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21.9.

2010 FR Journal officiel de l’Union européenne L 247/55

DÉCISIONS

DÉCISION DE LA COMMISSION
du 25 mai 2010
relative aux dispositions nationales notifiées par le Danemark concernant l’adjonction de nitrites à
certains produits à base de viande
[notifiée sous le numéro C(2010) 3301]
(Le texte en langue danoise est le seul faisant foi.)

(2010/561/UE)

LA COMMISSION EUROPÉENNE, doses établies dans la directive 2006/52/CE n’offrent pas


le niveau de protection requis et représenteraient un
risque inacceptable pour la santé humaine.

vu le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, et


notamment son article 114, paragraphe 6, (3) Par lettre datée du 20 novembre 2009, parvenue à la
Commission le 26 novembre 2009, le Danemark a
donc notifié à la Commission son intention de continuer
à ne pas transposer la directive 2006/52/CE en droit
considérant ce qui suit: national en ce qui concerne l’utilisation de nitrites dans
certains produits à base de viande et de maintenir la
législation nationale en vigueur à cet égard, à savoir le
règlement no 22 du 11 janvier 2005 concernant les
additifs alimentaires (Bekendtgørelse nr 22 af 11.1.2005
I. FAITS ET PROCÉDURE
om tilsætningsstoffer til fødevarer) et la liste positive
(1) Par lettre du 21 novembre 2007 et en application de danoise des additifs alimentaires autorisés (Liste over
l’article 95, paragraphe 4, du traité CE (désormais tilladte tilsætningsstoffer til fødevarer, «Positivlisten»). À
l’article 114, paragraphe 4, du traité sur le fonctionne­ l’appui de cette notification, le Danemark a communiqué
ment de l’Union européenne, ci-après «TFUE»), le des informations supplémentaires comprenant des
Royaume de Danemark (ci-après le «Danemark») a données sur la consommation de produits à base de
notifié à la Commission ses dispositions nationales sur viande, sur les importations de produits à base de
l’adjonction de nitrites à certains produits à base de viande, ainsi qu’une analyse des nitrites se trouvant
viande, contenues dans le règlement no 22 du dans les produits à base de viande présents sur le
11 janvier 2005 relatif aux additifs alimentaires (Bekendt­ marché danois.
gørelse nr 22 af 11.1.2005 om tilsætningsstoffer til fødevarer)
et la liste positive danoise des additifs alimentaires auto­
risés (Liste over tilladte tilsætningsstoffer til fødevarer, «Posi­ 1. LÉGISLATION DE L’UNION
tivlisten») (1). Le Danemark a jugé nécessaire de maintenir
ces dispositions et, dès lors, de ne pas transposer en droit 1.1. ARTICLE 114, PARAGRAPHES 4 ET 6, DU TFUE
interne la directive 2006/52/CE du Parlement européen
et du Conseil du 5 juillet 2006 modifiant la directive (4) L’article 114, paragraphe 4, du TFUE dispose que «[s]i,
95/2/CE concernant les additifs alimentaires autres que après l’adoption d’une mesure d’harmonisation par le
les colorants et les édulcorants et la directive 94/35/CE Parlement européen et le Conseil, par le Conseil ou par
concernant les édulcorants destinés à être employés dans la Commission, un État membre estime nécessaire de
les denrées alimentaires (2), dans la mesure où elle porte maintenir des dispositions nationales justifiées par des
sur l’utilisation de nitrites dans les produits à base de exigences importantes visées à l’article 36 ou relatives à
viande. la protection de l’environnement ou du milieu de travail,
il les notifie à la Commission, en indiquant les raisons de
leur maintien».

(2) Par la décision 2008/448/CE de la Commission (3), ces


dispositions nationales ont été approuvées jusqu’au (5) Aux termes de l’article 114, paragraphe 6, du TFUE, la
23 mai 2010, en attendant que les autorités danoises Commission approuve ou rejette, dans un délai de six
démontrent – par une nouvelle notification – que les mois après la notification, les dispositions nationales en
cause après avoir vérifié si elles sont ou non un moyen
de discrimination arbitraire ou une restriction déguisée
(1) La notification portait sur le nitrite de potassium E 249 et le nitrite
de sodium E 250. dans le commerce entre États membres et si elles consti­
(2) JO L 204 du 26.7.2006, p. 10. tuent ou non une entrave au fonctionnement du marché
(3) JO L 157 du 17.6.2008, p. 98. intérieur.
L 247/56 FR Journal officiel de l’Union européenne 21.9.2010

1.2. DIRECTIVE 2006/52/CE 100 mg/kg pour les produits à base de viande stérilisés.
Pour un petit nombre de produits à base de viande
(6) Selon les principes généraux du règlement (CE) saumurés de manière traditionnelle dans des États
no 1333/2008 du Parlement européen et du Conseil du membres spécifiques, la dose maximale est de
16 décembre 2008 sur les additifs alimentaires (1), 180 mg/kg.
l’approbation d’un additif alimentaire est subordonnée à
l’existence d’un besoin technologique suffisant, à son
caractère acceptable pour la santé et à la condition que
son utilisation n’induise pas le consommateur en erreur.
Ce règlement abroge, à compter du 20 janvier 2010, la
directive 89/107/CEE du Conseil du 21 décembre 1988 (10) Cette approche est conforme aux avis formulés par le
relative au rapprochement des législations des États comité scientifique de l’alimentation humaine (ci-après
membres concernant les additifs pouvant être employés le «CSAH») en 1990 (4) et en 1995 (5), et par l’Autorité
dans les denrées destinées à l’alimentation humaine (2), européenne de sécurité des aliments (ci-après l’«EFSA») le
qui énonce les mêmes principes généraux. 26 novembre 2003 (6), selon lesquels la dose de nitrite
incorporée, plutôt que la dose résiduelle, contribue à
l’activité inhibitrice exercée sur le C. botulinum, et qui
recommandent de remplacer les «doses indicatives
(7) Les nitrites sont utilisés dans la viande et les produits à d’incorporation» par des «doses maximales d’incorpora­
base de viande depuis plusieurs décennies, notamment tion». Elle tient également compte de l’arrêt rendu par
pour garantir, conjointement avec d’autres facteurs, la la Cour dans l’affaire C-3/00, Danemark/Commission, rela­
conservation et la sécurité microbiologique des produits tive à une demande précédente du Danemark présentée
à base de viande, en particulier des produits de charcu­ au titre de l’article 95, paragraphe 4, du traité CE (désor­
terie et de salaison, en empêchant, entre autres, la multi­ mais l’article 114, paragraphe 4, du TFUE), dans lequel la
plication de la bactérie Clostridium botulinum, responsable Cour avait jugé que, en rejetant la demande du Danemark
du botulisme, maladie potentiellement mortelle. D’un concernant l’emploi des nitrites dans les produits à base
autre côté, il est reconnu que la présence de nitrites de viande, la Commission n’avait pas suffisamment pris
dans les produits à base de viande peut conduire à la en compte les avis du CSAH de 1990 et de 1995, qui
formation de nitrosamines, dont l’effet cancérigène est mettent en doute le caractère approprié des doses de
avéré. La législation dans ce domaine doit donc trouver nitrites autorisées par la directive 95/2/CE (7).
un juste équilibre tenant compte à la fois du risque de
formation de nitrosamines dû à la présence de nitrites
dans les produits à base de viande et des effets protec­
teurs des nitrites contre la multiplication des bactéries, en
particulier celles responsables du botulisme. (11) Par dérogation à la règle générale, la directive
2006/52/CE contient des doses résiduelles maximales
pour certains produits à base de viande spécifiques,
saumurés selon des méthodes de fabrication tradition­
nelles. Des doses résiduelles maximales de 50 mg/kg,
(8) En application des articles 33 et 34 du règlement (CE) 100 mg/kg et 175 mg/kg s’appliquent à différents
no 1333/2008, la directive no 95/2/CE du Parlement groupes de ces produits: par exemple 175 mg/kg pour
européen et du Conseil concernant les additifs alimen­ les produits Wiltshire bacon, dry cured bacon et les produits
taires autres que les colorants et les édulcorants (3) est similaires, et 100 mg/kg pour le Wiltshire ham et les
abrogée à compter du 20 janvier 2010, à l’exception produits similaires. Des doses résiduelles maximales ont
de certaines dispositions, dont les annexes I à VI, qui été définies pour ces produits dans la mesure où il n’est
restent d’application. Dans sa rédaction initiale, la direc­ pas possible de contrôler la dose de sels incorporés
tive 95/2/CE fixait des doses résiduelles maximales de absorbée par la viande, compte tenu du procédé de fabri­
nitrites et de nitrates pour différents produits à base de cation employé. Le procédé de fabrication de ces produits
viande, ainsi que des «doses indicatives d’incorporation». spécifiques est décrit dans la directive, afin de permettre
L’annexe I, point 3) c), de la directive 2006/52/CE l’identification de «produits similaires» et de faire claire­
modifie l’annexe III, partie C, de la directive 95/2/CE en ment apparaître quels sont les produits couverts par les
ce qui concerne les additifs E 249 (nitrite de potassium) différentes doses maximales. Le tableau ci-dessous
et E 250 (nitrite de sodium). présente les doses maximales établies par la directive
2006/52/CE.

(4) Avis sur les nitrates et les nitrites (Opinion on nitrates and nitrites) en
date du 19 octobre 1990, Commission européenne — Rapports du
(9) La directive 2006/52/CE adopte, en revanche, une comité scientifique de l’alimentation humaine (26e série), p. 21.
approche différente en fixant comme règle générale des (5) Avis sur les nitrates et le nitrite (Opinion on nitrates and nitrite) en
doses maximales de nitrite de potassium (E 249) et de date du 22 septembre 1995, Commission européenne — Rapports
nitrite de sodium (E 250) pouvant être ajoutées durant la du comité scientifique de l’alimentation humaine (38e série), p. 1.
fabrication. Pour la plupart des produits à base de viande, (6) Avis du groupe scientifique sur les risques biologiques faisant suite à
la dose maximale ajoutée est de 150 mg/kg et elle est de une demande de la Commission relative aux effets des nitrites/
nitrates sur la sécurité microbiologique des produits carnés, The
EFSA Journal (2003) 14, p. 1.
(1) JO L 354 du 31.12.2008, p. 16. (7) Affaire C-3/00, Royaume de Danemark/Commission des Communautés
(2) JO L 40 du 11.2.1989, p. 27. européennes, Rec. 2003, p. I-2643, en particulier les points 109 à
(3) JO L 61 du 18.3.1995, p. 1. 115.
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Dose maximale
pouvant être Dose maximale
ajoutée durant la résiduelle
No E Nom Denrées alimentaires
fabrication (exprimée en
(exprimée en NaNO3)
NaNO3)

E 249 Nitrite de Produits à base de viande 150 mg/kg


potassium (*)

E 250 Nitrite de Produits à base de viande stérilisés (Fo > 3,00) (**) 100 mg/kg
sodium (*)

Produits à base de viande traditionnels, saumurés par


immersion (1):

Wiltshire bacon (1.1); 175 mg/kg


Entremeada, entrecosto, chispe, orelheira et cabeça (salgados),
toucinho fumado (1.2);
et produits similaires

Wiltshire ham (1.1); 100 mg/kg


et produits similaires

Rohschinken nassgepökelt (1.6); 50 mg/kg


et produits similaires

Cured tongue (1.3) 50 mg/kg

Produits à base de viande traditionnels, traités en salaison


sèche (2):

Dry cured bacon (2.1); 175 mg/kg


et produits similaires

Dry cured ham (2.1); 100 mg/kg


Jamón curado, paleta curada, lomo embuchado y cecina (2.2);
Presunto, Presunto da Pá et Paio do Lombo (2.3);
et produits similaires

Rohschinken trockengepökelt (2,5); 50 mg/kg


et produits similaires

Autres produits à base de viande saumurés de manière


traditionnelle (3):

Vysočina 180 mg/kg


Selský salám
Turistický trvanlivý salám
Poličan
Herkules
Lovecký salám
Dunajská klobása
Paprikáš (3.5);
et produits similaires
L 247/58 FR Journal officiel de l’Union européenne 21.9.2010

Dose maximale
pouvant être Dose maximale
ajoutée durant la résiduelle
No E Nom Denrées alimentaires
fabrication (exprimée en
(exprimée en NaNO3)
NaNO3)

Rohschinken, trocken-/nassgepökelt (3.1); 50 mg/kg


et produits similaires
Jellied veal et brisket (3.2)

(*) Lorsqu’il est étiqueté «pour usage alimentaire», le nitrite peut uniquement être vendu en mélange avec du sel ou un substitut du sel.
(**) La valeur Fo 3 équivaut à un traitement thermique de 3 min. à 121 °C (réduction de la charge bactérienne d’un milliard de spores dans
1 000 conserves à une spore dans 1 000 conserves).

(12) Ainsi que le recommandent les avis afférents du CSAH et approuvé ces mesures nationales jusqu’au 23 mai 2010,
de l’EFSA, la directive 2006/52/CE est fondée sur la défi­ en attendant que les autorités danoises démontrent que
nition de doses maximales ajoutées et respecte les four­ les doses établies dans la directive 2006/52/CE n’offrent
chettes définies dans ces avis scientifiques en spécifiant pas le niveau de protection requis et représenteraient un
que les produits à base de viande stérilisés peuvent risque inacceptable pour la santé humaine. Afin de
contenir jusqu’à 100 mg/kg de nitrites, et que les autres pouvoir fournir ces données dans une nouvelle demande,
produits à base de viande peuvent en contenir il a été demandé au Danemark de surveiller la situation,
150 mg/kg. Étant donné la grande variété des produits notamment en ce qui concerne le botulisme, la propor­
à base de viande (saumurés) et des méthodes de fabrica­ tion de produits à base de viande couverts par la limite
tion employées dans l’Union européenne, le législateur de 60 mg/kg dans la consommation générale de produits
européen a estimé qu’il était, pour l’heure, impossible carnés au Danemark, y compris tout autre facteur de
de spécifier un niveau de nitrites approprié pour risques lié à des habitudes alimentaires typiques, s’il y a
chaque produit. lieu, ainsi que les importations de produits à base de
viande en provenance d’autres États membres.

(13) Les dérogations à la règle des doses maximales ajoutées


ont un caractère limité. Elles s’appliquent à des produits 2. DISPOSITIONS NATIONALES NOTIFIÉES
spécifiques fabriqués traditionnellement dans certains
États membres, pour lesquels il n’est pas possible de (17) Les dispositions nationales notifiées par le Danemark le
contrôler la dose de sels incorporés absorbée par la 20 novembre 2009 sont le règlement no 22 du
viande, compte tenu du procédé de fabrication employé 11 janvier 2005 relatif aux additifs alimentaires (Bekendt­
pour ces produits. Les produits traditionnels auxquels gørelse nr 22 af 11.1.2005 om tilsætningsstoffer til fødevarer)
elles s’appliquent sont notamment définis par une et la liste positive des additifs alimentaires autorisés
description de leur méthode de fabrication. adoptée par le Danemark (Liste over tilladte tilsætningss­
toffer til fødevarer, «Positivlisten»). Dans le cadre de la déci­
sion 2008/448/CE, la Commission a déjà évalué les
(14) La directive 2006/52/CE devait être transposée par les règles plus restrictives appliquées par le Danemark eu
États membres le 15 février 2008 au plus tard, afin égard aux additifs E 249 et E 250.
d’autoriser la commercialisation et l’emploi des produits
qui y étaient conformes à cette date, et d’interdire la
commercialisation et l’emploi des produits non (18) Le règlement no 22 pose comme principe que seuls les
conformes le 15 août 2008 au plus tard. additifs contenus dans une liste positive peuvent être
utilisés dans les denrées alimentaires, dans des conditions
bien définies et compte tenu des objectifs et des restric­
(15) Le 23 novembre 2007, en application de l’article 95, tions spécifiés (1). Il prévoit également que, sauf indica­
paragraphe 4, du traité CE (désormais l’article 114, tion contraire, les valeurs maximales définies dans la liste
paragraphe 4, du TFUE), le Danemark a demandé de positive correspondent aux doses maximales d’additifs
maintenir ses dispositions nationales relatives à l’adjonc­ autorisées pouvant se trouver dans une denrée alimen­
tion de nitrites aux produits à base de viande contenues taire sous la forme sous laquelle celle-ci est vendue (2).
dans le règlement no 22 du 11 janvier 2005 relatif aux Par conséquent, seules les denrées alimentaires qui répon­
additifs alimentaires (Bekendtgørelse nr 22 af 11.1.2005 dent aux exigences du règlement no 22 et de la liste
om tilsætningsstoffer til fødevarer) et la liste positive positive peuvent être vendus sur le marché danois. La
danoise des additifs alimentaires autorisés (Liste over liste positive établie par l’administration vétérinaire et
tilladte tilsætningsstoffer til fødevarer, «Positivlisten»), qui alimentaire danoise sur la base du règlement no 22
sont plus restrictives que celles de la directive établit quels sont les additifs pouvant être utilisés pour
2006/52/CE. les différentes denrées alimentaires et les quantités auto­
risées. La version notifiée est applicable à compter du
29 janvier 2005.
(16) Par la décision 2008/448/CE et conformément à
l’article 95, paragraphe 6, du traité CE (désormais (1) Voir point 13 du règlement no 22 «Utilisation des additifs».
l’article 114, paragraphe 6, du TFUE), la Commission a (2) Voir point 20 du règlement no 22.
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(19) En ce qui concerne l’utilisation des nitrites E 249 (nitrite hachée entièrement ou semi-préservés», les dispositions
de potassium) et E 250 (nitrite de sodium) dans les notifiées fixent une limite maximale de 150 mg/kg,
produits à base de viande, la liste positive établie par le tandis que la limite maximale correspondante de la direc­
Danemark indique exclusivement des doses d’adjonction tive 2006/52/CE pour les «produits à base de viande
et fixe les quantités maximales suivantes. stérilisés» est de 100 mg/kg.

Quantité de 3. PROCÉDURE
Denrées alimentaires nitrites ajoutée
(mg/kg) (22) Par lettre du 20 novembre 2009, parvenue à la Commis­
sion le 26 novembre 2009, le Danemark a notifié à la
8.2.1. Produits à base de viande non traités par 60 Commission son intention de continuer à ne pas trans­
la chaleur faits à partir de morceaux poser la directive 2006/52/CE dans la législation danoise
entiers de viande, y compris les tranches en ce qui concerne l’utilisation du nitrite de potassium (E
de produits (en général)
249) et du nitrite de sodium (E 250) dans les produits à
base de viande. À l’appui de sa notification, le Danemark
Bacon du type Wiltshire et coupes s’y rapportant, 150 a présenté un rapport du ministère danois de l’alimenta­
y compris le jambon salé tion, de l’agriculture et de la pêche concernant l’impor­
tation au Danemark de produits à base de viande, ainsi
8.2.2. Produits à base de viande soumis à un 60 qu’un rapport de l’institut national de l’alimentation (NFI)
traitement thermique faits à partir des sur «les nitrites comme additifs alimentaires — aspects
morceaux entiers de viande, y compris sanitaires et réglementation de l’Union européenne».
les tranches de produits (en général)
(23) Par lettre du 21 décembre 2009, la Commission a accusé
Rullepølse (saucisse de viande roulée) 100 réception de la notification et a informé le gouvernement
danois que la période de six mois prévue pour l’examen
Produits entièrement ou semi-préservés, bacon 150 de la notification en vertu de l’article 114, paragraphe 6,
de type Wiltshire et coupes s’y rapportant, y du TFUE débutait le 27 novembre 2009, c’est-à-dire le
compris le jambon salé lendemain de sa réception. Par cette même lettre, la
Commission a demandé aux autorités danoises de
fournir la dernière version de la liste positive des additifs
8.3.1. Produits à base de viande non traités par 60
la chaleur faits à partir de viande hachée, alimentaires autorisés («Positivlisten»).
y compris les tranches de produits (en
général) (24) Par lettre du 7 janvier 2010, le Danemark a communiqué
les informations supplémentaires requises.
Salamis fermentés 100
(25) La Commission a publié un avis relatif à cette notification
au Journal officiel de l’Union européenne (1) en vue
Produits à base de viande non traités par la 150
chaleur faits à partir de viande hachée entière­ d’informer les autres parties intéressées des dispositions
ment ou semi-préservés nationales que le Danemark entendait maintenir, ainsi
que des raisons invoquées à cet effet. Par lettre du
25 janvier 2010, la Commission a également informé
8.3.2. Produits à base de viande soumis à un 60 les autres États membres et les États de l’EEE de cette
traitement thermique faits à partir de
viande hachée
notification et leur a donné la possibilité de présenter
leurs observations dans un délai de 30 jours. La Commis­
sion a reçu des observations, dans le délai imparti, de la
Boules de viande et pâté de foie (kødboller et 0 République tchèque, de la Pologne, du Royaume-Uni et
leverpostej) (*) de la Norvège (2).

Produits à base de viande soumis à un traite­ 150 — La République tchèque est d’accord que soient main­
ment thermique faits à partir de viande hachée tenues les mesures nationales plus restrictives, mais
entièrement ou semi-préservés uniquement jusqu’à l’adoption des annexes du règle­
ment (CE) no 1333/2008. Après l’adoption des
(*) En vertu de l’article 20 du règlement (CE) no 1333/2008, lu en liaison
avec son annexe IV, le Danemark peut continuer à interdire l’utilisa­
annexes sur l’utilisation d’additifs dans les denrées
tion de certaines catégories d’additifs alimentaires, y compris des alimentaires, les mêmes conditions d’utilisation
conservateurs, dans les denrées alimentaires traditionnelles danoises doivent impérativement s’appliquer à tous les États
que sont le «kødboller» (boules de viande) et le «leverpostej» (pâté de membres.
foie).

— La Pologne n’a formulé aucune observation au sujet


de la notification, mais a souligné la nécessité de
(20) La limite de 60 mg/kg s’applique donc à de nombreux reconsidérer les doses de nitrites fixées par la directive
types de produits à base de viande, tandis que les doses 2006/52/CE, à la suite d’une réévaluation de l’EFSA.
maximales correspondantes dans la directive 2006/52/CE
sont de 100 ou 150 mg/kg. (1) JO C 7 du 13.1.2010, p. 1.
(2) La Commission a également reçu des observations de la Lettonie et
(21) Néanmoins, en ce qui concerne les «produits à base de de la Lituanie les 1er et 25 mars 2010 respectivement, c’est-à-dire en
viande non traités par la chaleur faits à partir de viande dehors du délai fixé par la Commission.
L 247/60 FR Journal officiel de l’Union européenne 21.9.2010

— Le Royaume-Uni se penche sur la raison pour laquelle FAO/OMS d’experts sur les additifs alimentaires
le Danemark déclare vouloir maintenir ses niveaux (CMEAA). Il a également fait observer que cette DJA
d’utilisation de nitrites dans les produits à base de pouvait être dépassée chez les enfants. Enfin, le groupe
viande, à savoir pour empêcher sa population d’être ANS a conclu, conformément à ce que le CSAH a conclu
exposée à des doses accrues de nitrosamines. Il en 1995, que l’exposition à des nitrosamines préformées
souligne que la conservation même des produits à présentes dans des aliments devrait être réduite au
base de viande, pour empêcher l’apparition de minimum par des pratiques technologiques appropriées,
foyers de botulisme, repose sur une interaction par exemple en réduisant les doses de nitrates et de
complexe entre un certain nombre de facteurs nitrites ajoutées aux aliments au minimum nécessaire
comprenant non seulement les nitrites, mais égale­ pour obtenir l’effet de conservation nécessaire et assurer
ment le sel, le pH et le contrôle de la température. la sécurité microbiologique.
Il est d’avis que le risque que des consommateurs
soient exposés aux nitrosamines n’est pas le seul
aspect à devoir prendre en compte dans la détermi­ (29) En ce qui concerne les effets des nitrites/nitrates sur la
nation des doses appropriées de nitrites. À cet égard, sécurité microbiologique des produits à base de viande, le
le Royaume-Uni souligne que le cadre convenu par groupe ANS a noté que cette question avait été abordée
26 États membres, dans le cadre du groupe de haut dans l’avis du groupe scientifique de l’EFSA sur les risques
niveau de la Commission européenne sur la nutrition biologiques du 26 novembre 2003. Dans cet avis, il était
et l’activité physique, recommande de réduire de 16 % indiqué que plusieurs facteurs contribuaient à la sécurité
la teneur en sel des produits à base de viande sur des produits à base de viande (processus de cuisson,
quatre ans (2008-2012). Il se demande donc concentration de sel, activité de l’eau, etc.) et que c’est
comment il est possible de simultanément réduire la la dose de nitrites incorporée qui est importante pour la
teneur en sel et les doses de nitrites tout en assurant sécurité microbiologique, ce qui explique pourquoi il y a
la production de produits à base de viande sûrs. lieu de contrôler les doses incorporées (plutôt que la dose
résiduelle). En outre, le groupe scientifique sur les risques
— La Norvège estime que la mesure danoise est bien biologiques partageait l’avis du CSAH selon lequel 50 à
documentée et ne s’oppose donc pas à la demande 100 mg de nitrites ajoutés par kg de viande peuvent être
du Danemark tendant à maintenir ses dispositions suffisants pour de nombreux produits alors que dans
nationales relatives à l’utilisation de nitrites comme d’autres produits, notamment ceux qui ont une faible
additifs dans les produits à base de viande. Dans ce teneur en sel et une longue durée de conservation, il
contexte, elle encourage également la Commission à est nécessaire d’ajouter entre 50 et 150 mg/kg de nitrites
revoir la directive 2006/52/CE en ce qui concerne pour empêcher la multiplication du C. botulinum. Aucune
l’utilisation de nitrites dans les produits à base de analyse détaillée par catégorie de produits à base de
viande. viande n’a toutefois été fournie.

(26) Une autre réunion a eu lieu entre les services de la


Commission et le Danemark le 19 mars 2010. Par II. APPRÉCIATION
lettre datée du 12 avril 2010, le Danemark a fourni 1. RECEVABILITÉ
des précisions supplémentaires s’agissant des différentes
catégories de produits à base de viande couvertes par les (30) Selon l’article 114, paragraphes 4 et 6, du TFUE, un État
dispositions notifiées, ainsi que des contrôles réalisés sur membre peut, après l’adoption d’une mesure d’harmoni­
les produits à base de viande importés. sation, maintenir des dispositions nationales plus strictes
justifiées par des exigences importantes visées à
l’article 36 du TFUE ou relatives à la protection de l’envi­
4. DEMANDE ADRESSÉE À L’EFSA ronnement ou du milieu de travail, à condition qu’elles
(27) Par lettre du 29 janvier 2010, la direction générale de la soient notifiées à la Commission et approuvées par
santé et de la protection des consommateurs a demandé celle-ci.
à l’EFSA d’évaluer les données fournies par les autorités
danoises et de déterminer si ces informations ou toutes
autres nouvelles données scientifiques justifient, d’un (31) La notification danoise concerne des dispositions natio­
point de vue scientifique, que l’on revoie les doses maxi­ nales qui dérogent à celles de l’annexe I, point 3) c), de la
males de nitrites établies dans la directive 2006/52/CE. directive 2006/52/CE modifiant l’annexe III, partie C, de
la directive 95/2/CE en ce qui concerne les additifs E 249
(nitrite de potassium) et E 250 (nitrite de sodium). Les
(28) Dans son avis rendu le 11 mars 2010 (1), le groupe sur dispositions danoises actuellement en vigueur existaient
les additifs alimentaires et les sources d’éléments nutritifs déjà lorsque la directive 2006/52/CE a été adoptée.
ajoutées aux aliments (ci-après le «groupe ANS») de
l’EFSA a conclu que les données communiquées par les
autorités danoises ne justifiaient pas que l’on revoie la
dose journalière acceptable (DJA) de 0,07 mg/kg pc/jour (32) Le règlement no 22 et la liste positive du Danemark
de nitrites, établie en 2002 par le comité mixte autorisent l’adjonction de nitrite de potassium (E 249)
et de nitrite de sodium (E 250) aux produits à base de
viande dans la limite de doses d’adjonction spécifiques.
(1) Avis scientifique sur les nitrites dans les produits à base de viande,
rendu par le groupe sur les additifs alimentaires et les sources Selon le produit concerné, ces limites sont fixées à
d’éléments nutritifs ajoutées aux aliments de l’EFSA, EFSA Journal 0,60 mg/kg, 100 mg/kg ou 150 mg/kg; elles sont, pour
2010, 8(3):1538. certains produits, inférieures à celles préconisées par la
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directive 2006/52/CE, ou s’en distinguent pour d’autres. nation arbitraire ou une restriction déguisée dans le
En outre, contrairement à la directive en question, la commerce entre États membres, et si elles constituent
législation danoise ne prévoit aucune exception au prin­ une entrave au fonctionnement du marché intérieur.
cipe d’établissement de doses d’adjonction maximales et
ne permet donc pas la mise sur le marché de certains
produits fabriqués traditionnellement dans d’autres États (38) Il convient d’observer que dans le cadre du délai qui lui
membres. est imparti à l’article 114, paragraphe 6, du TFUE, la
Commission, lorsqu’elle examine si les mesures natio­
nales notifiées au titre de l’article 114, paragraphe 4,
(33) Elle est donc plus restrictive que la directive 2006/52/CE, dudit traité sont justifiées, doit se baser sur les «raisons»
ou s’en distingue, dans la mesure où elle fixe des doses avancées par l’État membre auteur de la notification. Cela
d’adjonction maximales inférieures à celles prévues par la signifie que, conformément aux dispositions du traité,
directive pour plusieurs types de produits (60 mg/kg dans c’est à l’État membre sollicitant l’autorisation de main­
de nombreux cas) et où elle n’autorise pas, contrairement tenir des mesures nationales qu’il incombe de prouver
à la directive, la mise sur le marché de certains produits que ces mesures sont justifiées. Compte tenu du cadre
traditionnels à base de viande sur la base de doses rési­ procédural défini à l’article 114, paragraphes 4 et 6, du
duelles maximales. TFUE, et en particulier du délai strict dans lequel une
décision doit être adoptée, la Commission doit normale­
ment se limiter à examiner la pertinence des éléments qui
(34) Conformément à l’article 114, paragraphe 4, du TFUE, le sont présentés par l’État membre demandeur, sans devoir
Danemark a accompagné sa notification d’une descrip­ chercher elle-même d’éventuelles raisons ou justifications.
tion des raisons afférentes à une ou plusieurs des
exigences importantes visées à l’article 36 du TFUE, en
l’occurrence la protection de la santé et de la vie des
(39) Cependant, quand la Commission est en possession
personnes. Le rapport annexe du ministère danois de
d’informations à la lumière desquelles un réexamen de
l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche fournit des
la mesure d’harmonisation à laquelle dérogent les dispo­
données supplémentaires sur la consommation et
sitions nationales notifiées pourrait se révéler nécessaire,
l’importation de produits à base de viande, ainsi qu’une
elle peut en tenir compte dans l’évaluation des disposi­
analyse concernant les nitrites dans les produits à base de
tions nationales en question.
viande sur le marché danois. Enfin, les autorités danoises
ont fourni un rapport de l’institut national de l’alimenta­
tion (NFI) daté du 30 octobre 2007 et intitulé «Les
nitrites comme additifs alimentaires – Aspects sanitaires 2.1. LA POSITION DU DANEMARK
et réglementation de l’Union européenne». Selon les (40) Le Danemark affirme que sa législation garantit un niveau
informations communiquées, ce rapport a été revu en plus élevé de protection de la santé et de la vie des
septembre 2009, et aucun nouvel élément ou commen­ personnes, en ce qu’elle fixe des doses d’adjonction maxi­
taire n’y a été ajouté. males moins élevées que les niveaux prévus par la direc­
tive 2006/52/CE pour les additifs E 249 (nitrite de potas­
sium) et E 250 (nitrite de sodium), et qu’elle n’autorise
(35) À la lumière de ce qui précède, la Commission considère pas la mise sur le marché de produits à base de viande
que la demande présentée par le Danemark pour obtenir traditionnels pour lesquels des doses d’incorporation ne
l’autorisation de maintenir ses dispositions nationales peuvent être établies. Il estime que les dispositions de la
concernant l’emploi des nitrites dans les produits à base législation danoise sont pleinement conformes aux
de viande est recevable au titre de l’article 114, recommandations formulées par le comité scientifique
paragraphe 4, du TFUE. de l’alimentation humaine (CSAH) en 1990 et 1995,
ainsi qu’à l’avis de l’Autorité européenne de sécurité des
aliments (EFSA) du 26 novembre 2003.
2. APPRÉCIATION DU BIEN-FONDÉ
(36) Conformément à l’article 114, paragraphe 4, et
paragraphe 6, premier alinéa, du TFUE, la Commission (41) Le Danemark considère également qu’une réglementation
doit vérifier que toutes les conditions permettant à un de l’utilisation des nitrites fondée sur les quantités impli­
État membre de maintenir ses dispositions nationales en quant une absorption supérieure aux doses journalières
dérogeant à une mesure d’harmonisation prévue par ledit acceptables (DJA) correspondantes ne permet pas une
article sont remplies. protection appropriée de la santé humaine. La DJA
fixée pour les nitrites ne tient pas compte de la formation
de nitrosamines associée à l’utilisation de nitrites dans les
(37) En particulier, la Commission doit examiner si ces dispo­ produits à base de viande. Selon des études scientifiques,
sitions nationales sont ou non justifiées par des exigences les nitrosamines sont génotoxiques, et il n’est pas
importantes visées à l’article 36 du TFUE ou si elles sont possible de déterminer, en tant que telle, une limite en
relatives à la protection de l’environnement ou du milieu dessous de laquelle elles ne sont pas cancérigènes. Le
de travail, et si elles ne vont pas au-delà de ce qui est Danemark précise que la formation de nitrosamines
nécessaire pour atteindre l’objectif légitime poursuivi. En dépend davantage des quantités de nitrites ajoutées que
outre, lorsque la Commission considère que les disposi­ des doses résiduelles nettement inférieures qui, du fait de
tions nationales remplissent les conditions précitées, elle la transformation de la substance dans la denrée alimen­
doit vérifier, conformément à l’article 114, paragraphe 6, taire, sont habituellement présentes dans le produit au
du TFUE, si ces dispositions sont un moyen de discrimi­ moment de la consommation.
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(42) Il estime donc que les études scientifiques montrent: a) denrées alimentaires. Par ailleurs, les autorités danoises
que l’utilisation des nitrites et des nitrates devrait être renvoient au rapport de 2007 de l’institut national de
réglementée sur la base des quantités ajoutées plutôt l’alimentation (NFI) intitulé «Les nitrites comme additifs
que des quantités résiduelles; b) que leur utilisation alimentaires – Aspects sanitaires et réglementation de
devrait être limitée dans la mesure du possible à l’aide l’Union européenne». Ce rapport, qui a été révisé en
de quantités différenciées selon les impératifs techniques 2009, affirme que la mise en application de la directive
liés aux différentes denrées; et c) que les quantités recom­ 2006/52/CE au Danemark pourrait multiplier par 2,3 ou
mandées par l’EFSA suffisent à assurer la conservation. À 2,4 l’absorption de nitrites, ce qui pourrait conduire à
cet égard, le Danemark est d’avis que sa législation est en une augmentation proportionnelle de l’absorption de
tous points conforme à ces recommandations, ce qui nitrosamines préformées.
n’est pas le cas de la directive 2006/52/CE pour ce qui
concerne les nitrites.

(43) Le Danemark souligne également que ses dispositions (47) En résumé, le Danemark juge légitime de réduire le risque
nationales sont en place depuis de nombreuses années pour la santé humaine lié à l’exposition aux nitrosamines
et qu’elles n’ont jamais donné lieu à des problèmes de en allant au-delà des exigences de la directive
conservation des produits concernés. Comparativement, 2006/52/CE et en maintenant l’application de sa légis­
les cas de botulisme sont en outre moins nombreux au lation. Il estime que la surveillance effectuée en applica­
Danemark que dans d’autres États membres de l’Union, et tion de la décision 2008/448/CE montre que les consi­
aucun cas provoqué par la consommation de produits à dérations sanitaires précédemment prises en compte
base de viande n’a été détecté depuis 1980. Le Danemark restent valables. Le Danemark affirme enfin que les
indique, à la suite de l’adoption de la décision données les plus récentes disponibles montrent que la
2008/448/CE qui l’enjoignait de surveiller la situation législation danoise ne constitue pas un obstacle au
en matière de botulisme notamment, qu’aucun cas de commerce des produits concernés.
cette maladie n’y a été détecté depuis 2006. La législation
danoise sur l’utilisation des nitrites dans les produits à
base de viande continue donc d’être considérée comme
assurant une protection adéquate contre les intoxications
alimentaires. 2.2. ÉVALUATION DE LA POSITION DANOISE
2.2.1. Justification par des exigences importantes visées
à l’article 36 du TFUE
(44) Concernant les habitudes de consommation, le rapport
(48) S’agissant de l’exposition aux nitrites et de la formation
du ministère danois de l’alimentation, de l’agriculture et
possible de nitrosamines dans les produits à base de
de la pêche fournit des données supplémentaires sur la
viande, la législation danoise vise un niveau plus élevé
consommation et l’importation de produits à base de
de protection de la santé et de la vie des personnes, en
viande, ainsi qu’une analyse concernant les nitrites dans
spécifiant des doses d’adjonction maximales moins
les produits à base de viande sur le marché danois. Selon
élevées, par rapport à la directive 2006/52/CE, pour
les autorités danoises, ce rapport montre que la consom­
certains produits à base de viande et en n’autorisant
mation de produits à base de viande auxquels des nitrites
pas la mise sur le marché de produits pour lesquels
peuvent être ajoutés a augmenté au fil des ans, notam­
seules des doses résiduelles maximales peuvent être
ment chez les enfants. De plus, les produits soumis à la
établies. De plus, en ce qui concerne les «produits à
limite de 60 mg/kg sont de loin les plus fréquemment
base de viande soumis à un traitement thermique faits
consommés au Danemark. Il en découle que toute modi­
à partir de viande hachée entièrement ou semi-préservés»,
fication de la législation nationale dans le sens d’une
les dispositions notifiées fixent une limite maximale de
augmentation des doses d’adjonction maximales à
150 mg/kg, soit plus que la limite préconisée par la direc­
150 mg/kg, conformément à la directive 2006/52/CE,
tive 2006/52/CE pour les «produits à base de viande
aurait pour conséquence une progression sensible de
stérilisés», à savoir 100 mg/kg.
l’absorption de nitrites et, partant, de nitrosamines.

(45) Le Danemark soutient en outre que ses dispositions sur


les nitrites ne constituent pas une entrave au commerce (49) Pour évaluer si la législation danoise est effectivement
et avance à cet égard des chiffres qui montrent que des adéquate et nécessaire pour atteindre cet objectif, il
produits à base de viande ont été importés en prove­ convient de prendre en compte un certain nombre de
nance d’autres États membres et que ces importations facteurs. Il faut en particulier trouver un juste équilibre
ont même augmenté depuis 2006. entre deux risques pour la santé, l’un dû à la présence de
nitrosamines dans les produits à base de viande, l’autre lié
à la sécurité microbiologique desdits produits. Plus qu’un
simple besoin technologique, ce dernier représente un
(46) Le Danemark souligne également que la limitation au problème de santé à part entière, d’une importance capi­
minimum de l’utilisation des nitrites se justifie en vue tale. S’il est reconnu que les doses de nitrites dans les
du respect des DJA fixées pour ces substances dans les produits à base de viande doivent être limitées, des
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niveaux moins élevés de ces substances dans la viande ne 2.2.2. Absence de discrimination arbitraire et de
conduisent pas automatiquement à une meilleure protec­ restriction déguisée dans le commerce entre
tion de la santé humaine. La dose de nitrites la plus États membres ou d’entrave au fonctionnement
appropriée dépend de plusieurs facteurs, établis dans les du marché intérieur
avis correspondants du CSAH et de l’EFSA, tels que
l’ajout de sel, l’humidité, le pH, la durée de conservation 2.2.2.1. Absence de discrimination arbitraire
du produit, l’hygiène, le contrôle de la température, etc. (55) L’article 114, paragraphe 6, du TFUE, oblige la Commis­
sion à vérifier que les mesures envisagées ne constituent
(50) À la lumière des considérations qui précèdent et de celles pas un moyen de discrimination arbitraire. Conformé­
exposées aux considérants 11 et 12 ci-dessus, la ment à la jurisprudence de la Cour de justice, pour
Commission considère que, en principe, la directive qu’il y ait absence de discrimination, il faut que des
2006/52/CE apporte une réponse adéquate au problème situations similaires ne soient pas traitées de manière
de la conciliation de deux risques antagoniques pour la différente et que des situations différentes ne soient pas
santé, compte tenu de la diversité des produits à base de traitées de manière identique.
viande existant dans l’Union.

(51) D’un autre côté, la Commission se doit d’évaluer les (56) Les règles nationales danoises s’appliquent tant aux
choix spécifiques faits par le législateur danois et l’expé­ produits nationaux qu’aux produits fabriqués dans
rience acquise avec des règles qui sont en vigueur depuis d’autres États membres. En l’absence d’éléments prouvant
longtemps. Par les chiffres qu’il a communiqués sur la le contraire, il peut donc être conclu que les dispositions
fréquence des intoxications alimentaires et, en particulier, nationales ne sont pas un moyen de discrimination arbi­
sur le botulisme, le Danemark a démontré qu’il a jusqu’à traire.
présent obtenu des résultats satisfaisants grâce à sa légis­
lation. Ces données montrent que les doses maximales
spécifiées dans la législation danoise semblent avoir été 2.2.2.2. Absence de restriction déguisée dans le
suffisantes pour garantir la sécurité microbiologique des commerce
produits à base de viande actuellement fabriqués au
Danemark et des méthodes de production qui y sont (57) Des mesures nationales qui restreignent l’utilisation de
utilisées. produits plus qu’une directive de l’Union constituent
normalement une entrave au commerce, dans la
mesure où des produits légalement mis sur le marché
(52) La Commission note que la législation danoise est et utilisés dans le reste de l’Union ne sont pas censés
compatible avec les avis pertinents des organismes scien­ être mis sur le marché dans l’État membre considéré en
tifiques de l’Union. Cette législation est fondée sur une raison de l’interdiction dont est frappée leur utilisation.
réglementation des doses d’adjonction maximales et Les conditions préalables fixées à l’article 114,
respecte la fourchette de valeurs indiquées dans ces paragraphe 6, du TFUE sont destinées à empêcher que
avis, à savoir de 50 à 150 mg/kg. Par comparaison des restrictions fondées sur les critères exposés aux
avec la directive, le Danemark a également établi des paragraphes 4 et 5 dudit article soient appliquées pour
doses d’adjonction maximales plus spécifiques pour des des raisons injustifiées et constituent en fait des mesures
groupes particuliers de produits à base de viande, à la économiques s’opposant à l’importation de produits
lumière des types de produits carnés et des méthodes de d’autres États membres, c’est-à-dire un moyen de protéger
fabrication en usage au Danemark. indirectement la production nationale.

(53) De plus, il convient de noter que, selon les informations


fournies par le Danemark, les produits à base de viande (58) La législation danoise fixe, pour certains produits à base
consommés par la population danoise sont pour l’essen­ de viande, des règles plus strictes que la directive
tiel des produits pour lesquels la limite, censée être 2006/52/CE concernant l’adjonction de nitrites et, pour
remplacée par une limite de 100 ou 150 mg/kg, est des catégories spécifiques de tels produits («produits à
actuellement de 60 mg/kg. Étant donné que les produc­ base de viande soumis à un traitement thermique faits
teurs danois, tout comme ceux des autres États membres, à partir de viande hachée entièrement ou semi-
ne seraient pas obligés d’augmenter les quantités de préservés»), elle préconise une dose d’adjonction maxi­
nitrites actuellement ajoutées à leurs produits pour male supérieure à celle établie par ladite directive; étant
atteindre les doses maximales prévues par la directive donné que ces règles s’imposent également aux acteurs
2006/52/CE, il est peu probable que l’exposition actuelle économiques basés dans d’autres États membres, dans un
de la population danoise aux nitrites dans les produits à espace par ailleurs harmonisé, elles sont susceptibles de
base de viande progresse dans les proportions suggérées constituer une restriction déguisée du commerce ou une
par le Danemark, et soit multipliée par un facteur de 2,3 entrave au fonctionnement du marché intérieur. Il est
à 2,4. Une augmentation de l’exposition actuelle de la toutefois reconnu que l’article 114, paragraphe 6, du
population danoise aux nitrites ne peut toutefois être TFUE doit être lu en ce sens que seules des mesures
exclue. nationales constituant une entrave disproportionnée au
marché intérieur ne sauraient être approuvées. De ce
(54) Sur la base des informations actuellement disponibles, la point de vue, le Danemark a soumis des chiffres qui
Commission considère que la demande de maintien des indiquent que des produits à base de viande ont été
mesures notifiées peut temporairement être acceptée importés en provenance d’autres États membres malgré
pour des raisons de protection de la santé publique au la législation en place, et que ces importations ont même
Danemark. augmenté au cours des dernières années.
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(59) En l’absence d’éléments laissant à penser que les disposi­ 2006/52/CE garantit un niveau de protection approprié
tions nationales sont en fait une mesure destinée à et, dans le cas contraire, si elle engendre un risque inac­
protéger la production nationale, il est permis de ceptable pour la santé humaine. Les données collectées
conclure qu’elles ne constituent pas une restriction doivent notamment porter sur le botulisme, la propor­
déguisée dans le commerce entre États membres. tion de produits à base de viande couverts par la limite
de 60 mg/kg dans la consommation globale de produits
carnés au Danemark, d’autres facteurs de risque liés à des
2.2.2.3. Absence d’entraves au fonctionnement du habitudes alimentaires typiques s’il y a lieu, ainsi que les
marché intérieur importations de produits à base de viande en provenance
(60) Cette condition ne peut être interprétée en ce sens qu’elle d’autres États membres. Le Danemark transmettra à la
interdit l’approbation de toute mesure nationale suscep­ Commission les données collectées tous les deux ans à
tible d’avoir des répercussions sur l’établissement du compter de la date d’adoption de la présente décision.
marché intérieur. En effet, toute mesure nationale déro­
geant à une mesure d’harmonisation visant à l’établis­
sement et au fonctionnement du marché intérieur (66) La Commission contrôlera en outre l’application de la
constitue en soi une mesure susceptible d’influer sur le directive 2006/52/CE dans les États membres, notam­
marché intérieur. Par conséquent, afin de préserver ment en ce qui concerne l’utilisation des nitrites par
l’utilité de la procédure prévue à l’article 114 du TFUE, l’industrie agroalimentaire pour différents types de
la notion d’entrave au fonctionnement du marché inté­ produits à base de viande et l’organisation des contrôles
rieur doit, dans le contexte du paragraphe 6 dudit article, au niveau national. Par ailleurs, les États membres, les
être comprise comme un effet disproportionné au regard parties prenantes et l’EFSA doivent être dûment
de l’objectif poursuivi. consultés. Sur la base des informations collectées, la
Commission examinera la directive 2006/52/CE, en
(61) Compte tenu des effets bénéfiques sur la santé d’une application de l’article 114, paragraphe 7, du TFUE,
réduction de l’exposition aux nitrites dans les produits pour déterminer s’il est opportun d’adapter les quantités
à base de viande invoqués par le gouvernement danois maximales de nitrites qui peuvent être ajoutées à certains
et, eu égard aux chiffres actuellement disponibles, de son produits à base de viande en vertu de la directive.
incidence limitée, voire nulle, sur le commerce, la
Commission considère que les règles notifiées par le
Danemark peuvent être temporairement maintenues (67) Dans ce contexte, la Commission considère que les
pour des raisons liées à la protection de la santé et de dispositions nationales, dans la mesure spécifiée ci-
la vie des personnes, dans la mesure où elles ne sont pas dessus, peuvent être approuvées pour une période
disproportionnées et ne constituent donc pas une entrave limitée de cinq ans. Cette approbation doit couvrir le
au fonctionnement du marché intérieur au sens de temps requis pour recueillir et évaluer attentivement les
l’article 114, paragraphe 6, du TFUE. informations nécessaires.

(62) À la lumière de cette analyse, la Commission considère


que la condition liée à l’absence d’entraves au fonction­ (68) Le Danemark demeure tenu de transposer les autres
nement du marché intérieur est remplie. dispositions de la directive 2006/52/CE dans sa légis­
lation nationale.
2.2.3. Limitation dans le temps
(63) Les conclusions qui précèdent sont fondées sur les infor­
mations actuellement disponibles, en particulier sur des III. CONCLUSION
chiffres qui indiquent que le Danemark est en mesure de (69) À la lumière des considérations qui précèdent, et compte
contrôler le botulisme malgré les doses d’adjonction tenu des observations des États membres sur la notifica­
maximales de nitrites inférieures pour certains types de tion soumise par les autorités danoises, la Commission
produits à base de viande, tandis que des limites plus est d’avis que la demande introduite par le Danemark le
élevées s’appliquent aux «produits à base de viande 26 novembre 2009 en vue de maintenir ses dispositions
soumis à un traitement thermique faits à partir de nationales concernant l’adjonction de nitrites, qui diffè­
viande hachée entièrement ou semi-préservés», et ce rent des prescriptions de la directive 2006/52/CE pour
sans perturber le commerce d’une manière dispropor­ les «produits à base de viande soumis à un traitement
tionnée. thermique faits à partir de viande hachée entièrement ou
semi-préservés» et sont plus restrictives que les disposi­
(64) Un autre facteur important est le taux de consommation, tions de ladite directive pour tous les autres produits à
au Danemark, de produits à base de viande pour lesquels base de viande, peut être approuvée pour une période de
l’application de la directive 2006/52/CE pourrait cinq ans à compter de la date d’adoption de la présente
conduire à une augmentation de l’exposition de la popu­ décision. Il incombe au Danemark de collecter systéma­
lation danoise aux nitrites, et donc aux nitrosamines. tiquement des données, qui seront transmises à la
Commission, afin de déterminer si l’application des
limites fixées par la directive 2006/52/CE garantit un
(65) Il incombe au Danemark d’assurer un suivi systématique niveau de protection approprié et, dans le cas contraire,
de la situation et de collecter des données pour déter­ si elle engendre un risque inacceptable pour la santé
miner si l’application des limites fixées par la directive humaine,
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A ADOPTÉ LA PRÉSENTE DÉCISION: Article 3


Le Royaume de Danemark est destinataire de la présente déci­
Article premier sion.
Les dispositions nationales relatives à l’adjonction de nitrites aux
produits à base de viande établies par le règlement no 22 du
11 janvier 2005 relatif aux additifs alimentaires (Bekendtgørelse
nr 22 af 11.1.2005 om tilsætningsstoffer til fødevarer) et la liste
positive danoise des additifs alimentaires autorisés (Liste over Fait à Bruxelles, le 25 mai 2010.
tilladte tilsætningsstoffer til fødevarer, «Positivlisten»), que le
Royaume de Danemark a notifiées à la Commission par lettre
du 20 novembre 2009, conformément à l’article 114,
paragraphe 4, du TFUE, sont approuvées.
Par la Commission
Article 2 John DALLI
La présente décision expire le 25 mai 2015. Membre de la Commission

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