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Fascisme démocratique: popularité du trash, de

l'antipolitique et de l'anti-intellectualisme
• 12 nov. 2016
• Par salvatore palidda
• Blog : Le blog de salvatore palidda

Le succès de Trump présente de nombreuses similitudes non seulement avec le Brexit, mais aussi
avec Berlusconi ou Erdogan, avec la droite polonaise et hongroise, le tyran des Philippines ou
même Grillo en Italie.
• 7 commentaires
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Il est intéressant de lire ce que disent ceux qui “avaient prévu” et ceux qui ont eu du mal à y croire.
Le succès de Trump est présenté comme une révolution copernicienne. Pourtant, il y a de
nombreuses similitudes non seulement avec le Brexit, mais aussi avec les succès de Berlusconi ou
Erdogan, de la droite polonaise et hongroise, du tyran des Philippines ou même de Grillo en Italie
(qui ne sont pas la même chose que le Mouvement5Etoiles).
Une jeune femme de 23 ans, très instruite, dit: mais comment est-il possible que, dans l'ère de
l'Internet, de Wikipedia, de l'accès universel et banal à la connaissance, prévale le consensus au
racisme, au sexisme, au trash et à la violence la plus horrible (voir les post sur les handicapés battus
ou même sur les actes de torture par des agents de la police ou militaire). Evidemment, cette jeune
femme croit encore à la fonction salvifique des connaissances, qui renvoie aux Lumières. Mais, les
«révolutions» qui ont eu lieu depuis la fin du XIXe siècle, et en particulier celle néo-libériste depuis
les années quatre-vingt du XXe, favorisent la diffusion des connaissances au profit des dominants –
ou propagent la critique seulement chez une minorité de la population. La grande majorité de la
population, par contre, est à la merci d'une communication libre, presque toujours bombardée de
messages et d’images qui ne favorisent pas la réflexion critique envers les intentions, les attitudes et
les comportements contre l'humanité.
Tout comme la distance entre richesse et pauvreté, celle entre dominants et dominés est devenue de
plus en plus monstrueusement énorme, et la même chose peut être dite à propos de la distance entre
les cercles moraux et sociaux des professionnels de la politique et les intellectuels (les uns et les
autres soient-ils de droite, du centre ou de gauche). On peut alors comprendre que dans un contexte
de processus dévastateur de déstructuration économique, sociale, culturelle et politique telle que
celle que nous vivons depuis les années quatre-vingt, la majorité de la population a atteint la
presque totale désillusion sinon la haine envers la politique, les intellectuels, les cercles dominants
(droite et gauche), qui sont à leur tour de plus en plus autoréférentiels.
Comme le fait remarquer à juste titre quelques – entre autres – l'écrivain Jonathan Lethem
(interviewé par V. Mazza), « Trump enchante parce qu'il incarne le mépris de la raison, de la
civilisation, de la logique … il est une figure profondément anti-intellectuelle », « Il est une
personne liée à l'industrie du spectacle, pas un politicien authentique ... est incapable d'incarner un
quelconque sens ou valeur ... mais les gens en ont fait le dépositaire de leurs authentiques douleurs
et désirs ». Paradoxalement, le succès de gens comme Trump « est un très fort acte d'accusation
contre des décennies de fantasmes néo-libériste et le fait qu’on a célébré les élites, les entrepreneurs
et les gagnants du boom technologique et abandonné les idées de la vieille gauche ... les
milliardaires décident pour le monde sans aucun contact avec la base, avec les travailleurs, avec les
mouvements de libération aux marges de la culture».
Pourquoi les cols bleus, les banlieues de la ceinture rouge de Paris d’il y a trente ans ou la base de la
gauche italienne sont-ils passés à droite ou avec Grillo, ou ne votent plus, ainsi que les jeunes nés
entre la fin du vingtième et la première partie du XXIe siècle? Et pourquoi quelques jeunes sans
futur, souvent soumis à la criminalisation raciste, deviennent-ils terroristes? Qu’est ce qui devrait
les attirer et les convaincre de soutenir les discours des politiciens et des intellectuels?
Depuis les années quatre-vingt, la majorité de ces deux catégories soutient le néo-libéralisme et a
poussé les dominés au désert des esprits. Foucault a suggéré de déconstruire les sciences politiques
et sociales pour comprendre le discours que les pouvoirs font devenir puissant et pervasif, de sorte
qu'il soit intériorisé par tous comme le sien (biopolitique). Maintenant, on semble être en face d’un
non-discours en opposition à tous les discours. Nous ne sommes pas en face du fascisme ou du
nazisme du XXe siècle, mais dans une sorte de fascisme démocratique qui semble se nourrir de la
popularité du trash, de l’antipolitique tout court, de l'anti-intellectualisme et du goût pour la
violence. Souvent le dominé qui la subit a tendance à la reproduire sur de plus faibles qu'il peut
assujettir.
Il est probable que Trump ne durera pas longtemps s'il dérange trop les orientations et les objectifs
de l'appareil d’Etat de la première puissance mondiale et les lobby qui vont continuer à gérer le
pouvoir bien au delà des propos du président. Mais, tout comme le berlusconisme a imprégné l'Italie
et continue à gouverner avec la majorité parlementaire du gouvernement Renzi qui englobe la
moitié du parti de Berlusconi, l'expérience Trump (comme le Brexit mais aussi comme Sarkozy et
sa continuité avec Hollande et Valls) va aggraver l'écart entre élite et la majorité de la population.
Non seulement la distance entre la richesse et la pauvreté, entre le pouvoir et non-pouvoir :
l'impossibilité de satisfaire les promesses électorales sera encore plus évidente.
Alors, que va devenir le fascisme démocratique? Probablement on va avoir une nouvelle vague
d'assassinats de Noirs et d’Hispaniques, de tolérance zéro et en même temps, parfois, une résistance
désespérée. On verra augmenter le néo-esclavagisme des sanspapiers mais aussi des immigrés
réguliers et des citizens pauvres, et augmentera le nombre des white collars crimes -non seulement
financiers- et sera favorisée la liberté de provoquer des crimes contre la santé et l'environnement et
donc la diffusion des cancers etc. En bref, l'administration néo-libériste de Trump promet plus que
le pire déjà connu avec Reagan, Bill Clinton et les Bush. Mais, l’isolationnisme sera peu probable
tant que les guerres permanentes continueront à se reproduire. La majorité du Sénat et des députés
élus sont loin de soutenir tout ce que Trump a promis: les Etats-Unis continueront à prétendre être la
première puissance mondiale, telle que nous l'avons connue depuis le 11 Septembre 2001, en
profitant de la nullité politique de l’Union européenne et de l'aval du gouvernement du Brexit au
Royaume-Uni.

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