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[McLeod Ganj] C’est pourtant

#india2018mcmarco

BHAGSU
le dreambus que les voyageurs
ont emprunté, de Rishikesh
à Dharamsala, le long des
contreforts de l’Himalaya,
sièges confortables et air
conditionné non agressif. Mais
c’était sans compter les arrêts
intempestifs, les sinuosités
permanentes, les nombreux
chantiers et les chaos
constants ; les 300 km sont
franchis en 13 heures et c’est
un voyageur plutôt hagard qui
grimpe les derniers kilomètres
à pied, au bout du bout du
chemin, dans un hameau au
dessus de Mcleod Ganj, pour
rejoindre sa chambre roots.
Carte postale. C’est comme si on se baladait à 2000 m dans les
Alpes, sauf qu’ici les rhododendrons font jusqu’à 10 mètres de
haut, c’est Lilliput revisité.

On vibre sur les hauts de la petite vallée de Baghsu (un cran


au-dessus des Alpes tout de même, les passes sont à 4800 m
et les sommets bien au-dessus de 5000). Il y a une couche de
rododhendrons multicentenaires aux fleurs rouges, des myriades de
mouches qui ne font que passer, des milliers de papillons jaunes
qui suivent les courants d’air et tout en hauts des dizaines de
vautours qui se jouent des ascendants. On peut ajouter un orage
qui s’installe et de gros grêlons qui nappent de glace le chemin.
Tout cela chante. Il suffit encore de croiser des porteuses d’herbes
et de broussailles, des colonnes de petits chevaux qui déplacent
un tas de produits non pas tant vers les rares refuges que vers les
trop nombreuses gargotes qui ponctuent le chemin, des groupes
de touristes indiens impréparés à subir les pourcentages de la
montée, pour que la marche dans le coin soit très vivante.
On ne dérange pas un chien qui dort.
Le voyageur n’est plus un solitaire, il ait partie, pour plusiuers
crapahuté dans les combes, les taillis, les roches chaotiques et les
jours, du groupe des « Waste Warriors » qui sensibilise au fait
bivouacs improvisés. Le dénivelé ne se compte plus, les jambes se
de ne pas jeter ses ordures n’importe où et nettoie les abords
profilent, le souffle se renforce. La nuit venue, on dort à même le
des chemins de montagne. La tâche est immense au regard
plancher du refuge et le faisceau de lumière de Lune passe sur les
des habitudes délétères des indiens et du nombre croissant
visages. Tout a pris son sens.
de touristes indiens qui s’essayent à la marche en montagne.
C’est le tonneau des Danaïdes, never ending. Le voyageur et
ses condisciples ont écumé aller retour les abords du trek dit
de Triund, ont rempli des dizaines de sacs d’ordures divers, ont
De la récolte des fleurs de rhododendrons au bivouac à même le sol de
la salle commune du refuge.
Sketch work in progress. L’orage qui persiste sur les hauteurs
empêche le dessinateur de finir live le dessin commencé sur le
chemin qui mène à une belle cascade. Le Sunset café est accroché
à la pente et surplombe de petits hameaux au milieu de cultures
en terrasses. Il est rempli d’israéliens. Si je pose la question
pourquoi tant de jeunes israéliens dans toutes ces vallées autour,
on me répond invariablement que la culture de l’herbe est aisée et
que fumer l’est encore plus — à vérifier. Il est vrai qu’en soirée,
beaucoup de gens ici sont décalqués, les yeux mi-clos, le rire facile
et la discussion neo-philosophico-mystique bat son plein.
[McLeod Ganj] His Hominess Dalaï Lama Main Temple. Il aura fallu venir jusqu’ici, où His Hominess Dalaï Lama Main Temple.
loge le Dalaï Lama, pour visualiser clairement l’idée, en architecture, Les lampes à huile brûlent aussi en permanence pour les morts de
que les poteaux sont non seulement des soutiens techniques, mais l’invasion, de l’occupation et de la colonisation chinoise du Thibet,
bien qu’ils connotent clairement l’arbre, sans parler bien sûr de la depuis 1950.
symbolique entre ciel et terre.
His Hominess Dalaï Lama Main
Temple.
Sketch live. Je ne sais pas ce
qui m’a pris, j’avais envie de
dessiner chaque pierre. Le lieu
où vit le Dalaï Lama est une
ensemble temple/habitation
où se croisent moines,
organisations internationales,
touristes curieux, bouddhistes
dévots, thibétains en exil ou
de passage. L’architecture
générale est surplombée par
des dômes plastiques très
surprenants mais bienvenus
pour unifier l’ensemble. Comme
tous les lieux bouddhistes, it’s
a peaceful place. Le camion
militaire en plein milieu du
passage entre le temple, la
maison du Dalaï-lama et le
jardin rappelle cependant très
rapidement que le lieu est en
état de siège permanent.
Alors là, on est obligé de
s’incliner. Une Royal Enfield
Thunderbird 350 modifiée pour
baround en montagne. Tous ceux
et toutes celles qui ont croisé
son chemin vous dirons leur
étonnement, leur émerveillement
et leur plaisir.
Dans une des salles du temple
historique de Bhagsu, toute
petite échelle, est offert
(free) ce midi un thali pour
tous ceux qui veulent bien
s’installer en ligne côte à
côte en fonction des arrivées.
Nous, les « Waste Warriors »
ne sommes pas les derniers à
nous installer au sortir d’un
nettoyage de quatre heures du
torrent proche. Le service est
ultra rapide, le riz blanc léger
est gerbé précisément d’un
panier en osier sur l’assiette
de feuilles tressées, s’ajoutent
ensuite les différents dals,
celui de pois cassé légèrement
épicé, celui de pois chiche
roboratif, celui de lentilles
craquantes, celui au lait caillé
légèrement aigre. Chacun(e)
mange plutôt rapidement avec
des gestes très différents — en
fin de compte — les boulettes
qu’ils confectionnent avec ces
heureux mélanges. Les services
ne cessent de se succéder, un
rôt bien senti, on va laver son
verre de ferraille à la fontaine
et tout ça dans le silence, s’il
vous plaît, merci.
J’avais pourtant prévenu ces
jeunes filles de ne pas faire ce
selfie équivoque. Peine perdue
et funny pict.

Selfie pour selfie, portrait


officiel. Le voyageur n’a pas
trouvé de meilleure image où
il serait plus à son avantage.
Alors allons-y, uniquement pour
les aficionados.
Cionnection visuelle avec les «Waste Warriors», de Mac LeoGanj à Bhagsu falls. Prêtre défroqué. Tous les jours, le voyageur vient se régaler de momos dans cette
Bhagsu. Il y aurait toute une série à photographier des différentes sortes petite pièce restaurant tenu par une société de femmes thibétaines.
d’étendages qu’opèrent les indiens pour faire sécher leurs fringues. Et tous les jours, la panne d’électricité engage le diner aux
Dès qu’il y a un peu d’eau, c’est de lessive dont il est question et chandelles.
nombreux sont ceux qui se dévêtent, gardant un tissu autour de la
taille, lavent leurs frusques, attendent que ça sêche, se rhabillent et
repartent vaquer, bonzes y compris (à prononcer lentement).
Bhagsu. View cafe, la guesthouse bienheureuse where i lived.
Quickly sketch between two thunderstorms. En furetant sur les
pentes de la vallée, on tombe sur une petite propriété familiale avec
2 chambres à louer et occupées par 8 moines bouddhistes en balade.
On voit Dharamsala au loin, on surplombe le village de Bhagsu,
on est protégé des vents d’altitude, on évite les glissements de
terrain. Et c’est ainsi que le lieu est surtout fascinant pour l’immense
platane, peut-être 300 ans, en pleine forme, en pleines feuilles, qui
fait la fierté du proprio. Paradise est le nom réel de l’arbre et du lieu.
Main temple, piscine, place and
cedar tree. Sketch LIVE grand
format A2.
Vous savez, c’est pas facile
tous les jours de dessiner ce
qu’on veut. Aujourd’hui c’était
bien parti, le dessinateur avait
bien anticipé l’éventuel orage
et le bon placement du soleil.
Mais il suffit de tourner la tête
un moment et on est passé
presque sans transition du
ransparent de l’été à l’orage
de grêle diluvien. Le reste de
la journée se déroule donc
sous la couverture dans le lit
et même les indiens pourtant
ici montagnards grelottent
et ressortent leurs fringues
d’hiver.

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