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VI.

DE LA FILIATION

1. Des présomptions relatives à la filiation.


Art. 311. La loi présume que l’enfant a été conçu pendant la période qui s’étend du trois
centième au cent quatre-vingtième jour, inclusivement, avant la date de la naissance.
La conception est présumée avoir eu lieu à un moment quelconque de cette période,
suivant ce qui est demandé dans l’intérêt de l’enfant. La preuve contraire est recevable
pour combattre ces présomptions.
Art. 311-1. La possession d’état s’établit par une réunion suffisante de faits qui indiquent le
rapport de filiation et de parenté entre un individu et la famille à laquelle il est dit
appartenir.
La possession d’état doit être continue.
Art. 311-2. Les principaux de ces faits sont:
Que l’ individu a toujours porté le nom de ceux dont on le dit issu ;
Que ceux-ci l’ont traité comme leur enfant, et qu’il les a traités comme ses père et
mère ;
Qu’ils ont, en cette qualité, pourvu à son éducation, à son entretien et à son
établissement ;
Qu’il est reconnu pour tel, dans la société et par la famille ;
Que l’autorité publique le considère comme tel.
Art. 311-3. Les parents ou l’enfant peuvent demander au juge des tutelles que leur soit
délivré, dans les conditions prévues aux articles 71 et 72 du présent code, un acte de
notoriété faisant foi de la possession d’état jusqu’à preuve contraire ;
Sans préjudice des autres moyens de preuve auxquels ils pourraient recourir pour en
établir l’existence en justice, si elle venait à être contestée.

2. Des actions relatives à la filiation.


Art. 311-4. Aucune action n’est reçue quant à la filiation d’un enfant qui n’est pas né viable.
Art. 311-5. Le tribunal de grande instance, statuant en matière civile, est seul compétent pour
connaître des actions relatives à la filiation.
Art. 311-6. En cas de délit portant atteinte à la filiation d’un individu, il ne peut être statué sur
l’action pénale qu’après le jugement passé en force de chose jugée sur la question de
filiation.
Art. 311-7. Toutes les fois qu’elles ne sont pas enfermées par la loi dans des termes plus
courts, les actions relatives à la filiation se prescrivent par trente ans à compter du jour
où l’individu aurait été privé de l’état qu’il réclame, ou a commencé à jouir de l’état
qui lui est contesté.
Art. 311-8. L’action qui appartenait à un individu quant à sa filiation ne peut exercée par ses
héritiers qu’autant qu’il est décédé mineur ou dans les cinq années après sa majorité
ou son émancipation.
Ses héritiers peuvent aussi poursuivre l’action qu’il avait déjà engagée, à moins qu’il
n’y ait eu désistement ou péremption d’instance.
Art. 311-9. Les actions relatives à la filiation ne peuvent faire l’objet de renonciation.
Art. 311-10. Les jugements rendus en matière de filiation sont opposables même aux
personnes qui n’y ont point été parties ; mais celles-ci ont le droit d’y former tierce
opposition.
Les juges peuvent d’office ordonner que soient mis en cause tous les intéressés
auxquels ils estiment que le jugement doit être rendu commun.

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Art. 311-11. Pareillement quand, sur l’une des actions ouvertes par les articles 340 et 342 ci-
dessous, il est opposé une fin de non-recevoir ou une défense tirée de ce que la mère a
eu, pendant la période légale de la conception, des relations avec un tiers, le juge peut
ordonner que celui-ci soit appelé en la cause.
Art. 311-12. Les tribunaux règlent les conflits de filiation pour lesquels la loi n’a pas fixé
d’autre principe, en déterminant par tous les moyens de preuve la filiation la plus
vraisemblable.
A défaut d’éléments suffisants de conviction, ils ont égard à la possession d’état.
Art. 311-13. Dans les cas où ils sont amenés à écarter la prétention de la partie qui élevait en
fait l’enfant mineur, les tribunaux peuvent, néanmoins, compte tenu de l’intérêt de
l’enfant, accorder à cette partie un droit de visite.

3. Du conflit des lois relatives à l’établissement de la filiation.


Art. 311-14. La filiation est régie par la loi personnelle de la mère au jour de la naissance de
l’enfant ; si la mère n’est pas connue, par la loi personnelle de l’enfant.
Art. 311-15. Toutefois, si l’enfant légitime et ses père et mère, l’enfant naturel et l’un de ses
père et mère ont en France leur résidence habituelle, commune ou séparée, la
possession d’état produit toutes les conséquences qui en découlent selon la loi
française, lors même que les autres éléments de la filiation auraient pu dépendre d’une
loi étrangère.
Art. 311-16. Le mariage emporte légitimation lorsque, au jour où l’union a été célébrée, cette
conséquence est admise, soit par la loi régissant les effets du mariage, soit par la loi
personnelle de l’un des époux, soit par la loi personnelle de l’enfant.
Art. 311-17. La reconnaissance volontaire de paternité ou de maternité est valable si elle a été
faite en conformité, soit de la loi personnelle de son auteur, soit de la loi personnelle
de l’enfant.
Art. 311-18. L’action à fins de subsides est régie, au choix de l’enfant, soit par la loi de sa
résidence habituelle, soit par la loi de la résidence habituelle du débiteur.

4. De la présomption de paternité.
Art . 312. L’enfant conçu pendant le mariage a pour père le mari. Néanmoins, celui-ci pourra
désavouer l’enfant en justice, s’il justifie de faits propres à démontrer qu’il ne peut pas
en être le père.
Art. 313. En cas de jugement ou même de demande, soit de divorce, soit de séparation de
corps, la présomption de paternité ne s’applique pas à l’enfant né plus de trois cents
jours après l’ordonnance autorisant les époux à résider séparément, et moins de cent
quatre-vingt jours depuis le rejet définitif de la demande ou depuis la réconciliation.
La présomption de paternité retrouve, néanmoins, de plein droit, sa force si l’enfant, à
l’égard des époux, à la possession d’état d’enfant légitime.
Art. 313-1. La présomption de paternité est écartée quand l’enfant, inscrit sans l’indication du
nom du mari, n’a de possession d’ état qu’à l’égard de la mère.
Art. 313-2. Lorsque la présomption de paternité est écartée dans les conditions prévues aux
articles précédents, la filiation de l’enfant est établie à l’égard de la mère comme s’il y
avait eu désaveu admis en justice.
Chacun des époux peut demander que les effets de la présomption de paternité soient
rétablis, en justifiant que, dans la période légale de la conception, une réunion de fait a
eu lieu entre eux, qui rend vraisemblable la paternité du mari.
Art. 314. L’enfant né avant le cent quatre-vingtième jour du mariage est légitime et réputé
l’avoir été dès sa conception.

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Le mari, toutefois, pourra le désavouer sur la seule preuve de la date de
l’accouchement, à moins qu’il n’ait connu la grossesse avant le mariage, ou qu’il ne se
soit, après la naissance, comporté comme le père.
Art. 315. La présomption de paternité n’est pas applicable à l’enfant né plus de trois cents
jours après la dissolution du mariage, ni, en cas d’absence déclarée du mari, à celui qui
est né plus de trois cents jours après la disparition.
Art. 316. Le mari doit former l’action en désaveu dans les six mois de la naissance, lorsqu’il
se trouve sur les lieux ;
S’il n’était pas sur les lieux, dans les six mois de son retour ;
Et dans les six mois qui suivent la découverte de la fraude, si la naissance de l’enfant
lui avait été cachée.
Art. 316-1. Si le mari est mort avant d’avoir formé l’action mais étant encore dans le délai
utile pour le faire, ses héritiers auront qualité pour contester la légitimité de l’enfant.
Leur action, néanmoins, cessera d’être recevable lorsque six mois se seront écoulés à
compter de l’époque où l’enfant se sera mis en possession des biens prétendus
paternels, ou de l’époque où ils auront été troublés par lui dans leur propre possession.
Art. 316-2. Tout acte extrajudiciaire contenant désaveu de la part du mari ou contestation de
légitimité de la part des héritiers, sera comme non avenu, s’il n’est suivi d’une action
en justice dans le délai de six mois.
Art. 317. L’action en désaveu est dirigée, en présence de la mère, contre un tuteur ad hoc,
désigné à l’enfant par le juge des tutelles.
Art. 318. Même en l’absence de désaveu, la mère pourra contester la paternité du mari, mais
seulement aux fins de légitimation, quand elle se sera, après dissolution du mariage,
remariée avec le véritable père de l’enfant.

5. Des actions en recherche de paternité et de maternité


Art. 340. La paternité hors mariage peut être judiciairement déclarée :
1. Dans le cas d’enlèvement ou de viol, lorsque l’époque des faits se rapportera à celle de la
conception ;
2. Dans le cas de séduction, accomplie à l’aide de manoeuvres dolosives, abus d’autorité,
promesse de mariage ou fiançailles ;
3. Dans le cas où il existe des lettres ou quelque autre écrit émanant du père prétendu,
propres à établir la paternité d’une manière non équivoque ;
4. Dans le cas où le père prétendu et la mère ont vécu pendant la période légale de la
conception en état de concubinage, impliquant, à défaut de communauté de vie, des
relations stables et continues ;
5. Dans le cas où le père prétendu a pourvu ou participé à l’entretien, à l’éducation ou à
l’établissement de l’enfant en qualité de père.
Art. 340-1. L’action en recherche de paternité ne sera recevable :
1. S’il est établi que, pendant la période légale de la conception, la mère était d’une
inconduite notoire ou qu’elle a eu commerce avec un autre individu, à moins qu’il ne
résulte d’un examen des sangs ou de toute autre méthode médicale certaine que cet
individu ne peut être le père ;
2. Si le père prétendu était, pendant la même période, soit par suite d’éloignement, soit par
l’effet de quelque accident, dans l’impossibilité physique d’être le père ;
3. Si le père prétendu établit par un examen des sangs ou par toute autre méthode médicale
certaine qu’il ne peut être le père de l’enfant.
Art. 340-2. L’action n’appartient qu’à l’enfant.
Pendant la minorité de l’enfant, la mère, même mineure, a seule qualité pour l’exercer.

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Si la mère n’a pas reconnu l’enfant, si elle est décédée ou si elle se trouve dans
l’impossibilité de manifester sa volonté, l’action intentée conformément aux
dispositions de l’article 464, alinéa 3, du présent code.
Art. 340-3. L’action en recherche de paternité est exercée contre le père prétendu ou contre
ses héritiers, si les héritiers ont renoncé à la succession, contre l’Etat.
Art. 340-4. L’action doit, à peine de déchéance, être exercée dans les deux années qui suivent
la naissance.
Toutefois, dans les quatrième et cinquième cas de l’article 340, elle peut être exercée
jusqu’à l’expiration des deux années qui suivent la cessation, soit du concubinage, soit
des actes de participation à l’entretien et à l’éducation de l’enfant.
Si elle n’a pas été exercée pendant la minorité de l’enfant, celui-ci peut encore
l’exercer pendant les deux années qui suivent sa majorité.
Art. 340-5. Lorsqu’il accueille l’action, le tribunal peut, à la demande de la mère, condamner
le père à lui rembourser tout ou partie de ses frais de maternité et d’entretien pendant
les trois mois qui ont précédé et les trois mois qui ont suivi la naissance, sans
préjudice des dommages-intérêts auxquels elle pourrait prétendre par application des
articles 1382 et 1383.
Art. 340-6. Le tribunal statue, s’il y a lieu, sur l’attribution du nom et sur l’autorité parentale,
conformément aux articles 334-3 et 374.
Art. 340-7. En rejetant la demande, les juges pourront, néanmoins, allouer des subsides à
l’enfant, et les relations entre la mère et le défendeur ont été démontrées dans les
conditions prévues aux articles 342 et suivants.
Art. 341. La recherche de la maternité est admise. L’enfant qui exerce l’action sera tenu de
prouver qu’il est celui dont la mère prétendue est accouchée. A défaut, la preuve de la
filiation pourra être faite par témoins, s’il existe, soit des présomptions ou indices
graves, soit un commencement de preuve par écrit.

VOCABULAIRE

Présumer : 1. Augurer, conjecturer, supposer ;


2. Tout homme est présumé innocent s’il n’a pas été déclaré coupable : censé ;
3. Présumer de : avoir trop bonne opinion de, compter trop sur ;
4. Présumer que : penser, ex . : Il va arriver, je présume.
Suivant ce qui est demandé: selon les objectifs, objets, exigences.
Présomption: 1. Conjecture, supposition ; hypothèse ;
2. Induction par laquelle on remonte d’un fait connu à un fait contesté :
Présomption de fait : que le juge induit d’un fait sans y être obligé ; Présomption
légale : établie par la loi et constituant une dispense de preuve ;
3. Arrogance, audace, confiance ; prétention, suffisance.
La famille à laquelle il est dit appartenir : dont on le sait / prétend membre.
Les parents dont on le dit issu : dont il est né ; qui l’ont mis au monde.
Moyens de preuve : moyens de produire des preuves en instance.
Un acte de notoriété: acte par lequel un magistrat ou un officier public (juge d’instance,
notaire) relate des témoignages constatant la notoriété (l’opinion générale qui donne
une chose pour notoire) d’un fait.
Jusqu’à preuve contraire : jusqu’à ce qu’on ait la preuve qu’il faut croire le contraire.
Autant que : dans la mesure où.

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Désistement : abandon volontaire d’un droit, d’un avantage ; retrait de candidature à une
élection.
Péremption : 1. Anéantissement des actes de procédure antérieurement accomplis lorsqu’un
certain délai s’est écoulé sans qu’aucun acte ait été fait ;
2. Date de péremption : date figurant sur un produit vendu, au-delà de laquelle
il n’est plus consommable.
Rendre un jugement en matière de : statuer, émettre un jugement sur…
Fin de non-recevoir : refus.
Appeler un tiers en la cause : convoquer.
Avoir égard à : considérer une personne ou une chose avec une particulière attention.
Ecarter la prétention d’une partie : éliminer, exclure, n’en faire aucun cas.
Le mariage emporte légitimation : sera légitimé d’office.
La légitimation est régie au choix du requérant : on laisse au requérant le choix.
Le père désavoue l’enfant en justice : ne l’accepte pas et forme action en désaveu.
Le rejet de la demande : le refus.
A l’égard des époux : pour ce qui concerne, regarde ; envers.
Former l’action en désaveu : refuser en justice la paternité d’un enfant.
Acte judiciaire contenant désaveu de la part du mari : demande en désaveu de la part du
mari.
Manoeuvres dolosives : frauduleuses ; qui tiennent du dol.
Action en recherche de paternité : par laquelle on veut obtenir la paternité d’un enfant.
Il est établi que : il est évident ; manifeste que.
La mère était d’une inconduite notoire : mauvaise conduite sur le plan moral ; conduite
réprouvée (Syn. : Débauche).
Elle a eu commerce avec un autre individu : relations que l’on entretient dans la société
(Syn. : fréquentation, rapport ; relation).
Examen des sangs : investigations cliniques et techniques effectuées par un médecin pour
apprécier l’état de santé d’un sujet.
Par suite d’éloignement : parce qu’il n’était pas là.
Par l’effet de quelque accident : des suites d’un éventuel accident.
Pendant la minorité de l’enfant : pendant que l’enfant était encore mineur.
A peine de déchéance : sous peine de perdre un droit ou une fonction, à titre de sanction.
Le tribunal accueille l’action : accepter de juger de.
Le défendeur : personne contre qui une demande en justice est formée.
La preuve sera faite par témoins : des témoins en feront la preuve, en témoigneront.

QUESTIONNAIRE

1. Qu’est-ce que la loi présume à l’égard de l’enfant?


2. Suivant quoi est présumée la conception?
3. Quand est-elle présumée avoir eu lieu?
4. L’intérêt de l’enfant y entre-t-il pour rien?
5. Pourquoi la preuve contraire est-elle recevable?
6. Comment s’établit la possession d’état?
7. Qu’est-ce que la réunion de faits doit indiquer?
8. Quel rapport indique cette réunion de fait?
9. Comment doit être la possession d’état?
10. La possession d’état peut-elle être discontinue?

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11. Quelle condition doit-elle remplir?
12. Quel est le trait essentiel de la possession d’ état?
13. Quel nom doit porter l’individu respectif?
14. Comment a-t-il été traité par ceux dont il se dit issu?
15. Comment prétend-il les avoir traités à son tour?
16. Qui a pourvu à son éducation, entretien et établissement?
17. En quelle qualité pouvaient-ils le faire?
18. Est-il reconnu comme tel dans la société et par la famille?
19. Comment le considère l’autorité publique?
20. Qui peut demander au juge des tutelles l’acte respectif?
21. Quel acte peuvent-ils demander au juge des tutelles?
22. Dans quelles conditions cet acte peut-il leur être délivré?
23. Quels articles de loi prévoient cette possibilité?
24. De quoi cet acte doit-il faire foi?
25. Est-ce que la délivrance de cet acte pourrait porter préjudice aux autres moyens de
preuve?
26. Peut-on demander la filiation d’un enfant né mort?
27. A la filiation de quel enfant renonce-t-on d’office?
28. Quel tribunal est compétent pour connaître des actions relatives à la filiation?
29. En quelle matière devra-t-il statuer dans ce cas?
30. Quelles actions le tribunal de grande instance est-il compétent pour connaître?
31. Comment procède-t-on en cas de délit portant atteinte à la filiation d’un individu?
32. Peut-il être statué sur l’action pénale?
33. Quand peut-on y procéder?
34. Quand se prescrivent les actions relatives à la filiation?
35. A compter de quand ce délai court-il?
36. Quand ces actions se prescrivent-elles par trente ans à compter du jour où l’individu aurait
été privé de l’état qu’il réclame?
37. Qui prescrit d’habitude ces actions?
38. Quand une telle action peut-elle être exercée par ses héritiers?
39. Dans quels délais peuvent les héritiers exercer la dite action?
40. Les héritiers peuvent-ils poursuivre l’action que l’individu avait engagée?
41. A quelle condition peuvent-ils le faire?
42. Les héritiers peuvent-ils le faire, s’il y a eu désistement ou péremption d’instance?
43. Quelles actions ne peuvent faire l’objet de renonciation?
44. Les actions relatives à la filiation peuvent-elles faire l’objet de renonciation?
45. A qui sont opposables les jugements rendus en matière de filiation?
46. Quel droit ont les personnes qui n‘y ont pas été parties?
47. Qu’est-ce que ces personnes ont le droit de former?
48. Qui sera mis en cause d’office par le juge?
49. Qu’est-ce qui se passe au cas où il est opposé une fin de non-recevoir?
50. Dans quel cas le juge peut ordonner que le tiers avec qui la mère a eu des relations, soit
appelé en la cause?
51. Quels conflits de filiation règlent les tribunaux?
52. Qu’est-ce qu’ils peuvent déterminer par tous les moyens de preuve?
53. Quelle filiation les tribunaux peuvent-ils déterminer?
54. Comment les tribunaux peuvent-ils déterminer cette filiation?
55. Qu’est-ce qui arrive, quand il n’y a pas assez d’éléments de conviction?
56. A quoi les tribunaux ont-ils égard lorsqu’il n’y a pas assez d’éléments de conviction?

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57. Quel droit peut-on accorder à la partie qui élevait en fait l’enfant mineur?
58. Pourquoi ? Dans l’intérêt de qui accorde-t-on ce droit?
59. De quoi les tribunaux tiennent-ils compte lorsqu’ils accordent ce droit de visite?
60. Dans quel cas accorde-t-on ce droit de visite à la partie respective?
61. Par quoi est régie la filiation le jour de la naissance de l’enfant?
62. Par quelle loi est-elle régie, si la mère n’est pas connue?
63. Qu’en est-il quand l’enfant légitime et ses père et mère ont en France leur résidence
habituelle?
64. Dans quelles conditions la possession d’état produit-elle toutes les conséquences?
65. Quelles modifications peut produire le fait que d’autres éléments de la filiation dépendent
d’une loi étrangère?
66. Quelle est donc la loi la plus forte, qui en décide?
67. Quand le mariage emporte-t-il légitimation?
68. Par quels actes / documents cette conséquence doit-elle être admise?
69. Quelles lois admettent la conséquence que le mariage emporte légitimation?
70. Par quoi est régie la légitimation par autorité de justice?
71. Qui en a le choix?
72. Qui peut choisir entre la loi personnelle du requérant et entre la loi personnelle de l’enfant,
en vue de la légitimation par autorité de justice?
73. Dans quelles conditions la reconnaisance volontaire de paternité ou de maternité est-elle
valable?
74. En conformité de quelles lois, la reconnaissance volontaire de paternité ou de maternité
doit-elle être faite?
75. Par quelle loi est régie l’action à fins de subsides?
76. Qui peut en avoir le choix?
77. Quel est le père de l’enfant conçu pendant le mariage?
78. Quand l’enfant a-t-il pour père le mari de sa mère?
79. Que peut faire le mari?
80. Comment le mari peut-il désavouer l’enfant?
81. De quoi doit-il justifier pour cela?
82. Qu’est-ce que ces faits doivent démontrer?
83. A quel enfant ne s’applique plus la présomption de paternité?
84. En quel cas cette présomption ne s’applique-t-elle plus?
85. Dans quel délai la présomption de paternité perd-elle sa force?
86. Quand la présomption de paternité retrouve-t-elle sa force?
87. Qu’en est-il si l’enfant, à l’égard des époux, a la possession d’état d’enfant légitime?
88. Quand est écartée la présomption de paternité?
89. Qu’est-ce qui se passe si l’enfant n’a de possession d’état qu’à l’égard de la mère?
90. L’enfant peut-il jouir de la présomption de paternité, quand il n’a de possession d’état
qu’à l’égard de la mère?
91. A quelle condition l’enfant jouit-il donc de la présomption de paternité?
92. Comment l’enfant est-il inscrit, dans ce cas?
93. De quelle possession d’état jouit l’enfant, s’il a été inscrit sans l’indication du nom du
mari?
94. Que signifie l’écart de la présomption de paternité?
95. Peut-elle être assimilée au désaveu admis en justice?
96. Qui peut demander que les effets de paternité soient rétablis?
97. Lequel des époux peut demander cela?
98. Qu’est-ce qu’ils doivent justifier pour cela ?

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99. A quelle condition les époux peuvent-ils demander que les effets de la présomption de
paternité soient rétablis?
100. Qu’est-ce qui pourrait rendre vraisemblable la paternité du mari?
101. Une réunion de fait entre les époux peut-elle rendre vraisemblable la paternité du mari?
102. L’enfant né avant le cent quatre-vingtième jour du mariage est-il légitime?
103. A combien de jours du mariage, l’enfant doit-il naître pour qu’il soit légitime?
104. Dans quelles conditions un enfant est-il considéré comme légitime?
105. Même dans ces conditions, le père peut-il désavouer l’enfant?
106. Selon quelles règles un père peut-il désavouer son enfant?
107. Sur quelle preuve peut-il le désavouer?
108. La date de l’accouchement peut-elle influer sur sa décision?
109. Le fait d’avoir connu la grossesse avant le mariage lui permet-il de désavouer son
enfant?
110. Peut-on désavouer son enfant lorsque, après la naissance, on s’est comporté comme un
père?
111. Quel est donc le rôle de la logique et du sens commun dans les lois françaises?
112. A quel enfant la présomption de paternité n’est-elle plus applicable?
113. Peut-on appliquer la présomption de paternité à un enfant né plus de trois cents jours
après la dissolution du mariage?
114. Dans quel délai un enfant est-il légitime après la dissolution du mariage?
115. En quels autres cas, il n’est plus susceptible de recevoir la présomption de paternité?
116. L’absence déclarée du mari permet-elle la présomption de paternité?
117. Pourquoi pensez-vous qu’un enfant né plus de trois cents jours après la disparition du
père ne reçoit plus la présomption de paternité?
118. Dans combien de mois de la naissance, le mari doit-il former l’action en désaveu?
119. A quelle condition peut-il le faire?
120. Dans quel délai de son retour peut-il le faire, s’il n’a pas été sur les lieux?
121. A combien de mois de la découverte de la fraude peut-il demander action en désaveu?
122. Comment peut donc être interprété le fait qu’on lui a caché la naissance de l’enfant?
123. Qu’en est-il si le mari est mort avant d’avoir formé l’action?
124. Qui d’autre peut le faire à sa place?
125. A quelle condition les héritiers peuvent-ils former la même action?
126. Qui peut contester la légitimité de l’enfant, après la mort du mari?
127. Quand l’action des héritiers cesse-t-elle d’être recevable?
128. Si une période de six mois s’est écoulée à compter de l’époque où l’enfant se sera mis
en possession des biens prétendus paternels, l’action des héritiers est-elle encore
recevable?
129. Les héritiers peuvent-il former action en désaveu à six mois depuis qu’ils ont été
troublés par lui dans leur propre possession?
130. Que devient un acte extrajudiciaire s’il n’est pas suivi d’une action en justice?
131. Dans quel délai cette action en justice doit-elle avoir lieu?
132. Quelle condition doit remplir, pour ainsi dire, la contestation de légitimité de la part des
héritiers, pour qu’elle ait des chances de réussite?
133. Comment seront considérés tant le désaveu de la part du mari que la contestation de
légitimité de la part des héritiers, s’ils ne sont pas suivis d’une action en justice?
134. Contre qui est dirigée l’action en désaveu?
135. En présence de qui cela a-t-il lieu?
136. Par qui est désigné ce tuteur ad hoc?
137. Quel juge désigne ce tuteur ad hoc?

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138. Qui pourra contester la paternité du mari?
139. Qu’est-ce que la mère pourra contester, même en l’absence de désaveu?
140. Pourquoi la mère aura-t-elle intérêt à le faire?
141. A quelle fin y procéderait la mère?
142. Qu’est-ce qu’elle envisage de faire, après dissolution du mariage?
143. Avec qui cela veut-il dire qu’elle a l’intention de se remarier?
144. Qu’est-ce que la mère doit faire, si elle projette de se remarier avec le véritable père de
l’enfant?
145. Dans quels cas la paternité hors mariage peut-elle être judiciairement déclarée?
146. A quelle époque celle de l’enlèvement ou du viol doit-elle se rapporter?
147. Quelles manoeuvres peuvent induire la séduction?
148. Des lettres ou écrits peuvent-ils établir la paternité d’une manière non équivoque?
149. L’état de concubinage peut-il déterminer la déclaration de la paternité hors mariage?
150. Comment doivent être ces relations, à défaut de communauté de vie?
151. Peut-on y procéder, si le père a pourvu ou participé à l’entretien, à l’éducation ou à
l’établissement de l’enfant en qualité de père?
152. Quand l’action en recherche de paternité ne sera-t-elle pas recevable?
153. L’inconduite notoire de la mère est-elle compatible avec l’action en recherche de
paternité?
154. Mais si elle a eu commerce avec un autre individu?
155. Quel examen peut prouver la paternité de cet individu?
156. Si le père prétendu était éloigné du domicile, peut-on lui opposer une telle action?
157. Si par l’effet de quelque accident, il a été dans l’impossibilité physique d’être le père,
peut-on former contre lui une action en recherche de paternité?
158. A qui appartient l’action?
159. Qui a qualité pour exercer cette action, pendant la minorité de l’enfant?
160. Mais si la mère elle-même est mineure?
161. Comment sera intentée l’action, si la mère n’a pas reconnu l’enfant?
162. Quelle suite donne-t-on à l’action si la mère est morte?
163. Mais si elle se trouve dans l’impossibilité de manifester sa volonté?
164. Conformément aux dispositions de quel article l’action pourra-t-elle être intentée?
165. Contre qui est exercée l’action en recherche de paternité?
166. Cette action est-elle exercée seulement contre le père prétendu?
167. Peut-on exercer cette action contre les héritiers? Pouvez-vous dire pourquoi?
168. Comment va-t-on procéder, si les héritiers ont renoncé à la succession?
169. Contre qui va-t-on exercer cette action, si les héritiers renoncent à la succession?
170. Quelle action peut-on exercer contre le père prétendu ou contre ses héritiers?
171. Dans quel délai cette action peut-elle être exercée?
172. Qu’est-ce qui arrive si cette action n’est pas exercée durant cet intervalle?
173. Quelles autres possibilités prévoit l’article 340?
174. Jusqu’à l’expiration de quel intervalle peut-elle être exercée?
175. La cessation du concubinage ou des actes de participation à l’entretien et à l’éducation
de l’enfant peut-elle être suivie d’une action en recherche de paternité?
176. Qu’est-ce qui se passe si cette action n’est pas exercée pendant la minorité de l’enfant?
177. Quand l’enfant peut-il l’exercer lui-même?
178. Peut-il y procéder avant sa majorité?
179. Dans quel délai de sa majorité peut-il le faire?
180. A quoi le tribunal peut-il condamner le père?
181. A la demande de qui le tribunal peut agir en ce sens?

69
182. Qu’est-ce que le père devrait rembourser, après cette condamnation?
183. Est-ce que ce remboursement pourrait porter préjudice aux dommages-intérêts auxquels
la mère pourrait prétendre?
184. A quoi d’autre la mère peut-elle prétendre, en plus du dit remboursement?
185. Ce remboursement est tout ce à quoi la mère peut prétendre?
186. Le fait d’être remboursée empêchera la mère d’obtenir des dommages et intérêts?
187. Par application de quels articles pourrait-elle y prétendre?
188. Sur quoi statue le tribunal, certes, s’il y a lieu?
189. Le tribunal statue-t-il uniquement sur l’attribution du nom?
190. Qui statue sur l’autorité parentale?
191. Conformément à quels articles le tribunal statuera-t-il là-dessus?
192. Que pourront faire les juges, même s’ils rejettent la demande?
193. Qu’est-ce qu’ils pourront allouer à l’enfant, faute d’accueillir l’action?
194. A quelle condition les juges pourront-ils accorder des subsides à l’enfant?
195. Quelles relations peuvent influer sur l’allocation de subsides à l’enfant?
196. Où sont prévues les conditions dans lesquelles les juges peuvent accorder ces subsides?
197. La recherche de la maternité est-elle admise?
198. Qu’est-ce que l’enfant qui exerce l’action devra prouver?
199. Par qui pourra être faite la preuve de la filiation?
200. Quels éléments peuvent s’avérer utiles dans ces circonstances?

UN PEU DE GRAMMAIRE

Le verbe date les événements, c’est-à-dire qu’il indique s’ils sont passés, présents ou
futurs.
IV. Comment le verbe marque la date.
Le verbe date les événements de deux façons :
1. Il peut situer l’événement par rapport au moment où l’on parle (Ex. : Lindberg effectua
cette traversée en 33 heures – cet événement est passé par rapport au moment où l’on
rappelle cet exploit). Ce sont les temps absolus.
2. Il peut aussi le situer par rapport à un autre événement qui est lui-même passé, présent ou
futur (Ex. : Lorsque le monde eut appris cet exploit, l’on cria au miracle, ou encore :
Lorsqu’on aura mis au point les moteurs atomiques, la vitesse et la portée…
augmenteront encore). Ce sont les temps relatifs.
L’on peut donc distinguer deux emplois du temps.

V. Première sorte de temps : les temps absolus.


Le plus souvent, on emploie le temps pour dater l’action par rapport au moment où
l’on parle.
1. Le temps qui exprime le moment où l’on parle est le présent (Ex. : Notre siècle est le
siècle de la vitesse).
2. Le temps qui exprime l’avenir par rapport au moment où l’on parle est le futur simple
(Ex. : La vitesse et la portée augmenteront).
3. Pour exprimer le passé par rapport au moment où l’on parle, on dispose à l’Indicatif de
trois temps : le passé simple, le passé composé et l’imparfait. Ces trois temps ne
s’emploient pas indifféremment.
a) Le passé simple exprime plutôt un passé lointain. Il marque des événements qui ont eu
lieu à un moment précis du passé (Ex. : En 1927, Lindberg effectua cette traversée).

70
b) Le passé composé exprime une action achevée dont les effets peuvent se prolonger
jusqu’au moment où l’on parle (Cf. : Depuis 1927, on a construit des appareils). Il en
résulte que ce temps est employé de préférence pour marquer une action récente (Ex. :
Déjà les satellites ont tourné autour de la Terre).

REMARQUE
Cependant, dans le langage parlé, on emploie de plus en plus le passé composé à la place du
passé simple dont les formes sont plus difficiles à retenir. Ainsi, l’on pourra dire : En
1927, Lindberg a effectué cette traversée.

c) L’imparfait, lui, exprime une action qui a duré un certain temps dans le passé. Grâce à
lui, on exprime aussi bien des actions lointaines (Ex. : Au Moyen Age, on allait de
Paris à Lyon en cinq jours) que des actions récentes (Ex. : On lisait ce matin dans les
journaux).

N. B. L’emploi de ces trois temps du passé permet de marquer les diverses phases d’un récit
ou de faire un historique précis d’une question.
Attention !
Un temps verbal n’exprime pas toujours la même date. Ainsi, le présent de l’Indicatif peut
exprimer un fait futur (Ex. : Je reviens tout de suite – futur proche).

Nous allons étudier maintenant un deuxième emploi des temps permettant de dater
l’action par rapport à une autre en indiquant que cette action a lieu en même temps avant ou
après elle. Ce sont les temps relatifs.

VI. Les actions contemporaines.


On peut marquer qu’une action se passe au même moment qu’une autre. (Ceci est
particulièrement facile lorsque l’un des deux termes exprime une action qui dure : imparfait,
présent ou futur simple) :
a) soit dans le passé (Ex. : Mon oncle l’aborda tandis qu’il mettait pied à terre).
b) soit dans le présent (Ex. : Mon oncle l’aborde tandis qu’il met pied à terre).
c) soit dans l’avenir (Ex. : Pendant que nos bêtes mangeront, nous déjeunerons).

VII. L’action antérieure.


Certains temps indiquent généralement que l’action qu’ils expriment se passe avant
une autre action, qu’elle lui est antérieure. Cette autre action peut être :
a) Passée. A l’indicatif, les temps qui marquent une action antérieure à une autre passée sont
le passé antérieur et le plus-que-parfait (Ex. : Lorsque je lui eus tout expliqué, il nous
rassura ; A peine étions-nous entrés qu’un homme arriva).
b) Future. Pour exprimer qu’une action future aura lieu avant une autre action future, on
emploie le futur antérieur (Ex. : Nous partirons lorsque nous aurons déjeuné).

VIII. L’action postérieure.


Enfin, d’autres temps indiquent que l’action se passe après une autre action, qu’elle lui
est postérieure :

71
a) soit dans le passé. Pour cela, on emploie le Conditionnel, qui a ici la valeur d’un futur
dans le passé (Ex. : Labruyère lui répondit qu’il y passerait le lendemain matin, cf. :
Labruyère lui répond qu’il y passera).
b) soit dans l’avenir. Il n’existe pas de temps spécial pour marquer qu’une action a lieu après
une autre dans l’avenir. Mais le futur simple peut jouer ce rôle quand on le considère par
rapport au futur antérieur (Ex. : Quand nous aurons déjeuné, nous partirons).

REMARQUES
Le plus-que-parfait, le passé antérieur et le futur antérieur ne datent pas toujours
l’action par rapport à une autre. Il arrive que ces temps datent l’action simplement par
rapport au moment où l’on parle. (Ex. : Et le drôle eut lapé le tout en un moment ; Sa
femme s’était foulé le pied ; Maintenant, cet arbre va disparaître : mon beau platane
aura vécu.).
Comment reconnaître que des temps datent l’action par rapport à une autre action ?
Dans ce cas, les verbes sont mis en relation généralement par des conjonctions :
a) On reliera deux actions qui se déroulent en même temps par tandis que, en même temps
que, lorsque, etc ;
b) On reliera une action ayant lieu avant une autre action par : après que, dès que, quand,
lorsque, etc ;
c) On reliera une action ayant lieu après une autre action par : avant que, quand, que, etc.
Par conséquent, dans l’analyse cherchez d’abord le sens de la conjonction qui relie les
deux verbes : elle vous renseignera sur la façon dont se situent les deux actions l’une
par rapport à l’autre.
Comment reconnaître un futur par rapport à un passé ? Je mets la phrase au présent. Si
le Conditionnel devient un futur de l’Indicatif, c’est qu’il s’agit bien d’un futur par
rapport à un passé. Sinon, c’est qu’il est un mode exprimant une action possible ou
imaginaire. (Ex. : On prévenait Pierre qu’il ne pourrait rentrer avant demain). Mise
au présent, la phrase devient : On prévient Pierre qu’il ne pourra rentrer avant
demain. Ici, le Conditionnel est bien un futur par rapport à un passé.
L’emploi de temps qui datent une action par rapport à une autre, permet de montrer
plusieurs actions qui ont lieu en même temps (Ex. : Pendant que nos bêtes
mangeaient, nous entrâmes à l’auberge), ou qui dépendent les unes des autres, ou qui
sont en relation les unes avec les autres (Ex. : Lorsque je lui eus bien tout expliqué, il
nous dit …). Ceci permet d’expliquer certaines actions par d’autres actions qui en sont
la cause (Ex. : Si je l’avais seulement blessé, il prendrait du large).
Ce procédé donne à un récit beaucoup d’unité. Il permet aussi de lui donner de la vie
en évoquant tout un tableau, tout un ensemble d’actions. Par contre, l’emploi exclusif
de verbes exprimant des actions séparées, donne à un récit quelque chose de haché et
de figé, comme dans la projection fixe où chaque vue est isolée.
Remarque : employez à bon escient le passé antérieur et le plus-que-parfait.
Le passé antérieur, quand il marque une action précédant une autre, indique que cette
action ne s’est produite qu’une fois à un moment du passé (Ex. : Lorsque je lui eus
tout expliqué, il nous dit…).
Le plus-que-parfait, quand il marque une action précédant une autre, indique souvent
une action qui s’est répété (Ex. : Quand elle avait lavé la vaisselle… elle quittait la
cuisine – elle le faisait chaque jour, aussi ne doit-on pas employer ces deux temps l’un
pour l’autre.

72
Résumé : la filiation est le lien juridique entre parents et enfants. Il y a plusieurs types
de filiation : filiation adoptive ou adoption ; filiation adultérine : filiation d’un enfant dont le
père ou la mère était, au temps de sa conception, engagé dans les liens du mariage avec une
autre personne ; filiation incestueuse : filiation caractérisant un enfant né de relations
incestueuses ; filiation légitime : filiation caractérisant les enfants conçus ou nés pendant le
mariage de leurs parents ; filiation naturelle : filiation caractérisant les enfants nés hors
mariage. Elle peut être adultérine ou simple, lorsque les parents n’étaient pas, à l’époque de la
conception, engagés dans des relations de mariage.

Conclusion. La filiation est donc le lien de parenté unissant l’enfant à son père
(filiation paternelle) ou à sa mère (filiation maternelle). On parle aussi de filiation
matrilinéaire et patrilinéaire.

Tests d’auto évaluation et contrôle

1. Dans le texte ci-après, classez en trois colonnes les verbes à l’imparfait, au passé simple et
au présent de l’Indicatif. Expliquez brièvement pourquoi ce temps est employé.
« L’onde est trompeuse comme la femme ; c’est pour cela qu’elle attire. Séduit par la
limpidité attrayante de ces flots qui venaient mourir si amoureusement sur le sable, et
brûlant de me reposer de deux jours de voyage fatigant, je me deshabillai à la hâte et me
précipitai comme je l’aurais fait dans un bain public. Juste cela ! Dieux vengeurs ! Je
revins à la surface de l’eau comme un homme qui a le tétanos, le corps en deux, les pieds
dans les oreilles. Et quelle tête ! comme l’échine d’un porc-épic. J’étais tout horripilé ;
l’estomac me rentrait dans le dos et les muscles de mon visage dansaient la gigue. Une,
deux ; je me dilatai et me poussai des bras pour regagner la rive, mais j’avais une
vingtaine de crampes dans les jambes. O ma patrie, quel danger tu courus ce jour-là ! »

2. Dans les phrases suivantes, relevez les verbes au présent de l’Indicatif et indiquez entre
parenthèses, après chacun d’eux, le temps qu’il exprime réellement.
Puis, le vieillard s’éloigne en traînant sa musique. Arrière, cria-t-elle, ou je te coupe le
bout du nez. Nous arrivons demain à Port-Said. Je viens de prendre un bain matinal. Cet
endroit de la côte, d’où l’on domine la mer, lui plaisait infiniment, et le bruit des vagues
l’enchantait.

3. Dans les phrases suivantes, relevez les verbes qui expriment une action qui a lieu avant une
autre. Indiquez entre parenthèses si cette action ne s’est produite qu’une fois ou si c’est, au
contraire, une action habituelle :
Quand la maison fut réchauffée, les enfants se glissèrent en bas du lit. Dès que j’eus
pénétré sous le couvert des arbres, je ralentis le pas pour ne pas buter contre les racines.
Dès que les réverbères furent allumés, on put voir que cette nuit même les feuilles
poussaient. A peine le soleil était-il levé qu’on aperçut l’ennemi. Quand il eut terminé, il
leva les bras au ciel.

4. Dans les phrases suivantes, relevez les verbes au Conditionnel et indiquez entre parenthèses
après chacun d’eux s’il est un mode exprimant une action incertaine ou s’il est un futur
dans le passé :
Je voyais avec crainte le moment où je serais interrogé. Je crois que je m’entendrai bien
avec vous. J’ai promis à Michel que j’irais à la pêche avec lui. L’animal était alerté, prêt
à se mettre sur pied dès que ce danger deviendrait menaçant. Il paraît que le ministre des
73
finances démissionnerait : il avait déjà prévenu la semaine dernière qu’il s’en irait
bientôt. Il aurait déjà remis sa lettre de démission. Si j’étais riche, j’achèterais une belle
voiture. Sur ces traits enfantins fortement maquillés, se superposa à cet instant l’image de
la vieille femme qu’elle deviendrait.

74
Chapitre VII. DE LA FILIATION ADOPTIVE

I. De l’adoption plénière
1. Des conditions requises pour l’adoption plénière.

Art. 343. L’adoption peut être demandée après cinq ans de mariage par deux époux non
séparés de corps.
Art. 343-1. L’adoption peut être aussi demandée par toute personne âgée de plus de trente
ans.
Art. 343-2. La condition prévue à l’article précédent n’est pas exigée en cas d’adoption de
l’enfant du conjoint.
Art. 344. Les adoptants doivent avoir quinze ans de plus que les enfants qu’ils se proposent
d’adopter. Si ces derniers sont les enfants de leur conjoint, la différence d’âge exigée
n’est que de dix ans.
Art. 345. L’adoption n’est permise qu’en faveur des enfants âgés de moins de quinze ans,
accueillis au foyer du ou des adoptants depuis au moins six mois.
Toutefois, si l’enfant a plus de quinze ans et a été accueilli avant d’avoir atteint cet âge
par des personnes qui ne remplissaient pas les conditions légales pour adopter ou s’il a
fait l’objet d’une adoption simple avant d’avoir atteint cet âge, l’adoption plénière
pourra être demandée, si les conditions en sont remplies, pendant toute la minorité de
l’enfant.
S’il a plus de treize ans, l’adopté doit consentir personnellement à son adoption
plénière.
Art. 347. Peuvent être adoptés :
1. Les enfants pour lesquels les père et mère ou le conseil de famille ont valablement
consenti à l’adoption ;
2. Les pupilles de l’Etat ;
3. Les enfants déclarés abandonnés dans les conditions prévues par l’article 350.
Art. 348. Lorsque la filiation d’un enfant est établie à l’égard de son père et de sa mère, ceux-
ci doivent consentir l’un et l’autre l’adoption.
Si l’un des deux est mort ou dans l’impossibilité de manifester sa volonté, s’il a perdu
ses droits d’autorité parentale, le consentement de l’autre suffit.
Art. 348-3. Le consentement à l’adoption est donné par acte authentique devant le juge du
tribunal d’instance du domicile ou de la résidence de la personne qui consent, ou
devant un notaire français ou étranger, ou devant les agents diplomatiques ou
consulaires français. Il peut également être reçu par le service d’aide sociale à
l’enfance, lorsque l’enfant lui a été remis.
Le consentement à l’adoption peut être rétracté pendant trois mois. La rétractation doit
être faite à la personne ou au service de qui a reçu le consentement à l’adoption. La
remise de l’enfant à ses parents sur demande, même verbale, vaut également preuve de
la rétractation.
Si, à l’expiration du délai de trois mois, le consentement n’a pas été rétracté, les
parents peuvent encore demander la restitution de l’enfant à condition que celui-ci
n’ait pas été placé en vue de l’adoption. Si la personne qui l’a recueilli refuse de le
rendre, les parents peuvent saisir le tribunal qui apprécie, compte tenu de l’intérêt de
l’enfant, s’il y a lieu d’en ordonner la restitution. La restitution rend caduc le
consentement à l’adoption.

75
Art. 348-4. Les père et mère ou le conseil de famille peuvent consentir à l’adoption de
l’enfant en laissant le choix de l’adoptant au service de l’aide sociale à l’enfance ou à
l’oeuvre d’adoption autorisée qui recueillerait provisoirement l’enfant.
Art. 348-5. Sauf le cas où il existe un lien de parenté ou d’alliance jusqu’au sixième degré
inclus entre l’adoptant et l’adopté, le consentement à l’adoption des enfants de moins
de deux ans n’est valable que si l’enfant a été effectivement remis au service de l’aide
sociale à l’enfance ou à une oeuvre d’adoption autorisée.
Art. 348-6. Le tribunal peut prononcer l’adoption s’il estime abusif le refus de consentement
opposé par les parents légitimes et naturels ou par l’un d’eux seulement, lorsqu’ils se
sont désintéressés de l’enfant au risque d’en compromettre la santé ou la moralité. Il
en est de même en cas de refus abusif de consentement du conseil de famille.
Art. 349. Pour les pupilles de l’Etat dont les parents n’ont pas consenti à l’adoption, le
consentement est donné par le conseil de famille de ces pupilles.
Art. 350. L’enfant recueilli p ar un particulier, une oeuvre privée ou un service de l’aide
sociale à l’enfance, dont les parents se sont manifestement désintéressés pendant
l’année qui précède l’introduction de la demande en déclaration d’abandon, peut être
déclaré abandonné par le tribunal de grande instance.
Sont considérés comme s’étant manifestement désintéressés de leur enfant les parents
qui n’ont pas entretenu avec lui les relations nécessaires au maintien de liens affectifs.
La simple rétractation du consentement à l’adoption, la demande de nouvelles ou
l’intention exprimée mais non suivie d’effet de reprendre l’enfant n’est pas une
marque d’intérêt suffisante pour motiver de plein droit le rejet d’une demande en
déclaration d’abandon.
L’abandon n’est pas déclaré si, au cours du délai prévu au premier alinéa du présent
article, un membre de la famille a demandé à assumer la charge de l’enfant et si cette
demande est jugée conforme à l’intérêt de ce dernier.
Lorsqu’il déclare l’enfant abandonné, le tribunal délègue par la même décision les
droits d’autorité parentale sur l’enfant au service de l’aide sociale à l’enfance, à
l’établissement ou au particulier gardien de l’enfant.
La tierce opposition n’est recevable qu’en cas de dol, de fraude ou d’erreur sur
l’identité de l’enfant.

II. Du placement en vue de l’adoption plénière et du jugement d’adoption plénière.


Art. 351. Le placement en vue de l’adoption est réalisé par la remise effective aux futurs
adoptants d’un enfant pour lequel il a été valablement et définitivement consenti à
l’adoption, d’un pupille de l’Etat ou d’un enfant abandonné par décision judiciaire.
Lorsque la filiation de l’enfant n’est pas établie, il ne peut y avoir de placement en vue
de l’adoption pendant un délai de trois mois à compter du recueil de l’enfant.
Le placement ne peut avoir lieu lorsque les parents ont demandé la restitution de
l’enfant tant qu’il n’a pas été statué sur le bien-fondé de cette demande à la requête de
la partie la plus diligente.
Art. 352. Le placement en vue de l’adoption met obstacle à toute restitution de l’enfant à sa
famille d’origine. Il fait échec à toute déclaration de filiation et à toute reconnaissance.
Si le placement en vue de l’adoption cesse ou si le tribunal a refusé de prononcer
l’adoption, les effets de ce déplacement sont rétroactivement résolus.
Art. 353. L’adoption est prononcée à la requête de l’adoptant par le tribunal de grande
instance qui vérifie si les conditions de la loi sont remplies et si l’adoption est
conforme à l’intérêt de l’enfant. Dans le cas où l’adoptant a des descendants, le
tribunal vérifie en outre si l’adoption n’est pas de nature à compromettre la vie

76
familiale. Si l’adoptant décède, après avoir régulièrement recueilli l’enfant en vue de
son adoption, la requête peut être présentée en son nom par le conjoint survivant ou
l’un des héritiers de l’adoptant. Le jugement prononçant l’adoption n’est pas motivé.
Art. 354. Dans les quinze jours de la date à laquelle elle est passée en force de chose jugée, la
décision prononçant l’adoption plénière est transcrite sur les registres de l’état civil du
lieu de naissance de l’adopté, à la requête du procureur de la République. La
transcription énonce le jour, l’heure et le lieu de la naissance, le sexe de l’enfant ainsi
que ses prénoms, tels qu’ils résultent du jugement d’adoption, les prénoms, noms, date
et lieu de naissance, profession et domicile du ou des adoptants. Elle ne contient
aucune indication relative à la filiation réelle de l’enfant. La transcription tient lieu
d’acte de naissance à l’adopté.
L’acte de naissance originaire et le cas échéant, l’acte de naissance établi en
application de l’article 58 sont, à la diligence du procureur de la République, revêtus
de la mention « adoption » et considérés comme nuls.

III. Des effets de l’adoption plénière.


Art. 355. L’adoption produit ses effets à compter du jour du dépôt de la requête en adoption.
Art. 356. L’adoption confère à l’enfant une filiation qui se substitue à sa filiation d’origine :
l’adopté cesse d’appartenir à sa famille par le sang, sous réserve des prohibitions au
mariage visées aux articles 161 à 164. Toutefois, l’adoption de l’enfant du conjoint
laisse subsister sa filiation d’origine à l’égard de ce conjoint et de sa famille. Elle
produit, pour le surplus, les effets d’une adoption par deux époux.
Art. 357. L’adoption confère à l’enfant le nom de l’adoptant et, en cas d’adoption par deux
époux, le nom du mari. Sur la demande du ou des adoptants, le tribunal peut modifier
les prénoms de l’enfant. Si l’adoptant est une femme mariée, le tribunal peut, dans le
jugement d’adoption, décider du consentement du mari de l’adoptante que le nom de
ce dernier sera conféré à l’adopté ; si le mari est décédé ou dans l’impossibilité de
manifester sa volonté, le tribunal apprécie souverainement après avoir consulté les
héritiers du mari ou ses successibles les plus proches.
Art. 358. L’adopté a, dans la famille de l’adoptant, les mêmes droits et les mêmes obligations
qu’un enfant légitime.
Art. 359. L’adoption est irrévocable.

IV. De l’adoption simple.


Des conditions requises et du jugement.

Art. 360. L’adoption simple est permise quel que soit l’âge de l’adopté. Si l’adopté est âgé de
plus de quize ans, il doit consentir personnellement à l’adoption.
Art. 361. Les dispositions des articles 343 à 344, 346 à 350, 353-1 sont applicables à
l’adoption simple.
Art. 362. Dans les quinze jours de la date à laquelle elle est passée en force de chose jugée, la
décision prononçant l’adoption simple est mentionnée ou transcrite sur les registres de
l’état civil à la requête du procureur de la République.

V. Des effets de l’adoption simple

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Art. 363. L’adoption simple confère le nom de l’adoptant à l’adopté en l’ajoutant au nom de
ce dernier. Le tribunal peut toutefois décider que l’adopté ne portera que le nom de
l’adoptant.
Art. 364. L’adopté reste dans sa famille d’origine et y conserve tous ses droits, notamment
ses droits héréditaires. Les prohibitions au mariage prévus aux articles 161 à 164 du
présent code s’appliquent entre l’adopté et sa famille d’origine.
Art. 365. L’adoptant est seul investi à l’égard de l’adopté de tous les droits d’autorité
parentale, inclus celui de consentir au mariage de l’adopté, à moins qu’il ne soit le
conjoint du père ou de la mère de l’adopté ; dans ce cas, l’adoptant a l’autorité
parentale concurremment avec son conjoint, mais celui-ci en conserve l’exercice. Les
droits d’autorité parentale sont exercés par le ou les adoptants dans les mêmes
conditions qu’à l’égard de l’enfant légitime. Les règles de l’administration légale et de
la tutelle de l’enfant légitime s’appliquent à l’adopté.
Art. 366. Le lien de parenté résultant de l’adoption s’étend aux enfants légitimes de l’adopté.
Le mariage est prohibé :
1. Entre l’adoptant, l’adopté et ses descendants ;
2. Entre l’adopté et le conjoint de l’adoptant, réciproquement entre l’adoptant et le
conjoint de l’adopté ;
3. Entre les enfants adoptifs du même individu ;
4. Entre l’adopté et les enfants de l’adoptant.
Néanmoins, les prohibitions au mariage portées aux 3-e et 4-e ci-dessus peuvent
être levées par dispense du Président de la République, s’il y a des causes graves.
La prohibition au mariage portée au 2-e ci-dessus peut être levée dans les mêmes
conditions lorsque la personne qui a créé l’alliance est décédée.
Art. 367. L’adopté doit des aliments à l’adoptant s’il est dans le besoin et, réciproquement,
l’adoptant doit des aliments à l’adopté. L’obligation de se fournir des aliments
continue d’exister entre l’adopté et ses père et mère. Cependant, les père et mère de
l’adopté ne sont tenus de lui fournir des aliments que s’il ne peut les obtenir en
l’adoptant.
Art. 368. L’adopté et ses descendants légitimes ont dans la famille de l’adoptant les mêmes
droits successoraux qu’un enfant légitime, sans acquérir cependant la qualité d’héritier
réservataire à l’égard des ascendants de l’adoptant.
Art. 369. L’adoption conserve tous ses effets, nonobstant l’établissement ultérieur d’un lien
de filiation.
Art. 370. S’il est justifié de motifs graves, l’adoption peut être révoquée, à la demande de
l’adoptant ou de l’adopté. La demande de révocation faite par l’adoptant n’est
recevable que si l’adopté est âgé de plus de quinze ans.
Lorsque l’adopté est mineur, les père et mère par le sang ou, à leur défaut, un membre
de la famille d’origine jusqu’au degré de cousin germain inclus, peuvent également
demander la révocation.
Art. 370-1. Le jugement révoquant l’adoption doit être motivé. Son dispositif est mentionné
en marge de l’acte de naissance ou de la transcription du jugement d’adoption, dans
les conditions prévues à l’article 362.
Art. 370-2. La révocation fait cesser pour l’avenir tous les effets de l’adoption.

VOCABULAIRE

A moins que : excepté si, sauf au cas où.


Accueilli au foyer de l’adoptant : reçu, hébergé par lui.

78
Si les conditions en sont remplies : si on satisfait aux conditions requises.
Pupilles de l’Etat : enfant dont la collectivité publique a la responsabilité totale.
Le service de l’aide sociale à l’enfance : qui s’occupe de la protection des enfants.
Sur demande verbale : sans documents écrits.
Cela vaut preuve de : cela équivaut à.
Saisir le tribunal d’une affaire : porter devant une juridiction.
Demande d’avis de réception : demander confirmation de la réception de la lettre.
Laisser le choix de l’adoptant au service de l’aide sociale à l’enfance : permettre à ce
service de choisir l’adoptant convenable.
Sauf les cas où : excepté les cas où.
Un lien de parenté : un rapport entre les divers parents.
Enfant recueilli par un particulier : reçu, hébergé.
Rétractation du consentement à l’adoption : fait de revenir, en vue d’en détruire les effets
juridiques, sur un acte qu’on avait volontairement accompli.
La demande de nouvelles : le fait de s’intéresser de quelqu’un.
Demande en déclaration d’abandon : demande permettant l’adoption ultérieure d’un enfant
abandonné.
Un particulier gardien de l’enfant : une personne, et non pas une institution publique.
En cas de dol : en cas de vol, d’escroquerie.
Il a été consenti à l’adoption : l’adoption a reçu le consentement des parties.
Le recueil d’un enfant : le fait de recevoir, d’héberger.
Il ne peut y avoir de placement en vue de l’adoption : l’adoption est incompatible avec de
tels placements.
La partie la plus diligente : la plus active, insistante.
Mettre obstacle à : s’opposer à.
Faire échec à une déclaration : l’empêcher de se réaliser.
Cette décision est passée en force de chose jugée : a reçu force de chose jugée.
A la diligence du procureur : sur la demande, sur l’initiative, à la requête de.
Le dépôt de la requête en adoption : le fait de déposer une telle demande.
L’adopté cesse d’appartenir à sa famille par le sang : à sa famille initiale, originaire
Le tribunal apprécie souverainement : sans être influencé par personne, en toute liberté et
indépendance.
Ses successibles les plus proches : 1. Qui est apte à recueillir une succession ; 2. Héritier
présomptif.
Concurremment avec : 1. Conjointement, de concert ; 2. Simultanément.
Il en conservera l’exercice : il ne perdra pas le droit d’exercer cela.
L’adopté doit des aliments à l’adoptant : doit pourvoir aux nécessités des parents.
Héritier réservataire à l’égard de : la personne qui a droit à la réserve légale.
Les père et mère par le sang : qui sont ses vrais parents, de l’amour de qui il est né.

QUESTIONNAIRE

1. Par qui peut être demandée l’adoption?


2. A combien d’années du mariage peut-on demander l’adoption?
3. Lequel des époux peut faire cette demande?
4. Qu’est-ce qui relie les deux époux?
5. Quelle séparation empêche les époux de faire une telle demande?
6. Deux époux séparés de corps peuvent-ils faire cette demande?

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7. Par qui d’autre peut être demandée l’adoption?
8. Quelle condition doit remplir cette personne?
9. Quel âge lui permet de demander une adoption?
10. Quelle mention doit-on faire si l’adoptant est marié et non séparé de corps?
11. Quel consentement est nécessaire à l’adoptant marié et non séparé de corps?
12. Ce consentement est-il encore nécessaire quand le conjoint est dans l’impossibilité de
manifester sa volonté?
13. Dans quelle situation peut-on se passer du consentement du conjoint?
14. Quelle exception est admise à l’égard du conjoint de l’adoptant marié?
15. Quand peut-on ne pas respecter la condition d’âge?
16. La condition d’âge est-elle exigée en cas d’adoption de l’enfant du conjoint?
17. Quelle adoption ne tient pas compte de cette condition d’âge?
18. L’adoption de quel enfant rend-elle caduque la condition d’âge?
19. Est-il obligatoire d’avoir plus de trente ans pour pouvoir adopter l’enfant de son conjoint?
20. Quel âge doivent avoir les adoptants par rapport aux enfants qu’ils se proposent
d’adopter?
21. Quelle différence d’âge doit séparer les adoptés de leurs adoptants?
22. La même différence d’âge est-elle obligatoire et valable dans le cas des enfants de leur
conjoint?
23. Quelle est la différence d’âge requise dans le cas des enfants du conjoint?
24. Une différence d’âge doit-elle subsister, même lorsqu’il s’agit de l’enfant / les enfants du
conjoint?
25. Qui peut en décider autrement, mais d’un point de vue légal et juridique?
26. L’adoption est-elle possible lorsque la différence d’âge n’est pas celle requise?
27. Pourquoi est-ce le tribunal qui peut prononcer cette adoption?
28. Pour quels motifs le tribunal peut-il prononcer l’adoption respective?
29. En faveur de quels enfants est permise l’adoption?
30. Quelle condition d’âge doivent remplir les adoptés?
31. Quel séjour doivent-ils avoir passé chez leurs adoptants?
32. Y a-t-il un délai obligatoire, qu’adopté et adoptant doivent passer ensemble?
33. Peut-on adopter des enfants âgés de plus de quinze ans ?
34. Qu’en est-il des enfants de plus de quinze ans?
35. Le fait que les personnes, qui les avaient accueillis avant qu’ils n’atteignent l’âge de
quinze ans, ne remplissaient pas les conditions légales pour adopter?
36. Quel effet ou conséquence peut avoir le fait qu’il a fait l’objet d’une adoption plénière?
37. L’adoption plénière peut-elle être demandée dans les cas cités plus haut?
38. Quand pourra-t-on demander l’adoption plénière?
39. Quel est donc l’âge idéal pour l’adoption d’un enfant (du point de vue de l’enfant)?
40. Quand l’adopté doit-il consentir personnellement à son adoption plénière?
41. Quel âge donne le droit à l’enfant de consentir – ou non – à son adoption plénière?
42. A quelle adoption l’enfant âgé de plus de treize ans peut-il consentir?
43. Qu’est-ce que l’âge de treize ans signifie pour l’enfant adopté?
44. L’enfant a-t-il le droit de s’y opposer ? A partir de quel âge?
45. Quels enfants peuvent être adoptés?
46. Les enfants pour lesquels les père et mère ou le conseil de famille ont valablement
consenti à l’adoption sont-ils les seuls à pouvoir être adoptés?
47. Quels autres enfants, autres que les pupilles d’Etat, peut-on encore adopter?
48. Qui doit consentir si la filiation de l’enfant est établie à l’égard de son père et de sa mère?
49. Lequel des époux doit consentir à l’adoption dans ce cas?

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50. Un seul parent – père ou mère – peut y consentir?
51. Dans quelles conditions?
52. Que fait-on au cas où l’un des époux est mort ou dans l’impossibilité de manifester sa
volonté?
53. Qu’en est-il de l’époux qui a perdu ses droits d’autorité parentale?
54. La perte de l’autorité parentale permet-elle qu’on donne son consentement?
55. Quel empêchement peut entraver l’un des époux à exercer ce droit?
56. Le consentement d’un seul époux suffit-il?
57. Comment est donné ce consentement?
58. Par quel acte est donné ce consentement?
59. Devant qui doit-on donner ce consentement?
60. Quel juge pourra recevoir cet acte?
61. Qui d’autre que le juge respectif peut recevoir cet acte?
62. Devant qui d’autre que les juge ou notaire, peut-on le faire?
63. Quel service spécialisé peut recevoir des actes pareils?
64. Dans quelle condition ce service peut-il recevoir cet acte?
65. A qui l’enfant doit-il être remis pour que le service de l’aide sociale à l’enfance puisse
recevoir cet acte?
66. Dans quel délai le consentement à l’adoption peut-il être rétracté?
67. Quel consentement peut-on rétracter dans un délai de trois mois?
68. Comment doit être faite cette rétractation?
69. Peut-on faire cette rétractation par demande verbale?
70. Que suppose l’envoi de cette lettre recommandée?
71. A qui doit être adressé l’avis de réception?
72. Quelle valeur peut avoir la demande verbale?
73. Quelle est la plus simple preuve de rétractation?
74. A quelle condition les parents peuvent-ils demander la restitution de l’enfant même au-
delà du délai de trois mois?
75. Quelle pourrait être la raison invoquée?
76. Quelle sorte de placement peut favoriser la demande de restitution?
77. Qui peut faire cette demande, même après les trois mois prévus?
78. Qu’est-ce qui se passe, si la personne qui l’a recueilli refuse de le rendre?
79. Qui pourra décider ou non d’en ordonner la restitution?
80. De quoi le tribunal doit-il tenir compte absolument?
81. De l’intérêt de qui le tribunal doit-il tenir absolument compte?
82. Qu’est-ce qui rend caduc le consentement à l’adoption?
83. Par quoi le consentement à l’adoption est-il rendu caduc?
84. A qui les père et mère ou le conseil de famille peuvent-ils laisser le choix de l’adoptant?
85. Qui d’autre que les père et mère ou le conseil de famille peut procéder au choix de
l’adoptant?
86. Quel service peut choisir l’adoptant pour les père et mère ou le conseil de famille?
87. Est-ce le seul service qui peut s’en occuper et recueillir provisoirement l’enfant?
88. Quelle qualité doit remplir cette oeuvre d’adoption?
89. Doit-elle être autorisée ou non?
90. Pendant combien de temps le service mentionné ou l’oeuvre d’adoption autorisée peuvent-
ils recueillir l’enfant?
91. Dans quel cas l’adoption des enfants de moins de deux ans est-elle valable?
92. Quel degré de parenté ou d’ alliance doit-il y avoir pour que cette adoption puisse se faire
/ soit valable / faisable / possible?

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93. Cela suffit-il pour l’adoption d’un tel enfant?
94. A qui doit être remis en préalable l’enfant?
95. Peut-on le remettre à ce service ou à cette oeuvre formellement / pour la forme?
96. Comment doit être donc cette remise?
97. Quand le tribunal considère-t-il le refus de consentement abusif?
98. Le tribunal peut-il prononcer l’adoption, si les parents s’y opposent? A quelle condition?
99. Le refus de consentement donné par des parents qui se sont désintéressés de l’enfant au
risque d’en compromettre la santé ou la moralité, est-il valable / pris en considération?
100. Le désintéressement des parents affecte seulement la santé de l’enfant?
101. Que peut-on dire du moral d’un enfant dont ses parents se désintéressent?
102. Quel risque peut entraîner le désintéressement des parents?
103. Comment le tribunal peut-il savoir que les parents se sont désintéressés de leur enfant?
104. Le refus de consentement du conseil de famille sera-t-il considéré comme différent et
valable, dans les mêmes conditions?
105. Qui donnera le consentement pour les pupilles de l’Etat pour qui les parents n’ont pas
consenti à l’adoption?
106. Le refus des parents peut-il constituer un frein définitif à l’adoption?
107. Grâce à qui l’adoption d’un tel enfant sera-t-elle possible?
108. Le consentement du conseil de famille peut-il suppléer au refus des parents?
109. Quelle est l’importance du conseil de famille, dans un cas pareil?
110. Par qui un enfant peut-il être déclaré abandonné?
111. Le tribunal d’instance peut-il statuer dans cette affaire?
112. Quels enfants peuvent être déclarés abandonnés?
113. Suffit-il que l’enfant soit recueilli par un particulier, une oeuvre privée ou un service de
l’aide sociale à l’enfance pour qu’il soit déclaré abandonné?
114. Quelle doit avoir été l’attitude de ses parents?
115. Pendant quel intervalle les deux parents doivent s’être manifestement désintéressés de
l’enfant?
116. Comment doit avoir été le désintérêt des parents?
117. Qu’est-ce que la dite période / intervalle doit précéder?
118. Qu’est-ce que la loi française entend par « se sont manifestement désintéressés »?
119. Quels rapports ces parents eussent-ils dû entretenir avec leurs enfants?
120. Quels liens sont donc les plus importants aux yeux de la loi?
121. La simple rétractation du consentement à l’abandon suffit-elle pour motiver de plein
droit le rejet d’une demande en déclaration d’abandon?
122. La demande de nouvelles est-elle plus puissante que la simple rétractation?
123. De quoi ces pâles tentatives devraient-elle être suivies?
124. Est-il donc si simple que cela que d’obtenir le rejet d’une demande en déclaration
d’abandon?
125. Dans quelle situation l’abandon n’est pourtant pas déclaré?
126. Le tribunal peut-il déclarer l’abandon, si un membre de la famille demande à assumer la
charge de l’enfant?
127. Quand le tribunal admet-il cette demande?
128. A quoi doit-elle être conforme?
129. Quel intérêt a-t-on en vue à chaque fois?
130. Pour le bien de qui le tribunal décide-t-il?
131. Comment la dite demande doit-elle être considérée par le juge?
132. Qu’est-ce que le tribunal délègue par la décision consignant l’abandon de l’enfant?

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133. Comment l’enfant est-il déclaré, quand le tribunal délègue par la même décision les
droits d’autorité parentale sur l’enfant au service de l’aide sociale à l’enfance, à
l’établissement ou au particulier gardien de l’enfant ?
134. A qui le tribunal peut-il déléguer les droits d’autorité parentale sur l’enfant?
135. Quand la tierce opposition est-elle opposable?
136. Qu’est-ce qu’on peut opposer en cas de dol?
137. Que fera le tribunal en cas de fraude ou d’erreurs sur l’identité de l’enfant?
138. Comment réalise-t-on le placement en vue de l’adoption?
139. Quelle condition doit remplir l’enfant pour être remis aux futurs adoptants?
140. Qu’en est-il des pupilles de l’Etat ou des enfants abandonnés?
141. Comment consent-on valablement et défintivement à l’adoption?
142. Quelle décision peut rendre valable et définitif un consentement à l’adoption?
143. A qui doit-on remettre l’enfant en vue de l’adoption?
144. Que signifie donc « placement en vue de l’adoption »?
145. Comment procède-t-on lorsque la filiation de l’enfant n’est pas établie?
146. Peut-il y avoir placement en vue de l’adoption pour un enfant dont la filiation n’est pas
bien établie?
147. A quelle condition ce placement peut-il se produire?
148. Quel délai faut-il respecter à compter du recueil de l’enfant?
149. Peut-on donc procéder tout de suite au placement de l’enfant en vue de l’adoption?
150. Depuis quand court ce délai? Quel est son point de départ?
151. Qui peut empêcher ce placement?
152. Qui peut demander la restitution de l’enfant, donc annuler le placement?
153. Quand est-ce que le placement ne peut plus avoir lieu?
154. Est-ce que les parents ont d’office gain de cause?
155. Qui statuera sur le bien-fondé de cette demande?
156. A la requête de qui le fera-t-on?
157. A quoi met obstacle le placement en vue de l’adoption?
158. Qu’est-ce qui met obstacle à toute restitution de l’enfant?
159. A quoi ce placement peut-il faire échec?
160. Peut-on faire une déclaration de filiation après le placement en vue de l’adoption?
161. Le placement en vue de l’adoption peut-il cesser?
162. Est-ce que le tribunal peut refuser de prononcer l’adoption?
163. Qui peut refuser de prononcer l’adoption?
164. Quels sont les effets de ce placement?
165. Quand peuvent-ils être résolus?
166. Par qui est prononcée l’adoption?
167. A la requête de qui l’adoption est-elle prononcée?
168. Qui peut demander / requérir le prononcé de l’adoption?
169. Quel tribunal peut prononcer l’adoption?
170. N’importe quel tribunal peut prononcer l’adoption?
171. Qu’est-ce que ce tribunal vérifie d’abord?
172. Y a-t-il des conditions qui doivent être remplies?
173. Peut-on prononcer l’adoption si ces conditions ne sont pas remplies?
174. A l’intérêt de qui le tribunal de grande instance prononce-t-il l’adoption?
175. A quoi l’adoption doit-elle être conforme?
176. Qu’est-ce que le tribunal vérifie, si l’adoptant a des descendants?
177. Quelle institution vérifie cela?
178. Qui vérifie que l’adoption n’est pas de nature à compromettre la vie familiale?

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179. L’adoption peut-elle compromettre la vie familiale?
180. Quand cela est-il possible?
181. Qu’est-ce que la présence des descendants de l’adoptant détermine?
182. Qu’est-ce qui arrive si l’adoptant décède, après avoir régulièrement recueilli l’enfant en
vue de son adoption?
183. Par qui la requête peut être présentée en son nom?
184. Le conjoint survivant est-il le seul à pouvoir présenter la requête?
185. Est-il possible / prévu par la loi qu’un des héritiers de l’adoptant présente cette requête
au nom du décédé?
186. Quel jugement peut ne pas être motivé?
187. Le jugement prononçant l’adoption doit-il être motivé?
188. A la requête de qui la décision prononçant l’adoption sera-t-elle transcrite sur les
registres de l’état civil?
189. Dans quel délai cette décision peut-elle être inscrite sur les registres de l’état civil?
190. Sur quels registres sera transcrite la décision prononçant l’adoption?
191. Sur quels registres de l’état civil sera-t-elle transcrite, cette décision?
192. Peut-on la transcrire sur n’importe quel registre de l’état civil?
193. N’importe qui peut demander cela?
194. Quelles sont donc les coordonnées de base : celle de l’adoptant ou de l’adopté?
195. Qu’est-ce que la transcription énonce?
196. Est-ce qu’on y transcrit uniquement les coordonnés de l’adopté?
197. Quelles données transcrit-on concernant l’adoptant?
198. Cette transcription contient-elle des indications relatives à la filiation réelle de l’enfant?
199. Quelles indications y manquent absolument?
200. Y fait-on la moindre allusion à la filiation réelle de l’enfant?

I. Qu’est-ce que la modalité ?


C’est une catégorie du verbe qui lui permet, au moyen de formes spéciales (les modes)
de présenter l’événement qu’il exprime (passé, présent ou futur) :
1. soit comme certain, réel (Ex.: Il joue. Il bâtit une maison) ;
2. soit comme incertain ou irréel, c’est-à-dire seulement possible, probable (Ex.: Ne me
dérangez pas – peut-être va-t-on le déranger, quand même ; Cela pourrait changer
complètement le cours de la rivière – c’est possible, sans plus).
II. Il y a donc deux sortes de modes.
1. Ceux qui présentent les événements comme certains. C’est le rôle du mode Indicatif. Il
comprend huit temps : présent, imparfait, passé simple, passé composé, plus-que-parfait,
passé antérieur, futur simple, futur antérieur ;
2. Ceux qui présentent les événements comme plus ou moins incertains : ce sont le
Conditionnel, le Subjonctif et l’Impératif. Chacun d’eux comprend également un certain
nombre de temps présents, passés ou futurs.
III. Les trois modes de l’incertain.
Un événement paraît plus ou moins incertain lorsqu’il est soumis à une condition (Ex. :
Cela pourrait changer le cours de la rivière – si l’enfant déplace les cartes) ou lorsqu’il
est seulement voulu ou désiré, car il ne suffit pas de désirer ou de commander une chose
pour qu’elle se réalise (Ex. : N’allez pas mettre un pied dans la chambre – on peut passer
outre à la défense et y aller).
Chacun des trois modes de l’incertain permet d’exprimer des nuances particulières.

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1. Le Conditionnel permet d’imaginer les actions avant qu’elles se réalisent. Grâce à lui,
on peut se représenter ce qui se produirait si telle ou telle condition était remplie (Ex.:
Cela pourrait changer complètement le cours de la rivière).
Par suite, le Conditionnel permet d’exprimer certains sentiments en relation avec le fait
envisagé (Ex. : J’aurais peur, moi ! – colère, indignation) ;
2. Mais c’est surtout le Sujonctif qui permet d’exprimer les sentiments qu’on éprouve en
pensant à l’action (crainte, regret, doute, défi, désir, etc) (Ex.: C’est facile de mettre au-
dessus une montagne pour qu’il soit en-haut. Je doute que vous trouviez poète plus connu
que Racine) ;
3. Enfin, l’Impératif exprime notre volonté plus ou moins forte de voir telle ou telle
action se réaliser. Il permet de marquer ainsi toutes les nuances qui vont de l’ordre au
simple conseil (Ex.: Ne me dérangez pas. N’allez pas mettre un pied dans la chambre).

REMARQUES :

1. Un mode n’a pas toujours la même valeur.


a) Certains verbes à l’Indicatif peuvent exprimer une action plus ou moins incertaine (Ex. :
Si un policier survenait = il n’est pas sûr qu’il survienne). Ici, l’imparfait de l’Indicatif a la
valeur d’un Conditionnel.
b) Inversement, des modes de l’incertain peuvent exprimer parfois un fait certain, réel (Ex. :
Je regrette qu’il ne vienne plus).

2. Un mode passe-partout : l’Infinitif. Selon la phrase dans laquelle il se trouve, il peut


exprimer aussi bien l’action certaine que l’action incertaine (Ex.: Les voyageurs
commençaient à rassembler leurs bagages = ils rassemblaient. Me dresser procès-verbal !
= vous me dresseriez procès-verbal !).

N. B. Pour savoir la valeur exacte d’un mode verbal, il faut examiner de près le sens de la
phrase dans laquelle il est employé.

Règles d’usage :
1. Emploi du Conditionnel. Ne dites pas : « Si j’irais à Paris », mais « Si j’allais à Paris »
(Imparfait équivalant au Conditionnel).
Mais si la phrase est au tour interrogatif, vous emploierez le Conditionnel (Ex.: Je me
demande si j’irais à Paris) (C’est en réalité un futur dans le passé).
2. Emploi du Subjonctif et de l’Indicatif dans la proposition subordonnée. En principe, on
emploie l’Indicatif pour marquer une action certaine (Ex.: Il est certain qu’il viendra) et
le Subjonctif pour marquer une action possible (Ex.: Il est possible qu’il vienne).
Pour la même raison, on emploiera le Subjonctif après le verbe souhaiter (Ex.: Je
souhaite qu’il vienne) et l’Indicatif après le verbe espérer (quand on espère, on imagine
réalisé ce qu’on attend). (Ex.: J’espère qu’il viendra).
Le tour négatif pourra appeler le Subjonctif, car cette forme atténue la probabilité de
l’action (Ex.: Je n’espère pas qu’il vienne).

Résumé : l’adoption est la création par jugement d’un lien de filiation entre deux personnes
qui, sous le rapport du sang, peuvent être étrangères. Celui qui adopte un enfant, s’appelle
adoptant. Celui qui a fait l’objet d’une adoption s’appelle adopté. On dit aussi parfois
parent adoptif ou enfant adoptif.

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Conclusions. L’adoption est donc l’action d’adopter quelqu’un, acte juridique établissant
entre deux personnes : l’adoptant et l’adopté, des relations de droit analogues à celles qui
résultent de la paternité et de la filiation. L’adoption est plénière, lorsqu’elle suppose la
rupture des liens avec la famille d’origine, et simple, lorsqu’elle laisse subsister des liens
avec la famille d’origine.

Tests d’auto évaluation et contrôle


1. Dans la série de phrases suivantes, relevez les mots et expressions employés pour
exprimer des ordres. Indiquez entre parenthèses leur nature grammaticale (pour le verbe,
dire le mode et le temps).
« Dormons : il est minuit ! » « Téléphonez au pilote du courrier d’Europe. Qu’il vienne
me voir avant de partir ». « Va toujours ! Mets ton pied là. Ta main ici. Hardi ! ». «
Poum, dit papa, tu dîneras ce soir à table pour faire le quatorzième ».
2. Même exercice pour le texte suivant :
« M. Périer commandait net les ingénieurs et les hommes des bureaux : Rappelez-vous
vivement les consignes d’alerte. Prenez cinq ingénieurs pour relire ça… Avertir à tous les
degrés sans préciser le nombre des victimes. On donnera les certitudes à mesure qu’on
les aura. Amener à pied d’oeuvre l’approvisionnement de secours du groupe… Pour les
médecins, qu’il en vienne autant que les autres groupes peuvent en envoyer ».
3. Qu’exprime le Conditionnel dans les phrases suivantes : une action certaine ou une action
incertaine ? Indiquez-le entre parenthèses, après chaque verbe.
« Si l’on m’avait fait signe de me noyer, je me serais noyé pour elle ». « S’il faisait beau
demain, nous irions au chalet ». « Si j’avais de l’ argent, je m’achèterais un scooter ». «
Je voyais venir avec inquiétude le moment où je serais obligé de payer ». « On pourrait
vivre là-bas de noix de coco, de manioc, sous de simples toits de feuilles ». « Si la rivière
débordait, les maisons voisines seraient inondées ». « Toutes leurs promesses, leurs
paroles mielleuses seraient désormais inutiles ». « Pourquoi ne pas poursuivre tes
études ? Tu deviendrais un savant. Tu aurais une situation importante ». « Mon père
déclara qu’il viendrait bientôt à la maison ». « D’après le journal d’aujourd’hui, une
conférence à quatre aurait lieu prochainement. On y examinerait les grands problèmes en
suspens ».
4. Dans les phrases suivantes, mettez au mode convenable les verbes entre parenthèses :
« Que Madeleine me (revenir) avant un mois ». « J’espère que (être) guéri et souhaite
que vous (venir) avec nous au cinéma ». « Qu’importe que vous (être) le passé ! ». «
Pensez-vous qu’un citoyen (pouvoir) se soustraire à l’impôt ? ». « Il faut que je (retrouver)
ma mère ». « Je voudrais une boisson qui me (rafraîchir) ». « Je regrette que vous (ne
pas pouvoir) venir me voir ». « Il n’est pas étonnant que ce pays (devenir) de plus en plus
un désert ».
5. Construisez cinq phrases commençant par : Il faut que… Je souhaite que vous… Je désire
que tu… Je regrette que vous…
Verbes à utiliser : venir, prendre, partir, prendre, saluer, pouvoir, être.

N. B. Les phrases peuvent être simples, portant sur vos actions courantes, vos centres d’intérêt
ou vos domaines de référence.

86
Chapitre VIII. DE L’AUTORITÉ PARENTALE

I. De l’autorité parentale relativement à la personne de l’enfant.


Art. 371. L’enfant, à tout âge, doit honneur et respect à ses père et mère.
Art. 371-1. Il reste sous leur autorité jusqu’à sa majorité ou son émancipation.
Art. 371-2. L’autorité appartient aux père et mère pour protéger l’enfant dans sa sécurité, sa
santé et sa moralité. Ils ont à son égard droit et devoir de garde, de surveillance et
d’éducation.
Art. 371-3. L’enfant ne peut, sans permission des père et mère, quitter la maison familiale et
il ne peut en être retiré que dans les cas de nécessité que détermine la loi.
Art. 371-4. Les père et mère ne peuvent, sans motifs graves, faire obstacle aux relations
personnelles de l’enfant avec ses grands-parents. A défaut d’être d’accord entre les
parties, les modalités de ces relations sont réglées par le tribunal.
En considération de situations exceptionnelles, le tribunal peut accorder un droit de
correspondance ou de visite à d’autres personnes, parents ou non.
II. De l’exercice de l’autorité parentale
Art. 372-1. Si les père et mère ne parvenaient pas à s’accorder sur ce qu’exige l’intérêt de
l’enfant, la pratique qu’ils avaient précédemment pu suivre dans des occasions
semblables leur tiendrait lieu de règle. A défaut d’une telle pratique ou en cas de
contestation sur son existence ou son bien-fondé, l’époux le plus diligent pourra saisir
le juge des tutelles, qui statuera après avoir tenté de concilier les parties.
Art. 372-2. A l’égard des tiers de bonne foi, chacun des époux est réputé agir avec l’accord de
l’autre, quand il fait seul un acte usuel de l’autorité parentale relativement à la
personne de l’enfant.
Art. 373. Perd l’exercice de l’autorité parentale ou en est provisoirement privé celui des père
et mère qui se trouve dans l’un des cas suivants :
1. S’il est hors d’état de manifester sa volonté, en raison de son incapacité, de son
absence, de son éloignement ou de toute autre cause ;
2. S’il a consenti une délégation de ses droits selon les règles établies à la section III
du présent chapitre ;
3. S’il a été condamné sous l’un des divers chefs de l’abandon de famille, tant qu’il
n’a pas recommencé à assumer ses obligations pendant une durée de six mois au
moins ;
4. Si un jugement de déchéance ou de retrait a été prononcé contre lui, pour ceux de
ses droits qui lui ont été retirés.
Art. 373-1. Si l’un des père et mère décède ou se trouve dans l’un des cas énumérés par
l’article précédent, l’exercice de l’autorité parentale est dévolu en entier à l’autre.
Art. 373-2. Si les père et mère sont divorcés ou séparés de corps, l’autorité parentale est
exercée par celui d’entre eux à qui le tribunal a confié la garde de l’enfant, sauf le
droit de visite et de surveillance de l’autre.
Lorsque la garde a été confiée à un tiers, les autres attributs de l’autorité parentale
continuent d’être exercés par les père et mère. Mais le tribunal, en désignant un tiers
comme gardien provisoire, peut décider qu’il devra requérir l’ouverture d’une tutelle.
Art. 373-3. Le divorce ou la séparation de corps ne fait pas obstacle à la dévolution prévue à
l’article 373-1, lors même que celui qui des père et mère qui demeure en état d’exercer
l’autorité parentale aurait été privé de la garde par l’effet du jugement prononcé contre
lui.

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Néanmoins, le tribunal qui avait statué en dernier lieu sur la garde, pourra toujours être
saisi par la famille ou par le ministère public, afin de désigner un tiers comme gardien
de l’enfant, avec ou sans ouverture d’une tutelle, ainsi qu’il est dit à l’article
précédent.
Dans des circonstances exceptionnelles, le tribunal, qui statue sur la garde de l’enfant
après le divorce ou séparation de corps, pourra décider, du vivant même des époux,
qu’elle ne passera pas au survivant en cas de décès de l’époux gardien. Il pourra, dans
ce cas, désigner la personne à laquelle la garde sera provisoirement dévolue.
Art. 373-4. S’il ne reste plus ni père ni mère en état d’exercer l’autorité parentale, il y aura
lieu à l’ouverture d’une tutelle, ainsi qu’il est dit à l’article 390 ci-dessous.
Art. 374. Sur l’enfant naturel, l’autorité parentale est exercée par celui des père et mère qui
l’a volontairement reconnu, s’il n’a été reconnu que par l’un d’eux.
Si l’un et l’autre l’ont reconnu, l’autorité parentale est exercée en entier par la mère.
Le tribunal pourra, néanmoins, à la demande de l’un ou de l’autre, ou du ministère
public, décider qu’elle sera exercée soit par le père seul, soit par le père et la mère
conjointement, auxquels les articles 372 à 372-2 seront alors applicables, comme si
l’enfant était un enfant légitime.
Art. 374-1. Les mêmes règles sont applicables, à défaut de reconnaissance volontaire, quand
la filiation est établie par jugement, soit à l’égard des deux parents, soit l’égard d’un
seul d’entre eux.
Toutefois, en statuant sur l’une ou l’autre filiation, le tribunal peut toujours décider de
confier la garde provisoire à un tiers qui sera chargé de requérir l’organisation de la
tutelle.
Art. 374-2. Dans tous les cas prévus au présent titre, la tutelle peut être ouverte lors même
qu’il n’y aurait pas de biens à administrer. Elle est alors organisée selon les règles
prévues au titre X.
III. De l’assistance éducative
Art. 375. Si la santé, la sécurité ou la moralité d’un mineur non émancipé sont en danger, ou
si les conditions de son éducation sont gravement compromises, des mesures
d’ assistance éducative peuvent être ordonnées par la justice à la requête des père et
mère conjointement, ou de l’un d’eux, du gardien ou du tuteur, du mineur lui-même
ou du ministère public.
Art. 375-1. Le juge des enfants est compétent, à charge d’appel, pour tout ce qui concerne
l’asistance éducative. Il doit toujours s’efforcer de recueillir l’adhésion de la famille à
la mesure envisagée.
Art. 375-2. Chaque fois qu’il est possible, le mineur doit être maintenu dans son milieu
actuel. Dans ce cas, le juge désigne, soit une personne qualifiée, soit un service
d’observation, d’éducation ou de rééducation en milieu ouvert, en lui donnant mission
d’apporter aide et conseil à la famille, afin de surmonter les difficultés matérielles ou
morales qu’elle rencontre. Cette personne ou ce service est chargé de suivre le
développement de l’enfant et d’en faire rapport au juge périodiquement.
Le juge peut aussi subordonner le maintien de l’enfant dans son milieu à des
obligations particulières, telles que celle de fréquenter régulièrement un établissement
sanitaire ou d’éducation, ordinaire ou spécialisé, ou d’exercer une activité
professionnelle.
Art. 375-3. S’il est nécessaire de retirer l’enfant de son milieu actuel, le juge peut décider de
le confier :
1. A celui des père et mère qui n’en avait pas la garde ;
2. A un autre membre de la famille ou à un tiers digne de confiance ;

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3. A un service ou à un établissement sanitaire ou d’éducation, ordinaire ou
spécialisé ;
4. Au service départemental de l’aide social à l’enfant.
Toutefois, lorsqu’une requête en divorce a été présentée ou un jugement de divorce
rendu entre les père et mère, ces mesures ne peuvent être prises que si un fait nouveau,
de nature à entraîner un danger pour le mineur s’est révélé postérieurement à la
décision statuant sur la garde de l’enfant. Elles ne peuvent faire obstacle à la faculté
qu’aura le tribunal de décider, par application de l’article 302, à qui l’enfant devra être
confié. Les mêmes règles sont applicables à la séparation de corps.
Art. 375-4. Dans les cas spécifiés aux 1°, 2°, 3° de l’article précédent, le juge peut charger,
soit une personne qualifiée, soit un service d’observation, d’éducation ou de
rééducation en milieu ouvert d’apporter aide et conseil au gardien ainsi qu’à la famille
et de suivre le développement de l’enfant.
Dans tous les cas, le juge peut assortir la remise de l’enfant des mêmes modalités que
sous l’article 375-2, deuxième alinéa. Il peut aussi décider qu’il lui sera rendu compte
périodiquement de la situation de l’enfant.
Art. 375-5. A titre provisoire, mais à charge d’appel, le juge peut, pendant l’instance, soit
ordonner la remise provisoire du mineur à un centre d’accueil ou d’observation; soit
prendre l’une des mesures prévues aux articles 375-3 et 375-4.
En cas d’urgence, le procureur de la République du lieu où le mineur a été trouvé a le
même pouvoir, à charge de saisir dans les huit jours le juge compétent, qui
maintiendra, modifiera ou rapportera la mesure.
Art. 375-6. Les décisions prises en matière d’assistance éducative peuvent être, à tout
moment, modifiées ou rapportées par le juge qui les a rendues soit d’office, soit à la
requête des père et mère conjointement, ou de l’un d’eux, du gardien ou du tuteur, du
mineur lui-même ou du ministère public.
Art. 375-7. Les père et mère dont l’enfant a donné lieu à une mesure d’assistance éducative,
conservent sur lui leur autorité parentale et en exercent tous les attributs qui ne sont
pas inconciliables avec l’application de la mesure. Ils ne peuvent émanciper l’enfant
sans autorisation du juge des enfants, tant que la mesure d’assistance éducative reçut
application.
S’il a été nécessaire de placer l’enfant hors de chez ses parents, ceux-ci conservent un
droit de correspondance et un droit de visite. Le juge en fixe les modalités et peut
même, si l’intérêt de l’enfant l’exige, décider que l’exercice de ces droits, ou de l’un
d’eux, sera provisoirement suspendu.
Art. 375-8. Les frais d’entretien et d’éducation de l’enfant qui a fait l’objet d’une mesure
d’assistance éducative continuent d’incomber à ses père et mère, ainsi qu’aux
ascendants auxquels des aliments peuvent être réclamés, sauf la faculté pour le juge de
les en charger en tout ou en partie.

IV. De l’autorité parentale relativement aux biens de l’enfant.


Art. 382. Les père et mère ont, sous les distinctions qui suivent, l’administration et la
jouissance des biens de leur enfant.
Art. 383. L’administration légale est exercée par le père avec le concours de la mère dans le
cas de l’article 389-1 et, dans les autres cas, sous le contrôle du juge, soit par le père,
soit par la mère, selon les dispositions du chapitre précédent.
La jouissance légale appartient à celui des père et mère qui a la charge de
l’administration.
Art. 384. Le droit de jouissance cesse :

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1. Dès que l’enfant a seize ans accomplis, ou même plus tôt, quand il contracte
mariage ;
2. Par les causes qui mettent fin à l’autorité parentale, ou même plus spécialement
par celles qui mettent fin à l’administration légale ;
3. Par les causes qui emportent l’extinction de tout usufruit.
Art. 385. Les charges de cette jouissance sont :
1. Celles auxquelles sont tenus en général les usufruitiers ;
2. La nourriture, l’entretien et l’éducation de l’enfant, selon sa fortune ;
3. Les dettes grevant la succession recueillie par l’enfant, en tant qu’elles auraient
dû être acquitées sur les revenus.
Art. 386. Cette jouissance n’aura pas lieu, au profit de l’époux survivant, qui aurait omis de
faire inventaire, authentique ou sous seing privé, des biens échus au mineur.
Art. 387. La jouissance légale ne s’étend pas aux biens que l’enfant peut acquérir par son
travail, ni à ceux qui lui sont donnés ou légués sous la condition expresse que les père
et mère n’en jouiront pas.

VOCABULAIRE
L’enfant doit honneur et respect à ses parents : est obligé d’honorer et de respecter ses
parents.
Rester sous l’autorité de quelqu’un jusqu’à sa majorité : dépendre de, être à sa charge.
Protéger un enfant dans sa sécurité, sa santé et sa moralité : protéger un enfant de tous les
points de vue, vu qu’il n’est pas à même de le faire lui-même.
Avoir droit et devoir de garde, de surveillance et d’éducation à l’égard d’un enfant :
avoir le droit et, en même temps, le devoir / l’obligation de garder, de surveiller et
d’éduquer un enfant.
Sauf motifs graves : à l’exception des situations fort graves.
Cela tient lieu de règle : cela sert de règle, équivaut à une autre règle.
Celui des père et mère : l’un des deux, le père ou la mère.
Etre condamné sous l’un des divers chefs de l’abandon de famille : pour avoir abandonné
sa famille.
L’exercice de l’autorité parentale est dévolu en entier au père: incombe au père, est à sa
charge.
Confier la garde de l’enfant à la mère : laisser un enfant aux soins de sa mère, le lui confier
après un divorce.
Désigner un tiers comme gardien de l’enfant : quelqu’un qui s’occupera de l’enfant à la
place des père et mère.
Avec ouverture d’une tutelle : cela doit s’accompagner d’une tutelle.
Ainsi qu’il est dit à l’article précédent : comme le prévoit l’article sus-cité.
Du vivant des époux : pendant que les époux étaient encore en vie.
Le juge peut se saisir d’office à titre exceptionnel : de son propre chef, quand la situation,
par trop grave, l’exige.
Etre compétent pour tout ce qui concerne l’assistance éducative : être capable de résoudre
tout problème soulevé par l’éducation.
Recueillir l’adhésion de la famille à la mesure envisagée : en obtenir le consentement.
En milieu ouvert : en liberté.
Apporter aide et conseil à la famille : aider et conseiller les familles.
Surmonter les difficultés matérielles : leur trouver une solution convenable.
Suivre le développement de l’enfant : faire attention à l’évolution de l’enfant.
Une requête en divorce : demande en divorce.

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Séparation de corps : suppression du devoir de cohabitation par décision juridictionnelle,
sans qu’il y ait divorce.
Il en sera rendu compte au juge : le juge en recevra des comptes rendus.
Pendant l’instance : pendant que l’affaire est en cours.
A charge de : à ses dépens.
Cette mesure reçoit application : est effectivement appliquée.
Placer l’enfant hors de chez ses parents : le retirer du domicile familial.
Droit de correspondance : droit de lui écrire et d’en recevoir des lettres.
Droit de visite : droit de lui rendre visite ou d’en recevoir la visite.
Les frais d’entretien incombent aux père et mère : ce sont eux qui doivent payer.
Sous les distinctions qui suivent : avec les mentions suivantes.
Avoir la charge de l’administration : s’en occuper.
L’extinction d’un usufruit : abolition, annulation.
Cette dette grève la succession recueillie par l’enfant : cette dette affecte la dimension de
l’héritage de l’enfant.
Faire inventaire des biens échus au mineur : dresser l’inventaire des biens hérités par celui-
ci.
Sous la condition expresse que : à la condition exclusive de.

QUESTIONNAIRE

1. Qui doit honneur et respect à ses père et mère?


2. A quel âge l’enfant doit-il honneur et respect à ses parents?
3. A qui l’enfant doit-il, à tout âge, honneur et respect?
4. Sous quelle autorité l’enfant reste-t-il jusqu’à sa majorité?
5. Jusqu’à quand l’enfant reste-t-il sous l’autorité des père et mère?
6. Qui reste sous l’autorité des père et mère jusqu’à sa majorité?
7. La majorité est-elle le bout unique de cette surveillance parentale?
8. Quand cesse l’autorité des père et mère?
9. A qui appartient l’autorité pour protéger l’enfant?
10. Quelle autorité appartient principalement aux père et mère?
11. Dans quoi les père et mère ont-ils autorité pour protéger l’enfant?
12. Quel droit et devoir ont-ils à l’égard de l’enfant?
13. Qui a droit et devoir de garde à l’égard de l’enfant?
14. L’enfant peut-il quitter la maison familiale sans permission des père et mère?
15. Qu’est-ce que l’enfant ne peut quitter sans permission des père et mère?
16. Quelle maison ne peut quitter l’enfant?
17. Dans quelles conditions l’enfant peut-il quitter la maison familiale?
18. Comment peut-il en être retiré?
19. Dans quels cas peut-il être retiré de la maison familiale?
20. Les père et mère peuvent-ils faire obstacle aux relations personnelles de l’enfant avec ses
grands-parents?
21. Dans quels cas peuvent-ils s’y opposer?
22. A quoi les parents ne peuvent-ils faire obstacle?
23. A quelles relations les père et mère n’ont la permission de faire obstacle?
24. Qui ne peut s’opposer aux relations de l’enfant avec ses grands-parents?
25. Les grands-parents peuvent-ils être exclus des relations personnelles de l’enfant?
26. L’enfant peut-il entretenir des relations personnelles avec ses grands-parents?
27. Peut-il en être empêché par ses parents?

91
28. Quand les modalités de ces relations sont-elles réglées par le tribunal?
29. Par qui ou par quoi seront réglées ces modalités, à défaut d’accord entre les parties?
30. Qu’est-ce que le désaccord des parties entraîne ?
31. A défaut de quoi les modalités de ces relations seront-elles réglées?
32. Dans quelles situations le tribunal pourra-t-il accorder un droit de correspondance ou de
visite à d’autres personnes, parents ou non?
33. A qui le tribunal peut-il accorder un droit de correspondance ou de visite?
34. Quels droits le tribunal peut-il accorder à d’autres personnes, parents ou non?
35. A quelles personnes le tribunal peut accorder ces droits?
36. Quelles situations en justifient?
37. Comment les père et mère exercent-ils leur autorité pendant le mariage?
38. Quand les père et mère exercent-ils leur autorité en commun?
39. Pendant quelle période exercent-ils leur autorité en commun?
40. Quelle solution peuvent employer les père et mère s’ils ne parviennent pas à s’accorder
sur ce qu’exige l’intérêt de l’enfant?
41. Qu’est-ce qui peut être source de conflit entre les deux parents?
42. Quel rôle joue donc l’intérêt de l’enfant?
43. Quand leur pratique antérieure tient lieu de règle?
44. Qu’est-ce qui tient lieu de règle en cas de conflit entres les père et mère?
45. Comment procède-t-on a défaut d’une telle pratique?
46. Qui peut en saisir le juge des tutelles?
47. Qui l’époux le plus diligent pourra-t-il saisir?
48. Que fera le juge des tutelles?
49. Quand statuera-t-il?
50. Pourra-t-il statuer avant d’avoir tenté de concilier les parties?
51. Qu’est-ce qu’il doit faire avant de statuer?
52. Qui doit-il tenter de concilier?
53. Lequel des époux pourra faire seul un acte usuel de l’autorité parentale?
54. A l’égard de qui est-il réputé comme tel?
55. Sur la personne de qui doit porter un tel acte?
56. Peut-il agir sans l’accord de l’autre, l’époux qui fait un tel acte?
57. La signature de tels actes comporte-t-elle la présence des deux parents?
58. Qui perd l’exercice de l’autorité parentale?
59. Lequel des père et mère peut perdre cette autorité ou en être provisoirement privé?
60. Dans quels cas cela peut-il arriver?
61. Le parent qui est hors d’état de manifester sa volonté, peut-il excercer son autorité
parentale?
62. A quoi cette impossibilité peut-elle être due?
63. Qu’est-ce qui pourrait empêcher un parent de manifester sa volonté?
64. Le père ou la mère peuvent-ils manifester leur volonté en cas d’absence ou
d’éloignement?
65. Qu’est-ce que l’absence ou l’éloignement d’un des parents peut entraîner / déterminer?
66. Les père ou mère peuvent-ils consentir à une délégation de droits?
67. Dans quelles conditions?
68. Selon quelles règles cette délégation de droits peut-elle être faite?
69. La condamnation sous l’un des divers chefs de l’abandon de famille permet-elle à un
parent d’exercer son autorité parentale?
70. Qu’en est-il si le parent respectif a recommencé à assumer ses obligations pendant une
durée de six mois au moins?

92
71. Pendant quelle période minimale doit-il assumer ses obligations pour qu’il reçoive
l’autorité parentale?
72. Comment un jugement de déchéance ou de retrait peut-il influer sur l’autorité parentale
d’un des parents?
73. Le parent qui a reçu un jugement de déchéance peut-il encore exercer son autorité
parentale?
74. A qui est dévolu l’exercice de l’autorité, si l’un des père et mère décède ou se trouve dans
un des cas énumérés plus haut?
75. Qui pourra exercer son autorité parentale, en cas de décès d’un époux ?
76. Lequel des père et mère exercera la dite autorité, s’ils sont séparés de corps ou divorcés?
77. Quelle autorité exercera celui à qui la garde de l’enfant a été confiée?
78. Quel pouvoir reçoit donc celui à qui l’on confie la garde de l’enfant?
79. Quel droit recevra l’autre époux?
80. Lui interdira-t-on de correspondre ou de visiter son enfant?
81. En quoi cela change-t-il, si la garde est confiée à un tiers?
82. Par qui sont exercés les autres attributs de l’autorité parentale, dans ce cas?
83. Les père et mère continueront-ils à exercer des droits spécifiques de l’autorité parentale?
84. Comment peut intervenir le tribunal?
85. Qu’est-ce que le tribunal peut lui demander de requérir?
86. Le tiers restera-t-il à jamais comme un gardien provisoire?
87. Qui peut l’engager à l’ouverture d’une tutelle?
88. Qu’est-ce que le tiers sera finalement obligé - par le tribunal - de demander?
89. Le divorce ou la séparation de corps peuvent-ils faire obstacle à la prévision de l’article
373-1?
90. Le jugement prononcé contre lui, qui le prive de la garde de l’enfant, peut-il empêcher
l’époux survivant d’assumer l’autorité parentale en entier?
91. Le tribunal peut-il intervenir, pour s’y opposer?
92. Quand pourra-t-il le faire?
93. Par qui devra-t-il être saisi?
94. Est-ce la seule famille qui peut l’en saisir?
95. Qui le tribunal peut-il désigner comme gardien de l’enfant, dans ce cas?
96. Un tiers peut-il être désigné comme gardien de l’enfant?
97. Cela implique nécessairement l’ouverture d’une tutelle?
98. Dans quelles circonstances le tribunal pourra-t-il décider, du vivant même des époux, que
l’autorité parentale ne passera pas au survivant?
99. Qu’est-ce que le tribunal peut décider, dans des circonstances exceptionnelles?
100. Quand peut-il le faire, d’habitude?
101. Quel tribunal peut prendre cette décision?
102. Le survivant assumera-t-il d’office l’autorité parentale, en cas de décès de l’époux
gardien?
103. Qui pourra-t-il désigner, dans ce cas?
104. La personne désignée recevra-t-elle cette garde pour toujours?
105. Quel caractère aura donc cette décision?
106. Qui pourra désigner la personne à laquelle la garde de l’enfant sera provisoirement
dévolue?
107. Que décide le tribunal, s’il n’y a plus ni père ni mère en état d’exercer l’autorité
parentale?
108. A quoi procédera donc le tribunal?
109. Quelle autorité parentale s’exerce sur l’enfant naturel?

93
110. Qui exerce l’autorité parentale sur cet enfant?
111. Par quel parent l’autorité parentale sera-t-elle exercée sur l’enfant naturel?
112. L’enfant naturel peut-il être reconnu par les deux époux?
113. Par lequel des père et mère, l’enfant naturel peut-il être reconnu?
114. Par qui l’autorité parentale sera-t-elle exercée en entier, si les deux parents
reconnaissent l’enfant naturel?
115. Qui peut décider que l’autorité soit exercée par le père seul ou par le père et la mère
conjointement?
116. A la demande de qui le tribunal peut-il décider cela?
117. Le ministère public peut-il s’en mêler?
118. A quoi est assimilé alors l’enfant naturel?
119. Quelles règles applique-t-on quand la filiation est établie par jugement ?
120. A qui la filiation peut-elle être établie par jugement?
121. A l’égard de quel parent la filiation peut-elle être établie?
122. Cela empêche-t-il le tribunal de confier la garde provisoire à un tiers?
123. Cette garde sera-t-elle permanente?
124. Qu’est-ce que le tiers est chargé de requérir?
125. Qui sera chargé de requérir la tutelle?
126. L’ouverture de la tutelle dépend-elle de l’existence des biens à administrer?
127. L’inexistence de biens à administrer empêche le tribunal de demander l’ouverture de la
tutelle?
128. Par qui peuvent être ordonnées des mesures d’assistance éducative?
129. A la requête de qui la justice peut-elle ordonner de telles mesures?
130. Dans quels cas le tribunal peut-il ordonner ces mesures?
131. A quoi procède la justice, si la santé, la sécurité ou la moralité d’un mineur sont en
danger?
132. Le mineur a–t-il voix au chapitre, pour ainsi dire?
133. Le ministère public peut-il influencer la justice?
134. Le juge peut-il se saisir d’office?
135. A quel titre peut-il le faire?
136. Pour combien d’enfants ces mesures peuvent-elles être ordonnées?
137. A quelle condition?
138. Qui est compétent pour tout ce qui concerne l’assistance éducative?
139. Pour quelle assistance est compétent le juge?
140. Le juge est-il compétent pour l’assistance éducative?
141. Quel juge est compétent pour une telle assistance?
142. Qu’est-ce que le juge doit s’efforcer de recueillir?
143. Quelle adhésion le juge doit-il recueillir?
144. Qui doit recueillir l’adhésion de la famille à la mesure envisagées?
145. Dans quel milieu le mineur doit-il être maintenu?
146. Cela est-il possible ou préférable?
147. Qui doit être maintenu dans son milieu?
148. Qu’est-ce que le juge désigne dans ce cas?
149. Qui désigne une personne qualifiée ou un service d’observation pour apporter aide et
conseil à la famille?
150. Quelle mission donne le juge à ces personnes ou institutions?
151. Qui doit donc apporter aide et conseil à la famille?
152. A qui ces personnes ou institutions doivent-elles apporter aide et conseil?
153. Pourquoi le font-elles?

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154. A quoi cela vise?
155. Quelles difficultés ces aide et conseils sont destinés à surmonter?
156. De quoi est chargée cette personne ou ce service?
157. Un rapport doit-il être fait au juge?
158. A qui doit-on faire rapport?
159. Quand ce rapport doit-il être fait?
160. A quelles obligations le juge peut-il maintenir l’enfant?
161. Quelles sont ces obligations?
162. L’enfant devra-t-il fréquenter régulièrement un établissement sanitaire ou d’éducation?
163. Quels établissements l’enfant sera-t-il obligé de fréquenter?
164. Quelle activité peut-il être obligé d’exercer?
165. A qui le juge peut-il décider de confier l’enfant, s’il est nécessaire de retirer l’enfant de
son milieu?
166. Qui peut décider à qui sera confié l’enfant?
167. A quelle condition peut-il le confier à ses père et mère?
168. Quelle condition doit remplir un tiers pour qu’il se voie confier l’enfant?
169. A quel service ou établissement pourra-t-il confier l’enfant?
170. Ces mesures peuvent-elles être prises si une requête de divorce a été présentée ou un
jugement de divorce rendu entre le père et la mère?
171. Qu’est-ce qui peut interdire / entraver de telles mesures?
172. Quel fait nouveau peut rendre ces mesures possibles et applicables?
173. Quand ce fait nouveau doit se produire, comportant danger pour le mineur?
174. Ces mesures peuvent-elles faire obstacle à la décision du tribunal concernant la garde de
l’enfant?
175. Quelles sont les règles applicables à la séparation de corps?
176. Qui le juge peut-il charger d’apporter aide et conseil au gardien, ainsi qu’à la famille, et
de suivre le développement de l’enfant?
177. De quoi le juge peut-il charger ces personnes ou institutions?
178. A qui ces personnes et institutions sont-elles chargées d’apporter aide et conseil?
179. Qu’est-ce qu’il demandera à qui de droit / aux intéressés?
180. Qui devra rendre compte périodiquement de la situation de l’enfant?
181. Combien souvent doit-on lui en rendre compte?
182. Qu’est-ce que le juge peut décider pendant l’instance?
183. A qui peut-il ordonner que l’enfant soit remis?
184. Cette remise sera-t-elle permanente?
185. A quel titre le juge peut-il décider cela?
186. Que doit faire le procureur de la République en cas d’urgence?
187. Quel procureur de la République doit faire cela?
188. Qui doit-il saisir dans les huit jours?
189. Quel juge doit-il saisir dans les huit jours?
190. Dans quel délai doit-il saisir ce juge?
191. Que fera ce juge?
192. Modifiera, maintiendra ou rapportera-t-il la mesure, ce juge?
193. Par qui peuvent être modifiées ou rapportées les mesures prises en matière d’assistance
éducative?
194. Quelles mesures peut modifier ou rapporter ce juge?
195. Quand ces mesures peuvent-elles être modifiées ou rapportées par le dit juge?
196. Comment ce juge rend-il ces décisions?
197. A la requête de qui peut-il opérer ces modifications ou ce rapport?

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198. Qui d’autre que les père et mère peut demander cela?
199. Le mineur y a-t-il droit?
200. Les parents dont l’enfant a donné lieu à une mesure d’assistance éducative, conservent-
ils sur lui leur autorité parentale?

UN PEU DE GRAMMAIRE
1. La catégorie de la voix
La catégorie de la voix permet de considérer le verbe au point de vue de son
déroulement.
Phrase A : Le joueur lance la rondelle.
Phrase B : La rondelle est lancée par le joueur.
Dans la phrase A, le déroulement se fait dans le sens : agent – verbe – objet. C’est la
voix active.
Dans la phrase B, le déroulement se fait dans le sens : objet – verbe – agent. C’est la
voix passive.
2. Les deux voix
Comme nous le voyons, il n’y a, en français, que deux voix : la voix active et la voix
passive.
Il n’existe pas de voix pronominale, mais simplement une forme pronominale. Les
verbes pronominaux seront à la voix active ou à la voix passive, selon que le
déroulement sera considéré dans le sens agent - verbe - objet (Ex. : L’homme s’en alla
doucement), ou dans le sens objet - verbe - agent (Ex. : Sa voix s’étouffait dans le
bâillon). Notez que dans le premier exemple, l’objet n’est pas exprimé : il s’agit d’un
verbe intransitif. Dans le second, c’est l’agent qui est absent de la phrase.
3. Comment s’exprime la voix
Là où le verbe s’exprimait par un temps simple à la voix active, il s’exprime par un
temps composé à la voix passive (Ex. : Madame Guilbault fut éveillée par la sensation
étrange d’être regardée. La sensation étrange d’être regardée éveilla Mme Guilbault).
A la voix passive, en effet, le verbe se conjugue généralement avec l’auxiliaire être :
cet auxiliaire, qui est un verbe d’état, marque l’action subie.
4. Passage d’une voix à l’autre
Le passage d’une voix à l’autre entraîne un renversement de la construction grammaticale.
L’objet, qui était complément du verbe à la voix active, devient sujet à la voix passive. Et
l’agent, qui était sujet à la voix active, devient complément à la voix passive (complément
d’agent). Par conséquent, pour qu’un verbe puisse se mettre à la voix passive :
1. Il faut qu’il ait un complément d’objet (sans quoi le verbe passif n’aurait pas de sujet, ce
qui est inconcevable. Ainsi : « La lampe brûlait sur une table » ne peut se mettre à la voix
passive). Il faut donc que ce verbe soit transitif, c’est-à-dire que l’action passe sur un
objet ;
2. Il faut que ce complément d’objet soit direct. Par exemple, on ne peut mettre à la voix
passive la phrase : « Mme Guilbaut songea à sa fille », parce que fille, étant un
complément d’objet indirect, ne peut devenir sujet à la voix passive.
D’où la règle : pour qu’un verbe puisse se mettre à la voix passive, il faut qu’il ait un
complément d’objet direct, autrement dit, il faut qu’il soit transitif direct.
REMARQUES
1. Pour dire à quelle voix se trouve un verbe, il faut d’abord chercher l’agent et l’objet de
l’action et voir s’ils sont sujets ou compléments.
Le verbe est à la voix active, si son sujet désigne l’agent de l’action (Ex.: L’indien la
regardait toujours).

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Inversement, le verbe est à la voix passive si son sujet désigne l’objet de l’action (Ex.: Ses
mouvements étaient emprisonnés dans les liens), et s’il désigne une action en train de se
faire (et non le résultat d’une action). Ainsi, dans « Mme Guilbault était morte de peur »,
on a un verbe attrribut, et non un verbe à la voix passive.
Un moyen pratique de reconnaître si le verbe est à la voix passive consiste à mettre la
phrase à la voix active en renversant la construction. Si cette opération est possible, c’est
que le verbe est bien à la voix passive (Ex.: « La femme fut liée dans son lit par l’Indien »
devient « L’Indien lia la femme dans son lit ». Fut liée est donc bien à la voix passive).
Remarquez enfin que le verbe ne change pas de temps en changeant de voix.
2. A quelle voix se trouve un verbe de forme pronominale ? De ce que nous venons de
dire, il résulte :
a) Qu’un verbe de forme pronominale peut être à la voix active si son sujet désigne
l’agent de l’action (Ex.: L’homme s’en alla). Dans ce cas, l’ensemble verbe + pronom
équivaut à un seul verbe à la voix active. Ainsi, s’en alla = partir.
b) Qu’un verbe de forme pronominale peut être à la voix active si son sujet désigne
l’objet de l’action (Ex.: Les cris s’entendaient de loin ; cf. On entendait les cris de
loin). Dans ce cas, le verbe pronominal équivaut à un verbe non pronominal à la voix
passive (ici : s’entendaient = étaient entendus).
3. Attention !
a) Aux temps composés, certains verbes à la voix active se conjuguent avec l’auxiliaire
être. Ils ressemblent alors aux verbes à la voix passive conjugués aux temps simples
(Ex.: Il s’en alla comme il était venu). C’est le cas de certains verbes intransitifs..
b) Ne confondons pas les participes passés passifs (Ex.: Elle se sentit liée par l’Indien)
avec les participes à valeur adjective (Participes épithètes) (Ex. : Un vague bruit de
fuite précipitée s’éteignit). Vous reconnaîtrez le participe épithète à ceci : vous pouvez
le remplacer par un adjectif qualificatif (dans l’exemple cité, précipitée peut être
remplacé par hâtive, rapide, etc).
N.B. Lorsque vous voulez peindre des êtres ou des choses en action, vous emploierez de
préférence la voix active, tandis que si vous désirez montrer les êtres ou les choses subissant
une action, vous emploierez de préférence la voix passive. Evitez toutefois une trop grande
accumulation de verbes à la voix passive : leur forme étant composée, ils alourdissent la
phrase.
Résumé : l’autorité parentale est le pouvoir que la loi reconnaît aux père et mère sur la
personne et les biens de leur enfant mineur et non émancipé. Dans la famille légitime, cette
assistance est exercée en commun par le père et la mère. S’ils sont divorcés, elle est exercée
soit en commun, soit par celui des deux parents à qui le tribunal l’a confiée. En ce qui
concerne l’enfant naturel, elle est exercée par celui des père et mère qui l’a volontairement
reconnu, s’il n’a été reconnu que par l’un d’eux ; mais si l’un et l’autre l’ont reconnu, elle est
exercée en entier par la mère. Toutefois, elle peut être exercée en commun par les deux
enfants naturels, s’ils en font la déclaration conjointe devant le juge des tutelles.
Conclusions. L’assistance éducative est l’ensemble de mesures qui peuvent être prises
par le juge des enfants lorsque la santé, la sécurité ou la moralité d’un mineur non émancipé
sont gravement compromises. Le juge peut ordonner le placement de l’enfant hors de sa
famille ou le maintenir dans son milieu en imposant le respect de certaines obligations.

Tests d’auto évaluation et contrôle


1. Dans les phrases suivantes, relevez les verbes à la voix passive et transcrivez-les ensuite
en mettant tous les verbes à la voix active.

97
« A l’instant même, un programme entier fut rédigé : un arc triomphal devait être dressé,
une délégation devait s’emparer d’elle au moment où elle mettait pied sur l’île, et son
chemin vers la Plaza devait être bloqué par les autres. Des chants patriotiques seraient
chantés en choeur, une allocution lui serait adressée…Tous les jardins de Capri devaient
être dépouillés de leurs roses, des arbres et des arbustes tout entiers devaient être
déracinés pour l’arc de triomphe et la nuit entière se passerait à confectionner des
guirlandes et à coudre des drapeaux ».
2. Dans les phrases suivantes, distinguez les verbes pronominaux à la voix active et les
verbes pronominaux ayant une valeur passive :
« Quatre têtes cuivrées s’agitaient au milieu des eaux folles. Elles se cramponnaient
désespérément aux herbes courtes et aux joncs du talus, mais ils se brisaient rapidement
sous sa main ou se déracinaient d’un sol boueux. Le feu ne s’allumait pas précisément
pour nous, mais avant tout pour chauffer une rangée de trois chaudrons. A un bout de la
commune, les derniers moutons, assemblés en rond, se serraient nez contre nez, épaule
contre épaule, solidaires et silencieux et forts. Une petite morte s’est couchée en travers
de la porte ».
3. Dans les phrases suivantes, relevez les verbes conjugués avec l’auxiliaire être .
«Les étables étaient presque vides de bestiaux, et une grande partie des chevaux avaient
été tués pour servir de nourriture ». «Cette voix, d’abord faible, et qui s’était élevée du
plus obscur de sa conscience, était devenue par degrés éclatante et formidable ». « En
une nuit, toute la plaine fut ensevelie ». « Il aura quitté un troupeau qui passait ; il est
entré sous bois quand le chien-berger était occupé ailleurs et il y est resté ». « Les appuis
du balcon furent bientôt garnis d’un long cordon de têtes noires ». « J’avançais
lentement ; plus de sentier ; j’étais vraiment perdu ».
4. Dans les phrases suivantes, relevez les verbes conjugués avec l’auxiliaire être et
indiquez entre parenthèses, après chacun d’eux, à quel temps il se trouve et s’il est à la
voix active, à la voix passive, ou si le verbe être est un verbe d’état introduisant un
attribut.
« Des assiettes, des vases, des bibelots décorés étaient posés sur la commode ». «Les trois
amoureux de Maria Chapdelaine n’avaient pas été attirés par des paroles habiles ou
gracieuses, mais par la beauté de son corps et par ce qu’ils pressentaient de son coeur
limpide et honnête ». «Le lit est encombré de grosses pierres rondes ». « A quelque temps
de là, le renard à son tour fut surpris par un lion ». «Seuls, les canards bancals, indociles,
sont encore éveillés ». « Un instant, on craignit que l’un des faucons ne fût percé par le
bec de celui qu’il attaquait seul ». « La rive droite de Chateauguay était couverte d’un
bois épais ». « Nous sommes partis, lignes, panier, boîte aux vers à la main ». « Tous
quatre étaient vêtus de longues bandes d’étoffes qui, retenues aux épaules par des lianes
vertes, retombaient jusqu’à leurs pieds ».
5. Mettez au passif les phrases suivantes :
Bien des gens confondent la misère et la pauvreté. Déjà, la mousse colorait le sol en vert
foncé. On vous pardonnera si vous avouez votre erreur. L’inquiétude et l’envie troublent
le coeur de l’ambitieux. On leur offrit un peu de poisson. Jamais on n’a vu pareil
spectacle.
6. Changez de voix verbale chacune des phrases suivantes et indiquez la nuance
particulière introduite par ce changement.
Six forts chevaux tiraient ce coche. La clenche de bois de la porte fut soulevée. Verrières
est abritée du côté du Nord par une haute montagne. Laissez-moi carpe devenir, je serai
par vous repêchée. Chef de tribu, il eut été liée par la responsabilité.

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Chapitre IX. DE LA MINORITÉ, DE LA TUTELLE ET DE
L’ÉMANCIPATION
1. De la minorité

Art. 388. Le mineur est l’individu de l’un ou de l’autre sexe qui n’a point encore l’âge de dix-
huit ans accomplis.

Loi n° 74-631 du 5 juillet 1974


Art. 11. Dans toutes les dispositions légales où l’exercice d’un droit civil est subordonné à
une condition d’âge de vingt et un ans, cet âge est remplacé par celui de dix-huit ans.
19. Les délais qui doivent être calculés à partir de la majorité d’une personne, le seront à
compter de l’entrée en vigueur de la présente loi, toutes les fois que celle-ci a pour
effet de rendre cette personne immédiatement majeure.
24. La présente loi ne porte pas atteinte aux actes juridiques antérieurement passés ni aux
décisions judiciaires antérieurement rendues sur un intérêt civil, lorsque la durée de
leurs effets avait été déterminée en considération de la date à laquelle une personne
devait accéder à la majorité de vingt et un ans.
29. La présente loi est applicable dans les territoires d’outre-mer, à l’exception de ses
dispositions d’ordre pénal. Toutes dispositions contraires y sont abrogées.

2. De la tutelle

a) Des cas où il y a lieu, soit à l’administration légale, soit à la tutelle.


Art. 389. Si l’autorité parentale est exercée en commun par les deux parents, le père est
administrateur légal. Dans les autres cas, l’administration légale appartient à celui des
parents qui exerce l’autorité parentale.
Art. 389-1. L’administration légale est pure et simple quand le mineur est un enfant légitime,
dont les parents sont vivants, non divorcés ni séparés de corps et ne se trouvent pas
dans un des cas prévus à l’article 373.
Art. 389-2. Elle est placée sous le contrôle du juge des tutelles :
1. Lorsque l’un ou l’autre des deux parents est décédé ou se trouve dans l’un des cas
prévus à l’article 373 ;
2. Lorsque les père et mère sont divorcés ou séparés de corps ;
3. Lorsque le mineur est un enfant naturel, qu’il ait été reconnu par un seul de ses
parents ou par les deux.
Art. 389-3. L’administrateur légal représentera le mineur dans tous les actes civils, sauf le cas
dans lesquels la loi ou l’usage autorise les mineurs à agir eux-mêmes.
Quand ses intérêts sont en opposition avec ceux du mineur, il doit faire nommer un
administrateur ad hoc par le juge des tutelles.
Ne sont pas soumis à l’administration légale, les biens qui auraient été donnés ou
légués au mineur sous la condition qu’ils seraient administrés par un tiers. Ce tiers
administrateur aura les pouvoirs qui lui auront été conférés par la donation ou le
testament ; à défaut, ceux d’un administrateur légal sous contrôle judiciaire.
Art. 389-6. Dans l’administration légale sous contrôle judiciaire, l’administrateur doit se
pourvoir d’une autorisation du juge des tutelles pour accomplir les actes qu’un tuteur
ne pourrait faire qu’avec une autorisation. Il peut faire seul les autres actes.
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Art. 390. La tutelle s’ouvre lorsque le père et la mère sont tous deux décédés ou se trouvent
dans l’un des cas prévus à l’article 373. Elle s’ouvre aussi, à l’égard d’un enfant
naturel, s’il n’a ni père ni mère qui l’aient volontairement reconnu.
Il n’est pas dérogé aux lois particulières qui régissent le service de l’aide sociale à
l’enfance.
Art. 391. Dans le cas de l’administration légale sous contrôle judiciaire, le juge des tutelles
peut, à tout moment, soit d’office, soit à la requête de parents ou alliés ou du ministère
public, décider d’ouvrir la tutelle après avoir entendu ou appelé, sauf urgence,
l’administrateur légal ; celui-ci ne peut faire, à partir de la demande et jusqu’au
jugement définitif, sauf le cas d’urgence, aucun acte qui requérrait l’autorisation du
conseil de famille si la tutelle était ouverte.
Le juge des tutelles peut aussi décider, mais seulement pour cause grave, d’ouvrir la
tutelle dans le cas de l’administration légale pure et simple.
Dans l’un et l’autre cas, si la tutelle est ouverte, le juge des tutelles convoque le
conseil de famille qui pourra soit nommer tuteur l’administrateur légal, soit désigner
un autre tuteur.
Art. 392. Si un enfant naturel vient à être reconnu par l’un de ses deux parents après
l’ouverture de la tutelle, le juge des tutelles pourra, à la requête de ce parent, décider
de substituer à la tutelle l’administration légale dans les termes de l’article 389-2.

b) De l’organisation de la tutelle.
Art. 393.Les fonctions de juge des tutelles sont exercées par un juge appartenant au tribunal
d’instance dans le ressort duquel le mineur a son domicile.
Art. 394. Si le domicile du pupille est transporté dans un autre lieu, le tuteur en donne aussitôt
avis au juge des tutelles antérieurement saisi. Celui-ci transmet le dossier de la tutelle
au juge des tutelles du nouveau domicile. Mention de cette transmission sera
conservée au greffe du tribunal d’instance.
Art. 395. Le juge des tutelles exerce une serveillance générale sur les administrations légales
et les tutelles de son ressort.
Il peut convoquer les administrateurs légaux, tuteurs et autres organes tutélaires, leur
réclamer des éclaircissements, leur adresser des observations, prononcer contre eux
des injonctions.
Il peut condamner à l’amende prévue au Code de procédure civile ceux qui, sans
excuse légitime, n’auront pas déféré à ses injonctions.
Art. 397. Le droit individuel de choisir un tuteur, parent ou non, n’appartient qu’au dernier
mourant des père et mère, s’il a conservé au jour de sa mort, l’exercice de
l’administration légale de la tutelle.
Art. 398. Cette nomination ne peut être faite que dans la forme d’un testament ou d’une
déclaration spéciale devant notaire.
Art. 401. Le tuteur élu par le père ou la mère n’est pas tenu d’accepter la tutelle s’il n’est
d’ailleurs dans la classe des personnes qu’à défaut de cette élection spéciale, le
conseil de famille eût pu en charger.
Art. 402. Lorsqu’il n’a pas été choisi de tuteur par le dernier mourant des père et mère, la
tutelle de l’enfant légitime est déférée à celui des ascendants qui est du degré le plus
rapproché.
Art. 403. En cas de concours entre ascendants du même degré, le conseil de famille désigne
celui d’entre eux qui sera tuteur.

100
Art. 404. S’il n’y a ni tuteur testamentaire ni ascendant tuteur ou si celui qui avait été désigné
en cette qualité vient à cesser ses fonctions, un tuteur sera donné au mineur par le
conseil de famille.
Art. 405. Ce conseil sera révoqué par le juge des tutelles, soit d’office, soit sur la réquisition
que lui en feront des parents, ou alliés des père et mère, des créanciers ou autres
parties intéressées, ou le ministère public. Toute personne pourra dénoncer au juge le
fait qui donnera lieu à la nomination d’un tuteur.
Art. 406. Le tuteur est désigné pour la durée de la tutelle.
Le conseil de famille peut néanmoins pourvoir à son remplacement en cours de tutelle,
si des circonstances graves le requièrent, sans préjudice des cas d’excuse, d’incapacité
ou de destitution.
Art. 407. Le conseil de famille est composé de quatre à six membres, y compté le subrogé
tuteur, mais non le tuteur ni le juge des tutelles. Le juge les désigne pour la durée de la
tutelle. Il peut, néanmoins, sans préjudice des articles 428 et suivants, pourvoir
d’office au remplacement d’un ou plusieurs membres en cours de tutelle, afin de
répondre à des changements qui auraient pu survenir dans la situation des parties.
Art. 408. Le juge des tutelles choisit les membres du conseil de famille parmi les parents ou
alliés des père et mère du mineur, en appréciant toutes les circonstances du cas : la
proximité du degré, le lieu de la résidence, l’âge et les aptitudes des intéressés.
Il doit éviter, autant que possible, de laisser l’une des deux lignes sans
représentation. Mais il a égard, avant tout, aux relations habituelles que les père et
mère avaient avec leurs différents parents ou alliés, ainsi que l’intérêt que ces parents
ou alliés ont porté ou paraissaient pouvoir porter à la personne de l’enfant.
Art. 409. Le juge des tutelles peut aussi appeler pour faire partie du conseil de famille, des
amis, des voisins ou toutes autres personnes qui lui semblent pouvoir s’intéresser à
l’enfant.
Art. 410. Le conseil de famille est convoqué par le juge des tutelles. Il doit l’être si la
convocation est requise, soit par deux de ses membres, soit par le tuteur ou le subrogé
tuteur, soit par le mineur lui-même - pourvu qu’il ait seize ans révolus.
Art. 411. La convocation doit être faite huit jours au moins avant la réunion.
Art. 413. Si le juge des tutelles estime que la décision peut être prise sans que la tenue d’une
séance soit nécessaire, il communique à chacun des membres du conseil le texte de la
décision à prendre en y joignant les éclaircissements utiles.
Chacun des membres émettra son vote par lettre missive, dans le délai que le juge lui
aura imparti ; faute de quoi, il encourra l’amende prévue au Code de procédure civile.
Art. 417. Le conseil de famille peut, en considérant les aptitudes des intéressés et la
consistance du patrimoine à administrer, décider que la tutelle sera divisée entre un
tuteur à la personne et un tuteur aux biens, ou que la gestion de certains biens
particuliers sera confiée à un tuteur adjoint.
Les tuteurs ainsi nommés seront indépendants et non responsables l’un envers l’autre,
dans leurs fonctions respectives, à moins qu’il n’en ait été autrement ordonné par le
conseil de famille.
Art. 418. La tutelle est une charge personnelle.
Elle ne se communique point au conjoint du tuteur. Si, pourtant, ce conjoint s’immisce
dans la gestion du patrimoine pupillaire, il devient responsable solidairement avec le
tuteur de toute la gestion postérieure à son immixtion.
Art. 419. La tutelle ne passe point aux héritiers du tuteur. Ceux-ci seront seulement
responsables de la gestion de leur auteur ; et, s’ils sont majeurs, ils seront tenus à la
continuer jusqu’à la nomination d’un nouveau tuteur.

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Art. 420. Dans toute tutelle, il y aura un subrogé tuteur, nommé par le conseil de famille
parmi ses membres.
Les fonctions du subrogé tuteur consisteront à surveiller la gestion tutélaire et à
représenter le mineur lorsque ses intérêts seront en opposition avec ceux du tuteur.
S’il constate des fautes dans la gestion du tuteur, il doit, à peine d’engager sa
responsabilité personnelle, en informer immédiatement le juge des tutelles.
Art. 421. Si le tuteur s’est ingéré dans la gestion avant la nomination du subrogé tuteur, il
pourra, s’il y a eu fraude de sa part, être destitué de la tutelle, sans préjudice des
indemnités dues au mineur.

3. Le fonctionnement de la tutelle

Art. 450. Le tuteur prendra soin de la personne du mineur et le représentera dans tous les
actes civils, sauf les cas dans lesquels la loi ou l’usage autorise les mineurs à agir eux-
mêmes.
Il administrera ses biens en bon père de famille et répondra des dommages et intérêts
qui pourraient résulter d’une mauvaise gestion.
Il ne peut ni acheter les biens du mineur, ni les prendre à loyer ou à ferme, à moins que
le conseil de famille n’ait autorisé le subrogé tuteur à lui en passer bail, ni accepter la
cession d’aucun droit ou créance contre son pupille.
Art. 451. Le tuteur administre et agit en cette qualité, du jour de sa nomination, si elle a été
faite en sa présence ; sinon, du jour qu’elle lui a été notifiée.
Dans les dix jours qui suivront, il requerra la levée des scellés, s’ils ont été apposés, et
fera procéder immédiatement à l’inventaire des biens du mineur, en présence du
subrogé tuteur. Expédition de cet inventaire sera transmise au juge des tutelles.
A défaut d’inventaire dans le délai prescrit, le subrogé tuteur saisira le juge des tutelles
à l’effet d’y faire procéder, à peine d’être solidairement responsable avec le tuteur de
toutes les condamnations qui pourraient être prononcées au profit du pupille. Le défaut
d’inventaire autorisera le pupille à faire la preuve de la valeur et de la consistance de
ses biens par tous les moyens, même la commune renommée.
Si le mineur doit quelque chose au tuteur, celui-ci devra le déclarer dans l’inventaire, à
peine de déchéance, et ce, sur la réquisition que l’officier public sera tenu de lui en
faire, et dont mention sera portée au procès-verbal.
Art. 453. Le tuteur ne peut donner quittance des capitaux qu’il reçoit pour le compte du
pupille qu’avec le contreseing du subrogé tuteur.
Ces capitaux seront déposés par lui à un compte ouvert au nom du mineur et portant
mention de sa minorité, chez un dépositaire agréé par le Gouvernement pour recevoir
les fonds et valeurs pupillaires.
Le dépôt doit être fait dans le délai d’un mois à dater de la réception des capitaux ; ce
délai passé, le tuteur est de plein droit débiteur des intérêts.
Art. 456. Le tuteur acccomplit seul, comme représentant du mineur, tous les actes
d’administration. Il peut ainsi aliéner, à titre onéreux, les meubles d’usage courant et
les biens ayant le caractère de fruits.
Les baux consentis par le tuteur ne confèrent au preneur, à l’encontre du mineur
devenu majeur ou émancipé, aucun droit de renouvellement et aucun droit à se
maintenir dans les lieux à l’expiration du bail, nonobstant toutes dispositions légales
contraires. Ces dispositions ne sont toutefois pas applicables aux baux consentis avant
l’ouverture de la tutelle et renouvelés par le tuteur.

102
Les actes qui, pour la gestion des valeurs mobilières du pupille, doivent être regardés
comme des actes d’administration entrant dans les obligations et les pouvoirs, soit des
administrateurs légaux et tuteurs, soit des dépositaires agréés, sont déterminés par
décret en Conseil d’Etat.
Art. 457. Le tuteur ne peut, sans y être autorisé par le conseil de famille, faire des actes de
disposition au nom du mineur.
Sans cette autorisation, il ne peut, notamment, emprunter pour le pupille, ni aliéner ou
grever de droits réels les immeubles, les fonds de commerce, les valeurs mobilières et
autres droits incorporels, non plus que les meubles précieux ou qui constitueraient une
part importante du patrimoine pupillaire.

VOCABULAIRE

L’entrée en vigueur d’une loi : entrée en action, en jeu.


Porter atteinte à : attaquer, atteindre.
Passer un acte juridique : rédiger ; conclure.
Sauf les cas dans lesquels : à l’exception de, excepté.
Sous la condition que : à condition que.
Se pourvoir d’une autorisation pour : se munir / nantir, se doter de.
Accomplir les actes d’un tuteur : exécuter, réaliser les mêmes actes que.
Il n’est pas dérogé aux lois qui : enfreindre, contrevenir ; violer, transgresser.
Cet acte requiert l’autorisation du conseil de famille : ne peut être fait qu’avec cette
autorisation.
Dans le ressort duquel le mineur a son domicile : dans son rayon d’action.
Prononcer une injonction contre quelqu’un : 1. Ordre, commandement, 2. Sommation. 3.
Ordre donné à la requête d’une partie, à l’autre partie ou à un tiers, de produire en
justice un élément de preuve ; 4. Ordre donné par le juge.
Réclamer des éclaircissements : explication tendant à une mise au point, à une justification.
Déférer à une injonction : 1. Porter (une affaire), traduire (un accusé) devant l’autorité
judiciaire compétente ; 2. Céder (à quelqu’un, à ses désirs) par respect.
Le dernier mourant des père et mère : celui qui est mort le dernier.
Il n’a pas été choisi de tuteur : on n’en a pas choisi un.
Celui des ascendants qui est du degré le plus rapproché : le plus proche ascendant.
En cas de concours entre ascendants du même degré : lorsqu’il y a plusieurs ascendants du
même degré, intéressés par l’enfant.
Il vient à cesser ses fonctions : se trouver en train de faire, subir quelque chose.
Un tuteur sera donné au mineur par le conseil de famille : le conseil de famille prendra
soin de donner un tuteur au mineur.
Sur la réquisition que lui en feront des parents ou alliés des père et mère : sur la demande
de.
Pourvoir au remplacement d’un tuteur en cours de tutelle : s’occuper de.
Y compté : y compris.
La proximité du degré : le degré qui réunit de proches parents, par exemple.
Autant que possible : dans la mesure du possible.
L’intérêt qu’on porte à la personne d’un enfant : intérêt qui peut devenir amour pour cet
enfant, filial, certes.
La tenue d’une séance n’est pas nécessaire : il ne faut plus convoquer le conseil en réunion.
Emettre son vote par lettre missive : envoyer son vote par courrier.

103
Impartir un délai à quelqu’un : accorder.
Faute de quoi : sinon, s’il n’en est pas ainsi.
Encourir une amende : risquer d’être condamné à.
Tuteur à la personne : qui s’occupe de la seule personne du mineur.
Tuteur aux biens : qui administre les seuls biens du mineur.
A moins qu’il n’en ait été autrement ordonné par : excepté d’autres ordres.
Devenir responsable solidairement avec : répondre solidairement avec… devant la loi.
La tutelle ne passe point aux héritiers du tuteur : elle n’est point transmissible.
La nomination d’un nouveau tuteur : le choix / l’élection d’un autre tuteur.
Un subrogé tuteur : personne choisie par le conseil de famille dans une ligne autre que celle
du tuteur pour représenter les intérêts du pupille et pour surveiller la gestion du tuteur
et représenter le mineur lorsque ses intérêts seront en opposition avec les intérêts de
celui-ci.
A peine d’engager sa responsabilité personnelle : sous peine de ; il court le risque de.
Régler les conditions générales de l’éducation de l’enfant : mettre au point les conditions
nécessaires à.
Prendre des biens à loyer : louer des biens.
Donner des biens à ferme : convention par laquelle un propriétaire abandonne à quelqu’un,
pour un temps déterminé, la jouissance d’un domaine agricole, moyennant une
redevance en argent ou en nature.
Passer bail à quelqu’un de quelque chose : contrat par lequel l’une des parties (le bailleur)
s’oblige à faire jouir l’autre (le preneur ; locataire ; fermier) d’une chose pendant un
certain temps moyennant un certain prix (loyer ; fermage), que celle-ci s’oblige de lui
payer.
Du jour de sa nomination : dès le jour, à partir du jour où.
Dans le délai prescrit : dans l’intervalle prévu, accordé.
A l’effet de : dans l’intention de ; pour l’usage de.
La commune renommée : mode de preuve exceptionnellement admise par la loi, dans
laquelle les témoins déposent sur l’opinion commune (des voisins, du milieu).
Faire la preuve de la valeur de ses biens : démonstration de l’existence d’un fait matériel ou
d’un acte juridique dans les formes admises par la loi.
Donner quittance de quelque chose à quelqu’un : l’en déclarer quitte.
Ce délai passé : dès le lendemain de l’expiration de ce délai.
Etre de plein droit débiteur de : devoir (une certaine somme).
Accomplir tous les actes d’administration : effectuer / réaliser.
A titre onéreux : sous la condition d’aquitter une charge, une obligation.
Meubles ayant le caractère de fruits : produits que donne une chose à intervalles
périodiques, sans altération ni diminution de sa substance ; rapport, revenu.
Se maintenir dans les lieux : rester quelque part, garder domicile.
Des actes entrant dans les obligations et les pouvoirs de quelqu’un : de la compétence, du
ressort de quelqu’un.
Grever de droits réels les immeubles : frapper de charges financières, de servitudes.
Fonds de commerce : ensemble des éléments corporels et incorporels appartenant à un
commerçant ou à un industriel et lui permettant d’exercer son activité.
Droits incorporels : tous les droits, sauf le droit de propriété.

104
QUESTIONNAIRE

1. Qu’est-ce que le mineur?


2. Y a-t-il distinction de sexe lorsqu’on parle d’un mineur?
3. Quelle est la limite d’âge pour qu’un enfant soit considéré comme mineur?
4. A partir de quel âge donc on devient majeur en France?
5. La condition d’âge de vingt et un an est-elle encore valable?
6. Quel âge a remplacé celui de vingt et un ans?
7. A compter de quand seront calculés les délais à partir de la majorité d’une personne?
8. Quel effet a la loi du 5 juillet 1974?
9. La présente loi porte-t-elle atteinte aux actes juridiques antérieurement passés?
10. Porte-t-elle, par contre, atteinte aux décisions judiciaires antérieurement rendues sur un
intérêt civil?
11. Cette loi est-elle applicable dans les territoires d’outre mer?
12. Y a-t-il des exceptions à cela?
13. Qui est administrateur, si l’autorité parentale est exercée en commun par les deux
parents?
14. Quand le père est-il administrateur?
15. A qui l’administration appartient-elle dans les autres cas?
16. Lequel des parents assume l’administration?
17. Est-ce que celui des parents qui exerce l’autorité parentale peut être administrateur?
18. Quel autre droit confère donc l’exercice de l’autorité parentale?
19. Quand l’administration légale est-elle pure et simple?
20. Comment est considérée l’administration, quand le mineur est un enfant légitime dont les
parents sont vivants, non divorcés?
21. Est-il suffisant que les parents soient vivants?
22. Est-ce la même chose s’ils sont divorcés ou séparés de corps?
23. Sous le contrôle de qui est placée l’administration légale?
24. Quel juge contrôle cette administration?
25. Qu’est-ce qui est placé sous l’autorité du juge des tutelles?
26. Dans quels cas l’administration est-elle placée sous l’autorité du juge des tutelles?
27. Qui représentera le mineur dans tous les actes civils?
28. Dans quels actes l’administrateur légal représentera-t-il le mineur?
29. Par qui le mineur sera-t-il représenté dans tous les actes civils?
30. Quelle exception connaisez-vous à cette règle?
31. Les mineurs sont-il autorisés à agir eux-mêmes?
32. Qui les y autorise?
33. Comment procède l’administrateur quand ses intérêts sont en opposition avec ceux du
mineur?
34. Qu’est-ce que l’administrateur doit faire nommer par le juge des tutelles en cas de non
concordance entre ses intérêts et ceux du mineur?
35. Qui fera nommer un administrateur ad hoc?
36. Quel juge peut faire cela?
37. S’agit-il d’un administrateur à caractère permanent?
38. Que veut dire administrateur ad hoc?
39. Quels biens ne sont pas soumis à l’administration légale?

105
40. Sous quelle condition ces biens ont-ils été donnés ou légués au mineur?
41. Quel est donc le trait distinctif de ces biens?
42. Quels pouvoirs aura ce tiers administrateur?
43. Qu’est-ce qui aura conféré ces pouvoirs à ce tiers?
44. Quelle force confère la donation ou le testament?
45. A qui d’autre aura-t-on recours si cette dernière solution n’est pas applicable?
46. Quel sera le régime de cet administrateur?
47. Sous quel contrôle pourra-t-il exercer ses pouvoirs?
48. Pourra-t-il exercer librement, en toute indépendance, ses pouvoirs?
49. Dans quel cas l’administrateur doit-il se pourvoir d’une autorisation du juge des tutelles?
50. Quel administrateur doit se pourvoir d’une autorisation du juge des tutelles?
51. Pourquoi a-t-il besoin de cette autorisation?
52. De quelle autorisation l’administrateur a-t-il besoin pour accomplir les actes du tuteur?
53. Quels actes le tuteur ne pourra-t-il faire qu’avec une autorisation?
54. Peut-il agir seul pour les autres actes?
55. Quand s’ouvre la tutelle?
56. Qu’est-ce qui se passe quand les père et mère sont décédés?
57. Que détermine le décès des deux parents?
58. Quand la tutelle s’ouvre-t-elle pour un enfant naturel?
59. Que fait-on d’un enfant naturel, s’il n’a ni père ni mère qui l’aient volontairement
reconnu?
60. Comment les père et mère doivent-ils reconnaître un enfant naturel?
61. La tutelle ainsi ouverte déroge-t-elle aux lois particulières régissant le service de l’aide à
l’enfance?
62. Qu’est-ce que le juge peut décider, dans le cas de l’administration légale sous contrôle
judiciaire?
63. Qui peut en décider?
64. Peut-il le faire d’office ou contraint par le ministère public, par exemple?
65. Quand peut-il décider d’ouvrir la tutelle?
66. Peut-il y procéder avant d’avoir entendu ou appelé l’administrateur légal?
67. Qui doit-il entendre ou appeler, avant de décider d’ouvrir la tutelle?
68. Quels sont les actes que l’administrateur ne peut faire?
69. A partir de quand est-il entravé par cette interdiction?
70. Quel est le terme limite de cette interdiction?
71. A quoi se rattache cette interdiction concernant la réquisition de l’autorisation du conseil
de famille?
72. Pour quelle cause le juge des tutelles peut-il ouvrir la tutelle dans le cas de
l’administration pure et simple?
73. Qu’est-ce que le juge des tutelles peut faire, en cas de cause grave?
74. Quel juge peut ouvrir une telle tutelle?
75. Le juge peut-il ouvrir une tutelle dans le cas de l’administration pure et simple?
76. L’administration pure et simple est-elle compatible avec l’ouverture d’une tutelle?
77. Qu’est-ce qui suit l’ouverture de la tutelle?
78. Dans quel cas le juge des tutelles convoque-t-il le conseil de famille?
79. Qui est-ce que le juge des tutelles convoque après avoir ouvert la tutelle?
80. Pourquoi le juge convoque-t-il le conseil de famille?
81. Qui le conseil de famille pourra-t-il nommer tuteur?
82. Est-ce que l’administrateur légal peut être nommé tuteur?
83. L’administrateur légal est-il le seul que le conseil de famille puisse nommer tuteur?

106
84. Qui d’autre le conseil de famille peut-il nommer tuteur?
85. Qui peut désigner un autre tuteur?
86. Le conseil de famille peut-il nommer un autre tuteur à la place de l’administrateur légal?
87. Que pourra décider le juge des tutelles, si un enfant naturel vient à être reconnu par l’un
de ses parents?
88. Quand cette reconnaissance doit-elle avoir lieu pour que cela se produise?
89. Par qui l’enfant naturel doit-il être reconnu, pour que le juge des tutelles décide de
substituer à la tutelle l’administration légale?
90. Le juge des tutelles pourra-t-il décider cela avant la reconnaissance de l’enfant par l’un de
ses parents?
91. Par lequel des père et mère l’enfant naturel doit-il être reconnu?
92. Est-ce que le juge peut prendre cette décision si l’enfant naturel n’est pas reconnu par
l’un de ses parents?
93. Qui pourra décider que la tutelle soit remplacée par l’administration légale?
94. A quoi le juge des tutelles peut-il décider de substituer la tutelle?
95. Dans les termes de quel article cela est-il faisable et possible?
96. Par qui sont exercées les fonctions du juge des tutelles?
97. Quel juge peut exercer les fonctions du juge des tutelles?
98. A quel tribunal doit appartenir ce juge?
99. Ce juge doit-il appartenir au tribunal de grande instance?
100.Quel doit être ce tribunal, du point de vue territorial?
101.N’importe quel tribunal peut nommer ce juge des tutelles?
102.Que fait le tuteur, si le domicile du pupille est transporté dans un autre lieu?
103.Quand le tuteur doit donner aussitôt avis au juge des tutelles?
104.A quel juge des tutelles doit-il en donner avis?
105.Le domicile du tuteur peut être transporté dans un autre lieu?
106.Qui doit en aviser aussitôt le juge des tutelles antérieurement saisi ?
107.A quel juge des tutelles sera transmis le dossier de la tutelle ?
108.Qui transmet ce dossier au nouveau juge des tutelles?
109.Quel juge reprendra le dossier de la tutelle?
110.Le domicile de l’enfant est-il important dans tout cela?
111.Où en sera conservée mention?
112.Au greffe de quel tribunal sera conservée cette mention?
113.Cette transmission, en fera-t-on mention?
114.Quelle surveillance exerce le juge des tutelles?
115.Qu’est-ce qu’il surveille, le juge des tutelles?
116.Sur quoi exerce-t-il cette surveillance générale?
117.Quel est l’objet de cette surveillance générale?
118.Sur quelles tutelles et administrations légales exerce-t-il cette surveillance?
119.Qui est-ce qu’il peut convoquer?
120.Par qui peuvent être convoqués les administrateurs légaux?
121.Quels administrateurs convoque-t-il?
122.Est-ce qu’il peut convoquer les tuteurs aussi?
123.Qu’est-ce qu’il peut leur réclamer?
124.Qui peut réclamer des éclaircissements aux administrateurs légaux et aux tuteurs?
125.Pourquoi le juge des tutelles convoque-t-il donc les administrateurs légaux et les tuteurs?
126.Qu’est-ce qu’il peut leur adresser, lors de ces convocations?
127.Contre qui peut-il prononcer des injonctions?
128.Peut-il prononcer des injonctions contre eux?

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129.Qui peut prononcer des injonctions contre les administrateurs légaux et les tuteurs?
130.A quoi peut-il condamner ceux qui n’ont pas déféré à ses injonctions?
131.Qui peut-il condamner à une amende?
132.Par quoi est prévue cette amende?
133.Quel Code prévoit une telle amende?
134.Dans quel cas leur applique-t-il cette amende?
135.La légitimité des excuses entraîne donc la non application de cette amende?
136.Qu’est-ce qui arrive à ceux qui ne défèrent pas aux injonctions du juge des tutelles?
137.Doit-on déférer aux injonctions du juge des tutelles (sous peine d’amende)?
138.A qui appartient le droit de choisir un tuteur?
139.Lequel des mourants des père et mère peut choisir un tuteur?
140.Qu’est-ce que le dernier mourant des père et mère peut choisir?
141.Quel droit a le dernier mourant des père et mère?
142.Sous quelle condition peut-il choisir le tuteur?
143.Qu’est-ce qu’il doit avoir conservé pour pouvoir choisir le tuteur?
144.L’exercice de l’aministration légale serait-il le seul à lui accorder ce droit?
145.Comment peut être faite cette nomination?
146.Sous quelle forme cette nomination doit-elle être faite?
147.Le testament est-il l’unique forme où l’on puisse faire cette nomination?
148.Devant qui doit-on donner cette déclaration spéciale?
149.Le tuteur élu par le père ou la mère est-il tenu d’accepter la tutelle?
150.Qu’est-ce qui pourrait l’en empêcher?
151.Quel droit lui confère cette élection spéciale?
152.Peut-il être élu, s’il ne fait pas partie des personnes que le conseil de famille eût pu en
charger ?
153.Le conseil de famille peut-il choisir une personne qui ne fait partie de la classe indiquée
plus haut?
154.Qu’est-ce qui le lui permettrait?
155.Comment procède-t-on s’il n’a pas été choisi de tuteur par le dernier mourant des père et
mère?
156.A qui défère-t-on la tutelle dans ce cas?
157.Quel ascendant peut se voir confier cette tutelle?
158.N’importe quel ascendant peut assumer cette tutelle?
159.Qu’est-ce qui compte le plus pour le conseil de famille?
160.Quelle importance attache-t-on au degré de parenté dans l’élection du tuteur?
161.Peut-il y avoir concours entre ascendants du même degré?
162.Qui désigne le tuteur dans ce cas?
163.Par qui sera désigné le tuteur, en cas de concours entre ascendants du même degré?
164.Lequel des ascendants sera élu, en cas de concours entre eux?
165.Quelle peut être la conséquence du fait qu’il n’y a ni tuteur testamentaire, ni ascendant
tuteur?
166.Peut-il arriver que celui qui avait été désigné en cette qualité vienne à cesser ses
fonctions?
167.Quand le conseil de famille donnera-t-il un tuteur au mineur?
168.Par qui sera donné un tuteur au mineur, dans les cas cités plus haut?
169.Qui peut donner un tuteur au mineur, dans les termes de la loi?
170.Par qui sera convoqué ce conseil?
171.Quel juge pourra convoquer le conseil de famille?
172.Le juge des tutelles peut-il convoquer d’office ce conseil?

108
173.Sur la réquisition de qui peut-il convoquer le conseil de famille?
174.Les créanciers peuvent-il requérir au juge des tutelles de convoquer ce conseil?
175.Quelle personne pourra dénoncer au juge le fait qui donnera lieu à la nomination d’un
tuteur?
176.A qui pourra-t-on dénoncer ce fait?
177.Qu’est-ce qu’on peut dénoncer au juge?
178.Qu’est-ce que cette dénonciation détermine?
179.A quoi donnera lieu la dénonciation d’un tel fait?
180.Quelle mesure prendra le juge des tutelles dans ce cas?
181.Pour combien de temps est désigné le tuteur?
182.Le tuteur est-il désigné provisoirement?
183.Qui peut pourvoir au remplacement du tuteur?
184.Le conseil de famille peut-il y pourvoir, même en cours de tutelle?
185.Quand le conseil de famille y pourvoit-il?
186.Ce remplacement du tuteur porte préjudice des cas d’excuse, d’incapacité ou de
destitution?
187.De combien de membres est composé le conseil de famille?
188.Le subrogé tuteur est-il de ce nombre?
189.Le tuteur fait partie de ce nombre de quatre à six membres ?
190.Le juge des tutelles fait-il partie des membres du conseil de famille ?
191.Pour quelle durée sont-ils désignés par le juge des tutelles?
192.Qui désigne les membres du conseil de famille?
193.Qui peut pourvoir au remplacement d’un ou plusieurs membres?
194.Qu’est-ce qui l’y oblige?
195.Combien de membres du conseil peuvent être remplacés par le juge des tutelles?
196.Dans quel but le juge des tutelles les remplace-t-il?
197.A quoi veulent répondre ces remplacements?
198.A quels changements veulent répondre ces remplacements?
199.Qui ces changements doivent-ils affecter?
200.Parmi qui le juge des tutelles choisit-il les membres du conseil de famille?

UN PEU DE GRAMMAIRE

I. Qu’est-ce que l’adverbe ?

Il est souvent utile de préciser l’action ou l’état exprimés par le verbe. Comparez par
exemple : « Le fonctionnaire était embêté » et « Visiblement, le fonctionnaire était embêté ».
Ces précisions sur la manière dont se fait l’action, ou sur le moment, sur le lieu où elle se
déroule, etc… sont apportées par une espèce de mot qui s’adjoint au verbe et que l’on appelle,
pour cette raison, adverbe.

II. Les deux sortes d’adverbes.

Certains adverbes précisent le verbe en le complétant ; d’autres agissent sur le verbe


lui-même pour en modifier plus ou moins la signification.
1. Les adverbes qui complètent. Ces adverbes jouent, en quelque sorte, le rôle de
compléments circonstanciels :

109
a) de manière (Ex. : Visiblement (= d’une manière évidente), le fonctionnaire était embêté).
Remarque : un grand nombre de ces adverbes sont des adverbes en « ment », qui ont été
formés à partir d’ adjectifs qualificatifs (Ex. : Soigneusement = d’une manière soigneuse ;
involontairement = d’une manière involontaire). Ils qualifient en quelque sorte l’action
exprimée par le verbe.
b) de temps (Ex. : Jamais auparavent mon origine juive n’avait mis fin à mes ennuis ) ;
c) de lieu (Ex. : Le bateau était encore là) ;

2. Les adverbes qui jouent le rôle de modificateurs.


a) adverbes de quantité (Ex. : Je saisissais de moins en moins le sens exact des mots) ;
b) adverbes qui affirment ou nient l’action ou l’état (adverbes d’affirmation, de négation)
(Ex. : Je n’eus pas le temps de terminer) ;
c) Ce sont enfin les adverbes spéciaux : ceux qui s’appliquent à un adjectif ou à un autre
adverbe (Ex. : Il soumit mes documents à une étude plus soignée).

REMARQUES

1. Comment découvrir qu’un mot est un adverbe : un mot devient adverbe quand il
complète ou modifie un verbe. On ne peut donc dire d’avance si un mot est ou n’est pas
adverbe.
a) Certains mots sont tantôt adverbes, tantôt adjectifs, tantôt prépositions, tantôt
conjonctions. Par exemple: Elle criait fort (Adverbe); Le vent était fort (Adjectif); Il
habite au-desus (Adverbe); Il était au-desssus du lac (Préposition). C’est le cas des mots
même, tout, quelque, etc.

b) Tout complément circonstanciel sert à déterminer l’action en indiquant la manière, le lieu,


le temps, etc (Ex. : Nous étions dans la même barque ; D’un trait de plume, il raya ma
fausse identité). Quand ce complément est une locution toute faite qu’on ne décompose
plus, parce qu’on l’emploie fréquemment, elle devient une locution adverbiale (Ex. : Je
saisissais de moins en moins ; En général, elle ne faisait que pleurer).

2. Pour analyser l’adverbe, vous examinerez d’abord s’il complète ou s’il modifie le verbe.
Dans le premier cas, vous l’analyserez comme un complément circonstanciel ; dans le
second, vous direz quel verbe il modifie.
Ex. : Jamais auparavent la révélation de mon origine juive n’avait mis fin à mes ennuis :
auparavent, adverbe, complément circonstanciel de temps de « avait mis fin ».
Lorsqu’un adverbe se rapporte à un autre adverbe ou à un adjectif, vous indiquerez quel
degré il marque (Ex. : Un examen plus attentif : plus, adverbe, modifie attentif ; marque le
comparatif de supériorité de cet adjectif).

3. Ne confondez pas :
a) L’adjectif et l’adverbe. L’adjectif s’accorde avec le nom ; l’adverbe demeure invariable.
Mais il arrive qu’un mot, généralement utilisé comme adverbe, s’emploie comme adjectif,
tout en demeurant invariable (Ex.: Ce sont des gens bien). Il en va ainsi pour les mots
beaucoup, peu, tant (Ex. : J’ai tant pleuré). Suivis de la préposition de, ils sont des
adjectifs indéfinis (Ex.: Beaucoup de gens sont venus me voir). Il ne faut donc pas se fier
absolument à l’ortographe. Pour savoir si un mot est adjectif ou adverbe, regardez surtout
à quoi il se rapporte : nom ou verbe.

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b) Le pronom et l’adverbe. Certains mots comme y, en sont tantôt pronoms, tantôt adverbes.
Ils sont pronoms lorsqu’ils représentent un nom (Ex. : Il attendait la réponse : il y (= à la
réponse) pensait sans cesse). Ils sont adverbes lorsqu’ils se rapportent à un verbe (Ex. : Le
bateau était encore là et m’y (y = là) réfugiai…). Toutefois, même lorsqu’ils sont des
adverbes, y et en remplacent souvent un mot ou groupe de mots déjà exprimé ; aussi
pourrait-on les appeler des pronoms adverbiaux (Ex. : Vous venez de là-bas ? – Oui, j’en
(= de là-bas) viens).
Parfois, en est une préposition qui unit un mot à son complément (Ex. : Il est né en Suisse.
Une chaise en marbre).

Résumé : la minorité est l’état de celui qui n’a pas encore atteint la majorité légale.
Toute particulière est la minorité pénale : état de l’auteur d’une infraction, qui n’a pas encore
atteint 18 ans. Le régime de responsabilité est alors variable selon son âge : soit le mineur a
moins de 13 ans, auquel cas il n’est justiciable que de mesures d’assistance et d’éducation,
soit il a entre 13 et 18, et il peut être condamné à une peine, mais avec le bénéfice éventuel de
l’excuse atténuante de minorité, qui est obligatoire de 13 ans, facultative de 16 à 18 ans.
L’émancipation est un acte juridique par lequel un mineur acquiert la pleine capacité
d’exercice et se trouve de ce fait assimilé à un majeur. L’émancipation est légale lorsqu’elle
est accordée directement par la loi ; elle est volontaire lorsqu’elle résulte d’une manifestation
de volonté des détenteurs de l’autorité parentale et de l’intéressé. Depuis 1974, l’émancipation
est judiciaire, elle résulte d’une décision du juge des tutelles.

Conclusions. La tutelle est une institution permettant de protéger par voie de


représentation, certains mineurs ainsi que les majeurs dont les facultés mentales sont
gravement altérées. Une place à part occupe la tutelle aux prestations sociales – désignation
d’un tiers pour recevoir les prestations sociales lorsque l’attributaire normal ne les utilise pas
conformément à leur fin. Cette tutelle a d’abord existé pour les prestations familiales ; elle a
été étendue aux allocations d’aide sociale, aux avantages de vieillesse, à l’allocation
supplémentaire. C’est le juge des enfants dans le premier cas, le juge d’instance dans le
second qui décide de la tutelle.

Testes d’auto évaluation et contrôle


1. Dans le texte suivant, relevez, d’une part, les adverbes qui complètent un verbe et, d’autre
part, les adverbes qui modifient un verbe ou un adjectif ; classez ces adverbes par
catégories : de manière, de lieu, de temps, etc.
Le temps passe beaucoup plus vite maintenant que nous avons un travail précis sur un
sommet précis à effectuer. Il y a bientôt deux mois que j’ai quitté mes enfants, c’est très
long. Aujourd’hui, Lionel, Terray et deux sherpas doivent monter du matériel au camp II
et, peut-être demain, continuer en direction du camp III. La victoire semble acquise. J’y
vois personnellement trois obstacles principaux : le soleil qui nous brûle, la neige
poudreuse dans laquelle nous nous épuisons, le mauvais temps avec chute de neige qui
vient régulièrement tous les jours entre midi et deux heures.

2. Analysez les adverbes contenus dans le texte suivant :


Maintenant, le voisin d’Alexandre barbottait dans la salle de bain ; et il chantait, l’idiot.
Dans une minute, il tirerait violemment la chasse d’eau. La cloison était si mince entre les
deux logis que, de part et d’autre, on pouvait au bruit deviner les plus intimes
111
occupations… Sauvage ! lança Alexandre à l’adresse de son voisin. C’était peut-être un
brave homme. Alexandre ne connaissait pour ainsi dire rien de lui, hormis les bruits qu'il
faisait trop tôt le matin, mais il le détestait comme jamais on n'arriverait à lui faire
détester les Russes.

3. Employez les mots suivants dans deux phrases : a) comme adverbes ; b) comme
préposition (Ex. : Mon camarade m’a quitté hier soir, je ne l’ai pas revu depuis ; il pleut
depuis deux jours).
Liste : depuis, derrière, contre, au milieu, avec, après.

112
Chapitre X. DE LA DISTINCTION DES BIENS

Art. 516. Tous les biens sont meubles ou immeubles.

1. Des immeubles

Art. 517. Les biens sont immeubles, ou par leur nature, ou par leur destination, ou par l’objet
auquel ils s’appliquent.
Art. 518. Les fonds de terre et les bâtiments sont immeubles par leur nature.
Art. 519. Les moulins à vent ou à eau, fixés sur piliers et faisant partie du bâtiment, sont aussi
immeubles par leur nature.
Art. 520. Les récoltes pendantes par les racines, et les fruits des arbres non encore recueillis,
sont pareillement immeubles.
Dès que les grains sont coupés et les fruits détachés, quoique non enlevés, il sont
meubles.
Si une partie seulement de la récolte est coupée, cette partie seule est meuble.
Art. 521. Les coupes ordinaires des bois taillis ou de futaies mises en coupes réglées ne
deviennent meubles qu’au fur et à mesure que les arbres sont abattus.
Art. 522. Les animaux que le propriétaire du fonds livre au fermier ou au métayer pour la
culture, estimés ou non, sont censés immeubles tant qu’ils demeurent attachés au
fonds par l’effet de la convention.
Ceux qu’il donne à cheptel à d’autres qu’au fermier ou métayer, sont meubles.
Art. 523. Les tuyaux servant à la conduite des eaux dans une maison ou autre héritage sont
immeubles et font partie du fonds auquel ils sont attachés.
Art. 524. Les objets que le propriétaire d’un fonds y a placés pour le service et l’exploitation
de ce fonds, sont immeubles par destination.
Ainsi, sont immeubles par destination, quand ils ont été placés par le propriétaire pour
le service et l’exploitation du fonds :
Les animaux attachés à la culture ;
Les ustensiles aratoires ;
Les semences données aux fermiers ou colons partiaires ;
Les pigeons des colombiers ;
Les ruches à miel ;
Les poissons des étangs ;
Les pressoirs, chaudières, alambics, cuves et tonnes ;
Les ustensiles nécessaires à l’exploitation des forges, papeteries et autres usines ;
Les pailles et engrais ;
Sont aussi immeubles par destination tous effets mobiliers que le propriétaire a
attachés au fonds à perpétuelle demeure.
Art. 525. Le propriétaire est censé avoir attaché à son fonds des effets mobiliers à perpétuelle
demeure, quand ils y sont scellés en plâtre ou à chaux ou à ciment, ou lorsqu’ils ne
peuvent pas être détachés sans être fracturés et détériorés, ou sans briser ou déteriorer
la partie du fonds à laquelle ils sont attachés.
Les glaces d’un appartement sont censées mises à perpétuelle demeure, lorsque le
parquet sur lequel elles sont attachées fait corps commun avec la boiserie.
Il en est de même des tableaux et autres ornements.

113
Quant aux statues, elles sont immeubles lorsqu’elles sont placées dans une niche
pratiquée exprès pour les recevoir, encore qu’elles puissent être enlevées sans fracture
ou détérioration.
Art. 526. Sont immeubles, par l’objet auquel ils s’appliquent :
L’usufruit des choses immobilières ;
Les servitudes ou services fonciers ;
Les actions qui tendent à revendiquer un immeuble.

2. Des meubles

Art. 527. Les biens sont meubles par leur nature, ou par la détermination de la loi.
Art. 528. Sont meubles par leur nature, les corps qui peuvent se transporter d’un lieu à un
autre, soit qu’ils se meuvent par eux-mêmes, comme les animaux, soit qu’ils ne
puissent changer de place que par l’effet d’une force étrangère, comme les choses
inanimées.
Art. 529. Sont meubles par la détermination de la loi, les obligations et actions qui ont pour
objet des sommes exigibles ou des effets mobiliers, les actions ou intérêts dans les
compagnies de finance, de commerce ou d’industrie, encore que des immeubles
dépendant de ces entreprises appartiennent aux compagnies. Ces actions ou intérêts
sont réputés meubles à l’égard de chaque associé seulement, tant que dure la société.
Sont aussi meubles par la détermination de la loi, les rentes perpétuelles ou viagères,
soit sur l’Etat, soit sur des particuliers.
Art. 531. Les bateaux, bacs, navires, moulins et bains sur bateaux, et généralement toutes
usines non fixées par des piliers, et ne faisant point partie de la maison, sont meubles :
la saisie de quelques-uns de ces objets peut cependant, à cause de leur importance, être
soumise à des formes particulières, ainsi qu’il sera expliqué dans le Code de la
procédure civile.
Art. 532. Les matériaux provenant de la démolition d’un édifice, ceux assemblés pour en
construire un nouveau, sont meubles jusqu’à ce qu’ils soient employés par l’ouvrier
dans une construction.
Art. 533. Le mot meuble, employé seul dans les dispositions de la loi ou de l’homme, sans
autre addition ni désignation, ne comprend pas l’argent comptant, les pierreries, les
dettes actives, les livres, les médailles, les instruments des sciences, des arts et métiers,
le linge de corps, les chevaux, équipages, armes, grains, vins, foins et autres denrées ;
il ne comprend pas ce qui fait l’objet d’un commerce.
Art. 534. Les mots meubles meublants ne comprennent que les meubles destinés à l’usage et à
l’ornement des appartements, comme tapisseries, lits, sièges, glaces, pendules, tables,
porcelaines et autres objets de cette nature.
Les tableaux et les statues qui font partie du meuble d’un appartement y sont aussi
compris, mais non les collections de tableaux qui peuvent être dans les galeries ou
pièces particulières.
Art. 535. L’expression biens meubles, celle de mobilier ou d’effets mobiliers, comprennent
généralement tout ce qui est censé meuble d’après les règles ci-dessus établies.
La vente ou le don d’une maison meublée ne comprend que meubles meublants.
Art. 536. La vente ou le don d’une maison, avec tout ce qui s’y trouve, ne comprend pas
l’argent comptant, ni les dettes actives et autres droits dont les titres peuvent être
déposés dans la maison ; tous les autres effets mobiliers y sont compris.

114
3. Des biens dans leurs rapports avec ceux qui les possèdent

Art. 537. Les particuliers ont la libre disposition des biens qui leur appartiennent, sous les
modifications établies par les lois.
Les biens qui n’appartiennent pas à des particuliers, sont administrés et ne peuvent
être aliénés que dans les formes et suivant les règles qui leur sont particulières.
Art. 538. Les chemins, routes et rues à la charge de l’Etat, les fleuves et rivières navigables
ou flottables, les rivages, lais et relais de la mer, les ports, les havres, les rades, et
généralement toutes les portions du territoire français qui ne sont pas susceptibles
d’une propriété privée, sont considérés comme des dépendances du domaine public.
Art. 539. Tous les biens vacants et sans maître, et ceux des personnes qui décèdent sans
héritiers, ou dont les successions sont abandonnées, appartiennent au domaine public.
Art. 540. Les portes, murs, fossés, remparts des places de guerre et des forteresses, font aussi
partie du domaine public.
Art. 541. Il en est de même des terrains, des fortifications et remparts des places qui ne sont
plus places de guerre : ils appartiennent à l’Etat, s’ils n’ont été valablement aliénés, ou
si la propriété n’en a pas été prescrite contre lui.
Art. 542. Les biens communaux sont ceux à la propriété ou au produit desquels les habitants
d’une ou plusieurs communes ont un droit acquis.
Art. 543. On peut avoir sur les biens, ou un droit de propriété, ou un simple droit de
jouissance, ou seulement des services fonciers à prétendre.

4. De la propriété

Art. 544. La propriété est le droit de jouir et disposer des choses de la manière la plus
absolue, pourvu qu’on n’en fasse pas un usage prohibé par les lois ou par les
règlements.
Art. 545. Nul ne peut être contraint de céder sa propriété, si ce n’est pour cause d’utilité
publique, et moyennant une juste et préalable indemnité.
Art. 546. La propriété d’une chose, soit mobilière, soit immobilière, donne droit sur tout ce
qu’elle produit, et sur ce qui s’y unit accessoirement, soit naturellement, soit
artificiellement.

5. Du droit d’accession sur ce qui est produit par la chose

Art. 547. Les fruits naturels ou industriels de la terre,


Les fruits civils,
Le croît des animaux, appartiennent au propriétaire par droit d’accession.
Art. 548. Les fruits produits par la chose n’appartiennent au propriétaire qu’à la charge de
rembourser les frais des labours, travaux et semences faits par des tiers et dont la
valeur est estimée à la date du remboursement.
Art. 549. Le simple possesseur ne fait les fruits siens que dans le cas où il possède de bonne
foi. Dans le cas contraire, il est tenu de restituer les produits avec la chose au
propriétaire qui la revendique ; si lesdits produits ne se retrouvent pas en nature, leur
valeur est estimée à la date du remboursement.
Art. 550. Le possesseur est de bonne foi quand il possède comme propriétaire, en vertu d’un
titre translatif de propriété dont il ignore les vices.
Il cesse d’être de bonne foi du moment où ces vices lui sont connus.

115
6. Du droit d’accession sur ce qui s’unit et s’incorpore à la chose

Art. 551. Tout ce qui s’unit et s’incorpore à la chose appartient au propriétaire, suivant les
règles qui seront ci-après établies.

a) Du droit d’accession relativement aux choses immobilières.


Art. 552. La propriété du sol emporte la propriété du dessus et du dessous.
Le propriétaire peut faire au-dessus toutes les plantations et constructions qu’il juge à
propos, sauf les exceptions établies au titre Des servitudes ou services fonciers.
Il peut faire au-dessous toutes les constructions et fouilles qu’il jugera à propos, et
tirer de ces fouilles tous les produits qu’elles peuvent fournir, sauf les modifications
résultant des lois et règlements relatifs aux mines, et des lois et règlements de police.
Art. 553. Toutes constructions, plantations et ouvrages sur un terrain ou dans l’intérieur, sont
présumés faits par le propriétaire à ses frais et lui appartenir, si le contraire n’est
prouvé ; sans préjudice de la propriété qu’un tiers pourrait avoir acquise ou pourrait
acquérir par prescription, soit d’un souterrain sous le bâtiment d’autrui, soit de toute
autre partie du bâtiment.
Art. 554. Le propriétaire du sol qui a fait des constructions, plantations et ouvrages avec des
matériaux qui ne lui appartenaient pas, doit en payer la valeur estimée à la date du
paiement ; il peut aussi être condamné à des dommages-intérêts, s’il y a lieu ; mais le
propriétaire des matériaux n’a pas le droit de les enlever.
Art. 556. Les atterrissements et accroissements qui se forment successivement et
imperceptiblement aux fonds riverains d’un fleuve ou d’une rivière, s’appellent
alluvion.
L’alluvion profite au propriétaire riverain, soit qu’il s’agisse d’ un fleuve ou d’une
rivière navigable, flottable ou non ; à la charge, dans le premier cas, de laisser le
marchepied ou chemin de halage, conformément aux règlements.

b) Du droit d’accession relativement aux choses mobilières.


Art. 565. Le droit d’accession, quand il a pour objet deux choses mobilières appartenant à
deux maîtres différents, est entièrement subordonné aux principes de l’équité
naturelle.
Les règles suivantes serviront d’exemple au juge pour se déterminer dans les cas non
prévus, suivant les circonstances particulières.
Art. 566. Lorsque deux choses appartenant à différents maîtres, qui ont été unies de manière
à former un tout, sont néanmoins séparables, en sorte que l’une puisse subsister sans
l’autre, le tout appartient au maître de la chose qui forme la partie principale, à la
charge de payer à l’autre la valeur, estimée à la date du paiement, de la chose qui a été
unie.
Art. 567. Est réputée principale celle à laquelle l’autre n’a été unie que pour l’usage,
l’ornement ou le complément de la première.
Art. 568. Néanmoins, quand la chose unie est beaucoup plus précieuse que la chose
principale, et quand elle a été employée à l’insu du propriétaire, celui-ci peut
demander que la chose unie soit séparée pour lui être rendue, même quand il pourrait
en résulter quelque dégradation de la chose à laquelle elle a été jointe.
Art. 569. Si de deux choses unies pour former un seul tout, l’une ne peut point être regardée
comme accessoire de l’autre, celle-là est réputée principale qui est la plus considérable
en valeur, ou en volume, si les valeurs sont à peu près égales.

116
Art. 570. Si un artisan ou une personne quelconque a employé une matière qui ne lui
appartenait pas à former une chose d’une nouvelle espèce, soit que la matière puisse
ou non reprendre sa première forme, celui qui en était le propriétaire a le droit de
réclamer la chose qui en a été formée en remboursant le prix de la main-d’oeuvre
estimée à la date du remboursement.
Art. 571. Si cependant, la main-d’oeuvre était tellement importante qu’elle surpassât de
beaucoup la valeur de la matière employée, l’industrie serait alors réputée la partie
principale, et l’ouvrier aurait le droit de retenir la chose travaillée, en remboursant au
propriétaire le prix de la matière, estimée à la date du remboursement.
Art. 572. Lorsqu’une personne a employé en partie la matière qui lui appartenait et en partie
celle qui ne lui appartenait pas à former une chose d’une espèce nouvelle, sans que ni
l’une ni l’autre des deux matières soit entièrement détruite, mais de manière qu’elles
ne puissent pas se séparer sans inconvénient, la chose est commune aux deux
propriétaires, en raison, quant à l’un, de la matière qui lui appartenait, quant à l’autre,
en raison à la fois et de la matière qui lui appartenait et du prix de sa main-d’oeuvre.
Le prix de la main-d’oeuvre est estimée à la date de la licitation prévue à l’article 575.
Art. 575. Lorsque la chose reste en commun entre les propriétaires des matières dont elle a
été formée, elle doit être licitée au profit commun.
Art. 576. Dans tous les cas où le propriétaire dont la matière a été employée, à son insu, à
former une chose d’une autre espèce, peut réclamer la propriété de cette chose, il a le
choix de demander la restitution de sa matière en même nature, quantité, poids,
mesure et bonté, ou sa valeur estimée à la date de la restitution.

VOCABULAIRE

Moulin à vent : établissement qui utilise des appareils servant à broyer, à moudre le grain des
céréales.
Couper les grains : récolter les céréales.
Détacher les fruits : les recueillir.
Les fruits non encore enlevés : ne pas emporter, transporter ailleurs les fruits recueillis.
Couper la récolte : récolter.
Bois taillis : partie d’une forêt où il n’y a que des arbres de faible dimension, issus de souches
et de drageons et qu’on coupe à intervalles rapprochés.
Mettre en coupe réglée : abattage périodique d’une portion de bois déterminée.
Métayer : personnage qui prend à bail et fait valoir un domaine sous le régime du métayage.
Donner à cheptel : contrat de bail par lequel l’une des parties donne à l’autre un fonds de
bétail pour le garder, le nourrir et le soigner.
Tuyaux servant à la conduite des eaux : canal fermé, conduit à section circulaire ou
arrondie (en matière rigide, flexible ou souple) destiné à faire passer un liquide, un
gaz.
Ustensiles aratoires : qui ont rapport au labourage, au travail de la terre.
Colon partiaire : fermier qui partage les récoltes avec le propriétaire.
Le colombier : pigeonnier en forme de tour (petit bâtiment où l’on élève des pigeons
domestiques).
Ruches à miel : abri aménagé pour y recevoir un essaim d’abeilles ; la colonie d’abeilles qui
l’habite.

117
Etang : étendue d’eau reposant dans une cuvette à fond imperméable et généralement moins
vaste, moins profonde que le lac.
Pressoir : machine servant à extraire le liquide de certains fruits ou graines, par pression, ex. :
pressoir à huile, à vin ; bâtiment, emplacement où est le pressoir.
Chaudière : récipient métallique où l’on fait chauffer, bouillir ou cuire.
Tonne : grand récipient plus large que le tonneau, fait de douves assemblées au moyens de
cerceaux.
Papeterie : 1. Fabrication du papier. 2. Lieu où l’on fabrique le papier. 3. Magasin où l’on
vend du papier, des articles et des fournitures de bureau.
A perpétuelle demeure : pour toujours.
Faire corps avec : adhérer, ne faire qu’un.
La boiserie : revêtement en bois de menuiserie.
Il en est de même de : il en va de même de.
Services fonciers / contributions foncières : impôts auxquels sont soumis les propriétaires
fronciers.
Foncier : 1. Qui constitue un fonds de terre ; 2. Relatif aux fonds de terre ; 3. Qui possède un
fonds ; 4. Qui se rattache à un immeuble par nature.
Se mouvoir par soi-même : remuer, bouger, marcher ; être soi-même en mouvement.
Sommes exigibles : qui peuvent être légalement exigées.
Foins : herbe fauchée et séchée pour la nourriture du bétail.
Denrées: marchandise quelconque destinée à la consommation.
Sous les modifications établies par la loi : sous réserve des modifications de la loi.
Fleuve flottable : sur lequel on peut faire du flottage (technique du transport du bois,
consistant à le faire descendre des cours d’eau).
Lais et relais de la mer : 1. Ligne atteinte par la mer sur une plage ; 2. Partie d’une plage
alternativement couverte et découverte par la mer ; 3. Alluvion, atterrissement au bord
des fleuves.
Havre: petit port naturel ou artificiel, bien abrité, généralement à l’embouchure d’un fleuve.
Remparts : zone d’une ville comprise entre les remparts et les habitations les plus proches.
Pour cause d’utilité publique : pour le bien de la communauté.
Titre translatif de propriété : par lequel on cède, on transfère à quelqu’un.
Si le contraire n’est prouvé : jusqu’à preuve du contraire.
Atterrissements : amas de terre, de sable, de limon, formé par les cours d’eau ou par la mer.
Accroissements : cru (d’une rivière).
Marchepied: chemin qui longe un cours d’eau sur la rive opposée au chemin du halage.
Le droit d’accession : droit qu’a le propriétaire d’une chose sur ce qui est produit par elle et
sur ce qui s’y unit et s’y incorpore.
A l’insu de : 1. Sans que la chose soit sue de quelqu’un ; 2. Sans en avoir conscience.

QUESTIONNAIRE

1. Comment sont considérés tous les biens?


2. Les biens sont-ils immeubles par leur seule nature?
3. La destination peut-elle conférer aux biens le caractère d’immeubles?
4. Quel autre élément peut caractériser les biens comme immeubles?
5. Les fonds de terre et les bâtiments sont-ils immeubles?
6. Le sont-ils par destination ou par l’objet auquel ils s’appliquent?
7. Quels sont principalement les immeubles par nature?

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8. Les fonds de terre sont-ils les seuls immeubles par nature?
9. Que peut-on dire des moulins à vent ou à eau, fixés sur piliers?
10. Cela suffit-il qu’ils soient fixés sur piliers?
11. Mais qu’en est-il des récoltes pendantes par les racines et les fruits des arbres non
encore recueillis?
12. Que deviennent les grains coupés et les fruits détachés (quoique non enlevés)?
13. Si une partie seulement de la récolte est coupée, comment la loi la considère-t-elle?
14. Quand et comment deviennent meubles les coupes ordinaires des bois taillis ou de
futaies mises en coupes réglées?
15. Comment sont censés les animaux que le propriétaire du fonds livre au fermier ou au
métayer pour la culture?
16. Quand ses animaux sont-ils censés immeubles?
17. Pourquoi le propriétaire livre au fermier ou au métayer des animaux?
18. Qui livre au fermier ou au métayer des animaux pour la culture?
19. A quoi ces animaux restent attachés par l’effet de la convention?
20. Par l’effet de quoi ces animaux demeurent-ils attachés au fonds?
21. Comment sont censés les animaux que le propriétaire donne à cheptel à d’autres qu’au
fermier ou au métayer?
22. Sont-ils meubles ou immeubles, les animaux que le propriétaire donne à cheptel?
23. Le propriétaire peut-il donner à cheptel ses animaux au fermier ou au métayer?
24. Comment sont considérés les tuyaux servant à la conduite des eaux?
25. De quoi font-ils partie, ces tuyaux?
26. A quoi servent ces tuyaux?
27. Peut-on les considérer comme meubles, puisqu’ils servent à la conduite de l’eau?
28. Que peut-on dire des objets que le propriétaire d’un fonds y a placés pour le service et
l’exploitation de ce fonds?
29. Pourquoi le propriétaire y a-t-il placé ces objets?
30. Quelle serait l’explication du fait qu’on les considère comme immeubles?
31. Quels sont ces objets?
32. Comment expliquez-vous le fait que les animaux attachés à la culture sont considérés
comme immeubles par destination?
33. Pourquoi les pigeons des colombiers sont-ils considérés comme immeubles?
34. A quoi servent les pressoirs, chaudières, alambics, cuves et tonnes?
35. Trouvez-vous logique que les pailles et l’engrais soient considérés comme immeubles
par destination, puisqu’ils disparaissent sous terre?
36. Quel caractère revêtent les effets mobiliers que le propriétaire a attachés au fonds à
perpétuelle demeure?
37. Que veut dire « à perpétuelle demeure »?
38. Comment le propriétaire a-t-il attaché les effets mobiliers à son fonds?
39. En quoi ces effets sont-ils scellés?
40. Peut-on enlever ou détacher ces effets mobiliers?
41. Qu’est-ce que leur détachement pourrait provoquer?
42. Comment sont censées d’habitude les glaces d’un appartement?
43. Quand sont-elles considérées comme mises à perpétuelle demeure?
44. Qu’en est-il des tableaux et autres ornements?
45. Quand les statues peuvent-elles être considérées comme mises à perpétuelle demeure?
46. Où doivent-elles être placées pour être considérées comme telles?
47. Qu’est-ce qui est considéré comme immeuble par l’objet auquel il s’applique?
48. Comment peut-on considérer un bien comme meuble?

119
49. Peut-il l’être uniquement par sa nature?
50. S’agit-il seulement de choses animées?
51. Quelle est la définition de ces objets?
52. Comment un objet inanimé peut-il être considéré comme meuble?
53. Enumérez quelques objets considérés meubles par la détermination de la loi !
54. A l’égard de qui ces actions sont-elles réputées meubles?
55. Comment sont considérées les rentes perpétuelles ou viagères?
56. Sont-elles considérées meubles par nature?
57. Quelle catégorie forment les bateaux, bacs, navires, moulins et bains sur bateaux?
58. Comment est considérée toute usine non fixée sur des piliers?
59. Mais si elles font partie de la maison?
60. Les matériaux provenant de la démolition d’un édifice sont-ils meubles ou immeubles?
61. En va-t-il de même des matériaux assemblés pour construire un nouvel édifice?
62. Quand ces matériaux cessent-ils d’être meubles?
63. Qu’est-ce que le mot meuble, employé seul dans les dispositions de la loi ou de
l’homme, ne peut désigner?
64. Peut-il, en échange, désigner ce qui fait l’objet d’un commerce?
65. Ce qui fait l’objet d’un commerce peut être inclus dans la catégorie « meubles »?
66. Que comprend la catégorie de « meubles meublants » ?
67. Quels meubles entrent dans cette catégorie?
68. Les collections de tableaux des galeries ou pièces particulières peuvent-elles être
considérées comme des meubles meublants?
69. A quelle condition les tableaux peuvent-ils être considérés comme meubles meublants?
70. Qu’en est-il des porcelaines?
71. Quand les porcelaines sont-elles comprises sous la dénomination de meubles
meublants?
72. Que signifie l’expression biens meubles?
73. Que comprend la vente ou le don d’une maison meublée?
74. La vente ou le don d’une maison avec tout ce qui s’y trouve comprend-elle l’argent
comptant ou les dettes actives et autres droits?
75. De quoi les propriétaires disposent-ils librement?
76. Qui a la libre disposition des biens qui lui appartiennent?
77. Comment les particuliers disposent-ils de leurs biens?
78. Qu’en est-il des biens qui n’appartiennent pas à des particuliers?
79. Peut-on aliéner pareils objets?
80. Qu’est-ce qu’on considère comme des dépendances du domaine public?
81. Comment sont considérés les chemins, routes et rues à la charge de l’Etat, fleuves et
rivières, etc.?
82. Sont-elles susceptibles d’une propriété privée, ces portions du territoire français?
83. A quel domaine appartiennent les chemins, routes et rues à la charge de l’Etat?
84. Ils appartiennent à quel domaine, les biens vacants et sans maître, ceux des personnes
qui décèdent sans héritiers ou dont les successions sont abandonnées?
85. Quels biens appartiennent donc au domaine public?
86. De quel domaine font partie les portes, murs, fossés, remparts des places de guerre?
87. Pourquoi en est-il ainsi ? Qu’en pensez-vous?
88. Qu’en est-il des terrains, des fortifications et remparts des places qui ne sont plus places
de guerre?
89. Dans quelle condition appartiennent-ils à l’Etat?

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90. Le fait de ne pas avoir été valablement aliénés est la seule justification ou possibilité
qu’ils appartiennent à l ‘Etat?
91. Qu’est-ce que les biens communaux?
92. Qu’est-ce qu’une personne peut avoir sur un bien?
93. Est-ce uniquement un droit de propriété qu’on peut avoir sur un bien?
94. Qu’est-ce qu’un droit de jouissance?
95. Mais les services fonciers, ils sont quoi ?
96. Qu’est-ce que la propriété?
97. Comment jouit-on des choses selon ce droit?
98. Ya-t-il des limites ou des contraintes à l’exercice de ce droit de propriété ?
99. Quel usage ne doit-on pas en faire, pour ne pas transgresser la loi?
100. Peut-on être contraint à céder sa propriété?
101. Qui peut être contraint à céder sa propriété?
102. Quand doit-on accepter de le faire, quand même?
103. Moyennant quoi cette cession de propriété se fait-elle?
104. Pour quelle cause doit-on y consentir donc?
105. Sur quoi donne droit la propriété d’une chose?
106. Donne-t-elle droit uniquement sur ce qu’elle produit?
107. Comment cette union se fait-elle?
108. Cette union se fait elle seulement naturellement?
109. Comment s’appelle ce droit?
110. Comment les droits naturels ou industriels de la terre, les fruits civils et le croît des
animaux appartiennent-ils au propriétaire?
111. Par quel droit appartiennent-ils au propriétaire?
112. Dans quelles conditions les fruits produits par la chose appartiennent-ils au propriétaire?
113. Qu’est-ce qu’il doit rembourser pour que tout cela lui appartienne de droit?
114. Quand la valeur des frais des labours, travaux et semences faits par des tiers est-elle
estimée?
115. Pourquoi le propriétaire rembourse-t-il les frais de labours, travaux et semences?
116. Dans quel cas le simple posseseur fait-il siens les fruits?
117. Comment doit-il posséder, pour pouvoir faire siens les fruits?
118. Qu’est-ce qu’il doit faire, dans le cas contraire?
119. Qu’est-ce qu’il est tenu de restituer avec la chose?
120. A qui doit-il restituer tout cela?
121. Comment procède-t-on, si lesdits produits ne se retrouvent pas en nature?
122. Comment est estimée leur valeur?
123. Quand le possesseur est-il de bonne foi?
124. Comment doit-il posséder?
125. En vertu de quoi doit-il posséder comme propriétaire?
126. Quel titre de propriété lui y donne droit?
127. Qu’est-ce qu’il doit ignorer de ce titre?
128. Quand cese-t-il d’être de bonne foi?
129. Qu’est-ce qui se passe, quand il en arrive à en connaître les vices?
130. A qui appartient tout ce qui s’unit et s’incorpore à la chose?
131. Qu’est-ce que la propriété du sol emporte?
132. Qui a la propriété du dessus et du dessous du sol?
133. Qu’est-ce que le propriétaire peut faire au-dessus?
134. Quelles constructions le propriétaire peut-il faire au-dessus?
135. Qu’en est-il de ses droits concernant le dessous?

121
136. Quels modifications et règlement limitent pourtant ses libertés?
137. Par qui sont présumés faits les constructions, plantations et ouvrages sur un terrain ou
dans l’intérieur?
138. Aux frais de qui sont présumés faits ces constructions, plantations et ouvrages?
139. A qui appartiennent donc ces constructions, plantations et ouvrages, si le contraire n’est
pas prouvé?
140. La loi permet-elle le préjudice à la propriété d’un tiers?
141. Comment doit procéder le propriétaire du sol, qui a fait des constructions, plantations et
ouvrages avec des matériaux qui ne lui appartenaient pas?
142. Qu’est-ce qu’il doit payer pour cela?
143. Quelle valeur paiera-t-il?
144. A quoi d’autre peut-il être condamné?
145. Pourrait-il être condamné à des dommages-intérêts?
146. Le propriétaire des matériaux a-t-il le droit d’enlever ces matériaux?
147. Que peut faire le propriétaire du fonds, lorsque les plantations, constructions et
ouvrages ont été faits par un tiers et avec des matériaux appartenant à ce dernier?
148. Le propriétaire du fond peut-il conserver la propriété?
149. Peut-il obliger ce tiers à les enlever?
150. Comment s’appellent les atterrissements et accroissements qui se forment
successivement aux fonds riverains d’ un fleuve?
151. Qu’est-ce qu’une alluvion?
152. A qui profite l’alluvion?
153. A quel propriétaire profite l’alluvion?
154. Quelle obligation doit respecter le propriétaire?
155. A quoi est subordonné le droit de succession?
156. Quand le droit de succession est-il subordonné aux principes de l’équité naturelle?
157. A quels principes se subordonne le droit d’accession, quand il a pour objet deux choses
mobilières appartenant à deux maîtres différents?
158. Est-ce que le droit d’accession peut avoir pour objet deux choses mobilières appartenant
à deux maîtres différents?
159. A qui peuvent appartenir ces deux choses mobilières?
160. Quelles choses peuvent appartenir à deux maîtres différents?
161. A qui appartient le tout, lorsque deux choses appartiennent à deux maîtres différents?
162. De quelle manière sont unies ces deux choses?
163. Les deux choses en question peuvent-elles subsister l’une sans l’autre?
164. Sont-elles séparables, les deux choses, biens qu’elles aient été unies afin de former un
tout?
165. A quelle condition le tout appartient au maître de la chose principale?
166. Qu’est-ce que le maître de la chose dite principale doit payer à l’autre?
167. Comment est calculée la valeur de cette chose?
168. Qu’est-ce qu’une partie principale?
169. Pourquoi l’autre a-t-elle été unie à elle (à la partie principale)?
170. Comment se présente la situation quand la chose unie est beaucoup plus précieuse que
la chose principale?
171. Comment est-elle employée, d’habitude?
172. Que peut demander le maître de la chose unie, surtout quand elle l’a été à son insu?
173. Le fait qu’il pourrait en résulter quelque dégradation à la chose à laquelle elle a été
jointe peut-il empêcher l’autre de demander que sa chose – celle qui a été unie – soit
séparée pour lui être rendue?

122
174. Qu’est-ce qu’une éventuelle séparation pourrait provoquer?
175. Laquelle des deux choses unies pour former un seul tout, est réputée principale?
176. Qu’est-ce qui confère à cette chose le qualificatif de principale?
177. Comment doit se présenter cette chose pour être considérée comme principale?
178. Dans ce cas précis, l’une des deux choses peut être regardée comme l’accessoire de
l’autre?
179. Qu’est-ce qui arrive quand un artisan a employé une matière qui ne lui appartenait pas à
former une chose d’une nouvelle espèce?
180. Que peut réclamer celui qui en était le propriétaire?
181. Sous quelle condition peut-il réclamer la chose ainsi formée?
182. Qu’est-ce qu’il doit rembourser, pour entrer en possession de la chose respective?
183. Le fait que la matière utilisée puisse ou non reprendre sa première forme, peut-il
empêcher le propriétaire de la chose de la réclamer ?
184. Qu’en est-il, par contre, quand la main-d’oeuvre est autrement importante que la matière
employée?
185. Quelle est alors la partie considérée comme principale?
186. Qui a le droit de retenir la chose travaillée?
187. Dans quelle condition l’ouvrier a-t-il le droit de retenir la chose travaillée?
188. Qu’est-ce que l’ouvrier doit rembourser au propriétaire pour retenir la chose travaillée?
189. Comment trouvez-vous le cas présenté par l’article 572?
190. A qui appartient la chose formée par une personne qui a employé en partie la matière
qui lui appartenait et en partie celle qui ne lui appartenait pas à former une chose d’une
espèce nouvelle?
191. Qu’en est-il si la chose reste en commun entre les propriétaires des matières dont elle a
été formée?
192. Quand la chose doit-elle être licitée au profit commun?
193. Au profit de qui doit être licitée la chose restée en commun entre les propriétaires?
194. Qu’est-ce que le propriétaire dont la matière a été employée, peut réclamer?
195. Comment cette matière doit-elle avoir été employée?
196. Entre quoi a-t-il le choix?
197. Peut-il demander la restitution de sa matière en même nature?
198. Que veut dire « en même nature, quantité, poids, mesure et bonté »?
199. Peut-il renoncer à demander la restitution de sa matière?
200. Qu’est-ce qu’il peut exiger à la place de sa matière?

UN PEU DE GRAMMAIRE

Certains mots font corps avec le verbe. Ce sont : les auxiliaires, les mots qui entrent
dans une locution verbale et les pronoms qui servent à le conjuguer.

I. Les auxiliaires.
Souvent le verbe se conjugue seul (Ex. : Le loup l’aborde) : ce sont les temps simples
(présent, imparfait, futur simple, etc).
Parfois, il se conjugue avec un auxiliaire : ce sont les temps composés (passé composé,
plus-que-parfait, etc). Dans ce cas, c’est l’auxiliaire qui marque le temps, la voix, la
personne. Les auxiliaires employés le plus souvent sont les verbes avoir et être (Ex.:
« Sire loup l’eût fait volontiers » - « Il s’était fourvoyé par mégarde »). Les auxiliaires
perdent leur sens propre.

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II. Les locutions verbales.

1. Comment se forment-elles ? Par suite de leur emploi répété avec tel ou tel verbe, certains
mots ou expressions compléments du verbe tendent à se souder à lui pour former une sorte
de verbe composé ou, comme on dit, une locution verbale (Ex. : Les chiens faisaient
bonne garde, ou : Il fallait livrer bataille).
2. Comment reconnaître une locution verbale ? On reconnaît la vraie locution verbale à ce
qu’on ne peut la décomposer sous peine de changer le sens de la phrase ou d’aboutir à une
signification ridicule (Cf. Entrer en propos. Le verbe entrer, seul, a un sens différent de
celui qu’il prend dans la locution verbale).

III.Les pronoms de conjugaison

Il existe deux sortes de pronoms de conjugaison.


1. Certains sont des pronoms sujets servant à conjuguer le verbe aux diverses personnes
grammaticales (Ex. : Vous ferez bien… ; Le collier dont je suis attaché… ; Il admire). Ces
pronoms de conjugaison peuvent être considérés comme des sortes d’articles du verbe. Ils
signalent celui-ci.
2. D’autres, ayant souvent la valeur de compléments, sont inséparables du verbe et se
conjuguent avec lui aux diverses personnes. On dit alors que le verbe est à la forme
pronominale (Ex. : Il s’était fourvoyé ; Le matin était de taille à se défendre). Ces
pronoms marquent eux aussi la personne grammaticale du verbe.

N. B. De même que le nom s’entoure de l’article, de l’adjectif et de certains compléments, le


verbe s’entoure de pronoms de conjugaison, d’auxiliaires, d’adverbes, et de divers
compléments dont certains finissent par former avec lui une locution verbale.
Ainsi, certaines espèces de mots sont attirées par le nom : c’est le Groupe du Nom.
D’autres sont attirés par le verbe : c’est le Groupe du Verbe.

REMARQUES
L’auxiliaire est parfois séparé du participe passé : « Je n’aurais jamais cru que le
baseball serait si populaire ».
Les temps composés deviennent surcomposés à la voix passive : Le loup a abordé le
chien devient : Le chien a été abordé par le loup. Il y a alors deux auxiliaires, le verbe avoir
servant à conjuguer l’auxiliaire être.
Lorsqu’on analyse une locution verbale, il ne faut pas la décomposer, car elle
correspond à un verbe simple, ex. : le mettre en quartiers = découper. On analysera donc le
complément d’objet de mettre en quartiers et non de mettre.
Dans certains verbes pronominaux (les pronominaux dits absolus, il n’y a pas lieu
d’analyser le pronom qui fait corps avec le verbe, ex. : je m’empare.

Résumé : meuble désigne deux catégories de biens : - les biens corporels qui peuvent
se transporter d’un lieu à un autre, soit qu’ils se meuvent par eux-mêmes, commes les
animaux, soit qu’ils ne puissent changer de place que par l’effet d’une force étrangère, comme
les choses inanimées. Ce sont les meubles par nature ; - les biens incorporels, qui sont des
droits portant sur une chose mobilière par nature (droit réel, droit personnel, action en justice)
ou des droits détachés de tout support matériel, mais que la loi considère arbitrairement

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comme des meubles (parts sociales, droits intellectuels). Ce sont les meubles par
détermination de la loi.
Immeuble : fonds de terre et ce qui y est incorporé, ainsi que les biens mobiliers qui en
permettent l’exploitation (immeubles par destination). Sont également immeubles les droits
portant sur les immeubles ci-dessus définis.

Conclusion. Le droit de propriété est un droit réel, conférant toutes les prérogatives
que l’on peut avoir sur un bien ; traditionnellement, on distingue trois prérogatives : l’usus (
droit de détenir et d’utiliser une chose sans en percevoir les fruits), l’abusus (le droit de
disposer – disposition juridique par l’aliénation ou disposition matérielle par la destruction) et
le fructus (un des attributs du droit de propriété sur une chose, le droit d’en percevoir les
fruits, au sens large du terme).
Le droit d’accession est le droit qu’a le propriétaire d’une chose sur ce qui est produit
par elle et sur ce qui s’y unit et s’y incorpore. Il s’agit de l’extension du droit de propriété aux
choses réputées accessoires, qui s’unissent à la chose présumée principale : si une personne
construit avec ses matériaux sur un terain appartenant à un tiers, le propriétaire du sol devient
propriétaire de la construction par accession.

Testes d’auto évaluation et contrôle


1. Copiez les phrases suivantes en soulignant les mots qui font partie d’une même locution
verbale. Mettez celle-ci à l’Infinitif et indiquez entre parenthèses le verbe simple
équivalent (Ex. : tu as l’air de, avoir l’air de = ressembler).
Avec ta casquette, tu as l’air d’un jockey. Le pronom tient lieu de nom dans la phrase.
Il est bon d’avoir recours à l’expérience. L’auditoire fait silence quand l’orchestre
joue. Il les engagea à pénétrer dans la cabane afin de prendre un peu de repos. Quand
l’arbitre commet une faute, le public donne libre cours à son indignation. Effrayé par
les coups de feu, le lièvre prend la fuite et court à perdre haleine. Mon orgueil me fait
mal et ma tendresse aussi.

2. Dans les phrases suivantes, relevez les locutions verbales et dites ce qu’elles signifient.
C’étaient des petites pattes jointes par la mort qui avaient l’air de demander grâce.
Surpris par un renard et voulant sauver sa peau, un lièvre ne trouva rien de mieux que
de faire un discours. Le Maure voit sa perte et perd soudain courage. La frayeur me
reprit si fortement que j’en perdis la tête. Je pense qu’il a le diable au corps. Ne sois
point dans ma maison planté tout droit comme un piquet, à observer ce qui se passe,
et à faire ton profit de tout ! La petite demoiselle était loin d’avoir envie de rire, elle.
Depuis deux semaines seulement, elle détenait son brevet, tout neuf, d’enseignement…
Elle s’arrêta un moment, pour reprendre haleine. Lorsque les chiens commencèrent à
trébucher, Ermenek fit halte. La nuit venue, elle alla faire enquête.

3. Dans les phrases suivantes, relevez les locutions verbales et dites ce qu’elles signifient. Y
a-t-il dans ces phrases des expressions que vous hésitez à considérer comme des
locutions verbales ? Lesquelles ? Pourquoi ?
On ne voit plus la longue allée liquide ; les rives se rapprochent, la rivière a l’air de
s’engloutir dans la verdure. Il hâta le pas et se mit à l’abri sous le toit de la première
maison. Depuis deux ans, nous la laissions vivre en paix. Les derniers mois avant sa
mort, les portes de l’écurie ouvertes, elle partait à l’aventure. Ne te fais pas de
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mauvais sang, je suis heureux comme un poisson dans l’eau ; laissons l’âtre mourir ;
courons à l’aventure.
4. Dans les phrases suivantes, remplacez le verbe simple par une locution verbale équivalente.
Nous indiquons entre parenthèses le verbe qui doit servir de base à la locution verbale
(Ex. : Le patron a congédié un ouvrier (donner) = le patron a donné congé à un
ouvrier). Le patron a congédié un ouvrier (donner). J’ai noté votre réclamation
(prendre). La publicité éprouve toujours de nouveaux procédés (mettre). J’ai secouru
un enfant qui se noyait (porter). Le pronom remplace souvent le nom dans la phrase
(tenir). Cet enfant querelle toujours ses camarades (chercher).

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