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I- INTRODUCTION
II- PRINCIPES DE BASE DE L’ARCHITECTURE BIOCLIMATIQUE
1- L’architecture bioclimatique en quelques mots
2- Les climats chauds
3- Les principes
4- Méthodologie de projet
5- Insertion dans le territoire
6- Matériaux et chantier
7- Confort et santé à l’intérieur

III- PROBLEMES OBSERVES ET SOLUTIONS TECHNIQUES


IV- METHODES D’ARCHITECTURE BIOCLIMATIQUE
1- Capter ou se protéger de la chaleur
2- Transformer ou diffuser la chaleur
3- Conserver la chaleur ou la fraîcheur
4- Valoriser l’environnement

V- NOTIONS THEORIQUES
1- Caractéristiques énergétiques des matériaux
2- Inertie thermique
3- Effusivité
4- Diffusivité
5- Amortissement thermique
6- Déphasage thermique
7- Gestion de l’air

VI- RESULTATS ATTENDUS ET STRATEGIES DE MISE EN ŒUVRE

VII- CONCLUSION
Exposé sur L’Architecture Bioclimatique

I- INTRODUCTION :

L’architecture bioclimatique est l’architecture la plus ancienne :


utilisation de matériaux locaux, volonté de se protéger des contraintes
climatiques, recours à des systèmes ingénieux pour améliorer le confort,
habitations troglodytes ou vernaculaires, etc. La standardisation actuelle tend à
éloigner l’architecture de son environnement, mais le retour de tels concepts
apparaît inévitable dans des pays confrontés à un manque de moyens et à un
problème d’accès à l’énergie ne leur permettant pas de disposer autrement de
logements confortables.
Ainsi, l’architecture bioclimatique répond en partie à cette
problématique par l’intégration de concepts passifs permettant de minimiser le
recours à la consommation énergétique (notamment pour la climatisation dans
les pays chauds) et l’impact sur l’environnement sans négliger le bien-être de
l’occupant. L’enjeu est de proposer des habitations confortables et économes
énergétiquement en utilisant au maximum les ressources disponibles à
proximité (ressources matérielles, main-d’œuvre, valeurs culturelles
également).

II- PRINCIPES DE BASE :

1- L’architecture bioclimatique en quelques mots :

L’architecture bioclimatique utilise le potentiel local (climats, matériaux,


main-d’œuvre…) pour recréer un climat intérieur respectant le confort de
chacun en s’adaptant aux variations climatologiques du lieu. Elle rétablit
l’architecture dans son rapport à l’homme et au climat. C’est pourquoi on ne
peut définir une unique typologie de l’architecture bioclimatique : il y en a
autant que de climats. Ceci est d’autant plus vrai que le confort de chacun se
déplace avec les conditions climatologiques. L’architecture bioclimatique
passe donc inévitablement par une excellente connaissance de son
environnement.

2- Les climats chauds :

Les climats chauds sont caractérisés par des températures moyennes


annuelles comprises entre 20 et 35 °C et se répartissent en deux catégories

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Exposé sur L’Architecture Bioclimatique

principales en fonction de l’humidité, qui a un effet conséquent sur la


proportion de radiations solaires directes ou diffuses (figures 1 et 2) :
– sec, pour une humidité relative inférieure à 55 % (climats tropical sec,
désertique, chaud d’altitude) ;
– humide, pour une humidité relative supérieure à 55 % (climats équatorial,
tropical de mousson, tropical humide, méditerranéen).

Figure 1 : Rayonnement solaire

Figure 2 : Les zones climatiques chaudes

Equatorial
Tropical de mousson
Tropical humide
Tropical sec
Désertique
Chaud d’altitude
Méditerranéen

3- Les principes :

À partir de là, il est tout à fait possible de définir une stratégie de conception
architecturale au cas par cas et proposer une habitation permettant de se
protéger des fortes chaleurs et des fortes radiations solaires, utilisant une
ventilation naturelle et offrant un abri confortable en toute saison. Il est alors
envisageable d’estimer grossièrement les besoins énergétiques car même si

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Exposé sur L’Architecture Bioclimatique

l’accès à l’électricité (éclairage principalement) et à l’eau chaude est


indispensable, la production de chaleur et/ou de froid peut être évitée ou
largement limitée.
L’intégration du bâtiment dans son environnement est le premier principe
de l’architecture bioclimatique : il est indispensable d’avoir une parfaite
connaissance des vents dominants, de la radiation solaire incidente et des
masques solaires voisins, des risques d’inondations, de la végétation
environnante et des objectifs de confort… Faut-il se protéger du vent dominant
? Peut-on en tirer parti ? A t on besoin de gains solaires ? Si oui, comment
trouver un juste milieu entre ces derniers et la limitation des risques de
surchauffe ? Une construction sur pilotis est-elle nécessaire contre les risques
d’inondation ? La réponse à ces questions permettra d’optimiser la forme
géométrique du bâtiment, son implantation, la position et le type d’ouvertures
ou encore l’aménagement intérieur. L’implantation du bâtiment doit aussi tenir
compte de son impact futur sur l’environnement immédiat.
L’architecture bioclimatique impose également des bases de conception :
 Utiliser des matériaux de construction locaux : le coût sera plus faible, la
main-d’œuvre plus adaptée tant au niveau de la construction que de
l’entretien.
 Les revêtements de façade influent sur le rayonnement thermique.
 Faut-il valoriser l’inertie thermique ?
 Faut-il isoler le bâtiment ?
 Comment gérer les radiations solaires ?
 Comment exploiter la ventilation naturelle ?
 La valorisation de l’énergie solaire et/ou éolienne et/ou biomasse pour la
production d’énergie (électrique ou thermique) fait aussi partie du concept de
bio climatisme.
Elle tire parti de la nature et limite les problèmes d’accès à l’énergie ainsi
que l’impact global sur l’environnement. Tous ces principes de conception sont
à adapter suivant les contraintes climatiques, socio-économiques et
architecturales. Malgré tout, une excellente conception du bâtiment peut
devenir dérisoire si l’usage qui en est fait est en contradiction avec la réflexion
globale du projet. C’est là que le rôle de l’occupant intervient. Si tout est mis en
œuvre pour limiter les risques de surchauffe, l’occupant se doit de limiter la
dissipation de chaleur interne.
De ce fait, les appareils de cuisson ou autres équipements producteurs de
chaleur (compresseur des réfrigérateurs ou d’appareils de climatisation)
doivent être impérativement disposés à l’extérieur des zones de vie. Un
comportement responsable influera sur le choix de luminaires (influence de
l’éclairage naturel, basse consommation si possible) et de tout appareil

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Exposé sur L’Architecture Bioclimatique

électrique : une stratégie de développement durable est à adopter à tous les


niveaux. Le bon fonctionnement du bâtiment quant à lui nécessite une
sensibilisation : utilisation des protections solaires et de la ventilation naturelle
si celles-ci ne sont pas automatisées, entretien du bâtiment et des
équipements… Deux stratégies sont à adopter suivant les besoins :
– La stratégie du chaud consiste à capter l’énergie solaire et la stocker dans la
masse pour un déphasage et un écrêtage des pics de température. La
redistribution de cette chaleur se fait lorsque les températures extérieures sont
plus faibles que les températures intérieures désirées.
– La stratégie du froid consiste à se protéger des apports solaires, adopter des
solutions passives de refroidissement par humidification ou ventilation
naturelle et limiter les charges internes.

4- Méthodologie de projet :

Une architecture bioclimatique doit avant tout s'inscrire dans son


environnement, et donc s'y adapter. La connaissance de cet environnement
est indispensable pour concevoir le projet architectural, elle est en
conséquence un préalable indispensable à la conception architecturale :
géographie environnante, climat, biodiversité existante, risques naturels, ...
Une architecture bioclimatique se fixe par ailleurs des objectifs précis du
point de vue du bilan énergétique global sur la durée de vie du projet, mais
également sur la pression environnementale qu'il va générer, et sur le
confort et la santé des futurs utilisateurs du bâtiment.

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Exposé sur L’Architecture Bioclimatique

Intégrer l'ensemble de ces contraintes en préalable à la conception


architecturale est indispensable pour réussir un projet bioclimatique, ce qui
implique dans un premier temps de se poser les bonnes questions, sur le
choix du site en fonction de la densité urbaine, de l'emplacement, des
transports, des commerces et services disponibles à proximité. À titre
d'exemple, construire bioclimatique en un lieu qui va générer de nombreux
déplacements automobiles n'est pas cohérent. Il faut ensuite rédiger un
programme architectural clair, fixant les objectifs à atteindre, et s'informer
sur les matériaux, les techniques et les savoir-faire disponibles
régionalement. C'est seulement après que l'architecte pourra imaginer et
mettre en œuvre son Art, conforté par une vision claire du projet qui lui est
confié.

5- Insertion dans le territoire :

La réussite de cette insertion implique une économie par rapport à


l'emprise sur les territoires naturels, soit éviter le "mitage" du territoire. Elle
implique également un bon équilibre entre les différents services offerts, qu'il
s'agisse de limitation des besoins en transport ou de pertinence économique et
sociale de l'implantation, par la mixité des équipements de logement, de
travail, d'éducation, d'approvisionnement et de loisir. Cette mixité permet, en
densifiant les centres-villes et les agglomérations périurbaines, en se
réappropriant les friches, en reconstruisant la ville sur la ville, de réduire les
besoins en infrastructures et donc le coût public de la construction.

6- Matériaux et chantier :

Les matériaux de la santé et le confort des occupants peuvent avoir un


impact négatif sur l'environnement, la santé humaine et la qualité de vie des
individus et des sociétés des nuisances lors de son recyclage final ou de sa mise
au rebut en fin de vie du bâtiment. Il est nécessaire de privilégier des matériaux
sains, à faible dont la production, la transformation, la mise en œuvre et le
recyclage nécessitent un minimum d'énergie.

7- Confort et santé à l’intérieur :

Le confort et la santé à l'intérieur d'un bâtiment sont assurés par


l'ensemble des points cités auparavant, pour garantir un confort
hygrothermique en toute saison et à toute heure, dans une ambiance saine
pour les occupants. Ces critères dépendent de la qualité des matériaux
employés, de leur absence d'émissions nocives, et de leur capacité à réguler les
apports solaires, à stocker l'énergie pour amortir les fluctuations

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Exposé sur L’Architecture Bioclimatique

météorologiques dans des proportions adaptées aux besoins du bâtiment. Ils


dépendent aussi de la gestion du renouvellement indispensable de l'air
intérieur pour le maintenir sain et avec une hygrométrie régulière. Ils ne
doivent pas oublier la qualité visuelle vers l'extérieur et celle de la lumière
intérieure, ni la qualité olfactive du site ou celle du contact des matériaux. Un
bâtiment bioclimatique répond au besoin permanent du plaisir des cinq sens.

III- PROBLEMES OBSERVES ET SOLUTIONS TECHNIQUES :


Cette partie donnera des éléments de réponses afin de résoudre des
problèmes techniques liés à la conception bioclimatique. Mais il est bien
évident que ces réponses se font au cas par cas.

 Comment implanter au mieux un bâtiment ?


Une parfaite connaissance du lieu est indispensable. Ainsi, connaître à tout
moment l’énergie solaire effectivement reçue sur l’enveloppe permettra de
concevoir correctement cette dernière mais aussi d’anticiper l’orientation
optimale ainsi que le type de protections solaires envisageable. Des logiciels
informatiques de simulation de l’ensoleillement constituent des outils d’aide à
la conception. De même, afin d’éviter tout risque de turbulence et de favoriser
Une possible exploitation du gisement éolien, une étude doit être menée en
amont du projet pour optimiser l’implantation du bâtiment. L’urbanisme, la
topographie (figure 3) et la végétation (figure 4) sont autant de facteurs à
prendre en compte.

Figure 3 : Effet de la topographie

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Exposé sur L’Architecture Bioclimatique

Figure 4 : Effet d'un obstacle sur le potentiel de ventilation

Lorsque c’est un projet de bâtiments collectifs qui est en cours, l’impact de


chacun d’entre eux sur les autres est à considérer : il permettra d’évaluer une
distance à respecter entre ces derniers et d’optimiser la forme géométrique de
chacun.

 Quelle forme du bâtiment est à suggérer ?


La compacité est généralement une règle en architecture bioclimatique car
elle permet de limiter les surfaces déperditives ou soumises à un éclairement
solaire important. On passera outre cette règle en climat désertique où une
cour intérieure (totalement ouverte) est souhaitable, l’objectif étant de créer le
plus d’ombre possible. Cette disposition est d’autant plus efficace dans le cas
de logements groupés (elle peut alors être complétée par la mise en place de
Nombreuses ruelles). La forme géométrique à proprement parler peut être
pensée urbanistiquement pour permettre la ventilation naturelle d’un
ensemble de bâtiment soumis au vent.

 Comment valoriser les éléments naturels ?


L’orientation d’un bâtiment dépend principalement de l’axe dans lequel
souffle le vent et surtout de la nécessité ou non de profiter des apports solaires
(c’est­à­dire s’il y a une saison froide). Ainsi, en climats chauds on privilégiera
un axe longitudinal Est/Ouest de façon à réduire l’exposition au soleil bas des

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Exposé sur L’Architecture Bioclimatique

façades dont il est difficile de se protéger. Malgré tout, on aura tendance à


s’écarter de cet axe en climat désertique ou méditerranéen où les apports
solaires peuvent être valorisés durant la saison froide, en direct par les vitrages,
ou la nuit, en déphasage par l'inertie. L’orientation est également choisie pour
permettre aux vents dominants de pénétrer dans le bâtiment. En effet, la
ventilation naturelle est toujours due à une différence de pression, causée par
le vent ou par un écart de température : dans ce type de climat, la ventilation
est essentielle pour évacuer des locaux la chaleur interne ou les apports
solaires (figure 5).

Figure 5 : Ventilation naturelle

 Quels matériaux de construction choisir ?


Le choix des matériaux se fait en fonction de ceux qui sont disponibles à
proximité. Ils sont particulièrement adaptés au climat et le coût de construction
sera limité.
 Les constructions en pierre locale sont ainsi adaptées au climat à forte
variation de température journalière.
 Les constructions en bois permettront une rapide montée en
température du bâtiment particulièrement adaptée aux climats dont l’hiver est
très rigoureux (climat de montagne).
 Les constructions en terre crue ou sable permettent d’accumuler les
fortes radiations solaires et montées en température et ainsi limiter les risques
de surchauffe.
En ce qui concerne le choix des isolants, on optera pour des isolants végétaux
(laine de chanvre, laine de bois…), voire animaux (laine de mouton). On peut
imaginer que si aucun végétal ne pousse dans le milieu d’implantation, c’est
qu’il n’est pas indispensable d’isoler le bâtiment (climat chaud et sec)…
Rappelons finalement que les produits industrialisés ne valorisent pas la
situation socio-économique du lieu de construction, impliquant des

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Exposé sur L’Architecture Bioclimatique

importations massives, une réduction de la valeur ajoutée locale et une


déqualification des métiers traditionnels.

 Comment limiter les variations de température journalière ?


L’inertie thermique d’un bâtiment a pour principale qualité d’amortir les
fortes variations thermiques journalières en créant un déphasage. Lors de
journées chaudes, l’enveloppe lourde (construction en pierre, mur en terre
crue épais) accumule la chaleur, limitant ainsi les risques de surchauffe.
Durant la nuit, lorsque la température extérieure diminue, toute la chaleur
accumulée durant la journée est transmise à l’intérieur du bâtiment évitant
ainsi le recours à un éventuel appoint de chauffage. La figure 6 illustre la
transmission de chaleur de l’extérieur à l’intérieur avec un certain déphasage
et amortissement, fonction de l’épaisseur et de la conductivité thermique des
matériaux. L’accumulation et le déphasage constituent l’inertie thermique. Ces
données sont représentées physiquement par la diffusivité et l’effusivité
thermique qui expriment la capacité d’un matériau respectivement à
transmettre une variation de température et à absorber (ou restituer) un flux
thermique instantané. Pour les climats présentant une forte variation de
température journalière, on privilégiera des matériaux présentant une faible
diffusivité et une forte effusivité. La figure 7 indique la qualité de l’inertie de
quelques matériaux pour des épaisseurs usuelles d’utilisation.

Figure 6 : Réaction d'un local aux apports


Solaires

Apports
instantanés S1 Chaleur
restituée
avec peu
d’inertie S2

Chaleur
restituée avec
inertie S3

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Exposé sur L’Architecture Bioclimatique

Figure 7 : Temps de déphasage de différents


Matériaux de construction

L’inertie thermique est complétée par l’isolation extérieure de la toiture,


responsable des 2/3 de transfert de chaleur vers l’intérieur.

 Comment bien ventiler l’espace intérieur ?


En climat chaud, particulièrement, la ventilation naturelle est le cœur de la
conception bioclimatique. Elle permet non seulement de limiter l’utilisation
d’un système de ventilation mécanique pour apporter la juste quantité d’air
neuf mais aussi d’éviter le plus souvent le recours à la climatisation.
Avant toute chose, il faudra évaluer le potentiel de ventilation, éloigner le bâti
des obstacles à l’écoulement, protéger l’abord et l’enveloppe du bâtiment des
rayonnements solaires et anticiper l’aménagement intérieur afin de limiter les
pertes de charges du courant d’air. Une conception optimale de la forme et de
l’emplacement du bâtiment, d’une part, et du positionnement et de la taille
des ouvertures, d’autre part, permettra de créer la différence de pression entre
les façades du bâtiment nécessaire à la création du courant d’air. Cette
différence de pression est créée soit par l’admission et l’extraction du vent sur
deux façades judicieusement orientées, soit par une différence de température
entre deux façades (avec ouvertures) soit par une différence de hauteur (effet
cheminée). Il existe différents types d’ouverture qui permettra de renforcer la
ventilation par prise et extraction d’air. Les écopes, les percées, les sheds ou
tout simplement les fenêtres lorsqu’elles sont bien orientées et dimensionnées

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Exposé sur L’Architecture Bioclimatique

(surface aéraulique) permettent de brasser la totalité de l’air intérieur


(figure 8).

Figure 8 : Influence de l’implantation de l’écope en toiture

Moitié sous Moitié au


le vent vent-Zone
CET= 1,4C0 sous ventilée

Moitié sous le
Moitié au
vent
vent-Zone
CET= 1,15C0 sous ventilée

La sur ventilation nocturne couplée à une forte inertie du bâtiment peut


s’avérer très efficace lorsque les températures extérieures sont importantes
(même la nuit). Cette sur ventilation peut se faire transversalement ou par
effet cheminée (figure 9). Les murs lourds ayant accumulé leur chaleur durant
la journée verront leur température diminuer plus vite. Toutes sortes de
dispositifs sont envisageables et il serait difficile d’en effectuer un inventaire.
Les références bibliographiques permettent d’aller plus loin dans cette
démarche. La porosité à l’air des parois est une alternative lorsque la surface
disponible pour disposer des ouvertures est limitée.
Ainsi en Égypte, l’utilisation de Moucharabiehs est fréquente (figure 10). Ce
dispositif a l’avantage de créer une protection contre les radiations solaires, les
intrusions et les insectes tout en permettant la circulation d’air.
Figure 9 : Sur ventilation

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Exposé sur L’Architecture Bioclimatique

Figure 10 : Maouchara­biehs d’une maison du


Caire (Égypte)

La ventilation naturelle en climat sec peut être couplée à une


humidification de l’air qui créera une sensation de fraîcheur. Cette dernière
peut se faire par la mise en œuvre de fontaines, de jarres humides ou de
végétation sur le parcours de l’air. Les tours à vent ou Malqaf (figure 11)
utilisées en climat désertique, permettent lorsqu’elles sont bien conçues
(forme d’entonnoir, orientées face aux vents dominants) une climatisation
naturelle par humidification.

Figure 11 : Tours à vent dans le Sud Tunisien et principe de fonctionnement

 Comment limiter les apports solaires ?


Une multitude de protections solaires existe : stores extérieurs verticaux
(efficaces quelle que soit l’orientation des radiations), pare-soleil horizontaux

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Exposé sur L’Architecture Bioclimatique

(casquette – efficaces pour les façades orientées au midi), réflecteurs


(compromis entre protections solaires et éclairage naturel), protections solaires
amovibles, double peau (crée une ventilation par convection le long du mur
(figure 13) par exemple, cour d’appel de Niamey au Niger, Architectes C. et L.
Mester de Parajd), végétation, couleur de paroi claire et faible coefficient
d’absorption des matériaux.
Leur choix dépendra de l’orientation de la façade à protéger mais aussi de
l’intégration avec l’environnement extérieur, les coutumes locales et les usages
de l’espace intérieur.

Figure 12 : Facteurs solaires de différentes protections solaires (vitrage simple)

Figure 13 : Typologies de pare-soleil verticaux

Ces protections jouent un rôle multiple : elles permettent une meilleure


ventilation naturelle et une protection contre la vue, le bruit, l’effraction, les
rongeurs, les moustiques et bien entendu le soleil.

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Exposé sur L’Architecture Bioclimatique

 Comment organiser les espaces intérieurs ?


La hiérarchisation des espaces assure la transition entre l’extérieur et
l’intérieur. Ceci est d’autant plus vrai qu’en climat chaud, un certain nombre
d’activités s’effectuent en extérieur (la cuisson, par exemple). Les pièces
produisant l’air humide et chaud sont placées au niveau de la façade sous le
vent afin que leur volume d’air soit directement rejeté vers l’extérieur sans
interagir avec les pièces propres (situées du côté de la façade au vent). Le
positionnement du mobilier, le cloisonnement de l’espace et la disposition des
pièces devront faciliter l’écoulement de l’air dans la direction souhaitée. La
véranda (terrasse couverte) est un espace inévitable en architecture
bioclimatique pour climat chaud, constituant des espaces fortement ventilés,
protégés de la pluie et du rayonnement solaire. Par ailleurs, dans les climats
secs, certains espaces offrent une multidisciplinarité : on parle alors de
nomadisme à l’intérieur des bâtiments.

 Comment se protéger de la pluie ?


Les longs débords de toiture ainsi que les constructions sur pilotis sont
largement utilisés en climat humide, soumis à de fortes pluies, voire à des
inondations. La construction sur pilotis permet en outre d’augmenter l’état
dépressionnaire de la façade sous le vent et donc le potentiel de ventilation
naturelle.

IV- METHODES D’ARCHITECTURE BIOCLIMATIQUE :

1- Capter ou se protéger de la chaleur :

La végétalisation est une technique efficace de limitation des apports


solaires en été et de réduction des déperditions thermiques en hiver.
La Terre est inclinée sur son axe par rapport au plan de l'écliptique d'un angle
de 23°27', la hauteur du soleil sur l'horizon et le trajet qu'il parcourt dans le ciel
varient au cours des saisons.

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Exposé sur L’Architecture Bioclimatique

Dans l'hémisphère nord, à la latitude de l'Europe (environ 45° en moyenne),


en hiver, le soleil se lève au sud-est et se couche au sud-ouest, en restant très
bas sur l'horizon (22° au solstice d'hiver). Seule la façade sud d'une
construction reçoit correctement la lumière solaire. Pour capter cette énergie
solaire, il convient donc de placer les ouvertures vitrées principales au sud. Le
verre laisse passer la lumière mais absorbe les infrarouges réémis par les parois
intérieures recevant cette lumière, ce qu'on appelle l'effet de serre. La lumière
du soleil est convertie en chaleur par les surfaces opaques de la construction
(les murs, les plafonds et les sols). C'est sur ce principe qu'est conçu un
bâtiment "solaire passif" : solaire car la source d'énergie est le soleil, passif car
le système fonctionne seul, sans système mécanique. Toujours dans
l'hémisphère nord, en été, le soleil se lève au nord-est, se couche au nord-
ouest et est haut sur l'horizon à midi (78° au solstice d'été).

Les façades d'une construction irradiées par le soleil sont principalement les
murs est et ouest, ainsi que la toiture. L'angle d'incidence de ses rayons sur les
surfaces vitrées orientées vers le sud est élevé. Il convient de protéger ces
surfaces vitrées par des protections solaires, dimensionnées de manière à
bloquer le rayonnement solaire direct en été tout en y laissant le maximum
d'ensoleillement disponible en hiver. Sur les ouvertures des façades est et
ouest, les protections solaires horizontales sont d'une efficacité limitée, car les
rayons solaires ont une incidence moins élevée; les protections solaires
opaques (volets), et encore plus la végétation caduque, sont efficaces sur ces
façades. La végétation persistante est également efficace pour protéger des
vents froids, sous réserve de ne pas occulter le soleil hivernal. Il existe
également des techniques de brise-soleil adaptables à ces orientations.

Dans l'hémisphère nord, à la latitude européenne, une construction


bioclimatique se caractérise par :

 Des ouvertures de grande dimension au sud, parfaitement protégées du


soleil estival ;
 Très peu d'ouvertures au nord ;
 Peu d'ouvertures à l'est sauf pour les pièces d'usage matinal, comme les
cuisines : soleil du matin ;
 Peu d'ouvertures à l'ouest, surtout pour les chambres, à protéger du
soleil couchant en été.

Dans une démarche bioclimatique, ces généralités doivent naturellement être


adaptées en fonction du milieu (climat, environnement, ...) et des rythmes de
vie des utilisateurs du bâtiment.

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Exposé sur L’Architecture Bioclimatique

2- Transformer ou diffuser la chaleur :

Une fois la lumière solaire captée, un bâtiment bioclimatique doit savoir la


transformer en chaleur et la diffuser là où elle sera utile.

La transformation de la lumière en chaleur se fait au travers d'un certain


nombre de principes, afin de ne pas détériorer le confort intérieur :

 Maintenir un équilibre thermique adapté


 Ne pas dégrader la qualité lumineuse
 Permettre la diffusion thermique par le système de ventilation et la
conductivité thermique des parois.

Dans une construction, la chaleur a tendance à s'accumuler vers le haut des


locaux par convection et stratification thermique. La conversion en chaleur de
la lumière doit se faire prioritairement au niveau du sol. Par ailleurs
l'absorption de lumière par une paroi la rend sombre et limite sa capacité à
diffuser cette lumière. Cette absorption ne doit pas empêcher la diffusion de
lumière vers les zones les moins éclairées, et ne doit pas générer de contrastes
ou d'éblouissement. Il importe en conséquence de favoriser les plafonds très
clairs afin de diffuser la lumière dans les locaux sans éblouissement, assombrir
les sols pour favoriser la capture d'énergie à ce niveau, et utiliser des teintes
variables sur les murs selon la priorité à donner à la diffusion de lumière ou à la
capture d'énergie solaire, et selon le besoin de chaleur ou de fraîcheur du local
concerné.

Les teintes les plus aptes à convertir la lumière en chaleur et l'absorber sont
sombres (idéalement noires) et plutôt bleues, celles les plus aptes à réfléchir la
lumière et la chaleur sont claires (idéalement blanches) et plutôt rouges. On
peut ainsi par un simple jeu de couleurs diriger la lumière puis la chaleur vers
les zones qui le nécessitent. Les matériaux mats, de surface granuleuse (les
matériaux naturels en particulier), sont également plus aptes à capter la
lumière et la convertir en chaleur que les surfaces lisses et brillantes (effet
miroir, aspect métallique ou laqué, ...). Une bonne diffusion de la chaleur (ou
de la fraîcheur) peut également être obtenue par des méthodes de ventilation
adaptées. Sous nos climats tempérés, une construction bioclimatique conçue

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Exposé sur L’Architecture Bioclimatique

de manière optimale d'un point de vue thermique ne nécessite pas ou très peu
de système de chauffage ni de système de climatisation, pour maintenir une
température intérieure comprise entre 20 °C en hiver et 25 °C en été, de jour
comme de nuit.

3- Conserver la chaleur ou la fraîcheur :

Une fois captée et transformée, l'énergie solaire doit être conservée à


l'intérieur de la construction afin de pouvoir être valorisée au moment
opportun. En été, c'est la fraîcheur nocturne (facilement captée par une bonne
ventilation) qui doit être stockée durablement afin de limiter les surchauffes
durant le jour.

La méthode la plus simple consiste à stocker cette énergie dans les


matériaux lourds de la construction, sous réserve qu'ils soient accessibles, et
donc qu'ils ne soient pas recouvert d'un isolant thermique, d'où l'importance
de l'isolation par l'extérieur, ou éventuellement de l'isolation répartie. Le
stockage de l'énergie dans les matériaux et le délai de restitution fait appel à
leur chaleur massique, à leur volume global, mais aussi à d'autres
caractéristiques physiques permettant de déterminer leurs performances
énergétiques. Certaines techniques permettent de valoriser de façon
dynamique le délai de restitution.

4- Valoriser l’environnement :

L'environnement (colline, forêt,...) ainsi que la végétation plantée autour de


la construction ont aussi un rôle de protection à jouer : Comme brise-vent, on
optera pour des résineux au nord et des feuillus au sud; ces derniers protègent
du rayonnement solaire en été mais laissent passer la lumière en hiver. Un
point d'eau situé devant le bâtiment, au sud, apportera également un
rafraîchissement d'un ou deux degrés en période estivale.

V- NOTIONS THEORIQUES :
Afin de stocker l'énergie, que ce soit sous forme de chaleur en hiver ou de
fraîcheur en été, le bio climatisme fait appel aux caractéristiques physiques des
matériaux. Ces caractéristiques déterminent la vitesse et l'intensité auxquelles
l'énergie va être stockée, la quantité totale d'énergie pouvant être stockée, le

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Exposé sur L’Architecture Bioclimatique

délai s'écoulant entre le stockage et la restitution, et la vitesse et l'intensité


auxquelles cette énergie pourra être restituée. Des techniques particulières
permettent de modifier la dynamique des matériaux, en fonction des effets
recherchés.

1- Caractéristiques énergétiques des matériaux :

Tout matériau se définit du point de vue énergétique par trois


caractéristiques physiques principales :

 Sa masse volumique, généralement notée par la lettre grecque ρ (rho).


La masse volumique d'un matériau est une grandeur physique qui
caractérise sa masse par unité de volume. Quand on la compare à celle
de l'eau, on parle alors de densité.
 Sa conductivité thermique, appelée λ (lambda). Elle représente la
capacité du matériau à laisser circuler la chaleur en son sein.
 Sa chaleur massique, plus rigoureusement appelée capacité thermique
massique, et notée c qui représente la capacité plus ou moins grande
d'un matériau à absorber de la chaleur sans s'échauffer outre mesure.

2- Inertie thermique :

Quand on fait le produit ρ.c de la masse volumique par la chaleur massique,


on obtient la chaleur volumique du matériau, encore appelée inertie thermique
ou plus simplement inertie. Cette inertie des matériaux est à la base de la
conception architecturale bioclimatique, puisque c'est elle qui va déterminer la
capacité d'un bâtiment à stocker plus ou moins l'énergie solaire sans
s'échauffer ou se refroidir hors des valeurs nécessaires pour maintenir le
confort intérieur.

3- Effusivité :

Une table en bois avec des pieds en fer, placée dans une pièce chauffée,
présente un plan de travail en bois et des pieds en fer à la même température.
Pourtant, si on touche le bois ou le fer, on a l'impression que le fer est plus
froid. Ce phénomène provient de l'effusivité. Le bois possède une effusivité de
400, semblable à celle de la peau humaine. Si le bois est à 15 °C et la peau à
25 °C, le contact s'établira à la moyenne entre les deux températures, soit
20 °C. Le fer a une effusivité de 14000, soit 35 fois plus que la peau, il va céder
35 fois plus de chaleur qu'il n'en prendra à la main, et le contact avec la peau va

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Exposé sur L’Architecture Bioclimatique

alors s'établir à 15,3 °C, avant que la main ne commence à réchauffer le fer : le
fer semble froid. L'effusivité est donnée par la formule :

Ef = √ρ. c. λ En J /s.m2. °C

Avec : ρ la masse volumique, c la chaleur massique et λ la capacité du


matériau à laisser circuler la chaleur.

4- Diffusivité :

Quand on chauffe intensément l'extrémité d'un matériau, on constate qu'au


bout d'un certain temps, la chaleur s'est comme "étalée" dans le matériau :
tout le matériau est devenu un peu plus chaud, mais nettement moins que la
partie chauffée à l'origine. La quantité de chaleur apportée s'est répartie, s'est
diffusée à travers la matière. Ce phénomène est déterminé par la diffusivité.

La diffusivité est donnée par la formule : (en m²/s)

Elle est proportionnelle à la conductivité thermique mais inversement


proportionnelle à l'inertie du matériau. Elle décrit la rapidité d’un transfert de
chaleur à travers toute la masse d’un matériau, et plus précisément, caractérise
la capacité d'un matériau à transmettre un signal de température d'un point à
un autre de ce matériau. On constate un lien très fort entre la diffusivité et
l'effusivité, grandeurs qui dépendent toutes deux des trois caractéristiques
énergétiques des matériaux vues précédemment. Ce lien peut être écrit
mathématiquement par la relation suivante, qui est une autre façon de décrire
l'inertie thermique : Ce sont sa diffusivité (la vitesse de propagation de la
chaleur dans le matériau) et son effusivité (l'aptitude du matériau à échanger
de la chaleur avec son environnement) qui déterminent la caractéristique
fondamentale d'un matériau en bio climatisme : son inertie thermique.

5- Amortissement thermique :

Lorsqu'une masse de matière reçoit en surface de manière variable des


apports de chaleur, le phénomène de diffusion amortit les fluctuations au sein
de la matière, en proportion de l'éloignement par rapport au point d'injection
de l'énergie. Cet amortissement suit une loi exponentielle. Dans un mur massif,
en béton ou en pierre, cet amortissement est tel qu'à une profondeur

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Exposé sur L’Architecture Bioclimatique

d'environ 40 cm la fluctuation journalière de l'ensoleillement n'est quasiment


plus mesurable. A la surface de la Terre, l'amortissement de la fluctuation de
température entre l'été et l'hiver est quasiment total à une profondeur de
l'ordre de 4 mètres3. À cette profondeur, la température devient constante et
égale à la température moyenne de la planète, soit environ 15 °C ± 1 °C à la
latitude de 45°.

Le phénomène d'amortissement traduit la capacité des matériaux à stocker


l'énergie lorsqu'il y a un supplément d'apport thermique (par exemple le jour),
et la restituer lorsque cet apport disparait (par exemple la nuit). L'utilisation en
bio climatisme du phénomène d'amortissement permet de réguler les apports
solaires, afin de les restituer au moment où ils seront utiles, et offrir un confort
thermique le plus régulier possible.

6- Déphasage thermique :

Pourtant, chacun peut constater que le moment le plus chaud de l'année se


situe début août. De même, la calotte polaire arctique voit sa fonte maximale
intervenir mi-septembre. Ces phénomènes sont causés par le déphasage
thermique de la croute terrestre et de l'océan. Lorsqu'une masse de matière
reçoit de l'énergie, il faut un certain temps avant qu'elle ne puisse la restituer. Il
en va de même dans un bâtiment. Lorsqu'une masse lourde (mur, plancher,...)
reçoit de la chaleur solaire, la restitution de cette énergie nécessite un certain
temps, lié au déphasage thermique de la paroi considérée. De façon
approximative, pour une paroi d'épaisseur limitée (cas courant), la vitesse de
transfert de la chaleur dans la matière (en cm/h) est donnée par la formule
suivante :

On peut en déduire le temps approximativement nécessaire pour un transfert


de chaleur à travers une paroi (en heures, l'épaisseur étant donnée en
mètres) :

La formule est très simplifiée et ne vaut que pour des épaisseurs réduites. Au-
delà de 20 cm, elle commence à être imprécise, la vitesse de diffusion n'étant
plus linéaire.

7- Gestion d’air :

Même avec des parois respirantes, l'air intérieur d'un bâtiment doit être
renouvelé. Dans une maison bioclimatique, cela sera généralement fait avec
une ventilation mécanique système D, aussi appelée VMC à récupération de
chaleur.

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Exposé sur L’Architecture Bioclimatique

VI- RESULTATS ATTENDUS ET STRATEGIES DE MISE EN ŒUVRE :


L’objectif d’une conception bioclimatique est triple :
 Améliorer les conditions de vie ;
 Limiter l’impact sur l’environnement de la construction, de sa mise
en œuvre à sa fin de vie en réduisant un maximum le recours à l’énergie ;
 Valoriser les matériaux et savoir-faire locaux et relancer ainsi
l’économie locale.
Les résultats attendus sont difficilement quantifiables économiquement
ou énergétiquement car ce n’est qu’au cas par cas que l’on peut les évaluer.
Une architecture bioclimatique permet de se passer ou de limiter toute
consommation d’énergie annexe, notamment le recours à la climatisation, à la
ventilation mécanique, à l’éclairage artificiel, ceci avec un très faible surcoût à
la construction. L’exploitation de l’énergie solaire permet également de
chauffer l’eau (systèmes thermiques) ou produire de l’électricité (systèmes
photovoltaïques) par exemple pour le pompage d’eau, l’éclairage ou la
production de froid pour le stockage de nourriture. Outre des phénomènes
objectifs, c’est toute une série de phénomènes subjectifs que le bio climatisme
apporte. Si c’est une consommation énergétique que l’on économise, c’est une
ambiance intérieure, une qualité architecturale, un confort visuel, thermique
ou acoustique que l’on valorise.
Cette conception passe par une démarche bien spécifique qui tend à
hiérarchiser les recommandations. Carl Mahoney professeur en architecture et
à la base d’un plan d’action de l’architecture bioclimatique dans les pays en
développement a mis au point un ensemble de tables destinées à récapituler et
à analyser les données climatiques, pour formuler et hiérarchiser des
recommandations précises liées à un climat. La figure 14 représente la table de
Mahoney pour le climat équatorial. Ces principales recommandations visent à
se protéger efficacement du rayonnement solaire, améliorer la ventilation et
abaisser l’humidité relative de l’air.

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Figure 14 : Table de Mahoney

Indicateur Recommandations
H1 H2 H3 H4 H5 H6
Plan masse
1. Orientation suivant un axe longitudinal E-O
2. Plan compact avec cour intérieure
Espacements
3. Grands espacements entre les bâtiments
4. Idem avec protection contre le vent
5. Plan compact
Circulation d’air
6. Circulation d’air permanente
7. Circulation d’air intermittente
8. Circulation d’air inutile
Ouvertures
9. Grandes ouvertures des façades N et S
10. Très petites ouvertures (10 à 20%)
11. Ouvertures moyennes (20 à 40 %)
Murs
12. Murs légers
13. Murs massifs
Toitures
14. Toitures légères et isolantes
15. Toitures lourdes
Sommeil en plein air
16. Sommeil en plein air
Protection contre la pluie
17. Protection contre la pluie

VII- CONCLUSION :
L’architecture bioclimatique permet de retrouver les principes de
construction d’antan et de les adapter aux progrès effectués en la matière.
L’efficacité de tous ces concepts est reconnue et prouvée et permet de
proposer des bâtiments exemplaires en termes d’architecture, de confort,
d’efficacité énergétique et environnementale. Elle valorise en outre les cultures
et traditions locales en dégageant une architecture spécifique à chaque région
du monde. Plus que de l’architecture, c’est tout un paysage qui est travaillé car
l’intégration optimale des bâtiments par le choix des matériaux ou

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Exposé sur L’Architecture Bioclimatique

l’implantation d’un quartier respecte le lieu. Finalement, elle s’inscrit dans un


cadre global de développement durable.

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