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Le journal indépendant de l’Université d’Ottawa

NOUVEAU SITE INTERNET! www.larotonde.ca Édition du 4 octobre 2010 – Volume LXXVIII No 5

COOP VolleyBall
Le programme de stages Les Gee-Gees ont
coopératifs, quoique ré- remporté trois matchs sur
puté à l’U d’O, comporte des cinq au volleyball lors de la
failles qui laissent parfois Classique pré-saison, la fin de
La Rotonde les étudiants insatisfaits. | P. 2 semaine dernière. | P. 14

DÉBAT DU CRISEF EXCLUSIF Fissures à la


Daniel Castillo Durante,
professeur de littérature, et
FEUO
Julie Paquette, étudiante à la
maîtrise en pensée politique,
étaient les deux invités à la
première soirée de débat
du Collectif de recherche et
d’interrogation sur les enjeux
fondamentaux (CRISEF).
L’échange sur le thème
« Dialogue autour de Sade »
aura été à la fois dynamique
et instructif pour la trentaine L’exécutif de la FEUO est plongé dans une crise
d’étudiants présents au pavillon
Desmarais pour l’occasion.
identitaire. Divergences d’opinion et manque de
» Article en page 6 respect entre les élus : une année mouvementée
attend la Fédération étudiante. Article en page 3
Conférence
DOSSIER Riccardo Petrella, célèbre altermondialiste
militant pour le droit à l’eau pour tous, était
Les librairies, un combat entre de passage à l’U d’O la semaine dernière, le
temps d’une conférence. | P. 6
petites et grandes surfaces
Les librairies indépendantes doivent Main pleine » Chronique | P. 8
ACTUALITÉS

miser sur leurs atouts discrets Recours étudiant


Les étudiants voulant dénoncer un abus de
pour se démarquer des géants du pouvoir d’un professeur peuvent demander
livre. | Pages 10 et 11 conseil au Centre de recours étudiant ou
décider de porter plainte. | P. 4
le 4 octobre 2010

Catherine Cimon
Isabelle Larose
actualites@larotonde.ca

Enseignement coopératif
Actualités
Le régime coop ne fait pas que des heureux
Isabelle Larose de travail au cheminement tradi- « Habituellement, les francophones
tionnel, les étudiants coop doivent sont ceux qui sont choisis en pre-

L
e programme d’enseignement attendre beaucoup plus longtemps mier par les employeurs parce qu’ils
coopératif fête cette année ses que leurs camarades avant de dé- sont davantage bilingues que les an-
30 ans d’existence. Avec plus crocher leur diplôme. Josiane, étu- glophones. » Comme la majorité des
de 2000  étudiants participants, le diante en traduction, est l’une de stages coopératifs se déroulent dans
régime coop de l’U d’O ne cesse de celles qui n’a pas voulu rester plus les bureaux de la fonction publique
prendre de l’expansion. Bien qu’il longtemps aux études : « Après mon canadienne, la plupart des postes
fasse beaucoup d’heureux, il est loin premier stage, j’ai vraiment remis affichés se disent bilingues, mais
de satisfaire pleinement tous les mes études en traduction en ques- dans la réalité, la langue de travail
étudiants. tion. Comme coop rallonge un peu demeure souvent l’anglais. Gaby St-
Gaby St-Pierre, directeur des le baccalauréat, je me suis dit qu’il Pierre y voit une bonne opportunité
programmes d’enseignement coo- était mieux pour moi d’abandonner pour les francophones d’améliorer
pératif, l’admet d’entrée de jeu  : le le programme et de terminer mes leur langue seconde.
régime coop n’est pas fait pour tout études plus vite pour ensuite déci-
le monde. «  Ça n’arrête jamais. À der ce que je voulais faire après mon Coûts élevés et manque
partir de ton premier stage, tu alter- baccalauréat en traduction. » de diversité décevant
nes tout au long de l’année entre les
sessions de stage et les études. L’été, Déception francophone Interrogés sur les failles du ré-
tes amis sont au chalet alors que toi, gime coopératif, plusieurs étudiants
tu es à l’école.  » Malgré l’exigence Maude-Émilie, étudiante coop en ont pointé du doigt l’absence de
du programme, le nombre d’étu- communication, est l’une de celles diversité dans les stages offerts.
diants qui participent aux place- qui a regretté d’avoir participé au «  Je trouve qu’il serait bien que le
ments croît à un rythme fulgurant. régime coopératif. N’étant pas par- bureau fasse un effort pour trouver
Entre 2000 et 2010, on parle d’une faitement bilingue, elle considère davantage de stages dans le milieu
augmentation de 59 %. Cette année qu’elle avait beaucoup moins d’op- privé. La grande majorité des stages
seulement, ce sont 2195  étudiants tions que ce qu’on lui avait fait croi- offerts par le bureau sont au sein du
qui ont choisi d’alterner les stages re : « Je dois dire que j’ai été énormé- gouvernement  », soutient Rachel,
de travail rémunérés et les sessions ment déçue par le programme coop actuellement en train de terminer
d’études dans l’un des 73 program- et que je suis passée à deux doigts son dernier stage en communica-
mes offerts en coop. de le laisser tomber. Premièrement, tion.
Rachel, étudiante coop en com- les personnes qui travaillent au bu- De plus, plusieurs ont déploré
munication, est consciente de l’ex- reau coop n’ont pas été très honnê- les frais administratifs obligatoires
périence qu’elle a acquise tout au tes en ce qui concerne le placement s’élevant à plus de 3200 $, mais di-
long de son cheminement. « Le plus des étudiants qui ne sont pas tota- visés en plusieurs versements. « Les
difficile était de passer des entre- lement bilingues et dont la langue frais de 405  $ par session n’en va-
vues, mais en passant en moyenne maternelle est le français. On m’a lent absolument pas la peine. J’ai
dix  entrevues par semestre, je me dit que j’avais autant de chance de trouvé moi-même mon premier
suis habituée et mes techniques me placer qu’un étudiant qui parle stage, sans jamais avoir recours au
d’entrevue se sont beaucoup amé- seulement anglais, ce qui n’est pas bureau coop, donc je ne crois pas
liorées. Lorsque viendra le temps du tout le cas. » qu’un tel montant est valable », sou-
d’entrer sur le marché du travail, Après avoir elle-même trouvé un tient Maude-Émilie. Jadis étalés sur
j’aurai déjà établi des connexions stage au Québec dans sa ville natale, huit versements de 450 $, les coûts
intéressantes avec des employeurs elle a dû faire face à beaucoup de de participation au régime coop sont
ainsi qu’une expérience valable à tracas lors de ses stages suivants, depuis cette année répartis en cinq
présenter sur mon CV  », mention- qui se sont déroulés dans la région paiements de 650 $, principalement
ne-t-elle. Clotilde, étudiante coop de la capitale. « Dans pratiquement facturés lors des sessions de stage.
en développement international et toutes les entrevues, les employeurs «  Les étudiants préféraient payer
mondialisation, abonde en ce sens : disaient rechercher quelqu’un qui de plus gros montants moins sou-
« Je trouve que le régime coopératif parle d’avantage anglais que fran- vent. Ils nous ont dit qu’ils aimaient
permet de vérifier si on est vraiment çais. Pour mon deuxième stage, j’ai mieux payer plus lorsqu’ils faisaient
dans la bonne branche. C’est lorsque passé 12 entrevues. J’ai été retenue de l’argent plutôt que de débourser
je suis en stage que je peux voir si je pour tous les postes, mais je n’ai lors de leur sessions d’études », ex-
suis à l’aise dans l’environnement pas été choisie à cause de la langue. plique M. St-Pierre.
dans lequel je travaille. » Donc j’ai voulu lâcher le program-
me, mais on m’a dit que c’était ab- Des hauts et des bas
Abandonner solument impossible. » Un étudiant
pour finir rapidement coopératif qui passe à travers tout Comme rien n’est jamais tout noir,
le processus de placement ne peut les étudiants déçus du programme
Malgré tout, plusieurs étudiants effectivement pas décider d’aban- coop admettent tout de même les
ne finiront jamais le cheminement donner et doit obligatoirement al- bons côtés du régime coopératif.
coopératif. Au cours des trois der- ler faire son stage, à moins d’avoir Malgré ses mauvaises expériences,
nières années, près de 8  % des une raison médicale, par exemple. Maude-Émilie voit du positif dans
universitaires inscrits en coop ont Il peut renoncer au programme son cheminement : « Je dois dire que
abandonné le régime à un moment uniquement après avoir complété le faire partie du programme coop m’a
ou un autre. Selon M.  St-Pierre, la stage, et ce, en respectant les dates permis d’acquérir de l’expérience en
raison principale des abandons est limites établies par le bureau coop. ce qui concerne les entrevues. Je crois
la durée des études qui se voit allon- Questionné sur cette situation aussi que, même si je n’ai pas adoré Photo de Andrea Chong
gée avec le régime coop. En ajoutant difficile pour les francophones, mes deux derniers stages, ils donne-
Le programme Coop prépare l’étudiant au marché du travail.
quatre sessions de stage en milieu Gaby St-Pierre parle d’un cas isolé : ront de la crédibilité à mon CV. »

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le 4 octobre 2010 Actualités
EXCLUSIF

Division au sein de l’exécutif de la FEUO


Un mois après le retour en classes des étudiants en cette année scolaire 2010-2011, un vent de crise balaie l’exécutif de la Fédération étudiante de l’U d’O
(FEUO). La Rotonde a appris que les rencontres des membres de l’exécutif de la Fédération ont été suspendues jusqu’à nouvel ordre en raison de
conflits au sein des hauts placés de l’organisation. Antoine Trépanier a enquêté à ce sujet.

Photo Archives

Les membres de l’exécutif élus par rables au «  clan  » King, Hammett « Ça dépend des enjeux, mais il est qui en est à son premier mandat à a un impact surtout avec les em-
les étudiants en février dernier ne et Galette. difficile d’arriver à des consensus à titre de v.‑p. aux communications. ployés [de la FEUO]. On ne se ren-
se rencontrent plus en réunions cause des différences d’opinions  », Et qui sont ces membres qui man- contre pas en raison du manque de
«  formelles  » depuis quelques se- Le président se lève a-t-il réitéré. Il affirme toutefois quent de respect? « Par respect pour respect à l’interne et ça inclut les
maines. Selon une source au cou- qu’il y a eu des réunions «  infor- mes collègues, je ne donnerai pas de employés de la FEUO. »
rant des activités internes de la Cette information a été réfutée melles  » au cours du dernier mois, noms », a-t-elle répondu sans préci- M. Steeves maintient quant à lui
FEUO, les divergences d’opinion et immédiatement par Tyler Steeves. notamment concernant la Semai- ser quel était le réel problème. qu’il est hors de question de lais-
ne 101, sans qu’il n’y ait quoi que ce
«  Ça fait quelques semaines [qu’on ne se rencontre soit à voter. « Dans toutes les équipes, il y a des problèmes, c’est ça
plus], mais en tant qu’exécutif, on sait qu’on a besoin de Une question de respect et… le travail d’équipe! Je suis vraiment enthousiaste pour
de respect
formation quant à l’espace égalitaire et à l’oppression. » l’avenir. J’ai vraiment hâte d’avoir la meilleure FEUO
Jointe au téléphone, la vice-pré-
Paige Galette sidente aux communications, Paige possible qui travaille fort pour les étudiants. »
Galette, semblait craintive, voire
la formation de deux clans les em- Si le rôle de «  tie breaker  » fait ef- sur ses gardes. C’est avec beaucoup Tyler Steeves
pêcheraient de se réunir et freine- fectivement partie des tâches du d’hésitation et des propos boiteux
raient l’avancement des dossiers. président en place, dans ce cas-ci, qu’elle a finalement avoué l’exis- ser ces dissensions se répercuter
Sarah Jayne King (vice-présidente toutefois, ce ne serait pas la raison tence d’une « division » au sein du Des difficultés qui ne se sur les étudiants du campus. « On
aux finances), Amy Hammett (v.‑p. du conflit. Selon le président, il conseil exécutif de la FEUO. Elle ressentent « qu’à l’interne » fait notre travail de manière assez
aux affaires étudiantes) et Paige n’est pas non plus question de di- indique toutefois que c’est à cause efficace », affirme-t-il avec convic-
Galette (v.‑p. aux communications) vers « clans » au sein de l’exécutif, d’un «  manque de respect de cer- Selon Mme  Galette, les élus sont tion. Il précise également que
ne seraient pas du même avis que mais bien de divergences d’opinion. tains membres de l’exécutif  » que «  indépendants  » et travaillent les projets vont de l’avant et que
les Tyler Steeves (président), Ted «  Des fois, c’est difficile quand on les rencontres sont ajournées. « J’ai maintenant en fonction de leur « malgré les petites difficultés, les
Horton (v.‑p. aux affaires univer- a un groupe comme ça, qui a des vraiment remarqué que le compor- « portfolio » personnel plutôt que résultats seront positifs ». Le pré-
sitaires) et Alexandre Chaput (v.‑p. opinions diverses, d’arriver à une tement de certains membres de de centrer leurs efforts en groupe. sident demeure très optimiste face
aux activités sociales). Selon une décision, mais on essaie toujours l’exécutif était en dehors de la limite Elle soutient toutefois qu’en ce à cette crise à l’interne et souhaite
autre source, ces remous seraient d’avoir un consensus », a-t-il révélé du respect. […] On a décidé qu’on ne moment, la communauté étudian- une amélioration : « Les membres
dus à la prise de décisions répétée lors d’un entretien téléphonique di- se rencontrerait pas jusqu’à ce qu’il te n’est «  vraiment pas  » touchée de l’exécutif doivent se rencontrer
par le président dans les cas de liti- manche dernier. Selon M. Steeves, il y ait des rencontres égalitaires où le par ces problèmes à l’interne  : de nouveau et je veux que tout le
ges. Ces décisions seraient défavo- est difficile de rallier tout le monde. respect est valorisé  », affirme celle « [la division au sein de l’exécutif] monde soit sur la même page. »

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Actualités le 4 octobre 2010

Centre de recours étudiant Vox-pop


Utilisez-vous souvent le site web
Les professeurs de l’U d’O intouchables ou presque ratemyprofessors.com?
Catherine Cimon - photos de Mark Colletti
classe. «  C’est la invoquer contre leur enseignant s’ils estiment
cinquième ou sixiè- être victimes d’une injustice.
me cause la plus Ainsi, Mireille Gervais explique que le seul
populaire  », dit- véritable recours qui peut être entrepris contre
elle en parlant des un professeur à l’Université d’Ottawa doit obli-
étudiants qui vien- gatoirement passer par le doyen de la faculté
nent au CRE pour concernée. De fait, l’étudiant doit rédiger une
trouver des solu- lettre de plainte contre son enseignant, la faire
tions aux multiples parvenir au doyen de la faculté de celui-ci, qui
formes de manque décidera ensuite si des mesures disciplinaires
de respect par des s’appliquent.
professeurs dont ils
peuvent être victi- Un exercice de bonne volonté
Matt Hargreaves 2e année
mes. Néanmoins,
«  Je sais ce que c’est. Personnellement, je
le CRE ne s’occupe Le processus d’évaluation de la plainte est
l’ai déjà utilisé; je crois que ça donne une bon-
que des cas où un donc entièrement confié au doyen, qui jugera
ne idée du type de professeur que tu vas avoir
professeur manque seul si le professeur est fautif ou non. Mireille
selon les évaluations sur le site. »
de respect à un ou Gervais croit quant à elle que ce n’est « qu’une
à plusieurs élèves; question de gentillesse  » du doyen. Toujours
tout cas d’abus ou selon elle, certains doyens ne prennent pas la
d’agression sexuel- peine de regarder les plaintes et de les évaluer,
le est redirigé au tandis que d’autres les prennent au sérieux et
Centre d’équité en donnent des sanctions en fonction de la gravité
matière des droits de la plainte reçue. Les sanctions possibles va-
de la personne. rient ainsi d’une journée sans solde à la perte du
C o m m e droit de superviser des étudiants.
Mme Gervais l’expli- Mme Gervais ajoute que le plus frustrant, pour
que, le CRE «  doit un étudiant, est l’impossibilité pour lui de suivre
obligatoirement se le processus après l’acheminement de la plainte
porter à la défense au doyen, car l’enquête est menée indépendam-
des étudiants  » et ment et le plaignant n’a donc pas de droit de Brian Tong 2e année
essayer de les aider regard ultérieur dans le dossier et se retrouve « Je suis allé le consulter pour la première
dans leurs démar- exclu du processus. fois il y a deux ans. Maintenant, je regarde tou-
ches pour faire jours les évaluations de mes professeurs. »
respecter leurs Patience et longueur de temps
droits, s’il y a bien
Photo de Anne Danford Dussault eu manquement de Néanmoins, le CRE recommande toujours
la part d’un ensei- aux étudiants qui s’estiment victimes d’une
Les étudiants peuvent porter plainte contre un professeur au Centre de recours
étudiant. gnant. Néanmoins, injustice de rédiger une plainte contre le pro-
la responsable fesseur, même si elle tombe dans le vide une
Catherine Cimon du Centre précise première fois. Mireille Gervais évoque ainsi la
qu’environ la moitié des étudiants qu’elle ren- possibilité d’un recours à long terme, souvent
À l’U d’O, on entend peu ou pas parler des re- contre qui s’estiment victimes, par exemple, étalé sur des années d’accumulation de plaintes
cours d’étudiants contre leurs professeurs pour d’une attitude désobligeante ou d’une décision pour ce qu’elle appelle « les cas à problème » :
abus de pouvoir dans leurs cours. Pourtant, les arbitraire, ne vont jamais jusqu’à porter plainte « Ce sont souvent les mêmes noms qui revien-
plaintes sont monnaie courante, selon Mireille formellement contre le professeur. Selon elle, nent dans chaque faculté […] On conseille aux
Julien Chéron 3e année
Gervais, directrice du Centre de recours étudiant les étudiants ont souvent peur du professeur étudiants de porter plainte quand même, on
«  Oui, je l’ai utilisé l’année dernière pour
(CRE) de la Fédération étudiante (FEUO). ou sont découragés d’avance par la lenteur et la leur dit de penser à leurs collègues qui viendront
mes cours […] À cause des évaluations, j’ai dé-
non-transparence du processus. après eux et qui, avec le temps, auront plus de
cidé de ne pas prendre certains cours. »
Des plaintes en l’air Effectivement, ultimement, les étudiants, de poids avec leur plainte si le professeur a déjà un
premier cycle du moins, n’ont presque aucun re- historique. »
Toujours selon Mme  Gervais, des centaines cours à court terme contre un professeur. Aucun Le CRE suggère aussi à l’étudiant des mé-
d’étudiants viennent au CRE chaque année règlement ne protège les droits des étudiants au thodes alternatives pour essayer de se faire en-
pour porter plainte contre un professeur ou premier cycle universitaire. Leurs homologues tendre, comme parler de son problème devant
encore demander conseil aux intervenants sur des deuxième et troisième cycles bénéficient toute la classe ou encore rencontrer directement
les injustices dont ils estiment être victimes en pour leur part du Règlement 110, qu’ils peuvent le professeur.

Évaluation de l’enseignement

ratemyprofessors.com, un outil en vogue Peter Hambali 2e année

Pour le meilleur ou pour le pire « Je vais souvent dessus après avoir choisi
mes cours, oui, pour vérifier mes professeurs,
mais je n’écris pas de commentaires. »
Catherine Cimon professeur pour ses élèves. Ces critères sont comme un professeur d’une très grande qua-
ensuite pondérés pour donner une cote glo- lité; il obtient en effet une cote de 4,7 sur 5.
Il y a quelques années, un outil est apparu sur bale de qualité variant sur une échelle de 0 à À l’opposé, le professeur Cyril Dabydeen, du
la toile pour que les étudiants de tous les mi- 5; 0 signifiant terrible et 5, merveilleux. Département d’anglais, ne serait pas de très
lieux scolaires, du primaire à l’université, éva- De plus, une cote spéciale, un piment rou- bonne réputation auprès de ses élèves, ses
luent les qualités de leurs professeurs. ge, peut être ajoutée si les étudiants estiment 100  critiques s’entendant presque à l’unani-
Ainsi, le site web ratemyprofessors.com re- que le professeur mérite de voir son charme mité pour le classer dans la catégorie médio-
groupe une panoplie d’institutions scolaires souligné. cre avec 2,2 de moyenne générale. Finalement,
nord-américaines et on y retrouve une quan- Certains professeurs ressortent toutefois c’est le professeur de marketing Peter Koppel
tité impressionnante de professeurs ayant plus que leurs collègues lorsqu’on passe en re- qui gagne la palme du nombre d’évaluations
déjà été évalués par des étudiants. vue les quelque 2041 enseignants répertoriés faites par des étudiants, à l’U  d’O du moins.
Sur ce site, on évalue les compétences gé- dans la page de l’U d’O. En effet, il semblerait Avec quelque 225 évaluateurs, Koppel ne fait
nérales d’un enseignant selon plusieurs critè- que Steven Desjardins, du Département de peut-être pas le bonheur de tous les étudiants Stephanie Flaro, 1re année
res : le niveau de difficulté du cours, le niveau mathématiques et de statistique, soit reconnu dans son cours, mais il fait certainement ja- «  Je n’ai vraiment aucune idée de ce que
de clarté des explications et la disponibilité du par la grande majorité de ses 107 évaluateurs ser. c’est! »

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le 4 octobre 2010 Actualités
Conférence Entrevue

L’altermondialisme est en ville Vision pédagogique d’un chimiste


organicien
En plus d’être un chercheur de renommée internationale, Dr Louis Barriault est un professeur
qui tient à offrir une formation de qualité à ses étudiants. Fortunat Nadima s’est
entretenu avec ce bon vivant, aussi passionné par la réactivité d’infimes particules chimiques
que par la beauté des fonds marins.
La Rotonde : Vous êtes l’un des
professeurs qui semblent beau-
coup tenir compte du niveau
de concentration des étudiants
Photo de Caroline Bouchard pendant un cours magistral.
Riccardo Petrella est un défenseur du droit à l’eau pour tous. Pensez-vous que l’administra-
tion de l’U  d’O devrait sérieu-
Catherine Cimon clin d’œil à la célèbre phrase de Des- sement penser à réduire la du-
cartes. Bref, il semble, selon le célè- rée des cours?
Jeudi dernier, l’altermondialiste bre altermondialiste, que la raison Louis Barriault  : Non, parce
italien Riccardo Petrella est venu première de l’existence humaine ne que je pense que ce n’est pas à l’Uni-
donner une conférence à l’Univer- se définit plus par l’intellect, mais versité de gérer les cours, c’est-à-
sité d’Ottawa sur une invitation de bien par la capacité à produire des dire la façon dont les cours sont
Solidarité Jeunesse, association richesses pour le capital. faits. C’est plutôt aux professeurs,
ayant pour mission l’action volon- je pense. […] Il faut conscientiser
taire des jeunes adultes. Le discours Tout ne doit pas être capitalisé les professeurs [au fait] que, selon
du militant pour le droit à l’eau pour moi, 1 h 20 intensive, ça devient dif-
Photo de Mark Colletti
tous et contre la marchandisation de Riccardo Petrella a continué à ficile pour les étudiants. […] Surtout
celle-ci s’inscrivait dans le cadre de questionner les bases du capitalisme dans les classes assez grosses, si tu
la campagne « L’eau pour tous, une contemporain en posant que l’eau donnes une heure de cours, il reste [en personne] une fois par mois. Il pareil  : plus de la moitié dépend
question de justice ». n’est pas un bien qu’on peut vendre, quand même 20 à 25  minutes à la n’y a pas le contact avec celui qui est de l’étudiant. Si un professeur peut
Se déroulant à l’église Sacré- exporter et importer au même titre période qui peuvent être utilisées le spécialiste dans le domaine. causer l’échec d’un étudiant, c’est un
Cœur, la conférence a notamment que des produits usinés ou manu- pour répondre aux questions des professeur malhonnête. D’un autre
été introduite par le prêtre de la facturés  : «  La Commission euro- étudiants. Parce que des fois, il y a LR  : À votre avis, qu’est-ce côté, un professeur peut faciliter la
congrégation, qui en a profité pour péenne est devenue un bandit mau- des étudiants qui sont gênés de po- qui fait un bon professeur? réussite des étudiants s’il arrive à
remercier au passage l’Université vais; son porte-parole a déclaré que ser des questions en classe, alors s’il LB  : Un bon professeur, c’est démystifier le sujet. Mais à la base,
d’Ottawa pour sa politique d’inter- l’eau était une commodité, une mar- reste du temps à la fin, c’est facile quelqu’un qui est passionné par ce nous sommes des chercheurs, pas
diction de la vente d’eau embou- chandise comme n’importe qu’elle de se voir et de jaser. Et comme ça, qu’il fait, qui est capable de rendre des pédagogues, du moins à la Fa-
teillée sur le campus. autre chose. » Il a de plus fait un pa- vous avez un meilleur contact avec la matière intéressante et vivante et culté des sciences. […] Je crois que
rallèle avec la culture indigène, qui, les étudiants. aussi de « challenger » les étudiants. tous les professeurs sont honnêtes.
Le capitalisme, selon lui, énonce avec justesse que La majorité des étudiants veulent En tout cas, ils font tous leur possi-
un mauvais bandit l’eau ne nous appartient pas, mais LR : Pensez-vous que l’ensei- être « challengés », et pas avoir un ble. Mais les étudiants ont le moyen
que nous appartenons à l’eau; bref, gnement magistral conservera A+ facile. de rechercher de l’information sup-
Riccardo Petrella, décrit précé- que l’humain ne peut être au-dessus toujours son importance mal- plémentaire de leur côté, ce qui
demment par Sylvie Paquerot, pro- de la nature. gré l’expansion des program- LR : À quel point diriez-vous n’était pas possible il y a dix ans.
fesseure adjointe à l’École d’études Puis, M.  Petrella a fortement mes de formation à distance? qu’un professeur est responsa-
politiques, comme un « bon grand- critiqué l’un des postulats du capi- LB  : Oui, parce que le contact ble de la réussite ou de l’échec LR : Quel est le but ultime de
père, mais un cœur d’anarchiste  », talisme, qui énonce que «  tout ce humain, c’est ça qui est primordial. de ses élèves? Quel pourcen- votre recherche?
a commencé sa présentation sur un qu’il est techniquement possible de Dans la formation à distance, l’étu- tage accorderiez-vous à l’in- LB  : Ma recherche est vraiment
ton humoristique, blaguant sur les faire, tu dois le faire ». Selon lui, il diant doit lire un livre ou un chapi- fluence de l’enseignant? fondamentale. Il ne s’agit pas de
campagnes publicitaires des com- est absurde de faire fonctionner une tre de livre, puis il doit répondre à LB  : [Rires] Ça, c’est une bonne choses qu’on pourrait appliquer
pagnies telles que Danone et Nestlé, société sur un thème aussi peu éthi- des questions. Il rencontre le pro- question! Pour être juste, je dirais directement dans la vie de tous les
qui misent sur le sentiment de bien- que : « Est-ce que c’est parce qu’on fesseur peut-être au téléphone ou 50-50, mais en réalité, ce n’est pas jours. L’aspect pratique consiste à
être et de plaisir du consommateur peut dessaler l’eau qu’on doit le fai- trouver des problèmes à résoudre.
pour vendre leurs produits  : «  Les re? Est-ce que c’est parce qu’on peut […] Je veux concevoir des projets
compagnies disent que la vie est couper tous les arbres d’une forêt de recherche qui forment les étu-
belle avec leurs produits, n’y croyez qu’on doit le faire? » diants. Je forme une main-d’œuvre
pas! Elles mentent comme un Ita- Il a aussi poussé la réflexion de scientifique qui pourra plus tard ré-
lien qui vous dit qu’il dit la vérité! » l’auditoire jusqu’à la question de soudre des problèmes pratiques. De
la sécurité et la survie d’un indi- voir des étudiants que j’ai formés
Après avoir brisé la glace et vidu dans notre société  : «  Chacun qui travaillent maintenant dans des
échauffé la salle, M. Petrella a abor- doit se battre pour assurer son pro- compagnies pharmaceutiques et qui
dé la problématique de la respon- pre jardin de sécurité, son pouvoir développent de nouveaux produits,
sabilité sociale de nos jours. Ainsi, d’achat […]. On pense maintenant voilà ma contribution.
il a habilement amené son public pour pouvoir acheter sa sécurité.  »
à se questionner sur la façon dont En somme, selon lui, l’individu en LR  : Entre un prix Nobel
l’humanité perçoit la responsabi- société a maintenant l’obligation de chimie et l’opportunité de
lité personnelle de chaque individu d’être fort pour conquérir ses droits plonger en cage près des énor-
envers la vie, l’environnement, la d’achat, pour acquérir les sacre- mes requins blancs d’Austra-
terre. Selon lui, la responsabilité de ments de la sécurité; pour demeurer lie, que choisiriez-vous?
l’humain est maintenant en grande un humain profitable, il doit être LB  : [Rires] Plonger en cage!
partie définie par le capitalisme so- compétitif. Sans hésitation! C’est ça qui donne
cial et économique, soit le pouvoir Ainsi, Riccardo Petrella a visible- le boost d’adrénaline et te donne le
d’achat. De fait, M.  Petrella a no- ment réussi à captiver son public du sentiment d’être petit. À côté de ces
tamment résumé sa théorie de l’hu- début à la fin de par ses idéaux al- bêtes-là, tu te rends compte à quel
Photo de Mark Colletti
main contemporain et son apport termondialistes fermes et sa passion point l’être humain est petit.
Le professeur Louis Barriault en entrevue.
en tant qu’entité unique de cette pour le respect de l’humain et de la
façon : « J’achète, donc je suis », en vie en général.

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Actualités le 4 octobre 2010

CRISEF
Lancement réussi pour le nouveau Collectif de recherche
Le « Dialogue autour de Sade » a piqué la curiosité de quelques néophytes, mais surtout attiré des initiés.

Photo de Anne Danford Dussault


Daniel Castillo Durante (à gauche) et Julie Paquette (à droite) ont eu une discussion mouvementée sur un sujet qui les passionne.

Catherine Cimon sistance n’a semblé perdue dans les méandres tes sur Sade : « Il tenait à sa liberté de bandé », Mission accomplie pour le CRISEF, car en
obscures des œuvres sadiennes. insistait-il en parlant des maints séjours en pri- aucun temps l’argumentation ne fut offensan-
Ainsi, Mme  Paquette, a offert une perfor- son de l’écrivain pour avoir écrit, et continué te envers l’un ou l’autre des participants, qui
Mardi dernier avait lieu au pavillon Desma- mance à la hauteur des attentes d’un public d’écrire, des œuvres à caractère licencieux. étaient sur une plate-forme de partage d’idées,
rais la première conférence organisée par le où les néophytes ne formaient visiblement D’autre part, M.  Castillo Durante a su ex- complémentaires sur plusieurs aspects, et le
Collectif de recherche et d’interrogation sur qu’une minorité; la plupart des personnes poser le sadisme, franchement et sans gêne, discours était mené de façon égalitaire.
les enjeux fondamentaux (CRISEF). présentes, stylo et cahier en main, prenant at- à un auditoire captivé malgré la haute teneur Finalement, pendant la période de questions,
Certes, la salle n’était pas comparable à un tentivement des notes. intellectuelle de son discours, un aspect que Mme Paquette et M. Castillo Durante ont béné-
auditorium, mais l’événement s’est avéré un Par ailleurs, si l’étudiante en avait long Julie Paquette avait peu abordé dans son pro- ficié de plusieurs interventions pertinentes qui
succès, puisque au début de la conférence, le à dire sur le sujet, elle a su rester concise et pre exposé. leur ont permis d’élaborer et de préciser encore
local était rempli, occupé par plus de 33 per- respecter des délais raisonnables, ce qui a eu mieux quelques points restés en suspens durant
sonnes. pour effet de garder un public aux esprits bien D’égale à égal les présentations, ou encore d’ouvrir des portes
échauffés pour le prochain intervenant  : le sur d’autres avenues.
Une jeune femme allumée professeur titulaire Daniel Castillo Durante. Lorsqu’est venu le temps pour les deux invi-
tés de s’affronter dans une joute intellectuelle Quelques accros
Le « Dialogue autour de Sade » a ainsi dé- L’aisance de l’expérience neutre, l’étudiante n’a en aucun moment été
buté avec la présentation de Julie Paquette, intimidée par les arguments du professeur, qui En somme, même si le lancement du CRISEF
étudiante à la maîtrise en pensée politique, Récemment nommé membre de la Société remettait en doute, entre autres, l’importance s’est très bien déroulé, il est certain que quel-
devant un public visiblement intéressé par le royale du Canada, le professeur de littérature qu’elle portait à la vie de l’auteur pour analyser ques points seront à revoir : le temps trop court
sujet. Daniel Castillo Durante a quant à lui offert son œuvre, et défendait avec force son point de imparti à la période de confrontation des idées
Bien que la jeune femme ait utilisé un ton une présentation dynamique aux étudiants vue. et l’accessibilité du thème choisi, en plus de la
quelque peu didactique et assez convention- présents à l’événement. L’échange entre le professeur et l’étudiante vulgarisation des sujets traités pour l’étudiant
nel pour sa présentation, le contenu était sou- De fait, M. Castillo Durante a su à plusieurs a donc été à plusieurs égards très intéressant moyen. Aussi, plusieurs étudiants n’avaient pas
tenu et dénotait une connaissance approfon- reprises détendre l’atmosphère, souvent alour- puisque le cerveau des deux passionnés de Sade été informés du fait qu’une lecture obligatoire
die du sujet. D’autre part, l’analyse qu’elle a die par le contenu sadien poussé présenté par les semblait faire des flamèches tant il semblait de documents était de mise avant la tenue des
faite était structurée et en aucun moment l’as- deux intervenants, par des réparties flamboyan- près du point d’ébullition. conférences.

COMITE DES
CAMPAGNES
LE 16 OCTOBRE 2010
MARION AUD

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le 4 octobre 2010 Actualités
Consultation étudiante

L’Université d’Ottawa s’ouvre sur le monde


Isabelle Larose névolat, des stages internationaux, d’études. Actuellement, 68 cours of-
de l’appui aux initiatives locales et ferts à l’U  d’O prennent en compte
Arrimer études universitaires et en- de l’apprentissage par l’engagement ce type d’apprentissage. Ainsi, les
gagement communautaire : voilà le communautaire. professeurs de n’importe quelle fa-
défi que l’U  d’O souhaite relever à Sans dédoubler les services déjà culté peuvent inscrire leur cours au
travers le nouveau centre Au service offerts à l’Université, le centre Au Service d’apprentissage expérientiel
du monde. Décrit comme un véri- service du monde souhaite mettre (SAE) et permettre à leurs étudiants
table carrefour pour l’engagement en commun certaines ressources. de remplacer un travail par 30 heu-
communautaire sur le campus, au «  On veut rapatrier et bonifier cer- res de bénévolat.
pays et ailleurs dans le monde, ce tains programmes offerts par les Barbara Alves, coordonnatrice
nouveau service est actuellement en facultés pour que tous les étudiants, du SAE, parle d’une croissance im-
pleine définition. Une consultation peu importe leur champ d’études, pressionnante du Service depuis
auprès de la communauté univer- puissent avoir des occasions de l’an dernier  : «  L’automne passé,
sitaire se tient notamment jusqu’au s’impliquer dans la communauté », environ 800  étudiants avaient par-
5  octobre afin d’orienter le service explique Mme Dumulon. ticipé à des placements pour faire
selon la vision des étudiants. du bénévolat, alors que cette année,
«  L’objectif du centre est de for- Apprendre près de 1600 étudiants se sont mon-
mer des citoyens du monde et de dans la communauté trés intéressés à l’engagement com-
permettre aux gens de l’Université munautaire. » De plus, le SAE offre
de remettre à la communauté  », Pour l’instant, l’apprentissage des attestations de bénévolat qui
Photo libre de droit
explique Andrée Dumulon, direc- expérientiel est le principal service reconnaissent les services rendus
trice des communications. Bien que offert par le centre Au service du à la communauté. Dans un avenir Le nouveau centre Au service du monde veut faire de l’U d’O un « établissement à
visage humain ».
la vision d’Au service du monde ne monde. Ce type d’apprentissage rapproché, le SAE souhaite s’ouvrir
soit pas encore définitive, le centre permet à un étudiant de s’enga- à l’international et proposer des durant la période de vacances des Interrogée sur l’éventualité de cette
souhaite offrir à la communauté ger dans sa communauté à travers stages aux étudiants en partenariat volontaires. nouvelle obligation, Andrée Dumu-
universitaire des expériences de bé- du bénévolat lié à son programme avec les facultés et le Bureau inter- lon se fait claire : « Ça dépend de ce
national. Consultation que les étudiants vont nous dire  »,
répond-elle en rappelant l’impor-
Congé solidaire Depuis le 28  septembre, une tance de la consultation. L’Univer-
pour le personnel grande consultation est en cours sité préférant d’abord entendre l’avis
pour tâter le pouls des étudiants. des étudiants et agir en conséquence
À travers le centre Au service du En plus de deux groupes de discus- par la suite, aucune échéance précise
monde, l’U  d’O s’est également as- sion tenus au Centre universitaire, n’est fixée quant à l’ajout de nouvel-
sociée au groupe Uniterra, qui pro- un forum virtuel a été créé afin de les composantes au centre.
pose le programme de coopération sonder leurs opinions. Les étudiants Au service du monde est une des
internationale «  Congé solidaire  ». ont été invités à répondre à quatre initiatives mises de l’avant dans le
Chaque année, l’Université pourra questions, dont l’une se lisait comme plan Vision 2020. L’un des objectifs
envoyer jusqu’à quatre membres suit : « Devrait-on exiger que tous les énoncés dans ce plan est de faire de
du personnel souhaitant agir béné- étudiants et toutes les étudiantes de l’U d’O un « établissement à visage
volement dans des pays en dévelop- l’Université d’Ottawa fassent des ac- humain  » ancré dans son milieu et
pement. Ces séjours se dérouleront tivités de service communautaire? » ouvert sur le monde.

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Actualités le 4 octobre 2010

Main pleine Revue de presse universitaire


Environnementaliste facultatif Catherine Cimon l’affirme, sans qu’aucune ressource ne lui soit
proposée pour l’aider, sans que personne ne
est la vie, et non une composante à part du
système économique qui ne doit être prise en
puisse la prendre sous son aile pour lui dire ce compte que de manière satellite.
qui se passe dorénavant : « Les vêtements que Finalement, Suzuki a précisé qu’une des
Catherine Cimon, je portais, c’est tout ce que j’ai. On a besoin raisons qui, selon lui, faisait des humains ac-
Chef de pupitre Actualités, de pièces d’identité, d’argent, de vêtements de tuels des êtres aussi détachés de la nature, est
actualites@larotonde.ca rechange. Non, ils [n’ont laissé] personne re- que la plupart d’entre eux vivent maintenant
tourner en haut. » dans des villes et que, de ce fait, ils ne se re-
À la suite de l’excellente conférence que Ric- Outre Khadija, environ 1700 personnes ont trouvent plus en contact direct avec elle; ils
cardo Petrella a donnée jeudi dernier sur le thè- été évacuées. Une dizaine de personnes ont dû s’en sont détachés.
me de l’eau et de l’altermondialisme, je me suis être traitées après avoir été incommodées par
interrogée sur mes habitudes de consommation la chaleur, et au moins 14 ont été hospitali- Une campagne anti-frais de scolarité
et jusqu’à quel point je me considérais comme sées, dont deux enfants et un bébé d’un mois. à l’Université Concordia
une « pro-environnement ». The Link
Oui, j’adhère à ce qu’avance Petrella par rap-
port à l’eau et à la société capitaliste qui est, selon Que dirait David Suzuki Adrien Severyns, vice-président à l’ex-
lui, quelque chose que l’on peut contourner, qui dans son dernier discours? terne du syndicat étudiant du premier cycle
n’est pas inévitable ou inhérente à la modernité. The Gateway de l’Université Concordia, de concert avec
Mais est-ce que j’agis vraiment en conséquence l’association des étudiants de deuxième et
et change mes habitudes de vie pour autant? Une étudiante à la rue L’environnementaliste émérite David Suzu- troisième cycles et Free Education Montreal,
Où n’est-ce finalement qu’un discours de plus à la suite d’un incendie ki croit que la façon dont la société actuelle encourageait les étudiants à ne payer que 1 $
auquel je m’identifie spontanément et de façon The Eyeopener voit le monde mène celle-ci irrémédiablement de leur facture avant la date limite du 30 sep-
éphémère le temps d’une conférence? vers un avenir non viable. tembre afin de lancer le message à la rectrice
À mon grand regret, c’est la deuxième option Quand elle a entendu l’alarme sonner, le En effet, David Suziki, de passage à l’Uni- de l’établissement, Judith Woodsworth, de ne
qui s’applique à moi, et probablement à beau- 24  septembre dernier, dans la tour d’appar- versité de l’Alberta, a donné une conférence pas augmenter les frais de scolarité.
coup d’autres. tements du centre-ville de Toronto où elle devant un auditoire de plus de 700 personnes Effectivement, le groupe Free Education
Pourquoi me faut-il absolument cette nouvel- habite, Khadija Boulaftali, étudiante à l’Uni- sur les humains et leur non-compréhension Montreal croit que l’éducation n’est pas un
le paire de souliers de chez Aldo, le nouvel iPad versité Ryerson, n’a pas tout de suite compris de la manière dont leurs actes se répercutent privilège, mais bien un droit, et que c’est
dernier cri de Mac, un café de chez Tim Horton’s que ce n’était pas une fausse alerte comme à de façon définitive sur la nature. pour cette raison qu’on doit sensibiliser les
le matin et un autre de chez Starbucks pour l’habitude. Le scientifique de renom a donc fait valoir étudiants québécois aux conséquences du
l’étude le soir? Toutes ces petites choses de la vie Lorsqu’elle a regardé de son balcon pour au public sa théorie selon laquelle la société dégel des frais de scolarité entré en vigueur
quotidienne font en sorte que je me conforme à voir ce qui ce passait, elle a constaté que les actuelle vit dans l’illusion que l’économie va en février dernier après 14 années de stabi-
la société de consommation capitaliste si forte- flammes étaient bien réelles et qu’elle devait continuer de grandir et de prendre de l’expan- lité.
ment décriée de nos jours par les progressistes impérativement sortir de l’immeuble. sion pour toujours. Il a entre autres poursuivi De plus, le groupe a fait circuler une péti-
environnementalistes de tous les milieux. Khadija se retrouve donc temporairement à en critiquant la façon dont les économistes tion demandant à l’Université de rembourser
D’un autre côté, je me félicite lorsque j’écour- la rue sans savoir quand il lui sera possible de perçoivent l’environnement. Selon lui, on ne les étudiants internationaux, qui ont subi des
te ma douche, que je ferme le robinet quand je récupérer ses effets personnels. L’étudiante se peut voir l’environnement comme une exter- hausses non annoncées de leurs frais de scola-
me brosse les dents et que je prends l’autobus retrouve d’un coup désorientée et, comme elle nalité puisqu’elle fait partie de la vie, qu’elle rité atteignant parfois 50 %.
à la place d’acheter une voiture (d’accord, il y
a aussi le facteur «  portefeuille  » qui entre en
jeu…). Mais, je ne crois pas que ce soit si mal de
Il était une fois…
célébrer ses petites victoires; tant que je reste
consciente que ces dernières n’égaleront jamais À pareille date, il n’y a de cela pas si
les sacrifices que je ne suis pas prête à faire pour longtemps, La Rotonde rapportait :
répondre aux impératifs des environnementa-
listes et altermondialistes. Le 4 octobre 1966 : La Rotonde rappor-

L
En ce sens, un exemple frappant de notre ca- tait que de fortes pressions avaient été faites à

es Publications La Rotonde inc.


ractère réfractaire au changement est la réaction la cafétéria de l’U d’O pour que cette dernière
négative de beaucoup d’entre nous à la nouvelle hausse la qualité de la nourriture servie. L’ar-
politique que l’U d’O a mise en place cet autom- ticle insistait sur le mécontentement croissant

convient tous les étudiants à une


ne qui bannit définitivement les bouteilles d’eau des étudiants par rapport aux repas servis et
du campus. Pourtant, on s’accordera pour dire citait entre autres un étudiant insatisfait : « Si
que c’est bien une politique qui vient directe- au moins la qualité de leur gibelotte était pro-

Assemblée générale extraordinaire


ment aider les objectifs environnementaux que portionnelle au prix demandé! »
notre société essaie d’atteindre. Alors, pourquoi Le 16  octobre 1967 : Gérald Tremblay,
tenter de mettre un frein et de discréditer ce pas actuel maire de Montréal, fit un scandale à

le lundi 4 octobre 2010 à 18 h, à


en avant? Parce qu’il n’y a pas eu consultation, la réunion du conseil d’administration de
parce que l’eau est un droit indiscutable, parce l’AGEUO (ancienne FEUO), en s’exprimant
que… fortement contre la hausse du salaire du pré-

l’auditorium des Anciens du Centre


Premièrement, s’il y avait eu consultation, sident du syndicat étudiant, Alphonse Moris-
est-ce que le référendum se serait révélé en fa- sette, à 50 $ par semaine. Tremblay qui occu-
veur d’enlever l’eau embouteillée du campus? pait à l’époque les fonctions de représentant

universitaire.
De plus, à ceux qui, comme le Club conservateur des étudiants de la Faculté de droit, s’écria
(lequel s’était installé devant le pavillon Moris- notamment, dans un élan de colère : « On n’é
set pour distribuer gratuitement des bouteilles pas en pays communiste, icitte! »
d’eau aux étudiants pour contester la nouvelle Le 2  octobre 1984  : Les équipes de
politique), portent haut l’argument que l’eau est La Rotonde et du Fulcrum eurent une bien
un droit et que chaque étudiant devrait être ca- mauvaise surprise en arrivant sur le cam- À l’ordre du jour : présentation, discussion et adoption des Statuts et
pable de s’en procurer où il veut quand il veut, je
réponds : l’eau est considérée comme un droit
pus puisque tous les exemplaires fraîche-
ment imprimés de leur plus récente édi-
règlements de La Rotonde.
universel, mais pourquoi alors la marchandons- tion avaient été dérobés par des individus
nous? ayant trouvé le moyen d’emporter hors des
L’eau n’est pas supposée être une ressource limites de l’Université plus de 6000 copies Les Statuts et règlements sont un document essentiel au bon fonctionnement
que l’on puisse vendre et exploiter à grand pro- du Fulcrum et environ 4000 de La  Ro-
fit. Pourtant, il semble que nous ne soyons pas tonde. des affaires de La Rotonde. Le document, qui a nécessité plus de deux ans de
encore prêts à apporter notre propre gourde que
l’on peut remplir plusieurs fois dans une journée
Le 3 octobre 1995 : « Québécois, vo-
tez!  » C’est le titre d’une annonce parue
travail, est accessible sur le site Internet, larotonde.ca. Les étudiants sont invités
sans faire l’achat de plusieurs bouteilles d’eau
dans un commerce à plus ou moins 2 $ l’unité.
dans La Rotonde pour inciter les étudiants à le lire avant l’AGE et à proposer leurs commentaires, qui seront ensuite soumis
québécois à aller voter le 30 octobre 1995,
C’est évident, il est bien trop compliqué de traî- jour du grand référendum sur l’indépen- à l’Assemblée.
ner ce poids supplémentaire toute la journée dance du Québec. L’annonce incluait la
avec soi et de se déplacer à une fontaine pour marche à suivre et les documents à appor-
faire le plein; autant de facteurs favorisant la dé- ter pour exercer son droit de vote le jour
pression étudiante, l’U d’O devrait avoir honte! venu.

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Arts et culture
le 4 octobre 2010

Catherine Dib
culture@larotonde.ca

Théâtre

Les Justes d’une justesse aride


Marie-Pier Delisle légitime de porter atteinte à la vie à son essence. Le décor témoigne
et Xavier Lemyre de jeunes enfants, dans la possibil- également, de par sa stérilité, de cette
ité où le meurtre de l’agent coercitif intention favorisant l’introspection

L
’année 2010 a débuté avec le puisse être effectif? D’une part, il est du spectateur confronté à une at-
50e  anniversaire de la mort avancé que toute mesure, aussi vio- mosphère dénudée de tout artifice,
d’Albert Camus, écrivain et lente, terrorisante, dommageable imposant un questionnement qui
philosophe français dont les œuvres qu’elle puisse être, est nécessaire se veut universel, hors de tout con-
littéraires conservent incontestable- dans le but d’atteindre un optimum texte historique  : le meurtre peut-il
ment un caractère d’actualité. Le social. Cette opinion n’est toutefois atteindre un statut légitime? Les
Théâtre français du Centre national pas partagée par tous les membres réponses à cette question ne seront
des Arts proposait, du 28  septem- de l’organisation, certains d’entre point découvertes dans le discours,
bre au 2  octobre, Les Justes, pièce eux croyant qu’il existe une limite le décor ou le jeu des acteurs, mais
révolutionnaire de Camus, mise en à la violence et inévitablement à
scène par Stanislas Nordey. Celle-ci
se déroule dans la Russie tsariste de
que celle-ci, si
excessive, incit-
La pièce se déroule dans une l’intérieur de soi,
là où une violente
la fin du xixe siècle, dans un apparte- erait le peuple à certaine lenteur, privilégiant lutte morale éclate
ment occupé par un groupe terror- se révolter et se- entre des valeurs
iste socialiste luttant pour la libéra- rait contre-pro- la profondeur idéologique, antagonistes qui
tion du peuple. ductive. Ainsi, amèneront cha-
En contraste avec Jean-Paul Sar- Camus transfère émotionnelle du questionnement, cun à cette réflex-
tre ou tout auteur de théâtre ab-
surde de l’époque d’après-guerre, tel
l’essentiel de ses
idées dans un
plutôt que l’action. ion sartrienne  :
l’existentialisme
Ionesco ou Beckett, dont les œuvres discours simple tend-il vers un
sont empreintes d’un imaginaire et percutant. certain humanisme?
parfois irréaliste, parfois aventuri- Ce même discours, reproduit par Ainsi, la pièce est déconseillée aux
er, même fantastique, Camus part- les comédiens, revêt cette détermi- enfants et aux jeunes, en général,
age, à travers Les Justes, un théâtre nation fataliste paradoxalement à un puisqu’elle exige un capital intellec-
calme, modeste et réflexif. La pièce débit d’élocution froid et déclama- tuel préalable à sa compréhension,
se déroule dans une certaine len- toire qui permet la compréhension qui pourrait exiger un effort de con-
teur, privilégiant la profondeur des émotions profondément com- centration inutile. Par contre, à des
idéologique, émotionnelle du ques- plexes que l’auteur – et le metteur fins initiatiques ou exploratoires aux
tionnement, plutôt que l’action. en scène, de par l’interprétation qu’il œuvres philosophiques, littéraires et
La pièce est construite sur des en fait – souhaitait véhiculer. Le jeu théâtrales d’Albert Camus, tous sont
fondements moraux questionnant des comédiens démontre une com- invités à découvrir l’homme qui se
la légitimité du meurtre d’un être préhension du texte, une efficacité de cache derrière Les justes, dont la
oppresseur qui gouverne d’une la communication interpersonnelle et représentation au Centre national
Courtoisie du Centre national des Arts
main de fer les classes inférieures professionnelle d’une expression po- des Arts fut une provocation effi-
de la société. Ici, les personnages se Dans un décor stérile et une atmosphère dénudée, la pièce Les Justes invite à sée ou effervescente, adéquatement cace au cadre normatif identitaire
retrouvent en plein dilemme : est-il l’introspection. appliquée à l’évolution de la pièce, de chacun.

Concert

Oratorio 101 Photo libre de droit

Jean-Thomas Tremblay décrit comme «  un amalgame des du chant lyrique, Mme Lacroix et d’anciens, ou de professeurs. Des pé- indique Denis Lawlor, sans cacher
morceaux qui mettent le mieux en M. Lawlor considèrent essentiel de dagogues de renommée internatio- son optimisme par rapport au projet.
Alors que le monde entier a les yeux valeur les voix de haut calibre des saisir toutes les occasions qui leur nale, tels Daniel Taylor, ont contribué Il ajoute que « c’est en éliminant les
rivés sur le Metropolitan Opera de étudiants de l’École de musique de permettent de développer leur art, à la création d’un climat d’appren- préconceptions de la musique lyrique
New York, qui présente ces jours-ci l’U d’O ». qui plus est, dans un cadre offrant tissage misant sur la rigueur vocale inculquées par les dessins animés et
Das Rheingold, de Richard Wagner, la possibilité de travailler avec un et maximisant les opportunités de la culture populaire qu’il sera possible
dans une mise en scène révolution- Des mélomanes passionnés répertoire de si haut calibre. Ils in- performance publique. Au terme de d’apprécier pleinement cet art sous-
naire de Robert Lepage, une vérita- sistent sur le caractère exceptionnel ce projet, les solistes vivent une ex- estimé et méconnu ». L’invitation est
ble vague de fraîcheur prend d’as- Rencontrés par La Rotonde à une de ce concert qui, au lieu d’imposer périence humaine dont les répercus- lancée!
saut l’univers souvent méconnu de dizaine de jours de la présentation aux spectateurs la longue et par- sions se font sentir dans l’unité qui Une soirée à l’oratorio, qui intègre
l’opéra. De leur côté, de jeunes chefs de l’oratorio, Isabelle Lacroix, pré- fois laborieuse écoute du Messie de règne au sein de l’École de musique. des éléments des styles baroque, clas-
d’orchestre tels Yannick Nézet-Sé- sentement étudiante à la maîtrise, Haendel ou du Requiem de Mozart, Jean Desmarais, professeur et pianis- sique et romantique, sera présentée
guin atteignent une notoriété qui et Denis Lawlor, diplômé, se font concentre l’essence de ces œuvres te émérite qui agira comme maître de le vendredi 8 octobre à 19 h 30, à la
leur permet de communiquer effi- loquaces quant à la motivation qui dans un contexte cohérent. cérémonie, ne cache pas son enthou- chapelle du pavillon Tabaret. Riche
cacement leur passion pour certains les pousse à s’engager dans un pro- siasme par rapport aux jeunes prodi- en musique, le concert est accessible
des plus grands airs jamais compo- jet parascolaire exigeant une telle Programme de qualité ges qu’il chapeaute avec fierté. à tous, peu importe la langue mater-
sés, rendant ces derniers accessibles quantité de travail bénévole. Ainsi, nelle. Les billets sont en vente dès
à un public autrement néophyte. à Ottawa, les opportunités d’offrir Les deux porte-étendards de l’évé- Briser les stéréotypes maintenant au coût de 20 $ chez les
Cette révolution s’opère également une performance vocale sous la nement n’ont que de bons mots pour détaillants Compact Music et Leading
à l’U d’O, où sera bientôt présentée forme d’un oratoire sont extrême- l’École de musique de l’U  d’O, dont « J’aimerais que la population étu- Note. Il sera aussi possible de s’en
Une soirée à l’oratorio, que De- ment rares. Désirant tous deux évo- sont issus la presque totalité des huit diante vienne au concert afin de don- procurer à la porte le soir de la repré-
nis Lawlor, instigateur du projet, luer sur le circuit quelque peu limité solistes du concert, à titre d’étudiants, ner une chance à la musique lyrique », sentation.

culture@larotonde.ca www.larotonde.ca • 9
Arts et culture le 4 octobre 2010

Dossier Librairies

Souvent démonisée, la librairie à grande surface se fait de plus en plus populaire, certains
profit de ces compagnies. Depuis les années 1970, le petit commerce du livre reçoit des coups
géants spécialisés – Chapters, Archambault, Renaud-Bray –, incitant plusieurs libraires à
comme tout autre achat quotidien, représente non seulement un choix économique, mais
une logique de mondialisation, où même le livre est assujetti jusqu’à la moelle de sa reliure
portrait d’une compétition que plusieurs craignent déjà perdue.

Librairies indépendantes
Débat amazonien
Bouquiner local Québec  », affirme Caroline Boivin, assis-
tante-gérante de la Librairie.
En plus du lecteur de livres électroniques Kindle, Amazon désire étendre Depuis quelques années, beaucoup de librai- Jean-Philip Guy, gérant, ajoute : « Nous
ries ferment face aux défis auxquels elles sont faisons beaucoup de commandes spéciales,
son empire au Canada en lançant un entrepôt au pays. La question était confrontées. Quels sont ces défis et que reste- et nous sommes toujours en contact avec
t-il du bouquinage à l’ancienne? Après tout, les des fournisseurs francophones, ce qui rend
mitigée et en a poussé plusieurs à réclamer du gouvernement une mesure clients voient divers avantages à acheter les livres notre service beaucoup plus spécialisé. »
en français au niveau local : le degré d’expertise
protectionniste à cet égard par souci de protéger la culture identitaire du et la qualité du service, qui, souvent, ne peuvent Agora
être égalés par les concurrents de plus grande
Canada. Le débat est encore en cours, l’entrepôt n’ayant pas encore été taille. Pour ce faire, un portrait des librairies de Située tout près du campus, la librairie
la région est de mise afin de connaître plus pro- Agora est également une option attrayante,
ouvert. fondément ces réalités qui les côtoient. puisqu’elle est un commerce essentielle-
ment étudiant qui a pour but d’offrir aux
Librairie du Soleil clients les plus bas prix possible.
La cotisation de 9  $ par semestre par
La Librairie du Soleil compte parmi les étudiant contribue au soutien de ce maga-
quelques librairies indépendantes franco- sin. Avant l’arrivée de l’Agora, le prix des
Exemption de taxe provinciale pour encourager le livre
Au Canada, comme dans la majorité des pays, aucune taxe provinciale ne
s’applique à l’achat de livres. Il s’agit d’une loi provinciale et la majorité
des provinces la pratique, de même que d’autres pays. En France par Le marché du livre : se
exemple, la taxe est réduite de 19 % à 5 % du prix.

phones de la région et dessert la clientèle livres, à la librairie universitaire gérée par


recherchant des livres, des ressources pé- la compagnie états-unienne Follet, était
dagogiques ainsi qu’une grande variété de d’environ 15  % supérieur au prix suggéré.
littérature ciblant la population étudiante. La librairie universitaire a donc dû ajuster
L’un des objectifs de la Librairie du So- ses prix par rapport au taux concurrentiel
leil consiste à offrir un éventail de choix de l’Agora, qui est de 7 % inférieur au prix
en matière littéraire francophone, et à per- suggéré.
mettre ainsi l’accès à la littérature dans sa
langue originale. On retrouve, d’une part, Soutien du personnel
des auteurs canadiens et franco-ontariens, universitaire
et, d’autre part, des auteurs étrangers issus
de la francophonie. Certains professeurs sont fiers d’appuyer
De plus, la Librairie du Soleil expédie les librairies indépendantes, et certains
des livres à Toronto afin de répondre à la d’entre eux sont depuis plusieurs années de
demande de la communauté francophone fidèles clients de ces librairies dites alterna-
de la ville reine, maintenant dépourvue de tives. Parfois, l’offre de commande est ini-
librairie française depuis la fermeture de la tiée par les professeurs mêmes, mais la plu-
Librairie Champlain en 2009. part du temps, les librairies doivent se fier
« La Librairie du Soleil, c’est promouvoir au bouche à oreille afin d’informer le corps
la littérature francophone où le français est professoral des alternatives pour leurs com-
minoritaire. C’est important pour nous que mandes de livres. En effet, la compagnie
les gens soient conscients que la littérature Follet détient le monopole de la publicité
francophone n’est pas juste présente au libraire sur campus.

Finalement, il faudrait se demander si le débat se résume à la petite librairie contre la grande


devrait être mise à l’avant... Encore doit-on souligner l’arrivée tapageuse du livre numérique.
étant présentement en transition avec tous ces bouillonnements internes qui le brûlent.
acteurs régissant la question étant imprévisible et sujette à fluctuation. Alors que les petites
concurrentiels, nos choix pèsent plus que jamais dans la balance.

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le 4 octobre 2010 Arts et culture

clamant à la démocratisation du livre et d’autres déplorant la perte des librairies d’antan au


herculéens par la concurrence des hypermarchés – Costco, Wal-Mart et compagnie – et des
mettre la clé sous la porte. Acheter Platon ou bien Molière dans une des ces grandes surfaces,
également un choix politique qui peut avoir des conséquences beaucoup plus graves dans
aux lois commerciales capitalistes. Catherine Dib et Sara Pedroso tracent le

Librairies à grande surface


Un soutien artificiel, mais efficace
Quand le livre se démocratise Les compagnies Archambault et Chapters
donnent quelque peu dans le même ton par leur
Contrairement à la croyance populaire, nous gargantuesque section débordante de bibelots Au Québec, une loi contraint les bibliothèques publiques à se procurer
sommes témoins d’une hausse de vente de et d’objets liés de près ou de loin à la papeterie.
livres depuis les dernières années. Ce fait Il faut souligner que l’apparition de ces produits leurs livres auprès de librairies québécoises. Cette obligation se limite à la
surprenant est dû à l’apparition du bouquin sur le marché est plutôt une manière de s’adap-
chez Costco et compagnie, sans oublier les ter à la demande changeante du public, selon les province et soutient en quelque sorte artificiellement le marché quelque
cyberlibrairies comme Amazon. L’apparition dires de M.  Renaud. Depuis l’apparition d’un
de titres « vedettes » popularisés par les mé- certain internet, la clientèle se fait beaucoup plus peu restreint des libraires québécois en lui assurant un revenu. Il y a
dias accessibles à tous, tels Twilight ou encore volatile, ayant pris conscience du large éventail
Millenium, attire les lecteurs vers cet objet de livres existants de par le monde. «  Les de- plusieurs années, le débat faisait rage en Ontario pour doter la province
mystifié que le public relègue trop souvent au mandes sont plus disparates, il faut donc plus
champ pour «  intellos  ». Ainsi, la croissance de diversité », précise le directeur commercial. d’une loi semblable, mais sans que les discussions n’aboutissent à une
est aussi attribuable à ces best-sellers.
Bien que blâmée pour la détresse de la pe- La petite librairie trépassée? quelconque règlementation en la matière.
tite librairie, la vente de livres dans les hyper-
marchés possède ses avantages : « C’est quel- Indigo, avec 246  magasins au Canada, en-
que peu une conception simpliste de la réalité vahit le marché sous de multiples noms, ayant
La loi Lang en France
Une loi française, nommée «  loi Lang  », instaure un prix unique du

démarquer pour survivre livre dans toutes les librairies, limitant la concurrence entre celles-ci
et protégeant le petit libraire. Le vendeur peut toutefois proposer une
réduction du prix allant jusqu’à 5 %. Cette loi n’est pas prise en compte
pour le livre en solde ou usagé. Au Canada, bien des gens du milieu du
livre réclament une telle loi.
que d’analyser le phénomène de ces ventes par exemple acquis Chapters en 2001, leur plus
réalisées dans le Wal-Mart comme désavan- gros concurrent à l’époque. Cette situation n’est
tageant la petite compagnie, commente Blaise nullement rare, bonne majorité des petites li-
Renaud, directeur commercial de Renaud- brairies ayant été englouties ou ayant battu en
Bray. Les habitudes de consommation de ce retraite. Plus précisément, c’est souvent une
côté-ci de l’océan divergent grandement et les question d’adaptation, comme mentionné pré-
gens achetant à ces endroits ne le feraient pas cédemment, ou le petit libraire a une certaine
nécessairement dans une librairie. » difficulté à gérer ses finances et son commerce
devient impossible à rentabiliser sans une cer-
Adaptation à un public en mutation taine stratégie de marketing.
Ainsi, bien des libraires se retrouvent sur le
On pointe généralement du doigt ces librai- carreau, ayant fidélisé une clientèle quelque peu
ries, sous toutes leurs formes, qui détiennent limitée qui se compose souvent d’amis du pro-
de plus en plus des sections dites «  hors su- priétaire. M.  Renaud connaît le phénomène  :
jet  ». Toutefois, précise M.  Renaud, ce phé- « Ce sont en général des libraires ayant acquis de
nomène permet d’approcher la librairie sous l’expérience sur le terrain et ouvert leur marché
un autre angle  : «  Les librairies deviennent pour la passion de la littérature. Ainsi, une fois
accessibles. En tant que chaîne, [Renaud- qu’ils quittent leur commerce, leur expérience
Bray] ne vend pas exclusivement des livres. part avec eux. La place ne peut pas s’autogérer
Plus de 30 % de nos ventes sont issues d’élé- et il faut trouver un acheteur. » On peut considé-
ments accessoires. » C’est un concept qui a été rer que quoique certaines boutiques céderont le
introduit durant les années 1980 et il y a eu pas, d’autres s’adapteront à la demande, à l’ins-
croissance dans le secteur depuis. tar de la Librairie du Soleil.

compagnie… ou si ce serait plutôt la question de la popularisation du livre en tant que tel qui
Bref, bien des éléments demeurent dans l’ombre, le portrait clair-obscur du marché du livre
« Seul le temps nous le dira » : c’est tout ce qui peut être lancé pour l’instant, la réaction des
librairies indépendantes ferment petit à petit, et que les grandes surfaces offrent des prix

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Arts et culture le 4 octobre 2010

Séminaire
Cure de désabrutissement avec Chuck D
Philippe Pépin nion sur quelques points qui, selon se doit, toujours selon l’invité, de ne
lui, sont primordiaux à prendre en pas reculer devant le discours de la
Les nostalgiques de la vieille scène compte pour tout étudiant qui se désinformation.
rap américaine ont pu se régaler, le respecte. Voici un bref résumé de « Death to those weapons of mass
28 septembre dernier, lorsque le co- ses réparties stylisées se prêtant au distraction  » («  mort aux armes de
fondateur du groupe Public Enemy, registre du rap, mais s’appliquant distraction massive  »). Marié à une
Chuck  D (Carlton Douglas Riden- au monde universitaire. enseignante, Chuck  D entend beau-
hour) est venu à l’U d’O présenter «  Whenever I come to Canada coup parler des nouveaux phéno-
un séminaire sur le thème « Le rap, I feel like I need an IQ rehab  » mènes que sont le Smartphone et le
la race et la réalité ». Ce personnage («  chaque fois que je viens au Ca- Blackberry. Par cette déclaration, il a
haut en couleurs a rappelé l’impor- nada, c’est comme si j’avais besoin dit se référer à ces gadgets permettant
tance du discours engagé dans la d’une cure de désabrutissement »). à l’étudiant moderne de consulter ses
musique, et a prononcé une allocu- Avec ces paroles, l’invité comparait courriels ou l’état de son réseau social
tion appréciable de portée générale ainsi le système d’éducation, de en ligne en tout lieu et en tout temps
visant principalement à inciter les santé et autres entre le Canada et les et ce, au détriment de sa réussite
jeunes à préserver un œil critique États-Unis. Chuck D a soutenu que scolaire. Chuck a illustré la situation
sur la société, et surtout à soutenir le Canada a développé un très bon comme suit  : «  Imaginez que vous
leurs opinions face à l’adversité. système, mais qu’il ne faut jamais achetez une voiture à 10 000 $ et que
Awad Ebrahim, professeur très baisser les bras, car la médiocrité vous vous faites avoir, vous seriez
funk de l’U d’O, a présenté l’invité n’est jamais très loin. fâchés! Pour en revenir à votre édu-
de marque, Chuck D, non sans lan- « Pimp yo mind, avoid dumbas- cation, allez-vous laisser ces gadgets
cer quelques lignes sur son amour sification  » («  mise sur ton intel- vous empêcher d’en avoir pour votre
pour cette variété de musique : « Le ligence, évite l’abrutissement  »). argent? Je ne pense pas! »
hip-hop, c’est ce qu’on est; le rap, Le discours mal informé, souvent Bref, le rap peut encore apporter
c’est ce qu’on fait!  » Il a expliqué clamé tout haut, ne doit jamais im- quelques solutions et un message
qu’il existe un « hip-hop béton, cri- poser le silence à l’opinion de l’étu- social pertinent. Il faut simplement
tique du hip-hop populaire », c’est- diant, a expliqué Chuck D. Hors savoir l’utiliser à bon escient, tel que
à-dire du « rap contre la stupidité » campus, beaucoup de gens ne sont mentionné par Chuck D, qui a remis
et a conclu en envoyant une petite malheureusement pas conscienti- en question les messages envoyés par
critique du système de santé améri- sés, selon lui, et la pire attitude à Dr. Dre et quelques-uns de ses disci-
Photo de Mark Colletti cain. prendre à cet égard serait l’indiffé- ples. Il faut savoir brasser les idées,
Chuck  D a enfin fait son appari- rence. Les études coûtent cher, et faire entendre sa voix, et ne jamais
Chuck D, de passage à l’U d’O, a invité les étudiants à soutenir leurs opinions face à tion, lançant à la fois vers, messages gaspiller ce capital intellectuel se- baisser les bras devant la fermeture
l’adversité.
et critiques, et a illustré son opi- rait un vrai gâchis; le bon étudiant d’esprit.

Université d’Ottawa Conférence

Equality or Barbarism?
Ed Broadbent
Le jeudi 14 octobre à 20 h
Auditorium des anciens
Centre universitaire Jock-Turcot
85, rue Université

RSVP en ligne à
www.recteur.uOttawa.ca
Le nombre de places est limité.

Renseignements : 613-562-5111
Conférence en anglais

Conférence en études canadiennes Charles R. Bronfman

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Mots à maux Technologie

Les librairies se cachent


La fin de l’ère du livre imprimé?
Vanessa Dion-Lirette afin d’éviter le piratage de livres, qui pourrait drait se procurer trois bouquins : Alice au pays
pour mourir Ces dernières années, avec l’essor du livre numé-
nuire aux droits d’auteur? Qui contrôlera les
contenus? Y a-t-il un danger de censure? Pour
des merveilles, de Lewis Carroll, The Lost Sym-
bol, de Dan Brown, et La République, de Platon.
rique qui permet de traîner avec soi des milliers cette dernière question, Jean Yelle fait référence Au total, l’acheteur déboursera presque le tri-
d’œuvres littéraires, on sent monter un vent d’in- au géant Apple, qui ne voulait pas offrir certai- ple pour l’acquisition des versions papier (soit
Catherine Dib quiétude qui entraîne de nombreux questionne- nes œuvres qu’il jugeait trop érotiques. En effet, 31,63 $, contre 10,98 $ pour les versions électro-
Chef de pupitre Arts et culture ments dans le domaine de la chaîne du livre, tout la firme de Steve Jobs interdit les applications niques). La raison de cet écart considérable est
culture@larotonde.ca en piquant la curiosité des lecteurs. pouvant être considérées comme douteuses, que plusieurs œuvres sont offertes gratuitement
donnant du fil à retordre pour la visibilité de cer- sur le web, car chez nos voisins du sud, tous les
Étudiants plein d’idéalisme que nous sommes, Nouvelles technologies, taines œuvres, telles que des BD franco-belges livres parus avant 1923 sont libres de droits tan-
nous nous disons prêts à participer au «  vrai nouveaux problèmes où les femmes un tantinet dévêtues sont mon- dis qu’au Canada, c’est 50 ans après la mort de
monde », où nous souhaitons esquisser l’utopie naie courante. l’auteur qu’ils le deviennent.
égalitaire de notre pinceau proto-académique. La Rotonde s’est entretenue avec Jean Yelle, Par contre, la différence de prix pour les livres
Nous achetons notre café équitable et nos directeur des opérations aux imprimeries Gau- Une solution plus écolo ou économe? plus récents est étonnamment faible. D’après
produits fabriqués par les artisans locaux, un vin, qui suit le dossier du livre numérique depuis M. Yelle, cette mince différence serait attribua-
sourire de citoyen du monde aux lèvres. Tout des mois. L’opinion de ce dernier quant à l’ave- De nombreux étudiants seraient tentés d’aller ble aux coûts exorbitants que nécessitent la créa-
du moins, voilà comment nous appréhendons nir du livre papier reste très optimiste puisque, vers le numérique pour la sauvegarde du papier. tion et l’entretien des sites qui vendent ces livres
plus que souvent la bulle universitaire. Cepen- d’après lui, sa disparition est très peu probable. Il Une question se pose : peut-on vraiment dire que virtuels.
dant, ne vous emballez pas, mes canards, la ré- admet tout de même qu’avec les dernières avan- les nouvelles technologies sont plus écologiques?
alité percute avec ses sourdes fourberies et sa cées, il semble y avoir de nombreuses incertitu- Pas d’après M.  Yelle, qui admet quand même, Un objet sacré pour le lecteur
grande faucheuse du capitalisme, contrastant des. Sera-t-il difficile d’instaurer des politiques avec un brin d’humour, que « l’industrie du pa-
avec nos doux espoirs ouatés. Adieu, rêve marx- pier a mauvaise Toutes les personnes interviewées s’entendent
iste de Câlinours; bonjour, le dilemme. Le prix presse sur un point : l’attachement émotionnel des lec-
des produits se réclamant avantageux pour la p r é - teurs à leurs bouquins. Jean Yelle estime qu’« un
Terre et bénéfiques pour la société ne le sont sente- livre, c’est un objet multisensoriel. Il a une odeur,
pas nécessairement pour notre budget serré ment  ». une texture, un début, une fin… » Pour lui, le li-
d’étudiants éternellement déchirés entre la lé- Il se dé- vre numérique ne pourra jamais remplacer cela.
gèreté de la conscience et celle du portefeuille. fend en Le point de vue des étudiants corrobore cette
Acheter philanthropiquement ou pragma- mention- déclaration. Myriam Benzakour, étudiante en
tiquement? Dossier ayant été approfondi cette nant avec fierté études des conflits et droits humains à l’U d’O,
semaine, la librairie se trouve au cœur du que tous les insiste sur le fait que « certaines personnes ont
dilemme pour chacun de nous. Le livre, peu livres de Gauvin besoin de voir sur papier ce qui se passe, surtout
importe l’endroit et le montant de notre achat, sont imprimés sur du pa- si elles font de la lecture active ». Daniel Spence,
garde le même contenu et, souvent, le même pier 100  % recyclé certifié qui étudie dans le même programme, avoue
contenant. Ainsi, on peut trouver la pseudo- par le Forest Stewardship également sa préférence pour les reliures, mais
philosophie questionnable de Paulo Coelho ou Council. estime qu’un jour, le numérique remplacera pro-
les exquises ritournelles de Milan Kundera tant Si les avantages écologi- bablement le papier.
au gigantesque Chapters que dans la conviviale ques sont facilement dis- Bref, le livre numérique est encore jeune
tendresse de votre librairie du coin, sans parler cutables, les avantages et place le lecteur et les gens du milieu dans le
de ce cher Costco. économiques demeu- brouillard. Il n’en reste pas moins que cette
D’une part, nous souhaitons contribuer au rent importants. Ad- avancée technologique représente un défi de
bien-être du petit libraire, et de l’autre, les prix mettons taille et apportera innovations et améliorations à
alléchants de la grande chaîne nous narguent. qu’une la chaîne du livre actuel. Il relance aussi un vieux
Pour autant que je veuille faire face à la dure ré- person- débat  : les nouvelles technologies doivent-elles
alité, je ne peux me résoudre à faire mon deuil Illusitration de Mark Colletti ne vou- nécessairement remplacer les anciennes?
du livre spécialement mitonné par mon dévoué L’avenir du livre : numérique ou... sur papier?
libraire. Le concept de la gentille librairie de
quartier qui connaît sa clientèle comme le fond
de sa poche est la Madeleine proustienne d’une Littérature

Lumière sur la crise d’octobre


époque maintenant révolue. Terrassée mon-
strueusement par les librairies à grande sur-
face, la petite ou moyenne entreprise devient
une denrée relevant du chimérique. Nedggy Mauricin ture depuis sa tendre enfance. Lorsqu’il était Hamelin mentionne par ailleurs que les
Par ailleurs, le pure concept du libraire en- enfant, il inventait des histoires et recopiait médias anglophones comme le Toronto Star
trevu dans les pages de L’ombre du vent, de Chaque année, le Département de français de des passages de grands livres en y ajoutant et CBC ont fait de grandes enquêtes journalis-
Carlos Ruis Zafón (oui, je me permets de rêver, l’U  d’O accueille un écrivain en résidence et ses propres pensées. Hamelin était un enfant tiques sur le sujet dans les années 1970 qui ont
comme tout le monde), a disparu lui aussi au cet automne, Louis Hamelin, auteur du récent solitaire qui préférait « plonger dans un grand ébranlé la version officielle de la crise. Égale-
profit du commis à la vente. Le marché nord- roman à succès La constellation du Lynx, est roman de Jules Vernes plutôt que de faire par- ment, il propose une interprétation globale des
américain, après tout, tel que Blaise Renaud l’a celui qui a été sélectionné. tie de l’équipe de hockey  ». Sa passion pour événements, mais ne considère pas détenir la
mentionné, a des habitudes de consommation Les écrivains en résidence ont quelques res- l’écriture l’a mené à écrire son premier roman, vérité absolue sur la crise. «  La version offi-
orientées vers l’efficacité – plus de caviar pour ponsabilités : être à la disposition des autres La rage, lorsqu’il était à l’université, ce qui lui cielle est une fiction  », déclare-t-il, justifiant
notre huard, quoi. Ainsi, on a beau dénoncer professeurs, répondre aux questions des étu- a valu le prix du Gouverneur général en 1989. son choix d’écriture. Les enlèvements poli-
le blasphème culturel commis par les grandes diants et faire quelquefois des tournées de Le 21 septembre 2010, le nouveau roman de tiques, chose rarement vue en Amérique du
compagnies telles que Costco, les gens qui classes ou même donner des conférences. Louis Hamelin, La constellation du Lynx, est Nord, se sont donc avérés un sujet de roman
achètent des livres à ces endroits ne feraient Hamelin donne un cours de création littéraire sorti en librairie. Cette œuvre littéraire déjà pertinent. Hamelin, voulait aussi montrer aux
pas nécessairement le détour dans une librairie intitulé «  La nouvelle de l’histoire à la pra- acclamée par plusieurs critiques aborde la si- gens le fonctionnement de l’appareil policier,
pour le même dessein. tique  », qui fait un survol de l’histoire de la tuation politique de 1970 au Québec. À cette qu’il nomme « l’application des vieux trucs ».
Bref, le dilemme ne se limite plus à nous, étu- nouvelle. De plus, les étudiants qui assistent époque, le Québec était ébranlé par la crise Cela consiste à «  surveiller les criminels, les
diants, mais à la société occidentale dans son à ce cours écrivent leurs propres textes, une d’octobre où la politique était secouée par des laisser passer à l’action et les arrêter lorsque
ensemble. À l’époque des fourmillants glan- belle occasion pour eux de pratiquer leur écri- enlèvements, des arrestations et l’événement le moment est opportun politiquement et mé-
deurs que nous sommes, dur dur de tourner ture et d’être créatifs en rédigeant différentes culminant  : la mort du ministre du Travail, diatiquement », explique-t-il.
la page de nos délicats doigts de fée – va pour nouvelles. Pierre Laporte. Enfin, La constellation du Lynx paraît
l’e-book, l’iPad et autres mots-valises branchés; Louis Hamelin est un écrivain québécois Le lien entre le titre La constellation du à l’occasion du 40e  anniversaire de la crise
dur dur de dénicher un livre original, le public qui a plusieurs œuvres littéraires à son actif, Lynx et la crise d’octobre, explique l’auteur, d’octobre. Ce roman peut être vu comme un
tendant vers notre culture pop générique et les dont des romans et un recueil de nouvelles. est que « le lynx est un animal qui est associé dessin reliant simultanément les faits et les
magasins répondant à la demande – va pour le Il est né à Shawinigan, en Mauricie, et vit au mystère  ». Derrière cette crise, il y a des événements. Le livre est une manière pour le
surpuissant Mange, prie, aime acheté au carre- maintenant à Sherbrooke. Avant de devenir moments de silence et des endroits qui n’ont lectorat de questionner la vérité de cette crise
four d’un Wal-Mart. C’est à se demander si c’est écrivain, Hamelin a obtenu un diplôme en pas été explorés; Hamelin affirme donc avoir et d’être critique à ce sujet. Finalement, Louis
la main invisible démonisée du marché d’Adam biologie de l’Université McGill, puis une maî- écrit une fiction pour «  questionner la vérité Hamelin offre une œuvre permettant au pu-
Smith ou la société déplorable qui est l’élément trise en création littéraire de l’Université du officielle et proposer [sa] vision des événe- blic de formuler ses propres jugements et in-
à changer. Québec à Montréal. Il est passionné de littéra- ments ». terprétations sur la crise d’octobre 1970.

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Sports
le 4 octobre 2010

Vincent Duquette
sports@larotonde.ca

Volleyball féminin

Un avant-goût de la saison de volleyball

Photo de Anne Danford Dussault

La Classique pré-saison de la fin de semaine dernière a permis de tester la compatibilité des joueuses du Double G.

marque de 25 à 16. Finalement, la dernière


Meghann Dionne
Victoire en cinq contre Sherbrooke manche s’est avérée décisive pour l’Université

L
McMaster : elle l’a emportée 25 à 18, ce qui lui
es Gee-Gees ont connu une fin de
Au cours de leur deuxième match du ven- a permis de gagner le match 3‑1.
tournoi désolante contre l’Université
dredi, les Gee-Gees ont eu besoin de cinq man-
Queen’s lors de la Classique pré-saison,
ches pour vaincre le Vert et Or de l’Université Victoire in extremis contre York
qui s’est déroulée la fin de semaine dernière
de Sherbrooke. Les deux premières manches,
au pavillon Montpetit de l’U d’O. « Septembre
qui se sont respectivement terminées à 25‑18 Les Gee-Gees ont réussi à vaincre, de peine
a bien commencé, a déclaré Ling Lee, leur en-
et à 25‑20, ont été relativement faciles à rem- et de misère, les Lions de l’Université York,
traîneur adjoint en chef. Ce tournoi pré-saison
porter pour le Gris et Grenat. C’est lors du samedi soir, sur le court central du pavillon
est très excitant, car il nous permet de tester la
troisième set que l’Université de Sherbrooke Montpetit. Ottawa a remporté le premier set à
compatibilité de nos joueuses les unes avec les
est revenue en force. Alors qu’elles tiraient couteaux tirés de 28 à 26. Puis, tour à tour, les
autres. C’est le meilleur moment pour connaî-
de l’arrière 11 à 15, les volleyeuses du Vert et Lions et les Gees-Gees ont gagné un set cha-
tre les forces et les faiblesses de chacune pour
Or ont rehaussé la qualité des échanges et ont cun avec un pointage quasi identique, respec-
mieux harmoniser les trios », a-t-il ajouté.
rendu la tâche plus difficile aux Gee-Gees. El- tivement de 25‑11 en faveur des Lions et 25‑12
Malgré tout, les Gees-Gees ont remporté
les ont ainsi réussi à remonter le pointage à pour Ottawa. On a dû se rendre en cinquième
trois matchs sur cinq lors de ce tournoi et la
25‑22. set pour déterminer les grands vainqueurs de
saison, qui débute à Toronto le 24  octobre,
La victoire du quatrième set, qui s’est ter- la partie : le Double G, avec une marque finale
s’annonce des plus intéressantes.
miné 25 à 23, appartient aussi au Vert et Or. de 25‑19.
Lors de la cinquième manche, le niveau de jeu
Trois manches ont suffi à battre Acadia
était à son meilleur : chacune des deux équi- Le match contre Queen’s
pes a donné tout ce qu’elle avait pour déjouer fait une défaite et deux blessées
Le Gris et Grenat était en pleine confiance,
l’adversaire et remporter la victoire. Il s’est
vendredi midi, lors des échauffements pour
agi de la manche la plus serrée depuis le début L’U d’O a terminé le tournoi pré-saison de la
leur premier match de la fin de semaine
du tournoi. Au final, ce sont les Gee-Gees qui fin de semaine sur une note plutôt décevante,
contre Acadia. C’est dans cet état d’esprit qu’il
l’ont eue avec la marque de 15 à 13. Le dernier dimanche après-midi. Dès le début, Queen’s
a joué et gagné la première manche 26 à 24.
point a été compté par l’attaquante brésilien- a rapidement imposé son rythme de jeu au
Les volleyeuses ont également gagné les deux
ne Karina Krueger-Shwanke avec une frappe Double G en prenant une avance de six points
manches suivantes, qui se sont terminées avec
parallèle puissante. sur lui. Il a ensuite subi une remontée pénible
le pointage de 25‑22.
pour finir sur un service manqué à 25‑18.
Tess Edwards, capitaine et passeuse ve-
Défaite contre McMaster La deuxième manche a donné lieu au même
dette de l’U d’O, a su garder ses coéquipières
scénario pour les Gee-Gees. En cours de rou-
concentrées en appelant chacun de ses jeux.
Les volleyeuses de l’U  d’O ont connu leur te, Lionel Woods a changé la passeuse Tess
Elle a notamment marqué un point important
première défaite de la journée samedi midi, Edwards pour Christina Grail, ce qui ne s’est
lors du deuxième set : une passe arrière courte
contre les Marauders de l’Université McMas- pas avéré la meilleure décision. Beaucoup
à la joueuse de centre Kathryn Weihrer, qui
ter. L’équipe du Double G a donné beaucoup d’erreurs se sont produites du côté du Gris et
a déjoué la défense. Plusieurs fois, durant la
de points gratuits à l’adversaire au cours de Grenat, déstabilisant l’équipe. Le deuxième
partie, Edwards a passé la troisième balle à
la première manche. L’entraîneur-chef Lio- set a pris fin à 25‑17 pour Queen’s.
ses attaquantes arrières Laura Carmanico et
nel Woods a dû prendre trois temps morts Au cours du troisième set, les Gees-Gees
Karina Krueger-Schwanke pour ébranler le
pour ressaisir ses joueuses et les remettre en ont su tirer bénéfice des erreurs défensives de
bloc d’Acadia. Les joueuses du Double G ont
confiance. Malgré tout, elles ont perdu la pre- leurs adversaires. C’est à la fin de cette man-
donné quelques points à l’adversaire avec des
mière manche 25 à 18. Le second set a aussi che, à 23‑19, qu’Edwards a effectué un retour
attaques à l’extérieur et des services manqués,
été remporté par McMaster avec un score au jeu. Ce ne fut cependant pas suffisant pour
mais en bout de ligne, elles s’en sont très bien
final de 25‑22. Durant la troisième manche, aller chercher le troisième set. Elles ont perdu
sorties. En tout, elles ont joué cinq manches,
McMaster a été grandement ébranlé par la la manche 25 à 20. Le set s’est terminé atroce-
ce qui a permis à l’entraîneur-chef Lionel Photo de Anne Danford Dussault
rapidité de jeu des Gee-Gees. Ces dernières ment sur une collision entre Tess Edwards et
Woods de donner du temps de jeu à ses re-
ont remporté la manche haut la main par la la joueuse de centre Kayla Bell-Hammond. Les Gee-Gees ont remporté trois matchs sur
crues.
cinq lors du tournoi.

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le 4 octobre 2010 Sports
Football

La saison parfaite prend fin


Jonathan Noël Trop peu, trop tard au vestiaire avec un pointage de
27‑15 en faveur des Varsity Blues.
On a eu droit à toute une surprise Le Gris et Grenat a très bien Les Ottaviens devaient trouver un
samedi dernier, à Toronto. Les Gee- commencé le match en inscrivant moyen de revenir dans le match et
Gees, toujours invaincus jusqu’à ce le premier majeur sur sa première croyaient bien avoir réussi lorsque
point et classés deuxièmes au Cana- possession offensive. Sinopoli a Franck Ngandui a porté le ballon sur
da, affrontaient la formation toron- complété une passe de 44  verges à une verge pour ramener son équipe
toise, qui n’avait, elle, qu’une seule Matthew Bolduc pour procurer une à cinq points des hôtes.
victoire en quatre matchs. On peut avance de sept points aux visiteurs. Pour la troisième fois du match,
donc qualifier la victoire de 40 à 35 L’Université de Toronto ne s’est pas la formation torontoise ne s’est pas
des Varsity Blues comme la surprise laissé intimider et a répliqué avec une
de l’année jusqu’à maintenant dans Les Ottaviens devaient trouver un poussé de 13 points consécutifs pour
le football universitaire ontarien. Le se forger une avance de 18  points.
rêve d’une saison parfaite du Dou-
moyen de revenir dans le match. Avec seulement une minute à jouer
ble G a subitement pris fin. et 18 points de retard, l’espoir n’était
Plusieurs joueurs se sont dé- laissé intimider par ce départ canon plus présent. Le Double  G a tout de
marqués malgré la défaite, notam- et a marqué deux touchés consé- même inscrit deux autres majeurs
ment le quart-arrière étoile Bra- cutifs, dont un sur une course de par la voie des airs, mais c’était trop
dley Sinopoli, qui a comptabilisé 105 verges d’Aaron Milton, pour se peu, trop tard. Il s’est finalement in-
des gains de 451 verges par la voie procurer une avance de sept points cliné par la marque de 40‑35.
des airs ainsi que 89 autres verges à la fin du premier quart. L’U d’O a Malgré cette défaite contre une
au sol. Quatre des 32  passes qu’il aussitôt créé l’égalité lorsque Sino- équipe qui pouvait être jugée inof-
a complétées ont eu comme résul- poli a rejoint Cyril Adjeitey dans la fensive, les Gee-Gees sont toujours
tat final un touché. Sa cible favo- zone des buts. au premier rang de la section onta-
rite a été le receveur de quatrième À la suite de ce touché, Jordan rienne, en égalité avec les Mustangs
année, Steven Hughes. Hughes a Schleltgen a donné une priorité de de l’Université Western Ontario,
capté 13  passes pour des gains de 14  points à l’équipe locale en ins- qu’ils ont défaits au cours de la
127  verges en plus de trouver la crivant deux majeurs sur des gains deuxième semaine d’activité. Ils se-
zone des buts une fois. En défen- d’une et de deux verges respective- ront également de retour à Ottawa
sive, le secondeur James McNau- ment. Incapable de répliquer, Ot- pour le dernier droit de la saison ré-
ghton et le demi-défensif Chayce tawa a dû se contenter de seulement gulière. Ils affronteront les Golden Photo de Vincent Duquette
Elliot ont tous deux réussi neuf un simple avant la fin de la demie. Hawks de l’Université Wilfrid-Lau- Malgré leur défaite à Toronto samedi dernier, les Gee-Gees sont toujours au
plaqués. Les deux équipes rentraient donc rier le samedi 9 octobre à 13 h.
premier rang de la section ontarienne.

Soccer Féminin

Une fin de semaine fructueuse pour le Gris et Grenat


Vincent Rioux défenseuse des Blues, les attaquantes chances ratées.
du Gris et Grenat ont tout de même Les Rams semblaient s’être res-
L’équipe féminine de soccer de obtenu quelques bons tirs au but du- saisies durant la mi-temps, parce
l’U  d’O disputait en fin de semaine rant la partie. Malgré ces opportuni- qu’elles étaient devenues agressi-
deux matchs à domicile sur le terrain tés d’ouvrir le pointage, l’égalité a per- ves et ont même embouteillé Ot-
Matt-Anthony. Les Varsity Blues de sisté entre Ottawa et Toronto. tawa en fond de territoire pendant
l’Université de Toronto visitaient les Après la rencontre, l’entraîneur de longues séquences. À force de
Gee-Gees samedi et le lendemain, Johnson a mentionné que ses joueu- passer du temps dans leur propre
c’était au tour des Rams de l’Univer- ses avaient certainement obtenu les territoire, les Ottaviennes ont fini
sité Ryerson d’affronter la troupe de meilleures chances de s’inscrire au par accorder un but sur un tir qui,
l’entraîneur Steve Johnson. pointage durant la partie. Interrogée a priori, ressemblait à un arrêt de
après la joute, Dominique Falardeau, routine.
Un match à caractère défensif qui a joué un fort match, a mentionné
que «  [l’équipe] a créé beaucoup de Changement de garde
Avant le match de samedi, Toronto chance en attaque, mais n’a pas réussi devant les buts
et Ottawa avaient tous les deux joué à cadrer [ses] tirs ».
le même nombre de parties. De plus, Avec peu de temps au cadran,
seulement quatre points séparaient Par la peau des dents l’entraîneur Johnson y est allé d’un
les deux équipes au classement, ce qui changement de gardienne en rem-
rendait le match doublement impor- Les Rams de Ryerson se sont pré- plaçant Mélissa Pesant, qui avait
tant des deux côtés. Les deux équipes sentées à Ottawa avec un dossier connu trois jeux blancs à ses trois
ont finalement fait match nul, 0‑0, d’une victoire, deux défaites et quatre dernières sorties. Ce changement
dans ce qui a été une vraie guerre de matchs nuls. Malgré cette modeste fi- de gardienne semble avoir fouetté
tranchées. che, l’entraîneur Johnson ne comptait les Gee-Gees, qui ont mis les bou-
Il faisait un froid de canard samedi pas les prendre à la légère. Les Gee- chées doubles et finalement éga-
après-midi lorsque la joute s’est amor- Gees sont reparties avec la victoire lisé la marque à la suite d’un su-
cée entre les Varsity Blues et les Gee- qu’elles ont obtenue par la peau des perbe jeu de pieds de Tara Condos.
Gees. En début de rencontre, Toronto dents : le score final était de 2-1. Quelques minutes plus tard, cette
s’est chargé de mettre de la pression Le Gris et Grenat a commencé la même Condos qui fonçait au filet
sur la défense ottavienne. Toutefois, partie en lion, en passant la grande a bien synchronisé son jeu sur une
les arrières, menées par l’excellente majorité du temps avec le ballon. L’at- longue passe flottante pour donner
Dominique Falardeau, n’ont pas cédé taquante Élise Desjardins a orchestré l’avance aux siennes. Les Rams ont
un centimètre à leurs adversaires. plusieurs belles tentatives offensives, vu leur propre avance se volatiliser
Lorsque le jeu se développait de sans succès. Après plusieurs tenta- en quelques minutes.
l’autre côté du terrain, c’était grâce tives d’attaque qui n’ont pas porté Johnson a mentionné après la
aux manœuvres de la rapide Élise fruits en fin de première demie, Des- joute que ses joueuses avaient man-
Desjardins, qui a obtenu quelques jardins a littéralement transporté le qué trop d’occasions de prendre de
Photo de Anne Danford Dussault bonnes occasions de prendre l’avance ballon de sa zone jusqu’en zone offen- l’avance. Il a ajouté du même souffle
Contre Toronto, les Gee-Gees ont fait match nul; contre Ryerson, l’équipe sans toutefois trouver le fond du filet. sive, déjouant quelques adversaires que son équipe aurait dû se retirer au
Malgré la couverture presque im- au passage. On sentait que certaines vestiaire avec l’avance après la pre-
féminine l’a emporté 2-1.
peccable en défense d’Alicia Lashley, joueuses était frustrées par toutes ces mière demie.

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Sports le 4 octobre 2010

Plan de match Hockey masculin


Fin de semaine à oublier
Capitaine ou l’art d’avoir Siniša Šindik spectateurs, ont complètement oublié de se était beaucoup trop fort. Les joueurs locaux

le cœur à la bonne place Après une dernière saison désastreuse, avec


présenter. Le match, parsemé de plusieurs ar-
rêts de jeu en raison des pénalités et des bous-
ont poursuivi le travail amorcé samedi en ap-
pliquant le même style de jeu et se sont ainsi
une fiche de 6‑20‑2 (SUO), l’équipe de hoc- culades après le sifflet, a été l’affaire des Thun- offert une deuxième victoire.
key masculine des Gee-Gees concluait, cette derwolves. Ils ont établi un style de jeu robuste Aaron Barton, cerbère des Gee-Gees, a effec-
fin de semaine, son calendrier préparatoire. et ont bombardé le gardien d’Ottawa, Harrison tué plusieurs beaux arrêts en première période,
Vincent Duquette, Les hommes de Dave Leger faisaient escale à May (31 arrêts), pour facilement se sauver avec notamment en stoppant une échappée. Après
Chef de pupitre Sports Thunder Bay pour disputer une série de deux la victoire. n’avoir rien accordé au cours du premier vingt,
sports@larotonde.ca matchs face aux Thunderwolves de Lakehead. L’équipe locale a rapidement fait compren- le Double G a très mal commencé le deuxième
Auparavant, ces deux équipes s’étaient affron- dre à Ottawa que rien ne leur serait donné en en accordant un but dès la troisième minute de
tées uniquement à deux occasions, en 2004. marquant dès la 52e seconde de jeu. Les adver- jeu. Austin Krahenbil s’est chargé de remettre
Chaque équipe sportive possède son groupe Ottawa et Lakehead avaient alors divisé les saires ont récidivé deux fois en première pé- ses coéquipiers dans le match en égalisant le
de leaders  : des individus qui dirigent, qui honneurs, avec une victoire de chaque côté. En riode pour rentrer au vestiaire avec une avance pointage 18 secondes plus tard. Ce mince espoir
guident leurs coéquipiers pour assurer le suc- fin de semaine, Lakehead a remporté la série de trois buts. Les Gee-Gees pensaient avoir a été immédiatement anéanti par les Thunde-
cès collectif de l’équipe. Certains leaders sont avec deux victoires écrasantes, l’une de 6‑0 et éteint l’attaque de Lakehead en n’accordant rwolves, qui ont repris l’avantage quelques se-
très expressifs : ils se lèvent dans la chambre l’autre de 7‑2. Le Gris et Grenat termine donc aucun but au deuxième engagement, mais cel- condes plus tard en ajoutant deux autres buts
quand l’équipe traverse un moment difficile, son calendrier pré-saison à l’image de la saison le-ci a répliqué en lionne au troisième vingt en avant la fin de l’engagement. Gabriel Houde a
ils motivent leurs coéquipiers directement précédente, c’est-à-dire avec une fiche cumula- ajoutant trois buts et en concrétisant ainsi leur été le seul autre marqueur du Gris et Grenat,
sur le terrain et ils aiment souvent avoir toute tive d’une victoire et trois défaites. victoire de 6‑0. qui a encaissé trois buts de plus pendant le der-
l’attention médiatique. Il y a aussi les leaders nier vingt, pour finalement s’incliner 7‑2.
silencieux : ils prêchent par l’exemple en ayant Muselés Balayage complété Bref, le Double G devra peaufiner son systè-
une éthique de travail exemplaire, ils donnent me et corriger plusieurs lacunes d’ici quelques
leur 110 % à tous les matchs et ils sont toujours Le premier des deux matchs prenait place Dimanche, lors du deuxième match en jours. Ottawa dispute son premier match de
respectueux de l’adversaire. Ces personnes samedi soir au Fort William Gardens devant autant de soir, Ottawa espérait quitter Thun- la saison régulière le vendredi 8  octobre pro-
sont essentielles au bon fonctionnement d’une une foule de plus de 3500 personnes. Les Gee- der Bay avec une meilleure performance que chain, à 19 h, au Complexe sportif, en recevant
équipe sportive et doivent être capables d’éle- Gees, peut-être déstabilisés par les nombreux la veille. Ils ont plutôt constaté que Lakehead la visite de l’Université Queen’s.
ver leur jeu d’un cran dans les moments im-
portants.
Comment repère-t-on ces leaders au sein
des différents clubs sportifs? C’est souvent eux
qui remplissent le rôle de capitaine. Au hockey, Les trois étoiles de La Rotonde
le capitaine porte le C sur son chandail et agit
à titre d’intermédiaire entre l’entraîneur et les
joueurs. Il est secondé dans ses fonctions par
Tara Condos Tess Edwards Bradley Sinopoli
deux assistants, qui remplissent sensiblement »Soccer féminin »Volleyball féminin »Football
les mêmes tâches. Au football, les capitaines
sont beaucoup moins visibles qu’au hockey,
mais sont tout aussi importants pour le bon
Condos a inscrit deux buts dans La passeuse de cinquième année a prouvé Malgré la défaite de samedi, le quart-
fonctionnement des jeux. Les capitaines sont
souvent nommés par position, chaque posi- une victoire de son équipe contre à tous qu’elle était la meilleure joueuse arrière du Double  G a encore connu
tion ayant son meneur. Habituellement, le
quart-arrière, un joueur de ligne offensive, un l’Université Ryerson dimanche. De de l’équipe de volleyball féminine en une performance digne des grands
joueur défensif ainsi qu’un joueur spécialiste
des unités spéciales remplissent le rôle collec- plus, elle a été la pierre angulaire réussissant plusieurs jeux importants et en complétant 74  % de ses passes

1 3
en guidant les recrues sur le terrain. Elle

2
tif de capitaine. Au baseball et au basketball, le
rôle de capitaine a tendance à être mis de côté de la défensive ottavienne lors du pour des gains de 451 verges et quatre
puisque ce sont des sports où le jeu individuel
match nul contre Toronto, samedi, en a permis à son équipe de remporter trois touchés. Il a aussi récolté 89 verges au
est valorisé. Il reste que pour chaque sport, ce
n’est pas nécessairement le meilleur joueur de soutirant à maintes reprises le ballon matchs sur cinq lors de la classique pré- sol sur neuf portés.
l’équipe qui occupe les fonctions de capitaine.
Alors comment choisir le groupe de leaders à l’adversaire. saison présentée à l’U d’O ce week-end.
au sein de son équipe? comment choisir LE
bon capitaine? Ce n’est pas une décision qui
se prend en criant ciseau, loin de là. Il faut
d’abord bien observer les joueurs qui com-
posent l’équipe et discerner les vétérans des
Hockey féminin
recrues. Non pas qu’une recrue ne pourrait
pas remplir le rôle de leader ou de capitaine,
mais l’expérience d’un vétéran n’est vraiment
Les Gee-Gees continuent de s’améliorer
pas à négliger. Lorsque le groupe de vétérans Vincent Duquette cu face à l’équipe expérimentée et coriace de à l’aréna Ed-Meagher de Concordia. Le Dou-
est bien en vue, il faut observer les joueurs qui York; il a perdu le match par la marque de 5 ble G a causé la surprise du tournoi en battant
font bien les petites choses, les joueurs qui pos- Un tournoi préparatoire de hockey féminin à 3, vendredi soir. C’était la troisième fois de- les Gryphons par la marque de 4 à 2.
sèdent une bonne éthique de travail. Ce sont avait lieu à Montréal ce week-end et l’équipe puis le début du camp d’entraînement que les Le match du dimanche représentait le vrai
souvent des personnes qui arrivent tôt aux en- de l’U d’O s’est assurée d’y laisser sa marque. Gee-Gees donnaient plus de cinq buts dans test, pour les Ottaviennes, puisqu’elles affron-
traînements et qui participent activement aux L’équipe dirigée par le nouvel entraîneur-chef un match, un fait plutôt inquiétant pour cette taient une équipe qui se classe dans la même
exercices en donnant toujours le maximum. Yanick Evola a remporté deux des trois matchs équipe qui arbore une très bonne gardienne de division qu’elles. Les Gee-Gees sont venues
Ces individus sont aussi présents aux rencon- auxquels elle prenait part dans le cadre du buts en Stéphanie Auger. La joueuse du match gâcher la fête en vainquant l’équipe hôte du
tres d’équipe et participent aux échanges d’opi- 43e  tournoi annuel en l’honneur de Theresa pour Ottawa a été Fannie Desforges, qui doit tournoi 2 à 1, alors que les équipes étaient de
nions entre les membres du club. Ce sont aussi Humes. En plus des Gee-Gees, les Lions de remplir le rôle de meilleure joueuse d’avant de retour à l’aréna de Concordia. La joueuse de
des joueurs qui posent beaucoup de questions York, les Gryphons de Guelph et les Stingers l’équipe. Même si le premier match s’est soldé première année Elizabeth Mantha a démontré
et qui veulent toujours s’améliorer. De ce fait, de Concordia participaient aussi à cet événe- par une défaite, les Ottaviennes n’avaient pas son savoir-faire au groupe d’entraîneurs et a
l’entraîneur doit avoir confiance en son groupe ment précurseur de la prochaine saison. dit leur dernier mot. été nommée joueuse du match pour Ottawa.
de leaders et doit être capable de compter sur Evola avait de quoi être fier de sa troupe, Ce match représente un vrai prélude à la sai-
celui-ci dans les moments difficiles. qui avait gagné un seul match depuis le début Deux victoires qui feront du bien son 2010-2011 qui s’annonce, puisque Ottawa
Avant tout, les joueurs faisant partie du du calendrier pré-saison et subi un cuisant et Concordia croiseront le fer à l’occasion du
groupe de leaders doivent posséder la chose revers aux mains de son ancienne équipe, les Après la performance ordinaire de la veille, premier match de la saison le 16 octobre pro-
la plus importante dans le sport : du cœur au Lynx du Cégep Édouard-Montpetit. les Gee-Gees affrontaient Guelph samedi, chain. D’ailleurs, les Gee-Gees commenceront
ventre. Pour que l’équipe atteigne ses objectifs équipe qui avait vaincu Ottawa 3 à 0 le 18 sep- la saison sur la route alors qu’elle disputeront
et surmonte les défis, elle se doit d’avoir dans Défaite en lever de rideau tembre dernier. Le match a été présenté avec la victoire aux Stingers, aux Ravens de Carle-
ses rangs des joueurs avec du cœur, qui n’ont quelques heures de retard puisque le tournoi a ton et aux Carabins de Montréal au cours de
peur de rien et qui sont prêts à tout pour ren- Le premier match a été peu convaincant dû être déplacé à l’aréna de l’Université McGill la première semaine d’activité dans la confé-
dre fiers ceux qui les entourent. pour le Gris et Grenat, qui a dû s’avouer vain- à cause de la mauvaise condition de la glace rence québécoise.

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le 4 octobre 2010 Sports
Rugby féminin Athlétisme et cross-country
Performances encourageantes
Trop peu trop tard pour Ottawa Vincent Duquette

L’équipe de cross-country de l’U


respectivement. Chez les hommes,
c’est Remy Binnis qui a été le cou-
reur le plus rapide, lui qui a pris la
d’O a encore une fois montré qu’elle 35e place et permis à son équipe de
représentait l’une des meilleures terminer au 16e rang.
équipes sportives de l’établissement L’équipe masculine et féminine
en récoltant une 5e position chez les de l’U d’O continuera son ascension
femmes et une 16e position chez les au top 10 des Sports universitaires
hommes à l’occasion de la 37e com- de l’Ontario puisqu’elle veut amélio-
pétition sur invitation Paul-Short, rer son classement de la saison der-
à Bethlehem (Pennsylvanie, É. U.). nière : les hommes avaient terminé
Julia Tousaw a été la meilleure ath- la saison au 10e rang et les femmes,
lète de son équipe, ayant terminé au au 8e rang.
8e rang, elle qui est de retour après La prochaine étape des Gee-Gees
un an d’absence. se déroulera à Canton (New York,
Noella Klatwitter et Emily Clark É. U.) à l’occasion de la compétition
ont aussi réussi de belles perfor- sur invitation Hoffman, qui aura
mances en terminant 12e et 15e lieu le 9 octobre prochain à 10 h.

Suivez-nous partout sur le Web!


larotonde.ca

Photo de Anne Danford Dussault


Malgré la défaite, les Gee-Gees ont montré beaucoup de caractère.

Vincent Duquette voulions tellement marquer des fiche de deux victoires et deux défai-
points que nos passes n’étaient pas tes et se positionnent au troisième
Les Gee-Gees ont démontré tout précises et ça cassait notre rythme », rang de la division québécoise avec
leur caractère samedi dernier en a déclaré Chaulk, après la partie. quatre points en quatre matchs.
s’inclinant 10 à 3 face au Rouge et Le Rouge et Or a réussi les deux «  Les quatre équipes [Concordia,
Or de l’Université Laval, une équipe seuls essais du match en première de- McGill, Laval et Ottawa] qui domi-
beaucoup plus expérimentée et forte mie alors qu’il menaçait sans arrêt la nent la conférence sont côte à côte. Le
physiquement. Même si l’équipe zone de but ottavienne. Les botteuses titre de la conférence peut être gagné
de Québec a démontré qu’elle était de Québec ont toutefois manqué les par n’importe laquelle des équipes au
dominante sur les corps à corps, la transformations, ce qui leur donnait sommet », a ajouté l’entraîneuse des
troupe de Suzanne Chaulk a effectué dix points au tableau. Les Gee-Gees Gee-Gees.
les meilleures poussées offensives ont ensuite limité la puissante attaque Le match aurait pu rapidement
sans toutefois être capable de réussir de l’Université Laval, laquelle avait devenir un festival de punitions puis-
un essai. Le seul moment de réjouis- vaincu Bishop’s par la marque de 93 à que les deux équipes se sont échangé
sance en attaque est survenu en fin de 0 lors de la première semaine d’activi- quelques coups bas tout au long du
match lorsque Kate Foulds a réussi té, à quelques montées peu convain- match. Le prochain match du Gris
un tir de pénalité qui a donné trois cantes. C’est même Ottawa qui a ins- et Grenat aura lieu jeudi prochain à
points à son équipe. crit les seuls points de la deuxième McGill  : le troisième rang de la di-
«  Nous avons été très compétiti- demie sur un tir de punition. vision sera en jeu lors de ce duel de
ves en première demie, mais nous Les Gee-Gees ont maintenant une poids lourds.

Nouveau cette année : Étudiants et étudiantes de


 l’Université d’Ottawa, assistez GRATUITEMENT aux
matchs des Gee-Gees dans la toute nouvelle zone
étudiante! Soyez à la tête du peloton!




 *Nombre de sièges limité; une carte étudiante en vigueur de l’Université d’Ottawa doit être présentée.
** Ne s’applique ni aux séries éliminatoires ni aux matchs en dehors du campus, y compris le football.

 

   

www.geegees.ca
17
 
sports@larotonde.ca www.larotonde.ca •



le 4 octobre 2010

Divertissements
Sudoku PHOTO DE LA SEMAINE
La Rotonde n’est aucunement responsable de tout problème de manque
d’attention de ses lecteurs en classe en raison de ce Sudoku.

Photo de Mark Colletti

Le whip du Parti marijuana était sur le campus mardi dernier pour faire la promotion de son parti auprès de la popula-
tion étudiante. Faites-nous parvenir des photos amusantes ou insolites afin qu’elles soient publiées dans cet espace en envoyant un courriel à redaction@
larotonde.ca.

Remplissez les cases vides pour compléter le casse-tête. Chaque chiffre


de 1 à 9 doit être présent dans chaque rangée horizontale et verticale,
ainsi que dans chaque section de neuf cases.

Réunion des bénévoles embauche!!!


Vous voulez vous joindre à une équipe dynamique et acquérir
Le mardi 5 octobre, 14 h 30 une expérience sans égale? La Rotonde est présentement à la
Bureau de La Rotonde, 109 rue Osgoode recherche d'un Journaliste multimédia.
VerT vs Bleu
ROUGE vs Jaune
Le journaliste multimédia est sous la supervision du chef de
Venez rencontrer l’équipe ! pupitre web des Publications La Rotonde Inc. Il doit produire une Ce jeudi 7 OCTOBRE
Anciens, actuels et futurs bénévoles sont les bienvenus. bande audio et vidéo par semaine qui sera mise en ligne sur le site dès 20 h
Internet de La Rotonde. à l’auditorium
des anciens!
Envoyez votre CV, lettre de présentation et portfolio au directeur
général Pascal Justin Boyer à direction@larotonde.ca. Pour Ont participé à cette édition:
plus d'information, visitez le site Internet www. larotonde.ca et
n’hésitez pas à entrer en contact avec nous. Hélène Boulay
Nedggy Mauricin
Faites vite, la date limite est le 6 octobre, à midi.
Vanessa Dion-Lirette
Philippe Pépin
Sara Pedroso
NOUS VOULONS VOUS LIRE!
Jean-Thomas Tremblay

La Rotonde est heureuse d’accueillir les analyses et commentaires de ses lecteurs et Philippe Dumas
lectrices. La Rotonde ne s’engage ni à publier les lettres, ni à justifier leur non-publication. Marie-Pier Delisle
Nous nous réservons la possibilité de réduire la longueur des textes retenus. Pour nous Vincent Rioux
faire parvenir vos lettres, veuillez nous envoyer un courriel.
Siniša Šindik
redaction@larotonde.ca Jonathan Noël

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le 4 octobre 2010

Éditorial
le 4 octobre 2010 • Vol. LXXVIII No. 5

109, rue Osgoode


Ottawa (Ontario)

Dans l’intérêt
K1N 6S1
613 421 4686

supérieur des
étudiants… RÉDACTION

Rédactrice en chef
Julie-Anne Lapointe
redaction@larotonde.ca

Secrétaire de rédaction
Joanie Demers
revision@larotonde.ca

Adjoints à la secrétaire
de rédaction
Katy Le Van
Fortunat Nadima
Les conflits d’équipe sont communs me. Du moins, pour les étudiants. donc pas avancer qu’on ait affaire
et même inévitables. Dans toute Doit-on toutefois rappeler que les cette année à une crise sans précé- Actualités
Catherine Cimon
organisation, en particulier cel- membres de l’exécutif sont élus par dent dans la Fédération étudiante. (Chef de pupitre)
les où les décisions prises ont une la population étudiante pour la re- Comme l’a dit Tyler Steeves : « Dans actualites@larotonde.ca
incidence majeure sur un groupe présenter, et que c’est elle aussi qui toutes les équipes, il y a des problè- Isabelle Larose
(Adjointe)
de personnes, il va de soi que les cotise chaque semestre pour payer mes; c’est ça, le travail d’équipe.  » nouvelles@larotonde.ca
coéquipiers aient à faire des com- leur salaire annuel s’élevant au- Et cette idée n’est pas une spécificité
promis, à aiguiser leur patience et dessus des 30  000  $? Si problème de la FEUO de cette année. Arts et Culture
à développer leurs compétences en à l’interne il y a, le conflit ne s’ar- Nécessairement, à ce stade-ci, le Catherine Dib
culture@larotonde.ca
communication. Si la Fédération rête pas là. Il concerne autant, sinon président se veut rassurant et prévoit
étudiante se frappe à des difficultés plus, les étudiants. que les problèmes – que les membres Sports
à l’interne, on ne peut donc pas s’en La responsabilité première de exécutifs peinent encore à identifier Vincent Duquette
étonner. Chaque équipe de l’exécu- l’exécutif, à ce stade-ci, est donc lorsque interrogés – se règleront pour sports@larotonde.ca
tif a dû, à un moment ou un autre d’admettre qu’une résolution de faire place à une FEUO des plus sai- Section Opinions
au cours de son mandat, régler les conflit est de mise, quelle que soit nes. Interrogé par La Rotonde, Tyler redaction@larotonde.ca
conflits qui la divisent. Mais si tôt, la source des fissures au sein de Steeves a admis que son équipe était
Web
en début d’année? Il faut avouer l’équipe. Les membres doivent en ce actuellement fragmentée, que les Antoine Trépanier
que l’année universitaire 2010-2011 sens se rappeler qui les ont élus, et conditions n’étaient pas les meilleu- web@larotonde.ca
n’augure pas nécessairement bien se montrer transparents avec la po- res pour un président de syndicat
pour la troupe de Tyler Steeves. pulation étudiante. étudiant d’une université comptant Directeur de la production
Buildman Biyong
Si le président s’est montré Le rôle de Tyler Steeves comme au-delà de 37  000  personnes. Il a production@larotonde.ca
transparent tout en misant sur le leader du groupe sera donc encore pourtant mis au clair le fait qu’il tra-
caractère éphémère des problèmes plus crucial. Celui qui a été élu avec vaillerait pour que le tout soit réglé au Directeur artistique
Mark Colletti
actuels à la FEUO, sa collègue et vi- une forte majorité en février dernier plus vite. direction.artistique@larotonde.ca
ce-présidente aux communications, devra rassembler ses troupes. Et si On ne peut pas en vouloir à Tyler
Paige Galette, n’a quant à elle émis son équipe n’est pas prête à l’écou- Steeves de peindre un tableau opti- Photographie
aucun commentaire en lien avec ter, le mieux qu’il puisse faire sera de miste de ce qui se trame dans son Anne Danford Dussault
l’éventuelle fin du conflit. Elle a fait se montrer à l’écoute des besoins des équipe. C’est d’ailleurs là son rôle ÉDITIONS ET VENTES
mention des problèmes internes à la étudiants et prêt à tout pour rétablir de président. Car la politique étu-
FEUO – comme se doit de le faire l’ordre d’ici à la fin de son mandat, diante, comme la politique à plus Directeur général
une vice-présidente aux communi- qui ne prendra fin qu’en avril 2011. grande échelle, met en scène des Pascal Justin Boyer
direction@larotonde.ca
cations – sans pour autant propo- Nous ne sommes qu’en octobre, acteurs capables de dédramatiser
ser de solutions. Selon ses dires, la et les conflits divisent déjà l’exécu- une situation problématique avec Publicité
FEUO, quoique aux prises avec les tif, peut-on penser. Mais rappelons leurs grandes paroles et leurs ex- Edgar Donelle
Accès Média
divergences d’opinion et les conflits que l’année dernière, la session plications tautologiques. Il ne reste info@accesmedia.com
entre membres exécutifs, peut au d’automne ne faisait que commen- plus qu’à espérer que les membres 514 524 1182
moins se féliciter pour son aisance cer et déjà, Jean Guillaume, alors de l’exécutif, qui parlent aussi, en 1 800 391 1182 (sans frais)
à garder le sourire et à ne pas embê- vice-président aux activités socia- principe, le langage de politicien, La Rotonde est le journal étudiant de
ter la population étudiante avec ses les, était forcé de démissionner en parviennent à s’écouter et à mettre l’Université d’Ottawa, publié chaque lundi
soucis. Le problème demeure à l’in- réponse aux pressions des membres leurs pendules à l’heure, car l’année par Les Éditions de La Rotonde, et distribué à
terne, alors il n’y en a pas de problè- de l’exécutif 2009-2010. On ne peut risque d’en être une longue. 4000 copies dans la région d’Ottawa-Gatineau.
Il est financé en partie par les membres de la
FÉUO et ceux de l’Association des étudiants
diplômés. La Rotonde est membre du Carrefour
international des presses universitaires franco-
phones (CIPUF) et de la Presse universitaire
canadienne (PUC).

La Rotonde n’est pas responsable de l’emploi


à des fins diffamatoires de ses articles ou élé-
ments graphiques, en totalité ou en partie.

redaction@larotonde.ca www.larotonde.ca • 19
Université d’Ottawa

Spectacle de Louis-José Houde


Le jeudi 18 novembre 2010
20 h, Auditorium des anciens
Billets en vente au coût de 10 $ au UCU-318

Coups francs, la réponse


à TES questions!
Animée par Hugues Beaudoin-Dumouchel, cette émission
tournée devant public réunit des intervenants francophones
de la communauté universitaire et de la région d’Ottawa,
et inclut des performances musicales en direct.
Soumets deux questions pour l’invité de ton choix et
cours la chance de gagner un prix surprise!

Le mardi 12 octobre 2010


19 h 30, Agora du Centre universitaire
Nombreux prix de présence, boissons et desserts gratuits

Pour en savoir davantage ou devenir bénévole, joins-toi à notre groupe Facebook,


le Réseau francophile de l’Université d’Ottawa.

www.viecommunautaire.uOttawa.ca | 613-562-5800 (4424)

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