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Les Unzième et douzième

livres de l'Iliade d'Homère


traduictz de grec en françois,
par feu Hugues Salel, abbé de
[...]

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


Homère, Olivier de. Les Unzième et douzième livres de l'Iliade
d'Homère traduictz de grec en françois, par feu Hugues Salel,
abbé de Sainct-Cheron, avec le commencement du treziesme,
l'Umbre dudict Salel, faicte par Olivier de Maigny, et adre.... 1554.

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LES
Vnzieme, & douzie-
ME LIVRES DE L'ILIADE
d'Homerc traduiétz de Grec en Fra-
çois, par feu Hugues Salel, Abbé de
Il
, - Çheron.
faindt J.

AVEC LE COMMENCEMENT
du treztejme^timbre dudiél SaleUfaiBepar
oliuicr de Mdig,n)',& adrefiéeàMonjïcur
d'Auanfori)Maiftre des requeflesordinaire
de la maifun du T^oy^ûr Prejidet enfin grad
ConfeilJduec quelques autres "Vers misfurfin
tombeau par diuers poètes de ce tems.

Auec priuilege du Roy.


A PARIS,
Pour Vincent Sertenas, Libraire^tenant fit
,enla
boutique au Palais^en lagallerie
g,
Ileri par ou on ya
àla Chancellerie.
1
M54*
0). 1
Oliuier de Magni.
A Monfeigneur d'Auanfon.

t
traduction de l'vnzs c,,- douziefme de Iliade
à
qu'il redus en FraçoisMaisplusgradefaueur
encor quant illuy pleut les rne bailler en mou-
rilnt,& me commander de eboifir quelqueper-
fonnage de marque5 quiprefentaft de recbef au
KOr [es deux hures en tefmoignage de l'o-
beifiace qu'illuy auoitportée.Lejè¡uelzie meJliis
dduise TOUSprefenter3afin de faire deux l'ha-
J
fer la fois qui me fervnt grandement honora-
bles.L\ne d-autant queïobéisaucommande*
met de celluy auquelpourlès infinizjmeritesi&
pour l'amytié qu'il me portoit non vulgaire, ie
m'eflotsredu obeijjantferuiteur. L'autre par ce
quecefl œuure eslant entre vozmdins,ftrd tant
bienqu'ilneferoitpofiblede la mettre mieulx.
t
Car d'vnepart pourrais oublier combien lediH
SeigneurSaIRIm'a traiïléfauorablemît^&ajfe
Bionnéemcnt chery ? cobien departlauois en fa
bonP.egrice,É-,,qu'elle légitiméilvouloit qi'ejjre
rajfedefon bïeîou cobten il eflirnoitmapeu defça
uoir9et queltefmoignage il en portoit atoutesper
JonnesfCertesMofeigneur t'ay ces chofes tellemet
imprimées en mon ejftrit, qu'encor que t'aye enfe
uelydansvngmefmetombeau tôtente de rnon
bieauecfoncorps trefyafléjfi eji
ce que ie ne Jçau-
roisperdre la memoire deJe's obligations,qu'au
parauant ie n'euffeperdu le cours de cellemiene
proprevie Et d'autrepart ie confefferay touf.
tours que ie doy honneur à l'antiquitédevoslre
noblejjemporte
reutrence al'efiat auquelvous t-
fles,& veulx faireferuice à l'auHoritéde voftre
chargecontemplant l'excellance devoïlre
(fyntja bontéde nature3 la cognoijfance des let-
tresfexperiece des chofes,& la courtoifie de
vo-
ftre bonnegrâce,celafaictcrotttre, nofeulement
cemien honneur)reuerence,&[errÛce,m(,tÍs
en-
cor efl caufe que te vous adfmire,É"-que tout
tantqu'ilm'eftpermisse "Vousadore.Et -
au
tel vous aychoifidigne detelprifent de comme
tou-
tes autres bones chofes quipourroiet à iamais
nirdema petitepuijfance.Dont raffemblantla ve
grandeur de cefl
œuure^auec laportée de vozjvu
leursje recognoy quemôdebrioirfeflheuretife-
mentacquite des deux chofesque tauoisentre-
prinfes.Et bien
que iefoyecertain que vous n'i-
gnorezpas les carejfes qui font deues a ceft Ho-
mere Fraçois,e> me tie'neajfeuréqu'ilUsaura
devoustoutestellesquïlmentejinefçay tepas
i
s ferait à ma puiflançe de
vous
reprefenter
ie
"vifyle dejir dffefttonnéduquel au
les vous prefen-
te : àautant que la fouuenance du Seigneur
trouble deforte,qte ne mefiepas de pouuoir de.
me
clairer la moindre de
mes coceptions &pensées.
Toutesfoisien dirai
ce mot.Q-fie ie vousfaiz^cep-
fint qui efl tout le bieque îJedoyi atedre idmdi.f;
O* toute la recompece de mon long çy loyalfer-
uice:ji ce n'efl que ie referue quelques lettres que
t'ay appnfes auec luy, lefquelles i'd) rouées auec
trio corpsprefl afefacrifierpour voflre obeiffin-
ce & Ièruite.Or me fouuïet aprefint que le pre-
mier tour que ie vousfeizja reueréce,-vousrnefi-
tes tant d'honneur, & depuis vous à toufiours
pleu me fàuorir, deforte que ie ne doy craindre
devousfaireycomme ie faizydeux requesies tant
C~ fi treshumblement qu'il m'efîpofible.Uv-
nefera
n e fe ra qu'après
q,,,i -a que vous aurez^prefenteau 10y
cefie traduElion,cÕrne ie croy que vous ferez de
bie bon cueur, que vous mefaifles ce bien de me
dire le contetement que lediEl Seigneur en aura
prinsy afin que moame defoléeferefiouyjfe de la

,
faueur qu'ilporte aux cendres de mon Mœcene
rejeté & qu'ellefe rebource de la triflefife in-
coparable qu'elle en porte. L'autreftrd qvo9 fat
fies tant pourcetrejj?afie\defouflenirfon par-
ty contre ceulx qui difent que cefie traduHwn d
eftéfaitlefur le latin,& non furlapremier &e
originaire langueGretque:car traduifant^di
Baty ïay toufiours efcrtpt[Oubzluy,&puis ve-
ritablementtefrnoiçmerducotraire. Et ores que
lors qu'illespresetapremieremet au rRoyitleusl
usé deplufieurs rnotzlatiru corne lVleneLuts)&
Euripdus & ne futpas efcript le Grec naturel
comeMgyc'Aaosxj E' upt/7nÀo$,ilfatfoit celapefant
fairemieulx enfédre les noms propres efiantre-
duzjenlatint&langaigefamilieràplufieurs,que
lilles euHLtiflé purement Grecs & cogneuzà
peu deperfonnes. Et defaiclpeuauât que mou-
f
rir il auoitcorrigécejîefaulte de i?îairi,& tous
cesmotzfatinsauoitrendus François,approu-
uant l'oppinion de
:Monfieur de R'ortftrd
ddrniroit grandement es* m'exortant tle me
contregxrder de tomber en erreur femblable.
qu'il

Vay telleface en yoftre IJÕ'nefteté, qudmefl ad-


uizque ces deux rnit/nes requefles font défia ac-
cordées. Parquoy reuenant en rnoymefines)
O* quelquepeu récréé ie^changeray mort pille
te falfant entendre par timbre dudia Sei-
prieur S AL E L,le[urplus
plus que
ie n'eujfe peu dire de
,

moy mtfmes.
1
L'VmbredeSaleU
Iehan d'Auanfon.
yStm les bois vmbrdgellx ou les amoureux '/Ji..
uent,
ht ou tant de beaux vers doElemet ilZ. efcriuet
.Apres qu'en ces beaux champs cbaron lesA
,~~
fay vers, Dan-aniron,i'ay ces vers cÕptt.f!èZ,
ces
Vtendant l'arriuer de ma Corinnebelle - -
Qui trop cr trop long temps mefaiftlanguir Jans elle.
La doncques,'vatMnftn,la donc ejcoute moy;,
ji
Et ne feslaispoint ie m'adrejfe a (oy, 14
EtJi par mon Magiiimanotiri-ititre cherr,
le te¡:ÚZ vn prejent des vers démon Homere,
DeJes versgraues doux,nonplus en Grecainçois
Tonrne^fdclement en langaige François.
Tes vertus^tonJçauçir,cj tagrandeurencore
QueJi dtuinement mon cher Magni décore
Chantant pour fin Pafcbaltc rendmtfùfJiftne
Ji
Pour obtenir le don d'vn richeprejènf.
EtlesPieux &-' leciel,quifurtoi vouitefèmhle
Prenantplaijir de voir tous fès trefors enremble,
De longue çy longue main te l'auoient destiné,

î
Te voyant,DauanJon,tant heureujemcntné,
Et tantfiuorfcr les neufdoBes Vucelles
Et/aus ceulx quifçauansfont[dUo,'i¡èZ,d'e!lu.
Et bien qu'entre ces vers tu ne trouues cachet
Millepompeux trefors des Indes arraciiez,
«
Ke laijjèpourcelaDauanfondeles prendre,
Car l' honneur de ce don peult cent fois mieulxejïendrc
Vorgueil de ton renom que ne fetoient les biens
D'vn Crefè3ou les monceaux des trejors Mtdiens.
icy tu pourrai voirlegoutïerneur Atride
Qui s'arme bralternent,cr qui Iraucmentguide
sesfluaars à la guerre,cr pourrM voir eueor'
Comm, IrHftÎr firtir de la bataille Heaor,
Et comme ily reuient aufi tofi qu'il oyt dire
^fgamenon blefie s'enfuit enfanauirc.
islpres tu pourras voirFlyJfc,enuiroimé
fi
D'vn efjuadron Troyen,voire mal mene
Q*ïilvoyait iadéfiafa desfaifteprocheine
Sanslefecours^d'^€tax3 cr du mary d'Heleïne.
Puis tu verr:.fichifJon Patrocle mander
Vers le diuin Neïlor afin de demander
Quel Grec il raenenoitn'iguitre de laprejjè,
Etla tu le verras qui lefils de Menece
Exorted'enhorter leplusfortdes Gregeois
Defecourir leur cdmp,ouprendre fin hetrnois,
Et luy mefmey venir employerfa vaillance.
pui6tu verrasVatrocF qui d'Eutipile panfè
Laplaye de la cuijjè.er comme ce pendant
Le magnanime Htttor defan char descendant
Entre au fofié des Grecsfmuydefis cohortes,
Et comme d'vne pierre il enfonce les portes
Du fort hay dee Dieuxapres que Sarpedon
Eujt laijse pour vn tempsfis reng'Z à l'abandon.
Là doneques Dauanfon [ai"{rern,l" tes oreilles
Du neflar«ydu miel de ces doulces merheilles,
ou
a
toymefme lon^(jraiB'XjepaU en ttseTpritQ
Carce
nefont desfeux du brandon de Cypris,
Car ce nefint des veufjjWvne ame énamourée
./Cppena deuotement àfà Dame adorer.
Mais bien mille beaux vers quigrojiijfent le cueur
Et roidiffint le bras d'vn bratte belliqueux
Tel que toy, Dauanfony en qui le ciel affemble
La vaillance,l'honneur çr le fçauoirenjèmble.
te
Car oufoit que ton%oy conduyféauxcombat^
Oufoit que des procès tu tranches les deb"tZJ

r
En tout temps,Dauanîfn,tupcttlx l'honneuraquerre
D'eflrcfaige au confeil£ vaillant à la guerre.
J'fu deuant de qui donc au deuant de 'luelZleux
p
ofriroy-ieces vers quiles merÎtd mieux\
Si n'eïfoit Ddlldnfin,fin>tjloit à ce Prince
Soub^juicourbe le chefla Françoijèprotùnce,
soub'Z'lui veult le dcffin que le refte desroys
..AUdnt qu'il monte au cielacouïiumentfisloixt
Et fotîb%quii'ay goujîélafaneur quefouhaite
Et que peult meriter vn immortel poëte,
Ouuredoneques ta m.Ûn,V.1H4nfôn,& reçoy
Ce que mon cher Magni te prefènte pour moyy
Bienueignant Dauanfîn d'vne doulcecarejpi
Celluy que te ienunye,Cr ce que je t'adrejfe:
l
De vn tu tromperas la peine que tu prens
Sans cejfe,vigilant,aux afairespludgrandz
le
Etpar l'autretu peulx(s'tl veultentreprendre)
Faire pdr l'vmuerstesmérités entendre.
lAiifsi ie te les donne à celfin quetufois
La dejfencet<zrl'appuy de mon liurefrançoif,
Et quya mon
- - cber Magni mon atente non vaine,
Tufirues,Dauanfin,déformais de Mœcene,
Comme le luyfiruois ains que defcendre içy,
charmant mieux que fès vers,Corgueil de fin foHCj.
T'adiurant, Dauanfin,par lesfècret.Zvmbrages,
Etparledoalx Z!phir quifouffle en ces riuages,
Voire parlerepos crpar lesdoulxesbat^
Des Mânesfiigieux qui t'atendent ça bas,
Çhfa tel port de bon heur tu le vueilles conduire
jQue le choc des malheurs ne luypuijfeplus nuyre.
M414 quoyln'ai tugoutte', O.tllanfin,de
cefruttt
Qtfau iardin des neuf Sœurs il cultiue Cl" produit
N'astudéfia cogneufisputjfancesencore
Tourgarder que le temps ton renom ne deuore,
Et,te grauant au cielempercherque ton hruiflr
Nefipuijfenoircirdans l'eternelk nuiéH
il mejfùjfira donc de ce que ie t'en mande,
Sans cequeplus auant ie te le recommande.
Bien me plaijtaDauanfin,dete dire que l'oy
Quei'oyfiub^jcescyprès auxpiedrj(jle mon grand %oy
De mon grand roy FRANCOYS
vofirefiul
,la harperefonante
fionfard quifur elle me vante.
De
il
jBienmeplaift encor te dire leplaifir
Zeplaifirquinousvient,qui nom vientcyfitifir9
fi
Quand nom oyons les cbant'^jl'vn diuinpoete:
Mifmement ce bonKoy,cebon %oy,quiregrete
Dr: n'eftre encore en vie,àcetfin de pouuoir
Couronner defit main vnfi brauefiauoir.
ie
le te veulx dire aufii,comme vien d'entmare
Le L'iceron pafibal,'fui daignefur ma cendre,
Tefinoigndnt mes vertu^rejfandredefa main;'
trefors fins diuins de fon parler Romain.
Des
Qufainjicroijjè ton heur efloignt de l'enuie,
il peult,Dauanfin,te donner vue vi^e,
Comme
Reffemblante du tout a celle-la des C ieux
t'ajfèoir eulx plta beau de leurs cieulx:
Et auec au
les Jons de la lyre immortelle
poy encore
voïire Delien,vofErt diuin lodelle.
De
la de Panias de cejteautre^Apollon,
l'oy voix
Qui defis vers illuftreCTredore mon nom.
Poj le doBe
de
Nauiere
leurs
r £
l'vn
Charbonier
l'autre
encore,
m'honnore.
Et comme vers O*
encerdauanron,legentil Tahureau
l'oy
Quifa Sarte abandonnerez vient Jur mon tombea»
De fis fredons mignard^ammer ma memoiret
le 19t redoubler de
ma durable gloire.
.Et
donc, Dauatifin^ceulxquijontcurieux
Heureux
l'
D'aquerir amytiédesprophetes des Dieux,
Poëtes facre^ui peuuent par leurs dextres
Des
temps faire leur maigres.
De la mort C7" du amys
Durban,U mignon des neuf Sœurs
l'oy encore
doulccment des pins doulces doulceurs>
Qui refpand
fin fucreRomainJur tombepompeuje.
De ma
encor' de Maumont la complainte piteuft.
Poy
d'autre part qui s'adolore, en vaint
l'oy Mdgni
la,ifere de fin dard inhumain
Dequoy mort
M\tfitoïtfait Pdffer les eaux qu'on ne repafe,
lel'oyfurmoncercueilqui verfeapleinetajje
Quercinooo-dulaiéic,dumiel.
Du Neftar remploieciel,
roy mille cr millecri\ dont il
fit
J{effèmllantlepoufiinen triffemîfire
piti de Lling aperçoitfiacloclocante mire,
fi
Et qui voit captif de Coifeau rauijfant
Quil'emporte par l'air ta défiapérimant.
Poy encor, Dauanfôn, la dolentequerelle
lesfiuFpirs cr fltnglotZdemtl Corinnebelle,
fis
J'oy Nymphesaufiiblafinans les mefinesDieux
D'âuoir fitofE permis m'dbjènfer defisyeux.
i/Cinjipleuroit Tethys (7 mainteNéréide
vour le compagnon mort du vaillantpeleide
Qnand ltjil"{ae Neftor euff annoncé fit mort,
Et fju\Achil'forcenés'entottrmentoitfifort.
roila ce que ienten, Dalidnfonfur ces riues
Chdtoilléd'vn plaifir que lesperfinnes viues
JDeuroientfoigneufiment auant que de mourir
S'efforcer,Dananfin,s'efforcer d'aquerir.
Carfi L'bomme treffaffe cr defienden cespleines
Hity des nourrijfons desfittrs Permefiiennes
iln'a pafyDauanfinjiln'apas mérité
D'auoir aprèsfit mortcettefélicité,
Mais toy que pourfiuftien elles ont voulu prendre
Tu la doii^Dauanfinjtulapeulx bien atendre.

FIN-
François CharbonierAnge-
uin, à Monfeigneur d'Auanfon
fur les vers de PVmbre de
SALEL.
'Ou vient cela, mon Dduanfin;
Que l'oi cefie Fmbre qui te vante9
Et qui par Magnt te prefente
Son bralle liure,&> facbanfon*
le
Jfuroù-tu 9 grandvmuers
ft
PItrftme bien detagloire,
Qu'en aef/Jlt de la parque noire
El* pénétré iufju'aux enfers
ou l'ardeur du roy Delien
Me renflamme en vain la poiEirint,
Ou bien Dauanjon ¡'im,tgint
L' beureujè caufè d'vn tel bien.
Cen'efl ta grandeurfollement,
Cen'eft feullement
ta vaillanct,
Ny ta droiBuriere ballance
Jl.!!i croiffèntton bruit tellement,
Tu ne pouuotf gaigner cebruit1
Farta vertu,bien que diuine,
N) ne pouuois par ta doftrine
Vtincre Pobfcurtede la
nuitt.
Ceft certesplttjïoff ceïl honeur
e tufait aux neufchanterejfes,
g-1
Sjtht'embrajfant de leurs carefes,
T'ont Irafe ce Iraue bon heur.
Cejlplus tiflle bienueigncment.
Et cettefaneur non vulgaire
rueictevisdauanjânfaire
sAtonMdgnipremièrement.
jgui te celebre dvn tel vers
Dans le temple de la Memoire,
iCuil ft
rempli le ciel de ta gloire,
Voirelaterre,C" les enfers.
Et quifiitl aprefent chanter
cejeYmbre d'vne telle audace,
Qiril domte lafiere menace
Du Temps qui te cuidoit domter.
Ceïl encor legrand yandomois
Quifa lirediurneencorde,
il
isfjinquedeffut accorde
Ta vertu mignonne des %oys.
ry doneques heureux & content
Puis que des Dieux les interpretes,
Tais que lesplut heureuxPoëtes
T'aiment et fauorifènttanti
Et mefayfizne,Diuanfôn,
Queparmj ce que Magni chante,
Queparmj <te qu'ilteprejènte
Tute{laisfortdemachanfoa»
L'vnzieme liure de l'Ilia-
DE D'HOMERE, TRADVIT
de Grec en François,parmon-
fieur Salel,Abbé de faindt
Cheron.
'-
Près que l'Aube eut la couche Liftée
P~T/f//T/3~fi fut nuancée
Pour apporter aux gransDieux la lu-
miere
Et aux humains comme elle efl couflumiere5
lupiterfit defcendre la Déiffe
Contention,deddns les nefs de Grece
Entre fis mainstenant la guerre horrible
MonIlre cruel dangereux & terrible.
Au grand vaiffeau dqieie defcendit
A cellefin que mieulx on l'entendit

:
De toutes parts. Carfa nefeftoit mife
Droiél au mdieu celle d"Aiax aflife
Enl'vn des coings: & Achile le fort
(Pour rejijler encontre tout effort
Uvnztemeliurc
S'ilfuruenoit quelquenecefiité)
S'efloitlogéau contraire coflé.
Lors la Déeffe afiife furlapcupe
Criafi haultpourefmouuoir la troupe
QuelesGregeoisfentirentleursej^ritz^
tardant defirde batailler epris:
Aimans trop mieulx encor' faire laguerre,
Que retourner en leur aimée terre.
Surquoy leurchefdefureur enflammé
Soubdain cria que chacun fuft armé.
Etpourmonftrer lavoye afes iêfdarmes
Incontinant s'acouttradefes armes.
Premièrementprintfesgreuesforgées
D'ardin luyfant "Vnies & rengées
A clouxd'argentypuis la cuyraffe belle
Dure a merueille & de façonnouuelle
QueCyniris roy de Chipre tranfmit
Au noble Grecjors quyen la mer fe mit
Pour nauiguer auecques fon armée
ContrePriam.Orce fie renommée
Volafi loing qu'en Chiprefutouye
Del'IliadedHomere.
Dequoy Cynire eut l'ame rejiouye)
la
Etpourguigner dagamenon gracé
Luyfitprefent defi belle cuyrajfe:
Dejfmlaquelle esioient dix lamesgrades
De noir metilldouze cercles ou bandes
Fdiaesd'orfin,& en yn autre renc
Apparoijfoientvingt lignes d'efldin blanc.
Puis trois dragons naifuement taillez[y
Bleuzjen couleur É5- tous entortillez.
Droit "Vers le coldu Gregeoisselfadoient,
Fatfanstrebler ceulx qui les regardoienti
Car chacun d'eulxduoit le taintfemblablc
A tare en cielquepar chofe admirable
Le Dieu des dieux en la nue fait yoir
Pour demofirer aux humainsfon pouoirm-
Apresceignitfon efféepoifante,
Ayant lagueineargentine O* luyfante>
a
Pendant clouxd'orfin en fa crinélure
De riche eftojfe & grand manifaclure.•
Encores'plùs,deffius l'effaule charge
Son belefeu de rondeur qrande & larvé
L'vnzieme liure
Autour duqueltouurier tresfouuerain
Auoitportraiel dixgr-ins cercles d'arainy
d'e fi.iln blanc,
Vingt d'l?fl.lÍn > quelquequantité
b i inc,£c,- *

De metail noirpargrandfubtdité.
Sur le milieu voyait on la Gorgone
Auxyeulx ardans portant llne lOtiront,
Ayantterreural'vn desflans emprainBe,
En l'autreflanc l'cflouentable crainBe.
Sur la courroye attachée au boucler
(LctqutUefutd'argentpory &(ln)
Enoit tiré vn dragon degrand taille
Peina de couleurs diuerfesfurl'efcadlet
Lequelportoittrois tefies couronnées
Sur mefrne corps(iïgrand merueiUe)nées.
Apres cela ilmit l'armet en tefie
Et le pannacbe ayant quadruple creffe
Ttffit du poil qu'on void pendre a la queue
D'vn beau courfierfi horrible a la "Veue
il
Quaufli fouuent que fonchef hauffoit
On euftiugéque cela menaffoit.
Finablement ilfaiftt deux longs dards
De l'Iliade d*Homere,
Tresbienfèrrez:puisJernonflre aux fouldars
l\tj}lendiffJrtt comme yne efloille clere
Qui du hault chi en ces bas lieux efclere.
Le defmarcher de ce 7{ny yenerable
a
Fut Junon & Pallas agreable
Si trefauant quelles firent des cieulx
Ouyr en bas yn fon dtlicieux
Pour conforteraugmenter le cueur
Au noble Grec & le rendre vainqueur.
Adonc chacun des plusgrans demanda
Son chariotjçy*foudain commanda
t er
A Efcuy que le tout fuit dreflé
En ordonnance, & rnis hors lefoflé.
Ce qui futfaiftjes chars furent menez.
Hors le rampart,& la bien ordonnez
Apreslefquels les vaillans Gregeolsfortent
Faifansgrand bruit, &tottss'entreconfortent
Afe montrer valeureuxau befoing
Contre Troyens qui n'eftoient guiereloing.
Lors lupiterpour mieulx leur faire entedre
Legrandhaz^trdquilsalloient entreprendre
Fit pleuuoirfang en lieu de la rofle
Dont en la terre au matinarrouféey
Signecertain quen ceiour la grand nombre
Desplus hardis auroient mortel encombre.
D'autre caflé les Troyens dejlogerent
Hors de leurs c,tmps,& bien toflfe rengerent
PreflzL a combatre en bataille ordonnée
Suyuans HectorJ?olydamejy* Enée,
Et les troisfils du yiedlard Anthenor,
C'eft ajfauoir,Polybe & Agenor
Accame aufli de yertueux couraige
MatS qui ïamais nentra en lnarzage.
le
Qui eut lors yeu preuxHeBorpaffer
Entre lesfiens quelquefois s'adrejjer
Auxpremiers rencs foudatn comparoiflre
Auxplusderniers pour tout voir, tout conoiflre,
Qui l'eufllors yeu auecfingrand boucler
T^eJJjlendtffant comme lefoudre cler,
Compare teuft a la Chienne celefte
Pernicieufe aux humains molefte,
Quibienfouuentfe cacheJoubs la nue
Et tout fioudain efi au cler cielconue.
Oront GregeolsTroyens tant marché
Que l'yn des camps s'en de l'autreapproché.
Lors tout ainji qu'aduenant la fiaifim
0rd'on doit coupper& cueillir Lt moyffion
Le laboureur plufieurs faucheurs afJemble,
Et les enuoye en finchamp tous enjemble,
fi
Lefcjuels bien s'employent a faucher
a
Qu'on -voit le blé monceaux tresbuclJer.
Neplus ne moins tomboient homes par terre
De coups de tyaiél,de lance ou cimeterre,
Wuld'culx efloitdelàcrainiïerecords,
Chacun rouloit mettre en dagerfioncorps
Tous acharnezL comme loupsrauiffians
Pour fie meurtrir Pvn l'autre lhoijifJtns.
De ce conflit horrible & perdieux
PrenoitDtficordevnplaifir merueilleux.
Elle afiifloitpour lors aux batailleurs:
Les autres Dieuxferepofoient ailleurs
En leurs maifonsrichesdeifiées
De[fusle mont Olympeédifiées>
Tous acufans legrand dieu lupiter
Qui les Troyens vouloittant exalter
Contre les Greczj mais legrand Dieu des dieux
Wefitiflit
cas de leurs diélzodieux,
S'ejiouyjjant de voir ça bas conduire
Les bdtaillons,les beaux harnois reluyre
Lancer^choquerfaillir & deffendrey
Lesvnsvainqueurs autres a la mort tendre:
Car des lepoinél que l'aube lornmença
Je
Afemonflrerje combat drefJa
Si Violant3 mortel & hasardeux
Qu'onnefçauroitiugerlequeldes deux
Greczou Troyens deuoient l'honneurauoir
De la -viéloire,ou lamortreceuoir.
Mais (tduenant l'heure qu'vn charpentier
Ou cil quifkiÏÏ de couper bois meftier.
Apres auoir abatu arbres maintz
s
Sur la montaigne ey* UjléesJe mains
Lafdin leprend &pour lors ne demande,
Qu'a bien difnerpriais qu'ilait la viande:
En mefmetemps les Gregeois comrnencerent
lYduoir le bon & les Troyensforcèrentt
Agamenon tout lepremier entra
Et mit a mort vn &t!y qu'il rencontra
Dit 'Bïènor^auecfon conduéleur
De chariot3 excellant combateur,
Lequel voyantfon maiftre au dernierpoinEl
Soudain defcend,& ne s'eslonne poiriél,
s
Ain Jeprefente au Gregeois qui luy lance
Vn trefgrand coup defa cruelle lance,
Et l'attaignit entre les deuxfourciz
Etau cerueau dontfoudainfut occis.
Agamenon après les defyoilla
De leurarmure & aux ftens les bailla.
AdoncpaJJe oultre & trouue deux enfans
Du roy Priam braues & triumphans
Tfebajlard, Antiphe légitime
DontlesTroyensfaifoient biengrande eftime.

Auchariott
Tfe feruoit de carton, l'autre efioit
cartrop mieulx corn
Si les chargeaçy* affailht deforte
bitoi

Que chacun d'eulx d'vn coup a terreporte.


rfe receut la darde en la mamelle.
Antipheaufii de la forte alumelle
Futtellementfrappédeffusl'oreille
0!'en trébuchantfit laplace vermeille.
Agamenon ainfi qu'illesfoilloit
Et leurs barnols a taife dejjpodloic
Les recogfJeut.Tous deux auoientefié
Au camp des Grecs prifonniers l'autre ené)
Parce qu'Achille en courant la campaigrie
Les rencontrafur Ide la montaigne
Gardant leparc "Royal & lestlJerltt
Prins & liez,,puis apres les donna
Au roy Priam^quid'honneflefaçon
Lefitprier de les mettre a rançon.
Del'accident fi fubit & piteux
Furent Troyes tous craintifs & honteux
Et tout ainfi que la 'Bichelegere
Ayantfesfanstapizjoubs lafougere
Voit 17n Lyon quife ieBe dedans
Leurpetitgifledefesfortes dens
Les met a mort les defsire ay* detranrh;
Seins en laijfer a nul laviefranche5
Dont lapauurete auec douleur extreme
Wofe approcher ayantpeur defoymefme,
Sur quoy s'enfuit & nefait nularreft
Qu'elle nefoit au fort de laforefl.
les
^eplusnemoins defolez^Troyem
Prindrentlafuite 0* n'eurent les
moyens
De tenir bon^voyant lagrand'proeffe
.D'Agaminvn quipourfendoit lapreffe.
Ce vaillant &oy viuementpourfumant
Les ennemys,pouffeencoresauant
il
Et les enfansd'Antimach vientpredre
t'r
C'en affauo Hyppoloche & Pifandre.
Cen Antimachque Parisfuhorna
(Aforce d'or & biens qu'illuy donna)
De rejifler qu'Heleinefutdonnée
Afon ej}OUX,& en Grece menée.
Ces deux Troyensfuyans apleine cottrfe
FurentfurprinsparAgamenonjource
Que leurs cheuauxpar malheurdesbrideZ.
Ne pouuoient eslre a leurfoubaiftguidez^
PrioitlesGrecèdepointneJe laffer
Ains tuer toutjout deffaire &chaffir.
0 quelle horreur voirpar ces lieux champefire
Chenaux courirayansperdu leurs maiftres
LefquehLgifoient en terre,deploreZ,¡
Et tousfangLtnspreflz d'eflredeuorez
Par les vaultours &lesoiféauxdeproye
Sans iamaisplus voir leurs femmes a Troye!
Qui aura veu(comme ilauientfouueni)
Lefeu du cielagitépar le vent
Seprendre au bois d'vne forefl ramée),
Et toft aprèsejlre touteallumée
Dontarbriffeauxfont de terre arrdLhez
Les arbres gransbruflez^O*depechezj
Penfe qu'ainfipar la force & conduire
D'Agamenon les Troyens mis en fuite
Tumboient occisfanspouoir ejèbapper)
Tantfe voyoient des Grecs enuelopper.
En ce tumulte & effroy merueilleux
Fut lors tiré du dangerperiUeitx
le
LefortHcclorJupiter faum
Viuinement,& ailleursje trouua.
la les Troyens arriuoient d leur dan
prés le tombeau de l'enfant de Dardan
lie nommé,defirans d'approcher
Les murs de Troye &* dedansfe cacher:
Ce nonobfiant legrand Grec ne ceffoit
D'aller après^crioit O* mendfJoit)
Et les frappoit de coups tant inhumains
-ou"Il enauoitfès deux royales mains
s
Tainéle defang. En lafinilspamindrét
contindrent
Pres dufou fléau et vn peufe
Pourralierleursphalanges lafiées
Les attendans auprès desportes fiées.
Entre lefquels lesparejfeux & lentz
IEBoient occis de coups tres violens:
Car tout ainfi quefur la nuiél obfcure
Vnfier lyon pourchaffint fapaflure
Vient rencontrer quelque trouppeau de beufz
Eiquels fi ieéle cr en tue l'n ou deux
Desplustardifs qui n'ont eftélogers
Wes'en fuireuitantces dangers.
Alors lesromptJesdejïire & détaillé
Hume leurfang & deuore Pentraille:
Semblablement tous ceulx qui demouroient
Sur le derriere incontinent mouroienti
Agamenonfagrandlancefoilloit
Dedans leurs corpspuislesdeïfoilloit
Quand -vint dupoinB que ce T^oyfurieux
Fenfait du tout eJlre viBorieux3
Et qu'ilpourroit forcer ce mtfme tour
la y
Troye grande fairefeiour:
Le Dieu des diet/x,& des hurnains lepere
Abandonna le celeHe repere.
Et defl'cndit,portdnt le foudre ardant,
Deffrn le mont Ide trefabondant
En paHuraige,& [ourccs de fontaines
Coulans en bas & arroufans les pleines.
Lorscommdnda aIris la legere
Aux efles d'orfapromptemeffagere>
De s'en allerporter yne parole
Aucamp Troyenjn difantdrisjoole
Soudainement vers Heclor & luy dis
Quilt
fe repofe retire^tandis
Qu'il
Qu'Agamenon aux premiers rengs combats-
Et les Troyens ainfi tue & abat:
Tantfeulement que les fiensadmonneBe
De refsler aux Grecs,& faire tefle,
Car dufli tot quilfçaura vrayement
Qu7Agamenonelîbiefé durementt
Et qu'ilaura abandonnélaplace,
le luy donray tant deforce & d'audace
Que maints Gregeois amortferont attainHz^
Et lesplus grands as'en fuyr contrainElz,
Qu'ilpourfniuraparmaniaieffort
Dedans leurs riefz,,oultrepaffant leurs fort,
Et durera la mortelle écarmouche
lufques a tant que lefoleilfe couche,
Et que la nuicl^qui tenebres amainei
Donnerafin ala clJaJfe inhumaine.
La meffagere oyant le mandernent
De lu.piterpartit diligernment,
Et Vint trouuer HeElor,qui lors efloit
Aucharioti&lesfiensarrefloit.
AJonc luy ditfônobleHeBor deTroye,
Le Dieu des Dieux ores a toy m'enuoye,
Ilte defind deparluyj& ordonne
1)e n*expofer a prefent ta perfonnc
A batailler^ce pendant que le 10y
Agamenonferateldefarroy,
Sur tesfoudjrsytantfeulement conforte
Vnpeu les tiens a tenir la mainforte,
Car dufii tosl qu'ilfera bien blefié.
Etqu'ilauralecombatdelaifle',
Tu reprendras force & vaillance telle
Quetu ferasdeHruBionmortelle
Des ennemys quiferont ramener-
A vtue force en leurs "Vdiffeaux & nef?;..;
Continuant iufques a la nuiB noire
Ta gloYteufe c,- infigrie riBoire.
HeBor ayant Iris auxpromptesefles
Luy aporterfiioyeufes nouuelles,
Soudain defcenddu char branjlantfes dardz*
.- Et Vientparlerauecquesfesfoudardt
SifaiBfi bien qu'afon diii c,- requefie
J
Les bons royensretourntntfaire teste.
Quand les Gregeois les ont l'euzretltnir,
lirontferréleursrengs^pourfouttenir
CefiefurieJefontrenforcez.
Pourfegarder de n'eflrerepouffez^.
Agamenon defirant acquérir
L'honneur du tout)ou vaillamment mourir,
Fut lépremier qui les ordres laiffa,
Et braucment aux Troyens sadreffa.
En cefl endroiEt)8 Mufeslqui auez
Maifonsauciel> MUfèJ qui toutfçauez^
le vousfupply qu'vne de vous reçue
Quifutcelluy du Troyen excercite
Quilepremier vint contre Agamenony
S'ilfut Troyerl'jou eflranger de nomi
e
Tphidam l'Antenoridelefige
Fut celluy li, nourrydesfon ieune aave
'Non dedans Troye"tins au paisde Trace,
Ou ton nourrit maintes "Brebis bien gfajfr
Ciflélepere a The-ine la belle
Etfon AïwUfortant de la mamelle
Uauoltnourry,e> prinsenfafamille,
Puis cfhwt grandluy acordafafile
Pour l''efJ?oufrylaquelle ilfiança^
Mais pour venir a Troye la laijfa.
Si en mena douze vaijjeaux0arme^
De Traciens genfdarmes renommezi9
Quiprindrentportviz_aviz^de la ville
-
De Percoppéjicu trejjeur c- rranqutlle)
Puis a beaupiefe mirent tous en voye
PourfecourirPriantceulx de Troye.
Donf Tpbidameardantdefe monJ/rer)
f
Vient C'Yement ce grand 7{oyrencontrer>
Contre lequel Jgamenon lacha
SonIauelot)& point ne le toucha.
Le dardvola oultre le Tracien
Sans l'ajfener:mais ne fit paslefen5
ft
Car difirant qu'ilnefailli a poindre,
il
Sans legeter vint hardimentioindre
Agdrnenon^au fans de la cuyrajje,
Mais le "Baudrier qui couuroit cefie place
Le preferua5 ne lefeultfluffir
Son ilfit grand deuoir de pouJJtr.
Combienqu
Açamenonyoyantcela s'efforce–,
Afevenger^ luy ofte par force

Et d'vn feul coup afa tefiecoupée.


Voila comment mourut l'auantureux
Et le dolent Tpbidameamoureux,

i
s
Oul/iefirantfisfaren fecouriry
S'envintatn'fi fileufement rnourir,
Laiffantfa dame enla fleur de fonaâge,
Dontne receutonques nulauantagey
Et a laquelle afin d'entretenir
Sonamitié^far vn douxfuuenir3
Auoit donnébiens loyauxaffez^y
Et mefinement cent Taureaux engreffe^
Mile brebis3auec maintaignelet,
Et (hicures mile abondantes en laiB.
Quand le Gregeois l'eufl mis a mort3 & pris
Tout leplus beau defon harnoïs de pris>
Ufe retire,c,,,- enferetirant
Le fort Coonjendrcmentfoupirant
Pour le trefpasdrphidamejonfrere,
epeultfoujfrirfihonteuxvitupéré.
a
Lors s'auança,& Vint h trauerfe
Contre le T^oy^çy* defon dardluyperfe
Le bras tout oultre:& fut ce coupfoubdain
Dijfous le coulde & bienprèsdefi main.
Agamenon combien qu\lfefentit
EBrt b!r:flé,point nefediuertit
Delà bataille^ainsfait plus courageux
A fe vanger de ce coup oUlrag/ux)
Soubdainementpourjuyt Coonyqut lors
Me/oit grand' peine a retourner le corps
Du frereoccis^apptliant aufecours
Ses compaignons qui semblaient efirefours*
Silefrapa defon dardfoustefcu
74oïtcllcment)tant qu'il enfut
ilen fut vaincu
v a incu
-

Etnon contant de ce trifte mefcbef


il
Comme afonfrere luycoupe le chef.
Ainfi deuxfilz-d'Anthen or le vieillard
Coon l'aifnêautre ieune & gaillard,
Furent oultrezjle la mainvaleureufe
P-Agamenon, l'awe douloreufe
d'eulx defcendit manoir
De
Du
chacun
Dieu Pluton efyouentable
au
<3*
qtiejûn
noir.fan gcoula
Quant au Gregeois tant
Et qudfut cbaultjl couroit ça & la
'RampantTroyensy aux Tns fcs dardzjiettoity
Ou des cailloux,les autres abatoit
De coupzjde main.'Breffa force & audace
Aux ennemys faifoit quiter la place.
Mais quand laplaye eut perdu la chaleur,
Etfutfechêe,alors vint la douleur,
Douleur amere->&* d
d'aufli dpre touche
retout- eb
-,-
la femme alors ii t,/le s\tcouche
Que fent q

A qui lunon fait grans douleurs porter,


Et bienfouuent par malheur auorter.
Si remontafur le Charycommandant
Au condufteur de luy eHre aidant
Et l'en mener^ma\s auant quepartir
Il en voulutfesfoudars auertiry
a
Et commença crier haute voix:
0 mes arnys\ègransprinces GlegeoÏJ!
Dorefnauantfaitesla refifiance
Que 170USpourrezjnetezyous en dejfance,,
Etpreferuezjvozjiefz^desennemys,
, a
Car quant moy Iupitern'apermis
Que te vous puijfe aider lJn tour entier,
Qui vous feroit comme croy bon rneflier.
Difantcesmotzjbubdain les abandonne
Trisied'ijprit)& rnal defa perjànne.
Ji
Le conduéleur hafloit fort d'aller
Les.beauxcourfiers^qu'tllesfaifoit voler

t
Tous pleins d'efcume &.fueur)dont la trajfe
Apparoijfoi tout le long de la place.
t
Lepreux HcBorvoyan lepartement
f
D'AganJ enon, entrefubitement
En la batailleauecbonvifatge
Parle aux Troyensypour leur donner couraige.
Vaillans Troyensfoudars de Dardanie)
FortzJLyciensvoftre compaignie
Tantêprûuuéej& robufte de corpsy,
le vousfupply flyezores recors
De voftreforce^zs* vaillanceeBimée9
Le chefdes Grecèlemeilleur de l'armée
S'enelîfouyJupiterfauorifi
Comme ie voy a noflre belle emprifiy
Meprometantviftoireglorieufi
De cene gentfuperbe& fÙrieufe:
A cefie caufeauancezvous^poujfe^
Etcontreiceulx -voz-cbeuatilxadrceez,,
A cellefin d'auoirpart en lagloire
Dont ilfera en tousfieclesmémoire.
Difant ceUHeclor efmeut les cueurs
Defisfiudars voulans effre vainqueurs,
Weplus ne moins que le veneur qui chaffi
SdnglerjLyon)ou quelque "Biche lajje,
A de couf/urne afis chiens efmouuoir
Par motzexquis de faire leur deuoir,
Puis lepremierfiiefte au bataillon
Leplus efyésjemblant le tourbillon
Et la tempef/e horrible & vehemente,
: Qui dans la mer ameine la tormente.
j Or difons donc quels Gregeois fi trouuerent
j
Auxpremiers rengsJ& la force ej]?rouuerent
Du preux TroyenXefurentneufgrans Princes
Ou gouuerneurs de marches O* prouinces,
Dedans les corps defquelz^Heftorfoilla
Sa longue lance,&puis les dtfyoïlla.
Leprernierfut AfiéeJe deuxterne
Ce fut Opit'plain de yalliance extremt
Le tiers Dolofs,Opheltie,Antonoe»
LefierOronyAgeld(\Hipporiôe>
Et le neufiemeEfymneengrandproeffe
'Recommandé autat qu'hommede Grece.
Diflns encorJi l'autre multitude
Sentitl'effort de famainforte O* rude:
Certes ouyXar atnfi que le vent
Zephyre dit,lors qu'dfoulfefouuent
Encontre l'AuBre en lagrandmerprofonde,
Efmeutlesflotzjifierement^que l'otlde
Toute efeumante eftiufqifen l'air haufiée,
Etpuisfoubdain pargoûtes dtjjterfée.
St mblablement les Grecz^ejîoientpouffez^
Du preuxHeBor^occizjoudijperfiz^
Etfaultpenfer qu'en iceîletournée
Utrmee Greque efloit exterminée,
A toutle rnains mife engranddefarroy,
Sans lefecours a^hffefaïge 2{oy
Lequel
voyant le danger aptla
Son Diomede,& auec luyparla:
FikjdeTidéejielas\quellefolie
A maintenant ta penféeafiatllte
Et mes ej]?ritz^d'atnifnous retirer
Voyans uy noz^foudarsmartyrer*
Auons nous misenprofonde oubliance
Woflre deuoirjioftre force (.,CN -paillance,
-Q ilifansauoir
Quifans rdu lle playe
duoir nulle play e ftuffirte
fouferte
'N.OtM receuons cefie vergonqneaperte?
Arrene donc demeure auecques
moy,
Ce nous fera trop de honte
c* d'efmoy
St le Troyen occupenoz-vai x,
Tuant noz^gens atnjipargrans moceaux.
Le fort Diomedeadonc luy reeondit,
lefuis content de ce que tu as dit,
Demeurer veulx auec toy, &fluffrir
Tous les dangers quife pourrontoffrir:
Mais ie voy bien que quelque grand effort
QjAonptnjje faire Heclor efl leplus fèrt.
Ledieu des Dieux J'ajfembleur des nuées,
Rend autourdhuynozjroupes defnuees
De bon couraig,e,& la vifloire donne
Aux preux Troyenydont bien fort te m'eflorins.
AinfiparlajntisfoubdatnJehazurde
Sur les Troytns, & defa longue darde
*Bleffa le roy Ty"jbrée,qu'ilfr-ipa
Au tetin droit^dont la mort tatrapa.
Lefubtil Grec enJit après autant-
De Mollon.,-Valeureux combatant,
, LequeleBoit du RoyJeruant loyal,
Et conducteur du chariot royal.
Eflans ainft ces deux mortz^Û^fançlans,
s
Les nobles R"oy deuxJanviersreffemblansy
Trejefckaufez^encontre les limiers}
Ou chiens courans, qui syoffrentdespremiers,
Entrent dedans lesplusejfreffes bandes
Desennemysjlifcourarispar les landes.
Le fier Tydide arriua d'auanture
Prèsdyvngrand charJoiengarny demonture;
Deffus lequel efiaient deux cbeualiers
Desplta hardlS)& desplusfmgulters
De l'ofl Troyell,Percojie leurpere
Grand demneurJentant l'heur non profycre
Defes enfansjoufiours leur defjèndoit
D'aller en guerre,G"" fouuent lesgardait:
Mais eulx guidez^de celle deflinée
De noire mort^aux humainsordonnée,
Maugréleurpere«fluient ce iour entrez*.
En la bataille.Or eflans rencôntrez
Comme ïay diB->Diomede les priue
D'ame & de -vie, aufli tot qu'il arme.
Et d'auantaige il prend leurs belles armes9
Et les donna a l'vn des Grecz^genfdarmes.
J/lyjfe dufli Hippodame -vainquit
Et Hypiroch,& les harnois conquit
De tous les deux.Adoncfut la meflée
i
)' Plus que deuant creue & renouuelléey
Car les Gregeois^prefk^a feretirer,
j Eurent moyen d'atendreretirer*
7{ecomençans le combat inhumain
A cotJpzdf traiftiCr a grans coups demain•
Ld Agaflropb trefrichtment armé
Filzde Peonprince bien renommé,
Marchait a piéjn tefcadron Troyen,
Faifant deuoir de loyalcitoyen.
Contre lequelDiomede s'auance>
Tenant en main.fa forte c?* longue lancey
ce.,
Si lefrapa en la cuyffe>fe
fi roide
roi de
Que tat apres la mort cruelle &froide
Le "vintfatjir^certes lepeu defing
Defon carton,quipour lors eïloit loing
Vu bon TrO}tn)dunques./à monture
Luy amena ceSie décorifiture.
Car ne pouantfouyr on lefurprit
Etfitt le corps dtlaifléde Pejîrit.
Adonc HeBor Agaflrophe voyant
"Mortabatityde dejjtitlarmoyant
Et de courroux, defirantfe vdnger,
AuecfesgensVint rudementcharger
Les enntm hautement.
Et Diomedr3 ayantfubitcmcnt
Cefiefureur ut lorsfoname atainéle,
Wofans raifort, de merueiïïeuje craintfe,*

Et dit ainfi a Flyjfeprudent.


0compaignonjl efttouteuidenty
Que cefie charge O* perilhaZdrdtux
Quefait Heélor,s"apreflepour nous deux,
Mais ie te pry tenons fort^tendons,
Et nozjbudars vaillamment dtJfendons.
Vtfant celajlenuoye fadarde
EncontreHeBor^uin'yprenoitpasgarde>
Et tajfenadroiBement tn la tefte
Deffia l'armetyau lieu ou eflla crefle.
Le coup futgrand.Car combien que lapoinEle
,
!

Se rebout"hafl,eflant a tarmetlointfe,
Armet d'Arain &de trempe tresbonne,
A luy donnépar leflzjde Latonne:
Ce nonobflant le Troyen sefîonna
Si rudement ,que des donna
genoux
Encontreterre,& Jetint d'vnemain
Tant fut le coup extreme & inhumain.
Quepleufl aux dieux quau lieu de topiede.
le t'enfleatainB dans le conéfenenre,
Et t'ntffe occis. 'Nozgens d(lèouragez,
Q>ndeu.int
S'entrouueroient aifes & flulagez)
toyfontpâlies & tremblans.,,
Erfhycnt tous aux chieuresrejfemblans
Qui -vont befiant de crainéle de leurs vies,
Lors qu'ellesfont du Lyonpourjùiuies.
Adonc ne peultDiomedefetaire>
Et dit ainjiyù lafchefagitaire,
Archer couard,eflourdy,&poureux,
Cueur fememnjardé,folamoureux,
Maisqui te meult de te glorifier
En vain ainfilpourquoyestufifier.
Maise&cepoint pour lapetiteplaye
Que ïay aupied>dontfe peutem*efmaye
Quefi le traiél procedoitpour certain,
D'vn teune enfant ou bien dvneputain?
Certainement le coup efîfans douleur
*

Qui -vient de main deJipete de valeur.


a
fi
Quant en a moy le malheur t'ameine
Deuant mesyeux ju porteras la peine
De ton mejfttitjates armes luyfantes)
Ton arcja trouffe^O* fagetescuyfantes
N'empeftheront que de ma main ne meuresj
Soit en fuyant^ou bien que tu demeures
Pour refifler,mes coupsfont d'autre forte
Que tous les tiens.Car la perfonne eft morte
Auftfoubdain qu'ellefefentfrapée
D'vn de mesdards,ou bien de mon eïféey
Maintorphelin,z?*maintefemmeveufue$
En aftnty dejia la dere preuue,
Quife tourmentejs* a le cueur rnûrry;
Sachanti'efpoux dejia mort & pourry
En la campaignégayant tout a l'rntour
En lieu de femme corbeau vaultoun
rn ou
Vifmt cesrnotz- d'yhjfe s'dfrocha
PourJe couurir,& le tratftarracha
Hors dtjmpiê^dont il jentit douleur
Par tout le corps,& changea de couleurt
Si remonta en foncharge?* commande
Afon Carton de trauerjerlalande i
Pour reçaignerfi tente[un nauirel,
Ayantl'efpntpLun tl',-tngoijfeux martyre.
,
Alorsqiti'lyjfe appercentretirer
Grandpartdesjiensy&luy feul
derlieurer,
a
Ilfut dvlerJt)& difiit parfoy:
0 quelle honte "tuiourdlJny te reçny
!
Si iem'en f/tys Helcvs en queldanger
fi
Ineuitable ait meyoisplonger
Si te tiens bonyveu le nombre infiny
fi
Des ennemys0& moy mal garny
De compaignie5ç> prefque abandonné.*
Mais pourquoy fuis-ieatnfi forteBonnet
IVÎaispourquoyfiiZj ie fit
ainfi ce diJioursy
Que tefuisfeul que iefuis fansfieours*
^Neftay ie pas que les vaillans C~ fortz.
, qu'il
)
Doyuenttoufioursfouflcnir les effortz^
Et afj/ertauxlâches eJlourdiz.)
, s'en
,
De fouyrjion auxpreuxcy*hardizS
Certesd'autantqit'vn homme efl valeureux,
,
yD'autant doit ilfairel'auantureuxy
» Autruy llufer, ou eslre renuerféy
Occiredutruy>eflreoccisoublefé.>
Ce temps pendantqu'ylyffedifcouroit
EnfineJhritycomme efi ce qu'ilfcroit,
Les bataillons Troyennes cohortes
Entrèsbelordre équipéesfortes,
Chargentfurluy^O* vont tenuironner
Pour lefirpredre5 & la mort luy dorfer.
Mais toutainji que les veneurs tïauaillet
D'enueloper vn fangler qu'ilsajfatllent>.
En attitrant a hntour de fanfort
MaintgrosmafiinIcnrierprompt &fort,
Dont lefanglerfeconoifjantdedans
fis
Eftre captifsfaiB cuqueter dans,
Puis/ôrt dehors)<&*deJagranddent bLtnchc
7{uefur eulxj.es occit & deiramhe:
Semblablement Vlyffe le bon 70y,
Mit les Troyens en piteux defirroy.
Tout lepremierfut Deiopiteatemel
Dedansl'efchine a mourir contraincl.
; Thoon après^Eunome le troifiefme,
; EtCherfidameoccispourlequaîriefme
Qui fut blefiéaufms de la cuyrajfc
praiél au^Nombriljors qu'illaiffoïtlaplace,
Et s'enfuyoitfur ces cbeuaux montée
Mais d'vnfeulcoupfoubdain fut anefié.
rut abatu
Apres qu'tâtlfee eut
&l
b .,Itu ces quatre.,
quatre,
Le frère encor de Socee il vint abatre
D'Hippife filz^Cbaropefurnommé
Lequelefloitrrefiiehement drrné.
Auprèsde lu) & pour lefecourir
Suruintfonfrere>& le voyant mourir
le
Vit au Gregeoisiô prince de Grece
PUIEltiti traudil, & plus a lafinejfe>
Tupnurras dire auiourdbuy que tes mains
Auront occis deux bons freres germains
Enfans'a fe,ou bien
à'HippafcjOU I;ten tii
tu receuros
receuras
Condinne mort par l'effort de mes bras.
Difant ces motzfadarde luy lançay
Vontfa (uyraJJe e> bouclertrinfperfa,
Et le cofléjan f l'entraille toucher.
Pallas voulut cegrandcoup empefther.
Le nobleGrecfentant que la bleffure
yVestoit ejorteue,alors vnpeu saj]eure>
Etptik luy dit,apoure infirtuné,
Mepenfes tu auoirJî mal mené
s
Que te neptiijfeencore batailler,
Et de ma main en pïeces te tailler:
Tu es deceu,mon dard tepercerd)
Et ton efjrit ce tien corps laifJera,
En defcendant en la region notre
Pour malouange e^1 immortellegloire*
Soece dejîa defouirs'auançoit
Agrandrandon,& Vlyffelaiffoit
Qui luyiettafondardyde telleforte
le
Qu'il rendmort,& par terre leporte5
Le coup eflant receu dedans l'e[chine3
Et tranïferfant tout oultre en lapoitrine.
Puis le voyant mort a terre abatit
DifoitainJiJSocce que diz.:-tu
La mort te tient, ôpouremiferable
Ton noblepere3& ta mere bonnorable
'N'aurontmoyen de tes beauxyeuxfermer,
We lepoitoir de tefaire inhumer,
Se repaieront de cefie tienneyeue.
r
Mais les tjjcaux qui mangent la cha crue

Quant efîa meyiefçay bien que les Greez


Si:e meurs cy ,ferontplamclz^& regretz
Pourmontrefjjcvs^ & puis m'enterreront
Auec l'honneur c> deuotr qu'ilspourront.
Ainfiparla^lyjfe^puiss'ejfaye
Tirer le dardqu'ilauoit enfaplayey
s
(Leqtultenoit encore au bouder)
Dont enjàrtit lefangrouge bien eler)
Et le bon Grecfentitjoncorps efforts
D'aigredouleur &trotiblez-lès eFfritz.
Les forts Troyens voyans lefangpar terrea
ta
J?\fprindrent eueur>& vindren grand erre
Le recharger.Surquoy ilrecula,
s
EtJe amys au fecoursapela.
Trois foiscria a clerc & haulte voix
Pour eflre ouy de quelcun des Grecsroisy
Et par trois fois Mr!nel,u l'entendit
Estantauprès dalaxat.-quel il dit:
Diuin Aiax Telarnon,l,;t voix nue
Du prudent Grec notire vlyffi eHyenue
Amon oreille)& a le bien entendre
Vaytreferandpeur qu'onpuiffe trop atendre
Pourfonlècours,& mefemble qu'ilfoit
(Sifaparolle & -voix ne me deçait)
Engrand'peril0pourdequoylegarder
Wous ne deuons nullement retarder
D'aller a luy.Ceferoitgrand dommage
De perdre ainftJi yaillantperfonnage.
Dfantcela Menelae s'en court
Deuers Vlyjfe:&Aiaxy acourt,
Si l'ont trouuéenclozde toutespars.
Et tout airifique les fersLiepars
Si d'duenture ilzjencontrentau bois
Vn Cerfla fie ta mis aux abois
Qui n'apouoir de gaigner a la courfe
Oufe cacher dedans la,foreft,pource
Qu'ileslnauré>& aleJangperdu,
Soudainement il eft mort eftendu
Et deuoréM'aisfifortune ameine
Quelque Lyondeforte & grande aleine,
Les Liepars u vojant plus puiffant
Incontinentyont laproyebiffant:
Semblablement quandles ennemys -veirent
Le fortAlaxpropnptement s'enjùyrent)
Qui de l'efcufemblable a yne tour
Le Vint eouurir chajfant tous ceux d'autour.
D'autre coftéMenelae luy baille
La main tout doux,& hors de la bataille
LeretiraJon Carton atendant
Et chariot. Mais Aiax cependant
Rue deffusles Troyens)& en tue
Desplusvaillansdefa dardepointue.
il
Entre lefquelzDoricle mÎt a mort
Filzde Pridm, & Pandoce lefort)
Lifandre dufli,Pilafe,& Pilartés
Chacund'rncoup mortzjiterregetez*
Certainement Aiax les abatoit,
Et les cheuaux & Charsprécipitait,
frmme vn Torrent lumbant de la montaient
R*uyne tout ce qu'il trouue en Campaigney
Etporte en mer chefnes^o*fapins llerdz)
Etarbresfeczjdejia cheuzjt l'enuers,
Anéefotfon de terrts labourées,
Qui fontaprès defertesdemourée s.
Le preux HeHorignorant tout cecy,
Defonconfién'enfitpas moins
Ilefkoit lors executantfesfuclz^
a
Deuers leflancfeneBretou tout lefaix
EHoit tournéprès dufleuue Scamandre.
havoyoitonplainHz^fang^ membres repandre
Des abatusjia voyoit ongrand nombre
De Greczjpar luy mis en mortel encorn bre,
il
Carfut au Char ou a pié verfût
Lesennemysyçy*point nejelaffoit.
Ce nonobfiant quelque beau vaffelaçe
Qu'dfceut monftrerjes Gre£'zf'úfoient vifdgt)
Et tenoientbonfans Paris Alexandre
Quileureaufa grande cra1nflcc- éelandle,
Car defon traift a trois pointes bleffa
Le Mldecin Machaon>qu*ilfauffa
Droiélfur tefpaide3& fut la playe telle
Que les Gregeois qui lapenfuient mortelle
Eurent lorspeurcju'd demourajl esiainH
DtjjuslechampyJiton efkoitcontraint

tu
Des'en fuyrjurqttoy Tdomenêe
Dit a vois cefie tournée
Prudentvieillard ebofestrefmerueilleufes>
Et pour nous tous grandementperilleujes3
R*eprens ton C~ garde que la Vie
A Machaon nefoitores raine.
Vn Medecin certes vault beaucoupd'hommes,
=

>
Et mefmemcnt en cc ternps ou nousfommesy
,
Qu'ileftbefoingfagetesarracher
Dehors des corps,& les playesfecher,
>

y
raplujuant medecine decente
J
Durant le temps
que la playeesi recente.
Weflor oyant le yaïUant 'Roy de Crete
Soudainementfon Chariot aprefley
EtfaiB monter Machaon quant & quant,
Alors s'en vajes cheuaulxprouoquant)
Eifquelzjentans lefléau s'en aloient
Si 'Vlflement,qu'on eut dit qu'ilzyoloient.
D'autre cofléCebrion conduEleur:)
a
Du Chariot HeBor le combateur^
Voyons Troyens ia fuyr & branfler
Sur le Flanc dextre,& les criz.redoubLr
a
Des abatuz^dit HeBorfonfrere:
le nefçay pas qu'efl ce que tu -veulxfaire
En ce cofle':car ie -voy d'autrepart
Wi-)z,,gens rompuz* Aiax tous 1 s epart
Parmy les champs ay cogn.'ufort Efcit
Etpenfe bien qu'il a ta toutvaincu.
Adreffons donc promptement noflre cours
a
Droit ceflancypour leur donnerfecours>
Ce grand tumulte efl enfeigne certaine
Qu'ilzjont befoing de quelque aidefottdaine.
Apres ces movzjte vaillant Cartonprejfe
Les beaux Courjieys,&fendtoutelapïeffe,
Pajfantdeffus les corps mortzjles Ejiuz*.
Et les hamois des ocâz& -v.JintuZ!
Vous eufliezjveuleftieu duiharfanglant9
Et tout tentour duJiege reffemblant
EBrevermetljes roues quipaffoient
Sur les occizjoutlefang difberfoienty
Puis les cheudtllx des fiés faifoient iallif
Lefançen l'air çy laplacefalir.
AinfiHeHor defirantà'aprocber
Ses ennemyspour rompre cr ernpefi-her
Leur entreprife,& leur montrerfaforce,
De[onpouoir ales ioindre s'efforce
Ou quand ilfutfa proëjfemonsira
Sur lespremiers que pour lors rencontra,
13leffdnt les rns defa lance cruelle,
Autres du coupdefa large alumelle,
Et quelque nombre a coups de cailloux noirsy
Allèrent voir les infernaux marwirs,
Et briefuement ilfit l'armée toute
Ou lapluspartfuyra yau de route;
Mefmes Aiax s'en fuytpar contrainEle,
Car Iupiter luy mit au cueur la crainBe
D'eflrefurpris^dont eflant en ce trouble
Mitfur le dozfon efcufeptfois doubley
la
Etprend fuyte^auecplainHzj&* regret^
Won tantpourfoy que pour les autres Grecz*
Si s'en alloit lepetitpas tout doulx
Mouuant a peineJesiarretz^O*genoulx
Combien qu'ilfutpourfuiuy des Troyens
Qui s'efforçoient l'auoirpar tous moyens.
Car tout ainfiquefur la nuiEl obfcure,
Si les "Bergers rencontrent d'auanture
Vnfier Lyon ajfaillant leurstroupeaux,
Et voulantpredre vn desplusgras Taureaux,
Soubdainernrntauec leurs ihiens degarde
Vont drotEl a luyjtvnportant 17ne darde
L'autre dufeu>& font tant que la befle
Wepeult gaigrterfur eulx autre conquefit:
,
Et nonobflant qu'elle tourne C,- contourne
Venant le iourfault quelle s'en retourne
Trefirritéé,& grandementfâchée
Voyant ainfifon emprife empefchée.
Et tout ainji que les Garfons quigardent
s
Vn champ de bléencore verd^regardent
Querien n) entrefer auient qu'vn diceux
Void dedans paiftre "Vn Afnepareffeux9 .-- -

l
Surquoy s'en vont droiH a Afne et luy donent
en riennel'ejlonnent
Coupzinfint-,,mais
Carfaiblesfont il
dont prendfapaflirc^
b
Sansfaire cas de leurs coupz^& ature,
il,
Finablement lecha/lentdpfine
Apres qu'il a de 'Blélapanfepleine. 1

Semblablement Troyens (Y" leursfoudard'(.


Quifans cefer iettoient lances &ddrtlz
JEniontre-Aiaxyne le pouoimt mouuoir
Hors defon train.am's d'vn noble detioir
(Efiantrecordzjdefafrrçe &proeffc)
Leurfaifoittefie c,-- contraignoit laprejfe
oit,
Al'tjlongn er. Maisfi tofl quilfuy
D'allerdux Wtfz1In rhacun lemployoit,
Tant les Gregeoispour leurpropre deffmcc,
Que les Troyenstachant leurfaire offiner.
Aiax efloit au milieuJ'ouflenant
DetoutlefaixduTroyenfuruenant^
Qui luy ietoit coups de traift en grand nombre
Pourluy donner quelque mortel eneornbre)
Laplus.grandpartdefquelzjlreceuoit
-D e uslEfcu
Deffus partiefetrouuoit
PEfcu,
Fichée en terreprès de luy tomber.
Lors
Lors Esurypil"voyanttafuccowber
Ce yaillant 7\.oy,& doubtant quil auint
Encorespis, au près de luy s'en vint,
Puis adwfant comme ilpourroit blejfer
QuelqueTroyenmort lerenuerfcr,
Lançafondard contre vn
! ayant a nOllJ
Apifaon^princedegrandrenom,
Sil'ataignitdroiBementfoubslefoyei
Et leperfa dont cbeutmort en lalJoyei
Puispromptementfemit a le foiller
Et du harnois & boucler deffoiller.
Surquoy Parisindignédu treffras
D'Apifaon Jbubdain nefaillitpas
A le ranger.Lors tendfon arc & gette'
Vnepiquante & mortellefagette,
QuidEuripilvint en lacutlfe
entrery
Et roidement dans ellepenètrer,
fi
Voire fortuite la cane rompue
la
Laijfa dedans grand*pointefourchue.•
Dececouplafirudee>noient
SereffentitEurypiledolent
Etrejetantlauefpoiileiaprife
Fîtfaretraitégayant[onameéprife
D'aigredouleurJoutesfoiss'enallant
Cryoit tout haultjes Gregeois appellant]
O princes Grecs,8 valeureuxgenfdarmesy
Venezjcy ymortflrervoz^beauxfatftzjx*armes,
Venezbien ton voftreAiaxfecourir>
te
Lequel voy en danger de mouriry
Etpenfe bien quefans -vonre venue
Ilneffd11roit auoir plus de tenue,
Tant l'ont couuert de traiBzler ennemys
Qu'iln'enpeultplus>&eflprefque a bas mis.
A cegrand cry plujieurs Greczarriuerent
En trèsbon ordrey&* leur princetrouuerent
En grandpérilJequelfoubdains\tuance
Aupliapres d'eulxJouant leur contenance.'
Durant le temps que les deux oflzefloiene
Si aehdrnez,& ainfi combatoient
Défia lajfeZjdu trauailnompareil,
Et du grand chault des rayons duJOltif,
JLevieil*Neïiorencampaignetrotoit*
Et Machaon en fa tanteportoit,
Lequelfut yen d'Achille lepreux roy
Qui contemplait lepiteux dejàrroy,
Efiant aflis enfa neffur lapoupe
| il
Dont voyaitfouir la Grecque troupe,
| Et lapluspart desplus vaillans eïpars
j parmy les champs,fuyas de toutes pars,
Lors appella Patrodefon ynignon,
,
) Son grand amy,&loyal compaignon,
Lequel oyant fa voixfort defa tante
j
Etpromptement deuant luy Jeprefante,
j
Mais cefieyjfue& prompte efmotion
1 Futlemotifdefa deflruflion.

| Patrocle donc efiant deuantfa face


Luy dit ainfuque veulx tu que te face
VaillantAchille,as tu de moy affiÚre
I En quelque exploitquitefoit necejfaire
Parfaitamy,& demoy plus aymé
l'
] Que
t1 fJ n'esl cueur,dit
d" le
l Grec 1

|
r1.
mon "T renomme,
II Certainementyeutextremedanger
Ouquel ie woy le camp Gregeois plonger,
7~??/~ (~ croy que tous lesplus gransprinces,
Etgouuerneurs desfoudurs & prouinces
A mes genoux fe Viendrontprofternery
MefupLan s defecours leur donner.
t'
Quoy qu'il enjoit va rnprompt ementvoir
Le vieil lefier.Car ie veulx bien fçauoir
Qui eftle Grec blffléqu'tl amenoit
De la ores
fi
il
qu retournoit.
Il ma mblé Machaon par derrierey
l'dais les courfiers galopoient de maniéré
Que ie n'ay eu bonnement le loifir
i
De voirfesyeux dont auokgrand defir.
Alors Patrocle oyant le mandement
De fin amy^partit diligemment5
Et Vint au fort ou ta s'esloit rendu
Le roy Wefîor3çy* du chardeftendu
Donna la charge afort bon Efcuyer
Eurymedonnes chenaux ejfuyery
Pendant que luy & Machaonfechoient
Leurgrandfueur^ fe refriit-heoient
Deffus le bort dela merou le vent
Enmefmeendroiclfoujiedoulxfoutient.
Aprescela,les deaxPrincesfemirent
Dedans la tanteauxfieges s'agirent
Qui leur eHoient préparera
propos
Pour deuifer O"* prendre le repos.
En cependant Hecamede apresloit
l/n doulx breuuaige.Orcefie dame cRoit
Trefdiligente>joigneufe meruci/le)
a
Et en beaultéauxDéeffespareille,
Fille d'vnT^oy qui dominoit l'jle
en
De Tenedosabondante
LaquellefutparAthillepillée
c
Et mife af-tc,& la Dam baillée
Au,vieil"Nestor^pour digne
recompenfè
Defonconfei[yç?* diuine prudence.
Quand la pucelle eut doncquespréparé
Ce doulxbreuuaige^trèsbienfauoréy
Elle dreffit yne tablepolie
De deux treteaux de bois noir embelliey
Puis rnit deffus vne large efcuelle
FaiBedyarain3méfia dedanselle
Dumi-elnouueau,autc quelquefoi/on
De verds oignons cuilliz^en leurfaifon,
Apres celafutgarnie la table
>
Debonpaind'orge blanc)& deleftable*
Encoresplus elle tire vn calice
Creux c,- profond,& de grand artificey
Que le vieillartfait apporter auoit
Defamaifon>& toufiours s'enferuoit
Pour la beaultéduvafe.Car encor
Qu'on le voyoit eflofféde doux d'or
Tresbien rengez,il auoit quatre oreilles
Tout a l'entour taillées a merueillesy
Chacune ayant deux colombes naines
Faiéfes d'orfin^quifembloient eflreriuesy
Oultre cela la coupe eftott ajïife
Dejfusdeuxpiéz^defaçon trefexquife5
Au demeurantfitrefgrandepefantey
Qu'il n'y auoit main quifut fufffante
De lapQUoirafon aife porter
lufqua la bouche,& du vinygouJler%
Fors le vkïUard qui le leuaitjdnspeinc)
¡ Et y beuuoit traitzde bien longue aleine,
j Doncques la Darne ayantfait le breuvage

|
j DiBCiceon,elîeprintdufromage
Qu'elle grata a tout la rati/foire.
PuisduvinnoirtrefdeleHableaboire,
Et quelquepeu de fàl'ine)& met tout
:
Dans le banap puisejfayant le gout
Prioit les Ttyys doulcement d'aprocher,
Et de cela leurgrandfoifeBancher.
Surquoy les roys s'aproebans eJfrouuerët
Lapotion,O* ioyeuxfetrouuerent
Paffans le temps en gratitux deuis
s
Eflan a table aflis tout -vis a vis.
Durant letemps qu'ds deuifiient a table
Patrocle vint le
Patrocle-pint le cbeualier notable
b
nota le
Droit a leur huys,lorsWeItor Je leua
Subitement,& recuillir le va,
Puis le prenant doulcementpar la main,
Luyfuplia auec vifaige humain
D'entrerdedans,lepreflàntdeç-affoir,
Et deuiferauecqueseulxcefoir.
Mdis humblement Idtrocle refuft
De ~'w~~c~' dinfis'excuft:
je
Prudent vieillard n'ay pas le loijir
De m'drreflrr, &prendre mon plaifir
Attccques vous,Achille m'a tranfmis
A diligence, &ielu) aypromit
De retourner bien toïl.Ortufçdis bien
Comme ils'irritecourrouffederien.
Ou de bieilteii,É,,- quelquefoisaccufe
Tels qui duroient bien rdifonable excufe,
Jlm'enuoyoiticy tantfeulement
Pouryn'ertqu'lr!r duvrdy & feurement
Qui en le Grec bleflé, qui eft venu
Auecques toy quand tu es reuenu
De la bataille.Orpuis que ie conois
Que cefl le roy Machaon ie m'en vois
L'en auertir,aftn qu'ilfe contente
Sansfefâcher de ma trop longue dtenté,
AdoncWeflor auantfonpartement
Luy reJfondit,parlarlt otiuerternent,
D'où vient cela qu'Achillefouffrt dinji
Les Greczperizfdns en auoiriiiercye
We yoid ilpas qu'il eft occafion
De cefieperte & grande occifionf
!
0 quelmalheur quelle caldrnité!
Tous les plus gransfont a textrémité
Mortzou blefJez,coYtJme ce noble 7{oy
0!,é tu yois cy enpiteux deJàrroy)
Et Diomede & Vlyfie->&lechef
Agamenonfont en piteux mefchef
Et toutesfoisiln'a cure nefoing
fi
De leur aider en trefgrandbefoinç,
Tant enfon cueur iadisplain'de vertu
De crudultéattaina & combatu.
Mais -veult ilpoint encor temporifer,
lufques au poinEl quHlverra atizer
Dans nozjvaiffeauxvn fèu deflamme viue>
Puis employerfadejfencetardiue?
Quant eïl de moy maforce efl dejfaillie
Long tempsyapar vieilleffe affatllie3
fi
Quepieu a Dieu qu'ellefut ores telle
Comme elle eftoit en laguerre mortelle
Quifuttadis entre les Pilienr
Mes bonsfubgeElz')& les Elidiens
Ou de mon dardt'occis Itimonée
,Certain moyen quigaigna la tournéey
Car ilelîoitexcellant combateur
Et de leursparczjîngulierproteBeur.
La guerre -vint s'ilfault que ie le die
Pour vn refusque les gens d'Elidie
Firent aux miens^ne youlansfatisfaire
A quelqueprefi qui en leur grand affaire
Ceulx de Pilie auoient librementfaiBy
Parquoy youlans le recouurer defalél,
Moy & les miensffmes yne entreprife
Sur leurs bergersjufutgrandproyeprtfi.
Ily auoit bien cinquantetroupeaux
De bellfZ:,brebis)de chieures & pourceaux
Et cent iumentzjiepoil bayardportans
Poulains au yentrevuiceulx alaiHans.
De ce butin t"CN viBotreprofpere
Fut le Vieillard^elée mon bon pere
Aije O*content^ferejîouyjfoit
Quandma valliance C7- forceconotffott.
Lelendemain 17n Héraultfit entendre
fe
A haulte voix que chacun vint rendre
le
Deuant %oy^pourfon lot receuoir
Selon le bien qu'on luy pourrait dtuoir,
Suy uant cela le toutfutpartage
Ainfi qu'ilfutpar les iuges iugé
Commodem ent d'ynepart egalée,
Maisauanttoutauvaillant T\oy^Nelee
la
Futordonnéjantpour recompenfe
Del'intereflaquepourlàgrandeujfenfe
Trois cens brebis forcebeufzjion dornptez
Et les bergersplus experirnentez,
Wonfansrai]onda pertequ'ilportoit
Tropplus grandproye guerdon meritoit.
Car Augias 10y d'Elide tenu
Auoitiadis contredroiBretenu
Vn chariot & quatregrans chenaux
Duiflza la courfe ay belliqiiestrauauxy
Lefqtwlz^Neléeauoitiadistranfmis
s
(Ainji que fontfouuent lesRoy Amis)
Dedans Elide afin de conquérir
Par leurviteffey force de courir
Vn beau Trefierauxvainqueurs ordonnéy
Mais ce Roy lapar trop defordonné
eti le £har,& toutfonatteliage
Et au Cartonfit encor quelqueoultrage
En leihaJfant.Or cefie oultrecuydance
Luy -vint d'autant qu'ilvoyou lapuiffar.ee
VuRoy monpere en ce temps lafoiblete,
Il eftoit vieilJa maifon fortfèiiltte,
Etfesfubgefîz^affoibliz^&pouretz,
Par ce quHercullepluspuiffant des Grec^
Pajfantpar laûgrieue afflittion
Meit tout afang & a deftrullion
Wofire Pairiepoultre de douzeftlz
Quauoit mon pere il en vit defconjîtz^
Vnzeparmort>c> de tout le lignage
We demoura que moy en bïéteune aage.
De celavintl'audace temeraire
A cefolRoy de nous vouloir malfaire,
EnretenantlesCouefierstantvante,,,
Et refufdnt rendre les biens prefler, «*

Parquoy au roy en fatisfaftion


De ce forfuiH yriegrandportion
Du butinpris luyfut lors defiinée,"
L'autre partfut de nozjgens butinée,
TcorJJpren,tnt les diuinsJacrtfices
Fdiél'ZdUXgras Dieuxpour les redrepropices.
Les ennemys deftransfe venger,
Troisiours après allèrentafiieger
Vne cite battite}for te entiere
DiRe Tryeflè,afize en lafrontiere
De la Pilie^auprès du beau riuage
Du fleuueAlphée,oufirent maint rauage
Pour laforcer^amenant anec eulx
Les Motions hommes non beUiqueux)
Etpeu rnfe\.Mais Pallas la Déljfe
Qui de tout temps eft lapuy & adrejfe
Des PiliensyVint du Ciel auertir
Le *Royquifit toutesnozgensfortir
| En grand defir des ennemys trouuer ;,;

Pour les combatre,& lefiege leuer.


Quant eflamoyilme voulut defendre
De n'y allervoyantmonaagetendre>
Etpourcuyder mon dejjeinempefcher
Fitfes cheuaux fecrettement cacher,
a
Matsfansauoir egard monieuneaagey
a
Wy finvueiljentreprinslevoyage
Tout a beau pié,ou mesfaiclz^jinguliers
FurentprifezjurceulxdesCbeualiers.
LanuïH premiereatendantleretour
De la clere aubey on campa tout au tour
la
Du Mynienfleuuearrofant pleine
Entrant en mer pres la citédarein e
En ce beau lieu O* delicieux val
Lesgens de fiéduee ceulx de cheual
Furentvms,puisfansautrefeiour
On chemina fi
bien que dans vn iour
WoErecampfut [urlafacréeriue
Du fleuueAlphéeyayant eau clere c,- viue,

-.
Ou Ion dreffa bien grand nombre d'autelz
Pourfaireojfrande auxgras Dieux Immortelz.
AIupiterainfiquileftrequis
-.r .- ..J

*sw-vr--<«
fi" Dieu Neptune 1>n gras taureau exquis,
Et a Alphée autant& lagentffe
Fut pourMinerue.Apres lefacrtfice
Chacun repeut & fanslaiffer tarmeure
Prindrent leur fomme & reposfur la dure]
Les ennemys qui rien ne nous craignoienty
Ce tempspendantplufieurs affaultzdonnoient
Aux Triceans3ZJ* cuidoient lesforcer,
Mais on leurfit tentreprife laijfer,
Car noftre armée encontre eulxfe getta
Si rudement^quegrand nombre en porta
Par terre occiz^Jatefis tel effort
Que Maluis homme yaillant & fort
Gendre duRoy^O*chefdesennemys,
Au rencontrerfutparmoy a mort misy
Le &oy d'Elide auoitfa fille aifnée
DiRe Agamede dudiélprinee donnée
Pourfaproëjfe, c9* le dtuinfçauoir
DuquellesDieux l'auoientvoulupouruoir,
Car neftoit herbe,arbriffiau ou racine
Qu'ilne coneusin'en fit medecine.
a
QuandfesfubgeBzJeycirentmort terre,
a
Et rnoy montéfurfon char grand erre
Fuyrent tousmais tantielesfuiuy
Qu'a -Vï'l
Q¿j',t yn grand
g,r,,"nd ame
nornbre
nombre dlne & -vie rau);
Cuitre cela furentparmoygaignez^
Cinquante chars richesacompaigncz^
De leur monture& fi le DieuNeptune
c.N'eutempefchêmon heureufèfortune3
Depeufaillit-que ce iour te neprinfe
Les deux enfansdyAElorion le prince
Des Monhons.Mais le Dieu les -venit
D'vne nuée & bien lesgarantit.
WOltStoutesfoispourfuyuans la yi£loirey
Entrafmes lors dedans le territoire
Dit Afpidée,& dans Baprafion
Le rocb Olene/j* outre Alefion
Et puis delà allantpetite trdiéle
Chargezdebiensji/mes noJlre retraiRe,
Moy demourant fur la queue en bon ordre
Pour euiter d'eftrepris en defordre,
'Brefde laguerre 0* yoyageentrepris
Par
Par dejjus tom en emportay le pris.
Telfus ie Iprs Patrocle mon amy,
Prompt^vigilantiamals endormy;
Maisfubuenant a la necefitê
Etau falut de ceulx de ma cité.
Orfait du tout Aibille le contraire
Oui s'eft voulu apart ainfi retraire,
Et eïlreoyfiffans daignerfecourir
Les Grecs^qu'dyoit deuantfesyeux mourir
Cruellement.&fine penfepas
Qu'ilplourera vn tour le dur trefpas
De tant d'amis lors qu'il leur voudra
Donnerfecoursja force Luy fàudra.
Quant tfl a toy,8 Patrocle gentil
Ou penfes tu? las ne tefouuient il
De ton bon perefAs tu pointfouuenance
.De lapriere)& doulce remontrance
Qu'iltefit lors que venir te IdijfJ.
Faire h guerre auec nous pardeçà.
Penfequ'i^lyffeçy*moy bien tentendifmes
Lepropre wU/Jitien la maifon te ytjmas
Du bon Pelée,ou ton dié7 pere efloit
Auec A chtl qui aufii tefcoutoit.
Cefutadonc que nous fufmestranfmis
a
Pour obteniryqu* vous deux fut permis
Venir d Troye auecques taffemblée,
Qut maintenantettfitrèsfort troublée.
Et mefouuient quePelée vouloit
Sacrifierrn toreau brufloit
Dedans fa court,ayant en main la tdjfe
Pleine de -vin dont arroufoit la place,
Etfur ce point nousy fufmes reeeuz.
Et introduiBzjpar Achille aperceuz,
fi
Qui nous traiBa trshonneflement
Que ce nom fut vngrand, contentement.
Apreslepaftïadrejfaymapriere
Aux deux -vieillarspar treshumble maniere,
Et coneuzjbien que vous deux efcoutans
Efliezioyeux & de venir contans.
Alors Pelée acordant ma requefle ,

Tint àfonjils vn propos treshonnefle,


C'eft ajfauoirquetoufiours s'efforçiiï
s
A la vertuJe pareilspayait.
Tonpere cher Menece d'autrepart
Te dit ainji. Monjilztd race part
Depetit lieu-,& d'eftoc moins royal
Quecelle-là de ton amy loyal,
il
Etparainfi agrandauantage
Par deffus toy:mais aufli ton grandaagë
Pajfe leften.llen le nompared
jl
Quanta la force fault donc qu'en cofeil
Auprès de luy tu faces ton deuoir,
Car mieux voudra ton auls recemir
Que de nul autre ne t'efeondira,
Àins de bon cueur toufiourst'obéira*
Ainfi difoity ainfi t'amoneftoit
Le bon viellart, d'amour qu'ilteportoit*
il à
Mais mefemble voir ta contenance
Quefes diBsfont hors de tafluuenance.
Or à prefent te les te ramentoy
Et croy tresbien qu'il ne tiendra qua toy
De le l'etluyre.llfault donc le prier
L:admoncfier,& après luy crier:
Etquefçait onfi quelque Dieupuiffant
Ayantpitié de ce camp periffant
JLuy(ouflera en l'ef}rit,d'dforder
Ce que voudras doulcement demandere
Toute priereetfdegrande efficace
,
3Quand vn amy lafait de bonnegrâce.
Et s'il vouloit de cecy fe defendre
Et remontrer de n'y pouoirentendre
Obfiant l'orûc/e,& la ferme promeffe
Qu'ilauroitfaiRe a Tethis la DéefJe,
Atout le moins qu'ilteprefle[es armes,
Etfes[oudars, pour hanter les alarmes,
Et bataillerasennemys croiront
Que cefoitluy^quand[on harnois verront,
Et tous crainElifsfe "Voudront retirer
Donnant loifir aux Grecs de rerfirer.
3
Enpeu de temps & prefqiCenvn moment,
D'vne bataille on voit Pamendement.,
,
ybus eslés fr,iis,entiers,,e-treA.,trdiz,
Et les Troyens lajfeZ^Creflourdiz,L,
Dont amendra quefans vous efforcer
Vous les pourrl'ZJt l'atfè repoujjer,
Votre vnfeulcry entre vous excité
Les contraindradégainer leur cité.
De ces beaux mots Patrocle fe tvouua
Effrisd'ardeur de combatre çy s'en va
Deuers Arhll. Mais en pajfant deuant
Legrand vai eaud'VlyJJe
gr,in dvatjfeau d1'A le fçauant
Ou Ionfoulait rendre droit aux parcies,
Pourle debat & querellesjorties
D'aucuns d'entr'eulx,et oufur les autels
Onprefentoit voeuzjtux Dieux immortel
Il rencontraEurypile clochant
Las^affubly & prefque trèsbûchant
Pour la blfffiur{')& fang qui tn/àrtoit,
Et la[heur qui du corps dcgoutoity
Qui toutesfis nonobstant ce tourment
Auoit encor rafiis l'entendement.
t
Patrocle alors pour entiereamytié
Qu'illuy portoit fut émeu de pitié
Et s'efcriaiù chofe tarnentable!
0 vriefexcezj.Ô malheur detefiable î
Doncques les roys de Grecefontvenus
En ce pdis^poureflre retenus^
eïfoir de retour
73 lefîez^rneurtrisyfms
Seruat depaflàmaint chienc^yautour l
Or pren courage amy laieiel'efrïioy
Tu guérirasi & ie te pri dymoy
t
Si nozGregeoÙ ont eu quelqueauan âge
DefjusHeHory ou s'ils tournent vijaige.
Alors reffond Euripde^ileflfaiH
De moy & d'eulxynoftre canif en dejftit
Certainement amy c'efl la tournée
Que la mort en à nous tous ordonnéey
Tous les plusgrans e> hardisfontbleflez.
Mortellement)chajfez)& repouffiz.
ïufquesau {ort,& l'ardeur yehemente
Des ennemysdéplus enplus s'augmente.
Mais ie te pry Patrocle me mener
Dedans ma tante^O*fecours me donner,
Arrache moy lafagette du corps
Trefdoulceînent,& quand feradehors
Lauemajplaye auec eau tiede e> clere:
De l'llidde d'Hoynere.
Patroclluy broyc llne racine amere
Entrefes mainsfonmaleflaignit,
Scîcbdlaplaye,& lefangretraignit.
FIW.
Sonet fur la traduction
DE L'ILIADE D'HOMERE,

.î,te,faiae par Salel.


les ant Apelle vit encore,
Malgré
jBienqueletemps

Mais vn S ALE L
aitfon œuure effacéy
Tour le portrait duanement traflé
Du 7\i>y foubs qui trembla l'Inde & le More:
fi viuementcolore
De tant de &(ys leportraiEl compajsé,
le
(hAlfault qu'Apelle^ fiedepafté
Pourpaintrefeulfur tout paintre tbonnore.
Le bÙ:n,f'ho'YlnfUr,Lt vertujes valeurs,
De le qu'il paintfont lesriches couleurs,
Mais lefinieJU qui leur donne la vie
Si finalement futfiçonné descieuxt
Qjjefn ouwra<ge embellypar les Dieux
Comme les Dieux la mort mefme deffie.

EH.deWduieres.
Le douzième liure de l'I-
LIADE D'HOMERE TRA-
duia:de Grec en François par
Monfieur Salel Abbé de
faind: Cheron.

Vrant letemps que Patrocle penfoit


Dedans la tanteEuripil/enforçoit
Le fiertobar^entre les deux armees
'Mortellement a combatte aminées.
lalesTroyens auoientfibienpoufié
Qu'ayans mené les GreezpreJ du fojféy
llz^propofoientpar martial effort
OuhrepajJerjC> abatre leurfort.
Cefortaïnfiproietté conftruift
Deuoit aufii par droiBefîre deftruiEl:
Car les Grégeois en dreffant tedifice
6.N'auoientdaignéprefenterfacrifice
Aux Dieux hautainsyauecpriert: exprejfe
De conferuer leurs nefzjùr forterelfe,
Dedans laquelle efloit laproye exquife
Sur les Troyens çy* leurs yotfins conquife,
Dontirritezjes Dieux, & malcontens
Tirent durer ce fort bien peu de temps.
e
Ileïl bien yray que Troye fiantprofpere9
Heélor en -pie,auec Priam[onpere,
Et de courroux Achille defpité,
Le mur des Greczjiefutprécipité.
Mais quand Troyens furent tous a mort rnis
(Wonfansgrandperteaufli des ennemis)
Et qu'eflans ioinBzji la dkJefme annéey
Troyefut mife afac,&ruynée,
Et les Gregeois eurentprins leur Greffe
ViBorieuxtfour retourner en Grece.
Lors Apollon & 'Neptune tacherent
De ruyner lediélfort,& lacberent
Des lieux prochainsyafpresmotueux^
lufques à feptfleuues impetueux
Ceftajfauoir^bode^StreniffejRj?ifey
&
ScamandreyÂefip>Simois Càrife,
la
Oui defcendanspar ide montaignc
la
Vindrentgaigner Troyenne campaigne
Tous débordez^Apollon les mit hors
De leurs droiBzjcours&de leursppres bord"
Les adreffantparneufiours cellepart
Ou les Gregeoisauoientfaislleur rampart.
Joignant duquel^te*circonuoifms lieux,
EHoientpérimant degrans demydieux,
Tant beaux armetzenfÕndtez, tant d'ifcuz
L,iiffez_c-ï terrejy leurs porteursvaincu^?
D'autre caflé Jupiterfansceffer,
Faifoitplouuoirpourplus tofl auancer
Ctsle ruyne çy Neptune portant
3
Son grand Trident>trauailloit abatant
Mur c~M~~c~' iamais ne ceffa
à
Jufques tant que le tout renuerfa
Et mit en merjaijfantlaplace ouuerte
Tantjeuletnentdeblanefàble couucrte.
Apres cela, lesfleuues & riuieres
Furent remis enleurs courfespremieres.
Voila comment deuoit fortperir,
ce
Que les Troyens s'efforcentconquérir
Prefentement^O*desgrad scoups qu'ilzdonent
Lei flancz,du mur,(,,,- plancherenrefonnent,
Dont les Gregeois de craintif erluironnez,
Se -vont cacher la pluspart dans leurs n(fz,
De peurqu'HeBor deJa main valeureufe
We leurameine vne mort dculoreufe.
Ilrejjcmbloit le tourbillon quipajJe
Parmy les rhdrnpJ)qui tout rornpt, toutfracaffi
Et toutainfi qu'vn Lyon orguciUeux,
Etvnfanghr de la dent perilleux,
Seconoijpnt par lesveneursfurpris
Et des Icuriersforit toutesfoisefpris
De mtfme ardeur & montrent en Idplace
Sams\fkonneryleur naturelle auddcc:
Etertlendroiél quslzfont voye & contour
Chacun lesfuyt ou leur eft à lentour.
6JVeplus
ne moinsJe preux Heélor menoit
Lesfiens partout^chacun /'enuironnoity
Ltjè¡uelzprioit dans lefojféfaillir,
Et vmement legrosfortajjatlitr:
Mais nul aiceulx nes'y ojoit rangery
PayantpartroppérilleuxLedanger,
Etmefmement banntjfoienl
En ~c~ les
la
cbeuaulx
place laiJfoient>
Wonfdns raifonicarlefbjjeefioit
Large & profond3& pour cil quimontoit
Trop rndlaisé,aJant degranspahz^
Que les Gregeois doubtans d'enre affailliz^
Auoient plantezjrefpoinBus^pour gafler
Ceulx qui vouldroienty defendre. ou monter.
il
'Bref eïhnt du tout inacefible
Pourcbariot^&prefquesimpofible
Qu'on vidiamais la forterefeprife,
Sigens de pied n'en fatfoientïentreprifi*
Lors Polidame & ardant & bardy
Diél à HeBoryentens ce que te dy)
Et 1)OUS aujÙ princes plains de vertu
QJlitantauezpcurTroycnscombatu;
Tout nofkre effort eflvainjous noz^trauaulx
De nul ejfiflfi auec nozjbeuaulx
W.OtlS propoforis cegrandfort ernporter:

ij
Autre moyen nous
lll0)en nousconuient
,'onuient muenter.
inuen/cr.
Car le fofle efl troplarge çy* profond,
'R.!mply depaulxtouspoinBuz^qui lefont
Plitsdingereux.Puis la muraille eflfortey
loinEl que le lieu en trefenroiél,deforte
Qu'ileflpluspropre à honte receuoir
e
Pour Palfaillant,qti louange en duair.
Orfi les Dieux qui de nozjnaulx ftâeulent
Aucunesfoisfouorifer nous veulent
Prefentement nous donnerconfort,
le vouldroy bien voirpar terre ceforty
Et lesGregeois quifont dedans cachez^
A noflre viteil occisy O* detranchez.
Mais au contraire aufiifile maleur
En contre noushelas!quelle douleur,'
QuellepitiéJepenfe que la chaffe
Seroittrefapre& quon verroit la place
Pleinedemortz#fans nul en exempter
Pour la nouuelle aux Troyens racopter.
Mais i'aypensévnmoyen-> ilme femble
Qu'il nous coûtent mettreâpiedtous enfemble3
Les ebariot^c?* les cheuaulx laijfer
A nozj;hartons3e£*foubdain nous dreffer
En tresbon ordre,& fuyure HeBorjepenfe
Que les Gregeois ne ferontrejiflance
Au moinsbienpeuplesfurprenantainfiy
Etferont tous mis à nonre mercy.
Ce confeilpleut a Heftor>quigrand erre
Du chariotfit 17n fault bas en terre.
Tous les Troy ens duflifontdefcenduz,
Et leurs cheuaulx ont aux chartons renduz;
Leur commandant de les tenir auprès
ur
Du grandfoflé^po les trouuertouspreIlz.
Cinq bataillonsrengerent les Troyens,
Tant d'eIlrangers,que de leurs Citoyensy
Chacun defl¡uelZduoit trois conduE/eurs,
Hardizen guerre,& grans executeurs.
HeBor menoit lepremier, qui eftoit
Fournydegenttellequ'ilfouhaitoit,
et
Pleined'ardeur^courage aller
le
| Forcer murlesvaiffeauxbrufler.
Et Polydame efloit a foncomé,
| Lefécondant de mefmevolunté3
Èt Cebrion le charton degrandpris;
Lequ( 1 HeElorauoit at/ee luy pris
Le conoiffantendurcy aux trauaulxj
Et mis vn autre agarderfes cheuaulx;
.Paris auou la charge du deuxrefrne,
Et AlcatbaoeAgenor de mefme.
Et Deiphobe ayant diuincorfaige,
f
Et Helantn bien auisé & ai<ri\
r
Fikde PPi-tani
Fdzde iam eurent roli b z-euly le tiersy
eurentfoubz^eulx tiers~
AJie auftijequeltrcfvolunticrs
Fut receu d'eulx pourfa force excellante
Eïlantyenu d'Arysbe l'opulante.
La quarte troupeaufii fut gouuernée
Par le vaillant AnchijïenEnée9
Par e~'par Acame encor
Les yaillansjilzdu yaillant Anthenor.
Quant au cinquufme ou efloient leslenis,
Et eflrangersyilfut du tout commis
A Sarpedon le chefdes Liciensy
i
Lequel hoifitpouraide entre lesfiens
Glduce lefort auec Afleropée
A toutes
A toutesmains maniantyne ejpée.
EHanJairift en bel ordre rcng,l'Z,

î Marchent auant non point defcouragez^.


Maisplainsd'effroirtrefôbeijfans
Aux Couronnelzvaleureux pmffans.
Afie fut entr'eulx feulquivoulut
Defàbeir,dont aprèsfe doulut,
f
Car ne "voulant on ihariot laijfer
w.y fes courfiers^ileusl ce folpenfer
;
D'entrerdedans faire tant
Qu'illeprèndroïtvaillamment cobatant*
Mais du pauuret la dure defiinée
AuoitJa mort ce iourpredeBinée:
Faifant punirfon audace indifcrtte)
Parlefortbrasdupuiffantroy deCrète,
i; in
Afie doncpL defolle efferance,
;
Tourne à fèneflre,& les troupes deuance
j Auecfonchar^qui virement le porte
| Tout vis avis dela maiflrejfe porte:
?
Quiparfortuneefloit ouuerte itlcrs,
i
Pour receuoir ceulx qui efloient dehors.
TvLtls ce t'our Id tleuxPrinces lagardoienl
Soigneusement, et ailleurs n'entendoient
C'efl affauoirPolypete admirable,
d
Et beontèe en force Marsfemblable.
Deflors quAJieeutaperceu l'entrée
Apres tauoir d cinqprinces monsîree
J
Theon>Acame amène Oreffés
EtOenomasycinqprinces bien rnonfez
Quilefuyuoientjleuttenfantafie
Qu'elleferoitpar luy bien toflfaifiey
Et quejiul Grec ne pourroitfouBénir
Sagrana'roideur^en le voyant venir.
Surquoy j'efrie,& pique pour entrer
Auec lesfiensimaisilva rencontrer
Ces deux Gregeois qui depied coy l'atendenty
Et hardiment la porte luy dejfendent
Sans fs montrer en rienefpouantez^
Car tout ainfi que deux chefnes plantez
Surquelque montant par fois combatus
Deplufieurs vetsjanspoint eflre abdtus:) •

Car leur racine eflfiprofonde baffe


Ouimpopblc en que le vent les defflace.
^Meplusnemoins ces deuxeftans recors
Et affeurezjle leurforce de corps,
Sans s'effrayeront l'ajfaultJbuflenu)
Le braue Ajie,& lesjiens rtftnll:
Lequelvoyant auoirainfifailly
Afin deflein,eJt toutfiubdainfailly
Dans lefofié&s'efforce monter
Sur la rnur"tille,& lefortemporter,
Suiuy des cinq couuerts de leurs pauoys,
Quifontgrand bruit criant a pleine voix*
Tant ont criéqu'ils ont eftéoitys,
Dont les Gregeoiscraintifsesbahls
Incontinent acourent legrand cours
A la muraillecrient auficours.
Les deuxportiersvoyans les Grecs venir,
Sortent dehors pour le faixfouflenir
Des jùruenan.J,& commencent combatre
Et les Troyens repouffer>& abatye.
iQuiauraveudeuxjanglers envn bois,
Lefauelzjentam les veneurs la -voix
Desgrosniar-insfurieetfementpartent
Hors de leurfortyçy*par les champss'efcartent
Grinjàns des dents^puis ne bougent d'vn lieu
lufques a tant qu'dzjontfenty teïfcieu
Parmy le corps^non fansperte & domdige
Des fiers maftins}dont le prochain bofcaige
En retentit.De telleforce eftoient
fi
Lesdeux Gregeois^& bien combatoient
Que Ion oyoit leurs armes retentir
Des coups receuz, ou qudz^fatfoientfentir.
Leurforce creufîvoyant les meurs couuerts
s
De combatan Jleurs tours & bouleuers
Muniztle Grecsfans en basplouuoir
Dardsjraitz^caillouxpour Troyes defmouuoir.
Chacun auoit alorsfoing & entante
Defauuer>foi\fonnauire^s*fatente.
Onne youipoint des bien effejJes nues
Aucunesfois tantde neiges -venues
En ces bas IlCux,comrne on voyoit voler
De tous coflezpierreJ & tr,Úélzen l'air
,
Fai/ansgrand bruiB:mefmes lespierres dures
Tumbans deffus les bouclcrf)& armures.
Afle fùt en la Cuiffeblefié
A eefl ajfault^parquoytoutcourroufîe\
Enfouïfirantfemit àdéfpiter
Le Dieu des dieuxJepuijjantTapiter
:
Difant ainfi lupiter ie confr/Je
Que tu esvain &faulx en ta promtjfe,
Voirefifaulx qu'ilfemble qu'ilteplatfe
M'auoir deceu pour me rnettre àmalaife.
Ayant espoir en toy l'ayentrepris
Forcer ce fort^penfantqu'ilferoitpris,
Et que les Grecs ne pourroientplus tenir
WY noftreface & fureurfousknir.
Mais tant s'en fault qU'ilzle vueillent quitter
Quete les -voy vaillammentrefifler:
TAefmes ces deux courageux à rneruÚ/les.
Cartoutainfi que freflonsouabeilles
Par les veneurs en leurs nidzaj]tillie.r
Gardent leur rucheO* font maintesfaillies
Pourfe deffendre : en finfauuent leursJilz
Et les veneurs s'en vont tous deconfitz,
"Neplusnemoins ces deux Grecs merueïlleux
Quelquegrandchofe ou affaultpérilleux
Qvton leuraitfaitfans craindre nul danger
Sont obfïtnez^de point ne defluger.
Ainfifat(oitAfiefesregretz^.
Matsïupiter la vifîoire des Greez
Auoit ce tour à HeBorre[eruée>
Pour decorerfa proejfe trprouuée.
Ce temps pendant les Troyens s\tuançoient
lufqucs au mur^ty* l'ajjault commançoient.
Iln'y auoit tour,bouleuert, &porte
La ou ne futvnegrande cohorte
Des affaiUans:& pour rendre efionnez.
Ceulx de dedansfcuzjeïloimt ordonnez
Tout à l'entourtfour lefort mettre en cendre"
S'ilzjieyenoient promptement le deffendre.
ïmpojhble efl conterpar lemenu
Comme l'affaultfutfut, e> foufîenuy
Et qui au vray dire le penferoit
i
L plus grand' part (ce croy ie)en laifferoit.
plujieursdesDieux des Gregeols aliez
& nirtilicolie-
Euffcnt voulu volontiers refisler:
Maisilzjcravrnoient tire de Iupiter.
Et riepottans leur faire autre auantaige,
llzaugmentoient laproejfe C couraige
Aux deffufdiéï-Lapithes tant -vantez
Vettre aux combatz^bienexperimentez
LA Polypete auecques fonfer dard
Abatit mortvn valeureux joudard
Damafeditjon armet luyfaufiant
Et le cerueau tout oultre tranfperfant.
Apres cela deux coupsmortelsramené5
vn fur Pylon>&l'autre fur Hormené,
fia
Horyncne vn enfanta Antimacb.
En mefcic lieu fut occisHippomach
Par lefort bras du vaillant Leontée?
D'vn coup de lance alendroit du ballée:
Lequel après l'esfée djfgaina
Clere & pointue, & dure mort donna
A Antipbate^àOrefkey a Menon
Cheutz,fur lefablejutant à lamenon:
Et non contantfe mit à deïpoiller
Leurs beaux havnois pour auxfiens les billier.
D'autrecoHé la Troyenneteunejfe
Suyuans Heéloyexcellent enproeffi,
Et Polydamentnoientfait ouuerture
Et brefche au mur,haZdrdans tauanturc
D'entrer par ldy& propofans d'aller
lufcjues aux ntfj,& toutes les brufier.
Mais en l'infant fut de tout le campyeue
Vnegrand'Aigle à main dextre) proueue
D'vrt dragoncean de bien petitetaille,
Painff de couleurs aitierfes fur ïefcarfle
Qu'elle tenoit enJesgriffespenfant
Qiidne futpas à nuyre affizpuifftnt.
MdtS leJerpentpourfe defueloper
Va defa dent l'Aigle mordre e> [raper,
Et tellement l'eflomac luy bleffa
Que toutfoubdain leferpenteau laijft
fa
Turnber en ba6:puis reprend volée
Faifantgrans cris comme defeonfolée.
Dont les Troyens qui ceft augure virent
4b
heprenans malgrandement s'esbairent:
Entre lefquelz-Polydamefçaitant
Si ton qu'dfutl'augure apperceuant
DiEl à HeÏÏoriencor que tu mefaces
Souuentesfoiscraincle partes- menaces,
Quandtem'efforce à dire vérité
Contrariant a ton duélorité:
mallél
Ce nonobfiantpar ce qu'il eft
Difimuler ou peruertir 1Jn faiél,
>
Et qu'ilyault mieulxesîremoins gracieux)
Que de donner confeilpernicieux)
Et de fiater,toute craincle cbaffée
5

y
le te diray le fins de mapensée5
Une faultplus entreprendre d'entrer
Dedans ce fÕrt,pour cuiderpenetrer
lufques aux nefs, ou ilnous enprendra
Treflll¡J,/àtous)& nous en aduiendra
Comme a cefte aigle, & qui bien la contemple
Elle nous peult oresferuir d'exemple.
Car tout ainji qulle a eftécontrainHe
Lâcherfaprojetfiant auph, attainéle
Par leferpent qu'elle vouloir porter
A[es petitzjpour les reconforter:
Pareillement encor3 que nozjcohoytes
Rompent ce mur}& detranebent lesportes*,-
Finalement nousferons repouffiz
Loingde leurs ncfs, & hors de leursfojfe
Effans contrainBz^ça & là nous épandre
ep an dre
Pour nousfauuerjionfansgradfangrefyandre
De noz^foudardz^lefquelz^ferontfurpris
a
En s'en fuyant,puismis mort ou pris.
Ainfiparla Polydameprudent,
Propbetifant leperdeuident:
Et les Troyens qui trèsbienl'efeoutoient
Foy & creance afon dire adiouflvient.
Surquoy Heflor qui tresbien tentendit
Leregardant de trauers rejbondit :
Ce qu'aprefent Polydame confeilles
pointplaifant ne tufte à mes oreilles,
Et croypourvray que tu l'entens trop mieux
Que tu ne dis:oujinon,c¡ue les Dieux
Pour tepunir t'ont oflé lefrauoir.,
Et jugement que tufoulois auoir.
Qui eft celuy qui vouldyoit refitfer
Le bon confed d'vn Dieu^y* s'amufer
Aufimple vol d'vn oyfeau inconfiant,
Soit afeneftre ou dextre volet"tnt?
à
Quanteft moy te ne croy ne adhéré
A tel^oyfeaulx^dinsme fie er1 eJfere
En Jupiterroy des Dieux & deshommes,
Qui m'a (onduiEl en l'endroit ou nous fommes.
l Mais dequoyfert ta damnation*
jN/ffçais tu pas que la proteEtion
3
De la patrie & pour elle contendre
5
En yng augure ou chacundoit entendref 3
Pourquoycrains-tu d'entrer en ce cobat?
fi
Ilm'eflauisque l'onnousabat,
Et qu'ilnous faille en ce lieu tous mourir,
Que tupeulx bien teldanger encourir
Si tofl que nous.Es tu deplusgradcueur
Plus courageux & hardy belliqueur
Que tous les mtcns^qtùl te faille ainji craindre
Etplus que moy thonneur &yieplaindre?
Or enten donc* ce que ie te veulxdirey
Si ie te yoy déformais contredire
A mon dejJein,ou bien confeil donner
A nuldes miens le cuydantfuborner,
Ou refroidir de venir a l'ajfault9
Et toy aufiifi tuyfais deffitult:
le teferay toutfoubdainperdre l'ame
De cegland dard ou de ma forte lame.
Apres ces motzJtieBorJe mit deuant,
Et lesTroyensferrezje vontfuyuant
Faifans grand bruiBtoyeux en leurs cueurs
Seprométant défia eftre vainqueurs.
En rnefme temps,pour les Gregeois greuer,
Jupiterfitlapoufiiere leuer
Parvn grand vent leurfrdpant au vifaigey
Qui leur ofloit la veue & le couraige.
Et aufii toft que le vent commença
Le cueur d'Heftor desfiensrenforça
Quife voyans ainfifauorifer
D'vnifgraudDieufansplustemporiïer
Vont ejfayerde gefier à tenuersy
j1ours &planchers^defencesJyouleuers^
R'ompre piliers3fondemens demolir,
Pour mieulx à taife entrer & affatUir.
Les Orecz^aufi quifur le
mur efloient
,De leurpouoir vaillamment refifloient:
Car ilzsouuroient de leurs efcus
& targes
Leursgradscreneaulx dejfencesplus larges:
Et brauement repouffoient les venansy
Virilement leuraffaultfouHenans.
SurtousJes deux Aiax les confortoient
Suyuans les tours,& les dmonneftoient
De leur deuoir, aux bonsparlant
tout doulx.
Et aux couhars auec* ire & courroux.
0 compaignonsrenommezen proëffi)
Et -vous moyens^petit
A vn chacunfachant
ie m'adrejfe
la
que cohorte :
eN.eflpastoujours degens de meftneforte,
Souuiennevous la garde dufort )
que
Touche à chacunjant faible
au quau fort.
Vous le 1Joyez,rtprlJntzdonc audace
Et nelaijfez^lachement vofireplace,
AinspoujJezjoultre^O* oubhcz^vozjiefz»
Et "Vous yerrezJTroyens bien ef!onnez,
la
Et defconfitz^.Si volunte change
A Iupiter)& quepour nousfe r''Inge')'
Wous leur ferons l'ncvrrepreftdre yoye
En les chajjant iufques aux murs de Troye.
Ainfi dijoient les deux preux combatans9
Les Greczfludardzau deuair enkortans.
On ne -roid point tant de neige arriuer
^Nefi(jfrrjfeaufroid temps de tmcr3
(QuandJupiter comme il adulentfouuent
FatHl'air tranquiUe,& appaife le yait)
s
Dot les beaux champsJe herbues campaignes
La mer,lesportzjlesyaulx
J
o les montaign..
Sont reueilusforslifeulepaï-tie
Tuyribéé en mer en clere eau conuertie:
Comme on yoyoit en ceft affault voler
De toutes pars grandes pierres en l'airx
Auec vn bruiél qu'onoyoit par dejfus
Des coups donnez,ou bien des coups receus
Certainementlin3esloltpas alors
0Aupretix Heéïor,& tous ceulx de dehors
D'entrer au fortes* lesportesfroifJer,
Sanslupiterjequelfitauancer
L'vndefisjilzSarpedon de Licie,
Pourfa yertu rendreplus éclarcie,
Lequelportant deux dardspoinBus (3" clers,
Et d'auantaige m desplus beaux bouclers
Que ton vid onc3: car oulirelagrandeur
Bien comparée enparfaïfte rondeur
IleïioltfaicideJixgrosçuyrs de beufs
.Durs & boillis quiferuoïent d'entredeux,
Le diffusjùt de fer^oultrece encor
Le rondfut plein de doux qui n'eïloient qu'or.
,

Ainft armé le chefdes Liciens


Voulant gaignerl'honneur entre lesfensy
Branfiantfes dardzyient le fortapprocher,
Fier enfernblant & braue au dejmarcher.
Et tout ainfiqu'ynLyon affamé
Sur la montaigne^O*par le bois ramé,
il
Si d'àuanture trouue ynparcfourny
l
De moutonsgrascornbieu qiiilfoitgarny
h
De bons bergers}& de maflins grand nombre,'
Ce nonobfiantfmsdoubter nul encombre
Illes afJàult, &propofe d'duoir
Proyepourfoy.ou playereceuoir.
3
De mefmctueurvoireplusviolent
Efioitarmé ce RJ.ry trcfexcellenty
s
Qui toutesfui auantque départir
Le vaillant Glauce il voulutauertir
:0 Glauce mon arny)
Difantainfi
S'il efîainfi que nousfoyons,paî-îny
Les Liciens,tItimez& louez
Par tlefJus trus,& degrans biens dotiez^
S'il efl ainfi amy que nous auons
Le premier lieu & les bons vins beuuons
Eflansfeigneursdelagreffe campaigne
Quedeesflotz-le fteuue Xante baigne
Deuons nouspas auoir quelqueregard
A tout cela,nous mettant au bazard
De batailler&eflre aux premiers rengs
s
Corne leurs Xoy O* chefzplus apparens*
A celle fin que Usgens qui nous voyent
Dient
1 :
Dient ainfi Certes noz royss'emploient
Trefuaillamment ne font pas indignes
Des biens qu'ilsont,-voiredeplus injîgnes3
; Leur hardiejïe,çy le royal courage
Meriteroit à'auantage.
!
encores
Helas amy !fi tamisefj?erance
Ou'après la guerre on eut quelqueaficurance
De longue yie^abondanteenplaifir,
Certainement ie n'aurois nuldefir

I Prefentement de me mettre en dangery


s
Encore moins de t) vouloir ranger,
Wj t'enhorter a honneur conquérir
&
Qu'on doittoufiours aymer requérir.
Maisconoijjant derement que ïlOZCOrpJ
Sont ajjeruis a mille rnaulx &niorts,
Et qu'on nepeultfuyr les deftinées
Lefquellesfont à chacun dflignées.
Allons nous en doncques&faifons tant
Quenom gaignons honneurenccmbatanty
;
Ou que lefang de nous deux mette enpris
Cilqui aura de nous vaincre entrepris.
Et
Ainflparla. Glauce quil'ouyt
'N'enfut ioyeuxyny ne s'en esbait.
Maispropoft de bien l'acompaignery
Et defoncorpsnullement s'eflongper.
Adont's'en val& apres luyfa bandey
Obetfjante à tout ce qu'il comande.
VrJe des tours MeneJlhéegardoit
Tout vis a Vis & tresbien regardoit
Les LicÍtns,& leurgrandefierté,
VontJe trouua bienfort effouantê,
Jugeant enfoy que telle inuajion
W/-fe feroitfansgrande occifion.
Etpour pluflojl au grad dangerpouruoir
ILaduiflit deçd delà pour -voir
Si quelques Grecsdesplus fortz& vaillans,
Viendroient tenir contre ces affiÚUans.
Si ya de loing les deux Aiax cboifir
Auecques Teucre alumé d'vn defir
De batailleryçy auec cefie entente
Auoit laiflèfonvaiffeauyçy fa tente.
L'effroyje cryje tumulteJavoixy
I Le cliquetizjdes eflus & harnois,
:
Et legrand bruitl des coups donnezjtux portes,
i Ou par le mur en bien diuerfesfortes
: Empcfboient lors que le bon Meneflhée
(Nefut ouy.,ny./:t voix efeoutée.
Lors appellavn trompette & herault
WomméTboote> auquel il dit tout hault:
Vatenamy vers ces trois Grecs hardis,
Les deux Aiax>& Teucreiputs leur dis
QJ!;e ie lespry ne faillir de venir
En cefie tour,pour lefaixfouBénir
Encontre GlduCe,& Sarpedonycognus
Etpar leursfùftstrefvaleureux tenus.
Etfi tous trois n'ofent le lieu laijfer
A tout le moins qu'vn Aux cy- Teucer
Viennent iiyja tour a bienajfere
Du grand Alax,& de l'archerfon frere.
Le bon heraultfoubdain dihgenta
De les trouuer O* le tout leur conta*
0 vaillansGrecs^enefthée le roy
! De Petefils voyant le defarroy
Qui peult vemr au freu ou il est rnis
Par S,trpedon,& autres ennemys
Quifont en point pour bien ton l'affaiUir,'
Vous prie tous ne luy vouloirfaillir
fi
A ce bujlnn^O* tous ne pouuez
Yacourïrparce qu'ailleursfèruez:
A tout le moinsqu'Aiax C Teucre -viennent
Les deux germains & auec luyfe tiennent.
Lefort Aiax oyant lerndndernent
Délibéra d'aller diligemment
Lefecourh\mais ildit en partant

De eflre
A l'autre Aiaxfi noble combdtant!
Ce temps pendant que ie vais à la tour

De ces GregeoisyauecLycomedés,
au tour

A cellefin qu'ilsfioientpar vousguidés


ie
Etfouslenm.Car m'en reuiendray
Aufiifioubdain que le tout l'entendray.
Difiant ces mots ilfie mit à marcher,
Et duec:' luy le valeureux archer,
Fuis Pandton qui legrand arcportoit
I Du -vaillantTeucrej& qui bien combatoit.
I Ils vont trouuer prompteme'nt la montée
K Du bouleuert eHoit MeneHhée
ou
I Oui s'ejfbrçoitauecques tous lesfiens
I De refitfieraux deux roys Liriens,
I Le[quelsefioientfi biendcompaignez
I Que les creneaux auoient defiagâteriez,.
I Mais quand Aiaxfut dedans la tournelle
K Tout lefecours s'augmente &renouueUl'.
I Parfontreïficts Epidée éprcuua
I Le brafd-Aiax d'vn marbre qu trouua
il
fi
I Sur les cremaux grand que nul des hommes
I Fort c?< adroit du temps auquel nousfommes
K Pourrait apeine hors de
terre louer:
I Lequel Ataxfans de rien fe greuer
fa
Prtnt de/aplace dans main le met
t
Puis legettafi roide que armet
ID'Epidéfut maiement enfoncéy
Son teft rompu& cerueau dÙferfé,
IContraint} de cheoir la tefie lapremiere
ICommefont ceulx qu'ongette en la riuiere.
T'encrevoyant Glaucefaireftittd'armes
Et hardiment inciterfesgerifdarmes9
Aperccuant qu'ilauoit le bras nu,
il
Soubdainement tendfonarc cornu,
Et defon traift luy va le bras perftr,
IJontfut contraint la place delaijfer,
Difimulant toutesfois fa douleur
Il ne changea de maintien ne couleur,
ft
De peur qu'il eu qu'aucun des ennemis

t
Wefe vantdt de l'auoir a mort rnis.
Quand Sarpcdon aperceu la retréte
Dejàn amy Jlrle doleurfecrete
Luy vintaucueuritoutesfoisfoncourage
Wefutpasinoinclre au martialouurage.
Car Alemaonfils de Theftorfintit
Son dardpointu^dont tout mort tabatit
Et quant e~' quant aprèsenflamme d'ire
Son mefme dard du Grec occis retire.
Et à deux mains commente à arracher
Creneaux) degrez-, defjmcese>*plancher,
ToutJi defiomBjtoutÀpeu de tenue.
TïrefU muraille il defcouure & deftue.'
Et fait Ici voye & brefche aux affatllans
Si comme luy efiaientpreux & llallJdns.
Certainement la tour efloit es mains
De Sarpedonjans les deux Grecsgermains
ji
Qui le voyans braue ejr>bazardeux
Vont propofer de le vaincre tous deux.
Tettcre vnfier traia deffus luy defcocba
Degrand' roideur:mais point ne le toucha.
Le traia frapa au lien bel& cler,
Duquelpendoitfon reluyfant boucler.
Ce coupesîoit horrible & furieux,
Voire çy* mortel: mais legrand Dieu des dieu*
Le deïiournajie voulant que la vie
Afon cherfilsfut encores rauiey
Legrand Aiax luy tranfperça l'e/cuy
Et le rendit(nonpas du tout vaincn
7Aais)affoiblyJe contraignantlaijfer
J/n peu Idplace O* fon a/finitcejfer.
WonpM long tempsicarJbn cueur dcfireux
De gloire auoirparfaiclzjcheualeureux
L'aigullonoit, & prejfoit de pouffer
Encarts oultrede recomancer.
Parquoy yayantquelesfoudars auoient
Vnpeu de crainéle,& que mallefuyuoient
Leur dit ainfuqtt'auezjvous mes amys,
Que ie vous yoy tant craintifs &remis?
PouuezVOltS bien enplaijir regarder
Voffre bon T\oyfeuletje bazarder*
Perfezjvouspoint que maforcefufffe
Aparfournir cefiebaulte entreprife?
'Nonfaiton fait.Orfusdoncreuenez^
Et comme rnoy lajfaultentreprenez^.
,L9exploit d'vnfeul ne peultpasfatisfaire
e qu'on voit à vn grand nombre faire*
) AL
Les Liciens oyans leur 10)parler)
Et le craiçnans3s'efforcentdy aller.
Les Grecs aufîtfans eflre neghgens,
J
Vont refraifcbir les creneaux d'autresgens.
Si qu'il efloit impoflible a monter
AuxLiciens3 & aux Grecs les orler
Du lieu taprinsmul auoit tauantaige.
Mais tout ainfi qu'en fitifartt vn partage
De quelquechamp^deux perfonnes coitende:
D'vnpeu de terre,c,- le cordeau efondent
Q!j'ilzont en main s'efforçans de gaigrur
Chacun pour foy & la borne efloigner.
Weplus ne moins les Licienscardaient
Laplaceprife: & les Grecs deffendoient
D'oultrepajfer^eflans treflous garnys
De leurs efius)& beaux harnois brunys.
En ce confltBfinulle dos tournoit
Incontinent dure rnort leprenoit.
Mais lapluspartefloient morts ou ble/Jez
Par le deuant & leurs ejeusfroeez
Et briefuement la tour çy* bouleuert
Efloitdefangarrouzé& cottuert.
Et toutainfi qu'vnefemmepauurcte
Quipour fuyrl'indigence foufrété
Defes enfansjrmicl 0'-1 tour met grandpeine
A deuider oufiler de la leine,
il
:

Etquand faultlapoiferelletient
DroiBla balanceçy en l'air la fouAient
e
Egalement.De mamer Jemblabte
En ceEaJJdult cruel çy* admirabley
LesLiciens & Grecs on pouoitvoir
Sans que nul d'eu lx peult fanantâgeauoir>
ïufques à tant que legrand Dieu des Dieux
Pour les Troyens ce iour la fludieux
AupreuxHeBor donna l'honneur &pris
Quepar[esmains le fort des Grecsfutpris»
Ce preux Troyenfuiui desplus yaiUans
Defon armée ey* hardis affailîans
En defmarchant leur difoit.Citoyens,
Et -vousfoudarsyious auons les moyens
Prefentementd'euiter le danger

Sus a ce
s
Des ennemy & d'iceulx nous yenger.
mur quyon le mettepar terre
Faifon la voye3 & que Ion yoife querre
Flambeaux defeupour les yatjfeaux brufler.
Etpauillonsains que nous en aller.
Au dift d'Hector qui de tousfut ouy
Futyoluntiers des Troyens obey.
Et tousferrezjcomme en Tme bataille
S'en yont tout droifl morner par la muraiUe.
)
Enaproebant la porte HeEtor eboifit
Vngrandcaillou dontfoubdain fefaifit
Et bien qu'ilfut rudetfefantjoinBa
Et tel que deux des hommes (le vertu
Telzjqvion lesyoit au iourdhuyqui youdroient
Le fouHenirjàgrand'peinepourroient:
Le fortHeBor (outesfàis le leua
Legerement>&point ne legreua.
(Car lupiter le lu), rendit leger)
Si leporti:tout ainfi qu'vn berger
Tient en fa main en la ebauldejaifon
Dyne brebis.,ou mouton la toifon.
Quadilfutprès de la porteilfe ferme
Sur lepiég,,,1u(he, & rue fort &.ferme
Legros caillou encontre le grandhuys
Si yiuementqu'ilyfit yn pertuys,
W-dperttiysfeul.Car yerroux &ferrures
Furent rompus,dont les aix O* ferrures
Defaffcmblezjesgons abandonnèrent3
Et toutfoubdain bas en terre donnerent.
Aprescecoup horrible & furieux
Lepreux HeÏÏor injigne&glorieux
Entre dedans le premier,rejfemblant
ft
A vn hibou qui la nuiEl eflvolant.
Il n'efîoitpas aux Grecs pofiible alors
De rcjifler,& le chaffer dthors.
Cesyeux efloient comme le feu ardans
Donnans horreur à tous les regardant,
Etfonharnois reluyfantpres & loing
Auec les dardsqu'iltenoitenfonpoing.
Aufifoubdain qu*dfeVit dans la place
il
Vers les Troyens retournefa face:
Si leur corJ'Jande,& lesprie, & enlporte
D'entrerdedans & tiegiignerlaporte.
Ce quifutfaifltousfefont duancez)
Vnepartie entreparlesfoffez-
Et l'autrepart promptement s'efuertue
D'entrer dedanspar la porte abatue
Dont les Gregeois craintifs & eflonnez
Laijfent la place & fuyent en leurs nefz
TREZIESME LIVRE DE
l'Iliade d'I:-lamere)traduia:
par monfieur Salel,
Abbé de faina:
Cheron.
Vand Jupiter eut l'honneur departy
Au preux HeElor,&ceulx defoparty
D'entrerdedasle fortd'approcher
Les nefi-des Grecs,fans vouloir s'empefcher
PlusdeleurfatBjldétournafaface
ile
Hitn loing de làfurlepays Trace
La belhqueufe$&fur les habitans
De la Myjie hardiment combdtdns,
Que l'on pourroit dire Abiensaufii
Pource qu'dzjï'ont de leur viurefoucy,
luttesbonsy de grandfobrieté
Wourrizdttlaiflpar les iumentzporté.
Jupiter lors détournafesclersyeulx
Loing des !royens,penfant que nuldes Dieux
Tantfut ilçi'and noferoit entreprendre
Les offinferpour les Gregeoisdejfendre.
L'occajion tant propre çy opportune
*Nefutcachéeau Dieu Marin Weptune)
Qui lors efioitfur Samos la montaigrie>
Dontil voyait la Troyennecampaigne,
Lernont Idéeles lieux plains o* bas
Ou fefaifnent les dangereuxcombats:
Lequelportant aux Grecs affcBion
Auoitpitiéde leuraffliclion>
Et accufantIupiter en cecy
Deltberoit qu'iln'yroitpasainjî
Adonc defcendfoubdainjnaisau marcher
e,
Iln'y auoitarbreépiant rocher
Qui ne tremblaftfoubzjespiedz^de ce Dieu.
dl

Deuxfoisjroisfois ill'esbranj/.,t du licII)


Etpartroisfois j'arreflafans bouger)
A la quatriefme il voulutde/loger,
Et s'en alla de courfeimpetueufe
TrouuerfaVille infigne&fumptueufe
Egues nommée au medieu de laquelle
Efloit le temple çy* maifon immortelle
Decegrand Dieu.Or quand ilarriua
Ses beaulx courfiers fon harnois trouua,
Si j'en yejlit>&* meitfonchar enpoinH
Monte dfjJiU les courfiers,0* leJpaina
JTvn beau fouet d'orfin,e>puisfelance
Dedans la meryde telle Violence
Que la mer mefme enfentant fa -venue
Sansfaire vent efl calme deuenue:
Et quiplus effles babines monHreufes
Sortans dufond de leurs cauernes creufis
Ayans du Dieuparfaittecjgnôijfance
Faifoitfemblant luyfaire obeifjame.
Magni,
ÀV LECTEVR.
E fuisfdnt foigncux^ Amy leé/cur,
d'augmenter la reputation, que fèu.
Mûnjieur S ALE L auoitacqutfe,
&*du contantement de tons ceux qui
qui pour Je rendre plus docîes,ou examiner les
tefmoings de fa louangeprennent lapeine de lire
fes œuures,que pourfatisfaire a l'vn>&• à tau-
tre,lay mis extreme diligence de recou-urer le co-
mancement de fa traduction du treizième liure
de l'Iliade.Eïhmant que des chofes bonnes, ores
quejhtentmoindres que n'cff cefte cyjlen vault
mieulx peu, quepoint. Par ainfi tu prendras en
grécepetit fragment3atendant quelaye la for-
tune de le recouurer complet, O* le te communi-
quer d'aujh bon cueur que ie defire.
P. de RonGrd;
aux Manes de Salel.
ù
Es rochers Capbaré's(o l'embufchetraijîrejfe
De Nauplejit noyer laJlÓfe dompterejjè
Du murneptunienquand l'ireufè Palus
Dejhurnafin courroux d'1lionJus ^/fiax)
a
re deuoientfairefairejy te dehoient prendre
$alel>aplusri'ojèr lefang Troyen eSpandre,
fangdes
Et ne renfènglanter tes vers dû
Detant de pttijfans Dieux aTroye dtflonjil':
[ut
¡'Non pour autre raifon "ueuglé Homere,
Que pourauoir de neuf refraifchy la nufere
s,
Des malheureux Troyen (ypourauoir emor,
Farfis vers retraioé lacharoigne d'Heftor,
Pour auoir renaître la mole Cyprienne,
Pour auoirrejjôuilléla Pdlidre Phrygienne
r
.fiufangde Sarpedon>£ pour auoir laifé
Encor Mars rejfaignerydefa plume bleJfé.
yjttojyùnjî qtCaluy les dieux ont eu enuie,
QuifauorifoientTroyei& fontcoupé la vie
xAu milieu dites ans,de peur qtCvne autrefois
Heftor rie fut focctspar les vers d'vnFrançois,
Maisbien quemort tu foyeau plus verd dé ton âgé
si as tupourconfortgatgnéceïtauantaige,
D'cff,'e mort riche ~e~,c~ d'auoir par labeur
Ile premiervn grand /(!J merité lafauettr:
, Qui chajfa loing de toYla pauuretémoleïle
1]eÁId troupe des Soeurs,dont la race celeft,
desdens
Qued'vn paleeslomachaffamé par dedans,
Hued'vn ced enfoncé^que toutes defolées

r- R A N coi
JDefiain^parmy les bon n'errenteficheuelées.
s, le premier Rjyy des vertu'V,O" dunom
t
Prenant agré d'ouyr ^4tride Jlgamënon
P.trieren (on langaige^crpar toy lesgenfdarmes
De Priam fn ayculfane brnyre leurs armes
D'vn murmurefrancoif:Princefur tows humain
Te fit fêntir les b;ens defa royalemain,
Etlefît a bon droitl./ommc à vn defit France
Quides premiers cllcijJ:, le morlffre d*Ignorance,
Et de
, cjitifè'
l
le fcauoir auoit
fi
¿'
bien , ,
mtnte
ô
Veilic d'vn fi grand %oy donlcement traiil!..,
J£Í?¡fi toy bienheureux-,fipoete heureuxJe treuue,
rlu-sdiFfos^cr plus çiy,tit traiterfit* Ufleuue,
Qni nycHpoint repalFtble,cr t'en aLu toyeulx
Rencontrer ton Homere champs delictettx.
es
Ott.Jitt. des banc^herbagesvieux Peres s'afiifent,
El fins fiwg, de l'amour parmylesfleurs deuifient
^yiugiron deleur Dame: vn fècouche à l'cntlers
soubZ vn myrte efgaré-pautre chantedes vers,
Vvn Ittytefurlefable^cr l'autre a l'efeart fiailté
Etfait bondir la baie%oul'herbe eft la pLltI haulte.
La Orphéehabille d'vn longfôurpdúUdnc
Contrequelque
, fi -
.- leflanc
laurier repoufant
Tient fialyrecornùr/jr d'vne doulce aubade
En rond parmy lespre^fait dancer /<t brigade,
ïajes terresfans art portent de leur hongre
Vhtureufe vanacée& le rofierpourpre
fleurît entre les for riuesfranches
O* les
Naijfent les beaux œtllet^çr les paqrettes b/lenrhès. -
Là,¡:ms iamais C'effir iargonnent les 01féaux
Ore dans vn boucaige^zsr^reprès des eaux,

*
Eten touteftijon auec Floreyfouire
Vvnfîufpir eternellegracieuxephyre.
Là.comme icy n'alien fortune ny deffm,
Ettefurcommeicy ne court vers le matin,
Le marin vers lefoirer commetcy la rage
.D',tquerir des e)onrieurs,neretigeleurcotirtge.
La,lebenf laboureur^d'vn col morne &' lafe
Ne reporte au logis le contre renuersè,
EtIdylemarinier J'duirons n"importune
charge de linges d'or.l'.efèJÚne de Neptune,
l
Mats 'lfif<.J.ltS les pri'l^>toufours boiuet du ciel
fi
te NeBarquidrj}<llc%C7~ pajjènt de miel.
a
Li't,bienhftlreux,salel, (ayant la nature
Payé ce que Luy doit chacune creature)
r
Tu visfranc de la mort}£ du cruelfiucy,
Tu te moquer la bas,qui nom tourmente icy:
Et msy chetifie vy ! <£r ie traine ma vie
Entre mille detdettrstfue la bourrelle Enuie
Mefufcite agrandtort3depmçemenscuyftns
Mefaifart tlelouetd'vntasdegloirenaijfantè
mefdifans
Qui dechirent mon nom,& ma
(D/ ~oMrMC ce mal!)par
! ) leur languec mcchaniëi
~t~ M~~
J£h France,ingrate France,gr fault il receitoir
Tant de der?'iJims,pourfurefondebmiA
Emtoye de la b.u(mon. s.tll'l)ie te prie
PQHT leurpunition, quelquehorribleFnrièt-
Qui d*vnfcuetretorsdefèrbemfurieux
t
Leurfrape fin reposet labouche CFlesyeux,
Et d'vn long repentir leur tourne dédits l'ame,
70 mon innocence-crl<* le mtfchant blafme
£tsil'%jcommettent versmoyfrayeur leur donnant
La nuiftydemille horreurs les ailletifoinfonndtnt.
Et toy Pere vangeur de la (impie innocence,
Si t'ay d'vn euew dettotfiiiuy des mon enfance
fi
Tes filesJesneuf Soeurs iefuis l'Olfflumicr,
Toujours mettreton nom dans mes vers lepremier,
Tonne la hault pour moy,cr dardant la tempefle
EfrarbotUe en cent lieux lecerueau de leur tdle,
Signe de tafatteur&r ne laiffe oultrager
s
Si mifèrablement les tiens,fan les vanger.

A LA MEMOIRE.

Verey m'aengendré,les s
e, neuf Sœur mont Apprit,
pprii,
Les H»ys mon/tnr"hy,Homerem'eternijè,
La Parque maintenant le corps mortel a pris
Ma vertu dans les deuxlame immortelle mifi.
a
L'onc mafeulevertum'aplus de vieacqutfe
f
Plw de dtum alloir,plus de richejfè aufii,
Et plut d'eternitérfuen'ontpasftifktcy
Quercy ,les Sœurs,lest^ysyl"Iliade entre/rift.
Bff.IDdtlle.
LA CASTIA"NIT^E D'OLI-
- VIERDE MACNI,SFK.
letombeau de SALEL.
EJtih cellejajfantyqui d'vn traittdemesyeux
Captiue de Magni tout le pis crle mieux,
lefuis celle,pajfant,quifur faface rfluye
Defes pleurs deftleZ la defaflreufepluye.
r -
Je annonce,payant,qiïen - cecercueily tcy
Gifl ce dotte S LEL qui naquit en Quercy,
s
duquellesdofie Sœurs ontaquis vne vie
Qui le tems tnoijfonneur çr laParque defifci
fir
Et que tant que le ciel tournoyera nousy
Tantque lefielamer,o-lemielfera doulx,
Et que ces ruyJftllet^ga^eiUans en leurJôuTce
Courront parmy cespre^deferpentierc CDUrft,
le
Et tant que dejpu nomluyra grandlfambeau,
Toujiours te demourray,payant,furcetombeau
Pour laface ejfuyerde celluy qui m*afaifte,
Par mille çr mille vers durablementparfaifte,
Et toujiours annonçant qnen ce cercueil icy
GifEceaofie SA LE L,quinaquiten Ouercy.
Sonet.
E nefçatiroj vraiment,wonSaleUfur ta unJre.
Vraiment lenefçauroj pallement langoureux
IMLéclatanten baux criZx
Çr- t'egretz. doul"ureu):.
roitten larmes fondant vn tlelugey refbandre.
Je ne fçauroyavnverspitoyablementtendre
Surnommer agrand tort tm deffin m.tlheurm:r,
Quandfi henrettfèmcnt apres ta mort heureux
Toymefme de la morttoutvif te viejts dejènde-t.
Çeîhty làfaitpleurerfui en mefme moment
De l'effroyable mort naurémortellement
Tert duecques fisbiens^fès ftueurs07^fît gloirt:
tylavs toy qui,fans mourirferastoujiottrsviuant,

laSahureatt,
Te doy -le fl.tindre?llon,ca.r d'vn !o"{Tmiu¡mc
Mort tufais vmre icydetamortlavicloire* ire,
François Charbonier à Oli-
uicrdeMagni fur la mort
CJ
de SALEL.

p Ourquoy Magni te peines tu toy mefrJJe,


- Fatjant couler tant de pleurs de tes yeu¡"(,
Et des accens d'ynecompLttncle extreme
T^emphjjant tacr çy* la terre & les cieulxf
s
Tegeine tu pour ton Homere
Tort Salelque la mortamere
A ftifl deualler au tombeau,
Pleure-tu pourfa vie efleinfle,
Oufi tu formes cettepleintte
Pour le ranimer denouueau?
Ldiffe Magni ces rongeardestriBeffcs,
Secbe Magpi, feche fort &lautre œil,
Et de ces pleursel-inoins de ces detrejjes
*Nepenfepoint le tirer du cercueil.
Depuis que la mort afaiffi boire
Vneperfonne en fonde noyrey
EUe entrefoubdain aux enfersy
Et n'enfort iamaisfi la Mufe
Nefedelefle.çy*
N>fe dele éfe,c- nes'amufe
De l'en tirer auecfi;JlfrJ.
Vault ilpas mieulx Remployer doc adiré
Gentil Magni, le diuin defon mifulx,
Et desfredons de ta wignarde lyre (f)

Le transforrner en vn aIlre des cieulx?


Faille donc, Magny,c¡;tr ta perte
Eflprefque dejia recouuertey
Par l'appuy démon d'Auanfon
Quipar tout te -vante c>*teprife%
Et quifngneux te fauorife
Se bicnheurant de ta chanfon.
Toufiours le ciel ne nous dardefon ire,
Toufiours les ventzjie mutinent lesftosa
fa
Et le nocher lajfédans nauire
Sent quelquefois la doulceur durepos.
Aufli la fortune inconftante
Qmjtropingrat eje tormente
CeJJera bien toflfes affdulx;
Et recompenferal'iniure
Quel' t'a fait,Magny^d'vne vfurc
De milebienspour tant de maulx,
Wefrais tu pas
que la mordante enuie
S'efforceenvain demenuyreaffrement,
Et que tous ceulx qui tourmetent ma vie
Viuentfans plus de leur mefme tourmet*
Wulhommeguiere nefe treuue
Quiquelquefois, Magni,n'épreuue
Ld dent des malins enuieux:
Mais toy que les Mufts honorent,
Mats toy que les Graces decorent
Tu t'enpeulxdeffendre trop mieux.
IANDE PARDEILLAN PAN-
IASSecond En l'honneur de
HVGVESSALEL
poëte François.

SOWET.

V la
Efues ombres des corps qui voyes grand ombre
Dugrand poete SyCLE L, par lefort mal tcoreux,
Sort taluux de riojtre heur qui to9 noZjrulEtZjleUr(ux
Moiffinne encor en herbeenflcurijfant fin omLrci,
las! comme vous vantés de ce mortel encombre,
Jt;nfi las!nousplaignons ainjî lasldouloreux
Nous nous plaignons ainji de ce Dieurigoureux
Qui de vainscorps d'ejlite accroirtfinfioaijle nombre.
Matspour Dieu diftes moy quelle gloire,entre vous
S<y€LEL,oresfroide ombre enflla-bas\quellefeïtel
En quel rang s'afiift iRMânes difles degrâce?
Chacun l'embrajjalors'.maisd'Homere entre tous
fit
il receut le Laurier fortifiefur tefte:
,

Tuis F
place.
S
NCOI fin Meccne entreux deux printfit
SONET AVXMVSES MIS
fur le tombeau de
SALEL.

Lepris,legaing,le bon heur &' Ltgloire


Quidécoroient l.tfamettjè vifloire
Par quifi bien l'ignorant vous domt/s: *

L
CegrandS^€ E L,grand preffreenvosIre temple
Qui vis a vis les Diellx ares contemple,
GÛt cy dejjôiis palternentesîendu,
Vnijfdy^ie vn tour fous la doflrinejiennr,
iSÎyantJhçéifnJcauoir rcjjundn,
frangerfa mort me vengeant de Li mienne.

OLIVIET^DE MAGcN 1.
D. OP. MAX.
s.

INTEGERRIMOQV I
HVGONI SALELLIO CADVRCO FRAN.
CISC1 GALLORVM REGIS POETÆ VITA
TRANQVILLIORIS
VITA DESIDERIO EXREGIA MORTVO
FRANCISCO VT SETOTVM OTIO ET
DOCTRINADEDERETCARNVTVMVE
NIT VBI ALIQ^VOT POSTANNOSDIV-
TVRNO ET MORTIFERO MORBO AFFE-
CTVS DE VITA HVMANiE CONDITIQ-

r
:
NIS MEMOR PLACIDE ET CONSTAN-
TERDECESSITHVIC H CQV ESCEN-
TIETDISSOLVTI CORPORIS RENOVA
i I
TIONEM EXPECTANTI PETRVS PAS-
CHALIVS AMICVS DOLENS P. ET SVBA-
ftVS
SCIAD. ANNO ASALVTEMORT
RESTITVTA
ALi-
III.
VIXTT AN.
I
M. D. L
XL X.iviliN.V 1.
CffXJSTO SE'RjfATOXJ,
S.
HVGOWI SALELLIO POETAE
Ï\EGIO AD AMPLISSIMASA-
CE2(J)0TIA 0$PROVITATEM
EIVS ET SIWGVLA-
T^EM ET^VDITIO-
'NEM A2? HJE-
GEELE-
CTO
MICH. PETHJVSMAVLIV$
DVRPASRVS AMlCVS MOE-
S
1(E'N P.
i). M."

CORYNNA MISERRtMA VOS ROGATMA-


NES SANCTISS.SVOVTPOETAESITISIN
IN
CLyiD TIB I
DVLGENTISSFMI SVVM VT POETAMSIBI
SOMNISOBIICI ATIS
FORMAILLAQV
REAPSENVLLAESTAHUE
AST
A
ANIMVLA
J £
VBI VBI ES TVIMEMORIA DISCRVTIOR
SI QVA TIBICVR A I
MEA SI QyA TIB EST
MEICVRA CVM DIIS AGEVTTV-
AM CORINNAMJERVMNOS SSI
MAM NVNC NVNC SEMPITERNO SOM-
I -
NO CONSOPIANTNOSQ_ CLVI NOS VIVI
MELLIELVE ET MVTVO iNTERNOS AMA-
VIMVS EXTINCTOS IN HOC TV-
MVLO CONIVNGANT HOC VOS
ETIAM D. M. CORINNA MISERRIMA AT-
QJE ETIAM ROGAT.
P. P., P. C. P.
BNR Y pdr ldgrdct de Dieu J[oy de frace,4H prë:
wift de PuriSyBailly de /.(Jlle,Senifèh.llde Lion, Gre

gne,luges d'iSfmou çr ,
noble,rhoulou"{J, Bordeaulx^Poiftou^Berry,chtp
du mainec- "4 tous no^jm
di-
- deuhs
tres iitjticiersofjiciers ou Leurs Lieuxtenans, CJ" ci1 (hâJéun
ficomme a Luy appartiendrlf,,jàlut.R..!.ceuI auons l'humblefiippli
cation de nofire cher (7' bien aimérincmt Sertenas marchant Ii
braire en nofire vniuerjitéde Paris.ContenantcommelediflJup
pliant à mis grande peine,labeur,fraiser mifès à recouurer les
minuttes ou coppies des vn'Zjefme cr* daistiefmeliures de l'Ilia-
ded'ffrmcre trâJ.uiét( parfeu maifire Hugues Salel enfinvi-
uant .Abbéde[:tinff Cheron.,qwil à de prefent en jrapofejîion.
Lepjuell(jlferoit volutiersimprimer,vedre,dijtribueric^ettr £
en euidenCe cr lumiere:Mais il doubte que autresLibraires Cr*
Imprimeurs les voul"{jJftntpareillementImprimeroufaireftn~
frimer:Etpar ce moyen lediéfjùppliantfiroit en voye d'eflrefru
Jlréde labeurs& frai^fipar nous ne luy efloitfur ce
e
pourueu de nofer grâce,humblementrequérant icelles, Pourqmy
chofès confiderées inclinant libéralement à la rispplica-
nous ces
tion dudiBftppliant ne voulant le merite defon labeur Luy ejlre
tollujie lerecouuremêt defis deniersfraisermifes,luy eïlrecm
r
pefcbé.,Pour ces caufes £ autres a ce nous mouitas3auons a iceU
luyfoppliant,denofiregrâcej}tcialc,pla;nepuijfanceicr Atttto
rite e-oyal:par cesprejentes donne'priuilege,coge,licence,per~
tnijiion d'Imprimer eu faire Imprimer (7 mettre en vente lef-
¿iéf'tvnZief'meC7' dou^jefniehures JefdiEtes ih^deskHo-
mere t,'aduiéfZ¿comme difteft,parledifl;feu Salel.Inhibons &'"
deffendons a tous Libraires Cr Imprimeurs,^ autres à qu'il ajr
fartiendra,deTJÕ Imprimer oufaire Imprimer, mettre en ve-
s
te lerdiél liuresfan le vouloirC" conjentement dudiftfup-
pliantJedans le temps tr terme deJîxaniconjecutifyjint^cp
,Itcompl''ZJcommmfltns au iour o- daSle que lefd}$Xj,iuresfèràt
acbeue^d'Imprimer, for peine de confiscation derdiitz Imres
Cr d?<tmende arbitraire.si vous mandons& à chafcun de vous
endroiftfoy,c-,jricomme a luyappartiendra que ledift sertenas
vousfaiBesJcujfre^c^laiJJè^ioujr plainement (7 paijible-
ment denofdiEtZcongl,licence,c^permijfion O" de toutle con-
tenu en cefdiBespreJentes'.CeJfant çr fatfont ceffir tous troubles
gr empefçhemcns ail contrairejCarteletfnoflre plaijir.Nonob-
r
fiant qneï7cornues lettres a ce contraires. Donnea Compienjrnc

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