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.
AHISTOIRE
DU
PARAGUAY-V
î TOME 111.
Il
HISTOIRÉ
A DU
PARAGUAY
TOME TROISIEME.
Le
l.
II
HIR
P A R A G U AY
LIVRE DIXIEME.
SOMMAIRE.
E TT RE de Dom Bemardin au
Recteur de l'Univerſité de Cordoue , 6- ce
que lui en écrit PET-c'que du Tucuman. Sd
conduite à Sarztafé 6' à Corrientès, Com
ment il en ufi: à l'égard des Iefizites. Son
entrée publique à P/lſſbmption. Sa pnſè d:
poſſeſſion. Urçe partie du Chapitre ſy 0p
poſe , &va fIzire l'O ce dans l’Egliſè du
College. L’Eve‘ ue e concilie de plus en.
plu: ſon Diocèffl'. Ses pratique.: ſzſnguliere:
de dévotion. Caractere du Gouverneur de la
Province. Le: Peres de Saint François _fè
déclarerzt contre PET/c'que. Démarche irré
guliere du Prélaz. Ses Ordinations encore
plus irrégulier”. (Inu: faire ldpaixavcc
Tome III. A
.zgññ SOMMAIRE.
les Guaycurus, &en baptiſe quelques-un:
ſans. inſtruction. Il fuit abattre le Couvent
'de .SkaintNDominiquÏ, Il reçoit ſe: Bulles
ar on
Içíois. eveu :le Rei
Conduite celuiieux de Saint
ci pendant ſhn Fran
void
IDUPARLGUAÏRLÎÎLX. r)
ſoupçons qu’on avoit eus contre lui auſu 1642.-”.
jet de ſon acte 8c de ſa priſi: de poſſefiion.
Il dit enſuite qu’on ne pouvoit plus douter
ſeu’il
du ne fût le légitime
Paraguay Paſteur
, Inquiſiteur; de l'Egli
de droit danſisſſ
ſon Diocèſe
Croiſade , Scſi ,revêtu
Commiſſaire de la illimité
d'un pouvoir ſainte
dans le ſpirituel 8c dans le temporel. Il ne
paroît pas que
alors d'être le Gouverneur
choqué ait témoigné
de ce d‘erni'er mot. Ilſi
l'avoir cependant bien remarqué , 8c il eut'
bientôt occaſion de faire ſentir au Ptélat
combien ſa prétention à cet e' ard étoit~
mal fondée. Il lui ſuſcita des afiâires, u.i
le chagrinerent beaucoup , 8c dont il ſe e
roit ſort mal tiré, s'il avoit eu à faire à
un Homme qui connût mieux ſes avanta
ges 8c qui mt mieux en profiter. _
Ce fut le P. de Cardenas qui donna lieu Conduite du
àla premiere rupture entre ſon Oncleôläë” dfflcîîî
D. Gregorio de Hinoſhoſa. D. Bernardinaÿgï: ;P132
avoit envoïé ce Religieux eí Eſpagne pour zz A (on o...
aller chercher ſes Bulles : ſon voîage du cle ſes Bulles.
Pérou en Europe ne lui avoit pas fait
beaucoup d'honneur 5 ſon retour &Eſpagne
en Amérique lui en fit encore moins. Arrivé
a Corrientès , il s'y embarqua avec une jeu
ne Femme bien faire; 8c pour éviter le
ſcandale , il prit un habit ſéculier. Quand
il fut près d'arriver à l’A_ſſomption , 'il mit
le ſien papdeſſtls, 8c il parut dans cet c'qui
page devant ſon Oncle, ui le reçut avec _
des démonſtrations damititzproportionnécs
au plaiſir que lui cauſoient les Dépêches!
dont il était Porteur. Il le logea dans ſon
Palais, 8c lui aſſigna les revenus' d'une Pré.
\
10 Htsrorllj
M4145_ bonde qui était vacante.; ils \ſei-virent à
paiet les frais de ſon voiagc 8,: a beaucoup
de dé enſes qui ne convenoient pas tou
jours a ſa profeſſion. Quelques-uns de ceux
qui compoſoient la Maiſon de ?Evêque ,
ne donnaient pas un meilleur exemple 5
mais le Prélat étoit aveugle ſur la condui
te «le quiconque lui avoit voué un atta
chement ſans bornes, 8c traitoit de calom
nies tout ce qu'on leur reprochoit.
Rupture m_ Peu de tems après qu'il eut reçu ſes Bui
erclecouvex-Ies, le Gouverneur fit mettre en priſon un
nent 6c l'E- nommé Ambroiſe Moralez, qui étoit fa
'éqœf milier du ſaint Office , 8c avoit eu querelle
avec un Officier; le bruit courut même
u’ilvou1oit le faire pendre. L’Evêque en
?ut averti par ſon Neveu, qui lui repré
ſenta vivement le droit qu’avoit cet Hom
me de ne pouvoir pas être traduit au Tri
bunal ſéculier. Le Prélat rſavoit garde de
manquer une ſi belle occaſion d’uſer du
pouvoir qu’il prétendait bien avoir, en
qualité de premier lnquiſiteur dans ſon
Diocèſe. Il ſortit de ſon Palais, tenant le
Corps de Notre-Seigneur dans un Ciboirc
qu'il gardait toujours dans la Salle oû il
recevoir ſes 'viſites , marcha droit à la pri
ſon, demanda qu'on lui remit le Priſon
nier; 8c en attendant qu'on eût ouvert les
portes pour le faire ſortir , il ſe fit appoiz
ter une table, ſur laquelle il poſa le ſitint
Ciboirc , 8c ſe tint là avec toute ſa ſuite.
Le Recteur du College , qui Papperçut ,
alla lui repréſenter que le Corps de Jeſus
Chriſt n'était point décemment expoſé à
la porte d'une priſon , 8C qu’il ne conve
ï
nu PARAGUAY. Liv. X. 1.!
noir pas à la dignité de ſon caractere qu'il ......._..,
1641-43.
reſtât
\croit lui-même
juſquït ce: il qu'on
lui répondit
lui eûtſiqu'il y reg
remis un
Homme qui appartenait au ſaint Office , 8c
qu'on n'avoir pas eu droit dempriſonner. Le
Recteur, qui le connoiſſoit incapable de
ſe laiſſer perſuader quand il s’ét0it mis
quelque choſe dans la tête, alla auſſi-tôt
trouver le Gouverneur , qu'il engagca ſans
peine à faire ſortir Mora-lez de priſon; 8C
l’Evêque, fort content de ſa victoire, re
tourna chez lui comme en triomphe , ſans
ſe mettre en peine de ce qu'on penſait dans
la Ville d'une telle démarche; car chacun
cn parla ſelon le parti qu'il avoit pris. Quel
?nes-uns dirent en badinant qu'il étoit à
ouhaitet que l’Evêque 8: le Gouverneur
ne fuſſent pas toujours d'accord, puiſque
leur bonne intelligence avoit produit la dé
molition d'une Egliſe 8c d’un Monaſtere ,
8( que leurs prétentions contraires avaient
procuré la liberté ~a un Priſonnier.
Dom Bernardin aïant ainſi eſſaïé ſes for- Comm-hifi**
ccs contre le Gouverneur , crut pouvoir “ë d" GW'
tout entre r d' . Il lui fit demander les vctſiſiir' a:
_ P en le _ , ce qui en ali-z
papiers 8: l'argent qu'on avoit ſaiſis chez me,
Moralcz en Fartêtant priſonnier , 8c Dom'
Gregorio les lui renvoïa. Il donna auſſi
tôt la Tonſure 8c les Ordres mineurs a cet
Homme , pour le mettre encore plus à
couvert des pourſuites de la Juſtice ſécu
liere, 8c Morale-rv. alla partout la tête le
vée ſans rien craindre. La facilite' du Gou
verneur ne ſervit qu'à lui attirer le mépris - "
de tous ceux qui appartenoient à ?Evêque ,
R l'on ſur que lc P, de Gardenas tenait ſur
u. ï HISTOIRE
I‘4.7.~4}\
toire ne me permet pas de rapporter ce qu'il
ajoûta 8L ce qu'il Fut forcé d’avouer , lorſ
que ſur la plainte du Gouverneur , il ſur
interrogé juridiquement par un Commiſ—
ſaire de l’Audience roïale des Charcas. D.
Gregorio contiuuoit ſon chemin ſans ré
pondre, 8L ſe voïant ſuivi par le P. de Car
denas , qui ne ceſſoit point de Poutrager,
il ſe contenta de lui dire 5 Dieu vous garde,
mon Pere, mais ne me tente( par davan
tage. Une ſoule de monde , qui accoinpa~
gnoit Flîvêque au ſortir de l'Egliſe, ac
courut au bruit 8L entendit une partie de
ce que je viens de rapporter: quelques-uns
ſe rangerent au tour du Gouverneur , d'au
tres reſterent auprès du Religieux , qui leur
répéta tout ce qu'il avoit dit.
Quelque modération qu’eût ſait paroîtrc
Juſqu'où il le Gouverneur
P otte ſon teſil réſolu d'avoir > _on comprit
_ raiſon qu'il
_ étoit bien
de cette inſulte. Plu
ſentiment :
eſt excüm- ſieurs lui conſeille-tent' de la mépriſer, 8L
munié dm" lui dirent que celui qui la lui avoit faire ,
fois.
ne méritoit pas ſa colere; ?œil devoir l’a—
-bandonner a la juſtice de on Oncle , 8c
que ce Prélat ne manqueroit aſſurément
pas de la lui faire p-rompte 8L telle qu'il la
méritoit. Le P. de Hinoſtroſa ne fut point
de cet avis , 8L dit qu'il falloir un exemple
qui‘ apprit
^ ‘a rendre a ceux , qui re preſen —
toient la Perſonne du Souverain , le reſpect
qui leur eſt dû. D. Gregorio le crut , mais il
t plus que ne lui auroit conſeillé ſon Frere,
8L ëengagea dans une ſuite de mauvaiſes
affaires , auſſi fatales a ſa réputation qu'a
ſon repos. d _ ‘ l, Hé
Le P. de .Car euas recevoir a, Evec 1
des
nu PARAGUAY. Liv. X. ryñ
______.————z
des complimefflls , 8c \Ïapplaudiſſoit lui-mê .1641-43.
me de ce qui auroit dû le couvrir de con
fuſion, lorſqu'on y fut averti que le Gou
verneur venoit avec main-forte. L'Evêque ,
qui ne ppuvoit douter que _D. Gregor-io
n'en voulut a ſon Neveu , dit néanmoins
tout haut que c'était lui qubp venoir in
ſulter , fit ſonner les cloches , 8c déclara
excommunié quiconque entreroit chez lui
à main armée. Un moment après le Gou
verneur entra , 8c dit au Prélat ,, ſans faire
paraître aucune émotion , qu'il ne voïoit
point pour quel _ſujet 'on excommunioit ſes
Soldats z-puis ſaiſiſſant le P. de Cardenas ,
il lui dir qu'il Farrêtoit de la part du R~oi2«
Cc Religieux ſe débartaſſa en jettant ſon
froc , rentra
paſſait dans ledans la maiſon
veſtibule, prit, un
car piſtolet
ceci ſe -ſi d
8L menaça lc Gouverneur de le tuer , s'il ne
ſe retitoit. Dans le même tems un Clerc
ſaiſit la garde de l'épée du Gouverneur,
qui la lui fit lâcher , 8c ſe retira bien réſo
lu de prendre mieux ſes meſures une autre e
fois. Alors FEvêque prononça la Sentence
dkxcommunication qu'il avoit déja portée'
contre lui, Fétendit à tous les Soldats qui.
ſavoicnt ſuivi , 8c leur impoſait chacun
une almende de cinquante écus pour en être
releve. ~ ‘
Il fit cependant ſes réflexions , quand il
fut de ſang froid , 8c il envoïa dite au Gou
verneur qu’il étoit fort diſpoſe' à l'abſou—
dre. Dom Gregotio n'avoir pas tenu grand
compte de la premiere excommunication
d'0… j'ai parlé , quoiqu’elle fût affichée à la
Porte de la Cathédrale : la. ſeconde l'inquié
Tome III. B
1.6' HISTOIR
toit , 8c il fut bien aiſe que êEvêquc s'of
1642-43.
frir à Fabſoudre. Il ſe rendit chez lui, 8c
dès qu'il ſut en ſa préſence , il ſc mit à ge
noux ; FEvêque ſurpris 8c déconcerté , s'
mit auſſ. Le Gouverneur lui demanda (è
main pour la baiſer, 8c le Prélat voulut
auſſi baiſer la ſienne; ce qu'il eut Fait, ſi
le Recteur du College , qui ſe trouva pré
ſent, ne lui eût point arrêté le bras. On
n'aurait jamais pu deviner , en les voïant
ſun 8c l’autre dans cette poflure , lequel des
deux demandait ou recevoir le pardon.
Enfin ?Evêque donna au Gouverneur Fab
ſolution qu'il demandait; mais les Soldats
nt purent obtenir la même grace qu'en
pa~i~ant l'amende. . -
Une reconciliation ſi peu attendue ne ſut
pas de durée, 8c ce fut l’Eve^quc qui donna
lieu a la rupture. ll nomma un Portugais ,
appelle' Diegue Hernandez, Alguazil Mayor
du ſaint Office , 8c lui permit de potter
l'épée. Le Gouverneur, qui n’e'toit appa
remment pas inſtruit de cette nouvelle pro
motion , l'aſſaut rencontré l'épée au ~côté ,
le fit -mettre au cachot , parceque depuis
la révolution cle Portugal il étoit défendu,
ſous peine de la vie, a tout Etranger de
porter les armes. L’Evêque , au lieu de
s'expliquer avec le Gouverneur, le décla
ra excommunié. D. Gregorio ſe mocqua
de ſexcommunication , 8c condamna lc
Priſonnier à être pendu. Dès que D. Ber~
nardín en ſut inſtruit , il envo~i~a un de ſes
Prêtresà la priſon pour encourager l'Al
guazil à prendre ſa diſgrace en patience,
8c pour lui dire que s’íl (ouffl-oit la. mort
nu PARAGUAY. Liv. X.
qu'il n'avoir pointméritée, ilſeroit Martyr; 1642-43.
qu'il lui ſerait faire des obſeques magnifi
ques, 8( qu'il prononceroit lui-même ſon
Eloge funebre. Le Gouverneur l'aïa.nt ſu,
;pt compaſſion d'un Malheur-eux ,_ que_ la
aranguc de l Eccleſiaſtique n avoit appa
remment pas tranquilllſe' ſur le ſort qui
lattendoit , 8c qui rfétoit coupable que d'a
voir porté l'épée ſans ſon agrément; il le ~
ſit ſortit de priſon ſous caution, 8c ?Evê
que leva auſſi-tôt Fexcommunication , ſans
attendre que D. Gregorio la demandàt. _
d (llepen ,ant 0E étoit touéjours Forp_ étonné fgävëÿgklîï;
lese aJéſuites
maniere, carontperſonne
le Pr lat rfignoroit
en u oit avec .
ſon ÈËÊÃÎÊß: "
k'
reſſentiment contre ceux de Cordoue z mais
il commençait à ëappercevoir ue bien des
Gens ne penſoient plus ſur 'ſon compte
comme ils avoient penſédabord , 8c il ſe
perſuada qu'en donnant de 'grandes mar- ,
ques d'eſtime 8c de confiance à ces Reli
gieux , qui étoient en réputation de ſcien
ce 8C de vertu, il feroit revenir le Public à
ſes premiers ſeutimens pour lui. Il étoit
d'ailleurs bien aſſuré ue S'il. ne réuſliſſoit
pas à les perſuader dd' la ſincerite' de ſon
affection pour eux, du moins ils ne ſepdé
chi-croient pas contre lui, 8c il "comptoir
cela pour beaucoup.
Il commença par marquer leur Egliſe Leufïondlí
pourle terme de ſes Proceſſions , qui étoient “ë à ſi… "ë
Fort Fréquentes : il y transſéra même plu- 53""
ſieurs Fêtes qu'on avoit accoutumé de célé
brer dans d'autres Egliſes, diſant qu'il n'y
en avoit aucune dans la Ville plus propre -
à exciter la dévotion des Peuples., ll ne
B ij
2,8 HISTOXRE
manquoit pas une ſeule occaſion de faire
(542-43.»
leur éloge , même en Chaine , 8L de leur
donner de grandes marques de diſtinction.
Ils n'en furent pas les dupes; mais ils cru
rent devoir en profiter our être en état de
faire plus de bien. Ils ſé' conduiſirent d'ail
leurs avec tant de circonſpection, qu'ils ne
perdirent rien de l'eſtime 8L de la confiance
de ceux mêmes, qui étoient les plus préve
nus contre Flîvêque , ce qui leur donna le
moïen_ d'empêcher plus d'un éclat.
Quelques perſonnes leur reprochoient
néanmoins qu'ils paroiſſoient trop perſua
dés de la droiture des intentions du Prélat
dans bien des choſes, oii rien, diſoit-on ,
ne pouvoir Fexcuſer, 8L qu'ils comptaient
trop ſur ſon eſtime. Ils répondoient qu'il
rÿappartenoit qu'à Dieu de ſonder les cœurs;
qu'il faut toujours , principalement lorſ
qu'il s'agit de ſes Miniſtres 8L des Prin
ces de l'Egliſe, prendre les choſes du meil
leur
ment,côté,
8c ſiſeentaire
laiſſer
ſur au Seigneur
ce qu'on _le juge
ne peut ap
prouver dans leur conduite. Dans le vrai,
ils le connoiſſoient trop pour ne pas ſe te
nir ſur leurs gardes, 8L on leur doit cette
juſtice , qu'ils y furent plus que lui-même;
car, s'il y a tout lieu de croire , ce que bien
des Gens entrevoioient dès-lors, que ſon
parti étoit pris de les perdre, 8L qu'en
affectant de 'les combler d'éëloges ,il cher
choir à exciter contre eux la jalouſie de ceux
.dont il vouloir ſe ſervir pour arriver a ce
but , ſon énic extrême 8L précipité le fic
aller trop oin 8L trop vite, en ne lui per
mettant pas _de 'faire attention qu'il leu;
nUPAſikAéuAŸ. LimX, 'tj
_—._——————í
'fóurniſſoit d'avance des armes pour repouſ I d
ſer les coups' qu'il vouloir leur porter dans
la ſuite. , V
C'eſt ce qu'il fit ſurtout dans quelques Ce qu'il écríl
Roi, en
Mémoires qu'il adreſſa au Roi Catholiq uc au leur faveur. J
en FaÏIeur des Indiens de leurs Réductions z
car , après avoir proteſté à ce Prince, qu'il _
n'avoir rien plus à coeur que le ſalut 8c le
ſoulagement des Peuples du Paraguay ,
après lui avoit repréſenté la miſere 8c l'op- '
preſſion oii l'on en tenoit un grand nombre ,
8c ce qui en étoit une ſuite, la difficulté
d'en faire de_bons Chrétiens, tant qu'ils.
ſeroient ſoumis au ſervice perſonnel , il
ajoûtoit que , Sa Majeſté l’aïant‘ choiſi polir
ouverner cette Egliſe à cauſe des connaiſ
ances 8c de l'expérience qu'il avoir acqui
ſes dans le cours de ſes Millions , touchant
la maniere de gouverner ces Peuples, det
les gagner à Jeſus-Chriſt , 8c de les 'affec
tionner au ſervice de Sa Majeſté , il répon
droit mal a ce qu'elle attendoit de lui ,
s'il ne lui diſoit pas que les Peres de la
Compagnie de Jeſus étoient 1es~ſeuls qui
en fiflent de véritables Chrétiens , 8c il
ajoûta encore a cela, des éloges _gde ces Re
ligieux, qui ſeuls auroient ſuffl pour_ dé
truire toutes les accuſations que nous ne
tarderons pas a le voir former contre veux,
8c dont ſes Procureurs ont fait retentir l'an
cien
Ce 8cqu'il
le nouveau
mandoifiſiäMonde.
Philippe -IV , il le i. .a
i643.
répétoit ſans ceſſe dans ſes entretiens par ll veut chars .
ticuliers 8c dans ſes Sermons , avec une er les Jêſuiü
affection de cœur, des larmes, des ſoupirs tes d'une Cu
qui auraient pu attendrir des rochers: Indienne.
B iij
‘3O HXSTOXR!
-—-—-—- ce 'ſont les propres termes de Foriginal
1643. Eſpagnol, que je ne fais que traduire. Il
propoſa même au Roi de charger les Jé
ſuites de tous les Indiens qui étoient ſous
Ia conduite des autres Religieux 8L des
Prêtres ſéculiers , 8L il voulut , dans le tems
qu'il écrivoit ceci, commencer l'exécution
de ce Projet. Il apprit , ou ſe perſuada,
que le Curé d'une Bourgade Indienne ,
nommé Arecaya, ne ÿacquittoit pas bien
de ſon devoir : il 'lui ôta ſa Cure, 8L de
manda au Recteur du College de l’Aſſomp
tion un de_ ſes Religieux pour le remplacer.
Le Recteur lui répondit qu'il n'avoir ac
tuellemerit perſonne dont il pût diſpoſer,
8L qu'il ne convenoit- pas a ſa Compagnie
îlſempiéter ſur les droits du Clergé ſécu
ier. -
Il ajouta que s’il s’agiſſoit de fonder une
nouvelle Réduction, avec tous les Privi
léges que les Rois Catholiques avoient
bien voulu attacher à cette eſ ece d'éta
bliſſement , il dcmanderoit à ſon Provin
cial la permiſſion de s'y conſacrer lui-mê
me. L’Evêque répliqua qu'il ne demandoit
pas un Curé , mais quelqu'un qui pût deſ—
ervir la Cure , en attendant qu'il eût trou
vé un Prêtre auquel il pût confier l'Egliſe
dont il étoit queſtion , 8L le Recteur ne
crut pas devoir ſe rendredifficile pour ſi
peu de choſe : il manda au Pere Manſilla,
qui étoie toujours aux Itatines , de ſe
tranſporter a Arecaya pour y faire pendant
quelque tems les fonctions Curiales -, 8L
comme il rendoit compte de ce choix à
Plîvêque , il lui dit qu'il ne doutoit point
que ce Miſſionnaire ne ſe prêtât volon
ou PARAGUAY. Liv. X. ;r
tiers à tout ce que ſa Seigneurie illuſtriſlime T***
ſouhaitcroit de lui 3 D: Je le crois bien, reprit 4;'
d) le Prélar , 8c je veux bien qu'il ſache
I: que S'il reſuſoit d’obéir à l'ordre que je
33 lui donne , comme Délégué du Saint
d, Siege , je lancerois contre lui une En
do communication majeure, 8c ſinterdirois
' 8D les Miſſionnaires des Icatines, K -
Le Recteur comprit alors que ſa coin-M
plaiſance lui coûreroit clier z &en effet
peu de tems après Dom Bernardín voulut
que deuxautres Jéſuites allaſſent faire une
Million parmi les Indiens, qui apparte—
noicnt aux Habitans de la nouvelle Villa
rica , qu'on appelle plus communément la
Villa, 8è qPl eſt à trente lieues au Sudñ
Eſt de FAſſOmPtiOn. Il nomma même
our cette bonne œuvre les Peres Michel
omez 8L Joſeph Domenecchi. Quelque
déſagréable que fût cette Commiffion, qui
pouvoit d'ailleurs ne pas faire plaiſir à ceux
qui avoient la conduite ſpirituelle de ces
Indiens, 8c quelque peine qrſeuſſerit ces
Miſſionnaires à interrompre leurs travaux
parmi de nouveaux Chrétiens, dont il—s
avoicnt toute la confiance , pour ſe charger
d’lndiens qui gémiſſoient ſous le poids du
ſervice perſonnel, ils obéirent. Arrivés a q
la _V_illa, ils y trou-Jerem: , comme ils l'a
voient bien prévu, tous les Habitans de
fort mauvaiſe humeur contre eux, 8C les
Curés des environs très piqués de ce qu'ils
-venoient empiéter ſur leurs droits.
I-…cur embarras étoit extrême : ils ſe
vdioient expoſés à des contradictions, qui
ne pouvaient guere manquer de rendre
B iiij
zz Hisroins
leurs travaux inſructueux , 8c ils ne pou'
voient ſe retirer ſans expoſer tous les Jé
ſuites, qui ſe trouvoient dans le Diocèſe
de [Aſſomption , à Findignation d'un Evê
que qu’ils connoiſſoient capable de ſe porter
aux plus grands éclats. ëlls ſavoient encore
que le ſéjour du Pere Manſilla dans la Pa
_QI roiſſe d’Arecaya, faiſoit beaucoup mur
, "ſi muret; 8c que quelque inliance que ſit le
Recteur du College de [Aſſomption pour
obtenir du Ptélat qu’il retourna; à ſa Miſ
ſion, ou ſa préſence devenait de jour en
jour plus néceſſaire, il ne pouvoir rien
gagner. Le parti qu'ils prirent , fut de reſ
ter ſort peu a la Villa , oii ils ne laiſſerent
plasſdée trouver des perſonnes qui profiterent
u jour qu’ils y firent, 8L de ſe retirer
enſuite a la Campagne, bien réſolus d'y
exercer leurs fonctions , .de maniere à ne
donner aucun ombrage à perſonne.
n tend les Les Peres du College de l’Aſſomption ne!
léſuites
_ °' ſe trouvoicnt pas dans une ſituation moins
dieux par ſe scmbarraſſante. Ils n'étoient pas ‘a dapper
louanges,
cevoir que la préférence marquée, que
?Evêque affectoit de leur donner ſur les
-autres Religieux , commençoit à produire
les mauvais effets qu'ils en avoient tou—
jours craints,
obligéſſde 8c leur
Pallet Recteur
ſupplier de neſeplus
crutparler
enfin
' I643.
Evêque de ee qu'il ſavoir mieux que lui;
Tous le ſupplierent de ne pas abandonner
ſon Troupeau, qui avoit plus que jamais
' beſoin d'un Paſteur zélé 8L vigilant. Il ne
répliqua rien , 8L parut ſe retirer aſſez mé
content.
'll ſe diſci Il lui vint enſuite à l'eſprit de frapper
pline publi- le Peuple par un exercice de pénitcnce pu
quement dans
une Procel blique : il communiqua ſon deſſein aux
lion. Religieux de ſon Ordre, avec qui il étoit
alors aſſez bien, 8L à quelques autres de
ſes plus intimes Confidens , qui l'approxi
verent , ou n’oſerent le déſap rouver, non
plus que quelques autres Per onnes de l'un
8L de l'autre ſexe , pour qui il n'avoir rieur
de ſecret. Au jour marqué il alla de grand
matin ſuivi d'une foule de Peuple à la Ca
thédrale , 8L .envoïa avertir le Chapitre
de s'y rendre , pour une Proceffion qu'il a.l
loit faireà l'Egliſe de Saint François , 8L
'dont le motif étoit une réparation publi
que de l'ancrage qu'avoir reçu cet Ordre
dans la perſonne d'un de ſes Enſans.
Tout le monde étant aſſemblé, il fit
devant le grand Aurel une courte priere ,
puis il appella un Indien qui paſſoit pour
le confident de ſes auſterités , 8L qui le déſ
habilla.. Alors il parut les épaules 8L les piés
nus, le reſte du corps couvert d'une toile
de ſacà ceinre
fouet d'une
la main. En corde, 8L un ilſſgrand
cet équipage pro
nonça d'une voix entrecoupée de ſanglots
8L les yeux baignés de larmes , pluſieurs
prieres affectueuſes; enſuite i-l commença à
ſe
na,,frapper. Aux premiers
les Chanoines coups qu'il
s'approche-rent ctde ſe dord
IGN-L
DU PARAGUAY. Liv. X. 41
..z-:-d-Ë
le prierent de ceſſer. Il leur répondit qu’il
164).
s'agiſſait d'appaiſer le courroux du Ciel
juſtement irrité de Finjure ſaire a ſon Egli
ſe, 8C de Faffront que l'Ordre de Saint
Françoisdeavoit
qualité reçu du
Religieux de Gouverneur;
ceſit Ordre , 8c qu'en
com~
me Evêque de la Province , c’étoit a lui à
cxpier ce crime , 8C à offrir au Seigneur
ſon ſang pour le laver.
Il leur commanda enſuite de conduire
la Proceffion au terme quîil avoit marqué :
mais après avoir marché quelque tems , il
changea d'avis , Deux
liſe du College. 8c la fit tourner vers YE
Bedcauxſimarchoient
a la tête de tous; 8c l'un d'eux , nommé
Chriſtophe Ramirez , ſe détacha pour aver
tir les Jéſuites de ſe tenir prêts a recevoir
un Apôtre qui ſe mettoit tout le corps en
ſanv. Ces Peres, qui étoient déja inſtruits cle
tout ce qui ſe paſſoit , ſuivirent le Bedeau
qui alloit reprendre ſon poſte , 8c d'abord
apperçurent une Banniere environnée d’une
multitude d’l~lommes 8c d’Enfans. D'autres
venoient après en bon ordre, 8c paroiſ
ſoient pénetrés de la plus vive compone
tion : il y avoit derriere eux des Femmes
qui fondoient en larmes, 8c l'Evêque ſui
voit environné de ſon Clergé , 8c tout
couvert de ſang.
Deux Jéſuites percerent juſqu"a lui, 8c
.le conjurerent à genoux de mettre fin aux
rigueurs qu'il exerçoit ſur ſon corps; mais
il leur parut tellement abîme' en Dieu, qu'il
ne voïoitôc n’entcndoit rien. La Proceſ
ſion commençant à entrer dans l'Egliſe,
_les Jéſuites allerent tous enſemble ſe proſ
42. Hisroinn
1643.
cerner 'a ſes piés, 8L voulurent lui arra
cher le fouet des mains. Il leur répéta ce
u’il avoit dit aux Chanoines , 8L continua
_ e ſe frapper. Alors le Recteur du Colle
ge , appercevant des Femmes qui s'appro
choient du Prélat avec des lin es pour y
recevoir le ſang qui découloit eſes épau
les, le couvrir de ſon manteau. Il entra
un moment après dans l'Egliſe, 8L ſit ſa
priere ſur les marches du grand Autel. Son
Indien vint enſuite Feſſuïer , étancha le
ſang le mieux qu'il put , 8L lui remit ſes
habits, ſon rochet 8L ſon camail. Cela fait,
Dom Bernardin alla droit à la Cathédrale
_y chanter la Grand'Meſſe.
Effet Biens des Gens avoient admire' cette ac
Pzod .Mz m- tion, dans la ſurpriſe qu'elle leur avoit cau
te action. ſée 3 8L les plus ſages mêmes , entraînés
par la Multitude , en avoient pris le ton. La
choſe examinée de ſang froid leur parut
bien différente. Quelques-uns parlerent
'méme à cette occaſion de leur Evêque avec
beaucoup de liberte'. Il ignora peut-étre
ces diſcours. La voix de la Populace, qui
eſt toujouîrs la plus forte , 8L ſur-tout celle
des Femmes qui ne ccſſoient point de l'é
lever juſqu'au Ciel, peut bien avoir em
pêché que ce qu'on en diſoit dans le par
ticulier ne parvint juſqu'à lui. Il dut néan
moins-comprendre avec le tems ce que les
Perſonnes ſenſées enſoient de la ſcene qu'il
aVoit donnée au Èublic , 8L ſur-tout par
une Lettre qu'il reçut de l'Evêque du Tu
eurnan , 8L qui commençoit ainſ.
du PARAGUAY. Liv. X. 4;
íî-nç
MONSEIGNEUR, “W
dz On vient de me rapporter que V. S. i1
» luſtriffime avoit paru dans une Proceſſton
:7 nant publique les épaules
une rude nues,
diſcipline ſiîa la 8cvûeſe d'une
d0n—
38888.25
multitude dÏ-lommes 8c de Femmes, 8c
ue le Pete Laurent Sobrino, Recteur
du College de la Compagnie de Ieſus ,
avoit ôté ſon manteau pour vous cou
vrir , 8c montré en cette occaſion un
u_ grand reſpect pour votre perſonne. Ce
n rapport
M apres avoir reprimandé
ne me beaucoup
parut point celui'
croïable;
aite e pa~ier
z amende de quatre mille ‘ que 6c le'
arrobesrd liprbe de Paraguay : l'Evêque , Gouverneur. l
ſoir qu il eut le vent de cette proteſtation,
0u_qu il trouvat que Dom Grégorio tar
doit trop a remplirſcette condition, le ſi:
ſommet d'y ſatisfaire, 8c lui cnvoïa dire
Put_ *ſon .abſolution ſeroir nulle , s'il n'y
dans aiſoit pas. Le Gouverneur craignant
e retomber dans l embarras , dont il avoit
eu rant de peine a ſortir, ſia l'a peſe
Scezbrinâz
' dle .repreſenter
r au PrePlat quil
,. exiſ
.
ÎËdÎÎtË°ÎzÎ.“”ËÈÎ-ÎÓÎÏLZ’
rendoit la Terre ſtérile ou fertile, aiſoit
35%:
lutte le Soleil ou tomber la plpie , ſuivant
quil etoit néceſſaire pour chatter les Re
belles ou récompenſer ceux qui rendoient
à l'Egliſe l'obéiſſance qu'ils lui devoient.
Après avoir , par ce diſcours , rempli les
Su pliants de terreur , il les abſout aux
memes conditions qu'il avoit impoſées au
Gouverneur, ce qui ne les raflura nulle
ment , aucun d'eux n'étant en état de païet²
l'amende. Il y eut cependant un de ceux
qui avoient eu part à Penlevement du P.
e Cardenas , lequel trouva le ſecret d'être
abſous ſans qu’il lui en coûtât rien. Il s'a
giſaddallléer a Yaguaron ,f revêtu d'un ha
it e nitent 8L un ouet a la main.
Aïant ſu que Piîvêque étoit a l'Egliſe, il
y entra
piés dans ,cet8L égortlimgenèaa
du Prélat ui a e ſe ſe 'etta aux
frapper
de toute ſa force , en criant miſéricorde. D.
Bernardin le releva auſſi-tôt, Pembraſſa ,
le combla &éloges 8L &amitiés , 8c Fabſout
ſans aucune condition.
_ I-c Meſtre de Camp général D. Sébaſ
tien de Leon , 8c le Capitaine François de
Vega , ne trouverent point le Ptélar auſſi
facile. Le premier aïant paſſé une année
K8 HISTOIRE .
QÀ-:-î
entiere, depuis qu'il étoit excommuniél-j
1644.
ſans païer Famende de mille écus, à quoi
ſon abſolution étoit taxée , elle fut aug
mentée de cinq cents livres , 8L il lui ſur
déclaré qu'il ne ſeroit abſous_qu’il n’eût
“promis de faire contre le Gouverneur tout
ce que l’Evêque »lui preſcriroit. Le ſecond
,avoit c'te' condamne' a cinq cents écus; 8c
après avoir attendu ſix mois, craignant
apparemment que ſa taxe ne fût miſe plus
haut, il prit le parti de païer. En un mot
_les excommunications étoient une ſorte de
.contribution, qui ,- pour le moindre ſujet,
ruinoit ſans reſſource quiconque avoitle
malheur Æencourír la diſgrace du- Prélat;
.mais on voulut encore pouſſer la choſe plus
loin , on ne garda plus de meſures , 8c on
perdit tout.
Déſordre ar? Le Jeudi-ſaint de cette année ,les deux
rivé dans la Iuges Eſiccléſiaſtiques s'aviſerent de placer
_Cïlhédlälc
dans le Chœur de la Cathédrale deux Bu
reaux pour y recevoir je ne ſais quel droit
_de redevances dues à l’Egliſe. A meſure que
(quelqu'un ſe préſentoir pour païer , on l'a
vertiſſoit que s’il avoit communiqué avec
des Excommuniés , il étoit lui-même tom
be dans ſexcommunication , dont il ne
.Pouvoir être releve' , qu'il ne promîtpar
écrit 8c avec ſerment de ſe ſoumettre aux
conditions qu'on lui impoſcroit. Preſque
tous fignerent tout ce qu'on voulut , pour
n'être point privés de la Communion Paf
_chale , excepté deux qui ÿéchapperent dans
la foule. On ne s’en apperçut que lorſqufls
étoient, Fun au Confeſſional, 8c l'autre
à la ſainte Table ,_. 8c on les en fit ſortir par
DU PARAGUAY. Liv. X. 6,
force. D. Sébaſtien de Leon, averti de ce î***
qui ſe paſſoit, vint à l'Egliſe, 8c dit aux 16H'
Ecclëſiaſiiqucs ,que Judas avoit vendu ſon
Maître trente deniers; qu’ils le mettoient
ſi la vérité à plus haut *prix , mais qu'ils
le donnaient encore à bon marché z que
pour lui il n'avoir garde d'acheter une ab
ſolution , dont 'il ne croïoit pas avoir be
ſoin; qu'ils étaient de vrais Simoniaques;
u'il ne tenoit à rien qu’il ne ſe ſervit de
on baudrier comme d’un fouet pour chaſ
ſer du Temple ces (acrileges Vendeurs ,
non des Animaux deſtinés au Sacrifice ,
mais du Sacrifice même 8c du plus auguſte
de nos Myſteres , 8c que s'ils ne mettaient
ſur le champ fin à ce ſcandale , il y reme
dieroit d'une maniere qui ne leur fcroit
pas Plaiſir.
Cette ré rimande militaire eut une partie
de ſon CÆC: 5 on' laiſſa faire tranquil
lement la Pâque à ceux qui n’avoient pas
encore païé la redevance , ni donné leur
ſoumiſſim; 8c comme *la plûpart n’étoient
point en état de yaïer toute la taxe à la
quelle ils étoient condamnés, 1e Licencié
Dom François Chaparro crut pouvoir pren;
dre ſur lui de la réduire à un cinquieme ,
perſuadé que ſans cela on couroit riſque
de ne rien recevoir. Il ſe flattoit qu'on lui
en _ſauroit bon gré; mais le Viſiteur géné
ral , D. François Lopez de Monſalva , lui
ſignifia un ordre de PI-Ivêque , qui Fcxiloit,
8c -lc condamnoit à une amende de trente
mille livres de 'Fherbe de Paraguay. Outré
d'un traitement qu’il ne croïoit pas avoir
mérité il aſſemble. tous ceux dont il avoit
70 Hrs-rornn
T_ relçu les Olzligations ,_ les déchira, &E leur'
~ ‘ declara qu ils ne devoient plus rien.
la taxe du Monſalva fur plus heureux au ſujet de
GOUVÊWÜ" la taxe du Gouverneur , qu'il avoir été
f? chargé de recevoir. On lui en avoit remis
OŒdeſs 4e une partie , 8c il l'avoir fait embar uer ſur
PEvêquc qui le Paraguay dans des Canots qui ?aiſoient
Pïïígï de eau,de ſorte que tout fut perdu. L'autre périr
“°"V‘²“' je ne ſais par quel accident , &FEvêque ne
l'en rendit pas reſponſable : nous verrons
bientôt qu'il en voulut faire retomber la
perte ſur le Gouverneur même, quoiqu'il
. eût livré toute cette herbe à celui qui avoit
c'te' prépoſé pourlla lui envoïer. Mais une
nouvelle entrepriſe que fit alors Dom Ber
nardin ne trouverait pas croïance dans l'eſ
prit de ceux mêmes qui ne doivent plus
rien trouver èlïncrdiable de ſa part , ſi les
Actes n’en avoient pas été dé oſés au Gref
fe cle FAudience roïale des C arcas.
Vfolcnces Le Prélat , qui. après Fexcommunicatiou
ËÎËËËÎUŸÏ' la ſuite du Chanoine Sanchez avoit réu
ni a ſa Perſonne la Charge de Commiſſaire
du ſaint Office, que poſſedoit cet Ecelé
fiaſtique', ne dounoit pas moins «l'étendue
aux pouvoirs qui y étoient attachés ,
qu'à la Juriſdiction Epiſcopale 8c à tous
les autres titres dont il ſe prétendait rc
vêtu : il envoïoit par-tout ſes ordres ,
dont les Exécuteurs, ſous prétexte de punir
des crimes , exerçoienr des violences 8c fai
ſoient des concuſſions, qui rempliſſoicnt la
Province de terreur, 8c ruinoienr un grand
nombre de Particuliers. Les excommuni
eations étoient
tions, ſous journalieres;
le nom &amendes ,lesfc contribu
lcvoienect
DU PARAGUAY. Liv. X. 71
comme dans un Païs ennemi 5 les Indiens --—’
. , … ._ 1644..
étoicnt CDlCVCS a leurs Commandataiies ,
non pas pour être mis en liberté , mais
pour paſſer au ſen/ice de l’Evêque, de ſes
Officiers 8c de ſes Conſidens. En un mot,
D. Bernardin exerçoit la Juriſdiction roïale
avec autant de hauteur que l'e'piſcopale,
qu’il regardait comme ſupérieure à toutes
les autres , ſans preſque faire attention
que le Roi avoit dans cette Province un
Gouverneur. _
Dom Gregorio de ſon côté prenoit preſ- coilîſiuvëäſë
que toujours mal ſon parti 5 il commençoit Gouæäeuru
par laiſſer avilir ſon autorité, 8c finiſſoit qui ſe brouil
par en uſer d'une maniere, qui le mettoitle de nouvcqu
dans ſon tort , 8c qui le jettoit dans de plus "ec 15V”
grands einbarras que ceux dont il ne ſai~ que'
oit que de ſortir , tandis que [Evêque pro-.
fitoit de ſes fauſſes démarches pour aller à
ſon but , 8c gagnait preſque toujours du
terrein , ſans etre arrêté par aucune conſi
dération. Il y avoit des ordres récis du
Roi , confirmés par pluſieurs Bre s des ſou
verains Pontifes , 8c des Decrets du ſaint
Office , de donner la liberté aux Indiens
qui avoient été conſiſqués ſur leurs Com
mandataires; de faire inſtruire ceux qui n'é
coient pas encore Chrétiens , 8c dſenvoïer
dans les Réductions gouvernées par les
Jéſuites ceux qui avoient reçu le Baptême :
D. Bernardin , perſuadé ſans doute qu'il
Pouvoir diſpenſer de l'exécution de ces or
dres , ou les interpréter comme il le jugeoit
à-própos , retenoit a ſon ſervice , ou diſtri
buoit a ſes Créatures tous ceux qui avoicut
été confiſqués ſu: des Excommuuiéss mais
72. HISTOXR!
jí-î
le Gouverneur lui en enlevoic tout ce qu'il
1'644. P"ouvoit.
_ Il d'eclouvnt'
~ auſſi que lEveque
' ^
s etoit appropriequantite dherbe de Para
guay , qp il crqiqit Éppa-rtenir au Chanoi
ne Sanc ez , i a t aiſir, 8c la ſendjz
aux Propriétaires , qui la reclamoient.
?rétention La guerre étant ainſi déclarée de nou
de ?Evêque , veau, ,ll ſe fit de parc 8c d'autre pluſieurs
8C Ordon hoſtilites : on ſe raccommoda quelquefois;
nance rendue ~mais ce fur our peu de tems. Le Prélat
en conſé . . . . 2
quznce. qui ſentoit a ſupériorité ſur le Gouver
neur , le ſomma de lui paier les quatre mil_
_le arrobes de l'herbe de Paraguay , à quoi
ll lavoir taxe' en le relevant de ſon excom
municarion. D. Gregorio répondit que Cette
marchandiſe aïant été perdue par la faute
de ceux a qui il lui avoit fait dire de la
remetrrei, il ſe croioit quitte envers lui,
8c que 'ailleurs il n'en avoit plus. Dom
Bernardin prétendit que ne Faïant pas re
çue, elle lui étoit encore due, 8c lui fit
dire qu'il ſe conrenteroit de quatre mille
écus. D. Gre orio ſe mocqua de ſa pré
tention 8L re uſa tout; ſur quoi ?Evêque ,
par une Ordonnane du 2.2. e Juin, le de'
clara retombé dans Yexcommunication ,
tant pour n'avoir pas rempli l'obligation,
ſous laquelle il avoit été abſous, que pour
avoir_ commis ^de nouveaux excès contre
l'Egliſe. La meme Ordonnance défendait
' A ï
a _quiconque , 8c ſous 'la meme peine , de
lui rendre aucun ſervice 8c de lui obéir,
avec menace contre les contrevenants d'ê
tre bannis de la Province 5 qu’il ſeroit
procédé contre eux, comme étant ſuſpects
dans la Foi , &c qu'ils ſeraient obligés,
auſſi-bien
nu PARAGUAY. Liv. X'. 7;
!hifi-bien que le Gouverneur , d'en aller
répondre 'a la ſuprême Inquifitionde Lima. 16,ſi**
f!
HISTOIRE
P A R A G U AY
LIVRE ONZIEME.
SOMMAIRE.
ſi LE Gouverneur .Hoppoſà à Pentrepriſè de
Evêque, ſur la Métairze de S teint-Iſidore.
Refilutian que rend le Prélat. Ses me.
ſure: pour clzdſſefr le: .Îeſſicites de leur Cols*
lege. Tran uillite' de ce: Religieux. Vio
lences 6- _ rdonnonces de FEvEque. Dili.
gences du Gquverneur pour fizire échouer
ſon projet. Il lui _fuit Prendre le change, Me'.
-rſnoirepdle eezPréflat [lap-zur ſonlenträpri
e. epec es e u, rence r0” e. on
duite de [Œvëque en cette occaſion. Ce qui
ſe paſſí entre lui â- le Meg/Ire de Camp ge'
néral. Meſures qu; prend le .Gouverneur,
I-'Evíque revient _a flan premier deſſein de
chaſſèr les .ſefizitet de PAſſIÛ/rzption. Le
Gouverneur à Yaguaron , 47cc ſix cent;
Indiens, Iljîgnlifie a' l’E1/ê'que un exil, 5
Id ſiziſtſie de ſon temporel Pracgfion indé_
cenee du Saint Sacrement. Le vouverneur
ſe _Iulſe du er ar PEvé' ue. Le Préiqp
retourne à FA omption. fbrtific dan;
9s* ‘ſſ‘SOMct~M’AIREſiI ’ ' "P
C ouverte de Saint Fran ois. jm; Pallet..
me dansla Ville,~ptzr un _aux zxitſi- Fermeté
du Gouverneur. Calomſintes publiées' par
~ , l'ordre de Flïvëque. Le Gouverneur Icfizzz
_ſbmmer de partir. Il eſt déclare' Intra.: dans
' le Diocèſe
Diocèſe. , 6' on
L’Eve" tte établit un Proyiſcuz;
sïmbarqiteï: _du
ftſſzux bruit.:
publié: 'après on départ. SES diligences
Pour .flzire valoirſa conſécration &ſa priſe
de poſſêffion. Courſe; des Mzſſzctannairer-dans
1e Tucuman. ,Miracles de la Grace ſur_
quelques Chrétiens. On manque une occaſion
dſitſſntroduire la Religion dant- le C/raco.
1.0/2 publie qtſſffon a trouve' de: Mines far
dans la Province d’Uru ttay. Qui ſut le
premier auteur de cette abjle., ,Conduite des
Jeſitite: dans cette affaire. Le Gouverneur
_ſetranfporte ſur les Iiettx avec le Délzzteur,
gui diſparaît en chemin. Allonne dan: le:
Réduélionr. Le Gouverneur la fait cſſr.
Ses diligences pour découvrir les Mines.
Il reçoit un fI-zttx avis. Le Délateur repa.
roît 6- ſè détlit. Etat des Réductions. De'
jbrdres aux [latines, Comment on y rerne'~
die. Projet d'un nouvel Etabliſſement. Mar
tyre du Pere Pierre Romero, :Fun jeune
Eſpagnol ê* ſu” Itatine. La Réduction
:ſl évacuée. Le: Mamelus aux Itatines.
Mtffibnndirer tués par ce.: Brigands. Cort
duite de ÏEvëque du Paraguay à Corrienr
zèr. Sa Lettre à l’Eve‘que du Tucttman.
Réponſe de ce Prélat. Conduite du Gou
verneur du Paraguay 6* des .Ïefitilex , après
le depart de FEvëque. Les Indiens du Pa
rana rendent un 'grd/m' ſèrvice au Paro
_guaja Ordre de ?Audience roîale à ,FE
vague,
S O M M A 1 R E. ,,
vêqzze. Il par: pour FAſſb/nption', 6- n'y N
pa: reçu. Il eſl nomme' à FEvëc/ze' dePopaya/z.
Il le refuſe OS- retourne zi lüíffizmptíon. Il
reçoit une Lettre de Dom ſean de Palaflzx _,
nouveau Gouverneur
qu'il apprend du En
en ſſy allant. Paraguay. Ce
quelle diſpo-ct
ſinon il trouve la Capitale. S4_ conduite a'
l'égard de PEvëque ê' des ſefitites. L’E~ -
vèque renouveſlc ſ21 priſe de poſſèffion. Il
recommence à tnveffiver contre les leſdites.
Comment on ſu! ſigner de.: dépoſition; con
tre eux. L'Eve‘que chaſſe les .Ieſuites de
leurs Miſſions des Iratines. Diſpoſitions de
ces Miſſionnaires.
ï
o
DU PARAGUAY. Liv. XI. 151
—.—>—————SL
ta: I3 je vous le demande de la part de I64Ÿd
:a Dieu, des bienheureux Apôtres, 8c de
Il notre Mere la ſainte Egliſe , avec humi
33 lité 8c avec les plus grandes inſtances;
de je vous en requers ayec tout le reſpect
:a qui vous eſt du , 8l je vous y exhorte en
d: proteſtant de tous les dommages irrépa
a: rables qui s'enſuivront inſailliblemeiít
I) de votre refus. Que Dieu ne le permette
33 pas; qu'il inſpire a votre Seigneurie il
33
luſtriſlctime une réſolution ſi néceſſaire;
ä qu’il l'éleve enſuite ſur le Trône de la'
D3 Métropole 8c l'y conſerve pendant un
D) grand nombre d'années , ainſi que je le
n deſire pour le bien de l'Egliſe. A Cor
rientès , ce troiſieme de Janvier i645. ’
On voit par cette Lettre , 8c on le verra
encore mieux par quelques autres qui ſe
trouveront dans les Preuves, que tout ce
que D. Bernardin de Cardenas avoit une
foisimaginé, 8C tout ce que lui avoient dit
certaines gens, ſe tournoit dans ſon eſ
prit en évidence , 8c que la force de_ ſon
imagination le fixoit de ſorte a ſon objet ,
que les réflexions qui devoient naturelle
ment l'arrêter ne s'y préſentoient pas. Car,
que pouvoir-il eſperer d'un Concile préſidé
par Domaſſez
noiſſoit Melchior
pour Maldonado
ſavoir qu'il ,nequ'il con
pſienſeroit
jamais comme lui , non-ſeulement au ſujet
des Jéſuites , mais encore ſur la conduite
qu'il avoit tenue dans le gouvernement de
ſon Diocèſe, puiſqu'il lui avoitſi ſouvent
marqué par écrit le jugement qu’il en por
toit; 8c comment pouvoir-il lui cnvoïer
par ſon Neveu ſa Lettre 8C ſon Mémoire,
G 111L
l”, His-ſoin:
ſachant ce qu'il penſoit de Religieux ?ſiſſ
1645.
Mais incapable de revenir ſur ce qu'ils?
toit_ une ſois perſuade', il ne pouvoir pas
croire qu un alutre (peníät, autrement que
1m. Auffi la repon e de lEveque du Tu
cuman ne fit-elle aucune impreflion ſur lui ,
.
quoiqu , elle ſur
… tres . revenir
\ propre a\ le faire .
de les préjugés; on en jugera : la voici.
MONSEIGNEUR,
.
Réponſe de s Il y a dans la Lettre de votre Seigneu
Hîvêque du rie illuſtriffime trois articles auxquels il
Tucuman. d) faut que je réponde d'abord. Le premier
à) regarde ce qui vous eſt arrive' en der
nier lieu, à' quoígvous ajoûrez que l'on
à) m'a mis en cauſe, auſſi-bien que mon
PÎOVÎſÊUT i I ) , pour vous avoir conſa
cre' ſans avoir vu les Bulles du Pape. Le
G ſecond eſt que les Peres de la Compa
73 gnie de Ieſus ſont les Auteurs de tout le
I) mal, 8c qu'ils ont dit qu'ils avoient été
I) inſtitués pour réformer les Evêques , 8C
D) beaucoup d'autres choſes dont les unes
ſont hérétiques 8c les autres approchent
D) fort de Fhéréſie. Par le troiſieme vous
33 _me preſſez vivement de convoquer un
33 Concile provincial, 8L vous me ren
93 vo~1~ez ,. pour être mieux inſtruit, à la
ï) Relation que devoit me communiquer
le P. Fr. Pierre de Cardenas. Térois à
Rioja lorſque ce Religieux arriva a San
(r) Ce Proviſeuravoir pas eu Ia diſpenſe de ſe
été un des ChanoinesAſ- faire conſacrer ar un
' ſiflansau Sacre de Dom. ſeul Evêque a :ſté de
Bernardin, qui n'avoir deux Chanoine.;
*Ëîſi
a: 'être ‘ *
== Vous me demandez , Monſeigneur,
a: que je vous conſeille ſiir ce que vous
:a avez à faire: mais comment pourrois
:a je conſeiller un Evê ue , Dieu ne m’a'i'aut
:a chargé ?ne dela con 'uite de mes Brebisl
D: Vous avez mieux que moi quelle eſt
a: la regle d'un Evêque . . . . Je voudrais
a: me ſouvenir toujours que la puiſſance ,
n qui m'a été donnée dans ma conſécra
D tion, 8c que je vous ai communiquée en'
ad vous conſacrant , ne conſiſte pas in
a: ſplcndore veflium , ſezlmorum; non da'
:a iram , fed ad omnimodam patientiam. No
» tre Seigneur , qui eſt le Chef des Evé
=> ques , nous.a dit , s'ils m'ont pcrſëcute' ,,
3D ill" vous perſïcuterorit; 8L juſqu'où l'ont
a: ils perſécuté? juſqu'à Parra-cher a une
o: Croix , juſqu'à ne lui pas laiſſer une
ad goutte de ſang dans les veines.
a: Or du haut de Ia Croix a-t-il traité
a: Pilate &Hérétiqueë a-tñil dit des inju
dz res aux Phariſiens? . . . Je le vois don-ñ ,
v: ner ſon Paradis au Bon Larron qui ſe
d: repentoit de ſon péché; l'autre l'offen
a: ſoit, 8c il ne lui dit rien qui marquât
d: du reſſentinent. Il prie ſon Pere de par
31:- donner à ſesperſécutés
encore été Bourreaux... Avons-nous
juſqu'à Feffuſionſſ
1a de notre ſang? Avons-nous été comme
J: lui couronnés d’épinesê notre pauvreté
:a égale-t-elle la ſienne ? . . . jevous dis,,
dd Monſeigneur, ce que je ſais de notre
_a Chef ; je ne vous dis point que je fins.
'158 Hrsrorks
Ë-_Àîà
M45.
D) ſon exemple; je ne vous dis point que'
à: vous ne le ,ſſje
permettez ſuivez pas;dirai
vous maisceſique'l’on
vous meatle
I)
I) a faites.
SOMMAIRE.
LE s .ſeſilitcsſbnt inſulté; &maltraités
à FAſſbmptitÎ/z. Mort flzbite du .Gouverneur,
I-'Evéque ſe fÊzit élire Gouverneur. -Mc
ſure: qu’il prend pour càaſſer le: feſait”
de la Ville. Ils-ſhut c/Xqſſís àmain armée ,
ô' jettcïr dans une Barque ſan.: pro-viſion:
6* ſans Rameurs. Comment il.: arrivent 6*
ſont reçus
College deà Corrientès.
FAſſmſixpti-DnCe après
qui ſé qu’il.:
paſſa au
en
furent ſin-tis. L’Eve’que récompenſé ceux
qui l'ont bien ſervi, 6* envoie un Procu
-rzzzr 4' Madrid. Le Recteur du College de
.Cordoue porte ſés plainte: à FAM-lianes
raï-cle de la Plata. lTEvêçue :fl cite' à
comparaître devant cette Cour fizpérieure.
Dam Sébaſtien de Leon nomme' Gouverneur
du Paraguay par interim. S a conduite pen—
dant les troubles. [NET/c'que ſé détermine,
à ne point le reconnaître en cette qualité , 6
12e veut entendre à aucun accommodement.
Modération de Dom Sébajíien. Les deux
Hij
T77. SOMMAIRE.
Armées en viennent aux mains. Le: Traupñ'
pe; de l’Evc”que ſontdefzites. Dom Se'
baſtien eſl reconnu à F/lſſômptionen qualite'
de Gouverneur. Sd conduite envers l’E~
vigue. Procédures de deux Juges-Confer
a/ateztr. Le.: Jeſuites ſont rétablir à lÿlſſbmp
tio/z. On ne fait aucune recherche contre
ceux qui ont favoriſe' Fufitrpation du Gou
vernement. Proviſeur nomme' pour PET/e”
ëjlzé du Paraguay. LÏER/ëglze arrive à lu
Plata; comment
'fzîeheuſesſſ qu’il y ilapprend.
y eſlreçu. Nouvelles
Sa Lettre au
ctViceroi du Pérou. Un Viſiteur du Para
guayà Santafe', 6- ce qui s'y paſſe. Sen
'rence [le ce Viſiteur. Il refuſe de viſiter le:
Réductions. Défaite des Mamelus parles
'lVéop/zytes, qui obligent auſſi le: Guaycu
rus a' ſe retirer, Ô rebâtiſſènt l’Egli e de
Sainte-Luce. Rcflztation de ce qu'on a
publie' contre le Viſiteur. Nouveau Viſiteur,
&ſi; inſtructions. Nouvelle dénonciation de
Mines (For. Rétractation du Secretaire de
Dam Bernardin de Cardenas. Sentenre de
D. Gabriel 'de Peraltn, çontre les Exe'
' auteurs (les violence: :le D. Bernardin de
Cardenas envers les jéſuites. Lettre du
mime au Prëíſídent du Conſeil roictal de: In..
des. Déc-"zaínemerzt contre les ſeſfitites.
L’Evëque de Buenor Ayres veut les chaſ
ſer des Réduction.: de ſon Diocèſe. Lettre
du Gouverneur de cette Province. L’Evëque
ſe reconcilie avec les .Ïefitites, Services
rendus &cette Province parler Néophytes.
Le Frere Villalon retourne au Paraguay ,
.6- pourquoi. Lettre du Roi a' ÏA/-c/æevëqzze
.de l.: 'Jëlat-T. Lettre de, Dom Bernardin
SOMMAIRE. r7;
ce Prëlzzt. Un nouveau Viſiteur charge' de
fizire examiner le Cat/zeſſc/ziſme que les .léa
ſtſitites enſeignoient à leurs Néophytes'. .Tante
pour cet examen. Ecrit que le Provincial
lui flzit preſenter. Sentiments des Examina
teurs. Le nouveau Dénonciateur des Mine:
d'or s'échappe, 6- eſl arrête'. Sa depoſition:
avis des Mineurs. Nour/elle dénonciation ,—
&ce qui en arrive. Comment on découvre
la vérité. Rétractation du Capitaine Ra
nzire( de Fuenleal. Deux Sentences du
Viſiteur. Dom .ſean de Palaflox écrit au
Pape en faveur de Dom Bernardin. Let
tre de l'Evc”que du Tucuman à Innocent X. —
Autre Lettre du méme a' Alexandre VII;
Traiſîeme Lettre du Roi d'Eſpagne. Secours' -‘
donne' ä propos parles Néophytes au G011
verneur du Paraguay. Ils ſbntattdqzté: par
les Guízycurus , ê' les deſont. .Toute lbzffîzire
du Paraguay évoquée au Conſeil roiſial des
Indes. Le Pere Dia( Taño à' Madrid.
Comment il y eſt reçu. Déc/iaîrzement cn'
Eſpagne contre le: ſeſitites. Le Roi d' ?Tſ
pagne demande au Général des .Ïeſfitites nn
Vſſzſiteur pour le Paraguay. Quel ſut celui
qui fizt nomme'. Il conſulte le Commiſſaire
des Peres de Saint François. Lettre de ce
Commiffizire au Général des Jefitites. En
quel état le Viſiteur , nomme' par le Général
des ſeſhiter, trouve ſtz Province.
I
-Ÿ-_îí
E Parti dc Dom Bernardin de Cardenas 1648-49.
groffiſſoit de jour en jour à l’Aſſomption D LesJéſuites
ſont inſulté:
a la faveur de ſeſpece d'in-différence, ou\ 8c maltraités
paroiſſoit être le Gouverneur à l'égard des à [Aſſomp
H iij tion.
174 HISTOIRE
Jéſuites , 8L qui pouvoir bien être cauſée
1648-49. par la crainte de retomber dans le danger ,
ou il avoit été expoſé en venant de la
Plata. Alors le ſoulevement -contre ces Re
ligieux devint preſque général. A-peine
ouvoient—ilS paroître quelque part ſans
ctre inſultés , &ils n'en étaient pas même
toujours quittes pour des avanies. Le Pere
Diaz Taño , ſi reſpecté par-tout ailleurs ,
8C qui l'avoir été plus-que perſonne dans
cette Capitale, étoit celui, pour qui il
étoit moins Sûr de s'y- montrer. Le Pere
Antoine Manquiano rencontra un jour un
furieux , qui Paborda en lui diſant qu’il~
ne ſavoir àquoi il tenoit qu'il ne lui ar
rachâr le cœur de la poitrine pour le manger.
Enfin les choſes allerent ſi loin , que le
Recteur fut obligé de fermer ſon Egliſe,
8c de défendre à ſes Religieux de ſortir
de la Maiſon , oii ils n’auroient pas même
été en Sûreté, ſi le Juge- Conſervateur n'y
avoit pas fait mettre des Gardes.
_Mort ſubite Ce n'eſt pas qu'ils ifeuſſent encore bien
du Gouvcrr des Amis dans la Ville; mais comme l'E
neur. vêque les avoit de nouveau déclarés excom
Ænuniéä , perſonne n'oſoit avoir aucuqe
orte e communication avec eux, 8c e
Gouverneur, qui ne doutoit point de la
validité de Fexcommunicarion, ne leur
donnoit aucunefflſiiſtance , de peur de tom
ber dans les mêmes embarras , …i lon Pré
déceſſeur s'étoit ſi ſouvent trouvé. Dom
Bernardin ne le' ména eoit pas beaucoup
lui-mêrne, 8c pierſuad qu'il Ïobltienílräiit
jamais
Jéſuites on
, ilcon
évitaenrement our lui exi
avec ſoinpdc en pares
DU PARAGUAY. Liſſv. XII. 175²
.
cette. barriere,
.
que le Prélat n , o- ___—.———d
ler. Mais I549,
ſoit franchir , tomba lorſqu'on y penſoit
le moins. Dom Diegue mourut preſque ſu
. bitemcnt après avoir pris un remede qu’on
lui avoit envoïé ,ëen Paſſurant qu’il étoit
ſouverain contre une incommodité qui lui
étoit ſurvenue.
A-pcine eut-il les yeux fermés, qu’on T-;Të-,Vfë-*Iuïſï
S’aſſembla tumultuairement à la Maiſon de Îäîſelſiîeſiffl*
Ville, pour lui donner un Succeſſeur , en '
attendant que le Roi eût nommé un Gou
velrcpelur ôêhcela en vertu de la prétendue
Ce u e àe la Maiſon
ce droit arles V ileqVille
ui ne de
donnoit lus
l’AHoii1p-‘
tion, clomäne jqi l'ai déja íemaëqué , 8C
contre e roit u Viceroi u P tou ou
en ſon abſence , de l’Audience roïale, des
Charcas. Mais on ne connoiſloit plus à?
l'Aſſomption , ni loi,
rieure. La Pſſopulace ni autorité
, ameutée ſupe-'
parles Créa
tures de Flävêque , le proclama Gouverneur
8c Capitaine général. Parmi ceux qui
étoient en place , les uns penſoient comme
le Peuple,
mettre; les autres
8c Dſſom Ïoſerent
Bernardin ſe compro
de Cardenas prit
poſſeſſlon du Gouvernement, ſans que per
ſonne s’y opposât..
On ne douta plus alors de l'exil des Ié- Meſutcsquï(
ſuites; mais Dom Bernardin ne voulut ſe Pffl” ?Ouf
déclarer qu’après qu’il auroit- ſi bien prisf-“Ÿſſîälëî W
ſes rſneſures, qu’il parût n'avoir rien fait cuoliïëäâlcuf
que ur les inſtances réitérées de tous les '
Ordres de la Ville. Il commença par dé
placer tous ceux qu’il ſavoir bien ne pas
entrer dans ſes vues , 8L il en obligea même
pluſieurs à ſe retirer dans
ſſ leurs
H Campagnes
iii),
:[76 HISTCLXKE
I 6 49 . Ses
tousEmiſſaires ſe de
les quartiers
.
répandirent
la Ville
.
enſuiteanimer
, pour dans'
.
16571'
Prélat 8c ſes plus zelés Parriſiins lui avoient
écrites, pouvoit-elle balancer dans l’eſ
prit des perſonnes imparciales ce que l’Evê~
que du Tucuman, qui étoit plus à portée
d’être mieux inſtruit , écrivoit 8c publioir
par-tout pour la défenſe des Jéſuites.
Dans une Lettre de ce Prélat au même Lettres le
Pape Innocent X , datée du vingt 8c unie FEvêque du
Tucuman il
me de Février 1653 , après avoir repré l'a-ze !nuo
ſenté à ce Pontife le tort que faiſoit au cent x.
pro rès de l'Evangile dans le Paraguay le
décâaînement qu’on voïoit dans ces Pro
vinces contre les Peres de la Compagnie,
il lui dit , qu'il conjure à genoux Sa Sain
tete' d'y apporter un remede efficace 8C
prompt; 8c qu'elle peut d'autant plus ajoû
ter foi au témoignage qu’il rend à ces Miſ
ſionnaires, que perſonne ne peut les con
noître \pieux que lui , puiſque le plus grand
nombre 8c les princi ales de leursMaiſons
ſont dans ſon Diocê e. Dans une autre du
treizieme de Mars , adreſſée au même Pon
tife , il commence par proteſter qu’il va
lui parler comme il parleroit à Dieu mê
me; que dix-hiiit ans d’Epiſcopat , pendant
leſquelsil a été deux fois chargé , comme
le plus ancien Evêque de la Province , du
gouvernement de toute la Métropole ,
lui ont donné le tems 8c tous les mo'iens
de connoître à fond les Jéſuites du Para
guay; que leur -vertu , leur zele, 8c le
grand nombre de converſions qu'ils .font
tous les jours, ſont uniquement ce qui de
ehaîne l'Enfer contre eux; que tout ce qui
a été écrit pour lcs, rendre odieux, lui a ’
7.38 I-Iis-rornt
j-íî
1657. paſſé parles mains; qu’il en a rendu compñ'
te_au Saint Siége, au Roi , ſon Souve
.
rain, au Viceroi. du Perou,
, a… [Audience
, .
roiale des Charcas; que le premier Auteur
de tout le mal eſt Flîvêque du Paraguay,
äequeiſa entrepris de perdre la Compagnie
\ eDIe us] dans ces Provinces 5 uil laiſſe
a ieu e jugement du cœur e ce Pré
lat , 8c a Sa Sainteté celui de ſes œuvres'.
Lun-HM
j Par une troiſieme qu'il écrivit, le hùi_
1658. tieme dOctobre i658 , au Pape Alexan
Lettre du dre VII_, ll fait entendre a Sa Sainteté
même à A qu on laiſſoit alors les Jéſuites un peupplus
lsxandrc vii.
tranquilles au Paraguay 5 mais il a)outc’
que ce calme ne confiſtoit qu'en ce qu'on
pe les troubloit plus dans l'exercice des'
onctions de leur miniſtere , dont ils s'ac
quittoient avec autant de zele 8c de ferveur
?ne fi leurs travaux euſſent changé à leur
gard le cœur de leur Ennemis. n: C'eſt en
a: cela , dit-il, que conſiſte la véritable
a: patience. Sila marque d'une grande ame
a: 8c d'un grand cœur eſt d'être “comme
DU inſenſible aux coups qu’on nous porte ,
33 la Compagnie de Jeſus en a ici eſſuïé
D) un
(b1 très. g ran_d npmbre, 8c_ des plus ſenñ
i es , 8c )al vu ces Religieux ne leur
(qppoſter d autre bouclier , que celui d'une
en e innocente 8L modérée , ſans ſe
détourner un moment de leurs fonctions
apoſtoliques.
1l ‘ n
_ C etoitiouzours le Frere Gaſpar de Ar
tiaga , qui ſoulevoit toute l'Amérique Me'
ridfiorſiale contre eux,, par des Libelles qu'il
y ai oit courir , &- dont il envoïoi: des
copies en Europe 8c juſques dans les Pak
DU PARAGUAY. Liv. XII. 2.39'
r
Proteſtans. L'Evêque du Tucuman voulut MM.
i658.
.d'abord en ager tous ceux qui avoient au
torité ſur ui , à le faire ſortir d'un Pa~i~s
ou il jettoit le trouble , 8c qu'il ſcanda
liſoit 3 mais ſes Supérieurs avoient les mains
liées , 8c le ſaint Prélar n’a~i~ant plus d'au
tre parti aunprendre
Provinces Homme pour éloigner
ſi dan ereuſixde ces
, que
de s'adreſſer au Roi, lui en crivit cn ces
termes.
SIKE,
:a Les entrepriſes du Frere Gaſpat de _Lettre du
Artiaga , Convets de l'Ordre de Saint mm" “R”
d'Eſpagne.
François , ont cauſe' un tel ſcandale , pre
mierement dans les Provinces du Pérou
voiſines du Paraguay, 8c puis dansëtout
le reſte de ces Ro~iaumes , qu'après m'y
être inutilement oppoſé avec tous ſes Su
périeurs , avec le Viceroi 8c le Tribunal
du Saint-Office , je me vois obligé d'en
informer Votre Majeſté. On ne (auroit
dire quel eſprit fait agir ce Religieux;
mais il eſt certain que ce n'eſt point l'eſ
prit de Dieu , puiſque ſes œuvres ſont
les œuvres du Démon. Il fait paroître
une haine mortelle contre les Peres de
la Compagnie de Jeſus 5 il envoie ſes
Libelles diffamatoires contre eux juſqu'à
Angola dans l'Afrique, 8c même ſelon
qu'il a été rapporté dans une informa
tion , juſqu'en Hollande, pour les y faire
imprimer SL les répandre par-tout. Tou
tes les viſions qui lui paſſent par l'eſ
prit , il les _ineÛauſſi-tor ſur le papier
14e ’ Ï-IiS-roixr
—.....___———— D) comme des vérités , ſans conſiderer le
I658. à) tort qu'il fait à tout un ſaint Ordre.
43 Pour moi , ne me contentant point
ï: des connoiſſances générales que j'ai pu
d) acquerir depuis vingt-cinq ans que je
3d ſuis dans ces Provinces , j'ai voulu faire
I) ſecretement des perquiſitions très exac
tes ſur ce qu'il débitoit; j'ai même pu
blié des Ordonnances , par leſquelles
j’obligeois tout le monde, ſous peine
D! des Cenſures, de me venir déclarer en
d) particulier ce qu'on en ſavoir, afin de
I) voir ſi tout , ou du moins une partie,
avoit quelque fondement; mais ces di
I) ligences n'ont ſervi qu'à me faire con
!I noîrre encore plus clairement ſa malice
II 8C l'innocence de ceux qu'il accuſe. Je
puis du reſte rendre ces temoignages aux
D) Peres de la Compagnie de Jeſus , que
33 depuis l'année i639 que je ſuis en ce
I) Pais , je n'ai vû perſonne travailler plus
3D efficacement qu'eux pour décharger la
8 conſcience de Votre Majeſté 8c l'obli
gation Oli elle eſt de faire inſtruire ſes
d) Sujets , ni s'occuper jour 8c nuit plus
3d utilement dans le miniſtere Apoſtolique 5
a: tous ſſépargnant ni peine , ni dépenſe ,
I) donnant à tous de grands exemples, au
milieu des contradictions , des inſultes,
I) des calomnies , 8c de tous les autres
:l) mauvais traitemens qu'on leur Fait , ſans
D) ſe plaindre. Je ne les ai méme jamais
I) vûs répondre à leurs Ennemis , que quand
D) ils y ont été contraints juridiquement ,
I) ou devant V. M. , ou devant les Juges, 'a
qui il appartient de les y obliger. .
en Mais
DU PARAGUAY. Liíd. XII. 2.41
—..ñ———-——q
ao Mais à moins que V. Majeſté ne mette
I659.
fin à un tel déſordre, je puis Faſſurer
qu'elle verra dans tout ce País beaucoup
8 de mépris pour la Juſtice, une grande
diſertc dſſnſtructcurs , un extrême dére
33 glemenr des mœurs, 8c ue les ſuneſtes
b: effets des emportemens du Frere Gaſpar
deviendront irremédiables : car c’eſt tout
ï) le fruit , qu’on doit attendre de ſes mé
diſances 8c de ſes calomnies contre les
D) Ouvriers Evangéliques , qui travaillent
D) avec ſuccès pour attirer à la connoiſſancc
D) du vrai Dieu , au chemin du ſalut , 8c ä.
une maniere de vivre conforme à la rai
d) ſon , tant de Bêtes féroces , qui ont vé
cu juſqu'ici ſans aucune Loi civile, ni
même naturelle.
n Par toutes ces conſidérations, Sire;
D! j'avais déja fait des inſtances auprès du
D) Supérieur du Frere Gaſpar dans le Pé
D) rou , qui eſt un Religieux d'un grand
I) mérite , 8c il m'avoir adreſſé des Paten
32 tes, par leſquelles il ordonnoit que ce
à) Frere lui fût envoïé Priſonnier au grand
33 Couvent de Lima 5 mais cela n'eut point
d'effet, parceque ce Frere étoit alors à.
d) Buenos Ayrès , 8c que d'ailleurs D. Ma
I) nuel Nuñez de Cuellar , Procureur' de
33 Votre Majeſté dans le Roïaumc de Chi
D) li, qui ſe trouva dans cette Ville , étoit:
D) chargé de la part de Votre Majeſté de
I) remédier à ce déſordre : je m'adreſſai
donc à lui , 8c je lui fis de fortes remcnñ
O3 .trances , en lui repréſentant combien il.
.étoit néceſſaire que les ordres qu’il avoir
H' reçus fuſſent exccutés , 8c en proteſtant
Tome III.
n( 44L p -H .1 s 1' o r a E
1659. p33 que s'il y manquoit , *il ſeroit reſponſa
'OD ble de tous les maux qui en arriveroient,
d) je joignis à ma Lettre pluſieurs pieces
ï) ori inales , avec d'autres Actes 8L une
d) Inſgrmarion, 8L il me fit la réponſe que
D) j'envoie en original? a Votre Majeſté,
I1 avec
ſujet. quelques dépofitions
ſi .ſur le même
D)
L iij
POUR SERVIR DE PREUVE;
8c dkäclairciſſement à l'Hiſtoire
du Paraguay.
Azäuo M.D.~LXX11I.
Bvuapz GREGOMUS , Epîſcopus , ſerſſvus ſervo*
GREGOIRE rum Dci, ad perpetuam rei memoriam.
xm- ÆQUUM repucamus 8c rationi conſongm
ur ea , quæ de Romani Pomificis gratiâ pro
ceſſerunt , Iicct ejus ſupervcniente Obitu li
teræ Apoſtolicæ ſuper illis confcctæ nor!
fucrint , ſuum ſortíantur cffectum. Dudum
/‘ ſi quidem fclicis recordationis PIO PP. V ,
’ prædcceſſori noſho , pro parte dilectorum
filiorum, Præpoſiri genexalis 8c Religioſo
rum Societatis Jeſu», expoſito , quôd clim
dicta Socieras , bencdiccnre Domino , lon
gè lacèque eſſct propagata , ac ad Dei lau
dem 8c honorem, mílitantiſquc Eccleſiæ
Profectum in dies augerctur , 8C propre!
diverſa bona temporalia, quæ Collegia
ſcholarium ſub comm curâ inſtituta poſſx
debant conſervanda 8c recuperanda , litcs
aliaque forcnſia frequenter ſnbirc neceſſa
1
xiô cogerctur , exindèquc fiere: , -ut ejus
,fifi LHLSTOERE :SU PARAGUAY. in?
perſonas , quæ animorum ſaluri implicitæ , TIF;
Iitium anfractus, qui ab eorum inſtitutis GREGOjR,
valdè diſſonabant, evitare cupiebant, ab Xlll.
earum miniſterio , non' ſine animi ſui do- -
lore, cum animarum hujuſmodi diſpendio
diſtralierentur 3 8c eidem prædeceſſori , pro
parte eorumdem Præpoſiti generalis 8c Re
igioſorum , aſſerentium eorum bona 5.'
guorumcumque locorurn ordinariorum Ju*
'iſdictione lrbera 8c exempta ac ſub Roma
ni Pontificis 8c Sedis apoſtolicx protectione
alias recepta ſuiſſe , humiliter ſupplicato ,
u: eorum uieti , more pii atris , ac alias
in præmiſſis opportunè con ulere de beni
änitare Apoſtolicâ' dignaretur; idem prat
eceſſor , qui ad gratos Deo, 8c univerſel:
Reipublicæ Chriſtianæ utiles 8c neceſſarios
fructus, quos Societatis prædictæ Perſona:
'm vinea Domini ſemper proſerebant , de
bitum reſpectum habebat, facere nullo mo#
do-poterat, quirí ipfis' ea concedetet , per
quat ipſiminiſterio
Îuſtitiæ , eorqmque res 8c bona *, àcoſdſieni'
preſervarentur noxiis
Præpoſitum generalem 8c Religioſos, ac
eorum \in ulos , a quibuſvis excommunica
tionis , uſpenſionis
Ecclcfiaſticis ſententiis8c , interdicti
cenſuris, aliiſque
&ſipœ- —
nis , à jure vel ab vhomine , quavis 0ccaſió—
ne _vel cauſâ , laris , ſi quibus quomodoli
bet innodati exiſtebant ad effectum infra
ſcriptorum dumtaxat conſe uendum abſol
vens , 8c abſolutos fore cenſens, hujuſmo- CMFËW”
di ſupplicationibus
videlicct inclinarur
VIlI Kal. Junii : ſub darâ
, Pontificarus ſui …i5 m… Re_
anno tertio , eidem Societati , ſinguliſque ligíolicumiſſa
i-l-lius perſonîs , ac eorum familiaribus , cle~ “Fillëî” 51°'
L iv n UCI.
1'48 PIECES JUSTIFICATIVES
BULLE DE
Ficali caractere tamen inſignitisj ut in
GREGOIRE quibuſcumque cauſis tam civilibus , quam
XIII. criminalibus ac mixtis , etiam in cis in
quibus actores , vel conventiſi rei furent ,
ipſis , contra quaſcumque Communitares 8L
Collegia hujuſmodi , oiiines 8L [ingulos Ar
cliiepiſcopos. 8L Epiiſicopos, ac Abbates, nec
non-alias perſonas in dignitate Eccleſiaſti
eä conſtiiutas, ac Metropolitanarum 8L alia
rum- Carliedralium Eccleſiarum Canonicos,
ac eorumdem Archiepiſcoporum 8L Epiſ
coporum Vicarios in ſpiritualibus , 8L Offi
ciales generales ubilibet conſtitutos , in ſuos
poſſent aſſumere Conſervarotes, 8L judices
ordinarios, indnlſit : ipſis vero ſie elcctis ,
vel duobus , aut uni eornm .ut per ſe z V61
alium . ſeu alios, etiam ſi ſit extra loca ,
in quibus Conſervatores 8L indices deputa
ti ſorent , eideni Societari efficacis defen
ſionis przeſidio affiſtentes, non permitte
reric Societatein Collegiaque hujuſmodi, ſu-_
pet terris , locis , domibus , poſſeſſionibus ,
8L jutibus, nec-non ſructibus, cenſibus z
reditibus, 8L proventibns , ac quibuſcum
ue aliis bonis
llpiritualibris 8L mobilibus 8L immobilibus
temporglibus , nec-non pri ,
jvilegiis 8L indultis , cis 8L dictæ Societati,
_tam Apoſtolicâ quam ordínariâ 8L alias rite
regiâ , auctoritatibus conceflis , 8L aliis re
bus ad dictam Societatem communiter , vel'
diviſim
ſſſonis ſpectantibus
, tam , à quibuſcumque
ſecularibus per
, quam eccléſiaſti
cis, ac quacumque auctoritate 8L ſuperio
rirate ſnngentibus, quoquomodo indebite
rnoleſtari , vel eis gravamina , damna , aut
înjurias irrogari; ſacerentque , ciim ab ciſ
DE :FI-lis-roixt DU PARAGUAY- 1.49
dem , Societate , aut perſonis, vel procu BULLE on ‘
ratoribus ſuis , ſeu aliquo ex eis , ſoient Gnrcoikl
requiſiti ſuper reſtitution: loqorum , terra Xl”.
rum , domorum , poſſeſſionum , jurium ,
bonorum mobilium 8c immobilium , redi
tuum quoque 8c proventuum , ac aliorum
quorumcumque bonorum , ucc-noii privile
giorum 8c indultorum , eis rune 8: pro tem
pore conctſſorum , obſervatione , nec non
de quibuslibet moleſtiis, injuriis , damnis
tunc præſentibus 8L futuris , in illis videli
cet qua: judicialem requirerent indaginem ,
ſummariè, ſimpliciter- 8: de plano , ſine
ſtrepitu 8c figura judicii , in aliis vero
prout corum qualitas exegiſſet , juſtitiæ
complemcnrum; occupatores, ſeu detente Conſerva
res , præſumptores, 8c injutiatores hujuſmo rorum judí—
cum Fflculſfl*
di , nec- non conttadictorcs quollibet 8c 'tes per cenſu
rebelles, etiam ſi alias quàm ut prefertur ,ſas comtíeſ~
qualiſicati exiſtercnt , quandocumqiie 8-: CJMŸ- dcda'.
quôtieſcumque expediſſet , aiictoritate Apoſffſimd' ï ac'
tolicâ per ſententias , cenſuras , 8c pœnas
eccleſiaſticas , aliaque opportuna jui-is 8c
ſacti remedîa , appellatione poſtpoſirâ ,
compeſccndo : legitiiniſque , ſuper his ha
bendis , ſervatis proccffibus, eos , quos ſen
tentias , cenſutas 8c pœnas, per eoſdcm
conſetvatores ſeu indices pro tempote latas ,
.incurriſſe eis couſtitiſſet , cas incurriſſe de
clararent , 8c quoties opus fuiſſet , etiam ite
raris vicibus aggtavarent nec non auxílium
brachii ſccularis invocarent, commiſit 8c
mandavit.
Ac inſuper, ſi per ſummariam informa
tionem , pet eos ſuper liis habendam , ip
ſis conſtitiſſet , quód ad locí , in quibus
V
250 PIECES rUsTiric ATIVES
d-—B-——— occuparores , præſumptores , inoleſtatoresî
Gkfflëſiäï: &Linjuriatores hujuſniodi , ac alios, quos
xffl_ litteræ tunc deſuper conſiciendæ concerne
rent, pro tempore morari contigiſſet, pro
monitionibus , 8c inhibitionibus ipſis , ac _
citationibus eis ſaciendis , rutus non paterec
acceſſus , Judicibus 8c Conſervatoribus hu
juſmodi monitionts 8c citationes præſaras ,
P" **W-WW ac inhibitiones quaslibet , per edicta publi
äfiäfuſi' ë" ca locis Publicis afflgenda \de quibus eſſe:
veriſimilis conjectura , quod ad ipſorum
monitoriim , citatorum , 8c inhibitorum
notitiam pervenire valerent, ſaciendi; nec
non eiſdem occuparoribus, detcnroribus ,
ptæſiimptoribus , moleſtaroribus, injuria
toribus , contradictoribus , 6C rebellibus,
etiam ſub cenſuris 8c pœnis eccleſiaſticis ,
_ ac etiam pecuniariis eorum arbitrio mode
Îflhïbïfidí- tandis , inhibendi : ac quibuſvis inhibitio
nibus , eis pro rempore, etiam prætextu
quarumcumque litterarum conſervatoria
mm, ſeu privilegiorum apoſtolicorum ,
quibuslibet conceſſorum 8c concedendorum,
pro tempore fſiactis , non obſtantibus , eorum
juriſdictionem liberè exerccndi z loca ad*
uze eos declinare contigerit, Bt in quibus
ſcience: ſtare permiſſi forent, eccleſiaſtico
interdicto ſubjiciendi , plenam 8L liberam
facultarem conceffit : ac monitiones , requic
' ſitiones , inhibitiones 8c citationes fic ſactas,
perinde ípſos monitos , requiſitos , inhibi
ffls …mis Eos , 8c citatos arctarent ,_ ac ſi eis erſona~
P…. quam…- licer factæ, inſinuaræ 8c intimatæ oſent.
‘que alias de Ac tunc deſuper conſiciendis litteris 8c in
mention" eis conteutis diſpoſitionibus, per quaſcum
ßÃBÏËW' que derogarioncs , in quibuſvis aliis littetis
ne r'l~lisronir~ nu PAM-leu”. 2:51”,
Actpoſtolicis gratiam vel juſtitiam &ſimixtim …
~ BULLE DE
continentibus , per eumdem prædeceſſorem GRFGOXRI
8e Sedem Apoſtolicam ,, etiam cum deroga XIII.
tjoriatum detogatoriis , aliiſque efficaciori
bus 8c inſolitisë clauſulis , \Sc per quas ea
rumdem litterarum tune deſuper conficien
darum tenor, ac ſi de verbo ad verbum
in eis inſertus foret, pro expreſſo habere
mr", quibuſeumque perſonis , ſeu in eorum
favorem, \etiam motu proprio , 8e ex cer
rä ſentenria ac de Apoſtolicæ poteſtatis ple
nitudineîconccſſas ,-61 ſzctas ac faciendas 8c
cohcedendas',
retur nullarenns
,ñ aut dſſerogari derogatum
poſſet, cenſe
niſi tenor ea
rumdem
tſicrarum , tnnc deſuper
de verbo conſiciendarum
ad vcrbum, lit
nihil penitûs'
omîſſo , Foret in illis inſertus ſ8: deroga
tio pro tem ore facta hujuſmodi , per trinas
diſtinctas iitteras eumdem_ tenorem conti
nentes , tribus ſimiliter diſtinctis vicibus,
eidem Societarî intimata 8c inſinnata foret ;
8l quodaliter earumdem litterarum tune
deſuper conficlehdariïm pro rempore ſactæ
derogarionesnemini ſuffragarentur : quod
que quilibet Judicum² 8c Conſervatorumï Quilibet
præſatorumî-valeret proſequi articulum , Conſervator'
etiam per alizum inchoatum ,— quamvis idem, poteſt pro
iequi articu
iuchoans nullo foret canonico impedimen lum per a
to præpeditus ',' qnodque cuilibet Conſerva liuminclioa
ſorum ,- Sc-Judicurn eoriimdem, ab eadem cum.
die octiva Kai. Junii, eſſet in præmiffis omï
nibus ac eorum ſingulis ,ſi cœptis 8c non
eœptis , tnnc præſentibus 8c ſuturis, perpe
tua poteſtas &juriſdictio attributa ,ñ ut' eq
vigore , eâxque firmitate poſſent in præmiſ
(is-Omnibus cœptis 8c non ect-pris , tunc præäe
L vj,
2.52. _ Pac” 'ÎUSÎPIPICATIVES'
' BULLE DE _ſencibus 8L filcpris-&E proprædictis proceder”
GREGOIRE ac ſi prædicta omnia 8L ſingxila coram cis
Xlll. cœpta ſuiſſenc, 8L eorum , ac cujuflibec ip
ſorum juriſdictío de præmiflis omnibus 5c
ſingulis, per citationcm ,yel modum alium,
perpetuaca
qſſuoſcumque.legitimè
Jſſudices ,.excigiſſct; ficque , pe:
SL Commiſſarios 8c
_cauſarnm palatiiEccîcſiæ
ſancta: Romanæ -apoſtniíci AUdirore-s
Cardinàles , ac
,Aſiubia
tâ eisſſ-SL eorumctliliber quavis alicer judiñ
çandi 8L interpretan ii Faculcate SL auctorita
te , judicari 8L definiri debate; ac ex tunc ſi.
ſecus ſuper his à quoquam quavis auctori
;arc P ſcientcr vel ignoranrer , attencari con~
tigctet , irritum BL inane , decrevit.
Non obſtan. _ Non obſtamibqs pix mem: Bonifacii
ïibus. PP. VIII , etiam prædcceſſoris noſtri , qu'à
cavebatur, ne quis extra ſuam civitarem ,
vel Diœccfim , niſi in certis exemptis cali'
bus, 8L illis ultra unam dieram à fine ſua:
ſſdiœccſis ad judicium evocaretur , ſeu nc
judiccs à Sede prædictâ depumti , extra ci
vitatem vel ciiœceſim in quiblïs deputati f0
renc , contra quoſctunque procedere præſu
merent; 8L dc-duabuS-dietis in Concilio gc
nerali cdizâ , dummodô non ultra tres ic
tas aliquis vigore earumdem iicterarum
tunc deſupcr conficiendarunl extrahcretur ,
8c quibuſvis aliis Apnſtolicis , ac in pro
vincialibus 8L Synorialibus Conciliis editis
generalibus vel (ctpecialibus conſtirutionibus
8C ordinationibus, ac quibuſvis juramcnñ
co, confirmationc Apoſtolicä , vel quâvis
ſirmitarc aliâ roboratis, ſtatutis , 8L conſuc
tudinibus , priviiegiis quoquc inrlultis , 8c
liztcris Apoſtolicis, quíbuſvis Regibus ,
DE ÎIHXSTOXRE Du PARAGUAY. 2-5;
Ducibus , — Comitibus , cæteriſque cujuſ- m
cumque dignitatis , qualitatis, 6c præemi- 5H30….
:Îentia: ac ordinis, etiam Mendicanrium ,. X111. ï'
8c conditionis exiſtentibus perſonis , in ge
nere vel in ſpe-cie , ac cum quibuſvis etiam
derogatoriarum dcrogatoriis, aliiſquc effi—
cacioribus 8c inſolitis clauſulis , irritanti
buſque , &c aiiis decretis quomodolibet
etiam iteraris vicibus conceffis , approba
tis , 8c innovatis 3 quibus Omnibus idem
Pius Prædeceſſor , etiam ſi pro illarum ſuſ—
ficienti derogatione , de illis eorumque to
tis tenoribus ſpecialis, ſpecifica , expreſſa,
8L individus. , ac de vcrbo ad verbum ,non
autem per clauſulas generales idem impor
tantes, mentio, ſeu quævis alia exprefflo
_ habenda, aut aliqua alia exquiſita forma ad
id ſervanda foret; tenores hujuſmodi, ac
ſi de verbo ad verbum , nihil ptnitus omiſ
ſo , 8c ſormâ in iilis tradiîrâ obſcrvarâ , in
ſerti ſorent, pro ſufficienter expreſſls ha
bens , illis alias in ſuo robore permanſu
ris, eâ vice duntaxar ſpecialiter 8c expreſſe
dcrogavit, cereriſque contrariis qui-bull
cumque.
Voluit inſuper idem Piusprædeccſſor , Fides habeïï
quod litterarum tune deſuper conficienda-îä" “afiÏml-Ë
rum \ranſlumptis , manu alicujus ſſNota-m'
:ii publici ſubſcriptis, ac ſigillo alicu
jus perſonæ in dignirare cccleſiaſticâ
conſtitutæ munitis , cadem prorſus fides
adhilder-:tur, ua: ipſis Originalibus litteris
adhibererur, i Forem exhibitaz vel Oſten
ſæ. Ne autem de abſolutione , indulto',
8L aliis præmiſſis , pro co quod ſuper
illisipſius Pii prædeceſſoris, ?jus ſuperves
2'54 Pixels' yu's-rirte;r~ri‘v’ts‘
m
BULLE on
niente obitu , litreræ conſcctæ non ſuerîrrtg
GREGOIRE valeat quomodolibet ha-,ſitari , ipſa que So
XIII. cietas illorum fruſttetur effectu , volumus ,ñ
8L ſimiliter Apoltolicâ auctoritatc dccerni
mus , quod indultum , v 8L alla ptæmiſſa pe
rinde à dicta die* VIII Kal. Junii, ſuum
ſortiantur effectum ,- ac ſi ſu et illis ipſius
Pii prædeceſſoris litterœ- con ectœ fniſſent ,
prout ſupetiûs enarratut; quèdque præſen
ces litteræk ad probandum plene abſolutio
nem, indultum, 8L_ alih præmiſſa ubíque
ſufficiant, nec ad id probationis alterius
adminiculum requiratnr. Nulli ergo Omni-
no hominurn liceat hanc paginam noſtræ
voluntatis 8c decreti infringere, vel ei ,ñ
anſu temerario , contraire. Si quis aùtem
liocattentare præſnmpſerit , indignationem
omnipotentisDei &obeatorum Petri 8L Pau
li Apoſtolorum ejus ſe noverit incurſnruin.
Datum Romæ apud S. Petrum ,v anno In-"
carnationis Dominicæ' milleſimo quingcn
teſimo ſeptuageſimo ſecundo. Octavo Kalſi
Ilmii, Pontificatns noſtri anno primoñ -
A.- QUiNT Aid..
DE ;JHÎSTOXRE DU PARAGUAY; 2.53'
DEOLARATION
SATISFACTO~IRE
DE
D. BERNARDIN DE CARDENAS; '
Evíque du Paraguay, pour la décharge
de ceux qui ont pr” les armes contre lc
Gouverneur Dom Sébaſtien de Léon.
cupiée 6' traduite flzr une copie légaltſëe.
ñ- —~
2€}. PIECES IUSTIFICATIYES
nion ipjb facto, al déclarés innocents ,‘
164.9.
manu_ que no acudieſſe a n'a~1~anc commis au
m; D…. B“. nueſtros ordenes z y cun délit. En foi de
and” , en eſtaconſideracion quoi, n'y étant pouſ
PW* U‘ D" dcvcn ſe: abſueltos , ſe' par aucun autre
:ÏŸLÆNÏSÏ como pecſonas que motif, que de dé
nds. no comeueron deli charger notre con
co por ſi. Y para Hue ſcience, nous certi
confíe , de nue r0 fions le fait tel que
motivo , por la no nous l'avons expoſé ,
ricia dicha , y por ce qui ne peut être
el deſcargo de nueſ révoqué en doute ,
tra conciencia , y no .la choſe étant
nororiérſié d'une
_publique
por otra cauſa algu
na, lo cercificamos dans cette Ville, Sc
aſſi por ſer verdad nous le ſignons de
infalible , publica’, notre main en pre'
notoria en eſta ſence de deux Te'
Ciudad , y lo firmañ moins , n'y aïant ac
mos de nueſtra mano tuellement ici, ni
ante dos teſtigos , Notaire , ni Ecrivain
por no aver Eſcriva roïal ou public, ni
no publico 'ui Real , Sécrecàirc pour con
ni Notario, ni Se tre-ſigner. Fait dans
cretario , para que cette ſainte Egliſe de
lo refrende , que es l'A ſſompcion, le ſep
ſeche en eſta Santa cicme dOctobre, ſur
Iglcſia de la Ciudad papier commun, fau
dela Aſſumpcion en te de papier timbre;
fiere dias del mes de 8c parceque j'ai ſigné
Octobre de mil y deux Actes de la pré
ſei ſcientos y quai-en ſente déclaration , je
ta y nueve, en eſte certifie qu'ils ſont
pape] comun Por fal ſemblables 8c que le
ta de ſellado. Y por ſuſdit Corps de Vil
qué: doy dos de un lc Peut shucoriſer de ~
DE UHÎSTOXEE DU PARAGUAY. 26;»
tenor , ſe ‘entienda l'un 8c de l'autre , 8: > 1649.
ſer el uno del otro de tous les deux pour DECLMM_
duplicado , y una ſe diſcuiper. Fait DE DoMBEr.
miſma coſa , con las comme ci-dcſſus. Je- NARDIN z
miſmas razones el ſus: Frere BERNAR- WV*** ‘A W'
uno que eſtàn eſcri- DIN , Evêque du Pa- :ÎÇRÏINÏSÏ
cas en cl otro, para raguay. Témoins , ¡Rm ‘
que el dicho Cabil- Manuel Enriquez de_
do ſe valga de am- Alarcon , Rodrigue
bos , è de cada uno de Roxas Aranda,
dellos en ſu defenſa. Antoine dc Ortega.
Fecha ur ſupra. Ie
ſus. Fray BERNARDXNO, Obiſpo del Pa
raguay. Teſtigos , Manuel Enriquez de
Alarcon , Rodrigo de Roxas Aranda ,ñ Au
tonio de Orte a.
En la Ciudad cCordoua en diez dias del mes -
de Margo de mil y ſeiſciencos y cinquenta '
años, yo el Capitan Juan Albarracin Pe.
teira , Eſcrivano publico, y de Cabildo ,
bienes de difuntos , y de la Real aduana de
Puerto ſeco deſta Ciudad, è ſu juriſdicion
por el Rey nueſtro Señor, fize (ſiacar eſte ‘
traflado de ſu ori inal , que eſta en la cau
ſa , cuyo titulo ize —: Cauſa , y ramo à
parte contra los Alcaldes , y Capicuiares deſ
ce año de_ mil y ſeiſcientos y quarenta y
nueve, deſta Ciudad dc la Aſſumpcion , en
la cauſa de conſervaruria contra cl ſeñor
muy Reverendo Obiſpo D. Fray Bernardi»
no de Cardenas , por aver coopcrado à IQS
agravios, è injurias hechas à la Compa
ñia de Jeſus , y ſus Religioſos; con que
,ſe corregió , y concerto , de pedimiento del
Padre Laureano Sobrino , de la Compañía
«de Jeſus, y Recto! dci Colegio d.‘ l?
264 PIECES IUSTIHCATIVES
________
ſumpcîon del Paraguay , que para ei efſiecto
1649." exhibîè, y bolviô a llevar a ſu poder. Doy
'DEcrAaMx
:DE DOM BEP. Fee. Y para que conſte , lo figno, y firmo
en eſte papel comun, à ſalſa del fallado , y î
rumor: ,
z-UUE LA DE~ averſe quitado el rubricado , fiendo tcſiigos
.CHARGE D E al corregir Chriſtoval Rodriguez , y Anto
IES Mmxs
ILES.
nio Sarmiento de Sotomayor. Tcſtimonio
de verdád , Juan Albarracín Pereira , Eſcri
vano Real , y de Cabildo.
COMPROBACION.
SENT ENCE
DU R. P. FIX-PIERRE NOLASCO,
nommé luge-Conſervateur pour les Re
ligieux de la Compagnie de ſcſi” 5 contre
D. F. Bernardin de Gardena.; , Evêque
du Paraguay.
i648;
y lcvantador de lasdi teur deſdites calm!!
chas calumiuias, y Li nies 8c libelles diffa
- SEN-TENC!belosvfamoſos , e 'm
du JUGE. matoires , avoir en
CONSEÃVA' curſo en las penas del couru les peines de
TEUn., . .. derecho , impueſtas droit impoſées con
y contra loi que pu— tre ceux qui publient
blican , y hazen pu ou ſont publier li
blicar Libelos , infa— belles infamatoires ,
matorios , y levantan ou qui emploient des
teſtimonios calum témoignages calom
nioſos g y porque ſon nieux z_ 8c parceque
capitales, y no de ces peines ſon: ca
centcs àla dignidad pitales 8c indécen
de unnObiſpo,
conſiiutamos las
en pena tes à la dignité d'un
Evêque , les com
_ de privacion de Oſi muons dans la pei
cio de la dicha di ne de privation de
ënidad, y de depo. ladite dignité, de dé
icion-yrecluſion en poſition &Pde clôture
un Monaſterio, c0 dans un Monaſtere ,
mo ſe 'diſpone por le ſuſpendons de dire
derechopo:
dan-los , en que le' la Meſſe juſqu'à ce
condæena-l
que le Siege apoſto
dog y le ſuſpende lique en ait autre
mos el dezir Miſa ment ordonné.
haſta tanto' que la
Sede Apolica otra
coſazordeiaè ymande.
--En quanto al 5° Quant à la cin
. cargo, en ue parecc quieme Charge , Oli
que c1 (ÜCÏIO Reve. il paroi: que ledit
rendu Obiſpo ha Révérend Evêque 2
dicho , y publicado dicfëe publié dans des
en Libelos famoſos , Libelles infamatoi
ſermones , cartas , res, Sel-mons, Ler
3m08 juiciales, l: in~ tres , Actes judiciai
rm fl-Irsrorna nu PMAOUÀŸ. 2-71
n ï' ____r_.n
formes , y en Varia; res , informations en I 549_
occaſionesz que los pluſieurs occaſions ,
Religioſos de la que les Religieux de w $1 NTENCB
JUGE_
Compañía de Jeſus , 13 GŒÛPŸÏZÜÊ ¿e 1°' CONSERVA
Mifioneros, .ſon He ſus, Mi xonnaires , ump...
rejes, que, en-ſcfiau ſont hérétiques , en
horrendas hercgias , ſeignent &horribles
y las cnſeñan a los héréſies, 8L les en<
Indios naturales de ſeigneur aux Indiens
eſtas Provinciagcon naturels de ces Pro
tra el nombre de vinces , contre le
Dios, y Generacion nom de Dieu , la gé
eterna del Verbo e nérazion éternelle du
terno, y pureza de' Verbe , 8L la pureté
la Virgen Sautiſi ma , de la Sainte Vierge ,
con palabras aſque avec des paroles ſa
roſas e indecenres . les 8c indécentes ,
arguyendo que los ſoutenant que, leſdits
'dichos Religioſos Religieux avaient
havian pueſto en el mis dans
chiſmſſe le Caté
&ct Prier-es en
Carheciſmo v Ora
eionescten la Lengua
la Langue dïlndiens
de los lndios, las les ſuſdites éréſics :
dichas Heregias: y 8c parcequ'il nous
por que nos conſta confie du contraire
al contrario por los par les Actes de la
autos de la cauſa, cauſe . nous décla
declaramos al dicho rons ledit Révérend
Rcverendo Obiſpo_ Evêque calomnia
por falſo calumnia teur , 8c que leſdits
dor, y que los di Religieux , comme
chos Religioſos; co Serviteurs de Dieu
mo ſiervos de Dios , 8c Ouvriers de la Vi
y Obreros de la viña gnc du Seigneunavcc
del Señor , y con el le deſir 8c la ſerveur
fervor y deſco , que z qu'ils .ont du ſalut
M iiij
2.72. PucEs mumu-nus
1 649. tienen de la ſalva des Ames , ¿c con.’
cion de las almas , y verſion des Infideles
w SENTENCI
MCI_ converſion de los In (a noi ils ont cra
CONSER’A_ fieles(en que ſe han vaill dans ces Pro
nou. ocupado en eſtas vinces de Parana 8c
Provincias del Para Uruguay , aux dé
na
ta ?leUrun? ua à- coſy
ſayngte pens de leur ſangêc
deleur vie), ont en
vida, han enſcñado, ſeigné 8c enſeignent
y enſeñan Doctrina une Doctrine Gâche
.Catholica , aprova li ue,a rouv &Pies
leqcatécîxîſmc e ar
dapor el Carechiſ
mo y Oraciones, que Prieres ui ſont tra
traduxo de la Lengua duites :le la Langue
Caſtellane, en la de Eſpagnole en celle
los Naturales cl Pa des Indiens, par lè
dre Fr. Luys de Bo Pere François-Louis
laños de la Seraphica de Bolaños du Sera
Ordcn de nueſtro phiquc Ordre de no
Padre
deſde SL
la Franciſco
fſiundacion, tre Pere S. François
depuis la Fondation
de eſta Ciudad e, y es de cette Ville, &que
la que rezan todas las c'eſt la même qu'en
Religiones , que cie ſeignenc les Reli—
nen Reducciones dc gieux, qui onc cles
Indios , y Curas Cle Réductions des In
rigos; por lo qual diens p.8:- les Cures
declaramos al dicho (écoliers. C'eſt pour
Reverendo Obiſpo quoi nous déclarons
por falſe calumnia ledit Révérend Evê
dor, y lo condena que pour calom
mos en las penas del niateur , 8c le con
Derecho , y abfolve damnons aux' peines
mos y damos por de droit; nous ab
libres de ella à los ſolvons EL déclarons
dichos Rcligioſos, innoccns leſdicslke.
m zfHxsromn DU PARAGUAY. 173
y mandamos, que ligîeux, 8c ordon —_————
1649.
en adelante ninguna nons qu'à l'avenir
perſona ſc atreva à aucune perſonne nc SENTENC!
JU”,
ſuſcicar , ni levantar ſoit aſſez hardie pour FINS! RTA*
ſemejantes calum ſUſCÎtCſdc ſemblables une..
nias , pena de eſcom calomnies ſous pei
munion maior lata: nes ¿’excommunica
S ententiæ, ipſb facto,
tion majeure lane
incurrerzda , demas ſèrztentiæ , ipſhfacto
de que ſera caſtigado mcurrerula , 8c au
riguroſamence por ſurplus , . qu'il ſera
levantado: de erro ,. .,
chant: tzgoureuſç- -
res . en dicho Catc ment comme ſaurcùc _
chîſmo y Oraciones, d'erreurs au ſujet deſ~
aora ſea por cſcríco , dits Cazéchiſme 8c
.acta de palabra, con. Prieres , - ſoir qu'il
que fe atajaràn mtx _l'ait fait par'é:rít.on
_chos eſcandalos , eſ -de paroles; .par cc
.pecialmente encre los moïen on arrêtera
.Naturalcs. beaucoup de ſcandal'
les , ſpécialement en
tre les Naturels du
Païs.
En quanto ‘a los Quant aux char
cargos 6,7, 8, 9, to, gcs '59 79 31 92 'og'
n, u., 13,7 i4, _”, l1,^ 1z8c14,o_u
ſobre que cl dlcbo 1l patou que ledit
I I A
_ Reverendo Obiſpo Reverend Eveque a.
dixo y publicó por dit publié? par
Libelos famoſos , in des Libelles, mfor
formes, autos juieia :naſiçns, Actes ju
les, varias calum dncxalregpluficurs ca
v nías , lomnſies , cémoignlañ
teſtimonios
ges aux contre es
falſos contra los Re
ligioſos dela Com Religieux de la Com
Pañia de Jefas, el pagnie de Ieſusfflom
M v
7-74 PIECES TUST-ÏFICATIVIS
que eonſta por elles me il conſte par Ac
y 16;”, por autos , _teſtimo tes , Témoignages 8c
SENTENcE nios , y Car-cas ſoy”, Lettres , laquelle dé
DU JUGE
CONSERVA
cuya detcxminacion » term-ination nous re
“IEUR remicîlnos al final, mettons à la fin , 8:
Y las penas condignas Iespeineàqtſils med
a- ellos. ‘ tent.
2-. En quamo alcar* -Quam àla charge
go.” en que parece, n; ., oû il paraît que
que el dicho Reve ledit Révérend Evê~
rendo Obiſpo publi que a ſouvent dir en
ñ cava; Ydezia en pu public, que les Re
_ -bliæco, que los Re]i~ ligieux de la Com»
Àgiofos dela Compa pagnie de Jeſus dc
ñîadeileſus de eſtas ces
ſoientProvinces Fai *
1m mctauvaië
Pmvinæïäs ‘ uſavan
mal del-ſigilo de lſſa uſage-du-!ſiecret de la
Confeſion , ſobre Confeffion , ſur quoi
:queproveyó autos, ilïpublia des Actes 5c
»york-as coſàs , como autres choſes , com
ſe refiere en el dicho me il paroît par la
ícargo; Y por ella dite Charge; 8c pour
condenamos al dîcho cela nous condam
Reverendo Obiſpo ;nóns ledit Révérend
Gcon las Denas dehfàñ ;EV êque 'aux peines
fion, ſegun ſe diſſi zdutalion ſuivant quŸil
pone por derecho, eſt' ordonné par le
y-por ſer indecentes droit , 8c pOur-être
"a ("u &ignidad , 'las indécenïes à ſa di
'comur-amos en priva gnité , nous les com
cion Je , Oſicio
gnidad y dí
haſta tanvro, muons en privation
cle ſon office 8c digni
quela Sede Apofioli té , juſqu'à ceque le
aotra coſa rove a, Siège apoſtolique Y
cmandè , a qu ien aic autrement pour
:xemieimos la declanañ -vu 8c 0Fd0DflC',.\ï
D!, \I-Hrsrornn DU PARAGUAY; TTS‘
tion de dichas _pc qui nous défcrons la e
SENTENCE
'DE DOM ANDRE' DE LEON
GARAVITO , Clzev. (le l'Ordre de Sain:
Jacques, Gouverneur G' Viſiteur du Pa—
raguay; contre ceux qui ont eu par; à
Feazzulſíon violente des feſait” de leur
C0 eg: de lïdſſbmption (1).
RETRACTATION
SKTISFACTOIRE
SENTENCE
'DE D. GABRIEL DE PERALTA,
ſuge- Conſervateur de la Compagnie de
.Ïefiu, 'contre le: Officier.: de guerre,
.Aladdin, ó- Régidors, qui ont ſui
vi le parti, ê' obéi aux ordres deFE
î -vëque du Paraguay , pour chaſſer le:
Religieux de ladite Compagnie de leur
leur College de lïíſſbmption.
PRONONCIATION.
L E T T R E
DE D. GABRIEL DE PERALTÃ,
Doïerz de la Cathédrale du Paraguay,
— Proviſeur 6' Vicaire
de Peñarrſſzrzdzz, général;duau'Conſeil
Preſident Comte
1 5; 3.
diter cette Compagnie , 8: que des vues
perſonnelles empêchoient de faire atten-_
LETTnE DE
D. GA ut. DE
tion a ce qui eſt du ſervice de Dieu &de
PIRALTA. celui de 5a Majeſté, ont voulu , il y a
déja pluſieurs années , rendre ſuſpecte la
fidelité de ces Religieux envers le Roi
notre Seigneur , que Dieu conſerve. Votre
Excellence en a déja eu quelque courtoiſ
ſance; mais celles que j'en ai, je les dois
aux occaſions fréquentes que j'ai eues de
traiter avec ces Peres pendant pluſieurs
mois que j'ai emploïés àviſiter les Egli~
ſes de cette Province. Or je proteſte que
je n'ai rien trouvé qui puiſſe donner le
moindre fondemenrä de tels ſoupçons en
matiere ſi grave. La maniere dont ces Re
ligieux ÿaſicſſquirrent des devoirs de leur
état, 8c rempliſſent les obligations du
miniſtere qui leûr eſt confié, au grand
roſit desdeAmes,
iiumieres qu'ils, ont
l'Evangile éclairées
devroit des
les avoir
Irlis a couvert d'un ſoupçon ſi infâme en
matiere criminelle : car enfin on ne peut
diſconvenit_ qu'ils n'aient conquis pour
Dieu 8c pour Sa Majeſté de ſi grandes
Provinces, ſans autres reſſources que la
pauvreté Evangélique, ſans autres armes
?ne le Crncifix; qu'ils n'aient' arboré ce
xgne adorablùde notre ſalut juſques ſur
les Montagnes voiſines du Breſil , d'où ils
ont c'te' contraints, il y a pluſieurs années ,,
de ſe retirer avec tous les Chrétiens qu'ils
y avoient réunis , pour les ſouſtraire au:
violences des Rebelles du Breſil, 8c de les
conduire dans les Provinces du Paſanaœ
de l'Uruguay. Là, depuis que Sa Majeſté.
fils rffl-Îrsxornz Du IŸAROMÏAŸJ ;XJ
leur a donné des armes 8c des munitions ~';6—~.—"‘
uïils ont augmentées des aumônes qui les V 53',
?ont ſubſiſter , ils ſe ſont fixés dans ces DLEÂIŸÔB:
Provinces , 8L ont ſi bien fait inſtruire leurs PIÏRÀLÏQR -
Néophytes de la maniere de ſe ſervir de
ces armes , que depuis ce tems-là ils n'ont
pas perdu un pouce de terre , mais ce n'a
pas été ſans qu'il en ait couté bien du ſang
aux Indiens 8c 'a leursPaſteurs , qui les_ ani
\ moient 8c qui les accompagnoient lorſqu'il
s'agiſſait de ſaire de nouvelles conquêtes
ſpirituelles, 8c de défendre leurs Terres.
Le Pere François Ximcnez, aujourd'hui
Recteur 'a Buenos Ayrès , s'eſt fort diſtin
gué dans ces occaſions. C'eſt un Homme
ſans reproche; 6c qui mérite qu'on prenne
confiance en lui. Je ſais néanmoins u’on à
voulu indiguement rendre ſuſpecte l'a fide
lité envers le Roi notre Seigneur.
Tai oui dire auſſi qu'on a délibéré d'in
troduire dans les Bourgades des ſuſdits
Peres, des Corrégidors pour y avoir le
gouvernement des Armées; or, ſuppoſé
tout ce que~j'ai rapporté Far des conuoiſ
ſances immédiates, conſtaté , comme il
eſt, on voit aiſément combien doit être
ſenſible cette marque de défiance à des
Miniſtres, dont une ſilongue expérience a
prouvé la fidélité. En effet , ſielle n'avoir
pas été àtoute épreuve, n'y a—t-ilpas tout
lieu de croire que ces Provinces auroienc
été cóſinquiſes par les Rebelles du Breſil ,qui
les ont ſi ſouvent attaquées 8c avec es
forcesſi conſiderablcs? Les Indiens les ont
cependant toujours battus , avec une va
leur qui n'a jamais été ternie par aucune
O iiij \
Z10 Prrcrs IUSTIFICATlVÎ-:s
15j z_ lâcheté , ni ipar. aucune infidélité , 8C les
LETTRE DE ont enfin obligés de s'éloigner. Ainſi, Mon
D_ GAM_ DE ſeigneur , je crois qu'il eſt de la prudence
ira-un que dans une affaire ſi importante on ne
faſte/aucune innovation , _au haſard de per
dre une ſécurité , qu'une 'ſi longue expé
rience doit ſaire regarder comme certaine,
en voulant faire un changement manifeſte
.ment dangereux , 8c qu'il-ne ſaut pas met
tre à une telle épreuve , une fidélité éprou
vée. Car enfin, que peut-on attendre de
ces Cſiorrégidors , ſi ce n'eſt des vexations,
que ces Peuples , qui ſont ſi ſupérieurs en
nombre , ne ſont ſipas naturellemencdhu
meur à ſouffrir ?ſ Et ſi nous ne pouvons .
contenir les Bourgades Indiennes qui ſont
beaucoup plus proches de nous, 8C ſous
les yeux de ce Gouvernement , 1 on n'a
pu y exécuter ce dont il s'agit par rapport
au gouvernement politique , comment
réuſſira-t-on- dans le militaire avec ceux
ci, qui n'ont jamais étéſiſoumis par la
force, 8c qui ſont ſi éloignés? Je crois
qu'il eſt plus que vraiſemblablequbn riſ
queroit de perdre ces Provinces, 8c par
une conſequence néceſſaire, celles-cimêj
mes dont il vaut mieux laiſſer ignorer les
forces, ſi on veut les faire reſpecter, que
de les éprouver avec danger de les Faire
mépriſer; car ſi on examine bien, 8C ſi
l'on ſait attention à. la ſupériorité du nom
bre de nos Ennemis, elles ne ſuffiroient
pascpour les aſſujettir, ni même pour
con erver nos propres frontieres , ſur
tout, ſi ces nouveaux Ennemis ſe conſé
déroient , comme il leur ſeroit aiſé de
DE rfHisrouu-z DU PARAGUAY. 32.1
faire , avec les Rebelles de Saint-Paul. 16
Ainſi , j'eſtime que cela mérite un nouvel ' 53'
examen , qui demande toute la capacité 8c Là??? ï_
toute la ſageſſe de votre Excellence, dorÆgRMJÀ_
je prie Dieu de conſerver lañ Perſonne pour
les beſoins de ces Roïaumes. A l'Aſſomp~
tion, ce 18 de Mai I653. Son très dévoué:
ſerviteur _85 Chapelain,
Le Licencié, Dom GABRII-IL
DE PERALTA.
ï)
LETTREçÃ
. ..y
DE DOM PEDRE BAYGORRIQ
Gouverneur de Buerzos-Ayrès , au Préñ»
fldent de FAudience Roïale des C lzarcas.
ct IL y aquelques jours que ïinſormai V. S., ——.—Ÿ—-—r
16;).
de bien des choſes; dont il eſt néceſſaire
LETTRE DE?
ñ queles Su érieurs aient connoiſſanceſtantn Prom-r
pour remédier au paſſé que pour prévenir nuzoux
ce qui pourroit arriver dans la ſuite; 8c
quoique dans ma précédente je lui aie ex
poſé a ſituation oti je me trouve par rap
port au Seigneur Evêque de cette Ville , 8c
'es meſures que je prends pour éviter une
rupture, je crains bien que ſon génie rur
bulent, 8c qui le porte à vouloir dominer
ſur le Tempbtel comme ſur le Spirituel
de cette Province , ne nſoccaſionne bien des
cha1% rins.
a indiqué un Synode ſiau 11. de Mars'
O' v
327. PrEcEs !USTXFXCATXVES
1655.
prochain; 8c quoique je ſiuuhaitaſſe qu'il'
ne le Üenne pas, parceque ſai découvert
DÏ-VHËÈKDE que ſon projet eſt de réunir toutes ſes for
BÂYGORRI_ contre les Religieux de la Compagnie
de Jeſus , 8c particulierement contre leurs
Réductions , ou Docttines du Parana 8c de
YUtuguay , d'où il entreprend de les tirer ,
pour mettre à leur place des Eccléſiaſtiquesz
mais comme je n'ai pu trouver aucune cé
dtfle de Sa Majeſté , ni aucune proviſion
de ]'Audier—1ce Roïale , qui !n'autoriſe à m'y*
oppoſer _, quoiqu’on diſe iei que l'Evêquç
ne peut tenir cette Aſſemblée , 8c ue la
loi naturelle nfapprenne qu'il eſt du eveic
d'un Gouverneur d'en-mâcher tout ce' qui:
peut troubler la tranquillité de ſa Provin
ce, 8c que je ne doive attendre de ce Syno
de que des troubles , non ſeulement par»
rapport au projet de l'Evêque ſur les Doc
trines qui ſont ſous la conduite des Peres
- dc la Compagnie, mais encore au ſujet des
' nouvelles impoſitions qu'il veut faire ſous
le nom de Décimes ,j'ai réſolu de le laiſſert
faire. _
' Je ſais d'ailleurs qu'il n'eſt pas Homme
à tenir compte des cédules St des provi
fions que les ſuſdits Religieux ont obtenues
du Roi en faveur de leurs Doctrines, 8c
qui défendent d'y rctien innover juſqu'à ce
que le Conſeil des Indes en ait autrement
ordonné; qu'il eſt réſolu de paſſer outre ,.
quoique la Chancellerie de cette Ville n'ap
prouve pas les changenwns quil veut
faire z qu'il emploiera même les excommu~
nicarions pour me forcer d'appui” ſes vio
lences: mais comme c'eſt l'intérêt qui le
7 't- v
DE L’ARCH. DE LA PLATA ,
à Dom !EAN BLASQUEZ DE
VALVËRDÉ , Gouverneur 6' Viſiteur
du Paraguay.
CEDULE ROIÂLE
, 'Adreſſèe à l'Archevêque de ,la Plata'.
LE ROI.
_FRERE BERNARDIN,
_Evêque du Paraguay.
nr L'HISTOIRE Du PARAGUAY. zz 9
SUITE DE LA LſiETTRE W55- '~
_—î——__
.EDIT DU GOÜVERNEÜR ,
notifie' au Provincial des ſéſuites.
IIIDIT DU GOUVERNEUR.
NOTIFICATION. 45'567
PXECES
DELTXAMEN
D A N s la ville de l'Aſſomprion , le _ DU _
trente 8: unieme d'Octobre I656 , moi, Cfflîîfflfflë"
Ecrivain du Roi, ai notifié l'Edit de l'autre Couſin"
part au Docteur Adrien Cornejo , Juge Ecſi
cléſiaſtique 8c Gouverneur Epiſcopal , par
lant à ſa perſonne , qui en a oui la lecture,
de quoi je donne acte ,
BALTHAZAR DE LOS REYES AYLLON.
REPONSE
î
DU PROVINCIAL)
DES .ÎESUITESù
I656.
Miffioncros Apoſtolicos haſta aora han
inſtrùido y enfeñado por el dicho Cathccif
MP1EcEs
‘MAME’, m0 a los dichos Naturales con mucho apro
,, U vcchamiento dellos . v
CATECHISMI Pero no han faltado morded-ores yla
¿"ARM"- dridos de ſurioſos canes contra algunas pa
labras de las dichas Oraciones y Carhecif
mo , dizíendo ſon hererîcales; que ſin ſer
Lenguaraces ſe atrevieron à caleficar !eme
rariamente lo que no entcndian, infor
mados de interpretes fimplesè ignorantes,
deſeoſos mas de dar guſta, que de acertar.
Y por aver ſido llamado, como natural
defia Ciudad de la Aſſumpcion , à la Junta
que ſc ha formado por orden del Señor
Doctor Dom Juan Blafquez de Valverde,
Oydor de la Real Audicncia de la Plata ,
Governador y Capiran General deſta Pro
vincia del Paraguay , por comiffion parri
cular del Illuſtriffinlo y Revercndiflimo
Señor Dom Alonſo Ocon , Arçobiſpo de
la Plata , para averiguar y* examinar (i las
quatro palabras, Tupà, Membirà, Tayrzz' y
Tuba' , que :ſtan en dichas Oraciones y
Cateciſnm ,’ ſcan hercricalcs , dixo por lo
que lc rocnva , como knguaraz que es,
y haver mamado eſta Lengua , y conferido
non una, fino muchas vezes en las Re
ducciooes y Doctrinas de ſu Religion, [a
ſignificacion dc dichas palabras, y ſiempre
las ha hallado puras y finccras , limpias y
fin ningun dolo, doblez y mal ſencîdo;
como ſe vera en la palabra Tupa‘, que
quiere dezir Dios, y no Demonio y Idole ,
ni l-Iechizero ;_ por que en la dicha Lengua
Guaraní el Demonio tiene ſu nombre , y
n‘: ¡‘Hrs-roms nu PARAGUAY. 369
los Indios le llaman Aña, , y. le llaman ---*
affi haſta aora y le llamaron ſiempre s al 1656'
hechizero llaman Paye' : ues como ſe PLN* $1
atrcvenjvintcrprctar mal ë Y uelve à dezir “nïxám”
que Ana , es Dernonio , y Paye', Hcchi- CATNHHM,
zero, y Tapa‘, Duos; que bien entendida Guóxmdx..
eſta palabra quiere
íiſnificacion Tupa‘ en ſu propria
decir y riguroſa
Padre univerſal y~ſſ ~
fin de todas las colas 5' por que Tuba' quiera
dczir Padre, y Pa' quiere dezir univezfizle,
è acabó , y Dios Nueſtro Señor ſe nombre
princípiam &finis , dc modo que por nin
gun camino nifignlficacion eſta palabra,
pueſta en el dicho Catcclfmo cs , ni puede
fer eſcrupuloſa, ni malſonante, ſino ſan
ta, buena, y fignificariva del Dios ver
dadcro, que con eſta palabra ban dado ‘a
’ conoccr los Predicadores à, los lndîos della
Tierra. _
Demas dello, como podran los Predica
doſes y Miffioncras Apoſtolicos cnſeñar à
ellos Indios recien convertidos los Miſte
rîos dc nucſtra Santa Fé ë en la Lengua Elba
ñola, ó en, Latina? Es forçoſo- que ſean
enſcñados y inſtruidos
Lengua Guaraní : y ſi en propio
_ dicfios idioma y
mordçdores-'ſſ
hallan por no limpias las palabras Tayſà y‘
Membirá, como ſupicron calumniar, y
defcaron enmendar como Lenguaraces Gua
ranies , por que adicionandó per heretica
les las dichas palabras, nO-“puſicron otras‘
en el dicho Catficcîſmo catholicas y lim
pías? No valè , dirán , que por corredad‘
de la Lengua. Tampoco vale, por que
vemos que en Lengua Latina, como -en
audita. Eſgañola el Eterno Padre llama:
. Qu
270 PIECES SUSTÎHCATÏVES '
Hijo a1 verbo : Filius meus e: tu .- y en
1656. Cacheciſmo Eſpañol dezimos Padre , Hijo,
P 1 E cE s y Effióiritu Santo. Y el caſado Hama à ſus
DE L'EXAMEN hijos con la miſma palabra , ſiendo ençzcn- s
DU
CATEcHxsME drados por obra de varqn: los Conſcſſo
OUALLA…. res llaman Hijos à 10s- que confieſſan;
con que una miſma palabra fignifica difeñ'
rentes generaciones , la Eterna del Verb,
y la Temporal. La Virgen Samiffima nueſ
tra Señora llamó Hijo à Nucſtro Señor
Jefa Chriſto, quando le halló entre los
Dïctorcs ; Fill', quid fecifli noblſisſic ? Y no
le engendró por obra dc varon, fino por
obra del Eſpiricu Santo. Aſſl cu la Lengua
Guaraní Tayrá quiere dezir Hijo,- lo miſ
mo , queen Latin Filius, fin que aya di
fcrcncia alguna. Eſto es evidente , por que
el Padre llama à ſu Hijo, que engendré
con virru ſçminal C/temyra', los Predica
dores en los Pulpizos dizenlo miſmo,
Cbetayrà. y no los han cngendrado pot
copula fomicaria : el viejo llama almoço
Clxctayrà : en ahijando mucho la caña del
maïz', dizen Abaziray; con que es viſto
que eſta palabra Chetayrá comprehende
genericamcute muchas eſpccics ñdc hijos,
de la miſma- fuerte que la palabra Filiu‘:
en Latín , y en» Romance , Hijo. Y dela
mifnm fuerte’ que en effas dos Lenguas no
ſe halla inconveniente, ni la ay cn que
llamamos à Chriſto Nueſkg Señor, Hijo
de la Virgen, è en Latín Filíu: [Wa-ice,
tampoco la ha (le aver en la Guaraní en
cſia palabra Tdyra', que ſignificalo miſmo
que en Latin filias, y en Romance Hijo."
-ïEn lo que mas aprietan los adicionado
ſites, DE
y enÎIHÎSTOXRE
lo que masDUmucſtran
PARAGUAY. ' 37,
ſu dañada --*-—--~
intencion , es en la Palabra Membiríi, que P1555
conintencion perver a , y como ma OS in- {Ec Es
terpreres, parten la palabra. ſeparando el DELEXSME"
Mem del bird, con que conſtruyen din- CATFDŒISML
bolicamcntc , diziendo quiere decir hijo GUAáAN¡_
-a de polucion , havido entre hombre ÿ mu—
ger, por que explican que acLuel Me es
Marido, y junto todo Membi quiere dezir
_ZŸÂÎÏJO de tal Marido
ſi de partidores. : ma]: entretenimiento
Pregunto la muger que
nunca fue caſada ,h ni jamas tuvo Marido ,
y llegó à tenerun Hijo ilcgirimo , como
lo llamará ,7 es ſucrça que diga Chemcmbi,
v por que affi habla la mugentorlo lo_ que
cs hijo, aunque no aya tenido mando :
luego pervcrſa es la ſignification , que le _
dan. Pruevaſc con el Lenguaje de los In
dios del Perú , que el varon llama à ſu
hijo Clzuri,y la mugcr no' \Îſa delle nom
bre, y [lama à ſu hijo Guagua; y en .ef
Catheciſmo dizcn Dios Yaya, Dios Cim
rí; yorclitiariaixiente el Eſpañol llama por
el Perú a qualquier Indio que topa , Ydya.
Y no obflantc elfo llaman al Eterno Pa
dre Dio: Yayd. En eſta_ Lengua Guaraní
el varon [lama al hijo Tayrà, yla muger
dize al hijo Cbememlbi, la tía al ſîabrino
llama
menor Chemembi
de edad, ,Czegrtcmbi
a vieja; àco? ua qqual
uiera:
claramente verá qualquiera de ediano
intendimiento , que eſtas dos palabras
Tayrá , Clzemembírà , ſon gexèeralclgficíoœ
ue fi nifica y declara muy ich 'a ia
gion, în ſolo natural, fino‘ del Eſpiritu ,
pues engcndramos para Dios a lqs que con-ë…
Q”
37 2. Pn-:cns IUSHPXCATIVES __
T vcrtimos y cnſeñamos: y no fuera razon
‘ que oyendo los Indios deſta Provincia ex
D‘; LEEÏAÏHN plicar à un Predicador el gozo que tuvo la
m, Virgen Nueſh-a Señora , quando hallô à
CATFCHISME Chriſto Señor Nucſtro encre los Doctoxes,
GUUAM. 'y ;fozoſa le diu‘) Fili, quidfêciſti nobisſic?
pa abras ſon de la Virgen 3 Predicandolasy
explicapdolas Predicador à cſtos en ſu Lengua
Guarani, !s fuel-ça lndios uſando que ſon
defla palabra C Itemembi , que correſponde N
aquella palabra Fill , BLC. Si no hablaſſc con '
eſta propiedad, ſcria irriſion dc los miſ—
mos lndios , y‘no haría fruto.
Y à me IPOarecc
fiderarſſan ue echarân
dichqo, todos los,dcqvcr
ue con
, ſi
eſtàn dcſnudos de paſſxon, y ven la pro
piedad delas palabras, que no ſon here
ticales: fino, buſqucn otras para dará
_entendu al recicn convertido quien es el
Padre , enſcñarles
fſſorzoſo e! Hijo , àelperſiñar
Eſpiritucn Santo. Es
ſu miſmo
Idioma; a qui en eſta Provincia del Para
guay, para que lo entienda , ſe ha dc dezí:
orçoſamcnte Tubà , Tayrá, EfiJíritu San
to, rera pipe, que quiere dezir en Eſpa~
ñol _: en el nombre del Padre ,_ y del Hija ,
y del E/jziritu Santo. Y a los Negros con
forme à ſu Cachcciſmo , les preguntamos
Zamlzí Saiz quien es Dios 2 Zambi Tala',
Zamb' ona , Zambi /jvinſizu Santo , per
ſona to , Zambí mari quidbo ; y vemos
que en eſta Lengua no es indccenre llamar
à Dios Zambi Tata‘ el Padre. y al Hijo
Zambi Maná, con que con eſto I0 enten
deràn , y dc otra manera ſe quedaran ayu~
nos de los Miſtcrios de nucſtra .Santa Fé y
.- -———-—————. _yñu-ñ, .,_
..._... ',7- .
\/
m: ¡Ellis-roma nu PARAGUAY. n;
Religion Chriſtîana: con que ſe echará
' dc ver que aſſxſtió Dios al V.P. Fray Luis
d e Bolanos
~ -
con particulares ~ -
auxilios, y le DEP LTXÁM"
I l c! !ï
dio aqueſte don, para que no erraſſc en m,
çoſa dc tanta’ importancia, como es la carrer-msm
ſalvacion de las almas; y ſi ſintiera lo con- GUAMM
trario, como varón crfecto que era ,à
la hora de la muerte (l; retratara : antes:
ella hora hizo Dios maravillas por ſu ficrvo.
Vilo por mis ojos , halle‘: me à ſu muette.
Con que pueden los Doctos atender a
eſtas explicaciones , que en eſte papel van,’
fin partir los vocablos, y ſin ſeparar la.
razones ; por que ſi en todas las Lenguas ,,
que uſamos, queremos partir palabras, y
truncar razones , las hablaremos poco ho
ncſtos y nada modeſtes. Si el Eſpañol di
vide cſta palabra Tabernáculo , no hablara
limpio , fino cſpeffiffimo ; partida ſerà,maſ
dicho que un Santo eſté' en lo, partido y
ſeparado del Tabcrnaculo.. Y en Latin de
cimos Summa: Ponufex , dirá Sum mu: ,.
_ſoy raton. Yaſſl ſupplice que atiendan los
Doctos à ello ,, con que las fignificacioncs
de las palabras ſon muy puras y limpias.
de las oraciones de la Lengua del Paraguay,
que, es affi , e] Santo Padre Fray Luis de.
Bolaños, mas dc treinta años antes que
los Rcligiófſios de la Compañía dc Jeſus
entraran en eſtas Provincias, enſeño con.
cxpreſſa orden del Synode que celebró el
Illuſtriſſimo Dom Fray Martin !gnacio de
Loyola , y d'eſpaces con particular orden y. _
mandato
ſ Sede del ,venerable
vacante Dean
deſire Obiſpado Cabildo
del Para,, ,
~ **ADM
DE L'HISTOIRE DU PARAGUAY. 381
~o»
PREMIERE SENTENCE
D E
DOM JEAN BLASQUEZ
DE VALVERDÉ,
a
;Mz PIECES msnncATrvns
SECONDE SENTENCE
D U M E S M E,
LISTE”
DES PIECES JUS TIFICATIVBS!
De ce Volume.
BUL LE de Grégoire Xlll, qui permet au!
Jéſuites de nommer un Juge-Conſervateur,
qui prononce au non-i du Saint Siège contre ceux
qui les ont vexés dans leurs biens &c dans leur
honneur. Gregarti decimi Tertii jàcultas confer
vdtoria , ée. î ‘-.
.tde.
h I
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_ ' . ~ ‘ . I
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