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Jean-Marie ARNAUDIES

à l'AGREGATION de
MATHÉMATIQUES

3. ANALYSE
séries, séries entières,
séries de fonctions
problèmes de préparation
à l'AGRÉGATION de
MATHÉMATIQUES

3. ANALYSE
séries, séries de fonctions
séries entières

Jean-Marie ARNAUDIÈS
saisie: Gabrieile ARNAUDIÈS

ISBN 2-7298-4795-2

© ellipses / édition m arketing S.A., 1997


32 rue Bargue, Paris (15®).

La loi du 11 rr\ars 1957 n’autorisant aux termes des alinéas 2 et 3 de l'Article 41, d'une part, que les
« copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une
utilisation collective », et d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but
d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans
le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite ». (Alinéa 1er de
l'Article 40).
Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, sans autorisation de
l'éditeur ou du Centre français d’Exploitation du Droit de Copie (3, rue Hautefeuille, 75006 Paris),
constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les Articles 425 et suivants du Code pénal.
PREFACE

Ce livre est le troisième des quatre tomes d ’un recueil qui rassemble la majeure partie
des problèmes proposés aux étudiants de la préparation à l’agrégation de mathématiques
(concours interne) que j ’ai eu l’honneur d ’assurer à l’Université de Paris VI depuis 1990.
Il s’agit, pour l’essentiel, de textes que j ’ai composés, guidé par trois règles à mes yeux
obligatoires pour une préparation efficace: proposer des problèmes adaptés à des parties
bien délimitées du programme plutôt que de trop large synthèse; ne pas poser plusieurs
fois le même sujet; et dans chaque sujet, se fixer un but clair qui, par sa richesse et son
esthétique, ouvre des portes mathématiques.
Même si les thèmes abordés ne sont pas tous originaux, certains étant même bien
connus, pour ne pas dire ressassés, j ’espère avoir mis dans chaque énoncé une note per­
sonnelle, soit en approfondissant des résultats qui pouvaient être poussés plus loin, soit
en améliorant certaines méthodes, voire en en créant de nouvelles.
Certains des problèmes ont été proposés en temps libre, c’est-à-dire à résoudre tran­
quillement chez soi; d ’autres ont fait l’objet de concours blancs^ à résoudre en six heures
à l’Université, “en amphi” . Ces derniers sont signalés par l’indication de la date où ils
ont ainsi servi d’épreuve.
On trouvera dans le recueil quelques sujets de concours de grande Ecole ou d ’agréga­
tion. On y trouvera aussi quelques problèmes de Géométrie que j ’avais composés pour mes
étudiants de Mathématiques Spéciales M’ entre 1975 et 1990, et qui m’ont paru dignes
de ce livre: ils sont d ’ailleurs tout à fait adaptés aux actuels programmes de l’agrégation.
Mais chacun sait à quelle peau de chagrin s’est réduite l’étude de la Géométrie; on ne
peut que le déplorer ou s’en réjouir, selon le goût. Mais puisse un problème tel que celui
consacré aux théorèmes de Mac Cullagh faire réfléchir ne serait-ce qu’un seul déserteur
de la Géométrie!
Le classement des problèmes s’articule autour des grands titres des programmes offi­
ciels: à ce sujet, la table des matières parle d’elle-même. Les tomes 1 et 2 sont dévolus
à l’Algèbre et la Géométrie, les tome 3 et 4 à l’Analyse et à quelques-unes de ses appli­
cations.

Post-Scriptum
La table des matières du présent volume diffère légèrement de celle annoncée. Certains
énoncés ont été supprimés, et d ’autres ont été regroupés: par exemple, la condition
suffisante d ’analyticité promise est bien là (exercice 2 de l’énoncé 70).

Remerciements
Je remercie les éditions ELLIPSES d’avoir entrepris la publication de ces problèmes;
je remercie aussi les étudiants de l’Université de Paris VI, sans qui beaucoup de ces
sujets n ’auraient pas été composés. Le courage de ces étudiants a été pour moi une
vraie source d ’énergie: sans décharge de service, tous ont préparé l’agrégation en sus de
leurs 18 ou 20 heures de cours hebdomadaires, sans compter leurs copies et, souvent, de
lourdes contraintes familiales. Et c’est le samedi après- midi, huit fois par an, qu’ils ont
“planché” sur les concours blancs.

J.M. ARNAUDIES
TABLE DES MATIERES DU TOME 3

page
CHAPITRE VII: SÉRIES, FAMILLES SOMMABLES

P ro b lè m e 50: Sept Exercices sur les séries................................................................ 3


P ro b lè m e 51: Autour du théorème de Hardy.......................................................... 19
P ro b lè m e 52 : H -développements............................................................................. 33
P ro b lè m e 53: Espaces ...........................................................................................41
P ro b lè m e 54: ENS Ulm, 1969 (de Mr Verdier).......................................................49
P ro b lè m e 55: Fractions continues..............................................................................61
P ro b lè m e 56: Ensemble de Cantor et méthode du crible..................................... 75
P ro b lè m e 57: Développements de réels positifs.......................................................87

CHAPITRE VIII: ANALYSE FONCTIONNELLE

P ro b lè m e 58: Modes de convergence.........................................................................95


P ro b lè m e 59: Autour du théorème de R iesz.........................................................107
P ro b lè m e 60: Autour du théorème de W eierstrass.............................................. 113
P ro b lè m e 61: Les meilleures approximations........................................................ 125
P ro b lè m e 62: Fonctions (3 et ^ àe Nielsen, partie 1 ........................................ 137
P ro b lè m e 63: Fonctions ¡3 et ^ àe Nielsen, partie 2 ........................................ 153
P ro b lè m e 64: Fraction continue de t g x (Ecole Centrale, 1977) ..................... 167

CHAPITRE IX: SÉRIES ENTIÈRES

P ro b lè m e 65: L’espace B .......................................................................................... 183


P ro b lè m e 66: Théorème pentagonal d’E u ler.........................................................199
P ro b lè m e 67: Identité de Jacobi............................................................................. 211
P ro b lè m e 68: Von Staudt et Lucas........................................................................ 223
P ro b lè m e 69: Séries entières prolongeables.......................................................... 237
P ro b lè m e 70: Définition de Zêta de Riemanii sur C \ {1} ................................249
P ro b lè m e 71: Fonctions sans point d’analyticité......................................263
P ro b lè m e 72: Nombres de Stirling.............................................................. 275

NOTATIONS .................................................................................................................. 296


BIBLIOGRAPHIE .....................................................................................................298
TABLE DES MATIÈRES DES AUTRES VOLUMES ...........299
Chapitre 7

Séries, familles
sommables
Problème 50 :

SEPT EXERCICES SUR LES SERIES

PREAMBULE
Le sujet consiste en 7 exercices indépendants entre eux portant sur les séries numériques,
les familles sommables et les produits infinis

EXERCICE I
1
Pour quels couples (a,/3) G IR^ les intégrales:
r di
ta + 0 4.

sont-elles convergentes quel que soit l’entier naturel k > 2 ?


2 °)
Pour chacun des couples (a, j3) trouvés à la question 1), discuter la nature de la série
numérique ? où Un = In pour tout n .

EXERCICE II
Soit £ l’ensemble des suites {ak)keN* d ’ontiers naturels tels que 0 < <k- 1
pour tout A; > 2 , et que l’ensemble [k \ < k - 1} soit infini.
1 °)
Montrer que l’application:
oo
s:s R+, a = (Ofe) i-> 5(a) = ^ ^
fc=i
est bien définie, et qu’elle est bijective.
2 °)
Soit a = (ttfe) G S . Prouver que S{a) G Q ssi l’ensemble {k e | ûA: > 1} est
fini.

EXERCICE III
1
Soit (ûn)neN* suite de réels > 0 telle que la série ^ — converge. Démontrer

que la série de terme général Un = ----------------- converge, et qu’on a:


ûi + • • • + Û-Ti
oo oo M

(1) E ^ n < 2 Y ,~ -
n=l n=l

2°)
Au membre de droite de (1), montrer que le facteur 2 est le meilleur possible.
4 Chapitre 7, problème 50

EXERCICE IV
Soit un réel a > 0 . Pour tout entier > 1 , on pose:
“ (-ir
p —n ^
Démontrer que la série 2 n > i converge, et calculer sa somme lorsque a > 1

EXERCICE V
Soit (un)n€i^ suite de nombres complexes.
1
On suppose la série Un absolument convergente. On note l’ensemble des
suites (indexées par N ) de nombres complexes de module 1, et on note C l’image de
l’application:
oo

n—0
Démontrer que C est une partie compacte et connexe de C .
2 ’)
On suppose que les Un sont tous réels > 0 , et que la série converge. Soit S
la partie de formée des suites (en)n€i^ d’éléments de {0,1}. Montrer que l’ensemble
/C = ^{S) est une partie compacte de U . Montrer que l’ensemble IC est parfait.
3 ‘)
Soit a un réel dans ]0, ^[ ; on suppose ici que Un = oP’ pour tout entier n . Montrer
que l’ensemble /C est totalement discontinu.

EXERCICE VI
Soit Z e C et ^ € R , avec \z \ < 1 . Démontrer:

n ( l + 2 z^"~' c o s + z^") = -— -— ^
•*•**■ \
n=l
' / l - 2 zcCOS
c 0 -^ z^

EXERCICE VII
1
Démontrer:
(1) E " = 1 •
(p.</)6N2
P>2,q>2

2 °)
Soit Q l’ensemble {{p,q) e \ p > 2 , ç > 2 }, et soit S l’ensemble image de
l’application Q —> (p,g) p^ . Déduire de (1) la relation:

E — = 1

☆ ☆ ☆
Sept exercices sur les séries 5

SOLUTION

EXERCICE I
Pour {a, P) fixé, et pour k entier > 2 , notons, lorsqu’elle est définie, fk la fonction
[A;, +oo[—» IR, a: fk{x) = — —— ; ■■■■■■■:---- . Cette fonction est définie, continue et
de signe constant lorsque 0 ^ 0 . Lorsque /5 = 0 , elle n ’est pas définie pour les valeurs
impaires de k . Nous supposerons donc ci-dessous 0 ^ 0 .

Question 1 "
On a:

1
fk{x) si P > 0 ■
,
x-^+oo

fk{x) si P < 0 .
X —* +00 X ^

Par comparaison des intégrales de fonctions positives, on en déduit que l’intégrale Jk


converge ssi on est dans l’un des deux cas suivants:
Cas I : / î < 0 et a> 1
Cas II : 0 > 0 et a +0 > 1

Question 2 "
• C as I :
En choisissant, pour chaque réel e > 0 , un entier Ng tel que pour tout n > Ng et
tout a: > n , on ait: I - e < < 1 H- ^ , et en intégrant de 7i à + o o , on voit
facilement que:
r+oo ( —1)^
■'n ~ (-D -r
n -o o ^ ' Jn X^ = ( a - l)n 'a - l
On en déduit:

7i-» o o

Par comparaison de séries à termes positifs, la série converge, car 2a —1 > 1


• C as II :
On voit, de la même manière que ci-dessus, que:
r+oo dx 1 1
n-*oo x^"^^ a + /5 —1 ’
donc:
1
l« n |
n-*oo Ci 0 — 1 ^
Par suite, la série Yin converge absolument ssi 2 a -\-0 -l > 1 , i.e. ssi 2 a + / î - 2 > 0 .
Supposons maintenant 2a H- /? - 2 < 0 . Notons Kn — J n ^ a^ 0 - i ' n^+V-T *

K = T ” / —— = r" ^ — •
Jn U + )xO+^ ^ ^ y„ + ( - 1) " X - ^ ) ’
6 Chapitre 7, problème 50

en raisonnant comme au début du cas I, on voit que:


(_ l)n + l
Kn n-^oo (a + 2^ — ^
on a donc:
( - 1)" 1
Un =
(a + / ? - l ) n 2 “+ ^ -i 0 :4 -2 / ?-!
( 1) 1
Wn
+00 n 2Q+2/3-1
n—
En particulier,
(-ir
(2) n-.c» (a + i ^ - l ) n 2^+/^-i
Lorsque 2a 4- ^0 - 1 < 0, il découle de (2) que г¿n ne tend pas vers 0 pour n —>o o ,
donc la série Un diverge.
Lorsque 2a 4- /? - 1 > 0 , le théorème des séries alternées montre que la série
S n (a-i-/3-^)n^Q+/3-i converge. De plus, comme 2a + 2/? - 1 > 1, la série à termes positifs
converge (cf. deuxième relation (1)). D’après la première relation (1), la série
Un est donc convergente. Mais comme nous nous sommes placés dans l’hypothèse
où 2a 4- i0 - 2 < 0 , en raison de (2), la série Y n semi-convergente.
Nous avons épuisé tous les cas. Nous présentons les résultats obtenus dans le tableau
ci-dessous:

C o n d itio n su r {OL^P) N a tu re d e la série Y n

r /? < 0
à termes > 0 et convergente
la > 1

r/3 > 0
< a + /9 > 1 absolument convergente
l 2a + / î - 2 > 0

f/3 > 0
^ a + /? > 1 divergente
l 2a + /3 - 1 < 0

f/9 > 0
< a +P > 1 semi-convergente
1 0 < 2a + /3 - 1 < 1

Les couples (a, /?) € IR^ qui ne vérifient aucune des 4 conditions correspondant aux
lignes de ce tableau sont ceux pour lesquels la série Y n pas définie.

EXERCICE II

Question 1 "
Pour a = (ak)kçf^* € 5 , o n a O < ^ < jkZjjî Pour tout k , d ’où immédiatement la
convergence de la série Y k ^ 0^ s’agit d ’une convergence très rapide). L’application S
est donc bien définie.
In je c tiv ité d e S :
Soit a = (ük) et a' = (aj,) deux éléments de S distincts. Notons N le plus
petit des indices i tels que ai ^ a\. En posant: Cn = an — a'^ pour tout n , et:
Sept exercices sur les séries 7

PN = N\ E “=N+1

( 1) 5 ( a ) - 5 ( a ') = ;^(cA r+P A ,)

Puisque ICn I < n - 1 pour tout n , on a:


oo
^ m!
iV ^ m . , ^ .r, n -1 _
I^Af I =
n=N+l n=N+l n=N+l

m y ( - ^ _____1 1 = 1 .

Montrons qu’en fait, | pyv | < 1 • On ne peut avoir | pyv | = 1 que si tous les Cn (n > 7V+1)
sont de même signe et de valeur absolue n - 1 . C ’est-à-dire, que sil’on est dans un des
deux cas suivants:
Ou bien (V n > 7 V + l ) an = n - 1 et a ^ = 0 .
Ou bien (V n > 7 V -h l) an = 0 et a^ = n - l .
Dans le premier cas, on aurait a ^ , et dans le second cas, on aurait a' ^ S . Donc ces
cas sont tous deux impossibles, ce qui prouve bien que | | < 1 . Puisque cn ,
on a: I I > 1 , d ’où: S{a) - S{a^) / 0 , i.e. S{a) S{a '). Cela établit l’injectivité de
5.

Surjectivité de S :
Soit 0 la suite nulle dans S . Il est clair que 5( 0 ) = 0 . Soit un réel 6 > 0 ;
définissons par récurrence la suite (an)neN* comme il suit:

' Oi = E n t ( 6 )

i ' 2= n - l ”
ün = E n t si n > 2.
k. k 1=1
¿= n —1
Par définition des parties entières, on a 0 < n!x ^6- ^ - a n < 1 pour n > 2 , d ’où,
2=1
n ^ 1 ^ a-
en diviseuit par n!: 0 < b ~ y ^ < — , d ’où: Y ' ^ î b. Autrement dit, la série
2=1
î! n! f2=1
- f tl n-oo
a- ^
est à termes positifs (car pour tout n , on déduit de 6 > ^ - j que an+i > 0 ),
2 ' 2=1
a- i=n-i ^ ^
et on a: ~ = 6 . D’autre part, des inégalités 0 < n! x ^6 - j j ^ ,
2=1 ’ 2=1
2= n —1
vraies pour n > 2 , on déduit que: an < n! x ^6 - ^ < n si n > 2 , d ’où
2=1
0 < an < n - 1 , car an € N .
Montrons que l’ensemble {A: | a*; < A;- 1} est infini. Sinon, on aurait un entier N > 3
tel que an = n - 1 pour tout n > N . D’où alors:
2=N -1 2=N -1
b= y ^ + Y" ^ + ____ - ) = ____ -___ + Y " ^
2=1
i\ r~^
t=N
îl 2=1
î! 2= N
M*
'
"" !)•
'
{N
'
—1)\^
^2=1 i\ ’
2=N -1
ce qui est absurde, car on a vu que b - < — — — pour TV - 1 > 2 . En

définitive, la suite a = {ak)k>i appartient à f , et on a: 5(a) = b. Donc 5 est bien


surjective.
8 Chapitre 7, problème 50

Question 2 "
Si l’ensemble A = {k € | > 1} est fini, il est clair que S(a) e Q . Supposons A
infini, et montrons par l’absurde que S(a) ^ Q ; sinon, on aurait S{a) = ^ , avec A e N
et D e . En séparant la somme 5(o) en deux, on aurait: S{a) x D\ = 4-p , avec:

B = ^^ X D\ e N et P = (^ ^ j X D \. Mais p > 0 , car les ai sont non


i= l i=JD+l
¿=£)
tous nuis pour i > Z) + 1 . D’autre part, p < 1 , car "7 = *^(û) - -7 <
t= D + l ^ i= l ^
(voir ci-dessus). Puisque B € N e t O < p < l , o n a : B p ^ H . Pourtant, on a
aussi: S{a) x D! = A x - 1)!^ 6 N : contradiction. Ce qui achève de prouver que
5(a) ^ Q . En définitive, on a l’équivalence:
^5(a) e ^l’ensemble A est fini^

EXERCICE III
Observations préliminaires
k=n
Pour n e N * y notons bn = — et cjn = - CLk • Alors cjn > (ûi • • • CLn) ^ (inégalité

arithmético-géométrique), donc itn = —;■ < (ûi *• • ûn) ” ^ = (èi *• • ^n) ^ ; en supposant
acquis le théorème de Hardy (^ ), on en déduit que la série ~ converge, et qu’en
n>l
00 00 ^
notant 5 = bk , on a: — < e 5 . Cela prouve la convergence de la série proposée,
fe=l n=l
et comme e > 2 , la majoration par e 5 est moins précise que celle de l’énoncé. La
question posée est donc non-triviale, et on peut soupçonner que le théorème de Hardy
n’est pas l’outil adéquat pour la traiter. En effet, la méthode développée ci-dessous n’y
recourra pas.
Solution de l’exercice
Question 1 "
a ) Fixons n e N * . Notons | | . || et (. | .) la norme et le produit scalaire de l’espace
En = m muni de la structure euclidienne canonique. Dans En , soit les vecteurs:

......^
L’inégalité de Cauchy-Schwarz: {X | Y Ÿ < Il A”||^ • || Y donne ici:
1 4 n^\
(1 + 2 + -- *H" n)^ < (ai 4- • • • 4- Q>n) • ( -----1-------1---- H------ ) ,
ai ü2 ünj
n^(n + 1)^ ^ 1-2
d ’où: l ’où l’on déduit:
4(ûi H------ 1- fln) }=1 ^
3^ 2
2n + 1
2« + 1 ^ „
A V
A \y — —4 yA f l 1
ai 4" *• *an n 2(n-|- 1)2 " aj Vn2 (n + l ) 2^ ^ a j

(^) qui dit que si une série à termes > 0 converge, et si s désigne sa somme, alors la série

^n>i ’ converge, vers une somme < e s , le facteur e étant le meilleur possible. Voir une
preuve de ce théorème à la fin de ce problème.
Sept exercices sur les séries 9

/1 1 \ f
b ) Pour (j,n) € et 1 < j < posons: Xnj = _j_ ^^2 J ^ ^
que la famille de réels > 0 : (X„,j) f u.n)eN‘xN- est sommable. Toute somme finie des
\ 1<J<»
An,J est majorée par une somme (Tn S n = i S j = i ^ n j , où N e N . Or, on
a la majoration indépendante de N :
j= N .2 - ^ /1 - 1. \\ n2
f fl 1 A
<JN
J= l J n=J ^ 3 —^
j= N
T -
JJ=1
=l J J =1 J

ce qui prouve bien la sommabilité voulue. Notons a = X)/(j.«)€w*xf^*


/ r ( j , n ) e N * x N * i^n j) ; par asso-

{ l<J<n

ciativité dans les familles sommables, on a alors:


00 / 00 V ^ a2 ^ 1 \ °° q-2 1
- E ( E^..) =E ^ E (^ -
j = l ''n = j ^ j= l ^ n=} ^
= 5 .
'' / /
=i: ^ X?
J= i 3 J

Pour n € N * , posons An = A„,J. L’inégalité (1) s’écrit:


2n + l
( 2) < i x An ■
ai + ■■■+ ün
Par associativité des familles sommables, la série Y^n>i^n converge vers S . Les
inégalités (2) montrent donc, par comparaison de séries à termes > 0 , que la série
S n > i oi+”t+a converge, et que sa somme est majorée par 4S . Comme, pour tout
n > 1 , on a: U n < - x ----- ^ qjj gj, déduit bien que la série X:n>i ‘^n converge,
et que U n< 2 S .

Question 2 °
Montrons maintenant que 2 est la meilleure constante possible. Pour cela, on va prouver
que pour tout réel M tel que 0 < M < 2 , on peut trouver une suite (o„) dans R *
telle que la série ^ — converge et que Un> M S . Fbcons donc M € ) 0,2 [.
n
oo 1
Soit a un réel dans ] 1, 2 [. Prenons an = . Alors ^ ~ • D’autre
n=l
part, il est immédiat que ai + • • • + ^ (n + pour tout n . En posant

Cn = ^1 + , on en déduit, pour tout n > 1 :


n
> ( a + 1) X
{n + 1)^+1
n"
La suite (c„) est indépendante de a et tend vers 1 pour n oo. On sait que
C (a) + 0 0 . Par un raisonnement classique bien connu (^ ), on en déduit
Ot—»1 , o : > l

(^) Voici ce raisonnement: soit un réel £ e ] o a [ . Soit N entier > 1 tel que 1 - f < c„ < 1 + f
pour n > N . On estime D{a) = C(û:) “ ¿ ^ = 1 en coupant la somme en deux à partir de N ,
soit. D( q ) = + S „ = jv + i î posant A n = Yln =i ~ n ** ' > °n obtient l’encadrement:
-A n - 2 ^ < D{a) < + f Ÿlnz=N+i ^ ^ et en divisant par C (o) :

_ e
C(û) 2 - <(û) - (^(a) 2 ’
puisque ^( q ) -♦ + 0C pour a -» 1, q > i , pourvu que a soit assez proche de 1 , on aura < § ,
Ç ((*) ^
10 Chapitre 7, problème 50

oo
que- ^ C(oc). On peut donc trouver un réel a g ) 1,2[ pour lequel
^ ^ a —l , a > l
n=l

est vérifiée l’inégalité ^ ^ > M (i {a ). Pour un tel choix de a , on aura donc


n —l

Un > M C = M s . Donc 2 est bien la meilleure constante possible.


n—l

EXERCICE IV
C as où a = 1 :
On a:
1 1 \ 1
V2n
5 3 (â k “ 2fc + l ) " ^^ 2k(2k
= k=n 2k{2k + 1) ’
k=n

puisque , on obtient, par comparaison des séries à termes > 0 :


2k{2k +1) k-*oo 4/c2
oo .
1
T2n n->oo
y"—
AU2
" 4A;2 n-' oo 2 x 2n
k-n

on prouve de même que: r 2n+i ~2 , d’où:


X (2n + 1)

7* —(-ir
— . Tn — (-ir
---- , i.6. Vr»- avec 0 .
(1) ^
rsj
n-*oo2n ^ 2n
1 Tl€n
n^oo
Calculons alors <t n = En=i pour N e N .U n calcul facile donne:

(TN = ^ ^ ^ x M i n ( p , A ^ ) = ATrw+ ^ ( - l) P .
p=l p=l

En tenant compte de (1), cela donne: aN — ^“ 2 ' suite:

C as o ù a ^ 1 :
On a:

(2) r*2n
k=n
1\ (T
(1-1-----) ~ — ; en raisonnant corne au premier cas, on déduit de la
2k J fc—00^ 2k
relation (2 ) que r« ~ x — r - * Pour plus de précision, étudions par la même
V / '1 n—00 2 (2n)^

méthode (5^ = Pn - 2 ^ (2^ ’

= ê ( p ) ^ " (2fe + l)« ~ 2 ( p ) ^ " (2(fc + l) ) “ ) ) ’


1 / ---1 , 1 z', l\-
avec A*; = - - ( ^ 1 + ^ j ^ 2 v ^ fcj . Un calcul facile donne: A* k-*oo 8fc2
Afe a(g + 1) Par comparaison des restes de séries à termes > 0
d’où: (2*:)“ fc -0 0 2 X (2A:)“ +2

d ’où alors I I ^ ^ ; l’assertion voulue en découle.


Sept exercices sur les séries 11

convergentes, on en déduit:
(3) = + avec P n - ^ ^ 0 .
(-1 )^ /
La série 2 n ^ ^ converge (série de Riemann alternée), et la série ( rn
7% ' 2n«
est absolument convergente. La relation (3) montre donc que:

la série Vn converge, et cette convergence est absolue ssi a > 1

Pour finir, supposons a > 1 . On a, pour tout N e


n= N n= N / 0 0 / oo

(4) _E "
■"=E
_ ( E ^ ) =E ^ ^Min(7v,p)=NrN+i+
n=l n=l ^p=n ^ ‘ '/ p=
p=l ^ p=l ^

Puisque a > 1, d ’une part on voit à l’aide de (3) que N r ^ ^ i 0 , et d ’autre


N -* oo
{-1)P
part la série de Riemann alternée Ylp ot-i converge. En faisant tendre N vers oo
P
dans (4), on obtient donc:

(5)
n=l p=l
• Si a = 2 , cela donne en particulier:
oo
(6) ^ r „ = -L o g 2 .
71=1
• Si a > 2 , on a classiquement:

= ______ y 1
p=l ^ A:=l ' ' k =0 ^ '

d ’où dans ce cas:

(7) E^" = ( ¿ 2 -i) ^ (« - 1) •


n=l
Remarque :
Une étude plus poussée de la fonction C de Riemann permet, par utilisation du
prolongement analytique, d’étendre (7) au cas où a > 1.

EXERCICE V
Au lieu de nous contenter d’une solution de circonstLnce, nous allons mettre à profit
cet exercice pour revoir des techniques de base en topologie élémentaire. Soit S =
le C-e.v. des suites complexes indexées par N . Pour a = (un) et b = (bn) éléments
de S , posons:
oo ^
( 1) d(a, b) = ' ^ — M in(l, Ia„ - 6„ |)
71=0
On voit aisément que d est une distance sur S , et que les projections:
iPn' *S -> C , a = (üi) an
sont toutes continues.
• Pour tout n € N , soit Ln un compact de C . Notons L l’ensemble produit
oo
JJ Ln = {a = (üi) G 5 I (Vz G N ) üi e Li} . Nous allons prouver que L est une
n =0
12 Chapitre 7, problème 50

partie compacte de <S , ce qui nous donnera l’occasion d ’exposer le procédé diagonal II
suffit de voir que de toute suite (a^v) àe L , on peut extraire une suite convergente
dans {Lyd). Soit donc une telle suite (ajv) • Notons = {0'N,k)keN- Puisque
Lq est un compact de C , on peut extraire de la suite {aN,o)N>o une suite convergente,
vers un élément Xq e Lq . Soit Mo une partie infinie de N telle que la suite (an,o)n6M>
converge vers Aq , et soit /(0 ) = Min(A/o). Supposons construites les parties infinies
A/o,. . . , de N , de minima respectifs notés / ( 0 ) , . . . , f{p ) , telles que Mp C C Mo
et /(0 ) < ••• < f{p) y et telles que pour chaque entier i G |[0,p], la suite extraite
(ûn,i)n6//i converge dans L i , vers un élément noté X i, Alors la suite {cLn,p-\-i)neMp est
à valeurs dans L p ^ i , puisque les appartiennent à L . Par compacité de L p + i, il
existe donc Ap+i e Lp+i et une suite extraite de (an,p+i)nG;s/'p Qui converge vers Ap.|.i.
On a donc une partie infinie Mp+i de Mp , dont le minimum soit > / ( p ) , telle que la suite
{cin,p+i)neAip+i converge vers Ap+i. En posant f{p + 1) = Min(A/'p4- i ) , on voit qu’on
a poursuivi au rang p + 1 la construction des M i . Par récurrence, on a donc construit
une suite infinie (A/i)îeN de parties infinies de N , un élément A = (Ai)içi^ G L , et
une fonction / : N —» , tels que les conditions suivantes soient satisfaites à tout rang
ieN:
'Mi+i c M i

( 1)
f{i) < f{i + 1)

n—>oo, n £ / / i
Considérons la suite {vi )i^f^ = ( aj^i))i^f^ . Nous allons voir que vi — A dans
l’espace métrique (L ,d ), c’est-à-dire que d{ Vi,A ) --------- ►0 . Par définition, pour
i—*oo
tout Z, on a: Vi = (vi,p)peN > où Vi^p = a/(i),p pour tout p . Pour p fixé, la suite
tronquée {vi,p)i>p est extraite de la suite {an,p)neMp > car dès que z > p , on a
Vi^p = CLf{i),p et /(z) e Mi C Mp] comme an,p ------------------ >Ap, on en déduit qu’a
n—>oo, n^Mp
fortiori, Vi^p —^ > Ap. Soit maintenant un réel e > 0 ; fixons N e tel que
1 €
^ ¥ ~ 2' Vi,\) = Si + Ti, avec:
j= N + l

j= N ^ °° 1
= j=0
IZ Ôj I I) ! = j =13
N+l
Ô7 I I) •
D’après le choix de iV’, on a < | . Mais comme, en vertu de ce qui vient d’être
prouvé, Vij —;----- > Xj pour chaque j G |0, N j , on voit que Si ---------- ►0 (addition
i—*oo i—^oo
d ’un nombre fini de limites). D’où d{ X )< € dès que z est assez grand. On a ainsi
prouvé que d( Vi^X ) --------- ►0 , ce qui achève d’établir la compacité de L .
i—^oo
• On laisse au lecteur le soin de vérifier la propriété élémentaire suivante:
Soit X un espace topologique, et soit f : X S une application, de fonctions
coordonnées (gn)neN • Pour que g soit continue, il faut et il suffit que chacune
des fonctions gn : X C soit continue
• Pour tout n e Ny soit Cn une partie de C connexe par arcs. Notons C
l’ensemble produit flneN • D’ après la propriété qu’on vient de rappeler, l’ensemble
C est encore connexe par arcs.
• Par suite, la partie T = de 5 (formée des suites à valeurs dans U ) est
compacte et connexe par arcs, puisque U est compact et connexe par arcs dans C .
• Montrons que ^ est uniformément continue. Soit A et A' éléments de T ;on a:
^(A) - ^(A') = ¿n:=o(^n - K)'^n • Soit £ réel > 0 . Posons A = Sup^^,^(| m |) ;
N un entier tel que E~=w +i I I < f ; posons tj = . Alors
pour d{Xy A') < 7/, si n < iV , on a: | An - A^ | < 1 , donc:
m i o F M in(l, I A„ - A'n I) = ^ I A„ - a; I < d{\, A') < r?. d ’où:
Sept exercices sur les séries 13

|A n - A ; ,|< • Il en découle:
2{N+1)A

n=N
liP (A )-< ? (y )i< ^ | a„ - a; i |u n |+ Yi l^ n -A U \Un \
n=0 n=N+l
n=N

^ E + Ç 2 | u„ | < 2 + 2 - ^ •
n=0 * n=N+l

La continuité uniforme de ^ sur T est donc prouvée. A fortiori, ^ est continue sur
T . Puisque T est compact et connexe par arcs, on en déduit que ^ (T ) = C est une
partie de C compacte et connexe par arcs, donc connexe, ce qui répond à la question.

Question 2 "
L’ensemble K = {0,1} est un compact de C . Donc l’ensemble S des suites appartenant
à T et à valeurs dans K est un compact de 5 . La même preuve que pour ^ montre
que l’application ^ : S ^ C, (en) ^ Y!f^=o^nUn est continue. L’ensemble ^(S ) = JC
est donc un compact de C .
Montrons maintenant que JC est un ensemble parfait de C . Puisque JC est déjà com-
pactz , tout ce qui reste à prouver est que K est sans point isolé. Soit a = ^
JC; soit un réel a > 0. Soit N e N te\ que \ u n \ < a . Pour chaque entier m ,
définissons ainsi: si m = N , alors = l’élément de K autre que en , et si
m ^ N , alors e'^ = €m- Soit e' la suite (em ), et soit a' = ^{e ' ) . On a: a' e JC, et:
\a' - a\ = \ un \ g ]0, a ] , d’où |a ' - a | < a . D’autre part, il est clair que a' ^ a. Donc
a n ’est pas point isolé de JC. Par suite, l’ensemble JC est parfait.

Question 3 "
Le cas où (г¿n) = (a^) avec 0 < a < ^ est un cas particulier de celui où (un) vérifie
la condition suivante:

(2) (V n G ^ ^ Ui < Ufi


i= n + l

Supposons donc la condition (2) satisfaite, et montrons qu’alors l’application ^ est


injective. Soit en effet e = (^n) et £:' = {e'^) deux éléments de S tels que ^{é) = ^{e ' ) .
Si on avait e ^ on pourrait définir l’entier N = Min{i G N | ^ . La relation
^[e) = \P(e') donnerait: i/ujv = ^ avec p = sn - et a = e [ - ei pour
i > N . Comme u = 1 et q G {0,1} pour tout i > N , en tenant compte de (2), on
obtiendrait:
oo
I \ —y^N — CiUi < Y Ui Y “ i < UN
i= N + l i= JV + l

ce qui est contradictoire. Cette contradiction montre que e = e ' , ce qui prouve bien
l’injectivité voulue.
Comme S est un compact de iS, et comme ^ est continue et injective, elle définit
un homéomorphisme ^ de S sur JC, de même graphe que ^ . Pour chaque entier n ,
l’application Wn = est continue. Les ensembles Fn —
sont deux fermés disjoints dans f , et il est clair qu’ils sont non vides et que leur réunion
est 8 . Soit e et e' deux éléments de £ distincts, posons a = ^{e et a' = ^ { e ') ,
d ’où a ^ o !. Fixons n e N tel que £n ^ Posons Fn = '^{Fn) et = ^{F !^).
D’après ce qu’on vient de voir, Fn et Fi^^ sont deux parties de JC fermées et disjointes,
de réunion JC. Par le choix de n , on a: soit a Ç: Fn e F[,^ , soit a e F'^ et
a' e Fn • On déduit de là que la composante connexe de chaque point b e JC est {6} ,
ce qui signifie que JC est totalement discontinu, ce qu’on devait démontrer.
14 Chapitre 7, problème 50

Remarque 1:
Soit U l’ensemble des suites u = de réels > 0 telles que la série
converge, et qui vérifient de surcroît la condition (2). Pour u e U , notons Ku l’ensemble
/C ci-dessus construit à partir de la suite u . Il résulte de notre étude que tous les
ensembles Ku {u G U) sont homéomorphes entre eux, puisqu’homéomorphes à S . Pour
mieux analyser leur structure topologique, fixons u £ U . Posons S —
iV G N , posons pN = >munissons de l’ordre lexicographique, notons
aN : -» R l’application (eo, • • • , £/v) •-► si (eo. • • • i ew) € ,
notons J n {£o, ■■•)£//) l’intervalle compact (a(£o, • • -,£ n ), <^(eo, • • -,£ n ) + Pat ) • On
voit, à l’aide de la condition (2) et en raisonnant comme pour prouver l’injectivité de ^ ,
que lorsque (eo,... décrit , les intervalles J n (ê^o, • • • obtenus sont deux
à deux disjoints. Leur nombre est 2^"^^, et ils ont tous même longueur, égale à pn •
Quand on passe de N à iV + 1, on constate que pour chaque {sq, sn ) G ,
l’intervalle est union disjointe des trois intervalles (non vides) ci-dessous,
que nous écrivons dans leur ordre naturel de succession dans IR :
• • • »^N>0) ;

• • • i ^ n ) = ] 0TN+i (^0) • • • ^^N,0) 4- pN+li CTN-^li^O^ • • • 1)[ ;


JN+l{^0y• • • 1) •
On voit donc que J/v(^o»• • • > évidé de / n (^0) • • • , donne naissance à deux
intervalles de la forme J;v+i(£o,... . Etant donnés deux intervalles de IR disjoints
C/ et V , convenons d ’écrire U < V ssi u < v pour tous u e U et v e V . Par
récurrence sur N , en notant l’ordre lexicographique strict sur , on déduit
facilement de ce qu’on vient de voir que pour tout entier N , et pour tous éléments
E n = (ê^Oj • • • et = (^q, ... , 6:'^) de , la relation E n < E'^^ équivaut à
• • • î ^n ) • • • 1^ n ) •
Nous allons visualiser ces résultats:
• Notant J l’intervalle [0, 5) et J l’intervalle ]po) uo[, on a le schéma général
suivant, qui montre quelques-uns des intervalles ..) et I n {- • •) ci-dessus définis:

/i(O.O) /o(0) /i(0 ,l) \p o ,u o [= T /i( l,0 ) /o(l) /i(l.l)

H-H-----h+-H- -H-H-----H-H
J2(0.0,l) .^ 1 ( 0 , 1) JqH)

Un zoom sur [0, po] fait bien comprendre la répartition de ces intervalles:

t------ ]------- 1------ V ^ -------- ]--------- [-------- ]

J2(.0,0,0) J210.0.1) J2(0,1.0) J 2 (0 ,l,l)

Jl(O.O) J l(0 ,l)

Il est maintenant clair que pour tout £: = (é:J G ^ , on a:

(3) W e )} = f l ’

ce qui donne déjà une belle définition ensembliste de ^ (méthode dite du criWe). Notons
Sept exercices sur les séries 15

A n l’ensemble |J J îv(4> • • • • Alors /1/v = [0, S ] \ î ?n : avec:


K ....

= 1 POî Wo ( U U •• • 1
^?n) J î
^ / 0 < ïn < N - .l

(donc Aj\r est obtenu au ( TVH- 1 )-ième étage des opérations d ’évidement). Montrons la
formule:
(4) K,u= Aj^ .
Nm
En effet, la relation (3) montre déjà que Ku C Q . Réciproquement, donnons-

nous A G p j . Pour chaque entier A/”, on a un unique élément (^a^.o, ■• • de


Nm
tel que A G • • •> • L’analyse faite ci-dessus du passage de iV à
iV + 1 montre que pour tout entier 2 < AT ; on peut donc définir une suite
£ = (fj) en associant, à chaque i G N , la valeur commune £i des £¡^^1 pour N > i .
On voit facilement que X = ^ { £ ). On déduit de là que Q ylyv C , ce qui achève de
Nm
prouver la relation (4).
Avec a = I et (Vn) Un = , l’ensemble JCu obtenu n ’est autre, à homothétie de
rapport ^ près, que le bien connu et justement célèbre ensemble de Cantor ^

Remarque 2:
Pour a G [ ^, 1 ], la propriété ci-dessus tombe en défaut, car on peut prouver qu’alors
l’ensemble/C = ^{S) est égal à [0, j ^ ] . Plus généralement, reprenons les notations
)Cu utilisées dans la remarque 1; supposons que la suite u = (Un) de réels > 0 soit telle
que la série Un converge, et vérifie de surcroît la condition suivante:
Ufi ■
1' 0 ,

(Vn G 1^) U n < p n = ^ Ui .


i= n + l

Nous allons montrer que dans ces conditions, on a: fCu = [0 , S] où S = • Tout


d ’abord, il est clair que {0,5} C /C^ C [0, 5 ] . Inversement, soit cr g]0, 5 [ . Ecartons
le cas trivial où il existe une partie finie J de telle que a = . Définissons
u _ i par : = 5 . Posons:
Ao = Min ({i G N I Ui < a})
( Ao est ainsi bien défini car ui --------- > 0). On a: a < uaq- i < P\o-i • O’où un
i—*oo
entier Ha > Ao tel que ^Xo<i<uo “ i < «^ < « mo+ i + E ao<»</xo • Supposons construits
(•^0) /^o). • • •, (Ap, Hp) vérifiant les conditions:

' (V s e [0, p - IJ) /is + 1< A i+ I et As < /ia

(6) (Vs e [0, p 1 ) ^ U i + -- - + ^ U i < ( T < Wp,+i + ^ Ui + • • • + ^ Ui


Ao<i<Mo A.,<i<//a Ao<i</^o

Pour chaque s € [0, p ] , notons Ag - • Alors 0 < ct- '^ I Z qAi < u^^+i ■
Posons Ap+i = Min ({i € N I Ui < <T — -Ai}) ( Ap+i est ainsi bien défini, car
Ui > 0). On a: Ap+i > /ip + 1 , car u^^+i > a - X)i=o Ai • De plus (c’est
l’hypothèse (5)), pi+Ap+, > «Ap+i-i , et UAp+,-i > cr - E Î = o **Ai • On a donc un entier
Mp+i > Ap+i tel que ÉA„+i<i<Pp+, “ i < Ai < «Mp+i+i +EA ,+,<i<p,+. «i • O«
16 Chapitre 7, problème 50

voit donc ainsi que par récurrence sur p , on construit une suite (Ap, de couples
d’entiers naturels vérifiant les conditions (6) à tout rang p . On peut maintenant définir
Ap pour tout p € N , en posant: Ap = Z) ap<î <mp ^Mp+ i ----------^ 0 >la série
Y^p>qA p converge, et sa somme est a . On prend alors: = 0 si z ^ p j [Ap,/ip], et
pm
Si — l sinon. L’élément e = ainsi construit appartient à , et vérifie ^{e) = a ,
ce qui achève de prouver que ^{S) = lCu- ♦

EXERCICE VI

Il est d ’abord évident que le produit infini en question est absolument convergent
donc convergent, et qu’aucun de ses termes n’est nul (la série J2 n ^ absolument
convergente). On part de l’identité:

^1 - co s X c o s (2”“ ^^) H-

= ^1 -h - 4;?^" cos^ (2" “ ^^) = 1 - ^2 cos^ (2^“ ^^) “ l ) +


= 1 - 2 ^2" c o s (2^ ^ ) + ^ 2"^^ .
A partir de cette remarque, l’identité à prouver se démolit par réaction en chaîne en
multipliant les deux membres par l —2 z c o s ^ + z2 .

EXERCICE VII
Question 1 "
Le calcul ci-dessous prouve à la fois la sommabilité de la famille {p~^)p,q , et la relation
à établir:

/ (P.q)eN2 P=2 9=2 ^ p=2 ^ ^ n p=2^


r>=2 ^ p=2
T>=2 ^ ^
lP>2, q>2

Question 2 ”
Cette dernière relation est nettement moins triviale. Soit ( P n ) n > i la suite croissante
des nombres entiers naturels premiers. Pour tout n € 1^* , notons Vn la fonction
oo
N * —> N, Valp,^(A:). Pour tout A; G N * on a donc: ^ = J J
n=l
Notons 11 l’ensemble des entiers A: > 2 tels que pgcd { {vn{k) ) ) = 1- Par
existence et unicité de la factorisation en facteurs premiers dans 1^ * , l’application
(f : 1l x \ {!}, (A;,m) A;^ est bijective. Mais de même, on voit que S
est l’image par (p de l’ensemble 1Zx \ {!}). En utilisant le résultat de la première
question et la bijectivité de <p, par associativité des familles sommables, on obtient:
1
>= E ^ -E (E ^ )-
P > 2 ,9 > 2
E {k^y F
/ ^
fe€7^i9>2, m > l

J^mq

= E f (E
^m>0
f ;)=
ken,q>2^
e f (t^ )^=
k€lZ,q>2
e f^ * E
k e H ,q > 2
nÇ.S
î^ .
ce qui prouve à la fois la sommabilité de la famille ( — , et la relation demandée.
Vn —1 / n^£

'A' ★
Sept exercices sur les séries 17

COMPLÉMENT: DÉMONSTRATION DU THÉORÈME DE HARDY

Soit une suite dans IR* telle que la série converge. Pour tout
n , posons: Un = (ai • • • . Notons A = J ^ ^ i an .
a ) Montrons que la série converge, et que sa somme [/ est majorée par b A .
A cet effet, choisissons une suite (cn)n>i dans IR* , et notons bn = (ci • • • Cn)” ^/^ .
Uupposons la suite (cn) choisie de façon que la série Yln ^ converge (on verra ci-
dessous que c’est possible). On a:
^ = (a ic i ,
bn
d ’où, par l’inégalité arithmético-géométrique:
, k=n
On
( 1) Un S / '^ UfcC/ç
n
71
fe=l
Pour tout n , posons:
k=n k=n
^ ^ . î o’n — ^ ^ a/jCfc ; i/n — ^ ^ Uk
k=l fc=l

Pour N Ç: N , à l’aide d ’une transformation d ’Abel, on déduit de (1) la majoration


Un < M n , avec:
n=N n=N n=N n=N+l
Mn — ^ ^ {Bn Bn-\-l)cfn — ^ ^ BnO'n ■" ^ ^ '^n+lO'n — ^ BnO’n ~ Bn<Jn-l
n=l n=l n=l n=l n=2
n=iV n=N
= h- ^ Bn{(Jn - ^ n -l) = ^ BnUnCn •
n=2 n=2
n=N
On a manifestement: Myv < ^ BnUnCn • Finalement:
n=l
n=N
(2) (V7V) U N < Y ,B n a n C n ■

( 1\ 1
Choisissons alors Cn = (n + l) ( lH — ) pour tout n . On en déduit: bn = --------
\ 71/ n 4 -1
ce qui rend convergente la série ^ . En outre, on a pour tout n :

s.= | : ï (ît t ) - | : ( ï - f t ï) - ï •
d ’où en reportant dans (2):

(3) C/n < a„ X i X (n + l ) ( l + i ) " " ' = ”¿ 5 “n (1 +


n=l
I1 x\nn
(1 + —j < e pour tout n > 1 . De (3), on déduit donc:
n=N
(ViV) Un < B Y , an ,
n=l
ce qui prouve bien que la série Un converge, et que

(4) f^ U n < B A .
n=l
18 Chapitre 7, problème 50

b ) Montrons maintenant que le facteur e ne peut être amélioré dans (4). Soit m 6
Prenons:
f l/?i si n < m ,
Ctn — )
10 si n > m .
On en déduit:
__ J (l/n!)^/” si n < m ,
Un — \
lo SI n > m .
Alors pour N > m J on a:
k=m k=m 1 V l/fc

A:=l
E
k=i
d ’où:
k=m
/V—ffft ^ k=m
fit -
1 \1 A
(5) E
k=l
‘' = g ( È )
Mais on sait que

(6) i\k- \/
V A;—»oo A
:
(conséquence facile de la formule de Stirling). Comme la série harmonique i diverge,
par comparaison des séries à termes > 0 , on déduit de (6):

^\k\) P^oo ®E/k


On déduit de (5) et (7) qu’en prenant m assez grand, on pourra rendre le rapport ^
aussi proche de e qu’on voudra, ce qui achève la démonstration.

^
Problème 51 :

AUTOUR DU THEOREME DE HARDY

Proposé le 7/12/1996
PREAMBULE

• On rappelle la formule de Stirling: T (x) X®exp{-x)^27Tx


, x-*oo

• Pour toute suite complexe U = (t^n)n6N* > notera (t{U) la suite V = (vn)neN*
dont le terme général Vn est donné par:
J fc=n

fc=l

• On rappelle rinégalité arithmético-géométrique: pour tous éléments X i,... ,Xn de


R+ (où n e N * ), on a:
k=n - fc=n

k=l k=l
Végalité ayant lieu ssi xi = • = Xn .
• Pour toute suite complexe U = {un)n>i telle que la série soit convergente,
on notera cro{U) sa somme: (Jq{U) = Un .
• Soit un réel p > l . On rappelle qu^on note 1^{N * , C) le C -e.v. des suites complexes
(^¿n)n>i telles que la série Yln I T ^^^t convergente. Lorsque p > l , notant q le réel
tel que - + i = 1 , pour tous U = (г¿n) € ^ , C) et V = (vn) € l^(N* ,C ) , la série
“P Q
2 n '^nVn est absolument convergente, et on a T inésalité de Hôlder :
OO OO J oo
¿l«n V n | < ( ¿ | « n n ' X ( ¿ |v „ |" ) ’ .
n=l n=l n=l

PARTIE I

1
Soit une suite complexe convergente U = (i^n)neN* > i sa limite. Démontrer
que la suite €(C/) est convergente et que sa limite est i .
2 ‘)
Soit une suite complexe A = (ûn)nGf^* converge. Pour
n € , on pose: Sn = Ylk=i • Soit S la suite (sn )n > i, et soit T = (in)n>i la
suite C ( 5 ) . Soit B = (6n)n>i la suite définie par:
J fc=n
(Vn>l) bn= . , y'fccfc .
n(n + 1)

a ) Pour n > 1 , montrer que; Y I Z i ^ k = tn •


b ) En déduire que la série i>„ converge, et que <to(^ ) = <^o{A).
20 Chapitre 7, problème 51

3 °)
Soit A = (an)n>i une suite de réels > 0 , telle que la série converge. On
pose: C = (c„)n > i, avec, pour tout n :

(w) (n " •
fc=i
On définit la suite B = (bn) à partir de A comme à la question 2) ci-dessus.
/ \ n
a ) en écrivant: Cn = (n!)” « ( kak ] , démontrer que Cn < (n -h l)(n!)“ n6n •

b ) En déduire que la série Cn converge, et qu’on a: (To(C) < eao(-A ).


Indication: on montrera que le nombre (n 4- l)(n!)“ « est < e, en étudiant sa
puissance n-ième.
c ) Pour tout N e N * , notons Ajv la suite (an)n>i telle que = 0 si fc > TV
et Ofc = è si A: G [1,TV|, et soit la suite (cn) définie à partir de Ajv à l’aide des
formules (7ï) . Démontrer que:
c^o(Cn ) _______ ^ ^
(^o(A n ) n —»oo *
et en déduire que e est la plus petite des constantes réelles A telles que (To{C) < AiTo(i4)
pour toutes les suites A = (an) de réels > 0 telles que la série converge.

PARTIE II

1 °)

a ) Soit U = (un)n>i une suite complexe convergente, de limite et soit {pn)n>i


une suite strictement croissante dans R+ , telle que p n ----------►+ o o . Démontrer:
n-*oo
J A;=n
------- ' ^{Pk+ï - Pk)Uk -------------> (■ ■
Pn+1 "-*■»

b ) Soit A = (an)n>i une suite complexe telle que la série converge. Pour
tout n € N* , on pose:
k=n
dn=(^~ Zpkak
\Pn Pn+1/ “

On note D la suite (dn)n>i • Déduire du résultat de a) ci-dessus que la série


converge, et qu’on a: cro{D) = cro{A) .
2 ’ )

Soit A = (an)n>i une suite dans Dî+ telle que la série converge. Soit t un
réel dans ]0,1[, et soit r = ^ . On définit la suite D = (dn) à partir de A comme
en 1-b) ci-dessus, et on donne une suite {pn) vérifiant les conditions de 1-a) ci-dessus.
Pour n e on pose:
/1 ^ \ ‘

on désigne par F la suite {fn)n>i •


a ) Soit n e N . E n appliquant l’inégalité de Hôlder, avec un couple (p, q) con­
venable d ’exposants, aux suites (ak), {0 k) telles que ak = 0 k = 0 pour k > n ,
Oik = {PkO'kY et 0k = Pk^ pour 1 < A: < n , obtenir l’inégalité: /„ < Andn , avec:

P n + l-P n V ^ /
Autour du théorème de Hardy 21

b ) Pour N € N et ^ € C , on rappelle qu’on définit ainsi: = 1 si

N = 0, = Z, et = - ^ z{z - l) ••• {z - N 1) si N > 2 . Démontrer que


pour tout 2: € C et tout N e N* , on a:

g ■(;)
Indication: Commencer par le cas où z e N .
c)

Pour tout n € N * , on choisit Pn= \ ^. I • Démontrer qu’alors pour tout


\ ^ -1 /
n , on a:
_ (1-1)-"

^on utilisera les relations élémentaires: (^n-ï^) (n -i) ~ )•


Vérifier que pour tout réel it G [0,1[ et tout réel a > 0 , on a: (1 - u )“ " - 1 > a u ;
pour cela, on pourra étudier la fonction ip: [0, 1[-^ R, ^ (1 - - a^.
En déduire enfin que An < pour tout n , que la série Y^nfn est convergente,
et que:

d ) En utilisant la même méthode qu’en I-3-c), démontrer que (1 —t) “ ^ est le plus
petit réel A > 0 tel que (To(F) < Acro(i4) pour toute suite A = (an) de réels > 0 telle
que la série converge.

PARTIE III

Soit A = (an)n>i une suite complexe telle que la série converge. Soit (pn)n>i
une suite strictement croissante de réels > 0 telle que Pn +00 .

a ) Démontrer que la série Yln converge, et que:

Pn+l X y - 0 .
-
k=n+l Pk ^

b ) On convient que po = 0 . Pour tout n e N* , soit:


oo
en = ( P n - P n - i ) y ] — ■

Soit E la suite (e „ )„ > i. Déduire de a) ci-dessus que la série converge, et que


iTo(-B) = <To{A).
2 ’ )

Soit A = {an)n>i une suite de réels > 0 telle que la série converge, et soit
une suite (pn)n>o choisie comme en 1) ci-dessus. Soit t un réel dans ]0,1[ . On posera
r _= i -t t •
a ) Soit U et U deux réels > 0. En utilisant la concavité de la fonction L o g ,
démontrer: u* < t u + (1 - t) u ; en déduire que la série ^ converge.
22 Chapitre 7, problème 51

/ a* \ '
□ Pour to u t n G N * , on pose: =I^ j . On n ote G
\fc=n ^ /
ia suite (9n)n>i • O
rh
b ) On suppose que la série converge. En appliquant Tinégalité de Hôlder

aux suites i^)k> n exposants convenables, démontrer qu’on a


Qîi ^ M^en pour tout n , avec:

M„ = — ^ ( £ - 4 )) ”
Pn-Pn-1

3 °)
On prend ici Pn = ^ pour tout n .
a ) Démontrer que la suite (pn) satisfait la condition de convergence du début de la
J.
question 2-b) ci-dessus (on posera: Un = ).
n i-' ^
b ) Démontrer que pour tout entier n > 1 , on a: Uk = * Pour cela,
on pourra d ’abord montrer que Un-i + (^n-îO ^ ~ C^n-2 ^) ^ n > 2.
c ) Démontrer que Mn < pour tout n . En déduire que la série 2 n converge,
et que: cto(G) < t~t cTo(A) .
4^)
Démontrer que t “ * est le plus petit des réels p > 0 tels que pour toute suite
A = (dn) de réels > 0 telle que la série converge, on ait cto(G) < р(То(А).

PARTIE IV

1
Soit A = (an)n>i une suite de réels > 0. Montrer que les assertions suivantes sont
équivalentes:
/ dpUg \
A ssertio n 1: La famille est sommable.
\Р + ЯУ((p,q)eN*xN*
/ QpQ(? \
A sse rtio n 2: La famille est sommable
\p-hqji(p><f
t PР^Ч
<4

A sse rtio n 3: La série ^ - ( c ti- i ------ h an)^ est convergente.


n>l

2 ‘)
En utilisant le résultat de II-2-c) avec une valeur convenable de t , déduire de ce qui
précède le Théorème de Hilbert: si X = (xn)n>i est une suite élément de l^(N * , C ) ,
la famille [ £ eEi j est sommable.
(p,q)eN*xN*

'Ü 'Ù 'Ù


Autour du théorème de Hardy 23

SOLUTION

PARTIE I
Question 1 "
On posera (t(U) = V = (vn)n>i •
En remplaçant la suite (un)n>i par la suite (г¿n-^)n>l >on se ramène immédiatement
au cas où ^ = 0 . Nous supposerons donc désormais que ^ = 0 .
Soit un réel £ > 0. Choisissons un entier Ni > 1 tel que \un \ < \e pour tout
n > N i. Pour tout entier n > iV i, on a: Un = Xn 4- 2/n >avec:
^ k=N\ ^ k=n

k=l
" ï m k, =Ç
N i+ \

^ n a alors:
k^n

E
k = N i+ l
et:
( 2) X n ------------- > 0 .
n —*oo
Choisissons un entier N > A^i tel que \ x n \ < \ ^ pour tout n > N . En tenant compte
de (1) et (2), pour tout entier n > N , on obtient:

|V n | < |iCn| + |2/n| < = ^ •

On a donc bien prouvé que Vn 0.

Question 2 "
a ) Soit n € N * . On a:
-^ li/=n
/=7l /k=u
/ K = l/ \
\ k=n
K=n / l/= n - \ /C = n / I \

mais pour 1 < fc < n , on a:

i - Î T ï " § ( j - J T ï ) “ g № + 1)
Par suite:
k=n j=n k=j ]=n

tn - YÎ x i .^ ^ 1) - E •( • 1) (E - E ^3 '
k=i j=k ^ ^ j= l w^ J
ce qu’on devait démontrer.
b ) D’après les hypothèses, Sn ---------- > (^o{A). D’après le résultat de la question 1),
TL— * 0 0

on a donc tn ----------> cfq{A) . D’après le résultat de a) ci-dessus, cela signifie que


n—»oc
bk ---------- > (3q{A) . Autrement dit, la série bk converge, et sa somme est:
a o { B ) = <To(A ).
24 Chapitre 7, problème 51

Question 3 ”
a ) D’après l’inégalité arithmético-géométrique, on a, pour tout entier n > 1 :
✓^/e=n
#e=n Ч^
\ K=n
- fc=n
Í JJ fcajt j < - ^ fcttfc = (n + 1) b„
^k= l ' ” k -l
ce qui donne immédiatement: < (n + l)(n!) « 6n .
b ) Pour tout n , posons An = (n + l)(n!)"n . On a:

(3) n! - ifc=i
n 0 4 )‘ ■
fc=i

Mais on sait que < в pour tout entier m > 1. On déduit donc de (3):
(An)^ < e ” , d ’où: An < e . Par conséquent, Cn < B bn pour tout n . Comme la série
converge, et a pour somme (To(A) , par comparaison des séries à termes positifs,
on obtient: la série S ^C n converge, et on a: ao(C) < е<то(А) .
c)
Ф Fixons N e On a:
k=N k=N
(4) .
k=l ^ fe=l

D’après la formule de Stirling, fc! = Wk к^В~^у/2жк, où Wk 1 . D’où:


fc—*00

Log(A!) = к Log(A:) —fc + 5Log(fc) + Log(V^) + Log(iU]fe), et


J Log(fc!) = Log(fc) - 1 + £fc , avec e* 0. Ce qui donne:
k—
^oo
(5) {k \)-i ~ I •
k-*oo K
Ф Mais la série harmonique Y2k h diverge, i.e. cqÍA n ) + 0 0 . En tenant
N—»00
compte de (4) et (5), le théorème de comparaison des séries divergentes à termes réels
> 0 donne donc imédiatement:

( 6) ______ *e .
^ o{ A n ) N - kx>
En tenant compte du résultat de b) ci-dessus, on en déduit bien que e est la plus petite
constante A € IR+ telle que <jo (C) < Xao{A) pour toute suite positive A = (an) telle
que la série Y2 n converge.

PARTIE II
Question 1 °
^ k=7l
a ) Pour tout n e N , nous poserons: Wn = ------ ^^(pk+i - Pk)uk .
Pn+l k=l
Du fait que Pn + 0 0 , on déduit facilement qu’en remplaçant la suite (un)
par la suite (un —^ ) , on se ramène au cas ou £ = 0 . Nous supposerons donc désormais
£ = 0 . Soit un reel 6 > 0 . Choisissons un entier JVi > 1 tel que j Un | ^ pour tout
n > N i. Pour tout n > N i, on a: tün = + 2/n , avec:

^ (p * + i-P fc)« fc ; 2'« = ^ (Pk+i-Pk)uk .

Par inégalité triangulaire, on obtient:


J fc=n
^ - Pfc) I Wfc I < ; ; ~ 7 7 ( P n + i - PNi+i)^ < I ;
k= N i + l Pn+1
Autour du théorème de Hardy 25

d ’autre part, il est clair que X n ---------- >0. On peut donc choisir un entier N > Ni tel
n—»oo
que Ircn I < f pour tout n > N . Fixant un tel N , pour tout entier n > TV , on a alors,
en vertu de (7) et (8):
I «'n I < I Xn I + 1j/„ I < I + I = e .

On a donc prouvé que Wn 0 , ce qui répond à la question.


b ) Soit n 6 * . En posant Sj, = dj pour tout iy >1 et sq = 0 , on a:
i/=n - - V k=n i/=n / - - \

E-*- - E (r - E p>»‘ =E»« E (r - =


k=n y^ ^ \ ^ k=n ^ k=n
= '^ P k a k ( — — ) = -— y '(P fc -P n + i)(sfe -S fc -i) = - — y '(P fc-P fe+ i)sfc •
“ \Pk P n+ l / Pn+1 Pn+1

Or, S n ---------- ^ • En appliquant le résultat de a) ci-dessus, cette dernière expres-


n —MX)
u=n
sion montre que d k ---------- >do{^) • Autrement dit, la série dn converge, et on
^ ^ n —>co
I/=l
a: ao{D) = <
to{A) .

Question 2 *
a ) Prenons les exposants P = \ et q = . L’inégalité de Hôlder demandée s’écrit:
k=n k=n f k=n ,1-t

E o»a £(E«î) x(E4'^)


A:=l k=l h '
c’est-à-dire:
k=n k=n . k- .. J

k=l fc=l fe=l


Cette dernière relation s’écrit encore:
k=n k=n k=n
n if.<( E H X( E f t * ) = X ,
k=l k=l fc=l
ce qui donne bien: fn < An dn , avec:
k—n

Pn+1 Pn k=\

b)
Pour Z € N * , la relation demandée se démontre par récurrence sur z + AT ; elle est
triviale pour z + AT = 2 , et si z-h A/^ > 2 , en la supposant vraie à tout ordre < z +A/^+2 ,
on la déduit immédiatement de la relation de Pascal: ( n ) “ (n -,\) , et de
l’hypothèse de récurrence, qui entraîne: •
Fixons maintenant N Ç N * , et considérons la fonction

-c, «^a)-E(V--;)-
Elle est polynomiale, et d ’après ce qu’on vient de voir, elle est nulle sur N * . Elle est
donc identiquement nulle, d’où la relation demandée.
c ) Avec le choix des pk , et en appliquant le résultat de b) ci-dessus, on a, pour tout
entier n > 1 :
^ /n -t-j-l\ fn-t\
26 Chapitre 7, problème 51

d ’où:
__________ 1________ f n - l - t y W n - ^ t y W n - t y
^ V n-l J \ n J \n-l) ^

c’est-à-dire, en utilisant les relations ( У ) = У {^~ У ) et (^“ J) =


sont élémentaires):

*’ i-(* r »(i-d -iD ■ »(('-ir-') '


C’est l’expression attendue.

La fonction (f est de classe , et (p'{^) = - 1^ pour 0 < Ç < 1 . On


voit que (^(0) = 0 , et que > 0 pour 0 < ^ < 1. Donc (p{^) > 0 pour 0 < $ < 1 ,
ce qui entraîne l’inégalité voulue.
En revenant à (9), on a donc f l ---- ) , d ’où:
^ n' n

л „ < 11^
n (r l). ( Ц riС = а - г * .

Reprenons la suite (dn)n>i introduite à la question 1) ci-dessus, mais calculée avec les
valeurs particulières des pn de la présente sous-question c). Puisque fn < Andn pour
tout n , et puisque la série converge et a pour somme сто(A) >par comparaison
des séries à termes positifs, on conclut que la série 2 n fn convergente, et qu’on a:
(To{F) < (1 —¿) ' cJo(-<4), ce qui achève la démonstration.
d ) Pour N e reprenons la suite A n définie en I-3-c), et notons ^ n la suite
construite à partir de A n comme F l’a été ci-dessus à partir de A . On a:

k=i
avec:

si A; < iV
( ф У
Sk,N =
si A; > AT

Posant Uk = i T 77 ] Po^r tout fc , on a donc: cro{FN) > • Mais les


j=i ^ / fe=i
propriétés élémentaires des séries de Riemann divergentes montrent que:

Uk ~
к—юо K
k=N
E . Par
Par le même raisonnement qu’en I-3-c), on voit que
(to{An ) N-^oo
suite:
' cto{Fn ) \
I ------------- '
N — oc \

(^o{Fn ) . , x _ i -
Comme < (1 - 0 ' , on a en fait
(^o{An )
<^o(Fn )
( 10) (1 - Í ) -
îTo( ^ n ) N-*oo
En combinant (10) et le résultat de c) ci-dessus, on voit bien, comme en I-3-c), que
(1 —i) î est la meilleure constante possible.
Autour du théorème de Hardy 27

PARTIE III

Question 1 •

a ) Puisque i 0 , la convergence de la série ^ découle du théorème d ’Abel


P" n —K»
sur les séries numériques.
Montrons la seconde assertion. Pour tous entiers naturels m et n tels que m < n ,
posons: Sm,n = ûfc (on Convient que Sm,m = 0 ). On a:

k=n k=n - k= n -l - ^
E ?Vk= E - ( » « , / . = E w ( - - — ) .
k=m+l ^ A:=m+1 k=m+l

d ’où la majoration:

k—n k=n—l

( 11) <^ +
fc=m+l Pk Pn ^ М
/c=m+l к - т Ь ) - Pm+1

OÙ l’on a posé Am = | Sm,»/1 ) pour tout entier и .

Soit un réel 6: > 0 . Choisissons un entier N > 1 tel que | Sa,p | < s pour tous entiers
a et P vérifiant N < a < P (un tel choix de N est possible puisque la série an
converge). Fixons un entier m > N . Alors Хщ < ^ \ avec cet entier m , on déduit de
(11) que pour tout entier n > m , on a:

k=n
(1 2 ) E O'k
Pm+l <Pm +l = e
nt. Pm+1
k=m+l Pk

En faisant tendre n vers H-oo dans (12), on obtient:

(13) Pm+1 < €


ife=m+l
Pk

L’inégalité (13) est vraie avec tout entier m > N , On a donc bien montré que

^ 0>k
Pm-j-l / '^ Пи m-*oo
A;=m+1

b ) Pour tout m e N ^ , nous poserons: Sm = Ylk=T •


Soit n e N . On a:

k=n k=n oo /c=Min(nJ)


(14) ^ e fc = = ^ J {P k-P k-i) = Sn+p„ ^ ■
k=l k=l j= k j~ l k=l j=n +l

D’après ce qu’on a vu en a) ci-dessus, il est clair que pn E ^ 7i+i ^ >0. Comme


Sn ^ > (ToiA) ) ou déduit donc de (14) que ^k croiA). Autrement
dit, la série converge, et on a: (To{E) = ao(A ).
28 Chapitre 7, problème 51

Question 2 °
a ) Comme la fonction Log est concave sur R * , et comme t g ]0, 1[, on a:
t Log(u) + (1 “ i) Log(u) < Log {t u (1 - t) v) .
En prenant les exponentielles, on en déduit bien:
(15) ^ <tu-{- {I - t ) v
Soit k € N ^ . En prenant u = ak et v = dans (15), on obtient:
k~
(16) -r ^ + (1 “ 0
k —i
Mais la série Ylk converge, et la série de Riemann —y - converge, car ï ^ > i -
Par comparaison des séries à termes positifs, on déduit alors des inégalités (16) que la
série ~ converge.
h)
Soit le couple d ’exposants (p, g) = ( |, j ^ ) . L’inégalité de Hôlder peut s’appliquer
I 1
aux suites indiquées, car d ’après les hypothèses, les séries Ylk pT con-
vergent. On obtient:
t
OO * / OO \ l-t

fc=n ^ /c=n k^ * /

ce qui donne bien, en prenant les puissances \ -ièmes: Qn < Mn en , avec:


- / OO

J37 \
l-t
-=-7 ^ - / OO
-L -
i_ t \ r

(17) Mn = _ i ____= __________________ î____


Pn

Question 3 *

a ) Pour tout entier n > 1, notons tt« = ^^4— ; on a:

^ _ ^ /n +A ^ t _ t
Un
- \ n j - n m 'n n ^ ïî( i+ i)

Si n > 2, on a: ■ = ('l- lW l-f-- '] = 1 - 4. où la suite (un)


Un-i \ nJ \ nJ n
est bornée. D’après l’étude de la règle de Duhamel-Raabe, on sait que cela entraîne
l’existence d ’une constante réelle C > 0 telle que Un . Par comparaison de
séries à termes positifs, on en déduit que la série JZn converge, puisque la série de
Riemann Yln converge.
b ) Pour n > 1, nous poserons: pn = • H sera commode de poser: i6o = 0.
Pour n > 2 , la relation Un-i + ^ “ (”n-2 0 ^ vérification Immédiate.
Par une récurrence facile, on en déduit que pour tout n > 2, on a:

(18) Ui
Cn-îO "^(0)
Mais (^”i ‘J’*) ^ ^ (voir a) ci-dessus), donc ^ 0. La relation
(18) redémontre donc la convergence de la série , et elle montre de plus que
Yl^=i lin = 1 • Il en découle, en réutilisant (18), que pn = ^ n > 2.
En fait, cette dernière relation reste vraie pour n = 1, puisque p\ = iifc = 1 ■
Autour du théorème de Hardy 29

c ) D’après ce qu’on vient de voir, pour tout entier n > 1, on a:

n -1 y

ce qui après simplifications à l’aide de la relation ("ü-î*) > réduit à:


r ’’ i- "
(19) Mn =

Pour a G R * , soit la fonction: [0, 1[—> R, x 1 - (1 + x)~^ - a x . Elle est de


classe , et sa dérivée est la fonction x a ( ( l + x)~°‘~^ — l) . On voit que
< 0 pour tout X g]0, 1[. Comme ^a(O) = 0 , il s’ensuit que 'ipai^) < 0 pour
tout X g ]0, 1[ . En prenant a = r et x = ^ , on en déduit que 1 “ (1 + ^ • En
reportant cette inégalité dans (19), on obtient la majoration demandée de Mn :

(20) M n< ^ ^ = r^ -^ = r ^
1- tr
Reprenons la suite (en)n>i introduite à la question 1-b) ci-dessus, mais calculée avec la
suite particulière {pk)k>i définie à la présente sous-question c). Puisque Qn < Мпвп
pour tout n > 1 , on déduit de (20) que Qn < t~ ^ вп pour tout n > 1 . On a vu que la
série 13n>i converge et a pour somme (7o{A). Par comparaison de séries à termes
positifs, il en résulte enfin que la série gn converge, et qu’on a:
(21) (^o{G) < ‘ сго(Л)

Question 4 ^
Pour N € N * J reprenons la suite Ajv définie en I-3-c), et notons Syv = la
suite construite à partir de A/v comme G l’est à partir de A . On a:
fZ
' si к < N
7k,N = <
I0 si k > N
Par suite,
k=N / j = N . K1
( 22) - ( « = E ( É »/'
k= l ^ j = k
D’après les propriétés des séries
ies de Rie
Riemann convergentes, on a:
r ‘
(23) ( E tî ^ ) =

/ \ t
Posant r*/ = f entier i/ > 1 , le théorème de comparaison des
séries à termes positifs montre, puisque la série harmonique diverge, que

(24) ’t' t
M A n) N-*oo

Nous allons en déduire que ------ -i-i


t ^ • Pour cela, nous utiliserons l’inégalité
x^ - < a{x - 2/)x®“ ^ , valable pour tous réels x ,y et a tels que 0 < y < x et
a > 1 (elle se déduit instantanément du théorème des accroissements finis). Notant
/r» '^k - <^q{Qn ) ,
Vn = — T-T-T---------, on obtient:
<^o{A n )
- fe=N / 1 Ч / Ч1_1 k=N
( n ) i ^Л/^глf+l
taoiÁN)
30 Chapitre 7, problème 51

M aisen vertu de (23), la suite (iVryv+i)yv>i est bornée. Puisque (To(A n ) -------- > +00 ,
N —»oc
cette majoration de montre donc que Pyv 0 . On obtient bien alors, à
N-^oo
l’aide de (24), la relation voulue:
<^o(Qn )
(25) H
<^o(-^n ) N-^oo
Compte tenu du résultat de 3-c) ci-dessus, en raisonnant comme en I-3-c) et en II-2-d),
on déduit enfin de (25) que est la meilleure constante de majoration possible.

PARTIE IV
Question 1 °
L’assertion 1 entraîne l’assertion 2, car toute sous-famille d ’une famille sommable est
sommable. Supposons l’assertion 2 vraie. Pour (p, q) € N * x N * , posons
7 dpClq sïp < q
si P < g ,
et: - \ dr)(l(
ipu>q
si p > q
10 s ip > q , {P
Chacune des familles (up^q) et {vp^q) est sommable. La famille

\P + Q/ (p,q)çf^*xN*
est donc sommable. Donc l’assertion 2 entraîne l’assertion 1.
Pour montrer l’équivalence avec l’assertion 3, nous utiliserons l’encadrement bien
connu suivant, valable pour tout entier n > 1 :

/o .^ f°° àx 1 ^ 1 ^ f° ° d x 1
L/n++il ~ ~ n + -1 - *;=„+ ! ~ L x2 “ n
(conséquence de la comparaison séries et intégrales). Pour tout entier n > 1, nous
Dmparaison entre sé
'\fc=n
poserons: u„ = :^{Y!,k=î ■ On a :
k=n
(27) ^ (y^Û/c)^ < 2 dpdq

• Supposons que la série Yln converge. Alors, comme tous les di sont > 0 , il
découle de (27) que la famille est sommable. Par associativité dans les
familles sommables, sa somme S est la somme de la famille sommable {bp^q)i<p<q , où,
pour tous entiers p et q tels que 1 < p < q:
OO J
bp^q — gpQgf
n=q

D’après (26), on a, pour tous entiers p et g tels que I < p < q:


OO -
(28) bp^q — dpdq ^ > q-{-1 “
p+9
n —q

S’agissant de familles de réels positifs, on déduit de (28) que la famille est


i<p<9
sommable.
• Réciproquement, supposons que la famille ^ soit sommable. Comme
^ pour tous entiers p et g tels que 1 < p < 9 , on voit d ’abord que la famille
est sommable. La famille est donc sommable. On déduit
\ 2q \ 9 /1<P<9
Autour du théorème de Hardy 31

de (26) que | * S’agissant de familles de réels > 0 , on en déduit que la


famille ( J est sommable. Par associativité dans les familles sommables, il
\ h< p< q< n
en découle que notant Vn = Yli<p<q<n ‘^^p^q j série 2 n convergente. Enfin,
en utilisant (27), on voit que la série + • • • 4- an)^ converge (comparaison de
séries à termes positifs). Cela achève de prouver l’équivalence logique entre les assertions
1,2 et 3.

Question 2 "
Par hypothèse, la série converge. En appliquant avec t = ^ le résultat
prouvé en II-2-c), on en déduit que la série I ------ ^ \^ n \Ÿ converge. D’après

ce qu’on vient de voir, cela entraîne que la famille M^r U-^ ] est sommable.
On sait qu’une famille est sommable ssi elle est absolument sommable. Donc la famille
/ XpXq \
est sommable.
\p 4- g/(p,(q)ef^*xN*

Remarque :
Soit r un entier > 2 . Si (xn)n>i désigne une suite élément de T(N * , C ) , le lecteur
pourra de même étudier la sommabilité de la famille:
^pi ^Pr
,(P1 + - - - + P r ) ’' 0V ,( p.,...,p ,)€ ( n *)’'

^
Problème 52 :

R-DEVELOPPEMENTS

Proposé le 19/10/1991

Uépreuve comporte un exercice et un problème, indépendants, portant sur les séries


numériques.

EXERCICE
On donne: une suite (an)n>i dans IR* , telle que an i 0 ; une suite {Nk)k>i
n —»oo
dans * , strictement croissante et telle que Nk+i > Nk + 2 pour tout k assez grand.
On définit une suite (£:n)n>i à valeurs dans { -1 ,1 } , telle que €n = (-1 )^ pour tout
A; > 1 et tout n ^ l N k , - 1 ] . On pose: bn= Snan ( n € N * ).
1 ')
a ) Montrer que la série | bn —6n+i I converge ssi la série ayv*; converge.
b ) Soit ^ e l R \ 2 7 r Z . On suppose que la série converge. Prouver que la
série converge.
c ) Soit a et 7 deux réels, tels que 0 < a < l e t 7 > l . On suppose: an = ; ^
et Nk = Ent{k^) + Uk, avec i/k = 0 si k^ e N et Uk = I sinon. Donner la condition
nécessaire et suffisante (portant sur a et 7 ) pour que la série 2 1 - i>n+i I converge.
2 °)
On se place désormais sous les hypothèses 1-c) ci-dessus, dont on reprend les notations.
Pour A: € N * , on pose: u* = En=A?r^ ^ ^ ^k = U k-h -
a ) Prouver que la série I I converge.
b ) Prouver: Ik ~ fci-ji-oi • En déduire une condition nécessaire de conver­
gence de la série
c ) Majorer | Ik - | • Montrer que chacune des conditions (I) et (II) ci-
dessous est suffisante pour que la série bn converge:
(I) 1 - 7(1 - a) > 0 et 7 > 2

(II) 7 < 2 et û!7 > 1

PROBLEME

1 °)
Soit Z G IR * . On définit une suite (an) de réels par récurrence ainsi:
al = l + г, et ( V n > l ) an+i = «n +1
a ) Montrer que la suite (an) est croissante, que = 1 + z a ï • • - ays^ pour tout
N > 1 , et que Un ---------- >+00 .
b ) Montrer que la série Yln converge, et que = z ’
Indication: Poser S n = Yln=^i ^ étudier crpf = S n + — •
34 Chapitre 7, problème 52

c ) Pour n G N * , soit pn = 2^71+1 ¿T »donner une majoration simple de pn aussi


précise que possible .
2 ’)
Soit X G R , avec 0 < æ < 1. On note ai le plus petit des entiers k tels que
^ < X . On définit alors la suite (an)n>i par récurrence ainsi: supposant a i , . . . , a n
déjà construits jusqu’au rang n > 1 , on définit Un+i comme étant le plus petit des
entiers k tels que ^ < x - ¿r •

a ) Montrer qu’il y a une unique suite (i^i)i>i dans N * telle que a^+i = a f-a i-h i/i
pour tout entier 2 > 1 . Cette suite (an) sera aussi notée . Elle est appelée
le 7^- développement de x . Démontrer que si x ^ Q , l’ensemble {^ g N * | Ui> l}
est infini.
3°)
Soit (6 n )n > i et ( p n ) n > i deux suites d ’entiers > 1 vérifiant les conditions: bi > 2
et 6n+i = i>n “ ^n -bpn pour tout n > 1. On notera Ep l’ensemble {n G 1^ * | Pn > 1} .
a ) Prouver que le série ¿T ^®te y = ^ *

b ) Montrer que ^ < 2/ ~ ^ ^ tout n > 1 . En déduire que


y et prouver que (bn)n>i est le 7^-développement de y .
G ]0,1 ],
Démontrer en outre que si Ep est infini, alors y - Ylk=i~^ ^
n > 1 (conformément aux conventions habituelles, il est entendu que ~ ^
pour n = 1 ). En déduire qu’alors y .
4^)
Faire une synthèse de ce qui précède: soit S l’ensemble des suites ( p n ) n > i d ’entiers
> 1 , et soit T l’ensemble [N * \ {1}) x 5 . A chaque élément s = (6i , ( p n ) n > i ) € ^ »
on associe l’ensemble S(s) = {n G N * | pn > 1} et la suite Bs = (bk)k>i de premier
terme bi telle que 6n+i = + Pn pour tout n > 1 . Vérifier que l’application
^ : T -^] 0, 1] , s - ^(s) = Z Z i i (où (bn) n>i = B s) est définie, bijective, et
caractériser à l’aide de les rationnels âe ] 0,1 ).

☆ ☆ ☆
U -développements 35

SOLUTION

EXERCICE
Question 1 °
a ) La série S (o „ - o„+i) converge. En notant k l’unique entier > 1 tel que
n 6 [Nkt Nk+1 —11 ) on a: \bn ~ bn+i | = On ~ On+i si Nk < n < Nk+i — 1 , et
I bn - <>n+l I = OJV/i+i-2 - «N«,+1-1 si n = Nk+1 - 2 ,
• Si la série E n I I converge, vu que iV*,+i > N k + 2 pour tout k assez
grand, ce qui précède prouve que la série Efc(«Nt+,-2 + «N«,+,-i) converge, et puisque
0 < ŒN«. < «N»+,-i+«Nk+,-2 pour Nk+1 > A/]fe+2 , a fortiori lasérie converge.
• Réciproquement, supposons que la série Efc «Nt converge. Pour tout n , posons
c„ = O n-an+i+O N *+i-2+«N «.+i-i, où k désigne l’entier tel que n 6 [Nk, Nk+i - 1 ].
La série E Cn converge aussi, car ^ «n «n+i “1“ 2ûyv,^ pour tout entier k tel que
Nk +1 - 2 > Nk- E t pour ces mêmes entiers fc, on a 16„ - i»„+i | < c„ , donc la série
E n I - ùn+i I converge.
b ) Pour tout n > 1 , soit <r„ = Elfe=" ; convenons que oo = 0 . On a:
n=N 71=N-1
(1) ^ = <^NbN + ^ «n {bn - bn+l)
n=l n —1

(transformation d ’Abel). Mais on = I« n I < ; donc la suite


(o n ) est bornée. De plus 6„ ---------- >0 , donc ---------- >0. Enfin pour tout entier
n , on a: I(Jn{^n ~ ^n+i) I ^ I 111 ~ ^n+ 11J donc la série (Tn{bn ~~ ^n+i) ^st
absolument convergente donc convergente, puisque E n I - ^n+i | < +oo . D’après (1),
la suite (^iv) = ( E n = f converge donc, i.e. lasérie E n = f converge.
c ) Comme 7 > 1, on a: Nk+i - ^ + 0 0 , donc la condition de l’énoncé est
k—^oo
satisfaite. De plus, Nk ~ fc'*'. donc ; par comparaison
k—*oo ' '' «-
des séries à termes réels positifs avec les séries de Riemann, on en déduit que: la série
a/Vfc converge ssi 07 > 1 .

Question 2 ’
a ) On a:
n=Nk+i-l
n=Nib+i-l
n=N\.
E n=Nk+i-l
* E Jn t°‘ )
n^Nk
E a — (-1))
n=Nk
Q= 1

Cas où a < 1
Dans ce cas:

n—Nfc ' '


Par une étude élémentaire de variation de fonctions, on voit facilement que
I (1 4- - 1 - (1 - a) i I < {1 - a) pour tout t e [0, 1 ] . On a donc une suite
36 Chapitre 7, problème 52

(An) telle que | | < 1 - a et (l + “ = 1+ ^ pour tout n . Alors


= E n = jv r'~ ^ -(1-^)'^^+° et suite | /ifc | < ujt = E n = w r'~ ^ ^ ■ O*' comme la
série 2 n converge, la série converge aussi (groupement de termes). Donc
la série I I converge.

Cas où a = 1

On sait que | Log(l -i-1) —t \ < pour 0 < t < 1. D’où immédiatement:
n=N;t. + l - l
1
i: 2n2
n=Nk
et par le même raisonnement que ci-dessus, on conclut que la série YLk I ^ k I converge,

b ) On a Nk = k'> + Pk avec 0 < pfc < 1 , et:

'5 4 ^ ( ( W m . ) ‘- " - ( № ) ■ - “ ) *i » < 1


4 = < /Wfc+,\
si a=1
l'-°n-N T )
Cas où a < 1

Choisissons un réel C > 0 tel que | (1 + _ (i _ | < et tel que


I (1 + - 1- I< C pour tout t e [ 5 ] (l’existence de C se démontre par
exemple à l’aide de la formule de Taylor-Mac Laurin). Ecrivons:

On a d ’abord des suites (Ak) et (5 ^ ), bornées par C en valeur absolue, telles que:
(1 + i T + ®t (1 + “ = 1 -I- + ^ pI pour tout k > 2 . Puis
on a une suite (C/j) à valeurs dans [—C, C] et telle que pour tout k assez grand (de
façon précise, pour tout k tel que | f + ^ + | < 1 ), on ait:

On a alors:

Il est maintenant clair que’on a une suite bornée (Dk) telle que:

si 7 > 2
(2)
^ 7 . Dk
/ j l - 7( l - a ) ^ j^7- 7(i_ û ) si 7 < 2
En particulier: Ik J •
k—*oo

Cas où Of = 1

Choisissons un réel C > 0 tel que | Log(l + t)~ -tj < C t^ pour tout t e ^ .
On a, les Ak ayant le sens ci-dessus défini:

Nk+i (l + i ) ' + ^
Nk 1+ ^

h = Log(Affc+i) - Log(TVfe) = Log ( l 4 -1 ^ _ Log ( l + 0 )


K ‘développements 37

Procédant comme ci-dessus, on en déduit à nouveau l’existence d ’une suite bornée (Dk)
telle que
Dk
si 7 > 2
k A;2
(3) h =
“ + ^ si 7 < 2

Les formules (3) ne sont rien d’autre que les formules (2) spécialisées en a = 1.
• En résumé, pour 0 < a < 1 on a les formules (2) et 7^ *

Or on a: 16^ = | | ; une condition nécessaire de convergence de la série


^ bn est donc Uk ---------->0 , et puisque Ak ----------> 0 , cette condition équivaut à:
k —KX> fe—»oo
I k ----------►0. D’après ce qui précède, cela équivaut à 1 - 7(1 - a) > 0 . Donc si la série
fc—KX)
5 2 bn convergef alors 1 —7 (1 —a) > 0 .

c)

Cas où 7 > 2 et 1 - 7(1 - a) > 0

Alors 2 - 7(1 “ a) > 1 , donc la série absolument con­


vergente donc convergente. De plus d ’après le théorème des séries alternées, la série
52/c converge. Donc par addition, la série converge. Comme la
série est absolument convergente donc convergente, toujours par addition,
la série 52a:('"1)^ ua; = J2k {h-\-A k){-1)^ converge. Nous allons en déduire que la série
52n^n converge.
Posons Bn = Sfc=i et Un = . Soit n e N * , et soit kn l’entier
tel que N k ^ < n < Nk,,+i . Alors Bn = % „ - ! + iîn , avec | Bn I = I % I< i
mais kn 0 0 , donc Uk^ 0 (parce que 1 - 7(1 - a ) > 0 : voir la question
2-b) ci-dessus), et Uk,,-i U= , donc Bn C/, et la série
bn converge bien.

Cas où 7 < 2 et Q7 > 1

Alors 1 - 7(1 - a ) = a 7 - | - l - 7 > 0 . D’après (2), on a:


Dk
Ik = j^ . l - 7 ( l - a ) ¿70

Le raisonnement est analogue à celui qui précède: la série Ylk absolument


convergente, et la série Ylk est convergente, donc comme ci-dessus, la série
52jk(-l)^Ujk converge, et on en déduit la convergence de la série 52n bn •

PROBLEME

Question 1 "
a ) On a: On+i-ü n = (an-1)^ > 0 , donc la suite (an) croît. Comme ai = li- z > 1, alors
an > 1 , d ’où an+i - an = (an - 1)^ > 0 pour tout n : la suite (an) croît strictement.
De an > ai = 1 + Z , on déduit: an+i - ü n > , d ’où an > (^ “ 1)^^ tout n , et
comme (n - 1) ----------> -l-oo , il en découle que an î + 0 0 . Enfin ai = 1 + z et
n—»OO n—>00
a2 = 1 H- 2: a i . Raisonnons par récurrence. Supposant n > 2 et an = 1 + ^:ai • • • a n - i ,
on a:
38 Chapitre 7, problème 52

Ûn+1 — i^n 1) —
1 4- 2 ai • • -an-i + z^aj • • • a ^-i = 1 4- zaï • • -On-iil + = 1+ **- ûn
Par récurrence, on en déduit:
(1) ( V n) On+i = l 4- 2: a i - “ ^n

b ) Par une récurrence immédiate, on voit que crj\r = • ’ = ai = ^ ; mais


1
4-0, car ajv 4~00 . Donc S/V Z a/v+i —1 N-*oo
ayv+i-1 N-*oo ■" ' ' " N —oo
D’où: la série X) ^ converge, et ^ i '
c ) Pour tout n , on a an > 1 + ^ ; donc d’après (1) : ûn+i - 1 > ^(1 + -2^)^ ; d après le
calcul vu à la question b), pn = ân+^zi * D’où déjà 0 < Pn ^ z(i+z)" ’ déduit
que ^ ^ 5 ;;^ ^ pour n > 2. Donc, si iV > 1 :
1 1 , ^1 1 1 1 1 1 1
Pw =
aiv+1 —1 2: ai • • • ai^ - Z "" z z { l + z ) ' " z i l + z) ^^-^ Z ^^H I + Z ) ^
En itérant ce procédé, on voit que pour tout p e N * , il existe des polynômes Ap e Q[X]
et Bp € Q [X ] , de degrés respectifs p et p 4-1 , tels qu’à tout rang N , on ait:

+ z)S rW
Posons i4o = 1 et Bo = ^ • Les A k et les B k sont définis par récurrence à partir de
Al = + 1 et B \ = et des formules, valables pour tous p e l ^ * e t l V € N * :
j=N -l j=N-l
Ap+i(N) = l + Y , M i) ; Y w
j=0 j=o

On se contentera de la majoration (2) qui est obtenue avec p = 1 :

- *»+1(1+
qui est déjà extrêmement fine, négligeable devant

Question 2 "
On vérifie aisément que la définition de (an) a bien un sens. En effet, ai est défini,
car l’ensemble { A ; G N * | ^ < x } e s t non vide, donc admet un minimum. Au rang
n > 1 , supposons construits a i , . . . , a n dans tels que x - Y l ^ ^ i > 0 ; dans
ce cas, l’ensemble {A; g N * | ^ < x - YllZi } est non vide, donc admet un plus
petit élément: notons le a n + i , alors par construction x - X^^^i ^ > 0 , et on peut
poursuivre la récurrence.
a ) Les sommes partielles de la série à termes réels positifs ^ ^ sont majorées par x .
Donc cette série converge. Soit S = 5 Z ^ i ^ •
Pour tout n > 1, on a: ^ < x- ^ < 1. donc o„+i > 2, car a„+i € N .
Mais par définition de an+i :
n -
(4)
Ûn+1
x-Y-< O'Ti+l ~~ 1

et t 0 , car la série ^ converge. Donc x - Z—


/fc=i, -L
dk 0 à cause
n —*oo
de (4); d ’où la relation demandée:
Tl -développements 39

b ) Soit Rn = 2 3 ^ n + i écrivant (4) à l’ordre n - 1 , on a: ^ < R n -i < ;


d ’où; : r ^ ~ :r ^ -Rn-i ~ . d ’où On+i > a ^ - a „ . Donc pour tout n > 1,
l’entier t/n = ûn+i - + an est > 1 .

Remarque 1:
Donc la procédure associe à tout x 6]0, 1], une suite unique (an) d ’entiers
> 1 , et une suite unique (i^n) d’entiers > 1 , telles que an+i = — an + pour
tout n . Adoptons les notations de la question 4); nous noterons iP l’application:
]0, 1]-► T , I (ai, (i/„)„>i) = [ai(a:), (i/n(a:))„>i] ♦
Revenant à la question posée, pour x e ] 0, 1 ] , notons S(x) = {z G N * | i^iix) > l} •
Nous allons prouver que si x ^ Q ^ alors S(x) est infini. En effet, supposons ¿^(x) fini,
et soit alors N € N * tel que i/i(x) = 1 pour i > N . Alors pour tout i > N on a
ai^i(x) = a^(x) —ai(x) - \- l. Appliquons le résultat de la question 1-c) avec le décalage
d ’indices évident qui s’impose. On en déduit: R n - i = ~ ; d ’où
X = iTTil) aN{l)-i ^ ® a; ^ Q implique que S(x) est infini.

Question 3 °
a ) Fixons N ; définissons une suite (sN,i)i>i d’entiers > 1 comme il suit:
r SN^i = bi pour i< N
\ SN,i+l = sjf^i - SN,i + 1 pour i > N
• Montrons d ’abord que bi > SN^i pour tout i > l . Effectuons une récurrence sur
l’entier i : c’est trivial si i < N \ si i > AT, et si c’est vrai au rang i , alors

bi+i = bi -bi-\-pi = (bi — + J + Pi ^ (sN,i ”■2 ) ^ 4 ^ ~ 1 = ^N,i+i


d ’où l’assertion. Notons que si Pi > 1 » l’inégalité est stricte au rang i + 1 , et qu’alors
d ’après le calcul précédent, elle l’est aussi au rang i + 2 . Donc, si pi > 1 pour un certain
rang i , alors < bk pour fc > z + 1 .
• La série ^ converge (voir la question 1). Or 0 < ^ d ’après ce qui
précède. Donc la série ^ converge. Soit y sa somme.
b ) On a, en tenant compte des résultats de la question 1):

0 < 2/ - V l = v l < V — =
k=l k=n
bk K=n Sn,k ^n,n “ 1 1
et d ’autre part

d ’où enfin, pour tout entier n > 1 :


k=n—l
(5)

En particulier, en prenant n = 1 dans (5),on obtient: 2/ g ]0, 1] (selon les conventions


habituelles, pour n = 1 , on a À” ~ ^
Supposons maintenant que l’ensemble Ep soit infini. Fixons n > 1 . Alors, on l’a
remarqué ci-dessus, pour tout j > n tel que pj > 1, on a: Sn,k < h pour A; > j + 1 .
D’où z Z n lè < 7 h = b ;^- ^=
k=n-l
1 1
( 6)
b k ^b „ -l
fc=l
40 Chapitre 7, problème 52

Remarquons qu’à cause de (5), la suite (6n) n’est autre que la suite construite à
partir de y par la procédure vue à la question 2). Autrement dit:
^(y) — (^li (Pn)n>l )
En rapprochant des résultats obtenus à la question 2), et en conservant la notation ^
définie à la question 4), on a donc prouvé que l’application : ] 0, 1 ] T est bijective,
et que ^ .
Il reste à prouver que si Ep est infini, alors y ^ Q . Supposons donc Ep infini,
pour tout n > 1 , posons Rn = y - 2 ^3,1 ¿T ( “ 2 S n+ i ^ ) • On va montrer que
l’assertion y e Q conduit à une contradiction. Supposons en effet que y = ^ avec
( P, Q) € N * X N * et p g c d ( P , Q ) = 1. On a; ^ ^ (voir (6) ).
Donc, posant ri = 6i P - Q , on a: 0 < ri < P . Pour tout p e N * ^ posons:
rp = RpQbi --bp; en réduisant Rp — E ^ ^ même dénominateur, on voit
que rp e N * . Soit n e N ^ , et faisons l’hypothèse de récurrence (Hn) suivante:
(Hn) P > n > • • • > rn
Au rang n 4- 1 , on a, à cause de (6):
JL <
bn+1 bi • • • b n Q bji-{-i 1
d ’où successivement:
{bn+i ~ l)^n ^ Q bi ' ‘ ’ bn ^ bfi^iTfi ; 0 < 6n4-irn ~ Q b\ • • • bfi < R^
Mais par définition:
I rn 1 ^ bn+iTn - 6i • • • bnQ
^ 6n+i b i-b n Q bn^i à i - - 6n+iQ
on en déduit que rn+i = i>n+i^n - 6i • • • bnQ , donc: 0 < rn+i < Vn • On aurait donc
0 < rn+i < r„ < • • • < ri < P pour tout n > 1 . La suite (rn)n>i d ’entiers > 1 serait
strictement décroissante, ce qui est absurde. Donc y ^ Q . Et puisque y e ]0, 1 ], il
s’ensuit aussi que 0 < 2/ < 1 .

Question 4 "
La réponse à cette question s’obtient en faisant la synthèse de tout ce qui précède. On
voit notamment que si s € T , le réel 0{s) est irrationnel ssi S (s) est infini. Ou, de
façon équivalente: si rr g ]0, 1 ] , on a x ^ Q ssi l’ensemble S(^{x)) est infini.

Remarque 2:
Appliquons cette théorie à un exemple concret en prenant x = tt —3. En utilisant
260 décimales de tt , on obtient les 7 premiers termes du -développement de x :
01 = 8
Ü2 = 61

Û3 = 5020

û4 = 128541455

as = 162924332716605980

ae = 28783052231699298507846309644849796

ar = 87129561565 38995633 009967822 093325448 45605756 26665094 63422145 49769447

L’approximation ^ = 3 + § + ^ + 5^ donne 8 décimales de tt , et l’approximation


’^ = 3 + S + è + 5èü + 128541455 35. 4

'A’ 'A' ★
Problème 53 :

ESPACES V

PREAMBULE
Dans tout le problème, on note Co le R-e.v. des suites de réels à support fini, le
IR-e.v. des suites de réels telles que la série ^ U n soit absolument convergente et
le Dî-e.v. des suites bornées de réels. Pour tout réel p > 1, on note Vensemble des
suites U = (un)n€N de réels telles que la série I 1^ converge; si u = (un)n € j
on pose: Np{u) = (1 < P < +oo ) ; si u = (un)n e , on pose:
iVoo(u) = Sup^ç^(lunl) .
Les parties I et II sont indépendantes.

PARTIE I
1 ’)
a ) Soit a et /3 deux réels > 0 tels que a + /î = 1 ; soit x € IR * et y G IR+ . En
considérant la fonction [0, 1] —>IR, f{t) = (t + x)^{t H- y)^ - 1 - x^y^ , démontrer:
l-h x ^ y ^ < { l+ x ) ^ { l + y f

b ) Soit a i,a 2 ...,a n ,b i,...,b n des réels > 0; par récurrence, déduire de a):
n y n \ a / n K0

i= l ^ z=l ^
(¿M /

c ) En déduire Vinégalité de Hôlder : si p et q sont des réels tels que p > l,g > 1
et ^ H- ^ = 1 , et si a i,...,a n et b\,. ..,bn sont des réels > 0 , on a:

n /71 \ " / ^ \~
( n )
¿=1 ^ ¿=1 ^ ^ t= l ^

2 °)
Pour tout réel p > 1 , montrer que est un sous IR-e.v. du IR-e.v. des suites
réelles.
3 ')
Soit un réel p > 1 .
a ) Montrer que {l^,Np) est un IR-e.v.n. complet, (pour l’inégalité du triangle,
utiliser (H )). Prouver que Co est dense dans (i^,iVp).
b ) Soit p i,p 2 des réels tels que Pi > P2 > 1 ; prouver: C /pi ; sur , comparer
les normes Np^ et Np^
c ) Soit po fixé dans IR tel que po > 1 et soit u = (un) G . Montrer que
^lim ^ {Np(u)) existe, et préciser cette limite.
42 Chapitre 7, problème 53

4 ')
Soit P un réel fixé tel que p > 1 et soit q le réel tel que ^ ^ = 1 . On note Ep
le dual topologique de ( F, Np ) muni de sa norme naturelle ||{. ||| p , qui est définie par
^ - ^ \ \ \ ^ III P = Supa^^(u)< i ( I <p(u) I ) {où (peE p ).
a ) On fixe V = (un)n6N ^ • Montrer que pour tout u = (un) 6 , la série X) '^nVn
converge absolument, et que si on pose: v{u) = » alors on définit un élément
Ep. . . . . . . .
b ) Montrer que l’application v \— >v est une bijection IR-linéaire et isométrique de
(/P, Ng) sur {Ep, ll-lllp)
Indication: (pour la surjectivité) soit k e M . soit Ck € Cq la suite {6ki)i telle que
6k,k = 1 et Skj = 0 si k : ^ l . Si (peE p yposer Vk = ^p{ek) • Prouver que v = {vk) €
et que v = (p.
5*;
On fixe le réel p > 1 ; soit (a„)„gi^ une suite dans R+ . On note K l’ensemble des
éléments U = (u„) € tels que | u„ | < a „ pour tout n . Montrer l’équivalence entre
les assertions (I) et (II) suivantes:
(I) K est une partie compacte de ( Np )
(II) la série converge

PARTIE II
1 ‘)
Montrer que et (l°°,Noo) sont des R-e.v.n. complets. Prouver que Co
est partout dense dans ■
2 ’)
Soit E le dual topologique de P ; on munit E de sa norme naturelle |||. ||| i , définie
par: (p-^\\\(p III 1 = ( I (p{u) | ) . Pour tout A; € 1^ , soit € Co tel que
ek = {hi)i 1 où 6k,k = 1 et 6k,i = 0 si / A;. Soit v = {^{ek))k = » où (p e E
est fixé.
a ) Prouver que u = (vfe) € /°° .
b ) Montrer que <pi-^ v est un isomorphisme isométrique de E sur .
3 )
On munit Co de la norme i/qo induite par N 00 , et on note F le dual topologique
de Co muni de sa norme naturelle associée à î/qo • En raisonnant comme au 2), montrer
qu’il existe un isomorphisme isométrique naturel de F sur .
4^)
Soit {U(a))aef^ une suite dans P , où U^a) = (î^a.n)n€N pourtout a . Soit l’assertion:
(W )

a ) Montrer que si N\{U[a)) 0 , alors (W) est satisfaite.


b ) On suppose (W) satisfaite. Montrer que si le réel e > 0 est donné, il existe deux
suites strictement croissantes d ’entiers, (n(A:))^>jj et (ûî(A;))^>q vérifiant:
00
(V/ î € N ) ^ | «a(fc),i|<£ et
0<i<n(k) i=n(/e+l)
c ) En raisonnant par l’absurde, en déduire que (W) implique Ni{U(a)) *0 •

☆ ☆ ☆
Espaces P* 43

SOLUTION

PARTIE I
Question 1 °

a ) La fonction / est C°° sur R+ et on a, en tenant compte que a + (3 = 1:


f W = - 1 + (i + 4. + ay + 0x)
f"(t) = (f + a;)“ ^{t + y)<’-2 4. ^ 2aP{t + x){t + y) + P{I3 - l)(i + =

= (i + x)“ - 2(t + y y ~ ^{^a p ) ((t + y ) - { t + x ) y = -aP {x - y ) \ t + x ) ^ ~ \ t + y f~ ^

On a donc f"{t) < 0 sur R+ . Donc f est strictement décroissante sur IR+ . Comme de
façon immédiate f'{t) — 0 , on voit que /'(¿ ) > 0 sur IR+ . Puisque / ( 0) = 0 ,
t —»+oo
il en découle que f{t) > Q sur R * ; en particulier: / ( 1) > 0 , ce qui est l’inégalité
recherchée.
b ) On raisonne par récurrence sur n à partir de a). C’est immédiat
c ) L’inégalité de Hôlder s’obtient en remplaçant, dans le résultat de la question b), la
suite (a, a i , . . . an, 6^) par la suite (^, ^ , a ? , ... ,a^, 6? , . . . , 6J^).

Question 2 "
L’ensemble 1^ contient la suite nulle (il contient l’espace des suites à support fini). Si
U Çl P et A G R , alors Xu e \ il reste à prouver que si u e et v e , alors
U + V € . Posons donc U = (i6n), V = (vn) . Pour chaque entier n , on a:
| î . n + t ; n r < ( | U n | + | t ; n | ) ' ^ < ( 2 M a x ( | a n M t ; n | ) r < 2^ ( M a x ( | u n | , | î ; n l ) r <
<2P{\Un\^ + \ V n f )

Par comparaison des séries à termes positifs, la série | Un + Vn est donc convergente,
d ’où U + U G . Donc /P est un sous R -e.v. de R ^ .

Question 3 "

a)
• Pour établir que (/^, Np) est un R-e.v.n., le seul point non-évident est de
prouver que Np vérifie l’inégalité du triangle. Soit donc u = (un) et v = {vn) dans F .
Soit q le réel > 1 tel que p + ^ = 1 • Pour tout entier AT, on a:

i=N i=:N
^ I « i + Vi r < ( I « i I + k i I ) ( I « i + î'i I ) '’ ‘ <
1=0
(1)
< i t i i I l u , 1^,,11„. + „ . | i>-i)
\ i=0 / \ i=0 /

Si YliZo I Ui + 1^ = 0 , l’inégalité triangulaire voulue est évidente. Sinon, on a:


IUi + 1^ > 0 . Appliquant (H) aux nombres \ui\ et |г¿г + VгГ” ^ avec le
couple (p, q ) , on obtient:
44 Chapitre 7, problème 53

i= N / i=N V i / i=N V i
^ I U i I I U i + Vi < ( ^ IUi r ] ( ^ I« i + « i ) ’ =
i=0 ' ' 1=0 ' ' »=0 ^

et de même:
i= N /i= W v l

Ilb il + U ir ‘ < ( ¿IV il” ) ( £ l “ i + »^il’’V


2=0 ^ i=0 ^ ¿=0 /
d ’où en utilisant la relation (1):
/i= N \Q -i /i= N y2=N .1

(^ 2E= 0I “ < + ” < I’’ /) s (^ 2=0


E i >“ I ' ^) (^ 2=0
E i -’. I ' '/ ) '
et cela est vrai pour tout entier N sans restriction, donc comme 1 - 1 = 1 , le passage à
la limite pour N oo donne l’inégalité triangulaire désirée: iVp(u+v) < Np{u)-\~Np{v) .
• Montrons maintenant que ( Np ) est un R -e.v.n. complet.
Soit une suite de Cauchy dans ( Np ) ; pour tout k , soit = (un^ V eN •
Remarquons tout d ’abord que 1^ c et que Np{u) > Noo{u) pour tout u 6 . Donc
N qo(U^^^ — < Np(U^^^ — pour tout couple (fc,€) ç ^ 2 ^ et cela montre que la
suite est de Cauchy dans ( / ~ , iVoo). Mais est un R-e.v.n. complet
(suites bornées pour la norme uniforme). Donc la suite C/^^) converge dans vers un
élément U = (Un)n€N •
Montrons successivement que U e et que Np{U^^^ - U ) ----------►0, i.e. U
fc-*oo
dans /P , ce qui achèvera de prouver que la suite de Cauchy converge dans .
Soit A e N tels que Np{U^^^ - < 1 pour tous entiers: £ > A et k > A
Alors pour tout ^ > A , on a: Np{U^^^ — < 1 . D’après l’inégalité du triangle
dans ( P, Np) ^ on a, donc Np{U^^^) < 1 + . Fixons B e N ; pour ^ > A , on
a donc ( I I ) ^ 1 + Np{U^^^) ; d ’où, en passant à la limite pour ^ > oo :
( Y^\=o W i\^ )^ < 1 + Np{U^^^) C’est vrai quel que soit B e N , donc la série | Ui f
converge, c’est à dire U e .
A présent montrons que iVp(C/(^) - U) 0 ; soit un réel e > 0 . Fixons A G
tel que Np{U^^^ — < € pour tous entiers k > A et £ > A . Pour k fixé > A ,
on a: Np{U^^^ — < e quel que soit i > A . En particulier pour tout 5 6 N et
:= B
pour tout entier ^ > A , on a: ^ 0 I ^ < e J passant à la limite pour
*)\ i/p
£ oo k B fixé, on obtient: ^ := B
0 C/f ^ - Ui 1 < £ , et en passant à la limite
pour B —►00 , cela donne l’inégalité: Np{U^^^ —U) < e ^ qui est ainsi prouvée pour tout
fc > A . D’où Np[U^^) - U) - _____>0 .
En conclusion, on a donc bien démontré que le R-e.v.n. ( /p, Np ) est complet.
• Montrons que Cq est dense dans (Z^, Np) .
Donnons-nous U = {Un)neN € . Soit un réel e > 0 ; prenons TV G 1^ tel que
(S^N +i < € . Soit K = (un) l’élément de Cq défini par Ui = si i < TV et
Ui = 0 si i > TV. Alors par construction, v e Cq et N p {u - v) < e; ïi en découle que
Co est dense dans ( /p , Np) .
b)
• Montrons que /p^ c /P‘
Soit U = {u n ) G /P2 ; on a: U n ---------- ^ 0. Soit TV G N tel que | u n | < 1 pour
n > TV. On a iPi < U . |P2 pour n > TV. Par comparaison des séries à termes
positifs, la convergence de la série ^ | Un entraîne celle de la série I T' • Donc
u e l^ ^ .
Espaces 45

• Montrons que

Soit U = (un) défini par uq = 0 et Un = n 1*2 si n > 1 . Alors u e \ , donc


IP2 c /Pi (séries de Riemann).

• Comparaison de Np^ et Np^ sur


Soit U = (г¿n) ^ \ {0} ; posons: C = Np^{u). On a:
/ 00 „V
1
= ^ n=:0
E jl^ r
n=0 ' ^

Comme |- ^ | < 1 pour tout n et comme P2 < P i, il s’ensuit: 1 < >


«l’où E“=o| - ^ r ' ^ 1 - d’où, puisque ^ ^ :
✓ 00 \ ✓ 00 \ -jL

E jr E l^r " =
d’où Np^ (u) < TVp2{u), et cela reste vrai si u = 0. On a donc déjà démontré que
iVpi (u) < Np^ (г¿) pour tout u e .
Montrons que sur , la norme N p 2 est strictement plus fine que Np^ : pour cela,
soit l’élément de tel que = (z 4* 1)” ^ si i < N et = 0 si i> N .
On a: ATp2(C /(^)) ---------- ►4-00 , mais < (C pour tout N : la suite
est donc bornée pour Np^ mais non pour Np^, ce qui montre que Np^ n’est pas
plus fine que Np^. Donc Np^ est strictement plus fine que Np^ sur .
c ) Fixons po > 1 ot U = (un) € . D’après le résultat de la question b) ci-dessus,
pour tout P > po et pour tout p' > p on a: iV'(u) < N p{u ) < N pq{ u ) . De plus,
N p {u ) > Noo{u) pour tout p > po . Donc la fonction: [po, 4-00 (—» Îî+ , p i-+ N p {u )
est décroissante à valeurs dans [iVoo(u), A/po(u)] : elle admet donc une limite L quand
p —►0 0 , et on a L > N qo{ u ) . Montrons que L = Noo{u) : si u = 0 , c’est clair.
On suppose donc u ^ 0 , Soit J l’ensemble (nécessairement fini) des i € N tels que
I I = AToo(n). De ce que u 7^ 0 et que Un >0 (car la série ^ | Un \^) converge),
il découle que J ^ 9 . Donnons-nous un réel e > 0 ; fixons N e N ^ tel que J C |0, N]
et tel que ( E ^ jv + i I«n T“ ) ^ < £ • Alors ( I«n H ' < £ pour p>po (ci.
b) ci-dessus). De plus, YlnZo I«n I" = + T ,n ç N M J I I* >d’où

( l> 0 '^ ^
(où l’on a posé i/ = c a r d (J) > 1 ), car ( 1^ ^ ) "~p-,oo ’ ® p®“’’ € I0,./V1 \ J . On
peut donc choisir A € N tel que Yin=o I“ n I** < + e** pour p > A ; alors pour
tout p > A , on a: Yl^=o I“n T < ATp ,(u) + 2eP, c’est à dire

W < w . w ( i + 2( ^ ) " ) *

On en déduit: pour tout e > 0 , il existe B > 0 tel que pour tout entier p > S , on ait
Noo{u) < Np{u) < Noo{u)+e. Cela prouve: L = Noo{u). Donc N p(u) ------ —+ JVoo(u).

Question 4 ‘
a ) L’inégalité de Hôlder (H) donne, pour tout N e
n= N y n —N yn=N V1
( 2) Y . \ ^ n V n \ < [ ' ^ \ U n f y ( Y , M j < Np(u)N,(v)
n=0 ' n=0 ' ^ n=0 '
46 Chapitre 7, problème 53

Les sommes partielles de la série à termes positifs I Vn | admettent le majorant fixe


Np(u) Nq(v ) , donc cette série converge. En particulier la série absolument convergente
X) Un Vn converge, et v(u) = est bien défini; la fonction v ainsi définie est
clairement une forme linéaire sur . De plus, en passant à la limite pour iV —> o o ,
l’inégalité (2) donne \v{u) | < I < Np{u)Ng{v). Ce qui montre que v est
continue sur (/^, Np) et que |||î5l|| < Nq{v) (donc v e Ep) .
b)
• Montrons que / est injective.
L’application / : ^ Ep^ v v est clairement î -linéaire; désignons par sg n la
fonction
0 si 1 = 0
1 si I > 0
-1 si K O
Fixons V e \ {0}. Pour chaque entier m € N , soit e défini par
= s g n ( î;n ) I Un si n < m et = 0 si n > m . Alors:
n=m n=m 1
ii( u (-)) = ^ 1« < = ( ^ X N,{v) =
n=0 n=0

= (E i^ n i’) '" W )
n =0
par conséquent:
{ N ,(v )y ; Nj,{U^^^)N,{v) {N ,{v)y
c’est-à-dire, puisque Nq{v) > 0;

N,{v)
Np{U(^)) m-

Comme on a vu dans la question a) ci-dessus que ||| v ||| < Nq{v) et comme ce qui précède
prouve que |||t;||| > 7V^(t;), il s’ensuit: |||i;||| =: Nq{v). Donc / est isométrique, donc
injective.
• Montrons enfin que / est surjective
Soit G \ {0}. Avec les notations de l’énoncé, soit = (p{ek) • On pose
C = III ((/?) Ill . Soit m G N * et soit l’élément de défini par: = 0 si
k > m et = sgn(vk) x | Vk si k < m . Alors: | | < C Np{U^'^^), soit:
k=m / k^m v i / k=m v i_ i

(3) •
fc=0 ^ k=0 / ifc=0 /
Pour m assez grand, on a Ylk='o I T > 0 , et (3) entraîne ( |«fc T ) ’ < C .
C’est vrai quel que soit m , donc la série converge, i.e., v € 1‘’ . Cela dit,
puisque tp{ek) =Vk = v{ek) pour tout k , on voit que <p et v coïncident sur le R-e.v.
engendré par (efc)fcgf^ , c’est à dire sur Cq . Mais on a vu que Cq est partout dense dans
(¿P, N p). Donc puisque (p et v sont continues et coïncident sur Cq , on a: <p = v , d ’où
évidemment la surjectivité de / .

Question 5 °
• Montrons que (I) implique (II)
Soit K est compact de (l^, Np) ; alors K est borné. Soit C > 0 tel que Np{u) < C p
pour tout U = (un) € K . Pour chaque iV 6 N , la suite = (ai^^)neN définie par
= a„ pour n < N et - 0 si n > N appartient à K . Donc Np{a^'^^) < C p ,
c’est-à-dire En=o^ I l’’ ^ ^ Quel que soit N , donc la série I 1^
converge, d ’où l’assertion (II).
Espaces 47

• Montrons que (II) implique (I)


Il s’agit de prouver que de toute suite de K , on peut extraire une suite convergente
dans K au sens de Np . Soit donc une suite dans K . La
suite J à valeurs dans [ —ao, û^o ] , est bornée dans IR , on peut donc en extraire
une suite convergente. Soit J q une partie infinie de 1^ telle que la suite {UQ^^)keJo
converge, et notons N q = Min( J q) • Au rang r > 0 , supposons construites les parties
infinies Jo, • • • >Jr de , telles qu’en posant Ni = Min( J J pour tout i e | 0, r ] , on ait
Jr C • - C Jo, que Nr > • • • > No , et que pour tout i e |[0 ,rj, la suite
converge dans IR, vers une limite qui sera notée ; alors {U^^i)keJr est à valeurs
dans [ —a r+ i, «r+i ] ; on peut donc choisir une partie infinie Jr+i de Jr , dont le plus
petit élément M^+i soit > M r , telle que la suite converge, vers une
limite qu’on notera . Le triplet V + i ) poursuit la construction par
récurrence. On a donc construit par récurrence une suite [Jr, de parties infinies de
N , une suite {Mr)rqN <ians N et une suite réelle A = (Ar)reN telles qu’à tout rang r ,
on ait Jr^\ CI Jr ) ■^Up+i > Mr et Ar . Il est clair que Ar 6 [ -Q n Oir
pour tout r , donc à cause de l’hypothèse (II), on a X e K .
Montrons que A est limite de la suite extraite de la suite : on constate
d ’abord que si sG N est fixé, la suite (Ug^^)reN converge vers A^, car la suite (U ^ ’')r>s
est extraite de la suite {Us^^)keJs > converge déjà vers A^. Soit alors un réel e > 0 ;
choisissons A e N tel que pour tout r , on a:
n =A .

n=0 n = i4 + l
n =A

S t + E K " '’- ^
n=0
(Nr) -------- ►0 puisque
Or, E ^ îo — > An pour tout n e [0, A l .
r —>00 _ ►CX)
^n=A I rr(^r)
Soit A G N tel que Y^JiiZo | | ^ T entier r > A . Alors si
r > A, on a [Np{U^^^^ - X)Y < , i.e. {Np{U^^^^^ - X) < € . On a donc bien:
l/iM r) ----------,
r —KX>

Ce qui précède est un exemple d ’application du procédé diagonal.

PARTIE II
Les questions 1), 2) et 3) n’offrent aucune difficulté (mêmes méthodes qu’en 1-3) et
1-4)).

Question 4 °
a ) Si (pe E et Ni(U^a)) . 0,, on a U(a) ------ >0 dans (l^,Ni) et comme
(f est une forme linéaire continue sur (l^yNi ) , il s’ensuit bien: </?(î/(a)) 0 .
oc-*+oo
D’où l’assertion ( W ) .
b ) Supposons l’assertion (W) vraie; soit un réel e: > 0. Pour chaque n G N , soit
(pn la forme linéaire continue telle que <pn(ek) = Sk^n pour tout k (où {6n,k désigne
le symbole de Kronecker); cpn est un élément de E bien déterminé (si w = (wk) G ,
alors (pn(w) = Wk). D’après ( W ) , on a donc Un,a ---------- > 0 pour tout n . Donc
a-*oo
pour chaque N € fixé, on a ^I I — ►0 . Fixons Ayv G N tel que
I I ^ ^ pour tout a > Aj\r. Si a G 1^ est fixé, la série converge,
d ’où l’existence de Ba € N tel que | Ua,i \ < e .
48 Chapitre 7, problème 53

Soit n(0) = 1. Posons a ( 0) = ^4^(0) • Au rang k , supposons trouvés des entiers


(n(j))o<^.<^ et (<^(j))o<j<A: vérifiant les conditions suivantes:
n(0) < • • • < n{k)
a ( 0) < • • • < a{k)
Eo<j<n(i) I I^ ^ pour tout i e [0, k]
. HT=n{i+i) I I<£ pour tout i € f o , fe - 1]
(pour fc = 0 , la dernière condition est vide). Par la définition même des B a , on a:
I I< ^•
Définissons n{k H-1) par n{k H-1) = Max (-Ba(fe) » 1 + ^(^)) • ^ + 1) >
I3Sn(A;+i) I^a(fe),i \ < £• Par définition des , on a I I - ^
tout entier a > An{k+i) • Définissons a(A;+l) par: a{k-\-l) = Max (An(A;+i)> l-\-Oi{k)) .
On a alors a{k + 1) > a{k) et I ^a(fc+i),n | < ^ • La récurrence se poursuit,
et on a donc construit les deux suites a{k) et n{k) demandées,
c ) Supposons que l’assertion (W) soit vraie, mais qu’on n ’ait pas N\ (U (a) ) >0 .
Soit un réel e > 0 tel que l’ensemble J = { a e N | ^ i ( (t ^ (a )) > ^} soit infini.
On a donc une suite = ((v^,n)n€f^)/3€f^ extraite de la suite C/(a) telle que
Ni{V(0)) > € pour tout P . Il est clair que cette suite (V(^)) vérifie l’assertion ( W ) .
On peut donc construire deux suites strictement croissantes
telles que pour tout k , on ait: I ^0 ik),i I ^ f E £ n .( * + i) I ‘"0 {k),i I ^ I •
Alors du fait que Ni{Vp) > e pour tout /3, on a Ni{Vp(^k)) > ^ pour tout A;, d ’où
ESm Sr^“‘I I > H pour tout * •
Soit alors une forme linéaire (p £ E représentée par v = {vi) e (voir II- 2-b)), où
V est défini par: Vi = sgn(u/3(;t),z) pour tout k et pour tout i € [m(fc), m(fc + l) —1] .
{vi e { -1 , 0, 1} ). On a:
i=m(fc+l) —1
9 i^ 0(k) )= a k + bk+ ^ I V0 (k),i I
i=m{k)

avec: o* = m k h i^ i et bk = ESm(fe+i) «i V/9(fe),i • On voit que:


z=m(/e)—1 oo
Iûfe I < I u/î(fc).i 1 ^ 1 : I I^ Ç I u/î(fe).i I ^ I
i=0 ¿r=m(/c+l)

Comme X ) ^ | V0 ^k),i \ > 3 f , il en découle que | <p(Vp^k) ) | > f • On n ’a


donc pas (piVp^k)) 0 . Mais la suite (v>(V>(fe) est extraite de la suite
fc—»OO
{(fi (Vp) , qui tend vers 0 d ’après (W) ; elle devrait donc tendre vers 0 . On a donc
une contradiction. Cette contradiction prouve que Ni{U(^a))---------- *0 .

•k -k -k
Problème 54 :

ULM, PREMIÈRE ÉPREUVE, 1969 *

Dans tout Je problème, on désigne par U le groupe additif des nombres réels, par
Z celui des entiers, par U le groupe multiplicatif des nombres complexes de module
1; on rappelle que, étant donnés deux groupes G et H notés multiplicativement, un
homomorphisme G H est une application f de G dans H telle que si x et y sont
des éléments de G on a f {xy) = f{x) • f { y ) . On notera e x p x Fexponentielle d'un
nombre complexe x .

PARTIE I

Pour tout nombre réel a on note fa l’application de IR U, x>-^ e x p (2 тг i a x ).


1
Vérifier que Д est un homorhisme continu IR —►U , puis, que l’application fa
de IR dans l’ensemble des homorphismes continus IR —> U est injective.
2 ’)
Montrer que l’application о »-♦ Д est surjective; pour cela noter / un homomor­
phisme continu IR —►U , considérer la fonction F définie par F{x) = f{t) d t , mon­
trer, en examinant F{x -t- y ) , que / est dérivable, puis, que / vérifie une équation
différentielle simple, qu’on résoudra.
3 ’)
Si (p est un homorphisme continu U —►U , alors p o f i est un homorphisme continu
IR —> U ; déterminer les homomorphismes continus IR U que l’on obtient de cette
façon; en déduire la forme générale des homomorphismes continus U —» U .
4°)
Déterminer les homorphismes Z U.

PARTIE II
On considère un nombre entier t supérieur ou égal à 2; on désigne par A le groupe
additif des nombres rationnels dont le dénominateur est une puissance de t ; et par B
l’ensemble des suites b = (6n) où n varie de -o o à + o o , où bn prend les valeurs
0, 1, . . . - 1 , et où bn est distinct de t - 1 pour une infinité d’indices n négatifs.
On rappelle que tout nombre réel positif peut s’écrire d ’une façon unique sous la forme
En où {bn) ^ B et où bn est nul pour tout n supérieur à un entier convenable.

1 ■)
Soient b un élément de B et a un élément de A , de la forme û = ^ où p et m
sont entiers; montrer que l’expression exp (2 tt i a En=-<i)^ est bien définie et ne

t
Problème posé par Monsieur VERDIER.
50 Chapitre 7, problème 54

dépend que de 6 et a ; puis, que si l’on écrit gb{a) , alors gt est un homomorphisme de
A dans U .
2 °)
Montrer que l’application b>-^ gb àe B dans l’ensemble des homomorphismes ^4 U
est bijective.
3 ‘)
L’ensemble des homomorphismes A —^ U est un groupe si on définit le produit de
deux homomorphismes g et g' par gg^{a) = g{a) • p'(a) pour tout a e A . Décrire la
loi de composition sur B qui lui correspond par la bijection définie dans la question 2).
4 ‘)
Montrer que A s’identifie d ’une façon naturelle à un sous-groupe de B , et préciser
la nature des éléments de ce groupe.
5 ’)
Déduire de ce qui précède une nouvelle démonstration du résultat de la question 1-2).

PARTIE III

On désigne par C l’ensemble des éléments c de 5 possédant la propriété suivante:


il existe un entier no tel que Cn = 0 pour n < no . On dit qu’une suite d ’éléments
de C tend vers un élément g de C si le plus petit entier n vérifiant Cn(g) ^ Cn tend
vers +00 lorsque q tend vers + o o .
1 °)
Montrer que C est un sous-groupe de B , qu’il contient A , et que tout élément de
C est limite d ’une suite d ’éléments de A .
2 ‘)
Déterminer les homomorphisme /i : C —►U vérifiant la condition suivante:
(F ) si tend vers c , alors tend vers h{c).
3°)
On note D le sous-groupe de C formé des éléments c vérifiant Cn = 0 pour n < 0 ;
déterminer les homomorphismes D vérifiant la condition ( F ).
4 ‘)
Montrer qu’il existe sur C une opération unique prolongeant la multiplication ordi­
naire définie sur A , et vérifiant la condition suivante: si tend vers a et si
tend vers 6, alors tend vers ab. Quelle est alors la structure de C ? Que se
passe-t-il si t est un nombre premier?

☆ ☆ ☆
ENS Ulm, première épreuve, 1969 51

SOLUTION

PARTIE I
On notera Home (IR, U) Fensemble des homomorphismes continus du groupe (IR, + )
dans le groupe (U, x ).

Question 1 °
Il est clair que l’application J : IR —►Homc( IR, U ), a /a est un homomorphisme
du groupe (IR, + ) dans Homc(IR, U ) ; pour a 7«^ 0 , on a K e r(/a) = “ 2 , donc fa
n ’est pas l’élément neutre de Home( IR, U ) (cet élément neutre est l’application constante
sur [R qui vaut partout 1 ). Donc: a ^ O fa ^ lHomc(R,ü) >donc J est injectif.

Question 2 °
Soit / G Home(IR, U) Soit l’application:

F : IR—^ C , ; f i t ) di
f
Puisque / est continue, F est bien définie et dérivable sur IR , et on a F' = f . Comme
/ ne s’annule jamais, F n ’est pas identiquement (sinon sa dérivée / serait nulle).
Donc il existe yo e R tel que F{yo) ^ 0 ; ci-dessous on fixe une fois pour toutes un
tel 2/0 • Pour (x, y) 6 IR^ , on a: F(x -h y) = / 0* / 4* / ; en posant u = t - x
dans la deuxième intégrale, et en tenant compte que f{ x -\-u) = f {x) f {u ) , on obtient:
F{x + y) = F{x) + f{x) F{y ) . En particulier, pour tout réel x , on a:
F{x + yo) - F{x)
f{x) =
F{yo)
Comme F est dérivable sur IR , il s’ensuit bien que / est dérivable sur IR. Dérivons la
relation / ( x H- y) = f{x)f{y) par rapport à y , puis spécialisons en y = 0. On obtient:
f { xc ) = a '/(x ) avec a' = f { 0 ) . D’où: f{x) = C e x p ( - a 'x ) ; comme / ( 0) = 1 , on voit
que C = 1 ; puis, du fait que f{x) e U pour tout x , on déduit sans peine: a' 6 i l R ,
a' = 2 T r i a , avec a G IR. Finalement: f{x) = e x p ( 2 7 r i a a ; ) pour tout x . Donc
f = fa. En conclusion:

J est un isomorphisme de groupes entre (IR,+) et Home (IR, U)

Question 3 "
• Soit (/? : U U un homomorphisme continu. Alors (po fi e Home( IR, U ). Soit
a l’unique réel tel que <pofi= fa. On a: K e r(/i) = Z , donc Z C K er(/a) . Si a ^ 0
on a: Ker(fa) = ¿Z , d’où, puisque Z C K e r(/a) >nécessairement a e Z .
Réciproquement, soit a G Z . Alors fa = ( / 1)® ; l’application ipa z z°'
est un homomorphisme continu de U dans U , et on a: fa = fi •
En conclusion, les homomorphismes continus IR —^ U qu’on obtient sous la forme
<^0/1 avec : U —> U homorphisme continu, sont les {fa)ael >ds forment évidemment
un sous-groupe F de Homc( IR, U ).
• On vient de le voir, pour a G Z, : HJ ^ U, z , est un homorphisme de
groupes continu.
Réciproquement, soit y? : U U un homomorphisme continu; alors ( p o f i e F ; soit
a l’unique élément de Z tel que <p o fi = fa . Alors, o /1 = 0 /1 • Mais /1 est
surjectf, donc cette relation implique y? = (pa •
52 Chapitre 7, problème 54

En conclusion, le groupe abélien des homorphismes continus U —>U est le groupe G


formé par les ipa lorsque a décrit Z .
Remarque 1:
Pour a G Z \ {0} on a Ker((/?o) = a | > constant (il est surjectif);
autrement dit, le morphisme (pa est injectif. C’est donc un isomorphisme du groupe
(Z, +) sur G 4

Question 4 °
Le groupe (Z ,4-) est monogène, engendré par 1. Soit Hoitic(Z, U ) le groupe des
homorphismes de Z dans U , alors l’application: Homc(Z, U ) —> U, p •-> ^(1), est
un isomorphisme de groupes de Home(2 , U ) sur U . Cela signifie que pour chaque
g e Homc( Z, U ) , il existe 6 U unique tel que g{n) = pour tout n G Z .

PARTIE II
Question 1 °
a ) Soit a = ç A . On a:
y n=m +fc —1 V
ex p i 2 TTi O b„t”' J =
/ n = m —1 \ / n=m+k—l
n=Tn-tK—i V
exp i 2 7Ti a ^ bnf^ j ex p i 2 tt i a ^ bnt^ j
' n = —oo ' ' n = —oo '
Or, puisque E«=m ^ ™€ I
X 7i=m+k—ï \ y n=m-i-/e— 1
n = m + fe—1 v
exp i 2 TTi a ^ bnt^ j = exp i 2 tt i p ^ ^
^ n=—cx) ^ ^ n=m '
donc exp ( 2 7Ti a ) ne dépend pas du choix de la représentation a = ~ •
b ) A n ’est autre que l’anneau habituellement noté 2 [ | ] . Soit (a, a') G A x A .
Choisissons m G Z tel que a = ^ et a' = ^ avec (p,p') G Z^ . Alors on a:
, n= m -l V / n=m -l V
Pb(a) = ex p i 2 j r i û ^ 6n<" j ; ÿ6(a') = ®^P ( ^ 6ni" j
^ n=-CX) ' ' n=-oo '
d ’où, puisque a H- a' = :
✓ n=m-l V
fl6(a + a') = exp (2 Tri (o + a') ^ 6„ i" j = gb{a) gb{a')

donc gt est bien un homomorphisme de groupes de ( A, + ) dans U . Dans la suite,


nous noterons Home (A, U ) l’ensemble de ces homomorphismes, muni de sa structure
naturelle de groupe définie à la question II-3) ci-après.

Question 2 °
C’est la question centrale du problème. Notons T l’application:
J5 -> Homc( A, U ) , b^gh
a)
Montrons que T est injective

Soit b = {bn)neZy ^ B et b' = (^n)nez ^ B tels que g = g t ', Fixons k e Z . On a:


ENS Uïm, première épreuve, 1969 53

Qbitikr) = exp(27ri jiVt EÛ^-oo = /i(^fc) • avec 6k = En=-oo^n («-fc-i


d ’où:
n=-l
(^) Ok = ^ bn+k+ii^

de même, P6(iirr) = 9b'{jïkr) = /i(^fe), avec


n = -l
( 2) f>'n+k+l

Comme les ( 6n )n < o sont différents de t - 1 pour une infinité de n , et de même pour
(6n)n<o , on voit d ’abord à l’aide de (1) et (2) que: Ok ^ ^k ^ [0, 1 [ ;
puis, que (1) et (2) ne sont autres que les développements propres de base t de 9k
et Or, / i ||^ est une bijection de [0, 1[ sur U . Comme fi{9k) = fi{9k)^ d
s’ensuit: 9k = 9'f^; enfin l’unicité du développement propre en base t montre que pour
tout n < “ 1, on a bn+k-i = ^n+fc-i • Comme cette propriété est vraie pour tout A; G Z ,
on en déduit que bn = 6^ pour tout n 6 Z . D’où b = b '.
b)
Montrons que T est surjective

Soit g G Hom( -A, U ). Raisonnons par analyse et synthèse.


• Analyse
Pour chaque fc G Z , soit 9k l’unique réel dans [0, 1[ tel que fi{9k) = ô^ipcrr) ;
d ’après l’étude faite dans la question 2-a) ci-dessus, si alors g = gi pour b e B ^
nécessairement le développement propre de base t de 9k est 2 - ^ bn,kt^~^~^.
• Synthèse
Pour fc G Z , soit développement propre de 9k en base t ;
comme 9k £ [0, 1 [, nécessairement bn,k = 0 pour n > k . Comparons alors les {bn,k)
et les (6n,fc+i). On a: / i (^a;4.i ) = » donc ( / i (^a:+i ))^ = fi{0k ) , c’est à dire:
19k+i “ G Z . Posons: Nk = | t9k+\ - 9k \\ le développement propre en base t de Nk
®st avec des {cn^k)n>k+i dans et à support fini. Nous
poursuivons le raisonnement dans l’hypothèse où Nk = t9k+ i-9k , (si Nk = 9 k -t9 k + i ,
le raisonnement est analogue). Alors:
n = fe+ l n=k + c»
tdk+ i= ^ = Y,
-o o -o o n=A:+l
on voit que la dernière expression définit le développement propre de 9k + Nk de base
t , et que la première expression définit de même le développement propre de base t
de t9k-\-i. D’après l’unicité des développements propres de base t , il en découle que:
Ck+uk = ^ik+i,A;+i ) Cn,k = 0 si n > f c - h l , e t bn,k = ùn,fc+i pour u < k .
Définissons la suite b = {bn)nel ainsi: pour tout n G Z , le terme bn est la valeur
commune des 6n,fe pour k > n . Alors:
O En premier lieu, on a b e B : car par construction, bn G [0, i - 1| pour tout
n ; puis bn = 6n,o pour n < 0 , et (6n,o servant à définir le développement propre
de ^0 base t , on voit que les bn diffèrent de t —1 pour une infinité de n négatifs..
□ En second lieu, on a g = gt • en effet, par définition même des bn , on voit que
Ûbljén) = P(pcTr) pour tout fc. Or, la famille le groupe abélien
(A, + ) , et gb est un homomorphisme, donc g qui coïncide avec g^ sur cette famille, est
égal à gb .
• Conclusion
On a bien montré que ^ est injectif et surjectif, donc T est bien une bijection de
B sur Hom(A, U ) .
54 Chapitre 7, problème 54

Remarque 2:
Supposons b = {bn)nel ^ support borné à droite. Alors b définit le développement
propre de base t d ’un unique réel b . Par construction de . il est immédiat que dans
ce cas, gb(A) = exp(2 7 r i 6 a ) pour tout a e A , autrement dit, que: gb = .

Question 3 "
A l’aide de la bijection , on transporte à la structure de groupe de Hom(A, U) ;
on obtient ainsi une structure de groupe abélien sur B , dont nous noterons 0 la loi,
et pour laquelle G = : Hom(A,IU) —> (J?,0) est un isomorphisme de groupes. Le
problème posé est de décrire directement la loi 0 sur les éléments de B , et, accessoire­
ment, de regarder sur {B, 0 ) l’application b Qb (où 0 désigne l’opposé de b pour
la loi 0 ).
a ) Soit donc deux éléments b = {bn)nei. = {K)n€l de jB , et soit c = (cn)nez
l’élément 6 0 6'. Pour m G Z , posons:
- 7i=m—l n=m—l - n = m —1
E M" ; C-, =é E ™E
On a alors:

= е х р ( 2 тг1 (^„,_1 +(9;,_i)) = exp(2Tria„_i)

donc: ûm -i + ~ ^m -1 ^ 2 . Notons 1©développement propre de


base t de вш-х + ^m -i (1st famille (7n,în)neZ est donc à support borné à droite). Ce
qui précède montre alors que 7n,m = pour tout n < m - 1. En conclusion, la suite
c = 6 0 6' = ( c n ) n e z s’obtient ainsi:
Soit m € Z. Posons b,n = et 6;„ = • Alors pour tout
n < m - 1 , le terme c„ est le coefficient d ’indice n du développement propre de base t du
réel 6,„ + .

Remarque 3:
^ Si 6 et 6' sont à support borné à droite, ils représentent des réels > 0, notés 6 et
6 ', par leur développement propre de base Ce qui précède prouve que dans ce cas,
c est aussi à support borné à droite et c = 6 + 6'. Ainsi, anticipant sur les notations
d ^III, soit H le sous-ensemble de B formé des suites à support borné à droite. On a:
{ h } h e H = IR+ ; et l’application h h est un isomorphisme du monoïde {H, 0 ) sur
le monoïde (IR+, + ) . On voit donc que si l’on identifie H à IR+ par h •-> / i , la loi 0
apparaît comme un prolongement de l’addition de 1Й+ à l’ensemble B ф

b ) A l’aide de ce qui précède, décrivons l’application: B B, 6 »-►0 6 . L’élément


neutre de ( 5 , 0 ) est la suite nulle, notée Ob . Soit 6 = {bn)nei ^ ^ • Nous utiliserons
la notation C définie à la partie III.

Cas où 6 ^ C

Pour tout n , posons: 6{^ = i - 1 - 6n ; alors la suite 6' = (b!^) est élément de B , (et
même: b' e B \ C ) . Pour m 6 Z , on a:
n = m -l

Ьгп+Уш= E (bn + bn)i” = t"

donc les coefficients d ’indice < m —1 du développement propre de base t de bm + b!^


sont nuis. Cela étant vrai pour tout m G Z , l’étude de la question a) prouve que
6 4- 6' = Ob , donc: 06 = 6' avec b'^ = t - 1 -b n pour tout n .
ENS Ulm, première épreuve, 1969 55

Cas où b e C
Dans ce cas, la suite 6' que Гоп définirait comme dans le premier cas ci-dessus ne
convient pas, car elle n ’appartient plus к В (il y a un no tel que b!^ = t — 1 pour tout
n < no ).
Si 6 = Ob , on a aussi ©6 = Ob . Supposons b e C et b ^ Ob • Soit no le
plus petit entier n tel que 6no ^ 0 • Le raisonnement du premier cas montre qu’alors
©6 = 6' = (bn)nez est défini par:
0 si n < По
bL = t - b>no si n = По
1- bn si n > По

Question 4 *
Avec les notations de la partie I, on a ^ Hom( A, U ) pour tout a; € IR. D’où
une application
^ : IR — ►Hom( A, U ), X i— >f x \ ^
qui est trivialement un homomorphisme de groupes; de plus, A est dense dans IR,
chaque f x est continue sur IR, donc si f x vaut 1 en tout point de A , elle est est
constante, partout égale à 1. Autrement dit, ^ est injectif. L’image de A par ^ est
un sous-groupe^e Hom(A, U ) isomorphe à (A, H-), que nous noterons A . Il s’agit de
reconnaître G(A) (rappelons que G = ). Soit donc a e A \ {0} (le cas où a = 0
est trivial).

Cas où a > 0
Le développement propre b = Ylnel ^ ^ ^ support fini. Comme
on l’a vu dans la remarque 2, dans ce cas gb = , mais b = a . En définitive,
9b = fa\j^ = ^ ( « ) , autrement dit, G{^{oi)) = b

Cas où a < 0

Alors a ' = —a > 0 , et a! e A . Notons 6' = 0(<?(a')) = (&n)nez ( b' est la suite
des coefficients du développement propre de base t de a ' ). On a donc:

a (i(a )) = a(fp (-a')) = e((!f(a O )" ') = ea(iP (a')) = 0 6 '


D’après la description donnée à la question 3-b), en notant no le plus petit n 6 Z tel
que ^ 0, on a b = (bn) , avec:
0 SI n < no
= t - b''no si n = no
si n > no
Comme b!^ = 0 pour n assez grand, on voit que: bn = t - l pour n assez grand; d ’autre
part, bn = 0 pour n assez petit. La réciproque est évidente. Finalement, A s’identifie
au sous-groupe G{A) de B formé des suites qui sont soit à support fini (ces suites
représentant les éléments de A+ ) soit ayant tous leurs termes nuis pour n assez petit
et égaux k t - 1 pour n assez grand (ces suites représentant les éléments de A \ A+ ).

Question 5 °
a ) Précisons d ’abord l’image de IR par Ç o ^ . Soit x e IR+ et soit b = (bn)nei
développement propre en base t , d ’où b = x . Alors fx\^ = gb , donc G o^(x) = b (voir
remarque 3).
56 Chapitre 7, problème 54

Si a: € R et x < 0 , soit x' = —x et soit 6' = {b!^)nel développement propre de


base t de x ' ; comme ^ о Ф est un morphisme de groupes, on voit alors que G о Ф{х) =
©6'. Dans ce cas:
• ou bien X € Л , et alors ©6' = (bn) est défini par bn = 0 pour n assez petit et
bn = t — l pour n assez grand
• ou bien X ^ -A, et alors ©6' = (bn) est défini par bn = t —l pour n assez grand
et ( 6 n ) ^ C .
La réciproque étant évidente, la description ci-dessus définit exactement le sous-
groupe G O Ф(Ц) de (J5, ©) : ce sous-groupe est formé des éléments (6n)n€Z = b e B
suivants: les b à support borné à droite, et les 6 = (6^) tels que bn = t — 1 pour n
assez grand.
b ) Retrouvons à présent le résultat de la question 1-2), c’est à dire la surjectivité du
morphisme de groupes R -* Home ( R, U ), x Д (l’injectivité de ce morphisme
est acquise). Soit g e Home(45»IU) ; alors e Hom(A, U ) ; soit b = (6n)n€Z
l’unique élément de B tel que g^^ = 9b- On a: P6(pr) ------ > 1. En posant
Sm = bnyf^ i cela se traduit par:

(^) Min \r^


1~ / m-*oo
^^

Cas où 6 = 0
Alors ^1^ = 1. Comme g est continue et comme A dense dans [, il en découle
que g vaut partout 1.
Cas où 6 ^ 0
D’après ce qu’on vient de voir, alors g n’est pas partout égale à 1. Si le support
de b est non borné à droite, reste > j pour une infinité d’indices m > 0 ; d ’où
forcément ^ -------> 1 à cause de (£) . Mais

n < m —2

donc si 6m- 1 < t ~ 1 pour une infinité d’entiers m > 0 , on a ^ ^ < 1 pour une
infinité d ’entiers m > 0 , d ’où ^ — / ---- > 1. Par conséquent:

• OU bien le support de 6 est borné à droite: alors (d’après la remarque 2) 6 6 IR+


et gt = /^1^ = ; et comme A est partout dense et que les fonctions g et sont
continues, on a dans ce cas 9 = f^-
• ou bien pour t assez grand on a bn = t - 1 (voir l’étude faite ci-dessus dans
la question 5-a)). On a: b = G o (?(x) pour un certain x € IR* ; ce qui signifie:
9b = 9\j^ • Par la même raisonnement que ci-dessus, il s’ensuit: g = , Dans
tous les cas, on voit que g et de la forme fx , avec x G IR.

PARTIE III
Question 1 ”
a)
D’après ce qu’on a vu à la fin de la question II-4), on a A C C ; la description de
la loi 0 (donnée à la partie II), et celle de l’application B —> B, 6 i-> ©6, prouvent
immédiatement que C est un sous-groupe de B . Enfin, si c = (Cn)ngz € C \ A ,
soit no = Min{n I Cn ^ 0 } . Pour chaque m £ Z , soit = (c4"^^)nçz défini par
ENS Ulm, première épreuve, 1969 57

(cn = Cn pour n < m et = 0 pour n > m ; il est clair que e A pour


tout m , et que ---------- >c .
m—»oo

Question 2 ”

Si Л : C -> y est un homomorphisme, la condition (Г) équivaut à la condition ( Ti )


suivante:

(ГО ^ si ¿ч) tend vers Ob dans C , alors к{сЩ tend vers 1 j

Soit donc h € Hom( C, U ) . Soit b l’unique élément de B tel que дь = A cause de


(Г 0 , si est une suite d’éléments de A qui tend vers Ob , on a: рб(с<«)) 1.
q—*oo
En particulier, soit défini par = 0 si n q et c« = 1 ; on a:
e A et --------- >Ob ; donc 5б(с(«>)--------- y 1 c’est à dire:
q—^oo g-»oo
/ n = m -l V
e x p ( 2 7 r i i ’” V 6„<” ) ---------- *1
V ' m—*oo
' —QO //
autrement dit, en posant Sm = i”* bn t " , on a M in(5^ , 1 - 5 ^ ) -----------> 0
(car Sm € [0, 1 [ ). Mais le développement (6„)„<o est propre, d ’où 5m < 1 - j pour
une infinité d ’indices m > 0 ; donc Sm — / ---- » 1. D’où forcément, S m ----------- > 0.
, m-*oo m-«oo
Mais SI O-m-i 7= 0 , on a Sm ^ J ; donc ù_m-i = 0 pour m aissez grand, ce qui signifie
que b Ç. C. Réciproquement, si 6 € C , il est immédiat que pour toute suite de A
qui tend vers Ob quand q o o , on a: gb{é^'>)----------> 1 .
g—ЮО
Soit alors 7 <9) une suite d ’éléments de C qui tend vers Ob . Pour chaque en­
tier q , notons 7 <«) = (7n définissons c^«) 6 A par: c^'> = pour
n < q (un tel existe: voir question 1) ci-dessus). Alors Oe , d ’où
g—*00
l’on déduit: 5б(с^®^) = Л(с^^^) 1. Comme © 7 ^^^ Ob , on a:
q—*oo q—*oo
0 7^^^) *--------- 1; or /i(c(9) 0 7 (9)) = comme /i(c(9)) 1 , il
q--*oo g —>00
s’ensuit que /1(7 (9) ) 1, donc h vérifie (Г1) .
g—>00

En conclusion:
Soit h € Hom(C, U ) . Désignons par b l’élément de B tel que gt = /i|^ . Alors h vérifie
(F) ssi b e C ,

Question 3 "

Pour tout k e A , nous noterons k l’image de k dans B par le plongement naturel:


A -^B .
Il est aisé de voir que Z C D . Soit h G Hom(D, U) vérifiant ( F ) (c’est à dire
vérifiant ( F l ) ) avec les suites c(9) d ’éléments de D . Alors G Hom(Z, U) : on a donc
un réel a G [ 0, 1 [ tel que h{k) = exp(2 i r x ak ) pour tout G Z .
• si a G A , en raisonnant comme à la fin de la question 2), compte tenu que tout
élément de D est limite d’une suite d ’éléments de Z , on voit que h vérifie ( F ) .
• Réciproquement, supposons que h vérifie ( F ) . Soit (A,) une suite arbitraire
à valeurs dans ¡0, t - 1 ] . On définit à nouveau c(9) (où q e N ) par Cn^ = 0 pour
n 7^ ^ et 4^^ = Xq ; d’où c(9) g Z et c(9) ----------►0. Donc /i(c(9))---------->1, c’est à
g—»00 “g—>oo
dire: ex p ( 2 tt i a ¿9 --------- > 1 ,
g—*00
58 Chapitre 7, problème 54

Supposons que at^ ^ Z pour tout q e N \ alors exp(2 ) 1. Donnons-


nous un réel £ > 0 vérifiant e < | . Fixons q £ N tel que \at^ —m\ < e pour un
certain m € Z . Notons ô = | - m | ; choisissons a G tel que <S<
( a existe car 6 > 0). Alors ^ < t^ô < | , donc [G [ ^ » 7 [ • Comme
J < ^ 1 rentier le plus proche de a est t°"m , donc:

Iexp(2Triai«+“) - 11> | - 11
On voit bien qu’il y a contradiction avec e x p (2 i r a t ^ ) -----------> 1. Il existe donc q e N
m —*oo
tel que at^ e Z ; autrement dit: a e A .
En conclusion:
Soit h G Hom(D,ILJ). Soit a l’élément de [0, 1[ tel que h{k) = e xp 27r ia A: pour
tout k e Z . Alors h vérifie (F) ssi a e A.

Question 4 "
Pour cette question, nous nous bornerons à des indications abrégées. Soit a = (ûn)n€Z
et 6= {bn)n€l éléments de C .
Si a = Ob o u 6 = Ob , on pose a • 6 = Ob •
Sinon, notons P = Min{n I an ^ 0 } et ç = Min{n \bn ^ 0 } . Pour chaque k e N ,
soit = {an^)nel l’élément de G o ^(A ) défini par an^ = dn si n < k , ün^ = 0 si
n > fc ; définissons b^^^ de manière analogue; posons:

nGZ nez
(on a donc: G A et G A ). Soit l’élément de B tel que
c(*^) = X ; alors G A , car la suite (cn^) est à support fini. On voit
facilement que Cn^ = pour tout n et pour tout k > n - p - q . Pour n e Z
fixé, notons Cn la valeur commune des lorsque n > k - p - q \ soit c = (cn)nez •
On vérifie que c e C . On pose: a ^ b = c. On démontre sans peine que {C, 0 , (g))
est un anneau commutatif dont l’élément unité est la suite 1b = i^n)nez définie par
eo = 1 et Cn = 0 pour n ^ 0 . L’anneau C n’est pas forcément intègre: par exemple,
on voit facilement que si t n ’est pas une puissance de nombre premier , alors C n’est
pas intègre.
• Montrons que si t est premier, alors (C, 0 , (gi) est un corps commutatif.
Supposons donc t premier. Il s’agit de prouver que tout élément non nul de C
est inversible pour (g). Pour a = (un) € C \ {0}, appelons valuation de a l’entier
Min { { n \ Un ÿé O}), et notons-le V al ( a ) . Il suffit évidemment de prouver que tout
a e C \ {0} tel que V al (a) = 0 admet un inverse dans C . Soit donc un élément
d = (dn)nez ^ C \ {0} tel que V al(a) = 0 ; on a donc ao ^ 0 et = 0 pour n < 0.
Définissons une suite d ’entiers (6n)n€Z de la façon suivante: on pose 6^ = 0 pour
n < 0 ; on choisit pour élément 6q un inverse quelconque mod{t) de üq appartenant à
[0, t —l} (un tel inverse existe car t est premier). Au rang n e N , supposons construits
bo,bi,...bn e [0 , t - IJ tels que (ao H- a it + • • • + dnt‘^){bo + • • • + frn) = H-1 ,
avec En e N . Pour tout a: G [0, t - 1], on a un e N tel que
(üQ 4- d\t + • • • H- dnt^ + dn-\-it^^^){bo + • • • + bnt^ + =
= 1 4- t^^^{En 4 - a ^ + i 6 o 4- xüq ) 4-
On peut choisir x tel que xao 4- an+i^o 4 - = 0 rnod(i), car l’anneau ^¡tJi est un
corps. Notons 6n+i un tel x ; alors on a un élément En+i G N tel que:
(ao + d\t 4" • • • + dnt^ 4- dn-\-it^^^^){bo 4- • • • 4- bnt^ + = 1 -h
ce qui poursuit la récurrence, et achève de définir les bn pour n > 0. D’après la
définition même de la loi (g), la suite = {bn)neZ ^tinsi construite, vérifie: b e C et
ENS Uhn, première épreuve, 1969 59

h<^a — 1, cequi montre bien que clans l’anneau C , les éléments de C de valuation nulle
sont inversibles.
On achève alors facilement de montrer que C est un corps (si a G C \ {0} est de
valuation p 0, soit a' = t~^a ; on obtient a' par décalage d ’indices à partir de a . et
on voit que a est inversible, son inverse étant donné par a ^ = t ^ ).

'k k
Problème 55 :
FRACTIONS CONTINUES

Notations
On notera J = R \ Q . La fonction partie entière de R dans lui-même sera notée
E n t . On utilisera tout au long du problème la fonction

Le groupe des matrices M = ^ 9?l2(2) telles que (ad - bc)^ = 1 sera noté
G . Ce groupe opère à gauche de façon naturelle sur X , par la loi:
ax +b
G XJ J , (M , x) M *x =
ex + d
pour X € I et M = ^ .
On désigne par S Vensemble des suites (;?n)n€N d^entiers rationnels telles que 2:0 € Z
et Zn pour tout n > 1.
Soit a = (oi)igfij un élément de S . Pour tout n e N , la matrice sera
notée An{o) . Si N et n G N avec N < n j on posera:
k =n
A}^{a) j hd-fiici) —
k=N
Si aucune ambiguïté n ’en résulte, pour abréger, on écrira A „ , M„,iv et M„ au lieu
de An(a), Mn,N(0’) et Mn(a). Pour n € N , ia première colonne de M„(a) sera notée

PARTIE I

1 -)
On fixe a = (üi) e S , Montrer que 7n(a) € N * pour tout n > 0 , et que, pour tout
^ > 1, on a:

^ n (û ) = f “ " ¡“J û n -i(a A


\7 n (o ) 7 n -i(a ) 7
Dans la suite, le rationnel sera noté r„ ( o ) , ou en abrégé r„ .
2°)
On fixe a = (oj) e S . Pour n > 1, calculer a„yn-i —Cin-i7n • Conséquence pour
le couple (a „ ,7„ )?
Prouver que les suites (y„) et (v2p) sont croissantes et que la suite (r2p+i) est
strictement décroissante, et enfin que la suite (Pn) converge. Ci-dessous, on notera:
Ô = l i l t l Tn .
62 Chapitre 7, problème 55

3°)
On reprend les hypothèses et notations de la question 2) ci-dessus,
a ) Prouver que | S - r„ | < ^ POur n > 1. En déduire: â e l .
b ) Pour n fixé, soit (p, g) € 2 X N tel que | ^ —a | < | r „ —a |. Montrer qu’on a
g > 7n •
4°)
Soit ÿ l’application S —* I , a ^ a . Fixons a = (a,) € S . Pour chaque AT € N ,
soit l’élément (ow+i)i6N de S . Montrer qu’on a, pour tout p > 1 et tout N > 0 :

En déduire que pour tout N >0:

et enfin, que 0 est injective.


5°)
On donne X e J . Pour n € [ ^ , soit o „(i) = Ent. . Montrer que la suite
a(x) = (ûn(a:))„g^ appartient à S .
Posant: r„ = r„(o(x)), a„ = a„(x), a „ = o:„(o(x)) et j„ = 7„(a (x )) , montrer
qu’on a, pour tout n > 1 :
+ a„_i Q ji Cln-\-l “i" OLfi^i
X = Tn+\ = ---------------- ;-----------
+7n-i 7 n ^72+1 + 7 n - l

En déduire que T2p < x < V2p+i pour tout p , puis, que x = 0{a(x) ) . Conclure: ^ est
bijective.
Soit ^ ; la suite a{x) = ^{x) = est appelée le développement de
X en fraction continue, et Von écrira: x = [ao(x),cï~i(x),... ,an(x),...] . Les relations
ci-dessus peuvent s’écrire: (avec ûi = ai(x) )

X —do H“
ûi +
Û-2 "i“
Û3+

^n+1 —do d"


di -h
d2 4"
03+

o„+-

le nombre Vn sera appelé n -ièine réduite de ce développement, et sera noté symbolique­


ment Tn = [d o ,d i,...,d n ] .
6^)
On fixe X 6 J , on pose l^(x) = (ao, d i , . . . , d„ ...) = (d,(x)) .
a ) Pour A € Z , calculer !i'(x + A) en fonction des (di(x) ) .
b ) Si X > 0 , calculer tf'(A) en fonction des (d i( x ) ) .
c ) Si P G N , calculer lP(f^P^(x) ) en fonction des ai(x) .
Fractions continues 63

d ) Vérifier:
• si ai > 1, alors ^ { - x ) = {bi)i>o, ainsi définie: 6q = - { üq H- 1), 6i = 1,
62 = ai - 1 et pour n > 3, bn = a n - i .
• si ai = 1 , alors lî'(-x ) = (6i)i>o >ainsi définie: bo = ~(ao + 1), 61 = a2 + 1 et
pour n > 2, bn= ûn+i •
7 °)
Déduire de la question 5) ci-dessus que J est non dénombrable et équipotent à V {N ) .

PARTIE II

1°)
Soit h : G & j le morphisme de groupes associé à l’action naturelle de G sur J .
Déterminer K er(/i) .
2°)
On fixe X G J , on s’intéresse au stabilisateur S ta b (x ) dans G .
a ) Si X n ’est pas algébrique de degré 2, quel est le groupe S ta b (x ) ?
b ) Si X est algébrique de degré 2, amorcer la recherche du groupe S ta b ( x ) . On se
bornera à ramener le problème à la résolution dans Z x Z * d ’une équation de la forme
— 6v^ = 4é:,où £ G { —1,1} et où (5g I^* n’est pas un carré parfait. Mais on ne
cherchera pas à discuter cette équation.
3°)
a ) Démontrer que le groupe G est engendré par l’ensemble des trois matrices
suivantes:

s) ■ î) ' 0
b ) En utilisant les résultats de la question 1-6), déduire de la question 3-a) ci-dessus
que: pour que x G J et y e I appartiennent à la même G -orbite, il faut et il suffit
qu’il existe p et q tels que .

PARTIE III
Un élément a = (a^) G S est dit périodique ssi:
( 3JV6 I*, 3UJ&N* {\/n> N ) a„+o, = a „ )

S'il en est ainsi, le plus petit u G I compatible avec cette propriété sera appelé la
période de a .
1
Soit X e X et a = (an) = , supposé périodique de période cj à partir de N ,
i.e. ün+uf = o,n pour n > N . Pour A: G N , soit b^^^ = (ak+i)i^f^ .
a ) Comparer ^(b^^^) et . Les notations Ai, Mn,N et ont le sens
défini au début de l’énoncé, à partir de la suite a = (ai) ( N est > 1 ). Démontrer:
M tv-1 * x = ♦X
b ) En déduire que x est algébrique de degré 2, et que S ta b (x ) ^ {/2, - / 2} •
2^)
Inversement, soit x G J supposé algébrique de degré 2. Soit a = (an) = ^ ( x ) ,
reprenons les notations ci-dessus, posons : x^ = f ^^\ x ) pour ly e N et
Mn = ( ) pour n G N * ( c.f. la question I-l) ). (Donc, xq = x).
\ 7n 7 n -i /
Soit (Fo.Qo.-Ro) e Z * x 2 x 2 * tel que PqX^ + Qqx + iîo = 0 ; posons:
Ao = Q l - iPoRo.
64 Chapitre 7, problème 55

a ) Pour I. > 2, calculer P ,,Q , et R . tels que:


P o K - i^ + a .-2 ) V Q o (a ,_ iX + a ,_ 2 )( 7 .-i: ï+ 7 .-2 ) + J îo (7 .- iA :+ ^
= 9u{JC) =-
et vérifier que Xi, est racine de gy{X). Montrer aussi que P*, =é n
A , = Q l - ^PuRu . ^ ^ 0. On posera
b ) Montrer aussi que tous les A^ sont égaux à un même entier A > i ,
c ) En utilisant le résultat de la question I-3-a), écrire a^-i = a:o7t/_i + avec
12/i^ I < 1, et en déduire que | P,, | < 2 1P qx | + | P q | + | Ç o 1 pour tout > 1. " "
d ) En déduire que l’application i / ^ Xt, n’est pas injective et que le développement
(ttn) est périodique.
3 ‘)
Développer en fraction continue les nombres suivants:
^
\pi J
r
v3 ï
r
V5 î V7
r J T î 2

☆ ☆ ☆
^dotions continues 65

SOLUTION

PARTIE 1
Question 1
On a:

ao(a) = ao, jo(a) = 1 € N * ; Afi(a) = M„ o(o) = Ao(a )Ma) = f 1W o „ 1\


d'où W 0 j(,l oj

a i(o ) = 1 +aoOi, 7i(a) = oi € N * ; MUa) = “ o (a )\


\7 i(a ) j^(a) )
Supposons ,„n » > I et que M„(u) = où ,„ (,) , N* «
7 n -i(a ) € N * . Alors

Ai„+i(a) = M „(a) X f ^ ^n+ian{a) + oti{a) an _ i(a) \


\ 1 Oy \ûn+i7n(û) + 7n -i(a) 7n(a) J
donc:
a„+,(o) = o„+,û„(o) + û„_i(o) ; 7n+i(o) = o„+,7n(o) + 7..-i(o) i A/n+i(o) =
^ \ 7n+i(fl) 7n(û) /
OÙ 7n+i(û) e 1^ ; on a 7n+i(a) > 7^ ( a ) , car 7n -i(û ) > 1. Par récurrence, on a donc
prouvé:
(V n G 1^) 7n(a) G N*
(1) ^ La suite (7n(a)) croît strictement

(v n > i),o „.: M . ( u ) . ( “ :<:>

Question 2 "
a ) On a: M« = A qA i ■• •A^ , d ’où:

d e t(M „ ) = n det(>l*) = ( - 1)”+!


k=0
Comme d et(M n ) = ocnlfn-i ~ o:n-i7n , on en déduit:
(2) (V n > 1 ) a „ 7n -i - a „ _ i7„ = ( - l ) ”+‘
Or, (2) constitue une relation de Bezout liant Qn et 7n dans Z . Donc pour tout n > 1 ,
les nombres an et 7n sont premiers entre eux.
b ) On a déjà vu dans la question a) que la suite (7n) = (7n(û) ) croît strictement.
En utilisant les résultats de la question a) ci-dessus, on voit immédiatement que pour
n > 2 , on a, en notant = r-^(a) :
(-ir
rn - rn-2 = (7n - 7n-2)
7 n ~2 7 n - l 7 n
Puisque la suite (7^) croît strictement, il en découle que la suite (r2p) est strictement
croissante, et que la suite (r*2p+i) est strictement décroissante.
D’autre part, r„ - r„ _ i = , donc r 2p+i > r^p pour tout p , et vu le sens de
variation des suites (r2p) et (r2p+i), il en découle que r 2p+i > r 2, pour tous p et q .
66 Chapitre 7, problème 55

La suite (r2p) cro ît/est majorée par r i , donc converge. La suite (r2p+i) décroît, est
minorée par (ro ) , donc converge. Enfin jn î
n-*oo
+oo, car (7^) croît strictement dans
, donc
7n7n—1 H-oo , d’où T n -rn -i 0

donc les suites (r2p+i) et (r2p) sont adjacentes, elles ont donc même limite; on sait
qu’alors, la suite (vn) elle-même converge, vers la limite commune de (r2p) et (r2p + i).

Question 3 °

a ) D’après ce qu’on a vu à la question 2-b), on a r 2p < r 2p+2 < a < r 2p+i pour tout
P , d’où:
0^ < ^a - T2pr < r2p+l - T2p = 1
7 2 p + l7 2 p
et comme 72p+i > 72p » on a:
1
< -s- donc 0 < a - r 2x, < —¡r
7 2 p + l7 2 p 72p 72p

De même.

0 < T2p+1 - a < T2p+1 - T2p+2 =


72p+272p+l 72P+1
donc
1
0 < | â - r 2p+i| < - 5—
^2p+l
Dans tous les cas:

(3 ) (V n > 1 ) 0 < IO - Tn I< “2


il
donc aussi
\à i'n I < I “ ^ n - l I — 7n7n - i
On a 7n > n pour tout n , puisque la suite (7«) croît strictement dans N * . Nous
allons en déduire par l’absurde que 3 € î , c’est à dire que a est irrationnel.
Supposons que 3 = 2 , avec (p, g) € Z x N * . On a donc, pour tout n > 1 :
£ _ Oû.
Q 7n 7,1 d ’où: Ip7„ - qan I < • Pour n > g , o n a : 0 < :7 n^ < 1 ; puisque
P7n - qoin € Z , c’est que p7^ - qan = 0 , c’est à dire: ^ = rn = ^ = a, La suite (vn)
serait donc stationnaire de limite a , ce qui n’est pas, puisque les suites (r2fc) et (r2fe+i)
sont strictement monotones. Donc a e l .
b ) Supposons pour fixer les idées n pair, égal à 2k (si n est impair, le raisonnement
est analogue). Si | = r 2k-\-i = » comme est une forme irréductible de
f'2k+i cf. la question 1-b) ), nécessairement q > ^ 2k+i > l 2k • Supposons à présent:
1 ^ -2 < \ r 2k - a \ .

Premier cas

Si ^ ^ ] r 2k,'r 2k+i [ , alors:

0 < ^ - r 2 k < r2ik+l - r2kT2k = ----- ------


q l2 k l2 k + l

d’où 0 < p j 2k —qoc2k < , d ’où nécessairement, puisque p j 2k ~ qot2k ^


q > 72fc+l > l 2k
Fract ions contin ues 67

Deuxième cas
Si 2 > V2k+i, alors:
P P ^ . 1
0 < ---- r 2 k+i < ----- a < a - T 2 k < T2 k+ 1 ~ 'f'2 k = -----------
Q q 72A;72A:+1
d’où:
0 < P72A:+1 - q0i2k+l <
12k
et puisque p 72A:+i - qoL2k € N , nécessairement q > l 2k •
Conclusion
Tous les cas sont épuisés, on a donc toujours: q > i 2 k = In • D’après la remarque de
départ, on a donc prouvé:

(4) P
— ia < O - r„ 9 > 7n
9

Question 4 °
a ) Par définition, on a:

V I O / 1
et pour P > 2I .:
/ üN+ï l\ ( aN+p ^\ _ f ap_2(6<^+‘>) \
V 1 o; ••• V 1 ^^_2(6(n +D) j
D’où:
(aN IV /a p _ i(6 (" + D ) .\_ /a p ( 6 W ) .V
U 0 ;H 7 p -r(6 (^ + i)) . j “ U p (6 W ) *)
et par suite:
(I) ay,ap_i(6("+D ) + 7 p _ i (6("+D) = a^(6(W))

(II) a p -i(6 (^ + i))= 7 p (6 (^ )


En particulier, ap.i{b^'^+^'>) ^ 0 ( c a r %{b<-’^'>) e N * ), donc rp-i{b^^+^'>) 0 , et
(I) et (II) montrent:

(IH) rp(b^'^^) =ÜN + ----- ri____


^ ^ rp_i(6(iV+l))
ce qu’on voulait. Pour p = 1, la vérification est analogue mais plus simple,
b ) On sait que:

Vp-l (¿(N+D) p^oo ’ ÿ(6(N+l)) 6 1 donc ^ 0


d’où

rp _ i (6 (^ + 1 )) ~ P - .o o ‘ < p ( 6 ( N + l) ^

De même,
r2p{b^^'>) — -> <P(6(W))
d’où en passant à la limite pour p —>oo dans (III):
(IV) <P(6W )=aA, + ■ 1
^(6(w+i))

c ) Nous allons en déduire que # est injective. Pour cela, notons d ’abord que (IV)
appliqué avec N = 0 donne ^ a ) > «o > 1 si a« € N * . En particulier, le terme
68 Chapitre 7, problème 55

d’indice 0 de est a^r+i > 1, donc > 1. Donc 0 < ^^/,(^+1)^ < 1, et
par suite à cause de (IV),
au < < 1 + “N
Soit alors a = (o„) e <S et o' = (a'n) € S tels que #(a) = <?(a'). D’après ce qui précède:
oo = Ent(<P(o) ) = Ent(<P(a') ) = Oq . Supposons prouvé que: a, = a( pour 0 < i < N .
Soit et les suites (oiv+i) et (6w+i) • La relation (III), itérée, prouve que
rp_iv(6(^l) s’écrit, pour p > N , sous la forme:
rp-A,(6W ) = ^i(«o.-.-.aA f) + Vi(ao.....aA f)rp(a) ^ .,ar,,r,{a) )

où Ui et Vi sont des polynômes à coefficients rationnels en TV 4-1 variables, tels que


C/2(a0) • • •, cln) + V^2(«0ï • • • ï o>
n ) ^p (û) 7^ 0 . Comme 0 est à valeurs dans I , dans cette
relation on peut passer à limite lorsque p —>oo , ce qui donne:
= ^{üQ,, . . , a ^ , ^(a) )
pour la même raison, on a, compte tenu que üi = a[ si 0 < i < N :
(yp> N ) rp_N (6'^) = ^{ao . ... ,a;v,rp(a') )
d’où en passant aux limites pour p —>oo et en tenant compte que ^(aO = •
= îï^(ao,. . . , a^,<P(a') ) = tf^(ao,. . . , a^,i^(a) )
ce qui prouve: . En appliquant la relation (IV), on en déduit:
^(¿(N+i)) —^(5'(^+i)) ^ donc (voir la remarque préalable ci-dessus):
aN+i = E n t (i?(6^^“‘'^^)) = E n t = a'yy^+i
Donc par récurrence, ün = pour tout N , i.e. a ' . On a donc démontré que ^
est injective .

Question 5 "
Pour n > 1, on a:

Donc = /<^>(a;) € ] 1, -hoo [ car 0 < /<^'^>(a:) - a n -i < 1, par définition


des (ük) et parce que / est à valeurs dans J . D’où an = E n t(/^ ”^(x)) € N * . C’est
vrai pour tout n > 1. Donc a = (an)n>o ^ «5.
b ) Pour n > 1, la définition de / prouve qu’en posant An = An{a ) , on a:
/<">(a:) = * /<'*+'>(x)
d ’où par une récurrence évidente, puisque = Id i :

♦ /(<

On en déduit:
a„f<‘‘"+^'>{x) + a n -i
(5) Jrp
U--

7 n /< ” +^Ka;) + 7 n - i
Comme
^ n —1 "N1 i U71+1 l \ / 0:^+1 Qn'
7n 7 n - i J' V 1 O y ~ V 7n + i 7n ,
on a aussi:
Qn+1 _ Oin a,n-{~i “I" Oin—i
( 6) ^n+l — ,
7n + i 7 n ^ n + i •" 7 n - i
a „ u + o .„ -i / >
: R+ R,
7riU+7n - i — 1 );
comme a„ 7 „_ i - û:„-i7n = (1)"+^ et 7i € 1^ * , elle est strictement croissante si n est
impair et strictement décroissante si n est pair. Donc, de l’inégalité a„+i < /<"+^>(x),
Fractions continues 69

on tire X > T2p+i si n est pair = 2 p , et x < rsp+ÿ si n est impair = 2p + 1. C ’est
vrai pour tout P , d ’où:
(7) ( V p e N * ) T2p<X<r2p+l

De (7) on déduit: x = #(o) car r „ ---------- > 0 ( a) . Donc 0 •. S ^ I est surjective, et


71—*00
n —*00
d ’après ce qui a été obtenu à la fin de la question 4) ci-dessus, il résulte que l’application
: S — >J est bijective, de réciproque ^ .

Question 6 "
a ) Il est trivial que pour i > l :
ao(a5 + A) = ao(x) + A ; ü i { x X ) — ai{x)
b ) Si a; < 1, il est clair que f{x) = ^ ; donc pour i > 0 :

Oi ( - ) = fli +1 ( - )

Si a; > 1 alors ^ < 1, donc pour i > l :

oo0)= O et
En résumé:
^ 1
(Va;€]0,l[) - = (ai,a2 ,..-,an.--]
( 8)
(Vx > l) — [0, UOï^l» • *• » • • •j

c ) Soit y = ( x ) , alors pour tout n > 0 on a :

donc
y = (Ap...Ap+n)*f^^Hy)
on en déduit aisément pour n > 0 :
(9) a„(y) = ap+„(x)

d)
Supposons d’abord ai > 1

On a:

Or, on vérifie que dans le groupe G , on a:

('o J)(! i) ( “'r‘ i)


et puisque ai - 1 > 1, compte tenu que E n t( - x ) = -(a o + 1 ) , cela prouve qu’en posant

^=(î o)
f ( - x ) = uv*f ^^ )(x) ; f W ( - x ) = V*f<‘^Hx) ; /<3)(-x) = /<2>(x)
et par récurrence, pour n > 2 :
y<n+i>(_a;) = /<">(x)
Donc

~ (^0 “I" l)j 1) ^1 “■1) • • • ) 0 ,jriy • . . ]


70 Chapitre 7, problème 55

Supposons que ai = 1
On a:

Or ici on vérifie que dans G , on a:

En tenant compte que -(a o + 1) = E n t ( - x ) , le même raisonnement qu’au premier cas


prouve que:
(11) X= ^ (ao “h 1) ï 0,2 “i" 1» ^3» • • • » o,fi, • • • ]

Question 7 °
D’après le résultat de la question 5) ci-dessus, I est équipotent à 5 . Du fait que Z et
N * sont équipotents à N , il est facile de voir que S est équipotent à T .
On a aussi une bijection de J sur ¿Y = JD ] 0, 1 [ : (par exemple, définissons l’application
si i € ] 0 , 1[
^ \ i -1 si i > 1
L’application u >-> ,U est bijective).
Associons à chaque u e U son développement dyadique, identifié à une suite (^n)^>i
telle que €n € {0, 1} pour tout n . On obtient ainsi une bijection de U sur l’ensembîe
V de ces suites qui ne sont pas périodiques à partir d’un certain rang. L’ensemble
, {0, 1}) de toutes les suites (en)n>i à valeurs dans {0,1} est canoniquement
équipotent à l’ensmble des parties de 1^ * . Or V est infini, et l’ensemble
W = .F( N * , {0, 1}) \ V est dénombrable; une bijection explicite N —> W est d ’ailleurs
facile à construire. On sait donc construire explicitement une bijection ^ ( 1 ^ * ) —> V .
En conclusion les ensembles J , . F ( N ^ , N * ) et ^ ( N * ) sont équipotents. Il sont
non dénombrables, car le théorème de Cantor assure qu’il ne peut exister de bijection de
N * sur ).

PARTIE II
Question 1 "
On sait que Ker(h) = H a;ejStab(a;). Soit J\i le sous-groupe { / 2, - / 2 } de G , il
est clair que Ai C Ker(h) . Soit d ’autre part x G Z un nombre algébrique de degré

> 3 , par exemple x = 2^ ; soit M = d ) ^ K er(/i) ; on a: = x , donc


cx^ -h ( d - a)x - 6 = 0 , donc le polynôme c -I- (d - a)X - b est nul, car de degré < 2
et nul en le point x . Donc 6 = c = 0 et a = d \ comme de plus, d et(M ) G { -1 , 1} , on
a: a^ = 1 ; finalement M e A i. Donc Ker (h) C A/*, et en conclusion: Ker (h) = A i .

Question 2 ”
a ) Le raisonnement fait à la question 1) reste valable si x est transcendent ou si x est
algébrique de degré > 3 et quelconque. Donc, si x est non algébrique de degré 2, on a:
Stah{x) = A i.
b ) Supposons X algébrique de degré 2. On a alors un triplet unique d ’entiers (a,yd,7 )
premiers entre eux dans leur ensemble tel que a > 1 et que g = ^ soit le
polynôme minimal de x sur Q . Soit M = ^ ^ ^ e G . On a M GStab(a:) ssi
Fractions continues 71

a: ( cx^ + (cl - a) X - b = 0 et AI ^ /2 ), ce qui équivaut à l'existence de p e Q * tel


que : c = p a , d — a = pf3, et b = - p j . Du fait que p g cd ( a ,/? ,7 ) = 1, on voit
facilement qu’un tel p appartient nécessairement à Z * . Posons (5 = j0^ —4 a 7 ; o n a
(5 G N * , car g est dissocié sur IR et irréductible dans Q [X ] .
Analyse
Si P existe, on a, en posant e = a d - b c (d’où e G { -1 ,1 } ) :
d = a -F pP, a(a + Pp) + p^a 7 - £ = 0
donc a est racine de + PpX + p ^ a 7 - e , et puisque a G Z , le discriminant
A = P^^p^ - 4(p^a7 - e) = p^à + 46: est un carré parfait dans N . De plus ^ 0 , car
6 n ’est pas un carré parfait. On a donc <7 G N * tel que A = , d ’où l’existence de
e' G { -1 , 1} tel que:
¿/0^ = 46: ; a = ~( - p /? + £:'ît) ; d = a-\~Pp ; b= -p'y ; c —p a

Synthèse

Soit ( u ,u ) G Z X Z * tel que = 4e avec un e G { -1 , 1 } . Alors u et


VP ont même parité, car = 4e + est de même parité que ôv^ = (p^ - 4^ 7 ) ,
donc aussi que P^v“ ^ . Donc a = ^{u —P v) G Z . On pose: b = —y v , c = a u , e t
d = a-\- Pv = i ( u + /3u); on vérifie que ad - bc = €] donc la matrice

appartient à G . De plus, puisque G = a u , que d - a = p v , et que 6 = - 71;, on


voit que (d - a)x - 6 = 0 , i.e. M(u^v) G S t a h ( x ) , et de plus A/i(u,v) ^ Ai^
car a ^ d. Soit Ss l’ensemble des ((u,u), e) G Z^ x { - 1 , 1} tels que - 6 u^ = 4e ;
posant (tt,u,e) G Ss avec u = 0 , on voit que e = +1 et Me{u,v) ^ { h ^ - h } - En
résumé:
L^application: Ss S ta b ( x ) , (u,v) Me(i6,u) est bijective.
Remarque 1:
On doit déterminer Ss . On peut voir que l’ensemble S t = {(г¿,u),e) G 5^ | e = +1}
est infini. De façon précise, soit (uq^Vq) l’élément de S f tel que uq > l, vq > I et
que uo soit minimum (on prouve l’existence de (uo,uo) de diverses façons, l’une des
méthodes utilisant justement la théorie des fractions continues). Alors S ^ est l’ensemble
des couples (it, v) définis par les relations:

^ (u + t;^/5) = £ i Q ( wo+ e2Vo\/5)^

OÙ (£1, 6:2) 6 { - 1 , 1}^ et m G N sont arbitraires. En particulier, S ta b (x ) est ici


toujours infini.
On pourra par exemple consulter DICKSON L.E., Introduction to the theory of numbers
(Dover).

Question 3 °
a ) Soit G' le groupe engendré dans G par {i/, 5, T } . Le groupe G' contient
- h = s u s u et r = = UTU-, il contient donc aussi et

T'^ ~ ^ A 1 ) € Z . Soit M = ( ^ e G , on va prouver que M € G '.


Pour cela, soit C l’ensemble de matrices {Q M R}Q^G',ReG' • Soit V l’ensemble des
matrices ^ ^ telles que \a\-\-\P\ soit égal au minimum de la fonction

, V H ^ | a | + |/?|. Fixons Mo = J q)
72 Chapitre 7, problème 55

Premier cas: ao ^ 0

üo ûqA + bo 6 C pour tout


Montrons qu’alors 6q = 0. En effet
^co do
A G Z . Si l’on avait | ao | < | 6q | , un choix convenable de A donnerait | aoA + 6o I < I |
(division euclidienne), d ’où | ao I + 1ûqA H- 6q | < | ûq I+ 1 I >ce qui contredit la définition
de Mo . Donc | ao | > | feo I • Mais pour tout A G Z , on a aussi:
7,/f 'p/A _ / ^0 + 6qA 6o \ e C
- ( c o + rfoA doj
et comme | 6q | < | ao I j toujours par division euclidienne, on peut choisir A tel que
I ao + 6qA I < I ao I , d ’où | ao -f ÙqA | + | 6q | < | ao | + 16o I , ce qui est à nouveau contra­
dictoire. Donc 6o = 0. D’où aodo G { -1 , 1 }, d’où ao G { -1 , 1} et do € { -1 , 1 } ,
car ao G Z et do G Z . Si ao et do ont même signe, en remplaçant Mo par S Mo , on
se ramène au cas où aodo = - 1 . Quitte à remplacer Mo par -M o = ( - / 2)Mo , on est
ramené au cas où ao = - 1 et do = 1 (car - I 2 G G' ). Alors

donc Mo G G '. Vu la définition de C , puisque Mo G G ', on voit que M e G '.

Deuxième cas: ao = 0

Alors MoU = ^^ raisonnement de la fin du premier cas, on voit


que M qU g G' ; d’où à nouveau M e G '. Dans tous les cas G C G ', d ’où G = & .
b ) Soit d ’abord p e N * et q e N * tels que .
Posons x = [ao, . . . , an, ... ] et y = [60, . . . , 6n, • • •] avec a = (ai) , b = (bi), On a:
a: = M p_i(a) * f<P>(x) ; y = M ,_i(6) * /<^>(y)
d ’où, (puisque f^^\x ) = f^^^(y)) :

y = M ,_i(6)* ((M p _ i( a ))" '* a ;) = (M ,_ i(6 )(M p _ i(a ))"‘) * x

Donc X et y sont dans le même G-orbite, car M g_i(6)(Mp_i(a) )*~^ G G .


Inversement, supposons que x et y soient dans la même G-orbite, avec x ^ y . En
vertu de ce qu’on vient de voir en a) ci-dessus, on a donc des matrices Q i , . .. ,Qn an
nombre fini n > 1, toutes égales soit à U , soit à 5 , soit à un avec A G Z , et qui
sont telles que y = (QnQn-i • • • Q i) * x . Pour montrer qu’il existe p G N * e t ^ G l ^ *
tels que f^^^(x) = f^^'^iy) , il suffit donc de le faire lorsque y - Q x , avec Q égale
à l’une des matrices U, S ou X e Z . On sait que f^^^(x) = [ap, ap+i,
et /<^>(2/) = [bq, 6ç+i, Il s’agit donc de prouver que ap+i = bq^i pour tout
i G , pourvu que p et ç soient choisis convenablement. Mais
X-h A si Q= pour un A G Z
Q *X = ^ -X si Q=S
si Q=U
L’assertion résulte alors directement de ce qui a été vu à la question 1-6).

PARTIE III
Question 1 °

a ) On a: = ( o n , a ^ + i , . .. ] . Donc à cause de la périodicité, on voit immédiat


tement que +'-')). Cela s’écrit aussi: /<'^>(x) = /<^+<^>(x) Mais:
x = M A r _ i * / W ( x ) = MA,+o,-i*/<^+">(a:) ; * /<^+‘^>(x)
Fractions continues 73

Comme M/si+uf-i = M tv- i A/tv.w- i , en remplaçant ci-dessus par


* a; = 1 on arrive à:

( 12) =

b ) Soit y = ♦ X, c’est-à-dire y = , où a , 6 , c et d sont définis par:

^ N -i — - Posons: ^ > 1, il est clair que


^ ^2 » et aussi ^ - h car en fait a ' , /?', 7' et 6' sont > 1 (voir
la construction des Mm,n)- Donc ^ { / 2, - / 2 } posant ^ »
l’équation (12) s’écrit: 72/^ + ((5 - a)y - = 0. Comme ( 7 , 6 - a, /3) (0, 0, 0) et
comme j/ G J , nécessairement on a: 7 ^ 0 et / 3 ^ 0 , donc y estalgébrique de degré 2;
puisque X e l et x G Û f y ] ,1e nombre x est aussi algébrique de degré 2. Le fait que
S ta b (x ) ^ {/2, - / 2} est discuté à la fin du corrigé.

Question 2 ^
a ) Un simple calcul donne:

Pu ~ PoOiif^i 4“ QoOiu—i'yu—i 4" Po'lfu—i î ~ Pi'—i pour U ^ 3


Qu = {au-iyu-2 4- û'^-27 i/ - i )Q o 4- 2{Poau-ia^-2 + /^7i^-i7i/-2)
On sait que x = écrivant que x est racine de go , on trouve
directement en remplaçant x par cette expression, que Xu est racine de Çu ; d ’autre
part Pu = yi-i9o{ru-i ) , donc Pu 0 car go , polynôme minimal sur Q de x = xq ,
est sans racine rationnelle.
b ) Par un calcul facile, on constate que Au = (ciu-i7 t/- 2-oiu- 2"Yu--i)^Ao , d ’où Au = ^0
(voir I-2-a)). D’où l’existence de ^ . Et Zi = Zio > 1 car Z\o > 0 (le polynôme go
étant à racines simples) et Zlo € Z , d ’où A e N * .
c ) On sait que | Xq - Vu^i | < (voir I-3-a)); cela s’écrit: | Ou-i - xo^u-i I < »
d ’où l’existence du réel yu . En tenant compte que go{xo) = 0 , le remplacement de
par xo7i/-i 4- dans Pu donne:
2
Pu = Po ( 2X02/1/ 4- 2*^ ^ 4- Qoyu

Puisque 7i/-i > 1 et 0 < 2/3 < 1 1 011 déduit: \Pu\ < 2 1Pox | 4- | Po I 4- | Qo I •
Donc posant Co = 2 1P qx | 4- | P q | 4- [ Q o I , on a aussi: | P,, j = | P^_j | < C q , et
Q j = Zi,/ 4- 4Pi^Ru , donc (c.f. Au = A )

Q l < A + 4 \ P ^ \ \ R ^ \ < A + ACS , i.e. \Q u \ < iJ a + 4C^

Finalement, en posant C = Max (C q, y/A + 4C^) = \ / A + 4C§ , on a bien, pour tout


i/> 2:
\P^\<C ; \Qu\<C ; \R^\< C

d ) Pour tout 1/ > 3 , on a: (P„,(3„ ,iî„ ) € Z * x Z x Z * , donc vu le résultat de


la question c) ci-dessus, l’ensemble de polynômes P = {gu)v>3 est fini. L’ensemble
Tl = Uv>3Pi7^(0) union des ensembles de racines de ces polynômes est donc fini. Donc
l’application N î , i/ >-* x„ n ’est pas injective. Soit 7 V € N * e t P € N * tels
que XN = XN+T , i.e. f^^H x) = , alors = /<^+^+»>(a;) pour tout
Z > 0 . On en déduit aussitôt que a^+i = a^v+r+t pour tout z € N , donc (an) est bien
périodique.
74 Chapitre 7, problème 55

Question 3 °
• On a:

V ^ —l + 7Г.
2+ î “ 1+ 2 +
l + \/2 2H--- ^—
p
l+y/2
d ’où f^^^{y/2) = 1 + \/2 pour n > 1 , et immédiatement:
V2= [1,2,2,...,2,...]
• On a:
1 . 1 - 1
\/3 = l + = 1+ = !+ ■
л/3- l
1+ 1+
2+ -
n/ 3-I

donc v ^ = [1 ,1 ,2 ,1 ,2 ,1 ,2 ,1 ,...]
• On vérifie de même:
VE = [ 2, 4, 2, 4, 2, .. . j
V7 = 1 2 ,1 ,1 ,1 ,4 ,1 ,1 ,1 ,4 ,1 ,1 ,1 ,4 ,...]
y/5±l fil 1
2 — I -L»• • • ) J-ï • ••
л/5- l _
2 “= [0,1,1,...,!,...]
(on remarquera que i/5 et ne sont pas dans la même orbite).

Remarque 2:
(sur l’équation - 6v^ = 4e, dite de Fermât^ rencontrée en II-2), et sur la question
Ill-l-b )). Soit X e l . Supposons X algébrique de degré 2. Reprenons les notations de
la question Ill-l-a). Posons P = Mjv-i et Q = v u que Q ^ {/2, - ‘^2}»

on a PQP~^ ^ {-^2)--^2}, or (2) s’écrit: {PQP~^) * x = x . On voit donc que


Q' = PQP"^ € S ta b (x ) \Л/*, et par suite: S tab (x ) ^ M = {/2, - / 2} • Or revenant à
la question II-2) pour le réel x qui vient d’être choisi, et reprenant les notations de cette
question, on a vu que l’application:
— > S ta b (x ) \ Л/', {u,v,e) \ >Mg(u,v)
où l’on a posé (Z * x Z * x {-1,1}) , est bijective. Puisque S ta b (x )\A /’ Ф 0,
on conclut que 7^ 0 , ce qui est un pas crucial dans l’étude exhaustive de l’équation
de Fermat — bv^ = 4 e . Une autre façon de voir que Ф 0 peut se déduire
classiquement des inégalités (3).
Problème 56 :
ENSEMBLE DE CANTOR

PREAMBULE
Soit T un espace topologique séparé. Pour toute partie A de T , on notera AôhriA)
et I n t r i A ) radhérence et Fintérieur de A . Si aucune ambiguïté liée au concept de
topologie induite n^est à craindre, on écrira simplement Adh(A) et I n t ( i 4 ) . On rap­
pelle les déhnitions suivantes:
• Une partie A de T est dite parfaite ssi elle est fermée et sans point isolé,
• Une partie A de T est dite totalem ent discontinue ssi les composantes
connexes de A sont les singletons {a} , où a e A .
Etant donné un espace métrique {E, d) et une partie non vide bornée B de E , on
rappelle que le réel positif (^(^>^)) s'appelle diam ètre de B ; il sera
noté Diamd{B) ou, en abrégé, D iam (R ). La distance d*un point x e E à une partie
non vide A de E sera notée Distd{x,A) ou, en abrégé, D i s t { x , A ) ,
Pour tout couple (m ,n) € N x N tel que m < n , on notera pn,m projection
canonique
{o ,ir-^ {o ,ir, (^1 ) • • • J^n) ’ ^ (^1 ) • • • »^m)
et on notera jm,n Finjection canonique

{ o ,ir — {o,ir, (^1J ■• • ) ^rri) 0, . . . , 0)


On conviendra que jm,m = Pm,m = W{0,1}”’ •

PARTIE I
1 °)
Soit E un espace topologique compact non vide. Montrer que les deux assertions
suivantes sont équivalentes:
(I) E est totalement discontinu.
(II) Tout point de E admet un système fondamental de voisinages à la fois ouverts
et fermés.
2 °)
Soit {E,d) un espace métrique compact non vide et totalement discontinu. Montrer
que pour tout réel e > 0, il existe une suite finie { L k ) i < k < N de parties compactes de
E de diamètre < e , deux à deux disjointes, et telle que = E.
3 ’)
Soit (E, d) un espace métrique compact non vide, parfait et totalement discontinu.
On note T>(E) l’ensemble des parties compactes non vides et parfaites de E , Montrer
qu’il existe une suite (/n)n>i d’applications possédant les propriétés suivantes:
76 Chapitre 7, problème 56

pour tout n, fn est une application; {0,1}” -» V{E).


pour tout n, la famille (/n(v))^g{o_ij„ est une partition de E.
* si (m ,n) € N2 et 1 < m < n, et si € {0,1}", on a: /„((^) c /m(Pn,m(¥’))•
On a: Max^g{o,i}n ^Diam(/„((p))) >0.

PARTIE II
On note S Tensemble {0,1}*^ , et on note C Timage de Tapplication:

S -.R , e=
n=l

1°)
Vérifier que (p est injective. On notera ^ Tapplication: C S qui associe, à tout
y e C , l’unique élément s e S tel que y = 0(s ) .
2»;
Pour tout entier n > 1, soit l’ouvert

U E s ^
k^l
(e i.....i „ _ i ) € { 0,l} " -* ■' fc=l

(donc o;i = ] I , I [). Soit ü = U^iCJn • Montrer que C = [0,1) \ i 2 . En déduire que
C est compact, totalement discontinu et parfait ( C est appelé Vensemble de Cantor ).
3^)
Soit (E, d) un espace métrique compact non vide. On note JC{E) l’ensemble des
parties compactes non vides de E .
a ) Démontrer qu’il existe une suite {gn)n>i d ’applications vérifiant les conditions:
' pour tout n, Qn est une application de {0,1}^ dans )C{E).
pour tout n, on a: E = U^€{o,i}'‘5^n(v^).
(Q) si 1 < m < n et si ^ € {0,1}"^, on a: g m W = U r v»€{o.i}n gni^p)-
\ Pn,rt
On a: Max^e{o,i}n ^Diam(5„(ip)) j ^ >0.

Dans ce qui suit, on fait choix d ’une telle suite (gn) .


b ) Soit € = {€n)n>i € <5. Montrer que l’ensemble rin>iPn((fi^i,• • • ,i^n)) est un
singleton, qu’on notera {G(e) } ; on définit ainsi une application G : S E.
c ) Soit r = G , Montrer que l’application P : C E est continue et surjective.

PARTIE III
Soit {E, d) un espace métrique compact non vide, parfait et totalement discontinu. On
choisit une suite d ’applications (/n)n>i vérifiant les conditions (P) de la partie I.

1
Déduire des résultats de la partie II qu’il existe une application F : S —* E et une
seule telle que {F(e)} = n „ > i/„ ( ( £ i,... ,£n)) pour tout e = (e„)„>i € S .
2 °)
Montrer que F est un homéomorphisme de C sm E .
Ensemble de Cantor 77

PARTIE IV

On rappelle qu’un espace topologique T est dit connexe par arcs ssi pour tous points
X e T et y G T , il existe une application continue: ip : [0,1 ] —>T telle que y?(0) = x
et (/?(!) = y . L’espace T est dit localement connexe par arcs ssi tout point de T admet
un système fondamental de voisinages connexes par arcs. L’espace T sera appelé une
courbe de Peano ssi: il est séparé, et il existe une application: [0,1] T continue et
surjective.
1 °)
On définit une application / : ] 0,1 ] —» IR^ par les conditions suivantes:
' fi^ ) = (a:, 1 + s in ^ (A)) pour 0 < a; < ^
si i < x < i
f{x) = {0 , 4 x -2 ) si 5 < X < 1
Montrer que l’image T de / est une partie de IR^ connexe par arcs, mais n ’est pas une
courbe de Peano.
2 °)
Soit {E, d) un espace métrique compact non vide, connexe, et localement connexe
par arcs. Déduire du résultat de la question II-3-c) que E est une courbe de Peano.
3 ‘)
a ) Montrer que réciproquement, toute courbe de Peano est localement connexe par
arcs.
b ) Conclure, en caractérisant toutes les courbes de Peano.

☆ ☆ ☆
Ensemble de Cantor 79

SOLUTION

PARTIE I
Question 1 °
L’implication (II) => (I) est claire. Inversement, supposons E totalement discontinu.
Soit a e E . Notons O l’ensemble des voisinages de a à la fois ouverts et fermés.
Remarquons que O est stable par intersections finies.
Soit U un voisinage ouvert de a . Posons: F = E \ U : c’est une partie com­
pacte de E . Nous allons montrer par l’absurde qu’il existe a; € O tel que u C U .
Dans le cas contraire, pour toute partie finie H de O , l’ensemble (a; fl F) serait
non vide. Puisque F est compact, d ’après la propriété de Borel-Lebesgue, l’ensemble
L = F n (riu;eo serait non vide. L’ensemble M = aurait donc au moins deux
points, puisque a e M et L C M . Cet ensemble M est fermé, puisqu’intersection de
fermés, donc est compact. Montrons maintenant par l’absurde que M est une partie
connexe de E : supposant en effet M non connexe, on aurait deux compacts non vides
A et B sans point commun tels que M = AU B , avec par exemple a e A. Il est bien
connu qu’on aurait alors deux ouverts V et W sans point commun tels que A c V et
B C W . L’ensemble G = E \ { V U W) est compact, et puisque fl G) = 0,
il découle de la propriété de Borel-Lebesgue qu’on aurait un élément ujq e O tel que
uo C V U W . Les ensembles cjq H U et a;o H W sont ouverts dans E et partagent ljq ,
donc sont tous deux fermés relativement à cjq • Comme a;o est fermé dans E , on voit
que uJo^V et ljqDW sont fermés dans E . Finalement, cJonV e O ; donc M C ujonV ^
ce qui est absurde puisque B fl (cjq H U) = 0. Cette contradiction montre que M est
bien connexe. Comme a G M , la composante connexe de a contient M , donc n’est
pas réduite à {a} , ce qui contredit l’hypothèse de départ. Cette contradiction montre
qu’il existe bien u e O tel que lj C U , On a donc prouvé que (I) (II), ce qui achève
de répondre à la question.

Question 2 "

Soit un réel £ > 0. D’après le résultat de la question 1), pour chaque point x e E ,on
a un voisinage a;a; de a: à la fois ouvert, fermé et de diamètre < e . D’après la propriété
de Borel-Lebesgue, on a une partie finie H de E telle que UxeH^x = ^ • Remarquons
que 1’ ensemble C des parties de B à la fois ouvertes et fermées est un clan unitaire ,
c’est-à-dire qu’on a:
EeC;
pour tout A e C , on a E \ A eC\
C est stable par intersections finies.

(ces propriétés entraînent que C est aussi stable par unions finies; notons de plus que
tout élément de C est un compact de E).
Cela dit, soit N = c a r d (H) . Ordonnons H en une suite ( a i , . . . , ayv) • Définissons
une suite {Lk)i<k<N par récurrence de la manière suivante: L\ = lJxi , et si 1 < A; < iV ,
supposant déjà définis les Li pour 1 < 2 < A;, on pose: Lk = \ i^i<i<k-iLi) • H est
clair que ( L i , . . . , L n ) est une partition de B , et que Lk ^ C pour tout k . De plus,
pour tout A:, on a: Diam(LA;) < ^ , puisque Lk C Ux^ . La suite ( L i , . . . , Lyv) répond
donc à la question.
80 Chapitre 7, problème 56

Question 3 °
Notons C le clan des parties de E à la fois ouvertes et fermées, et notons C* = C\{0} .
Puisque E est parfait, on a; C* C V ( E ) . Procédons par récurrence pour construire
une suite (fn) vérifiant les conditions (P). L’ensemble E est d-borné: pour fixer les
idées, nous supposerons que son diamètre est 1.

Amorçage de la récurrence

D’après ce qu’on a obtenu à la question 2), on a un entier i/ > l et une partition


(L 'i,...,L [,) de E en éléments de C* de diamètre < 1. Soit m i l’entier naturel
> 1 tel que < 2^^ . Chaque LJ. est ouvert et compact parfait totalement
discontinu non vide, donc est union disjointe de deux éléments de C* . D’autre part,
2^1 _ < i / j . Si 1/ = 2^1 , posons Lk = LJ. pour 1 < fc < 2^^ . Si i/ < 2^^ , pour
chaque entier k G |2i/ - 2^^ + l , i / | , soit LJ. q et LJ. ^ deux éléments de C* disjoints
et de réunion LJ.. Posons: Lk = LJ. pour 1 < k < 2i/ - 2^^ ; Lk = LJ. g pour
2i/ - 2^^ - h l < f c < i / , e t Lfc = LJ._2mi+j,i pour i/ + 1 < A: < 2^^ . On a ainsi
construit une partition ( L i , . . . , L 2^i ) de E en éléments de C* de diamètre < 1. Pour
n e [1, mil » pour = (^1, • • • ï ^ {0» 1}^ ) posons:

(1) /»(v>) = ‘ " u


*1=1 •“*
Il est clair que pour chaque n € la famille (/n(v’))^g{o i}" parti­
tion de E en éléments de C*. D’autre part, si 1 < m < n < m i , on a, pour tout
(p= ( e i , . . . , £ „ ) 6 {0,1}":

(2 ) fm{pn,m{<P)) = U
it=i
Mais

2mi-m _|_ ^ ^ ^ 2"^^“ ^ > 2^^"^ +


¿=1 ¿=1 ¿=m +l t= l

ce qui montre, par simple comparaison de (1) et (2), que /n(y?) ^ fm{pn (<P))- Les
trois premières des conditions (P) sont donc vérifiées pour tout n € et pour
tout couple (m, n) e tel que 1 < m < n < m i .

Pas général de la récurrence

Au rang P > 1 , supposons satisfaite l’hypothèse de récurrence suivante:


'O n a construit un entier mp > 1, et des applications fn : {0,1}^ —^ C*
pour n e |[1, mp] qui vérifient les trois premières conditions {P) pour tout
^ n G [1, mp] et tout couple (m, n) G № tel que 1 < m < n < mp , et on a en
outre Diam{fmp{^)) < ^ pour tout (p G {0,1}^^.
Puisque chaque ensemble /mp(<p) (où cp G {0, l}"^p ) est une partie non vide, ouverte,
compacte parfaite et totalement discontinue de L?, on a un entier > 2 et une partition
de frripi^) en éléments de C* de diamètre < ^ . En procédant si nécessaire à de
nouvelles subdivisions comme on l’a fait pour amorcer la récurrence, on obtient un entier
N > l (le même pour tous les ip ) et, pour chaque élément ip G {0, l}^p , une partition
(L^,i,. .. ,L^^2^) de /mp(<p) en 2^ éléments de C* . Pour tout entier n G [l,AT],et
pour tout élément <p = {ei,... ,£mp+n) ^ {0, , posons:

/m,+„(V>)= U
fc=l
^ Ptnp+n,mp 2^ *Cmp+i

On a ainsi défini les applications fk pour mp + 1 < A; < mp + iV . On vérifie comme


pour l’amorçage de la récurrence que pour chaque entier n < mp + iV , la famille
Ensemble de Cantor 81

(/n(^))^ç^o 1}" partition de E en éléments de C* , et que la troisième con­


dition (P) est satisfaite pour tout couple (m, n ) e № tel que 1 < m < n < rrip + N .
De plus par construction, les ensembles /mp+/v(<^) pour e {0, sont tous de
diamètre < . Nous poserons: mp+i = r r i p N . Finalement, l’hypothèse {Hp+i)
est satisfaite. La récurrence se poursuit donc.

Conclusion

On a construit une suite strictement croissante (mp)p>i d ’entiers et une suite d ’appli­
cations (/n)n>i qui vérifient les conditions (Hp) à tout rang p. Comme la suite
(¿ n )n > i = [Max^ç{o,i}" ( D ia m ( /n ( < ^ )) ) j ^ est décroissante, et comme ^
pour tout P , on voit que 6n ---------- > 0 . Èn définitive, la suite d ’applications (fn)
n —KX>
vérifie toutes les propriétés {V) .
Remarque 1:
Puisque chacune des familles (/n(</?))^^^o partition de E , la troisième
condition (V) signifie que pour tout couple (m, n) G № tel que 1 < m < n , et pour
tout élément G {0, 1}"^, la famille (/n (</?)) r v»€{o,i)»» est une partition de /m W ♦
1 Pn,in(v>)=V»

PARTIE II
Question 1 "
Soit £ = (€n)n>i € S et e' = (£n)n>i € «s, avec e ^ e ' . Notons m le plus petit
entier n > 1 tel que £ni^ Pour fixer les idées, supposons €m < i e. = 0 et
e'rn = l . Alors, en posant Rm = Efclm +i :

(3) m - m = E
k=m
mais |Jîm| < 2YX=m+i^~'‘ = 3^ E ^ o 3"* = 3^ ; il découle donc de (3) que
^{e) < ^{e ' ) . Cela établit l’injectivité de ^ . Plus précisément, on a prouvé qu’en
munissant S de l’ordre lexicographique :< (et IR de l’ordre naturel), l’application ^
est strictement croissante.

Question 2 "
Utilisons le développement en base 3 des réels > 0. Pour tout réel x G ] 0,1 [ ,
soit X = 51^ 1071(3^)3*"”^ son développement propre en base 3. Pour tout réel tri-
adique x G ] 0, 1 ] , notons développement impropre de base 3.
Notons A l’ensemble des a; g ] 0,1 [ tels que an{x) G {0,2} pour tout ?z, et notons
5 = 10,1 [ \ i 4 . Si X G B , notons u{x) le plus petit des entiers n > 1 tels que an{x) = 1.
D’après sa définition même, ü est l’ensemble des réels x e B tels que les
ne soient pas tous nuis. Si x G i? et si de plus x est triadique, le développement im­
propre de X vérifie: aj^(x) = an{x) pour n < i/{x) , et en particulier:
= 1. Soit X un élément triadique de ] 0 , 1 [ , et soit k le plus grand entier
n > 1 tel que an(x) > 1 : si x G i4 , il est clair que aj^(x) = 1 et ai^(x) = 2 pour
tout n > k . Si X G .B et si A; = u{x ) , alors x ^ i? : dans ce cas, le développement
impropre de x vérifie: aj^(x) G {0,2} pour tout n > 1, et x = ^ ^ ( 2^n(^))n>i) *
Si X G B et si u{x) < k , alors = a^(^x) = 1, et on a: x G i ? . On conclut:
ü est l’ensemble des réels x € ] 0,1 [ dont tout développement en base 3 (propre ou
impropre) contient au moins une fois le chiffre 1, et tout élément x G ] 0,1 [\i? possède
un et un seul développement de base 3 qui ne contient que les chiffres 0 et 2 , ce
développement étant le développement impropre ssi x est triadique. On en déduit
82 Chapitre 7, problème 56

aisément que C = [0,1] \ i ? . Comme i? est un ouvert, on voit que C est un compact
de U , car fermé et borné.
Montrons que C est parfait: soit x = ^ G C \ {1} ; soit un réel e > 0. Soit
un entier N tel que 2-3“ ^ < e . Si €^r = 0 ^ alors y = x + 2-3“ ^^ g C et 0 < y —x < e .
Si e/v = 1, alors y = x - 2 • 3 " ^ e C et 0 < x - y < e . Donc x n’est pas point isolé
de C . On voit de même que 1 n’est pas isolé dans C . Donc C (qui est évidemment
non vide, puisque S est infini) est sans point isolé, donc est parfait.
Montrons que C est totalement discontinu. Soit deux points x = GC
et x' = ^ ^ avec X < x' (où e = (£:n)n>i € 5 et e' = « ) n > i € <S).
Soit U le plus petit des entiers n > 1 tels que Sn ^ e'n- On a donc , c’est-à-
dire €u = 0 et = 1. S’il existe un entier > u tel que = 0 , alors le nombre
Z = x-V 3“ *^ -f 3*"^ appartient à i ? , et vérifie x < z < x‘ . Si = l pour tout n > ty,
c’est-à-dire si a; = >alors le nombre z = x -h appartient à Ü
et vérifie x < z < x ' . Donc quoiqu’il arrive, [.x,a:'| (JiC, Ainsi C ne contient aucun
intervalle non réduit à un point, donc C est totalement discontinu, ce qui achève de
répondre à cette question.

Question 3 "
a ) Pour fixer les idées, nous supposerons que le diamètre de E est 1. La construction
d’une suite (gn) vérifiant les conditions requises (Q) se fait, moyennant des modifi­
cations mineures, comme celle de la suite (/n) vérifiant (V ) , à la question 1-3) (en
fait, la situation est ici plus simple, car on n ’exige pas que pour chaque entier n , la
famille (^n(v?))^ç|o i}" soit une partition de E). Nous nous contenterons de quelques
indications, sans nous attarder sur les détails.

Amorçage de la récurrence

Puisque E est compact, on a une suite finie {Bi , . . . , B^) de boules fermées de rayon
< 1 telles que E = . Quitte s’il le faut à introduire des répétitions, on obtient
donc un entier m i > 1 et une suite ( L i , . . . , L2"*i ) d ’éléments de JC{E) telle que
E = L k . Pour tout entier n G , et pour tout = ( e i , . .. ,e n ) G { 0 , 1}^ ,
on pose:

9n{9) = U L,.
fc=l
On a ainsi défini les Qn pour 1 < n < m i , et on vérifie que les trois premières conditions
(Q) sont satisfaites jusqu’au rang n = m i .

Pas général de la récurrence

Au rang P > 1, supposons vérifiée l’hypothèse de récurrence suivante:


On a construit un entier mp > 1, et des applications Çn : {0,1}” —> JC{E)
(
pour n G Il,m p] qui vérifient les trois premières conditions (Q) pour tout
n G [1, mp] et tout couple (m, n) G tel que 1 < m < n < mp , et on a en
outre Diara(5mp(v’)) < ^ pour tout ¡p € {0,1}”*» .
Chaque ensemble gmp{^) » pour G {0, , est un compact non vide. On a alors
un entier N > 1 (le même pour tous les (p G {0,1}"^^ ) et, pour chaque ip G {0,1}"^^ ,
une suite (L<p,i,. .. ,L<p^2^) d ’éléments de fC{E) tous de diamètre < telle que
9mp{^) — L,p^k •
Pour tout entier n G [1, N } , et pour tout élément = ( e i , . . . , Smp+n) € {0, ,
posons:
ib=2^-”
9mp+ni^) “ U -^p
Pmp+n,mp{*fi)}k+^2i^l *^mp+»
k=l
Ensemble de Cantor 83

On a ainsi défini les applications gk pour rUp + 1 < A ; < mp + iV. On vérifie comme
pour Tamorçage de la récurrence que pour chaque entier n < rrip -f , la famille
1}" d ’éléments de JC{E) est un recouvrement de E , et que la troisième
condition (Q) est satisfaite pour tout couple (m, n) € № tel que 1 < m < n < rrip-hN.
De plus par construction, les ensembles gmp+N{^) pour (p G {0, sont tous de
diamètre < . Nous poserons: rrip^i =rrip-\‘ N . Finalement, Thypothèse (7^p+i)
est satisfaite. La récurrence se poursuit donc.

Conclusion

On a construit une suite strictement croissante (mp)p>i d ’entiers et une suite d ’appli­
cations {gn)n>i Qui vérifient les conditions {1Zp) à tout rang p. Comme la suite
(<5n)n>i = ^Max<pç{o.i}« (Diam(pn(<^))) j est décroissante, et comme < -
pour tout P , on voit que 6n ---------- > 0. En définitive, la suite d ’applications (gn)
n —*oo
vérifie toutes les propriétés (2 ).
b ) Pour tout entier n > 1 , posons: Fn = yn((^i» • • • Les Fn sont des fermés
non vides, et en vertu de la troisième propriété ( 2 ) , la suite {Fn)n>i décroît. D’après
la quatrième propriété ( 2 ) , on a: Diam(Fn) ---------- > 0. L’espace métrique (E,d)
n —^oo
est compact, donc complet. Le théorème des fermés emboîtés s’applique, et montre que
^n>iFn est un singleton. Cela justifie la définition de l’application G .
c ) Montrons d ’abord que F est surjective. Soit y e E . Choisisons pi e {0,1}^ tel
que y G 9i{p\) (un tel élément (fi existe en vertu de la deuxième propriété (2 ) ) .
Soit P e N ^ , et supposons construits des éléments (pn € {0,1}^ pour n G | l , p ] , tels
que y G gn{^n) et que (pn = Pp,n{^p) pour 1 < n < p . En vertu de la troisième
propriété ( 2 ) , il existe ^ G {0,1}^+^ tel que (pp = pp+i,p(V^) et que y G Pp+i(^).
Choisissons un tel élément et désignons-le par <Pp+i. Cet élément poursuit la récurrence.
On a ainsi construit par récurrence sur p une suite {(Pp)p>i telle que pour tout p ,
on ait: y G gpiPp) et pp = Pp+i,p(<pp^.i). Il est alors clair qu’il existe un élément
e = (£:n)n>i ^ S et un seul tel que <Pp = ( e i , . .. ,Sp) pour tout p . Comme y G gp{<pp)
pour tout p , la définition même de G montre que y = G{e) . Donc y = F{ •
On a donc bien prouvé que F est surjective.
Montrons enfin que F est continue. Pour cela, pour tout x G C , notons
^{x) = {€n{x))n>ii et pour tout couple (x,x') G C x C tel que x ^ x \ notons
u (x,x') le plus petit des entiers n > 1 tels que en{x) 7^ €n{x^). On a:
(4) ^-v(xy) < \ x - x ' \ <

Fixons X G C , et soit y = F{ x ) . Soit un réel c , tel que 0 < € < ^ . Notons


l’entier E n t (j;3^ L o g ( ^ ) ) . Pour x' G C tel que x' 7«^ x et | x - x '| <
d ’après (4), on a: v(x,x') > l . D’après la définition de G , il en découle que
r ( x ') G gNt , donc d[F(x’),y) < , où l’on a posé, pour tout n :
6n = Max^ç/o,i}n (Diam(pn(<^)) ) • Comme ------------------> 0 et 6n ---------- ►0 , on
V / e_0,0<c<| n-*oo
conclut finalement que: d(F{x'), y) ------------------------>0 , ce qui établit la continuité de
x' —*x , x'eC , x'^x
F au point X . Puisque x était arbitraire, on a donc montré que F est continue.

PARTIE III
Question 1 "

L’existence de F est un cas particulier de l’existence de G prouvée en II-3-b). En effet,


la suite d ’applications (fn) satisfait toutes les conditions (2 ) •
84 Chapitre 7, problème 56

Question 2 "
Posons A = F . D’après ce qu’on a prouvé à la question II-3-c), l’application
A : C E est continue et surjective. Montrons qu’elle est bijective. Soit y e E .
Puisque, pour chaque entier n > 1, la famille (/n(v^))^g|o,i}” partition de
E ^ il existe un et un seul élément ipn € {0,1}^ tel que y 6 fn(^n) • Tout élément
^ = (£n)n>i € S tel que y = F{e) vérifie donc (^i ,.. • ,6:n) = (pn pour tout n > 1. En
vertu de la troisième condition (V ) , pour tout n , on a: pn+i,n{Pn+i) = P>n • H existe
donc un élément s = (5n)n>i ^ ^ et un seul tel que v?n = («i,. . . , Sn) pour tout n > 1,
et par construction même de F , cet élément vérifie: F{s) = y . Par suite, il y a un et
un seul élément e Ç: S tel que F{e) = y , et cet élément est e = s , D’où la bijectivité
de F , et par suite celle de A , qui lui est équivalente.
Maintenant, A est une bijection continue de C sur E . Comme E est séparé et
comme C est compact, cela entraîne que F est un homéomorphisme de C sm E .

COMMENTAIRE
La méthode développée dans les parties II et III est appelée méthode du crible .

PARTIE IV
Question 1 "
Compacité de T

L’application / est continue, injective, et son image T est bornée. Montrons que
l’ensemble T est fermé dans . Soit (a,b) e U = K ^ \ T .
• Si a = 0 , nécessairement b ^ [0,2] ; notons alors a la (^stance de 6 à [0,2] ,
i.e. ~ I I^ si 6< 0 ' voisinage R x ] 6 - a , 6 -f a [ de (a, 6)
est contenu dans U . Donc U est voisinage de (a, b) .
• Si a 7»^ 0 et si a ^ [ 0, “ ] , il est immédiat que U est voisinage de a .
• Si 0 < a < ^ , notons Fa l’ensemble / ( [ f , ! ] ) • Puisque / est continue,
Fa est un compact de IR^ , donc un fermé de . L’ensemble V = R^ \ Fa est donc
ouvert. L’ensemble W = V' D (] | , +oo [ xR ) est donc aussi un ouvert de R^ . Or,
{a,b) e W C U , donc U est voisinage de (a, b) .
• Ce qui précède montre que U est voisinage de chacun de ses points. Donc U
est un ouvert de R^ . Donc T est fermé dans R ^ , et comme T est borné, c’est un
compact de R ^ .

Fin de la question

Il est immédiat que T est connexe par arcs. Montrons que cependant, T n ’est pas
une courbe de Peano. Soit g l’unique application: T —>]0,1] telle que g[f{x)) = x
pour tout X € ] 0,1 ] . Soit X un espace topologique compact et localement connexe,
i.e. dans lequel tout point admet un système fondamental de voisinages connexes. Soit
(f : X T une application continue. Posons: — g o^p.
Montrons que ^ est continue. Soit L le segment {0} x [1,2] , et soit V = T \ L .
L’ensemble T ' est ouvert dans T , et T ' = / ( ] 0 , | [) . On vérifie aisément que la
restriction h = est continue. Donc tout point x e X tel que (p{x) G T ' est point
de continuité de ^ . Soit maintenant x G X tel que (p{x) G L , et notons: (a, 6) = (p{x) .
Soit uf le voisinage ] a —^ , a + | [ x ] 6 - 4 , 6 + | [ de (p{x) . I^a composante connexe
de (p{x) dans a; fl T est C — {0} x ( ] 6 —| , 6 + | [ n L ) . Soit S un voisinage connexe
de X dans X tel que (p{S) C u . D’après ce qu’on vient de voir, on a: ip{S) C C ,
puisque p{S) est connexe et puisque x G p{S ) . Notant M le segment {0} x [0,2] ,
on a: C C M . La restriction est continue, car l’application / | j ^ est continue
Ensemble de Cantor 85

et injective sur le compact [ ^ , 1 ] , donc est un homéomorphisme de ce compact sur son


image, et cette image est M . On en déduit que x est point de continuité de ^ , ce qui
achève de prouver la continuité de ^ .
Puisque 'll) est continue, l’image 'ii){X) est une partie compacte de ] 0,1 ] , donc est
distincte de ] 0,1 ] , et par suite: (f{X) ^ T . On a donc établi qu’il n ’existe aucune
application continue et surjective de X sur T . Comme [0,1] est un espace topologique
compact et localement connexe par arcs, donc localement connexe, on en déduit en
particulier que T n ’est pas une courbe de Peano.

Question 2 °
Un lemme préliminaire

Montrons d ’abord la propriété suivante:


Pour tout réel e, > 0 , on peut trouver un réel > 0 tel que pour tout couple (x.y) e E x E

{ vérifiant d(x. y) < 7}, il existe une application continue (p : ( 0.1 )


(p(i) = y et D ia m (v > ([o .i])) < £ .
E telle que 9 (0) = x ,

Soit en effet un réel € > 0. Pour chaque point x e E y soit cux un voisinage connexe de
X de diamètre < e , et soit un réel Ox > 0 tel que la boule fermée B ( X y a x ) de centre x
et de rayon soit contenue dans u)x • Par compacité de , on a une partie finie f f de
E telle que E = UxeifB{Xy ^Ox ) . Le nombre rj = UiiixeH est alors bien défini
(car E est non vide et donc H est non vide), et il répond à la question. La propriété
(5) est donc prouvée.

Preuve que E est une* courbe de Peano

Montrons maintenaiît que E est une courbe de Peano. Remarquons d ’abord que E
est connexe par arcs, car tout espace topologique à la fois localement connexe par arcs
et connexe est connexe par arcs (on le prouve par un raisonnement analogue à celui fait
pour démontrer que tout ouvert connexe d’un R-e.v.n. est connexe par arcs).
On ne change rien à la généralité de la question en supposant que le diamètre de E
est < 1. Nous nous placerons donc dans ce cas. Reprenons les notations de la partie II:
C désigne donc l’ensemble de Cantor, et ü désigne l’ouvert [0,1 ] \ C . Désignons par
C l’ensemble des composantes connexes de i ? . A l’aide de la propriété (5), on construit
par récurrence une suite {'r]n)n>o strictement décroissante et tendant vers 0 de réels
> 0 telle que pour tout n , le nombre 'rjn vérife la propriété (5) avec e = 2~^ , telle que
r/o = 1, et telle que pour tout n , l’ensemble Xn des intervalles I e C dont la longueur
appartient à ]?yn+ij^n | soit non vide. Puisque 'qn ---------- ►0 , la suite (Jn)n>o est une
71—>00
partition de C (c’est parce que E est connexe par arcs qu’on peut prendre qo = 1).
Choisissons une application continue et surjective F : C E (application du
résultat de la question II-3-c)). Pour chaque intervalle / G C , notons: aj = I n f ( / ) ,
Pi = S u p ( / ) , notons hj la bijection affine strictement croissante: [ajypi] [0,1] ,
notons u{I) l’unique entier tel que I e Xn ) choisissons une application continue
ipi : [0,1] E qui satisfait les conditions: (/?(0) = r ( a / ) , ip{l) = F{Pi) y et
Diam((/?/( [0,1 ] )) < , et enfin posons: 9i = (fj o hj . Il est clair qu’il y a une
application et une seule F : [0,1] —►E telle que = T et que Pour
tout l € C (où Adh(/) désigne le segment [ajyPi] ). Puisque F est surjective, F est
a fortiori surjective. Montrons que F est continue. La continuité de F en tout point
de 1? est immédiate. Soit x e C y et montrons que F est continue au point x . On va
montrer que si x < 1, alors F est continue à droite en rc . On prouverait de même que
si a; > 0 , alors F est continue à gauche en x . La continuité tout court de F en tout
point en découlera.
Supposons donc a: < 1, et soit un réel e > 0 . Soit AT g tel que 2“ ^ < | . Si a: est
l’un des points P i , la continuité à droite de F en a: est triviale. Supposons maintenant
que X ne soit pas l’un des points P i . Soit un réel 6 > 0 tel que d[F{y)yF(x)) < |
86 Chapitre 7, problème 56

pour tout y e C vérifiant \x - y \ < (5, et tel que 6 < t}m • Puisque C est parfait, on
a un point x ' G C tel que x < x' < x + 6 . Soit alors y G [ x, x ' ] \ C : on a un unique
intervalle / G C tel que y G / , et il est clair que / C ] x, x ' [ . Donc v{I) > N . Donc le
diamètre de F ( Adh(/) ) est < | , d ’où: | F ( a / ) - F (y ) | < f . Comme x < a / < x ' ,
on a: I F ( q /) - F (x ) | < f • Par suite, | F{y) - F (x ) | < | + | = £:, ce qui prouve
la continuité à droite de F en x . En conclusion, F est bien une surjection continue:
[0,1 ] —> F , donc E est une courbe de Peano.

Question 3 ”
a ) Soit F une courbe de Peano. Par définition, F est un espace topologique séparé,
et on a une application continue et surjective / : [0,1 ] —►F . Il s’agit de montrer que
tout point de F admet un système fondamental de voisinages connexes par arcs. Soit
y G F , et soit V un voisinage ouvert de y dans F . L’image réciproque U = f~’^(V)
est un ouvert de [0,1] . Les composantes connexes de U sont des intervalles ouverts
relativement à [0,1 ] (l’adjectif “ouvert” étant pris ici en son sens topologique). Notons
C l’ensemble de ces composantes connexes, et notons S l’ensemble des intervalles J G C
tels que y G f(J)> Pour tout J C ^ l’ensemble / ( J ) est connexe par arcs, car /
est continue. Lorsque J décrit S , les parties connexes / ( J ) de F admettent le point
commun y , donc l’ensemble uj = Uj e£ / ( J) est une partie de F connexe par arcs, et on
a évidemment: a; C V . Montrons maintenant que u est un voisinage de y . L’ensemble
K = [0,1 ] \ ( J) est fermé dans [0,1 ] , donc est un compact de [0,1 ] . Donc
L = f { K) est un compact de F , donc un fermé de F , puisque F est séparé. L’ensemble
W = r \ L est donc ouvert dans F . On a: W C u . D’autre part, y ^ L, donc y £ W ,
ce qui achève de montrer que lj est un voisinage de y .
b ) Il est bien connu qu’un espace topologique compact T est métrisable ssi sa topologie
admet une base au plus dénombrable, et que cette condition équivaut à l’existence d ’au
moins une suite dense dans T . Soit deux espaces topologiques compacts X et y , et
soit une application continue et surjective cp : X —>Y , Supposons X compact. Il est
clair que si X admet une suite dense (x ^ ), alors la suite {(p(Xn)) est dense dans V .
Donc si X est métrisable, V est aussi métrisable. On déduit de là que toute courbe
de Peano est un espace compact métrisable. En combinant ce résultat avec ceux de a)
ci-dessus et de la question 2) ci-dessus, on en déduit:
Les courbes de Peano sont les espaces topologiques compacts, métrisables, localement
connexes par arcs, et connexes.
Remarquons que ce résultat conduit à une autre solution de la question 1) de cette
partie IV: en effet, il est immédiat que l’espace T de la dite question n’est pas localement
connexe, donc a fortiori pas localement connexe par arcs. D’après ce qu’on vient de voir,
ce n ’est donc pas une courbe de Peano.
Commentaire
Cette caractérisation des courbes de Peano est dûe aux topologues polonais des
années 20 à 40. Ces derniers ont démontré en outre qu’ un espace topologique compact,
métrisable, connexe et localement connexe est une courbe de Peano (donc est un espace
localement connexe par arcs): le lecteur intéressé pourra en trouver une démonstration
dans l’ouvrage de Monsieur TOSEL, Topologie et Analyse fonctionnelle (Éditions Ellipses).
Problème 57 :

DEVELOPPEMENTS DE REELS

PRÉAMBULE
On fixe un entier naturel t > 2 . Soit Vensemble des suites a = (an)nez d^éléments
de [0,i —Ij telles qu^il existe TV G Z (dépendant de a ) vérifiant an = 0 pour tout
n < N . Soit Vt la partie de V[ formée des suites a = (an) € T>[ telles que Vensemble
{ n G f ^ I an < t - 1 } soit infini. On munit V[ de Vordre lexicographique, noté ■<:
par définition, si a = (a„.) 6 et b = {bn) e T>[, on a a ^ b ssi ou bien a = b, ou
bien, en notant uj{a,b) Ventier M i n ({ n G Z | an ^ bn} ) , on a: açj(a,b) < ^u;(a,b) • On
considère les applications:
a = (an) '
nez
^ = ^'1
Vt
On rappelle que est croissante et surjective, et que ^ est une bijection croissante
(voir par exemple ARNAUDIÈS j . m .- f r a y s s e h ., Cours de Mathématiques fDunod, 1987),
tome 2, chapitre II).
1 ‘)
a ) Montrer qu’il n ’existe pas de bijection croissante de V[ sur IR+ .
b ) Soit E une partie de T>^ non vide et majorée. Montrer que E admet une borne
supérieure, et préciser comment elle est obtenue à partir des éléments de E .
c ) Montrer qu’il n’existe pas de loi de composition V[ x T>[ T>[, (a, 6) a0 6
qui remplisse la condition suivante:
pour tout a e , les applications a;*-»o06 et x*-* x ® a sont injectives, et on a
m (r (a ® 6) = 4»'(a) + ^'(6) pour tout (o, b) e V [ x V [ .

2 -)
Soit (a,b) e V[ X T>[. Si a = 6, on pose: d(a, b) = 0. Si a ^ b , on pose:
d(a, b) = .
a ) Montrer que pour tous a, 6, c dans V [ , on a:
d(a, c) < Max (d(a, b), d(b, c))
b ) Montrer que (P{,d) est un espace métrique complet, sans point isolé,
c ) Montrer que dans (V[,d ) , toute boule ouverte est un fermé. En déduire les
composantes connexes de (V[,d).
d ) Montrer qu’une partie K de est compacte ssi elle est fermée et bornée.
3°)
On munit R de sa distance usuelle, qui définit sa topologie usuelle.
a ) L’application est-elle lipschitzienne? montrer qu’elle est uniformément con­
tinue.
b ) Montrer que T>t est partout dense dans (V[,d).
c ) L’application est-elle un homéomorphisme de Vt sur R+ ?
88 Chapitre 7, problème 57

4 ‘)
Pour chaque x G IR+ , on note ip{x) = {fn{^))nez ^ “ ^(x) de V t .
a ) Fixons n G Z . Montrer que la fonction fn ' R+ —> R , x »-> /n(x) est localement
en escalier. Calculer fn(t) d t . Préciser les points de continuité^ et ceux de continuité
à droite ou à gauche, de la fonction fn •
b ) Soit n e !.. Etudier la continuité de la fonction Çn : c = {ck)kez ^ sur
{V[, d ) . Cette fonction est-elle lipschitzienne?

i)7
Développements de réels 89

SOLUTION

Pour a e V [ et b ^ V [ y nous conviendrons d^écrire a ssi on a a :< b et a ^ b

Question 1 "
a ) Soit a = (an) et b = (bn) les éléments de ainsi définis: an = 0 pour n < 0 et
an = t - 1 pour n > 1 ; bo = 1 et bn = 0 pour n ^ 0 . Alors a -< 6 , et il n ’existe
aucun élément c e tel que a -< c ^ b . Mais dans R+ ordonné par Tordre usuel < ,
pour tous éléments x et y tels que x < y ^ l’intervalle ]x^y[ est non vide. Donc les
ensembles ordonnés (V[^ ■<) et (IR+, <) ne sont pas isomorphes.
b ) Puisque E est majorée, on peut choisir N e I. tel que pour tout a = (an) € E ,
on ait an = 0 dès que n < N . Un tel N étant fixé, définissons, pour chaque entier
n € Z , la fonction Wn ’ |[0,i - 1] , a = (ak)kez o,n • Définissons par récurrence
une suite (èi)tez,z>N+i de la manière suivante: on note E q l’ensemble Æ?, et on pose
bN+i = Maxae£?o (^N + i(a)) • On note E\ Tensmble [a e E \ w n ^ i (o) = 6/y^+i}
(l’ensemble E\ est donc non vide). Soit p e 1^* , et supposons construits les en­
tiers 6n +1) • • • et les parties non vides Eo,...,Ep de E telles que bN+i =
MaXaeEi-i (vjN+i(a)) et Ei = {a e E i-i | WN+i(a) = bN+i} pour tout i e [1, p 1 .
Alors puisque Ejsi+p ^ 0, on peut définir è^v+p+i = MaXaeÆ^yv+p ( ^ a^+p+ i (^)) »
l’ensemble {a e E n +p | WN+p+i(a) = 6//+p+i} est non vide: cet ensemble sera
noté E n +p+i . On voit donc que la récurence se poursuit, et la suite (bn)n>N+i est
donc bien définie. Posons enfin bn = 0 pour n < N . Soit b la suite (6n)n€Z • On vérifie
immédiatement que b e que b majore E et que c’en est le plus petit majorant.
Donc E admet une borne supérieure, qui est b .
c ) Supposons qu’une telle loi 0 existe; nous allons en déduire une contradiction. Soit
deux réels a > 0 et (3 > 0 tels que oc e Z[ j ] et /3 ^ Z[ j ] . Soit a = (an) (resp.
a' = (a!^) ) le développement propre (resp. impropre) de base t de oc ^ et notons b = (bn)
le développement propre de base t de 0 . On a: a + ^ ^ Z [ j ] . Soit 7 = a 4- , et
soit c = (Cn) le développement propre de base t de 7 . On sait que: ^ '" ^ (a ) = {a, a'} ,
0'~^(P) = {b} et ^ '" ^ (7 ) = {c}. L’additivité de par rapport aux lois 0 et 4
entraîne:
^ '(a 0 6) = a 4 ^ = $ '(a ' 0 6) = 7
d ’où a 0 6 = a '0 6 = c . Comme a ^ a ' , l’application x x 0 6 n’est donc pas injective,
d ’où la contradiction cherchée. Cette contradiction montre qu’il n ’existe aucune loi 0
vérifiant la condition (I).

Question 2 "
a ) On peut supposer a , 6 et c deux à deux distincts. Posons n = u(a, b) et p = u;(6, c ) .
En échangeant les rôles de a et c , on peut supposer n > p. Alors ai = bi = Ci pour
tout i e Z tel que i < n , d’où a;(a, c) > n d ’où
(1) d(a, c) < e “ " = Max ( e “ ” , e ” ^) = Max (d(a, 6), d(a, c))
C ’est l’inégalité ultrarnétrique attendue.
b ) Il est clair que la fonction d est symétrique, et que si a 7^ 6 , on a d(a, b) > 0.
Comme d vérifie (1), on en déduit que d est une distance sur .
Montrons que est sans point isolé. Soit a = (an) € T>[. Soit un réel e > 0.
Choisissons rn e N tel que < e . Soit a: € |0, i -- Ij tel que | x - a,n | = 1 •
90 Chapitre 7, problème 57

Définissons b = (bn) 6 par: bn = a-n si n / m , et bm = x , Alors b ^ a et


d{a, 6) < e , donc a n ’est pas isolé.
Montrons que l’espace métrique est complet. Soit une suite de
Cauchy de cet espace. Pour tout k , posons: Ak = (a/k,n)n6Z • Etant de Cauchy, la suite
(Ak) est bornée; on peut donc choisir z/ e Z tel que ak^n = 0 pour tout k e N et pour
tout n < u . Ayant fixé un tel v , montrons d ’abord que pour chaque entier n € Z tel
que n > 1/ , la suite {o>k,n)k£f^ stationnaire: en effet, soit N e N tel que pour tous
entiers A: et ^ vérifiant AT < fc < i , on ait d{ak,n^CLe,n) < • Alors a^.n = 0'i,n pour
tout (k,£) e № tel que k < i . Donc Ak = A n pour tout A: > N , et la suite (Ak)
est bien stationnaire. Pour tout entier n G Z , nous noterons An la limite de la suite
(afe,n)^>o (d’où: An G [0,i - IJ ). Soit Nj, e N tel que ak^u = A*, pour tout k > N u -
Pour n G Z tel que n > supposons construits des entiers tels que
TVi/ < • • • < A/n , et que ak,i = Aj pour tout couple (z,k) G [z/,n] x N vérifiant k > N i.
L’ensemble de naturels { ^ G N | i > Nn et ak.n+i = An+i pour tout A: > ^ }
est non vide, donc admet un plus petit élément, que mous noterons A/n+i • Ce nombre
Nn-\-i poursuit la récurrence. On a donc construit par récurrence une suite de naturels
(A^n)„>^ strictement croissante telle que ük,n = An pourtout couple (A:,n) G 1^ x Z
tel que n > u et k > Nn • Notons alors A l’élément (ai) de V[ défini par: = 0
pour i < U et üi = Xi si Z > Z/, et montrons que d(Ak,X) ---------- >0 : en effet, pour
tout entier n > z/, on a d(A;v„, A) < e ^ . Donc d(A^„,A) 0, ce qui prouve
que A est valeur d ’adhérence de la suite (Ak) ; et comme cette suite est de Cauchy,
on en déduit qu’elle converge vers A, ce qui achève d’établir la complétude de l’espace
métrique (V[,d).
c ) Pour tout X eT>[ et pour tout p G R+ , on notera respectivement B(x, p) et B(x, p)
la boule ouverte et la boule fermée de centre x etv de rayon p dans V [ . Soit a G ,
et soit T G . Soit b G Adhp;(B(a,r)) . L’ensemble B(b^r) f i B ( a , r ) est non vide:
on choisit c G J5(6, r) n B(a, r ) . On a donc: d(a, c) < r et d(6, c) < r y d ’où, à cause de
l’in égalté ultramétrique vue en a):
d(a, b) < Max (d(a, c),d(c, b)) < r
donc b G B(tty r ) . On en déduit que B(a^ r) est égale à son adhérence, donc est un
fermé.
Soit alors a e V [ . Notons Fa la composante connexe de a dans V [ . Pour chaque
T G R * , on a: a G B(a^ r ) , et comme jB(a, r) est à la fois ouvert et fermé, il en découle
que Fa C B(üy r ) . Par suite:
T'a c f l B{a,r) = {a}
r>0
donc Fa = {a} . L’espace métrique (V[yd) est donc totalement discontinu,
d ) Nous noterons 0 l’élément (În) ^ tel que Çn = 0 pour tout n .
Dans tout espace métrique, toute partie compacte est bornée et fermée. Répondre
à la présente question revient donc à montrer que toute partie fermée et bornée de
est compacte. Pour cela, il suffit évidemment de montrer que pour tout réel R > 0 , la
boule fermée B(0yR) est compacte. Soit donc un réel R > 0. Notons K = B(OyR).
Nous devons montrer que de toute suite d ’éléments de K , on peut extraire une suite
convergente dans K . Comme K est un fermé, il s’agit de montrer que de toute suite
d ’éléments de K , on peut extraire une suite convergente dans . Soit une suite
{Ak)k^^ à valeurs dans K . P o u r t o u t A:, notons Ak = * Comme K est
borné, on a d ’abord un entier z/ G Z tel que ak^n = 0 pour tout couple (A;, n) G N x Z
vérifiant n < U.
Mise en oeuvre du procédé diagonal

La suite {o>k,u)kçf^ étant à valeurs dans |0 ,t - 1 | , on a une partie infinie A/), de


telle que la suite Si^ = soit constante. Nous noterons N,y le plus petit
Développements de réels 91

élément de A/L et la valeur constante de la suite . Au rang n > u , supposons


construites des parties infinies A/1^,. . . , de N , de plus petits éléments respectifs
Nu, . . . , N n , telles que M i C • • • C M , , que Nu <•• - < Nn , et que pour tout i e [î/, n] ,
la suite Si = (ûJt.OfceA" constante. Pour i G |i^, n ], nous noterons la valeur
constante de la suite S i . Alors la suite (ak^n+i) ^ s t à valeurs dans [0, i - I J , donc
admet une sous-suite constante. On a donc une partie infinie Afn+i de Ain , dont nous
noterons Nn+i le plus petit élément, et un élément An-fi 6 I0,é - 1], tels que la suite
= {(ik.n+i) s o i t constante, de valeur An+i , et telle que iV„+i < Nn • Le
triplet (A/*n+i, A^n+iî-^n+i) poursuit la récurrence. On a donc construit par récurrence
une suite de parties infinies de , une suite {Nn)n>u strictement croissante
dans N , et une suite (An)y^>j^ d ’éléments de |0 ,i - 1] qui vérifient à tout rang n > u
les conditions suivantes: Nn est le plus petit élément de Ain , Ain+i C Ain , et ük,n = An
pour tout k e Ain-
Fin de la démonstration
Notons maintenant A l’élément (6n) de T>1 défini par 6n = 0 si n < i/ et 6n = An
si n > i/. La suite (C'n)„>^ = {^Nn)n>u extraite de la suite {Ak) . Nous allons
montrer que cette suite (Cn) converge vers A . Soit (n,p) G Z x Z tel que u < n < p .
On a: Np e Aip C N m donc a^Vp.n = An. Donc d{Cp,\) < . Il en découle que
diCp, A )----------►0 . On a donc bien extrait de la suite (Ak) une suite convergente, ce
p—>oc
qui achève de prouver que K est un compact de V [ .

Question 3 "
a ) Soit deux éléments a = (on) et 6 = (6n) de T>[ distincts. Soit n = a;(a, b) . On a:
Log t
(2) |<|>'(a)-<l>'(6)| = — b p )t ^ < ^ ( f - l)t-P = = t (d{a,b))
p=n p=n
Puisque la fonction /i : IR+ —> IR+ , x est continue en 0 , la relation (2) montre
immédiatement que est uniformément continue sur (V^^d) .
Pour chaque entier n G Z , il existe (a, b) e T>[ x V[ tel que cj(a, 6) = n et
I iP'(a) - ^'(6) I = Yl^=ni^ ~ ^ = t{d{a,b)Ÿ^^^. La fonction est donc lips-
h{x)
chitzienne ssi la fonction : IR * est majorée. Si t = 2, on a:
^(x) X—»0 H-oo . Si t > 3 , on a: ■^(x)
' '
4-0 0 . Comme V[ n ’est pas borné
et n ’a aucun point isolé, on en déduit que n’est jamais lipschitzienne.
b ) Soit a = (ttn) € T>i. Soit un réel £: > 0 , et choisissons N e N tel que e ” ^ < e .
L’élément b = (bn) de Vt défini par bn = an si n < N et bn = 0 si n > N vérifie:
d(a,b) < < e . On en déduit que T>t est partout dense dans T>1.
c ) On sait que ^ est une bijection croissante de sur (IR+, <). On vient de
voir, en b) ci-dessus, que est continue. Sa restriction ^ a Vt est donc continue. Si
^ était un homéomorphisme, Vt serait connexe, comme IR+ . On sait que dans tout
espace topologique, l’adhérence de toute partie connexe est connexe. Comme l’adhérence
de Vt dans V^ est V [ , l’espace métrique V[ serait connexe. Or on a vu qu’il est
totalement discontinu et sans point isolé, ce qui est incompatible avec sa connexité.
Cette contradiction montre que ^ , qui est une bijection continue, n ’est néanmoins pas
un homéomorphisme.
Remarque :
On a vu qu’il y a une surjection continue de (V[,d) sur IR+ (par exemple, en est
une). Pourtant l’ensemble des valeurs prises par la distance d est dénombrable: c’est
A = { e “” particulier, A est une partie totalement discontinue de 1R+ . Ce
phénomène permet de retrouver la propriété que V[ est totalement discontinu. En effet:
toute image continue d ’une partie connexe de V[ est connexe. Donc pour toute partie
92 Chapitre 7, problème 57

connexe non vide (7 de , et pour tout a e C , l’image de C par la fonction continue


X I-+ d(x, a) est une partie connexe de A , donc un singleton. Ce singleton ne peut être
que {0} = {d(a,o)} , ce qui prouve que C = {o} ♦

Question 4 °
a ) Fixons n € Z . Pour tout A: e N , la fonction /„ est constante sur l’intervalle
(k + !)<“ " [ . Elle est donc localement en escalier sur R+ , partout continue à
droite, et continue en tout point de IR+ \ (f“ "N * ) . En les points de * , /„ est
discontinue à gauche.
Si n < 0 , f„ est nulle sur [ 0,1 [ . Supposons maintenant n > 1. Pour tout
r € [ O . i - l J , l’ensemble f^^(r) n [0,1[ est UA6(o,t"-»-i]«^A,r,n, où désigne
l’intervalle ((Af + r ) r " , ( A i+ r + l ) r " [. La famille (JA,r,n)(>
^ A ,r)€ (0 ,t> -‘ -1 ) X [0 ,t-IJ est
.............
une partition de [0,1 ( . Donc:

J^fn{t)dt= {Îfn{t)dt\ = E
(V )€lO ,t'-i_ i]x (o ,t-l] / (A, r)6|[0,i'*-‘ -llx (0 ,< -
1)
^^ ^ E et 6 = {bp) deux éléments de V[ distincts. Si u { a , b ) > n , alors on
^ntraîne 1 * ~ 9n{b) . Donc pour tout entier ç > n , la relation d(a, b) < 0 “ ^
en rame I _ q prouve que Sn est uniformément continue sur
^ l5n(a)-o«ifcfî localement constante. Ce qui précède montre plus précisément
que
aja.b) ' ^ < {t — i) 0 n+i Donc Qn est lipschitzienne de rapport {t - 1 ) .

* ★
Chapitre 8

Analyse fonctionnelle
Problème 58 :
MODES DE CONVERGENCE

Proposé le 14/12/91

Les trois exercices sont indépendants les uns des autres.

EXERCICE 1
Pour n G N * , on note fn la fonction définie par:
fn : [0,1] — X»— si n(n7Tx)

1 °)
Pour n fixé, étudier sommairement les variations de f n , Montrer que | fn | est
maximum en l’unique point Xn tel que 1 - < Xn < 1 et tg(7rnXn) = *
2°)
Montrer que £n = n - nxn ----- —> 0; en déduire que Sn ~ puis, que
n—• ) n —^oo ^
Xn - 1 - À + rin avec t]n y - —ft—----- ►0. En déduire un équivalent simple de
Mn = I î{Xn) I pour n-> 0 0 .
3°)
Sur [0, 11, on s’intéresse à la série S n > i If n { ^ ) I de fonctions de x : Prouver que
cette série converge simplement sur [0, 1 ] , vers une fonction notée S . Prouver que la
convergence est uniforme sur tout ensemble de la forme [0, a ] avec 0 < a < 1. En
déduire que S est continue en tout point x G [0, 1 [.

Prouver que la fonction S n ’est pas continue en 1. Qu’en déduit-on au sujet de la


convergence uniforme de la série Yln>i l/n l sur [0, 1] ?
Indication: Poser x = 1 —t pour 0 < t < 1 et soit ut la partie entière de ,
Minorer S{x) par X)n=i I/n (0 I conclure: il existe a > 0 tel que pour tout x < 1
assez voisin de 1, on ait S(x) > a .

EXERCICE 2
Soit C G R+ et (f : U U une fonction. On rappelle que (p est dite C7-
lipschitzienne ssi ( V (x, y) G ) | (p{x) - (p{y) | < C \ x - y \ . Une fonction (p :
R —> R est dite lipschitzienne ssi il existe C G R+ telle que (p soit C-lipschitzienne.
Dans tout l’exercice, on donne une fonction / : R C et un nombre complexe A
tel que | A | < 1. On note 6f^\ l’ensemble des fonctions F : R — ►C telles que
(1) ( Vx G R ) F (x + 1) - AF(x) = /(x )
1
Soit F G 5/,A; montrer que pour tout entier n > 1, on a:

(2) (V i € R ) F ( a :) - A " F ( a :- n ) =
k=l
96 Chapitre 8, problème 58

2°)
On suppose ici que | A | < 1 et que / est lipschitzienne.
a ) Montrer que la série de fonctions de x converge uniformément
sur tout compact de R . On notera 5 : IR IR sa somme.
b ) Démontrer que: S eS/^x et que S est lipschitzienne.
c ) Prouver que S est le seul élément de qui soit une fonction lipschitzienne.
3 ‘)
On suppose maintenant que : | A | = 1, que A ^ 1, et que la fonction / est continue,
à valeurs dans IR+ , croissante, avec f { x ) ------------ >0. Montrer que la série de fonctions
X-* - oo
de la question 2-a) définit un élément S e Sf^x qui est une fonction continue sur IR, et
qui vérifie S { x ) ------------ >0 . Discuter l’unicité de S pour ces conditions.
X—►—oo

4°)
On prend A € C , et / = jV , où .A/* : IR —> IR, a: 0 est la fonction nulle.
Construire l’ensemble des F e £V,a qui sont des fonctions continues sur IR. En déduire
l’ensemble de fonctions continues F : IR IR appartenant à Sf^x dans chacune des
hypothèses envisagées dans les questions 2) et 3).

EXERCICE 3
Dans tout l’exercice, on fixe une fois pour toutes une bijection к Vk de N sur Q .
1 ’)
Soit, pour n 6 N * , la fonction : IR —» IR ainsi définie: /n est continue, nulle hors
[0» J /n (^ ) = 1 » et fn est affine sur [O, et ] • Etudier brièvement
la convergence simple et uniforme de la suite (fn) sur IR.
2 ”;
a ) Pour n G 1^* , montrer que la formule: gn{t) = ^ /n ( ^ - (où t e U )
définit une fonction continue Çn sur IR.
b ) Si t e R et n e N * , soit l’ensemble En{t) = { k e N \ 0 < t —Vk < ^ }
(cet ensemble est infini). Désignons par /in(0 minimum de En{t) . Démontrer:
g>n{t)---------- ►+ 0 0 , et 0 < gn{t) < . En déduire que la suite de fonctions (gn)
n—*oo
converge simplement vers 0 sur IR.
c ) Soit (a, P) e IR^ avec a < p . On fixe ç G N tel que a < Гд < p . Montrer
que pour tout n G N * assez grand, on a: (Pn(0 ^ 2“ ^) ; en déduire que la
convergence de la suite (gn) n ’est pas uniforme sur [a, P].

Soit n e : on pose An = ^ (^ + ; ^ ) ; on note (pn : R R+ fonction nulle


hors de ~ ] , continue sur IR, affine sur An] et [An, - ] et telle que
(pniK) = ^ ; on note in = (c’est la longueur de [ ^
a ) Pour n G N * , vérifier que l’on définit une fonction continue Un : IR —> IR+ par
la formule:
oo 1

Un{t) — ^V^n(i 'f'k)


fe= 0
b ) On fixe a: G IR ; pour n G N * , soit l’ensemble:
1
Fn{x) к G <x-rk <
n 4-1 ï]
c’est une partie infinie de N , soit iXn[^) son minimum. Vérifier que les Fn{x) sont
disjoints; en déduire que la série numérique converge, vers un nombre < 2 ,
qu’on notera s ( x ) . Etablir que 0 < Y1^=n - 'N Ponr tout n G N * ; prouver
que la série Y2n>i de fonctions de x converge uniformément sur IR .
Modes de convergence 97

c ) Soit deux réels a, (3 tels que a < P . On fixe g € N tel que a < Vq < P . Montrer
que pour tout n entier assez grand, on a: An + G [a, /?] . Prouver que pour tout
n G N * , on a: Un{Xn + ’"g) ^ ^ n• déduire que la série de fonctions J2n>i
ne converge pas normalement sur [a, P] .
Modes de convergence 99

SOLUTION

EXERCICE 1

Question 1 "

La fonction fn est de classe ; on a:

(1) fn(^) — 'IT'X^^~^{nsin(n7rnx) + 7ra;cos(n7rx))


Les zéros de sur ] 0, 1 ] sont définis par les relations:

i CO s(n7Tx) ^ 0
(2)
\ tg (n 7 T x ) =

Soit ajc = (où 0 < k < n - 1). La fonction auxiliaire (^ : x tg(n7ra:) + ^ est
sur [0, 1 ] \ {ao,. . . , ttn-i} , de dérivée

(p\x) = — + n7r(l + tg^(n7Tx)) > — -h UTT > 0

De plus pour tout A;, on a: (p(x) +00 et <p(x)


, X , ----------- ^ “ OO .
x —* a k t X > a k x —* a k t X < a k
Donc d ’après le théorème des valeurs intermédiaires, pour A: < n — 1, la fonction tp
possède sur ] ak , a^+i [ un zéro unique , et p reste < 0 sur ]ük, ^k[ et > 0 sur
]^jfc, ttfe+i [ . Enfin (p{l) > 0 et (p{x) ---------------------- y - 0 0 , donc (p possède un zéro
x —* a n - i , x > a n - i
unique În-1 = Xn sur ] a n -i, 1 [ , reste < 0 sur ] On-i, Xn [ et > 0 sur ] Xn, 1 [ • De
tout cela on déduit le tableau des variations de fn :

On a d ’ailleurs: Hk = sin(nTr^fc) ; mais

s i n ^ ( n .£ ,) =
l-\-tg^{n7T^k) n2 + 7t2Î^

donc \nk \ - '^{^k) , où ^ 2^ immédiat que %


Ij est croissante sur
[0, 1 ] strictement. Donc le maximum de \fn \ est atteint en un seul point qui est Xn •
De plus ce maximum est:

TTx;n^ + l
(3 ) Mn =
(n2 + 7r2x2)2
100 Chapitre 8, problème 58

Q u e s tio n 2'

On a: 0 < £„ < ^ ; de: t g ( 7rn x „ ) = , en tenant compte que x„ = 1 - ^ on


déduit: t g n s „ = ir ( - - % ) ---------- >0 ; mais puisque 0 < 7re„ < f , on a aussi:
n / n —èOO

(4) 7re„ = A r c t g ( t g î T £ „ ) = A r c t g

d ’où s„ 0. Puis à nouveau à l’aide de (4), puisque Sn 0, on

d ’o ù 7r£n ^ A r c tg J ^ d ’où: ^ ^ i
Vn n-^oo ^ n-*oo ^ n->oo ^ n-»oo ^
En reportant dans Xn , cela donne évidemment:

Xn = l - - ô + V n avec rt^Vn

Revenons à (3). On a d ’abord: (n^ + tt^ ^ ri , puis:

= (l ' ¿ + ^n) = exp (n^ + 1) L o g ( l - ¿ + 7?„ ) ) ¿

On en déduit:

Mn

Question 3 "
Pour tout n , on a: /„(0) = /n (l) = 0 et \fn{x)\ < a;^^ < x^ pour x € ] 0 , 1 [ .
Par comparaison avec la série géométrique série ^ f n { x ) converge donc ab­
solument, donc converge. Donc la série de fonctions de x converge bien
simplement sur [0, 1 ] ; sa somme 5 vérifie évidemment: 5(0) = 5(1) = 0 . Ce qui
précède montre de plus que si on donne a G ] 0, 1 [ , alors pour tout entier n et tout
a; G [0, a ] on a | /n(x) | < ; comme la série numérique converge, il
y a donc convergence normale, donc uniforme de la série 1fn{x) | de fonctions de x
sur [0, a ] . Les | fn | étant toutes continues, on en déduit que | [q i [ continue en
tout point X G [0, 1 [ .

Question 4 °
Posons X = 1 —t avec 0 < t < ^ . Soit la partie entière de • Pour 1 < n < ,
on a: 0 < nTT - tittx = n n t < | , d ’où: | sin(nT rx) | = sin (n T rt) > ^ n i r t = 2 n t .
On en déduit:

S{x) > ¿ 2 n i X (1 - Í)«“ < ¿ 2 n i (1 - 1)"« = 2 i (1 - i)"? X >


n=l 71=1

>tu^ (1 - i)"? > t ( ^ “ ^ (5 ^

car L og(l - 1) > - 2 t pour 0 < t < ^ • En conséquence, dès que x > 1 - ^ ^
on est sûr que 5(x) > ^ • Comme 5(1) = 0 , il est maintenant clair que 5 n ’est pas
continue en 1. Puisque les | fn \ sont toutes continues, on en déduit que la convergence de
la série de fonctions Ifn I n ’est pas uniforme sur [0, 1 ] (il était déjà clair que cette
convergence n ’est pas normale, puisque 1] ( | / 71(0:) | ) = Mn ^ en ’
puisque la série numérique J2n en diverge. Mais cela ne prouvait pas que la convergence
n’est pas uniforme).
Modes de convergence 101

EXERCICE 2

Question 1 *
Pour n = 1, la relation à prouver se déduit de (1) en y remplaçant x par x — 1.
Supposons-la prouvée à Tordre n > 1. En y remplaçant x par x - 1, on obtient:
k=n fc= n + l
F ( a ; - l ) - A ’‘F ( x - ( r H - l ) ) = ^ A * - V ( x - ( A : + l ) ) =
k=l fc=2
Multiplions cette relation par A, puis rajoutons-y membre à membre la relation
F(x) - XF{x - 1) = f {x - 1) ; on obtient:
k=n+l
F{x)-X^+^F{x-{n + l))= ^ A * -V (x -fc )
k=l
ce qui est la relation cherchée à Tordre n + 1. Par récurrence, elle est donc vraie à tout
rang n .

Question 2 "
a ) Il suffit de prouver la convergence uniforme sur tout ensemble [-^4, >1] , avec
i4 > 0. Fixons donc ^4 > 0. Soit C > 0 tel que / soit C -lipschitzienne. Pour tout
X 6 [ -A , i4] , et tout k e N ^ , on a:

\ f {x - k) - f{0) \ < C \ x - k \ < C {\ x \ k) <C{A-\ -k)


d ’où 1f {x - k)\ < B -h k C , avec B = | /(0 ) \-\- A C . D’où:
( Vf c€N*) ( V ie M .y l] ) \ X ' ^ - ^ f { x - k ) \ < \ X ' ‘- ^ \ ( B + kC) = ak
Or du fait que | A | < 1, la série numérique ^ ak converge. La série 2ik>i A*^“ ^ /(x - k)
de fonctions de x converge donc normalement, donc uniformément, sur l - i 4 , A ] .
b ) Donc pour X G R , on a 5(x) = X^~^f{x - k ) . D’où:
oo oo
5 (x + 1) - A5(x) = A*" V (x - (fc - 1)) - X ) AVia; ~ k ) =
k=l ik=l
oo

=
Jk=0
A‘ /(a: - fc) - E
fc=l
- *) =

d ’où s € Sf^x . Montrons que S est lipschitzienne. Pour (x,y) G , on a:

\S{x)^S{y)\ = ^ A * \ f ( x - k ) - f ( y - k ) )
fc=l

fc=i k=l
■^CX)
avec D = C 5 3 ^ 1 1A ^= yijxj • Donc, S est D-lipschitzienne.
c ) Soit F e Sf^x Qui soit de plus D'-lipschitzienne, avec un D ' > 0. Fixons x G R.
Pour tout n G N * , on a: | F{x - n) - F(x) | < D 'n , d ’où:
|A ^ F ( x - n ) | < |A T ( D 'n + |F ( x ) | )
En particulier, | A p F { x - n ) ----------►0 , car | A |” ( D ' n+1 F(x) I ) est le terme général
n-*oo '
d ’une série absolument convergente. En passant à la limite pour n —> oo dans (2), on
obtient donc:
oo

/c=l
ce qui prouve que F = S .
102 Chapitre 8, problème 58

Q u e s tio n 3°

a)

Existence de S
Fixons X G IR ; vu les hypothèses, on a: f ( x - k) 0. Puisque A^ 1 et |A| — 1,
les sommes partielles ^ vérifient \(7n\< • Le théorème sur
la transformation d ’Abel des séries prouve donc que la série ^^> 1 X^~^f {x-k) converge.
Donc cette série converge simplement sur IR ; la fonction S : x i— > ^f{x — k)
est donc bien définie.
Montrons que la convergence de cette série de fonctions est uniforme sur tout ensemble
] - 00 , ^ ] , avec i4 > 0 . Fixant > 0 , et posant <ro = 0 , on a, pour tous N e N
et 1/ € N * tels que u > N et pour tout a: € ] - oo, A] :

A*" V(a; - k ) = ^ (<Tfc - <Tk-i)f{x - k ) =


k= N + l k= N + l
k=u k= u—l
= ^ (Tfc / ( l - fc) - ^ (Tk f { x - k - Î ) = (Tu f {x - v ) - ( T N f { x - N - 1) +
/c=7V+l k= N
u -\
+ E <Tk{fix-k)-nx-k-l))
fe=AT+l

d ’où, puisque / croît:

^ \ >^ - ^ f { x - k ) <\<7u\f(A-K)-\(TN\f{A-N-l)+
k= N + l
v-1
+ (SuPi>yv|ai|)(/(a;-fe)-/(i-A :-l)) <
fc=iV+l
i f { A - , T ) + f ( A - N - l) + f i x - N - 1 ) - f { x - u)) <
1 -A

if{A-.y) + 2 f i A - N ~ l ) )
- |1 - A |
En faisant tendre u vers + oo , on obtient, pour tout x < A:

4
E A
fe=N+l
k -1
f i x - k)
|1 - A |
f i A - N - 1)

Or, f { A - N - 1) 0 , donc cette dernière inégalité prouve la convergence


N-*oo
uniforme vers 0 sur ] - oo, A] du reste X ) ^ i v + i “* d ’ordre N y d ’où la
convergence uniforme sur ] - oo. A] de la série de fonctions qui définit S . Puisque
/ est continue, il s’agit d ’une série de fonctions continues, et d’après ce qu’on vient de
voir, S est donc continue sur IR . Enfin, on vérifie immédiatement que S G ¿^/,a : même
preuve que dans la question 2) (seule la convergence simple est utilisée).
Montrons que S(x) ------------->0 ; chaque fonction fk : x i— >X^~^ f ( x - k) vérifie
x —^— oo
fk{^) ------------ ^ 0; d ’après ce qu’on vient de voir, la série des fonctions fk converge
X—►- oo
uniformément sur IR_ Le théorème de la double limite s’applique donc et prouve
directement que Six) ------------ 0. Cependant on peut se passer du théorème de la
X—* - oo
double limite: en reprenant la transformation d’Abel ci-dessus, on vérifiera facilement
que I Six) I < 77--rr/(x~M
I k —A \
pour tout x G IR , d ’où immédiatement: S i x ) -------------►
_ QQ
0.
Modes de convergence 103

b)
Unicité de S
Soit F e Sf x telle que F{x) ------------ 0. Alors pour a: G IR et fixé, on a:
’ X—*—oo
|A " F ( x - n ) | 0. D’où en passant à la limite pour n —*oo dans (2):
X—*+ OO

F{x) = ' £ x ' ^ - ^ f { x - k ) = S{x)


k=l
ce qui prouve que F = S .

Question 4 "
Soit i un logarithme de A dans C . Posons w{x) = exp (ix) pour a; G IR. La fonction
w ne s’annule jamais et vérifie zu{x-\-l) = B^vj{x) = Xw{x) . Soit une fonction arbitraire
F : IR -> IR . Pour a: G IR, posons G{x) = F{x ) . Pour que F soit continue, il
faut et il suffit que G le soit, car w est continue. Pour que F e Sf^\ , il faut et il
suffit que pour tout a; G IR on ait w(x + l)G{x + 1) = Xw{x)G{x ) , i.e. que pour
tout a; G IR, on ait: G{x + 1) = G{x) (conséquence de w{x + 1) = Xw{x)). Par
analyse et synthèse, on voit donc que est l’ensemble des fonctions F de IR dans
C de la forme x w{x) G{x ) , où G est 1-périodique sur IR. On voit de plus que
l’ensemble des F G qui sont continues est l’ensemble des fonctions de la
forme X »—►w {x)G {x) , avec G continue et 1-périodique sur IR .
Plaçons-nous dans l’une ou l’autre des hypothèses des questions 2) ou 3). Il est
immédiat que dans chaque cas, l’ensemble C/,a des F G f/,A qui sont continues est
l’ensemble des fonctions { 5 4- wG } , où G parcourt l’ensemble des fonctions continues
et 1-périodiques de IR dans C .

EXERCICE 3
Il est immédiat que la suite fn converge simplement vers 0 sur IR. La convergence
n ’est pas uniforme sur IR , puisque Sup^.^^ ( | /„(x ) | ) = 1. Mais pour tout a > 0 , elle
est uniforme sur = IR~ U [a, +oo [ , puisque fn est nulle sur dès que ^ < a ,
i.e. dès que n > ^ •

Question 2 "
a ) Fixons n G 1^ * . Pour tout k e N et tout i G IR, on a: | ^ fn(t —r^) | < ^ ;
puisque la série numérique ^ ~ converge, la série J2k ^ f n ( t - r k ) de fonctions de t
converge normalement donc uniformément sur IR . Les fonctions fn{t - r k ) étant toutes
continues, la somme Çn est bien continue sur IR .
b ) On a: En{t) = { k e N | t - ^ <Vk < t } . Soit un entier iV > 1 ; le réel

est bien défini et > 0. Soit alors m G N * tel que -^ < a . Par construction, si
n > m J l’ensemble En{t) ne peut contenir aucun des entiers k < N . Donc •
Cela prouve bien que: finit) ---------- ^ + oo (de plus la fonction ¡in est croissante car
n-^oo
n < n ' => En'{t) C En{t) => > Unit) ). Si t-r/fe ^ ]0 , ^ [ , alors / „ ( i - r / t ) = 0 .
Donc gn{t) = Ylk€E„{t) ^ fn{t —Tk) . la somme écrite ayant un sens parce que toute série
absolument convergente dans C est sommable. Soit k>-^ Vk l’unique bijection croissante
strictement de N sur En{t) . On a donc: i/q = finit) et Qnit) = ^ î n i t -r^ ^).
D’où:
oo 1 oo ^
0
fe=0
104 Chapitre 8, problème 58

Puisque fjLn{t) î + 00 , on déduit de là que: g n { t ) --------------►0 , cela pour tout i € R .


n-+oo n —*oo
Donc la suite (gn) converge simplement vers 0 sur R .
c ) Soit n € N * tel que ^ < 0 - Vq. Alors 4- ^ G [a, 0] , et

9n(rg + - ) > ^ /n (r , + - - r ,) = ^

donc Sup gn{t) > 2“ ^ . Donc par définition même de la convergence uniforme, la
x € (a ,/î]
suite (gn) ne converge pas uniformément sur [a,0] vers 0.

Question 3 "

a ) On utilise un raisonnement analogue à celui de la question 2-a).


b ) On a:

Fn{x) = . ----- <


n-h ,1
X T k <
n 1J
Les intervalles J^(x) = ~,x- [ (où n G N * ) sont deux à deux disjoints, et
l’application rk est bijective, donc les ensembles (^n(a;))^ç|^* sont deux à deux
disjoints. Par suite (puisque fin{x) G F^(x) ), la fonction n /in(^) est injective. Soit
I l’ensemble Ji l’unique bijection strictement croissante de
N * sur I . La série ^ (extraite de la série ) converge. On a une bijection
<7 : N * I— ►N * telle que 7^(^) = /Zi(x) pour tout i e . D’après la convergence
commutative des séries absolument convergentes dans C , la série converge
donc. De plus sa somme est s(x) = ^ ^ ^.

Fixons alors ATg N * . S i n > N , o n a (pn{x - Vk) = 0 pour x - r k ^ ^ [.


Donc de même que dans la question 2-b):

0 < U n {x )= ^ ^ ¥ -
ke Fni x) keFn( x) keFnix)
_1 p A x)
< - y 1 = ___ l ___ y l = l2 ^ -
N j>0
i>Pn{x)

D’où par addition, en tenant compte de la convergence de la série 2“ ^^^®) : d ’abord


la série Y^^Un{x) converge, et ensuite:

n=N n=l

Puisque 4 ----------- ►0 et puisque la suite ( 4 ) ne dépend pas de x , on voit bien que


* TV—>00
la série de fonctions converge uniformément sur R . (Les u„ étant continues,
la somme S : x i— * Un{x) est donc continue).
c ) Puisque A„ > 0 , il est clair que r , + A„ € [ r „ /3] C (a, /?] dès que
A„ < /? - r , , c’est-à-dire pour tout n assez grand. Soit n e N * . On a:

u„(A„ -t- r,) > ^<Pn(K + r , - r ,) = ^v>n(A„) = ^ X ^

On a donc un entier N tel que Sup (un(a:) ) > ^ x ^ pour tout n > N (il suffit de

choisir N tel que An < dès que n > N ), Or, la série ^ diverge. Donc la
convergence de la série X3„Un(i) de fonctions de t n ’est pas normale sur (a, /3].
Modes de convergence 105

Commentaire
Il est facile de former des séries de fonctions continues qui convergent uniformément
mais ne convergent normalement sur aucun intervalle, comme par exemple la série de
fonctions X de R dans R \ ici, la convergence n ’est absolue en aucun
point. L’exemple construit dans l’exercice 3 est beaucoup plus subtil, car il s’agit de
séries de fonctions positives (pour lesquelles la convergence absolue est automatique);
cet exemple montre donc que le fossé logique entre convergence uniforme et convergence
normale d ’une série de fonctions est très important.

★ ^ ★
Problème 59 :

AUTOUR DU THEOREME DE RIESZ

Les deux problèmes sont indépendants

PROBLEME 1
Soit Æ? un R -e.v. de dimension finie n > 1. On donne sur E une topologie séparée
T vérifiant les conditions suivantes:

En munissant R x E de la topologie produit de la topologie usuelle de R et de T ,


(T o { ; application: R x E -►E ., (X.x) ^-*Xx est continue.

En munissant E x E de la topologie produit T x T , l’application: E x E E. (i.y ) *-* x + y


(T2) { est continue.

1
a ) Soit V un voisinage de 0^; dans E . En utilisant ( T i ) , montrer qu’il existe un
voisinage ouvert W de Oe dans E tel que C V' et que ЛИ^ C W pour tout Л G R
vérifiant IЛ I < 1.
b ) Soit V un voisinage ouvert de 0^;. Montrer qu’il existe un voisinage ouvert W
de Oe tel que W c V et que XW C W pour tout réel Л vérifiant | Л | < 1.
c ) Soit V un voisinage de Oe • En utilisant (T2) , montrer qu’il existe un voisinage
ouvert U de 0^; tel que U - h U c U {on U U désigne l’ensemble {x-\-y}(x,y)eExE)-

2°)
Soit B = ( e i,...,e n ) une base de E . On munit le R-e.v. R ^ de la norme
/si définie par Âi{X) = Maxi<Kn ( | | ) pour tout A = (A i,... ,An) € R ” . Soit
(f l’application: R ”^ —►E , (A i,...,A n ) YllZi XiCi. En utilisant le résultat de la
question 1), montrer que y? est continue.

3^)
Pour r € R+ , on définit les ensembles Sr et Br suivants:

5^ = {aeIR" |Л/'(а) =г} ; = {о € R" |ЛГ(а) <г}


a ) On fixe r G R * . Démontrer qu’il existe un voisinage V de 0^; tel que
V П (p{Sr) = 0. En utilisant les résultats des questions 1) et 2), en déduire qu’il existe
un voisinage W de Oe tel que W C <р{Вг) et que XW C W pour tout réel A vérifiant
|A| <1.
b ) En déduire que cp est un homéomorphisme, et donc que T est la topologie des
normes sur E .
108 Chapitre 8, problème 59

PROBLEME 2
On donne un R-e.v.n. complet (J5?, ||.||) non nul. La R-algèbre des endo­
morphismes continus du R -e.v. E sera munie de la norme
«I—»IIIUIII = Supj,g£;.||*||<i ( ||w(a:)|| )
(on rappelle que cette norme fait de Cn(E) un R-e.v.n. complet). Pour tout r e R+ ,
on définit les ensembles suivants:
Br = { x € £ ; | | | x | | < l } ; S r = { a ; e B | ||x || < 1 }
Un élément f e HomR(JS?) est dit complètement continu ssi Adh ( / ( ¿ i ) ) est une partie
compacte de E . L’ensemble des opérateurs complètement continus de E sera noté
C{E).
1
a ) Montrer que C{E) est un sous- R-e.v. de £ r ( jE?) .
b ) Pour tout (u, v) e Cu{E) x C { E ) , montrer que u o V e C{E) et v o u e C{E) .

Soit U e C{E) . On pose: / = Idf; - u .


a ) En utilisant le théorème de Riesz^ , montrer que Ker(/) est un sous-R -e.v.
de dimension finie de E .
b ) Montrer qu’il existe r e R * tel que Im (/) fl f{Br) C / ( S i ) . En déduire que
l’application / = est ouverte , i.e. transforme toute partie ouverte de E en une
partie ouverte de E (pour l’existence de r , on raisonnera par l’absurde),
c ) Montrer que In i(/) est un fermé de E .
3^)
a ) Soit (X, d) un espace métrique et soit A une partie de X . Montrer que pour
que A soit une partie compacte de X , il faut et il suffit que toute suite d ’éléments de
A admette au moins une valeur d ’adhérence dans X .
b ) Soit (un)n>o une suite d ’éléments de C(E) , qui converge dans Cfn(E) vers un
élément u e C\s^{E) ; démontrer que u e C{E) . En déduire que C{E) est fermé dans
Cu{E ) .
Indication: On montrera que de toute suite d^éléments de u{Bi ) , on peut extraire
une suite de Cauchy. Puis on appliquera le résultat de la sous-question a) ci-dessus.

☆ ☆ ☆

qui dit qu’un espace vectoriel normé est localement compact ssi il est de dimension finie.
Autour du théorème de Riesz 109

SOLUTION

PROBLEME 1

Question 1 °

a ) En utilisant la continuité en (0,0^) de Inapplication (A, x) •-+ Ax , et en revenant à la


définition de la topologie produit sur IR x E , on déduit de (Ti) Texistence de r € IR *
et d ’un voisinage Wi de 0^? dans E tels que AT-^i C V pour tout A 6 [—r ,r ] . Une
conséquence immédiate de (Ti) est que pour tout t G IR* , niom othétie x ^ t x est
un homéomorphisme de E snx E . Par suite, l’ensemble W = rW\ est un voisinage de
OjE?. Il est clair que \ x e V pour tout A G [ - 1 ,1 ] et pour tout x e W . En prenant
A = 1, on voit que W C V . Donc le voisinage W répond à la question.
b ) Soit W\ un voisinage ouvert de Oe tel que XWi C V pour tout A G [ - 1 ,1 ] .
(application de ce qu’on a vu en a) ci-dessus). Posons: W = Uag (-i,i)\{ o } ('^^i) •
Chaque ensemble XWi (où A ^ 0 ) est un voisinage ouvert de . En tant qu’union de
voisinages ouverts de , l’ensemble W est un voisinage ouvert de 0^?. Il est évident
que W c V , Enfin, si A G [ - 1 ,1 ] on a:

AT^ = A U U {XtWi)cW
t€[-l.U\{0} t€(-U l\{0}
donc le voisinage W de Oe répond à la question.
c ) On obtient la propriété demandée en exprimant la continuité de l’application
{x,y) X + 2/ en (Û£;,0£;). Remarquons que par une récurrence immédiate, pour
tout U tel que U U C U , on en déduit que pour tout entier m > 2 , l’ensemble
+ U est contenu dans U .
m fois

Question 2 "

a ) Montrons d ’abord que <p est continue en 0^ • Soit V un voisinage de dans


E . Soit W un voisinage de 0^; tel que W -{- W C V . A cause de ( T i ) , pour
chaque i G [l,n ] |, l’application fi : IR —►E , t tCi est continue. En exprimant la
continuité de ces applications en 0^;, on obtient un réel rj > 0 tel que tei e W pour
tout t G [—T],rj] et pour tout i G |[l,n |. Soit alors A = (A i,...,A n ) G IR^ tel que
A/’(A) <rj. On a:

y,(A) = ¿ A i 6 i € W + ■■■+ ]¥_ C V


1=1 m fois
d ’où la continuité de (/? en .
h ) Fixons X = { x i , . . . , X n ) € IR^ Pour tout A = (A l,...,A n ) G IR^ , on a:
(p{x -h A) = (p{x) H- </?(A), car (p est ^linéaire. En vertu de (T2) , les translations
: Z Z -h i (où ^ e E ) sont des homéomorphismes de E sur JE?. En désignant par
2>o un système fondamental fixé de voisinages de 0^;, pour tout y G F?, un système
fondamental de voisinages de y est donc {y + • En prenant y = p{x ) , on voit
donc que la continuité de y? en 0^ entraîne sa continuité en x . C ’est vrai avec tout
X G IR^ . Donc (p est continue.
Chapitre 8, problème 59

Question 3 "
On sait que dans l’espace normé {R^ , pour tout réel r > 0 , les ensembles Br
et Sr sont compacts et on a: Adh(-Br) = Br = Br U Sr •
a ) Puisque (p est continue, que E est séparé et que Sr est compact, l’ensemble (f{Sr)
est un compact de E . Mais Oe ^ ^{Sr) i car <p est une bijection linéaire. Puisque
E est séparé, le compact (p{Sr) est un fermé de E . Comme Oe ^ ^{Sr) > on a donc
un voisinage K de 0^; tel que V r\(p{Sr) = 0- Soit W un voisinage de 0^; tel que
W C V et XW C W pour tout A G ( - 1 , 1 ] . Montrons que W C (p{Br) . Comme v?
est bijective, on a:
E = ip{Br) U (p{Sr) U R"" \ Br)
Du fait que W D (f{Sr) = 0, si on avait W (p{Br) , on aurait W H (p{R^ \ Br) ^ 0,
donc il existerait x G tel que J\f{x) > r et w = ip{x) G W , Ayant choisi un tel x ,
posons: y = X . On a: y € Sr ^ et:
r , , r
^(y) = . (p{x) = •w
M{x) ' M{x)
d ’où (p{y) G l y , car On aurait donc (p{y) G ^{Sr) fl VT, ce qui est
absurde. Cette contradiction démontre que W C y>(Br), ce qui répond à la question.
b ) D’après ce qu’on vient de voir, l’image par (p de tout voisinage de 0 dans R ” est
un voisinage de Oe dans E , Donc la bijection <p~^ est continue en Oe • Comme cp est
R-linéaire et bijective, et du fait que pour tout ^ e E y l’ensemble (où
iDo a été défini à la question 2-b)) est un système fondamental de voisinages de ^ , on
en déduit aisément que (p~^ est continue en tout point de JS?. En définitive, et (p~^
sont continues. Donc (p est un homéomorphisme de R^ muni de sa topologie usuelle
(celle des normes) sur E . Donc T n’est autre que la topologie des normes de E .

PROBLEME 2

Question 1 °
a ) Montrons d ’abord que C(E) c jCu(E) . Si / G C( E) , l’ensemble A d h (/(B i)) est
compact, donc borné. Donc / est bornée sur la boule unité, et puisque / G Hom^(E) ,
cela entraîne que / est continue. D’où l’inclusion voulue.
Puisque Of; G C(E) , on voit que C(E) ^ 0.
Pour / G C(E) et A G R , on a A/ G C(E ) , car Adh ((A /) (5 i)) = A Adh (f(Bi))
est un compact.
Soit / G C(E) et g e C(E) ; nous allons montrer que f + g 6 C( E) . Notons
K = Adh( f ( Bi ) ) et L = A d h (^ (B i)). Les ensembles K et L sont compacts, donc
K - h L = {x + y}(x,y)eKxL l’est aussi (c’est l’image du compact K x L par l’application
continue: E x E E j (x^y) x -h y). Donc K -h L est fermé dans E . Mais
( / + 9 ){Bi) c f {Bi) + g{Bi) c K - h L
d’où: Adh ( ( ^ + ^)(-^i)) C K + L . Etant fermé dans le compact K L y l’ensemble
Adh ((/ + g){Bi)) est compact, d ’où / + p G C{E) .
La synthèse de tout ce qui précède montre que C{E) est un sous- R-e.v. de Cu{E ) .
b ) Fixons U G ^ r (î ?) et u g C{E) . Posons: K = Adh (u(.Bi)) : c’est un compact. Donc
u{K) est compact, et par suite fermé, car u est continue. Or, uoy{Bi) C u{K ) . Donc
Adh (^uov(Bi)) C u{K ) . Etant fermé dans le compact u{K ) , l’ensemble Adh (uoy[Bi))
est compact, d ’où u o y e C{E) .
Puisque U est continue, on a un réel iî > 0 tel que u{Bi) C R B i . Alors
V Ou{Bi) c v{RBi ) = Ry{Bi) C R K
Autour du théorème de Riesz 111

et R K est compact, donc fermé. D’où Adh (t; o îi ( 5 i )) c R K . Etant un fermé du


compact R K , l’ensemble Adh (v o u(Bi)) est compact, d ’où v ou G C( E) .

Question 2
a ) Puisque / est continue, l’ensemble K e r(/) = f~^{0) est fermé dans E . Pour tout
X e Bi H K e r(/) , on a: x = -u{x) G u{Bi) C Adh (u(.Bi)) . L’ensemble Bi H K er ( /) ,
intersection de deux fermés, est fermé, c’est la boule fermée unité de K e r(/) , et ce fermé
est contenu dans le compact A ôh(u{B i ) ) , donc est compact. D’après le théorème de
Riesz , le R-e.v. K e r(/) est donc de dimension finie.
b ) Supposons que / ( ¿ i ) ne soit pas un voisinage de Oe dans f ( E ) . Alors pour
tout n e , il existe Pn € B± tel que pn ^ f ( Bi ) et Pn G Im (/) . Construisons par
récurrence une suite (pn)n>i qui vérifie cette propriété à tout rang n . Fixons n G N * .
On a:

U ^p)= U
Soit q le plus petit des entiers g' tels que Pn G f{Bq*). Nécessairement, q > 2.
Posons: An = ” (d’où An G ] 0,1 ) ). Alors XnPn ^ /(*^2) • Si on avait XnPn € / ( ¿ 1) , il
en résulterait: Pn G f ( B ^ ) , et comme g > 2 , il y aurait un entier qi < q tel que q i > l
et Pn € f{B qi ) , ce qui contredit que q est minimum. Donc XnPn ^ / ( ¿ 1) • Comme
An € ] 0,1 ] , on a: XnPn G Bx • En définitive, la suite (zn)n>i = (An2/n)n>i satisfait la
propriété:
(Vn>l) ZnGBxn{f{B2)\f{Bi))
Notons N = Ker(/) . Soit tn G B 2 tel que Zn = /(¿n) • Comme f{tn) ^ / ( ¿ i ) ,
nécessairement tn ^ Bi N . De la suite (u{tn)) du compact Adh (u{B 2)) , on peut
extraire une suite (u(^nfc))^>o Qui converge vers un élément a G Adh (u(B2)) • Puisque
«n* Il < pour tout k , on a: — 0 . Mais Znk = tuk + u{tnk) , donc
rik t = - a . Par continuité de u , on a u{tnk) — >u{t) , d ’où 1 4- u{t) = 0
k-*oo X)

puisque Znk 0. Donc t G N . Mais t Tlk t , et on a tnk ^ -^1 "b AT


k-^00 k-*oo
pour tout k , ce qui contredit que t G N . Cette contradiction prouve que l’hypothèse
de départ était fausse. On a donc bien un réel r > 0 tel que Br H Im (/) c f {Bi) .
Soit^maintenant U un ouvert de E . Si a G C/ , on a un réel Ao > 0 tel que
a + XaBi C U . D’où:
/ ( a ) + (B ^ A ,n im ( /) ) C / ( a ) + ( A a B ; .n i i n ( / ) ) c /( o ) + A a / ( B i ) = f{a+XaBi ) c f {U)

ce qui prouve que f{U) est voisinage de chacun de ses points dans Im (/) . Donc
l’application / est ouverte.
c ) Soit {pn)n>i une suite dans f {E) convergente vers p G E . Pour chaque entier
n > 1, soit Xn € -É^^tel que p^ = X n u { x n ) • H s’agit de voir que p G f { E ) . Soit un
réel r > 0 tel que Br H Im (/) C f { B i ) . Soit p G tel que pour tout n > p , on ait:
Il Pn - yI < • Alors pour n > p , on a: \\Pn - Pp\\ < r et Pn - Pp e Im (/) , d ’où
P n - V p ^ / ( ¿ 1). Donc Pn ^ 2/p + /(-^ 1) = /(2^p + ¿ i ) . Donc pour tout n , l’ensemble
Xp + Bi rencontre / “ ^(p 4* ê j . ) , car pn ---------- > p . Soit {zn)n>i une suite dans E

telle que Zn G (xp + Bi) fi / ^(p 4- Bx) pour tout n . La suite (zn) est bornée, et
on a f{zn) = Zn+ u{zn) G Pn-\- Bx pour tout n , donc f(zn) ---------- > p. Puisque
” n —*oo
la suite (zn) est bornée, on peut extraire de la suite {u{zn))^^i convergente
(M(2nJ)fc>o- Puisque + u (^ „ J P , on voit que la suite (znk) a une limite
Chapitre 8, problème 59

Z pour A; —>00; par continuité de u , on a:1.: Z -\- = y • Donc y G Irn(/) , ce qu’il


fallait démontrer.

Question 3 •
a ) Il s’agit ici d ’un exercice élémentaire, qui sera laissé au lecteur.
b ) D’après ce qu’on vient de prouver, pour montrer que u e C { E ) , il suffit de prouver
que de toute suite d ’éléments de u{ Bi ) , on peut extraire une suite convergente dans E .
Soit donc {Xp)p>o une suite dans B \ . La relation ||| U n - u ||| ---------- >0 signifie que:
n—»oo
V r pour tout réel e > 0 , il existe NeN tel que || u{x) - u„( t ) || < e pour tout n> N et pour
^ ^ \ tout j; € Bi .

Puisque chaque ensemble Adh (un{Bi)) est compact, pour tout n € , on peut
extraire de la suite (í^n(a^p))p^|^ une suite convergente. Par le procédé diagonal , on
peut donc construire une suite {yr)reN = extraite de la suite {xp) telle que
pour tout n G N , la suite soit convergente. Montrons alors que la suite
(u(a:pr))^çp^ est de Cauchy. Soit un réel e > 0 . Choisissons N e N vérifiant la propriété
(1) avec I . puis choisissons m G N tel que || Un {xp^) - UN(xpJ \\ < e pour tous entiers
r et s vérifiant m < r < s . La suite converge. Si m < r < s , on a:
Il u(xp J - u (x p J II <
< Il u ix p j - UN{Xp^) Il + Il - UN(Xp,) Il + Il UNiXpJ - u(XpJ +| + ^
La suite , extraite de la suite (w(a^p))pg(;^, est donc bien de Cauchy, donc
elle converge dans E puisque E est complet, ce qui achève la démonstration.

★ ★ ★
Problème 60 :

THEOREMES DE WEIERSTRASS

PREAMBULE
Si T désigne un espace topologique quelconque^ Vadhérence dans T d'une partie A
de T sera notée AdhT(i4).
Soit un ensemble non vide E . Pour toute fonction ip : E R ^ on notera \<p\ la
fonction: E RJ \ (p{x) \ . Pour toutes fonctions (p : E R et i) : E —^R , on
notera S u p (^ ,^ ) et les fonctions de E dans R respectivement définies par
X •-> Max ( y?(x), ip(x) ) et X ^ Min ( (p(x)^ ‘ip(x) ) .
Pour tout espace métrique compact non vide (Xj d ) , on désigne par C o n t(X ) la
R -algèbre des fonctions continues de X dans R , munie de la norme uniforme , notée
Il. Il, et de la distance et de la topologie issues de cette norme (on rappelle que pour tout
f e C o n t(X ), on a: || / 1| = SuPa.^;^ ( | f{x) | ) J. La sous-algèbre de C o n tiX ) formée
des fonctions constantes sera notée C o n s t( X ) . L'élément unité de C ont(X ) sera noté
\ lx (c'est la fonction constante sur X qui vaut partout 1 ). Pour toute partie A de
Cont {X) f on écrira Adh(i4) au lieu de Adhcont(X)(-^) •
Une partie S de Cont(X) sera dite séparante ssi pour tout (x^y) G X x X tel
que X ^ y , il existe f G S telle que f{x) ^ / ( y ) . En utilisant des fonctions du type
X d{a,x ) , on vérifiera que l'algèbre Cont(X ) est séparante.

PARTIE I
Pour n G N et X G [-1, 1] on pose:

bn= f \ l - t ^ r d t ; Pn{x) = ^ Til-t^rdt ; Qn{x)= r P n { t ) d t .


Jo Jo Jo
1 °)
Etudier la convergence simple et uniforme sur [-1, 1] de la suite de fonctions (Pn) •
2 °)
Monter que la suite de fonctions polynomiales (Qn) converge uniformément sur
[-1 , 1] vers la fonction v : x ^ \ x \ .

PARTIE II
Dans toute cette partie, on fixe un espace métrique compact non vide (X, d) ; on con­
sidère une partie £ de Cont(A’) vérifiant les conditions suivantes:
(I) £ est un sous-R -e.v. de C o n t(X ) .
(II) si f G £ et g G £ ^ alors f g G £.

1 ’)
En utilisant le résultat de 1-2), démontrer que si f G £ ^ alors | / 1 € A dh{£) . En
déduire successivement:
a ) Si f G £ et g G £ , alors:
S u p (/,y ) G A dh(f) et I n f ( / ,y ) € A dh(f) .
114 Chapitre 8, problème 60

b ) Si f e Adh(£) et g e Adh(é^), alors:


S u p (/,^ ) e hdh{S) et l nf { f , g) G Adh(£:) .

2^)
On suppose dans cette question qu’outre les conditions (I) et (II), la partie 8 vérifie
les conditions suivantes:
(III) S est séparante.
(IV) C o n st(X ) c é : .
a ) Soit (a,p) e R x U et {x,y) e X x X , avec x ^ y . Montrer qu’il existe g e S
vérifiant: g{x) = a et g{y) = P .
b ) Soit / G C o n t(X ), X e X et e e IR* . Montrer qu’il existe une fonction
gx G Adh(5) vérifiant: gx{x) = f{x) et y e X ) gx{y) < e f { y ) . En déduire que:
Adh(£) = C o n t(X ).
3°)
On suppose ici que S vérifie les propriétés (I) et (II). Soit V = rifeef~^{0) . On
suppose que pour tous x e X \ V et y e X \ V avec x ^ y , il existe f e S telle
que f{x) ^ f{y) (on exprime cette propriété en disant que S sépare les points de
X \ V ) . Soit i { V) l’idéal de C ont(X ) formé des fonctions / G C ont(X ) nulles sur
V . Démontrer que Adh{S) = X{ V) .
4°)
On suppose dans cette question que S est un idéal de C o n t(X ), distinct de {0} et
de Cont(X) (on remarquera que cette condition implique (I) et (II)). On notera V la
partie n / ^(0) de X .
fee
a ) Montrer que V est un fermé non vide de X .
b ) Soit <p G C ont(X ) telle que V C (p~^(0) . Montrer successivement:
• Pour (x,y) e X X X , il existe g e S telle que g(x) = (p(x) et g(y) = (p(y) .
• Pour X e X et e e , il existe gx G Adh(é^) telle que gx{x) = (p(x) et que
9x{y) < ^ + ^{y) pour tout y e X .
En déduire: (f G Adh(é^).

5 °)
Dans cette question, on donne (o, 6) G IR x IR avec a < b . On prend X = [a, 6], et
on note S l’ensemble des fonctions polynomiales X R définies par des polynômes à
coefficients dans Z .
a ) Parmi les conditions (I) à (IV), quelles sont celles satisfaites par 2 ?
b ) Montrer que si X D Z ^ 0, alors Adh(Z) ÿé C o n t(X ).
c ) On suppose que X c ] 0 , 1 [. Soit (Pn)neN* strictement croissante des
entiers naturels premiers (donc, pi = 2 ) . Pour n G , on définit les éléments An et
Bn de la Q-algèbre de polynômes Q[ T] par:

S „ (r) = — ( l - T P " - ( l - T ) P " ) ; An{T)=VnBn{T) .

On identifiera An et Bn avec les éléments de C ont(X ) qu’ils définissent.


Etudier la convergence simple et uniforme de la suite de fonctions (An) sur X .
Montrer ensuite que pour tout A: G N * , la fonction ^ U x appartient à Adh(é^). En
déduire enfin que Adh(é^) = C o n t(X ).

PARTIE III
Pour tout espace métrique compact non vide (X, d ) , on adopte les conventions
suivantes: si x € X , on note m * l’idéal { / € C ont(X ) | /(x ) = 0 } de C ont(X ) ; si
Théorèmes de Weierstrass 115

A désigne une partie de X , on note I{A) l’idéal { / G Cont(A’) | A C f ~^{0 ) } de


Cont(X) (on remarquera que pour tout x G X , on a: tUx = ^({ 2:}) ); si a désigne
un idéal de C o n t(X ), on note V (a) la partie Q /“ ^(0) de X .
fea
Enfin, on note M x l’ensemble des idéaux maximaux de l’algèbre C o n t(X ).
1 °)
Soit (X, d) un espace métrique compact non vide.
a ) Montrer que pour tout idéal a de C o n t(X ), l’ensemble V (a) est un fermé de
X , qui est non vide ssi a ^ C o n t(X ).
b ) Soient a et b deux idéaux de C o n t(X ). Démontrer:
• V (a ) = V( Adh(a) ) .
• Si a c b , alors V(b) C V ( a ) .
• V (a + b) = V ( a ) n V ( b ) .
• V (a b ) = V (a n b) = V (a) uV ( b ) .
c ) Montrer que pour toute partie A de X y l’idéal X{A) est fermé dans Cont(A’) ,
qu’il est distinct de Cont(X) ssi A ^ 0 , et qu’on a: V{X{A) ) = Adhx(>l).
d ) Montrer que pour tout x e X y l’idéal lUx de Cont(X) est maximal,
e ) Montrer que pour tout idéal a de Cont(A'), on a: J ( V(a)) = Adh(a).
Indication: On pourra utiliser le résultat obtenu en II-3).
2°)
Pour tout espace métrique compact non vide (X, d) , on définit l’application:
S x • X — >A4x 1 ^ ^ •
Montrer que quel que soit X , l’application S x est bijective.
3°)
Soit {Xy d) un espace métrique compact non vide.
a ) Soit P un idéal premier de C o n t(X ). Montrer que V(iî) est un singleton, et
déterminer Adh(V (^J)).
b ) Dans cette sous-question, on suppose que X est l’intervalle [0, 1] de R . Soit a
un idéal de C ont(X ) tel que V (a) soit un singleton. L’idéal a est-il nécessairement
premier ? si l’idéal Adh(a) est maximal, a est-il nécessairement premier ?
4° )
Soit (Xyd) et (y, 6) deux espaces métriques compacts non vides.
A toute application continue ip : X Y y on associe l’application:
r{ip) : C o n t(y ) — > C o n t(X ), g \— >go(p
a ) Soit (p : X Y une application continue. Vérifier que r{p) est un morphisme
continu de IR - algèbres.
b ) Soit 0 : C o n t(y ) C ont(X ) un morphisme de IR-algèbres. Soit respec­
tivement Tx et Ty les bijections réciproques des bijections S x et Sy . Définissons
l’application:
< p : X —*Y, I I — > T y (A d h (< p -i(m * ))) .
Justifier la définition de p y et montrer que 0{g) = g o p pour toute fonction g élément
de C o n t(y ). En déduire que p est continue, et que 0 = r { p ) , donc que 0 est
continue. En déduire que pour tout x G X , on a: 0~^{mx) = tU^(x) •
c ) Montrer que A et y sont homéomorphes ssi les IR-algèbres C ont(X ) et
C o n t(y ) sont isomorphes.

☆ ☆ ☆
Théorèmes de Weierstrass 117

SOLUTION

PARTIE I

Question 1 ”
Les fonctions Pn sont impaires, et vérifient: Pn(0) = 0 ; Pn(l) = 1. Il suffit donc
d ’étudier la suite (Pn) sur [ 0 ,1 ]. Montrons qu’elle converge vers 1 uniformément sur
tout intervalle de la forme [ a, 1 ], où 0 < a < 1. Fixons en effet un tel a . Pour tout
n G 1^ et tout t e [, 0 ,11, notons Un(t) = (1 - , Choisissons ^0 g] 0, a [. Pour tout
n > 1, on a: bn > Jq Un(t)dt > j3(ui(t))^ , car ui décroît et Un = (ui)^ décroît. Si
a; G [a, 1 ], on a: 0 < 1 - Pn(x) < 1 - Pn(oi) (car Pn croît), et:

1 -P n (a ) = 1 ( 6 „ - r « „ ( i ) d i ) = 1 f \ n ( t ) d t < ( 1 - a ) ^ = .
On Jo On J a On On
d ’où:

(si)" ■
Ml (g)
0 , car 0 < < 1, d ’où la convergence uniforme voulue.
\MP)J
On en déduit (sans avoir besoin de connaître la valeur de bn ):
La suite (Pn) converge simplement sur [“ 1,1] vers la fonction ^ définie par:
0 si X = 0
{ 1 si 0 < X < 1

“ 1ensemble
et la convergence est uniforme sur tout si - 1de< la
X < 0
forme [—1 ,—a ] U [a, 1] ou
0< a < 1.

Question 2 "

Notons V la fonction: [0,1] —> R ,, x i-> | x | . Pour tout entier n et tout réel
X G [0,1 ] on a: \Pn(x) \ < 1 . Puisque est impair, il suffit de prouver que la suite
(Qn) converge uniformément vers v sur [0 ,1 ].
Soit un réel s G] 0,1 [ . Sur [0 ,1 | ] , il est clair que 0 < v(x) - Qn(x) < f ; sur
[§ ,1 ] , on a:

0 < v{x) - Qn{x) = (1 - Pn(t)) di < I + (a: - I ) X S u p t ç ( |^ ^ | (l - P„(t)) <

< | + S u p t g ( ^ _ i|( l- P „ ( f ) ) ;

mais d ’après la question 1), on a: Sup^^[e (l - Pn(t)) ------ 0. On a donc


un entier N tel que pour tout entier n > N , et pour tout réel x G [ | , 1 ] , on ait:
0 < u(x) - Qn(x) < f + f = e . Pour tout n > iV , et pour tout réel x G [0,1 ] , on a
donc : 0 < v(x) - Qn(x) < €.
En conclusion, on a montré que la suite (Qn) converge uniformément vers v sur
[ - 1 .1 ] •
118 Chapitre 8, problème 60

PARTIE II
Vérifions d ’abord que la partie pleine C ont(X ) est séparante. Soit a; et y deux
éléments de X distincts. La fonction fx : X ^ 1 d ( X y t ) est continue, et on a:
f(x) = 0 ; f(y) > 0 , donc f (x) ^ f { y ) , d’où l’assertion.

Question 1 "
Soit f e S . Les polynômes définissant les fonctions Qn sont sans terme constant.
D’après les conditions (I) et (II), on en déduit que Qn^ f ^ S poour tout n . Puisque
les Qn convergent uniformément vers u sur [- 1 ,1 ] , la suite { Qn ^ f ) converge uni­
formément sur [ - 1 ,1 ] vers U O/ = I / 1. Par suite: | / | G Adh(é^).
Soit maintenant f e S et g e S \ d ’après (I) et (II) et d ’après ce qui qu’on vient de
voir, on a: / + f - g Ç: S , | / - y | G Adh(é^). On sait d’ autre part que:

( 1) Sup{f,g) = - { f + g + \ f - g \ ) i n f { f , g ) = -^{f + g - l f -g \ )
D’après les propriétés élémentaires des limites, Adh(5) est un sous- R -e.v. d e C o n t(X ).
On déduit donc de (1) que S up (/,y ) e S et I n f ( / ,y ) G S .
Enfin, on a: Adh ( Adh(£^)) = A d h (f). La partie Adh(£) satisfait les conditions (I)
et (II). En appliquant ce qui précède à Adh(£^), on voit que pour tous éléments f et g
de Adh(é^), on a: S u p (/,y ) G Adh{S) et I n f ( / ,y ) G A dh(5).

Question 2 °
On notera \lx (resp. x ) la fonction constante sur X valant partout 1 (resp.
valant partout 0). Ce sont respectivement l’élément unité et l’élément nul de l’algèbre
C o n t ( i i) . D’après l’hypothèse (IV), on a: €S.
a ) Soit d’abord / G 5 telle que f{x) ^ f { y ) . Posons: u = f{x) ; v = f { y ) . Soit g
l’élément de Cont(AT) défini par:
0- a ^ Oiv - 0u
( 2) g = - --- f + .. ux
V —U V —U
Il est clair que g e S y et on vérifie que: g{x) = a ; g{y) = 0 .
b ) Posons: (px = f{x) \ l x . Pour y £ X \ {x}, soit une fonction (Py e S telle que
^y{x) = f{x) et (Py{y) = f{y) (il en existe d ’après ce qu’on a vu en a) ci-dessus).
Pour tout Z e X y on a,: (pz e S . Pour chaque z £ X y soit Uz un voisinage
ouvert de z tel que \ f { t ) - f { z ) \ < § et ~ ^z{z)\ < f pour tout t £ Uz
(un tel UZ existe puisque / et ^z sont continues). Pour tout t £ Uz y on a. alors:
^z{t) < f{t) + €. Comme U zgx ^ > d ’après la propriété de Borel-Lebesgue, on
peut trouver N £ et z\y... yz ^ dans X tels que U i<z<N ^2i = ^ • Posons:
gx = I n f •• • ^^ zn)• construction, gx{x) = f { x ) . D’après le résultat de la
question 1) ci-dessus, on a: gx G A dh(£). Enfin soit t £ X . Choisissons i G [lyN] tel
que t £ Uzi . On a: gx{t) < ^Zi{t) < £ f {t ) . C’est vrai avec tout choix de t . La
fonction gx répond donc à la question.
Montrons alors que Adh(£^) = C o n t(X ). Puisque Adh ( Adh(é^)) = Aôh{S ) , il suffit
de prouver que toute fonction / G C ont(X ) peut être approchée uniformément sur X
aussi près qu’on veut par des éléments de Adh{S ) . Soit un réel e > 0. Pour chaque
X £ X y soit gx G Adh(5) telle que gx(x) = f{x) et que gx{y) < £ -\- f{y) pour tout
y £ X . Par continuité de gx en x y on peut choisir un voisinage ouvert Vx de x tel
que gx{t) > f{t) - e pour tout t £Vx (il suffit de choisir Vx tel que | f{t) - /(x ) | < §
et Igx{t) - gx{x) I < f pour tout t £ V x ) .
Du recouvrement ouvert {Vx)xex de X , on peut extraire un recouvrement fini
(^xi, • • •, Vxn ) • Posons alors: g = Supi<^<yy^(yxi) • On démontre comme plus haut que
g G Adh(£^) ; de plus, g{t) < f{t) + e pour tout i G X , car gxi(t) < f{t) + e pour tout
t £ X . Soit alors t £ X . Soit i G [1, Nj tel que t G 14^ ; on a: g{t) = gxi(t) > f { t ) - £ .
Théorèmes de Weierstrass 119

Finalement, | g{t) - f{t) | < e pour tout t e X . Comme g G hdh { £ ), cela répond à la
question.

Question 3 "
Le seul cas non-trivial est celui où V ^ X , ce que nous supposerons donc. Nous
poserons: Y = X \ V . Soit A la sous-R-algèbre de C ont(X ) engendrée par S : ce
n ’est autre que le sous- U -e.v. R \ i x + ^ •
Il est clair que A vérifie les propriétés (I), (II) et (IV), ainsi que la propriété (V)
suivante: pour tout couple (x, y) G X x y , il existe f e A telle que /(x ) ^ f { y ) .
. • Soit (a, /?) G R X R , et soit (x, y) G X x y , avec x ^ y . Nous allons montrer
qu’il existe g e A telle que g{x) = a et g(y) = P . Soit f e S telle que /(x ) ^ /(y )
(une telle fonction / existe, car y e Y) . Posons: u = f{x) et v = f { y ) . Il suffit alors
de prendre: / = ^ ^ Ux .
• Soit f G I { V ) , soit X G X , et soit un réel e > 0. Posons: (px = /(x ) Ux • Pour
tout y G X \ { x } , soit une fonction (py e A telle que (Py{x) = /(x ) et (Py{y) = /(y) (si
y G y , il suffit de prendre = x ; et si y e Y , d ’après ce qu’on vient de voir, il existe
une telle fonction <Py ). Alors ipz ^ A pour tout z e X . Pour chaque z e X , soit Uz
un voisinage ouvert de z tel que | f{t) - f{z) | < f et | (pz{t) - (pz{z) \ < | pour tout
t e Uz (un tel UZ existe puisque / et (pz sont continues). Pour tout t e Uz y on a,
alors: (pz{t) < f{t)-\-€ . Comme U zgx = X , d’après la propriété de Borel-Lebesgue,
on peut trouver N e et z i , . . . , zn dans X tels que IJ k k n ^Zi = X . Posons:
gx = I n f • Par construction, gx{x) = / ( x ) . D’après le résultat de la
question 1) ci-dessus, on a: gx G A dh(.4). Enfin soit t e X . Choisissons i G ¡1, AT] tel
que t eUzi . On a: gx{t) < (pzi (t) < e f { t ) . C’est vrai avec tout t e X .
Montrons alors que A dh(^) = I { V ) . Puisque Adh ( A dh(^)) = Adh(>!l), il suffit de
prouver que toute fonction f e I { V ) peut être approchée uniformément sur X aussi
près qu’on veut par des éléments de Adh(>t). Soit un réel e > 0. Pour chaque x G X ,
soit gx e A dh(^) telle que gx{x) = /(x ) et que gx{y) < f{y) pour tout y e X
(une telle fonction gx existe d ’après ce qui vient d ’être vu). Par continuité de gx en
X , on peut choisir un voisinage ouvert Vx de x tel que gx{t) > f{t) — pour
tout t e Vx (il suffit de choisir Vx tel que | f{t) - /(x ) | < | et \gx{t) - gx{x) | < f
pour tout t G Vx). Du recouvrement ouvert {Vx)xex de X , on peut extraire un
recouvrement fini (T4n • • •, • Posons alors: g = Supi<^<^(ya.,). On démontre
comme plus haut que g G A dh(^) ; de plus, g{t) < f{t) + \ e pour tout i G X , car
9xi (t) < f{t) 4-^6: pour tout t e X . Soit alors t e X . Soit z G [1, A/'J tel que i G 14- ;
on a: g{t) = gx^it) > f{t) - ^ e . Finalement, | g{t) - f{t) \ < pour tout t e X .
Comme g e A d h (^ ), cela prouve l’assertion.
• Prouvons enfin que X{V) = kdh{S ) . Soit / G 1{V ) , et soit un réel £ > 0.
D’après ce qu’on vient de voir, on a une fonction g e A telle que | f{t) - g{t) \ < \ e
pour tout i G X . O n a A G R e t / i G é ^ tels que g = A ux + h . Pour tout a G V ,
on a: I /(a ) - A - h{a) | = |A |< ^ 6 : . Si V ^ 0 , o n a donc | A | < ^ 6:, d ’où, pour tout
teX:
\f{t)-h{t)\<\X\ + \ m - g { t ) \ < ^ - e + ^e = e
On a donc bien prouvé que I ( V) = Adh(>l) lorsque V ^ 0. Il reste à traiter le cas
où y = 0. Dans ce cas, on a d ’abord de manière évidente: TiV) = C o n t(X ). En
appliquant ce qui précède au cas où X = [0,1 ] et où y = {0} , on voit que pour tout
réel a > 0 , la fonction Wa. : [0,1] —> R , t ^ t^ est limite uniforme sur [0,1] de
polynômes P G R [T] sans terme constant. D’autre part, il existe dans S une fonction
à valeurs dans ] 0,1 ] . En effet, pour chaque x G X , on a une fonction f x ^ S telle
que fx{x) ^ 0 . La fonction gx = fx appartient à et vérifie: ^^.(x) > 0. Par
continuité de en x , on a un voisinage ouvert Ux de x tel que gx{t) > 0 pour tout
t e Ux . En appliquant la propriété de Borel-Lebesgue, on a un entier AT > 1 et une suite
finie x i , ... ,xyv d ’éléments de X telle que X = U i<i<7V • H est alors clair que la
120 Chapitre 8, problème 60

fonction g = Qxi appartient à S et est à valeurs dans R * . La fonction h =


appartient à S et est à valeurs dans ] 0 ,1] . La suite {ôn)n>i d ’éléments de C ont(X )
telle que 0^ = pour tout n converge uniformément vers u ‘x sur X . D’après ce
qu’on vient de voir sur les fonctions Wa , pour chaque entier n , on a un polynôme sans
terme constant Pn G R [T] tel que | w±{t) - Pn(0 | ^ n t G] 0,1 ] . Alors
PnO h e S et 16n{x) - Pn Oh{x) | < ^ pour tout x £ X et tout n e . On en
déduit que \ l x G Adh(é^), d ’où A C Aôh{S ) , d ’où Adh(>!l) C A dh(£). Comme on a
montré que Adh(>t) = C o n t(X ), on obtient en fin de compte: Adh(5) = C o n t(X ), ce
qui achève de répondre à la question.

Question 4 ”
a ) Pour / G C o n t(X ), l’ensemble /"^ (0 ) est un fermé de X . Donc l’ensemble V ,
intersection de fermés, est un fermé. Montrons par l’absurde que V" ^ 0 : si V était vide,
d ’après la propriété de Borel-Lebesgue, on aurait N e N * et des éléments / i , . . . , / n de
S tels que rii<z<N /r^ (^ ) = 0 • La fonction / = fi vérifierait alors: / G £ , et
f(x) ^ 0 pour tout X e X . On aurait alors g = j e C ont(A ’) , et donc g f = Ux G S
(car £ est un idéal), d ’où £ = C o n t(X ), ce qui est absurde. Cette contradiction montre
que y ^ 0.
b ) Soit (x,y) e X X X . Si (x, 2/) G y X y , la fonction nulle prend la même valeur en
X et y . Si X G y et 2/ ^ y , soit h e £ telle que h{y) ^ 0. Soit g = h . On
a: g e £ ; g{x) = ip{x) = 0 , et g{y) = (p{y) . Enfin, supposons que x ^ y , y ^ V
et X ^ y . Choisissons d ’abord h £ £ telle que /i(x) ^ 0, puis u G Cont(A’) telle que
u{y) = 0 et u{x) = (par exemple, la fonction u : z H(x)}(x,y)^(y^ convient).
La fonction V = uh vérifie: v e £ , v{x) = 1 et v{y) = 0. On construit de la même
manière w £ £ telle que w{x) = 0 et w{y) = 1. Posons alors: g = (p{x)v 4- ^ { y ) w .
On a: g £ £, g{x) = (p{x) et g{y) = (p{y), Si x ^ V et y = x , on construit comme
ci-dessus V £ £ telle que v{x) = 1, et alors la fonction g = ip(x)v appartient à ^ et
vérifie: g{x) = y?(x). L’existence de g demandée dans l’énoncé est donc établie.
Soit X £ X et e un réel > 0 . Pour chaque z £ X , soit hz e £ une fonction
vérifiant hz{x) = ip{x) et hz(y) = ^{y ) , et soit Uz un voisinage ouvert de z tel que
hz{t) < (p(t)) -f £ pour tout t £ Uz (pour obtenir Uz , on procède comme à la question
2) ci-dessus). On extrait du recouvrement ouvert {Uz)zex de X un sous-recouvrement
fini {Uziy...yUzfj) (où TVg N * ). Posons: gx = lnfi<i<N (hzi) . Alors g^ G Adh(£^)
(voir question II-1), et en raisonnant comme à la question 2) ci-dessus, on voit que
9x{t) < ^{t) + e pour tout t £ X ; de plus, il est clair que 9x{x) = (p{x). La fonction
gx ainsi définie répond donc à la question.
Soit un réel £: > 0 . A chaque x G X , associons une fonction gx vérifiant les
conditions ci-dessus. Pour chaque x £ X , soit Vx un voisinage ouvert de x tel que
9x{t) ^ ^ pour tout t £Vx (voir question 2) ci-dessus). On extrait du recouvre­
ment ouvert {Vx)xex de X un sous-recouvrement fini (y^i, • . . , y^/v) (où N £ N * ).
On pose: g = Supi<^<;y^ (y^i) • Alors g G Adh(£^), et on voit comme plus haut que
\ 9{^)-^{^)\ ^ ^ pour tout X £ X . Cela prouve que (p £ A dh^A dh(S )^ . Mais
Adh ^Adh (¿^)^ = Adh (£ ). Donc (f G Adh {£) , ce qui achève la résolution de cette
question.

Question 5 "
a ) Il est clair que £ est un sous-groupe additif de C o n t(X ). L’ensemble £ vérifie les
conditions (II) et (III) on vérifie (III) en utilisant la fonction polynômiale x x ).
b ) Supposons X n Z ^ 0. Soit N £ X n Z . Si / G 5 , il est clair que f { N) £ Z .
Or, Z est fermé dans R . Si y G A dh(5), on a une suite (/„) d’éléments de £ telle
Théorèmes de Weierstrass 121

que Hi/- / n i 0. En particulier, fn{N) g{N), d’où g{N) € Z .


Par suite, Adh(f ) ne contient aucun polynôme constant de valeur A € IR \ Z . D’où
Adh(é^) ^ C o n t(X ).

c ) On a: = T - G Z [T] . Pour n entier > 2, en appliquant la formule du


binôme, on obtient:

Pn-l

( 1)

Mais pour 1 < fc < Pn - 1 » on sait que Pn divise (^¿' ) dans N * . On déduit donc de
(1) que B n e Z [ T ] .
Un calcul immédiat montre que sur [0 ,1 ], la dérivées A'^{t) est (strictement) du
signe de 1 - 2 t. On en déduit aisément les variations de la fonction An sur [0,1] :
elle croît strictement sur [0, ^ ] , décroît strictement sur [ ^, 1 ] , vaut 0 en 0 et en 1,
donc admet un maximum strict unique en ^ . La valeur Mn de ce maximum est donnée
par:

(2) Mn = 1
2P>

En particulier, Mn ^ ] 0,1 [ et M n ---------- ►1 .

Il est immédiat que la suite (^4^) converge simplement vers 1 sur ] 0,1 [ . La conver­
gence est unifrome sur tout intervalle de la forme J a = [a, 1 - a ] pour 0 < a < ^ . En
effet, fixons un tel a . Alors An{oi) 1 et i4n(l —a) 1. Mais d’après
les variations de An , en posant pn = Min [An{oi), An{—Ci)) , pour tout t G J« , 6n a:
Pn ^ An(t) < 1, d ’où la convergence uniforme voulue, puisque p n ----------^ 1 • On peut
n —>oo
préciser que la convergence n ’est uniforme sur aucune partie E de ] 0,1 [ adm ettant 0
ou 1 pour point d ’accumulation: en effet les An sont continues sur [ 0,1 ] et nulles en
0 et 1 : l’assertion est conséquence immédiate du théorème de la double limite.
Cela dit X étant un compact de ] 0,1 [ , il existe a G ] 0, ^ [ tel que X C Ja •
D’après ce qu’on vient de voir, il en découle que la suite (An) converge uniformément
vers 1 SUT X .

Soit k G N ^ . Pour chaque entier n > 1 choisissons Çn ^ 2 et rn G Z tels que


Pn = Qnk-^Vn et \ r n \ < k . La suite converge uniformément vers ^ sur X .
Puisque ------------ >0 , la suite (Bn) = i ^ A n ) converge uniformément vers 0 sur X .
Vn n—*OC '
Or: ^An = QnBn + ^ B n . Puisque | ^ | < 1, la suite { ^ B n ) converge uniformément
vers 0 sur X . Donc, la suite (QnBn) = (^%An - converge uniformément vers ^
sur X . Mais QnBn G S pour tout n , car Bn ^ S . Donc ^ Ux G A dh(£). C’est vrai
avec tout naturel A: > 1. Mais S est un sous-groupe de C ont(A ’) , donc Adh(£^) est
au^si un sous-groupe de C ont(X ) (la limite d ’une somme est la somme des limites). On
en déduit que Adh(é^) contient tous les éléments de C o n st(X ) de la forme pU x , avec
P e Q . Par densité de Q dans IR, cela entraîne: C o n st(À ’) C Adh(é^), i.e. S vérifie
(IV). Mais Adh(é^) vérifie (II) et (III), comme S (pour vérifier (II), on remarque que si
deux suites (un) et (un) de fonctions numériques bornées convergent uniformément,
la suite (unVn) converge aussi uniformément). Donc S vérifie (II), (III) et (IV). Et
comme hâh{S) est un sous-groupe additif de C o n t(X ), il est clair que Adh(é^) vérifie
aussi (I). En définitive, Aôh(S) vérifie (I), (II), (III) et (IV). D’après le résultat de la
question 2) ci-dessus, on en déduit que Aôh{S) = C ont(À ’) .
122 Chapitre 8, problème 60

PARTIE III
Question 1 °
a ) On a déjà vu que si a est un idéal de Cont(X) distinct de Cont(A’) , alors V (a)
est un fermé non vide de X (voir question II-3-a)). Si a = Cont(-Y’) , il est évident que
V(a) = 0, car Ux ne s’annule pas.
M
• Si a C b , il est clair que V(b) C V ( a ) .
• Comme a C A d h ( a ) , il en découle que V (A d h (a)) C V ( a ) . Soit x 6 V (a)
et soit / e A d h ( a ) . Soit (gn) une suite d ’éléments de a qui converge uniformément
vers / . Alors pn(a:)---------- > f ( x ) , d ’où f(x) = 0 (car les gn(x) sont tous nuis), d ’où
n—KX)
X e V ( Adh(a)) . Cela prouve que V (A d h (a )) = V ( a ) .
• Puisque a + b contient a et b , on a d ’abord: V (a + b) C V(a) fl V (b ). Soit
alors X e X \V ( a 4 - b ) , et soit / = u + v e a + b (où (w, v) G a x b ) telle que f{x) ^ 0 .
Alors u{x) ^ 0 ou v{x) ^ 0 , donc x ^ V(a) ou x ^ V (b ), i.e. x ^ V(a) n V (b ). Par
suite:
V (a + b) = V ( a ) n V ( b )
• Comme a b C a fl b , on a déjà: V(a) U V(b) C V (a n b) C V ( a b ) . Soit
X e X \ ^V(a) U V(b)^ . On a alors G a et t; G b telles que u{x) ^ 0 et v(x) ^ 0 ,
d’où: (uv){x) ^ 0. Mais uv G a b , donc x ^ V ( a b ) . Ce qui démontre l’égalité:
V (ab ) = V (a) ü V ( b ) . D’après ce qui précède, en définitive, on a:
V (a b ) = V (a n b) = V (a) u V(b)
c)
• Soit A une partie de X . Si A = 0, alors I{A) = C o n t(A '). Si A ^ 0, alors
J(A ) ^ C o n t(X ), car Ux ^ I { A ) . Il est évident que I{A) est un idéal de Cont(AT).
Cet idéal est fermé, car toute limite uniforme de fonctions nulles sur A est nulle sur A .
• Si A = 0 , alors V(J(A)) = 0 = A dh(A ). Supposons A ^ 0. Choisissons
X e X \ A dh(A ). La fonction (/? : X —> R , t d(t,Adh(A)) est alors définie (car
Adh(A) ^ 0) ). Elle est continue, nulle sur A dh(A ), et on a.<p{x) > 0 car Adh(A) est
un fermé. Donc (p G J(A ) et (p{x) 0 , donc x ^ V(J(A)) . Que A soit vide ou non,
on a donc prouvé:
V(J(A)) = Adh(A)
d ) Fixons X e X . L’application • C ont(A ’) —^R , / f{x) est un morphisme
de R-algèbres, de noyau Xïix, et d ’image R . Donc l’anneau quotient
est le corps R , ce qui entraîne que Xtix est un idéal maximal de C ont(A ’) .
e ) Soit a un idéal de C o n t(X ). Il est clair que a C J(V (a )) . Comme l’idéal
est fermé, on endéduit déjà que Adh(a) C J(V (a )) . Mais si v? G J (V (a )) ,
alors (f G A d h (a ), en vertu du résultat de la question II-3-b). On a donc:
X (V (a )) = Adh(a)

Question 2 "
Fixons l’espace métrique compact non vide (X, d ) . Montrons que l’application S x est
bijective.
• Montrons l’injectivité de 5 x • Si x G A" et y e X avec x ^ y , on sait qu’il
existe / G C ont(A ) telle que / ( x ) = 0 et f(y) = 1 , d ’où / G lUa; \ iU j, , d ’où
tTXx ^ ^^2/ •
• Montrons la surjectivité de 5x . Soit m un idéal maximal de C o n t(A ).
Puisque m ^ C o n t(A ), l’ensemble A = V (m ) est non vide.Soit a G A . Alors
m C 1(A) C I ({aj ) = nta , d ’où tri = Tria car tn et tUa sont maximaux.
La bijectivité de S x est démontrée.
Théorèmes de Weierstrass 123

Question 3 ‘
a ) Supposons trouvés dans V(p) deux éléments a et 6 distincts. Soit respectivement
U et V des voisinages ouverts de a et 6 tels que U r\V = 0. Les fermés F = X \ U et
G = X \ V sont non vides, et leur réunion est X . Les fonctions u : X U, t d{a, F)
et V : X > IR, t d(6, G) sont continues, et vérifient: u{a) > 0 , v(b) > 0 , u{b) = 0 ,
v{a) = 0 , uv = 0. Comme {a, 6} C V (|î), on voit que: u ^ p , v ^ p , mais
uv = 0 Ç . Donc P ne serait pas un idéal premier. Cette contradiction prouve que
c a r d (V(|î)) < 1 . Mais p ^ C o n t(X ), car p est premier. D'après le résultat de la
question II-3-a), l’ensemble V(p) est donc non vide. En définitive, on a prouvé que
V(ÎJ) est un singleton.
Soit a l’unique élément de V (p ). D’après ce qu’on a vu à la question 1-e) ci-dessus,
on a: J(V (|J)) = Adh(f>). Mais X{y{p)) = Xtia . Par suite: Adh(|)) = nta .
b ) Soit les fonctions O : X -» IR ,a ;» -^ a ;e t p : X —>IR,x»-> . Elles appartiennent
à C ont(A ’) . Soit a l’idéal principal engendré par Q . Il est clair que V(a) = {0} , donc
est un singleton. On a: = 0 G a . Cependant, p ^ Cl, car si on avait p = G f avec
/ 6 C o n t(X ), on aurait f{x) = x “ 2 pour 0 < x < 1, d ’où / ( x ) ---------------►-foo , ce
I— *0, x>0
qui est incompatible avec la continuité de / en 0. Puisque p ^ a et p^ G a , l’idéal a
n ’est pas premier. Remarquons que J(V (a )) = Adh(a) = nta » donc a est dense dans
l’idéal maximal nta . Cela montre qu’un idéal peut être dense dans un idéal maximal
sans être premier.
La réponse aux deux questions posées ici est donc: non

Question 4 "
a ) On voit que ^r((p)j(U y) = VLx • La vérification que F{(p) est un morphisme
de IR-algèbres est alors immédiate. Pour g G C o n t( F ) , on a: || p o (p || < || p | | , i.e.
II [r{(p)){g) Il < IIp II . Puisque F{(p) est IR-linéaire, elle est donc continue, et vérifie:
IIITM III <1.
b ) Puisque ^ est un morphisme de IR-algèbres, c’est en particulier un morphisme
d ’anneaux. Pour x G X , l’idéal Xtix de C ont(X ) est maximal, donc premier, et
donc l’idéal '( t n . ) est aussi premier. Son adhérence est donc un idéal maximal de
C o n t(y ) (voir question 3-a) ci-dessus). Cela justifie la définition de <p.
Soit g G C o n t( F ) . Fixons x e X . On a:
< ? ( < ; ) - ( № ) (a;)) u x e m * ,
ce qui s’écrit:

G VXx

par définition de (p(x), la fonction g - ^(^(ÿ))(^)^ Uy doit donc s’annuler en <p(x), ce


qui donne: g(<p(x)) - (^(g))(x) = 0. C ’est vrai avec tout x e X . Donc:
<^{9 ) = ^ O(p
Montrons par l’absurde que (p est continue. Sinon, soit a un point de discontinuité
de <p ( a G X ). Puisque Y est compact, cela revient à dire que l’ensemble des valeurs
d ’adhérence de <p en a a au moins deux éléments. Soit f3 et 'y deux valeurs d ’adhérence
de / en a distinctes. On a une fonction g G C o n t(F ) telle que g{P) = 0 et ^(7 ) = 1
(par exemple, la fonction g : t )• ^(7 ) sont valeurs
d ’adhérence de po<p en a , parce que g est continue: en effet, pour toute suite (xn) de
points de X de limite a telle que <p(xn)---------- ^ /3, on a: go <p(xn)---------- >gP) , ce
n —*oo n —*oo
qui montre bien que g{P) est valeur d’adhérence en a de p o (p ; de même pour g{'y) .
Ainsi, po(p aurait au moins deux valeurs d ’adhérence en a , ce qui contredit la continuité
de p O<p en a. Cette contradiction prouve que (p est continue. Puisque (p est continue
et puisque ^{g) = g ^ ip pour toute fonction g G C o n t( F ) , on a bien: ^ = r(<p), et
par suite ^ est continu, comme on l’a vu en a) ci-dessus.
124 Chapitre 8, problème 60

Pour finir, soit x & X . Puisque = r{(p) , l’idéal premier n ’est autre que
l’ensemble 6 C o n t(y ) | goi pevci x^y c’est-à-dire 6 C o n t(y ) | g{^{x)) = o | .
On a donc:
(3) =
c ) Soit (f : X —>Y un homéomorphisme, et soit ip = . Alors r{(p) et r{'ip) sont
des morphismes de R -algèbres réciproques Tun de Tautre, car de manière évidente:
r { ip O = r{^ p ) O r { ( p ) = r ( I d y ) = I d c o n t ( y )

r{'ip O(p) = r{(f) Or{'ip) = r{l dx) = Idcont(X)


Inversement, supposons trouvé un isomorphisme de IR -algèbres
: C o n tiy ) C ont(X )
Notons ^ . On a des fonctions continues (p : X Y et '(p : Y X ,
déterminées de manière unique à cause de (3), telles que ^ = r{ip) et S' = ri'ip) • Alors,
O = r { ‘ip OV?) = r ( I d x ) , d ’où: ' t p o ip = Idx • On voit de même que i p o ' i p = Idy ,
donc (p et ip sont des homéomorphismes réciproques l’un de l’autre.

★ ★ ★
Problème 61 :
LES MEILLEURES APPROXIMATIONS

Proposé le 10/12/1994

PARTIE I

Soit ||.||) un IR-espace normé et F un sous-IR-espace vectoriel de dimension


finie de E .
1 ’)
On fixe f e E \ F . Montrer que l’ensemble L == {g e F \ || / ~ p || < || / 1| } est un
compact non vide de Æ?. En déduire l’existence de ft € F tel que || / - ft || < \ \ f - u \ \
pour tout u e F .
2 ‘)
En déduire que F est fermé dans E .
3 ‘)
On revient aux conditions de la question 1). Montrer par un exemple qu’il peut exister
plusieurs ft € F tels que || / - ft || < || / - ^^ || pour tout u e F .
Indication: On pourra prendre F = F = R x {0} et la norme || • || de E déûnie
par ||(a;i,a:2)|| = M a x (||a ;||i,||a :||2) pour tout (xi,a:2) € R^ .

PARTIE II
Soit J un intervalle non trivial de R , et (/? : J —> R une fonction continue. Un élément
$ € J sera dit zéro ordinaire de (p ssi: ^ est point isolé de , et: ou bien ^ est
une extrémité de J , ou bien il existe € > 0 tel que + C J et (p(x)(p(y) < 0
pour tout (Xy y) € R^ vérifiant i - e < x < ^ < 2 / < ^ 4 - e .
On donne un intervalle compact I = [ a ,6] de R (où (a,6) € R^ et a < b)y et
un entier n > 1. On appellera ( /,T ) -système toute suite {(poy... ,<^n) de fonctions
continues: / —> R telle que: pour tout ( n + 1) -uple (Ai)o<i<n 6 R ”"*"^ \ {0} , la fonction
n “
(p = ^ 2 vérifie la propriété suivante:
¿=0
f c a rd (y ? “ ^(0)) < n ;
\ si c a r d {<p~^{0)) = n, alors tous les réels ^ e sont zéros ordinaires de (p .

1
Soit p : I R * une fonction continue. Pour k e |0, n ] , on définit l’application
(pki I U, X I— ►p(x)x^ . Vérifier que {(pk)o<k<n est un ( /,T ) -système.
2^)
Si a € R+ , on note la fonction: R+ —> R, x i— >x® . On considère des réels
aoy.,.yan tels que 0 < ao < • • • < a n . Pour 0 < z < n , on pose: (pi = 7pca\j . Si
a > 0 , montrer que ((po, • • • »<Pn) est un (/, T) -système. Si a = ao = 0 , montrer que
{(poy. . . , <^n) est un (/, T) -système.
Indication: Raisonner par récurrence sur n , en dérivant et en appliquant le théorème
de Rolle.
126 Chapitre 8, problème 61

3°)
Supposons que n = 2 m , avec m G , et que - n < a < b < n . Définissons les
fonctions ipk ainsi:
( cos(kx) SI 0 < A: < m
(V a ;€ /) <pk{x)= { . > s
[ s i n ((A; - m) x) si m + 1 < A; < 2m
Démontrer que {(po, ...,(pn) est un (/, T) -système.
4^)
Soit un (7, T)-système. Notons F le R-e.v. Vect((/?o, • • • ,<Pn) en­
gendré par les ip k .
a ) Soit (^1, . . . ,in + i) ^ 7”"^^ tel que < • • • < ^n+i • On note ôi la forme
linéaire la forme IR-linéaire u h—>г¿(^¿) sur F . Préciser D^J”j^Ker(6i) ; en déduire que
est une base du dual F * . En considérant la base (^fe)i<fc<n+i de F dont
{Sk)i<k<n+i est la base duale, montrer que d e t ( [pi{^j) ] ) r o<i<n ^ 0,
l
Indication: on pourra prouver que: (Vu G F ) u = .
b ) Soit (Cl,...» in) € 7” tel que Ci < • • • < in • Pour x G C , soit u(x) = (x)
la valeur du déterminant suivant:
(po(x) ... (pn(x)
, , Mù) ••• <^n(Ci)
u(x) =

V^o(Cn) <Pn(Cn)
Montrer qu’on a: u = ^ avec: (A o,...,A n) G n + i ^ ^ qu*on a:
U“ ^(0) = {^1, . . . ,^n} • Montrer aussi que l’ensemble { v G F | Vi G [l,n ] , v{^i) = 0 }
est égal à IRu.
5^)
Soit (<^o, • • •, <Pn) un (7, T) -système; notons toujours F = Vect(y>o, • • •, <^n) • Mu­
nissons F de la norme uniforme u \— >|| u || = Sup^^/ ( | u{t) | ) . Soit S la sphère unité
de ( F ,|M |) : 5 = { u g F | || u 1| = 1 } .
a ) On se propose de montrer que S contient une fonction 0 à valeurs réelles positives.
A l’aide de 4-b) ci-dessus, prouver d ’abord que pour chaque N e N ' ^ , on peut construire
PN G S tel que [a + ^ , 6] ) C 1R+ . Extraire alors de la suite (p^) une
suite (6k) = convergente dans (F , ||. ||) vers 9 G S . Montrer alors que
9{[a,b]) C [R+ .
b ) Soit 9 G S telle que 9{[a,b]) C IR+ . Soit c G ]a,6[ tel que ^(]a,c[) C IR+ .
Construire g G F telle que g{x) > 0 au voisinage de a et que g{[c,b]) C IR* . En
considérant une fonction 9 Xg avec A G IR+ et A convenablement choisi, en déduire
que «S contient une fonction i/ telle que u{]a,b]) C IR+ . En déduire enfin que S
contient une fonction à valeurs dans IR * .
c ) Soit P G [ l ,n ] et soit Ciï---»Cp dans 7 tels que a < Ci < *• • < Cp < ^ •
On posera Co = û et Cp+i = f>• Pour chaque iV G N * , en utilisant 4-b) ci-dessus,
construire une fonction p n ^ S qui vérifie:
(-1)P // n ( ] | p , et ( - l) V iv ( ] Î i. Îi+ i[) c R+ p o u r 0 < i < p - l .
Extraire de la suite (p^) une suite (9k) = {p>Nk)keM convergente dans ( F, | | . || ) vers
une fonction 9 G S . Prouver alors que (—1)^ 9 { [Ci>iî+i ] ) C IR^. pour tout i G [0 ,p ].
Vérifier que si p = n , on a: 9{ a) > 0, 9{b) ^ 0 et { - i y 9 { ]Ci)Ct+i [ ) C IR* pour
0 < i <p.
d ) On se place dans les conditions de c) ci-dessus, et on suppose p < n . On
choisit 9 G S vérifiant la condition trouvée au c) ci-dessus. Soit c G ] a, Ci [ tel que
Les meilleures approximations 127

0{]a,c[) C R * . En utilisant 4-b) ci-dessus, construire g e F telle que: g{x) > 0 au


voisinage de a , que g(b) ^ 0 , [) C IR* , et (-l)* ff(]Îi,Îi+ i () C IR* pour
1 < i < P . En s’aidant de fonctions du type 0-¥\g avec A convenable, en déduire que S
contient une fonction u telle que v{b) ^ 0 et (-l)*p(] [ ) C R * pour 0 < i < p .
Puis montrer qu’il existe v e S vérifiant ces conditions, et, en outre, i/(a) > 0.

PARTIE III
Dans cette partie, l’entier n > 1, l’intervalle I = [a,b] et le (7,T)-systèm e
((po,• • • ,<^n) sont fixés. On note C le R-e.v. C®(7,R) des fonctions continues de
I dans R , muni de la norme uniforme
ti ^ Il U II = SuPtçj ( I u(t) I ) = Max ( Iu{t) I ) ,
t^I
et on note F le sous-R-e.v.n. Vect((po)---<^n) de C (donc F est de dimension finie,
égale à n + 1 ). On fixe également un élément f e C \ F . D’après les résultats de la
partie I, la distance M / = I n f ( || / - u || ) est > 0 , et l’ensemble

A4/ = ||/ - u || = M /|

est non vide (les éléments de A4/ sont appelés les meilleures approximations de / par
des éléments de F ).
Dans les questions 1) à 3) ci-dessous, on donne h e F . On désigne par Sh l’ensemble

{ x € / | \\f-h \\ = \f{x)-h{x)\ }

1
Expliquer brièvement pourquoi Sh est un compact non vide de I.
2 ‘)
Supposons trouvée une suite ( o i,. . . ,o„+2) à n + 2 termes dans Sh, telle que:
ai < • • • < o„+2 et (V i € I l ,n + 1] ) /(o i+ i) - h{ai+i) = - {f {ai ) - h{ai) ) . Soit
U e F telle que || / - u || < 1| / - /i | | . En écrivant: u - h = f - h - {f - u), donner
le signe de u —h en les Oj. En déduire que u = h . Finalement, u peut-il exister? en
déduire que h e M f .
3 °)
On suppose qu’il n ’existe aucune suite (oi)i<i<„+2 à n-t-2 termes d ’éléments de Sh
qui vérifie les conditions de 2) ci-dessus. Notons S = || / - ft || ; soit 5 ^ et SJl les
ensembles définis par:

= (^ S I = = /(x ) - ft(x) = --S' }

a ) Si <S^ = 0 ou 5^^" = 0, en s’aidant de II-5-b), montrer qu’il existe u e F telle


que II / - ft - u II < Il / - ft II, et en déduire que Mf .
b ) Supposons 5 ^ ^ 0 et i;;’ ^ 0. Notons a+ = M in(5^') et a _ = M in(5^’) ,
et supposons que a _ < a+ (le raisonnement serait le même si « + < « _ ) . Montrer
l’existence de p € [ l . n j , de e réel tel que 0 < s < 5 et d ’une suite ^o. • • • ,Îp+i dans
I tels que: io = û < i l < • • • < ip < ip+i = b , que pour tout i € N vérifiant 2i < p et
pour tout X e [ i2t. i 2i+i ] ) on ait —S < /(x ) —ft(x) < 5 —e , et que pour tout i e N
vérifiant 2i -H 1 < P et pour tout x € [i 2i+ i. Î 2i+2 ) , on ait - S + e < /(x ) < 5 .
En s’aidant de II-5-d), montrer l’existence d’une fonction u e F telle que
II / - ft - u II < Il / - ft II ; en déduire que M/ .
4°)
Déduire de ce qui précède une caractérisation des éléments de A4/ .
128 Chapitre 8, problème 61

5°)
Soit (p e M f et ip e M f ; on pose: 0 = -h rp).
a ) Montrer que 0 e M f .
b ) Montrer que pour tout a: G / tel que \ f{x) - 0{x) \ = Mf , on a: (p{x) = 'tp(x).
En utilisant le résultat de la question 4) ci-dessus, en déduire que ip = xp.
6 ‘)
D’après ce qu’on a vu à la question 5) ci-dessus, M / est un singleton; on notera
M f = {Pf} . Soit h e F et soit une suite (6i)i<i<„+2 dans I telle que 6i < • • • < 6n+2
et que pour l < i < n + l , o n ait: / ( 6i+i) - h{bi^i) = -{f{bi) - h{bi) ) . Montrer qu’il
existe Z G | 1, n H- 2] tel que | f{bi) - h{bi) \ < Mf
Indication: raisonner par Vabsurde, en considérant h - Pf = f - Pf - ( f - h ) .

PARTIE IV
On se place dans les conditions de la partie III, mais ici, on donne des réels a o ,. • •, »n
tels que 0 < qq < • • • < cxn, on suppose que 0 < a < 6, et on prend en guise de
(J, T ) -système (y?o» • • • >V^n) celui défini par les fonctions (pi : x \— >x^' (voir question
II-2) ). On notera: F = Vect(y?o» • • • »<Pn)i H = V ect((^0) • • • »<Pn-i) • On désignera
par O l’ensemble des f e F pour lesquelles il existe une suite (t;i , ... irjn+i) dans I
vérifiant: a < r/i < • • • < rjn^i < 6, | f{rji) | = || / 1| pour tout i , et /(7?i+i) = -f{Vi)
pour 1 < i < n . On notera Oi l’ensemble { f e 0 \ || / 1| = l} .

1 °)
Soit / = ^k<Pk € Oi .
a ) Montrer que ^4*, ^ 0 pour tout k .
b ) Fixons P € | 0, n] ; soit Vp l’ensemble des g = Y!,k=o ^k<Pk € F tels que Bp = Ap.
Montrer que pour tout p 6 Vp, on a: || ÿ || > 1.
c ) Soit P € | 0, nj , et soit g = Bk<pk € F tel que || y || < 1 . Déduire de b)
ci-dessus que: || Sp || < | Ap | .
2 °)
Soit P l’unique meilleure approximation de (pn par des éléments de H (l’unicité de
P découle de ce qui a été obtenu en III-5)).
a ) Démontrer que P ^ 0 , et qu’on a: (^n-P)€Oi.
k n -P |
1
b ) Soit / = r{(pn - P ) . Démontrer que O = R f ,
3 ’)
Peut-on étendre certains des résultats de cette partie au cas où 0 = a < 6 ?
4 ’)
Traiter le cas où ak = k pour 0 < f c < n , e t o ù 0 = a < 6 = l
Indication: penser aux polynômes de Tchebytchev,

☆ ☆ ☆
Les meilleures approximations 129

SOLUTION

PARTIE I
Question 1 ”
L’ensemble L est fermé et borné dans le R -e.v.n. F , qui est de dimension finie,
donc L est compact dans F , donc aussi compact dans E , On a: 0^; = Of € L ,
donc L ^ 0. La fonction L —►R * , u \— > Il / - “UII est continue sur le compact
non vide L , donc atteint son minimum en un point uo ; si v e F et t; ^ L , on a
Il V - / Il > Il / Il > Il / - ^0 II ; donc II / - uo II = Min II / - U II.
u^F

Question 2 °
On vient de voir que si / G £? \ F , la distance de / à F est > 0 . Donc F est fermé,
car AdhF(F) est l’ensemble des points de F dont la distance à F est nulle.

Question 3 "
Prenons F = R^ muni de la norme (xi,X 2) •— ►|| (xi,X 2) || = Max(|| x | | i , || x H2) , et
prenons F = R X {0} . Soit / = (0,1). La distance de / à F est 1, et l’ensemble des
points g = (x,0) e F tels que || / - p || = 1 est [-1,1] x {0} .

PARTIE II
Question 1 ”
^ 1
Soit (Ai)o<i<n 6 R”"^^ \ {0} ; posons ^ = ^ \ i ^ i et P = - (p. Alors F 6 R[AT] \ {0} ,

donc P ^(0) est de cardinal < n ; donc c a r d (y?" ^(0)) < n . Si c a rd ((^ ^(0)) = n ,
i.e. c a r d ( F ” ^(0)) = n , les zéros de P sont simples, ce qui entraîne de façon évidente
que ce sont des zéros ordinaires pour ip. Donc {(pi) est un ( /,T ) -système.

Question 2 °
Les fonctions Tpa sont de classe sur R ^ .
• Premier cas: o > 0

cas où n = 1
Pour n = 1, l’assertion à démontrer est de vérification triviale. Supposons n > 2 , et
n
la propriété vraie à l’ordre n - 1 . Soit (At)o<t<n ^ \ {0), notons (p = (Pi; les
¿=0
n
zéros de (p sont ceux de f : x 1— >Aq + ^ A^x^* , où Pi = ai - ao'^ si = 0 , on a:
i= l
^^{0 = ) et comme a > 0 , o n a ^ > 0 , donc (p'{^) = 0 ssi /'(^ ) = 0 . On a:
n 1 ^
Pi = - ^ A i Pi x^‘ . Si les Xi (pour 1 < z < n ) sont tous nuis,
z=l ^ i= l
nécessairement Aq ^ 0 , donc <^“ ^(0) = 0. Si les (Ai)i<i<„ sont non tous nuis, tenant
compte que 0 < p\ < ... < Pn , l’hypothèse de récurrence appliquée à / ' montre que
130 Chapitre 8, problème 61

/ ' ^(0) est de cardinal < n - 1. D’après le théorème de Rolle, on en déduit que / ^(0)
est de cardinal < n . De plus, si c a r d ( / “ ^(0)) = n , le théorème de Rolle montre que
c a r d ( / ' ” ^(0) ) > n - 1, d ’où alors c a r d ( / “ ^(0) ) = n - 1. Ce théorème de Rolle
assure que les n —1 zéros de / ' s’intercalent strictement entre les n zéros de / , d ’où
l’on déduit:
/(0 = 0 = ^ / '( 0 / 0 .
Donc les n zéros de / sont alors simples, ce qui entraîne que ce sont des zéros ordinaires
de (p. On a donc prouvé que (v^i)o<i<n est un (/, T) -système, ce qui achève la preuve
par récurrence.
• Deuxième cas : g = gp = 0
Pour n = 1, les assertions sont à nouveau de vérification triviale; supposons les
vraies à l’ordre n - 1, avec n > 2. Si les (Ai)i<i<„ sont tous nuis, on a Aq ^ 0 , donc
(p~^(0) = 0. Supposons les (Ai)i<i<„ non tous nuis; la fonction (p est continue sur [0,6]
et de classe sur ]0,6] . Pour x ejO, 6], (p'(x) = - ^ A ^ ai = x°‘*~^g(x) j
i=l
ouù g(x) = AiOfi + ^ A i ai x ^ ' , avec Pi = ai - ai pour 2 < i < n. Mais puisque:
¿=2
0 < /?2 < • *• < /?ni rhypothèse de récurrence s’applique à g , car {\iai)i<i<„ e IR’^ \{ 0} .
Donc c a r d (p~^(0)) < n —1 . D’après le théorème de Rolle, on a c a r d (</^”’^(0)) < n .
Puisque ao = 0 , on a </>(0) = 0 ssi Aq = 0 . Si c a r d ( y?“ ^(0) ) = n , on voit exactement
comme au premier cas que les zéros ^ de (/? dans ] 0, 6] vérifient 7«^ 0 , donc les
zéros de (p sont alors tous ordinaires, ce qui achève la preuve par récurrence.

Question 3 '
Pour k e Z , notons Sk la fonction R C, x 1— ► . Si {\k)o<k<n ^ \ {0} ,
la fonction (p = s’écrit: (p = avec des € C et non
tous nuis, déterminés de façon unique par les (A^). Soit P = YlT=-m ^ C[X] ;
on a: P ^ 0 ; si ^ € (^“ ^(0), on a: P (e^^) = 0. L’application / -> C, x 1— >
est injective, car - i r < a < b < n , et P possède au plus n zéros dans C , donc
c a r d ( <^“ ^(0) ) < n . Si c a r d ( ) = n , a fortiori P possède n zéros simples
dans C . Pour tout ^ 6 ^ ” ^(0), on a donc P'{ b ^^) ^ 0. Comme pour tout x G / on a:
P (e^^) = B^^^ip(x) , il en résulte: P '(e^^) x , d ’où (^'(0 0. Donc
les n zéros de (p sont simples, ce qui entraîne qu’ils sont ordinaires. Donc {^i)o<i<n est
bien un (7, T ) -système.

Question 4 "
Notons que les (<Pz)o<i<n sont linéairement indépendants à cause de l’hypothèse. D’où:
dimiR(P) = n + 1.
a ) On a: Ker(6i) = { f e F \ / ( i i ) = ••• = /(^n+ i) = 0 }. A cause de
l’hypothèse sur les {(pi) , on voit que si / G P \ {0} , alors c a r d ( / ” ^0) ) < ^ ^ d ’où:
n r= /K e r(6 i) = {0}. Donc (d’après les propriétés élémentaires de dualité dans les
espaces vectoriels de dimension finie) la suite (<5j)i<i<n+i engendre le dual . Mais
on a: d im (P '^ ) = dim (P) = n + 1. Donc (<50i<i<n+i est une base de F * . Par
définition des $k , on a: pour tout ( kj ) G |l,n - h i f ) et Sk{9i) = ( ^ ^^ ^ ,
rOsifc^/ llsifc = /
c’est à dire OiX^k) = | , . E n posant u = XkOk G P , on en déduit
I l si k = l
que u(i^) = A^ pour tout ^ G [ l , n + I j . Donc u = '^{^k)9k • En particulier, pour
tout i G [0,n]| : ipi = ; donc la matrice de passage de la base {6k) de
P à la base (ipi) de P est (v^t(i>)) jo<.<n • Son déterminant est donc ^ 0 .
Les meilleures approximations 131

b ) En développant le déterminant suivant sa première ligne, on obtient bien des Xk


(avec 0 < k < n ) tels que ( Vx G / ) u{x) = > c’est-à-dire tels que
U = Ylk=o • Pour X 6 / \ { i l , ... ,În} i d ’après a) ci-dessus, on a: u{x) ^ 0 (il
suffit de poser in+i = x ) . Comme il est clair que u(ii) = 0 pour 1 < i < n , on a bien
u ” ^(0) = {il, • • •, in} • Il on résulte aussi de ce qui a été vu en a) ci-dessus que les formes
linéaires sur F : Li : f i— ►/ ( i i ) (pour l < i < n) sont linéairement indépendantes,
donc D = n^LiL“ ^(0) est une droite vectorielle. Comme u e D \ {0} ainsi qu’on vient
de le voir, on en déduit que D = Ru .

Question 5 "
a ) Fixons N e N . Choisissons i i , ... ,in tels que a < i i < ^n< a+ ^
Posons U = . On a vu que u e F et u~^(0) = { ii,...,in } * Comme u est
continue, on a donc u( [a -I- ^ , à] ) C ou - u { [ a -f ^ , ^] ) C R * ; en posant
= j ^ s u , où s e {-1,1} est bien choisi, on construit donc /i n e S répondant
à la question (on a bien г¿ ^ 0 , puisque u “ ^(0) est fini ). On obtient ainsi une suite
{/J'n ) n > i • Le. sphère S est compacte dans F , on peut donc extraire de cette suite {/i n )
une suite (6k) = {/J>Nk) convergente dans (F, || • ||) vers un élément 6 e S .
Soit alors X G ]a ,6] . Si N e vérifie a H- < x , par construction, on
a: /j> n {^) > 0- Comme ^(x) = \imk-,oo {/J>Nk{x)) , on en déduit ^(x) > 0. Donc
^ (] a, 6] ) C R+ , et par continuité de 0 , on en déduit: ^( [a, 6] ) C R+ .
b ) Puisque ^ € « S ,o n a 0 e F \ {0} . Donc c a r d (^“ ^(0)) < n , d’où l’existence de c .
Construction de a
Si n est pair, choisissons ^ i,...,^ n dans I tels que a < Îi < ... < < c . Soit
g= où s G {-1,1} est choisi de façon que g{u) > 0. Alors on a: g e F ^
g{[c,b]) C IR+ et par continuité, ^(x) > 0 pour x > a et x assez voisin de a ( en
fait, ff([o ,6 [) C R * ).
Si n est impair, choisissons Î i , .. ., ^ n dans I tel que a < ^ i ... < < c, et
posons g = , où s G {-1 ,1 } est choisi de façon que p (]a ,^ i [ c R+ . Alors
g{a) = 0 , g{x) > 0 pour a < x < ^ i , et ^( [c ,6] ) C R * .
Construction de
O n a d es réels /î et 7 tels que: a < 0 <c; g{]a, 0]) C R * ; g{[7, 0]) C R * .
Sur [0,'y] , la fonction 6 reste > 0. Par continuité, on a donc un réel m > 0 tel
que e{x) > m pour /8 < x < 7 • Soit A = Suptg[^_^] ( | g{t) | ) ( = Max (| g{t) | ) ) .

Choisissons A G R+ tel que XA < ^ . On constate que la fonction u = 6 Xg vérifie:


u{]a^b] C R+ . La fonction u = appartient à <S et vérifie i/ ( ] a ,6]) C R * .

Fin de la question
En échangeant les rôles de a et 6 , on construit de même une fonction v* e S telle c^e
i/* ([a ,6 [) C R+ ; la fonction a = + appartient à F et vérifie: <r([a,6]) C R+ .
En particulier ît ^ 0 . Alors la fonction r = vérifie: r e S et r ( [a, 6] ) C R * .

c ) Construction de um
Si P = n , il suffit de prendre /xn = où s G { -1 ,1 } est choisi de façon que
Mn ( [ û, Î i [ ) C R+ , et où u = .
Si P < n, choisissons ... ,^n dans I tels que: 6 - • • • < in < à •
Il suffit de prendre /xn = où u = , et où s e { -1 ,1 } est choisi de façon
que /iAr([a,^i [ ) c IR * .
Fonction 6
L’existence d’une suite (Ok) = {/XNk) extraite de {/x n ) et qui converge dans (F, || • ||)
vers un élément 9 e S découle à nouveau de la compacité de la sphère S .
132 Chapitre 8, problème 61

Fixons i € I0,p - 1] ; si a: € ] ii, it+ i ( , on a pour tout N € {-lYf i Nix) > 0 .


Donc
( - l) '^ ( x ) = lim ((-l)W fc(a:)) > 0
Ac~+00
Si X € [Îp,6] , on a (-l)P/iyv(x) > 0 .pour tout N € tel que x < 6 — , d ’où
à nouveau:
(-l)P(9(x) = lim ( ( - l ) ”/iyvjx)) > 0
fc—>oo

Ainsi, (-l) ^ ^ (]Î iïÎ i+ i [ ) C DÎ+ pour 0 < i < p. Par continuité de on en déduit
bien: ) C U+ pour 0 < z < p . En particulier, = 0 pour
1 < i < p. S i p = n , v u que 6 e F \ {0} , les seuls zéros de 9 sont i i , . . . , În , d ’où
évidemment: (-!)* (] [)\ POur 0 < z < p ; 9{a) > 0 , et ^(6) ^ 0 .

d ) Comme 9 e F \ {0}, ^-^(0) est un ensemble fini, d’où l’existence de c .


Construction de a
Si n - P est pair, soit 771, , rjn-p tels que a < rji < • • < Pn-p < c ; on prend
9 = , où s € { - 1, 1} est choisi de façon que g{a) > 0 .
Si n —P est impair, soit 771, . . . , rjn-p tels que a = 771 < • • • < rjn-p < c ; on prend
g = sîip,,...,p„_p,Ci, ..«p , où s € {-1 ,1 } est choisi de façon que g{]a,i]i [) C R * . La
fonction g ainsi construite satisfait les conditions requises.
Construction de u
Soit des réels /î et 7 tels que a < P <7 = c et g{]oiyP[) C 05* . Notons:
m = e(t), et A = Supte(^,^| ( |i / ( i ) |) ( = ^Max^ ( |ÿ ( i ) l ) ) • D’où m > 0 .
Choisissons A réel > 0 de façon que AA < y . La fonction u = 9 Xg vérifie:
u{b) ^ 0 , et (-l)V (]Ç i,^ i+ i [) C 05* pour 0 < z < p . Donc la fonction u = j ^ u
appartient à «5 et satisfait toutes les conditions requises.
Fin de la preuve .
En échangeant les rôles de a et 6, on construirait de même i/* e S telle que
i/*(a) > 0 et [ ) C 05* pour 0 < z < p . Alors cr = u i/* e F et vérifie:
a{a) > 0, (7{b) ^ 0 et [ ) C 05 * pour 0 < z < p (d’où ît ^ 0). Alors la
fonction T = p-[f^ vérifie: r G «S; r(a) > 0; r ( 6) ÿé 0 , et r ( ] i ii Î i + i [ ) C 05* pour
0 < z < p.

PARTIE III
Question 1 "
Sh est fermé et borné donc compact. Sh est non vide à cause du théorème de Heine
sur les fonctions numériques continues.

Question 2 "
Pour fixer les idées, supposons / ( a i ) - h(ai) < 0 (le raisonnement serait le même si
/( a i ) - h(ai) > 0 ). Posons 5 = || / - h | | . Comme || / - u || < 5 , on a:
(u - h)(ai) = ( / - h)(ai) - ( / - u)(ai) = - (f - u)(ai) < 0 .
On voit de même que (-l)^ (u - h)(ai) > 0 pour tout z G [l,7i H- 2]. Par continuité
de u - h , on en déduit que u - h possède au moins 7i + 1 zéros, strictementintercalés
entre les a i . Mais u - h € F . Donc u = h. Mais u = h est incompatible avec
Il / - u I < Il / - h II Donc u ne peut exister. Donc || / - u || > || / ~ h || pour tout
u e F . Donc h e M f .
Les meilleures approximations 133

Question 3 °
Remarquons que et «5^ , ensembles fermés et bornés, sont des compacts de I .
a ) Supposons que = Îi (le raisonnement est analogue si iS^ = 0 ) . On a alors un
réel £ G] 0 ,5 [ tel que - S < f { x ) -* h{ x ) < S - € pour tout x e I . Considérons u e S
telle que u { I ) C R * . Choisissons p G R * tel que p \ \ u \ \ < § ; alors g = f - h - ^ pu
vérifie: (Vx G /) - S < g{ x) < 5 - | ; comme I est compact, on a Min g { x ) > - S .
D’où de façon évidente: || p || < S , Puisque h - p u e F ^ on voit que h ^ M f ,

b ) Posons: ¿1 = Of_ , t 2 = ; si fl [t 2,b] = 0 , on pose p = 1 . Sinon,


5^” n [¿2)6] est un compact non vide (car c’est un fermé non vide du compact )
donc admet un minimum qu’on note ¿3 .
Raisonnons par récurrence. Supposons défini ¿2i avec 2 G N * , tel que ¿2i ^
n [¿2 ) 6 ] = 0, on pose P = 2i - 1. Sinon, on pose ¿2i+i = Min (5^ f l [, ¿2i) 6 ] ) . De
même, supposons défini ¿2^+1 avec 2 G N * , tel que ¿2i+i € <5^ . Si [¿2i+i) 6 ] = 0,
on pose P = 2 2 . Sinon, on pose ¿22+2 = Min f l [¿2i+i) 6 ] ) . Le processus se poursuit

par récurrence, mais à cause de l’hypothèse il doit s’arrêter de produire de nouveaux t j


au plus tard lorsque j = n + 1 . On obtient donc une suite ¿1,¿2 ) • • • )¿p+i avec p < n ,
telle que:
^ a = ¿1 < ¿2 = a i < • • • < ¿p < ¿p+i
¿2i = Min n [¿2i-i) 6]) pour 2 < 22 < p H-1
¿2i+i = Min (<S^ n [¿2i) 6 ] ) pour 3 < 22- fl<p+l
n [¿p+1, 6 ] = 0 si p est impair
n [¿p+1, 6 ] = 0 si p est pair

Par continuité de / - h , on peut choisir ^1 € ] ¿1, ¿2 [)•••) Îp € ] ¿p, ¿p+i [ tels qu’on
ait: 0 < f { x ) - h{ x) < S pour x G [ii)^i+i ] lorsque 2 est impair , 0 > f { x ) - h{ x )
pour X e [ Î i ) ^ i + i ] lorsque 2 est pair. La définition même des tj montre alors que:
f { x ) - h{ x) < S pour X e [a,Îi] , pour x G [Ci)ii+i] lorsque 2 est pair et < p , et
pour X G [Cp,6 ], si p est pair; et f { x ) - h{ x) > - S pour x G fe)Ci+i] lorsque 2 est
impair et < p , et pour x G [^p,6 ] si p est impair.On a donc un réel e g]0,5[ qui
vérifie: f { x ) - h{ x) < S - e pour x e [a,^i] , pour x G [Îz)Ci+i] si 2 est pair et
< p , et pour X e [Îp, 6 ] si p est pair; et f { x ) - h{ x) > - S -\-e pour x G [Îi)ii+i]
lorsque 2 est impair < p, et pour a; G [^p,6 ] si p est impair. Il est clair que la suite
(Cl) • • • )Cp) qu’on vient de construire répond à la question posée.
Considérons maintenant u e S telle que:
«(o) > 0, u( 6) 0, u($i) = ••• = u(^p) = 0, et ( -l) M [ Î i,^ i+ i] ) C R+ pour
0 < 2 < P (rappelons que Ço = a et = 6 ): l’existence d’une telle fonction u est
garantie par le résultat de la question II-5-d). Choisissons p G R * tel que p | | u | | < | -
On vérifie que la fonction g = f - h + p u satisfait: S - ^ > g{ x ) > - S pour x G [a,^i] ,
pour X G [Ci)Ci+i] si 2 est pair < p , et: - 5 + f < g{ x) < S si x e [Ci)Cz+i] lorsque
2 est impair < p . On en déduit de façon évidente que || p || < 5 . Comme h - p u e F ^
on voit bien que h ^ M j .

Question 4 "
La synthèse des questions 2) et 3) ci-dessus donne: si h e F , alors on a h e M / ssi il
existe une suite ( ai , . . . , an+2 ) à n + 2 termes vérifiant les conditions de la question 2 )
ci-dessus.

Question 5 "
a ) On a: 6 e F , donc \ \ f - 6 \ \ > M f , Mais

< \\\f-9 \\ + \wf-i>\


134 Chapitre 8, problème 61

Donc \ \ f - e \ \ = M f , donc в e M f .
b ) Soit X e I tel que \ f{x) - 6{x) | = М / ; on a : | f{x) - \ < M f et
I f{x) - ф{х) I < М / ; on en déduit:

\ П х ) - в { х ) \ = U f i x ) - v?(x)) + i ( / ( x ) - ф{х)) = M t

ce qui force l’existence de s € {-1 ,1 } tel que s (/(x ) - ip(x)) = s ( / ( i ) - ip(x)) = Mf .


D’où: (fi{x) = ip{x). Mais d ’après les résultats de la question 4) ci-dessus, il y a au moins
n + 2 points X e I tels que | f{x) - 6{x) \ = Mf . Comme V - il) e F , cela entraîne
t p- i p = 0 (cf. la définition d ’un ( / , T.) -système).

Question 6 °
Si l’on avait | - fi(èi) | > М / pour tout г , il est clair que h - P f =: f - P j - [ f - h )
serait 0 et du signe opposé à celui de f{bi) - h{bi) pour tout г € |1, n 4- 2 | . D’après
le théorème des valeurs intermédiaires, h - P f s’annulerait donc au moins n + 1 fois sur
I . Comme h - Pf Ç F , cela donnerait: h - P f =0; l’égalité h = Pf est incompatible
avec la propriété que | /(6j) - Л(6») | > Mf pour tout г , car || / - fi || = М / . Cette
contradiction montre qu’il existe i e [ l,n - b 2 j tel que | /(6») - fi(6j) | < Mf (cette
propriété a été remarquée par DE LA VALLÉE POUSSIN).

PARTIE IV
N.B.: Les éléments de O \{ 0 ) s’appellent les oscillateurs du système (<^o» • • • »V^n) •

Question 1 "
a ) Supposons trouvé k tel que ^4^ = 0. Alors les {Aj)^^k sont non tous nuis, puisque
f ^ O . Mais i^j)o<j<n.j^k est un ( / , T)-systèm e pour l’entier n - 1 (cf. II-2)). Or
d ’après le théorème des valeurs intermédiaires, / s’annule au moins n fois (une fois
au moins sur chaque intervalle ]rii,r]i^i [ (1 < i < n ) ); c’est impossible par définition
d’un (/, T ) -système de rang n - 1. Cette contradiction prouve donc que Ak ^ 0 pour
tout k .
b ) Supposons que || |1 < 1 pour un certain g e Vp . Alors en les points r]i, la fonction
f —g est ^ 0 et a le signe de f{rji). Donc par valeurs intermédiaires, f —g s’annule
au moins n fois. Mais f — g est dans le IR-e.v. engendré par le (/, T ) -système de
rang n - 1 : {^j)o<3<n,j^p • Donc f = g . C’est en contradiction avec || p || < 1. Cette
contradiction prouve que ( 6 Vp) || ^ || > 1.
c ) Si Bp = 0 , il n ’y a rien à prouver. Supposons Bp ^ 0 . Alors € Vp . Donc

b
B„\
> 1 d ’après ce qui a été vu en b) ci-dessus. Donc ffll > 1: j.e.
< Il ^ Il »et, comme || ^ || < 1, on a L54 < 1, i.e. | Bp | < | Ap | .

Question 2 "
a ) D’après ce qu’on a vu en III-4), (pn — P s’annule au moins n fois (on applique le
théorème des valeurs intermédiaires); or (pn reste ^ 0 sur 1. Donc (Pn ~ Pi
i.e. P ^ 0. L’application du résultat de III-4) prouve ensuite immédiatement que
- P) e O l .
b ) Posons / = • On a VU que les A k sont tous ^ 0 . Soit p G O tel
que g = Ylk=o^k^k ^ et g ^ 0. On a donc p e |[0,n] tel que Bp ^ 0. On peut
donc choisir P e tel que pg - f ^ Vp. En fait, puisque g e O \ {0} , les Bk
sont tous ^ 0 . L’existence d ’une suite pour g montre que ^ n - ^ ^ g est
une meilleure approximation de par des éléments de H . (appliquer le résultat de
Les meilleures approximations 135

III-2) avec n - 1 au lieu de n ) . Donc cpn ~ donc - ^ g = ipn - P , i e.


g = Bn'X \\<Pn - P Wf • Comme U f c O . o n e n déduit bien que O = Uf .
Question 3 °
Etudions le cas où 0 = a <b.
A) Supposons gp = 0
Alors pour tout P e |l ,n ] , (^j)o<j<n,3^r est un ( /,T ) système de rang n - 1.
Si / = G O i , on voit donc comme en 1) ci-dessus que ^ 0 pour tout
A: > 1, et que si p G X ) ? = o € F vérifie ||^ || < 1, on a \Bp \ < \ A p \ pour tout
P > 1. Supposons que A q = 0 . La fonction / s’annule au moins n fois dans ] a, 6 [
(valeurs intermédiaires). La fonction x \— >x~^^f{x) = Ai + A 2X^^~^^ H------h
s’annulerait alors au moins n fois sur [a ,6] , ce qui est impossible puisque les fonctions
(l,(a:i— ►x®*~“ ') 2<i<„) forment un ( / , T)-systèm e de rang n ~ l . Cette contradiction
montre donc qu’on a aussi Aq ^ 0. Les conclusions b) et c) de la question 1) demeurent
donc valables.
Comme {(Pi)o<i<n-i est un (/, T)-système, on voit que les résultats de la question
2) ci-dessus s’étendent sans changement.
En conclusion: lorsque ao = 0 » tous les résultats des questions 1) et 2) ci-dessus
demeurent valables.
B) Supposons gp > 0 .
• Les ((Pi)o<i<n ne forment alors plus un (/, T)-système. Reprenons les théories
développées dans les parties II et III. Remarquons qu’une fonction g e F \ {0} s’annule
au plus n fois sur J = ] 0,6], = / \ {0} . La théorie du II-4) reste valable à condition de
ne considérer que des suites ( Î i , . . . , in) telles que 0 < i i < • • • < in • Si g e F \ {0}
s’annule n fois sur J , les n zéros de g sont ordinaires.
• Le résultat du II-5-b) est à remplacer par le suivant: S contient une fonction u
telle que u{J) C IR+ . (En fait la vérification est triviale: la fonction u : x i— >Ylk=o
convient.)
• Etendons le résultat de II-5-d): on obtient d ’abord une fonction 9 e S telle que
( - 1 ) ^ ^ ( [ ii,ii+ i] ) C R+ pour tout i G |0 ,p ] , et si p = n , on voit que 6{b) ^ 0 et
>^2+1 [) C R * pour tout i . Supposant p < n , montrons qu’il existe u G «S
telle que u{b) ÿé 0 et (-1)^ u ( ] ii ,ii + i [ ) C R+ pour tout i G I0 ,p ]. Choisissons
0 = 2fc=o ^ k ^ k ^ S vérifiant les propriétés ci-dessus. On peut supposer C q ^ 0 . En
effet, sinon soit r = Min{ A: | Cfc ^ 0 } : on remplace n par m = n - r , et (a o ,. . . , an)
par {Po, ... ,pm) où Pi = Or+i pour 0 < i < m . On a:
9{x) Cox^
x —*0, a;>0

comme ^ (]0 ,^ i[ ) C R * , cela entraîne Со > 0. Choisissons ryi, . . . , r/n-p tels que
0 < r/i < • • • < 7]n-p < i l et posons g = .... nn-p.^i «p où s G {-1 ,1 } est choisi
de façon que ^ (]in -p » ii [ ) C R * . On a un j G [0,nj et un C G R ^ tels que
g{x) ^ x^ . Donc si Л G R+ est assez petit, il est certain que 9{x) H- \g{x) > 0
pour ж > 0 et X assez voisin de 0 . On voit alors comme en II-5-d) que l’on peut
trouver A > 0 tel que i/ = в Xg vérifie : ( - 1 ) V ( ] [) C R * pour 0 < г < p .
La fonction u = répond alors à la question.
• A présent, on vérifie que toute la théorie de la partie III s’applique à la famille
i^i)o<i<n , pourvu que l’on choisisse f e C \ F telle que /(0 ) = 0. Pour une telle / ,
l’ensemble М / est alors un singleton {D/} , et D f e F est caractérisé par l’existence
d ’une suite ( a i , ... ,an+2) vérifiant les conditions de III-2). En particulier, la théorie
s’applique (au rang r au lieu de n ) à toute sous-famille ((р).бл de (<pi)o<i<n , avec
A C |0, n] et c a r d (A) = r > 1.
On en déduit facilement que les propriétés de la partie IV s’étendent sans changement:
O est une droite vectorielle, et si P désigne la meilleure approximation de (pn par des
éléments de Я , on a: O = R / , où / = - P) .
136 Chapitre 8, problème 61

Si / € O i , alors / = Ylk=o »OÙ les Ak sont tous non nuis 0 (car / s’annule
au moins n fois sur ]a,6] ). Si ^ = Ylk=o^k^k e F et ||ô^|| < 1, alors \ B k \ < \ A k \
pour tout k e [0, n ] .

Question 4 *
Prenons ak = k pour 0 < A: < n , et où [a,b] = [0,1] . Pour tout m e , soit
Tm{x) = c o s (m A rc c o s x ) le m-ième polynôme de Tchebytchev sur [ - 1 ,1 ] . On
sait que Tm{x) = 2^“ ^ WkJo {X - c o s 2m^^) > impair selon
que m est pair ou impair. On a: Î 2n ( c o s ^ ) = (-1)*^ pour 0 < k < n . Posons
f{x) = T2n{y/x) pour 0 < X < 1: l’application / est polynomiale de degré n , et
on a (d’après ce qui précède) / ( c o s ^ f j ) = ( - l ) * ', pour 0 < fc < n . Comme les
nombres cos^ (pour 0 < k < n) sont distincts et appartiennent à [0,1] , on voit
que / G C?i. Donc Oi = R / d ’après les résultats généraux vus en 3) ci-dessus. Donc:

T2n{y/x) est un oscillateur de (l,x , • • • ,x^) sur [0,1]

Posant T2n{X) = Ao + Ai X^ + • •. AnX^ , on a:


f{^) = T2n{y/x) = i4o + ^ i x + • • • + AnX^
On peut donc affirmer que pour tout polynôme P = G R [X ] qui vérifie
IlP II[0,1] < 1, on a \Bk \ < \ A k \ pour tout k , ce qui est un résultat non-évident.
Rappelons que les Ak peuvent être calculés par de nombreuses méthodes. Voici leurs
valeurs:
( An = ; A n-l = -2 n 2 2 ” -3 ; A q = (- 1 ) ”
/ 1\« 2 < -l
An-e = X 2n n (2n - k) pour n-i>e>2
fe=f+i
(Voir par exemple arnaudiès j .m . - delezoide p ., Exercices résolus d ’algèbre du
tome 1 du cours de Mathématiques (dunod, 1994), pages 181 à 186).

★ ★ ★
Problème 62 :
FONCTIONS DE NIELSEN (PARTIE 1)

Proposé le 4/12/1993

Les trois exercices sont deux à deux indépendants.

EXERCICE 1

1 ')
Soit (un)n>o une suite à valeurs dans telle que la série Yln Un converge. Mon­
trer qu’il existe une suite {vn)n>o à valeurs dans R * telle que la série converge,
mais que Un € o{vn) • On pourra prendre par exemple la suite {vn) telle que vo = 1
71—»00
et Vn = pour tout n > 1 , où R n = S^AT+l PO'ir tout N > 0 .

2 ’)
Soit une suite double (um,n)(m,n)€N2 à valeurs dans R * telle que pour tout n e N ,
la série convergente. En utilisant le résultat de la question 1) ci-dessus,
choisir pour tout entier n , une suite dans R+ telle que Am n -----------^ +00
’ m —»oo
et que la série JZm converge. On pose alors, pour tout n € N :

Sfl — ^ ^ >^771,71^m,n An =
m =0 2"5n
Enfin, pour tout n € N , on définit an par:
j =n
ün — Xj An J U,
j=0

a ) Démontrer que la série JZn converge.


b ) Démontrer que pour tout entier n , on a: Um,n o(am) •

3 ’)
Pour tout î 6 N , on pose: £i = et Sj = définit deux suites
(o<).>o et ainsi:

00 = 2 60 = 1

ai = si r > 1 et S2r -1 < i < S2r


* “ 22^+l£2r " ‘' = 5 ;
1 ^ 1
ai = et Oi = si r > 0 et S2r < i < $2r+l
¿2r+l ^2r+2
Démontrer:
les séries Si divergent;
les suites (a») et (bi) sont décroissantes;
la série 53iM in(ai,6i) converge.
138 Chapitre 8, problème 62

EXERCICE 2
On note E l’ensemble N * \{ 1 } .
1 °)
Démontrer que la famille (p~^)(p g)eExE sommable et de somme 1.

2 ‘)
Notons / l’application: E x E E , (p,q) ^ ^ notons I l’image de / et F
l’ensemble E \ I ,
a ) Montrer que l’application (p : F x N * -♦ F , { p , q ) ^ p ^ est bijective, et que sa
restriction k F X E définit une bijection de F x F sur / , bijection qu’on notera ^ .
b ) En appliquant le résultat de la question 1) ci-dessus, en déduire que la famille
( n^ ) sommable et de somme 1. Pour cela, il sera utile de remarquer qu’on a
77^ = Èfc>i W tout N &E.

EXERCICE 3
On note U l’ouvert C \ Z« de C , et on note E = U C\ U, On rappelle qu’on a
Ш Z e C. Pour U réel tel que |u | < 1, et pour a G C , on
utilisera les développements:

L og(l + u) = ^ ---- «" ; (1 + «)“ = 1 + X ) f ^ ) “ "

où (a ) ^ a i 2 z i b |2 r 2 ± î i pour tO U t П > 1.

1 °)
Démontrer que les séries 2 n > i (n “ îife) 2 n > o ^й+г convergent uniformément
sur tout compact de U en la variable г . En déduire que l’on définit des fonctions de
Z continues sur U par les formules suivantes, dans lesquelles 7 désigne la constante
d’Euler.
1 00 1 1 °°
“ ( - 1)"
I . U \ jC.Î — 7 ----------
n=l
. n n-\- Z.
n=0- п + г
Pour la suite, on notera u la fonction: R, ху- ^ъодх - ' F { x ) ,
2 ’)
a ) Si Z e U y on a: z -h 1 e U et \ z e U . Vérifier alors les relations:

/ 1 \
= lim { b o g N - V 1
V fo ^+
b ) Montrer que ip = est de classe C°° , préciser pour x € E et r > 1 ,
et donner lim i>^^\x).
x —*oo

c ) Pour X G IR * , démontrer:

et étudier la convergence uniforme de cette série de fonctions de x . Prouver que


i^{x) ---------->0 .
Fonctions de Nielsen (partie 1) 139

d ) A l’aide des résultats de la question c), démontrer que pour x réel > 1 , on a:
OO -

n=l
et étudier la convergence uniforme sur ] 1, H-oo [ de cette série de fonctions de x .

3°)
a ) Pour X e IR+ , démontrer: ^(2a;) - xl){x) = Log2 + p{2x) .
b ) En utilisant le résultat de la question 2-c) en déduire que i/{x) =
pour tout X e IR * , et étudier la convergence uniforme de cette série de fonctions de x .
4^)
a ) Pour Z e U tel que JR(z) > - l , montrer que l’intégrale J{z) = a un
sens, et que si de plus 2: ÿé 0 , on a: J{z) = ^{z) + 7 .
h ) Pour Z e C et I ^ I < 1, démontrer:
00

= C(k + l)z'^
k=l
OÙ C désigne la fonction zêta de Riemann.
c ) En remplaçant par pour 0 < t < 1 dans J{z ) , démontrer que si
Z e C et 12: 1 < 1, on a:

• '« - - E i î i »
n=l

OÙ In = / q di • Vérifier ensuite par un calcul direct que In = ( - 1 ) ’^ n\ C (n + 1).


d ) Pour Z G C tel que 3^(2:) > - 1 , vérifier que

JO
En déduire: J(z) = * (*) •
Soit a(n, k) les entiers tels que (^) = ^ X)fc=i • La relation

est-elle vraie lorsque 12: | < 1 ?

i!t
Fonctions de Nielsen (partie 1) 141

SOLUTION

EXERCICE 1
Question 1 °
Puisque le reste d ’une série convergente tend vers zéro, on a: ^ = 2^yRn-l — 0,
donc tin € o(Vn) ■ Puis, vu que R n -i > -Rn , on a pour n > 1 :

or comme on a: \/^ îî—


T y/^n ) — V^o y/^N ~ ôô~^ x/^0 > sesene
2 n > i ( \ / * ^ “ i ” \ Î ^ ) converge. Donc, par comparaison de séries à termes positifs,
la série Yl converge. Donc l’exemple proposé par l’énoncé convient.

Question 2 "
Le choix de la suite (Am,n)m€f^ est possible par application directe de la question 1).
Pour tout n G N , on a 5n > 0 , donc An est bien défini.
a ) Les an sont > 0. Pour N € , on a:
N j^N .N V j^N ^
” n ( 53 ” 5 3 2J s '
n=0 fO <n<N j= 0 ^ n = j ' j= 0 ^
l 0 < j< n

avec 0 < —2Zn=o ^ ou.


n=N - i=N

n=0 *' i=0


Donc la série à termes positifs a„ converge, car ses sommes partielles sont majorées.
b ) Fixons n e N . Pour tout m e tel que m > n :
j=m
an — 5 ^ ^ An Am^n
j=0
d ’où ttm < y - 4— . Puisque Am ’ n -----------^
A n / Im .n m —>00
+oo , on en déduit: u^.n ^
m -»3C
o{am) •

Question 3 "
La décroissance (large) des suites (ui) et (6^) découle immédiatement des faits suivants:
ao = ai = ^ ; la suite (¿¿) croît strictement. Pour tout r > 0, on a: ^2r+i =
et 2^^■^^^2r+2 > ^2r+i ainsi que:

53 ~ ^ (^2r+l “ «2r) = -7------ X ^2r+l = 1

Donc en faisant tendre r vers H-oo, cela donne des paquets de Cauchy de la série Y
qui valent tous 1 et de la forme Y I Z n ^^ ^ aussi grand qu’on veut. Donc la
série Y diverge. De même, pour tout r > 1, on a:

^ ^ Ù¿ = (S2r “ ^2r—l)lf “ ^2r X -1 — 1


^ ^2r ^2r
«2r-l<t<S2r
donc par le même raisonnement, la série Y diverge.
142 Chapitre в, problème 62

Pour S2r -1 < Î < «2r . on a: M in(ai, bi) = 2r+i{- > donc

ZI M in (a i,6 i)= 22ГЙ


S 2 r - l < i <S2r

Pour S2r ^ S2r+i » on a M in (ai , bi) = , donc


hr+i _ 1
“ 2^+2
«r<i<i2r+l
Donc les deux séries de termes généraux respectifs:
^ Min(ui ,bi) ; ^ M in(oi. bi)
S2r-l<^<e2r в2г<г<«2г+1
convergent. Comme M in (ai, 6^) > 0 , on en déduit aisément que les sommes partielles
de la série à termes positifs 2 ^ M in (a i, bi) sont majorées (par | ). On en déduit que
cette série X^^Min(ai, 6^ converge.
Cet exemple peu évident montre que l’habituelle symétrie entre séries à termes posi­
tifs divergentes à termes positifs convergentes est gravement en défaut pour la propriété
prouvée dans la question 2. Aucune propriété « duale » des propriétés des séries diver­
gentes n ’est à attendre sans de sérieuses hypothèses supplémentaires.
Remarque 1:
Soit une application: N x R —» R * , (m, A) Um,\ telle que pour tout A G R
la série Um,x soit convergente. Alors on ne peut en général trouver aucune série
à termes > 0 convergente telle que pour tout A G R , on ait Um^x € o(am) •
m —. ЭС
On ne peut en général même pas trouver de série b. termes > 0 convergente
telle qu’on ait Um,x ^ pour tout réel A et pour tout entier m assez grand ( le
«assez grand » dépendant de A) . En effet, prenons par exemple Um,x = <^m(A), où
(iprn) est une suite de fonctions R R+ continues telles que la série X]¥^m(A) de
fonctions de A converge uniformément sur R mais ne converge normalement sur aucun
intervalle non trivial de R (on trouvera une telle série par exemple dans ARNAUDIÈS-
DELEZOIDE, Exercices corrigés d ’analyse, pages 437-438 ). Supposons trouvée une série
^ Om à termes > 0 convergente telle que: pour tout réel A, on puisse trouver un entier
N vérifiant Um,x ^ o>m pour tout m > N . Nous allons en déduire une contradiction.
Pour cela soit Fm l’ensemble { A G R | Um,x ^ } • c’est un fermé de R , car
(Pm est continue. Soit Ф]\/ = (^m>NFm- C’est donc un fermé de R . L’hypothèse
faite se traduit par: R = . Mais R est un espace de Baire (c.f. a r n a u d i ÈS-
o
DELEZOIDE, Exercices corrigés d^analysCf pages 389-394 ). On en déduit que Фм
(où le symbole « ° » désigne l’opération consistant à prendre l’intérieur) est un ouvert
O
dense de R . En particulier, on a un N q tel que ^ 0. Pour un tel N q , soit
donc a et P des réels tels que a < ¡3 et ]a, (î[c Фмо • Si a: G ] a, /? [ , on a donc
Um,x ^ pour tout 7П > N q . Оп СП déduirait que la série de fonctions (pm
converge normalement sur ] a , [ , ce qui est la contradiction cherchée. Il n ’existe donc
pas de série vérifiant la condition indiquée.
Si l’on accepte l’hypothèse du continu, cela prouve que la propriété des séries établie
à la question 2) n ’a lieu qu’avec des familles à un paramètre variant dans un ensemble
au plus dénombrable.

EXERCICE 2
Question 1 "
Pour toute partie finie J de E x E , o n a, pour tout N G tel que J C |2, iV p :
P = N . N V P=N X OO V

E f - ’ S ( 2<p<N
(p.
E » - = p=2
E (^ q=2
e H
'
s E ( E ! > - '' ) -
p=2 ^ q=2
\ 2<«/<N
Fonctions de Nielsen (partie 1) 143
P=N ^ p =N p =N , V

p=2
Cela prouve que la famille (p ’ )(p ,)çg^£; est sommable. Calculons sa somme:
WW N , . oo
oo 1 00/ 1 1\

(p ,g )€ £ :x £ ; P =2ç=2 p=2 ^ ^ p p=2^^^ p=2 ^

ce qu’on voulait établir.

Question 2 "

Soit P l’ensemble des entiers naturels premiers. Il est clair que F est l’ensemble
des entiers x e E tels que p g c d ( ( V a l^ (x ) ^ ^ t)ien
définie, car si p e E alors p'^ e E pour tout n 6 N * .
Montrons que (p est surjective
En effet, si y e E , soit d le p.g.c.d. des entiers ( Val^ï^iy) • Pour tout w e V ,
posons . Alors p g c d ( ) = ^» l’entier x =
appartient à F , et il est clair que x^ = y (le fait que x £ F vient de ce que x ^ 1,
puisque X = 1 entraînerait y = 1). Donc y = (p{x,d) , d’où la surjectivité voulue.
Montrons que <p est injective
Soit en effet y = p^ = ) avec p et p' dans F et ç et q' dans N * . Pour
tu G F , posons ac7 = V alc7(p) et = V a lc ;(p '). On a donc V alr(y) = = ç'oj,
pour tout tu G F . Comme p g c d ( {a^)^^'p ) = 1, on en déduit:
9 = p g cd ((val„(y))^ çp ) ; ç ' = pgcd ( ( V a l „ ( y ) ) ^ ç p )

Donc q = q' \ d ’où aussi p = p ' . D’où l’injectivité de (p.


En conclusion, (p est bijective.

Il est clair que <p(F x E) C I . Inversement, soit p = p^ G / , où (p,q) £ E x E .


Soit d = p g c d ( ( V alc7(p ))^ç^ ) . On a alors p' £ F tel que p = p'^ . D’où: y = p'^^ ;
comme q > 2 , a fortiori dq > 2, donc (p\dq) £ F x E et ^p{p',dq) = p , par suite
(p{F X E) = I ^ donc l’application ^ : F x E E^ (p, ç) »-> v?(p, q) est bijective.
b ) Si iV > 2 , on a:

Remplaçons par Ylk>i W N £ I , et utilisons ce qu’on a vu à la question


2-a) ci-dessus: on est ramené à étudier la sommabilité de la famille ( i ) J{p,q,k)eFxExN^
/ .
Mais comme <p est une bijection de F x * sur E , l’application
5 : F x F x N * —^ F x F , (p, A:) (p^ ç)
est bijective. Donc la sommabilité de la famille {-^)^p^q^k)eFxExN*^ équivaut à celle
de la famille {-:^)^n,q)eExE n = p^ ), et en cas de sommabilité les sommes sont les
mêmes. On a vu à la question 1) que la famille (;^ )(^ q)eExE sommable de somme
1. Donc la famille {-^)(p^q^k)eFxExN* sommable de somme 1. Il en résulte (compte
tenu que est bijective):

Y, y ^731== Z ] j v ^
(PtQtk)eFxExM*' ( p , q ) € F x E ^'fegW ^ / (n
( p,n^aF'ri
q) ÇFxE R^ Nfi
144 Chapitre 8, problème 62

EXERCICE 3

Question 1 '
Soit L un compact de U . Posons:

hn(z) = ( - i r
gn(z) = - ----- ^
n n +Z 71 + Z
Les fonctions pn et hn sont toutes continues sur U , donc bornées sur L . Fixons N
entier > 1 tel que pour tout ^ e L , on ait \z \ < N , Alors pour tout n > N , quel que
soit Z € L , on a:
\9n{z)\ = \
N . V.
\f^2n(z) + h2n+l(z) I=
I 1 I . 1
n{n + z) n{n-N) ’ | ( 2 n + 2 ) ( 2n + 2 + l) I - (2n - N )2
Les séries numériques J2n n(^-N) S n (2n-NY convergent. Par conséquent, les séries
Hn>N 9n{z) et E n>iv^n(^) de fonctions de ZyOh Un(z) = /i2n W + *2n + i(^ ), con­
vergent normalement donc uniformément sur L . D’autre part pour tout z e L et
tout 71 > N on a, \hn{z)\ < ^37^ , et on a ----------►0; donc la suite (hn)
de fonctions de z converge uniformément vers 0 sur L , d ’où il découle que la série
E n> N ^n (^) de fonctions de z converge uniformément sur L . Comme les hn et les pn
sont”bornées sur L , en fin de compte les séries de fonctions de
z convergent uniformément sur L . Les pn et hn étant continues sur U , les fonctions
^ 1 3 ^ 1 (n ~ n ^ ) ^ sont continues sur U . D’où l’existence et la
continuité sur U des fonctions îî' et ^ .

Question 2 *
a ) • On a d ’une part:

^ n^=0 (' 2n T I ” 2n + l + z ')


et d ’autre part:

- ^il) = ! - i f î + È ( 2; ^ ^ + r o ) = (5;rT i - 2; ^ ) =
n=l n=0

donc, pour tout z e U :

• De plus:

n =l 71=0

car E ~ -o (ïïT i - m TP î ) = i- 7rà+î Pour tout N , et car >0 . Donc


pour tout z e U :

!P(2 +l) = - +!?(z)


Z

• Enfin:

= lim ( l + i n ----- h -^ -lo g iv ) ; !P’(2) = lim [ - 7 - - + f i -----^— ') ]


/V-.00V 2 N ^ J JV-.00 I z n+zj j
Fonctions de Nielsen (partie 1) 145

d ’où par différence de limites:


y n=N - - n=yv . n=N
!?(«) = lira ( - T - + LogTV- i + V i - ~ )=

= N-*oo
lira (\ L o g 7 V - ^" f 5 n— J')
' n=0 - F Z
comme ►0 , cela donne:
TV—»oo

/ n = N -l
^ (z) = lim ( LogiV- ----- - )

b ) Avec les notations de la question 1), et en posant po(-2) = , pour tout entier
r > 1, la fonction Qn est r fois dérivable sur Æ?, et on a: g ii\t) = pour tout
t e E (nous continuons ici à noter Qn la restriction de èi E ).
Soit J un compact de E et soit A un réel > 0 tel que J c [~A , A] . Chaque
Qn^ est continue sur E , donc bornée sur J . Pour tout n > A et tout i € J , on a:
fln V) I< • Or la série numérique converge. Par le même
raisonnement qu’à la question 1) ci-dessus, on en déduit: pour chaque entier r > 1, la
série E n > o 5n V ) de fonctions de t converge normalement, et donc uniformément, sur
tout compact de Ê . La fonction l]„> o 9n = r +'^ est de classe C°° sur E , (donc ij)
l’est aussi) et on a, pour tout r > 1 :

( 1) (vteE) =

Fixons toujours r > 1. Pour i > 1, on a pour tout n > 0 . Or


la série numérique ^ïï+îF converge. Donc au second membre de (1), on a une série
de fonctions de t qui converge normalement donc uniformément sur [1, +00 [ . De plus,
0 pour tout n , donc le théorème de la double limite s’applique pour
t —►+ 00
t 00 au second membre de (1), et montre immédiatement que ^ existe

et vaut O» en déduit que >0


pour tout r > 1 .
c ) On peut trouver un réel A > 0 tel que |u —L og(l 4* tt) | < Au^ pour 0 < u < ^
(on vérifie que A = ^ convient). Pour tout n , et pour tout x > 0 , posons:

n+X \ n + X/
D’après ce qu’on vient de voir, pour tout entier n > 2 et tout réel x > 0, on a:
1
0 < Unix) <
2 (n + x)2 2n2
Puisque la série ^ n ^ converge, on voit que la série '^n>2 '^n{x) de fonctions de
X converge normalement donc uniformément sur R * . Donc la série 2^>o^n(3:) de
fonctions de x converge uniformément sur IR+ . Déplus Un{x) ----------->0 pour chaque
^ x —^oo
n fixé. Donc le théorème de la double limite s’applique et donne:

"
n =0 '
+^ n + xy '

Pour X e R * , notons:
146 Chapitre 8, problème 62

Pour X fixé, on a:

(2) 5(x) = lim f


N -*oo \K n = 0 \ n X
- Log
n-\-X
)1
J\
Or la somme au second membre de (2) s’écrit:
/ n^N ^ V
S n {x ) = ( ------- ) 4- L ogx - Log(AT -f 1 + x)
V “ n + x 'J
^ n=0

Comme ------- >0, et comme L o g A /'-L og(N + l4-x) 0 , on en déduit


N —» oo
l’équivalence logique:

S n {x ) 5(x) ^ogx+\^ — j-L o g 7 V — S{x)


N —>oo
' n=0 '
compte tenu de ce qu’on a vu à la question a), cela s’écrit: S{x) = L ogx - ip{x) . La
synthèse de notre étude donne donc:

(3) (Vx>0) ^(x) = g [ j ^ - L o g ( l + ; ^ ) ) ; i/(x) 0

d ) En substituant u = dans la relation Log(l 4-u) = (valable


pour u e ] - 1, 1 [ ), on obtient, pour x > 1 :
oc / oo
v{x) (-1 )* \
(n + x)^ )
n = 0 '^fc= 2

Mais étant fixé, la famille (\k{n+x)>^


X .^ )
/n>0,ik>2 est sommable. En effet toute somme
finie des valeurs absolues de ses termes est majorée par un nombre du type

^ , y i' 1 "vC ‘_________!— i = ^ _______ 1 , 1


“ (n 4 -x )(n + x - 1 ) “ Vn + x - 1 n + x/ x~l iV + x “ x - l

donc toutes ces sommes finies sont majorées par le nombre fixe ; donc notre famille
est bien sommable. Par suite i/(x) = X)^ 2 » où Vk{x) = Cn+x)^ *
D’après (1), on a: {-l)^Vkx) = ik- î)\ • D’où: i/{x) = 2 ^ 2 •
Puisque i/(x) = L ogx - 'ip^x), en définitive cela donne, pour tout réel x > 1 :

Pour X fixé> 1, la suite ^ocroît; de plus, Vk{x) — ------ > 0 , parce


(Ïï+V)fe ^^ chaque n > 0 , que -(n+x)^ ^
S n > o ^+x)s converge. Donc la série (n~+x)'^ fonctions de k , converge normale­
ment donc uniformément sur , donc le théorème de la double limite peut s’appliquer
et donne bien ua;(x ) ----------►0. Le théorème des séries alternées s’applique pour
k-*oo ^
chaque x > 1 à la série numérique Ylk >2 ^~k^' montre que son reste p n (x )
vérifie pour N > 2: |p//(a:)| < • Comme v n {x ) < C { ^ )i en déduit
que \p n {x ) \ < pour tout x > 1 et pour tout entier N > 2: Or
N ^ 0 , donc la série J2 k>2 de fonctions
N-^oo
de X converge uniformément sur ] 1, + o o [ . Cette convergence n’est pas normale sur
Fonctions de Nielsen (partie 1) 147

) 1, + 00 [ , car Sup Vfc(a;) = C (fc) > 1, d’où Sup ( | | ) > ^ , et la série i


x>l x>l
diverge.
3°)
=2N+1 1
a ) Pour N e N , posons T j , ( x ) = (ïïT Ï " = 2 - N + 1 n-\-x
On a:

*(2x) - *(x) - E ( - ilb i) =


n=0
On vérifie facilement que:

(4)
ЗД.) =£'»(х) +nЕ= 0 ( 5 ^ - 5 ^ т Ь й)
D’autre part, on a:
oo

/3(2a:) X ^ ^ 2 n + 2x 2n + l + 2 x ) w i ™ ^ ( 2 n + 2x 2n + l + 2 x )
n=U ' n=0 '
Montrons maintenant que Un {x ) Log2 . D’après ce qu’on a vu à la question
N -o o
2-a), on a: Am{x) = ( 2IT=o ïï+x)
n+a; “ m ---------- >'ip{x) , d’où pour tout N :
n = 2N + l n=N
Un (x ) = ^ — — - V —— = 4 2 w + i( x ) + L o g (2 iV + l ) - 4 ; v ( x ) - L o g i V
n=o ” ^ n=o ” ^

donc UN{x) = A 2N+i { X) - AN{ x ) + hog{2 + j f ) . Comme Ak(x) ф{х) , on en


fe—»oo
déduit bien que Un {x ) Log 2 + ф{ х) - ф{ х) = Log2 . La relation (4) donne
N-^oo
donc: T n {x ) ’ (3{2x) + Log2 . D’où enfin, pour tout réel x > 0 :
N -*oo

(5) ф{ 2х) - ф{ х) = P{ 2 x ) 4- Log 2

b ) Fixons X > 0 . Pour n entier > 1, par addition membre à membre, on déduit
de (5):
V»(2^ x) - 7p(x) = P( 2 x ) + • • • H- /î(2^x) + n Log 2
ce qui s’écrit:
k^n
Log(2^x) - i/(2’^x) Logx + i/{x) = nLog2 -f ^ ¡S{2^x)
ik=l
c’est-à-dire:

n Log 2 -h Log x - i/{2‘^ x) - Log x H- i/(x) = n Log 2 + ^ (3{2^x)


k=l
ou encore: i/(x) = î/(2^x) + Sik=î d’après (3), i/(2”x)
0. En
n —>oo
^^/e=n
passant à la limite pour n —» o o , on voit donc que la série numérique X)!fc=i ,
converge et a pour somme î/ ( x ) . Finalement, pour tout réel x > 0 , on a:

(6)

D’après le théorème des séries alternées, il est immédiat que | j9(x) | < - pour tout
X > 0 . D’où alors |/3(2"x)| < • Si x varie dans [a, +oo( avec a fixé > 0 , on
voit que |/9(2” x) | < 5; ^ pour tout n et pour tout x >> a. Or la série numérique
Sn converge. Donc la série X^„/3(2” x) de fonctions de x converge normalement
donc uniformément vers u sur tout ensemble [a, +00 [ avec a > 0. On ne peut dire
148 Chapitre 8, problème 62

mieux, car 0(t) ■" +oo , donc il n*y a certainement pas convergence normale ni
même uniforme, de la série E n /^(2'"^) R * , puisqu’aucune des fonctions 0( 2^x)
( n fixé) n ’est bornée sur R * .

Question 4 °
(Cette question 4) recouvre des questions plus classiques et plus banales que les
précédentes )
a ) La fonction t •-> fz(t) = est continue sur ] 0, 1 [ et se prolonge par continuité
en 1 avec la valeur z . L’intégrale t^ dt converge absolument au voisinage de 0 car
\ t ^ \ = t^^^\ et car 9î(z) > - 1 . Donc l’intégrale ft(z) dt est absolument convergente
donc convergente. Au total, J(z) a un sens. Pour N entier fixé > 1, et pour tout réel
t € [0,1] , on a:

(7)

Comme chaque intégrale / q\ i - i*)i" di (où n € N ) a un sens et vaut ^ ,


on déduit de (7):

(8) J{z) = ^ (^ - + T^Niz) , avec : nN{z) = dt

(on a remplacé N par N - 1 dans (7) et on a intégré, ce qui a un sens d’après ce qui a
été vu). Evaluons maintenant | 11n (z ) \ . Soit A = Max^<t<i ( ^ (cette fonction
étant prolongée par la valeur z en 1, ce qui la rend continue sur [ 1 ] comme on l’a
vu plus haut). Pour 0 < i < ^ , on a: | - ^ | < 2(1 + . Notons a = 3t(z) , d ’où
Q! > - 1 . Finalement, o n a B > 0 e t C > 0 tels que | i Et- | < B + C t“ pour t € )0 , 1].
D’où I'R.fli(z) I < fg (B + C t “ ) di = ~ n Z oo * ®
déduit, avec les notations de la question 1):

(9)

b ) Pour n > 1, en fixant z tel que | a | < 1, on a:

— = i ^ = 1 V = V 'z _ n * ^
n -h
+Z n l + f ^
k=0 A:=0
)k+l
d ’où 9n(z) = E ^ i ^V+1 . Etudions la famille double ( |;V+i ^ ) . Toute
' / Tl>l,fc> 1
somme finie de ses valeurs absolues est majorée par un nombre V}v du type:
n = N fc= N I,k k= N n=N -

n=l k=l k=l n=l


E t on a immédiatement:

Vaz< ^ 1^1'=C(fc) < C(2) £ |z|'= < - 4 ^


k=l k=l ^ 1^ 1
Donc cette famille double est sommable. Par associativité, on en déduit:

n > l,fc > l k=l ^n=l / k=l


Fonctions de Nielsen (partie 1) 149

Donc on a prouvé, pour | z | < 1 :

( 10 ) ■/(^) = C(k + i)z'^

c )On a:

Chaque intégrale In = Jq dt a un sens, car la fonction t —> est prolongeable


par continuité en t = 1 et l’intégrale Log^ t dt étant absolument convergente en 0 .
D’ailleurs la technique employée pour traiter le reste 7i/s/ dans (8) s’applique au calcul
de In • De façon précise:

(11) /„ = ( - l ) " j r ' i i ^ £ ^ d < = = ( - l ) " ^ V o g < r x

Soit k e N . En posant t = , on obtient le terme général:


/*1 f+ o o
n!
I \ Logt\ ^ dt = / i dr = r (n + 1) =
Jo Jo {k +1)^+1 (fc +1)^+1 (fc + 1)^+1
tandis que le reste R n est donné par:
^ \Logt\^t^ f ^ t\Logt\^
Rn dt
Jo l - t Jo 1-i
la fonction t I se prolonge par continuité sur [ 0 , 1 ] . Donc, en notant M un
réel > 0 qui la majore en valeur absolue sur [0, 1 ] :
/*1 fN /*1 ]\/T

d’où Jq ILog" i I ^ di 0. En séparant les intégrales dans (11) et en passant


à la limite pour iV —>oo , on obtient:
00

Nous avons ainsi prouvé la formule :


( 12) /„ = (-l)"n! <(n+l)
qui recoupe (10), en conformité avec la théorie des séries entières.
Revenons à J { z ) . Fixons z € C tel que | z | < 1. Pour (A;,X) G N x ] 0,1 ] , posons:

Afc(i) = ^ ; Ak{X) = £ Afc(i) dt

On a la majoration:

I vlfc(X) I < j i V fc (i) I d< = di = U 1*= c (fc + 1) < c (2) k l*“


Donc la série 5^Afc(A’ de fonctions de X converge normalement donc uniformément
sur 10, 1 1 . Pour tout fc, on a Ak fo ^k(i) dt = ^ I k ■ Par le théorème
x-*o,x> o
de la double limite, on a donc:
OO k
--- Z^
(13) 'ZAkiX)
x-^0,x>0 iE- ^nk \/ *
ib = l «=1
Mais pour X fixé dans ] 0 , 1 [ , on a \Xk{t)\ < ^ M x , avec
Mx = Maxx<t<i ( ) . Comme, de façon évidente, la série numérique
150 Chapitre 8, problème 62


S /c^^|L og-^| Mx converge, on en déduit que la série fonctions
de la variable t converge normalement donc uniformément sur [ X, 1 ] , ce qui autorise
son intégration terme à terme, d ’où:
OO OO «1

YlM x) =Y . j di = / E w E P - i 4 r
k=l k= l'^ ^ fc=l k=l
Or d ’après (13):
/»1
I
OO JU _
Log^
U 00 k
---
(14) ■dt
x-»o,x>o ^ k\
k=l
On retrouve donc le fait que l’intégrale J(z) a un sens, et (14) donne donc pour \z \ < 1:

d ) La formule J(z) — i— • d r s’obtient en posant t = 1 — r dans l’intégrale.


Pour K r < 1, on a: (1 - r)^ = (n) '^” (“ 1)’" »d ’où:

dr

Une fois de plus, se pose donc le problème de l’intégration terme à terme. Cette fois-ci,
Z est fixé tel que 5R(z) > - 1 . On posera: z = x l y , avec (x,y) e . Nous
allons d ’abord estimer an = | (^) | pour n oo. Rappelons que si n > 1, on a:

Ûn _ n- 2+ 1 i - i ± l L i(,-i± iy + î!!l* = i.£ ± l+ o ( ^ )


Ûn- 1 n n | J ^ \ n / j n \n^ /
On en déduit l’existence d’un réel C > 0 tel que an ^ Cn (voir par exemple
n —*oo
ARNAUDIÈS-FRAYSSE, tome 2, page 464). On a doncun réel A > 0 tel que |( ^ ) | <
pour tout n > 1 . On adonc | t^“ ^(^) |< pour tout n > 1 et tout r G [0, 1] , ce
qui ne suffît pas pour conclure directement par intégration terme à terme. Alors l’astuce
classique consiste ici à intégrer sur [0, X ] où 0 < X < 1, et à passer à la limite pour
X 1 avec X < 1. Soit gz(X) = ^ • d r . On a: gz{X) J{z).
X<l , X^l
Fixons X G [0, 1 [ . Pour tout r G [0, X ] et pour tout n > 1, on a:
A
< x n—1 oX+1
^"■‘ 0
Or la série numérique converge . Donc la série Z ) n > i d e
fonctions continues de r converge normalement donc uniformément sur [ 0, X ] ; on
peut donc l’intégrer terme à terme, ce qui donne:
OO pX / \ OO
(15) flz(X) = =
n=l •'0 W n=l

OÙ pour tout n , on désigne par la fonction: (0,1) -» C , a; i-* ^ ( - 1 ) " ( ^ ) • Les


fonctions $n sont continues. Pour tout n 6 N * et pour tout AT € [0,1] , on a:

La série numérique
n C) A
- n,®+2
converge, car i + 2 > 1. Donc la série ( E n ^ « ( ^ ) )
de fonctions continues de X converge normalement donc uniformément sur [0, 1] ,
vers une somme que nous noterons & , qui est donc continue sur [ 0, 1 ] et qui vérifie:
Fonctions de Nielsen (partie 1) 151

0 (i) = E r = i ^ □ • A fortiori, T . Z i W ) 0 (1 ), ce qui donne,


X->1,X<1
compte tenu de (15):
oo ( _ l) n - l
(16) 9zW
X-*1,X<1 n E
n=l ■(:)
Comme on a vu plus ^ g z ( X,) ---------------
t' haut que X—1,X<1 J{z) ; on en déduit enfin Texpression,
valable pour tout z € C tel que 9î(z) > 1 :

(17)
n=l '
une formule peu évidente qui joue un rôle non négligeable en théorie de la fonction F .
d ’Euler.
Pour terminer, fixons z tel que \z \ < \ . La question posée amène évidemment à
étudier la sommabilité de la famille k)z^^ >k>i' sont aussi
définis par les idendités:
n
(18) ^ (- l) * < 7 (n , k)Z<^ = ( - l ) ^ Z ( Z - 1 ). .. (Z - n + 1)
k=l
Posons: r = \ z\ . Toute somme finie des valeurs absolues des termes de la famille double
en question est majorée par une somme du type:
N - n
= ---- r V k ( n , * ) | r *
n=l
n n ! fc=l

d ’après (18), on a: Ylk^i I k)\r^ = r ( r + l ) • • • ( r + n - 1 ) . Soit bn = j


du fait que = 1- , on déduit comme au début de la sous-question d) ci-dessus
qu’on a entier B > 0 tel que bn ~ • Alors
n —»oo ^

n nni n- ►oo ri2 - r


k=l
et comme r < 1, la série numérique converge. Notant S sa somme, on a
donc W n < S pour tout N . Donc les sommes finies des valeurs absolues des termes de
notre famille double sont majorées par S , ce qui prouve que cette famille est sommable.
L’interversion des sommations est donc à présent justifiée, ce qui donne:
^ ___ 00 / - 22. f \
(19) j(z ) = ^ i - ^ ^ =
n=l • l< fe< n k=l ^n^k '
La théorie des séries entières permet d’en déduire, en comparant avec les résultats obtenus
à la question 4-b), les identités peu évidentes, valables pour tout A: € N * :

Les cr(n. A;) ne sont autres que les nombres de Stirling de première espèce^ habituellement
notés s(n, k ) . On trouvera quelques propriétés de ces nombres dans le problème 72.

'A’ ★ ★
Problème 63 :
FONCTIONS DE NIELSEN, PARTIE 2

Proposé le 20/1/1996

PREAMBULE
• Dans C , on note U rouvert C \ Z - , on note V Vouvert C \ Z , et on note W
rouvert { ^ G C I 3î(z) > 0 } de C .
• On rappelle le développemment de la cotangente, valable pour tout z e V :
, , 1 ^ 2z
„ c o tg (n z) = - + ^ ^ ^ ,
n=l

• On notera 7 la constante d ’Euler, Le. 7 = ( - LogiV + ^ ).


• On note Î la fonction zêta de Riemann. On rappelle que pour s € C tel que
3t(s) > 1 , on a: C (s) = •

PARTIE I

1
a ) Démontrer que la série de fonctions (n “ n+l) variable z converge
uniformément sur tout compact de U . Dans toute la suite, pour z G ¿Y, on posera:

n=l '
Vérifier qu’on a aussi:

i?(z)
m=0 ' '
b ) Soit E une partie de W telle que la série 2 n > i (n ” n fe) fonctions de z
converge normalement sur E . Montrer qu’il existe un "compact L de ¿YU {0} tel que
E C L . Que dire si cette série converge uniformément sur E , mais non nécessairement
normalement?
2 °)
Pour tout réel ^ G ] 0, TT[ , on note Se l’ensemble des nombres z e C de la forme
z = r B ^ ^ avec r G + et - 0 < ( p < 0 .
a ) Démontrer que la série fonctions de z converge uniformément
sur tout ensemble Se tel que i G] 5, tt [ .
b ) Soit E une partie de U sur laquelle la série Yln>o fonctions de z
converge uniformément. Existe-t-il un réel ^ G]0, tt[ pour lequel E C Se?
Dans toute la suite, pour tout z e U , on posera:
(_ l)n

n=0
z+ n
154 Chapitre 8, problème 63

3°)
Démontrer que pour tout z € W, on a les relations (i), (ii) et (iii) suivantes, et que
pour Z € V , on a les relations (iv) et (v) suivantes:

(i) ^{z) + i = ¿¡-(z + 1)

k—n —l

(ii) Logn- nz)


k -\- Z
ifc=0

(iii)

(iv)
«*'-K*'(^)''^(i))
iP’i l - z) - = ircotg(îTz)

(v) P(z) + / ? ( ! - z) =
sin(7Tz)

4°)
On note I l’ouvert ZYH R .
a ) Montrer que les fonctions et /?|^ sont de classe , et exprimer leurs dérivées
successives comme somme de séries de fonctions.
b ) Pour z G C tel que \z \ < démontrer: que I3{1 z) =
Gk = ^ • I^oïiiier Gk en fonction de C (^ + 1) si ^ ^ 1 •
c ) Pour z G C tel que 9fi(z) > 0, démontrer que f5{z) = d t . En déduire les
valeurs de gq = 0{1) et de 0 { ^ ).

PARTIE II
Soit f le C -e.v. des fonctions: ZY—>C . Pour fc G N
soit Tk l’endomorphisme de S qui associe, à toute fonction / G 5 , la fonction g e S
telle que g{z) = f {z H- k) pour tout z e U . On pose Ti = T , de sorte que pour k
on a: Tk = T ^ . On pose: A = Id^; - T . On note Sq le sous- C -e.v. de S formé des
f £ S telles que f {z H- n) ---------------- 0 pour tout z e U . On note (p l’élément de
n € f^ , n —»oo
Sq défini par (f{z) = ^ pour z e U .
1
a ) Pour N e N et z e U , démontrer:
TV!
(4 ^ ^ )(z ) =
n "îo "(^ + fc)
b ) Pour N e N , donner une expression simple de Y^k=o ^ l’utiliser pour
déduire de la formule obtenue en a) ci-dessus qu’on a, pour tout ^ G W :
1 °° N\
(vi)
; = E
^ ^ 0 njfe=o (^ + fc + 1)
c ) Etudier la convergence simple et uniforme de la série de fonctions du second
membre de (vi) sur les sous-ensembles de W . Existe-t-il z e U \ W en lequel (vi) ait
lieu?
2^)
a ) Soit ^ G] 0, TT[ . Démontrer que P{z) 0.
Iz |-» + o o , zeSe
b ) Vérifier: (ld¿: + T) • /? = y?.
c ) Montrer que la série de fonctions • ip converge simplement sur U .
On notera B sa somme. Etudier la convergence uniforme de cette série de fonctions.
Montre que pour 0 € ] 0, ^ [ , on a: B{z) 0 . Prouver que B e Sq .
I Z|—»+0O, z€Sô
Fonctions de Nielsen, partie 2 155

d ) En écrivant Idf + T = 2 (Idf - ^ A ) , démontrer que (Idf + T) ■B = (p. En


remarquant que B — p € So, en déduire enfin la formule de Stirling-CIaussen, valable
pour tout z € l A :
1 k\
(vii)

3 °;
a ) En évaluant (vii) en z = l et en z = ^ , retrouver t les formules bien connues:
oo ^
n __ ^ 1 • 4 •- •• • (2k)
22 .4
(viii) Log 2 = —-
m2”» 2~ ^ - {2k + 1 )
m=l k=l
2
b ) Notons rappelle que C (2) = ^ • Utiliser le résultat de la question
2
I-4-a) pour démontrer que = -(Ti = *
c ) Déduire de (vii) qu’on a, pour tout t e l :

4 ’)
On pose: s = ■
a ) En utilisant (viii), montrer que:

b ) En utilisant (ix), en déduire d ’abord que - P' (l ) = s -h ^ ( L og 2 ) , puis obtenir


la formule de Legendre:

(x) s = ^ - i ( L o g 2)^
C ) Retrouver directement (x), sans utiliser (ix).
5°)
En évaluant (ix) en t = ^ et en utilisant le résultat prouvé en I-4-a), obtenir la
formule de Nielsen:
( ^ (-1)*^ 1 ^ fc! 1 \

☆ ☆ ☆

Rappelons que la première formule (viii) s ’obtient plus directement en écrivant Log 2 = -L o g (1 - 1 ) .
Fonctions de Nielsen, partie 2 157

SOLUTION

PARTIE I
Question 1 °
a ) Pour tout n G N * , notons Un la fonction: U C , z ^ n ~ n +1 z n ( n+ z ) Soit
un réel i4 > 0 ; notons Ua l’ensemble ¿ ^ n { t G C | \ t\ < A } . Pour tout entier n > A ,
et pour tout Z e Ua , on a,: | Un(z) \ < ^ ~ » la série
numérique converge. Donc la série de fonctions de z converge
normalement sur Ua , et par suite la série de fonctions Un converge uniformément
sur UA • Cela répond à la question , car tout compact de U est contenu dans un ensemble
de la forme Ua •
Pour tout Z e U , on a,:

-l+ -= 0
Z

d ’où l’identité demandée.


b ) Pour tout réel A > l , l’ensemble Ua n’est contenu dans aucune partie compacte
de ¿Y, et pourtant, comme on vient de le voir, la série de fonctions Un converge
uniformément sur Ua .
Soit E une partie de U sur laquelle la série Yln converge normalement. Si E
n’était pas bornée, pour tout entier n > 1, on aurait Sup^ç^; (l^n(^) I) > ^ , d ’où
une contradiction puisque la série harmonique ^ diverge. Donc E est bornée. S’il
existait k e tel que —k G Àdh(Æ?), la fonction Uk ne serait pas bornée sur E ,
et a fortiori , la série S „> iU n ne convergerait pas normalement sur E . Donc E est
bornée et son adhérence ne contient aucun entier < 0. Donc il existe un compact L de
U U {0} tel que U C L .
Soit enfin E une partie de U sur laquelle la série de fonctions Yln'^n converge
uniformément. Nous allons montrer par l’absurde que E est bornée, c’est-à-dire qu’il
existe un réel i4 > 0 tel que E C Ua - En effet, supposons E non bornée. Pour
tout entier n > 1, on aurait: Un{z) ^ . Appliquons le théorème de
I Z I-+ + 00 , z S E

la double limite t avec l’espace topologique C = C U {oo} , en le point d ’accumulation


00 de E : la série ( lim (î^nC^))) devrait converger. Donc la série
devrait converger, ce qui est absurde. Cette contradiction montre que E est bornée.

Question 2 ^
a ) Fixons ^ G] 0 ,7T[ . Pour tout z e Se et pour tout n e N , o n a : \ z -\-n \ > n s i n O .
Pour Z e Se et pour n G N , posons:
k=n k=n
1
(În{z) —
Z + 2n Z + 2n
k=0 k=0

t L’espace C est appelé la sphère de Riemann. L’élément rajouté oc n’appartient pas à C . La


topologie induite par C sur C est la topologie usuelle de C . Les voisinages de oc dans C sont les
complémentaires des parties bornées de C . L’espace C s’identifie au compactifié d ’AlexandrofF de C .
158 Chapitre S, problème 63

On a alors:
1 1
An{z) = S 2 n-\-i{z) ; S 2 n{z) = An{z) - an{z) =
0 + 2n H-1 {z + 2n) (г H- 2n -f 1)
Pour tout Z e Se et tout n > 1, on a:

|ûn(^)| < -
Z -h 2n-{-l (2n + l ) s i n ^ 2 n (2 n + 1) s in ^ ^
Comme la série numérique converge, la série Yln^ri{z) de fonctions de 2 con­
verge normalement donc uniformément sur Se • Comme la suite (pn) tend vers 0 , la
suite (-^_^2n-n )n>o fonctions de 2 converge uniformément vers 0 sur S e . On en
déduit que la série 2 n > o ' l '^ n fonctions de z converge uniformément sur Se .
b ) Soit un réel s > 0. Notons Ce l’ensemble des z = x + i y € C (où (x,y) e R ^)
vérifiant la condition: x > 0 o u \y \ > € \x \^ . L’ensemble C \ Cg est convexe. Si
AG , la distance d\ de -A à Ce est minorée par la distance 6\ de -A à la
IR -droite vectorielle contenant -A + l e X i . On a:
= ^A + A^)” ^ ^ eX^
^ ^ A-+00
On en déduit l’existence de TVg G N * et de Ce € IR^ tels que \z-\-n \ > CeU^ pour
tout complexe z eCe et pour tout entier n > Ne • En particulier, la suite de
fonctions de z converge uniformément sur Ce . D’autre part, pour tout z eCe et tout
n G N * , on a \an{z) \ < C~^n~i = . Comme la série numérique converge,
la série Y!,n^n{z) de fonctions de z converge normalement donc uniformément sur Ce .
Finalement, la série ]Cn>o de fonctions de z converge uniformément sur Ce . Or,
il est clair qu’il n ’existe aucun réel ^ G ] 0, tt [ tel que Ce C Se • La réponse à la question
posée est donc non.

Question 3 "
• Soit d ’abord z G W. D’après ce qu’on a vu à la question 1-a), on a:

Ê
m =0 ' '
- - ê ( ; - ;rb)=ад n
n=l ' '
On a donc prouvé (i). On sait que la suite (Tjn)n>i définie par:
k=n—l ^
i/„ = - 7 - L o g n +
k=0
tend vers 0. On en déduit:

\P(z) = lim
n —ЮО
y k = n —l ^ Ч
= lim I L ogn - ------- )
V ^
ce qui démontre (ii), d ’où l’on déduit:

ККФ)-К1))=

ce qui prouve (iii).


• Soit maintenant z e V . Alors 1 - z G V . En utilisant (ii), on obtient:

^<'-)-ад=1^«(‘| ‘(гЬ -гт Ь ))


Fonctions de Nielsen, partie 2 159

ce qui équivaut, compte tenu que ►0 , à:


N-^oo

iPd - - i( * ) = i + l i » I g ( I . i +ê , C O ts (, .)

et qui prouve donc (iv). Une manipulation analogue donne immédiatement:

(1) № ) + = 1 + g (-i). , U D - ir j5 %

D’autre part, la combinaison du développement de la cotangente avec l’identité

donne aisément:

3Ín(7T2:) Z \ j ^ -2:2 - (2 fc)2/ - (2 A: 4 - 1 ) ^ z ^ z^-


relation qui, rapprochée de (1), démontre la relation (v).

Question 4 "
a)
Pour n € N et r € fixés, la dérivée r-ièm e de la fonction x
æ+7i est
la fonction X • Pour r > 1 fixé, la série de fonctions
de X converge normalement donc uniformément sur tout compact de / , et la série
S n > o (x+ly fonctions de x converge uniformément sur tout compact de I . D’après
le théorème de dérivation des séries de fonctions, on en déduit que les fonctions et
/3|^ sont de classe , et que pour tout entier r > 1, leurs dérivées r -ièmes s’obtiennent
par dérivation terme à terme, ce qui donne, en notant / = et ^ :

b ) Fixons Z e C tel que | z | < 1. Pour n € , on a: ^ >


d ’où:

n —1

Mais la famille ( (-1)^*^^ sommable, car les sommes partielles finies


V / /c>1 , n> 1
des valeurs absolues de ses termes sont majorées par . Par associativité, on en
déduit:
n-1
;0(l + ^ ) - a o = £ ( - l ) ' ' z ' ' f ; ( -o/e+l
1)
k=0 n=l k=l
On a donc bien démontré:

ii(i+ ^ ) = ^ ( - i ) W
k=0
Si A: > 1, posant s = Em=o . on a:

<Tfc = s - 2 - ' ' - ! C(fc + 1) ; C{k + l) = s + 2 -'‘-^ C{k + 1)


d ’où par différence: C (A^ + 1) ~ = 2“ *^ C (A^ + 1) » ^oit: ak = {l - 2“ ^) C (A: + 1), ce
qui achève de répondre à cette question.
c ) Fixons .2 G C tel que 3Î(^) > 0. Pour varier les démonstrations, nous allons résoudre
cette question à l’aide du théorème de la convergence dominée de Lebesgue. Pour tout
160 Chapitre 8, problème 63

TV € N * , notons S n la fonction continue: (0,1 ] -+ C , 1 1-» . Pour


tout f € [0,1] , on a:
#2 - 1
(1 - (~ l) ^ + lt^ + l)
\SN{t)\ = < 2 î 5*W-1 ; S n H)
1+ Î +00 1
TV— 1

La fonction: est Lebesgue-intégrable sur ] 0 ,1] , car 5R (z)>0. Le théorème


de la convergence dominée s’applique, et donne notamment:

Comme 5w(<) àt = YlkZo déduit bien que P{z) = Jq d t . En


particulier, <
to = /?(1) = fo = L o g 2 , et:
- / 1\ 2 du r„ il TT
=i rrt^ * = i Î T ^ = [^ ^ " "H o = 2
PARTIE II
Question 1 °
a ) On raisonne par récurrence sur N . La formule est évidente pour AT = 0. Supposons-
la vrme à l’ordre TV, où TV > 0 . Alors, si z € U :
TV! TV! (TV + 1)!
(^^+1 • ip)(z) = [ a ■ . ^ ))(z ) = —
TV+1 TV+1
n ( i + A:) JJ(2 : + fc) +
k=0 ik=l k=0
ce qui donne la formule voulue au rang iV^ + 1. La formule demandée est donc vraie à
tout ordre.
b ) Si TV G 1^ , on a:
k=N k= N k= N
^ ^ (Idf - A ) A '‘ = Y ,
k=0 k=0 A:=0
En appliquant cet opérateur à </?, on trouve: (p - . <P= E tZ o T A '‘ • P , d ’où, en
prenant les valeurs en z e W :
1 (TV + l)! A:!
^ + k u ^ Z o i ^ + j + l)
Posons X = SR( 2) . On a: + ^ ) I > + k ) , d ’où:
(TV + 1)! (TV + 1)!
n fc = 0 ''= ^ + ^ z + A:) - n*:=o
T-Tjfe=Ar+l
(x + k) X Pn +i {x )
OÙ pour tout m , on a désigné par le polynôme rifeli* (^ + t ) • Puisque la
série E f e i divergeet puisque i > 0 , on a: Pr„{x) + oo, ce qui entraîne
immédiatement: • (p)(z) -----------> 0. Par suite, la série V tv!
W-oo ¿^N >0 n*=«(,+*+i)
converge, et sa somme est ^ . On a donc bien prouvé que pour tout ^ ç W on a*
1 TV!
7 =
^
T T i^ ZI
TV=0 rifc=0 (^ + ^ + 1)
c ) Pour G W et pour N e N , posons:
TV*
‘" ' ‘"’ ‘ n S + T î T T ) '
Fonctions de Nielsen, partie 2 161

D’après ce qu’on vient de voir, on a A = pAr(z) + Z t o ,, 9k( z ) et p n {z ) =


ilfcsO +
pour tous Z e W et TV € N . Pour tout réel r] > 0 , soit Î2,, l’ouvert {z € C | ïè(z) > i j }
de C . Fixant t) , pour z = a; + i y e avec ( x , y ) € IR^ , on a:

x P n + i {x ) 7/P;v+l(r/)
Comme " n -*oo ^ ^ { p n { z ) ) j^ de fonctions de z converge
uniformément vers ^ sur . On en conclut que la série 9 n {^) de fonctions de z
converge uniformément vers ^ sur tout ensemble de la forme Qr^ avec t] > 0 .
• Fixons à nouveau le réel 77 > 0. Pour tout z = x i y E Ürj et pour tout
TV > 1 , on a: | 9 n { z ) \ < • Mais:

P n {v + 1) = exp g Log ( l + = exp (^s;v + g

OU 1on a pose sj\f = , avec Uk = ^Log ( l -l- • La série 5Zife>i '^k


est absolument convergente donc convergente. Notons s sa somme. En tenant compte
que €m = - Logm + Y lk Z T I —> 7 (la constante d’Euler), on obtient donc:
m —KX) '

(2) Pn {tî + 1) = exp ( sn 4- ( 7 + ê^n )(^ + 1)) ~


\ / N-*00
avec C = ^ > 0. On en déduit que la série numérique J2n (tj+i YPn (n+i)
converge. Le résultat ci-dessus était donc trop peu précis, car on vient de démontrer que
la série ^¡ s f 9 N{ ^ ) de fonctions de 2: converge normalement vers ^ sur tout ensemble de
la forme ü r j , avec 77 > 0 (on notera que (2 ) découle aussi de la règ le d e D u h a m e l-R a a b e ).
• Soit E une partie de W sur laquelle la série ^ i^ 9 n { z ) de fonctions de z
converge uniformément. Nous allons montrer par l’absurde que Adh(E) ne contient
aucun point de la forme i A , avec A G IR. En effet, supposons d’abord qu’on ait
A G IR^ tel que iA G A dh(E). D’après le théorème de la double limite appliqué au
point iA , la suite (piv(iA))^ convergerait vers 0. Or, pour N > 1 :

|p;v(iA)|= (TV + 1 )!
---------
i A n f e î r * ( i A + fc) =m(n(‘ ))-
. . -
.fc=N+l
.
4
x 2 ,\-i

Mais le produit infini n*> i (^ + ^ ) converge: notons V\ sa valeur. On a donc:


Pa > 0 , et I pAf(iA) I —> ^ ) ce qui est contradictoire. Un tel A n’existe donc
pas. Supposons ensuite que 0 G Adh(E7). La suite de fonctions { p n ) pj devrait converger
vers 0 uniformément sur E . Mais | Pn {^) | ---------------►+ 0 0 , ce qui est incompatible
z-*0, z€E
avec cette condition. Donc 0 ^ Adh E , ce qui achève de prouver que Adh(E7) D i IR = 0.
• On n’a cependant pas déterminé ci-dessus les meilleurs ensembles de convergence
uniforme dans W de la suite de fonctions { ç n ) . En effet, prenons par exemple 77 = 1 .
Notons E l’ensemble des z = x 4- i y G W (où (x, y) e U ? ) tels que x > l ou x y > 1 .
Pour tout 2; = a; + i y G Æ7, et pour tout AT > 2, on a | p n - i { z ) | < ] z \ Ptsj(x) - ’
car \ z \ > ^ . Posant Uk{x) = - | + Log (l 4- f ) , on a:
N - ^ P n {x ) =
. k=N k=N
k=N
exp -X Log TVH- ^ 2 Log f ) “ ^ S T ) "*" ^^(^)
k=i / J I k=i^^ k=i
On a une constante réelle A > 0 telle que |Log(l + 0 “ i 1 ^-^1^1 POur tout ^ G W
vérifiant l i l < 1 . D’où |u/e(a;)| < ^ pour 0 < a: < 1. En tenant compte que
- Logm 4- r —> 7 , on voit qu’il existe un réel a > 0 tel que N ~ ^ P n (x ) > a
K jY l-* 0 0

pour tout TV > 1 et tout a: G] 0,1 ] . On conclut donc que si z = x ly e E et si


162 Chapitre 8, problème 63

X < 1, alors \pN -i{z)\ < \x N ~ ^ pour tout N > 2 . En étudiant les variations de
la fonction t , on voit que Maxx>o (x AT"®) = - ; on en déduit que la
suite de fonctions (p n - i ) converge uniformément vers 0 dans E n { z e C \ 9?(z) < 1} .
Comme la dite suite converge uniformément vers 0 dans i ? i , on voit qu’en définitive,
ellle converge uniformément vers 0 dans tout l’ensemble E . Ainsi, E est un ensemble
de convergence uniforme de la série de fonctions çn . Mais il est clair que E n ’est
contenu dans aucun des ensembles ürj avec ?7 > 0 . Le lecteur notera que la convergence
de la série YI n n ’est pas normale sur l’ensemble E ci-dessus défini. Cela découle de
l’existence d ’un réel 6 > 0 tel que N~^P n {x ) < b pour tout iV > 1 et tout x € ] 0,1 ] .
Soit Z = X l y e U \ W , avec (x, y) G . Si x = 0, on a vu plus haut que
Pn ( z ) -t. 0 . Si X < 0 , en écrivant:
N-

k=N
|p w -i(i:)| =
fe=i 1*1 ¡y , { * k * )
on voit aisément que | p^. - l ( z ) 0. Donc (vi) n’a lieu pour aucun élément
N-^oo
zeU\W.

Question 2 ^

a ) Nous avons vu en I-2-a) que la série 53n>o ^z+li" fonctions de z converge uni­
formément sur S e . Or, 0. Le théorème de de la double limite
I Z |—>oo, zÇSe
s’applique donc, et montre que j3 (z) 0.
I Z |—>oo , z e S e

b ) Pour Z e U f on a, Z -\-l e U J et:

№ ) + № + 1 ) = f ; t a : + £ J = i n - = f t i i : - £ (-ir ^ 1
■“ Z+ n ^ Z + n+ 1 ^ Z+ n Z
n = 0 - ' - n=0^ + ” ^1^ + ^
ce qui signifie que ((Idf + T) • /?) (z) = <p{z). Donc (Idf + T) • = v> •
c ) Pour fe € N , posons fk = • ip. D’après ce qu’on a vu en Il-l-a), pour
z € W, on a:
- fc - i
A:!
(3) fk{z ) =_ 2O-ife-l

Posons z = X + i y , avec (x, y) e M?. On a immédiatement:


k—^cx) ^ ’
d ’après la règle de d ’Alembert, la série Ylk fk(^) donc absolument convergente, donc
convergente. La série de fonctions converge donc simplement sur U .
Posons gk{z) = z fk { z ) . Fixons 0 g ]0,7t [ . Pour tout z e Se et pour tout entier
A î > l , o n a |A: + z | > f c s i n ^ (voir I-2-a)). En reportant dans (3), on en déduit que
\ 9k{z) I < . Si s i n ^ > ^ , la série converge, donc
la série de fonctions converge normalement sur Se . Pour tout réel e > 0 , notons
Ke,€ = ‘5 ^ n { Ç € C | | ^ | > £ : } . On déduit de ce qu’on vient de voir:
Pour tout 6 g JO, ~ [ , Ja série de fonctions Ylkff^ converge normalement, donc
uniformément, sur tout ensemble de la forme Ke^e e > 0.
Comme de manière évidente fk{z) 0 pour tout A: > 1, le théorème
I z |—»c», z e u
de la double limite s’applique, et montre que B{z) 0 pour tout réel
I z |—»oo , z e S o

En particulier, fixons z e U . Pour tout entier n > | z | , on a; z + n € Sa . Ce qui


précède entraîne donc B{z + n) -» 0 . Donc 5 € fo •
Fonctions de Nielsen, partie 2 163

d ) Pour tout Z e U et tout N e N j posons:


k=N

k=l
On a alors:
((Idf+T)-)B;vW =
k=N
= [ 2 ( l d f - i z i ) - B N ) (2) = 2 2 ' =

= (p{z) - . (p){z)
On a vu ci-dessus que -(p^iz) —> 0 (la série '^ u fk converge simplement
N—>00
sur U). Le calcul qui précède donne donc: ((Id^: + T) • B n ){ z ) ♦ ip{z). Mais

{{Ide 4- T ) . B m ) { z ) = B n { z ) + +1) B{z) + + 1) = ((Id^ + T) • 5 ) (z)

Il en résulte que ((Id^ 4- T) • B)(z) = (p(z) pour tout z e U . On a donc montré que
(Id^: + T ) • B = (/?. D’après le résultat vu en 2-a) ci-dessus, on a: 0 e €q . Donc
B —0 ^ £q . Or:
{làe + T) • (5 - /?) = (Id£ 4-T) • B ~ (Id^ 4-T) -0 = ip -ip = O
Par suite, en posant h = B - 0 , on a, h{z) 4- h{z + 1) = 0 pour tout z € U . Donc
h{z) = ( - l) ^ f t (2;4-n) pour tout (z,n) G 5 x N . Et comme h{z-\-n) —> 0, il en découle
n—*oo
que h = 0. On a donc prouvé que J5 = 0 , ce qui signifie qu’on a, pour tout z £ U :
-fc-1 k\
/8(2) = ^ 2
k=0 Y ^Z o iz+ J)
On a donc bien montré (vii).

Question 3 "
a ) En tenant compte du résultat obtenu en I-4-a), la formule de Stirling-Claussen donne:
oo -
^ (l) = L o g 2 = f : —
m =l
oo
a ( ' l W î = y ' _____ - _____ - i | ÿ >
i '- 2 -' 2 ¿ S n S 5 (2 i + i) 3 - ..( 2 k + l)
ce qui démontre (viii).
b ) En tenant compte du résultat obtenu en I-4-a), pour tout x e / , on a:
— Sm=o immédiatement: 0^{1) = - a i . D’après le résultat de
2
I-4-b), on a = Y2 *

? (i)= -g
c ) Conservons la notation fk ci-dessus. Chaque fonction fk\j est de classe . Notant
f k = f k \ j y on a, pour tout A: G 1^ et pour tout t e l :

1 fc! ^ 1
A O -

Soit K une partie compacte de I . On a deux constantes a G IR * et A e telles


que pour tout t e K et tout entier k > Ay on ait:
j=k
A;!
m
164 Chapitre 8, problème 63

D’après la règle de Duhamel-Raabe, on a un réel 6 > 0 tel que bk^ .

D’autre part, on a un réel c > 0 tel que а + ^У^=А+1 - c+ L ogk pour tout k > A .
Au total, on obtient un réel d> 0 tel que pour tout entier к > A et pour tout t e K ,
on ait: I /¿(t) I < Afe , où l’on a posé: Xk = x (c 4- Log A;). La série numérique
^ k ^ k converge. Donc la série Ylkfki^) fonctions de t converge normalement sur
K . On a. donc prouvé que la série de fonctions f'k converge uniformément sur tout
compact de I . En appliquant le théorème de dérivation des séries de fonctions, on en
déduit que la série de fonctions fk peut être dérivée terme à terme sur I . On a
donc, pour tout t e l :

k=0 k=0
On a donc démontré (ix).

Question 4 "
Il est immédiat que s est bien défini.
a ) A partir de la première formule (viii), la règle du produit de deux séries absolument
convergentes donne:
oo - k=N-l -

(Lc.g2)’ = X ; j 7 î E
ЛГ O-
N=2 b 1 .: ^
k=l { N -k )'
Comme on a:
fc = N -l ^ ^ A;=N- 1 ^ ^

5
k=l k(N-k)^N i k '^ i n Ù
on en déduit bien:
fe = N -l

N=2 ik=l

b ) On déduit de (ix) que = s-\-£y avec:


oo - j= N -l oo - i= N -l

N=2
è
j=l
J "N 53
-2
èj = l N - j
Par addition de ces deux expressions de ^ , en tenant compte des résultats de a) ci-dessus,
on voit que:

Donc £ = ^ ( L o g 2 ) ^ , d ’où: —y9'(l) = s ^ ( L o g 2 ) ^ . On a vu à la question 3-b)


ci-dessus que /?'(!) = - ^ . On en déduit la formule (x) demandée:
7Г^ 1. v2

c ) Par une intégration terme à terme de justification élémentaire, on justifie d ’abord:

Г - dt = s
/0
Jo t ri
En intégrant par parties, on en déduit:
lè ri Logt
(4) s = l^-Logi X L o g ( l - i ) j ^ ‘l* = “ ( l ' 0 9 2 )^ - ^ ^ ^ dt
Fonctions de Nielsen, partie 2 1 65

Le changement de variable u = 1 - t donne: di = / Î — d u . Par une


deuxième intégration terme à terme (de justification un peu moins élémentaire que la
précédente, mais qui reste aisée), on obtient:

= I ( j f H ^ a .) = |; ‘ ^

Donc ii2iÜz3£Î ¿U = T » d ’où, en tenant compte de (4):

s = -(L og2)^-(s-y)

c’est-à-dire: 2 s = ^ - (Log2)^ , ce qui redonne bien 5 = ^ - ^ (Log2) ^ .

Question 5 "
D’après les résultats de I-4-a), on a:

D’autre part, par application de (ix):

S ' i l ) = - y J — x _____________ X 2 y — 1 —
^ \2 /
kA=0i 2*'+! 1 •3---(2fc + l) ^ 2 j + l

En identifiant ces deux valeurs de /? '(^ ), on obtient la formule (xi) demandée:


, oo , , j= fc ,
(-1 )' _ 1 A:!
j ^ ( 2 f c + l)2 ” 2 ^^ j j l1. -33. . .■ (■ {22 kfc ++ l) ^ - J■ ^H22 jÎ + 1

On notera que la série du membre de gauche de cette formule converge lentement, tandis
que celle du membre de droite converge avec une vitesse géométrique.

^ it
Problème 64 :

FRACTION CONTINUE DE tg x ^

□ A tout n £ N f on associe Pêquation différentielle suivante, que


Pon étudie sur U :
(En) xy" - 2xy' + xy = 0
en la fonction inconnue y . □
1 °)
Soit iPii une IR-solution de (En) telle que fl'„(0 = 0. Montrer que la fonction
pX
]P„+i : R R , XI— ► / tlPn(t)dt
Jo
est bien définie et que c’est une IR-solution de (En+i) , qui vérifie tf'n+iiO) = 0
2 ’)
On part de la IR-solution Aq : x i— > s i n x de (^o) • A l’aide de (I), on en déduit
une suite (An)neN de fonctions: IR —> IR telle que pour tout n G An soit une
IR-solution de (En) et vérifie A n ( 0 ) = 0 .
a ) Préciser la parité de An . Expliciter Ai et A2 . Etudier les variations de
A i| (0 ^ ] . Montrer que An(x) > 0 pour tout n € N * et pour tout x G ] 0, ^ ] .

b ) Par récurrence sur n , montrer que pour tout n € N, An est la somme sur IR
d ’une série entière de rayon infini. Pour n donné, écrire le développement en série entière
de An.
c ) Montrer que pour tout x G IR, on a: A n (x )---------->0 .
71—>00
3 ‘)
a ) Soit P G IR(X] et Q G U[X] tels que P(x) c o s x + Q(x) s i n x = 0 pour tout
réel X . Montrer que P = Q = 0 .
b ) Montrer que pour tout n G N , il y a un et un seul couple (Un, Vn) d ’éléments
de IR[X] tel que An(x) = Un(x) s i n x -h Vn(x) c o s x pour tout x G IR . En déduire la
parité de Un et Vn.
c ) Pour n G 1^ , la fonction: IR —> IR, x 1— ^ Un(x) co s(x ) H- Vn(x) s i n x est notée
Bn . Préciser la parité de Bn . Montrer que Bn est une IR-solution de (E n ) . Vérifier:
( V i € IR) (x) = xBn(x)
d ) Vérifier que pour n entier > 2 , on a:
(V x 6 IR) i4„(x) = (2n - l)i4„_i(x) - x^i4„_2(x)
Indication: penser au développement en série entière à Forigine des Am
En déduire des relations de récurrence respectivement vérifiées par: les polynômes
(U n ) , les polynômes (Vn) , les fonctions ( B n ) . Suivant la parité de n , préciser les
degrés de Un et de Vn] déterminer leurs coefficients dominants et leurs termes non nuis
de plus bas degré.

t
D ’après l’épreuve d ’écrit posée à l’Ecole Centrale des Arts et Manufactures, section M, en Mai 1977
168 Chapitre 8, problème 64

4 ’)
Pour n fixé ( n 6 N ), déterminer toutes les R-solutions de {E„ ) .
a ) Expliciter B q, B\ et S 2 . Etudier les variations de B i |n , 2s.|
Montrer:
(Vn>2) (V a:€ [0 ,^ ]) S „ ( i) > 0
(Vn>3) (Vx€[0,^]) S „(x)> C /„(0)
(VneN) (Va:€ [ 0 , f ] ) U n{x)> 0
(Vn>2) (V x€[7r,^]) U „(x)<0
(Vn>l) (Vx€[f,7r]) V^„(x)>0

Indication: exprimer Un et Vn en fonction de An et Bn


b ) Montrer:
( Vn 6 N * ) VnUr^-i - UnVn-i = X 2n - l
et montrer:
( Vn 6 N * ) ( Vx e ] 0,7t] ) K„(x) > 0

c ) On fixe X € ] — f . f [ • Pour n € N * , soit W„(x) = Montrer que la


suite ( ^ n ( ^ ) ) „ ç | ^ * est monotone, et que W n{x) ----------►t g x ,
6 ^)
a ) Par récurrence sur n , montrer que pour n > 2, le polynôme Un admet au moins
une racine sur IR * . On note Xn son plus petit zéro dans IR * . Montrer que la suite
{Xn)n>2 décroît strictement, et que X n ----------> ? .
b ) Par récurrence sur n , montrer que pour n > 3 , le polynôme admet au moins
une racine sur IR * . On note y„ son plus petit zéro dans IR * . Montrer que la suite
(2/n ) n > 3 décroît strictement, et que Vn ---------- ^ tt .
"* n —>oo

7°)
Pour n G N ^ , soit Un = 2n - 1.
a ) Soit X € IR . Justifier:
Ui(x) = ai ; U2{x) = aia 2 - x ^ ; V^2(x) = a jx ; ^ ( x ) = 02030: -
Pour n > 2 montrer qu’on peut définir des fonctions et , respectivement de
n + 1 variables et de n variables, telles que:

Unix) — ^n{o>li " • î ~ ^ ii(û 2 , . . . , a;)


Montrer qu’on a:
2
( d i , . . . , ün - 1Jû n ---------
an+i /
(Û2 J• • • I 0 ,n -1JUn--------2 X^
Un+1
Un+1 /
Vn-\-1 = X^n (U2) • • • ) Un JU,2+1) ^)

b ) Soit 2; G ] - f , f [ . Justifier les égalités:

W i(x) = ^ ; lV2(x) = ^ ^ ; Ws(x) =


ai ai - — ' ui
et de façon générale, pour n > 3 :
Fraction continue de la tangente 169

Wn{x) =
ai -
Ü2 -

•ir ú
Fraction continue de la tangente 171

SOLUTION

Question 1 "
D’après les hypothèses, iPn est continue sur IR, donc la fonction est bien
définie, sur IR, dérivable, de dérivée x i— ►x ^n {x ) .
Puisque î?n(0) = 0, la primitive nulle en 0 de la fonction qui associe
x^n(x) - 2n^n{x) + x^n{x) au réel x est x i— ► - (2n + l)^n{x) + ^n+i{x ) .
Donc:
(1) (VxelR) - 2 ( n + l)!P'„(a:)4-îPn+i(a:) = 0
La fonction îPn+i est 3 fois dérivable, et on a:
K + ii^) = ^^n(x) ; = *^n(a:) + x < ( x )
en multipliant par x la relation (1), on voit que
(2) ( Vx 6 IR ) x!?"+i(®) - 2(^ + 1 ) K + ii^ ) + x!P„+i(x) = 0 .
Puisque îi'n+iiO) = 0, la relation (2) prouve que l2^n+i vérifie (En+i) et qu’on a
^n+i(0) = 0- Notons que si iï'n est de classe C * ^ ( 0 < A ; < o o ) alors îi'n+i est
de classe pour fc < o o , et de classe si k = oo.

Question 2 "
D’après la remarque à la fin de la question 1), les fonctions (An) sont toutes de
classe .
a ) Une récurrence immédiate prouve que chaque fonction An est impaire. On a:

Ai{x) = / i s i n i d i = s in a ; - c o s æ
Jo^ X
A ^ i x ) - / { t s i n t c o s t ) d t = Ai{x) - [ t^ c o s td t =
Jo Jo
= i4i(x) — s in t j “ 2 t s i n t d i ^ = 3i4i(x) — s in æ
= 3 s i n x - 3 a; c o s a; - x^ s i n x
donc:

(3 ) Ai{x) = s i n x - x c o s x ; A 2 {x) = (3 - x^) s i n x - 3 x c o s x

Variations de A i sur [0, ^ ]


On a immédiatement:

X 0 TT Ç 3f

A\{x)=x s i m 0 + 0 - (-Ÿ )

Al ix)
/ ’ \
0 -1
172 Chapitre 8, problème 64

La fonction Al s’annule une et une seule fois sur ] 0, ^ [ , en un point C € ] tt, ^ [ .


Comme A i { ^ ) = - l) > 0 , on voit que Î > ^ . Donc A\ reste > 0 sur
] 0, ^ ] . Puisque les sont continues, une récurrence immédiate prouve que:

(Vn>l) (Vx g ]0,^]) An{x ) > 0

b ) Comme la fonction A q est x \— ►s i n x , par une récurrence évidente, on voit que


An est de la forme x \— ►Un{x) s i n x - Vn{x) c o s x , avec Un et Vn polynômes à
coefficients dans Z . De façon élémentaire. An est donc la somme sur U d ’une série
entière de rayon +oo .
Les développements en série entière des An s’obtiennent par intégrations terme à
terme itérées. On voit d ’ailleurs que Val(i4n) = 2n + 1 ; la série formelle Sn qui
représente An est donc de la forme: <Sn(x) = ; d ’où:

5n+i(j>:)= Y, =
p>n+l ^
D’où S n +i {X) = 53p>n+i identification, pour p > n 4- 1 :
Up^n+i = ^2p+i' ’ ^ Partir des relations, dans lesquelles p est fixé et n est donné < p :
1 1
'^p,n 2p + l « P - i.n - i . .. ; “ p - n + u - 2 p _ 2 n + 3 “ P"” ''

et à partir de; Ukfi = fe € N , on déduit, en multipliant membre à


membre:
y ^ _____________ ( - i r " _____________
(2 p -2 n + l)!(2 p -2 n + 3)...(2p+l)
Donc pour tout n € N :

5„(X ) = , avec, pour tout p > n :


p>n
(4) (-l)P-n
Up,n —
(2p - 2n + 1)! (2p - 2n + 3) • • • (2p + 1)

c ) On a: An{x) = E ^ o Wn+ç.nS:^’ avec, pour tout 9€ N,

(-1 )" „ 1
(2ç + 1)! ^ (2ç + 3). •. (2? + 2n + 1)
fixons X G IR ; pour q e N y posons Vn,q = I Un+q,q \ x^^ \ on a:
'^n.qf+l _ 1 2 ^
2ç 4" 3 2ç “h 2tt 4" 3 2ç 4~ 2ti 4* 3
Dès que n > x ^ , on voit que — G [0, 1[ pour tout q. Le théorème des séries
alternées s’applique donc pour ces valeurs de n , et donne:

< Vn,Q =
9=0 l-3-*.(2n4-l)
r,2n + l I
Nous avons donc prouvé que pour n > x^ , on a: |i4n(x)| < 1.3.:.(272"+ly ‘ ®n
i-3- (2n+T) n-*oo ^ ^ ^ entière S rayon +00 ). Donc
A n {x ) ---------- ►0 . En conclusion, la suite [An) converge simplement vers 0 sur IR .
Fraction continue de la tangente 173

Question 3 "
a ) Soit (f{x) = P { x )c o s x + Q ( a ; ) s i n x . En écrivant que ip{k7r) = 0 , on obtient:
P{k 7r) = 0 pour tout k e Z . En écrivant que + /ctt) = 0 , on obtient: Q (f -ffcTr) = 0
pour tout k e Z. Les polynômes P et Q ayant chacun une infinité de zéros, on a:
P = Q = 0.
Remarque 1:
Puisque la fonction z i— >(p{z) = P{z) c o s z + Q{z) s i n z est entière sur C , il suffit
que = 0 pour tout ^ G D , où D désigne n’importe quelle partie de C ayant
au moins un point d ’accumulation dans C , pour être sûr que <^ = 0 ; le raisonnement
ci-dessus montre alors que P = Q = 0 ^
b ) On a déjà remarqué qu’il existe Un G Z[X] et Vn G Z[X] tels que pour tout
réelX, on ait An{x) = Un{x) - V n {x)co sx. D’après ce qu’on a vu en a) ci-dessus,
il ya unicité du couple (UnyVn) vérifiant cette condition. Comme on a, pour tout
réelX : An{x) = —An{x) = -U n(—x) s i n x - K i(-x ) c o s x , cette unicité prouve que
Un{-x) = Unix) et Vn{-x) = -Vn{x) pour tout x e R . Donc Un est pair et Vn est
impair.
c ) On déduit de ce qui précède que la fonction Bn est paire. Pour abréger, nous noterons
8 la fonction: x i— >s i n x , et C la fonction: x i— >c o s x .
On a: An — Un S Vn C, Bn — Un c "1“ Vn s , d ou:
(5) Un = A n S + B n C

(6) Vn — Bn s An c
Par dérivation, on obtient:
(7) A'^ = {u:, + V n ) a - i V '- U n ) c < = + - C/,) s - ( C - 2 C / ; - Fn) c

(8) BÎ, = {V '^U n )B + {u;,-^Vn)c B ': = ( C - 2C/; - F n ) S + (Í/4' + 2V' - Un) C

d ’où, en notant ei la fonction R — >R, x i— ►x :


(9) “ 2?2i4^ + 6 iA n = £n S "■ c

(10) ^i-^n ” + €\Bn = P*n s "b £n C


avec:
en = e iU l[ - 2u U !^ ^ 2e iV ; ,- 2nVn ; Pn = 6 i C - 2nK( - 2eiC/; + 2nC/n
Or An vérifie [En) , et d ’après ce qu’on a obtenu à la question 3-a), on a fn = *^n = 0.
En reportant dans (8), on voit donc que Bn vérifie (En ) .
On sait que A'^^^ = e\An ; le même raisonnement que ci-dessus (utilisation des
résultats de 3-a) montre, à l’aide de (7), que:
(11) + - C/n+i = 6114
Mais en utilisant (8), on voit que les relations (11) traduisent aussi que: = eiP n •
On a donc prouvé:

( 12) ■^n+l “ 6lPn

d ) En revenant à (4), on voit que pour tout x G R , on a:


i4„(a;) - ( 2 n - I)i4„_i(a;) + P i 4„_2(a:) =

(13) = (« ,,-2 .n -2 - (2n - ^ (Up,„ - (2n - l)U p .„-i + U p _ i.„ _ 2 )P ''+ '
;)> n

Les expressions (4) montrent facilement que tous les coefficients des puissances de
dans le second membre de (13) sont nuis, car:
Wm.m = i. 3... 4 m +l) ™ « n - 2,n -2 = ( 2n - l ) u „ _ i , „ _ i
174 Chapitre 8, problème 64

et, si p>n \

(—1)^” ’^ X H fl
Up,n - (2n - 1) Up,n-1 + «p-i.„-2 = (2p - 2n + 3)!(2p - 2n + 3^ • • • (2p + 1)

avec:

■ffp.n = (2p - 2n + 2)(2p - 2n + 3) + (2n - l)(2p - 2n + 3) - (2p + l)(2p - 2n + 3) = 0

Par suite:

(14) ( Vx € R ) An{x) - (2n - 1)j4„_ i (x ) + x^i4„_2(x) = 0

A l’aide de : A„ = Un S — V„c , en utilisant les résultats de 3-a), on déduit de (14):

J Un—(2n —1) Un-i + e? Un-2 = 0


(15) ( Vn > 2 )
-(2 n -l)V „-i+ e?V ;_2= 0

et en reportant dans: J5n = C/n c + S , on obtient:

(16) Bn - (2n - 1)B„_1 + e î s „_2 = 0

On a: I/o = 1 ; Vo = 0 ; Î7i = 1 ; Vi = e i . Par une récurrence facile, on voit


maintenant à l’aide de (15) que pour tout m > 1, d eg {U^m) = d eg (C/2m+i) = 2 m ,
les coefficients dominants respectifs de U2m et C/2m+i étant ( - 1 ) ”^ et p m , où pm est
défini par: /io = 1 et Pm = (4m -f 1 )(-1 )”^ - ¡im-i pour m > 1, c’est à dire:

IMn = (-1 )”*12(4/: + 1) = (-l)'"(m + l)(2m + 1)


ifc=0

de plus C/n(0) = (2n - l)C/n-i(0) pour tout n > 2 et Ui{0) = 1, ce qui donne:
Un{0) = 1 • 3 • • • (2n - 1) ; donc Val(C/n) = 0.
De même pour m > 1, d eg (V2m) = d eg (V2m-i ) = 2m - 1, les coefficients domi­
nants respectifs de V2m -i et V2m étant: (-l)" ^ “ ^ , et i/m défini par récurrence à partir
de Í/1 = 3 avec 1/ ^ = (4m - 1 )(-1 )”^“ ^ - i^m-i pour m > 2 , ce qui donne:

= (-1 )"^ -! ¿ ( 4 f c - 1) = ( - l) ^ - im ( 2 m + 1)
k=l

on voit de plus que V al(K i) = 1 dès que n > 1, le coefficient VÇ((0) de X dans Vn
étant donné par: V{{0) = 1 et V^(0) = (2n - l)V"^_i(0) pour n > 2 , d ’où:

v;:(o) = ( 2 n - i ) . . . 3 . i

En résumé: outre le fait général que les Un sont pairs et les Vn impairs, on obtient
la propriété suivante, dans laquelle an = nlb=i (2A; ~ 1) pour tout n > 1 :
Fraction continue de la tangente 175

Uo = Ui = l
d eg {U2m) = d eg (t/2 m+i) = 2m ................................ pour tout m > 1
V a l( î/„ ) = 0 .................................................................... pour tout n
i/2m = (-l)™A-2’" + - - - + a 2 m ..................................... pour tout m > 1
U2m+l = + l)(2m + 1)A:2’" + • • • + a2m+l pour tout m > 0
(17) <
Fo = Kl = X
d eg (K2 m) = d eg (V2 m -i) = 2m - 1 ........................... pour tout m > 1
Val(K„) = 1 ...................................................................... pour tout n
1 ^ 2 m - l = ( - l ) ' " - ' ^ " ’” " ' + - - - + a2m -lX .................. pour tout m > 1
1^2m = ( - 1 ) ”‘-H m )(2m + + • • ■+ a 2m X ... pour tout m > 0

Question 4 "
Rappelons l’équation (E n ) (où x g R):

(En) XI/" - 2xy' + xy = 0


Elle est linéaire du second ordre homogène à coefficients polynomiaux donc continus,
avec un seul point singulier, qui est 0; or ^4n et En sont des R-solutions de (En)
linéairement indépendantes. E n est paire et An est impaire. On sait que sur tout
intervalle I sans point singulier de (En), le R-e.v. «S/(En) des /-solutions est de
dimension 2. Notons:

On a donc: S^* (En) = V e c t(.4 + ,E + ) et 5^* (En) = V ect(i4 ;;;,E -) .


On sait que Val(i4n) = npour tout n . Si n = 0, (En) a mêmes IR-solutions que
2/" + 2/ = 0 , d ’où 5 r (E o) = Vect(i4o, B q) . Supposons ci-après que n > 1, et procédons
par analyse et synthèse pour déterminer <S|R(En).
• Analyse:
Si f e S^{En ) , d’après ce qui précède, on a des et /ii tels que:
=AiA” + ^ i E ” ; =A2i4j+A^2-Sn

Puisque / se prolonge par continuité en 0, on a: /jl\ = ii2 \ puisque / ' se prolonge par
continuité en 0 , si n = 1 on a forcément Ai = A2 . Mais si n > 2, aucune condition
sur Al et A2 n ’apparaît.
• Synthèse:
Ce qui précède prouve que <Sr (E i ) = V e c t ( i 4 i , E i ) ; si n > 2, on a V a l ( i 4 n ) > 3,
car An est impaire; donc quels que soient les réels A et )U, la fonction définie par
0 I— ►0, X I— > XAn{x) si X < 0 et X 1— >tiAn{x) si x > 0 est de classe C'^ et
vérifie (E n) . Notant pa.m cette fonction, il découle aisément de ce qu’on vient de voir
que Sn(En) = V e c t (go,1 , Çi,o, B„) .
• Conclusion:

Si n e {0,1}, le IR-e.v. <SR(En) admet (An,En) pour base.


(18)
Si n > 2 , l e IR-e.v. <SR(En) admet (go,u 9 i,o 1Bn) pour base.
176 Chapitre 8, problème 64

Question 5"

a ) On a: U2 = 3 - y V2 = 3X y et, pour tout réel x :


Bo(x) = c o s x ; Bi(x) = c o s x - h x s i n x ; -B2(x) = (3 - a:^) cosx + Sxsinx
Variations de Bi sur [ 0, ^ ]
Puisque B i(x) = x c o s x , on a le tableau:

Bi s’annule une et une seule fois sur ] 0, ^ [ , en un point ^1 ^ ] f »^ [ • On a:


B i ( f ) = - ^ + ^ x ^ < 0 ,donc ] f , f [.

Variations de B 2 sur [0, ^ ]


On a: B 2(x) = x B i ( x ) . On utilisera donc le tableau précédent pour obtenir le tableau:

B 2 s’annule une et une seule fois sur ] 0, ^ [ , en un point Tj2 € ] ^1»^ [ • Oii â-*
S 2 ( ^ ) = ^ ( - 3 + f 7 r 2 - M ^ ) > 0,45 > 0 , donc J ? 2 > ^ •
A partir de ces tableaux et de la relation Bf^^i(x) = x Bn{x ) , on voit par récurrence
que:
(19) (Vn>2, Vx€[ 0, ^ ] ) B n {x)> 0
De plus, Bn est certainement croissante sur ] 0 , 7/2 ] dès que n > 3, puisque B 3 passe
par son maximum relatif pour a: = r/2 ; a fortiori:
(20) ( Vn > 3, V i € [ 0, Ç ] ) B„(x) > J3„(0) = t/„(0)
Rappelons que Un = AnS + B n C . On a vu que An reste > 0 sur [O, dès
que n > 1. Comme Aq = S , on voit que A q reste > 0 sur j 0, | . D e plus
Bn{0) = i/n(0) > 0 pour tout n . L’expression de Un prouve donc, à l’aide de (19), que
Un reste > 0 sur [o> f ] si n > 2 ; pour n = 1, on a Ui = l y donc le résultat est
trivial.
(21) (Vi€[0, |], Vn€N) C/ „(x)>0
La même expression Un = An&+BnC , compte tenu que c o s x reste < 0 sur l’intervalle
X ] ’ compte tenu de (19), prouve alors:

(22) (Vn>2, Vx€[7T, Ç ] ) t/n(x)<0


Fraction continue de la tangente 177

Enfin, Vn = Bn S - An C ; sur j tt |^ , on sait que s i n x > 0 et c o s x < 0 , donc en


tenant compte de (19) et de ce que An reste > 0 sur [o, ^ ^ pour n > 1, on voit
que:
(23) (Vn>l, Vn(x)>0
b ) Posons Tn = VnUn-i - UnVn-i (n > 1). On a: - Vi = e i , et si n > 2, en
appliquant (15):
Tn = Un-i((2n - l)Vn-i - eiVn-2) - Vn-i{{2n - l)Un-i - e\Un-2) = e\Tn-i
d ’où immédiatement par récurrence: Tn = . Donc:
(24) ( Vn > 1 ) Un-iVn - UnVn-i =
Signe de Vn sur ] 0, tt]
D’après (23) : si n > 1 et x € Trj , on a: V^(x) > 0. Or, Vi(x) = x > 0 sur
j 0, I j . En utilisant (24) sous la forme Un-iVn{x) = i7nKi-i(x) + x^^“ ^ , la relation
(21) et une récurrence immédiate, on voit alors que Vn{x) > 0 sur ] 0» f ]
n > 1. Donc:
(25) ^Vn>l, Vx g ]0, 7t [^ Vn(x) > 0

c ) Par parité, on peut supposer que : x € [o, f [^ . Tenant compte que An reste > 0
sur [o, ^ j , on voit en utilisant (20) que dès que n > 3 :
Un{x) = i4n(x) s i n x + Bn(x) c o s X > B n (x )c o sx > U n { 0 ) c o s x = a n c o s X
Donc Unix) > c o s x , car an = 1 • 3* • • (2n - 1) > 1. Or, d ’après le résultat de la
question 2-c) ci-dessus, on a: An{x) = Un{x) s i n x —Ki(x) c o s x ---------- > 0. Puisque
7X“■^OO
Unix) reste minoré par c o s x > 0, on peut diviser cette dernière relation par Unix)
pour obtenir: s i n x - cos x — 0 , autrement dit:

(26) Wnix) =
Vnjx) tg x
Unix)

De plus, pour n > 1 , en divisant par C/nt^n-i >on déduit de U n^\V -U nV n-\ — ^
« 2 n -l
Vnix) Vn^i
Unix) Un-l Unix)Un^iix)
d ’où évidemment: Wnix) > W n -iix ) . Donc:

Si X € ] 0 ,1 [ , 1a suite {Wnix))^^^ croît strictement et tend vers t g x .


(27)
Si X = 0, la suite iW nix))^^^ est constante de valeur 0.

Question 6 °
a ) On a vu que Un(0 ) > 0 et, si n > 2, U„{ir) < 0 (c.f. (22) ). Donc {/„ s’annule
sur ] 0, TT[ . Soit Xn le plus petit zéro de t/„ dans R * . On a: x„ > f ( cf. (21) )
et Uz{x2) = -x^U i^xz) = - X 2 ( cf. (15) ), donc Uz{x2) < 0 , d ’où xz < X 2 - Pour
n > 4 , en utilisant (15), on voit que: i/„(X n-i) = -a :^ _ ii/n -2(a:„_i) ; donc si on
suppose x„_i < Xn-2 1 la définition de Xn-i (jointe au fait que Un-2 reste > 0 sur
[0, x „_ 2 [ ) prouve que t/„_2(x„_i) > 0 , d ’où D„(x„_i) < 0 , d ’où par définition de
x„ : x„ < x „ _ i . En résumé: X3 < X2 et si, pour n > 4 , on suppose x„_i < x„_2 ,
178 Chapitre 8, problème 64

alors Xn < Xn-i . Donc cela prouve par récurrence que la suite (xn) est strictement
décroissante. Puisque Xn > f pour tout n , on voit que (xn) converge, vers un réel
A > f . Montrons que A = f . Soit pour cela un réel C e ] f , tt [. Ecrivons:
(28) Un{C) = An(C) s i n C + Bn{C) c o s C .
Comme on a: c o s C < 0 , Bn{C) > Un(0) > 1 (cf. (20) ) et An(C) ^ ■——> 0
( cf. 2-c) ), on voit d ’après (20) que Un{C) < 0 pour tout n assez grand, d ’où C > Xn
pour ces valeurs de n . On a donc prouvé que si N est choisi assez grand dans N , on
aura ^ < Xji < C dès que n > N . C’est la définition même de: X n ----- 2•
Conclusion;

La suite (a;n)n>2 décroît strictement et elle converge vers ?

b ) D’après (6), on a: K i ( ^ ) = - - ^ ( ^ n ( x ) “ ^ n ( x ) ) * d ’après (20), on


a: B n ( ^ ) > Un(0) ; on sait que A n ( ^ ) ----------^ 0, donc V n (^ ) < 0 dès que n
est assez grand. Cela prouve l’existence de yn au moins dès que n est assez grand.
Cependant on peut préciser:

- ( f )V.(Ç) =.5 . Ç - (Çr <-1,65 <0


puis, d ’après (24):

''-(f)''»(T) =( T r ‘- ‘'"(TK'(f)
donc si n > 4 et si on suppose V n - i( ^ ) < 0 , en tenant compte de (22), on voit que
nécessairement V n {^) < 0. Par récurrence, on a donc K i ( ^ ) < 0 pour tout n > 3 ,
d ’où l’existence de yn pour n > 3 . Mais d ’après (25), on a Î^(7 t) > 0 , d’où: yn> •
Une récurrence strictement analogue à celle conduite pour la suite (xn) montre, en
utilisant (15), que la suite {yn) décroît strictement. Soit C G J tt, ^ [. Pour tout n > 3 ,
on a: Vn{C) = Bn{C) s i n C -A n{C ) cos C . Or Bn{C) > Un{0 ) (cf.(20)), s i n C 7 < 0 ,
et An{C) ---------- > 0. Donc Vn(C) est certainement < 0 pour n assez grand, car
n—»oo
Un(0) > 1. D’où pour n assez grand, tt <yn < C , ce qui montre comme pour la suite
(xn) que y n ---------- ►C . Donc:

La suite {yn) décroît strictement, et converge vers tt

Question 7 "
a ) On a vu plus haut:
' i/i = 1 = ai ; Ü2 = 3 - X ^ = Ü1Ü2 -
(29) < Vi=A: ; V2 = 3X = ü2X
^Vs = { 2 - 3 - 1 ) V 2 - X ‘^Vi = 3 . 5 X - X ^ = a2ü3X-X^
Les relations (15) donnent, pour n > 2 :
Un = anUn-1 - X^Un- 2 ; Vn = anV„-i - X V „_2
Par récurrence, à partir des relations (29), on en déduit que pour n > 2, on a des
polynômes Î'n ^ 2 [ T l , . . . , T n , X ] et ^ 2 [ T 2 , . . . ,T n , X ] tels que:
Un ^n{^l J• • • J ^) î ~ ^n(U2j • • • ) X)
On a alors, toujours en utilisant (15) aux rangs n et n H-1 :
U n + l^ n ( Û i, . . . , ayi — ■- , Af ) = <ln-\-l^nUn-l ~~ ^ U n - l ~~ CLn-\-lX'^Un—2 —
\ 0>n+l J
= a„+i(a„C/ -„_i - X^Un-2) - X^Un-i = an+iUn - X^Un-i = ^„+1 ;
Fraction continue de la tangente 179

0> n + l ^ n ( ^ ^ “ 1 “ Ûn+l-X^^V^-2 —
\ Ûn+1 /

—Ûn+l(ûnKl-l ~ ^^'^n - 2) ~ — ^n+l^n ~ “ Hl+l


d ’où, pour n > 2 :
Un+l{^) — û^n+l^n(ûl, . . . , Ûn-lî Ûn *^)
{
(30)
Hi+l(-^) “ Ûn+l^n(^2j • • • ) Ûn—1) Ûn c^+i ’

D’autre part, Pn = est bien défini (car Val(Vit) = 1 ) et en divisant la deuxième


relation (15) par X , on voit que Pn satisfait la relation de récurrence:
Pn = dn+iPn-i - X ‘^Pn-2 {ti > 2)
Comme P q = 1 , Pi = a2 et P2 = o,20>3 - , on voit que la suite (Pn)n>i satisfait la
même relation de récurrence que la suite {Un)n>i avec les mêmes conditions initiales, à
condition de remplacer ai par pour tout i .
De façon plus précise, introduisons une suite infinie {Zn)n>i d’indéterminées. La
relation de récurrence:
(31) I4i — Z\ J VÎ2 — ^ 1^2 X J t^n ~ ^n ^n —l X^lAn—2 pour 72 ^ 3
définit une unique suite Un telle que pour tout n > 1, on ait un polynôme
0 n 6 Z [ Z i , . .. , Z n , X n ] vérifiant Un = © n ( ^ i , • • • • Et il est clair que:
Un = © n ( û i , ... , a n , X ) et P n = © n ( û 2 , ... , a n + i , ^ ) • Ce polynôme © n n ’est autre
que le îPn àe l’énoncé. D’où, pour tout n > 2 :
(32) (Vn>2) Vn+i{x)=xPn{x) = x K {a 2,---,an+ i,x)
b ) On a:

Ui(x) ai ' ^ U2{x) 0i 0 2 - a ;2 oi -

si n > 3, en notant Pn la fraction rationnelle € C {Zi , . . . , Z„, X ) , on a:


W^n(a^) = ...,a n ,x ) . Mais d ’après (30):

(33) (^) P n—1 ^ ^1 ) • • • ) ^n—1 1


\ Ûn /
d ’où, pour tout 72 > 4 :

(34) Pn (^1, • • •, o>n» — P n—1 ^ ^ 1, . . . , o>n—1 , 2:^

relation vraie pour tout 72 > 2 si on pose: P ’i (a i,x ) = ^ et p 2(^ij(i 2ix) = —7^ ;
notons l’homographie t •— > | et, pour tout A; > 2 , notons hk,x
l’homographie 1 1— > ak-i - ^ • On a: Tyi(x) = hi^x{o>i) et iy2(^) = ^ 1,® o h 2^x{o,2) ;
soit 72 > 3 , et supposons que Wn^\{x) = /ii,a; o /12,æ O• • • Obn-i,a;(an~i) • Alors, d ’après
(33) et (34), on a:

PVn “ b-ijX ®h-2,x 0***0 fin—l,x ^^n—1 ^ ^ b-2,x O • • • OHn—\^x ®h-n,x(an)


ce qui poursuit la récurrence. On a donc prouvé par récurrence sur 72 qu’on a, pur tout
72 > 1 :
(35) W^n(x) = hi^x Oh2,x O • • • Ohn,x{dn)
Ce qui est la relation demandée. On notera que la preuve conduite ci-dessus démontre
qu’au second membre de (35), les calculs ont un sens à chaque étape , en d ’autres
termes:
— < ttn-l < Un-2
Un
et ainsi de suite. Ces inégalités ont lieu parce que Un{x) reste > 0 pour x e [O, f ] .
180 Chapitre 8, problème 64

Remarque 2:
La formule (35), jointe au fait que Wn{x) ----------» tg a ; pour x Ç. ] - f,f [ .
s’appelle développement en fraction continue de t g x sur ] — f > f [ • De très nom­
breuses fonctions usuelles ont été développées en fraction continue. On pourra retrouver
ces développements dans l’ouvrage de H.s. WALL: Analytic theory of continued frac­
tions'' VAN NOSTRAND , 1948 . 4

'A’ ★
Chapitre 9

SERIES ENTIERES
Problème 65 :
L’ESPACE B

Dans tout ce qui suit, on notera:


U= € CI | z| = l |

P={z€C| |z|<l}
P={z6C| |z|<l}=DuU
Le sujet se compose d ’un exercice et d*un problème indépendants entre eux.

EXERCICE

Soit S le C-e.v. des suites N — > C . On note T l’élément de Home (5) qui,
à toute suite f e S , associe la suite: N— > C , n i— > f{n + 1). On posera:
A = T —Id^ . On donne (a, 6) e IR^ avec a > 0 et ^ €]0, f [. Soit iS € C [ [ X ) ) égale
à et soit R le rayon de S'.
1 °)~
Vérifier que iî > 1.
2 °)
Si a € l ^ et ^ G ttQ , montrer que sin{n°'ô) ne tend pas vers 0 quand n oo , et
en déduire que R = 1 .
3°)
Soit S l’ensemble des suites / G S telles que s i n ( / ( n ) ) ---------- > 0. Montrer
Tt ^oo
que S est un sous-groupe additif de S , qui est A -stable; ce sous-groupe S est-il un
sous-C-e.v. de S ?

Supposons: û: G N et ^ ^ ttQ . Déduire du résultat de la question 3) que la suite


n I— > sin{n°‘9) n ’appartient pas à £ , et en déduire que R = 1.
5°)
Soit une suite / G «S à valeurs réelles, telle que /(n ) ----------> +oo et telle que
n— »oo
{Af ){n) >0 . Démontrer que l’image de la suite n i— > ( e x p ( i/ ( n ) ) (n G 1^ )
est dense dans U .
6")
On suppose que a ^ N . Soit N = E n t(a ) (^ ). Soit w la suite n •— > { w e S);
en étudiant la suite (sin(un))^^py, où Un = {{A^w){n)) • 0 pour tout n , démontrer
que sin{n^0) ne tend pas vers 0 quand n — >oo , et en déduire que R = 1 .

(^) Rappelons que Ent désigne la fonction: R — *U qui associe à tout réel x sa partie entière.
184 Chapitre 9, problème 65

PROBLEME
PARTIE I
On désigne par H le C-espace vectoriel des fonctions / : V — > C de la forme
Z I— > où 5 G C [ [ X ] ] est une série formelle de rayon > 1. Pour toute fonction
/ G W, on note S f sa, série formelle de Taylor en 0. On note B le sous-C-e.v. des
f e H qui sont bornées sur P , et A le sous-C-e.v. des f £ H qui peuvent être
prolongées par continuity à V . Pour toute fonction / G on note / le prolongement
par continuité de / à P . La norme uniforme / i— ►Sup( \ f {z) |) sur sera notée
zev
f '— ^ Il / Il •
Enfin on notera le sous- C -espace vectoriel de H formé des / de la
forme Z I— ►f{z) = S(z) où S = S n>o ^ C [ [ X ] ] est telle que la série | an \
soit convergente, et on notera V le sous- C -e.v. des fonctions polynomiales: P — >C .
1 ‘)
Vérifier les inclusions: V c i ^ c A c B c H .
2 °)
Soit f E H et soit S = Sf la série formelle telle que f = S. On posera:
5 = En>0«nX"-
a ) Montrer que:
1 ^27T

(V r€]0,l[) (VneN) «n = 2^ y /(re^®)

Indication: On pourra développer f et intégrer terme à terme .


b ) Montrer:
OO 1 /*27T , .

(Vr€]0,l[) = — / /(re ^ " ) d^


^0 27T 7o I I
En déduire que si f e B , alors la série |o„ converge; inversement, si on a:
E n I 1^ < +00 , est-il vrai que f e B?
c ) Pour f £ A , montrer que pour tout n G N , on a:

^ -in e ^0
“" = 2 ï /
et montrer que
QQ l p2ir I
AO |2
k'< )

3 ’)
Soit {fk)kef^ une suite d’éléments de B qui converge uniformément sur P vers une
fonction / : P — ►C . Pour tout fc G N , on note Sf^ = X)n>o ^n,kX'^ .
a ) En utilisant le résultat de la question 2-a) ci-dessus, prouver que limA;_*oo ûn k
existe pour tout n e N . On notera an cette limite; on notera: S la série formelle
E n>o^nX - ( Se C[ [ X] ] ) .

b ) Prouver que S est de rayon > 1. Soit (p la fonction: P —>C , z i-> S(z)
c ) Soit M = M = Supfcgpj ( Il /* Il ) . Pour tout réel r € ] 0,1 ( , montrer:

(Vfe e N ) ( V n e N ) I 1^ ^
I I- ^
En déduire: |a„,fc| < M et | a „ | < M . En étudiant (p(z) - fk{z) pour z 6 P , en
déduire: f = (p .
L'espace B 185

4°)
Déduire de ce qui précède que le C -e.v.n. B est complet.
5 -;
Démontrer que A est Tadhérence de V dans B .

PARTIE II
1 °)
Soit 5 = ^ C [ [ X ] ] . Pour tout e V , notons E(^ le segment
{^C}i€[o,i] • On suppose que la série fonctions de 6 converge uni­
formément sur une partie C de IR. En utilisant une transformation d ’Abel, prouver
que la série entière '^ünZ^ converge uniformément sur l’ensemble C = .
2 ‘)
Soit S = 2 n ^ c [[X ]] . On suppose trouvé A réel > 0 tel que n\an \ < A
pour tout n .
a ) Vérifier que S est de rayon > 1. Soit / la fonction: D C, z •
b ) On suppose en outre que f e B . Soit Ai = || / 1|. Pour m € N , et z £T>, posons
Sm{z) = • Ponr P réel dans [0, 1[ et z e Vy montrer successivement,
avec m G N * :
✓ n=m V oo

(I) Sm{z) - f i pz) = ( ' £ a n { l - p n z ^ ) -


' n=l '
E
n=m +l
(II) (VneN) l-p^<n{l-p)
^m+1 ✓ n= m \
(III) \ S m{ z ) - f { p z ) \ < (1 - p ) ( E )
m + 1 1 —P n=l ^

(IV) < 2A

En déduire:
(V) (VmeN*) {'izeb) \ Sm{ z ) \ <2A + M

PARTIE III

On rappelle que la fonction Gamma d ’Euler se note F .


Soit la fonction g : V — >C , z >
— ^ (1 —z)~^ .
1 °)
a ) Montrer que g Ç: H \ soit U = la série formelle Sg . Vérifier que:
г¿o = 1 ; ui = i , et que pour n > 2 , on a:

Un = A i ( i + 1) • • • ( i + n - 1)
ni

b ) Montrer que u„ , et que la série (^u„ -


est absolument convergente. Pour tout n € N * , on posera: bn = " •
c ) En étudiant des paquets de Cauchy convenables, montrer que la série cos (Log n)
diverge. En utilisant les résultats obtenus en b) ci-dessus, en déduire que la série
diverge.
186 Chapitre 9, problème 65

2 ’)
a ) Montrer que g e B , et que g ne peut être prolongée par continuité au point 1,
mais que g peut être prolongée par continuité à P \ {1} . Conclure: g e B \ A .
b ) Montrer que la série | bn - 6n+i | est convergente. En déduire que pour tout
réel 77 € ] 0, f [ , la série Yln converge uniformément en 0 pour 0 e [77, 27r - 77] .
c ) En déduire que pour tout z e V \ {1} , on a:

n=0
3 ’)
a ) En utilisant le résultat obtenu en II-2-b), montrer l’existence d ’un réel B > 0 tel
que

(VzeP) ) <B
n=l
b ) S oitT l’élément de C [ [ X ] ] défini par: T = S n >2 • Vérifier que le
rayon de T est 1. Donner la nature de la série . Pour n > 2, on posera:
^ Logn *
C ) Déduire des résultats de a) ci-dessus que la série entière ^^> 2 converge
uniformément sur V . En déduire que i} n ’est pas fermé dans B .
4 °)
Pour toute fonction f e , on pose: i/{f) = I «n I , où 5 / = •
La fonction U ainsi définie est une norme sur . On adm ettra le résultat bien connu
qui assure que le C-e.v. est complet. Montrer alors que i/{f) > | | / | | pour
tout f e \ puis montrer que la restriction de la norme || • || à £^ n ’est pas une norme
équivalente à ¡/.

PARTIE IV

Dans cette partie, on considère une injection: 1^ * — ►U, n 1— > i et une suite
(An)nç(^* clans R+ telle que la série converge. On note H l’ensemble {Çn}n€i^ •
On pose: 1? = P \ i f , et on note hi la fonction: P \ {1} —> C, z •
Pour tout n € N * , on pose: pn = 5 ] ^ ] •

Montrer que la fonction ^ : Q — > C, z 1— ► ^khi{z^k^) est bien définie,


continue, et que € B.

2°)
a ) Montrer que la série formelle de Taylor de en 0 est = 5Zn>i .
b ) En utilisant les résultats de III-3-a), montrer que la série entière Y^^hnlinZ^
converge pour tout z G 17 et qu’on a: </?(z) = bnfinz'^ pour tout z G 17 .
Indication: fixer z G 17 , puis étudier la série ^ k ( X ) de fonctions de l'entier
★ \3
N , où ^k{N) = XkYlk=i ^ni^kTz''^ pour tout (fc,n,iV) G ( N )
Pour les sous-questions c) et d) ci-dessous, on suppose que A/t > 0 pour tout k e N *
c ) Montrer que </? n’est prolongeable par continuité en aucun point de i f .
d ) Montrer que la série diverge pour tout z e H .

☆ ☆ ☆
L ’espace B 187

SOLUTION

EXERCICE
On posera: an = sin(ûn^) ( n e N ).
Question 1 °
La suite (an) est bornée. Donc i î > 1.

Question 2 °
On a: ^ = |7T, avec (a, 6) € N * x N * , p g c d ( a , 6 ) = l e t 6 > 2 (car 0 < ^ < | ) .
L’ensemble E = inclus dans IU26 = {z e C \ = 1} \ l’ensemble
F = U26 \ { - 1, 1} est fini et non vide, donc on a un réel i4 > 0 tel que si v? G IR et
elv> ç F ^ alors | siny? | > A . Pour tout nombre premier p > 2 ne divisant pas b , il
est clair qu’on a e F ; d ’où alors | sin (p ^ ^ ) | > i4 . Donc s in (n ^ 9) ne tend pas
vers 0 quand n — >0 0 . La série entière S diverge en le point 1. Donc R < 1 . Comme
on a aussi i î > 1, on en déduit: R = 1 .

Question 3 °
Il est clair que la suite nulle est dans £ . Si f £ £ et g e £ , on a:
( Vn G N ) s i n (/(n ) - g(n)) = s i n (/(n )) c o s (g(n)) - s i n (g{n)) cos (/(n ))
d ’où immédiatement f - g e £ . En définitive, £ est bien un sous-groupe additif de
S . Il est immédiat que £ est T -stable. Puisque £ est un sous-groupe additif de £ ,
on en déduit que £ est aussi (T —Id^ )-stable, i.e. A -stable. Enfin £ n ’est pas un
sous- C -e.v. de S : par exemple, prenons / constante de valeur tt , alors f e £ mais il
est clair que \ f ^ £ >

Question 4 "
Soit w la suite n 1— > . La suite A ^ w est constante, de valeur a ! . Si on avait
sin (n °‘9) ---------- >0 , on en déduirait s i n ^^(^®t:î7)(n)^ x 9^ ---------- > 0 d ’après ce
qu’on a obtenu à la question 3) ci-dessus. Autrement dit, on aurait s in ( a ! ^ ) = 0 , ce
qui est impossible car 9 ^ ttQ . Donc s in ( ^ n ^ ) ne tend pas vers 0 pour n —> 00. Le
même raisonnement qu’à la question 2) prouve donc que R = 1 .

Question 5 "
Remarquons d ’abord que pour tous réels a: et p , on a: < IX - y I (cela

résulte du théorème des accroissements finis, et de la formule: *t"(©^^) = pour


^ at
tout i G IR).
Soit U G U et soit € réel > 0 (e < 1). Soit N e N'^ tel que \ Af ( n) \ < e
dès que n > N . Choisissons y? G IR tel que > f ( N) et u = (c’est possible
puisque l’ensemble {t G IR | = u } est de la forme to + 27tZ ). L’ensemble d ’entiers
naturels { n G N | n > N ’ et /(n ) > } est non vide, car f (k) ---- > + 00,
donc cet ensemble admet un minimum m . On a m > iV, car f ( N) < (p. Par
définition de m , on a donc f ( m - 1) < <p < f ( m) ; et comme m - 1 > iV , on a aussi:
0 < /(m ) - /( m - 1) = Af ( m) < e . D’où a fortiori 0 < f ( m) - <p < e . D’où
188 Chapitre 9, problème 65

I 0 l/(m) _ I _ I 0 l/(m) - г¿ I < I /(m ) - </? I < £ • Donc le disque de centre u et de


rayon € contient e V = > i-e. rencontre V . C ’est vrai pour tout
£ G ] 0, 1 [ . Donc T> est dense dans U , car ce qu’on vient de prouver est vrai pour tout
U G U.

Question 6 "
a ) Notons So le sous C-e.v. de S formé des suites tendant vers 0 pour n oo . Il est
clair que Sq C S . Pour tout réel a , notons voa la suite définie par:
n» si n > 1
0h->0 si a 0
.0 1 si a = 0
On a donc w = Wa • Rappelons aussi la notation j pour a G C et k e N :
a{a - 1) - ■(g - fc + 1)
si k> 2
Q = ‘‘ C)=- O -
Remarquons que Sq est A -stable. Par récurrence sur N , nous allons montrer que:
A ^ W a - N \ ( ^ ^ ^ W oc- n et A ^W aeSo pour k> N
• Si TV = 0 , la vérification se réduit à s’assurer que Azua e So\ce qui est immédiat,
car pour tout n > 1, on a:
a 1
^C7„ = ( n + l ) “ - n “ = n “ + ~ et ,1-a 0
' ' \\ 71/ ) n-*oo 71^ ^ “ n-*oo
puisqu’alors a < 1.
• Supposons maintenant TV > 1 et la propriété vraie à tout rang < TV. Le
développement limité bien connu de (1 4- 1)^ pour t — ►0 donne, pour tout n > 1 :

où (cr(n)) désigne une suite bornée. On en déduit l’existence de ro 6 Sq tel que:


k=N ^
A W a = ro + Y ' ( )W a-k
k=l ^
Soit £ e N . Si £> N , l’hypothèse de récurrence donne:
k= N
A^Wa = A^~^{AWa) = A^~^ro + ^ A^~^Woc-k ^ ^0
fc=l
puisque £ - 1 > a - k pour tout k > 1. Si ^ = TV, on a de même ri G S q tel que
A^W a = A^~~^{Awa) = aA^'~^Woc-i -h r i . Mais on a un élément V2 6 S q tel que
= {N - 1)! ( j W a - N + r -2. Puisque a ^ ^ Z \) “ 1)* = ^ ' ( n ) '
conclut bien à l’existence de r e Sq tel que:
A^W a = N\ ( “ ) Wa-N + r
b ) Montrons par l’absurde que sin{7i°‘0) ne tend pas vers 0 pour n —>oo . Supposons
en effet que sin (n °' 0 ) ---------- ►0. On aurait donc: 9wa ^ S , d ’où aussi 0 A^W a G S .
n—>oo
Mais d ’après le résultat précédent, OA^Wa = ^TV! ( ^ ) Wa-N + s > avec s G • Donc
on aurait / = 6N\ f € S . Mais il est clair que /(n ) ---------- ►-hoo , et que
\iV / n-*oo
A f G Sq , puisque 0 < a - TV < 1 (ici intervient le fait que a ^ N ). Donc l’image
de la suite ( e x p ( i / ( n ) ) ) est dense dans U ; a fortiori^ s i n ( / ( n ) ) — / — ►0
\ / neN ' ' n—»oo
est en contradiction avec: f € € . Cette contradiction entraîne que 6wa ^ S , i.e.
s i n ( n “ 0 ) — -f— >0. En raisonnant comme à la question 2), on en déduit: i l = 1.
L ’espace B 189

PROBLEME
PARTIE I
Question 1 *
La seule inclusion qui nécessite explication est: C A, Soit S = »
et posons: f = S (donc / € ). Puisque la série 2 ^ |û n l converge, et puisque
IcinZ^ I< IUn I pour tout n et tout z G , la série de fonctions de z converge
normalement donc uniformément sur P , et la fonction g : T> C, z lZ^=o^nZ^
est continue, car chaque fonction z i— ►ünZ^ Test. Comme = / , on en déduit que
f € A , et que f = g . D’où C A.

Question 2 "
a ) Fixons r G ] 0, 1 [ et n G N . La série numérique Y ln I converge (le rayon
de S est 1). On a: | < l a ^ l r ^ pour tout (m ,^) G N x IR. Donc
la série de fonctions de 0 continues: converge normalement donc
uniformément sur IR . D’où, par intégration terme à terme sur [ 0, 27t] :
r2ir pZir
p2ir . w
i0\ ^e-in e de ,m ^ l (m—n) 6) d ^ =
/ f{r = l
Jo ‘'O ^ ^,^-0

m=o Jo
et par suite:
1 ^—inO
(1)

b ) Fixons r G ] 0, 1 [. La fonction 0 •— > | / ( r est bornée sur IR. Donc la série


de fonctions 2 n ^ converge normalement donc uniformément en 0
sur IR. D’où, en intégrant terme à terme sur [0, 27t] et en tenant compte de (1):
n2ir I l2 p2ir ____________
/ /(r« ^ ® ) d^= / /(re ^ ® )/(re ie )d 0 =
Jo ' ' Jo
= / / ( r e ‘ ®)( V r " ô ; r e - ^ " ® ) d d = / ( r e ^ ® ) e " ^ ” ®d0 =
Jo \= o ^ „=0 Jo
OO OO

= E ’’" ^ ^ 2Trr”an = 27t ^ |o „ |^r^"


n=0 n=0

(notons que ce raisonnement prouve la convergence de la série I f ; mais cette


convergence était claire à priori; car elle découle de celle de la série | « n | ). On a
donc bien prouvé:
^ 1 r2ir .
I

( 2) de
;^o ^^Jo '
Remarque 1:
Les formules (1) et (2) sont un cas trivial d ’application de la théorie des séries de
Fourier, en considérant la fonction 27t-périodique de classe sur IR définie par
e /(re ^ ® )>
• Supposons maintenant que f e B . Soit M G IR+ tel que \f{z)\ < M pour tout
z £ V (par exemple, M = || / 1| ) . D’après (2), on a: I«n pour tout
r € ]0 , 1[ . Fixons N € N-, a fortiori, on a donc |o „ p r 2 ” < pour tout
190 Chapitre .9, problème 65

r G ] 0, 1 [ . En faisant tendre r vers 1 - 0 , on en déduit: J2n=o


quel que soit N e N \ donc la série | an f converge, et: I 1^ ^ •
• Si la série \ a n f converge, on n ’a pas nécessairement f Ç-. B . Prenons en effet
par exemple f{z) = - L o g (l - z) pour z G P ; on a ici S = >avec an = -
pour tout n > 1, donc la série I |^ est convergente. Pourtant
- L o g (l - x) +00
xGR , X —»1, x< l

donc f ^ B .
c ) Fixons n G N . La fonction (r, 6) i— >f{re^Ô) est continue sur [0,1] x R . Le
théorème de continuité des intégrales dépendant d’un paramètre s’applique ici de façon
élémentaire, et donne:
r2n
rZn pP2^T
TT
r
^-Ln9 dû
Jo Jo
Pour r G [0, 1[ , on a: /(re ^ ^ ) = / ( r e ^ ^ ) . On obtient donc:
p2n p2-n
/ f{ rt
,-ine -LnO
de — / /(e"®)
. -i n 0
de
Jo ^<,1 Jo
En tenant compte de (1), cela entraîne:
p27T
^-inO de
2'ïïr'^an
r—>1 , 7-<l Jo
d ’où immédiatement:

(3 ) 1
““ ' s / o
7ie»^S\
>•
de

Le raisonnement est tout à fait analogue pour l’autre relation. A partir de (2), on
arrive à:
QQ 1 p2ir I 2
(4) £ l “«l' = ^ / /(«'")

Toutefois, pour établir (4), on doit justifier: I I |^ • Or


rS l
c’est là une conséquence de la convergence de la série | an |^ , (convergence qui découle
du fait que f e A donc / G B , cf. b) ci-dessus ); la convergence de la série Yln I
entraîne la convergence normale donc uniforme de la série | ün pour r G [0, 1 ]
d ’où la continuité sur [0,1] de la fonction: r i— > I •

Question 3 °
Notons d ’abord que / est continue et bornée sur P , puisque les fk le sont,
a ) Fixons n G N . D’après (1), pour tout fc G N , on a (l’élément r g ]0, 1] étant
fixé): ün,k = 2ï ^ fo ^ fk B~^^'^de. Or la suite de fonctions continues:
0 fk {r (k £ N ) converge uniformément sur IR vers la fonction
^ h-» / (r . D’où, par passage à la limite sous :
1 p2ir
k—^oo
in Ô
de
Par unicité de la limite, on en déduit que la limite ün de la suite (an,k) pour fc oo
existe, et vérifie:
1 p2n
(5 ) ( v , 6 | 0. 1 |) a , . — / ( , . r i e ) e - l n 0 de
L'espace B 191

b ) Soit M f = Sup^çp ( If(^ ) I) • D’après (5), pour tout n € N et tout r e ] 0, 1 [ on


a: Ittnr" I < 5^ j / (r e ^ ® ) j < M / ; en bloquant n et en faisant tendre r vers
1 - 0 , on en déduit:
(6) (VneN) ¡oni < M f
Donc le rayon de 5 est > 1.
c ) En raisonnant comme pour (6), on voit que | a„,k I < M pour tous n et fc, d ’où
en bloquant n et en faisant tendre k vers 4-oo : ( V n e N ) | a n | < M . Fixons
Z e V . On a, pour A: 6 N :
oo oo
V>{z) - f k { z ) = ^ (o „ - ün,k)z'^ = Y h ^ n ( k )
n=0 n=0
avec Dn{k) = (an - • On en déduit:
f(VneN) ( Vf c e N) |I>„(fc)|<|a„-an,fc||zr < 2 M |z T

(7) la série numérique 2M | z |” converge (car | z | < 1)


(Vn) Dn{k) >0 (car ttn.ik ’ dfi)
k-*oo fc—KX)

Les assertions (7) permettent d ’affirmer que la série de fonctions de k :


converge normalement donc uniformément sur N , puis d ’appliquer le théorème de la
double limite quand A: —►o o , ce qui donne:

Y 2 lim [Dn{k)) = 0
n=0' fc—»OO
fc—MX)
n=0
en d ’autres termes: (p{z) - fk{z) • 0 . Puisque fk(z) f { z ) , on a donc:
fc—
*00 fc—»OO
f{z) = (p{z). C’est vrai pour tout z e V . Donc: f = <p.

Question 4 "
Soit {fk)içç.f>^ une suite de Cauchy dans (B, || • ||) . Alors la suite de fonctions bornées
{fk)k^M converge uniformément sur V vers une fonction / : P C , qui est aussi
bornée ( pour la norme uniforme, l’espace vectoriel des fonctions bornées: P —> C est
complet ). De plus / est continue, car les fk le sont.
Soit S/^. = Sn>o^n,fcA’^ . D’après la question 3-c) ci-dessus, pour chaque n G ,
ün = liman.fc existe; la série S = G C[[Ar]] est de rayon > 1, et on
fc—»oo ~
a.: f = s ; donc f e H , mais comme / est bornée, en fait f e B . Ainsi la suite de
Cauchy (fk) converge dans {B, || • || ) vers l’élément / . On a donc bien prouvé que le
C -e.v.n. (By II • Il ) est complet.

Question 5 '
Notons V l’adhérence de V dans B .
• Montrons que V C A .
Soit / G P ; on a donc une suite (^fc)^çi^ dans P qui converge uniformément vers
f sur V . Les Pk sont continues sur C_et vérifient le critère de Cauchy uniforme sur
V , donc ils vérifient aussi ce critère sur V (si une suite de fonctions continues vérifie le
critère de Cauchy uniforme sur une partie E d ’un espace topologique, elle vérifie aussi
ce critère sur l’adhérence de E) . Donc la suite (Pk) converge uniformément sur V
vers une fonction ^ : î> -♦ C ; et g est contint^ sur V puisque les Pk le sont. Mais
= f . D’où: f £ A . On a donc démontré: V C A .
• Montrons que A C P .
Soit f £ A \ soit € un réel dans ]0,1[ . Nous allons montrer qu’il existe P £ P tel
que IIP - / Il < e . On en déduira: f £ P .
192 Chapitre 9, problème 65

Pour cela choisissons d ’abord un module r] de continuité uniforme de / pour § sur


V (0 < < 1) : un tel choix est possible car la fonction / , continue sur le compact
P , y est uniformément continue. On a donc | f{u) - f{v) | < | pour tout (u,u) G 2^^
vérifiant \u —v\ < 7).
Soit S = = Sf . Le disque D\^rj = {>2 G C | \z\ < l - 7 ] } est un compact
du disque ouvert de convergence ds S ; donc la série entière converge uni­
formément vers / sur Di^rj • On a donc iV G N tel que le polynôme Pi = dnX “^
vérifie I Pi{z) - f{z) I < I pour tout z G D\-rj • Soit P{X) = Pi { {1- t])X ) . Si z e V ^
on a:
\f{z)-P{z) < /(г)-/((1-7?)г)| + | / ( ( 1 - ф ) - Р 1 ( ( 1 - ф ) |

or I f{z) - / ( (1 - r))z) I < f , car \ z - {l -7])z \ = rj\z \ < 7]\ d ’autre part, puisque
{1- 7] ) Z G D i-ri, on a ^f {{l - 7])z) - P i{{l - 7j)z)^ ^ §• obtient donc:
f{z) - P(z) I < I + I = £. C’est vrai pour tout z G P . A fortiori^ on a donc
\ f - P \ \ < e , ce qu’on voulait prouver. On a donc prouvé: A c V .
• En conclusion:
A =r

PARTIE II
Question 1 ”
Pour ^ G IR et (p^q) G № avec p < q, posons: Sp^g{6) = (avec
Sp^p{6) = 0). Par transformation d ’Abel, on obtient, pour r G (0, 1] et ^ G IR, en
posant Z = r :
I Sn=p+1 — Yln.= p + l — S n = p +1 “■ ^ P ,n + l(^ )) —
( 8)
= гЧр,д{в) + E n : ^ ; î 5p.n(^) X (r - - Г-+1)
Soit €:« = Sup (| 5p,r(^)|) • Par hypothèse, on a 6p --------- 0. D’autre part.
eec,r>p
d ’après (8), si z = r GC {0 e C, r e [0, 1 ] ) , et si 0 < p < ^ :
n=q / ”=9-1 \
Y, ,^ 9 + ^ (r” - r " + l ) ) = < Bp
n=p+l ^ n=p+l '
Puisque £p 0 , cela prouve que la série entière X) vérifie le critère de
p—*oo
Cauchy uniforme sur C . Donc cette série converge uniformément sur C .

Question 2 "
a ) D’après l’hypothèse, la suite (an) est bornée. Donc le rayon de 5 est > 1.
b ) La relation (I) est évidente. Puisque 1 + p H------ h < n , on a:
1 = (1 - p)(l + P + + < n( l -/9)
d ’où (II) . Par inégalité du triangle, on a à partir de (I):
n —m oo A
|S „(z )-/(p z )|< ^ | a „ | ( l - p " ) + £ V
n=l n=m +l
et en tenant compte de (I):

|5 т ( г ) - /( р г ) |< ( 1 - /> ) ^ п |а „ | + — ^ V /9”


n=l 7П-Г 1 n = m + l,
L*espace B 193

d ’où (III) et aussi:

I Sm{z) - f{pz) I < m A{l - p ) +

En prenant P = 1 “ ^ » on en déduit:

d ’où (IV). Par suite, puisque | f{u) \ < M pour tout u e V :

\ Sm{ z ) \ <2A + <2 A + M

C’est vrai pour tout m € N et tout z Ç. V, d ’où (V).

PARTIE III
Question 1 °
a ) Pour tout Z 6 V , on a: (1 - ^) ^ — , avec ( o^) “ ^ »
= ~i et si n >2:
^ —1) • • • ( —1 — n 4-1) _ (—1)’^ ~~^(~~i + ! ) • • • ( —i 4- n — 1)
\ n J n! n\

et le rayon de la série du binôme ( ) (“ 1 )^ ^ ^ est > 1 (ici, c’est 1).


On a donc bien: ^ € H , et la série U = est bien celle indiquée par
l’énoncé.
b ) Pour n > 2 , on a: Un = x F n ( i ) , où Fn{i) = . On sait
que F n ( i) ----------- > (noter que T ( i ) ^ 0 , car les zéros de k fonction d ’Euler
n— *oo 1 (1)
sont les entiers rationnels négatifs) ; or г¿n---------- ►-rr— D’où*
n-+oo 1 (1) *
1 1 ô^Logn
" - ‘oo n + i r (i) r (i) n
Occupons-nous de la série X)n(^n - u„ ). En notant 7 la constante d ’Euler, on a:
= i e 'y ‘ n ^ i (1 + • D’où, si n > 2 :

' iT î) " K= 1
(1 +1)=-“ ') ^
( 10) avec :

f„ = [ n + _e^((^+î+-+")-7-i'ogn)
. Vfc=n+ 1 ,

Pour obtenir (10), on écrit:

<k—n+l J
On sait que 1 + ^ H- • • * + ^ - 7 - L o g n G O(^) D’autre part, on a:
= 1 + ^ , où la suite (C^) est bornée. Or Log (l + ^ ) est défini dès que k
est assez grand (il suffit que < 1 ). Comme lorsque on a: Log(l + ^ ) ,
la série Log (l + ^ ) est absolument convergente donc convergente, et son reste
Pn = E ^ n + i Log (1 + ^ ) vérifie: pn G O (^ ) .
194 Chapitre 9, problème 65

Posons: Pn = n ^ n +1 ((1 + î ^ ~ ^
dès que k > m . Pour n > m , on a: Pn = exp(pn) • Donc Pn = 1 4- t^n > ^vec
î/;n ^ ^ ( " ^ ) • D’après ce qui précède, on a: +« )“ ^7 -Logn _ j , où
Sn ^ ^(n) • suite, d ’après (10): En = Wn - Sn G û ( - ) ; écrivons bn -
sous la forme bn - Un — АпЛ- BnSn >où:

Puisque i e ^ T ^ n L i (l + i ) e - * T w - °"

^ ^ I Г (i) I I n(n + i ) I «-*00 I Г (i) I ’ ^ ^n->co n I г (i) I


d ’où l’on déduit: B„5„ € O ( ) , et finalement: 6„ - u„ = Л„ + B„5„ € ;
donc la série S ^(6 n ~ ^n) est absolument convergente donc convergente.

c ) Soit fc € N * ; pour - f + 2feTr < L ogn < f + 2fcTr, on a: > i . Donc, en


posant Ofc = 1 + E n t ^ e x p ( - f + 2Л7г)^ et 6* = E n t ^ e x p ( f + 2fcTr)j :
n=bk c o s ( L o g n ) > 1 n=6fc 1 > 1
l . l b f c —Ofc 4 - 1 . 1
^ n " " 2 ^ n ” 2 bk
n=ak
soit: 2n=afc > 5(1 - e “ ^ ) . Puisque, pour tout A: G N * , les paquets de
Cauchy cos(Logn) minorés par le réel fixe ijl= ^ (l - e " ^ ) > 0 , et puisque
CLk < bk et ttfc —;------►4-0 0 , on voit que la série diverge (elle ne vérifie
k—*oo
pas le critère de Cauchy); a fortiori^ la série diverge, donc la série Y^n^n
diverge. E t puisque la série - bn) converge (c.f. la question b) ci-dessus), on en
déduit que la série Y diverge.

Question 2 "
a ) Pour Z G P , on a: L o g (l —z) = Log 11 - z | 4- i A r g ( l - z) ; en tenant compte que
- f < A r g ( l - z) < f , on en déduit:

I </(z) I = I e x p ( - i Log(l - z ) \ = e**^9(i-z) <


Cela prouve déjà que: g £ B
Fixons y? G j- f , f 1^ . On a un réel r j ^>0 tel que 1 - t e ^ ^ G V pour 0 < t <r}^]
pour ces valeurs de t , on a: g(l - (1 - t ) e ^ ‘^) = 0 -lLogi+Arg(< _ 0 v?0 -lLogt
Mais > 0 , et n’a aucune limite pour t
0 , car L o g t -------- ►- o o .
t—*o
Donc ^ ( l - (1 - 1) e^^ ) n ’a pas de limite pour t ^ 0 ; a fortiori, g(z) n ’a pas de limite
pour z —> 1, z G P . Donc g n ’est pas prolongeable par continuité au point 1. Donc
g e B \ A (ce qui prouve: A ^ B) ,
Notons L = C \ I R _ e t £ i = l - (L = C \ [ l , 4-oo [ . La fonction : z i— >(1 - z)“ ^
est définie et analytique sur £ i . On a: P \ {1} C C\ . Donc la fonction
est définie et continue, et il est clair que ^ prolonge g . Donc g est prolongeable par
continuité à P \ {1} .
b ) Posons T ( i ) bn . On a: (in = ; il en résulte que pour n > 2 :

/?n - /?n+l = - (n + 1)^“ ^ = - (” (l + ~ ) ]


L'espace B 195

Pour tout UG C et pour tous réels i > 0 et r; > 0 , on a:


(^ 7 ?)" = e x p ( u L o g ( Î 7))) = e x p (L o g i + Logî?)^ = e x p (u LogÇ) e x p (u Log 77)

d ’où: 7])^ = ; donc ^n(l + , d ’où, en utilisant le


développement en série entière de (1 + r ) ^ “ ^ pour r G C et r voisin de 0:

A. - A . . = n‘ - (1 - (1 * (1 - (1 + ^ + o(^)) ) =

= ( i - i ) n ‘- ’ + o ( i )

Donc i/3„-id„+il ^ = ^ . Il en résulte que la série E n I - 0n+i I con-


verge, ce qui équivaut à dire que la série I —^n+i I converge. D’après les résultats
de la question 1-b) ci-dessus, on en déduit aussi que la série | Un —Un+i | converge
(en posant Sn = Un - bn , on a: Un - Un+i = bn - bn+i + <5^ - <5^+1, et on a vu que
Sn ^ 0 ( i ) , d ’où aisément: Un - Un+i G 0 ( ; t ) ; l’assertion en découle).
n-+CX) n—>00
Fixons rj G ] 0, f . Pour tout 0 e [ 77, 27t - 77] et pour (p,q) G avec
P < ç , les sommes Sp^q{9) = ]Cn=p+i (avec par convention Sp^p{0) = 0 ) vérifient:
\sp,q{0) I < • Cela découle d ’un calcul élémentaire classique. Par transformation
d ’Abel, on a:
n=q n=:q-l
^ ^ Un© V^ ^P.n(^) X (^n “î^n+l)
n=p+l n=p+l
d ’où, si ^ G [77, 2TT - 77] , et en posant Mp = —-
iLTf
n=q ✓ n=<J—
1 1
T i= q - X

(11) < M u , I+ ^ IU n - u„+i I j


n=p+l ' n n—«
= pX+l l '
Puisque I Un I ~, ___
-7 1 , on a: Un 0. D’autre part, puisque la série
n —*00 n I 1 (1 ) I Tt—»Oü
—y>n+i I converge, donc vérifie le critère de Cauchy, la relation (11) montre
immédiatement que la série de fonctions de 6 vérifie le critère de Cauchy
uniforme lorsque 0 varie dans [77, 27t - 77] . Cette série de fonctions converge donc
uniformément sur [77, 27t - 77] .
c ) Soit Z G U \ {1} . Reprenons la notation ^1 de a) ci-dessus. Puisque est
continue au point z , on a: 7l;i{tz) ----------------- > V^i(^) = (1 • Mais d ’après
rt€R,0<t<l
\ t —1
ce qu’on vient de voir, la série entière Yl » qui représente tpi dans T>, converge
au point Z. Le théorème d ’Abel radial donne donc, pour tout t réel et t e [0, 1 [:
M t z ) = E r = o “ n<"-z" ■- ■■ --- > • Par unicité de l im {tpi(tz)), on
XI 1 Xt X

en déduit:

( 12)

En définitive, la relation (12) est donc vraie pour tout z e V \ {1} .

Question 3 "
a ) Posons: 6n = Un - bn pour tz > 1 ; 60 = 0 ; Sq = uq - bo = uq . On a vu que
bn ^ ^ ( ; ^ ) • Posons s = ^ ^ 1^ * 0^ ^out Z e V , on
I E n = r bnZ'^l < En=ri <^n| < s . Puisque Un € O (^ ) (voir b) ci-dessus ), et
Tt 00
puisque P G S , le résultat obtenu en II-2-b) montre l’existence d ’un réel C > 0 tel
196 Chapitre 9, problème 65

que pour tout m e N * et pour tout z e V y on ait: | Yln=T I ^ C ' . D’où:


I I < IY ln Z T I+ IDn=r'^nZ^ I < 5 4- C pour tout m e N'^ et tout
Ze V . Le nombre B = s - \ - C convient donc.

b ) Puisque Cn ----------- >0 , le rayon de T est > 1. Mais \C n \ ~ x — -— >


ni— >oo n —*oo 1 (i) n Logn
donc la série | Cn \ diverge. Donc le rayon de T est < 1. Au total, le rayon de T
est 1.

c ) On a donc, pour tous entiers p et ç (où 1 < p < g ) et pour tout z e V :


n=q n=q n=p n=q P

E
n=p+l
=
n=l n=l
< E ^n^"
n=l
+ E < > nz"
n=l
< 2B

Par transformation d’Abel, si 2 < p < q et si z e V ^en posant cTa,p{z) = ^nZ^


pour (a, 6 № et 2 < a < ^ , (avec la convention habituelle cToc,a{z) = 0 ), on obtient:
n=q
bn
E
n=p+l
Logn ~E n=p+l
L oan
^
<^p,n-i(z) ) -

Log g ^
n —p+1
( 'Log n Log(n\ + 1) )
d ’où:
n=q
(13) <2I7Î ^ | ? V ^ ^ ]]-
Logn [ l* o g g ^^jV^ogn L o g (n + l ) y J L o g (p + l )
n=p+l

puisque L S i î ^ 0, la relation (13) montre que la série entière


vérifie le critère de Cauchy uniforme sur V . Donc cette série converge uniformément sur
V . En particulier, sa somme définit une fonction continue

T-.V^C ,
n=2

telle que T |^ = r soit la fonction T . On a donc: r 6 *4, et r = . De plus,


comme la série I^ I diverge (c.f. ce qu’on a vu en b) ci-dessus), on a: t ^ . Soit
fm {z) = (z G m € N , m > 2 ). Il est évident que /m ^ • E t d ’après
ce qu’on vient de voir, \ \ f m ^ ' ^ Il ---------- ^ 0 • Comme r ^ , on en déduit que
m —*oo
n’est pas fermé dans 3 .
Remarque 2:
A est fermé dans B , car c’est l’adhérence de V ; donc une partie de A est fermée
dans A ssi elle est fermée dans B .

Question 4 ”

(Il s’agit d ’une question facile de topologie pure). Tout d’abord, si z G , on a:


I /(^ ) I = I E ^ o ^nz^ I < En=o I I = i^{f ) , d ’où: Il / Il < i / ( / ) . Puisque le C -e.v.n.
(By II • Il ) est complet, les parties complètes de ce C -e.v.n. en sont les parties fermées.
On a vu que n’est pas fermé dans (By || • || ) . Donc n’est pas complet pour le
norme II • Il. Mais puisque est complet pour la norme i / , on en déduit que la norme
1/ n ’est pas à équivalente à la restriction à £^ de la norme || • | | . Il n ’existe donc aucun
réel a > 0 tel que || / 1| > ai/(f) pour toute f e £^ y (assertion qu’il n’est pas évident
de vérifier directement). La norme i/ est donc strictement plus fixe sur £^ que la norme
uniforme.
L ’espace B 197

PARTIE IV
Question 1 °
D’après Ill-l-b), la fonction z/ : > C, z »-► g{z) - est élément de
. On en déduit facilement, en tenant compte des résultats de III-2), que la fonction
h: Z (définie sur V ) appartient k B ,se prolonge par continuité à V \{1 } ,
ce prolongement étant donné par z >et que si on note hi ce prolongement,
hi ne peut être prolongée par continuité au point 1. En particulier, h ^ A . Enfin on a
vu en III-l-c) que la série diverge.
Posons M = Il /i II. La définition de hi montre que pour tout 2^ € P \ { l } , o n a
Ihi{z) \ < M . On en déduit qu’on a: | Xkhi{z | < MXk pour tout k e N'^ et
pour tout Z e Q . Comme la série numérique converge, on voit que la série
de fonctions de z : J2k>i^khi{z converge normalement donc uniformément sur
i ? . La somme définit donc une fonction (^ : i? -> C , qui est continue car les fonctions
z ^ hi{z le sont. Notons ►C la fonction z ^ Xkhi{z \ les sommes
partielles Ylk=i '^k appartiennent à S , et elles convergent uniformément sur V vers
. Donc G B , car {By II • Il ) est un C-e.v.n. complet.

Question 2 "
a ) Posons V = . On a d ’abord t;o = 0 , car hi{0) = 0. Conservons la
notation 'ipk de la question 1) ci-dessus.
Pour AT € N * , posons: = En>l et = E fc ïf • Alors
E f c = r ^ i’k = i ^ B , et - <p| Il----------->0. Donc d ’après les résultats de
\Jy N—*oo
la question 1-3), Vn = lim Vn,N pour tout n > 1. Mais 5^^. = Xk S m > i ,
d ’où Vn,N = ^k K ^k"^ = bn ^k ^k^ pour tout n > 1 et tout N > 1.
Comme | | = 1, il est d ’ailleurs clair que la série ^ k ^ k ^ est absolument conver­
gente pour chaque n fixé; comme cela doit être puisque lim Vn,N existe. On voit
N —KX>
alors que pour tout n > 1, cette limite est égale à bn ^k {îk)~^ • Avec la notation
Un de l’énoncé (qui se trouve justifiée d ’après ce qu’on vient de voir), on en déduit:
(14) (V n > 1 ) Vn = bnHn ■ Donc V = ] ^ 6 „ / Î „ A ’"
n>l

b ) Remarquons d ’abord que ce qui précède montre que le rayon de F est > 1 et qu’on
bn A^n z^ = (p(z) pour tout z e V . C ’est pour z e V \ H = Ü \ V qu’il y a
une difficulté à prolonger cette relation.
Soit donc z e Q . Pour n e N ' ^ y n fixé, on a: bn lin z'^ = bn z^ ^k ^k^ • Donc
pour N y avec la notation ^fc(iV) de l’énoncé:
n= N n= N (x> oo k= N oo
Y ,b n n n z - = Y 1
n=l n=l
f>n E
k= l k= l k —l
" Z -) = ^
fc=l

La somme partielle S n = bn IJ>nz^ apparaît donc comme la somme de la série


^ k ^ k { ^ ) de fonctions de N y qui est simplement convergente sur N * . Choisissons
un réel R > 0 tel que | YlnZT bn^^l ^ ^ pour tout u e V et tout m G N * (voir
question III-3-a) ). On a alors:
(15) (VA: g N * , VN g N*) \^k{N)\<XkB
Comme la série numérique 2 converge, d ’après (15), la série J2k^k{i^) de fonc­
tions de N converge normalement donc uniformément sur N * . D’autre part, pour
chaque k e N , on a ^ k { ^ ) Xk h i { z . Nous pouvons donc appliquer le
N —►oo
198 Chapitre 9, problème 65

théorème de la double limite en +oo à cette série de fonctions de AT, ce qui donne:
oo oo oo
= J 2 ^ k (N ) — -------- . = = <p(z)
* iV —rta
jM —¥ •' ■^ yV —♦ OO ' ^
fc=l ik=l fc=l
En d ’autres termes, la série bnfinZ^ converge, et on a:

(16)
n —l

On a donc prouvé que la série entière 2 n > i Mn converge pour tout 2: G 1?, et
que sur Q , la relation (16) est vérifiée.
c ) Fixons k e I . Posons:
J SI
\ 0 si j = k H* = H \ { ^ k } ; i2* = v \ H * ( = r2u{a»

Tout ce qui précède peut être repris avec la suite (AJ) au lieu de (Aj). Si on note:
Mn = E ^ l " pour n € , et si on note (p* la fonction

Ü* ►C , z\
j= i
on voit donc que (p* est continue, que (^*|^ € S , que la série converge
pour tout Z G 17* , et qu’on a l^n — ^*i^) P^ur tout 2; G 17* .
Il est d ’ailleurs clair que:
(17) ( ^ ' i z ÇÜ^ <p{z) = <P*{z) + Xkhi(z^^^) .
Mais la fonction 17 C, z Xk hi{z^^^) n’est pas prolongeable par continuité au
point Çfe . Cela se déduit du fait, qu’on vérifie facilement en reprenant la solution de la
question III-2-a), que la fonction g n’est pas prolongeable par continuité au point 1, et
du fait que A^ > 0 . Comme (/?* est définie et continue en ^k j la relation (17) montre
que (p n ’est pas prolongeable par continuité au point ^k • C’est vrai pour tout k e N ^ ,
d ) Fixons à nouveau k e N * et reprenons les notations de c) ci-dessus.
Pour tout n G N * , on a: /Xn = Mn + Îfe ^ • D’après ce qu’on vient de voir en c)
ci-dessus, la série Y!,n IJ>n i^k)^ converge. Mais la série Yln Xk , c’est-à-
dire Xk Yjn^ri > diverge (car Xk > 0 , et on sait que la série Yl^hn diverge). Donc la
série k^nbn = E n {bn li*n (!ÎkT + ^k C"" bn i^k)'^ ) diverge. C’est vrai quel que
soit k e N ^ . Donc la série pn bn diverge en tout point z e H .

'A' ★ ★
Problème 66 :

THEOREME PENTAGONAL D ’EULER

Proposé le 2 5 /1 /9 2

Notations

1) Si n e Z , on pose: p{n) = 0 pour n < 0 ; p{0) = 1 ; et si n > 1, p{n) désigne


le cardinal de l ’ensemble: | ( a i , . . . , a„) € N " ]Cfc=i .
2) Pour n et N entiers > 1, on désignera par pN{n) le cardinal de l ’ensemble:
|(a i,...,aA f) 6 2fc=fA:a* = n | .
3) Pour Z e C et pour n 6 N * , on pose: Pn{z) = rir= i Po(z) = 1.

PARTIE I

1 ‘)
Montrer que pour 2 6 C tel que | z | < 1, la suite admet une limite
non nulle, qu’on notera ^ {z ) . On peut donc poser: ^{z) = f l ^ i notera
aussi: ^{z) = ^ , c’est-à-dire: ^{z) = O ^ i r : ^ *
2^)
Pour N e et Z e C avec 12: | < 1, montrer que s’exprime comme la
somme d ’une série entière de z :

( . - l + ¿B N ,nZ"
P n {z )
n=l

OÙ l’on précisera les coefficients à l’aide des рм{ть) • Quel est le rayon de cette
série entière?

3 ‘)
a ) Soit un réel x e [0,1 [ ; démontrer:

Ф{х) = 1 + p{n) x'^


r= l

b ) Déterminer le rayon de la série entière 1 -h p(n) .


c ) Prouver: si z e C et 12: | < 1, alors:

îP’(z) = l + ' ^ p ( n ) z ’^
n=l
200 Chapitre 9, problème 66

PARTIE II
Pour n 6 Z * , on pose: u;(n) = ^ (3 n ^ - n ) (il pourra être utile d ’observer que si
n e N * y alors u(n) = + 1 ) )• D’autre part, si z € C et n G N * , on écrit:

Sn{z) = 1 + ) : Fn{z) =
r=l r=0 ^

avec g{r) = ^ r( r 4-1) pour tout r G .


1 °)
On fixe un réel x e [0,1[. Pour abréger, on pose:
Pn ^ P n(3^) ) Sri — Sn{x) ; Fri — F n(‘'ï^)
a ) Vérifier: F\ — S \ .
h ) Pour tout entier n > 2 , prouver: F n - Sn = Fn-i - S n ~ i .
Indication: dans Fexpression développée de Fn , rempacer Pn par (1 - x ^ ) P n - i ,
distribuer le produit par 1 , et dans le résultat procéder à des groupements de termes
adéquats .
c ) En déduire que | 5n - Pn I ^ pour tout entier n > 1, puis en étudiant
F n - Pni obtenir:
oo
<?(x) = 1 + )
n=l

2°)
Montrer que pour z G C et | z | < 1, on a:
oo
$(z) = 1 +
71— 1

et préciser le rayon de la série entière ainsi mise en évidence.


3°)
a ) A l’aide des résultats de I-3-c) et II-2), démontrer que pour tout entier n > 1 :
oo
pM = +p(n-w (-fc)))
fc= l

b ) A l’aide de cette relation ou directement avec les résultats de I-3-c) et II-l), calculer
p(n) pour 1 <71 < 110.

PARTIE III
1
Soit n G N * et X réel tel que 0 < x < 1 (notation en vigueur toute cette partie).
a ) Montrer que ^(x ) > •
b ) En posant t = , en déduire:
Log(p(n)) < Log(îi'(x)) + (n - l)i + Logt

2 -)
a ) Démontrer:

Log(fl^(x))
Théorème pentagonal d ’Euler 201

b ) Démontrer, pour tout entier m > 1 :


1 ^ 1 ^ l X
1 —X m l —x^ m ^ l-x
c ) En utilisant Ylm=i “ T ’ déduire que Log {^{x) ) < ^ ^ et que:
7t2
Log (p(n)) < — + (n - l)i + Logi

3°)
a ) Etudier les variations de la fonction

f : — >R , 1 1— > + (ti —l)t + Logi


6t
b ) En déduire que pour n > 2 , on a:
QTTy/ÎXy/n
p{n) < 7T
\/6 (n - 1)

PARTIE IV

1
A Taide des résultat obtenus en III-2-a), prouver que pour tout réel a: G ] 0,1 [ :
OO y OO \
^'{x)
^{x) =E (E " H
m =l ^n=l '

^ )
Pour tout A; 6 N , on pose: (7i{k) = , d\k^' Déduire du résultat de la
question 1) ci-dessus: que pour tout réel a: G ] 0,1 [ , on a:
oo
x ^ \ x ) = ^{x) y^ai(A;)a:^
k=\

3^)
Prouver que pour tout entier n > 1, on a:
k=n
np{n) = Y ^(T i (fc) p(n - k)
k=l

•ù
Théorème pentagonal d ’Euler 203

SOLUTION

PARTIE I
Question 1 ”
Puisque IZI < 1, la série numérique J2r absolument convergente. Donc, le
produit infini rin ( l absolument convergent donc convergent, ce qui répond aux
questions posées, parce que 1 - z^ ^ 0 pour tout r > 1. Comme - 1 »
^ * r —KX>
la convergence absolue du produit H r s® directement de la même manière.

Question 2 °
On a:
N N

on a là le produit de N séries entières de z de rayon 1 calculé en z avec | z | < 1.


D’après la règle de formation du produit de séries entières, il s’ensuit:
1 ^
= E l = l + X^PAr(n)z"
® r («1 n=l
^ c»l+2t>2+*’*+^®*/V
Le rayon de la série entière ainsi apparue est 1, parce que est une fonction ra­
tionnelle dont tous les pôles sont de module 1.
Question 3 "
a ) On remarque d’abord:
( WN > 1 ) (Vn > 1 ) PN{n) < p(n) ; PN{n) = p{n) si N >n
Enfin, même si cela ne nous servira que plus loin, notons que la suite (p(^))^>i est
croissante. De plus, pour m > 1, les facteurs appartiennent à ( 0, 1[. Pour
JV€ * , on en déduit, à l’aide des remarques ci-dessus:
n=N n^N oo
1 ^ PN{n)x^ < 1 + ¿ P i v ( n ) x ” =
n=l n=l n=l
( 1) oo

' ' n=l


Les sommes partielles de la série 1 + Z)n>i termes sont > 0 , sont donc
majorées par ^ { x ) . Donc d ’une part:
(2) ia série 1 4- converge, et sa somme est < ^{x)
et d ’autre part, puisque PNi'^) < p (ti) pour tous N et n > 1, on a aussi:

p-T-T < 1 + X ^pw (n)x” < 1 + ^ p ( n ) x "

ce qui a un sens car la série converge. Comme î


— N\^) ;V^oo
passant à la limite pour AT —> oo , on en déduit:

(3) ^{x) < 1 + ÿ ^ p (n )x ^


n=l
204 Chapitre 9, problème 66

D’après (2) et (3), en définitive, on a donc bien prouvé:


oo
ip(x) = 1 + y ^ p (n )x ^
n=l
b ) Ce qui précède montre que le rayon R cherché est > 1 (car il y a convergence
en tout réel x e [0,1 [ ). Mais pour tout n € N * , on a: p(n) > 1, car l’ensemble
{ ( a i . .. an) € N ^ I + 2a 2 H- • • • + nan = n} contient au moins (n, 0 , 0 , . . . , 0 ) et
(0, 0,. .. , 0,1). Puisque p(n) > 1 pour tout n > 1, il en résulte que R est au moins
égal au rayon de convergence de , ie. on a: R > 1 . D’où enfin: R = 1.
c ) Pour N e N * , on a:
1 °°

Pour tout entier n > 1, on a: PN(n)z^ p(n) . De plus, pour tous N > l
N-*oo
et n > 1, on a \pN{n)z‘^ | < p{n) \z\^ \ enfin puisque | z | < 1, p{n) | z p est le terme
général d ’une série numérique convergente. Donc la série lH-Sn>iPA^(^)^^ de fonctions
de N converge normalement donc uniformément sur N * . Par suite, le théorème de la
double limite s’applique à cette série de fonctions pour N oo^ ce qui donne:
• la série 1 + converge (ce qui était visible directement, car R = l ).
• lim (p jT ^ ) existe (on le savait déjà, c’est \^{z) )

d ’où enfin:

PARTIE II
Question 1 •
a ) On a: F = Si = 1 —x —x^.
b ) Il s’agit de prouver que F„ - F „_i = S n ~ Sn-i ■Or,
Sn - S n -i = ( - 1 ) ” )
On a ensuite:
r=n r% r = n -l
Fn - F „_i = y i ( - l ) ’' — ( - 1 ) ’'
r= o r^o
Dans la première somme du second membre, remplaçons Pn par (1 - x ^ ) P n - i , dis­
tribuons le produit par 1 - , et isolons le dernier terme (celui obtenu avec r = n ).
Cela donne:

Fn - Fn-i = + f V
V ^r= 0 /
r = n -l r» \ r = n -l
^ ^ 2 )^ J .(r + l)n + g (r )^ __ ^ 2 ( ^ r(n -l)+ g(r)

r= 0 ^ ^
En regroupant la première et la troisième somme de cette dernière relation, il vient:
F „ - F „ _ i = ( - i r x " ' +»<")+
+( ^ (_ i)» -:^ zia;'-(n -i)+ s(r)(^r_ (_ i)r+ i:5 » :l^n (r+ i)+ s(r)
^ r=l ' 7^0
ce qui donne, en décalant l’indice r dans la première somme du second membre:
Théorème pentagonal d*Euler 205

F „-F „_i = (-l)"a:’**+9(”) + f V - l)^ +


\ P=0 /
r = n -l P
4- ^ (-1)^+1 -!lr^ j.n(r+l)+p(r)

Maintenant, d ’une part ^p+i ~ d’autre part:

r ( n - 1 ) + g{r) = r ( n - 1 ) + - r ( r + 1 ) = r n + i r ( r - 1 ) = r n H - p ( r - 1 )
d ’où il découle:

F„ - F„_i = ( - 1) ” - ( è ( _ i) ’-+i:^a;(»-+i)n+s(r)'\ +
^ r=0 ^
/ r = n —1 P V
+ ^ (-l)r+ l£^L l2;(r+ l)n+ s(r)J

et les termes se réduisent tous sauf celui obtenu avec r = n - 1 dans la dernière som­
mation, d ’où:

Fn - F „_i = (-l)"x"*+9<”) + (- 1 )"


^n-1

Par ailleurs, on a:

+ g{n) = + in (n + 1) = = u { -n ) ; + g{n - 1) = n^ + in (n - 1) = —— ^ = a;(n)


2 2 2 2

ce qui donne enfin:

Fn - F n -i = ( - 1) ” = 5„ - S n-i

c ) Puisque F\ = S i , par une récurrence facile, il résulte des résultats de la question b)


ci-dessus que Fn = Sn pour tout n > 1. Mais on a: F n -P n = »
et pour 1 < r < n , parce que rn + g{r) > n + 1 (conséquence de:
rn > n , et de: g{r) > 1 ). De plus, ^ € [0,1], car ^ = rij= r+ i(l ”
convention habituelle que ce produit vaut 1si r = n ). Donc pour tout r G[ l , n l , on
a: I ( - l ) '- ^ x ’-"+9M I < x”+ *, d ’où: | F„ - F„ | < n x ”+ » , i.e. 15„ - F„ |< n x " + i .
Or, 0; d ’où Sn - Pn ------- r“ ^ 0. Mais Pn{x) — ------ ►^ ( x ) . On
n —*oo n —*oo n —K»
en déduit: 5n(a;) ^ ( x ) , ce qui prouve d ’une part la convergence de la série
]Cn(“ l)^ (convergence dont la vérification directe est d ’ailleurs triviale)
et d ’autre part, la relation demandée:

relation due à Euler, et appelée théorème pentagonal d'Euler.


206 Chapitre 9, problème 66

Q u e s tio n 2 "

Fixons Z e avec | z | < 1. Pour tout entier n > 1, posons Pn = Pn{^) et


= Sn(z ) . Les calculs formels du 1) se reconduisent sans changement, et donnent,
pour tout n > 1 :

Fn = Sn ; = =
r= l
Notons que ^{z) a un sens, car le rayon de convergence de la série entière qui représente
^ sur [ 0,1 [ est 1 (cela se démontre soit directement de façon immédiate, soit en
utilisant le résultat de la question 1)). On a, pour r G [l,n] :

Pn
ri
j= r + l
ix -zn < n
j= r + l
(1+ i^n
j= l

OÙ A est un réel > 0 bien défini parce que le produit infini n , ( i + \z\^) converge
(puisque la série géométrique j \ z \ ^ converge ).
Donc \ S n - Pn\ ^ A I^ < A n \ z \ ^ ; mais comme \z\ < 1, on a:
A n \ Z P ---------- » 0. D’où: S n {z)-P n {z) ---------- >0. On sait que P n{z) ---------- >^ { z ) .
" —>00
n ‘— n—*OG n —*00
Donc Sn{z) — — m P(2) , i.e.:

On a déjà montré que le rayon de la série entière qui apparaît ainsi est 1.

Remarque :
Soit qo = l et, pour n > 1, posons:

9« = 2. E
ci+2€2+-"+»*«n=«
{ « i€ { 0 ,l) p o u r to u t i

Par un raisonnement direct à partir du produit infini r i j > i ( l “ lecteur vérifiera


facilement que la série entière qui représente ^ est 13n>o ; en identifiant, on ob­
tient donc Qn = (-1)*^ si n = u;{±k) et Çn = 0 sinon. Ces relations sont réellement
non-triviales mais peuvent être prouvées directement par des voies purement combi­
natoires (voir par exemple COMTET, Analyse Combinatoire^ ou aussi HARDY-WRIGHT,
Theory of Numbers ).

Question 3 "
a ) En dévelopant l’identité 0(z) \f^{z) = 1, valable pour z G C et | z | < 1, on obtient
la relation formelle:

(l + ^ p { n )x A (l + X! 'J = 1
^ n>l ^ n>l /
Par identification, on en déduit:

ce qui (compte tenu que p(0) = 1 et p{m) = 0 si m e Z et m < 0 ) est exactement la


relation demandée.
b ) Le calcul explicite des 110 premiers nombres p{n) est donné à la fin du corrigé.
Théorème pentagonal d'Euler 207

PARTIE III
Question 1 •
a ) Puisque la suite ( p( n ) ) e s t croissante, on a:
OO oo OO / ^
ifii) = 1 + p(k)x'‘ > 53 ^ p(n) X
k=l k=n k=n
b ) En prenant les L og, il s’ensuit:
Log (p(n)) < Log (¿'(x)) + Log(l - x) + n Log j
soit, en posant t = = ^ - 1:
Log ( p(n )) < Log (îi'(x)) + Logt 4- (n - 1) Log(l 4-1)
mais si i > 0, on a Log(l 4-1) < i , d’où (puisque n - 1 > 0 ):
(5) Log (p(n)) < Log (îi'(x)) 4- Logi + (n - l ) t

Question 2 "
a ) La continuité de Log montre d’abord: Log (îî'(x)) = Log * Et comme
x*' € ] 0,1 [ pour tout A:, on a: Log {j:^ ) = Em =i ^ » ^ ’où:

f c = lm = l^

Par un classique argument de double limite, on a: Log(îi^(x)) = lim (^ n ) où, pour


IV—
»oo
tout entier N > 1:
oo oo - 1 ^

f e = lm = l m =l n=l m =l
m/-|_ mN\
(somme d ’un nombre fini de séries convergentes), avec Um{N) = * Or, pour
par m >
tout entier '> 1 :•

Um{N)
N->oo m (1 —x ^ )
et pour tous entiers m > 1 et N >1:

Comme la série numérique S m converge, la série de fonctions de


N converge normalement donc uniformément sur , d ’où, par le théorème de la double
limite:

m =l ' '

b ) Il s’agit de prouver que x ^ < m < x , c’est-à-dire que:


m x”
< ----------------- 5 - - -------------------- - < X
1 4- x + x2 H------ h x ^ “ i
La première inégalité se voit en m ajorant 1 4- x 4- x^ 4-----4- x ^ “ ^ par m ; la seconde
équivaut à: m x ^ < x 4- x^ H-------h x ^ , ce qui est encore vrai car x^ > pour tout
fc €P Iï l1., m
m ] l| .
c ) D’où:

S 'il) -V x"» ^ X a: 1 ^

m =l
m (1
'
- X”»)
'
~m^= l m
'
2(l '
- x) 1 -x ^ ^ ' t ^ 6
208 Chapitre 9, problème 66

En reportant dans (5), il s’ensuit:

(6) Log (p(n)) < - ^ + Logi + (n - 1) i

Question 3 °
a ) La fonction / est de classe C°° sur IR* , et on a:

D’où immédiatement le tableau de variations:

t 0 A„ +00

m - 0 +
+00 +00
m \ /
Pn

où l’on a posé:

7T^
iJtn = /(An) = ^ + Log(An) + (n - 1) An
Or, l’inégalité (6) a lieu pour tout x € ] 0,1 [. Et lorsque x décrit ] 0,1 [, la variable
t= X
décrit en entier R TÎ . Par suite:
Log(p(n)) < Min ( f i t ) ) = / ( A n )
t€Rj
Mais on a:
-(n-1)
/(A „) = / /----------- ^ ( Ô(Z ÎT( ~ ^ ^1 + -(n - 1)7t2 j J+
(-1 + ^1+ >-1)^2) V 2(n-l)V V 3 JJ

avec ün = LogAn (d ’où a„ < > / ■. ) et, puisque n > 2 :


\ y6(n—1) /

3 ( - l + ^ l + |(n -l).r2 j 2V V 3 y

^ 7Г^(n - 1) 1 /----- 7
< ----- ?=----- ^ + -TrW -Vn- 1
2 V3

ce qui se réduit à: 6n < ^ \ / § - 1< \/^ >d ’où enfin:

Remarque :
RADEMACHER et LEHMER ont obtenu l’esti-mation plus précise:
0 ^ y/Jy/n
p(n)
n—»00 4nVH
Théorème pentagonal d ’Euler 209

PARTIE IV
Question 1 °
Dans III-2-a)„ on justifie clairement la dérivabilité terme à terme sur ] 0, 1[. D’où:
^ '(x ) o o o o \
ü =E' ' k—1 ' 1 k=l
E
m =l
=E ( E
A;=l ^ m = l ^

Question 2 "
Pour tous entiers a et 6 > 1, posons: 6(a,6) = 1 si 6 divise a , et 6(a,b) = 0 si 6 ne
divise pas a. On a:

m =l n=l

Ecrivons: X = lim (crjv) , où, pour tout N > 1:


' ' N —*oo
fe=N / oo V oo fe=N

fc=l '^ n = l ^ / n=l fe=l

Pour n fixé > 1, on a: (Ti(n). De plus, pour tout entier n > 1


N-*oo
et pour tout TV > 1, on a, en tenant compte que iTi(n) < 1 H- 2 H------ h n = B Î ÿ ll :
fc=iV
< |x |% i(n )< |x rx îîiîî^
fc=l

Comme la série numérique 1x converge, un argument classique de double


limite pour N — >oo , portant sur la série fonctions de
la variable N , montre enfin que:

(7 )

Question 3 *
On a: x^' {x) = np(n)a;” (dérivation d ’une série entière sur son intervalle ouvert
de convergence). La relation:

¿ n p ( n ) x ” = ( l + ^ p ( n ) x " ) ( £ c 7 i ( A : ) x * ’)
n=l ^ n=l / ^ife=l /

est vraie pour tout x G ] 0,1 [ , ce qui entraîne la relation analogue entre les séries
formelles correspondantes. D’où, en identifiant, pour n > 1, les puissances n -ièmes
de X dans chaque membre, et en tenant compte de la convention p(0) = 1 :

En utilisant cette relation, à l’aide d’un quelconque logiciel de calcul formel, on obtient
facilement des tables de nombres p{n). Voici les 110 premiers:
210 Chapitre 9, problème 66

n p(n) n p(n) n p(n) n p(n) n p(n)

1 1 23 1255 45 89134 67 2679689 89 49995925


2 2 24 1575 46 105558 68 3087735 90 56634173
3 3 25 1958 47 124754 69 3554345 91 64112359
4 5 26 2436 48 147273 70 4087968 92 72533807
5 7 27 3010 49 173525 71 4697205 93 82010177
6 11 28 3718 50 204226 72 5392783 94 92669720
7 15 29 4565 51 239943 73 6185689 95 104651419
8 22 30 5604 52 281589 74 7089500 96 118114304
9 30 31 6842 53 329931 75 8118264 97 133230930
10 42 32 8349 54 386155 76 9289091 98 150198136
11 56 33 10143 55 451276 77 10619863 99 169229875
12 77 34 12310 56 526823 78 12132164 100 190569292
13 101 35 14883 57 614154 79 13848650 101 214481126
14 135 36 17977 58 715220 80 15796476 102 241265379
15 176 37 21637 59 831820 81 18004327 103 271248950
16 231 38 26015 60 966467 82 20506255 104 304801365
17 297 39 31185 61 1121505 83 23338469 105 342325709
18 385 40 37338 62 1300156 84 26543660 106 384276336
19 490 41 44583 63 1505499 85 30167357 107 431149389
20 627 42 53174 64 1741630 86 34262962 108 483502844
21 792 43 63261 65 2012558 87 38887673 109 541946240
22 1002 44 75175 66 2323520 88 44108109 110 607163746

★ ★
Problème 67 :

IDENTITE DE JACOBI

Le problème développe des méthodes classiques pour aboutir à de célèbres identités


dues à Jacobi.
On note q un nombre complexe tel que | ^ | < 1.
1
Pour k e et n e N , soit En,k l’ensemble des tels que
Si < • • • < Sk et Si H------ \- Sk = n . Soit Bn,k = c a r d {En,k) •
Pour k fixé, prouver la convergence de la série Yln et montrer que sa somme
Sk = est donnée par: Sk[q) = Sk = (iZ7)7;:(i--q)ik * Qu’obtient-on pour
A; —>00 ?
2^)
Soit D l’ouvert de C ainsi défini: D = { z e C | Vt i g N * , q“ ^z ^ 1 } .
a ) Si Z e D , montrer que le produit infini r i n >i (l “ converge; soit F q { z ) sa
valeur; pour z e C \ D y on posera F q { z ) = 0.
b ) Vérifier que F q ( z ) — (1 - q z ) F q { q z ) pour tout z G C .
3^)
Déduire du résultat de la question 2-b) ci-dessus que pour tout 2: € C , on a:

fc=i
4°)
Pour Z e D , soit G q{z) = . Montrer que Gq est développable en série entière,
sous la forme G q ( z ) = 1 -h E ^ i ^k^^ • on calculera les Bk , on donnera le rayon et le
domaine de validité de cette série entière.
5 ‘)
Pour Z e C * , on pose:

^n{z) = n (1 + 9^* (1 + 9^'' ^ ^


fe=l
a ) Prouver:
1 + g,2 t i + 1 «

b ) Montrer l’existence de constantes .. ,Hn telles que pour tout 2 G C * ,


on ait: ^n(z) = i/o + HiSi + • • • + HnSn avec Sk = z^ + z~^ pour 1 < fc < n ;
vérifier l’unicité des H i. A l’aide des résultats de la question 5-à), prouver que pour
0 < j < n - 1, on a: Hn = q^^ et Hj = D nj q^ , avec:
(1 _ ç2n+2j+2)(i _ ç2n+j+4) . . . (1 _
i^n j — (l-92)(l-g4)...(l-g2n-2i)
212 Chapitre 9, problème 67

6 ’)
a ) Prouver que le produit infini n * > i( l converge.
On notera J q ( z ) sa valeur.
b ) Vérifier que le produit rin>i(^ converge. On notera R(ç) valeur.
7 ‘)
a ) Pour j fixé, prouver: D nj ■> *
b ) En utilisant les résultats des questions 5-b) et 7-a), prouver, pour z e C , la
relation de Jacobi:

( 1) w = i + E « " ’ (*” + i ) = E « “ *"


n=i nez

8^)
a ) Soit A; et ^ des rationnels > 0 tels que 2 f c e N , 2 i € N et 2k - 2£ e 2 N ,
Pour X e C tel que | x | < 1, en spécialisant (g, z) convenablement, déduire de (1) les
relations suivantes:
OO OO 2

n=0 n=l

(3) n (1 + x2''”+*-^) (1 + x2*'"+''+0 (1 - x2'="+2'') = 1 + f ;


n=0 n=l

b ) Pour X 6 c tel que | x | < 1, en déduire:

(4) n (1 - = 1+2 £ (-l)"x”'


n=0 n=l

(5) n ( l + x2”+‘) ^ ( l - x 2 ” +2) = i + 2 ^ x " *


n=0 n=l
OO OO

(6) n (1 “ ®”) = 1 )
n=l n=l
OO 1 ^2n OO

(7) = i +
n=l n=l

(8) n (^ “ 0- - (1 - = 1+ )
n=0 n=l
OO OO

(9) n (^ “ (1 “ (1 - )
n=0 n=l
9 -)
a ) Soit x g C et ( e C * , avec | x | < 1. Par spécialisation convenable de (g, z)
dans la relation (1) , prouver:

(C”*+ c - ”*-‘)x^"‘(’"+i> = (1 + c~^) n (^ “ ^")


m=0 n=l
b ) Si C ^ - 1 ) en déduire:

(10) J J ( i - x " ) ( i + Cx’*)(i + C"‘x") = ¿ c ”* ( i - C + C^ + --- + C^'")xi"*<’"+^>


n=l m=0

C ) Dans la relation (10) , on bloque x . Justifier le passage à la limite pour ( —1.


En déduire cette autre relation de Jacobi:
OO OO

(11) n (1 - = I ] ( - 1 ) ’” (2 + 1) x i ’"(’"+i)
n=l m=0
Identité de Jacobi 213

10 ^ )
On fixe ç G C , avec | g | < 1. Pour i G IR, soit fq{t) = .
a ) A partir de /^(i) = 1 + 2 J2n>i ^ » montrer que fq est la somme d ’une
série entière sur IR , expliciter cette série entière, qu’on notera Sq .
b ) A partir de fq{t) = O ^ i cos t + , démontrer, pour
tout t G IR :
m

c ) En utilisant /ç (0), démontrer:


„2m-1
inî “
1 + 2 E ~ = l 9”“ ü (1 + g2m-l)2

☆ ☆ ☆
Identité de Jacobi 215

SOLUTION

Question 1 °
• Si A; = 1, la relation se réduit à = 53„>o Ç” •
Supposons la relation vraie à l’ordre A: > 1. Posant Cm = Tm(k+i)<m^m-n(k+i),k
pour tout m € N , on a alors:

= E
^ Nn=0 / ^p=0 / m=0
• Montrons qu’on a:
(I) Bm,k+1 = Bm,k + ^m-(ife+i),ik+i pour (m, k) € № tel qu6 m > fc 4-1.
(II) Bm,k+i = Bm,k pour (m, fc) G tel que m < k - \ - l .
Si m > fc 4 - 1 , l’ensemble est union disjointe des ensembles A et B suivants:
A = {{si,. . . ,Sfc+i) G £?m,A;+l | «1 = 0 } ; B = { ( s i, . . . ,Sjfc+i) G ^m,ik+l | «1 > 1 }
On a: c a r d (i4) = Bm,k • Si ( s i , . . . , Sk+i) € B , soit S i - 1 = ai pour 1 < i < A;+ 1 ) ;
alors <Ti < •■■ < CTk+i et E î =Î''’^ (Ti = m - (k + 1) ; d ’où c a r d (B) = Bm-tk+i),k+i ■
D’où ( I ) .
Si m < A: + 1 et (si , . . . ,Sfc+i) € Em,k+i, nécessairement si = • • • = Sfc+i_m = 0.
D’où (II).
• De (I) et (II), on déduit: Bm,fc+1 = En(fc+l)<m 5m-n(fc+l),fe = Cm . D’où
OO OO

Sk+l = E = E ^m.fc+1 «”*


m=0 m =0
ce qui est la relation à établir à l’ordre fc 4-1. Donc par récurrence sur k , la relation
Bk = est établie à tout rang k .

Etude pour k OO

D’après (I) et (II), pour tout m e N * , on a: Bfn,k ^ î — Bjn,n’ Pour U G C


fc—*00
tel que | u | < 1, posons:

t = \q\ ; P (ti) = n j - ^
P=1 ^
UP

( P{u) est bien défini, car le produit est absolument convergent). Pour k e N * , on a:
OO -

n =0
d ’où:
n=fc fc

n=0 n=0
Comme les sommes partielles de la série à termes positifs majorées, cette
série converge. Or | Bn.k \ 9" < pour tout (n. A:) 6 № , et Bn,k 9" ----------> b„q^
fc—»00
pour tout n G N . Donc la série Bn,k (f' de fonctions de k converge normalement
donc uniformément sur N'*' . Le théorème de la double limite s’applique et fournit
notamment:
216 Chapitre 9, problème 67

n=0

Il est aisé de voir que bn = c a r d ({ ( a i , . . . , an) e | + 2аг H-----nan = ^ } ) •


En effet, à tout (5 i ,. . ., 5 n) ^ ^m,n , associons ( a i , . . . , a n ) € défini par
ai = ^
a i = Si, Oi2 = S2 —S i , . . . a^ = Sn •“ ^n—i
alors a • > 0 et na'^ + • • • + 1 aj^ = n , donc on a bien a^ > 0 et YllZi îa^ = n .
Inversement, si ( a i , ... , an) G 1^^ et si J^ i^ i^ a i = n , en posant a[ = a n -i+ i
Si = YljZ\oij pour tout г, on aura (s i , . . . , S n) G £?m,n • Les deux correspondances
ci-dessus sont réciproques l’une de l’autre, d ’où immédiatement l’assertion; l’entier bn
est appelé le nombre de partitions (combinatoires) de n .

Question 2 "
a ) Le produit est absolument convergent donc convergent, car \q \ < 1 .
b ) On a:

^ч(^) = (1 - qz) I J ( i - = (1 - qz) П “ 9 " ( « ^ ) ) = (1 - q^)^q{q^)


n=2 n=l

Question 3 *
Analyse

Supposons t r o u v é e t une série formelle U = ^ ^ { X } , de rayon + o o ,

telle que Fg(z) = Ü(z) pour tout z € C. D’après ce qu’on a vu à la question 2-b), on a:
oo oo

53 = (1 - qz) 5 3
n=0 n=0
Par identification, vu que Fg(0) = 1, on obtient: wo = 1 » et, pour tout n > 1,
Un = g^Un—g^Un-i , ce qui équivaut k Un = nécessairement: uq = 1 »
et pour tout n > 1 :
Un = ^nig)

Synthèse
Posons:
= 1 + 5 3 (- i) " g ^ 5 „ (g )X "
n>l
Comme S n (g ) ---------- >P(g) et | ç | < 1, on voit d ’abord que le rayon de Ug est +oo .
n —►oo
Par identification, on voit aussitôt que Ug(z) = (1 - Q^WqiQz) pour tout z e C . Par
récurrence sur N , il s’ensuit que Ug{z) = Ug{g^z) n ^ i ( l “ N e M et
pour tout z G C . Dans cette dernière relation, bloquons z ; la fonction Ug est continue
sur C , donc comme g ^z 0 , on a Uq{q^z) Ug{0) = 1. Donc en
N —юо N—►00
passant à la limite pour AT —> oo , ce qui précède donne I l ^ i ( l ” Ùq{z),
i.e. U g { z ) = F g{z) . C ’est vrai pour tout z e C . Donc: Fg = U g . Donc pour tout
z 6 C , on a:

^ Rappelons que C{X} désigne la C-algèbre des séries formelles de X à coefficients dans C conver­
gentes, c ’est-à-dire dont le rayon de convergence est > 0 . Pour une telle série T , nous notons T la
fonction définie par T sur son disque ouvert de convergence.
Identité de Jacobi 217

Question 4 "
L’inverse d’une série formelle T G C{X} de valuation 0 est convergente, et on a
(T)(^) = s b
T\z) au voisinage de 0. Donc Gq est développable en série entière à l’origine,
et il y a un réel r > 0 tel que (1 - qz)G q{z) = Gq(qz) pour z e C tel que \z \ < r.
On raisonne alors par analyse et synthèse comme à la question précédente. L’analyse
prouve que la série formelle V q qui représente G q autour de l’origine ne peut être que
= 1 + 13n>i ^n(q)X^ ) avec Bn = Bn{q) = q^Sn{q) • La synthèse prouve ensuite que
le rayon de Vq vaut et (en raisonnant par continuité de en 0 , comme on l’a fait
dans la question 3) ) qu’on a Vq{z) = G q{z) pour \^ \ < ] ^ • Donc pour tout z £ C
tel que | z | < , on obtient:
00 - OO n

n __ -__ = 1 + V ^________2"
n=l ( l - g ) - - ( l - g ”)
et on n ’a pas mieux, car le rayon de la série entière au membre de droite est |-^ •

Question 5 "
a ) Cette formule découle de la définition de Фп .
b ) Soit U = Z et v = ^ ; on voit que Фп(^) = f { u, v ) , où / € ( 2 ( g ) ) [X^Y] , ce
polynôme / étant symétrique en (X, Y) et de degré n en X . D’après le théorème
fondamental sur les polynômes symétriques, on a donc des éléments Щ G Q[q] (où
I < г < n ) tels que:
^n{y) = H o + H i S i -\------ hH nSn
II est clair que sq = 1, S i, .. . ,S n sont des fonctions rationnelles C-linéairement
indépendantes de la variable г , d ’où l’unicité des H i .
Il est immédiat que Hn = --i-(2n-i) _ utilisant le résultat de la
question 5-a), on a la relation de récurrence suivante liant les H i , relation valable pour
1 < j < n - 1:
1 _ q2n+2j+2
q2j+i
^2j+i _ q2a2n+i
d ’où immédiatement, pour 1 < j < n :

(ç2j+l _ ç 2 n + l)...(ç 2 n -l _д2п+1') ~ ^9

avec D nj = (i^ y ..(iL q L -ij) ' ; on vérifié sans peine que D nj ^

Question 6 ’
a ) et b ) ■ les produits sont absolument convergents donc convergents, car | | < 1 (on
a: = Р(я^)

Question 7 "
a ) Pour tous n et j tels que 1 < j < n , on a:

Dn,j = X Sn-Ля^) = Dnjiq)


218 Chapitre 9, problème 67

D ’autre part:

P{q^) ; S2n{q^) P(q^)


n-oo ' ^
d’où immédiatement, puisque P(q^) ^ 0 :

Dn,j P(q2) =
n—
+00 R(q)
b ) Bloquons Z G C * . On a donc:

^n(^) = I>n.o + f E
^ j= i ^
Ce qui s’écrit: ^n(-2^) = posant: Dn,n = 1 ; ?^o(^) = Dn,o > et, pour
tout j > 1 :

^.(n) = I ^
10 si j > n
D’après ce qu’on a vu en a) ci-dessus, pour tout j , on a: lï^ (n )---------- >P{ q^) x 9*^* x Cj ,
n— +00
avec Co = 1 et C7j = pour j > 1. Le produit infini f l ^ i + converge;
soit A = A{q) sa valeur. Pour tous entiers n et j , on a:
m n)\< AxP{\q\^)x\qf{\z\^ + \z r ) = a j
La règle de d ’Alembert, (ou aussi bien celle de Cauchy) montre que la série numérique
converge. Donc la série Y^^j{x) de fonctions de n converge normalement donc
uniformément sur N * . Le théorème de la double limite s’applique, et donne notamment:

La famille est sommable, le second membre est donc *

En conclusion pour tout Z € C * et pour tout g G C tel que j g | < 1, on a: :

C ’est la célèbre et très riche de conséquences formule de Jacobi; la méthode développée


ci-dessus est celle exposée dans l’ouvrage Fonctions elliptiquesy de TANNERY et MOLK.

Question 8 °
a ) Soit a; € C tel que |æ | < 1. Choisissons t G C tel que = x (d’où \t\ < 1 ).
Dans (1), spécialisons (q^z) en , avec £:g { - 1 , 1 } . On obtient:
oo oo
J J ( 1 + e i4 * « -2 fe + 2 i^ (i + ^^4kn-2k-2e^^ _ ^ j ^ ^¿2fcnH2<n ^2kn^-2en^
n=l n=l
Or VU les hypothèses, les exposants de la relation ci-dessus sont tous des entiers naturels
pairs. Cette relation s’écrit donc:

J J (1 + ex2''"-''+^)(1 + (1 - = 1+ £
n=l 71=1
Les relations (2) et (3) s’en déduisent en décalant les indices; avec £ = - 1 , on obtient
(2) et avec £: = 1, on obtient (3).
b ) La relation (4) s’obtient avec £: = —1, fc = l, ^ = 0. La relation (5) s’obtient avec
e = + 1 , ^• = 1 et ^ = 0. La relation (6) s’obtient à partir de (2) avec A; = | et
Identité de Jacobi 219

£ = ^ (c’est là le bien connu théorème pentagonal d^EuIer, dont une preuve directe est
proposée dans le problème numéro 66). On obtient (8) à partir de (2) avec k = ^ et
^ = I , et on obtient (9) à partir de (2) avec A: = | et £ = ^ -
Démontrons (7). Pour cela, faisons k = £ = ^ dans (3). On obtient d ’abord:
oc oc
1 4- ^ = n ^
n=l n=0
OO f oc ^ 1 _ r2^
= I l ( l + x")(l-a;2"+2)=2 n(l-x2") x [J
n=0 Ln=i n=l
En utilisant la relation
^ 1 _ r2'» ^ 1
n V : | r =■ n rr p ;^
71= 1 n=l
on obtient enfin, après division par 2 , la relation (7) voulue:
OO °° 1 __ ^2n
^ a .in ( n + i) ^ Y[ ^
71=0 71=1

Question 9 "
a ) Soit à nouveau x = avec i e C tel que | i | < 1. On spécialise (q,z) en
dans (1), ce qui donne:
oc oc
1+ ^ (¿n(n+l)^n ¿n(n+l)^-n^ = n (1 -
71=1 k —l
d ’où, en décalant l’indice k du terme tenant compte que tous les ex­
posants de t ci-dessus sont pairs:
oc oc
1 + Y l + a ; è " ( n + i ) ^ - n ) = (1 + ^ - 1 ) J J (1 + x''C ) (1 + x '‘ C ^ ) (1 - x*^)
71=1 k=l
ce qui s’écrit encore:
oc OO

(H) Y , (^"+ = ( 1 + r ‘) n ( 1+**0 ( 1 + ( 1 - x*)


71=0 fc=l
b ) En divisant les deux membres de (H) par 1 4* (ce qui est justifié car ^ ^ - 1 ) ,
et en tenant compte que
^ _ n _ i ^2n+l + 1 1 + ^2n+l . I ^2 , . . ,2nx
1 + ^-1 = ^-1 c + i“ =^ "TTC~” ^ (1-C + C + C )
on obtient la relation (10).
c ) Soit A le compact { C € C | | C + l | < è } ^ ® ^ * voisinage de ( - 1 ) .
Définissons des fonctions et i ' sur A en posant, pour ( e A:
oc oc
i>(C) = Y ;n o = n (i-a;")(i+Cx'*)(i+r‘x’‘)
771=0 ^^=1
D’après ce qui précède, on a ^(C) = ^(C) pour tout C ^ - Nous allons prouver
que et lî' sont continues sur A . Pour tout ^ € il et pour tout m € N , on a:
, ^ - ™ x î ’” (’” + ^ ) ( l - < + • • • + c^"*) I < I a: X = am

et ûm est clairement le terme général d ’une série numérique convergente, donc la série
de fonctions continues de C Qui définit ^ converge normalement donc uniformément sur
i l . Donc ^ est continue sur A .
Soit ’^ Ni O = rin = r({ l-a :" )(l+ C a ;" )(l+ C “ ^a:")) = c’est un polynôme par rapport à
la variable C »donc une fonction continue de C • Pour tout C ^ ^ et pour tout N ,
on a:
220 Chapitre 9, problème 67

-1 + П ( l - a : " ) ( l + Ca:")(l + r ^ a ;" )


- Ы О = X
, n=/V+l
D’autre part, on a les majorations:

|!î^n (o i < r f + + =
n=l n=l

-1+ П ( l - ^ ” ) ( l + < ^ " ) ( l + C-^a;") <


n=N+l

-1 + П ( 1 + 1 ^ п ( 1 + 2 |х п ^ = Un
n=W +l

Le produit infini n „ ( l + k r ) ( l + 2 |x r ) 2 converge, d ’où un Finalement,


pour tout ^ € il et tout TV € N * , on a; | îP'(C) - '^n ( 0 I ^ *^Nil et uat — 0,
donc la suite de fonctions continues (iP'Af) converge uniformément sur A vers S '. Donc
^ est continue sur A .
En définitive, ^ et îï' sont bien continues sur A , et sont égales en tout point de
y l\ { - 1} . Par suite, <^(-1) = , ce qui démontre la belle relation (11), encore due
à Jacobi, et valable pour x € C tel que | x | < 1 :

J ] (1 - x ^ Ÿ = ¿ ( - 1 Г ( 2 л г + 1)
n=l 71=0

Question 10 °
a ) On sait que c o s(n i) = • Fixons t € R ; montrons que la famille
double ((-l)P g"^ "2pir)(n,p)€N* хЫ ’ sommable. Toute somme finie des modules de
ces termes est majoré par une somme du type <r(TV) = 19 Г HpZo ’ or
n=N k=2N / I . .41 n=N 7ï = N

- w i E u r E E n i " =
n=l Â;= 0 ‘ n=l 71=1

Mais la série numérique converge, (règle de Cauchy par exemple), donc


•2
notant <7 = IvK > ОИ u: <r(N) < a . La famille étudiée est donc bien
sommable. Le théorème d ’associativité des familles sommables donne donc;
fq{^) = E ^ o ^2p(g)i^'’ , OÙ l’on a posé:

si P = 0
71=1
E 2p{q) = <
2 ^ g ç n V p si p > l
I (2 P )!^ Î
toutes les séries écrites étant absolument convergentes. C’est vrai pour tout t e U-
Donc la série formelle Sq = Ylp>o rayon + o o , et fq{t) = Sq{t) pour
tout f 6 IR.
b ) Le théorème liant produits infinis et dérivées logarithmiques s’applique sans difficulté
et donne, pour tout t € IR :
- 2q ^ ^ -^ s in t
— = y ^ ___________ ^
Л (^ ) ^ + 2 g 2A:-i c o s t + é t \ l + 9 2 ''- l e i * l+ q 2 fc -le -i‘ y
On a, pour tout A: > 1 :
Identité de Jacobi 221

It —it ^
? __________________ ? __________ = m ( j i ( m + l ) t __ Q - l ( m + l ) t j _
1+9'

m=0
D’où la dérivée logarithmique:

m
= 2 ^ ^ (- l) '" + ig ( 2 fc - i) (m + i)g in ((m + l)i) = 2 ^ ^ ( - l ) V ^ * '+ ‘)^sin (^ i)
m k = l m=0 A;=l £-1
La famille double ^^^sin(^t)) Â;> 1,£>1 oil i € R est fixé, est sommable, car toute
somme finie des modules de ses termes est majorée par (on a bien
s < +00 car la série écrite converge). Par associativité des familles sommables, il vient
donc:
m )
,2i
7^1 èi 1“ '
d ’où, pour tout réel t :

(K )

Remarque :
Soit V{t) le membre de droite de (JC). En écrivant / '( t ) = 'Dfq{t) , et en développant
en série de Fourier, on obtient des identités qu’on peut vérifier directement, et qui con­
duisent, en remontant les calculs, à une autre preuve de la formule de Jacobi (1) ^
c ) L’application directe du théorème de dérivation des séries de fonctions donne ici de
façon évidente, pour tout t G R :
oo oo oo
/ ,( i) = 1 + 2 ^ c o s nt ; / '( i ) = ~2 ^ s i n n i ; f"{t) = - 2 ^ c o s nt
n=l n=l n=l
En particulier:
oo oo
/,(0 ) = 1 + 2 ^ 9”“ ; f'{q) = 0 , /;( 0 ) = - 2 ^ n V '
n=l n=l
Mais le théorème de dérivation s’applique aussi au second membre de (/C), d’où:
d ( m \ _ / / '( o y _ ~
. 2e
En spécialisant t en 0 , cela donne:
fff(()\ oo P £ OO OO oo oo
2E(-i)V E =2E E ( _ l ) < £ g ( 2m + l ) f
' e=l ^ i= l m=0 e=lm=0
On justifie à nouveau la sommabilité de la famille double ((—1)^ (
d ’où, par associativité et en tenant compte que ,(-1)* £ v ^ — pour 11; | < 1 :
K ’{0) _q2m+l
,(2m +l)£ __
MO) = 2 m=U=0
E E ( - 1 ) '^ ' = 2 E

En récapitulant, cela donne bien la relation non évidente, valable pour pour | ç | < 1 :
OO q2m—l
1 + 2 E ~ = i 9”'
_ V
m—l
(1 + m -l 92 )2

★ ★ ★
Problème 68 :
VON STAUDT ET LUCAS

Proposé le 30/1/1993

PARTIE I

Pour i € C \ 2iTrZ et Z € C , on pose f{t, z) = , en convenant que /(0 , z) = 1


pour tout z .

1 ')
Montrer qu’il existe une et une seule suite {Bn)n€N d© polynômes en z tels que,
pour r > 0 convenablement choisi, on ait:

(V < eC ,|t|< r) (VzeC) /( t ,z ) = f;^e„(z)


n=0

Calculer 60 , 61 ^6 2 . On pose Bn = ^n(O ). On rappelle que Bn est appelé le n-ième


polynôme de Bernoulli, et que Bn est appelé le n -ième nombre de Bernoulli. Vérifier
que: Bn € Q[X] et que Bn € Q .
2°)
a ) En étudiant / ( t, 0), montrer que B2n+i = 0 si n > 1.
b ) Pour n > 2, montrer que Bn{0) = Bn{l ) .
c ) En utilisant /(¿, 2) , démontrer les assertions suivantes:
(I) Bn{l - z ) = {-l)^Bn{z) pour n > 0
(II) Sn(2) = Efe=ô(fe)Bn-fc2*= pour n>0
(III) P0Urn>l, T,k=0 ~^ ik )^ k {z) = nz'^-^
(IV) Pour n > 1, b (,(z ) = n B„_l(z)

d ) Si n > 0 , montrer: Bn+i{z + 1) - Bn+i{z) = .

3 °)
a ) En utilisant 2-c) ci-dessus, et en calculant xBn(x) dx de deux façons, démontrer
que pour tout n > 1 :
^ fc=n
Bn+1 Bfe
n+ T-fO n -f 2 - Â;

b ) Quelle est la fonction usuelle dont la série formelle de Taylor à l’origine est:
^ déduire, pour tout entier m > 1 :

k=sm
2^^B 2k 1
(2fc)!(2m + 1 - 2fc)! (2m)!
k=0
224 Chapitre 9, problème 68

4°)
a ) Pour tout n e N y montrer l’identité:

jB„(x + y) = ' ^ Bk(x)y”-

b ) Pour tout n e N et tout q e N * y montrer l’identité:

B n{qx)= q^ ^ ^ Bn(x + ^ ^
fc=0

PARTIE II

Pour chaque n G N , on note Bn la fonction 1-périodique de U dans R telle que


Bn{x) = Bn^x) pour X g ] 0, 1 [ et Bn{0) = \{Bn(fi) + Bn{l)) . On se propose de
développer Bn en série de Fourier.
1 °;
Justifier ce plan a priori , et en prévoir, avant tout calcul, les résultats qualitatifs
(attention au cas n = 1 ) .
2 ^)
Démontrer:
/v, t; / N 1^ sin(27rA;x) Tî / X 1 ^ c o s (27tA:x )
(Vx € R ) = =

3°)
a ) En utilisant 1-2 b) et I-2-c) (IV), déduire par récurrence de la question 2):
-2p+i __ 9° 1
(1) ( V a ; € R , Vp€N) ( _ i )p -12^p — ^ B 2p+i{x) = sin{2ir k x )
fe=l

(2) ( Va: €l R, Vp€N*) (-I)p B2p(a;) = ^ ^ cos(2Trfca;)

b ) Expliquer pourquoi (1) et (2) donnent bien les développements en série de Fourier
des B n .
c ) Qu’obtient-on en faisant x = \ dans (1) ?
d ) Qu’obtient-on en faisant x = 0 dans (2) ?
4 ’)
a ) En utilisant 3-a) et 3-d) ci-dessus, pour m G N * , calculer, en fonction de B2m >
l’intégrale = jQ Bm ^{x)dx.
b ) Toujours à l’aide des résultats des questions 3-a) et 3-c) ci-dessus, pour m e
et n e N * y calculer l’intégrale = fo ^m(x) Bn(x)dx en fonction de Bm+n •
5°)
Donner une constante A > 0 telle que pour tout x G [R et tout entier n > 2 , on ait:
n!
I Bn(x) \ < A x
(27t)^
Von Staudt et Lucas 225

PARTIE III
(Théorème de CLAUSEN et voN staudt, méthode de LUCAS)
Dans cette partie, on aura à utiliser le théorème de Wilson : si p est un nombre entier
premier, on a ( p - l ) ! 4 - l = 0 mod (p). On notera x —> [ x ] la fonction IR —►Z , qui
à X associe sa partie entière.
1 °)
Soit a et 6 deux entiers naturels tels que a > 2 , b > 2 et a b > 4 . Démontrer que
ab divise ( a 6 —1)! ( Indication: penser à a! 6! ).

2 °)
Soit S et T les éléments de C [ [ ^ ] ] ainsi définis:
Log(l + X )
5 = T = exp(X ) - 1
X
Montrer que la série de Taylor en 0 de la fonction / : C C, X e®-i (avec
/(0 ) = 1 ) est S o T . En déduire:
k=n
(1) (VneN) = , avec j

3°)
Soit Ф l’endomorphisme C -linéaire de C[ [ X] ] qui associe, à tout 5 6 C [ [ X ] ) , la
série . Notons E = exp(X ) et = ^ = e x p ( - X ) . Calculer E x Ф<^>(£?-1)
et en déduire que si on pose, pour n G N et к e N , Sn,k = ij)
Sn,k = ^S n ,k ) alors les Sn,k appartiennent à Z , et sont nuis si к > n .
4^)
En utilisant les questions 1) et 3) ci-dessus, prouver que, si 3 < A; < n et si A; + 1
n ’est pas premier, alors -¡^ Sk,n ^ 2 .
5°)
Soit p un nombre premier. Notons Fp le corps ^/pZ î soit V le Fp-espace
vectoriel Fp [ X ] ; soit T et Л les endomorphismes de V tels que pour tout P e V ,
on ait T(P {X ) ) = P {X 4-1) et Л = T - Id. Pour m e N , soit Cm ^ P défini par
em = .
a ) Prouver que si les entiers m et n vérifient 0 < m < n , alors Л^{ет) = 0 , et
que Л^{ет) est une constante, que l’on précisera.
b ) En déduire que si m e N * , pour m < p — 1, on a AP~^(em) = 0 , et pour
m = p —1, on a A^~^(ep-i) = —If^ (pour cette dernière relation, penser au théorème
de Wilson).
c ) Développer A^~^ = (T - Id)^“ ^ par la formule du binôme, en déduire Sp-i^jn
en fonction de (z\^“ ^(em) )(0) pour m e N . En considérant la division euclidienne de
n par p —1 dans N , en déduire: que si p —1 divise n , on a <Sp_i^n = 1 m od(p), et
que si p —1 ne divise pas n , alors Sp-i^n = 0 mod(p) (on pourra utiliser le théorème
de Fermat: pour tout a G F * ).
6 °;
Déduire des résultats de cette partie le théorème de VON STAUDT et CLAUSEN (1840):
pour n G N * , il existe Ln ^ Z tel que:

^2n = ^ n - E ^ -Г)
f p -l|2 r .
\ p premier

☆ ☆ ☆
Von Staudt et Lucas 227

SOLUTION

PARTIE I
Ci-après, nous noterons U l’ouvert C \ 2 i 7 r Z * de C . Le symbole “D SE q ” signi­
fiera: “développable en série entière à l’origine”.

Question 1 "
La fonction P : U C, t y-^ f { t , 0 ) est DSEq , car ^ l’est et ^(0) = 1 0. Pour z
fixé, la fonction C/ —> C, 1 1-> / ( t, z) est donc DSE q . Si r > 0 est choisi tel que pour
tout t e C de module < r , on ait: = avec convergence absolue,
alors pour 11 i < r on a, par la règle du produit de séries entières convergentes:

9= 0 p>0 9> 0 n>0 ‘

avec Bk = P^{0) et Bn{z) = YlkZo^n-k > cela pour tout z € C . Pour chaque
choix de Z , la suite des coefficients j est unique, par l’unicité du DSE lorsqu’il
existe. Donc pour tout (t, z) G C x C avec | i | < r , on a:

( 1)
n=0

avec Bn{z) = Ylk=o^n-k H ) z^ ; de plus, p{t) = Yln>o


la seule suite { A n { z ) ) telle que /( i, z) = S n> o z G C et tout t e C
tel que 111 < r .
Par un calcul immédiat:

m = ^
1 + 5< + + °(^^)
donc:
Bo = 1 ; = i ; B2 = i ; Bq = 1 ; B i= z - ^ ; S 2 = z^ - z + g

On a bien Bn = Bn{0) parce que P{t) = / ( i , 0 ) . Il est clair que Bn € Q pour tout
n , car ^{t) = X)n>o ^ + 1)! est à coefficients rationnels. L’expression de Bn donnée par
(1) montre alors que Bn G Q [X ].

Question 2 "
a ) On a: P(-t) = t + P(t) ; donc la fonction 1 ^ + p(t) est paire. D’où B2n+i = 0
pour n > 1.
b ) on a: f(t, 1) = t-hP(t ) , d ’où découle, en identifiant les DSEq , que pour tout n > 2 :
Bn(0) = Bn(l) = Bn .
c ) On a: / ( - ¿ , z) = /( t, 1 - z ) , d ’où en bloquant z et en identifiant les DSE q de la
variable t :
(I) (Vn>0) Bn(l - z) = ( - i r Bn(z)
• L’étude menée à la question 1) a prouvé:

(II) (Vn>0) B„(z) = f ^ Q ) B n - k Z > ‘


k=0
228 Chapitre 9, problème 68

• On a:

d ’où en effectuant le produit des séries entières en t et en identifiant:

(III) (z)

• Enfin de (II), on déduit:


k=n
K ( z ) ^ '^ k Q ) B n - k z '‘ *= è (^+1)(^” i ) b„ - i -
fc=l £=0 ^ ^

et en tenant compte de (^ + 1)(^^ + 1) = n , on en déduit:


(IV) (V n>l) Bn(z) =nBn--i(z)
d ) On a:

f i t , z) - f it , z - l ) = t ^
n>0
En identifiant les deux DSE q de la variable t , on en déduit:
(Vn > 0) Bn+iiz) - Bn+iiz - 1) = (n + l)(z - 1)"
ce qui donne la relation voulue en remplaçant z par z + 1.

Question 3 "
a ) On a d ’abord:

/ x B n ix )d x = i ¿ =^ f =
Jo Jo k=0 >'0

k=0
d ’autre part, en intégrant par parties, tenant compte de ce que ; ^ ^ n + i = •

I ^ ^ n ( x )d x = [ ^ B n + l i x ) ] ' ^ - ^ J ^ B n+l(x)dx =

= :^ B n + iii) - ^ ^ B „+i(x)dx

mais comme n > 1, Bn+i{l) = i8n+i(0) = Bn+i (voir question 2-a) ) ; de plus on a:
ÏÏT2®n+2 = ® n+ i, donc /o iB„+i(x)dx = B„+2( l) - B „ + 2(0) ) = 0 , car n + 2 > 2 ;
d’où enfin:

fc=0
b ) Pour 111 < r , on a:

V - ^ < 2 * = 0 (t) + - = * + i<

donc pour 12t I < r :


2fc B2fc ^2fc _ 2i , i
E2 ‘ = ^2t— T + i = e‘ X — +i
fe=o
(2fc)! -1 sht
d’où:
22* B2fc
xE «2*' = i e‘ +
fc= 0 sht
Von Staudt et Lucas 229

aux deux membres de cette dernière relation, on a des fonctions DSE q de î . De plus, la
fonction t »“ > ^ est paire. Donc au membre de droite, le coefficient de ¿2^+^ est celui
de i e * , i.e. ^¿4 )!' effectuant le produit des séries entières au membre de gauche,
et en identifiant, on arrive donc à:
- k= m
22*B2ife
(2 m)\ " (2 A;)!(2m H-1 - A;)!

Question 4 °
a ) On a:

f{ t,x + y) = = f{ t,x ) = ( Y1
d ’où, en effectuant le produit des séries entières en t et en identifiant les termes en :
k=n
B n (x + y) = n! ^ J^ B p(x)y^ = Q ) ^ k { x ) y ‘^
p+<7 = n k=0
b ) Posons:
. yk= q-l .fex\
. „ K =n-i t(z+ ‘

n>0 ^ k=0 ^ / k=0


on a:
,/. X /. i l-e ‘ te**
0 7 —1
donc, en posant r = ^ , on a:

n>0 n>0

d ’où par identification des termes en dans les DSE q de z) en la variable t :

Bn{qz)=q'' ^
fe= 0 Q'

PARTIE II
Question 1 ”
Pour 71 > 2, 5n est 1-périodique sur IR, continue sur IR, localement polynomiale par
morceaux donc localement par morceaux. Donc la série de Fourier de Bn converge
normalement, donc uniformément, vers Bn sur IR.
Pour 71 = 1, est localn^ent contmue par moiceaux; déplus par construction,
en ses points de discontinuité, B\ vérifie Bi{x) = ^ { B i{ x + 0 ) + B i{ x - 0 )) ; il est clair
aussi que B\ est localement par morceaux; donc la série de Fourier de Bi converge
simplement sur IR vers B\ (théorème de Dirichlet ) .

Question 2 °
Sur ]0, 1 [ , on a i^i(a;) = a; - ^ . Comme Bi est impaire, on calcule ses coefficients
de Fourier trigonométriques:
ûn (^i) = 0 pour tout 71 > 0
bn(^i) = 4 / q^( x - sin27i7ra;dx = pour tout ti > 1
230 Chapitre 9, problème 68

d’où, d ’après les résultats de la question 1) ci-dessus:


s i n 2 fcTTx
(Vx€lR) =

De même, JS2 étant paire, on calcule ses coefficients de Fourier trigonométriques:


/ ^ n(® 2 ) = 0 pour to u t n > 1
\û n ( S 2) = 4 Jq^(x ^ - x + ¿ )c o s2 7 r n a ;d a ; pour to u t n > 0

il est trivial que ao(B2) = 0 ; si n > 1, on calcule an{B2) à l’aide de deux intégrations
par parties, ce qui donne: an{B2) = • D’où d’après la question 1):
_ 1 °° COS 2тгА:х
(VxelR) =
P

Question 3 "

a ) La relation (2) est vraie avec p = 1 ; supposons la prouvée avec p € . Pour


fc G , posons:

Chaque application Uk est dérivable, et l’on a: uj.(x) = c o s (2 n к x )\ il est immédiat


que les séries de fonctions et ^ convergent normalement, donc uniformément,
sur R . D’après l’hypothèse faite, la somme fonction

h :

donc (théorème de dérivation des séries de fonctions), la somme g = '^k est dérivable
sur R , de dérivée h ; d ’après I-2-c) (IV), pour a: G R \ Z , on a donc:

/(X ) . X

donc il existe C G C tel que pour tout x G ] 0,1 [ , on ait:


t2p
p(x) = (-l)P -i2 2 P -i- \B2 p+l[x) 4- C
( 2p+l ) !
d ’autre part g est impaire, p(0) = 0, et g est continue sur R parce que c’est une
somme uniforme de fonctions continues. Comme Bp^i{0) = 0 , en prenant les limites en
0 4- 0 , on voit que C = 0 . Finalement, pour x e [0,1 [ , on a:

«(X ) - B „ „ (x )

il est évident que g est 1-périodique; en prolongeant par 1-périodicité cette relation, on
obtient (1) avec l’entier p .
• La relation (1) a été prouvée pour p = 0 en 2) ci-dessus; d ’après ce qui précède,
elle est aussi vraie avec p = 1 . Supposons-la prouvée avec p G . Pour к G
posons :
1
Vkix) = —, ■cos(27rfcx)
2 7TA;2p+2
A l’aide de la relation (IV) de la question I-2-c), par un raisonnement tout analogue au
précédent, on a une constante D G C telle que, pour tout æ G] 0, 1 [ :

^ V k ix ) = (2p + 2)! + ^
Von Staudt et Lucas 231

La fonction continue et 1-périodique sur IR (c’est une somme uniforme de


fonctions continues). Par continuité et 1-périodicité dans la relation ci-dessus, on déduit:
1
(Vx e E
k=i
co s(2 n k x ) = - 2 ttD + ( - l ) P - ^ _ _ ^ ß 2p+2(x)

Par convergence normale sur IR, cette relation peut être intégrée terme à terme sur
[0, 1] ; on a: fg B 2p+2(x)dx = ^ [B2p+3(a:)]o , car B2p+3(0 ) = B 2p+3(1) = 0 . Donc
cette intégration terme à terme sur [0,1] donne
oo 1 .1
c o s (2 7t A;x) dx = - 2 7 tD dx = - 27tD = 0
E^X Jo
car pour fc ^ 0: cos (2 w kx) dx = ^ [sin(2Tr A:x)]^ = 0 ; donc D = 0 ] finalement,
la relation ci-dessus prouve (2) avec l’entier p 4-1, et d ’après la première partie de la
démonstration, cela prouve aussi (1) avec l’entier p + 1 . La récurrence est donc complète,
et on a prouvé entièrement (1) et (2).
b ) A l’ordre P = 0 , la relation (1) est bien le développement de Fourier de - ttB i ,
d ’après la question 2) ci-dessus.
Si P G 1^* , on peut multiplier (1) par 2 sin (2 7 r^ x ) pour £ fixé > 1 et intégrer
terme à terme sur [0, 1 ] , car au second membre on aura une série de fonctions normale­
ment donc uniformément convergente sur IR. Vu que i^2p+i est impaire et vu les re­
lations / q 2 s in (2 irkx) s in (2 Tr£x)dx = 6k,i (symbole de Kronecker), cette intégration
terme à terme prouve que pour tout £ € N * , le coefficient trigonométrique
f fo s i n {2 TT£x)dx est égal à ( - 1 )p ~ ^ autrement dit, (1) est
bien le développement de Fourier de B 2p+i • On^voit de même que pour tout p G N * ,
(2) fournit bien le développement de Fourier de B 2p .
Commentaire:
Rappelons le problème de Riemann : si deux séries trigonométriques convergent
sur IR et y ont même somme, ont-elles les mêmes coefficients ? Une réponse partielle
intéressante à cette question est apportée par le théorème de Riemann (voir par exemple
le problème proposé au chapitre XI, tome 4 ):
si / : IR C est continue et 27t -périodique, et si f est la somme sur IR d*une série
trigonométrique, cette série est nécessairement la série de Fourier de f .
La preuve de ce théorème est non-évidente. Cependant, il y a un cas où le théorème de
Riemann n ’est pas nécessaire: rappelons que si {ck)keZ ^ £^(^iC ) , alors les coefficients
de Fourier exponentiels de la fonction continue IR —> C, x J2k€l exp(ifcx) sont
précisément les Ck pour A: G Z . C’est en vertu de ce théorème que les relations (1)
pour P > 1 fournissent la série de Fourier de ^ 2p + i , et que les relations (2) pour p > 1
fournissent la série de Fourier de B 2p • Le théorème ci-dessus a été redémontré dans le
cas particulier de ce problème sur les Bn •
c ) Avec X = I dans (1), on obtient:
- 2p + l .iv
i-ir
^ „(2 m + ip + i
une expression non triviale de la somme de la série du membre de gauche en utilisant la
relation (II) de la question I-2-c). Pour p = 0 et p = 1 on retrouve respectivement:
oo
(~ ir (-ir _
2m + 1 (2m H-1)^ 32
m=0 m =0

d ) Avec X = 0 dans (2), on trouve, pour p > 1, le résultat bien connu:


22p-1^2p
|B2p|
~1 W ~
232 Chapitre 9, problème 68

Q u e s tio n 4 °

a ) Les fonctions Bm sont toutes dans C^{ ) ; la formde de Parseval leur est
applicable. Puisque (1) et (2) donnent les développements des Bm en série de Fourier,
on en déduit les coefficients de Fourier exponentiels de fp = B 2p+i :

si 1. avec : A,, = (-1)^’ '


(2p+l)!
;--------- X p et C - it if p ) — ¡ k > 22i>^2;)+l
21A:2î»+i
et de même les coefficients de Fourier exponentiels de Çp = B 2p :
CoiQp) = 0

I C k iQ p ) —

la formule de Parseval donne donc:


^ - k i9 p ) — k > l. avec : pp — { ly 2 2 p - i j r 2p

/ ( | c * ( / p ) l ^ + | c -fc (/ p )| ^ ) = ^ X ^ T ^ 2 = ^ C (4 p + 2)

''° km * fc=i
mais d ’après la question 3-d), C (4p + 2) = B4p+2 >d ’où:

■s2 J __ ((2p + l)!) ^

/ ' ^2p+i i^) da: - 2jj B4p+2


JO
de même:

^ bI ( x ) dx = C (4p) = i X( - B4p ) = B4p

b ) La formule de Parseval croisée s’applique et donne: Jm,n = ^ k e z ^k(i^m) Ck(Bn) ; en


effet, les Bm sont à valeurs réelles, donc Jm,n est bien égal à ( Bm 1 ^n) » et aussi à
( Bn I Bm) = Jn,m • Nous distinguerons trois cas, suivant les parités de m et n :

( r 1 1 > /O. . ( 2p ) ! ( 2 g)!


J 2p,2q - ■^fJpfJ'q 2 ^ ^2p+2ç “ ^ “ “ (2(p + g))!
*^2p,2g+l “ 0
<^2p+l,2i+l = 2-^?-^? c (2(p + g + 1)) = "• .f 2 0 2)1^ B2P+29+2

(pour la deuxième de ces formules, les termes se détruisent deux à deux; mais on peut
aussi remarquer directement que la fonction t (B2p | B 2q+i){^ H-1) est impaire).
Compte tenu que les B2j+ i sont nuis pour j > 1, ces formules peuvent être réunies en
l’unique formule suivante, valable pour (m , n) e N ^ x M * :
J — ( 1^^+^
1) ( ^Tn\n\
+ „),Bm+n

Question 5 •
2
Nous allons montrer que A = ^ convient. La formule (2) de la question 3) donne,
pour P > 1 :

2 2 ''- ^(2p)!
^ ^ |B 2 p (a :)|< C(2p)< C(2) = Î
d’où:

De même, pour p > 1, en utilisant (1):


22p r2p+l
(2p + i ) i ®2p+i(x) < c (2p + 1) < C (2) = y
Von Staudt et Lucas 233

d ’où
(2 p + 1 ) !
\B 2 p+l{x)\<
3 (2 7 t )2 p + i

ce qui achève la démonstration.

PARTIE III
Question 1 "
Les hypothèses entraînent ( a - 1 ) ( 6 - 1) > 2 i.e., a b - a ~ b - l > 0 , soit: a b - 1 > a + 6 ;
or a! 6! divise ( a + 6)!. Donc a! 6! divise { a b - l) \ et a fortiori, a b divise ( a 6 - l ) !

Question 2 °
Pour a; G C tel que [ a; | < 1, soit g{x) = (avec ^(0) = 1 ) et h{x) = e® - 1 ;
notons r un réel > 0 tel que | h{x) \ < 1 pour | a; | < r , et notons T>r le disque
{ ^ g C | \ z \ < r } .O n a, pour X e V r '
Log(l + e® - 1) Log(e^)
g Oh(x) =
ea: _ 1 - 1 - 1 = /W
mais ^ et h sont DSEq , de séries de Taylor respectives 5 et T . On en déduit que /
est DSEo (ce qu’on savait déjà, sa série de Taylor est précisément Y!,n>o )» Q^e
le DSEo de / est associé à la série formelle S o T . Donc: = S o T . On
a: 5 = Efc>o : d ’où S o T = Zk>o • Mais
^ fc
r * = (e x p (X ) - 1)" = C l ) e x p (jX ) =
j=0 ^

n>0 U=0 ) n>0


donc les Sk,n sont nuis pour n < A;, car V a l( T ^ ) > k ; alors:

A:>0 ^n>k ' n >0 ^fc=0 '

en identifiant avec 5 o T = ^ ^ > 0 obtient donc, pour tout n e f^ :


k=n ^

= E

Question 3 °
On a déjà vu que Sk,n = 0 si k > n . Pour toute série formelle 5 = 5 Z m > o ,
on vérifie immédiatement que <P(5) = ; d ’où, pour tout entier n > 0 :
¿><’»>(5) = ü m (en convenant que dans N , on a 0® = 1). Comme
E~^ = Ytk>o , on en déduit: <P<">(^“ ‘) = J2 k>o ^ ^ k ' ^ X ' ^ , d ’où:

E X «<">(£-■) . ( X( E =

- E w i 2: Æ i < - ‘ )-»“ ) = E Ï ( i : ( ‘) ( - w " ) - E w ‘


k>0 ^ r+ l= fc / )k>0 / fe>0

comme Sn,k = 0 si fc > n , en fait se réduit au polynôme X)jk=o ^n,kX^ .


Cependant par une récurrence directe, il est évident que E x est un polynôme
à coefficients dans Z , de degré n . En effet:
234 Chapitre 9, problème 68

E X =E x ( ( x - ^ ) ) ( e “^) = = -E x X b-^ = -X
E X <P<2>(î ;-1) = E x ( ^ X - ^ { - X E - ^ ) = X'^ - X
et ainsi de suite (on laisse au lecteur le soin de rédiger une récurrence rigoureuse). On a
donc:
k=n
E x 0 <^\E-^) = Y ,S n ,k X '‘
/c=0
avec Snk ^ ^ pour tous entiers naturels n et A;; de plus S n ,k = 0 si A; > n , et
5 n .n = ( ’- 1 ) " .

Remarque :

Les nombres (—l)^5n,jk sont les nombres de Stirling de seconde espèce ^

Question 4 "
On a: = fc^'S'n.A: , et on sait que Sn,k Si A: + l > 4 e t s i A; + l n ’est
pas premier, d ’après la question 1), A; + 1 divise A;!, d’où ] ^ ^ k ,n € Z . Ce qui répond
à la question.

Question 5 "

a ) L’endomorphisme A diminue le degré de 1; si üdX^ désigne le terme dominant de


P , celui de A{P) est le terme dominant de ad{{X +1)^ - X ^ ) , c’est à dire, en utilisant
la formule du binôme: düdX^~^ ; l’image des polynômes constants par A est 0. Il est
maintenant clair que A^{em) = 0 si n > m , et que A^{em) = m! .
b ) Donc, si m < P - 1, on a bien A^~^{em) = 0. Et A^~^(ep-i) = (p - 1)! Ipp •
Mais d ’après le théorème de Wilson (qui s’applique parce que p est premier ), on a
(p - 1)! H-1 = 0 m od(p). D’où (p - 1)! = -Ipp . Donc A^~^(ep-i) = -Ipp .
c ) La formule du binôme donne, en tenant compte que (-1 )^ “ ^ = 1 dans Fp :
J=P-1 . .V i= p -l y .V
(2) A^--^ = £ ( - ir ( ^ / ) T^' = £ i - i y ( ’^ / )

d ’où: (z\P"*^(em))(0) = «Sp-i,m si m G N ( ^ ) . Ecrivons la division euclidienne de n


par p —1 dans N : n = p(p - 1) + m , avec 0 < m < p - 1. Notons 'ipn la fonction
Fp F p, .
• Si m = 0 (i.e. si p - 1 divise n ), alors ^n(O) = 0 (car n > 1 ), et pour x non
nul, = \P = l = (d’après le théorème de Fermat); on en déduit
que 'ipn{x) = x^''^ . Dans ce cas, 'ipn = i’p-i •
• Si m > 1 ( i. e. si p - 1 ne divise pas n ) alors ^n(O) = V^m(O) = 0 car n > 1
et m > 1 ), et pour x ^ 0 , on a: 'ipn{x) = x {x^"^y = x = 1x = 'ipm{x) ,
donc ici, =
Pour tout V C: TL, notons V l’image de v dans Fp . En tenant compte de (2), on a,
d ’après ce qui précède:
• si m = 0, Sp-i^n = 5p_i,p_i = ^(ep_i))(0) = (p — l)-lFp ~
d ’après ce qu’on a vu en b) ci-dessus; ce qui signifie que «Sp_i,n = - 1 m od(p).
• si m > 1, <Sp-i,n = «Sp-i,m = (^^~H^m))(0) = 0 d’après le résultat vu en b)
ci-dessus, car m < p - 1.

(^) C ’est évident parce que ( ’* '') (X + j ) ’" .


Von Staudt et Lucas 235

Question 6 '
Ecrivons A ^ B pour exprimer que deux rationnels A et B vérifient A - B e Z .
Reprenons la formule (1): ( où n > 1 )
fe=2n ^ k=2n ^
B2n = ^2 TTT 1 ~ ^ )
fe= 0 ^ ^ ik=l ^ ^
Pour k = 1 et A; = 2 , le nombre A; + 1 est premier; on a:

7<53.2n = t ( - 3 + 3 X 2^” - 32") = - 7 ( 3 2 " -! + 1 - 22") € Z


4 4 4
car une récurrence immédiate sur n > 1 prouve que + 1 = 0 m od(4). D’après
le résultat vu à la question 4), on a donc

(3) B2n E r^
2n

mais d ’après les résultats obtenus à la question 5) ci-dessus, si p est premier et si


P - 1 ne divise pas 2n, alors ^«Sp_i,2n € Z ; tandis que si p - 1 divise 2n, alors
«S’p -i,2n = “ 1 mod(p) ; donc (3) se réduit à:

( 4) E (-i)
{f Pp-1I2
n premier
nremier
n
^

Commentaire:
Il existe de nombreuses preuves du théorème de Von Staudt et Clausen. Une preuve
originale, qui prouve un peu plus, a été publiée par MILNOR dans la revue “ Topology”
en 1965 (voir chapitre 1, problème numéro 8). Toutefois, aucune de ces preuves n ’est
aussi rapide celle de LUCAS.

★ ★ ★
Problème 69 :

SERIES ENTIERES PROLONGEABLES

Proposé le 18/1 /9 7

PRÉAMBULE
1) Pour tout réel R > 0 f on note:
• V r , le disque ouvert {z e C \ \ z \ < R} ;
• VRyl e disque fermé { z e C \ \ z \ < R} ;
• Fr y le cercle {;^ € C | | z | = /î} .
2) On écrira T>y V et U au lieu de V \ , 2>i et F i .
3) Pour toute partie E de V y on notera A(E) la partie U^e(o,i] { r E) de V .
4) On désigne par lÀ la sous- C -algèbre de la C -algèbre des séries formelles C [[ X ]]
formée des séries formelles de rayon > 1. Si S e U y on notera (ps ia fonction:
V —>Cy Z i-> S{z)
5) On désigne par A la C - algèbre des fonctions continues f : V C pour lesquelles
il existe S e U telle que (ps = / | ^ . Pour f e A donnée, cette série S , qui est alors
uniquey sera notée T/ (X) = ]C n> o® n(/)^^ • La sous-C-algèbre de A formée des
fonctions polynomiales sur V sera noté P . Le C-e.v. A sera équipé de la norme
uniforme , notée | | . | | , définie par || / 1| = ( I fi^ ) I ) •

PARTIE I
1 °)
a ) Soit S = $^^>0 e U . Pour tout entier n G 1^ et pour tout réel r g ]0, 1[ ,
démontrer:

Indication: on justifiera une intégration terme à terme.


b ) Soit f € A . Déduire de ce qui précède que pour tout entier n G 1^ , on a:

et en déduire que | ünif) | < || / | | .


2 °)
Soit {fk)kef^ suite d’éléments de A qui converge uniformément sur V vers
une fonction f : V .
a ) Démontrer que pour chaque entier n , on a: ü n i f k ) ----------►K , où:
k—*oo
1 /*2^
^ -In ô d ^

b ) Soit S la série formelle 5Zn>o • Vérifier que S € U , puis démontrer que


~ ■
Indication: Pour z e V fixé, montrer que J2n>o “ <^n(fk))z"---------->0 .
“ k—*oo
238 Chapitre 9, problème 69

c ) En conclusion, qu’a-t-on démontré sur le C-e.v.n. ( A ,|

Démontrer que P est une partie dense du C -e.v.n. ( A , | | .

PARTIE II
1 °)
Soit un polynôme non constant P € C[X| ; on l’identifiera avec la fonction poly-
nômiale C —* C qu’il définit.
a ) Démontrer que la fonction \ P \ : C IR+, z i-» | P[¿) \ n’admet pas un maximum
local large en 0 ; en déduire que | P | n ’admet aucun maximum local large dans C .
b ) Soit K un compact non vide de C . Déduire de ce qui précède qu’il existe au
moins un point frontière ^ de /ÍÍ tel que ( | P{z) | ) = | P(4) | •
2 °)
k=n
Pour x e I R et n e , on pose: Sn{x) = ^
sin(A;x) On fixe X €]0, 7t) , et
/c=l
on pose: N = E n t . Si n > N ,on pose: pn{x) = Sn{x) - s n {x ) , et si n < N , on
pose: pn{x) = 0 .
a ) En utilisant l’inégalité s in ( t) < t (valable pour 0 < i < tt), démontrer que
0 < Sm(3:) < TT pour tout entier m e [ 1 ,^ ] .
b ) Pour P e N et q e avec p < ç , et pour ^ G IR, soit Ep^q(^) =
et (Tp^qiO — Ylk=p+l sin (k ^) (donc (Tp^piO = 0 ) - Calculer Ep^q{x), et démontrer:

“ sind)
c ) Si n > N , exprimer (par une “transformation d ’Abel”) pn{x) en fonction des
sommes partielles , et en déduire que |pn(2?)| < 1- En déduire enfin que
1Sn{t) I < 1 -f 7T pour tout n G N * et tout t G IR.
3 ‘)
Pour tous entiers n et N tels que 1 < n < AT, on définit Pn,7v(-^) ^ C [ X ] par:

Pn,yv(X) =
A;=l ^
(notation conservée dans toute la suite du problème). Déduire des résultats de 1-b) et
2-c) ci-dessus que | Pn.iv(^) | < 2(1 + tt) pour tout z e V .

PARTIE III
Soit S = 5Zn>o G U . Soit E une partie de U sur laquelle la série entière S
converge uniformément. En utilisant une transformation d’Abel, montrer que cette serie
entière converge uniformément sur l’ensemble A { E ) .

PARTIE IV
On désigne par S l’ensemble des triplets de suites (^{rik)kef^y {Nk)kef^^ (oik)kef^^
vérifiant les conditions suivantes:
• les rik et les Nk sont entiers > 1 ;
• les ak sont des réels > 0 ;
• pour tout A; G N , on a:
rik<Nk ; 7 i k < rik+ i ; N k < N k+ i ; Uk N k < N k+ i -
Séries entières prolongeables 239

• la série est convergente;


• la suite (a/t hog{nk ) ) n e tend pas vers 0 quand fc —►oo .
On désigne par T l’ensemble des triplets de suites ^ {nk)keN » {^k)keN » {oik)k£N ) ap­
partenant à S et tels qu’en outre la suite (a^ Log(nik) soit bornée.
1 ’)
Démontrer que les ensembles S et ^ sont non vides.

Aux questions 2) à 5) ci-après, on fixera un triplet élément de S :


{^k)keN^ {oik)keN^

2 ^)
Pour k e N , soit Fk la fonction: D C, z otkPnk.Nki^) • Démontrer que la
série de fonctions ^^^>0 Fk converge uniformément sur V . On notera ^ sa somme.
Démontrer que 0 e A .
3 ’)
On définit une suite (Cm)m€f^ par les conditions:
'cm=0 si m ^ Ufc€N + \ •
et, pour tout k e N :
Oik
Cm — si m e { i N k - Tik, Nk + rik] \ {Nk} )
m - Nk
Soit S la série formelle .
a ) Montrer que S e U .
b ) Montrer que la série entière S diverge au point 1, et en déduire que S est de
rayon 1.
c ) Montrer que pour tout réel 7] €]0,1(, la série entière S converge uniformément sur
l’ensemble C,, = G U | | z - 1 1> 7/ | , et en déduire qu’elle converge uniformément
sur l’ensemble A{Crj) .
Indication: En utilisant les Ep^q de IF 2~b) et la transformation d*Abel, on étudiera
les paquets de Cauchy Y^meA pour ^ € Crj lorsque A est un sous-intervalle de
Pun des intervalles {Nk - rikyNk - 1 } ou { N k l ^ N k + rik] •
4°)
Vérifier que = S . Que dire des valeurs de ^ sur U \ {1} ?
5*;
On donne une suite {\k)k>o de réels > 0 telle que la série Y k converge, et une
injection: J : N —►U , A: . On notera J l’image de J . Pour tout m G N , on
pose: P m ^ Y k L o ^ k i^ k )" '^ >
a ) Pour fc G N , soit Gk la fonction: ! >—♦ € , z Xk^{z^j^^) . Vérifier que la série
de fonctions Y k converge uniformément sur V . On notera ^ sa somme. Vérifier
que 'F e A ,
b ) Montrer que la série formelle T = PmCmN^ appartient a U , et que
Ttf/ = T .
6 ’)
Dans cette question, on suppose que la suite ^ {rik)keN » {Nk)kef^ > {oik)keN ) appar­
tient à F , Démontrer que la suite des sommes partielles Ym=o^rnZ^ est uniformément
bornée quand (n, z) décrit N x U , et en déduire que la série entière T converge en
tout point de U \ J" et diverge en tout point ^k de J tel que A/t > 0.
240 Chapitre 9, problème 69

Indication: Pour prouver les deux dernières assertions, on fixera d^abord 2 G U \ J " ,
et on étudiera la série
oo m =n

k=0 m =0
en la considérant comme une série de fonctions de n .

☆ ☆ ☆
Séries entières prolongeables 241

SOLUTION

PARTIE I
Question 1 °
a ) Fixons n € N et r s]0 ,1 [. Pour tout â € (0,2 n], on a;

( 1) >ps{r e ^ ukr‘k ^ i i k —n)0


fe= 0
Or, UkT^ ^i{k-n)9 I < I I pour tout fc G N et tout 6 e [0, 27t] . La série numérique
Z)a:I I converge, puisque S est de rayon > 1. La série de fonctions continues de
0 au membre de droite de (1) converge donc normalement, et par suite uniformément,
sur [0, 27t] . On peut donc l’intégrer terme à terme sur [0, 27t] , ce qui donne, en tenant
compte que vaut 0 si m G Z * et 27t si m = 0 :
p2TT oo p2ir
/ M r = Y ' ukr'^ / = 27ru„r"
Jo k=o
d ’où la formule voulue.
b ) Soit n G N . D’après ce qu’on vient de voir, pour tout r g ]0, 1[ , on a:
1
(2)

La fonction / est continue sur le compact V , donc y est uniforméméent continue. On en


déduit que la famille de fonctions continues { [0, 27t] —> C , ^ /(r )
V / r€]0,l[
converge uniformément sur [0,27t] vers la fonction [0,27t] —> C , ^
quand r —> 1. On peut donc passer à la limite quand r ^ 1 dans (2), ce qui donne
bien:

(3) =
En appliquant Vinégalité de la norme des intégrales dans (3), on obtient:

ce qui répond à la question.

Question 2 °
a ) Fixons n G N . Pour chaque entier fc G N , soit Çk la fonction:
[0 ,2 T r]^ C ,
Les hypothèses entraînent que les Çk sont continues, et que la suite Qk converge uni­
formément sur [0, 27t] vers 9 • 0 ^ f{ . On peut donc intervertir intégration
sur [0, 27t] et passage à la limite pour A; o o , d ’où: ^ gk{^)d0
k—^oo
En appliquant (3) aux Qk , on en déduit:

On(/fc) b„
k-*oo
ce qu’il fallait établir.
242 Chapitre 9, problème 69

b ) Pour tout n € N , l’inégalité de la norme des intégrales donne:

1 .-in « d^ 1
¡b, d0 = 11/11

la suite (6n) est donc bornée, ce qui entraîne immédiatement: S e U .


Notons que puisque || f k || - - - - - - > Il / Il > 1st suite (|| fk IDfceM est bornée; on a donc
un réel M > 0 tel que || / 1| < M et || /ik || < M pour tout k e N .
Fixons alors z e V . Pour tout entier n € N , soit la fonction:

k ^ { b n - a n { f k ) ) z ’^
Pour tous entiers n et fc, on a: | tpnik) \ < 2M \ z ^ . Or, la série numérique | z |”
converge, puisque 12: | < 1. La série de fonctions converge donc normalement,
et par suite uniformément, sur N . De plus, d’après le résultat de a) ci-dessus, pour tout
n , on a: V^n(^) - 0. Le théorème de la double limite s’applique donc, et montre
que 'Ln=b'^n{k) 0 , ce qui signifie:

Y ^ a n {h )z^
n=0
E
n=0
OU encore:

îk{z) <ps{z)
Comme, par hypothèse, fk{z) f { z ) , on en déduit: f{z) = (fs{z ) . C’est vrai
avec tout z e V , donc (ps = / | ^ . Cela prouve que f e A , avec Tj = S .
c ) On vient de prouver que si une suite d ’éléments de A converge uniformément sur
V vers une fonction / , alors f e A. Soit alors une suite de Cauchy {fk) dans le
C -e.v.n. ( A , Il. Il ). Elle vérifie sur V le critère de Cauchy uniforme, donc converge
uniformément vers une fonction / : P C . D’après ce qu’on vient de voir, on a:
f e A. Comme || A - / 1| 0 , la suite {fk) converge vers / dans le C - e.v.n.
( A , Il. Il ). Donc toute suite de Cauchy de ce C -e.v.n. est convergente. On a donc
prouvé:

Le C -e.v.n. ( A , | | . || ) est complet

Question 3 "

Soit f e A, et soit un réel e > 0 . La fonction / étant continue sur le compact V ,


elle y est uniformément continue. Soit un réel rj g ]0, 1[ tel que | f{u) - f{v) \ < | pour
tout U e V et tout V e V vérifiant \ u - v \ < t}. On sait que la série entière T/
converge normalement, donc uniformément, sur e compact P i_ 7^ de son disque ouvert
de convergence. On a donc un entier N tel que “ Ylk=o ^k{f)z^ I < I pour tout
z € P i - , . Notons Q n le polynôme ûfc(/)A’*’ . Pour tout z € P , on a alors,
puisque (1 - 7;) z e P i _ , et puisque | ^ - (1 - tj) z | < »7:

I fiz) - Q w ( (1 - ) I < I /(z) - / ( (1 - v)z) ) I + I / ( (1 _ n)z) ) - Q tv( (1- Tj)z) I

“ 2 2
L’élément p de P défini par le polynôme Qw ( ( 1- tj) X ) vérifie donc; || / - ÿ || < e .
On déduit de là que P est une partie dense de ( A , | . || ).
Séries entières prolongeables 243

PARTIE II
Question 1 "
a ) Développons P sous la forme: P{X) = Y!,k^o . Par hypothèse, le polynôme
P —Ao est non nul. Notons p = V a l (P - Aq) ; alors p > 1. Si Aq = 0 , la fonction P
prend des valeurs non nulles dans tout voisinage de 0 , puisque P ^ 0 ; par suite | P |
n ’admet pas de maximum local large en 0. Supposons maintenant Aq ^ 0. Puisque
Ap ^ 0 , on a un polynôme Q tel que

(4) P{X) = Ao(l + aXP{l + XQ{ X) ) )

avec a = ^ 0. Soit a une reæine p-ième de 1 • Pour tout réel t elO, I l , on a:


Ao “
P{at) = Ao(l + tP (1 + cdQicd)) )
Comme tQ{at) 0 , on a un réel r/ g )0, 1[ tel que | a tQ {at) \ < ^ pour tout
t €]0, ?;]. Si t g]0, p ], on a alors: | P{at) | > | Aq | (1 +
> | Aq | = | P(0) | ; par suite,
I P I n’admet pas de maximum local large en 0 .
Soit alors $ G C . Le polynôme P (^ + X ) est non constant, donc n ’admet pas en 0
de maximum local large. Cela signifie que P{X) n’admet pas en ^ de maximum local
large.
b ) On sait que la fonction | P | , étant continue, admet sur le compact non vide K au
moins un maximum. Raisonnons par l’absurde , en supposant que la restriction de | P |
à R" ne prenne sa valeur maximum en aucun point frontière de RT. Il existerait alors
un point Í intérieur à K tel que | P ( O I = ^^^z e KÍ \ P{z ) \ ) - H est clair qu’en un
tel ^ , la fonction | P | adm ettrait un maximum local large, ce qui est absurde. Donc
non seulement il existe un point frontière ^ e K tel que | P(^) | = MaxzeKi | P{z) | ) ,
mais tous les points ^ e K vérifiant cette condition appartiennent nécessairement à la
frontière de K .

Question 2 °
a ) Fixons m e fl, iV ]. Pour fc G [1, m ] , on a: 0 < kx < w y d’où: 0 < sin (k x ) < k x .
k =m . /, X
S în ( kx )
E -----T— - ^ "rnx < N x < 7T, autrement dit:
... *
0 < S m { x ) < 7T .
b ) On a: CTp^g(x) = Q(Ep^q{x) ) , avec, puisque =/=1 :

(5) Ep,g{x)= e x p (ite ) = jix _ I


fc= p+ l
sin(l)
d ’où, en prenant les parties imaginaires:

( 6)
c ) On a:
k=n k = n —l
1 1 /1 1 \
(7) pn{x) = - <TN,k-ïix) ) = -(T n A ^ ) + X! (fc ”
A:=N+1 k=N+l

Rappelons que s in (u ) > pour u G [0, f ]. On déduit donc de (6) que pour tous
entiers P et q avec p < ç , on a: | CTp^q{x) | < f appliquant ces inégalités
et l’inégalité triangulaire dans (7), on obtient, en tenant compte que (TV 4- l)x > tt :

(8) I..W I < f ( i + jiî) ) - ‘


244 Chapitre 9, problème 69

La synthèse de (8) et du résultat de a) ci-dessus donne, par inégalité triangulaire:


I s „ { x ) I < I s n { x ) I -I- I p n { x ) I < TT -I-1, que n soit ou non > N . Comme les fonc­
tions Sn sont impaires et 2ir -périodiques sur IR, on en déduit bien que | Sn (i) I ^ + 1
pour tous n s N * e t i e I R .
Question 3 °
Fixons n et TV tels que 1 < n < TV. D’après ce qu’on a vu en 1-b) ci-dessus, la
fonction restriction à D de | Pn,N I prend sa valeur maximum en des points de U . Or,
si 0 e IR, on a: Pn,w( Sn(^), d’où, d ’après le résultat de 2-c) ci-dessus:
i n , w ( ) I < 2(7t -I-1). Le maximum de | P„,n I sur U est donc < 2(ît -f-1). On en
déduit bien que | Pn,N(z) \ < 2(7t + 1) pour tout z £ V .

PARTIE III
Pour tous entiers p et q tels que p <q , et pour tout nombre complexe $ , posons:
Vp.qiO = E f e = p +1 V p , p ( 0 = 0 ). Soit un réel r € (0,1 ]. Par transformation
d ’Abel, pour tout | € T5, on a:

(9) 2
fc = p + l
r'‘u k e = E
/¡;= p + l
E
fc = p + l

Pour tout m € N , notons = Sup^gB,,>m ( I VniA^) I ) • D’après l’hypothèse, on a:


0 . Or, on déduit de (9):
k=q k—q—l
E ^ * ^ * :^ *
fc = p + i
< (r« -b Ÿ . { A -
fc = P + l
< £p

d ’où l’on déduit que la série de fonctions de (r,^) satisfait le critère de


Cauchy uniforme sur [ 0,1 ] x Æ?. L’image de l’application [ 0,1 ] x ^ C , (r, Ç) •-> r ^
étant Л { Е ) , il en découle que la série entière S converge uniformément sur Л { Е ) .

PARTIE IV
Question 1 "
Il suffit évidemment de montrer que T est non vide. Soit q et r deux entiers > 2.
Montrons que les trois suites définies par:
(VfceN) nk = q^' ; Nk = q^”^" ; afe=r-*
forment un triplet élément de .F . En effet, la série Ylk converge (série géométrique).
Il est clair que les suites (rik) et (Nk) sont strictement croissantes, et que rik < Nk pour
tout к . On a: ak Log(nfc) = Log(^) > 0 . Enfin, pour tout A; G N , on a: Пк+г < Nk
et Nk+i = Щ > ^Nk (car iV)k > 16 > 3 ), d’où:
'п^к-^Nk < 2Nk ; Nk+i - Пк+i > Nk^i - N k > 2Nk > r i k + N k
ce qui achève la vérification.
Question 2 "
Posons C = 2(1 + 7t) . D’après le résultat de II-3), pour tous к e N et г € P , on
a: \Fk{z) I < Cak . Puisque la série numérique Yl k^k converge, la série de fonctions
Y!tk^k converge normalement donc uniformément sur P . A la question 1-3), nous avons
vu que le C-e.v.n. ( A , | | . || ) est complet. Comme les Fk appartiennent toutes à A ,
on en déduit que Фe A.
Question 3 "
a ) Comme la suite (ak) est bornée, la suite (cm) est aussi bornée, d ’où S eU.
Séries entières prolongeabJes 245

b ) Pour tout entier A; G N , on a:


m=Nk+nk v=rik J

(10) Cm = a k Y ^ - > Q k Log(nfc)


m =Nk+l i/=l

Comme Nk -----►+00 et comme la suite (a^; Log(nfc))^^,^ ne tend pas vers 0 ,


on déduit de (10) que la série ne vérifie pas le critère de Cauchy des séries
numériques; donc cette série diverge. Autrement dit, la série entière S diverge au point
1. Comme elle est de rayon > 1, on voit qu’elle est de rayon 1.
c ) D’après ce qu’on a montré à la partie III, tout revient à montrer que la série de
fonctions de 0 :
(11)

converge uniformément sur tout intervalle de la forme Ip = [P,27t - P ] , avec /? g ] 0, tt [.


Fixons donc un tel P . Pour tous entiers a et 6 avec a < 6, et pour tout réel 6 ,
posons: Wa^bi^) = ^1T~ ' I^^P^enons les sommes Ea,b définies en II-2-b). Par
transformation d ’Abel, on obtient:

(12) w .m = ^ - ¡E T î)

Si ^ G //?, on a: s i n ( | ) > s i n ( | ) , ce qui, d ’après (6), entraîne | Ep^q{9) \ < —


(!)
pour tous entiers p et g avec p < q . En reportant dans (12) après application de
l’inégalité triangulaire, on obtient, pour tous entiers a et 6 avec a <b:

1
(13) ( V « . / , ) +
sin (a + 1) s i n I

Pour tout entier k , notons l 2k = [Nk - n/^, Nk - l] et l 2k+i = {Nk + 1, + rik] .


Les intervalles {Lj)j^f^ sont tous disjoints, et leur réunion C est le support de la suite
(cm) , i.e. l’ensemble des m e N tels que c,n ^ 0. Définissons une suite {¿p)p£f^ ainsi:
si P e alors i p est l’unique entier k tel que p G L/ t , et si p ^ , alors i p est le
plus petit des entiers k tels que p soit majoré par les éléments de Lk . Il est clair que:
(14) î +00
p—>oo

Pour tout intervalle fini non vide A de 1^ , et pour tout réel 6 , notons:
Ca (0) = CmQ* _^im0
'TYl ^
m6il
Considérons maintenant un paquet de Cauchy Up^q{6) = C[p+i,çj(0), où p < g et
0 e Ip (comme d ’habitude, il est entendu que Up^p{0) = 0 ). On a alors un entier Up > ip
tel que:
k=Uj,
(15) Up,,{e) - ++1.9l|nik(^)
k=e„
Or, si A: G N et si A désigne un sous-intervalle non vide de Ljfc, on a deux entiers a et
b tels que 0 < a < 6 et:
(16) CA(e) = 6ak
avec (5 = - 1 si A: est pair et 6 = +1 si A: est impair (on notera que - 0 G Ip ). De (13)
et (16), on déduit la majoration:

(17) \ C a {0) I < a k < ock


(o + l ) s i n ( f ) sin (f)
246 Chapitre 9, problème 69

en reportant les inégalités (17) dans (15), et en notant pm = entier


m , on obtient:
1 1
(I S ) I ^p,gi^) I — ; 7]gT ^ 7^
s in (f ) " s in (f )

Comme pm 0 , on déduit de (14) et de (18) que la série de fonctions de ô :

AmO

vérifie le critère de Cauchy uniforme sur Ij} , ce qui achève la démonstration.

Question 4 °
Soit Z € T>. Par construction même de la suite (cm ), la suite (2fc=o ■^fc(^ ))n€N
extraite de la suite ( X) to= Ô ‘ Z)fc=o-^fc(^) „„oo * et comme
E™=n ---------- >V s ( z ) , on en déduit que 0 {z) = ips{z) ■ C’est vrai quel que soit
le choix de z . Donc = ips ; autrement dit: =S.
D’après ce qu’on vient de voir en 3) ci-dessus, la série entière S converge en tout
point de U \ {1} . Puisque ^ est continue sur P , le théorème d ’Abel radial montre
qu’en un tel point ^ , on a: ^{z) = X)m=o •

Question 5 "
Remarquons que les pm sont bien définis, les séries 2*. Ajk(ifc)"'^ étant manifestement
toutes absolument convergentes.
a ) Il est immédiat que || Gk || = || ^ || pour tout k . Par suite, la série de fonctions
Y7,k est normalement convergente sur V , donc uniformément convergente sur V .
Comme le C -e.v.n. ( A , | | . || ) est complet, et comme les Gk appartiennent à A , la
fonction ^ ^ k appartient aussi à A (voir raisonnement fait à la question 2)
ci-d
b ) Puisque = 5 , pour tous entiers m et A;, on a: am(Gk) = ^k^mi^k) ^ • En
fixant m , on a donc:
k=n kssn
(19) (VneN) a „ . ( ^ G f e ) = c „ ,^ A f c ( 6 ) -
ifc=0 A:=0

Or, il résulte de l’étude de la question 1-2) que am ^ YlkJo ^k ^ ---------- ^ o,m{^) • D’autre
part, d ’après (19), on a: am( Ef c ï o » (^mPm • D’où: am{^) = PmCm • C’est
vrai avec tout m ; par conséquent = T , ce qui implique: T e U ^ et: (fr — •
Remarquons qu’il était immédiat a priori que T G ¿Y, car \pm\ ^ ^k pour tout
m , et donc la suite (pmCm) est bornée (et même tend vers zéro).

Question 6 "

• Montrons d ’abord que les sommes partielles Y^m=o uniformément


bornées quand (n^z) décrit N x (U. Pour cela, revenons à la décomposition (15) des
paquets de Cauchy : au membre de droite, regroupons les termes C(p+i^gjnLik(^)
correspondant aux indices k G [^p,i^p] pairs tels que LkULk^ i C |[p+l,ç] : la somme de
ces termes regroupés donne une somme de la forme ^ ^ ■
Séries entières prolongeables 247

Les termes restants sont au plus au nombre de quatre. On a donc un ensemble Hp d ’au
plus quatre entiers > £p tel que:

(20) ^ C,p+i,,)nL.(0) + E Fj(e^0)

D’après (16), pour chaque fc e Hp , on a deux entiers ak et hk et un entier 6j G { -1 ,1 }


tels que a k < h ^ que [afe,6fc] C Lk et que:
(21) C(p+i.,lnL. {e) = W«,.6, m
Pour les entiers A: G H p , on a donc, en notant M un majorant de tous les ai Log(ni)
et 5 = X )^ o •
j=bk ^ j=rik ^
I C[p+i,,)nik (^) I < «fc E 7 ^ E 7 ^ + 1) < M + s
j= a u + l-' j = l •’
d ’où, en reportant dans (20) et en tenant compte du résultat de II-3):
j= Ç
I Up,g{B) I < 4(M + s) + 2(1 + 7t) E «J ^
j= t',

avec K = 4M + (6 + 2n)s. Ce qui démontre bien la majoration uniforme voulue.


• Soit Z € U \ J ’. Pour tous entiers k et n , soit; hk{n) = A*, X)m =ô Cm(^C7^)”* ■
D’après ce qui précède, on a \hk{n)\ < KXk pour tous entiers k et n . Par suite, la
série de fonctions (de l’entier n ): converge normalement donc uniformément
sur N . D’après ce qu’on a vu à la question 4) ci-dessus, pour chaque entier A:, on a:
hkin) ---------- > A*;#(0 i r ^ ) . Le théorème de la double limite s’applique donc et donne
' ' n —>00 _
(puisque = Em=Ô ):
m=n OO
E l^mCmZ” " E = 'Ff.z)
m —0 k=0
ce qui prouve que la série entière T converge en z (et a pour somme iP'(z) : ce qui est
cohérent car en vertu du théorème d ’Abel radial, s’il y a convergence de T en un point
C 6 U , ce ne peut être que vers ii'(C) )•
Soit enfin Z = ^ko^ J tel que Afe„ > 0. Ce qui précède s’applique à la série X)* K
telle que A^ = A* si A: 5^ ko et AJ,^ = 0 : on voit ainsi que la série entière T -
converge au point 2 . Mais puisque Xkg > 0 , la série entière diverge au point
^ko (car la série entière S = T^ diverge au point 1 ). On en déduit que la série entière
T = {T - Tg^^) + Tg^^ diverge au point Çko ■
248 Chapitre 9, problème 69

Commentaire:
Soit f e A . D’après le résultat de la question I-l-b), la série de Fourier de la fonction:
^ : IF5 —^C , ^ >/(©^^)
est • Comme / est continue, g est continue; d ’après le théorème de
Carleson t (démontré en 1964), la série de Fourier de g converge presque partout vers
g . La série entière T construite à la question IV-5) du problème constitue donc un
exemple non-trivial, en le sens suivant: on ne peut espérer trouver de fonction f £ A
telle que la série entière T/ diverge en tout point d ’un ensemble de mesure > 0 de
(U. La question qui se pose est 1’ existence, et en cas d’existence l’explicitation, d ’une
fonction f Ci A telle que la série entière T/ diverge en tout point d ’un ensemble de
mesure nulle non dénombrable de (U. Il paraît clair que les techniques développées dans
le présent énoncé (techniques essentiellement tirées du classique exemple de Féjér de série
de Fourier d ’une fonction continue ayant au moins un point de divergence) ne sont guère
susceptibles de conduire à un tel contre-exemple.

★ ★ ★

t H. Lebesgue avait conjecturé en 1907 que la série de Fourier de toute fonction de converge presque
partout vers cette fonction. Cette conjecture s ’est avérée fondée, puisque Carleson l’a démontrée en 1964.
Problème 70 :
ZETA DE RIEMANN SUR C\{1}

Le sujet se compose de trois exercices indépendants entre eux. Le troisième exercice


développe une méthode inédite Jusqu^à Octobre 1993 pour prolonger analytiquement à
C \ {1} la fonction zêta de Riemann. Cette méthode, obtenue par Fauteur, consiste à
montrer directement qu^une certaine série entière est de rayon infini. Il s*agit là de Fidée
la plus directe et la plus naturelle possible. Malheureusement, sa réalisation concrète
reste passablement délicate.

EXERCICE 1

Soit S = cinX'^ G C [ [X ] ] de rayon 1. On note f{z) = S{z) ( | z | < 1 ).


1
Démontrer l’équivalence entre les propriétés (I) et (II) suivantes:

(I) (3peN) |a„| €


n—>oo
0 {vF)

o[
^ 1
(II) (3p€N) f{z) e
<(1-1^1)'’
2°)
Si les conditions (I) et (II) de la question 1) sont satisfaites, montrer que pour toute
fonction (p : U C de classe et 27t-périodique, f{rB^^)(p{ 6)d$
existe.

EXERCICE 2

1
Soit / :] - 1, 1 [-> [- 1 , 1) une fonction n fois dérivable (n > 1 ).
Pour tout entier fee ¡0, n ] et pour tout sous-intervalle non-trivial J de ] - 1, 1 [ ,
on note: Pkj {J) = l n f { \ \ ).
a ) On fixe l’entier fe > 1 et l’intervalle J . Soit £j la longueur de J . On écrit J
comme union de trois intervalles non-triviaux consécutifs J\, J 2 , J 3 rangés de gauche à
droite dans cet ordre. Démontrer, si k <n :

b ) A l’aide d ’une récurrence sur fe, en déduire qu’on a, en posant \ — t j :

Mfc,/(<7) < X fe^ X 2 ^ ^


250 Chapitre 9, problème 70

2°)
A l’aide du résultat de la question 1), démontrer que n 6 N * étant donné, il existe
un réel an > 0 tel que pour toute fonction / :] - ! , ! [ - ♦ [—1, 1] n fois dérivable
vérifiant I /'(0 ) I > an , la fonction s’annule en au moins n - 1 points de ] - 1 , 1 [ .
Indication: une fois prouvée Vexistence de an , on montrera par récurrence sur k > l
que Гоп peut trouver Xki,-- -,Xk,k dans ] - 1, 1 [ vérifiant: Xk,i < Xk,2 < • • • < Xk,k
et f^'‘4xk,i)f<'‘Hxk,i+i) < 0 pour tout г G [1, fc —1].

Question 3 "
Soit I un intervalle ] - o, a [ tel que 0 < a < +oo , et soit f : I R une fonction de
classe . Supposons qu’il existe p G N * tel que pour tout n G N * , la fonction
s’annule en au plus p points de I . Utiliser le résultat de la question 2) pour démontrer
que / est développable en série entière en 0.

EXERCICE 3
Dans cet exercice, on supposera connue la formule d*Euler-Mac Laurin. On notera
{Bn) la, suite des polynômes de Bernoulli, définie par ^Bn{u)t'^ , et pour
tout n on notera Bn la fonction R —>R qui est 1 -périodique et qui coïncide avec Bn
sur [0, 1 [ . On note Bn = Bn{0) (n-ième nombre de Bernoulli).
L^exercice développe une méthode inédite prouvant que la fonction C de Riemann se
prolonge analytiquement à C \ {1} .

1
Soit ZG C tel que Щг) > 0. A partir de: ^ (1 + 1 ^ (1 -hz) - +00 dt
FT7
établir:

(1)

et montrer qu’on a, pour tout n > 1 :

..Jfe . ( - l) *
(2) xiniz) - -n ¿ /( -Лl—)J.;* ■--------
li— + ((Logn)''‘^4(Log(n + l))*'‘^M
A=00
k— k=0 ^ '
Démontrer enfin:

(3)

avec ip{N) = , où l’on a posé, pour tout A: € N et tout N '

+ + E -(b o g n )
n=l
2 ‘)
a ) Pour tout k g N , montrer que lim (^Ck(N) ) existe. On notera Hk cette limite.
N-*cx> '
Reconnaître H q .
b ) En étudiant la fonction x i—>i i £ £ ^ pour a: > 1, démontrer que pour tous N
et A;, on a: | Ck(N) | < 2 . Par un raisonnement de double limite, en déduire à
l’aide de (3) que si Z G C * , IZI < 1 et 3Î(z) > 0, on a: ^ (1 + z) - ^ = 5 ( z ) , où
5 G C [ [ X ] ] est définie par S( X) = ]C/c>o ^ . En particulier, le rayon de S
est > 1.
3^)
On se propose de démontrer que le rayon de S est infini. Pour tout entier k et pour
tout réel a; > 0 , on notera fk(x) = .
Fonction zêta dans C \ {1} 251

a ) Soit A; > 2, et soit r entier tel que 0 < r < k . Démontrer que pour a; > 0 :
f \^ \x ) = ^ ^ ( h o g x ) ^ '' X Pfc,y.(Loga:) où Pk,r est un polynôme à coefficients dans
Z . En déduire: (l) = 0 , et (N) 0.
N —oo
b ) Vérifier que Pk^o = 1, et que si r < A; - 1, on a:
Pk,r+i{X) = { k - r - { r + l) X)Pk,r{X) + X P i,(X )
En déduire que si les sont définis par = l et ^r+i = (A: + 2r + (r + 1 ) X )^r pour
r < A;- 1 , alors on à % = {k + X)(A; + 2 + 3X) • • • (A; + 2r - 2 + r X ) , et les coefficients de
sont des entiers naturels majorés terme à terme par ceux de Gr = (3A;)^ (1 + X y , et
les coefficients de Pk,r sont majorés en valeur absolue terme à terme par ceux de •
Conclure.
c ) Soit toujours k > 2 et soit i' un entier > 1 tel que 2u < k . On écrit la formule
d ’Euler-Mac Laurin à l’ordre 2u pour évaluer J2i<n<N (où N > 1 ):
n=N
Yi = l i f k i i ) + fk(N)) + r fk{t)dt +
•'1
(4)

Si k > 2 u , en déduire d ’abord:

C-.(W) = i +^ (( Log N )‘+‘ - ( Log(W + )+

Puis en faisant tendre N vers H-oo , en déduire l’expression:


/*+00
(6) Hk r
et en posant L = Log et = Max ( I B2 u{t) I ) »on déduire enfin la majoration:
0<t< l
r+00
(7) “ ( i(<) OL ( i ) | ^
Dans ce qui suit, on notera Ik,v l’intégrale figurant au second membre de (7).
d ) Pour k > 2i/, déduire de la question 3-b) ci-dessus que Ik,v < Jk,u » où:
,2^. dt
Jk,. = ^ °°(3fc)2‘' ( L ( i ) + L (i)) ' ¿21/+1

en développant (1 H- par la formule du binôme, et en utilisant les valeurs qu’on


vérifiera: dt = ^21/ ) ^ ’ calculer Jk,u , et en déduire la majoration, valable
pour k > 2 u\

fcl (2l/)! (2k)*


En déduire que le rayon de S est > 2 1/.
e ) Déduire de ce qui précède que le rayon de S est infini.

☆ ☆ ☆
Fonction zeta dans С\ {1} 253

SOLUTION

EXERCICE 1

Question 1 "
Préliminaire : Séries formelles pour F polynôme*
Pour tout F e C[X], soit S f e C[[X]] définie par S f {X) =
Notons L = l —X ;s o it T et A les éléments de Home ( C [ [ X ] ] ) tels que A = l d - T
et (T • P){X) = P{X — 1) pour tout P e C [X ]. Si F est constant et égal à A ,
alors = X = î è x -l’opérateur A est localement nilpotent (cf. arnaudiès- bertin ,
tome 1, Chap V ): plus précisément, si F est constant, on a: ^ • F = 0 ( K e r(4 )
est l’ensemble des polynômes constants ) et si F est de degré d > 1, de coefficient
dominant c , alors A F est de degré d - 1 , de coefficient dominant de, ce qui entraîne:
. F = d ! c et A^~^^ •F = 0. Il est aisé de déterminer Sp ; un calcul immédiat donne:
(L S f )( i ) = Y , - E = F{0) + Y (^ (« ) - - 1 )) ^ " =
n>0 n>0 n>l

= F{0) - A ■F(0) + Y ^ - = -^(-1) + F


n >0
D’où: si F est de degré d > 1, de coefficient dominant c , une récurrence facile donne:
L<^x S f = L<^-^ X F ( - l ) + X A ■F { - 1) + • • • + A<^~^ ■F ( - l ) +
ce qui équivaut à:
^ r f - i.F ( - l) d !c
( 1) L ' L2 ' L^+i
d ’où ce résultat classique: Sp est une fraction rationnelle de dénominateur exactement
égal à . De plus, la décomposition en éléments simples sur C de cette fraction est
donnée directement par la méthode ci-dessus. On a aussi prouvé que le rayon de Sp
vaut 1 . /
En appliquant ces résultats avec F = X^ , on d e N * , il est facile d ’expliciter (1) .
Pour 0 < fe < d , on a: = (Id —Т)^ = Е^=о ( € ) (""1)^^^ » d ’où Гоп déduit:

к\
л** • А-** = ^ ( М (-1)^(Х - e f ; А'‘ ■ + 1)
/>=п ^
Les nombres ainsi obtenus rappellent les nombres de Stirling de deuxième espèce (voir
problème 72). Pour retrouver ces derniers, il vaut mieux appliquer ce qui précède à
F = (X H- 1)^, d ’où alors, en désignant, par [S{a,P)) les nombres de Stirling de
deuxième espèce (où {a,/3) eM^ et a > /3):
£^k
(Л* • [X + i)«^)(-i) = ^

Dans ce cas, (1) s’écrit:

X ^(n + l № =
n >0
S{d, 0) l! 5 ( d ,l) k\S{d,k) , (d - l) !5 (d ,d -l) d\S{d,d)
’ J -j- '
1- A (1 - A-)2 ■ (1 - X) *+i ( l - A ) '' ( l - A ) < '+ i
254 Chapitre 9, problème 70

S o lu tio n d e la q u e stio n 1)
• Supposons trouvés C > 0 et p G N tels que \an\ < Cn^ pour tout n . La
condition est compatible avec l’hypothèse que S est de rayon 1, puisque d ’après ce
qu’on vient de voir, le rayon de 2 n 1. Pour | ^ | < 1, on a:

l/W I = <Y^\an\\z\^ < c Y , r f \ z r = CSx.{\z\)


n=0 n =0 n =0
D’après (1) , on a donc une constante i4p > 0 , ne dépendant que de p , telle que pour
tout Z 6 C avec | z | < 1, on ait: | f{z) \ < On a donc prouvé que (I)
implique (II).
• Supposons trouvés p G N et A > 0 tels qu’on ait | f{z) | = |^p pour tout
Z e C tel que \z \ < 1 . Pour tout réel r G] 0, 1 [ , on voit, par une intégration terme à
terme de justification aisée, que pour tout n G 1^ , on a:

J0
Comme f{r I < jïépjp » on en déduit:

de =
(T r T )? 2Trr^{l-r)P
et cela doit être vrai pour tout r G] 0, 1 [ . En particulier c’est vrai avec la valeur
r = 1 - ^ , d ’où I Un I < ~ n ) ” ^ „1^00 I F Texistence de B > 0 tel
que Ian I < B tiP pour tout entier n .
Cela prouve que (II) implique (I), ce qui achève de prouver que (I) <=> (I I).

Question 2 "
Rappelons tout d ’abord que si p : IR C est continue et T-périodique (avec
T > 0 ), les primitives de g sont T-périodiques ssi g{t) dt = 0 .
En particulier, si on fixe r G] 0, 1 [, la fonction To,r : IR C , i / ( r e ^ ^ ) - ûq
admet une primitive 2 tt-périodique, qui n’est autre que comme le
fait voir une intégration terme à terme élémentaire. Pour tout entier fc > 0 , la fonction
Fk^r : IR —> C , 0 est de même une primitive fc-ième 27T-
périodique de Fo,r • On a:
f 2ir
pZir TT pZTT
(2) / /(r <>) dô = oo / (p(e) de + Fo,r{0) (6) de
Jo Jo Jo
en tenant compte de la 27t- périodicité de Fe^r{0), pour tout entier A: > 1, on peut
maintenant transformer l’intégrale Fo^r{0)ip{0)d 9 à l’aide de k intégrations par
parties, en faisant apparaître les dérivées de (p. Les parties tout intégrées seront nulles;
onobtient ainsi:

(3 ) / " FoA^) <PW de = ( - 1)*' r FkA6) W de


Jo Jo
Vu la condition (I, qui est satisfaite par hypothèse, nous pouvons maintenant choisir
l’entier A: > 1 de façon que | (5^ r | ^ ^ pour tout n > 1, avec une constante conve­
nable A k > 0, Ayant fixé un tel k , posons bn,k = ' Pour tout i G IR et pour tout
n G N * , on a: I | < ^ M k , où M)k = (| \ ^ . Donc
(puisque la série numérique converge) la série 6n,fe r" de
fonctions continues de 6 : converge normalement donc uniformément sur [0, 27t] , ce qui
permet d’intégrer terme à terme et d ’obtenir Fk^r{9) ^p^^^(0)d9 = ^n,k >
avec In = ip^^^ {$) d0. On a, pour tout n > 1 :
Fonction zêta dans C \ {1} 255

|/n|< w | d0<27TMfc
Jo ' ■
donc pour tout n > 1 et tout r e [0, 1 ], on a: ¡Inbn.k^^ I = 27rMk ^ » et donc
la série entière ^n>i^nbn,k^^ de r converge normalement sur [0 ,1 ]. La valeur en
r = 1 est Sfc = 2 ^ 1 bn,k • La somme g(r) est continue en r = 1 ( e n général
r = 1 n’est pas dans le disque ouvert de convergence de cette série entière de r ). D’où:
g M -------------- > s et a fortiori g ( r ) -------------- >Sk . La synthèse de toute cette étude
r —> l , r < l "r —
^►! , r < l
prouve donc:
/*27T p2ir
- Jo / f{re^^)de
r --* l, r < l Jo
Sk + Uq ip{e)do

donc la limite demandée existe bien et de surcroît, Sk ne dépend pas du choix de k
tel qu’il existe Ak > 0 vérifiant | ^ pour tout n > 1. Notons aussi qu’en
désignant par ko le plus petit de ces entiers k , il aurait suffi de supposer <p de classe
(et non ) pour arriver à la conclusion demandée.

EXERCICE 2
Question 1 "
a ) Il suffit de prouver que pour (p :] - 1 , 1 [ —> [ - 1 ,1 ] dérivable, on a:

( 1) +/^0,v?№))

La propriété demandée s’en déduira en posant (p = .


Si (p' est de signe constant aurséns large, i.e. est à valeurs dans IR+ ou à valeurs dans
R - , alors (p est monotone. Donc si (p n’est pas monotone, prend des valeurs > 0
et < 0 , donc d ’après le théorème de Darboux (voir par exemple ARNAUDIÈS-DELEZOIDE:
Exercices résolus dAnalyse^ exercice 12, pages 107, 108 et 109), la fonction y?' prend la
valeur 0, et dans ce cas, la relation (1) est évidente. Nous pouvons donc nous limiter au
cas où (p est monotone, i.e. où (p' est de signe constant au sens large. Posons dans ce cas
m = p>i,<p(J) . D’après le théorème des accroissements finis,pour tous a e Ji et P e J 3 ^
on a: m(P - a ) < | <p(P) - (p(a) \ , d ’où mij^ < | (p{ot) \ 4-1(p{P) \ car £j^ < P - o t . Cette
dernière inégalité étant vraie pour tous a € J i et ^3 6 J 3 , on en déduit:

- ( . . f l î l î Î x A < I »’ <“ ) I + I » ’( « I ) = Î S Î ( I I) + lê Î ( I* > (« I) -


On a donc démontré (1).
b ) Soit L un sous-intervalle non-trivial de ] - 1 , 1 [ de longueur £ . D’après le théorème
des accroissements finis, pour tout (a^b) e L x L avec a < 6 , on a:
(6 - < I m - fia) I< I fia) \ + \ /(6 ) | < 2
d ’où, puisque a et 6 sont arbitraires:

< 2 ; (il,fil) < I


C’est la propriété demandée à l’ordre fe—1. Supposons maintenant la propriété demandée
vraie à l’ordre fc > 1 avec tout J , avec k < n . Fixons donc J , divisons-le en trois sous-
intervalles consécutifs J i, J 2»J 3 (rangés de gauche à droite dans cet ordre), de longueurs
respectives:
1 A: A 1 fc
2A;4-1^ ’ fc + 1 ’ 2fc + l ^
où \ = £j . D’après l’hypothèse de récurrence, on a:
-k
Hk,fiJl) ^ ( 2 ( ^ 4. 1) ) < ( 2 ( ^ + 1) ) X k^ X 2^^^^
256 Chapitre 9, problème 70

d’où d’après le résultat de la question a) ci-dessus, appliqué à J i, J 2» «^3 J à l’ordre


k + l:
-k
1. 1 ffc+i)(fc+2)
A-*'-! X (ifc + l)*'+i X 2 ^

ce qui établit la propriété pour J à l’ordre A; + 1. Donc la propriété demandée est


prouvée par récurrence avec tout J et avec tout entier k < n .

Question 2 "
Il n’y a rien à prouver si n = 1. Nous supposons donc n > 2. Pour A € R+ et
k e N ^ y posons:
p{k,X) = A"*“ X fc'= X 2 ^ ^
Pour fc e I l,n ] |, posons:

“*■” =H''’ ï ) +H*+'■ î ) 4 + ■ ■■+K"' ï ) Xs i »


Enfin, soit
i= n ^ ^

i= l
Nous allons voir que le nombre an répond à la question.
Supposons I /'(0 ) \ > an- Sans restreindre la généralité, on peut supposer que
/'(0 ) > 0 , i.e. que /'(0 ) > an - Puisque n > 2 , la fonction / ' est continue, et il existe
donc un réel C tel que ^ € J = [ -A , 0] et | / ' ( ^ | = , d ’où | / ' ( ^ | < p (l. s ) >
ce qui force ^ < 0 . Le théorème des accroissements finis appliqué sur [^,0] fournit un
réel, que nous notons X2, i , tel que X2,i € ] ^, 0 [ et /" ( x 2,i) x | $ | = /'(0 ) - f { Ç ) , d ’où:

Ie I X r ( x 2 ,i) > /'(0 ) - p (l, i ) > ai,n - p (l,n ) = - a2.„


\ 71/ 71
d’où l’on déduit:
x/f/ i\ ^ 1 1 ^ ^
/ f e , 1) > T7T X - 0^2,n > - Oi2,n = Ûl2.n
|Ç | 71 71

De la même façon, on voit qu’il existe X2,2 ^ ] 0, ^ ] tel que /" ( x 2,2) < «2,n • Si
71 = 2 , la démonstration est terminée. Si 7i > 3 , supposons que pour l’entier k tel que
2 < fe < 71-1, on ait trouvé une suite Xk,i , . . . , Xk^k vérifiant: < Xk,i < • • • Xk,k < |
et > ak,n pour 1 < z < fc. Nous allons voir que cette propriété passe
à l’ordre k + l . Le théorème des accroissements finis appliqué à sur l’intervalle
[i, Xk,i 1 (où l’élément ^ € J = [xk,i-^y Xk,i ] est tel que = fjtkjiJ) < p{ky ,
son existence étant assurée par la continuité de (car A; < ti - 1 ), et impliquant
Î < Xk,\ ) donne un réel que nous noterons Xk^i^i , appartenant à ] Ç, Xk,\ [ et tel que:
/(*+i)(a:fe+i.i) X (xfe,! - 0 =
d ’où l’on déduit:

(Xfc.i - - p{k, i ) > ak,n ~ p(k, ^ afc+i,n

d ’où enfin A/(''+i)(xfc+i,i) > A a*+i,„,i.e. /<*+^>)(xfc+i,i) > otk+\,n - On voit de même
qu’il y a un réel Xfe+i,fe+i > Xk,k tel que ( - l ) '‘/(*+i)(xfc+i,fc+i) > afc+i,n •
De même, pour 2 < i < k , posons (p{t) = ; puisque tp est continue
(car f c < n - l ) , o n a u n r é e U € J = [xk,i-u Xk,t] tel que \<p(0\ = Pk,f{J) < p { k , ^ ) ,
ce qui force ^ < Xk,i • Le théorème des accroissements finis appliqué à (p sur [^,
donne un réel Xk+i,i € ]Î, x*.i [ tel que ^{xk,i) - tp{^) = (xfc.i - $)(^'(xfc+i,i), d ’où:

{Xk,i ~ 0 ^'(xk+i,i) > CXk,n ~ p{k, —) = —ak+l,n


Fonction zeta dans C\ {1} 257

d ’où ^ <fi'(xk+i,i) > ^ ak+i,n >ce qui entraîne (p'(xk+i,i) > ak+i,n . c’est-à-dire:
{-iy-^f(>‘+^)(xk+i,i)>ak+i,n
Au total, la suite (ifc+i.i, . . . , ifc+i.fc+i) vérifie bien (-1)®“ > «fe+i,n
pour 1 < ¿ < f e + l , e t l a propriété voulue passe donc à l’ordre fc+ 1 . Par récurrence, elle
est donc vraie à l’ordre n . Nous avons donc Xn,i, . . . , Xn,n dans ] - 1, 1 [ classés stricte­
ment dans cet ordre, et tels que ( - 1)^“ > 0 pour 1 < ¿ < n ; le théorème de
Darboux cité plus haut, ou plus simplement le théorème des valeurs intermédiaires si on
est dans le cas le plus simple où est continue, montre alors la présence d ’un zéro de
sur chaque intervalle ] Xn,i , Xn,i+i [ ( o ù l < i < n - l ) . Donc s’annule au
moins n - 1 fois sur ] - 1, 1 [ . Donc le nombre an = n) ^ convient.

Question 3 "
Si a < 0 0 , en remplaçant f{t) par / ( f t ) , on ne modifie pas les hypothèses sur les
dérivées de / , et on se ramène au cas où a > 3. On peut donc toujours supposer a > 3 ;
alors / reste bornée sur [ - 2, 2 ] , et il existe A > 0 tel que A f soit à valeurs dans
[ - 1, 1]. Passer de f k A f ne change non plus rien aux hypothèses. En définitive, on
peut supposer que J = ] - 2, 2 [ et que / est à valeurs dans [ - 1, 1 ].
Soit maintenant une suite strictement décroissante (a¿)i>i telle que ai = | et
ai i 1. La foncion g : t ^ f(to H-1 (ai - | to I) ) est de classe sur [ -1 , 1 ] , à
¿—»00
valeurs dans [ - 1 ,1 ] et aucune de ses dérivées ne s’annule plus de p fois. D’après ce qui
a été vu à la question 2), on a donc |p '(0)| < C = a p + i, c’est-à-dire
(ai - 1to I) If{to) I < C pour tout to e [ - a 2, a2 ]. On a donc, pour tout t e [ - a 2, a2 ] :

ai-t^ -o i-o ,
Par hypothèse, aucune dérivée de gi — ne s’annule plus de p fois. Donc en
remplaçant / par gi et (a i,a 2) par (a2,aa) dans ce qui précède, on a de même:
IffiWI ^ pour tout t € [ - 03, 03] , c’est à dire: | /"(<)[ < '
Par récurrence, on voit ainsi que pour tout entier n > 1 et pour tout t 6 [ -a n + i, ün+i ] ,
on a:
en
(a i - a 2) • • • ( a n - o>n+i)
On en déduit:
en
( V i e [ - 1 ,- K ] ) | / ( ”>(i)|
(ai —a2) *• *{o>n an+i)
Fixons alors l’entier N > l , D’après ce qui précède, pour toute suite telle que
ai = I et qui décroît strictement vers 1, on a:
CN
(V ie l - i . - K j )
(ai - a2) • • • (aiv - aA^+i)
On peut fixer a;v+i aussi près que l’on veut de le t tel que 1 < a//+ i < | On en
déduit donc que pour tout t e [ - 1, +1 ] on a:
CN
-5— avec Pn = Max (61 ■• • h^)
PN 6i + - - + 6 n = í

Il découle de l’inégalité arithmético-géométrique que Pn . Par ailleurs, d ’après


la formule de Stirling: ^ > d ’où l’existence d ’un réel D > 0 tel que
N—*00 V 2n N
< D ^ N \ pour tout N . Notant A = 2C D , on a donc, pour tout t € [ - 1, -fl ] :
I I < C ' ^ { 2 N f < {2CD)’^N\ = A ^ m

Avec cette valeur de A , nous avons donc | | < A'^Nl pour tout t 6 [ - 1 , -fl]
et tout AT € N * , ce qui entraîne que / est développable en série entière en 0.
258 Chapitre 9, problème 70

EXERCICE 3

Question 1 °
On a: J = , d ’où:
1 ~ 1 “ rn+l di ^ ,
jiîï-E « .W

OÙ Гоп a posé, pour tout n :

„ (.) = J _ _ Г * = ___
^ (n + 1 )^ /
ce qui prouve (1) . Cela s’écrit
U^f^z) = —i^(0-«Logn _ 0-2Log(n+l)^ _

/c=0 * /e=0 ^
If
(résultat obtenu en développant chaque exp(u) sous forme Y!,k>o Ж )*

^ ë +ë f c -^ Л , ((L o g n )* ~ ^ ^ - ( L o g ( n + 1) )
Аг=0 ’ fe=0
ce qui démontre (2). En écrivant chaque somme de série comme limite de ses sommes
partielles, la relation (2) donne:
<(l + z ) - ^ =
n = N i ^ oo

n=l
^ E Ч ^ ^ Ч ь о д п ) '' + f ; L ^ ( ( L o g n ) ''- ^ i - (L o g (n + 1 ))
k=Q k-0 ^ ' )i
= ( ¿ ( b o g n ) 4 ^ ( ( L o g n ) ‘ + ^ -(L o g (n + l))''-"‘ )|
fc=0 V. n=l )

= lim
N —KX>
U=o ‘ )
OÙ l’on a posé:
n=N
w =E i m ë (( L o g n )"+ ' - ( Log(n +1) )
n=l n=l
Dans la dernière sommation, les termes se détruisent deux à deux, et il reste:

"" - f e ^ ( ï ^ ° 9 ( i V + l) ) * ‘^* + " ^ ^ (L o g n )*


n=l
ce qui achève de démontrer (3).

Question 2 ”
a ) Il est immédiat que /fo = 7 (la constante d’Euler). On a d ’une part:

C k { N ) - C k ( N - 1) = ^^(LogTV)'' - ^ ( ( Log TV + 1)''+' - (LogTV)*=+')


et d ’autre part:
/e+l
(LogiV + -- (LogiV)^"^^ = ^LogiNT + Log ^1 H- ^ - (LogiV)

Par ailleurs, de la formule du binôme et de l’estimation Log(l H- — , on


N —>oo
déduit:
Fonction zêta dans C \ {1} 259
fe—1 >
( Log JV + 1)*+^ - ( Log = (A: + 1)( Log iV)*' Log ( l + ^ ) + O -----)

_ (A: + l)(Log7y)*
N
d ’où l’esimation:

Puisque la série à termes positifs converge, la série numérique


S n - Cfc(iV - 1)) est absolument convergente donc convergente (ses termes
sont > 0 pour N assez grand); donc la suite {Ck{N))j^ converge. D’où l’existence de
Hk = lim {Ck{N)) .

b ) L’énoncé demande de prouver que | Co{N) \ < 2 pour tout N ; en fait, il est bien
connu que | Cq{N) \ = | l + 5 + - - + ^ - Log(AT + 1) | < 1 pour tout N . Posons
/*i(x) = ■ . Supposons A: > 1. On a alors

/jfe(a;) = -^(L o g a;)* '’ ^ X (A: - Logx)


X
La fonction fk i positive sur [ 1 , + o o [, croît sur [1,©*^] et décroît vers 0 sur
[e*^, +00 [ . Son maximum est Mk = fk{^^) = . Par définition, en tenant
compte que fk{t) = ■ ^ (]+ (L o g i)* '^ ‘) , on a:
^N +1 n=N
Ck(N) = - fk{t)dt+ Y^M n)
>'1
Cette expression de Ck{N ) , compte tenu des variations de , montre clairement que
|C'fc(7V)| < 2Mjfe. Puisque A:*’e~* /V» -7=W * on en déduit l’existence d ’un réel
fc— »00 v Zttk
A > 0 tel que | Ck{N) \ < ^ pour tous N et k .
Fixons alors z e C tel que \z \ < l et !R(z) > 0 . Pour tous N etfceN,
on a: I ^^-^z^Ck{N) | < - ^ 1 | ^ . La série numérique Ylk converge. Donc la
série z^ de fonctions de N converge normalement donc uniformément
sur 1^* , et comme W pour tout k , le théorème de la
N-^oo
double limite s’applique et entraîne:

fc=0 ik=0
ce qui donne, en tenant compte de (3):

(-l)^
k\
k=0
et qui démontre en même temps que la série S converge absolument en z . Comme c’est
vrai pour tout z tel que | z | < 1, le rayon de S est bien > 1. En résumé, la série S
est de rayon > 1, et on a ^ (1 + z) ~ ^ = S{z) pour tout z e C tel que 12: | < 1 et
» (z )> 0 .

Question 3"
a ) On voit d ’abord que l’expression demandée est satisfaite pour r = 0 avec Pk,o = 1.
Si r < k - 1 , supposons que fjç^\x) = p ^ ( L o g x ) ^ ” ’^xP/k^^(Logx), avec Pk^r € -
Alors
260 Chapitre 9, problème 70

/ Г ‘> м = гГ+2
- (г + l)(L ogx)^ "'PA:,r(Logx)) +

+ (L o g x )^ X ,,(Logx) + (A; - r)(Logx)*^ ^ ^ x Pjfe^r(Logx)

^ ^ (A; - r - (r + l)Logx)Pfe,r(Logx) + Logx X P^ y,(Loga:) j


)
= "'^'"^flk.r+iÎLogx)
où Гоп a posé:
flfc.r+i = (A: - r - (r + l)X)Pife,,(X) + X P^,,(X )
ce qui à la fois prouve la formule demandée dans la question a) et répond au début de la
question b). Les relations f r ^ \ l ) = 0 et ftir).
k\N ) 0 sont maintenant évidentes
N-*oo
(comparaison à Tinfini de Log et des fonctions puissance).
b ) La relation de récurrence entre les Pk,r pour 0 < r < fe —1 vient d ’être prouvée. Il
est immédiat que les îPr définis par l’énoncé sont des polynômes à coefficients dans 1^ ,
et leur définition prouve que pour l < r < A ; - l , o n a :
= (A; + 1)(A: + 2 + 2X) • • • (A; + 2r - 2 + rX )
Dans cette expression, remplaçons chaque facteur par 3A; + 3A;X, puis développons le
produit. En posant i^r{X) = 2n > o et (3fc + 3A;X)^ = S n>o , on
voit alors que: an,k,r < o.n,k,r pour tout n > 0.
Occupons-nous maintenant des Pk,r • On a: Pk,o = % = i , Par une récurrence
évidente, on voit que Pk^r est de degré r (avec coefficient dominant ( - l ) ’’r! ) . Définis­
sons les t37n,fc,r en posant: Pk^r = X^n>o î supposons que r < A: —1 et qu’on
ait IWnXr I^ otn,k,r pour tout n > 0 . Dans la relation:
Pk^r^iiX) = (fc - r - (r + 1) X)Pik,,(X) + X P i , { X )
développons le second membre. On constate alors que les coefficients o7n,ifc,r+i sont
majorés en valeur absolue par ceux de (A: + r -f (r + \ ) X ) ^ r { X ) + r % { X ) , car les
coefficients de XPj^ .^{X) sont majorés en valeur absolue par ceux de rPk,r{X) et a
fortiori de r%{X) ; or
(^ -h r + (r + 1) X ) }Pr{X) + r<ifr{X) = (A; + 2r + (r + 1) X )%{X) = {X)
d ’où ItUnXr+i I^ ûfn.fc.r+i pour tout n > 0. Finalement on a prouvé:
Ç^) (V r ^ A; —1 ) , ( Vn ^ O) I î^n,fc,r I ^ o^n,fe,r ^ ^n,fc,r
c ) On a vu:

C k (N ) = - ^ { L o g { N + l) Ÿ ^ \'''£ jk { N ) ; j ^ k i t ) dt = j ^ { L o g

ce qui montre immédiatement (5) à partir de (4). Mais d ’après ce qui a été obtenu à la
question 2-c), on a:
(Log(7V ))''+'-(Log(7V + l))*'^' ■{k + l ) { b o g N Ÿ Log ( l + 0
N->00 N —>oo

et d ’après le résultat de a) ci-dessus, pour chaque j e |1 , î/J , on a: = 0 et


^(^■
fk ^“ i)(iV') —-- — > 0 ; en faisant tendre N vers +oo dans (5), on aboutit donc à:
N —>oo
1 r+oo /O \
( 6)

(l’existence de Hk démontre la convergence de l’intégrale du second membre de (6)).


En tenant compte que Log^“ ^*' ^Pk, 2i/(^ogx) et vu la définition de
, on en déduit bien:
+00
(t) dt
' - (¿F/ ” I I"I I ^(êji I
Fonction zeta dans C\ {1} 261

ce qui donne bien (7) .


d ) D’après les inégalités ( J ) , on a | Pk,2u ° ^(t) I ^ (3A:)^‘'(1 + L(i))^'' pour tout i > 1,
ce qui donne l’inégalité demandée: Ik,u < Jk,u ■
Vérifions que di = transformer l’intégrale
par le changement de variable u = 2u Log t , ce qui donne:
,+00 J 1
tP B “ du = r ( p + i) =
Jo (2i^)P+i (2 i/)P+i (2i/)P+i
On déduit de là la valeur de Jk,u ■
r+ooo^i' / O,,\
àt =
5=0
5=2 i/
'•+~ (Logt)*-^ -s)!_
5+1
5=0
Une majoration grossière donne:
5=2 1/ 221
0< < {^kŸ -Y , ( l " ) (2i/)* - 2 « / + l

et comme | iîfe | < . »1 vient:


1 ^ P ^ X 122^ X X 1/2*^ ,
< --------7--■. :VL- ---------- = At, X
(2i/)^ (2i/)!(2i/)^ (2i/)^
avec Al, = x » ce qui est la majoration demandée. Cette majoration est
valable pour tout k > 2u ,

e ) En fixant u , on déduit de ce qui précède que le rayon de 5 = est


au moins égal à celui de T = ^4^ 2 a; rayon de T est égal à celui de
^ = E a; ( è p rayon de U est trivialement 2î/ . En fin de compte le rayon de S
est > 2i/. Mais cela est vrai avec tout entier > 1. Donc le rayon de S est infini.

Remarque :
La technique pour arriver à ce résultat non-trivial est assez rarement utilisée en théorie
des séries entières (prouver que le rayon est supérieur à tout réel > 0 donné à l’avance
pour voir que le rayon est infini). On observera que cette technique a réussi alors même
qu’on est incapable de donner une estimation même grossière des Hk : c’est qu’on a
affaire à une conclusion de type ’’diagonal” , en le sens que les inégalités assurant que le
rayon est > 2u ne sont valables que pour k > 2u . La simple détermination du signe
des Hk semble déjà une question non-évidente.

★ 'A' 'A'
Problème 71 :
FONCTIONS C~ NON ANALYTIQUES

PARTIE I

I °;
Soit / : IR —>IR la fonction 1-périodique telle que /(0 ) = / ( l ) = 0 et que pour tout
® € ] - 1.1 [. /(®) = exp • Vérifier que / est de classe C°° sur IR. Montrer
que tout point de IR \ Z est régulier pour / . Que dire des points de Z ?
2‘)

Pour P € N , soit Cp = Max ^ | | j et Mp = 1 + M ax(Cj). On définit go ~ f


et, si m € N * , (Vx € R) L (x ) = .

a ) Montrer que la série de fonctions de x : ^ ÿ m ( x ) converge uniformément sur IR


m
vers une fonction g de classe sur IR.

b ) Montrer que pour tout (g,r) € Z x N , l’élément ^ est point de pseudo­


convergence de P . En déduire que tout point a: € IR est singulier pour / .

PARTIE II

Soit E le IR-e.v. C°°(IR, IR). Pour f € E, n e N et x G IR, on pose:

M n(/,x) = ^Max^ ^ " Supj.gR (/i„ (/,x ) ) ,

(0 < Mnif) < +00 ). Vérifier:

(V (/, g) € E^, Vx € IR), u n i f + 9 ^ ^ ) ^ Ain(/,x) + p„(p,x) .

1
Soit / € et X € IR. Montrer que Sup„eN (Mn(/,x) ) < +oo ssi le rayon de
convergence de la série de Taylor Tf^x de / en x est > 0.

2 ‘)
Posons ao = 1, 6o = 0 et uq K, X I 1.
Pour n 6 N , soit {Un) le groupe de conditions suivantes:
264 Chapitre 9, problème 71

^ ûo,...» an sont des réels > 0 et 6o> • • • » sont des entiers naturels; ces
nombres satisfont les propriétés (i), (ii) et (iii) ci-après:
(i) (V p6 [ l ,n ] ) 0<ap<l<bp ;
(Un) ^ (iO pour P e [ 0 ,n ] , notant Up la fonction: R —» IR, a; i— > OpCos(6pi) :
(Vx € IR ) (VA: 6 [0,n] ) fi2k{uo H ----- hu „,x ) > A: ;
(iii) ( Vp 6 [0,nl ) Q o „ (6„)P^ < •

(pour n = 0 , la condition (i) de {IZn) est vide).


Soit n > 1. On suppose construits a o ,a i,... ,a n -i, 6oj- -i&n-i de façon que
(7^n-i) soit vrai. Pour p e |0, n - 1], soit Up la fonction: IR IR, x i— ►üp cos{bpx ) .
a ) Pour fc G |0, n - 1 | , soit Xk,n = I n f {fJ>2k{uo + ... + Un-i,x) - fc ) . Montrer
que A/k,n G IR+ . On posera: an = Mino<ik<n-i(Aifc,n) •
b ) Soit Bn = n + 1 + E n t (M2n(uo H-------f- Un-i)) • Démontrer: Bn e N . On
donne g e N * , et on pose:

ÎCn=Cn(g) = ((2n ) l ) x ( B n f - ^ ^
bn = bn(q) =(Cn)’^
[ an = an(q) = (C„)i"« x y/2
Montrer qu’on peut choisir q pour qu’on ait à la fois les conditions (I) et (II) ci-après:
(I) a„<l; ( V p € l0 ,2 n - 2 I ) ( ^ o „ (6„) p ) ^ < §«„ ;

(II) (V p € [0 ,n l) (ia „ (6 „ )p )^ < ;^ .


Prouver qu’ayant ainsi choisi q , la famille (ao,...» an ; èo» • • • »&n) satisfait (T^n) •
3 ’)
Fixons les suites (an)n€N» (6n)n€N ^vec ao = 1, 6o = 0 , de façon à ce que {%n) soit
vrai à tout rang n avec (ao,. •., an, èo> • • • »^n) • Pour tout p G N , soit Up la fonction:
IR IR, X üp cos{bpx ) .
oo
a ) Montrer que p : IR —►(R, x i— > ^ 2 '^nix) est définie, et que g e E .
n=0
b ) Montrer: ( Vx € IR ) ( VA: € N ) /ii2k(ff,x) > k . En déduire que tout x € IR est
point de divergence de g .

PARTIE III

On donne f e E . Soit TZ l’ensemble des points réguliers de / . On rappelle que


c’est un ouvert de IR .

Supposons trouvés deux réels a , /? tels que a < /3 et vérifiant: pour tout x 6 [a, /?],
SuPngfy {fin(f,x)) < + 0 0 . Pour P € N , on désigne par Ap l’ensemble

| x € [ q ,;0] I Sup„g,^ {iin(f,x) < p I


Soit Q l’union des intérieurs relativement à [a,/0] des Ap pour p décrivant N . En
utilisant le théorème de Baire, montrer que f? O 7?. ^ 0.
2 ’)
Montrer que l’ensemble P des points de pseudo-convergence de / est d ’intérieur
vide dans IR.
Fonctions sans point d'analyticité 265

PARTIE IV

Dans cette partie, on note (p la fonction: R —♦ Bî égale à 0 hors de ]0,1[, et égale


à X I— ^ex p { ¿ ( J z i ) ) pour X €]0,1[. Donc p e E . Pour tout intervalle ouvert borné
non vide J =]a,b[ de R (où a < 6), on pose:

( Va : € l R) fj{x) = ( p { - ^ ^ ( x - a ) ) -
On rappelle que par définition, le support d ’une fonction F : R R est l’adhérence
de F - i ( R * ) .
1 ’)
Pour J défini ci-dessus, montrer que /j G F , et préciser le support de f j .
2 °)
Soit L un compact de R et i4 un réel > 0 tel que L C ]-A^A[. On suppose que
l’ouvert ]—i4, i4[ \ L admet une infinité de composantes connexes (on sait que l’ensemble
de ces composantes est alors équipotent à N ) et on numérote ( Jn)nef^ ces composantes.
Pour tout n G N , notons An la longueur de Jn •
a ) Montrer que la fonction h : ]-A,A[-^ R, x \— ►^ f j n M ®st bien
n=0
définie, qu’elle est de classe , que /i“ ^(0) = L , et que le support de h est l’adhérence
de [J Jn = ] - A^A [\L dans R .
n€f^

b ) On suppose en outre que L est d’intérieur vide dans R . Quel est l’ensemble des
points réguliers de h ? Donner la nature des points singuliers de h . Mêmes questions
lorsque L est quelconque.
3 ")
Soit g la fonction construite à la fin de la partie IL Notons C = Max ( | g{x) | ) ,
notons G la fonction R —> R , a; i— > 1 + C7 + g{x ) , et notons la fonction p G .
Pour tout intervalle ouvert borné J =]a,6[ de R (où a < 6), on note u j la fonction:
R —► R , a: i— ►^ ( ¿ ( ^ ^ - û)) . Donc u j e E ,
a ) Pour J comme ci-dessus, déterminer les points réguliers, les points de divergence
et les points de pseudo-convergence de u j .
b ) On reprend L ,i4 , les (Jn)n€N et (A n )n e N comme en 2) ci-dessus. Montrer que
la fonction U : ] - i4, i4 [ “ > R, x i— > ^ (^) est bien définie, qu’elle est de
n=0
classe , que v ^(0) = L , et donner la nature des points de ]-AyA[ pour v (points
réguliers, points de divergence, points de pseudo-convergence ).

☆ ☆ ☆
Pbnctions C* sans point d ’analyticité 267

SOLUTION

PARTIE I
Question 1 "
Notons ip la fonction 1-périodique: IR —» IR valant 0 sur Z , et telle que pour x €)0,1[,
on ait: (p{x) = . Cette fonction (p est analytique sur IR \ Z , car
rationnelle régulière sur ]0,1(. En particulier, (p est de classe sur R \ Z . Or /
coïncide avec ex p o <p sur R \ Z . Donc / est analytique en tout point de R \ Z et en
particulier, / est sur R \ Z .
Etudions / au point 0. Soit ^ et ft les fonctions 1 -périodiques: R R définies
par:
/0 s ix = 0 w x f ® sia; = l

Il est clair que ^ | jq j j est la restriction à ]0,1[ de la fonction :

]-oo, l (-^R, XI— ,


donc se prolonge au point 0 en une fonction , ft : [0,1[—> R . Quant à , on
' (eii (
sait qu’elle est sur [0,1[ avec g^^\ 0 ) = 0 pour tout fc € N . Donc fl est
I(0,1 [
sur [0,1[ avec = 0 pour tout k e N (cf. formule de Leibnitz). Comme
f{x) = f { l - x ) , on en déduit que / |jo est sur ]0,1] avec /(*=)(!) = 0 pour tout
k € N . Par 1-périodicité, il en découle que / est sur R avec = 0 pour
tout k e N et tout m e Z . Remarquons que f{x) = /(1 - x) = f { - x ) , i.e. / est
paire.
On a: f{x) > 0 pour tout a; € R \ Z . Donc 0 est point de pseudo-convergence de
/ , car la série de Taylor de / en 0 est T/,o = 0 , de rayon + 0 0 , qui définit la fonction
nulle, et / ne coïncide donc avec T/,o dans aucun voisinage de 0. Par 1-périodicité, on
en déduit que tout m e Z est point de pseudo-convergence de / .

Question 2 "
a ) Pour chaque entier m , la fonction Qm est de classe sur R , et pour ft 6 N et
Xe R , = ^ ; ü| ^ / ( * ) ( 2 ” x) . Donc
I I ofciTi

2km
^ m > ft, on a Ck < Mk < M m , donc am,k
Fixons ft 6 N . Dès que ’ < 2m^-\-m —^ —
2^ •
Donc la série numérique ^ üm,k converge. Donc la série de fonctions de a: : ^ (x)
m m
converge normalement donc uniformément sur R . C ’est vrai pour tout ft € N . On sait
00

dans ces conditions que g = gm est une fonction de classe sur R qui vérifie
m =0
00
g^^^ = ^ g ^ pour tout ft € N .
m =0
268 Chapitre 9, problème 71

b ) Fixons r G N * . On a: g = Sr-i-\r pr , où: Sr-i = E m io 9m et pr = E m = r 9 m ■


Chaque fonction Çm {m < r) est anal3^ique sur IR \ 2 . Donc 5r_i est analytique
sur U \ 2 . Pour tout m > r , la fonction Çm est ^ -périodique et admet chaque
point X e ^ 2 comme point de pseudo-convergence avec gm\x) = 0 pour tout k.
D’après ce qu’on a vu en a) ci-dessus, la fonction pr vérifie donc p ^ \ x ) = 0 pour tous
X G ^ 2 et k e N. Les gm sont toutes > 0, et gr{t) > 0 pour tout t e U \ .
La série formelle de Taylor est nulle (donc de rayon -hoo) et pr{t) > 0 pour
i g ] —^ , O [ U ] 0, ^ [, donc Pr ne coïncide avec T,. dans aucun voisinage de 0 . Donc
0 est point de pseudo-convergence de p r . Par ^ -périodicité, tout point de est
point de pseudo-convergence de pr .
De cette étude, on déduit que tout point de ^ Z \ ®st point de pseudo­
convergence de g . Dans ce qui précède, on peut se permettre de faire r = 0 , à condition
de remplacer Sr-i par 0 , et on obtient alors que tout point de Z est point de pseudo­
convergence de g .
On a:

Z u ( y ( J : A ^ z ) ] = y ( l z ) = 2 [ l ]

On a donc prouvé que: tout point de Z [ ^ ] est point de pseudo-convergence de p . Or


on sait que l’ensemble des points réguliers de g est ouvert. Cet ouvert est nécessairement
vide, car Z [ ^ ] est partout dense dans IR . Donc tout point de IR est singulier pour g .

PARTIE II
Pour tout réel a G [0,1] et tous réels u > 0 , u > 0 , on voit facilement (^) qu’on a:
{u 4- v)^ Soit n e N et a; G IR . D’après ce qui précède, si (f,g) e , on
a, pour tout k G [0, n] :

¿ (/ + I I + 1 19^'^Hx) I )

< I l i / ' ‘H x )

d’où:

C.(/ +«,x) < ( 11/<‘ >(X) P +IisWfx) P )


< Max f ) -f Max (
o< k< n \ k\ J 0< k< n \

ce qui établit que p , n{ f + 9 >x) < P n i f ^ x ) + Pn{ g^x ) , comme attendu.

Question 1 °

On a: Tf^x = • D’après la formule de Hadamard, le rayon de


k>0
Tf^x est donc: Rx = -r ----------- TT * Dii voit facilement que cette formule
limsupjt_
équivaut à:
1
Rx =
limsupfc_oo( j ^

(^) Supposons par exemple 0 < u < v . Posons i - ^ ; on est ramené à prouver que 1 + 1" - (1 + i)" > 0 ,
ce qui découle de l’étude de la fonction r •— » 1 + r** -- (1 + r)® sur [0.1 ].
Fonctions sans point d^analyticiié 269

Or, une suite de réels (an)n€i^ majorée ssi limsup,n—oo ûn < +00 , et lorsqu’il en est
ainsi, on a:
SUp^gf^(ûn)

Donc Rx est > 0 ssi limsupfe_oo ( I | ^ ) < + oo, c’est à dire, d’après ce
qu’on vient de voir, ssi Sup„6^) | ^ < +oo . Autrement dit,

( iî* > 0 ) ( Sup„g(^ (Mn(/,x)) < +oo)

Question 2 °
a ) La vérification de la condition (T^o ) ost tautologique.
La fonction V = -périodique et sur IR. Pour toutes fonctions
continues / i , . . . , /jv : R IR > la fonction M axjlj^ (fj) est continue. Donc pour toute
f e E , chaque fonction x >— ►Mn(/, est continue sur IR. Pour chaque fc 6 [0, n - 1],
la fonction: IR —> IR, a; —>fJ>2k{y^ ^ est donc continue; comme gk est 27t-périodique,
continue et à valeurs dans 1R+ , on en déduit que gk admet un minimum sur IR . Notant
Afc,n ce minimum, on a donc: Xk,n > 0 , et:
Xk,n = I n f * 6iR(/ii2fc(wo + --- + “ n -i,x )-A :) = M in (/i2fc(uo + - - - + « n - i,x ) ) .

Le nombre an = Min (Xk,n) est donc > 0 .


0 < fe < n -l
b ) Par la définition même, on voit que Bn ^ ^ U {+oo}. La fonction numérique
X I— > fJ>2n{y'0 + • • • + Un-iyX) est continue sur IR (c.f. a) ci-dessus) et 27t-périodique,
donc M 2nif) = M ax(/i2n(^o + '-U n -i , x )) G IR+ . Donc Bn e . On en déduit:
Cn G 1^ et C n > 2 (en fait, puisque n > 1, on voit que B n > 2 , d’où Cn > 32 ) .
• Possibilié de choisir g

cas où n = 1
On a: 5 i = 3, donc Ci = 162, et ai{q) = y/2 x (162)^” ^; a i = 1 ; le groupe
d ’inégalités (I) se réduit à: (ûi(ç))^ ^ ^ , et le groupe d ’inégalités (II) se réduit à:
(ai{q)^) < 2 et (\/2)5 < 2 . Comme a\{q) 0 , on voit que q peut être choisi de
q-*+oo
façon que (I) et (II) soient vérifiées.
Cas où n > 2
Alors 2n - 2 > n . Pour chaque entier p G |0,2n - 2] on a:

an{q) X (6„)P = < y/2C lr^


puisque Cn -L 0 ( car C« > 1 ), on voit bien que q peut à nouveau être choisi
g—>+oo
de façon que toutes les inégalités (I) et (II) soient satisfaites.
• Montrons qu’avec ce choix de ^ , la famille (gp,. . . , Un; 6p,. . . , bn) satisfait (Un)
Les inégalités (iii) sont déjà assurées (c’est le groupe d ’inégalités (II) ). Pour tous
réels a G ] 0,1 ] , U et U, on a: | u |^ + 1u |^ > ( | u | + 1u | ) “ > | u + u |^ . On en déduit,
pour tout entier r G N et tout x G IR :
Pr{U0 -^------ ^Un,x) >Pr{uo-\- ---- \-Un--l,x)-pr{Un,x) >A^r(î^oH------hUn_l, x) - M^(Un)
D’ailleurs Un \x ) = {bn)^an cos(6nX + A;f ) pour tout k e N ,
Si P G [0,n - IJ , on a donc: M 2p(un) < Max an { b n ) ^ ) ^ < , donc
0<fc<2p

M2p(«o+- • -+Un,x)-p > H2p(uo+- • • + « „ _ ! , > A p ,„ -ia „ > = ^a„


270 Chapitre .9, problème 71

Comme «n > 0, on en déduit que les conditions (ii) sont satisfaites pour tout entier
A: € [0, n - 1].
Les conditions (i) sont satisfaites par la construction même de ün et bn . Il reste à
vérifier qu’on a:
(1) (Vx GIR) /i2n(^oH------ h U n, x )> n
Soit X e R . On a: l l 2 n{Uo -f • • • + U n ,x ) > fJ.2 n { U n , x ) - M 2 n{UQ + ••• + Un) (le
raisonnement est le même que ci-dessus), et:
_ . i 2n+2 2n+i
fJ>2n{unjX) > Max ■ ■ ■ ■ ' '

parmi les deux nombres | c o s {bnX -f (2n - 1)^) , I COS {bnX + 2 n f ) I , l’un au moins
est > •

Cas où I cos (pnX + (2n - l ) f ) | > ^

Puisque B n > l ,on a alors:


\ in+1
(2n an(bn)"^-M
2 (2 n - l) !
2n+l

or on a: B„ > n + M2n(wo H------ H« n -i) t d ’où alors:


M2n(Wn. a:) > n + MiniUo H------ h W n -l) , d ’où Д2п(«о + • • • + u „,x) > n .

Cas où I cos (6nX + 2nf ) | > ^

Alors, en tenant compte que C„ > 1, on a:


2n+i'

in+i

Comme B„ > n + М^пЫо H------ 1- « n - i ) . on en déduit:


M2n(Wn,x) > n + M2„(îio + • • ■+ M„_i)
d’où М2п(ио + -----h и „,х) > n . On a donc prouvé que la condition (ii) est aussi
satisfaite pour A; = n , et par suite, l’ensemble de conditions (7΄) est satisfait par
(ûO, • . . On i ^0i • • • ) l*n) •

Question 3 °
D’après les résultats prouvés dans la question 2), la construction des (oj) et (6*) se
poursuit par récurrence, et l’on peut construire une famille ^ (o„)„gf^, (b„)„çfy ) avec
oo = 1 et bo = 0 , de façon que les conditions 7l„ soient vraies à tout rang n . Supposons
donc les Oi et bj ainsi fixés, et soit une fonction Up : IR —►R, x i— >Op cos(6px) (où
P € N ). Les fonctions Up sont C°° sur IR et périodiques, donc bornées sur IR.
a ) Fixons P € N . On a: Supj.gR ( | ttl'’\ x ) | ) = o„(6„) p pour tout n € N . Donc
d ’après la condition (iii), pour tout n > p , on a:

П-+00 TÎP’^^
Fonctions C* sans point d'analyticilé 271

Comme la série numérique n~^~^ converge, on en déduit que la série de fonctions de


x : ^ „ U n \ x ) converge normalement donc uniformément sur R . Soit Çp sa somme.
Cela est vrai pour tout p € Py. On sait que la fonction g = go = Ui est de classe
C°° sur R et que pour tout € N , on a: g^’’^ = •
b ) Fixons fc € N et a; € R . D’après la condition (ii), pour tout entier n > k , on &■.
(2) f i 2 k ( .U o - \ ----------h U n , a : ) > f c

Posons pn = E ^ n + i “ p • On sait que p 2k{9 , x) > P2fe(wo + • • •+ u „, x) - M 2k{Pn) • Mais


en vertu du résultat de a) ci-dessus, M 2k{Pn) ---------- * 0. On a donc, en tenant compte
Th ^oo
de (2): ii2k{9 ^^) > k - M 2k{pn) pour tout n , et M 2k{pn) ---------0. Ce qui entraîne
7l“+00
évidemment: P2k{9 ^^) > ^ • C’est vrai pour tout fc € N .
Fixons a: € R ; d’après ce qui précède, pour tout entier n , on a: P2k{9 i x) > k . On
en déduit: Sup^çi^ {Pn{9 y^)) = . D’après le résultat de la question 1) ci-dessus, on
en déduit que la série de Taylor T/,® est de rayon nul, i.e. que x est point de divergence
de g.
En conclusion, on a g e E ^ et tout réel est point de divergence de g .

PARTIE III
Question 1 °
Chaque fonction s„ : x pn(f,x) est continue sur R . Pour tout entier p , on a:

^p = n
n€N
Chaque ensemble fermé, donc Sn^( ^ ost aussi fermé,
donc en tant qu’intersection de fermés, Ap est un fermé de R et de [a,0\. Par
hypothèse, Upgp»ji4p = [a,0] . Appliquons le théorème de Baire à l’espace compact
O
[a,j8] . Pour tout A:, notons Ak l’intérieur de Ak relativement à [a,/?] . On voit
ainsi que l’ensemble i? = Upg(^i4p = est un ouvert dense de [ a ,^ ] . Il en découle
qu’on peut trouver des réels u et u et un entier p € N , tels que a < u < v < 0 et
] u , v [ c Ap.
Pour tout X £] U , v[ et pour tout entier n , on a alors | ¿ r ( a : ) | ^ = p , soit:

(3) I I < n! p"+2 .


Les conditions (3) entraînent que / est régulière en tout point de ] u, v [ , i.e. on a:
] u ,v [ c n n i 2.

Question 2 °
Soit a; € R . Notons C l’ensemble des réels y tels que le rayon de la série de Taylor
Tf^y soit > 0 . On a: V c C et 7^n7^ = 0. Supposons trouvés des réels a et 0 réels
tels que [ a, /3 ] C V . Alors on a: [a, /3 ] C C et d ’après ce qu’on a vu à la question 1)
ci-dessus, on a donc [ a, ] n 7^ ^ 0, ce qui entraînerait: n 7^ ^ 0 , ce qui est absurde.
Donc V ne contient aucun ouvert non vide, i. e. V est d ’intérieur vide.

PARTIE IV
Question 1 °
D’après ce qu’on a vu en I-l), la fonction ij = V’i est de classe C°° , et toutes ses
dérivées en 0 et 1 sont nulles. Comme j] = 0 >»1 est donc immédiat que <p € E ,
272 Chapitre 9, problème 71

et que toutes les dérivées de en 0 et 1 sont nulles. Il est clair que le support de (p
est [0,1]. La bijection

(x - a)
b-a
est de classe ainsi que son inverse. Comme / | ^ = y? o , on en déduit que f j e E
et que le support de f j est l’ensemble [a,6] = [0, I j ) .

Question 2 ^

a ) Notons hn la fonction:

] - A , A [ — »05, a:«— » ^ e " ^ / j „ ( a ; )

Elle est de classe . Pour k entier fixé, on a f j ^ pour tout


entier n G N ; or pour tout réel x , on a: ^ Oj{x). Notant
Mk = M|X ^ I (î/) I ^ , on a Mk € R+ puisque (p est à support compact, et, pour
tout réel X :

La fonction positive -, t admet le maximum ; donc


e ^ e ^ dans (4), d ’où:

(5) (Va; €05) |f tW ( a :) |< ^ f c ''e - '= M f c = s „ .f e .

La série numérique converge; donc d’après (5), la série de fonctions de x :


___ n
h!^^\x) converge normalement donc uniformément sur ] -i4 , A [ ; soit Sk sa somme.
n
Ce qu’on vient de prouver est vrai avec tout k e N . On sait que dans ces conditions, la
fonction h = S q est de classe et vérifie: pour tout A; 6 N, = Sk , i. e.

(6) h{x) = J2 ^n { x ) et (VA:€N) (Va; €05) /i(*=)(x) = ^ /i^(a;)


n=0 7 1 = 0

Soit X g ] -i4 , A [ ; s’il existe N e N tel que x e J n ^ alors hN{x) > 0, donc h{x) > 0 ,
car tous les hn{x) > 0 pour tout n . Sinon, hn{x) = 0 pour tout n , donc h{x) = 0;
on en déduit: L = h'~^{0 ). _______
Donc le support de h est l’adhérence U n e N U ne N ^ *
b ) Si n G N , on a:

h\ = — e ~ ' ^ f j
\Jn 2" " Jn
donc tout point X e Jn est régulier pour h puisqu’il l’est pour fj^ . Notant IZh
l’ensemble des points réguliers de / i , on a donc: UneN = ] “ -<4, >1 [ \L C TZh •
Soit L l’intérieur de L dans IR ; c’est un ouvert de IR , et puisque h\o = 0 , il est
I £/
O
clair que L C Tlh • Soit x un point de Fr(L) (où Fr(L) désigne la frontière de L
dans IR). En vertu de (6), pour tout k e N on a: h^^\x) = 0, car h ^ \ x ) = 0 pour
tout n .
La série formelle de Taylor T h ,x est donc nulle. On a: Fr(L) C L , car L est fermé
dans IR . Comme x G F r ( L ) , on a: x ^ UneN , donc x est point d ’accumulation de
Un6i^ Jn • Donc dans tout voisinage de x , il y a des points où h{x) > 0. Donc h ne
coïncide avec Th^x dans aucun voisinage de x . Donc x est point de pseudo-convergence
de h . Désignons par Vh l’ensemble des points de pseudo-convergence de b . En notant
Fonctions sans point d^analyticité 273

j? = ( J Jn , on a donc: Fr(L) C . Mais P/ifiTl/i = 0, et L UFr{L)UÎ2 = ] - A , A [ .


neN
Donc
(7) 1Zh=LUÜ, Vh = Fr{L), et H h^Vh= ]-A ,A[ .
On déduit de (7) que Vh est l’ensemble des points singuliers de h .
O
Un cas très intéressant est celui où L = 0. Dans ce cas:
(8) Supp(/i) = ] - A , A[; Vh = L\ et К^ = ü .
On a évidemment: ] - Л , A[= V h ^ ' ^ h •

Question 3 "
a ) Par construction, on a: ф e E; ф reste > 0 sur ]0,1[, et vaut 0 sur [R\ ]0,1 [.
• Montrons que tout point de ]0,1[ est point de divergence de ф .
Soit en effet x G ] 0,1 [ . On a: = T^, xT g ,x >et Ф 0 puisque > 0. En
fait, Val(T^,a;) = 0 , donc T^^x est inversible dans C[[X]] , d ’où: T q ,x = • Mais
^ C{X} , car est régulière (^) en x . Si l’on avait T^^x ^ C{X} , on en déduirait
T g ,x ^ C {X }, car e C{X} et C{X} est une sous-C-algèbre de C[[X]] . Ce
serait là une contradiction, puisque le rayon de Tg ,x est nul. Donc T^p^x ^ C{X} , i. e.
le rayon de T^^x est nul, d’où x est point de divergence de ф .
• Il est clair que tout point de IR \ [ 0,1 ] est régulier pour ф .
• Enfin puisque = 0 pour tout n , d ’après la formule de Leib­
nitz, on a aussi ф^‘^ \ 0 ) = ф^'^Ц!) = 0 pour tout n , et comme ф{х) > 0 pour tout
X g] 0,1 [, on voit que ф ne coïncide avec T^,o ( resp. Г^д ) dans aucun voisinage de
0 ( resp. de 1). Donc 0 et 1 sont des points de pseudo-convergence de ( f .
En conservant les notations 6j de la question 1) ci-dessus, en tenant compte que
г¿J = (^ O , et en notant J l’adhérence de J dans IR , on déduit évidemment de ce qui
précède les propriétés:

J = [a ,6] est l’ensemble des points singuliers de uj


J est l’ensemble des points des points de divergence de uj
(9 ) { a, 6 } est l’ensemble des points de pseudo-convergence de u j
U \ [a ,6] est l’ensemble de points réguliers de J

b ) Notons Vn la fonction ] - A , A [ - ^ IR, x i— > ; elle est de classe


. On voit comme en 2-a) ci-dessus que pour tout A; G N , la série Vn^ est
normalement donc uniformément convergente sur IR . Notant Wk la somme, la fonction
V = Wo est donc de classe et vérifie = Wk pour tout k . En conséquence, il
est immédiat que u“ ^(0) = L , que v reste > 0 sur ] - A , A [ \ L et que v^^\x) = 0
pour tout k e N et tout x e L .
Notons respectivement 'JZy^Vv^'^v l’ensemble des points réguliers, des points de
pseudo-convergence et des points de divergence de u . Il est évident que L C Hy •
En raisonnant comme en 2)-b ci-dessus, on voit que Fr{L) C V y . Notant toujours
Î2 = UnJn J on voit facilement que Q C Vy . En effet, si x G i7 , il y a un et un seul
entier n tel que x G Jn , et u| = Unl, , d ’où aisément l’assertion.
IJn \ Jn

Comme ( L , Fr(L ), Q ) est une partition de ] - A, A [ (puisque L ^ 0 k cause des
hypothèses), on en déduit:
( 10) L = П у ; Fr(L) = V y ; Q = V y

(^) Rappelons que C[[X ]) désigne la C-algèbre des séries formelles à coefficients dans C dont le rayon
de convergence est > 0 .
274 Chapitre 9, problème 71

Remarques finales sur l’ensemble du problème


1) La construction de g dans la partie II nous rappelle qu’une limite uniforme de
fonctions analytiques réelles n’est en général pas anal3d;ique réelle. C ’est là une différence
essentielle entre les concepts de fonction analytique réelle et de fonction analytique sur
un ouvert de C (rappelons que toute limite uniforme de fonctions anal3d;iques sur un
ouvert de C est analytique).
2) On peut raffiner comme il suit la construction de la fonction v du IV-3):
soit {H, K) une partition de N en deux ensembles infinis. Désignons par n •__►pn
et n I— ►Qn les bijections croissantes de 1^ respectivement sur H et sur K Notons
= Un6f^ ~ Un6N
La fonction iP = X)n=o V + 2 ^ 0 \ est alors de classe guj. ] ^ , et en
reprenant le raisonnement ci-dessus, on vérifie sans peine p étant définis
comme Ky.Vv et Vy ci-dessus) que:
(11) L U Oh 1 ~ i — Fr(L) ; $^^(o) = L
Dans le très intéressant cas particulier où L = 0 , on obtient:
(12) 72.^ = Üh \ =L

^
Problème 72 :
NOMBRES DE STIRLING

PRÉAMBULE
On définit les suites doubles {^n,k) {n rationnels par les
identités suivantes dans C[[X]] : pour tout A; € N ,

(1) ¿ ( - L o g (l - X ) ) '' = £ X”
n=0

( 2)
n=0
de sorte que S{n, k) = s{n, k) = 0 si n < fc; 5(fc, k) = s(A:, k) = l pour tout k ; et
5 (n ,0 ) = s(n,0) = 0 si n > 1.
Les s{n,k) (resp, les S{nyk) ) s'appellent les nom bres de Stirling de prem ière
espèce ( resp, les nom bres de Stirling de seconde espèce ).

PARTIE I
Nombres de Stirling de seconde espèce
1 °)
Pour n > k J démontrer:

№ « (» .* ) = h D - i )*‘ ’ î " ( * )

et vérifier que si n > 1, on peut remplacer par YfjZi ■


2 ’)
Posons: Po = 1 . et si fc > 1 : Pfe = 0^=1 (1 + i-^ ) • Démontrer, pour fc € N :

(4 ) %;; = J 2 ( - i r - ' ^ S { n , k ) X -
n>k

3")
a ) Soit Fk = ^ . Pour A: > 1, trouver une relation simple entre Fk et F k - i . En
déduire:
(5) pour n > 1 et A: > 1, <S'(n, A;) = A;5(n - 1, A:) H-5(n - 1, A; - 1) .
b ) Montrer que {Sn,k) k)eN^ Tunique suite double (u(n,A;) de ra­
tionnels telle que: u{k, k) = 1 pour tout A: ; 0 = u(n, 0) = n(0, n) pour tout n > 1,
et u(n, k) = ku{n - 1, A:) + u{n - 1, A; - 1) pour n et A: > 1. Vérifier que 5(n, k) e N
pour tous n et A:.
4°)
Dans le C -e.v. C (X ), on définit les endomorphismes T et A ainsi:
(V/€C(X)) (T /)(X ) = / ( X + 1) ; Zi = I d - T
276 Chapitre 9, problème 72

On pose Ek = pour tout k . Pour tous n et A;, démontrer:

= (-1 )'“è ( ” ) S{r, k ) E n - r : ) (0) = (-l)'=5(n, k )


r=0

5°)
n
Pour tout n € 1^ , on pose: w{n) = ^ 5(n, A;). Démontrer:
fc=0

( 6) e x p ( e x p ( X ) - 1) =
n=0

6‘)
En utilisant le résultat obtenu à la question 3-b) ci-dessus, montrer que pour
n > k > ly 5(n, A:) est le nombre d ’ensembles à k éléments de parties non vides
de | l , n ] formant une partition de i l , n ] .

7°)
Dans le C-e.v. C [[X ]], on note D l’opérateur de dérivation, et M l’opérateur qui
à ip, associe X(p .
a ) Pour A; > 1, exprimer DM^ en fonction de M^D et de .
b ) En déduire, pour n > 1 :
n n
(7) (MD )^ = Y ^ S {n ,k )M '‘D'‘ ; (£>M)" =
k=0 k=0
c ) En appliquant les opérateurs (7) à e x p ( X ), obtenir, pour tout n > 1 :
oo n ^
( 8) E
u=0
=(E k=0

I ^ 1уП
(9) w{n) = — ^ — (formule de Dobinsky)
i/=0

PARTIE II
Nombres de Stirling de première espèce.
1
En dérivant (1), démontrer, pour n > A; > 1 :
(10) s{n + 1, A;) = n s(n, k) + s(n. A: - 1)
En déduire une caractérisation de la suite double (s(n. A:) ) analogue à celle obtenue en
1-3 b) pour la suite (5(n, A;) ) . Vérifier que s(n. A;) G 1^ pour tous n et A;.
2 ^)
Posons:
m —1 m —1

[X]o = (X)o = 1, et, si m > 1 : [XU = H + j) i Wm = ü " j) i


j= 0 j= 0
en utilisant le résultat de la question 1) ci-dessus et la relation { X +m ) [X]m= [X ]m+i,
démontrer, pour tout m e N:

(11) = ^s{m ,k)X '‘


k=0
et vérifier que si m > 1, on peut remplacer ^Ук=о •
Nombres de Stirling 277

3 ‘)

a ) Pour n e N * et N e M y calculer {MD)^E n ;


b ) En déduire, si n 6 N * :

(12) En = "^S{n yk ) {X)k


k=l

c ) Déduire de (11) et (12): pour tout n > 1, les matrices [*S'(j,i)](ij)gji,nl2 et


[(-l)* “ -^s(j,i)](ij)ç[i^„j2 sont inverses l’une de l’autre.
4^)
Notons J la fonction: C, a: »-♦ I . Soit / C une fonction de classe
y où n e N ^ . En utilisant les résultats de II-l), démontrer:
n
(13) (/o L o g )^ "^ = J " X ^ ( - l ) ” -*s(n,fc) X (/W o L o g )
fc= 0
5 ’)
Soit g : R * C une fonction de classe (où n > 1 ). En utilisant le résultat de
I-3-b), démontrer:

(14) (ÿ o ex p )^ " ^ = ^ S ( n , k ) Sk X (5^'') o e x p ) ,


fc=o

OÙ Ek désigne, pour tout fe G N , la fonction (exp)^ : a; »-> .


6^;
Soit L = C \ R_ . Notons V le C-e.v. des fonctions: L —> C ; soit <5 G Homc(V)
défini par (/? ^ , où V'(^) = ~ + 1) pour tout 2: G L et tout G V ; soit
fl G Homc(V) défini par: 9 où 9(z) = z(p(z) pour tout (p e V et tout z e L . Soit
a un réel positif ou nul. Soit G G V définie par z i-> G{z) = ^ .
a ) Montrer que la série de fonctions S n > o (“ ^) (n ) ‘ ^ converge simplement sur
l’ensemble U = {z e C \ SR(z) > 0 }, vers une fonction 6^ : U —> C , et étudier sa
convergence normale et uniforme dans U .
Indication: vérifier d^abord que pour tout z € L, on a: 6^ - G(z) =
b ) Comparer p 6^ et p pour n G En déduire la fonction {p + aid) • Oa .
En déduire la formule de Gauss :

(15) (V . € 1 / )

C ) On fixe z e U . Montrer que pour 0 < a < №(.2;), on peut développer en série
entière de a la série de fonctions de a : E ( - l ) ’^ ( n ) * En identifiant avec
n>0
(15) , en déduire la formule de Stirling :

s{nyk)
(16) (V΀N*) = E
z^~^^ ^ z{z-\-l)'--{z-\~ n)
278 Chapitre 9, problème 72

PARTIE III
Les polynômes de Stirling
1 ‘)
a ) Prouver qu’il existe r € IR * tel que quel que soit i € C , la fonction
1 si 2? = 0
{
si .^ 0

soit définie et égale à la somme d’une série entière dans le disque =


On choisira r ainsi ci-dessous, et on posera Q = ür • On notera St la fonction 1? C
ainsi définie.
b ) Montrer qu’il existe une suite et une seule d ’éléments de Q[X] tels que
k+l
(V t g C, = l + +
fe= 0
Cette suite {^k) est appelée la suite des polynômes de Stirling .
2 ^)
a ) Calculer îPb ; montrer que pour fc G N, ^k ost de degré k ; reconnaître les suites
et (® '«(-2))„6N -
b ) En dérivant la fonction ] 0, r [ —>C, a; a: ^ ^<St(a;), démontrer:
(17) ( VA; > 1 ) ( Vt G C ) (t + 2)\Pk{t + 1) = (i - k)^k{t) - (t + l ) ^ k M t )
c ) Montrer que (îPi;) est la seule suite {Pk)ke^ d ’éléments de Q[X] telle que:
Po = % et ( V f c > l ) ( V t G C ) (t + 2)P/fc(t + l) = (t-A ;)P fc (t)-(i + l)Pfc-i(i)
d ) A l’aide de (17), calculer les îP n(-l) Pour n G N .
e ) Vérifier:

(18) ( V A : € N * ) ( Vn e AT) ÿ (-fc - 1) = - ^ ~ S{n + k + l,k)

3 ‘)
a ) Prouver qu’il existe r' G R * tel que quel que soit i G C , la fonction:

si Z= 0
■ C, z\
' ('z Î 2 = Î L L ii)‘ si s j t o

soit définie et égale à la somme d ’une série entière dans • On choisira r ' ainsi, on
posera ü ' = Qr' , et on notera Ct la fonction 1?' C ainsi définie.
b ) Prouver qu’il existe une unique suite {'^k)kef^ d ’éléments de Q[X] telle que:
oo
( Vi e C) (v^ 6 ü ' ) A (z) = 1 + f
A;=0
et vérifier que ^k est de degré k pour tout k . Donner •
c ) En dérivant la fonction : ) 0 ,r' [—> C, a; •-> x^Ct{x) , démontrer:
(19) ( V f c e N * ) ( V i e C ) ik + t + l)^k{t) = ( t - l ) ^ k { t - i ) + ik + t)^k-i{t)
et en utilisant le résultat obtenu en 2-c) ci-dessus, en déduire:
(V fc€N ) <Pfc(t) = ( - l ) ‘+l!Pjfe(fe + f)
d ) Déduire de ce qui précède que pour n > A; > 1 :

(20) tf^„-fe(n) = ( - l ) " - * + i | ^ ^ s ( n + l.fc) ,

( Le. + k) = ( - l ) " » + i ^ Æ ^ s(m + k + 1,k) pour m > 0 et A; > 1 ).


Nombres de Stirling 279

4 ’)
a ) Justifier l’existence de r" 6] 0 ,r ' [ tel que 11 —jCi (î ) | < 1 pour \z \ < r " .
b ) On fixe 2 € C tel que | z | < r " . On pose: yl(z) = Log ( - ; vérifier
que la fonction hz : R ^ C, r i-» , prolongée par A{z) en r = 0, est somme
d ’une série entière de r . En dérivant t >-* C t ( z ) en t = 0 , et en utilisant le résultat de
3-c) ci-dessus (i.e. A (z ) = 1-1- i pour z € ), démontrer
en s’aidant de hz :

(21) L o g (- Î^ 2 Îlz i)V ^ (_ i)« = + iÿ ,(fe )z * + i (z € C , \z\<r")


^ ^ / fc=0
5^)
On se propose d ’obtenir une expression des ^k {^).
a ) Pour ( t , u) G C X C , déduire de StSu = St+u+i, pour chaque n e N , une
relation donnant + г¿ + 1) en fonction des ^j{t) et des ^j{u) pour j < n .
b ) Dans la relation trouvée en a), faire u ^ O , puis éliminer îPn(i + 1) à l’aide de
(17). Obtenir ainsi ^n{t) en fonction des pour fc < n et des ^j{0).
c ) En spécialisant t en n dans la relation trouvée en b) ci-dessus, et en utilisant (20)
et les valeurs ^j{0 ) , exprimer lï'n(^) à l’aide des s ( . ,. ) et des nombres de Bernoulli.
6 °)
En utilisant (18) et (20), donner des expressions des polynômes à l’aide des
nombres 5 ( .,.) ( resp. des s ( .,.) ). En déduire une expression de s(n,fc) en fonction
des 5 ( . ,. ) et une expression de 5(n, A;) en fonction des s ( .,. ). En déduire aussi une
expression de en fonction de s ( .,. ) , et une en fonction des 5 ( . ,. ) . Comparer
avec les formules obtenues en 5-c) ci-dessus.

☆ ☆ ☆
Nombres de Stirling 281

SOLUTION

PARTIE I
Question 1 °
Soit (k, n) 6 № avec n > k . On a, avec la formule du binôme de Newton:

1
( z lL ,..
m >0
^
j= 0
k\ (‘)
En prenant le coefficient de , on en déduit:
k

j=:0
d ’où (3) .
Si n > 1, on a: 0^ = 0 , donc dans (3), on peut remplacer ^ j Z o •
Remarquons que cette preuve démontre que (3) reste vraie pour n < fc, (ce qui donne
les identités, (par ailleurs bien connues et qui se déduisent facilement de Tétude de
l’opérateur de différence): ( ^ ) = ^ P^^r n < k .

Question 2 "
Pour A: = 0 , la relation demandée est triviale. Supposons A; > 1. Comme le polynôme
^ est de degré < A;, la formule d ’interpolation de Lagrange appliquée à ^
aux points (-j)i<j<k donne:

d ’où:
k
^{X) 1 _ A (-1 )* = 1 1
Vk ■ Vk fe! ^ 1 + jX {\^jx ){k -m
j= i •> 3=1
n (‘ - j ) ’

on en déduit:
k ,
${X)
'^k
7= 1
c
En développant les -f -^ x formelle, ce qui précède donne:
k

C = j= l
(\ J‘ /) mÈ=0( - i r r x "
ce qui est égal à:
oo

m =0 * j= i \J /
^ ^ / lc\ QQ
= X f k \ ^
m =0 • j= 0 ' m =0
282 Chapitre 9, problème 72

m^k
car les 5(m , A;) sont nuis pour m < к . D’où (4).

Question 3 °
a ) Si fc > 1, il est immédiat que
XFk^i = {l-\-kX)Fk
En utilisant (4) et en identifiant les termes en X ^ pour n > A;, on arrive facilement à
la relation (5) : 5(n, k) = kS{n - 1, A:) + S{n - 1, A; - 1) pour n > к > 1 (rappelons
que si n = A:, alors 5 ( n —1,A ;)=0 ). Si l < n < A ; , l a relation (5) est triviale.
La suite {S{n,k))^^ satisfait les conditions indiquées. Il suffit donc de montrer
qu’il y a unicité d ’une telle suite u(n, A;) ; supposons qu’il y en ait deux. Par différence,
on obtiendrait alors une suite (u(n, A;))^^ vérifiant:

(VA: GN) v{kyk)=0 ; (VneN*) v(n,0) =v(0,n) =0 ;

{ ^V(n,A:) G v{n,k) = kv{n - l,k) -\-v{n - 1,A: - 1)


Alors u(0,n) = 0 pour tout n e N . Supposons prouvé que v{N - l,n ) = 0 pour tout
n € N , avec N > 1 , La deuxième relation (A) montre que v{N,k) = 0 pour tout
A: > 1, et la première relation (A) donne: v{N, 0) = 0. Donc les v{N^ k) sont tous nuis
pour k e N . Par récurrence sur la première variable, on voit donc que les v(n. A;) sont
tous nuis. Il y a donc bien unicité de la suite (u(n. A:)). Au total, on a bien caractérisé
la suite (5(n, A:)) . Une récurrence analogue sur la première variable montre, à partir de
(5), que les 5(n, A:) appartiennent tous à N .

Question 4 "
La deuxième relation demandée découle de la première en y spécialisant X en 0.
D’après la formule du binôme de Newton, = (Id-T)*^ = (j) Fixons
n et A:. Appliquant h En , et développant les (X selon la formule du binôme
de Newton, on obtient:

- i t (‘)(-iyp(£i)= (‘) .
=èt'-»' C)è C) ' èt'-')' C)è D
jszO / ,.—0 \J / ^s=o -
-èé(r)r= 0
“ ( f ¿ ( - « ‘- ' î ' ( * ) ) = (-1 )‘ Ê ( " ) S ( n t ) £ .- ,
^ ' 7=0 / / ^ -0
donc

r= 0
comme attendu.

Question 5 ^
Par définition de la substitution d’une série formelle dans une autre, on a, en tenant
compte de (21):
00 -j 00 00 -
e x p ( e x p ( X ) - 1) = ^ j g ( exp(A") - l)*“ = ^
k=0 k=Qn=^k
Nombres de Stirling 283

1 ^
= ^ » c’est-à-dire:
n!
n>0 /c=0

e x p ( e x p ( X ) - 1) = ^ w ( n ) X ”'
n>0

On a donc prouvé (6).

Question 6 ”
Pour tous n et k avec n > fc > 0 , notons £(n, fc) l’ensemble dont les éléments sont les
ensembles de fe parties non vides de [ l , n j formant une partition de [ l,n j ; et notons
e(n, fc) = c a r d ( f ( n ,f c ) ) . On vérifie que e(0,0) = 1 et e(n,0) = 0 pour tout n > 1. Il
est trivial que e(n, n) = 1 pour tout n > 1. Fixons n et fc (n > fc > 1). Soit f '( n , fc)
l’ensemble des ^ 6 ¿(n,fc) telles que {n} G et soit 5"(n,fc) = S{n,k) \ 8 '{n ,k),
L’application i i \ établit une bijection de S'{n, fc) sur S{n - 1, fc - 1), donc
on a: c a r d (f'(n , fc)) = e(n - l,fc - 1). A chaque élément ^ de £”{n,k ) , associons
l’ensemble {X \ ^ ~ 1» ^) • obtient ainsi une surjection 0 de 5"(n, fc)
sur S{n - 1, fc), et il est clair que pour tout C ^ - 1» fc) j on a: c a r d (0“ 1(C)) = fc
(on peut rajouter {n} à chacun des fc éléments de l’ensemble C )• On a donc l’égalité:
c a r d (f"(n , fc)) = fce(n - 1, fc). Finalement, on obtient:
e(n, fc) = c a r d (5'(n, fc)) 4- c a r d (5"(n, fc)) = e(n - 1, fc - 1) + fce(n - 1, fc)
Convenons de poser e(n, fc) = 0 pour 0 < n < fc. Ce qui précède prouve alors que
e(n,0) = e(0,n) pour tout n > 1 ; pour tous entiers n et fc supérieurs ou égaux à 1,
on a: e(n, fc) = e(n - l,fc - 1) 4-fce(n - l,fc) ; pour tout n G N , on a: e(n,n) = l .
D’après ce qu’on a vu à la question 3-b) ci-dessus, on en déduit:
( V (n, fc) G № ) e(n, fc) = 5(n, fc)
en particulier, pour n > fc > 1, on a: S'(n, fc) = e(n, fc).

Question 7 "
a ) Pour toute S G C[[X]] , on a: D{X^S) = k X ^ - ^ S 4- X ^ { D S ) . D’où:
{B) DM^ = kM^-^
b ) Pour n = 1, on a bien: M D = k)M^D^ . Supposons prouvé, avec n > 2,
que (M D )^ -i = S{n - 1, fc)M^D^ . Alors, à l’aide de {B ) , on obtient:
n —1 n —1
(M D )" = M D J 2 S{n - 1, ifc)M''D'' = M ^ S(n - 1, k){D\t)D^ =
fc= 0 A:=0

= M 5 (n - 1, + M '‘D)D'^ =
k=0
71-1 71—1
= ^ fe5(n - 1, fc)M*=D* + ^ 5(n - 1, =
ife=0 A:=0
n—1 n —1
= ^ fc5(n - 1, k)M'^D'^ + J 2 s { n - l , k - 1)M*D'' =
k=:0 fc=0
71—1
= 0 S(n - 1,0)M°D®+ 5 (n - 1 , n - 1)M "D " + 5]) ( /k5(n - 1 , fc)+ 5 (n - 1 , fc- 1 ) ) M^D*
fc=i
En tenant compte de (5), du fait que 5 (n - l , n - 1) = S{n,n) = 1, et du fait que
5(n, 0) = 0 (car n > 1 ), on en déduit:

(C) (MD)^ = Ÿ ^S{n,k)M '^D ’‘


k=0
284 Chapitre 9, problème 72

La relation voulue est donc prouvée par récurrence sur n . Par un calcul analogue,
en utilisant {B) et en raisonnant par récurrence sur n (si n > 2, on écrit que
), on démontre que pour tout n > 1 :
n
{D m T = .
fc=0
On a donc bien (7).
c ) Appliquons (C) à la série formelle exp(A") avec n > 1. On tient compte que
[exp{X)) = exp(X ) pour tout j g N . D’où:
n
(M D )" • exp(X ) = ( X ) ^)^*') exp(X ) ;

mais pour toute série formelle U — »on a: {MD)U = Ylm>o TnamX^ , et


donc par récurrence évidente, pour tout N e N on a: (MD)^ U = rn ^a m X^ .
Donc {MD)^ ex p (X ) = • Par suite on a bien (8):
oo n ^
(8) X] = (E
i/= 0 ' A;=0

Les séries formelles dans chaque membre de (8) sont de rayon + o o . On peut donc les
évaluer en le point 1, ce qui donne, par définition même de w{n) :

X ^ -V = a X^ 5'(n, fc) = e C7(n)


ï/=0 k^O
D’après 6) ci-dessus, w{n) est, pour tout n , le nombre total d’ensembles de parties
non vides de [ 1, n j formant une partition de [ 1, n ] . Ce nombre est donc donné par la
non-évidente formule de Dobinsky:
oo n
11 T— ^ 1/^
” W - Î E >
i/=0

PARTIE II
Question 1 "
La dérivation de (1) donne;
s(m + 1,A:) XV
- L o g (l - X ) ) ' '- ' X ^ = f ;
m!
m =0
ou encore:
^ s { m , k - 1) = (1 _ X ) ^ s(m + l,fc)
m=0
m! ^ ^m=0 m!
En identifiant les termes en (où n > k), on obtient:

¿ s ( n ,f c - l ) = l 5 ( n + l,f e ) - ^ ^ ^ ^ s ( n ,A :) ,

c’est à dire:
s{n -h l,fc) = ${n,k - 1) + n s(n , fc) ,
d ’où (10). Notons que s(n, 0) = 0 si n > 1. La relation (10) continue à être vraie pour
n < k (pour n = A;- 1 , on utilise le fait que les s { j j ) valent tous 1 ). En raisonnant de
la même manière qu’en I-3-b), on conclut que (s(n, k))^^ k)ef^^ l’unique suite double
(u(n,fc))(n ^)ç^j vérifiant:
Nombres de Stirling 285

' u(uy o) =0 si n > 1


u(ky k) = 1 pour tout k
(^ ) u(riy k) =0 pour n < k
^ u(n + 1, fc) = г¿(n, A: - 1) 4- n u ( n , k) pour tout n G N et tout A; G N*

Question 2 °
Pour tout m G N , posons: [X\m définit ainsi une suite
double (/(^)^))(n,fc)ef^2 à valeurs dans N . De: {X-\-m)[X]m = [ X ] m + i , on déduit:
m m m +1
/(m , A;)X^"’'^ H- m /(m , A;)X^ = J 2 f ( m + hk)X'^
k=0 fc= 0 fc= 0

En convenant que /(m,A;) = 0 si m < A;, on a aussi:


pour tout m . Il est clair que /(m , m) = 1 pour tout m . La relation ci-dessus donne
alors:

f ; (/(m + l , k ) - m f(m, k)) X'^ = f ^ f{m, k)


/c=0 A;=0
En identifiant les termes en X^ , on obtient: /(m H -1, A;) = m /(m , A;) 4- /(m , A;- 1 ) pour
fc > 1 ; il est clair que /(m ,0 ) = 0 si m > 1. D’après la caractérisation (D ) , on en
déduit que /(m , fc) = s(m, fc) pour tout (m, fc) G № . Donc:
k=m oo
(£;) (V m eN ) [X ]^= =
k=0 k=0
En changeant X en - X , on a donc aussi:

(F) ( Vm € N ) {X)m =
ik=0
Dans (E) et ( F ) , si m > 1, on peut remplacer » puisque, dans ce
cas: s(m, 0) = 0.

Question 3 "
a ) D’après la relation (7) de 1-7), et en tenant compte que = 0 si fc > iV , on a:
n
{MD)^E n = Y , S { n , k ) M ' ‘D'‘EN = S{n,k)N {N -l)---{N -k+ l)X^ =
k=0 0<k<Min(n,N)

= f ^ s{n,k){N)k ) en
^ 0 < A :< M in (n ,N ) ^
(ici, {N)k signifie {X)i^{N)), On peut remarquer que si fc > iV, alors {X)f^{N) = 0.
D’autre part, de façon évidente, {MD)^E n = N ^ E n • Ce qui précède donne donc:
= {El=oS{n,k){ {X),{N) ) ) E n . D’où:

(G) N - = ^ S { n , k ) { {X ) ,{ N ) ) = E„(N)
k=0

b ) En fixant n G N * , la relation (G) est vraie pour tout TV G N . Comme N est


infini, et que les deux membres de (G) sont des valeurs en N de polynômes à coefficients
dans C , on en déduit l’égalité de ces polynômes. Donc on a bien la relation (12) voulue:

F „ = X ^5 (n ,fc){X ),
k=0
286 Chapitre 9, problème 72

c ) La relation (11) équivaut, pour m > 1, à: A;)X^ = {X)^ . Fixons


n e N ' ^ . On a donc grâce à (11) et (12) :
m m
(V m e [l,n l) S „ = ^ 5 ( m ,f c ) W f c et {X)^ = Ek
k=l ifc=l
Comme et ( (X)^ )i<k<n bases du C-e.v. des polynômes
/ G C[X) sans terme constant et de degré < n , on en déduit que [«S(j, ¿)] ^ ^ j 2 = 5n
est la matrice de passage de la base ( (X)^ ) à la base (Ek) (rappelons en effet que
S{j,i) = 0 si j < Z ), et que an = np matrice de passage
de {Ek) à ( (X)f^ ) (e n effet, s{j,i) = 0 si j < z ). En particulier, les matrices Sn
et an sont inverses Tune de Tautre .

Question 4 "
On a: ( / OLog)^ = J x ( / ' o L o g ) . Par une récurrence facile, on voit qu’on a une
suite double ( u{m,k) ) ro<m<n ^ valeurs dans N telle que tz(0,0) = 1 et
^ 0<fc<m
m
( Vm G [0,nl ) {fohogy^^ = x ^ ( - l ) ^ - ^ u ( m , f c ) x (/(^> o L o g )
fe=o
Pour m < n , on a:

(/oLog)^"*'*'^^ = ( (/o L o g )^ ’") ) ' =

-mJ"*+i ( k) X oLog)) + k) x (/*+ i oLog)


fc=0 k=0

= J ”^'* '^(rn u {m ,0 ) X ( - 1 ) ”*+^ X (/o L o g ) 4-«(m ,m ) x oL og)+


m
+ oL og))
'fc=i
On voit directement que les u{m,m) valent tous 1, et que u (m ,0) = 0 si m > 1, de
sorte que la relation ci-dessus s’écrit:
m+ 1
(/oLog)^"*^^^ = 7 ”*+^ X ^ ( - l ) ”*+^-*(m u(T n,fc)+ti(m ,A :-l)) (/(*> oL og)
k=l
Par identification, on en déduit: u ( m + l,k) = mu { m ,k ) + u { m , k - l ) pour tout
fe > 1. En posant u{j, i) = 0 si j < i ; on déduit de ce qui précède que la suite
double satisfait les relations (10) pour m > 0 et fc > 1, les
conditions U (m, 0) = 0 = u (0, m) pour m > 1, et u (m, m) = 1 pour tout m . D’après
la caractérisation trouvée au II-l), on voit donc que cette suite double coïncide avec
(s(m,fc))^^^^^ç|Q^^j2 . En conséquence, la formule (13) est vraie.

Question 5 "
La preuve est analogue à celle de la question 4) ci-dessus, aussi nous l’abrégerons. On
a une suite double f^)) („i k)eN^ ^ valeurs dans N telle que u(m, fc) = 0 pour
m < k, u(m, m) = 1 pour tout m et z;(m, 0) = 0 pour m > 1, qui vérifie à tout rang
m G [0,nl :

(g Oexp ) ^ = ^ î;(772, k) £k x o exp )


k=0
Si m < n , en dérivant les deux membres ci-dessus, on obtient, en tenant compte que
£kSi=Sk+i:
m +1 ^
( ÿ o e x p )”* = (X ]« K ^ )> < * :^ fe x (ff^ ''^ o e x p ))+ V u (m ,fe )ffe + ix (p (* + i)o e x p ) =
t.__n . _ '
ife=0 k=0
Nombres de Stirling 287
m
= u(m, m) £m+ï X o ex p ) + ■*■ ^ “ 1) ^ ° ®^P )
fe=i
m+1
{kv{m,k) -\-v{m,k - l))£k x
= ^ oexp)
k=i
d ’où par identification: v(m + 1, /c) = kv{m, k) + v(m, A: - 1) pour m > 0 et fc > 1.
A l’aide de I-3-b), on conclut alors que v{m,k) = S{m^k) pour tous m et A; dans
| 0 , n j . En particulier, on a démontré (14).

Question 6 "
a ) La propriété que {Ô^G){z) = z(z+iY-(z+rî^ 2 G L se vérifie aisémént par
récurrence sur n . Pour n e N , posons: fn = (“ 1)” (^ ) (S^G) . Fixant ^ G C/, on a,
dès que n > a -1-1 :
fn{z) n - (a + 1) n _
= ------- --------- X
fn-l{z) n z-^n \ n J\ nJ
L a + 1+ z ,
= I^ ------;;—
^
où Pn € 0 (;^ ) pour n —» 00; d’où, en posant z = a + i b avec (a, 6) G IR * x IR :
/n(^) û'4‘ û + l .& o:H-a + 1
1 ----------- + x - +Pn = 1
n n n
Comme a + a + l > l , l a règle de Duhamel-Raabe montre que la série fnz) converge
absolument , donc converge. Cela prouve que la série de fonctions Ylnfn converge
simplement sur U .
Soit un réel 7/ > 0 ; notons le demi-plan fermé {t G C | !R(t) > rj }. Chaque
fonction fn est bornée sur Vrj. Il y a un réel Crj > l et un entier Ni > Cn tels que
f n( z )
pour tout n > Ni et tout z e Vr^ ^ on ait <1 — ^ (Le calcul ci-dessus le
prouve immédiatement). Soit D,, g ] [ et Vn = ; on a un entier N > Ni tel
que 1 - ^ dès que n > iV (en effet, 1 - ^ ). Si 2 G Vrj et si
n > iV , on a:
fn{z) ^ Vn fN+l{z) Vn +1
S ) • •• )
/n -l(^ ) Vn-l fN(z) VN
d ’où par multiplication membre à membre: •^ 1 < ^VN ; notant A un réel > 0
qui majore | / sur , on a donc | fn{z) \ < -^Vn pour tout entier n > N et
tout Z eVjj. Comme la série numérique converge, on voit que la série S n > N fn
converge normalement en z sur . Les fk étant bornées sur VÇ,, la série fn
converge aussi normalement, donc uniformément, sur VÇ,. C’est vrai pour tout” réel
7 J > 0 ,

b ) En développant {z + 1) (p{z -h 1) pour G V , on voit que p6 = 6p-\-ld - 6. Par


une récurrence évidente, on en déduit:
(V n € N * ) /xi” = ¿"/1 + - n i” ;
les séries ^ p f n et fn convergent simplement sur 17, et on a: p G = 1 ^d ’où
6^ P G = 0 pour n > 1. En utilisant l’expression ci-dessus de p6^ , on obtient donc:

(m + a ld )ia = 1 + aG + ¿ ( - 1 ) " ( “ ) + ¿ ( - l ) ”a ( “ ) 6” G =
n=l ^ n=l ^
oo
= l + a G + ^ (-1 )” (5”/x + - n i” + a 6 ’^ ) G
n=l
OO y V

= Î + aG + Y , [ (- 1 )" ( “ ) n6^-^G - (-1 )"+ ! ( " ) (a - n) J


n=l \ ^ ^ /
288 Chapitre 9, problème 72

Or, ( a - n ) ( “ ) = (n + 1) ( „ " i ) , d ’où:

+ ald ) = 1 + aG + £ ( ( - i r n ( “ ) ¿"-»G - ( - l) " + i( n + 1) “ J

et dans la sommation ci-dessus, les termes se détruisent deux, à deux, ce qui


donne: {n + ald)^^ = 1 + oîG - aG = 1. Donc: {fi -h ald)^^ = 1. Cela signifie: pour
Z C: Uy {z-^- a)6a{z) = 1, Le, 9a{z) = • On a donc prouvé que 9a{z) =
pour tout Z e U y autrement dit:

L - = £ (-1 )" ^ _______ (zeU )


z-hf a "
n=0
\ n J z{z + \)---{z + n)
(Dans cette dernière somme, le terme d’indice n = 0 est ^ ). C’est la relation (15)
demandée. Cette relation, due à Gauss, est hautement non-évidente; elle appartient à la
théorie des fonctions hypergéoinétriques .
c ) Posons: X = 3ft(2:). Pour tout n G y on a:
-^n
(-1)” (" ) 5"G(z) = ^Lk^A
=;=o( i - ^ ) ' " s i n , k ) a
\nJ ^ ^ z ({zz --\-
\ - ll)) “--{ z-h n )
-(z-\-n)
Si k e 10, n ] , on a:
(- l) ^ s (n , k)a^ a ^ s(n , k)
= a(n, k)
z ( z - \ - l ) - - ( z + n) x{x + 1) • • • (a: 4- n)
Montrons que la famille (a(n, ^))^>;^>o ®st sommable; pour tout n , on a:

./... a{a + l )-»(Q-hn- 1) _ [A']n(q)


E {x + n) [X]„+i(x)
Notons bn ce dernier nombre. Du développement limité:
a-fn- 1 1 - 1—Qt 1 -\-x —a
= 1-
x H-n 1+ ^
^ n
et de la règle de Duhamel-Raabe, on déduit que si a < a;, la série bn converge. Dans
ce qui suit, on supposera a G [0,a:[ . La convergence de la série X^6n entraîne bien
que la famille (a(n, ^))^>jt>o sommable; a fortiori , la famille
(- l) ^ s (n , k ) a ^
( 0,
est sommable. Le théorème d ’associativité des familles sommables donne alors:
s (n , k )
^aW = £ ( - l ) V x ( f ;
fe=0 =k ^(^
^ n=/c + i ) - - - ( ^ + « )y
chaque série étant absolument convergente, et la série l’étant aussi. D’où
le développement en série entière par rapport à la variable a :
1 OO / oo
s(n, k)
«=0 n=K z(z + l)---(z + n) y
valable sur [0,x[. Cependant, du fait que | a | < a; < | z | , le développement en série
entière de j;— par rapport à a s’obtient directement de manière immédiate:

1___ = i ÿ ' ( _ i )
:+ a z(l + f) y/c+l
fc=0
L’identification de ces développements par rapport à a donne:
1 “° s{riyk)
(H) (VfceN)
+ 1 ) • • • (-2 + n)
Nombres de Stirling 289

La relation (H) se réduit à la tautologie 7 = - si Â; = 0 , e t s i k > 1 j elle donne bien


(16). Cette relation (16), due à Stirling, est elle aussi hautement non évidente.

PARTIE III
Question 1 "
a ) En revenant à la définition de la substitution dans les séries entières, on vérifie que si
S = Y^n>o et T sont des séries entières sur C , avec S de rayon +00 , et T de
rayon iî > 0 , alors la série entière S o T est de rayon > jR, et S o T(z) = S{T{z)) pour
tout Z vérifiant \z \ < R. La fonction L : z Log ( ^ - ^ ) , est définie au voisinage de
0 (on convient que vaut 1 en 0 ), elle est dévelopable en série entière à Torigine.
Soit r un réel > 0 tel que ce développement en série entière de L ait lieu pour \z \ < r .
Alors d ’après la propriété qu’on vient de rappeler, quel que soit t 6 C , la fonction

‘ '= e x p (^ -(i + l ) L o g ( ^ - ^ ) ^

est la somme d ’une série entière dans ür , cette série entière s’obtenant par substitution
dans ex p ( - (t + 1)X) du développement en série entière en 0 de L{z ) .
00
b ) Ecrivons: L{z) = ^ XkZ^ dans ür • D’après ce qui précède, on a, pour \z \ < r :
k=l

n (i + i r
n m r
\ / n=0

Posant (I<(2))" = , on en déduit;

\ / n =0 ' k= n k=0 n =0
Mais Ao,o = 1et Xo,k = 0 pour A; > 1. D’où en fait:

+1)” - 1 + « + 1 ) E
\ ^ y k=l n=l k=o
avec:
fe+1
^k{t) = + 1 )” " ' = È + 1 )'
n=l * m=0 '
On voit bien que ^k{i) est un polynôme en t; l’unicité des (i^k) découle de l’unicité
des coefficients d ’une fonction définie par une série entière.

Question 2 "
a ) On a: Ai = Ai,i = 5 et li'o = - A i , i . Donc = - 5 ; par définition des nombres de
Bernoulli (Bn)n€N »en a:

n>0 k=0

d ’où par identification: iPfc(O) = pour tout k > 0 . D’autre part,


-1
5-2(^) = " i + E
fc> 0 (¿ + 2)! k> 0
d ’où
(VA:>0) m -2) = -
(k + 2)!
Comme A*;+i,ife+i = pour tout k , on voit que i'*. est de degré k .
290 Chapitre 9, problème 72

b ) La dérivation donne les calculs suivants, où toutes les dérivations terme à terme
peuvent être justifiées de façon élémentaire sur ] 0, r [ :

'« x)) - -¿ ( x -'-'+ ( i+ i) f;ft( i) x ‘ - ) =


k=0
oo
= -{ t + l)x-*-2 + (i + 1) ^ ( i k -
fc=0
- ¿ ( x - ‘-i5 t(x ) ) = - ¿ ( e * - = - ( i + l)(e » - l ) - ‘-2(e* - 1 + 1 ) =
= - ( t + 1 )( X“ *" V t(a :) + x “ ' “ V t+ i( a :) )
D’où en identifiant, et en supposant i ^ - 1 , ce qui permet de simplifier par

- x - ‘-2 + ¿ ( f c - = - x - ‘-i5 i(x ) - x - ‘-25t+i(x)


ik=0
En multipliant par , on en déduit:
oo
xStix) + 5t+x(x) - 1 =
k=0
soit:
oo oo oo
X + ^ ( i + l)!i>fc(i)x*+2 + (i + 2) ^ !pfc(i + l)x*'+i = J2{t - fc)i^fc(i)x''+i
ifc=0 k=0 ik=0
En identifiant, dans cette dernière relation, les termes en pour fe > 1, il vient:
(t + l)îP^fc-i(t) + (t + 2)^k{t + 1) = (t —k)^ k{t)
c’est à dire:
{ t + 2 ) ^ k { t + l ) = { t - k ) ^ k { t ) - { t + l ) Î ^f e- i ( t )

Comme il s’agit d ’une relation entre polynômes de t qui est vraie pour t e C \ { - 1 } ,
elle reste vraie pour t = - 1 . En fin de compte, on a donc démontré (17).
c ) Par différence, on voit qu’il suffit de prouver que si une suite {Qk)keN dans C[X]
vérifie: Qo = 0 et ( VA; > 1, Vt 6 C ) {t-\-2)Qk{t-\-l) = {t-k)Qk{t) - ,
alors Qk = 0 pour tout k . Supposons donc que la suite (Qk) vérifie ces conditions.
Soit A; > 1, et supposons prouvé que Qj = 0 pour tout j < A; - 1. Alors on a:
(t + 2)(9ib(t + l) = (t - k )Q k{ t ) , ce qui, en posant (AQk){t) = Q k { t + l ) - Q k { t ) , s’écrit:
(t-\-2)AQk{t)-\'{k-\'2)Qk{t) = 0 . Montrons par l’absurde que Qk = 0. Sinon, soit
son terme dominant ( a^v ^ 0, iV € N ). Le terme dominant de AQk est: NüNt^~^
(y compris si AT = 0 ). Le terme dominant de {t + 2)AQk{t) + (A; + 2)Qk{t) serait alors
o>
n {N h- A; + 2)t^ ^ 0 , ce qui est absurde. Cette contradiction prouve bien que Qk = 0
et poursuit la récurrence. Ce qui démontre que tous les Qk sont nuis, ce qui achève de
répondre à la question.
d ) En spécialisant t en - 1 dans (17), on a immédiatement -(A; + l)lfi;(-l) = ÎOk(O)
pour A; > 1 : En tenant compte de ce qu’on vient de voir en a) ci-dessus et de = “ 1»
on arrive à:

îi^o(-l) = - l ; S^fc(-l) = “ (;t +l)(fc +l)!


e ) Pour fc > 1, on a, pour | z | < r : 5_fc_i(z) = ( * ^ ) * ; d’après (2), cela donne:

5 _ ,_ i(z ) = fc! f ; ¿ 5 ( n , k) Z - * = fc! f ; S(k + m, k) z™


n=A; m —0 '
d ’autre part:
oo
5_fe_i(z) = 1 + ^ ( - f e ) X i’ 'ri -k - 1) z’-+i
i’= 0
Nombres de Stirling 291

en identifiant les coefficients de , il vient, si n > 0 :

d ’où, puisque k ^ O :

ce qui prouve (18).

Question 3 "
a ) La fonction z M{z) = (prolongée par la valeur 1 en 2: = 0 ) est
développable en ésrie entière à l’origine; son développement est valable pour 12; | < 1
et vaut = 1+ î fonction A : z Log ( M{z) ) est
définie au voisinage de 0 et y est développable en série entière. En raisonnant comme en
1-a) ci-dessus, on en déduit l’existence de r ' .
b ) Pour t € C et Z G , on a, en posant A{z) = 4 et A^(z) = YlkLm
pour tout m € N * :

Ct{z) = ex p (tA{z)) = 1 + =
m=l
¿m 00

m=l fc=l m=l fc=0


pour tout A: > 0 , on a:
k
r" -
^k{t) = ¿ 2 " i ï i r ^ (¡7+1)!
m =l i/=0

On voit donc l’existence de {'^k)k>o . et que pour tout k , 0k est un polynôme en t ;


comme ¿1 = § et 4 ,1/ = ^ pour tout 1/ > 1, on voit que est de degré k , et
^0 = 4 ,1 = 4 = 5-
c ) Dans le calcul qui suit, toutes les dérivations terme à terme se justifient sans difficulté.
Pour X €] 0, r ' [ et f € C , on a:

(x* A (x ) ) = ( - Log(l - x) ) ‘"^ = A - i( x ) X x‘- i =

k+t
= - ^ ( x * + i y ^ , 0 k { t ) = f x ‘“ ^ + 1 y^(fc + 1 + 1) 0k{i)
fc=0 fc=o
En supposant t ^ 0 , en simplifiant par f , et en divisant par , on obtient, après
multiplication par 1 - x :

£t_i(x) = (1 - x ) (l + ¿ ( f c + i + 1) 0k{t) x''+‘) = 1 + (f - 1) - 1) x*'+i


Aî=0 fc=0

En identifiant les coefficients de pour fc > 1, on en déduit:


(fc+1+1)0k{t) = { t- l)^k{t - 1) +(A;+1)
Cette identité polynomiale en t , étant vraie pour i G C , reste vraie pour t = 0. On
a donc prouvé (19).
Pour tout r , soit Pr{t) = - ^) • En substituant t - k-\-l à t dans la
relation (19) , on obtient:
(_l)fc+i(i + 2)Pk{t + l ) = { t - fc)Ffe(i)(-l)*’+i + (f + l)(-l)'=P*_i(i)
c’est à dire:
(i + 2) Pk{t + l) = { t - k ) Pkit) - (i + 1 ) Pfc-i(f)
292 Chapitre 9, problème 72

De plus, Pq = - ^ 0 = - ^ = îPb • En appliquant les résultats obtenus en III-2-c), il en


découle que Pk = pour tout k . Donc (en remplaçant t par t k dans l’identité
Pk = ^k Y
(I) (VA: 6 N ) #fe(i) = (-l)'=+i!i^fc(A: + <)
d ) D’après (I) et (1), pour zÇ.C tel que | z | < r ' , on a, si A: € N * est fixé:
( -L o g (_ l^ z ))fc ^ g ^ fc, g £ ( ^ ^
^ m=0 n=fc
A:is(m + A: + 1, A:)
m=0
m! m=0
(m
'
+ A: + l)!
'
d ’où en identifiant:
A;!s(m + A: + 1,A;)
(Vm e k^mik) =
{m + k + l)\
mais de l’égalité: ^m(.k) = ( - l ) ’"+^!Pm(wi + A:), on déduit:

(V m 6 N ) ^mim + k) = ( - i r + Y r i t '^ + i)! ^ + 1-*)

C ’est la relation (20).


Commentaire
D’après (18) et (20), les polynômes de Stirling génèrent tous les nombres de Stirling
de première et de deuxième espèce.

Question 4 ^
a ) Comme £i(0) = 1, l’existence de r" découle de la continuité de Ci en 0, cette
continuité étant due au fait que Ci est dévelopable en série entière àen 0.
b ) Pour t e R * , on a:

m =0 ' '
d ’où toutes les assertions voulues sur hz . D’autre part:
1 oo
i (Ar(z) - l ) = ; (^ r(^ ) - ^o(z)) = ^(-l)''+itf^fe(A: + r) ^*=+1
k=0

Soit P un réel tel que \z \ < p < r " . Pour tout t e C * , le rayon de la série entière
est > r ', et la somme de cette série entière est hz{t) . D’après les
inégalités de Cauchy, on a: | ^k{t) \ < 27rpfc+i ( Sup | hu{t) \ ) pour tout k e N (obser-
\|u|=p /
vons que hu{t) est défini pour tout t e et tout u G C tel que |it | < r" : il suffit
de remplacer par u dans la définition de hz{t) ; de plus, pour de tels couples ( i,u ) ,
on a: huit) = emploie la notation hu pour la fonction définie sur
C aussi bien que sur IR ).
Notons C/" l’ouvert {u G C | |u | < r"} de C . Pour (г¿, t) G C/" x C , on a:
huit) = Sm =o compact K " de C/" et tout compact K de C ,
on a un réel R > 0 tel que \tAiu) | < R pour (u, t) G ÜT" x K , car A est continue sur

U . Comme la série (m+iTi converge, on en déduit que la série Em>o (m+i)! *


de fonctions de (îx, t) converge normalement sur /<'" x K . Tout compact de U” x C
est contenu dans un tel K ’' x K . Donc cette série de fonctions de (u,t) converge
normalement donc uniformément, sur tout compact de C/ x C ; comme chaque fonction
(u,t) -- est continue sur f/ x C (car A est continue sur U), il en résulte
Nombres de Stirling 293

que la somme hu(t) est continue sur i/ x C (car A est continuesur U), il en résulte
que la somme hu(t) est continue sur U x C . ( ) .
Soit /X le maximum de |/iu(OI sur le compact Fp x [ - 1 , 1 ] de U x R (où Fp
désigne le cercle { u g C | \ u \ = p } ) \ d’après ce qui précède, on définit bien ainsi
/i G IR+ . D’après les inégalités de Cauchy visées plus haut, on a:
( v f c e l ^, Vr€[-i,i])

autrement dit:
{ y k e N , Vr€[-l,l]) \ ' ^k{ k + T ) \ < ^ ; ^ ^ ^

d ’où
, A;+l

comme ^ < 1, on en déduit que la série fonctions de r


converge normalement donc uniformément sur [ —1,1] • Ces fonctions étant continues,
la somme est continue sur [ —1,1] • D’où:
,/î+ l
k=0 k=0
Par suite:
k-\~l
fe=0
Mais i { C r ( z ) - L ) -------------->A(z ) . En conclusion:
r —0,r?é0

Mz) = , i.e. Log (


t^o \ ^ J k=0
On a donc prouvé (21).

Question 5 "
a ) Il est bien clair que StSu = «Sf+u+i ; autrement dit, en utilisant la règle du produit de
deux séries entières dans un disque ouvert commun de convergence: pour tout z € Î2r j
et en tenant compte que tf'o = - ^ :
oo
l + ( t + u + 2) ]^lP'fc(i + u + l)2:''+^ =
k=0
oo oo

k=0 k=0
= 1 ——(i + îi + 2)z-h
N-1
i( f + 1)Î^n (0 + {u + 1) ^ n {u) + + I){u l ) ^k { t) ^ N- l -k {u ) \
N=l ^ A:=0 ^

En identifiant, on en déduit, pour tout n > 1 :


n —1

{ t U 2) U 1) = ( i 4 -1 ) î^n(^) + (“l^ + 1) ^ n (^ ) "b y 4" 1) (uH- 1) ^k{t) ^n-l-k{'^)

(^) Cette continuité de hu(t) sur U x C était prévisible en raison du théorème de Hartogs, puisque
huit) est séparément analytique en u et t . Cependant rappelons que le théorème de Hartogs est de
démonstration difficile. Ici, la preuve directe de cette continuité est en fait triviale et donc bien préférable.
294 Chapitre 9, problème 72

h ) En spécialisant u en 0 , on obtient donc:


n -l
{t + 2) 3^„(i +1) = (i +1) ^ n {t) + a^n(o) + +1) ^ n - i- k { 0 )

k=0
d ’où à l’aide de (17):
n -l
(t - n) ^n{t) - i t + 1) K - i { t ) = M O ) + (i +1) ( M t ) + E ^n-k-iit) )
^ k=0 '
ce qui se simplifie en:

- ( n + 1) M t ) = M O) + (* + ! ) ( M i { t ) + £ MO) M k - i { t ) )
^ fc=0 ^
ou encore, puisque % = :

[\Mi{t ) + j
c ) Dans ce qui précède, spécialisons t en n , et utilisons la relation (20) ainsi que les
formules : îP^O) = vues en III-2-a). On obtient:

Bn+l f 1 ( - l ) " 5( n + L l ) ^ Bk+1 A ;!s (n + LA ;+ 1) ^ I


nn) = n+1 (n + 1 )!
+ (n + 1)
\^ 2 ( n + 1)! ( ^ + 1)! ( n + 1)! J \

En tenant compte que s(iNT, 1) = (i\T - 1)! pour tout iV > 1, cela donne:
iP ( n ) = -B n + i ( - i ) n - i - f e B f e + i s ( n + l,A:
(n + l ) ( ( n + 1)!) 2(n + l) “ (fc + 1) X ( (n + 1)! )
En définitive, puisque B2 = ^ :
= il \ et, si n > 2 :
n -l
Bn+i ( - 1)"
Î^n(n) = + ■-T-.' + 1+1)! - Bjt+i x s ( n + l , f c + 1)
( n + l ) ( ( n + l)!) 2( n + l ) (n k+ 1
k=\
Cette expression montre bien à quel point la formule (21) est non évidente.

Question 6 °
L’idée est d ’utiliser la formule d ’interpolation de Lagrange des polynômes. Soit n € N * .
On sait que fl'« est de degré n . En utilisant (18) avec k e 11, n + 1 J , on obtient ainsi:
n+1
(~l)*‘S(n + k + l,fc) y-j- cy- , , i\
MX) =E (n + fc + l)!(n + l-f e )! 11 ( ^ + J +V
k=l ’ i€ (l,n + l]\{ fc }
de même, en utilisant (20) avec k décrivant | l , n + 1]
n+1
(—l)^s(n + fc + 1, A:) y j f Y ’ \
MX) = E in +
(n 4- A
fc; +
4. l)!(n
lYlCm +
4- l1-A:)!
^ fc)i . H
J € | [l,n + ll\{fc }
^

Si n > A; > 1, en réutilisant (18) et (20), on obtient:

5(n, k) = - X (3^„_fe_i(-fc-l)) ; s{n,k) = (-1)"-*^ !f^n_fc_i(n- 1)


(fc-1 )! (fc-1 )!-
d ’où avec les valeurs ci-dessus des et après réductions:
(_l)n-fe(2„ _ fc)j ^ i - i y s { n - k + j , j)
5(n, A;) =
(k-iy. ^ (n + j) (n + j - f c ) ! ( n - f c - j ) !
et les formules analogues donnant les s (. ,.) :
Nombres de Stirling 295

(_l)n-fc(2„ _ k)\ n —k ____________________________


{ - l ) i S { n - k + j , j)
s{n,k) —
(k - 1)! + j ) (^ + J “ { n - k - j)!
ce qui équivaut à:

cette dernière expression de s(n, A;) équivaut rigoureusement à celle donnée par
L. COMTET dans Analyse Combinatoire , tome 2, page 51.

Enfin les expressions trouvées de permettent d ’obtenir les valeurs suivantes


de ) d ’abord en fonction des nombres 5 ( .,.) :

= çrhjî g à f r i s(»+‘
puis en fonction des s (.,.) :

^ (n) = (n + 1)' V ( ~ l) " ~ M ^ + fc + l.fc)

Cette denière formule est plus simple que celle trouvée dans la question 5-c) ci-dessus, car
n ’y apparaissent pas les nombres de Bernoulli; mais d’un autre côté, elle est moins simple
car elle fait intervenir des nombres de Stirling d ’indice de gauche plus élevé. D’autre
part, cette dernière formule, écrite pour n variant de 1 à TV, fournit évidemment une
expression de B2, • • • comme Q-combinaisons linéaires des s (. ,.), par inversion
d ’un système linéaire trigonal.★

★ ★ ’A’
NOTATIONS

.................. ensemble des entiers naturels

.. ensemble des entiers naturels non nuis

.................. anneau des entiers rationnels

. ensemble des entiers rationnels non nuis

Q ................................ corps des rationnels


: ....................................................................................................

Q_ : .................................................................................. ensemble des rationnels > 0 (resp. < 0 )

Q * , : ...................................................... groupe multiplicatif des rationnels non nuis (resp. > 0)

R : .......................................................................................................................................... corps des réels

R_|., R + : ............................................................................................ ensemble des réels > 0 (resp. < 0 )

R * ,R * .......................................................................................... ensemble des réels > 0 (resp. < 0 )

C : .................................................................................................................................. corps des complexes

C * : ...................................................................... groupe multiplicatif des nombres complexes non nuis

U : ............................................ groupe multiplicatif des nombres complexes de module 1 (cercle unité)

Un ( ti 6 N * ) : .................................................................. groupe des rgwîines n -ièmes de 1 dans C


G : ................................................................................................................ base des logarithmes népériens

i : .....................................................................................nombre complexe de carré -1 et d ’argument f

J : .................................................................................... racine cubique de 1 dans C d ’argument ^ )

Bn : .................................................................................................. , le n -ième nombre de Bernoulli


C ; ................................................................................................ ........................ l’inclusion stricte

K * , E* : groupe multiplicatif du corps K , dual de l’espace vectoriel F (on tranche avec le contexte)
E \F : .............................................................................................. la différence des ensembles E et F

[.,•1 ; [•,•[ ; 1 -ï-I ; I-»-I ........................................................................ intervalles dans Z

: .................................................................... les nombes binomiaux ( a complexe, n entier naturel)

A u t* : .................................................. ............................ groupe d’automorphismes de la structure ★

G h j ^ { E ) , Q h { n , K ) , S h j ^ ( E ) , S L { n , K ) : .............................. ................ groupes linéaires

(ûi)iG / ............................................................................................................................................ famille

.......................................................................................l’ensemble image de l’application i i-+ a*

/ | ^ : ........................................................................................................................ la restriction de / à A

/ | ^ : .................................................................................... ............la corestriction de / à l’ensemble B

/ Il^ : ...................................................................... l’application induite par / sur la partie / -stable A

: ...................... l’itérée n fois de / (lorsqu’il y a risque d’ambiguïté sur le sens de l’écriture / ” )


X ► CL : .................................................................................................................. on spécialise a; en a
a \ b : ................................................................ l’élément a divise l’élément b (dans un anneau intègre)

p g c d ( , ) p p c m ( ) : ........................ le plus grand commun diviseur, le plus petit commun multiple


297

9?(.), ^ ( .) : .......................................... la partie réelle et la partie imaginaire (des nombres complexes)


I d , I d * : .......................... .............. l’identité, l’identité de l’ensemble * (si cet ensemble est mentionné)

ssi : .................................................................................................................................... si et seulement si

c a r d ( . ) : ................................................................................................................................ le cardinal

M ax , M in , S u p , I n f : .................. le maximum, le minimum, la borne supérieure, la borne inférieure

e „ ,6 fi . le groupe des permutations de degré n , le groupe des permutations de l’ensemble E

2Cn, 2 Cb : ................................................................................ ........................................ groupes alternés

[G : H ] , [L : K ] : .......................... indice d ’un sous-groupe, degré d’une extension (suivant contexte)


H < G : ............................................................................ H est un sous-groupe distingué du groupe G
O r b : .................................................................................................................................................. l’orbite
S t a b : .................................................................................................................................. le stabilisateur

}îOïC[j({E) : ...................................................... l’algèbre des endomorphismes du K -espace vectoriel E


d i m : ........................................................................................................................................ la dimension

V e c t ( ) : ................................................................................................ le sous-esp2w:e vectoriel engendré

K e r ( ) : ............................................................................................................................................ le noyau

I m ( ) : .......................................... ......................................................................................................l’image

d e t : ...................................................................................................................................... le déterminant

d e g ( ) : .................................................................. le degré (d’un polynôme, d ’une fraction rationnelle)

K [ X ] ^A \ S ] :. polynômes en X à coeff. dans K , A -algèbre engendrée par 8 (suivant contexte)

K {X ) •’ .................................................................... fractions rationnelles en X à coefficients dans K

/([’ [[ X ]] : ............................................................................ séries formelles en X à coefficients dans K

M a t0 (ti) : .................................................................. la matrice de l’endomorphisme u dans la base B

M a t 0 c (^ ) .............................................matrice de l’appplication linéaire u dans les bases B et C

* ............................ souvent employé pour le groupe des éléments inversibles de l’anneau A

< a i , . . • >ûn > J ( û i , . . . , dn) ............ le n-cycle qui envoie ai sur Ui+i pour i < n et a» sur ai
X : .. produits cartésiens d ’ensembles (évenbtuellement munis d ’une structure), produits de nombres

i : .................................................................................... la fonction / admet en a la limite l

f(x) ^ ............................ équivalence de fonctions au voisinage de a (notation de Landau)


' ' x —*a

f : E ------- ^ E : ........................... / est un isomorphisme de E sur F (pour une certaine structure)

X= y m o d (m ) : ........................... congruence modulo m (essentiellement utilisé dans l’anneau Z )

E^p : ......................... l’objet quotient de l’objet E par le sous-objet F (pour une certaine structure)
BIBLIOGRAPHIE

ARNAUDiÈs J ., DELEZOIDE P. .. Exercices corrigés du cours d^Analyse ( Dunod, 19 9 3 )

ARNAUDIÈS J., DELEZOIDE P ........ Exercices corrigés du cours Compléments dAnalyse


( Dunod, 19 9 5 )

ARNAUDIÈS J ., FRAYSSE H. ... Cours de Mathématiques, t 2, Analyse ( Dunod, 1 9 8 7 )

ARNAUDIÈS J ., FRAYSSE H. .. Cours de Mathématiques, t 3, Compléments dAnalyse


( Dunod, 1988 )

BROMWICH T. J ....................... Theory of Infinite series ( Cambridge University Press, 1908 )

COMTET L ................................................ Analyse Combinatoire, t. 1 et 2 ( P.U.F., 19 7 0 )

HARDY G.H.-LITTLEWOOD J.E. -POLYA G. Inequalities ( Cambrisge University Press, 19 6 4 )

HENRICI P ........... Applied and computational complex analysis, t 1 à 3 ( Wiley, 1 9 7 4 )

NIELSEN N ................... Handbuch der theorie der Gammafunktion ( repr. Chelsea, 19 6 5 )

POMMELET A .............. Agrégation de Mathématiques, cours dAnalyse ( Ellipses, 19 9 4 )

SAKS S.-ZYGMUND A .............................................. Fonctions Analytiques ( Masson, 19 70 )

TISSIER A. . .Agrégation de Mathématiques, mathématiques générales ( Ellipses, 19 9 5 )

VAUTHIER J. Problèmes dAnalyse pour lAgrégation de Mathématiques ( Masson, 1977 )

WALL H . s ............................. Analytic theory of continued fractions ( repr. Chelsea, 1 9 7 3 )

WHITTAKER E.T.-WATSON G .N ............................................. A course of modem Analysis


( Cambridge University Press, 19 6 5 )

★ 'Ar ★
TABLE DES MATIERES DU TOME 2

CHAPITRE IV: ALGEBRE LINEAIRE


ENS de Saint-Cloud, 1977 — Endomorphismes cycliques — Matrices stochastiques —
Permutations et endomorphismes —Corps gauches de dimension 9 sur Q —Ecole Poly­
technique, 1985 —ENS de Saint-Cloud, 1981 — ENSET, 1980 —Groupes de congruence
en dimension 2 —
CHAPITRE V: ALGÈBRE BILINÉAIRE
Représentation de groupes — Théorème de Perron-Probenius pour des endomorphis­
mes symétriques — Homographies et groupes de Lorentz — Polynômes orthogonaux —
Un théorème de Jordan —Algèbres hermitiennes — Groupes orthogonaux —

CHAPITRE VI: GÉOMÉTRIE


Cyclide de Dupin et cercles de Villarceau — Quadriques et groupes orthogonaux —
Lignes de courbure des quadriques —Les théorèmes de Mac Cullagh —Le grand théorème
de Poncelet — Le problème de Koszul (d’entrée à TENS Ulm, 1966 ) — Théorème de
Carathéodory — Théorème de Whitney — Variations sur la cycloïde — Variations sur
l’astroïde —Théorème de Sard — Singularités ordinaires dans le plan réel —

TABLE DES MATIERES DU TOME 4

CHAPITRE X: INTEGRATION
Cinq exercices sur l’intégrale —Six exercices sur l’intégrale —Parties finies d’intégrales
(entrée à TENS Ulm, 1966 ) Constante d’Euler —Séries F { n ) pour F rationnelle —
Approximation par convolution —Quelques intégrales eulériennes —Densité en moyenne
des polynômes de Laguerre —

CHAPITRE XI: SÉRIES DE FOURIER


Théorème de Riemann — Concours des Mines, 1986 —Equation fonctionnelle de zêta
de Riemann —Nombres de Lebesgue —Cins exercices sur les séries de F o u r i e r —Séries
de Fourier et polylogarithmes —

CHAPITRE XII: ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES


Une équation de Bernoulli (Saint-Cloud, 1970 ) —Une équation de Gauss —Théorème
de Fuchs des équations du second ordre — Fonctions de Bessel — Un théorème de Lia-
pounov —Une équation de Riccati —L’intégrale -f l ) “ *^cos(t x) d x —L’équation
2/'" = 2/2/" — L’équation xy" H- (p + 1 - a x ‘^)y^ 4 - 6 a; y = 0 — Solutions périodiques
d’équations différentielles non-linéaires —Un théorème de Hardy —

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TABLE DES MATIERES DU TOME 1

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CHAPITRE I: GROUPES

Problèm e 1: Permutations et anneaux quotients de Z ................................. 3


Problèm e 2: C aractères.................................................................................. 11
Problèm e 3: Homographies et groupe tétraédral....................................... 23
Problèm e 4: Un théorème de FVobenius...................................................... 33
Problèm e 5: Un théorème de P o ly à ............................................................. 45
Problèm e 6 : Demi-plan de Poincaré............................................................. 59
Problèm e 7: Le groupe G168, les p-Sylow des © „ ................................ 77
Problèm e 8 : Théorème de Von Staudt et anneaux Z / n Z ....................... 97
Problèm e 9: Concours Commun des Mines, 1984.................................... 113

CHAPITRE II: ANNEAUX ET POLYNOMES

Problèm e 10: Théorème de Fermat, cas p = 3 .......................................... 127


Problèm e 11: Nombres de Fermat et périodes de G auss.......................... 139
Problèm e 12: Sommes de 4 carrés, méthode de Lagrange....................... 151
Problèm e 13: Entiers de Gauss..................................................................... 163
Problèm e 14: Anneaux euclidiens et polynômes de Tchebytchev........... 177
Problèm e 15: L’anneau 189
Problèm e 16: Polynômes cyclotomiques: formulede N e tto ....................... 201
Problèm e 17: Polynômes cyclotomiques et théorème de D irichlet........... 213
Problèm e 18: Extensions multiquadratiques de Q ................................... 227
Problèm e 19: Extensions binômiales de Q ................................................ 239
Problèm e 20: ENSET, 1971 : corps cubiques............................................. 251
Problèm e 21: Théorème de Fermat, cas p = 7 .......................................... 265

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Achevé d ’imprimer en juillet 1997


Aubin Imprimeur N" d ’impression L 543 1 1
LIGUGlt. POITIERS Dépôt légal juillet 1997 / Imprimé en France
CHAPITRE VII: SÉRIES, FAMILLES SOMMABLES

P ro b lèm e 50: Sept Exercices sur les séries


P ro b lèm e 51: Autour du théorème de Hardy
P ro b lèm e 52: 7^-développements
P ro b lèm e 53: Espaces
P ro b lèm e 54: ENS Ulm, 1969 (de Mr Verdier).
P ro b lèm e 55: Fractions continues
P ro b lèm e 56; Ensemble de Cantor et méthode du crible
P ro b lèm e 57: Développements de réels positifs

CHAPITRE VIII: ANALYSE FONCTIONNELLE

P ro b lèm e 58 Modes de convergence


P ro b lèm e 59 Autour du théorème de Riesz
P ro b lèm e 60 Autour du théorème de Weierstrass
P ro b lèm e 61 Les meilleures approximations
P ro b lèm e 62 Fonctions /3 et de Nielsen, partie 1
P ro b lèm e 63 Fonctions ^ et îT' de Nielsen, partie 2
P ro b lèm e 64 Fraction continue de tg a ; (Ecole Centrale, 1977)

CHAPITRE IX: SERIES ENTIERES

P ro b lèm e 65 L’espace B
P ro b lèm e 66 Théorème pentagonal d ’Euler
P ro b lèm e 67 Identité de Jacobi
P ro b lèm e 68 Von Staudt et Lucas
P ro b lèm e 69 Séries entières prolongeables
P ro b lèm e 70 Définition de Zêta de Riemann sur C \ {1}
P ro b lèm e 71 Fonctions sans point d ’analyticité
P ro b lèm e 72 Nombres de Stirling

9 7 8 2 7 2 9»847951 ISBN 2-7298-4795-2

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