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HISTO-PHYSIOLOGIE DU PARODONTE

I- DEFINITION ANATOMIQUE

Le parodonte est constitué par l’ensemble des tissus de maintien et de soutien de


l’organe dentaire qui ont entre eux une complète interdépendance anatomique et
physiologique.
Quatre tissus durs ou mous différents sont regroupés: la gencive, le cément, l’os
alvéolaire, et le ligament parodontal («desmodonte») qui relie ces deux dernières
structures. Chacun de ces tissus peut encore être différencié par sa structure, sa
fonction et sa localisation.

II- LA GENCIVE

A- Anatomie gingivale

La gencive fait partie de la muqueuse buccale et constitue aussi la partie la plus


périphérique du parodonte.
Elle débute au niveau de la ligne mucogingivale et recouvre les parties coronaires
des procès alvéolaires. La LMG est absente au niveau du palais; elle fait à cet
endroit partie de la muqueuse palatine kératinisée, non mobile. La gencive se
termine au niveau du collet des dents où elles les entoure et forme un anneau
épithélial (épithélium jonctionnel), l’attache épithéliale. Elle assure ainsi la continuité
du recouvrement épithélial de la cavité buccale.
La gencive libre est classiquement subdivisée en différentes zones topographiques:
la gencive libre, la gencive attachée et la gencive interdentaire.

1- La gencive libre ou marginale

C’est la portion de gencive étroite, mobile, festonnée et sans soutien osseux qui se
termine coronairement par un bord effilé en lame de couteau ou bord gingival libre.
De couleur rose corail, elle possède une surface unie et une consistance ferme. Elle
est recouverte par un épithélium kératinisé. Elle est lisse, brillante et parfaitement
adaptée à la surface dentaire. Elle est séparée de la surface dentaire par un espace
virtuel que l’on appelle sillon gingivo dentaire ou sulcus.
Cette gencive se termine apicalement par le sillon gingival libre ou sillon marginal qui
la sépare de la gencive attachée. Ce sillon se situe au niveau de la jonction amélo-
cémentaire.
Cette partie de gencive n’est donc pas fixée mécaniquement à la dent: elle est fixée
par simple adhérence.

2- La gencive attachée

Elle est limitée en direction apicale par la ligne muco-gingivale qui la sépare de la
muqueuse alvéolaire.
La G.A possède une consistance ferme, une couleur rose corail et présente souvent
une surface finement granitée qui lui donne l’aspect d’une peau d’orange.
La hauteur de gencive attachée augmente avec l’âge. Elle varie selon les individus ,
entre les différents types de dents d’une même personne, de leur position sur
l’arcade et de la localisation des freins ou attaches musculaires.
Elle est considérée comme un élément important pour le maintien d’une gencive
saine. Elle sert de rupteur de force pour la gencive libre contre les sollicitations
musculaires qui s’étendent au sein de la muqueuse alvéolaire, car elle est fermement
solidarisée à la dent par les fibres du tissu conjonctif et à l’os alvéolaire sous-jacent.

3- La muqueuse alvéolaire

La gencive se termine au niveau de la jonction mucogingivale et se continue du côté


alvéolaire par la muqueuse alvéolaire qui recouvre la face interne des lèvres et des
joues. Du côté lingual la gencive se continue par la muqueuse du plancher buccal.

4- La papille interdentaire

La gencive interdentaire s’enfonce contre le septum interdentaire apicalement par


rapport au point de contact (ou à la surface de contact) des dents.
Dans les secteurs antérieurs, la papille interdentaire est lancéolée tandis que dans
les zones molaires, les papilles sont plus aplaties, pyramidales dans le sens V.L.
Comme la papille interdentaire a un profil qui suit le contour des surfaces de contact
interproximales, une dépression ou col, se situe entre la papille vestibulaire et la
papille linguale.
Elle est cliniquement invisible et présente une largeur et une profondeur différentes
en fonction de l’étendue de la surface de contact. Le recouvrement épithélial du col
est assuré par l’épithélium jonctionnel des dents adjacentes (non kératinisé).
Si le point de contact est absent, la gencive kératinisée s’étend en continu et sans
enfoncement dans le sens vestibulo-lingual.

B- Aspect histologique

La gencive est constituée d’une composante épithéliale et d’une composante


conjonctive.

1- L’épithélium

L’épithélium qui recouvre la gencive peut être différencié en trois types:


- l’épithélium buccal qui tapisse la cavité buccale,
- l’épithélium sulculaire qui fait face à la dent sans y adhérer,
- l’épithélium jonctionnel qui réalise l’adhésion entre la gencive et la dent.

a- L’épithélium buccal

Il s’agit d’un épithélium pavimenteux, stratifié, kératinisé qui présente des digitations
épithéliales dans le chorion gingival.
Il comprend quatre couches. On distingue de la lame basale vers l’extérieur:
Les cellules de la couche basale (stratum germinatum) sont soit cylindriques,
soit cuboïdes et sont en contact avec la membrane basale. Les cellules basales
possèdent la capacité de se diviser. La couche basale peut être considérée comme
le réservoir des cellules progénitrices.
La couche épineuse (stratum spinosum) de l’épithélium est constituée de 10 à 20
couches de cellules relativement larges, polyédriques, munies de prolongements
cytoplasmiques courts. Les cellules sont attachées entre elles par de nombreux
hémidesmosomes.
La couche granuleuse (stratum granulosum) , est formée de cellules de corps
électro-dense de kérato-hyaline et des amas de granules contenant du glycogène
commencent à apparaître. Ces granules semblent en relation avec la synthèse de
kératine.
Les cellules de la couche cornée (stratum corneum) possèdent un cytoplasme
rempli de kératine et la totalité de l’appareil de synthèse protéique et de production
d’énergie a disparu (noyau, mitochondries, réticulum endoplasmique et appareil de
Golgi).
La kératinisation de la muqueuse buccale varie selon les différentes régions dans
l’ordre suivant: le palais (le plus kératinisé), la gencive, la langue et les joues.

b- L’épithélium sulculaire

Il fait face à la dent. Il s’agit d’un épithélium pavimenteux stratifié non kératinisé.

c- L’épithélium jonctionnel

L’épithélium jonctionnel, dont la hauteur peut atteindre 2 mm, entoure le collet de la


dent comme un anneau.
Les composantes tissulaires de la région dento-gingivale achèvent leurs
caractéristiques structurales en même temps que l’éruption de la dent. L’épithélium
adamantin réduit est remplacé graduellement par un épithélium jonctionnel durant
l’éruption. Cet EJ est en continuité avec l’épithélium sulculaire et participe à l’attache
entre la gencive et la dent. Dans sa partie apicale, il n’est constitué que de quelques
couches cellulaires alors que coronairement, il est composé de 15 à 30 couches.
L’EJ est composé de deux couches, la couche basale (active sur le plan de la
division cellulaire) et la couche suprabasale (cellules filles). Les cellules basales ainsi
que les cellules supra-basales sont allongées selon un axe parallèle à la surface de
la dent. Les trois autres couches cellulaires de la stratification (moyenne, granuleuse,
cornée) n’apparaissent pas.
La membrane des cellules de l’EJ présente des hémidesmosomes en direction de
l’émail. Ainsi, l’interface entre l’EJ et l’émail est identique à celle entre tissu épithélial
et tissu conjonctif. L’épithélium n’est donc pas seulement en contact avec l’émail
mais est physiquement attaché à lui..
Il reste différencié et ne se kératinise pas. L’EJ sain ne présente pas de digitations
dans le tissu conjonctif adjacent.
L’EJ constitue une entité histologique particulière caractérisée par un «turn-over»
rapide des cellules.

2- Le tissu conjonctif gingival

C’est le tissu prédominant de la gencive. Il est composé de fibres de collagène (60%


du volume tissulaire, de fibroblastes (5%), de vaisseaux et de nerfs enchâssés dans
une matrice extracellulaire (35%).

a- Les cellules du tissu conjonctif

Les cellules du tissu conjonctif sont:

- les fibroblastes: ce sont les cellules principales du tissu conjonctif (65% de la


population cellulaire totale). Ils sont situés entre des fibres de collagène, leur
orientation spatiale étant conditionnée par l’organisation des faisceaux
fibrillaires. Le fibroblaste est impliqué dans la production de divers types de
fibres retrouvées dans le tissu conjonctif et dans la synthèse de la matrice
extracellulaire du tissu conjonctif.
- Les cellules de défense: myéloïdes (monocytes, macrophages, leucocytes),
lymphoïdes (lymphocytes T et B, plasmocytes), mastocytes ( ils sont
responsables de la production de certains composants de la matrice
extracellulaire) et cellules accessoires (cellules présentant l’antigène,
plaquettes, cellules endothéliales, cellules dendritiques).

b- Les fibres du tissu conjonctif

Ce sont les fibres de collagène, de réticuline, oxytalane et élastiques.

- Les fibres collagènes constituent la composante essentielle du parodonte.


Elles possèdent de nombreuses propriétés biophysiques et biochimiques
qu’elles confèrent aux tissus qu’elles constituent (résistance aux tractions et
aux forces mécaniques, souplesse, insolubilité dans l’eau, digestion par des
enzymes protéolytiques (collagénases, protéases)). Ces fibres confèrent à la
gencive une forme stable, et si elles se fixent en dessous de l‘épithélium
jonctionnel à la surface des dents, elles les protègent contre les forces de
cisaillement et stabilisent les dents individuelles pour former une arcade
fermée. Au sens large, les fibres périosto-gingivaux peuvent également être
comptées parmi les fibres gingivales. Ils fixent la gencive sur le procès
alvéolaire. Selon leur insertion et leur trajet à travers les tissus, les faisceaux
orientés dans la gencive peuvent être divisés en plusieurs groupes (fig.21):
- les fibres dento-gingivales sont incluses dans le cément de la partie
supra-alvéolaire de la racine et se projettent, à partir du cément, en
éventail vers les surfaces tissulaires gingivales libres vestibulaire,
linguale et inter proximale. On distingue les fibres coronaires,
horizontales et apicales.
- Les fibres circulaires et semi-circulaires sont des faisceaux de fibres
qui suivent un trajet dans la gencive libre et encerclent la dent de la
manière d’une bague.
- Les fibres dento-périostales sont incluses dans la même portion de
cément que les fibres dento-gingivales mais elles suivent un trajet en
direction apicale par rapport aux crêtes osseuses alvéolaires
vestibulaire et linguale et se terminent dans le tissu conjonctif de la
G.A.
- Les fibres transeptales s’étendent entre le cément supra-alvéolaire de
deux dents adjacentes. Elles présentent un trajet droit à travers le
septum interdentaire conjonctif et sont incluses à chaque extrémité
dans le cément de chaque dent adjacente. Elles sont responsables de
la consistance ferme de la gencive marginale.
On trouve aussi les fibres alvéolo-gingivales, interpapillaires, transgingivales,
périosto-gingivales, interciculaires et intergingivales.

- Les fibres de réticuline sont des fibres qui se trouvent normalement


connectées aux fibres de collagène les plus fortes. Elles correspondent à des
fibrilles de collagène récemment formées, qui peuvent poursuivre leur
polymérisation et se transformer en fibres de collagène et en faisceaux. Elles
sont présentes aux interfaces entre épithélium et tissu conjonctif.
- Les fibres élastiques n’ont pas une structure homogène. Leur élasticité est le
fait d’une structure fibreuse et fibrillaire. Elles comportent invariablement deux
composantes morphologiques et biochimiques distinctes mais étroitement
liées: une composante centrale amorphe, l’élastine (90% de la fibre élastique
mature) et une composante microfibrillaire périphérique.
c- La matrice extracellulaire

La matrice extracellulaire est essentiellement produite par les fibroblastes bien que
certains constituants le soient par les mastocytes et d’autres composants dérivés du
sang. Elle est le milieu dans lequel les cellules du tissu sont incluses et elle est
essentielle au maintien des fonctions normales du tissu. C’est en son sein qu’a lieu le
transport de l’eau, des électrolytes, des nutriments, des métabolites vers et à partir
des cellules du tissu conjonctif. Le constituant majeur de la matrice extracellulaire du
tissu conjonctif est représenté par les macromolécules de protéines
polysaccharidiques. Ces complexes sont divisés en glycoprotéines et
protéoglycanes.

III- MUQUEUSE ALVEOLAIRE ET FREIN

A- La muqueuse alvéolaire

1- Anatomie

La muqueuse alvéolaire se distingue de la gencive par sa couleur plus rouge, son


aspect plus lisse et sa mobilité relative par rapport aux plans sous-jacents. Elle est
en continuité avec la gencive kératinisée après la L.M.G en direction apicale. Elle est
attachée de manière lâche au périoste de l’os alvéolaire vestibulaire et lingual sous-
jacent. Elle effectue sa jonction avec la muqueuse des joues et des lèvres au fond du
vestibule. A ce niveau, la muqueuse est attachée aux structures sous-jacentes de
façon très lâche pour que les mouvements des lèvres et des joues soient possibles.
Le vestibule est un espace virtuel délimité apicalement par la zone de déflexion entre
la muqueuse alvéolaire et les muqueuses jugales et labiales et, coronairement, par la
face externe de la gencive kéraitnisée.
2- Histologie

La muqueuse alvéolaire est composée d’un épithélium non kératinisé dont


l’épaisseur varie entre 0.005 et 0.3 mm et d’un tissu conjonctif riche en fibres
élastiques.

B- Les freins

1- Anatomie

Ils sont classiquement décrits comme un repli formé par la muqueuse tendue de la
lèvre à la paroi alvéolaire.
Le frein labial supérieur est de forme prismatique triangulaire. Il cloisonne
incomplètement le vestibule supérieur en deux modèles symétriques et ceci dans le
sens sagittal au niveau de la ligne médiane. Sa face antérieure triangulaire répond à
sa surface d’insertion sur la face endobuccale de la lèvre supérieure. Sa face
postérieure répond à la surface d'insertion du frein sur le versant antérieur du
rempart alvéolaire. Ses deux faces latérales, lisses, brillantes, sont en continuité
avec la face muqueuse du vestibule.
2- Classification topographique

La classification de PLACEK de 1974 propose quatre classes:

- attache muqueuse: l’insertion appartient à la muqueuse alvéolaire et se situe


à la limite de la L.M.G.
- attache gingivale: les insertions basses du frein sont noyées dans la G.A
- attache papillaire: le frein est inséré dans la gencive papillaire
- attache interdentaire: le frein rejoint le sommet du septum gingival et se
confond avec la papille bunoïde.

3- Histologie

Le frein est constitué d’un double feuillet muqueux enserrant un petit trousseau
fibreux qui va se perdre en profondeur, jusque dans l’orbiculaire externe.

IV- L’OS ALVEOLAIRE

Il est défini comme la partie du maxillaire et de la mandibule qui forme et supporte


les procès alvéolaires. Ces procès alvéolaires sont des structures qui dépendent des
dents. Ils se développent avec la formation et lors de l‘éruption des dents et se
résorbent largement avec leurs pertes

A- Anatomie

Les parois alvéolaires sont bordées d’os compact et les zones inter-alvéolaires
contiennent de l’os spongieux. L’os alvéolaire comprend une corticale externe, un os
spongieux médian et une corticale alvéolaire interne que l’on appelle aussi lame
cribriforme ou lamina dura.

B- Histologie osseuse

La paroi alvéolaire présente une épaisseur 0.1-0.4 mm et est criblé de nombreux


petits trous (les canaux de Volkmann) par lesquels les vaisseaux et les fibres
nerveuses entrent et sortent de l’espace desmodontal.

1- Les cellules osseuses

Les ostéoblastes quiescents ou actifs et les ostéoclastes sont présents:


- à la surface des trabécules osseuses dans l’os spongieux,
- sur les surfaces de l’os cortical qui entoure les mâchoires,sur les parois
alvéolaires face au ligament parodontal,
- à l’intérieur de l’os cortical au niveau des espaces medullaires.
Au cours du processus de maturation et de minéralisation de l’osteoïde, quelques
ostéoblastes sont enchâssés dans le tissu osteoïde: ces cellules s’appellent les
ostéocytes.
L’ostéoblaste est impliqué dans l’ostéogénèse de la paroi alvéolaire, en synthétisant
le collagène et la substance fondamentale de l’os.
L‘ostéoclaste (cellule géante spécialisée dans la résorption des tissus minéralisés
tels que la dentine, le cément et l’os), est rencontré dans les lacunes de Howship et
résorbe la matrice osseuse au cours des remaniements osseux.

2- La matrice extracellulaire osseuse

La composition de l’os dépend de ses cellules (ostéoblastes, ostéoclastes et


ostéocytes) dont l’activité est partiellement gouvernée par des hormones (PTH,
calcitonine, vitamine D, androgènes, oestrogènes…), des facteurs de croissance
(TGFβ, PDGF, ILGF,…), des cytokines (interleukines, lymphokines,…), des facteurs
locaux (prostaglandines), de la nutrition (calcium) et des facteurs mécaniques.
L’os est riche en minéraux tels que le calcium et le phosphate, ainsi que l’hydroxyle
de carbonate et de citrate, avec des traces d’autres ions tels que le sodium,
magnésium et fluor.
Les sels minéraux sont répartis en cristaux d’hydroxyapatite. Les espaces situés
entre les cristaux sont remplis de matrice organique avec une prédominance de
collagène, ainsi que d’eau et de petites quantités de mucopolysaccharides, en
particulier la chondroïtine sulfate.
Le collagène osseux, qui est seulement produit par les ostéoblastes, est composé
essentiellement de type I avec de petites quantités de types III et IV.

C- Physiologie

L’os alvéolaire obéit aux lois de la physiologie osseuse. Il est sensible à l’influence
de la vitamine D, de la calcitonine et de la parathormone. Par sa trame collagénique
calcifiée, l’os alvéolaire apporte une certaine rigidité à l‘ensemble, ce qui permet un
calage des dents. Il assure aussi la fixation des fibres ligamentaires et constitue un
soutien pour le tissu gingival.
Des remaniements morphologiques s’effectuent au niveau de l’os alvéolaire. Ils
s’avèrent important pendant l’éruption, pendant les premières contacts occlusaux et
au point de vue thérapeutique lors d’un traitement orthodontique.
Un rôle particulier est à observer concernant la lamina dura. Cette corticale interne
comprend de nombreux pertuis à travers lesquels s’opère la vascularisation du
ligament. De plus, ils autorisent le reflux des liquides desmodontaux vers l’os
alvéolaire, ce qui permet au ligament de jouer un rôle amortisseur lors des contacts
occlusaux ou masticatoires.

V- LE LIGAMENT PARODONTAL

Le ligament parodontal se définit comme la structure conjonctive molle, située entre


le cément recouvrant la racine et l’os alvéolaire, reliant ainsi les dents aux maxillaires
par les fibres de Sharpey qui sont insérées dans le cément d’une part, et dans l’os
alvéolaire d’autre part.
Contrairement aux autres structures ligamentaires, le ligament parodontal possède
une activité métabolique intense et son potentiel réparateur est plus élevé qu’aucun
autre tissu du parodonte.
A- Morphogénèse

Les processus de cytodifférenciation puis d’histodifférenciation, qui aboutiront à la


mise en place des tissus parodontaux se produisent au sein du sac folliculaire, à
partir des éléments cellulaires (cellules mésenchymateuses indifférenciées de type
fibroblastique) d’une part, et à partir des éléments fibrillaires (fibres de collagène)
d’autre part. Au cours de l’édification radiculaire, les insertions ligamentaires se
mettent en place au fur et à mesure des progrès de la cémentogénèse et de
l’ostéogénèse. Au cours de l’éruption, les fibrilles de collagène s’organisent en trois
zones distinctes: du côté de l’os alvéolaire (couche ostéogénique) et du cément
(couche cémentogénique) tandis que la zone centrale est composée de lamelles de
collagène qui courent le long de l’axe de la dent. La composante élastique des lames
centrales semble jouer un rôle dans les processus de l’éruption. Cet ancrage
primaire se remodèle et s’adapte au fur et à mesure du développement des racines,
puis au cours des migrations dentaires qui conduisent à l’éruption de la dent. La
dernière partie du ligament à se former est la portion apicale tant que l’édification
radiculaire n’est pas achevée.
Les fibres desmodontales acquièrent leurs orientations fonctionnelle et physiologique
après l’éruption de la dent et sa mise en occlusion. Sur la dent fonctionnelle, le pool
cellulaire issu des cellules mésenchymateuses du sac folliculaire (ostéoblastes,
cémentoblastes et fibroblastes) conservera des potentialités sécrétrices de telle sorte
que le ligament sera le siège de remaniements constants et pourra ainsi s’adapter en
permanence aux pressions et aux tractions physiologiques et réactionnelles subies
par la dent de manière à toujours la maintenir dans une position fonctionnelle.

B- Histologie

Il s’agit d’un tissu conjonctif fibreux comprenant des fibroblastes, de la substance


fondamentale et des fibres en très grand nombre.

1- Les cellules du ligament parodontal

Elles peuvent être classées en trois grands groupes en fonction de leur origine et de
leur rôle: les cellules conjonctives, les cellules épithéliales et les cellules de défense.

a- Les cellules conjonctives

Elles sont formées par:

- le pool fibroblastique (fibroblastes, fibrocytes et myofibroblastes),


- les cellules osseuses (oséoblastes, ostéocytes et ostéoclastes),
- les cellules cémentaires (cémentoblastes, cémentocytes et cémentoclastes),
- les cellules mésenchymateuses pluripotentes qui seraient capables par
division et différenciation de remplacer chacuns des types cellulaires présents
dans l’espace desmodontal.
b- Les cellules épithéliales

Ce sont des reliquats de la gaine de Hertwig et sont sans fonction apparente, leur
métabolisme étant ralenti.

c- Les cellules de défense

Elles sont identiques à celles décrites pour le tissu gingival.

2- La matrice extracellulaire du ligament

Elle se compose de quatre familles de macromolécules principales: les collagènes


(dont la réticuline), l’élastine qui représentent la partie fibreuse de la matrice
extracellulaire. Les protéoglycanes et les glycoprotéines de structure en constituent
la partie gélatineuse, appelée substance fondamentale.

a- système fibreux du ligament

Les fibres constituent l’élément majeur de la matrice extracellulaire du ligament


parodontal en représentant de 70 à 80% de son volume. Elles sont responsables des
propriétés physiques, et notamment, de l’ancrage de la dent au sein de son alvéole.
Elles comportent essentiellement des faisceaux de fibres de collagènes mais
également des fibres de réticuline et des fibres élastiques. Les formations collagène
représentent 90% des fibres du ligament. On rencontre 6 types différents: du
collagène fibrillaire (types I, III et V) et non fibrillaire types IV, VI et XII) formant un
ensemble très hétérogène.
Les fibres de réticuline sont arrangées d’une manière nette et organisée pour former
un treillis dans lequel les principales fibres collagènes se développent, s’orientent et
réalisent un support aux cellules.
Les fibres élastiques sont de longues fibres linéaires dépourvues de striations
périodiques, anastomosées les unes aux autres, extensibles et reprenant leur
longueur initiale lorsque la traction cesse.

b- substance fondamentale

La substance fondamentale, du fait de ses déplacements et de sa compressibilité, et


de par la structure des macromolécules qui la composent, joue le rôle d’amortisseur
vis à vis des forces de pression développées lors de la mastication ou d’autres
fonctions orales (phonation, déglutition) et parafonctions (bruxisme).
Elle présente d’autres fonctions aussi importantes: liaison et échanges des ions et de
l’eau, contrôle de la synthèse des fibres collagène et de l’orientation fibrillaire.
Elle comprend principalement les protéines non collagéniques suivantes:

- les protéoglycanes dont le rôle va du maintien de l’intégrité physique de la


matrice extracellulaire aux interactions de cellules à cellules;
- les glycoprotéines de structure qui sont des protéines multifactorielles dont le
rôle est d’assurer l’organisation de la matrice extracellulaire et d’interagir avec
les surfaces cellulaires comme les intégrines.
C- Fonctions du ligament parodontal

Les fonctions du ligament sont nombreuses: ancrage de la dent, développement et


maintien des tissus fibreux et du tissu calcifié nutrition, transport des métabolites et
innervation.
il existe également dans la structure du ligament des cellules indifférenciées qui se
transformeront en ostéoblastes et en cémentoblastes, ce qui permet les
remaniements osseux et les réparations des résorptions cémentaires localisées. Les
cellules du ligament interviennent donc dans la formation et la résorption des tissus,
ce qui survient lors d’un déplacement physiologique des dents, dans l’adaptation du
parodonte aux forces occlusales et dans la cicatrisation des lésions.
Le réseau vasculaire et lymphatique apporte les nutriments et élimine les métabolites
des tissus mous desmodontaux et d’une partie de la gencive. Les éléments nerveux
suivent généralement le trajet des canaux vasculaires et lymphatiques, fournissant,
d’une part, la stimulation pour les composants musculaires des parois vasculaires, et
d’autre part, la perception sensorielle.

VI- LE FLUIDE GINGIVAL

Il se définit comme le liquide qui suinte du sillon gingivo-dentaire. On y observe des


cellules épithéliales desquamées, des polymorphonucléaires, des lymphocytes et
des plasmocytes qui migrent à travers l’attache épithéliale et aussi la présence
d’éléments bactériens provenant de la plaque sous-gingivale.
Les principales protéines sont des albumines, des globulines et du fibrinogène. Les
immunoglobulines se présentent dans des proportions comparables à celles qui
existent au niveau du sérum. Des enzymes d’origine bactérienne ou lysosomiale en
font aussi partie. Les principales sont des protéases, des phosphatases acides et
alcalines, des hyaluronidases et du lysozyme.
Il permet une certaine défense de l'organisme face à l’agression bactérienne, mais
cette défense apparaît comme largement insuffisante. Cette protection est pour une
part mécanique et de façon très relative par le fait que ce fluide s’écoule
continuellement à travers le sillon. Une autre protection antibactérienne s’y trouve
cependant rassemblée: tout un arsenal de polymorphonucléaires neutrophiles,
d’immunoglobulines et d’enzymes.

VII- VASCULARISATION DU PARODONTE

Même lorsqu’ils sont sains, les tissus parodontaux sont richement vascularisés. C’est
particulièrement le cas du ligament parodontal.
Les principaux vaisseaux irriguant le procès alvéolaire et le parodonte sont:

- au maxillaire, les artères alvéolaires postérieure et antérieure, l’artère


infraorbitale et l’artère palatine,
- à la mandibule, l’artère mandibulaire, l’artère mentale, l’artère buccale et
l’artère faciale.
VIII- INNERVATION DU PARODONTE

La sensibilité du maxillaire est assurée par la deuxième branche du nerf trijumeau,


celle de la mandibule par la troisième.
Le parodonte (plus particulièrement la gencive et le ligament parodontal) est innervé
non seulement par les branches ubiquitaires du sympathique, mais aussi par des
mécanorécepteurs «semblables aux corpuscules de Ruffini» et des fibres nerveuses
nociceptives.
Le fonctionnement de ces innervations est coordonné avec celui de la pulpe et de la
dentine. Le seuil d’excitation des mécanorécepteurs qui réagissent à des stimuli (de
pression) tactiles par exemple à l’étirement des fibres desmodontales, est très bas.
Par contre, les terminaisons nerveuses nociceptives réceptrices de la douleur ont un
seuil relativement élevé. Ces deux systèmes afférents fournissent des informations
sur les positions des mâchoires et les mouvements des dents, la parole, les contacts
occlusaux lors de la mastication et de la déglutition, les petits changements de place
(migration physiologique des dents), les douleurs en cas de charges non
physiologiques et les lésions.
Ainsi, les différents mécanorécepteurs assurent la transmission de «réactions
conscientes» au noyau sensoriel du nerf trijumeau situé dans le CNS par
l’intermédiaire du ganglion trijéminal, tandis que les réflexes inconscients parviennent
aux neurones sensoriels mésencéphaliques. Ces récepteurs différents sont localisés
dans des régions du ligament parodontal distinctes: à hauteur du milieu de la racine,
il y a plus de récepteurs pour recevoir des «réactions conscientes», tandis que dans
la région apicale, on observe un nombre accru de récepteurs des réflexes
inconscients dont les signaux parviennent aux neurones sensoriels
mésencéphaliques.
L’épithélium jonctionnel, ainsi que les épithéliums de la gencive libre et de la gencive
attachée, qui ne sont pas tous vascularisés, sont alimentés par un réseau dense de
terminaisons nerveuses nociceptives et tactiles. Il en est de même pour le tissu
conjonctif gingival subépithélail et supracrestal.
Les perceptions somatosensorielles dans le cas de certaines gingivopathies, de
même que les sensations de pression et de douleur lors du sondage du sillon sain ou
de la poche, sont l’expression clinique de l’innervation des tissus gingivaux.

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