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Projet de Fin d’Etudes

INTRODUCTION GENERALE

P
our de répondre aux exigences du marché et garantir un produit marchant
à même de préserver au Groupe OCP sa place à la tête des exportateurs de
phosphate sous toutes ses formes, ce dernier se fixe comme objectif
permanent l’optimisation et l’amélioration continue de ses différents
secteurs d’activités.

La direction des exploitations minières de Gantour adhère pleinement à cette


politique et s’engage dans plusieurs démarches qui visent à améliorer les performances de
ses unités. Au niveau de la division Traitement, une importance particulière est accordée au
développement et au perfectionnement des procédés de traitement des phosphates.

Le procédé de traitement par lavage/flottation est au centre de cette démarche


d’amélioration. C’est dans cette perspective que s’inscrit le sujet de notre Projet de Fin
d’Etudes. En effet, notre travail consiste à modéliser le système de classification de la
laverie qui joue un rôle déterminant dans le procédé de lavage des phosphates, ceci dans
l’objectif de déterminer les conditions de marche optimales de la ligne de Lavage.

La première partie de notre travail est consacrée à une étude bibliographique


traitant des différents aspects de la classification par voie humide du phosphate et des
différents appareils utilisés. Cette étude constitue la base pour l’élaboration d’une série
d’essais menés sur la ligne de lavage.

La deuxième partie est dédiée à la modélisation du système de classification qui est


complétée par la modélisation de chacun des appareils de classification. Les résultats
expérimentaux seront confrontés à ceux prédits par les différents modèles afin d’en tirer
les conclusions et les recommandations adéquates.

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Projet de Fin d’Etudes

CADRE DU TRAVAIL

Le Projet Laverie Gantour a été réalisé dans le but d’enrichir les phosphates
pauvres issus de certains gisements de Youssoufia et Benguerir, par l’implantation d’une
usine comportant deux lignes de lavages auxquelles sont intégrées deux lignes de
flottation.

La laverie est un projet récent, le souci majeur est donc d'atteindre le point de
fonctionnement optimal de tous les appareils du circuit de lavage dans lequel le système de
classification constitue une étape clé. En effet, le rendement global du procédé de lavage
dépend de la qualité de classification des phosphates traités, d’où l’intérêt d’optimiser le
fonctionnement de ce système. Toutefois, plusieurs paramètres entrent en jeu dans
l’opération de classification en humide, le système est donc très difficile à opérer.

Ce système est conçu pour effectuer une coupure de 160 ou 180 microns. En effet,
le produit passe par un hydrocyclone qui coupe préalablement à 100 microns. Sa sousverse
subit une dilution avant d’alimenter tangentiellement un hydroclassificateur qui doit
assurer une coupure réglable de 160 ou 180 microns, selon la qualité du minerai traité ou
selon la teneur souhaitée.

Cette coupure est influencée par plusieurs paramètres à savoir la granulométrie


d’entrée, le débit de la pulpe, le débit de l’eau de séparation qui alimente
l’hydroclassificateur et le débit de l’eau de dilution. Lors de l’étude du système, le premier
problème qui se pose est la « quantification » du débit de dilution, car ce paramètre n’est
estimé que par le nombre de filets de la vanne qui permet le réglage du débit d’eau, notons
aussi que l’équilibre du système en question n’est pas facile à atteindre et demande une
grande attention de la part des opérateurs.

Ainsi, trouver la combinaison optimale de ces paramètres reste compliqué et


demande de nombreux essais. La modélisation de ce système est donc la solution la plus
appropriée. En effet, elle permet de fournir un outil mathématique permettant de
déterminer les paramètres de sortie en fonction des paramètres d’entrée.

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Projet de Fin d’Etudes
Cependant, vu le manque d’études et de modèles concernant l’hydroclassificateur,
celui-ci n’étant exploité que depuis une dizaine d’années, aussi la difficulté de caractériser
certains des paramètres d’entrée et de sortie de chaque appareil de classification et la
disponibilité d’un nombre d’essais déjà effectués, la modélisation statistique du système
étudié demeure la meilleure solution à choisir. Mais avant d’établir un modèle statistique,
une étude des données s’avère indispensable pour pouvoir ressortir les paramètres qui ont
plus d’influence sur la sortie du système de classification et leur faire subir une étude plus
poussée, qui consiste à développer les équations reliant les entrées aux sorties.

En vue de caractériser les conditions de marche optimales de chaque appareil de


classification, nous avons établis des modèles pour l’hydrocyclone et pour
l’hydroclassificateur. Pour le premier équipement, la littérature fournit un certain nombre
de modèles mathématiques, nous avons opté pour celui de Plitt car il prend en
considération les paramètres géométriques réels de l’appareil. Cependant, vu l’absence de
modèles pour l'hydroclassificateur, nous avons essayé de trouver un équipement dont le
fonctionnement lui est similaire. Notre choix a été porté sur l’hydrocyclone à injection
d’eau.

Afin de fournir un outil qui permettrait de simuler le fonctionnement du système de


classification, la programmation d’une application informatique s’avère nécessaire. Ceci
permettra de donner les conditions de marche optimales du système de classification.

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Projet de Fin d’Etudes

P R E M I È R E PA RT I E :

P R É S E N TAT I O N G É N É R A L E

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Projet de Fin d’Etudes

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Projet de Fin d’Etudes

CHAPITRE I. PRÉSENTATION DU GROUPE OCP

1. Groupe OCP en bref

Les phosphates marocains sont exploités dans le cadre d’un monopole d’État confié
à un établissement public créé en août 1920, l’Office Chérifien des Phosphates, devenu
Groupe OCP en 1975. Mais c’est au 1 ier mars 1921 que l’activité d’extraction et de
traitement démarre à Boujniba, dans la région de Khouribga.

Le Groupe OCP est le premier exportateur mondial de phosphate sous toutes ses
formes avec 30,7% de parts de marché en 2005. Il est par ailleurs le premier exportateur
mondial de phosphate brut et d'acide phosphorique avec, respectivement 43,5% et 47,2%
de parts de marché en 2005. Le Groupe OCP est également le troisième exportateur
mondial d'engrais solides avec une part de 9,5% du marché en 2005.

2. Activités du Groupe OCP


Le Groupe Office Chérifien des Phosphates (OCP) est spécialisé dans l’extraction,
la valorisation et la commercialisation de phosphate et de ses produits dérivés. Chaque
année, plus de 23 millions de tonnes de minerais sont extraites du sous-sol marocain qui
recèle les trois-quarts des réserves mondiales.

Principalement utilisé dans la fabrication des engrais, les phosphates proviennent


des gisements de Khouribga, Benguérir, Youssoufia et Boucraâ-Laâyoune. Selon les cas, le
minerai subit une ou plusieurs opérations de traitement (lavage/flottation, séchage,
calcination, flottation, enrichissement à sec…etc.). Une fois traité, il est exporté ou livré
aux industries chimiques du Groupe, à Jorf Lasfar ou à Safi, pour être transformé en
produits dérivés commercialisables : acide phosphorique de base, acide phosphorique
purifié, engrais solides.

Premier exportateur mondial de phosphate sous toutes ses formes, le Groupe OCP
écoule 95% de sa production en dehors des frontières nationales. Opérateur international, il
rayonne sur les cinq continents de la planète et réalise un chiffre d’affaires annuel de 1,5
milliard de dollars.

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Projet de Fin d’Etudes
Moteur de l’économie nationale, le Groupe OCP joue pleinement son rôle
d’entreprise citoyenne. Cette volonté se traduit par la promotion de nombreuses initiatives,
notamment en faveur du développement régional et de la création d’entreprises.

3. Organisation du Groupe OCP


L’organigramme du Groupe OCP se présente comme suit :

DIRECTEUR GENERAL & COMERCIAL

COMITE COMITE SECRETARIAT CAISSE


COMITE COMITE SECRETARIAT CAISSE
DES DU DIRECTEUR INTERNE DE
DES DU DIRECTEUR INTERNE DE
EXECUTIF DIRECTEURS GENERAL RETRAITE
EXECUTIF DIRECTEURS GENERAL RETRAITE

DIRECTION DES DIRECTION DIRECTION DIRECTION DES DIRECTION DES


DIRECTION DES
EXPLOITATIONS DIRECTION
D' EXPLOITATIONS DIRECTION
DE DIRECTION
INDUSTRIESDES DIRECTION
INDUSTRIESDES
EXPLOITATIONS
MINIERES DE D'MINIERES
EXPLOITATIONS
DE DE
PHOSBOUCRAA INDUSTRIES
CHIMIQUES DE INDUSTRIES
CHIMIQUES DE
MINIERES DE
KHORIBGA MINIERES DE
GANTOUR PHOSBOUCRAA CHIMIQUES
JORF LASFARDE CHIMIQUES
SAFI DE
KHORIBGA GANTOUR JORF LASFAR SAFI

DIRECTION DIRECTION DIRECTION DES DIRECTION DES


DIRECTION DIRECTION DIRECTION DIRECTION DES
PARTENARIATS FINANACIERE SYSTEMES DES APPROVISIONNEMENTS
PARTENARIATS
INTERNATIONAUX FINANACIERE SYSTEMES APPROVISIONNEMENTS
ET MARCHES
D’INFORMATIONS
INTERNATIONAUX D’INFORMATIONS ET MARCHES

DIRECTION DES DIRECTION DIRECTION DIRECTION DIRECTION DE LA


DIRECTION DES
RESSOURSES DIRECTION
COMMERCIALE DIRECTION
STRATEGIE ET DIRECTION
RECHERCHE ET DIRECTION
QUALITEDE LA
RESSOURSES
HUMAINES COMMERCIALE STRATEGIE ET
DEVELOPPEMENT INNOVATION ET
RECHERCHE QUALITE
HUMAINES DEVELOPPEMENT INNOVATION

CERPHOS FERTIMA IPSE MARPHOCEAN STAR SMESI SOTREG


CERPHOS FERTIMA IPSE MARPHOCEAN STAR SMESI SOTREG

Figure I.1. Organigramme du Groupe OCP.

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Projet de Fin d’Etudes

4. Direction des exploitations minières de Gantour

La Direction des Exploitations Minières de GANTOUR a pour mission


l’extraction, le traitement et la livraison du phosphate à partir du gisement de GANTOUR.
Ce gisement s’étend sur 125 Km de l’Est à l’Ouest et sur 20 Km du Nord au Sud. Il couvre
une superficie de 2500 Km2. Il existe deux centres qui sont en exploitation : le centre de
YOUSSOUFIA (depuis 1939) et le centre de BENGUERIR (depuis 1980).

La Direction des exploitations minières de Gantour est structurée selon


l’organigramme suivant :

Direction des
Exploitations
Minières de Gantour
PMG

PMG/AD PMG/SM PMG/AG PMG/EA


PMG/P PMG/L (Etude et
(Achat) (Service (gestion
(Production) (Logistique) analyse)
médical) administrative)

PMG/PS PMG/PA PMG/PR PMG/PE


(Exploitation souterraine) (Gestion du personnel) (Production) (Exploitation découverte)

PMG/P/PR/C
PMG/PR/E PMG/PR/A PMG/PR/P PMG/PR/L PMG/PR/M PMG/PR/S
(Contrôle de
(Exploitation) (Amélioration) (Planning) (Laverie) (Matériel) (Sécurité)
gestion)

Figure I.2. Organigramme de la Direction des Exploitations Minières de Gantour.

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Projet de Fin d’Etudes

CHAPITRE II. LAVERIE GANTOUR

1. Présentation des unités de Youssoufia :

Les usines de traitement de Youssoufia permettent un premier traitement du


phosphate avant de l’acheminer vers les unités de transformation de Safi.

Il existe trois procédés de traitement du phosphate:

o Calcination
o Séchage
o Lavage et Flottation

Le but de ces traitements est de préparer un produit marchand qui répond aux
exigences qualité du client.

2. Description de l’unité Lavage/flottation

2.1. Généralités

La laverie est composée de :

- Deux lignes de lavage.


- Deux lignes de flottation intégrées aux lignes de lavage.

La capacité installée par ligne de traitement est de 1 400 000 t/an de phosphate sec
et marchand se répartissant comme suivant :

- Lavage : 1000000t/an de concentré de lavage sec et marchand.


- Flottation : 400000t/an de concentré de flottation sec et marchand.

L’alimentation de chaque ligne de traitement est fixée à 300 t/h de phosphate


compté sec.

2.2. Minerai à traiter

La laverie est conçue pour traiter par lavage et flottation les niveaux phosphatés
(phosphate clair) pauvres en P2O5 des zones minières de Youssoufia et de Benguerir.

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Projet de Fin d’Etudes
D’après les variations des analyses granulo-chimiques du phosphate claire de
Youssoufia et le phosphates de Benguerir, il apparaît que ces deux types de minerais
représentent une teneur en BPL faible ; elle varie de 54 à 57 % et représente une teneur
élevée en carbonates et silicates d’où la nécessité de les traiter par lavage complété d’une
flottation. Ces minerais se caractérisent aussi par :

- Minéraux en présence : Apatite, Calcite, Dolomite, Quartz, Argiles, Divers


Oxydes ;
- Densité réelle : 2,8 à 3 g/cm3 ;
- Densité apparente : 1,25 à 1,40 g/cm3 ;
- Abrasion : très abrasif ;

Voici un tableau qui donne les caractéristiques chimiques des produits bruts
inférieurs à 10 mm alimentant l’usine de traitement ainsi que celles du concentré global du
lavage et de la flottation :

Tableau I.1. Caractéristiques chimiques des produits bruts et du concentré.

Phosphate brut Concentré global


(lavage + flottation)
BPL en % 54 à 58 68,5 à 70,64

CO2 en % 7à9 5,36 à 6,22

SiO2 en % 9,7 à 12,5 2,02 à 3,75

MgO en % 1,0 à 1,7 0,43 à 0,49

Cd en ppm 14 à 20 7 à 10

2.3. Rendement de traitement

Les rendements poids en % par rapport au produit brut à l’alimentation sont fixés
comme suit :

 Rendement de lavage : 48 à 51 %
 Rendement de flottation : 14 à 16 %
 Rendement global : 62 à 67 %

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Projet de Fin d’Etudes
2.4. Le lavage

2.4.1. But du lavage

Le but du lavage est d’enrichir le minerai (basse teneur en (BPL) en éliminant les
tranches pauvres par simples coupures granulométries.

Ces opérations sont réalisées :

 Par criblage en humide pour éliminer la tranche grossière (3.15mm) ;

 Par cyclonage pour éliminer les fines particules ( 40m).

2.4.2. Chaîne de lavage

i) Flowsheet du lavage

Figure I.3. Flowsheet de la chaîne de lavage des phosphates.

BP
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BP BP BP BP
Projet de Fin d’Etudes
Les appareils utilisés au niveau de chaque ligne de lavage sont :

- Trémie : de capacité égale à 100 m3 .

- Débourbeur (SKAKO COMESSA) : c’est un tambour débourbeur type SF 30.90,


cylindrique, creux à axe horizontal. Il est constitué d’une virole équipée de 14
plaques releveuses permettant le malaxage, le délitage et la mise en pulpe, et de 14
palettes permettant l’avancement du produit dans le tambour. Il est entraîné par
quatre moteurs de puissance unitaire de 37 kW et 16 roues assurant une vitesse de
rotation de 8 tr/min. Sa capacité de solide varie de 300 à 370 t/h.

- Crible (EUROCLASS) : c’un crible vibrant incliné (10°) de surface est égale à
11,55 m2 et de maille 3,15mm.

- EHD : Hydrocyclone classificateur.

- HD : Hydroclassificateur.

- HE : Epaississeur de type SM350, constitué de 8 cyclones dont 2 en standby.

- BH : Batterie d’hydrocyclones de type SM280 constituée de 16 cyclones dont 2 en


standby.

- Décanteur : de type circulaire classique, de 122m de diamètre, cylindro-conique


peu profond, muni de raclettes fixées autour d’un axe, il donne par débordement un
liquide claire, et à sa base un dépôt boueux très concentré.

ii) Description du circuit de lavage

La laverie est alimentée par un brut émanant des différentes recettes repris par une
roue pelle jusqu'à une trémie tampon à l’aide d’un convoyeur à bande puis divisé en deux
lignes alimentant deux trémies, de capacité 100 tonnes chacune.

On va se contenter de faire la description pour une ligne.

Au niveau de la première ligne da lavage, le produit est extrait de la trémie par un


extracteur jusqu’au débourbeur.

 Débourbage

C’est la mise en pulpe du minerai (première phase de préparation au lavage). Il


s’agit d’un malaxage favorisant l’attrition entre particules et du nettoyage des surfaces des
graines de l’exogangue.

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Projet de Fin d’Etudes
Cette opération permet de mettre en suspension les agglomérats argileux et les
fines primaires qui seront séparées des phosphates ultérieurement.

Le produit passe ensuite par un crible de maille 3.15mm.

 Criblage

C'est l'opération de séparation volumétrique de la pulpe débourbée auparavant. Il


assure la coupure haute à la maille du crible 3.15 mm donnant ainsi deux produits :

- le refus : mis à terril ;

- Le passant : stocké dans un bac à pulpe BP1 avant d’être refoulé vers le circuit de
classification.

 Circuit de classification

Arrivé à ce stade de traitement, le produit va subir une classification


granulométrique assurée par :

- Hydrocyclone classificateur

Il assure une coupure préalable de 100m. Sa sousverse subit une dilution avant
d’alimenter tangentiellement l’hydroclassificateur HD.

- Hydrocyclassificateur

Il assure une coupure réglable de 160 ou 180m selon la qualité du minerai traité
ou selon la teneur demandée par le client. Sa sousverse va alimenter une batterie
d’hydrocyclones HE qui joue le rôle d’épaississeur et dont la sousverse constitue le
concentré de lavage et alimente les convoyeurs séparateurs. La surverse de
l’hydroclassificateur est stockée avec celle de l’hydro cyclone dans le bac à pulpe BP3.
Une pompe alimente la batterie de classification BH qui assure une coupure à 40m. La
surverse de cette batterie est acheminée vers le décanteur et sa sousverse est stockée dans
le bac à pulpe BP4 avant d’être acheminée vers l’unité de flottation.

 Séparateurs solide-liquide

Après épaississement, le phosphate lavé doit être essoré pour récupérer le


maximum d'eau avant son stockage. Pour se faire, on utilise trois convoyeurs séparateurs à
bande en parallèle et inclinés.

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Projet de Fin d’Etudes

Produit
Convoyeur séparateur

Eau récupérée

Figure I.4. Convoyeurs séparateurs.

 Stockage
Une aire est réservée au stockage du produit lavé qui subira un séjour pour assurer
l'opération d'égouttage et la récupération de l'eau vers la laverie.

 Décantation

La tranche inférieure à 40 µm, qui provient soit du lavage soit de la flottation,


alimente le décanteur. Pour accélérer la décantation des fines, on ajoute aux boues un
floculant (Sidupure, Fluogers) à un dosage de 35g/t. Le décanteur est muni d’un bras de
raclage qui permet de diriger les boues vers le centre du décanteur. Les boues épaissies
sont soutirées par l’ouverture de la vanne de purge et sont évacuées vers le canal des boues
qui diverse dans les digues d’épandage située à une distance de la laverie. Les eaux
clarifiées sont récupérées dans le bassin 4000 avant leur recyclage vers les chaînes de
lavage.

2.5. La flottation

Le but de la flottation est d’enrichir la tranche granulométrique 40-160μm de basse


teneur en BPL (56%) en procédant par une flottation inverse : elle consiste à déprimer
l’apatite et à faire flotter la gangue carbonatée ou silico-carbonatée par l'addition des
différents réactifs. Le concentré de flottation titre 70% en BPL.

Ce procédé est caractérisé par les étapes suivantes :

- Attrition en pulpe épaisse du minerai à traiter.


- Deschlammage par hydrocyclonage après attrition.
- Conditionnement du minerai deschlammé à l’aide des réactifs.
- Flottation simultanée des carbonates et silicates conduisant à un résidu de
flottation (concentré de phosphate).

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Projet de Fin d’Etudes
2.6. Les produits de traitement

2.6.1. Les concentrés

Les concentrés de lavage et de flottation, une fois égouttés sur les convoyeurs
séparateurs, peuvent :

 Soit être stockés séparément dans des stocks prévus à cet effet ;
 Soit être mélangés dans un même stock.

2.6.2. Les rejets

Les refus de criblage à 3,15 mm seront évacués par une série de convoyeurs à
bande vers la mise à terril. Les boues de lavage et d’attrition, ainsi que les rejets de la
flottation, constituées par les particules de dimensions inférieures à 40 microns, seront
évacués vers le décanteur pour y être épaissis, puis stockés dans des réservoirs d’épandage
avec récupération du maximum d’eau.

Les eaux récupérées seront recyclées dans le bassin prévu pour l’alimentation en
eau des lignes de lavage et de flottation.

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Projet de Fin d’Etudes

D E U X I È M E PA RT I E : E T U D E D U

S Y S T È M E D E C L A S S I F I C AT I O N

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Projet de Fin d’Etudes

CHAPITRE I. DESCRIPTION DU CIRCUIT DE


CLASSIFICATION

1. Introduction

Pour parvenir à établir un modèle du circuit de classification des phosphates de la


chaîne de lavage, une caractérisation de ses différentes composantes s’avère nécessaire.
Dans cette partie, nous allons nous intéresser à la description détaillée des deux appareils
qui constituent le système à savoir l’hydrocyclone et l’hydroclassificateur.

2. Généralités sur la classification

2.1. Introduction

La classification hydraulique en dimensions désigne l’ensemble des procédés


permettant de séparer les particules solides d’une suspension en milieu liquide en deux ou
plusieurs fractions de granularités différentes par la seule action d’un champ
d’accélération, gravitationnel ou centrifuge. Elle est largement utilisée au cours de la
plupart des processus de traitement des matières minérales et de leur mise en œuvre, soit
pour orienter des fractions granulométriques vers telle ou telle technologie de traitement,
soit pour assurer le respect de spécifications particulières relatives à la dimension des
produits. La classification peut également, comme dans le cas du traitement des
phosphates, constituer elle-même un processus de valorisation, le P 2O5 se trouvant souvent
concentré dans une tranche granulométrique déterminée.

Cette classification indirecte basée sur la sédimentation est régie par les lois du
mouvement des solides dans les liquides.

2.2. Mouvements des particules solides dans un fluide

Divers régimes d’écoulement du fluide autour du solide régissent les mouvements


des particules et leur opposent une résistance qui varie avec la vitesse relative du corps
solide par rapport au fluide. On définit ainsi (figure 1) :

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Projet de Fin d’Etudes
 Un régime laminaire ou régime de Stokes (1a), quand le mouvement relatif est
lent ; les filets liquides, immobiles au contact de la particule, sont animés d’une
vitesse croissante avec l’éloignement de la particule, chacun glisse sur les filets
voisins, freiné par les forces de viscosité qui interviennent seules dans la
résistance résultante ; cette dernière est proportionnelle à la vitesse relative du
corps par rapport au fluide et à la viscosité ;

 Un premier régime turbulent, le régime d’Allen (1b), où les lignes de courant


décollent du corps derrière lequel apparaissent des tourbillons qui restent
stationnaires par rapport à lui ; ce sillage, avec sa zone de fluide mort, reste en
moyenne immobile par rapport au solide ;

 Un deuxième régime turbulent, le régime de Newton (1c), où la vitesse relative


augmentant encore, le sillage est constitué d’une série de tourbillons libres qui
suivent le solide mais à une vitesse plus faible que la sienne ; leur mouvement
s’amortit d’autant plus rapide que le fluide est plus visqueux.

Figure I.1. Régimes d'écoulement d’un fluide

Dans le domaine des vitesses relatives de la classification, il est commode


d’exprimer la force de résistance R (ou traînée) sous la forme :

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Projet de Fin d’Etudes

(I.1)

Avec :

 Sps (m2): surface de la projection du solide dans un plan perpendiculaire à la

vitesse ; dans le cas où les particules sont assimilées à des sphères Sps = πd 2 / 4 ;

 ρf v2 / 2 (Pa): différence de pression s’exerçant entre l’avant et l’arrière du solide


(Avec ρf masse volumique du fluide) ;

 v (m/s): vitesse relative du solide par rapport au fluide ;

 C : coefficient de résistance, sans dimension, fonction de la dimension d du corps


solide, de ρf (kg/m3), de la viscosité du fluide μ (Pa.s) et de v.

La seule combinaison monôme sans dimension de ces quatre variables étant le


nombre de Reynolds Re qui intervient dans tous les problèmes d’écoulement de fluides :

(I.2)
On a donc finalement :

(I.3)

La fonction Φ donnant la valeur du coefficient de résistance C en fonction du


nombre de Reynolds dépend naturellement de la forme et de l’orientation du corps solide
considéré. Mais pour un solide de forme déterminée, l’expérience confirme que C ne
dépend que de Re.

Pour le régime de Stokes, Re ≤ 0,2. Pour une sphère, le coefficient C est égal à
24/Re et la formule de Stokes s’exprime par :

(I.4)

2.3. Notion d’équivalence et raison de sédimentation libre

Deux particules sont équivalentes si leurs vitesses limites de sédimentation libre dans
un même fluide sont égales.

19
Projet de Fin d’Etudes
On appelle raison de sédimentation libre le rapport supérieur à 1 des diamètres de
deux particules sphériques équivalentes :

(I.5)

Avec :
- ρf (kg/m3) : masse volumique du fluide ;

- ρs et ρ’s (kg/m3) : masse volumique des particules ;

- m = 0,5 pour l’écoulement de Stokes ;

- m = 1 pour l’écoulement de Newton.

Pour que le classement puisse se faire entre les deux familles de particules, il faut
que la raison de classement, c’est-à-dire le rapport des dimensions des grains les plus gros
aux grains les plus fins, soit au plus égale à la raison de sédimentation libre.

2.4. Influence de la forme

Toutes les formules sont établies pour des particules sphériques. Dans le cas
général, l’orientation des particules par rapport au mouvement du fluide influe sur le
coefficient de résistance.

L’indice de sphéricité défini par Wadell (Sphericity and roudness of rock particles.
1933) et Heywood (Uniform and nonuniform motion of particles in fluids.1962) comme le
rapport de la surface de la sphère ayant le même volume que le grain considéré So à la
surface du grain lui-même SG est de la forme :

(I.6)

Plus l’indice est petit, plus la vitesse limite de sédimentation diminue et s’écarte de
celle de la sphère de même masse.

2.5. Sédimentation gênée

Les conditions de sédimentation libre ne sont plus applicables dès que les
particules réagissent les unes sur les autres : c’est le cas dès que la distance entre particules
est inférieure à dix fois leur taille.

20
Projet de Fin d’Etudes
Dans la plupart des conditions pratiques, dès que la proportion en volume des
particules dépasse 1 %, les vitesses de sédimentation s’écartent notablement de celles de la
sédimentation libre. On se trouve alors dans des conditions dites de sédimentation gênée
ou entravée. Les praticiens, en fait, repoussent cette limite à 5 %.

Masliyah (Hindered settling in a multispecies particles system.1979) a, par


exemple, déterminé la vitesse limite de sédimentation d’une particule en suspension pour
un régime laminaire :

(I.7)

Avec fraction volumique de solides dans la suspension.

Richardson et Zaki Sedimentation and fluidisation.1954) ont montré que, pour une
granulométrie spécifique, la vitesse limite en sédimentation gênée peut être estimée à :

(I.8)

Avec Vlim représente la vitesse limite de sédimentation libre, n dépend du régime


d’écoulement.

3. Système de classification de la Laverie Gantour

3.1. Descriptif du circuit de classification


Alimentation

Surverse

Eau de dilution

Sousverse

Eau de séparation

Figure I.2. Le circuit de classification

21
Projet de Fin d’Etudes
Il s’agit d’un système de classification granulométrique en humide de minerai de
phosphate .L’alimentation en pulpe de phosphate se fait à partir d’un bac à pulpe. Le
produit passe par un hydrocyclone qui coupe préalablement à 100 microns. Sa sousverse
subit une dilution avant d’alimenter tangentiellement un hydroclassificateur qui doit
assurer une coupure réglable de 160 ou 180 micros selon la qualité du minerai traité ou
selon la teneur demandée par le client. On obtient deux flux :

 Une surverse de granulométrie inférieure à160/180µm dont la tranche comprise


entre 40 µm et 160/180µm va alimenter la flottation.

 Une sousverse de granulométrie supérieure à 160/180µm qui va être épaissie


pour constituer le concentré de lavage.

3.2. Description de l’hydrocyclone classificateur

3.2.1. Description technique

C’est un classificateur centrifuge statique de forme conique avec une partie


cylindrique où s’effectue l’injection tangentielle de la pulpe sous pression. Il a une sortie
tubulaire de surverse dans l’axe de sa partie cylindrique et une ouverture de sousverse à la
pointe du cône, l’hydrocyclone est conçu pour effectuer des coupures entre 80 et 100µm.

Les principales caractéristiques de l’hydrocyclone sont :

- Le tube d'alimentation de diamètre De = 350 mm (12") ;

- La partie cylindrique qui reçoit le tube d'alimentation, le diamètre de cette partie est
de Dc = 864 mm (14") ;

- La tubulure de surverse par où les particules fines sont évacuées, de diamètre


Dsr = 356 mm (14") ;

- La sousverse par où les particules grossières sont déchargées ; de diamètre


Ds =178mm (7") ;

- L’hauteur de la base du diaphragme au sommet de la buse de souverse, ou hauteur


de travail du cyclone, qui est de H = 2109 mm (83 1/16") ;

- L’apex, qui représente le sommet du cône, de diamètre Dapex = 87,5 mm (3 1/2").

22
Projet de Fin d’Etudes
Ces caractéristiques sont illustrées dans la figure suivante :

Figure I.3. Schéma de l'hydrocyclone classificateur

3.2.2. Principe de fonctionnement

L'hydrocyclone est un appareil de classification hydraulique. Il permet de séparer


les particules solides d'une pulpe en deux fractions de granularités différentes par l'action
de la force centrifuge.

En effet, la pulpe alimentant le cyclone est introduite tangentiellement dans la


chambre d’alimentation cylindrique, ce qui crée ainsi une force centrifuge plus importante
que la force due à la gravité. Cette force est plus importante pour les particules de densité
ou de taille plus importante. Le flux qui en résulte peut être schématisé par une spirale
descendante externe complétée par une spirale ascendante interne. La spirale externe dirige
les particules les plus grosses et les plus denses vers la sousverse, alors que la deuxième
spirale permet d’évacuer les grains les plus fins et les plus légers vers la surverse.

23
Projet de Fin d’Etudes

Figure I.4. Répartition des flux à l'intérieur de l'hydrocyclone

L’hydrocyclone peut fonctionner soit comme un classificateur, soit comme un


épaississeur. Dans le cas d’utilisation en classificateur, la spirale centrale ascendante est
traversée par une colonne d’air axiale. La décharge s’effectue sous la forme d’un
parapluie. En fonctionnement du type épaississeur, on entrave la sédimentation et la
décharge à la sousverse en réduisant l’apex. La colonne d’air disparaît et la décharge est
dite en boudin. La taille et la stabilité de cette colonne induisent les performances de la
classification. Le flux de pulpe est animé sous l’effet de forces décomposables dont les
vecteurs vitesse sont tangentiels, radiaux et verticaux. On note en outre une zone de
tourbillons dans la partie cylindrique et une possibilité d’un court-circuit au niveau du
diaphragme si la position de l’alimentation est mal conçue.

3.2.3. Paramètres agissants sur le fonctionnement d'un hydrocyclone

Les paramètres permettant d’agir sur la maille de coupure et l’efficacité de


séparation peuvent classés en deux catégories :

i) Paramètres de marche opérationnels

Ce sont des paramètres externes à l’hydrocyclone dont le changement affecte les


performances de séparation, ils sont donnés par :

24
Projet de Fin d’Etudes
- Le taux de solide de la pulpe à l’alimentation ;

- Le débit volumique de la pulpe alimentée ;

- La pression d'alimentation ;

- La masse volumique du solide ;

- La masse volumique du fluide (eau) ;

- La dimension et la forme des particules solides ;

- La viscosité du fluide (eau) ;

- Le nombre de cyclones en parallèle.

ii) Paramètres liés a l’hydrocyclone

Les paramètres de l'hydrocyclone sont les dimensions de chaque modèle de


cyclone. Généralement le diamètre d'entrée et le diamètre de diaphragme de sortie sont
fixés et on ne peut pas les faire varier pour modifier ou régler les points de coupe d'un
hydrocyclone.

Le diamètre de la buse reste généralement le paramètre le plus pratique à changer


pour modifier la coupure. Une fois qu'un hydrocyclone est installé, on peut jouer sur le
diamètre de la buse comme paramètre de réglage.

Le diamètre de la buse a un effet très important sur la densité de la sousverse. En


général, en diminuant le diamètre de la buse, on augmente la densité de la pulpe et on
augmente l'efficacité de triage. Cependant, on ne doit pas diminuer le diamètre de la buse
de manière trop importante pour ne pas avoir une surcharge au niveau de la buse et fausser
par la suite la classification. Une augmentation du diamètre de la buse apporte une
augmentation de la capacité de traitement et une diminution de la maille de séparation.

iii) Effet de diverses variables sur les paramètres des cyclones

 Une augmentation du diamètre du cyclone apporte :

- Une augmentation de la capacité de traitement ;

- Une augmentation de la maille de coupure ;

- Une amélioration de la qualité de la classification ;

25
Projet de Fin d’Etudes
 Une augmentation du diamètre du diaphragme apporte :

- Une augmentation de la capacité de traitement ;

- Une augmentation de la maille de coupure.

 Une augmentation du diamètre de l’apex apporte :

- Une augmentation de la capacité de traitement ;

- Une diminution de la maille de coupure.

 Une augmentation de l’ouverture de l’alimentation apporte :

- Une augmentation de la capacité de traitement ;

- Une augmentation de la maille de coupure ;

- Une détérioration de la qualité de la classification.

 Une augmentation de la hauteur libre du cyclone apporte :

- Une augmentation de la capacité de traitement ;

- Une diminution de la maille de coupure ;

- Une amélioration de la qualité de la classification.

 Une augmentation de la densité de pulpe de l’alimentation apporte :

- Une augmentation de la capacité de traitement ;

- Une augmentation de la maille de coupure.

3.2.4. Caractérisation du fonctionnement d'un hydrocyclone

Aucune opération industrielle ne produisant des résultats parfaits, la classification


par hydrocyclone est donc affectée par un certain nombre de facteurs. Le problème est de
déterminer la dimension de coupure du classificateur et d'avoir une idée sur la perfection
de la séparation.

i) Courbe de partage

On appelle courbe de partage d'un classificateur, la courbe obtenue en portant :

 En abscisse la dimension moyenne géométrique de la tranche sur échelle


logarithmique.

 En ordonnée la fraction en poids de l'alimentation qui passe dans la sousverse.

26
Projet de Fin d’Etudes
On peut également dire que la courbe de partage représente (en ordonnée) la
probabilité de passage dans la sousverse d'une particule de dimension d.

La courbe de partage expérimentale d’un séparateur se construit à partir des


analyses granulométriques d’échantillons prélevés à l’alimentation, au refus et au passant.

Si le classificateur fonctionnait de manière parfaite, réglé à la dimension do, toutes


les particules ayant une dimension inférieure à d o iraient à la surverse et toutes les
particules ayant une dimension supérieure à d o iraient à la sousverse. Pour une séparation
réelle, la courbe de partage a généralement la forme d'un S.

ii) Soutirage et courbe de partage corrigée

Dans les classificateurs industriels, il est inévitable qu'une certaine partie du fluide
porteur soit entraînée à la sousverse. Les particules très fines suivent l'eau et vont en partie
donc à la sousverse; le point sur la courbe de partage correspondant à la dimension zéro
correspondrait à la fraction de très fines particules alimentées se retrouvant à la sousverse,
ce qu'on appelle le soutirage S. Étant donné qu'il n'est pas possible d'évaluer cette fraction
de fines particules, puisque les instruments disponibles ne le permettent pas, on associe
cette ordonnée à l'origine avec la fraction de l'eau alimentée qui se retrouve à la sousverse,
appelée récupération d'eau à la sousverse Rf, qui elle, est facile à déterminer à partir des
valeurs de débit massique et de pourcentage en solides des trois flux de l'hydrocyclone
(alimentation, surverse et sousverse).

Figure I.5. Courbes de partage réelle et corrigée

27
Projet de Fin d’Etudes
iii) Maille de coupure

Appelée aussi le diamètre de coupure, elle correspond à l’abscisse du point


d’ordonnée 50% sur la courbe de partage. C’est la dimension de la tranche qui se sépare
équitablement entre le grenu et le fin, ou encore la dimension des grains qui ont autant de
chance d’aller dans les grenues que dans les fines.

iv) Ecart probable

C’est l'écart entre la courbe de partage réelle et la courbe idéale. Elle traduit la
netteté de la séparation que l’on appelle abusivement la pente de la courbe de partage. Plus
l’écart est minime meilleure sera la séparation.

d 75  d 25 (I.9)
EP 
2

On retrouve bien les conditions aux limites si d 75 = d25, Ep = 0 et la courbe de


partage est alors une droite verticale qui représente la classification parfaite.

v) Imperfection de coupure

Elle traduit la qualité de séparation. L’imperfection est bonne si sa valeur est


comprise entre 0,3 et 0,4.

EP (I.10)
E 
d 50
3.3. Description de l’hydroclassificateur Whirlsizer

3.3.1. Description technique

Le whirlsizer est défini comme étant un classificateur hydraulique centrifuge à


courant d’eau. Cet appareil se caractérise par une cuve cylindro-conique à axe vertical, la
pointe du cône étant tournée vers le bas et n’ayant qu’un rôle de concentrateur et
d’extracteur des fractions ayant sédimentées.

L’alimentation des produits se fait tangentiellement par une tuyauterie située au 1/3
supérieur de la partie cylindrique. A l’intérieur, l’appareil comporte une plaque perforée
avec orifices interchangeables, dont le centre est occupé par un cône plein inversé.

28
Projet de Fin d’Etudes
L’injection d’eau claire s’effectue également tangentiellement par tuyauterie sous la
plaque perforée. L’évacuation des particules fines et légères se fait par débordement par
une goulotte circulaire au sommet de la partie cylindrique. L’évacuation des particules
grenues et lourdes se fait à l’extrémité de la partie conique par un orifice de décharge.

Le whirlsizer utilisé à la Laverie Gantour, modèle 10.5-2V, comprend :

- Une cuve verticale de classement en tôle d’acier soudée et convenablement raidie


caoutchoutée ; l’épaisseur du caoutchouc est de 6 mm ;

- A l’intérieur, un cône caoutchouté, pointé en haut, fixé sur une plaque annuaire
caoutchoutée sur la partie supérieur sur laquelle sont disposés des orifices calibrés
interchangeables ;

- Une vanne Larox qui permet de décharger le produit après une coupure de l’air ;

- Une goulotte de débordement des fines particules ;

- Une conduite d’alimentation en pulpe de diamètre égal à 610 mm ;

- Une conduite d’alimentation en eau clair de diamètre égal à 250 mm ;

- Une vanne régulatrice avec un débitmètre pour le réglage du débit


d’alimentation en eau de l’hydroclassificateur ;

- Une pompe hydraulique à main pour le réglage de l’ouverture de l’apex

Figure I.6. Hydroclassificateur Whirlsizer

29
Projet de Fin d’Etudes
3.3.2. Principe de fonctionnement

L’alimentation tangentielle en pulpe de l’hydroclassificateur lui permet d’être


animé d’un mouvement tourbillonnaire permettant aux grosses particules de se diriger vers
les parois et aux fines de se rassembler à la partie centrale.

L’eau de séparation est introduite par le bas de la partie cylindrique de l’appareil à


travers une plaque de mise en vitesse, engendrant un courant d’eau ascendant de vitesse
contrôlée suivant la qualité de la séparation. Ainsi, les particules ayant une vitesse
terminale de chute inférieure à la vitesse du courant ascendant sont entraînées vers le haut
de l’appareil et sont évacuées par débordement (surverse), tandis que celles ayant une
vitesse terminale de chute supérieure à la vitesse du courant ascendant se déposent au fond
franchissant une grille à contre courant de l’eau de séparation (plaque de mise en vitesse).

Le bas de la partie conique du classificateur constitue une zone de compactage des


particules qui a pour fonction de réduire la teneur en eau de la sousverse à l’aide d’un apex
contrôlable par une pompe hydraulique à main.

Cet appareil peut être caractérisé par 5 zones principales de fonctionnement :

i) Zone 1 : zone d’alimentation

Une séparation initiale des solides en fonction de leur taille et de leur masse se
déroule dans cette zone due à l’effet tourbillonnant induit par l’alimentation tangentielle de
la pulpe. Les particules de taille et masse plus élevées sont entraînées par un mouvement
hélicoïdal vers la plaque de mise en vitesse, alors que les particules fines sont entraînées
vers le haut, par le courant ascensionnel d’eau.

ii) Zone 2 : zone de classification intermédiaire

Dans cette zone est installée un cône inversé plein. Ce cône crée un gradient de
vitesse qui permet aux particules fines qui auraient échappé à la première classification de
retourner dans le flux ascensionnel

iii) Zone 3 : zone de la plaque de mise en vitesse

La plaque de vitesse située dans cette zone est un composant essentiel pour créer
une sousverse exempte de produits fins. Les particules grenues et lourdes ayant traversé la
plaque perforée de mise en vitesse, sont mises en contact avec le courant ascensionnel
d’eau, créé par l’eau injectée tangentiellement. Les particules fines et légères qui auraient

30
Projet de Fin d’Etudes
pu atteindre cette zone sont reprises par le courant ascensionnel. Les particules grenues se
dirigent vers la zone de la sousverse.

iv) Zone 4 : zone de la surverse

C’est la zone de collecte des particules fines et légères, elle doit avoir un volume
suffisant de façon à ce que les particules présentes puissent être évacuées par débordement.

v) Zone 5 : zone de collecte des produits de la sousverse

Cette zone est physiquement séparée des autres zones de classification par la
plaque de mise en vitesse; ce caractère distinctif, par rapport aux autres classificateurs
hydrauliques, permet à cette zone de fonctionner indépendamment ; ainsi une variation de
la concentration en solides dans cette zone ou de la quantité de solides extraite n’a pas
d’influence sur la classification dans les autres zones.

1
4

2
3

Figure I.7. Zones de fonctionnement de l’hydroclassificateur Whirlsizer

31
Projet de Fin d’Etudes
L’hydroclassificateur a certains avantages qui font de lui l’appareil adéquat pour le
circuit :

* Il permet de traiter un grand tonnage de solides ;

* Il permet d’avoir une excellente séparation dont la valeur peut être ajustée
facilement en jouant sur le débit d’injection d’eau ;

* Il se caractérise par une très grande compacité, même pour des tonnages élevés.

3.3.2. Les paramètres agissants sur le fonctionnement de l’hydroclassificateur

L’hydroclassificateur est un appareil de classification granulométrique qui dépend


de plusieurs facteurs qui agissent sur la maille de séparation, à savoir :

i) Débit d’alimentation en eau

La maille de séparation est fonction des orifices de la plaque de mise en vitesse.


Cette vitesse ascendante est déterminée par le réglage du débit d’arrivée d’eau, des réglages
plus élevés du débit conduisent à des vitesses plus importantes qui augmentent la maille de
séparation. Une décharge de grenus excessivement diluée à la sousverse peut avoir des
effets indirects sur la maille de séparation en réduisant la quantité d’eau ascendante à
travers la plaque de mise en vitesses.

ii) Débit d’alimentation en pulpe

Le débit d’alimentation en pulpe reste raisonnablement stable. Une augmentation du


débit d’alimentation aura tendance à provoquer une augmentation des grenus au niveau de
la sousverse.

iii) Réglage de la vanne guillotine

Le Whirlsizer se caractérise par une action tourbillonnaire qui augmente


efficacement la surface et permet une meilleure répartition des particules pour une
séparation optimale. Cette action tourbillonnaire est assurée par une vanne guillotine
permettant un réglage de l’intensité tourbillonnaire et de la hauteur de l’alimentation. Cette
vanne est réglée à une ouverture de 40%, permettant une intensité tourbillonnaire
satisfaisante et une hauteur d’alimentation en pulpe de 1 mètre.

32
Projet de Fin d’Etudes
iv) Teneur en solides dans l’alimentation

L’augmentation sensible de la teneur en solides de la pulpe a tendance à provoquer


une séparation grossière mais à un degré moindre que celui de l’augmentation du débit de
l’alimentation en pulpe.

* Si la teneur en solide à l’alimentation augmente, la coupure diminue et on aura


des grains inférieurs à 160/180µm à la sousverse.

* Si la teneur en solide à l’alimentation diminue, la coupure augmente et on aura


des grains supérieurs à 160/180µm transportés vers la surverse.

33
Projet de Fin d’Etudes

CHAPITRE II. BILAN MATIERE

1. Introduction

L’analyse du produit traité, à la Laverie Gantour, au niveau de chaque maillon de la


ligne de lavage/flottation montre que le circuit de classification reste une étape clé dans la
détermination de la qualité des concentrés. En effet, son influence est très importante sur
les performances de la flottation ainsi que sur le rendement global de la chaîne de
traitement.

L’étude expérimentale visant à caractériser les différentes entrées et sorties du


système a fait l’objet d’essais effectués à l’échelle industrielle sur la ligne de lavage. Ces
essais consistent à varier le débit de séparation ainsi que le débit de dilution sans toutefois
nuire au fonctionnement de la ligne de traitement.

Nous avons prévu, durant ces essais, l’expérimentation de plusieurs points de


fonctionnements. Cependant, nous devions faire face à plusieurs contraintes. En effet, la
ligne de traitement connaissait un certain nombre d’arrêts obligatoires et programmés.
Aussi le laboratoire ne pouvait subvenir à un appel supplémentaire d’analyses. Il faut
également signaler la difficulté d’accès aux points d’échantillonnage et de prendre des
échantillons représentatifs. De ce fait, on était obligé de refaire des échantillons pour le
même point de fonctionnement.

2. Bilan matière du circuit de classification

2.1. Introduction

L’analyse des bilans permet de déterminer les différents flux


d’entrée et de sortie du système de classification et de chaque appareil de classification
(l’hydrocyclone et l’hydroclassificateur). En effet, le bilan de matière exprime la
conservation de la matière qui se traduit en régime permanent par l’égalité des flux entrant
et sortant en un point donné.

34
Projet de Fin d’Etudes
Dans notre cas, le bilan matière a pour objectif de réaliser une base de données
permettant de calibrer les modèles du circuit de classification, de l’hydrocyclone EHD et
de l’hydroclassificateur HD.

Le circuit de classification est schématisé comme suit :

Figure II.1. Schéma du circuit de classification

Les différentes variables du circuit de classification, de l’hydrocyclone et de


l’hydroclassificateur sont résumées dans le tableau suivant :

Tableau II.1. Les variables du circuit de classification

Entrées Sorties
 Débit d’alimentation (solide  Débit de sortie à la surverse
et eau) et à la sousverse (solide et eau)
Hydrocyclone
 Densité de la pulpe  Densité de la pulpe
 Granulométrie d’entrée  Granulométrie de sortie

 Débit de sousverse (solide et  Débit de sortie à la surverse


eau) et à la sousverse (solide et eau)
 Densité de la pulpe  Densité de la pulpe
Hydroclassificateur
 Granulométrie d’entrée  Granulométrie de sortie

35
Projet de Fin d’Etudes

 Débit de l’eau de dilution


 Débit de l’eau de séparation

 Débit d’alimentation (solide  Débit de sortie à la surverse


Système de
et eau) et à la sousverse (solide et eau)
 Densité de la pulpe  Densité de la pulpe
classification
 Granulométrie d’entrée  Taux de solide
 Débit de l’eau de dilution  Granulométrie de sortie
 Débit de l’eau de séparation

2.2. Principe du calcul du bilan

Le principe du calcul du bilan est basé sur la conservation en chaque nœud


des débits globaux et des débits partiels de chaque tranche granulométrique.

On considère l’appareil représenté dans la figure suivante :

QO

QA

QU

Figure II.2. Principe du calcul des bilans

Soient QA, QO, QU les flux respectivement d’alimentation, de surverse et de


sousverse de l’appareil.
(II.1)

36
Projet de Fin d’Etudes
Bilan global :
QA = QO + QU

Avec Q incluant :

- QP : Débit de pulpe ;

- QS : Débit solide ;

- QE : Débit d’eau ;

Connaissant les différents pourcentages poids des tranches granulométriques, des


taux de solide (à l’alimentation, à la surverse et à la sousverse) et du débit d’alimentation,
on peut déterminer les inconnues du système, à savoir :

- Débits de surverse (eau, solide) ;

- Débits de sousverse (eau, solide) ;

- Eau de dilution.

2.3. Les points d’échantillonnage

Les échantillons ont été pris dans les points suivants :

 Entrée de l’hydrocyclone (1)

 Sousverse de l’hydrocyclone (2)

 Sousverse de l’hydroclassificateur (3)

 Surverse de l’hydroclassificateur (4)

 Surverse de l’hydrocyclone (5)

 Surverse du système de classification (6)

37
Projet de Fin d’Etudes

Figure II.3 : Les différents points d’échantillonnage

Pour chaque échantillon nous avons mesuré :

 La teneur en BPL et en CO2, (laboratoire)

 Le taux de solide

 La concentration volumique

2.4. Résultats des analyses des échantillons

Les analyses granulométriques et chimiques des échantillons ont été


effectués à l’échelle du laboratoire. Les résultats de ces analyses sont présentés dans
l’annexe.

2.5. Calcul des bilans

2.5.1. Notation

QPi : débit de pulpe au point i en m3/h;

- QPA : Débit de pulpe d’alimentation ;

- QPO : Débit de pulpe à la surverse ;

- QPU : Débit de pulpe à la sousverse ;

QSi : débit solide au point i en t/h ;

38
Projet de Fin d’Etudes
- QSA : Débit solide d’alimentation ;

- QSO : Débit solide à la surverse ;

- QSU : Débit solide à la sousverse ;

QEi : débit eau au point i en m3/h ;

- QEA : Débit d’eau d’alimentation ;

- QEO : Débit d’eau à la surverse ;

- QEU : Débit d’eau à la sous-verse ;

ρPi : La masse volumique de la pulpe au point i en kg/ m3 ;

- ρA : La masse volumique de la pulpe à l’alimentation ;

- ρU : La masse volumique de la pulpe à la sousverse ;

- ρo : La masse volumique de la pulpe à la surverse ;

ρS : La masse volumique du solide en kg/ m3 ;

ti : Le pourcentage de solide en poids au point i en % ;

- tA : Le pourcentage de solide en poids à l’alimentation ;

- tU : Le pourcentage de solide en poids à la sousverse ;

- tO : Le pourcentage de solide en poids à la surverse ;

Cvi : Concentration volumique de la pulpe au point i en g/ l ;

- CvA : concentration volumique de la pulpe d’alimentation ;

- CvU : concentration volumique de la pulpe à la sousverse ;

- CvO : concentration volumique de la pulpe à la surverse ;

RP : Rendement poids en % ;

2.5.2. Bilan matière

Le bilan massique de solides donne:

Solides en A = Solides en O + Solides en U

QSA  QSU  QSO (II.2)

39
Projet de Fin d’Etudes
Le débit massique de solides dans chacun de ces flux est donné par:

- A l’alimentation :

QSA  QPA .  A . t A
(II.3)

Cette équation peut s’écrire sous la forme suivante :

QSA  QPA . Cv A (II.4)

Avec

Cv A   A . t A
(II.5)

- A la sousverse :

QSU  QSA . RP
(II.6)
- A la surverse :

En se référant à l’équation de conservation de matière (II.2), on écrit :

QSO  QSA  QSU (II.7)

2.5.3. Bilan eau

Le calcul du bilan eau peut être schématisé comme suit :

40
Projet de Fin d’Etudes

Figure II.4. Bilan eau du système de classification

Connaissant les débits massiques et le taux de solide des différents flux, on peut
déterminer les débits d’eau suivant la relation suivante :

QS i (II.8)
QEi  QPi 
S
- A l’alimentation :

QSA
QEA  QPA  (II.9)
S
- A la sousverse :

QSU (II.10)
QEU  QPU 
S
Avec

QSU
QPU  (II.11)
CvU
- A la surverse:

41
Projet de Fin d’Etudes

QSO
QEO  QPO  (II.12)
S
Avec

QSO (II.13)
QPO 
CvO

- Le calcul de l’eau de dilution:

L’équation donnant l’eau de dilution est :

Q DIL  QEU  QEO  QSEP  QEA (II.14)

Les résultas de l’analyse des bilans du système du circuit de classification, de


l’hydrocyclone EHD et de l’hydroclassificateur HD figurent dans les tableaux suivants :

42
Tableau II.2. Résultats de l’analyse des bilans au niveau du système de classification

43
Projet de Fin d’Etudes
Tableau II.3. Résultats de l’analyse des bilans au niveau de l’hydrocyclone

44
Projet de Fin d’Etudes
2.6.
Tableau II.4. Résultats de l’analyse des bilans au niveau de l’hydroclassificateur

Conclusion

45
Projet de Fin d’Etudes
Projet de Fin d’Etudes
L’étude descriptive du système de classification nous a renseigné sur les
caractéristiques de chacune de ses composantes ainsi que sur les points de prise
d’échantillons.

L’analyse des bilans nous a permis de caractériser les différents flux d’entrée et de
sortie de chaque équipement. Elle a aussi donné une idée sur le débit de dilution, paramètre
très important dans l’opération de classification, vu qu’il n’était pas possible de le mesurer.
En effet, ce paramètre était estimé par le nombre de filets de la vanne qui permet le réglage
du débit d’eau.

Voici un tableau qui donne les valeurs du débit de dilution en fonction du nombre
de filets.

Tableau II.5. Estimation du débit de dilution

Nombre de filets Débit de dilution (m3/h)


20 130
25 150
30 180

46
Projet de Fin d’Etudes

T R O I S I E M E PA RT I E :

MODELISATION DU SYSTEME DE
CLASSIFICATION

47
Projet de Fin d’Etudes
L’étude du comportement d’un procédé physique quelconque peut être effectuée de
deux manières :

 Expérimentalement, en réalisant un certain nombre d’expériences permettant de


visualiser son comportement dans différentes situations.

 Théoriquement, à partir d’un ensemble d’équations permettant de représenter le


fonctionnement du système.

Les équations qui représentent le système physique s’appellent un modèle. On


définit la modélisation comme étant la démarche qui permet, à partir de faits
expérimentaux, de construire un outil mathématique reliant les sorties d’un système à ses
entrées.

Le but de notre travail est de modéliser le système de classification en humide de la


laverie Gantour, qui, comme décrit précédemment, comprend un hydrocyclone et un
hydroclassificateur (le Whirlsizer). Cette modélisation a pour objectif de prévoir la
granulométrie de sortie du système en fonction des paramètres d’entrée.

L’étude du système en question a montré qu’il était difficile de caractériser avec


précision certains des paramètres d’entrée et de sortie de chaque appareil de classification.
Notons aussi l’absence de modèles et d’études approfondies concernant
l’hydroclassificateur. Nous avons donc opté pour une modélisation statistique qui sera
basée sur un ensemble d’essais déjà effectués au niveau du système. Ce travail sera
complété par la modélisation de chacun des équipements. Ceci permettrait de régler leurs
paramètres de marche.

48
Projet de Fin d’Etudes

CHAPITRE I. MODELISATION STATISTIQUE

1. Introduction

1.1. Généralités sur la modélisation statistique

L’étude Statistique a plusieurs objets : descriptif, exploratoire, décisionnel (tests),


ou modélisation selon que l’on cherche à représenter des structures de données, confirmer
ou expliciter un modèle théorique ou encore prévoir. Elle se limite donc à l’exposé des
méthodes dites paramétriques dans lesquelles interviennent des combinaisons linéaires des
variables dites explicatives. Celles-ci visent donc à l’estimation d’un nombre généralement
restreint de paramètres intervenant dans cette combinaison mais sans aborder les
techniques spécifiques à l’étude des séries chronologiques.

Dès qu’un phénomène, qu’il soit physique, biologique ou autre, est trop complexe
ou encore trop bruité pour accéder à une description analytique débouchant sur une
modélisation déterministe, un ensemble d’approches ont été élaborés afin d’en décrire au
mieux le comportement à partir d’une série d’observations. Historiquement, les statistiques
se sont beaucoup développées autour de ce type de problèmes et ont proposé des modèles
incorporant d’une part des variables explicatives et, d’autre part, une composante aléatoire
ou bruit. Il s’agit alors d’estimer les paramètres du modèle à partir des observations. Le
type des variables statistiques considérées différent selon l’espace dans lequel elles
prennent leurs valeurs. Elles peuvent être qualitatives à valeurs dans un ensemble de
cardinal fini ou quantitatives à valeurs réelles voire fonctionnelles.

1.2. Statistique et taille des données

Lorsque des hypothèses relatives au modèle et aux distributions sont vérifiées,


c’est-à-dire, le plus souvent, lorsque l’échantillon ou les résidus sont supposés suivre des
lois se mettant sous la forme d’une famille exponentielle (gaussienne, binomiale,
poisson...), les techniques statistiques de modélisation tirées du modèle linéaire général
sont optimales et, surtout dans le cas d’échantillons de taille restreinte, il semble difficile
de faire mieux.

Vu que les variables d’entrée et de sortie du système de classification que nous


voulons modéliser sont attachées, nous avons songé à faire une étude statistique des

49
Projet de Fin d’Etudes
données recueillies, relatives au système, pour essayer de trouver des corrélations et des
relations empiriques qui lient ces différents paramètres.

Mais avant d’essayer de trouver des corrélations entre les différents paramètres du
système, il faut commencer par un premier traitement des données de base. Nous avons
choisi comme méthode l’Analyse en composantes principales.

1.3. L’Analyse en Composantes Principales (ACP)

1.3.1. Principe de l’ACP

L'analyse en composantes principales (ACP) est une méthode statistique qui a pour
but de comprendre et de visualiser comment les effets de phénomènes a priori isolés se
combinent. Elle est utilisée pour la réduction de dimension.

On dispose d'un nuage de points, dans un espace de dimension élevée, dans lequel
on ne voit pas grand-chose. L'ACP va nous donner un sous-espace de dimension
raisonnable, tel que la projection sur ce sous-espace retienne le plus d'information possible,
i.e., tel que le nuage de points projetés soit le plus dispersé possible. Cela permet de
réduire la dimension du nuage de points.

Entre autre, l’Analyse en Composantes Principales est la recherche de p variables


dites principales qui sont des combinaisons linéaires des variables initiales de variance
maximale sous une contrainte d’orthogonalité.

1.3 .2. Réalisation de l'analyse en composantes principales

Le but de cette analyse est de trouver des axes orthogonaux (indépendants) qui ont
la propriété d'extraire le maximum de la variance projetée (ou inertie projetée) des
individus ou objets. Pour ce, on procède par :

 Calcul de la matrice des données centrées-réduites ;

 Calcul de la matrice des corrélations variables/variables ;

 Calcul de la matrice des vecteurs propres et du vecteur des valeurs propres ;

 Les vecteurs propres sont les coordonnées des nouveaux axes sur les anciennes
variables. Les valeurs sont proportionnelles à la variance associée à ces axes ;

 Calcul des coordonnées des individus sur les nouveaux axes ;

50
Projet de Fin d’Etudes
 Calcul des corrélations des variables avec les nouveaux axes.

1.3.3. Echantillon

On applique une ACP sur un ensemble de N variables aléatoires X1, …, XN connues


à partir d'un échantillon de K réalisations conjointes de ces variables.

Cet échantillon de ces N variables aléatoires peut être structuré dans une matrice M
à K lignes et N colonnes.

(I.1)

Chaque variable aléatoire Xn = (Xn,1, …, Xn, K)' a une moyenne et un écart type
σXn.

(I.2)

Elle peut être aussi réduite :

(I.3)

Remarque : Si on ne réduit pas le nuage, une variable à forte variance va « tirer » tout
l'effet de l'ACP à elle.

1.3.4. Calcul de corrélations

Une fois la matrice M transformée en ou , il suffit de la multiplier par sa


transposée pour obtenir:

- La matrice de variance-covariance des X1, …, XN si M n'est pas réduite ;

51
Projet de Fin d’Etudes
(I.4)

- La matrice de corrélation des X1, …, XN si M est réduite.

(I.5)

1.3.5. Interprétation des résultats

Les contributions des variables dans l’espace de pojection permettent d’identifier


les individus très influents pouvant déterminer à eux seuls l’orientation de certains axes ;
ces points sont vérifiés, caractérisés, puis éventuellement considérés comme
supplémentaires dans une autre analyse.

2. Etude statistique des données de base

2.1. Données de base

Le système à modéliser est, comme décrit précédemment, un système de


classification en humide du minerai de phosphate. Il se caractérise par les entrées et les
sorties suivantes :

Débit du brut
Coupure du
système
Granulométrie Système
d’entrée

Débit de de
dilution Granulométrie
classification de sortie
Débit de
séparation

Figure I.1. Caractérisation des entrées et sorties du système de classification.

Les données de base figurent dans l’annexe sous formes de courbes de partages et
de tableaux.

2.2. Résultats de l’analyse

52
Projet de Fin d’Etudes
2.2.1. Notation

- brut (t/h) : débit du brut ;


- dmoy (µm) : diamètre moyen des particules à l’entrée du système de classification ;
- dil (nombre de filets): débit de dilution ;
- sep (m3/h) : débit de séparation ;
- coup (µm) : diamètre de coupure du système de classification ;
- i (%): imperfection de la coupure du système de classification.

2.2.2. Statistiques simples

Voici un tableau présentant des données statistiques sur la base de données


recueillies :

Tableau I.1. Tableau des statistiques simples.

Variable Minimum Maximum Moyenne Ecart-type


brut 330,000 380,000 355,111 11,604
dmoy 101,000 187,000 136,689 19,852
dil 15,000 35,000 25,422 6,258
sep 130,000 420,000 302,667 66,140
coup 147,000 307,000 196,422 31,704
i 0,140 0,610 0,238 0,085

2.2.3. Matrice de corrélation

Tableau I.2. Matrice de corrélation.

Variables brut dmoy dil sep coup i


brut 1 0,385 0,436 -0,587 -0,523 -0,114
dmoy 0,385 1 -0,293 -0,250 -0,568 -0,537
dil 0,436 -0,293 1 -0,491 0,127 0,341
sep -0,587 -0,250 -0,491 1 0,425 -0,077
coup -0,523 -0,568 0,127 0,425 1 0,522
i -0,114 -0,537 0,341 -0,077 0,522 1

2.2.4. Valeurs propres

Tableau I.3. Tableau des valeurs propres.

53
Projet de Fin d’Etudes

F1 F2 F3 F4 F5 F6
Valeur propre 2,591 1,952 0,517 0,417 0,361 0,161
Variabilité (%) 43,181 32,541 8,618 6,957 6,024 2,678
% cumulé 43,181 75,722 84,340 91,297 97,322 100,000

Ainsi on parvient à trouver le sous-espace de dimension convenable, telle que la


projection sur ce sous-espace retienne le plus d'information possible. Dans notre cas c’est
un plan. La figure suivante montre les axes de ce plan de projection.

Figure I.2. Espace de projection.

2.2.5. Cercle de corrélation

Le résultat de l’analyse en composantes principales est le cercle de corrélation qui


prévoit si oui ou non il peut y avoir une corrélation linéaire entre les différentes variables.

54
Projet de Fin d’Etudes

Figure I.3. Cercle de corrélation.

D’après ce cercle de corrélation, on constate qu’il ne peut pas y avoir de


corrélations linéaires entre les différentes variables. En effet, pour dire que deux variables
sont corrélés linéairement, il faut que leurs représentations dans le cercle de corrélation
soient colinéaires. Hors, dans notre cas, en examinant les variables deux à deux, on
s’aperçoit qu’elles ne le sont pas.

2.2.6. Contributions des variables

L’ACP permet aussi de prédire la contribution (en %) de chacune des variables


dans les sous-espaces de projection. Ainsi, on peut examiner les variables dont le
pourcentage de contribution est élevé et leur faire subir une autre analyse.

Tableau I.4. Contribution des variables.

F1 F2 F3 F4 F5 F6
brut 0,217 10,562 2,049 14,648 33,167 17,413
dmoy 22,162 7,812 13,193 36,415 8,341 11,933
dil 22,306 40,704 24,493 2,109 5,985 26,493
sep 28,643 20,317 12,920 12,233 26,525 14,164
coup 15,128 19,029 0,056 34,126 13,532 22,067
i 11,544 1,577 47,290 0,468 12,451 7,930

55
Projet de Fin d’Etudes
Dans notre étude, nous avons pris en considération le plan constitué par les deux
axes F1 et F2 car c’est lui qui retient le plus d’information. Dans ce plan, ce sont le débit
de séparation, le débit de dilution et la coupure qui ont un grand pourcentage de
contribution. Donc nous allons faire une autre étude sur ces variables pour essayer de
trouver un modèle qui permettra de les lier.

3. Modèle du système de classification

3.1. Approche du modèle

Dans ce modèle on va essayer de trouver une fonction qui lie les paramètres de
sortie avec ceux de l’entrée. Dans notre cas, le système aura les entrées et les sorties
suivantes :

Débit de dilution

Débit de séparation Système Coupure du système


Alimentation :
- Débit de pulpe
- Taux de solide de
Courbe de partage
Sousverse :
Taux de solide
classification
Surverse :
Taux de solide

Figure I.4. Entrées et sorties du système de classification.

Soit une variable quantitative Y dite à expliquer (ou encore, réponse dépendante)
mise en relation avec p variables quantitatives X1,…,Xp dites explicatives (ou encore de
contrôle, indépendantes).

Les données proviennent de l’observation d’un échantillon statistique de taille n


(n > p+1) de IR(p+1).

56
Projet de Fin d’Etudes
Dans notre cas, la variable Y est la coupure du système de classification et la
variable X est le débit de séparation.

Dans cette situation, le modèle s’écrit sous la forme :

Y = β0 + β1 X 1 + β2 X 2 + · · · + βp X p + U (I.6)

Avec les hypothèses suivantes :

i. U est un terme d’erreur ;


ii. Le terme X est supposé déterministe (facteur contrôlé) ;
iii. Les paramètres inconnus β0, . . ., βp sont supposés constants.

3.2. Estimation

Conditionnellement à la connaissance des valeurs des X j, les paramètres inconnus


du modèle: le vecteur β et U, sont estimés par minimisation du critère des moindres carrés.

3.3. Résultats du modèle

3.3.1. Notation

- Coup (µm) : D50 ou maille de coupure calculée expérimentalement;

- Sep (m3/h) : débit de l’eau de séparation;

- Préd(coup) (µm) : D50 ou maille de coupure calculée par le modèle;

- i (%) : imperfection calculée expérimentalement ;

- Préd(i) : imperfection calculée par le modèle ;

- roA (g/cm3) : densité de la pulpe à l’alimentation ;

- roU (g/cm3): densité de la pulpe à la sousverse ;

- roO (g/cm3): densité de la pulpe à la surverse ;

- tauxA (%) : taux de solide à l’alimentation ;

- tauxU (%) : taux de solide à la sousverse ;

- tauxO (%) : taux de solide à la surverse ;

- CvA (g/cm3) : concentration volumique de la pulpe d’alimentation ;

- CvU (g/cm3) : concentration volumique de la pulpe à la sousverse ;

- CvO (g/cm3) : concentration volumique de la pulpe à la surverse ;

- m : acuité de séparation (elle représente la qualité de la séparation) ;

57
Projet de Fin d’Etudes
3.3.2 Relations du modèle

Un bilan massique donne:

QSA  QSU  QSO (I.7)

Les débits dans chacun des points est donné par:

- A l’alimentation :

QSA  QPA .  A . t A
(I.8)

Cette équation peut s’écrire sous la forme suivante :

QSA  QPA . Cv A (I.9)

Avec Cv A   A . t A
(I.10)

- A la sousverse :

QPA . RP (I.11)
QSU 
100
QSU (I.12)
QPU 
CvU
- A la surverse:

En se référant à l’équation de conservation de matière (I.7), on écrit :

QSO  QSA  QSU (I.13)

QSO
QPO  (I.14)
CvO
Pour les autres paramètres, on a :

s (I.15)
Rv 
1 s
Avec
(I.16)

58
Projet de Fin d’Etudes

QPU
s
QPO
(I.17)
m  K * Exp ( 1,58 * Rv ) / ( QPA 0 ,15
)

K = 8,21814.

Les équations relatives à la courbe de partage du système s’écrivent sous la forme :

(I.18)
Y  100 * ( 1  Exp (  0,6931 * ( d / coup ) m )
D25  coup * (  Ln ( 0,75) / 0,6931 )1/ m (I.19)

(I.20)
D75  coup * (  Ln ( 0,25) / 0,6931 )1/ m
I  ( D75  D25 ) / 2 * coup (I.21)

4. Application du modèle

4.1. Pour une dilution de 20

4.1.1 Diamètre de coupure

L’équation de la coupure prédite par le modèle est la suivante :

Coup = 2718,43726005525-28,365759075939*sep+0,101811813834564*sep2 -
1,17986798680016E-04*sep3

Le tableau suivant donne une comparaison entre la coupure prédite et la coupure


réelle mesurée expérimentalement :

sep coup Préd(coup) Ecart relatif


200,000 174,000 173,864 0,001
250,000 147,000 146,692 0,002
280,000 168,000 168,924 0,005
300,000 178,000 186,129 0,043

59
Projet de Fin d’Etudes
Tableau I.5. Comparaison des coupures pour une dilution de 20.

Soit l’hypothèse H0 : il n’y a pas de différence significative entre les résultats


obtenus et ceux prédits. On va tester la validité de cette hypothèse par le test de Student.

En se fixant comme niveau de confiance 95%, on trouve que l'écart entre les
valeurs mesurées et celles prédites par le modèle n'est pas significatif. En effet, t0
= 0,926 < T95%,3(table).

4.1.2. Imperfection de coupure

Tableau I.6. Comparaison des imperfections pour une dilution de 20.

sep i Préd(i) Ecart relatif


200,00 0,28 0,30 0,066
250,00 0,24 0,25 0,040
280,00 0,22 0,24 0,083
300,00 0,26 0,28 0,071

De même on va tester l’hypothèse qu’il n’y a pas de différence significative entre


les résultats obtenus et ceux prédits. En se fixant comme niveau de confiance 95%, on
trouve que l'écart entre les valeurs mesurées et celles prédites par le modèle n'est pas
significatif. En effet, t0 = 2,062 < T95%,3(table).

4.1.3. Courbe de partage

Voici une comparaison entre la courbe de partage prédite par le modèle et celle
donnée expérimentalement pour le premier essai. Le reste des courbes figure dans l’annexe

Tableau I.7. Distribution granulométrique de l’alimentation, de la sousverse et de la


surverse du système de classification pour une dilution de 20.

60
Projet de Fin d’Etudes

Alimentation Sousverse Surverse


Moy
Maille (µm) (%) (%) (%)
(di) (µm) 100,00 44,89 55,11
>3150 5612 0,40 2,36 0,00
2000 3 150 2 510 2,42 3,05 0,00
1 000 -- 2 000 1 414 4,15 3,73 0,00
800 -- 1 000 894 0,77 2,10 0,10
500 -- 800 632 3,36 5,70 0,20
400 -- 500 447 1,55 3,47 0,45
315 -- 400 355 4,90 9,36 0,30
250 -- 315 281 3,89 8,35 0,76
200 -- 250 224 10,56 17,76 3,66
160 -- 200 179 12,36 13,87 9,85
125 -- 160 141 23,60 19,75 27,82
80 -- 125 100 21,78 8,50 42,74
40 -- 80 57 8,12 1,50 10,20
<40 28 2,14 0,50 3,92

Tableau I.8. Partage du système de classification pour une dilution de 20.

Sous-
Alimenta- Surverse
Moy verse Partage Partage
tion (%) (%)
Maille (µm) (%) du
(di) réelle modèle
100,00 44,89 55,11
(µm)
>3150 5612 1,06 1,06 0,00 100 100
2000 3 150 2510 1,37 1,37 0,00 100 100
1000 - 2 000 1414 1,67 1,67 0,00 100 100
800 - 1 000 894 1,00 0,94 0,06 94 100
500 - 800 632 2,67 2,56 0,11 96 100
400 - 500 447 1,81 1,56 0,25 86 100
315 - 400 355 4,37 4,20 0,17 96 99
250 - 315 281 4,17 3,75 0,42 90 91
200 - 250 224 9,99 7,97 2,02 80 73
160 - 200 179 11,65 6,23 5,43 53 53
125 - 160 141 24,20 8,87 15,33 37 33
80 - 125 100 27,37 3,82 23,55 14 15
40 - 80 57 6,29 0,67 5,62 11 4
<40 28 2,38 0,22 2,16 9 1

61
Projet de Fin d’Etudes

Figure I.5. Courbe de partage du système de classification pour une dilution de 20.

4.2. Pour une dilution de 25

4.2.1 Diamètre de coupure

L’équation de la coupure prédite par le modèle est la suivante :

coup = 3666,71721560222 – 42,5765959453447 * sep + 0.168509631575538 * sep 2


– 2,16336633663534E-04 * sep 3

Le tableau suivant donne une comparaison entre la coupure prédite et la coupure


réelle mesurée expérimentalement :

Tableau I.9. Comparaison des coupures pour une dilution de 25.

sep coup Préd (coup) Ecart relatif


200,000 168,000 161,090 0,041
220,000 161,000 152,180 0,054
250,000 188 ,000 174,160 0,072
300,000 198,000 192,650 0,027

62
Projet de Fin d’Etudes

On va tester l’hypothèse qu’il n’y a pas de différence significative entre les


résultats obtenus et ceux prédits.

En se fixant comme niveau de confiance 95%, on trouve que l'écart entre les
valeurs mesurées et celles prédites par le modèle n'est pas significatif. En effet, t0
= 2,234 < T95%,3(table).

4.2.2. Imperfection de coupure

Tableau I.10. Comparaison des imperfections pour une dilution de 25.

63
Projet de Fin d’Etudes

sep i Préd(i) Ecart relatif


200,00 0,27 0,29 0,068

220,00 0,21 0,23 0,086

250,00 0,22 0,24 0,083

330,00 0,30 0,31 0,032


On va tester l’hypothèse qu’il n’y a pas de différence significative entre les
résultats obtenus et ceux prédits. En se fixant comme niveau de confiance 95%, on trouve
que l'écart entre les valeurs mesurées et celles prédites par le modèle n'est pas significatif.
En effet, t0 = 2,5 < T95%,3(table).

4.2.3. Courbe de partage

Voici une comparaison entre la courbe de partage prédite par le modèle et celle
donnée expérimentalement pour le premier essai. Le reste des courbes figure dans
l’annexe.

Tableau I.11. Distribution granulométrique de l’alimentation, de la sousverse et de la


surverse du système de classification pour une dilution de 25.

Alimentation Sousverse Surverse


Moy
Maille (µm) (%) (%) (%)
(di) (µm) 100,00 31,57 68,43
>3150 5612 0,32 1,54 0,00
2000 3 150 2 510 1,32 3,94 0,00
1 000 -- 2 000 1 414 2,13 6,52 0,00
800 -- 1 000 894 1,12 3,01 0,04
500 -- 800 632 3,72 9,72 0,17
400 -- 500 447 1,91 4,76 0,28
315 -- 400 355 6,56 10,55 1,12
250 -- 315 281 6,71 10,61 0,76
200 -- 250 224 12,85 15,18 4,45
160 -- 200 179 12,15 11,76 7,56
125 -- 160 141 18,35 12,75 12,89
80 -- 125 100 21,55 6,66 31,89
40 -- 80 57 6,72 1,68 15,96
<40 28 4,59 1,32 24,88

64
Projet de Fin d’Etudes

Tableau I.12. Partage du système de classification pour une dilution de 25.

65
Projet de Fin d’Etudes

Figure I.6. Courbe de partage du système de classification pour une dilution de 25.

4.3. Pour une dilution de 30

4.3.1. Diamètre de coupure

L’équation de la coupure prédite par le modèle est la suivante :

2
coup = 4760.33507823264 - 52.4958294478814 * sep + 0.193689224653987 * sep -
2.31790443615644E-04 * sep 3

Le tableau suivant donne une comparaison entre la coupure prédite et la coupure


réelle mesurée expérimentalement :

sep coup Préd(coup) Ecart relatif


200,000 163,000 154,000 0,055
280,000 159,000 158,474 0,003
300,000 206,000 185,274 0,100
310,000 179,000 194,893 0,081
330,000 199,000 199,614 0,003
Tableau I.13. Comparaison des coupures pour une dilution de 30.

66
Projet de Fin d’Etudes
On va tester l’hypothèse qu’il n’y a pas de différence significative entre les
résultats obtenus et ceux prédits.

En se fixant comme niveau de confiance 95%, on trouve que l'écart entre les
valeurs mesurées et celles prédites par le modèle n'est pas significatif. En effet, t0
= 0,429 < T95%,4(table).

4.3.2. Imperfection :

Tableau I.14. Comparaison des imperfections pour une dilution de 30.

sep i Préd(i) Ecart relatif


200,000 0,25 0,27 0,074
280,000 0,26 0,28 0,071
300,000 0,30 0,29 0,033
330,00 0,30 0,28 0,066
De même on va tester l’hypothèse qu’il n’y a pas de différence significative entre
les résultats obtenus et ceux prédits.

En se fixant comme niveau de confiance 95%, on trouve que l'écart entre les
valeurs mesurées et celles prédites par le modèle n'est pas significatif. En effet, t0
= 1,21 < T95%,3(table).

4.3.3. Courbe de partage :

Voici une comparaison entre la courbe de partage prédite par le modèle et celle
donnée expérimentalement pour le premier essai. Le reste des courbes figure dans
l’annexe.

Tableau I.15. Distribution granulométrique de l’alimentation, de la sousverse et de la


surverse du système pour une dilution de 30.

Alimentation Sousverse Surverse


Moy
Maille (µm) (%) (%) (%)
(di) (µm) 100,00 27,65 72,35
>3150 5612 0,25 1,69 0,00
2000 3 150 2 510 0,93 5,53 0,00
1 000 -- 2 000 1 414 2,24 12,07 0,01
800 -- 1 000 894 0,98 3,95 0,02

67
Projet de Fin d’Etudes

500 -- 800 632 2,65 10,55 0,12


400 -- 500 447 1,07 4,13 0,10
315 -- 400 355 2,44 7,88 0,43
250 -- 315 281 2,80 7,44 0,75
200 -- 250 224 4,68 13,62 3,01
160 -- 200 179 7,54 10,33 5,88
125 -- 160 141 14,42 12,36 17,37
80 -- 125 100 30,17 8,70 40,16
40 -- 80 57 10,45 1,41 11,65
<40 28 19,38 0,34 20,50

Tableau I.16. Partage du système de classification pour une dilution de 30.

Sous-
Alimenta- Surverse
Moy verse Partage Partage
tion (%) (%)
Maille (µm) (%) du
(di) réelle modèle
100,00 27,65 72,35
(µm)
>3150 5612 0,47 0,47 0,00 100 100
2000 3 150 2510 1,53 1,53 0,00 100 100
1000 - 2 000 1414 3,34 3,34 0,00 100 100
800 - 1 000 894 1,11 1,09 0,03 99 100
500 - 800 632 3,00 2,92 0,12 97 100
400 - 500 447 1,21 1,14 0,19 94 100
315 - 400 355 2,49 2,18 0,77 88 96
250 - 315 281 2,60 2,06 0,52 79 82
200 - 250 224 5,94 3,77 3,05 63 61
160 - 200 179 7,11 2,86 5,17 40 40
125 - 160 141 15,98 3,42 8,82 21 24
80 - 125 100 31,46 2,41 21,82 8 10
40 - 80 57 8,82 0,39 10,92 4 2
<40 28 14,93 0,09 17,03 1 0

68
Projet de Fin d’Etudes

Figure I.7. Courbe de partage du système de classification pour une dilution de 30.

5. Conclusions

Les équations du modèle statistique ont permis d’établir un abaque qui faciliterait
la détermination des paramètres de fonctionnement pour avoir une coupure donnée :

69
Projet de Fin d’Etudes
Figure I.8. Coupure du système de classification en fonction du débit de séparation et
du débit dilution.

L’analyse de cet abaque permet de dégager les conclusions suivantes :

- La maille de séparation augmente avec le débit de séparation jusqu’à une valeur


maximale où elle commence à diminuer. Ce qui montre qu’au-delà d’une certaine
limite, l’augmentation du débit de séparation nuit au fonctionnement de
l’hydroclassificateur.

- L’augmentation du débit de dilution engendre une diminution de la maille de


coupure. Toutefois, pour un débit de séparation important, le débit de dilution n’a
pas d’influence significative sur la maille de coupure.

En conclusion, la modélisation statistique du système de classification de la ligne


de lavage a donné des résultats satisfaisants. En effet l’écart moyen entre la coupure
prédite par le modèle et celle donnée expérimentalement est de 3,6 %. Ainsi, on peut dire
que le modèle statistique établi permet de prédire, avec un faible écart, la coupure réelle du
système en fonction du débit de séparation et du débit de dilution. Cependant, une base de
donnée plus grande permettrait d’inclure d’autres paramètres d’entrée à savoir le débit brut
et la granulométrie d’alimentation. Ceci rendrait le modèle plus représentatif.

Dans les chapitres suivants, nous allons élaborer des modèles pour l’hydrocyclone
et pour l’hydroclassificateur. Ce travail a pour but de compléter la modélisation statistique
du système en question et de donner un outil qui permettrait de régler les paramètres de
marche de chaque appareil de classification.

70
Projet de Fin d’Etudes

CHAPITRE II. MODELISATION DE


L’HYDROCLONE CLASSIFICATEUR

1. Introduction

De nombreux chercheurs ont étudié et proposé des formules permettant de calculer


les caractéristiques des cyclones et de modéliser leur fonctionnement. La plupart de ces
formules ont été déterminées empiriquement. Elles donnent la valeur de la maille de
coupure corrigée ou d50c, de la capacité de traitement ou débit d’alimentation et de la
perte de charge à travers le cyclone.

La maille de coupure varie en fonction de la géométrie du cyclone et des


caractéristiques de la pulpe. Pour un cyclone de diamètre donné, les constructeurs
fournissent des buses qui permettent de modifier les diamètres du vortex, de la sousverse et
de la hauteur (petits cyclones) pour adapter le cyclone au problème à résoudre.

La capacité de traitement d’un cyclone donné est limitée par sa géométrie et donc
par son diamètre Dc. Si ce diamètre est insuffisant pour le volume à traiter, on utilise
plusieurs cyclones en parallèle (batterie de cyclones). A l’inverse, si le volume à traiter est
trop faible, le cyclonage devient impossible. On peut cependant utiliser, s’ils existent, des
cyclones dont l’angle du cône est plus grand et qui, à coupure équivalente, ont des débits
inférieurs à ceux des cyclones classiques. Pour que la capacité de traitement soit
directement liée à la perte de charge Δp, on admet en général que celle-ci doit être
inférieure à 105 Pa. Dans les cyclones de moins de 100 mm de diamètre, la perte de charge
est plus importante et augmente lorsque celui-ci diminue.

2. Modèles de l’hydrocyclone classificateur

2.1. Notation

- Dsr (mm) : diamètre de la surverse;

- Dc (mm) : diamètre de la partie cylindrique ;

- De (mm) : diamètre du tube d'alimentation ;

- Ds (mm) : diamètre de la sousverse ;

71
Projet de Fin d’Etudes
- φ (%) : fraction volumique de solide dans la pulpe alimentant le cyclone;

- μ (Pa · s) : viscosité de la pulpe;

- ρs et ρl (g/cm3) masses volumiques respectives du solide et du liquide;

- Δ p (Pa) : perte de charge dans le cyclone ;

- h (mm): hauteur de la base du diaphragme au sommet de la buse de sousverse


(hauteur de travail du cyclone).

Dans ce qui suit, nous allons citer les modèles les plus connus et les plus utilisés
dans l’industrie.

2.2. Modèle de Plitt

L.R. Plitt et son équipe (Modelling the hydrocyclone classifier. 1980) ont développé
un modèle mathématique pour prédire la performance de cyclones à grand diamètre
opérant avec des pulpes épaisses. Le modèle considère quatre formules empiriques basées
sur des régressions multiples pour calculer:

2.2.1. Diamètre de coupure

(II .1)

d50c en µm.

Remarque :

Cette formule prend en compte toutes les variables caractérisant la géométrie du


cyclone et la viscosité par l’expre ssion : exp (0,063 φ).

2.2.2. Courbe de partage

(II.2)

Avec d et d50c en µm,

Représentée sur un diagramme Rosin-Rammler (abscisse bilogarithmique –


ordonnée logarithmique), cette fonction est une droite de pente m.

72
Projet de Fin d’Etudes
L’exposant m de cette équation peut être exprimé en fonction des conditions de
cyclonage par :

(II.3)

m : acuité de séparation (elle représente la qualité de la séparation) ;

- Le terme (Dc2/h) mesure le temps de séjour de la matière dans


l’hydrocyclone ;
- Le terme Rv est le rapport du débit volumique du solide dans la sousverse et le
débit volumique de l’alimentation.

2.2.3. Perte de charge dans le cyclone

(II.4)

2.2.4. Capacité de traitement

(II.5)

Q en m3/h.

2.3. Modèle de Mular et Jull

Leurs formules sont utilisées plus particulièrement dans les circuits de broyage
pour la détermination des cyclones Krebs (The The selection of cyclones classifiers, pumps
and pum boxes for grinding circuits.1980). Ce modèle permet de calculer :

2.3.1. Diamètre de coupure

(II.6)

Avec

(II.7)

exp(X) est une mesure indirecte de la viscosité de la pulpe.

73
Projet de Fin d’Etudes
Cette formule est applicable pour un cyclone standard dont la géométrie est
directement liée à la valeur de Dc. La maille de coupure varie en fonction de la géométrie
du cyclone et des caractéristiques de la pulpe.

2.3.2. Capacité de traitement

(II.8)

Dans notre cas, le choix a été fait sur le modèle de Plitt. Ce choix est justifié par le
fait que ce modèle tient en compte des paramètres géométriques réels de l’hydrocyclone.

3. Résultats du modèle de l’hydrocyclone

3.1. Détermination des paramètres du modèle de l’hydrocyclone

La connaissance des données expérimentales de marche constitue le principal


élément pour l’ajustement des modèles. Chaque modèle contient des paramètres décrivant
la géométrie de l’appareil ainsi que des paramètres opératoires liés au processus de
fonctionnement.

Les premiers paramètres sont obtenus par des mesures simples, par contre les
autres paramètres sont déterminés de telle sorte que la réponse de l’appareil simulé soit
ajustée à celle de l’appareil réel, en minimisant l’écart entre les valeurs calculées à partir
du modèle et les valeurs expérimentales.

3.2. Calibrage du modèle de l’hydrocyclone

Le modèle retenu est celui de Plitt. L’ajustement de ce modèle donne les résultats
suivants :

3.2.1. Diamètre de coupure

34.87688203  Exp(0.063  )
d50c  (II.9)
Q 0,45

Ce modèle a été calibré en tenant compte des valeurs des différents diamètres de
l’hydrocyclone utilisé à la laverie Gantour :

- Dsr = 356 mm (14") ;

74
Projet de Fin d’Etudes
- Dc = 864 mm (14") ;

- De = 350 mm (12") ;

- Ds =178 mm (7") ;

- h = 2109 mm (83 1/16");

3.2.2. Perte de charge dans le cyclone

P Q  xp   ) (II .10)

3.2.3. Courbe de partage de l’hydrocyclone

La courbe de partage corrigée est donnée par la formule suivante :


d (II.11)
Yc  100 (1 - Exp (-0, 691 ( ) m
))
d50c
Avec :
3.268067992  Exp (-1.58  Rv) (II.12)
m
Q 0,15

Pour déterminer Rv, un calcul des débits de solide à l’alimentation et à la sousverse


s’avère nécessaire.

i) Détermination de la valeur de Rv

On retrouve comme notations:

- Cva et Cvu (g/cm3) : concentrations volumiques de la pulpe respectivement à


l’alimentation et à la sousverse;

- Qsa et Qsu (t/h) : débits massiques du solide respectivement à l’alimentation et à


la sousverse;

- Qpa (m3/h) : débits massiques de pulpe à l’alimentation;

- Qea et Qeu (m3/h) : débits volumiques de l’eau respectivement à l’alimentation


et à la sousverse;

- Rp (%) : rendement poids de l’hydrocyclone.

Le débit solide à l’alimentation est donné en fonction de la concentration


volumique à l’entrée par la relation :

Qsa  Qpa  Cva (II.13)

75
Projet de Fin d’Etudes

On en conclut le débit solide à la sousverse :

Qsa  Rp
Qsu  (II.14)
100
Le débit de la pulpe à la sousverse est donné par :

Qsu
Qpu  (II.15)
Cvu

On obtient ainsi le soutirage S par la relation :

Qpu
S (II.16)
Qpa - Qpu

On en déduit enfin Rv par :

S
Rv  (II.17)
1 S
Afin de comparer les coupures obtenues par le biais du modèle avec les coupures
expérimentales, il est nécessaire de déduire la courbe de partage réelle à partir de la courbe
corrigée par la relation :

YC
Y 100 * (II.18)
1  Rf

Rf est déterminée à partir du calcul des débits d’eau.

ii) Détermination de la valeur de Rf

Le débit volumique de l’eau à l’entrée de l’hydrocyclone est déterminé à partir du


débit volumique de solide à l’entrée, qui est donné par :

Qsa
Qea  Qpa -
S (II.19)

Avec ρS : densité du solide (ρS = 2,8).

De même pour la sousverse nous avons :

Qsu
Qeu  Qpu - (II.20)
S

76
Projet de Fin d’Etudes

On en déduit le soutirage :
Qeu
Rf  (II.21)
Qea

Ainsi l’équation de la courbe réelle s’écrit sous la forme :


d (II.22)
Y  100  (1 - R f )  (1 - Exp (-0, 691  ( ) m ))  R f
d50c

Pour les autres paramètres de la courbe de partage, on a :

D25  d 50 * (  Ln ( 0,75) / 0,691 )1 / m (II.23)

D75  d 50 * (  Ln ( 0,25) / 0,691 )1/ m (II.24)

I  ( D75  D25 ) / 2 * d 50 (II.25)

En conclusion, le modèle établi pour l’hydrocyclone a pour entrées :

1. Le débit d’entrée de la pulpe en m3/h ;

2. Le taux de solide à l’entrée de l’hydrocyclone (en %) ;

3. Le taux de solide à la sousverse en % ;

4. Le rendement poids (en %) ;

Pour fournir les sorties suivantes :

1. La courbe de partage corrigée, ainsi que le diamètre de coupure corrigée ;

2. La courbe de partage réelle, ainsi que le diamètre de coupure réel ;

3. L’imperfection réelle de classification ;

4. La différence de pression ΔP.

Enfin, on va faire une comparaison entre les sorties prévues par le modèle et celles
données expérimentalement pour valider le modèle et en tirer des conclusion.

77
Projet de Fin d’Etudes

4. Comparaison entre les résultats

4.1. Diamètre de coupure

Tableau II.1. Comparaison des coupures réelles et prévues par le modèle.

d 50
ESSAIS Ecart relatif
réel Prévu par le modèle
ESSAI 2 137 149 0,080
ESSAI 3 119 133 0,105
ESSAI 4 123 134 0,082
ESSAI 5 149 153 0,026

On va tester l’hypothèse qu’il n’y a pas de différence significative entre les


résultats obtenus et ceux prédits. En se fixant comme niveau de confiance 95%, on
trouve que l'écart entre les valeurs mesurées et celles prédites par le modèle n'est pas
significatif. En effet, t0 = 2, 363 < T95%,4(table).

4.2. Imperfection de coupure

Tableau II.2. Comparaison des imperfections réelles et prévues par le modèle.

I
ESSAIS Ecart
réelle du modèle

ESSAI 2 0,43 0,48 0,104


ESSAI 3 0,47 0,52 0,096
ESSAI 4 0,43 0,39 0,093

De même on va tester l’hypothèse qu’il n’y a pas de différence significative entre


les résultats obtenus et ceux prédits. En se fixant comme niveau de confiance 95%, on
trouve que l'écart entre les valeurs mesurées et celles prédites par le modèle n'est pas
significatif. En effet, t0 = 1,544 < T95%,2 (table).

78
Projet de Fin d’Etudes

4.3. Courbe de partage

Voici une comparaison entre la courbe de partage prédite par le modèle et celle
donnée expérimentalement pour le premier essai. Le reste des courbes figure dans
l’annexe.

Tableau II.3. Distribution granulométrique de l’alimentation, de la sousverse et de la


surverse de l’hydrocyclone classificateur.

Alimentation Sousverse Surverse


Moy
Maille (µm) (%) (%) (%)
(di) (µm) 100,00 52,01 47,99
>3150 5612 1,45 2,23 0,00
2000 3 150 2 510 3,62 4,8 0,00
1 000 -- 2 000 1 414 6,89 6,67 0,00
800 -- 1 000 894 2,25 3,1 0,03
500 -- 800 632 6,25 6,53 0,19
400 -- 500 447 2,99 4,41 0,18
315 -- 400 355 6,61 8,03 0,72
250 -- 315 281 10,27 8,34 1,25
200 -- 250 224 12,17 13,06 3,21
160 -- 200 179 9,00 10,52 6,2
125 -- 160 141 16,14 15,11 15,09
80 -- 125 100 15,87 12,56 34,21
40 -- 80 57 3,95 2,91 14,48
<40 28 2,54 1,73 24,44

79
Projet de Fin d’Etudes

Tableau II.4. Partage de l’hydrocyclone classificateur.

80
Projet de Fin d’Etudes
Figure II.1. Courbe de partage de l’hydrocyclone classificateur.

5. Conclusion

La comparaison entre les résultats expérimentaux et ceux prévus par le modèle de


l’hydrocyclone a montré que :

- La coupure de l’appareil prévue par le modèle colle parfaitement ave celle


calculée expérimentalement (à l’exception de quelques essais), avec un écart
moyen de 7 %. Ce qui montre que le modèle parvient parfaitement à prévoir la
coupure de l’hydrocyclone connaissant les différentes entrées citées auparavant.

- L’imperfection prévue par le modèle est assez différente de celle calculée


expérimentalement. En effet, l’écart moyen entre les valeurs de cette
caractéristique de la courbe de partage est de 10%. Toutefois, cet écart n’a pas
d’influence sur la validité du modèle puisque la fonction principale de
l’hydrocyclone est d’alléger la charge à l’hydroclassificateur en éliminant la
tranche granulométrique inférieure à 100 µm et donc aucune importance n’a été
accordée à l’imperfection de coupure.

En conclusion, on peut dire que le modèle de l’hydrocyclone donne des résultats


satisfaisants concernant la coupure de l’appareil.

81
Projet de Fin d’Etudes

CHAPITRE III. MODELISATION DE


L’HYDROCLASSIFICATEUR

1. Introduction

L’hydroclassificateur Whirlsizer est un classificateur hydraulique centrifuge à


courant d’eau ascendant assez particulier. Sa particularité réside dans deux aspects :

- L’alimentation tangentielle de la pulpe crée un mouvement tourbillonnaire qui


permet une pré-classification des particules.

- L’introduction de l’eau de séparation par le bas de la partie cylindrique permet de


contrôler le diamètre de coupure en jouant sur le débit d’arrivée d’eau.

Ainsi, on ne peut pas appliquer les modèles classiques des hydrocyclones sur notre
appareil, car ceux-ci ne prennent pas en considération l’eau de séparation injectée par le
bas de ce dernier.

Mais contrairement aux hydrocyclones, aucune étude n’a encore été faite
concernant ce type de classificateurs, et donc la littérature n’offre aucun modèle qui
permettrait de prédire le comportement de celui-ci.

Afin de modéliser le Whirlsizer, nous avons essayé de trouver une similarité avec
un appareil dont on connaît les modèles. Notre choix a été fait sur le cyclone à injection
d’eau, qui a une certaine similarité résidant dans les points suivants :

- L’alimentation tangentielle de la pulpe ;

- L’injection de l’eau par le bas du cyclone ;

Les équations établies pour ce cyclone ont été faites sur la base d’essais permettant
de prévoir l’effet des différents paramètres sur son fonctionnement, et surtout sur la
coupure.

82
Projet de Fin d’Etudes

2. Modélisation du cyclone à injection d’eau

2.1 Diamètre de coupure

Une augmentation du débit d'injection en eau augmente la pression du courant


ascendant, qui a non seulement comme conséquence l'élimination des fines, mais élimine
également une fraction de grosses particules, ce qui augmente la maille de coupure.

La diminution de la maille de coupure à des pressions d'alimentation en pulpe plus


élevées peut être expliquée par l'effet de la force centrifuge sur les particules , qui a
comme effet la poussée des fines à des distances radiales plus élevées ce qui les mène à la
sousverse.

Le rapport entre les valeurs de d50 et les variables est donné par l’équation :

(III.1)

Avec :

- P : Pression d’entrée de la pulpe (bar)


- IR : débit de l'eau d'injection (m3/h)
- d50 : diamètre de coupure (µm)
- K : constante qui tient compte des paramètres géométriques de l’appareil.

2.2. Courbe de partage de l’appareil

La courbe de partage est donnée par l’équation :

(III.2)

Où m est l’acuité définie précédemment.

2.3. Imperfection de coupure

I  ( D75  D25 ) / 2 * d 50 (III.3)

Avec

D25  d 50 * (  Ln ( 0,75) / 0,691 )1/ m (III.4)

83
Projet de Fin d’Etudes

D75  d 50 * (  Ln ( 0,25) / 0,691 )1/ m (III.5)

3. Résultats du modèle

3.1. Calibrage du modèle

Pour que le modèle de l’hydrocyclone à injection d’eau puisse être appliqué au


Whirlsizer, un calibrage est nécessaire. En effet, on s’est basé sur les données relatives à la
géométrie de l’appareil pour déterminer les valeurs des constantes du modèle.

Le résultat est donné pour le diamètre de coupure :

(III.6)

3.2. Comparaison des résultats

3.2.1. Diamètre de coupure

Le tableau suivant donne une comparaison entre la coupure prédite par le modèle et
la coupure réelle mesurée expérimentalement :

Tableau III.1. Comparaison des coupures réelles/prévues par le modèle.

d 50
ESSAIS Ecart relatif
réel Prévu par le modèle
ESSAI 2 147 165 0,109
ESSAI 3 150 131 0,126
ESSAI 4 122 112 0,081
ESSAI 5 143 141 0,013

84
Projet de Fin d’Etudes

3.2.2. Imperfection de coupure

Tableau III.2. Comparaison des imperfections réelles/prévues par le modèle.

Imperfection
ESSAIS Ecart relatif
Réelle Prévue par le modèle
ESSAI 2 0,39 0,38 0,026
ESSAI 3 0,31 0,28 0,096
ESSAI 4 0,39 0,34 0,128

3.2.3. Courbe de partage

Voici une comparaison entre la courbe de partage prédite par le modèle et celle
donnée expérimentalement pour le premier essai.

Tableau III.3. Distribution granulométrique de l’alimentation, de la sousverse et de la


surverse de l’hydroclassificateur.

Alimentation Sousverse Surverse


Moy
Maille (µm) (%) (%) (%)
(di) (µm) 100,00 84,44 15,56
>3150 5612 0,34 1,35 0,00
2000 3 150 2 510 0,94 3,14 0,00
1 000 -- 2 000 1 414 3,60 7,85 0,00
800 -- 1 000 894 2,03 3,46 0,03
500 -- 800 632 8,26 11,33 0,46
400 -- 500 447 3,92 5,38 0,25
315 -- 400 355 11,70 11,49 0,51
250 -- 315 281 13,51 12,43 0,66
200 -- 250 224 17,40 18,49 2,51
160 -- 200 179 13,13 10,73 6,99
125 -- 160 141 12,61 9,02 30,34
80 -- 125 100 9,13 4,00 38,87
40 -- 80 57 1,77 0,76 13,69
<40 28 1,66 0,57 5,69

85
Projet de Fin d’Etudes

Tableau III.4. Partage de l’hydroclassificateur.

86
Projet de Fin d’Etudes
Figure III.1. Courbe de partage de l’hydroclassificateur.

4. Conclusions

La comparaison entre les résultats expérimentaux et celles prévus par le modèle de


l’hydroclassificateur a montré que la coupure prévue par le modèle est assez différente de
celle calculée expérimentalement. En effet, l’écart moyen se situe dans un intervalle de 3 à
12%. C’est aussi le cas pour l’imperfection avec des écarts entre 2 et 12%.

On peut dire que le modèle du cyclone à injection d’eau ne concorde pas


parfaitement avec l’hydroclassificateur. Ceci peut être du à :

 L’importance du débit traité par l’hydroclassificateur ;

 L’intensité de la force centrifuge qui est moins forte pour le cas de


l’hydroclassificateur ;

 La taille restreinte des données ;

Donc des ajustements plus poussés sont à envisager sur les équations pour avoir
une meilleure représentativité du modèle.

Cependant, l’étude effectuée sur l’hydroclassificateur a permis de dégager une


corrélation linéaire entre le taux de solide à l’alimentation de l’hydroclassificateur et la
coupure et ce pour un même débit de séparation. En effet, en augmentant la teneur en
solide, une grande partie des fines est entraînée vers la sousverse. Ce qui a comme effet la
diminution de la coupure.

L’abaque suivant montre l’effet de la variation du taux de solide sur la maille de


séparation pour différents débits de séparation :

87
Projet de Fin d’Etudes

Figure III.2. Coupure de l’hydroclassificateur en fonction du taux de solide à


l’alimentation

88
Projet de Fin d’Etudes

CHAPITRE IV. SIMULATION

1. Introduction

Afin de rendre les modèles exploitables, nous avons programmé sous Visuel Basic
une application permettant de simuler le système de classification, l’hydrocyclone
classificateur et l’hydroclassificateur (le Whirlsizer) et ce pour différents points de
fonctionnement.

2. Présentation de l’application.

Cette application comprend deux parties, l’utilisateur est donc appelé à faire un
choix entre :

1. La modélisation statistique du système

2. La modélisation de l’hydrocyclone et de l’hydroclassificateur

89
Projet de Fin d’Etudes
Figure IV.1. Page d’accueil du programme

2.1. Application du modèle statistique

Dans la partie correspondante à la modélisation statistique, l’utilisateur est invité,


comme illustré ci-dessous, à entrer :

 Le débit de séparation ;

 Le débit de dilution ;

 Le débit d’entrée en pulpe ;

 Les taux de solide à l’alimentation, à la surverse et à la sousverse ;

 Le rendement poids du système.

Après validation, l’application affiche la coupure, l’imperfection de coupure ainsi


que la courbe de partage comme illustré dans la figure suivante :

90
Projet de Fin d’Etudes
Figure IV.2. Fenêtre de calcul pour le système de classification

Le programme permet aussi d’obtenir la courbe de partage du système de


classification en reportant son équation sur fichier Excel et en traçant le graphe
correspondant. Voici la courbe de partage tracée pour les données qui figurent dans
l’exemple précédent :

Figure IV.3. Courbe de partage du système de classification prédite par le modèle.

2.2. Application des modèles de l’hydrocyclone et l’hydroclassificateur

Cette partie concerne la modélisation de chacun des appareils de classification.

Pour l’hydrocyclone, l’utilisateur devrait fournir :

 Le débit d’entrée en pulpe ;

 Les taux de solide à l’alimentation et la sousverse ;

 Le rendement poids.

Pour l’hydroclassificateur, l’utilisateur devrait fournir :


 Le débit de séparation ;
 Les taux de solide à l’alimentation, la sousverse et la surverse ;
 Le rendement poids.

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Projet de Fin d’Etudes
On obtient comme résultat la distribution granulométrique de sortie de chacun des
appareils comme illustré dans la figure suivante :

Figure IV.4. Fenêtre de calcul pour l’hydrocyclone et l’hydroclassificateur

Le programme permet aussi d’obtenir la courbe de partage de chacun des appareils


de classification en reportant son équation sur fichier Excel et en traçant le graphe
correspondant. Voici la courbe de partage tracée pour les données qui figurent dans
l’exemple précédent :

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Projet de Fin d’Etudes

Figure IV.5. Courbe de partage de l’hydrocyclone prédite par le modèle

Figure IV.6. Courbe de partage de l’hydroclassificateur prédite par le modèle

93
Projet de Fin d’Etudes

CONCLUSION

Le sujet de notre projet de fin d’étude a porté sur le procédé de lavage et plus
précisément sur le circuit de classification qui joue un rôle déterminant dans le procédé de
traitement des phosphates. Dans notre démarche pour modéliser le système en question,
nous avons commencé par une étude critique de ses composantes, à savoir l’hydrocyclone
classificateur et l’hydroclasssifcateur (le Whirlsizer). Ce qui nous a permis de caractériser
les différentes entrées et sorties de chaque équipement.

Nous avons ensuite élaboré un modèle statistique, basé sur un


ensemble d’essais déjà effectués au niveau du système, et qui a donné des résultats
satisfaisants. En effet, la comparaison des résultats expérimentaux avec ceux prédits par le
modèle établi a donné un écart moyen de 3,6% seulement. Elle a aussi permis de tracer la
courbe de partage du système et d’établir un abaque qui, en fonction de la coupure désirée,
permet de prédire les conditions optimales de fonctionnement, à savoir le débit de dilution
et le débit de séparation.

Voici un tableau qui détermine les conditions opératoires pour avoir des
coupures de 160 µm et 180 µm :

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Projet de Fin d’Etudes
I.1. Paramètres de fonctionnement optimaux du système de classification

Débit Débit Débit Débit


Coupure de brut de traitement de séparation de dilution
(t/h) (m3/h) (m3/h) (filets/m3/h)
360 600 270 20/130

160 µm 360 600 235 25/150

360 600 282 30/180

360 600 292 20/130

180 µm 360 600 254 25/150

360 600 295 30/180

L’optimisation des paramètres de marche du système de classification a une


grande influence sur le procédé de flottation. En effet, si le système parvient à couper
exactement selon la maille souhaitée (160/180 µm), la charge de la flottation sera réduite
puisqu’elle ne traitera que la tranche granulométrique comprise entre cette maille et 40
µm. Ceci aura aura comme conséquence la réduction de la consommation de réactifs et par
suite les frais du procédé.

La modélisation statistique a été complétée par l’établissement d’un modèle


mathématique de chacun des équipements à part.

Pour ce qui est de l’hydrocyclone classificateur, le modèle établi a permis


de déterminer sa courbe de partage ainsi que sa maille de coupure. L’écart moyen entre les
résultats expérimentaux et les résultats du modèle est de 7%. Donc, ce modèle peut
parfaitement servir comme outil qui permettrait de déterminer les paramètres de
fonctionnement optimaux de l’hydrocyclone classificateur.

La comparaison entre les résultats expérimentaux et ceux prévus par le modèle de


l’hydroclassificateur a montré que la coupure prévue par le modèle est assez différente de
celle calculée expérimentalement. En effet, l’écart moyen se situe dans un intervalle de 3 à
12%. Cependant, on peut dire que la modélisation de cet appareil constitue une plate forme
pour une étude plus poussée qui va inclure plusieurs paramètres de marche. Donc,
plusieurs essais sont à envisager au niveau de cet appareil. L’étude détaillée du Whirlsizer
a montré que le débit de dilution a une grande influence sur les performances de l’appareil,

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Projet de Fin d’Etudes
l’analyse des bilans nous a permis de donner une approximation de ce débit en fonction du
nombre des filets, donnée par le tableau suivant :

I.2. Estimation du débit de dilution

Nombre de filets Débit de dilution (m3/h)


20 130
25 150
30 180

Nous recommandons toutefois l’installation d’un débitmètre au niveau de la


conduite d’alimentation en eau de dilution pour permettre une caractérisation plus exacte.

Une application a été programmée sous Visuel Basic pour donner une flexibilité
aux modèles établis, ceci en permettant à l’opérateur de faire varier les paramètres
d’entrées afin de voir leur effet sur les paramètres de sortie.

Ainsi, nous espérons que notre travail soit mis a profit et que les conditions de
marche proposées soient adoptées pour un meilleur rendement du système. Conscients que
cette étude ne puisse être définitive, nous espérons que ce travail se poursuive en
l’exploitant comme plate forme à une étude plus poussée. Cette étude sera basée sur un
volume d’essais plus important et permettrait de dégager l’effet d’un plus grand nombre
de paramètres.

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