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LETTRE OUVERTE AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

POUR LE MAINTIEN D’UN SERVICE PUBLIC DU SPORT

Monsieur le Président de la République,

Nous vous faisons une lettre que vous lirez peut-être si vous avez le temps. Nous venons de recevoir
la revue de presse qui nous informe que nous allons mourir doucement et lentement d’ici 2022.

Nous pensions naïvement que le service public du sport serait épargné des baisses de dépenses
publiques compte tenu du fait que ce sont intrinsèquement des économies de bouts de chandelles,
au vu des ambitieux objectifs fixés : 3 millions de pratiquants supplémentaires et doublement des
médailles, soit 80 médailles aux JO de 2024.

Apparemment, non seulement ce n’est pas le cas, mais en plus d’une coupe sèche de 30 millions
d'euros dans son budget 2019, on nous annonce la suppression progressive de quelques 1.600 ETP
d'ici à 2022 sur 3500 postes actuels, soit la moitié des effectifs. Un vrai plan social en somme !

Malgré les éléments de langage gouvernementaux apportés depuis pour calmer les esprits auxquels
nous ne croyons absolument pas, nous sommes profondément meurtris et choqués à la fois par la
méthode et par l’objectif politique poursuivi.

Démembrés et déshumanisés, les acteurs du service public du sport, unis avec les pratiquants et le
citoyens déterminés, même un genou à terre, continueront avec toute leur force de conviction à
tenter de vous convaincre de revoir le budget sport de l’Etat en 2019 et les années qui suivront.

Comment faire l’impasse d’un débat sur le service public dans le sport et laisser à des personnalités
de la société civile issues essentiellement de grandes entreprises au sein d’une commission ad hoc
dite CAP 2022 décider de l’organisation, des priorités du service public sportif. Le prisme purement
libéral et cette logique d’efficience budgétaire ne prend pas en compte les retombées positives du
sport sur les publics, sur les territoires et dans l'économie. Comment organiser l’héritage
olympique 2024 avec un tel projet de loi de finances 2019 alors qu’il était un point fort du dossier
français.

Comment croire qu’un « chantier gouvernance » lancé il y a 6 mois tambour battant n’avait pas
comme seul objectif de justifier la création d’une agence nationale du sport et comme passage obligé
la privatisation du sport et le désengagement de l’Etat. Comment penser que ce chantier a permis de
débattre démocratiquement, de manière approfondie et stratégique de l’organisation du sport pour
tous et de la haute performance au sein d’ateliers de 2 heures avec des conclusions sur Powerpoint
préparées à l’avance par la direction de l’administration.

C’est adopter une vision très libérale du sport, pleine d'incohérences et de dogmatisme. C’est oublier
que le secteur sportif a besoin des aides de l’Etat et de l’accompagnement ainsi que de l’expertise
des agents du service public du sport pour soutenir les bénévoles de plus de 300 000 associations
sportives. Sans ces aides financières et humaines l'impact sera lourd de conséquences pour les
pratiquants et les familles qui ne pourront supporter l’augmentation du coût de la licence !

Comme vous avez perçu un mouvement de contestation, votre Premier ministre lance, selon les
termes consacrés, un processus de concertation « approfondi » avec l’ensemble des acteurs. Comme
habituellement, l’Etat ne sera pas vraiment représenté puisque l’objectif est de partager le
« gâteau » entre les fameux acteurs de la société civile, les entreprises, voire les collectivités
territoriales souvent elles- mêmes en grande fragilité.

A l’instar des autres secteurs d’activité soumis à la réforme, vos procédés sont rodés : calendrier
intenable, consultation des acteurs de la société civile, séminaires de « management » de cadres du
secteur public qui doit être « privatisé », et de manière concomitante « concertation » avec les
partenaires sociaux. Ce rideau de fumée n’est mis en place que pour faire croire aux uns et aux
autres qu’ils peuvent influer sur la décision alors que celle-ci est déjà prise de manière autoritaire et
dogmatique, dans une logique de rigueur budgétaire et de désengagement de l’Etat.

Ce nouveau budget 2019, et plus largement les orientations à moyen terme, remettent en cause le
travail de tous ceux de droite et de gauche qui se sont engagés pour développer la pratique sportive
auprès des publics prioritaires et sur les territoires carencés.

Démembrés et déshumanisés, les acteurs du service public du sport, un genou à terre, continueront
avec toute leur force de conviction à tenter de vous convaincre de revoir le budget sport de l’Etat en
2019 et les années qui suivront.

Il est nécessaire de poursuivre l’action publique en faveur du développement de la pratique sportive


avec les moyens nécessaires. Cela implique :

- le maintien d’un ministère des sports avec des missions fortes et affirmées (administration
centrale, services déconcentrés, agents en fédérations, établissements) et des moyens
garants de l’intérêt général et de la pratique encadrée avec un accompagnement de qualité
- une dotation d’un vrai budget des sports avec notamment un déplafonnement des taxes sur
la Française des Jeux, les paris sportifs et les droits télévisés.

Avant toute prise de décision dont les conséquences seraient ravageuses pour le sport français,
nous vous demandons de véritables consultations citoyennes décentralisées ainsi que l'ouverture
de négociations avec les partenaires sociaux portant sur l'organisation du service public du sport.

OUI A LA FETE DU SPORT, NON A LA DEFAITE DU SPORT !

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