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Les idées de Louis de Broglie ont été généralisées par Schrödinger en 1926. En établissant l'équation d'évolution
spatiotemporelle de la fonction d'onde associée à un corpuscule, il a fondé ce qu’on appelle la mécanique
ondulatoire. Schrödinger lui‐même a montré que la mécanique ondulatoire que nous abordons ici et la mécanique
des matrices élaborée à la même époque (dès 1925, en fait) par Heisenberg, Born et Jordan sont équivalentes. Elles
correspondent à deux formulations particulières d'une théorie plus générale, dite mécanique quantique, dont le
formalisme a été essentiellement élaboré par Dirac, et que nous aborderons par la suite. Nous nous limiterons pour
quelque temps à la mécanique ondulatoire, qui nous permettra de nous initier de façon relativement simple à
quelques concepts quantiques fondamentaux.
Sommaire
I. Paquets d’onde : exemple de la particule libre ................................................................................................ 3
Définition pour une particule libre......................................................................................................................... 3
Quelques points importants sur la transformation de Fourier : ............................................................................ 3
Structure du paquet d’ondes libre ......................................................................................................................... 4
Mesures de l’impulsion .......................................................................................................................................... 5
II. Cas général de la particule soumise à un potentiel .......................................................................................... 6
Equation de Schrödinger ........................................................................................................................................ 6
Mesures, observables et principe de correspondance .......................................................................................... 7
Mesure des grandeurs physiques ....................................................................................................................... 7
Introduction des observables ............................................................................................................................. 7
Principe de correspondance ............................................................................................................................... 8
III. Equation de Schrödinger indépendante du temps ou équation aux valeurs propres ...................................... 9
Séparation des variables espace et temps : ........................................................................................................... 9
Résolution de l’équation aux valeurs propres ..................................................................................................... 10
Courant de probabilité ......................................................................................................................................... 11
Solutions acceptables comme fonctions d’onde ‐ conditions aux limites ........................................................... 12
IV. Franchissement d’une barrière de potentielle ............................................................................................... 13
Marche de potentiel............................................................................................................................................. 13
Traversée d’une barrière de potentiel – effet tunnel .......................................................................................... 16
Annexe ...................................................................................................................................................................... 19
Quelques mots de plus sur le paquet d’onde : ......................................................................................................... 19
Définition : ............................................................................................................................................................ 19
Exemple du paquet d’onde carré ......................................................................................................................... 19
1
Vitesse de phase et vitesse de groupe ................................................................................................................. 20
Vitesse de phase ............................................................................................................................................... 20
Vitesse de groupe ............................................................................................................................................. 21
2
I. Paquets d’onde : exemple de la particule libre
iE t
Avec cette structure mathématique, on remarque que : La fonction (p, t) (p) e est transformée de Fourier
de (r , t) .
Calculons les dérivées partielles pouvant intervenir dans l'équation d'onde :
1 i(k.r t) 3 1 i(k.r t) 3
i g (k )e d k i g(
k )e d k
t (2)3 / 2 t (2)3 / 2
Pour un problème à trois dimensions, les dérivées partielles , , sont remplacées par l'opérateur gradient :
x y z
i(k.r t) 3 i(k.r t) 3
1 1
(r , t) i k g(k ) e d k i ( r , t) k g(k) e d k
(2)3 / 2 (2)3 / 2
On peut d’ailleurs revenir à une quantité scalaire en répétant l'opération :
1 i(k.r t) 3
2
(r , t) . (r , t) k g (k )e d k
(2)3 / 2
2k 2
La relation implique alors que :
2m
1 i(k.r t) 3 1
2k2 i(k.r t) 3 2
i
t (2)3 / 2
g(k ) e d k
(2)3 / 2 2m
g(k ) e d k
2m
D'où l'équation de Schrödinger pour une particule libre :
(r , t) 2
i (r , t)
t 2m
1
Vous verrez tout ça « proprement » en outils mathématiques. Il faut savoir que bien sur on travaille avec des fonctions
continues et BORNEES. En mathématique, on se place dans l’espace de Schwartz des fonctions décroissant plus vite que toute
puissance de x à l’infini !
3
1
f(x)
2
eikx g(k)dk
La transformée inverse qui permet d’obtenir g(k) à partir de f s’écrit :
1
g(k) e ikx f(x)dx
2
La symétrie de ces deux expressions fait que l’on dit indifféremment que f(x) et g(k) sont transformées de
Fourier l’une de l’autre.
La transformée de Fourier est une isométrie. Si f1(x) et f2(x) sont respectivement transformées de g1(k) et
g2(k), on a (c’est le théorème de Parseval‐Plancherel) :
(Bien sur on suppose ici que les intégrales existent.)
2 2
Par ailleurs plus g(k) est concentré au voisinage de k0, plus f(x) est étalé et vice versa.
Si l’on normalise f et g à un (c'est‐à‐dire que l’on considère des lois de probabilité) et si on calcule les valeurs
moyennes et écarts quadratiques :
k 2 2
2
k2 k avec k k g(k) dk et de même pour x et x à partir de f(x)
alors le produit des écarts quadratiques est contraint par l’inégalité :
1
x k
2
D’après le schéma ci‐dessus, localement le paquet d’onde ressemble à une onde plane monochromatique (voir le
zoom) alors que de « loin », il est bien localisé dans l’espace. En plus on peut montrer qu’un tel paquet d’onde à la
bonne vitesse, c'est‐à‐dire la vitesse d’une particule dite classique. On parle ici de la vitesse de groupe donnée par :
d
vg
dk
4
2k2 k2 d k p
Or pour une particule libre E
2m 2m dk m m
Il ne faut pas confondre la vitesse de groupe (qui a une signification physique) et la vitesse de phase donnée par :
E
v .
k k p
Remarque : pour une onde électromagnétique représentant le photon, on a v v g c
En annexe, vous trouverez encore plus d’information sur le paquet d’one.
Mesures de l’impulsion
2
Loi de probabilité de l’impulsion ou interprétation de (p) .
La probabilité lors d’une mesure de l’impulsion de la particule de trouver celle‐ci dans un volume d3p est :
2
dP(p) (p) d3p
Cette proposition d’interprétation est cohérente avec le fait que (p) est de carré sommable. En admettant cette loi
de probabilité, on peut définir une valeur moyenne de l’impulsion :
2 *
p p (p) d3p (p) p (p) d3p
Relations d’Heisenberg
On peut comme pour la position évaluer l’écart‐type de l’impulsion et en vertu de l’analyse de Fourier, on a les
fameuses inégalités suivantes :
x.px ; y.p y ; z.pz
2 2 2
Ces relations restent vraies pour une particule soumise à une force.
Quelques commentaires importants :
On prépare N particules de la même façon (donc elles ont toutes la même fonction d’onde). Pour la moitié
on mesure la position x et pour l’autre moitié on mesure p. Quelle que soit la façon de préparer ces
particules (i.e. quelle que soit la fonction d’onde), les écarts quadratiques obéissent toujours à ces inégalités.
Ces relations n’ont rien à voir avec une quelconque imprécision des mesures, elles représentent une
propriété intrinsèque de la description quantique. Elles signifient qu’une particule ne peut pas être conçue
comme simultanément localisée en position et en impulsion au‐delà de la limite de ces inégalités. C’en est
fini de Newton, la notion de trajectoire n’existe plus dans le contexte de la mécanique quantique ! on ne
peut pas parler de x et p simultanément.
Une onde plane (onde de de Broglie) correspond à p = 0. Alors x est infini, le faisceau de particules qui est
très monocinétique est très étalé en position. La particule passe par les deux trous à la fois dans l’expérience
des trous d’Young.
La limite classique est celle où x et p sont tous les deux beaucoup plus petits que la précision des
instruments de mesure.
Remarque 1 :
Les inégalités d’Heisenberg sont saturées, c’est‐à‐dire que x.px si et seulement si la fonction d’onde est une
2
gaussienne.
Remarque 2 : Relation taille‐énergie d’un système quantique (ordre de grandeur)
Considérons une particule en mouvement autour d’un centre fixe. Par exemple, un électron autour d’un proton ou
bien des nucléons (neutrons et protons) dans un noyau. Supposons le centre fixe et on néglige les effets quantiques
de ce centre qui est très lourd. La particule considérée a une fonction d’onde et si l’on se place dans le référentiel
5
barycentrique avec comme choix de l’origine r , on a par hypothèse r 0 et p 0 . L’écart quadratique r est
de l’ordre de r0 la taille du système. Pour p , on a : r p p r0 .
p² p ²
L’énergie cinétique moyenne de la particule est pour une particule non relativiste : Ecin .
2m 2m
²
Ceci nous permet d’établir une relation entre la taille et l’énergie du système : Ecin . Plus le système est
2mr02
petit plus l’énergie cinétique est grande.
Vous pouvez vérifier que pour un électron dans un atome avec une taille de l’ordre de l’Ångstrom, on obtient une
énergie de quelques eV. Dans un noyau, la masse du nucléon est à peu près 2000 fois celle d’un électron et la taille
du système de l’ordre du Fermi. Ce qui nous donne des énergies bien supérieures au cas de l’électron de l’ordre de la
dizaine de MeV. On voit qu’on obtient les bons ordres de grandeurs. Le facteur 106 entre ces deux cas est le fameux
facteur de l’énergie nucléaire : on dit qu’un gramme de combustible nucléaire est équivalent à une tonne de
combustible chimique.
Equation de Schrödinger
Dans l’approximation non‐relativiste (on ne travaillera que dans ce cadre), l’énergie de la particule est simplement :
p2
E V(r , t) H(p, r , t) (H est la fonction de Hamilton représentant l’observable énergie).
2m
Schrödinger a supposé que la règle de correspondance précédente reste toujours valable : on obtient alors
l'équation de Schrödinger dépendante du temps :
(r , t) 2
i (r , t) V(r , t) (r , t)
t 2m
Cette équation s’interprète comme l’équation quantique de conservation de l’énergie dont l’accord incroyable avec
les expériences justifie sa validité. C’est une équation linéaire aux dérivées partielles du premier ordre dans le temps.
Elle détermine donc à tout instant complètement la fonction d’onde (r , t) si l’on connait (r , t 0) . Les problèmes
d’évolution consistent à résoudre cette équation en imposant certaines conditions aux limites à la fonction d’onde.
D'une façon générale, l'équation de Schrödinger s’écrit :
2
i Ĥ avec Ĥ V(r , t) H étant désigné comme l’opérateur énergie totale du système considéré.
t 2m
Remarque : La fonction d’onde (r , t) d’une particule dans un potentiel peut toujours s’écrire sous la forme :
i
1p. r
(2 ) 3/2
(r , t)
(p , t) e
d3p (2)
(p , t) est la transformée de Fourier de (r , t) et vice versa (avec (p , t) ² la densité de probabilité pour la
distribution des impulsions à l’instant t).
iE t
( ) (p , t) = (p) e quand on a une particule libre comme déjà vu mais aussi quand le potentiel est indépendant du temps
2
(voir partie V de ce cours).
6
a * (r , t) Â (r , t) d3r
Un opérateur linéaire est une application linéaire de l’espace dans lui‐même. Le fait qu’il soit hermitien assure que
les résultats de mesure soient des réels.
L'opérateur  agissant sur (r , t) lui fait correspondre une nouvelle fonction d’onde :
'(r , t) Â (r , t)
C’est le principe de superposition qui impose que  soit un opérateur linéaire, c'est à dire que
 1 1 2 2 1 Â1 2 Â2
Par ailleurs, si on veut que la valeur moyenne de A ait un sens physique, elle doit être réelle. On doit donc avoir :
* *
a a , on écrit aussi A A
Ce qui définit le fait que l’opérateur soit hermitique.
7
Observables qui dépendent de la position :
Pour la grandeur position c’est facile ! On a directement : x * (x , t) x̂ (x , t) d3x .
Donc pour le potentiel V(r , t) qui ne dépend que de la position, on a tout simplement :
V(r , t) * (r , t) V(r , t) (r , t) d3r
Observables qui dépendent de l’impulsion :
i
1 p. r
Repartons de la fonction d’onde générale : (r , t)
(2) 3/2 (p , t) e d3p
i i
(r , t) 1 i p. r (r , t) 1 p. r
3
(p , t) p x e d p (p , t) p x e d3p .
x (2)3 / 2 i x (2)3 / 2
Par conséquent, (p, t) px est la transformée de Fourier de
(r , t)
. En appliquant le théorème de Parseval‐
i x
Plancherel, on a donc :
C’est génial, nous n’avons pas besoin de calculer (p) pour connaitre px . A la grandeur impulsion p correspond
donc l’opérateur qui agit directement dans l’espace des fonctions d’onde. Nous savons donc exprimer p ou
i
toute fonction de l’impulsion directement à partir de la fonction d’onde (r , t) .
2
Par exemple, la valeur moyenne de l’énergie cinétique Ec p est :
2m
2 2
* p
3
Ec (p) (p) d p * (r , t) (r , t) d3r
2m 2m
Principe de correspondance
Et pour les autres observables, on s’inspire de la mécanique classique en utilisant le principe qui revient à exiger que
dans la limite classique, où on ne détecte pas les effets quantiques, on retrouve les lois de la mécanique classique.
C’est ce qu’on appelle le principe de correspondance.
En mécanique classique, les grandeurs physiques sont des fonctions de la position r et de l’impulsion p . Le principe
de correspondance consiste à prendre en mécanique quantique les mêmes fonctions des observables position et
impulsion. En d’autres termes :
à la grandeur A( r , p ) correspond l’observable  ( r̂ , p̂ )
8
Grandeur physique A Observable Â
Position x, y, z, r Multiplication par x, y, z, r
Impulsion px , py , pz
p̂x , p̂ y , p̂z
i x i y i z
p̂
p
i
2
Energie cinétique Ec p 2
Ĥc
2m 2m
Energie potentielle V( r ) Multiplication par V( r )
p2 2
Energie totale : E V(r , t) Ĥ V(r̂ , t)
2m 2m
Moment cinétique L r p L̂ r soit par exemple L̂ z x y
i i y x
Remarque sur la commutation :
Nous avons déjà vu que (xpx px x) 0 . On dit que les opérateurs x̂ et p̂ x ne commutent pas. On écrira et on dira
que les opérateurs x̂p̂x et p̂x x̂ ne sont pas égaux. En effet, on rappelle que :
x̂p̂x i x et p̂x x̂ i (x ) i x i x̂p̂x i
x x x
On obtient, en notant x̂ , p̂ x le commutateur des deux opérateurs position et impulsion :
x̂ ,p̂x x̂ p̂x p̂x x̂ i Î
où Î est l’opérateur identité. Par contre il est clair que x̂ et p̂ y commutent. On a de façon général, en désignant
par x̂ i et p̂i avec i = 1, 2, 3 les composantes de r̂ et p̂ :
x̂i , x̂ j p̂i ,p̂ j 0 et x̂i , p̂ j i ij
où nous omettons d’écrire l’opérateur Î pour simplifier.
9
i d(t) 1
H[(r )]
(t) dt (r )
Le membre de gauche ne dépend que du temps, celui de droite des coordonnées spatiales seulement : l'égalité n'est
possible que si les deux membres sont égaux à une constante. Remarquant que cette constante a les dimensions
d'une énergie, nous poserons qu'elle est égale à E = . On a alors :
Et
d(t) i
i (t) (t) A eit donc (r , t) (r ) eit (r ) e où (r ) est solution de l'équation donnée
dt
par :
H (r ) E (r )
Cette équation est l’équation de Schrödinger indépendante du temps ou équation aux valeurs propres de H.
Lorsque le système est dans un état représenté par une fonction d'onde de la forme (r , t) (r ) eiE t / , alors
2 2
l'intensité de l'onde, ou densité de probabilité, donnée par (r , t) (r ) est indépendante du temps. On dit
qu'un tel état correspond à une solution stationnaire de l'équation de Schrödinger. Une seule pulsation (ou
énergie E = ) apparaît dans la fonction d'onde, et un état stationnaire est aussi un état d'énergie E bien défini.
Remarque : En mécanique classique, l'énergie totale d'un système est conservée lorsque le potentiel ne dépend pas
du temps. En physique quantique, il existe dans ces conditions des états stationnaires d'énergie bien déterminée.
10
qui est la solution la plus générale de l’équation de Schrödinger. En d’autres termes, d’après le principe de
superposition, toute combinaison linéaire de solutions stationnaires est encore solution de l'équation de
Schrödinger.
Remarque : nous verrons qu’en raison du théorème spectral de Riesz (voir cours dédié au formalisme de Dirac) toute
fonction d’onde connue à t = 0 peut se développer suivant (r , t 0) cn n (r ) avec :
n
*
3
cn n (r ) (r , t 0) d r
Courant de probabilité
Comme (r , t) est normée, la probabilité de trouver à l'instant t la particule dans le volume infinitésimal d3r situé au
point r vaut :
2 2
dP(r , t) (r , t) d3r que l'on peut aussi écrire, en posant : (r , t) (r , t) * (r , t) (r , t)
(r , t) est une densité de probabilité, qui varie localement au cours du temps, mais dont l'intégrale sur tout l'espace
reste constante. A cette densité de probabilité, ou densité de particules en r à t, on peut aussi associer un courant
J (de probabilité, ou de particule), par la relation :
(r , t) div J(r , t) 0
t
qui est la traduction locale de la conservation globale du nombre de particules (analogue aux équations locales en
électromagnétisme)
Pour établir l'expression du vecteur courant de probabilité J (r , t) , calculons (r , t) :
t
(r , t)
( * (r , t).(r , t))
t t
*
*
t t
En utilisant :
2
i (r , t) (r , t) V(r , t)(r , t)
t 2m
2
i * (r , t) * (r , t) V(r , t) * (r , t)
t 2m
on a (en multipliant la 1ère équation par *(r , t) , la seconde par (r , t) et en soustrayant) :
2
i ( * (r , t).(r , t)) * *
t 2m
soit :
(r , t)
* *
t 2mi
or :
. * * (*).() * (2) ().(*) (2*)
* *
(r , t)
t
.
* *
2mi
11
qui se met sous la forme annoncé plus haut:
(r , t) div J(r , t) 0
t
en posant :
J(r , t)
2mi
* *
Remarque 1 : J peut aussi s'écrire :
1 1 p
J(r , t) Re * (r , t) (r , t) Re * (r , t)(r , t) Re * (r , t) (r , t) . Dans cette dernière expression
m i m i m
p
on fait apparaitre l’opérateur vitesse .
m
Exemple pour une onde plane à une dimension se déplaçant dans le sens des x croissants: (x) A eikx avec A un
complexe. Le courant de probabilité sera donc :
Jx
2mi
A* eikx . ik A eik x A eik x . ik A* eik x
2 k 2
2ik A A
2mi m
2 p k
A représente la densité de probabilité de présence et Jx = vx (car vx x ) représente le courant de
m m
probabilité (ou flux de particules...).
Remarque 2 : Pour un état stationnaire qui décrit une distribution de probabilité constante, ne dépend pas du
temps et l’on obtient J(r , t) 0 donc J = constante.
Marche de potentiel
La forme du potentiel est supposée être :
V(x) 0 pour x 0 région I
V(x) Vo pour x 0 région II
Ce type de potentiel peut par exemple se rencontrer en
physique du solide.
En mécanique classique :
Soit Ec l'énergie cinétique d'une particule incidente. Deux cas de figure se présentent :
Cas où Ec > Vo : la particule monte la pente de potentiel et poursuit sa trajectoire vers la droite dans la région II.
Il y a transmission totale. L'énergie cinétique a diminué de Vo, en raison de l'augmentation de l'énergie
potentielle Vo.
Cas où Ec < Vo : la particule commence par remonter la pente, puis s'arrête, et repart en arrière ; il y a réflexion
totale. La particule rebondit élastiquement sur la discontinuité.
Et
i
En mécanique quantique : On a à considérer une solution de la forme : (x , t) (x) e
.
La procédure de résolution du problème est la suivante :
recherche de la solution générale de l'équation aux valeurs propres dans chacune des deux régions ;
détermination de la solution particulière à l'aide des conditions de continuité et des conditions de passage
entre les deux régions (conditions aux limites) ;
13
à partir de cette dernière : détermination des coefficients de réflexion et de transmission.
Cas où E > Vo : réflexion partielle
Solution de l’équation aux valeurs propres dans la région I (région de gauche pour laquelle V = 0 donc E = Ec) :
2 2 2 2mE
2
I (x ) E I (x ) ou encore 2
I(x) 2 I(x) 0
2m x x
E est positif (la particule incidente est libre). La solution se met sous la forme :
2mE 2k12
I (x) A1 eik 1x B1 e ik 1x avec k1 (donc E Ec )
2 2m
Le terme en eik 1 x correspond à une onde se propageant dans le sens des x croissants tandis que le terme en e ik 1 x
correspond à une onde se propageant dans le sens des x décroissants. Rappelons que la dépendance en temps est
Et
i
en e .
Solution de l’équation aux valeurs propres dans la région II (région de droite pour laquelle V = V0 donc E = V0 + Ec):
2 2 2 2m(E Vo )
II (x) Vo II (x ) E II (x) ou encore II (x) II(x) 0
2m x2 x2 2
La solution générale est encore:
2k22
2m(E Vo ) 2k12
II(x) A2 eik 2 x B2 e ik 2 x avec k2 (donc E
Vo )
2 2m 2m
Nous considérons une particule incidente se déplaçant dans le sens des x croissants, depuis moins l'infini. Elle va
pouvoir être réfléchie, ce qui peut donner dans la fonction d'onde un terme se propageant vers la gauche, dans la
région I, ou bien être transmise, ce qui donne un terme se propageant vers la droite dans la région II. Par contre, le
terme se propageant vers la gauche dans la région II, ne correspond à rien de physique : il n'y a pas d'onde incidente
depuis plus l'infini. Cette condition aux limites permet donc de poser B2 = 0. Donc :
II(x) A2 eik 2x
Conditions en x = 0 : la fonction d’onde est continue ainsi que sa dérivée ’. On a donc
I(x 0) II (x 0) soit : A1 + B1 = A2
I' (x 0) II' (x 0) soit : k1 (A1 – B1) = k2 A2
Les constantes B1 et A2 peuvent être exprimées en fonction de A1 :
k k 2k1
B1 1 2 A1 et A2 A1
k1 k2 k1 k2
Nous obtenons l'expression générale de la solution, où n'apparaît plus que la seule constante A1 , qui joue le rôle de
constante de normalisation.
k k
I(x) A1 eik1x 1 2 e ik1x pour x < 0
k1 k2
2k1 ik 2x
II(x) A1 e pour x > 0
k1 k 2
La solution complète de l’équation de Schrödinger s’obtient en multipliant les deux expressions précédentes par « la
Et
i
partie temps » : e (où E est l’énergie totale de la particule ou du système).
14
Pour interpréter les résultats physiquement calculons les courants de probabilités pour chacune des trois ondes
k k 2k1 ik2x
incidente ( incidente (x ) A 1eik 1 x ), réfléchie ( réfléchie (x) A1 1 2 e ik1x ) et transmise ( II(x) A1 e ).
k1 k 2 k1 k 2
2 2
k 2 k 2 k k k 2 2k1
On trouve : Jincident 1 A1 , Jréfléchi 1 A1 1 2 , Jtransmis 2 A1
m m k1 k 2 m k1 k 2
On définit ainsi les coefficients de réflexion R et de transmission T :
2 2
J k k J k 2k1
R réfléchi 1 2 et T transmis 2
Jincident k1 k2 Jincident k1 k1 k2
On a alors : J incident J réfléchi J transmis et on vérifie bien que R + T = 1 (cette relation signifie qu’on a conservation
du flux de particules, chaque particule incidente ne peut être que réfléchie ou transmise).
Remarques:
La particule est bien soit réfléchit soit transmise mais on s’aperçoit que, à l’inverse des prévisions de la
mécanique classique, il existe une probabilité non nulle qu’elle soit réfléchit bien que son énergie soit
supérieur à la hauteur de la marche de potentielle.
Aucun déphasage (retard) ni à la réflexion ni à la transmission apparait car les rapports d’amplitude (B1/A1 et
A2/A1) sont réels.
Si E >> V0, k1 k2 et on a T = 1.
Nous avons déterminé les états stationnaires du système, et montré qu'il s'agit d'ondes planes, d'énergie E,
ayant deux formes différentes dans les régions I et II. Comme on l’a déjà dit, une fonction d'onde devant
décrire une particule unique doit être normée à l'unité, alors que les ondes planes ne sont pas de carré
sommable. Il faut donc former un paquet d'ondes, par combinaison linéaire d'ondes planes. Mais le calcul
fait ici donne une bonne idée de ce qui se passe.
Analogie optique : la réflexion vitreuse. On a deux indices n1 et n2 réels : l’onde incidente donne naissance à une
onde réfléchie et à une onde transmise.
Cas où E < Vo : réflexion totale
La démarche est la même que dans le cas précédent. Dans la région I, la forme générale de la fonction d’onde ne
change pas. Par contre dans la région II, la nouvelle valeur du vecteur d'onde est :
k2 2m(E Vo ) / 2m(Vo E) / i 2m(Vo E) / iK
en ayant posé : K 2m(Vo E) /
Le vecteur d'onde dans la région II est imaginaire pur. La solution générale s'écrit :
I(x) A1eik 1x B1e ik 1x dans la région I
II(x) A2 eKx B2 e Kx dans la région II
Le premier terme de II (x) correspond à une onde décroissante exponentiellement puisque x > 0, le deuxième à une
onde croissante exponentiellement. Ce second terme diverge donc à l'infini. Ceci est physiquement impossible, donc
B2 = 0 . On a donc II(x) A2 e K x .
Les conditions de continuités en x = 0 donnent :
k1 k 2 k1 iK
B1 k k A 1 k iK A1
1 2 1
2k1 2k1
A 2 A1 A1
k1 k 2 k1 iK
15
2
k iK
Ce qui conduit à un facteur de réflexion R 1 1 . Evidemment T = 0 puisque Jtransmis 0 (dans la région II le
k1 iK
vecteur d’onde transmis est un imaginaire pur correspondant bien au fait qu’on n’a pas de propagation donc pas de
dispersion). On a donc J incident J réfléchi .
Par contre, on note cependant que la fonction d’onde est non nulle à l’intérieur de la marche : elle y est
exponentiellement décroissante (on parle d’onde évanescente comme en électromagnétisme) et la distance de
pénétration est donnée par 1/K c'est‐à‐dire / 2m(Vo E) . Cette distance s’annule dans les trois cas limite 0 ,
m et Vo E , ce qui est conforme à notre attente dans la limite classique.
Remarque :
La particule dans la région x < 0 subit un retard exprimé par un déphasage à la réflexion d’où le terme imaginaire du
rapport B1/A1 analogue au déphasage introduit par réflexion sur un milieu métallique avec des ondes
électromagnétiques.
Analogie optique : la réflexion métallique. L’indice n1 est réel alors que n2 est imaginaire pur : l’onde incidente est
réfléchie intégralement et on a une onde évanescente dans le milieu métallique.
Vous trouverez de jolies simulations sur le site :
http://www.quantum‐physics.polytechnique.fr/index.html
2mE
Posons encore K 2m(Vo E) / . Et on a k .
2
On cherche une solution de la forme :
eik x e ik x pour x < 0
e Kx e Kx pour 0 x a
eik x pour x > a
Comme précédemment nous avons considéré le cas d’une onde incidente venant de la gauche. Les conditions de
continuité de la fonction d’onde et de sa dérivée ’ en x = 0 et x = a donnent :
1 e Ka eKa eika
et
ik(1 ) K( ) K( eKa e Ka ) ik eika
16
4ik K eika
De cela on en déduit :
(k iK)2 eKa (k iK)2 eKa
16k² K²
e2Ka
2
Dans le cas où Ka >> 1 (approximation de la barrière épaisse), on a simplement : 2
(k² K²)
La probabilité que la particule traverse la barrière est non nulle ! C’est l’effet tunnel.
On a donc J incident J réfléchi J transmis . Comme on a affaire à un état stationnaire J(r , t) 0 donc J = constante.
Ceci signifie que le courant de probabilité dans la barrière n’est pas nul (pour que cela soit le cas il faut que les
coefficients et soient des complexes), on a bien propagation de l’onde.
L’équivalent optique de la barrière est une lame métallique plongée dans un milieu transparent (n1, et n3 = n1 ici sont
des réels et n2 est imaginaire). Si la largeur de la lame n’est pas trop grande devant la portée de l’onde évanescente
de la région centrale, l’onde peut être transmise.
Cet effet joue un rôle très important en physique. Il est, par exemple, responsable de la désintégration des noyaux
lourds (qui classiquement devraient être stables) :
L’effet tunnel est aussi responsable de la fission, de la fusion thermonucléaire…
A noter le prix Nobel de Physique en 1985 pour Binnig et Rohrer pour l’invention du microscope à effet tunnel.
17
Et on reparlera de cet effet quand on abordera la molécule d’ammoniac NH3.
18
Annexe
Définition :
L’onde plane monochromatique d’étendue illimitée, ne peut être une solution physiquement acceptable de
l’équation de propagation.
On ne peut cependant abandonner complètement l’onde monochromatique en raison de sa simplicité
mathématique et du potentiel de généralisation qu’elle contient, et dans la recherche d’une “bonne solution”, l’idée
la plus simple consiste à superposer plusieurs ondes monochromatiques en raison même du caractère linéaire de
l’équation d’onde. Il reste alors à déterminer la superposition convenable. Montrons en effet que la densité de
probabilité cesse d’être uniforme lorsqu’on superpose deux ondes de fréquences voisines et de même amplitude.
On a
1 0 ei(t k1x) 1 0 ; 2 0
avec
2 0 ei(t k 2x) k1 k 0 k ; k2 k 0 k
L’onde résultante s’écrit: 1 2
Soit 20 cos( t k x) e i (0 t k 0 x)
L’amplitude de l’onde résultante est donc 20 cos(t k x) et à un instant t donné on a donc comme
représentation de cette onde la figure ci‐dessous :
On remarque que la densité de probabilité cesse d’être uniforme dans tout l’espace puisqu’elle est maximale dans
certaines régions et nulle dans d’autres. L’énergie demeure toutefois infinie car la particule est délocalisée sur tout
l’axe x’x.
On peut penser que le modèle s’améliore en superposant un plus grand nombre d’ondes de fréquences voisines de
sorte que (x , t) s’écrive :
N
(x , t) gn ei( t k n n x)
n 1
On montre cependant qu’une telle superposition d’un nombre fini d’ondes planes conduirait toujours à une
délocalisation de la particule et à une divergence de l’énergie. La solution du problème ne peut être qu’une
superposition infinie d’ondes planes ayant des vecteurs d’ondes k très voisins. On parvient ainsi `a la définition du
paquet d’ondes dont l’expression est celle que l’on a vu en cours :
1
(x , t) 1/2
g(k) ei(k.x t) dk
(2)
où g(k) est une fonction généralement complexe de la variable k et qui est localisée autour d’une valeur k0. Le
facteur 1 2 est un facteur multiplicatif utilisé pour la normalisation des fonctions.
19
Variation de l’amplitude g(k) en
fonction du module du vecteur
d’onde pour un paquet d’ondes
carré quasi‐monochromatique.
Une photographie du paquet d’ondes à l’instant t = 0 est donnée par :
k 0 k / 2
1 1
g(k) eikx dk g0 e
ikx
(x , t 0) dk
1/2
(2) 2
k 0 k / 2
k
ikx k 0 k / 2 sin x
g e
0 k
g 2 ik 0 x
(x , t 0) 0 e
2 ix 2 k
k 0 k / 2 x
2
L’image de ce paquet est représentée sur la figure ci‐
dessous et montre que cette distribution des ondes est
centrée en x = 0. Bien que (x , t 0) possède une infinité
de maxima et de minima, ceux‐ci sont très petits comparés
aux maxima et minima principaux et on peut considérer que
la particule est essentiellement localisée au voisinage de
x = 0 avec une étendue x égale à la largeur à mi‐hauteur
2
du pic central soit : x .
k
2
k
sin x 2
La densité de probabilité s’écrit : (x , t 0) 0 avec g 0 k
2 2
x k
0
2
2
Vitesse de phase
A l’intérieur du paquet d’ondes se superposent plusieurs ondes monochromatiques de phase k.x .t . Chaque
plan d’onde, caractérisé par une phase constante, évolue au cours du temps et sa vitesse de propagation le long de
la direction du vecteur d’onde k s’obtient en écrivant :
d dx dx
0 k
dt dt dt k
Cette vitesse est appelée vitesse de phase car c’est la vitesse de propagation du lieu des points ayant une phase
constante.
v
k
Son expression vectorielle s’écrit dans le cas général :
v 2 k
k
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A l’intérieur du paquet d’ondes, chaque onde a sa propre vitesse vϕ. La vitesse de phase est constante et donc
identique pour toutes les ondes planes uniquement dans le cas où l’expression reliant ω à k, appelée relation de
dispersion, est linéaire. Dans ce cas on dit que le milieu est non dispersif et le paquet se déplace comme un solide
rigide.
Vitesse de groupe
Lorsque le milieu est dispersif et c’est le cas le plus général, la propagation de l’onde centrale s’effectue à une vitesse
différente de celle des ondes latérales participant au paquet. Pour déterminer la vitesse à laquelle se propage le
centre du paquet nous allons développer ω(k) en une série de Taylor autour du nombre d’onde moyen k0 et dans
l’intervalle Δk mesurant l’étendue de g(k), soit :
d
(k) (k 0 )
2
k k 0 d 2 k k 0 2 ...
dk k k 0 dk k k 0 2!
d
En se limitant au premier terme du développement et en posant (k 0 ) 0 et v g , on a :
dk k k 0
(k) 0 v g k k 0
1 i(k.x t)
En introduisant cette expression dans le paquet d’ondes décrit par (x , t)
(2) 1/2 g(k) e dk et en utilisant
pour simplifier un paquet carré, on obtient après un calcul simple :
k / 2
i (k k 0 ) (v g t x )
(x , t) g 0 e i (0 t k 0 x ) e dk
k / 2
Le calcul de l’intégrale conduit en définitive à :
(x , t) A(x , t) e i (0 t k 0 x)
k
sin vgt x
Où A(x , t) g 0 k 2
k
2
vgt x
On peut considérer A(x,t) comme l’amplitude d’une onde approximativement monochromatique et k 0 x 0 t
comme sa phase. Cette amplitude varie comme
sin z
z
avec z
k
2
v g t x . Elle passe alternativement par des
maxima et des minima dont les valeurs sont faibles comparées à celles du maximum principal à z = 0 et converge
rapidement vers zéro (voir figure ci‐dessous).
sin z
Variation de en fonction de z.
z
Nous pouvons donc conclure que la superposition génère un paquet d’ondes dont l’amplitude est différente de zéro
sin z
uniquement dans une région limitée de l’espace et décrite par . Ce facteur de modulation prend la valeur
z
21
maximale 1 pour z tendant vers zéro, donc pour v g t x 0 ce qui signifie que le centre du paquet d’ondes se
dx d
propage à la vitesse v g .
dt dk
Ce résultat peut d’ailleurs être trouvé intuitivement `a partir de la superposition de deux ondes faite au début et où
on avait trouvé 20 cos( t k x) e i (0 t k 0 x) où on peut remarquer que la phase de l’amplitude est
t k x , ce qui conduit à une vitesse de groupe v g .
k
La vitesse de groupe correspond donc à la vitesse de déplacement du centre du paquet d’ondes pour lequel toutes
les ondes sont en phase.
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