les
KO't"UÀLO'(J.6ç (pap.), -LO''t"L (pap.), mais KO't"UÀLO''I"1)Ç signifie enfants étaient présentés à la phratrie, avec un sacrifice
« celui qui joue à l'èYKo'l"uÀ1) », cf. ci-dessus (Jul.). et l'offrande des cheveux (Pl., inscr., etc.), cf. Nilsson,
Et.: Obscure. On a pensé en vain au lat. eatïnus. Le mot Gr. Rel. 1,137 et 493), finale p.-ê. sur le modèle de nOC'l"pL6>-
't"1)C;, -W't"Lç, -l)ÀtXL6>'t"1)Ç, (hocO'6>'t"1)ç (?). En outre, KOUpe6>V et
appartient-il au groupe de XO'l"'I"Le;, etc. ? Voir Pokorny 586.
En dernier lieu, Machek rapproche tchèque kotlali se -1)t6>V, -wvoç, nom de mois à Magnésie du Méandre.
«devenir creux », qui est un verbe dénominatif (Slud. 3. xoup[C;, -L80ç f. « qui sert à raser », épithète de (J.&XOCLpOC
in hon. Decev 49). Le mot peut aussi être un emprunt. (Cratin.) et plus souvent «coiffeuse, femme de chambre»
= xO(J.(J.6>'I"pLOC (titre de comédies d'Antiphane, Alexis,
Mén. fr. 862, Plb., pap.).
Kou~a.pls. -L80ç : f. «cloporte» ou «mille pattes»
4. Koupliie; m. «homme qui porte les cheveux courts»
(Dsc. 2,35 titre). Diminutif de x6oocpoe;' /lvoe; [corr.
(Luc., D.L.).
pour ocv6pCilnoc;, écrit &voe;] (Hsch.). Autre diminutif
K01)Ô&pL «peloton. en grec moderne, avec le dénominatif 5. xoup&C; [-&80c;] . l) èv 'l"OLe; OpOcp6>(J.OCO'L ypoccp1), OpOcpLXOÇ
XOUOOCpL~Cil ou -L&~Cil (Sch. Théoc. 1,29), également en grec nLvoc~ (Hsch.), donc caisson d'un plafond. 01. a aussi
moderne; v. Koukoules, 'A61)vii 30, 1919, suppl. 33 sq., È:yKoup&8e:e; . 'l"1l È:v 'I"<Ï> npo0'6m~ O''I"ly(J.oc'l"oc KOCL t t tV 'l"ocie;
Strômberg, Wortsludien 12. Le rapport entre le nom de opocplXiC; ypOCcpLKOL nLvOCKe:e; (Hsch.), cf. lEsch. fr. 234.
l'animal et celui du peloton s'explique parce que l'animal 6. XOUpr'l"Le; nom de plante, ne:pLO''I"e:pe:Wv iSn'l"toe;,
se roule. Mais on ne sait pas comment s'articulent les Verbena ofTieinalis (Ps. Dsc., Ps. Apul.); la raison de la
divers sens et de toute façon K60ocpoe; est inexpliqué. Voir dénomination est inconnue.
Gil Fernandez, Nombres de inseelos 36. Adjectifs: 7. XOUpL(J.Oe; «qui concerne le fait de couper,
ICOUpa. 574
coupé, rasé ,) (trag., Plu.), avec un doublet très tardif esprit léger; accent d'après ~lXpU-r1]C; (Wackernagel,
xoUPe:ucrLfLoÇ, cf. xoUpe:UOfLIXL et voir Arbenz, Die Adj. Gott. Nachr. 1909,59 = Kleine Schr. 2,1117). D'autre part,
auf -LfLoÇ 79 sqq. le n. xoü<pov [Xe:P&:fLLOV] désigne un récipient vide (pap.),
8. xoupLx6ç «qui sert à couper, de barbier », etc. (pap., d'où XOUcpe:LIXL «tessons, débris» (P. Teb. 5,199).
Plu.). Verbe dénominatif XOUcpLÇW {' alléger, soulager,
Verbes dénominatifs: 1. XOUpL&:W « avoir les cheveux qui détaxer », etc. (ion.-att.), également avec prév. tx-,
ont besoin d'être coupés, avoir les cheveux longs» (Phérécr., parfois «être allégé» (Hés. Tr. 463, Hp., trag.) ; d'où les
Plu., Luc., etc.), avec le suffixe des verbes de maladies en noms d'action XOUcpLcrLC; (Th., etc.), -LafLlX (E. Ph. 848, etc.),
-LcX(ù ; -LafL6c; (tardif); nom d'instrument xou<pLa-r1]p {' coussin
2. XOUPLÇW, aoriste inf. -L!;IXL «raser, couper» (Thphr., [qui soulage]» (médecins), XOU<pLcr't"LX6c; «qui allège,
Hsch.) ; soulage» (Arist., médec.).
Le grec moderne a gardé xoü<pOC; «léger, frivole »,
3. xoUpe:UOfLIXL {' avoir les cheveux coupés» (Sch. Nic.
Alex. 417), «porter la tonsure, entrer dans un monastère. xou<pwvw « creuser », xoucpwfLlX « cavité ,). En outre (&:ypLO-)
(Just. Novel. 134,10). XOU<pL't"'lJÇ espèce de fumeterre (Redard, Noms en -'t"'lJC;
68,73).
Koüpoç m. «bûche(s), branche(s) coupée(s) », probable-
ment avec un sens collectif : !;UÀIX ... xoüpov... <PpUYIXVIX ...
Et.: Le mot est évidemment ancien. Le vocalisme 0
et la barytonèse surprennent pour un adjectif.
<puMôoÀIX (I G II" 1362, 6; IV· s. av.), à distinguer de x6poç
{, branche, pousse », cf. sous x6poç.
KOUpL!; adv. : ~pucr&:v 't"~ fLw e:'lcrw xoupl!; (Od. 22,188), ICO"'lVOS m.« grand panier d'osier» (corn., X.,
x. é:ÀXOfL~V'l) (A.R. 4,18), x. IXtvufL~voUÇ· 't"'Îjç x6fL'l)Ç inscr., hellén., le mot serait moins attique que &ppLX0C;
ÀIXfL6IXvofLévouç... (Hsch.), ce qui est l'interprétation AB 102), cf. Schulze, Ki. Schr. 498; aussi «mesure de
d'Aristarque, donc, {' par les cheveux» : le mot est tiré de capacité» = 9 chénices (inscr. béotiennes).
xoup&: d'après les adverbes en -L!;, comme tmfLL!;, le Dérivés . XOcpLVLOV (pap.), par dériva lion inverse
sens originel pourrait être « en tirant une mèche », comme x6cpoc; (?) «panier, contenu d'un panier» (Arch. Pap.
lorsqu'on coupe les cheveux (?). 5,381) ; xocpLvw8'l)C; «qui ressemble à un panier» (tardif),
Koup&: et xoüpoç reposent sur un radical xopcr-. Sur le xocpLV'lJ86v «à la manière d'un panier» (EM 798, 56 s.u.
traitement phonétique, cf. Lejeune, Phonétique 108 avec <poPfL'l)86v). Verbe dénominatif xocpLv60fLIXL «avoir un
la n. 3, K. Forbes, Gl. 36, 1958, 238. Le groupe -pcr- est panier sur la tête, châtiment des débiteurs insolvables»
conservé dans quelques mots: &:-xe:pcre:-x6fL'l)C; «à la cheve- en Béotie (Nic. Dam. 103 J.).
lure longue, non coupée» épithète de Phoibos (Il. 20,39, Le grec moderne a XOcpLVL, X6cplX, et le verbe XO<pWL&:~W
poètes), mais on lit &:-Xe:Lpe:- (Pi. P. 3,14); xopcr6ç . xOPfL6ç {, mettre en panier ». Diverses langues ont emprunté le mot:
(Hsch.), d'où le factitif xopcroüv . Xe:Lpe:w, et ses dérivés: lat. cophinus, fr. couffin, angl. coffin, m.h.a. koffer.
XOPcrwolP « barbier» (Cali. fr. 752), --r1]pLOV «boutique de Et.: Mot technique sans étymologie, p.-ê. emprunt.
barbier» (Charon 9 = Ath. 520 el, plus le doublet inattendu
de xopcrw-r1]p, xopcrw't"e:uC; (ibid.) et le dérivé familier ICOX~OS : m., parfois féminin, nom de coquillages,
xopaiiç (pap.). En composition : &:,",0-xopa6-ofLIXL (JEsch. gastéropodes marins turbinés, bigorneau, dit aussi du
fr. 41), cXx6paw't"ov (Hsch.). Dans l'onomastique K6pa'l)C;, buccin de la pourpre, de l'escargot [avec 't"'Îjc; yijç] (E.,
sobriquet d'un homme rasé (Chrysipp. Stoic. 3,198). Arist., Tbèoc.). Plusieurs diminutifs . XOXÀLC;, -L80c; f.
Le grec moderne emploie xoup&: «tonte, tonsure », (Luc., Man.), aussi nom d'une pierre précieuse d'Arabie
xoupe:uç, XOUp~IXÇ (' coiffeur », xoupe:uw, etc., xoup&:çw (Pline) ; XOXÀLIX n. pl. {, coquillages» (Hsch. s.u. !;L<pU8pLIX);
«fatiguer, importuner », cf. Kretschmer, Byz. Zeilschr. 6, XOXÀ(8LOV (pap., Epict.), -&:Ihov (Sch. Opp. H. 1,138).
403. Autres dérivés . XOXÀLocC; m. «escargot» (corn., Arist., etc.)
Et.: Radical de Xe:LpW, v. ce mot; cf. hittite kars-mi cf. Thompson, Fishes s.u. ; noter que Xénocr. connait des
« couper », et avec une dentale tokh. A kar§t-, B karst- escargots de terre et de mer; désigne aussi divers objets .
« couper., etc., cf. Pokorny 945. spirale d'Archimède, escalier en spirale, etc.; emprunté
en lat. dans la forme cochlea (Ernout, Aspects du vocab.
ICOUpT]T€S. xoupL8LOÇ, voir x6poç. lat. 54, etc.), xOXÀL6c; id. (Paul. Aeg., Aet., gloss.). Orib.
49,20 appelle une partie d'une machine, vis ou spirale,
ICOUp(€ et xoüpoç «bûche », voir xoup&:. XOXÀL&:~WV, -OV't"OC; (qui serait un participe présent),
avec la variante XOXÀL&:!;WV (influence de &çwv ?). Pour
ICOÛ"'OS : «léger» d'où «alerte », etc., chez Hom. x6XÀii!;, voir sous x&:XÀ'l)!;.
au n. (Il. 13,158 XOÜ<pIX, Od. 8,201 comp. xou<p6't"e:pov), Le lat. a tiré de cochiea, cochlear, -aris n. «cuiller », en
(' facile, aisé, léger» par opposition à lourd, «sans impor- raison de sa forme, ou parce qu'elle permettait de tirer de
tance, vain, vide », etc. (ion.-att., etc.), cf. Treu, Von leur coquille (?) les escargots dont les Romains étaient
Homer zur Lyrik 76, etc. friands. Le grec a emprunté le mot sous la forme XOXÀL&:-
Composés : xou<p6-vooç «à l'esprit léger» (trag., etc.), pLOV, surtout attesté comme mesure chez les médecins;
-À6yoç (Poli., Philostr.), -ÀOYLIX (Th. 4,28, etc.), -,",ouç le mot lat. est passé dans les parlers gallo-romains
(Hsch.), -'"''t"e:poç (Orph.), -'t"~Àe:LIX (, détaxation» (pap.), fr. cuiller, etc.
xou<po-xe:PlXfLe:UÇ (pap.), etc. Au second terme de composé: Le grec moderne a encore XOXÀ[IXC;, XOXÀL&:pLOV, XOXÀ(8L.
\m6-xou<poc; « assez léger » (Dsc., Plu.). Et.: Le rapport avec x6yxoc" x6yX'l) est évident. La
Dérivés: nom de qualité . xou<po-r1]ç «légèreté» (Hp., perte de la nasale a embarrassé, mais on a de même en
PI., etc.), qui peut se dire de nourritures légères, d'un grec moderne XOXUÀL «coquillage» pour XOYXUÀLOV, etc.
575
Koxu8Éw : «couler en abondance» (Phérécr. 130,4), Kpa.8a.w : seulement au participe xp0l:8ocoov «brandis-
impf. itér. xo)(u8e:crxe:v (Théoc. 2,107), avec XO)(U~w sant» (Hom.); le verbe usuel est Xp0l:801:LVOO «brandir,
(Stratt. 61) ct p.-ê. xo)(u8e:uoo (Sophr., P.S.l. 11,1214 d 6). secouer, agiter. (Hom., ion.-att., etc.), au moyen (' frémir,
Verbes expressifs à redoublement issus de )(u81)v (v. )(too). vibrer. (Hom., etc.); xp0l:8e:ue:w est donné par Hsch.
On en aurait tiré par dérivation inverse XO)(U . 7roM, comme explication de xp0l:801:lve:w. Parfois avec préverbe;
7rÀ'ij60c; (Hsch.), x6)(0C; «courant violent. (Sch. Théoc. èm-xpOl:Moo (A.R., Opp.) et tm-Xp0l:801:LVOO (HId., Poil.)
ad ioc.). «brandir, agiter _; 8~0I:-xp0l:801:LVOO «secouer violemment.)
(Tim. Perses 25), cruy- (Arist.); en outre, tXVOI:-xp0l:8e:oe:~
KOXWV"l : f. (' derrière, fondement. (Hp.), diversement (ou -Me:~)' crde:t, crOl:Àe:ue:t (Hsch.).
glosé par Erot. 103 (Nachmanson), au duel et au pluriel Forme nominale de sens concret : xpoc81) f. «extrémité
chez Ar., corn., Hérod., donc désigne les fesses. d'une branche> qui s'agite, notamment du figuier (Hés.
El.: Depuis J. Schmidt (KZ 25,1881,112 et 116; Tr. 681, ion.-att., etc.), maladie des arbres, consistant
32, 1893, 373) on rapproche skr. jaghana - «derrière_, dans la multiplication de petites branches (Thphr.),
à côté de jdrighti f. « bas de la cuisse _, en posant *xOI:)(oovii nom d'une machine transportant un personnage en l'air
où XOI:)(- répondrait à skI'. jagh- (vocalisme zéro) ; puis, dans la comédie (PoIl. 4,128).
XO)(oov1) par assimilation. Objections de Specht, KZ 66, D'où cX7to-xp&8wc; «cueilli à la branche d'un figuier»
1939, 197 qui évoque 7rpO)(OOV1) (Archipp. 41) et rapproche ( AP) et les thèmes en s secondaires e:ù-xp0l:81jc; «aux
)(occrxoo «être béant - ; XO)(OOV1) reposerait sur *xe:)(-oovii ('/). belles branches _, épithète d'un figuier (Nic. Al. 347),
Noter que 7rpO)(;'>VOI:~ pourrait être une combinaison de 8~xp0l:8tC;' 't"o t~ i:voc; 7ru6fLtvoc; Mo xÀoc80uc; If)(oov (Hsch.
XO)(oov1) et de 7rpoox't"6c; (Güntert, Reimworlbildungen 122), s.u. 8LXe:ÀÀOV).
et que l'on a voulu tirer 7rpO)(OOV1) de 7rpO)(OOVVUOO (Pisani, Doublet rare xpoc80c; m. (' rouille _ ou «nielle du figuier»
Rend. lsl. Lomb. 73, 1939, 506 sq.). (Thphr. H.P. 4,14(4), mais selon Thphr. c'est aussi le nom
de la branche.
KO",a. : U8PLOI: et XO<jJLOI: . )(u't"pOl: (Hsch.). Cf. xu<jJtÀ1) ? Dérivés; XP0l:8(1)C;(v6fLOC;) «(chant) de la branche de
Voir HolTmann, Gr. Diai. 1,166. figuier _, chanté pendant que le CPOl:PfLOI:x6c; était battu
(Hippon. 153 M) ; on a également la glose Xp0l:8(1)C; 't"up6c; .
KO",~XOS, voir x6crcrucpoc;. o U7rO 't"oü ?moü 't"'ÏjC; xpoc81)C; 7r1)(rcr6fLe:VOC; (Hsch.) ; Xp0l:8tOl:LOC;
«qui concerne les branches de figuier. (Orph.), xpoc801:Àot .
Kpci(;(;a.TOS : terme populaire de formes variées avec xÀoc80t (Hsch.), mais xpoc801:Àoc; est glosé «vibrant. par
xpocoOl:nOC;, XpOCOOl:'t"OC;, XpOCOOl:x't"OC; (Schulze,. Ki. Schr. Eust. 1165, 20. En outre, xp0l(81)crLTIjC; . CPOl:PfLOI:x6C;, 0 't"OI:LC;
288, n. 2) m. «petit lit bas _ = att. crxLfL7rOUC; (Rhinth. Il, xpoc801:tC; ~OI:ÀMfLe:VOC; (Hsch.) = Hippon. 152 M ; sur le
Arr., pap. de l'époque impériale, NT). suffixe, cf. Redard, Noms en -'t"1)C; 242, n. 29, mais la forme
Composé; xpOl:oOl:'t"0-7r68wv « pied de lit _ (Sch. Od. 8,278). reste obscure.
Dérivés : XpOl:ooc't"~ov (Épict.), -ocx't"~ov (pap. Ve-Vle s. Verbes dénominatifs : tX7r0-Xp0l:8L~OO (, cueillir à un figuier.
après), xpe:oOl:nocpLOv (Ed. Diocl.). Adj. ; XpOI:OOl:x-ri)p~oc; (Nic.) xpOl:Moo (' souffrir de la maladie dite xpoc81) » en
(pap. tardif) ; XpOl:ooc't"pwC; a été compris (' valet de cham- parlant d'un arbre (Thphr.), cf. Strômberg, Theophrastea
bre» (IPE 2,297). 195.
Le grec moderne emploie couramment xpe:oooc't"~ «lit.) Le grec moderne a Xp0l:801:LVOO (, brandir, vibrer .), xp0l:801:-
avec divers dérivés et composés. crfL6c; (' vibra tion •.
El.: Emprunt occidental, comme le prouvent l'attes- Et.: Les rapports entre xpoc81) et xp0l:8ocoo (avec son dérivé
tation chez Rhinthon et le lat. graM/us. Hypothèse Xp0l:801:LVOO) ne sont pas sûrement établis; ou bien xp0l:8ocoo est
étymologique de Kretschmer, Feslschrifl Bezzenberger un dénominatif de xpoc81) qui signifierait (, vibration >,
91 sqq., qui tire le terme d'un mot macédo-illyrien (?) ou «ce qui vibre, s'agite, s'agite., ou bien xpoc81) est un
signifiant «chêne », cf. ypocowv. dérivé inverse de xp0l:8ocoo qui serait un déverbatif (?).
On a parfois posé un présent radical perdu *xép8oo (?),
Kpé.~utos : m., nom d'un coquillage (Epich. 42). à quoi répondrait x6p8cx~. Hors du grec on a évoqué cardo
El.: Emprunt possible. Strômberg, Fischnamen 121 (v. Pokorny 934) et le nom du cœur x'ijp, etc. (Schulze,
estime de façon très hypothétique que le mot repose sur Ki. Schr. 217).
*xpOl:06-~u~o<;, de xpOCOOC; . 0 Mpoc; (Hsch.) et ~Ü~OI: «hibou.
(Nic.). Kpa.tw : présent rare (Ar., Arist., pap.), pf. xÉ:xpiiyOl:
(trag., Ar., etc.), avec le prétérit .1:xéxpcxyov (LXX),
1. Kpa.yyWV, -6voc; : f. (Arist. H.A. 525 b 2, 21, fut. xe:Xpoc~OfLOI:~ (com., LXX, etc.), mais xe:xpcxy1jcre:t .
avec les var. XpOl:yoov, xpocYY1)) «crevette grise, squilla xpcxuyoccre:~ (Hsch.), aor. secondaire et tardif xe:xpii~cxt
mantis •. Hsch. fournit les gloses; XpOl:Yoov . Ifvu8pov ~wov . (LXX); comme formes non redoublées on a anciennement
XOI:t e:!8oc; xOI:pl80c; (où il faut lire XpOl:YY(~v). l'aor. Ifxpcxyov (Od. 14,467, Antiphon, Ar., etc.), plus tard
El.: L'étymologie de xpOl:yyoov est ignorée. Hypothèse xpii~cxt (Thphr., LXX, etc.); futur non redoublé xpoc~oo
en l'air de Zupitza, KZ 36, 1900, 59 sqq., qui rapproche (AP, Ev. Luc) «crier, criailler»; le verbe se trouve
skI'. striga- n. «corne •. Ce nom de la crevette pourrait également avec des préverbes, surtout tXvcx- «pousser un
être emprunté. cri» (Od., PL, Ar., etc.), 8~cx- (Ar.), èy- (Ar., etc.), xcx't"cx-
(Ar.). Autre présent tardif, avec nasale inflx. sulT. -ocvoo ;
2. Kpa.yyWV : XLcrcrOl: (Hsch.). Hypothèse douteuse èxxpcxyyocvoo (Mén. 728), èy- (Hsch.), tXvcx- (Phot.).
chez von Blumenthal, Hesychsludien 41. Du thème à redoublement sont tirés ; xe:xpOCX't"1)C; m.
576
• qui crie _ (Hp., Ar., Luc.), XÉXPOl:YfLOI: «cri. (Ar. Paix 173, 34; mais Hsch. ajoute x(wv fLov6ÀL6o~ et ce dernier
637), Xe:XPOl:YfL6~ id. (E. I.A. 1357, Plu.). En outre, surnom sens ferait penser à xOI:pli « tête. cf. sous xplivtov.
de Cléon, composé plaisant xe:xpOl:;L-8ocfLli~ «celui qui Bechtel rattache à XPOl:(vw, etc., des anthroponymes
l'emporte par ses criailleries & (Ar. Gu€pes 596) combinaison comme KpOl:vo8(xOI:, KpOl:vw, KpOl:v(XIi, KpOl:LVÜÇ (H. Personen-
artificielle du type 'AÀXLMfLOI:~, et du type sigma tique namen 255).
différent Te:pljl(fLôPOTO~. Et.: La variante xpaOl:(vw doit prouver que XPOl:LOI:(VW est
Radical sans redoublement : XpliyÉTIi~ m. «criailleur., un compromis graphique entre la forme originelle et
épithète du choucas (PL N. 3,83), xpOl:y6~ dans l'expression l'attique XPOl:(vw. On peut donc partir d'un verbe dénomi-
XpOl:Yov xe:XpOC;e:TOI:L «il poussera de grands cris. (Ar. natif répondant à un radical issu de XpIXOI:TOC;, etc., comme
Cav. 487), le mot étant tiré de ~-xpOl:yov avec alpha bref; 6vOfLOI:[VW de 6v6fLOI:-TOC;; on a été plus loin en posant un
autres formes où la quantité de l'alpha est ignorée (p.-ê. *xpOl:crOl:p «achèvement. (Benveniste, Origines 17). Sur
longue 1). : xpoc)('nl~ «qui crie. (Adam. 13), avec le f. xpaOl:(vw a été fait l'aor. ion. XPlJ'ijVOI:L, contraeté en Xp1jVOI:L
XpOCX-TpLOI: (Hsch. S.u. ÀOI:xépu~OI:); XpOl:XTLX6~ «qui crie, (att. XpaVOI:L), sur quoi a été créé le présent secondaire
bruyant. (Luc., etc.). XPOl:(vw (cf. <p1jVOI:L, <pOl:(vw). Voir encore Schwyzer, Gr. Gr.
Le grec moderne emploie encore xpoc~w, xpoc)('t1)~ «crieur >', 1,724 sq., Chantraine, Gr. H. 1,82,343. Le sens du verbe
XpOl:;LOC, XPOC;LfLo «cri, croissement., etc. s'explique par la notion de « mettre la tête, le terme sur "
Et.: Il apparaît clairement qu'au centre du système se cf. gr. xOI:plivoüv et bien entendu français achever.
trouve le parfait expressif xéxpliyOl: et probablement l'aor.
radical à voc. bref ~xpOl:yov ; le présent xp&~w est secondaire; KpanTa."-" : f. «abus de la boisson, mal de tête causé
noter que les dérivés nominaux les plus anciens sont tirés par l'abus de la boisson & (Hp., Ar., etc.).
du pf. : xe:xpOCXT1)C;, etc. Composés : eX.-xpOl:btOl:Ào~ «qui guérit. ou « est guéri de
Kpliy- repose plus ou moins sur une onomatopée et se ce mal de tête. (Arist., Diosc., etc.), xpOl:mOl:À6-xwfLo~
laisse rapprocher de xpw~w avec un vocalisme différent. «celui qui fait la noce dans un banquet. (Ar.), -~ocrxo~
Avec un radical dissyllabique cf. XOCpOl:yoC;, v. s.u. Voir aussi dit de la soif que donne l'ivresse (Sopat.).
XpOl:uy/) et x6pOl:;. Dérivés: XpOl:L1t"OI:Àw81)c;« ivrogne. (Phld., Plu.), XpOl:L1t"OI:/,ocw
«souffrir d'un mal de tête causé par l'ivresse. (Ar., Pl.,
Plb., etc.).
KpaLa(vw : avec la var. mal attestée xpliOl:(vw (Il.), KpOl:L1t"ocÀ1), -00 subsistent en grec moderne.
aor. inf. Xp1)'ijVOI:L, impér. Xp~1)VOV (Il., Od.), pass. xpliOl:v6'ij- Et.: Mot populaire, obscur. Expliqué par Gal. IX, 97 :
VOI:L (Théoc.), pf. 3< sg. tm-xe:xpliOl:VTOI:L (Od. 4,616); eX.1t0 TOÜ xocp1)VOV 1tOCÀÀe:cr601:L donc «parce que la tête subit
adj. verb. eX.-XpliOl:VTOÇ (Il., Od.); en outre, chez Hsch. des élancements •. Mais si l'analyse est séduisante, on ne
la glose xpIXlivov' TéÀe:crov. Autre forme : XPOl:(vw (ép., sait comment rattacher XpOl:L- à xocpli, xpli- «tête., cf.
poét. depuis Od., médec.), fut. xpOl:véw (Emp., JEsch., E.), pourtant Fay, KZ 41, 1893, 208. On enseigne généralement
moy. intr. xpOl:vée:cr601:L (Il .. 9,626); JEsch. Ag. 1340 : que lat. crapula serait un emprunt au grec. J. André,
tmxplive:! peut être corrigé en ÈmxpIXvll subj. aor.; Ant. Class. 33, 1964, 92 sq., en s'appuyant sur un texte de
aor. Xp1jVOI:L (Il. 15,599, ép.), XpaVOI:L (JEsch., S.), pass. Pline, N.H. 23,46, pense que xpOl:mocÀ1) et crapula seraient
XpOl:V61jVOI:L (Pi., trag.), avec f. xpOl:v61]crofLOI:L (JEsch.), des emprunts à une langue non L-e. et désigneraient origi-
pf. 3< sg. XéXPOl:V'\"OI:L (trag.), adj. verb. &XpOl:VTOC; (PL, nellement la résine que l'on met dans le vin. Le grec
trag.), également avec 81)fLo-, 6e:o-, fLOLPO-, etc. (JEsch.). n'offre aucun appui à cette hypothèse.
Sens: « achever, réaliser. (Hom., poètes), intr. «s'achever,
se terminer. (médec.) ; sens tout différent «être le maître, KpanTVOS : «impétueux, rapide., dit des pieds d'un
régner sur & (S., E. et déjà Od. 8,391 où ce pourrait être coureur, de vents, d'un trait, etc. (Hom., PL, JEsch.),
un atticisme selon Wackernagel, Spr. Unt. 157). Forme cf. Treu, Von Homer zur Lyrik 6 sqq.
à préverbe: tm- (Il., etc.). Composés : xpOl:mV6-cruToC; «qui s'élance rapidement.,
Dérivés: XpOCVTWp «maître, souverain. (E. chœurs, AP), -<p6po<; « qui emporte, rapidement. (JEsch.).
«celui qui réalise. (Epigr. chez Paus. 8,52,6), à côté de Et.: Inconnue.
XOCVTOpe:C;' ol XpOl:TOÜVnç (Hsch.), que l'on explique par
une dissimilation, mais qui peut être une faute pour Kpa~pa : i) xe:<pOl:À-I) XOI:L eX.xpocrT6ÀLOV ; XpOl:tpOL [XPOl:!pOl:L
XpOCVTOpe:C;; avec l'autre suffixe de nom d'agent, fonction- Wackernagel]' crT6ÀOL vzoov, fLé-rW1tOl:, xZ<pOl:ÀOI:( (Hsch.).
nant comme nom d'instrument XpOl:V~p m., généralement En fait, ces mots sont issus de seconds termes des composés:
pl. «dents de sagesse. qui achèvent la dentition (Arist.), 6p66-xpOl:LpOl: gén. pluriel en fin de vers, ~ooov, Vë.WV 6p6o-
sg. • dent. en général (Nic., Lyc.); au sens «maître, XpOl:LpOCWV «aux cornes hautes. (Hom.), e:()-XpOl:LpOl: «aux
souverain. seulement chez Orph., avec le f. XpOCVTe:LpOl: belles cornes" (lI. Herm. 209), i)fLL- «demi-face, moitié de
«souveraine. (AP, Orph.); adj. dérivé : XpOl:~pLOL' figure> (com., inscr.), «migraine" (médec.), fLe:ÀOI:Y- «à la
ol xpOl:tvovnc; XOI:L tmTe:ÀoüvTe:C; (Hsch.); sur le couple tête noire" (Lye., Arist., Mir.), 8L- «fourchu" (A.R.);
XpOCVTWp, -~p, v. Benveniste, Noms d'agent 46 sqq. secondairement ont été créés des adj. en -o~ f. ou m. :
Autre nom d'agent : xpocvT1)C; m. «celui qui achève & e:()-XpOl:LpO~ (JEsch., Opp., Tryph.), op66- f. (A.P., 14,121),
(Lye.). TOI:VU- m., f. «aux longues cornes. (A.P., Opp.). Passé
Composé, glose des An. Bekker 467 : OI:ÔT6-xpOl:vOV . secondairement au type en -1)~, -lJTO~, ë.ÙXPOl:(p1)C; (Max. 84).
Myov TOV &; tOl:UTOÜ TO TéÀoc; Èm<pépovTOI:, o(hwc; AtcrxuÀoC; Le rattachement de mycén. kararewe à XpOl:!pOl: est des
(= fr. 760), donc «qui se suffit à soi-même &; cf. encore plus douteux, v. Chadwick-Baumbach 212.
OI:ÔT6xpOl:vOI:' OI:ÔT681)ÀOI:, tOl:UTcX 81)ÀOÜVTOI: (Hsch.), et EM Et.: L'origine de ces mots se trouve dans les composés
577 Kpa.VOS
féminins en -XpOCLpOC, 6p66xpOCLpOC, etc. Pour le sens, crs (EAI 207,55), surtout comme nom de plan les, notamment
composés se rapportent tantôt à xÉpocc; «corne >, tantôt le muflier, tête de mort (Ps. Dsc., Gal., etc.), cf. SLrômberg,
à xœpli « tête >, ce qui confirme bien la parenté de ces deux Pflanzennamen 47.
termes. On pose xpii-p- ou xpiiap-yèi ; l'ii radical s'abrège Adjectif : lte:pL-xpœvLOC; • qui entoure le cerveau>
devant -py- et le suffixe en r alterne avec le suffixe en n (Plu., médec.).
dans xpiivlov, ~ftl-xpiivov, etc. Kpiivlov est nécessairement un dérivé et l'on peut poser
un *xpiivov non attesté directement, mais qui figure comme
Kpa. .... ~OS : glosé par Hsch. xocltup6v 't"LVOC yÉÀw't"oc XOCL second terme dans de nombreux composés : l:ltL- • chapi-
~l)p6v qlocaLv; cf. aussi Ar. Cau. 539 : œlto Xpocftoo't"hou teau, coiffure> (Pi., E., inscr.), XLO-, voir xlwv, ÔÀe:- (Ar.)
a't"6ftoc't"0c;, «bouche très délicate» d'après les scholies et Suid. et wÀe:- (Hp., etc.) «coude >, v. sous wÀÉvl), lte:pL- • cha-
(xpocftoo't"œ't"ou . ~/lu't"œ't"ou, ~l)po't"œ't"ou), ou «sonore» cf. peau» (Str.), ltO't"L- • oreiller> (Sophr., Théoc.); surtout
xocltUp6c; dO,nc adj. signifiant «sec> au figuré. Subst. m. des adj. en -xpiivoC; : {3ou-, /ll-, /lopu- (lEsch. Perses 148),
xpœftooc; maladie qui dessèche les grappes (Thphr.), 148), éxoc't"6y- (Pi.), l:Àocql6-, bp66- (S.), 't"ocup6-, 't"pl-,
cf. StrOmberg, Theophrastea 167. Avec le suffixe -ocÀÉOC; de )(ocÀxe:6-, etc. Rare au premier terme du composé: xpiivo-
ocùocÀÉOC;, etc., xpocftoocÀÉoc; «sec, grillé» (Ath.), d'où le XOltÉw «couper la tête d'une plante. (pap.) ; p.-ê. xpiivo-
dénominatif XpOCftOocÀl~ouaLV' XOCltupl~OUaL (Hsch.). xOÀœlt't"l)c; nom d'une araignée plus ou moins fabuleuse
Autres dérivés : xpœftoocÀoc . ftVlJfte:ioc (Hsch.), dit p.-ê. (Philoum. Ven. 15,1, Sch. Nic. Th. 764), les commentaires
d'une urne funéraire; xpœftow't"ov' tX't"LVOC; «milan. anciens expliquant qu'il s'agit d'une araignée ailée qui
(Hsch.), d'après le cri (?), mais cf. Thompson, Birds s.u. pique avec la tête, et qui porterait aussi le nom de xe:qloc-
Verbe dénominatif avec vocal. 0 inexpliqué : xpofto6w Àoxpoua't"l)C;, cf. Gil Fernandez, Nombres de Jnseclos 111-
« griller> (Diph.). 112; toutefois, Strômberg, Wortstudien 22, pense que le
Parallèlement à xpœftooc;, on a dans un emploi particulier premier terme est plutôt xpocvo- nom du cornouiller
xpœftol) f. «chou, brassica Cretica» (Batrachom., Hippon., (pour le second terme, cf. xOÀœlt't"w).
ion.-att., etc.), ainsi nommé à cause des feuilles recroque- Verbes dénominatifs : xpOCVl~OCL . èltL xe:cpocÀ1)v œltOpp'LljiocL
villées, cf. Strômberg, Pflanzennamen 24. Dérivés: xpocftol- (Hsch.) «se jeter la tête la première., à côté de œltoxpii-
/lLov • petit chou» (Antiph.); xpocftolov • décoction de Vl~OCL • arracher de la tête> (AP 6,255), «couper la tête.
choux. (Hp., etc.); xpocftolc; (prob. -L/loc;, f.) • ver du (Eust. 1850, 30); Xpl)VLWV' xocpl)OOCpWV (Hach.) «ayant
chou» (lEl.); XPOCftOije:LC; «qui ressemble à un chou. mal à la tête. : suffixe des verbes de maladie et vocalisme
(Nic.); xpocftohiiC; m., v. L. Robert, R. Et. Gr. 1966, radical ionien.
p. 765, avec la bibliographie (Arch. Eph. 1929, 152, etc.). Et.: Il faut partir de *xpiivov, à quoi on pourrait
Au premier terme de composé, rares exemples tardifs de joindre xpœvoc . xe:qlocÀl) (Hsch.) si cette glose n'est pas altérée.
XPOCftOO- : XpocftOO-xÉqlocÀoc; «avec un cœur de chou. (pap.), Évidemment issu de xplÎ.oc't"oc;, xpii't"6c;, etc., sans que le
-altœpocyov • tige de chou. (Gp.). détail se laisse préciser. On peut penser à *xpiia-v-. Frisk
Le mot usuel est aujourd'hui Àœ)(ocvo. juge que le mot est tiré du radical des cas obliques de
Et. : Terme expressif en -ftOOC;, cf. axocfto6c;, xÀocfto6c;, etc., xœpii, xpiiv- (?).
mais l'accent diffère et xpœftOOC; pourrait être originellement
un substantif. Mis à part le vocalisme oc (populaire ?), Kpa.VOV : n. «cornouiller. (Thphr.), «fruit du cornouil-
on évoque des termes germaniques expriment l'idée de 1er. (médec.), puis xpœvoc; f. «cornouiller. (Gp.),
«rider, enrouler, recroqueviller », cf. v.h.a. (h)rimfan • baguette de cornouiller> (pap.); pour xpocvo-xoÀœlt't"l)C;
« rider., etc., qui reposent sur • qremb-, * qromb-, cf. une voir xpiivlov.
longue liste de mots assez hétérogènes chez Pokorny 948. Le nom usuel du cornouiller est xpœve:Loc f. (Hom., E.,
Thphr., etc.), avec les doublets xpocvloc (Hp., Dsc., etc.),
Kpa.va.6s : «rocailleux, escarpé., dit principalement -Éoc (Gp.). Nom du fruit au neutre : Xpœ'le:Lov (Thphr.,
d'Ithaque chez Hom., souvent en ion.-att. pour Athènes Gal.), avec la variante -LOV.
appelée Kpocvococ lt6ÀLC; ou ocl Kpocvococl chez Ar. ; de même Composé: 6l)ÀUXp:XVe:LOC ,c cornouiller sanguin. (Thphr.).
les Athéniens sont appelés ol Kpocvocol chez Hdt. et chez Adj. dérivé: KpOCVÉLVOC; «en bois de cornouiller. (Hdt.,
lEsch., ltoc'L/le:C; Kpocvocoü (Kpocvoc6c; étant un roi mythique X., etc.), avec deux doublets: xpocvœïvoc; (Hp., X., Str.),
d'Athènes). Signifie parfois «piquant., cf. l'emploi pour p.-ê. d'après èÀœ'(voc;; tardivement xpœvLVoc; (Paus.).
des orties (Ar. fr. 560). Composé xpocvocij-lte:/loc; • au sol Le grec moderne a gardé xpocvLœ « cornouiller '.
rocailleux >, dit de Délos (H. Ap. 72) où -l)- est métrique- Et.: Kpœvov, -oc; peuvent correspondre exactement à
ment nécessaire. lat. cornum, cornus si l'on pOde i.-e .• krnom, -os; on ajoute
Et.: Ignorée. Pour la finale, cf. 't"ocvoc(F)6c;. avec raison aux rapprochements latins lit. Kirnis, nom d'un
dieu qui protège les cerisiers. V. Ernout-Meillet s.u.
KpiivLOV : n. «crâne >, dit parfois de la tête en général cornus, Ernout, Aspects 21, Pokorny 572 sqq.
(Il. 8,84 pour un cheval [l'ii pourrait être un atticisme (?),
cf. Wackernagel, Spr. Unt. 225, Chantraine, Gr. H. 1,18, Kpa.VOS : n. «casque. (Hdt., ion.-att., etc.); c'est le
Shipp, Studies 21], Pi. J. 4,54, att., etc.). nom usuel du casque qui s'est substitué aux divers termes
Comme premier membre de composé : xpocvL6-Àe:LOC; homériques.
«chauve. (Com. Adesp. 1050). Second terme dans des mots En composition avec premier terme thématique :
techniques, surtout médicaux: bltLa60-xpœvLov « occiput " XPOCVO-ltOLÉW, -ltoLloc, -ltoL6C; «fabriquer des casques >, etc.
l:Y-XpiVLOV (à côté de l:y-xpocvlc; f.) • cerveau» (GaL) (Ar., etc.), xpocvoupy6C;, -loc (Poli. 7, 155). Dim. xpocvlIlLov
d'après l:yxÉqlotÀOC; ; en outre, {3ou-xpœvLov • tête de bœuf» (inscr. att.).
Kpa.VOS - 578
Le mot subsiste en grec moderne. Gr. Gr. 1,257), soit par étymologie populaire, est dépourvue
Et.: Doit appartenir au vaste groupe auquel on rattache de vraisemblance.
xapOë et X€pOl:':;. Présenterait alors le vocalisme zéro * Icr- Et.: Il est plausible que le dérivé XpOl:'t"e:U't"OI:L soit issu de
attesté par .Iat. cor-n-lÏ «corne .), avec suffixation en Xpck't"O':; comme 't"e:ÀEU~ de 't"É:Ào,:; (Fick, KZ 22, 1874,
-n- que comporte également lat. cornü. Les rapproche- 230), cf. la sch. de l' Iliade: .x7tO 't"oG 8LOI:XpOl:'t"e:i0"601:L 't"OU':;
ments proposés avec x&puov, xp&VOI:o,:; sont peu plausibles. OOEÀLO"XOU:; É7tL 't"OI)-rWV ('t"WV ~ckO"EWV) XELfLÉ:VOU':;. Un verbe
XpOl:'t"EUW semble avoir existé, cf. XEX[pck't")EUXOI: (IG XIV
Kpa.1Ta.Ta.ÀOS. -OI:ÀÀo,:; chez Hdn. 1,158 : désigne un 1794) «fixer, consolider ». Frisk, après Bechtel évoque
objet sans valeur: p. ex. un poisson, un sot, une monnaie, l'anthroponyme gréco-macédonien KpOl:'t"EUOë:;, cf. Bechtel,
cf. les gloses d'Hsch. : XpOl:7tOl:'t"OI:ÀOL· tx6UE':; 't"LVÉ:,:; et H. Personennamen 261.
XpOl:7tOl:'t"OI:À6':; . 7tOl:pd: 7toÀÀoi,:; 0 fLWPO':; 1) v6fLLO"fLOI:. Le sens
de petit poisson ne mène à aucune identification, cf. Kpa.TOS : n. (Hom., ion.-att., etc.), également Xckp't"O':;
Thomp·son s.u. et Strômberg, Fischnamen 96, n. 2 ; l'emploi (Hom., poésie dactylique, Crète, Théra), éol. xpho:; (Alc.)
pour désigner une monnaie peut n'être qu'une plaisanterie qui doit être le vocalisme ancien. Sens: le mot, qui relève
de Phérécr., «KpOl:7tOl:'t"OI:ÀOL» étant le titre d'une comédie d'une racine exprimant la notion de « dureté» (cf. Od.
où il affirme que le XpOl:7tOl:'t"OI:À6':; vaut une drachme dans 9,393), signifie «force », notamment force physique qui
l'Hadès, cf. Pollo 9,83. permet de triompher, d'où « victoire, pouvoir, souverai-
Dérivé : XPOl:7tOl:'t"OI:ÀLOë,:;· .xvEfLw8"1l':; XOI:L &.0"6EV~':;, XOI:L neté» (Hom., ion.- att., etc.), voir Trümpy, Fachausdrüclce
.xVLO"XUpOl: Mywv· .xfLe:LVWV 8è: À"1lpw8"1l':; (Hsch.) = Phérécr. 202 sqq.
99. Second terme en composition : .x-XpOl:~:; « qui n'a pas de
Terme populaire sans étymologie.
pouvoir », d'où « qui ne se contient pas », etc., avec .xxpOl:'t"É:w,
.xXpck't"ELOI:, .xxPOl:'t"EUOfLOI:L (Arist., Mén.); le composé de
Kpa.a1TESov : n. «bordure, lisière» d'un vêtement sens opposé est ty-xpOl:~:; «maître de .), et notamment
(E., Ar., Théoc., NT, etc.), dit aussi du bord d'un pays, «maître de soi .), avec ÉyxpOl:'t"É:w, -ELOI:, -EUOfLOI:L. Autres
d'une montagne (S., E., X.), du flanc d'une armée (E., composés de ce type : OI:ù't"OXpOl:'t"~ç « qui règne par soi-même,
X., etc.). D'ol! XpOl:O"7tE8h"1l':;, dit d'un choriste qui se trouve indépendant» (Anaxag., etc.), avec -Xpck't"ELOI: (pour le
en queue par opposition à xopucpOl:io,:; (Plu. Mor. 678 el. doublet OI:Ù't"OXpck't"Wp v. s.u.); une vingtaine d'autres
Verbe dénom. xpOl:O"7tE860fLOI:L «être bordé de» (E.). composés, p. ex. : Ém- (Th.), avec l'adv. tmxpOl:'t"É:w,:;
Et.: Vieux composé dont le premier terme, sous la forme «violemment.) déjà dans l' Il. , to"OXpOl:~':; (Hdt., fltC.),
xpOëO"-, relève de x&pOë, xpOl:'t"6ç, xpOëOl:'t"oç; le second terme est VOI:U- (Hdt.), avec -É:w «avoir la maîtrise de la mer» (Th.),
7tÉ:80v « plaine, 001» employé dans un sens vague, cf. en -LOI: « victoire navale» (And.); 7toÀu-, WfLO- (S. Aj. 205) ;
skr. dru-padti- n. « montant de bois ». Voir Risch, IF 59, le second terme -XPck't""1JÇ joue un grand rôle dans l'onomas-
1944-1949, 14 (avec la remarque de M. Leumann). tique : ~WXpck't""1JÇ, etc., cf. Bechtel, H. Personennamen
Le mot subsiste en grec moderne. 256-260 ; on a en éolien et en arcado-chypriote des formes
en -xpé't""1J':;. Sur 8"1lfLO-XPOl:'t"(0I:, .xPLO"'t"O-XPOl:'t"(OI:, etc., qui
Kpa.ans : «fourrage, herbe» avec le dérivé XpOl:O"'t"L~O ne sont pas issus d'adj. en -XpOl:~ç, v. Debrunner, Fests-
fLOI:L «paître .), voir ypckW. chrifl Tièche 11-24, et plus haut s.u. 8'ijfLOÇ.
Au premier terme de composés, il existe une forme
Kpa.Ta.~yOS : Thphr., et -OI:LyWV, -OVoç (Thphr.) m. XpOl:'t"OI:L- (XOI:p't"OI:L-) qui doit être ancienne (cf. XckfLOI:L,
« aubépine .) ou « azerolier ». 7tckÀOI:L); p. ex. : XpOl:'t"OI:L-yUOI:ÀO<; «aux solides plastrons.)
Et.: Depuis Prellwitz, terme décomposé en XpOl:'t"- (Il. 19,361), XpOl:'t"OI:L-it"E80,:; «au sol dur. (Od. 23,46),
(cf. XpOl:'t"u,:;, etc.) et un radical OI:ty- qui figure dans OI:tyLÀW\ji, XOI:p't"OI:L-7tOU':; (, au pied solide », voir s.u., XpOl:'t"OI:L-~OÀO':; (E.),
cf. encore Mayer, Gl. 35, 1956, 157; à moins que le second -ÀEWÇ «rocailleux» (trag.), cf. ÀOCOl:ç, -mÀoç (lEsch.).
terme ne soit tiré du nom de la « chèvre .) OI:'L~. De même dans l'onomastique KPOl:'t"OI:L-fLév"1lÇ, etc. En outre,
KPOl:'t"L-8"1lfLOÇ, KOI:p't"L-VLXO:; qui peut être ancien, parfois
Kpa.Ta.V~OV : n., espèce de coupe (Polem. Hist. 20). KpOl:'t"o-, KPOl:'t"E-, cf. Bechtel, o. c. 256. Sur les hypocoris-
Peut-être composé de XpOl:'t"- et .xVLOI: « qui triomphe de la tiques, voir plus loin.
peine» (?). A Xpck't"OÇ répondent divers adjectifs : 1. XpOl:'t"uç «puis-
sant.) (Hom. seulement dans la fin de vers : XpOl:'t"uç
Kpa.TEUTa.~ : m. pl. « chenêts» sur lesquels s'appuient 'ApyELcp6v't""1J,:;), d'où le verbe dénominatif XpOl:'t"ûvw,
les extrémités d'une broche des deux côté de l'autel lors ép. XOI:p't"ûvw, «renforcer, consolider, régner sur, s'emparer
d'un sacrifice, en pierre, terre cuite, plomb (Il. 9, 214, de, posséder .), etc. (Hom., ion.-att., etc.), également
Eup., inscr. att., IG II" 1425, 388), cf. Chapouthier, avec les préverbes : tm-, 7tpoO"-, O"uv-. Dérivés rares :
Rev. Et. Anc. 43, 1941, 14; désigne aussi des pierres XPOl:'t"UO"fL6ç « force, solidité» (Hp.), XpOl:'t"UV~pLOÇ (' qui
qui soutiennent un pavement (IG VII 3073, Lébadée), renforce» (Hp.), -nx6ç id. (médec.), XpOl:'t"uv-'t"wp «qui
« gueuse» d'un poids défini (IG l' 371,13); dérivé cité règne sur» (P. Mag. Leid.).
par Poil. 6,89 XpOl:'t"EU~pLOI: pl. n. 2. Dérivé en -poç alternant avec -uç : xpOl:'t"Ep6ç (Hom.,
A côté de XpOl:'t"EU't"O!:L existe un doublet rare et secondaire ép., Iyr., lEsch. Pro 168, anap.), xOI:p't"Ep6ç «fort, puissant,
Xp0l:8EU't"OI:L (IG Il' 1425, 415, etc.). Altération phonétique brutal.) (Hom., ion.-att., etc.); parfois comme premier
inexpliquée: une influence analogique de Xp0l:8ckW, Xp0l:801:LVW terme de composé: xOI:p't"Ep6-6ufLOÇ (Hom., etc.), xpOl:'t"Ep6-
est peu plausible. L'hypothèse que xp0l:8- serait le radical cppwv (Hom., poètes), XpOl:'t"EpWVUXEÇ épithète de chevaux
originel passé à XPOl:'t"-, soit par assimilation (cf. Schwyzer, notamment (Hom.), etc. Verbes dénominatifs: XOI:p't"EpÉ:W
579 Kpa.UY1J
«tenir bon, endurer _ (ion.-att., etc.), également avec ancien pour le compar. KpéO'O'oov, V. ci-dessus. On a admis
préverbes: ty-, 8LIX-, etc. Série de mots exprimant l'endu-, également un vocalisme e dans l'anthroponyme Kpe:O'-
rance: de KlXp-rep6ç, KlXp-repLIX. endurance - (att.), KlXp're:pLK6ç, ip6v'l"I)C;, en posant *Kpe:'l'O'- au premier membre, cf.
cf. Chantraine, Études 147; de KlXp'l'epéoo le nom d'action Kretschmer, Gl. 24, 1936, 237; Heubeck, Beitr. Namen-
KlXp'l'ép'l)O'LÇ «fait d'endurer. (PI.), KlXp'l'ep6oo factitif forschung 5, 1954, 26.
«rendre fort. (Aq., Herm.) avec le dérivé KplX'l'epWfLlX'l'lX . En ce qui concerne la suffixation, il est plausible d'admet-
fLl1;LÇ XIXÀKOÜ KlXt KIXO'm'l'épou (Hsch.), donc variété de tre l'alternance ancienne avec le thème en s d'un thème
bronze. en r dans KPIX-rep6ç, KlXp-rep6ç et d'un thème en n dans
3. KplX'l'IXL6ç «fort, pui3sant, dur », etc., épithète d'un KIX.p'l'lX (cf. O'IX.iplX) , KlXp'l'IXLVe:LV, cf. Benveniste, Origines
bras, du destin, d'un fauve, etc. (Hom., poètes, prose 17,90. Autre avis de Schwyzer, Gr. Gr. 1,482. En compo-
tardive), fém. comme nom de plante, la chélidoine (Ps. sition KplX'l'I-, qui figure dans l'onomastique, peut être
Diosc.), cl.. Strômberg, Pflanzennamen 82; féminin anomal ancien, cf. Ku81-IX.veIPIX, bpl-~IX.'l"I)C;, etc., à côté de Kü8oc;,
KPIX'l'IXLlç (ad. Il,597), cf. l'anthropon. ace. KplXTIXLLV /SpoC;. Autre avis de Frisk, Zur indoiran. und griech.
(ad. 12, 124) ; rare au premier terme de composé: KplX'l'IXL6- Nominalbildung 70. KplX'l'IXL- peut également être ancien
ippoov (tardif). Dérivé : KplX'l'1X16'l"1)ç f. = Kprhoç (LXX); avec la suffixation de XIX.fLIXL, 7tIX.ÀIXL, etc.; d'où KPIX'l'IXL6ç,
verbe dénominatif KplX'l'IXL6oo «renforcer, être le plus fort - comme 7tIXÀIXL6ç. Autres vues de Risch, Wortb. homo
(LXX, NT, etc.), avec KPIX'l'lXloofLlX, -ooO'LÇ (LXX). Sprache 117 : KPIX'l'IXL6ç tiré de KPIX'l'IXL'I), ce dernier issu de
4. Comparatif ancien à vocalisme e attendu KpéO'O'oov *X.pIX.'l'IXLIX f. de KplX'l'UC;, cf. llÀIX'l'IXLIXL à côté de 7tÀIX't'tlÇ.
(ion., P., etc.), la diphtongue -eL- de l'attique Kpel't''l'ooV Pour KplX'l'éoo, l'hypothèse qui en fait un dénom. de KpIX.'l'OÇ
est un allongement secondaire propre à l'attique, d'où est plausible. Leumann, Hom. Wiirter 113 sqq., voit dans
dans la tradition homo la graphie atticisante KpeLO'O'oov; KPIX'l'éoo, sans nécessité, un dérivé inverse de ém-KplX'l'éoo
avec le vocal. de KlXp-rep6ç, dol'. KIX.ppooV (Alcm., Epich.) qui serait issu de ém-KplX-ri)ç (chez Hom. seulement
de *KIX.pO'ooV, issu de *KIX.p'l'-Yoov; crétois KIX.p'l'ooV est une l'adv. émKplX'l'éooç).
réfection d'après KlXp'l'-ep6ç, etc.; ce comparatif signifie On rapproche de ce groupe ancien, malgré la suffixation
« plus fort », donc « qui vaut mieux» et fonctionne comme différente, skr. kratu- m. «force, intelligence, volonté »,
l'un des comparatifs de &.YIX66ç; exprime essentiellement av. xratu m. « intelligence, volonté»; la légère divergence
l'idée de supériorité; verbe dénominatif KpeL'l"l'60fL1XL de sens ne constitue pas une difficulté (cf. anglo-sax.
«avoir des excroissances _ en parlant de la vigne, avec craeft qui signifie à la fois« force» et« intelligence, adresse »).
xpel'l''l'ooO'IÇ (Thphr.). Superl. XpIX.'l'LO''l'OÇ, ép. XIX.p'l'LO''l'OC; On fait intervenir aussi l'adjectif germanique signifiant
(Hom., etc.), d'où XplX'l'LO''l'eUoo «être le plus fort, l'empor- « dur », got. hardus, ail. hart, malgré la différence de
ter» (Pi., att., etc.), et XplX'l'LO''l'e:LIX «sa hautesse» titre vocalisme *qartu- ou *qortu-). Benveniste, Institutions
(pap. IVe S.). indo-européennes 2,77 sq. distingue deux séries. l'une
5. Aux formes nominales s'ajoutent de nombreux valant «dure », l'autre « puissant ».
anthroponymes pourvus souvent de suffixes hypocoris-
tiques : p. ex., KplX'l'uÀoç et KpIX.wÀÀoç, cf. M. Leumann, Kpa.UY1J : f. «cri» (att., etc.). Dérivés : KplXuyL~C; .
Gl. 32, 1953, 217, 225, KPIX'l'LVOÇ, KpIX.'l"I)ç, KpIX.'l'oov, fém. t7t7tOç à {mo KpIXUy'ijÇ KlXt tjJ6ipou 'l'lXpIX0'0'6fLe:voÇ (Hsch.);
KplX'l'W, cf. Bechtel, O. C. 260 sqq. KplXUy6ç' 8pUOKOÀIX.7t'l'OU e:!8oç (Hsch.), espèce de pic
6. Adv. XIX.P'l'1X «fortement, très. (Hippon., ion., vert. Verbe dénom. usuel KpIXUyIX.~oo « crier », dit de chiens,
trag., Ar. ,Pl. Ti. 25 dl, «fortement vigoureusement », etc., de corbeaux, d'hommes (poète cité par Pl. Rép. 607 b,
adv. du type de O'IX.iplX probablement suffixé en nasale D., hellén., etc.); d'où KPIXUYIXO'fL6ç «cri» (Diph.), mais
vocalisée, cf. le dénom. XIXP'l'IX(Ve:LV . XplX'l'eLV (Hsch.). *KpIXUyIXO'LÇ n'existe pas; noms d'agent KplXuylXO'-ri)Ç
7. Verbe probablement dénominatif: xplX'l'éoo (Hom., (AB 2,223), KplXuyIX.cr'l'pLIX f. (Hsch. S.U. fL'I)KIX.8e:c;); adj.
ion.-att., etc.), éol. Kpe:'l'éoo, aor. posthom. XplXrijO'<XL, éol. KplXUylXcr'l'lK6ç «capable de crier» (ProcJ., etc.). Deux
Xpe:rijO'IXI (Sapho) «être maître de, régner sur, com- dérivés expressifs KplXUylXO'OÇ « criard» (gloss.), cf.
mander à, l'emporter, être le plus fort, posséder, gar- Chantraine, Formation 435, mais le patronymique KplXuylX-
der », etc. Avec préverbes: é7tL- «l'emporter, être le O'l8'1)ç (Batr. 243) est plus ancien; et KpIXUylX~OÇ (Ptol.
maUre " etc. (Hom., etc.), XIX'l'IX- id. (lEsch., Mén. Fr. 571, Tetr. 164).
etc.) 7te:PL-. Dérivés nominaux : tm-xpIX.'l"I)O'IC; (Th., etc.), Au tre dénominatif (?) : KPIXUYIXVIX.OfLIXL dans KpIXUyIXVW-
XpIX.'l"I)O'LÇ (LXX, etc.). Autres dérivés tardifs: XPIX.'l"I)fLlX et fLe:vov (Hdt. l,Ill) avec la var. -y6fLe:vov; en outre,
8LIX-KpIX.'l"I)fLlX «objet qui tient », etc. (médec.), XPIX'l"I)-ri)Ç KpIXUyIX.VO(V'l'IXL) dans Sch. Cali. lEt. fr. 1,20 (l, p. 7 Pfeiffer).
« possesseur» (ProcJ.); adjectifs en -Lx6ç, 8LIX-, ém- Le radical KpIXUy- est bien attesté dans l'onomastique :
XplX'l"I)'l'Lx6ç «qui règne sur» (tardif). En outre, XplXrijplXÇ . KpIXÜyLÇ, KplXu1;L8lXç (d'où Bechtel veut déduire un appella-
'l'OUç XplX'l'OÜV'l'IXC; [?) (Hsch.) pour *KplX'l"I)njpIXÇ par super- tif *KPIXU1;6ç), KplXuy1XÀL81XL, cf. Bechtel, H. Personennamen
position syllabique, ou par faute de la tradition, cf. Lewy, 496.
KZ 59, 1931, 182. Voir aussi xplX-reu'l'lXl et XplX'l'IX.VLOV. Le grec moderne s'emploie encore KpIXUy1), KpIXUyOC~oo.
Le grec moderne a conservé plusieurs de ces mots en Et.: KplXuy1) a l'aspect d'un nom d'action répondant
leur conférant parfois certains emplois particuliers : à un verbe. On a rapproché divers mots appartenant
XpIX.'l'Oç «puissance, gouvernement, état », xplX'l'Lx6ç« d'état », au germanique et au balto-slave: par ex., V. norr. hraukr
xplX'l'éoo « tenir, occuper _, etc., XpIX.'l"I)O'LC; « arrestation », etc. « cormoran» peut correspondre exactement à KplXUy6ç.
Et.: L'éol. Kpé'l'oç atteste le vocalisme e attendu dans Avec un vocalisme ù, got. hrùk acc. sg. «cri du coq, d'un
dans ce thème en s, cf. 6épO'oç, etc., tandis que KplX'l'UÇ, etc., oiseau », à côté du verbe hrùkjan. Sourde finale dans lit.
ont le vocalisme zéro, cf. 6plXO'uç. Le vocalisme e est kraukiù, kraükti «croasser, crier », avec slave, russe
18
ICpa.uytl 580
kruk «corbeau •. On a évoqué aussi avec une finale palatale El.: Traditionnellement rapproché de skr. kravill- n.,
skr. kr/Mati = av. xraosaiti «piailler, crier •. Comme pour en posant *qrewils-, où la laryngale devrait appartenir
xpœ~oo, xpw~oo, le mot doit reposer finalement sur une au radical, non au suffixe. Critique de Benveniste, Origines
onomatopée. Pour la bibliographie, voir Frisk s.u. 31, qui voit deux types de formation diiTérents, le grec
xpéocC; étant le substitut d'un *xpéocp; cf. aussi le suffixe
ICpa.ÛpOS : «complétement desséché, friable », 'opposé de skr. kriira-, avest. xriira. Même radical *qrii- de *qruiJ-
à yÀ(axPOt; qui présente également une barytonèse inat- dans lat. criidus, v. irl. cru et sous la forme *qru- dans lat.
tendue (Pl., Arist., Thphr.), d'où nom de qualité xpocup6""1t; cruor «sang " v. sI. krüvi f. «sang', etc. Voir Benveniste,
f. «caractère friable., opposé à yÀ1axp6""1C; (Thphr., o. c. 174 sq., Ernout-Meillet s.u. cruor, Pokorny 621 sqq.
Gal.). Dénom. xpocup6o!Loc\ • se dessécher. (Ph., D.C.).
Dans un sens spécialisé: xpocüpOC; m. (Arist.) et xpocüpoc KPeLTTooy, voir xpœToc;.
f. «maladie fébrile» du porc et du bétail (Suid., Phot.;
p.-ê. à Gortyne Collitz-Bechtel 5001), avec le dénom. KpELooy : ép., depuis Il., xpéoov (Pi., lEsch. Suppl. 574,
xpocupœoo «souiTrir de cette maladie, (Arist.). Iyr.), -OVTOC; • maître, souverain., employé surtout pour
Et.: Ignorée. On a remarqué que 6pocüpoc; rimait avec Agamemnon, notamment dans l'expression e:ùpù xpdoov.
xpocüpOC;, cf. sous 6pocuoo. Féminin rare: xpe:!ouO"oc (Il. 22,48, Hés. fr. 110, Théoc.)
et xpéouO"oc (B. 3,1). En composition : 6E!L10"xpéoov (Pi.).
KpÉa.S : dor. par contraction xp'ijc; (Sophr. 22, Ar. Dans l'onomastique Kpéoov, -ouo"oc attestés après Hom.
Ach. 795), n., gén. xpéooC; (aU., mais à partir de 338 av., Patronymique KpEloVTlœ811C; (Il., 19,240). Vieux mot du
XpéOCTOC; est attesté); pl. nom. xpéoc' par élision (Od.), vocabulaire poétique.
avec variante XpéOCT' à côté de xpéoc contracté et xpéoc Et.: Les anciens voyaient dans ce mot un participe.
(Hom., Ar., etc.) forme la plus attestée mais obscure Aujourd'hui, on s'accorde généralement à penser que la
(Chantraine, Gr. H. 1,209; Sommer, Gedenkschr. Kretschmer, flexion avec dentale est secondaire, d'après tltpxoov,
2,145; Lejeune R. Ph. 1968, 231), gén: XpEWV (ion.- !Lé800v, etc., et l'on pense à une forme de comparatif que
att.), XpEIWV de *xpEéoov (Hom.) ou xpEœoov en eiTet attesté l'on rapproehe du comparatif indo-ir., av. srayah-, skr.
H. Herm. 130, si cette forme n'est pas une innovation; sréyas- (e secondaire pour a). A l'origine un substantif
dat.xpéocO"I (Hom., att., etc.), mais XpéEO"O"I (Or. ap. Hdt. av. sri-, skr. sri- f .• souveraineté, richesse, éclat., etc.
1,47), et xpEœEO"cJ\ (épopée tardive). Sens: «morceau de Analyse rejetée par Seiler, Steigerungsformen 120-121;
viande, viande », souvent au pluriel; au figuré « carcasse. mais cf. Gonda, KZ 73, 1956, 153 sq., qui rapproche
ct. Ar. Gren. 191 et Taillardat, Images d'Aristophane § 65. notamment EÙpÙ XpE(ooV de skr. prthu-Srï- «dont la puis-
Fréquent comme premier terme en composition, mais sance s'étend au loin •.
sous des formes diverses : 1. XpEOC- où l'alpha doit être
long, cf. E. Cycl. 245, Théoc. 26,24 : xpEoc-v6!L0c; • qui KpÉKoo : aor. xpé1;ocl (tardif) • frapper le métier, tisser,
distribue la viande' avec -vo!Léoo, -VO!L(oc (aU., etc.), et parallèlement «frapper avec le plectre un instrument
-800"(oc, -80Téoo (inscr. heUén.); si le témoignage d'Hp. à cordes., d'où «faire résonner. (ocùÀ6v Ar. Ois. 682,
est authentique, l'oc ne résulte pas d'une contraction, ~oljv n-npoLC; Ar. ibid. 772), également avec \l1t0-, 8IOC-,
cf. XPEllqlocyéoo (Hp.); 2. usuellement XPEO- d'après les O"UV- (Sapho, Pi., Ar., dans les chœurs, AP, etc.). Adj.
noms thématiques (cf. les composés avec Yllpo-,etc.) : verbal XpEXT6c; (lEsch., S.).
xpEo-~6poC;, -8oc(""IC;, -n-WÀllC;, xpEoupy6c;, -éoo, etc. XPEO- Très rares dérivés à vocalisme e : XPEY!L6C; « son d'instru-
qlœyoc;, xpEoxon-éoo, etc.; les manuscrits fournissent une ment à corde. (Épich., A.R., Poli. l, xpExcX810C «tapis,
variante XPEoo- (influence de ye:oo-, Àe:oo- et du génitif tapisserie. (Ar. Guêpes 1215).
xpéooc;); 3. dans xpe:-œypoc (v. sous tltypoc) , élision de -oc- Toutes les autres formes nominales ont le vocalisme o.
ou de -0-. Athém. xp6x- dans ace. sg. xp6xoc «trame d'un tissu.
Rare comme second membre de composé : n-œy-xpEocC; (Hés. Tr. 538), n. pl. Xp6Ke:C; (AP 6,335), n. sg. xp61; dans
« pancréas. (Arist. « ris de veau ., etc.), 8l-xdEOCt; • double la glose d'Hsch. xp61; . xp6Xll, cf. Theognost. 40; le mot
portion de viande. (Cos), &pT6-xpEOCC; = laL uisceratio usuel est Xp6xll «trame, tissu de laine ., etc. En composition
(tardif); avec finale thém. yÀUXU-XPEOC; «dont la viande &v66-xpoxoC; «tissé de fleurs, (E.), Àlv6- (E.), !LEÀ<iy-
est savoureuse. (Sophr.) ; à côté de -XpEooC; dans 8l-xpEooC; (lEsch.), qlo\Vlx6- (Pi.), xpOXUqlOCVTOC; (M. Ant. 2,2).
(Chios, SI G 1013), lj8u- (ArisL), exc. Dérivés : xp6xlov «bandeau de laine. (Anticlide 13),
Dérivés : diminutifs : xpE~810V, de XPEOC- (ion.-att.), xpox(C;, -(80c; f., plante dite attrape-mouches, Si/ene
xpdaxot; (Alex. 189), XpEUÀÀ\OV (TheognosL). Hom. Muscipula (Apollod. ap. Pline, H.N. 24,164); xpOXUC;,
présente l'hapax XpELOV «billot pour couper la viande. -u80c; f. «flocon de laine. (ion.-aU.), avec xpoKu810V
(Il. 9,206), hyphérèse pour *XpéEIOV ou analogique, (Gal., etc.) et xpoxu8(~w «arracher des flocons de laine.
mais de quoi? Le mot est employé au sens de xpéocc; (Corn., Gal.), -10"!L6C; (Gal.). De xp6xll est issu un dénomi-
chez Euph. 155; enfin, Hsch. oiTre les gloses: XpEi"ov . natif factitif xpox600 «tisser, envelopper d'un voile.
&yydov dc; Ô xpéoc ~œÀÀETocI et xp~\Ov . tn-(xon-ov, xpe:o- (tardif). Enfin, XpOKIO"!L6C; «tissu. (tardif), comme d'un
86xov, Àé611TOC; Xp~IVOV· xpE06~Xll. Adj. XPe:w811C; (Arist., présent *xpox(~oo. Toutes les formes à vocalisme 0 concer-
Thphr.). En outre, xPllO"T1)plov de forme étrange et de nent donc la notion de tisser, etc., mais voir aussi XPOXcXÀll.
sens douteux (IG II' 1543, IV· s. av.). Le grec moderne a encore xpox(81 « bourre de laine ., etc.
Le grec moderne emploie xpéoct;, ainsi que XpEOCTIV6c;, Et.: L'emploi de ce radical pour les instruments à
XPEOCToo!LévoC; « bien en chair. et les composés: xPEoon-WÀllC;, cordes est secondaire, mais il est ancien pour le tissage.
XPE:ooqlocy(oc. La présent thématique xpéxoo est isolé. Le germanique
581
otTre diverses formes nominales: v. norois hroell m. (germ. des sons dont l'initiale est· (s)qr- et dont le radical se
commun • hrahilaz = gr. *xp6xIÀo,;) «bâton pour tisser_, termine par diverses consonnes, notamment des labiales,
anglo-s. hrëol (germ. commun • hréhulaz) «dévidoir_, cf. lat. crepo «craquer, claquer., lit. skrebù, -tti «bruire,
anglais moderne reel.: en outre, anglo-s. hroegl n. «habit, crépiter -, russe kropolali. Le ~ grec pourrait être dû
vêtement., v.h.a. hregil n. «vêtement _, etc. Comme le au contact de l'infixe nasal, cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,333.
remarque Frisk, divers rapprochements baltiques et Voir Pokorny 569 sq.
slaves sont plus douteux: p. ex., lette krfkls «chemise_
et cf. Pokorny 619. Voir aussi xpé~. KpÉ~, -xo.; : f., oiseau aux longues jambes qui n'est pas
sûrement identifié : plutôt le râle des genêts que le coq
KPE .... éa.VVÜ .... ~ : att., forme usuelle mais secondaire de combat, Macheles Pugnax (Hdt., Ar., Arist., P.A.
créée sur le thème d'aor. sigma tique ; les formes anciennes 695 a, H.A. 616 b), cf. Thompson, Birds s.u.; employé
semblent être d'une part le médio-passif athém. Xpé[LIX[L1X1 au figuré, «hâbleur. (Eup.).
(Hom., Pi., etc.), et d'autre part le présent athématique D'autres noms d'oiseaux doivent p.-ê. être rapprochés:
à infixe nasal XpL[LV'I)1L1 (Pi., E., etc.); cf. pour le vocalisme xe:px!X.;· xpé~, TO Ilpve:ov (Hsch.), xe:pxI6IXÀl.;· ÈpCJ>816.;
radical XlPV'I)[LI, etc., et Lejeune, Phonétique § 190; (Hsch.); enfin, sous xépxo.; une équivalence &.Àe:XTpUWV
on trouve aussi l'ortho xp1j[LV'I)[L1 sous l'influence du est donnée (Hsch.) et sous xe:px(.;... XIX! e:!80.; IlpvI60.;.
subst. xp"l)[Lv6.;, cf. S.U. Ces divers présents ont eux-même Dans tous ces mots, une contamination avec xépxo.;
fourni d'autres formes secondaires: Xpe:[LIXVVUW (Arist., etc.), « queue. est possible.
xpe:[L!Xw (Arist., etc.), xpe:[L!X~w (LXX), Xp'l)[Lv!Xw (O. L.), Et.: L'hypothèse d'une onomatopée est plausible.
et par contamination avec les radicaux à brève xpe:[Lv!Xw Hors du grec on évoque divers noms d'oiseaux plus ou
(Demetr. Eloe.). Autres thèmes verbaux: aoriste sigma- moins comparables, skr. krkara- espèce de perdrix, m. irl.
tique apparemment ancien, inf. : Xpe:[L!XcrlXl (Il., Od., cerce « poule _, V. pro kerko «plongeon " russe /creéet «fau-
ion.-att., etc.), pass. xpe:[LlXcrè'ijVIXI (Hdt., att.). Fut. xpe:[L6w con " cf. Pokorny 568. En grec, fait penser à xpéxw.
(Il. 7,83), xpe:[Lw (att.), xpe:[L!Xcrw (corn., LXX), pass.
xpe:[L1jcrO[L1X1 (Ar., Luc., pap.). Parf. pass. xe:xpé[LlXcrIL1X1 KPtlYUOÇ : dor. xpii.- (Cere. 7,14; Lysis Ep. 3) «bon,
(O.S., etc.) et xe:xpé[LlXxlX (tardif et douteux). Adj. verb. convenable " etc. (Hom. Il. 1,106, Hp.), dit de personnes
xpe:[LlXcrT6.; (att.). Sens : «prendre, suspendre _, au pass. (PI. Ale. l, III e, Hdn., etc.), par une interprétation
«être pendu, suspendu _. Également avec préverbes : fautive d'Il. 1,106, employé au sens de «vrai. (Théoc.
&'VIX-, &.rw-, ÈX-, XIXTIX-. 20,19, AP), cf. Leumann, Hom. Wiirter 33 sq. Adv. Xp'l)yUw,;
Dérivés : xpe:[L!X6plX f. «ce qui sert à suspendre • (Ar. (Cali., etc.). Semble appartenir au vocabulaire ionien.
Nuées 218, Arist. Rh. 1412 a). Noms d'action: Xpé[LlXcrl'; Et. : Ignorée. Combinaison arbitraire de Schwyzer,
(Hp.), également avec Èy- ou &.rw-; xpé[LlXcr[L1X (tardif), Gl. 12, 1923, 18 sqq., qui pose xp'l)- (xpii.-) de x!Xpii., cf.
xpe:lLlXcrllX (tardif). Noms d'agent ou d'instrument Xpe:[LlXcrT1jp xp~8e:[LVOV et yui:1X ou yui:ov, et comprend «qui a une
« qui suspend _, nom de certains muscles (médec.), «perche tête et des mains. (?). Mais YU1:IX, presque toujours employé
où on accroche des grappes» (Gp.), Xpe:[L!XcrTplX «queue au pluriel, signifie le corps et l'ensemble des membres.
d'une fleur qui pend» (Thphr. H.P. 3,16,4, cf. Strômberg,
Theophraslea 116), équivalent de xpé[L1X6plX (Moer. p. 242 P. ; KPtlSE ....VOV : dor. xpii.- n., souvent au pluriel «voile
var. ap. Arist. Rh. 1412 a). Adj. xpe:[L!X';, -!X80.; f. «escarpé, qui couvre les cheveux, mantille & (Hom., E. Ph. 1490),
en surplomb _, dit d'un rocher (lEsch. Suppl. 795). En cf. notamment Il. 22,470 et l'édition Leaf 2,598 ; au figuré
outre, composés sigma tiques tardifs de sens passif: &'1tO-, «la couronne des remparts d'une cité & (Il. 16,100, Od.,
ÈX-, 1te:pIXpe:[L~';. Hés., E. etc.), cf. Leumann, Hom. Wiirler 296 et n. 60,
Le grec moderne emploie xpe:[Lw, Xpé[LO[LIXI, Xpe:[LlXcrT6.;, Haakl, Gymnasium 66, 1959, 374 sqq.
XpélLlXcrlLcx, Xpe:[L!XÀIX «potence " etc. Et.: Composé de x!Xpii. « tête & et 8éw « lier '. Le premier
Et.: Inconnue. Curtius, Grundzüge 155, a évoqué lit. membre pourrait reposer sur xp'l)vo- (cf. xpii.vlov) avec
kariù, lairti «pendre, suspendre " mais ce rapprochement dissimilation, cf. Ehrlich, Zur idg. Sprachgeschichte 6 sqq.
ne rend pas compte de la structure du thbme. Quant au S'agit-il d'un thème • krâ- issu de • kre~.- ? Frisk admet
got. hramjan «mettre en croix., il appartient à un tout • /crea.-s, cf. xpcicr1te:80v et voir sous xcipii., mais le traitement
autre groupe, cf. Pokorny 623 sqq. Bechert, Münch. -cr8- >-8- me semble peu admissible. Dans le second terme
Slad. Sprachwiss. 20, 1967, 5-8, rapproche skr. srâmyati -8e:[Lvov, -IX se trouve un dérivé de 8éw «lier., cf. d'une
« fatigu.er " etc., qui est loin pour le sens. part ~éÀe:[LVIX, de l'autre 8é1LVIIX.
KpÉ ....(;a.Àa. : n. pl. (' claquettes, castagnettes. (Ath. KpTj8EV : dans XIXT<X (&.1t0) xp'ij6e:v, voir sous xcipii. et
636 c, Frag. Ad. 955 P.), cf. Weber, Rh. Mus. 82, 1933, &.x-, &xpo.;.
194 sqq. Dénominatif Xpe:[LOIXÀ!X~W «jouer des castagnettes.
(Hermipp. 31), mais l'existence du nom d'action Xpe:[LOIX- KpTj8 .... ov : Hp., CalI., Ose., etc., et -0'; m. (Eust.,
ÀllXcr't'U.; f. (H. Ap. 162) n'est pas assurée, une variante Pline), «crithme, perce-pierre, cristemarine •.
~1X[LOCXÀllXcr't'UV donnant un sens satisfaisant. Il faut peut- Et.: Inexpliquée, p.-ê. emprunt.
être associer à xpé[LOIXÀcx le nom de la bobine attesté
dans la glose d'Hsch. : xpé[LooÀIX' Èv 01'; Ta.; xp6xlX'; KPll .... a.Tlç, -(80'; : f., nom d'un ustensile, vase de taille
ÈvwÀtcrcrOUcrlV cxl yuvcxï:xe:.;. inconnue (lG VII, 3498, 15,20, Oropos, inventaire d'un
El.: Terme familier, cf. pour le suffixe Xp6TIXÀIX, temple). Dimin. d'ionien xP'ijlLcx (att. Xpii.[LIX) «mélange_.
p61tIXÀOV, etc. Appartient à un groupe de mots exprimant En composition, noter Xp'l)[Lo-<p6pol de sens incertain,
ICP"ll'a.TLS 582 -
à côté de olvo-X6lXL (1 G II" 1425,358), issu de *xp'lJfLlX'n8o- ment. (Inschr. Magnesia 293, D.S., etc.), mais Suid.
<p6pOL? Ou bien de *Xp1jfLlX-<POPOL, donne également la glose xp'lJm8oufLe:voe; . <xv'rl 'roi) UTCO-
8oUfLe:vOe; 'rae; xp'lJTCî:81Xe;.
ICP"ll'v6s : m, «escarpement, à pic, précipice », dit Emprunts latins : crëpida «sandale *, crepido, -inis
aussi des rives d'une rivière, ou de la mer Hom" ion,- «base, bord d'un trottoir., etc., cf. Ernout-Meillet S.U.
atL, etc,), lèvre du sexe féminin (Hp" Pollo 2,174, etc.). Et.: Comme dans d'autres termes relatifs à l'habillement,
Second terme en composition: <XfL<pL-, <XTCO-, èm-, XIX'rIX-, etc., XV'lJfLte; «jambière *, xe:Lp!e; «gant., on est tenté de
cf. Strômberg, Greek Prefix Studies 34 sqq.; en outre, poser la dérivation d'un nom, mais cela ne mène à rien.
~1X6u- (Pi., etc.), lTCTC6- «haut perché sur son cheval, Le vieux rapprochement avec le nom de chaussure liL
emphatique. (Ar.), TCOÀU- (B.), uljJ'lJM- (lEsch.); au premier kùrpé a été condamné par E. Fraenkel, cité et approuvé
terme dans XP'IJfLVoôcX'r'I)e;, -~IX'réw «escalader les à pic. par Frisk. On a supposé un emprunt, ce qui est plausible,
(AP, Str.), -<poôéOfLIXL «craindre les à pic * (Hp.). mais sans démonstration évidente.
Dérivés: xP'lJfLvoo8'IJe; «escarpé * (Th., etc.). Verbe dénom.
XP'lJfLV!~W (tardif) et surtout XIX'rIX- « précipiter de haut en ICP"lUÉpa. : ion. -P'IJ, f. «crible, tamis., notamment
bas * (X., D., etc.) avec -LcrLe;, -LcrfL6e;, -LcrfLlX. pour la farine (Ar. Ass. 991, médec., Poli.); Érot. 55,9
Le grec moderne a yxpe:fLv6e;, yxPe:fLV!~W, etc. (Nachmanson) le décrit comme un morceau d'étoffe.
Et.: Le rapport avec XP!fLv'lJfLL (l'orth. XP~fLV'lJfLL est Dialectal, prob. éléen XplX&plX . x6crxwov 1) IlpuYfLlX (Hsch.).
analogique de Xp'lJfLv6e;), xpéfLlXfLlXL est évidenL Le voca- Dérivés : dimin. XP'lJcréPLov (Poli., etc.), XP'lJcre:pt'r'l)e;
lisme e est garanti par Pi. O. 3,22, N. 9,40. 6tp't'oe; «pain de farine fine passée au crible * (Diph.).
Grec moderne : XP'lJcrcXPIX, XP'lJcrlXp(~W.
ICP';V"l : dor. xp&v&, éol. xpcXvv& f. «fontaine * (Hom., Et.: Finale semblable à celle de 8L<p6éplX, <xcrXéplX,
ion.-att., etc.), épithètes homo fLe:ÀcXvu8poe;, XIXMLpée:6poe;, XOÀéplX, xucrép'IJ. Mais quel radical? On a cherché à ratta-
distinct de <ppélXp (Hdt. 4,120, etc.) et de ~Y'IJ qui désigne cher le mot à la racine de xptvw, ou plutôt de ·cre- dans
l'eau courante, cf. Wycherley, Cl. Rev. 51, 1937, 2-3. laL cretus, créui, etc. Mais le cre/us latin. est inexpliqué,
Peu de composés : par exemple, xIXÀÀ!-xplivoe; «aux et en grec il n'est pas plausible de poser ni un *xp1jme;
belles sourres. (Pi.), ou XP'IJV6-<pUÀIXÇ, nom d'un fonction- ni un *xp1jcroe; (type décrit Schwyzer, Gr. Gr. 1,516).
naire à Athènes et Délos. Le lat. a cribrum de • krei-, le V. irl. criathar de • krei-
Dérivés: diminutifs: Xp'IJv!e;, -L8oe; (E., Cali., Théoc.), au ou • kréi- (' crible '. Cf. Pokorny, 946.
pl. Kp'lJVL8e:e; comme toponyme (Str., etc.), XP'IJv!ov (Inscr.
Délos 290,75, Ille S. av., Str., etc.), -!8wv (Arist., etc.). ICP"lU~UyETOV : «refuge» (Hdt., D.H., Luc.). Subsiste
Adj. : XP'IJVIXLOe; «qui concerne une source» (Od. 17,240, en grec moderne.
ion.-att.) poéL XP'IJ~We; (Orac. ap. Dam Pro 344), VUfL<pIXL Et.: Le second terme est évidemment tiré du radical de
KP'IJVLcX8e:e; (lEsch., fr. 168 N. = 355 M.) est des plus <pe:uyw, ~<puyov avec un suffixe -e:'rOV. Premier terme
douteux; Xp'lJVL'rLe; f. «qui pousse près d'uné source * obscur. Les Anciens (EM 538, l, etc.) y trouvaient le nom
(Hp.). Kp~e; du « Crétois * et pensaient aux grottes où se réfugiaient
Parmi les nombreux toponymes, thess. KplXvvouv les Crétois. Parmi les modernes, certains ont rattaché xP'IJcr-
présente la phonétique attendue. au nom de la tête et ont pensé que c'était le lieu où l'on
Kp~v'IJ « fontaine * subsiste en grec moderne (plutôt sauvait «sa tête» (Kretschmer, KZ 31, 1892, 410;
puriste). Solmsen, Rh. M. 53,155). Wackernagel, KZ 33, 1895,
Et.: Le mot repose évidemment sur *xplXcrvli. L'attique 56 sq. = KI. Schr. 1,735, pose XP'IJe:cr- de xp1joe; «dette *,
-P'IJ- pour -pli- a été expliqué diversement: soit par dissimi- en admettant une dissimilation de l'aspirée, donc «le
lation ancienne de -P'IJv'IJ en -pe:v'IJ-, soit comme hyperat- fait d'échapper à une dette }), ce qui est plus ingénieux que
ticisme, cf. Vendryes, MSL 22, 1922, 64-67. Schwyzer, convaincant. En dernier lieu, Kapsomenos, Gl. 40, 1962,
Gr. Gr. 1,189-190; voir aussi e:tp~v'IJ. Peut reposer sur 43-50, rappelant que l'on admet généralement que TCpécroue;
*krsna- à côté de • krosno-, cf. xpouv6c;. a un premier terme TCpéc; = TCp6c;, tire parti des formes
TCP'IJyLcr-re:UW à Cos (Collitz-Bechtel 3742), TCpi)YLcr'rOe; en
ICP"l1fLS, -r8oe; : f. «sandale * solide, plus ou moins Crète (ibid. 5034, etc.). Ces formes tardives pourraient
montante, utilisée pour la marche, notamment par les avoir des graphies 'IJ pour e:L, mais Kapsomenos admet
soldats, parfois portée par des femmes (X., Théoc., Plu., un degré long de TCpe:cr-. Il pose alors *TCp'IJcr-<pUye:'rov
Poli.), «fondement., base d'une construction, quai (= *TCpOcr<pUye:'rov) d'où par dissimilation xP'lJcr<puye:'rov
d'une rivière ou d'un canal (ion.-att., PL). ce qui est compliqué et douteux.
Quelques composés: èm- «sandales montantes * (Thphr.),
omcr6o- «chaussure montant par derrière * (inscr. att., ICpî~a.vos : m. (att., corn., etc.), avec Xp!OIXVOV n.
Poli.), fLovo- «qui n'a qu'une sandale. (PL). Au premier (Pherecr. 169), XÀ!OIXVOe; (dor. selon EM 538,19, Epich.
terme: xp'IJm80TCOL6e;, xp'IJm8oupy6e; «cordonnier. (tardif). 143, Hdt., pap.) «récipient *, en principe de terre, plus
Dérivés : XP'IJTCtaLIX n. pl. «pierres qui forment une large à la base qu'au sommet, muni de trous, que l'on
bordure. (Didymes), xp'lJm8lXrov (Lys.), -e:LOV (IG XIV entourait de braise pour cuire, notamment le pain;
915, Ostie), «soubassement *, xP'lJm8-LIXLOe; «qui appar- d'où, par analogie, récipient en forme d'entonnoir pour
tient au soubassement. (inscr. att.), cf. pour le suffixe porter de l'eau (Str.), passage voûté dans un canal d'irri-
cr'r1X8LIXLOe;, etc. gation (pap.).
Verbe dénominatif: xp'lJma6w «pouvoir d'un soubasse- Dérivés : XÀLOa.VLOe;, -LXOe; «qui concerne ce récipient.
ment, soutenir», etc. (D.C., Plu., etc.), avec -wfLlX «soubasse- (pap.); -LOV «récipient, tourtière» (pap.); XpLolXvt'r'l)e;
583
(6!p'roç) «pain cuit dans cette tourtière. (com.), qui (B.), et dilTérents termes techniques, p. ex. bÀup6xp~60v
entre dans une série de noms de pains; xp~oocvw'r6ç «cuit (pap.), cr~'r6- (pap.), etc.
dans une tourtière. (Alcm. 94 P, Ar.); xp~o&vocç' 7tÀoc- Dérivés : avec suIT. di min. xp~6(ov (Luc., Longus),
xoüv'rocç 'rtvOCç (Hsch.); xÀ~oocve:uç «boulanger. (pap.), xp~6(8~ov notamment pour une décoction d'orge (Hp.,
avec -e:rov «boulangerie» (pap.). Posidon., etc.), xp~6&p~ov (pap., etc.). Autres substantifs:
Composé : èm-xÀ~o&vwç «régnant sur les tourtières» xp~6oc(oc «soupe d'orge., même suffixe que dans &.À(LOCLOC, etc.
(Carnéade). xpt6ocv(iiç épithète de 7tup6ç, p.-ê. le millet (Thphr. H.P.
Le mot a été emprunté dans le lat. clibanus, qui semble 8,2,3), suffixe sur le modèle de cr1)'rocv(ocç 7tup6ç «blé de
comporter un i bref. Le lat. a créé un dérivé clibanarius printemps. qui pourrait avoir pris son suffixe à ve:iiv(iiç (?).
désignant un cavalier armé d'une cuirasse; ce mot a été Adjectifs: xptstvOç «fait avec de l'orge. (ion., hellén.,
à son tour réemprunté par le grec. tardif), xpt6&(L~voç id. (Polyaen. 4, 3, 32) sur le modèle de
KÀ(oocvo,,; existe encore à côté de tpoüpvoç. cr1)cr&(L-~VOç, xpt6~x6ç «qui concerne l'orge» (pap.);
Et.: Terme technique obscur, dont on ignore même xpt6oo81)ç « qui ressemble à l'orge ,) ou « qui est fait d'orge.
si la forme originelle est xp(oocvoç ou XÀLOOCVOÇ. Diverses (Hp.).
hypothèses mal justifiées ont supposé un emprunt, par Verbes dénominatifs : xp~6&w «se nourrir d'orge ,)
exemple au sémitique (Lewy, Fremdworter 105). On rappro- cn parlant d'un cheval (lEsch., S.), à côté de xp~6~,xw
che souvent got. hlaifs, v.h.a. hleib «pain. et même lat. parfois employé au sens de «manger beaucoup d'orge.
libum. Voir Russu, St. Clasice 7, 1965, 114, et Hester (en parlant d'un cheval), mais aussi «être malade pour
Lingua, 13, 1965, 373. en avoir mangé trop» (Arist., etc.), avec le suffixe des verbes
de maladie en -~,xw; d'où xpt6(occrtç « maladie du cheval qui
a mangé trop d'orge. (X., etc.); enfin, xpt6(!:w «nourrir
KpLtW : (Mén. 699), xp~88é(Le:v (Stratt. 47, béot.), pl. d'orge. (lEsop., Babr.). Toponyme en Acarnanie : Kpt600"1l
xe:xpry6nç (Ar. Ois. 1521), aor. 2 {mo-xp~ye:rv (S. Ichn. « terre à orge. (D., etc.).
17l Iyr.), aor. 1 l!xp~~oc (lEI., Hsch.), également avec Le grec moderne emploie xp~61j, surtout xp~6&p~
\J7t"O- (lEI.) «pousser un cri aigu, un rire aigu •. Subst. avec les adj. xpWtVOç et xpt6ocpévtoç.
correspondant : xp~y1j« grincement de dents. (Sch. Ar. Ois. Et.: On a tenté de rapprocher xpr et xpt61j avec les
1520) à côté de la glose d'Hsch. xp~y1j (ou xp(YIJ) . -IJ yÀOCü~ ...
noms de l'orge en i.-e. occidental, lat. hordeum, v.h.a.
et Hippon. 54 M, où le sens de « chouette» est net. Nom gersta: mais ces formes supposent repectivement i.-e.
d'action tardif xp~y(L6ç «grincement» (Zon.). • ghrzd (h)- et • gherzd- qui donneraient en grec *Xpoc!:-
Thème à finale sourde dans l'hapax aor. 2 XpLXe: «craquer, ou *Xpoccr6- >*xpoccr6-, ou *Xe:p8-, entre autres possibilités.
grincer» (Il. 16,470) dit d'un joug. D'autres mots seraient plus aisés à rapprocher de xpr :
Et.: La série xéxpryoc, l!xp~yov, xp(!:w, l!xpr~oc fait p.-ê. alb. drith, où ri peut toutefois reposer sur • -r- de
penser à xéxpiiyoc, l!xpocyov, xp&!:w, l!xpii~oc. Cf. aussi l'i.-e.; arm. gari, gén. garwoy (' orge» (i.-e. 'ghr-Yo-) peut
xpoo!:w. Kp(!:w se laisse rapprocher de v. norr. hrika «craquer, aussi être comparé avec xpt(6). Bref, l'iota long du grec
grincer. (i.-e. 'krig-), xp~y1j de gallois cre (·krigii). (peut-être secondaire en raison du caractère monosylla-
Kp(xe: avec sourde finale a plusieurs correspondants : bique de xpt-) n'entre dans aucune alternance avec les
lit. krykiù, krfjkti «crier, grincer., en slave, russe kriéati mots, i.-e. que l'on peut rapprocher. On a supposé que xpt
« crier., etc. On évoque aussi un vieux nom germanique était un mot voyageur ou un mot égéen, v. Frisk, et
du héron, v.h.a. (h)reigaro, heigaro par dissimilation, Pokorny 446.
cf. Pokorny 570. Tout ce groupe est finalement issu d'une
onomatopée.
KpLKO~ : Hom., ion.-att., et secondairement XLpXOÇ
(hellén., etc.) m. «anneau» d'un joug, d'un voile, d'un
KpiO,; : f., surtout pl. xp~6oc( «orge., dont la farine rideau, d'une chaine, bracelet en forme d'anneau, bague,
est dite 6!Àtp~'roc; distingué de 7tup6ç, alors que crt'roç est cerceau, etc. (Il. 24, 272; Hdt. 2,36; Arist.; Thphr.,
un mot de sens général, cf. Moritz, Class. Quart. 49, 1955, inscr., etc.). La glose d'Hsch. xp[xoc . xp(xov doit être un
129 sqq. (Hom., ion.-att., etc.); également employé par pluriel neutre plutôt qu'un ace. sg. athém., cf. x(pxoc pl. n.
les médecins pour une grosseur à la paupière (Strômberg, dans Pap. Mag. Land. 121,299. La forme ancienne est
Theophrastea 192, Wortstudien 63), désigne aussi le sexe xp(xoç et x(pxoç est secondaire (Schwyzer, Gr. Gr.
de l'homme (Ar. Paix 965), d'où le sobriquet KpWwv 1,267; Lejeune, Phonétique 122).
(Hsch.), cf. Schulze, KI. Schriften 308, Taillardat, Images Rares composés : xptx-1)Àoccr(oc «jeu de cerceaux.
d'Aristophane § 93. Le mycén. a sûrement kirita = xp~6ii (Antyll. ap. Orib. 6,26,1).
« orge., mais certains dérivés, cO,mme l'instrum. pl. Dérivés : x~px(ov (' anneau. (Délos ne s. av.); xptxéÀ-
kiritewijapi, dit de femmes, sont obscurs, voir Chadwick- (À)wv «cerceau. (Al. Trall., etc.), peut pour le suffixe être
Baumbach 213, Ruijgh Étude §§ 101, 106. rapproché de lj;éÀ(À)tov, mais peut aussi comporter le
La forme xp~61j doit être l'élargissement d'un vieux nom suffixe lat. de circellus. Hsch. fournit des dérivés bâtis
racine *xpt6 attesté chez Hom. sous la forme n. ace. xpt, sur xp~x-, donc anciens : èyxplxtoc' ~uÀoc Xe:XOC(LfLévoc;
p. ex. Il. 8,564 xpr Àe:ux6v, dit de l'orge mangée par les èyxptx&8e:toc . cruvoctp1) Xe:tpWV elç 'rOÙ7tLcrW; plus obscur :
chevaux (cf. Egli, Heteroklisie 12). xptx,x8e:toc . 'ro J:vocÀÀ&~oct 'roùç 8ocx..uÀouç &cr7te:p xpuoouç
Composés, surtout tardifs : xp~60-t..6yoç nom d'un magis- (corrigé xp~xoc8e:tocv ou xp~xoc8octocv et x(pxouç).
trat à Oponte (Plu.), -7tUpOV mélange d'orge et de froment Verbe dénominatif: xp~x60fLoct « être fixé par un anneau.
(pap.), -7tooÀ1)ç (Hippiatr.), -'rp&yoç (Ar. Ois. 231), etc. (Str., etc.), avec xptxw'r6ç «formé d'anneaux. (hellén. et
Avec le mot au second terme : e:{\-xp~60ç (Théoc.), 7toÀu- tardif), xp(xwcrtç (médec.), -w(Loc (Eust.); xtpx6w « fixer
584 -
avec un anneau» (lEsch. Pro 74) qui prouve que la méta- dans aor. act. !xp"Lvcx (Iesb. !XpIVVCX), fut. XpIVW, ép. ion.
thèse de -pl- est déjà ancienne. xpIVéoo, dor. -(w. Sens : «séparer, trier, choisir, trancher,
Voir aussi x(pXOC; et xlpcr6C;. décider» (au passif se dit d'un malade qui parvient à une
Le grec moderne emploie xp(XOC;, XplXtÀI «anneau t. crise), «faire passer en jugement., au passif «être con-
Et.: Terme technique que l'on rattache à • (s)qer- damné. (Hom., ion.-att., etc.). Nombreuses formes à
«courber t de xup't"6c;, xopoov6c;, lat. curuos, etc. On pose préverbes, de sens souvent bien défini : &vcx- « examiner,
• qriq- issu d'une forme à redoublement • qi-qr-o-, • qriqo-. faire une enquête " 81cx- « séparer, distinguer, décider t, etc.,
En ce qui concerne le lat., circus «cirque t avec les adv. èy- «choisir, admettre " e:tcr- « admettre " au passif « péné-
circum, Clrca pourraient être des termes apparentés trer dans », EX- «séparer exclure., xcx't"cx- «condamner.,
anciens. Il semble toutefois plus plausible de les considérer 7tCXpCX- • juger de travers », etc. (tardif et rare), 7tpO- «choisir,
comme des emprunts du latin au grec. Le grec a réem- préférer., 7tpocr- «attribuer ». Deux composés ont pris
prunté au latin x(pXOC; pris à circus au sens de «cirque '. une signification et une importance particulières: &7tO-xp(voo
A lat. circus, circulus se rattachent fr. cirque, cercle, etc. « séparer., mais au moyen cX7tO-xp(VO(.l.CXI «répondre»
(att., hellén., etc.) avec l'aor. OC7te:XpIVIX(.I.llV, puis &7te:xp(67)v
Kpî ....vov : n., farine grossière d'orge ou d'autre céréale, qui n'est pas attique, toutefois courant en grec tardif;
cf. Hp. ap. Gal. 19, 115, Hérod. 6,6; attesté en outre chez oc7t6-xplcrlC; et &7t6-xpl(.l.cx au sens de réponse sont rares et
Eup., Arist., pap., etc. tardifs; {moxp(vo(.l.CXI signifie chez Hom. «expliquer en
Dérivés : Xpl(.l.vw81lC; «qui ressemble à cette farine» faisant sortir la réponse du fond de soi-même _, et notam-
(Hp., Ar., etc.); Xpl(.l.Vt't"1)C; &p't"OC; «pain fait avec cette ment pour des songes (Schwyzer, Gr. Gr. 2,525), d'où en
farine» (Iatrocl. ap. Ath. 646 a), cf. Redard, Noms en ionien «répondre », mais en attique «interpréter une pièce
-'t"1)C; 90; Xpl(.l.vîjcr't"IC;· 7tÀOŒOÜV't"OC; e:!8oc; (Hsch.), avec de théâtre., d'où «déclamer') (à propos d'un orateur),
un suffixe emprunté aux composés de E8- «manger », par métaphore, «jouer un rôle., etc., d'où U7tO-XPI't"1)C;
v. sous /t8oo. « interprète d'un songe », etc. (Pl.), «acteur. (att.); on a
Et.: Un rapprochement avec xpi, xpl61) « orge» s'expli- bi!aucoup discuté sur l'origine du sens d'acteur, soit. celui
que mal morphologiquement. Il parait plus plausible de qui répond., soit plutôt, «celui qui interprète., of. en
rattacher Xpl-(.I.V-OV à Xpl- (ou xp"L 1) de xp"Lvoo : la quantité dernier lieu Zucchelli, Hypokrites, Gênes 1963, avec la
longue de xpi(.l.vov (ou xp((.I.vov) n'est pas sllre. Le mot bibliographie, notamment dans un sens Else, Wien.
pourrait désigner ce qui reste dans le tamis. Doutes de Stud. 72, 1959, 75-107, et dans l'autre, avec raison, Lesky,
Schwyzer, Gr. Gr. 1,524. Studi in onore di U. E. Paoli 469-476 ; ù7t6xplcrlC; « réponse- »
(Hdt.), c fait de jouer, fait de déclamer. un discours, etc.
KPL ....VOS : «teinture de pourpre. (P. Holm. 8,43 écrit (att., etc.), avec le doublet Ù7tOXPlcr(CX; plus tard ù7t6-
Xpl(.l.(.I.OV acc., Ps. Démocr. alch. p. 42 b cod. xPll!lv6c;); XplcrlC; au sens de simulation (Plb., Phil., NT) et Ù7tOXpl't"1)C;
Xpl(.l.VOUC; . Àe:UXIXC; 't"IVCXC; ~O't"IXVCXC; (Hsch.). «simulateur. (LXX, NT).
Et. : Emprunt (1). Frisk évoque arabe qirmiz «écar- Nombreux dérivés, surtout avec préverbes: 1. Xp(crlC;
late. (1). «décision, jugement., etc. (PL, ion.-att., etc.), avec
préverbes: ocvcx-, OC7tO- (sens divers), 8ICX-, e:tcr-, EX- « sécré-
KpLVOV : pl. xp(ve:cx, dat. -e:CH (Hdt., Ar.), n . • lis », tion., XO('t"CX-, 7tpO- «préférence» (S. E.), cruy- «combinaison,
notamment le lis blanc (ion.-att.), également nom d'une composé., Ù7tO-, voir ci-dessus, etc.; d'où xplO"\(.I.oc;
danse (Apolloph.), cf. Lawler, Am. J. Phil. 65, 1944, 75. «décisif, critique» (Hp., Arist., etc.), &7tOXplcrllXpIOC;
Quelques composés : xpIV-IXv6e:(.I.ov «joubarbe. (Hp.), «secrétaire» (pap. byz.); 2. xp((.I.CX • jugement, décision»
• lis martagon» (Ps. Diosc.), xplv6-(.I.upoV = Xp(VIVOV (hellén. et tardif), mais lEsch. Suppl. 397 a xpi(.l.cx « décision»
(.I.upov (Gal.); au second terme xO(Àcx(.l.6-xpIVov espèce de à orthographier probablement xpe:i(.l.cx; en outre, nombreu-
roseau qui fait penser au lis (lEl.), cf. Strômberg, Worisiu- ses formes à préverbes: cX7tO-« réponse, sentence. (Plb., etc.),
dien 13. EX-, Em- = decretum (tardif), 7tpO- (tardif), cruy- « composé,
Dérivés : Xp(VIVOC; «de lis. (pap., Gal.), xpwoo't"6c; corps composé d'éléments. (hellén. et tardif) avec cruyxpl-
c orné de lis,) (Aristeas); subst. XplVooVIIX «parterre de [L(XTWV (M. Ant. 8,25) et -cx't"lx6c; (gal.).
lis t (Suid.), mais proche du sens de • lis • chez Thphr., 3. Noms d'agent: Xpl't"1)p • juge» (Schwyzer 98, Mycènes)
pour le suIT. cf. tooVIIX, etc. et XplV't"1)p (épigr. tard., Gortyne), et avec préverbe :
Le grec a connu pour désigner le lis deux mots: Àe:(pIOV OCV-XPI't"1)p «enquêteur. (Schwyzer 170, Chalcédoine);
(v. le mot) et xp(vov qui est le terme usuel et attique et avec le suffixe -'t"fiC;/-'t"1)C; : Xpl't"1)C; «arbitre, juge., distinct -
qui subsiste aujourd'hui sous la lorme xplvov ou xp(VOC;, de 8Ixcxcr't"1)c; à Athènes (ion.-att.), également avec pré-
tandis que Àe;(PI signifie «tulipe ». verbes, surtout hellén. et tardif, une quinzaine d'ex. :
Et: Mot d'emprunt d'origine inconnue, cf. Schradcr- 81cx- (pap.), EVU7tVIO- (pap.), Em- (Plb.), OVe:lpO- (Thphr.),
Nehring, Reallexikon 2,11; Hehn, Kulturpflanzen und cruy- (Schwyzer 197, Crète) ; sur Ù7tOXpl't"1)C; voir plus haut.
Haustiere 245. De Xpl't"1)p sont issus : Xpl't"1)plOV n. «capacité de juger,
tribunal» (att., hellén., etc.), «jugement. (SI G 826,
KptVW : pr., de *XPI-v-ye/ o - (thessal. inf. xpe:wé(.l.e:v, Delphes); Em- «tribunal. (Crète); adj. Ey-Xpl't"1)pIOC;
cf. Lejeune, Phonétique 209), pf. moyen xéxpl(.l.cxI (Hom., « où l'on procède à l'admission. (I G IV 203, Ile s. après).
ion.-att., etc.), actif xéxplxcx (Pl. Lois 734 c, Lys. 6,54) ;aor. 4. Adj. verbal xpl't"6c; «choisi, excellent., etc. (Hom.,
passif Exp(6llV (Il. 2,815, ion.-att.), mais aussi xplv61)-(.I.e:vcxl poètes) avec une cinquantaine de composés : o(Xpl't"OC;
(Il. 3,98 etc.) pour des raisons métriques, cf. Chantraine, «confus, douteux, incessant _ (Hom., ion.-att., etc.),
Gr. Hom. 1,404; la nasale du présent figure également 8ucr- (lEsch., etc.), Ey- • accepté» (Pl., etc.), èx- «choisi.
585
(lEsch., etc.), eU- (lEsch., etc.), auy- « comparable. (Plb.), gr. KOpCllV6ç? Malgré Pokorny 598 Kpt6ç au sens de
etc., d'où avec le sutT. -tK6ç exprimant l'aptitude: Kpt't"LK6ç « pois chiche» n'a rien à faire avec lat. cicer, cf. le début
• apte à juger» (Pl., Arist.), 8tot- (Pl.), auy- (Pl., etc.). Le de cet article .
thème de KptT6ç a fourni des dérivés à l'onomastique :
KptTCIlV, KptTtotÇ, Kp(-ruÀÀot f., à côté de composés comme KpOa.LVCIl, voir KpOUCIl.
KptT6-~ouÀoç, .6.1J!.I-6-KptTOÇ, etc., et surtout' Ayopœ-KptToÇ,
IIoM-KptToç, etc. KpOLOS voa6>81Jç, eXa6e:v~ç (Hsch.), mais selon
5. Adverbes en -86'.1 : 8tot-Kpt86v «à part» (Hom., etc.), Theognost. 21,16 TO KPOtOV t1tt TOi) KOÀoôoi); attesté
eX1tO- (A.R.), tm- (A.R.), ou en -8& : 8totKpt8& (Opp.). dans des inscr. att. (IG III 244,63, IV" S. av. ; etc.), dit de
Sur Kp(!.I-VOV, voir s.u. pierres endommagées.
Le grec moderne a Kp(VCIl «juger, estimer », Kp(atç, Et.: On a rapproché lit. kreiuas, kraiuas «courbe,
Kpt-rljÇ, etc. Ce qui est remarquable, c'est l'emploi de oblique », Solmsen, IF 31,1912, 466, cf. Kpt6ç; ou encore
Kp!!.I-ot au sens de «péché », avec Kpt!.l-otT(~CIl, -0!.l-ott «se Ke:pott~CIl, Persson, IF 35, 1915, 200 sq.; mieux, KpOUCIl,
damner, pécher., etc. avec le sens de «brisé, endommagé >, Pokorny 622.
Et.: Le présent KptVCIl repose sur *KptV-Y"/o, cf. le début
de l'article, et le cas est comparable à celui de KÀtvCIl. 1. KpOKT) (' trame ., voir KpéxCll.
Le suffixe nasal a un correspondant dans lat. cerna de
* crino et le celt. gallo go-grynu «cribler >, de * upo-qri-no. 2. KpOKT) • galet rond» au bord de la mer (Arist.
L'adj. verb. KptT6ç répond pour la forme exactement Mech. 852 b, Lye.); avec géminée Kp6KKott . 1totpot6otÀ&aatot
à lat. certus «décidé, fixé.. Le vocalisme e attesté dans 1jI'ij<pOt (Hsch.), mais Latte corrige Kp6Kott; attestation
lat. crimen se trouve dans Kpe:L!.I-ot d'lEsch., cf. Wackernagel, antérieure KpoKœÀott (E. I.A. 210 Iyr.; AP 7,651), sg.
Spr. Unt. 76, n. l, Adrados, Emerita 16, 1948, 133 sqq. KpoKaÀ1J (AP 7,294, lire 1Jl:6voç).
L'Il' obscur de lat. (deJcre-ui, ex-cré-mentum figure p.-ê. Et. : Depuis Curtius, on rapproche skr. sarkarii- f. « galet,
dans Kp1Jaépot, cf. S.U. gravier _, ce qui convient pour le suffixe, et Pokorny 625
La racine, signifiant «séparer., s'est prêtée à des suppose que la syllabe radicale KPOK- est analogique de
emplois divers : le sens de «cribler» (cf. lat. cribrum) Kp6K1J (?), ou de KpéKCIl à cause du bruit (?).
n'est qu'exceptionnel en grec. Le sens de «juger» est
une autre spécialisation qui a tenu une place importante KpOKo8'LÀos : m. (Hippon. 155 M., Hdt., Arist., pap.,
en grec, mais en général Kp(VCIl et ses dérivés ne présentent LXX,) avec les variantes Ke:pK- (Hippon., cf. West, Maia
pas le sens précis et juridique de 8tKœ~CIl, etc. 1968, 200); KOPK- (pap.); la faute d'iotacisme -8e:tÀoç est
fréquente. Sens: lézards de diverses tailles (Hdt., Arist.).
KP'LOS : m. «bélier» (Od., ion.-att., etc.); par oppo- Selon Hdt. 2,69, ce nom que les Ioniens donnaient aux
sition à eXpve:t6ç qui se rapporte au mâle et est poétique, lézards qui se trouvaient dans les clôtures de pierre a été
Kp!6ç est un terme de prose qui désigne l'animal en tant appliqué par eux aux crocodiles d'Égypte.
que reproducteur, cf. Benveniste, BSL 45, 1949, 103. En Comme premier termes dans des composés : KPOK08tÀo-
outre, emplois diversement métaphoriques: «bélier, ma- ôoaK6ç (pap.), -Ta<ptOV (pap.).
chine de guerre» (X., Plb., inscriptions, etc.), nom d'une Dérivés : KPOK08tÀtT1Jç À6yoç «sophisme du crocodile»
plante, sorte de pois chiche dont la graine ressemblerait (Chrysippe) = lat. crocodilina ambiguitas (Quint.) ; KpOKO-
à une tête de bélier (Thphr., pap., hellén., etc ..), cf. lat. 8(Àe:ov (Ose., Gal.), -8tÀtaç f. (Gal., Alex. Trall.) «chardon
cicer arietinum et Strômberg, Theophrastea 50 ; nom d'un des sables» (?), mais voir aussi André, Lexique s.u.;
monstre marin (lEl., Opp.), cf. Thompson, Fishes s.u., -3tÀéot • excrément du KPOK63Thoç xe:paot!oç utilisé comme
Strômberg, Fischnamen 102; nom d'un coquillage en baume pour les yeux» (Pline).
spirale [comme les cornes du bélier ?], (Hegesand. ap. Ath. Et.: On suivra l'explication d'Hdt. Nom populaire du
87 cl, cf. Thompson ibid. lézard, puis du crocodile. Composé de Kp6K1J «galet. et
Composés : Kpto-(36Àoç, -(30ÀLOV • sacrifice d'un bélier. 8prÀoç «ver. (cf. s.u.), avec dissimilation du second p :
(I G XIV, 1018, tardif), Kpt01tpOcrCll1tOÇ « à la face de bélier. voir H. Diels, IF 15, 1903, 1-7; Solmsen, B. Ph. Woch.
(Hdt.), etc.; au second terme eXv-r(-KptoÇ .Ie bélier 1906, 758. L'hypothèse d'un emprunt à un substrat
adverse. (lEn. Tact.). (Grumach, Or. Liter. Z. 1931, 1012) n'est pas plausible.
Dérivés : Kpt6>81Jç «qui ressemble à un bélier _ (Ph.),
Kp(CIl!.l-ot • bélier. terme militaire (Apollod. Poliorc.), espèce KpOKOS : m .• safran, crocus sativus • dont les stigmates
de navire chez Aq. Ez. 40,14; KptCll1tOÇ. Traces d'un fournissaient une belle couleur jaune orangé, a servi pour
dénom. dans la glose d'Hsch. rotÀÀt!.l- [sic) . Ke:KptCll!.l-évov teindre des étotTes, comme parfum, etc. (Hom., ion.-
~youv KptroV (LXX, Esai 15,8). att., etc.); au neutre Kp6KOV désigne le jaune d'œuf
Le grec emploie Kpt6ç et surtou t Kptctpt. (médec.). Le mot a fourni des dérivés et des composés
Et.: On pose généralement *Kpï:-Foç (avec quel voca- utilisés par les poètes, qui évoquent volontiers, pour
lisme radical? * kr-ia- ?), où l'on cherche à retrouver la l'aurore p. ex., cette belle couleur (Treu, Von Homer Z.
racine de Képotç. Le mot ferait ainsi penser au nom d'autres Lyrik 244 et 258; Capelle, Rh. Mus. 101, 1958, 1 sqq.) ;
animaux cornus: lat. ceruos (* kerw- J, germ., V. norr. la fleur et la couleur peuvent avoir valeur symbolique,
hreinn, anglo-sax. hriin (i.-e. * kroino-) «renne ». D'autres cf. H. Dem. 7 et plus loin KPOKCIlT6ç.
rapprochent des mots baltiques et slaves signifiant Composés KpOK6-~ot1tTOÇ (lEsch.), -~ot<p~ç (lEsch.),
, recourbé », lit. krefuas • courbé _, V. sl. kriUlï • aKoÀt6ç », -1te:1tÀoç épithète de l'aurore (Hom., etc.); également
mais le rapprochement n'est pas évident, cf. lat. curuos, des termes techniques comme KpOK6-!.I-oty!.l-ot, résidu après
586
que le suc du safran est exprimé (Diosc.). Second terme: «la crète dans le krompos.; il s'agit d'une indication
8tIX-xpoxoC; «contenant du safran» (Ga!.). topographique, mais le sens est ignoré.
Nombreux dérivés : xpox-l]tOV épithète de d!vOoc; «fleur Et.: Fraenkel, en admettant le sens de «pli, creux »,
de safran. (H. Dem. 178), cf. Schmid -e:oc; und -e:tOc; 48, rapprocherait le mot de v.h.a. hrimfan «plisser, courber »,
à côté de la forme attendue xp6xe:oC; " couleur safran. V. sI. krQpu «petit », lit. krump/gs «phalange », etc. (IF 41,
(Pi., E.), xpox6-e:tC; «couleur safran. (Tyrt., Sapho, E., 1923, Anzeiger 21 sq.). Voir Pokorny 948.
Ar., cf. Treu o. c. 268) ; plus tard xp6xtVoC; « de safran» et
«couleur safran. (Stratt., Thphr., pap., etc.); xpoxw81)c; Kpovo.. : flIs d'Ouranos et Gaia, époux de Rhéa, père
«de safran. (Dsc., méd.), -1)p6C; «de safran. (médec.). de Zeus (Hom., etc.). Le mot est employé comme sob>rlquet{
KPOXCùT6c; «jaune safran. (Pi.), à côté du tardif xpoxw- pour un vieillard ridicule, un vieux fou (Ar., Pl., etc.), cf.
TtVOC; (pap.) a fourni le subst. xpoxCùT6c; «vêtement les composés Kp6vt7t7toC;, Kpov6À1)poC; et Taillardat, Images
couleur safran., porté par les femmes dans certaines d'Aristophane § 463.
fêtes dionysiaques, offert aux dieux, etc. (corn., inscr. att.), Dérivés: patron. Kpov(81)C; = Ze:UC; (Hom., etc.), avec
avec XpOXWTtOV (Poli.), -CùTl8tov (Ar.). Kpovl8IXp . 7toÀue:T1]c; (Hsch.), lacon.; autre patron. KpovlCùv
Autres substantifs: xpoxliXc; m. «pierre couleur safran. (Hom.). Autres dérivés : Kp6vtoC; " de Cronos. (Pi.,
(Plu.), cf. XIX7tvliXC; et Chantraine, Formation 94; xpoxwv lEsch., etc.), TeX Kp6vtIX " fête de Cronos» (D., etc.) et le f.
«parterre de crocus» (Hdn.). Mais XpOXiXTOV «parchemin KpovtlXC; (Plu.); Kpovtx6C; «qui concerne Cronos », donc
de couleur jaune» (Edict. Dioci. Asin.) est un emprunt au " démodé» (PL, etc.); Kpovtwv nom de mois (Samo$).
lat. crocatus. Tardivement : Kpove:iov «temple de Cronos» (pap.);
Noter dans l'onomastique Kp6xCùv, KpoxiXC;, etc. KpovlO"xot titre d'un ouvrage chez Gal. Sur Kp6voC;,
Verbes dénominatifs: xpoxl1:Cù " ressembler au safran. V. Nilsson, Gr. Relig. 1,510.
(Plu., Dsc.), xpox60[LlXt (XtO"O"ii'» «être couronné de lierre Et.: Pas d'étymologie, V. l'énumération chez Friak.
jaune (AP), xPOXtXCù «être jaune» (Nic. fr. 74). La plus spécieuse est le rapprochement avec xplXlvCù
Le grec moderne emploie xp6xtvoC;, xpoxCùT6c; «de «achever », qui a déjà été opéré par S. Tr. 126, mais
safran. et xpox6c;, xpox&8t« jaune d'œuf ». xplXlvCù repose sur xpiXlXlvCù. On ne s'étonnera pas que
Le latin a emprunté crocus, croc6ta «vêtement teint en l'étymologie populaire ait rappro.:hé Kp6voc; de )(p6voC; :
safran }', croc6tinum «gâteau au safran» (ce sens a pu par ex. Arist. Mu. 401 a. Mais ceci est bien entendu
exister en grec) et créé le dérivé de structure latine crocatus. dépourvu de toute valeur linguistique.
Et.: On suppose un emprunt et on rapproche les noms
sémitiques ,du safran : akkad. kurkiinü, hébr. kark6m,
skI'. kul'lkuma- certainement emprunté, cf. Mayrhofel',
KpOO'O'a.L : f. pl. «pierres en saillie, corbeaux d'un
mur» (Il. 12,258 et 444), " degrés des pyramides» (Hdt.
Etym. Wb. des A/tind. 1,219. Mais les mots sémitiques
2,125), avec l'adj. composé 7tp6xpoO"O"ot dit de navires,
eux-mêmes peuvent être des emprunts. Voir E. Masson,
sens obscur, voir Leaf ad Il. 14,35, p.-ê. «échelonnés»
Emprunts sémitiques 50 sq.
(Il. 14,35, Hdt. 7,188), d'ornements d'un vase (Hdt.
4,152) «en formant des saillies.. Beaucoup plus tard
KPO ....~OW, voir XpIX[LÔOC;.
xpoO"O"ol m. pl. «franges, glands " etc. (Poli. 7,64, Hsch.,
KPO ........ UOV : ion.-att., à côté de xp6[LuOV (Il. 11,630; GaL), avec des composés comme d!xpoO"O"OC; (Gp.), 8t-
Od. 19,233; Philém. 22, etc.), ce qui peut être la forme « à deux franges» (Poli. 7,72, EM), avec 8txp60"0"tIX n. pl.
ancienne, cf. Et., enfin, xp6[LôUOV (pap.), cf. Schwyzer, (Peripl. M. Rubr.). Diminutif xpoO"O"lov (Hdn.), également
Gr. Gr. 1,231. Sens: «oignon., avec les adj. 0")(tO"T6v et nom de plante identifiée au X'ÎjfLOC; par PS. Diosc. 4,133.
cXO"x(X),wVtOV passé en français pour désigner l'échalote, Se trouve attesté un peu plus tôt : xpoO'O"CùT6c; « pourvu de
mais cf. André, Cuisine à Rome 20. franges. (LXX, Lye. 1102, Plu., pap., etc.), p.-ê. " pourvu
Composés : XpofL[LUO~upe:Y[LllX «renvoi d'oignon» (Ar.), de saillants» [mur) (Lye. 291).
-7twÀ1)C; (pap.). Diminutif xpo[L[Lu8tov (tardif). Toponyme Le grec moderne a xp60"0"t «frange », xpoO"O"CùT6c;.
KpofL[LuWV dans l'isthme de Corinthe. Et.: Kp60"0"IXt (de *xpox-y<i?) a été rapproché de mots
Grec moderne : XPe:fLfLU8t, -&Xt, etc. baltiques et slaves désignant la perche, le bâton, les
Et.: Vieux terme désignant l'oignon et l'ail, attesté en chevrons d'un toit: lit. kriiké « bâton. (= pour la forme à
celtique, germanique, baltique et slave: m. ir!. crim, gall. xp60"0"1X), krëk/as " chevrons », russe kr6kva (thème en u).
craf (degré réduit), anglo-sax. p!. hramsan, ang!. ramsons, H. Frisk pense de façon plausible que le dérivé xpoO"O"CùT6c;
n. h. al!. rams, lit. kermùsë, sl., russe éeremsd: on pose créé relativement tôt sur xp60"0"IXt (cf. OUO"IXVCùT6c;, etc.) a
donc *qremus- et *qermus-, le vocalisme 0 *qrom- étant été appliqué aux textiles par analogie d'une frange avec
attesté en germ. et semble-t-il, en grec. Ici, la forme la couronne d'un mur. C'est de xpoO"O"CùT6c; qu'auraient été
ancienne est xp6[L([L)uov (cf. le toponyme) : la chronologie secondairement tirés xpoO"O"ol, 8lxpoO"O"ot, etc. L'hypothèse
fait penser que xpt[Luov d'Hsch. doit venir d'une dissimi- présentée avec scepticisme par Frisk, que xpoO"O"ol serait
lation, cf. grec moderne xpe:[L[Lu8t (opinion inverse chez tiré de xp6~, xpox-l] «chaine d'un tissu », est en effet peu
Schwyzer, Gr. Gr. 1,255: xp6[L[LuoV par assim. de xpt[L[Luov). vraisemblable. Voir encore Pokorny 619 qui évoque V. irl.
La géminée -[L[L- n'est pas expliquée, cf. Schwyzer, G/. 5, crich f. (* krëkwii) «terme, limite », etc.
1914, 194. Il est plausible d'évoquer le toponyme Crem6na
(Krahe, Sprache der Illyrier 1,104). Voir Pokorny 580 sqq. KpOTa.~OS : m. «tempe », généralement au pL, méta-
phor. désigne le côté (d'une stèle, p. ex.), les à pic du
KPO ....1TO.. : Tav Mcpov Tav Lv Tii'> xpO[L7t<i> (Schwyzer Caucase (lEach.) ; attesté depuis Hom. Doublets phonéti-
664,12, Orchomène 369 av.), mais à la 1. 15 xopo[L7t<i> : ques avec métathèse : X6pTlXtpOC; (EM 541,23, probabl.
587 KpOUVOS
Pl. Corn. 84, cf. Maas, KZ 46, 1914, 159), X6TpCX~0C; (P. xpo'OJT6c; «qui est frappé, qui résonne> (att.), espèce de
Mag. Oslo 1,152). En composition ; 7roÀLo-xp6TCX~0C; • aux gâteau (K), lieux battus, fréquentés (Thphr.); en outre,
tempes grises. (poét. depuis Il. 8,518), 80ÀLXO- • à la IX1;uy- «non exercés, non habitués à ramer ensemble.
longue tête> (IG II" 3137). (Th. 8,95), e:ù- «bien forgé >, etc.; d'où XPO'OJTLX6c;
Dérivés ; XpOTCX~LC; nom d'un marteau pointu en fer (Dosith.) qui est traduit «plausible> (<< bien forgé 1 ou
(IG II' 1672, 120; Pol!. 10,147 qui cite l'outil parmi ceux «qui frappe juste> 1).
du forgeron; cf. la glose d'Hsch. s.u., malheureusement Rares noms d'action : Xp6'OJO'LC; «battement> (Pl.
gâtée). Frisk traduit avec hésitation « SchHifengeriit > (1), Ax., etc.), XPO'OJO'fL6c; «martelage> (lEsch. Sept 561),
en liaison avec son étymologie. Il peut s'agir d'un outil IX7r0-xp6'OJfLCX (l claquement de doigts., mais xp6'OJfLCX
destiné à travailler les tempes (1), ou plutôt les côtés. «combinaison, roublardise> s'applique à Ulysse (S., K).
En outre, XpOTOC~LOC; «qui concerne la tempe> (Gal.), Pour Xp6TCX~0C;, voir S.U.
XpOTCX~L'OJC; «muscle de la tempe> (médec.), f. pl. -hL8e:c; Le grec moderne a XpOTW «claquer, battre., Xp6TOC;
7rÀ7)yCXL «coups sur la tempe> (Hp.). Verbe dénominatif; « bruit " Xp6TCXÀO'l • crécelle., XpOTCXÀL~lil • faire claquer.,
XpOTCX~L~lil «frapper sur la tempe, gifler. (pap.), d'où XpOTCXÀLOCC;, XpOTCXÀL'OJC; • serpent à sonnette >, p.-ê.
XpOTCX~LO'-riJC; (Gloss., Hsch. S.U. x66cxÀoc;). emprunté à fr. crotale.
La tempe a pu aussi se nommer x6pO'7); mais c'est Et.: KPOTÉlil, verbe exprimant un choc, etc., un bruit,
Xp6TCX~0C; qui a subsisté en grec moderne. fait penser à XOfL7rÉlil, XO'lCXQ€lil, (3POfL€lil, etc. Le substantif
Et.: Toujours rapproché de Xp6TOC; (cf. pour le suffixe Xp6TOC; doit être postverbal. On ne peut rapprocher qu'un
x6Àcx~0C;, etc.) et interprété comme le battement (des verbe germ. : anglo-sax. hrindan, hrand, V. norrois hrinda,
artères des tempes). Dans un article important H. Frisk hralt «frapper> (i.-e. *qre-n-t- avec une nasale), cf. Pokorny
(GHA 57, 1951 ; 4,18 = Kleine Sehriften 98 sq.) souligne 621 qui évoque avec hésitation des faits slaves. On pourrait
que le mot doit se rapporter au battement de la tempe en poser en grec XPQT- avec vocalisation en O.
tant qu'il peut être perçu de l'intérieur par l'oreille. Il
suggère une autre hypothèse qui est spécieuse KpOTWV, -W'IOC; : m. «tique; (du mouton), ixodes
Xp6TCX~0C; serait l'emplacement du coup, du coup mortel;
rieinus (Arist., Dsc., Plu., etc.), d'où la plante. ricin> et
l'hypothèse trouverait un appui dans le fait que le sa graine (Hp., Thphr., pap.) : la graine du ricin a la forme
parler de Cayres en Haute-Loire emploie abatlin au sens de de l'insecte, cf. Dsc. 4,161, Strômberg, Theophrastea 50 .
• tempe >. De là hypothèses douteuses de Wüst, •P'ij fLcx, l, Composé : XpOTlil'l0-~6poC; [y'ij] (pap Ille S av.).
1955, 11 sq. Dérivé: XpOTW'I7) f. excroissance sur l'olivier = y6yypoC;
(Thphr.), fragments de cartilage des bronches (Hp.).
KpOTOS : m. • coup qui résonne >, avec les mains
Le nom de ville Kp6Tlil'l pourrait se rapporter au ricin (1).
(notamment pour des applaudissement), les pieds (notam-
Et.: C'est pour le nom de la tique qu'il faudrait trouver
ment pour des danseurs ou des chevaux), des rames,
une étymologie. Hofmann, cité par Frisk, rapproche
coup sur des objets de cuivre, etc. (ion.-att., etc.).
Xp6TOC;, ce qui serait morphologiquement possible, mais
En composition; xpoT066puQoc; • tumulte d'applaudisse-
sémantiquement inexpliqué. Voir encore Gil Fernandez,
ments. (Epicure, etc.). Au second terme ; l7r7r6-xpOTOC;
Nombres de Inseelos 162, qui pose *qrel- de XpOCTOC;, etc.,
« qui résonne du sabot des chevaux. (Pi., K, etc.), xcxÀx6-
al!. hart.
« qui résonne comme l'airain (Pi., Ar.), yO'lu- • qui heurte
les genoux> (Anacr., Arist.), è7rL- «frappé d'un coup sec.
(X., Arist.), IX7r6- • dur., notamment dit du sol (Th., KpOUVOS : m .• source >, dit au figuré du sang, de la
X., etc.), 7rCXyXp6TlilC; «à coup de rames pressées> (lEsvh.) ; lave, des paroles, etc. (Hom., poètes, pap., etc.) ; employé
noter fLO'l6-, 8L-, TpL-XpOTOC; «avec un, deux trois rangs de au pl. comme toponyme.
rames> (E., X., Plb.), cf. Morrison, Class. Quart. 41, En composition: 'Ewe:oc-xpou'IoC; nom d'une source sur
1947, 122 sqq., ÀLyu-XOpTOC; = -Xp6TOC; (Alcm. 141 P.). l'Hymette (Hdt., Th.), 8lil8e:xcx- (Cratin.), etc. Mot plaisant
Dérivés ; Xp6TCXÀCX n. pl. «castagnettes, claquettes, XpOU'I0XUTpOÀ1]pcxLOC; (Ar.).
crécelle> (PL, Hdt., etc.), employé au figuré pour un Dérivés : XpOU'ILO'l (Hdn.), -LO'XOC; • cannelle de la
bavard insuportable (Ar., E.), d'où XpOTOCÀLCX «pendants clepsydre» (Sch. Luc. Pise. 28). Autres dérivés: xpouv-e:'iO'l
d'oreille. qui se heurtaient (pap., Petron., etc.). D'où le espèce de vase à boire (corn.); xpou'IlilfLCX • source, flot.
verbe dénom. XpOTCXÀL~lil • jouer des castagnettes> (Hdt.), (Emp. 6,3), dérivé de nom; tardivement : XpOU'IhL8e:c;
mais déjà Il. 11,160 dit de chars; se dit en grec tardif dit de Nymphes (Orph.) ; adv. -7)86'1 • en jaillissant comme
d'applaudissements; avec les dérivés -LO'TpLCX, -LO'TpLC; une source» (LXX, Ph., etc.).
(l joueuse de castagnettes> (pap., Pétrone) et XPOTCXÀLO'fL6c; Verbe dénominatif : XpOU'IL~lil • laisser couler un filet
(Gloss.). d'eau >, -OfLCXL (, recevoir ce filet d'eau. (tardif), également
A Xp6TOC; répond un présent XpOTÉlil qui semble plus avec IX7rO- (Plu. 699 dl, plus les dérivés -LO'fL6C; «eau qui
ancien et plus fréquent que Xp6TOC; et qui serait donc un coule, douche» (Aq., médec.), -LO'fLcx (A. Pl.), avec
intensif plutôt qu'un dénominatif: «heurter, faire réson- -LO'fLOCTLO'I • petit tuyau> (Hero).
ner> (Il. 15,453), en ion.-att .• frapper un objet qui résonne Doublet de XpOÜ'IOC; : XpOÜ'ICXL' Xp'ij'lCXL TéÀe:LCXL (Hsch.).
plus ou moins> (chaudrons, etc.); emplois particuliers Le grec moderne a xpou'I6c; « robinet >, XpOU'ILOC « source '.
• forger, marteler l) (Pi., etc.), au figuré dans Théoc., 15, 49; Et.: Kpou'I6C; peut reposer sur * krosno- et l'on rapproche
dit pour le tissage; • battre des mains. (Hdt., etc.); des mots germaniques signifiant «flot >, etc., V. norr.
également avec préverbes : IX'ICX- «battre des mains >, hrQnn f., anglo-s. hroen, hoern f., germ. commun * hrazn6,
IX7rO-, èy-, O'uy- «entrechoquer >, d'où« forger >, puis i.-e. * krosna-. Quant à xp1]'17) , on peut introduire le mot
«agencer, combiner II (ion.-att., etc.). Adj. en -TOC; : dans le système en posant * krsnii-, ce qui est plausible.
ICpouv6s 588
Mais autrefois Lobeck, Rhematicon 128, avait proposé (Il. 6,507 = 15,264) repris au sens propre ou figuré par
pour xpi]v'I) une explication toute différente, qui exclut Opp., Philostr., cf. Debrunner, IF 21, 1907,43.
le rapprochement avec xpouv6~, en évoquant x&:piX, la Le grec moderne a xpouoo «frapper, jouer d'un instru-
glose XP&:VIX' Xe:c:pIXÀi] (Hsch.) et l'expression lat. caput ment », xpoüO'L~ «choc », etc.
fontis. Et.: Radical xpouO'-, le présent pouvant reposer sur
*xpouO'-oo ou plutôt *xpouO'-yoo. Le couple xpoUoo/XpOlXtVoo
ICpOU1I"Eta.L : f. pl. (sg. -~IX), chaussures de bois utilisées peut s'expliquer phonétiquement comme à.xouoo/à.xoi].
notamment en Béotie pour écraser les olives, et par les Le rapport de xpoL6e; avec xpouoo n'est qu'une hypothèse.
joueurs de flûte pour donner le rythme (Paus. Gr. p. 191 On pose i.-e. 'qrous-, avec v. sI. su-/cruslj, -siti drapper,
Erbse, PoIl., Phot.) ; d'où XpOU7t,t~LOC n. pl. (PoIl., Hsch. s.u. écraser.; même vocalisme lit. /crausyti, lett. /cràus~t
XpOU7te:~OUfLe:vo~) ; XpOU7te:~OUfLe:VO~ « portant des /croupezai » «frapper, briser ». Vocalisme zéro i.-e. 'qrus-, v. sI. /crucha,
(Hsch.), russe /crocha. morceau, débris », lit. /crusù, /crr/sti • briser •.
Composé : XpOU7te:~O-c:p6pOL sobriquet des Béotiens Vocalisme e, 'qreus-, lit. /criaùsti «piquer •. Voir Pokorny
(Cratin.). Le mot a été diversement déformé : XpOU7tIXÀIX 622, qui admet un radical sans s dans v.h.a. (h)riuwan
(S. fr. 44), cf. Xp6TIXÀIX; XpOU7tIXVIX' ~UÀLVIX ù7to8i]fLIXTIX. « troubler " etc.
XIX! XÀe:L~ [?J ... '(Hsch.), d'après les noms d'ustensiles en
-IXVOV ; XpOU7te:TIX . ùljl'l)ÀIX ~ ~UÀLVIX ù7to8i]fLIXTIX, ~ yuVOCLXe:LIX ICpUOS : n. (, froid qui glace, qui fait frissonner.
(Hsch.) plus difficile à expliquer. (Hés. Tr. 494, lEsch., lyr., Arist., Jul., etc.). Adj. dérivés:
Et.: Composé de dépendance progressif dont le premier 1. XpU6e:L~ «qui fait frissonner» (11., Hés., Pi.), «d'un
terme répond au verbe xpouoo, et le second au subst. 7tOUç, froid glacial. (A.R., AP, etc.) avec l'extension du suffixe
mais sous la forme 7té~lX, cf. à.pyup67te:~oc, etc. tiré de mots thématiques; en outre, déformé dans la
tradition épique, devient OXpU6e:L~, v. S.u.; 2. xpue:p6~
ICpOUoo : f. -0'00, aor. lxpouO'IX, pl. x,tXpOUXIX, pass. aor. .qui fait frissonner> en parlant de la peur, etc. (Hom., Hés.,
txpouO'6'1)v, pl. (li7to)-x,tXPOUfLIXL (X. Hell. 7,4,26) et Ar., lyr., etc.), d'un froid glacial. (Simon., Ar., Iyr.);
-xéxpOUO'fLlXL (var. Ar. Ach. 459). Sens: « heurter, frapper, 3. xpuwa'l)~ «d'un froid glacial» (Plu., Poli.).
(une porte, les mains), d'où diverses expressions: frapper De xpuo~, verbe dénom. tardif xpu60fLIXL «geler, prendre
un vase de terre pour voir s'il n'est pas fêlé, d'où « exami- froid. (gloss.).
ner '; frapper un instrument à cordes avec le plectre, Autres substantifs de structure différente : 1. xpiifL6~
faire résonner, pousser le plateau d'une balance, d'où • froid, frisson» (ion., trag., CalI., etc.), d'où les adj.
« tromper.; utilisé aussi au sens de ~LVe:LV; enfin, au XpU{LWa'l)~ «d'un froid glacial» (Hp., Ph., etc.), xpufLlXÀéo~
moyen xpoue:O'6lXL 7tPUfLVIXV, terme technique maritime id. (S., E., Heraclit. Ali.), pour le suffixe, cf. Chantraine,
• scier, reculer, en parlant d'un bateau à rames (ion.- Formation 254. Verbes dénominatifs rares : XpufLlXtvoo
att .. etc.). Pour un emploi technique difficile en thessai. • rendre froid» (Hdn.); xpuwO'O'oo • être engourdi par le
(SEG 17,287lqpouO'e:), v. O. Masson, BeH, 1968,97 sqq. froid» (Theognost.) avec le suffixe de verbes de maladie.
Ces valeurs diversifiées sont précisées par des préverbes : 2. xpuO'TocMo~ m .• glace. (Hom., Hdt., etc.), « torpeur.
livlX- «arrêter, reculer », 8LIX- • examiner », mais générale- (Opp.), au f. (d'après Àt6o~) «cristal de roche. (Str.,
ment «éluder., etc., ty-, e:!O'- • frapper », tx- • chasser, D.S., etc.); avec xpuO'T&:MLov (P. Holm.); ce dernier
repousser, éluder., XIXTIX-, 7tlXplX- «tromper, se tromper », etc., terme désigne aussi l'herbe aux puces (ljIuMLOV), le nom
7tpO- «attaquer» et au sens de ~LVe:rV; auy- • assembler, s'expliquant par l'effet ra fraie hissant de la plante [?J
rapprocher., etc. On observe, avec le sens originel de (Strômberg, Pflanzennamen 83).
• frapper », la diversité des emplois techniques. Rares composés : xpuO'TIXMO-1t"i]~ (lEsch. Perses 501),
Parmi les composés, noter xpouO't-6upo~ «qui frappe -1t"'I)XTot; (E. Rh. 441), etc.
à la porte., xpouO'L-fLe:Tpéoo • tromper en mesurant le Adj. dérivéd : xpuO'T&:MLvo~ • glacé. (Hp.), • de cristal»
grain» (Hsch.), xpouO'L-8'1)fLéoo • tromper le peuple» (Ar.). (D.C., etc.), -w8'1)~ «glacial. (Ptol.), • limpide • (P. Holm.).
Noms d'action: XpOÜ{L1X (tard. -O"{LIX) «choc» d'où «son» Verbes dénominatifs: xpuO'TIXM6o{LOCL • être glacé» (Ph.,
d'un instrument à cordes, «mélodie », etc. (Hp., att., etc.), etc.), xpuO'TIXÀÀ(~oo • briller comme du cristal. (Apoc.).
avec XPOUfL&:TLOV et XPOUfLIXTLx6~; xpoüO'Lç «fait de Autre présent : xpuO'TIX!vO{LIXL «être gelé, froid. (Nic.
jouer d'un instrument, tromperie », etc., également avec Alex. 314), formation sur xpuO'TIXÀÀo~ d'après d'autres
préverbes : à.vlX- «fait de préluder, de faire reculer des cas d'alternance, comme LXfLIXÀéo~, LX{LIX!Voo, etc., à
bateaux " etc., 8LIX- « fait de remettre, d'éluder., tx-, etc. ; moins que la (orme ne soit vraiment ancienne (cf. Benve·
xpouO'{L6ç (heIlén. et tardif); composé isolé livlXxpouO'!1X . niste, Origines 46).
7tIXL8Lii,. e:Iaoe; t7t! O'c:plXtplXe; (Hsch.). KpuO'TIXMo~ a été emprunté par le lat. sous la forme
Ce qui est le plus clair, c'est le radical 'qrus- qu'on peut ÈyXpU<pL&~W « se cacher» (Ar. Cav. 822), «cacher» (tardif),
retrouver dans xpùoe; et mieux dans xpùcr:rIXÀÀOe;, avec un avec Xpu<pLlXcrTije; «interprète de songes» (Aq.). Le subs-
suffixe en -À- et gémination expressive, que l'on rappro- tantif xpu<pllX f. «cachette », etc. (P. Fior. 284,8) est très
che de lat. crusta «croûte, revêtement _, toch. B krost, tardif.
toch. A kuras «froid _ (cf. Duchesne-Guillemin, BSL 41, 6. Autres thèmes d'adjectifs XpU<pIXï:oe;« secret.
1940, 155 sq.). (Pi., trag., LXX), p.-ê. tiré de xpu<P'ii. En outre, dans des
Un radical verbal 'qreus- apparaît en germanique, v. textes tardifs : XpU<pL(LOe; (Man., pap.) et XpU<pL(LIXï:oe;
norr. hri6sa, prétérit hraus «frissonner _; nom verbal à (Éphèse, IV. s. après).
vocalisme zéro, v.h.a. hroso « glace _. Avec un radical sans s, 7. Une forme expressive et populaire apparatt dans
on évoque lette krevé «croûte _, irl. crüaid «solide t. XpU<plXcrOC;, nom de coup de dés (Poli. 7,204), cf. Chantraine,
Cf. encore Pokorny 621 sqq. Formation 435.
8. Un certain nombre de formations présentent uri
KpU1I'TW': fut. xpùljJw, aor. ~XpUIjJIX (tous depuis l'Iliade), radical à labiale sonore xpuô-. Cette labiale s'explique
pf. tardif XÉXpU<p1X (D.H.) ; au pass. aor. l:xpù<p6'1jv (Hom., dans des formes anciennes par la dentale sonore avec
ion.-att., etc.), l:xpù<p'ljv (S.), l:xpÙÔ'ljV (LXX, etc.), fut. laquelle elle se trouve en contact: xpùô-81X « en cachette.
xpuôijaO(LIXL (E., LXX) et xpu<p6ijcrO(LIXL (Dialexeis, fin du (Il. 18,168, lEsch., PL), plus souvent xpUô8'1jv, dor. -81iv
v· s. av.), pf. xÉXpU(L(LIXL (Od., ion.-att., etc.) ; chez Hom. (Od., ion.-att., etc.).
impf. itérat. XpÙ1t''l'lXaX&, comme d'un prés. Xp1J1t''l'&~w (Il. n existe à partir de la LXX un radical xpuô- : la sonore
8,272), cf. Chantraine, Gr. Hom. 1,323; mais -&crx& (H. Dem. finale ne peut guère s'expliquer phonétiquement, elle
239); dans le grec tardif prés. xpuôw, imp,. ~xpuôov et serait plutôt analogique de xpuô8'1jv, etc., mais la base de
-<pov. Sens: « envelopper pour cacher _, parfois avec nuance l'analogie serait assez étroite: Œ1t'O-Xpuôij «fait de cacher.
de protection, «cacher, dissimuler _, etc. Également avec (LXX, Vett. Val.), xpuô'ii «en cachette» (LXX, pap.);
préverbes, notamment : Œ1t'O-, l:v-, È1t'L-, XIX'l'IX-, cruv-, en outre, des mots de lexique: XpUÔ'ljÀ6C; . XpU1t''l'OC; 1t'Upyoe;;
1t'&PL- (tardif). XpUÔij'l'lXC; . n'l'&À&u'l'1jx6'l'1XC;; XPUÔijO"L1X . V&XUO"LIX; xpUÔ&~&L .
Rares composés à premier terme XPUIjJ(L)- : le plus ancien Œ1t'OXpU1t''l'&L (Hsch.).
est xpuljJl-vooe; (X., etc.), etc. Le grec moderne a xpùôw «cacher », xpu<p&, xpu<p6e;,
1. L'adj. verbal est xpu1t''l'6e; «caché, secret» (Il. 14,168, xpu<p'l'6C;, XpUIjJL(LO « fait de cacher », XPUIjJ&VIX « cachette >, etc.
ion.-att., etc.), rares formes à préverbe, mais on a &- et Et.: Kpù1t''l'w fait penser à XIXÀÙ1t''l'W et les deux verbes
e:l)-. D'où xpu1t''l'&8we; même sens (Il., lEsch. lyr" etc.),
ont pu influer l'un sur l'autre. En ce qui concerne l'étymo-
sur le modèle de Œ(L<p&8we;; Xpu1t''l'Lx6e; «apte à cacher» logie proprement dite, si l'on fait abstraction de la quantité
(Arist., Alex. Aphr.); adverbe de jeu xpu1t''l'lv81X 1t'lXl~&LV de la voyelle et de la labiale finale, ce verbe répond à
«jouer à cache-cache ». Verbe dénominatif XpU1t''l'&UW «se v. sI. kryjQ, kryti «cacher»; on a rapproché d'autre part
cacher _ (E. lyr.), X., avec xpu1t''l'dlX «cryptie », institution balt. kréLUju, krauti «entasser », cf. Pokorny 616 sqq., qui
spartiate, épreuve imposée aux jeunes gens d'une sorte de évoque encore v. irl. crau, cro « hutte », etc.
service de police où, entre autres particularités, ils se
tenaient cachéo (Pl., Arist., etc.).
KpWC;UÀOS : (accent d'après Hdn. 1,163) m., « chignon _,
2. Noms d'action : le seul bien attesté est xpuljJLe;
(E., etc.), également avec Œ1t'O-, l:y-, XIX'l'IX-, en outre porté par les hommes comme une queue de cheveux,
notamment dans l'ancienne Athènes (Th. 1,6, Antiph.),
~XpU(L(L1X (Eust., byz.).
peut désigner aussi un toupet, etc., v. p. ex. RE VII 2,
3. Noms d'agent (et d'instrument) : 'xPU1t'Tijp nom d'un
2109 sqq., s.u. Haartracht und Haarschmuck; d'où xpwôu-
ustensile (Délos n· s. av.), d'où XpU1t'Tijpwe; «qui sert à
Àw8'1jC; «en forme de chignon _ (Luc. Lex. 13). En outre,
cacher _ (Orac. ap. PaU3. 8,42,6); p.-ê. xpu1t''l'1je; «qui
xpwôuÀ'Ij «résille» (Hdn. 1,323; Serv. ad lEn. 4,138).
participe à une cryptie» (E. fr. 1126).
KpwouÀoc;, KpwôuÀ'Ij figurent dans l'onomastique (Bechtel,
4. Adv. XPU<p'Ïj(L), dor. -<pii(L) (Pi., S., X.), XpU<p1X avec IX H. Personennamen 602).
bref, p.-ê. d'après crci<p1X (Th., grec tardif) «secrètement, Et.: On a supposé un emprunt; voir Frisk avec la biblio-
en cachette », d'où avec d'autres suffixes adverbiaux : graphie (rien de convaincant).
xpu<pci8av (Corinne), -ci8Le; (Hdn.), -'lj86v (Od., Q.S.),
-lXv86v (Hsch.), cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,550,626, 631.
5. L'adv. xpu<p'Ïj (L) pourrait faire poser un subst. xpu<pij : KpW~W : aor. ~XpW~IX« croasser» (Hés. Tr. 747, Ar., etc.);
on n'a en fait que les deux formes rares XIX'l'IX-XpU<pij également avec les préverbes : l:m-, XIX'l'IX-, {mo-. Noms
«cachette, moyen de cacher» (S.) et Œ1t'O- (LXX); le d'action tardivement attestés : xpwy(L6c; «croassement»
masculin correspondant xpu<p6e; « fait d'être caché» (Emp. (AP., Jul.), xpc7>Y(L1X (Hdn. Epim.). Le grec moderne
27,3, LXX) n'est pas moins exceptionnel, de même que conserve xpw~w (' croasser» avec xpwY(L6e;.
l'emploi au sens de «caché t (Pi. O. 2,97 corr. prob.); Et.: Repose sur une onomatopée. Verbes de même
les formes à préverbes sont plus usuelles : Œ1t'6-xpuQlOe; sens, mais terminés par une occlusive sourde: lat. cracia,
«caché, secret» (Hdt., E., X.), l:y- (Nonn.), l:m- (Pi.), -ire, v. sI. kraéu, krakati, mais lit. krokiù, krokti signifie
{mo- (tardif), adjectifs tirés du radical verbal (Georgacas, « grogner, ronfler~. La sonore apparaît dans v. norr. hrakr
GI. 36, 1958, 164). (' corneille )', angl.-sax. hr6c.
De même xpu<pwe; «caché, secret» (Hés., Pi., trag., Avec d'autres vocalismes on a xp&~w, XplXUyij, X6plX~,
Th., etc.), cf. SChulze, KI. Schriften 362; d'où èyxpu<plae; XOpWV'lj, etc. Voir Pokorny 568 sq.
&p'l'Oe; « pain cuit sous la cendre» (Hp., etc.), qui entre dans
la série des noms de pains en -lae;; verbe dénominatif : KpW .... a.KL<7KOS : «goret» (Antiph. 215, texte douteux).
- 590
« opulent & (Plb., Plu., pap.), à côté de XTIjfLlX'rl"t"l)ç « riche
propriétaire» (Lycurg., cf. Redard, Noms en -TIjç 28). En
KpW1Tlov : n. «faucille, serpe» (Phérécyde 154 J.). composition : XTIjfLlX'r-WVl)Ç, nom de fonctionnaire d'un
Hsch. donne Xp67rLOV . 8pé7tlXvov· . twèç 8è 8tOC 'roG ~ xp6ôtov temple, est hellénistique. Au second terme de composé, on a
(mais l'ordre alphabétique demande XpW7t-). des formes de type ancien : 7tOÀU-x...1jfLwv (Hom., trag.,
Et.: Apparemment dérivé d'un substantif, comme grec tardif), avec -fLocrUVl) (tardif), &:- (Hom., grec tardif),
d'autres noms d'instrument. Quant à l'étymologie, on avec -fLocruVl), e:o-, (PL), etc.
rapproche des formes nominales de structure assez diver- 5. K...1jvl) n. pl., plus rarement xrijvoç sg., tiré de xTIj-
gente : skr. krpiiT;W- m. «épée », m. irl. corrdn «faucille> avec le suffixe -voç (Chantraine, Formation 420). Le sens
(i.-e. *qorp-). Formes verbales: lit. kerpù, kÎrpli «couper », attendu de «richesses, trésors. se trouve p.-ê. attesté
lat. carpo «cueillir ». Voir encore 1 XlXp7t6ç, crxop7tloç, (lEsch. Ag. 129, Hés. fr. 94, 49) mais le mot s'est spécialisé
crxé7tlXpvoç et cf. Pokorny 944 sqq. pour le bétail (ion., poét., hellén., etc.), et se dit aussi
en grec tardif de chevaux ou de mulets; d'où xTIjVl)86v
Kpwaao§ : m. (parfois f. comme Àf,xuOoç, etc.), « à la manière du bétail », d'après les adv. en -l)86v (Hdt.
• cruche " notamment pour porter de l'eau, aussi employé 4,180), xTIjvu8ptov diminutif (pap.), xTIjvw8l)ç (LXX,
pour une urne funéraire (trag., Théoc.); glosé par Hsch. Phil.). Un certain nombre de composés tardifs : xTIjvo-
MpllXt, cr'rOCfLvOt, À1jxuOot. Dimin. xpwcrcrlov (AP). 'rp6cpoç «éleveur de bétail» (hellén., etc.), etc.
Et.: Emprunt médit.erranéen possible. Autre hypothèse 6. Krijcrtç f. «fait d'acquérir, de posséder> (Hom.,
de Vendryes (R. Et. Gr. 32, 1919, 495-503) qui suppose ion.-att., etc.), le mot exprimant la notion objectivement
un emprunt occidental venu en grec par la voie des parlers réalisée, s'emploie au singulier à la différence de X...1jfLlX'rlX, et
siciliens : il s'agit d'irl. croccan, gall. crochan • pot ». présente une signification plus générale et plus abstraite.
Emprunté par le germ., anglo-sax. crocca, v.h.a. kruog (ail. Également avec préverbes: &'VIX-, èy-, t7tt-, XIX'rIX-. La forme
Krug). Voir encore Hester, Lingua 13, 1965,358. dorienne t!yx'riXcrtç (décret de Byz. ap. D. 18,91, IG V 1,4)
peut être due à l'influence de ~fL7tiXcrtç. Diminutif xTIjcr(e:)l-
KTclOflat : HdL, ion.-att., la forme èx"t"ée:'ro (Hdt. 8tov (Arr., etc.). K...1jcrtoç (voir sous 1) a été senti comme
8,112) est prob. fautive, fut. x...1jcrofLlXt (ion.-att., etc.), rattaché à xrijcrtç.
aor. èXTIjcrocfLl)V (Il. 9,400; Od. 14,4 et 450; 20,265; 24, 7. Noms d'agent rares et peu importants: x're:ocntplX
193; ion.-att., etc.), pf. xéxTIjfLlXt (Hés., att., etc.) à côté de f. «qui possède» (lEsch. Ag. 356 anap.), contamination
!x"t"l)fLlXt (Il. 9,402, ion., parfois att., forme sans redouble- archaïsante entre un *x...1jntplX et x'rélX'rlX; on a d'autre
ment à prothèse, ou dissimilation de x) avec le f. xe:x...1j- part 7tpOX...1j'rptlX «ancienne propriétaire» (pap.) et au
crofLlXt (atL), aor. passif èx...1jOl)v (Th., E., etc.). Sens: m. x...1j'rwp «propriétaire », qui semble une création du
« se procurer, acquérir» et au pf. • posséder, être proprié- grec tardif (D. S., pap., Act. Ap., écrivains ecclés.), d'où
taire de >, etc. Également avec préverbes, notamment : X"t"l)'roptx6ç (pap.).
&:VIX-, èv-, èm-, 7tpocr-. 8. Glose obscure : &.xrijve:ç· 7tévl)'re:ç lJpYl)x6nç (EM
1. Adj. verbal: xTIj'r6ç «acquis, que l'on peut acquérir» 55,11) : Solmsen, Beitrage 143 a posé *&:-XTIj-'ijve:ç.
(Il. 9,407, att., etc.), surtout avec préverbes et en compo- 9. L'onomastique offre des faits intéressants: a) d'abord
sition : &-, &:1;t6-, 8opl-, è7tl-, 7to)..U-; d'où x'r1jatOç «qui de nombreux composés à premier terme x"t"l)crt- : KTIjcrt-
concerne la propriété », notamment comme épithète de fLévl)ç, K...1jcrm7toç, KTIjatcpwv, etc.; b) des composés en
Zeus (ion.-att.), cf. Nilsson, Gr. Rel. 1,403; avec &:-XTIjcrllX, -xTIj'roç : 'E7tlxTIj'roç, IIoMxTIj'roç, ou en -x...1jTIjç :
7toÀu-xTIjcrllX; ces diverses formes ayant été mises aussi c1>tÀox...1jTIjç (Il., etc.), att. c1>tÀocrx1jTIjç (Kretschmer, Gl. 4,
en rapport avec xrijcrtç; en outre, xTIj'rtx6ç «capable 1913,351); c) des hypocoristiques issus principalement des
d'acquérir, industrieux» (atL). composés de la série a) : K...1jcrwv, K"t"l)crlIXÇ, f. K"t"l)crw, etc.
2. Dat. pl. xnocTe:crcrt (Hom., Pi., E.), sg. xTélXp • biens, En grec moderne, on a surtout xrijfLlX « propriété " avec
propriétés ,) (poésie hellén. et tardive), d'où le dénominatif XTIjfLlX'rllXç «propriétaire », x'r1j'rwp «propriétaire », xrijvoç
xnlX'rl~w • acquérir », à l'aor. èX're:OCTtcrcrlX (Hom.), au n. «bétail, bête de somme >.
moyen xnlX'rl~eTlXt (Théoc. 17,105), avec le pf. èX're:OCTt- Et.: K'rélXp, xTélXTIX à côté de x'rélXvlX constituent un
crTlXt (H. Herm., Cali.). groupe d'hétéroclisie archaïque reposant sur *XrijIXP ou
3. K'rélXvlX n. pl., secondairement et rarement x'rélXvov *Xrij-FIXP, etc., l'alternance est attestée dans -1X-'r1X et dans
« biens, propriétés ,) (Hés., poètes, Hp.) ; le mot figure déjà -lXV-IX qui a donné naissance au sg. thématique -IXVOV,
dans le composé voc. cptÀo-x'relXvw'rlX're «grand amateur v. Schwyzer, Gr. Gr. 1,519, n. 6, Egli, Heteroklisie 32.
de biens» (Il. 1,122); autres composés: eo- (lEsch.), On peut toutefois poser à l'origine X"t"éIXP, cf. x'r(~w, si
7toÀu- (Pi.), etc. Sur les rapports entre x're:ocncrcrt et èX'reocncrcre: (Od. 24,207) signifie «défricher >, cf. sous
X'réIXVIX, voir Et. x"t"[~w. On a l'habitude de rapprocher X"t"OCOfLlXt de skr.
4. K'r1jfLlX'rlX n. pl. (Horn., ion.-att., etc.), rarement k~dyati = av. xsayeiti, -te «être le maUre, commander» :
xrijfLlX (depuis Od. 15,19) «biens durables, biens fonds, les sens ne coïncident pas, et le présent X'rOCOfLlXt n'est pas
trésors », ete., par opposition aux richesses en monnaie encore attesté chez Hom., mais seulement l'aor. et le
ou biens d'usage Xp1jfLlX'rlX, parfois dit de bétail ou d'esclaves pf. Il est peut-être possible de poser une alternance ë[i]- >
(Chantraine, R. Ph. 1946, 5-11); dans les pap. et le NT x"t"l)-fai> k~dyati. En ce cas, le substantif skr. n. k~atrd-,
xrijfLlX peut désigner une ferme, etc. Le mot est attesté av. xsa-Oram serait une création analogique. Mais il n'est
durant toute l'histoire du grec. Également avec préverbes: pas absurde de penser, bien que ce ne soit pas démontrable,
t!YXTIjfLlX, etc. Dérivés: XTIjfLOCnOV (Alciphr., pap.), -l8tov que la racine de X'rOCOfLlXt est apparentée à celle de XT(~W
(pap. Vie s. après), -tx6ç • qui concerne des biens », ou qui a pu signifier «occuper un terrain., etc., cf. Palmer,
591
Trans. Phil. Soc. 1954, 25-26; il se fonde sur skr. k~ayali KTEls : (inscr. att.), x-rljv (très tardif), x-rev6e; m.
de • ktei- et pour le sens, sur l'emploi de x-re,x'rLO'O'e:v «peigne, peigne à carder ou à tisser, herse, cornes d'une
(Od. 24, 206). Sur l'ensemble, v. Pokorny 625. lyre, côtes, sexe de l'homme ou de la femme, coquillage
bivalve, peigne, pétoncle, coquille Saint-Jacques. cf.
Thompson, Fishes s.u., Saint-Denis, Animaux marins
KTclPOS : m., épithète d'Hermès (Lyc, 679). Selon
S. u. pecten.
Güntert, cité par Frisk, le mot serait apparenté à
Composés thém. en -x-revoe; : 7I"e:v-ré-x-revoe; «à cinq
X'répe:ot, X-repe:ll:e:LV, 8Lck-X'l"opoe;, qualifierait Hermès comme
dents. (corn.), &x-revoe; (Hsch.); d'autre part, x-re:vo-
dieu des morts. Douteux, Chez Hom. Hermès n'apparalt
7I"wÀ1je; « marchand de peignes, de coquillages $ (Pol. 7,198).
pas comme dieu des morts, et x-r,xpoe; doit être tardif.
Dérivés : X-réVLOV «peigne, coquillage., etc. (Épich.,
pap.), x-revw-r6e; «dentelé. en parlant d'un vêtement
KTdvw : Hom., ion.-att., etc., éol. x-révvw, dor. p.-ê. (inscr. att.), x-reviie; nom de métier (MAMA 3,327, 739
X-rotLVw (Alcm. 165 P.), f. x-revw (Hom., ion.-att., etc.), Corycos), x-revw81je; « en forme de peigne ».
mais parfois x-rotvéw (Il. 6,409; 14,481; 18,309), aor. Verbe dénominatif: X-reVLl:w • peigner. (ion.-att.), avec
~X-reLVot (Hom., ion.-att., etc.), aor. rad. thém. ~x-rotVOV -LO'fL6e; (E., etc.), -LO'-rlje; «coiffeur $ (pap., GaI.), -LO'-r6e;
(Hom., poètes, grec tardif), aor. athém. !!x-rot, x-r,xfLe:VotL, (tardif), -LO'-rLX6e; «qui sert à peigner» (pap.).
x-rckfLe:v, etc. (Hom., cf. Chantraine, Gr. Hom. 1,381, et Le grec moderne a X-réVL • peigne. (et aussi «méta-
Et.); passif !!x-rot-ro, X-r,x0'6otL à côté de l'aor. p. 3< pl. carpe »), x-re:vLl:w, etc.
x-rck6e:v (Hom.), beaucoup plus tard È:x-r,xv61jv (hellén. et Et.: En rapprochant lat. pecten, on pose *7l"X-r-e:v-
tardif) et È:x-r,xv1jv (tardif et rare); le pr. ne se trouve avec vocalisme zéro et disparition du 71"- initial. Une autre
qu'avec préverbe cbl"éx-rovot (att.), puis -e:x-r6V1Jxot simplification du groupe initial s'observe en iranien
(Arist., etc.), -éx-rotyxot (Mén., Arist., etc.), -éx-rotxot (Plb.). moderne, cf. les formes citées chez Frisk. Racine de
Formes rares : prés. att. &7I"OX-reLvufLL ou -x-rLvvufLL (Pl., 7I"éxw, 7I"e:x-réw, etc.
D., etc.) : si -X-re:lvufLL est ancien, ce présent pourrait être
une réfection avec vocalisme e d'après X-reLVW d'un *x-rot- KTÉpa.S : n. «présent, cadeau $, seulement nom.-acc.
VU-fLL (cf. Et.). La graphie -X-rLVVUfLL est en tout cas secon- (Il. 10,216; 24,235, A.R. 4,1550) ; la forme usuelle est le
daire. Avec passage à la flexion thématique &7I"O-X-rLV-VUW pl. x-répe:ot, -éwv «offrandes, sacrifices aux morts. (ép.
(X., etc.). Sens: « tuer, condamner à mort $, etc. Le passif depuis Il.), cf. pour la flexion Chantraine, Gr. H. 1,210.
ne se trouve guère que chez Hom. et Hdt., l'attique Second terme de composé tardivement attesté : &-x-re:p~e;
employant 6v~O'xw, &7I"o-6v~O'xw. D'autre part, à l'actif le «à qui on n'a pas rendu les honneurs funèbres» (Orac.
simple est rare, l'att. a &7I"o-x-reLvw, les poètes Xot-rot-, les Sibyll.) et XotXo<x>-rep~e; . xotx66ot7l"-roe; (Hsch.). Dénomi-
préverbes indiquant l'aboutissement du procès. natif X-repe:Ll:w, -L~W, -L~ot (Hom, ép.), également après Hom.
Composés en -x-r6voe; de sens actif, au nombre d'une avec les préverbes È:v-, È:m-, O'uv-, et x-repLl:w -LW (cf.
centaine : &8e:À<po-x-r6voe;, &v8po-, fL1j-rpo-, ~e:vo-, 7I"ot-rpo-, Chantraine, Gr. H. 1,451), -LO'ot (Hom., trag.), créé secon-
7I"otL8o-, etc. Rarement, sens passif avec accentuation dairement par les aèdes ioniens, cf. Debrunner, IF 40,
proparoxyton: ve:6- • nouvellement tué» (Pi.). D'où les 1922, 107, Ruijgh, L'élémenl achéen 83 : «offrir aux morts
dérivés tardifs : ~e:vO-X-rOVLot, 7I"ot-rpo-, etc., et les déno- des offrandes, rendre les honneurs funèbres »; sur x-répe:ot,
minatifs : ~e:vo-x-rovéw (Hdt.), 7I"ot-rpo- (lEsch.), etc. Le x-repe:t~e:w, v. Mylonas, Am. J. Arch. 52, 1948, 56.
simple x-r6voe; (Zonar.) est évidemment issu des composés. Dérivés de X-re:pL~W : X-re:PLO'fLot-rot «offrandes funèbres»
(S., E.), -LO'-rotL (Hsch.) dans l'explication de -rot<p'iie:e;;
L'adjectif verbal *x-rot-roe; n'est attesté ni comme
&X-répLO'-rOe; «privé des honneurs funèbres $ (S. Ant. 1071,
simple, ni comme composé. Mais les composés en -X-rotO'Lot
Lye.), -e:LO'-rOe; (AP).
sembleraient tirés de composés en -x-rot-roe; : &v8po-x-rotO'LotL
La glose x-répe:e; . ve:xpoL (Hsch.) doit être une réfection
f. (sg. rare) «massacre d'hommes. (Hom., poètes), seule
secondaire (Solmsen, IF 3, 1894, 98, malgré Fraenkel,
forme ancienne.
Nom. ag. 1,68). En revanche, on peut voir des composés
En grec moderne, &7I"{)X-reLVW est puriste, remplacé par anciens dans les anthroponymes lloÀu-x'l"WP (Hom.),
O'xo-rwvw. Dès l'antiquité tout le groupe de x-reLvw est rotVU-X'l"WP (Plu., Paus., cf. y,xVUfLotL, etc.), où -X'l"Wp peut
concurrencé par <p6voe;, <pove:uw, etc., cf. Chantraine, signifier « qui fait des cadeaux " cf. Fraenkel et Solmsen
Sprache l, 1950, 143-149. Il. cc.; opinion divergente de Schulze, KI. Schriften 79,
Et.: Il est possible que le présent x-relvufLL, pour qui évoque X'l",x0fLotL. Voir aussi 8L,xX'l"OpOe;.
*X-rotVUfLL avec le vocalisme e d'après !!x-re:Wot, corresponde Et.: Ignorée. Arena, Rend. Ist Lomb., 1964, 3-30, pose
à skr. k§a-T)l5-ti • blesser •. L'aoriste médio-passif !!-x-rot--ro x-re:p- « brlller $. On a pensé à x-rljfLot'l"ot, etc.
répond à skr. a-k~a-ta (gramm.), et l'adj. verb. *-x-rot-roe;
supposé par cXv8po-x-rotO'LotL à skr. a-k~a-ta-, v. perse KTTJ8wv, -6voc; : généralement pl. -6ve:e;, m. « fibres du
a-xsa-ta- «non blessé.. Enfin, sans que la comparaison bois $ (Thphr.), «fibres d'un muscle, du cœur» (médec.),
apporte aucun appui, on a supposé que le système grec « lames d'une ardoise, lamelles d'un champignon» (tardif).
partait d'un aor. radical *!!x-reVot, 3< sg. *!!x-re:v, 1" pl. Composés : e:ù-x-rlj8wv • aux belles fibres. (Thphr.) et
~X-rotfLe:v, 3" pl. !!-x-rotV (3 c sg. homo !!x-rot étant une réfec- e:ù-x-réotvoe; même sens (Thphr., Plu.), mais ces deux
tion). Cette analyse rendrait compte du subj. xot-rotO'xév1j termes ont parfois été traduits «facile -à fendre. (?);
(Schwyzer 181, l, 14, Gortyne) si c'est bien un aoriste d'autre part, le vocal. de e:ù-x-réotvoe;, peu expliqué, se
(-O'x- pour -x-r-, cf. Lejeune, Phonétique 32). Le présent retrouve dans les gloses d'Hsch. : e:ù6u-x-réotvov • di
x-re:lvw, les aoristes !!x-re:Wot et !!x-rotvov seraient issus de 7I"e:<pUXULotV, de; op66v et tau-x-réotvov . -ro taù 7I"e:<puxoe; XotL
cet aor. radical. Voir aussi Xot(vw. op60v 8év8pov.
592
Et.: Pour le suffixe -8CJ)v, cf. Chantraine, Formation la plus connue est celle de Delphes. D'où les dérivés :
360 sqq. Pas d'étymologie, cf. Frisk et Boisacq s.u. , AfL<PtXTUovlcx, -tx6c;, -EUCJ).
5. Ave/' un vocalisme 0, le dialecte rhod. a un subst. qui
désigne une division territoriale, «canton» (Schwyzer
281, etc.), cf. la glose d'Hsch. x-rUVCXt Tj XTOLVCXt . XCJ)P~O'EtC;
KTCtCJ) : prés. (Emp., ion.-att., etc.), aor. ~K'nO'(O')ot 1t'poyovtxwv lEpWV, Tj 87jfLoC; fLEfLEptO'fL&voC; ... ; avec les
(Hom. 2 ex., ion.-att., etc.), fut. XT(O'CJ) (lEsch., etc.), aor. dérivés x'rotv&'riXC; et XTotvi-riXc; (Rhodes); ce terme
pass. èXT(0'611V (ion.-att.), pf. pass. ~XTtO'fLott (Hdt., ion.- archaïque est largement attesté en mycénien sous la
att., etc.), act. ~XTtXCX (helIén. et tardif), le redoubl. forme kotona ou kotoina, qui désigne un mode d'occupation
s'explique soit par une dissim., soit par le développement de la terre, avec le composé kotonooko = XTotvo-6xoc;
d'une prothèse. L'existence d'un présent athématique est «détenteur d'une ktoina ", les dérivés kotoneta = X'rOtv&Tott,
garantie par mycén. 3 e pl. kitijesi et part. moy. kitimena, kotonewe = n. pl. XTotv7jFe:c;, V. Chadwick-Baumbach 214
également homo EU XTlfLEVO<;. Sens à la fois général et et Lejeune R. Et. Gr., 1965, 13 sq. : quelles que soient les
diversifié. Le mycén. kitijesi veut dire ~ défricher, planter », conditions juridiques, kotona désigne une parcelle de terrain.
et kitimeno, f. -mena opposé à kekemeno peut signifier Au sens de «fonder, établir une colonie », x'rl~CJ) et
« défriché. d'où p.-ê. «individuel JI (Chadwick-Baumbach son groupe ont été concurrencés par olxl~CJ), ol>uO'-djc;, etc.
213 sq., en dernier lieu, Palmer, Interpretation 186 sqq.). Le grec moderne a xTl~CJ) «fonder, bâtir, construire JI,
Chez Homère ÉU-XT(fLEVOC; est dit de villes, d'Iles, de jar- xTlO'tC; «faite de fonder, créer, construire JI, xTlptov «bâti-
dins. En grec alphabétique xTl~CJ) a pris le sens de « fonder, ment, construction JI, la signification devient ainsi banale.
installer, construire, créer JI (ion.-att., etc.); également Et.: Les formes de présent athématique se définissent
attesté avec préverbes : IXVot-, ÉTn-, O'UV-. bien avec grec x'rlfLEVOC;, mycén. kitimeno, 3 e pl. kitijesi
1. L'adj. verbal en composition -XTtTOC; est attesté en répondant à skr. k#-ti, pl. k~-y-anti = av. saëiti, syeinti
mycén. akitito de sens douteux, homo ÉU-XTtTO<; = Éu- « habiter JI. Le sens grec de «fonder" pour x'rl~CJ) est une
xTlfLEVOC; «bien construit» (Il. 2,592 = H. Ap. 423, Hés., innovation issue de l'aoriste factitif ~XTtO'ot, cf. Wackernagel
B.), &- «non bâti» (H. Aphr. 123), cxuT6- (lEsch., S.), Spr. Unt. 77, mais les vieilles formes kitimeno, kitijesi
6E6- « fondé par des dieux JI (Sol.), vE6- (B.), mais dans un du mycénien et même x'rlfLEVOC; du grec, ont la valeur de
emploi archaïque ope:l- «qui habite les montagnes» « défricher» ou «défriché", «tiré de l'état sauvage",
(PL, fr. 313), etc. De xTl~CJ) est tirée une forme plus récente « cultivé », etc. En ce qui concerne les formes nominales,
XTtO'T6c; «fondé» (H. Ap. 299, pap.), avec les composés: à 1t'Ept-x'rl-TCXt pourvu d'une suffixation en *-tü- répond
6E6- (trag. adesp.), vE6- (PL, Hdt., etc.), d'autres plus skI'. pari-k#t- avec un suffixe t, « qui habite autour., de
tardifs. même à e:\l-X'rtTOC; répond av. ana-sita- «inhabité •.
2. Noms d'action : xTlO'tC; f. «fait de fonder une ville, KTlcrtC; «fait de fonder" doit être une création du grec,
une colonie. (ion.-att., Plb.), tardivement «création" mais il existe un thème parallèle en indo-iranien, skI'.
(NT, etc.), • créature" (LXX, NT, etc.); XTtO'-rUC; f., ksiti-, av. siti- «résidence". De x'rolvot, on rapproche le
fait sur thème en -0'- d'après XT(~CJ), etc., «fondation» radical en i, arm. sp.n, gén. sini «lieu habité ». Cf. encore
(Hdt. 9,97, hapax), cf. Benveniste, Noms d'agent 72; x'rIÀoc;, XT&OfLott, et Pokorny 626, qui cite en outre skI'.
puis en grec hellér•. et tardif xTlO'fLot «ce qui est fondé, k~étra-, avest. S6i6ra- n. «bien fonds ".
colonie, construction» et XTtO'fL6c; « fondation" (Asie
Mineure, époque impériale).
KTLÀO!; : «apprivoisé, obéissant JI, dit de personnes et
3. Noms d'agent: a) du présent xTl~CJ) formes attendues d'animaux (Hés. fr. 222, Emp. 130, PL P. 2,17, Nic.);
avec siffiante devant la dentale : X'r(O'TCJ)P «fondateur» comme substantif m. « bélier, chef du troupeau" (II.
(PL, E.), x'rtO'-djp id. (Corinthe, IVe S. av.), avec le f.
3,196; 13, 492, alex.), cf. Hsch. = b 1t'POllYOUfLe:VOC; T'Ïjc;
xTlO'Tptot (Asie Mineure, époque impériale), xTlO'T1JC; 1t'olfLvll<; xpt6C; et voir Thompson, Cl. Rev. 46, H)32, 53.
« fondateur, constructeur, créateur JI (Arist., hellén., Cf. xTlÀoc; (ms. xTIÀtc;) . Tt60t0'6.;, 1t'p~o<;, 7JYEfL6:JV (Hsch.).
tardif), d'où xTlO'TWV (graphie pour -ELOV) «sanctuaire V. A. Morpurgo, Riv. Cult. Cl. Med. 1960, 30-40.
d'un fondateur» (pap. IVe S. après) ; mais Hdt. 5,46 a déjà
Verbes dénominatifs : èXT~À6:JQ'(XV'ro «ils apprivoisèrent JI
le composé O'uyxTlO'T1JC; et il y a d'autres composés plus
(Hdt. 4,113), pl. pass. ÈXTtÀCJ)fL&\lOC;' O'u\I~611C; (Paus.
tardifs.
p. 177 Erbse); XTtÀEUOVTCXt «ils sont apprivoisés» (Pi.
b) Les formes sans siffiante, plus archaïques, se rappor- fr. 238).
tent à la notion intransitive d'. habiter », etc. : avec le
Et.: Adjectif dérivé de x'rt- avec le suffixe -ÀOC; : sens
suIT. -T1JC;, 1t'e:pt-xThott «voisins. (Od. 11,288, hapax),
« qui reste près de l'habitation, qui n'est plus sauvage », etc.
puis xThcxt «habitants" (E. Or. 1621), mais x'rlT1J<;
signifie «fondateur JI à Delphes (SI G 711, L 5, Ile S. av.) ;
le mycén. a déjà metakitita = certainement fLETot-XTlTott, KTU1TO!; : m. «bruit fort» résultant surtout d'un choc
p~-ê. «hommes transportés", cf. Chadwick-Baumbach (Hom., poètes, plus rare en prose), dit du bruit des sabots
S.U. xTl~CJ) avec la bibliographie, et kitita «colons. ('1). des chevaux, du tonnerre, du heurt de vaisseaux, d'une
4. Autres dérivés anciens où XTt- signifie «habiter. : porte que l'on frappe.
1t'e:ptxTlove:<; «voisins. (Hom., Hés., inscr., Pi., Th. 3,104) et Comme second terme de composé OCÀ(-XTU1t'OC;
IXWpt-XTloVEC; (PL) ou -x-rUove:C; (Hdt., etc.) ; sur la graphie (S. etc.), OCPfLCXT6- (lEsch.), ~cxpu- (H. Dem.) et nom-
usuelle en -uCJ)v, Buck, Greek Dialecls § 20 ; le mot a reçu breux autres ex. parmi lesquels certains expriment l'idée
un emploi politique précis pour désigner des associations de «battre JI, même si aucun bruit n'en résulte, cf. 7JÀt6-
de cités groupées autour d'un sanctuaire, l'amphictionie XTU1t'OC; (lEsch.), Xtov6- (S.).
593
Verbe correspondant : x'tU~éoo (Hom., ion.-att.) avec uo!'. Sur KUIXfJ.O<;, KUIXfJ.<i<; dans l'onomastique, V. L. Hobert,
~X'nmov (Hom., S.) et sX'ru1tlJcrlX (S., E.) : «résonner., Noms indigènes 146-147.
notamment dit du tonnerre, d'arbres qui tombent, etc., Verbes dénominatifs: XUIXfJ.e:Uoo «tirer au sort avec des
employé aussi sens factitif. Également avec préverbes, fèves» (att.), avec xUIXfJ.e:u'l"6<;; XUIXfJ.I~oo «être bonne à
surtout tardivement: sm- (Ar., A.R.), XIX'l"IX- (Alciphr.), marier» (Ar. fr. 582), cf. l'un des sens de XUlXfJ.O<; chez
{mo- (JEI.). Dérivés: X-rU1tlJfJ.lX = x-rU~oç (Critias, E. Andr. Ruf. et Poli.
1211), X'l"U1tlJ'l"1Jç «qui fait du bruit. (Suid. S.u. ~1'l"UÀOÇ); Rien à tirer de la glose XUfJ.1)XlX . XUIXfJ.OV (Hsch.).
X'l"U~IIX' Ô sm6IXÀlifJ.~0<; x-rU~oç (Hach.); x'l"Umoov' 'l"OOV En grec moderne, « fève. se dit xouxxL
smxpoufJ.ti'!"oov 'l"0\) 6IXÀOCfJ.OU, 0( smx'l"U~o\)O"LV ~ç006e:v, IhlXv A côté de XOIXfJ.O<; existe avec le même sens un mot
cruyxlX'l"lXxÀ(V1)'l"IX~ 'l"ij> VUfJ.tp1cr 1) Y1)fJ.IXfJ.év1) (Hsch.). ~OIXVO<; valant XOlXfJ.OÇ (Poli. 6,61, Phot.). Hsch. a la glose
Le grec moderne a conservé x-rU~oç « coup », X'l"U~OO ~UIXVO~· XUIXfJ.O~ XIXL ~<iv ()cr~p~ov; en outre, ~OUIXVO~ .
« battre, frapper, taper sur », etc. XUIXfJ.0~ Stp601, ()cr~pLOV. HéIiod. Hist. 3 glose 7rUIXVO<; par
Et.: Le" témoignage d'Homère indique peut-être dans ôÀ6-~upo<;.
quelle direction il faudrait chercher l'étymologie de ce Il existe un dérivé ~uocv~o<; diversement interprété,
verbe expressif, qui fait penser à (y)8o\)~oç, (y)8ou~éoo. voir Alcm. 96 P.
Selon Güntert, Reimwortbildungen Hi8, résulterait du Composé nUlXv-é\jJ~IX, -6\jJ~lX n. pl. nom d'une fête ion.-att.
croisement de (y)8ou~éoo et -rU~'l"00. Selon Meillet, BSL où l'on faisait cuire des fèves (~UlXVOV ~\jJe:~v, cf. Plu.
28: 2, 1928, 117, suivi par Ruijgh, L'élément achéen 148, de Thés. 22), d'où le nom de mois nUlXVe:\jJLWV, -o\jJ~wv. Autres
x--rU~o<; avec un préfixe x- (?), cf. xoc~poç. formes encore : KUIXVe:\jJ~WV, -o\jJ~wv (Ceos, Cyzique, 1 G Rom.
4,157) enfin, nlXv6\jJ~lX hors de l'att. selon Lycurg. fr.
Kua.9os : m. «coupe servant à puiser, petite mesure 84. Il est difficile de mettre de l'ordre dans ces données et
valant le sixième d'un cotyle, ventouse », etc. (ion.-att., etc.) de déterminer quelles analogies, dissimilations, etc., ont
Diminutifs : xuoc6~ov (Phérécr., etc.), ou -e:LOV (Nic. Th. pu se produire. Selon Specht, KZ 69, 1951, 133 sqq.,
591), -lç (Sophr.), -lcrXOÇ (médec.). *~UIXfJ.O<; (i.-e. * pu-, * peu-, cf. Pokorny 847) serait la forme
Adjectifs : XUIX6w81)<; «qui ressemble à un cyathe» originelle, puis par dissimilations diverses XUIXfJ.O<; et 7rUIXVO<;.
(Ératosth.), -~lXroÇ «de la contenance du cyathe» (Simp. Brugmann, Gr. Gr'. 50, verrait dans nUlXv6\jJ~IX, ~UIXVO<;
in Ph. 174, 30, etc.). un compromis entre KulXv- et nlXv-6\jJ~IX, cette dernière
Nom de qualité créé par Pl. selon D.L. 6,53 : xUlX66'l"1j<; forme reposant sur * kw- prononciation rapide de kuw-
f. «la notion de cyathe.. Verbe dénominatif xu1x61~00 dans XUlXfJ.OÇ (?).
«puiser avec un cyathe, une petite coupe» (com., Plb.). Et.: KulXfJ.o<; a souvent été considéré comme un terme
Le lat. a emprunté cyathus. d'emprunt: (déjà Chantraine, Formation 133, en dernier
Et.: Finale qui se retrouve dans des mots du même lieu Kuiper, Gedenkschrift Kretschmer 1,215, n. 19). Il est
genre : À~xu6oç, YUPYIX66ç, etc. Pourrait être un terme de toutefois fort possible, comme le remarque aussi Frisk, que
substrat, mais plutôt dérivé de XUlXp qui désigne une XUIXfJ.O<; se rattache à xuéoo, etc., cf. Strômberg, Pflanzenna-
« cavité •. Hypothèse à écarter de Pisani, Rend. Ist. Lomb. men 51 et déjà Boisacq S.U.
73, 1939, 529.
KUa.VOS : m. «smalt, émail de couleur bleue foncée,
KUa.jLOS : «fève» [vicia faba] (Hom., ion.-att., etc.), azurite. (Hom., ion.-att., etc.), également nom d'un oiseau
Atyu~'l"~Oç x. (Nic., etc.) désigne le nénuphar rose; enfin, de mer, turdus cyanus (Arist.), cf. Thompson, Birds s.u.,
la fève s'emploie pour le tirage au sort (Hdt., etc.), cf. nom du bluet (Pline); rarement employé comme adj.
Plu. Pero 27; aussi extrémité du sein qui se gonfle à la « bleu foncé •. Cf. Halleux, St. Micenei, 9, 48 sq.
puberté (Ruf., Poli.); nom d'une petite monnaie à Le smalt est employé comme décoration chez Hom. et
Tauromenium (Rh. Mus. 60, 1905, 331). pour des objets décrits dans les inventaires mycéniens, où
Composés : XUIXfJ.O-'l"pWç «qui croque des fèves ,) (Ar.), le mot est bien attesté: kuwano avec l'adj. kuwanijo (cf.
xUIXfJ.o-(36Àoç « choisi avec des fèves. (S.); au second terme: Ruijgh, Études § 204) et le composé kuwanowoko « ouvrier
ÙOcr-XOIXfJ.OÇ «fève à cochons, jusquiame. plante qui a des qui travaille le smalt ,), cf. Chadwick-Baumbach 213 et
propriétés vénéneuses (Hp., X., etc.), d'où -~voç (Dsc.), F. Bader, Composés du type demiourgos § 23.
ùOcr-XUlXfJ.OCoo «être rendu fou par la jusquiame» (Phérécr.), Une quinzaine de comp03és en grec alphabétique :
-éoo (Hsch.), le premier membre est péjoratif, mais les xUlXv6~E~1X «au pied de smalt. (Hom.), -~Pcrp0<; «à la
anciens l'ont parfois rapproché de ()e:LV (Strômberg, proue sombre. (Hom., B.), avec le doublet métrique
Pflanzennamen 31 et 155); en outre, 8LOcr-XOIXfJ.Oç même -~P4>pe:LOÇ (Hom.), cf. Risch, Wortb. der homo Sprache 120 ;
sens, et 6e:pfJ.o- plante mal identifiée. -XIX1'l"1j<; «à la chevelure sombre. (Hom., etc.), épithète de
Nombreux dérivés diminutifs XUOCfJ.LOV (tardif), Poseidon, pour la forme en -'l"lX cf. Risch, Festschrift
XUIXfJ.18e:ç . fabacia (gloss.) «cosses de fèves ». Debrunner 389 sq. En outre: -(3e:v%<; (Ar. fr. 165), -~e:~Ào<;
Adjectifs : XUOCfJ.~VOç «de fève» (com., Gal.), -~lXroÇ «de « aux vêtement noirs de deuil., dit de Déméter et Léto
la taille d'une fève» (Dsc., Luc.). (H. Dem., liés.), -~)..6XIXfJ.OÇ (B., etc.), -Xpooç et -Xpoo<;
Substantifs : XUIXfJ.lfiç, m. pierre précieuse qui ressemble (E., etc.); dans la plupart des composés ce premier terme
à une fève (Pline H.N. 37,188), -r'l"1jç héros attique qui se a un sens de couleur.
trouvait près du marché aux fèves (Paus.), -r'l"~<; &yopoc Dérivé : xuocve:o<;, -0\)<; «de smalt> (Hom.), mais le
«marché aux fèves» (Plu.), cf. Redard, Noms en -'l"1jç plus souvent «bleu très foncé» et parfois «noir» (Hom.,
193 et 108; XUlXfJ.WV, -oovoç« champ de fèves» (Thphr., etc.), ion.-att., etc.), dit des vêtements de deuil de Thétis,
d'où -oovt'l"1j<; «travailleur sur un champ .de fèves» (pap.). de nuages, de cheveux (Hom., etc.), mais le sens de « bleu
594
foncé» est bien défini par Pl. Ti. 68 c, et cf. Capelle, Rh. KU~TJ~o" : 0 xcx't'e:)(6fLe:voÇ 'l"!i fL1J'l'pt 'l'OOV 6e:oov avec
Mus. 101, 1958, 10 et 35. xuoéotc;' YcXÀÀoç: xlvcxt80ç fLCXVtOOV et XU01JO~ . 6e:o(jlopd'l'cxt
Et.: Emprunt. Tous s'accordaient, depuis Goetze, XOpUOCXV'l't~, fLcxvt~ (Hsch.). En rapport avec Kuo~o1J (voir
Friedrich, Heth. Worterbuch, Benveniste, BSL 50, 1954, sous KuoéÀ1J), mais v. aussi Benveniste Mélanges Dussaud
43 à rapprocher hitt. kuwanna «azurite •. Mais Laroche, 249-258, à propos de la légende de Kombabos.
Rev. Hitt. As. 79, 1966, 180-181, écrit ku(wa)nnan et
traduit: 1) « pierre précieuse », 2) «cuivre •. Ces précisions KU~TJÀL", -e:wç : f. «couteau» ou «hache », cf. l'exp!.
philologiques ne nous semblent pas ruiner le rapproche- d'Hsch. fLcX)(CXtpCX, &fLe:tVOV 8è 'lt'éÀe:xuv, <T> 'l'aç (3oüc; XCX'l'CXOcXÀ-
ment traditionnel. Mot de culture du bassin méditerranéen, ÀouO't. Autre glose d'Hsch. : 'l'tVèç TI)V 'l'Upoxv'ijO''l'tV, mais
selon Kammenhuber, KZ 77, 1961, 53. il s'agit d'une plaisanterie de Cratinos, cf. Cratin. fr. 315.
Verbe dénom. XU01JÀ(O'CXt' 'lt'e:Àe:XLO'CXt (Hsch.). Il existe
KUa.p, -cxpoç : n. «trou, trou d'une aiguille. (Hp. un composé &.ye:pO't-xuo1JÀtc;, cf. Hsch. s.u. (Cratin. fr. 62),
Morb. 2,33), «orifice de l'oreille» (Poil. 2,86). terme comique qui peut présenter une contamination de
Et.: Vieux thème en r. On peut rapprocher le dérivé XU01JÀtç avec le nom de la déesse Cybèle, cf. Chantraine,
thématique avest. süra- m. « trou. (i.-e .• küro-) ; avec un R. Ét. Gr. 1962, 390. Dérivé: xuo1JÀtx6ç (corn.).
autre vocalisme arm. sor « trou, caverne» (i.-e .• kower-o-). Et.: Ignorée.
Radicaux suffixés en 1 : xU-Àcx (voir s.u.), et avec un autre
vocalisme et une autre structure : xo'iÀoç «creux • de KU~LaTa.w : (-éw Opp. C. 4,263) «plonger la tête la
*xoF-tÀ-oç. Sans suffixe: lat. cauus (v. Ernout-MeiIlet s.u. première, faire la culbute» (Il., Pl., X.), aussi avec les
avec cauerna) , avec vocalisme long: xoooç v. s.u. On rappro- préverbes: èx-, XCX'l'CX-, 'lt'e:pt-. Nom d'agent : xuota'l'1J'l'~p
che d'autre part xuéw «être gonflé., etc., ce qui peut se «celui qui saute la tête la première, acrobate qui fait
relier à l'idée de creux, cavité. Ce rapprochement trouve la roue» (Hom., E., Tryph.); avec (par superposition
un appui dans !y-xucxp = !y-xuoç, cf. sous xuéw. syllabique?) xuota-rljc; (Délos), XUOtO''l''ijpcxc; (Hsch.)
Noms d'action : XUOLa'l'1Jcrtc; (Plu., Luc.), -1JfLcx (Luc.)
Ku~~ÀTJ (-Ci) : déesse d'origine anatolienne que l'on a « le fait de faire la roue •.
confondue avec Rhéa (Pi. fr. 8 Snell, Ar., etc.). Un doublet Et.: Verbe expressif d'origine inconnue. Si XUOtO''l'~ç
KUOe:ÀLÇ est attribué à Hippon. 58 M. Il existe une autre était ancien, on pourrait supposer un présent. *xuol~OfLCXt,
forme Kuo~o1J (Hippon. fr. 127 M, Charon de Lamps. et xuota'l'cXw serait tiré de xuota~ç. On est tenté d'évoquer
F. Gr. H. 262 fr. 9, Hdt. 5,102), qui fait pender à la déesse cert.ains mots attestés dans l'EM et d'ailleurs obscurs :
orientale Kubaba. Sur cette divinité, voir E. Laroche, XU01J . xe:(jlcx).~, etc., cf. sous XUfL01J. A XU01J se rattacheraient
dans Éléments orientaux dans la religion grecque ancienne XU01Jooç' 0 XCX'l'cxxu<jJCXC; (E M 543,10), XU01JOav' 'l'O è'lt't TI)V
113-128; Dupont-Sommer, chez A. Dupont-Sommer et xe:(jlcxÀ1)v PL'It''l'e:tV (ibid.), mais selon Hsch. 6e:o(jlopd'l'cxt,
L. Robert, La déesse de Hiérapolis Caslabala, 1964,7-15. XOpUOCXV'l't~; XU01J'l'L~W' è'lt't xe:(jlcxÀ1)v pL<jJW (Hsch.);
xuo~atv8cx (Poil. 9,122) glosé par Hsch. è'lt't xe:(jlcxÀ~v, ~ 'l'O
KU~EpVa.W : «gouverner un navire », d'où "le com-
(jlope:'iv E'It't VW'l'OU, ~ XCX'l'a VW'l'OU (Hsch.). Frisk se demande
mander. (Hom. à l'aor. Od. 3,283), rarement et tardive- si xuota'l'cXw ne serait pas tiré de xuooç «rouler comme un
ment «conduire un char », parfois ,< gouverner» (Pi. P. dé », ce qui n'est pas impossible.
5,122, Antiphon 1,13, etc.), chypr. inf. xUfLe:p'ijvcxt (Schwyzer
685,1 = ICS 264) ; également avec le prév. 8tcx-. KU~LTOV : n. «coude. (Hp. Loc. Hom. 6), mot sicilien
Noms d'agent : xuoe:pv1J-rljp, dor. -iX-rljp ,< homme qui selon Ruf. Onom. 72 et Poil. 2, 141 ; d'où XUOt'l'(~w « pousser
tient la barre. (Od. 8,557, Pi., etc.), f. -~'l'e:tpcx (AP, Nonn.), du coude» (Épich. 213). En outre, xuowÀov id. (Poil. 1. c.),
avec l'adj. -1J-rljptoç (Orac. ap. Plu.); XUoe:pVl)'l'1Jç éol. qui résulterait d'une contamination avec wMv1J (?).
XUfLe:PV~'l'1JÇ selon EM 543,3 id. (Hom., ion.-att., pap., etc.), Hsch. a xuowÀcx' xooÀcx, ~ ba(jluc;, ~ fLe:YcXÀCX bO''l'a, xcxt
d'où f. -'ij'l'tç épithète d'lois (P. Oxy. 1380); xuoe:pv~crtcx bÀéxpcxvcx.
n. pl., fête des capitaines de navire en l'honneur des Et.: Le mot étant donné comme sicilien, il est plausible
héros qui commandaient le vaisseau de Thésée (Plu. Thés. d'y voir un emprunt à un dialecte de l'Italie du sud ou au
17, etc.), xuoe:pv1J'l'tx6ç «apte à gouverner un navire. latin. Opinion contraire de Bechtel, Gr. Dial. 2,284 qui
(PI., etc.), rarement au figuré (PI.). tire le mot de XUOOC;.
Rares noms d'action: xuoépv1JO'tç (dor. -iXO'tC;) «action de
gouverner un navire» (PI. Rép. 488 b), parfois au figuré KU~O" : m. «dé », dit aussi des points du dé (E.,
(Pi., 1 Ep. Cor. 12,28); autre nom d'action, comme d'un Pl., etc.), au pl. « table de jeu. (Hermipp. 27) ; objets en
prés. *XUOe:pVL~W, xuOe:pvtO'fL6c; (Aq.). forme de dé : : «cube» (Ti. Locr.), d'où nombre cubique
En grec moderne xuoe:pvoo, xuoe:pV~'l'1JC; gardent leur (Pl., Arist.), cf. Mugler, Terminologie géométrique s.u.;
sens technique, mais s'emploient largement dans un sens morceau de bois ou bloc de pierre en forme de cube (pap. et
général, «gouverner, administrer., ,< gouverneur» avec inscr. hellén.), gâteau en forme de cube (Eup.), morceau de
xuoépv1JO'tç «gouvernement ». poisson salé (Alex.), vertèbre (Rhian. 57) d'après .xO''l'pcXycx-
Le lat. guberno est emprunté au grec. Àoç, creux dans la hanche de mouton (Simaristos ap. Ath.
Et. : Le chypr. xUfLe:p'ijvCXt fait penser que xuoe:pvcXw repose 399 b).
sur une dissimilation fL - v > ~ - v (Lejeune, Phonétique Quelques composés : (jltM-xuooç «qui aime jouer aux
131). Pas d'étymologie et l'on a supposé un emprunt, dés» (Ar., Arist.), xuo6-xuooç «puissance six» (Hip-
cf. Fohalle, Mél. Vendryes 157, Chantraine, Étrennes pol., etc.).
Benveniste 18, Hermann, Gotl. Nachr. 1943 2 sqq., etc. Dérivés: 1. XUOtOV thon salé en forme de cube (corn.,
595 KÛSOS
pap., etc.), mais cf. Thompson, Fishes s.u. ; d'où xuô~cipwv KÛSOS, -e:Ot; ; m. «force magique, rayonnement de la
«récipient qui contient ce poisson,. (pap.) et xuô~o force,. (Hom., Hés., lyr.), souvent complément de 8~86vot~,
acixT1)t; «arrangeur de poisson salé. employé comme b7tcit;e:~v, etc.; une divinité donne le kudos à un guerrier,
sobriquet (Str., Suét.); en outre, xuôliXt; (au pluriel cf. Il. 11,300, etc., à un roi, cf. Il. 1,279, etc.; l'idée d'un
xuô[on) m. sorte de thon, p.-ê. propre à fournir des xM~cx rayonnement de puissance apparaît dans xo8e:" yotlCilV
(Opp. H. 1,183). 2. xuôoa"t"6v • fraction répondant au appliqué à Zeus (Il. 8,51, etc.), cf. Trümpy, Fachausdrücke
cube. Iln" (Dioph.), suffixe de e:txoa"t"6t;, etc. 3. xuôe:wv 196 avec la bibliographie, notamment Greindl, Kleos,
« maison de jeu» (Tz.). 4. Adj. xuô~x6t; • en forme de dé, Kudos, etc., diss. Munich 1938, Rh. Mus. 89, 1940, 220;
cubique. (Pl., Arist., etc.). enfin Latacz, Freude 130-131 et surtout Benveniste, Insti-
Verbes dénominatifs: 1. XUOe:OCil .jouer aux dés» (corn.), tutions indo-européennes, 2, 57 sqq.
«prendre des risques. (Pl., X., etc.), • tromper. (Epict.), Composés : au second terme de composés, on a tp~
d'où xuôdcx.« jeu de dés» (att., etc.), xuôe:UTIJt; «joueur de xu8-1jt; (Hom., B., Théoc.), dit des dieux, de leurs dons,
dés» (S., att., etc.), -"t"~x6t; (att.), -TIJP~ov • maison de d'un banquet (!), etc., tm- en prose (X., Isocr., Plb.),
jeu,. (Plu., Poli., etc.). 2. XUOl~Cil «construire un cube, qle:pe:- (B.). Dans l'onomastique 'AyÀoto- xo81lt;, Llw-,
mettre un nombre au cube» (Hero, Plu., etc.) avec xuô~afL6t; 'E7t~-, cIIe:pe:-, etc.
(Theol. Ar.). 3. xuoqt employé par Hsch. dans la définition Au premier terme xu8~- selon la vieille alternance de -~
de 7tE"t""t"e:oe:~. avec des suffixes en -p- en -v-, en -s-, xu8~cive:~pot «qui donne
Le lat. a emprunté le mot sous la forme cu bus. le kudos aux héros., épithète de fLci)(1), puis d'&yop-lj (Il.),
Le grec moderne continue à employer xMot; «cube, cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,447, Sommer, Nominalkomposita
dé JI, etc. 181. Benveniste, Origines 80, voit dans xu8~- un thème
Et. : Les noms du jeu de dés varient suivant les langues. On d'adjectif et dans le composé un composé possessif • où
a supposé que XUôOt; était un terme d'emprunt parce que les hommes possèdent la force rayonnante •. Dans l'ono-
selon Hdt. 1,94, les Lydiens affirmaient avoir inventé le mastique, Ku8~-xÀ'ijt;, Ku8l-a"t"pot"t"ot;, mais déjà de bonne
jeu de dés, cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,458. Pas d'étymologie, heure existe la formation secondaire Ku8o-xpciT1)t;, Ku86-
cf. Frisk, avec la bibliographie. V~XOt; (Bechtel, H. Personennamen 269).
Sur XUôOt; . "t"pMÀ~ov, voir s.u. X07te:ÀÀov. Dérivés nominaux : adjectifs : 1. xo8~fLOt; «glorieux.
(Hés., H. Herm., PL); 2. xu8p6t; id. (Hom., touj. au f. dit
KUSa.tO .... a.L : lEsch. fr. 141, Epich. 35,6, avec l'aor. de déesses, un ex. chez lEsch., X.); superl. xo8~a"t"ot;
xu8ciaacxa6cx~ (A.R. 1,1337), act. xu8ci~Cil (Epich. 6), pass. surtout chez Hom. pour Zeus et Agamemnon, d'où
xu8cxa6'ijvcx~ (S. Aj. 722). Sens : «injurier,.; les gloss. xu8la"t"ot"t"ot;, voc. xu8la"t"cx"t"e: pour xo8~a"t"e: (Nic.); comp. n.
traduisent par ÀO~80pe:LV. Le subst. xo8ot; m. (Sch. S. xo8~ov (E.), cf. Seiler, Steigerungsformen 76; xu8p6npot;
1. c.) doit être un dérivé inverse. (Xénoph., B.); xu8éa"t"e:pot; (Plb., douteux) dénom. tardif
On a l'habitude de rapprocher un mot de structure xu8p6ofLot~ «se glorifier»; 3. xuMÀ~fLOt; épithète de héros, de
obscure : xu8o~fL6t; «tumulte du combat. (Il., Emp., Ar. nations, etc., se rapporte à la vigueur et l'éclat (Hom.),
par parodie, Plb.), mais la dérivation n'est pas claire; le suffixe serait une combinaison de -otÀéot; et -~fL0t;, cf.
s'agirait-il d'un composé? D'où xu8o~fLéCil «mettre en Risch, Wortb. der homo Sprache 98.
désordre JI (Il., Q.S.) ; sur ces mots, v. Trümpy,4Ii'achaus- 4. Formations nominales tardives ou secondaires :
drücke 158, Bechtel, Lexilogus s.u. ; en outre, xu8o~807tciCil xu81je:~t; (AP, Man.), f. dor. -iXe:aaot (Épidaure), analogique
(Ar. Nuées 616, Paix 1152); cf.t)(608o7téCil. des adj. en -1je:~t;; U7te:p-xo8otv"t"otç 'A)(otwUt; «arrogants >,
Gloses d' Hsch. : xuMy)(ott; . fLci)(cxt;, Ào~8oplcxt; ; xu8oty- (fin de vers Il. 4,66,71), analogique des formes comme
)(6fLe:Vot . Ào~8opOOfLe:Vot; xu8ci"t"nw . tmqlCilve:Lv. &xcifLott;, IIouÀu8cifLott;, cf. Risch, o. c. 23 et le nom de dème
Ku8cxv"t"(8ot~ (Wackernagel, Gl. 14,54 = KI. Schr. 2,862).
Et.: On rapproche de façon plausible des mots slaves,
germaniques et indo-iraniens signifiant «blâmer, injurier,. : Formes douteuses : xu8v6t; = xu8p6t; var. chez Hés. Th.
328, IG XIV 2117.
v. sI. kuditi • fLéfLqle:a6ot~ " russe prokildilï, germ. m. h. ail.
gehiuze (' bruit, cri, moquerie, sarcasme », p.-ê. skr. kutsdyati 5. Dans l'onomastique on a des formes Ku8e:ot;, Ku8liXç,
«blâmer, se moquer de •. Voir Pokorny 595, qui ajoute Ku8e:[81lt; (Bechtel, H. Personennamen 270).
avec hésitation m. angl. schüten «crier JI, v. isl. sküta, Verbes dénominatifs: 1. Ku80tlvCil (aor. Ku8'ijvot~) « donner
sküli «moquerie JI. force et éclat» (Il. 5,448), qui finit par prendre le sens
d'honorer. (Hom., PL, Plu.), avec le doublet secondaire
Ku8civCil (Il. 14,73; 20,42), le présent -ot[VCil doit être tiré
KUSa.p : "t"ciqlot; (Hsch.). Est-ce une faute pour x'ij8otp?
d'un thème en -n- (alternance ancienne -~-, -p-, -v-Jo
Formellement le mot irait bien avec x\i8ot;, mais ayant
2. xu8~6CilV «plein de force et de fierté. (Il.), avec
quel sens?
Ku8~6Cila~ (H. Hom.), Ku8~ciotaKe: (A.R., Q.S.); ne semble
avoir rien à faire avec le thème en -~- de xu8~-cive:~pot,
KUSa.pOS : m. (Antiph. 321), -ov n. (pap.; AB 274; mais entre dans la série métriquement commode des
EM 543,39) «petite embarcation.; le lat. a emprunté présents en -~6Cil, cf. Chantraine, Gr. H. 1,359.
cydarum. Et. : K\i8ot; est un vieux mot qui exprime la force rayon-
Et.: Inconnue. nante des dieux ou celle qu'ils confèrent. Le sens invite
donc à rapprocher le v. sI. éudo n., gén. -ese • miracle,
KUS(a.S : "t"a &v61l (= t~cxv61jfLot"t"CX) "t"wv b86v"t"CilV (Hsch.). merveille », éuditi s~ • admirer », mais le mot sI. supposerait
Ni le sens, ni la structure ne sont clairs. Hypothèses chez un vocalisme *qëu-. Quant au rapprochement avec v. sI.
Pokorny 956. éuti «entendre, percevoir., il est plus éloigné et
19
596 -
ne convient guère pour le sens; c'est pourtant l'opinion de 2,10), IX7tO- id. (Astrol.); XUllP6v . ~yxuov, &'7tOtMv, [lÀOta..6v
Pokorny 587, qui insère l'üBoe; dans la famille de l'oéoo, lat. (Hsch.).
caueo, etc. Mais Latacz o. c. évoque l'uéoo, l'Ü!LOt. Composés. Au second terme : ~y-xuoC; «grosse, pleine "
Comme l'indique Frisk, Wackernagel a rapproché dit de femmes ou d'animaux (Hdt., Hp., etc.) avec un
l'uBp6e; avec hésitation de :EuBpo~ peuple en Arachosie doublet de forme archaïque en r ~yxUOtp (Schwyzer 725,
(iran. = $ les glorieux.?) et skr. südra- membres de la VIe S. av.). En outre &-xuov . IX..6x~ov (Hsch.).
4" classe (KI. Schri(fen 1,330). Au premier terme de composés : xuo-cp6poe; «fertile ..
employé au figuré (P. Lond. 1821, 161; EM 546,8),
xuocpopÉoo • être grosse., avec -cpoplOt, -lla~e; (LXX,
méd., etc.); l'UOUpOt f. plante abortive (Agathon Sam.
Ku8wVLa. (!L'iiÀOt ou !LêiÀOt) : n. pl. • coings .. (Stesich.,
ap. Stob. 4,36,12), cf. Strômberg, Pflanzennamen 95.
Alcm., corn., etc.), avec l'uBoov~Ot~ !LllÀLBe:e; (lbyc.). D'où Il. Parallèlement à XUll!LOt existe un dérivé en -!LOt,
l'uBoovéOt (-(Ot) f. « cognassier., Pirus Cydonia (pap., moins étroitement lié à l'uÉoo, XÜ!LOt qui exprime l'idée de
hellén., Dsc.), -t't"l)e; (o!voe;) «vin de coings. (Dsc., Colum.), • gonflement, enflure. en général; d'où deux emplois
cf. André, Cuisine à Rome 176. KuBoovêi..ov • boisson de du mot : 1) surtout au pluriel, XÜ!LOt, XU!LOt..Ot «vague,
coings. (lEt., Paul. lEg.) avec un suffixe pris au latin. vagues de la mer., etc., dit aussi des vagues de la pas-
Verbe dénom. l'uBoov~&.oo c se gonfler comme un coing., sion, etc. (Hom., ion.-att., etc.). De cet emploi sont issus
dit de seins (A. Pl. 4,182), cf. pour la métaphore Ar. de nombreux composés et dérivés : XU!LOt..o-&y1Je; «qui se
Ach. 1199. brise comme des vagues .. (S.), avec contraction xU!LOt.. ooy~
Composé technique l'uBoov6-!Le:À~ (et non l'uBoov~o- 1) f. «grève où se brisent les vagues> (Hdt., etc.), xU!LOt..o-
« hydromel> produit avec un mélange de miel et de coings 7tÀ1)ç (S.), etc. Au second terme de composés : IXXU!LooV
(Dac., Orib.), cf. Strômberg, Wortstudien 30. «sans vague., Àe:uxo-, 7toÀu-, etc., également &-xu!Loe;
Autre nom du coing de forme voisine: l'oBu-!LêiÀov (Alcm. (E., Arist., etc.), IXXU!LOt..Oe; (Trag. Adesp.), "p~xu!L(Ot
100 P., mais cf. Ath. 81 f). (Pl., E., etc.) «groupe de trois vagues> dont la troisième
Une confusion avec l'6 ....OtvoV est à l'origine de la glose passait pour être la plus dangereuse. Voir aussi xoMxu!LOt.
d'Hsch. : l'oBoove:Ot' aiil'Ot Xe:~!Le:p~v&., l'Ott l'Otpuoov e:tBoe; Dérivés : xU!L&.nov partie courbe d'un chapiteau (ins-
IIe:pa~l'wv. criptions, etc.), l'U!LOt.. l&e;, -lle; • qui a des vagues, qui
Le lat. a emprunté cot6neum, qui a été diversement forme des vagues. (lEsch., Hdt.), xU!LOt..ooBllC; (Arist., etc.),
expliqué, cf. Ernout-Meillet s.u. et cydÔ'neum. Du lat. -6e:~c; (Arist., Opp.), -llp6c; (gloss.) • plein de vagues •.
viennent ital. cotogno, fr. coing (d'où angl. quince), v.h.a. Verbes dénominatifs : a) XU!LOttvoo, également avec
quiten, en sI., v. russe gdunja). ÈX-, etc., • se gonfler, former des vagues, des ondulations >,
Et.: l'o/lU-!LëiÀov est la forme la plus anciennement parfois au figuré (Hom., ion.-att., etc.), adj. verb. IXXU!LOtV ..oc;;
attestée. C'est un arrangement, prenant l'aspect d'un b) l'U!LOt..60!LOt~ «se couvrir de vagues, être couvert par
composé (cf. -!L&Àov), d'un emprunt à l'Asie Mineure. la mer., -600 «inonder., etc. (Th., Luc., Plu., etc.), avec
Puis le grec a créé l'expression KuBoov~Ot !L'iiÀOt d'après la ville -ooa~c; (Str., etc.); c) XU!LOt.. t~O!LOt~ • être agité par les
de Kydonia en Crète (La Canée). Sur le coing, voir Hehn, vagues > (Arist.).
Kullurpflanzen 241. On rattache au nom de la vague les noms de Néréides:
KU!Lo-B6xll, KU!L096ll, KU!Loo. On a aussi évoqué le toponyme
KUÉoo, ~uoe;, l'Ü!LOt, etc. :
KU!Lll (Kretschmer, GI. 24, 1936,277).
2) Le mot XÜ!LOt signifiant • gonflement, vague. s'est
1. l'uéoo «devenir enceinte, porter dans son sein.
trouvé rapproché de xuéoo, qui d'ailleurs repose sur la même
(Hom., etc.), f. l'u~aoo (Hdt., etc.), aor. Èl'ullaOt (ion.-
racine et a pu équivaloir à XUll!LOt, avec le sens d'. embryon,
att., etc.), pf. l'e:l'Ulll'Ot (hellén. et tardif), noter la distinction
fœtus.. (lEsch., E., AP), • bourgeon> (Thphr.), cf.
entre l'u'iiaOt~ et l'ue:î:v, Pl. Banquet 209 a; le passif l'Ull6'ijVOt~,
Strômberg, Theophrastea 79. On a de même en liaison avec
l'Ull91)ae:a9OtL se dit du petit ou de l'embryon qui est porté;
XÜfLOt les composés: IXxufLooV • au sein stérile. (E. Andr. 158)
aor. ancien dans ù7tol'uaOt!LéVll (Hom.), l'uaOt!LéVlJ (Hés.),
et surtout ÈYXU!LooV «enceinte, grosse. (E., Pl., ion.-att.),
«ayant conçu.; d'où l'aor. factitif !!l'uae: • a rendu
cf. la glose d'Hsch. xU!L&.8etc;· Éyxuoue; j dénominatif
grosse. (lEsch. fr. 125,23). Divers présents refaits: l'Uoo
tardif ÉyxufLovéoo. Enfin, xU!LOtlvoo se dit du ventre d'une
• être enceinte, semble parfois apparaître en attique (cf.
femme, etc., dans la poésie tardive.
Pl. Lois 789 el, mais ne serait sûrement attesté qu'à partir
de Arist. et LXX; l'utal'o!LOt~, -00 «devenir enceinte> Le grec puriste emploie encore ~yxuoC;, Éyxu!Lovéoo,
avec suiT. inchoatif (Hdt., etc.); plus préverbes, Èm- Et.: Il s'agit évidemment d'un élément radical signifiant
l'u(al'0!LOtt, -l'uéoo • concevoir derechef. (cf. Hdt. 3,108, etc.), « gonfler _, etc. Le rapport posé avec lat. cumulus (Schulze,
IX7tO-l'UÉoo et -l'ulaxoo, auy- (tardif), u7to-l'uaOt!LÉVl) .devenue KI. Schriften 218) n'est qu'une possibilité. Un ensemble
grosse de. (Hom.). assez disparate où figurent également grec xup~oe;, XUOtp,
Noms verbaux l'Ull!LOt« petit que l'on porte, xoî:Àoe;, etc., se trouve réuni chez Pokorny 592-593.
embryon., etc. (ion.-att.), l'Ullate; «fait de concevoir, Le rapprochement le plus net est celui de xuéoo avec
grossesse .. (Pl., Arist., Thphr.), l'uoe; n. = l'Ull!LOt (Ar. fr. skr. svayati «être fort, devenir fort >', etc., avec un aor.
609, 1 G XII 5,646, Céos), d'où l'u6e:tc;, -e:aaOt «grosse. rad. asv-a-t qui serait grec *~-xu-e:. Voir d'autres formes
(Cos, III" s. av.). chez Frisk s.u. xuéoo.
Dérivés divers : l'Ull-r1)ptoe; «qui favorise la conception
(Hp.), également avec IX- et Éy- j l'u~ ..oop dit d'un oiseau Ku9ÉpELa. : f. surnom d'Aphrodite (Od.), tiré du
(Cyran.), l'Ull.. tx6c; • propre à concevoir .. (Clém. Paed. nom de rUe Ku9llPOt avec abrégement de l'-ll- pour le vers
597
(cf. "\Vilamowitz, Glaube 1,95 n. 9). Aucun rapport avec d'agent : xuxÀlO'''rplot «danseuse de chœur cyclique"
xe:u6oo, malgré Güntert, Kalypso 187 sq., etc. (inscr. att.), d'après XL6otplO'''rpLot, etc.; 3. XUXÀ&(LLVOC;
f. (m.) «cyclamen graecum, Lonicera periclymenum»
Ku9v6v : "ro &xuov cp&p(LotXOV, Xot~ 7toMxu6vot 7toM- (Thphr., Dsc.) ainsi nommé d'après les bulbes de la racine,
O'7te:p(Lot' xuOvov yeXP "ro O'7tép(Lot (Hsch.). cf. Strômberg, Pflanzennamen 36, avec une finale d'après
En se fondant sur ,xXU7)-r1)pLOV' cp&p(LotXOV 7tpot; "ro (Ll) O'7)O'&(LLVOt;, etc. (mais aussi une forme xuxÀot(Llt; chez
XUe:LV yuVotLXe:LOV (Hsch.), on a pensé à une correction en Orph.)'; 4. KUXÀELWV, -wVOt; m. nom de mois (Céos, IVe S. av.),
&xu6vov, cf. LSJ. Bien qu'il puisse s'agir d'un tour euphé- d'après le nom de fête "reX KuxÀ(e:)Lot ; 5. dans l'onomastique
mistique (cf. WXU"r6XLOV remède abortif, tiré de wxu-"r6xot;), KuxÀe:uc; (lEI., Suid.) doit signifier quelque chose comme
nous préférons corriger, cf. la glose &xuov citée sous xuéoo ; • charron. et se trouverait confirmé par l'anLhroponyme
et d'autre part &xu60t; Cali. H. Ap. 52 plutôt de xe:u6oo? mycén. kukereu (Chadwick Baumbach 214). Formes adv.
XUXÀ6O'E (Il. J, xuxÀ66e:v (ion.-att.), xuXÀ66L (A.D.).
KUK6.oo : aor. txux7)O'ot, au passif xUX&O(LotL, txux1j(7)v
Mots employés comme épithètes. et adj. : 1. xuxÀ&t; ne
«agiter, mélanger des liquides, (lait, etc.), également au s'utilise qu'au féminin: « en cercle, circulaire., tardive-
sens général de « bouleverser », etc. (Hom., ion.-att., etc.) ; ment attesté (parfois introduit par corI'. E. Alc. 449),
en outre avec les prév. : ,xVot- (Ar.), 8Lot- (D., etc.), mais ancien et usuel pour désigner les Cyclades: KUXÀ&8EC;,
iles qui entourent Délos; le lat. a l'emprunt cyclas vête-
~y- (Ar.), Xot"rot- (Hp.), O'Uy- (Hp., Ar., Pl.); pour Ar., v.
Taillardat, Images d'Aristophane, index. Un doublet ment de femme rond (Prop., Juv.) avec le dérivé cycladâtus;
2. XUXÀLOt; «circulaire» (ion.-att.), dit notamment des
xuxotlvoo est attesté chez Suid.
chœurs cycliques, des dithyrambes, etc., avec XUXÀLO-
Substantif correspondant xuxe:d>v, -wvot; chez Hom.,
acc. -e:(L)W (Il. 11,624, 641 etc.), vieux thème en s selon 81MO'xotÀot; (Ar.); 3. d'où dérivé n. pl. xuxÀL&8EC; dit de
Risch, Wortb. der homo Sprache 147, Chantraine, Gr. fromages (AP 6,299); 4. xuxÀLx6c; «du cercle. (Arist.),
H. 1,212, atticisme (?) selon Shipp, Siudies 33, dol'. xuxë1v, employé tardivement pour les poètes du Cycle; 5. -6EIC;
-ë1VOt; m. (IG IV l , 121, 102 Epidaure) : mélange de gruau (S. dans des chœurs, AP); 6. -d>8'IJc; (Hp.); 7. XUXÀLotLOC;
d'orge et d'eau que l'on pouvait aromatiser avec diverses dit de roues (IG JI 349, 13); 8. "reX XUXÀLotX& titre d'un
plantes, pouliot, menthe, etc. ; boisson de paysan utilisée ouvrage sur le cercle (tardif); 9. xuxÀë1"r6t; « ferré. dit de
au fêtes d'Éleusis, cf. A. Delatte, Le cycéon, breuvage chevaux (Pap. Masp. 279, VIe S. après), avec le suffixe
-ë1"r0t; emprunté au lat.
rituel des mystères d'Éleusis, 1955.
Noms d'action : XUX'I)-O'Lt; (Pl., Épicur.), -7)0'(L6t; (S. Verbes, tous dénominatifs: 1. xUXÀéoo «transporter sur
lchn. 117), -7)6(L6t; (Max. Tyr.) «mélange, agitation,,; un chariot. (Il. 7,332), «faire tourner, se mouvoir en
en outre, XUX7)(Lot' "r&potX,Ot; (Hsch.), à côté du nom d'instru- rond _, mais, en ce sens intr., général. moyen (ion.-att.),
ment xux7)6pov « cuiller pour mélanger. au figuré (Ar. d'où xUX(7)O'Lt; «révolution» (Pl.); également avec préver-
Paix 654, J., etc.). bes : 7te:PL-, ty-, d'où ty-xuxÀ7)(Lot machine de théâtre
Le grec moderne a xuxe:wv « fouillis., etc. munie de roues qui en tournant faisait voir aux spectateurs
Et.: Présent intensif en -&00 de formation obscure. ce qui était censé se passer dans une maison; 2. xuxÀ600
Voir Frisk s.u., Pokorny 597. Ce dernier rapproche lit. • mouvoir en cercle, donner la forme de cercle., etc.
saukstas «cuiller 0, siùksmës « balayures o. Voir aussi (ion.-att., etc.), également avec 7tEPL-, d'où XUXÀooO'IC;
XUPXotv&oo. • fait d'encercler» (Th., X., Plb., etc.), xuxÀoo/Lot « ce qui est
en forme de cercle, roue " etc. (E., etc.) ; 3. xuxÀe:uoo da ire
tourner en rond, irriguer au moyen d'une roue. (Hp.,
KOKÀOS : m., pl. -01, mais aussi n. -ot collectif (surtout
pap., etc.), d'où XUXÀEU(Lot «roue à irriguer ° (pap.),
au sens de roues) : «cercle, roue 0, etc. (il est possible que
-e:u-r1)PLOV id., xuxÀe:u-r1)c; «surveillant d'une telle roue»;
le sens de « roue» soit originel), tout ce qui est de forme
4. xUXÀll;oo « faire tourner 0, au pass. «tourner» (Aga-
ronde, dit de remparts, d'une assemblée, des yeux, des
tharch., etc.), d'où -LO'(L6c; (Simp., Olymp.).
joues, d'une orbite, etc. (Hom., ion.-att., etc.).
Nombreux composés. Au premier terme: KuxÀo-!36poc; Enfin, deux gloses d'Hsch. : XUXÀ&l;EL . xuxÀ<!l 7tEplépx,E"rotl
nom d'un torrent en attique, -yp&cpoc;, -EI81jc;, -7t6poc;, et xUXÀotlVe:L . O'''rpoyyuÀo L.
-O'oBéoo « faire tournoyer. (Ar. Guepes 1523), xUXÀocpoplot En grec moderne xuxÀOt;, XUXÀO"rEp1jt;, xuxÀocpopw, etc.
«mouvement circulaire 0, etc. Déjà depuis Hom. xuxÀo"re:p1jc; El.: Nom de la roue conservé dans plusieurs langues:
« arrondi au tour, arrondi ° (Hom., Hdt., P!.). skr. cakra- m., n., av. éaxra- m., germ., anglo-sax. hwëol
Au second terme des composés, une trentaine d'exemples n.: ang!. wheel, m. bas ail. wël de l'i.-e. */clDe-/cID1-o- avec
avec valeur descriptive ou possessive E{\XUXÀOC; redoublement expressif, mais avec voyelle d'appui qui
(Hom., etc.), "rE"rPot- (Hom., etc.), U7tO- (Od. 4,131), ty- prend le timbre u au voisinage de la labio-vélaire (Lejeune,
(Epic.), mais ~yxuxÀov (Ar. Lys. 113 etc.) désigne un vête- Phonétique 180), xuxÀOt;, cf. tokh. A kukiil (B. /cokale)
ment de femme. D'autre part, des composés en -LOC; par « voiture.; mais il n'y a rien à tirer de la glose d'Hsch.
hypostase dont le plus remarquable est È:yxUXÀLot;, dans xlxÀ7)v . -r1)V &px"rov "ro &O'''rpov. ~pUyEC; où l'on veut voir
l'expression tyXUXÀLOC; 7totl8dot qui a été très discutée : un nom du chariot (hypothèses de Porzig, Gliederung des
doit signifier la culture générale, communément reçue, idg. Sprachgebiets 183, Scherer, Gestirnnamen 139).
cf. Marrou, Hisloire de l'éducation 266 et 566; hypothèse Il existe un type à vocalisme e sans redoublement, V.
peu probable de Koller, Gl. 34, 1955, 174-189. Pour norr. huél, V. pl'. /celan = i.-e. * kIDelo-m n. avec un vocalisme
KuxÀoo<jJ voir S.U. e comme dans ~pyov. Vocalisme 0 dans V. sl. kolo.
Dérivés : A. Substantifs : 1. Diminutifs : xuxÀlO'xoc; Le verbe correspondant signifie « tourner _, d'où «circu-
(méd., Pto!.), -LO'XIOV (Dsc.); 2. avec suffixe de nom ler, habiter " etc., V. sous r;éÀo(Lotl.
598
KOK~W+, -W7tOç : m. le Cyclope, à savoir Polyphème KU~l),ls : xOÀ0(1) (Hsch., cf. Theognostus 21,19).
(Od.), au pluriel « les Cyclopes .. peuplade de géants avec
un grand œil rond au milieu du front (Od.,E., etc.). D'où Ku~(v8w, -oILO:~ : Hom., lyr., trag., 2 e;'. Ar.), -éoo,
KuxÀoo7t(e)-~oç • cyclopéen », dit de murs faits de grosses -éOILO:~ (att.), f. xUÀtO'oo (att.), xUÀ~v81)O'oo (tard.), aor.
pierres entassées (PL, trag.), avec le f. KuxÀw7ttç (E. 1. T. txuX~O'o: (PL, ion.-att.); pass. txuÀLO'6'Y)v (1/., S., etc.),
845). En outre, KuxÀoomov est un dim. (E. Gycl. 266). mais -~v81)6'Y)v (tard.), pf. xe:xuÀ~O'ILO:~ (Luc., Nonn.); de
Depuis Hés. Th. 144 le mot est interprété «ceux qui ont txuÀi:O'o: (*-w8O'o:) est tiré le prés. xUÀtoo (Ar. Gu~pes 202,
un œil rond », cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,426 n. 4, Sommer, grec post.) : « rouler », au pass .• être roulé », etc. Également
Nominalkomposita 1, n. 2. Cette analyse peut ne pas avec préverbes : 7tPO-, ÈX-, tv-, 7te:p~-, &ILCP~-.
paraître satisfaisante d'un point de vue logique, le terme ne Dérivés: 1. xUÀ~v8-poç « rouleau, cylindre », etc. (Démocr.
signifiant pas «qui n'a qu'un œil _, mais «qui a un gros 155, hellén. et tardif), cf. Mugler, Terminologie géométrique
œil rond.. Elle est pourtant très vraisemblable et le s.u.; d'où xUÀLv8p-~ov, -LO'xoç, -~x6c;, -600 (hellén.).
mot e~t expressif. Hypothèse fantaisiste de Thieme, 2. xUÀi:O'~C; «fait de se rouler », en parlant des athlètes
KZ 69, 1951, 177 sq., qui part de *IIxu-xÀwljl «voleur de (Arist.), etc., 7tpO- «fait de se rouler aux genoux de»
bétail _ avec le mot *m:xu (non conservé en grec, mais (Pl.); -~O'IL6c; id. (tardif), -~O'ILO: (<< rouleau », etc. (tardif),
attesté en indo-ir.) au degré zéro (1). xUÀLO'-rpo: «emplacement où se roulent les chevaux» (Poli.
Emprunté en lat. sous la forme Gocles par l'inter- 1,183, Hippiatr., probabl. X. Eq. 5,3 où les mss ont xO:À-) ;
médiaire de l'étrusque, cf. Leumann, Gl. 29,1942,171. -~O'-r6c; (Antiph.), subst. • rouleau» (pap.); une dizaine
de composés dont -rp~xuÀ~O'-roc; (Épieur. fr. 125) • facile à
KOKVOS : m. «cygne. (Hom., ion.-att., etc.), nom mouvoir» (?), sens douteux, cf. De Witt, Glass. Phil.
d'un bateau probabl. d'après la forme de son avant 35, 1940, 183. 3. xUÀLv8'Y)O'~C; • fait de se rouler» (Pl.,
(Nicostr. com. 10), et d'un collyre, p.-ê. d'après sa couleur Plu.).
(Gal.), avec le dimin. xuxv&p~ov (médec.). Kuxvoç a servi Le grec moderne a xUÀoo «rouler », xOÀ7)ILO: «roulis >,
également pour dénommer un héros et des personnages xUÀw8poc;, xUÀtO''t'po: «endroit où se vautrent les bêtes •.
historiques. Et." KUÀLV800 présente une structure comparable à celle
Composés : xuxvo-x&v60:poç nom d'un bateau, xuxv6- de &ÀLv8oo (thématisation d'un thème à nasale suffixé
7tnpoç dit d'Hélène (E.), -ILoPcpoÇ (lEsch.). en d ?), cf. Taillardat, R. Et. Anc. 1956,191, qui rapproche
Dérivés : xuxve~oc; relatif au cygne, ou à Kyknos (PL, S., xuxÀOC; et la racine • kWel-. On pense généralement an
heIlén.), f. -i:'nç «de cygne. (S. fr. 499) ; xuxvtiXç m. est le radical de xUÀÀ6c; «recourbé ». Voir aussi xO:Àw8éoIL0:~.
nom d'un aigle blanc selon Paus., cf. xopo:xtiXC;.
Subsiste en grec moderne.
KO~L~, -~XOC; : f. (m. 1 G P 283,137) «coupe à boire.,
Dans la glose d'Hsch. xu8voc; . XUXVoC;, il s'agit p.-ê.
notamment pour le vin (Sapho, Ale., ion.-att., etc.).
avec Frisk d'une graphie hypercorrecte. Voir aussi Latte
Quelques composés : xUÀ~x-1)pu-rOC; «puisé avec des
s.u.
coupes " donc. abondant» (Cali. fr. 773) sur le modèle de
Emprunté par le lat. où cycnus se substitue à olor.
homo xo-ruÀ1)pu-roç, cf. &puoo, xUÀ~x'Y)yopéoo «causer en
Et ... En accord avec Wood, Am. J. Ph. 21,19, 179,
buvant» (com.), e:u-xoÀ~xoç. aux belles coupes. (AP).
on comprend le mot comme signifiant « le blanc. en rappro-
Dérivés: XUÀLXLOV (Thphr., etc.), xUÀ(O')(7) (D.H., Poli.)
chant skr. S6cati, «luire, briller », suk-ra- « clair, lumineux,
de -~X-LO'X7), cf. Schwyzer, Gr. Gr. 1,542, -LO'x~ov (Poli.),
blanc _ ; il n'y a pas à préférer l'explication qui reposerait
-LXV'Y) (Ale., Ar.), cf. 7te:ÀLXV7J et Chantraine, Formation 195,
sur une onomatopée (Walde-Hofmann s.u. ciconia).
avec l'emprunt lat. de Caton culigna, XUÀLXV~OV (Ar.,
hellén.), -LXVtC; (Achae., etc.) tous diminutifs. En outre,
KUKU·.:ta. : YÀuxei:o: xoÀ6xuv-ro: et xuxuov . -rov cnxu6v
XUÀLXe:i:OV « armoire où l'on range les coupes », etc. (com.,
(Hsch.), voir O'txuoc;.
pap.), -e:LOC; • qui concerne une coupe. (Poli.), -oo87)C;
• qui ressemble à une coupe» (tardif).
KO~a. : n. pl. «creux sous les yeux. (Hp., Sor.), cf. la
glose xUÀO: • -rà; U7tox&-roo -roov [3Àecp&poov xO~ÀWILo:-ro:, 't'à; U7tO Et.: Fait nécessairement penser à lat. calix (d'où Cr.
't'OÙC; ocp60:ÀILOùC; xoi:ÀO:, 't'à; Ô7tW7t~o: (Hsch.). Premier terme calice, ail. Kelch), que les Latins croyaient emprunté au
de composé dans xUÀ-o~8~&oo «avoir les yeux pochés. grec. Le vocalisme U répond à celui que l'on trouve parfois
(Ar. Lys. 472, Théoc. 1,38), de xUÀo: et ot8éoo, affecté du comme voyelle d'appui, cf. ILUÀ'Y) , cpuÀÀov et V. Lejeune,
suffixe des verbes de maladies en -~&w ; il est plus difficile de Phonétique 178 n. 1. En ce qui concerne l'étymologie,
rendre compte de la glose xUÀo~&~&~V . 't'o 't'OÙC; ocp60:ÀILOÙC; on rapproche x&Àu~ «calice )', etc., skr. kaldsa- m. «pot ».
tmxÀLV&W XÀ&u&~ov't'O: (Theognost. Gan. 21). Initiale sk- dans O'XO:ÀÀLoV' xUÀtx~ov ILLXp6v (Hsch.),
Dérivés: xUÀL8&ç (Poli. 2,66), plus tm-xuÀ-t8&C; «partie o:xO:Àtç . O'xo:cpe:LoV (ibid.), etc. ; ombr. skal,eta« ex patera ».
supérieure des paupières. (ibid.), xUÀ&8&C; (Eust. 1951, 18). Voir encore Pokorny 550 sqq.
Avec une géminée (fautive ou expressive) xUÀÀ~O: . u7toomo:
ILéÀO:vo: et xUÀÀ0:60~ . o7toomo: (Hsch.). KO~Àa. : O'xoÀO:~, 'HÀe:ro~ (Hsch.), voir O'xuÀO:~.
Un terme de ce genre a servi dans l'onomastique :
d'où KUÀo:~6LC; (Hérod. 6,50), KOÀoov (Argos), KUÀo:O'oç KU~~l1O'TLS : pain égyptien fait d'épeautre (Hécat.,
(Larissa) = KUÀo:hoC; (Argos), cf. SOlmsen, Beitriige 88 sq. ; Hdt., Ar.); aussi xUÀÀiiO''t'~C; (pap.).
pour KUÀoot8iXç, -~&8iXC; (Delphes), cf. Bechtel, Namen- Et.: Emprunt à l'égypt. kW ou krst: Hemmerdinger,
studien 31 sq. Gl. 46, 1968,241.
Et. .. On rapproche le mot du radical xu- que l'on a dans
xuo:p, voir ce mot. Ku~~6s : • recroquevillé, recourbé », dit d'une main
599 KUVÉCI)
qui mendie, mais surtout d'une main ou d'un pied estropié, 2 Ku ....C;11 : seulement EM 545, 27, glosé par xUô"t),
parfois d'une oreille (Hp., ion.-att., etc.). qui est donné comme nom de la tête; étym. de xuôLa-r&:w
Premier terme de composé xUÀÀo7t08Lwv, dit ibid. 543,22. Dénom. XU[LÔ"t)-rL&:W «tomber sur la tête.
d'Héphaistos aux pieds estropiés (Il.J, avec le suffixe ibid. 545,27.
-Lwv caractérisant, cf. [LotÀotXLwv, etc., à côté de xUÀÀ6- Et.: Est-ce un emploi de xU[Lô"t) «coupe., cC. lat. testa
7tOUC;; (AP J. «tête. ? Voir Frisk S.u. Mais que faire de xM"t) ? cf. sous
KuÀÀoc;;, KUÀÀLiXC;;, KuÀÀwv, KUÀÀOtC;; figurent dans l'ono- xuôLa-r&:w.
mastique comme surnoms, cf. L. Robert, Noms indigènes
253-255. 3 Ku ....
C;11 : f., nom d'un oiseau, cf. Emp. 20,7 :
Dérivés rares : xUÀÀotpOC;; (Arist. H.A. 530 a), probabl. 7t-re:poô&:[LoaL XU[LÔotLC;;, Hsch. : XU[LÔot<;; . /)pvL6ote;;; XU[LÔot"t"e:u-
~ bernard-l'hermite» : l'animal ayant les pinces très inégales -rotL . opvL6e:u-rotL, mais Latte corrige xU[LÔotype:u-rotL. Voir
et P. Louis traduit «le bancal.; p.-ê. encore XUÀÀotLOC;; . Thompson, Birds s.u. Si le mot s'appliquait à un oiseau qui
~6a-rpuxoc;; '(Hsch.). plonge, il pourrait se rattacher au précédent. Il n'y a pas
Verbes dénominatifs: xUÀÀ60[LotL « se recroqueviller ., -600 grand chose à tirer de la glose x6[Loot . xopoov"t). IIoÀupp1)vLoL
«recroqueviller. (Hp., Gal.), avec -waLe;, -w[Lot ; xUÀÀotLVW (Hsch.).
«recourber, laisser tomber. (S. fr. 687), «hésiter. (Ph.).
Et.: Doit être apparenté à xe:ÀÀ6v . a-rpe:ôÀ6v, 7tÀœyLov, Ku . . ~v8~s : m. ou f., gén. -L80e;; (Pl. Cra. 392 a), nom
cf. xe:ÀÀœc;;; pour l'u, cf. xUÀLv8w. Hors du grec, on a d'oiseau, cf. Il. 14,291 (~v) XotÀxL8ot XLxÀ1)axouaL 6e:OL
évoqué skr. kU1)i- «paralysé du bras., ce qui est p.-ê. &v8pe:e;; 8è: XU[LW8LV; en outre, Hippon. 61 M., Ar. Ois. 1181,
possible, et kU!It;ld- « pot " ce qui ne l'est pas, cf. Mayrhofer, Arist. H.A. 615 b. A été comparé dans l'antiquité avec
Etym. Wb. des Altind. 1,225 sq. Sur une racine • (sJqel- XLXU[LWLe;;, voir S.U., et compris «chouette., ce qui est
«courber, recroqueviller., voir Pokorny 928. une valeur plausible. Arist., H.A. 615 b, dit que l'oiseau
ressemble à une espèce d' tépotç. Certains manuscrits
KÛ .... a., -ot-ro; : n., voir xuéw.
d'Ar. écrivent xUôLv8LC;; et c'est sous cette forme que le
mot est emprunté en lat., cf. André, Oiseaux s.u. cybindis.
Et. : On note dans le vers homo l'opposition entre langue
KU ....C;a.XOS : cette forme recouvre apparemment deux des dieux et langue des hommes. La finale -v8- conduit
mots: un adjectif et un substantif. 1. Il. 15,536 «calotte naturellement à voir dans le mot un emprunt asianique.
d'un casque.; Szemerényi y voit un emprunt asianique, Voir Kretschmer, Anz. Ak. Wien 1947, 14-15; Heubeck,
hitt. kupalli-, hébr. qiiba de même sens, Sprache 11, 1965, Würzburg. Jb. 4, 1949-1950, 206 sqq.
1-6; cf. Cardona, Ann. Ist. Or. Napoli 8, 1968,5-16 (?).
2. Il. 5,586 «la tête la première., dit d'un soldat KU ....LVOV : n. «cumin. (Hp., Sophr., corn.); mycén.
tombant de son char; le mot est repris p. ex. Cali. fr. kumino. Sur le cumin, voir RE Suppl. 8 S.U. Kummel
195,29, à côté du verbe xuôLa-rœw. M. Leumann, Hom. (Gossen). Le mot est mycénien, cf. Chadwick-Baumbach
WlJrter 231, suppose que le substantif est le terme originel 215.
et que l'emploi comme adjectif résulte d'une mauvaise Composés divers: xU[LLvo-86xov « boite à épices " XU[LLVO-
interprétation d'un passage où figurait le substantif. Il 7tpLa"t"1je;; «coupeur de cumin, grippe-sou» (corn., cf. Ar.
faudrait au moins ajouter que des mots comme xuôLa-r&:w, Guepes 1357), -XL[LÔLç même sens, -7t(~À"t)C;; «marchand
xU[Lô"t) ont dû exercer une influence analogique pour la de cumin» (pap.).
création de cet emploi, cf. encore Szemerényi, 1. c., Kuiper, Dérivés: xU[LLvw8"t)c;; «qui ressemble au cumin. (Thphr.
Gedenkschrift Kretschmer 1,213. XU[LLvLvoe;; «de cumin. (tardif), xU[LwOte;; «marchand de
Pour le suffixe -otXOC;;, cf. OôpLotXOe;, a-r6[LotXoC;;, etc. cumin» SEG 8,143, Jaffa), XU[LLVe:UW «parsemer de cumin»
(orac. chez Luc.).
1 Ku ....
C;11 : f. «coupe, vase> (Nic., Ath.), «canot. Le lat. cuminum est emprunté au grec.
(S. fr. 127) ; XU[Loo<; m. (Nic. Th. 526), avec le dat. XU[Loe:" Et. : On admet depuis longtemps un emprunt sémitique,
(Nic. Al. 129), cf. Hsch. S.U.; d'où plus usuellement ef. akkad. kamiïnu(mJ, ougar. kmn, phénic. kmn, hé br.
XU[LOLov «petite coupe. (inscr. att., corn., etc.), écrit kamm6n. Voir E. Masson, Emprunts sémitiques 51 sq.
-e:LOV, Phérécr. 66, «petit canot. (Bsch., Suid.).
Dérivé XU[LÔotÀov n., gènér. pl. -ot «cymbales creuses» KUVa. .... U~a., voir sous xuwv.
(Pi., lEsch., X., etc.), même suffixe que xp6-rotÀov; d.jmin.
XU[LÔœÀLOv (Héron). Verbe dénom. XU[LÔotÀL~w «jouer des Kuv8a.Àos : m. «grand clou de bois ., pl. -OL et -ot (PoIl.
cymbales. (hellén.), avec les dérivés plus ou moins tardifs: 10,188,9,120), cf. Hsch. S.U. xuv8&:À"t). Donnait lieu à une
-La[L6c;;, -La-rlje;;, -La-rpLot. sorte de jeu décrit par PoIl., appelé xuvMÀ"t) (Hsch.) ou
Autre dénom. Il. 16,379 8LcppoL 8' &:Votxu[LÔotÀLot~OV « les XUV8otÀLa[L6e;; (PoIl. 9,120), avec les composés xuv8otÀo-
chars se renversaient en résonnant comme des cymbales» 7totLx"t"1je;; «qui joue à ce jeu» (PoIl. ibid.) de 7totL~W, ou
(autre explication de Kuiper Gedenkschrift Kretschmer -7totLa"t"1je;; (Hsch. S.U. xuv8&:À"t)). Dans l'onomastique, on a
1,214 n. 11). Kuv8otÀOtC;; (L. Robert, Noms indigènes 148). Le suffixe est
KU[LôotÀov subsiste en grec moderne. Le lat. a tiré de le même que celui de 7t&:aaotÀoe;;.
xU[Lô"t) cumba, cymba que Pline, H.N. 7,298 croit phénicien. Pas d'étymologie.
Et.: On évoque depuis Curtius skr. kumbhd-, av. xumba-
m. «pot •. Mais il s'agit p.-ê. d'un mot d'emprunt, d'un KUVÉCI) : aor. 1!xua(a)ot, f. xuv1)aO[LotL (E. Cyel. 172
mot voyageur. Cf. aussi XU7t"t) sous XU7te:ÀÀov. douteux) : ~ donner un baiser, baiser» souvent en signe
KUVÉW 600
d'attachement et de respect, notamment chez Hom., Perses, etc., cf. Gow, Cl. Rev. 69, 1955,238 sq. ; O. Masson,
mais aussi autrement (Ar.); surtout attesté en poésie Hipponax, p. 124 sq.
(y compris les diaI. d'Ar.), en prose on a tptMw. Composé El.: L'étymologie hittite qui rapprocherait hitt. kupa!J.i
principal 7tpoO'- (ion.-att., pap., etc.), inf. aor. -xuO'ott (S., (v. BIumenthal, Hesychst. 27-30) est .exclue, le mot dési-
Ar.), mais Corme nouvelle -xuvijO'ott (ion.-att.), fut. -xuvljO'w gnant une coiffure et non un vêtement, cf. J. Friedrich,
(Hippon., PI.), -xexuv'I)Xot (LXX), etc. «se prosterner en Heth. Wlirterbuch 117; Szemerényi, Sprache 11, 1965,
envoyant un baiser, en baisant les mains ou les pieds» 3-4.
d'une idole ou d'un roi, ~ adorer », parfois «envoyer des
baisers », etc. (cC. Marti, Language 12,272). Le terme KU'II'ELpOV : n. (Il. 21,351, Od. 4,603, Thphr.), -o~ m.
s'emploie originellement et en principe pour des Orientaux, (H. Herm. 107, corn., Thphr., Théoc.), XU7tEpO~ m. (ion.,
notamment chez Hdt.; Aristote, Rhet. 1361 a, donne la Hp., Hdt., Dsc., Plu.) avec XU7tEplX . 't'à: O')(otvlot èx XU7tE(pOU
proskynesis comme barbare. Dans les pap. le mot signifie 7tE7tÀEY!J.ÉVlX (Hsch.) ; XU7tlXtpO~ (Alcm. 60 P.), c'est probabl.
• saluer », toujours de façon respectueuse. cette forme qu'il faut lire dans mycén. kuparo, /cuparo,
Dérivés : 7tpoO'XUV'I)O't~ f. «prosternation, adoration» (cf. Chadwick-Baumbach 215), avec le dérivé kuparowe
(PI., Arist., etc.), -'I)!J.ot n. (hellén. et tardif), -'I)-r1)~ « adora- pourvu du suffixe *-went-. Nom de plante dont la racine
teur» (inscr. orientales, Ev. Jean, etc.), -'I)-r1)p «tabouret est aromatique, «souchet », principalement souchet à
pour se prosterner» (inscr. AdaIia). écailles arrondies, Cyperus rolundus (cf. Strômberg,
Du simple est tiré l'adv. xuv'I)'t'Lv8ot (Cratès Corn.) qui Theophrastea 79). Diminutifs XU7tlXtp(O'XO~ (Alcm. 58 P.),
concerne un jeu où l'on joue à s'embrasser. X\mEtpt~ (Nic.), XU7t1Jpt~ (pap.).
En grec moderne subsistent : 7tpoO'xuvw • se prosterner, Verbe dénominatif XU7tEpL~W «ressembler au souchet»
adorer, présenter ses hommages », avec un certain nombre (Dsc. 1,7).
de dérivés. Et.: Mot d'emprunt probable, ce que confirmeraient les
Et.: On admet que le radical xu(o')- de l'aor. se retrouve variations de forme. Voir Mayer, Rend. Ist. Lomb. 94,
dans un présent nasal *XU-V-EO'-!J.t, d'où xuvéw, cf. 1960,316; E. Masson Emprunts sémitiques III sq. (égéen ?).
Schwyzer, Gr. Gr. 1,692. Pour l'élément radical on rappro-
che hitt. kuwas-zi, -anzi «baiser»; le mot germanique K~1I'I;).).ov : n .• coupe, gobelet pour boire» (Hom., Ion
pour «baiser» : v.h.a. kuss, kussen, qui n'a pas subi la Trag., Q.S.), ef. Il. 4,345 XU7tEÀÀlX otvou; mycén. [/cu]pera,
mutation consonantique, plus loin skr. cumbati, cC. cf. Documents 331, 398, mais la restitution a été mise en
Mayrhofer, Etym. Wb. des Altind. 1,395. Voir encore doute, cf. Palmer, Interpretation 364.
Pokorny 626, qui évoque skr. cü~ati «sucer », Schrader- En composition : 8EtpO-X\me;)),ov (Luc.) et surtout
Nehring, Reallexi/con 1,668. &!J.tpt-XU7tEÀÀOV (Hom.), épithète de 8é7tlX~, diversement
interprétée : «à deux anses» selon Aristarque, cf. EM
90,43, Ath. 483 b. Voir entre autres Helbig, Épopée
KU'II'a.pLO'O'OS : «cyprès» (Od. 5,64, Hdt., etc., att. Homérique 461; RE 5, 230-231 (Mau); Kretschmer,
-t't"l'O~).Composé XU7totptO'O'-6potpo~ (E.). Festschr. 57. Vers. deutscher Phil. Salzburg, 1929, 4-26;
Dérivés: -L't''t'WV (Alciphr.), -tO'O'Lii~, -ou m. «euphorbe, F. Brommer, Hermes 77, 1942, 356 sqq. Aristote,
petit cyprès» (Dsc., etc.), cf. Strômberg, Pflanzennamen 35, H.A. 624 a, compare à des &!J.tptXU7tEÀÀot les cellules des
André, Lexique s.u. cupressus; -tO'O'wv, -wvo~ m. «forêt ruches d'abeilles, comme s'il pensait à une double coupe dont
de cyprès» (Str.). le pied creux forme lui-même une coupe renversée. Selon
Adj. : mycén. /cupariseja pl. n. «de bois de cyprès », Ath. 483 a, le mot XU7tEÀÀOV était connu des Chypriotes et
dit de roues (cf. Chadwick-Baumbach 215); mais l'ion. des Crétois.
emploie XU7tlXpLO'O'tVO~, att. -('t"I'WO~ (Od. 17;340, Pi., Et.: Suffixe -EÀÀOV, combinaison de -À- et de -yov. On
ion.-att., etc.), xutp- (1 G IV, 1588). pourrait partir de la glose d'Hsch. XU7t1J . 't'pwyÀ'I) : on
Toponyme Ku7t&ptO'O'o~ en Phocide (Il. 2,519), probable- rapproche alors lat. cüpa «cuve », skr. /cüpa- m. «fosse,
ment attesté en mycén., d'où /cuparisijo appliqué à des creux », qui présentent un u long. Voir aussi xi)tp6~, qui a
hommes (ethnique ?). Autres toponymes : KU7totptO'a1)Et~ une longue.
(Elide, Il. 2,513) avec le suffixe -FEV't'- signifiant «pourvu
de », fréquent dans les toponymes; en outre, -tO'O'oü~, KU'II'p'ivos : m. «carpe» (Arist., Opp.). Même suffixe
-mO'LlX, -tO"O'tlXL. que dans &'t"I'otyî:vo~, ÈpuOpî:vo~, dénommé d'après x\mpo~
Épithètes de divinités : KU7totpLO'O'W~ (Apollon à Cos) ; « henné », en raison de sa couleur, selon Strômberg,
KutpotptO'O"lot (Artémis à Sparte, 1 G V 1,977) ; KutpotptO'O'hii~ Fischnamen 20 sqq.
(Pan, à Lato, Inscr. Creticae l, p. 129). Ce nom de la carpe ne se trouve nulle part hors du
Les formes à aspirées attestées dans le domaine dorien grec.
ne sont pas expliquées.
Le grec moderne a XU7t&ptO'O'o~, xu7totplO'O't, etc.
1 KU'II'pOS : f. «henné », Lawsonia inermis, teinture
El.: Terme méditerranéen d'origine inconnue. Passé en qui en est tirée (Thphr., LXX, pap., Dsc.). Dérivés :
lat. sous la Corme cupressus, p.-ê. par intermédiaire étrusque, XU7tptVOV (J-upov, ~ÀottOV (Dsc., Arét., etc.); XU7tpLOV . 't'à
cf. Ernout, Aspects vocab. lat. 31. &pv6yÀwO'O'ov (Hsch.), soit «plantain ».
Verbe dénom. XU7tp(~w «fleurir », dit de l'olivier, de la
KU'II'a.O'O'LS. -EW~ : petite tunique portée par les hommes vigne (LXX, Eust.), avec xU7tptO'!J.6~ ibid.
et par les femmes (Alc. 357 ln. pl. -t8E~), Hécat., Ion Et.: Emprunt sémitique probable, cf. hébr. /coper,
Trag., Lys., Ar., etc.). Dimin. -lO'xo~ (Hippon. 32 M.). E. Masson Emprunts sémitiques 52 sq. Le mot henné est
Emprunt anatolien, employé à propos de Lydiens, lui-même pris à l'arabe.
601
2 Klhrpos : m. mesure pour le grain (Ale. 312; SIG Il n'y a rien à tirer de la glose d'Hsch. : x.utpe:PO\l of)
302, Gambreum IV' s. av.) avec lJlL(X.U7tPO\l (Hippon. x.ucp1)\I . x.e:cptXÀ1j\l. Kp'ij'L'e:ç.
148 a) glosé par Hsch. -I\1L~cru 1Le:8(IL\lou. Le grec moderne a x.ucp6ç «bossu., etc., et O'x.uôoo
Et.: Ignorée. Hypothèse douteuse d'un emprunt sémi- « courber " etc.
tique chez Lewy, Fremdworter 263, n. 1. Et.: Ku7t'L'oo (avec u bref comme le montre l'inf. aor.
X.UljJtXL) peut être considéré comme un dérivé (l'aspirée de
Kull'pos : f., nom de l'île de Chypre (Hom., etc.); x.éx.ücptX doit être originelle). Il faut partir de x.ucp6ç, qui
d'où Ktmp~ç, -~80ç, -~8tX, -~\I f. (Hom., etc.) épiclèse est isolé : on rapproche alors skr. kubhrd- «bume bossu»,
d'Aphrodite née à Chypre, avec Ku7tp(8~oç «de Chypre. : kubjd- «bossu, courbé. ce qui reste douteux, également une
elle est appelée également Ku7tpoye:\l1jç ou Ku7tpoyt\le:~tX. forme à redoublement kakilbh- f. «sommet, bosse •.
Adj. dérivés : Ktmp~oç « Chypriote» (ion.-att.) et Ku7tp~tXx.6ç Le rapport supposé par Brandenstein, Gedenkschr.
(O.S.). Pour Ktmptoç et les noms en KU7tpo-, -X.U7tpOç dans Kretschmer 1,53, entre av. kaofa «montagne, bosse de
l'onomastique, v. O. Masson, Ku7tp. L7tou8tXL 23, 1964, chameau» et n. x.ücpoç doit être écarté avec Frisk,
3-12, qui évoque aussi mye. kupirijo. en raison de l'attestation tardive de x.ücpoç.
On peut se demander si • kdp- a existé à côté de • kdbh-:
KU7tptoç signifie «de cuivre» dans des pap. mag.;
on a pensé à lit. kuprà, v.h.a. ho var « bosse, saillie " v. sI.
l'île de Chypre possédant des mines de cuivre, Ku7tpoç a
donné naissance au nom du cuivre: le lat. a dit aes cyprium,
kupu, etc.; voir Pokorny 591, qui évoque toutes sortes
de mots.
et cuprum, terme probablement ancien, mais qui apparalt
chez Pline 36, 193.
En grec moderne X.U7tpL désigne la clarine (de cuivre) KUpea.VTES, voir sous KopMtX\I'L'e:ç.
du bétail.
Et.,. Inconnue.
KUpea.ala. : «bonnet pointu qui se tient droit et raide
(Hdt. 5,49; 7,64; Hp., Ar.). Selon Hsch. op!Hj 'L'~&ptX.
Nom d'homme rare KupôtXO'LtXÇ (Cyrène); Bechtel,
KUlI'TW : ion.-att., etc., aor. lx.uljJtX (Hom., ion.- H. Personennamen 600.
alt., etc.), f. x.uIjJOlLtX~, -00 (att., etc.), parfait x.éx.ücptX (ion.- Et.: Groselj, Ziua Ant. 4, 1954, 172, compare hitt.
att., etc.) «se pencher en avant, se courber, baisser la (hourrite) kurpisi- «casque> (1).
tête> (cf. Taillardat, Images d'Aristophane § 373, n. 4).
Surtout employé avec préverbes : &\ltX- «relever la tête,
KUpeE~S, -eoo\I : f. et m., à Athènes : tablettes triangu-
montrer le nez », etc., 8LtX- « se faufiler, montrer le nez », etc.,
laires formant une pyramide à trois pans et tournant
I:y- «se pencher, fourrer le nez dans », I:x.-, x.tX'L'tX- (t se
autour d'un axe sur lesquelles les lois, notamment celles de
baisser », 7ttXptX- «se pencher de côté >, 7tPO-, cruy- «se pencher
Solon étaient inscrites (att., Arist.); examen des emplois
avec _, d'où (t comploter. (Hdt., etc.), U7te:p-, U7tO-.
chez L. H. JefTery, Local Scripts, 53 sq. Employé au
Noms d'action : 1:7t(-x.uljJ~ç « fait de baisser la tête, de se sg. dans des expressions plaisantes, dit d'un chicaneur
pencher en avant. (Hp.), 7ttXptX- (Ruf.), x.tX'L'tX- (Mén. 211), retors qui est un «code civil. (Ar. Nuées 448), d'une
7tpO- (Porph.). Nom d'instrument cruYX.U7t't'tXL pl. «che- courtisane qui est une x.upÔtç x.tXX.W\I (Aristaenet. 1,17).
vrons. (Ath. Mech.). On serait tenté de rapprocher X.UpÔ7J (sens incertain)
Hsch. a la glose X.U7t'L'O\l . 'L'tX7te:WOUILe:\lO\l. Autre forme à Délos (IG XI 2,161 B 76 et 199 B 10) ?
tardive : 7ttXptXx.u7t'L'~x.6ç « fait pour regarder à la dérobée., Et.: Inconnue. Emprunt possible ou probable; diverses
épithète de fenêtre (Cod. Just.). hypothèses chez JefTery, 1. c.
Adv. ancien x.uo8tX « en courbant la croupe " sens obscène
(Archil. 28 D, Ar. Cau. 365, Th. 489).
Déverbatif expressif tiré du présent : x.u7t'L'&~oo «se pen-
cher, s'occuper de., etc., souvent en mauvaise part (Ar., KUp";~~a., -~oo\I : n. pl. «issues, son, balle' (Hp., Ar.,
PI.), cf. Taillardat, Images d'Aristophane § 536. Du parr. Cratin., Épieur.) avec x.uP7JÔ~O-7twÀ7Jç « marchand d'issues»
x.tx.ücptX semble issu x.ucpoo dans x.ucpO\l'L'tX ocp6tXÀILOLÇ (LXX). (Ar. fr. 696); KUP7Jo(oo\I, -(oo\lOç surnom d'Épicrate (D.,
Parallèlement à X.U7t'L'oo, on a l'adj. x.ücp6ç «penché, Ath.).
courbé en avant », dit de vieillards, de la charrue, de Et.: Ignorée.
crevettes, etc. (Od., Thgn. 1201, att., etc.) avec plusieurs
dérivés: x.ucpoo\I «pièce de bois courbé, carcan. (Ar., Arist.), K~p~OS : adj.« maltre de, qui a autorité, souverain >,
« filou. (Archil.) et d'autres sens: pour x.ucpoo\I chez Mén. d'où «décisif, régulier> épithète d'l:x.x.À7JO'l<X, «véritable,
Dysc. 102, voir éd. Handley; p.-ê. aussi anthroponyme, courant., dit aussi du nom propre; subst. «maître »,
L. Robert, Noms indigènes 301 ; avec x.ucpW\I~O\l sorte de notamment «maître de la maison, représentant légal,
baume (Alex. Trall.), x.UCPoo\I~0'1L6ç «supplice du carcan> tuteur. (attique, etc.), plus tard au sens de «monsieur.;
(Sch. Ar. Pl. 476). De x.ucp6ç est encore tiré x.ücp6"nJç f. appliqué au Christ dans les textes chrétiens. Fém. X.UpLtX sou-
«courbure, bosse. (Hld.), x.ücpoç n. (' bosse. (Hdn.). vent écrit x.uptX en grec tardif « maîtresse de la maison _, etc.
Verbe dénominatif : x.ücp60lLtX~ «être bossu. (médec.), (Mén., Philém., LXX, etc.).
avec x.OcpooO'tç «fait d'être bossu », X.UCPoolLtX« bosse» (médec.). Dérivés: x.up(tX f. (de *X.Up~-LtX et cf. plus loin x.updtX),
Dénom. anomal x.u7t6oo dans part. aor. &\ltXX.U7twO'tXç «possession, contrôle. (Arist., hellén., etc.); x.upt6"nJç
« mettre sur le dos, culbuter» (Nic. Th. 705, Lye. 137 let f. «domination, autorité. (chrétiens, byz., etc.). Adj.
X.U7twO'tX<; (Lye. 1442), tiré de x.tm'L'oo sur le modèle de 'L'U7t6oo x.up~tXx.6ç, «qui concerne l'empereur _ (époque romaine),
à côté de W7t'L'oo. le Christ (chrétiens).
602
Verbe dénom. : 1. xup~e:uoo «être maUre de, s'emparer KUpKa.Vcloo : «mélanger, agiter., au propre et au
de, posséder» (X., Arist., etc.), d'où xup~e:lot, xupdot figuré (Hp., Ar.), également avec =y- (com.). Dérivation
(Schwyzer, Gr. Gr. 1,194) «possession, contrôle» (tardif), inverse: XUpXIX\l1) . "otpotJ(7J (EM 548,43, Hdn.); XUpXot(1)
cf. xuplot; xup~e:u·nx6ç, adv. -xwç «qui concerne le droit épithète de {J.IX~ot (Hom. Epigr. 15,6), selon Suid. s.u.
de propriété» (pap.). 2. factitif pass. aor. Èxüpoo61)\I, pf. "O{J.1)pOç : l'autre leçon XUpOot(1) (?) peut être fautive.
xe:xûpoo{J.ot~ «être ratifié, confirmé ,), act. xup600 f. -oocroo, Et.: Doublet expressif de XUXIXoo. L'insertion du p peut
aor. ÈXupoocrot «confirmer, ratifier» (trag., ion.-att., etc.) : être due à l'analogie de ~p01) ou de <:pupoo.
on pouvait attendre xup~600, mais le verbe trouve appui
sur &xüpoç ; le n. xüpoç, -ouç, «ratification, autorité », etc. KOpVOL : ot \l660~ (Hsch.) considéré par Phot. s.u.
(ion.-att.) doit être un dérivé inverse du verbe, ou est comme un mot macédonien. C'est apparemment un anthro-
tiré d'un ancien *xüpoç thématique, cf. Et.; autres ponyme ancien (à Mégare, cf. Thgn., et dans le grec du
dérivés : xupoocr~ç «ratification» (Th., Pl., etc.), XUpooT7)ç Nord-Ouest), v. SOlmsen, Bei/rage 104, Kalléris, Anciens
«personne chargée de ratifier» (inscr. att.), xupw-rijpe:ç . Macédoniens l, 229-230. On ne peut voir que des homo-
&pJ(O\l't"Eç (Hsch.). nymes dans XUp\lot . Xpot\lLot (Hsch.) et dans le toponyme
Le composé négatif répondant à XUpLOÇ est &xüpoç KUp\loç.
«sans autorité ,), d'où en parlant de lois ou de décrets, Et.: Inconnue.
« sans valeur, sans validité », de personnes «sans autorité,
sans pouvoir ,) (ion.-att), en parlant de mots « impropre. KÛpOS : n., voir XUpLOÇ.
(tardif); d'où le verbe dénominatif &.xup600 «rendre sans
valeur, abroger », etc. (Din., et tardif), avec les dérivés
KupaclVLOS, voir crxu6IXÀ~O<;.
&.xupoo"oç (E. Ion 801, tardif), &.xupoomç (tardif, pap.),
-oocrLot (pap.). ' Axup6"'IJç f. «usage illégitime» est tardif.
KUpTOS : «bombé, courbé, convexe, bossu» (Hom.,
Le grec a conservé XUpLOÇ « monsieur », xuptot « madame»
Hp., Arist., etc., pas en prose att.). D'où xup,,6"'IJç f.
xup~oç «principal,) (et 6\1o{J.ot XUp~O\l « nom propre »),
«courbure, convexité» (Arist., Str., Plu., etc.). On peut
xup~otX7J « dimanche », xüpoç n. «autorité », xup~6"'IJç
se demander si XUP"LO\I «partie d'une voiture» (Poli. 1,143)
« propriété », etc.
doit être placé ici ou sous xup-roc;.
Et.: Le composé &xüpoç et le dérivé XUpLOÇ permettent Sobriquet XUp"oo\I « bossu. (Crates Theb. 9). Dans l'ono-
de poser une forme thématique *xüpoç qui pourrait mastique Kup-roç, Kup-r~oç, cf. L. Robert, Hellenica 11-12,
répondre à skr. sara-, av. sura «fort, héros ». Peut-être 41-42, et Noms indigènes 251-252.
tiré d'un athématique en r, cf. ~yxUotp sous xuéoo. Autres Verbes dénominatifs : xup,,60{J.ot~ «se courber », avec
mots apparentés : skr. savïra- «fort », et en celtique, Èxup,,0o61)\1 (Od. 11,244) et xup-r600 «courber» (X., etc.), d'où
gall. cawr «géant ,), etc. Voir aussi Pokorny 592-594 qui xup-roo{J.ot « courbure, convexité. (Hp., Plb., etc.), -oocr~ç
rassemble un matériel hétéroclite. Mais 7tIXcrotcr6ot~, etc., de (médec., etc.), -00,,6c; « bossu. (Vett. VaL). Autre dénom .
• kwa- pourrait être apparenté. Le groupe de xuéoo, etc., tardif XUP"ott\loo « se courber, former une courbe» (pap.,
est loin pour le sens. Szemerényi, Syncope 316, refuse de Suid.).
retrouver le radical de xup~oç dans txup6ç, etc. Le grec moderne a gardé xup,,6ç «courbe, convexe.,
avec xup,,6"'IJc;, xup-roo\loo, xUp"oo{J.ot.
Et. : Vieil adj. avec un vocalisme zéro coloré en u qui se
Kuplaaoo : att. -h"oo, f. xupt~oo «cosser », dit d'un retrouve dans lat. curuus, cf. irL cor « circuit ». Appartient
bélier, d'un taureau, également au figuré (lEsch., Pl., finalement à une racine de grande extension, qui figure
Arist., etc.); nom d'action xup~~~ç (lEL), avec préverbe dans gr. XOpoo\l1), lit. krelvas, v. sI. krivu «courbe », etc.,
&.yxuph't"E~· {J.e:"ot{J.éÀe:"ot~. Kp'ij"e:ç (Hsch.), expression voir Pokorny 935 sqq.
comparable à 7tIXÀt\I È7totyxpouoo\l chez Isyllos, cf. Bechtel,
Gr. Dial. 2,777.
KOpTOS : m. «nasse pour la pêche» (Sapho, Pl.,
Dérivé obscur: xuph"oÀoç· XOpU7t"'IJç, 7tÀ7JX"'IJç (Hsch., Arist., pap., etc.); également «cage d'oiseaux» (AP
la corr. xuphnÀoç n'est pas indispensable). On évoque- 9,562); xUp"'IJ f. «cage à oiseaux» (ArchiL), «nasse»
rait volontiers la glose d'Hsch. xup~""o(· ot ~J(O\l't"EC; "dt (Hdt., etc.), «tamis» (Nic. Alex. 625); béot. x6p"o\l
~uÀ~\lot 7tp6croo7tot Xot-rdt 'hotÀtot\l, Xot! tOp"IX~O\l't"EÇ "Îi
(v. Taillardat, R. Ph. 1966, 74-75). Composé xup"o-
Kopu6otÀtq<: ye:Ào~otcr-rott; il s'agit de jeux comiques avec [36Àoç « pêcheur» (Smyrne).
des personnages portant des masques d'animaux cornus Dérivés : xup"tc;, -t80c; f. «nasse, tamis », etc. (Nic.,
(cf. Nilsson, Gr. Rel. 1,150). Dsc., Opp.), -l8~o\l «tamis» (Dsc.), pour XUp"~O\l (PoIl.
Thème verbal en -~oo : xup(~oo (EM 948,2), moyen 1,143), voir sous xup,,6c;.
xupt~e:cr6e: . "ptoe:cr6e: (Hsch.). Dérivé obscur : XUp1)OIX~oo Autres dérivés : xup-rtot f. «bouclier tressé» (D.S.);
« cosser », dit aussi de lutteurs, -o{J.ot~, -IXcrotcr6ot~ (Ar., XUp't"EUC; « pêcheur à la nasse» (Hérod., Opp.) avec XUp't"EU-
Cratin.), avec xUP7Jootmç, -crtot (Sch.), v. Taillardat, ~ç id. (AP) et xup"dot «pêche à la nasse» (lEL), mais
Images d'Aristophane § 613; Hsch. a les gloses XUP1)OIX- XUp't"EUoo n'est pas attesté. D'où en byzantin le nom de
~e:cr6ot~· Ào~80pe:ï:cr6ot~, 8~ot{J.IXJ(e:cr6ot~ et XUp1)OIX"'IJÇ Xot! métier xup"iiç (L. Robert, Hellenica 11-12, 39-42).
xUP1)0oç . 6 &.cre:Ày~ç È\I -r<ï> Ào~80pe:r\l. On a proposé d'insérer dans cette famille xupcre:pl8e:C; .
Et.: Malgré la difficulté d'une explication précise, doit "dt "W\l (J.e:À~crcrW\I &.yye:Lot, xuljJe:À[8e:ç (Hsch.) ; cf. Groselj,
être issu de la racine de xÉpotç, cf. aussi XOpU7t"oo (voca- Ziva Ant. 3, 1953, 262, qui part de *xupcrépot et suppose
lisme zéro en -up- comme dans &yup~ç, etc. ?). Le rappro- une influence de Xp1)crÉpot «tamis» (?), mais voir Latte
chement avec xupoo n'est pas probable. qui corrige le lemme.
603
Et.: Le plus vraisemblable est de rapprocher gr. XOCp'l"OtÀ- xucr'l"1J . é1p'l"o<;; crrroYYL'l"1J<;; (Hsch.) ; xucr'l"LOV . 'l"O a.ÀLXOCXXOtOOV
Àoç, de poser *qrto- et d'admettre une vocalisation -up- du (Hsch.) physalis alkekenge, «coqueret _, plante ainsi
degré zéro. Hors du grec, skr. (moy. ind. ?) kdta- « treillis, nommée à cause de la forme du fruit.
natte _. Le germ. a v. h. ail. hurt, pl. hurdi « clayonnage _ Le grec moderne a XUcr'l"LÇ «vessie, kyste _, avec XUcr'l"t'l"LÇ
qui peut répondre au grec, mais aussi bien au lat. criitis « cystite _ etc.
«claie, treillis '>, etc., qui suppose une son ante longue Et.: Dérivé avec un suIT. -'l"L- d'un verbe signifiant
*qtt-. Voir Pokorny 584, avec de nombreux rappro- « soumer _, skr. svas-iti, part. ace. su~-dntam, cf. Wacker-
chements d'ailleurs douteux. Müller-Graupa, GI. 31, 1951, nagel, Spr. Unt. 227. Le rapprochement du verbe avec
132 suppose que XUp'l"Oç «chose tordue, tressée _ serait lat. queror est loin d'être évident.
un substantif tiré de l'adjectif xup'l"6ç «courbé _. Hypo-
thèse spécieuse mais guère probable. I<unvos : m. «bouton de la fleur du grenadier.
(Thphr., Dsc., Gal.), aussi Cytinus hypocistis, «cytinet_
l<~pW :' Il. , etc., aor. ~xupcrOt (Il., Bés.), f. xupcrw (Démocr., (Dsc.) à cause de sa ressemblance avec la fleur du grenadier;
S. in Iyr.), puis prés. xupéw (lEsch., S., Hdt.), xup~crw d'où XU'l"LV6:.a1)<;; «qui ressemble au XU'l"LVOÇ _ (Thphr.).
(lEsch., Hdt.), èxup1)crOt (Hés., Hdt.), xe:XUp1)XOt (D.S.). Il existe un anthroponyme KU'l"LVOÇ : L. Robert, Noms
Surtout avec les préverbes: èy-, ÈrrL-, rrpocr-, cruy- (hellén.) : indigènes, 49, n. 3.
«atteindre, rencontrer, tomber sur _, etc., parfois au sens Et.: L'hypothèse d'un emprunt est évidemment possible.
intr. «se trouver _. Pour ~xupcrOt, voir Debrunner, Gl. 15, Mais il est plausible de tirer le mot de XU'l"o<;; «botte., etc.
1927, 25 sqq. ; pour Èxup1)crOt, Chantraine, BSL 28, 1928, à cause de la forme du bouton. Cf. l'adj. é1v6LVoÇ à côté de
27. é1v60ç.
Rares dérivés : XUPfLOt «aubaine, proie _ (Hom.), pour
Ar. Ois. 431, v. Taillardat, Images d'Aristophane § 410. I<unuos : m et f. « luzerne en arbre, Medicago arborea _
Plus tard: cruy-, rrpocr-, èy-xup1)mç, cruYXUP1)fLOt (, rencontre, (ion.-att., etc.), « cytise _ (Thphr., Pline). On croit retrouver
occurrence, coïncidence '>, etc. (hellén., etc.). En outre, le mot dans mycén. kuteso, cf. Chadwick-8aumbach 215, au
crUyxupLOt f. «rencontre, hasard ,> (Hp., Ev. Luc 10,31). sens de cytise faux-ébénier.
Famille de mots concurrencée par 'l"UYXocvw, mais assez Et.: La luzerne en arbre est originaire d'Afrique.
bien attestée en ion. et grec hellén. Emprunt probable.
Et.: Ignorée. L'u long de x0pw doit s'expliquer par le
suIT. de prés. *_yelyo_. Pas de rapport probable avec XOtLp6ç I<UTjlLS, -LaOÇ : f., onguent fabriqué avec de la graisse
ou avec XUpL'l"'l"W. de chèvre (Luc. Alex. 22,53).
El.: Ignorée.
1 l<uu9os : m. sexe féminin (Eup., Ar.) avec le composé
xucr60-xop6:.V1) «clitoris _ (Com. adesp. 1060), p.-ê. xucr6o- I<UTOS : n. «cavité., dit pour le creux d'un bouclier,
ve:cpéÀ1) «dont le kysthos est un filet de chasse ,> (Com. d'une jarre, du corps humain, de diverses cavités, de la
adesp. 1059). cale d'un navire, etc. (ion.-att., grec postérieur). D'où
Autre forme : xucr6ç' 1) rruy~, 1) yUVOtLXe:ï:ov OttaOtOV èyxu·r[ adv. (' jusqu'à la peau _ (Archil., Cali.) d'après les
(Hsch.), cf. Hérod. 8,4; le mot est employé parfois de adverbes en -'l"L. L'iota est long chez ArchiJ., bref chez
façon obscure (Hérod. 2,44; Cali. 191,98); l'u doit être Cali.
long, cf. PfeilTer ad CalI. Le grec tardif a les diminutifs: xu'dç, XU'l"LOV,
Divers composés expressifs : xucro-~OCXXOtpLÇ' 0 'l"OV En grec moderne : XOU'l"L et XU'l"LOV «boite _, XU'l"Oç n,
xucr6v fLUpL~WV (Com. adesp. 1062), xucro-Àocxwv« pédéraste - « cale ,> d'un bateau,
(Com. adesp. 1066), xucroÀOtfLrrLç . 1) rre:pLÀOtfLrrOfLév1) 'l"Ottç vuç~ Et.: Rapproché de crXÜ'l"Oç, lat. cutis « peau., v.h,a. hut,
XOtV60tPLÇ (Hsch.), cf. Strômberg, Wortstudien 13; xucro- « Haut _, V. prusa, lceuto, etc., cf. Ernout-Meillet S.U,
vLrr'l"1Jç . rr6pvoç (Hsch.) ; xucrox1)v1), v. Hsch. s. u. cutis. En ce cas le sens originel serait « enveloppe " ce qui
Verbe composé anomal : xucro-aOtxVL~ . \jJWpL~ (HdCh.), rendrait bien compte de l'adv. Èyxu'l"L
fait sur le thème de présent acXxvw avec le suffixe -LcXW expri-
mant la maladie, l'envie, etc. I<UTTa.pOS : m «cellule _ d'une ruche, «creux _ dans
Verbes dérivés : XUcrL~ . mxcrX1)'l"L~; xucrOtVL~e:L (Hsch.) le réceptacle floral de la nymphéacée Nelumbium speciosum
Il est plausible de voir un dérivé dans xucrcrOtpOç « anus ,> (ion,-att., Thphr,), «fleur mâle du pin _ (Thphr,), «calice _
(Hp., Gal., Erot.); voir XU'l"'l"Otpoç. où repose le gland (Hsch,). Diminutif XU'l"'l"cXpLOV n, (' cellule_
Pour un anthroponyme Kucrô(<;;, v. L. Robert, Noms (Arist.).
indigènes 301 sq. Le grec moderne a XU'l"'l"OtpOV n, (' cellule., XU'l"'l"OtpLV1)
Et.: Un rapport avec lat. cunnus est vraisemblable. (, cellulose _, etc.
Tous les autres rapprochements sont arbitraires, cf. Et,: On a pensé à xucrcrOtpOç (, anus., mais il faudrait
Pokorny 952. On cite, p. ex., gallo cwlhr (, rectum '>. poser *xu'l"FOtpoç, ce qui n'est guère plausible et le sens
même n'est pas favorable à ce rapprochement: xucrcrOtpOç
2 l<uu9os : n. [et xucr'l"o<;;) (P. Holm. 22,42,232) sont va avec xucr6oç, xucr6ç, etc" et XU'l"'l"OtpOç reste finalement
obscurs, voir Lagercrantz ad locum. isolé,
I<uuns, -e:w<;; : exceptionnellement -LOÇ et -LaO<;; «vessie ,> I<Uc/>EÀÀa. : pL n, «cavités des oreilles _ (Lye, 1402),
(Il.,ion.-att., etc.), parfois employé au figuré; avec (, nuées, brouillard» (Lye, 1426, Cali, 20).
xucrnyç (Bp. ap. Gal. 19,116) fait d'après cpÜcrLyÇ. Dérivés: Mot alexandrin, Les Anciens rapprochaient xpurr'l"w et
604
posaient *l'pum:ÀÀIX. Voir les textes chez PfeifTer ad Dérivés. Diminutifs: l'UVLO"XO<; employé comme surnom
Cali. fr. 20. Les modernes rapprochent l'um:ÀÀov. (Hdt. 6,71), appliqué à un cynique (Luc.), l'UVLO"XOC (Ar.
Gren. 1360 lyr.) ; en att. -L81O\I, -&.pIOV. Autres dérivés:
Kuv6> f., nom de femme (Hdt., etc.), épithète d'Hécate
dans un pap. mag., glosé par Hsch. 11 &vIX18e:0"'I"cX't"l);
KUxpa.1l0S : var. l'e;-, l'I-, «oiseau migrateur », p.-ê. l'UVcX<;, -&80c; f. «peau de chien» (Théoc.), comme adj. f.
le râle des genêts (Arist. H.A. 597 b), v. Thompson, chez Plu. Nom KUVIX1;, Robert Noms indigènes, 151.
lIirds s.u. Adjectifs : XUVe:IO<;, -e:o<; «de chien» (att.) au sens
d'. efTronté» (Il. 9,373) ; substantivé, a fourni le nom de
Ku"'éA11 : f. (pap. -cXÀ7) , PSI 4,358,8) contenant de la peau de chien xuvÉ:7) (Anaxandr.), mais généralement
forme arrondie, et tout particulièrement «ruche» : c'est «coifTure en peau de chien », dit de diverses coifTures,
dans une ruche que le petit Kypsélos a été caché par sa mais qui ne sont pas toujours en peau de chien (Od.
mère (Rdt. 5,92, 8); le passage de Plu. Mor. 2,164 a, 24,231); est devenu chez Hom., Hdt., etc., un nom du casque
ne nous apprend rien, mais Paus. 5,17, 5 parle d'un cofTre quelle qu'en soitla matière (Il. 10,257,335, Hdt. 2,151, etc.);
ofTert en souvenir de cette histoire par les Kypsélides à voir Trümpy, Fachausdrücke 40 sqq. Autres adjectifs
Olympie et affirme gratuitement que les Corinthiens l'uvll'6c; «qui concerne le chien» (X., etc.), appliqué aux
disaient l'uljIÉ:À7) pour ÀcXpVIX~. Le sens de ruche est attesté philosophes cyniques (Mén. fr. 104, etc.), l'uv6>87)<; «qui
chez Plu. De ex. 601 c. Au figuré, peut désigner la cire ou le ressemble au chien» (Arist., etc.).
cérumen des oreilles (corn.) ; est dit, aussi chez Ar. Paix Compar. et superl. : xuvnpov (Hom.), -'I"1X'I"0\l (Il.
631, d'une grande jarre contenant six médimnes; enfin, 10,503), • plus, très chien., cf. Chantraine, Gr. H. 1,259,
au sens de «creux d'oreille» (PolI. 2,85, Hsch.). L'anthro- avec l'uvnp6>npo<; -'I"IX'I"O<; (lEsch., corn.)
ponyme mycén. Kupesero doit représenter Kuljle:Ào<;. Adverbe l'uv7J86v «comme un chien» (S., Ar.).
Dérivés: l'UIjIÉ:ÀIOV « ruche» (Arist.), -e:ÀL<; «nid d'hiron- Verbe dénominatif l'UVLl:OO • faire le chien» c'est-à-dire
delle» (Arist.), «cire des oreilles» (Ruf., Aret.), d'où vivre comme un Cynique (Stoic. 3,162, Epict.), avec
l'uljle:Àr't"l)<; pU7T:o<; (EM 549,24); l'uljle:Ào<;, tiré de l'uljle:ÀL<; l'UVIO"IL6<; (Luc.).
désignant un nid «hirondelle rousseline. (Arist. H.A. Kuoov n'existe plus en grec démotique, mais xUV7Jy6<;, etc.,
618 a, 31, Hsch.). Voir sur tous ces mots G. Roux, R. Et. subsiste. Les noms du chien sont O"l'uÀo<;, O"l'uÀL.
Anc. 1963, 279-289. Et.: Nom d'un animal i.-e. Le mot a une flexion archaï-
Et.: Dérivé en -e:Àoc d'un thème en s avec suffixe -e:Àoc. que : à grec l'uoov répond skr. su-vd, lit. sua: à l'uv6<;
Il s'agit d'un contenant creux et arrondi: on peut penser skr. sunas, lit. suns (le grec conservant l'accent ancien) ;
à l'U7T:e:ÀÀov, et aussi à l'U7T:'I"oo. l'irl. fournit cu (de *kw6), gén. con (de *kunos). L'arm.
a sun, gén. san, dont le vocalisme fait penser à lat. canis où
KUWV, l'uv6<;, l'UVIX, etc. : m. f. «chien, chienne », assez l'absence d'u ou W étonne. Voir Ernout-Meillet S.U. canis,
souvent comme injure pour une femme impudente (Hom., Pokorny 632 sqq. Voir aussi KIXV8IXUÀT,<;.
ion.-att., etc.) ; parfois employé pour désigner un gardien
(trag.); désigne également divers squales ou chiens de KWa. : ivÉ:xuplX (Hsch.), voir l'o1:ov.
mer (Od., Epich., Arist., etc.).
Nombreux composés : l'uvcX-ILUlIX (Il., etc.), plus tard
avec -0- analogique (LXX, AP, etc.) «mouche à chien» KWa.S : (xw<; Nicoch. 12), n. pl. l'6>e:IX, -e:0"1 «toison»
ou plutôt « mouche impudente comme un chien» (Risch, de brebis ou de chèvre qui sert de couche ou de couverture
IF 59, 1961,59), surtout employé comme injure: probabl. (Hom., Hdt., Pi., poètes), dit notamment de la toison d'or.
pour *l'UIX-ILUIIX de Î.-e. *kuw(l- (skr. su-va-), avec -v- pris Diminutif X4>8IOV, avec suffixe -t810v (att.), puis l'<pMplOv
à l'uv6<;, etc., cf. lit. sun-musé même sens; la forme l'UV&7T:IXI- (Ar., corn.). Dérivé tardif l'008éiC; « marchand de peaux de
8e:<; (Sophr. ap. Sch. Genev. Il. 21,395) reste douteuse. moutons. (pap.). On admet que mycén. kowo (PY Un 718)
Autres composés l'uv-cXYX7) (v. sous &yxoo); l'uvcX8lXxvo<; = xwFo<; répond à l'WIX<;, cf. Chadwick-Baumbach 215.
«morsure de chien» (SEG 6,802,36, table d'imprécation, Et.: Inconnue. On ne peut accepter une étymologie par
Chypre); xU\lIXÀ6>7r:7J1; hybride né d'un renard et d'un xe:LILIX\ et rien ne permet de poser * q6u- suffixé en -IX<;,
chien, d'où homme impudent (Ar., etc.). Les noms du en évoquant x')'I"o<; et i.-e. * (sjqeu-. Voir Pokorny 951 et
chasseur, l'UV7)yÉ:'t"lJ<;, dor. -ocye:'I"oc<; (mycén., cf. Chadwick- Hester, Lingua 13, 1965, 373 sq.
Baumbach 215, Od., etc.) et l'U\locy6<;, -7)y6<; (dor., hel-
lén., etc.), voir sous 1IyÉ:OILIXI et &yoo et Chantraine, Études KW(;a.~ : 6 ILÉ:ylXç 'l"É:'t"'I"I1;. Voir Gil Fernandez, Nombres
83 sqq. En outre : l'uv6-yÀooO"O"o<; nom de poisson et de insectos 122-123.
«cynoglosse », xuv680u<; «canine» (Hp., Arist., etc.),
l'uv08poILÉ:00, -8pOILLIX «chasser avec des chiens », l'uvo- KW(;U>S (-to<;) : m., nom de petits poissons, notamment
6IXpO"~<; (Théoc.), -XÉ:CPIXÀO<; « cynocéphale », -pIXIO"~<; comme poisson de mer le • gobie~, et comme poisson
«tique» (Od.j, -p080v «églantier », -O"7T:cXplXl''l"O<; (S.), d'eau douce le «goujon ~ (ion.-att.); dimin. l'ool)L810V
l'uvouxo<; «laisse, sac en cuir », etc., l'uv6cppoov (Hsch.), (corn., Arist.); désigne aussi l'euphorbe (Dsc., Plin.). Dérivé:
xuvuÀcXYIL0<; (Stesich.), l'uv-wm<; et -6>7r:7J<; (Hom.), etc. l'ool)hlC; f., sorte d'&cpu7) selon Arist. H.A. 569 b, cf. Rices.
Dans quelques composés, le premier terme est au génitif: ap. Ath. 285 b. Adj. l'ool)l6>87)<; (Plu.). Voir Thompson,
l'uv60"-~1X'I"0<; «églantier» (Arist., etc.), etc. Au second Fishes s.u. Emprunté par le lat. sous la forme g6bius (c- j,
terme de composé, le nom de plante &7T:6-l'uvov • cynangue, g6biO (c- j.
Marsdenia erecta» (Dsc., Gal., parce qu'elle tue les chiens, Et.: Emprunt probable à une langue méditerranéenne,
cf. Strômberg, PfIanzennamen 65). cf. Kretschmer, Gl. 16, 1928, 166.
605 KWÀUW
Kw8ELa. : f. ,tête de pavot. (Il. 14,499 dans une kduti, avec l'intensif kokiiyate « crier », lit. kaûkti « hurler »,
comparaison; Ga!., etc.), dit de l'oignon (Nic. Alex. 432), arm. kule «gémissement », voir aussi xocuii~.
du pavot (Gal.); autre forme xw8moc, xw8uoc -toc (Thphr.,
etc.) ; dit de différents bulbes, aussi comme motif décoratif KWÀa.KpÉTa.L : m. pl., fonctionnaires financiers à
(IG II" 1457, etc.), du bulbe de la clepsydre (Arist. Pro Athènes (IG 1" 19,13, etc., Ar., Arist.), d'où le dénom.
914 b); xw8e:oc désigne à Délos une coupe en forme de XCIlÀOCXpe:'t"tCil (inscr.). ..
tête de pavot. Au neutre, xw8uo'J bulbe d'une jacinthe Et.: On admet généralement que le mot est issu, avec
en grappe (Thphr.). KCIl8te; est donné par Hsch. s.u. xCll8toc. assimilation de y en x (Schwyzer, Gr. Gr. 1,257), de
Et.: Inexpliquée; Kalén, Quaest. Gramm. Graecae 24, *XCilÀ-OCypt't"oct «rassembleurs des xwÀoc, morceaux du
pense que xw8utoc est la forme la plus ancienne. Voir sacrifice », donc vieux terme relatif au sacrifice: v. Laum,
Frisk pour des étymologie ruineuses, et Szemerényi, Arch. Religionswissenschaft 25, 1927, 213-216 opposé à
Syncope 20~ avec n. b et 6. Mais cf. xw8C1l'J. E. Maass, ibid. 23, 1925, 221 sq. Pour le second terme du
composé, cf. sous &ye:tpCil.
Kw8C1lV, -CIl'JOe; : m., rarement f., ,cloche, sonnette,
embouchure de la trompette », etc. (ion.-att.). Quelques
KWÀOV : n., membre d'un animal ou d'un homme,
composés: -xpo-we;, -<pocÀocp67tCllÀoe; (Ar. Gren. 963), -<pOptCll
en particulier les « jambes» (ion.-att.), opposé aux bras,
, porter une clochette» en inspectant les postes de garde
cf. E. Ph. 1185; désigne les pattes d'un animal (Arist., etc.),
(Ar., etc.). Dérivé : xCll8w'Jto'J (J., etc.). Verbe dénom.
souvent au pl.; nombreux emplois figurés, notamment
xCIl8C1l'Jt~CIl «faire sonner une monnaie» pour entendre si
pour désigner un membre dans une période en prose ou en
elle est bonne (Ar., etc.), également avec prév., et v.
vers.
Taillardat, Images d'Aristophane § 289. Anthroponyme
Second terme dans de nombreux composés, surtout
apparenté Kw8ocÀoe; (Nehring, Sprache l, 1949, 166), ou
tardifs et techniques, p. ex. : tcr6-xCIlÀoe; (Arist.), !Locxp6-
plutôt nom anatolien (O. Masson, Hippona.c, p. 176)?
(Arist.), !L0'J6- (Hdt.).
Subsiste en grec moderne.
Dimin. : xWÀtXpto'J (Ac!.), XCIlJ.U<ptO'J (Plaut.), condamné,
Et.: Probablement apparenté à xw8moc, xw8e:toc comme
par Phrynich. 60.
OCt6C1l'J à ocr6UtOC, cf. Kalén cité sous xw8e:toc.
Dérivés : xCIlMoc, -'/j cuisse d'un animal de sacrifice,
réservée généralement au prêtre (ion.-att., IG III 1361,
Kw9C1lV, -CIl'JO~ : m. «grande coupe ,) ouverte et plate,
SIG 1015); se dit notamment pour le porc (Ar. Pl.
dont le rebord se replie vers l'intérieur, utilisée notamment
1128, etc.); employé (plaisamment?) pour le sexe de
par des soldats (Archil., Ar., X., inscriptions, etc.);
l'homme (Ar. Nuées 989, 1019); autres formes xCIlÀe:6e;
désigne des fêtes où l'on boit (LXX, Thasos); est en
m. (Epich. 82,92, Hp., L. Robert, Sanctuaire de Sinuri
sicilien l'équivalent de xCIlôt6e; (Nic., Apollod., ap. Ath.
48-49 = Sokolowski, Lois sacrées l, nO 71); XCIlÀ~'J, -'/j'Joe;
309 c) ; nom du port intérieur de Carthage (Str., App.).
f. (E., Hp., Arist.).
Pour le vase, v. Leroy-Molinghen, Byzantion 35, 1965,
Termes notables: 1. xWÀ7jtjJ, -7j7tOe; f. 'jarret» (Il. 23,726,
208 sqq.
Nic.) p.-ê. composé de OG7t't"CIl, cf. Bechtel, Lexilogus, d'aprè~
Composés : xCil9Cil'JO-7tot6e;, -xe:tÀoe; 'avec un rebord de
Wackernagel, Dehnungs.qesetz 41 ; d'où par altération de
kothon» (Eub.), etc.
la finale xWÀ1)~ (Sch. Ar. Pl. 1129). 2. XCIlÀW't"1)e; « lézard»
Dimin. xCil9w'Jto'J (inscr., v· s. av., etc.).
(Hp., Arist., Babr.), parce que l'animal peut, pour se
Dérivés : xCil9Cil'JtOC «fait de vider une coupe» (Aret.).
dégager, rompre sa queue qui repoussera (le lat. lacerta
Dénominatif xCIl9C1l'Jt~0!LOCt « boire abondamment» (Arist.),
est encore plus énigmatique), cf. Frisk; KCilÀW't"1)e; figure
avec xe:xCil9C1l'Jtcr!Lt'Joe; « qui a trop bu » (Eub.) et xCil9C1l'J(~Cil
dans l'onomastique ionienne, cf. Croenert, Kolotes und
«enivrer» (Hsch., PhoL); d'où xCIl9C1l'Jtcr!L6e; (Arist.),
Menedemos, 1906, 15 sq.; L. Robert, Noms indigènes,
-tcr-r1Je; (Ath.,), -tcr't"~pto'J (D.S.). Dans l'onomastique :
224, n. 7. Verbe dénom. XCIlÀt~O!LOCt «être divisé en xwÀoc»
Kw9C1l'J, KCil9C1l'Jtiie;.
(tardif).
Formes sans suffixe nasal : xw90c . 7to't"~ptOC (Hsch.) et
Faut-il rattacher à xwÀo'J le toponyme KCilÀt,xe; r., promon-
xw90e; nom sicilien du xCIlot6e; (Numen. sp. Ath. 304 el.
toire voisin du Phalère (Hdt. 8,96) où se trouvait un temple
Et.: Ignorée. On a penaé au groupe de xuoc9o~, à x1)9[c;.
d'Aphrodite? Le mot sert aussi d'épithète à la déesse.
Voir encore Brandenstein, Sprache 2, 1950, 182.
Et.: Pas de rapprochement clair. On évoque des mots
KWKa.ÀOV : 7tOCÀOCLO'J xoct d8oe; &Àe:x't"pu6'Joe; (Hsch.). baltiques et slaves avec d'autres vocalismes, v. sI. et
Ce nom de coq se trouve p.-ê. au centre de tout un ensemble russe koUno «genou, race., etc., lit. keliJs «genou &. Voir
onomastique avec KwxocÀoc;, Kwxoe;, KCIlXiiC;, KCIlXW, etc., beaucoup de faits mêlés chez Pokorny 928. En grec crxtÀoe;
cf. L. Robert Noms indigènes 312 sqq. peut être apparenté, voir s.u. Specht, KZ 55, 1927, 19,
fait intervenir x6Àcroccr9OCL· !Xe:Te:ÜcrOCt (Hsch.), mais la
KWKUW : aor. èxwxucroc « pousser un cri aigu et plaintif» forme est-elle authentique?
(Hom., poètes prose tardive), proprement employé pour
les femmes, cf. Il. 18,71 : o~u XCilxucrOCcrOC opposé à ~ocpu KWÀUW : txwÀücroc, xe:xwÀüxoc, également employé au
crn'JtXxCil'J; parfois accus. de la personne que l'on pleure; passif, «empêcher, arrêter» (Sapho, Pi., ion.-att., etc.).
également avec préverbes : &'Joc-, èm-. Substantifs : Avec préverbes : &7tO-, 8toc-, xoc't"oc-, etc. Dérivés: xWÀÜ!LOC
xCIlxü't"6e; m. «cri aigu », etc. (Hom., poètes), désignant n. « obstacle, empêchement. (ion.-att.), avec XCIlÀU!L,x't"to'J
aussi sous la forme Kwxu't"oe; un fleuve des enfers (Od. «griffe de serrage & (Hero); XCilÀÛ!L1) seulement chez Th. 1,92;
10,514, etc.), XWxü!Loc n. (trag.). 4,63, cf. Chantraine, Formation 150; xWÀücrte; «le fait
Et.: Présent à redoublement intensif. On rapproche skI'. d'empêcher» (Pl., Arist.). Noms d'agent, « celui qui
KIIl).UIIl 606 -
empêche» : XIIlÀUn]p (Archyt. et tardif), -n]e; (ion.-att.) (att.), -Lx6e; (att.) ; et des composés : xW(J.~8o-llL8tXcrxIXÀoe;
avec les adj. : XWÀun]pLOe; (D.H., etc.), xWÀu"t"Lx6e; (X., «poète comique. (att.), -7toL6e; (Pl.), -yptXcpoe; (AP J,
Arist., hellén.). mais XW(J.W8LoyptXcpOe; (Plb.). Second terme de composé:
Composés notables avec le premier terme xwÀUC!"L- : crUyxw(J.oe; «compagnon dans un xW(J.OC; • (att.), p.-ê. dérivé
xWÀucrlXvé[L~e; surnom d'Empédocle, xWÀucrt-8eL7tvoe;, xw- inverse de cruyxw(J.tX~w.
ÀucrLepyéw (Plb.). Dérivés : xW(J.Lx6e;, forme secondaire de XW[LW8LX6e;
Et.: Inexpliquée. Une hypothèse rapproche xOÀouw «qui concerne la comédie, comique., comme subst.
«rogner., etc. : Meillet, MSL 16, 1910, 244; Fraenkel, «comédien, poète comique. (lEschin., Arist., etc.). Verbe
Mélanges Boisacq 1,357, qui évoque aussi arm. çelum. dénom. xW(J.tX~w «participer à un xW(J.oe;, aller en troupe
pour une partie de plaisir, festiner., etc. (att., etc.),
KWfJoa. : n. «profond sommeil. (Hom., Sapho, Pi., également avec cruy- (Pi.); d'où xW(J.lXcrllX «procession
ThéQc.), «léthargie, coma., cf. Hp. Epid. 3,6 : XW[LIX joyeuse» (pap.); XW(J.lXcrn]e; m. « buveur qui participe à une
cruvexè:e; oOX u7t'lw8e:c;. Adj. XW[LIX"t"w81lC; «léthargique. expédition en bande. (att., pap.) ; XW(J.lXcrn]pLOV • lieu de
(Hp.). Verbes dénominatifs : XW[LIX"t"t~O[LIXL «être en léthar- rassemblement des XW(J.lXcr"t"lXt en Égypte. (pap.); XW(J.IX-
gie. (Hp.), XW[LlXtvw id. (Hp.), XW[L60[LIXL, au pt. xexw[Lwcr- cr"t"Lx6c; "qui concerne un XW(J.lXcrn]e; ou un xW(J.oe; • (D.H.,
6IXL id. (Hp.). Ph., etc.).
Le mot a été emprunté de bonne heure par le vocabulaire Le sens initial de xW(J.OC; est celui de « troupe joyeuse .,
européen de la médecine. de bande qui se rend à une fête. Cf. RE 11,1286 (Lamer).
Et.: Obscure. Brugmann, Griech. Gr.' 317 rattache le Et.: Obscure. Mais si xW(J.ll, got. haims se rattachent bien
mot à xei:[LIXL avec un vocalisme long, Ï.-e. * k6[i]-mQ (1) : à une racine *kei- que l'on a dans xOLv6c;, xetX~w, etc.,
pour le sens on pourrait comparer le développement de sens xW(J.oe; pourrait entrer dans cette famille avec le sens originel
de XOL[LtXW, XOL[LtXO(J.IXL, etc., cf. sous xei(J.IXL. L'hypothèse de «troupe., etc., cf. L. R. Palmer, études citées sous
de Persson, Beitrage 2,676, qui cherche un lien avec XW(J.ll·
XtX(J.vw ne vaut certainement pas mieux.
KlIlfJoUS, -ueoe; : f. «botte de fourrage., etc. (Cratin.,
Théoc.), dit aussi d'un fourré de roseaux (Thphr. H.P.
KWfJoTJ : f. «village, bourgade. par opposition à la 4,11,1) ; noter la glose xW(J.u61X· Mcpvllv, 1)v tcr"t"WcrL 7tpO
7t6ÀLe; fortifiée (Hés. Bouclier 18, Hdt. 1,96, etc., Th. "t"wv 7tuÀwv . 81lÀoi." 8è: XIXI 8écr(J.llv X6p"t"ou, XIXI"t"IX XIX"t"OÀt-
1,5, etc.), «quartier d'une cité. (Isocr., Pl.). yov "t"wv 8plXy(J.tX"t"wv (Hsch.).
Composés généralement hellén. et tardifs : xW(J.llyé"t"1Je; Et.: Ignorée. V. Frisk, et Pokorny 555.
«chef de village. (OGI 97,10, Égypte), xW[LO-yplX(J.(J.IX"t"&ue;
(pap.), -7tOÀLe; «bourgade qui n'est pa" proprement une KWVElOV : n. « ciguë, conium maculatum, poison
cité. (Str., Ev. Marc 1,38). tiré de la ciguë. (att.); verbe dénominatif xwveLtX~O[LIXL
Diminutifs: XW(J.LOV (Str.), XW(J.U8pLOV (Porph.), XW(J.tXpLOV «être empoisonné par de la ciguë. (Mén., Str.).
(Hsch. s.u. &.ypt8LOV). Autres dérivés: xW(J.1)"t"1JC; m. (ion.- Et. : On tire souvent le mot de xwvoe; « pomme de pin " en
att.), f. xW(J.'ij"t"Le; (Ar.), xW(J.é"t"~e; (1 G IV 497,11, Mycènes prétendant que la feuille de la ciguë peut rappeler la
Ile s. av.), «habitant du village, du quartier., d'où xW(J.ll- pomme de pin. Il vaut peut-être mieux indiquer que pl.
"t"Lx6c;, p. ex. "t"IX XW(J.ll"t"LXtX «leJ fonds du village. (pap.). n. XWVIX désigne la poix liquide : or, les fruits de la ciguë
En outre, adv. xW(J.ll86v «par villages. avec otxeiv, etc. renferment une huile très odorante qui se résinifie au
(Str., D.S., D.H.), chez St. Byz. XW(J.IXi."oe; «qui concerne contact de l'eau. Voir André, Ani. Cl. 33, 1964, 95, n. 76.
un village., et xW(J.1)"t"wp = xW(J.1)"t"1JC; s.u. xW(J.ll (forme
artificielle, ou suffixe latin 1). KWVOS : m. «pomme de pin " dit parfois des pignes de
KW(J.ll «bourgade. subsiste en grec moderne. pin, d'où «cône., au f. peut se dire de l'arbre (Démocr.,
Et.: On rapproche depuis longtemps, en posant pour le Arist., Thphr., Théoc., etc.).
grec un vocalisme long, en germ. got., haims «village " etc. ; En composition, p. ex. : xwvocp6poc; f. « conifère. (Thphr.),
en balt., lit. kdima(s) «village., kièmas «village, ferme ., xwvo-x6Àoupoc; à côté de xOÀoup6-xwvoc; «tronc de cône.
groupe étendu auquel on rattache lat. duis. Mais le (Héron), cf. Risch, IF 59, 1948, 284, Strômberg,
rapprochement souvent répété avec Xe:L(J.IXL n'a pas Woristudien 8.
grand sens et on pourrait être tenté par l'analyse de Dérivés : xwvtov ou XWVLOV «petite pomme de pin.
L. R. Palmer qui en évoquant d'une part mycén. kekemena ou «petit cône. (Posidon., AP), XWVtXpLOV «petit cône,
et xetw, xe:tX~w, de l'autre 8'ij(J.oc;, pense à une racine * kei- glande pinéale. (Hero, Gal.), xwvlc; . u8ptcrxll (Hsch.);
,< partager., cf. Interpretation 186 sqq., Trans. Phil. xwvi."nc; 7ttcrcrlX (Rhian.); avec ce dernier sens acc. XWVIXV
Society 1955, 29 sqq. (Dsc. 1,72), gén. XWVllC; (Hippiatr. 26), d'où xwvt~c; (oIvoc;)
«vin résiné. (Hp. ap. Gal.).
KWfJoOS : m. «bande de jeunes gens qui s'amusent et Verbe dénominatif: xwvtXw qui présente deux emplois
chantent., notamment dans des fêtes dionysiaques, d'où très différents, d'abord «faire tourner, tourbillonner.
«fête joyeuse, festin ., etc. (ion.-att., etc.). (Ar. fr. 520, Hsch. s.uu. xwv~v et XWV'ijcrIXL, Phot., etc.),
Divers composés, dont le plus important est xw(J.~86e; probablement parce que comme cr"t"p60LÀOC;, xwvoc; a dû
• chanteur dans un xW(J.oe;., cf. Arist. Poet. 1448 a, où désigner une toupie (cf. Hsch. s.u.) ; second sens, «enduire
l'étymologie par XW[Lll défendue par les Péloponnésiens est de résine, traiter à la résine & (Délos, pap., Phot., etc.),
rejetée; d'où «acteur de comédie., etc. (ion.-att., etc.), d'où xWVllcrLe; «fait d'enduire de résine. (Arist.); d'autre
avec de nombreux dérivés : xW(J.~8éw « se moquer de, écrire part, il y a 7tepLxwvéw «enduire de résine ou de poix.
des comédies ., etc.; xw(J.c/>81l(J.1x (Pl. Lois 816 d); xW(J.~8tlX (Ar. Guêpes 600); en outre nLcrcroxwvll"t"oe; (lEsch.).
607
Et.: On rapproche traditionnellement xwvoc; de skr. KWpa.À(À)~OV, voir xopcXÀÀwv.
sa{la- m. (où le {l fait problème) «pierre à aiguiser, pierre
de touche _, dérivé de si-sa-li «aiguiser. (i.-e .• ki-ko-li ?), KWpUKOS : m. «sac de cuir» (Od., att.), désigne aussi
cf. lat. cos et voir Ernout-Meillet s.u. Doutes justifiés de un sac rempli pour s'exercer à la boxe dans les gymnases
Schwyzer, Gr. Gr. 1,458, qui pense à un emprunt. (d'où les composés xwpuxo-~oÀtOt, -!LOtxtOt). Dérivés :
XWpUXLC; f. (Épich., Ar., Thphr.), XWpUXLOV (Poli., Suid.) ;
KWVW+, -W1tOC; : 'moustique JI, mais ne se confond pas
xwpuxt8wv, utilisé par les archers (Hsch.). Adj. xwpuxoo8'l)C;
, en forme de sac» (Thphr.).
toujours avec è:!L1ttC; et se trouve parfois appliqué à la
mouche du vinaigre (lEsch., Hdt., 2,95, Arist., etc.). Comme toponyme en Cilicie, Koopuxoc;; les habitants de
Composés : xwvw1t061jpOtC; . IIpVLC; 0 XOOVW1tOtC; 6'l)pe:uwv cette région, KWpUXOtLOL étaient accusés de pratiquer
(Hsch.); Xwvw1t-oa<ppcXv't1)C;, nom d'un parasite (Alciphr.). la piraterie. En outre, KWpUXLOV &v-rpov avec KWpUXLOtL
Dérivés : xwvwmov dimin. (Gal.), généralement nom VU!L<POtt (Hdt., etc.), KWpUXLC; 1tÉ-rpOt (lEsch.).
d'un lit à moustiquaire (LXX, etc.) et avec le même Et.: Mot populaire. On admet généralement, mais sans
sensxwvw1te:oov, -WVOC; (AP9,704, titre). Dans l'onomastique preuve, un emprunt (à un parler de Cilicie ?), voir Walde-
on a Koovwq" Kwvw1tcxc;, KWVOO1t'l), cf. L. Robert, Noms Hofmann s.u. corium, avec Boisacq.
indigènes 311, n. 3. KWTaÀos : nom d'un air de musique (Hedyl. ap.
Koovwq, « moustique» subsiste en grec moderne (xouvoum). Ath. 17G dl.
Et.: L'analyse en xwvoc; et -wq,
(à cause de l'aiguillon ?)
est ruineuse. Spiegelberg, KZ 41, 1907, 131, suppose KWTapXtlS, voir XOLOV.
un emprunt à l'égypt. lmms ,mouche, moustique JI, avec
KWTlÀos : 'qui babille, bavarde> (Thgn., Théoc., Arist.
influence de xwvoC;. On voit moins pourquoi xwvoomov
etc.), parfois, notamment en grec tardif, ,flatteur,
serait un arrangement de *XOtVOO1tLOV, tiré du nom de
persuasif, trompeur.; XW-rLÀcXC; f. nom de l'hirondelle
ville égyptienne KcXvw1toC;, cf. Walde-Hofmann s.u.
en béotien (Stratt.).
conopium (français canapé 1), avec Theander. Voir Frisk
Verbes dénominatifs xw-rtÀÀw' babiller, bavarder >,
et Gil Fernandez, Nombres de insectos 75-76.
souvent avec la nuance de ,chercher à flatter JI, etc.
KWOS : m., généralement pl. XWOL «creux, caverne, (Hés., Thgn., S., Théoc., etc.); XW-rLÀt~w «bavarder »,
dit d'oiseaux (Call. 194,81).
prison. (Str., St. Byz.), également sous la f,or~e xwc;
« prison» (St. Byz., Hsch.). Doublet de XOOL . -rOt XOta!LOt-rOt
Les gloss. fournisdent xW"~'LÀlOt ,bavardage JI.
..-Yic; y7jc;, XOtt -reX XOLÀW!LOt-rOt (Hsch.), voir xo'O.oC;.
Et.: Adj. expressif à suffixe -LÀOC;, sans étymologie .
KW+OS : • émoussé », dit d'un trait Il. Il,390, ou
KWlI'T) : f. «poignée., notamment d'une épée, d'une • sourd, assourdi >, dit d'un bruit, etc. (Hom., ion.-att.),
rame, d'où «rame» en général (cf. Schwyzer, KZ 63, « insensible> (Il. 24,54); après Hom. le mot signifie
1936, 52), ,poignée. en général (Hom., ion.-att., etc.). « muet >, cf. orac. ap. Hdt. 1,47, XOtt xw<poiJ auvt'l)!LL XOtt où
Composés: XW1t-1jp'l)C; 'pourvu de rames» (trag., Th., etc.), <pwv1je:v-rOC; à.xouw (ion.-att., etc.), 'sourd» (H. Herm.
xW1to~ua't1)C; (Cos), xw1t1)ÀcX"1JC;, xw1t1)ÀOt-rtw, xw1t1)ÀOtcrtOt. 92, etc.), ,sourd-muet.; dit aussi d'un esprit émoussé
En outre, composés du type è:1ttXW1tOC;. qui ne comprend pas, de paroles obscures, etc.
Dérivés: XW1ttov dimin. (Ar., etc.). Adj. XWn;1je:LC; « pourvu Quelques composés, p. ec. : BUa-xw<poc; 'qui entend mal»
d'une poignée », dit de poignards ou d'épées (Il., 15,713; (Hp., Arist.), Ù1tO-xw<pOC; • un peu sourd» (Ar., etc.).
16,332; 20,475). Substantifs : XW1te:L';; (pl. de XW1te:UC;) Dérivés : xW<pO't1)C; f. • surdité» (ion.-att.), XW<pEUC;
• pièces de bois pour faire des rames» (inscr., Hdt., Ar., etc.), , sourd» (Cali. fr. 195,34).
à côté du collectif XW1te:wv, -WVOC; m. (Thphr.). Avec suffixe Avec le sens fondamental d'. émoussé », appliqué à
de nom d'instrument: XW1t'l)-r7)p «courroie fixant la rame. la vue, xw<ptcxc; (lEl.), ainsi glosé par Hsch. : 1I<pe:wc; d80c;, 0
(corn.), cf. Bergson, Eranos 55, 120 sqq., avec è:mxw1t1)-r7)p xotl w<pÀtOtc;, serpent que l'on croyait aveugle, p.-ê. l'orvet.
(Hsch.) : le suffixe est pris à -rp01tW-r7)p de même sens. Verbes dénominatifs: l. xw<pe:uw «se tenir tranquille 1)
En outre, XOO1tOttOV «partie supérieure de la rame» selon (LXX), avec xw<pe:tOt «fait d'être abattu », etc. (Phld.).
Hsch., et xwmhOtC; . cr<povBUÀouç !Le:ycXÀouç tx6uwv (Hsch.). 2. xW<pcXO!LOtL, -cXw « rester muet, stupide, rendre silencieux»
Verbes dénominatifs peu usités: XW1tcXW ou -Éw, dans à l'actif (Clearch., Opp.), avec les gloses d'Hsch. de sens
XEXOO1t1)-rOtt «il est pourvu de rames. (inscr., att., Hsch.) ; général: xw<p'ijaOtL . xOÀoiJaOtL j xoo<p'l)aLC; . xOÀouaLC; j xw<p'l)-
XW1te:uw • ramer. (AP) : pour XEXOO1tE:U-rOtt, v. Hsch. S.u. -rÉOC; . ~ÀOt1t-rÉOC; j 3. xW<pe:L . XOtXOUpye:L, ~ÀcX1tnL, XOÀOUe:L,
Parallèlement à XOO1t1) a été créée une forme avec le 1t1)pOL (Hsch.), rapporté par Latte à CalI. fr. 195,34, où
suffixe qui sert pour former des noms de femmes : XW1tOO nous avons supposé une forme de xw<pe:UC;. 4. xou<pOO!LOtL,
f. «gaule. ou 'perche JI, portée dans les Daphnéphories -ow «être alTaibli> (dit des douleurs), «rendu sourd» (des
en Béotie, selon Procl. ap. Phot. Bibl. 321 b. Sert aussi oreilles), à l'actif. rendre sourd, estropier. (Hp., etc.) avec
de nom de femme. Le rapport avec x'ij1toc; imaginé par xoo<pW!LOt, xoo<pwmc; (Hp., etc.).
Schônberger, GI. 29, 1942, 87 sqq., et Pisani, Rend. 18t. Tout le développement sémantique est issu de la notion
Lomb. 77, 1943-44, 558-560, n'est pas admissible. d', émoussé 1), d'où la variété des emplois, la valeur essen-
Le grec moderne emploie encore XW1t1) « rame », xw1t1)- tielle étant celle de sourd (et parfois, muet »).
ÀcX't1)C;, etc., et en démotique XOU1tt. Le grec moderne a xw<pOC;, xou<pOC; • sourd >, xW<pcXÀOtÀOC;
Et.: Vocalisme -0- du radical qui est dans XcX1t-rw, malgré « sourd-muet •.
la dilTérence de sens apparente: pour ce type d'alternance, Et.: Sûrement apparenté à x'l)<p1jv, voir s.u.
v. Kurylowicz, Apophonie 186. Pour le sens, cf. lat.
capulus.
r1 IMPRIMERIE A. BONTEMPS
1 LIMOGES (FRANCE)
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PARIS .
tDITIONS KLINCKSIECK
, 1974
DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
DE LA
LANGUE GRECQUE
HISTOIRE DES MOTS
PAR
Pierre CHANTRAINE
Membre de l'Institut
Professeur honoraire à l'Université de Paris
PARIS
fiOITIONS KLINCKSIECK
La loi du 11 mars 1957 n'autorisant aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41, d'une part
que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non
destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes
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ayants-cause, est illicite. (alinéa 1" de l'article 40).
Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc
une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code Pénal.
ISBN 2-252-01627-2
© Éditions Klincksieck, 1968.
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Àa.- : particule augmentative rarement attestée, cf. Composés : au premier terme, À01-'l"6[L0<; « carrier ~
la glose Àoc' bd 'l"OÜ [Le:y&Àou xocl 'l"OÜ ÀLOCV h&O"O"e:'l"o . (Trézène, pap.), avec -'l"O[LL:': (Épidaure, Syracuse, etc.),
86e:v xocl Àocx&v'r) 'iJ [Le:y&Àùl<; xe:X'r)vu~oc [?] (Hsch.). Exemples: -'l"6[LLOV (Éphèse, etc.), -'l"O[LÉùl (Épidaure), -e:Uùl (PSI
À01-KOC'l"OCm)YùlV (Ar. Ach. 664), À01-XOC'l"&P01'l"o<; (Phot.), mais 4,423), etc., à côté de formes thématiques tardives avec
le ms. a Àocxx-; À01-[Locxoç . &[Locxo<;, &.KOC'l"ocyÙlVtO"'l"o<; (Hsch.), Àoco- (voir Ruijgh, Élémenl achéen 125-126). Le latin
p.-ê. issu de l'anthroponyme A&[Locxo<;, (vues contestables emprunte à la fois lalomiae et surtout laulomiae (de À01o-).
de Larsen, Cl. Ph., 1946, 93-95), v. sous Àoc6<;; glose Le terme attique est ÀL60-'l"6[L0<;, etc. Autre composé
d' Hsch. À&tpùlVOL' &tpùlVOL, à quoi il faut préférer la À01~60<; c' taillé dans la pierre ,) (S. fI'. 212 Iyr.), mais
variante conforme à l'ordre alphabétique À&tpovm' ÀLOCV hellén., etc., Àoco~60<;, Àococ~6<; (pap. !Ile s. av.), Àoc~6<; (pap.
tp6VLOL ; ÀOC7t"'l"U-l]p . O"tpoÎlpw<; 7t"'l"UùlV (Hsch.) est énigmatique 1 er s. après) (, tailleur de pierre" d'où ÀOC~e:Ôùl (LXX),
et est considéré par Saussure, Recueil 205 comme un nom -doc, -e:U'l"-l]<;, ÀOC~e:U'l"LK6<; et Àoc~Lx6<;, cf. Georgacas, Gl. 36,
en -'r)p (?), mais K. Latte préfère y voir un doublet de 1958, 165 sqq.), À&'l"U7to<; « sculpteur de pierre» (Hp. donc
ÀOCL-m)'r)POV v. ci-dessous; v. aussi ÀocLIji'r)p6<;. un écrivain ionien, S.), etc.
Il existe également des traces d'un augmentatif ÀOCL(O")-. Au second terme de composé KpOC'l"OCLÀe:ùl<; «rocailleux,
Les cas les plus clairs sont des anthroponymes AOCLXÀ'ij<;, pierreux ') (lEsch. Ag. 666, E. El. 534) présente une finale
AOCLO"7t"oÎl101<;, Aocl-O"'l"poc'l"o<;, cf. sechtel, Hisl. Personennamen nettement ion.-att. (une analogie de Àe:ù><;, Me:VÉÀe:ùl<;, etc.,
273, Hermes 50, 1915, 317; comme adjectifs : p.-ê. est peu probable). Sur tmoÀoc't<; v. ÀocL6<; 2.
Àocmu'r)pov . &.VOC7t"e:7tÀ'r)O"[LÉvov tO"xupwç 7tuou<; (Hsch., corr. Dérivés: adjectifs: mycén. raeja à Pylos pour indiquer
de Latte), ÀOCLO"-X&7t"pOCV . Àoc[LUp&v (Hsch.). Cf. aussi Àocl . la matière d'une table, très probablement Àiie:L01 « de
~7t"l 'l"'ij<; octcrxpoupyLOC<; (Hsch.). Hsch. offre des gloses pierre" cf. Chadwick-8aumbach 216; À&l:vo<; (Horn.,
énigmatiques ÀOClO"7t"OCLp' [30U7tOCL<;, Ae:UK&ÎlLOL, cf. Latte Simon., S., E.) et -ve:o<; ( Il. 22,154, E., Théoc.) « de pierre ') ;
s. U., et À&O"7tOCL<;' [30Ô7tOCL<; (ÀOC07tOCL<; ms.). À&'CYo<; sert de premier terme dans le composé ÀocLv6Xe:LP .
Les données sont pauvres et obscures. Il est difficile O"KÀ'r)p6Xe:Lp (Hsch.); hypothèse aberrante chez Eechtel,
de trancher si la quantité de l'alpha est longue ou brève Lexilogus s.u. Àe:LpL6e:L<;.
(cf. pourtant ÀtXKOC'l"OCm)yùlV). Le rapport avec ÀOCL- pourrait Substantifs : diminutif expressif À'\yye:<; f. pl. c' petites
être comparé à celui de 1601-, 16ocL- dans 16ocLye:v-l]<;, etc. pierres» (Od., A.R.), cf. Chantraine, Formation 399; p.-ê.
El . ." Ignorée. Pas de rapport démontrable avec ÀlO1v. ÀOCLOCL f. pl. (Arist.) « pierres suspendues comme pesons
à l'extrémité des fils de chaine ,); sg. chez Héron; la
Àâ.a.s : m. (f. chez Nic., AP), ace. ),fi.ocv (-oc Cali. 11,4), graphie et l'accent de ÀdOCL (Gal., Poli.) sont énigmatiques,
Àiio<;, Àiii:, Àiie:, Àiie:<;, À&ùlY, À&e:O"O"L (Horn., podes alex.); ÀÉoc (Hsch.) peut être une graphie vulgaire pour ÀOCLOC;
parallèlement forme thématique Àiio<;, À&:ou, etc. (Chypre, autre mot pour le même objet: &.yvü6e:<;.
ICS 84; Gortyne, Schwyzer 179 X 36; Cyrène, Hés. fI'. 115, Forme verbale : ÀOCLe:'l"OCL' XOC'l"ocÀe:Ue:'l"OCL . &.7t"O 'l"OÜ Àiioç
S. Œd. Col. 196 Àiiou gén('ralement corrigt' ('Il Àiio<;) v. (Hsch.).
Schwyzer, Gr. nI'. 1,578. I.!~ mot. rlésigllP une pierre lancée Malgr(' XpOC'l"OCLÀe:ùls, Àiioc<;, etc., l'st p.-ê. étranger à
par UII guerrier 011 en géll(~ral, se dit d'une pierre tombale. l'ionien-attique, mais voir Bjürck, Alpha lmpllrllm 69
Distinct originellement de mhp:.: « rocher ,) qui l'a ensuite et 76, n. 1.
concurrencé. Le mot attique est À[6o<;. Toponymes: acc. Et . ." La d{~clinaison et la structure même de ÀiiocC;
A&:01v (Il. 2,585), lucon. Aiiç (Th., etc.). sont obscures. Les anciennes l'xpliculions viennent de
610 /
Brugmann, IF 11, 1900, 100 sqq. Il posait *À"ijFa.r; avec ÀrXôpor; y(Ve:Ta.1 . &'xoÀa.aTa.(ve:1 . 1t"p01t"e:-re:Ue:Ta.1 (Hsch.) ; d'où
gén. *ÀrXFa.aor;, d'où, par analogie, Àiia.r;. On peut aussi rXm80Àa.ôprXXT"ljr;, -ou « poète aux chants impétueux.
penser que gén. Àiior;, etc., ne comporte pas de suffixe (Pratin. 5) ; 4. Àa.ôpuaae:1 . Àa.Ôpe:Ue:1 (Hsch.) et Àa.ôpuaae:1 .
sigmatique. Benveniste, Origines 33, pense que ÀiiFa.c, rXe:IÀa.(Ve:1 (Hsch., peut-être fautif) : dérivé expressif en
est un arrangement de Àa.Fa.p- suivant un type connu. -uaaw, d'après Àa.cpuaaw, etc., cf. Debrunner, IF 21,
Toutes ces analyses sont rendues caduques par Àiio(r;) 1907, 244.
en chypriote dans ICS 84 où le F intervocalique est noté Le grec moderne a encore ÀrXôpa. «ardeur, chaleur
pour d'autres mots et le mycénien raeja qui ne présente excessive », Àa.ÔprXXI «loup, bar •.
pas trace de F. Voir Heubeck, IF 66, 1961, 29-34, qui Et.: On rapproche depuis longtemps Àa.Ôe:LV, ÀrX~ofLotl.
ne se prononce pas sur l'étymologie de Àiia.r;, tout en Hypothèse moins plausible de Schulze, KI. Schr. 373,
écartant une forme à F, et exploite quelques termes qui songe au lat. rabiës, en supposant une dissimilation
mycéniens plus obscurs. (qui devrait s'être produite avant le développement de
la voyelle prothétique devant p-) en grec.
Aa.C;a.: aTa.ywv (Hsch.). Vaut ÀOIM, probablement par
faute de la tradition, mais Blumenthal, Hesychsludien 18, Aa.C;pus, voir Àa.ôuplv60r;.
croit le mot macédonien (?).
Aa.C;pWVLOV : n. (Mén. 24, Hsch.), -IOr;, m. (Mén. 437,
Diph.), -(a. f. (Eust.) large coupe plate avec une anse,
Aa.C;a.C;T)p : Àa.xa.v(O"X"Ij (Hsch.). Déformation de latin et semble-t-il, précieuse, cf. Ath. 484 c: èX1t"WfLotTOr; IIe:palxoü
lautibrum. Lewy, KZ 59, 1931, 187 voit dans le mot un d80r; &1t"0 T"ijr; èv T0 1t"(ve:w ÀotÔp6T"1jTOr; wVOfLotafLévov . 1t"Àa.TÙ
emprunt au latin par les Juifs de Palestine (?). 8' èaTL "ÎÎ xa.Ta.axe:u1i xa.L fLéya., !!Xe:1 8è: xa.L roTa. fLe:yrXÀa..
Et.: L'étymologie par Àa.ôp6T"1jr; est une étymologie
populaire. S'agit-il de la déformation d'un mot perse?
Aa.C;8a. : n., indéclinable, onzième lettre de l'alphabet
(attique, etc.). La forme la plus ancienne est ÀrXô8a., mais
chez Ar. et Arist. la tradition donne ÀrXfLô8a. avec nasale. Aa.C;utos : f., nom d'une plante odorante (Dinon 18,
Emploi obscène chez Ar. Assemblée 920. cf. Ath. 514 a, et Hsch. S.U. x(8a.plc,).
Dérivés: ÀrXô8wfLa. «figure en forme de lambda» (tardif); Et.: Emprunt oriental quasi certain. Hypothèse à
Àa.ô8a.xlafL6r; c défaut de prononciation» qui peut consister écarter de H. Petersson, KZ 46, 1914, 146 sqq.; autre
dans l'extension du lambda (Quint., etc.), cf. lWTa.xlafL6r; moins invraisemblable de Charpentier, Monde Oriental 13,
sous tiiiTa.. La fille d'Amphion, épouse d'Éétion s'appelait 1919,33, qui pense que le mot vient de l'Inde et rapproche
ArXô8a. et était boiteuse. Son nom vient-il de sa boiterie? un nom de plante, pâli labuja. Voir encore Vasmer, Russ.
Ainsi s'expliquerait aussi le nom de ArXô8a.xor;, cf. Vian, El. Worterb. S.U. labdz.
Origines de Thèbes, 178, n. 6.
Et.: Emprunté au sémitique, cf. hébr. liimedh, Schwyzer,
Aa.C;UPLV9os : « labyrinthe., monument compliqué
Gr. Gr. 1,140, n. 2 et 826. comprenant divers bâtiments réunis par des passages,
des couloirs contournés, etc. S'observe en Crète (Cali.
Aa.C;pos : ~ violent, impétueux », dit du vent, de l'eau, Del. 343, D.S.), en Égypte (Hdt., Str.), à Milet (Milet 7,56) ;
de la pluie, etc. (Hom., ion., poètes), parfois de personnes employé au figuré pour des raisonnements tortueux
c violent, téméraire " ou encore «vorace, intempérant ». (Pl., etc.) ; avec, pour ce dernier sens, l'adj. Àa.ôupw6w8"1jc,
Composés : Àa.ôpa.y6p"ljr; «discoureur passionné », le (Arist., etc.). C'est en Crète que le terme s'emploie d'abord
second terme issu non de rXyoprX mais de rXYOPrXofLa.1 « parler» et il a dû s'appliquer originellement à un complexe de
(Il. 23,479), avec -otyopéw; en outre, Àotôpo-rw'réw, -aTofLéw cavernes, cf. Paul Faure, Fonctions des cavernes crétoises
(lEsch.), -auTOC, (lEsch.). Au second terme: Xa.TrX-Àa.Ôpor; 166-173. Le mot semble attesté en mycénien, à Cnossos,
(Eup. 293) «très violent ». dans dapu.ritojo potinija (Gg 702) «la maîtresse du
Dérivés : noms de poissons, ÀrXôpiX~, -iXxoc, m. «loup, labyrinthe. et dapurilo[ en Xd 140. Il subsiste deux
bar» (Alc., corn., Arist., etc.), voir Thompson, Fishes s.u., difficultés : la graphie -pu.- qui répond généralement à
Strômberg, Fischnamen 34; son nom s'explique par sa -cpu-, et la graphie da-. Voir Chadwick-Baumbach avec
vivacité et sa voracité, le suffixe -iXx- est familier et la bibliographie, notamment l'article de Gallavotti (cf.
expressif; dimin. Àa.ÔprXXlov; béot. ÀrXôplxor; nom d'un plus loin Et.), en ajoutant M. Lejeune, Mémoires 1,327,
poisson d'eau douce (BCH 60, 1936,28; Lacroix, Mélanges Cambridge Colloquium of Mycenaean St. 140 sq., Heubeck,
Boisacq 2,51); ArXôpiX~ se trouve dans l'onomastique. Lydiaka 21, M. Gérard-Rousseau, Mentions religieuses
Autres dérivés nominaux: Àa.ôpoaUV1j «violence' (AP J, 56-58.
• paroles violentes» (Tryph.), Àa.ôp6T"1jr; f. (Ath., etc.). Et.: Finale -w6or; considérée comme «préhellénique •. A
En outre, glose d'Hsch. Àa.ôpoalrXwv [Latte propose longtemps été rapproché de ÀrXopuc; qui, selon Plu. Mor.
Àa.ôpoauv&wv] . xopTa.afLiiiv &.x6afLwv = « goinfreries », etc. 302 a, serait un nom lydien de la hache, et interprété
Verbes dénominatifs: 1. Àa.ôPe:UOfLa.l« parler avec passion, (' maison de la double hache.; on évoquait en même
avec violence» (Il. 23,474 et 478) d'après rXyope:uw (Risch, temps le dieu carien ArX6pa.uv8oc;. Voir p. ex., Kretschmer,
Wortbildung 282 sqq.) plutôt que d'après fLWfLe:uw, èm- Einleitung 404, GI. 28, 1940, 244 sqq., Wilamowitz,
Àwôe:uw (Debrunner, Mus. Helv. 2,1945,199), avec Àa.ôpe:!a.· Glaube 1,121 sqq., Nilsson, Gr. Rel. 1,276, Heubeck,
7j TOÜ Myou t !!XÀ"ljIjiIr; (Hsch.) ; 2. Àa.Ôp6ofLa.IC s'élancer avec Praegraeca 25, Lydiaka 21. En dernier lieu Richardson,
violence " dit du cours du Cocyte (Lyc. 705) ; 3. Àa.ôprX~w = Cambridge Colloquium of Mycenaean St. 285-296 donne
Àa.0Pe:U0fLa.1 (Nic. Al. 160), = Àa.Ôp60fLa.1 (L yC. 260), glosé de nouveaux arguments pour «la maison de la double
611
hache t. Cette analyse souvent admise supposerait que le ).a.yy6.tw, ÀOyy&~w, etc. : «relâcher, se relâcher.
labyrinthe serait la maison de la double hache, insigne (Antiph. 37, cf. AB 106) avec les gloses d'Hsch. ÀlXyy&~e:L'
de l'autorité. Güntert, Labyrinth (1933) 1 sqq., pense à bxve:'L, ol 8s ÀlXyye:'L; ÀlXyy&crotL' 'lte:pL<pUye:'LV; ÀlXyy&~e:L .
ÀotOpot qui ne convient guère pour le sens. Hypothèse a.'lt08L8p&crXe:L; ÀlXyyeOe:L' <peOye:L; ÀlXyyIXVOO!J.EVOç· 'lte:pL-
encore ditTérente mais pas mieux fondée de Gallavotti, tcr'l'&!LEVOç, cr'l'plXyye:U6!LEVOç. Forme nominale ÀlXyyoov . 0
Parola dei Passato 12, 1957, 161-176, qui à cause du eô6ùç ÀlXv6&vwv 'l'oG &ywvoç XlXt ['l'oG] <p66ou (EM 554,15).
dapu.rito mycénien, risque un rapprochement avec SUI" Àotyyoov . !Le:'l'&6oÀoç, ~!L'ltOpOç (Hsch.), voir Latte.
6&wrw (1). Voir encore Hester, Lingua 13, 1965, 358-359. Avec un autre vocalisme : ÀOyy&~w «tarder, hésiter t
(lEsch. Ir. 161, Ar. Ir. 811, cf. Phryn. P. S. 87 B), cf.
encore Àoyy&crlXL . bJ8LIX'l'p'LtjlIXL, cr'l'plXyye:oe:cr6IXL (Hsch.).
).a.ya.~ : inf. ÀotyotLEV (crétois), le présent est une forme
Dérivés de sens techniques concernant le mouillage de
refaite comme XepotLW, a.yIXLO!LIXL, etc., subj. aor. ÀlXy&creL
bateaux (<<lieu où on s'arrête .) : pl. n. ÀOyy&crLot . è~ WV 'l'à