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Philippe Richard

Les charges de transport dans des exploitations agricoles de


divers types
In: Économie rurale. N°51, 1962. pp. 13-21.

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Richard Philippe. Les charges de transport dans des exploitations agricoles de divers types. In: Économie rurale. N°51, 1962.
pp. 13-21.

doi : 10.3406/ecoru.1962.1735

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ecoru_0013-0559_1962_num_51_1_1735
LES CHARGES DE TRANSPORT

DANS DES EXPLOITATIONS AGRICOLES

DE DIVERS TYPES

des organismes
Directeur
par de
Philippe
gestion
la Fédération
RICHARD
agricolenationale
(F.N.O.G.A.)

INTRODUCTION

l'année 1946, les transports de l'exploitation vont


comme
et Le
perdu
citadin
ledans
plus sa
considérait
casanier
campagne.
des l'agriculteur
hommes
En fait du
le citadin
pays,
d'autrefois
isolé
ou pour 56 % aux plantes sarclées, 19 % aux céréales,
15 % aux fourrages, 10 % aux oléagineux.
bliait que l'agriculteur est un grand voyageur dans Soixante-cinq pour cent du tonnage représentent
sa sphère. En effet, il passe un temps considérable les transports des produits récoltés et 35 % les appro
sur les chemins de sa commune. Peut-on cependant visionnements ; le fumier à lui seul représente 84 %
aller jusqu'à dire que « l'agriculteur est avant tout du tonnage d'approvisionnements transportés.
un entrepreneur de transports » ? Hélas, bien peu Dans une autre exploitation en polyculture-élevage
de données jusqu'ici nous permettent de répondre de 21 ha, M. Piel Desruisseaux relève encore que
à ces questions. Certains éléments cependant avaient chaque produit est manipulé 10 fois avant d'arriver
été précisés autrefois. au stade final !
Dans un rapport de stage datant de 1910, nous Que peut-on conclure de ces données trop dispar
voyons que dans une exploitation de 120 ha, du ates, toutes différentes ? Que depuis toujours on a
Gers, de système fourrage-céréales, où les parcel eu conscience de l'importance du problème des
le? sont bien rassemblées autour de l'exploitation : transports, mais que rares sont les données assez
transporter une tonne de fumier revient à 1 ,03 F/t ; précises, assez générales pour donner une idée
» une tonne de foin revient à 4,0 F/t ; d'ensemble du problème.
» un hectolitre de vin revient à 0,2 F/l'hl ; En acceptant de présenter à cette session de la
boit 25 % du coût total du transport. S.F.E.R. une étude sur le coût des transports sui
Transporter une tonne de plâtre revient à 2,02 F/t, vant les types d'exploitation, nous avions le désir
soit 10 % du coût total du plâtrage. d'apporter quelques précisions- sur cette charge
La part de la main-d'œuvre est énorme : le coût d'exploitation « diluée » entre de nombreux postes
du transport du foin demande 85 % de main- de travail et qui, dans les analyses économiques
d'œuvre, 15 % d'animaux. La part d'amortissement classiques des exploitations, n'est en général pas
du matériel roulant est négligeable. Mais l'atito- explicite.
consommation, presque absolue, réduit beaucoup Cette mise au point devient d'autant plus inté
les transports extérieurs de l'exploitation tradition ressante que les conditions techniques de transport
nelle. dans la ferme ont, dans cette dernière décade, con
En 1946, M. Piel Desruisseaux rassemble les rap- . sidérablement varié.
ports de quelques élèves sur trois fermes différentes.
Les tonnages transportés par ha dans ces exploi Comment ont varié les moyens de transports de
tations sont : l'agriculteur ?
15,4 t/ha .. 25 ha en plantes sarclées Ainsi un recensement du parc des véhicules agri
1 6,4 t/ha .. 1 44 ha en céréales plantes sarclées coles, présenté par le Syndicat national des cons
1 8 t/ha . . 70 ha en céréales-plantes sarclées. tructeurs de véhicules agricoles à la suite d'une
Dans cette dernière exploitation, toujours pour enquête faite auprès des constructeurs, montre que
— 14 —

de 1952 à 1959, la production de véhicules agricoles Mais le transport, actuellement, s'est amélioré.
de 'tous genres a été multipliée par quatre : Pour joindre le bourg voisin il ne faut plus une ou
1952 : 4 029 1956 : 12 933 deux heures, mais 10 minutes. Premier point d'une
1953 : 7 248 1957 : 13 994 accélération du mouvement des activités de l'exploi
1954 : 7 336 1958 : 18 562 tant, dont le temps maintenant est devenu le fac
1955 : 8 964 1959 : 16 082 teur rare qu'il faut valoriser.
Pour transporter ses produits il utilise un matériel
(estimation) qui lui coûte cher, qu'il devra choisir en -fonction
de l'utilisation la plus pratique. A combien va lui
améliorations
M. Piel Desruisseaux
techniques apportées
souligne de: charge
son côté
et vo
les revenir cette activité importante et dissimulée ? Quel
lume des véhicules accrus ; remplacement du bois va être le coût des transports dans son exploitation ?
par le métal, ce qui diminue le poids mort ; motor Voilà une question à laquelle nous voudrions répond
isation des transports qui diminue la main-d'ccuvre re.
utilisée et mécanisation qui diminue sa peine ; Devant l'importance de ce poste, au moment de
amélioration du roulement par pneumatique. choisir une orientation de sa production, l'exploi
Autrefois, l'agriculteur dans une exploitation sou tant se posera la question : Pour telle culture quel
vent très dispersée, équipée de moyens de déplace va être le coût du transport ? Pour telle autre...,
mentslents, passait une très grande partie de son le travail disponible dans l'exploitation sufFira-t-il à
temps à transporter, que ce soit les produits de sa combler les besoins en main-d'œuvre de charge
ferme qu'il portait à l'extérieur ou les substances mentet de déchargement de telle ou telle culture ?
qu'il utilisait pour la production. C'était une activité Pour l'exploitant qui doit choisir ses bâtiments,
normale, imbriquée dans sa vie. Cette part de son ses véhicules, son matériel et organiser leur emploi,
temps qu'il passait sur les routes, lui donnait le pour le constructeur qui le sert, il est devenu indi
loisir de penser longuement à chaque parcelle qu'il spensable de savoir plus précisément quel est le
traversait, de remarquer l'aspect plus humide ou coût des transports nécessaires à telle culture, quel
plus lourd de la terre tel jour. Le coût de ce temps est le coût du transport de la tonne de tel produit,
passé ?. Nul n'y pensait. C'était la vie de l'agri quelle est en somme la place de cette charge imbri
culteur. quée dans tous les éléments de son exploitation.

L'ENQUETE

Tableau 1
A) Conditions de l'enquête. Répartition des exploitations analysées

Système
1) Les limites de représentativité. d'exploit
Nombre
Région Je culture Superficie
ations
Le questionnaire a été envoyé à quelques Centres
de gestion possédant des enregistrements de temps Aube Céréales 60 ha
aussi bien pour les travaux que pour les transports, Aube Céréales-plantes sarclées 52 ha
et aux Centres régionaux d'étude de la rentabilité
du matériel agricole (C.R.E.R. M. A.) spécialisés dans Aube 1 , Charente 2,
le problème de la mécanisation de l'exploitation. Angoumois I , Eure 2 6 Céréales-fourrages 21 à 151 ha
Charente (Angoumois) 1 Fourrages-céréales 40 ha
Ces organismes étant répartis dans les différentes
régions de France, nous aurions pu espérer nous Landes 3 Plantes sarclées 10 à 65 ha
trouver en possession d'une cinquantaine d'enquêtes
remplies, présentant les résultats de systèmes de
culture différents. Mais la complexité de l'enquête Le classement des systèmes de culture que nous
n'a permis qu'à huit Centres départementaux de avons adopté est celui proposé par M. Poitevin
répondre dans les courts délais qui nous étaient (Economie rurale n° 38, décembre 1958).
fixés. Le petit nombre d'enquêtes, la dispersion des
conditions d'exploitation vont limiter beaucoup la
En fait nous n'avons donc pu analyser que 12 portée des résultats.
exploitations dont voici la répartition (tableau 1). C'est donc une étude globale de l'ensemble des
— 15 —

coûts, pour l'ensemble des exploitations, par culture l'exploitation très extensive céréalière à la petite
et par produit transporté que nous allons présent exploitation de monoculture de maïs, nous allons
er, analysant la part respective des différents agents voir
de transport : main-d'œuvre, matériel. a) quel est le coût global des transports ;
Nous verrons aussi comment varient ces éléments b) quel est le coût de transport de chaque pro
en fonction de la structure de l'exploitation, du sy duit, récolté ou approvisionnement ;
stème de culture et du degré d'intensité de l'exploi c) quel est le coût ties transports que nécessitera
tation. Autant de points auxquels nous ne pouvons chaque culture.
donner qu'une réponse très globale.
B) Résultats de l'enquête.
2) Limites dues à l'enquête elle-même.
Les forfaits : Pour le calcul du coût des trans 1) RESULTATS GLOBAUX
ports, nous avons choisi certains forfaits. Ils per a) Coût global de transport par ha.
mettent la comparaison des exploitations, éliminant
ainsi un facteur supplémentaire de disparité. Le coût global tiendra compte des transports de
Mais, ils dissimulent : matériel ; des transports de produits nécessaires à
la production ; des transports de productions.
a) l'avantage du meilleur amortissement dans les Pour l'établir, nous avons convenu de considérer
grandes exploitations, du coût supérieur dans les les postes suivants :
petites ;
a) coût du tracteur (heures de tracteur x coût
b) l'importance des salaires plus élevés pour les horaire) ;
exploitations situées près des vallées. b) coût de la main-d'œuvre spécialisée (heure de
Ces forfaits différencient aussi la main-d'œuvre main-d'œuvre spécialisée x coût horaire) ;
spécialisée et la main-d'œuvre non spécialisée, alors
que bien souvent l'ouvrier dit spécialisé qui a con c) coût de la main-d'œuvre non spécialisée (heures
duit le tracteur, décharge la remorque qu'il trans de chargement et de déchargement x coût horaire
portait, jouant le rôle d'un ouvrier non spécialisé. de la remorque) ;
Pour pouvoir comparer les exploitations, nous d) coût du matériel roulant.
avons choisi pour l'ensemble des enquêtes des for D'après notre enquête, le coût du transport par
faits concernant les coûts suivants : ha SAU va de 20 NF à 237 NF alors que les char
a) la main-d'œuvre : 250 F l'heure pour l'ouvrier gesglobales sont de 480 à 2 260 NF (4 % à 10 %).
non spécialisé (156 F SMAG + 35 % charges socia La moitié des exploitations ont un coût compris
les+ avantages) ; entre 70 NF et 120 NF alors que les charges global
350 F l'heure pour l'ouvrier spécialisé (186 F es vont de 700 à 1 250 NF, soit 10 %. Bien entendu,
SMAG + 35 % charges sociales + avantages). Tableau 2
b) le tracteur : 400 F l'heure pour le tracteur léger
35 CV pour 700 h/an ; Classement des exploitations
550 F l'heure pour le tracteur lourd 45 CV pour par ordre décroissant des coûts.
600 h/an. Coût/ha Superficie Système (*)
c) les animaux de trait : 180 F/heure. Calculé
pour un animal travaillant au moins 100 h/an (Cf. 480 4,1 maraîcher
Les petites exploitations de la vallée de la Seine doi 237 11,6 PS
vent se mécaniser. CRERMA de l'Aube, 1959, 228 10,3 PS
p. 4 et 5). 176 53,2 CF
d) la remorque -: 150 F/heure. Le S.N.C.V.A. 172 61 FC
119 • 52 CPS
donne 200 F pour les remorques semi-portées — 5 t ;
50 F pour les remorques l ,5 t ; 150 F pour les 116 32 FPS
remorques 3 t. 109 93,5 CF
Malgré l'abondance et la précision des renseigne 101 21 CF
ments demandés, certaines données vont rester 87 66 CF
imprécises. En particulier : les frais de voitures ont 76 39 FC
été estimés différemment suivant les enquêteurs. 71 83,1 CF
69 t 30 CF
Aussi en tiendrons-nous compte dans le coût global
des transports, mais nous ne les ferons pas inter 57 65 PS
.

venir dans l'analyse des coûts par culture ou par 48 60 C


produit. 45,8 40 FC
En ce qui concerne les spéculations animales, 45,5 40 FC
l'enquête trop peu détaillée, ne nous a pas permis 23 151 CF
de prendre en charge les aliments du bétail achetés 19,6 50 CF
de l'extérieur ni les transports d'animaux. (*) PS : Plantes sarclées. CF : Céréales-fourrages.
En somme, pour des régions très diverses de FC : Fourrages-céréales. CPS : Céréales-plantes sarclées.
France, pour des systèmes de culture variant de FPS : Fourrages-plantes sarclées, C : Céréales.
— 16 —

il est inutile de vouloir établir, une moyenne qui ne par ha des transports intérieurs varie en raison
servirait à rien. inverse de la superficie de l'exploitation. Plus celle-
Relation avec la superficie : classons les exploi ci augmente, plus ce coût diminue et la relation qui
tations selon le coût décroissant et mettons en parall les lie est assez étroite.
èleles superficies (tableau 2). Les deux exploitations où les coûts intérieurs sont
Nous constatons que les exploitations les plus les plus élevés, présentent des points particuliers :
petites ont les coûts par ha les plus élevés et que l'une couvre quatre ha et est une exploitation
le coût/ha le plus bas est celui de l'exploitation la maraîchère ;
plus grande. l'autre couvre 61 ha dont 60 % sont en prairie
Mais on ne peut en conclure que le transport temporaire, d'où des transports de foins énormes,
coûte d'autant moins cher que la superficie aug où la main-d'œuvre nécessaire est très importante.
mente. Peut-être l'utilisation de forfaits cache-t-elle Cette relation est-elle due à des pratiques cultu-
l'effet de la superficie sur le coût total/ha des trans raies diverses qui modifient le tonnage transporté ?
ports. Par exemple, le coût de l'heure de tracteur (enfouissement des pailles dans les plus grandes
dans Ta grande exploitation est en réalité inférieur exploitations) ou à l'extensivité des systèmes
à celui de la petite exploitation, car le tracteur y est d'exploitation des plus grandes exploitations ? Nous
mieux employé (étalement des charges fixes). avons trop peu de données pour estimer cette exten-
Par ailleurs, les exceptions à cette corrélation sivité et nous permettre de conclure.
inverse que l'on observe dans le tableau 2, sont soit
le cas des exploitations où la distance entre les par Tableau 4
celles et les lieux de livraisons est la plus forte, soit
Je cas où la différence est due aux transports exté Interférence du facteur distance des parcelles
rieurs. dans la relation
En effet, la part des transports extérieurs varie coût des transports intérieurs<-superficie.
énormément à cause de l'enlèvement et de la livrai
sondes produits à domicile, et par suite de diff
érences d'estimation des kilomètres de voiture. Distance Coût des transports
Pour pouvoir les étudier et les comparer, il aurait des parcelles/km intérieurs /ha
fallu détenir beaucoup plus d'exploitations présen
tant les mêmes conditions de transport extérieur. 0,2 80
Précisons donc, par l'étude des transports inté 0,6 137
rieurs uniquement, le sens de la tendance. Cette 0,67 38,5
0,7 96
étude sera plus partielle mais aussi plus précise. 1 119
b) Coût par ha du transport intérieur. 1,2 16,8
Notons tout d'abord que les distances moyennes 1,5 60,5
de l'exploitation aux champs varient dans notre 1,8 38
enquête entre 110 et 2 000 m. 2 51,8
Le coût des transports intérieurs par ha SAU 2,04 19,6
varie de 16,8 à 174 NF, soit 3 % à 8 % des charges 2,3 50
globales de l'exploitation. 2,5 35,6
Y a-t-il une relation entre ce coût des transports 2,8 87,6
intérieurs et la superficie de l'exploitation ? Le coût 3,3 37,5
3,4 56
Tableau 3 4,2 50,5
Variation du coût du transport intérieur
et superficie de V exploitation. On ne peut rien conclure de l'allure du graphique
que l'on construit à partir de ces points. La dis
tance des parcelles n'est donc pas un élément déter
Coût/ha Superficie Coût/ha Superficie minant du coût des transports de l'exploitation.
Tout au moins, son influence est donnée par celle
16,8b' 151 60 53,2 d'autres facteurs : superficie en particulier.
19,6 50 62,9 66
35,6 65 85-
70,5 29,6 Le morcellement de l'exploitation et le coût des
37,5 . 39,5 10,5 transports intérieurs.
38 83 87,6 52 Pour 10 exploitations sur 14 (qui nous donnaient
38,5 60 96 11,6 le nombre de parcelles de l'exploitation), la surface
50 32 119 21,2 moyenne des parcelles va de 50 ares à 1 ,5 ha.
51,8 93,5 ' 174
137 4 Cette similitude des exploitations sur ce point
56 39.8 61 limite beaucoup l'étude de l'influence du morcelle-
— 17 —

ment de l'exploitation sur le coût des transports 2) RESULTATS ANALYTIQUES


intérieurs. Ajoutons cependant que la comparaison
des exploitations où la taille des parcelles est beau a) Transports intérieurs. Transports extérieurs.
coup plus grande, semble montrer que le coût des Précisons que les distances qui séparent l'exploi
transports intérieurs y est en général très diminué. tationdes centres extérieurs (réparateur, coopérat
Mais encore une fois, nous ne pouvons conclure sur ive, marchand d'engrais) varient de un à huit kilo
ces données trop partielles. mètres.
c) Tonnages transportés. Etudions la répartition des transports intérieurs et
Chaque exploitation transporte en tout à l'inté extérieurs dans le coût des transports. Nous avons
rieur et à l'extérieur 200 à 2 000 t de produits (ré éliminé les transports en voiture, pour les raisons
colte comme approvisionnement) ; ceci évidemment données plus haut."
ne tient pas compte des transports de matériel.
Nous constatons que les exploitations consacrent
Mais, à l'intérieur de l'exploitation, on transporte plus de la moitié de leurs dépenses transport aux
de 150 à 1 200 t de produits (récolte comme appro seuls transports intérieurs.
visionnement).
Comment expliquer cela, puisque les distances à
Ceci donne une idée du tonnage déplacé par cha l'extérieur sont supérieures à celles qui séparent )a
que exploitant, et souligne les différences de condi ferme des champs ?
tions de transports. extérieurs.
Par ha de culture il faut transporter de 7 à 37 t Tout d'abord nous devons noter que, bien sou
vent, les produits sont livrés à domicile (six cas sur
de produits (récolte comme approvisionnement) :
7 t pour l'exploitation de monoculture maïs de 65 ha 12), ou pris à domicile ; ensuite, qu'une partie de
la récolte est consommée sur l'exploitation ; enfin,
dans les Landes ; 37 t pour une exploitation maraî
chère de 4 ha — dans les Bouches-du-Rhône. On que les frais de chargement et de déchargement des
vérifie bien entendu que les exploitations les plus produits à l'intérieur, sont entièrement imputés au
intensives transportent le plus fort tonnage. coût intérieur alors qu'à l'extérieur, les vendeurs
prennent ces frais bien souvent à leur charge.
Pour 12 exploitations sur 14, le tonnage est de
10 à 25 t/ha. On constate aussi que la plus grande proportion
Le coût du transport à la tonne s'établit entre de transports extérieurs s'observe sur les grandes
2 et 11,6 NF. exploitations, la plus petite proportion sur les peti
tes exploitations.
Constatons, comme cela était prévisible, que plus
le tonnage transporté est important, moins le trans
port d'une tonne coûte cher. Moins on transporte, b) Transport de matériel.
plus cela coûte cher, même avec les forfaits chois Nous allons analyser le coût du transport de
is. Cet effet serait donc accentué par le choix des matériel. Pour établir le coût de ce transport de
coûts réels. matériel, nous ne tiendrons compte que du temps
Tableau 5 de tracteur passé à traîner ce matériel ; l'usure du
matériel, pendant ce transport, sera donc négligée.
Répartition des transports intérieurs
et extérieurs dans le coût Pour les 18 exploitations étudiées, le coût du
et relation avec la superficie. transport de matériel par ha va de 2 NF à 22 NF.

Pour 14 exploitations sur 18, ce coût varie entre


Superficie Transport Transport
intérieur extérieur 6 NF et 116 NF.

10,5 60 40 Le morcellement de l'exploitation cause-t-il une


11,6 53 47 augmentation du coût de transport de matériel à
21,2 100 0 l'hectare'?
29,6 83 17 Nous n'avons pu observer de corrélation, pour
39,8 97 3 toutes les exploitations étudiées, entre la superficie
52 85 15 moyenne des parcelles et le coût du transport de
53,2 95 5 matériel.
60,3 73 27
65 56 44 Par contre, il semble que la distance des parcel;
66 76 24 les influe plus nettement ici sur le coût, des trans
93,5 51 49 ports de matériel que sur l'ensemble du coût des
151 64 36 transports, sans doute parce que la main-d'œuvre
n'intervient pas ici.
— 18

Tableau 6 tonnage des approvisionnements, la part importante


du fumier : 77 % du tonnage, alors que les engrais
Variation du coût du transport de matériel représentent 17 %.
et distance des parcelles.
2) Importance respective du coût des approvisionne-
ments et des récoltes transportés.
Coût/ha du transport Distance moyenne
de matériel des parcelles Les tonnages seuls ne suffisent pas à donner une
idée exacte de la répartition de ces deux catégories
2,03 0,73 de transports : en effet, les temps de chargements
2.2 1,2 et de déchargements ne sont pas les mêmes pour
3,6 0,6 le fumier que pour les céréales. Le matériel, qui
4,2 1,8 est aussi un facteur de la production à transporter,
6.3 2 n'intervient pas pour son poids.
6.2 3.3 Aussi allons-nous comparer les coûts des trans
7,6 3,7 ports de produits des récoltes et d'approvisionne
8,8 2,8 ments ; le matériel faisant partie des approvision
9 0,2 nements.
9,3 2
10,9 2,7 Tableau 8
11,1 3,7 Coût des approvisionnements et des récoltes
11,5
11,2 0,6 transportés.
12,6 2,7
16 1,5 Coûfs Moyenne Minimum Maximum
17 4,2
17 3,4
22 1
Approvisionnements .... 51,4% 32,6 o//o 67,5 %
c) Produit et approvisionnement.
1) Importance relative des tonnages d'approvision Produits des récoltes . . . 48,6 % 67.4 /o 32,5 %
nements et de récoltes transportés.
Transporte-t-on un poids plus grand de produits
que d'approvisionnements dans la ferme 4 ? En moyenne, les exploitants dépensent plus pour
transporter les approvisionnements, que pour trans
porter les produits.
Tableau 7
Pourquoi cela ? Nous avons vu l'énorme place
Tonnages d'approvisionnements et de récoltes du fumier dans les approvisionnements. Or pour
transportés. charger et décharger une remorque de 2,5 t de
fumier, il faut deux hommes durant 60 mn ; alors
que pour charger et décharger une remorque de
Moyenne Minimum Maximum 2,5 t de grain, il faut deux hommes durant 30 mn.
Voilà donc la principale cause de différence.
Tonnages Ajoutons que pour l'ensemble de l'exploitation
Approvisionnements/ha. 33 % 27,5 % 47% (transports intérieurs et extérieurs), l'importance rela
tive des approvisionnements est encore plus mar
quée, car une grande partie des produits représente
l'auto-approvisionnement de la ferme.
Produits/ha 66% 72,5 % 53%
3) Coût de transport de la tonne de chaque produit.
En moyenne nous observons que l'on transporte Certains produits pèsent plus lourd, d'autres font
2,6 t d'approvisionnements et 5,1 t de produits récol appel à plus de main-d'œuvre... Pour mieux les
téspar hectare de S.A.U. comparer, nous avons établi le coût par tonne de
Donc, à l'intérieur de la ferme (car nous avons produit transporté (à l'intérieur de l'exploitation).
éliminé les transports extérieurs, trop variables), ce Nous verrons plus loin si ces prix sont compatibles
sont les produits de récolte qui constituent la majeure avec ceux que demande l'entreprise pour effectuer
partie des produits transportés. Soulignons, dans le certains transports.
— 19 —

Tableau 9 Comparons ces chiffres avec le tarif des entre


prises qui demandent, à titre d'exemple, 6,5 NF par
Coût par tonne de produit transporté tonne de maïs, 4 NF par tonne d'engrais, mais
à l'intérieur. n'effectuent pas les chargements ou les décharge
ments.
Moyenne Minimum Maximum Les exploitations ayant de forts tonnages à trans
porter ont donc tout intérêt à s'équiper pour le trans
port, et à le faire elles-mêmes.
Les exploitations qui, au contraire, ont peu de
Céréales • 5,9 1,8 7,9 poids à transporter, ont intérêt à le faire faire par
Betteraves 5,3 2,8 6,3 entreprises.
Maïs 6 2,5 13,6
Foin , 6,1 2 9,5 d) Coût des transports par culture à l'hectare.
Engrais 6,2 2,7 17,4
Fumier 3,6 2 4,7 Connaissant le coût des transports intérieurs et
extérieurs, ainsi que le coût de transport de chaque
récolte et de chaque approvisionnement, nécessaire
II est frappant de constater la ressemblance entre pour la production, nous voilà tentés de nous de
les coûts par tonne de produit, qui approchent tous mander s'il est possible de calculer un coût de trans
6 NF. port par hectare pour chaque culture.
Seul le fumier tranche, avec un coût de 3 NF par Que nous apporte, à cet égard, notre enquête ?
tonne ; c'est sa densité élevée qui explique ce coût Le coût des transports par hectare de culture est
plus faible. extrêmement variable.

Tableau 10
Coût des transports par culture à l'hectare

Culture Coûts Coût minimum Coût maximum


les plus fréquents
(Céréales-fourrages
Céréales 43 à 50 NF grande exploitation)
25 NF (Fourrages-céréales
640 NF 62(polyculture)
NF 29 ha)
Plantes sarclées 250 NF 49 NF (monoculture maïs
grande exploitation)*
'
Surfaces fourragères non sarclées 16,26 NF 40 à 60 NF 144 NF
Maïs 96-127 NF 49 NF (monoculture) 287 NF
(en monoculture)
217 à 257 NF
(en polyculture)

Donc, pour un hectare de céréales, le transport « Lorsqu'un produit unique est cultivé sur une
coûtera de 43 à 50 NF. Pour un hectare de plantes surface assez grande, le coût des transports concer
sarclées, il coûtera 250 NF. nantce produit est relativement bas (maïs en monoc
Le coût du transport pour le maïs se rapproche ulture ; une ou deux espèces de céréales sur grande
beaucoup de celui des céréales, lorsque le maïs est surface).
cultivé en monoculture sur une grande superficie.
Nous pouvons classer les cultures dans l'ordre En polyculture, au contraire, plusieurs catégories
décroissant des coûts du transport à l'ha : bettera de plantes sarclées, plusieurs espèces de céréales,
ves ; maïs ; céréales ; cultures fourragères ; prai entraînent les coûts de transport par hectare les plus
ries. élevés.
Sans pouvoir établir une corrélation exacte entre Constatant que le coût du transport par hectare
le coût du transport par hectare de culture et tel pour une culture baisse lorsque sa superficie aug
système de production, à cause du nombre restreint mente, il serait intéressant de fixer l'unité optimum
de nos enquêtes, nous pouvons tout de même dire dans tel ou tel système de production, en ce qui
ceci : concerne la charge de transports ».
— 20

CONCLUSION

première
Nous vous
enquête
avons sur
donclesprésenté
transports
les résultats
de l'exploitat
d'une coût. Mais les limites de cette première enquête, le
peu de renseignements qu'elle donne et l'intérêt que
ion, étudiés par leur coût. présenteraient des bases précises pour tout calcul
Nous avons essayé de situer le coût des trans- . suivi, nous engagent à la prolonger en l'élargissant.
ports dans le contexte global de l'exploitation, puis Aussi, des résultats que nous donneront une cen
de l'analyser dans le but de découvrir dans la taine d'enquêtes, pourrons-nous tirer des bases plus
structure du coût lui-même, et celle de l'exploitat précises, et établir plus sûrement des modèles d'ex
ion, les principales causes de modification de ce ploitation en ce qui concerne le temps de transport.

DISCUSSION

M. Coutière. — A-t-il été possible de différencier les douze systèmes de culture, types de parcellement, dimension des exploit
exploitations étudiées selon que l'on enfouit ou non les pailles? ations...
Car une exploitation où l'on enfouit toutes les pailles doit avoir
des frais de transport beaucoup moins élevés, étant donné la En fait, même si vous multipliez les observations sur échant
charge du transport élevée représentée par le transport du fumier. illons, vous n'aurez jamais que des nuages de points sur les
quels, pour chaque paramètre isolé, il vous sera difficile de tracer
Mlle Richard. — Aucune des exploitations de notre échantillon la ligne de tendance. Alors je vous pose la question. Ne vaut-il
n'enfouit les pailles. pas mieux pousser I'anaPyse, la décomposition des coûts globaux
en coûts élémentaires (l'exemple, cité tout à l'heure, des coûts
M. Clerc. — N'aùrait-il pas été intéressant de distinguer entre respectifs de transport proprement dit et de la manutention est
le coût des transports d'une part et le coût des opérations de significatif), puis, une fois établi ce catalogue de coûts élément
chargement et de déchargement, d'autre part, et même de ne aires, définir des modèles sur lesquels, par le calcul, vous recom
considérer que les premiers dans l'étude entreprise ? En effet, poseriez ces coûts. Il me semble qu'en appliquant cette méthode,
le coût des opérations de chargement et de déchargement relève nous pouvons — sans qu'il soit besoin de recourir à des calculs
d'autres facteurs : équipements mis en œuvre (presse-ramasseuse, sophistiqués —, mieux voir l'influence de tel ou tel paramètre
grue, par exemple), agencement des bâtiments. sur les variations des charges de transport, dégager ainsi des
relations fonctionnelles que l'observation des ensembles statistiques
M. Richard. — Dans le questionnaire, très analytique, de' notre • lestplus riches ne pourra jamais donner.
enquête, cette distinction a été faite. Mais dans le rapport Ici Donc nous voici devant le choix : mesures sur échantillons enri
présenté, nous avons regroupé les coûts. chis ou calculs synthétiques sur modèle ? Je serais heureux d'avoir
votre avis de praticien et de théoricien.
M. Dayre. — Je voudrais faire deux remarques : l'une con
cerne le contenu des transports agricoles, l'autre se rapporte à la M; Richard. — En réponse à fa première remarque faite par-
méthode. M. Dayre, je préciserai que les transports d'outils et les dépla
cements des agriculteurs et de leurs familles, sont inclus dans nos
,

1° Contenu des transports : si je comprends bien, vous avez


compté le transport des biens fongibles et consomptibles comme coûts mais ne sont pas distincts.
les produits et les approvisionnements, mais non le transport des En ce qui concerne la méthode, nous utilisons effectivement la
outils. Quand nous allons labourer, nous transportons la charrue. démarche décrite par M. Dayre pour la gestion en général, dans
Autre remarque : votre compte ne comprend, comme il est de l'analyse du travail par exemple. Dans le cas présent, il ne s'agit
règle pour cet exposé, que les transports agricoles. Si nous ajou que d'une première approche.
tons les transports domestiques des agriculteurs et de leurs ménag
es, le bilan peut se modifier, ce qui conduira à d'autres conclus M. Montagne. — J'ai été très intéressé par votre analyse des
ions, particulièrement en ce qui touche la localisation optimale facteurs intervenant dans le coût global du transport à l'intérieur
des firmes. Mais, j'anticipe ici sur un sujet dont nous reparlerons de l'exploitation, et surtout par votre conclusion annonçant votre
demain. désir de poursuivre l'étude en incluant dans l'échantillon les
exploitations de viticulture et d'arboriculture.
2° Méthode : vous nous avez présenté des résultats d'obser
vations sur échantillons et vous avez regretté que ces échantillons Je crois que, à ce stade, il sera opportun d'ajouter un critère
ne soient pas plus nombreux, ce qui leur donnerait une valeur qui ne me paraît pas avoir été évoqué : celui du nombre des
statistique. Mais voyez quel nombre impressionnant d'échantillons parcelles dans l'exploitation. Je pense que pour les travaux de
il faudrait réunir si vous vouliez faire apparaître l'influence sur poudrage," sulfatage ou vendange, ce facteur a certainement une
les transports de tous les paramètres qui nous intéressent Ici : influence aussi importante que la dimension de l'entreprise ou la
— 21 —

distance moyenne des parcelles aux bâtiments. Cette remarque d'approfondir un point : le coût du transport suivant la nature
non essentielle pour des exploitations plus ou moins remembrées, du véhicule et l'état de l'infrastructure.
le deviendra sans doute dans le cas d'exploitations pour le Dans l'ouvrage de Nogaro et Oualid sur les transports, je note
squel es le parcellement est un mal chronique. Pour un seul tra par exemple l'énorme différence de coût de transports commerc
itement (sulfatage, poudrage), if n'est pas rare de constater que iauxde blé, suivant l'évolution technique/ Avant la révolution,
la distance parcourue au terme de l'opération est supérieure a le coût du transport .dépassait 2 NF par tonne kilométrique, pour
50 kilomètres, dans le cas d'une exploitation viticole d'une dizaine le transport du blé, en fardier, sur les mauvais chemins d'Europe
d'hectares mais comprenant 20 à 30 parcelles : sans aucun doute, Centrale. Sur les chemins de fer français, il tombait, en 1914.
l'importance du kilométrage parcouru provient autant des par à 0,06 NF...
cours (de plus en plus nombreux) d'une parcelle à l'autre que N'y aurait-il pas des différences — sinon aussi grandes, du
de la seule distance moyenne entre les parcelles et les bâtiments moins appréciables — entre les divers types de moyens de trans
de l'exploitation. ports à la disposition des agriculteurs ?
R. P. de Farcy. — Si M. Richard avait, un jour, la possibilité M. Richard. — Dans nos centres de gestion, seules sont uti
de continuer cette étude, je me permettrais de lui demander lisées les techniques modernes de transport !

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