Bulletin du Groupe français des

argiles

Observations de M. Millot sur la communication du professeur

Rivière et M. Visse
Georges Millot

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Millot Georges. Observations de M. Millot sur la communication du professeur Rivière et M. Visse . In: Bulletin du Groupe
français des argiles. Tome 6, nouvelle série n°1, 1955. pp. 41-42;

doi : https://doi.org/10.3406/argil.1955.1261

https://www.persee.fr/doc/argil_0429-3320_1955_num_6_1_1261

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 OBSERVATIONS DE M. MILLOT

SUR LA COMMUNICATION DU PROFESSEUR RIVIÈRE ET M. VISSE

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Pour ma part je pense que les deux mécanismes rivalisent. Tantôt que c'est l'un
qui l'emporte, tantôt c'est l'autre, ils additionnent ou soustraient leurs effets et ceci en
fonction des qualités physicochimiques relatives des milieux d'origine de transport et d'ar¬
rivée (l). Le but de nos travaux, me semble de départager peu à peu cette double causalité
en y ajoutant comme le propose M. RIVIERE l'influence de la diagénèse.
Pour ce qui est des faits évoqués je pense que les sédimentations littorales sur le
bord des côtes de France n'ont pas de peine à mimer l'apport détritique des rivières . Les
conditions physicochimiques de l'altération sous nos climats sont voisines de celles de la
sédimentation côtière : l'héritage joue seul.
La fréquence de la sédimentation à attapulgite et à montmorillonite dans les bas¬
sins sédimentaires périafricains est un fait important. J'ai étudié avec MM. RADIER et
REYRE 120 échantillons venant des bassins de Gao et du Gabon, et ces minéraux y appa¬
raissent, mais seulement dans certains niveaux particuliers. De plus une sédimentation à
attapulgite ne parait pas prouver un apport détritique puisque ce minéral est inconnu dans
les sols des continents.
J'explique plus volontiers ces sédimentations singulières par le fait qu'elles furent
périphériques au continent africain complètement arrasé . M. LAFITTE (2) nous a expli¬
qué que ce paysage immense, plat, très différent du paysage alpin qui nous est familier,
a engendré des sédiments particuliers. Quand un continent sans relief ne permet plus que
des entrainements de matière dissoute, la sédimentation à l'entour devient surtout chimi¬
que et biochimique. Quand l'apport est riche en chaux, silice et magnésie, les sédiments
chimiques sont riches en calcaires, en silex, et nous y voyons survenir les phyllites mag¬
nésiennes. Cette alimentation appauvrie s'illustre en plusieurs points du globe. Je pense
qu'on peut rendre compte, ainsi des phénomènes communs à certains niveaux particuliers
des bassins périafricains, soit au Sénégal, Togo, Dahomey et Gabon, soit dans le bassin
intérieur du Gao, soit dans les dépressions crétacées d'Afrique du Nord où se logent les
épisodes phosphatées.

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 Ainsi la cause de cette convergence des faciès réside dans le socle africain lui-
même. Une alimentation principale sous forme de particules inertes ne parait pas toujours
démontrée. Il convient de rechercher le rôle possible des matières dissoutes issues d'un
même continent dans la transformation des phyllites ou leur néotransformation.

(1) Héritage
INTERN. ALGER
et néoformation
1952 fasc. 18.
dans la sédimentation argileuse. C.I.P.E.A. pp. 163 - 175. CONGRES GEOL.

(2) Sédimentation et oiogénèse. Ann. Herbert HAU G T . VII 1949 Livre jubilaire Ch. JACOB, pp. 239-89.

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