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6

ic la colla-
Bucarest;

lnes >>, IX,


L'ÉCRITURE LATINE EN VALACHIE ET EN l\lOLDAVIE AU
ec la colla- MOYEN ÀGE
Bucarest,

it l'amvre~
RADU ì\fANOLESCU
vec la col-
Bucarest,
L'EJ\IPLOI DE LA LANGUE LATlNE ET DES CAHACTÈRES LATINS
la R ena is-

Gh. Gutu, Pour la Valachie et la Moldavie, ainsi que pom la Dobroudja., ce


our l'intro-
fut l'alphabet cyrillique, ains·i que l_a langue slavone, qui ont rempli les fonc-
iir, cuprinc tions d'alphabet et. de vehicule de la pensée pour toutes les reuvres de la
tin du ,, di- culture écrite, durant tout le moyen age. Cette situation était la consé-
iité moldo- quence de l'adoption de la langue slavone dans l'Eglise roumaine, de la su-
067-1078.
ree la colla-
prémati~ culturelle obtenue par l'Eglise orthodoxe dans tous les pays rou-
irest , 1973 , mains, ainsi que des liens, puissants et durables et de nature à, la fois
religieuse et culturelle, que les pays_roumains ont entret~nus avec le monde
stoire de la slave du sud du Danube.
rançais par
Toutefois, eh dehors de l'emploi de la langue slavone et des caractères
i pere uss io ns cyrilliques dans les documents officiels des Etats roumains, on dut y
antines , II, ::I.::; ,utiliser aussi la langue latine _etJes ca:ractè_:r'es latins pour la rédaction des
actes qui répondaient à, des besoins à, la fois internes et externes. Le nom-
-,.ral/achia in
bre de ces actes n'était pas très grand. Pourtant, on pèut parler d'une
véritable coexistence de l'alphabet cyrillique et de l'alphabet
1
latin dans
'ii, indeosebi les pays roumains situés au sud età, l'est des Carpates .
·ii , ,satulul
ine, notam-
La langue latine et les caractères latins avaient eu l'occasion de péné-
localisa tion trer dans toute la région du Bas-Danube -ainsi que dans tout le territoire
situé au sud et à, l'est cles Carpates - durant la seconde moitié du xnre
avec la col- siècle et pendant tout le XIVe siècle, grace surtout aux circonstances
' Bucarest, historiques suivantes : la pénétration commerciale génoise dans la zone
'?, RESEE, pontique et danubienne; la colonisation saxonne au-delà des Carpates;
les contacts économiques, politiques et culturels fréquents des pays rou-
Angevins de mains avec les pays de l'Emope centrale ; enfin, par la propagande catho-
lique, entreprise par les ecclésiatiques catholiques, et par d'autres mission-
re des rela- naires qui utilisaient la langue latine et l'alphabet latin. C'est dans ces
1çais, Buca-
1édites : « De circonstances que, dès la seconde moitié du XIVe siècle, la langue latine,
a">>, << De la couchée par écrit au moyen de l'alphabet latin, a pu pénétrer aussi dans
de Transyl- les chancelleries qu'on venait d'établir à, la cour de Valachie et à celle de
Jan, a vec la Moldavi e.
u, Bucarest,
1 D.Ciurea, Le scritture latine nei paesi romeni, ,,Ephemeris Daco-romana •• IX (1940),
rprès du voy- p. 181-241 ; S. Jak6, R. Manolescu, Scrierea latina in cvul mediu (L'écriture latine durant
p. 101-116. le moyen age), Bucarest, 1971, p. 134-137, 143, 147-148, 152; Radu Manolescu, Scrierea la-
tina in Moldova ,i rara Romdneasca in evul mediu (L'écriture latine en Moìdavie et en Valachie
ani [Autour
ncernent les durant le moycn age), • Revista arhivelor », IX (1966), n°. 2, p. 67- 82.
la~i », XXI,
Rev. Roum. d'Hist., XXV, 1-2, p. 59-68, Bucarest, 1986
3
60 RADU MANOLESCU 2

bien ac,
L'alphabet latin et ia langue latine étaient aussi utilisés pour des catholi1
besoins intérieurs, par les habitants de culture latine et de confessi on catho- Vlaico .
lique des pays rounlains. Ces habitants étaient surtout d'origine italienne, suis wn
saxonne ou bien magyare. L'Eglise catholique les utilisait aussi, ainsi matis e
que les ch:mcelleries des princes roumains, pour les documents destinés i per tota
à des gens qui utilisaient la langue et l'écriture latines.
L.:implan.ta.tion. des comptoir& génoi-s- d-u- Bas=-Barnrbe à Vicina (du-
I l'évequ
de l'évi
rant la seconde moitié du XIIP siècle), à Chilia, à Licostomo età Cetatea
Alba (durant le XIVe siècle) fut, naturellement, acompagnée par la con-
stitution dans ces comptoirs - qui, dans ces cités portuaires, ont réussi
très vite à poursuivre une activité èconomique -et administrative particu-
lièrement intense - de certaines institutions spécifiques à leur commerce:
les offices notariaux, les chancelleries, les tribunaux. Toutes ces institu-
Il 1er acca
Siret, 1
par so1

été util
p

tions -utilisaient, natur_ellement, la langue. latine pour t01:1s leurs-actes de qu'en Jl


procédure. C'est ainsi que l'on a conservé un.registre dans lequel le teste d
~. archi ve
notaire génois Antonio di Ponzò - qui fonctionnait à Chilia - a transcrit venant
un nombre de 211 actes notariaux rédigés dans cette ville du 11 aout de trait
au 30 octobre 1360, ainsi que du 27 novembre 1360 au 12 mai' J,,~61. On de sauf
peut ajouter à ce nombre quelque 60 actes perdus, ce qui en tout monte ont été
au nombre de 270 actes. A part ce registre il tenait aussi un registre pour habitar
les concepts, dans· lequel il prenait des· notes en présence des parties inté-
ressées, pour rédiger les concepts des actes, qu'il couchait ensuite par destina
écrit dans des actes officiels qu'il donnait aux parties contractantes. La en Polc
aussi a,
plupart de ces actes - ainsi d'ailleurs que les actes conservés de le latin
Chilia et de Licostomo - étaient des contrats de vente et d'achat, des pertes ~
contrats de transport et d'assurance maritime, des procurations, des quit-
tances, des testaments, certaines déclarations, etc. Tous ces actes repré- ver qu'
sentent un fonds d'une grande valeur pour la connaissance de la vie écono- taires d
mique, sociale, démographique, institutionnelle et cultur.elle au Bas-Danube lettres
durant la seconde moitié du xrve siècle 2 ; la Tran
~,-----::,---::-- confirrr
- - Lerclerc-s- catno1iques utJ.lisaient l'alphabet ~t la langue latine sur- sane ac
tout pour composer des ouvrages à caractère religieux. Un ouvrage. didac- leximw
tique théologique, que l'on conserve aujourd'hui à Munich, a été rédigé de Bra\
par Nicolas, qui remplit la fonction_d_'_éveque catholiqu.e de Siret, dans voyée l
l'iiite:rtfalle 1413 =-1428. On a aussi écrit en Moldavie, en 1467, un codex que lui
à contenu théologique, pour l'usage du vicaire François de Baia. Ce codex cette r(
a été utilisé aussi, durant les années suivantes, par un cloitre franciscain j que ce
de Chilia. Il est conservé aujourd'hui dans la bibliothèque de l'ancien 26 avril
monastère catholique de ~umuleu-Ciuc 3 • en Mol<
Les chancelleries princières de Valachie et de Moldavie avaient dii. tres let
aussi utiliser, dès la première période de leur constrtution, l'alphabet latin te qui a
et la langue latine, pour l'émission des lettres et des actes adressés - ou
1
p
les· et 1
2 M. Balard, Genes et l'Outre-mer, Tome II: Actes de Kilia du nottaire Antonio di Ponzò, moyen
1360, Paris, 1980; G. Pistarino, Notai genovesi in Oltramare. Atti rogati a Chilia da Antonio di latin er
Ponzò (1360-1361), Bordighera, 1971.
3 P. P. Domokos, Dram<ilizald ,,Credo" a XV s:dzad elsa negyedében (Un« Credo• drama-

tisé durant le premier quart du xve siècle), « Filol6giai Kozlony •, X (1964), p. 123-131; 4 j
S. Jak6, Din istoricul unor biblioleci moldovene din secolele XV-XVIII (Quelques renseigne- 5 1
ments concernant l'histoire de certaines bibliothèques moldaves des xve - XVrne siècles),
P.Il manuscrit.
2
I 3 L ' lsCRITURE LATINE EN VALACHIE ET EN MOLDAVIE 61

tilisés pour des bien accordés - à certains destinataires du pays, qui étaient de confession
)nfession catho- catholique et dont la culture était latine. C'est ainsi que le prince Vladislav-
rigine italienne, Vlaico de Valachie, par sa missive circulaire de 1369, ordonnait <<fidelibus
I suis universis, civibus, populis, hospitibus, cuiitscumque nationis seu idio-
ait aussi, ainsi

t
.ments destinés matis existant, ritum et consuetudinem sanctae romanae ecclesiae tenentibus,
·pl r---totam terram Transalpinam @nstitutis ... >> de recevoir avec déférence
e à Vicina (du- l'évèque catholique qui se rendait en Valachie en qualité de suffragant
uo et à Cetatea de l'évèque de Transylvanie 4 • Pour sa part, le prince de Moldavi e Petru
o.ée par la con- l

1er acco_rdait aux moines prècheurs de l'ordre dominicain de la ville de
res, ont réussi I Siret, Ie revenu annuel de l'instru.ment officiel de pesage de cette ville,
par son acte de donation de l'année 1384 5 •
tratiy_e_11a1:ticu - ,~
eur commerce : Pour les besoins extérieurs; l'alphabet latin et la langue latine ont
tes ces institu- été utilisés sm -une échelle bien plus importante, aussi bien en Valachie
: leurs actes de qu'en Moldavie. Le riche matériau d'archives conservé à ce propos l'at-
dans lequel le teste ·d'une manière certaine. Les archives roumaines aussi bien que les
a, - a transcri t archiv_es des autres pays conservent un grand nombre de documents pro-
le du 11 aoùt venant des XIVe -XVIIIe siècles et qui sont rédigés en latin. Il s'agit
maf:J,?61. On rle traités d'ordre politique,_ de privilèges commerciaux, d'un grand nombre
en tout monte de sauf-conduits et, surtout, d'une correspondance variée. Tous ces actes
u registre pour ont été émis par les princes, les dignitaires, les conseils municipaux, les
es parties inté- habitants des villes et les boyards de la Valachie et de la J\foldavie. Les
1it ensui te par destinataires de tous ces actes se trouvaient en Transylvanie, en Hongrie,
.tractantes. La en Pologne, dans les Etats italiens ou allemands. La curie de pape figure
conservés de aussi au nombre des destinataires de ces actes, desinataires qui utilisaient
t d'achat, des le latin comme leur langue de culture écrite. Malheuresement, par suite des
ions, des quit- pertes souffertes par les archives moldaves et valaques, on n'a pu con.ser-
es actes repré- ver qu'une partie infime des actes et des lettres latines q1J.e des destina-
.e la vie écono- taires de Valachie et de Moldavi e ont reçues d'au-delà des frontières. Dans les
ttrB~.:-Banu b-e . Je_ttr.es_enYoyées.. d.e..Yalachie ou de l\folgavie, à des destinataires habitant
la Transylvanie ou bien d'autres pays étrangers,- on procède souvent à la
confirmation des lettres reçues par des formules comme : << litteras vestras
5ue latine sur- sane ac plene intelleximus >>, << litteras vestras / ... / perlegimus clareque intel-
mvrage. didac-
L~ a été rédigé
leximus >>, etc. On a gardé de pareilles lettres dans les archives de la ville
ie Siret, dans de Bra~ov, où se trouve, par exemple, le concept en latin d'une lettre en-
467, un codex voyée par le conseil municipal de cette ville en réponse à une missive
3aia. Ce codex que lui avait envoyée le prince moldave Etienne le Grand. La minute de
~re franciscain cette réponse a été écrite sur la feuille mème de la lettre-rédigée en latin-
ie de l'ancien
• que ce prince avait envoyée le 20 avril 14 79. La réponse porte la, date de
26 avril 14 79. Elle a du ètre dùment rédigée et envoyée à la cour clu prince,
en lVIoldavie. Mais c_ette réponse n'a pas été conservée, ainsi que tant d'au-
rie avaient du tres lettres, son contenu nous étant connu par la minute seulement, minu-
alphabet latin te qui a été conservée dans une forme diplomatique assez peu habituelle 6 •
adressés - ou
Par suite des nombreuses relations économiques, politiques, culturel-
les· et religieuses . qui ont existé entre les pays roumains durant tout le
lnlonio di Ponzò,
'Zia da Antonio dr
moyen àge, on a pu conserver un grand nombre de documents rédigés en
latin en Valachie et en Moldavie. Pour la plupart, ce sont des actes et des
1 • Credo » drama.
64),._ p. 123-131 ;
1elques renseigne-
4 Documenta Romaniae Hislorica, B, 1er Volume, Bucarest, 1966, p. 12.
- XVIII" siècles),
5 Idem, A., 1er Volume, Bucarest, 1975, p. 1-2.
' S. Jak6, R. ~Ianolescu, op. cii., Album, planche n° 29.
i'
62 RADU MANOLESCU
4
I
j.
lettres _JITQYenant des princes, des dignitaires, des conseils murucipaux,
des habitants des villes et des boyards. Ceslet1res -étaient destinées aux I l'OU
lett
conseils municipaux des villes saxonnes de Transylvanie surtout de Bra~ov, I fun
Sibiu et Bistrita 7 • Rédigées surtout durant le xv• et le XVI° siècles, I ou
ces missives sont particulièrement caractéristiques du point de vue paléo-
graphique et linguistique et ont, partant, -une valeur documentaire très
I
i
Bai
en
importante.
- A part les textes rédigés en latin, on a aussi utilisé l'alphabet latin en I et
da'
Valachie et en Moldavie pour la rédaction de certains textes en d'autres
langues, camme, par exemple, en allemand, en hongrois et meme en rou-
main. 0'est ainsi que le conseil municipal de Baia adressait en 1421 une
lettre rédigée en allemand au conseil municipal de la ville de Liov (Lw6w),
I de
d ei
cé1
.ta
en Pologne. Pour obvier aux besoins religieux d'un groupe de réfugiés
hussites établis en Moldavie en 1437, on a traduit en 1440 la Bible du latin
en hongrois. On a conservé plusieurs copi es de cette traduction, parmi
lesquelles figure un codex copié dans la ville moldave de Tirgul Trotu~,
en 1466 8 • -
Durant la période comprise entre le xvre et le XVIII" siècle,la.
I ét,
Al

langue roumaine a réussi à se répandre dans la culture écrite des pays


roumains et son usage s 'est assez vite généralisé dans ces pays. Durant la l't
meme période, à part les textes rédigés avec l'alphabet cyrillique, on a pu le
mentionner, et souvent aussi conserver, des textes écrits avec l 'alphabet q1
latin. 0'est ainsi qu'en 1593 le logothète moldave Luca Stroici, à la de.-
mande du savant polonais Stanislaw Sarnicki, a transcrit en roumain, B
-avec-àes-caractères latins le P atEr _No_s_ter ~ te:x:te que _Sarnicki a inclus dans le
un de ses ouvrages qu 'il a pu blié en 1597. Pour contribuer à la conversion p
au catholicisme de la population roumaine de Moldavie, le missionnaire d
italien Vito Piluzio a publié à Rome, en 1677, un catéchisme catholique d
en langue roumaine, avec des caractères latins 9 • Il faut mentionner aussi (1
un acte d'achat-vente dressé en roumain, aussi avec des caractères latins, l'
à 0impulung, en 1681 10 • Il s 'agisrnit dans tous ces e:x:emples de l'utilisa- È
tion assez rare de l'alphabet latin dans des textes composés en e
roumain, depuis le XVI" jusqu 'à la fin du XVIII 0 siècle, et meme durant a
le premier tiers du XIX 0 siècle. A cette phase devait suivre une autre : Il
celle de l'utilirntion systématique et progressive de l'alphabet latin dans I
les écrits roumains de toute nature, manuscrits ou imprimés. 0ette phase (
s'explique par la prise de conscience de plus· en plus prégnante de l'origine
latine du peuple roumain et aussi par l'intensification des contacts cul-
turels des pays roumains avec l'Europe centrale et occidentale. Dès le
milieu du XIX 0 siècle, était acquise la victoire définitive de l'alphabet
latin dans les Principautés ro~maines.

7 E. Hurmuzachi, Documenle (Documents), xve Volume, Bucarest, 1913-1914. ,


8 R. Manolescu, Cultura orii./jeneascii in Moldova in a doua jumiitale a secolului al XV-Lea
(La culture urbaine en Moldavie durant la seconde moitié du xve siècle), dans l'ouvrage col-
lectif : Cullura moldoveneascii in timpul lui ~lefan ce/ Mare (La culture moldave durant le règne
d'Etienne le Grand), Bucarest, 1964, p. 63-71, 87-88.
9 Emil Virtosu, Paleografia romdno-chirilicii (La paléograpbie roumano-cyrillique), Buca-

rest, 19t:3, p. 196 à 203.


10 N. Iorga, Studii ijÌ documente (Etudes et docurnents), volumes I-II, Bucarest. 1930,
p. 280.
I .'
~ L 'ECRITURE LATINE EN V ALACHIE ET EN MOLDAVIE 63
-i
[ L'emploi de la langue latine et des caractères latins dans les pays
municipaux, I
destinées aux roumains ne s'étai.t pas limité à la rédaction de certains actes, certaines
i lettres et d'autres écrits. On lesa au.ssi utilisés pour graver des inscriptiom;
mt de Bra~ov,
XVI° siècles,
de vue paléo-
tmentaire très
I
L
funéraires, comme celle du comte Laurentius de 0ìmpulung, en 1300,
on bien celles de certahrs-l:rn.bitant&---ea-thcliques des villes moldaves de
Baia eçde Suce1wa, durant les XV 0 et XVI• siècle::; . On les a aussi utilisés

habet latin en
l_ en tant que légendes des sceaux princiers ou bien des ~ceaux des boy"ards
et rles municipalités des vill~s-: _(comme,- par exemple, ceux des villes mol-
is-=-en d 'a1.Ttres daves de Baia, de Roman, de Neamfet de Cotnari, ou de la ville valaque
mènrn-en-rau- de Oimpulung), ainsi que pour les ltgendes des monnaies frappées dans ces
t en 1'r~nune
Liov (Lw6w),
)e de réfugiés
-b deux pays, et dans d'amres inscriptions. C'ést ainsi qu'un fragment de
céramique récemment découvert à Ias-sy porte l'inscription Moneta Ale-
xandri-, ce qui atteste l'existence d'un atelier pour la frappe monétaire,
Bible du latin
11ction, pa:rmi
rirgul Trotu~,
L
] .
établi dans cette ville dès le commencement du règne clu prince moldave
Ale:xandre le Bon (1400-1432).

LES COl_\;~:\ISSECRS DE LA LANGUE .L1HnE ET DE L'ALPHARET LATIN


vnre siècle,la f-
}rite des pays Tous ces textes rédigés avec des caractères latins et en langue ìatine
~ys. Durant la l 'étaient, soit par des professionnels, comme, par exemple, les notaires,
llique, on a pu les wribes, les lapicides, soit par d'autres connaisseurs de la langue latine,.
v-ec l 'alphabet que l'on sollicitait à différentes occasions.
,roici, à la d~- C 'est ainsi que dans les comptoirs génois des villes portuaires du
, en roumain, Bas-Danube, tous les problèmes posés par la navigation, le commerce et
i a inclus dans les opérations monéta.ires impliquaient la. mise au point de toute une
1 la conversion
e_m_i_s.s_imJ,u_a i're
procédure écrite, particulièrement intense, et qui était assurée au moyen
_de l'institution notariale d'origin~ occidentale. A Chilia, par exemple,
j
:me catholique I
[
durant les années'""J:06'(1=-13'6±,en-deho-rs dn - nota.ire déjà mentionné
~ntionner ailssi (Antonio di Ponzò) dont on a conservé le registre nota.rial, on atteste encore '
:actères latins, l'existence des notaires Bernab6 di Carpena, JVfanfredino di Rivomaggiore,
.es de l'utilisa- Antonio di San Matteo, Antonio di Ventimiglia, Cosmael di Cressino, Mi-
composés en chele de Aymelina. A -Vicina, on trou:ve mention du nota.ire Bartolomeo
t-meme durant
ire une- autre :
1bet latin dans
t__ de Ursetis de Voltaggio, en 1361. A L'costomo, on connaìt les noms des
notaires Bernabò de Grato, Domenico de Carignano et Antonio Villanucio,
pour J'i1nnée 1373, d'Oberto Grassi de Voltri pour l'année 1383 et de
is. Cette phase
nte de I 'origine l---
t_'--
Centurio Bonas:perium pour 1384 11 •
Au comptoir génois de Cetatea All i8i , on a aussi des documents attes-
3 contacts cul-
mtale. Dès le
l :. tant l'existence de plusieurs nota.ires et écrivains publics. Certains d'entre
eux étaient embarqués au bord_ des navires. de commerce, comme, pa,r
de l 'alphabet exemple, le vaissea.u << Saint Nicolas >>, appa.rtenant à des marchands de
cette ville et qui avait entrepris u~oyage pour des fins commerciales à
Chilia, en 1361. Parmi les passagers ~ ce navire se trouvait aussi, à cette
1913-1914. date, Domenico de Sa.ncto Francischo, « habitant de Cetatea Alba et scribe
secolului al XV-tea (scriba) de ce navire >> 12 •
dans l'ouvrage col-
1ve '!._urant le règne 11 M. Balard, op. cii., p. 9 à 22; Idem, Les Génois dans l'Ouesl de le mer Noire au XIV•
siècle, in Acles du XIV-e Congrès lnlernational des études byzanlines, II, Bucarest, 1975, p. 26;
o-cyriÌ!ique), Buca-
G. Pistarino, op.cii., p. 170; G. Balbi, S. Raiteri, Notai genovesi in O/tra-mare. Atti rogalti a
Gaffa e a Licostomo (sec. XIV), Bordighera, 1973, p. 197 à 222.
II, Bucarest. 1930, 12 G. Pistarino, op.cii., p. 59 à 62.
7
64 RADU MANOLESCU 6
I: lerie
! La procédure par écrit que l'on utilisait dans les domaines du droit :périr:
1: i
commercial, civil et administra.tif, devant les tribunau:x consulaires ou
devant-les coill's de justice-des-gouverneurs-gé-n0i&-des villes portuaires du
Bas Da:nube, impornit aussi le fonctionnement de certaines chancelleries
II ]atin
et clt
011 de c_ertains bureaux, avec des notaires et -des écrivains publics. Pour i foncl
Licostomo, par_ e.xemple, o:i;i menijonne,_en 1373, l~existence d'une << chan- I lcs e
cellerie >> ( cancellaria) des gouverneurs de la ville 13 •
__ Pour les ville!S .de Valachie et de Moldavie, les textes latins des inscrip-
tions funéraiI"es, ou-òìen des actes, des lettres et de tous les autres écrits
II cles
uniì
pour lesquels on utilisait des caractères latìns, l}t qui étaient rédigés en I miei
latin, allemand, hongrois et mème en roumain, était composés par des l eur
lapicides, des scribes locaux, des ecclésiastiques catholiques, par des habi- la C(
tants des villes, qui connaisrnient les caractères latins et qui les avaient lem:
appris en fréquentant les écoles locales ou des universités étrangères; ou t:.1ti
bien par des notaires, des scribes et d'aut:res hommes de culture, ve:nus sup
d'au-delà des frontières du pays pour s'établir au sud ou bien à l'est de
Carpates. pay
Dans les chancelleries princières de Valachie et de l\foldavie on avait et t
bientòt constaté la nécessité d'engager des écrivains professionnels, à la fig1
place des << services temporaires rendus par des écrivains d'occasion >> . ces
.On avait commencé, en effet, par utiliser les services de certains clercs le
catholiques, ou de certains habitants des . villes, pour la rédaction del> la.ti
documents en latin. Mais, bientòt, le _nombre des actes et des lettres que (15
l'on devait rédiger en latin acquit une telle importance que l'on dut re- 16~
quérir les services permanents d'un écrivain public engagé pour cette ciè
Tonct10n, partant d4urr-é-crivain--prefessionnel 14 • - - ten
Les scribes utilisés pour dresser des actes en latin pour les cbancel- av:
leries princières étaient récrutés, en premier lieu, parmi les habitants du qu,
pays qui connaissaient l'u:rnge des caractères latins. Ces habitants prove- 1"8']
naient surtout du milieu urbain, comme, par exemple, Simeon, le scribe Bo
de Tirgovi~te (1553), Iacob, le scribe de Tirgul Trotu~ (1564), ou bien all
Gheorghe Kotnarski << natif de la ville de Cotnari .. . , que sa science a bt1
réussi à l'élever bien au-dessus de l'humble condition de ses pare:rits qui
étaient des simples bourgeois >>, qui devint ·le secrétaire du p1ince de Mol- Ca
davie Vasile Lupu (1634-1653) pour Ea correspondance en latin et en }l
polonais 15 • la
Certains scribes princiers pour la fangue latine provenaient de Tr;1n- EO
sylvanie, comme, par exemple, i;ìtefan de Dej, appartenant à la chancel- li
l '~
13 G. Balbi, S. Raiteri, op.cii. , p. 201 à 205. el
14 L. Simanschi, Georgeta Ignat, Consliluirea cancelariei statu/ui feudal moldouenesc y
( I) (La constitution de la chancellerie de l'Etat féodal moldave) (I), « Anuarul Institutului de d(
istorie*i arheologie A. D. Xenopol », IX (1972), p. 122.
15 D. Ciurea, Observafii pe marginea documentelor latine romìine$li ( Quelques observa-
tions en marge des documents roumains rédigés en latin), « Apulum », III (1943-1945), p.
224-246; Idem, Diplomatica latina fn 7'iirile Romane. Noi contribufii (La diplomatique latine
dans les pays roumains. Nouvelles contributions), ,, Anuarul Institutului de istorie ~i arheologie
A. D. Xenopol •, VII (1971), p. 1 à 25; au sujet de Gheorgbe Kotnarski, voir aussi les témoi-
gnages de Paul Beke, en 1644, et de Marco Bandini, en 1648, dans Cii.latori str.iiini despre faril e r(

romane (Les voyageurs étrangers au sujet des pays roumains), ve volume, Bucarest, 1973, d
p. 282 et 320. ·
5
6
Ii 7 L'ÉCRITURE LATINE El'i VALACHIE ET EN MOLDAVIE 65
11',
ili
I I

I
lerie des princes m~lcfaves Alexandre et Bogdan La,pu~neanu, clurant fa ; I
f!
es du droit :période de 1561 - 1572 16• ·
ulaiTes ou i La prépàratiori. des connaisseurs de la langue latine et de l'écriture Il
tuaires du t latine avai.t lieu soit dans le pays-mème, surtout dans les écoles des égfo:es !l
.ancelleries j_ et àes mona.'ltères catholiques du pays, 011 bien dans les écoles supérieures ll
blics. Pom
1ne << chan-
I
l fondées durant, Ies7rVI~V-II 0 eL XV-I-I-P- s-iècl~s, -soit dans les écoles,
]: les_co.[jgc-f ou lès- u:n:tversités des pays étrangers. -· __ _ __ ' _
il
11
11

des inscri p-
i
-r--
. Il y a deR- doèwnents attèstal?:t la préserice de cert,a ins jeunes gen~
<le1l-=ville:s_mo]daves qui fréquentaient, .d.111'.ant-le- XV é sièciè les cours des >
ii
c1tres écrits
1
t- univernité!;i de P,rague, de Vienne et de Cracovie 17 • Gela implique, en pre- II
-:rédigés-en
:és par des
.,
4-~ mier lieu, la possibilité -i:(ù-'a'\z.aierit e.ue_ tou.s.ces_étJ1.diants 'd'avoir reçu dans
leur pays une instruction, meme éìémentaire, comprenant, en tout cas,

lr IJ
,r des habi- la 9on~a ~srnnce <;le la l~ngue latine et F-urnge. •des .carac-tè-l'e&..latins_, ce qui
les avaient leur permettait. de suivre les--cours des univerflités .,.é tran~r_es._La fréquen- jl
mgères; ou tation de ces Ùniversités ileur :permettait aussi d'obtrnir une instruction i!
"ure, venus supérieure.- ~ -="..;.~---- -~- __ ~-. . - --,---·-4--·---
: -· -.~ _. ._ ·-~ · ' .
t à l'est de
.. ' Ji
~ar suite du li>ernin de plus en plus accru 'de-faire répandre dans les
1· pays-roumains une instruction supérieure, on a fondé, à la fois. ~n; J\'Ioldavie 1:
vie on avait et en V.al8i~l!ie1 des fooles d'enseignement supél'ieur, dans lesquelles le latin
mnels, à la figurait en tant que langue d'enseignement. On peut ment-ionner, parmi
f'l
11
l'occasion >> . ces écoles d'enseigne:rp.el!:t supél'ieur : Je collège de Hirlau, fondé durant 4
'tains clercs le premier règ:qe d'Alexandre Lapu~neanu (155~f-yl561), la << Schola
·daction des la.tina >> de Cgtnari (1562-1563)_1 la << Scola di grammat·ica >> de Cotnari ·•i
; lettres que (15~9), l 'école supél'ieure du- monastère des Trois Hiérargues, de fassi (vers i
l'on dut re- 1640), }a <<.Sèhola graeca et latina>> de _TÌI'govi~te (1646), l'Académie prin-
pour cette cière du ·monastère de Saint-:..S abhas. 9:e Bu_care~t (1694), . etc. En meme
t('mps; •les jeunes gens qui manifes1aient une certaine -vocation et qui
-1~hancel- c=f---·avaient aussi les movens matériels nécesrnires ont pu continuer de fré-
1 quenter ,_de~ __écQ_les, des collèges et-des-u:nivernités -,-àcc-1:-é,t ranger. D~ii~_le .
tabitants du
tants prove-
on, le scribe
I
_1
rn,pport qu'il rédigea en 1641 sur la Molclavie, l'évèque catholique Pierre-
Bo?·dan ~~ksié men_tionnait auss_i que <'. li baroni r_nariàano li lo:·o figlioli
64), ou bien ,- a,ni . stiuh m _ J>olonia_ e s~no dei baroni che sanno parlar latmo molto_
sa science a -~ bene>> 1.8 • ___ ,' ·. - -
-parerits qui : ___ J,0s grands érudits valaqués Udrii?te. Nasturel et le slolnic Consta:ritin
incede Mol- . Cantacuzène, ainsi que les chroniqueurs et rnvants moldaves Nicolas ,
L latin et en '1 ::Hile ~·co, M_ir~n Costin et le :prin,c~)}t'.1!1~~re Cantemir co~aisrnie~t à f~:rid
_.L la_1~11gu~Jat2ne. Ils ont, tous, .ecr!t d1fferents ouvrages a caracterc_ph1lo-
lent de Tr;1n- .1 ~_op~liquf,, hi~toriq~rn,' g~b~raphiquc- ou littÉ!'~ire. Co!11m~ .certains ouvrages
à la chancel- 1 0ta1ent -l',uss,1 destmes a etre lus par les m1heux rn1ent1fiques des pays de
1 l 'Eu1:ope-:-·uù'tout de PEuro:pe centTale et occidentale, ils ètaimt rédigés
·I· e·n. latin, q1:-i était enco:ré la langu~~a.e tous les rnvants de l'é:poque. ~~ai.sH
uda[ moldouenesc y eut. auss1 dans les pays roumams, durant les XVI• et XVII• s1ecles,
l Institutului de
; _- des intellEctuels qui possédaient une culture humaniste raffinée. Tel fut
uelques observa-
( . -~
(1943 -1945), p. .J Hurmuzaki, Documenle (Documents), xve volume~ 1re Partie, p. 569 à. 653.
-_ 1-~-:E.
plomatique latine
:orie ~i ar.heologie j· 17
R. Manolescu, Cullura ora$eneasca in lviçldova, p. 79-81.
, aussi les témoi- 18 D. Ciurca, Diplomatica latina in far ile romane (La diplomatique latine dans les pa.ys
'r.aini des pre tarile
, Bucarest, 1973,
l
.t
roumains), p. 14. Voir aus~i Ciilatori slriiini despre tarile romcìne, ve Volume, p. 223 (avec la
date correcte du rnpport).

5 - c. 2077
·
66 , RADU' MAN_OLESCU 8

' I 1 11 • '", , I fl '. / I 1

1~ ca~ :pour lès prinèes. facob Héraciide re Despote, -cle Mold:wie, Petru
Cercel, .. de Vah1i~?-te,_ et Ra.du ;òiihn~a 1 qui régi;i.a a.lfèrna.tiveìnent da.ns ìes
deux._pa.v:&.
.,. :' ::,, "'::) t
__ -ì -~·. ' ,.........,-'-- -- - - ~

-~r·l ,.,.,
! - • : •-.a •

-~-~CertainS:., érudit.s V@ll.R cl'au-de.là le,;._ frontière s rouma.ines ét,a,ienì,


g-,, -~ ..,
ven\1ks '.éJLaò~l.J ~ demt;ure: 01_1 t~myorau·~~nent,. dans les . pr~?ipautés i'
I
rouma-ines:, pour-y -cont.r1bu-er a d.iffuser; les_conna.1ssa.uces sc1entif1ques en i
7afm. Terfutle cas Uu savaut hu-mams-fe-alte:m:5,lid · .Tohann Sommer, qui
Q.n i;,e.ignai.t -en - H/63- à -lq «-Schbla- lati-fù,, >>, de Cot.nari.
J.tr---~ _;--- ·. -~ ~! ·-:: _-') - ~ . . . .

::: .. ~" LES ·cJ\)!\AcTÈRES cmf\IU:VS ET QUELQUES i'RA.I,T S S!'ÉCfflfJUf:S


. - ....: :;_:":::~ ~- -- #"•.
I
!
r..::..:;i, 1 :'2 ·r ' · DE LA LA~GlJE LATINE ET DE L'ÉC-RITORE LATINE
r"-~ i
t 'écriture··1atine utilìséè en Valaèhie et en Moldavie dura.nt le Moyen I
:..4g_c- ~ ,~~t -~-èrp.lila.l:_>le ~ ce-l].e qu,_e !'on__jl,vait·utilisée -aans l'aire fatine enro-
péenne; en· particulier en Transylvanie et dans 'le-s pays de l'Europe cen-
t rale :wec lesquels les pays roumains aNaient des relations importantes.
i
Son -évòlutfon1 a · été sembfable aussì bien 1Jffilr ce qui concerne les pha 3es
et Iar gra.phie;" e_. - ": ~ ,·; ·=
;;: Ees- tè:xles m édiévaù::Cles plus -ancien~ rédigés en Iatin datent de la
charnrère ,des XIII e et, :XIVe siècle.s.' A, pà:rtir' de cet--te époque les types et
les va'rrancei!,s' "de 1"écriturè à caractèÌre latins employés dans ces pays rou-
1tià/ii"r("~ppàttiennent" àrt:i 'périodes gotlìique,· lihmaniste et 1110derne. En
tenn,ut compte des bernins en vuè ''desquels on a dù r édiger surtout des
doèl?rp:en:-t:', -les--cai:~tèr5:s u tiliH' S dans_ce but sont ceux r equis pour la rédac-
tion d er.; :i'.:ltes et àes IettreR. On a utili~é aw,si, ma's dans une mesure
Dcaticoup 'moiiidr'e, les ca;r &ctèr es -Jatins épigraphiques, surtout pour gra-
véì;)es_·lege~s[es lle:S' sceÈ,ux e.€ dé( monnai..es, a!nsi que pour les inscriptions
fonérafres et pour gravel":mr- d:es p1aques ·cframiques. On a utilisé aussi,
d'tme 'f oanière ·a·'ailleurs spor adique·, les caràctèrès htins appropriés pour
la' réda~tfon.....des ~livres. manuscrits.' · , ·
. - , L~'· pe1~odè', gothìque e'st compr{f.e èntre le XIV"' siècle et la fin -du
XV 0 sièéle, ou bien le com1ilencenierìirilu XVI•'siècle ; l'écriture documen-
t::tiir~ rn!_eniiene, 21tili:,ée pour r gd,igu ç.grta;ns actes ou certa'ncs lettres
éta it- bien·moin~ r ~pandue qm• l '-écr i:-tlir c--doe:.1rnentaire cursive et l 'écriturc
cursi,v~. Cett_e:.-ilemièrc,: en_effet., _é.tamt:ntilisée couramment l)OUl' la rédu.c-
tfon ·aes ìettres-;jouissait d'une cìicdation beaucoup plus répa.ndu.e.
_'._._ta·:pei0de _de. l'éc'i'iture huniliniste.\;st· comprise entrc la fin du -X.Ve
sJ~pie ~n ·:J\1o1davi~,' et le commcncement du XVI 0 siècle en Vala'.:lh ie, et
ju~q~'à,1.à fi:q d~ XVI e Jsiècle, pour les deux pu.ys; le trait principaì de son
évolH-P-ior.i;. ~s~ /o.1u\~i111é par une_te,nd~p.9e d'unifdrmiser les caractères, en
les fr~ça~t' ~:-v.:e.c ~~des tràiU;' arrondis, é1é.ganfa et cursifs.
· ;, La pér,t&!ie'. de l.'l§~i!l-~Ì·e, 1:n,ode:i;n~.<c;orp.rii.encej,1, la fin dl~ XVI e siècle ;
le trait car·actéristique de son éYolution, dura.nt les :XVIIe et :XVIII e siè-
cles, c'est l'aùcent mis de plus en plus sur le procesus c1\miformisation,
en traç:mt-les lettre-s- avecr des trait::; arrondis e·t cursifs, 4.ni annoncent lu
manière actuelle d'écriture- 1.~. .
"u- ;, J,' f ;W ;1 .( _

• 19
s.:!.Jako·- rf ~fanolcscu op.cii. p. 134- 137, 143, '147-148 . .
8
Ii 9 L'I::CRITURE LATINE EN VALACHIE ET EN MOLDAVIE 6ì
l r
l i

!f
j
I
l !
>(
Le latin utilisé en Valachie, en Dobroudja et en l\Iolclavie durant
)!da.vie, Petrn
enient dans les I le moyen àgc était le latin médiéval. Les conditions historiques et lingui-s-
tI . tiques locale.s ont fournLau..Jatin.. utilisé__d.aI!S ces pays rounrnins certains 1 !
11a.ines éta.ient I traits specifiques, surtout du point de vue lexical, grammatical et sty-
s· priflcfipauté8 ' listique, qui reflètent, comme on l 'a déjà remarqué, d 'ailleurs, depuis assez
.
-L.
I
cientifiq11es en l__ longtemps, << que1quechose de la ma.mere lle:--s-~xprimer dans la langue Il
11

l Sommer-; qui l roumaine, :vivante, mème dans le latin écrit -sous-la c1ietée >> 20 • ~

..
l-
-
J
~-- ~ _-Certaini _actes rédigés à Chilia par le notaire Antonio di Ponzò, en
· 1360 f mentionnent certaines::. tradu:.ct.inns-fa·i tes <<·de l111,gua gregescha ( 9re-
geéhes9·a ) --,i n lat·inc~ et de latina - vn gregescha >> . aussi bien que << de. lingita
I
t

...·----~
I
iQttEs---'"- _'_ •

F
;..~-· com11,nescha in latina et. cìe ]atina in ciMnm.iescb,a >> 21 • Pour rendre la formule
~~~- de Ta tmùuction d.es actes en latin, en grèc- et· en-.conmain, le notr.ire n'2,
urant le Moyen :pa.s utilifé ·1es mots laTiris de graecc~ et ~ciimana;- mais-- bien ---les vecables :
ire latine euro- ---grPgescha ( grcgechesca) et -comanesc-hè ~comanes.ch.a) qui~ indiquaient . fa
~ l'Europe cen-
1s importa.ntes. L tendancc de latiniser au minimum les mots roumains de langue << greceasca. >>
.{grefillue.) __et . J<_(}\.1m~ne:;i,_§ca .>.> ( ç_oum_a~e) ._ L'emploi de ces mots doit et:i:e j
erne les .pha.ses II mis en refation avec la. mention, dans un"acte réà.igè en 1360 par le meme
-notr..ire, -cl'une traduction faite. _«..de_lingua la..tin_a"'in romecha et de romecha
;in da.tent de la.
1ue les types et
·in Latina. >> 22 • La forme romecha était censée etre une. forme.- clérivée. du
mot· << romànea.sca >> (roumaine) 23 . Ces circonstances attestent, par con-
séqu·ent, non seulement l'utilirntion de la langue roumaine à Chilia - ce
.I
s. ces· pays rou -
t: moderne. En
ger Hutout des
qui implique l'existence des Roumains dans cette ville, à cette époque -
mais aussi le besoin des notaires génois de Chilia d'employer la langue rou- :I'
is pout la rédac-
m::.ine cfausleur activité, en utili§.ant, dans ce but, certains mots roumains
dans une forme doucement latinfsée. ·
ms une mesure On ~v::.it aussi l'babitude d'utiliser, dans les documents latins rédi-
rtout pour gra.- gés- en Valachie et en Moldavie, durant les XIVe - XVIII• siècles, des
les inscriptions
- a---u '~iliruUi..ussi, mots roumains, pour indiquer d'urie manière plus précise et plus nuancée
i-p-pwpl'-iés pour
' ,,
~r-
.l.____
e erta i-nel'>'-+ns-t itu-ti 011s,eer-taine-&--0até g()riea-social~-ou... certaines })ra.tiques
sociales et politiques qui étaient spécifiques à la Valachie et à, la lVIoldavie.
:cle et la fin -clu
rfture clocumen- 0 L On se contentait de rendre les mots roumains (d'origine latine ou bien
slave), dans une forme plus ou moins latinisée. Par exemple :
- - ~'pour le prince, en debors du titre latin d'm:age coumnt de dominu.s,
ierta:nes· lettres
'li-ve-e.t .1' é.criture
t pour la,rédac-
répandue.
m b -fin-du XV e
I_L-
L.
indiquant sa qualité de monarque, on utilirnit a11Ssi les titres de voivoda,
'lòay·voda, woyvoda ou woe'roda, pour indiquer s::ii qualité de chef militaìre
suprème;
- - pour les lrnuts dignitaires de la cour du prince. on maintenait dans
les documenis latins. le.urs titres de diye;-ses origines, tant soit :peu lattni-
en -Va.l::i.chie, et i"
sés : banns, dworn-ic, logojeth, pork_olab, posteln·ik, postelnwkwl, pythàr, ,.
J
prìnéi:pàr de son:
i~ caractères, en t .:rntrffl', 11-;'ztu:, wysthernik; _ _
- pour les boyars, on utili:,ait : boieriis, boyaro ;
- pour leR membres du lrnut clergé, surtout pour les évequcs, on
j
i
t
e
a.u. X:VÌe siècle ;
et
XVIII• siè-
ì 'u.nifonnisa,tion,
tI. utilirnit le mot de t'ladicus (vladica);
20
Maria Holban, Accenle personale $i influente locale in unele scrisori latineJti aie domni-
I• . torilor romani ( Quclques accents personnels et quelques influences locales dans certaines lettres
1nLanr.oncent la des princes rournains rédigées en latin), • Revistf istoricii ,,, XXIX (1943), p. 52.
' - ,('
21 M. Balard, Acles de Kilia, n. 83-86, 98-99, 107-108, 128-129, 132-135.
22 Ibidem, p. 57-58.
- ~~ :.:..!'": ,, .t.
23
•I M. Balard, Un document génois sur la langue roumaine en 1360, • Revue des études
~ ~::. J : -' sud-est européenncs •• 1980,. N° 2, p. 233-238.
68 RADU J\IIANOLESCU 10
I
I

. -- pour les banni&, ks- émigrés, on utilirnit le terme pribagns (clu mot
· roum::i,:n cle pribeag = errant):·
II DE
· On utiliÈait aussi, pour certainEs institutions politiques on milit?Jire:-; i
-ottomarres,;-lcs-mets-tu:rns..cdc :..Jwk',Jy.i~sanczag, yan,iccirus.
~~, - L~tyle-de». doc.ùmrnts lati~s ré'digés cn Valaclfiemren Mold8.vie
rerleta.it-parfois -la -manièrc....:de _s'exprinier -en roumain que le scribc n'a,
i
I
:
I
JillS su tta.autre-i:;ar u:ne:-e-:pressi~pllu, adéqu~,fe, t foit à e-a.use de son A~DRF:
clés"rr ·de-traduìre-auEsi~ xa-:rtEm1:ntq-ti.cios&ib.l€Wo11Ltcrte d:Q.té p ,r son co-
TIIetta.n-t,s:Oit-à-oouse..de sonrr.~_nque dernuplesie dans1e maniement de la
i
- h.rngne-Ja~in~a~ex.filll.ple,· da i U!l~ }~!!re rnveyéè au conseil municipal
de""Bra~~en-- l-448,- au.-suje.t -de..l'e:s.pé.dition éfITigée cett~a;nnée là contrC'
Ies -Ottomans pàt J ean Corvin de• Hurndoara 1 et a.ùssi concerrnmt leP.
0
i
I histori
. relations de- la,, Valachie avec ·fa Transylvanie,· le prince- va'aque. Vlad i de l':E
Dra~1:tl (Vlad ·1e·Diable) rccommà.nda:t aux magistrats •de la ville de Bra~ov a fai.t

I
d-e s.e ·cm:npotfe:r cle, b · sorte-: << Ideo petimus Ì'os· -sef},rntes pacij-ice, qitatenus n'est
"' habecr.ti8pcacùmcfom, donec 1;-idc-òi.m•u s rprocessus· ipsius domini Johannis. desso
~D.ubium este •ti.e~v-i~cr,. ipsius, tri aute-m. ·enasaitur~ d~ béllo li ber, secum aonve- étudil'
--nieJin.us,_}1miam-pacefn faci érhiis, s·i àitte·m. nun-c !.'ontTar·i"~fueriMs, siqitid tan- matio
. dem }Jet, ,Mnt ::.ù i deii'e.meiita a.ni marft,m ·restrarum--et:·per?°mtlurn cornm D eo indesc
respò'Yl_4.écr.,tt'8 >> T4 : - ,, I ce do
•' -~ l J ~} -!: '.'; ~=•• 1-:.t.L: :-! g,J! JJ;--t" lJJ -, les t é
,,rn,11' )
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~- i
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-1,. -.r1 ;· "J!-r >-,h •t,- 11 Ff Il est
-D~r: ;N~.tF=.;- d[ .... ,-_;; .. · - k • ;! --~.:.i:.:_ ~ +~, •. tinéei
l':l~f;l!lilt,,_;_r.")' •-'f,.uJ.; i) ..... ..,,,i~ t~• ..--•.,L::.:1::•~-~• tf1r •n si no·
.") .;. :.1 ·r-• · '-
'(•t'! r n, . a.equi
1 ••.Ìi i , .,' • ..i,.:r• ! : respe
-· ~1• 7.J...J,JJ...' ,..,, .. f ..( _ - • li~ -.·;I r~:.. L~- • Ji .;..~.:. ;: • J) ··•:r rait J
•·,-;J_~ .Utl>ii~I(r' J--, ··J·J· - ~~[ti ;;·; ::• ;1·;: .-,· •t" ~.!:.u ,- • +-:-- - -- ~~
.-: .. _ii 1i >· ~i2-·-;· ;:-}~~ :7 \_:.. -••-· ,,.L intén
u ,"'.'.J :JJ-1 ~r r;, [. ! U Jif"; j J_l}r • que s
-.t!'c: ~i,! l ~_)__ }J.:....f~- r, .1:·;,!_f;P t:. J · ;7r;; q: :ro·~ .-~ i 0(1 i.
1
..., ) ; f(kh.!!' ,·::. ·111 fl derni
:. -1Itf1ri~_r...- ·!.b;<:[ . •;·,. ;. L.;...!. !J..:t ~~, .. ,- .t.1:e ~.._~.r ·r- _.,. -r·fttl '"•iL k~r. 1 par ~
-,.!-.... ,;~.::;. --·· .., .q•,..tr ~i\ ,,rr~1:·,.-•;,i1 rffi;.-r •~1ttJS, i1'"1 -'. ~ ~.L .. i--t f .. :r ~,-r percr
~t~t~>:-\; :~· -~·-~;•,' ~'~:~n-
&1it .. -;,~,.., ......~~t- l

1 .~~t ~~~~;;::.; ~;:;:~~!~!;;. :~tà-, !-t: ! .;, • p :~-~;lir;~,:~L -. -. èone


par I
~ r .:rp~.hr:'.!' ·:.~--J a& ~L_.,-: ~ n.
1
i.; _•r:1;:1i.L_ .,__ :: ,- \ , _ . ; - •· : - : : ~•';-

eisca.
".:J:-:b]Y i7;• ~ t, ""-...... tir. ~ 1
-:_:r!,~~ -~ __ ./~ H•
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Rev.
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