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AVEC LE COMMENCEMENT
du treztejme^timbre dudiél SaleUfaiBepar
oliuicr de Mdig,n)',& adrefiéeàMonjïcur
d'Auanfori)Maiftre des requeflesordinaire
de la maifun du T^oy^ûr Prejidet enfin grad
ConfeilJduec quelques autres "Vers misfurfin
tombeau par diuers poètes de ce tems.
t
traduction de l'vnzs c,,- douziefme de Iliade
à
qu'il redus en FraçoisMaisplusgradefaueur
encor quant illuy pleut les rne bailler en mou-
rilnt,& me commander de eboifir quelqueper-
fonnage de marque5 quiprefentaft de recbef au
KOr [es deux hures en tefmoignage de l'o-
beifiace qu'illuy auoitportée.Lejè¡uelzie meJliis
dduise TOUSprefenter3afin de faire deux l'ha-
J
fer la fois qui me fervnt grandement honora-
bles.L\ne d-autant queïobéisaucommande*
met de celluy auquelpourlès infinizjmeritesi&
pour l'amytié qu'il me portoit non vulgaire, ie
m'eflotsredu obeijjantferuiteur. L'autre par ce
quecefl œuure eslant entre vozmdins,ftrd tant
bienqu'ilneferoitpofiblede la mettre mieulx.
t
Car d'vnepart pourrais oublier combien lediH
SeigneurSaIRIm'a traiïléfauorablemît^&ajfe
Bionnéemcnt chery ? cobien departlauois en fa
bonP.egrice,É-,,qu'elle légitiméilvouloit qi'ejjre
rajfedefon bïeîou cobten il eflirnoitmapeu defça
uoir9et queltefmoignage il en portoit atoutesper
JonnesfCertesMofeigneur t'ay ces chofes tellemet
imprimées en mon ejftrit, qu'encor que t'aye enfe
uelydansvngmefmetombeau tôtente de rnon
bieauecfoncorps trefyafléjfi eji
ce que ie ne Jçau-
roisperdre la memoire deJe's obligations,qu'au
parauant ie n'euffeperdu le cours de cellemiene
proprevie Et d'autrepart ie confefferay touf.
tours que ie doy honneur à l'antiquitédevoslre
noblejjemporte
reutrence al'efiat auquelvous t-
fles,& veulx faireferuice à l'auHoritéde voftre
chargecontemplant l'excellance devoïlre
(fyntja bontéde nature3 la cognoijfance des let-
tresfexperiece des chofes,& la courtoifie de
vo-
ftre bonnegrâce,celafaictcrotttre, nofeulement
cemien honneur)reuerence,&[errÛce,m(,tÍs
en-
cor efl caufe que te vous adfmire,É"-que tout
tantqu'ilm'eftpermisse "Vousadore.Et -
au
tel vous aychoifidigne detelprifent de comme
tou-
tes autres bones chofes quipourroiet à iamais
nirdema petitepuijfance.Dont raffemblantla ve
grandeur de cefl
œuure^auec laportée de vozjvu
leursje recognoy quemôdebrioirfeflheuretife-
mentacquite des deux chofesque tauoisentre-
prinfes.Et bien
que iefoyecertain que vous n'i-
gnorezpas les carejfes qui font deues a ceft Ho-
mere Fraçois,e> me tie'neajfeuréqu'ilUsaura
devoustoutestellesquïlmentejinefçay tepas
i
s ferait à ma puiflançe de
vous
reprefenter
ie
"vifyle dejir dffefttonnéduquel au
les vous prefen-
te : àautant que la fouuenance du Seigneur
trouble deforte,qte ne mefiepas de pouuoir de.
me
clairer la moindre de
mes coceptions &pensées.
Toutesfoisien dirai
ce mot.Q-fie ie vousfaiz^cep-
fint qui efl tout le bieque îJedoyi atedre idmdi.f;
O* toute la recompece de mon long çy loyalfer-
uice:ji ce n'efl que ie referue quelques lettres que
t'ay appnfes auec luy, lefquelles i'd) rouées auec
trio corpsprefl afefacrifierpour voflre obeiffin-
ce & Ièruite.Or me fouuïet aprefint que le pre-
mier tour que ie vousfeizja reueréce,-vousrnefi-
tes tant d'honneur, & depuis vous à toufiours
pleu me fàuorir, deforte que ie ne doy craindre
devousfaireycomme ie faizydeux requesies tant
C~ fi treshumblement qu'il m'efîpofible.Uv-
nefera
n e fe ra qu'après
q,,,i -a que vous aurez^prefenteau 10y
cefie traduElion,cÕrne ie croy que vous ferez de
bie bon cueur, que vous mefaifles ce bien de me
dire le contetement que lediEl Seigneur en aura
prinsy afin que moame defoléeferefiouyjfe de la
,
faueur qu'ilporte aux cendres de mon Mœcene
rejeté & qu'ellefe rebource de la triflefife in-
coparable qu'elle en porte. L'autreftrd qvo9 fat
fies tant pourcetrejj?afie\defouflenirfon par-
ty contre ceulx qui difent que cefie traduHwn d
eftéfaitlefur le latin,& non furlapremier &e
originaire langueGretque:car traduifant^di
Baty ïay toufiours efcrtpt[Oubzluy,&puis ve-
ritablementtefrnoiçmerducotraire. Et ores que
lors qu'illespresetapremieremet au rRoyitleusl
usé deplufieurs rnotzlatiru corne lVleneLuts)&
Euripdus & ne futpas efcript le Grec naturel
comeMgyc'Aaosxj E' upt/7nÀo$,ilfatfoit celapefant
fairemieulx enfédre les noms propres efiantre-
duzjenlatint&langaigefamilieràplufieurs,que
lilles euHLtiflé purement Grecs & cogneuzà
peu deperfonnes. Et defaiclpeuauât que mou-
f
rir il auoitcorrigécejîefaulte de i?îairi,& tous
cesmotzfatinsauoitrendus François,approu-
uant l'oppinion de
:Monfieur de R'ortftrd
ddrniroit grandement es* m'exortant tle me
contregxrder de tomber en erreur femblable.
qu'il
moy mtfmes.
1
L'VmbredeSaleU
Iehan d'Auanfon.
yStm les bois vmbrdgellx ou les amoureux '/Ji..
uent,
ht ou tant de beaux vers doElemet ilZ. efcriuet
.Apres qu'en ces beaux champs cbaron lesA
,~~
fay vers, Dan-aniron,i'ay ces vers cÕptt.f!èZ,
ces
Vtendant l'arriuer de ma Corinnebelle - -
Qui trop cr trop long temps mefaiftlanguir Jans elle.
La doncques,'vatMnftn,la donc ejcoute moy;,
ji
Et ne feslaispoint ie m'adrejfe a (oy, 14
EtJi par mon Magiiimanotiri-ititre cherr,
le te¡:ÚZ vn prejent des vers démon Homere,
DeJes versgraues doux,nonplus en Grecainçois
Tonrne^fdclement en langaige François.
Tes vertus^tonJçauçir,cj tagrandeurencore
QueJi dtuinement mon cher Magni décore
Chantant pour fin Pafcbaltc rendmtfùfJiftne
Ji
Pour obtenir le don d'vn richeprejènf.
EtlesPieux &-' leciel,quifurtoi vouitefèmhle
Prenantplaijir de voir tous fès trefors enremble,
De longue çy longue main te l'auoient destiné,
î
Te voyant,DauanJon,tant heureujemcntné,
Et tantfiuorfcr les neufdoBes Vucelles
Et/aus ceulx quifçauansfont[dUo,'i¡èZ,d'e!lu.
Et bien qu'entre ces vers tu ne trouues cachet
Millepompeux trefors des Indes arraciiez,
«
Ke laijjèpourcelaDauanfondeles prendre,
Car l' honneur de ce don peult cent fois mieulxejïendrc
Vorgueil de ton renom que ne fetoient les biens
D'vn Crefè3ou les monceaux des trejors Mtdiens.
icy tu pourrai voirlegoutïerneur Atride
Qui s'arme bralternent,cr qui Iraucmentguide
sesfluaars à la guerre,cr pourrM voir eueor'
Comm, IrHftÎr firtir de la bataille Heaor,
Et comme ily reuient aufi tofi qu'il oyt dire
^fgamenon blefie s'enfuit enfanauirc.
islpres tu pourras voirFlyJfc,enuiroimé
fi
D'vn efjuadron Troyen,voire mal mene
Q*ïilvoyait iadéfiafa desfaifteprocheine
Sanslefecours^d'^€tax3 cr du mary d'Heleïne.
Puis tu verr:.fichifJon Patrocle mander
Vers le diuin Neïlor afin de demander
Quel Grec il raenenoitn'iguitre de laprejjè,
Etla tu le verras qui lefils de Menece
Exorted'enhorter leplusfortdes Gregeois
Defecourir leur cdmp,ouprendre fin hetrnois,
Et luy mefmey venir employerfa vaillance.
pui6tu verrasVatrocF qui d'Eutipile panfè
Laplaye de la cuijjè.er comme ce pendant
Le magnanime Htttor defan char descendant
Entre au fofié des Grecsfmuydefis cohortes,
Et comme d'vne pierre il enfonce les portes
Du fort hay dee Dieuxapres que Sarpedon
Eujt laijse pour vn tempsfis reng'Z à l'abandon.
Là doneques Dauanfon [ai"{rern,l" tes oreilles
Du neflar«ydu miel de ces doulces merheilles,
ou
a
toymefme lon^(jraiB'XjepaU en ttseTpritQ
Carce
nefont desfeux du brandon de Cypris,
Car ce nefint des veufjjWvne ame énamourée
./Cppena deuotement àfà Dame adorer.
Mais bien mille beaux vers quigrojiijfent le cueur
Et roidiffint le bras d'vn bratte belliqueux
Tel que toy, Dauanfony en qui le ciel affemble
La vaillance,l'honneur çr le fçauoirenjèmble.
te
Car oufoit que ton%oy conduyféauxcombat^
Oufoit que des procès tu tranches les deb"tZJ
r
En tout temps,Dauanîfn,tupcttlx l'honneuraquerre
D'eflrcfaige au confeil£ vaillant à la guerre.
J'fu deuant de qui donc au deuant de 'luelZleux
p
ofriroy-ieces vers quiles merÎtd mieux\
Si n'eïfoit Ddlldnfin,fin>tjloit à ce Prince
Soub^juicourbe le chefla Françoijèprotùnce,
soub'Z'lui veult le dcffin que le refte desroys
..AUdnt qu'il monte au cielacouïiumentfisloixt
Et fotîb%quii'ay goujîélafaneur quefouhaite
Et que peult meriter vn immortel poëte,
Ouuredoneques ta m.Ûn,V.1H4nfôn,& reçoy
Ce que mon cher Magni te prefènte pour moyy
Bienueignant Dauanfîn d'vne doulcecarejpi
Celluy que te ienunye,Cr ce que je t'adrejfe:
l
De vn tu tromperas la peine que tu prens
Sans cejfe,vigilant,aux afairespludgrandz
le
Etpar l'autretu peulx(s'tl veultentreprendre)
Faire pdr l'vmuerstesmérités entendre.
lAiifsi ie te les donne à celfin quetufois
La dejfencet<zrl'appuy de mon liurefrançoif,
Et quya mon
- - cber Magni mon atente non vaine,
Tufirues,Dauanfin,déformais de Mœcene,
Comme le luyfiruois ains que defcendre içy,
charmant mieux que fès vers,Corgueil de fin foHCj.
T'adiurant, Dauanfin,par lesfècret.Zvmbrages,
Etparledoalx Z!phir quifouffle en ces riuages,
Voire parlerepos crpar lesdoulxesbat^
Des Mânesfiigieux qui t'atendent ça bas,
Çhfa tel port de bon heur tu le vueilles conduire
jQue le choc des malheurs ne luypuijfeplus nuyre.
M414 quoyln'ai tugoutte', O.tllanfin,de
cefruttt
Qtfau iardin des neuf Sœurs il cultiue Cl" produit
N'astudéfia cogneufisputjfancesencore
Tourgarder que le temps ton renom ne deuore,
Et,te grauant au cielempercherque ton hruiflr
Nefipuijfenoircirdans l'eternelk nuiéH
il mejfùjfira donc de ce que ie t'en mande,
Sans cequeplus auant ie te le recommande.
Bien me plaijtaDauanfin,dete dire que l'oy
Quei'oyfiub^jcescyprès auxpiedrj(jle mon grand %oy
De mon grand roy FRANCOYS
vofirefiul
,la harperefonante
fionfard quifur elle me vante.
De
il
jBienmeplaift encor te dire leplaifir
Zeplaifirquinousvient,qui nom vientcyfitifir9
fi
Quand nom oyons les cbant'^jl'vn diuinpoete:
Mifmement ce bonKoy,cebon %oy,quiregrete
Dr: n'eftre encore en vie,àcetfin de pouuoir
Couronner defit main vnfi brauefiauoir.
ie
le te veulx dire aufii,comme vien d'entmare
Le L'iceron pafibal,'fui daignefur ma cendre,
Tefinoigndnt mes vertu^rejfandredefa main;'
trefors fins diuins de fon parler Romain.
Des
Qufainjicroijjè ton heur efloignt de l'enuie,
il peult,Dauanfin,te donner vue vi^e,
Comme
Reffemblante du tout a celle-la des C ieux
t'ajfèoir eulx plta beau de leurs cieulx:
Et auec au
les Jons de la lyre immortelle
poy encore
voïire Delien,vofErt diuin lodelle.
De
la de Panias de cejteautre^Apollon,
l'oy voix
Qui defis vers illuftreCTredore mon nom.
Poj le doBe
de
Nauiere
leurs
r £
l'vn
Charbonier
l'autre
encore,
m'honnore.
Et comme vers O*
encerdauanron,legentil Tahureau
l'oy
Quifa Sarte abandonnerez vient Jur mon tombea»
De fis fredons mignard^ammer ma memoiret
le 19t redoubler de
ma durable gloire.
.Et
donc, Dauatifin^ceulxquijontcurieux
Heureux
l'
D'aquerir amytiédesprophetes des Dieux,
Poëtes facre^ui peuuent par leurs dextres
Des
temps faire leur maigres.
De la mort C7" du amys
Durban,U mignon des neuf Sœurs
l'oy encore
doulccment des pins doulces doulceurs>
Qui refpand
fin fucreRomainJur tombepompeuje.
De ma
encor' de Maumont la complainte piteuft.
Poy
d'autre part qui s'adolore, en vaint
l'oy Mdgni
la,ifere de fin dard inhumain
Dequoy mort
M\tfitoïtfait Pdffer les eaux qu'on ne repafe,
lel'oyfurmoncercueilqui verfeapleinetajje
Quercinooo-dulaiéic,dumiel.
Du Neftar remploieciel,
roy mille cr millecri\ dont il
fit
J{effèmllantlepoufiinen triffemîfire
piti de Lling aperçoitfiacloclocante mire,
fi
Et qui voit captif de Coifeau rauijfant
Quil'emporte par l'air ta défiapérimant.
Poy encor, Dauanfôn, la dolentequerelle
lesfiuFpirs cr fltnglotZdemtl Corinnebelle,
fis
J'oy Nymphesaufiiblafinans les mefinesDieux
D'âuoir fitofE permis m'dbjènfer defisyeux.
i/Cinjipleuroit Tethys (7 mainteNéréide
vour le compagnon mort du vaillantpeleide
Qnand ltjil"{ae Neftor euff annoncé fit mort,
Et fju\Achil'forcenés'entottrmentoitfifort.
roila ce que ienten, Dalidnfonfur ces riues
Chdtoilléd'vn plaifir que lesperfinnes viues
JDeuroientfoigneufiment auant que de mourir
S'efforcer,Dananfin,s'efforcer d'aquerir.
Carfi L'bomme treffaffe cr defienden cespleines
Hity des nourrijfons desfittrs Permefiiennes
iln'a pafyDauanfinjiln'apas mérité
D'auoir aprèsfit mortcettefélicité,
Mais toy que pourfiuftien elles ont voulu prendre
Tu la doii^Dauanfinjtulapeulx bien atendre.
FIN-
François CharbonierAnge-
uin, à Monfeigneur d'Auanfon
fur les vers de PVmbre de
SALEL.
'Ou vient cela, mon Dduanfin;
Que l'oi cefie Fmbre qui te vante9
Et qui par Magnt te prefente
Son bralle liure,&> facbanfon*
le
Jfuroù-tu 9 grandvmuers
ft
PItrftme bien detagloire,
Qu'en aef/Jlt de la parque noire
El* pénétré iufju'aux enfers
ou l'ardeur du roy Delien
Me renflamme en vain la poiEirint,
Ou bien Dauanjon ¡'im,tgint
L' beureujè caufè d'vn tel bien.
Cen'efl ta grandeurfollement,
Cen'eft feullement
ta vaillanct,
Ny ta droiBuriere ballance
Jl.!!i croiffèntton bruit tellement,
Tu ne pouuotf gaigner cebruit1
Farta vertu,bien que diuine,
N) ne pouuois par ta doftrine
Vtincre Pobfcurtede la
nuitt.
Ceft certesplttjïoff ceïl honeur
e tufait aux neufchanterejfes,
g-1
Sjtht'embrajfant de leurs carefes,
T'ont Irafe ce Iraue bon heur.
Cejlplus tiflle bienueigncment.
Et cettefaneur non vulgaire
rueictevisdauanjânfaire
sAtonMdgnipremièrement.
jgui te celebre dvn tel vers
Dans le temple de la Memoire,
iCuil ft
rempli le ciel de ta gloire,
Voirelaterre,C" les enfers.
Et quifiitl aprefent chanter
cejeYmbre d'vne telle audace,
Qiril domte lafiere menace
Du Temps qui te cuidoit domter.
Ceïl encor legrand yandomois
Quifa lirediurneencorde,
il
isfjinquedeffut accorde
Ta vertu mignonne des %oys.
ry doneques heureux & content
Puis que des Dieux les interpretes,
Tais que lesplut heureuxPoëtes
T'aiment et fauorifènttanti
Et mefayfizne,Diuanfôn,
Queparmj ce que Magni chante,
Queparmj <te qu'ilteprejènte
Tute{laisfortdemachanfoa»
L'vnzieme liure de l'Ilia-
DE D'HOMERE, TRADVIT
de Grec en François,parmon-
fieur Salel,Abbé de faindt
Cheron.
'-
Près que l'Aube eut la couche Liftée
P~T/f//T/3~fi fut nuancée
Pour apporter aux gransDieux la lu-
miere
Et aux humains comme elle efl couflumiere5
lupiterfit defcendre la Déiffe
Contention,deddns les nefs de Grece
Entre fis mainstenant la guerre horrible
MonIlre cruel dangereux & terrible.
Au grand vaiffeau dqieie defcendit
A cellefin que mieulx on l'entendit
:
De toutes parts. Carfa nefeftoit mife
Droiél au mdieu celle d"Aiax aflife
Enl'vn des coings: & Achile le fort
(Pour rejijler encontre tout effort
Uvnztemeliurc
S'ilfuruenoit quelquenecefiité)
S'efloitlogéau contraire coflé.
Lors la Déeffe afiife furlapcupe
Criafi haultpourefmouuoir la troupe
QuelesGregeoisfentirentleursej^ritz^
tardant defirde batailler epris:
Aimans trop mieulx encor' faire laguerre,
Que retourner en leur aimée terre.
Surquoy leurchefdefureur enflammé
Soubdain cria que chacun fuft armé.
Etpourmonftrer lavoye afes iêfdarmes
Incontinant s'acouttradefes armes.
Premièrementprintfesgreuesforgées
D'ardin luyfant "Vnies & rengées
A clouxd'argentypuis la cuyraffe belle
Dure a merueille & de façonnouuelle
QueCyniris roy de Chipre tranfmit
Au noble Grecjors quyen la mer fe mit
Pour nauiguer auecques fon armée
ContrePriam.Orce fie renommée
Volafi loing qu'en Chiprefutouye
Del'IliadedHomere.
Dequoy Cynire eut l'ame rejiouye)
la
Etpourguigner dagamenon gracé
Luyfitprefent defi belle cuyrajfe:
Dejfmlaquelle esioient dix lamesgrades
De noir metilldouze cercles ou bandes
Fdiaesd'orfin,& en yn autre renc
Apparoijfoientvingt lignes d'efldin blanc.
Puis trois dragons naifuement taillez[y
Bleuzjen couleur É5- tous entortillez.
Droit "Vers le coldu Gregeoisselfadoient,
Fatfanstrebler ceulx qui les regardoienti
Car chacun d'eulxduoit le taintfemblablc
A tare en cielquepar chofe admirable
Le Dieu des dieux en la nue fait yoir
Pour demofirer aux humainsfon pouoirm-
Apresceignitfon efféepoifante,
Ayant lagueineargentine O* luyfante>
a
Pendant clouxd'orfin en fa crinélure
De riche eftojfe & grand manifaclure.•
Encores'plùs,deffius l'effaule charge
Son belefeu de rondeur qrande & larvé
L'vnzieme liure
Autour duqueltouurier tresfouuerain
Auoitportraiel dixgr-ins cercles d'arainy
d'e fi.iln blanc,
Vingt d'l?fl.lÍn > quelquequantité
b i inc,£c,- *
De metail noirpargrandfubtdité.
Sur le milieu voyait on la Gorgone
Auxyeulx ardans portant llne lOtiront,
Ayantterreural'vn desflans emprainBe,
En l'autreflanc l'cflouentable crainBe.
Sur la courroye attachée au boucler
(LctqutUefutd'argentpory &(ln)
Enoit tiré vn dragon degrand taille
Peina de couleurs diuerfesfurl'efcadlet
Lequelportoittrois tefies couronnées
Sur mefrne corps(iïgrand merueiUe)nées.
Apres cela ilmit l'armet en tefie
Et le pannacbe ayant quadruple creffe
Ttffit du poil qu'on void pendre a la queue
D'vn beau courfierfi horrible a la "Veue
il
Quaufli fouuent que fonchef hauffoit
On euftiugéque cela menaffoit.
Finablement ilfaiftt deux longs dards
De l'Iliade d*Homere,
Tresbienfèrrez:puisJernonflre aux fouldars
l\tj}lendiffJrtt comme yne efloille clere
Qui du hault chi en ces bas lieux efclere.
Le defmarcher de ce 7{ny yenerable
a
Fut Junon & Pallas agreable
Si trefauant quelles firent des cieulx
Ouyr en bas yn fon dtlicieux
Pour conforteraugmenter le cueur
Au noble Grec & le rendre vainqueur.
Adonc chacun des plusgrans demanda
Son chariotjçy*foudain commanda
t er
A Efcuy que le tout fuit dreflé
En ordonnance, & rnis hors lefoflé.
Ce qui futfaiftjes chars furent menez.
Hors le rampart,& la bien ordonnez
Apreslefquels les vaillans Gregeolsfortent
Faifansgrand bruit, &tottss'entreconfortent
Afe montrer valeureuxau befoing
Contre Troyens qui n'eftoient guiereloing.
Lors lupiterpour mieulx leur faire entedre
Legrandhaz^trdquilsalloient entreprendre
Fit pleuuoirfang en lieu de la rofle
Dont en la terre au matinarrouféey
Signecertain quen ceiour la grand nombre
Desplus hardis auroient mortel encombre.
D'autre caflé les Troyens dejlogerent
Hors de leurs c,tmps,& bien toflfe rengerent
PreflzL a combatre en bataille ordonnée
Suyuans HectorJ?olydamejy* Enée,
Et les troisfils du yiedlard Anthenor,
C'eft ajfauoir,Polybe & Agenor
Accame aufli de yertueux couraige
MatS qui ïamais nentra en lnarzage.
le
Qui eut lors yeu preuxHeBorpaffer
Entre lesfiens quelquefois s'adrejjer
Auxpremiers rencs foudatn comparoiflre
Auxplusderniers pour tout voir, tout conoiflre,
Qui l'eufllors yeu auecfingrand boucler
T^eJJjlendtffant comme lefoudre cler,
Compare teuft a la Chienne celefte
Pernicieufe aux humains molefte,
Quibienfouuentfe cacheJoubs la nue
Et tout fioudain efi au cler cielconue.
Oront GregeolsTroyens tant marché
Que l'yn des camps s'en de l'autreapproché.
Lors tout ainji qu'aduenant la fiaifim
0rd'on doit coupper& cueillir Lt moyffion
Le laboureur plufieurs faucheurs afJemble,
Et les enuoye en finchamp tous enjemble,
fi
Lefcjuels bien s'employent a faucher
a
Qu'on -voit le blé monceaux tresbuclJer.
Neplus ne moins tomboient homes par terre
De coups de tyaiél,de lance ou cimeterre,
Wuld'culx efloitdelàcrainiïerecords,
Chacun rouloit mettre en dagerfioncorps
Tous acharnezL comme loupsrauiffians
Pour fie meurtrir Pvn l'autre lhoijifJtns.
De ce conflit horrible & perdieux
PrenoitDtficordevnplaifir merueilleux.
Elle afiifloitpour lors aux batailleurs:
Les autres Dieuxferepofoient ailleurs
En leurs maifonsrichesdeifiées
De[fusle mont Olympeédifiées>
Tous acufans legrand dieu lupiter
Qui les Troyens vouloittant exalter
Contre les Greczj mais legrand Dieu des dieux
Wefitiflit
cas de leurs diélzodieux,
S'ejiouyjjant de voir ça bas conduire
Les bdtaillons,les beaux harnois reluyre
Lancer^choquerfaillir & deffendrey
Lesvnsvainqueurs autres a la mort tendre:
Car des lepoinél que l'aube lornmença
Je
Afemonflrerje combat drefJa
Si Violant3 mortel & hasardeux
Qu'onnefçauroitiugerlequeldes deux
Greczou Troyens deuoient l'honneurauoir
De la -viéloire,ou lamortreceuoir.
Mais (tduenant l'heure qu'vn charpentier
Ou cil quifkiÏÏ de couper bois meftier.
Apres auoir abatu arbres maintz
s
Sur la montaigne ey* UjléesJe mains
Lafdin leprend &pour lors ne demande,
Qu'a bien difnerpriais qu'ilait la viande:
En mefmetemps les Gregeois comrnencerent
lYduoir le bon & les Troyensforcèrentt
Agamenon tout lepremier entra
Et mit a mort vn &t!y qu'il rencontra
Dit 'Bïènor^auecfon conduéleur
De chariot3 excellant combateur,
Lequel voyantfon maiftre au dernierpoinEl
Soudain defcend,& ne s'eslonne poiriél,
s
Ain Jeprefente au Gregeois qui luy lance
Vn trefgrand coup defa cruelle lance,
Et l'attaignit entre les deuxfourciz
Etau cerueau dontfoudainfut occis.
Agamenon après les defyoilla
De leurarmure & aux ftens les bailla.
AdoncpaJJe oultre & trouue deux enfans
Du roy Priam braues & triumphans
Tfebajlard, Antiphe légitime
DontlesTroyensfaifoient biengrande eftime.
Auchariott
Tfe feruoit de carton, l'autre efioit
cartrop mieulx corn
Si les chargeaçy* affailht deforte
bitoi
i
s
Oul/iefirantfisfaren fecouriry
S'envintatn'fi fileufement rnourir,
Laiffantfa dame enla fleur de fonaâge,
Dontne receutonques nulauantagey
Et a laquelle afin d'entretenir
Sonamitié^far vn douxfuuenir3
Auoit donnébiens loyauxaffez^y
Et mefinement cent Taureaux engreffe^
Mile brebis3auec maintaignelet,
Et (hicures mile abondantes en laiB.
Quand le Gregeois l'eufl mis a mort3 & pris
Tout leplus beau defon harnoïs de pris>
Ufe retire,c,,,- enferetirant
Le fort Coonjendrcmentfoupirant
Pour le trefpasdrphidamejonfrere,
epeultfoujfrirfihonteuxvitupéré.
a
Lors s'auança,& Vint h trauerfe
Contre le T^oy^çy* defon dardluyperfe
Le bras tout oultre:& fut ce coupfoubdain
Dijfous le coulde & bienprèsdefi main.
Agamenon combien qu\lfefentit
EBrt b!r:flé,point nefediuertit
Delà bataille^ainsfait plus courageux
A fe vanger de ce coup oUlrag/ux)
Soubdainementpourjuyt Coonyqut lors
Me/oit grand' peine a retourner le corps
Du frereoccis^apptliant aufecours
Ses compaignons qui semblaient efirefours*
Silefrapa defon dardfoustefcu
74oïtcllcment)tant qu'il enfut
ilen fut vaincu
v a incu
-
t
Tous pleins d'efcume &.fueur)dont la trajfe
Apparoijfoi tout le long de la place.
t
Lepreux HcBorvoyan lepartement
f
D'AganJ enon, entrefubitement
En la batailleauecbonvifatge
Parle aux Troyensypour leur donner couraige.
Vaillans Troyensfoudars de Dardanie)
FortzJLyciensvoftre compaignie
Tantêprûuuéej& robufte de corpsy,
le vousfupply flyezores recors
De voftreforce^zs* vaillanceeBimée9
Le chefdes Grecèlemeilleur de l'armée
S'enelîfouyJupiterfauorifi
Comme ie voy a noflre belle emprifiy
Meprometantviftoireglorieufi
De cene gentfuperbe& fÙrieufe:
A cefie caufeauancezvous^poujfe^
Etcontreiceulx -voz-cbeuatilxadrceez,,
A cellefin d'auoirpart en lagloire
Dont ilfera en tousfieclesmémoire.
Difant ceUHeclor efmeut les cueurs
Defisfiudars voulans effre vainqueurs,
Weplus ne moins que le veneur qui chaffi
SdnglerjLyon)ou quelque "Biche lajje,
A de couf/urne afis chiens efmouuoir
Par motzexquis de faire leur deuoir,
Puis lepremierfiiefte au bataillon
Leplus efyésjemblant le tourbillon
Et la tempef/e horrible & vehemente,
: Qui dans la mer ameine la tormente.
j Or difons donc quels Gregeois fi trouuerent
j
Auxpremiers rengsJ& la force ej]?rouuerent
Du preux TroyenXefurentneufgrans Princes
Ou gouuerneurs de marches O* prouinces,
Dedans les corps defquelz^Heftorfoilla
Sa longue lance,&puis les dtfyoïlla.
Leprernierfut AfiéeJe deuxterne
Ce fut Opit'plain de yalliance extremt
Le tiers Dolofs,Opheltie,Antonoe»
LefierOronyAgeld(\Hipporiôe>
Et le neufiemeEfymneengrandproeffe
'Recommandé autat qu'hommede Grece.
Diflns encorJi l'autre multitude
Sentitl'effort de famainforte O* rude:
Certes ouyXar atnfi que le vent
Zephyre dit,lors qu'dfoulfefouuent
Encontre l'AuBre en lagrandmerprofonde,
Efmeutlesflotzjifierement^que l'otlde
Toute efeumante eftiufqifen l'air haufiée,
Etpuisfoubdain pargoûtes dtjjterfée.
St mblablement les Grecz^ejîoientpouffez^
Du preuxHeBor^occizjoudijperfiz^
Etfaultpenfer qu'en iceîletournée
Utrmee Greque efloit exterminée,
A toutle rnains mife engranddefarroy,
Sans lefecours a^hffefaïge 2{oy
Lequel
voyant le danger aptla
Son Diomede,& auec luyparla:
FikjdeTidéejielas\quellefolie
A maintenant ta penféeafiatllte
Et mes ej]?ritz^d'atnifnous retirer
Voyans uy noz^foudarsmartyrer*
Auons nous misenprofonde oubliance
Woflre deuoirjioftre force (.,CN -paillance,
-Q ilifansauoir
Quifans rdu lle playe
duoir nulle play e ftuffirte
fouferte
'N.OtM receuons cefie vergonqneaperte?
Arrene donc demeure auecques
moy,
Ce nous fera trop de honte
c* d'efmoy
St le Troyen occupenoz-vai x,
Tuant noz^gens atnjipargrans moceaux.
Le fort Diomedeadonc luy reeondit,
lefuis content de ce que tu as dit,
Demeurer veulx auec toy, &fluffrir
Tous les dangers quife pourrontoffrir:
Mais ie voy bien que quelque grand effort
QjAonptnjje faire Heclor efl leplus fèrt.
Ledieu des Dieux J'ajfembleur des nuées,
Rend autourdhuynozjroupes defnuees
De bon couraig,e,& la vifloire donne
Aux preux Troyenydont bien fort te m'eflorins.
AinfiparlajntisfoubdatnJehazurde
Sur les Troytns, & defa longue darde
*Bleffa le roy Ty"jbrée,qu'ilfr-ipa
Au tetin droit^dont la mort tatrapa.
Lefubtil Grec enJit après autant-
De Mollon.,-Valeureux combatant,
, LequeleBoit du RoyJeruant loyal,
Et conducteur du chariot royal.
Eflans ainft ces deux mortz^Û^fançlans,
s
Les nobles R"oy deuxJanviersreffemblansy
Trejefckaufez^encontre les limiers}
Ou chiens courans, qui syoffrentdespremiers,
Entrent dedans lesplusejfreffes bandes
Desennemysjlifcourarispar les landes.
Le fier Tydide arriua d'auanture
Prèsdyvngrand charJoiengarny demonture;
Deffus lequel efiaient deux cbeualiers
Desplta hardlS)& desplusfmgulters
De l'ofl Troyell,Percojie leurpere
Grand demneurJentant l'heur non profycre
Defes enfansjoufiours leur defjèndoit
D'aller en guerre,G"" fouuent lesgardait:
Mais eulx guidez^de celle deflinée
De noire mort^aux humainsordonnée,
Maugréleurpere«fluient ce iour entrez*.
En la bataille.Or eflans rencôntrez
Comme ïay diB->Diomede les priue
D'ame & de -vie, aufli tot qu'il arme.
Et d'auantaige il prend leurs belles armes9
Et les donna a l'vn des Grecz^genfdarmes.
J/lyjfe dufli Hippodame -vainquit
Et Hypiroch,& les harnois conquit
De tous les deux.Adoncfut la meflée
i
)' Plus que deuant creue & renouuelléey
Car les Gregeois^prefk^a feretirer,
j Eurent moyen d'atendreretirer*
7{ecomençans le combat inhumain
A cotJpzdf traiftiCr a grans coups demain•
Ld Agaflropb trefrichtment armé
Filzde Peonprince bien renommé,
Marchait a piéjn tefcadron Troyen,
Faifant deuoir de loyalcitoyen.
Contre lequelDiomede s'auance>
Tenant en main.fa forte c?* longue lancey
ce.,
Si lefrapa en la cuyffe>fe
fi roide
roi de
Que tat apres la mort cruelle &froide
Le "vintfatjir^certes lepeu defing
Defon carton,quipour lors eïloit loing
Vu bon TrO}tn)dunques./à monture
Luy amena ceSie décorifiture.
Car ne pouantfouyr on lefurprit
Etfitt le corps dtlaifléde Pejîrit.
Adonc HeBor Agaflrophe voyant
"Mortabatityde dejjtitlarmoyant
Et de courroux, defirantfe vdnger,
AuecfesgensVint rudementcharger
Les enntm hautement.
Et Diomedr3 ayantfubitcmcnt
Cefiefureur ut lorsfoname atainéle,
Wofans raifort, de merueiïïeuje craintfe,*
Se rebout"hafl,eflant a tarmetlointfe,
Armet d'Arain &de trempe tresbonne,
A luy donnépar leflzjde Latonne:
Ce nonobflant le Troyen sefîonna
Si rudement ,que des donna
genoux
Encontreterre,& Jetint d'vnemain
Tant fut le coup extreme & inhumain.
Quepleufl aux dieux quau lieu de topiede.
le t'enfleatainB dans le conéfenenre,
Et t'ntffe occis. 'Nozgens d(lèouragez,
Q>ndeu.int
S'entrouueroient aifes & flulagez)
toyfontpâlies & tremblans.,,
Erfhycnt tous aux chieuresrejfemblans
Qui -vont befiant de crainéle de leurs vies,
Lors qu'ellesfont du Lyonpourjùiuies.
Adonc ne peultDiomedefetaire>
Et dit ainjiyù lafchefagitaire,
Archer couard,eflourdy,&poureux,
Cueur fememnjardé,folamoureux,
Maisqui te meult de te glorifier
En vain ainfilpourquoyestufifier.
Maise&cepoint pour lapetiteplaye
Que ïay aupied>dontfe peutem*efmaye
Quefi le traiél procedoitpour certain,
D'vn teune enfant ou bien dvneputain?
Certainement le coup efîfans douleur
*
tu
Des'en fuyrjurqttoy Tdomenêe
Dit a vois cefie tournée
Prudentvieillard ebofestrefmerueilleufes>
Et pour nous tous grandementperilleujes3
R*eprens ton C~ garde que la Vie
A Machaon nefoitores raine.
Vn Medecin certes vault beaucoupd'hommes,
=
>
Et mefmemcnt en cc ternps ou nousfommesy
,
Qu'ileftbefoingfagetesarracher
Dehors des corps,& les playesfecher,
>
y
raplujuant medecine decente
J
Durant le temps
que la playeesi recente.
Weflor oyant le yaïUant 'Roy de Crete
Soudainementfon Chariot aprefley
EtfaiB monter Machaon quant & quant,
Alors s'en vajes cheuaulxprouoquant)
Eifquelzjentans lefléau s'en aloient
Si 'Vlflement,qu'on eut dit qu'ilzyoloient.
D'autre cofléCebrion conduEleur:)
a
Du Chariot HeBor le combateur^
Voyons Troyens ia fuyr & branfler
Sur le Flanc dextre,& les criz.redoubLr
a
Des abatuz^dit HeBorfonfrere:
le nefçay pas qu'efl ce que tu -veulxfaire
En ce cofle':car ie -voy d'autrepart
Wi-)z,,gens rompuz* Aiax tous 1 s epart
Parmy les champs ay cogn.'ufort Efcit
Etpenfe bien qu'il a ta toutvaincu.
Adreffons donc promptement noflre cours
a
Droit ceflancypour leur donnerfecours>
Ce grand tumulte efl enfeigne certaine
Qu'ilzjont befoing de quelque aidefottdaine.
Apres ces movzjte vaillant Cartonprejfe
Les beaux Courjieys,&fendtoutelapïeffe,
Pajfantdeffus les corps mortzjles Ejiuz*.
Et les hamois des ocâz& -v.JintuZ!
Vous eufliezjveuleftieu duiharfanglant9
Et tout tentour duJiege reffemblant
EBrevermetljes roues quipaffoient
Sur les occizjoutlefang difberfoienty
Puis les cheudtllx des fiés faifoient iallif
Lefançen l'air çy laplacefalir.
AinfiHeHor defirantà'aprocber
Ses ennemyspour rompre cr ernpefi-her
Leur entreprife,& leur montrerfaforce,
De[onpouoir ales ioindre s'efforce
Ou quand ilfutfa proëjfemonsira
Sur lespremiers que pour lors rencontra,
13leffdnt les rns defa lance cruelle,
Autres du coupdefa large alumelle,
Et quelque nombre a coups de cailloux noirsy
Allèrent voir les infernaux marwirs,
Et briefuement ilfit l'armée toute
Ou lapluspartfuyra yau de route;
Mefmes Aiax s'en fuytpar contrainEle,
Car Iupiter luy mit au cueur la crainBe
D'eflrefurpris^dont eflant en ce trouble
Mitfur le dozfon efcufeptfois doubley
la
Etprend fuyte^auecplainHzj&* regret^
Won tantpourfoy que pour les autres Grecz*
Si s'en alloit lepetitpas tout doulx
Mouuant a peineJesiarretz^O*genoulx
Combien qu'ilfutpourfuiuy des Troyens
Qui s'efforçoient l'auoirpar tous moyens.
Car tout ainfiquefur la nuiEl obfcure,
Si les "Bergers rencontrent d'auanture
Vnfier Lyon ajfaillant leurstroupeaux,
Et voulantpredre vn desplusgras Taureaux,
Soubdainernrntauec leurs ihiens degarde
Vont drotEl a luyjtvnportant 17ne darde
L'autre dufeu>& font tant que la befle
Wepeult gaigrterfur eulx autre conquefit:
,
Et nonobflant qu'elle tourne C,- contourne
Venant le iourfault quelle s'en retourne
Trefirritéé,& grandementfâchée
Voyant ainfifon emprife empefchée.
Et tout ainji que les Garfons quigardent
s
Vn champ de bléencore verd^regardent
Querien n) entrefer auient qu'vn diceux
Void dedans paiftre "Vn Afnepareffeux9 .-- -
l
Surquoy s'en vont droiH a Afne et luy donent
en riennel'ejlonnent
Coupzinfint-,,mais
Carfaiblesfont il
dont prendfapaflirc^
b
Sansfaire cas de leurs coupz^& ature,
il,
Finablement lecha/lentdpfine
Apres qu'il a de 'Blélapanfepleine. 1
|
r1.
mon "T renomme,
II Certainementyeutextremedanger
Ouquel ie woy le camp Gregeois plonger,
7~??/~ (~ croy que tous lesplus gransprinces,
Etgouuerneurs desfoudurs & prouinces
A mes genoux fe Viendrontprofternery
MefupLan s defecours leur donner.
t'
Quoy qu'il enjoit va rnprompt ementvoir
Le vieil lefier.Car ie veulx bien fçauoir
Qui eftle Grec blffléqu'tl amenoit
De la ores
fi
il
qu retournoit.
Il ma mblé Machaon par derrierey
l'dais les courfiers galopoient de maniéré
Que ie n'ay eu bonnement le loifir
i
De voirfesyeux dont auokgrand defir.
Alors Patrocle oyant le mandement
De fin amy^partit diligemment5
Et Vint au fort ou ta s'esloit rendu
Le roy Wefîor3çy* du chardeftendu
Donna la charge afort bon Efcuyer
Eurymedonnes chenaux ejfuyery
Pendant que luy & Machaonfechoient
Leurgrandfueur^ fe refriit-heoient
Deffus le bort dela merou le vent
Enmefmeendroiclfoujiedoulxfoutient.
Aprescela,les deaxPrincesfemirent
Dedans la tanteauxfieges s'agirent
Qui leur eHoient préparera
propos
Pour deuifer O"* prendre le repos.
En cependant Hecamede apresloit
l/n doulx breuuaige.Orcefie dame cRoit
Trefdiligente>joigneufe meruci/le)
a
Et en beaultéauxDéeffespareille,
Fille d'vnT^oy qui dominoit l'jle
en
De Tenedosabondante
LaquellefutparAthillepillée
c
Et mife af-tc,& la Dam baillée
Au,vieil"Nestor^pour digne
recompenfè
Defonconfei[yç?* diuine prudence.
Quand la pucelle eut doncquespréparé
Ce doulxbreuuaige^trèsbienfauoréy
Elle dreffit yne tablepolie
De deux treteaux de bois noir embelliey
Puis rnit deffus vne large efcuelle
FaiBedyarain3méfia dedanselle
Dumi-elnouueau,autc quelquefoi/on
De verds oignons cuilliz^en leurfaifon,
Apres celafutgarnie la table
>
Debonpaind'orge blanc)& deleftable*
Encoresplus elle tire vn calice
Creux c,- profond,& de grand artificey
Que le vieillartfait apporter auoit
Defamaifon>& toufiours s'enferuoit
Pour la beaultéduvafe.Car encor
Qu'on le voyoit eflofféde doux d'or
Tresbien rengez,il auoit quatre oreilles
Tout a l'entour taillées a merueillesy
Chacune ayant deux colombes naines
Faiéfes d'orfin^quifembloient eflreriuesy
Oultre cela la coupe eftott ajïife
Dejfusdeuxpiéz^defaçon trefexquife5
Au demeurantfitrefgrandepefantey
Qu'il n'y auoit main quifut fufffante
De lapQUoirafon aife porter
lufqua la bouche,& du vinygouJler%
Fors le vkïUard qui le leuaitjdnspeinc)
¡ Et y beuuoit traitzde bien longue aleine,
j Doncques la Darne ayantfait le breuvage
|
j DiBCiceon,elîeprintdufromage
Qu'elle grata a tout la rati/foire.
PuisduvinnoirtrefdeleHableaboire,
Et quelquepeu de fàl'ine)& met tout
:
Dans le banap puisejfayant le gout
Prioit les Ttyys doulcement d'aprocher,
Et de cela leurgrandfoifeBancher.
Surquoy les roys s'aproebans eJfrouuerët
Lapotion,O* ioyeuxfetrouuerent
Paffans le temps en gratitux deuis
s
Eflan a table aflis tout -vis a vis.
Durant letemps qu'ds deuifiient a table
Patrocle vint le
Patrocle-pint le cbeualier notable
b
nota le
Droit a leur huys,lorsWeItor Je leua
Subitement,& recuillir le va,
Puis le prenant doulcementpar la main,
Luyfuplia auec vifaige humain
D'entrerdedans,lepreflàntdeç-affoir,
Et deuiferauecqueseulxcefoir.
Mdis humblement Idtrocle refuft
De ~'w~~c~' dinfis'excuft:
je
Prudent vieillard n'ay pas le loijir
De m'drreflrr, &prendre mon plaifir
Attccques vous,Achille m'a tranfmis
A diligence, &ielu) aypromit
De retourner bien toïl.Ortufçdis bien
Comme ils'irritecourrouffederien.
Ou de bieilteii,É,,- quelquefoisaccufe
Tels qui duroient bien rdifonable excufe,
Jlm'enuoyoiticy tantfeulement
Pouryn'ertqu'lr!r duvrdy & feurement
Qui en le Grec bleflé, qui eft venu
Auecques toy quand tu es reuenu
De la bataille.Orpuis que ie conois
Que cefl le roy Machaon ie m'en vois
L'en auertir,aftn qu'ilfe contente
Sansfefâcher de ma trop longue dtenté,
AdoncWeflor auantfonpartement
Luy reJfondit,parlarlt otiuerternent,
D'où vient cela qu'Achillefouffrt dinji
Les Greczperizfdns en auoiriiiercye
We yoid ilpas qu'il eft occafion
De cefieperte & grande occifionf
!
0 quelmalheur quelle caldrnité!
Tous les plus gransfont a textrémité
Mortzou blefJez,coYtJme ce noble 7{oy
0!,é tu yois cy enpiteux deJàrroy)
Et Diomede & Vlyfie->&lechef
Agamenonfont en piteux mefchef
Et toutesfoisiln'a cure nefoing
fi
De leur aider en trefgrandbefoinç,
Tant enfon cueur iadisplain'de vertu
De crudultéattaina & combatu.
Mais -veult ilpoint encor temporifer,
lufques au poinEl quHlverra atizer
Dans nozjvaiffeauxvn fèu deflamme viue>
Puis employerfadejfencetardiue?
Quant eïl de moy maforce efl dejfaillie
Long tempsyapar vieilleffe affatllie3
fi
Quepieu a Dieu qu'ellefut ores telle
Comme elle eftoit en laguerre mortelle
Quifuttadis entre les Pilienr
Mes bonsfubgeElz')& les Elidiens
Ou de mon dardt'occis Itimonée
,Certain moyen quigaigna la tournéey
Car ilelîoitexcellant combateur
Et de leursparczjîngulierproteBeur.
La guerre -vint s'ilfault que ie le die
Pour vn refusque les gens d'Elidie
Firent aux miens^ne youlansfatisfaire
A quelqueprefi qui en leur grand affaire
Ceulx de Pilie auoient librementfaiBy
Parquoy youlans le recouurer defalél,
Moy & les miensffmes yne entreprife
Sur leurs bergersjufutgrandproyeprtfi.
Ily auoit bien cinquantetroupeaux
De bellfZ:,brebis)de chieures & pourceaux
Et cent iumentzjiepoil bayardportans
Poulains au yentrevuiceulx alaiHans.
De ce butin t"CN viBotreprofpere
Fut le Vieillard^elée mon bon pere
Aije O*content^ferejîouyjfoit
Quandma valliance C7- forceconotffott.
Lelendemain 17n Héraultfit entendre
fe
A haulte voix que chacun vint rendre
le
Deuant %oy^pourfon lot receuoir
Selon le bien qu'on luy pourrait dtuoir,
Suy uant cela le toutfutpartage
Ainfi qu'ilfutpar les iuges iugé
Commodem ent d'ynepart egalée,
Maisauanttoutauvaillant T\oy^Nelee
la
Futordonnéjantpour recompenfe
Del'intereflaquepourlàgrandeujfenfe
Trois cens brebis forcebeufzjion dornptez
Et les bergersplus experirnentez,
Wonfansrai]onda pertequ'ilportoit
Tropplus grandproye guerdon meritoit.
Car Augias 10y d'Elide tenu
Auoitiadis contredroiBretenu
Vn chariot & quatregrans chenaux
Duiflza la courfe ay belliqiiestrauauxy
Lefqtwlz^Neléeauoitiadistranfmis
s
(Ainji que fontfouuent lesRoy Amis)
Dedans Elide afin de conquérir
Par leurviteffey force de courir
Vn beau Trefierauxvainqueurs ordonnéy
Mais ce Roy lapar trop defordonné
eti le £har,& toutfonatteliage
Et au Cartonfit encor quelqueoultrage
En leihaJfant.Or cefie oultrecuydance
Luy -vint d'autant qu'ilvoyou lapuiffar.ee
VuRoy monpere en ce temps lafoiblete,
Il eftoit vieilJa maifon fortfèiiltte,
Etfesfubgefîz^affoibliz^&pouretz,
Par ce quHercullepluspuiffant des Grec^
Pajfantpar laûgrieue afflittion
Meit tout afang & a deftrullion
Wofire Pairiepoultre de douzeftlz
Quauoit mon pere il en vit defconjîtz^
Vnzeparmort>c> de tout le lignage
We demoura que moy en bïéteune aage.
De celavintl'audace temeraire
A cefolRoy de nous vouloir malfaire,
EnretenantlesCouefierstantvante,,,
Et refufdnt rendre les biens prefler, «*
-.
Ou Ion dreffa bien grand nombre d'autelz
Pourfaireojfrande auxgras Dieux Immortelz.
AIupiterainfiquileftrequis
-.r .- ..J
*sw-vr--<«
fi" Dieu Neptune 1>n gras taureau exquis,
Et a Alphée autant& lagentffe
Fut pourMinerue.Apres lefacrtfice
Chacun repeut & fanslaiffer tarmeure
Prindrent leur fomme & reposfur la dure]
Les ennemys qui rien ne nous craignoienty
Ce tempspendantplufieurs affaultzdonnoient
Aux Triceans3ZJ* cuidoient lesforcer,
Mais on leurfit tentreprife laijfer,
Car noftre armée encontre eulxfe getta
Si rudement^quegrand nombre en porta
Par terre occiz^Jatefis tel effort
Que Maluis homme yaillant & fort
Gendre duRoy^O*chefdesennemys,
Au rencontrerfutparmoy a mort misy
Le &oy d'Elide auoitfa fille aifnée
DiRe Agamede dudiélprinee donnée
Pourfaproëjfe, c9* le dtuinfçauoir
DuquellesDieux l'auoientvoulupouruoir,
Car neftoit herbe,arbriffiau ou racine
Qu'ilne coneusin'en fit medecine.
a
QuandfesfubgeBzJeycirentmort terre,
a
Et rnoy montéfurfon char grand erre
Fuyrent tousmais tantielesfuiuy
Qu'a -Vï'l
Q¿j',t yn grand
g,r,,"nd ame
nornbre
nombre dlne & -vie rau);
Cuitre cela furentparmoygaignez^
Cinquante chars richesacompaigncz^
De leur monture& fi le DieuNeptune
c.N'eutempefchêmon heureufèfortune3
Depeufaillit-que ce iour te neprinfe
Les deux enfansdyAElorion le prince
Des Monhons.Mais le Dieu les -venit
D'vne nuée & bien lesgarantit.
WOltStoutesfoispourfuyuans la yi£loirey
Entrafmes lors dedans le territoire
Dit Afpidée,& dans Baprafion
Le rocb Olene/j* outre Alefion
Et puis delà allantpetite trdiéle
Chargezdebiensji/mes noJlre retraiRe,
Moy demourant fur la queue en bon ordre
Pour euiter d'eftrepris en defordre,
'Brefde laguerre 0* yoyageentrepris
Par
Par dejjus tom en emportay le pris.
Telfus ie Iprs Patrocle mon amy,
Prompt^vigilantiamals endormy;
Maisfubuenant a la necefitê
Etau falut de ceulx de ma cité.
Orfait du tout Aibille le contraire
Oui s'eft voulu apart ainfi retraire,
Et eïlreoyfiffans daignerfecourir
Les Grecs^qu'dyoit deuantfesyeux mourir
Cruellement.&fine penfepas
Qu'ilplourera vn tour le dur trefpas
De tant d'amis lors qu'il leur voudra
Donnerfecoursja force Luy fàudra.
Quant tfl a toy,8 Patrocle gentil
Ou penfes tu? las ne tefouuient il
De ton bon perefAs tu pointfouuenance
.De lapriere)& doulce remontrance
Qu'iltefit lors que venir te IdijfJ.
Faire h guerre auec nous pardeçà.
Penfequ'i^lyffeçy*moy bien tentendifmes
Lepropre wU/Jitien la maifon te ytjmas
Du bon Pelée,ou ton dié7 pere efloit
Auec A chtl qui aufii tefcoutoit.
Cefutadonc que nous fufmestranfmis
a
Pour obteniryqu* vous deux fut permis
Venir d Troye auecques taffemblée,
Qut maintenantettfitrèsfort troublée.
Et mefouuient quePelée vouloit
Sacrifierrn toreau brufloit
Dedans fa court,ayant en main la tdjfe
Pleine de -vin dont arroufoit la place,
Etfur ce point nousy fufmes reeeuz.
Et introduiBzjpar Achille aperceuz,
fi
Qui nous traiBa trshonneflement
Que ce nom fut vngrand, contentement.
Apreslepaftïadrejfaymapriere
Aux deux -vieillarspar treshumble maniere,
Et coneuzjbien que vous deux efcoutans
Efliezioyeux & de venir contans.
Alors Pelée acordant ma requefle ,
Mais vn S ALE L
aitfon œuure effacéy
Tour le portrait duanement traflé
Du 7\i>y foubs qui trembla l'Inde & le More:
fi viuementcolore
De tant de &(ys leportraiEl compajsé,
le
(hAlfault qu'Apelle^ fiedepafté
Pourpaintrefeulfur tout paintre tbonnore.
Le bÙ:n,f'ho'YlnfUr,Lt vertujes valeurs,
De le qu'il paintfont lesriches couleurs,
Mais lefinieJU qui leur donne la vie
Si finalement futfiçonné descieuxt
Qjjefn ouwra<ge embellypar les Dieux
Comme les Dieux la mort mefme deffie.
EH.deWduieres.
Le douzième liure de l'I-
LIADE D'HOMERE TRA-
duia:de Grec en François par
Monfieur Salel Abbé de
faind: Cheron.
ij
Autre moyen nous
lll0)en nousconuient
,'onuient muenter.
inuen/cr.
Car le fofle efl troplarge çy* profond,
'R.!mply depaulxtouspoinBuz^qui lefont
Plitsdingereux.Puis la muraille eflfortey
loinEl que le lieu en trefenroiél,deforte
Qu'ileflpluspropre à honte receuoir
e
Pour Palfaillant,qti louange en duair.
Orfi les Dieux qui de nozjnaulx ftâeulent
Aucunesfoisfouorifer nous veulent
Prefentement nous donnerconfort,
le vouldroy bien voirpar terre ceforty
Et lesGregeois quifont dedans cachez^
A noflre viteil occisy O* detranchez.
Mais au contraire aufiifile maleur
En contre noushelas!quelle douleur,'
QuellepitiéJepenfe que la chaffe
Seroittrefapre& quon verroit la place
Pleinedemortz#fans nul en exempter
Pour la nouuelle aux Troyens racopter.
Mais i'aypensévnmoyen-> ilme femble
Qu'il nous coûtent mettreâpiedtous enfemble3
Les ebariot^c?* les cheuaulx laijfer
A nozj;hartons3e£*foubdain nous dreffer
En tresbon ordre,& fuyure HeBorjepenfe
Que les Gregeois ne ferontrejiflance
Au moinsbienpeuplesfurprenantainfiy
Etferont tous mis à nonre mercy.
Ce confeilpleut a Heftor>quigrand erre
Du chariotfit 17n fault bas en terre.
Tous les Troy ens duflifontdefcenduz,
Et leurs cheuaulx ont aux chartons renduz;
Leur commandant de les tenir auprès
ur
Du grandfoflé^po les trouuertouspreIlz.
Cinq bataillonsrengerent les Troyens,
Tant d'eIlrangers,que de leurs Citoyensy
Chacun defl¡uelZduoit trois conduE/eurs,
Hardizen guerre,& grans executeurs.
HeBor menoit lepremier, qui eftoit
Fournydegenttellequ'ilfouhaitoit,
et
Pleined'ardeur^courage aller
le
| Forcer murlesvaiffeauxbrufler.
Et Polydame efloit a foncomé,
| Lefécondant de mefmevolunté3
Èt Cebrion le charton degrandpris;
Lequ( 1 HeElorauoit at/ee luy pris
Le conoiffantendurcy aux trauaulxj
Et mis vn autre agarderfes cheuaulx;
.Paris auou la charge du deuxrefrne,
Et AlcatbaoeAgenor de mefme.
Et Deiphobe ayant diuincorfaige,
f
Et Helantn bien auisé & ai<ri\
r
Fikde PPi-tani
Fdzde iam eurent roli b z-euly le tiersy
eurentfoubz^eulx tiers~
AJie auftijequeltrcfvolunticrs
Fut receu d'eulx pourfa force excellante
Eïlantyenu d'Arysbe l'opulante.
La quarte troupeaufii fut gouuernée
Par le vaillant AnchijïenEnée9
Par e~'par Acame encor
Les yaillansjilzdu yaillant Anthenor.
Quant au cinquufme ou efloient leslenis,
Et eflrangersyilfut du tout commis
A Sarpedon le chefdes Liciensy
i
Lequel hoifitpouraide entre lesfiens
Glduce lefort auec Afleropée
A toutes
A toutesmains maniantyne ejpée.
EHanJairift en bel ordre rcng,l'Z,
y
le te diray le fins de mapensée5
Une faultplus entreprendre d'entrer
Dedans ce fÕrt,pour cuiderpenetrer
lufques aux nefs, ou ilnous enprendra
Treflll¡J,/àtous)& nous en aduiendra
Comme a cefte aigle, & qui bien la contemple
Elle nous peult oresferuir d'exemple.
Car tout ainji qulle a eftécontrainHe
Lâcherfaprojetfiant auph, attainéle
Par leferpent qu'elle vouloir porter
A[es petitzjpour les reconforter:
Pareillement encor3 que nozjcohoytes
Rompent ce mur}& detranebent lesportes*,-
Finalement nousferons repouffiz
Loingde leurs ncfs, & hors de leursfojfe
Effans contrainBz^ça & là nous épandre
ep an dre
Pour nousfauuerjionfansgradfangrefyandre
De noz^foudardz^lefquelz^ferontfurpris
a
En s'en fuyant,puismis mort ou pris.
Ainfiparla Polydameprudent,
Propbetifant leperdeuident:
Et les Troyens qui trèsbienl'efeoutoient
Foy & creance afon dire adiouflvient.
Surquoy Heflor qui tresbien tentendit
Leregardant de trauers rejbondit :
Ce qu'aprefent Polydame confeilles
pointplaifant ne tufte à mes oreilles,
Et croypourvray que tu l'entens trop mieux
Que tu ne dis:oujinon,c¡ue les Dieux
Pour tepunir t'ont oflé lefrauoir.,
Et jugement que tufoulois auoir.
Qui eft celuy qui vouldyoit refitfer
Le bon confed d'vn Dieu^y* s'amufer
Aufimple vol d'vn oyfeau inconfiant,
Soit afeneftre ou dextre volet"tnt?
à
Quanteft moy te ne croy ne adhéré
A tel^oyfeaulx^dinsme fie er1 eJfere
En Jupiterroy des Dieux & deshommes,
Qui m'a (onduiEl en l'endroit ou nous fommes.
l Mais dequoyfert ta damnation*
jN/ffçais tu pas que la proteEtion
3
De la patrie & pour elle contendre
5
En yng augure ou chacundoit entendref 3
Pourquoycrains-tu d'entrer en ce cobat?
fi
Ilm'eflauisque l'onnousabat,
Et qu'ilnous faille en ce lieu tous mourir,
Que tupeulx bien teldanger encourir
Si tofl que nous.Es tu deplusgradcueur
Plus courageux & hardy belliqueur
Que tous les mtcns^qtùl te faille ainji craindre
Etplus que moy thonneur &yieplaindre?
Or enten donc* ce que ie te veulxdirey
Si ie te yoy déformais contredire
A mon dejJein,ou bien confeil donner
A nuldes miens le cuydantfuborner,
Ou refroidir de venir a l'ajfault9
Et toy aufiifi tuyfais deffitult:
le teferay toutfoubdainperdre l'ame
De cegland dard ou de ma forte lame.
Apres ces motzJtieBorJe mit deuant,
Et lesTroyensferrezje vontfuyuant
Faifans grand bruiBtoyeux en leurs cueurs
Seprométant défia eftre vainqueurs.
En rnefme temps,pour les Gregeois greuer,
Jupiterfitlapoufiiere leuer
Parvn grand vent leurfrdpant au vifaigey
Qui leur ofloit la veue & le couraige.
Et aufii toft que le vent commença
Le cueur d'Heftor desfiensrenforça
Quife voyans ainfifauorifer
D'vnifgraudDieufansplustemporiïer
Vont ejfayerde gefier à tenuersy
j1ours &planchers^defencesJyouleuers^
R'ompre piliers3fondemens demolir,
Pour mieulx à taife entrer & affatUir.
Les Orecz^aufi quifur le
mur efloient
,De leurpouoir vaillamment refifloient:
Car ilzsouuroient de leurs efcus
& targes
Leursgradscreneaulx dejfencesplus larges:
Et brauement repouffoient les venansy
Virilement leuraffaultfouHenans.
SurtousJes deux Aiax les confortoient
Suyuans les tours,& les dmonneftoient
De leur deuoir, aux bonsparlant
tout doulx.
Et aux couhars auec* ire & courroux.
0 compaignonsrenommezen proëffi)
Et -vous moyens^petit
A vn chacunfachant
ie m'adrejfe
la
que cohorte :
eN.eflpastoujours degens de meftneforte,
Souuiennevous la garde dufort )
que
Touche à chacunjant faible
au quau fort.
Vous le 1Joyez,rtprlJntzdonc audace
Et nelaijfez^lachement vofireplace,
AinspoujJezjoultre^O* oubhcz^vozjiefz»
Et "Vous yerrezJTroyens bien ef!onnez,
la
Et defconfitz^.Si volunte change
A Iupiter)& quepour nousfe r''Inge')'
Wous leur ferons l'ncvrrepreftdre yoye
En les chajjant iufques aux murs de Troye.
Ainfi dijoient les deux preux combatans9
Les Greczfludardzau deuair enkortans.
On ne -roid point tant de neige arriuer
^Nefi(jfrrjfeaufroid temps de tmcr3
(QuandJupiter comme il adulentfouuent
FatHl'air tranquiUe,& appaife le yait)
s
Dot les beaux champsJe herbues campaignes
La mer,lesportzjlesyaulx
J
o les montaign..
Sont reueilusforslifeulepaï-tie
Tuyribéé en mer en clere eau conuertie:
Comme on yoyoit en ceft affault voler
De toutes pars grandes pierres en l'airx
Auec vn bruiél qu'onoyoit par dejfus
Des coups donnez,ou bien des coups receus
Certainementlin3esloltpas alors
0Aupretix Heéïor,& tous ceulx de dehors
D'entrer au fortes* lesportesfroifJer,
Sanslupiterjequelfitauancer
L'vndefisjilzSarpedon de Licie,
Pourfa yertu rendreplus éclarcie,
Lequelportant deux dardspoinBus (3" clers,
Et d'auantaige m desplus beaux bouclers
Que ton vid onc3: car oulirelagrandeur
Bien comparée enparfaïfte rondeur
IleïioltfaicideJixgrosçuyrs de beufs
.Durs & boillis quiferuoïent d'entredeux,
Le diffusjùt de fer^oultrece encor
Le rondfut plein de doux qui n'eïloient qu'or.
,
De eflre
A l'autre Aiaxfi noble combdtant!
Ce temps pendant que ie vais à la tour
De ces GregeoisyauecLycomedés,
au tour
t
Wefe vantdt de l'auoir a mort rnis.
Quand Sarpcdon aperceu la retréte
Dejàn amy Jlrle doleurfecrete
Luy vintaucueuritoutesfoisfoncourage
Wefutpasinoinclre au martialouurage.
Car Alemaonfils de Theftorfintit
Son dardpointu^dont tout mort tabatit
Et quant e~' quant aprèsenflamme d'ire
Son mefme dard du Grec occis retire.
Et à deux mains commente à arracher
Creneaux) degrez-, defjmcese>*plancher,
ToutJi defiomBjtoutÀpeu de tenue.
TïrefU muraille il defcouure & deftue.'
Et fait Ici voye & brefche aux affatllans
Si comme luy efiaientpreux & llallJdns.
Certainement la tour efloit es mains
De Sarpedonjans les deux Grecsgermains
ji
Qui le voyans braue ejr>bazardeux
Vont propofer de le vaincre tous deux.
Tettcre vnfier traia deffus luy defcocba
Degrand' roideur:mais point ne le toucha.
Le traia frapa au lien bel& cler,
Duquelpendoitfon reluyfant boucler.
Ce coupesîoit horrible & furieux,
Voire çy* mortel: mais legrand Dieu des dieu*
Le deïiournajie voulant que la vie
Afon cherfilsfut encores rauiey
Legrand Aiax luy tranfperça l'e/cuy
Et le rendit(nonpas du tout vaincn
7Aais)affoiblyJe contraignantlaijfer
J/n peu Idplace O* fon a/finitcejfer.
WonpM long tempsicarJbn cueur dcfireux
De gloire auoirparfaiclzjcheualeureux
L'aigullonoit, & prejfoit de pouffer
Encarts oultrede recomancer.
Parquoy yayantquelesfoudars auoient
Vnpeu de crainéle,& que mallefuyuoient
Leur dit ainfuqtt'auezjvous mes amys,
Que ie vous yoy tant craintifs &remis?
PouuezVOltS bien enplaijir regarder
Voffre bon T\oyfeuletje bazarder*
Perfezjvouspoint que maforcefufffe
Aparfournir cefiebaulte entreprife?
'Nonfaiton fait.Orfusdoncreuenez^
Et comme rnoy lajfaultentreprenez^.
,L9exploit d'vnfeul ne peultpasfatisfaire
e qu'on voit à vn grand nombre faire*
) AL
Les Liciens oyans leur 10)parler)
Et le craiçnans3s'efforcentdy aller.
Les Grecs aufîtfans eflre neghgens,
J
Vont refraifcbir les creneaux d'autresgens.
Si qu'il efloit impoflible a monter
AuxLiciens3 & aux Grecs les orler
Du lieu taprinsmul auoit tauantaige.
Mais tout ainfi qu'en fitifartt vn partage
De quelquechamp^deux perfonnes coitende:
D'vnpeu de terre,c,- le cordeau efondent
Q!j'ilzont en main s'efforçans de gaigrur
Chacun pour foy & la borne efloigner.
Weplus ne moins les Licienscardaient
Laplaceprife: & les Grecs deffendoient
D'oultrepajfer^eflans treflous garnys
De leurs efius)& beaux harnois brunys.
En ce confltBfinulle dos tournoit
Incontinent dure rnort leprenoit.
Mais lapluspartefloient morts ou ble/Jez
Par le deuant & leurs ejeusfroeez
Et briefuement la tour çy* bouleuert
Efloitdefangarrouzé& cottuert.
Et toutainfi qu'vnefemmepauurcte
Quipour fuyrl'indigence foufrété
Defes enfansjrmicl 0'-1 tour met grandpeine
A deuider oufiler de la leine,
il
:
Etquand faultlapoiferelletient
DroiBla balanceçy en l'air la fouAient
e
Egalement.De mamer Jemblabte
En ceEaJJdult cruel çy* admirabley
LesLiciens & Grecs on pouoitvoir
Sans que nul d'eu lx peult fanantâgeauoir>
ïufques à tant que legrand Dieu des Dieux
Pour les Troyens ce iour la fludieux
AupreuxHeBor donna l'honneur &pris
Quepar[esmains le fort des Grecsfutpris»
Ce preux Troyenfuiui desplus yaiUans
Defon armée ey* hardis affailîans
En defmarchant leur difoit.Citoyens,
Et -vousfoudarsyious auons les moyens
Prefentementd'euiter le danger
Sus a ce
s
Des ennemy & d'iceulx nous yenger.
mur quyon le mettepar terre
Faifon la voye3 & que Ion yoife querre
Flambeaux defeupour les yatjfeaux brufler.
Etpauillonsains que nous en aller.
Au dift d'Hector qui de tousfut ouy
Futyoluntiers des Troyens obey.
Et tousferrezjcomme en Tme bataille
S'en yont tout droifl morner par la muraiUe.
)
Enaproebant la porte HeEtor eboifit
Vngrandcaillou dontfoubdain fefaifit
Et bien qu'ilfut rudetfefantjoinBa
Et tel que deux des hommes (le vertu
Telzjqvion lesyoit au iourdhuyqui youdroient
Le fouHenirjàgrand'peinepourroient:
Le fortHeBor (outesfàis le leua
Legerement>&point ne legreua.
(Car lupiter le lu), rendit leger)
Si leporti:tout ainfi qu'vn berger
Tient en fa main en la ebauldejaifon
Dyne brebis.,ou mouton la toifon.
Quadilfutprès de la porteilfe ferme
Sur lepiég,,,1u(he, & rue fort &.ferme
Legros caillou encontre le grandhuys
Si yiuementqu'ilyfit yn pertuys,
W-dperttiysfeul.Car yerroux &ferrures
Furent rompus,dont les aix O* ferrures
Defaffcmblezjesgons abandonnèrent3
Et toutfoubdain bas en terre donnerent.
Aprescecoup horrible & furieux
Lepreux HeÏÏor injigne&glorieux
Entre dedans le premier,rejfemblant
ft
A vn hibou qui la nuiEl eflvolant.
Il n'efîoitpas aux Grecs pofiible alors
De rcjifler,& le chaffer dthors.
Cesyeux efloient comme le feu ardans
Donnans horreur à tous les regardant,
Etfonharnois reluyfantpres & loing
Auec les dardsqu'iltenoitenfonpoing.
Aufifoubdain qu*dfeVit dans la place
il
Vers les Troyens retournefa face:
Si leur corJ'Jande,& lesprie, & enlporte
D'entrerdedans & tiegiignerlaporte.
Ce quifutfaifltousfefont duancez)
Vnepartie entreparlesfoffez-
Et l'autrepart promptement s'efuertue
D'entrer dedanspar la porte abatue
Dont les Gregeois craintifs & eflonnez
Laijfent la place & fuyent en leurs nefz
TREZIESME LIVRE DE
l'Iliade d'I:-lamere)traduia:
par monfieur Salel,
Abbé de faina:
Cheron.
Vand Jupiter eut l'honneur departy
Au preux HeElor,&ceulx defoparty
D'entrerdedasle fortd'approcher
Les nefi-des Grecs,fans vouloir s'empefcher
PlusdeleurfatBjldétournafaface
ile
Hitn loing de làfurlepays Trace
La belhqueufe$&fur les habitans
De la Myjie hardiment combdtdns,
Que l'on pourroit dire Abiensaufii
Pource qu'dzjï'ont de leur viurefoucy,
luttesbonsy de grandfobrieté
Wourrizdttlaiflpar les iumentzporté.
Jupiter lors détournafesclersyeulx
Loing des !royens,penfant que nuldes Dieux
Tantfut ilçi'and noferoit entreprendre
Les offinferpour les Gregeoisdejfendre.
L'occajion tant propre çy opportune
*Nefutcachéeau Dieu Marin Weptune)
Qui lors efioitfur Samos la montaigrie>
Dontil voyait la Troyennecampaigne,
Lernont Idéeles lieux plains o* bas
Ou fefaifnent les dangereuxcombats:
Lequelportant aux Grecs affcBion
Auoitpitiéde leuraffliclion>
Et accufantIupiter en cecy
Deltberoit qu'iln'yroitpasainjî
Adonc defcendfoubdainjnaisau marcher
e,
Iln'y auoitarbreépiant rocher
Qui ne tremblaftfoubzjespiedz^de ce Dieu.
dl
r- R A N coi
JDefiain^parmy les bon n'errenteficheuelées.
s, le premier Rjyy des vertu'V,O" dunom
t
Prenant agré d'ouyr ^4tride Jlgamënon
P.trieren (on langaige^crpar toy lesgenfdarmes
De Priam fn ayculfane brnyre leurs armes
D'vn murmurefrancoif:Princefur tows humain
Te fit fêntir les b;ens defa royalemain,
Etlefît a bon droitl./ommc à vn defit France
Quides premiers cllcijJ:, le morlffre d*Ignorance,
Et de
, cjitifè'
l
le fcauoir auoit
fi
¿'
bien , ,
mtnte
ô
Veilic d'vn fi grand %oy donlcement traiil!..,
J£Í?¡fi toy bienheureux-,fipoete heureuxJe treuue,
rlu-sdiFfos^cr plus çiy,tit traiterfit* Ufleuue,
Qni nycHpoint repalFtble,cr t'en aLu toyeulx
Rencontrer ton Homere champs delictettx.
es
Ott.Jitt. des banc^herbagesvieux Peres s'afiifent,
El fins fiwg, de l'amour parmylesfleurs deuifient
^yiugiron deleur Dame: vn fècouche à l'cntlers
soubZ vn myrte efgaré-pautre chantedes vers,
Vvn Ittytefurlefable^cr l'autre a l'efeart fiailté
Etfait bondir la baie%oul'herbe eft la pLltI haulte.
La Orphéehabille d'vn longfôurpdúUdnc
Contrequelque
, fi -
.- leflanc
laurier repoufant
Tient fialyrecornùr/jr d'vne doulce aubade
En rond parmy lespre^fait dancer /<t brigade,
ïajes terresfans art portent de leur hongre
Vhtureufe vanacée& le rofierpourpre
fleurît entre les for riuesfranches
O* les
Naijfent les beaux œtllet^çr les paqrettes b/lenrhès. -
Là,¡:ms iamais C'effir iargonnent les 01féaux
Ore dans vn boucaige^zsr^reprès des eaux,
*
Eten touteftijon auec Floreyfouire
Vvnfîufpir eternellegracieuxephyre.
Là.comme icy n'alien fortune ny deffm,
Ettefurcommeicy ne court vers le matin,
Le marin vers lefoirer commetcy la rage
.D',tquerir des e)onrieurs,neretigeleurcotirtge.
La,lebenf laboureur^d'vn col morne &' lafe
Ne reporte au logis le contre renuersè,
EtIdylemarinier J'duirons n"importune
charge de linges d'or.l'.efèJÚne de Neptune,
l
Mats 'lfif<.J.ltS les pri'l^>toufours boiuet du ciel
fi
te NeBarquidrj}<llc%C7~ pajjènt de miel.
a
Li't,bienhftlreux,salel, (ayant la nature
Payé ce que Luy doit chacune creature)
r
Tu visfranc de la mort}£ du cruelfiucy,
Tu te moquer la bas,qui nom tourmente icy:
Et msy chetifie vy ! <£r ie traine ma vie
Entre mille detdettrstfue la bourrelle Enuie
Mefufcite agrandtort3depmçemenscuyftns
Mefaifart tlelouetd'vntasdegloirenaijfantè
mefdifans
Qui dechirent mon nom,& ma
(D/ ~oMrMC ce mal!)par
! ) leur languec mcchaniëi
~t~ M~~
J£h France,ingrate France,gr fault il receitoir
Tant de der?'iJims,pourfurefondebmiA
Emtoye de la b.u(mon. s.tll'l)ie te prie
PQHT leurpunition, quelquehorribleFnrièt-
Qui d*vnfcuetretorsdefèrbemfurieux
t
Leurfrape fin reposet labouche CFlesyeux,
Et d'vn long repentir leur tourne dédits l'ame,
70 mon innocence-crl<* le mtfchant blafme
£tsil'%jcommettent versmoyfrayeur leur donnant
La nuiftydemille horreurs les ailletifoinfonndtnt.
Et toy Pere vangeur de la (impie innocence,
Si t'ay d'vn euew dettotfiiiuy des mon enfance
fi
Tes filesJesneuf Soeurs iefuis l'Olfflumicr,
Toujours mettreton nom dans mes vers lepremier,
Tonne la hault pour moy,cr dardant la tempefle
EfrarbotUe en cent lieux lecerueau de leur tdle,
Signe de tafatteur&r ne laiffe oultrager
s
Si mifèrablement les tiens,fan les vanger.
A LA MEMOIRE.
Verey m'aengendré,les s
e, neuf Sœur mont Apprit,
pprii,
Les H»ys mon/tnr"hy,Homerem'eternijè,
La Parque maintenant le corps mortel a pris
Ma vertu dans les deuxlame immortelle mifi.
a
L'onc mafeulevertum'aplus de vieacqutfe
f
Plw de dtum alloir,plus de richejfè aufii,
Et plut d'eternitérfuen'ontpasftifktcy
Quercy ,les Sœurs,lest^ysyl"Iliade entre/rift.
Bff.IDdtlle.
LA CASTIA"NIT^E D'OLI-
- VIERDE MACNI,SFK.
letombeau de SALEL.
EJtih cellejajfantyqui d'vn traittdemesyeux
Captiue de Magni tout le pis crle mieux,
lefuis celle,pajfant,quifur faface rfluye
Defes pleurs deftleZ la defaflreufepluye.
r -
Je annonce,payant,qiïen - cecercueily tcy
Gifl ce dotte S LEL qui naquit en Quercy,
s
duquellesdofie Sœurs ontaquis vne vie
Qui le tems tnoijfonneur çr laParque defifci
fir
Et que tant que le ciel tournoyera nousy
Tantque lefielamer,o-lemielfera doulx,
Et que ces ruyJftllet^ga^eiUans en leurJôuTce
Courront parmy cespre^deferpentierc CDUrft,
le
Et tant que dejpu nomluyra grandlfambeau,
Toujiours te demourray,payant,furcetombeau
Pour laface ejfuyerde celluy qui m*afaifte,
Par mille çr mille vers durablementparfaifte,
Et toujiours annonçant qnen ce cercueil icy
GifEceaofie SA LE L,quinaquiten Ouercy.
Sonet.
E nefçatiroj vraiment,wonSaleUfur ta unJre.
Vraiment lenefçauroj pallement langoureux
IMLéclatanten baux criZx
Çr- t'egretz. doul"ureu):.
roitten larmes fondant vn tlelugey refbandre.
Je ne fçauroyavnverspitoyablementtendre
Surnommer agrand tort tm deffin m.tlheurm:r,
Quandfi henrettfèmcnt apres ta mort heureux
Toymefme de la morttoutvif te viejts dejènde-t.
Çeîhty làfaitpleurerfui en mefme moment
De l'effroyable mort naurémortellement
Tert duecques fisbiens^fès ftueurs07^fît gloirt:
tylavs toy qui,fans mourirferastoujiottrsviuant,
laSahureatt,
Te doy -le fl.tindre?llon,ca.r d'vn !o"{Tmiu¡mc
Mort tufais vmre icydetamortlavicloire* ire,
François Charbonier à Oli-
uicrdeMagni fur la mort
CJ
de SALEL.
SOWET.
V la
Efues ombres des corps qui voyes grand ombre
Dugrand poete SyCLE L, par lefort mal tcoreux,
Sort taluux de riojtre heur qui to9 noZjrulEtZjleUr(ux
Moiffinne encor en herbeenflcurijfant fin omLrci,
las! comme vous vantés de ce mortel encombre,
Jt;nfi las!nousplaignons ainjî lasldouloreux
Nous nous plaignons ainji de ce Dieurigoureux
Qui de vainscorps d'ejlite accroirtfinfioaijle nombre.
Matspour Dieu diftes moy quelle gloire,entre vous
S<y€LEL,oresfroide ombre enflla-bas\quellefeïtel
En quel rang s'afiift iRMânes difles degrâce?
Chacun l'embrajjalors'.maisd'Homere entre tous
fit
il receut le Laurier fortifiefur tefte:
,
Tuis F
place.
S
NCOI fin Meccne entreux deux printfit
SONET AVXMVSES MIS
fur le tombeau de
SALEL.
L
CegrandS^€ E L,grand preffreenvosIre temple
Qui vis a vis les Diellx ares contemple,
GÛt cy dejjôiis palternentesîendu,
Vnijfdy^ie vn tour fous la doflrinejiennr,
iSÎyantJhçéifnJcauoir rcjjundn,
frangerfa mort me vengeant de Li mienne.
OLIVIET^DE MAGcN 1.
D. OP. MAX.
s.
INTEGERRIMOQV I
HVGONI SALELLIO CADVRCO FRAN.
CISC1 GALLORVM REGIS POETÆ VITA
TRANQVILLIORIS
VITA DESIDERIO EXREGIA MORTVO
FRANCISCO VT SETOTVM OTIO ET
DOCTRINADEDERETCARNVTVMVE
NIT VBI ALIQ^VOT POSTANNOSDIV-
TVRNO ET MORTIFERO MORBO AFFE-
CTVS DE VITA HVMANiE CONDITIQ-
r
:
NIS MEMOR PLACIDE ET CONSTAN-
TERDECESSITHVIC H CQV ESCEN-
TIETDISSOLVTI CORPORIS RENOVA
i I
TIONEM EXPECTANTI PETRVS PAS-
CHALIVS AMICVS DOLENS P. ET SVBA-
ftVS
SCIAD. ANNO ASALVTEMORT
RESTITVTA
ALi-
III.
VIXTT AN.
I
M. D. L
XL X.iviliN.V 1.
CffXJSTO SE'RjfATOXJ,
S.
HVGOWI SALELLIO POETAE
Ï\EGIO AD AMPLISSIMASA-
CE2(J)0TIA 0$PROVITATEM
EIVS ET SIWGVLA-
T^EM ET^VDITIO-
'NEM A2? HJE-
GEELE-
CTO
MICH. PETHJVSMAVLIV$
DVRPASRVS AMlCVS MOE-
S
1(E'N P.
i). M."
gne,luges d'iSfmou çr ,
noble,rhoulou"{J, Bordeaulx^Poiftou^Berry,chtp
du mainec- "4 tous no^jm
di-
- deuhs
tres iitjticiersofjiciers ou Leurs Lieuxtenans, CJ" ci1 (hâJéun
ficomme a Luy appartiendrlf,,jàlut.R..!.ceuI auons l'humblefiippli
cation de nofire cher (7' bien aimérincmt Sertenas marchant Ii
braire en nofire vniuerjitéde Paris.ContenantcommelediflJup
pliant à mis grande peine,labeur,fraiser mifès à recouurer les
minuttes ou coppies des vn'Zjefme cr* daistiefmeliures de l'Ilia-
ded'ffrmcre trâJ.uiét( parfeu maifire Hugues Salel enfinvi-
uant .Abbéde[:tinff Cheron.,qwil à de prefent en jrapofejîion.
Lepjuell(jlferoit volutiersimprimer,vedre,dijtribueric^ettr £
en euidenCe cr lumiere:Mais il doubte que autresLibraires Cr*
Imprimeurs les voul"{jJftntpareillementImprimeroufaireftn~
frimer:Etpar ce moyen lediéfjùppliantfiroit en voye d'eflrefru
Jlréde labeurs& frai^fipar nous ne luy efloitfur ce
e
pourueu de nofer grâce,humblementrequérant icelles, Pourqmy
chofès confiderées inclinant libéralement à la rispplica-
nous ces
tion dudiBftppliant ne voulant le merite defon labeur Luy ejlre
tollujie lerecouuremêt defis deniersfraisermifes,luy eïlrecm
r
pefcbé.,Pour ces caufes £ autres a ce nous mouitas3auons a iceU
luyfoppliant,denofiregrâcej}tcialc,pla;nepuijfanceicr Atttto
rite e-oyal:par cesprejentes donne'priuilege,coge,licence,per~
tnijiion d'Imprimer eu faire Imprimer (7 mettre en vente lef-
¿iéf'tvnZief'meC7' dou^jefniehures JefdiEtes ih^deskHo-
mere t,'aduiéfZ¿comme difteft,parledifl;feu Salel.Inhibons &'"
deffendons a tous Libraires Cr Imprimeurs,^ autres à qu'il ajr
fartiendra,deTJÕ Imprimer oufaire Imprimer, mettre en ve-
s
te lerdiél liuresfan le vouloirC" conjentement dudiftfup-
pliantJedans le temps tr terme deJîxaniconjecutifyjint^cp
,Itcompl''ZJcommmfltns au iour o- daSle que lefd}$Xj,iuresfèràt
acbeue^d'Imprimer, for peine de confiscation derdiitz Imres
Cr d?<tmende arbitraire.si vous mandons& à chafcun de vous
endroiftfoy,c-,jricomme a luyappartiendra que ledift sertenas
vousfaiBesJcujfre^c^laiJJè^ioujr plainement (7 paijible-
ment denofdiEtZcongl,licence,c^permijfion O" de toutle con-
tenu en cefdiBespreJentes'.CeJfant çr fatfont ceffir tous troubles
gr empefçhemcns ail contrairejCarteletfnoflre plaijir.Nonob-
r
fiant qneï7cornues lettres a ce contraires. Donnea Compienjrnc