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Homère, contre la
reprehension du divin Platon
sur aucuns passages d'iceluy,
per ["sic"] [...]
zA LTO vA(^
PAR CHARLES PESNOT.
M. D. LXXV11.
NV TRES-ILLVSTRE
parlement de Diion.
:
qii>ejccrettementil entircitdesœuures dûdiéfHomere,
a
qu'il auoittousiours enfesmains & que tant estéde-
/S?~j' /?~
puis Homere effimé, que le vaillantAlcibiadesfoufjlcta
~S//?~7/-
le recieur des efcholes pour ne l'auoir trouuéfaifidesjl-
liades dudiétHomere reputant estre trop grandefaulte
,
à tout homme de letres, de ne les auoir, f5 lirefluuent.
rVlufi chacunfçait quefeptgroffesvilles de la grecefu-
-
ret engranddébat de l'origine diceUuj,chacune le main-
tenantfien. Voire legrandEmpereuroAlexandresplo-
ralargementsurlefepulchre d'j4chilles,de ce quilriauoit
euteltrompette desesvaillances,quauoiteu lediéfPrin-
6C 2 ce
-' -
ee,cmmeracoleQfom^-e des Orateurs MarcTuli
enfin oraifionpourle Poète earëhias. Laiïacedittaufs
que l'aduenemeht dttdiftHomere^oofiadmirable,su
prophetifiper la Syhille, long temps
l auantla naiffanct.-
dicelluyycommejïJDieu auoitenuoyeduciel
enterre J
pourinstruire les hommes Barbares, &persa douce élo-
quence les reduire à la mansuetudehumainne.Lesquel-
les chofis montenfantenompareil ardeur de lirereli-
replujleursfoisses ceuuresy ou tay trouuéfa do/Urineen-
corplus profonde, quesa renomméeness grande.Etne
e
mefuisplus tonne de ce qucft dictdeluyperle Prince
Hyeron de Sicile, qu'il nourrit chacun iourinfinitédhom
mes definerudition:car elle efifigrade, quilpeutperelle
facilementfournir ladiéle nourriture. Repeu doncmon
esprit defireus detelle diuineAmbrofle, ie deliberay liru
non moinsfiudieuifmentleplt4S grand des Philofiphes,
affinquemonfondementanssçiencesfusifolidey dautat
quede ces deux copieufisfiurcesderiuenttouslestul-
.l..
tres aufheurs,comme de la Mer tous lesfleuues.Etper ce
que ïentendois les efiholesanciennes de la Greceiakis
tantcélébrés auoirappellePlaton, diuin e5fluUementdi
re lAriJlatu qu'il auoit vn démon, lay cogneuquelles
vouloietfignifier, dautantque les 7)ieUJJOntJûperieurs
ansdémons, e5 les démonsinférieursaus DieUs, d'au-
tant Platon efirefuperieur à l'çArifiote^lArifiotein-
ferieur a Platon. Araisin dequoy 1ay prins aûecmee
cupiditélesœuures du diuin Platon jcj reputuntfacile-
mentper teltesmoingnage luPrincu des PhylrifOphcs.
Memement elles nefontfeulles quitontappellédiu
Car MarcTuUe Prince des Latins luy donne le même
s - 5
honneurenJe lois, dijantautroifiemehure Sequar igi-
quadam admiratione co-
tur diuinum illum virum, quem
fçpius fortasse laudo,qu'am necesse fit. LhofieAtt-
motus
dicis:ll
aque
,
ipsum
luy
ô
reJfond,
Attict.Puù
Platonem videlicet
l'Attique.Tu vero
diCf,Istum
eUffi nec nimis
«4
<tA«#f.- PaA QV EL IJAA
I, Brethe Beaunois.
Q SON E T.
VIvoudra donc ouyrla dispute ancienne,
Leçon digne des Rois,du grand Meonien.
Est du diuin Platon Prince Academien,
'jllife,Paquelin,cc'te inuention tienne:
Qu'illifecequ'estoit en l'vnde letheenne,
Dont le temps inuenteur ne disoit encor rien,
Il verra ce debat excellent,& combien
Profite au bien public la mufe Homerienne.
Va donc,mon Paquelin,car ie veu que tu fois,
Raison le veut auf!i,coçncu iusques aus Rois.
Va,car peuton donner leéture plus feconde,
Que d'vn lçauant Homereinterpreter les sens,
Et d'vn diuin Platon les preceptes decens,
Aus soigneus magistrats,pourgouuernerle monde?
- - -.
ESTI6NNEGVTsARD
marchant a Beaune a M.Paquelin.
0 NET.
-
p lA 1
S
QV EL N, plus ie voy les beaux traitès de ton liure.
Plus l'enuie me point touiours,de les reuoir:
Et fuis comme celuy quin'apas le pouuoir
De temperer sa roiqu'il ne foitdu toutyure.
Heureux qui,comme toy,du SaînâNcâars'enyure
Dans la couppe des Dieux! Et toy heureux d'auoir
Les aisles de Vertu,& ce qui faiét fçauoir ,
Vng sentier que les vieux agrand peine ont peut fuiuret,
Pren donc le said; en main, braue Paladien,
(Ainfifit de Zoille vn Prince Egyptien)
Et reigle le plaidé du profond Meonide:
Les Mufes,pourloyer le rameaul cueilleront
Doulcettement trampé dans ronde Pegaiide,
Affin qu'il foit l'honneur éternel de ton front.
APOLOGEMË 1
POVR HOMERE
CONTRE LE 1%
Diuin Platon.
LIVRE I.
,
L est e'crit au premier de l'Illiade
que le
Prince Achiltes trafporté de cholere dia
plusieurs grandes iniures au Roj Aga-
memnon chef detoutel'arméeGrecque
tant,
-
deuant Troye, se rebellant contre luy,di-
Turongneayantdvn chielesjeus^dvncerf
Qîù nos iamaisausédvn courageevainqueur
la
Aueclesejquadrons marcheren bataille,
lecœur.
,
le fedateur de dodrine tant excellente did: au troisieme
liure des lois Iufta tmpertafuntoiCittcsmodesîè ftJfine recu-
pttione parento. Puis Platon louantmerueilleufement l'e-
stat Roial,parlant en son Iiure,Ciuilis,des six fortes de do-
minations,qu'il ditt estre la Monarchie,Tirannie,Arifto-
cràtie,Policratie,Democratie,&celle quad lepeuple gou
uerne sans lois, prefere la Monarchie a toutes les aultres,
disant,la domination d'vn seul, conioinde à bonnes con-
ftitutions, que nous appelions lois, est la plus excellente
des six. Au neufieme de la repub. Il est manifeste, did il).
nulle republ. estre plus miserable, que l'oppressée de Ti-
rannie,ne plus heureuiè,que la gouuernée par vn Roj.La
Monarchie, dia il au quatrième liure des lois,est vne do-
mination diuine,& la fault ainsiappellent prouue qu'elle
est constituée,& establie de Dieu, affin qu'elle foit hono-
rée, per dessus toutes aultres, comme vray ouurage de
Dieu.Ce qu'est conforme au tesmoingnage de lefcriptu-
re fainde disant, que les Rois dominent par la feulle vo-
lonté de Dieu. C'ell dÕcl'vne des occasions pourquoy il
reprend Homere d'auoir e'crit, & chanté telle damnable
rebellion d'vn Prince contre son Roj, d'autant que laMo
narchie est per là contemnée, qui neantmoins est à rcue-
rer
rer per dessus toutes dignités,& per consequent que telle
chanson d'Homere estdigne de chaftimét. Mais tant s'en
fault qu'Homere veulle rien instituer de mauuais contre
ce diuin magistrat, qu'au contraire deuant luy ne fut on-
ques personne qui l'ait plus glorifié,ne mieux senti de l'ex
cellence d'icelluy,qu'il saiâ. Car au beaul commencemét
de ses œuures, premier liure de l'Illiade, il chante à tous
d'vne bouche sacrée, qu'il ne fault point desobeir au Roj,
ne contemner sa rnaiefié,ou se rebeller contre, Car il est
certain( dia il)que c'est Dieu qui establit les Rois,& leurs
donne le feeptre en main voici son parler,
,
Vn Roi tantseullement, qui novis commande à tous.
Il ne veut donc point, comme cuide Platon qu'on vili-
pende l'estat Roial,ou luy foit preferé quelque aultre for-
te de gouuernement , attendu que tant arfedionnement
il le crie eltre côftitué deDieu,aimé & conferué cleDieu,
& ne baille à aultre dignité, & domination quelconque,
tel honneur. Mais(diÓt il Platon)parquoy faiét il donc ré-
cit de la rebellion de ce prince cotre ion Roj? n'est: ce pas
infererqueles rebellions desfubiedz contre lesmagi-
ftratz,tant periIleuiès,(oient bonnes?Il semblecertainne-
ment qu'il a bien preueu que long temps après sa mort
naiftroit Platon qui le reprendroit de tels propos, & luy
me'me pour y obuier a faiét sa response & deffenfeauant
meme
lance fan parler per la
:
le'me que raconter tel débat Car en preuenant il com-
reprobatiô de telle rebellioncha-
quelle foit bonne,ou imitable per les princes de
lnr,non
terre,mais mechante,& du tout à fuir,disant,
OTherfiteschetifinélégant,difforme,
J\Qeparlepointau Roi tonchefdetelleforme:*
IVeparlepointainfi.Chacunfraitque ton Roi
J\Çapas<vnplm mechant,neplus mutin,que toi;
il
Tefault impudentpropoferchofetelles
Contre ton Roifibon,pouremouuoir querellet
Voilacommeilparla,puisdufçeptrecKoial,.
Quiltenoitenfamainfrappacedeloial
Surtefpaule,^ le
coldeforceviolenter,
Tellement quelaplace enfuttoutefanglante^j.»
,
ment les Princes, mais pour les en detourner tous per
narration qu'il said des grandes calamités & mauls ini
nis qui cheurent sur l'armée Grecque pour cause de tel
dissention monstrant estre veritable ce quedepuis Plate
a diét en son Eutiphro, La dissension engendre inimitié,
l'inimitié calamité.Aume'nle effect Platon luy me'me r
conte en son sympose la rebellion des hommes contre L
Dieus, auec la punition que les hommes en ont receus
affin que tous les hommes mortels ouyans cela se doi
nent bien garde d'en faire autat, de peur d'en estre autai
punis. Il vaudroit donc mieus retenir Homere en la R<
publique pour chanterd'vne bouche diuineauxRois
Princes de la terre5que les seditions font tres mechante
& en vient mile mauls, que l'en bannir pour le celer. C
affin qu'on fâche que ces deus Princes auoient tous det
grand tort,& que le pauure peuple cA chastié pour 1<
eapa y
0-4chille,emecroi.,Car cest Dieujèul quidonner
la
testas Roial,lefceptre,& coronnu
ParquoiT^Qifagementtupuissancerappaijè:
1
?
i ITouiours le
iPuis itmonfire
ït>yÇ »*-
",8
propugnacle
f. aulong,
,., ¡" ,.(.,,,.
0 prince,qui du camp de mauls tanttormenté.
inuincible
j,
as essé.
III
Qjiicquid
porta la
punition
f¿l!icluid:4et{regs'fê:élr
." o, 1 $:.
t!', 1
de
,, nr
telles
« lut.
faultes
discordans,le dode Horace en a saiâce vers excellent,
délirantreges,pleElwturarchiui.
, l'
des chefs
,. f
'l
,.
Les pauures^icheensendurentlefupplice^>
Desfaultesde leurs Rois,quicommettent levjcu.
( Cesaid
Ce said: Homère ayant monitré les vices reprehensibles
aus Rois,& princes^fuggçre quat. & quant les heroiques
vertusdont ik doibuent estre ennoblis, & leurs ayant cy
deuant chanté tant de fois, les fouueraines maieftés ve-
nir de Dieu seul , & que lesRois règnent seullement per
il
le vouloir de Dieu) lesfiimule à perpetuelement reco-
gnoillre Dieu pour grand architecte) & fabricateur des
Rois,& Roiautnes,les aduertiflant que les forces,magna-
s
T)e'Dieu accomplîssoittinuinciblevouloir,..
Quileursfyiroit le cœiïrj&genereus pouuoir.
à irorGSoiySl>}-Tcdyyyp-dyyjil&ljJ-ySèce
,>% 1
VoilleplUf hebetéverroitbien
que èest'Dieu,
Qui donne lavictoireaux hommes en lieu.
I1
ce
Au dixneufieme liure, i
CraigneXlire de DieuycRoifJJabontéprofondes
JA(Vpermetpointregnerlogteps touurage immÕdu.
; ;
,
Dieu,monter surles autels prez l'image de Dieu,l'embraf
fer,parlementer comme egal & compagnon fins enten-
dre,ne
dre, ne considerer efire vrai ce que chante nostre diuin
Poëte, au dixfeptieme de l'Illiade,ú sagement.
:
sutrecuidé contre Dieu,Toutesfois il n'a de beaucoup
tpproché l'impieté de cestuy Car il se disoit seullement
dz delupiter, le recognoissant pour superieur,& pere:
fè
nais cestuy disoit impudemment egal à Jupiter, & fai-
oit auec luy du pair, à pair compagnon. Toutesfois fort
nfirmitéluy teftifia toftaprez,qu'il estokbieninférieur:
Dar comme il auoit régné peude temps de trèsmauuaife
,ie,ainsi mourut il soudain de malemort. Homere puis a-
.rez châte aus Rois,per la bouche diuine de ladeesse Pal-
is au cinquième de l'odiss.que ces trois vertus,laPruden-
e,la Clemence,& la Iustice fontles plus excellentes per-
"S de la coronne,difenr,
,
re, perce que sans elle la puissance ne peut Le
uant Horace en a didce mot fort dodement,
s
Viiconjtlîjexper molemitfua, -
i
Toujourslafontaccroistreen miens,
hilles,combienqueNetforestoitfortviel,& presquein
le
lus fage,voici souhaitd'Agamemnon
:
Labileàpluscombatre.EtAchillesaucôtraireIeune,in-
incible, le plus vaillantdes Heroës mais Nestor estoit
au fecond de
Illiade,,
O,Perelu,Piter.,Mjnerue,&<zApollon
Quenay-iemaintenantcontre Priamfélon
à
Vixpareils Nessor:CertulaforteToye
Seroit bien tost du toutmiJè enproje.
r-~
)e làsignifie Homere quelà prudence estbien plus t
ex-
ellente,que là force, & les viaoires bien plus facilement
per force,quest la cause qu'il
btenuës per prudence,que
attribue bien plus d'honneur à Nestor, & à Vliffes, poui
leur singuliere prudëce,quau prince Achilles, ou aus aul.
tres Heroës pour la force: Car il les appelle -rrroXi^ôff^
c'est a dirpreneurs de ViOes, & ne baille point tels epithe-
tes aus aultres. Etdonnant la raison de son parlerai chan-
teauvingt troisieme de l'Illiade,
^PerartleCharpentiervjantdelàprudence
Traicte bien mieus le boù3queper la 'Violéncu.
TerartmimslepilotéenmerJanefaufîL
Et taurigevainqueur obtient viëtoire ainsi
Jlnefaultquecellujquiaupeuplecommande9
Ettientlegouuernal detoutJlanuitdependc-j
a
'Toute entiere dormir,&prendreJonplaijlr,
Leprudent Roi neveuttelindigne loisir.
:
ceflaire àla coronne,comme mere de bienueillance, con
feruatrix, &propagatrix des Rois > & Roiaulmes Car i
did: notablement au treizième de lllliade,
Laforceeflinmncible,où les vertusenjemblc_j -
Sontiointes deplusieurs,que la concordeajfèmblu
:
qu'vn Roj debuoitauoir deux choses fingulieretnent)
l'audace contre ses ennemis & la bienueullance de ses
fubieds. Les Poetes Tragiques chantent (diét Platon)
quelesRois ne perissent queperdeffault de bienueullan
ce.Carquand ilz induisent vn Roi perissant, ilz luy attri-
buentceparler, Omisèrable, ie peris per faulte de bons
amys, '&iamaisne lechantent périrperdeffault de riches
à
ses. Dion lemandepervneepistredePlaton, Denis ti-
ran deSicile^difant,La [plendeurdelor tant rare en la mifè-
s s
rable rvie deshomme Je grosdiamansprecieus, les tables d'ar-
gentfiforteftimeesper tes hommes, lesgrandesfeigneunesy ffrjri-
ches foffiflions,'ne reluisent tant atuyeulsetàtnefont à lanjie
bumaine,que [intelligence (tJ amttié des bons accordansenfèm-
ble.Ce que cogneut bien Denisestreveritable: car tost
apres il fut expulsé defonregne, & périt miserablement,
,
nonperdeffault de richesses mais de bienueullance. Le
grand Roj Xerfes,&l'Empereur Âuguste serendirent si
benins & faciles àtous,que non seullementilz prestoient
amiablement l'aureille chacunrmaiscommandoientaus
Impératrices leursfemmesaller les coches decouuertes
à
perla ville,pourestrel'accezverselleslibre tous. Me'-
,
C me
me Augufteeftant malade faisoit porterson lid (cortoi
fie admirable) au palais des causes, ou au lieu plus eminé
'de fou palais, pour y prester audience au peuple,nonob
stanssa maladie, & ne permitiamais, allant
ou venant ai
Sénat, les Sénateurs per luy salués se leuer au deuant d
luy pour luyfaire honneur. Aussi le vrai debuoird'vn b<
Roj est de facilement presteraudience,à son peuple,affii
que Iufticefoit faiâe,& que les ns nendurét les
oppref
fions des aultres. Vne pauure vielle ayant long temp
fuiui Philippe Roj de Macedone,& ne pouuant auoir au
dience luy di&, Ergo ne J\.!xfiS, Ce que considerant il lu
presta audience à l'heure même, & depuis se rendit si sa
cite à tous qu'il en acquift merueilleufe bienueullance di
peuple. Quel honneur mérité ce grand Iloi,qui enuelopi
en tant de guerres,neantmoins voit, & appointe fouuan
luy me'me les requestes qu'on luy pre[enter 0 digne d'e.
fire perpetuelement Rojdumonde, si nature n'y repu
gnoit. Marc Tulle ayanteslé ConfulàRome, Empereu
jt
en Cilicie, & nonmoins grand Seigneur, que grandora
teurdia en son oraison pro lege Manilia, Quanta inno
centia debent ejje imperatores ? quanta deinde omnibus m rebu
o
debent ejje temperantiafquant ingemoïquanta humanitate? lt
njero itafaciles ad eos a ditwspriuatorum, ita libéras querimo
niasde aliorum iniurijseffi oportet, ut
is qui dignitate cœten
::L
^Midtu
;
principibusexcellitjacilitatej?arinjimkejjènsideatur.
l Puis encore j'-jnsi
{
-
enimpartis rviBorijs, multis rébus bellieis egregiegeftu
cum aliquid clementer,manfoetè,moderatefa£lum3in iracundu
e
¡ræjèrtimJqUtf- inimica est consilia, in ui£toria}qttœ natura in
solens ftjsuperba est,aut auditpopulm3autlegit3quoJludio mcei
diturfeo fÀn' ut
ditur?eofane, vteoslep
eosfepe,
~, q uosnun
quos q uam~vi d*
nunquamuiderit,
erite iligat.
diligat Pr
Pr&
teret,
,
terea nihil efl operè,aut manufàEtumJquod aliquando non con-
ficiat ftjconfumat<-vetuftct$,fedïufliciajenitas, humanitasprin
in
cipùflorefcit sternum magu, ac magis, ita ut quantum eim>
votentu diutlimitasdetrahit, tantum ajferat laudibus LeRoj
Cemblablement ne doibt nourrir perpetuele indignation
contre lèrepentant, Car Vliffes diaaudixneufieme de
l'Illiade, 1
à
>
:
conseil des grands seigneurs fages,& fideles,affin
choses soient miensauifées Car ie bon RojNestor dit
au Roj Agamemnon au neufieme deTllliade,
que le
t
elle foit à chacu le droit gardé. PlatÕ 'dia au premier de h
republique(don il estudie fortextirper l'iniufiice)que le
j
plus grand malheur, & laplufgrande punition d'vn peu-
ple est,d'auoirvn Roj iniuste;Puis expliquant au troifie-
me deles lois l'adage d'Hesiode,
c
dicr, vouloir tout auoir est choie iort dangereuse, Car la
-
(
moitic
moitiéest moderemét,& le moderé vault mieus que l'im-
nloderé)tellemét que la moitié vault plus que le tout, car
en voulant auoir tout on pert fouuent tout.Et pour don-
ner occasion de croire à Ion interpretation,il dia au fixie-
me liure, que l'homme est tres difficile possession, affin
que les Rois remarquent bien à qui ilz. ont affaire. Thaïes
Milefien enquis quelle chose ell: plus difficile, respondit,
c'eflvoir vn tiran viure long temps. Philippe Roi de Ma
cedone ayant rendu les Grecs tributaires estoit exhorté
per aucuns d'vser de feuerité contre euls, l'aime mieus
(diéè il) IÕg temps estre iufte,qlie peu de temps Roi.Quel
ques flatteurs disoientauRoiAntigonus toutes choies
,
estrehonestes,& Iustes à faireausRois,illeurs dia:,vrai-
ment c'est donc au Roi des barbares non ànous, qui à
lesfeulles choses honneitcs,(ont honnestes, & les fêulles,
chosesiustes, fontiustes. Platon didenrAlcibiades fé-
cond, quelaluftice& la prudence font principalement
honorée de Dieu,& deshommes. Homere auseizieme
de rilliade, que Dieu surtout hait l'iniuftice, & les Rois
iniuftes.voici son langageprophete,
*
(omme au tempspreciem d'Automne le tonnerres
Tormentefierement lafruBueuje terre,,
Alors que Jupiterverse dejfm le chef
D'icelle latempeste,f5 l'horriblemechef,
Epanchantfon courrom terriblefurie viCu
Des Rois inittrieus>quinefont la iuflice,
Mais tout obliquement,ieffent de son lieu
Ledroitencontemnantlaolontéde Dieu.
Pour cause de cemallesfleuuesjedebordent,
Les torrensfurieus rompent tout£$ emportent
Dedans la noire merjrans aucune merci,
x {,
Platon
,
Lesjruicis^ des mortels les ounrages au/i.
Í «
fit
des Rois & Roiaumes, eriger vne belle & magnifi-
que colomne enla grandeplace au milieu d'Athenes où
il fite'crireen grosses letres d'or,FAIS IVSTICE.
,
Agesilaus mesurant la grandeur des Rois à la Iustice di-
'-"
sternecontreun méchanton ne le mtiamais.
f
dl eferuirper courrousjneluyfaire aultre chojè,
Que ce quela luïiice£$commandepropofe.
";
i' , .; 0"; #
,1..1.,
deurs d'Agamemnon,
J- f:
-
d"
leJ
les
Grecs ne le Rdi,ne mefleichirontpoint,
Que armes iamaispoureulsiemette aupoingt,
Carilz*fonttropingratsriont eufluuenancu,
De ce que ïaypour eulsemploiemapuiffancu.
a
Celluy quife reposè autant de ICer, J
Que celluy quipoureuls necesses'employer. A^VÀ •
Voire il&fontme'me honneurau couardimbecilie,
u
Quau
Quau vaillant capitaine,gendarmevirile^.
(tAufi bien eftafiis celluj qui nefdict rien,
aA la table du Roi,quecetluj quifaiCf bien.
Leprince quelqui'lfoit,doibtfagementpenjer,
Quil efltrès dangerem
.-'
de Ll{{û offtnfèr.
~,~/ j
que quelquetemps le '.R.r!i tmfe, & rappaifè
'~- bien
Car S
<- .7
rude-
ment qu'il le fit cheoir du Ciel en terre,
per ce que Vulcain le vouloitempescher
sa
de battre la De effe Iunon femme mere dudit Vulcain,
& se mettoit entre deux.voicy comme Vulcain leracon-
te luy me'me conseillant à sa mered'endurer patiemment
lavolonté de son pere,de peur quelle foitencor battue,
, :
que nous n'auons simulacres entiers Dieu, à reuerer plus
cherement) que nos geniteurs Car quand ilz font per
nous honorés Dieu se contente, aultrementil ne les
:
ouyroit pas. Telssimulacres nous doibuent estre bien
plus chers, que les simulacres inanimés Car le simulacre
animé, quand il est reucré per nous,prie pour nous, puis
saia le contraire,quant il est contemné: mais le simulacre
inanimé ne saia ne l'vnnel'aultre.Parquoyquireuere ses
geniteurs) il reuere les simulacres les plus excellens qu'il
:
puisse auoirpour se concilier en la grace de Dieu Telle-
ment que les enfans fages tiennent à grande félicité d'a-
uoirla ,
presence de leurs geniteurs & quand ilz lesont
perdus, ilzles défirent & regrettentmerueilleufement.
Puis il did au cinquieme. de lefdides lois, chacun doibt
pen
pensertout ce qu'il a,& pofledc estre de ses geniceurs, les
biens,le corps,& les sens,& que nous leurs debuons tout
communiquer, en recognoissance des cures, & douleurs
pereuls souffertes pour nous, les souffrir benignement,
accomplir leurs delirs contre nous, les reuerer de parol-
)es,& d.e'faitl:, toitqu'ilz nous arguentauec parolles ai-
)
gres foit qu'ilz. nous nuisent de faiét: car illeurs est deu
de droit naturel qu'ilz puissent cela faire en nostre en-
droit. Si nous faisonsaultrement, vne Nemesis destinée
à nostre iugement en procede à la vengeance cotre nous.
t Voilaqu'il did:très sagement conforme au raina commâ
dement de Dieu disant qu'il fault honorer ses pere & mè-
re pour long temps viure sur terre. Laquelle pieté plaist
tant au bon Dieu,que non feullementil la recorapenfeau
Ciel, mais aufsipromet heureuse vie en terre àceuls qui
,
l'exercent. Saintt Paul crie fouuent obeHTez. à vos peres.
& meres en toutes choses & donne la raison en son epi-
piftre à Timothée, perce que,di&ilrla pieté sur tout est
vtile ayant promette de longue vie enterre & au CieLLa
Idiuine loj di&, quiconque dira mal à son
pere,ou à là me-
re, qu'il meure de male mort. Platon au fécond de la re-
publ.reprend aussi tres aigrement Hesiode disant,Hefio--
de estle plus grand menteur que ie sçache,& qui a le plus,
menti des choses les plus grandes, quand il controuue 8c
chante les gestes deCelius, & la punition deteftabledôt
vfa Saturne son filz contre luy,puis
ce que Saturne fit co-
tre les cntàns& les mauls que peraprès son enfant Iupi-
terluy fit:car dia il, ces choses ouyesperles ieunes gens
rles infe&entmerueilleufement d'impiété3d'autant qu'el-
les leurs perluadent, que celluy,qui
commet tels vices
xccrables,ne said: rien de nouueaul,ou que l'enfant, qui
traïaemalIon pere,ne preuarique point;puisqu'il ne said:
que ce que les premiers & plus grads des Dieus ont aul-
tresfois faiut. Mais il n'a pas semblable raison de reprédre
HOlnerc,quc'He,fiode:car Homerepcr ce'tefable de Vul
cain veut figaifierchose touteaultrequil nepëfeidautâr
qu'Hofnere en il
c'et endroit,corne estoit aussi grâd philo
fophequegrâd Poète,couchoit pere'critleftatdescho-
ses naturelles, félon qu'elles font en ordres, & funttions,
soubz lés noms,& termes des fables qu'il inuentoitinge-
nieufement propicesàcela. Tellementqu'enc'ete part,'
per lupiter,il entéd le ciel appellé leplus grad dçsDieus",
perce qu'ilcmb raffe,& côtient tout:per Iunon,l'air,diâe
femme de lupiter à cause de la supposition de l'air au ciel:
per Vulcain, le feu,did filzde Jupiter, & Iunon,petce
que le feu resideen larégion etherée entre le -ciel, lair.
fà
Et quand Iupiter,c'et àdireJe ciel,per la vehemente cha
f
leur du foleilfaidguerre lunon,c'et à dire,ausvapeurs
humides qui font en l'air,alorsVulcainqui est entre deux,
à
reçoit lescoups du ciel,c'est dire,defdiâ:esvehemences
chaudes,& de la percussion sortent leseluides,&corufca
tionsqui'tombent quelquesfois: iusques en terre,per le
moien dudébat de Iupiter, & lunon)que sembleestre la
vraie mitholofie de c'ete fable.T outesfois encorqu'ilen-
tendroit per Iupiter,Iunon,Vulcain, le pere,la m'ere,l'en-
fant,il n'auroitpourtant riendérogé de la charitérecom-"
mendable aus enfansenuersleurs geniteurs: Car ce n'est.
point charité à l'enfant de nuire à son pere, pour en mau-
uaife cause deffendre sa mere, ne de faire le bien, qui ne
peut estre said,sansfaire plus grand mal. Oreftes tua sa
mere, pour sur elle venger la mort de son pere, qu'elle,&
[pn paillard Fgiflvs auoient said: mourir. Mais combien
4. qu'il
,
qu'il sufl: iufte douleur de la mort de sonpere,!!estce
qu'il fit plus de mal de tuer sa mere,que de bien, vengeat
sur elle la mort de son pere.Aussi deuintil subitement in-
sensétourmenté horriblement des furies infernales, & de
rage3pour la punition & expiation de son desistd'auoir
rougi ses mains au fang de samere.. Vefgile,
eAut çy4gamemnoriwfeenisagitatusOrejles,
f
Armatamfacibusmatrem3 £/jerpentibmatru
Cumfuait^ltricefyfèdentinliminedirœ.
-
Etd'horriblesdragons le voulant oultrager,
Etla noire Eumenide au prèspour levenger.
lunonrieïpere pointtousmessecretsfiauoir,
Tu n'a!,bien quetussismafemme,cepottuoir.
si d
Ce querie mdecent efirefaiffmanifefie,
Tu lefauras de moi plus tofi que toutle resse
alterne amcDieusje ne
:
<J)eJ hommesy& des cDieus mais ce quilfault celer,
njeuxpoint le reueler.
ment
ce
,
heure, qui n'apporte sa propre perturbation àl'entende-
qu'on
d'autant
pense,&
que fouuent
cfpcre.
aduient
Nostre doéèe
tout le
Homere
contraire
le
de
chante
la
tres prudemment au dixhuittieme de rilliade,per bou-
che du fort Achilles disant.,
aÀA5
Iupiterhaultementayanttoutepuijfancu'
-
Ne donnepoint a tous ce qu'on lere,eYpenfc---,-
Ce petit mot d'Hesiode répété perPlaton en Tesepistres
est tres excellenr,lepensercfttrompeur,& l'entendre dif- 1
,
le propre d'vn fage,& temperé personnage, de se reiouir.
profusement aus felicités ou se trop lamenter aus aduer-
le
Gtés,mais fortement se comporter en tout,ainsi que far-
uant Horace très doâement chante,.
cAec^uam memento refaits in arduis
in
Seruarementent,nonfecus bonu.
Abinfolcntitemperatam
tætitia;rnoriture TDcli.
Deliguardeenaduerfité
Meme ejjiritqu'enen e eritê,
projjierité,
garde contenenceconfiante^,
,
, ',
E
£tquelaliesseinfllentu
Jamaisnetechanged>evn
ge d points
'vn~po
Immortelaujïi n'ett,point.
in t,,,,
T{ebm in aduerfîs&nimofus,atc^
Fortu.apparefapientet:idem
mS
Çontrahesuentonimiumfecundoj
Turgida rvela.
j Sois
Sois animeus en la tormentu,
Et quand ta voile efl trop tumcntu
De lafélicitéduvent,
cBsejferrelafageaudeuant.
Aussi est autant effemine celluy qui tombe en ris dissolu
per liesse,que qui iede abôdâce de larmes per tristesse, &
n'estfortitude enl'vn,plus qu'enTaultre*Heraelite,&De-
mocrite ontefté deux personnages merueilleufèment dif
semblables en passions:Car Heraclite perpetuelemétde-
ploroit la misere des hommes,Democrite continuelemét
rioit lafolie dlceul^ Mais bien qu'ils ièmblent auoir tous
deux quelque raison de suîure telles contraires passions,
si ne font ils pourtant fort estimes,ne l'vn,ne l'aultre, d'a-
uoir ainsi tant esté grands ennemys de fortitude. Telles
gés,& femblablesau variableTigellius d'Horace,ne font
aucunement à imiter. Mais doibt touiours estre deuant
nos yeuls,pour vn perpetuel patronde perfe&evertu, la
nompareille confiance de ce grand & admirable perfon-
nage Socrates tant accompli des diuines vertus de tempe
rancc,& fortitude,que iamais on ne le vit aller en sa mai-
son d'aultre visage,qu'il en estoit forti,ne sortir d'aultre vi
fage, qu'il estoitentré, plus trille) ou plus ioieus envn
temps,quen aultre,quelque grande occasion de trilleffe,
ou ioye, que la fortune luy eust apportée. Mais quand il
à
fut tres iniquementcondemné mort per les Areopagi-
tes,d'Athene,& durement es prisons enferré, pourauoir
recogneuvn seul Dieu,lors quelanauire futarriuée de
C rete qu'on luy vint denoncer la mort pour ce iour là,
plusieurs notables personnes se trouuerent vers luy, en-
le
tre lesquels estoit le diuin Platon son disciple,pour cô-
foler,
,,
folcr plorans abondamment autour de luy de son mal-
heur & de l'execrable iniuftice de tels iuges,aprez qu'il
les eutgrandementreprins de telle contenence,illeurs re
procha qu'ilz auoient plus grand besoin deconsolation
luy,qui douloient sa douleur, dont il n'estoit doulét,
que
les arguant fort de ce qu'ilz nestoient fouuenans de gar-
der constance en toutes ebofes, felô qu'il leurs auoit aul-
tresfois dia eltre conuenant à gés de perfette vertu.Puis
aprez plusieurs propos per luy tenuz excedens presque
l'entendement humain, touchant l'immortalité de l'ame,
& maintes belles exhortations aus Vertus, comme à la
chose qui plus nous rend approchans de Dieu, il print har
diment le goubeletplaindepoison de la main du bour-
reaul qui le presentoit,& de me'me visage, qu'il auoit tou
jours ellé toute sa vie,le beut, sans monstrer aucun figne
il
de perturbation. Cesaid: reprint son propos de la vie
eternele,& beatitude des gensde bien aprez leurmort,&
perfeuera la dilpute constamment iusques à ce que la poi
son l'eut vaincu,qu'il se ieéla sur le lid: ne se pouuant plus
soubstenir, priant Dieu que sa migration fust heureuse,di
fant ce dernier mot à son familier Criton l'vn des assistâs,
O Criton,nous debuons vn coq à EfcuIapiuS, rendez le,
& n'y faillez, & rendit l'esprit, signifiant per le coq, qu'il
entroit en nouuelte lumiere, & le vouloit estre presenté à
Efculapius filz d'A pollon,c'est a dire, à la diuine bene fi-
cence merc de la lumiere,& curatrix de tous mauls, félon
que les anciens pour telle raison sacrifioient le coq à Ef-
culapius. Laquelle admirable fortitude Platon raconte
trèsstudieusement,tant en son banquet, qu'au Phædon,
pour la faire seruir àiamais d'exemple immortel à tout
homme genereus délirant estre deperfede vertu. Plu-
tarqueraconteque Phocion Prince d'Athene,& le grâç
Crassus Rommain ne furent onques veuz rire,ne plorer
pendant qu'ilz ont administré la chosepublique, tant il;
estoient vertueus&fages àbienreigler les humainne
perturbatias. Aussi les Rommains iadisreluifans en tou.
tes singulieres vertus, cognoiflanslaconfiance estre for
requise aus magistrats,firent en leur republique floriflai
te ce'te bonne loy semblable à celle de Platon, qu'ilz ob
feruercritexadement pendant la grandeur de leurempi-
à
re, Ilfault que le magistrat se rende facile daccez tous,
& neantmoins ne se permettecontemner, ne reçoiue er
trop grandefamiliaritéfes prouinciauls: car de la trop fa-
milière conuerfation vient le mespris de la dignité. Voire
quandil il
iuge lescauses, nese doibtcholerer, contrc
ceuls,qu'il estime mechans, ne lamenter pour les priere
des personnescalamiteuses, d'autant quece nest lcpro.
pre d'vn iugeconstant, de decouurir son intention pei
son visage,maisaccroifbeladignité,perconfiance &gn
uité. Cela estaudigefte del'estat d'vn president. Si donc
Homere per le rire inextinguible des Dieusfigurantles
magistratsvouloirinduire le lis dissolu conuenir aus ma-
giflrats,il feroit iuftementreprins per Platoii,d'auta-t qu<
c'est plus le propred'vn bateleur,ou flatteur parasite, gé
ridicules, de rire àtous propos,«Se capter le ris daultruv,
per le leur, que d'vn fage, & notable personnage. Mais
telle n'est son intention: car rire inextinguiblemët est vnc
phrase ancienne de son temps signifiant,non rire diffolu-
ment, ains fuauement & sans excez,tout ainsi que mouri
de rire, ne signifie pas,mourir en riant, mais rire de bon
cœur abondemment, pour cause lcgitime, felon qu'cft à
voir per son texte audixhuittieme del'adysi:ou did il
que
quelesamoureus de Penelope moururenttous de rire,
de voir Vlyfles incogneu habillé en mendiant, le comba.
tre-à laportecontre vn aultre patrarenomméIrus,pour
vneaulmofne,
1
Endurecœur^endure^tuasbienejté
çJXVaïntesfois daultres maulsplusgraues tor¡nenté.
*1 *
&Amile&mdemaulsfbujjrirjgnares hommes,
Ce malheurriejtplusgmnd,que quandtztntperterre's ,
1
Dans lantre nous ejitons du Cjclopsenjèrrés.
Nous fthappameJ bienpernostre addressesàlu,
QsdyeZoenjouuenance £$prene%boncourage.
A l'imitatio de quoj Virgilesaid aussi dire àson fort Ae-
néeayant perdu la plus part desesvaisseauls perla rage
de lamer,
Ofecijtneemmignarifumwante_ malarum,
O pajs:pgrauwra,do,bit deus his quoj^jînem.
Vos ftj- Scytleamrabiem^mitufc^Jmarrtes
ftjCydopeaJàxa
Aceejïtsfcopul-os:%Jos
Expertis reuocœteanimas, mœfiumtimorem
e
À4ittiPe,jvrfMi becolimmemiiriflèt-aluabit.
Tjurate,1posa/metrébusferrntefecundis.
Tatia"VocereftrtJcurifi mgentibusœger
Spemvultafimulatpremit altum cordedolorem.
,
:hans au contraire ne craindre d'efire detestables parrici-
,
les de leurs pays parens & amys,à l'exemple damnable
,
tes Geans lesquelz imiter nest aultre chose que repu-
ner à nature5& luy faireguerre. Puis quand ces mechas
uripes excitent les flotsde seditions en la cité,percé
lu'j]z dient, pour dônercouuerture à leur iniquite,qu'i]l,
e font pour le bié public, & mettre la repubten meilleur
aat)il diefc en ces epistres pour leur rabatre telle faulse rai
on,OsteLmoj tels chercheurs du bien public:carl'barn-
nc Cage,& de bonne volonté enuers le public,ne reprend
amais les erreurs de la cité,s'ilcognoist qu'il le fera en
rain, ou ne le peut faire sans perdre grand nombre de ci-
:oiens,mais se tiendra coj sans rien remuer, priant à Dieu
meilleur estat pour son pays, & pour foj me'me. Finale
il
nent lotie haultement au premier de ses lois le Poëte
fheognis^dauoirdiâ:,
rArgento fueritfuluoaquiparendus,ftj
auro,
Fidus in injana[éditions manens.
Celluy doibt autant qu"or,eY argentestre cher
Qui neveutpointprudent en larage marcher
Uvnefeditionjiefuturele rehcUu,
Mairdemeure touioursinnocent,fidek^.
:
pes, & baillaft l'assault à la Ville de Troye qu'ilz tenoient
assiegée car ilz la prendroient incÕtinent,& neantmoins
,
vouloit donner la yiétoire aus Troiens pour du tout af-
,
foiblirlesGrecs &leurs donner occasion derappeller
le
Achilles à leur aide,voicj texte, ,
'j
s
çSÏÏCaisJupiter'veilloit,ne inclinant auefmmes,
Venfantaufort Achille,àl'honorer,Çf commcj
llfailloitajfoiblirles qrecs à tel ejftéf,
Leurrabbaiffer l'orgueilleur camp efire dejfaiéf.
Etpourcelaperfaireincontinent flnzuil
Denuoier
T a
leur
/~r T~~ le mendacieU:!flngu.
2
Lefonge doncil crie,&puis luy dillainji,
Qéteparolleaillée, f5 commande cecy.
Songe
Songepernicieusvafubitenlarmee
-
,
quelquvn des artisans mentir en la cité,vn diuinateur, v
le
medecin, ou aultre punissez. comme inférant vn ma]
d'où peut enfuiure la submersion d'icelle, ainsi que d'vn
nauire per la tempefie. Telles lois vraiment font excelle
tes,attendu que,comme disoit Epenetus Lacedemonier
les menteurs font ordinairement causes de tous mauls, ê
des iniures que leshomes s'entrefont les vns aus aultres
C'eii: parquoj la loj lainde dia tat de fois,^mentEZ^pOÏL
entreuowi. Quand Acapperdit la batailleen Ramot d
galaad,que l'ange auoit did à ses Prophetes qu'il obtien
droit,c'estoitvn angemalin,qui trompacesprophetes,t
leRoj leur maillre, percequ'ilznevailloienttous rien
comme Dieu permet fouuent que le peuple preuarican
foit fubuerti per les esprits de mensonge & punition d
la preuarication,pour monstrer qu'ilz ont mal said de fui
ure le mensonge pere de tous mauls, pour delaisser lave
rité mere de tous biens.Aristote interrogé que gangnoié
les menteurs fit response, ilz gangnent cecy, quenco
qu'ilz. dient vray, on ne les croit pas. Marc Tulle en foi
orai son pro 7(oJcio(jomœdodid,Quœpœna ab dys immort
libzuperiuro, hœc eadem mendaci efl conjiituta, non enim ex pa
Etione njerborum quibtM iufiHrandumcomprehenditur}fed e.
e
perfldia, malitia,pe-rquam infidiœ tenduntur alicui,ij immo
taies hominibtM irajcÍ,ft}fucccnfereconfueuerunt. Quoj donc
doibt on chasser Homere de la republique pour auoi
chanté ce'te fable de ce fonge menteur enuoyé per Iupi
ter au Roj des Grecs pour le tromperai fault, auat quei
iuger, eclarcir son intention. Premièrement il est certaii
qu
[ue louuenc per Iupiter,& les Dieus, il entend les iouue-
le
ains magistrats,comme Platon luy me'me confesse,Et
[uand per Iupiter il entend le grand Dieu, lors il chante
i diuine parolle d'icelluy estre du tout ferme,& irreuoca
Jé, ne deffaillant iamais d'estre accomplie, comme ille
sint parleràlaDeesse Thetis au premier de Mliade,
le
'ilentendoit en ce'te fable,perIupiter,
:
grand Dieu
uiffant, il ne l'induiroitpourtantestre menteur car les
[lofesaduindrent comme Iupiter l'auoit mandé per le
)nge, &futprinselaforte Troyeperles Grecs. Etpuis
est certain,que Dieu est si bon,qu'il ne faidl iamais, que
lofe bonne enuersfes créatures, & s'ilfaultainlî parler,
epeutfairemal, à raison qu'il eH: de perfette bonté sans
teration de mal.Mais pour rai-son de la grade inconftan-
- des hommes mortelsilluy conuient fouuent changer
iufiice,en misericorde, & sa misericorde en Initiee, fe-
Ion que les hommes de mechans deuiennent bonsoú -
bons deuiennent mechans. Car sa perfede bonté ne1
permet estre rigoreus aus bons, ne fauorable aus n
chans. Neantmoins quand il punit lesmechans de Ici
,
malefices, ce n'efi luyqui leurs enuoye les douleurs,ai
elles viennent des propres iniquitésd'iceuls & n'cil n
qu'il leurs said, mais grand bien de les punir, & purg
Quiconque parl e ainsi deDieu,did Platon luy me'me
fecond de sa republique,il ne parle pas mal. Et si quelq
Poète, did il,raconte les passions, & malheurs de Niot
de la maison de Pelops, des Troiens, ou aultres fèmbi
bles, il ne luy fault permettre dire, que ce soient les oc
ures de Dieu,ou s'il ditl: que ce font les ceuures de Die
ildoibt adiousterlaraifon que maintenant nous dedl
fons,& dire que Dieu a said choses fort bonnes,& grai
bié aeuls de les punir. Car dire que miserables font cet
qui [ouffrent ainsipunition,& que c'est Dieu quilesaff
ge,il ne fault ainsi parler. Mais si nous disons que les m
chans font miserables,& ont besoin de punition,ou qui
ilz.font punis, quilz font aidés de Dieu,nous dirons bi
:
no pas que Dieu foit cause d'aucun mal car il est du to
bon,& nest faind à dire,ne profitable à ouyr le contraii
Or en telle forte le dode Homere chante cete fable po
monstrer que Dieu chastie les mechans,& neantmoins i
,
Dieu de Dauid ton pere ditt,i'ay ouy ton oraison, & veu
tes larmes & t'ay guari,le tiers iour tu monteras au tem-
ple,& viuras encor quinze ans. Il disoit que Saul estoit le
plus aggreable à son cœur pour estre Roj, & neantmoins
ille reprouua puis aprez, & mist Dauid au tronc Roial.
il
Toutesfois n'est menteur ne trompeur, comme estia
diét,mais si grande & perfede estsa bonté,qu'il change sa
iustice en misericorde,& sa miièricorde en iustice,felon le
changement des hommes de bÕs en mauuais,ou de mau-
uais en bons. Ainsi donc quand Homere auroit en ce'te
fable entendu per Iupiter,le grand Dieu immortel,il n'au
roit pourtant voulu enseigner,qu'il foit menteur,ou trom
peur, mais iufte luge chaftiantper sa bonté les mechans,
pour leur tres grand profit. Neatmoins il est certain quil
entend icy,perlupiter,vn fouuerain magjfl:rat,& veutme
firer per ce'te fable,que les magistrats doibuent auoir fou
uent vne chose en la langue,& aultre au ccèur,& dire aul-
tremét qu ilz n'ont délibéré faire,ou faire aultremét qu'ilz
n'ont dicl,pour le bien public,à l'exemple de Jupiter, qui
mandant au Roj Agamemnon aultrement faire) qu'il ne
vouloit eftrefaici, le chaftia si bien peraffoibiiffement de
son armée,que de Tyran cruel & mauuais, il en fit vn bô3
& iune Roj,au grand auentage de l'armée,& reuoquer le
Prince
Prince Achilles,sans lequel ne pouuoitestreTroye fubiu
guce. Qu'il faille les fouuerainsmagiftrats quelques fois
mentir pour le bien public, & faire aultremét qu'ilz n'ont
ditt,ou dire aultrement, qu'ilz n'ont saia, assez en appert
la
perleshistoires tantanciennes,quaultres, & necessité
des choses.Car quelle vérité profita iamais tataus Grecs,
que la menterie de leur Prince Themistocles enuers le
?
Roj des Perres Xerfes La Grece ne fut elle pas per telle
menterie deliurée du plus grand danger,ouelle pourroit
iamais tomber, & la plus glorieuse victoire obtenue con-
tre Xerfes,qu'il en fut iamais? Et comme fut la puiffantc
Babilone perZopirus reduide en la puissance de Cyrus?
maisles histoiresfont assez chargéesdetelz exemples.
On trouue en l'ecripture fainétc tesmoingnage,quil con-
uient quelques fois aus magistrats mentir necetTairemét,
pour le bien public, Car au liure des Rois, le Roj Iehu,
la
pour extirper d'ifra^l faulse religion de Baal,fit enten-
dre per tout,qu'illavouloit suiure entièrement, nonaul-
tre,& commanda que tous les prebtres, sacrificateurs, &
Prophetes de ceDieu s'affemblaflfentausolennelfacrifi-
ce qu'il luy vouloit faire,oùquand ilz furent assemblés, il
les fit tous mettre à mort, purgeant per ce moien le peu-
plede telle damnable religion.Nedi& on pas,
Dolus,anrvirtus>quis in holle reamrat?
,
donclupiter grand magiftratavfé de mensonge enuers
les Grecs, pour le grand profit d'iceuls quel mal a saiâ
Homere-de le raconter?N'est ce pas bienfait d'enseigner
aus magiflrats en quelles choses ilz doibuent mentir sans
crainte,& en quelles aultres ilz doibuentestre perpetue-
r
lement veritables Touchant les aultres negoces particu
liers, non seullement il ne leurs permet de mentir, mais
déclaré que la menterie est le plus grand des vices, d'vn
il
magistrat:Car diél: au neufieme derllliadc,,
eAutllnt mejlennemjcelluj
.y quifolement,
quifolementè,
Pour quelque occasion de mijere ou tourment,
Sauan
S'auance de mentir,que laporte cffroiablu
De l'enferPlatoniquehorribles,&deteftablcj.
:I deteste donc bien les menteurs, puis qu'il les hait plus
mêles enfers, qui font plus horribles que chose qu'on
)Uiffe nommer. Au surplus perce qu'il parle en ce'te fa-
)le d'vn fonge, l'en toucheray ce mot en passant. Il diéè
bouche de Nestor, fécond de l'Illiade que les
?er la au ,
longes des Rois & Princes font bien fouuent véritables,
voicy son texte,;
Lesfangesmaintessoissons indijerets0menteurs,
Irnpuijfamjmperfeétsjrompans les inuenteurs.
Quilenfitfirtirl'ameauec lepourprefang.
De cetecheureefioitlaplantureuje corne
'Destie palmes longue/un artifiantla torne,
Lafabrique$appointe^fibienpersin art
L'accoutre,qu'ilenfaill-rvn très excellent arc.
Il prenddonques cet arc desaforcegrandes
Lepreffantcontreterre habilement le bander.
Sescompagnons mettoientleurs boucliers audeuant
Depeur que lecamp Grecce mal apperceuant
fEujtfat
t
zAccoumfi empefiher,auant que lajàgettu
clce coup mauuaisla chofefufifaiffe,
Jltiredu carcoisfintraifffubitement,
Traiff de mile douleurs la cause,&fondement-,
L'aptehabileàfinnerfitfpuisdepefiheafairLs
Vœus au bel ^Apollon le brauejàgittllir,
Luypromettantd'agneauls[acrifice àfoi(on
Ajon vainqueurretour de Troieensamaison.
Courhél'arc,eS le nerf,eYletraiéï ajîeil
Jujques àsa mammelle,f5puir les tache enfembk-
-LarcfibleJenerfbruit,le traiftprompt&léger
Fendiair., te vole au lieu qu'on levouloitloger.
çJXCais o sJiïCenelaiis alors
ne foublièrent
Les bons rDieus immortels, ainspropices faideren
fè
zfiïCemelapredatrixinfante iefiant
Au deuant de ce traici le reprime,& d'autant
L'empesche que ton corpsmortelement il tou-chu,
Quede fk main la mere empejche quelque moujèh"
Depicquerfôn enfantjùrprins dufommeildoux.
Elleguide ce traittdextrement audejfom,
Ou la boucle conioint aptement la ceinturer,
Et du propointconuientlagemelle iointuru.
Ilfrappe la cet*nture,telepropointainfi,
Et lesperce tons deuxperce la lame ausi,
Quilportoitper dessouspourplusfeure deffenfè9
Queluyfutbonne alors contrefirude ojfenfu.
Penetmntdonc ilvintde lapointe toucher.
De ce Prince vaillant &lapeaul f5' la chair.
Lefangnoir quant f5 quant de laplayes'epanch
Coulantabondammentperdessus la chair hlanchO.
,
me'mement qu'on die ce mal auoir esté commis per l'ex
hortation & conseil diuin did au fécond de sa republi
que, siquelquvn did les treues,&iuremens auoirest
- violé
iolés & confondus per Pandarus, à l'exhortation de Iu-
iter & M ynerue,affin de l'en punir & perdre puis aprez,
louerons point cela> ne permettrons estre did: à
DUS ne
icuneffe,que Dieu excite les mortels à mal faire,& leur
Il
donne occasion, quand il les veut punir & perdre du
)ut: Car Dieu n'est iamais cause du mal, & fault cher-
iier aultre source & cause des mauls,queDieu.Mais pour
iieus entendre la cause de sa reprehcnfion,conuient de-
uire la fable vn petit plus au long. Quand uan d les deux ar-
iées enla campagne Troienne furent prestes feliurer ba
la
iilIe, Paris causede guerre pour le rauifiement d'He-
îne faillit deuantles premiers rancs, & prouoqua le Roj
lenelaus mari d'elle au combat singulier entre les deux
lomées, & luy di<ft,0 Menelaus,puis que toj,& moj fom-
les causes de ce'te guerre, c'est raison qu'elle prenne fin
er nous deux,voici(lue ie te propose, si ie demeure vain
lueur de toj)Helene me demeurerai ton armée fera te-
uë se retireraiaincT les Troiens en paix, si ie fuis vain-
,
u per toj ton Htlcne te fera rcnduë auec toutes tes ri-
hesses, & feront paiés per les Troiensles frais de ton ar*
nce, qui fera tenué ie retirer, aduife si tu veus accepter
es conditions. Menelaus accepta defdiétes conditions,
[ui furent iurées folennelement perles deux armées aucc
bJations desacrifices,qu'elles feroient entretenues. Les
teuxchampions venus au combat entre les deux armées,
[nalemét Paris fut porté per terre per Menelaus, & pour
uiter la mortsefiant releué print la suitte permy rar;
née Troienne,Menelaus le poursuit à toute reste delibe-
ant le mettre à mort. Pandarus lors fut exhorté per My-
lerue de tuer Menelaüs nonobstant le ferment prellé. Il
trent donques son arc)tire contre, & le biffantfort1em:
che d'obtenir cntiçre vidoire surParis.Ce'te grande tn
hifon çommise, l'armée Grecque se rue sur la Troienm
& finalement eut du meilleur. Platon did: qu'il ne faillo
point raconter telle mechanceté de Pandarus,per ce qu
n'est bon,nebeaul(did: il)de violer son ferment,& moir
de dire, que Dieu conseille de faire mal, affin qu'il perc
les operateurs du mal de fond en racine, & que tels COI
tes ne peuuent inférer les citoiens d'infidelité, & les re
dre deloiauls enuers les Dieus, & les hommes. Aussi à
vérité la conferuation du ferment est tant necessaire à
societé des hommes,qu'elle ne pourroit subsister sans a
la,qui est lacause,que les Poëtes detestent sifort les pe
iuremens) & racontent la feure punition de Laomedc
periure infligée perlesDieusaffin quechacun y preni
exemple, & se donne garde de commettre telle mechai
<;eté,de peur destre de me'me puni.La pauure Roine D
don la reueille tres piteusementenVirgile,difant>
WejèÙhæuperdita,necdum
agentu.
Laomedontœœfentuperwriagentu?
response, C
trop sordide à vn Prince de se periurer,il
trompe les petis enfans auecques dez., & les hommes p
lef
lefcrmët.Cleomenes ayant said: treues aucc1armfecdAr
gos l'assaillit de nuid pendant les treues, & la deffit. Puis
interrogé parquoj il aùoit rompu fan sermetenuers euls).
il diéè,Les nuids n'estoient point comprinfes en nos tre-
rues,& adioufta,ce qu'on said contre les ennemysesten-
uers Dieu,& les hommes per dessus toute iustice,mais fi-
nalement il deuint enragé per iufte punition de Dieu, &
setualuy me'me. len'aufèrois dire combien contamina -
:;i
ment conculqué perceuls qu'il auoittropés per ion per-
iure: & finalement did, que tel periurementfutcausse de
laruinedes Troiens,Cardidil,
'.,
t
Reprehensible riefi quevous aye esié
Pcrcy deuantainfidecourronsarrefié.
Nous auons bienouj lesHeroesantiques,
'Triom,phans,,gloi-ieus,efire tombés piques,
en
Quonlespouuoity?<?(cbirperprieres&'dons.
1
Entrelesgenereusonnetromepoint bon
Defuirlalargejfe^refufèr<vn don.
nais il reparer.
[uand l'honneur cftvnefoismaculé de corruption,ia-
ne se peulr
Jelesaimeausipeuqueiimpiteufemort.
S'ilme donnoit dixfois,&puisdixfois encoru
eautant qu'il mepresente, autant qu'ilpoffedeorcj,
Ou qu'ilpojfederafiperquelquemoien
LeJOrtduantureUJ luy donneplUi de bien,
S'ilme donnoitautant derichesses qu'onmenu
lournelementdedans l'opulente Orclaomenc
Van:! Thebes de l'pte,ou chacune maison
Des citadins abonde en richesse afoifin,
(entportesalaVille,&fichacuneporter
Dedeuxcens chemuiers met hors vite cohorte,
Nonfilenombre encor desprejènsjùrmontoit
la
Lefablede merifplusampleejtoit
la
Que poudredeterrejlnepourvoittantfaircj*
Quejlefcbiiêvolujjeàjonvœufattsjairc^.
,
<
,.
t : f"
t
Jlnefaultpointdormirtoutela mitcelluj,
Qui lepeuplegouuernejf dupeuple esttappuy.
Ilnefaultqu'unpilote àsesplaifirsfommeille,
Mais augouuernementde nuit & de tour veille.
Et touiours accroissant sa precieuse dodrine, il monstre
per l'exemple de la deesse Circé,& des compagnons d'V-
JiÍfes, le grand mal qui prouient de se laisser bander les
veux des douces embûches des femmes, disànt au dixie-
me de l'odifleé,que les compagnons d'Vliffes allans vers
la Deesse Circé furent incôtinent changés en belles bru-
tes per les charmes d'icelle:Mais Vliffes pour les deliurei
de ce malheur,prenant l'herbe mob,per le conseil de Mei
cure,s'en alla vers efl-,.,,&les retira des mains dicelle,cefl
àdire
t dire,qu'elle estoitsi perfe&emét belle & gracieuCe, que
xuls qui la voioient estoient incotinent surprins si etroi-
ornent de son amour.,qu"ilz demeuroient rauis auprez.
i elle,comme gens enchantés.Mais Vliffes vfant del'her
be Moly, c'est à dire de prudence, contre tels enfourcele-
:nens,se garda bien de telle captiuité, & ramena per for-
ce ses compagnons dans ses vaitreauls,les allant defdi&z
enchantemens, cest à dire de la presence, & conuerfatiô
d'icelle,duquel recit vient ce profit,que quand on se trou
ue deuant quelque Circé,on se doibt fortifier de pruden
ce, (ans se laisser enchater & ceindre de la ceintute de Ve-
nus tant pernicieuse,quelle rend les hommes imbecilles,
comme bestes brutes. Voila l'enseignementduvertueus
Homere, & cequ'il veut instruire per lefdides fables.
Vous iugerez donc, s'il vous plait (très continent Senat)
si pour auoir chanté telles dodes chansons, Platô luy dé-
nie iustement habitation en sa republique, ou non.
LE NEVFIEME LIEV D1
(jRA^CJ> HOMBRE
reprins per lefàgu
Tlaton.
Lasquedolentiefuis^quemaintenant failleil
e5}ton cherfils Sarpedon mouriren la bataille
Ter la main de Patrocle,if'elas de deux costés
cJÏÏConcœurtrifie partit mes doublesvolontés,
Si ie le doy tirer du conflit lamenmblu,
etle remettre viure en Licie honorables
ie
Au milieudefonpeuple,oufi dojfoujfrir
Que Tatrocle cvaiUantleface ores mourir.
La Deesse Thetis said femblablemet grands regrets, de
ce que son fils Achilles debuoit fatalement estre occis de.
uant Troye,disant au dixhuittieme de l'Illiade, Las mife-
rable que ie fuis,Helas que malheureufementi'ay engen-
dre
le
dréss excellent enfant.Ielay said meilleur, plus fort,
plus redoubtable des Heroës, & nourri comme vn ieunc
arbrifleaul en la terre fertile,puis enuoyé auec nauires de-
uantTroye,mais helas! ie ne le verray iamais de retour au
palaisdu Roj Peleus son pere. Au meme liure-Achilles
said lamétations infinies de la mort de son très cher amy
Patrocle occis per He£l:or.Er au vingt & deuxieme le mi-
ferable Roj Priam deplore encor plus tristement celle de
son genereusHeéfor occis per Achiîles.
passages) :,
,
raire. Car Dieu est perfaiétement bon, ôempuuant feu-
ement de foi, & s'il estoitemeu de passions ferait emeu
railleurs, que de foy., ne feroitperfeâemçnt bon,
er ce que la perfette bote n'est iamais auec passion.C'est
( )
lonc diéfcil en son Philehm, pure folie de dire, queles
Dieus se reiouitfent"ou conftriftet,car tous les deux font
tndecensa Puis parlant de la mort,pour monstrer que Iu-
piter n'auoit occasion de douloir celle de Sarpedô, il en-
(èigne quelle n'est point constituéeperlesDieus immor
tels, pour punir les,hommes, ains que cest vne necessité
denatureapportant repos aus labeurs mondains. Et en
ron liure Axiochus il raconte>que, quand Agamedes&
Trophonius eurét bastilemagnifique temple d'Apollon
Pythien) & demandérecompéfèdignede tant excellent ;
Permilesaultres Viemvintlacontention
T*yesgraueydiiffcilemitdiuiflon
De vouloirs entre iceulsfifortqu'ilzfèbanderent
s
Tour ojfenferl'<vnJkaultrey&aucombatentrerent.
Terriblefutlebruit,tremblementen donna
Laterreample,e lecielprofondenrefonna*
Platon di& au fécond de sa republique, qu'on ne doibt
publier en la cité,si mauuais conte des Dieus, per ce que
rien n'est pluspernicieus au peuple,que quand les magi
strass entendus perlesDieus fè bandent les vos., contre
les aultres, & précipitent les citoiens en miserables fedi.,
tions, Cornélius nepos disque les Atheniensperarrest
declarerent Homere du tout insensé,& le bannirentper-
pétuellement de la cité, pour auoir chanté telle saulse ba-
taille desDieus. Les dangers qui menaçent les republi-
ques per dehors de tous costés per l'ambition des étran-
gers
;ers font allez grand pour apporter vexations) sans qu il
aille per dedans mouuoir guerres intefiincs,& faire offi-
e de bourreauls les vns,contre les aultres.Les Romains,
Jus noble & triomphante nation qui fut iamais, fçachâs
augmentation & conferuation de leur republique pro-
:eder de la cocorde, luy edifierét à Rome vn magnifique
épie auquel ilz la firét eleuer & adorer en forme de De-
>
jflejuy attribuât tant d'hôneur que de luy faire tenir en
nain vne corne d'abondance, & la sçulper dans les me-
[ailles plus precieuses, pour signifier qu'ilz n'estoient en-
tretenus & aggrandis,que per elle. Ce pendat aussi qu'ils
'ont ainsi deuotieufementrefpe&éeilz. ont triomphé de
Jus en plus, iusques à les appeller, Ttymanos rerum domi-
ios, Mais depuis qu'ilz ont contemnéde la garder entre
nuls, & commancé d'exercer seditions obflinées les vns
:ontre les aultres,ilz ont tellement décliné,que finalemét
:pute leur antique réputation tant grande s'est abolie &3
eurnompareille lumierepresquedu toutefteinte. Le bÔ
Prince Anchises,duquelilz
aoitbienpredid,
se iaétent dc[cendus,leursa.
zxepuerinetantaanimù-a te /;eOa;'
e
T^eupatrie rvaltdM inuijcera avertit uires,
ruiprior, tu parcesgenm qui ducis olympoy
Proîjcetelarnanufanguïs meus.
,
tres:Tefrnoins,sans aller plus loin, nos maieurs Gaullois,
qui sestans obstinés à guerroier Gaullois contre Gaul-
lois appelèrent de telle heure les Rommains e'trangers à
leur secours,quilz. ne les peurent plus renuoyer, & tom-
berent soubs les armes d'iceuls de si terrible cheute, que
plusieurs grosses Villes per euls dedruides ne se font en-
à
cor peu releuer, & grand peine le feront iamais. Et que
à
produisent les sanglantes fcditions graffantesencor pre
fent perles Gaules5fmonmanifeste ruine à ce Roiaume
tant puissant? Il ne fut onquesdid: plus vray^Concordtares
parudt crefcuntjdifcordia magn&dilabuntur.hufei ditrla bou-
che diuine,omneregmmin se diuifum dcfolabitur, domrn
Jupra iom,,imcadet. Pour resolution doncfaultdireauec
Platon,que plus grand malheur ne peut tom ber survn
peuple que quid les Princes remplirent la cité de tumul-
tes& seditions intestines àla ruine d'icelle.Homere est il
donc iustement redargué d'auoir chanté ce'te bataille des
Dieus Homere n'a point voulu per là donner mauuais
:
exemple au public,ains,comme il cft à voir per son texte,
tend à toute aultre fin, quonne pensè car il ne did: pas,
que les guerres ciuiles soient bonnes,ou lesDieus, c'eit a
dire les chefz, d'vne armée, auoir meu feditiôs entre euls,
mais il ditt seullement que les Dieus d'vnearmée se font
com batus contre les Dieus de l'armée aduerfe, pour de-
monstrer,que les conduéteurs d'armées se doibuent trou
uer culs me'mes au conflid,& combatrc genereusèment,
pour -enflammer leurs gens-darmes à fairele semblable
eftantla presence d'vngrand capitainecaule bienfouuét
dugain devidoire. Anthoniustriumuir ne perdit la ba-
taille nauale contre Auguste,sinon per ce qu'il se retira
derrie
le
erriere son armée, quand la bataille donnoir, & ne sy
rouua luy me'me.Le Prince Epaminondas disoit l'armée
le cerfs côduitte per vn Liô estre bié plus à craindre,que
armée de Lions conduitte per vn cerf. Aussi quand le
hef d'armée est vaillant, on le craint beaucoup plus aucc
etit nombre,qu'vn couard auec grande multitude. Ho-
icre eust donc sally s'ileust di&, que les Dieus des deux
rmées se reposerent durant la bataille: car ileust monstré
ernicieus exemple aux Princes qu'il fault per tous moiés
xciter à magnanimité pour le bien public,ausquels il chi
z excellemmét la vaillance & hardiesse des antiques He-
oës,& grands capitainnes,pourenflammertoutchefd'ar
lée à semblables prouësses. Car n'estimant vice plus vil-
Lin au Prince, que pusillanimité) il said reprocher cecy
cile Prince Achilles au Roj A gamemnon au premier de
Illiade,pourlaplus grande iniure qu'on peutimprope-
ZÏ à vnchef d'armée.
Turongne^ayatd*vnchien lesyeulsydcvncerf le
ria* iamaiJassé d'rvn courage vainqueur
cœury
ti
Tufotes ^unanimes armare in prtliafratres,
odijsuerfaredomos:tu> uerbera teaú,
Funerafyinferrefaces:tibinomina mile,
a^MilenocendiartesfœcundumconcutepeSm,
-', '-, Difije
Ofiijce compofïtampacemfîre crimina bcUi. i
TupCHI àguerre armerfreres de bon accord,
etversèrtel maifins perveneneus distord,
ta
crupeUl batre les tetts£$ mettre en famittu
Feufunebre,ÇJ* de nuire as moienspltis de mi/u,
EtplUfdemile noms.Secoustonredondant
EJiomacdetousmaulsamplement abondant.
cB^mps lapaix compofle) &promptement dejprrcj
Les crimes la caufi odieuje deguerru.
L E
lejagç^j
tEssT'ecrit
L*
5
T% T «
e'critau'vingt
t
au ving & & • I
4
à.
deuxieme
deuxieme
rilliade que le Prince Achilles iniurian
Apollon deuant Troyelappellale plu
d
d,
K v
vengeroit de luy,s'il en auoit moien,
-
1
,
cinations,Les influences & opérations qu'il donne à toi
tes choses qui le font appeller Dieu de medicine, & h
perpetuele iaculation de ses rayons luisans au môde,pou:
raison de laquelle il est appelle Dieu des archers. Et tou.
tes ces quatre vertuz ditt Platon, font comprinfes en a
mot Apollon,Car "1.4ro'\ÚúHJ signifie purgeât du mal,quef
f
le propre de medicine farAov mot Theffalique signifie fin
pIe & veritable,qu'et pour la vaticination, &&/3<*ÀÀO>VFI
gnifie touiours iaculant,qu'est pour le regard du darde
ment de ses rayons,k7ro\ï)<Ti$ signifie accordante verlÍon
qu'est touchant la musique,& ces quatremots font com
prins en ce nom d'Apollon, tellement que son nom con-
tien
ent ses quatre vertus,& de grad honneur est digne Ho-
iere(dia il)d'auoir donné les noms aus choses si propre-
lent. Puis donc qu'Homere a tant excellemment said,
auoir appellé le soleil Apollon,facilement se voit, qu'il
l'entend per Apollon, que le soleil,& per consequent ne
ontemne les Dieus per ce'te fable. Mais tant s'en fault
¡u'il veille les Dieus estre contemnés, qu'au contraire
variant de Diomedes qui auoit blessé la Deesse Venus en
i main, il l'appelle fol,d'auoir cela faiét,& en dia: cecy,au
jinquieme deniliade)
0 lefol Tydecn^uinapasiugement
DejagementpenjerenJon entendement,
Quecelluj n'ejf longtempsnjiuantdejjkslaterres,
t
Quisansreltgion contre cDieufai£ laguerre^.
r,
De race£$ de verturque les Dieus immortels.
Finalement au meme liure pour du tout deterrer les hom
mes d'irriter Dieu,illeur crie ce didon memorable.vaAî-
y S7ri
7rr) àLe Je
-.
perça les piés & mit courroyes
pertuis) qu'il attacha à Ton char) & le trainna
t-tir
iusques vers le corps de Patrocle au tour auquel 11 le nt
1
DouZjeieuntsenfans desTrôiensgenerens
Iltua desamain,ca-s trisse & malheureus,
Les ieéfe dam lefeu,ajfin quilles conflmmu,
Florefoncheramjpiteusement nomme, il
Bien teJoit^ô Patrocle^encores que tufois
çAtts rumhru de Pluton,tout ce que ie t'auois
Promisjeïajperfeclùe t'ayfaiïï Hécatombe
De douZjeenfansTmensquiferontfouh%tatomb<
Et brujlentauectoy, te-neveupasencor
Consommerdanslefeu lepriamtde Heéfor,
Maisielegardeencorvengeur de
ton iniuru,
pourlefairerongeranschiensentouteordures.
Platon did au 3. de sa republique, le trainemét d'Hed:o
à l'étour du sepulchre de Patrocle, les iugulatiôs des Tr
yens captifs sur la' pyre funebre d'icelluy,& plusieurs ch
sestelles chantées perHomere ne feront point per nou
estimées vraies, & nepermettrons qu'on persuade à no
citoiés,que le Prince Achilles filsdvneDfeefle & du Rc
Peleus homme tres fage defeendu en troisieme degré d
Iupiter,ayant esté infbuit per le tres fage Chiron,ait est
agité de si grandeperturbation, qu'il ait trauaillé de deu
maladies contraires delelprit^illiberalitéauec auarice, t
contemnement des Dieus &des homes. Il ne nous con
uien
iiient celacroire non plus que Theseus fils de Neptune,
Pirithoüs fils de Iupiter, & tant daultres enfans des
Dieus,ou Heroës/ayent tant faidde brigandages & mé-
chancetés quechacuniour mendacieufement ont publie
d'eus.Mais nous prirôs les Poëtes, ou de nier ces villains
ades estre les œuures d'iceuls, ou ne les point affirmer
estre enfans des Dieus, ou bien fault dire que les Heroës
ne font en rien meilleurs, que les hommcs:car)diâ il,cela
nuit fort àceuls qui l'entédent, quand on voit,que ceuls
qui fontdefeendusdes Dieus ont said choses si mechan-
tes. C'estgrande inhumanité auecmespris des Dieus &
des hommesd'estre si cruel contre vn mort, que le faire
trainner aus cheuauls,& le voulloir donner à deuorer aus
a
hiés. La vidoire de coustume destre in-folétemais elle
':a certains termes ou elle doibt estre contenue neftant
beauld'excederen cruaulté le naturel humain. Le Prince
vidorieus se doibt contenter de la vidoire gl,orieufe,sans
rse monstrer brutalcontre les morts, ou captifsequiparés
aus morts. L'excellét Marc Tulle did,Hommesaddeosnul
|larepropiwsaccedunt,quamfalutemkominibusdando. Puisil
j-donne ce tant gétl aauertifTemét ausvidorieus,Wullaejl
fvu
Jofli(. Sedanimumuincere, iracundiam cohibere ,
tantajata copia, quæ niferro,aut UIYlbUtdebtLrtartfangtq,
evitioriam
temperareyaduerfartumnobditare ingemo,njirtutepriftantem,
-non modo extollere iacentemirverum etiamamphjïcare emspri-
Jlinamdignitatem, bœe qui faciat,non modo illecum maximis
rimperatoribu-icomparandus eflyfed dcofimilimus est iudicandus.
1
Puis donc qu'Achilles estoit fils d'vne Déesse,il a fort de
généré de labonté de sa race dauoir exercé telle ferine
l hostilité contre Hedor, & ces douze icunes Troyens ca-
ptifs,car le vidorieus de cœur noble veut adioufier ce'te
:
»
0 rare
rare perle à sonhôneur,quon
-"-die^u'il a perdoné,quan<
"ilpouuoit perdre nn il
perdu; quand pouuoit perdoh
ner. Perq uoj donc chante Homere cela de ce Prince, 01
quel profit vient au publicd'âuoirtellescruaultés? Ho.
mere tes raconte, nonpour les approuuer & faire imite
aus citoiens,mais instruire les Princes,qu'ils ne dôibuen
iamais faire si grandes faultes yque celles là, s'ils veullen
eftrc reputés Heroës & dignes de renom. Car (diail) ai
ip.deTOdiC tout home cruel cependant qu'il vitfecre-
tement haï des hommes,& quand il est mort chacun said
:
publiquement imprecations contre luly mais d'vn bor
Prince on conte ( dia il) la bonté aus estrangers per tes
histoires, & le peuple leloue per tout de bon coeur pu.
bliquement le couronnant de perpetuel honneur,voiej
son parler
,.
,
Leshommes durentpeuquiconque
entre euls ejtjîer9
Seuere, é1praéftquantcruaultévolontier,,
Les hommes enJecretenduranstelle angoijJLj
,
Jedctcftent ruiuant puir quand lamortl'oppreJJhj
Publiquement ils vont chacun le detestant.
le
^KCaisquiconqueejtbonhome biencognoissant,
On narre aus eJlrangers. desabontél'hifïoirc^y
la
Etchacundeboncœurdeluychante 'gloires.
Tants'enfàult donc qu'il approuuetelle immanitéd'A-
chilles, que luy memeparlant dudid trainnement d'He-
"ltor)ne 1appelle aultrement,que mechat ade,à fin d'oster
-
àtous
tous le vouloir de l'cnfuiure,car il diâ parlant dudiét
}rince, -
1 1 ,1 1
?us parlant du
,- - ri ?'<d.
massacresaià
JIÈEcril
'(g-x.a. 0
ce per
Prince
cunes Troyens sur la pyre de Patrocle, di&,
\, A J'fyct,cessa;.;' i
Il. dire,
des
;
douze
l;
il
(f
<
*
-A
Ce Prince entreprintenson entendaient decommettre
- r
1
TREIZIEME LIEV
qJ\CV 1
s
HOMEK^E
reprin perlediuin
Platon.
DV
.) » 1
Lestecrit
! i ( *
:
la bonté,Dieu,Platon di&, qu'il ne fault eiti-
me'lne,&
distribuer aucun mal, voulons,
uim,(£jmifcebo in mediorvej}mm,pestem,famem,gladium
Atoremfœderumet?ouy mais pourtant il n'est auteur des
,
ou non,
lais chercher aultre source des mauls,que Dieu, ne dire
lomere auoir bien parade ces deux vaisseauls ainli con
'aires, & qu'ils font à la porte de Dieu, qui les distribue,
il
omme veut. Mais quoj ,
Dieu ne did: il pas à
le preuariquant, Dabo uobis cœlumficutferrum, terramœ-
son
lauls,& ne les nous enuoye, per ce qu'il est tout bon, &
,'est bonté que la tienne>qui donne vie à toute genera-
ion de foj me'me impuissante & inualide. Maisquand il
tous veut punir de nos faultes, il nous ferme seullement
bôté, & la retire de nous,au lieu de laquelle mile mauls
ccourent,& nous viennent saisir,neceffans de nous cru-
ier,iusques nos faultes soient expiées, qu'il nous réuoye
1 bonté
pour nous estre targue>contreles mauls.Home-
e semble enseigner cela au 4-de rOàyH:quand il chante,
lue le fort Aiax Oyleus fut [ubmergé,pour n'auoir creu,
lue c'estoit la bonté des Dieus >quirauoitpretcrué des
périls de
f
lamer, -
:
Diele,ruperbement,que malgrétous les Dietu,
JI efloit ejchappédesflotsimpetueus.
^Qeptuneayant oujtelleaudaceimpudentes
.] J
Trenddefisfortesmainsvittementfontridentes
EtfrappefurlerocGjreen d'n telcoup,
QuilUbrifitô le met en despieces beaucoup.
oAiaxpremièrementfutbieféd'unebriques,
Puisenprofondemerletirevnflotlubriques
eAu milieu du daiigerauquelapres qu'il eut
:Ecup/IU qu'ilne uouloitd'eaufalée/lmourut.
*
:
aduiennent:h volonté de Dieu perdessustout: le dessi
distingué de lavolontéde Dieu la prudence,& l'impru
dence. Il attribuetoutauvouloir de Dieu,quand il di6
que ces deuxvaisseaulsdes biens & mauls font à la port
:
de Dieu,¿ont il verle surchacun ce qu'il veut puis au
& 14.de fllliadedifanttantdemauls tomber furies Trc
]
Certes ce siIupiter,carilpeuttout,quidonnes
Athomme ores des mauls, oresfortune bonne.
au 6.
Jupiterejtendoitsabalancedorée
Etmettoitd'vn cossélafortedessinée
De l'indontablejichiUe^put* rlJettoitencr
De ïayltre des costés celle dubraue Helfor.
Quelques fois il associe la volonté de Dieu au destin,& la
tu19,
net premiers comme plus puilfantejdifant
1..:, - - Agamemnon
;
P 2 Ton
Ton
9'on tourfatal s
approche, pointcause
iourfatal s4p jr,riejommeâ
n,
çJïfCais'Dieu, ledejïinpuijjantdejfitsleshommes
Voila les sources dont il did:, que deriuent les biens, &
mauls,ne restant quaconfiderer,saily a raison en son par-
ler,ou non. Quant au premier chefi'eslime nul estre tant
impie, qu'il veulle nier Dieu seul estre cause de tous biés
generalement, attendu que la feulle bonté de Dieu dône
effen
flence à toutes choses estant lame dot tout subsiste que
Vimegifte appelle métem,Platon intelleElum,disanten Ton
.hilebus, IntetteBut efl cxliterreinobisrex, à raison dequoj
peut estre considerée aultre source generale des biés,
1e
lueDieu. Quant à ce qu'Homere ledia aussicau se des
nauls,c'est per ce que retirant sa bonté des mechans,ad-
vientque les maulssuccedent plainsde tourmens, qui
es crucient merueilleufement,&n'aduiendroient s'il n'o-
loit sa bonté, qu'est l'occasion qu'il l'appelle cause des
nauls, mais improprement. Car il fault (comme did très
)
àgement Platon chercher aultre source des mauls, que
5ieu. Pour le regard de la prudence humaine,elle est eau
e des biens aprez Dieu cause premiere qui nous a donné
a prudéce,pour distinguer les biens des mauls, & reigler
fainas
Hos
e des
adions fuiuant
biens,aprez
ses
Dieu. Car
preceptes: ce que nous fai-
bns quad elle nous guide,& partant elle est appellée eau
côme aus ieus Olympiques
,
tant célébrés deux choses ont touiours esté necessaires
Dour la conqueste du triom,phe, AÍfauoir l'ereaion d'icel
lUy,& la vaillance du vainqueur,d'autant que sans triom-
phe la vaillance n'eust profité à le conquester, & sans vail
lance il ne pouuoit efue conquesté, ainsi si Dieu n'auoit
créé les biens,nous ne pourrions per prudence quelcon-
que les atteindre,& encor qu'il les ait creés & posés au mi
lieu,comme quelque triomphe, toutesfois nous ne pou-
uons les auoir sinon per la volonté de Dieu,& la pruden-
ce qui feulleles nous faitt distinguerdes mauls:ceque
veut enseigner nostre datte Homere quand il dia tatoft
que Dieu est cause de tous biens,tantost que l'homme en
est cause per sa prudence. Mais nousauons did: quela
bonté de Dieu seullement nous abandonne quand mal
est en nous,& puis au cotraire, que mal ne nous aduient,
que quand sommes abandonnés de Dieu, sur cela fault
considerer deux especes de mauls à nostre regard:les vns
que nous faisons, les autres que nous souffrons. La pre-
miere espece precede neceffairemét en nous lapriuation
de la bontéde Dieu:car iamais Dieu ne nous laisse, que
ne l'ayons laissé:Ia feconde neceffairemët fuit, per ce que
iamais mal ne nous aduient,que quand sommes abandon
nés de Dieu.Pour maintenant venir à ce que did Home-
re,le destin, & nostre imprudence estre cause des mauls,
il semble estre vray,que le destin foit causè des mauls ge-
,
ncralement, per ce qu'ilest pere de toutes passions, qui
feules font causes génitrices des mauls & nostre impru-
dence estre cause fécondé de nos mauls, per ce quelle
nous faiét suiure le mal pour le bien,& quitter le bien
pour le mal.Or le destin(didTrimegifte^)n est aultre cho
la
se que disposition des sept spheres& planetes errati-
ques contenant & embrassant le monde sensibleperlès
, la
circles,appelléedes Grecs ?¿rr,CJfX"),quiefi mère de
tous mauls per ce qu'elle varie & agite toutes choses per
afsiduellesmotions>&leurs said souffrir châgement per
loy de nature establie ferme à iamais,que les Philosophes
appellent necessité, ayant naturel d'engédrer & changer,
affuiediffant tout corps à generation & dissolution, cau-
ses de tous maulx, à raison duquel chagement did: nostre
grand Homere au 6.de l'Illiade,
LesfueiUcstoutesfontperleJoufjiemuable,
Des vens mises a bas, iufquaugaillardprintemps,
Quaitsarbresgerminas daultrespreignetleurteps,
De tout hommepareille estla caduqueracu,
L'age de ceuls cy vient,& de ceuls làsipajfu.
destin nous saia endurer telz changernens,.per ce que
Le
on commencement, & sa fin font generatiô, & mutation
esquelles il eftimpofsible euitcr,car comme nous n'auôs
aature per laquelle puissions empescher,que ne prenions
:ommencemét,ainsi quand nous sommes,n'auons moien
fempefcher que ne prenions fin, est comme nous fom-
:Des ignorans de rheure de nostre naissance, ainfine fça-
lions nous l'heure de nostre mort,
2Vefciamenshominumfati.fortié^fîmftrœ.
,
Ledestin donc pere de generation& corruption diftil-
,
le
en nous les complexions tant bonnes que mau-
uaifes, per temperature & equalité des parties dont il
nous compose intemperature & inequalitéd'icelles,
& influantaus vns plus de fang & chaleur, il les rend
plus enclins à Iuxure:aus aultres plus de cholere & melan
cholie7il les rend plus cruel s & outrageus, ainsi de toutes
aultresinfluxions pour cause desquelles on le peut iufte-
ment appeiler cause premiere & generale de tous mauls:
ce que le vertueux Pythagoras tient pour veritable,.
disant,
ï
P 4 c'est
ceil a dire, Tel destin frappe tentendement des hommes,qui
font changés de quelques reuolutions à aultresayans infinité d'et.
nuu3car la peruerfe discorde naturellefècrettement nuit, laquellt
ilnefault exciter'maufuire la sentant.Quoj donc,dira quel
qi,vn,puisque le destin nous compose à sonplaisir,&pei
ses influxions ineuitables nous said mechans, est ce no-
firecoulpe, puisque c'est per force, sans pouuoirrefiftei
à tel luperieur? Eiu; nuUaculpa efl, cui parerenecejfl est. Le
responce est prompte & veritable,que Dieu tout puissans
nest point [ubiett au dessin,mais commande à toutes di
fpofitions,& que nosames qui procèdent de luy,n foni y
fubiedes, per ce que les choses immortelles, & incorru-
ptibles, ne font (ubieétes à corruption, & dissolution, ef-
fed:s du destin, nôplusque les choses simples font indif-
solubles,Etfinosameseftoyétcompofées &dissolubles:
encor efroyent elles immortelles, & deliurées de diflolu-
tion per la volonté de Dieu,qui les veut estre telles,com.
me Iupiter parlant ausanges& demons le remonstre m;
gnifiquement au Timée,di[ant, 7Jij deorum quorum opifèJ.
ego
pater fum^hac,attendue.,Q à
uœ mefaBafùnt>meitanjt
lente3indiffolubdiafunt. Omnefïquidemquod njmElum est,filu.
poteftyftdmali est quodpulchrècompofttum efl,jèque habet bene
<~uellediffoluere..Qjiapropterquiagenemtieftu3immortaies qui-
dem e indiffolubdesomnino non eftts* 'Non tamen runqua dift
Joluemim>autmortusatufubibïtis. TSfamrvolunta*me a maiu
prœftantiuscjjnjobu est uinculnm ad <uit<&culiodiam, quàm ni
xvis ill^quibiuejlisycum
gignebammijcolligati. D'auantage noî
ames font, per le benefice de Dieu) munies de prudence
mere de raison, qui nous guide à difcernerles biens, de
mauls, suiure le bien,,qu'il nous commande, fuir le ma
qu'il nous deffend.Cest parquoy nous sommes hors d(
laferu
la
BuxionSjCar ,
feruitude du destin, & facilemét commandons aux in-
Fatoprudentia maior,sapiens dominabitur
afiris. Chacun sçait que Socrates fut le plus iufte perfon-
nage de toute l'antiquité,&neantmoins vn astronome
l'ayant contemplé en face, dia:, 0 que ce't homme là est
méchante de malheureusecomplexion,ceuls là presens
le vouloientoffenser comme singuliermenteur,coc-,noif-
sans Socrates estre le meilleur, & plus iufte des hommes,
mais Socrates les rappaifant di&, véritablement l'aftrono
,me iuge bien de moy,felon ma phifionomie:car mon na-
turelest tres mauuais & les astres m'ont donné peruerfes
complexions, lesquelles,si ie voulois suiure, le ferois le
plus méchant du monde, mais ie les reprime per la pru-
dence qui m'enseigne, qu'il ne fault leurs obtemperer.
[Sain&Paul déclaré quasi le me'me,disant,Video aha legem
mmembrismeis repugnantem legimentu rneæ }fèdcajiigocorpus'
,'wieum.,e in fèruïtupemredigo.Vuis donc que per la pruden-
cenous maitrifonsle destin, &[es influxions) qu'elle
&
[nous induit à faire lebien,& fuirle mal,s'enfuitquelle est
causede nos biens, apres la premiere cause qui est Dieu.
Mais aucontraire.l'imprudence nous fait suiure lemal
1
pour le blen)obeir aus flatteries des fcns,chatouillement
des membres, perpetrermalefices, pour lesquels expier
nous conuient souffrir diuerstourmens,tellement que
r
nous la pouuons iustementappellercause de nostre mal,
après la premiere caufc. des maulsquiest le defliill.Nofli-c
doéte Homere enseigne cela per plusieurs histoires,com-
me d'Egyftus aui.de l'Odiss.disant qu'Egiftus tuale Roj
j
|
la
Agamemnon, pour adultererauec RoineClitem-ne-
stra, puis fut aussimiserablement tué,& que de son mal le
-
le
destin, & l'imprudence furent cause, destin, pour luy
-
auoir influé complexions si malignes l'imprudence
,
pour l'auoir said: obtemperer à telles influxions qu'il de-
buoit vaincre per prudence, tellement que lupiter pro-
nonce de sa bouche parlant des compagnons d'Vliffes.
1
Outre la deïlinée^ainfique tous les maw
d'Egiftmjont'venm defàpropreimprudencu
Oultre dufortdefttn la cœlejie influencu.
ftj
perdidit, quorum nihilpernicij
magmtudme caujà dtuinoconfiliosa BUJn,ftd
njiipsa, rerum faclum putamtu. Et quant à
ce que aucuns tiennent, que depuis le commencement
,
du monde nous sommes predestinés à receuoir mauls,ou
biens, il eftvray pour le regard du corps que nous ne
pouuons cuiter commancement &fin, mais que foions
jugés à (ouffrir tourmens oultre les naturels,ic ne le croy
pas. le croy bien la prefciéce de Dieu,mais elle n'impor-
te contrainte à faire mal, aultrement si Dieu nous con-
traignoit à perpetrer mal pour puis après nous punir &
,
perdre, il faudroit referer la cause de tous les mauls à luy
deuI, que ferait erreur abominable, attendu qu'il est seul
bon,sans aucune macule de mal, mais il nous a donné l'a-
ime raisonnable pour nous conduire à bien, & monstrer
¡Je mal, pour le decliner, proposant l'arbre de vic au mi-
'r , ,
lieu auec Edia: irreuocable que si nous mangeons
,
de ce fruit c'essà dire sinous faisons mal atten-
dions asseurément du mal, si n'y touchons, & faisons
,
bien, n'attendions, que bien. Car le bien ne produit que
!Ie bien, & le mal,
que le mal, nous donnant per cela l'ele-
dion du bien,& du mal, sans contrainte de plus tost mail
ger de ce fruid, ques'enabstenir. Nostre admirable Ho-
mere comme quasi touché de Dieu nous enseigne telle
doétrineenplusieurs endroits,memement au 12.del'O-
dyflf.disant que la Deesse Circé predift au fage Vlyffes &
à les compagnons à leur depart de vers elle,que si passans
perrIfle Trinacriailz touchoientaus beufz d'Apollon,
ilz auroient mile tourmes per mer,mais s'ilzn'y touchoiét
ilzarriueroient heureusement en leur païs,&queftans
defeendus en Jadiéte Isse,& contemnans ce bon aduertif-
sement lefdiâs compagnons d'Vlylfes contre la volonté
d'icelluy tuerent plusieurs beufz.dApollon pour les man
ger,à raison de quoj quand ilz. furent remontés surmer,
,
la tempeste forcena si terriblement sur euls qu'ilz cuide-
)
rent tous abysmer aus ondes , & lors Iupiterparlant d'i-
ceuls en plainne assemblée des Dieus, profera de sa bou-
che(comme il est diét)au i.liure de l'Odyss.
Ill. font perdus per leur propre imprudence, les fols, qui
ont mangé les beufs du ioleil H yperionien,contre la def-
sense faide:Ce queleurs a cftéle moien de retourner heu
reusement en leur pays. Aussi quand ilz furent arriues en
Eolie,vers Eolus Roj des vens,Eolus leurdonna vn Vtre
auquel estoient clos & enferrés tous les vens,fors le dous
Zephire,& leurs diét,ne leurs declarant que c'cftait, Don
nés vous garde d'ouurir c'et vtre & y regarder:car si vous
ne l'ouurez, vous paruiendrez heureusement en vos ter-
res,si vous l'ouurez vous perirez tous en mer.Estans doc
montés en leurs vaisseauls auec l'vtre ilznauigerentheu-
,
reusement iusques au bort de leur pays, mais y estansar-
riuez, ilz ouurirent l'vtre à l'insceu d"Vlyffes auant que
dei
efcendre des vaiflfeauls,estimâs qu'il estoit plain de quel
ues riches presens qu'Eolus eust donnés à Vlyffes,&
)ubdain les vens furieus sortirent de l'vtre auec bruit e-
puuantable excitans si grande tépefte que les vaitfeauIs,
jrentrechaffésperhaultemeriufques au prez d'Eolie,
11 retournant
Vlyffes vers Eolus luy remonstra la faulte
ie ses compagnons qui auoiét ouucrt rvtre à Ton defeeu,
t suppliant reclorre les vens, affin que sans tempeste ilz
y
leuffent reprendre la route de leurs pays & retourner..
fais Eolus les chassa de son Isle feuerement disant,qu'ilz.
Aoicnc nlechans,& hays des Dieus,d'auoir ouuert l'\rtre,.
k contemné le bon precepte, qui leurs auoit esté donné.
\duint donc qu'estans contrains nauiger à lamercides
rens, ilz furent tellemét agités des flots, & furies d'iceuls
ùr mer, que finalement ilz, furent tous submergés, fors le
)on Vlyffe n'ayant offensé les beufzd'Apollon
ènti à louuerture de rvtre,quinéanmoins
-,
fut ne con-
contraint,
:
:stans sa nef enfoncée,recourir à la force de (es bras pour
lager, & se fauuer ce qu'il fit auecextreme peine, & pe-
il. Per lesquelzdifcoursle grand Homere monstre qu'ils
,
-
,
sest suffisante recompense du vostre,& n'en, ya pasvn,
fIuine pense cela dans [onc;ur durant leur.affedion
sordide autant seullement que les plaisirs mondains du
renr,qui font,commevous faue£,tout incontinentpafle<
Ne vous arrestezdonc point à ceuls qui dient qu'il saul
faire bien grand compte d'vn amant, per ce qu'il est de j
grande charité enuers sa dame,que touiours il est prest d
parolle& desaia de luy obéir,voireiusques à offense
tous aultres & mettre sa personne en danger pour elle
car telle opinion n'est bonne ne vraie, à correction, & f
peut cognoistre faulse en ce que,si l'amat change de m;
tfeffe, & transporte ses affeétions en vneaultre Dame, i
,
ne , en pernicieus vituperes, per ce qu'il aimoit le
orps Ceullement, non la vertu tellement quilest
tant à craindre per la Dame rage, qu'vne Scylle,
fciCharibde au nocher en mer. Ceuls qui dient l'a-
nitié ne pouuoir enre ferme & perpetuelle sans le
ens , amys
,
,
nyftere d'amour se trompent fort, à mon aduis,
,
ar on voit l'amitié des peres aux enfans freres pa-
les vns enuers les aultres estre ferme
te perpetuelle sanstoutesfois procéder de l'ardeur &
ffea d'amour. Mais au contraire celle qui procede
l'amour est à grand peine iamais confiante & per-
Rurable. Car apres qu'on est laffé des plaisirs char-
nels ou que la Dame perd sa beaulté l'amant ne
,
,
>
aia plus compte d'elle, & ne l'a veut plus voir, tel-
lement que l'amour deffault tout aussi tost que le
atTe-tcmps deffault.
ie vous supplie mes Dames, bien considerer la vo-
,
,
lonté de ramant enuers sa Dame vous trouueres
,
?our certain, qu'il la desireestre fotte, legcre incon-
liante, imprudente affin qu'elle luy laisse faire son
3
:
plaisir & en puisse facilement iouir. Iamais il ne luy
louhaitte les vertus car elles font contraires à ses
propos,
re que ce n'eil: ce qu'il demande, mais il demande
,
la défi
eilre pauure& neçessiteuse,comme cnuyeus de la profj
rité,&ioieusderaduerfitéd'icelle.Tellepéruerfeaffed:
doibtelle meriter quon reçoiue vn amant, pour vn am;
Et quest aultrechoie vn amant sinon vnassiduel impo
tun, quivientàtoutes heures tendre embufehesàfaD;
me pour la Curprendre,la flattant per immodérées louai
ges2Jl ne sa-id,que la pourfuiure,la prierl'occuper à OIT
fès delicieus propos, la louer excefsiuement sans hont
per parolles intolérables àlaxhafteté, & non feullemei
intolerables,mais tres-defliôneftes à cause de la trop gr
licence qu'il prend de parler. Quand ce gentil trompei
a tourné son amour vers aultre Dame, il est à
deloial cel
qu'à grand' peine per plusïeurs iuremens,promessès,pril
res,il auoit peu induir,eàreçeuoir sonamitié,& pour toi
te recompense la met en oubli. Puis quandelleluyvei
faire commémoration des plaisirs qu'elleluy afaivts,eu
dant qu'il en foittouiours fouueriant,l'ingrat plain.d'in
pudenceva d'vncofté,<]uand illàvoitdaultre, n'estai
pluscelluy du parauant, tellement qu'il fault: defeendj
ausiniures,imprécations,reproches, querelles,&cellu
qui aura precipité la pauure Dame en si grand deplaifi
li
Liymeme fera le premier qui contamineral'honneur d'el
e,& la defprifera. Voilacomme vueDame obtemperan-
-
e à vn amant se commet à vn deloial,impàrtun,enuyeus,
àcheus,dangereus pour les biens,dangereuspourl'hon-
:
neur,dangereus pour la vertu,quifont lesplusprecieus
Comme
'-.
oiauls de ce monde pour raifande quoj didtexcellem-
rentvn fagePoëte, ,:',.>" >';
leloupaimeperniciem
-
L'agneaul doucetj^pointmalicieuSy
-.
oAinJll'amantfurieusdedetreJJLJ , '.,
,
gnanimité d'efpritauecgrand cholere, siVenus en ap- s
proche elle n'oste point la magnanimité, mais rappaife
ardeur de la cholere, tellement qu'il semble per ce moié,
:
qu'elle domte Mars. Etau côtraire iamais ellen'etfdom-
tée perluy Car lorsqu'elle domine, distillant l'affeétion
d'amour,s'il est proche, il rend per la chaleur l'impetuofi-
té d'amour plus ardente.Uelques fois illa fuit, mais elle
) :
ne le fuit iamais per ce que- l'audace est la pedifeque d'a-
mour, non l'amour de l'audace car l'amour ne vient de
l'audace,comme l'audace vient d'amour.En quelque for-
te donc que foitentendu le langage d'Homere, il ne peut
apporter,que tres profitable dodrine au public.Vous iu-
tgerez donc,s'il vous plaid (très oculé Senar)si pour la re-
il
citation dec'etefable doibt efirereléguée mis hors
des limites de la cité, felon la deliberation de Platon,
ou
,non. -
LE dVINZIEME LIEVD'
GRA^CJ) HOMEKE
reprins per le(aoz_j
Tlaton.
Lës
ure de
trodyNëeJc
ecritau commancement dup.li
fage PrinceVlyflfe
auoirdid: à la tabled'AlcinousRoj de
PheaceSjrië nestremeilleurne plus dou:
en la republique, quequand tout le peu
pie elt aIon aile enIieiie 3&
- les
- banquets le
- font,où son
-
,
Platon reiede auec grande feuerité tel langageau3.de si
republic.disant le n'estime point profitable à la ieunefle
pour
ur la conformer a temperance dentendre tels propos
Prince si fage en Homere, car chacun, pertel dire,
vn
ut estre incité à suiure la gourmandise&yurongnerie
eres de mile mauls au public. Ce n'est le corps bien
raidé qui per sa vertu said le-bon esprit,mais c'est l'esprit
lien affeété qui retient le
corps en bon estat. Chacun
it)dit1: il, que qui veut auoir le corps robufie, fault qu'il
a bftienne de toute gourmandise. Onneloue pointles
bles de Siracufe ; nerla varieté des viandes de Sicile, &
nt vitupérés les luxes bobances des filles de Corinthe
per ceuls qui veullent auoir le corps debonne
Autsi font deprisées les dessertes des Attiques ,
habitude.
bien
qu'elles soient très douces à plusieurs car la variété des
,
viandes engendre intemperance, & l'intemperance mile
(nauls. L'intemperance est cause,didil,que plusieurs iu-
ges & medecins font necessaires enla cité, & ne peust e-
streconiedure plus grande que les citoiens font intëpe-
rans , que quand plusieurs iuges & medecins font necef-
faires. Surtout, did:il, que les magistrats s'abstiennent
d'yurongnerie,car il est beaucoup plus tost concédé à vn
àultre,qu)au magistrat, d'çftre tantyure,qu'il nefâche ou
il foit. C'est chose tres ridicule qu'vne garde de ville ait
jjbefoin degarde. Il fault que les athletes,c'est à dire les
gouuerneurs ayent quelque plus elegante exercitation,
que les aultres, & veillent quasi perpetuellement,comme
chiens, à la garde du troupeaul, entendent, voient, &
fâchent endurer plusieurs rputations,
tant des eauls,vian-
,des,chaud,froit, que autres, affin qu'ils se desfendent des
maladies aus expéditions. Cefaidil donne grand los à
Homere de ce qu'on peut apprendre de luy la frugalité,
disant,Ne voiez vous qu'Homere aus expéditions de
guerre n'accoutre point des poissons pour les tables de
Heroës, encor qu'ils soient en la mer Hellefpontiquer8
ne said: point boullir chair quelconque,mais toute rostir
C'estper ce qu'il est bien plus facile aus gens-darme
d'vser du feu sans meubles,que de trainner plusieurs mei
bles pour faire cuire les viandes surle feu. Homere, dié
il,ne s'eil iamais [ouuenu, corne ie croi de tant de diuer
lîté de viandes & condimens. Puisildid estre grandi
intemperance de faire deux repas le iour,& se sàoule
deux fois. Et quant au vin, dia il au 3. de ses loix, il ef
donné per vengeance aus hommes pour les rendre in
il
sensés.Surceilfaidvneloy per laquelle deffend au
cnfans d'en boireiusques à dixhuitans,perce qu'iln
fault adiouster, didil, le feu,au feu en me'me corps, nt
Il
donner habitude furieuseàlaieunefle. leursordonn
d'en vser sobrement depuis dixhuit iusques à trente an
auec modération d'eau, & leurs prohibe en boire pur iu
fques à quarante ans, qu'il leurs permet se trouuerau
banquets & boire plus librement, comme eslans le vil
propre & quasidonné pour remede contre la durté d
viellcffe. Car comme le feu addoucit la rigueur du fer
ainsi le vin rend flexiblela durté de l'esprit laborieus, d
du corps debile.11 estime bien meilleure la loy de Carth
ge deffendant aus-gendarmes levin pendantxju'ilsson
aus expeditio-ns, aus feruans & feruates de la cité en tou
temps, aus magistrats quand ils deliberent des affaires
que celle de Lacedemone ou de Crete permettant ej
boire à chacum. le n'accorderois à personne djen boire
dia il,nestoit pour rhabitude&firmité du corps,ou pou
raison de quelque maladie. L'homme & la femme princi
paiement, did: il,quand ils veullent coucher en{emble,
estudie
Audierà generation,n'en
choses
doibuentboire:carilfaultdon
moderées [oitfaidelage-
1er peine que des tres
teration,Quiconque est plain de vin, il est concité de ra-
re tant du corps,que de l'ame,& facilement tire,& est ti-
éoù l'on veut. Parquoy l'homme yure est insense, inca-
)able, & inutile à femer, car il est vraisemblable qu'il en-
,
tendre chose inegale, instable, & oblique, tant des
nembres que des meurs, tel qu'il est, quand il est yure.
Parquoy il conclud n'estre beaul, ne profitable de chan-
ger en la republique, per vn tel Poëte qu'Homere, qu'il
n'y a Rien meilleur, que touiours faire bonne chere en.
Iffluence de viandes,& boire du vin tant qu'on veult,
d'autant que cela ne peult [eruir,que d'exciter les citoiens
à gourmadife & yurongnerye. Voila sa doétrine tres pre-
cieufe demonftrantaffez de quelle grande deuotion cha-
cun doibt embrasser la chere vertu de temperance.Ceuls
qui l'ont familierementcogneu& frequenté ont écrit,
qu'il auoit si peur d'offenser la temperance que quand il
,
fcntoit son corps trop bien disposé, & appetant cho-
se intemperée il se faisoit tomber en quelque longue
,
tfieure, pour per elle retrancher la trop luxuriante &fu-
perflue disposition de sa personne, comme levigneron
irecoupe & taille la luxurie & superfluité de la vigne, &
:ne faisànt qu'vn repas le iour ne se leuoit iamais de
,
table,quauec la faim.La gourmandise ne fut iamais bon-
ne,& ne fais doubte,que la breueté de la vie des hommes
ne procede d'elle,veu que ( côme ils ont cesse d'enfuiure
)
lasobrieté dés anciens ainsi la longueur de la vie des
anciens les a delaissés. La gorge tue plus de gens, que
eA l'hommefortlafféde Ubeurs&tmrmentcj
Le1m rem'etia
vinremet laforcr
force&lecourugeaugmenter*
eecôurage
Et pour deterrer chacu de s'enyurer, ilpropose Elpenor,
&Poliphemus pour exemples mémorables defquelzl'vn
se rompit le col au palaisde Circcjaultre
eut l'œil creué,
pour auoir trop beu de vin,monstrant l'yurongnerie n'ap
porter sinon la ruïne de l'yurongne. Sur tout il haït les ma
giftrats yurongnes: car au 1. de l'Illiad. il saidappellerle
Roj Agamemnon per le PrinceAchillesA°l^%>yuron-
gne,pour la plus grande iniure qu'illuy pouuoit dire.line
veut donc point inftituerles citadins à gourmandise &
yurongnerie,mais à grande parsimonie & frugalité, quad
il chante ce festin Roial auoir esté tant frugal & modeste,
que la meilleure viande estoit vne eschine de porceaul, &
le fçauant Horace,àmô aduis,met à tort le bon Alcinous
au ranc des E picuriens,quand il dia,
ONosnumerttsfumie, C;p'ugesconfirmere nJJti,
SponjiPenelopeJ,nebulonescAlcinoii.
-
i-
gerez,s'il vous plaist(Senat temperatifsime) si luy debuez
prohiber la demeurante auecvos citoiens, & la fréquen-
tation des banquets, fuiuant la resolution de Platon ou
Mon. ;
LE
TESEIZIEME LiEV DV
HOMEE
GRAJ\(JJ
reprin*perlefagcj
-
Tlaton.
-
'F,- v
d'vn pauure- -
pauure
rustic
lesmortsausenfers,
rustic en ce
5
mode, voire feruiteur
mendiant que de commander à tous N
,
son pas accoustumé auec ses armes de si grande audace3
&asseurance que les ennemys ne l'oserent oncquesaf-
faillir. Au fiegede Potidée ettant,comme rapporte Tu-
y
cidides,posé en fentinele lespiés nuds sur la glace,il ar-
resta toute là nuiet sans se bouger, qui fut chosequasi ad-
mirable à toute l'armée, pour l'inuincible patience d'icel-
luy. Platon donc considerant le salut public consister en
la force des armes loue merueilleufement ce langage ex-
cellent du cloaePoëteTyrteus au premier de ses lois.
c]\£onsiopibusJuperetcun£los,ftJplurimaJoins
Pofideat bona/vir mihinomine dignus abibit,
TraSlandts quisquisnon efl accommodas armu.
uifquu non aufit cœdemjpeElare cruentam,
Et dirumcoràm manibuslaceffereMartemy
TJefpicio.
Encorquvn hommeseulmaintesterrespoffedcs,
et
Ettousaultresen biens,& cheuanche ilexcede,
S'ilnefiaptea traicterles armes brauement,
Et d'enfer émoulu chamaillerrudement,
S'il rioje ejfiminévoir vnfânglantmaffacru,
6t deJespropresmainstrancher vaillant f5 acru.
Quon ne nienparle PM,car ie nejiimepoint,
Telhomme,quelqu'ilfoit,de nom dijmeevnfeulpoint.
Que
-
Orfusqueper tout on rdpportcj
te fay trlléde lafortes,
Otropindignedejtremen.
,Etdestre a Sparte citoien.
te
rYlueclu ejquadrons marcher en la bataille^,
trouuer ou faultqu'un Prince vaillantaille
A
neuJ
,
neur, & l'hôneur larecompense des vaillans. Quand
est
Themistocles sevitmôstreraudoibtausieusOlympiqs,.
pour auoir repoussé le puissant Xerfes, & deliuré la Gre-
ce,il did,voici tout le gain que i'ay touiours desiré de mes
5
trauauls, & profera ce didon grec lx.% de la
5
peine l'honneur. Qu'on ne me parle point didciceron
d'egaler quelque vertu a la militaire car c'cft rai son que
5
celle qui acquiert plus d'amplitude en la cité , foit la pre-
miere en la cité. Platon donc did très bien, qu'ilfault
le plus qu'on peut exciter les hommes à magnanimité)
puis qu'elle est la garde du païs, & mere des amplitudes
de la cité. Mais Homere est il donc caftigable pour auoir
chanté ce que dessus des enfers? veut il per cela deterrer
les hommes dela precieusefortitude vaillance pouren
| bien iuger
ne fault que ftudieufemt examincér ces e'crits.
Prenliercment quel Poëte couronelesvaillant de plus
;
grand honneur, & plusvilipédeles pusillanimes,queluy?
Ne did: il pas tant de louanges d'Achilles,Diomedes,
Aiax, Meriones, Idomeneus, Vliffes & aultres Heroës à
,
cause de la vaillance d'iceux, qu'il est impossible de plus?
Illesexalte si bien que le grand Alexandre plora large-
ment de n'auoir tel trompette des fiennes. Pourquoy les
feint il enre enfans des Dieus sinon pour mostrer nestre
vertu qui rende les hommes plus fembiables aus Dieus,
que la magnaninliter Tout le but de ses Illiades ne tend
ailleurs5qu'a enflammer per ses louanges d'eternel feu les
hommes à telle vertu,per les exemples de ces inuincibles
Heroës dot il decrit le gestes admirables.Et le but deson
Odiffée ne tend,que per la prudéce&patience dvnPrin
ce attirer les homes à tant finçulieres vertus filles de ma-
gnanimité,Certes il ne parte homme vaillat quelconque,
auquel il nattribue très grand honneur.Et pour mieus les
allumer a s'emploier pour la deffense du pays,illeur chan
teexpressement, per la bouche du fort Heaor, au 15.de
fIlliade, -
pe
h
Antinous l'vn des amoureuls de Penelo-
femme,&
sa l'vn
il
remonltra audict AntInoÜs) qu railoit
pauure mendiàt,car,did il,c'efi peut
des
¡1 r
aultres
mal«1
efire,
amoureus
clé1battre ce
quelque Dieu,
quis'estainsi transformé en pauure e'tranger,pour voir ce
que nous faisons,d'autant que les Dieus lechagent quel-
;
ff
aAntmoé,ha vraimentcesi maifat doultrager
Cepauuremendiantmiserable t'tranger.
EtJicesiquelqueDieu ayantprins teUeflrmu?
Car iés Dieusquelquesfoisprennent l'efiatcoforme
eA quelquepelerin,mendiantvagabond,
Ou telle qu'il leursplaifi^ifnement enevonts
Perle monde aus cités,pour cognoifire des hommes
i
La bonté, lamalice, & quellesgensnousJommes.
Platon dia au 2.de sa republique, Debuons nous estimer
Dieu priftigiateur,oubateleur,& tantost apparoir en vne
forme,tantost en aultre,&nous monstrer vainnes figures
de foy? S'ilse change,n'est ce pas en meilleur, ou en pire?
Se peut il changer en meilleur,neftantrien meilleur,què
luy,ou en pire estant sa bonté perfede sans alteration, ou
il
inquination du mal?Etpouquoj voudroit mentirou de
parolle,ou de saia, & nous monstrer faulse image de foy?
Certes il est du tout simple & veritable en ditts & faids)
,
ne se change point, ne deçoit point,ne per visions, ne per
parolles, ne per signes ne les dormans, ne les veillan.
Nous estimerons donc de grand pris plusieurs choses
chantées per Homere, mais non ce'te fable du change-
ment des Dieus, & Poëte quelconque ne nous viendra
çhanteren nostrecité, les Dieusvifiterves villes soubz
figures d'estrangers, ne lesmenteries qu'on raconte de
Protbeus,& Thetis. Voila ses fortes raisons cotre la chan
à
son d'Homere,cequ'estconforme l'aduis du Roj Nu-
,
ma,& de Pythagoras son maistre,que le commancement
de toutes choses n'est point exposé aus sens ne à la dou-
leur,mais inuifible,incorruptible,& du seul entendement
apprehensible, tellement que ce Rojdeffendit aus Ro-
mains de n'attribuer à Dieu forme d'homme,ou de bette:
ne feindre,ou peindre aucune image d'icelIuy,tournant i
grande impieté d'exprimer la chose plus digne, per Ie
plus viles ,& penser qu'il faille aultrement aspirer à Dieu,
que perefprit. Lafemblable deffense estsaiéte per la boi
che de Dieu,qu'on ne face simulacre quelcôque des cho.
ses qui font au ciel,en terre, ou aus eauls soubz. la terre
Les Iuifs ont esté tant affediÓnés à la conferuation de cc
fainétprecepte, que fouuent ils se font mis en danger,dc
leurs viesjôc ruines, pour.ne le point violer, &-vouluren
tue
tuer leur Roy Herodes
ge de Cesar
,
furvnteatre
pour ieullement auoir mis 1ima-
en Hierusalem. Mais quand le
mechat Empereur Calligula enuoya Petronius auec gros
se armée pour dresser fan image au téple de Hierusalem,
ils allèrent plusieurs miles au deuat de luy iusques à Pto-
lomaïde, & le supplierent treshumblement ne les point
contraindre à transgresser la loy de Dieu, qui leurs estoit
tant recommandée per leurs peres,& luy oserent bien di-
re, que s'il auoit deliberé de porter telle image au temple
de Hierusalem, ils le fupplioiétfortles faire tous mourir,
auant que paffer oultre, car, dirent ils, nous ne pouuons,
tant que nous ferons en vie endurer telleimpieté, contre
la deffense de Dieu prononcée per la bouche d'vn legifla-
teur si (âge,duquelles faindes lois ont esté inuiolablemét
obferuées per nos maieurs,iusques à present. Et quand le
gouuerneur leur eut said: response, que s'il estoit Empe*
reur,il vferoit de son conseil,mais qu'il auoit le comman-
dement de Cefar,auquel necessité le contraignoit obeïr,
depeur de tomber en l'indignation d'icelluy,ils luy dirét,
Monsieur le gouuerneur,puis que ne voulez violer le cô-
mandement de Cesar,nous ne voulons aussi violer celluy
de Dieu,ne nous précipiter en si grande lnechanceré,que
de faire ce qu'il nous deffend,car il est,comme nous vous
en faisons iuge, bien plus puissant, que Cesar, & si nous
endurons pour l'obferuance de sa fainde loy, nous auons
esperance fortifsime,qu'il nous recompensera,& ne nous
abandonnera point. Le gouuerneur faisant marcher son
armée iusques en Tyberiade leurs did:,Voulez vous corn
batre contre Ce(ar? Monsieur direntilz,nous: n'auons
point délibéré de combatre mais nous sommes tout
,
prests de mourir,auant que nostre [ainae loi scit enfrein-
te, & se iederent tous per terre deuantluyeftendens Il
,
Platon, pour les changemens cy deffusperluy chanté:
des Dieus ou non. Quant aus changemens de Proteus
dont il parle, la nymphe Idothea les declare assez au 4. d<
ÏOdfC & n'est besoin d'en parler,Gnon que je diray
ce mot en passant, que les gens variables font
appellés Protéçs,Polipes,Cameleons,
Euripes, pour raison de l'incon-
ltance quefçauezestre
efdidescho-
ses.
F J K,
p. GENTOT V
7). PAQJJ EL
S
BELNENSIS
J O.
Xon Plato diuinæ,non dijsparmagnm Homems
inuidiacaruitiplendervrerq,, tllmen.
Viue ergo teterpref tuntorunu clare viroru'fl'l.J.
Jnmde,qwdgannM?excutemalunu.
g. TaAQVELJN :B£eAV:J(gIS
o IS <U
(-èA
LA BONNE VILLE DE
BEA V N E.
S0NET.
B efl de toy que T^eaune le nomportejy
EUone^c
1
Ville digne du nom, mais ôSemelien,
Elle deburoitaufiportermarques du tien,
Veu le nefîarfacréqu*au tyrjèellerapportu.
jiquelquet'trangerarriue en quelqueflrtu
eA Beaune,ilne veut¡/rH en delogerpour rien
Disentque le paisejtmeilleurque lefien,
lJ)c quelquepart qu'à nom lafortune L'apportu.
*d.ufiBeaune est afiz^eautantque lesGargaru
Augranier de Ceres/airbon, les
lymphes rares,
il
Lepeuplefortgentil,qu nefautirriter.
Les chosès de Vmusyfontleur demeurancu,
J
EtlapuceUe Astrée traiciefa 'Balance,
Oufaiét il doncmeilleur
que dansBeaune habiter?
ODe. vE
la
L'.d'VTeVR SVR
misere des troubles.
LAsDe
queficequedes hommes
ce manoiricy?
en ce temps ou nomfemmes,
elmalheur regne ainji?
La matheureufe guerre
UJ veuttousconjommer,
Etleferdela terres
Sert de nousassommer.
"Bienquepourtelvfage^
Laterrenel'afaiét,
o
Ainspour le labourage
'Dontelle nous repaijl.
les benefices
<*5%Cais quoy?
QueDieu nous adonnés> .-
Parnosgrandes malices
Contre nousfonttomes.
j\Qousfouillons miserables
Nos mains de noftrefang,
Ettornonsdetestables
Leglaiueennoftreflanc:
Nous appelionsenproje
(jenspournousoutrager,
ttquasicomme Troyu
Tvnbonsfoubzj/'étranger.
elpeuplejÕuIJ:l:.;l'auroru
NeJeritdenosmaus?
Quellfeuue ne colores
De noffrejàngjès eaus?
Quelle terre riejtgrajfes
Des corps de nossoldars,
Ouquellieuquonnefaces
Sepulcred'ejtandars?
Cependantquefanshontes
Nous decoupons la lay,
Et que netenonscontes
à
D'obeir noIreRoy)
VnfierJOldardeVacu
Quicraignoitnojtrefery
aintenantptaind'audacu
veut de noustriompher.