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Appel de médecins pour des solutions efficaces contre la pollution de l’air:

Ce ne sont plus les hirondelles qui annoncent le printemps mais les goudronneuses qui annoncent la
pollution.

Oui, sans doute encore un article qui s’annonce alarmiste, mais que faut-il pour que nos politiques et
citoyens se rendent compte de l’urgence écologique? Résumons les faits :

La France comme 5 autres grands pays européens vient d’être condamnée pour son immobilisme en
matière de lutte contre la pollution de l’air qui tue près de 50000 personnes par an en France (pour
les ¾ des infarctus et accidents vasculaires cérébraux, ¼ des pathologies respiratoires dont des
cancers, sans compter toutes les pathologies neurologiques largement sous estimées ainsi que les
impacts sur le fœtus). Coupables nous le sommes tous notamment lorsque l’on sait que 38% des
déplacements en voiture des Bas-Rhinois font moins de 1 km, et qu’il y a 1.04 personne par voiture
pour se rendre au travail!

Néanmoins nous attendons de nos élus locaux et nationaux des décisions courageuses qui iraient
dans le sens de la santé du plus grand nombre, mais force est de constater que les décisions
politiques vont parfois dans le sens contraire d’une amélioration de la qualité de l’air, citons entre
autres :

- augmentation du tarif des transports en commun de façon drastique (bien au-delà de l’inflation),
encouragement financier au transport en bus au détriment du rail

- construction de nouvelles routes (GCO) pour favoriser le transport nord sud de l’Europe qui
augmentera la pollution dans notre plaine encaissée avec seulement une très faible diminution de la
pollution à Strasbourg en l'état actuel du projet.

- complaisance au transit pourtant interdit de milliers de camions dans la ville de Strasbourg, tout
particulièrement avenue du Rhin où des poids lourds défilent par centaine chaque jour sous les
fenêtres de riverains et d’écoliers fraichement installés.

- facilitation des industries polluantes en périphérie de la ville …

Beaucoup de ces projets apparaissent inutilement couteux, et contreproductifs en terme de santé


publique et de respect de l’environnement, en effet :
-Les projets de contournement routiers des métropoles françaises sont actuellement remis en cause
car ils n'ont ni réglé le problème des bouchons ni celui de la pollution. Nous aurions rêvé de mesures
plus audacieuses, courageuses, tournant le dos au tout routier telles que le développement du
ferroutage des poids lourds, l’interdiction et la limitation de transit des poids lourds via l'écotaxe.
Mais puisque seul le goudron est envisagé, essayons au moins d'en faire quelque chose d'efficace et
d’en limiter les aspects négatifs, or ce n'est pas ce qui se profile: les études d’impact sur le GCO n’ont
pas démontré d’impact significatif sur la pollution à Strasbourg et aura même un impact défavorable
pour les riverains situés le long de l'actuelle A351-N4 qui verra son trafic augmenter. De plus, la
requalification de l'A35 en boulevard urbain ne fera que peu baisser le trafic (baisse d'environ 5% du
trafic) et permettra malheureusement la construction d'habitations à proximité immédiate de ce
boulevard urbain! Le risque est donc grand de se retrouver avec une deuxième "avenue du Rhin"
avec un fort trafic, des habitations et des écoles en bordure de route et des poids lourds qui
continueront à circuler, comme c'est le cas avenue du Rhin, faute d’être contrôlés..

Idéalement l'A 35 actuelle – au lieu d'être reconvertie en boulevard urbain- devrait être dédiée aux
transports doux et actifs (Tram, vélo) avec des parkings relais à l'extérieur de la ville et
l’acheminement des travailleurs pendulaires via des transports propres pour les amener en centre-
ville et en périphérie, le développement de zones de circulation restreinte avec interdiction
progressive des véhicules polluants diesel (tout en mettant en place des aides au cas par cas pour les
revenus les plus modestes), livraisons avec dernier kilomètre propre… Alors si le GCO est déjà en soit
une fausse bonne solution, il pourrait vite devenir une erreur aberrante si le trafic n'est pas
strictement régulé, et si les interdictions de circuler aux poids lourds et véhicules polluants ne sont
pas drastiquement contrôlées.

-L’augmentation de la pollution industrielle d’usines telles que l’usine Blue Paper, qui s’est vue
octroyée par la préfecture une autorisation d’émissions supplémentaires de NOx (oxydes d’azote) de
30%, est également une « annonce » dont nous aurions pu nous passer, Strasbourg étant déjà sous la
menace de sanctions européennes pour dépassement des concentrations de NOx (gaz toxiques pour
le système respiratoire et cardiovasculaire) dans l'air ambiant.

- La rénovation de l’incinérateur aurait pu être l’occasion d’en diminuer la capacité alors que cette
dernière sera au contraire maintenue voire augmentée dans le projet actuel. Rappelons que la
France est, avec le Japon, le premier parc d’incinérateur au monde et que l’incinérateur est - telle
une cigarette géante - à l’origine de l’émission de très nombreux polluants (particules ultrafines,
métaux lourds, hydrocarbures aromatiques polycycliques, dioxines chlorées et bromées et autres
perturbateurs endocriniens..) et que les filtres qui seront installés ne feront que déplacer le
problème comme pour c’est le cas pour les cigarettes et les véhicules diesels. Projet de rénovation
au prix exorbitant pour le contribuable et la collectivité, et projet inutilement polluant, d’autant plus
que des solutions existent telles que la réduction des déchets et les Unités de Traitement mécano-
biologique et de Valorisation des Déchets qui permettent de réduire drastiquement la quantité de
déchets incinérés et donc les émissions toxiques! Pourtant, même si nous strasbourgeois réduisions
nos déchets, il est actuellement prévu que des déchets provenant d’ailleurs (hors Eurométropole)
soient acheminés chaque jour par poids lourds afin de faire tourner l’incinérateur à plein régime et
d’en augmenter sa rentabilité! De plus, les incidents qui ont émaillé le parcours de l'ancien
incinérateur strasbourgeois ont clairement démontré que les contrôles de ces installations sont
insuffisants et que de nombreux dépassements des seuils réglementaires ont eu lieu en 2013-2014!

Apprenons ici aux lecteurs que les industries polluantes de type incinérateur bénéficient de 60h
d’émissions non réglementées par an (procédures NOP), ce qui le plus souvent donne lieu à
d’importants rejets non contrôlés, en toute légalité. Mais, non content de ces normes déjà laxistes,
en 2013 l’incinérateur strasbourgeois aurait bénéficié de 600 heures de fonctionnement sans
enregistrement de ses émissions. En 2014 dans son rapport le préfet indique noir sur blanc ne pas
avoir confiance dans les données et relevés d’émissions de polluants fournis par l’exploitant et le
préfet saisira même la justice ! En vain…

Enfin de nombreuses études démontrent le bénéfice d’espaces verts en ville en termes de climat, de
réduction de la pollution et des maladies cardiovasculaires qui en découlent. Il est donc impératif de
préserver et d’augmenter les espaces verts à Strasbourg. Si nous ne le faisons pas pour nous, osons le
au moins pour les générations suivantes car être exposée à la pollution de l’air en cours de grossesse
accroit le risque de prématurité et de petit poids de naissance1 et majore fortement le risque de
développer de l’asthme et autres allergies avant l’âge de 6 ans ! A l’inverse lorsqu’une grossesse se
déroule à proximité d’espaces verts, le risque de maladies allergiques durant les premières années
de vie s’en trouve nettement diminué2.

Conscients de l’enjeu de santé publique, nos dirigeants faute de mesures à application immédiate, et
de choix politiques forts, ne pourront pas arguer de l’argument « responsable mais pas coupable »,
et devront rendre compte à nos centaines de milliers de patients malades de leurs prises de décision
inadaptées à la situation d’urgence environnementale actuelle

Malheureusement, on ne voit déjà plus d’hirondelles..

Premiers signataires :

Dr Thomas BOURDREL Dr Thierry REEB Dr Juliette CHAMBE Dr Sophie RABOURDIN SCHNEIDER

Dr Alexandre FELTZ Dr Elise FRAIH Dr Jean Lionel BAGOT Dr Daniel WIEDEMANN

Dr Claire Wilhelm Pr Gabrielle PAULI Dr Chloé DELACOUR Dr Myriam ERNST

Dr Annic JARNOUX Dr Yannick SCHMITT Dr Nathalie Le BERRE-UHL

Dr Laurent BARTHEL Dr Georges BARTH Dr Alexia MARESCAUX

Dr Joël LACROUTE Dr Nicolas BEZU Dr Juliette MARCANTONI

Dr Catherine JUNG Dr Fabien ROUGERIE Dr Antoine HOLVECK

Dr Florent HERZOG Pr Alain WAGNER Dr VILLEVAL Jeremy Dr Denis MATTER

Dr David DADOUN Dr Vincent ROSNER Dr Lucile RATHEAU

Dr Didier MIRABEL Dr Anne Lise HOLVECK Dr Jean-Baptiste GOETZ

Dr Anny ZORN Dr Emilie WACK Dr Thomas GEROMIN Dr Georges FEDERMANN

Dr Aymeric MEYER Dr Guillaume KUNTZ Dr Diane TOUITOU Dr Anne BERTHOU

Dr Armelle SCHULLER Dr Pascal LECOMTE Dr Laure VILLEVAL FEDERICI

Dr Sarah KINDO Dr Hélène WEIBEL Dr Baptiste VAUDREY Dr Charlotte LEDUC

Dr Christian MICHEL Pr Yves HANSMANN Dr Alexandre LECLERCQ Dr Karine SCHUTZ ANHEIM

1
Pedersen et al. Lancet Respir Med. 2013Nov;1(9):695-704
2
Lee et al. Int J Environ Res Public Health. 2018 Jan 9;15(1)
Médecins soutenus également par l’association Zéro Déchet Strasbourg ainsi que par les deux
principales associations de santé environnementale françaises : le Réseau Santé Environnement (RES)
et l’Association Santé Environnement France (ASEF)

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