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Dakar 21 01 2018

Kesseng Kesseng. Ce bruit m’énerve m’indispose. Il propose une métaphore de ma situation. Il est le
reflet des coups perçus par mon cœur. Ce bruit c’est le bruit des cauris. Chaque soir j’entends ce
bruit. Ma voisine aime consulter les cauris et le bruit effectué à leur lancée me parvient à chaque
instant. Autrefois, monnaie d’échange Africaine ; aujourd’hui objet propre à la consultance, à la
voyance. Ces cauris auxquels je m’identifie ; oui je suis un cauris. J’ai toujours une valeur mais pas la
même qu’avant. Hier j’étais incontournable ; aujourd’hui je suis éventuel ; évitable. Mes services ne
sont plus obligatoires. Je suis consultée en cas de problèmes ; de soucis. Une consultance non
payante. Moi c’est Dieynaba, je tiens ce journal intime pour panser mes douleurs, me confier. Hier
j’ai regardé une émission sur France 2 qui disait que tenir un journal c’est pouvoir se libérer. Alors ce
matin ; j’ai envoyé Rocky (la ménagère) m’acheter un cahier et j’ai commencé. Les mots sortent
d’eux même. « Toubab dal djiné la ! Evidemment c’était une urgence j’irais m’acheter un joli
carnet comme j’en vois dans les films. Il me semble que j’ai attendu ce moment longtemps. J’ai
l’impression d’être un fleuve. Assise sur mon lit ; je m’épanche. Ce lit de souffrance mais aussi de
bonheur … oh mon cher journal ; j’ai tellement l’envie d’écrire que je n’ai pas dit qui j’étais. Je suis
Dieynaba Mballo mariée mère de 4 enfants. Ils sont toute ma vie, je les ai porté ils ont sucés mes
seins jusqu’à la dernière goutte. J’ai tout donné ; sacrifié tout mon bonheur pour eux parfois je leur
en veux puis je m’en veux d’avoir été égoïste pendant ne serait-ce qu’un moment. Je les aime
tellement pourtant ils croient le contraire parfois je suis une maman assez sévère. On ne peut que
transmettre l’éducation que l’on a reçue même si c’est amélioré. On a toujours envie en tant que
parents de donner à nos enfants plus d’affection que l’on a reçue ; plus de sécurité financière bref
plus d’amour. Nos générations sont différentes mais certaines valeurs demeurent surtout dans la
culture Africaine. Mes enfants sont ma source de motivation sinon je crois que je serais déjà partie.
Blasphème ! Je suis musulmane je ne devrais pas penser au suicide et pourtant j’y pense. Ce n’est
pas une échappatoire mais c’est une finalité en soi si l’on ne croit pas aux religions révélées. Le
suicide pour certaines personnes parait comme étant la solution idéale.

Mariée depuis 21 ans ; je suis Mme Baal ; première de mon épouse Awo Bourou Keureum. Le wolof
est une belle langue ce qui la différencie des autres langues c’est que 2 ou 3 mots peuvent définir
une situation. Awo signifie la première Bourou Keureum la reine de sa maison. C’est exactement ce
que je suis sauf pour le mot reine je suis la pionnière de la maison ; je ne suis pas le propriétaire du
cœur de mon mari. Nous les premières femmes, nous connaissons le passé de nos hommes, leurs
moments durs leurs vies antérieures. Parfois ; ce passé connu crée un certain respect chez nos
conjoints parfois aussi il nous voie comme étant le témoin de leur passé non glorieux. Avant qu’ils ne
soient ce qu’ils sont ; quand ils trimaient pour un petit 1000fcfa les premières femmes ont tout vu.
Peut-être parce qu’on leur rappelle le passé que les hommes ont besoin de nouvelles femmes
reflétant leur présent. Ceci est mon avis personnel, bien sûr mais dans le regard de mon mari j’y lis
un ennui constant quand il vient me voir mais surtout une lueur entre la honte et le respect. Une
expression que je n’arrive pas à déchiffrer chez lui ; une certaine gêne une envie de me quitter mais
un devoir de rester pour les années endurées à ses côtés. La vie d’une première femme n’est pas
facile. Cependant j’imagine que chaque place dans un mariage polygamique n’est point facile. Il suffit
juste de s’y faire et surtout de fermer les yeux et faire comme si l’on ne voyait rien. Entre la belle
famille qui nous extorque et un mari souvent infidèle ; nous sommes bien servies. Mardi passé ; une
amie togolaise Liliane est passé me voir expliquant ses problèmes conjugaux pendant qu’elle parlait,
je ne pouvais m’empêcher de penser que le mariage en Afrique est plein de problème. Partout en
Afrique ; ce sont les mêmes situations ; les mêmes problèmes. Son histoire remue tant de souvenir
en moi ; il me fait penser au soir ou mon mari m’a annoncée qu’il avait pris une seconde épouse. Je
me souviens de cette nuit 8 ans après comme si c’était aujourd’hui …

Souvenir de ce mardi 18 octobre 2009

Assise sur mon lit ; je venais de rentrer chez moi après une longue journée de tracas quotidien. J’ai
trouvé Modou assis sur le lit avec un bouquet de fleurs bizarre. Cette façon de m’accueillir je ne l’ai
pas vécu depuis 5 ou 6 ans après notre union. Il avait l’air embarrassé vêtu d’un jean et d’une
chemise blanche sa tenue préféré. Il aimait le blanc mon homme, cette chemise blanche immaculée
sans tache témoigne de la propreté de mon homme ; il ne sent jamais mauvais ; prend toujours soin
de lui et sent toujours bon. En le voyant assis ; j’ai su qu’il voulait me parler de quelque chose ; toute
personne a un geste qui montre son stress .¨Pour mon mari ce sont les mains croisés ; ces mains si
jolis si délicates .Ah que de souvenirs !!

Je m’approche vers lui et l’embrasse ; un baiser qu’il me rend timidement sans me regarder droit
dans les yeux. Ce dialogue entre lui et moi est à jamais ancré dans mon cœur et mon esprit :

Modou : as-tu passé une bonne journée diewo.

Moi : oui mais toi non apparemment. Qu’est ce qui s’est encore passé au boulot ?

Modou : tu me connais ; parfois même c’est troublant, tu pourrais écrire un livre sur moi. Tu m’aimes
tellement et moi parfois je ne te le rends pas comme je devrais. Tu es belle si douce si délicate, si
mystérieuse … Diewo.

Moi : on se connait tu as 36 j’en ai 33. On a cheminé pendant si longtemps et on le fera encore plus.
Cependant tu ne réponds pas réponds bébé réponds…

Modou : écoute-moi et ne dis rien ! Laisse-moi parler permet moi de me vider ! je t’aime tant tu as
tant fait pour moi ; tu m’as tant soutenu tu as sacrifié plein de choses pour moi .Aujourd’hui si je suis
ce grand avocat dont tout le monde parle c’est grâce à toi. Tu es et tu seras toujours mon roc. Ma
deuxième mère ; ma muse celle qui m’a tout offert, celle que j’ai trouvé pure intact tu m’as offert
tout ton corps. 9 ans de mariage. Je t’aime tu es devenue ma sœur ma meilleure amie. J’ai décidé de
prendre une seconde femme, je suis un homme responsable, j’ai cherché quoi te dire pendant 2
mois, à chaque fois je n’avais jamais l’occasion ni le courage. Je suis musulman j’ai le droit à 4
épouses mais toi-même tu sais qu’avoir une seconde femme n’a jamais été mon dada. Je vais
l’épouser demain on a tout fixé un mariage discret juste quelque chose de limité. Un mariage calme
.Pardonne moi, je t’aime toujours mais parfois un homme tombe amoureux ou à envie de quelque
chose de nouveau. Je t’aimerai toujours tu es la sève qui coule dans mes veines. Oui je suis un arbre.
Je t’aime ma Dieynaba…

J’étais sous le choc mais j’ai tout écouté du début jusqu’à la fin tel un étudiant à l’université je ne
ratais rien du discours de Modou. Il était très gêné sa voix tremblante ses mains se serraient les unes
contre les autres ; son discours était agité ; il faisait des fautes il changeait de ton. On dirait qu’il n’est
plus le même homme que j’ai épousé il Ya 9 ans. Cet étranger en face moi cet homme devenu un bon
musulman pieux tout à coup je le connais pas.

Modou : Parle Dieynaba ; ton silence exprime-t-il un non ? J’ai déjà donné ma parole ou bien ? tu es
une musulmane voyons chérie…

Modou : Parle Dieynaba ; ton silence exprime-t-il un non ? J’ai déjà donné ma parole ou bien ? Tu es
une musulmane voyons chérie…

Moi : Ne prends pas mon silence pour une désapprobation ni une faiblesse. L’islam est votre refuge
à chaque fois que vous prenez la décision de prendre une deuxième femme. Modou tu ne pries
même pas régulièrement malgré mes sermons. C’est aujourd’hui face à cette situation que tu
décides d’être un bon musulman ? Je m’y attendais un jour, telle est la destinée de toute femme
ayant aidé son mari à devenir ce qui il est. Je ne suis ni la première et je ne serais pas la dernière
surement. Je l’accepte, ai-je même le choix mon cher ? Ce qui me fait le plus mal c’est tout le temps
que tu as pris pour me le dire. Je ne sais plus quoi dire Modou. Je vais aller marcher un peu je crois,
je pense. J’ai besoin de prendre de l’air MODOU BAAL !!

Sur ce ; Modou saisit ma main et dit : « il n’y a pas un seul endroit sur terre où tu pourras échapper à
toi destin diewo ! »

« On dit que croire au destin c’est renoncer à son libre arbitre. Que la persévérance ne permet pas
de contrer le sort auquel nous sommes destinés. Cependant la seule partie du destin qu’on peut
vraiment contrôler, c’est ce que l’on a décidé d’infliger aux autres. Tu as décidé ! Lâche ma main ! Je
voudrais juste digérer la nouvelle Modou ! » Répondis-je.

Je descendis les escaliers et ouvris la porte principale. Je ne sais plus comment j’étais habillée ni ou
j’allais. Je marchais à travers la rue, je vis un banc et je m’assis dessus. Je regardais les jeunes enfants
jouer aux footballs, si mignons, si beaux et si innocents. Je réfléchissais à ma vie à ces années passées
à satisfaire un homme qui m’a menti. Ce n’est pas le fait d’avoir une coépouse qui me dérange ; je
peux le digérer. J’ai toujours su faire face à tout et être une musulmane mariée c’est toujours
prendre en compte que vous vivrez peut être dans un ménage polygame. Ce n’est pas cela non du
tout ! Ce que me faisait mal, c’est son mutisme, sa façon de me berner de ne rien de me dire après
tout ce temps. De me dire « pendant 2 mois je ne savais pas quoi te dire ». Ah bon pourtant il n’a pas
hésité à me dire plein de choses intimes mais me dire qu’il partagerait sa vie avec une autre c’est la
mer à boire. Les hommes, les hommes jamais ils ne prennent de responsabilités. Les souvenirs
remontent et je pensais à ma tante la première femme de mon père qui n’a jamais aimé Modou, car
selon elle je ne devais pas sacrifier mes études pour Modou. Si elle était toujours en vie elle m’aurait
dit que toute cette situation ne la surprend pas. Cependant avais-je le choix ? Dès le premier jour de
notre rencontre je savais que c’était lui tout mon corps tremblait pour lui, j’étais si intimidée et
tellement innocente. Je regardais Modou tel un messie. Je buvais ses paroles, cet étudiant en droit
me fascinait ; il réveillait en moi plusieurs choses. Une de mes amies Fina me disait toujours que
Modou m’avait marabouté. Pourtant j’aime cet homme, toute ma vie lui est dévouée .J’ai porté ses
enfants, j’ai abandonné mes rêves et je l’ai aidé à réaliser les siens.

Je ne pensais pas qu’écrire un journal serait si libérateur. 10 ans après le remariage de mon mari, je
suis toujours là comme un baobab selon ma coépouse Awma Diom (je n’ai pas de vergogne).
Au début du mariage il n’avait pas changé et continuait de venir à la maison puis au fur et à mesure
ses visites s’espaçaient pourtant je ne manquais de rien mes enfants n’ont plus mais mon mari me
manquait sa nouvelle femme a créé toute une cour autour de lui. Je ne voyais plus les gens comme
avant c’est fou comme les gens peuvent changer. Au fil de ses succès, Modou devenait imbu de sa
personne .Il n’était plus l’homme qui se moquait de ces avocats à la cour extrêmement vaniteux. Ah !
Moi Dieynaba reléguée au second plan par tout le monde ; mes sœurs, mes cousines mes amies
voulaient que je me fasse plus belle ; elles voulaient que moi aussi je prenne des griots pour rivaliser
avec ma coépouse AWA. Mais ce n’était pas moi ; j’aimais lire, voyager et profiter de mes enfants.
Mon mari était très connu pourtant peu de personnes me connaissaient. Je ne me suis pas affichée
en 9 ans de mariage pourquoi le faire juste après cet évènement ; il ne se passe pas une seule
journée sans qu’à la télé je n’entende parler de Madame Baal Diallo diery marraine d’honneur de
telle ou telle soirée. Dans une société ou le succès et le prestige d’une personne se compte en billet
de FCFA ; plusieurs proches me reprochaient ma vie simple. Etant la femme d’un grand avocat selon
eux ; je devais plus m’affirmer. Donc cette avec une grande joie qu’ils ont accueilli Diallo Diery. Celle
qui connaissait la valeur de son mari ; celle qui offrait des tickets pour les diners de gala mais surtout
celle que l’on voyait partout.

Ma coépouse est tout mon contraire, elle est excentrique. Diallo diery aime donner de l’agent et
surtout ne côtoie que des femmes de personnalité. Le jour où elle est venue me voir comme la
coutume l’exige ; je savais qu’on n’allait jamais s’entendre.

Assise en face d’elle je l’ai regardée longtemps ; elle avait du charme et de jolies rondeurs. Elle était
venue me voir un mois après le mariage avec des cadeaux annonçant sa venue. Tôt le matin Modou
m’avait prévenue de sa venue ; alors j’ai dit à ma femme de ménage Rocky de préparer un bon
thiebou Yap et j’ai invité mes sœurs et amies les plus proches. Au total on était 6 assises ; tout d’un
coup on entendit le bruit d’un tam-tam je me demandais pourquoi il avait une fête dans le quartier
et je n’étais pas invitée. Ce que je ne savais pas c’est que la fête allait se passer chez moi…

Ce que je ne savais pas c’est que la fête allait se passer chez moi. Ma coépouse fit son entrée avec 10
à 15 personnes et plusieurs valises.

En face de moi, une griotte cantatrice très connue au Sénégal prit la parole : « Dieynaba, on a fait
cette petite délégation pour te saluer, ta petite sœur est venue te saluer toi brave femme
descendante des Almamy du Fouta et des rois du Tékrour ! Toi femme pieuse ta sœur te demande la
protection et elle t’offre ces présents pour huiler votre relation. Woudié Bokk Weurseukk la ! (être
coépouse c’est détenir la même part de chance) ».

Ma cousine Salma écarquillait les yeux elle était toute rouge la pauvre. Je la sentais mourir de
jalousie. Moi cette situation me faisait rire, pourquoi ameuter tout le Sénégal pour venir saluer sa
coépouse. Quelle genre de folle était AWA je n’aime pas juger mais elle passe pour une femme très
superficielle. Je la dévisageais elle était très dépigmentée mais elle avait un joli teint elle portait une
belle robe rouge en Bazin riche avec de la garniture dorée, des bijoux très raffinés, une longue
crinière et de longs ongles. Ce qui me m’amusait par contre, c’était les lunettes qu’elle portait on
dirait une mouche son visage fin et ces grosses lunettes de soleil. Ah Awa est une star ! Tour à tour
Maréme la griotte nous présentait chaque membre de la délégation mais non sans faire l’apologie
des ancêtres de chaque personne présentée. Ce qui durait vraiment et moi je ne pensais qu’à mon
émission ‘’cela se discute’’ qui commencera bientôt. Tout ceci m’agaçait vraiment ! Awa aurait pu
juste venir passer la journée. Je crois qu’elle s’attendait aussi à voir une femme moche devant elle
mais même avec mon djellaba je faisais de l’effet s’il Ya une seule chose que je sais sur moi c’est ma
beauté on ne cesse de me le dire .Ma fille Marie n’arrêtait pas de me dire que son copain ne me
verra que après son mariage, car s’il sait que mon mari m’a abandonné il risque de la quitter. Cette
blague me faisait toujours rire. Revenons à nos visiteuses après ces présentations ; j’ai pris la parole
et j’ai remercié Awa et je pensais vraiment tout ce que je disais. Elle m’a offert des cadeaux et cela
nul ne peut le nier donc pour cela je la remerciais. Je ne voulais et ne pouvais la détester, on partage
le même homme. Nous dormons à côté de la même personne tour à tour voilà ce que c’est un
ménage polygame. Pour une vie saine, j’ai toujours décidé de rendre le mal par le bien, de ne jamais
sous-estimer ni contrarier aucun être humain. Elle était ma coépouse pas ma rivale juste une femme
qui donne du bonheur et de l’amour à l’homme que j’aime. Etais je jalouse oui certainement mais
pas après le mariage non en ces moments-là, j’étais plus énervée par le mutisme de Modou Baal sur
sa décision. Car après son aveu de prendre une deuxième femme, une gêne s’est installée entre nous
il voulait s’excuser mais il était sénégalais. Le sénégalais, chrétien comme musulman, a ce pouvoir de
faire culpabiliser sa femme pour une faute qu’il a commise. Dès le plus jeune âge on nous différencie
de nos frères, on exige plus de nous que d’eux. Après l’école ; nous revenons faire les tâches
ménagères et nos frères vont jouer. Tout le cheminement de la société sénégalaise repose sur une
seule chose : la responsabilité de la femme. Quand on met au monde un enfant malade c’est de
notre faute car on ne se couvrait pas assez durant la grossesse. Un mariage en déclin, c’est à nous de
pimenter les choses. Un viol ; on aguiche trop les hommes. Je suis née dans cette société ou mes
désirs et rêves en tant que femme doivent être limités. Cette société africaine où la femme est la
chose, la babiole de l’homme. Mali Sénégal Togo Gabon partout c’est la même chose. On doit subir.

Toujours ce même jour, Awa prit la parole et me remercia pour mon accueil et à la fin elle a pleuré
et m’a prise dans ces bras, j’étais contente. Puis son amie Fatima a demandé à aller aux toilettes en
sortant des toilettes ; ma lingère Hindou l’a vue en train de verser une poudre noire près des
escaliers en récitant quelque chose. Hindou me l’a dit mais j’ai préféré ne rien dire à mon entourage
pour éviter des problèmes .Dès le lendemain de leur visite ; Salma a organisé une réunion d’urgence
car selon elle, ces personnes sont venues en guerre et que moi trop naïve je ne ferais pas le poids
face à Awa.

Salma : je vous ai convoqué ici car Dieynaba rivalise avec une imitation no réussie d’une grande diva
et elle ne pourrait même pas rivaliser avec une fille de 5ans

Moi : Salma même si tu veux créer un comité que compte tu faire ?

Salma : déjà faire cette réunion c’est commencer la recherche d’une solution.

Cher journal, quand je repense à cette partie de ma vie, mes sentiments vacillent entre la tristesse et
la joie. Je repense à ma cousine Salma qui nous a quittées ; l’été dernier .Paix à son âme ! Salma a
toujours été là pour moi, elle était drôle spontanée et prête à tout pour m’aider dans les moments
les plus durs de ma vie. Elle a su me faire rire, m’encourager et me permettre d’aller de l’avant. Je me
souviens de cette réunion où chacune me mettait en garde . J’y prêtais attention oui. Cependant que
pouvais-je faire ? Mon mari l’a choisi alors je dois vivre avec elle. Je ne sais si c’est une coïncidence
ou non mais après la visite de AWA ; Modou était plus détendu, il n’avait plus honte et il passait à la
maison même si je n’étais pas de tour, il venait saluer sa progéniture. Modou était un père
formidable et qui surprotégeait ses enfants. Moi j’étais sévère avec tout le monde sauf avec mon
cadet Alioune peut-être parce qu’il souffre de trisomie et qu’il est si attachant. Je lui voue un
véritable culte mon cadet. Je l’aime profondément. Un amour difficile pour moi et encombrant pour
lui. Pour revenir à ma situation dans un ménage polygame, rien n’a jamais été facile. Depuis qu’AWA
est devenue Mme Baal mon mariage est devenu dur, presque étouffant pour mon époux. Je crois
même que venir à la maison était un fardeau pour lui .Quand il venait, il faisait semblant de dormir
pour ne pas me toucher et les rares fois où il me faisait l’amour c’était plus mécanique que
romantique. Ma présence lui était insupportable. Il cherchait tout le temps la petite bête.
Aujourd’hui c’est la sauce qui est trop pimentée demain c’est le volume de la télé qui est fort ainsi
de suite. Tous les jours, j’avais droit à mon lot de remontrances, j’étais trop inerte pour une femme
au foyer. Pourtant Diallo Diery avait une boutique mais sa maison était impeccable, me répétait-il
souvent. Et là, les mensonges ont commencé chaque semaine ou mes jours de tours ; monsieur avait
des choses à régler en ville. Il s’absentait et je mentais aux enfants. Mais quel est l’avocat qui part en
séminaire chaque semaine ? Quand je repense à ces moments je me demande comment j’ai pu être
aussi bête aussi passive. J’ai toujours manqué de courage, le courage de me prendre en main ; de
dire non ! J’étais une serpillière pour quiconque voulait s’essuyer les pieds. Je me demande comment
j’ai réussi à ne pas craquer toutes ces années. Modou avait changé : il était devenu un mari distant et
un père autoritaire. Au moment où mes enfants avaient le plus besoin de lui, il s’est éloigné. Alors je
suis devenue un père, une mère pour mes 4 enfants. Je suis passée de mère sévère à mère
complice mais aussi parfois leur souffre-douleur. Tant de souvenirs qui me prouvent à quel point la
vie peut paraitre parfois injuste pour certaines personnes. Moi Dieynaba, la fille de Souleymane
Mballo souffrir autant pour un homme. Un homme pour qui j’ai tout abandonné surtout mes
études. Les pleurs de ma tante, le regard déçu de mon père n’ont pu rien changer ; j’avais décidé
d’arrêter mes études. Après ma deuxième année en droit je suis tombée enceinte après seulement 6
mois de mariage alors Modou a voulu que j’arrête les cours. Mes parents ne voulaient pas surtout
ma tante (la coépouse de ma mère) et mon père ; ma mère était indifférente face à cette situation
cela l’importait peu. Selon elle ; lire et compter était déjà largement suffisant pour une fille. Parfois je
me demande si ma passivité n’est pas héréditaire ; contrairement à ma tante qui est une femme très
engagée, ma mère elle tout son bonheur s’est toujours limité aux succès de son repas et à la joie de
son mari. Ma tante lui reprochait cette passivité, cette soumission extrême et moi j’ai tout hérité
d’elle. J’ai abandonné mes études et je suis devenue femme au foyer. Ma tante pleurait, jurait
qu’elle trouvera le marabout qui me désenvoutera de la famille Baal. Ma belle-mère, elle était
contente heureuse que la fille du dignitaire Souleymane Mballo quitte tout pour son bido gorko (son
fils en peulh). J’étais une femme dévouée et elle ne cessait de le répéter pourtant, après l’union de
Diallo diery et de Modou elle a été l’une des premières à me parler de mon oisiveté et de ma
paresse. Le Sénégal est devenu un pays difficile donc chaque femme doit aider son homme. Voilà ces
paroles, cette femme que ma tante Penda (la coépouse de ma mère) décrivait comme la fille de
Satan. Cette dame qui m’a imploré pour que j’abandonne l’université. C’est elle qui revient d’un pas
assuré me dire que j’étais un fardeau pour son fils ainé. Je me souviens de chacune de ces paroles
prononcées ; aujourd’hui, elle est morte mais je pense toujours à toutes ces fois où elle m’a dit du
mal. Toutes ces fois où elle m’a causé des problèmes, je me souviens aussi quand ma tante Penda l’a
giflée. Modou m’a répudié pendant 3 mois et est finalement revenue à la raison. Ma tante, mes
frères et sœurs, mon père tout le monde détestait Modou et sa famille d’arrivistes. Ma mère, tant
que je n’étais pas stérile c’est bien. C’est cette vision de la polygamie le fait que ma tante m’aime
autant que ses propres enfants, qui m’ont laissé croire qu’entre Diallo diery et moi les choses allaient
bien se passer. Je n’étais pas au bout de mes surprises…

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