Chap.

4 : L’Etat dans l’économique (ou théories économiques de l’Etat)

Axes :
A - La théorie libérale de l’Etat (19è)
w L’approche classique (le rôle minimal // Main invisible)
w L’approche néoclassique (le laisser faire)
B - Les défaillances du marché et l’intervention de l’Etat
w L’approche de K. ARROW (choix collectifs et préférences individuelles)
w L’approche keynésienne et les politiques économiques
C - Le courant libéral contemporain et la remise en cause du rôle de l’Etat
w L’école des choix publics (garantir le droit de propriété) [Tullock / Buchanan / Coase]
w L’école néolibérale (l’Etat responsable de la crise) [Laffer / Gilder / Hayek / Friedman]
D - L’Etat n’est pas en crise : c’est l’Etat-Providence qui est en crise
w L’approche de Rosanvallon
w La réhabilitation du rôle de l’Etat [Delmas / Lucas]

Référence : Marc Montoussé, Théories économiques, Ed Bréal, 1999

CHAPITRE 4 Macro S2 - Omar BELKHEIRI

Chap. 4 : L’Etat dans l’économique (ou théories économiques de l’Etat)

A - La théorie libérale de l’Etat (19è)
w L’approche classique (le rôle minimal // Main invisible)
w L’approche néoclassique (le laisser faire)

Principe de base :
L’Etat doit éviter tout intervention ayant pour
effet de fausser le mécanisme du marché

Adam Smith (1723-1790) :

..Il est nécessaire de laisser jouer la « main invisible » (le marché a tendance
de s’autoréguler)
..Chaque individu qui cherche à s’enrichir (l’intérêt individuel) œuvre pour la
société en accroissant la production (intérêt collectif)

..L’Etat n’a donc aucun rôle à jouer dans l’augmentation des richesses.
..L’Etat doit garantir la liberté de fonctionnement de l’économie (laisser faire)
..L’Etat doit être un Etat minimal (Etat gendarme) : son rôle se limite à la
protection de la nation, la protection des individus et la réalisation des
infrastructures (non rentables)

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 Chap. 4 : L’Etat dans l’économique (ou théories économiques de l’Etat)
A - La théorie libérale de l’Etat (19è)
w L’approche classique (le rôle minimal // Main invisible)
w L’approche néoclassique (le laisser faire)

Robert Malthus (1766-1834) :

..Les aides sociales de l’Etat sont néfastes car elles ne permettent pas de faire
reculer la pauvreté.

David Ricardo (1772-1823) :

..Démontre à travers sa théorie des avantages comparatifs que les pays ont
intérêt au libre échange et à la spécialisation internationale.
..Il considère que les prélèvements faits par l’Etat sont des sommes perdues
pour le capital productif.
Les impôts comme les emprunts (théorème d’équivalence) sont à effet
réducteur de la capacité de produire.

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Chap. 4 : L’Etat dans l’économique (ou théories économiques de l’Etat)

A - La théorie libérale de l’Etat (19è)
w L’approche classique (le rôle minimal // Main invisible)
w L’approche néoclassique (le laisser faire)

Jean Batiste Say (1767-1932) :

..Principe de départ : l’offre crée sa propre demande
..Les déséquilibres sur les marchés des biens et services sont donc ponctuels
et non durables => l’Etat ne doit pas intervenir

Léon Walras (1834-1910) :

..Contexte de base : Concurrence pure et parfaite (hypothèses : atomicité,
transparence, homogénéité, rationalité)
..Dans ce contexte, les trois marchés de l’économie sont en équilibre (avec
une libre détermination des prix d’équilibre permet l’ajustement de l’offre et de
la demande)
..Par conséquent, l’Etat doit avoir pour unique rôle de faire respecter l’ordre
naturel du marché.

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 Chap. 4 : L’Etat dans l’économique (ou théories économiques de l’Etat)
A - La théorie libérale de l’Etat (19è)
w L’approche classique (le rôle minimal // Main invisible)
w L’approche néoclassique (le laisser faire)

Rôle de l’Etat :
..Faciliter le fonctionnement du marché
..Créer les conditions propices à la concurrence pure et parfaite.
..Favoriser la libre entreprise et empêcher la constitution de monopoles.
..Libéraliser les échanges extérieurs (en supprimant les protections)
..L’Etat doit prendre à sa charge les activités produisant les biens collectifs.

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B - Les défaillances du marché et l’intervention de l’Etat
w L’approche de K. ARROW (choix collectifs et préférences individuelles)
w L’approche keynésienne et les politiques économiques

K. Arrow (1921-) Prix Nobel 1972 :

..Il est impossible de définir l’intérêt général à partir des préférences
individuelles (Théorème d’impossibilité).

Dans les sociétés démocratiques, les décisions prises par votes peuvent être
incohérentes et ne pas servir nécessairement l’intérêt collectif (choix collectif).

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 Chap. 4 : L’Etat dans l’économique (ou théories économiques de l’Etat)
B - Les défaillances du marché et l’intervention de l’Etat
w L’approche de K. ARROW (choix collectifs et préférences individuelles)
w L’approche keynésienne et les politiques économiques

J. M. Keynes (1883-1946) :
..Pour corriger les déséquilibres du système, l’Etat doit intervenir dans
l’économie.
..Les politiques : p. monétaire ; p. budgétaire ; p. des revenus (relance de la
demande des ménages)

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C - Le courant libéral contemporain et la remise en cause du rôle de l’Etat
w L’école des choix publics (garantir le droit de propriété)
w L’école néolibérale (l’Etat responsable de la crise)

Théorie des choix publics :

..Principaux auteurs : Gordon Tullock (1922-) ; James Buchanan (1919-) ;
Ronald Coase (1910-)
..Opposition à toutes les interventions économiques de l’Etat

Rôle de l’Etat selon Buchanan :

Deux dimensions :
..Rôle de Protection : garantir la propriété et protéger les contrats
..Rôle de Production des Biens Publics : dans la mesure où l’on ne nuit pas à
l’individu et que l’on oblige pas les ménages à contribuer financièrement au
bien public qu'ils ne désirent pas.

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 Chap. 4 : L’Etat dans l’économique (ou théories économiques de l’Etat)
C - Le courant libéral contemporain et la remise en cause du rôle de l’Etat
w L’école des choix publics (garantir le droit de propriété)
w L’école néolibérale (l’Etat responsable de la crise)

L’Etat selon Coase :

..Opposition à l’idée :: dans le cadre d’existence d’externalités positives (A) ou

négatives (B) => subventionner imposer les entreprises A et impose les B
..Danger de l’Etat : l’intervention de l’Etat par des impôts ou des subventions
finit par modifier la répartition des revenus.

..Alternative : Instituer le droit de propriété en le définissant et en le rendant

échangeable sur un marché.
(Exemple du droit de disposer d’air pur et la compensation possible au
voisinage d’une usine via le marché)
=> C’est le marché et non l’Etat qui est efficace en cas d’externalités.

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Chap. 4 : L’Etat dans l’économique (ou théories économiques de l’Etat)

C - Le courant libéral contemporain et la remise en cause du rôle de l’Etat
w L’école des choix publics (garantir le droit de propriété)
w L’école néolibérale (l’Etat responsable de la crise)

Principe de base :
Les interventions de l’Etat génèrent de nombreuses
rigidités (Récession ; Chômage ; Inflation)

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 Chap. 4 : L’Etat dans l’économique (ou théories économiques de l’Etat)
C - Le courant libéral contemporain et la remise en cause du rôle de l’Etat
w L’école des choix publics (garantir le droit de propriété)
w L’école néolibérale (l’Etat responsable de la crise)

Selon Laffer et Gilder (Théorie de l’offre // L’Etat responsable de la récession) :

Arthur B. Laffer (1940-) / George F. Gilder (1939-)

..Les interventions de l’Etat sous forme de Redistribution ont des effets

néfastes :
.On prélève aux agents qui ont la plus grande propension à épargner
pour les transférer à ceux qui ont la plus grande propension à
consommer => La Redistribution finit par pénaliser l’investissement
car l’épargne devient plus rare.

.La Redistribution (revenus sociaux notamment) ont pour

conséquence de déresponsabiliser les individus et les incitent à
l’oisiveté (au lieu de travailler)

.Les prélèvements obligatoires sont dissuasifs pour les ménages et

les entreprises, qui ont alors tendance à moins travailler et à moins
produire. (l’individu rationnel a tendance à plus produire et travailler si les
gains sont plus élevés)

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Chap. 4 : L’Etat dans l’économique (ou théories économiques de l’Etat)

C - Le courant libéral contemporain et la remise en cause du rôle de l’Etat
w L’école des choix publics (garantir le droit de propriété)
w L’école néolibérale (l’Etat responsable de la crise)

L’Etat responsable du chômage :

*Selon Friedrich Hayek (1899-1992) :
..L’intervention de l’Etat en fixant les salaires et en instaurant un salaire
minimum conduit au chômage :
L’Etat crée une situation de discrimination en permettant à des salariés de toucher un
revenu supérieur à leurs productivité.
..Alternative : Le libre jeu du marché et la flexibilités des salaires permettent le
plein emploi car chaque salarié peut être assuré d’être employé selon ses
capacités et ses compétences.

*Selon Milton Friedman (1912-2006) :

..Le chômage est surtout dû à/aux :
.l’instauration des indemnités de chômage qui perturbent le calcul
rationnel des individus (en préférant les loisirs au travail)
.Rigidités du marché du travail en raison d’une réglementation trop
stricte.

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C - Le courant libéral contemporain et la remise en cause du rôle de l’Etat
w L’école des choix publics (garantir le droit de propriété)
w L’école néolibérale (l’Etat responsable de la crise)

L’Etat responsable de l’inflation :

*Selon Friedman :
..L’Etat, par son intervention d’offre de monnaie ou d’augmentation du déficit
public, génère une situation inflationniste.

C/C :
Une politique keynésienne de relance de l’économie (lutte contre le sous-
emploi / baisse du taux d’intérêt) ne peut être efficace et génère l’inflation

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D - L’Etat n’est pas en crise : c’est l’Etat-Providence qui est en crise
w L’approche de Rosanvallon
w La réhabilitation du rôle de l’Etat

Principe de base :
La remise en cause de l’Etat par les néolibéraux ne signifie
pas que l’institution « Etat » soit en crise : C’est une forme
de l’Etat-Providence qui est en crise

*Pierre Rosanvallon (1948-) :

(?) L’Etat-Providence est l’approfondissement du rôle protecteur de l’Etat, basé

sur : .Production de la sécurité
.Réduction de l’incertitude
.Actions de redistribution des revenus
.Réglementation des relations sociales
.Prises en charge de services collectifs

(?) Il y a crise de l’Etat-Providence car :

…

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 Chap. 4 : L’Etat dans l’économique (ou théories économiques de l’Etat)
D - L’Etat n’est pas en crise : c’est l’Etat-Providence qui est en crise
w L’approche de Rosanvallon
w La réhabilitation du rôle de l’Etat

Principe de base :
La remise en cause de l’Etat par les néolibéraux ne signifie
pas que l’institution « Etat » soit en crise : C’est une forme
de l’Etat-Providence qui est en crise

*Pierre Rosanvallon :

(?) Il y a crise de l’Etat-Providence car :

.Le but de répondre aux besoins sociaux ne sera jamais atteint car ces
besoins sont illimités
.La valeur « Egalité » est en crise
.Crise de la solidarité organisée par l’Etat : perçue comme opaque et
abstraite par les populations
.L’Etat-Providence est basée sur le principe («Equation Keynésienne »)
que la croissance est accompagnée du progrès social. MAIS depuis les
années 70, les politiques de relance sont insuffisantes devant la crise
et ces deux objectifs deviennent contradictoires

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Chap. 4 : L’Etat dans l’économique (ou théories économiques de l’Etat)

D - L’Etat n’est pas en crise : c’est l’Etat-Providence qui est en crise
w L’approche de Rosanvallon
w La réhabilitation du rôle de l’Etat

Quelle alternative selon Rosanvallon ?

(ni un Etat Social, ni un Etat libérale : une « Société Solidaire)

..L’Etat Social : Risque de fuite en avant avec plus de prélèvements, ce

qui peut conduire à un blocage social et à des phénomènes néfastes
tels que l’économie informelle et la segmentation du marché du travail.

..Etat libéral : Risque de provoquer des révoltes sociales (scénario de

régression sociale). Dans ce cas il y a besoin d’un Etat plus fort pour
faire face.

..Alternative / La Société Solidaire :

.Nécessité de réduire la demande de l’Etat + repositionner la solidarité
dans la société (l’Etat ne doit pas rester l’unique instrument de solidarité)
.Améliorer le fonctionnement de l’Etat : débureaucratiser, se rapprocher
des populations (décentralisation)

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D - L’Etat n’est pas en crise : c’est l’Etat-Providence qui est en crise
w L’approche de Rosanvallon
w La réhabilitation du rôle de l’Etat

L’Etat « Maître des Horloges » :

*Selon Philippe Delmas :
..La logique du marché privilégie le court terme et le conjoncturel. Cette
logique du marché est incompatible avec les changements structurels :
=> l’Etat a donc encore un rôle important à jouer
Modernisation de l’appareil de production
L’Etat donne du temps aux entreprises pour assoir leurs stratégies d’investissement

Résumé :
Moins d'Etat, mieux d'Etat ? A l'âge du marché-roi et de l'individualisme triomphant, quelle
légitimité reste-t-il à la tradition européenne de l'action publique ? N'est-elle pas condamnée par
la réussite des Etats-Unis ou du Japon, où l'Etat s'efface souvent devant les intérêts privés ?
Partout en Europe, la collectivité s'excuse d'agir. Pourtant, un examen attentif montre que les
mécanismes spontanés des marchés n'assurent jamais seuls le succès des nations.
Source : http://www.odilejacob.fr/0207/741/Ma%C3%AEtre-des-horloges.html

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D - L’Etat n’est pas en crise : c’est l’Etat-Providence qui est en crise
w L’approche de Rosanvallon
w La réhabilitation du rôle de l’Etat

La théorie de la croissance endogène (le rôle de l’Etat dans la croissance) :

Robert Lucas

..La croissance est un phénomène cumulatif dans lequel l’Etat joue un rôle à
travers l’investissement public (infrastr.), l’éducation, la recherche-
développement, le progrès technique....

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