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SYSTÈMES DE FILTRAGE POUR PROTECTIONS

NUMÉRIQUES

1. SYSTÈME D’ACQUISITION DES ENTRÉES ANALOGIQUES DANS UN RELAIS


NUMÉRIQUE

Un relais numérique requiert l’acquisition d’un certain nombre d’entrées analogiques constituées
de formes d’onde de tensions et de courants. Typiquement, un relais de ligne de transmission doit
échantillonner trois signaux de tension et trois signaux de courant correspondant aux trois
tensions de phase et trois courants de phase.

2. NOTIONS FONDAMENTALES DE TRAITEMENT DE SIGNAL


Signal périodique : signal dont l’amplitude reste identique à un intervalle de temps T
correspondant à la période du signal. Les signaux de tension et de courant ont une période de
16.66 ms en Amérique du Nord. La période correspondant à un signal de courant ou de tension
est souvent appelée temps de cycle ou cycle tout court.
Fréquence d’un signal périodique : inverse de la période du signal. En Amérique du Nord, la
fréquence en Hertz des signaux de tension et de courant ont une fréquence de 60 Hz ou cycles
/seconde.
Fréquence d’échantillonnage d’un signal: nombre d’échantillons mesurés sur un intervalle
d’une seconde. Typiquement, les relais numériques modernes ont des fréquences
d’échantillonnage de 240, 480, 720, 960 ou 1920 Hz.
Période (ou cadence) d’échantillonnage d’un signal : c’est l’inverse de la fréquence
d’échantillonnage.
Nombre d’échantillons par cycle : Une fois fixée la fréquence d’échantillonnage, on aboutit à
un certain nombre d’échantillons par cycle. Le nombre d’échantillons par cycle est égal à la
fréquence d’échantillonnage divisée par la fréquence du réseau (60 Hz en Amérique du Nord).
Ainsi, une fréquence d’échantillonnage de 720 Hz correspond à 12 échantillons par cycle.
Fenêtre d’analyse d’un signal : c’est l’intervalle de temps pendant lequel un signal est analysé
pour extraire une composante fréquentielle. La plupart du temps la fenêtre d’analyse utilisée dans
un relais numérique est de un demi ou un plein cycle.
Dans un relais numérique, la composante fréquentielle la plus souvent extraite est la
fondamentale (à 60 Hz) du signal. On peut dans certains cas extraire également les harmoniques
(120, 180, 240 Hz etc…).
La fenêtre d’analyse d’un signal est complètement indépendante de la fréquence
d’échantillonnage. Ainsi si on échantillonne à 960 Hz avec une fenêtre d’analyse correspondant à
un cycle, on aura 16 échantillons dans la fenêtre d’analyse. Si on garde la même fréquence
d’échantillonnage et on réduit la fenêtre d’analyse à un demi-cycle, on aura 8 échantillons dans la
fenêtre d’analyse.
Théorème de l’échantillonnage : Un signal compris dans une bande de fréquence limitée par Fc
peut être reconstitué numériquement en étant échantillonné à une fréquence 2xFc.
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1
A titre d’exemple, dans un relais numérique, si on échantillonne à 960 Hz ou 16
échantillons/cycle, on assume que le signal est à l’intérieur d’une bande de fréquence limitée à
480 Hz. Toutes les composantes fréquentielles en dessous de 480 Hz peuvent être reconstituées
numériquement. Toutes les composantes fréquentielle au dessus de 480 Hz doivent être éliminées
à l’aide d’un filtre passe-bas idéal appelé filtre d’anti-recoupement (‘anti-aliasing’).
Si on échantillonne à 240 Hz, on assume que le signal est limité à 120 Hz. Toutes les
composantes fréquentielles au dessus de 120 Hz doivent être éliminées. On ne pourra plus par
exemple, reconstituer une composante fréquentielle de troisième harmonique à 180 Hz.

0.8

0.6

0.4

0.2

-0.2

-0.4

-0.6

-0.8

-1
0 0.005 0.01 0.015 0.02 0.025 0.03 0.035
Time

Figure 2.1 Échantillonnage d’un signal à 240 Hz ou 4 échantillons par cycle.

0.8

0.6

0.4

0.2

-0.2

-0.4

-0.6

-0.8

-1
0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01 0.012 0.014 0.016 0.018
Time

Figure 2.2 Échantillonnage d’un signal à 960 Hz ou 16 échantillons par cycle.

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3. SYSTÈME DE FILTRAGE D'UNE ONDE SINUSOÏDALE À L'AIDE D'UNE FENÊTRE
DE DEUX ÉCHANTILLONS
Considérons une onde de tension ou de courant de type sinusoïdal et représentée par:

x(t) = A sin (ω t + θ ) (3.1)

On peut représenter autrement l'expression comme:

x(t) = A • cos θ •sin ω t + A • sin θ •cos ω t (3.2)

A condition que la fréquence soit constante, l'onde est complètement déterminée si les deux
paramètres A et θ sont connus. Supposons que deux échantillons de l'onde x(t1) et x(t1+∆t) soient
pris à intervalle ∆t (correspondant à la fréquence d’échantillonnage 1/∆t), on peut alors décrire le
système d’équation comme un système de deux équations à deux inconnues:

sin ωt 1 cos ωt 2
• A cos θ
x(t 1)
= (3.3)
x(t 1+∆t) sin ω(t 1 + ∆t) cos ω(t 1 + ∆t) A sin θ

En posant arbitrairement t1=0, on aura:

• A cos θ
x(0) 0 1
= (3.4)
x(∆t) sin (ω ∆t) cos (ω ∆t) A sin θ

La solution de ce système est donnée comme:


–1
A cos θ = 0 1

x(0)
(3.5)
A sin θ sin (ω ∆t) cos (ω ∆t) x(∆t)

En prenant, à titre d'exemple, des échantillons à tous les 2π/12 radians, ce qui détermine un
échantillonnage de 12 échantillons par cycle ou une fréquence d’échantillonnage de 720 Hz à 60
Hz (ou 600 Hz à 50 Hz), on aura finalement:

A cos θ = – 3 2 •
x(0)
(3.6)
A sin θ 1 0 x(∆t)

On identifiant les deux inconnus comme :

y1 = A cos θ & y2 = A sin θ (3.7)


on peut voir qu’elles sont fournies par les sorties y1 et y2 de deux filtres de type non-récursifs, ce
qui peut être exprimé autrement comme:
y1 = – 1.7321 x(0) + 2.0 x(∆t)
(3.8)
y2 = 1.0 x(0)
A chaque période d’échantillonnage, l'amplitude de l'onde A peut simplement être obtenue en
élevant au carré les sorties des deux filtres et en extrayant la racine tel que:

A= y12 + y22 = A (cos 2 θ + sin 2 θ) (3.9)


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tandis que la phase θ peut être calculée comme la fonction trigonométrique inverse :

θ = arctan
y1
= arctan sin θ (3.10)
y2 cos θ
On peut également voir que les deux solutions y1 et y2 du système d’équation peuvent être
identifiées comme les coordonnées cartésiennes d’un vecteur, y1 étant la partie réelle et y2, la
partie imaginaire. Dans le cas d’une forme d’onde, ce vecteur qui l’identifie porte le nom de
phaseur. Le phaseur X de l’onde x(t) peut finalement être exprimé comme :

X = y1 + j y2 (3.11)

Axe imaginaire

A
y2

θ
Axe Réel
y1

x(t)=A sin (ωt+θ)

Fig. 3.1 Phaseur associé à une sinusoide

4. SYSTÈME DE FILTRAGE D'UNE ONDE SINUSOÏDALE À L'AIDE D'UNE FENÊTRE


DE PLUSIEURS ÉCHANTILLONS
A partir du système précédent, assumons que nous ayons plus que deux échantillons, ou pour
prendre un exemple concret, assumons que nous prenions une fenêtre de douze (12) échantillons
par cycle, pris à la cadence ∆t. On aura alors le système d’équations suivant :

x(0) 0 1
x(∆t) sin ω ∆t cos ω ∆t
= • A cos θ (4.1)
... ... ... A sin θ
x(11 ∆t) sin 11 ω ∆t cos 11 ω ∆t

Si nous définissons les matrices suivantes:

x(0)
x(∆t)
X= (4.2)
...
x(11 ∆t)

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4
Y= A cos θ (4.3)
A sin θ

0 1
sin ω ∆t cos ω ∆t
B= ... ... (4.4)
sin 11 ω ∆t cos 11 ω ∆t

on peut exprimer le système d’équations sous forme matricielle comme:

X =BY (4.5)

Comme on a plus d’équations qu’ils n’y a d’inconnues, il faut pour le résoudre, multiplier par la
matrice B transposée :

BT X = BT B Y (4.6)

et ensuite, multiplier par la matrice inverse de la matrice multipliant celle des inconnues:
–1 –1
BT B BT X = BT B BT B Y (4.7)

ce qui donne finalement:


–1
Y = BT B BT X (4.8)

A une fréquence de réseau donnée et avec un taux d’échantillonnage fixe, la matrice B est
parfaitement déterminée et peut être calculée à l’avance. A titre d’exemple, à 60 Hz et avec un
taux d’échantillonnage de 720 Hz (ou 12 échantillons par cycle), on aura pour B à partir de
l’équation 4.4 :

0 1
0.5 0.866
0.866 0.5
1 0
0.866 – 0.5
B= 0.5 – 0.866 (4.9)
0 –1
– 0.5 – 0.866
– 0.866 – 0.5
–1 0
– 0.866 0.5
–0.5 0.866

et la matrice solution du système d’équations, qu’on appellera C sera :


–1
C = BT B BT =
(4.10)

0 0.083 0.144 0.166 0.144 0.08 0 –0.08 –0.144 –0.166 –0.144 –0.08
0.16 0.14 0.083 0 –0.083 –0.144 –0.166 –0.14 –0.083 0 0.083 0.14

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5. ANALYSE DE LA RÉPONSE TEMPORELLE ET EN FRÉQUENCE À UN ÉCHELON
SINUSOÏDAL
Les figures 5.1.1 à 5.1.12 représentent les réponses temporelles à un échelon de courant ou
tension sinusoïdale de filtres avec un nombre variable d’échantillons dans la fenêtre d’analyse. La
réponse en fréquence du filtre est également représentée. Dans tous les cas de figure la fréquence
d’échantillonnage est de 720 Hz, soit 12 échantillons par cycle de réseau (60 Hz).
On part avec les figures 5.1.1 et 5.1.2 pour lesquelles la fenêtre d’analyse du signal est de 2
échantillons ou un sixième de cycle et on finit avec les figures 5.1.11 ou 5.1.12 pour lesquelles on
a 120 échantillons ou 10 cycles.
L'analyse des propriétés de ces différents filtres fait ressortir les différents points suivants:
a) Les filtres créés à partir d'une fenêtre comportant un nombre limité de points (ou pour
lesquelles la fenêtre d’analyse est une fraction de cycle) sont ceux qui fournissent les réponses les
plus rapides mais cette rapidité s'acquiert au détriment de l'immunité aux bruits et aux
harmoniques: ces filtres sont généralement des filtres passe-haut et sont sensibles à toutes les
composantes spectrales.
b) À mesure que la fenêtre d'observation s'allonge et que le nombre d'échantillons augmente (et
occupe plusieurs cycles), la réponse en fréquence se fait plus sélective et de façon ultime, lorsque
le nombre d'échantillons devient infini, le filtre ne répond plus qu'a une seule composante
spectrale. Cette sélectivité toute séduisante qu'elle soit est acquise au détriment de la réponse dans
le temps: plus la fenêtre d'observation s'allonge plus le filtre répond lentement à l'échelon. Ces
temps de réponse deviennent inacceptables dans un système de protection de réseaux.
c) Lorsque la fenêtre d’observation est égale à un cycle de réseau, la réponse en fréquence du
filtre présente des particularités intéressantes : le filtre est insensible à la composante continue et
rejette les composantes harmoniques. De surcroît, les temps de réponse à un échelon sinusoïdal
est de un cycle. A cause de ces propriétés, les filtres avec une fenêtre d’observation
correspondant à un cycle de réseau sont particulièrement devenus populaires sur les relais
numériques qui ont vu le jour depuis le début des années 80.

6. FILTRES DE FOURIER
Lorsque dans l’équation 3.1 de la forme d’onde à analyser, on assume qu’on a une fondamentale
à la fréquence de réseau, on arrive à un système de filtrage défini comme un filtre de Fourier.
Tous les systèmes de filtrage représentés à la figue 3 sont des filtres de Fourier avec des fenêtres
d’analyse de longueur variable.
Dans le cas d’une fenêtre d’observation correspondant à un cycle de réseau, on aboutit à un filtre
connu conventionnellement comme filtre de Fourier plein-cycle. La matrice C, solution du
système d’équations est alors donnée comme :

–1 cos ( k 2π )
C= B B T
B = 2
T N k = 0, 1,2, ... N (6.1)
N sin ( 2π )
k
N

ce qui donne finalement pour les composantes du phaseur de l’onde analysée :


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6
3 1.5

1
2.5

0.5
2

Amplitude
GAIN

1.5
-0.5

1
-1

0.5 -1.5
0 50 100 150 200 250 300 350 400 2 4 6 8 10 12
FREQUENCE (HZ) Echantillons

Fig.5.1.1 Réponse en fréquence du filtre avec Fig.5.1.2 Réponse à l’échelon du filtre avec une
une fenêtre d’analyse 2 échantillons fenêtre d’analyse de 2 échantillons

1.6 1.5

1.4
1

1.2
0.5
1
Amplitude
GAIN

0
0.8

0.6 -0.5

0.4
-1

0.2
0 50 100 150 200 250 300 350 400
-1.5
FREQUENCE (HZ) 2 4 6 8 10 12
Echantillons
Fig.5.1.3 Réponse en fréquence du filtre avec
une fenêtre d’analyse 3 échantillons Fig.5.1.4 Réponse à l’échelon du filtre avec une
fenêtre d’analyse de 3 échantillons

1.4 1.5

1.2
1

1
0.5

0.8
Amplitude
GAIN

0
0.6

-0.5
0.4

0.2 -1

0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 -1.5
2 4 6 8 10 12
FREQUENCE (HZ)
Echantillons

Fig.5.1.5 Réponse en fréquence du filtre avec Fig.5.1.6 Réponse à l’échelon du filtre avec une
une fenêtre d’analyse 6 échantillons fenêtre d’analyse de 6 échantillons

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7
1.4 1.5

1.2
1

1
0.5

Amplitude
0.8
GAIN

0.6

-0.5
0.4

-1
0.2

-1.5
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18
0 50 100 150 200 250 300 350 400
Echantillons
FREQUENCE (HZ)

Fig.5.1.7 Réponse en fréquence du filtre avec Fig.5.1.8 Réponse à l’échelon du filtre avec une
une fenêtre d’analyse 12 échantillons fenêtre d’analyse de 12 échantillons

1.4 1.5

1.2
1

1
0.5

0.8
Amplitude
GAIN

0
0.6

-0.5
0.4

-1
0.2

0 -1.5
0 50 100 150 200 250 300 350 400 5 10 15 20 25 30
FREQUENCE (HZ) Echantillons

Fig.5.1.9 Réponse en fréquence du filtre avec Fig.5.1.10 Réponse à l’échelon du filtre avec une
une fenêtre d’analyse 24 échantillons fenêtre d’analyse de 24 échantillons

1.4 1.5

1.2
1

1
0.5

0.8
Amplitude
GAIN

0
0.6

-0.5
0.4

0.2 -1

0 -1.5
0 50 100 150 200 250 300 350 400 20 40 60 80 100 120
FREQUENCE (HZ) Echantillons

Fig.5.1.11 Réponse en fréquence du filtre avec Fig.5.1.12 Réponse à l’échelon du filtre avec une
une fenêtre d’analyse 120 échantillons fenêtre d’analyse de 120 échantillons

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8
Σ
N–1

A cos θ
2 x(n ∆T) cos ( n 2π )
Y = = N n=0 N (6.2)
A sin θ
Σ
N–1
2 x(n ∆T) sin ( n 2π )
N n=0 N

On peut voir à partir de l’équation 6.2 qu’un système de filtrage de Fourier est en réalité constitué
de deux filtres de type RFI (Réponse finie à l’impulsion ou FIR en Anglais pour « Finite Impulse
Response »)

Le premier est un filtre de cosinus qui permet de calculer la composante A cos θ, et dont les
coefficients sont donnés comme:
2 cos ( n 2π ) n = 0,1... (N – 1) (6.3)
N N
Le second est le filtre de sinus qui permet de calculer la composante A sin θ du phaseur et dont
les coefficients sont donnés comme:
2 sin ( n 2π ) n = 0,1... (N – 1) (6.4)
N N
Les figures 6.1 et 6.2 représentent les réponses en fréquence de ces deux filtres pris
individuellement. La figure 6.3 représente la réponse en fréquence du filtre de Fourier plein cycle
qui est une combinaison des deux précédents.
La figure 6.4 représente l’implantation pratique d’un filtre de Fourier dans un relais numérique.
On assume ici que la fenêtre d’analyse a n échantillons. Les coefficients des deux filtres RFI
cosinus et sinus sont constants et mémorisés dans la mémoire du relais. Les échantillons de la
fenêtre d’analyse sont stockés dans une table des valeurs instantanées. La table est mise à jour
toutes les fois qu’un nouvel échantillon et mesuré. Un nouvel échantillon arrive

1.4 1.4

1.2 1.2

1 1

0.8 0.8
GAIN

GAIN

0.6 0.6

0.4 0.4

0.2 0.2

0 0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 0 1 2 3 4 5 6 7 8
FREQUENCE NORMALISÉE FREQUENCE NORMALISÉE

Fig. 6.1 Réponse en fréquence normalisée du Fig. 6.2 Réponse en fréquence normalisée du
filtre de cosinus filtre de sinus

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9
1.4

1.2

0.8

GAIN
0.6

0.4

0.2

0
0 1 2 3 4 5 6 7 8
FREQUENCE NORMALISÉE

Fig. 6.3 Réponse en fréquence combinée du filtre de Fourier

X1 X2 X3 Xn-1 Xn

c1

c2

c3

Coefficients du
Echantillons de la
fenêtre d’analyse
filtre de cosinus = A cos θ

cn-1

cn

X1 X2 X3 Xn-1 Xn A cos θ + j A sin θ


s1

s2

s3 j
Coefficients du
filtre de sinus = A sin θ

sn-1

sn

Fig. 6.4 Implantation d’un filtre de Fourier

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7. PROBLÈME DE LA COMPOSANTE EXPONENTIELLEMENT DÉCROISSANTE
DANS LES FORMES D’ONDES DE COURANT
Lorsqu’il s survient une faute sur un réseau électrique, une composante exponentiellement
décroissante peut s’ajouter à la composante fondamentale des courants.
Considérons le circuit de la Fig. 7.1 représentant une source de tension alimentant un réseau
électrique représenté par une résistance en série avec une inductance.

R L

I (t)
V(t) t=0

Fig. 7.1. Circuit équivalent d’un réseau pendant une faute

Si la source de tension est de la forme:

v( t ) = V peak sin( ω t + θ ) (7.1)

lorsqu’il survient un défaut, quand l’interrupteur est fermé, le courant dans le circuit prendra la
forme:

−ω t
i( t ) = I peak sin( ω t + θ − θ z ) − sin( θ − θ z ) • exp( ) (7.2)
X/R
avec:

θ z = a tan( X / R ) = a tan( ω L / R ) (7.3)

Une composante apériodique de valeur nulle survient quand:

(θ − θ z ) = nπ ( n = 0 ,1,3 etc...) (7.4)

et le courant devient:

i( t ) = I peak sin( ω t ) (7.5)

Une composante apériodique maximum survient quand:

π
(θ − θ z ) = n ( n = 1,3 ,5 etc...) (7.6)
2
et le courant sera égal à:

−t
i (t ) = I peak cos(ω t ) − exp( ) (7.7)
L/R

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11
Le courant représenté par l’équation (7.5) avec une composante apériodique nulle et le courant
représenté par l’équation (7.7) avec une composante apériodique maximum sont les courants
types avec lesquels un système de filtration doit être testé pour évaluer l’efficacité du système.
D’une façon générale, on veut qu’un système de filtration soit insensible à une composante
apériodique. En d’autres mots, on veut que l’effet de la composante apériodique soit nul sur la
mesure de l’amplitude du courant.
Dans la pire des situations, le courant de phase peut prendre la forme de l’équation (7.7):

−t
i( t ) = I peak cos( ω t ) − exp( ) (7.8)
τ1

où τ représente la constante de temps de la composante asymétrique du courant de défaut


d’amplitude Ipeak. On a donc :

τ1 = L / R (7.9)

Lorsqu’ils sont sollicités par une telle forme d’onde de courant, les systèmes de filtrage
conventionnels ont une tendance à mesurer plus de courant qu’il n’y en a en réalité et le
comportement des relais de protection s’en trouve affecté. A titre d’exemple, la figure 7.2
représente l’amplitude d’un courant, comportant une composante asymétrique de 1 cycle,
mesurée par un filtre de Fourier plein-cycle. On peut voir que le filtre restitue de façon transitoire
une amplitude plus grande de 115% que la vraie valeur. Dans le cas d’un filtre de Fourier demi-
cycle, la situation se détériore et l’amplitude atteint une valeur maximum de 175% la valeur
réelle.

1.5 2

1.5
1

1
0.5

0.5
Entrée & Sortie
Entrée & Sortie

0
0

-0.5
-0.5

-1 -1

-1.5 -1.5

-2
-2 0 20 40 60 80 100 120 140
0 20 40 60 80 100 120 140
ECHANTILLON
ECHANTILLONS

Fig.7.2 Réponse à une composante Fig.7.3 Réponse à une composante


asymétrique de 1 cycle du filtre de Fourier asymétrique de 1 cycle du filtre de Fourier
Plein-Cycle (fenêtre de 16 échantillons) Demi-Cycle (fenêtre de 16 échantillons)

Un des problèmes de base en filtrage pour protections numériques et de réduire l’effet de la


composante asymétrique de façon à ne pas compromettre le fonctionnement des relais. Il existe
plusieurs techniques à cet effet parmi lesquelles on trouve l’utilisation de filtres d’impédance
image (« mimic » en anglais) . Ces filtres consistent à faire passer le courant par un filtre dont la
fonction de transfert est dans le domaine analogique (Transformée de Laplace) est:

K ( 1 + sτ 2 ) . (7.10)

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La fonction de transfert dans le domaine numérique est donnée par (Transformée en Z):

[
K ( 1 + τ 2 ) − τ 2 z −1 ] (7.11)

La figure 7.4 représente la sortie du filtre du filtre d’impédance image avec une constante de
temps de τ2=2 cycles lorsqu’il est sollicité par un courant asymétrique avec une constante de
temps τ1=1 cycle. Les figures 7.6 et 7.7 représentent les amplitudes du courant tels que restitués
par les filtres de Fourier plein-cycle et demi-cycle, après que le courant ait été traité par le filtre
d’impédance image. On peut voir que dans les deux cas, l’effet de la composante asymétrique a
pratiquement disparu.
Le prix à payer est représenté à la figure 7.5 qui est celle de la réponse en fréquence du filtre
d’impédance image. On peut voir que ce filtre est un filtre passe-haut, c’est-à-dire que
l’utilisation d’un filtre à impédance image aura pour effet d’amplifier les composantes hautes
fréquences si elles sont présentes dans le signal de courant. On remarquera que le fait d’avoir un
filtre passe-haut n’est pas nocif en soit. La situation le devient seulement si on a des composantes
hautes fréquences.

1.5 6

1 5

0.5
4

GAIN
3

-0.5
2

-1
1

-1.5

0
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0.35 0.4 0.45 0.5
-2 FREQUENCE NORMALISEE
0 20 40 60 80 100 120 140
ECHANTILLONS

Fig.7.5 Réponse en fréquence du filtre


Fig. 7.4 Sortie du filtre d’impédance image de d’impédance image (cste= 2 cycles)
2 cycles (ligne solide)

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1.5 1.5

1 1

0.5 0.5

Entrée & Sortie


Entrée & Sortie

0 0

-0.5 -0.5

-1 -1

-1.5 -1.5

-2 -2
0 20 40 60 80 100 120 140 0 20 40 60 80 100 120 140
ECHANTILLON
ECHANTILLON

Fig. 7.6 Réponse du filtre de Fourier Plein- Fig. 7.7 Réponse du filtre de Fourier Demi-
Cycle à une composante asymétrique de 1 Cycle à une composante asymétrique de 1
cycle filtrée par une impédance image de 2 cycle filtrée par une impédance image de 2
cycles cycles

D’une façon générale, il n’est pas nécessaire que la constante de temps du filtre d’impédance
image soit égale à la constante de temps de la composante apériodique. Un filtre d’impédance
image de deux cycles par exemple supprimera l’effet d’une composante apériodique pouvant
avoir une constante de temps couvrant un quart de cycle à plusieurs cycle.

8. SYNTHÈSE DE FILTRES PAR LA MÉTHODE DES MOINDRES CARRÉS


Lorsque dans l’équation 3.1 de la forme d’onde à analyser, on assume qu’on a une composante
exponentielle décroissante, une composante fondamentale à la fréquence de réseau et un certain
nombre d’harmoniques, on arrive à un système de filtrage défini historiquement (il faut noter ici
que tous les filtres abordés jusqu’à présent relève de cette étiquette) comme des filtres par
moindres carrés (FMC).
A titre d’exemple, si on définit x(t) comme :

Σ
n
Am sin (m ω t + ϕ m)
t
x(t) = e – τ + (8.1)
m= 1

et qu’on développe le sinus suivant le principe de l’équation 1.2, on obtient:

Σ
5
Am • cos θm •sin m ωt + Am • sin θm •cos m ωt
t
x(t) = A0 e – τ + (8.2)
m= 1

On a dans cette équation 11 inconnus ( 5 fois Am, 5 fois θm et τ), if faut donc pour résoudre le
système une fenêtre d’observation d’au moins 11 échantillons pour résoudre le système
d’équations.
A titre d’exemple, le système d’équations permettant correspondant à une onde comportant une
composante fondamentale et une composante asymétrique sera donné comme :

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x(0) e –0 0 1 A0
– ∆τT
x(∆T) = e sin (ω ∆T) cos (ω ∆T) A1 cos θ1 (8.3)
x(2 ∆T) e – 2 ∆T
τ sin (2 ω ∆T) cos (2 ω ∆T) A1 sin θ1

On peut avec ce type de système d’équations augmenter à loisir le nombre d’harmoniques et


accroître le nombre d’échantillons. Le principe déjà énoncé relativement au temps de réponse
reste toutefois le même : plus la fenêtre d’observation devient longue, plus le temps de réponse du
filtre augmente.
La figure 8.1 représente la réponse en fréquence d’un FMC construit à partir de l’équation 8.1
jusqu’à la cinquième harmonique avec une fenêtre d’analyse d’un cycle comprenant 16
échantillons :

Σ
5
Am sin (m ω t + ϕ m)
t
x(t) = e – τ + (8.4)
m= 1

On peut voir que le filtre peut être affecté par les composantes continues (réponse à la fréquence
zéro non nulle). Sur la figure 8.2, on a représenté la réponse du filtre à un échelon sinusoïdal
comprenant une composante apériodique de 1 cycle. On peut voir que le filtre n’est pas efficace
dans la suppression de l’effet du à la composante exponentielle.
Si on développe en série la fonction exponentielle :
(– 1) p t n
Σ
P
( ) = A (1 – τt + 1 ( τt ) 2 – 1 ( τt ) 3 + ...
t
A e – τ = A (1 +
p! τ
(8.5)
p=1 2! 3!
et qu’on crée un FMC à partir d’une fonction comprenant un nombre limité de termes (2 dans ce
cas-ci) du développement comme dans :

Σ
5
x(t) = A0 (1 – τt ) + Am sin (m ω t + ϕ m) (8.6)
m= 1

on obtient un filtre dont la réponse en fréquence est donné à la figure 8.3. Le filtre ne répond plus
à la composante continue mais amplifie maintenant les hautes fréquences. La réponse à un
échelon sinusoïdal comprenant une composante asymétrique (constante de temps de 1 cycle) est
montré à la figure 8.4. On peut voir cette fois-ci que l’effet de la composante asymétrique est
amplement réduit.
L’intérêt principal d’un filtre de moindres carrés est de réduire de façon intrinsèque l’effet d’une
composante asymétrique. La pénalité est toutefois la même qu’avec un filtre d’impédance image :
une plus grande susceptibilité aux composantes hautes fréquences.

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1.4 1.5

1.2 1

1 0.5

Entrée & Sortie


0.8
0
GAIN

0.6
-0.5

0.4
-1

0.2
-1.5

0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 -2
FREQUENCE 0 10 20 30 40 50 60 70
Echantillon

Fig. 8.1 Réponse en fréquence du filtre de


Fig. 8.2 Réponse à une composante
MC de type I
asymétrique de 1 cycle du filtre de MC de
type I

6
1.5

5 1

0.5
4

Entrée & Sortie


0
GAIN

-0.5
2
-1

1
-1.5

0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 -2
0 10 20 30 40 50 60 70
FREQUENCE
ECHANTILON

Fig.8.3 Réponse en fréquence du filtre de


moindres carrés de type II Fig. 8.4 Réponse à une composante
asymétrique de 1 cycle du filtre de MC de
type II

9. FILTRES DE COSINUS
Tel que vu au paragraphe 6, un système de filtres de Fourier est en réalité constitué de deux filtres
numériques appelés cosinus et sinus. Si on sollicite chacun de ces filtres par une onde comprenant
une composante exponentielle décroissante, on obtient les sorties montrées aux figures 9.1 et 9.2.
On peut voir sur ces deux figures que le filtre de cosinus a un meilleur rejet de l’exponentielle
décroissante. A partir de cette constatation, on peut se demander s’il ne serait pas possible de
construire un système de filtrage qui n’utiliserait que des filtres de cosinus. La réponse est oui et
est montée à la figure 9.3. La solution consiste à attaquer deux fois un filtre de cosinus par la
même onde qui la seconde fois est retardée d’un quart de cycle°. On aboutit à un système de
filtrage qui est très efficace pour ce qui est de l’immunité à une composante asymétrique. La
pénalité à payer est que le temps nominal de réponse du filtre est passé d’un cycle à un cycle et un
quart.

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Filtre
de Cosinus

x(t) Phaseur X
Délais
Filtre
de 1/4 j
de Cosinus
cycle

Fig. 9.1 Principe d’un système de filtrage de cosinus

1.5 1.5

1 1

0.5 0.5

0 0

-0.5 -0.5

-1 -1

-1.5 -1.5

-2 -2
0 10 20 30 40 50 60 70 0 10 20 30 40 50 60 70
ECHANTILLONS ECHANTILLONS

Fig. 9.2 Réponse du filtre de cosinus à une Fig. 9.3 Réponse du filtre de sinus à une onde
onde comprenant une composante asymétrique comprenant une composante asymétrique

1.5

0.5

-0.5

-1
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
ECHANTILLONS

Fig. 9.4 Calcul de l’amplitude d’une onde comprenant une composante asymétrique par un
système de filtrage de cosinus

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10. RÉFÉRENCES

[1] A.G. Phadke, J.S. Thorp, Computer Relaying for Power Systems, Research Study Press Ltd.,
John Wiley &Sons Inc, 1988.
[2] G. Benmouyal, "Removal of DC-Offset in Current Waveform Using Digital Mimic
Filtering," IEEE Transactions on Power Delivery, Vol. 2, No. 2, pp. 621-30, April 1995

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