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REPUBLIQUE DU NIGER

CABINET DU PREMIER MINISTRE

ECOLE NATIONALE D’ADMINISTRATION

ET DE MAGISTRATURE

Cours d’impôt indirect

Dispensé par :

Prénom : ABDOUL RAHAMANE

Nom : Malam Saley

Fonction : Enseignant vacataire

Grade : inspecteur principal des impôts

ANNEE ACCADEMIQUE 2015-2016


Introduction

La fiscalité de façon générale est constituée par l’ensemble des impôts


et taxes.

L’impôt peut être défini comme un prélèvement pécuniaire, de caractère


obligatoire, effectué en vertu de prérogatives de puissance publique, sur des
personnes physiques et morales, à titre définitif, sans contrepartie déterminée,
en vue d’assurer le financement des charges publiques de l’Etat, des
collectivités territoriales et des établissements publics administratifs.

Cette définition s’applique sans restriction ni réserve aux impôts les plus
importants à partir desquels l’Etat tire la quasi-totalité de ses recettes fiscales
à savoir les ISB, la TVA, la Taxe Intérieure sur les produits pétroliers, les
droits d’enregistrement etc.

Le CGI fait des distinctions entre plusieurs catégories d’impôts : les


impôts directs, les impôts indirects, les droits d’enregistrement et les droits de
timbre.

Les impôts directs sont ceux qui frappent directement les biens ou les
revenus d’une personne du seul fait qu’elle dispose de ce bien ou possède ce
revenu. Ces impôts sont codifiés au Titre I et II du Livre I du CGI.

Les impôts indirects n’atteignent le contribuable qu’indirectement, c'est-


à-dire à l’occasion de l’emploi de ses ressources ou des dépenses qu’il fait. Ils
sont donc assis sur des faits ou opération de production, de change ou de
consommation. Ils sont codifiés au Titre III du Livre I du CGI.

La fiscalité indirecte au Niger est constituée entre autres :

- la TVA par l’ordonnance 85-29 du 19 septembre 1985 en lieu et place des


anciennes TAC ;
- les droits d’accises, (l’internationalisation des dispositions de la directive de
l’UEMOA n°03/98/CM/UEMOA du 22 décembre 1998) ;
- la Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers (TIPP) ;
- la Taxe sur les recettes de la loterie instituée par la loi n°2003-02 du 02
janvier 2003 en replacement de la taxe sur le pari mutuel urbain mise en
application à partir d’août 1996 ;
- la Taxe sur le jeu de hasard créée par la loi n°2008-48 du 24 novembre
2008 portant loi des finances pour l’année budgétaire 2009 ;
- la taxe à l’embarquement sur le transport aérien des personnes (loi 2006-
32 du 04 décembre 2006 portant loi des finances pour l’année budgétaire
2007) ;
- la taxe sur l’utilisation de réseau de communication (TURTEL) instituée par
l’ordonnance n°2011-01 du 06 janvier2011 portant loi des finances de
l’année budgétaire 2011 ;
- la taxe sur la terminaison du trafic internationale entrant (TATTTIE)
instituée par la loi n°2013-43 du 16 décembre 2013 portant loi des finances
de l’année budgétaire 2014. (tous les appels que les nigériens reçoivent à
l’extérieur).

Dans le cadre de ce cours, seule la TVA fera l’objet d’une étude


approfondie. Le plan du cours sommaire présenté comme suit :

I. Rappel du processus d’institution de la TVA et son développement


dans l’espace UEMOA
II. Principe de la TVA
III. Champ d’application de la TVA
IV. Base d’imposition, taux et calcul de la TVA
V. Fait générateur et exigibilité de la TVA
VI. Régime des déductions de la TVA
VII. Obligation des assujettis
VIII. Régime d’imposition
IX. Régime particulier
X. Retenue à la source
XI. sanctions
I. Rappel du processus d’institution de la TVA et son
développement dans l’espace UEMOA

L’origine des impôts réels sur la dépense remonte à la nuit des temps. En
France, la création des Taxes sur le Chiffre d’Affaires (TCA) remonte en 1917.

En effet, c’est au cours de cette année que fut créée la première forme de
l’impôt sur le CA connu sur le nom de taxe professionnelle sur le paiement.
Cette taxe, assise sur les ventes aux détails et aux paiements était perçue
aux moyens des timbres apposés sur les factures.

En 1920, la taxe professionnelle sur le paiement était abandonnée compte


tenu de son rendement faible au profit de la taxe sur le CA frappant toutes les
transactions industrielles et commerciales.

Cette taxe était cumulative et manquait de neutralité car pénalisant le


circuit économique.

Sur la période de 1925-1936, il a fait application sur ce pays de plusieurs


taxes uniques spécifiques à savoir la taxe unique sur le charbon (1925), la
taxe unique sur les viandes (1927), la taxe sur les boissons (1930) etc. ces
taxes étaient perçues soit à la production, soit à la commercialisation et
étaient si nombreuses au point où plus de 30 taxes existaient en 1936.

Pour ces taxes, la taxation se faisait en cascade : la taxe était perçue en


l’occasion de chaque transaction commerciale. C’était un impôt simple et une
grande productivité, mais qui soulevait des critiques parce qu’il était un facteur
de hausse du coût de la vie.

Pour résoudre ce problème, la loi du 31 décembre 1936 fut introduite pour


unifier les multiplicateurs taxes uniques spécifiques en une taxe unique
générale à la production. Cette loi créa aussi la taxe sur les prestations de
service.
Cette taxe de la production était perçue une seule fois dans le circuit
économique en général au dernier stade de la production. Ainsi, apparaissait
déjà le souci de garantir la neutralité de l’impôt.

A partir de 25 septembre 1948, la taxe à la production des biens devient


une taxe à paiement fractionné effectuée à chaque stade de la transformation
matérielle ou de changement de la production matérielle du produit.

Dans ce système, le contribuable pouvait déduire des taxes sur les ventes,
celles qu’il a antérieurement acquittées lors de l’achat des matières premières
entrant dans la composition du produit.

Mais, dans ce nouveau régime, toutes les taxes payées en amont de la


chaine ne sont pas récupérées. On parle de système de déduction physique
qui laissait de côté les taxes ayant grevé les autres catégories de dépenses
telles que celles relatives à l’acquisition des machines et outillages
nécessaires aux installations industrielles et commerciales (déduction
financière) décourageant ainsi la productivité et la compétitive de l’entreprise.

Une loi du 10 avril 1954 a autorisé en sus de déduction physique, des


déductions financières consistant à déduire les taxes ayant grevé les coûts
des machines et outillages nécessaires à la fabrication des produits : la taxe
sur la valeur ajoutée était née.

Cette même loi créée en outre la taxe sur les prestations de service. La loi
de ce janvier 1966 (applicable à partir du 1er janvier 1968) a supprimé la taxe
sur les prestations de service en étendant la TVA aux prestations de services
aux commerces de détail, aux activités immobilières.

La TVA est devenue véritablement un impôt général sur les dépenses


frappant toutes les activités économiques exercées de manière indépendante
et moyennant une contrepartie à partir du janvier 1979 avec l’extension de la
TVA aux activités non commerciales notamment la profession libérale.
A partir du 1er janvier 2014, la TVA frappe en France l’essentiel des
produits et services aux taux normal de 20%. Il existe aussi trois taux réduits :
un taux réduit de 10% applicable aux produits alimentaires de consommation
courante, l’énergie et les produits destinés aux handicapés ; une autre taxe de
5.5% frappant la restauration et les livres ; un taux réduit dit super de 21%
frappant les médicaments pris en charge par la sécurité sociale.

Les ressources mobilisées au moyen de la TVA ont avoisiné les 186


milliards d’euro, au titre de l’année budgétaire 2013 et représente près de
50% des recettes fiscales totale.

Au Niger, l’imposition du CA a commencé du 12 décembre 1953. Rendue


exécutoire à partir du 1er février 1954, par arrêté 170/CD du 21 janvier 1954.
Cette taxe prit le nom de la taxe sur le CA (TCA) en 1961 avec la loi n°61/47
du 22 décembre 1961 portant loi des finances de 22 décembre 1962 (taux de
2.5% ; 6% et 18%).

L’ordonnance n°74-24 du 5 octobre 1974 a institué trois taxes à la place de


TCA de 1961(taxe locale sur les ventes au taux de 2.5% ; taxes sur les
prestations de services au taux de 13% ; taxe à la production avec trois taux :
taux normal 18%, taux réduit 13% et majoré de 26%).

En fin, l’ordonnance 85-29 du 19 septembre 1985 institua la TVA à la place


des autres formes de TCA avec trois taux : 15% ; 25% et 35%.

Cependant, le premier rendement de la TVA était plus faible que prévu car
les anciennes TCA produisait 15% du total des recettes fiscales alors que la
TVA ne rapportait que 8% en 1989.

Les taux de TVA ont été ramené à 10% ; 17% ; 24% à partir de 25 mai
1987. A partir du 26 septembre 1994 (loi 94-024) les trois taux ont été
remplacés par un taux unique 17%. Ce taux a été porté à 18% à partir du 1er
janvier 2000 (ordonnance 99-65 du 20 décembre 1999 portant loi des
finances de l’année budgétaire 2000). Avant d’être porté à 19% le 5 mai
2000.

Depuis le 1er janvier 2012, deux taux sont désormais applicables de TVA.
Un taux réduit 5% applicable à l’huile alimentaire et au sucre ; un taux normal
de 19% pour les autres biens et services passibles de la taxe.

Sur le plan communautaire, la TVA est régie par la directive n°02/2009 du


27 mars 2009 modifiant la directive n°02/98//CM/UEMOA du 22 décembre
1998 portant harmonisation de législation des Etats membres en matière de
TVA.

En application de l’article 43 de cette direction « les Etats membres qui


n’appliquent pas la TVA à la date de leur adhésion à l’UEMOA dispose à
compter de cette date d’un délai de 2 ans pour substituer le régime harmonisé
de TVA à leur système de TCA ».

Les Etats membres de l’UEMOA devraient donc se conformer aux


dispositions de cette directive dans les meilleurs délais à compter de son
entrée en vigueur.

Une grande liberté d’adaptation et de mise en œuvre est laissée aux Etats
membre, c’est pourquoi il demeure impossible d’avoir une véritable vision
régionale de la TVA.

II. PRINCIPE DE LA TVA

La TVA est une taxe unique à paiement fractionné. Elle repose sur le
principe de taxation et déduction.

Le mécanisme de la TVA est simple. La TVA est perçue à chaque étape


du processus de production et de distribution des biens et services, sous
déduction de la taxe acquitté à l’occasion des étapes précédentes. Autrement
dit, le fournisseur ou le prestataire facture la TVA à son client (TVA collectée
ou TVA brute), déduit le montant de la TVA de ses propres fournisseurs ou
prestataires (TVA supportée ou déductible) et verse la différence à l’Etat (TVA
nette). Chacun des agents économiques opère le même, en fonction de la
valeur qu’il a ajoutée aux biens et services.

Finalement, le poids de la TVA est supporté par le consommateur final qui


lui ne peut pas récupérer. On détaxe ainsi, toutes les consommations
intermédiaires et on taxe les consommations finales, ce qui assure la
neutralité de la TVA quel que soit le circuit économique emprunté.

La TVA présente trois avantages :

- Elle est économiquement neutre : son montant est le même quel que
soit la longueur du circuit économique, le montant de la taxe dépend
seulement de la valeur ajoutée aux produits et services, et non de
l’organisation du circuit de production ou de distribution ;
- Elle est difficile à frauder : la taxe d’amont ne peut pas être déduite par
un opérateur que s’il possède une facture en bonne et due forme ; la
possibilité de frauder se trouve ainsi limiter puis que les contribuables se
surveillent mutuellement. Il subsiste toutefois une possibilité de fraude puis
qu’il suffit de vendre à un particulier sans facture pour échapper finalement
à la TVA ;
- Elle est indolore pour le contribuable : il est moins affligeant pour un
contribuable de payer le TVA à l’occasion de chaque dépense que de
déclarer ses revenus et de voir s’afficher le montant de l’impôt annuel.

Les insuffisances du système de la TVA se situent au niveau de :

- Sa complexité : la TVA est un impôt moderne qui exige une bonne


organisation comptable. Les obligations déclaratives engendrent des coûts
de gestion non négligeables pour les assiduités. La gestion de la TVA
exige également un certain niveau de compétence technique de la part des
gestionnaires personnels des impôts. Comme beaucoup d’autres impôts,
la TVA impose des coûts et des charges administratives aux entreprises
ainsi que des coûts et contraintes administratives aux autorités fiscales.
Parmi les exemples des coûts induits par le respect des obligations en
matière de TVA figure le coût lié à l’administration (dépense des
personnels et frais de recouvrement), aux infrastructures (coût associé à la
mise en place du système informatique ou de modification de logiciel) ;
- Sa dégressivité : la TVA est censée être un impôt général sur les
dépenses, frappent les consommateurs de façon indifférenciée sans tenir
compte de leur niveau de revenu. De ce fait, la proportion de revenu grevé
de TVA est plus importante pour les ménages à faible revenu, ce qui
pénalise les plus pauvres et attribue à la TVA à l’image d’un impôt injuste.
Toutefois, pour rétablir l’équité quant au effet de la TVA sur le revenu de
plus faible, les produits de première nécessité et les services sociaux de
base sont soit totalement détaxés ou taxés au taux réduit.

La TVA présente des caractéristiques essentielles ci-après :

- il s’agit d’un impôt général sur la consommation ;


- elle est proportionnelle au prix des biens ou services qu’elle frappe ;
- elle est perçue à chaque stade de production et de distribution ;
- l’imposition est limitée à la valeur ajoutée à chacun de ses stades, grâces
aux mécanismes de déduction de taxe acquittée en amont par
ordonnateur.

En fin, et en principe, la TVA conduit à des améliorations sensibles dans la


gestion des impôts sur le plan budgétaire. La TVA est généralement reconnue
pour ses qualités de pourvoyeur de recette.

Au Niger, elle a contribué au budget de l’Etat à hauteur de 126 856 402


pour des recettes globales 537 811 888 350 soit 23.59% des recettes de la
DGI.
Illustration du caractère neutre de la TVA

Soit un bien produit à 1000, si le producteur vend ce produit à un


consommateur final avec une marge de 500f, il aura à collecter une TVA de
(1000 +500) 19% soit 285 f. Dans cette hypothèse, le produit aurait couté au
consommateur final la somme de 1500 f + 285 f soit 1785 f.

En supposant que le même produit suive un canal de distribution allant du


producteur au consommateur final en passant par le grossiste, le demi-
grossiste et le détaillant avec une marge totale identique de 500 f, la TVA
collectée serait de :

- Chez le producteur réalisant une marge de 100f, la TVA serait de (1000 +


100) * 19 soit 209 f. Le grossiste devrait verser 209 f de TVA au
producteur ;
- Chez le producteur le grossiste faisant une marge de 150 f en vendant au
demi-grossiste, il y aura une collecte de TVA égale à (1000+100 + 150) *
19% soit 237 ,5 F. Le demi-grossiste payera la somme de 237,5f de TVA
à son fournisseur qui est le grossiste. Ce dernier versera à l’Etat la somme
de (237,5 – 202) soit 28,5 f qui est la différence entre ce qu’il aurait collecté
sur son client ce qu’il aurait payé au producteur ;
- Le demi-grossiste vendra au détaillant avec une marge de 110 f, la TVA
qu’il collectera serait de (1000+ 100+150 + 110f) * 19 soit 258,4 f.
Toutefois, s’il versera à l’Etat la somme de 258,4- 237,9 soit 20,9f ;
- Le détaillant vendra avec une marge de 140f au consommateur final, il
collectera une TVA égale à (1000 + 100 + 150 + 110 + 140) * 19% soit
285. Mais, il ne versera à l’Etat que 285- 258,4 soit 26,6f.

Au total, tous les intervenants cotiseraient la somme de 209 + 28 ,5 + 20,9


+ 26,6 soit la somme de 285f qui correspond au même montant que le
producteur aurait collecté en vendant le produit au consommateur final.
Le principe de la neutralité qui est fondamental en matière de TVA signifie que
la taxe qui transitait normalement par les entreprises est supportée par les
consommateurs finaux.

Il est donc important qu’à chaque étape, le fournisseur puisse prétendre


à la déduction de l’intégralité de la taxe acquittée en amont sur les
marchandises de sorte que la taxe soit en définitive supportée par le
consommateur final et non par les intermédiaires dans la chaine de production
transaction.

III. CHAMP D’APPLICATION DE LA TVA

Le champ d’application est le domaine de définition de cet impôt délimité


par la loi. En ce qui concerne la TVA, son champ d’application est constitué
par l’ensemble des opérations destinées à être soumises à cette taxe y
compris celle qui échappe à la taxation parce que bénéficiant d’une
exonération.

Le champ d’application de la TVA englobe les opérations imposables, les


personnes imposables et les opérations exonérées. (On exonère les
opérations, les biens et les services mais pas les personnes)

3.1. Opérations imposables

La TVA n’est pas un impôt synthétique comme par exemple l’impôt sur le
bénéfice (ISB), mais plutôt un impôt analytique car il raisonne opération par
opération et vérifier à chaque fois si l’opération entre ou non dans le champ
d’application de la TVA.

Les opérations imposables à la TVA sont définies de l’article 215 à 217 du


livre 1er du CGI.

Ainsi, l’article 215 prévoit que « Sont soumises à la taxe sur la valeur
ajoutée les affaires faites sur le territoire de la République du Niger par les
personnes physiques ou morales qui, habituellement ou occasionnellement et
d'une manière indépendante, accomplissent des actes relevant d'une activité
industrielle, commerciale ou artisanale ou effectuent des prestations de
services de toute nature. »

Au regard des dispositions de cet article, on peut retenir que trois


conditions sont exigées pour la soumission d’une opération à la TVA. Il doit
s’agir :

- d’une « affaire » ;
- « faite au Niger » ;
- et « relevant d’une activité économique ».
a- Notion d’affaire

Pour qu’il soit imposé à la TVA, il faut qu’il ait une affaire. Le mot « affaire »
a ici un sens général. Il doit s’agir d’une opération quelconque liant deux
personnes distinctes moyennant une contrepartie.

- une opération quelconque : quel que soit le but poursuivi et le résultat


obtenu, il importe peu que l’opération soit réalisée avec bénéfice à prix
coûtant (sans bénéfice) ou à perte ; la TVA frappe non pas un résultat
bénéficiaire, mais un CA ;

Au contrario, lorsque l’opération est réalisée à titre gratuit, il n’y a pas de


TVA exigible ; faute de contrepartie servant de base à son calcul. L’opération
est dans ce cas hors champs d’application de TVA.

Peu importe également que l’opération soit réalisée à titre occasionnel ou


habituel;

- Une opération liant deux personnes distinctes : l’opération visée par la TVA
est celle qui est réalisée par deux personnes juridiquement distinctes au
sens du code de commerce.

Exemple : le commerçant et son client.


Le statut juridique des personnes intervenant dans la réalisation des
opérations imposables ou leurs situation au regard de tous les autres impôts
n’a aucune incidence.

Toutefois, sont également taxables, les livraisons des biens ou


prestation de service à soi-même ;

- moyennant une contrepartie quelconque : l’opération est à titre onéreux


lorsqu’elle comporte une contrepartie. La contrepartie versée par le client
peut prendre d’autres formes qu’un produit payé en espèce. Tel est le cas
de l’échange.

Toutefois, en raison des difficultés inhérentes à la détermination exacte de


la notion d’affaire et de l’autonomie du droit fiscal, il appartient aux agents des
administrations des impôts de restituer leur nature propre aux actes sans
s’attacher aux qualifications données par les parties.

b- Notion d’affaire faite au Niger

L’article 216 du CGI énonce que « Une affaire est réputée faite au Niger :

- s'il s'agit d'une vente, lorsque celle-ci est réalisée aux conditions de
livraison de la marchandise au Niger ;

- s'il s'agit de toute autre opération, lorsque le service rendu, le droit cédé ou
l'objet loué sont utilisés ou exploités au Niger. »

Une opération est imposable au Niger au sens fiscal si elle y est


effectuée du terme. Par le Niger, il faut entendre le territoire où la législation
nigérienne est applicable.

Une vente est réputée faite au Niger à la condition que la livraison du


bien est effectuée dans le territoire du Niger. Le lieu d’imposition est l’endroit
où se trouve le bien au moment de la livraison.
Si le bien fait l’objet d’une installation ou d’un montage par le
fournisseur ou pour son compte, le lieu de livraison est réputé se situer à
l’endroit où est fait l’installation ou le montage.

Une prestation de service est taxable au Niger lorsque le service rendu,


le droit cédé, ou concédé (autorisation d’utiliser un service) l’objet ou le
matériel loué est utilisé ou exploité au Niger.

c- Notion d’affaire résultant d’une activité économique

De façon générale, la TVA vise les activités économiques. Par activité


économique, il faut entendre toute activité de la production, de commerce ou
de prestation de service y compris les activités libérales et civiles sauf
exonération expressément prévue par la loi.

Le caractère commercial est présenté d’une manière générale par la


catégorie des activités qui sont réputées actes de commerce au sens du droit
commercial. De ce fait, sont imposables non seulement les commerçants
mais aussi toutes les personnes qui font des actes de commerce de manière
non habituelles.

Sont considérés comme actes de commerce au sens du droit fiscal :

- tout achat des denrées ou de marchandises et d’autres biens meubles


corporels en vue de la revente en l’état ou après transformation ;
- tout acte relatif au fonds de commerce ;
- toute opération de change, de banque et de courtage ;
- toute opération de nature réalisée par les sociétés à forme sociale quel
que soit leur objet.

L’acte industriel comprend tout acte d’extraction, de transformation, de


façon et de transformation commerciale en vue de revendre le produit obtenu
peu importe que ces activités soient exercées avec des matières premières
appartenant à celui qui les met en œuvre ou non.
Sont également passibles à la TVA, toutes les activités de nature non
commerciale, c'est-à-dire libérale et civile.

3.1.1. Opérations imposables par nature

Il s’agit des opérations de vente, des travaux immobiliers et de prestation


de service.

3.1.1.1. Notion de vente

Pour la vente, il faut entendre toute opération ayant pour effet de transférer
à un tiers la propriété d’un bien.

La vente est imposable au Niger lorsqu’elle est réalisée aux conditions de


livraison de marchandises. On parle de livraison quand il y a un transfert de
propriété, plus précisément transfert de pouvoir de disposer d’un bien meuble
corporel comme un propriétaire.

Pour qu’il ait transfert de propriété, il faut que l’opération soit passée entre
deux personnes juridiquement distinctes, ce qui exclut les opérations internes
de l’entreprise telles que les livraisons de marchandises à une succursale.

Sont assimilées à des ventes :

- la fourniture d’eau, d’électricité, de gaz et de télécommunication ;


- la vente à tempérament (prix est payé) ;
- la transmission d’un bien effectué en vertu d’un contrat de commission à
l’achat ou à la vente. (courtier, intermédiaire)

Sont aussi imposables à la TVA, les ventes à l’intérieur du territoire des


biens d’occasion.

Sont également imposables à la TVA :

- le paiement de la redevance d’utilisation des fréquences radioélectrique


perçue par l’autorité de régulation de la télécommunication et de la poste ;
- le paiement de la redevance de numérotation perçue l’autorité de
régulation et de la poste.

3.1.1.2. Notion des travaux immobiliers

Par travaux mobiliers, il faut entendre tous les travaux effectués par
différents corps des métiers participant à la construction, l'entretien et la
réparation de bâtiments et d'ouvrages immobiliers, les travaux publics, les
travaux de chaudronnerie, de bâtiment et de construction métallique, les
travaux de démolition et les travaux accessoires ou préliminaires à des
travaux immobiliers.

3.1.1.3. Notion de prestations de services

Elles sont définies comme englobant les opérations autres que les
livraisons des biens meubles corporels comportant une contrepartie en
espèce ou en nature. C’est le cas par exemple de cessions et concession des
brevets et logiciels, des allocations, des prestations fournies par les charges
et offices, les professions libérales, des opérations de transit etc.

3.1.2. Opérations imposables par détermination de la loi

Le CGI soumet expressément à la TVA certaines opérations qui par nature


n’entrent pas dans le champ de la TVA. Il s’agit des importations (article 217
alinéa 1er) et des livraisons à soi-même (article 217 alinéa 6) :

- les importations : par importation, il faut entendre le franchissement du


cordon douanier au Niger pour la mise à la consommation, qu'il s'agisse de
marchandises provenant de l'extérieur ou placées jusqu'alors sous un
régime douanier suspensif.

Les marchandises qui sont mises l’entrepôt sont considérées comme dans
le pays d’achat, c'est-à-dire qui n’a pas quitté le pays d’origine. Ils ne sont mis
à la consommation. Donc aucun paiement des droits et taxes jusqu’au jour où
elle sera affectée à la consommation.
Sous réserve des exonérations prévues par la loi, l'importation de tout
bien, produit ou marchandise, constitue en toute hypothèse et quelle que soit
leur destination, une opération imposable ;

- les livraisons de biens ou de services qu'un assujetti se fait à lui-même


pour ses besoins propres ou ceux de son exploitation constituant des
opérations imposables ;
3.2. personnes imposables (notion d’assujettis)
L’assujetti doit exercer une activité économique de manière indépendante
quel que soit son statut. L’assujetti doit agir en tant que tel. Il arrive qu’un
assujetti n’agisse pas entant que tel par exemple lorsqu’il réalise une
opération hors du champ d’application de la TVA.

Le commerçant qui gère son patrimoine privé ne pas un assujetti en


agissant en tant que tel, il ne l’est pas davantage lorsque dans le cadre de
son entreprise, il réalise une opération hors champ, tel un placement financier.

L’assujetti n’est pas nécessairement redevable de la TVA. La plus part des


assujettis sont redevables de la TVA et la payent effectivement. On peut
cependant avoir la qualité d’assujetti (du fait que l’on réalise les opérations
entrant dans le champ d’application de la TVA) et être dispensé de payer la
TVA. Tel est le cas des assujettis réalisant des opérations exonérées
(médecins, compagnies d’assurance par exemple).

Il faut donc distinguer le non assujetti qui accomplit des opérations dans le
champ d’application, et est à ce titre assujetti mais bénéficie d’une mesure
d’exonération.

Conséquemment, un assujetti peut n’est pas être redevable lorsqu’il réalise


exclusivement des opérations exonérées par exemple. De ce fait, tout
redevable est assujetti, mais tout assujetti n’est pas redevable.
Toutefois, il importe de retenir que l’assujetti non redevable est soumis aux
mêmes obligations déclaratives qu’un assujetti redevable. (Article 253 du
CGI).

Les non assujettis quant à eux réalisent des opérations hors du champ
d’application de la TVA. En principe, une personne non assujetties ne peut
avoir la qualité de redevable de la TVA, sauf dans les cas où elle mentionne,
par erreur, une TVA sur les factures alors même qu’elle relève du régime de
l’impôt synthétique par exemple.

En vertu du principe qui dit que « toute TVA facturée est due », le non
assujetti devient assujetti du fait de la facturation.

Sont assujettis à la TVA :

1. les importateurs ;

2. les producteurs, c'est-à-dire les personnes physiques ou morales qui


exercent des activités d’extraction, de fabrication, de présentation
commerciale, façons, transformation etc.

3. les commerçants

4. les personnes physiques ou morales qui effectuent des opérations de


leasing ou de crédit- bail ;

5. les entrepreneurs de travaux immobiliers ;

6. les prestataires de services de toute nature (louages de choses ou de


services, y compris les locations meublées, affaires portant sur la
consommation sur place et sur l'hôtellerie, activités de spectacles et
divertissements actes d'intermédiaires, notamment commissionnaires,
courtiers etc.).
La qualité d’assujetti s’apprécie en dehors :

- du caractère habituel ou occasionnel de l’activité : une opération même


isolée est imposable à la TVA dès lors qu’elle est effectuée à titre
onéreux ;
- du statut juridique de l’assujetti sont soumises à la TVA, les personnes
physiques ou morales du droit privé. Les personnes morales du droit public
peuvent également être soumises à la TVA lorsqu’elles sont gérées dans
les mêmes conditions que les personnes privées (cas des EPIC).

Ainsi, quel que soit son statut, toute personne qui exerce une activité
économique de manière indépendante peut être qualifiée d’assujetti à la TVA.
Ce qui exclut les salariés et toute personne liée à un employeur par un contrat
de travail ou qui est tenu vis-à-vis de ceux qui utilisent les services à des liens
de subordination ou d’étroite dépendance.

3.3. Opérations exonérées

Les exonéré rations en matière de la TVA sont prévues par l’article 219 du
CGI. Elles sont limitativement fixées dans une liste de 32 opérations.

Les exonérations sont nombreuses et répondent à des motivations


diverses :

- Alléger le prix de certains biens et services ;


- Eviter la double imposition ;
- Favoriser certaines entreprises en fonction de les positions stratégiques ;

Les opérations exonérées relèvent des secteurs d’activités ci-après :

- Le secteur agricole et d’élevage : il s’agit des opérations citées au point


1.4. et 29 de l’article 219 ;
- Secteur sociaux : il s’agit des opérations effectuées par les entreprises
évoluant dans le secteur de la santé et de l’enseignement (1.5 et 1.6) ou
celle touchant directement les couches sociales les plus faibles (opérations
prévues au 2 ; 20 ; 27 ; 30 et 31 ;
- Commerce international : il s’agit des opérations d’exportation directe des
biens et les réexportations par suite d’un régime douanier suspensif (point
8) ;
- Le secteur de transport ; les opérations concernées sont celles relatives au
transport aérien et terrestre des personnes et des marchandises et
déterminées au point 9 ; 10 ; 11 et 12 ;
- Les activités des organismes d’utilité générale à caractère social dont la
gestion est désintéressée telles les associations sans but lucratif, les
cinéclubs, les centres culturels et les musées nationaux (point 14 et 28) ;
- Le secteur des assurances du fait de la commission des opérations à la
taxe unique sur les assurances (point 17 ; 21 et 22) ;
- Le secteur bancaire, en ce qui concerne les opérations déterminées au
point 19 ; 23 et 24 ;
- Le secteur de télécommunication en ce qui concerne les recettes de
téléphonie mobile et fixe soumises à la taxe sur la terminaison du tarif
international entrant (TATURTEL) considérés comme exportation des
services.

Les exonérations est sans doute une bonne chose pour le client non
assujetti qui n’a pas à supporter le poids de la TVA, il réalise à ce niveau une
économie de 19 ou 5% selon les cas.

En revanche, l’exonération ne fait pas le bonheur de l’entreprise parce


qu’elle ne peut pas récupérer la TVA facturée par ses fournisseurs. Ce qui
peut entrainer une augmentation de ses consommations de production.

3.4. Principe de territorialité

Le droit fiscal est d’application territoriale surtout en matière de fiscalité


indirecte, domaine le critère de la territorialité pose de difficultés.
Le champ d’application n’est pas illimité dans l’espace. Il comporte un
caractère territorial. Seules les affaires réalisées sur le territoire du Niger sont
soumises à la TVA. Les entreprises étrangères établies au Niger exerçant
leurs activités dans les mêmes conditions que les entreprises nigériennes
sont soumises à la TVA.

Le seul retenu est le lieu d’une utilisation ou le lieu d’exploitation du bien


ou du service.

L’article 215 du CGI indique que « sont soumises à la TVA, les affaires
faites sur le territoire de la République du Niger (….) »

« Une affaire est réputée faite au Niger :

- s’il s’agit d’une vente lorsque celle-ci est réalisée aux conditions de
livraison de la marchandise au Niger ;

- s'il s'agit de toute autre opération, lorsque le service rendu, le droit cédé ou
l'objet loué sont utilisés ou exploités au Niger. » (article 216 du CGI)

Selon l’article 13 de la directive n°02 régissant la TVA dans les pays


membres de l’UEMOA, le lieu d’imposition d’une prestation de service est le
lieu de son exécution ; l’imposition s’effectue à son lieu d’utilisation.

A ce propos, l’article 249 du CGI énonce que « lorsqu'un redevable de la


taxe sur la valeur ajoutée est établi ou domicilié hors du Niger, il est tenu de
faire accréditer auprès de l'Administration des impôts un représentant
domicilié au Niger qui s'engage à remplir les formalités incombant à ce
redevable et à acquitter la taxe à sa place.

A défaut, la taxe sur la valeur ajoutée et, le cas échéant, les pénalités qui s'y
rapportent, sont dues par le bénéficiaire de la prestation imposable. »

Il s’agit de la TVA dite pour compte de tiers.


IV. BASE IMPOSABLE, TAUX, et CALCUL DE LA TVA
4.1. Base imposable
4.1.1. Elément de la base imposable
a.) La base d’imposition est constituée :
- la valeur définie par la législation douanière pour les importations, sauf
disposition contraire. A l’importation la base taxable est constituée de la
valeur en douane des marchandises majorée du droits de douane, de la
redevance statistique et le cas échéant, du droit d’accises, de la taxe
conjoncturelle à l’importation et de la taxe dégressive de protection et de
toute surtaxe analogue ;
- toutes les sommes, valeurs biens ou services reçus ou à recevoir par le
vendeur ou le prestataire en contrepartie de la livraison des biens vendus
ou de prestations ;
- le montant du marché, mémoire ou facture pour les travaux immobiliers ;
- le prix de revient des immobilisations ou des services pour les livraisons-à
soi-même ;

b.) impôts taxes, droits, taxes et prélèvements de toute nature à


l’exception de la TVA elle-même et du droit d’enregistrement
c.) frais accessoires aux livraisons de biens ou de prestations de
services (assurance, commission, transport…)
4.1.2. éléments exclus de la base

Du prix principal, il faut déduire :

- les exempts de caisse, rabais, remise, ristourne et autres réductions de


prix consenties directement au client conformément aux usages établis
dans chaque profession;
- les sommes remboursées aux intermédiaires qui rendent compte à leurs
commettants, des débours effectués en leur lieu et place et justifie auprès
de l’administration fiscale, de la nature du montant exact de ces débours ;
- les remboursements des sommes relatives aux emballages consignés à
condition que la TVA ne soit pas facturée. En cas de non restitution des
emballages au terme du délai en usage dans la profession, les sommes
relatives aux consignations doivent être soumises à la TVA.
4.1.3. Cas particuliers

S’agissant des échanges, la TVA est calculée sur la valeur des produits
reçus en paiement de la majoration éventuellement des autres frais. Les
emballages vendus sont imposables à la TVA. En revanche, les
encaissements effectués au titre des consignations sont exonérés.

Toutefois, en cas de non restitution, une régulation s’impose, le montant de


la consignation est considéré comme la base TTC. Le montant versé ou reçu
en contrepartie d’une opération taxable est réputé TTC lorsque la facture
correspondante ou le document en tenant lieu ne comporte pas mention de la
TVA.

4.2. Taux de TVA

Le taux normal de la TVA est de 19%.

Toutefois, les opérations d’impositions ou de vente à l’intérieur de sucre,


d’huile alimentaire et d’aliment destinés aux animaux d’élevage sont soumises
à un taux réduit de 5%.

4.3. Calcul de la TVA

Il consiste à appliquer le taux d’imposition correspondant à la base taxable.

V.FAIT GENERATEUR ET EXIGIBILITE

4.4. Fais générateur

Le fait générateur de la TVA est définit comme le fait par lequel sont
réalisées les conditions légales pour l’exigibilité de la taxe. C’est élément
juridique qui donne naissance à la dette fiscale envers le Trésor Public et rend
la taxe exigible.

Le fait générateur de la TVA est constitué :

- pour les importations, par l’introduction pour la mise à la consommation


des biens sur le territoire nigérien et intervient lors du franchissement du
cordon douanier;
- pour les ventes, par la livraison des marchandises ou produits ;
- pour les prestations de services, par l'accomplissement des services ;
- pour les travaux immobiliers, par l'exécution des travaux ;
- pour les livraisons à soi-même, par la première utilisation de biens ou
services.

4.5. Exigibilité

L’exigibilité de la taxe sur la valeur ajoutée est constituée par le droit dont
disposent les services des impôts pour exiger du redevable, à partir d’une
date donnée, le paiement de la taxe.

L’exigibilité intervient :

- à la suite de la livraison, pour les ventes ;


- à la suite de l’accomplissement du service, pour les prestations de
services ;
- à la suite de l’achèvement des travaux ou tranches de travaux, pour les
travaux immobiliers ;
- au moment de la mise à la consommation de biens, pour les
importations ;
- au moment de leur première utilisation pour les livraisons ou prestations
de services à soi-même.

La constatation du fait générateur ne peut être postérieure à la


facturation totale ou partielle. L'établissement de demandes d'avances, de
décomptes provisoires, de mémoires ou factures partielles rend exigible la
taxe sur la valeur ajoutée.

Toutefois, le DGI peut accorder aux entreprises qui en les font la


demande et qui justifient des circonstances particulières, l’autorisation
d’acquitter, pour des opérations déterminées la TVA selon leurs
encaissements.

V.REGIMES DE DEDUCTIONS

Toute l’originalité de la TVA repose sur le droit à déduction. L’objectif en


effet en matière de la TVA est de taxer une seule fois la valeur d’un bien ou
d’un service.

Pour aboutir à ce résultat, la loi prévoit taxe qui a grevé les éléments du
prix de revient d’une opération imposable réalisée par un assujetti soit
déductible de la taxe exigible sur cette opération.

Par conséquent, les assujettis sont autorisés à déduire du montant de la


TVA exigible sur leur opération, la TVA qu’ils ont acquitté lors de l’achat, de la
production ou de l’importation.

TVA nette à verser à l’Etat = TVA brute – TVA déductible.

4.6. Opérations ouvrant droit à déduction

Ouvre droit à déduction, la TVA acquittée lors de l’achat ou de


l’importation :

- des matières premières et assimilées entrant dans la composition des


produits taxables;

- de biens destinés à être revendus dans le cadre d'une opération taxable ;

- de services entrant dans la réalisation d'opérations taxables ;

- de fournitures et de biens meubles ou immeubles acquis pour les besoins


de l'exploitation.
Les livraisons à soi-même de biens ou services ouvrent droit à déduction
dans les mêmes conditions.

Ouvre aussi droit à déduction, la taxe sur la valeur ajoutée qui a grevé les
biens, produits ou marchandises vendus à l'intérieur dans le cadre d’une
opération exonérée. Il s’agit des biens normalement taxables, mais du fait
d’un texte particulier, l’Etat a accordé une exonération qui est matérialisée par
un document (Attestation d’exonération) délivré par le service des impôts sur
requête du bénéficiaire.

De même, ouvre droit à déduction, les opérations d’exportation des


produits taxables à l’intérieur.

4.7. Opérations n’ouvrant pas droit à déduction

La loi fiscale a expressément exclu du droit à déduction, des TVA acquittées


lors de certaines opérations. Il s’agit :

- de la TVA ayant grevé les biens ou services utilisés par des tiers, par des
dirigeants ou le personnel de l'entreprise, tels que le logement ou
l'hébergement, les frais de réception, de restaurant, de spectacles ou toute
dépense ayant un lien direct ou indirect avec les déplacements ou la
résidence.

Les seules exceptions admise sont les vêtements de travail ou de protection


et le logement gratuit du personnel salarié chargé spécialement de la
surveillance ou de la garde des lieux de travail ;

- les véhicules ou engins (vélo, charrette), quelle que soit leur nature,
conçus ou aménagés pour transporter des personnes ou pour des usages
mixtes, qui constituent une immobilisation ou, dans le cas contraire,
lorsqu'ils ne sont pas destinés à être revendus à l'état neuf. Il en est de
même des éléments constitutifs, des pièces détachées et accessoires de
ces véhicules et engins ;
- les biens cédés et les services rendus gratuitement ou à un prix inférieur
au prix de revient, à titre de commissions, salaires, gratifications, rabais,
bonifications, cadeaux, quelle que soit la qualité du bénéficiaire sauf quand
il s'agit d'objets publicitaires de faible valeur ;
- les objets mobiliers, autres que ceux ayant le caractère de matériel
commercial ou de matériel de bureau ;
- les opérations d'exportation de produits non taxables à l'intérieur ;
- les services de toute nature afférents à des biens, produits ou
marchandises exclus du droit à déduction.

N’ouvre pas droit à déduction, la TVA ayant grevé les achats, les travaux
ou services dont le montant de l’opération est supérieur à 3 000 000 et dont le
règlement est effectué en numéraire.

La non mention du numéro d’identification fiscale (NIF) sur les factures ou


un document en tenant lieu rend non déductible la TVA facturée par le
fournisseur non identifié au régime réel d’imposition par son numéro
d’identification fiscale.

4.8. Limitations du droit à déduction

Il s’agit des limitations imposées aux assujettis qui ne réalisent pas


exclusivement des opérations ouvrant droit à déduction. Le but recherché est
le respect du principe général de déduction de la TVA que nous avons
antérieurement définit.

4.8.1. TVA sur les immobilisations

Une immobilisation sert en principe à toutes les opérations réalisées par


l’entreprise aussi bien à celle taxable que celle non taxable. Seule la fraction
de la TVA relative aux opérations taxables doit être prise en compte aux
niveaux des déductions.
Afin de tenir compte de certaines situations, il a été retenu le critère de CA
réalisé par l’entreprise. Ainsi, la facturation ouvrant droit à déduction est
déterminée par application du rapport entre :

- le montant annuel des produits afférents à des opérations ouvrant droit à


déduction (numérateur) ;

- le montant annuel des produits de toute nature (dénominateur).

Ce rapport, exprimé en pourcentage, est dénommé prorata ; il est arrondi à


l'unité supérieure. Le montant des livraisons à soi-même est exclu des deux
termes du rapport.

Ce prorata est provisoirement déterminé en fonction des produits


réalisés l’année précédente ou, pour les nouveaux assujettis en fonction des
produits prévisionnels de l’année en cours.

Le prorata définitif est arrêté avant le 15 avril de l'année suivante et les


déductions sur les immobilisations sont opérées avant la même date,
régularisées en fonction de ce prorata définitif.

Si la variation n’excède pas cinq points, il n’y a pas lieu d’effectuer une
régularisation. La régularisation se traduit par un reversement de la TVA si le
prorata définitif est inférieur au provisoire ou par un complément de déduction
le cas contraire.

Le prorata définitif afférent à chacune des quatre années suivant celle


de l'acquisition ou de la première utilisation d'une immobilisation varie de plus
de cinq points par rapport au prorata définitif retenu pour effectuer la
déduction initiale, il est procédé à une régularisation. Cette régularisation est
égale au cinquième (1/5) de la différence entre le produit de la taxe ayant
grevé le bien par le prorata définitif de l'année d'acquisition et le produit de la
même taxe par le prorata définitif de l'année considérée.

Lorsqu'un bien constituant une immobilisation est cédé, volé, incendié


ou mis au rebut avant le commencement de la quatrième année qui suit celle
de son acquisition ou de sa première utilisation, l'assujetti doit reverser une
fraction de la taxe initialement déduite corrigée éventuellement des
rectifications imposées par la variation le prorata définitif et le prorata
provisoire de l’année d’acquisition ou entre le prorata définitif de l’année
d’acquisition et chacun des proratas définitifs des quatre années suivant celle
de l’acquisition.

Cette fraction est égale au montant de la taxe effectivement déduite


diminué d'un cinquième (1/5) par année civile ou partie d'année civile écoulée
depuis la date d'acquisition ou de première utilisation de l'immobilisation en
cause.

4.8.2. TVA sur les autres biens et services

La déduction de la taxe sur la valeur ajoutée qui a grevé les biens et des
services pour les assujettis partiels s’effectuent de la manière suivant :

- lorsque ces biens et services concourent exclusivement à la réalisation


d'opérations ouvrant droit à déduction, la taxe qui les a grevés est
déductible ;
- lorsqu'ils concourent exclusivement à la réalisation d'opérations n'ouvrant
pas droit à déduction, la taxe qui les a grevés n’est pas déductible ;
- lorsque leur utilisation aboutit concurremment à la réalisation de deux
d'opérations dont les unes ouvrent droit à déduction et les autres n'ouvrent
pas droit à déduction, une fraction de la taxe qui les a grevés est
déductible; cette fraction est déterminée par l'application du prorata.

S’agissant des autres biens et services, il n’y a pas de régularisation relative


aux variations de prorata définitif d’une année sur l’autre.

4.9. Modalités d’exercice du droit à déduction


4.9.1. conditions

Pour exercer le droit à déduction, certaines conditions doivent être


remplies :
- pour les achats, le droit à déduction est conditionné par la mention de la
TVA sur la facture (ou tout document en tenant lieu) par les fournisseurs
ou les prestataires de services;

- pour les importations, la taxe doit figurer sur la déclaration de mise à la


consommation correspondante ou tout autre document délivré par le
service des douanes ;

- pour les livraisons à soi-même, leur montant doit figurer dans les
opérations taxées au titre du même mois.

4.9.2. Modalités de la déduction

La déduction de la TVA sur les immobilisations est opérée par imputation


sur la taxe due par le redevable au titre du moi pendant lequel le droit à
déduire a pris naissance.

La déduction de la TVA sur les autres biens et les services est opérée par
imputation sur la taxe due par le redevable au titre du mois ou trimestre
pendant lequel le droit à déduction a pris naissance.

Les erreurs ou omissions commisses dans l’exercice du droit à déduction


au cours d’une année donnée doivent être régularisées avant le 31 mars de
l’année suivante.

Pour les assujettis partiels, la régularisation est opérée dans le cadre de la


déclaration du prorata définitif.

Il peut arriver que la TVA déductible soit supérieure à la TVA collectée au


cours du mois ou du trimestre donnée. Dans ces conditions, la différence
entre la TVA collectée et la TVA déductible est négative : il s’agit alors d’un
crédit de TVA à déduire de la TVA du mois ou trimestre suivant.

V. OBLIGATIONS DES ASSUJETTIS

Tout assujetti à la TVA doit :


- Souscrire auprès des services des impôts dont ils relèvent une déclaration
d’existence, de modification des conditions d’exercice de la profession, de
cession d’entreprise ou de cessation d’activité dans les formes et délais
légaux de prescription ;
- faire accréditer auprès de l'Administration des impôts un représentant
domicilié au Niger qui s'engage à remplir les formalités incombant à ce
redevable et à acquitter la taxe à sa place lorsqu’il est établi ou domicilié
hors du Niger.

A défaut, la taxe sur la valeur ajoutée et, le cas échéant, les pénalités qui
s'y rapportent, sont dues par le bénéficiaire de la prestation imposable (TVA
pour compte de tiers) ;

- tenir une comptabilité faisant apparaître d'une manière distincte les


opérations soumises et non soumises à la taxe sur la valeur ajoutée ;
- délivrer une facture ou un document tenant lieu faisant apparaître
distinctement :
 le prix hors taxe ;
 le ou les taux appliqué et le montant de la TVA.
 l’identification précise du redevable qui délivre la facture ;
 l’identification du client notamment le nom, l'adresse, raison sociale
et le numéro d’identification fiscale (NIF);
- déposer chaque mois ou trimestre auprès de l’administration des impôts
une déclaration conforme au modèle prescrit. La déclaration d’un mois ou
d’un trimestre donné doit être déposée au plus tard le 15 du mois ou
trimestre suivant.
- Régler spontanément sans AMR préalable, taxe due lors du dépôt de la
déclaration.
VI. REGIME D’IMPOSITION EN MATIERE DE TVA

En matière de TVA, les entreprises relèvent de l’un des trois régimes


d’impositions ci-après :

- le régime réel normal qui s’applique de plein droit aux entreprises


personnes physiques ou morales dont le CA HT sur la TVA excède
100 000 000 FCFA ;
- le régime réel simplifié d’imposition qui s’applique :
 de plein droit aux entreprises personnes physiques ou morales dont
le CA HT sur la TVA est compris entre 50 et 100 millions ;
 aux entreprises soumises à l’impôt synthétique qui ont opté pour le
régime réel simplifié. L’option, pour le contribuable, est irrévocable
pour une période de deux exercices consécutifs ;
- le régime de l’impôt synthétique qui s’applique sauf option pour le régime
réel simplifié aux entreprises personnes physiques ou morales dont le CA
tout droit et taxe compris est inférieur à 50 millions de FCFA.

L’administration fiscale est fondée à changer de régime d’imposition de


tout contribuable nonobstant l’option de ce dernier pour le régime réel simplifié
d’imposition pour l’imposer à l’impôt synthétique, lorsque pendant ces deux
exercice consécutifs son CA annuel reste en déças du seuil minimum exigible
et s’il n’a pas respecté l’ensemble de ses obligations fiscales.

Nul n’est éligible au marché de toute nature dont le montant TTC est
supérieur à 5 millions passé par l’Etat, les collectivités territoriales et leurs
démembrements ainsi que les entreprises publiques et les projets s’il n’est
assujetti au régime réel d’imposition.

Les personnes physiques ou morales choisissent librement leur régime


d’imposition. Toutefois, l’administration fiscale peut remettre en cause le choix
pour l’impôt synthétique et imposé le contribuable au régime d’imposition
correspondant au CA que ce dernier a effectivement réalisé.
VII. REGIMES PARTICULIERS
Les régimes particuliers en matière de la TVA sont ceux applicables aux
produits pétroliers et aux opérations bancaires et financières.

7.1. Produits pétroliers (article 247)


Les huiles de pétrole ou de minéraux bitumeux, les gaz de pétrole et les
autres hydrocarbures gazeux sont soumis à la taxe sur la valeur ajoutée lors
de leur mise à la consommation.

Pour la production nationale, la base taxable est le prix de cession des


produits raffinés sortis usine.

A l’importation, la base taxable des produits pétroliers est constituée de la


valeur mercuriale augmentée des droits de douane, de la redevance
statistique et de la taxe intérieure sur les produits pétroliers.

Les opérations ultérieures réalisées sur le marché intérieur sont exonérées


de la TVA.

Le régime d'imposition à la taxe sur la valeur ajoutée de ces produits


pétroliers n'ouvre aucun droit à déduction à quelque titre que ce soit.

Mais en pratique, les modalités pratiques d’application des présentes


dispositions sont précisées par voie réglementaire.

7.2. Opérations bancaires (article 248 du CGI)


La taxe sur la valeur ajoutée s’applique aux produits et opérations
suivants :

- intérêts et arrérages ;

- commissions de toute nature ;

- prestations de service, qu’elles ressortent ou non du domaine de


l’activité bancaire ou financière.
Les modalités d’application des disposions de la TVA aux opérations
bancaires et financières sont fixées par arrêté du Ministre chargé des
Finances (arrêté n°183/MF/P/DGI du 15 septembre 1983).

VIII. RETENUE A LA SOURCE

La retenue à la source de la TVA est régie par les dispositions de l’arrêté


n°447/ME/F/CCRI/DGI/RI du 08 novembre 2010.

Conformément aux dispositions de l’article 1 et 2 de cet arrêté, le montant


de la TVA figurant sur les factures et décomptes représentés à l’Etat et ses
démembrements aux organismes et certaines sociétés et intégralement
retenu à la source et reversé directement à la recette des impôts
territorialement compétente.

La liste des sociétés sur lesquelles présente cette obligation de la retenue


est arrêtée périodiquement par une circulaire du DGI.

IX. SANCTIONS

Le défaut de production ou la production hors délai de la déclaration


d’existence, de modification, de cession ou de cessation d’activité et la
déclaration de prorata à l’application d’une amende fiscale de 200 000 FCFA
par déclaration.

En outre, il fait application d’une astreinte de 5 000 FCFA par jour de


retard. Ce montant est porté à 1 000 FCFA si le retard persiste au-delà d’un
mois.

La déclaration mensuelle ou trimestrielle en TVA déposée hors délais


donne lieu à l’application d’une amende fiscale de 25 000 FCFA lorsque celle-
ci ne comporte pas de droit devant servir de base à la détermination de
l’indemnité proportionnelle de retard.
Lorsque cette déclaration comporte des droits, il est dû une indemnité de
retard au taux de 10% majorée d’un mois par mois de retard et plafonnée à
50% du droit du.

Les manœuvres frauduleuses et les taxations d’office sont sanctionnées


par une application de pénalité à un taux de 70%.

L’absence de mention obligatoire sur les factures rend la TVA facturée non
déductible auprès du client.

I - CHAMP D’APPLICATION

A- OPERATIONS IMPOSABLES
Art. 215 - Sont soumises à la taxe sur la valeur ajoutée les affaires faites sur
le territoire de la République du Niger par les personnes physiques ou
morales qui, habituellement ou occasionnellement et d'une manière
indépendante, accomplissent des actes relevant d'une activité industrielle,
commerciale ou artisanale ou effectuent des prestations de services de toute
nature.

Art. 216- Une affaire est réputée faite au Niger :

- s'il s'agit d'une vente, lorsque celle-ci est réalisée aux conditions de
livraison de la marchandise au Niger ;

- s'il s'agit de toute autre opération, lorsque le service rendu, le droit cédé ou
l'objet loué sont utilisés ou exploités au Niger.

Art. 217- Constituent des opérations imposables :

1°) les importations : par importation, il faut entendre le franchissement


du cordon douanier au Niger pour la mise à la consommation, qu'il
s'agisse de marchandises provenant de l'extérieur ou placées
jusqu'alors sous un régime douanier suspensif.
Sous réserve des exonérations prévues par la loi, l'importation de
tout bien, produit ou marchandise, constitue en toute hypothèse et
quelle que soit leur destination, une opération imposable ;

2°) les ventes : par vente, il faut entendre toute opération ayant pour
effet de transférer à un tiers la propriété d'un bien. Sont notamment
assimilées à des ventes :

- la fourniture d’eau, d’électricité, de gaz et de


télécommunication ;

- la vente à tempérament ;

- la transmission d’un bien effectuée en vertu d’un contrat de


commission à l’achat ou à la vente ;

3°) les ventes, à l’intérieur, des biens d’occasion ;


4°) les travaux immobiliers : par travaux immobiliers, il faut entendre
tous les travaux exécutés par les différents corps de métiers
participant à la construction, l'entretien et la réparation de bâtiments
et d'ouvrages immobiliers, les travaux publics, les travaux de
chaudronnerie, de bâtiment et de construction métallique, les
travaux de démolition et les travaux accessoires ou préliminaires à
des travaux immobiliers ;
5°) les prestations de services : par prestation de services, il faut
entendre toute opération autre que celles ci-dessus énumérées,
comportant une contrepartie en espèces ou en nature ;
6°) les livraisons de biens ou de services qu'un assujetti se fait à lui-
même pour ses besoins propres ou ceux de son exploitation ;
7°) Les ventes et reventes à l’intérieur de minerais d’uranium et
substances connexes et
Dérivées ;
8°) Les lotissements de terrains en vue de la vente en état ou après
aménagement, à l’exclusion de ceux destinés à la construction des logements
sociaux.

En tant que de besoin, les modalités d’application des dispositions ci-dessus


sont fixées par la voie réglementaire.

B- DEFINITION DES ASSUJETTIS


Art. 218- Sont assujettis à la taxe sur la valeur ajoutée :

1) les importateurs ;

2) les producteurs : par producteurs, il faut entendre :

a) les personnes physiques ou morales qui extraient, fabriquent,


façonnent, transforment des biens dont elles sont propriétaires ou
qui font effectuer ces opérations par un tiers soit en lui fournissant
les matériaux ou matières, soit en lui imposant des directives de
fabrication et en se réservant l'exclusivité de la vente ;
b) les personnes physiques ou morales qui, pour leur propre compte
ou pour le compte de tiers, donnent au produit sa forme définitive
ou en assurent la présentation commerciale ;
3) les façonniers : sont façonniers, ceux qui effectuent un acte de production
(fabrication, façon, présentation commerciale) pour le compte d'un maître
d'œuvre, en opérant principalement sur ou avec des biens meubles dont ils ne
sont pas propriétaires et auxquels ils se bornent généralement à appliquer
leur travail ;

4) les commerçants : sont commerçants, les personnes physiques ou morales


qui revendent en l'état ou après conditionnement, en gros ou en détail, des
produits importés ou achetés à des producteurs ou à d'autres commerçants ;

5) les personnes physiques ou morales qui effectuent des opérations de


leasing ou de crédit- bail ;
6) les entrepreneurs de travaux immobiliers : sont entrepreneurs de travaux
immobiliers, les personnes physiques ou morales effectuant, à quelque titre
que ce soit, des travaux de toute nature concernant des biens immobiliers en
qualité d'entrepreneur principal ou de sous-traitant ;

7) les prestataires de services : sont prestataires de services, les personnes


physiques ou morales qui réalisent toutes autres affaires imposables ; il s'agit
notamment :

- des louages de choses ou de services, y compris les locations


meublées ;

- des affaires portant sur la consommation sur place et sur


l'hôtellerie ;

- des activités de spectacles et divertissements ;

- des actes d'intermédiaires, notamment commissionnaires,


courtiers ;

- des prestations de services de toute nature.

C- EXONERATIONS
Art. 219- Sont exonérés de la taxe sur la valeur ajoutée :

1) les affaires faites par les agriculteurs, les éleveurs et les pêcheurs dans le
cadre normal de leur activité ;
2) les importations et les ventes des produits énumérés au tableau ci-après :

PRODUITS EXONERES DE LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE

Code Désignation

Position : 04 01 Lait et crème de lait, non concentrés ni additionnés


de sucre ou d’autres édulcorants

Position : 04 02 Lait et crème de lait, concentrés ou additionnés de


Code Désignation

sucre ou d’autres édulcorants

Position : 07 14 Racine de manioc, etc.

Chapitre : 10 Céréales (maïs, mil, millet, sorgho, fonio, blé, riz à


l’exception du riz de luxe et autres céréales)

Position : 11 01 00 00 00 Farines de froment (blé) ou de méteil

S/Position : 11 06 20 10 00 Farine, semoule et poudres de manioc (y compris le


gari)

S/position : 19 01 10 00 00 Préparations pour l’alimentation des enfants,


conditionnées pour la vente au détail

S/position : 19 01 90 00 90 ……. Autres

S/position : 22 07 10 10 00 Alcool éthylique….à usages médicamenteux ou


pharmaceutique

Position : 25 01 Sel et chlorure de sodium

Position : 27 05 Gaz de houille, gaz à l’eau

S/position : 27 10 00 42 00 Pétrole lampant

S/position : 27 11 13 00 00 Gaz butane

Position : 29 36 Pro-vitamines et vitamines naturelles ou


reproduites par…

S/position : 29 39 21 00 00 Quinine et ses sels

Position : 29 41 Antibiotiques

Chapitre : 30 Produits pharmaceutiques

Chapitre : 31 Engrais d’origine animale ou végétale…

S/position : 37 01 10 00 00 Plaque et films plans…pour rayon x

S/position : 37 02 10 00 00 Pellicules photographiques sensibilisées pour rayon


Code Désignation

Ex Position : 38 08 Insecticides non conditionnés pour la vente au détail

Fongicides contenant du bromométhane ou du


bromochlorométhane

Position : 40 14 Articles d’hygiène ou de pharmacie en caoutchouc

S/position : 40 15 11 00 00 Gants pour chirurgie

S/position : 42 06 10 00 00 Cordes en boyaux

Position : 48 01 00 00 00 Papier journal en rouleaux ou en feuilles

S/position 48 20 20 00 00 Cahiers

S/position : 49 01 99 10 00 Livres, brochures et imprimés scolaires ou


scientifiques

Position : 49 02 Journaux et publications périodiques imprimés

Position : 49 07 00 00 00 Timbres-poste, timbres fiscaux non oblitérés….

S/position : 84 13 20 00 00 Pompes à bras

S/position : 84 13 81 00 00 Pompes avec moteurs incorporés

S/position 84 13 82 00 00 Elévateurs à liquides

S/position : 84 13 91 20 00 Parties pour pompes à bras

S/position : 84 13 91 90 00 Parties pour autres pompes

S/Position : 84 13 92 00 00 Parties d’élévateurs à liquides

S/position : 84 19 20 00 00 Stérilisateurs médico-chirurgicaux ou de


laboratoires

S/position : 84 24 81 10 00 Appareils à projeter les produits insecticides

S/position : 84 24 81 20 00 Appareils pour l’arrosage


Code Désignation

S/position : 84 24 90 00 00 Parties d’appareils mécaniques du n° 84 24

S/position : 84 32 10 00 00 Charrues

Ex. s/position : 84 32 90 00 Parties de charrues


00

Ex s/position : 84 71 Matériel informatique destiné aux établissements


d'enseignement technique et professionnel, à
l'exclusion des consommables.

Motoculteurs

Position : 87 13 fauteuils roulants ou autres véhicules pour


invalides

S/position : 87 14 20 00 00 Parties de fauteuils roulants ou d’autres véhicules


pour invalides

Position : 90 11 et 90 12 Microscopes

Position : 90 18 Instruments et appareils pour la médecine, la


chirurgie

Position : 90 19 Appareils de mécanothérapie, de massage

Position : 90 20 00 00 00 Autres appareils respiratoires et masques à gaz

Position : 90 21 Articles et appareils d’orthopédies…………..

Ex. Position 90 22 Appareils à rayon x et appareils utilisant les


radiations alpha, bêta ou gamma,……pour usages
médical, chirurgical, dentaire ou vétérinaire

Ex. Position : 94 02 Mobilier pour la médecine, la chirurgie, l’art dentaire


ou vétérinaire

Position : 96 10 00 00 00 Ardoises et tableaux pour l’écriture ou le dessin

Ex toutes positions Produits, matières et substances, y compris les


Code Désignation

tarifaires emballages, destinés à entrer dans le processus de


fabrication de produits exonérés de Taxe sur la
Valeur Ajoutée, achetés ou importés pour les
besoins d’une installation industrielle établie au
Niger.

3) les ventes et reventes à l'intérieur de minerais d'uranium et substances


connexes et dérivées (abroger) ;
4) les ventes et reventes, à l'intérieur, de viandes de boucherie, d'abats de
volailles, de fruits et de légumes ;
5) les honoraires perçus par les membres des professions médicales,
paramédicales et par les vétérinaires ;
6) les recettes réalisées par les établissements d'enseignement scolaire,
universitaire, technique et professionnel ;
7) les revenus tirés de la location d'immeubles nus ;
8) les exportations directes de biens et les réexportations par suite de régime
douanier suspensif ;
9) les transports aériens de personnes ou de marchandises ;
10) l'avitaillement des aéronefs ;
11) les affaires de vente, de réparation, de transformation et d'entretien
d'aéronefs destinés aux compagnies de navigation aérienne dont les
services à destination de l'étranger représentent au moins 50% de
l'ensemble des services qu'elles exploitent ;
12) les transports routiers de marchandises et de voyageurs ;
13) les recettes provenant de la composition, de l'impression ou de la vente
de journaux et périodiques à l'exception des recettes de publicité ;
14) les activités des associations sans but lucratif légalement constituées,
ainsi que celles des ciné-clubs, des centres culturels et des musées
nationaux ;
15) les ventes de timbres et de papiers timbrés ;
16) les ventes, cessions ou prestations réalisées par l'Etat, les collectivités
locales et leurs établissements publics n'ayant pas le caractère commercial
ou industriel, à l’exception des prestations relatives aux
télécommunications ;
17) les affaires effectuées par les sociétés d'assurances passibles de la
taxe unique sur les assurances ;
18) les opérations ayant notamment pour objet la transmission de propriété
ou de clientèle, passibles des droits d'enregistrement ;
19) les agios afférents à la mobilisation par voie de réescompte ou de
pension des effets publics ou privés figurant dans le portefeuille des
banques, des établissements financiers et des organismes publics ou
semi-publics habilités à réaliser des opérations d'escompte, ainsi que ceux
afférents à la première négociation des effets destinés à mobiliser les prêts
consentis par les mêmes organismes ;
20) les fournitures d'eau et d'électricité aux ménages pour un niveau de
consommation mensuelle inférieur ou égal à 50m3 pour l'eau et 150KW/H
pour l'électricité ;
21) les affaires réalisées par les courtiers en assurances, agréés par le
Ministre chargé des Finances, dans le cadre normal de leur activité ;
22) les commissions de gestion de portefeuille, perçues par les agents
généraux d’assurances agréés par le Ministre chargé des Finances ;
23) les intérêts des obligations ;
24) les intérêts des dépôts à terme de plus de six (6) mois ;
25) les matériels et équipements militaires destinés aux forces de défense
et de sécurité ;
26) les recettes réalisées par les entreprises ayant pour activité principale
l’organisation de jeux de hasard et soumise à la taxe sur les jeux de
hasard ;
27) les intérêts de l’emprunt contracté par les salariés, dans le cadre d’une
première acquisition immobilière portant sur un terrain immatriculé au
service de la Conservation Foncière. Pour bénéficier de l’exonération, le
montant de l’emprunt ne doit pas excéder trente millions (30 000 000) de
francs CFA ;
28) les recettes se rattachant aux visites des monuments historiques et
musées nationaux ;
29) les intérêts de l’emprunt contracté par les agriculteurs, les éleveurs, les
pisciculteurs et les apiculteurs dans le cadre normal de leurs activités ;
30) le charbon minéral utilisé dans la production du charbon minéral
carbonisé à usage domestique ;
31) le charbon minéral carbonisé à usage domestique ;
32) les recettes des opérateurs de téléphonie mobile et fixe soumises à la
taxe sur la terminaison du trafic international entrant.
II - BASE D’IMPOSITION
Art. 220- La base d'imposition est constituée :

1) pour les importations, par la valeur définie par la législation douanière


majorée des droits et taxes d’entrée et des droits d’accises ;
2) pour les livraisons de biens, par toutes les sommes, valeurs, biens ou
services reçus ou à recevoir en contrepartie ainsi que les frais
accessoires de la livraison ;
3) pour les travaux immobiliers, par le montant des marchés, mémoires ou
factures ;
4) pour les prestations de service, par le prix des prestations ou par toutes les
sommes, valeurs, biens ou services ainsi que les frais accessoires reçus
en contrepartie de la prestation ;
5) pour les livraisons à soi-même, par le prix de revient des biens ou services.
Les bases définies ci-dessus s’entendent tous impôts, taxes, droits et
prélèvements de toute nature compris, à l’exception de la taxe sur la valeur
ajoutée elle-même et des droits d’enregistrement.
Art. 221- Sont exclus de la base d'imposition :
1) les escomptes de caisse, les remises, rabais, ristournes et autres
réductions de prix consentis directement aux clients déterminés
conformément aux usages établis dans chaque profession ;
2) les sommes remboursées aux intermédiaires qui rendent compte à leurs
commettants des débours effectués en leur lieu et place et justifient,
auprès de l'Administration fiscale, la nature et le montant exact de ces
débours.
Art. 222- Sous réserve qu'elles soient distinctement mentionnées sur les
factures et qu'elles ne donnent pas lieu à facturation de la taxe sur la valeur
ajoutée, les sommes perçues lors des livraisons d'emballages consignés
peuvent être exclues de la base d'imposition. Elles doivent par contre, y être
incorporées lorsque les emballages n'ont pas été rendus au terme des délais
en usage dans la profession.

III - FAIT GENERATEUR ET EXIGIBILITE


Art. 223- Est considéré comme fait générateur de la taxe, le fait par lequel
sont réalisées les conditions légales, nécessaires pour l’exigibilité de la taxe.

Le fait générateur de la taxe sur la valeur ajoutée est constitué :

1) pour les importations, par l’introduction pour la mise à la consommation


des biens sur le territoire nigérien ;
2) pour les ventes, par la livraison des marchandises ou produits ;
3) pour les prestations de services, par l'accomplissement des services ;
4) pour les travaux immobiliers, par l'exécution des travaux ;
5) pour les livraisons à soi-même, par la première utilisation de biens ou
services.
Art. 224- L’exigibilité de la taxe sur la valeur ajoutée est constituée par le droit
dont disposent les services des impôts pour exiger du redevable, à partir
d’une date donnée, le paiement de la taxe.

L’exigibilité intervient :

a) à la suite de la livraison, pour les ventes ;


b) à la suite de l’accomplissement du service, pour les prestations de
services ;

c) à la suite de l’achèvement des travaux ou tranches de travaux,


pour les travaux immobiliers ;

d) au moment de la mise à la consommation de biens, pour les


importations ;

e) au moment de leur première utilisation pour les livraisons ou


prestations de services à soi-même.

La constatation du fait générateur ne peut être postérieure à la facturation


totale ou partielle. L'établissement de demandes d'avances, de décomptes
provisoires, de mémoires ou factures partielles rend exigible la taxe sur la
valeur ajoutée.

Art. 225- Le Directeur Général des Impôts peut accorder, aux entreprises qui
en font la demande et qui justifient de circonstances particulières,
l'autorisation d'acquitter, pour des opérations déterminées, la taxe sur la
valeur ajoutée selon leurs encaissements.

IV - TAUX
Art. 226- Le taux normal de la taxe sur la valeur ajoutée est de 19%.

Toutefois, les opérations d’importation ou de vente à l’intérieur de sucre et


d’huile alimentaire sont soumises à un taux réduit de 5%.

Sauf dispositions contraires, à l’importation, la base taxable est constituée de


la valeur en douane des marchandises majorée du droit de douane, de la
redevance statistique et, le cas échéant, du droit d’accises, de la taxe
conjoncturelle à l’importation et de la taxe dégressive de protection et de
toutes surtaxes analogues.
V - REGIME DES DEDUCTIONS
A- PRINCIPES DU DROIT A DEDUCTION
Art. 227- La taxe sur la valeur ajoutée qui a grevé les éléments du prix d'une
opération imposable est déductible de la taxe sur la valeur ajoutée applicable
à cette opération.

A cet effet, les assujettis sont autorisés à déduire du montant de l'impôt


exigible sur leurs opérations la taxe sur la valeur ajoutée qu'ils ont acquittée
lors de l'achat ou de l'importation :

- des matières premières et assimilées entrant dans la composition des


produits taxables;

- de biens destinés à être revendus dans le cadre d'une opération taxable ;

- de services entrant dans la réalisation d'opérations taxables ;

- de fournitures et de biens meubles ou immeubles acquis pour les besoins


de l'exploitation.

Les livraisons à soi-même de biens ou services ouvrent droit à déduction dans


les mêmes conditions.

De même, ouvre droit à déduction la taxe sur la valeur ajoutée acquittée sur
des biens, produits ou marchandises vendus à l'intérieur dans le cadre d’une
opération exonérée. (Exonération par destination).

Art. 228- Les opérations d'exportation de produits taxables à l'intérieur


ouvrent droit à déduction dans les mêmes conditions que les opérations
soumises à la taxe sur la valeur ajoutée.

B- EXCLUSIONS DU DROIT A DEDUCTION


Art. 229- N'est pas déductible la taxe ayant grevé les biens ou services
utilisés par des tiers, par des dirigeants ou le personnel de l'entreprise, tels
que le logement ou l'hébergement, les frais de réception, de restaurant, de
spectacles ou toute dépense ayant un lien direct ou indirect avec les
déplacements ou la résidence.

Toutefois, cette exclusion ne concerne pas les vêtements de travail ou de


protection et le logement gratuit du personnel salarié chargé spécialement de
la surveillance ou de la garde des lieux de travail.

Art. 230- N'ouvrent pas droit à déduction les véhicules ou engins, quelle que
soit leur nature, conçus ou aménagés pour transporter des personnes ou pour
des usages mixtes, qui constituent une immobilisation ou, dans le cas
contraire, lorsqu'ils ne sont pas destinés à être revendus à l'état neuf. Il en est
de même des éléments constitutifs, des pièces détachées et accessoires de
ces véhicules et engins.

Art. 231- N'est pas déductible la taxe ayant grevé les biens cédés et les
services rendus gratuitement ou à un prix inférieur au prix de revient, à titre de
commissions, salaires, gratifications, rabais, bonifications, cadeaux, quelle
que soit la qualité du bénéficiaire sauf quand il s'agit d'objets publicitaires de
faible valeur.

Art. 232- Les objets mobiliers, autres que ceux ayant le caractère de matériel
commercial ou de matériel de bureau, n'ouvrent pas droit à déduction.

Art. 233- Les opérations d'exportation de produits non taxables à l'intérieur


n'ouvrent pas droit à déduction.

Art. 234- Les services de toute nature afférents à des biens, produits ou
marchandises exclus du droit à déduction n'ouvrent pas droit à déduction.

Art. 235- L’absence du numéro d’identification fiscale (NIF) sur les factures
entraîne le rejet de la déductibilité de la taxe sur la valeur ajoutée facturée au
client par le fournisseur non identifié au régime réel d’imposition par son
numéro d’identification fiscale.
C- LIMITATIONS DU DROIT A DEDUCTION
Art. 236- Les assujettis qui ne réalisent pas exclusivement des opérations
ouvrant droit à déduction sont autorisés à déduire une fraction de la taxe sur
la valeur ajoutée qui a grevé les biens constituant des immobilisations. Cette
fraction est égale au montant de la taxe multiplié par le rapport entre :

- le montant annuel des produits afférents à des opérations ouvrant droit à


déduction (numérateur) ;

- le montant annuel des produits de toute nature (dénominateur).

Ce rapport, exprimé en pourcentage, est dénommé prorata ; il est arrondi à


l'unité supérieure.

Les produits s'entendent tous frais et taxes compris, à l'exclusion de la taxe


sur la valeur ajoutée elle-même.

Le montant des livraisons à soi-même est exclu des deux termes du rapport.

Art. 237- Le prorata prévu à l'article précédent est déterminé provisoirement


en fonction des produits réalisés l'année précédente ou, pour les nouveaux
assujettis, des produits prévisionnels de l'année en cours. Le prorata définitif
est arrêté avant le 15 avril de l'année suivante et les déductions opérées sont,
avant la même date, régularisées en fonction de ce prorata définitif.

Art. 238- Lorsque le prorata définitif afférent à chacune des quatre années
suivant celle de l'acquisition ou de la première utilisation d'un bien constituant
une immobilisation varie de plus de cinq points par rapport au prorata définitif
retenu pour effectuer la déduction initiale, il est procédé soit au reversement,
soit à la déduction complémentaire d'une fraction de la taxe ayant grevé
initialement l'immobilisation. Cette fraction est égale au cinquième de la
différence entre le produit de la taxe ayant grevé le bien par le prorata définitif
de l'année d'acquisition et le produit de la même taxe par le prorata définitif de
l'année considérée.
Art. 239- Lorsqu'un bien constituant une immobilisation est cédé, volé,
incendié ou mis au rebut avant le commencement de la quatrième année qui
suit celle de son acquisition ou de sa première utilisation, l'assujetti doit
reverser une fraction de la taxe initialement déduite corrigée éventuellement
des rectifications prescrites aux articles 237 et 238. Cette fraction est égale au
montant de la taxe effectivement déduite diminué d'un cinquième par année
civile ou partie d'année civile écoulée depuis la date d'acquisition ou de
première utilisation de l'immobilisation en cause.

Art. 240- Les dispositions des articles 236, 237, 238 et 239 s'appliquent
également aux redevables qui cessent leur activité ou qui perdent la qualité
d'assujetti à la taxe sur la valeur ajoutée.

Art. 241- Les assujettis qui ne réalisent pas exclusivement des opérations
ouvrant droit à déduction sont autorisés à déduire la taxe sur la valeur ajoutée
qui a grevé les biens ne constituant pas des immobilisations et des services
dans les limites ci-après :

1) lorsque ces biens et services concourent exclusivement à la réalisation


d'opérations ouvrant droit à déduction, la taxe qui les a grevés est
déductible ;
2) lorsqu'ils concourent exclusivement à la réalisation d'opérations n'ouvrant
pas droit à déduction, la taxe qui les a grevés n’est pas déductible ;
3) lorsque leur utilisation aboutit concurremment à la réalisation d'opérations
dont les unes ouvrent droit à déduction et les autres n'ouvrent pas droit à
déduction, une fraction de la taxe qui les a grevés est déductible; cette
fraction est déterminée par l'application du prorata dans les conditions
prévues aux articles 236 et 237.
D- MODALITES D’EXERCICE DU DROIT A DEDUCTION
Art. 242- La déduction de la taxe ayant grevé les biens et les services est
opérée par imputation sur la taxe due par le redevable au titre du mois
pendant lequel le droit à déduction a pris naissance.
En cas d’omission, la déduction doit être opérée avant le 31 mars de l’année
suivante.

Pour les entreprises ne réalisant pas exclusivement des opérations taxables,


l’omission est régularisée dans le cadre de la déclaration du prorata définitif.

Art. 243– Le droit à déduction prend naissance lors de l’acquisition des biens,
de leur importation ou de leur livraison à soi-même ou de l’accomplissement
de la prestation de services.

La taxe ouvre droit à déduction :

- pour les achats, si elle est mentionnée distinctement par le vendeur ou le


prestataire de services sur sa facture ou tout document en tenant lieu,
notamment les mémoires et demandes d’avance ;

- pour les importations, si elle figure sur la déclaration de mise à la


consommation correspondante ou tout autre document délivré par le
service des douanes ;

- pour les livraisons à soi-même, si ces livraisons figurent dans les


opérations taxées au titre du même mois.

Art. 244- Si le montant de la déduction autorisée est supérieur au montant de


l’impôt exigible au titre d’une déclaration donnée, l’excédent peut être imputé
sur la taxe exigible au titre de la ou des déclarations ultérieures.

Art. 245- Les entreprises qui, pour un trimestre civil donné, n’ont pas la
possibilité d’imputer totalement la taxe, ouvrant droit à déduction, sur la taxe
éventuellement exigible au titre d’opérations imposables, peuvent obtenir le
remboursement de cet excédent déductible. A cet effet, elles sont tenues de
déposer une demande de remboursement au plus tard le dernier jour du mois
suivant le trimestre considéré, sous peine de forclusion du droit à
remboursement pour ladite période. (TVA qu’on n’a pas pu déduire au cours
d’un trimestre donné peut faire l’objet d’un remboursement dans le délai de 30
jours après le trimestre si la demande a été faite.)
Pour les entreprises exportatrices, le remboursement ne peut porter au
plus que sur l’intégralité de la taxe sur la valeur ajoutée calculée
fictivement sur le montant des exportations réalisées, constatées par
l’Administration des douanes au cours du trimestre et relatives à des
biens qui seraient imposés s’ils étaient vendus à l’intérieur du pays.
Les modalités de remboursement sont déterminées par voie réglementaire.
Art. 246-La taxe déductible dont l’imputation n’a pu être opérée peut faire
l’objet d’un remboursement dans les conditions fixées par arrêté du Ministre
chargé des Finances.

VI - REGIMES PARTICULIERS
A- PRODUITS PETROLIERS
Art. 247- Les huiles de pétrole ou de minéraux bitumeux, les gaz de pétrole et
les autres hydrocarbures gazeux sont soumis à la taxe sur la valeur ajoutée
lors de leur mise à la consommation.

Pour la production nationale, la base taxable est le prix de cession des


produits raffinés sortis usine.

A l’importation, la base taxable des produits pétroliers est constituée de la


valeur mercuriale augmentée des droits de douane, de la redevance
statistique et de la taxe intérieure sur les produits pétroliers.

Les opérations ultérieures réalisées sur le marché intérieur sont exonérées de


la taxe. Le régime d'imposition à la taxe sur la valeur ajoutée de ces produits
pétroliers n'ouvre aucun droit à déduction à quelque titre que ce soit.

En tant que de besoin, les modalités pratiques d’application des


présentes dispositions sont précisées par voie réglementaire.

B- OPERATIONS BANCAIRES
Art. 248- La taxe sur la valeur ajoutée s’applique aux produits et opérations
suivants :

- intérêts et arrérages ;
- commissions de toute nature ;

- prestations de service, qu’elles ressortent ou non du domaine de


l’activité bancaire ou financière.

Les modalités d’application des disposions ci-dessus sont fixées par arrêté du
Ministre chargé des Finances.

VII - OBLIGATIONS DES ASSUJETTIS


Art. 249- Lorsqu'un redevable de la taxe sur la valeur ajoutée est établi ou
domicilié hors du Niger, il est tenu de faire accréditer auprès de
l'Administration des impôts un représentant domicilié au Niger qui s'engage à
remplir les formalités incombant à ce redevable et à acquitter la taxe à sa
place.

A défaut, la taxe sur la valeur ajoutée et, le cas échéant, les pénalités qui s'y
rapportent, sont dues par le bénéficiaire de la prestation imposable.

Art. 250- Les redevables doivent tenir une comptabilité faisant apparaître
d'une manière distincte les opérations soumises et non soumises à la taxe sur
la valeur ajoutée, ainsi que, notamment :

- pour chaque acquisition de biens, services et travaux : l'indication de son


montant, de la taxe sur la valeur ajoutée correspondante, du taux appliqué,
le nom, l'adresse et le numéro d’identification fiscale (NIF) du fournisseur ;
- pour chaque opération ayant donné lieu à l'établissement d'une facture ou
d'un document en tenant lieu comportant mention de la taxe sur la valeur
ajoutée : le montant net de l'opération, le montant de la taxe sur la valeur
ajoutée, le nom, l’adresse et le numéro d’identification fiscale (NIF) du
client.
Art. 251- Tout redevable de la taxe sur la valeur ajoutée qui livre des biens ou
rend des services à un autre redevable ou qui lui réclame des acomptes,
rendant de ce fait la taxe exigible, doit lui délivrer une facture ou un document
en tenant lieu.
Les factures ou documents en tenant lieu doivent faire apparaître
distinctement :

- le prix hors taxe sur la valeur ajoutée des biens livrés ou des
services rendus ;

- le taux et le montant de la taxe sur la valeur ajoutée ;

- l'identification précise du redevable qui délivre la facture,


notamment ses raison sociale, nom, adresse, numéro
d'immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier,
références bancaires et numéro d’identification fiscale (NIF) ;

- l'identification du client, notamment ses noms, adresse, raison


sociale et numéro d’identification fiscale (NIF).

La facture ou le document en tenant lieu sont libellés dans une forme


normalisée disponible auprès de l’Administration fiscale.

Les modalités d’application des dispositions ci-avant sont fixées par


voie réglementaire.

Art. 252 - Le montant versé ou reçu en contrepartie d’une opération taxable


est réputé toutes taxes comprises lorsque la facture correspondante ou le
document en tenant lieu ne comporte pas mention de la taxe sur la valeur
ajoutée.

Art. 253-Les personnes assujetties à la taxe sur la valeur ajoutée qui se


livrent à des opérations de vente au comptant de marchandises doivent les
enregistrer sur des caisses automatiques, avec des bandes comportant un
codage qui permette de distinguer, clairement, la nature de l’article, son prix
unitaire et le paramétrage de la Taxe sur la Valeur Ajoutée.

Ces bandes doivent être conservées pendant un délai de dix (10) ans, à
compter de la date d’encaissement.
Les présentes dispositions ne font pas obstacle à celles relatives à l’obligation
de facturation et au délai de conservation des pièces comptables.

Art. 254- Tout assujetti à la taxe sur la valeur ajoutée est tenu de souscrire
chaque mois, auprès de l'Administration fiscale une déclaration conforme au
modèle prescrit.

Art.255- Les contribuables relevant du régime réel simplifié d’imposition visé à


l’article 328 du présent code déposent une déclaration trimestrielle.

Art. 256- La déclaration doit indiquer notamment le montant total des


opérations réalisées, le détail des opérations taxables, celui de la taxe ouvrant
droit à déduction et le décompte de la taxe nette due.

La taxe sur la valeur ajoutée est liquidée et perçue au vu de cette déclaration.

Art. 257- La déclaration d'un mois donné doit être produite au plus tard le 15
du mois suivant.

Pour les redevables relevant du régime réel simplifié, les déclarations doivent
être produites au plus tard les 15 avril, 15 juillet, 15 octobre et 15 janvier.

Lorsqu’ aucune affaire n'est réalisée au cours d'un mois ou d’un trimestre
donné, il est souscrit une déclaration revêtue de la mention "néant".

Art. 258- Tout redevable ne réalisant pas exclusivement des opérations


taxables est tenu de déposer, auprès de l'Administration des impôts au plus
tard le 15 avril, une déclaration, conforme au modèle prescrit faisant
apparaître le calcul du prorata définitif applicable à l'année civile précédente et
le détail des régularisations en découlant. Celles-ci doivent être reportées sur
la déclaration mensuelle ou trimestrielle prévue par les articles 254 et 255,
afférente au mois de mars ou au premier trimestre et déposée au plus tard le
15 avril.

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