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 S olutions 
CONTRÔLE NON DESTRUCTIF des piqûres sur tout l’échantillon à partir de
celle que l’on observe sur une fraction de la

LES RAYONS X
surface.
Avec cette technique, il est difficile d’obte-
nir une caractérisation précise de la tenue
en corrosion de tôles en alliage d’alumi-
nium. Ce besoin a conduit les laboratoires

MESURENT de corrosion et de contrôles non destructifs


de Pechiney à rechercher une méthode don-
nant des indications quantitatives plus com-
plètes sur la distribution en surface et en

LES PIQÛRES
profondeur des piqûres. La technique rete-
nue consiste à réaliser une radiographie X
de la tôle puis à numériser le film obtenu et
enfin analyser l’image numérisée.

DE CORROSION Mesurer l’atténuation des rayons X


Le principe de la mesure est basé sur l’atté-
nuation que subit tout rayonnement mono-
chromatique lorsqu’il traverse un matériau.
L’intensité It du rayonnement transmis est
■ Afin de caractériser la corrosion de tôles en alliage d’alumi- une fonction exponentielle décroissante de
nium, le centre de recherche de Pechiney à Voreppe (38) a déve- l’épaisseur x du matériau et de son coeffi-
cient d’atténuation linéique µ :
loppé une méthode de mesure des piqûres par numérisation et
It = I0.e-µx
analyse d’images de films de radiographie X. Contrairement à la Ainsi, pour une énergie du rayonnement
mesure optique pratiquée habituellement, cette méthode per- donnée et pour une composition connue et
met de mesurer la profondeur d’un grand nombre de piqûres et homogène de l’échantillon, l’atténuation du
donne une analyse statistique plus fine. rayonnement transmis ne dépend que de
l’épaisseur de l’échantillon. Lorsqu’on irra-
die aux rayons X un échantillon corrodé, le

L
a corrosion par piqûres est une for- longues et fastidieuses. D’autre part, si la film de radiographie obtenu permet donc
me de corrosion insidieuse. En sur- piqûre ne se propage pas perpendiculaire- de localiser et de quantifier les manques de
face, l’échantillon corrodé ne pré- ment à la surface de la pièce, il est difficile matière dus à la corrosion.
sente que quelques piqûres très d’avoir une bonne idée de la profondeur Au laboratoire corrosion de Pechiney, la mise
localisées. Mais derrière cette apparence se réelle de la piqûre et de réaliser une mise au en œuvre de la méthode a fait appel à des
cache parfois une pièce complètement cor- point correcte. Enfin, la quantité de piqûres moyens relativement classiques. L’équipe-
rodée, dont les propriétés d’emploi peu- mesurées est relativement faible. ment comporte un tube à rayons X, une
vent être sérieusement altérées. C’est Il faut donc utiliser une machine de développement et un scanner
dire l’intérêt que présente la locali- méthode statistique pour de numérisation des films. La numérisation
sation de ces piqûres, mais aussi la connaître la distribution directe du faisceau de rayons X transmis était
mesure précise de leur profondeur
et de leur surface. Les méthodes de
contrôle non destruc-
Pechiney est depuis longtemps sen- tif offrent de nom-
sibilisé au problème et réalise de breux atouts pour
nombreux tests de corrosion sur ses détecter et mesurer
produits. Pour effectuer les contrôles de tous types de corro-
sion. Le laboratoire de
Cetim

corrosion sur un échantillon test, la tech-


CND de Pechiney à
nique classique consiste à observer visuel- Voreppe a notam-
lement l’échantillon afin de localiser les ment démontré l'inté-
zones corrodées et repérer les piqûres qui rêt de la radiographie
semblent les plus profondes. Ces dernières X pour caractériser les
sont ensuite observées au microscope. La piqûres de corrosion
sur des tôles d'alumi-
mise au point est réalisée sur le bord de la nium.
piqûre, dans une zone non piqûrée, puis sur
la piqûre. La différence de positionnement
de l’optique traduit alors la profondeur de la
piqûre.
Toutefois, cette méthode présente quelques
inconvénients. La sélection et la mesure des
piqûres les plus profondes sont des étapes
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techniquement envisageable mais elle aurait
nécessité un investissement supplémentaire
et de toute façon, s’agissant d’un contrôle CND et corrosion :
en laboratoire (où le temps n’est pas cri-
tique), elle ne se justifiait pas ici.
à chaque cas sa méthode
Les échantillons étudiés, des tôles carrées en ■ Les méthodes de CND s’appliquent bien à - Le contrôle par radiographie. Le contrôle par
alliage d’aluminium de 1 mm d’épaisseur et la mesure de la corrosion. Mais suivant les radiographie offre une sensibilité de détection
de 10 cm de côté, sont placés sous un tube formes qu’elle revêt, certaines méthodes de l’ordre de quelques µm et donne une car-
à rayons X (la tension utilisée est proche de conviennent mieux que d’autres. tographie de pièces corrodées de formes
30 kV). Les clichés (de 180x240 mm) réa- - Les ultrasons. Couramment utilisés en raison complexes. La méthode convient plutôt pour
lisés sur des films Kodak sont ensuite numé- de leur important pouvoir de pénétration des pièces de faible épaisseur, mais entraîne
(plusieurs mètres dans l’acier), les ultrasons des coûts de fonctionnement élevés (sources
risés sur un micro-densitomètre de haute
conviennent bien pour la mesure de la corro- de rayonnement, entretien du matériel, etc.)
résolution (pixels de 50x50 µm). sion de pièces d’épaisseur importante. Ils per- - Le contrôle par émission acoustique. Utilisée pour
Toutefois, pour mettre au point cette métho- mettent aussi d’examiner des pièces dont une détecter les défauts à caractère évolutif,
de, le laboratoire corrosion a dû faire face à seule face est accessible. En revanche, la l’émission acoustique est adaptée à la détec-
un certain nombre de contraintes. En réali- méthode, qui est souvent sensible à la géo- tion et au suivi de l’évolution des mécanismes
té, le coefficient d’atténuation µ du maté- métrie de la pièce (forme, rugosité, etc.), est chimiquement actifs (corrosions sous
riau étudié est souvent mal connu et la com- coûteuse et implique un haut niveau de tech- contrainte, piqûres, crevasses, etc.). Par rap-
position de la pièce est variable d’un nicité. port aux autres méthodes de CND, l’émission
échantillon à l’autre. C’est pourquoi la - Les courants de Foucault. Ils sont aussi bien utili- acoustique offre une détection précoce des
mesure de la profondeur des piqûres est réa- sés pour la mesure de corrosion uniforme que phénomènes de corrosion, et autorise un
lisée par comparaison entre la densité localisée. Ainsi, la corrosion sous contrainte, contrôle sur des appareils en service.
qui entraîne le développement de fissures, - Outre ces méthodes traditionnelles de CND,
optique maximale des piqûres de l’échan-
est souvent mesurée par courants de Fou- il existe d’autres moyens de mesurer la corro-
tillon et la densité optique d’un échantillon cault. La méthode permet de rechercher des sion. On peut notamment réaliser une mesure
de référence, de même nature que la tôle défauts situés à des profondeurs variables (de électrochimique (mesure du courant de cor-
examinée. L’échantillon de référence, sorte de zéro à quelques millimètres) et de connaître rosion entre une pièce corrodée et une élec-
cale étalon, comporte plusieurs gradins d’épais- la taille de la fissure ou de la piqûre. Toute- trode de référence), ou employer la méthode
seur différente (réalisés par usinage) permettant fois, elle ne présente pas une grande sensibi- par perte de poids (comparaison du poids de
de réaliser une courbe d’étalonnage établissant lité. Pour donner un ordre d’idées, les cou- la pièce corrodée avec son poids d’origine). ■
la correspondance entre les niveaux de gris et rants de Foucault détectent des fissures d’une
l’épaisseur du matériau. En effet, les niveaux longueur minimale de 0,2 mm et d’une lar- MLZ
de gris obtenus reflètent l’épaisseur locale de geur de 1 mm.
l’échantillon, donc la présence éventuelle et la
profondeur de la piqûre. un plus grand nombre de piqûres afin de
Une autre contrainte est due à l’hétérogé- mieux comprendre les phénomènes de cor-
néité du faisceau de rayons X, qui compor- rosion des alliages d’aluminium.
te toujours plus de photons au centre que L’analyse d’images de films de radiogra-
sur les bords. Avant d’analyser les niveaux phie X ne nécessite pas plus d’une dizaine de
de gris, il est nécessaire de compenser ce minutes (une fois l’étalonnage effectué).
défaut d’éclairement. Pour cela, deux types Le suivi de l’application, en revanche, est
de clichés sont réalisés : le premier cliché relativement lourd. Il faut en effet effectuer
comporte la tôle piqûrée et la cale à gradins, un suivi régulier des bains de développe-
et l’autre une tôle de référence, homogène ment des films.
Pechiney

en épaisseur et en composition, de même Les travaux de mise au point de la méthode se


nature que l’échantillon. L’image du deuxiè- sont étalés sur près de 5 ans et ont nécessité
me cliché est soustraite à l’image de l’échan- La mesure des piqûres par radiographie X un investissement de l’ordre de 700 kF (tube
tillon lors de la mesure des niveaux de gris. fait appel à des moyens relativement RX, développeuse et numériseur de films).
classiques : un tube à rayons X, une machine Parmi les obstacles à surmonter, il a fallu amé-
Une cartographie des piqûres de corrosion de développement et un scanner liorer la précision de l’usinage de la cale à gra-
de numérisation des films.
Ainsi, les niveaux de gris de la tôle piqûrée dins et trouver une solution pour corriger
sont convertis en épaisseurs. Cependant, la Après un seuillage de l’image, il est aussi l’hétérogénéité du faisceau de rayons X.
courbe obtenue n’est linéaire que dans une possible de déterminer la position des La méthode est applicable à d’autres maté-
plage de niveaux de gris déterminée. Il est piqûres et leur surface. L’analyse par riaux que les alliages d’aluminium. Il suffit
possible de mesurer des variations d’épais- rayons X fournit donc une cartographie de pour cela d’adapter la tension du tube à
seur, donc des profondeurs de piqûres, de l’ensemble de l’échantillon corrodé. Toute- rayons X à l’échantillon étudié. ■
50 à 450 µm dans des tôles de 1 mm fois, la résolution obtenue (± 20 µm) est Thierry Odièvre
d’épaisseur. Au-delà de 500 µm, la mesure inférieure à celle de la méthode optique Isabelle Ronga
n’est pas linéaire et la profondeur de la piqû- (± 10 µm). Le point fort de la méthode rési-
Pechiney - Centre de Recherche de Voreppe
re est sous-évaluée. En dessous de 50 µm, de surtout dans l’aspect statistique. Il est pos- Parc Economique Centr’Alp
la limitation vient principalement du sible d’obtenir une analyse statistique très BP 27 - 38341 VOREPPE CEDEX
nombre de piqûres à mesurer. fine de l’échantillon corrodé et d’explorer Tél.:0476578000 –– Fax:0476578099

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