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Chapitre 10

Les inégalités de revenus et de patrimoine


des ménages

L’essentiel du cours
La répartition des richesses créées par les activités de production s’effectue en deux étapes :
d’abord, la répartition primaire rémunère les facteurs de production, puis la répartition
secondaire modifie la répartition primaire par des mécanismes de redistribution.
Après les opérations de redistribution, des inégalités subsistent. Les inégalités de revenus
s’expliquent principalement par les mécanismes de formation des salaires et sont amplifiées
par les inégalités de patrimoine.

I. La répartition des revenus

A. Le partage de la valeur ajoutée


La valeur ajoutée brute est calculée en déduisant des ventes d’une entreprise tous les achats
effectués auprès d’organismes extérieurs. C’est donc ce qui reste à l’entreprise quand elle a
payé ses fournisseurs.
La valeur ajoutée est dite « nette » si l’on enlève les amortissements, c’est-à-dire les sommes
dépensées par l’entreprise pour renouveler ses machines du fait de l’usure physique ou
économique (obsolescence) du capital.
Elle est dite « au coût des facteurs » si l’on retranche de la valeur ajoutée brute les impôts sur
la production.
La valeur ajoutée des entreprises se partage en trois parts :
– celle destinée à l’État ;
– celle destinée aux salariés ;
– le reste revenant aux apporteurs de capitaux, actionnaires, créanciers et dirigeants.
La part non distribuée est conservée en réserves par l’entreprise pour l’autofinancement.

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Partie 3 – Chapitre 10 – Les inégalités de revenus et de patrimoine des ménages © Nathan.
Rémunération de l’État Impôts
Valeur ajoutée

Salaires nets

Rémunération du travail
Charges sociales

Créanciers (banques)
Dividendes et intérêts
Rémunération Actionnaires
du capital
Autofinancement

La répartition des revenus entre les groupes sociaux (salariés, actionnaires) constitue un des
enjeux du partage de la valeur ajoutée.
Ce partage a des implications à la fois économiques et sociales :
– économiquement, il détermine l’importance relative des flux de consommation et
d’investissement. Si une part importante de la valeur ajoutée est accordée au travail, la
consommation sera favorisée. Si, au contraire, c’est le capital qui est davantage rémunéré,
c’est la capacité d’investissement qui sera accrue.
– socialement, le partage de la valeur ajoutée traduit le pouvoir des salariés (en particulier à
travers leurs syndicats) dans les négociations salariales. Faible en période de fort chômage, la
part du travail dans la valeur ajoutée augmente avec la reprise du marché de l’emploi. Ce
partage peut donc être source de conflit entre les salariés et la direction de l’entreprise.

B. La formation du revenu disponible des ménages


Le revenu disponible résulte des revenus issus de la répartition primaire et de la redistribution
(ou répartition secondaire) opérée par l’État.

1. Les revenus primaires des ménages


Les revenus primaires sont perçus par les ménages en contrepartie de leur participation au
processus de production. On distingue :
– les revenus salariaux ou revenus du travail (salaires) ;
– les revenus de la propriété ou revenus du capital (revenus des valeurs mobilières, revenus
fonciers ou immobiliers) ;
– les revenus mixtes, qui rémunèrent à la fois le travail et la propriété du capital (pour les
entrepreneurs individuels tels que les agriculteurs, les commerçants, les artisans, les
professions libérales…).

2. La répartition secondaire (ou redistribution)


La redistribution des revenus a pour objectif de diminuer les inégalités entre les ménages. Elle
s’effectue grâce au prélèvement d’impôts et de cotisations sociales et au versement de revenus
de transfert (allocations familiales, indemnité chômage, allocation logement, RSA, etc.).

Revenu disponible = Revenu primaire – Impôts et cotisations sociales + Revenus de


transfert

La répartition secondaire augmente le revenu disponible des ménages les plus pauvres et
diminue le revenu disponible des ménages les plus riches.

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Partie 3 – Chapitre 10 – Les inégalités de revenus et de patrimoine des ménages © Nathan.
II. Les mécanismes de la formation des salaires

A. La formation des salaires


Le salaire constitue la rémunération du travailleur lié à son employeur par un contrat de
travail.
Le salaire nominal est évalué en prix courants. C’est le salaire qui est indiqué sur la fiche de
paie. Le salaire réel correspond au salaire nominal en euros constants, c'est-à-dire en tenant
compte de l’inflation. Son calcul permet d’apprécier l’évolution du pouvoir d’achat des
ménages salariés.

Les partenaires sociaux (organisations professionnelles représentatives des employeurs et des


salariés) négocient les conventions collectives au niveau d’une branche d’activité. Le rôle des
conventions collectives est très important : elles fixent les grilles de classification (définition
des différents emplois), les grilles de salaires, les salaires minima mensuels et les garanties
sociales qui s’appliquent à la branche considérée.
Une convention collective peut faire l’objet d’une extension par le ministère du Travail à
l’ensemble des entreprises de la branche. La convention collective s’applique alors à tous les
salariés et à tous les employeurs de la même branche d’activité, même si certains employeurs
ou syndicats s’y opposent.
Les augmentations de salaires sont aussi le résultat de négociation entre les partenaires
sociaux. Le résultat de cette négociation dépend de la situation du marché du travail :
– s’il y a pénurie de main-d’œuvre, la demande de travail émanant des entreprises est plus
importante que l’offre de travail des salariés. Elles accordent plus facilement une
augmentation des salaires ;
– en cas de chômage massif, l’augmentation de salaires est plus difficile à obtenir car la
demande de travail est inférieure à l’offre de travail.
Remarque : le raisonnement ne vaut que pour une négociation collective, et non pour une
négociation individuelle entre un salarié et son employeur.

Le niveau de formation explique les disparités de salaires car, la productivité étant liée à la
qualification, plus le diplôme est élevé, plus le salaire est élevé. Toutefois, l’âge (considéré
comme garantie d’expérience) intervient, ainsi que le sexe (malgré l’interdiction légale des
discriminations) dans la formation des salaires.
Dans l’Union européenne, les hommes ont en moyenne un salaire supérieur de plus de 16 % à
celui des femmes.

Les gains de productivité tirent les salaires vers le haut puisque, avec le même temps de
travail, on produit plus, on peut donc répartir davantage de revenus.
Mais si le coût du travail (salaires plus charges sociales) augmente plus vite que la
productivité, les travailleurs les moins qualifiés qui ne peuvent améliorer leur productivité
sont éliminés, ce qui entraîne l’augmentation de la productivité moyenne des salariés restants.
Il en est de même en cas de réduction du temps de travail, le coût du travail augmente, car
pour un salaire identique, la production est plus faible.

B. L’action de l’État

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Partie 3 – Chapitre 10 – Les inégalités de revenus et de patrimoine des ménages © Nathan.
1. La fixation d’un salaire minimum
Le salaire minimum interprofessionnel de croissance (Smic) est le salaire horaire minimum
légal en France. Il a été institué par une loi du 2 janvier 1970. Le Smic est revalorisé au 1er
janvier de chaque année en fonction de l’évolution de l’indice des prix à la consommation. Il
est revalorisé en cours d’année si l’indice des prix à la consommation augmente d’au moins
2 % par rapport à son niveau lors de la dernière fixation du Smic. Le gouvernement peut aussi
ajouter un « coup de pouce » à ces augmentations pour favoriser les bas salaires (1 salarié sur
5 est payé au Smic).
Selon les experts, une revalorisation trop importante du Smic peut constituer un frein à l'embauche. En
effet, une telle hausse a un effet mécanique sur la grille des salaires des entreprises. Or, nombre
d'entreprises pourraient avoir du mal à supporter ces coûts supplémentaires.

2. L’intervention de l’État dans le secteur privé : La NAO (Négociation annuelle


obligatoire)
En plus de la fixation du Smic, l’État intervient dans le secteur privé en obligeant les
entreprises à négocier sur les salaires.
La NAO est une obligation, pour les entreprises de plus de 20 salariés, de négocier tous les
ans avec les délégués syndicaux sur les thèmes suivants :
– la rémunération, le temps de travail et le partage de la valeur ajoutée ;
– l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes et la qualité de vie au travail.

3. Les salaires dans la fonction publique


La rémunération des fonctionnaires est fonction de l’ancienneté et du grade. L’agent de la
fonction publique se voit attribuer un indice qui sert de base au calcul de son salaire.
La « partie indiciaire » représente la plus grande part du salaire qui comporte aussi une
« partie indemnitaire » composée d’indemnités variant selon les ministères et les postes
occupés.

III. Les inégalités dans les pays développés

A. Les inégalités de revenus


1. Les outils statistiques d’étude des inégalités de revenus
L’étude des inégalités s’appuie sur différents outils statistiques.
– Le revenu médian partage la distribution des revenus des ménages en deux parts égales :
50 % des ménages sont en dessous du revenu médian et 50 % au-dessus.
– Les quantiles (centiles, déciles, quintiles, quartiles…) regroupent les ménages par
« tranches » (1 %, 10 %, 20 %, 25 %…). Les ménages sont classés par ordre croissant de
revenus ou de patrimoines et on les divise en groupes de taille égale (1 % des ménages pour
les centiles, 10 % pour les déciles, 20 % pour les quintiles, 25 % pour les quartiles…).
Le rapport interquantile (interdécile, interquintile, interquartiles, intercentile) permet de
comparer les extrêmes. Ainsi, par exemple, le rapport interdécile, le plus utilisé, permet de
comparer les revenus ou les patrimoines des 10 % de ménages les plus riches aux 10 % de
ménages les plus pauvres. Il est intéressant d’étudier l’évolution de ce rapport interdécile pour
mesurer les inégalités de revenu et de patrimoine.
– La courbe de Lorenz : la courbe de concentration de Lorenz (cf. page suivante) mesure la
concentration d’un phénomène (ici, le revenu ou le patrimoine). En abscisses, on porte les
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Partie 3 – Chapitre 10 – Les inégalités de revenus et de patrimoine des ménages © Nathan.
déciles (classés, par convention, des plus pauvres aux plus riches). En ordonnées, on porte le
pourcentage cumulé du revenu ou du patrimoine détenu par le décile correspondant.

% cumulés du revenu ou du patrimoine

100
Bissectrice = répartition parfaite : répartition
90 égalitaire
Exemple : 40 % des ménages possèdent 40 % du
80
patrimoine
70
Plus on s’éloigne de cette droite, plus la répartition
60 est inégalitaire.

50
40
Courbe de Lorenz : répartition inégalitaire
30 Exemple : 70 % des ménages ne possèdent que
30 % du patrimoine.
20
10
% cumulés des ménages par revenu
ou patrimoine croissant
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

– L’indice de Gini : ce coefficient évalue la dispersion d’une série statistique. Il se définit à


partir de la courbe de Lorenz. L’indice de Gini est le double de la surface délimitée par la
courbe de Lorenz et la diagonale du carré unité.
L’indice de Gini est toujours compris entre 0 et 1 : 0 correspond à une société très égalitaire et
1 est la situation dans laquelle un seul individu concentre l’ensemble des richesses.

2. L’évolution des inégalités


La courbe de Kuznets
Simon Kuznets, prix Nobel d’Économie en 1971, a étudié les relations entre la croissance
économique et la répartition des revenus. Selon lui, les inégalités de revenus suivent une
courbe en U inversé au cours de l’industrialisation et du développement économique des pays
(cf. page suivante). Les premières étapes de l’industrialisation s’accompagnent d’une
importante augmentation des inégalités (appauvrissement des pauvres et enrichissement des
riches). Puis ces inégalités diminuent avec la croissance du PIB.

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Partie 3 – Chapitre 10 – Les inégalités de revenus et de patrimoine des ménages © Nathan.
Inégalités

Croissance

1re étape du 2e étape du 3e étape du


développement développement développement :
économique économique croissance avancée
-

La remise en cause de la courbe de Kuznets


D’autres facteurs que le développement agissent sur la réduction des inégalités : tout d’abord
la politique sociale en matière de redistribution des revenus, le progrès technique, et
l’augmentation du niveau d’éducation de la population.
Selon la théorie de Kuznets, les inégalités de revenus ont d’abord tendance à s’aggraver avec
la croissance économique dans les pays pauvres, alors que la croissance les fait diminuer dans
les pays riches. Les faits ont donné raison à Kuznets jusque dans les années 1980, mais cette
théorie est fortement remise en cause aujourd’hui avec l’augmentation, depuis une vingtaine
d’années, des inégalités dans les pays industrialisés. Non seulement l’écart entre les plus
riches et les plus pauvres s’est aggravé, mais également celui entre la classe moyenne et les
plus riches.

B. Les inégalités de patrimoine


Les inégalités de répartition du patrimoine sont beaucoup plus fortes que celles des revenus.
Cela s’explique de plusieurs façons : d’une part, les héritages sont en général plus élevés dans
les familles à hauts revenus. D’autre part, des revenus plus élevés génèrent une plus forte

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Partie 3 – Chapitre 10 – Les inégalités de revenus et de patrimoine des ménages © Nathan.
capacité d’épargne et d’endettement, et donc, année après année, une plus forte accumulation
patrimoniale.
Cette tendance à perpétuer les inégalités sociales de génération en génération constitue le
phénomène de la reproduction sociale.

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