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La rentrée littéraire à l’heure du numérique.

Comme chaque année, la rentrée littéraire nous amène son florilège de livres. Parmi cette
pléthore de livres, certains ultra-médiatisés sortiront de la masse et se vendront bien tandis
qu’une grande majorité tomberont rapidement dans l’oubli. La nouvelle question qui se pose
consiste à savoir ce qu’il en est du livre numérique en cette rentrée littéraire.

Sur les 701 livres français et étrangers de cette


rentrée 2010, Marie-Pierre Sangouard, directrice
du livre chez Fnac, explique dans l’Expansion
qu’entre 20 et 25% sont disponibles en format
numérique. L’an dernier, ce pourcentage se situait
plutôt entre 5 et 7%. L’offre de livres numériques
a donc été multipliée par 4 en un an. Marie-Pierre
Sangouard parle d’« un moment de bascule ». La
numérisation d’un livre dépend de la maison
d’édition et de l’auteur lui-même.

Aujourd’hui, ce sont surtout les gros éditeurs, à l’image de Gallimard et d’Hachette livre, qui
font le choix du numérique. C’est un investissement que ces maisons d’édition jugent
stratégique et inévitable. Les petites structures n’ont pas toujours le budget pour investir dans
une plateforme et dans la numérisation de leur contenu.
L’avis de l’auteur rentre aussi en compte. C’est pourquoi parmi la pléiade de livres sortis en
septembre, certains « blockbusters » n’existent pas en numérique. Le grand absent est le
dernier Houellebecq. Outre les trois passages directement tirés de wikipédia, « la carte et le
territoire » n’existe pas sous forme numérique.

Au niveau du prix, un livre numérique coute moins cher qu’un livre papier. A titre d’exemple,
« Une forme de vie » d’Amélie Nothomb coute 15,90 euros en papier alors que sa version
numérique coute 11,99 euros et « Apocalypse bébé » de Virginie Despentes vaut 19 euros en
format papier contre 14,99 sous format numérique.
Les « liseuses » permettant de lire ces ouvrages numériques représentent, quant à elles, un
certain investissement. Néanmoins, ces supports pour livres dématérialisés se multiplient et
commencent à se répandre.
Tout d’abord, on observe une multiplication des livres électroniques et différentes grandes
marques ont choisies de lancer leur propre liseuse (Amazon et son Kindle, Sony et son Sony
Reader, Booken et son Cybook Opus, Foxit et son eSlick).
De plus, l’arrivée de l’iPad et le succès de celui-ci permet d’apporter un nouveau souffle aux
livres numériques. La sortie d’une multitude de produits concurrençant directement la tablette
d’Apple (Archos, Samsung, etc.) ne fera qu’accentuer ce phénomène.
On observe donc une multiplication des supports permettant de lire les livres numériques (on
peut même utiliser son téléphone portable) et certains de ces supports devrait rapidement
devenir abordables. De plus, comme nous venons de le voir, de plus en plus de livres sont
édités sous forme numérique. Néanmoins, comme sur tout marché, la grande problématique
qui se pose est qu’il faut une demande pour répondre à cette offre.

Pour l’instant, la demande de livres numérique reste encore embryonnaire. Le livre n’est pas
un simple objet rassemblant un certain nombre de feuilles mais c’est avant tout un dépôt
symbolique vecteur d’une culture, d’une histoire. C’est un bien culturel auquel les individus
sont attachés et cet attachement se matérialise notamment dans la possession d’un livre
papier. Comme l’expliquent Philippe Chantepie et Alain Le Diberder dans « Révolution
numérique et industries culturelles », la numérisation a brisé le couples contenus/supports de
stockage. Le passage au numérique pour le livre semble plus délicat que pour la musique et
les films qui se consomment déjà sans contact direct avec l’objet. Les lecteurs ne sont pas
prêts à délaisser totalement le papier pour l’écran.

On peut légitimement penser que les deux types de supports seront amenés à cohabiter plutôt
que de se substituer. Le livre numérique va probablement s’étendre à une population diverse
et à terme, devrait toucher des personnes qui ne sont pas forcément des technophiles avancés
ou des « digitals natives ». Ce phénomène se justifie d’autant plus que les supports pour lire
ces livres se multiplient et se vendent bien. Les maisons d’édition et les librairies ont donc
tout intérêt à investir dans ce nouveau support en plein développement et à rechercher des
modèles économiques viables. La tendance qui se dessine actuellement abonde dans ce sens à
l’image de l’augmentation du nombre de livres numériques publiés en cette rentrée littéraire
de septembre.
En faisant un exercice de prospective, on peut imaginer que le lecteur achètera une œuvre qui
lui tient à cœur ou une belle édition d’un Prévert ou d’un Ribault en version papier tout en
étant un consommateur de livres numériques pour ces lectures quotidiennes.

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