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FGC/ Master M1 / Ethique, déontologie et propriété intellectuelle

Notions d’éthique et de la déontologie

Première partie : Ethique et déontologie

Chapitre I : Notions d’éthique et de déontologie

I- Introduction

I-1- historique

Ethique et morale sont deux termes voisins qui sont souvent mal différenciés dans la
littérature parce qu’ils sont équivalents étymologiquement.

Le terme éthique est utilisé, dès le XIIIème siècle, dans le milieu restreint des philosophes
de profession et renvoie à une racine grecque : éthos qui veut dire mœurs.

Le premier usage attesté du terme morale dans la langue française se situe en 1530 et
provient du mot latin mores ou mœurs.

Les philosophes américains sont généralement portés à assumer la pleine synonymie que
révèle l’étymologie et font de l’éthique et de la morale un usage indifférencié. A l’inverse,
les penseurs européens aiment à préciser les domaines de compétence.

Le terme déontologie vient du grec deon : discours ou traités. Il a été forgé par le
philosophe et jurisconsulte anglais Jeremy Bentham dans un ouvrage posthume publié en
1834 : « Deontology or the science of morality ». Son utilisation en France remonte au
début du XX° siècle, plus d’un siècle après la mort de Bentham, les médecins français se
sont donnés un code de déontologie (1947). C’était un recueil des devoirs des médecins
envers leurs patients et envers leurs confrères. Ce fut le premier code de déontologie.
Maintenant, toutes les professions en ont un.

Littéralement, la déontologie est la science des devoirs, ce qui est très proche de la
définition originelle de l’éthique vue comme la science de la morale.

En leurs sens premier, et en se référant à l’étymologie, éthique, morale et déontologie sont


des synonymes, ils désignent la science de la conduite humaine, la science qui recherche
ce qui convient à l’être humain dans tous les domaines de son activité, et qui a pour
objectif principal, le fondement de l’art de vivre, en conscience, des valeurs en jeu, pour
définir en définitif les comportements des individus dans le but d'obtenir une société
idéale et le bonheur de tous.

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La morale, l’éthique et la déontologie définissent les comportements bons, vertueux


ou acceptables dans la société, que ceux-ci soient privés ou publics, individuels ou
collectifs. Ces termes partent tous du principe selon lequel les comportements
humains ne sont pas tous d’égale valeur, que certains d’entre eux ne sont pas acceptables
et qu’il faut quelquefois contrôler les comportements et contraindre les personnes.
Mais, elles postulent également que les humains peuvent s’entendre autour de certains
principes et valeurs guidant leurs conduites, pour le mieux-être de chacun et de tous.

I-2- Pourquoi avons-nous besoin de l’éthique et de la déontologie ?

En raison des changements constants de la société et de la nécessité d’y adapter nos règles
de conduite et nos comportements, à cause des pressions sociales pour les droits
individuels afin de trouver un équilibre optimal entre ceux-ci et les droits collectifs, et en
fin, par la progression des sciences, de la technologie et des métiers et de leurs moyens
nouveaux.

II- Définitions

II-1- Morale

C’est une science relative à la conduite humaine qui enseigne à faire le bien et à éviter le
mal. Elle se définit comme étant un ensemble de règles, de valeurs et de principes qui
fonctionnent comme normes dans une société donnée, souvent même tenues comme
universellement valables et considérées comme bonnes de façon absolue et que l’homme
suit dans sa vie aussi bien personnelle que sociale. Ces normes régissent le comportement
des membres d’une même société les uns à l’égard des autres.

La morale répond à la question « que dois-je faire ? » dans la recherche d’un bien idéal
individuel ou collectif dans une société donnée. Elle est donc impérative, directive,
normative, voire, judiciaire, car possiblement est à l’origine des récompenses ou de
sanctions. Elle est à usage collectif, et du ressort du politique, du religieux et du sociétal.

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II-2- Ethique

La morale réfère à un ensemble de valeurs et de principes qui permettent de différencier le


bien et le mal, le juste de l’injuste, l’acceptable de l’inacceptable, et aux quels il faudrait se
conformer.

L’éthique, quant à elle, n’est pas un ensemble de valeurs et de principes en particulier, il


s’agit d’une réflexion argumentée en vue de bien agir. Elle propose de s’interroger sur les
valeurs morales et les principes moraux qui devraient orienter nos actions, dans différentes
situations, dans le but d’agir conformément à ceux-ci.

L’éthique est une réflexion, une recherche sur les valeurs humaines : la vie, la mort, le
respect de la personne, la liberté, la confidentialité…Plus que de permettre de discerner
entre le bien et le mal, elle amène à choisir entre plusieurs formes de bien, voire le moindre
mal. Elle repose sur la réflexion, les qualités humaines et l’ouverture.

Elle est le fruit d’une réflexion collective, d’échanges et de débats portant sur les valeurs
afin de les critiquer, de les renouveler, et ce à la mesure des changements que la vie
quotidienne fait émerger. Une telle réflexion est alimentée notamment par la morale, par la
religion, par la psychologie et par la sociologie. À cet égard, le discours éthique est
appréciatif. C’est une démarche active, qui peut et doit évoluer dans le temps. Enfin, elle
est rarement directive, elle est suggestive et surtout amène à formuler les questions de
manière à permettre à chacun de trouver la réponse la mieux adaptée, dans une situation
donnée, au respect et au bien-être de l’autre.

Différentes formes d’éthique, que l’on peut distinguer par leur champ d’application
(l’environnement, la médecine, l’informatique ou l’enseignement supérieur par exemple)
ou par leur fondement culturel (religion, traditions...). Mais l’éthique n’est pas uniquement
un concept théorique. Elle engage à des actions bien concrètes («ne pas faire ceci», ou «
agir comme cela ») et à l’adoption d’un comportement particulier dans le respect de soi-
même et des autres. Elle peut donc, au final, être qualifiée d’activité pratique, car le
principe n’est pas d’acquérir un savoir ou une sagesse, mais d’agir dans la société d’une
façon responsable.

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II-3- Déontologie

La déontologie est un ensemble de règles et des devoirs qui s’appliquent dans un contexte
professionnel. C’est-à-dire c’est l’ensemble de règles et de devoirs qui régissent l’exercice
d’une profession. Il s’agit de poser les conduites acceptables pour la profession ou la
fonction concernée. Elle s’exprime le plus souvent par un code professionnel ou code de
déontologie et parfois par une commission de déontologie. Par exemple, la déontologie de
l’avocat, la déontologie médicale, la déontologie du journaliste…etc. A l’université par
exemple, c’est l’exposé des règles de bonnes conduites entre enseignants, étudiants et le
personnel administratif et technique.

Le code spécifie les bonnes et les mauvaises pratiques. Cela permet à la fois de donner de
la crédibilité et de la reconnaissance à un métier et de pouvoir sanctionner des pratiques
non conformes à certaines règles établies. En ce sens, un Code de déontologie, en
fournissant des repères et des principes pratiques, aide le professionnel dans la prise de ses
décisions. Une déontologie professionnelle a enfin pour objectif de circonscrire un espace
professionnel et de fournir l’identité propre d’une profession.

Les règles déontologiques s’appliquent de manière identique à tous les membres du groupe
professionnel, dans toutes les situations de la pratique. Une autorité est chargée de les faire
respecter et d’imposer des sanctions en cas de dérogation.

Pourquoi avons-nous besoin de la déontologie ?

Dans le but de :

- assurer la protection du public en favorisant une pratique professionnelle


consciencieuse, responsable et de haute qualité;
- aider le professionnel à faire preuve d'un comportement éthique plus exigeant que celui
qu'on attend du commun ;
- éviter des situations conflictuelles entre professionnels appartenant à une même
profession ou à des professions apparentées;
- sauvegarder une bonne image et le renom de la profession auprès du public.

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II-4- Valeurs

Les valeurs sont tout ce qui est vrai, beau et bien, selon un jugement personnel plus ou
moins en accord avec celui de la société dans laquelle on vit. La valeur est donc liée à nos
aspirations individuelles ou collectives; elle constitue une préférence et une référence pour
la conduite qui inspire nos gestes et nos décisions.

II-5- Devoir

Direction précise de la conduite commandée par des valeurs données.

II-6- Obligation

Lien d'ordre éthique qui assujettit l'action de l'individu aux impératifs du devoir.

II-7- Responsabilité

Obligation qui consiste d'une part à rendre compte de ses actes et de ceux dont on a la
charge, et d'autre part, à assumer les conséquences de ses actes.

II-8- Code

Les codes sont généralement un recueil de valeurs, de principes, de normes et de règles.

III- Distinction entre éthique et déontologie

- Pour se conformer à la déontologie, Il n’est pas nécessaire, de réfléchir aux valeurs qui
la sous-tendent ni même de partager ces valeurs. L’éthique, au contraire, invite le
professionnel à réfléchir sur les valeurs qui motivent son action et à choisir, sur cette
base, la conduite la plus appropriée. Cette première différence en entraîne plusieurs
autres.
- Les codes d'éthique de déontologie ne sont pas synonymes. L'éthique ou la morale, au
sens premier de ces termes, évoquent le bien de la personne, tandis qu'un code de
déontologie évoque le bien de la profession ; le code de déontologie existe pour la
profession. Une profession est juridiquement bien exercée si ses membres respectent le
code de déontologie qui la régit.

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- L’action fondée sur les valeurs est généralement conforme aux lois et à la déontologie,
mais elle est décidée par l’individu plutôt qu’imposée par une autorité extérieure. La
réflexion éthique fait appel à l’autonomie, au jugement et au sens des responsabilités.
Quand un ingénieur décide, sur la seule base de ses valeurs, de refuser une signature de
complaisance, rien ne l’y oblige sauf lui-même. La même décision, cependant, peut
être dictée par le code de déontologie des ingénieurs. Il est fréquent que l’on obéisse
aux règles parce qu’elles émanent d’une autorité, parce que l’on craint une sanction ou
simplement par habitude.
- La déontologie est assez précise quant à ce que le professionnel doit faire ou éviter
dans les situations courantes de la pratique. Dès qu’une seule règle claire s’applique à
une situation, la conduite à suivre est fixée d’avance. Toutefois, lorsque deux règles ou
plus s’appliquent à la même situation, il peut être plus difficile de savoir quelle
conduite adopter. L’éthique ne définit pas d’avance la conduite appropriée, mais elle
propose une méthode réflexive pour la trouver, notamment dans les conflits de valeurs
ou quand une action permise par les règles paraît malgré tout discutable du point de
vue de l’idéal de pratique.
- Dans des situations données, l’éthique donne des principes directeurs alors que la règle
déontologique leurs donne un contenu concret. Elle vise à réguler les situations
couramment rencontrées par un corps de personnes exerçant un métier identifié. Elle
cherche à donner impérativement à ces situations des solutions pratiques et précises
définissant les règles de comportement à adopter.
- La déontologie distingue les obligations du professionnel envers le public, le client et la
profession. Elle reconnaît donc qu’il existe plusieurs points de vue sur les valeurs. La
clarté exige pourtant que chacune de ces règles privilégie un seul point de vue,
l’ensemble des règles demeurant guidé par l’idéal de pratique d’un seul groupe
professionnel. La réflexion éthique, de son côté, est ouverte aux points de vue de toute
personne ou tout groupe dont les valeurs ou les intérêts sont touchés par une décision.
Elle aide à résoudre les situations où les obligations du professionnel envers son client
et envers le public sont difficilement conciliables, de même que les situations où les
valeurs du groupe professionnel entrent en conflit avec d’autres valeurs ou intérêts
dignes de considération.
- Du point de vue déontologique, c’est la conformité de l’action à la règle qui est
importante. Les conséquences de l’action ne font l’objet d’aucune réflexion ou décision

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particulière. Du point de vue éthique, au contraire, le professionnel est responsable des


conséquences de son action et le demeure même quand il choisit de se conformer à la
règle. Il doit chercher à minimiser les effets négatifs de sa décision et être prêt à la
justifier, en expliquant ses raisons d’agir, devant toutes les personnes concernées.

Reprenons l’exemple de la signature de complaisance. Un ingénieur peut la refuser en


disant simplement qu’il est obligé d’obéir aux règles de son ordre professionnel.
L’éthique lui demande davantage : assumer personnellement ce refus, être capable de
le justifier sur le plan des valeurs, reconnaître l’impact négatif de son choix et proposer,
dans la mesure du possible, une façon d’y remédier.

Ces différences, font de l’éthique et de la déontologie des ressources complémentaires;


chacune a des forces qui compensent les limites de l’autre.

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